Opex 360
Armée de Terre : Nexter réunit ses partenaires industriels du programme SCORPION sur son site de Roanne
par Laurent Lagneau · 19 avril 2022
Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…
Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.
Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.
Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.
Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis
les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.
Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.
France24 - Monde
Présidentielle 2022 : les questions économiques au cœur du débat de l'entre-deux-tours
Publié le : 21/04/2022 - 10:27
Line RIFAI
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Retour sur les principaux thèmes économiques abordés mercredi lors du débat de l'entre-deux tours de la présidentielle française. Marine Le Pen et Emmanuel Macron se sont opposés sur trois sujets majeurs : le pouvoir d'achat, l'âge légal du départ à la retraite et la politique énergétique et environnementale. Décryptage.
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France24 - Monde
Ces augmentations sont-elles vraiment dues aux deux dernières années du mandat d’Emmanuel Macron ?
Publié le : 21/04/2022 - 17:46
Arthur Bamas
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Depuis le 10 avril, des comptes Facebook relaient une affiche critiquant le bilan d’Emmanuel Macron. Selon ces publications, l’actuel président de la République serait responsable de plusieurs augmentations du coût de la vie qui auraient eu lieu ces deux dernières années. Mais si certains chiffres sont vérifiables, la plupart de ces affirmations ne correspondent pas à la réalité.
La vérification en bref
- Depuis l’annonce des résultats du premier tour de l’élection présidentielle, une affiche critiquant le bilan d’Emmanuel Macron est partagée par de nombreux comptes Facebook.
- D’après ces publications, les deux dernières années de mandat de l’actuel président auraient entraîné plusieurs augmentations du coût de la vie.
- Si certains chiffres avancés sont vérifiables, la plupart de ces affirmations sont fausses.
Le détail de la vérification
“Pour ceux qui pensent voter Macron dimanche…”. Depuis le 10 avril, des comptes Facebook partagent une affiche critiquant le bilan d’Emmanuel Macron. Ces comptes affirment que, depuis deux ans, les décisions prises par l’actuel président de la République ont entraîné plusieurs augmentations telles que des hausses de 13 % des frais bancaires, de 10 % du prix des timbres, ou même de 130 % pour les procès verbaux de stationnement. Ces publications comparent ces chiffres à l’évolution du Smic, qui aurait seulement augmenté de 1,2 % sur la même période.
Une publication qui reprend des chiffres datés
Cette augmentation de 1,2 % date en réalité de janvier 2018. Cette année-là, une publication similaire circulait déjà sur les réseaux sociaux. Elle comparait cette augmentation du Smic à plusieurs augmentations du coût de la vie qu’elle attribuait à la première année de mandat d’Emmanuel Macron. Certains chiffres diffusés par cette publication étaient faux et avaient alors été vérifiés par le quotidien 20 Minutes.
Or, à l’image de cette augmentation, plusieurs chiffres utilisés dans cette publication de 2018 sont repris aujourd’hui par l’affiche critiquant les deux dernières années de mandat d’Emmanuel Macron. C’est, par exemple, le cas de la hausse du forfait hospitalier, de la hausse des frais bancaires, ou encore de l’augmentation spectaculaire des procès verbaux de stationnement.
Mais puisque les comptes qui partagent cette nouvelle affiche au mois d’avril 2022 affirment que ces augmentations ont bien eu lieu sur les deux dernières années, nous avons vérifié ces chiffres sur la période 2020 - 2022 à l’aide de différents indicateurs et jeux de données correspondant.
Une augmentation surestimée des frais bancaires
Le premier chiffre à vérifier est celui de +13 % pour les frais bancaires, à savoir l’ensemble des coûts facturés par les banques et les établissements de crédit pour la réalisation de leurs services (ouverture de compte, frais d’incidents…). Ces frais sont définis par les établissements bancaires eux-mêmes, mais certains, comme les frais pour dépassement de découvert, sont plafonnés par l’État.
Puisque ces frais varient fortement en fonction des banques et des profils de consommateurs, ils sont mesurés selon plusieurs indicateurs par l’Observatoire des tarifs bancaires (OTB) et l’association de consommateurs CLCV. Cette association produit notamment chaque année une étude comparant l’évolution de ces tarifs pour des profils de “petit consommateur”, “consommateur moyen”, et “gros consommateur”, définis en fonction du nombre de services bancaires auxquels ils ont recours. Or, entre 2020 et 2022, ces études n’ont pas relevé de hausse majeure des frais bancaires.
Entre 2020 et 2021, d’après la CLCV, les frais bancaires étaient relativement stables : ils ont augmenté de 1,06 % pour les “petits consommateurs”, mais sont restés stables pour les deux autres profils.
Ce n’est qu’en 2022 que les frais bancaires connaissent une légère hausse. Dans son communiqué publié en janvier, la CLCV explique : “S’il est quasiment stable sur notre profil 'gros consommateur' de services (0.27 %), le coût moyen de notre panier en métropole est en revanche en augmentation de 2,58 % pour notre 'petit consommateur' de services et de 2,7 % pour notre 'consommateur moyen'.” Sur les années 2020 à 2022, les frais bancaires n’ont donc pas connu une hausse de 13 %.
Une hausse avérée du prix des carburants
Le deuxième chiffre concerne la hausse des prix des carburants qui, d’après cette publication, serait de 12 % entre 2020 et 2022. Pour vérifier cette affirmation, nous avons utilisé les données publiées par le ministère de la Transition écologique.
Ces données comportent l’évolution du prix moyen de plusieurs carburants automobiles tels que le gazole ou le sans plomb 95. A partir de ces chiffres, nous avons calculé le prix moyen toutes taxes comprises d’un litre de carburant. Or, entre le 1er janvier 2020 et le 8 avril 2022 (dernière date d’actualisation de ces données), ce prix moyen a augmenté de 12,5 %.
Ce chiffre correspond donc bien à l’affirmation diffusée par cette affiche publiée sur Facebook. Il faut cependant noter que cette évolution n’est pas la même pour tous les types de carburants et que, comme le démontre le graphique ci-dessus, l’augmentation des prix des carburants est plus importante depuis le mois de février 2022. Cela correspond aux conséquences économiques du début de l’invasion russe en Ukraine. En réaction, le gouvernement a annoncé une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, effective pendant quatre mois à partir du 1er avril 2022.
Un chiffre incohérent pour les procès verbaux de stationnement
L’affiche critiquant le bilan d’Emmanuel Macron comprend aussi un chiffre impressionnant : depuis 2020, le prix des procès verbaux (PV) de stationnement aurait augmenté de 130 %. Depuis le 1er janvier 2018, et l’entrée en vigueur d’une loi votée en 2014, ce tarif des PV de stationnement (devenu forfait de post-stationnement, ou FPS) n’est plus le même sur l’ensemble du territoire français. Il est aujourd’hui fixé par les collectivités locales.
Son prix ne dépend donc pas des compétences du président de la République. D’une ville à l'autre, le FPS connaît des variations de prix. Il est par exemple passé, en août 2021, de 50 à 75 euros dans certaines zones de Paris. Tandis qu’à Calais, ce forfait a été abaissé de 17 à 11 euros depuis quatre ans. Du fait de ces disparités très importantes d’une ville à l’autre, cette affirmation selon laquelle le prix des PV de stationnement aurait augmenté de 130 % entre 2020 et 2022 est donc incohérente.
Les assurances n’ont pas augmenté de 4 % en deux ans
D’après cette publication, le coût des assurances aurait augmenté de 4 % en deux ans. Pour estimer ce coût, qui varie fortement en fonction des types d’assurances (auto, habitation…), on peut utiliser l’Indice des prix à la consommation (IPC) édité par l’Insee. Cet indice mesure l'évolution du niveau moyen des prix de certains biens ou services (ici les assurances) consommés par les ménages. Ce niveau moyen est ensuite pondéré par la part de ces biens et services dans la consommation moyenne des ménages.
Pour les assurances, cet IPC était de 109,28 en janvier 2020. Or, en mars 2022, l’IPC est passé à 110,44. Cette augmentation de 1,16 point ne correspond donc pas au chiffre de +4 % avancé par ces publications critiquant le bilan d’Emmanuel Macron.
Une augmentation régulière du prix des timbres
Cette publication avance également que sur cette même période le prix des timbres aurait augmenté de 10 %. Ces tarifs des différents types de timbres sont fixés par la Poste et contrôlés par l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse). Ils ne dépendent pas des compétences du président de la République.
Entre janvier 2020 et janvier 2022, certains tarifs de timbres ont effectivement connu des augmentations importantes. C’est par exemple le cas pour le tarif lettre verte (+19 %), le tarif écopli (+20 %) et le tarif lettre prioritaire (+23 %).
Et sur l’ensemble des timbres, La Poste a indiqué deux augmentations successives : la première en janvier 2021 qui était alors de 4,7 %, puis la seconde en janvier 2022 qui était là encore de 4,7 %. Sur deux ans, le prix des timbres a donc augmenté en moyenne de 9,6 %, un chiffre proche de celui avancé par ces publications. D’après La Poste, ces augmentations seraient justifiées par la nécessité de maintenir le service postal malgré “l’accélération de la baisse des volumes du courrier”.
Le montant de la carte grise n’a pas autant augmenté
Le tarif de la carte grise, c’est-à-dire le certificat d’immatriculation des véhicules, dépend de plusieurs facteurs comme la puissance fiscale du véhicule. Ce tarif ne dépend pas du président de la République mais des régions qui définissent le cheval fiscal, à savoir la taxe appliquée à cette immatriculation. Le tarif de la carte grise varie donc très fortement d’une région à l’autre.
Or, entre 2021 et 2022, cette taxe sur la carte grise n’a augmenté que dans deux territoires : le Grand Est (de 42 € à 48 €) et la Martinique (de 30 € à 51 €). Cette taxe est restée stable dans toutes les autres régions. Entre 2020 et 2021, elle n’a augmenté dans aucune région.
En 2022, le montant moyen de la taxe grise était de 43,54 € le cheval fiscal contre 41,89 € en 2020. Cela représente une augmentation moyenne de 3,93 % en deux ans, loin des 15 % avancés par cette publication.
Une augmentation incalculable pour le prix des bus
D’après cette publication, le prix des bus aurait augmenté de 2 % en deux ans. Mais ce document ne précise pas s’il s’agit des transports en commun mis en place par les collectivités locales ou des bus des compagnies d’autocars. Il est donc impossible de vérifier ce chiffre.
Le tarif moyen des autoroutes a bien augmenté de 2 %
En France, les autoroutes sont gérées par des sociétés concessionnaires mais les tarifs sont réglementés par l’État. Ces tarifs connaissent des évolutions annuelles aux alentours du 1er février de chaque année.
D’après le site service-public.fr, les tarifs des péages d’autoroute ont augmenté de 2 % en moyenne en février 2022 par rapport à l’année précédente. En février 2021, cette hausse était de 0,44 % en moyenne sur l’ensemble des sociétés d’exploitation du réseau autoroutier. Ainsi, entre 2020 et 2022, les tarifs des péages d’autoroute ont augmenté en moyenne de 2,45 %, ce qui est proche du chiffre de 2 % avancé par cette publication.
Le prix du gaz connaît une très forte hausse
En France, le prix du gaz varie en fonction des fournisseurs. L’État a mis en place des tarifs réglementés réservés aux petits consommateurs et fixés par les ministres chargés de l'Énergie et de l'Économie. D’après la Commission de régulation de l’énergie (CRE), pour un ménage chauffé au gaz, ce tarif était en moyenne de 1 029 € TTC par an en janvier 2020.
Mais face à sa forte hausse tout au long de l’année 2021, ce tarif réglementé a été gelé en octobre 2021 et cela jusqu’au 30 juin 2022. Il est aujourd’hui en moyenne de 1 482 € TTC par an et par ménage chauffé au gaz. Cela représente donc en moyenne une augmentation de 44 % pour le tarif réglementé de vente du gaz, un chiffre bien supérieur au +7 % indiqué sur l’affiche.
Une ancienne réforme des frais hospitaliers
Cette augmentation du forfait hospitalier ne date pas de la période 2020 - 2022. Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2018. Le forfait hospitalier était alors passé de 18 à 20 € par jour mais n’a pas augmenté depuis. Cette évolution équivaut donc à une hausse de 11 % et non 15 % comme le stipule l’affiche, et surtout, elle date de quatre ans et ne concerne pas la période 2020 - 2022.
Le prix moyen du contrôle technique est stable depuis 2020
Le prix du contrôle technique n’est pas le même sur l’ensemble du territoire français et connaît des écarts importants. D’après le comparateur Simplauto, son prix moyen était de 77,60 € à la fin de l’année 2019, contre 78 € en avril 2022. En deux ans, il n’a augmenté que de 0,51 % en moyenne, et non de 23 % comme l’affirme la publication.
Le prix du fioul domestique a bien explosé
Concernant le fioul domestique, cette affiche avance une augmentation de 36 % en deux ans. Pour vérifier ce chiffre, nous avons utilisé les données publiées chaque semaine par le ministère de la Transition écologique.
Entre le 1er janvier 2020 et le 8 avril 2022 (dernière date d’actualisation de cette base de données), le prix du litre de fioul domestique a augmenté en moyenne de 50 %. Comme pour les prix des carburants, cette hausse s’est accentuée depuis le mois de février 2022 et le début de l’invasion russe en Ukraine. Mais le prix du fioul domestique est reparti à la baisse depuis le 1er avril. L’augmentation de 36 % évoquée par cette publication Facebook est donc pour l’instant sous-estimée.
L’augmentation de la CSG n’est pas nouvelle
L’affiche diffusée par ces publications indique que, depuis 2020, le montant de la CSG, à savoir la contribution sociale généralisée, aurait augmenté de 21 %. Ce chiffre renvoie en réalité à la hausse de la CSG qui était entrée en vigueur le 1er janvier 2018. Depuis cette date, le taux de prélèvement est passé de 7,5 % à 9,2 %, ce qui, en termes de montant, correspondait à une hausse de 22,7 %. Mais cette augmentation date de 2018 et, depuis cette date, la CSG n’a pas connu d’augmentation.
Une augmentation sous-estimée du Smic
Ce chiffre de +1,2 % correspond en réalité à la revalorisation du salaire minimum interprofessionnel de croissance qui était entrée en vigueur en janvier 2018. Pour vérifier si cette augmentation correspond également à la période 2020 - 2022, nous avons utilisé les publications de l’Insee. Or, d’après l’Institut national de la statistique et des études économiques, le Smic mensuel brut était de 1 539,42 € en 2020. En 2022, il est passé à 1 603,12 €. Cela représente donc en deux ans une hausse de 4 %, et non de seulement 1,2 % comme l’affirme cette publication.
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Dassault Aviation a reçu un premier acompte pour la livraison de 80 Rafale F4 aux Émirats arabes unis
par Laurent Lagneau · 20 avril 2022
Le 3 décembre 2021, les Émirats arabes unis ont signé une commande d’un montant total d’environ 16 milliards d’euros pour se procurer 80 chasseurs-bombardiers Rafale au standard F-4 et les munitions associées. Cela étant, un contrat n’entre jamais en vigueur immédiatement après avoir été signé : pour cela, il faut que le client verse un premier acompte à l’industriel concerné. Et c’est donc ce qui vient de se produire.
« Nous avons reçu ce jour le premier acompte du contrat portant sur l’acquisition par les Émirats Arabes Unis de 80 Rafale », a en effet annoncé Dassault Aviation, via un communiqué publié le 19 avril.
Concrètement, cela veut dire que le contrat signé par les Émirats arabes unis peut désormais officiellement être inscrit dans le carnet de commandes de l’industriel. Au 31 décembre 2021, celui-ci comptait 86 Rafale [dont 31 pour l’Égypte, 6 pour la Grèce et 12 pour l’armée de l’Air & de l’Espace afin de remplacer les appareils d’occasion cédés à son homologue grecque].
« Ce contrat, par son envergure exceptionnelle, atteste de l’expertise technologique de Dassault Aviation, des qualités opérationnelles uniques du Rafale, et illustre la puissance du partenariat stratégique entre les Émirats Arabes Unis et la France », a souligné Dassault Aviation.
Ce partenariat stratégique a récemment été illustré par la participation des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence, basé à al-Dhafra au renforcement du dispositif de défense aérienne des Émirats arabes unis, après plusieurs attaques de drones et de missiles attribuées aux rebelles Houthis, actifs au Yémen.
Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes de Dassault Aviation devrait encore prendre de l’ampleur, avec l’entrée en vigueur attendue des contrats signés par l’Indonésie [42 Rafale] et la Grèce [6 unités supplémentaires]. Puis, en 2023, Dassault Aviation s’attend à être notifié d’une nouvelle commande de 42 avions pour les besoins de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont 30 au titre de la tranche 5, conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, et 12 pour remplacer les appareils d’occasions vendus à la Croatie.
Pour rappel, le standard F4 du Rafale est toujours en cours de développement. Axé sur le combat collaboratif, il sera doté d’une connectivité accrue pour les opérations en réseau, via l’intégration de la radio CONTACT, un serveur de communication sécurisé, une solution de transmission par satellites [SATCOM] et une
nouvelle génération de passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement]. Il disposera également d’un radar à antenne active RBE2-AESA avec de nouvelles fonctionnalités, d’un optronique secteur frontal [OSF] et d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] améliorés.
Les Émirats arabes unis recevront leurs premiers Rafale F4 partir de 2027, les livraison devant s’étaler jusqu’en 2031. Se posera alors la question du sort de leurs Mirage 2000-9, ces avions étant convoités par l’Égypte, la Grèce et le Maroc.
France24 - Monde
Afghanistan : le groupe État islamique revendique l'attaque mortelle contre une mosquée chiite
Publié le : 21/04/2022 - 15:21
FRANCE 24
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Le groupe État islamique (EI) a revendiqué, jeudi, l'attaque sanglante contre une mosquée chiite à Mazar-i-Sharif, dans le Nord de l'Afghanistan. Un dernier bilan fait état d'au moins douze morts et de dizaines de blessés.
Au moins 12 personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans une explosion ayant frappé, jeudi 21 avril, une mosquée chiite de Mazar-i-Sharif, dans le nord de l'Afghanistan, deux jours après un attentat contre une école d'un quartier chiite de Kaboul.
"Onze personnes sont décédées sur place et une autre sur la route de l'hôpital", a déclaré à l'AFP Ahmad Zia Zindani, porte-parole du service de Santé de la province de Balkh, dont Mazar-i-Sharif est la capitale. Au total, 58 personnes ont été blessées, dont 32 grièvement, a-t-il précisé.
Cette attaque a été revendiquée par le groupe État islamique (EI). "Les soldats du califat sont parvenus à placer un colis piégé" à l'intérieur de la mosquée, a annoncé l'EI dans une déclaration sur une chaîne Telegram. Le groupe sunnite ultraradical a activé la bombe à distance alors que la mosquée était remplie de fidèles.
Par ailleurs, au moins quatre personnes ont été tuées et 18 blessées à Kunduz (nord-est) dans l'explosion d'une bombe placée sur un vélo, au passage d'un véhicule transportant des civils mécaniciens travaillant pour une unité militaire talibane, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police provinciale, Obaidullah Abedi. Et à Kaboul, un engin explosif placé en bord de route a blessé deux enfants, selon la police de la capitale.
Des attaques régulières de l'EI contre la minorité chiite
La sécurité s'est améliorée en Afghanistan depuis le retour au pouvoir des Taliban en août dernier et le retrait des troupes américaines, après 20 ans d'une guerre d'usure contre leur présence militaire. Des attaques, essentiellement revendiquées par l'État islamique-Khorasan (EI-K), la branche régionale de l'EI, surviennent toutefois encore régulièrement.
Mardi, au moins six personnes ont été tuées et 24 blessées dans deux explosions ayant frappé une école pour garçons d'un quartier de Kaboul largement peuplé par des membres de la minorité chiite hazara.
La communauté hazara, qui représente entre 10 et 20 % de la population afghane (environ 40 millions d'habitants), est persécutée de longue date dans ce pays à majorité sunnite. Elle a souvent été visée par l'EI, qui la considère comme hérétique, avant et depuis la prise du pouvoir par les Taliban, qui s'en étaient eux-mêmes pris à elle par le passé.
Les Taliban tentent de minimiser la menace de l'EI-K et mènent une lutte sans pitié contre le groupe, qu'ils combattent depuis des années. Ils ont multiplié les raids, notamment dans la province orientale de Nangharar, et arrêté des centaines d'hommes accusés d'en faire partie. Ils assurent maintenant avoir vaincu l'EI-K, mais les analystes estiment que le groupe extrémiste constitue toujours le principal défi sécuritaire pour le nouveau pouvoir afghan.
Ce groupe est accusé d'avoir mené ou a revendiqué quelques-uns des attentats les plus meurtriers survenus ces dernières années en Afghanistan.
En mai 2021, une série d'explosions s'était produite devant un établissement scolaire pour filles du même quartier chiite de Kaboul visé mardi, faisant 85 morts, en majorité des lycéennes, et plus de 300 blessés. Une voiture piégée avait d'abord explosé devant l'école, puis deux autres bombes avaient suivi au moment où les élèves se précipitaient dehors. L'EI, qui avait revendiqué un attentat en octobre 2020 contre un centre éducatif (24 morts) dans la même zone, est fortement soupçonné d'avoir mené cette attaque.
Dans ce même quartier, en mai 2020, un groupe d'hommes armés avait attaqué une maternité soutenue par Médecins Sans Frontières, tuant 25 personnes, dont 16 mères, certaines sur le point d'accoucher. Cet attentat n'avait pas été revendiqué, mais les États-Unis avaient accusé l'EI d'en être responsable.
Avec AFP
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En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"
DECRYPTAGEAfghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles
Afghanistan : attentat meurtrier à Kaboul devant une école d'un quartier chiite
Le Monde
Confiance rompue
Chronique. Interrogation lourde pour l’avenir du XXIe siècle : la globalisation économique va-t-elle survivre aux antagonismes stratégiques montants sur la scène internationale ? Résister à l’hostilité croissante entre la Chine et les Etats-Unis, à la guerre en Europe et, plus généralement, au retour de l’ultranationalisme ?
La question doit être abordée avec prudence : la fin de la mondialisation est annoncée avec une régularité saisonnière. Mais la guerre en Ukraine, ajoutée à l’épidémie de Covid-19, pourrait bien marquer l’achèvement d’un cycle dans l’histoire de l’économie : l’âge d’or de l’internationalisation des échanges.
Depuis plus de dix ans, les chocs n’ont pas manqué. Crise financière de 2008 ; Brexit ; échecs enregistrés par Barack Obama dans la création de deux grands ensembles de libre-échange, l’un de part et d’autre de l’Atlantique Nord, l’autre dans le Pacifique ; élection de Donald Trump et début de bataille tarifaire entre Washington et Pékin ; pandémie puis agression de l’Ukraine par la Russie. Autant de coups de boutoir portés à l’économie mondialisée.
En Asie, naissance de la plus vaste zone de libre-échange du mondeLe dernier en date, la guerre en Ukraine et les sanctions prises contre la Russie, ébranle un peu plus des chaînes de fabrication installées sur plusieurs pays et déjà sérieusement perturbées par le Covid-19. Du New York Times à l’hebdomadaire The Economist en passant par le Financial Times et le Wall Street Journal, toute la presse anglo-saxonne, celle de l’économie mondialisée justement, s’interroge sur la prédiction d’un expert en la matière : « Nous sommes à la fin de la globalisation économique telle que nous l’avons vécue depuis trente ans », dit Larry Fink, le patron de BlackRock, le plus grand des fonds d’investissement.
Certes, le commerce international se porte bien, aujourd’hui dopé par la relance post-Covid. Mais quelque chose s’est cassé en route dans la confiance longtemps accordée aux mérites de la globalisation économique. Nombre de pays ont pris conscience de leur dangereuse dépendance à l’étranger en matière de sécurité sanitaire. Après tout, masques, tests, vaccins, c’est affaire de santé publique, donc de souveraineté nationale. Tant pis pour la théorie des avantages comparatifs, mieux vaut produire à la maison, quitte à payer plus cher, et cela est vrai dans plusieurs secteurs importants.
Le doute est politique, aussi. Nostalgique, The Economist se souvient : « Après la chute du mur de Berlin [1989], on s’accordait généralement à penser que liberté politique et libre-échange allaient de pair, se renforçant l’une l’autre. Et pour un temps, ça a marché. Dans les années 1990, le nombre de pays convertis à la démocratie progressait, les barrières tarifaires diminuaient et les porte-conteneurs sillonnaient les océans. »
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Un avion de patrouille maritime américain a-t-il été impliqué dans la frappe qui a coulé le croiseur Moskva?
par Laurent Lagneau · 20 avril 2022
L’examen des images prises peu avant le naufrage du croiseur Moskva – navire amiral de la flotte russe de la mer Noire – accrédite la version livré par les autorités ukraniennes, lesquelles ont affirmé que ce bâtiment a été coulé après avoir été touché par deux missiles anti-navires P-360 Neptune, tirés par une batterie de défense côtière. Ce que Moscou a toujours contesté en évoquant une cause accidentelle.
Toujours est-il que le contre-amiral Oleksii Neizhpapa, le commandant de l’unité ukrainienne qui a tiré les deux P-360 Neptune sur le Moskva, a gagné depuis un galon de plus… Et que le sort de l’équipage du croiseur demeure inconnu pour une large part, même si l’état-major russe a produit une vidéo censée montrer les rescapés [ou du moins, les marins valides] du naufrage.
Cela étant, une semaine après les faits, survenus dans la soirée du 13 avril, l’une des questions qui n’a pas encore trouvé de réponse porte sur les moyens utilisés par la marine ukrainienne pour localiser avec précision le Moskva, dont le rôle était d’assurer une couverture aérienne aux navires russes engagés dans les opérations contre l’Ukraine avec ses radars [dont le Voskhod MR-800] et ses 64 missiles surface-air S-300F [code Otan : SA-N-6 Grumble]. Au moment de la frappe, celui-ci se trouvait à une soixantaine de nautique [environ 110 km] du littoral ukrainien, à la hauteur d’Odessa.
Le rôle d’au moins un drone Bayraktar TB-2, de facture turque, a été évoqué. A-t-il contribué à repérer le Moskva [qui ne l’aurait pas détecté] ou bien a-t-il servi à leurrer la défense du croiseur? Voire les deux? Pour l’instant, une telle hypothèses n’a pas été confirmée officiellement.
Reste que le quotidien britannique The Times vient d’apporter un autre élément, à savoir qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy était en mission au-dessus de la mer Noire peu avant la frappe contre le croiseur russe. C’est en effet ce qui ressort des données permettant le suivi du trafic aérien pour la journée du 13 avril.
US Navy P8 Poseidon AE681B active over #Romania. pic.twitter.com/Ctqiw7u0xV
— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 13, 2022
Ainsi, ce jour-là, un P-8A Poseidon [n°AE681B] a décollé de la base de Sigonella [Sicile]. Il a ensuite été repéré à 13h32 [heure de Kiev] alors qu’il survolait la Méditerranée, en direction des Balkans et de la Bulgarie. Sa trace se perd à 15h27, à la verticale de la ville roumaine de Valea Nucarilor, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et à un peu moins de 100 nautiques de la dernière position du Moskva. Peu avant d’éteindre son transpondeur, il était descendu à l’altitude de 11’900 pieds [soit 3600 mètres].
Qu’a-t-il fait durant les trois heures suivantes? Mystère… En tout cas, selon les données de FlightRadar24, il est réapparu à 18h23, au niveau de Casimcea [Roumanie]. Puis il a de nouveau éteint son transpondeur à 18h42, puis l’a rallumé 42 minutes plus tard, près d’Abrud, d’où il a mis le cap vers Sigonella.
Le premier message annonçant une frappe contre le croiseur russe a été émis à 20h42, via les réseaux sociaux. L’information a ensuite été confirmée à 22h31 par le gouverneur d’Odessa.
D’où la question sur le rôle exacte tenu par ce P-8A Poseidon, sachant que, à un moment de son parcours et grâce à ses capteurs et en particulier son radar AN/APY-10, il était en mesure de surveiller tous les mouvements de navires entre le nord du littoral roumain et la Crimée.
Interrogé par The Times, un haut responsable du Pentagone a expliqué que « dans le cadre de soutien au flanc oriental de l’Otan, nous avons effectué quelques patrouilles aériennes limitées au large des côtes roumaines ». Cependant, a-t-il continué, « nous ne parlons pas des détails et des questions opérationnelles ».
Cependant, le 8 avril, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a admis pour la première fois que les États-Unis fournissaient des renseignements aux forces ukrainiennes « pour mener des opérations dans le Donbass ». Plus tard, un responsable américain a confié à CNN que « des renseignements utiles » avaient été transmis à Kiev. « Alors que le combat migre davantage vers la région du Donbass, nous ajusterons notre flux d’informations selon les besoins », a-t-il dit.
Reste que la présence de P-8A Poseidon en mer Noire n’est pas non un fait exceptionnelle [comme, d’ailleurs, celle d’autres avions de renseignement appartenant à des pays membres de l’Otan]. Ainsi, le 19 avril, le Poseidon « AE681B » a de nouveau été signalé dans la même région… comme le n° AE6833 trois jours plus tôt. Et le jour du naufrage du Moskva [qui a coulé quelques heures après avoir été touché, ndlr], le n°AE67FF était en patrouille dans le secteur, en compagnie d’un drone RQ-4B Global Hawk [indicatif Forte 10].
#BalckSea -US Navy RQ-4B Global Hawk FORTE10-US Navy P8 Poseidon AE67FF pic.twitter.com/pC7B72MCsS
— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 14, 2022
France24 - Monde
Salve de roquettes vers Israël, qui procède à de nouvelles frappes sur Gaza
Publié le : 21/04/2022 - 01:05Modifié le : 21/04/2022 - 08:38
FRANCE 24
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L'armée israélienne a mené aux premières heures de jeudi des frappes aériennes dans le centre de la bande de Gaza, après qu'une roquette, lancée depuis le territoire palestinien, s'est abattue en Israël, ont déclaré desreprésentants du Hamas et des sources militaires israéliennes. À Jérusalem, des incidents ont eu lieu dans la matinée sur l'esplanade des Mosquées.
Des groupes armés palestiniens ont lancé, jeudi 21 avril, une salve de roquettes depuis la bande de Gaza vers Israël qui a mené une série de frappes dans ce territoire sous contrôle des islamistes du Hamas, faisant ainsi craindre une nouvelle escalade militaire sur fond de tensions liées aux lieux saints à Jérusalem.
Jeudi matin, la police israélienne a affirmé dans un communiqué, que "des dizaines d'émeutiers avaient jeté des pierres et des bouteilles incendiaires à partir de la mosquée Al-Aqsa" contre les policiers. "Un groupuscule violent empêche les fidèles musulmans de pénétrer dans la mosquée et cause des dégâts au lieu", ajoute le communiqué.
Mercredi soir, une roquette, la seconde cette semaine, a été tirée depuis la bande de Gaza pour s'abattre dans un champ de la localité israélienne de Sdérot (sud) sans faire de blessés. Dans la foulée, l'armée israélienne a mené une série de frappes dans le centre de ce micro-territoire de 2,3 millions d'habitants, selon des témoins et des sources sécuritaires.
"Les jets de combat de l'armée israélienne ont ciblé des positions militaires et l'entrée d'un tunnel menant à un complexe souterrain où sont entreposés des produits chimiques utilisés pour propulser les roquettes", a indiqué l'armée israélienne.
"Détermination" et "résistance"
"Ces frappes sur la bande de Gaza vont accroître la détermination de notre peuple et de la résistance (...) afin de défendre nos lieux saints à Jérusalem et ce, peu importe les sacrifices", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem.
Or peu après ces frappes de représailles, quatre autres roquettes ont été tirées vers Israël, où elles ont été interceptées par le bouclier antimissile "Dôme de fer", a indiqué l'armée alors que les sirènes d'alarme retentissaient en plein milieu de la nuit dans des localités israéliennes voisines de la bande de Gaza.
Ces échanges de tirs, les seconds cette semaine, interviennent après des heurts ce weekend entre manifestants palestiniens et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam et premier site sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple.
"Provocation"
La présence de juifs - qui peuvent visiter l'esplanade à des conditions et des heures précises mais ne peuvent y prier en vertu d'un accord tacite - et de policiers sur place pendant le ramadan, a été perçue par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de provocation.
La police israélienne a empêché, mercredi soir, des centaines de manifestants nationalistes juifs de s'approcher du quartier musulman de la Vieille Ville de Jérusalem afin d'éviter des accrochages pouvant mener à une escalade entre Israël et des mouvements palestiniens.
Des organisations nationalistes avaient appelé à une grande marche dans la Vieille Ville de Jérusalem, où est située l'esplanade des Mosquées, une manifestation considérée comme un geste de "provocation" de la part du gouvernement.
Plus d'un millier de manifestants arborant des drapeaux israéliens se sont rassemblés en début de soirée sur la place Tsahal, près de la mairie, en face de la Vieille Ville. Et des centaines de manifestants ont tenté de s'approcher de la porte de Damas, entrée principale du quartier musulman de la ville.
Mais la police a bloqué ces manifestants, incluant de nombreux partisans du député d'extrême droite Itamar Ben Gvir, qui avait été interdit d'accès à ces lieux plus tôt en journée par le Premier ministre, Naftali Bennett.
L'ONU "profondément préoccupé"
"Je ne permettrai pas que la provocation politique de Ben Gvir mette en danger les soldats et les policiers israéliens, et complique encore davantage leur mission", a dit le Premier ministre." "Je le dis clairement (...), je ne vais pas plier", a rétorqué à l'AFP Itamar Ben Gvir. "En vertu de quelle loi ne suis-je pas autorisé à entrer par la porte de Damas ?"
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, est "profondément préoccupé par la détérioration de la situation à Jérusalem", a indiqué, mercredi, son porte-parole à New York. "Il est en contact avec toutes les parties afin de réduire les tensions, d'empêcher les actions et la rhétorique incendiaires".
Avec AFP
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REPORTAGE
Gaza peine à se reconstruire, trois mois après la guerre éclair entre Israël et le Hamas
Après des violences à Jérusalem, Israël frappe Gaza en réponse à un tir de roquette
Israël : Yaïr Lapid propose un plan de développement pour la bande de Gaza
Le Monde
A l’agenda, jeudi 21 avril
Live animé par Charles-Edouard Ama Koffi, Jérémie Lamothe, Simon Auffret et Marie Pouzadoux
Un direct quotidien. A l’occasion de l’élection présidentielle et des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…
Vingt ans déjà. Le 21 avril 2002, Jean-Marie Le Pen provoquait une onde de choc politique en faisant accéder l’extrême droite au second tour de l’élection présidentielle, pour la première fois dans l’histoire de la Ve République. C’est en ce jour anniversaire que Marine Le Pen tiendra son dernier meeting de campagne, à Arras (Pas-de-Calais). La candidate du Rassemblement national doit prendre la parole à partir de 18 h 30. Vous pourrez le suivre en direct sur Lemonde.fr. Des manifestations contre l’extrême droite sont prévues dans plusieurs villes, dont une à Toulouse, à l’initiative de la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, qui appelle à voter Emmanuel Macron.
Déplacement. Emmanuel Macron est, lui, attendu en Seine-Saint-Denis et plus précisément à Saint-Denis, où il sera notamment reçu par le maire de la ville, Mathieu Honotin (PS).
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L’Ukraine a reçu 100 missiles anti-aériens Mistral d’origine française et de nouveaux avions de combat
par Laurent Lagneau · 20 avril 2022
Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.
Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.
Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.
Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.
Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?
En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».
Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…
Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.
Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.
Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.
Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.
Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.
Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.
Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.
Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense
Le Monde
Des marques de luxe qui s’en tirent
« Repassez plus tard ! – Mais quand ? – Lorsque l’on sera sûr de pouvoir vous livrer. » Le client allemand est dépité. Lui qui voulait se mettre au volant de sa Volkswagen Tiguan hybride pour les vacances d’été, il ne recevra pas son gros SUV avant huit à dix mois. Depuis début mars, le constructeur refuse les commandes en Allemagne pour cinq modèles de véhicules hybrides, révèle le site Automobilwoche.
Audi, autre marque du géant de Wolfsburg, a fait de même, mais dans toute l’Europe cette fois, où les volumes de production disponibles d’hybrides rechargeables pour 2022 sont épuisés. Le manque de puces n’est pas le seul facteur en cause. Les chaînes logistiques sont perturbées. Et l’assemblage des voitures est limité par les difficultés de production en Ukraine, notamment d’équipements aussi importants que les faisceaux de câblage. Une tension sans précédent pour le secteur automobile.
Le grand blues de l’industrie automobileQuestion commerciale : comment faire patienter les clients sans susciter impatience et frustration ? Enjeu financier, surtout : peut-on vendre aujourd’hui un véhicule à prix fixe, alors qu’il sera fabriqué dans un an à un coût plus élevé qu’aujourd’hui en raison de la flambée des cours du nickel, du cobalt, du lithium et de métaux rares nécessaires aux batteries ? L’industrie allemande n’est pas seule touchée par une crise que le secteur croyait terminée fin 2021.
Dans l’Union européenne, les ventes de voitures neuves ont plongé de 20 % en mars par rapport au même mois de 2021, a indiqué, mercredi 20 avril, l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA). Avec 844 187 véhicules écoulés, c’est près d’un tiers de moins qu’en 2019. Du jamais-vu depuis 1990, à l’exception de 2020, où l’industrie avait été frappée par des fermetures d’usines au début de la pandémie de Covid-19. Nombre de sites ont suspendu ou réduit leur production, comme Volkswagen à Wolfsburg et à Zwickau, ou Renault à Douai (Nord).
La plupart des pays accusent des baisses à deux chiffres : l’Allemagne (− 17,5 %), la France (− 19,5 %), l’Italie (− 29,7 %), l’Espagne (− 30,2 %), la Pologne (− 17,4 %), la Belgique (− 17,7 %) ou la Suède (− 39,5 %). Les constructeurs aussi : Volkswagen, le numéro un européen (− 24,3 %), son suivant, Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat Chrysler…) (− 32,9 %) et Renault (− 14,1 %), en partie sauvé par Dacia. Toyota recule de 12,2 %, BMW-Mini, de 20,5 %, et Mercedes-Smart, de 13,6 %. Les mois qui viennent ne s’annoncent pas prometteurs, entre la guerre en Ukraine et le ralentissement de la croissance chinoise en partie liée à la stratégie « zéro Covid » de Pékin.
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France24 - Monde
En Afrique, plus d'un million d'enfants ont été vaccinés contre le paludisme
Publié le : 21/04/2022 - 21:14
FRANCE 24
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Plus d'un million d'enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi ont désormais reçu, grâce à un programme pilote, au moins une dose du premier vaccin antipaludique, s'est félicitée jeudi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Grâce à un programme pilote, plus d'un million d'enfants africains ont reçu au moins une dose du premier vaccin antipaludique.
Les vaccinations contre le paludisme, lancées pour la première fois en avril 2019 au Malawi, suivi du Kenya et du Ghana, ont démontré que le vaccin "RTS,S" était sûr et "réduisait de manière substantielle les cas graves" de la maladie, a assuré, jeudi 21 avril, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans un communiqué diffusé avant la Journée mondiale de lutte contre le paludisme (le 25 avril).
Ce constat avait conduit l'OMS, dès octobre 2021, à recommander le déploiement massif de ce vaccin chez les enfants vivant en Afrique subsaharienne et dans des zones à risque, susceptible de sauver la vie de 40 000 à 80 000 enfants africains par an. Plus de 155 millions de dollars ont été mobilisés par l'Alliance du vaccin (Gavi) pour permettre la livraison de ces vaccins, précise le texte.
"Ce vaccin n'est pas simplement une percée scientifique, c'est un changement de vie pour les familles à travers le continent africain", estime dans le communiqué Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, tout en soulignant le "besoin urgent de développer des outils meilleurs et en plus grand nombre pour sauver des vies et aller vers un monde sans paludisme".
Un premier pas vers d'autres vaccins
Le "RTS,S", fabriqué par le géant pharmaceutique britannique GSK, est "un vaccin de première génération, qui pourrait être complété à l'avenir par d'autres vaccins à l'efficacité similaire ou supérieure", estime encore l'organisation, en saluant les progrès dans le développement d'autres sérums et de nouveaux traitements.
Le financement de la recherche-développement dans la lutte contre le paludisme a été d'un peu plus de 619 millions de dollars en 2020. Elle aura besoin d'une moyenne de 851 millions de dollars par an sur la période 2021-2030, indique encore le communiqué.
Le "RTS,S" agit contre le parasite "plasmodium falciparum", transmis par les moustiques, le plus mortel à l'échelle mondiale et le plus prévalent en Afrique.
Maladie très ancienne, signalée dès l'Antiquité, le paludisme se manifeste par de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires puis par des cycles de frissons, fièvre et sueur. Si elle n'est pas traitée à temps, elle peut être mortelle.
Environ 90 % des cas de paludisme dans le monde sont enregistrés en Afrique, où 260.000 enfants en meurent chaque année.
Avec AFP
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La lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme en recul à cause du Covid-19
L'OMS recommande un déploiement massif du premier vaccin antipaludique chez les enfants
La pandémie a entraîné une hausse des morts du paludisme mais le pire a été évité
France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
Le Monde
Le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, nouveau rendez-vous manqué pour Marine Le Pen, étouffée par un Emmanuel Macron offensif
Après un faux départ, la candidate d’extrême droite n’est pas parvenue à reprendre la main, mercredi, durant près de trois heures d’échanges.
Ce mercredi 20 avril, la candidate du Rassemblement national (RN) est prête pour la revanche. Cinq ans après le débat raté de l’entre-deux-tours de 2017, la représentante de l’extrême droite affronte de nouveau Emmanuel Macron, déterminée à ne pas refaire les mêmes erreurs que par le passé. Son échec d’alors, ne cesse-t-elle de répéter, l’a forgée. Il est à peine 21 heures quand les présentateurs annoncent qu’elle prendra la parole la première. Elle a grimacé à la vue du décor mimant l’Elysée, derrière elle, qui valorise à son goût le président en exercice. Mais elle se lance. « La France, c’est son peuple », débute-t-elle avant que sa voix ne soit subitement couverte par le bruit du jingle. Faux départ. Gêne. L’émission n’a pas encore démarré. Emmanuel Macron sourit puis lève les yeux au ciel.
Métaphore d’un rendez-vous raté, une fois de plus, entre la trois fois candidate et son destin présidentiel ? On le saura dimanche soir. En près de trois heures de débat face au président sortant, Marine Le Pen a donné le sentiment de ne jamais parvenir à se replacer sur la ligne de départ quand son adversaire, pugnace, luttait pour ne pas pécher par excès de confiance. Tel un boa constrictor, Emmanuel Macron a semblé resserrer peu à peu son opposante jusqu’à ce qu’elle étouffe. Et les multiples incises et marques de respect du président, lâchant régulièrement des « vous avez raison », ne visaient qu’à mieux souligner les incohérences et les faiblesses du raisonnement de la candidate dont il n’a eu de cesse de dénoncer les « contre-vérités ».
Débat de l’entre-deux-tours : Emmanuel Macron a choisi une posture offensive face à Marine Le Pen« Vous n’avez pas répondu, car vous n’avez pas de réponses »
Les premières minutes consacrées au pouvoir d’achat promettaient pourtant d’avantager Marine Le Pen. Las, elle a trébuché. Elle a bien accusé Emmanuel Macron d’avoir instauré la taxe carbone et d’avoir coupé les aides au logement de 5 euros, en promettant, elle, de baisser la TVA de 20 % à 5,5 % sur l’énergie « de manière pérenne, pas des chèques, pas des tickets de rationnement ». Et, dès les premières minutes, elle a dressé l’inventaire de ses mesures, qu’elle financerait par la chasse aux « dépenses qui [lui] apparaissent dispendieuses ou nocives » ou par « l’argent qui, en réalité, s’enfuit » – sans dire qu’elle vise l’immigration et la fraude sociale.
Une à une, Emmanuel Macron a démonté les principales promesses de son adversaire. Il a vanté son bouclier énergétique « deux fois plus efficace que la baisse de la TVA », bien que lié à la crise : « J’assume de ne pas subventionner le gaz et le pétrole qu’on ne produit pas, mais plutôt de dépenser l’argent public pour aider les ménages à rénover leur logement ou à changer de véhicule. » Marine Le Pen a rétorqué : « Qui le paye, M. Macron ? Ce sont les contribuables. » « Mais comme la baisse de la TVA », lui a-t-il opposé.
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : comment se déroulent les enquêtes internationales sur les exactions russes ?
Publié le : 22/04/2022 - 16:00Modifié le : 22/04/2022 - 16:13
Sylvain ROUSSEAU
Après presque trois mois de guerre en Ukraine, la communauté internationale a lancé une série d'enquêtes visant à étudier le rôle des soldats russes dans les nombreuses exactions commises dans les villages occupés, pour éventuellement les qualifier de crimes de guerre. Sylvain Rousseau était en Ukraine pour France 24, il souligne l'importance de ces enquêtes puisque c'est la première fois qu'un tel travail a lieu alors que le conflit n'est pas terminé, et raconte la difficulté que cela engendre pour les enquêteurs.
France24 - Monde
Macron - Le Pen : "Choisir les valeurs républicaines", un devoir de mémoire
Publié le : 21/04/2022 - 07:55Modifié le : 21/04/2022 - 08:04
Stéphanie TROUILLARD
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À quelques jours du second tour de l'élection présidentielle, plusieurs fondations et associations mémorielles appellent à la mobilisation citoyenne. Alors que le vote coïncide avec la Journée nationale en mémoire des victimes et des héros de la déportation, ils prônent les valeurs républicaines et démocratiques face à la tentation de l'extrémisme.
"Au moment où le destin de notre pays est en jeu, dans un contexte plus incertain encore qu’en 2017 avec le retour de la guerre sur le sol européen, nous nous souvenons des leçons du passé et appelons à une mobilisation forte pour faire un choix clair en faveur des valeurs républicaines et démocratiques". C’est par ces mots que cinq associations mémorielles issues de la Seconde Guerre mondiale appellent dans un communiqué commun à se rendre aux urnes le 24 avril lors du second tour de l’élection présidentielle.
Dans ce texte signé par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, la Fondation Charles de Gaulle, la Fondation de la Résistance, la Fondation de la France Libre et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, ces organisations estiment que les citoyens français doivent choisir entre deux modèles de société opposés : "L'un garantit la préservation de nos valeurs républicaines et démocratiques et de l'engagement européen de la France issu de la Seconde Guerre mondiale, quand l'autre les remet en question".
Cinq fondations mémorielles issues de la Seconde Guerre mondiale publient une déclaration commune en vue du second tour de l'élection présidentielle. pic.twitter.com/PigbrYwLge
April 13, 2022Même si ce document ne cite pas les noms d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, Philippe Allouche, directeur général de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, estime que le message est clair. "En tant que fondations reconnues d’utilité publique, nous ne faisons pas de politique politicienne. Nous n’avons pas voulu être nominatif, mais en lisant ce communiqué, on comprend assez clairement de quel côté notre cœur penche", explique-t-il à France 24. Gilles Pierre Levy, président de la Fondation de la Résistance, précise également que "ce n’est pas dans nos habitudes d’intervenir dans le monde politique. Nous essayons d’être neutres", tout en se voulant plus explicite : "Il traîne autour du Rassemblement national, un certain nombre de choses qui ont été combattues par les gens dont on essaie de pérenniser les valeurs et la mémoire".
"Les gens sont en train d’oublier à quoi mènent les extrêmes"
Le second tour de l’élection présidentielle coïncide d’ailleurs cette année avec la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. "C’est une journée hautement symbolique et c’est d’autant plus important que les fondations mémorielles issues de la Seconde Guerre mondiale réagissent à cette occasion", insiste Philippe Allouche.
Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la #DéportationFMD, FNDIRP, UNADIFDim 24 avril 2022 (cérémonies avancées au jeudi 21 avril ou au vend 22 avril 2022)@APHG_National pic.twitter.com/t1xdmIFrRO
April 18, 2022Instaurée en 1954, elle se tient tous les ans le dernier dimanche d’avril en mémoire de ceux qui ont vécu l’enfer des camps de concentration et d’extermination nazis. Quatre-vingts ans après, l’éventualité d’une victoire du Rassemblement national est vécue comme une angoisse pour leurs camarades encore en vie. "La génération qui a connu cette période est très en colère. Elle a le sentiment que les gens sont en train d’oublier à quoi mènent les extrêmes", résume Philippe Allouche.
Dans la foulée de la déclaration commune des cinq Fondations, d’autres acteurs mémoriels ont eux aussi lancé un appel à la mobilisation citoyenne. Sur les réseaux sociaux, le camp des Milles, un camp d’internement situé en Provence où ont été détenues plus de 10 000 personnes lors de la Seconde Guerre mondiale, a publié une vidéo qui reprend un texte écrit par d’anciens combattants et déportés. "Ce sont des personnes fortes qui reconnaissent aujourd’hui avec tristesse, inquiétude, colère et détermination un climat et des propos qu’ils n’ont que trop bien connus. Presque tous avaient promis à leurs camarades disparus de porter la mémoire de ce qui mène au pire. ‘Plus jamais ça’ n’était pas qu’un slogan pour eux !", décrit Alain Chouraqui, le président de la Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Éducation et directeur de recherche émérite au CNRS.
Même si Marine Le Pen n’est pas non plus citée dans cette vidéo, cet appel vise aussi à faire barrage à l’extrême droite en éclairant le passé. "Dans l’Histoire, beaucoup d’électeurs n’ont pas imaginé l’enchaînement des actions et réactions que leur vote ou leur abstention ont déclenchées, ni jusqu’à quelles extrémités peut conduire une tentation autoritaire", rappelle ainsi Alain Chouraqui. "Les régimes autoritaires ont déjà été ‘essayés’ et ont conduit à aggraver le sort des peuples en colère qui leur avaient confié leur protection. Je pense au régime de Vichy comme à tant d’autres régimes d’hier ou d’aujourd’hui".
"On ne court aucun risque à aller voter"
Alors que le repli sur soi, le nationalisme, la xénophobie, le racisme, l’antisémitisme et le négationnisme trouvent un certain écho dans plusieurs pays européens, les institutions mémorielles ont pleinement conscience que leurs actions sont plus que jamais nécessaires. "Il faut poursuivre le travail de mémoire. Nous sommes conscients qu'on ne touche pas l'ensemble de la population française", regrette ainsi Philippe Allouche. "Mais je ne suis pas pessimiste. Malgré le temps qui passe et grâce au travail effectué par les professeurs, nous sommes plus avancés sur ces sujets qu’il y a 20 ou 40 ans". Pour Alain Chouraqui, il faut continuer à réfléchir sur les nouveaux modes de transmission et "développer l’enseignement d’une histoire et d’une mémoire retravaillées de façon pluridisciplinaire pour être plus directement utiles au présent".
En attendant la poursuite de ce travail notamment auprès des élèves, ces acteurs mémoriels attendent un engagement dans les urnes, dimanche 24 avril. "La résistance, ce sont des gens qui ne sont pas restés passifs et qui ne se sont pas dit ‘on verra bien‘", souligne Gilles Pierre Levy. "Ceux qui ont agi durant la guerre ont pris des risques considérables et beaucoup y sont restés. On ne court aucun risque à aller voter".
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SECONDE GUERRE MONDIALEShoah : comment expliquer que trois quarts des juifs en France n'ont pas été déportés ?
Un survivant ukrainien des camps de concentration nazis meurt dans un bombardement russe
SECONDE GUERRE MONDIALEIl y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France
France24 - Monde
En direct : soupçons de massacres à Marioupol, l'ONU confirme des exécutions à Boutcha
Publié le : 22/04/2022 - 06:40Modifié le : 22/04/2022 - 15:21
FRANCE 24
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Gulliver CRAGG
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Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de chercher à organiser un faux référendum d'indépendance dans les régions de Kherson et de Zaporojie, qu'elle occupe dans le sud du pays. Dans la région de Marioupol, des images satellites font craindre des massacres massifs de civils, encore plus importants qu'à Boutcha, où l'ONU a "documenté le meurtre de 50 civils". Suivez notre direct.
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14 h 51 : Poutine accuse Kiev d'empêcher la reddition des combattants ukrainiens à Marioupol
Le président russe Vladimir Poutine a affirmé que Kiev refusait la reddition des derniers soldats ukrainiens retranchés dans la zone industrielle d'Azovstal, dans le port assiégé de Marioupol.
"La vie de tous les militaires ukrainiens, combattants nationalistes et mercenaires étrangers est garantie s'ils déposent les armes […]. Mais le régime de Kiev n'autorise pas cette possibilité", a affirmé Vladimir Poutine, selon un communiqué du Kremlin résumant un échange téléphonique avec le président du Conseil européen, Charles Michel.
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14 h 36 : plus de 5,1 millions ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe
Le nombre de réfugiés ukrainiens ayant fui l'invasion de leur territoire par l'armée russe fin février continue d'augmenter, mais à un rythme quotidien nettement moindre qu'au début de la guerre, selon les chiffres du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
Selon le HCR, 5 133 747 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, soit 48 387 de plus que le chiffre publié jeudi.
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13 h 45 : l'UE demande à Vladimir Poutine des corridors humanitaires pour la Pâque orthodoxe
Le président du Conseil européen Charles Michel – représentant des États membres de l'UE – a demandé au président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique, de garantir des corridors humanitaires à Marioupol à l'occasion de la Pâque orthodoxe.
"Appel avec le président Poutine. Les corridors humanitaires à Marioupol et dans les autres villes assiégées doivent être immédiats, spécialement à l'occasion de (la) Pâque orthodoxe", a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Appel avec Président Poutine @KremlinRussie_ELes corridors humanitaires à #Mariupol et dans les autres villes assiégées doivent être immédiats, spécialement à l'occasion de Pâques orthodoxe.
April 22, 2022 -
13 h 17 : la Russie est prête à une trêve "à tout moment" sur le site d'Azovstal de Marioupol
L'armée russe se dit prête à observer "à tout moment" une trêve "sur tout ou partie" du site industriel d'Azovstal, dernier bastion des forces ukrainiennes de Marioupol, pour permettre l'évacuation de civils et la reddition de combattants, indique le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Moscou ajoute que les civils qui sortiraient auront le choix de rejoindre ensuite des territoires sous contrôle ukrainien ou russe.
"Le point de départ de cette pause humanitaire sera la levée, par les formations armées ukrainiennes, de drapeaux blancs sur tout ou une partie d'Azovstal", insiste le ministère russe de la Défense.
"Le succès de l'offensive russe dans le sud dépend du sort de Marioupol", a estimé le gouverneur régional ukrainien, Pavlo Kyrylenko, dans un entretien réalisé en visioconférence, jugeant cette ville "stratégique" pour les Ukrainiens dans leur défense de la région, et pour les Russes dans leur volonté d'assurer un pont terrestre vers la Crimée annexée.
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13 h 09 : pour Boris Johnson, la guerre pourrait durer jusqu'à fin 2023
Interrogé lors d'une conférence de presse à New Delhi, en Inde, sur un tel calendrier évoqué par des sources occidentales, le Premier ministre britannique a répondu : "C'est une possibilité réaliste, oui, bien sûr. Poutine a une énorme armée, (...) il a fait une erreur catastrophique et la seule option qu'il a maintenant, c'est de continuer à essayer d'utiliser son approche épouvantable, basée sur l'artillerie, pour essayer d'écraser les Ukrainiens."
Par ailleurs, Boris Johnson a révélé envisager de livrer des chars T72 à la Pologne, en remplacement des chars d'assaut de conception soviétique. La Pologne pourrait ainsi livrer ces anciens chars à l'Ukraine, qui s'en servirait face à l'envahisseur russe.
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11 h 48 : la police britannique a reçu une cinquantaine de signalements de crimes de guerre
La police britannique indique avoir reçu une cinquantaine de signalements de possibles crimes de guerre en Ukraine, dans le cadre d'un appel à témoins lancé pour alimenter l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI).
"La majorité de ces signalements, reçus de la part de gens à travers tout le Royaume-Uni, concernent des incidents survenus en Ukraine" dans le cadre du conflit ayant commencé en février, "et spécifiquement ce qui semble être des attaques contre la population civile", précise la Metropolitan Police de Londres dans un communiqué.
Dominic Murphy, chef des opérations du commandement antiterroriste de la police, dit s'attendre à ce que le nombre de signalements aille croissant "dans les prochaines semaines, alors que de plus en plus de personnes ayant fui l'Ukraine arrivent au Royaume-Uni".
🚨 | We continue to appeal for anyone in the UK with direct evidence of possible war crimes in #Ukraine to get in touch with our War Crimes Team.DCS Dominic Murphy: "We are here and we can help."Find out how to get in touch ⬇️ https://t.co/sh6XK8XB93
April 22, 2022 -
11 h 20 : l'ONU a documenté les meurtres à Boutcha, accuse l'armée russe de possibles crimes de guerre
Des enquêteurs des droits humains de l'ONU ont "documenté le meurtre, y compris certains par exécution sommaire", de 50 civils dans la ville de Boutcha, en banlieue de Kiev. C'est ce qu'a affirmé Ravina Shamdasani, une porte-parole du Haut-Commissariat des droits de l'Homme à Genève, lors d'un briefing régulier de l'ONU. Les Nations unies accusent, par ailleurs, l'armée russe d'actions "pouvant relever des crimes de guerre" en Ukraine depuis le début de l'invasion le 24 février, y compris des bombardements indiscriminés tuant des civils et détruisant écoles et hôpitaux.
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10 h 38 : l'armée russe vise le "contrôle total du Donbass et du sud de l'Ukraine"
La Russie vise le contrôle total du sud de l'Ukraine et de la région du Donbass, pour disposer d'un pont terrestre vers la Crimée annexée par Moscou, indique un général et haut responsable de l'armée russe.
"Depuis le début de la deuxième phase de l'opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine. Cela permettra d'assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l'économie ukrainienne", déclare le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du Centre de la Russie, cité par les agences de presse russes.
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8 h 52 : les autorités ukrainiennes redoutent près de 9 000 morts dans de possibles fosses communes à Marioupol
Gulliver Cragg, envoyé spécial de France 24 en Ukraine, évoque depuis Kiev les images satellites montrant ce qui semble être 200 fosses communes à Manhush, bourg à quelques kilomètres de Marioupol. Il n'y a encore aucune certitude, mais elles tendent à confirmer les dires du maire Vadym Boïtchenko, qui parle de massacres de civils. Selon les autorités ukrainiennes, ces fosses pourraient contenir jusqu'à 9 000 corps.
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8 h 32 : de quoi se compose les 800 millions de dollars d'aide militaire des États-Unis à l'Ukraine ?
Joe Biden a promis une aide militaire à l'Ukraine de 800 millions de dollars. Depuis le début de l'offensive de l'armée russe, les États-Unis ont versé près de quatre milliards de dollars à Kiev. Dans ce nouvel apport, l'Ukraine va recevoir des obusiers, des munitions, des drones kamikazes...
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8 h 26 : aucun couloir d'évacuation de civils vendredi, annonce Kiev
Aucun couloir d'évacuation de civils ne pourra être organisé ce vendredi en Ukraine, a déclaré une responsable du gouvernement ukrainien, jugeant la situation "dangereuse" sur les routes. "En raison du danger menaçant nos itinéraires, il n'y aura pas de couloirs humanitaires aujourd'hui", a expliqué la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur la messagerie Telegram.
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7 h 54 : des images satellites font craindre des massacres de civils à Marioupol
Alors que Vladimir Poutine a déclaré la ville de Marioupol sous contrôle russe, des images satellites de la société américaine Maxar font redouter des massacres encore plus importants qu'à Boutcha. Sur ces photos, on voit apparaître ce qui semble être des fosses communes à Manhush, bourg proche de Marioupol. "Les occupants auraient enterré entre 3 000 et 9 000 résidents", a affirmé sur Telegram le maire de Marioupol, Vadym Boychenko. Selon lui, les bombardements russes ont coûté la vie d'au moins 20 000 personnes depuis le début du siège.
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7 h 30 : Biden garantit "l'unité occidentale" derrière l'Ukraine
Le président américain Joe Biden a annoncé une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour l'Ukraine. Dans des messages postés sur Twitter, il a confirmé le soutien des États-Unis et de l'Occident à Kiev : "Alors que la Russie continue de se livrer à des brutalités contre l'Ukraine, (Vladimir) Poutine mise sur notre désintérêt. Il parie que l'unité occidentale se fissurera. Une fois de plus, nous allons lui prouver qu'il a tort."
As Russia continues to grind out brutalities against Ukraine, Putin is banking on us losing interest. He is betting that Western unity will crack. Once again, we will prove him wrong.
April 21, 2022 -
3 h 23 : l'Allemagne versera 37 millions d'euros pour la reconstruction de l'Ukraine
L'Allemagne va verser 37 millions d'euros supplémentaires à l'Ukraine pour aider à sa reconstruction après la guerre, rapporte le journal allemand Augsburger Allgemeine, citant des sources du ministère allemand du Développement.
Environ 22,5 millions d'euros seront consacrés à la reconstruction du réseau électrique ukrainien et 14,4 millions d'euros seront destinés à la reconstruction d'appartements attaqués par les forces russes et à l'achat d'équipements médicaux, selon le journal.
"Mon ministère a réaffecté des fonds à cet effet via un programme d'urgence", a déclaré la ministre du Développement, Svenja Schulze.
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3 h : l'Ukraine accuse la Russie de préparer un faux référendum à Kherson et Zaporijjia
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de chercher à organiser un faux référendum d'indépendance dans les régions de Kherson et Zaporojie qu'elle occupe dans le sud du pays.
Dans un message vidéo jeudi soir, Volodymyr Zelensky a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, comme leurs numéros de passeport, que leur réclameraient les forces russes.
"Ce n'est pas juste pour mener un recensement. (...) Ce n'est pas pour vous donner de l'aide humanitaire d'aucune sorte. C'est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l'ordre d'organiser cette comédie arrive de Moscou", a averti le président ukrainien.
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1 h 11 : les vies des habitants piégés à Marioupol sont entre les mains de Poutine, dit le maire
"Il est important de comprendre que les vies des personnes qui se trouvent encore là-bas sont entre les mains d'une seule personne, Vladimir Poutine. Il aura également sur les mains le sang de toutes les personnes qui mourront à partir de maintenant", a déclaré le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko, lors d'une interview, jeudi, à Reuters.
Le président russe a déclaré que la ville portuaire des rives de la mer d'Azov avait été "libérée", bien que plusieurs centaines de combattants ukrainiens restent retranchés dans l'aciérie d'Azovstal. "Ce n'est pas une libération qui a été planifiée, c'est une destruction", a déclaré Vadim Boïtchenko, estimant que 90 % de Marioupol avait été endommagé ou détruit depuis le début de l'invasion russe.
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0 h 18 : des corps exhumés au centre d'enquêtes sur des "atrocités"
Les sépultures de fortune découvertes à proximité d'un hôpital de la ville dévastée de Borodianka, près de Kiev, ont livré leurs secrets aux experts enquêtant sur les accusations de crimes de guerre portées contre les troupes russes. Les autorités ont déclaré que neuf cadavres de civils, dont beaucoup ont été abattus, avaient été exhumés de ces tombes.
Les enquêteurs ont rassemblé plus de 1 000 corps de civils dans des rues, des cours ou des sépultures improvisées dans les environs de la capitale ukrainienne, dont certains avaient les mains et les pieds liés ou des blessures par balle dans la nuque, ont expliqué des responsables.
Cette enquête s'inscrit dans le cadre de la documentation de ce que Oleksandre Pavliouk, chef de l'administration militaire régionale de Kiev, a qualifié d'"atrocités" commises à la suite de l'invasion des troupes russes, qui ont par le suite été contraintes de se retirer de la région.
Avec AFP et Reuters
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ÉCHECS ET SANCTIONSGuerre en Ukraine : Joël Lautier, une star française des échecs sur la liste noire américaine
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Guerre en Ukraine : au coeur d'un centre d'hébergement de réfugiés en Pologne
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Andreï Kourkov, écrivain : "La guerre de Poutine est contre la culture ukrainienne"
France24 - Monde
La justice française émet un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn
Publié le : 22/04/2022 - 07:50
FRANCE 24
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Un mandat d'arrêt international a été émis à l'encontre de l'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan (RNBV), Carlos Ghosn, à la demande de la justice française, dans le cadre d'une enquête notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, a-t-on appris vendredi.
La justice française a délivré un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn, ancien patron de l'alliance Renault-Nissan (RNBV), dans le cadre d'une enquête instruite à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, a indiqué, vendredi 22 avril, le parquet de Nanterre, contacté par l'AFP.
Le Franco-Libano-Brésilien, qui devait être jugé à Tokyo pour malversations financières, vit à Beyrouth depuis sa fuite rocambolesque du Japon fin 2019. Si le mandat d'arrêt est exécuté, Carlos Ghosn sera directement présenté à un juge d'instruction de Nanterre qui lui notifiera sa mise en examen.
La justice française s'intéresse à près de 15 millions d'euros de paiements considérés comme suspects entre RNBV et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).
Cinq mandats d'arrêt
Le juge d'instruction de Nanterre en charge de l'enquête a délivré cinq mandats d'arrêt internationaux au total : ils visent, outre Carlos Ghosn, "les propriétaires actuels ou ex-dirigeants de la société omanaise SBA", a précisé le parquet.
"Il ne s'agit pas d'un mandat d'arrêt émis par la France mais par le tribunal de Nanterre lors d'une instruction en cours, plus précisément par le parquet de Nanterre", a réagi auprès de l'AFP l'un des avocats de Carlos Ghosn, Jean Tamalet, du cabinet King and Spalding.
"Ce mandat est très surprenant car le juge d'instruction et le procureur de Nanterre savent parfaitement que Carlos Ghosn, qui a toujours coopéré avec la justice, fait l'objet d'une interdiction judiciaire de quitter le territoire libanais", a ajouté Me Tamalet.
Lors de leurs investigations, les magistrats de Nanterre s'étaient déjà déplacés deux fois à Beyrouth.
En février dernier, ils y ont auditionné deux témoins. Au mois de juin précédent, ils avaient procédé, avec des magistrats de Paris, à l'audition libre de Carlos Ghosn pendant cinq jours, pour les enquêtes le visant à Nanterre et à Paris.
Contacté, l'avocat de Renault, partie civile dans la procédure, n'avait pu être joint vendredi matin.
Avec AFP
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Fuite de Carlos Ghosn du Japon : deux Américains condamnés à 24 et 20 mois de prison
Greg Kelly, ex-assistant de Carlos Ghosn chez Nissan, condamné au Japon
Renault-Nissan : l'ex-PDG Carlos Ghosn face à des magistrats français à Beyrouth
L'Humanité
Terrenoire veut « Faire cohabiter les mondes »
EntretienMusique Avec son premier album, le groupe Terrenoire ausculte les aspirations d’une jeunesse populaire et convoque la vie, l’amour, la mort comme autant de forces contraires réconciliées.
Clément GarciaTerrenoire, c’est d’abord le nom d’une ancienne ville minière rattachée à Saint-Étienne. Théo et Raphaël Herrerias y sont nés, y ont grandi et noué des amitiés. Le groupe qu’ils ont fondé lui emprunte son nom, par fidélité assumée à un lieu et à une mémoire ouvrière. Repérés par les Inouïs du Printemps de Bourges en 2018, adoubés par Bernard Lavilliers avec lequel ils ont enregistré l’hymne stéphanois Je tiens d’elle, les deux frères de Terrenoire ont reçu le prix de la révélation masculine lors des dernières victoires de la musique. Les Forces contraires, leur premier album, est une immersion dans les humeurs de la jeunesse et est porté par une musique hybride qui réunit l’insolence du rap, la poésie de la chanson et des colorations pop et électro. Ils se produisent à nouveau, ce vendredi, au Printemps de Bourges.
Vous chantez : « J’suis pas un gars d’ici / J’suis loin de chez moi / J’suis enfant de Terrenoire / Une très bonne mémoire. » C’est quoi, la mémoire d’un enfant de Terrenoire ?
Raphaël C’est une mémoire d’enfant qui brasse le souvenir « des maisons ouvrières au crépi couleur chair », des lotissements et des gamins qui jouent autour. Mais c’est aussi une mémoire plus large, celle des terres ouvrières qui sont aussi des terres d’immigration. À l’école, très peu de gamins avaient des noms de famille « français ». Nous-mêmes sommes des petits-fils d’immigrés espagnols qui ont fui la guerre et Franco. J’ai retrouvé des images de la mine de Rio Tinto où notre grand-père travaillait en Andalousie. Il y avait les mêmes chevalements de mine là-bas qu’à Saint-Étienne. Il a passé sa vie de chevalements de mine en chevalements de mine. Cette histoire m’a bouleversé. Dans le cimetière de Terrenoire, il y a notre père, notre grand-mère, notre grand-père… C’est ça, notre mémoire, celle d’une terre ouvrière peuplée par des gens qui venaient d’ailleurs.
L’album les Forces contraires est paru il y a deux ans. Il ressort avec sept titres inédits. Ce sont des compositions récentes ?
Théo Oui, nous n’avons pas fait les fonds de tiroir. Nous avons voulu raconter des choses nouvelles pour faire revivre cet album, avec un deuxième volet tourné vers la joie, la vie, quand le premier évoquait plutôt la mort et les épreuves qui vous transforment. Là, on a voulu célébrer cette transformation réussie vers la vie.
Avec Derrière le soleil, chanson dédiée à votre père récemment décédé, vous semblez avoir réuni ces « forces contraires ».
Théo C’est une chanson très importante pour nous. Quand Raphaël l’a écrite et me l’a fait écouter, j’ai été secoué par le texte et l’ébauche musicale. En travaillant la musique, en parlant de la mort de notre père des dizaines et des dizaines de fois en studio et en concert, on a transformé cette expérience de mort en expérience de vie. Ce titre a cristallisé cette transformation.
Lors de l’élection présidentielle, vous avez pris position en faveur de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Comment voyez-vous l’état du pays à la veille du second tour ?
Raphaël Le pays est plus fracturé de jour en jour, avec une forme d’hébétude qui nous pousse à la lutte. C’est aussi ça, « les forces contraires » : la peur produit du courage. Cette hébétude va devoir générer une forme de mouvement. Notre silence ne pouvait plus tenir face à cette situation. Mais nous ne voulons pas regarder l’autre, celui qui ne vote pas comme nous, comme un ennemi. Avec nos armes de musiciens et d’auteurs, nous avons envie de monter un festival à Terrenoire, sur des mois, pour rencontrer des associations, des scolaires, des centres sociaux. Remettre un peu d’art, de culture pour ouvrir les bouches et récolter des paroles, ça va devenir un impératif. Plus que les prises de position politiques, je pense que l’action créative va être extrêmement importante, surtout localement.
Dans votre album, vous parlez librement d’amour et de sexualité. Comment va l’amour pour un jeune homme en 2022 ?
Raphaël Un peu à l’image du reste. Je pense qu’on est face à un changement d’ère important. J’observe que l’idée de couple bat de l’aile. Je vois des systèmes, des manières d’être ensemble qui fonctionnent de moins en moins, sans savoir dans quelle direction ça va. J’entends beaucoup parler de liberté, sans savoir non plus si c’est une forme d’individualisme ou si c’est une manière de créer de nouveaux types de relations. Le virilisme, le patriarcat ont fait énormément de mal. C’est une période assez passionnante pour l’amour. Je sens que quelque chose d’important se joue à l’endroit de l’intimité et de la sexualité. C’est une manière pour nous de définir une modernité.
Vous réalisez une musique hybride, entre chansons à texte, sonorités électro et pop. Comment avez-vous construit cette identité sonore ?
Théo Assez simplement. On n’est jamais rentrés dans une nomenclature. Cette hybridation est venue par l’écoute de tous types de musique. On adore les artistes de pop qui ont réussi à mélanger les genres au sein de leur carrière, voire au sein d’un même album. C’est une joie de faire cohabiter les mondes. Je pense à Nougaro, qui a passé pas mal de temps à expérimenter des choses différentes, à Gainsbourg, Prince, Frank Zappa, Meshell Ndegeocello – une musicienne qui mélange jazz, folk, americana. Les artistes en capacité de faire de grands écarts et de montrer leur amour de toutes les musiques nous intéressent.
La scène stéphanoise, dont vous êtes l’une des figures, est en pleine ébullition. Comment l’expliquez-vous ?
Raphaël D’abord par le fait qu’on s’observe les uns, les autres. Ça crée un cercle vertueux qui ouvre des possibles. Ensuite, par la volonté de monter des projets collectifs, grâce au Fil, notamment, la scène des musiques actuelles de Saint-Étienne. Avec le Fil, nous avons monté l’éPOPée verte, avec Fils Cara, Zed Yun Pavarotti, La Belle Vie, Cœur. De nouveaux projets sont en train d’émerger. Tout le monde sent l’ébullition mais beaucoup reste à faire pour planter définitivement Saint-Étienne sur la carte de la musique en France.
les Forces contraires,printemps de bourges Le Figaro
Le Festival de Cannes ajoute 17 films à sa sélection officielle
Le Otto Montagne, de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen, Un petit frère, de Léonor Serraille et Tourment sur les îles, d'Albert Serra, sont les trois films qui ont été ajoutés aux 18 dans la course pour la palme d'or.
Alors que le monde du cinéma attend fébrilement la composition du jury et le nom du président ou de la présidente qui succédera à Spike Lee, trois films ont été ajoutés aux 18 qui concourraient déjà pour la palme d'or. Dix-sept films supplémentaires, dont un gros contingent de Français, d'Emmanuel Mouret à un Don Juan avec Virginie Efira et Tahar Rahim en passant par le dernier film avec Gaspard Ulliel: le Festival de Cannes a complété jeudi 21 avril, la sélection officielle de sa 75e édition, qui ouvre le 17 mai.
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L'Espagnol Albert Serra, 46 ans, (La mort de Louis XIV en 2016 avec Jean-Pierre Léaud dans le rôle du souverain agonisant) tentera sa chance avec Tourment sur les Îles, une histoire d'amour et d'écriture avec Benoît Magimel. Il côtoiera Un petit frère, deuxième long-métrage de Léonor Serraille (Jeune fille en 2017), l'histoire d'une famille issue de l'immigration, de la fin des années 1980 à nos jours en banlieue parisienne, et Le Otto Montagne de l'actrice belge Charlotte Vandermeersch et de son compatriote Felix Van Groeningen (La Merditude des choses), adaptation du romancier italien Paolo Cognetti.
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Hors compétition, le Festival projettera la dernière comédie romantique d'Emmanuel Mouret, un an après la sortie de Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait : Chronique d'une liaison passagère, où Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne forment un couple adultérin. Ce film est programmé dans la section non compétitive «Cannes Première», comme la comédie musicale Don Juan de Serge Bozon avec Virginie Efira et Tahar Rahim et le dernier polar de Dominique Moll (Harry un ami qui vous veut du bien ), La Nuit du 12. Louis Garrel, lui, verra son dernier film, L'Innocent, montré hors compétition.
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Le festival a également ajouté en séance spéciale le documentariste chilien Patricio Guzman, spécialiste de l'histoire de son pays, avec Mi Pais Imaginario, ainsi que des films palestinien, marocain ou encore tunisien dans la section «Un Certain Regard», où apparaîtra également, après son décès accidentel en janvier 2022 à 37 ans, l'acteur Gaspard Ulliel (Plus que jamais, d'Emily Atef).
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Le délégué général Paolo Moretti, pour sa dernière édition, a dévoilé une programmation qui fait la part belle au cinéma français.
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Decision to leave de Park Chan-Wook, Les crimes du futur de David Cronenberg ou encore Tori et Lokita de Jean-Pierre et Luc Dardenne... Retrouvez la liste des longs-métrages qui devront séduire le jury de cette 75e édition, du 17 au 28 mai.
Le Figaro
Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Adrien JaulmesREPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.
Envoyé spécial à Sloviansk
La sirène d’alerte aérienne se met à mugir mais personne n’y fait attention. Les clients entrent et sortent comme si de rien n’était du petit supermarché Simia (famille), au centre de Sloviansk. Malgré le bruit lancinant, les chiens continuent leur sieste sur le trottoir.
Un couple passe tranquillement avec une fillette vêtue de rose, des policiers fument sur un banc en rigolant, et une jeune fille vend des poissons qui frétillent encore dans leur caisse. On a l’habitude des alertes à Sloviansk, c’est comme ça tout le temps, dit-elle. Le reste de l’Ukraine vient de découvrir la guerre ; nous, on vit avec depuis 2014.»
Dangereusement exposée
La guerre revient pourtant à Sloviansk dans une version plus dangereuse. Cette petite ville industrielle du Donbass est l’un des principaux objectifs de la nouvelle offensive lancée par Moscou dans l’est de l’Ukraine. Après avoir pris Izyoum au nord, sur l’autoroute de Kharkiv, les forces russes entourent à présent Sloviansk sur trois fronts, avec celui de Loughansk à l’est, et de Donetsk au sud.
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Aussi longtemps qu’elle est contrôlée par les forces ukrainiennes, Sloviansk s’enfonce comme un coin dans les lignes russes, et empêche Moscou de compléter la conquête des deux régions séparatistes dont elle a reconnu l’indépendance deux jours avant son offensive. Dorénavant au centre de la pince formée par les forces russes, Sloviansk apparaît comme dangereusement exposée.
En 2014, Sloviansk avait été le site d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes soutenus par Moscou, qui s’étaient emparés de la ville et avaient proclamé leur administration autonome. Tenue pendant plusieurs mois par ces milices, soutenues par des combattants irréguliers russes commandés par un ancien colonel du GRU, surnommé Strelkov, version russe du colonel Olrik de Blake et Mortimer, Sloviansk avait finalement été reconquise par l’armée ukrainienne après de durs combats. Depuis, les Ukrainiens ont déboulonné la statue de Lénine qui était restée debout sur la place de la ville trente ans après la chute de l’URSS, le mobilier urbain a été repeint en jaune et bleu, et des affiches à la gloire de l’Ukraine ont été placardées en ville.
La guerre n’a plus rien à voir avec celle de 2014
«La guerre n’a plus rien à voir avec celle de 2014», dit Tetyana Tyupina, porte-parole de l’administration militaire ukrainienne de la région de Donetsk, dont fait partie Sloviansk. Elle ajoute qu’en 2014, «les Russes avaient des objectifs territoriaux, ils avaient un projet pour les régions du Donbass. Ce n’est plus le cas, ils se fichent aujourd’hui de conquérir des villes ou de la population. C’est pour cette raison qu’ils utilisent massivement des missiles et l’aviation contre les villes».
«Nous avons donné un ordre d’évacuation général à la population, dit-elle. Les agglomérations comme Sloviansk ou Kramatorsk sont presque vides. Il n’y a plus que 400.000 personnes dans la partie ukrainienne du Donbass, contre 1,6 million avant le 24 février dernier. Il est plus difficile de convaincre les gens dans les villages que ce qui se passe à présent est plus grave qu’en 2014. La différence est surtout du côté ukrainien. À l’époque, le président prorusse venait de s’enfuir, laissant un gouvernement et une armée désorganisés. Cette fois, les gens nous ont dit qu’ils avaient été surpris de ne pas voir les officiels et les représentants du gouvernement s’enfuir.»
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L’Ukraine a préparé sa défense. Sur la ligne de crête qui sépare Sloviansk de Kramatorsk, la ville voisine, des blindés ukrainiens sont embossés dans la terre grasse. Plus bas, dans le découvert, une pelleteuse mécanique creuse un profond fossé antichar.
Attaques meurtrières
Les rues de Kramatorsk sont aussi quasi désertes, et les sirènes retentissent presque en permanence, comme à Sloviansk. Les mêmes petits attroupements se forment devant les rares supermarchés ouverts, leurs vitrines remplacées par des panneaux de bois. Des immeubles ont été touchés par des bombardements. Une immense file d’attente se forme devant une station-service où vient d’arriver du carburant.
«Il ne reste qu’environ 30.000 à 40.000 personnes sur les 170.000 que compte la ville», dit le lieutenant Valeryia, porte-parole de la 81e brigade aéroportée, chargé de la défense de Kramatorsk. «C’est à peu près la même proportion de ceux qui étaient partis en 2014. Ils restent parce qu’ils n’ont nulle part où aller, parce qu’ils disent que tout ce qu’ils possèdent est ici. Mais surtout parce qu’ils ne comprennent pas que cette guerre est d’une nature différente», explique la jeune femme, elle-même originaire de la région de Donetsk.
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La région n’est plus menacée par les opérations de guerre hybride livrées par Moscou, qui était intervenue au Donbass en appuyant plus ou moins discrètement les milices séparatistes. C’est désormais l’armée russe qui entoure la ville, et les missiles et les obus s’abattent désormais régulièrement sur Kramatorsk. L’attaque la plus meurtrière a eu lieu le 8 avril dernier, quand un missile russe a explosé dans une foule rassemblée devant la gare, faisant 59 morts. «Quand la Russie a attaqué le 24 février, les prorusses qui vivent encore en ville passaient devant nos positions en voiture, et criaient à nos soldats: vous allez tous mourir!, raconte le lieutenant Valeryia. Depuis l’attaque du missile, on les entend un peu moins. Ils ont sans doute compris ce que voulait dire exactement la notion de “maison Russie”, l’idéologie au nom de laquelle Poutine a attaqué l’Ukraine.»
Elle reconnaît que «la situation s’est considérablement tendue ces derniers jours autour de Kramatorsk: il y a des tirs d’artillerie plus intenses, et on s’attend à une attaque sur Sloviansk d’un jour à l’autre». Pourtant, le poste de commandement de la brigade, installé dans une usine désaffectée dans la zone industrielle de la ville, ne donne pas de signes d’une fébrilité particulière de veille de bataille. «Nous avons nous aussi une bonne artillerie, et les concentrations de troupes russes sont vulnérables. Il n’est pas certain qu’ils puissent lancer une offensive majeure», estime le lieutenant.
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Une batterie de missiles antiaériens S-300, énormes tubes gris posés sur un immense engin blindé à roues passe dans la poussière devant le poste de commandement. Ces missiles offrent une protection contre les avions et les missiles. «Quand ces batteries sont dans le secteur, on est tranquilles», dit le lieutenant Valeryia, car «les avions russes évitent de trop voler quand ils sont là».
Dans les campagnes alentours, on voit pourtant parfois un chasseur à réaction passer à toute vitesse au ras des collines, silencieux d’abord, le bruit de leurs réacteurs ne devenant audible qu’après leur passage. La basse altitude permet d’échapper aux S-300, mais rend vulnérables aux missiles portatifs dont sont équipés les Ukrainiens. Jeudi, l’armée ukrainienne a annoncé avoir abattu un appareil russe.
Huit ans plus tard
La nouvelle bataille du Donbass se livre dans les mêmes lieux où la guerre russo-ukrainienne avait commencé il y a huit ans, au printemps 2014. Des escarmouches entre milices séparatistes prorusses et forces ukrainiennes avaient vite entraîné une escalade militaire. Pour éviter la défaite de leurs protégés, les Russes étaient intervenus directement dans le Donbass à l’été 2014, infligeant de coûteuses défaites à l’armée ukrainienne, à Debaltsevo et à Ilovaisk, sur l’autoroute numéro 3 qui passe à côté de Sloviansk. Les Ukrainiens avaient subi des attaques d’un ennemi mobile, utilisant le terrain pour tendre des embuscades meurtrières à leurs colonnes blindées étirées sur les autoroutes, leurs centres de commandements mal camouflés ou imprudemment proches de leurs antennes radio soudain pilonnées par l’artillerie russe.
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Huit ans plus tard, la Russie ne fait plus face à la même armée. Les Ukrainiens ont tiré les leçons de leurs échecs. Le général Valeriy Zaluzhyy, l’actuel commandant en chef de l’armée ukrainienne, dont la brigade avait subi de lourdes pertes à Debaltsevo, commande à présent une force beaucoup plus moderne et efficace, qui a montré au nord de Kiev qu’elle était capable de tenir tête à l’armée russe.
Après s’être stabilisée pendant huit ans le long d’un front statique, guerre moderne menée dans des tranchées rappelant celles de 1914-1918, la bataille du Donbass pourrait redevenir plus mobile. La région apparaît sans beaucoup d’obstacles naturels. Les champs fraîchement labourés, à la terre d’un noir dense et gras, ou bien d’un vert intense là où les premières récoltes ont commencé à pousser, s’étendent à perte de vue. Sous le ciel gris, les seuls reliefs sont les crassiers des mines de charbon, qui s’élèvent comme des cônes volcaniques. Mais le terrain n’est pourtant pas uniforme, coupé de crêtes et de thalwegs, avec des villages et des étangs, ou des villes industrielles le long des voies ferrées.
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«Le Donbass n’est pas aussi plane qu’il apparaît sur Google Maps, souligne Mykola Bieleskov, l’un des meilleurs analystes militaires ukrainiens à l’Institut national d’études stratégiques. Et l’influence du terrain est secondaire, puisqu’il peut jouer en faveur du défenseur comme de l’attaquant. Ce qui compte est plutôt la capacité à manœuvrer et à mettre en œuvre ses forces. Et l’armée russe n’a jusqu’à présent guère brillé par ses capacités dans ces domaines. Tracer des flèches rouges sur une carte est une chose, déployer une armée sur le terrain en est une autre, comme on le voit depuis le 24 février.»
Dans le Donbass, ajoute le chercheur, les Russes n’ont cette fois aucun objectif concret: «Ils ne cherchent pas à conquérir des villes ou une portion de territoire. Ils veulent juste remporter une victoire contre l’armée ukrainienne. Celle-ci dispose de tous les moyens, notamment antichars, pour leur infliger une nouvelle défaite. S’il lui faut abandonner un peu de terrain localement pour préserver leurs forces ou attirer les Russes, elle le fera. Mais le Donbass n’est pas l’enjeu: il sert juste de champ de bataille.»
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Le Figaro
Dans l'Allier, le mystère du chasseur décapité refait surface, 27 ans après
Esther PaoliniRÉCIT - Le 25 décembre 1995, le corps de Christophe Doire est retrouvé dans le fossé d'une route de l'Allier. Il a été décapité, et sa tête a disparu. 27 ans plus tard, la justice espère enfin mettre la main sur son meurtrier.
Noël 1995. Sur une route départementale enneigée de l’Allier, deux chasseurs en quête de gibiers font une macabre découverte : la dépouille d’un homme a été abandonnée dans le fossé. La victime a été décapitée, l’une de ses bottes a été déposée à la place de la tête qui, elle, a disparu. L’homme sans tête était un père de famille de 28 ans, Christophe Doire, chasseur notoire de la région. Son meurtrier n’a jamais été appréhendé. Ce fait divers qui a secoué l'Auvergne il y a 27 ans n'a jamais connu d'épilogue. La justice a relancé l'enquête et exhumé son corps vendredi 15 avril pour tenter de résoudre, enfin, ce cold case hors norme.
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Presque trois décennies plus tard, le souvenir du meurtre est encore vivace dans la mémoire des habitants du Vernet, son village d’origine. «Ça a fait beaucoup de bruit à l’époque, chacun laissait libre cours à son imagination. Encore aujourd’hui, c’est très présent dans les esprits», atteste auprès du Figaro le maire Bernard Aguiar. Ce 25 décembre 1995, quand Christophe Doire est découvert, il n’a plus donné de signe de vie depuis neuf jours. La dernière personne à l’avoir vu vivant est son frère Olivier, son cadet de 16 mois, chez qui il a passé son samedi soir devant un match de football.
Une tête dans un coffre-fort
Sa Renault 18 réapparaît mystérieusement quelques jours après sa disparition sur la place du bourg, avant d’être dérobée puis incendiée par des gens de la communauté du voyage. Pour la famille de Christophe Doire, c’est le début d’un ouragan dans lequel elle se trouve toujours prise au piège. Qui en voulait suffisamment à ce père d'un enfant de neuf ans pour le tuer d’une manière aussi violente ? Comble du sordide, l’autopsie révèle que la victime a subi une exsanguination, c’est-à-dire que le corps a été intégralement vidé de son sang. Christophe Doire a été pendu par les pieds, comme un gibier. Autre indice rapporté par le médecin légiste : la section nette des vertèbres cervicales, effectuée post-mortem, a été réalisée à l’aide d’un outil de boucherie ou de chasse.
La piste d’un différend entre chasseurs est donc très vite privilégiée par les gendarmes, d’autant que, comme le note le rapport d’enquête, «de par sa personnalité, beaucoup de monde pouvait [lui] vouloir du mal.» Élevé dans une famille de chasseurs où la discipline règne, l’homme est connu pour son «fichu caractère», nous décrit Gloria Szpiega, avocate de la mère de la victime qui a désormais raccroché sa robe. Il consomme beaucoup d'alcool et manque rarement ce qu’on a l'habitude d’appeler la «troisième partie de chasse».
Dans son entourage, un chasseur attire particulièrement l’attention : Dominique Maillet, avec qui il est en conflit ouvert, ce dernier étant accusé de lui avoir volé son chien de chasse, une femelle nommée Flora. «Dans ce milieu, le chien fait le chasseur, poursuit l’avocate à la retraite. L’animal est presque plus important que l’épouse.» C’est grâce à cette chienne que l’intéressé a acquis une certaine renommée parmi les siens. Autre élément troublant, sa corne de chasse a été retrouvée au domicile du suspect. Entendu à plusieurs reprises, Dominique Maillet reconnaît le vol pour «contrarier» son rival mais jure n’avoir aucun lien avec le meurtre. Cela ne suffit pas à convaincre la famille, persuadée de sa culpabilité. Dans le village, il est aussitôt présenté comme le coupable idéal. «Au Vernet, Maillet était indésirable. Il empiétait sur les territoires de chasse annexes. Un arcandier, toujours limite avec la loi», s’emportait à l’époque la mère du supplicié dans les colonnes du Parisien .
«Maria Doire n'est pas heureuse»
Dominique Maillet n’a jamais été mis en examen. Les mois passent, d’importants moyens sont déployés, mais l’enquête piétine. On fouille les champs auvergnats en quête du reste de la dépouille. En vain. Par-delà les frontières, on cherche la tête de Christophe Doire. Une tête est notamment découverte dans un coffre-fort à Hambourg, sans correspondre. Une lettre anonyme est adressée à la gendarmerie locale pour désigner un riverain comme le meurtrier, mais là aussi, les enquêteurs font fausse route.
L’entourage familial est, lui, peu inquiété. «Aucun secret de famille, aucune haine ou autre situation n’est découvert justifiant le meurtre», concluent les gendarmes. Mais dans l’intimité du couple Doire, les relations sont orageuses. Son épouse se plaint de son alcoolisme et des coups répétés qu'elle subit. «Maria Doire n’est pas heureuse», résument les enquêteurs. Son malheur constitue un mobile idéal. Pourtant, elle ne sera jamais mise en cause. «Les enquêteurs n’ont pas regardé de ce côté. Mais Maria Doire était d’origine portugaise, et les Portugais ont un esprit de famille très ancré. Des proches auraient pu vouloir la venger», avance Gloria Szpiega. Alors que la mère puis le frère de Christophe Doire se mobilisent pour retrouver le meurtrier, l’épouse reste à l’écart, très discrète. Selon l’avocate, elle a depuis refait sa vie et «n’a plus jamais voulu en entendre parler».
Le revolver dans le puits
Règlement de compte entre chasseurs ? Meurtre conjugal ? Par manque de preuve, l’instruction est clôturée en 2000, échouant à présenter un accusé devant une cour d’assises. «En débit des recherches entreprises, le ou les auteurs des faits n’ont pu être identifiés», conclura le juge d'instruction. Deux ans plus tard, l’affaire connaît un rebondissement. À l’enterrement du père de Dominique Maillet, ses sœurs l’accusent en public du meurtre. Entendu par les gendarmes, l’une d’elles lâche : «Il sait très bien où est la tête, ils étaient deux !»
De nouvelles recherches approfondies sont effectuées au domicile de l’intéressé. Sept cartouches et un révolver sont exhumés du puits de son jardin - qui n’avait pas été sondé avant -, mais l’expertise balistique ne permet pas d’obtenir de nouveaux renseignements. Dominique Maillet ressort libre. Le juge d’instruction conclut à un second non-lieu en 2007, au grand désespoir de la famille, pour qui ces années sont un supplice. «Je lui [son frère] ai fait une promesse de faire tout ce qui est en mon possible pour découvrir la vérité», confiait Olivier Doire dans un documentaire dédié à l’affaire diffusé sur C8.
Malgré «l’omerta» qui règne dans le milieu de la chasse, soupire Gloria Szpiega, l’avocate n’a jamais perdu espoir de découvrir la vérité : «On a toujours pensé que les langues finiraient par se délier.» Le procureur de la République de Cusset, qui a rouvert une information judiciaire en 2020, avant d’ordonner l’exhumation du corps pour de nouvelles expertises, partage cette espérance. Contacté par Le Figaro, il estime que tout n’a pas été tenté dans ce dossier. «Il y a des pistes qui méritent davantage d’analyses, et les méthodes d’enquête ont largement évolué en presque trois décennies», assure-t-il. Le magistrat refuse de s’avouer vaincu et promet de déployer tous les moyens pour «tenter de rattraper le temps perdu», afin de retrouver, enfin, le meurtrier de Christophe Doire.
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RÉCIT - Un Ivoirien de 42 ans a été mis en examen et écroué début avril. Personne ne l'avait jamais croisé dans le petit village où il vivait.
L'Humanité
Julia Escudero, disquaire courage
Un jour avecLe Disquaire Day, qui se déroule samedi, permet de braquer les projecteurs sur ce métier de passionnés. Rencontre avec une Parisienne qui s’est lancée dans l’aventure à Montmartre.
Clément GarciaThe Mixtape se mérite. Il faut d’abord grimper la rue des Trois-Frères, qui serpente à travers la butte Montmartre, pour atteindre ce nouveau magasin de disques monté par Julia Escudero et son compagnon, Kévin Gombert. Lorsque l’on cueille Julia à l’heure du repas, attablée dans sa boutique portes ouvertes en cette belle journée de printemps, le temps presse. Dans quelques heures, The Mixtape accueillera, au milieu des vinyles, un concert du duo Ottis Cœur et l’exposition d’une jeune photographe, Lucie Marmiesse.
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« Il y avait un ras-le-bol des boutiques à touristes »
Julia tient à ce que son magasin soit irrigué par la vie, la création, un lieu de découvertes et de rendez-vous entre potes, anciens ou futurs. « Le bar d’en face, le Cocon, nous fournit des bières et du vin les soirs de concert. La patronne est devenue une amie. » Dans le local contigu de cet ensemble de logements sociaux construit par la Mairie de Paris sur une dent creuse, un brasseur compte s’installer.
On devine sans peine un pacte se sceller pour accompagner quelques soirées. « Il y avait une attente dans le quartier, un ras-le-bol de la succession de boutiques à touristes. Beaucoup de gens nous ont fait savoir leur satisfaction de voir un lieu culturel sortir de terre. Nous avons été superbement accueillis. Vous voyez ce disque d’or ? Il nous a été offert par un voisin ! »
La passion de la musique a gagné Julia à l’adolescence. Rien de bien original, jusqu’à ce qu’elle se fasse dévorante. La jeune femme tient, en groupie, les premiers rangs des nombreux concerts auxquels elle assiste, notamment à Pigalle, le quartier qui s’étend au pied de la butte, avec sa ribambelle de salles fameuses. Elle signe rapidement un contrat en CDI dans un média en ligne qui, faute de moyens, périclite : « C’était addictif d’être dans l’écoute permanente, dans la découverte. »
Julia dirige son propre média en ligne
La future disquaire entre ensuite à Longueur d’ondes, le magazine gratuit des musiques actuelles, « un magazine militant dans son approche musicale. On peut avoir Étienne Daho en une, puis au numéro suivant un artiste inconnu. Là-bas, je me suis tout de suite sentie chez moi ». Depuis 2016, elle n’a pas quitté cette rédaction, qui fourmille de bénévoles enthousiastes.
La passionnée d’écriture, qui tenait les rênes du canard de son collège avant d’entrer dans une école de journalisme, lance, en parallèle de sa boutique, son propre média en ligne. Il s’appelle Pop & Shot et Julia le dirige fièrement du haut de ses 34 ans, entourée d’une brochette de jeunes, ses « petits », auxquels elle enjoint de « croire en leurs rêves ». « Quand on travaille dans un média en ligne, on conseille des artistes aux lecteurs. Et maintenant, on le fait “en vrai”. Pour moi, c’est une continuité, la même passion qui s’exprime autrement. Des jeunes groupes que je suivais viennent dans la boutique pour mettre en dépôt leurs vinyles. On tient à jouer ce rôle. »
Le disque n’est-il pas devenu trop cher ?
Au cours de la conversation, une évidence se fait jour : les disquaires nourrissent entre eux une vraie complicité : « Quand nous nous sommes installés, les disquaires voisins sont venus nous soutenir et ont prêté du matériel pour nos showcases sans que nous le leur demandions. La concurrence se parle beaucoup et nous nous envoyons les clients lorsque nous n’avons pas les références. »
Mais, en ces temps de pénurie et de hausse des prix des matières premières, le disque n’est-il pas devenu trop cher ? « Les majors augmentent les prix des vinyles, mais on a besoin d’elles pour faire fonctionner le commerce. Nous ressentons moins les effets de cette hausse avec nos choix ciblés. Mais des artistes indépendants vont avoir du mal à presser leurs albums. Entre la sortie d’un CD et le pressage d’un vinyle, il faut parfois attendre sept mois. »
Patience et ténacité
Kévin sort le nez de sa caisse : « Vous savez qu’Adele a privatisé une usine et bloqué la production pour presser ses 500 000 disques ? Merci pour les autres ! » La disquaire note aussi la stratégie du rappeur Orelsan : « Ses disques ont été réservés pour les grandes surfaces, pas pour les disquaires indépendants. Ça nous a fait un gros manque à gagner… »
L’aventure réclame patience et ténacité. Les disquaires ne courent plus les rues, mais, grâce au retour du vinyle, la courbe des ventes des supports physiques de musique s’est inversée. L’entreprise, toutefois, tient du sacerdoce. Deux ans passés à trier la paperasse, à courir les banques, à essuyer des refus, à se décourager, à recommencer. Et finir par réussir, à force de passion : « Pour l’instant, on ne se paye pas. Mais on compte bien y arriver l’année prochaine. »
disquaire daydisquairesUn jour avecMusique L'Humanité
Logique
BilletMaurice UlrichIl a fallu, dit-on, qu’un des conseillers d’Emmanuel Macron demande aux opérateurs un peu moins de plans sur ce dernier pendant que parlait Marine Le Pen. Son petit sourire commençait à se voir trop souvent. Parfois, une sorte d’ennui qui laissait penser qu’il prenait son mal en patience. L’exercice était assez ennuyeux. Vers la fin, la candidate est repartie en croisade, décrivant une France tellement mise à mal par l’insécurité liée selon elle à l’immigration, s’emboîtant comme les poupées russes dans l’islamisme radical, le terrorisme et au final le port du voile, plus exactement du foulard, qu’on se demandait comment l’herbe pouvait repousser dans ce paysage. C’était sans surprise, mais on avait surtout le sentiment qu’il manquait quelque chose dans tout ça. Comme un silence partagé sur les inégalités, les salaires insensés du CAC 40, l’imposition des hauts revenus, la taxation des dividendes, l’égalité et la fraternité… On en oublie. Logique, puisque c’était un débat sans la gauche.
le billet de Maurice Ulrich L'Humanité
Pour Éric Piolle, « Jean-Luc Mélenchon peut structurer l’arc humaniste »
EntretienL’écologiste Éric Piolle entend faire battre Marine Le Pen avant de participer à la reconstruction de la gauche avec la France insoumise, arrivée en tête au premier tour.
Emilio MesletDéfait au premier tour de la primaire des écologistes, Éric Piolle, tenant de l’aile gauche d’EELV, a soutenu, sans y croire, Yannick Jadot pour la présidentielle. Son candidat a récolté 4,6 % des voix. Au regard de la percée de Jean-Luc Mélenchon, le maire de Grenoble plaide, une fois l’extrême droite battue, pour un rapprochement avec la France insoumise (FI) au sein d’un « arc humaniste ».
Vous appelez à battre l’extrême droite tout en disant que « les castors sont fatigués » de construire des barrages. Pensez-vous que celui de dimanche tiendra ?
Je ne sais pas. Je mettrai un bulletin Macron, sans l’ombre d’un doute. Je n’oublie pas ce qu’est l’extrême droite, qu’elle avance toujours cachée, qu’elle monte en agitant les peurs… C’est la première des luttes : l’histoire nous apprend que la part sombre de l’humanité ne disparaît jamais.
Sur l’écologie, Emmanuel Macron dit s’être « transformé ». Le croyez-vous ?
C’est du foutage de gueule ! Il dit ce qu’on attend, mais ne l’a pas fait depuis cinq ans. J’attendais aussi qu’il donne des mesures concrètes sur les retraites, le RIC, le RSA, l’assurance-chômage, un référendum sur la convention citoyenne sur le climat… Avec le grand débat des gilets jaunes et le Covid, il nous avait déjà fait le coup : rien ne devait plus être comme avant. Et pourtant…
Jean-Luc Mélenchon a demandé aux Français de l’élire premier ministre aux législatives. Poussez-vous en ce sens ?
Grâce au travail de la France insoumise, il a rassemblé des millions d’électeurs. De fait, il y a eu une démarche unitaire dans les urnes. C’est donc une logique pragmatique qui peut donner un débouché positif. Je souhaite que Jean-Luc Mélenchon, tout en disant que ça nous tord les tripes, appelle à voter Macron. Mais il doit aussi donner une perspective en annonçant pouvoir prendre la tête d’une coalition en juin. Il est en capacité de structurer l’arc humaniste. C’est un changement par rapport à 2017, où tout avait été très dur avant et pendant les législatives. Aujourd’hui, il y a cette responsabilité assumée d’ajouter des chaises autour de la table pour fédérer largement. C’est à ceux qui sont arrivés en tête de prendre l’initiative.
Au regard du premier tour, pensez-vous toujours que l’écologie est le pivot de cet « arc humaniste » ?
L’écologie en tant que parti, peut-être pas. Mais l’écologie en tant qu’idée, oui. Car c’est le projet qui se demande comment garantir les sécurités, comment chérir les biens communs et le vivant, comment nourrir le désir d’émancipation et de justice. Les programmes de Jean-Luc Mélenchon et de Yannick Jadot étaient assez similaires sur la question.
Pendant la campagne, EELV a exprimé de vifs désaccords avec Mélenchon sur les questions internationales et a aussi été accusé de l’avoir empêché d’atteindre le second tour. A-t-il des comptes à rendre, comme le demande la FI ?
Je suis resté en dehors de ça jusqu’ici et je continuerai. Pourquoi y a-t-il eu un candidat écologiste et un communiste ? C’est comme ça. La réalité est qu’il s’agit d’une défaite de plus qui a, tout de même, soulevé des millions de personnes qui ont voulu, sans succès, faire barrage à Le Pen dès le premier tour.
La gauche pèse à peine 32 % des voix. Comment analysez-vous le scrutin ?
Quand je me suis engagé en politique, je disais que le paysage allait se structurer en trois espaces : le bloc réactionnaire d’extrême droite, un bloc néolibéral de plus en plus autoritaire et un arc humaniste autour de l’écologie. Nous y sommes. Les blocs sont de taille relativement égale, le nôtre est donc en capacité de peser. Maintenant, à nous de proposer un projet de société et de mener la bataille culturelle. Je rejoins l’analyse de François Ruffin : dans cette élection, Jean-Luc Mélenchon a su mobiliser dans les quartiers populaires mais il manque une étape, celle des territoires périurbains et ruraux. Si Marine Le Pen est en tête dans 20 000 communes, ce n’est pas pour rien. Beaucoup de gens vivent dans la peur de l’après, et la colère monte. Notre rôle est de proposer des modes de vie prospères qui ne soient ni le fruit d’une domination, ni d’une destruction du vivant, ni d’une captation des profits. Voilà pour le cap.
Vous avez été en retrait en 2022. Était-ce une façon de vous mettre à distance de la ligne et de la stratégie portées par Yannick Jadot ?
J’ai répondu présent quand on a fait appel à moi. J’ai fait loyalement campagne au service du candidat. Lors de la primaire, un choix démocratique a été fait et je l’ai suivi sans me poser de question, mais sans me travestir. À la primaire, je me suis battu pour construire l’arc humaniste, mais j’ai perdu. Depuis, personne n’a fait ce travail. Yannick Jadot a mené campagne avec ses forces et sa cohérence.
éric piolleeelvPrésidentielle 2022Yannick Jadot L'Humanité
A quoi ressemblerait une France dirigée par Marine Le Pen ? A VOTÉ #10
VidéoA trois jours du 24 avril, nous nous plongeons avec cette nouvelle chronique de la campagne, dans ce à quoi pourrait ressembler un quinquennat de la candidate d'extrême droite, Marine Le Pen. Racisme d'État, police absoute de tout, menace sur la presse... Bienvenue dans le pire.
Cyprien CaddeoA voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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A VOTÉ #9. Le piège du référendum anti-Macron
Vidéo5 ans après, bis repetita. Le 1er tour de l'élection présidentielle a vu Emmanuel Macron et Marine Le Pen se qualifier, encore. Dans ce match retour de 2017, Marine Le Pen voudrait créer un barrage contre Macron avec le concours des électeurs de gauche. Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce piège tendu par la candidate d'extrême-droite.
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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Présidentielle. Ils veulent "avoir le choix de leur avenir" : la colère des étudiants qui occupent la Sorbonne
VidéoDepuis mercredi 13 avril 2022, des étudiants occupent l’université de la Sorbonne à Paris. Ils protestent contre les choix de société prônés par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, à une semaine du second tour de l’élection présidentielle. Et espèrent que leur mobilisation va s'étendre.
Franck CarteletCertains ont passé la nuit là, investissent les amphithéâtres, manifestent devant le bâtiment. Plus d'une centaine d'étudiants de la Sorbonne et d’autres établissements du supérieur ont protesté ce jeudi 14 avril contre le « non-choix » qui s’offre à eux pour le second tour de l’élection présidentielle. Nombre d’entre eux ont l’impression d’être « laissés sur le carreau », « pas entendus », alors que les 18-24 ans ont voté à 31% pour Jean-Luc Mélenchon et que 40% des moins de 34 ne sont pas allés voter dimanche 10 avril.
« Nous, les jeunes, avons majoritairement voté à gauche, on veut avoir le choix de notre avenir » explique Lola, étudiante à Sciences Po Strasbourg. Elle refuse, comme beaucoup de ses camarades, de choisir entre « un gouvernement qui a sabré la jeunesse pendant 5 ans » et qui n’a pas embrassé les urgences climatiques et sociales comme priorités, et de l’autre côté « un pouvoir fasciste ».
S'abstenir ou non
« Aujourd’hui, soit on s’abstient, pour renvoyer un message fort… Ou alors on vote Macron, parce que ça sera toujours le moins pire », concède l’étudiante, qui réfléchit déjà à comment occuper la rue pendant les 5 prochaines années.
Après avoir affirmé ne pas savoir si elle allait s’abstenir ou non, Marie, étudiante en droit à Nanterre, semble néanmoins avoir déjà tranché: « C’est vrai que si l’extrême-droite passe, derrière, ce sont les minorités qui vont devoir subir ces choix-là », reconnaît l’étudiante qui questionne sa responsabilité dans un tel scénario. « Je pense que je vais voter Macron, même si ça me fait mal », finit-elle par lâcher, tout en insistant bien sur une chose : la nécessité de poursuivre la mobilisation après le vote, et de renforcer les ponts entre les divers mouvements de contestation.
La Sorbonne fermée
Antoine Boulanger, enseignant et élu CGT des enseignants à la faculté des lettres de la Sorbonne, se félicite de cet élan chez les étudiants. « Je pense qu’on ne peut être qu’enthousiasmés et heureux de voir que, loin d’être abattus par ce résultat catastrophique, les étudiants se mobilisent contre d’un côté l’ultra-libéralisme et de l’autre, un même programme ultra-libéral doublé d’une politique raciste et autoritaire », développe-t-il.
« Au lieu d’ouvrir les facs et de dire, “exprimez-vous, débattez”, le gouvernement envoie la police », regrette cet enseignant, alors que la direction de la Sorbonne a basculé les cours en distanciel et fermé ses portes aux étudiants jusqu’au 16 avril inclus.
Les étudiants de la Sorbonne espèrent lancer un mouvement, alors que des étudiants de Tolbiac, Sciences Po Paris, de l’École normale supérieure, de Sciences Po Nancy et d’autres établissements du supérieur bloquent ou ont bloqué des bâtiments de leurs campus respectifs.
L'Humanité
VIDEO. Au QG de Fabien Roussel, clap de fin de la campagne
VidéoAu QG du Parti communiste français, Fabien Roussel a accueilli ses militants pour découvrir le résultat du premier tour. Entre remerciements et appel à battre l'extrême-droite, reportage sur cette soirée d’élection.
Place du Colonel-Fabien à Paris, au soir du 1er tour. Les militants communistes étaient conviés à découvrir les résultats du scrutin. Ce fut pour eux une surprise et une déception de voir la gauche faire un aussi mauvais score. Fabien Roussel a tenu a remercié ses équipes, ses militants et tout ceux qui ont voté pour lui.
Avec, à nouveau un duel Macron-Le Pen pour le second tour, le candidat communiste a fermement appelé à "utiliser le seul bulletin de vote qui fera échouer l'extrême-droite".
L'Humanité
Éditorial. La seule option possible
ÉditorialFabien GayPar Fabien Gay
« Ni Macron ni Le Pen », entend-on chez une partie de la population déçue du résultat du premier tour, attristée de voir la gauche éliminée et surtout inquiète pour son avenir dans les cinq prochaines années. Ce « ni-ni » est un cri de colère. Il arrive après vingt ans de stratégie de dédiabolisation et de banalisation d’une extrême droite extrêmement dangereuse ; après cinq ans de présidence Macron faite de politiques libérales avec un bulldozer antisocial et méprisant, aggravant les inégalités sociales tout en ne relevant pas le défi environnemental. Pour in fine sauvegarder les intérêts financiers.
Mais celles et ceux qui brandissent ce slogan oublient une réalité. Dimanche soir, à 20 heures, ce sera bien l’un ou l’autre. Il n’y a pas de troisième choix. Et les deux finalistes ne peuvent pas être renvoyés dos à dos. Si aucun des deux projets ne répond aux aspirations de justice sociale, écologique et démocratique des classes populaires, de la jeunesse, du monde du travail et de la création, les deux projets ne sont toutefois pas de même nature. Les deux sont des libéraux, même si la candidate de l’extrême droite essaie de se cacher sous un masque socialisant. Les deux nous promettent du sang et des larmes pour relever les défis de la dette. Mais Le Pen ajoute la haine et le racisme comme moteur de son projet de société.
Si elle venait à être élue, la démocratie et nos institutions seraient menacées pour qu’elle garde le pouvoir, les libertés de chacune et chacun seraient rognées sous prétexte de sécurité, et la préférence nationale créerait deux catégories de citoyens, ce qui est inacceptable. Dimanche, la seule option possible est de prendre le bulletin de l’adversaire Emmanuel Macron pour battre celui de l’ennemie Marine Le Pen. Et dès le lendemain, une autre perspective s’ouvrira, celle des élections législatives avec le rassemblement le plus large possible de toutes les forces de gauche. Mais pour cela, dimanche, aucune voix ne doit manquer ni se taire.
Présidentielle 2022 L'Humanité
Dans le « 9-3 », Macron fait du pied aux cités
ActuPour son avant-dernier déplacement de campagne, Emmanuel Macron a fait le choix très symbolique de Saint-Denis. Un terrain jeune, multiculturel et très mélenchoniste au premier tour, parfait négatif de la France vendue par Marine Le Pen. Mais les habitants attendent plus qu’une visite express et électoraliste.
Cyprien CaddeoLola RuscioEn 2017, le candidat Emmanuel Macron, jupitérien en devenir, avait fait un crochet par la basilique de Saint-Denis, nécropole des rois de France. Autre campagne, autres mœurs. Pas question, cette fois, d’aller consulter les spectres de l’Ancien Régime. En 2022, le monarque (républicain, certes) c’est lui. Et il restera sur le trône élyséen cinq ans de plus, à condition que le barrage à l’extrême droite tienne bon cette fois encore.
On comprend aisément pourquoi Emmanuel Macron a choisi le « 9-3 », jeudi 21 avril, pour son avant-dernier déplacement avant le second tour (le dernier sera pour Figeac, dans le Lot, vendredi). 61 % des voix sont allées à Jean-Luc Mélenchon, à Saint-Denis. 49 %, à l’échelle de ce département épouvantail de l’extrême droite, dont le président a plusieurs fois vanté la jeunesse et les « potentialités » durant son quinquennat, allant jusqu’à le comparer à la Californie. « Il ne manque plus que la mer », disait-il. Et, avec le bruit des vagues, les bulletins de vote de ses habitants.
Face au risque Le Pen, le « 9-3 », un terrain conquis pour Macron ? Tant s’en faut. En témoignent les harangues - « Président des riches ! », « Rends l’ISF » - qui l’attendent à son arrivée. Dans ce département très jeune (35 ans en moyenne), immigré (30 % de la population n’est pas née en France) et précaire (28 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté), beaucoup risquent de s’abstenir dimanche.
Flanqué de Mathieu Hanotin, maire PS de la ville qui a appelé à voter pour lui au deuxième tour (comme le maire PCF de Bobigny ou le président socialiste du département), Emmanuel Macron a pu tester l’effet de son débat télévisé face à Marine Le Pen auprès de la foule. L’incompétence de la candidate du RN est soulevée, mais aussi le langage corporel du chef de l’État. « Fanfaron » critiquent quelques-uns, « trop arrogant » reprennent d’autres. Réponse de l’intéressé : « Si je n’aimais pas les gens, vous croyez que j’irai au contact comme ça avec vous ? » « Vous l’avez endormi, elle a bégayé », se réjouit tout de même un habitant. « Contre le racisme, on est avec vous. »
Victor, 57 ans et sans emploi, fera barrage, mais « à contrecœur ». « Je m’en fiche complètement qu’il soit à Saint-Denis, soupire-t-il. Il vient juste gratter quelques voix et puis il s’en ira, comme tous les autres. Macron et nous, ce n’est pas le même monde. Il ne nous représente pas du tout, et j’ai peur qu’il se lâche complètement pendant son second mandat. » Amel, animatrice de 23 ans, fait « confiance » à Macron et pointe la dangerosité de Le Pen : « Je ne partage pas ce qu’elle dit sur le voile qu’elle souhaite interdire dans la rue. C’est très choquant. Il y a plein de femmes qui le portent par choix. Comment ça va se passer pour elles, si elle gagne dimanche ? »
Emmanuel Macron s’est fait l’écho de ces craintes, en évoquant le « programme de guerre civile » de son adversaire : « Une jeune dame marocaine, qui a deux enfants, qui travaille à l’hôpital, qui permet de le faire tourner, qu’on a applaudie tous les soirs pendant le Covid, avec le programme de madame Le Pen, cette dame qui respecte les lois de la République, qui est là avec des titres réguliers, on lui enlèvera son logement social et ses allocations familiales. » Puis, s’adressant à la population des quartiers populaires : « Vous avez passé des mois à ne pas être au cœur des ambitions du pays, mais à être désignés comme le problème par une partie des candidats. Être là, pour moi, c’est dire « Vous êtes une partie de la solution ». »
La visite du président-candidat laisse toutefois les habitants amers. « J’ai dit au président que le séparatisme commence quand l’éducation, la santé, les services publics ne sont plus à la hauteur », confie Mohammed Mechmache, fondateur du collectif « Pas Sans Nous », qui veut faire entendre la voix des cités. À bon entendeur… Car il faudra plus qu’un bain de foule et une visite express à visée électoraliste pour convaincre de l’importance de la politique et du vote. Et bien plus encore pour que meure le sentiment d’être les oubliés de la République.
Cyprien Caddeo avec Lola Ruscio
Présidentielle 2022Emmanuel Macron L'Humanité
Mélenchon se rêve en vainqueur du « troisième tour »
ActuConforté par son score au soir du 10 avril, le député insoumis se projette désormais vers les législatives et milite pour une union de la gauche.
Retour sur le devant de la scène pour Jean-Luc Mélenchon. Le leader de La France insoumise n’avait pas pris la parole depuis son discours suivant les résultats du premier tour. Au micro de BFM-TV, ce mardi 19 avril, il a confié avoir été marqué par son échec aux portes de la finale : « Quand vous avez le sentiment qu’un destin ou une tâche vous passe entre les doigts, vous n’en sortez pas indemne ». Mais l’insoumis ne veut pas se contenter d’une troisième place à la présidentielle, et a lancé un appel aux électeurs en vue des législatives, les 12 et 19 juin : « Je demande aux Français de m’élire Premier ministre » en votant pour « une majorité de députés insoumis et Union populaire ».
Jean-Luc Mélenchon entend ainsi imposer une cohabitation au futur vainqueur du scrutin de ce 24 avril, et espère, d’une certaine manière, enjamber le second tour. Cette stratégie induit inévitablement l’union des forces de gauche. « J’aimerais qu’on arrive à construire un front populaire, dans lequel il y aurait des organisations syndicales, des associations… Le programme “L’avenir en commun “n’a de sens que porté par tout un peuple ». Une coalition que La France insoumise a commencé à négocier dès le lendemain du 10 avril, avec EELV, le PCF et le NPA. Hier, le patron de LFI a réitéré son appel : « Tous ceux qui veulent participer à la victoire du programme “L’avenir en commun “sont les bienvenus ». Le Parti Socialiste est d’ores et déjà exclu de cette alliance hypothétique, mais Jean-Luc Mélenchon se dit tout de même prêt à accueillir des élus du PS : « S’il y a des socialistes qui disent “On a compris la leçon, on s’appuie sur le programme et la stratégie de l’Union populaire«, alors tout va bien ». Si les insoumis sont prêts à discuter leurs positions sur certains sujets, la majeure partie de cette union éventuelle s’articulerait tout de même autour de leur projet.
Lors de cet entretien, l’élu des Bouches-du-Rhône n’a pas souhaité dire s’il tenterait de briguer un second mandat de député, assurant qu’il n’avait pas encore fait son choix. Il a néanmoins souligné qu’il n’y a « pas besoin d’être député pour être premier ministre ».
Titouan Thonier
Jean-Luc MélenchonLégislatives 2022Présidentielle 2022france insoumise L'Humanité
Le référent Descartes
ChroniqueCynthia FleuryIl existe des auteurs qui ne sont pas uniquement en partage, comme autant de références théoriques tenues à distance, mais qui forment une colonne vertébrale implicite – donc un référent en tant que tel, irréductible – des œuvres des philosophes qui leur succèdent : Locke, par exemple, pour la pensée anglo-saxonne et, pour la philosophie française, sans nul doute René Descartes.
Métamorphoses de Descartes, de Camille Riquier (Gallimard, 2022), narre les différents visages du penseur du XVIIe siècle, que l’on trouve chez Husserl, Alain, Bergson… et Sartre. « Le secret de Sartre », sous-titre de l’ouvrage, rappelle la passion folle que l’écrivain de la Nausée eut pour Descartes, s’idéalisant comme un Descartes des temps modernes, aux « vérités simples », le nouveau « penseur à explosions ». Cartésianisme et existentialisme sont les faces d’une même médaille, au sens où « l’existentialisme n’est pas autre chose qu’un effort pour tirer toutes les conséquences d’une position athée cohérente ». Cette possibilité, écrit Sartre, « pour la réalité humaine de sécréter un néant qui l’isole, Descartes, après les stoïciens, lui a donné un nom : c’est la liberté ». Et Riquier de commenter : « Bref, Descartes en 1939, en 1943, sans le poids de la vérité mathématique et du dogme catholique qui pesaient lourdement sur lui, il ne faut plus en douter, c’est Sartre lui-même, un Descartes tout autre, qui enfin avance à découvert. »
Autrement dit, Sartre serait fidèle à l’audace cartésienne en lui devenant infidèle, et dès lors serait capable de réécrire les Méditations métaphysiques, en supprimant Dieu de l’équation . « Il faudra deux siècles de crise – crise de la Foi, crise de la Science – pour que l’homme récupère cette liberté créatrice que Descartes a mise en Dieu et pour qu’on soupçonne enfin cette vérité, base essentielle de l’humanisme : l’homme est l’être dont l’apparition fait qu’un monde existe » (Sartre ). En reprenant la figure cartésienne, pour la faire aboutir – un instant – à Sartre, Riquier propose une historiographie nouvelle de la philosophie française, non par le « moment » (Worms), non par le courant ou simplement l’influence, mais par la « métamorphose », comme s’il se jouait l’esprit d’une philosophie sur plusieurs siècles, avec l’émergence de différents « réels ».
Et, surtout, Riquier nous permet de mieux comprendre les philosophes en décelant leurs « secrets », nullement psychologiques, mais conceptuels, problématiques, théoriques, souvent tus mais irrémédiablement présents dans l’œuvre, comme une trame invisible. Sartre s’avère le continuateur de Descartes lorsqu’il défend une morale du faire et de la générosité. Comme si, par-delà l’inachèvement et la disparité de ses écrits (essais, romans, nouvelles, théâtre, etc.), l’œuvre dont il avait eu le projet se révélait un grand tout.
La chronique de Cynthia Fleury L'Humanité
Marine gentille, Le Pen la haine
ChroniquePierre SernaDurant le débat qui les opposait, certes, le président fut tel qu’il est, condescendant, sans aucune empathie, voire hautain et un brin méprisant. Rien que de très habituel pour les observateurs politiques de son parcours depuis cinq ans. En face, Marine Le Pen sembla avoir retenu les leçons de 2017, prudente, mieux préparée, comme plus à l’écoute des Français. En dressant l’oreille pourtant, nul ne peut s’y tromper et les mots prononcés obligent encore une fois, depuis 2002, à construire une ligne républicaine de gauche qui empêche l’extrême droite d’accéder au pouvoir dimanche soir.
Le programme énoncé propose de plonger la France sous un éteignoir qui serait la négation de tout ce qui depuis 1789 constitue le socle de notre pacte social, démocratique et républicain. Qui peut seulement imaginer que la police puisse aller contre ce socle républicain de la loi de 1905 qui laisse libre chacun de sa conscience ? Qui peut tolérer que le droit du sol puisse être remis en cause dans ce pays qui s’est construit par arrivées successives d’étrangers et dont les enfants sont devenus français ? Qui peut concevoir que le pays puisse vivre durablement dans la peur, avec des populations dressées les unes contre les autres, dans une forme de guerre civile ? C’est le programme des anti-Lumières, de ceux qui depuis la Révolution française rejettent l’universalité du message porté par le siècle de la raison, de la loi tel que Montesquieu l’a pensée pour lutter contre le pouvoir exécutif arbitraire, du contrat social tel que Rousseau l’a imaginé pour rendre chacun égal dans la construction de la cité, et du combat contre l’intolérance tel que l’engagement de Voltaire l’a démontré lorsque l’intrus religieux s’appelait alors le protestant.
Dès les premières minutes, Marine Le Pen a évoqué « l’ensauvagement et la barbarie ». C’est exactement le discours de la contre-révolution, dès la naissance de la République en 1792, pour désigner le peuple. À cette époque, l’étranger, c’est le peuple qui est entré en politique, comme aujourd’hui le péril pour l’extrême droite, c’est l’étranger entré dans le pays s’y réfugier, trouver du travail. Dès lors, toutes les libertés conquises de haute lutte sont menacées. Derrière la volonté d’endormir le peuple en lui promettant la tranquillité, le programme sécuritaire dessine les contours d’un pays refermé, enfermé sur lui-même, incapable de rayonner.
Rapetissée, la France ne pourrait compter dans un monde qui a besoin de paix, de sérénité et d’entraide entre les peuples. Repousser l’extrême droite, c’est, à n’en pas douter, préparer le troisième tour d’un vote pour un front de gauche.
Présidentielle 2022la chronique de pierre serna L'Humanité
L’atelier de Marcel Proust
ChroniqueVincent RoyEssais de Marcel ProustIl faut comprendre, et les lecteurs passionnés de La Recherche ne peuvent s’y tromper, que Marcel Proust fut un « essayiste dans le roman », comme le note Antoine Compagnon. Symétriquement, il fut encore « un romancier dans l’essai ». Dans son désir d’écrire même, l’auteur de Jean Santeuil est partagé. Les développements critiques de la Recherche le prouvent ; et la première édition (1954) du Contre Sainte-Beuve, laquelle comporte des chapitres romanesques, aussi. En somme, le projet proustien se révèle-t-il « ambigu ». Désir de narration, « instinct de la réflexion » : « incertitude générique de l’œuvre proustienne ». Au demeurant, il est permis de lire les nombreux essais de Proust réunis aujourd’hui exhaustivement dans une Pléiade (critiques, chroniques, études, entretiens, analyses), comme « l’accompagnement obligé de la Recherche ». Ainsi le volume Pastiches et mélanges balise-t-il le chemin parcouru depuis l’abandon de Jean Santeuil (1900) jusqu’à la plongée dans le massif de la Recherche (1908). Ecoutons Antoine Compagnon sur ce sujet : « Pastiches et mélanges , faisant le pont entre l’œuvre délaissée et l’œuvre aboutie, établissait que la période, loin d’avoir été improductive, avait délivré les prolégomènes d’A la recherche du temps perdu ».
Si ce nouveau volume augmenté, enrichi des Essais de Proust (la dernière édition date de 1971) est si précieux, c’est notamment, comme le dit si justement Antoine compagnon, parce qu’il nous permet de saisir que, toute sa vie, l’écrivain connut « la tentation de l’essayiste » : « Le Contre Sainte-Beuve n’existe pas (…) Ce projet lui permit de différer une dernière fois l’écriture du roman, peut-être d’en conjurer la peur, en tout cas d’en mettre au point l’assise théorique ».
Mi-août 1909, Proust écrit à Alfred Vallette, directeur du Mercure de France : « Je termine un livre qui malgré son titre provisoire : Contre Sainte-Beuve, Souvenir d’une matinée est un véritable roman et un roman extrêmement impudique en certaines parties. Un des principaux personnages est un homosexuel ».
Lire ce si riche volume des Essais, c’est entrer dans le chantier de la cathédrale de Proust.
marcel proustLa chronique littéraire de Vincent Roy L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
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Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron dévoile la livraison de missiles Milan et de canons Caesar
Amaury Coutansais PervinquièreJusqu'à présent, la France gardait le silence sur le contenu de ses envois militaires. Mais Emmanuel Macron a détaillé ce vendredi les livraisons d'armes à Kiev.
Contrairement à de nombreux alliés occidentaux, la France gardait le silence sur le contenu de ses livraisons militaires à Kiev. À peine assumait-elle envoyer du carburant et de «l'armement défensif», c'est-à-dire des casques, des gilets pare-balles, des équipements de déminage et médicaux. Contacté à plusieurs reprises ces dernières semaines par Le Figaro, le ministère des Armées n'avait pas souhaité expliquer son silence.
À lire aussiGuerre en Ukraine : où en sont les livraisons d'armes occidentales à Kiev ?
Mais dans un entretien à Ouest-France , Emmanuel Macron a dévoilé ce vendredi l'envoi de missiles antichar Milan et de canons automoteurs Caesar. Concernant les premiers, il ne s'agit pas réellement d'une nouvelle dans la mesure où le député insoumis Alexis Corbière, membre de la commission de la Défense nationale et des Forces armées de l'Assemblée nationale, avait déjà révélé la fourniture de «quelques missiles antichars», ce qui lui avait été reproché par la majorité. Le journal Le Monde avait confirmé cette information, évoquant la livraison de «quelques dizaines» de missiles Milan. Evoquant une aide française d'une valeur totale de 120 millions d'euros, L'Opinion a précisé que la France a aussi offert des missiles antichars Javelin et des missiles anti-aériens à très courte portée Mistral.
En revanche, jusqu'ici, la livraison de canons Caesar n'avait pas fuité. Déployés en Irak contre l'État Islamique mais aussi au Mali avec une redoutable efficacité, ces canons automoteurs peuvent lancer à 40 kilomètres des obus de 155 millimètres avec une cadence de six à huit coups minute. Le président candidat n'a pas précisé l'ampleur de cette livraison. L'on sait seulement que la France veut se doter en 2025 de 109 Caesar. Selon Ouest-France , 12 canons seraient prélevés sur les stocks de l'Armée de terre pour une mise en service «début mai».
Le ministère des Armées a récemment évolué sur sa discrétion révélant dans un communiqué du 15 avril livrer «des moyens de protection, d'équipements optroniques, de l'armement et des munitions, ainsi que des systèmes d'armes». Pour l'Ukraine, la réception de tels armements lourds pourrait peser lourd dans sa lutte contre l'envahisseur russe. Depuis plusieurs semaines, les Occidentaux assument en effet l'envoi de nouveaux matériels, comme des blindés. Mardi, John Kirby, porte-parole du Pentagone, annonçait la mise à disposition de pièces détachées d'avions de chasse.
Des armes essentielles
L'aide américaine de 800 millions décidée par Joe Biden permet la livraison de 72 obusiers Howitzer et de leurs véhicules, 144.000 obus et 121 drones tueurs Phoenix Ghost. Elle s'ajoute aux 11 hélicoptères Mi-17, 10 radars anti-artillerie mobiles AN/TPQ36 et deux radars antiaériens AN/MPQ64 Sentinel. 500 missiles antichars Javelin, des milliers d'autres systèmes antichars, 200 véhicules blindés de transport de troupes M113, 100 blindés légers Humvee, 300 drones kamikazes Switchblade ainsi que de l'équipement de protection contre des armes chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires déjà prévus par Washington.
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Pour la nouvelle «bataille du Donbass», ces nouvelles armes pourraient jouer un rôle essentiel. «C'est quasiment une deuxième guerre qui va commencer pour l'Ukraine», prévenait récemment Joseph Henrotin, rédacteur en chef de la revue Défense et sécurité internationale (DSI), dans un récent décryptage du Figaro. «Son armée s'est renforcée en moral, en détermination, mais aussi en matériel, livré par les Occidentaux ou pris sur les Russes», poursuivait-il.
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L'Humanité
Mort d’un journaliste, naufrage d’une société
ChroniqueJean-Claude LebrunLe 26 février 1932, le Georges-Philippar quittait Marseille pour une croisière inaugurale en direction de Yokohama. Dans la nuit du 15 au 16 mai, sur la route du retour, le bâtiment s’embrasait au large d’Aden et faisait naufrage, entraînant la mort de 49 passagers. Parmi eux le célèbre journaliste Albert Londres. Un captivant roman restitue aujourd’hui cette aventure, qui peut se lire aussi comme la métaphore d’une catastrophe à venir, à la plus vaste échelle d’un continent.
Parmi les 358 passagers se trouve Jacques-Marie Bauer, libraire spécialisé en ouvrages de bibliophilie et grand lecteur de Thomas Mann. Il tient le rôle du narrateur. La Montagne magique, toujours à portée de main, est son livre de référence. Dans le roman, paru huit ans plus tôt, le personnage principal affichait sa fascination pour les représentants d’une haute société qu’il pouvait observer parmi les malades d’un sanatorium de Davos, à la veille de la Première Guerre mondiale. Bauer occupe aujourd’hui à bord une position identique, au milieu du microcosme cosmopolite des passagers de première classe obligés à un long entre-soi au fil des 18 000 km de la navigation. Pierre Assouline entrecroise des faits très rigoureusement documentés avec une fiction qui donne à la croisière une véritable portée symbolique. C’est en effet l’Europe qu’il réunit dans les cabines du pont supérieur. De la même façon que, à terre, les tensions s’exacerbent au sein de cette riche société insouciante et sûre d’elle. Les nationalismes et la montée du fascisme font voler en éclats son vernis trompeur d’urbanité et de culture. En Allemagne, Hindenburg vient d’être réélu président et s’apprête à nommer Hitler chancelier. L’étincelle est proche.
C’est précisément une série de courts-circuits qui bientôt va mettre le feu au bateau. Bauer avait tôt remarqué des problèmes électriques, mais personne ne l’avait pris au sérieux. La fable est limpide. De la même façon que le reporter Albert Londres avait choisi de rester cloîtré dans sa cabine, lui si attentif au monde alentour n’avait rien pressenti de la déflagration à venir. Outre Thomas Mann, Assouline évoque Proust, Morand ou encore Jules Romains, dont les Hommes de bonne volonté, comme d’autres sommes humanistes de l’entre-deux-guerres, furent de peu de poids pour prévenir le pire. C’est aussi une certaine faillite intellectuelle que ce roman élégant et enlevé, informé et érudit donne à voir. L’histoire d’un naufrage présenté ici comme la préfiguration d’une autre chute dans les abîmes, sept ans plus tard.
Littérature Le Figaro
«J'ai raté ma vie» : cette vertigineuse sensation d'être passé à côté
DÉCRYPTAGE - Le constat paraît terrible mais à 40 ou 50 ans, ils l'assurent : ils ont raté leur vie ; n'ont pas coché leurs cases. Qu'est-ce que le sentiment dit de nous ? L'échec est-il vraiment une impasse ? Éclairage de psychologues.
«J'ai raté ma vie.» La phrase claque dans l'air. Les mots résonnent longtemps après que la voix de Maryline, 41 ans, s'est tue ; ses yeux noisette s'embrument. Ce terrible constat, elle le dresse en réalisant «ne pas avoir coché les cases de (son) plan de vie». Sur sa liste ? Rien que de très traditionnel : atteindre une bonne situation professionnelle, être propriétaire de son logement, avoir des enfants et un compagnon. «À part mon studio dont j'aurais terminé de rembourser le prêt cette année, c'est un échec cuisant», poursuit-elle. Et d'ajouter : «le seul mec avec qui j'ai rendez-vous régulièrement, c'est le psy qui me suit pour ma dépression».
En vidéo, développer son intuition en 7 étapes
Tout un chacun voit son enfance bercée par la promesse d'accomplir de grandes choses, de se construire une vie extraordinaire, de vivre ses rêves plutôt que de rêver sa vie. Seulement rattrapées par la réalité, nos vies paraissent soudain banales. Que dit ce sentiment de nous ? De tous ces buts que l'on se fixe ? «Se dire que l'on a raté sa vie, c'est d'abord céder à une comparaison, rebondit Sarah Vandecasteele, psychologue spécialiste en thérapie pour le bonheur. Souvent, les gens qui parlent ainsi se comparent avec les autres ou avec un modèle sociétal fantasmé, via un idéal qu'ils se sont projetés.»
Désirs projetés
À l'arrivée, le constat est pour le moins brutal. Anne-Lise, quinquagénaire, le résume simplement. Pour elle, «rater sa vie» c'est «se réveiller à 50 ans avec le sentiment diffus de n'avoir rien accompli». Elle occupe pourtant un poste à responsabilité dans une compagnie multi-énergies mondiale, mais se sent prisonnière d'une routine métro-boulot-dodo. «Un sentiment latent s'est diffusé dans mon esprit, décrit-elle. Maintenant j'ai peur d'avoir pris un aller simple de l'école à la tombe, sans surprise ni fait saillant.»
Ce sentiment d'être passé à côté, a «heurté de plein fouet», Timeo, 44 ans, selon ses propres mots. En 2021, l'ingénieur retrouve par hasard un camarade de lycée lors d'un mariage. Il découvre qu'il est à la tête d'une chaîne d'hôtels en Asie. La curiosité attisée, il s'enquiert des élèves de sa classe sur les réseaux. Il découvre qu'un autre vit une vie d'expatrié aux Émirats Arabes Unis, «marié à une mannequin, sans cesse en voyage, une coupe de champagne à la main avec en fond des paysages tous plus extraordinaires les uns que les autres». La nouvelle lui laisse un goût amer. «Ces gars ont eu la même enfance que moi, dans la même ville, les mêmes chances, quand on y pense. Pourquoi eux et pas moi ?», s'interroge-t-il.
On ne rate pas sa vie, on rate le désir que l'on a projeté
À l'écoute de ces dires, la psychologue Clémence Broocke corrige : «on ne rate pas sa vie, on rate le désir que l'on a projeté». Et pour cause, dans l'enfance, nous projetons des souhaits : «dans la sphère affective on s'imagine marié(e) avec des enfants, et nous voilà à quarante ans, célibataire», illustre la psychologue. Parmi ces projections, on trouve des schémas transversaux qui se retrouvent dans toutes les sociétés et toutes les catégories socio-professionnelles, assurer une descendance, pouvoir subvenir aux besoins des siens... «Des réflexes primitifs», résume Clémence Broocke.
Faire face au sentiment d'échec
Poser un tel constat sur sa vie peut avoir des conséquences terribles. Cela dévalorise, entraîne une perte d'estime de soi. Un cercle vicieux. «Si l'on se laisse dépasser, les problèmes surviennent en enfilade : un sentiment d'échec a tendance en quelque sorte à appeler les échecs», met en garde Clémence Broocke. Sandra, 39 ans, est tombée dans cette spirale infernale il y a deux ans. Le jour où elle a appris que son emploi - manager dans une agence de voyages - était jugé «non essentiel». Ce sentiment d'inutilité a amorcé chez elle une introspection biaisée. Jusqu'à tenter de mettre fin à ses jours. «Ma sœur m'a retrouvée inerte dans mon appartement. Elle m'a permis de rater mon suicide et m'a fait promettre que cet échec serait le dernier», se souvient-elle.
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Pour contrer cette descente aux enfers, la psychologue Sarah Vandecasteele encourage la pratique de la gratitude. «Les gens ont toujours accompli beaucoup plus que ce qu'ils pensent avoir fait, insiste-t-elle. Pour s'en apercevoir : je conseille d'écrire une lettre à soi-même, de notre moi d'aujourd'hui à celui que nous étions il y a un an. Le but : lui raconter nos accomplissements, petits comme grands. J'ai emmené mes enfants à un événement chouette, j'ai retiré de la cave un meuble qui m'encombrait de longue date…».
Les gens ont toujours accompli beaucoup plus que ce qu'ils pensent avoir fait
La psychologue vient de conseiller la méthode à une patiente âgée, en lui demandant de revenir sur les choses accomplies au cours de sa vie. «Souvent, les personnes en fin de vie reviennent sur les relations entretenues et réalisent qu'elles comptent plus que les actions. Au crépuscule, ce qui rend les gens heureux ce n'est pas tellement ce qu'ils ont accompli, le matériel, mais plutôt les interactions».
Sans compter que ce sentiment d'échec n'est pas toujours une impasse. «Quand on fait ce constat, il y a trois chemins possibles : d'abord je suis dans l'inaction et je stagne, ensuite je passe dans le déni, ou je travaille dessus, j'essaye que ça devienne moteur (en changeant de vie ou en changeant la perception que j'ai de ma vie)», analyse la psychologue Clémence Broocke.
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Certains reçoivent le sentiment comme un déclic, un tremplin, une occasion de s'apercevoir qu'un tout nouveau et vaste champ des possibles s'ouvre à soi. À 42 ans, Maddy a tout changé après avoir eu l'impression d'avoir tout raté. «Mon quotidien, ma vie, ne me convenait pas, n'était pas en adéquation avec mes valeurs, avec ce que j'estimais être une vie réussie». Pour elle, cela passe par des tout petits riens : prendre du temps pour soi en s'accordant une pause bien-être par mois, troquer ses maintes courses en taxi pour un vélo, oser décliner les invitations qui lui pèsent et multiplier les sorties qui lui plaisent. Mais également des changements plus radicaux, elle a ainsi obtenu de passer à mi-temps dans le cabinet d'avocat qui l'emploie pour dédier du temps à des associations de défense des droits de l'Homme. «Sans être placardisée, car cet engagement séduit ma hiérarchie. Je sais que si je rencontrais la petite fille que j'étais, elle serait enfin fière de moi», sourit-elle. Et si finalement, rater sa vie était la meilleure chance de la réussir ?
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L'Humanité
Le Pen à l’Élysée : ne laissons pas faire
Premier planPRÉSIDENTIELLE Pour la troisième fois en vingt ans, le second tour opposera une droite libérale et l’extrême droite. Le débat du 20 avril a confirmé le caractère arrogant et antisocial du président sortant, mais surtout ce que serait un pouvoir antirépublicain et xénophobe.
Benjamin König«NON ! » C’était il y a vingt ans jour pour jour, le 22 avril 2002, ce cri de refus et de colère mêlés écrit en lettres capitales en une de l’Humanité, en dessous du visage de Jean-Marie Le Pen barré d’une croix rouge. Vingt années ont passé, et c’est sa fille qui s’avance pour la seconde fois, après 2017, au second tour de l’élection présidentielle. Vingt années qui ont considérablement changé le rapport de forces et la situation politique. Car, cette fois, malgré un écart d’environ 10 points (55-45, selon le dernier rolling Ifop), le pire n’est pas à écarter.
Ce qui paraissait impossible est devenu plausible, ce qui semblait monstrueux est banalisé, ce que l’on pensait indicible se prononce à voix haute. Traversée par une crise profonde, une France divisée, minée et écœurée par quarante ans de politiques (néo)libérales n’écarte plus la possibilité d’élire l’héritière de l’extrême droite française. Une extrême droite qui trouve ses racines à Vichy et dans l’OAS, et qui, plus près de nous, agrège des tenants de la « nouvelle droite » et des identitaires.
Par dépit, par dégoût, par rejet du président sortant Emmanuel Macron, qui aura tant fait pour jeter les Français dans les bras de l’extrême droite – comme ses deux prédécesseurs. Par division aussi, et éclatement de forces de gauche affaiblies, dont les électeurs déboussolés hésitent souvent entre abstention (estimée à 26,5 % selon l’Ifop), vote blanc ou vote barrage. Marine Le Pen a forgé un masque, celui de la respectabilité et de la « mère de famille », comme elle promet de gouverner. Mais son projet reste le même : la mise à bas de tout ce qui constitue la nation, le droit et la République.
avec ce gouvernement, « les étrangers n’auront plus droit à rien»
« Justice, presse, Europe ou immigration : tout son projet vise à sortir du cadre de l’État de droit », analyse le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Le premier jour d’une présidence de Marine Le Pen serait d’abord celui d’une série de déplacements symboliques pour inscrire son pouvoir dans l’histoire de la France. « J’irai à la basilique de Saint-Denis, symbole de la royauté, aux Invalides, symbole de l’Empire, et devant la statue du général de Gaulle, symbole de la République », a-t-elle promis, afin de « créer l’unité du peuple français (…) dans l’histoire qui est la nôtre ».
Dans un tract intitulé « Marine présidente, ses premières décisions à l’Élysée », la cheffe du Rassemblement national détaille ses priorités entre le 24 avril et juin, les élections législatives se tenant les 12 et 19. C’est par la formation d’un « gouvernement d’union nationale », avec à sa tête un premier ministre qu’elle décrit comme « politique et patriote », que débuterait son quinquennat. Un gouvernement qu’elle veut resserré autour de « quinze ministres et de secrétaires d’État », dont pourraient faire partie un Éric Ciotti ou un André Rougé, qui entend « faire comprendre aux étrangers que la France n’est pas un eldorado pour venir ne rien faire » et que ceux-ci « n’auront plus droit à rien ».
Puis viendraient ses deux premiers actes politiques : un déplacement à Bruxelles et le lancement du référendum contre l’immigration, baptisé « C2I » pour « citoyenneté, identité, immigration ». Auprès de l’Union européenne, Marine Le Pen entend affirmer systématiquement la « primauté du droit national sur le droit international et communautaire ». Ce que le juriste Benjamin Morel analyse comme un « Frexit de fait », puisque « l’UE n’est pas un État mais un ordre juridique ». Elle compte également annoncer la réduction de 5 milliards d’euros de la contribution française au budget de l’UE, et, avec ses alliés hongrois et polonais, « initier l’Europe des nations libres », écrit-elle pompeusement.
À Bruxelles, Marine Le Pen veut aussi imposer sa mesure de baisse de la TVA sur l’énergie pour la porter à 5,5 %. Or, la directive TVA ne permet pas de réduire les taux en ce qui concerne les produits « préjudiciables à l’environnement », comme les carburants et le fioul. Surtout, à l’égard de cet impôt injuste comme de sa prétendue augmentation des salaires, c’est un tour d’illusionniste que prévoit Marine Le Pen, puisqu’elle refuse de mettre à contribution le capital tout en s’engageant à rembourser une dette à laquelle elle a fait allégeance. Ces mesures ouvriraient, en outre, une procédure d’infraction contre la France et d’éventuelles sanctions, comme pour la Pologne et la Hongrie, modèles revendiqués.
Mais c’est avec le triptyque référendum contre l’immigration, suivi de la loi « sécurité-justice » puis la loi « visant à combattre l’idéologie islamiste » que débuterait véritablement le saccage de l’État de droit. Pour Dominique Rousseau, « il est normal qu’elle place en tête des priorités ce référendum, car ce qu’elle propose est contraire à la Constitution. Elle a besoin de modifier le cadre constitutionnel pour imposer ses projets et mettre en avant le principe de discrimination ». Celui-ci aurait, en effet, pour but d’inscrire dans la loi fondamentale la « maîtrise de l’immigration » et de mettre en place la préférence nationale, rebaptisée priorité nationale, en matière d’emploi, de logement et d’aides sociales, ce qui nécessite de déroger au principe d’égalité des citoyens hérité de la Révolution. Ce projet prévoit également l’interdiction des régularisations, l’expulsion des clandestins, des étrangers n’ayant pas travaillé depuis un an, la suppression de l’aide médicale d’État, du regroupement familial et la restriction du droit d’asile. Le simple fait d’être sans papiers constituerait un délit, rendant ainsi toute personne expulsable, et toute aide pénalement répréhensible. « Tout ce projet – il suffit de le lire – est en contradiction avec l’identité de la France telle qu’elle est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme : il remet en cause radicalement ce qui fait la France depuis 1789 », décrypte Dominique Rousseau.
« Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État »
D’autant que Marine Le Pen compte faire usage de l’article 11 de la Constitution pour mettre en place ce référendum, car l’article 89 impose la participation du Parlement. Or, la jurisprudence est claire : toute modification de la loi fondamentale par référendum, via l’article 11, n’est pas possible. « Impossible n’est pas français », a répondu Marine Le Pen à ce propos, suggérant qu’elle était prête à violer la Constitution. « Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État », alerte le constitutionnaliste. Ce qui ne semble pas faire peur à son entourage : sur le média d’extrême droite TV Libertés, l’avocat Pierre Gentillet, un proche de Thierry Mariani et de Jean-Paul Garraud (promis au poste de garde des Sceaux par Marine Le Pen), estimait le 8 avril que « l’État de droit est une fable » et qu’ « à la condition de mettre au pas le Conseil constitutionnel, nous pourrons tout faire ».
« Tout faire », ce sont donc les lois « sécurité-justice » et « lutte contre les idéologies islamistes », prévues dans la foulée, qui constitueraient le deuxième étage de la fusée. La première loi prévoit la présomption de légitime défense pour policiers et gendarmes, les peines planchers, la construction de 25 000 places de prison, le rétablissement de la loi « anticasseurs » de 1970, qui institue une responsabilité pénale pour tout organisateur ou participant – même pacifique – à une manifestation en cas de violences.
ce quinquennat ouvrirait la voie au retour de la peine de mort et à l’interdiction de l’IVG
Le programme de Marine Le Pen prévoit également d’introduire la notion de « coauteur » d’une infraction, ainsi que « la soumission de la justice au pouvoir politique, notamment des procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », analyse Dominique Rousseau. Le texte contre « les idéologies islamistes », rédigé par Stéphane Ravier (passé depuis chez Zemmour) et Jean-Paul Garraud, prévoit bien, malgré la récente reculade médiatique de Marine Le Pen, l’interdiction des « signes et tenues ostentatoires des idéologies » – donc une djellaba ou un voile, assimilés à un « outil de propagande » – dans l’ensemble de l’espace public. Aucun pays au monde n’applique une telle mesure. Dans cette loi, déposée à l’Assemblée nationale en février 2021, figurent également l’interdiction de toute pratique ou publication de ces « idéologies », qui ne sont définies que de façon très floue via une « incompatibilité qui peut exister avec les droits, libertés et principes » inscrits dans la Constitution, ouvrant ainsi la voie à un arbitraire généralisé.
Les deux premières semaines d’une présidence de Marine Le Pen sont donc loin de la « concorde nationale » ressassée sur les plateaux par la candidate. La liberté de la presse serait rapidement mise en cause, elle qui a déclaré au cours des derniers jours de la campagne « assumer de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas ». À l’Assemblée, elle a d’ailleurs déposé, en mai 2021, un amendement visant à punir de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende toute « publication, diffusion ou reproduction (…) d’une information soumise au secret de l’enquête ou de l’instruction ». Un recul sans précédent qui signifierait la mise au pas de la presse.
De même, la « révolution référendaire » qu’elle promeut pourrait ouvrir la voie au retour de la peine de mort ou à l’interdiction de l’IVG. À ce propos, si Marine Le Pen assure n’avoir « jamais souhaité un recul sur la possibilité pour les femmes de recourir à l’IVG », ses votes parlent pour elle. En novembre 2020, alors que le Parlement européen examine une résolution condamnant l’interdiction quasi générale de l’avortement en Pologne, les 23 eurodéputés du RN – dont Marine Le Pen – ont voté contre. Idem en ce qui concerne les violences faites aux femmes, prétexte, là encore, à une stigmatisation des immigrés : les eurodéputés RN ont voté contre une résolution adoptée en 2021 au Parlement européen afin de lutter contre le harcèlement au sein des institutions de l’UE.
Et puis, il y a tout ce que l’extrême droite, quand elle est au pouvoir, produit d’insidieux ; ces discours de haine poisseux, l’unité de la « patrie » face aux étrangers, aux immigrés, aux femmes, à celles et ceux désignés comme des « Français de papier ». Au-delà même du viol de la Constitution, de la sortie de l’État de droit, de la mise au pas des syndicats de travailleurs, de la presse, c’est dès l’école qu’un tel régime d’extrême droite tenterait d’imposer ses vues. Dans une proposition de loi de février 2021, base de son programme, Marine Le Pen écrivait que l’école, dont elle veut engager la « restauration » dès début juin, était appelée à « faire naître, développer et affermir les sentiments patriotiques et la conscience de l’unité nationale ». Quoi que l’on pense d’un pompier pyromane nommé Emmanuel Macron, Le Pen, vingt ans après, c’est toujours NON !
Extrême droiteMarine Le PenEmmanuel MacronPrésidentielle 2022 Le Figaro
L'armée française accuse les mercenaires russes Wagner de manipulation au Sahel
Nicolas BarotteRÉCIT - Les mercenaires proches du Kremlin ont tenté de faire accuser Barkhane d'exactions. L'armée a filmé la fabrication de la manipulation.
Le message était pour l'instant passé presque inaperçu : quelque 500 vues sur Twitter, presque rien. La vidéo a été postée jeudi après-midi, après un premier message avant-coureur mercredi sur «ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base de Gossi». Le camp a été rendu aux forces armées maliennes mardi dans le cadre du désengagement français au Mali. Horrifié, un certain Dia Diarra, présenté comme un «ancien militaire» malien et un «analyste politique» diffuse les images de corps ensevelis sous le sable. On en distingue assez pour reconnaître des cadavres, trop peu pour les identifier. «On ne peut pas garder le silence», écrit-il tel un lanceur d'alerte… Son message a commencé à être partagé, diffusé, commenté. Certains s'indignent, d'autres doutent. Une «attaque informationnelle» est en cours. L'armée française l'a débusquée et tente de la désamorcer en présentant des preuves de la manipulation, notamment au Figaro et une poignée d'autres médias.
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L'armée communique après avoir hésité. Barkhane, après neuf ans passés au Mali, doit gérer son départ et craint des conséquences en cascade. La manipulation paraît par ailleurs suffisamment grossière pour ne pas convaincre en dehors des cercles farouchement antifrançais: Barkhane laisserait-elle vraiment des corps près d'un camp qu'elle a occupé ? «Aujourd'hui, dans l'environnement numérique, tout laisse des traces», commente une source militaire. L'armée ne veut pas que sur les moteurs de recherche sur internet «Gossi» soit associé pour longtemps à «charnier». Elle ne veut pas non plus laisser le temps à la rumeur de prendre sur les réseaux sociaux. L'armée française veut enfin riposter aux mercenaires de Wagner, responsables selon elle de la manipulation. La lutte d'influence est un champ de bataille sur lequel la France veut s'essayer à la contre-offensive.
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Pas une première
Ce n'est pas la première fois que Wagner est soupçonné par Paris de diffuser de fausses informations, comme en Centrafrique par exemple. Ce groupe, proche du Kremlin et désormais associé à la junte militaire au pouvoir à Bamako, s'est fixé comme objectif de saper l'influence de la France au Sahel. Entre 1000 et 1100 mercenaires seraient présents au Mali aujourd'hui, selon l'armée française, qui s'est fixée comme objectif de contrer leur influence. «Décrédibiliser Wagner en 12 à 18 mois est crédible», assure un haut gradé en formulant un objectif supplémentaire pour la France au Sahel.
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La possibilité d'une attaque contre la réputation de Barkhane était dans les airs, raconte une source militaire. Au sein de Barkhane, on s'attendait à voir ressurgir les rumeurs de trafic d'or, de trafic d'armes, qui avait nourri les manifestations anti françaises contre le convoi bloqué à Tera au Niger en novembre l'année dernière, ou des accusations d'exactions. À l'apparition du premier tweet de Dia Diarra, les services s'alertent. Le profil de Diarra est identifié comme un faux probable. Il apparaît sur un autre compte, sous le nom d'Alexander Murillo, sur le réseau russe VK. Il publie régulièrement des messages. Le compte Twitter a été créé en janvier 2022. Il est « déjà connu pour avoir manipulé de faux témoignages passés en appui d'actions informationnelles russes », assure l'armée.
Dans la nuit du 20 au 21 avril, l'armée envoie un capteur aérien survoler Gossi, qui vient d'être rendue. Il photographie des soldats, probablement malien, en train de dormir à même le sol. À côté d'eux, des tentes ont été montées. Possiblement, des soldats de Wagner s'y trouvent. Le 21 avril, la vidéo du charnier est diffusée. Mais dans le ciel, le moyen aérien a observé depuis le ciel la fabrication de la scène. Toute la séquence n'a pas été filmée, faute, dit-on, de moyen disponible en permanence au-dessus de l'endroit.
Sur les images présentées par l'armée française et visionnées par le Figaro, on distingue une dizaine de soldats. Leur tenue et leurs postures indiqueraient qu'il ne s'agit pas de militaires maliens mais de mercenaires de Wagner, assurent les analystes français. On les voit recouvrir des corps à coups de pelletées de sable. Les dépouilles ont pu être acheminées sur place, selon l'armée, et installées pour la mise en scène. Elles pourraient provenir de l'opération menée par les forces maliennes et Wagner à Hombori le 19 avril qui a donné lieu à des exactions selon l'ONU. Un Russe y aurait perdu la vie.
«Désinformation»
Sur une autre vidéo, on distingue deux hommes face au charnier, comme s'ils prenaient des photos. L'un se déplace ensuite latéralement, tel qu'on l'imagine prenant une vidéo. Le mouvement concorde avec celle du compte de Diarra. Les informations d'horaire et de géolocalisation permettent d'identifier le moment et le lieu de la scène, à 3,6 km du camp de Gossi. Une autre vidéo montre quatre véhicules de type Dong Feng quitter la base. Ces véhicules ne correspondent pas à ceux des militaires français. Le faisceau d'indices est suffisant pour l'état-major. Certains demanderont plus de preuves ? Les images «nourriront le débat sur la désinformation», répond-on. Elles n'éviteront pas d'autres théories complotistes.
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Rien n'indique les militaires maliens aient pu être au courant de l'opération attribuée aux hommes de Wagner. Mais un détachement malien a bien pris possession du camp de Gossi mardi dernier. Côté français, on se contente d'une mise en garde : «Il faut choisir ses alliés». Le discours d'avertissement est repris publiquement par le général Burkhard, le chef d'état-major des armées, qui a décidé de faire de la lutte informationnelle l'une de ses priorités. Lors de son dernier déplacement au Sahel, il a répété à ses interlocuteurs que Wagner menaçait de «déstructurer» l'armée et de s'accaparer les ressources du Mali. «Le point faible de Wagner est qu'il est d'abord un business model: quand Wagner s'engage dans une zone, qui correspond à la zone d'intérêt et d'influence russe, il doit trouver de quoi s'autofinancer, et je pense que c'est cela qu'il faut essayer de briser», a déclaré le général lors d'une audition devant la commission défense de l'assemblée nationale en février. «Pour le reste, Prigojine (le patron de Wagner, NDLR) n'est pas un militaire mais il est un bon chef d'entreprise – ou un bon mafieux, comme on veut. Il dispose de quelques militaires pour développer ce type d'affaire, qui n'ont pas besoin de faire de la grande stratégie et qui sont efficaces dans leur registre et désinhibés, voire sans foi ni loi», a-t-il ajouté. Le plus haut gradé français s'est résolu à ne pas se laisser malmener par ce nouvel adversaire.
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Émeutes en Suède après des corans brûlés
RÉCIT - Pour les autorités, la violence serait aussi liée aux gangs de narcotrafiquants, très actifs dans le pays.
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Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.
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Droits et libertés : le cortège de la haine derrière Le Pen
ActuUne victoire, désormais possible, de la candidate du RN à la présidentielle ouvrirait la porte aux pires atteintes aux droits et libertés. Sous la pression des différents courants de l’extrême droite, les discours les plus rances seraient banalisés et les actes de violence et agressions xénophobes des groupuscules radicaux ne manqueraient pas de se multiplier.
Florent LE DUAvec Marine Le Pen, c’est toute l’extrême droite française qui arriverait au pouvoir. Au-delà d’un programme qui cible déjà les minorités, matraque la démocratie et l’État de droit, envisager les conséquences d’un Rassemblement national aux commandes de la France nécessite de voir plus loin. D’observer à quel point ses alliés à l’international ont ravagé les droits et les libertés (voir page 19). De connaître l’histoire de ce mouvement, fondamentalement raciste, antisocial, antiféministe. De mesurer l’influence des différents courants qui la composent, et auxquels Marine Le Pen s’appliquera à donner des gages.
Trois projets d’attentats déjoués en 2021
Des chapelles qui n’ont rien de républicain. « Dans cette galaxie d’extrême droite, il y a des identitaires, des néonazis, des monarchistes, les anciens du GUD (Groupe union défense), l’Action française…, énumère le sociologue Erwan Lecœur, spécialiste de l’extrême droite. Ces gens-là se disent empêchés d’exprimer leurs idées, d’agir, y compris violemment, dans leur objectif de “protéger le peuple”. Bien entendu, l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir les libérerait. » Le déchaînement de la haine et des violences pourrait être la première conséquence de sa victoire à la présidentielle.
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Sous l’effet de la banalisation de l’extrême droite, la fureur protofasciste se répand déjà de plus en plus. Les agressions, les rixes, les intimidations sont en constante augmentation depuis cinq ans, particulièrement depuis janvier 2021. L’année dernière, trois projets d’attentats liés à l’extrême droite ont été déjoués, selon le ministère de l’Intérieur. Certains sont passés à l’acte, comme le militant RN Claude Sinké, qui a attaqué la mosquée de Bayonne en 2019. Les épisodes sont nombreux, encore récemment avec le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu, le 19 mars, dont Loïk Le Priol, militant bien connu des réseaux fascistes, est à ce jour le principal suspect. Erwan Lecœur, qui observe de près ces groupements, constate que se multiplient « les loups solitaires, les groupuscules fascistes, des personnes qui sont en train de se préparer à passer à l’action, qui fourbissent des armes, lancent des appels sur la fachosphère. La normalisation de l’extrême droite leur a donné un sentiment de légitimité, une accession au pouvoir serait perçue comme un feu vert au déchaînement de leur haine ».
Les cibles sont connues : les militants antifascistes et féministes, les musulmans, les immigrés, les homosexuels, les non-Blancs, « et tous ceux qui les défendent », ajoute le sociologue. « Contre les syndicalistes et militants de gauche également, développe Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde, organisation antifasciste créée en 2018. Attaquer quiconque remettrait en cause l’ordre économique et social, l’exploitation salariale est dans leur ADN. Les attaques sur les piquets de grève, les mobilisations sociales dans les facs, les usines, sont régulières et ils voudront d’autant plus les réduire au silence s’ils sont au pouvoir. »
Connexions avec des réseaux fascisants
Diviser pour mieux régner, un adage dont les victimes seraient nombreuses. La préférence nationale ou l’interdiction du voile figurent déjà dans le programme de Marine Le Pen, mais nul doute que l’extrême droite ira plus loin. « S’ils ne sont pas en capacité de répondre aux attentes sociales notamment, il est absolument certain qu’ils appuieront sur la touche “bouc émissaire” et feront passer des mesures réduisant les droits des minorités », avance le sociologue Ugo Palheta. La notion floue de « lutte contre la propagande islamiste », qui brouille les frontières entre islam et terrorisme (le voile est par exemple défini comme « uniforme islamiste »), ouvre la voie à des discriminations structurelles à l’égard des musulmans. Les droits des femmes pourraient aussi être remis en question. « Rien que sa victoire pousserait des médecins réfractaires à s’autoriser de refuser les avortements », affirme Nadya Salm, présidente de l’association Rose d’espoir. La candidate RN n’exclut pas un référendum pour revenir sur le droit à l’avortement, comme sur la peine de mort ou l’abrogation du mariage pour tous, que des élus RN refusent déjà parfois de célébrer. Ces consultations, Marine Le Pen a pour objectif de les transformer en plébiscites, en muselant les oppositions et en s’appuyant sur ses relais médiatiques.
Erwan Lecœur alerte aussi sur les pressions qu’exerceraient les différentes mouvances de l’extrême droite : « Ils vont exploser sur la scène politique, médiatique, sociale et veulent pour une partie d’entre eux déclarer la guerre religieuse. Marine Le Pen leur devra une partie de sa victoire et enverra des gages. » La traduction concrète pourrait être des plus graves, insiste le chercheur : « Comme s’attaquer à ceux qui ne seraient pas dans la ligne que dicte le pouvoir, ce qu’ont fait presque tous les régimes d’extrême droite. Des associations dissoutes, des fonctionnaires mis en congé, voire des mesures de rétention sur des groupes de personnes, justifiées par des troubles que le gouvernement mettra en scène. » Des connexions existent déjà entre la candidate du RN et ces réseaux fascisants. Des anciens de l’ultraviolent GUD, Axel Loustau et Frédéric Châtillon, figurent même dans son premier cercle. Début avril, elle s’affichait aussi aux côtés de Thibaud Rufra, leader du groupe néonazi des Strasbourg Offender.
Le risque de voir les forces armées aux ordres
Plus que ces pressions, des personnalités comme Éric Zemmour pourraient jouer un rôle direct dans la politique de Marine Le Pen. Le maurrassien, qui a réuni 7 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, ne s’en cache pas. Pour écarter l’épouvantail, la candidate du RN a réfuté l’idée de voir les membres de Reconquête ! intégrer son gouvernement. « Mais il est évident qu’elle devra faire des accords politiques, en premier lieu avec eux, et donc faire des concessions », assure le politologue Stéphane François. « S’il réclame un ministère de la Remigration, Le Pen sera-t-elle en mesure de dire non ? » s’interroge la philosophe Juliette Grange.
La politique autoritaire de l’extrême droite reposerait de plus sur une police et une armée idéologiquement convaincues. Selon une étude du Cevipof, plus de 60 % des policiers et militaires glisseraient un bulletin Marine Le Pen le 24 avril. Elle leur promet des moyens décuplés, des armes (y compris pour les polices municipales, qui deviendraient obligatoires dans les villes de plus de 10 000 habitants) ou encore une « présomption de légitime défense ». Un policier n’aura plus à prouver que son acte était « nécessaire à sa protection » et « proportionnelle à la gravité de l’attaque ». Une mesure dangereuse qui ouvrirait grand les portes de l’impunité, du libre arbitre et des violences policières.
Des violences ignorées du pouvoir
Un appareil répressif au service d’une politique qui pourrait rapidement se révéler brutale et autoritaire. « En fermant aussi les yeux sur les violences des groupes fascistes », ajoute Raphaël Arnault, qui craint le pire, notamment en repensant aux deux tribunes de militaires parues dans « Valeurs actuelles » en avril 2021. Ceux-ci prônaient l’intervention de l’armée pour « protéger nos valeurs civilisationnelles », face à « l’islamisme et (aux) hordes de banlieue » qui prépareraient selon eux une « guerre raciale ». Un « constat sans concession mais juste », a rapidement répondu Marine Le Pen, avant d’appeler les signataires à « se joindre à nous pour prendre part à la bataille qui s’ouvre ». Erwan Lecœur voit dans ces déclarations un risque immense de voir l’armée et « les nombreux militants d’extrême droite qui revendiquent la guerre raciale » ainsi autorisés à intervenir, notamment dans les banlieues populaires. « Cela peut aboutir à une guerre ethnique et religieuse immédiate, mesure-t-il. C’est le cas en Inde, où le pouvoir s’en dédouane, dit que ce sont les groupes religieux qui le font mais ne fait rien pour les en empêcher. » (Voir « HM » n° 801)
Si nul ne peut savoir jusqu’où ira l’extrême droite au pouvoir, les conséquences d’une victoire ici exposées ne relèvent en rien du fantasme. Son programme, ses déclarations, la nature de son projet comme de la fachosphère le démontrent. Prendre le risque de voir ce qu’il adviendrait serait un pari mortifère. Le 24 avril, un seul bulletin de vote est à disposition des citoyens pour l’empêcher. Un geste difficile, mais absolument nécessaire.
"L'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen existe"
Spécialiste des comportements électoraux et des attitudes politiques, Bruno Cautrès analyse les ressorts du vote pour l’extrême droite, sa possible victoire et pointe le risque d’une abstention des électeurs de gauche.
Bruno Cautrès
Chercheur CNRS au CEVIPOF
L’élection de Marine Le Pen et l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite semblent ne plus relever de l’irréaliste. Ce risque est-il important et comment analysez-vous les résultats et la situation qui en découle ?
Le premier point, c’est que ce résultat n’est pas étonnant si vous prenez toutes les données d’enquête du Cevipof. On voit à quel point il y a un sentiment à la fois de crise sociale et d’insatisfaction sur le fonctionnement de la démocratie. Donc il n’est pas étonnant que se qualifie au second tour, pour la deuxième fois de suite, quelqu’un qui veut parler au nom de la question du pouvoir d’achat et qui se positionne comme la voix du peuple face à un Emmanuel Macron décrit comme le président des riches et d’une France qui n’a pas de souci. Ce résultat est inscrit dans la longue durée, c’est tout sauf une surprise. Le deuxième point est qu’elle se qualifie avec un meilleur score qu’en 2017, alors qu’elle a eu affaire à une concurrence difficile au sein même de la droite extrême.
Cela lui donne-t-il la possibilité de l’emporter ?
Ce n’est pas l’hypothèse la plus probable, mais elle existe. La grande différence avec 2017, c’est qu’à l’époque cette probabilité était de 0. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cela dit, il y a pour Marine Le Pen plusieurs marches à franchir.
Lesquelles ? Vous parliez de concurrence, mais Éric Zemmour apporte des réserves de voix…
Oui, à condition d’abord qu’elle récupère 100 % des votes qui se sont portés sur elle et Éric Zemmour. Elle peut aussi compter sur les votes qui viennent de Nicolas Dupont-Aignan, et peut-être sur environ 20 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Cela l’amène déjà autour de 45 %. On ne sait pas bien, ensuite, quelle sera sa capacité à aller piocher chez les électeurs de Mélenchon au titre d’une colère commune. D’abord, car les électeurs qui se sont portés sur lui, insoumis mais aussi écologistes, socialistes et communistes qui l’ont fait au titre du vote utile, partagent une vision de la société qui est tout à fait antinomique avec celle de Marine Le Pen. Cela peut venir, par contre, d’abstentionnistes.
Précisément, sa stratégie consiste-t-elle en un « référendum anti-Macron » ?
C’est ce qu’elle joue : il y aura des votes qui se porteront sur elle en raison de ce « dégagisme anti-Macron ». Dans quelle proportion, c’est l’inconnue… Cela dépendra aussi de la mobilisation par Emmanuel Macron des électeurs, notamment du centre gauche. Cela va être compliqué malgré ses efforts, en tout cas en termes de communication. C’est l’autre inconnue : l’abstentionnisme et le vote blanc à gauche seront des éléments très importants.
Marine Le Pen se présente comme la candidate du pouvoir d’achat, de la défense de la démocratie et des libertés. Quelle lecture faites-vous de ce discours ?
Ce qui est sûr, c’est qu’elle a consacré beaucoup d’efforts à changer sa communication pour en faire celle d’une future cheffe d’État, en disant qu’on ne « gouverne pas contre les gens » et qu’elle ne serait pas une présidente qui crée des tensions. C’est le message qu’elle veut faire passer, en tout cas. Cela la rend d’autant plus redoutable. Si elle atteint la barre des 45 %, voire plus, c’est énorme : cela signifie qu’il y aura un avant et un après 2022.
Ailleurs dans le monde
Les droits des travailleurs, ceux des femmes, des migrants et la démocratie en général sont la cible des principaux alliés de la candidate d’extrême droite à l’échelle internationale.
À l’occasion de son meeting d’entre-deux-tours le 14 avril à Avignon, Marine Le Pen n’a pu s’empêcher de sortir les violons. « Sa » France, jure-t-elle avec emphase et passion, redeviendra une « puissance de paix, l’ambassadrice du respect des peuples, le défenseur des sans-voix, l’artisan d’un dialogue entre les nations ». Puis de promettre qu’elle luttera pour que l’Inde intègre le Conseil de sécurité de l’ONU, de même qu’un pays africain, et pourquoi pas le « Sénégal », milite-t-elle encore. Bien sûr, aucun de ses amis au pouvoir, à l’échelle internationale, n’a promu cet agenda digne de la Conférence tricontinentale organisée à Cuba en 1966, préparée par Mehdi Ben Barka et Che Guevara.
La galaxie de Marine Le Pen, les chefs d’État ou de gouvernement qu’elle fréquente, admire ou courtise, s’appellent Jair Bolsonaro au Brésil, Donald Trump aux États-Unis, Viktor Orban en Hongrie ou Matteo Salvini en Italie, liste non exhaustive de ce qui se fait de pire en termes d’atteintes à la démocratie, aux droits des travailleurs, à ceux des femmes et bien sûr des migrants, qu’ils soient économiques ou demandeurs d’asile.
À Budapest ou à Varsovie, les ultraconservateurs au pouvoir n’ont cessé de rogner les droits sociaux et syndicaux, de peser de tout leur poids pour limiter les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice. La mise au pas de la Cour suprême en Pologne ou la baisse drastique du nombre de salariés couverts par une convention collective en Hongrie ne sont que des exemples parmi beaucoup d’autres. Comme Bolsonaro (contre lequel la quasi-totalité des partis politiques jusqu’à la droite sont contraints de s’unir autour de Lula pour tenter de le déloger) ou Trump, Marine Le Pen dénonçait il y a cinq ans les « avortements de confort ». Les autocrates en herbe d’Europe de l’Est travaillent déjà à la limitation maximale du droit à l’interruption volontaire de grossesse, quitte à l’interdire, comme l’ont fait les ultraconservateurs polonais en 2020.
Quant à son ami Matteo Salvini, en Italie, ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019 et chef de la Ligue, il est actuellement jugé pour « kidnapping », après avoir laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Ces politiques hostiles aux migrants « non européens », également observées en Hongrie ou en Pologne, ont une autre conséquence, bien plus perverse. Mis sous pression des partis d’extrême droite parfois aux portes du pouvoir, des gouvernements de droite conservatrice classique et même sociaux-démocrates pratiquent à leur tour une surenchère dans le harcèlement des demandeurs d’asile. À l’image du Royaume-Uni de Boris Johnson ou du Danemark de Mette Frederiksen, qui travaillent tous les deux sur des projets d’expulsion des migrants et leur rétention le plus loin possible à l’étranger (lire page 26). Raison de plus pour que le score de Marine Le Pen soit le plus faible possible le 24 avril, outre l’impérieuse nécessité de lui interdire l’accès à l’Élysée.
Présidentielle 2022Extrême droiteRassemblement nationalMarine Le Pen : la vérité du projet Le Figaro
Viol au 36 quai des Orfèvres : les deux policiers acquittés en appel
Le verdict est finalement tombé pour Antoine Quirin et Nicolas Redouane, trois ans après leur condamnation pour le viol en réunion d'Emily Spanton.
Les deux policiers qui étaient jugés en appel pour le viol en réunion en 2014 d'une touriste canadienne au siège de la PJ parisienne, 36 quai des Orfèvres, ont été acquittés ce vendredi 22 avril par la cour d'assises du Val-de-Marne.
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Trois ans après leur condamnation en première instance à Paris à sept ans de prison, Antoine Quirin, 43 ans, et Nicolas Redouane, 52 ans, ont été déclarés innocents du viol d'Emily Spanton, 42 ans, et sont ressortis libres du palais de justice de Créteil où ils étaient jugés depuis trois semaines.
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Gironde : un garçon de 3 ans se noie dans une piscine privée
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RÉCIT - Un Ivoirien de 42 ans a été mis en examen et écroué début avril. Personne ne l'avait jamais croisé dans le petit village où il vivait.
L'Humanité
Christian Salmon : « Le succès de Marine Le Pen, c’est ce qu’elle a su masquer »
ActuL’essayiste Christian Salmon analyse la stratégie de la candidate du RN, qui présente une image sympathique tout en multipliant les impostures. Entretien
Florent LE DUMarine Le Pen possède de réelles chances de remporter la présidentielle, ce dimanche. La conséquence d’une campagne aux discours lissés, sans polémique, lui permettant de masquer le fond de son projet, estime Christian Salmon, auteur de plusieurs ouvrages sur la communication politique dont Storytelling (la Découverte, 2007) et la Tyrannie des bouffons (Les liens qui libèrent, 2020).
Marine Le Pen a sans doute réalisé sa campagne la plus discrète depuis 2012. S’agissait-il au final d’une stratégie payante ?
Dans sa relation contradictoire avec Éric Zemmour, c’est lui qui a emprunté les termes d’un récit violent, qui a volé le fond raciste et xénophobe au RN. Ce n’est pas seulement qu’il a dédiabolisé Marine Le Pen, il a également saturé la scène. Habilement, elle l’a laissé faire. Elle a pu se contenter de présenter l’image d’une candidate institutionnelle, qui veut rassurer. Avant le premier tour et même ces derniers jours, Marine Le Pen mène une campagne à bas bruit. Ses prises de parole sont assez pauvres en termes de contenu, il n’y a rien de spectaculaire. Elle offre une surface de projection. Comme un personnage de série télé qui doit provoquer chez le spectateur la possibilité de rêver sur son compte. Dans sa dernière affiche pour le second tour, elle apparaît avec un grand sourire, l’image est extrêmement léchée, et il n’y a pas son nom. Pas le nom de son père, ni celui de son parti. Une image sympathique, qui tranche avec ses modèles. Elle n’a jamais été dans le clash, dans une stratégie à la Trump, ce qui m’a moi-même étonné.
Cette stratégie lui a-t-elle permis de faire oublier la dangerosité de son projet d’extrême droite ?
Le succès de sa campagne, c’est ce qu’elle réussit à masquer, plutôt que ce qu’elle dit. Il ne faut surtout pas tomber dans le piège de dire qu’elle n’est pas d’extrême droite. Elle porte en elle son logiciel, elle est l’héritière de l’histoire du FN, de son père. Celle qui va lisser le message, le dissimuler derrière une image de personne rassurante, mais le fond n’a pas changé. Jusqu’à présent, elle convoquait l’électorat populaire sur le discrédit du discours qui dénonçait la haine de l’autre. C’est-à-dire détourner la violence contre le système, contre les réformes extrêmement dures du libéralisme, sur le voisin, le réfugié, etc. Ce qui colle avec un programme libéral. C’était le marqueur anti-immigrationniste qu’elle a mis un peu en réserve, le message étant acquis.
Pourtant, son programme libéral ne l’empêche pas de viser les électeurs de Jean-Luc Mélenchon en dénonçant le libéralisme d’Emmanuel Macron, sur la retraite à 65 ans notamment…
C’est la grosse arnaque. Sur toutes les mesures sociales importantes défendues par la gauche, elle est totalement en retrait. C’est faire avaler un programme néolibéral sous les traits sympathiques et sociaux, avec quelques mesurettes. Son discours est de « rendre l’argent aux Français ». Ce qui fonctionne, apparemment, c’est une posture compassionnelle. C’est-à-dire que le rejet de l’autre n’est plus affirmé comme une idéologie raciste, mais plutôt comme un moyen pour que les Français vivent mieux, c’est « rendre aux Français ce qu’on leur a volé », comme avec la suppression de l’aide médicale d’État.
Extrême droitePrésidentielle 2022Marine Le Pen L'Humanité
Témoignages. L’extrême droite, ils connaissent : ils en ont fait l’amère expérience
Premier planPrésidentielle. De Hayange à Hénin-Beaumont, ces militants ont eu affaire à des élus RN aux commandes, à la violence des groupuscules de cette galaxie et à la parole raciste libérée. À l’heure où la tentation du vote blanc guette, ils nous racontent.
Julia HamlaouiC’est un remake dont la fin n’est pas écrite d’avance. En 2017, avec 66,1 % des voix pour Emmanuel Macron, le duel de second tour face à Marine Le Pen s’est soldé par un score sans appel. Certes déjà loin des 82,2 % de Jacques Chirac en 2002. Mais, après cinq années de banalisation supplémentaires, le scrutin s’annonce cette fois encore plus serré. Selon les sondages, la candidate d’extrême droite recueille, pour l’heure, de 43,5 à 46 % des intentions de vote.
L’abstention, elle, pourrait être plus élevée dimanche que le 10 avril, en particulier dans l’électorat de gauche. Le slogan « Ni Macron ni Le Pen » fleurit dans les mobilisations ou sur les réseaux sociaux. Plus encore, pour certains, la tentation du vote RN au prétexte « qu’on n’a pas essayé » ou que « ça mettrait un coup de pied dans la fourmilière » est grande tant le président sortant, avec sa politique antisociale et répressive, suscite de rejet. Tant aussi sa campagne de second tour par laquelle il espère créer l’illusion d’une adhésion à son projet est contre-productive.
Pourtant, avec l’extrême droite à l’Élysée, le voile jeté par Marine Le Pen sur son imposture sociale finirait non seulement par se déchirer – elle n’a, en réalité, que peu à envier au marcheur sur ce terrain – mais s’y ajouterait une déferlante de haine, de division et de mise à mal de l’État de droit. Rien de moins que la remise en question de droits fondamentaux garantis par la Constitution est inscrite, noir sur blanc, à son programme. Sans compter que, derrière l’emballage « soft » de Marine Le Pen, ce sont Éric Zemmour et ses amis mais aussi toute la fachosphère qui se sentiraient plus libres que jamais. À Hayange, Hénin-Beaumont, Villers-Cotterêts, Mantes-la-Ville, Lyon… certains l’ont déjà vécu. Ils témoignent.
« Des identitaires sèment la terreur à Lyon »
Aline Guitard Responsable du PCF local, adjointe au maire du 4e arrondissement de Lyon
« Des groupuscules identitaires sèment la terreur à Lyon. On les voit péter les locaux de la CGT, du PCF, de la CNT, d’une librairie anarchiste, d’une radio engagée. Violences, casse de vitrines, jets de pierres, mais aussi tentatives d’intrusion, vol de matériel, tags antimigrants ou anticommunistes… Leurs méfaits se suivent et se ressemblent. Depuis 2020, ils innovent en se filmant cagoulés dans les rues ou dans les transports en commun, au prétexte de protéger les dames des agressions dont ils rendent systématiquement responsables les immigrés. Cela a pris beaucoup de temps avant que les collectivités et l’État finissent par réagir. En 2021, la dissolution de Génération identitaire a été enfin prononcée, mais on ne voit pas la différence : ils ont changé de nom et rebaptisé leur local les Remparts. Avec le comité de vigilance de l’extrême droite, on demande toujours la fermeture des locaux et la dissolution de tous ces groupes d’extrême droite. Il faut que ça cesse. »
« À Lyon-III, l’extrême droite se sent chez elle »
Manon Moret Secrétaire générale de l’Unef à Lyon
« À la fac de Lyon-III, de nombreux étudiants se sentent abandonnés face à la progression des idées d’extrême droite, en particulier au niveau licence. En histoire, il y a beaucoup de militants de la Cocarde étudiante, une organisation d’extrême droite, qui affichent sans retenue leurs idées racistes, sexistes et islamophobes, dans une totale impunité. Parfois, cela va même jusqu’au négationnisme… Et, face à cela, l’administration ne fait rien, évoquant la liberté d’expression. Qu’est-ce que ça sera si Marine Le Pen doit l’emporter le 24 avril ! À Lyon-III, l’extrême droite se sent chez elle.
Il y a peu, une étudiante qui porte le voile s’est fait humilier devant un amphi de 400 personnes. On a des cas d’intimidation, d’insultes, de harcèlement, dans l’enceinte de la fac ou sur les réseaux sociaux. On a retrouvé une conversation dans laquelle un étudiant proclamait des horreurs, comme “Heil Hitler” ou “Nique les juifs”.
Lundi, on a lancé une campagne pour alerter sur ces dérives et récupérer les preuves de ces propos. Malheureusement, beaucoup ont été effacées depuis. Ce qu’on demande surtout, c’est que l’administration de l’université réagisse pour que ces militants ne se sentent pas tout permis. Il faut stopper cette banalisation de la haine. »
« C’est habile, lourd, sombre, avec une pression constante »
Jérémy Zorzer-Pepi Animateur CGT des services publics de Moselle
« Hayange, j’y suis né, j’y habite, c’est toute ma vie. Mais, en 2014, ma vie a basculé. Fabien Engelmann, membre du Rassemblement national, prend la mairie. Au bout de deux mois, la pression s’exerce. Le maire annonce vouloir supprimer 70 postes de fonctionnaires, en comptant sur le non-remplacement des départs en retraite et les mutations. Responsable du service voirie, avec trois agents sous ma responsabilité, syndicaliste à la CGT, élu, je suis assez rapidement muté au service nettoiement. Muni d’une pince, d’un sac-poubelle, je me retrouve obligé de balayer le trottoir, avec la volonté de m’humilier. L’adjoint aux travaux me rend visite presque tous les jours pour me donner des consignes. Face à mon refus de recevoir des ordres directs de la part d’un élu, il fait venir mon chef, qui répète ce que lui dicte l’adjoint. Des petits gestes quotidiens qui poussent à la faute ou à partir. C’est difficile à décrire. Ce n’est jamais clairement dit. C’est habile, lourd, sombre, avec une pression constante. L’emprise est terrible. Les agents ont peur. Ce qui les entraîne à la délation pour ne pas subir. Même les bons copains ne veulent pas témoigner ou relever la tête. Après trois années d’humiliations quotidiennes, j’avais des idées néfastes envers certaines personnes, avec l’envie d’en venir aux mains. Un jour, j’ai craqué, invectivé mon chef d’atelier en lui demandant s’il était payé pour me faire chier. Se sont ensuivies une mise à pied et la perte d’une prime annuelle. J’ai vu un psy pendant deux ans. Rien n’y faisait. Je ne voulais pas quitter ma ville. Quand l’ancienne agente des ressources humaines m’a proposé un poste d’adjoint technique au syndicat des eaux, j’ai fini par accepter. Depuis, je milite au sein du collectif fédéral de la CGT contre les idées d’extrême droite. Malgré mes mandats, départemental et fédéral, qui m’autorisent à visiter les syndiqués, le maire a fait savoir qu’il me refuse l’accès aux locaux syndicaux de la mairie. »
« Une menace pour les droits des femmes »
Sarah DurocherCoprésidente du Planning familial
« La menace que représente l’extrême droite pour les droits des femmes, c’est quelque chose qu’on sent très fortement sur le terrain. En particulier depuis le 8 mars dernier. Que ce soit sur le plan national ou local, elle est de plus en plus présente, lors de nos rassemblements ou manifestations. Cela crée une pression sur nos militantes et militants, sans doute liée à la légitimation des propos homophobes, transphobes ou sexistes qu’on a pu entendre de la part des candidats d’extrême droite sur les chaînes de télévision. Des propos qui ne constituent pas une “opinion”, rappelons-le, mais tombent sous le coup de la loi. Il y a une atmosphère pesante, qui peut encourager des militants d’extrême droite à se déplacer sur nos manifestations pour mener leurs propres actions, parfois violentes, en plus des attaques que nous subissons sur les réseaux sociaux. Clairement, si Marine Le Pen devait gagner, ils se sentiraient encore plus légitimés, décomplexés, encouragés à attaquer des militantes féministes ou LGBTQI +. En tant qu’association féministe, politique, d’éducation populaire, il est évident qu’une victoire du Rassemblement national ferait du Planning une cible, avec le risque de perte de financements. Or, il reste de nombreux combats à mener. On a vu lors des débats sur la proposition de loi d’allongement du délai légal de l’IVG que la parole anti-avortement existait encore en France. »
« À Hénin-Beaumont, la loi du harcèlement »
Marine Tondelier Conseillère municipale d’opposition (EELV)
« À Hénin-Beaumont, ville dirigée depuis 2014 par Steeve Briois (RN), les conseils municipaux sont houleux, les commentaires sexistes fusent, le harcèlement se poursuit sur les réseaux sociaux. Ils salissent mon image en disant, par exemple, que je déteste la ville, ses habitants et que je préfère les Afghans ou les Roms parce que ça “m’excite plus” que les Français. Bref, tout est fait pour éradiquer les oppositions politiques. Les attaques se concentrent sur les élus, les employés municipaux, les syndicalistes, les journalistes, les migrants. Juste après la publication en 2017 de mon ouvrage Nouvelles du front, où je critiquais la gestion de la municipalité, Steeve Briois et les deux ex-directeurs généraux des services de la mairie Bruno Bilde et Laurent Morel ont déposé plainte pour diffamation. J’ai gagné en première instance et en appel tous les procès, sauf que ça a pris cinq ans. Et ce n’est pas encore fini puisqu’ils ont décidé de se pourvoir en cassation. Le but est que ça nous coûte en temps et en argent. Clairement, si Marine Le Pen remportait l’élection présidentielle, ce serait une catastrophe. Il faut absolument empêcher ça. »
Présidentielle 2022Extrême droite L'Humanité
Clémentine Autain : « L’extrême droite et Macron, ce n’est pas pareil »
EntretienÉlections La députée insoumise Clémentine Autain rappelle les dangers d’une extrême droite au pouvoir. Elle juge par ailleurs que la proposition pour les législatives, faite par la FI au PCF, à EELV et au NPA, repose « sur des bases fermes mais ouvertes ».
Naïm SakhiForts des 21,95 % de Jean-Luc Mélenchon, les insoumis ont ouvert la porte à un rassemblement à gauche regroupant le PCF, EELV et le NPA, pour les législatives. Pour la députée FI Clémentine Autain, après avoir battu Marine Le Pen au second tour de la présidentielle dimanche, l’enjeu sera d’infliger une défaite à Emmanuel Macronau mois de juin.
Que représenterait une victoire de l’extrême droite, dimanche ?
Un terrible voyage au bout de la nuit. Il ne faut pas oublier que l’extrême droite cible d’abord les minorités, en particulier les étrangers, les musulmans et les habitants des banlieues populaires. Les femmes, ciblées par une misogynie constitutive de leur identité politique, en seront les premières victimes. L’extrême droite fera de l’État de droit des cocottes en papier. La liberté sera sous surveillance, et la politique antisociale, que nous contestons chez Macron, se poursuivra. C’est un cocktail dangereux quand nous connaissons les modèles de Marine Le Pen : Donald Trump, Jair Bolsonaro, Viktor Orban. Et si Le Pen et ses amis prennent le pouvoir, méfions-nous de leur capacité à ne pas le rendre…
Comment écarter ce risque, dimanche 24 avril ?
Avec la France insoumise et l’Union populaire, je me suis battue pour que Marine Le Pen ne soit pas présente à ce second tour. Maintenant que nous avons raté cet objectif de très peu, la morale habituelle du « front républicain » peut-elle nous sauver ? Je ne le crois pas. Depuis 2002, on explique qu’il faut éviter le pire. Or, le moins pire de 2017, Emmanuel Macron, est d’une grande violence sociale et liberticide. Nous sommes donc devant un os, surtout auprès des jeunes générations qui ne sont pas irriguées comme les précédentes par le combat antifasciste. D’ailleurs, à la différence de 2002, nous n’avons pas de manifestations monstres et immédiates. Un ressort s’est cassé parce que les gens sont en colère face à une forme de non-choix, après être passés si près du second tour avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon. C’est dire si la situation est dangereuse. Nous devons mener un travail de conscientisation sur ce que recouvre concrètement l’extrême droite. Un simple mot d’ordre de type « votez Macron » me semble de nature à diviser la grande famille émancipatrice, et nous n’arriverons pas ainsi à être massivement compris sur le sens même à donner à ce vote. En réalité, c’est Emmanuel Macron qui porte la responsabilité de rassembler les électeurs. J’entends que tant de gens ne supportent pas l’idée de remettre un bulletin de vote Macron dans l’urne. J’en vois la difficulté et j’en suis inquiète. En proposant la retraite à 65 ans, entre autres, il ne favorise pas un vote contre Marine Le Pen. Avec la politique menée durant ses cinq dernières années, il nous a mis en danger face à Marine Le Pen. Or Macron et l’extrême droite, cela n’est pas pareil. Quand nous disons « pas une voix pour l’extrême droite », c’est notre façon d’entrer en jeu pour ne pas tirer un trait d’égalité entre les deux. Mais c’est aussi une invitation à ce que chacun prenne ses responsabilités.
Si Marine Le Pen est battue, Emmanuel Macron aura cinq années de plus à l’Élysée. Comment la résistance à ses politiques ultralibérales devra-t-elle s’organiser ?
Nous devrons infliger une défaite à Macron aux législatives. Cela nécessite la construction d’une majorité à l’Assemblée nationale. C’est ambitieux mais nous devons l’être. Le scrutin du 10 avril nous le montre : avoir de l’ambition permet de nous porter haut. C’est la responsabilité que nous avons, avec l’Union populaire. Nous devons être à la hauteur des suffrages qui nous ont été accordés, en particulier ceux issus de la jeunesse et des quartiers populaires. Ils sont venus aux urnes grâce à la campagne de Jean-Luc Mélenchon, contribuant à notre score. Cela nous oblige. Nous devons poursuivre et amplifier cette dynamique, en agrégeant toujours plus.
Justement, quels rassemblements souhaitez-vous à gauche pour les législatives ? Des courriers ont été envoyés à EELV et au NPA, et une première rencontre s’est tenue avec les communistes. Êtes-vous optimiste ?
J’ai l’optimisme de la volonté ! Des millions de gens en ont concrètement besoin, car ils attendent la hausse de leurs salaires, des moyens pour les services publics, la fin des lois liberticides… Et il y a urgence à mener la transition écologique et à bâtir une nouvelle République. Je sais les rancœurs à surmonter. Les mots très violents à l’égard de Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne, venus d’Anne Hidalgo et de Yannick Jadot, et dans une moindre mesure de Fabien Roussel, ont construit des murs alors que nous avions besoin de passerelles. Je sais aussi que, sur le fond, des points programmatiques et stratégiques restent à discuter. Je note enfin que les propositions de discussions faites pendant la campagne présidentielle au PCF et à EELV sont restées lettre morte. La déclaration de l’intergroupe parlementaire insoumis de mardi tend clairement la main, sur des bases fermes mais ouvertes. Elle propose une méthode : se rassembler sur le fond pour dégager une perspective majoritaire cohérente. J’invite toutes les forces et personnalités de gauche et de l’écologie politique à se saisir de cette porte ouverte.
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Trois mobilisations nécessaires pour un foyer de résistance
Le débatPatrick Le HyaricLa République est au bord de l’abîme. À force d’avoir déçu, trompé, maltraité le peuple travailleur, la jeunesse et les créateurs, les mandataires du grand capital ont ouvert une voie royale à l’extrême droite. Mieux, ils ont considéré qu’elle pouvait être leur assurance pour canaliser les colères et empêcher un changement de pouvoir, de politique et de société. Dans la France dans laquelle a été signée la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, elle est à la porte du pouvoir. De toutes nos forces, nous devons refuser que notre pays rejoigne le camp des Trump, Bolsonaro, Erdogan, Salvini, Orban, Poutine...
C’est parce que le président de la République n’a jamais voulu tirer les leçons des conditions de son élection, imposant violence sociale, autoritarisme, mépris des citoyens et des corps intermédiaires, que nombre d’électrices et d’électeurs progressistes ne veulent pas voter dimanche. Nous comprenons d’autant mieux cette attitude qu’il s’en est fallu de peu que ce scénario soit évité. Il n’a manqué qu’une poignée de voix à Jean-Luc Mélenchon pour qu’un autre choix s’offre à nous.
Une fois encore, c’est aux électeurs de gauche et écologistes qu’il est demandé d’être responsables pour deux, au service de la République.
Cette fois encore, M. Macron ne veut pas admettre que 73 % de celles et ceux qui se sont rendus aux urnes ont voté contre lui, et qu’il est pour une large part comptable du fort taux d’abstention. C’est un immense cri de colère sur fond d’usure démocratique qui s’est exprimé le dimanche 10 avril 2022. Contrairement à d’autres périodes, le candidat-président ne peut compter sur un autre candidat républicain pour sceller un compromis en vue d’une majorité de second tour. Une fois encore, c’est aux électeurs de gauche et écologistes qu’il est demandé d’être responsables pour deux, au service de la République. Ils ont la responsabilité de conjurer le pire.
Contrairement aux vœux des deux candidats, il ne s’agit pas d’un référendum pour ou contre leur projet. Il est dommageable que M. Macron et une partie de la grande presse continuent de banaliser l’extrême droite en cherchant le rassemblement autour de son programme plutôt que contre le « lepéno-zemmourisme », tout en se gargarisant de bonnes paroles et de ronds de jambe de dernière minute en direction de l’électorat de gauche, assortis de promesses auxquelles il ne croit pas un mot lui-même.
Dimanche, en saisissant le bulletin portant le nom de M. Macron, il n’est pas question d’approuver la retraite à 65 ans, la conditionnalité du RSA à un travail forcé, la mise en concurrence des écoles au sein d’une même ville, les nouveaux cadeaux envisagés pour le capital sous le doux mot d’« impôts de production », l’entaille à la Sécurité sociale et une nouvelle austérité sous couvert de paiement d’une dette qui ne profite qu’aux fonds financiers. Ce ne sera pas un vote pour M. Macron. Le bulletin portant son nom est le seul outil dont nous disposons pour barrer la route à l’extrême droite. Ne pas procéder ainsi dans le cadre de ce mode de scrutin revient à donner malgré soi une voix au « lepéno-zemmourisme ».
Un tel projet porte en germe ce qu’il convient d’appeler le fascisme. On n’expérimente jamais un tel régime.
Le projet idéologique et politique de ce duo est tout le contraire d’un rempart social. Non seulement ces deux extrêmes droites ont repris tout le programme de la droite la plus radicale au service des puissances d’argent, mais la clef de voûte de leur projet est xénophobe et autoritaire, identitaire, raciste et antisémite, liberticide et sécuritaire, alignée sur les politiques des extrêmes droites européennes, comme le montrent abondamment leurs votes au Parlement européen contre l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, contre une utilisation plus juste des crédits de la politique agricole commune pour la ruralité et les petits paysans, pour soutenir le pouvoir polonais contre le droit à l’avortement, contre les stages et apprentissages rémunérés pour les jeunes. Mme le Pen, de surcroît, n’est ni pour l’augmentation du Smic, ni pour une plus juste répartition des richesses, ni pour la retraite à 60 ans.
Mais, il y a pire ! La candidate d’extrême droite veut désormais – sous couvert de référendum – procéder à un coup de force constitutionnel. Elle refuserait, a-t-elle expliqué, que les actions de l’État soient soumises au droit et aux juridictions qui l’encadrent. Le principe de ce qui est appelé un État de droit conduit à se conformer au principe de constitutionnalité dont des instances dédiées garantissent le respect, notamment le Conseil constitutionnel. Or, en voulant appliquer le principe de « priorité nationale », la candidate d’extrême droite bafoue tous les textes fondamentaux et notre Constitution.
Cela va de pair avec l’amoindrissement des pouvoirs de la justice, la restriction des libertés publiques, du pluralisme de la presse et de la création culturelle avec la privatisation du pôle public de l’audiovisuel, les manuels scolaires ou la recherche soumis au pouvoir politique. Un tel projet porte en germe ce qu’il convient d’appeler le fascisme. On n’expérimente jamais un tel régime.
Mobilisation pour battre Le Pen. Mobilisation sociale. Mobilisation unitaire pour porter l’espoir d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale.
Le pire est souvent durable. Et, en démocratie, il faut éviter le pire. C’est la première mobilisation indispensable. Les deux autres mobilisations populaires se complètent. Résistance et actions dans la rue, les entreprises, les lieux de création pour rejeter la politique que voudra imposer le pouvoir macroniste. C’est la création d’un foyer de résistance en soutien aux mouvements populaires à l’Assemblée nationale avec l’élection d’une majorité de députés de gauche et de l’écologie sur la base d’un contrat de législature à partir des programmes des différents candidats de gauche à la présidentielle, en respectant le pluralisme politique.
Autrement dit, la volonté commune devrait être de travailler à faire réélire tous les députés sortants, d’en gagner d’autres, certes en tenant compte des résultats du premier tour de l’élection présidentielle, mais aussi de la diversité des sensibilités politiques et sociales rassemblées dans le vote Mélenchon, tout en respectant les réalités de chaque circonscription. Ainsi pourra être présenté, ensemble, le maximum de candidatures uniques des forces de gauche et de progrès.
Triple mobilisation, donc. Mobilisation pour battre Le Pen. Mobilisation sociale. Mobilisation unitaire pour porter l’espoir d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale. La société, le peuple travailleur, les créateurs ont l’impérieux devoir d’inventer et de se mobiliser dans l’unité.
Marine Le PenExtrême droitePrésidentielle 2022 Le Figaro
«La France est un bloc», a déclaré Macron à Figeac
EN COURS : Mis à jour le 22 avril 2022 à 16:16
Le président sortant a continué : «La France est un est un bloc. Elle est un bloc dans son Histoire et elle commence depuis des millénaires, elle passe par la Révolution, est forte d'une République laïque, respectueuse. La France est un bloc qui porte tous ses territoires.»
Emmanuel Macron est arrivé à Figeac (Lot) pour son dernier meeting de campagne
Emmanuel Macron est arrivé à Figeac dans le Lot pour un dernier meeting de campagne. Il a commencé par déclarer, sous l’acclamation des habitants: «Je suis fier d'être président d'une République où, pendant la crise Covid, parce qu'il y a eu des services publics, parce qu'il y a eu du quoi qu'il en coûte, c'est l'inverse de ce que vous avez écrit».
Présidentielle: Le Pen porte dans le Pas-de-Calais ses derniers coups à Macron
Sur le marché d’Étaples ou avec les soignants de Berck (Pas-de-Calais) vendredi, Marine Le Pen a porté vendredi ses derniers coups de la campagne présidentielle à Emmanuel Macron, dénonçant notamment la «brutalité» de son projet de réforme des retraites. «En me brutalisant, il brutalise en réalité aussi les millions d'électeurs qui votent pour moi», a estimé la candidate après avoir multiplié les selfies sur le marché d’Étaples, commune où elle est arrivée en tête au premier tour (37%) et qui est limitrophe du Touquet, lieu de villégiature de l'actuel chef de l’État.
Avec Emmanuel Macron et son projet de départ à la retraite à 64 puis 65 ans, les «Français vont en prendre pour perpète» (perpétuité, NDLR), affirme Marine Le Pen qui termine sa campagne dans son fief du Pas-de-Calais, où elle est députée. «N'importe quoi!» persifle un passant.
Marine Le Pen assure qu'avec elle les salariés «partiront à la retraite entre 60 et 62 ans» et que «pour avoir une retraite pleine, il leur faudra entre 40 et 42 annuités». Ce qui signifie qu'une partie importante des salariés partira après 62 ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein. En meeting la veille à Arras, elle avait déjà sonné la charge contre son adversaire, «d'une arrogance sans limites», en appelant «le peuple de France» à «se lever» pour le «congédier».
Après le marché, la candidate visite un hôpital privé, la Fondation Hopale, avec son directeur Benoît Dolle qui explique que beaucoup d'infirmières ne sont pas revenues travailler après le Covid.
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«J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine
Le rendez-vous aurait pu ne jamais avoir lieu. Le 13 avril, Pierre s'excusait dans un courriel : «J'ai discuté du deuxième tour avec Joséphine hier et ce matin, la discussion a dégénéré dans un vortex tel que la séparation semble presque envisageable. Je ne sais pas si nous sommes prêts». Trois jours après le premier tour de l'élection présidentielle, le second était déjà devenu un sujet trop grave pour être débattu face à une inconnue - journaliste de surcroît (ces gens-là racontent tout).
» Lire le reportage du Figaro : «J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine
Audiovisuel public: Macron veut un budget pluriannuel pour garantir l'indépendance
Emmanuel Macron, qui veut supprimer la redevance, a proposé vendredi de mettre en place un budget pluriannuel pour financer l'audiovisuel public, afin d'en garantir l'indépendance. «La taxe audiovisuelle, c'est 138 euros par an», «j'assume de la supprimer pour redonner du pouvoir d'achat», d'autant que «c'est un impôt très coûteux à prélever», a-t-il dit sur France Inter. «Mais je tiens à l'audiovisuel public et à son indépendance», a-t-il poursuivi. «C'est aussi ma grande différence avec le projet de Madame Le Pen qui propose elle de le supprimer pour privatiser».
Selon lui, la redevance - qui finance France Télévisions, Radio France, l'INA, TV5 Monde et France Médias Monde - ne garantissait pas l'indépendance de ces médias puisque leurs budgets sont complétés par l’État à hauteur de «plusieurs centaines de millions d'euros par an» depuis dix ans. «D'ores et déjà depuis trois présidents, vous avez une situation qui permettrait de faire ça», d'interférer, or «aucun, ni le président Sarkozy, ni le président Hollande ni moi-même ne l'avons fait», a-t-il lancé.
Emmanuel Macron a donc proposé de définir «un budget avec de la visibilité pluriannuelle» qui «ne donne pas lieu à la régulation budgétaire dans l'année par le gouvernement». «Je vous demanderai aussi d'être honnête, collectivement, ça fait cinq ans que vous me pratiquez comme président, il n'y a jamais eu une intervention de ma part sur un journaliste, un programme ou quoi que ce soit dans l'audiovisuel public», a-t-il insisté.
Trump, le Brexit... Le Pen ? Pourquoi l'hypothèse de «l'accident électoral» est plus qu'hasardeuse
«Rien n'est joué», «elle peut encore gagner», «le RN n'a jamais été si près du pouvoir»... Les soutiens d'Emmanuel Macron aiment jouer à se faire peur - et rappellent ad nauseam leur inquiétude devant un scénario que pourtant aucun sondage n'envisage sérieusement. Mais les sondages, bien sûr, ne font pas une élection, et la thèse de «l'accident électoral» ne laisse pas d'inquiéter les éditorialistes et les observateurs avertis de la vie politique. À l'instar de Gaël Brustier par exemple, de la Fondation Jean-Jaurès, qui écrivait il y a quelques jours sur Slate : «Depuis la victoire de Donald Trump en 2016 et celle de l'option Brexit, chacun devrait désormais se préparer aux surprises les jours de scrutin».
» Retrouvez notre décryptage : Trump, le Brexit... Le Pen ? Pourquoi l'hypothèse de «l'accident électoral» est plus qu'hasardeuse
Retraites: avec Macron, «les Français vont en prendre pour perpète», selon Le Pen
La candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen a tiré vendredi à boulets rouges sur Emmanuel Macron et son projet de réforme des retraites, jugeant qu'en cas de réélection du président sortant, les «Français vont en prendre pour perpète».
«La retraite à 65 ans obligerait un jeune de 20 ans à travailler durant 45 ans pour pouvoir obtenir une retraite pleine. Les Français, avec Emmanuel Macron, vont donc en prendre pour perpète (perpétuité, NDLR)», a affirmé Marine Le Pen, en visite sur le marché d’Étaples (Pas-de-Calais), commune limitrophe du Touquet, lieu de villégiature de l'actuel chef de l’État. «Si l'on tient compte du dispositif actuel des carrières longues, qui ne peuvent être obtenus que si l'on travaille deux trimestres avant 18 ans, un jeune qui entrera sur le marché du travail à 18 ans devra donc travailler 47 ans avant de pouvoir toucher une retraite pleine», a-t-elle encore exposé.
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Les deux candidats s'opposent sur l'âge de départ en retraite. Emmanuel Macron, qui souhaite engager une concertation avec les syndicats s'il est réélu, veut porter cet âge «en 2028 à 64 ans et en 2031 à 65 ans», sans que ce dernier objectif soit un dogme. Il défend aussi un dispositif de «pénibilité» et de «carrières longues» qui, en l'état, ne correspondrait pas aux interprétations de Marine Le Pen. Celle-ci assure qu'avec elle les salariés «partiront à la retraite entre 60 et 62 ans» et que «pour avoir une retraite pleine, il leur faudra entre 40 et 42 annuités», ce qui ne devrait pas décaler l'âge réel de départ pour une retraite à taux plein aujourd'hui entre 65 et 67 ans.
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«Préserver le système de santé» : Marine Le Pen échange avec des soignants à Berck
À l’occasion de sa dernière journée de campagne présidentielle, la candidate du Rassemblement national a discuté pendant une quinzaine de minutes avec un groupe de soignants à Berck. Retraite, revalorisation des salaires et gestion du Covid, Marine Le Pen a exposé ses mesures pour «préserver le système de santé à la française» avant de prendre des photos avec plusieurs soignants.
Suivez en direct le déplacement de Marine Le Pen à Berck
Pour le dernier jour de campagne, Marine Le Pen est à Berck (Pas-de-Calais). Dans ce sprint final, la candidate du RN rencontre du personnel soignant.
Suivez son déplacement en direct sur notre site.
Juifs, catholiques et protestants d'Alsace-Moselle contre les «replis nationalistes»
Les représentants des cultes concordataires d'Alsace-Moselle, juifs, catholiques et protestants, ont mis en garde contre la tentation du «repli nationaliste», appelant à «aller voter» et à défendre les «valeurs de la République» au second tour de l'élection présidentielle, dans un communiqué reçu vendredi par l'AFP.
«Nous appelons tous les membres de nos communautés à prendre très au sérieux cette échéance électorale. Notre devoir est d'aller voter», écrivent Christian Albecker, président de l'Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine, Luc Ravel, Archevêque de Strasbourg, et Harold Weill, Grand rabbin du Bas-Rhin.
Face à un «choix décisif pour l'avenir» dans lequel les «valeurs fondamentales sont au cœur des enjeux», les trois responsables religieux rappellent leur «attachement aux valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité de la République».
Mélenchon premier ministre ? Macron appelle à ne pas «confondre les agendas»
Emmanuel Macron a insisté vendredi sur la nécessité de ne pas «confondre les agendas» en parlant du choix d'un premier ministre avant le second tour de la présidentielle, au moment où Jean-Luc Mélenchon appelle les Français à «l'élire premier ministre» aux législatives de juin.
Interrogé dans un entretien au journal Ouest-France sur la possibilité de gouverner avec le leader Insoumis, troisième du premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron dit avoir «du respect pour les citoyens, les électeurs. Mais comme dans les compétitions sportives, ce n'est jamais bon de faire la feuille de match de la finale quand on est encore en quarts de finale».
«Je pense que quand on confond les agendas, on prend rarement des bonnes décisions», ajoute-t-il.
Débat Macron-Le Pen : la candidate revient sur son échange avec le président
Interrogée par les journalistes à l’occasion de son dernier déplacement de campagne, Marine Le Pen a été sollicitée sur son ressenti deux jours après le débat. À la question «Pourquoi lâcher maintenant les coups que vous avez retenus pendant le débat ?», la candidate explique qu’un déplacement et un débat «ne sont pas les mêmes exercices».
«Je souhaitais que l’ensemble des français puissent avoir la vraie vision de mon projet», développe-t-elle avant de conclure : «Je crois que j’ai bien fait, d’après ce que j’entends sur les marchés depuis».
» LIRE NOTRE RECIT - Débat présidentiel: Macron domine, Le Pen tient le choc
Marine Le Pen sollicitée à plusieurs reprises sur le handicap
En déplacement à Etaples, Marine Le Pen a été interpellée à au moins trois reprises sur les questions liées au handicap. Parmi ces électeurs, une jeune femme en situation de handicap qui a expliqué ne pas pouvoir se marier à cause de la conjugalisation de l’AAH, une aide calculée en fonction du revenu des conjoints et qui dissuade certains couples de s’unir.
«Je ne peux pas vivre pleinement mon amour», explique t-elle, avant que Marine Le Pen lui assure vouloir déconjugualiser cette aide «le plus vite possible». «Créer une dépendance en plus de la dépendance, ce n’est pas possible. Vous pourrez vous marier !», promet la candidate.
Suivez en direct le dernier déplacement de campagne de Marine Le Pen
La candidate du Rassemblement national effectue son dernier déplacement à Etaples, dans le Pas-de-Calais, où elle rencontre commerçants et habitants de la région. Parmi les échanges, nombreux concernent le prix du carburant. «Vous avez bien parlé mercredi, c’est bien !», lui lance un commerçant, tandis que beaucoup se pressent pour obtenir une photo avec elle. «Si tout le monde se mobilise, ça va passer», assure la candidate à un de ses électeurs.
Son déplacement est à suivre en direct sur notre site.
Daniel Fasquelle, trésorier des LR, annonce son soutien à Emmanuel Macron
C’est dans un tweet publié ce matin et dans un communiqué intitulé «Daniel Fasquelle avec Emmanuel Macron» que le maire du Touquet a appelé à voter pour le président sortant.
«Un soutien exigeant et attentif préalable à un rassemblement autour d’un projet ambitieux», explique le trésorier, quelques jours après une annonce similaire de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy.
Référendum sur les retraites : Emmanuel Macron «ne prend pas d’engagement» pour le moment
Interrogé sur France Inter concernant la possibilité de soumettre son projet de reforme des retraites à référendum, Emmanuel Macron a répondu ne pas vouloir «prendre d’engagement ici».
«Le référendum est un instrument à la main du président de la République», a estimé le président la République en précisant que «sur un sujet comme ça, c’est d’abord la concertation, la discussion, le respect des parties prenantes» qui doivent être envisagés.
Emmanuel Macron «n’exclut pas» de reparler avec Vladimir Poutine
Si il est élu dimanche prochain, le président sortant a expliqué qu’il parlait «d’abord à Volodymyr Zelensky» mais qu’il n’excluait pas d’échanger avec Vladimir Poutine. «Je me suis posé la question plusieurs fois» mais «il ne faut pas lâcher», a admis Emmanuel Macron, expliquant que ces échanges étaient importants pour «négocier sur le plan humanitaire».
«Je n’ai pas révolutionné l’exercice du pouvoir présidentiel», reconnaît Emmanuel Macron
Questionné sur le «manque d’échange» avec les journalistes au cours de son quinquennat, le président sortant et candidat a d’abord expliqué avoir accordé «autant d’interviews que ses prédécesseurs», tout en reconnaissant ne pas avoir «révolutionné l’exercice du pouvoir présidentiel».
«Il faudra rénover plus en profondeur la manière d’exercer la fonction présidentielle : je sens bien qu’il y a eu un décalage entre le renouvellement politique que j’ai incarné et le classicisme de l’exercice de la fonction», a t-il poursuivi.
Emmanuel Macron souhaite instaurer un «temps plein» pour les AESH qui accompagnent les enfants en situation de handicap à l’école
«Nous n’avons pas suffisamment créé de poste d’AESH et surtout stabilisé cette profession parce qu’elle n’a pas un temps plein. Il y a beaucoup d’AESH qui abandonnent parce qu’ils ne travaillent pas 35 heures», a reconnu le président sortant au micro de France Inter ce matin.
«Nous allons mettre en place un temps plein en permettant de reconnaître le temps d’accompagnement hors de l’école, dans les temps de cantine, dans les temps pour faire les devoirs», a t-il annoncé.
L’inflation va progressivement baisser à partir de 2023, estime Bruno Le Maire
«Il faut être lucide, on aura une inflation élevée en 2022, elle restera élevée parce qu’il y a une crise sur l’énergie», a prévenu le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. «Je pense que d’ici 2023, nous aurons une inflation qui va progressivement baisser parce qu’on aura pu ajuster l’offre à la demande en matière énergétique". (…) Nous rentrons dans une ère d’inflation plus élevée que ce que nous avions connu», a-t-il poursuivi. «Dans la décennie à venir, nous aurons une inflation plus élevée pour des raisons structurelles : d’abord la transition énergétique coûte forcément très cher, il faut investir massivement et cela tire les prix vers le haut. Deuxième raison, la relocalisation des chaînes de valeur, cela renforce notre indépendance mais c’est plus cher de produire en France ou en Europe que dans certains pays asiatiques. Troisième raison, il n’y a plus de pays où le coût de la main d’œuvre est extrêmement bas (…), ce qui est plutôt une bonne nouvelle. A la sortie de la situation actuelle, nous aurons un niveau d’inflation plus proche des 2% que des 1% que nous avions connu précédemment».
En cas de réélection, les premières décisions d’Emmanuel Macron «seront relatives au pouvoir d’achat», annonce Richard Ferrand
«Les premières décisions à prendre seront celles relatives au pouvoir d'achat. Des mesures que nous prendrons au plus vite pour que le pouvoir d’achat ne soit pas entamé par l’évolution inflationniste liée à la guerre en Ukraine. Certaines mesures relèvent du règlement, donc du pouvoir du gouvernement. S’il faut avoir un projet de loi de finances rectificatif pour flécher, éventuellement une loi sera prise», a annoncé Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, sur LCI.
«138 euros, c’est du pouvoir d’achat» : Emmanuel Macron «assume» de supprimer la redevance pour l’audiovisuel public
«La taxe audiovisuelle c’est 138 euros par an, c’est modique» mais «c’est du pouvoir d’achat», a expliqué Emmanuel Macron sur France Inter.
Le président sortant a également souhaité revenir sur l’idée de l’indépendance de l’audio-visuel public : «Je tiens à son indépendance mais ça n’est pas dépendant d’une taxe», a t-il avancé avant de poursuivre : «On fait mieux en faisant comme pour tous les pouvoirs publics : on définit un budget voté par le législateur et qui ne donne pas lieu à de la régulation budgétaire dans l’année par le gouvernement». Comme ce qui est fait pour le Conseil constitutionnel, a t-il précisé.
Emmanuel Macron souhaite faire participer les français à l’action publique «sur la santé, l’école, l’éducation en particulier»
«Nos compatriotes veulent de l’élection et de la respiration démocratique mais il y a un paradoxe c’est qu’il y a beaucoup d’abstention», a constaté Emmanuel Macron ce matin sur France Info.
Les Français «veulent participer à l’action publique différemment», a expliqué Emmanuel Macron, avançant une nouvelle proposition : «Sur la santé, sur l’école et l’éducation en particulier mais sur d’autres chantiers aussi comme les quartiers», le président-candidat souhaite «définir les objectifs et financements» au niveau national mais «donner la possibilité aux parties prenantes au niveau d’un territoire, d’un espace de vie».
«Il y aura un premier ministre à choisir… ou une première ministre», déclare Emmanuel Macron
Interrogé sur la possibilité pour le président-candidat de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas d’une majorité de gauche à l’assemblée nationale, Emmanuel Macron a ironisé la question. «Vous faites une liaison d’actualité fortuite», a t-il répondu aux journalistes de France Inter avant de poursuivre : «A la lumière des législatives, il y aura un premier ministre à choisir… ou une première ministre». «Je le mets au féminin» pour montrer que «homme… ou femme», a t-il développé rapidement.
Voile : Emmanuel Macron est «très insultant», juge Marine Le Pen
Face à Sonia Mabrouk et Laurence Ferrari sur Cnews, Marine Le Pen a regretté l’usage du terme «guerre civile» par Emmanuel Macron en cas d’interdiction du voile. «Sur ce sujet il a dit tout et l’inverse de tout. Il a changé d’avis pour des raisons d'opportunité. En réalité, ses propos sont très insultants à l’égard des musulmans. Il suggère que si on mettait en place cette loi, un nombre de Français de confession musulmane refuserait de se soumettre à la loi française. Je ne le crois pas. Je leur fais confiance». «Emmanuel Macron, sur ce sujet comme sur d'autres, c'est le en même temps. Je me souviens d'Emmanuel Macron dire que le voile pose un problème d'incivilité», a-t-elle ajouté.
«Ce sujet du voile n'est qu'une toute petite partie du projet que je porte contre l'islamisme. Il faut se souvenir de ce que c'est que l'islamisme : c'est une idéologie totalitaire contre laquelle je veux lutter. Mon projet de loi a vocation à cela? Et dans ce cadre, je considère que les islamistes obligent les femmes à porter le voile. dans notre pays il y a une inflation des femmes qui portent le voile. Celles qui ne le portent pas sont isolées, mises de côté, jugées. Et ca, en France, je ne peux pas l'accepter». Après des femmes âgées qui portent le voile, Marine Le Pen a réagi : «leur rôle de grand-mère, c'est de protéger leurs petites-filles, qui ne doivent pas être soumises à cette pression islamiste»
Pour Emmanuel Macron, le projet de Marine Le Pen «s’appelle l’extrême droite française»
«Quand on explique de l’islam égal islamisme égal terrorisme», ça «s’appelle l’extrême droite française» et «c’est ce que le débat a mis en lumière», a estimé le président sortant et candidat Emmanuel Macron. «Surtout quand le projet consiste à interdire le voile dans l’espace public, c’est à dire rompre avec la laïcité française», a développé le candidat, fustigeant un «projet qui consiste à ne pas respecter la constitution et à sortir des textes fondamentaux de notre Europe».
«Les fondamentaux de l’extrême-droite sont là, mais Marine Le Pen a réussi à avancer masquée en avançant d’autres problèmes», a poursuivi Emmanuel Macron.
Baisse de la TVA : «Le poids dans le budget de ces produits de première nécessité est important pour les classes populaires»
«Je ne vais pas mettre en place une mesure qui va obliger les Français à aller chercher de l'essence à la pompe avec leur déclaration d'impôts. Tous les Français ont besoin de retrouver du pouvoir d'achat», a assuré Marine Le Pen en revenant sur sa proposition de baisse de la TVA. «Le poids dans le budget de ces produits de première nécessité est beaucoup plus important pour les classes populaires et moyennes que les plus aisées», a-t-elle ajouté.
Abstentionnisme : «Peut-on le faire reculer en insultant son adversaire», lance Marine Le Pen
«La vraie question, c’est : est-ce qu’on peut arracher les Français à l’abstentionnisme en refusant de faire campagne comme il l’a fait avant le premier tour et en descendant de l’Olympe et exclusivement pendant quelques jours pour pouvoir, plutôt que de présenter son projet, insulter gravement son adversaire», interroge Marine Le Pen chargeant le président-candidat sur Cnews.
Collusion avec la Russie : «C’est un mensonge», dénonce Marine Le Pen
«C'est un mensonge et une diffamation. C'est grave de dire ça quand on est président de la République. Tout cela est diffamatoire, tout cela a vocation à me salir», dénonce Marine Le Pen revenant sur les accusation de collusions avec la Russie formulées par Emmanuel Macron.
Une cohabitation n’est pas «préférable», considère Jordan Bardella
«Il est préférable d’avoir une majorité et si Marine Le Pen est élue présidente dimanche je crois que les français seront cohérents et ils lui accorderont une majorité», a développé le président du Rassemblement national sur RTL avant d’expliquer : «Je pense que ceux qui souhaitent une cohabitation sont les français qui ont peut-être voté pour un candidat qui au premier tour ne s’est pas qualifié au second».
Emmanuel Macron «n’a eu de cesse de mépriser les Français», estime Marine Le Pen
«Il n’aime pas les Français. Le comportement qu'il a eu à mon égard est le comportement qu'il a eu à l'égard des Français pendant 5 ans. Tout son quinquennat a été une succession de phrases virulentes pour les Français. Son arrogance et son dédain n'ont échappé à personne», dénonce Marine Le Pen sur Cnews. «Le choix Macron serait un choix où les choses seraient irréversibles : suppression du statut des diplomates, des préfets, surement des enseignants», a-t-elle poursuivi.
Marine Le Pen regrette une «diabolisation» depuis le soir du premier tour
«La tonalité a brutalement changé entre le premier et le second tour. (…) C'est une tradition française mais pas très démocratique. Ce dont j'entends parler depuis 10 jours n'a rien à voir avec mon projet. J'appelle les Français à se faire une opinion par eux-mêmes», estime Marine Le Pen qui regrette une «diabolisation» depuis le soir du premier tour sur Cnews.
«Tout est prêt pour la victoire», assure Jordan Bardella
Interrogé sur la volonté de Marine Le Pen de faire converger les 13 bus régionaux à son effigie dans Paris en cas de victoire dimanche prochain, comme le révélait Le Parisien hier soir, le président du Rassemblement national l’a affirmé : «tout est prêt pour la victoire».
«A 48 heures de l’élection, nous sommes prêts», a assuré Jordan Bardella au micro de RTL ce vendredi matin, avant de fustiger la campagne du président sortant : «on est pas arrivés dans cette élection comme Emmanuel Macron à 3 jours du scrutin en improvisant un programme».
«Rien n'est joué», martèle Julien Denormandie
Le ministre de l’Agriculture sur le plateau de France a rappelé que «rien n’est joué» pour le second tour. Sur les accusations d’arrogance d’Emmanuel Macron pendant le débat, le ministre a estimé qu’il s’agit «d'éléments de langage du Front national. On l'a bien vu, affirme-t-il. Le soir-même, surtout le lendemain matin, pour éviter de parler du fond, certains au Front national ont préféré parler de la forme».
Mélenchon veut que les gauches soient «aussi groupées» que possible pour les legislatives
Jean-Luc Mélenchon a souhaité que les gauches soient «aussi groupées qu'on peut l'être» afin que son «Union populaire» soit majoritaire aux élections législatives de juin et qu'il devienne Premier ministre, jeudi lors d'une conférence à la maison de la Chimie.
LFI, dominante à gauche depuis le premier tour de la présidentielle où son chef a obtenu 22% des voix, a commencé à mener cette semaine des tractations bilatérales avec EELV, le PCF et le NPA, en vue d'un potentiel accord stratégique et électoral.
Jeudi soir, il a inclus LFI, le PCF, EELV, l'extrême gauche et même le PS dans le «bloc populaire», l'un des trois blocs selon lui qu'a dessiné le premier tour de la présidentielle.
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La journée des candidats
Les deux candidats vont s’opposer par matinales interposées, France Inter à 8h20 pour le président-candidat et Cnews à 8h00 pour sa concurrente nationaliste. Marine Le Pen mettra un point final à sa campagne à Abbeville, dans la Somme, ville où elle est arrivée en tête au premier tour devant son adversaire.
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Vendredi, après la matinale de France Inter, Emmanuel Macron «parlera à Figeac, dans le coeur de la France, de la ruralité, des délocalisations...», selon un conseiller. Le département rural du Lot a voté massivement pour lui il y a cinq ans
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L'ex-président brésilien Lula apporte son soutien à Macron
L'ancien président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva a appelé jeudi à «vaincre l'extrême droite» en soutenant le président sortant Emmanuel Macron qui, selon lui, «incarne le mieux les valeurs démocratiques et humanistes».
«Il est fondamental de vaincre l'extrême droite et son message de haine et de préjugés. C'est ce que désirent et espèrent tous les démocrates (...) à travers le monde», a insisté la figure de gauche dans une série de tweets publiés sur son compte officiel.
Au premier tour, l'ex-président brésilien (2003-2010) avait soutenu le candidat de la France insoumise (gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon.
Le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage
D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.
Si on se concentre sur les Français ayant choisi entre l'un ou l'autre des deux candidats, 56% estiment que le président candidat a été le plus convaincant, contre 44% pour Marine Le Pen. Il y a cinq ans, le même sondage réalisé à l'issue du débat d'entre-deux-tours donnait le candidat En Marche vainqueur à 72%, contre 28% pour la candidate RN.
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Jadot appelle à voter Macron «sans plaisir mais sans hésitation»
L'ex-candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot appelle à voter Emmanuel Macron dans une tribune au Monde jeudi, «sans plaisir mais sans hésitation», évoquant aussi les législatives où il souhaite un «bloc écologiste, social et républicain puissant».
«Je déposerai un bulletin Emmanuel Macron dans l'urne pour empêcher Marine Le Pen et l'extrême droite d'accéder au pouvoir dans notre pays», écrit l'eurodéputé, réitérant son appel au soir du 10 avril, quand il avait obtenu 4,6% des voix.
«Je le ferai sans hésitation, sans ambiguïté, en toute clarté», dit-il, insistant: «S'abstenir, voter blanc ou nul, c'est rendre possible la victoire de Marine Le Pen.»
«Rien n'est joué», prévient Macron
«Rien n'est joué», a déclaré jeudi Emmanuel Macron en appelant ses partisans à «redoubler d'efforts» avant le second tour de la présidentielle et en critiquant le financement du programme de sa rivale Marine Le Pen.
«Je suis déterminé, concentré, engagé. Et pour moi rien n'est joué», a affirmé le président candidat au cours d'un déplacement consacré aux banlieues et à la rénovation urbaine en Seine-Saint-Denis, où il a tenu à défendre son bilan.
Avant le second tour dimanche, Emmanuel Macron a présenté le scrutin comme celui du choix entre «un projet républicain et un projet de sortie de la République, de sa laïcité, de sa fraternité».
>> LIRE NOTRE REPORTAGE - Emmanuel Macron toujours à la conquête des électeurs de Jean-Luc Mélenchon
Le Pen joue son va-tout face à Macron
En position de challenger, Marine Le Pen s'en est pris avec virulence au favori Emmanuel Macron jeudi soir lors de son ultime meeting de la campagne présidentielle, jouant son va-tout à trois jours du scrutin.
Au lendemain d'un débat télévisé musclé mais plutôt respectueux, la candidate RN a lâché la bride accusant son rival à la présidentielle de «ne pas aimer les Français».
«On a vu un Emmanuel Macron nonchalant, condescendant et d'une arrogance sans limites», a affirmé Marine Le Pen à Arras, dans le Pas-de-Calais, devant quelque 3.000 militants gonflés à bloc. «Un président ne devrait pas se tenir comme cela», a-t-elle ajouté dans un discours aux accents très antisystème.
>> LIRE NOTRE REPORTAGE - À Arras, Marine Le Pen appelle à un «Front républicain» contre Emmanuel Macron
Bienvenue dans ce live
Bienvenue dans ce direct consacré à l’élection présidentielle. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations consacrées au second tour, qui opposera dimanche Marine Le Pen à Emmanuel Macron.
Vous retrouverez les informations de la veille dans notre précédent direct.
«La France est un bloc», a déclaré Macron à Figeac
Le président sortant a continué : «La France est un est un bloc. Elle est un bloc dans son Histoire et elle commence depuis des millénaires, elle passe par la Révolution, est forte d'une République laïque, respectueuse. La France est un bloc qui porte tous ses territoires.»
Emmanuel Macron est arrivé à Figeac (Lot) pour son dernier meeting de campagne
Emmanuel Macron est arrivé à Figeac dans le Lot pour un dernier meeting de campagne. Il a commencé par déclarer, sous l’acclamation des habitants: «Je suis fier d'être président d'une République où, pendant la crise Covid, parce qu'il y a eu des services publics, parce qu'il y a eu du quoi qu'il en coûte, c'est l'inverse de ce que vous avez écrit».
Présidentielle: Le Pen porte dans le Pas-de-Calais ses derniers coups à Macron
Sur le marché d’Étaples ou avec les soignants de Berck (Pas-de-Calais) vendredi, Marine Le Pen a porté vendredi ses derniers coups de la campagne présidentielle à Emmanuel Macron, dénonçant notamment la «brutalité» de son projet de réforme des retraites. «En me brutalisant, il brutalise en réalité aussi les millions d'électeurs qui votent pour moi», a estimé la candidate après avoir multiplié les selfies sur le marché d’Étaples, commune où elle est arrivée en tête au premier tour (37%) et qui est limitrophe du Touquet, lieu de villégiature de l'actuel chef de l’État.
Avec Emmanuel Macron et son projet de départ à la retraite à 64 puis 65 ans, les «Français vont en prendre pour perpète» (perpétuité, NDLR), affirme Marine Le Pen qui termine sa campagne dans son fief du Pas-de-Calais, où elle est députée. «N'importe quoi!» persifle un passant.
Marine Le Pen assure qu'avec elle les salariés «partiront à la retraite entre 60 et 62 ans» et que «pour avoir une retraite pleine, il leur faudra entre 40 et 42 annuités». Ce qui signifie qu'une partie importante des salariés partira après 62 ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein. En meeting la veille à Arras, elle avait déjà sonné la charge contre son adversaire, «d'une arrogance sans limites», en appelant «le peuple de France» à «se lever» pour le «congédier».
Après le marché, la candidate visite un hôpital privé, la Fondation Hopale, avec son directeur Benoît Dolle qui explique que beaucoup d'infirmières ne sont pas revenues travailler après le Covid.
» VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: «On a fait une très belle campagne», se félicite Marine Le Pen lors de son dernier déplacement
«J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine
Le rendez-vous aurait pu ne jamais avoir lieu. Le 13 avril, Pierre s'excusait dans un courriel : «J'ai discuté du deuxième tour avec Joséphine hier et ce matin, la discussion a dégénéré dans un vortex tel que la séparation semble presque envisageable. Je ne sais pas si nous sommes prêts». Trois jours après le premier tour de l'élection présidentielle, le second était déjà devenu un sujet trop grave pour être débattu face à une inconnue - journaliste de surcroît (ces gens-là racontent tout).
» Lire le reportage du Figaro : «J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine
Audiovisuel public: Macron veut un budget pluriannuel pour garantir l'indépendance
Emmanuel Macron, qui veut supprimer la redevance, a proposé vendredi de mettre en place un budget pluriannuel pour financer l'audiovisuel public, afin d'en garantir l'indépendance. «La taxe audiovisuelle, c'est 138 euros par an», «j'assume de la supprimer pour redonner du pouvoir d'achat», d'autant que «c'est un impôt très coûteux à prélever», a-t-il dit sur France Inter. «Mais je tiens à l'audiovisuel public et à son indépendance», a-t-il poursuivi. «C'est aussi ma grande différence avec le projet de Madame Le Pen qui propose elle de le supprimer pour privatiser».
Selon lui, la redevance - qui finance France Télévisions, Radio France, l'INA, TV5 Monde et France Médias Monde - ne garantissait pas l'indépendance de ces médias puisque leurs budgets sont complétés par l’État à hauteur de «plusieurs centaines de millions d'euros par an» depuis dix ans. «D'ores et déjà depuis trois présidents, vous avez une situation qui permettrait de faire ça», d'interférer, or «aucun, ni le président Sarkozy, ni le président Hollande ni moi-même ne l'avons fait», a-t-il lancé.
Emmanuel Macron a donc proposé de définir «un budget avec de la visibilité pluriannuelle» qui «ne donne pas lieu à la régulation budgétaire dans l'année par le gouvernement». «Je vous demanderai aussi d'être honnête, collectivement, ça fait cinq ans que vous me pratiquez comme président, il n'y a jamais eu une intervention de ma part sur un journaliste, un programme ou quoi que ce soit dans l'audiovisuel public», a-t-il insisté.
Trump, le Brexit... Le Pen ? Pourquoi l'hypothèse de «l'accident électoral» est plus qu'hasardeuse
«Rien n'est joué», «elle peut encore gagner», «le RN n'a jamais été si près du pouvoir»... Les soutiens d'Emmanuel Macron aiment jouer à se faire peur - et rappellent ad nauseam leur inquiétude devant un scénario que pourtant aucun sondage n'envisage sérieusement. Mais les sondages, bien sûr, ne font pas une élection, et la thèse de «l'accident électoral» ne laisse pas d'inquiéter les éditorialistes et les observateurs avertis de la vie politique. À l'instar de Gaël Brustier par exemple, de la Fondation Jean-Jaurès, qui écrivait il y a quelques jours sur Slate : «Depuis la victoire de Donald Trump en 2016 et celle de l'option Brexit, chacun devrait désormais se préparer aux surprises les jours de scrutin».
» Retrouvez notre décryptage : Trump, le Brexit... Le Pen ? Pourquoi l'hypothèse de «l'accident électoral» est plus qu'hasardeuse
Retraites: avec Macron, «les Français vont en prendre pour perpète», selon Le Pen
La candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen a tiré vendredi à boulets rouges sur Emmanuel Macron et son projet de réforme des retraites, jugeant qu'en cas de réélection du président sortant, les «Français vont en prendre pour perpète».
«La retraite à 65 ans obligerait un jeune de 20 ans à travailler durant 45 ans pour pouvoir obtenir une retraite pleine. Les Français, avec Emmanuel Macron, vont donc en prendre pour perpète (perpétuité, NDLR)», a affirmé Marine Le Pen, en visite sur le marché d’Étaples (Pas-de-Calais), commune limitrophe du Touquet, lieu de villégiature de l'actuel chef de l’État. «Si l'on tient compte du dispositif actuel des carrières longues, qui ne peuvent être obtenus que si l'on travaille deux trimestres avant 18 ans, un jeune qui entrera sur le marché du travail à 18 ans devra donc travailler 47 ans avant de pouvoir toucher une retraite pleine», a-t-elle encore exposé.
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Les deux candidats s'opposent sur l'âge de départ en retraite. Emmanuel Macron, qui souhaite engager une concertation avec les syndicats s'il est réélu, veut porter cet âge «en 2028 à 64 ans et en 2031 à 65 ans», sans que ce dernier objectif soit un dogme. Il défend aussi un dispositif de «pénibilité» et de «carrières longues» qui, en l'état, ne correspondrait pas aux interprétations de Marine Le Pen. Celle-ci assure qu'avec elle les salariés «partiront à la retraite entre 60 et 62 ans» et que «pour avoir une retraite pleine, il leur faudra entre 40 et 42 annuités», ce qui ne devrait pas décaler l'âge réel de départ pour une retraite à taux plein aujourd'hui entre 65 et 67 ans.
À VOIR AUSSI - Pour Marine Le Pen, la retraite à 65 ans est une «injustice insupportable»
«Préserver le système de santé» : Marine Le Pen échange avec des soignants à Berck
À l’occasion de sa dernière journée de campagne présidentielle, la candidate du Rassemblement national a discuté pendant une quinzaine de minutes avec un groupe de soignants à Berck. Retraite, revalorisation des salaires et gestion du Covid, Marine Le Pen a exposé ses mesures pour «préserver le système de santé à la française» avant de prendre des photos avec plusieurs soignants.
Suivez en direct le déplacement de Marine Le Pen à Berck
Pour le dernier jour de campagne, Marine Le Pen est à Berck (Pas-de-Calais). Dans ce sprint final, la candidate du RN rencontre du personnel soignant.
Suivez son déplacement en direct sur notre site.
Juifs, catholiques et protestants d'Alsace-Moselle contre les «replis nationalistes»
Les représentants des cultes concordataires d'Alsace-Moselle, juifs, catholiques et protestants, ont mis en garde contre la tentation du «repli nationaliste», appelant à «aller voter» et à défendre les «valeurs de la République» au second tour de l'élection présidentielle, dans un communiqué reçu vendredi par l'AFP.
«Nous appelons tous les membres de nos communautés à prendre très au sérieux cette échéance électorale. Notre devoir est d'aller voter», écrivent Christian Albecker, président de l'Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine, Luc Ravel, Archevêque de Strasbourg, et Harold Weill, Grand rabbin du Bas-Rhin.
Face à un «choix décisif pour l'avenir» dans lequel les «valeurs fondamentales sont au cœur des enjeux», les trois responsables religieux rappellent leur «attachement aux valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité de la République».
Mélenchon premier ministre ? Macron appelle à ne pas «confondre les agendas»
Emmanuel Macron a insisté vendredi sur la nécessité de ne pas «confondre les agendas» en parlant du choix d'un premier ministre avant le second tour de la présidentielle, au moment où Jean-Luc Mélenchon appelle les Français à «l'élire premier ministre» aux législatives de juin.
Interrogé dans un entretien au journal Ouest-France sur la possibilité de gouverner avec le leader Insoumis, troisième du premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron dit avoir «du respect pour les citoyens, les électeurs. Mais comme dans les compétitions sportives, ce n'est jamais bon de faire la feuille de match de la finale quand on est encore en quarts de finale».
«Je pense que quand on confond les agendas, on prend rarement des bonnes décisions», ajoute-t-il.
Débat Macron-Le Pen : la candidate revient sur son échange avec le président
Interrogée par les journalistes à l’occasion de son dernier déplacement de campagne, Marine Le Pen a été sollicitée sur son ressenti deux jours après le débat. À la question «Pourquoi lâcher maintenant les coups que vous avez retenus pendant le débat ?», la candidate explique qu’un déplacement et un débat «ne sont pas les mêmes exercices».
«Je souhaitais que l’ensemble des français puissent avoir la vraie vision de mon projet», développe-t-elle avant de conclure : «Je crois que j’ai bien fait, d’après ce que j’entends sur les marchés depuis».
» LIRE NOTRE RECIT - Débat présidentiel: Macron domine, Le Pen tient le choc
Marine Le Pen sollicitée à plusieurs reprises sur le handicap
En déplacement à Etaples, Marine Le Pen a été interpellée à au moins trois reprises sur les questions liées au handicap. Parmi ces électeurs, une jeune femme en situation de handicap qui a expliqué ne pas pouvoir se marier à cause de la conjugalisation de l’AAH, une aide calculée en fonction du revenu des conjoints et qui dissuade certains couples de s’unir.
«Je ne peux pas vivre pleinement mon amour», explique t-elle, avant que Marine Le Pen lui assure vouloir déconjugualiser cette aide «le plus vite possible». «Créer une dépendance en plus de la dépendance, ce n’est pas possible. Vous pourrez vous marier !», promet la candidate.
Suivez en direct le dernier déplacement de campagne de Marine Le Pen
La candidate du Rassemblement national effectue son dernier déplacement à Etaples, dans le Pas-de-Calais, où elle rencontre commerçants et habitants de la région. Parmi les échanges, nombreux concernent le prix du carburant. «Vous avez bien parlé mercredi, c’est bien !», lui lance un commerçant, tandis que beaucoup se pressent pour obtenir une photo avec elle. «Si tout le monde se mobilise, ça va passer», assure la candidate à un de ses électeurs.
Son déplacement est à suivre en direct sur notre site.
Daniel Fasquelle, trésorier des LR, annonce son soutien à Emmanuel Macron
C’est dans un tweet publié ce matin et dans un communiqué intitulé «Daniel Fasquelle avec Emmanuel Macron» que le maire du Touquet a appelé à voter pour le président sortant.
«Un soutien exigeant et attentif préalable à un rassemblement autour d’un projet ambitieux», explique le trésorier, quelques jours après une annonce similaire de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy.
Référendum sur les retraites : Emmanuel Macron «ne prend pas d’engagement» pour le moment
Interrogé sur France Inter concernant la possibilité de soumettre son projet de reforme des retraites à référendum, Emmanuel Macron a répondu ne pas vouloir «prendre d’engagement ici».
«Le référendum est un instrument à la main du président de la République», a estimé le président la République en précisant que «sur un sujet comme ça, c’est d’abord la concertation, la discussion, le respect des parties prenantes» qui doivent être envisagés.
Emmanuel Macron «n’exclut pas» de reparler avec Vladimir Poutine
Si il est élu dimanche prochain, le président sortant a expliqué qu’il parlait «d’abord à Volodymyr Zelensky» mais qu’il n’excluait pas d’échanger avec Vladimir Poutine. «Je me suis posé la question plusieurs fois» mais «il ne faut pas lâcher», a admis Emmanuel Macron, expliquant que ces échanges étaient importants pour «négocier sur le plan humanitaire».
«Je n’ai pas révolutionné l’exercice du pouvoir présidentiel», reconnaît Emmanuel Macron
Questionné sur le «manque d’échange» avec les journalistes au cours de son quinquennat, le président sortant et candidat a d’abord expliqué avoir accordé «autant d’interviews que ses prédécesseurs», tout en reconnaissant ne pas avoir «révolutionné l’exercice du pouvoir présidentiel».
«Il faudra rénover plus en profondeur la manière d’exercer la fonction présidentielle : je sens bien qu’il y a eu un décalage entre le renouvellement politique que j’ai incarné et le classicisme de l’exercice de la fonction», a t-il poursuivi.
Emmanuel Macron souhaite instaurer un «temps plein» pour les AESH qui accompagnent les enfants en situation de handicap à l’école
«Nous n’avons pas suffisamment créé de poste d’AESH et surtout stabilisé cette profession parce qu’elle n’a pas un temps plein. Il y a beaucoup d’AESH qui abandonnent parce qu’ils ne travaillent pas 35 heures», a reconnu le président sortant au micro de France Inter ce matin.
«Nous allons mettre en place un temps plein en permettant de reconnaître le temps d’accompagnement hors de l’école, dans les temps de cantine, dans les temps pour faire les devoirs», a t-il annoncé.
L’inflation va progressivement baisser à partir de 2023, estime Bruno Le Maire
«Il faut être lucide, on aura une inflation élevée en 2022, elle restera élevée parce qu’il y a une crise sur l’énergie», a prévenu le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. «Je pense que d’ici 2023, nous aurons une inflation qui va progressivement baisser parce qu’on aura pu ajuster l’offre à la demande en matière énergétique". (…) Nous rentrons dans une ère d’inflation plus élevée que ce que nous avions connu», a-t-il poursuivi. «Dans la décennie à venir, nous aurons une inflation plus élevée pour des raisons structurelles : d’abord la transition énergétique coûte forcément très cher, il faut investir massivement et cela tire les prix vers le haut. Deuxième raison, la relocalisation des chaînes de valeur, cela renforce notre indépendance mais c’est plus cher de produire en France ou en Europe que dans certains pays asiatiques. Troisième raison, il n’y a plus de pays où le coût de la main d’œuvre est extrêmement bas (…), ce qui est plutôt une bonne nouvelle. A la sortie de la situation actuelle, nous aurons un niveau d’inflation plus proche des 2% que des 1% que nous avions connu précédemment».
En cas de réélection, les premières décisions d’Emmanuel Macron «seront relatives au pouvoir d’achat», annonce Richard Ferrand
«Les premières décisions à prendre seront celles relatives au pouvoir d'achat. Des mesures que nous prendrons au plus vite pour que le pouvoir d’achat ne soit pas entamé par l’évolution inflationniste liée à la guerre en Ukraine. Certaines mesures relèvent du règlement, donc du pouvoir du gouvernement. S’il faut avoir un projet de loi de finances rectificatif pour flécher, éventuellement une loi sera prise», a annoncé Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, sur LCI.
«138 euros, c’est du pouvoir d’achat» : Emmanuel Macron «assume» de supprimer la redevance pour l’audiovisuel public
«La taxe audiovisuelle c’est 138 euros par an, c’est modique» mais «c’est du pouvoir d’achat», a expliqué Emmanuel Macron sur France Inter.
Le président sortant a également souhaité revenir sur l’idée de l’indépendance de l’audio-visuel public : «Je tiens à son indépendance mais ça n’est pas dépendant d’une taxe», a t-il avancé avant de poursuivre : «On fait mieux en faisant comme pour tous les pouvoirs publics : on définit un budget voté par le législateur et qui ne donne pas lieu à de la régulation budgétaire dans l’année par le gouvernement». Comme ce qui est fait pour le Conseil constitutionnel, a t-il précisé.
Emmanuel Macron souhaite faire participer les français à l’action publique «sur la santé, l’école, l’éducation en particulier»
«Nos compatriotes veulent de l’élection et de la respiration démocratique mais il y a un paradoxe c’est qu’il y a beaucoup d’abstention», a constaté Emmanuel Macron ce matin sur France Info.
Les Français «veulent participer à l’action publique différemment», a expliqué Emmanuel Macron, avançant une nouvelle proposition : «Sur la santé, sur l’école et l’éducation en particulier mais sur d’autres chantiers aussi comme les quartiers», le président-candidat souhaite «définir les objectifs et financements» au niveau national mais «donner la possibilité aux parties prenantes au niveau d’un territoire, d’un espace de vie».
«Il y aura un premier ministre à choisir… ou une première ministre», déclare Emmanuel Macron
Interrogé sur la possibilité pour le président-candidat de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas d’une majorité de gauche à l’assemblée nationale, Emmanuel Macron a ironisé la question. «Vous faites une liaison d’actualité fortuite», a t-il répondu aux journalistes de France Inter avant de poursuivre : «A la lumière des législatives, il y aura un premier ministre à choisir… ou une première ministre». «Je le mets au féminin» pour montrer que «homme… ou femme», a t-il développé rapidement.
Voile : Emmanuel Macron est «très insultant», juge Marine Le Pen
Face à Sonia Mabrouk et Laurence Ferrari sur Cnews, Marine Le Pen a regretté l’usage du terme «guerre civile» par Emmanuel Macron en cas d’interdiction du voile. «Sur ce sujet il a dit tout et l’inverse de tout. Il a changé d’avis pour des raisons d'opportunité. En réalité, ses propos sont très insultants à l’égard des musulmans. Il suggère que si on mettait en place cette loi, un nombre de Français de confession musulmane refuserait de se soumettre à la loi française. Je ne le crois pas. Je leur fais confiance». «Emmanuel Macron, sur ce sujet comme sur d'autres, c'est le en même temps. Je me souviens d'Emmanuel Macron dire que le voile pose un problème d'incivilité», a-t-elle ajouté.
«Ce sujet du voile n'est qu'une toute petite partie du projet que je porte contre l'islamisme. Il faut se souvenir de ce que c'est que l'islamisme : c'est une idéologie totalitaire contre laquelle je veux lutter. Mon projet de loi a vocation à cela? Et dans ce cadre, je considère que les islamistes obligent les femmes à porter le voile. dans notre pays il y a une inflation des femmes qui portent le voile. Celles qui ne le portent pas sont isolées, mises de côté, jugées. Et ca, en France, je ne peux pas l'accepter». Après des femmes âgées qui portent le voile, Marine Le Pen a réagi : «leur rôle de grand-mère, c'est de protéger leurs petites-filles, qui ne doivent pas être soumises à cette pression islamiste»
Pour Emmanuel Macron, le projet de Marine Le Pen «s’appelle l’extrême droite française»
«Quand on explique de l’islam égal islamisme égal terrorisme», ça «s’appelle l’extrême droite française» et «c’est ce que le débat a mis en lumière», a estimé le président sortant et candidat Emmanuel Macron. «Surtout quand le projet consiste à interdire le voile dans l’espace public, c’est à dire rompre avec la laïcité française», a développé le candidat, fustigeant un «projet qui consiste à ne pas respecter la constitution et à sortir des textes fondamentaux de notre Europe».
«Les fondamentaux de l’extrême-droite sont là, mais Marine Le Pen a réussi à avancer masquée en avançant d’autres problèmes», a poursuivi Emmanuel Macron.
Baisse de la TVA : «Le poids dans le budget de ces produits de première nécessité est important pour les classes populaires»
«Je ne vais pas mettre en place une mesure qui va obliger les Français à aller chercher de l'essence à la pompe avec leur déclaration d'impôts. Tous les Français ont besoin de retrouver du pouvoir d'achat», a assuré Marine Le Pen en revenant sur sa proposition de baisse de la TVA. «Le poids dans le budget de ces produits de première nécessité est beaucoup plus important pour les classes populaires et moyennes que les plus aisées», a-t-elle ajouté.
Abstentionnisme : «Peut-on le faire reculer en insultant son adversaire», lance Marine Le Pen
«La vraie question, c’est : est-ce qu’on peut arracher les Français à l’abstentionnisme en refusant de faire campagne comme il l’a fait avant le premier tour et en descendant de l’Olympe et exclusivement pendant quelques jours pour pouvoir, plutôt que de présenter son projet, insulter gravement son adversaire», interroge Marine Le Pen chargeant le président-candidat sur Cnews.
Collusion avec la Russie : «C’est un mensonge», dénonce Marine Le Pen
«C'est un mensonge et une diffamation. C'est grave de dire ça quand on est président de la République. Tout cela est diffamatoire, tout cela a vocation à me salir», dénonce Marine Le Pen revenant sur les accusation de collusions avec la Russie formulées par Emmanuel Macron.
Une cohabitation n’est pas «préférable», considère Jordan Bardella
«Il est préférable d’avoir une majorité et si Marine Le Pen est élue présidente dimanche je crois que les français seront cohérents et ils lui accorderont une majorité», a développé le président du Rassemblement national sur RTL avant d’expliquer : «Je pense que ceux qui souhaitent une cohabitation sont les français qui ont peut-être voté pour un candidat qui au premier tour ne s’est pas qualifié au second».
Emmanuel Macron «n’a eu de cesse de mépriser les Français», estime Marine Le Pen
«Il n’aime pas les Français. Le comportement qu'il a eu à mon égard est le comportement qu'il a eu à l'égard des Français pendant 5 ans. Tout son quinquennat a été une succession de phrases virulentes pour les Français. Son arrogance et son dédain n'ont échappé à personne», dénonce Marine Le Pen sur Cnews. «Le choix Macron serait un choix où les choses seraient irréversibles : suppression du statut des diplomates, des préfets, surement des enseignants», a-t-elle poursuivi.
Marine Le Pen regrette une «diabolisation» depuis le soir du premier tour
«La tonalité a brutalement changé entre le premier et le second tour. (…) C'est une tradition française mais pas très démocratique. Ce dont j'entends parler depuis 10 jours n'a rien à voir avec mon projet. J'appelle les Français à se faire une opinion par eux-mêmes», estime Marine Le Pen qui regrette une «diabolisation» depuis le soir du premier tour sur Cnews.
«Tout est prêt pour la victoire», assure Jordan Bardella
Interrogé sur la volonté de Marine Le Pen de faire converger les 13 bus régionaux à son effigie dans Paris en cas de victoire dimanche prochain, comme le révélait Le Parisien hier soir, le président du Rassemblement national l’a affirmé : «tout est prêt pour la victoire».
«A 48 heures de l’élection, nous sommes prêts», a assuré Jordan Bardella au micro de RTL ce vendredi matin, avant de fustiger la campagne du président sortant : «on est pas arrivés dans cette élection comme Emmanuel Macron à 3 jours du scrutin en improvisant un programme».
«Rien n'est joué», martèle Julien Denormandie
Le ministre de l’Agriculture sur le plateau de France a rappelé que «rien n’est joué» pour le second tour. Sur les accusations d’arrogance d’Emmanuel Macron pendant le débat, le ministre a estimé qu’il s’agit «d'éléments de langage du Front national. On l'a bien vu, affirme-t-il. Le soir-même, surtout le lendemain matin, pour éviter de parler du fond, certains au Front national ont préféré parler de la forme».
Mélenchon veut que les gauches soient «aussi groupées» que possible pour les legislatives
Jean-Luc Mélenchon a souhaité que les gauches soient «aussi groupées qu'on peut l'être» afin que son «Union populaire» soit majoritaire aux élections législatives de juin et qu'il devienne Premier ministre, jeudi lors d'une conférence à la maison de la Chimie.
LFI, dominante à gauche depuis le premier tour de la présidentielle où son chef a obtenu 22% des voix, a commencé à mener cette semaine des tractations bilatérales avec EELV, le PCF et le NPA, en vue d'un potentiel accord stratégique et électoral.
Jeudi soir, il a inclus LFI, le PCF, EELV, l'extrême gauche et même le PS dans le «bloc populaire», l'un des trois blocs selon lui qu'a dessiné le premier tour de la présidentielle.
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La journée des candidats
Les deux candidats vont s’opposer par matinales interposées, France Inter à 8h20 pour le président-candidat et Cnews à 8h00 pour sa concurrente nationaliste. Marine Le Pen mettra un point final à sa campagne à Abbeville, dans la Somme, ville où elle est arrivée en tête au premier tour devant son adversaire.
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Vendredi, après la matinale de France Inter, Emmanuel Macron «parlera à Figeac, dans le coeur de la France, de la ruralité, des délocalisations...», selon un conseiller. Le département rural du Lot a voté massivement pour lui il y a cinq ans
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L'ex-président brésilien Lula apporte son soutien à Macron
L'ancien président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva a appelé jeudi à «vaincre l'extrême droite» en soutenant le président sortant Emmanuel Macron qui, selon lui, «incarne le mieux les valeurs démocratiques et humanistes».
«Il est fondamental de vaincre l'extrême droite et son message de haine et de préjugés. C'est ce que désirent et espèrent tous les démocrates (...) à travers le monde», a insisté la figure de gauche dans une série de tweets publiés sur son compte officiel.
Au premier tour, l'ex-président brésilien (2003-2010) avait soutenu le candidat de la France insoumise (gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon.
Le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage
D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.
Si on se concentre sur les Français ayant choisi entre l'un ou l'autre des deux candidats, 56% estiment que le président candidat a été le plus convaincant, contre 44% pour Marine Le Pen. Il y a cinq ans, le même sondage réalisé à l'issue du débat d'entre-deux-tours donnait le candidat En Marche vainqueur à 72%, contre 28% pour la candidate RN.
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Jadot appelle à voter Macron «sans plaisir mais sans hésitation»
L'ex-candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot appelle à voter Emmanuel Macron dans une tribune au Monde jeudi, «sans plaisir mais sans hésitation», évoquant aussi les législatives où il souhaite un «bloc écologiste, social et républicain puissant».
«Je déposerai un bulletin Emmanuel Macron dans l'urne pour empêcher Marine Le Pen et l'extrême droite d'accéder au pouvoir dans notre pays», écrit l'eurodéputé, réitérant son appel au soir du 10 avril, quand il avait obtenu 4,6% des voix.
«Je le ferai sans hésitation, sans ambiguïté, en toute clarté», dit-il, insistant: «S'abstenir, voter blanc ou nul, c'est rendre possible la victoire de Marine Le Pen.»
«Rien n'est joué», prévient Macron
«Rien n'est joué», a déclaré jeudi Emmanuel Macron en appelant ses partisans à «redoubler d'efforts» avant le second tour de la présidentielle et en critiquant le financement du programme de sa rivale Marine Le Pen.
«Je suis déterminé, concentré, engagé. Et pour moi rien n'est joué», a affirmé le président candidat au cours d'un déplacement consacré aux banlieues et à la rénovation urbaine en Seine-Saint-Denis, où il a tenu à défendre son bilan.
Avant le second tour dimanche, Emmanuel Macron a présenté le scrutin comme celui du choix entre «un projet républicain et un projet de sortie de la République, de sa laïcité, de sa fraternité».
>> LIRE NOTRE REPORTAGE - Emmanuel Macron toujours à la conquête des électeurs de Jean-Luc Mélenchon
Le Pen joue son va-tout face à Macron
En position de challenger, Marine Le Pen s'en est pris avec virulence au favori Emmanuel Macron jeudi soir lors de son ultime meeting de la campagne présidentielle, jouant son va-tout à trois jours du scrutin.
Au lendemain d'un débat télévisé musclé mais plutôt respectueux, la candidate RN a lâché la bride accusant son rival à la présidentielle de «ne pas aimer les Français».
«On a vu un Emmanuel Macron nonchalant, condescendant et d'une arrogance sans limites», a affirmé Marine Le Pen à Arras, dans le Pas-de-Calais, devant quelque 3.000 militants gonflés à bloc. «Un président ne devrait pas se tenir comme cela», a-t-elle ajouté dans un discours aux accents très antisystème.
>> LIRE NOTRE REPORTAGE - À Arras, Marine Le Pen appelle à un «Front républicain» contre Emmanuel Macron
Bienvenue dans ce live
Bienvenue dans ce direct consacré à l’élection présidentielle. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations consacrées au second tour, qui opposera dimanche Marine Le Pen à Emmanuel Macron.
Vous retrouverez les informations de la veille dans notre précédent direct.
Présidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse a déjà récolté 1,4 million d'euros après son appel aux dons
INFO LE FIGARO - Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai.
Présidentielle 2022 : le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage
SONDAGE - D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.
Le Figaro
Vacances de Pâques : trafic fluide prévu sur les routes ce week-end, sauf en Ile-de-France
Vendredi et dimanche, la circulation est classée orange dans le sens des départs en Ile-de-France.
Toute la France est en vacances ce week-end. Les congés de Pâques démarrent pour la zone C, celle de Paris, tandis qu'ils se terminent pour la zone B, la zone A étant elle au milieu de ses vacances. Malgré tout, Bison Futé prévoit un trafic plutôt fluide sur les routes. L'ensemble du week-end est classé vert au niveau national par le centre national d'information routière. En revanche, en Ile-de-France, des difficultés sont à prévoir. Vendredi et dimanche, la circulation y est classée orange dans le sens des départs.
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«Dans le contexte des congés de printemps, les vacanciers prennent leur temps pour partir et ne rentrent pas à la dernière minute. Cette dispersion dans le temps et dans l'espace permet de limiter les phénomènes de congestion sur les routes», explique Bison Futé dans un communiqué.
Ce vendredi, les grandes métropoles, en particulier celles de la zone C (soit les académies de Créteil, Montpellier, Paris, Toulouse, Versailles) s'annoncent congestionnées. En Ile-de-France, Bison Futé prévoit une circulation dense en direction des barrières de péages des autoroutes A10 et A6. Il pourra donc y avoir des ralentissements sur les axes qui convergent vers ces autoroutes (A6b et A86). Le trafic devrait être difficile dès le milieu d'après-midi jusqu'en début de soirée.
Samedi, toute la France est classée verte. Dimanche, les routes seront chargées entre le milieu de la matinée et le milieu de l'après-midi en direction des différentes barrières de péages. La circulation sur l'autoroute A10 pourrait être ralentie. Des difficultés «renforcées par la conjugaison des personnes qui auront reporté leur départ au dimanche après être allées voter, et la circulation en augmentation généralement observée le dimanche en fin de matinée», explique Bison Futé. Ce dimanche marque en effet le jour du second tour de l'élection présidentielle.
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Du monde est par ailleurs à prévoir dans les gares. La SNCF a indiqué la semaine dernière avoir vendu 7,2 millions de billets longue distance pour les vacances de Pâques - qui s'étendent du 8 avril au 9 mai. Soit un chiffre en légère hausse par rapport à la dernière année avant-Covid, en 2019, et trois fois supérieur à celui de 2021.
La Banque de France défend le virement instantané
Il représente seulement 3% de l'ensemble des virements réalisés en France, contre 10% dans le reste de l'Europe.
RSA sous condition, priorité nationale... Les propositions d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen en matière d'emploi
FOCUS - À l'approche du second tour de l'élection présidentielle, Le Figaro fait le point sur les propositions des deux candidats.
Retraites : sur les petites pensions, de quoi parlent vraiment les candidats ?
DÉCRYPTAGE - Minimum contributif, pension minimale, minimum vieillesse, Aspa... Emmanuel Macron et Marine Le Pen emploient des termes qui cachent des réalités différentes.
L'Humanité
Après deux mois de siège, les derniers civils évacués de Marioupol
ActuDonbass Les ultimes soldats ukrainiens retranchés dans l’usine d’Azovstal seraient prêts à quitter les lieux. Un couloir humanitaire pour évacuer femmes, enfants et personnes âgées vers Zaporijjia a été accepté par Moscou et Kiev.
Vadim KamenkaAzovstal. Le nom du complexe métallurgique de Marioupol est désormais aussi célèbre avec la guerre qu’à l’époque soviétique pour ses capacités industrielles. L’usine où travaillaient encore près de 11 000 personnes en 2020 servirait de refuge aux habitants et abrite les derniers combattants du bataillon Azov. Composé de néonazis, ce groupement de paramilitaires, devenu une sorte d’unité d’élite lors de son rattachement à la garde nationale en 2014, reste retranché dans cette zone de 11 kilomètres carrés. Le site d’Azovstal (« Azov » pour la mer et « stal » pour l’acier) abrite un vaste réseau de tunnels, extrêmement profonds, sur des dizaines de kilomètres, qui leur permet d’échapper aux bombardements et aux surveillances par satellite.
Devant l’occupation de la ville par l’armée russe, un membre de la 36e brigade de la marine nationale, Serguiy Volyna, a alerté « les dirigeants du monde entier » sur Facebook : « Nous leur demandons d’utiliser la procédure d’extraction et de nous emmener sur le territoire d’un pays tiers. » Depuis le début de la semaine, la Russie a multiplié les ultimatums aux militaires encore présents sur le site industriel de « déposer les armes », en leur assurant « la vie sauve » et a promis d’ouvrir un couloir aux forces ukrainiennes ayant décidé de se rendre et de sortir de Marioupol. Au final, un accord a été trouvé pour évacuer les civils, mercredi. « Nous avons réussi à trouver un accord préliminaire sur un couloir humanitaire pour femmes, enfants et personnes âgées », a confirmé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Ce corridor la relie à la ville ukrainienne de Zaporijjia, plus au nord.
des kilomètres de souterrains
L’ensemble des forces combattantes repliées dans l’usine quitteront-elles les lieux ? C’est extrêmement difficile de le savoir, du fait de leur géographie. Il s’agit d’une ville aussi bien en surface, avec ses voies ferrées, ses multiples entrepôts, des fours à coke (charbon), des hauts fourneaux et, sous-terre, des kilomètres de souterrains. Après deux mois de siège, plusieurs experts militaires doutent des stocks encore disponibles dans ces galeries : munitions, nourriture, soins… En face, les déclarations ne laissent guère de doute, une fois les civils évacués. « Ce n’est pas possible de bombarder d’en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps », avait noté fin mars Édouard Bassourine, le représentant des forces de la République autoproclamée de Donetsk.
« Nous retournerons dans la ville, reconstruirons et ressusciterons l’entreprise. » Le directeur général d’Azovstal, Enver Tskitishvili, pourra-t-il tenir sa promesse ? Peut-être, ce n’est pas la première fois que l’usine connaît un tel sort. Construites dans les années 1930, ses installations avaient déjà été largement détruites par l’armée allemande lors de la Seconde Guerre mondiale. Reconstruite en 1944, elle était devenue un des principaux complexes métallurgiques de l’Union soviétique. Avant l’invasion militaire russe du 24 février, elle appartenait au groupe Metinvest, dirigé par l’oligarque ukrainien, qui tire une partie de sa fortune de l’industrie du Donbass, Rinat Akhmetov. Principale ressource de la région et pour Kiev, elle va manquer, vu le contexte économique du pays. Alors que les combats dans le Donbass se sont intensifiés depuis lundi soir, les bombardements ont redoublé d’intensité aussi dans le Sud, autre ligne de front.
UkraineGuerre en UkraineRussiemarioupol Le Figaro
Avec l’essai du missile Sarmat, Vladimir Poutine tente une démonstration de puissance nucléaire
Nicolas BarotteDÉCRYPTAGE - Le président russe s’est félicité du succès du tir d’essai de son dernier-né, le RS-28 Sarmat. Une arme qui «n’a pas d’équivalent dans le monde», selon lui.
Comme un nouveau caillou sur le chemin de sa rhétorique nucléaire, la Russie de Vladimir Poutine a procédé mercredi à un tir d’essai de son dernier-né, le RS-28 Sarmat. Pour l’autocrate, l’engin serait le «meilleur» des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). Le plus effrayant aussi si l’on s’arrête à son nom de guerre, «Satan 2», ou à ses dimensions: 35 mètres de long, 3 mètres de diamètre, 200 tonnes au lancement, une tonne de charge utile. Le missile peut emporter 10 à 15 têtes nucléaires et des leurres.
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Vladimir Poutine l’avait présenté au monde lors d’un discours fleuve en 2018, parmi d’autres armes appelées à moderniser l’arsenal militaire russe face à un expansionnisme américain jugé menaçant. Le président russe semblait prophétiser «une dégradation de l’environnement de sécurité mondial», notaient les chercheurs du think-tank IISS dans une note de juillet dernier, évoquant la mise en œuvre à venir du Sarmat.
Le tir d’essai a été effectué depuis Plessetsk, au nord de Moscou, pour atteindre une cible à 6000 km dans le Kamtchatka, l’Extrême-Orient russe. Il n’était évidemment pas armé. Mais la maîtrise de toutes les phases du tir participe de la grammaire de la dissuasion et de la démonstration de puissance.
Un discours d’avertissement
Le Sarmat sera capable de surpasser «tous les moyens de défense antimissile modernes», a assuré Vladimir Poutine en se félicitant du succès du tir. «Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant longtemps. Cette arme vraiment unique renforcera le potentiel de combat de nos forces armées, renforcera de manière fiable la sécurité de la Russie face à des menaces extérieures et donnera à penser à ceux qui, dans la frénésie d’une rhétorique agressive, essaient de menacer notre pays», a-t-il martelé. En pleine guerre en Ukraine, où les forces russes sont à la peine, le discours adressé au monde est destiné à faire frémir.
Mais on ne sait déjà pas intercepter un missile intercontinental moderne… Donc ça ne changera pas grand-chose à la situation actuelle
«Le Sarmat sera sans doute marginalement meilleur», juge un expert du domaine nucléaire. «Mais on ne sait déjà pas intercepter un missile intercontinental moderne… Donc ça ne changera pas grand-chose à la situation actuelle», relativise-t-on. Le Sarmat doit remplacer les SS-18 «Satan» et les SS-19. Sa portée maximale est estimée entre 10.000 et 18.000 km, soit plus que nécessaire pour atteindre le sol américain. La Russie dispose d’une soixantaine de SS-18 et de SS-19. Elle disposerait au total de 1588 têtes nucléaires russes déployées.
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Le missile Sarmat, une «arme unique» qui «fera réfléchir» les ennemis de la Russie, assure Poutine - Regarder sur Figaro Live
«Pas une surprise» pour les États-Unis
Les États-Unis ont dédramatisé et banalisé le test du Sarmat. Les autorités russes avaient averti leurs homologues du tir, conformément aux engagements du traité New Start. L’accord a été prolongé in extremis pour cinq ans l’année dernière. «Côté russe, on intimide mais sans jouer avec le feu», poursuit l’expert. «Un tel test était de routine et ne constituait pas une surprise», a déclaré le porte-parole du Pentagone John Kirby. «Il n’était pas destiné à menacer les États-Unis ou leurs alliés», a-t-il ajouté. À voir. Au début de la crise, Washington avait pour sa part renoncé à un test de missile nucléaire afin de faire tomber la tension.
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Les nouveaux Sarmat seront livrés «cet automne» aux forces stratégiques russes, a précisé le patron de Roscosmos, Dmitri Rogozine, soit avec deux ans de retard environ. Le développement du missile intercontinental a nécessité une décennie. De premiers essais d’éjection hors des silos avaient été conduits en 2017 et 2018. Dans le renouvellement de l’arsenal russe, le Sarmat n’est pas l’arme la plus spectaculaire. Il doit cependant pouvoir emporter des planeurs hypersoniques Avangard, ce qui peut constituer une innovation importante.
Briser le dernier tabou
Si le test était prévu, il intervient alors qu’un bruit de fond nucléaire accompagne l’offensive russe depuis ses premiers jours. Vladimir Poutine avait fait procéder à des exercices stratégiques, placé en alerte ses forces, menacé les alliés de conséquences «imprévisibles» en cas d’immixtion dans le conflit ou d’atteinte à ses intérêts existentiels…
Il est possible que le président Poutine et les dirigeants russes sombrent dans le désespoir, compte tenu des revers qu’ils ont subis jusqu’ici d’un point de vue militaire
Les états-majors militaires occidentaux envisagent sérieusement que Poutine puisse user, s’il était poussé à bout, de ses capacités nucléaires, que ce soit contre les Occidentaux s’ils intervenaient ou dans le cadre d’une frappe «tactique» - c’est-à-dire de moindre importance - sur le sol ukrainien pour y obtenir une victoire.
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«Il est possible que le président Poutine et les dirigeants russes sombrent dans le désespoir, compte tenu des revers qu’ils ont subis jusqu’ici d’un point de vue militaire», a estimé le patron de la CIA, William Burns. Le président russe serait susceptible de briser le dernier tabou… Improbable mais pas impossible, répondent les militaires. Dans cette hypothèse folle, le Sarmat ne serait pas l’option utilisée. En procédant à son test, la Russie a surtout voulu rappeler qu’elle était une puissance à prendre au sérieux.
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Qu'est-ce que le «Sarmat», le missile le plus puissant du monde ? - Regarder sur Figaro Live
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.
Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes
L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.
L'Humanité
Dans l’est de l’Ukraine, la bataille décisive est lancée
ActuDepuis lundi soir, l’essentiel des combats se concentrent sur le Donbass. Kiev est en état d’alerte alors que la majorité des troupes russes se trouvent dans la région. Moscou entend poursuivre son plan de « libération » entamé en 2014.
Vadim KamenkaAprès les bombardements sur Kharkiv, Dnipro, Lviv et les environs de Kiev, ces derniers jours, l’intensification des frappes russes sur l’Ukraine se confirme. La guerre s’est recentrée autour du Donbass, principal objectif de l’armée russe depuis l’invasion du 24 février. Des dizaines de tirs ont été menés dans la nuit de lundi à mardi, dans l’est du pays.
La Russie poursuit « le plan de libération des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk », fixé par « le chef des armées (Vladimir Poutine) » et « l’opération militaire spéciale », a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, rappelant que le conflit sur place dure depuis 2014. « Des missiles de haute précision des forces aérospatiales » ont « neutralisé treize places fortes des unités de l’armée ukrainienne », ainsi que des « concentrations » de troupes près de la ville clé de Sloviansk, dans la région de Donetsk, a précisé son ministère. Moscou a également fait état de dizaines d’autres frappes dans le sud de l’Ukraine, sur l’autre ligne de front.
Si l’alerte a été lancée, lundi soir, par le président ukrainien, cette nouvelle phase militaire était attendue par l’ensemble des acteurs depuis le retrait de l’armée russe d’un certain nombre de zones autour de Kiev et dans le nord-est de l’Ukraine, fin mars. « Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive », indiquait Volodymyr Zelensky dans un discours sur le réseau Telegram. Dès le début du mois, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait souligné l’imminence de cette nouvelle offensive de Moscou pour « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass » et réaliser un « pont terrestre » avec la Crimée.
Sur place, Ivan, qui habite Donetsk, affirme ne rien voir « de nouveau sur le terrain ». « L’essentiel des forces combattantes se trouvaient déjà sur la ligne de front autour des Républiques (autoproclamées – NDLR) DNR et LNR, ces deux derniers mois. Les affrontements qui n’ont jamais cessé ces huit dernières années ont clairement basculé dans une très haute intensité au péril des populations », estime-t-il. Véritable nœud du conflit, les combats s’annoncent décisifs. Plusieurs experts militaires pointent les capacités humaines de l’armée russe pour tenir sur le long terme. L’envoi de renforts venus de bases situées dans l’Extrême-Orient russe, de Syrie, de régions séparatistes, de forces de sécurité privées comme Wagner a été programmé.
L’autre interrogation porte sur la mobilisation de conscrits de manière plus importante en Russie. Ce choix n’est pour l’instant pas souhaité par le Kremlin, qui craint les répercussions de ce type de décision impopulaire et leur impact sur la société. La première guerre de Tchétchénie, dans les années 1990, avait été arrêtée par la mobilisation de l’opinion à la suite du décès de milliers de soldats. « La nouvelle vague de conscription a débuté. Mais pour la rendre obligatoire, l’appelé doit recevoir en main propre sa convocation. Si ce dernier ne vient pas la retirer dans les casernes ou les commissariats, il peut y échapper. Cette zone grise est actuellement en débat au Parlement pour y remédier », explique une membre de l’association des Mères de soldats.
L’hypothèse que le conflit dure n’est plus écartée par le pouvoir russe lui-même. Les États-Unis et les États occidentaux « font tout pour faire durer au maximum l’opération militaire spéciale. Les livraisons croissantes d’armes étrangères démontrent clairement leur intention » que « le régime de Kiev se batte jusqu’au dernier des Ukrainiens », a condamné le ministre russe de la Défense, mardi. Des divisions de missiles antiaériens TOR ont été transférées dans la région de Kharkiv. Des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont également été déployés dans la région russe de Belgorod, près de la frontière, selon l’état-major ukrainien.
Face à ce scénario, la Russie a appelé, mardi, les combattants de Marioupol qui occupent encore le site industriel d’Azovstal à « déposer les armes », en leur assurant « la vie sauve ». En attendant, aucun bilan des pertes militaires n’a été donné de la part des deux gouvernements. Une fourchette basse évoque 20 000 morts au total. Du côté des civils, plusieurs centaines de milliers de personnes sont encore piégées par ces affrontements.
RussieGuerre en UkraineUkrainedonbass Le Figaro
Réouverture de l'ambassade d'Espagne à Kiev
EN COURS : Mis à jour le 22 avril 2022 à 16:09
L'Espagne a rouvert vendredi son ambassade à Kiev, qu'elle avait fermée à la suite de l'invasion russe en Ukraine, a annoncé le gouvernement espagnol.
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«À 14h00 locales (13h00 espagnoles), la délégation consulaire, dirigée par l'ambassadrice d'Espagne en Ukraine, Silvia Cortés, a procédé à la réouverture de l'ambassade d'Espagne à Kiev» avec l'appui de membres des forces spéciales de la police, a annoncé le ministère espagnol de l'Intérieur, dans un message à la presse.
L'ambassadrice d'Espagne et le personnel diplomatique de l'ambassade avaient été évacués de la capitale ukrainienne vers la Pologne au lendemain du début de l'offensive russe, le 24 février. Cette réouverture avait été annoncée lundi par le premier ministre Pedro Sanchez.
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Le pape révèle qu'une rencontre prévue pour juin avec le patriarche russe a été annulée
Le pape François a révélé qu'une rencontre avec le patriarche orthodoxe russe Kirill, qui aurait été leur deuxième après leur réunion historique en 2016, était prévue pour juin mais a dû être annulée, car elle aurait pu «prêter à confusion» dans le contexte actuel.
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Dans un entretien avec le quotidien argentin La Nacion de vendredi, le pape assure que ses relations avec le patriarche Kirill sont «très bonnes» et dit «regretter que le Vatican ait dû annuler une deuxième rencontre avec le patriarche Kirill, que nous avions prévue pour juin à Jérusalem».
«Mais notre diplomatie a estimé qu'une rencontre des deux à ce moment pouvait prêter à beaucoup de confusion», explique le souverain pontife, une allusion manifeste à la guerre en Ukraine.
Marioupol: Poutine accuse Kiev d'empêcher la reddition des combattants ukrainiens
Le président russe Vladimir Poutine a affirmé vendredi que Kiev refusait la reddition des derniers soldats ukrainiens retranchés dans la zone industrielle d'Azovstal, dans le port assiégé de Marioupol.
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«La vie de tous les militaires ukrainiens, combattants nationalistes et mercenaires étrangers est garantie s'ils déposent les armes (...) Mais le régime de Kiev n'autorise pas cette possibilité», a affirmé Vladimir Poutine, selon un communiqué du Kremlin résumant un échange téléphonique avec le président du Conseil européen, Charles Michel.
À VOIR AUSSI - Le missile Sarmat, une «arme unique» qui «fera réfléchir» les ennemis de la Russie, assure Poutine
La veille, le chef de l'État russe a ordonné d'assiéger l'immense site industriel d'Azovstal, où se trouvent 2000 militaires selon Moscou, mais pas d'y donner l'assaut pour préserver la vie de soldats russes.
Vendredi, Vladimir Poutine a en outre jugé «irresponsables les déclarations de représentants de l'UE sur la nécessité de régler la situation en Ukraine par la voie militaire, ainsi que le fait d'ignorer de nombreux crimes de guerre ukrainiens».
Le chef du Kremlin a en outre accusé «les dirigeants de la majorité des pays de l'Union européenne de cautionner des actions ouvertement russophobes», une allusion à l'exclusion des Russes d'évènements culturels et sportifs.
Plus de 5,1 millions de réfugiés
Le nombre de réfugiés ukrainiens ayant fui l'invasion de leur territoire par l'armée russe fin février continue d'augmenter mais à un rythme quotidien nettement moindre qu'au début de la guerre, selon les chiffres du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés publiés vendredi.
Selon le HCR, 5.133.747 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, soit 48.387 de plus que le chiffre publié jeudi.
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Au mois d'avril ce sont pour l'heure un peu plus de 1.098.000 Ukrainiens qui ont fui, bien moins que les 3,4 millions qui avaient choisi l'exode en mars.
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Marioupol : l'UE demande à Poutine des corridors humanitaires pour la Pâque orthodoxe
Le président du Conseil européen Charles Michel, qui représente les États membres de l'UE, a demandé vendredi au président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique, de garantir des corridors humanitaires à Marioupol à l'occasion de la Pâque orthodoxe.
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«Appel avec le président Poutine. Les corridors humanitaires à Marioupol et dans les autres villes assiégées doivent être immédiats, spécialement à l'occasion de (la) Pâque orthodoxe», a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Marioupol, port stratégique du sud-est de l'Ukraine, est quasi intégralement sous contrôle russe. Des combattants ukrainiens sont toutefois encore retranchés dans l'immense complexe métallurgique Azovstal, assiégé et toujours bombardé par l'armée russe.
Plusieurs couloirs humanitaires dans cette ville ont été annulés à la dernière minute. Aucun couloir d'évacuation de civils ne pourra être organisé vendredi, a déclaré la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, jugeant la situation trop «dangereuse» sur les routes.
Charles Michel a précisé sur Twitter avoir «réitéré» la position de l'UE lors de son échange avec Vladimir Poutine qui a eu lieu vers 11H00 (09H00 GMT): «soutien à l'Ukraine et à sa souveraineté, condamnation et sanctions contre l'agression de la Russie». «Notre unité, nos principes et nos valeurs sont inaliénables», a-t-il encore écrit. Cet appel fait suite à la visite de Charles Michel en Ukraine le 20 avril, où il a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Londres envisage de livrer des chars à la Pologne en vue d'aider l'Ukraine
Le Royaume-Uni envisage de livrer des chars à la Pologne en remplacement de chars d'assaut de conception soviétique que cette dernière pourrait fournir à l'Ukraine face à l'invasion russe.
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«Nous envisageons d'envoyer des chars à la Pologne pour l'aider à envoyer certains de leurs T72 en Ukraine», a déclaré vendredi le Premier ministre Boris Johnson lors d'une conférence de presse à New Delhi.
La Russie affirme être prête à une trêve «à tout moment» sur le site d'Azovstal de Marioupol
L'armée russe s'est dit vendredi prête à observer «à tout moment» une trêve «sur tout ou partie» du site industriel d'Azovstal, dernier bastion des forces ukrainiennes de Marioupol, pour permettre l'évacuation de civils et la reddition de combattants.
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«Le point de départ de cette pause humanitaire sera la levée par les formations armées ukrainiennes de drapeaux blancs sur tout ou une partie d'Azovstal», a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué, assurant que les civils qui sortiraient auront le choix de rejoindre ensuite des territoires sous contrôle ukrainien ou russe.
«Possibilité réaliste» que la guerre dure jusqu'à la fin 2023, selon Boris Johnson
Le premier ministre britannique Boris Johnson a qualifié vendredi de «réaliste» la possibilité que la guerre en Ukraine dure jusqu'à la fin de l'année 2023.
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Interrogé lors d'une conférence de presse à New Delhi sur un tel calendrier évoqué par des sources occidentales, il a répondu: «C'est une possibilité réaliste, oui, bien sûr, Poutine a une énorme armée, (...) il a fait une erreur catastrophique et la seule option qu'il a maintenant, c'est de continuer à essayer d'utiliser son approche épouvantable, basée sur l'artillerie, pour essayer d'écraser les Ukrainiens».
Le président russe Vladimir «Poutine a une énorme armée, (...) il a fait une erreur catastrophique et la seule option qu'il a maintenant, c'est de continuer à essayer d'utiliser son approche épouvantable, basée sur l'artillerie, pour essayer d'écraser les Ukrainiens», a-t-il ajouté au terme d'une visite de deux jours en Inde visant à renforcer leur coopération bilatérale.
Selon Boris Johnson, qui a rendu hommage à la résistance ukrainienne, une négociation «réaliste» visant à mettre fin au conflit «ne semble pas probable pour le moment».
Concernant l'appui militaire à l'Ukraine et ses voisins, Boris Johnson a dit envisager de compenser les chars d'assaut de conception soviétique que la Pologne pourrait fournir à l'Ukraine pour contrer l'invasion russe.
«Nous envisageons d'envoyer des chars à la Pologne pour l'aider à envoyer certains de leurs T72 en Ukraine», a-t-il déclaré.
Le futur de la guerre «dépend du sort de Marioupol» affirme le gouverneur régional
Le futur de la guerre en Ukraine «dépend du sort de Marioupol», port assiégé du sud-est du pays, quasi-intégralement sous contrôle russe, a déclaré vendredi à l'AFP le gouverneur régional, Pavlo Kyrylenko.
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«Le succès de l'offensive russe dans le sud dépend du sort de Marioupol», a-t-il estimé dans un entretien réalisé en visioconférence, jugeant cette ville «stratégique» pour les Ukrainiens dans leur défense de la région, et pour les Russes dans leur volonté d'assurer un pont terrestre vers la Crimée annexée.
«L'ennemi concentre tous ses efforts sur Marioupol», a ajouté Pavlo Kyrylenko, alors que les derniers combattants ukrainiens sont retranchés dans l'immense complexe métallurgique Azovstal, avec «jusqu'à 300 civils».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait affirmé mercredi qu'il y avait encore quelque «1000 civils, femmes et enfants» et des «centaines de blessés» dans l'aciérie.
La France livre des canons Caesar et des missiles antichars à l'Ukraine, selon Macron
La France fournit des missiles antichars Milan ainsi que des canons Caesar à l'Ukraine pour l'aider à faire face à l'invasion russe, a affirmé le président français Emmanuel Macron dans un entretien à Ouest-France paru vendredi.
Jusqu'ici, Paris s'était gardé de préciser les types d'armements livrés à Kiev, concédant juste mi-avril «100 millions d'euros de dons de matériels déjà effectués» et annonçant la fourniture de «capacités militaires complémentaires».
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«Nous livrons (...) des équipements conséquents, des Milan aux Caesar en passant par plusieurs types d'armements», a affirmé Emmanuel Macron au quotidien qui l'interrogeait sur la fourniture d'armes lourdes par l'Europe à l'Ukraine.
«Je pense qu'il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance», a-t-il ajouté.
Russie: un opposant renommé visé par une enquête pour «fausses informations» sur l'armée russe
Une enquête pour diffusion de «fausses informations» sur l'armée russe a été ouverte en Russie contre Vladimir Kara-Mourza, un opposant au Kremlin et critique de l'offensive russe en Ukraine, a indiqué vendredi son avocat.
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«Vladimir Kara-Mourza se trouve actuellement au Département principal du Comité d'enquête russe», chargé dans le pays des principales affaires criminelles, a écrit sur Facebook l'avocat Vadim Prokhorov.
La diffusion de «fausses informations sur l'emploi des forces armées russes» est passible en Russie de 15 ans de prison.
Elle est punie en vertu d'un nouvel article du code pénal adopté début mars par les autorités russes, qui ont vivement renforcé leur arsenal juridique pour contrôler la communication sur l'opération en Ukraine. D'autres enquêtes similaires ont été ouvertes contre des critiques du conflit.
«Le Comité d'enquête a des pouvoirs et des obligations conformément à cette loi», a réagi vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, réagissant aux poursuites contre Vladimir Kara-Mourza. Vladimir Kara-Mourza, 40 ans, est actuellement en détention après avoir été condamné, le 12 avril, à 15 jours de prison pour «insoumission aux forces de l'ordre».
Le Royaume-uni va rouvrir «la semaine prochaine» son ambassade à Kiev annonce Boris Johnson
Le premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé vendredi la réouverture «la semaine prochaine» de l'ambassade du Royaume-Uni à Kiev, qui avait été fermée en raison de l'invasion russe de l'Ukraine.
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«Je peux annoncer aujourd'hui que nous allons rouvrir très prochainement, la semaine prochaine, notre ambassade dans la capitale ukrainienne», a déclaré Boris Johnson lors d'une conférence de presse concluant sa visite en Inde.
Scholz dénonce des calomnies sur la position de son parti envers la Russie
Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est déclaré vendredi «agacé» par «les présentations falsifiées et calomnieuses» de la politique de son parti social-démocrate (SPD) qui fait l'objet de critiques pour une position jugée trop favorable à la Russie.
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«Il y a ces présentations falsifiées et calomnieuses de la politique européenne et russe du SPD, cela m'agace», a dénoncé Olaf Scholz dans une interview au journal Spiegel où il assure que son parti est «solidement ancré dans l'alliance transatlantique et le camp occidental».
Le Russe Rylov, double champion olympique, suspendu pour son soutien au conflit en Ukraine
Le nageur russe Evgeny Rylov, double champion olympique à Tokyo sur 100 et 200 m dos, a été suspendu neuf mois par la Fédération internationale de natation (Fina) pour son soutien à l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe.
La commission de discipline de la Fina a décidé de suspendre pour neuf mois Evgeny Rylov, «à la suite de sa participation et de son comportement à un événement au stade Loujniki de Moscou le 18 mars 2022. La suspension prend effet au 20 avril 2022», a expliqué la Fina dans un communiqué.
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Pour célébrer les huit ans de l'annexion de la Crimée ukrainienne, après une révolution pro-occidentale à Kiev en 2014, la Russie avait organisé le 18 mars dernier une manifestation au stade Loujniki de Moscou, réunissant 95.000 personnes à l'intérieur de l'enceinte et 100.000 à l'extérieur.
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Lors de ce rassemblement ultra patriotique, des banderoles proclamaient «Pour un monde sans nazisme», «Pour la Russie», alors la Russie justifie son opération militaire en Ukraine lancée le 24 février par la nécessité de «dénazifier» le pays.
L'Église orthodoxe ukrainienne relevant de Moscou propose une procession pascale vers Marioupol
L'Église orthodoxe ukrainienne relevant du patriarcat de Moscou a proposé d'organiser une procession pascale vers la ville assiégée de Marioupol afin d'y évacuer des civils et militaires blessés.
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L'Église «est prête à organiser une procession depuis Orikhiv, dans la région de Zaporijjia, vers l'usine Azovstal de Marioupol afin d'apporter une aide d'urgence et évacuer les civils. Cette procession pourrait également contribuer à évacuer les militaires blessés et récupérer les corps», a déclaré le métropolite Onoufriï, chef de l'Église orthodoxe ukrainienne relevant du Patriarcat de Moscou, dans un communiqué sur le site de l'Église.
«Nous nous adressons à qui de droit et nous demandons d'assurer un cessez-le-feu à Marioupol et ses banlieues ainsi qu'un couloir humanitaire pour ladite procession de prière du Vendredi Saint, le 22 avril, à Pâques», célébrée par les orthodoxes le 24 avril.
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Interrogé par l'AFP, le métropolite Kliment Vetcheria, responsable de la communication de l'Eglise relevant du Patriarcat de Moscou, a dit que son église faisait «tout son possible» et priait pour que cette procession puisse avoir lieu.
«Aucun être humain ne peut vivre tranquillement en sachant que des gens meurent à proximité, qu'il y a des enfants sans eau, sans nourriture, sans médicaments».
Crimes de guerre en Ukraine: la police britannique a reçu une cinquantaine de signalements
La police britannique a indiqué vendredi avoir reçu une cinquantaine de signalements de possibles crimes de guerre en Ukraine dans le cadre d'un appel à témoins lancé pour alimenter l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI).
«La majorité de ces signalements, reçus de la part de gens à travers tout le Royaume-Uni, concernent des incidents survenus en Ukraine» dans le cadre du conflit ayant commencé en février, «et spécifiquement ce qui semble être des attaques contre la population civile», a indiqué la Metropolitan Police de Londres dans un communiqué.
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Dominic Murphy, chef des opérations du commandement antiterroriste de la police, a dit s'attendre à ce que le nombre de signalements aille croissant «dans les prochaines semaines, alors que de plus en plus de personnes ayant fui l'Ukraine arrivent au Royaume-Uni».
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Un mort et deux blessés dans le crash d'un avion de transport de troupes
Un avion de transport de troupes ukrainien An-26 s'est écrasé jeudi lors d'un «vol technique» dans la région de Zaporijjia, dans le sud-est de l'Ukraine, faisant un mort et deux blessés selon l'administration régionale.
«Aujourd'hui à 09H00 (06H00 GMT), un An-26 qui appartenait à l'Ukraine s'est écrasé dans le district de Mikhaïlivka. L'avion effectuait un vol technique», a annoncé sur Telegram l'administration régionale de Zaporijjia, grande ville proche de la ligne de front avec les troupes russes.
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«On sait maintenant qu'il y a un mort et deux blessés», poursuit le communiqué, qui précise que «selon des informations préliminaires et encore non confirmées, l'avion a heurté un pylône électrique».
11.588 élèves ukrainiens sont scolarisés en France
En France, 11.588 élèves arrivant d'Ukraine ont été accueillis depuis le 24 février et sont scolarisés dans nos écoles, collèges ou lycées. L’académie de Versailles accueille 1110 enfants et celle de Créteil 635.
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L'ONU accuse l'armée russe d'actions «pouvant relever des crimes de guerre»
L'ONU a accusé vendredi l'armée russe d'actions «pouvant relever des crimes de guerre» en Ukraine depuis l'invasion du 24 février, y compris des bombardements indiscriminés tuant des civils et détruisant écoles et hôpitaux.
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«Les forces armées russes ont bombardé et pilonné de manière indiscriminée des zones peuplées, tuant des civils et détruisant des hôpitaux, des écoles et d'autres infrastructures civiles, autant d'actions pouvant relever des crimes de guerre», a déclaré Ravina Shamdasani, lors d'un briefing régulier de l'ONU à Genève.
L'ONU a documenté «le meurtre illégal» de 50 civils à Boutcha
L'ONU a documenté le «meurtre, y compris certains par exécution sommaire» de 50 civils dans la ville de Boutcha en banlieue de Kiev, a affirmé vendredi, une porte-parole du Haut commissariat des droits de l'homme à Genève.
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«Durant une mission à Boutcha le 9 avril, des enquêteurs des droits humains de l'ONU ont documenté le meurtre, y compris par exécution sommaire de quelque 50 civils sur place», a déclaré Ravina Shamdasani, lors d'un briefing régulier de l'ONU à Genève.
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L'armée russe vise le «contrôle total du Donbass et du sud de l'Ukraine», affirme un général russe
La Russie vise le contrôle total du sud de l'Ukraine et de la région du Donbass pour disposer d'un pont terrestre vers la Crimée annexée par Moscou, a indiqué vendredi un général et haut responsable de l'armée russe.
«Depuis le début de la deuxième phase de l'opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine. Cela permettra d'assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l'économie ukrainienne», a déclaré le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du Centre de la Russie, cité par les agences de presse russes.
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«Cela permettra d'assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l'économie ukrainienne, les ports de la Mer Noire à travers lesquelles se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques», a-t-il poursuivi, cité par les agences de presse russes, lors d'une réunion avec des entreprises du complexe militaro-industriel russe à Ekaterinbourg (Oural).
Ces propos semblent confirmer que la Russie vise aussi de conquérir Odessa, le grand port ukrainien et troisième ville du pays. Selon Roustam Minnekaïev, le contrôle du sud de l'Ukraine doit aussi permettre de venir en aide aux séparatistes pro-russes de Transdniestrie, qui contrôlent depuis 1992 ce territoire de Moldavie frontalier de l'ouest de l'Ukraine. Une garnison militaire russe s'y trouve déjà.
«Le contrôle du sud de l'Ukraine, c'est également un couloir vers la Transdniestrie, où on observe également des cas d'oppression de la population russophone», a assuré le général Minnekaïev.
Des militaires ukrainiens formés au Royaume-Uni, selon Boris Johnson
Des militaires ukrainiens sont formés au Royaume-Uni à l'utilisation des véhicules blindés que Londres va fournir à l'Ukraine pour contrer l'invasion russe, a indiqué le premier ministre britannique Boris Johnson.
«Je peux dire que nous formons actuellement des Ukrainiens en Pologne à utiliser les défenses anti-aériennes, et en fait dans ce pays (au Royaume-Uni, NDLR) à utiliser les véhicules blindés», a-t-il dit aux médias britanniques l'accompagnant dans sa visite en Inde.
Selon le porte-parole du dirigeant conservateur, cité jeudi soir par ces médias, «deux douzaines» de militaires ukrainiens se trouvent actuellement au Royaume-Uni dans ce cadre.
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«Nous agissons de concert avec nos alliés pour fournir de nouveaux types d'équipement pour lesquels les Ukrainiens n'ont peut-être pas d'expérience. Il est donc raisonnable qu'ils reçoivent la formation requise pour pouvoir en faire le meilleur usage», a-t-il poursuivi.
Emmanuel Macron «n’exclut pas» de reparler avec Vladimir Poutine
S'il est élu dimanche prochain, le président sortant a expliqué qu’il parlait «d’abord à Volodymyr Zelensky» mais qu’il n’excluait pas d’échanger avec Vladimir Poutine. «Je me suis posé la question plusieurs fois» mais «il ne faut pas lâcher», a admis Emmanuel Macron, expliquant que ces échanges étaient importants pour «négocier sur le plan humanitaire».
De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro
Pour Étienne de Poncins, la France se tient «aux côtés d'un peuple courageux, souvent héroïque». Le 28 février, face à l'avancée des troupes russes, l'ambassade ferme ses portes à Kiev pour les ouvrir à Lviv, dans l'ouest du pays. Elles ont rouvert le 15 avril.
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Embargo sur le pétrole russe : Josep Borrell guère optimiste sur l’unanimité des Européens
L’UE est le premier acheteur de pétrole russe. Sur la base des chiffres de 2021, l’Europe verserait à la Russie quelque 285 millions de dollars par jour pour ses approvisionnements. Quant à un embargo sur le gaz, il «sera très difficile parce que certains Etats membres ont déjà dit qu’ils opposeraient leur veto à toute décision collective», prévient le Haut Représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, Josep Borrell. Après le charbon, certains États membres dont la Pologne et la France militent pour couper l’UE du trésor de guerre de Moscou, à savoir ses énergies. D’autres s’y opposent, notamment l’Allemagne, la Hongrie et l’Autriche.
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Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass
La sirène d’alerte aérienne se met à mugir mais personne n’y fait attention. Les clients entrent et sortent comme si de rien n’était du petit supermarché Simia (famille), au centre de Sloviansk. Malgré le bruit lancinant, les chiens continuent leur sieste sur le trottoir.
Un couple passe tranquillement avec une fillette vêtue de rose, des policiers fument sur un banc en rigolant, et une jeune fille vend des poissons qui frétillent encore dans leur caisse. «On a l’habitude des alertes à Sloviansk, c’est comme ça tout le temps, dit-elle. Le reste de l’Ukraine vient de découvrir la guerre ; nous, on vit avec depuis 2014.»
> LIRE LE RECIT DE NOTRE ENVOYE SPECIAL - Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass
Aucun couloir d'évacuation de civils vendredi, selon Kiev
Aucun couloir d'évacuation de civils n'a pu être organisé ce vendredi en Ukraine, a déclaré une responsable du gouvernement ukrainien, jugeant la situation «dangereuse» sur les routes.
> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Pourquoi les couloirs humanitaires sont-ils si difficiles à créer ?
«En raison du danger menaçant nos itinéraires, il n'y aura pas de couloirs humanitaires aujourd'hui», a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram. Jeudi, trois bus d'évacués du port assiégé de Marioupol étaient arrivés à Zaporijjia, grande ville du sud-est, avait constaté l'AFP.
Le siège d’Azovstal «indique probablement un désir de libérer les forces russes pour qu'elles soient déployées ailleurs dans l'est de l'Ukraine», estime le renseignement britannique
«La décision de Poutine de bloquer l'aciérie d'Azovstal indique probablement un désir de contenir la résistance ukrainienne à Marioupol et de libérer les forces russes pour qu'elles soient déployées ailleurs dans l'est de l'Ukraine», estime le renseignement britannique par la voix de son ministère de la défense. D’autant qu’un assaut terrestre «de la part de la Russie contre la centrale entraînerait probablement d'importantes pertes russes, ce qui réduirait encore leur efficacité globale au combat». Quant au reste du Donbass, «malgré l'attention renouvelée de la Russie, ils souffrent toujours des pertes subies plus tôt dans le conflit. Afin d'essayer de reconstituer leurs forces épuisées, ils ont eu recours au transport de matériel inutilisable vers la Russie pour réparation».
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La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine
Un peu plus haut sur cette côte de la mer Noire, la ville de Marioupol égrène les stations de son chemin de croix. L’épreuve absolue, la guerre urbaine totale. Le grand port, qui abritait une importante communauté grecque, n’est plus que ruines et il faudra du temps avant que le drapeau hellène y flotte de nouveau. En attendant, celui-ci est bien planté à Odessa, qui vit au pouls des combats du sud et l’est de l’Ukraine. Au début du mois, le ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias est venu rouvrir le consulat grec dans la vieille cité portuaire.
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La Russie sanctionne 29 Américains, dont Mark Zuckerberg et Kamala Harris
La Russie a interdit jeudi 21 avril l'entrée sur son territoire à 29 personnalités américaines, dont le dirigeant de Meta, Mark Zuckerberg, et la vice-présidente américaine, Kamala Harris, en réaction aux sanctions contre Moscou liées à l'Ukraine. En outre, 61 personnalités canadiennes, pour la plupart des responsables gouvernementaux ou militaires, sont également visées par cette mesure. Ces citoyens américains et canadiens «sont interdits d'entrée en Russie pour une durée indéterminée», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans deux communiqués listant les noms des personnes visées.
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L'aide financière à l'Ukraine doit être accordée «le plus possible» sous forme de dons, demande le FMI
L'aide financière à l'Ukraine doit être accordée «le plus possible» sous forme de dons et non de prêts pour éviter que Kiev n'accumule une dette considérable qui compliquerait la reprise au sortir de la guerre, a souligné jeudi Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé à 7 milliards de dollars par mois les besoins de son pays pour compenser les pertes économiques causées par la guerre.
Renault plus impacté par les puces que par l'Ukraine au premier trimestre
Le groupe Renault a publié vendredi un chiffre d'affaires en baisse de 2,7% sur un an au premier trimestre à 9,7 milliards d'euros, freiné notamment par la pénurie de semi-conducteurs et dans une moindre mesure par la guerre en Ukraine.
Les résultats du constructeur ont notamment été impactés par «la baisse du marché automobile en Europe en lien avec la pénurie des semi-conducteurs, affectant principalement les ventes de la marque Renault, Dacia étant moins exposé aux fournisseurs les plus touchés», indique le groupe français dans un communiqué .
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Avec l’essai du missile Sarmat, Vladimir Poutine tente une démonstration de puissance nucléaire
Comme un nouveau caillou sur le chemin de sa rhétorique nucléaire, la Russie de Vladimir Poutine a procédé mercredi à un tir d’essai de son dernier-né, le RS-28 Sarmat. Pour l’autocrate, l’engin serait le «meilleur» des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). Le plus effrayant aussi si l’on s’arrête à son nom de guerre, «Satan 2», ou à ses dimensions: 35 mètres de long, 3 mètres de diamètre, 200 tonnes au lancement, une tonne de charge utile. Le missile peut emporter 10 à 15 têtes nucléaires et des leurres.
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Kiev va recevoir prochainement des armes lourdes de pays est-européens, selon l'Allemagne
L'Ukraine va recevoir «dans les prochains jours» des armes lourdes, dont des chars de combats, de la part des partenaires est-européens pour l'aider à contrer l'offensive russe, a déclaré jeudi la ministre de la Défense allemande. «Il s'agit de chars de combats, de véhicules blindés, ou d'autres possibilités (de matériel) que les pays peuvent céder» à l'Ukraine, a expliqué Christine Lambrecht lors d'une interview à la chaîne d'information continue n-tv.
Ce matériel sera livré «dans les prochains jours» alors que les experts militaires disent que «les deux prochaines semaines seront décisives» dans la guerre russe en Ukraine, a-t-elle dit. Plusieurs pays de l'Otan ont déjà donné leur feu vert à des livraisons d'armes lourdes, comme les États-Unis, la Grande-Bretagne, la République tchèque ou les Pays-Bas.
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L'Ukraine accuse la Russie de préparer un faux référendum à Kherson et Zaporijjia
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de chercher à organiser un faux référendum d'indépendance dans les régions de Kherson et Zaporijjia qu'elle occupe dans le sud du pays. Dans un message vidéo jeudi soir, Volodymyr Zelensky a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, comme leurs numéros de passeport, que leur réclameraient les forces russes. «Ce n'est pas juste pour mener un recensement. (...) Ce n'est pas pour vous donner de l'aide humanitaire d'aucune sorte. C'est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l'ordre d'organiser cette comédie arrive de Moscou», a averti le président ukrainien.
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L'Ukraine avait déjà accusé, début mars, la Russie de chercher à mettre en scène à Kherson un «référendum» à l'image de celui qui, en 2014, avait scellé l'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie, et qui est considéré comme illégal par Kiev et par les Occidentaux. Dans l'est de l'Ukraine, les territoires séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk ont pour leur part proclamé leur indépendance, en tant que «républiques populaires», à l'issue de référendums également jugés nuls et non avenus par la communauté internationale.
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«Il n'y aura pas de République populaire de Kherson. Si quelqu'un veut une nouvelle annexion, des sanctions plus puissantes frapperont la Russie», a menacé Volodymyr Zelensky. Kherson est la première grande ville dont se sont emparé les forces russes après leur invasion de l'Ukraine lancée le 24 février. Un peu plus au nord-est, l'armée russe contrôle également un vaste secteur autour de la ville de Zaporojjia, laquelle reste tenue par les Ukrainiens.
Des fosses communes soupçonnées d’abriter jusqu’à 9.000 corps à Manhush
Selon Associated Press et Reuters, des images satellites publiées jeudi montrent ce qui semble être des fosses communes près de Marioupol, et des responsables locaux accusent la Russie d'y avoir enterré jusqu'à 9.000 civils ukrainiens dans le but de dissimuler le massacre qui se déroulait lors du siège de la ville portuaire.
Le fournisseur d'images satellite Maxar Technologies a publié les photos, qui, selon lui, montrent plus de 200 charniers dans une ville où des responsables ukrainiens affirment que les Russes ont enterré des habitants de Marioupol tués dans les combats. Les images montrent de longues rangées de tombes s'étendant à partir d'un cimetière existant dans la ville de Manhush, à l'extérieur de Marioupol.
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Le maire de Mariupol, Vadym Boychenko, a accusé les Russes de «cacher leurs crimes militaires» en emportant les corps de civils de la ville et en les enterrant à Manhush. Les tombes pourraient contenir jusqu'à 9.000 morts, a déclaré jeudi le conseil municipal de Marioupol dans un message sur l'application de messagerie Telegram.
Washington ajoute 800 millions de dollars d'aide militaire pour l'Ukraine
Joe Biden a annoncé jeudi une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour aider l'armée ukrainienne à repousser les forces russes du Donbass, jurant que Vladimir Poutine «ne réussira jamais» à occuper l'Ukraine. «Nous sommes dans une période critique où ils vont préparer le terrain pour la prochaine phase de cette guerre», a souligné le président américain à propos de la Russie.
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Les États-Unis et leurs alliés agissent «aussi vite que possible» pour continuer à fournir à l'Ukraine «les armes dont ses forces ont besoin», a assuré le président américain. Le Pentagone a précisé que cette nouvelle tranche d'aide à l'Ukraine comprenait 72 obusiers Howitzer et leurs véhicules, 144.000 obus et 121 drones tueurs Phoenix Ghost. Ces 72 Howitzer, qui s'ajouteront aux 18 obusiers du même type dont les premiers devraient arriver en Ukraine dans les prochains jours, «permettront d'équiper cinq bataillons d'artillerie pour un usage potentiel dans le Donbass», a souligné le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
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Marioupol continue de résister à l'offensive russe, assure Kiev
Le port stratégique de Marioupol, que Moscou assure avoir «libéré», résiste encore aux forces russes, affirme Kiev, selon qui des combattants ukrainiens continuent de défendre avec acharnement l'immense complexe métallurgique Azovstal où sont également retranchés des civils. «Il n'y a pas un seul bâtiment non endommagé à Marioupol. Une ville littéralement brûlée», s'est indigné jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un discours prononcé devant le parlement du Portugal.
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«Pendant plus d'un mois, les troupes russes ont assiégé Marioupol (...) Des centaines de milliers de civils étaient (coincés) là, sans nourriture, sans eau, sans médicaments. Sous des bombardements constants», a-t-il relaté. La chute totale de Marioupol, un grand port industriel sur la mer d'Azov devenu ville-martyre et champ de ruines après bientôt deux mois de pilonnage et de siège russes, constituerait une victoire importante pour Moscou, qui cherche à créer un pont terrestre reliant la Crimée annexée en 2014 avec les zones séparatistes pro-russes dans la région du Donbass.
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Jeudi, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les forces russes avaient «libéré» Marioupol, ordonnant d'assiéger les derniers combattants ukrainiens plutôt que de donner l'assaut sur le site industriel d'Azovstal où ils sont retranchés. Volodymyr Zelensky ne s'est pas déclaré vaincu, assurant que la bataille était toujours en cours. «Ils ne peuvent que retarder l'inévitable - le moment où les envahisseurs devront quitter notre territoire, en particulier Marioupol, une ville qui continue de résister à la Russie, malgré tout ce que disent les occupants», a-t-il dit dans une allocution vidéo.
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Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.
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Réouverture de l'ambassade d'Espagne à Kiev
L'Espagne a rouvert vendredi son ambassade à Kiev, qu'elle avait fermée à la suite de l'invasion russe en Ukraine, a annoncé le gouvernement espagnol.
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«À 14h00 locales (13h00 espagnoles), la délégation consulaire, dirigée par l'ambassadrice d'Espagne en Ukraine, Silvia Cortés, a procédé à la réouverture de l'ambassade d'Espagne à Kiev» avec l'appui de membres des forces spéciales de la police, a annoncé le ministère espagnol de l'Intérieur, dans un message à la presse.
L'ambassadrice d'Espagne et le personnel diplomatique de l'ambassade avaient été évacués de la capitale ukrainienne vers la Pologne au lendemain du début de l'offensive russe, le 24 février. Cette réouverture avait été annoncée lundi par le premier ministre Pedro Sanchez.
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Le pape révèle qu'une rencontre prévue pour juin avec le patriarche russe a été annulée
Le pape François a révélé qu'une rencontre avec le patriarche orthodoxe russe Kirill, qui aurait été leur deuxième après leur réunion historique en 2016, était prévue pour juin mais a dû être annulée, car elle aurait pu «prêter à confusion» dans le contexte actuel.
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Dans un entretien avec le quotidien argentin La Nacion de vendredi, le pape assure que ses relations avec le patriarche Kirill sont «très bonnes» et dit «regretter que le Vatican ait dû annuler une deuxième rencontre avec le patriarche Kirill, que nous avions prévue pour juin à Jérusalem».
«Mais notre diplomatie a estimé qu'une rencontre des deux à ce moment pouvait prêter à beaucoup de confusion», explique le souverain pontife, une allusion manifeste à la guerre en Ukraine.
Marioupol: Poutine accuse Kiev d'empêcher la reddition des combattants ukrainiens
Le président russe Vladimir Poutine a affirmé vendredi que Kiev refusait la reddition des derniers soldats ukrainiens retranchés dans la zone industrielle d'Azovstal, dans le port assiégé de Marioupol.
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«La vie de tous les militaires ukrainiens, combattants nationalistes et mercenaires étrangers est garantie s'ils déposent les armes (...) Mais le régime de Kiev n'autorise pas cette possibilité», a affirmé Vladimir Poutine, selon un communiqué du Kremlin résumant un échange téléphonique avec le président du Conseil européen, Charles Michel.
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La veille, le chef de l'État russe a ordonné d'assiéger l'immense site industriel d'Azovstal, où se trouvent 2000 militaires selon Moscou, mais pas d'y donner l'assaut pour préserver la vie de soldats russes.
Vendredi, Vladimir Poutine a en outre jugé «irresponsables les déclarations de représentants de l'UE sur la nécessité de régler la situation en Ukraine par la voie militaire, ainsi que le fait d'ignorer de nombreux crimes de guerre ukrainiens».
Le chef du Kremlin a en outre accusé «les dirigeants de la majorité des pays de l'Union européenne de cautionner des actions ouvertement russophobes», une allusion à l'exclusion des Russes d'évènements culturels et sportifs.
Plus de 5,1 millions de réfugiés
Le nombre de réfugiés ukrainiens ayant fui l'invasion de leur territoire par l'armée russe fin février continue d'augmenter mais à un rythme quotidien nettement moindre qu'au début de la guerre, selon les chiffres du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés publiés vendredi.
Selon le HCR, 5.133.747 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, soit 48.387 de plus que le chiffre publié jeudi.
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Au mois d'avril ce sont pour l'heure un peu plus de 1.098.000 Ukrainiens qui ont fui, bien moins que les 3,4 millions qui avaient choisi l'exode en mars.
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Marioupol : l'UE demande à Poutine des corridors humanitaires pour la Pâque orthodoxe
Le président du Conseil européen Charles Michel, qui représente les États membres de l'UE, a demandé vendredi au président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique, de garantir des corridors humanitaires à Marioupol à l'occasion de la Pâque orthodoxe.
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«Appel avec le président Poutine. Les corridors humanitaires à Marioupol et dans les autres villes assiégées doivent être immédiats, spécialement à l'occasion de (la) Pâque orthodoxe», a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Marioupol, port stratégique du sud-est de l'Ukraine, est quasi intégralement sous contrôle russe. Des combattants ukrainiens sont toutefois encore retranchés dans l'immense complexe métallurgique Azovstal, assiégé et toujours bombardé par l'armée russe.
Plusieurs couloirs humanitaires dans cette ville ont été annulés à la dernière minute. Aucun couloir d'évacuation de civils ne pourra être organisé vendredi, a déclaré la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, jugeant la situation trop «dangereuse» sur les routes.
Charles Michel a précisé sur Twitter avoir «réitéré» la position de l'UE lors de son échange avec Vladimir Poutine qui a eu lieu vers 11H00 (09H00 GMT): «soutien à l'Ukraine et à sa souveraineté, condamnation et sanctions contre l'agression de la Russie». «Notre unité, nos principes et nos valeurs sont inaliénables», a-t-il encore écrit. Cet appel fait suite à la visite de Charles Michel en Ukraine le 20 avril, où il a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Londres envisage de livrer des chars à la Pologne en vue d'aider l'Ukraine
Le Royaume-Uni envisage de livrer des chars à la Pologne en remplacement de chars d'assaut de conception soviétique que cette dernière pourrait fournir à l'Ukraine face à l'invasion russe.
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«Nous envisageons d'envoyer des chars à la Pologne pour l'aider à envoyer certains de leurs T72 en Ukraine», a déclaré vendredi le Premier ministre Boris Johnson lors d'une conférence de presse à New Delhi.
La Russie affirme être prête à une trêve «à tout moment» sur le site d'Azovstal de Marioupol
L'armée russe s'est dit vendredi prête à observer «à tout moment» une trêve «sur tout ou partie» du site industriel d'Azovstal, dernier bastion des forces ukrainiennes de Marioupol, pour permettre l'évacuation de civils et la reddition de combattants.
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«Le point de départ de cette pause humanitaire sera la levée par les formations armées ukrainiennes de drapeaux blancs sur tout ou une partie d'Azovstal», a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué, assurant que les civils qui sortiraient auront le choix de rejoindre ensuite des territoires sous contrôle ukrainien ou russe.
«Possibilité réaliste» que la guerre dure jusqu'à la fin 2023, selon Boris Johnson
Le premier ministre britannique Boris Johnson a qualifié vendredi de «réaliste» la possibilité que la guerre en Ukraine dure jusqu'à la fin de l'année 2023.
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Interrogé lors d'une conférence de presse à New Delhi sur un tel calendrier évoqué par des sources occidentales, il a répondu: «C'est une possibilité réaliste, oui, bien sûr, Poutine a une énorme armée, (...) il a fait une erreur catastrophique et la seule option qu'il a maintenant, c'est de continuer à essayer d'utiliser son approche épouvantable, basée sur l'artillerie, pour essayer d'écraser les Ukrainiens».
Le président russe Vladimir «Poutine a une énorme armée, (...) il a fait une erreur catastrophique et la seule option qu'il a maintenant, c'est de continuer à essayer d'utiliser son approche épouvantable, basée sur l'artillerie, pour essayer d'écraser les Ukrainiens», a-t-il ajouté au terme d'une visite de deux jours en Inde visant à renforcer leur coopération bilatérale.
Selon Boris Johnson, qui a rendu hommage à la résistance ukrainienne, une négociation «réaliste» visant à mettre fin au conflit «ne semble pas probable pour le moment».
Concernant l'appui militaire à l'Ukraine et ses voisins, Boris Johnson a dit envisager de compenser les chars d'assaut de conception soviétique que la Pologne pourrait fournir à l'Ukraine pour contrer l'invasion russe.
«Nous envisageons d'envoyer des chars à la Pologne pour l'aider à envoyer certains de leurs T72 en Ukraine», a-t-il déclaré.
Le futur de la guerre «dépend du sort de Marioupol» affirme le gouverneur régional
Le futur de la guerre en Ukraine «dépend du sort de Marioupol», port assiégé du sud-est du pays, quasi-intégralement sous contrôle russe, a déclaré vendredi à l'AFP le gouverneur régional, Pavlo Kyrylenko.
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«Le succès de l'offensive russe dans le sud dépend du sort de Marioupol», a-t-il estimé dans un entretien réalisé en visioconférence, jugeant cette ville «stratégique» pour les Ukrainiens dans leur défense de la région, et pour les Russes dans leur volonté d'assurer un pont terrestre vers la Crimée annexée.
«L'ennemi concentre tous ses efforts sur Marioupol», a ajouté Pavlo Kyrylenko, alors que les derniers combattants ukrainiens sont retranchés dans l'immense complexe métallurgique Azovstal, avec «jusqu'à 300 civils».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait affirmé mercredi qu'il y avait encore quelque «1000 civils, femmes et enfants» et des «centaines de blessés» dans l'aciérie.
La France livre des canons Caesar et des missiles antichars à l'Ukraine, selon Macron
La France fournit des missiles antichars Milan ainsi que des canons Caesar à l'Ukraine pour l'aider à faire face à l'invasion russe, a affirmé le président français Emmanuel Macron dans un entretien à Ouest-France paru vendredi.
Jusqu'ici, Paris s'était gardé de préciser les types d'armements livrés à Kiev, concédant juste mi-avril «100 millions d'euros de dons de matériels déjà effectués» et annonçant la fourniture de «capacités militaires complémentaires».
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«Nous livrons (...) des équipements conséquents, des Milan aux Caesar en passant par plusieurs types d'armements», a affirmé Emmanuel Macron au quotidien qui l'interrogeait sur la fourniture d'armes lourdes par l'Europe à l'Ukraine.
«Je pense qu'il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance», a-t-il ajouté.
Russie: un opposant renommé visé par une enquête pour «fausses informations» sur l'armée russe
Une enquête pour diffusion de «fausses informations» sur l'armée russe a été ouverte en Russie contre Vladimir Kara-Mourza, un opposant au Kremlin et critique de l'offensive russe en Ukraine, a indiqué vendredi son avocat.
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«Vladimir Kara-Mourza se trouve actuellement au Département principal du Comité d'enquête russe», chargé dans le pays des principales affaires criminelles, a écrit sur Facebook l'avocat Vadim Prokhorov.
La diffusion de «fausses informations sur l'emploi des forces armées russes» est passible en Russie de 15 ans de prison.
Elle est punie en vertu d'un nouvel article du code pénal adopté début mars par les autorités russes, qui ont vivement renforcé leur arsenal juridique pour contrôler la communication sur l'opération en Ukraine. D'autres enquêtes similaires ont été ouvertes contre des critiques du conflit.
«Le Comité d'enquête a des pouvoirs et des obligations conformément à cette loi», a réagi vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, réagissant aux poursuites contre Vladimir Kara-Mourza. Vladimir Kara-Mourza, 40 ans, est actuellement en détention après avoir été condamné, le 12 avril, à 15 jours de prison pour «insoumission aux forces de l'ordre».
Le Royaume-uni va rouvrir «la semaine prochaine» son ambassade à Kiev annonce Boris Johnson
Le premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé vendredi la réouverture «la semaine prochaine» de l'ambassade du Royaume-Uni à Kiev, qui avait été fermée en raison de l'invasion russe de l'Ukraine.
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«Je peux annoncer aujourd'hui que nous allons rouvrir très prochainement, la semaine prochaine, notre ambassade dans la capitale ukrainienne», a déclaré Boris Johnson lors d'une conférence de presse concluant sa visite en Inde.
Scholz dénonce des calomnies sur la position de son parti envers la Russie
Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est déclaré vendredi «agacé» par «les présentations falsifiées et calomnieuses» de la politique de son parti social-démocrate (SPD) qui fait l'objet de critiques pour une position jugée trop favorable à la Russie.
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«Il y a ces présentations falsifiées et calomnieuses de la politique européenne et russe du SPD, cela m'agace», a dénoncé Olaf Scholz dans une interview au journal Spiegel où il assure que son parti est «solidement ancré dans l'alliance transatlantique et le camp occidental».
Le Russe Rylov, double champion olympique, suspendu pour son soutien au conflit en Ukraine
Le nageur russe Evgeny Rylov, double champion olympique à Tokyo sur 100 et 200 m dos, a été suspendu neuf mois par la Fédération internationale de natation (Fina) pour son soutien à l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe.
La commission de discipline de la Fina a décidé de suspendre pour neuf mois Evgeny Rylov, «à la suite de sa participation et de son comportement à un événement au stade Loujniki de Moscou le 18 mars 2022. La suspension prend effet au 20 avril 2022», a expliqué la Fina dans un communiqué.
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Pour célébrer les huit ans de l'annexion de la Crimée ukrainienne, après une révolution pro-occidentale à Kiev en 2014, la Russie avait organisé le 18 mars dernier une manifestation au stade Loujniki de Moscou, réunissant 95.000 personnes à l'intérieur de l'enceinte et 100.000 à l'extérieur.
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Lors de ce rassemblement ultra patriotique, des banderoles proclamaient «Pour un monde sans nazisme», «Pour la Russie», alors la Russie justifie son opération militaire en Ukraine lancée le 24 février par la nécessité de «dénazifier» le pays.
L'Église orthodoxe ukrainienne relevant de Moscou propose une procession pascale vers Marioupol
L'Église orthodoxe ukrainienne relevant du patriarcat de Moscou a proposé d'organiser une procession pascale vers la ville assiégée de Marioupol afin d'y évacuer des civils et militaires blessés.
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L'Église «est prête à organiser une procession depuis Orikhiv, dans la région de Zaporijjia, vers l'usine Azovstal de Marioupol afin d'apporter une aide d'urgence et évacuer les civils. Cette procession pourrait également contribuer à évacuer les militaires blessés et récupérer les corps», a déclaré le métropolite Onoufriï, chef de l'Église orthodoxe ukrainienne relevant du Patriarcat de Moscou, dans un communiqué sur le site de l'Église.
«Nous nous adressons à qui de droit et nous demandons d'assurer un cessez-le-feu à Marioupol et ses banlieues ainsi qu'un couloir humanitaire pour ladite procession de prière du Vendredi Saint, le 22 avril, à Pâques», célébrée par les orthodoxes le 24 avril.
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Interrogé par l'AFP, le métropolite Kliment Vetcheria, responsable de la communication de l'Eglise relevant du Patriarcat de Moscou, a dit que son église faisait «tout son possible» et priait pour que cette procession puisse avoir lieu.
«Aucun être humain ne peut vivre tranquillement en sachant que des gens meurent à proximité, qu'il y a des enfants sans eau, sans nourriture, sans médicaments».
Crimes de guerre en Ukraine: la police britannique a reçu une cinquantaine de signalements
La police britannique a indiqué vendredi avoir reçu une cinquantaine de signalements de possibles crimes de guerre en Ukraine dans le cadre d'un appel à témoins lancé pour alimenter l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI).
«La majorité de ces signalements, reçus de la part de gens à travers tout le Royaume-Uni, concernent des incidents survenus en Ukraine» dans le cadre du conflit ayant commencé en février, «et spécifiquement ce qui semble être des attaques contre la population civile», a indiqué la Metropolitan Police de Londres dans un communiqué.
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Dominic Murphy, chef des opérations du commandement antiterroriste de la police, a dit s'attendre à ce que le nombre de signalements aille croissant «dans les prochaines semaines, alors que de plus en plus de personnes ayant fui l'Ukraine arrivent au Royaume-Uni».
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Un mort et deux blessés dans le crash d'un avion de transport de troupes
Un avion de transport de troupes ukrainien An-26 s'est écrasé jeudi lors d'un «vol technique» dans la région de Zaporijjia, dans le sud-est de l'Ukraine, faisant un mort et deux blessés selon l'administration régionale.
«Aujourd'hui à 09H00 (06H00 GMT), un An-26 qui appartenait à l'Ukraine s'est écrasé dans le district de Mikhaïlivka. L'avion effectuait un vol technique», a annoncé sur Telegram l'administration régionale de Zaporijjia, grande ville proche de la ligne de front avec les troupes russes.
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«On sait maintenant qu'il y a un mort et deux blessés», poursuit le communiqué, qui précise que «selon des informations préliminaires et encore non confirmées, l'avion a heurté un pylône électrique».
11.588 élèves ukrainiens sont scolarisés en France
En France, 11.588 élèves arrivant d'Ukraine ont été accueillis depuis le 24 février et sont scolarisés dans nos écoles, collèges ou lycées. L’académie de Versailles accueille 1110 enfants et celle de Créteil 635.
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L'ONU accuse l'armée russe d'actions «pouvant relever des crimes de guerre»
L'ONU a accusé vendredi l'armée russe d'actions «pouvant relever des crimes de guerre» en Ukraine depuis l'invasion du 24 février, y compris des bombardements indiscriminés tuant des civils et détruisant écoles et hôpitaux.
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«Les forces armées russes ont bombardé et pilonné de manière indiscriminée des zones peuplées, tuant des civils et détruisant des hôpitaux, des écoles et d'autres infrastructures civiles, autant d'actions pouvant relever des crimes de guerre», a déclaré Ravina Shamdasani, lors d'un briefing régulier de l'ONU à Genève.
L'ONU a documenté «le meurtre illégal» de 50 civils à Boutcha
L'ONU a documenté le «meurtre, y compris certains par exécution sommaire» de 50 civils dans la ville de Boutcha en banlieue de Kiev, a affirmé vendredi, une porte-parole du Haut commissariat des droits de l'homme à Genève.
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«Durant une mission à Boutcha le 9 avril, des enquêteurs des droits humains de l'ONU ont documenté le meurtre, y compris par exécution sommaire de quelque 50 civils sur place», a déclaré Ravina Shamdasani, lors d'un briefing régulier de l'ONU à Genève.
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L'armée russe vise le «contrôle total du Donbass et du sud de l'Ukraine», affirme un général russe
La Russie vise le contrôle total du sud de l'Ukraine et de la région du Donbass pour disposer d'un pont terrestre vers la Crimée annexée par Moscou, a indiqué vendredi un général et haut responsable de l'armée russe.
«Depuis le début de la deuxième phase de l'opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine. Cela permettra d'assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l'économie ukrainienne», a déclaré le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du Centre de la Russie, cité par les agences de presse russes.
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«Cela permettra d'assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l'économie ukrainienne, les ports de la Mer Noire à travers lesquelles se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques», a-t-il poursuivi, cité par les agences de presse russes, lors d'une réunion avec des entreprises du complexe militaro-industriel russe à Ekaterinbourg (Oural).
Ces propos semblent confirmer que la Russie vise aussi de conquérir Odessa, le grand port ukrainien et troisième ville du pays. Selon Roustam Minnekaïev, le contrôle du sud de l'Ukraine doit aussi permettre de venir en aide aux séparatistes pro-russes de Transdniestrie, qui contrôlent depuis 1992 ce territoire de Moldavie frontalier de l'ouest de l'Ukraine. Une garnison militaire russe s'y trouve déjà.
«Le contrôle du sud de l'Ukraine, c'est également un couloir vers la Transdniestrie, où on observe également des cas d'oppression de la population russophone», a assuré le général Minnekaïev.
Des militaires ukrainiens formés au Royaume-Uni, selon Boris Johnson
Des militaires ukrainiens sont formés au Royaume-Uni à l'utilisation des véhicules blindés que Londres va fournir à l'Ukraine pour contrer l'invasion russe, a indiqué le premier ministre britannique Boris Johnson.
«Je peux dire que nous formons actuellement des Ukrainiens en Pologne à utiliser les défenses anti-aériennes, et en fait dans ce pays (au Royaume-Uni, NDLR) à utiliser les véhicules blindés», a-t-il dit aux médias britanniques l'accompagnant dans sa visite en Inde.
Selon le porte-parole du dirigeant conservateur, cité jeudi soir par ces médias, «deux douzaines» de militaires ukrainiens se trouvent actuellement au Royaume-Uni dans ce cadre.
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«Nous agissons de concert avec nos alliés pour fournir de nouveaux types d'équipement pour lesquels les Ukrainiens n'ont peut-être pas d'expérience. Il est donc raisonnable qu'ils reçoivent la formation requise pour pouvoir en faire le meilleur usage», a-t-il poursuivi.
Emmanuel Macron «n’exclut pas» de reparler avec Vladimir Poutine
S'il est élu dimanche prochain, le président sortant a expliqué qu’il parlait «d’abord à Volodymyr Zelensky» mais qu’il n’excluait pas d’échanger avec Vladimir Poutine. «Je me suis posé la question plusieurs fois» mais «il ne faut pas lâcher», a admis Emmanuel Macron, expliquant que ces échanges étaient importants pour «négocier sur le plan humanitaire».
De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro
Pour Étienne de Poncins, la France se tient «aux côtés d'un peuple courageux, souvent héroïque». Le 28 février, face à l'avancée des troupes russes, l'ambassade ferme ses portes à Kiev pour les ouvrir à Lviv, dans l'ouest du pays. Elles ont rouvert le 15 avril.
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Embargo sur le pétrole russe : Josep Borrell guère optimiste sur l’unanimité des Européens
L’UE est le premier acheteur de pétrole russe. Sur la base des chiffres de 2021, l’Europe verserait à la Russie quelque 285 millions de dollars par jour pour ses approvisionnements. Quant à un embargo sur le gaz, il «sera très difficile parce que certains Etats membres ont déjà dit qu’ils opposeraient leur veto à toute décision collective», prévient le Haut Représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, Josep Borrell. Après le charbon, certains États membres dont la Pologne et la France militent pour couper l’UE du trésor de guerre de Moscou, à savoir ses énergies. D’autres s’y opposent, notamment l’Allemagne, la Hongrie et l’Autriche.
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Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass
La sirène d’alerte aérienne se met à mugir mais personne n’y fait attention. Les clients entrent et sortent comme si de rien n’était du petit supermarché Simia (famille), au centre de Sloviansk. Malgré le bruit lancinant, les chiens continuent leur sieste sur le trottoir.
Un couple passe tranquillement avec une fillette vêtue de rose, des policiers fument sur un banc en rigolant, et une jeune fille vend des poissons qui frétillent encore dans leur caisse. «On a l’habitude des alertes à Sloviansk, c’est comme ça tout le temps, dit-elle. Le reste de l’Ukraine vient de découvrir la guerre ; nous, on vit avec depuis 2014.»
> LIRE LE RECIT DE NOTRE ENVOYE SPECIAL - Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass
Aucun couloir d'évacuation de civils vendredi, selon Kiev
Aucun couloir d'évacuation de civils n'a pu être organisé ce vendredi en Ukraine, a déclaré une responsable du gouvernement ukrainien, jugeant la situation «dangereuse» sur les routes.
> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Pourquoi les couloirs humanitaires sont-ils si difficiles à créer ?
«En raison du danger menaçant nos itinéraires, il n'y aura pas de couloirs humanitaires aujourd'hui», a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram. Jeudi, trois bus d'évacués du port assiégé de Marioupol étaient arrivés à Zaporijjia, grande ville du sud-est, avait constaté l'AFP.
Le siège d’Azovstal «indique probablement un désir de libérer les forces russes pour qu'elles soient déployées ailleurs dans l'est de l'Ukraine», estime le renseignement britannique
«La décision de Poutine de bloquer l'aciérie d'Azovstal indique probablement un désir de contenir la résistance ukrainienne à Marioupol et de libérer les forces russes pour qu'elles soient déployées ailleurs dans l'est de l'Ukraine», estime le renseignement britannique par la voix de son ministère de la défense. D’autant qu’un assaut terrestre «de la part de la Russie contre la centrale entraînerait probablement d'importantes pertes russes, ce qui réduirait encore leur efficacité globale au combat». Quant au reste du Donbass, «malgré l'attention renouvelée de la Russie, ils souffrent toujours des pertes subies plus tôt dans le conflit. Afin d'essayer de reconstituer leurs forces épuisées, ils ont eu recours au transport de matériel inutilisable vers la Russie pour réparation».
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Marioupol est sous contrôle russe, selon Vladimir Poutine
La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine
Un peu plus haut sur cette côte de la mer Noire, la ville de Marioupol égrène les stations de son chemin de croix. L’épreuve absolue, la guerre urbaine totale. Le grand port, qui abritait une importante communauté grecque, n’est plus que ruines et il faudra du temps avant que le drapeau hellène y flotte de nouveau. En attendant, celui-ci est bien planté à Odessa, qui vit au pouls des combats du sud et l’est de l’Ukraine. Au début du mois, le ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias est venu rouvrir le consulat grec dans la vieille cité portuaire.
> LIRE LE RECIT DE NOTRE ENVOYE SPECIAL - La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine
La Russie sanctionne 29 Américains, dont Mark Zuckerberg et Kamala Harris
La Russie a interdit jeudi 21 avril l'entrée sur son territoire à 29 personnalités américaines, dont le dirigeant de Meta, Mark Zuckerberg, et la vice-présidente américaine, Kamala Harris, en réaction aux sanctions contre Moscou liées à l'Ukraine. En outre, 61 personnalités canadiennes, pour la plupart des responsables gouvernementaux ou militaires, sont également visées par cette mesure. Ces citoyens américains et canadiens «sont interdits d'entrée en Russie pour une durée indéterminée», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans deux communiqués listant les noms des personnes visées.
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L'aide financière à l'Ukraine doit être accordée «le plus possible» sous forme de dons, demande le FMI
L'aide financière à l'Ukraine doit être accordée «le plus possible» sous forme de dons et non de prêts pour éviter que Kiev n'accumule une dette considérable qui compliquerait la reprise au sortir de la guerre, a souligné jeudi Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé à 7 milliards de dollars par mois les besoins de son pays pour compenser les pertes économiques causées par la guerre.
Renault plus impacté par les puces que par l'Ukraine au premier trimestre
Le groupe Renault a publié vendredi un chiffre d'affaires en baisse de 2,7% sur un an au premier trimestre à 9,7 milliards d'euros, freiné notamment par la pénurie de semi-conducteurs et dans une moindre mesure par la guerre en Ukraine.
Les résultats du constructeur ont notamment été impactés par «la baisse du marché automobile en Europe en lien avec la pénurie des semi-conducteurs, affectant principalement les ventes de la marque Renault, Dacia étant moins exposé aux fournisseurs les plus touchés», indique le groupe français dans un communiqué .
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Avec l’essai du missile Sarmat, Vladimir Poutine tente une démonstration de puissance nucléaire
Comme un nouveau caillou sur le chemin de sa rhétorique nucléaire, la Russie de Vladimir Poutine a procédé mercredi à un tir d’essai de son dernier-né, le RS-28 Sarmat. Pour l’autocrate, l’engin serait le «meilleur» des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). Le plus effrayant aussi si l’on s’arrête à son nom de guerre, «Satan 2», ou à ses dimensions: 35 mètres de long, 3 mètres de diamètre, 200 tonnes au lancement, une tonne de charge utile. Le missile peut emporter 10 à 15 têtes nucléaires et des leurres.
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Kiev va recevoir prochainement des armes lourdes de pays est-européens, selon l'Allemagne
L'Ukraine va recevoir «dans les prochains jours» des armes lourdes, dont des chars de combats, de la part des partenaires est-européens pour l'aider à contrer l'offensive russe, a déclaré jeudi la ministre de la Défense allemande. «Il s'agit de chars de combats, de véhicules blindés, ou d'autres possibilités (de matériel) que les pays peuvent céder» à l'Ukraine, a expliqué Christine Lambrecht lors d'une interview à la chaîne d'information continue n-tv.
Ce matériel sera livré «dans les prochains jours» alors que les experts militaires disent que «les deux prochaines semaines seront décisives» dans la guerre russe en Ukraine, a-t-elle dit. Plusieurs pays de l'Otan ont déjà donné leur feu vert à des livraisons d'armes lourdes, comme les États-Unis, la Grande-Bretagne, la République tchèque ou les Pays-Bas.
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L'Ukraine accuse la Russie de préparer un faux référendum à Kherson et Zaporijjia
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de chercher à organiser un faux référendum d'indépendance dans les régions de Kherson et Zaporijjia qu'elle occupe dans le sud du pays. Dans un message vidéo jeudi soir, Volodymyr Zelensky a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, comme leurs numéros de passeport, que leur réclameraient les forces russes. «Ce n'est pas juste pour mener un recensement. (...) Ce n'est pas pour vous donner de l'aide humanitaire d'aucune sorte. C'est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l'ordre d'organiser cette comédie arrive de Moscou», a averti le président ukrainien.
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L'Ukraine avait déjà accusé, début mars, la Russie de chercher à mettre en scène à Kherson un «référendum» à l'image de celui qui, en 2014, avait scellé l'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie, et qui est considéré comme illégal par Kiev et par les Occidentaux. Dans l'est de l'Ukraine, les territoires séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk ont pour leur part proclamé leur indépendance, en tant que «républiques populaires», à l'issue de référendums également jugés nuls et non avenus par la communauté internationale.
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«Il n'y aura pas de République populaire de Kherson. Si quelqu'un veut une nouvelle annexion, des sanctions plus puissantes frapperont la Russie», a menacé Volodymyr Zelensky. Kherson est la première grande ville dont se sont emparé les forces russes après leur invasion de l'Ukraine lancée le 24 février. Un peu plus au nord-est, l'armée russe contrôle également un vaste secteur autour de la ville de Zaporojjia, laquelle reste tenue par les Ukrainiens.
Des fosses communes soupçonnées d’abriter jusqu’à 9.000 corps à Manhush
Selon Associated Press et Reuters, des images satellites publiées jeudi montrent ce qui semble être des fosses communes près de Marioupol, et des responsables locaux accusent la Russie d'y avoir enterré jusqu'à 9.000 civils ukrainiens dans le but de dissimuler le massacre qui se déroulait lors du siège de la ville portuaire.
Le fournisseur d'images satellite Maxar Technologies a publié les photos, qui, selon lui, montrent plus de 200 charniers dans une ville où des responsables ukrainiens affirment que les Russes ont enterré des habitants de Marioupol tués dans les combats. Les images montrent de longues rangées de tombes s'étendant à partir d'un cimetière existant dans la ville de Manhush, à l'extérieur de Marioupol.
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Le maire de Mariupol, Vadym Boychenko, a accusé les Russes de «cacher leurs crimes militaires» en emportant les corps de civils de la ville et en les enterrant à Manhush. Les tombes pourraient contenir jusqu'à 9.000 morts, a déclaré jeudi le conseil municipal de Marioupol dans un message sur l'application de messagerie Telegram.
Washington ajoute 800 millions de dollars d'aide militaire pour l'Ukraine
Joe Biden a annoncé jeudi une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour aider l'armée ukrainienne à repousser les forces russes du Donbass, jurant que Vladimir Poutine «ne réussira jamais» à occuper l'Ukraine. «Nous sommes dans une période critique où ils vont préparer le terrain pour la prochaine phase de cette guerre», a souligné le président américain à propos de la Russie.
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Les États-Unis et leurs alliés agissent «aussi vite que possible» pour continuer à fournir à l'Ukraine «les armes dont ses forces ont besoin», a assuré le président américain. Le Pentagone a précisé que cette nouvelle tranche d'aide à l'Ukraine comprenait 72 obusiers Howitzer et leurs véhicules, 144.000 obus et 121 drones tueurs Phoenix Ghost. Ces 72 Howitzer, qui s'ajouteront aux 18 obusiers du même type dont les premiers devraient arriver en Ukraine dans les prochains jours, «permettront d'équiper cinq bataillons d'artillerie pour un usage potentiel dans le Donbass», a souligné le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
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Marioupol continue de résister à l'offensive russe, assure Kiev
Le port stratégique de Marioupol, que Moscou assure avoir «libéré», résiste encore aux forces russes, affirme Kiev, selon qui des combattants ukrainiens continuent de défendre avec acharnement l'immense complexe métallurgique Azovstal où sont également retranchés des civils. «Il n'y a pas un seul bâtiment non endommagé à Marioupol. Une ville littéralement brûlée», s'est indigné jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un discours prononcé devant le parlement du Portugal.
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«Pendant plus d'un mois, les troupes russes ont assiégé Marioupol (...) Des centaines de milliers de civils étaient (coincés) là, sans nourriture, sans eau, sans médicaments. Sous des bombardements constants», a-t-il relaté. La chute totale de Marioupol, un grand port industriel sur la mer d'Azov devenu ville-martyre et champ de ruines après bientôt deux mois de pilonnage et de siège russes, constituerait une victoire importante pour Moscou, qui cherche à créer un pont terrestre reliant la Crimée annexée en 2014 avec les zones séparatistes pro-russes dans la région du Donbass.
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Jeudi, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les forces russes avaient «libéré» Marioupol, ordonnant d'assiéger les derniers combattants ukrainiens plutôt que de donner l'assaut sur le site industriel d'Azovstal où ils sont retranchés. Volodymyr Zelensky ne s'est pas déclaré vaincu, assurant que la bataille était toujours en cours. «Ils ne peuvent que retarder l'inévitable - le moment où les envahisseurs devront quitter notre territoire, en particulier Marioupol, une ville qui continue de résister à la Russie, malgré tout ce que disent les occupants», a-t-il dit dans une allocution vidéo.
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Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.
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Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.
Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes
L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.
L'Humanité
Décryptage. Pourquoi le conflit en Ukraine est parti pour durer et se durcir
ActuAprès huit semaines de guerre, les affrontements ont pris le dessus sur les négociations. Va-t-on vers un enlisement de la situation ? Analyse.
Vadim KamenkaAu bout de deux mois de conflit, rien ne semble présager une quelconque pause militaire. La Russie a même annoncé avoir mené dans la nuit de lundi à mardi des dizaines de frappes aériennes dans l'est de l'Ukraine, entamant selon Kiev « la bataille pour le Donbass ». Depuis l’invasion russe lancée le 24 février, 5 000 civils auraient déjà perdu la vie, plus de 4,9 millions auraient fui le pays et 7,1 millions été forcés de se déplacer à l’intérieur du pays, selon les agences onusiennes. Face à ce drame et un processus de paix à l’arrêt, plusieurs tournants émergent dans cette guerre qui s’annonce durable.
1. Une opération limitée au Donbass ?
À la fin du mois de mars, l’armée russe se retirait d’un certain nombre de zones autour de Kiev et dans le nord-est de l’Ukraine pour se concentrer sur le Donbass. Ce processus, intervenu en marge de négociations « constructives » à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne, n’avait pas coïncidé avec une désescalade militaire sur le terrain. Ces derniers jours, le repli vers le Donbass n’a pas empêché des tirs importants dans les environs de la capitale et l’ouest du pays. Si Mykhaïlo Podoliak, le conseiller du président Volodymyr Zelensky, a évoqué, lundi, cinq puissantes frappes russes de missiles à Lviv, le gouverneur régional, Maksym Kozitsky, en a dénombré quatre : trois sur des infrastructures militaires et une sur un garage de pneumatiques, provoquant des incendies. Une dizaine de personnes seraient décédées. D’autres tirs ont également lieu depuis vendredi après la destruction notamment du croiseur de la flotte russe Moskva en mer Noire, frappé par des missiles Neptune. Les forces russes ont procédé à plusieurs frappes sur des usines militaires dans la région de la capitale, dont le complexe produisant ces missiles.
Selon plusieurs sources militaires, la perte du Moskva va affecter le positionnement de la marine russe sur Odessa et Kherson. Dans l’est, le ministère russe de la Défense a assuré que « des missiles de haute précision avaient détruit des entrepôts de carburant et de munitions » à Barvinkove (région d’Izioum) et Dobropillia (non loin de Donetsk). Une série de tirs ont également touché Kharkiv, dimanche, faisant une dizaine de morts. Le gouverneur de l’oblast de Dnipro, Valentyn Reznichenko, a déclaré avoir subi également un assaut lundi matin. Cette intensification des frappes constitue-t-elle une réponse à l’attaque sur le croiseur ou bien une véritable stratégie globale, en plus de la nouvelle offensive qui se prépare dans le Donbass ? Pour cette nouvelle phase, tout dépendra « des réserves dont dispose l’armée russe, en hommes, en équipements et en munitions », estime Isabelle Facon, directrice adjointe à la Fondation pour la recherche stratégique.
2. Une nécessaire victoire militaire ?
Les nombreux discours de l’exécutif russe démontrent un besoin de succès militaires. La ville portuaire de Marioupol s’avère symbolique et stratégique en privant l’accès de la mer d’Azov à l’armée ukrainienne. « À ce stade, le Kremlin veut pouvoir faire valoir des succès militaires assez rapidement. La nomination récente du général Dvornikov, commandant du district militaire Sud et qui a commandé les opérations russes en Syrie en 2015-2016, annonce un changement de portage, signalant une volonté d’établir une unité de commandement et de contrôle pour des opérations plus cohérentes dans la nouvelle phase qui s’engage autour d’objectifs plus ramassés. Un enjeu sera certainement pour lui d’essayer d’assurer une meilleure coordination entre forces au sol et forces aériennes », explique Isabelle Facon dans un entretien à l’Institut Montaigne sur « l’armée russe en Ukraine ».
Face à cette nouvelle phase sur le terrain, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a condamné, dans un message vidéo dimanche soir, la destruction à venir, après Marioupol, d’autres villes ukrainiennes et d’autres communautés dans les régions de Donetsk et de Lougansk. « Les soldats russes se préparent à une offensive dans l’est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass. (…) Nous faisons tout pour assurer la défense », a-t-il affirmé.
3. Des armes lourdes promises par l’Occident
Si la Russie a sous-estimé l’armée ukrainienne, mieux équipée et mieux entraînée que prévu, l’envoi massif d’armes en Ukraine fonctionne également. Le président des États-Unis a promis une nouvelle aide militaire après celle déjà débloquée le 13 avril d’un montant de 800 millions de dollars. Dimanche, Joe Biden a évoqué des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu’ici. Ces livraisons comprendraient des équipements « très efficaces que nous avons déjà livrés » à l’Ukraine, mais aussi « de nouvelles capacités », dont « des systèmes d’artillerie » et des « véhicules de transport de troupes blindés », a précisé la Maison-Blanche. La stratégie d’enlisement, reproduction de la défaite militaire soviétique en Afghanistan (1979-1989), apparaît clairement.
De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a encore appelé les Vingt-sept à fournir rapidement des armes. Dans un entretien accordé au quotidien allemand Bild, elle affirme que « cela s’applique à tous les États membres : ceux qui le peuvent doivent le faire sans tarder, car ce n’est qu’à cette condition que l’Ukraine parviendra à se défendre contre la Russie ». Selon la responsable de l’UE, « la guerre pourrait durer des mois, voire des années ».
4. Aucune issue diplomatique
Les deux présidents russe et ukrainien apparaissent désormais ne plus vouloir négocier. Zelensky a réitéré sa volonté d’obtenir des armes lourdes. Concernant Marioupol, il a néanmoins estimé que l’une des options était que les Occidentaux l’ « aident à obtenir un arrêt des combats par la voie de la négociation ». Pour les Russes, leur position défavorable sur le terrain ne les pousse pas à vouloir s’engager dans une négociation sérieuse. Mais, au terme de cette séquence militaire, Moscou pourrait décider de nouvelles discussions, estiment plusieurs diplomates. À Kiev, les services de renseignements chinois continueraient des négociations en coulisse pour convaincre les États-Unis et l’Union européenne de relancer des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, selon le modèle des « six-party talks » utilisé pour la Corée du Nord. Face au drame qui se poursuit pour les civils, dont 13 millions se retrouvent coincés par les combats, un conseil de sécurité des Nations unies est prévu ce mardi sur la question humanitaire. En attendant, le manque d’initiative du secrétaire général, Antonio Guterres, agace un certain nombre de pays.
UkraineGuerre en UkraineRussieVolodymyr Zelensky Le Figaro
Trump, le Brexit... Le Pen ? Pourquoi l'hypothèse de «l'accident électoral» est plus qu'hasardeuse
Paul SugyDÉCRYPTAGE - Martelée par les soutiens du président, évoquée avec effroi par les éditorialistes, la probabilité d'une victoire «surprise» de Marine Le Pen à l'instar de celle de Trump ou du Brexit est très mince. Mais la comparaison, surtout, est fallacieuse.
«Rien n'est joué», «elle peut encore gagner», «le RN n'a jamais été si près du pouvoir»... Les soutiens d'Emmanuel Macron aiment jouer à se faire peur - et rappellent ad nauseam leur inquiétude devant un scénario que pourtant aucun sondage n'envisage sérieusement. Mais les sondages, bien sûr, ne font pas une élection, et la thèse de «l'accident électoral» ne laisse pas d'inquiéter les éditorialistes et les observateurs avertis de la vie politique. À l'instar de Gaël Brustier par exemple, de la Fondation Jean-Jaurès, qui écrivait il y a quelques jours sur Slate : «depuis la victoire de Donald Trump en 2016 et celle de l'option Brexit, chacun devrait désormais se préparer aux surprises les jours de scrutin».
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Le rejet qu'inspire le chef de l'État empêcherait selon eux un trop grand nombre d'électeurs de gauche de se reporter sur lui au second tour ; la sérénité affichée par Marine Le Pen aurait définitivement triomphé du dégoût qu'inspire son patronyme ; les crises, enfin, les crises surtout, qui ébranlent le pays comme elles ont secoué aussi le Royaume-Uni et les États-Unis, pourraient bien avoir à ce point bouleversé le champ politique que même l'inimaginable peut désormais se produire.
Il n'y a plus de «vote caché» pour Le Pen
Si séduisante qu'elle soit, à commencer parce qu'elle réintroduit un soupçon de doute dans une élection qui en semble ennuyeusement dépourvue, l'analogie pourtant ne convainc guère, et voici pourquoi.
D'une part, le système électoral français crée bien moins d'incertitude que celui américain : l'élection du chef de l'État au suffrage universel direct promet une issue moins hasardeuse au scrutin. Si en effet la plupart des instituts de sondage et des médias américains garantissaient, quelques jours avant l'élection de Donald Trump, la victoire de son adversaire Hillary Clinton, au moins ne s'étaient-ils pas trompés sur l'avantage de celle-ci sur le décompte du nombre de voix. La suite de l'histoire est connue : malgré une avance de trois millions de voix, la démocrate défaite n'a obtenu que 227 grands électeurs, contre 304 pour le vainqueur républicain. L'erreur des sondeurs était essentiellement de n'avoir pas envisagé la victoire (à chaque fois de quelques dizaines de milliers de voix seulement) de Donald Trump dans trois États importants, et qui votaient immanquablement pour les démocrates depuis trente ans : la Pennsylvanie, le Wisconsin et le Michigan.
Rien de tel donc en France, puisque même une erreur importante des sondages sur les électeurs de la Creuse n'aurait pas d'influence quant à la probabilité du résultat... Surtout, le temps est révolu où les instituts de sondage sous-évaluaient régulièrement le vote en faveur du FN puis du RN (un vote aux ressorts moins bien connus, et plus difficilement «avouable» que d'autres) : largement surestimé aux dernières élections régionales, le score du Rassemblement national a dans l'ensemble été plutôt correctement envisagé dans les sondages avant le premier tour (qui donnaient presque toujours Marine Le Pen entre 20 % et 24 % après l'annonce officielle des candidats par le Conseil constitutionnel ; tous s'accordaient en effet à rehausser son score par rapport aux semaines précédentes). Il semblerait qu'il n'y ait plus de «vote caché» en faveur de Le Pen, comme ce fut le cas pour Donald Trump - le fait avait d'ailleurs été largement répercuté dans les médias conservateurs : un pays dans lequel de nombreux électeurs n'osent pas révéler leur vote est-il vraiment un pays libre ? s'interrogeait-on sur Fox News.
La surprise provoquée par la victoire du «Leave» au référendum sur le Brexit avait été d'une autre nature : cette fois les sondages ne promettaient pas unanimement le résultat inverse, mais disaient en réalité tout et son contraire, à tel point qu'il était difficile d'y voir clair dans la quinzaine précédant le vote. La chose était d'autant plus consternante qu'un an auparavant, les mêmes instituts de sondage avaient déjà dû s'excuser platement pour n'avoir pas su prédire le triomphe des conservateurs aux élections législatives. L'institut YouGov avait dans la foulée promis de perfectionner ses méthodes d'échantillonnage, mais la technique, en 2016, n'était donc manifestement pas plus au point. Toutefois, dans les semaines avant le Brexit, la moitié environ des sondages «sérieux» prédisaient un Brexit - seul un obscur institut brésilien, Atlas Intel, n'a jusqu'ici envisagé la victoire d'une courte tête de Marine Le Pen au second tour dimanche prochain.
En outre les sondeurs britanniques étaient nombreux à avoir mesuré un resserrement dans les intentions des électeurs en faveur de l'une ou l'autre des deux options ; et s'accordaient à reconnaître que 10 % environ d'entre eux restaient indécis, ce qui rendait à tout le moins très incertain le résultat. Cette fois l'écart se creuse dans les sondages entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, et la part des électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui demeurent indécis quant à leur choix de second tour tend à se réduire.
Le Pen seule contre toutes
La forte abstention que prédisent en revanche ces mêmes sondages pour dimanche, et qui faisait précisément redouter il y a deux ans à Dominique Reynié un «accident électoral» («l'abstention peut donner la victoire à une force dont ne voudraient pourtant pas la plupart des électeurs», craignait dans les colonnes du Figaro le directeur général de la Fondapol), s'avère en réalité plutôt favorable à Emmanuel Macron puisque l'intention de s'abstenir progresse notamment chez les insoumis qui ont envisagé un temps de se reporter sur Le Pen, ou encore chez les électeurs ayant voté Zemmour au premier tour.
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Si la dynamique de cet entre-deux tours ne semble pas profiter à Marine Le Pen, c'est aussi parce que la candidate du Rassemblement national, contrairement à Donald Trump et aux partisans du «Leave», reste très largement boudée par l'establishment. Malgré ses outrances, Donald Trump était le candidat d'un parti ayant fourni avant lui 18 autres présidents de la République aux États-Unis. Le Brexit était soutenu par une partie importante des Tories, ainsi que par de nombreux titres de la presse britannique : le Telegraph, le Sun, le Daily Mail... avaient appelé, dans des éditoriaux sans ambiguïté, leurs lecteurs à voter pour le «Leave». Sans soutiens de poids issus des partis ayant déjà gouverné par le passé le pays, et sans appui médiatique d'ampleur, Marine Le Pen reste très largement une candidate hors-système, excluant ainsi toute comparaison possible avec l'élection de Donald Trump et le Brexit.
L'analyse des ressorts électoraux du vote Le Pen livre une autre clef de l'énigme. Cette fois c'est Jérôme Sainte-Marie qui met en garde contre une trop rapide analogie. Le théoricien de l'opposition entre «bloc populaire» et «bloc élitaire», convaincu que le vote Le Pen agrège les intérêts du premier et le vote Macron, ceux du second, précise : «si les États-Unis constituent une société archipélisée selon des logiques identitaires, la France à l'inverse persiste à être avant tout polarisée par des questions sociales». Dans une tribune au Figaro, il observait notamment que si le vote Macron progresse en France de manière linéaire en raison du niveau de revenus, ce n'est pas le cas aux États-Unis où le vote Trump agrège des catégories sociales très différentes. Le vote Trump serait un vote communautaire quand le vote Le Pen, lui, serait un vote de classe : l'ennui pour la candidate du RN est qu'une part significative du vote populaire risque de lui manquer pour l'emporter face à Emmanuel Macron.
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S'il fallait néanmoins trouver une raison de défendre le parallèle, peut-être faudrait-il regarder du côté des réseaux sociaux et en particulier de Facebook. Aux États-Unis, le journaliste du New York Times Kevin Roose a prétendu que la victoire de Trump aurait pu être déduite d'un examen minutieux de la dynamique du candidat sur les réseaux sociaux, et en particulier sur Facebook, où les équipes du candidat avaient engagé un vaste travail fondé sur des méthodes sophistiquées d'intelligence sociale. Le lanceur d'alerte Christopher Wylie, à l'origine des révélations sur le scandale Cambridge Analytica, en est convaincu : l'utilisation de cette même stratégie d'influence en ciblant les usagers de Facebook aurait été «cruciale» dans le choix final des Britanniques. Ces derniers temps Marine Le Pen, comme l'a observé le «geek» de BFMTV Raphaël Grably, «est devenue la candidate récoltant le plus d'interactions sur la Facebook».
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Le risque d’une Assemblée nationale sans opposition
ANALYSE - Si Emmanuel Macron est réélu, le danger pour lui serait non pas de ne pas avoir de majorité, mais de ne pas avoir d’opposition.
«Pécressethon»: entre moqueries et compassion
La candidate des Républicains est «endettée personnellement à hauteur de 5 millions d’euros».
L'Humanité
Berlin débat sur l’envoi d’armement
ActuLes pressions extérieures comme intérieures s’accentuent sur le chancelier Olaf Scholz pour que l’Allemagne livre des armes lourdes à l’Ukraine. Au risque d’un engrenage.
Bruno OdentL’Allemagne livrera-t-elle ses chars d’assaut et ses systèmes d’armes ultramodernes à l’Ukraine ? La question taraude l’opinion publique outre-Rhin et divise depuis plus d’une semaine le gouvernement de coalition SPD/Verts/Libéraux. Le chancelier social-démocrate Olaf Scholz n’est guère prêt à se lancer dans une telle escalade. En dépit des injonctions qui montent au rythme des préparatifs d’une offensive de l’armada de Poutine sur le Donbass, il refuse, pour l’heure, d’en arriver à une telle extrémité, laissant clairement entendre qu’un tel geste pourrait aspirer l’Allemagne dans le conflit.
le chancelier accusé de Mollesse et d’atavisme russophile
Cette attitude lui vaut des reproches véhéments du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui fait feu de tout bois pour obtenir les chars Leopard de Berlin et accuse ouvertement les dirigeants allemands d’atavisme russophile.
La pression s’accroît sur le chancelier, depuis l’extérieur avec les accusations de mollesse ouvertement proférées par quelques-uns des partenaires de l’Otan. Mais aussi en Allemagne, où la vindicte des milieux les plus interventionnistes s’exprime jusqu’au sein du gouvernement.
La ministre verte des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, championne déjà d’une intégration super-atlantiste de l’Allemagne, se déchaîne désormais en faveur de la livraison d’armes lourdes. La présidente libérale de la commission de la Défense du Bundestag, Marie-Agnes Strack-Zimmermann, se montre encore plus impatiente. « Nous n’avons, dit-elle, plus le temps de conduire une telle discussion. Il y va de l’Ukraine mais aussi de nous, l’Europe. »
Opposition des cadres du parti social-démocrate
À l’inverse, de nombreux dirigeants du SPD, le parti du chancelier Scholz, restent vent debout contre un tel engrenage. « Nous ne devons pas nous laisser emmener pas à pas dans une guerre avec la Russie », souligne le député Joe Weingarten, qui fait remarquer que la livraison de chars d’assaut et autres systèmes d’armes complexes impliquerait forcément l’envoi de formateurs ou de volontaires sur le terrain pour permettre leur maniement par les troupes ukrainiennes.
Du côté de l’armée fédérale allemande, la Bundeswehr, on est bien au fait du caractère incontournable de l’implication de militaires allemands pour mener à bien de telles fournitures d’armes lourdes. Ainsi, le général de brigade Erich Vad ne mâche-t-il pas ses mots, sur les antennes de la chaîne publique WDR, contre un processus qui pourrait « ouvrir le chemin à une troisième guerre mondiale ». Un paramètre au moins aussi lourd que les armes en question. À mesurer par tous les vrais combattants européens pour la paix.
Guerre en UkrainearmementAllemagneolaf scholz L'Humanité
La Transnistrie craint d'être prise dans la guerre
ReportageTiraspol (Moldavie), envoyé spécial. Les habitants de la république autoproclamée moldave du Dniestr, craignent que la guerre en Ukraine réveille le conflit gelé depuis 1992. Au moment de la chute de l’URSS, la région avait connu des combats meurtriers avec la Moldavie.
Émilien UrbachAu bout d’une heure de route depuis Chisinau, la capitale Moldave, nous atteignons la ville de Bendery (ou Tighina ) dans l’est du pays. À côté du drapeau russe flotte celui, rouge et vert, de la république moldave du Dniestr (RMD), frappé de la faucille et du marteau. C’est là que se situe le poste frontière de la Transnistrie. Région autonome de la Moldavie pour l’ONU, qui la reconnaît comme Unités administratives territoriales de la rive gauche du Dniestr (UTAN), il s’agit d’un État indépendant autoproclamé, de fait, depuis la chute de l’Union soviétique, en 1991.
Après avoir répondu à quelques questions des agents de la police aux frontières et déboursé quelques roubles locaux, on y entre assez facilement. Car cet État, reconnu par seulement trois autres entités, elles-mêmes non reconnues, l’Ossétie du Sud-Alanie, l’Abkhazie et la république de l’Artsakh, possède sa propre monnaie, sa constitution, son drapeau, son hymne, son armée, son président et son Parlement, appelé Soviet suprême. De même un parti unique domine la vie politique : le Parti patriotique de Transnistrie.
La guerre du Dniestr
Sur ce territoire grand comme un département français et s’étalant le long de la frontière ukraino-moldave, les 470 000 habitants sont en majorité slavophone. En 2006, 97 % des gens ont voté par référendum, pour le rattachement à la Russie. Moscou n’a pas pour autant reconnu la RMD, ni le scrutin. Mais le Kremlin offre aux résidents de la région des passeports russes et déploie 1 500 soldats rattachés au Commandement stratégique opérationnel Sud, contrôlant jusqu’au début de la guerre en Ukraine : le Caucase, le Donbass et la Crimée. Un tiers de ces militaires sont, en outre, installés ici dans le cadre de la mission de maintien de la paix, instaurée en 1992, à l’issue de deux années d’un conflit meurtrier entre séparatistes et forces armées moldaves.
Une fois le premier barrage frontalier passé et le Dniestr traversé on parvient au centre-ville de Tiraspol, deuxième ville de Moldavie et capitale de la Transnistrie. Devant un checkpoint, tenu par deux militaires russes, juste avant d’arriver sur la place du palais présidentiel, une voiture est arrêtée. Sur sa lunette arrière, un autocollant apparaît : la lettre Z enserrée dans une étoile à cinq branches, symbole de « l’opération spéciale » lancée en Ukraine, le 24 février, par Vladimir Poutine. Un peu plus loin trône une statue monumentale de Lénine. De l’autre côté, la flamme du soldat inconnu flambe devant le monument aux morts construit en hommage aux 400 combattants tués durant la guerre du Dniestr. Sur un mur, juste à côté, le bronze d’un général moustachu aux larges épaules guidant le peuple. Si le gouvernement local a bel et bien rompu avec tout type d’économie socialiste, la nostalgie de l’Union soviétique est largement entretenue.
« On espère rester neutre »
Mais ce qui inquiète les habitants, c’est la proximité du territoire avec la région d’Odessa. La menace qui pèse sur la ville portuaire du sud de l’Ukraine ressort dans l’ensemble des discussions. Sur la possibilité que la Transnistrie puisse être une base arrière de l’offensive Russe ? « La rumeur court que des mercenaires de Wagner s’y entraînent, nous expliquait un responsable de Médecins sans frontières à Chisinau. Pour l’heure, le gouvernement Moldave dément toute information faisant état de manœuvres de l’armée Russe sur la rive est du Dniestr. La population a en tout cas le sentiment que son avenir est lié à l’évolution du front en Ukraine. « La Pridniestrovie (appellation russophone de la Transnistrie -NDLR) est un tout petit morceau de terre non reconnu, expliquent Sergueï et Youlia, attablés dans un café. Notre opinion ne compte pas. Nos proches qui vivent en Ukraine nous méprisent désormais car ils nous considèrent comme le peuple de Poutine. La guerre est terrible. »
À proximité du monument aux morts, d’autres clients du bar nous confient se sentir pris au piège par un conflit qui les dépasse. Russes et Ukrainiens constituent le même peuple pour l’immense majorité des gens ici. « Personne ne devrait souffrir à cause des choix des politiciens, insiste Alexander un jeune étudiant assis à côté de sa compagne. On espère que la Transnistrie restera neutre. Nous sommes tous frères. » Et Dima, à la table d’à côté, d’abonder : « Je suis de Chisinau, ma femme de Tiraspol et mon père d’Odessa. Et nous devrions nous faire la guerre ? »
La Transnistrie réclame sa reconnaissance par l’ONU
Dans cet établissement situé en face de la grande statue du maréchal russe du XVIIIe siècle Alexandre Souvorov, seule Olesya, une jeune femme blonde, fait part de son engouement pour une avancée des troupes de Vladimir Poutine jusque dans la république autoproclamée. « C’est une question d’opinion », lance-t-elle dans un large sourire. Pour Dima, elle représente une partie de la population en Transnistrie. « Ici, on a accès à tous les médias. Mais suivant la langue parlée par les gens cela diffère. Les russophones ne regardent que la télévision russe et se privent des informations qui circulent ailleurs. Pour vivre bien, il vaut mieux ne pas faire de politique. Si tu exprimes publiquement ton opposition tu risques la prison ou l’expulsion. » Loudmyla, attablée un peu plus loin, espère pour sa part quitter rapidement le territoire pour la Roumanie. « J’essaie d’avoir des papiers. Les salaires sont misérables ici. Seule l’Europe peut nous donner du travail », explique-t-elle.
La présidente Maia Sandu a signé le 3 mars une demande officielle de la Moldavie pour intégrer l’Union européenne jurant qu’elle n’abandonnerait pas la Transnistrie. Une posture en rupture avec le contenu des accords de paix de 1992 prévoyant la neutralité de la Moldavie à moins d’accorder le droit à l’autodétermination à l’UTAN. Dès le lendemain, Tiraspol a de son côté adressé une demande de reconnaissance de l’indépendance à l’ONU et à l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Elle « constitue une réalité de fait depuis trente ans » pour l’entériner définitivement « par le dialogue » son « divorce » avec Chisinau. À peine quelques jours plus tard, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a défini la Transnistrie le 16 mars comme « territoire occupé » par la Russie. Une déclaration qui interpelle alors que sur le terrain les troupes russes progressent vers la frontière Moldave.
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Ukraine : « L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée »
Le débatAvec l’invasion russe de l’Ukraine et l’évocation par Vladimir Poutine d’un possible recours à l’arme nucléaire, le spectre d’un conflit atomique comme au temps de la guerre froide refait surface, aggravé par une escalade belliqueuse inquiétante. Pour Jean-Marie Collin, porte-parole de l’Ican, un tabou a été levé.
Vadim KamenkaLa question du désarmement nucléaire est de nouveau posée avec le conflit en Ukraine. Dans un conflit nucléaire, il n’y aura jamais de vainqueur, constataient les deux principales puissances à la fin de la guerre froide.
Pourtant, aujourd’hui, certains imaginent les pires scénarios, au mépris des populations et de la planète. L’onde de choc serait irréversible.
Pour le coporte-parole d’Ican France, la priorité est l’interdiction des armes nucléaires afin d’éviter une catastrophe humanitaire, écologique, sociale, politique sans précédent.
Avec la guerre en Ukraine, l’utilisation d’armes tactiques et nucléaires plus importantes a été remise sur le devant de la scène. Êtes-vous inquiet ?
C’est revenu sur le devant de la scène car le président Vladimir Poutine, à l’occasion de différents discours, a expliqué qu’il disposait de l’arme nucléaire et indiqué qu’il pourrait avoir l’utilité de l’usage de ses armes. Il faut bien prendre conscience que, depuis 1945, aucune puissance ne l’a employée. On a donc brisé un premier tabou : la menace de l’usage d’une telle arme sur le théâtre d’un conflit, et cela n’avait jamais été fait depuis la crise des missiles à Cuba, en 1962. Un autre interdit a été franchi : la menace d’utilisation directe d’une telle arme nucléaire à l’encontre de différents États. Ici, avec la guerre en Ukraine, Moscou a clairement averti les pays membres de l’Otan et de l’Union européenne contre toute intervention. Deux mois auparavant, le président russe s’était pourtant engagé avec les quatre autres puissances possédant l’arme nucléaire (les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Chine) à ne pas y avoir recours. Car aucune guerre nucléaire ne peut être gagnée. C’est donc revenir sur cette promesse qui a été prononcée dans le cadre de la conférence d’examen du traité de non-prolifération (TNP). L’escalade verbale est l’autre aspect effrayant. Car, en face, divers gouvernements ont indiqué, à l’instar du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, posséder également l’arme nucléaire (1).
Cette arme de destruction massive dans le cadre de guerre permet au final d’envahir un pays. La Russie l’a bien compris avec l’intervention en Ukraine (2), les États ont peur de faire la guerre et du risque nucléaire. Et il existe aussi une menace permanente sur les populations ukrainienne et européenne, voire mondiale. Peu importe le débat sur les armes tactiques et stratégiques, ce qui est préoccupant, quel que soit le qualificatif de l’arme, c’est leur aspect nucléaire. Leur utilisation serait tout simplement catastrophique pour l’ensemble de la planète. Il s’agit du principal point dans la campagne d’information qu’Ican mène aujourd’hui. Toute détonation de ce type d’armes nucléaires aurait des conséquences humanitaires globales : afflux de réfugiés, une agriculture à l’arrêt, impact environnemental, etc. Le danger est réel, et c’est sur lui que les États doivent s’interroger, sur comment le combattre. Et, dès maintenant, il faut activer l’ensemble des traités qui existent. Car tout est conçu pour parvenir à un monde sans armes nucléaires.
La course aux armements, qui a débuté bien avant la guerre et qui tend à s’accélérer, participe-t-elle à augmenter ce risque nucléaire ?
Cette course n’a jamais cessé depuis la fin de la guerre froide. Malgré la diminution des budgets, les exportations et les achats d’armements continuent d’augmenter. L’an passé, la barre des 2 000 milliards de dollars d’exportations a failli être franchie. Des chiffres sans commune mesure avec ceux des années 1980, à l’époque de la guerre froide. Cette course entretient aussi la menace d’utilisation des arsenaux nucléaires. Car toutes les puissances nucléaires modernisent et renouvellent massivement leurs arsenaux. Cela se traduit, en France, par une hausse annuelle de 400 millions d’euros. En 2022, c’est 5,3 milliards d’euros qui sont investis pour la politique de dissuasion nucléaire. En 2023, on sera proche des 6 milliards. Un chiffre étourdissant qui, une fois converti, donne 10 083 euros dépensés chaque minute pour la dissuasion. Cette course attise aussi les actions conflictuelles. Il faut engager des processus pour y mettre un terme et cela passe, en France, au minimum par le gel du renouvellement de ses arsenaux. Les sommes investies aujourd’hui le sont pour des systèmes d’armes qui verront le jour entre 2035 et 2050 et qui seront utilisés entre 2050 et 2090. Les personnes qui y auront recours ne sont pas encore nées. Cela présuppose aussi que nous aurons besoin d’armes nucléaires tout au long du XXIe siècle. C’est intolérable puisque cela va à l’encontre d’une volonté réelle d’apaisement, de respect du droit, de pacification et d’une plus grande sécurité à l’échelle internationale.
Vu ce contexte international, pensez-vous que de nouveaux engagements sur le désarmement, comme récemment le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian), ont encore un avenir ?
Il existe une inquiétude si la Russie vient briser ce tabou par l’utilisation de l’arme nucléaire dans un théâtre de conflit ou par un essai de démonstration de force. Elle contreviendrait à un certain nombre de traités et au régime global de non-prolifération. Les cinq puissances principales reconnues par le TNP ne respectent pas leurs obligations et affaiblissent ainsi ce traité. Tous ces États sont pourtant contraints par l’article 6 à atteindre le désarmement nucléaire. Et, depuis 2010, ils ont également pris un ensemble d’engagements visant à diminuer la place de la dissuasion nucléaire dans leur stratégie de défense, d’avoir plus de transparence et de baisser les investissements. Ils ne les honorent pas.
Le Tian avait pour objet pour combler le vide juridique au sein du TNP. Cela permet avec ces deux traités d’engager véritablement un processus de désarmement. Il était encore incroyable qu’au XXIe siècle l’arme la plus destructrice n’ait pas une interdiction formelle et juridique, à la différence des armes chimiques, à sous-munitions ; les mines antipersonnel. Le Tian ressort grandi du conflit. Car de plus en plus d’États se rendent compte que cette menace d’armes nucléaires aurait bien sûr des effets sur le lieu visé, c’est-à-dire en priorité le territoire européen, nord-américain ou l’Asie du Sud-Est, mais que les autres nations seraient aussi forcément impactées. Soixante États ont ratifié le texte, dont la Côte d’Ivoire en mars. Le Guatemala pourrait être le 61e. La réunion qui se tiendra fin juin sera un événement majeur pour la reconquête du désarmement nucléaire. On y évoquera dans un cadre onusien, car les Nations unies sont dépositaires du traité, l’impact humanitaire sur les populations et l’environnement. L’absence d’un certain nombre de puissances nucléaires comme la France apparaît impensable. Mais le boycott semble bien réel. Même si l’État français n’envisage pas d’adhérer à ce traité, la France doit y aller en tant qu’État observateur, au nom du multilatéralisme et de la volonté d’échanger avec les autres pays. Il faut que les puissances nucléaires viennent débattre et comprendre la volonté de pays d’interdire ce type d’armes. L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée.
Les principaux traités sur le désarmement nucléaire, signés durant la guerre froide, sont rendus caducs. Comment éviter qu’ils ne disparaissent entièrement ?
Les États-Unis et la Russie demeurent encore les deux principales puissances nucléaires. Leurs arsenaux sont respectivement de 5 550 et de près de 6 000 armes chacun. À eux deux, Moscou et Washington possèdent donc encore 95 % des têtes nucléaires de la planète. Les deux pays sont liés par le traité New Start à une réduction de leurs armes stratégiques nucléaires, qui court jusqu’en 2026. Ce texte les autorise à pouvoir déployer 1 550 armes nucléaires. Après 2026, c’est l’inconnu au niveau de ces deux puissances. Il reste quatre années avant son expiration. Mais la mise en œuvre d’un processus qui aboutirait à signer un nouveau traité (sa prolongation, d’une durée de cinq ans, ayant déjà eu lieu) entre les deux pays apparaît actuellement difficile. Ce dossier s’avère complexe, car la Russie, avant le conflit en Ukraine, a émis le souhait que celui-ci ne soit pas bilatéral mais multilatéral, en comprenant la France, la Grande-Bretagne et la Chine. Paris, Londres et Pékin s’y refusent, estimant que les deux puissances doivent déjà aboutir à réduire leurs arsenaux de manière considérable. Une fois arrivé à leur niveau, ses trois puissances s’engageraient à faire de même. Ce type de traité reste d’une importance primordiale, permettant de la transparence. Mais aujourd’hui on doit inclure les neuf pays possédant l’arme nucléaire (Chine, Corée du Nord, États-Unis, France, Israël, Inde, Pakistan, Russie et Royaume-Uni). Ce cadre existe avec le Tian. Car on prévoit que chaque État présente son plan de désarmement basé sur un agenda coordonné et qui devra être accepté par l’ensemble des États signataires. Si on veut véritablement avancer sur le désarmement, les deux traités du TNP et du Tian offrent un cadre multilatéral.
Étant donné la faible ampleur des mobilisations sur la guerre en Ukraine, l’opinion publique est-elle réceptive au désarmement nucléaire ?
En France, deux types d’opinion publique coexistent. Une partie estime que l’arme nucléaire dissuade Vladimir Poutine de nous attaquer ; cela montre un manque d’information et de connaissance sur la réalité des conséquences de l’utilisation des arsenaux nucléaires. De plus, l’histoire montre qu’un État peut agir contre vous, même si vous disposez de l’arme nucléaire. La deuxième réaction est celle de la peur et de l’interrogation si un conflit nucléaire éclatait. Comment fait-on pour se protéger en cas d’attaque sur la France ? Au bout de quelques minutes d’échange et de dialogue, les gens se rendent compte que la création de n’importe quel type de bunker ne leur permettrait pas de survivre à ces détonations. Pour imaginer le lendemain d’une détonation nucléaire, tellement difficile à concevoir, j’engage les lecteurs à regarder une vidéo du Comité international de la Croix-Rouge réalisé en 2020 : tu veux « vivre ou mourir » à la suite d’une détonation nucléaire ? Cela expose des questions clés : comment accéder à des soins et à l’alimentation ? Quel modèle économique ? Quel système politique ? De ce fait, la seule garantie en termes de protection, c’est d’interdire et d’éliminer les arsenaux nucléaires. Cela passe par une éducation à la paix et au désarmement, et en France ces questions sont trop peu abordées. Il existe ainsi un vrai tabou de la part de nos élus et de nos gouvernements et on peut remarquer que les médias aussi remettent rarement en cause, dans leur façon de parler de ce sujet, la stratégie de dissuasion nucléaire de la France. Pourtant, ce choix mérite d’être débattu et il est nécessaire de débattre du désarmement.
(1) « Je pense que Vladimir Poutine doit aussi comprendre que l’Alliance atlantique est une alliance nucléaire », répond le ministre des Affaires étrangères le 24 février.
(2) Les nations qui s’opposent au conflit risquaient des « conséquences que vous n’avez encore jamais connues ».
Profil
Jean-Marie Collin est chercheur associé au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip). Il est expert en désarmement nucléaire et porte-parole de l’Ican France, coalition pour l’abolition des armes nucléaires, lauréate du prix Nobel de la paix en 2017.
L’Illusion nucléaire : la face cachée de la bombe atomique, de Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain, Éditions Charles Léopold Mayer, Paris 2018, 250 pages, 20 euros.
nucléaireICANGuerre en Ukraine L'Humanité
« La menace d’une guerre nucléaire en Europe »
ChroniqueFrancis WurtzLa manchette frappe d’autant plus qu’elle n’est pas le fait d’un journal à sensation mais le choix d’un mensuel respectable : « le Monde diplomatique », qui publie sous ce titre un article, au demeurant fort pertinent. De fait, le mot le plus tabou du vocabulaire stratégique est tombé à plusieurs reprises depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. La première fois, lorsque le Kremlin a fait connaître sa décision de rehausser le niveau d’alerte des forces nucléaires du pays ; puis quand le ministre français des Affaires étrangères a cru bon de rappeler, sur TF1, que « l’Otan est aussi une alliance nucléaire » ; enfin, dans la réponse dangereusement sibylline du porte-parole de Poutine à la question d’une journaliste de CNN sur le risque d’un recours aux armes nucléaires en liaison avec la guerre en Ukraine : « S’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, souligna Dmitri Peskov, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine… »
« Je pense que c’est du bluff », trancha Volodymyr Zelensky, en multipliant les pressions – jusqu’au sein du Congrès américain – en faveur de mesures induisant une implication directe de l’Otan dans le conflit ukrainien, comme l’envoi d’avions de combat ou la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. « Ne vous racontez pas d’histoire : quoique vous disiez, ça s’appelle la Troisième Guerre mondiale, O.-K. ? » avait précédemment mis en garde Joe Biden, aussitôt taxé de faiblesse par des cercles plus soucieux du leadership américain que de solidarité avec le peuple ukrainien.
Naturellement, les images insoutenables de corps déchiquetés, de quartiers dévastés, de personnes écrasées de douleur et de souffrances en provenance, jour après jour, des lieux de combat peuvent être vues comme autant d’arguments en faveur d’un engagement militaire toujours plus décisif des forces occidentales. Et pourtant : céder à ces pressions, fussent-elles guidées exclusivement par un esprit de solidarité pleinement légitime envers un peuple martyr, risquerait de faire basculer cette guerre atroce dans un abîme insondable.
Ces circonstances dramatiques mettent en lumière plusieurs enjeux bien connus mais passablement négligés en temps de paix. D’abord, l’extrême dangerosité d’une sécurité internationale fondée sur l’arme nucléaire : la tendance à la banalisation des armes nucléaires dites « tactiques » et, par voie de conséquence, l’acceptation de l’idée d’y recourir en cas de situation critique sur le terrain décuplent les périls intrinsèquement liés à cet arsenal diabolique. Qui sait où commence, aux yeux de Poutine, dans le contexte actuel, une « menace existentielle » ? Ensuite, l’effrayante fragilité d’un pouvoir concentré entre les mains d’un seul homme, placé à la tête d’une puissance nucléaire, à l’Ouest comme à l’Est : à cet égard, l’appel de Volodymyr Zelensky « aux meilleurs instincts du président » Biden, si souvent pris en flagrant délit de dérapage sur la base de ses émotions dans des situations particulières, fait peur. Enfin, le poids de certains médias et réseaux sociaux dans la promotion de courants d’opinion faisant plus appel aux réflexes qu’à la réflexion. « Une nouvelle façon de penser est essentielle si l’humanité veut vivre », écrivit Einstein après l’avènement de l’ère nucléaire. Plus d’un demi-siècle plus tard, c’est plus vrai que jamais.
la chronique de francis wurtzGuerre en Ukrainearmes nucléaires Le Figaro
Présidentielle 2022 : «Je n'ai pas révolutionné l'exercice du pouvoir politique présidentiel», admet Emmanuel Macron
Le FigaroInvité sur France Inter, le président-candidat indique vouloir réformer la «manière d'exercer la fonction présidentielle».
C'est un procès que lui ont régulièrement fait ses adversaires durant la campagne : celui de ne pas être descendu dans l'arène assez tôt, de ne pas avoir accepté de se confronter aux Français ou aux journalistes après un quinquennat marqué par une crise sociale.
À lire aussiEmmanuel Macron: «Les crises m'ont forgé, mon énergie est intacte»
Invité sur France Inter, Emmanuel Macron s'en est défendu : «Je me suis livré à des interviews politiques tout au long du quinquennat. (...) Autant que mes prédécesseurs.» Le président-candidat a ensuite admis ne pas avoir «révolutionné l'exercice du pouvoir présidentiel».
Et d'ajouter : «Je sens bien qu'il y a eu un décalage entre le renouvellement politique que j'ai incarné et le classicisme de l'exercice de la fonction.» Emmanuel Macron assure désormais vouloir «réformer en profondeur» la «manière d'exercer la fonction présidentielle».
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Présidentielle 2022 : le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage
SONDAGE - D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.
Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022
Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.
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Arrivé troisième homme du premier tour, l'ancien candidat LFI «ne veut pas que Madame Le Pen prenne le pays» et «que Monsieur Macron garde le pouvoir».
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La chute de Marioupol, un tournant
ActuUkraine. La conquête par les forces pro-russes de ce port stratégique, défendu par le bataillon Azov, s’est faite au prix de la destruction de la ville. Sa prise totale constituerait une victoire symbolique de taille pour le Kremlin.
Marc de Miramon Pour mesurer l’importance tant symbolique que stratégique représentée par Marioupol, il suffit d’observer les images de ce qui subsiste de cette ville portuaire située sur les rives de la mer d’Azov, à la jonction du Donbass et des territoires côtiers jouxtant la péninsule de Crimée.
Détruite à près de 90 %, ses paysages désolés rappellent les ruines de la ville d’Alep, ou encore ceux de Raqqa ou de Mossoul ravagés après des semaines de combats urbains. Scellé depuis une quinzaine de jours, son sort n’en était pas pour autant jeté, voulaient croire les autorités de Kiev.
Les principales forces militaires défendant encore la ville, issues du sulfureux bataillon Azov, s’étaient retranchées dans l’immense complexe d’Azovstal, l’un des plus grands d’Europe. « Comment se représenter (cette) zone industrielle ? C’est une ville dans la ville, et il y a plusieurs niveaux souterrains datant de la période soviétique. Ce n’est pas possible de bombarder d’en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps », expliquait le 7 avril Édouard Bassourine, représentant des forces séparatistes de Donetsk.
Pour mater la cité et cette place forte où subsisteraient encore quelques centaines de combattants, l’armée russe n’a pas lésiné sur les moyens, appuyée par les forces séparatistes du Donbass et les bataillons tchétchènes dépêchés par le despotique président Ramzan Kadyrov.
1 026 militaires ukrainiens auraient déposé les armes
Quarante jours de bombardements intensifs et un encerclement total ont fini par avoir raison de la plupart des combattants ukrainiens réfugiés dans la zone d’Azovstal, qui jouxte le port de Marioupol. Quelque « 1 026 militaires ukrainiens de la 36e brigade d’infanterie de marine ont volontairement déposé les armes et se sont rendus », selon le ministère russe de la Défense, dans la soirée du 13 avril.
Avant le début du conflit, Marioupol comptait plus de 430 000 habitants, et constituait la principale zone portuaire en mer d’Azov, débouché essentiel pour les exportations, dont les différents fleuves et canaux connectent la mer Blanche, la mer Baltique, la mer Caspienne et surtout la mer Noire.
L’importance du site explique l’envoi assumé par Kiev du bataillon Azov pour le défendre, peu importe la réputation de ses combattants arborant pour certains des emblèmes néonazis. « Il est l’un des nombreux bataillons nationaux. Eh bien, ils sont ce qu’ils sont », expliquait début avril le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur la chaîne états-unienne Fox News : « Ils ont défendu notre pays. Mais ensuite, ils sont tous devenus membres de l’armée ukrainienne. Azov n’est plus un groupe indépendant », ajoutait-il.
L’imminence de la bataille pour le contrôle du Donbass
Vladimir Poutine ne manquera pas de brandir cette victoire annoncée comme le symbole de la « dénazification » de l’Ukraine, alors que se profile la cruciale bataille pour le contrôle du Donbass, lui-même en guerre civile depuis 2014. Plusieurs dizaines de milliers de soldats ukrainiens sont massés aux portes de ce territoire majoritairement contrôlé par des combattants locaux pro-russes, et qui entendent faire sécession pour adhérer à terme à la Fédération de Russie.
Alors que la guerre, à rebours de la campagne éclair envisagée par les stratèges russes, promet de s’étirer encore de longues semaines, l’inquiétude ne cesse de grandir sur ses conséquences prévisibles, bien au-delà de la zone de conflit. « La hausse des prix alimentaires pourrait avoir des effets considérables » et provoquer des troubles sociaux et humanitaires dans les pays les plus pauvres au Moyen-Orient et en Afrique, s’alarme la Banque mondiale dans un rapport publié jeudi, alors que la Russie et l’Ukraine figurent parmi les principaux exportateurs mondiaux de céréales et d’engrais nécessaires à l’agriculture, lesquels transitaient entre autres, avant que le conflit n’éclate, par la zone portuaire de Marioupol.
Les tensions sur les marchés des matières premières sont également palpables partout en Europe, à l’image des réactions provoquées par la perspective de voir la Finlande ou la Suède adhérer à l’Otan. « Les frontières de l’Alliance (atlantique – NDLR) avec la Russie feraient plus que doubler. Et ces frontières, il faudra les défendre », a prévenu Dmitri Medvedev, ex-président et actuel numéro deux du Conseil de sécurité de Russie. « Dans ce cas, ajoute-t-il, il ne pourra plus être question d’une Baltique non nucléaire », évoquant aussi des déploiements d’infanterie et des systèmes antiaériens dans le nord-ouest de la Russie, ainsi que des forces navales dans le golfe de Finlande.
Guerre en UkrainemarioupolRussie Le Figaro
«Macron n'est pas assez présent pour nous, mais Marine Le Pen, c'est niet» : plongée à Villetaneuse où Mélenchon a raflé la mise
Elisabeth PiersonREPORTAGE - La ville de Seine-Saint-Denis a battu un record national avec deux tiers d'électeurs insoumis au premier tour. Séduits par le concept de «créolisation» de Mélenchon, ils se reconnaissent peu dans le duel du second tour.
Résidente de Villetaneuse depuis 31 ans, Claude écarquille les yeux lorsqu'on lui apprend le score du premier tour dans sa commune. «65% de votes Mélenchon ? Tant que ça ?». La retraitée, qui a fait partie des 30% d'abstentionnistes en Seine-Saint-Denis, ignorait que sa ville détenait un record national pour le candidat de gauche. Lorsqu'on lui demande comment elle explique ce vote, la réponse fuse : «Les étrangers. Dans ma tour, je suis la plus ancienne. Voilà longtemps que les électeurs de droite sont partis».
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Département le plus pauvre - 28% de la population sous le seuil de pauvreté -, le plus jeune et celui qui compte la plus forte immigration -68% des nouveau-nés y ont au moins un parent né à l'étranger-, la Seine-Saint-Denis est devenue depuis 2017 un vivier de voix pour la France insoumise. Les deux finalistes de la présidentielle l’ont compris. Tandis que le Rassemblement national tente de démontrer que son programme converge avec la gauche, plus de pouvoir d'achat, plus de participation citoyenne et moins d'Europe, Emmanuel Macron s'est, quant à lui, rendu à Saint-Denis jeudi pour annoncer le projet «Quartier 2030» à destination des quartiers défavorisés. De quoi convaincre cet électorat ?
«Entre un banquier et une facho...»
La question fait éclater de rire Mohamed, villetaneusien de naissance. «Mélenchon est notre favori, et il va le rester !», élude ce technicien de maintenance. Bras dessus bras dessous avec sa mère algérienne au voile rehaussé d'un chapeau de paille, Mohamed explique qu’il n’est même pas question de Le Pen. Plus que l’immigration, le sujet, c’est l’économie, martèle-t-il. Alors, «entre un banquier et une facho», pour le second tour, il s’abstiendra.
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Idem pour Ali, taximan de 49 ans, qui dit ressentir directement dans son travail les dangers de l'«ubérisation à gogo» prônée, selon lui, par Emmanuel Macron : «Mélenchon s'attaque aux vrais problèmes, ceux des gens modestes». «C'est lui qui défend les pauvres, les malheureux», abonde un autre riverain, plus loin, à la station essence.
Abdallah, qui tient la supérette au croisement, indique que son frère a voté Mélenchon. «Ici, tout le monde fait ça. Les Algériens, les Tunisiens...», indique l'épicier, qui parle à peine français, et, par conséquent, «ne comprend rien» à la politique, mais n'attend que la naturalisation pour faire de même. Manifestement, la «créolisation» prônée par le candidat insoumis a fait mouche dans ce bastion de gauche. En 2017, déjà, Jean-Luc Mélenchon avait obtenu 47% des voix dans la ville. En 2012, c'était François Hollande qui était plébiscité. Pour ce deuxième tour, Dieunor Excellent, le maire soutenu à la fois par PS, LFI et Parti radical de gauche, a glissé dans toutes les boîtes aux lettres un flyer appelant à «faire barrage à l'extrême droite». Et donnant rendez-vous pour les législatives.
Si le voile est interdit, «qui accompagnera les sorties scolaires ?»
«C'est sûr, ce n’est vraiment pas la ville qui va voter Le Pen, renchérit Céline*, enseignante au complexe scolaire. Des femmes voilées, il y en a partout ici». Pragmatique, l'institutrice explique que l'interdiction du voile serait un vrai «handicap» pour l'école. «Des mamans d'élèves et certaines institutrices le portent. Elles l'enlèvent à l'entrée. S'il est interdit, qui va accompagner les sorties scolaires ? Déjà que le budget de la ville est serré, comment feront les enfants pour aller au musée, ou au parc ? Ils y pensent, à ça ?».
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14h15. En plein Ramadan, la petite mosquée blanche se vide d’hommes et de femmes en tenue de prière. Chez les musulmans, pas de consigne de vote, mais «on est obligé de voter pour le second tour, sinon on laisse la place à des gens non souhaitables», explique d'un air entendu le gérant de la mosquée. Les fidèles affirment en chœur avoir voté Mélenchon, «le seul qui montre un minimum de respect pour les musulmans».
Naelia, cheveux recouverts du voile de rigueur, hésite encore à se déplacer pour le second tour. Si elle y va, ce sera Macron. «Il n’est pas assez présent pour nous, Français des banlieues. Mais Marine Le Pen, c’est niet». Elle considère que Jean-Luc Mélenchon était le seul à fustiger les bavures policières, dont son petit frère «fait les frais tous les jours». Avec son type maghrébin, il est le seul de ses amis à se faire contrôler, raconte-t-elle. Un dernier, tunique jusqu'aux chevilles et chéchia en tête, affirme, sans ciller : «Marine Le Pen présidente ? C'est impensable. Les femmes, c’est pour faire les gâteaux, le ménage. Jamais je ne me ferai diriger par une femme (sic)».
Marine le Pen «ne pourra rien faire»
L'électorat de Villetaneuse est aussi marqué par la présence de l'université en sciences humaines. Un petit groupe d'étudiants en sociologie s'inquiète d'un «danger brun» : «Sortir de l'UE, supprimer le droit du sol, non mais elle est barjo». Hormis cette poignée d'étudiants qui, ce dimanche, ira «faire barrage à l'extrême droite», la candidate RN ne semble pourtant pas effrayer. Pas même dans la communauté musulmane, où l’on estime qu’elle s’est «lissée», et que, «de toute façon, elle ne pourra rien faire» : «Elle compte faire comment ? Envoyer des chasseurs aux trousses de chaque femme voilée, les mères, les grands-mères ? Les policiers ont d'autres choses à faire».
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Devant la mairie, Karim, Joe et Vandam discutent politique. Le premier s'abstient, ne souhaitant pas «participer à cette mascarade» puisque «c’est l’Europe qui décide tout». Le deuxième se tâte encore entre l'abstention et Macron. Pour lui, le chef de l'État «n’a même pas fait semblant d'entendre» les «gilets jaunes» et les «antivax». Le troisième, casquette vissée à l’envers, votera Le Pen et l’assume : «Ce sont les bobos qui se cachent. Ici, dans la banlieue, il n'y a pas de tabou». Quand la candidate Rassemblement national parle d’un pays envahi par l’immigration, ce natif de Villetaneuse aux parents algériens l’entend. «Saint-Denis, c'est devenu la Tunisie. Les vendeurs à la sauvette, le crack… Normal que les Français en aient ras le bol».
«Si ça ne vote plus Le Pen ici, c'est que son électorat est parti depuis longtemps», soupire à son tour Yves, arrivé en Seine-Saint-Denis avec sa femme en 1972. Le paysage a bien changé depuis. Ces deux retraités, qui se sont abstenus au premier tour, iront dimanche soutenir Marine Le Pen, «à cause du traitement qu’on lui a fait». Notamment le «mépris» d'Emmanuel Macron lors du débat d'entre deux tours. «Quand je vois la manière dont il l'a prise de haut, c’est honteux. Ça me décide à la soutenir. Elle est la voix des petites gens».
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La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
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INFO LE FIGARO - Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai.
Présidentielle 2022 : le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage
SONDAGE - D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.
Le Figaro
Présidentielle 2022 : appel à la démission du trésorier de LR Daniel Fasquelle, qui soutient Macron
Emmanuel GalieroINFO LE FIGARO - Candidat aux législatives dans la 4e circonscription de l'Ain, l'ex-président des jeunes LR Aurane Reihanian estime que les «trahisons» appellent une «clarification».
Membre du bureau politique des Républicains et ex-président des jeunes LR, Aurane Reihanian n'a pas apprécié la prise de position du trésorier LR Daniel Fasquelle, affichée vendredi matin sur les réseaux sociaux. Prenant acte de son engagement à soutenir la candidature d'Emmanuel Macron, le jeune candidat souhaite sa démission et s'active en coulisses pour réunir des signatures d'élus allant dans le même sens. Il croit pouvoir convaincre une «centaine» de cadres et espère pouvoir diffuser une tribune dès lundi sur les réseaux sociaux.
« Aujourd'hui, Daniel Fasquelle appelle très clairement à un gouvernement commun avec Emmanuel Macron. Il doit donc démissionner de ses fonctions de trésorier. Ces trahisons doivent être pour nous l'occasion d'une clarification idéologique et stratégique à l'approche des élections législatives », réclame-t-il, en estimant que dernière motion adoptée à 87% en bureau politique était «très claire». Puis d'ajouter: « Le vote de chacun doit être respecté mais LR n'a pas vocation à se fondre ni dans le macronisme ni dans le lepénisme ».
La tension monte chez les Républicains
Cette prise de position illustre les débats internes des Républicains avant le prochain conseil stratégique prévu mardi, deux jours après le verdict de la présidentielle. Certains élus mettent la pression sur le président Christian Jacob et lui demandent d'organiser un conseil national, en condamnant une stratégie qu'ils jugent «suicidaire» en vue des législatives. Ils souhaitent des accords préalables avec la macronie alors que le parti a déjà décidé, à l'issue de deux conseils stratégiques et d'un bureau politique, d'investir des candidats partout sur une ligne d'opposition et d'indépendance à l'égard de tous ses concurrents. Elle croit pouvoir conserver sa place de première force d'opposition parlementaire à l'issue des scrutins de juin.
Sur la centaine de députés sortants du groupe LR à l'Assemblée, la droite estime qu'une trentaine de ses circonscriptions pourraient être inquiétées par une poussée présidentielle. Les éventuelles défections pourraient concerner les candidats les plus exposés, comme Daniel Fasquelle au Touquet-Paris-Plage où Emmanuel Macron est arrivé en tête au premier tour de la présidentielle avec 55,78% contre 11,30% pour Valérie Pécresse. Le trésorier des LR s'est justifié en s'inscrivant dans le prolongement de l'appel lancé par Nicolas Sarkozy en faveur du rassemblement autour du président sortant, dans la perspective des prochaines réformes dont la France aura besoin.
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Le risque d’une Assemblée nationale sans opposition
ANALYSE - Si Emmanuel Macron est réélu, le danger pour lui serait non pas de ne pas avoir de majorité, mais de ne pas avoir d’opposition.
Trump, le Brexit... Le Pen ? Pourquoi l'hypothèse de «l'accident électoral» est plus qu'hasardeuse
DÉCRYPTAGE - Martelée par les soutiens du président, évoquée avec effroi par les éditorialistes, la probabilité d'une victoire «surprise» de Marine Le Pen à l'instar de celle de Trump ou du Brexit est très mince. Mais la comparaison, surtout, est fallacieuse.
«Pécressethon»: entre moqueries et compassion
La candidate des Républicains est «endettée personnellement à hauteur de 5 millions d’euros».
L'Humanité
Olivia Ruiz célèbre avec force et dignité les exilés
Nos recommandations culturellesMusique. Avec son spectacle Bouches cousues, l’artiste de cœur et de conscience tisse un lien profond entre hier et aujourd’hui, entre l’intime et la grande histoire.
Fara C.Au Théâtre des Bouffes du Nord où, fin 2021, elle présente Bouches cousues, Olivia Ruiz surgit du fond de la salle. Dès les premiers vers chantés en espagnol, sa voix nous éclaire. Une étincelle de bonheur, après les longs mois de confinement et de consignes abstruses.
En cette œuvre, la poétesse du verbe, du son et du geste parle de ses aïeux contraints à l’exil par le franquisme, des républicains espagnols, elle parle d’elle, de nous, des exilés d’aujourd’hui, face à la répétitivité abjecte de l’histoire. Sur le mur du fond de scène, se détache la phrase de Michel Campiche : « Le silence est le refuge de la liberté. »
La résonance des scènes d'exil
« Trois de mes grands-parents ont dû fuir l’Espagne et s’installer dans une France pour laquelle ils étaient des indésirables, se souvient la native de Carcassonne. À la maison, on ne parlait pas espagnol, on n’évoquait jamais nos racines. »
Mais, en cette artiste de cœur et de conscience, la mémoire en germe a trouvé une terre fertile pour fleurir et célébrer avec force et dignité les déracinés, comme en témoigne Bouches cousues. Des chansons populaires devenues des hymnes alternent avec des titres phares d’Olivia Ruiz – Non-dits, J’traîne des pieds, Quedate…
Et, peu à peu, se tisse un lien profond entre l’intime et la grande histoire. Ainsi, El Ejercito Del Ebro (l’Armée de l’Ebre), chant contestataire né sous la guerre d’indépendance et repris pendant la guerre civile, se déploie avec solennité à travers la voix de la charismatique interprète et la musique qui se déroule à la manière d’une marche vibrante de gravité.
La scénographie de Jérémie Lippmann conjugue, avec autant de pondération que d’ingéniosité, des projections de créations visuelles, de citations (Pablo Neruda, Boris Cyrulnik…) et d’extraits d’archives (de l’INA et de l’Institut Jean-Vigo).
Des images montrent, ici, une impressionnante file d’hommes, fusil en main, traversant la campagne ou bien, là, des femmes et des enfants jetés sur les routes avec leurs maigres bagages. Ces scènes d’exil d’hier entrent en résonance avec l’actualité qui pousse des millions d’êtres humains à l’exode. Émotion…
Le corps s’insurge ou exulte
La chanteuse aux multiples distinctions irradie de lumière les mots et mélodies, qu’elle porte en osmose avec ses compagnons de musique. Vincent David (guitare, ukulélé), David Hadjadj (claviers, trompette, trombone), Mathieu Denis (basse, contrebasse) et Franck Marty jouant d’insolites instruments (nyckelharpa suédois, charango des Andes, etc.) élaborent des univers qui ouvrent grand l’imaginaire. Et, lorsque l’humble diva se met à danser, c’est le mouvement du corps qui prend la parole, qui s’insurge ou qui exulte.
Bouches cousues, spectacle d’une plénitude prégnante, s’adresse à tous nos sens, nourrit notre pensée, irrigue notre désir d’utopie. Il emporte le public dans une pérégrination poétique libératrice qu’acclament, à la fin, des flots de vivats.
Bouches cousues,facebook.com/oliviaruizMusique Le Figaro
La justice française émet un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn
Bertille BayartDes soupçons de détournement de fonds, au travers du distributeur au Moyen-Orient de Renault et Nissan, pèse sur l'ex-patron réfugié au Liban.
La justice française a délivré un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn, l'ancien patron de Renault et de Nissan réfugié au Liban depuis son évasion du Japon fin décembre 2019. Ce mandat, comme l'a révélé le Wall Street Journal, a été délivré par le Parquet de Nanterre, où le juge Serge Tournaire, aux côtés du Parquet financier, enquête sur les éléments de l'affaire principalement issus de signalements portés à la connaissance de la justice par le groupe Renault. Une information judiciaire a été ouverte contre X en février 2020 par le parquet de Nanterre, pour abus de biens sociaux et blanchiment, et a été élargie en juillet dernier au chef de «corruption».
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Le mandat délivré par la justice française ne change en première analyse pas grand-chose àla situation de Carlos Ghosn. L'ex-patron, qui a la triple nationalité française, libanaise et brésilienne, vit à Beyrouth, dans la maison que Nissan avait acheté à son ancien dirigeant, dans un pays qui n'extrade pas ses ressortissants.
Les juges d'instruction français l'avaient entendu sur place le 31 mai et le 1er juin 2021. Depuis, des convocations pour que Carlos Ghosn soit entendu en France ont été lancées, auxquelles il a toujours opposé son impossibilité de voyager; il fait l'objet d'une «notice rouge» auprès d'Interpol à la demande des autorités japonaises. Mis en examen pour plusieurs chefs d'accusation à Tokyo, Ghosn n'y a jamais été jugé du fait de son évasion. Seul son ancien collaborateur Greg Kelly, l'Américain arrêté en même temps que lui le 19 novembre 2018, est passé devant le tribunal. Il a été condamné début mars à six mois de prison avec sursis, et a pu rentrer dans la foulée aux États-Unis.
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Le Parquet de Nanterre ne cherche cependant pas seulement à entendre Carlos Ghosn au travers de ce mandat qui vaut mise en examen. Quatre mandats ont également été délivrés concernant les dirigeants de Suhail Bahwan Automobiles (SBA), le distributeur de Renault et Nissan au Moyen-Orient. Le fondateur de SBA, ses deux fils et l'actuel directeur général sont visés. Les investigations françaises se resserrent donc sur le volet de l'affaire Ghosn surnommé «la route d'Oman», moins médiatique mais plus sérieux que les questions touchant aux réceptions organisées à Versailles.
«La route d'Oman»
Le soupçon qui pèse sur Carlos Ghosn est schématiquement celui d'un circuit de détournement des fonds des deux constructeurs à son bénéfice personnel. Renault, et surtout Nissan, auraient chacun versé des commissions indues à SBA qui les aurait en réalité «rendues» à Carlos Ghosn au travers d'investissements réalisés par son ancien directeur général dans une société libanaise, Good Faith Investments, qui a co-investi avec Ghosn et sa famille, notamment pour l'achat d'un yacht, le «Shachou» dont Nissan et Carlos Ghosn se disputent aujourd'hui la propriété devant un tribunal aux îles Vierges. Dans le volet français, ce sont 15 millions d'euros de versements litigieux qui sont en cause.
Carlos Ghosn a toujours plaidé son innocence dans ce volet de l'affaire comme dans les autres, mais sans jamais s'étendre sur ses activités personnelles d'investissement et les raisons de ses relations d'affaires, a minima en conflit d'intérêts, avec le directeur général de SBA. «Aucun transfert de SBA n'a bénéficié directement ou indirectement ni à moi ni à aucun membre de ma famille. C'est à l'accusation (japonaise, ndlr) de faire la preuve de ce qu'ils avancent, et ils en sont incapables», écrivait Carlos Ghosn dans son livre «Le temps de la vérité», publié en 2020. «Sauf erreur, M. Kumar peut disposer librement de son propre argent». La défense de l'ancien patron de Renault et Nissan insiste par ailleurs sur le poids de SBA dans la distribution automobile au Moyen-Orient. De fait, le groupe reste à ce jour et malgré les accusations, un distributeur de Nissan au Moyen-Orient.
L'autre angle de la défense de Carlos Ghosn est de mettre en cause les conditions dans lesquelles certaines preuves utilisées par l'accusation au Japon et transmises à la justice française ont été obtenues. Certaines pièces ont en effet été trouvées dans un ordinateur saisi, au moment de l'arrestation de Ghosn au Liban, par les avocats de Nissan au Liban. Une plainte a été déposée par les équipes de Carlos Ghosn sur ce point, au Liban. Interrogé par le Parisien mi-février sur son audition par les juges français au début de l'année, Carlos Ghosn avait d'ailleurs répondu : «J'ai répondu à toutes leurs questions, pendant trois jours, sauf à celles qui étaient basées sur un document volé au Liban par Nissan, un disque dur d'ordinateur, emmené au Japon, peut-être modifié, transmis au procureur japonais qui l'a, à son tour, transmis aux juges français».
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Le Figaro
Renault-Nissan: enquête dans les méandres de l’affaire Carlos Ghosn
Bertille BayartGRAND ANGLE - Avant d’être visé par la justice française, l’ancien patron était inculpé quatre fois au Japon. Quelles sont les accusations?
Alors que la justice française a délivré le 22 avril 2022 un mandat d’arrêt international contre l’ancien patron de Renault-Nissan, Le Figaro vous propose de relire une grande enquête parue dans ses colonnes le 20 janvier 2020 sur l’affaire Carlos Ghosn.
C’est une affaire tentaculaire qui, du fait de l’évasion spectaculaire de Carlos Ghosn, désormais réfugié au Liban, ne sera peut-être jamais jugée. L’opinion en a une vision kaléidoscopique: des rémunérations extravagantes mais pour la plupart jamais versées, une maison à Beyrouth achetée par Nissan mais où l’ex-PDG vit aujourd’hui, des circuits aux apparences de rétrocommissions, des fêtes au château de Versailles, et jusqu’à des paquets de chips facturés sur une ligne budgétaire aux allures de caisse noire… Il y a de tout dans l’affaire Ghosn, où l’on mélange souvent morale, éthique et droit.
En septembre, Nissan avait chiffré son préjudice potentiel à 35 milliards de yens, soit environ 300 millions de dollars, dont une partie seulement a été effectivement décaissée. Le champ des inculpations prononcées par la justice au Japon est plus restreint. État des lieux de ce que l’on sait des accusations, et des réponses de Carlos Ghosn.
Rémunérations cachées?
Toshiaki Onuma n’était pas destiné à acquérir une quelconque notoriété. Au 21e étage du siège de Nissan, à Yokohama, celui de la présidence, il occupait les fonctions de chef du secrétariat. C’est lui qui, dans le cadre de l’accord de coopération qu’il a signé avec les procureurs de Tokyo, le 1er novembre 2018, leur a apporté les documents qui ont le plus directement conduit à l’arrestation de Carlos Ghosn, le 19 novembre suivant, et à ses deux premières inculpations. «De l’exercice 2009 à l’exercice 2017, Ghosn et Greg Kelly (ancien cadre de Nissan, coaccusé, NDLR) ont dissimulé un total de 9078 milliards de yens (environ 94 millions de dollars) de rémunérations payables à Ghosn», a écrit Nissan le 9 septembre au terme de son enquête interne. Selon l’ancien patron, ces documents ne sont pas des preuves, mais des «mémos», sans valeur juridique.
Pour comprendre l’enjeu, il faut remonter dix ans en arrière. En 2009, Tokyo convertit ses entreprises cotées à la transparence des rémunérations de leurs dirigeants. Carlos Ghosn, redoutant l’effet sur l’opinion au Japon et en France - et donc sur l’État français actionnaire de Renault -, rabote sa feuille de paie. Le premier salaire qu’il révèle publiquement - pour l’exercice clos fin mars 2010 - est deux fois moins élevé que celui qu’il gagnait un an plus tôt à l’abri des regards.
Il s’engage dès lors chez Nissan une quête systématique de moyens de payer davantage Carlos Ghosn. Dès 2010, Greg Kelly teste l’hypothèse d’une rémunération versée par RNBV, la société néerlandaise commune à Renault et Nissan. Le Losange explique qu’il devra la rendre publique. La piste est écartée. Nissan crée alors une autre structure aux Pays-Bas, Zi-A, officiellement destinée à des opérations de capital-investissement. De nouveau, les hommes du 21e étage à Yokohama envisagent d’y salarier Ghosn. De nouveau, l’idée est abandonnée au moment, et ce n’est peut-être pas un hasard, où le PDG est fragilisé en France par l’affaire des faux espions chez Renault. Puis Nissan élabore un programme d’intéressement (LTIP) dont Carlos Ghosn aurait été le bénéficiaire essentiel. Il a été abandonné pour des risques fiscaux. Etc.
J’ai été arrêté pour des rémunérations qui n’étaient pas fixées, qui n’étaient pas décidées, et qui n’ont pas été payées.
À l’époque, l’enjeu est l’écart entre la rémunération du patron de Nissan, l’artisan de sa résurrection après 1999, et celle de ses homologues, notamment chez General Motors, dont l’Administration Obama lui a proposé la tête en 2009. C’est ici qu’interviennent les fameux documents de Toshiaki Onuma. Le chef du secrétariat a consigné, année après année, l’écart entre le salaire de Carlos Ghosn et sa «valeur de marché». Selon Carlos Ghosn, ces «registres» faisaient le compte de son manque à gagner, qu’il aurait fait valoir au moment de son départ du groupe. Rien d’autre. Selon Nissan, les procureurs et la SEC, l’autorité des marchés financiers aux États-Unis, ils retracent des rémunérations, certes non versées, mais effectivement dues à Carlos Ghosn. La seule signature de ce dernier, qui chez Nissan avait le pouvoir de déterminer les salaires, engageait l’entreprise y compris s’agissant de sa propre feuille de paie.
Or, si le versement différé de ces rémunérations était acquis, il fallait les rendre publiques pour que les investisseurs en soient informés. Si, au contraire, ces rémunérations n’étaient ni fixes ni certaines - puisque, comme le dit Carlos Ghosn, elles n’ont pas été validées par le conseil d’administration -, alors elles n’avaient pas à l’être. Entre l’une et l’autre version, c’est l’innocence ou la culpabilité de Carlos Ghosn qui se joue, puisqu’il a été mis en examen (deux fois, sur deux périodes différentes) pour avoir enfreint l’obligation de transparence. «J’ai été arrêté pour des rémunérations qui n’étaient pas fixées, qui n’étaient pas décidées, et qui n’ont pas été payées», a dénoncé Carlos Ghosn lors de sa conférence de presse du 8 janvier dernier.
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Chaque camp apporte des éléments à l’appui de sa thèse. Du côté de Nissan, également inculpé, et de la justice japonaise, l’accusation se nourrit de tous les indices de l’âpreté au gain de l’ancien PDG. Il y a ces modifications a posteriori du calcul du plan retraite (clôturé en 2007) de Nissan qui ont gonflé sa valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars. Il y a ces projets de «package» de fin de carrière qui promettaient à Ghosn d’obtenir 40 à 60 millions de dollars sous forme d’indemnités de non-concurrence et autres prestations de conseil.
Il y a cette prime et ce salaire versés, par NMBV, la société créée en 2017 par Nissan et Mitsubishi quand le petit constructeur japonais a rejoint l’Alliance. Il y a ces acrobaties avec les dates d’exercice des actions de performance (SAR, share appreciation rights) qui permettaient de maximiser le gain. C’est une litanie.
La comptabilité parle cependant en faveur de Carlos Ghosn: Nissan n’avait pas provisionné ces rémunérations différées. Or, c’est par le provisionnement que les entreprises reconnaissent les sommes qu’elles doivent. Opportunément, Nissan a corrigé ses comptes après l’arrestation de son patron.
Le droit est sujet à interprétation.
Le 23 septembre 2019, Carlos Ghosn a signé un accord transactionnel avec la SEC, qui le poursuivait pour ces mêmes raisons de transparence. 1 million de dollars pour mettre fin aux poursuites. Un arrangement assez classique outre-Atlantique derrière lequel le Japon voit une reconnaissance de culpabilité, alors qu’en droit il n’en est rien. «J’avais le choix entre payer 3 millions de dollars par an de frais d’avocats ou transiger pour 1 million», justifie en substance Carlos Ghosn.
Le droit est sujet à interprétation. Devant une cour américaine, à Nashville, où des actionnaires voulaient introduire une class action, Nissan a lui-même souligné cet été les incertitudes dans l’application d’une loi japonaise encore assez récente et qui manque de jurisprudence. Le constructeur a mobilisé en renfort un avocat expert, Mitsuhiro Yasuda.
Reste enfin la question de l’intentionnalité. Si la loi sur la transparence a été enfreinte, l’a-t-elle été délibérément? Nissan a décrit un système dont Carlos Ghosn était le chef omnipotent et Greg Kelly, son ancien directeur de cabinet et ancien DRH, le «cerveau». Ghosn livre une version dans laquelle c’est Nissan qui cherchait à le retenir: «Ils étaient inquiets, terrifiés, à l’idée que je quitte Nissan. La relève n’était pas prête», expliquait-il le 9 janvier au Figaro. Greg Kelly affirmait l’an dernier dans un unique entretien donné à un magazine japonais que le PDG lui avait en effet demandé de regarder les méthodes pour augmenter sa rémunération, mais cela «dans le cadre de la loi».
Greg Kelly avait au passage fait des révélations qui ont ensuite ravagé la direction de Nissan: les petits arrangements réalisés sur la valeur des SAR n’ont pas profité qu’à l’ancien PDG mais aussi à d’autres dirigeants de Nissan, dont celui qui en était le directeur général, Hiroto Saikawa. Ce dernier a été débarqué début septembre 2019.
La route saoudienne
Deux mois après son arrestation et déjà inculpé pour dissimulation de revenus, Carlos Ghosn a été mis en examen en janvier 2019 pour un motif bien plus grave, d’abus de confiance aggravé.
Là encore, tout aurait commencé dix ans plus tôt. La crise qui mit par terre General Motors au point que Washington tenta de débaucher Carlos Ghosn a aussi laminé ses finances personnelles. Fin 2008, le patron de Nissan a besoin de cash. La banque Shinsei, qui gère ses contrats de couverture contre le risque de change, exige des garanties, du «collatéral», pour faire face au yoyo du cours du yen. Dans un premier temps, c’est Nissan qui se porte garant. Carlos Ghosn a pris un malin plaisir, en conférence de presse, à exhiber la résolution du conseil d’administration de l’époque, portant notamment la signature de Carlos Tavares, aujourd’hui patron de PSA.
Nissan reproche à son ancien patron d’avoir fait voter une disposition générale en faveur de tous ses dirigeants expatriés quand l’objectif était en réalité individuel. Carlos Ghosn rappelle que Nissan ne devait subir aucune perte. De fait, le groupe reconnaît que son ancien patron lui a remboursé à l’époque la perte qu’il avait assumée pour lui.
Mais c’est dans un deuxième temps que les choses se corsent. Après Nissan, c’est un homme d’affaires saoudien proche de Carlos Ghosn, Khaled al-Juffali, qui s’est porté garant auprès de la Shinsei Bank pour lui. Or, al-Juffali a aussi été destinataire, de 2009 à 2012, de 14,7 millions de dollars de commissions payées par Nissan. La justice japonaise y voit plus qu’un évident conflit d’intérêts. Il s’agit selon les procureurs d’un abus de confiance aggravé, d’une rémunération fictive pour service personnel rendu au patron. «Ces paiements ont été faits au prétexte de projets d’affaires spéciaux et ont été approuvés au travers de la “CEO Reserve” un budget d’urgence qui dépendait seulement de l’autorité de Carlos Ghosn et de quelques subordonnés directs», explique Nissan.
Carlos Ghosn conteste les deux points. Il affirme que la rétribution des sociétés de Khaled al-Juffali était justifiée, comme ce dernier l’a confirmé. Le Saoudien aurait apporté son aide pour dénouer une relation de Nissan avec un autre distributeur du royaume wahhabite, pour solliciter des financements du fonds souverain saoudien et pour négocier la construction dans le pays d’une usine Nissan. L’ex-patron de Nissan réfute aussi l’opacité de la source des paiements à partir de la «CEO Reserve» du constructeur.
Une caisse noire?
«CEO Reserve», la «réserve du PDG». L’expression laisse imaginer une caisse noire et des financements opaques. Nissan l’a décrite comme un fonds à la discrétion du PDG (CEO) censé répondre à des situations extraordinaires comme des tremblements de terre. Il n’y a en réalité ni fonds ni caisse, mais une ligne comptable destinée à répondre aux dépenses non budgétées. Les partenaires de Nissan au Moyen-Orient y avaient-ils leur place? Oui, parce que ce sont de petits marchés à l’échelle de Nissan, souvent instables, explique le camp Ghosn. Non, rétorquent en substance ses accusateurs, qui n’y voient que le reflet des amitiés de l’ex-PDG.
Ce dernier réfute le caractère discrétionnaire de cette réserve. «Comme si j’avais un coffre plein de cash à distribuer à mes amis!», a plaisanté Carlos Ghosn en conférence de presse. Le fugitif a projeté des formulaires de demande de paiement («application for budget usage») des commissions litigieuses. Les demandes émanent de la direction commerciale de Nissan Middle East et sont contresignées du directeur financier du groupe (Joe Peter à l’époque), d’un membre du comité exécutif (Trevor Mann), du directeur de cabinet (Greg Kelly puis Hari Nada, l’autre cadre à avoir signé un accord de coopération avec la justice japonaise) et enfin de Carlos Ghosn.
La thèse de la caisse noire «ne tient pas debout», a martelé l’ex-patron, citant aussi les témoignages de Gilles Normand, l’ancien vice-président de NME, de Joe Peter ou d’Alain Dassas (ex-directeur financier). Nissan décrit les choses différemment. Les décaissements de la CEO Reserve partaient du «postulat» qu’ils avaient été approuvés par le PDG, a répété le groupe la semaine dernière dans le rapport final transmis à la Bourse de Tokyo. «Il y avait un problème de capacité à contrôler les dépenses et donc, en pratique, il était difficile de soulever des questions sur la légitimité des dépenses engagées.»
La route d’Oman
La CEO Reserve a payé 32 millions de dollars à SBA, Suhail Bahwan Automobiles, le distributeur de Nissan à Oman. Le groupe conteste des «paiements versés au prétexte» de bonus. C’est le motif de la quatrième inculpation, prononcée fin avril 2019.
Ces primes étaient sous-tendues par des contrats d’objectifs (volume de ventes, parts de marché par gammes…) signés chaque année entre SBA et Nissan Middle East. Dans leurs témoignages, ni Gilles Normand ni Joe Peter n’auraient dit y avoir trouvé d’anomalie. Les termes paraissaient raisonnables au vu des conditions de marché, aurait affirmé Joe Peter.
SBA n’est pas un groupe lambda. Fondé par Suhail Bahwan, actif sur plusieurs marchés de la région où les voitures japonaises sont réputées, il a écoulé près de 500 000 véhicules de l’Alliance et réalisé 9,4 milliards de dollars de chiffre d’affaires avec elle (jusqu’à 1,3 milliard par an). Ahmed Bahwan, le fils de Suhail, devenu propriétaire de SBA, a témoigné et nié toute irrégularité.
Selon Nissan, pourtant, «une partie liée» à SBA a «transféré des dizaines de millions de dollars à Ghosn et/ou à une société liée à Ghosn». Ce propos vise le directeur général de SBA, l’Indien Divyendu Kumar, qui a créé en 2015 le holding Good Faith Investment (GFI). La justice japonaise a d’ailleurs concentré son accusation sur les 15 millions (sur 32) de bonus versés à partir de 2015 et après la constitution de GFI.
De source proche du dossier, Divyendu Kumar aurait abondé GFI à hauteur de 44 millions de dollars. Nissan estime que cette société, enregistrée au Liban et administrée par le même cabinet d’avocats (celui de Fadi Gebran, aujourd’hui décédé) que celui auquel Carlos Ghosn faisait appel, était en réalité contrôlée par son patron, ce que Carlos Ghosn nie.
GFI a investi dans deux entreprises effectivement contrôlées par lui: Shogun Investments, une société américaine dont le fils de Carlos Ghosn est aussi associé, et qui investit dans des start-up et de la gestion de portefeuille ; et Beauty Yachts, enregistrée aux îles Vierges britanniques, et qui a acheté un yacht de luxe, le Shashou, depuis rebaptisé Twig, destiné à la location mais dont la famille Ghosn a aussi fait un usage privé. Pour appuyer ses accusations, qui portent sur un détournement de 5 millions, le bureau des procureurs de Tokyo se fonderait notamment sur des instructions de virements bancaires par Carlos Ghosn.
Carlos Ghosn s’est peu expliqué sur ce qu’il considère être ses affaires personnelles. Démontrer la légitimité des paiements à SBA suffit à ses yeux à casser l’accusation de rétrocommissions. Le reste résulte selon ses proches de l’envie du directeur général de SBA d’investir aux côtés d’un patron mondialement reconnu. De source proche du dossier, l’ex-PDG de Nissan et Divyendu Kumar auraient été liés par un accord-cadre conclu à l’été 2015 chez Fadi Gebran, et prévoyant une répartition à 50-50 des éventuelles plus-values générées par leur activité d’investissement au travers de Shogun. Carlos Ghosn réfute même le soupçon de conflit d’intérêts. Divyendu Kumar n’a jamais témoigné.
Nissan, Renault et les autres
Au moment de son évasion, Carlos Ghosn faisait donc l’objet de quatre inculpations (deux pour dissimulation de revenus différés, deux pour abus de confiance aggravé) pour lesquelles il risquait quinze ans de prison. Le bureau des procureurs de Tokyo ne s’est en revanche jamais saisi des autres faits révélés par Nissan pour mieux justifier son éviction immédiate. La justice ne reproche ainsi pas à l’ex-PDG l’acquisition par Nissan, au travers de Zi-A, de la maison de Beyrouth ou de l’appartement de Rio.
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La fameuse fête de Versailles, censée célébrer les quinze ans de l’Alliance, en 2014, ne fait pas non plus l’objet de poursuites. Elle figure cependant, entre autres, dans l’audit de RNBV réalisé par le cabinet Mazars à la demande de Nissan et de Renault, et qui a identifié 11 millions d’euros de dépenses litigieuses. Il s’agit notamment de donations à une dizaine d’institutions, dont neuf au Liban, et de frais de voyages en jet pour des motifs personnels. L’audit a été transmis au parquet de Nanterre. Les deux constructeurs n’ont pas décidé à ce stade de saisir la justice néerlandaise.
La justice française mène ses propres investigations, notamment concernant une autre fête privée donnée à Versailles pour laquelle le couple Ghosn n’avait pas eu à payer la salle, et les paiements de Renault à SBA, sans qu’aucune mise en examen ait été formulée à ce stade. Une enquête préliminaire a de plus été ouverte, à la suite d’une plainte, sur les honoraires versés à Rachida Dati et à Alain Bauer.
Enfin, la justice civile est mise à contribution. Nissan cherche ainsi à contester la propriété du Twig aux îles Vierges. Carlos Ghosn a porté plainte contre NMBV aux Pays-Bas et contre Renault, aux prud’hommes, en France. De telles procédures existent aujourd’hui devant les juridictions de treize pays à travers le monde.
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Un Américain obtient 450.000 dollars en compensation d'une fête d'anniversaire non désirée
Ce dernier avait été licencié peu après avoir fait une crise de panique à cause d'une fête d'anniversaire organisée par son entreprise, qui lui était consacrée.
Nouvelles craintes sur les centrales d’EDF
Le modèle de réacteur le plus utilisé en France pourrait être lui aussi touché par un défaut de série.
Le patron du géant russe du pétrole Loukoïl démissionne
L'entreprise avait été la première d'envergure à s'opposer à l'invasion de l'Ukraine.
L'Humanité
Essai La finance sous la pression des attentes sociales
Nos recommandations culturellesJean-Christophe le DuigouLes auteurs ont bien perçu la secousse que représente la crise sanitaire que nous venons de traverser. D’où l’appel à des efforts pour « mieux comprendre les causes de la dérive qui menace la cohésion sociale et la stabilité financière ». Le contexte fait que les propositions formulées ressemblent à s’y méprendre à un programme présidentiel, hélas fort classique et bien en deçà du diagnostic posé. Si les mesures préconisées donnent la priorité à l’éducation et à la formation, elles s’inscrivent globalement dans la logique macronienne d’une rentabilisation de la dépense publique, d’une réforme régressive des retraites et de nouveaux allègements d’impôts et de cotisations sociales pour les entreprises. Reste l’appel à résoudre « le problème du pouvoir d’achat qui met les Français sous pression », appel apparaissant comme une ultime mise en garde.
Essaiséconomiepatrick artus Le Figaro
Macron-Le Pen: «Avec ou sans Majax»
Yves ThréardL’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.
Jamais un débat de l’entre-deux-tours de la présidentielle n’avait attiré aussi peu de téléspectateurs. Ils n’étaient que 15,6 millions devant leur poste mercredi soir, toutes chaînes confondues, soit deux fois moins qu’en 1981. L’écart est spectaculaire alors que la France compte aujourd’hui douze millions d’habitants supplémentaires. Certes, les audiences de l’univers numérique - inexistant il y a quarante ans - ne sont pas prises en compte, mais elles ne combleraient pas la différence, très loin s’en faut.
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Comme pour l’abstention, cette désertion tient à l’indifférence d’une partie grandissante des Français, qui ne croient plus du tout aux promesses des discours politiques. Elle traduit aussi le rejet de l’affiche proposée cette année, entre deux personnalités qui suscitent, l’une et l’autre, fort peu d’enthousiasme. Notamment parmi les orphelins de ce second tour.
Enfin, fallait-il vraiment s’attendre à une quelconque surprise dans ce «remake» de 2017? Si le face-à-face s’annonçait différent - plus apaisé - dans la forme, tous les instituts de sondage affirmaient que le président-candidat, par sa plus grande maîtrise des dossiers, conserverait son avantage. Ce qu’il a fait. Rien à voir avec le match retour de 1981, à l’issue d’une campagne qui avait vu François Mitterrand doubler Valéry Giscard d’Estaing sur le fil. Rien de comparable, non plus, avec le duel inédit de 2007 entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, édition marquée par un renouvellement de génération et la qualification pour la première fois d’une femme en finale. Plus de 20 millions de téléspectateurs étaient au rendez-vous, contre 16 millions douze ans auparavant, pour le soporifique débat, sans grand suspense, entre Jacques Chirac et Lionel Jospin.
Ce n’est pas un tour de magie de Gérard Majax, redevenu la star d’un soir par la grâce présidentielle, qui réveillera l’intérêt des téléspectateurs pour le débat de l’entre-deux-tours. L’analyse de la courbe d’audience conduit à penser qu’il conviendrait peut-être de raccourcir la durée de l’exercice. Elle montre surtout que le prochain président élu aura fort à faire s’il veut réconcilier les Français et la politique.
Luc Ferry: «Une France extrémiste et ingouvernable»
CHRONIQUE - Faute d’une politique courageuse, notre pays est dans un état lamentable. Il est aussi déchiré comme jamais.
Arnaud Benedetti: «À Marseille, Emmanuel Macron a montré qu'il ne suscitait plus l'enthousiasme»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le président-candidat a tenu un meeting dans la cité phocéenne ce samedi 16 avril, devant un public clairsemé. Pour le politologue, la prestation du chef de l'État, décevante, illustre la banalisation du macronisme.
«Les États-Unis préservent leurs forces pour Taïwan»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Si les États-Unis n'interviennent pas militairement en Ukraine, c'est pour signifier à Xi Jinping que leurs forces armées sont entièrement mobilisables en cas d'attaque de Taïwan, analyse le chercheur Hugues Eudeline.
Le Figaro
Le risque d’une Assemblée nationale sans opposition
Guillaume TabardANALYSE - Si Emmanuel Macron est réélu, le danger pour lui serait non pas de ne pas avoir de majorité, mais de ne pas avoir d’opposition.
Les prochaines élections législatives seront-elles l’acte de décès du scrutin majoritaire? La future Assemblée nationale risque non seulement d’avoir peu à voir avec la physionomie politique de la France mais aussi de s’éloigner de la stabilité qui était la marque des institutions de la Ve République.
C’est vrai dans l’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen où, pour la première fois depuis 2002, l’effet confirmation-amplification des législatives par rapport à la présidentielle n’aurait rien de garanti. Même élue, la candidate du RN aurait beaucoup de difficultés à obtenir une chambre «bleu marine» avec le mode de scrutin actuel. C’est ce qui explique qu’en 2017, avec un score proche de celui de LR, le FN n’ait pu faire élire que 7 députés.
Si Emmanuel Macron est réélu, le danger pour lui serait à l’inverse non pas de ne pas avoir de majorité, mais de ne pas avoir d’opposition. Sur son flanc droit, l’absence de recomposition immédiate rendra quasiment impossible l’émergence d’une force d’alternance. Même avec un «Yalta» sur les circonscriptions, pas même encore en négociation, le Rassemblement national et Reconquête! auront du mal à décrocher suffisamment d’élus pour constituer un groupe.
Fragmentation du paysage politique
LR sera également dans une position difficile même si les 101 sortants miseront sur leur implantation personnelle pour compenser les vents nationaux mauvais. Il y a cinq ans, LR avait eu deux fois plus de députés que de circonscriptions où François Fillon était arrivé en tête, mais cette fois, Valérie Pécresse n’a pas dépassé les 18 % dans une seule circonscription. Le 19 juin, outre de sa propre érosion, LR risque d’être victime de la défection de ses sortants qui feront le choix de l’alliance avec LREM pour être réélus. Qu’ils soient plus d’une trentaine comme Nicolas Sarkozy l’aurait garanti à Emmanuel Macron ou à peine une dizaine comme on le prétend au groupe LR, ce seront autant de bascules de l’opposition vers la majorité. Que restera-t-il alors à la droite anti-antimacroniste?
La question est la même au PS à partir d’effectifs encore plus réduits. Score d’Hidalgo, ralliements à la majorité, c’est l’existence même d’un groupe socialiste qui est en jeu. L’ancrage territorial était la dernière carte que le PS aurait pu jouer dans le cadre d’une recomposition de la gauche. Mais les mélenchonistes, qui ont «tué le match» de ce côté-ci de l’échiquier préfèrent la mort du PS à un renfort pour préserver des circonscriptions. À gauche, LFI veut un grand remplacement, pas de petits arrangements. Cela se paiera cher dans l’hémicycle.
La nouvelle fragmentation du paysage politique conduira-t-elle à une hégémonie macroniste, au-delà de son poids électoral réel et sous la forme d’une mosaïque de groupe? C’est alors au sein de la majorité que s’organiseraient les clivages et que des tentations «séparatistes» naîtraient. L’absence ou l’insuffisance des oppositions se paie en division. Un tel scénario affaiblirait un scrutin majoritaire qui peut fonctionner avec une majorité et une opposition claires ; pas avec une majorité attrape-tout et des oppositions trop éclatées.
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Le président du Rassemblement national assure que son parti aura des candidats «partout» lors des élections législatives.
Édouard Philippe: «Renvoyer dos à dos Le Pen et Macron, c’est irresponsable»
ENTRETIEN EXCLUSIF - L’ex-premier ministre, qui «ne croit pas» à la fin du front républicain, raille l’«errance» des élus qui refusent de prendre parti.
Trump, le Brexit... Le Pen ? Pourquoi l'hypothèse de «l'accident électoral» est plus qu'hasardeuse
DÉCRYPTAGE - Martelée par les soutiens du président, évoquée avec effroi par les éditorialistes, la probabilité d'une victoire «surprise» de Marine Le Pen à l'instar de celle de Trump ou du Brexit est très mince. Mais la comparaison, surtout, est fallacieuse.
Le Figaro
Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.
La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.
La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.
La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.
En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
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À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
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À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
Le Figaro
Revivez le quinzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro
John TimsitLes enjeux du second tour étaient au cœur de ce nouveau numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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Pour le quinzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Judith Waintraub, Grand reporter au Figaro Magazine, de Jim Jarrassé, Rédacteur en chef adjoint du service politique du Figaro, et de Paul Sugy, journaliste au service actualité du Figaro.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Est-ce que le débat de mercredi soir sera déterminant ?», «Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont-ils raison d'aller à la chasse des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ?», et «Emmanuel Macron peut-il perdre cette élection présidentielle ?».
Est-ce que le débat de mercredi soir sera déterminant ?
À la veille de la confrontation télévisée entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les candidats se préparent activement. S'il est coutume de dire que ces débats ne changent pas fondamentalement la donne, la joute sera scrutée de près par beaucoup d'observateurs et d'électeurs cinq ans après la première confrontation entre les deux finalistes. Duel qui avait été marqué par une mauvaise prestation de la prétendante nationaliste et qui lui avait coûté des points dans les urnes quelques jours plus tard.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont-ils raison d'aller à la chasse des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ?
Troisième homme du premier tour, le leader insoumis est parvenu à rassembler 21,95% des suffrages. Une performance qui oblige les deux prétendants à faire des appels du pied à un électorat divisé entre le vote Macron, le vote pour Marine Le Pen et l’abstention. C'est par exemple le président-candidat qui construit tout son discours de Marseille samedi dernier sur ses ambitions écologiques. C'est aussi la candidate nationaliste qui allège sa position quant au port du voile dans l'espace public...
Emmanuel Macron peut-il perdre cette élection présidentielle ?
Tous les sondages le donnent gagnant, sans exception. Et l'écart s'est même agrandi depuis plusieurs jours en faveur d'Emmanuel Macron. Mais son élection est-elle assurée pour autant ? S'il reste bien quelques jours de campagne et que le président-candidat s'engage, a priori, vers une réélection, il reste tout de même certaines inconnues qui pourraient bien chambouler les prévisions politiques actuelles. Et notamment l'abstention dont le niveau devrait ainsi être élevé.
» Voir l'émission du mardi 19 avril :
» Écouter l'émission en podcast :
Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr
Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse a déjà récolté 1,4 million d'euros après son appel aux dons
INFO LE FIGARO - Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai.
Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022
Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.
Regarder la vidéoLégislatives 2022 : Mélenchon «demande» aux Français de «l'élire premier ministre» et appelle la gauche à se «rassembler»
Arrivé troisième homme du premier tour, l'ancien candidat LFI «ne veut pas que Madame Le Pen prenne le pays» et «que Monsieur Macron garde le pouvoir».
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«Les experts disent beaucoup de conneries»: Caroline accable Pascal de Sutter et Estelle Dossin de «Mariés au premier regard»
- Par
Damien Mercereau
- Mis à jour
le 22/04/2022 à 14:15
- Publié
le 22/04/2022 à 14:15
Candidate de la saison 6 du programme de romance diffusé chaque lundi soir en prime time sur M6, l’entrepreneuse de 29 ans n’apprécie pas les analyses et les commentaires des deux experts sur l’expérience qu’elle a vécue.
En l’espace de six saisons de «Mariés au premier regard», chaque couple formé selon les études et les estimations des experts du programme aborde l’expérience de manière différente. Quel que soit le pourcentage de compatibilité annoncé, le succès n’est jamais garanti même si la production met tout en œuvre pour que les candidats vivent leur rencontre si particulière dans les meilleures conditions. Depuis le lancement du programme sur M6 en 2016, sur les 29 couples qui ont été formés lors des cinq premières éditions, trois ont renoncé avant de se rendre à la mairie, un n’a pas validé son mariage devant le maire et 22 ont divorcé. À ce jour, seuls Charline et Vivien (saison 3), Élodie et Joachim (saison 4) et Laure et Matthieu (saison 5) sont encore mariés.
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Caroline dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Caroline dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Caroline dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Caroline dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Caroline dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Caroline dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Caroline dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Caroline dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Caroline dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Caroline et Axel dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Caroline et Axel dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Caroline et Axel dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Caroline et Axel dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Caroline et Pascal de Sutter dans la saison 6 de « Mariés au premier regard » » LIRE AUSSI - Caroline («Mariés au premier regard»): «Le père de mon fils a mené une double vie pendant ma grossesse»
Dans le cas de Caroline et Axel, Estelle Dossin et Pascal de Sutter ont estimé à 80% leur compatibilité pour une vie à deux durable et épanouie. Mais lors de leur rencontre le jour de leur mariage à Gibraltar, la chef d’entreprise de 29 ans a ressenti une profonde déception. «En le voyant, je ne comprends pas. Je me dis qu’il est petit alors que c’était le seul critère physique qui était rédhibitoire pour moi. Je n’ai pas eu de coup de foudre en échangeant mes premiers regards avec lui, je n’ai rien ressenti», nous a-t-elle confié dans un long entretien. En revanche, le maître d’œuvre et pilote de chantier de 30 ans a rapidement reconnu être sous le charme.
« Je ne suis pas du tout d’accord avec les commentaires des experts »
Caroline de la saison 6 de « Mariés au premier regard »
Dans les premières 48 heures de leur vie à deux, les commentaires de Pascal de Sutter accablent le plus souvent Caroline, estimée trop exigeante et davantage focalisée sur les 20% d’incompatibilité que sur les 80% censés les rapprocher. Axel passe pour celui qui se met en danger émotionnellement et qui fait tous les efforts nécessaires pour que ce couple fonctionne tandis que sa conjointe passe pour la mauvaise personne qui le saborde. Cette manière de désigner un coupable a été déjà employée par les experts dans les précédentes saisons de «Mariés au premier regard» dès lors que le succès n’est pas au rendez-vous.
» LIRE AUSSI - «On veut me coller l’étiquette d’un ermite»: Axel critique le montage de «Mariés au premier regard»
«Malheureusement, elle n’est pas capable de s’ouvrir», entend-on dire de la bouche de Pascal de Sutter à l’attention d’Axel au sujet des exigences Caroline. Confrontée aux critiques des internautes, cette dernière s’est exprimée jeudi soir sur son compte Instagram pour souligner, d’une part, que le montage de l’émission était bien représentatif de l’histoire qu’elle a vécue. «Je ne suis pas du tout d’accord avec les commentaires des experts, a-t-elle d’autre part ajouté. Ce sont des gens qui ne me connaissent pas. Je trouve qu’ils disent beaucoup de conneries. C’est mon avis et j’ai le droit de l’exprimer.» La jeune maman a promis de donner davantage de précisions dès que la diffusion de son expérience sur M6 sera terminée.
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Le Figaro
«Papa, qu'as-tu fait en Algérie ?», enquête familiale sur un silence
Madeleine MeteyerENTRETIEN - L'historienne Raphaëlle Branche explique pourquoi les jeunes hommes envoyés en Algérie, soi-disant pour du «maintien de l'ordre», ont si peu parlé de cette expérience parfois traumatisante à leur famille.
Dans une enquête fleuve truffée de fines analyses psychologiques, Papa qu'as-tu fait en Algérie (La découverte, 2022), Raphaëlle Branche décrypte l'indifférence qu'a suscitée dans leur famille l'expérience des conscrits en Algérie. En 500 pages et des poussières - très denses, jamais ennuyeuses -, elle parvient à expliquer pourquoi ces hommes n'ont eu d'autre choix que de mettre leurs souvenirs derrière eux. Avec douleur parfois.
Le Figaro. - Dans votre livre, vous évoquez des hommes qui se sont fait leurs meilleurs copains en Algérie, d'autres qui ont assisté à des scènes de viol, de torture. Comment avez-vous défini la catégorie à laquelle vous vous êtes intéressée sachant que tous les conscrits n'ont pas eu la même expérience de leur service militaire en Algérie ?
Raphaëlle Branche. - J'ai travaillé sur les appelés et rappelés métropolitains envoyés en Algérie entre 1954 et 1962. J'ai exclu du corpus ceux dont la guerre était le métier pour m'intéresser exclusivement aux conscrits, c'est-à-dire aux hommes qui ont fait leur service militaire en Algérie. Au total, environ 1 million 500.000 garçons, qui avaient le plus souvent 20 ans, nés dans les années 1930. Qu'ils aient retenu de leur service militaire des paysages somptueux, une période marquée par l'ennui ou des traumatismes, ils font tous l'objet de mon enquête. Car même un homme qui n'a jamais eu le sentiment d'être en danger pendant ces quelques mois en Algérie n'a pu ignorer que le pays était en guerre.
Mais les familles ont pu l'ignorer parce que dans les lettres qu'ils leur envoient et que vous avez pu lire, les conscrits assurent à leurs proches ne courir aucun danger. Les courriers étaient-ils censurés ? Ou doit-on y lire une volonté de rassurer ?
La France n'est pas en guerre à l'époque ; il n'y a donc aucune censure officielle. Cependant, les familles ont pu ignorer la réalité de la guerre en Algérie parce que les soldats ont souvent choisi d'euphémiser ce qu'ils vivaient. Or, à l'époque, la radio et la télévision sont contrôlées par l'Etat et la presse écrite, beaucoup plus libre, n'a pas les moyens d'envoyer des reporters dans le bled, là où se mène l'essentiel de ce conflit. Donc les lettres sont le seul moyen de faire connaître la réalité à ses proches.
Et ils ne le font pas…
Pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'on meurt peu pendant la guerre d'Algérie, il paraît donc inutile d'inquiéter ses parents. Ensuite parce que les conscrits vivent un rite de passage qui n'est pas censé être un moment de plaisir mais une épreuve destinée à faire d'eux des hommes. Ils ont été préparés à la dureté du moment, ils ne vont donc pas s'en étonner auprès de leurs parents. D'autant que leurs grands-pères ont fait la Première Guerre mondiale et leurs pères la deuxième, où ils ont pu être prisonniers, ce qui peut sembler, à raison, nettement plus grave que de passer quelques mois dans le désert. Alors, pourquoi se plaindraient-ils ?
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Toutefois, il arrive que certains s'ouvrent à leurs parents de ce qu'ils vivent. Mais ils ne sont pas toujours écoutés. Je pense à un jeune homme qui, dans une lettre, dit à son père «ce qu'il se passe en Algérie, ce n'est pas ce que tu peux lire dans Le Figaro ou Le Monde» mais son père lui répond qu'il se trompe, que c'est juste «une opération de maintien de l'ordre». Son fils finit par renoncer à lui exposer ce dont il est pourtant témoin.
Dans leurs écrits intimes, les soldats ont-ils l'air surpris ou honteux de ce que leurs supérieurs leur demandent de faire ?
Certains parlent de «reniement de valeurs», parfois de «honte» qu'ils disent ressentir en tant que personne ou en tant que Français. Beaucoup comparent ce qu'ils vivent avec l'Occupation, dont ils ont un souvenir très précis puisqu'ils étaient enfants à cette époque-là. En Algérie, ils voient des enfants qui leur sourient et des adultes au visage fermé, ça leur rappelle quelque chose...
Et puis on leur fait faire l'école, construire des routes, ce ne sont ni des activités de service militaire ni des opérations de guerre. Beaucoup sont surpris, certains sont perturbés. D'autres sont aussi ravis de cette occasion de développer des activités plus pacifiques qu'attendues ou de servir leur pays en combattant les «rebelles» du FLN dont ils constatent parfois la violence avec effroi.
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J'ai aussi trouvé des écrits d'hommes plus à distance de ce qu'ils vivent. Je pense à ce sous-lieutenant qui écrit que des anciens lui ont raconté la pratique de la torture. Il le note de manière très factuelle, rapporte leurs propos sur les Arabes («ces gens-là ne comprennent que la force»), mais il ne décrit pas ses impressions. Est-il gêné ? Est-il d'accord ? Il ne le dit pas. Peut-être que, comme beaucoup, il apprend à faire son devoir sans se poser de questions.
Le silence, écrivez-vous, est familial. Ce ne sont pas seulement les hommes qui se taisent au sujet de la guerre d'Algérie, mais leurs parents, puis leurs femmes, leurs enfants qui ne poseront pas de questions. Est-ce que les proches s'en moquaient ou est-ce qu'ils redoutaient d'entendre des horreurs ?
J'ai eu l'intuition que le silence était familial dans les années 1990, quand j'ai commencé à interroger les anciens combattants. Je n'avais aucune difficulté à recueillir leur témoignage or, leurs enfants me disaient «moi, mon père il ne m'en parle jamais». J'ai commencé à me dire qu'une des clefs d'explication du silence se trouvait dans les familles elles-mêmes. Je me souviens d'un ancien combattant qui avait écrit un livre : ses enfants ne lui avaient jamais dit ce qu'ils en avaient pensé. Ce n'est que lors de ma venue qu'il leur a demandé pourquoi. Ils ont répondu «on ne voulait pas te gêner». Le point de départ de ce travail était donc de remettre en question une double affirmation : 1) les soldats revenus d'Algérie sont restés volontairement silencieux et 2) ce silence cache un traumatisme.
Les pères de votre enquête qui n'ont pas d'eux-mêmes abordé le sujet avec leurs enfants craignaient-ils leur jugement ? Quelles différences existent entre leur génération et celle de leurs enfants ?
À partir du tournant des années 1970, les dynamiques familiales ont évolué en France. Le droit a redéfini le rôle du père et son autorité, les relations entre époux, la relation aux enfants. Cette dernière est devenue peu à peu plus souple ; les pères ont été moins distants ; les enfants autorisés à questionner. Les anciens combattants d'Algérie, eux, sont restés plus proches de la génération de leurs parents. Ils ont connu un père tout-puissant et ils l'ont sans doute en partie imité. Le fait que certains n'aient pas évoqué l'Algérie vient aussi de cette évidence pour eux : un père, ça parle peu.
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Et puis, encore une fois, la société considérait qu'ils n'avaient pas vraiment vécu une guerre… Officiellement, le terme «guerre d'Algérie» n'est apparu qu'en 1999…
C'est pour ça qu'il ne faut pas surinterpréter le fait que les enfants n'aient pas posé de questions. Le plus intéressant, c'est ceux qui ont voulu poser des questions et qui n'ont pas osé ou s'y sont mal pris. Je me souviens d'une dame qui est allée voir son père à 40 ans avec plein de questions. Il a quitté la table quand elle a voulu lui parler de la torture, de ce que le grand public avait appris rétrospectivement sur cette période. Peut-être qu'il ne reconnaissait pas sa guerre dans les faits que lui rapportait sa fille. Ou qu'il avait honte d'y avoir participé, à moins qu'il n'ait pas trouvé le moyen de faire comprendre ce qu'il avait vécu.
Dans les familles où le silence recouvrait un traumatisme, quelles conséquences celui-ci a-t-il pu avoir ?
Lorsque le silence des anciens combattants était rattaché à des expériences de violence subie ou infligée, ces expériences ont pu avoir un effet sur leur rapport à la vie, à la mort, mais aussi aux enfants, à l'autorité, etc. Cela a pu se traduire par des formes de violence, par de l'alcoolisme ou des tempéraments dépressifs. Mais, encore une fois, il me paraît tout à fait excessif d'affirmer que la plupart des anciens combattants ont été traumatisés. Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'ont pas très souvent été marqués par ce moment de leur vie. Frôler la mort, pouvoir la donner, avoir le pouvoir de commander sont autant d'expériences qui marquent durablement.
En tout cas, s'ils n'ont pas parlé de l'Algérie, les causes de ce silence ou de cette transmission fragmentaire sont multiples. Le désintérêt des proches lors de leur retour est un facteur à ne pas négliger.
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Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen
Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».
Mgr Ulrich pressenti pour devenir l’archevêque de Paris
Le prélat, qui épouse une ligne opposée à l’héritage de Jean-Marie Lustiger, pourrait succéder à Mgr Aupetit, démissionnaire fin 2021.
Paris : un bâtiment inoccupé investi par des sans-papiers
Des migrants et des militants soutenant les sans-papiers sont entrés dans d'anciens bureaux, vides, rue Saulnier dans le 9e arrondissement.
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Essai Regard sur un monde invivable
Nos recommandations culturellesGérard Le PuillRéférence de l’investigation écologique, journaliste, militant et voyageur, Mark Lynas est chercheur invité de l’Alliance for Science de l’université Cornell, à New York. Dans son dernier ouvrage, il décrit avec précision les différentes manières dont le réchauffement climatique en cours affectera notre vie quotidienne dans les différentes régions du monde au XXIe siècle. Ce sera terrifiant entre +3 °C, +4 °C, +5 °C ou +6 °C d’ici à la fin du siècle en cours par rapport à la température moyenne du début du XIXe siècle. La bataille visant à ne pas dépasser le +2 °C retenu par le Giec prend ici toute son importance. Mais elle semble déjà perdue.
Le scénario de +3 °C est désormais le plus probable. L’auteur indique qu’il pourrait faire monter le niveau des océans de plus d’un mètre d’ici à la fin du siècle. Utile pour prendre la mesure des dangers car précis dans la description des six scénarios, l’ouvrage n’apporte pas de réflexion prospective pour contenir le réchauffement actuel.
Sa seule proposition figure dans le scénario à +2 °C : « L’approche la plus prometteuse de toutes, à laquelle les solutions climatiques naturelles peuvent appartenir, est le réensauvagement à grande échelle. Cela signifie la régénération naturelle des forêts et des broussailles sur de grandes surfaces, et la recolonisation des espèces disparues dans des habitats restaurés avec un minimum d’intervention continue. »
L’ouvrage occulte pourtant les conditions à réunir pour nourrir plus de 9 milliards d’humains d’ici à la fin du siècle. Pour cela, l’agroécologie, l’agroforesterie et la bonne gestion des eaux de pluie seront plus importantes que la seule reforestation. G. L. P.
EssaisRéchauffement climatiqueClimatGiec Le Figaro
La météo du vendredi 22 avril : alerte orange aux fortes précipitations en Corse
Le FigaroLa Haute-Corse est placée en alerte orange pour fortes précipitations. Dans le reste du pays, le temps est ensoleillé, malgré quelques brouillards sur le littoral atlantique.
Après la pluie, le beau temps. Ce vendredi 22 avril, le soleil est de retour dans le sud de la France après un épisode pluvieux de plusieurs jours. À l’exception de la vallée de la Garonne où des brouillards se forment, de belles éclaircies sont à prévoir dans le Sud dès le matin, selon La Chaîne Météo *. Sur la moitié nord, le beau temps se maintient, même si quelques nuages gris gagnent du terrain par l'Ouest dans l'après-midi. Les températures, quant à elles, sont printanières.
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En revanche, la Haute-Corse est placée en alerte orange pour fortes précipitations. Dès la journée de jeudi, des pluies abondantes tombent sur le département, accompagnées de rafales de vent allant jusqu'à 90 km/h en montagne. Si les averses perdurent dans la nuit, la situation s'améliore dans la matinée de vendredi. L'épisode pluvieux devrait prendre fin vers 9 heures.
La météo dans votre région
Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le ciel est légèrement couvert le matin, avec quelques nuages gris à prévoir en Bretagne. Le vent souffle sur le littoral, avec des rafales allant jusqu'à 50 km/h. Les éclaircies se maintiennent l'après-midi, même si les nuages gris gagnent du terrain. Les températures, quant à elles, sont douces. Il fera notamment 18°C l'après-midi à Rennes.
Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, c'est une journée ensoleillée qui s'annonce, avec de belles éclaircies attendues dès le matin, des Hauts-de-France à la région parisienne. Le vent souffle sur les côtes de la Manche, avec des rafales allant jusqu'à 50 km/h. L'après-midi, le soleil continue de briller, toujours accompagné d'un léger voile nuageux, tandis que les températures sont printanières.
Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le soleil brille dès le matin, accompagné de quelques nuages bas. À noter un grand soleil et un beau ciel bleu dans le Jura. Le beau temps se maintient l'après-midi, accompagné de températures particulièrement douces. Il fera notamment 19°C à Strasbourg et 21°C à Lyon.
Dans le Sud-Ouest, c'est un temps mi-figue, mi-raisin qui s'annonce. Le matin, si le soleil brille sur les Pyrénées, le ciel est davantage couvert en Dordogne, avec quelques brouillards réduisant la visibilité. La situation s'améliore l'après-midi, avec de belles éclaircies qui s'étendent à l'ensemble du Sud-Ouest. Quelques nuages gris peuvent tout de même persister sur le littoral atlantique. Les températures restent néanmoins douces.
Dans le Sud Est, de belles éclaircies sont attendues dans la matinée, des Pyrénées-Orientales au Gard. En revanche, le ciel est couvert sur les Alpes-Maritimes, et des averses sont à prévoir sur la Corse. Mistral et tramontane soufflent, avec des rafales allant jusqu'à 65 km/h. Les éclaircies gagnent du terrain l'après-midi, même si quelques nuages gris se maintiennent dans les environs de Nice. La douceur reste néanmoins de mise, avec 17°C attendus à Marseille et 18°C à Perpignan.
*La Chaîne météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo de ce lundi de Pâques : des nuages à l'Ouest, le soleil résiste partout ailleurs
Après un temps radieux en ce week-end de Pâques, les températures vont baisser lundi 18 avril. Des nuages et de rares averses sont à prévoir à l'Ouest, tandis que le soleil résiste à l'Est.
Regarder la vidéoMétéo : la pluie fait son retour dans le Sud et l'Ouest ce mardi 19 avril
Après un lundi encore ensoleillé, ce mardi sera marqué par le retour dans l'après-midi de la pluie, dans le Sud et l'Ouest, épargnant le Nord et l'Est.
Regarder la vidéoLa météo du mercredi 20 avril : du soleil au Nord, de la grisaille au Sud
Si le soleil brille toute la journée sur la moitié nord du pays, le ciel est couvert dans le Sud, accompagné de pluies soutenues dans le Sud-Ouest.
Regarder la vidéo Le Figaro
En Côte d'Ivoire, l'effervescence d'Abidjan réveille le tourisme de l'Afrique de l'Ouest
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REPORTAGE - Bouillonnante et créative, la capitale économique du pays s'impose comme une nouvelle destination phare touristique.
Valérie SasportasEnvoyée spéciale à Abidjan
Le taxi rouge déglingué se faufile dans un tohu-bohu aux bruits de klaxons assourdissants au milieu des wôrô-wôrô, les jaunes communaux, des pousse-pousse et des gbakas, minicars de transports urbains, dans le quartier populaire d'Abobo. C'est là, au rond-point de la mairie, qu'a ouvert en mars 2020 le Musée des cultures contemporaines Adama Toungara (MuCAT) d'Abidjan. Un espace culturel inédit qui manquait à la capitale économique de la Côte d'Ivoire où l'art contemporain n'avait que des galeries, souvent privées. Certaines ont un prestige international, comme Amani, dans le quartier de Marcory, ou Cécile Fakhoury et LouiSimone Guirandou dans celui de Cocody. Leur regard éclairé sur l'histoire de l'art ivoirien permet de comprendre les lignes d'expression des artistes locaux, leur attrait pour la sculpture, les techniques mixtes. Par la photographie, le Franco-Ivoirien François-Xavier Gbré montre les changements sociaux et politiques à travers le bâti sur le territoire abidjanais. Cécile Fakhoury lui a consacré un solo show au pays avant de faire voyager ses grands formats à Paris, pour la foire 1-54, qui a fermé ses portes la semaine dernière chez Christie's. Sa « petite sœur », Akaa (Also Known as Africa), du 20 au 23 octobre prochain, mettra la nouvelle scène ivoirienne à l'honneur. Le deuxième prix Ellipse, corde artistique à l'arc économique de la société française d'ingénierie Ellipse Project, lui donne un coup de projecteur après l'avoir fait pour les artistes sénégalais.
C'était une anomalie qu'il n'y ait pas dans la ville un tel musée, concède Bintou Toungara, administratrice du MuCAT, édifié par son père. Cependant, la programmation reste aléatoire. Ce jour-là, c'est fermé bien que rien ne l'indique. Mais la buvette est ouverte, riante et ombragée, et l'on savoure un attiéké de poulet aux bananes plantains caramélisées avant de s'engouffrer dans un autre taxi cabossé. « Où étiez-vous ? On vous attendait ! » se réjouit le chauffeur dans un éclat de rire. Il aura fallu plus d'une décennie, depuis la sanglante crise politico-militaire de novembre 2010, pour que le pays donne à nouveau l'image d'une destination capable de concurrencer sa rivale historique en Afrique de l'Ouest, Dakar, au Sénégal.
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L'art de vivre suisse
Cinq ans après le retour au calme et la croissance, les « repat » - contraction du mot anglais return et d'« expat », désignant ces Africains de France retournant sur le continent - affluent à Abidjan. Ils ouvrent des chambres d'hôtes, des galeries d'art, des restaurants, des maquis, voire un peu tout à la fois, comme l'a fait Pascale Oni Porquet au Bushman Café, dans le quartier de Cocody Riviera 3. Un vibrionnant bric-à-brac et haut lieu de la convivialité nocturne mêlant les styles, les époques et les géographies, où l'on dort dans un décor arty, où l'on danse sur le rooftop, et où l'on mange une exquise cuisine locale. Les marchands d'art sont des ambassadeurs de la créativité ivoirienne, et les hôtels des espaces d'exposition qui leur donnent une autre visibilité.
Le récent 4-étoiles Mövenpick, dans le quartier d'affaires du Plateau, en témoigne. L'immeuble appartient au propriétaire de la Rotonde des arts voisine, qui soutient le peintre Obou Gbais dont les œuvres s'inspirent des masques Dan de l'ouest de la Côte d'Ivoire. À l'hôtel, l'art de vivre suisse se frotte ainsi aux œuvres du pays. Jouxtant le lobby dans une mise en scène muséale, les sculptures se mêlent à un public sage quand des musiciens jouent une partition classique. Le bâtiment, conçu par le cabinet d'architecture Turro Design Abidjan, s'élève à proximité du palais présidentiel, des ministères, des ambassades, des banques, des entreprises, de la délégation de l'Union européenne et de la cathédrale.
« On n'a pas de piscine, mais on a une grande fontaine », pointe avec humour Peter Hoesli, qui a assuré le lancement de l'hôtel avant de passer la main au directeur, Fabien Martinez. Pas d'espace bien-être non plus, mais la possibilité d'aller au spa d'une autre adresse du groupe Accor, l'Hôtel Ivoire, de l'autre côté de la lagune Ebrié. Plus qu'un Sofitel, c'est une institution, connue comme L'Éléphant dans toute l'Afrique de l'Ouest. Sa piscine est grande comme un lac, son intérieur vintage évoque un hall d'aéroport. On y trouve une galerie d'art (bien sûr), un bowling, un cinéma et, niché au 23e étage avec vue sur la ville, un restaurant gastronomique bien nommé Le Toit d'Abidjan. Des nostalgiques se souviennent de la patinoire. On ne regrette pas sa disparition.
Rénover Grand Bassam
Abidjan s'éveille avec une énergie nouvelle. Le ministère du Tourisme a lancé un vaste plan de développement national baptisé Sublime Côte d'Ivoire, et Instagram l'a surligné d'une campagne impliquant tout le continent avec le hashtag « visatoafrica ». On loge bien les voyageurs : les hôtels se multiplient. Après le Mövenpick, en 2020, Accor prévoit d'ouvrir un Novotel et un Adagio, premier appart'hôtel du pays, en 2023.
Au Plateau, la Maison Palmier, un design hôtel de charme à l'ambiance tropicale de 74 chambres, vient d'être inaugurée. Même Maison Albar Hotels, marque du groupe Centaurus, s'installe avec trois prochaines adresses. Un luxueux 5-étoiles de 100 chambres avec spa et table bistronomique est annoncé pour 2025 toujours dans le quartier du Plateau. Dès cette année, un hôtel flottant sur la lagune, Le Jardin d'Eden, doit ouvrir sur une île artificielle, Akawaba Island, créée avec la Société des palaces de Cocody. Et au nord-ouest de la ville c'est un lodge ultrachic et confidentiel qui se profile sur l'île Boulay, à quinze minutes en bateau privé. Mais des plages paradisiaques de la lagune, les plus convoitées sont celles de la presqu'île d'Assinie, à 78 km d'Abidjan. Dans les années 1980 se trouvait là Galaswinda, le Club Med des Bronzés. C'est aujourd'hui un site fantôme. On le devine sur l'autre rive, depuis la piscine de la Maison d'Akoula, un 5-étoiles de rêve, de douze suites, entre lagune et mer à Assinie-Mafia.
La manne hôtelière doit pouvoir profiter au patrimoine. À travers sa fondation, le groupe Accor affirme qu'il pourrait participer à la rénovation de la Pyramide, symbole en piètre état du quartier du Plateau, mais aussi de Grand Bassam, ancienne capitale classée au Patrimoine mondial. L'urbex y est en son royaume. Une cité dévastée par le temps et l'oubli. L'épaisseur de l'histoire suinte des murs en ruines des maisons coloniales mangées par la végétation. Le street artiste JR a posé sur ses vestiges son prestige. Flottent encore des portraits de son projet Inside Out, lancé en 2017 pour sauver cette ville. Sur une façade décrépie, un portrait en grisaille de l'ancien chef d'État Félix Houphouët-Boigny interroge les passants. Il semble demander : « Qu'attendez-vous pour ramener les touristes et restaurer les bâtiments ? »
Carnet de route
Y ALLER
Avec Air France, deux vols quotidiens. Compter 650 € l'A/R en classe éco au départ de Paris. T
Tél.: 3654 ; airfrance.fr
SÉJOURNER
Le Mövenpick Abidjan. 4-étoiles de 160 chambres design et spacieuses dans le quartier du Plateau, avec un restaurant gourmet de spécialités africaines et une exquise c ave à vins, ainsi qu'un bar à glaces et chocolats suisses. À partir de 250 € la nuit avec le petitdéjeuner.
Tél. : + 225 27 20 23 20 23 ; movenpick.com
Le Bushman Café Hôtel. Une atypique maison d'hôtes dans un cadre artistico-tropical. À partir de 92 € la nuit avec le petit-déjeuner. Table ouverte aux non-résidents. Compter env. 15 € pour un exquis repas typique.
Tél. : +225 07 59 49 66 51 ; bushmancafe.com
À Assinie, la Maison d'Akoula. Cette ancienne maison coloniale abrite un 5-étoiles de 12 suites et une excellente table ouverte aux non-résidents (plats typiques à savourer à l'ombre d'un grand arbre). À partir de 500 € la nuit, avec le petit déjeuner. Repas : compter 75 €.
Tél. : +225 07 49 60 16 63 ; lamaisondakoula.com
BONNE TABLE
Le Toit d'Abidjan. Restaurant gastronomique italien. Compter 45 €. Du mardi au samedi de 19 h à 23 h.
Tél. : +225 27 22 48 26 26 ; all.accor.com
À VOIR, À FAIRE
Le marché de Treichville. C'est le grand marché populaire. Avenue Biaka Boda. Tlj de 5 h 45 à 20 h.
Le Centre artisanal de la ville (Cava). Pour les chineurs, une cinquantaine d'échoppes. 22, rue des Ferronniers, en zone 4. Tlj de 8 h à 18 h.
SE RENSEIGNER
Ministère du tourisme de Côte d'Ivoire. Tourisme.gouv.ci À Abidjan, office de tourisme .
Tél.: +225 27 20 25 16 00
Lire le dossierSélection de séjours en Afrique avec le Figaro Voyage
Sandy Abena: «Facebook et Instagram sont les instruments d'un nouveau récit pour l'Afrique»
Quelque 100.000 followers chaque jour plus nombreux suivent sur Instagram (@abenafrica) son voyage à travers dix pays d'Afrique en dix mois. Sandy Abena (de son vrai nom Sandy Salyères), 30 ans, voyageuse en solo, est de ces influenceurs repérés par Meta pour promouvoir le continent dans sa nouvelle campagne #visatoafrica sur les réseaux sociaux.
Pour la jeune femme qui a quitté sa vie sûre à Paris, où elle était acheteuse internationale dans une entreprise du CAC 40 après un parcours sans faute (baccalauréat scientifique option maths avec mention, École supérieure de commerce), cette initiative va dans le sens de sa mission. Guadeloupéenne d'origine africaine, elle veut changer le regard des afro-descendants sur l'Afrique, donner l'envie d'y voyager. Elle-même ne veut plus rentrer en France, et envisage de vivre en Côte d'Ivoire.
LE FIGARO. - Après un an de voyage à travers l'Afrique, pourquoi souhaitez-vous poser vos valises à Abidjan ?
Sandy ABENA. - La Côte d'Ivoire est un coup de cœur. Il y a ici de la douceur, de la bienveillance, je m'y sens bien par la personnalité des Ivoiriens. Quand on est une « solo travelleuse », c'est très important de ne pas aller dans un pays austère, les compagnons de voyage sont tous les gens croisés sur sa route. Je prends les bus locaux, les taxis, je dors rarement dans des hôtels mais privilégie les Airbnb, les guest houses. Je fais en sorte de vivre comme les personnes sur place. À Abidjan, il y a beaucoup de « Repat' », des Africains de France qui ont choisi la Côte d'Ivoire pour rentrer sur le continent sans être forcément originaire de ce pays-là. Il faut dire qu'on y trouve plus facilement ses repères quand on vient de France, car il s'est développé aux normes occidentales.
Comment avez-vous sélectionné les dix pays de votre périple, qui dure depuis plus de dix mois finalement ?
En effet, cela fait treize mois. Je suis actuellement au Bénin. Mais un mois par pays, c'était vraiment trop court. Mon projet initial, c'était l'Afro World, tous les pays où l'Afrique a une histoire, jusqu'à la Caraïbe et l'Amérique latine. Mais la pandémie est arrivée et je me suis concentrée sur l'Afrique. Je voulais un pays de chaque zone, centrale, australe, de l'Est, de l'Ouest. Et seulement des pays que je n'avais jamais visités.
Voyager permet de nous reconnecter à nos racines
Que pensez-vous de la campagne Meta sur Facebook et Instagram #visatoafrica ?
Il y a un côté « hype » aujourd'hui de montrer l'Afrique différemment. Mais le hashtag #lafriquequonnemontrepas date de 2013 ! Aujourd'hui, plus besoin de créer un blog, les réseaux sociaux ont un impact incroyable. Je pense en effet que Facebook et Instagram sont les instruments d'un nouveau récit pour l'Afrique. Changer le regard des afro-descendants. L'Afrique n'est pas une, comme je le croyais sans jamais y avoir mis les pieds. On ne parle quasiment jamais de l'Afrique précoloniale, impériale. Voyager permet de nous reconnecter à nos racines.
Le Figaro
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats, qui s'intensifient depuis 48 heures. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ainsi annoncé ce lundi le début de «la bataille du Donbass», qui s'annonce décisive. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.
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Malgré cette réorientation qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir prochainement le port stratégique de Marioupol, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent malgré tout toujours largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
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Passons en revue les fronts.
À l'Est, la bataille décisive du Donbass
À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.
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Le front de l'Est est le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 95% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.
Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accélérée avec la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Mais les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Ce lundi, les Russes ont annoncé la prise de la localité de Kreminna à proximité de Sievierodonetsk. L'objectif des différentes percées russes semble être la ville de Kramatorsk, capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.
En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et contrôlent désormais la quasi-totalité de la ville. Les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, font encore face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans le gigantesque site métallurgique d'Azovstal. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr
La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.
En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées. Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest leur offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois selon la résistance ukrainienne.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington, sur un total estimé entre 1500 et 2000. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée». Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée à Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? À l’inverse, Kiev pourrait-il tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? Il est trop tôt pour le dire.
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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
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Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Le Figaro
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Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.
Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.
Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.
Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.
Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».
Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.
Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.
Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République
Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.
Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.
Le Figaro
Gérard Majax: «Un petit tour et puis revient»
Nathalie SimonPORTRAIT - En citant le magicien dans le débat qui l’a opposé à Marine Le Pen, Emmanuel Macron a remis le magicien star des années 1970-1980 dans la lumière.
Ce jeudi matin, le téléphone de Gérard Majax ne cesse de sonner. Le magicien de 78 ans est sollicité par toutes les chaînes de télévision et les radios. «C’est la gloire», lui fait-on remarquer. Il rit de bon cœur. Flatté au fond, qu’on pense encore à lui, et que la jeune génération cherche ces dernières heures à savoir qui il est sur les réseaux sociaux.
La veille au soir, Emmanuel Macron ignorait sans doute qu’il allait déclencher un (mini) séisme médiatique en lançant «Ce n’est pas Gérard Majax ce soir!» , à Marine Le Pen à propos de la dette du pays. Ni qu’il allait remettre dans la lumière celui qui était une vedette du petit écran dans les années 1970-1980, avec son émission fétiche «Y a un truc»! Le chef de l’État s’est peut-être souvenu de Jacques Chirac qui, à la fin des années 1970, avait brocardé Raymond Barre, alors premier ministre, en le surnommant «Le Majax de Matignon».
Succès en URSS
L’intéressé regardait le débat du coin de l’œil - il était dans son salon en train d’effectuer un tour de cartes - quand il a entendu son nom. «J’ai été très étonné, j’ai cru rêver, confie-t-il. J’ai pourtant une liste entière de présidents qui m’ont cité.» En près de cinquante ans, Majax est devenu un nom générique, symbole de l’illusion - qui pourrait en dire autant?
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«Il m’a montré une fois un article sur Mitterrand sur lequel on pouvait lire: “Le retour de Majax”, raconte Sylvain Gary, son ami chanteur et comédien. Qui regrette: «Quand Gérard fait des galas, travaille sur des effets spéciaux ou écrit, on ne parle pas de lui, il a suffi qu’Emmanuel Macron dise son nom et c’est la folie. Mais Gérard est suffisamment philosophe pour avoir du recul sur ce qui se passe, ce n’est pas cela qui va le troubler.» L’intéressé vient d’ailleurs de refuser le cachet que lui proposait Cyril Hanouna pour passer à «TPMP». mais n’a pas dit non, en revanche, à «C’est à vous» sur France 5, hier soir. Tombé dans l’oubli, Gérard Majax renoue ainsi avec la gloire, le temps d’une campagne électorale.
Maintenant, je vais être obligé de voter Macron, et je vais lui envoyer mes pouvoirs pour qu’il soit élu
Né Maurice Faier, le 28 avril 1943, ce fils d’une mère pianiste et d’un père tailleur est attiré par la magie vers 12 ans. Il dévore les bandes dessinées de MandrakeleMagicien. Il fera ses débuts dans sa ville natale, à Nice. Habitant Paris, il rentre chez lui pendant les vacances. Il tente de gagner un peu d’argent en proposant des «exercices de manipulation». Il apparaît pour la première fois en public dans un restaurant situé au-dessus de l’habitation familiale, La Pignata, debout sur une cagette de pommes de terre. Et éclairé par une lampe accrochée à un clou. Le jeune homme intègre l’École normale d’Auteuil, puis est étudiant en psychologie expérimentale à la Sorbonne. Pendant son temps libre, il fait des numéros de prestidigitation dans des cabarets.
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Mais avant de vivre de sa passion, Gérard Majax doit subvenir à ses besoins. Il peint sur la place du Tertre à Montmartre. Joue un espion magicien avec Pierre Richard, dans Le Grand Blond avec une chaussure noire, d’Yves Robert, dont il a réalisé le générique d’ouverture (1972). Apparaît aussi aux côtés de Danièle Évenou dans la série Marie Pervenche pendant sept ans. Il est en outre l’inventeur de l’Hallucinoscope, un «système de réalité virtuelle sans électronique». Mais le succès se fait attendre, il viendra d’ailleurs de l’URSS notamment grâce à Bruno Coquatrix qui l’invite à représenter la France dans des revues de music-hall.
Le prestidigitateur devient ultra-populaire en France dans les années 1970-1980 en multipliant, à l’instar de son homologue Garcimore, les émissions de télévision. Il démarre sous l’ORTF, moment de la chaîne unique, et se retrouve dans tous les foyers français. Y compris sans doute chez la famille Macron. «Abracadabra», «La Caverne d’Abracadabra», «Y’a un truc», «Passe-passe», «Magie-surprise», «Magie-Majax», ses tours avec des cintres «magiques», des cartes à jouer ou des pièces de monnaie, sont simples et accessibles.
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«Tout ici bas n’est qu’illusion», assurait-il à Philippe Bouvard, en 1967. Comme Guy Lux, notre confrère du Figaro l’invitait régulièrement sur ses plateaux. En 1987, il prédit qu’il fera disparaître la tour Eiffel, tout comme David Copperfield avait fait disparaître la statue de la Liberté. Le projet ne se fera jamais. Qu’importe! «Sa carrière est tellement longue et dense qu’il a créé des vocations, il a des héritiers qui le citent régulièrement», indique Sylvain Gary.
Le président l’aurait appelé
Gérard Majax a toujours affirmé qu’il exerçait son métier pour «émerveiller». Pourtant, la vie n’a pas toujours été tendre avec lui. En 2007, il fonde sa propre maison d’édition Abracadabra Éditions qui sera dissoute en 2012. Un an plus tard, au Futuroscope de Poitiers, il inaugure un parcours spectacle, La Citadelle du vertige, qu’il a imaginé avec Jean Giraud, dit Moebius. L’attraction n’existe plus aujourd’hui. En 2014, des difficultés financières l’obligent à vendre ses accessoires de magie.
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«Je fais moins de spectacles», admet celui qui continue à se produire dans des festivals de magie avec son seul-en-scène, Les Dessous du Magic Hall, un mélange de sketchs où il fait participer les spectateurs et d’anecdotes sur sa profession. Et reprend: «Vous savez, j’en suis à quarante livres qui ont été traduits partout dans le monde, plusieurs boîtes de jouets et je viens de finir d’écrire avec Sylvain Gary un film d’animation, une suite à Pinocchio, Pinocchia, l’aventure secrète, et une comédie policière sur le thème des fantômes.»
Parmi ses ouvrages, il y a Les Secrets des tricheurs, dans lequel il dévoilait les trucs du métier ou Gare aux gourous, les trucs des sectes, où il démystifie les charlatans. Les Miracles de la Bible vus par un illusionniste (First Éditions), le dernier, lui donnera peut-être le pouvoir de rester sous le feu des projecteurs.
En attendant, le magicien remercie le président - qui, selon RTL, l’a appelé par courtoisie le lendemain du débat - à sa façon: «Maintenant, je vais être obligé de voter Macron, et je vais lui envoyer mes pouvoirs pour qu’il soit élu», plaisante-t-il.
Morts d'Angelich, Lupu, Birtwistle... Lundi noir pour la musique classique
DISPARITIONS - Après la mort dimanche du pianiste roumain, deux autres géants de la musique se sont éteints ce lundi 18 avril : le compositeur Harrison Birtwistle et le pianiste Nicholas Angelich à seulement 51 ans.
Mort de l'artiste viennois Hermann Nitsch, ennemi juré de Brigitte Bardot
L'Autrichien, décédé lundi à 83 ans, était l'un des fondateurs du mouvement actionniste, remarqué pour ses performances associant corps nus et sang animal. L'actrice l'avait traité de «Caligula autrichien».
Danse: François Alu brille, mais sans étoile
RÉCIT - Un public déchaîné attendait, mercredi, le sacre du très médiatique danseur de l’Opéra de Paris. Il n’a pas eu lieu malgré une magnifique prestation en prince Solor.
Le Figaro
Guerre en Ukraine : l'armée russe vise le «contrôle total du Donbass et du sud» du pays, selon Moscou
Les objectifs sont d'assurer un couloir terrestre vers la Crimée, de peser sur des infrastructures vitales de l'économie ukrainienne et de «venir en aide aux séparatistes pro-russes», selon un général russe.
La Russie vise le contrôle total du sud de l'Ukraine et de la région du Donbass pour disposer d'un pont terrestre vers la Crimée annexée par Moscou, a indiqué vendredi 22 avril un général et haut responsable de l'armée russe.
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«Depuis le début de la deuxième phase de l'opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine», a déclaré le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie.
«Cela permettra d'assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l'économie ukrainienne, les ports de la Mer Noire à travers lesquelles se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques», a-t-il poursuivi, cité par les agences de presse russes, lors d'une réunion avec des entreprises du complexe militaro-industriel russe à Ekaterinbourg (Oural). Ces propos semblent confirmer que la Russie vise aussi de conquérir Odessa, le grand port ukrainien et troisième ville du pays.
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Les séparatistes pro-russes de Moldavie
Selon Roustam Minnekaïev, le contrôle du sud de l'Ukraine doit aussi permettre de venir en aide aux séparatistes pro-russes de Transnistrie, qui contrôlent depuis 1992 ce territoire de Moldavie frontalier de l'ouest de l'Ukraine. Une garnison militaire russe s'y trouve déjà. «Le contrôle du sud de l'Ukraine, c'est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d'oppression de la population russophone», a assuré le général Minnekaïev. La Moldavie est un petit pays roumanophone d'ex-URSS qui est dirigé par un pouvoir pro-occidental.
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Le Kremlin présente son offensive en Ukraine, lancée le 24 février, comme une opération pour protéger les populations russophones. Il affirme ne pas vouloir occuper son voisin, et assure que la mission fixée actuellement vise à «libérer» le Donbass avec ses alliés séparatistes de cette région. «Nous combattons le monde entier, en ce moment, comme lors de la Grande guerre patriotique (nom donné à la Deuxième guerre mondiale en Russie, ndlr), toute l'Europe, toute la planète était alors contre nous. C'est la même chose maintenant, ils n'ont jamais aimé la Russie», a affirmé le général Minnekaïev.
Cette annonce intervient en lendemain de la revendication par Vladimir Poutine de la «libération» du port stratégique ukrainien de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, au cœur d'une grande bataille depuis quasiment deux mois. Le président russe a ordonné d'assiéger les derniers défenseurs ukrainiens de la ville, retranchés dans un immense site métallurgique, plutôt que de donner l'assaut.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.
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Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes
L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.
L'Humanité
essai Remue-méninges mathématiques
Nos recommandations culturellesAnna MussoÀ tous les férus de casse-tête et d’énigmes en tout genre, ce livre propose 76 remue-méninges mathématiques pour tous les âges et tous les niveaux. Bien illustré, et augmenté d’une préface de Cédric Villani, médaillé Fields 2010, l’ouvrage revisite des problèmes et les inscrit dans leur contexte historique et culturel, parfois surprenant. L’auteur Paul Wagner est journaliste scientifique. Il a notamment dirigé les rédactions de l’Usine nouvelle et Industrie et technologies. C’est dans ce dernier titre que paraissait chaque mois une énigme coécrite avec Pierre Antilogus, écrivain et humoriste. Faisant appel à la logique, à l’imagination et aussi à la ténacité du lecteur pour relever les défis, les auteurs invitent chacun à pénétrer l’univers des mathématiques de façon ludique et active.
mathématiques Le Figaro
Les plus grands PDG ont un coach... Pourquoi pas vous ?
Anne BodescotNOS CONSEILS - Un coach vous aidera à y voir plus clair dans votre vie professionnelle. Que pourriez-vous espérer du vôtre ? Et comment le trouver le bon?
«Je n'aurais pas fait le quart de ce que j'ai fait si je n'avais pas été accompagné», raconte Dominique, qui s'est offert un coach pour réussir sa prise de fonction de cadre dirigeant. À raison de deux heures par semaine au début, puis d'une fois par mois, une spécialiste l'a aidé à réussir ses «100 jours»...
Sybille Broomberg, elle, a fait cet investissement après un burn-out qui l'a tenu éloignée pendant deux ans de son métier de journaliste et de son entreprise. «J'avais besoin de trouver une réponse à mes questions, de savoir si je devais changer de métier ou retourner à mon ancien poste, qui m'offrait quand même une sécurité appréciable», résume-t-elle. Elle avait au départ songé à un bilan de compétence. «J'ai opté finalement pour le coaching et j'ai eu raison».
Ni psy, ni gourou
Dans le langage courant, se faire «coacher» signifie souvent «se faire aider» ou «se faire entraîner» comme dans le sport. Mais, dans la vie professionnelle, s'appuyer sur un coach, ce n'est pas s'offrir une formation pour apprendre à mieux manager ou à mieux s'organiser au bureau. Un vrai coach vous donnera rarement des conseils sur l'attitude à adopter ou les démarches à engager.
Ce n'est pas non plus un psy avec lequel mettre au clair vos difficultés personnelles. Même si elles peuvent avoir un impact sur votre job et donc être abordées au cours des séances de coaching, vous n'entrerez pas en thérapie. Vous allez simplement chercher des solutions pour surmonter un obstacle professionnel.
«Le coach ne dit pas quoi faire, ni comment faire, insiste Nathalie Delmas, spécialiste des modèles innovants de leadership. Il aide à prendre conscience des enjeux, des blocages personnels parfois, des idées préconçues, pour que vous trouviez en vous la façon dont d'atteindre vos objectifs , à votre manière.»
Comment cela va-t-il se passer ?
Pour y parvenir, le coach peut confronter son client à certaines idées, à une autre façon de penser, l'aider à comprendre ses émotions, celles qu'exprime son corps, par exemple. Il utilise des techniques : pratiques narratives, dessin, etc. Il propose parfois aussi des devoirs, par exemple des livres de management à lire pour mieux décrypter certaines situations.
«Surtout, il pose les bonnes questions pour vous aider à trouver vos propres réponses. C'est étonnant mais, à un moment, le questionnement devient si intense qu'un déclic se fait», confie Sybille Broomberg. En général, vous verrez votre coach pendant six à dix séances, espacées parfois de plusieurs semaines «car il faut donner le temps de l'action, précise Florence de Saint Roman, coach professionnelle, membre d'Eleven, collectif de coachs et coauteur du livre 50 épisodes managériaux (Afnor Éditions). Chaque séance suscite des réflexions, donne des pistes à appliquer, à expérimenter sur le terrain pour revenir avec d'autres sujets de questionnement.»
Qui finance ?
Les entreprises proposent parfois cet accompagnement aux cadres pour les aider à prendre de nouvelles responsabilités ou faire évoluer les styles de management. «Mais certains cadres cherchent aussi d'eux-mêmes un tel soutien. Ne pas être financé par les ressources humaines donne plus de liberté au coach pour conseiller son client dans son propre intérêt, et non dans celui de l'entreprise», pointe Nicole Degbo, experte en management et leadership.
C'est un investissement. Quand ils sont employés par une entreprise, les coachs professionnels facturent en général entre 350 à 700 euros hors taxes de l'heure. S'ils sont rémunérés par un particulier, les tarifs sont plus abordables, de 150 à 200 euros hors taxes de l'heure. «Malheureusement, cette dépense ne peut être financée par le compte personnel de formation (CPF), qui est réservé aux formations ou aux bilans de compétence», précise Florence de Saint Roman.
Comment le trouver ?
Si vous vous débrouillez seul pour trouver votre coach, vous devez déjà bien analyser vos besoins. Chacun de ces professionnels a en effet ses spécialités : reconversion, mobilité professionnelle, difficulté avec un supérieur hiérarchique, etc.
Le bouche-à-oreille est utile. Certains coachs ont aussi écrit des livres sont intervenus lors de colloques ou de conférences, qui aident à les repérer. Parfois, c'est tout simplement en cherchant sur Internet qu'on trouve la bonne personne près de chez soi.
Les coachs professionnels sont également souvent inscrits dans une organisation professionnelle: l'ICF (International Coach Federation), l'EMCC France (European Mentoring and Coaching Council) et ou SFCoach (Société française de coaching). Le répertoire de ces organismes permet parfois d'identifier un spécialiste qui vous accompagnera.
Bien le choisir
Les coachs dits «professionnels» ont suivi une formation, qui débouche sur une certification. Mieux vaut vérifier que ceux qui vous intéressent ont bien de cette qualification. «Je conseille de ne pas hésiter à en rencontrer deux ou trois pendant une heure, pour plancher ensemble sur les objectifs de l'accompagnement et vérifier qu'ils sont du ressort du coach», suggère Nathalie Delmas. C'est aussi l'occasion de vérifier si le courant passe. «Il faut avoir envie d'être coaché par une personne pour que ça marche», ajoute-t-elle.
C'est la démarche adoptée par Sybille Broomberg. «J'en ai rencontré plusieurs, raconte-t-elle. Un m'a paru un peu gourou; un autre exerçait dans un lieu très impersonnel, froid, où je ne me projetais pas. Avec un troisième, la relation m'a plu: accueil chaleureux, environnement propice aux confidences...»
Un contrat et des objectifs précis
Le coach que vous aurez choisi passera avec vous un contrat, détaillant les objectifs du travail à mener. «Ces objectifs évoluent d'ailleurs souvent au fil des séances, car la perception des problèmes à résoudre évolue» indique Florence de Saint Roman. Ce contrat fixe le nombre de séances (et donc le budget à prévoir).
Un bilan à mi-parcours est en général fait, pour s'assurer que le coaching fait bouger les lignes et réorienter le travail si nécessaire, etc. Le dernier rendez-vous permet de regarder le chemin parcouru au vu des objectifs et des indicateurs de résultats définis en début de coaching.
L'Humanité
Témoignage Une chambre à soi
Nos recommandations culturellesVirginie GattiMalik se raconte. Abandonné par sa mère à l’âge de 9 mois, il est placé dans une famille d’accueil sur décision de l’aide sociale à l’enfance. Il se compare aux quasars, le titre d’un de ses spectacles. Ces étoiles lumineuses et très éloignées de la Terre sont confondues avec des étoiles normales « alors qu’elles brillent de mille feux » et sont toutes différentes. Pour Malik Soarès, l’analogie s’applique aux enfants placés, d’abord considérés comme des « cas sociaux », relégués, rebuts d’une société en marge, privés de parole. L’auteur transporte ce « passé d’abandon » sur son dos comme « on transporte le cadavre de son père », selon les mots d’Apollinaire. Albums vides des premières années de sa vie, fantôme de nourrisson, violences intrafamiliales, racisme, l’adolescent puis le jeune adulte va se construire au gré de ruptures, à la recherche de frontières pour se délimiter en tant qu’individu pouvant dire « je », afin de conjurer l’absence et les silences. Et traduire un rêve en musique. Un récit qui ne fait pas l’impasse sur les manquements des institutions.
littérature jeunesseactes sud junioraide sociale à l'enfance Le Figaro
Mort de Jacques Perrin: France 5 modifie sa programmation et diffuse Le Crabe-Tambour
- Par
Le TVMag.com
- Mis à jour
le 22/04/2022 à 09:23
- Publié
le 22/04/2022 à 08:56
Hommage à l’acteur et réalisateur disparu à 80 ans, la chaîne du groupe public passe à l’antenne ce vendredi à 21h le film de Pierre Schoendoerffer datant de 1977, dans lequel Perrin incarnait un héroïque officier de marine.
De La Fille à la valise au Peuple migrateur, l’homme de cinéma accompli et respecté avait durant sa longue carrière brillé autant derrière que devant la caméra. Jacques Perrin est mort à l’âge de 80 ans, suscitant de nombreuses réactions émues. Le talent autant que la gentillesse de l’académicien ont été vantés. Hommage de la télévision, France 5 change sa programmation ce vendredi et diffusera Le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer à 21h. La comédie dramatique américaine Breakfast Club, initialement prévue, passera à l’antenne ultérieurement.
» LIRE AUSSI - Du Crabe-Tambour à Cinema Paradiso, Jacques Perrin raconté par ses plus grands films
Le Crabe-Tambour était reparti avec trois César dont un du meilleur acteur pour Jean Rochefort. Il racontait l’ultime mission d’un officier condamné par la maladie (Rochefort), chargé d’escorter un navire de la marine nationale. Une réflexion morale et philosophique sur l’après d’Indochine émergeait dans le film. Jacques Perrin incarnait «Crabe-Tambour», un soldat charismatique fait prisonnier à Diên Biên Phu, évadé et ancien de l’OAS que le commandant malade cherche à revoir une dernière fois. Adaptation par Schoendoerffer de son propre roman, le long-métrage avait également été rediffusé à la mort d’un autre des acteurs, Claude Rich.
L’un des multiples documentaires de Jacques Perrin va-t-il également repasser à l’antenne? Le Peuple migrateur, en 2001, et Océans, en 2009, avaient démontré la possibilité de réunir un public large autour des beautés de la nature. Le deuxième avait été vu par près de 10 millions de spectateurs dans le monde en 2010. En 2016, Les Saisons relatait l’histoire de la forêt européenne depuis la fin de la dernière période glaciaire. Tous ces films sont visibles sur des plateformes de SVOD en streaming ou à la location. «Les animaux nous font pénétrer les grandes lois du monde et on peut y trouver une morale, une liberté», assurait l’acteur converti dans les années 1990 en réalisateur de documentaires. «Comment ne comprend-on pas que la Terre ne nous appartient pas?»
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Le Figaro
Présidentielle 2022 : le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage
SONDAGE - D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.
Pas de vainqueur par KO. C'est le principal enseignement tiré par l'institut Odoxa et Backbone Consulting après une enquête réalisée pour Le Figaro à l'issue du débat de l'entre-deux-tours. Selon le sondage, Emmanuel Macron est, d'une courte tête, le candidat qui s'est montré le plus convaincant aux yeux des Français mercredi soir. Près d'un tiers d'entre eux partage cet avis (30%) contre 23% pour Marine Le Pen, tandis que près d'un Français sur deux (47%) ne distingue aucun gagnant ou a ignoré le débat. Le président sortant ne devance son adversaire que de 7%, alors que l'écart était de près de 30 points en 2017.
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Si on se concentre sur les Français ayant choisi entre l'un ou l'autre des deux candidats, 56% estiment que le président candidat a été le plus convaincant, contre 44% pour Marine Le Pen. Il y a cinq ans, le même sondage réalisé à l'issue du débat d'entre-deux-tours donnait le candidat En Marche vainqueur à 72%, contre 28% pour la candidate RN. Dans le détail des treize grands thèmes abordés lors du débat, le match s'avère encore plus serré : en moyenne, 48% des Français jugent qu'Emmanuel Macron a été le plus convaincant, contre 47% qui donnent l'avantage à Marine Le Pen.
Macron gagne sur le fond, Le Pen sur la forme
Les domaines dans lesquels le président sortant a pris le dessus sont la place de la France à l'international (62%), la manière de gouverner et le fonctionnement des institutions (57%), ainsi que la croissance et la compétitivité de l'économie (55%). La candidate RN s'est en revanche montrée meilleure aux yeux des sondés sur les questions liées à l'immigration (57%), la sécurité (57%), les retraites (56%) et le pouvoir d'achat (54%).
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Sur le fond, c'est Emmanuel Macron qui l'a emporté : 62% des Français qui ont regardé le débat estiment qu'il a montré qu'il maîtrisait le plus ses dossiers, 61% jugent qu'il a le plus montré la stature d'un président et 57% trouvent qu'il a plus montré qu'il savait où il allait. En revanche, sur la forme, c'est Marine Le Pen qui a davantage gardé son sang-froid aux yeux des Français : 57% estiment qu'elle a été la plus calme et qu'elle s'est le mieux maîtrisée.
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Les électeurs de Mélenchon partagés
Parmi les électeurs ayant voté pour un autre candidat au premier tour, ceux de Fabien Roussel, Anne Hidalgo, Yannick Jadot ont été les plus convaincus par la performance d'Emmanuel Macron (40% contre 10% pour Marine Le Pen), suivis par les électeurs de Valérie Pécresse (36% contre 16%). Côté Marine Le Pen, 52% des électeurs d'Eric Zemmour ont jugé qu'elle était la plus convaincante. Ils ne sont que 7% à avoir préféré la prestation du président candidat. Les électeurs insoumis, qui disposent d'un rôle clé pour le second tour, sont plus partagés : 29% ont trouvé Emmanuel Macron plus convaincant, contre 21% pour Marine Le Pen.
Les sondés se sont montrés relativement satisfaits de ce débat d'entre-deux-tours. Près de 6 sur 10 estiment qu'il a abordé les principales préoccupations des Français (66%) et l'ont trouvé intéressant (58%). Pour autant, 3 électeurs sur 4 (76%) affirment qu'il ne changera pas l'issue de leur vote.
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Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022
Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.
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Arrivé troisième homme du premier tour, l'ancien candidat LFI «ne veut pas que Madame Le Pen prenne le pays» et «que Monsieur Macron garde le pouvoir».
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Récit Quand Balzac passait à côté de l’île de Beauté
Nos recommandations culturellesJosé FortGilbert Stromboni, agrégé de lettres et ancien professeur à Sartène, donne à voir une facette inconnue de Balzac. Celui qui sur la Corse aura dispensé des jugements hâtifs, à l’emporte-pièce et souvent contradictoires. Avec, en prime, la nouvelle la Vendetta et une pièce de théâtre, le Corse.
Honoré de Balzac, monument de la littérature française, n’a en effet guère apprécié la Corse, qu’il n’hésitait pas à comparer au Groenland en collant sur les Corses l’étiquette de « paresse incroyable ». Dans plusieurs de ses écrits, il soulignait la violence du Corse, son sens de l’honneur exacerbé et s’en inspira pour écrire la Vendetta, une de ses premières œuvres, qui sera intégrée plus tard à la Comédie humaine. L’écrivain s’était embarqué en 1838 pour la Sardaigne, croyant y trouver la fortune, déçu de son entreprise avortée de planter en serre des pieds d’ananas à… Ville-d’Avray (ouest de Paris), bien connu pour son climat tropical. La recherche d’argent a été une constante pour Balzac, y compris dans ses relations amoureuses. Il se voyait bien en homme d’affaires, un don qu’il n’avait pas.
Voilà donc Balzac parti vers la Sardaigne. Une violente tempête oblige le capitaine de son bateau à trouver refuge dans la baie d’Ajaccio, « à deux pas du résultat », la mine grâce à laquelle il espérait s’enrichir mais doublé par un aigrefin, un marchant génois du nom de Pezzi. L’écrivain supporte difficilement de rester dix jours dans ce cap solitaire baigné par « un océan d’ennui ». Balzac n’est pas Mérimée, qui, lui, a pris le temps de parcourir l’île pour écrire Colomba, ou Flaubert la découvrant comme « une récompense ». Balzac, c’est un peu comme les touristes d’aujourd’hui croyant tout savoir et comprendre après un bref séjour arrosé sur une plage corse.
honoré de balzacCorse Le Figaro
Ces signes qui prouvent que vous êtes dans une relation toxique
NOS CONSEILS - Il est des traits communs aux relations de couple nocives. Deux psychologues vous donnent les clefs pour les identifier.
«C'est compliqué», «il / elle est comme ça, c'est sa nature». De la relation conflictuelle au couple toxique, il n'y a parfois qu'un pas. Le duo nocif se caractérise par le sentiment de vivre «une relation dans laquelle nous nous faisons plus de mal que de bien», indique d'emblée Camille Rochet (1), psychologue et thérapeute de couple. Des remarques désobligeantes à l'humiliation privée ou publique en passant par une jalousie exacerbée, plusieurs signes sont symptomatiques d'une relation qui nuit. Passage en revue.
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Des désirs tout-puissants
À la différence d'une relation conflictuelle, dans laquelle les protagonistes sont capables de prendre de la distance et de s'éloigner petit à petit l'un de l'autre, la version toxique voit se développer chez l'un ou l'autre des partenaires, «le sentiment d'être enfermé avec son meilleur ennemi, tout en se sentant incapable de le quitter», explique Camille Rochet.
Le partenaire toxique «a beaucoup de mal à gérer les frustrations, ses désirs sont premiers et tout-puissants. À ses yeux, ceux du conjoint n'existent pas», ajoute la psychologue et thérapeute de couple, Elisabeth de Madre.
En vidéo, les 10 secrets de couples qui durent
Un isolement et une emprise mentale
Au début c'était une amie, puis deux, et enfin la famille. Dans les relations toxiques, l'isolement se fait de façon insidieuse et progressive. Pour le saisir, Elisabeth de Madre utilise cette image : «si on plonge une grenouille dans de l'eau chaude, elle s'échappe d'un bond, mais si on la plonge dans de l'eau que l'on porte petit à petit à ébullition, la grenouille s'habitue à la température pour finir ébouillantée». La personne toxique agit sournoisement et manipule, sans que la victime ne s'en rende compte. Isolée, la victime plus vulnérable et donc plus facilement manipulable.
Dans une relation toxique, on a le sentiment d'être enfermé avec son meilleur ennemi, tout en se sentant incapable de le quitter
Autre caractéristique du couple toxique : l'emprise. La professionnelle observe une fusion, «l'un disparaît dans l'autre». La victime subit alors «une perte de liberté et d'épanouissement, marquée par une violence verbale et parfois physique», ajoute-t-elle. Cette privation peut s'opérer grâce à plusieurs méthodes. Au moment où l'un des deux partenaires veut aller voir ses amis, la personne toxique peut user de manipulation et proposer un autre scénario de soirée, par exemple. Dans certains cas, «la personne peut aussi menacer l'autre de contraintes budgétaires, ou être agressif», précise la psychologue.
Le manque de communication
L'absence de dialogue au sein du duo doit alerter. «Dans une relation toxique, la victime désinvestit la communication avec son conjoint. Elle parle le moins possible de ses ressentis et de ses besoins, par peur d'irriter le partenaire ou de susciter sa colère», précise Elisabeth de Madre.
Dans une relation toxique, la victime désinvestit la communication avec son conjoint
L'argent peut être un sujet de discorde. La gestion du budget de l'autre peut même devenir un moyen de maintenir une emprise et de nuire à l'autre. En pratique, au sein des couples toxiques, la psychologue observe parfois «des mensonges, des vols, une absence de comptes séparés ou de réflexion à deux autour de dépenses pourtant communes».
Une culpabilité constante
«Se sentir nul aux yeux de l'autre et toujours avoir l'impression d'avoir tort», est symptomatique d'une relation toxique, selon la psychologue Camille Rochet. La victime se sent coupable de tout : «de ne pas être assez présente, de ne pas aspirer aux mêmes envies, d'être une mauvaise partenaire de vie...», illustre la professionnelle. En cause ? Des remarques désobligeantes et une humiliation en privé et parfois en public, devant les enfants par exemple. Progressivement, la victime perd en estime d'elle-même et peut développer une colère.
Le manque de respect
Ces signes s'englobent dans un manque de respect général et de l'autre, via les mots ou les actes. La psychologue Elisabeth de Madre parle d'«objectification». «La personne toxique étant centrée sur elle-même et n'ayant pas d'empathie, elle traite l'autre sans respect ni considération». La sexualité peut en être un exemple. Dans le cas d'une relation toxique, elle est soit inexistante, soit «vécue par une domination qui est subie», poursuit-elle.
Une jalousie exacerbée
En l'absence de communication et de confiance en l'un et l'autre, la relation devient «insécure». «Cette insécurité du partenaire toxique génère une jalousie exacerbée, une certitude de l'infidélité du partenaire», informe Camille Rochet. Une émotion renforcée par le besoin de contrôler l'autre. Cette fragilité peut entraîner un «jeu malsain dans lequel les deux partenaires sèment le doute sur leur fidélité, comme pour attiser cette force émotionnelle et l'emprise sur l'autre», poursuit-elle.
L'insécurité du partenaire toxique génère une jalousie exacerbée
Les solutions
Pour reconnaître et comprendre les rouages de la situation vécue, la psychologue Elisabeth de Madre recommande de «prendre conscience de qui est l'autre, en l'observant, en analysant son comportement». En parler à son entourage peut être très judicieux. «C'est déjà presque gagné quand on peut en parler, rebondit la psychologue, à des proches, mais aussi à des professionnels qui seront plus habilités à aider, et ce dans une neutralité.»
Si on s'aperçoit qu'il s'agit finalement d'un simple déséquilibre, on peut apprendre à «s'affirmer, à placer ses limites et ainsi gérer les conflits», et rebâtir la confiance dans le couple, commente Camille Rochet.
Enfin, si tout semble verrouillé, la séparation est parfois la seule option qui libère. Il faut bien s'attendre à ce que l'entreprise soit difficile. «La peur du rejet fait partie intégrante de la relation toxique, donc aboutir à une séparation viendrait la confirmer, précise la psychologue. Sans oublier que la décision peut générer de la colère, du chantage affectif voire même de la dépendance avec menaces de suicide, d'où la nécessité d'être accompagné.» Et la psychologue de conclure : «l'autre ne nous appartient pas, l'amour se donne librement, pas sous la contrainte.»
(1) Camille Rochet est l'auteure de Les 5 croyances qui empêchent d'être heureux en couple aux éditions Larousse et fondatrice du site À nous tous.
«J'ai raté ma vie» : cette vertigineuse sensation d'être passé à côté
DÉCRYPTAGE - Le constat paraît terrible mais à 40 ou 50 ans, ils l'assurent : ils ont raté leur vie ; n'ont pas coché leurs cases. Qu'est-ce que le sentiment dit de nous ? L'échec est-il vraiment une impasse ? Éclairage de psychologues.
Publié il y
a 2 heures
Le Figaro
Présidentielles 2022 : l'égalité femmes-hommes, grande absente du débat d'entre-deux-tours
Léa MabilonÉgalité salariale, harcèlement de rue, congé paternité, sexisme... Autant de thématiques très attendues par les Françaises qui n'ont pas été abordées lors de ce duel télévisé.
Il aura fallu attendre près de deux heures avant que la question de l'égalité hommes-femmes ne fasse une irruption dans le débat. Mercredi 20 avril a eu lieu le traditionnel face-à-face, en amont du second tour de l'élection présidentielle, qui oppose Emmanuel Macron, président sortant du parti La République En Marche, à Marine Le Pen, candidate du Rassemblement National. Un duel lors duquel les deux prétendants à l'Élysée se sont échinés sur les thématiques des retraites, des relations France-Russie et de l'école, laissant de côté celles liées aux femmes.
Peut-être, en effet, peut-on leur accorder d'avoir évoqué, ou plutôt survolé, la question des familles monoparentales lors des premières minutes du débat : Marine Le Pen souhaitant doubler les allocations de ces parents, souvent des mères seules. Une mesure sur laquelle Emmanuel Macron n'aura pas rebondi. S'en sont suivies, dans l'ordre et pendant plus de deux heures et demie, leurs idées sur la politique internationale, l'environnement et l'éducation, avant d'aboutir, enfin, à la sécurité. Si les deux candidats étaient très attendus sur ce point, ils n'ont cependant eu que très peu de temps pour le développer. «Cinq minutes pour parler de l'insécurité... c'est un peu court quand même», a soulevé la candidate du RN.
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Insécurité et cyber-attaques
Et de reprendre : «La situation du pays est vraiment très mauvaise. On est confronté à une vraie barbarie, à un ensauvagement», a-t-elle déclaré, ajoutant qu'elle ferait respecter des peines courtes de «5 à 10 jours» de prison ferme si elle était élue présidente. Emmanuel Macron, qui a fait du droit des femmes la «grande cause» de son précédent quinquennat, a pris cette question au vol, rappelant, à 23h15, le bilan de ses 5 dernières années. Faisant notamment savoir que la lutte contre les féminicides serait, une nouvelle fois, au cœur de ses priorités. Le candidat a également rappelé sa volonté de créer «200 brigades de gendarmerie dans nos campagnes» et fait savoir qu'il s'attacherait à lutter contre les cyberattaques.
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En vidéo, la campagne 2021 de la Journée contre les violences faites aux femmes
La question du voile
Le sujet du voile dans l'espace public a, en fin de course, également remué le débat. Marine Le Pen a reformulé son souhait d'interdire aux femmes le port du voile islamique dans les lieux ouverts. À cette affirmation, Emmanuel Macron a projeté qu'elle créerait une «guerre civile» si elle instaurait cela, distinguant pour sa part «l'islam de l'islamisme». «C'est au contraire défendre la République, défendre l'égalité entre les hommes et les femmes, défendre la cité que de s'opposer à ces islamistes par l'intermédiaire d'une loi qui les vise et qui ne vise qu'eux », a rétorqué la fille de Jean-Marie Le Pen, avant d'être interrogée sur l'immigration et sur les institutions, derniers thèmes de ce grand débat.
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«Le droit des femmes c'est dans le débat ?»
Ainsi, ni la question de l'égalité salariale, ni celle du harcèlement de rue, du congé paternité et du sexisme n'auront été abordées à 3 jours du second tour, qui aura lieu dimanche 24 avril. «Je regrette de ne pas avoir pu évoquer le sujet de “l'égalité femmes-hommes”», a déclaré Emmanuel Macron lors de ces deux dernières minutes de conclusion. Un regret également évoqué du côté des Françaises, qui n'ont pas tardé de réagir par l'intermédiaire de publications sur les réseaux sociaux. «2h14 de débat pour parler des violences faites aux femmes et des #féminicides», a ainsi ironisé une internaute. Et une seconde de s'interroger, comme beaucoup d'autres : «Le droit des femmes, c'est quand dans le débat ?».
Une internaute militante du nom de Marylie Breuil a, pour sa part, bien résumé le sentiment général au sortir de l'entre-deux-tours : «1h36 de débat et je ne me sens toujours pas concernée.»
Journée de la terre : 7 initiatives pour passer à l'action
Initiatives, manifestations ou dons, des actions sont à mener tout au long de l’année pour diminuer notre impact sur l'environnement et agir pour la planète. On fait le point à l'occasion de la Journée de la Terre, ce vendredi 22 avril.
Chemise ouverte, torse poilu : Emmanuel Macron comme on ne l'a jamais vu
Le président de la République est apparu vêtu d'une chemise blanche ouverte, toute pilosité exposée, sur un cliché immortalisé par Soazig de la Moissonnière, le samedi 16 avril.
Le Figaro
Agnès Verdier-Molinié: «Le gouffre de nos finances publiques, ce thème crucial absent de la campagne»
TRIBUNE - Selon la directrice générale de l’iFRAP*, ni le programme d’Emmanuel Macron, ni celui de Marine Le Pen ne prévoit de baisse suffisante d’impôts et de dépenses publiques.
* L’iFRAP est une fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (think-tank libéral).
Si l’état des finances publiques de la France était dans la moyenne des pays de la zone euro, nos dépenses seraient inférieures de 211 milliards, nos prélèvements obligatoires de 141 milliards et notre dette de près de 500 milliards d’euros.
Tous les ans, l’ensemble des administrations publiques a besoin de 300 milliards d’euros, en partie empruntés sur les marchés et auprès d’investisseurs étrangers, entre les nouvelles dettes et les dettes anciennes qu’il faut refinancer pour faire tourner la maison France. À l’heure où les taux sur la dette française remontent et où la charge de la dette gonfle sensiblement, il va falloir plus que promettre. Il va falloir agir.
Ces dernières décennies, nous avons connu plusieurs couleurs de gouvernements. Mais tous ont dépensé sans compter et les impôts ont très peu baissé. Reste une approche jamais testée: baisser les dépenses et les impôts en même temps. Cela ne fait pas plaisir. Il est plus facile de sortir tous les jours le chéquier pour faire des milliards de promesses et escamoter les vrais débats. Une fois des élections passées réapparaîtra aussitôt le gouffre de nos finances publiques. Problème: les deux programmes en lice ne semblent pas avoir pris la mesure de l’équation budgétaire extrêmement ardue qui va se présenter.
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Chez Emmanuel Macron, ce qui surprend le plus est qu’il propose peu de baisses d’impôts (suppression de la CVAE, la cotisationsur la valeur ajoutée, impôt local sur les entreprises, et baisse des impôts de successions), pas mal de rabotages des niches fiscales et sociales non identifiées, ce qui augmente les impôts (15 milliards), et peu de baisses de dépenses (sur les retraites avec le report de l’âge et 10 milliards d’économies sur les collectivités locales). Tout l’équilibre du programme repose donc sur ces économies sur les pensions et les collectivités locales à condition que les mesures soient vraiment appliquées… et qu’elles ne soient pas compensées par la multiplication des propositions de dépenses lors de cette dernière ligne droite (chèque alimentation, etc.)
Du côté de Marine Le Pen, figurent à la fois des baisses d’impôts (notamment sur les impôts de production) et des hausses (remise en place d’un ISF sur les investissements entrepreneuriaux). En face, les propositions de baisses des dépenses publiques se concentrent sur la mise en place d’une préférence nationale sur les prestations sociales (estimée à 20 milliards par la candidate mais difficile à chiffrer en réalité). La candidate propose également des hausses de dépenses très importantes avec la renationalisation des autoroutes et la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans (une trentaine de milliards d’euros en tout).
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Aucun des deux programmes ne fait vraiment baisser suffisamment les impôts et les dépenses. Ce sera pourtant essentiel, quelle que soit la majorité au pouvoir.
Or, dans l’évaluation économétrique que la Fondation iFRAP a menée (avec le modèle Nemesis), dans l’hypothèse d’un second quinquennat d’Emmanuel Macron, la France serait toujours à plus de 80 milliards d’euros de déficit public en 2027 et, dans l’hypothèse d’un quinquennat de Marine Le Pen, à 147 milliards de déficit public.La dette publique atteindrait 3 735 milliards avec Marine Le Pen et 3 527 milliards avec Emmanuel Macron. Le déficit commercial de la France serait à 85 milliards d’euros en 2027 avec Emmanuel Macron et à 91 milliards d’euros avec Marine Le Pen. Bref, une gestion budgétaire au fil de l’eau alors que le redressement de nos finances publiques va s’imposer à nous.
Et ce d’autant plus que la période d’anesthésie bénie des politiques où ils pouvaient dépenser toujours plus sans alourdir le coût de la dette est terminée. La «boule de neige» de la charge de la dette va inexorablement nous rattraper. La réalité est que la France a bénéficié de beaucoup de sursis: l’action de la Banque centrale européenne (rachat de dettes publiques, taux à zéro) a permis de limiter les conséquences de notre endettement mais les alertes sur les comptes sont nombreuses. Et le Haut Conseil des finances publiques appelle désormais clairement à la «plus grande vigilance sur la soutenabilité à moyen terme des finances publiques».
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En somme, la situation n’est pas soutenable. Forts de ce constat, plutôt que d’adopter la position de l’autruche, reconnaissons que redresser nos finances publiques c’est regagner la liberté et la souveraineté de la France et mettons au point un plan d’économies de dépenses publiques d’au moins 80 milliards d’euros par an sachant qu’il faudra injecter près de 40 milliards de dépenses régaliennes supplémentaires (sécurité, justice, défense). Ces baisses de dépenses doivent être associées à une baisse des prélèvements obligatoires de 66 milliards d’euros (avec notamment une baisse de 25 milliards des impôts de production). Les économies sont simples à trouver car nous dépensons 84 milliards de plus que la moyenne des pays européens pour produire nos services publics, dont les coûts d’une décentralisation imparfaite qui doublonne les strates, pour au moins 36 milliards d’euros.
Avec ces mesures, selon nos évaluations, en 2030, la dette aurait baissé de 297 milliards d’euros. Les dépenses publiques atteindraient 50 % du PIB et les prélèvements obligatoires 42 % du PIB. De quoi nous rapprocher de la moyenne de la zone euro. Le solde public avant charge de la dette redeviendrait positif. Le solde commercial serait quasiment à l’équilibre. Le nombre d’emplois supplémentaires dans le secteur marchand atteindrait 2,25 millions.
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Bref, il n’est pas trop tard pour la France, à condition de faire preuve de clarté et de courage. Ne baissons pas les bras en répétant «jusqu’ici tout va bien» tout en pestant sur la vacuité des débats de la présidentielle. Il demeure possible d’assainir nos finances publiques tout en arrêtant la politique des promesses non financées et du chéquier et en favorisant les baisses d’impôts pérennes pour la compétitivité de nos entreprises, la création des emplois marchands. Et de l’inscrire dans la durée via un frein à l’endettement dans la Constitution. On arrêterait le décrochage. Chiche?
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CHRONIQUE - En plein entre-deux-tours de la présidentielle, le salaire du directeur général de Stellantis, estimé à 19,5 millions d’euros, est devenu un objet de campagne.
Le Figaro
Une trentaine de blessés dans de nouveaux heurts sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem
Thierry OberléLes affrontements entre fidèles palestiniens et policiers israéliens sont récurrents depuis le début du mois du ramadan.
De notre correspondant à Jérusalem
De nouveaux affrontements ont fait une trentaine de blessés au lever du jour sur l'esplanade des mosquées à Jérusalem. Les heurts entre fidèles palestiniens et police israélienne sont récurrents depuis le début du mois du ramadan. Les protestataires entendent défendre le troisième lieu saint de l'islam contre des intrusions juives et dénoncer des interventions de l'armée israélienne en Cisjordanie. Les autorités israéliennes affirment vouloir protéger les libertés de culte et s'opposer à la politisation du site.
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Les violences suscitent de fortes réactions diplomatiques dans des pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël. C'est le cas en Jordanie qui a en charge la gestion du périmètre de la mosquée Al-Aqsa et du dôme du Rocher, des Émiratis qui ont renoncé à participer à une parade aérienne à l'occasion de la célébration prochaine de l'indépendance d'Israël et du Maroc, le dernier venu dans les accords d'Abraham scellant une entente inédite entre l'État hébreu et des pays musulmans. Les États-Unis et l'Union Européenne exercent des pressions pour le maintien du statut quo dans ces lieux symboliques du conflit israélo-palestinien.
Cette fois, la police toujours présente sur l'esplanade des mosquées a chargé massivement pour réprimer après la prière de l'aube des émeutiers lançant des pierres, tirant des feux d'artifice et brandissant pour certains des drapeaux du Hamas, le mouvement islamo-nationaliste palestinien.
Considérations politico-messianiques
Les incidents interviennent dans un contexte politico-religieux particulier avec la concordance entre le ramadan et les fêtes de Pessah, la Pâque juive qui s'achève samedi soir. Du côté israélien, cette période est l'occasion de se rendre sur l'esplanade des mosquées, le mont du Temple, aussi lieu sacré du judaïsme. L'accès au site s'effectue pour les non musulmans par une passerelle où l'on croise des groupes de croyants juifs issus de yashivod, les écoles talmudiques. Ceux qui s'y hasardent choisissent de ne pas se contenter de prier devant le mur des Lamentions, partie du soutènement de l'ancien temple du judaïsme bâti au 1er siècle. Certains sont motivés par une forme de mysticisme, d'autres par des considérations politico-messianiques. Ces derniers veulent raser al-Aqsa et reconstruire le second temple.
Depuis la conquête par Israël en 1967 de la vieille ville de Jérusalem, un consensus prévaut : les Juifs ont le droit de s'y rendre, mais pas d'y prier de manière ostentatoire. L'accord est peu à peu mis à mal car des visiteurs, encadrés par des policiers, ne suivent pas les consignes du grand-rabbinat d'Israël interdisant de se recueillir sur ce lieu vénéré, mais qu'elles estiment impur. Durant les fêtes de Pessah, environ 2000 pratiquants sont allés sur l'esplanade des mosquées sans incident majeur. Un chiffre record qui fait craindre aux Palestiniens une tentative d'appropriation progressive de leurs sanctuaires.
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Un dérapage peut toujours mettre le feu aux poudres. Le fragile et hétéroclite gouvernement de coalition alliant la droite religieuse et la gauche dispose d'une marge de manœuvre réduite. Il redoute un embrassement. L'Autorité palestinienne représentée par Mahmoud Abbas n'a pas d'influence sur les jeunes fidèles en colère tandis que le Hamas au pouvoir à Gaza gradue l'épreuve de force. Depuis ce vendredi qui marque le début des dix derniers jours du ramadan, seuls les musulmans sont autorisés à accéder à l'enceinte et les Palestiniens des territoires palestiniens vont être interdits d'entrée en Israël ce week-end marquant la fin de Pessah. Des mesures destinées en théorie à geler le scénario du pire.
Émeutes en Suède après des corans brûlés
RÉCIT - Pour les autorités, la violence serait aussi liée aux gangs de narcotrafiquants, très actifs dans le pays.
Regarder la vidéoPoutine hausse le ton face à Israël
Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.
Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Le Figaro
«J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine
Madeleine MeteyerREPORTAGE - Ce couple parisien mi-Zemmour mi-Macron reçoit Le Figaro pour parler «grand remplacement», «fantasme du grand remplacement», «Europe anti souveraine», «Europe indispensable». Bref, pour se contredire.
Le rendez-vous aurait pu ne jamais avoir lieu. Le 13 avril, Pierre s'excusait dans un courriel : «J'ai discuté du deuxième tour avec Joséphine hier et ce matin, la discussion a dégénéré dans un vortex tel que la séparation semble presque envisageable. Je ne sais pas si nous sommes prêts». Trois jours après le premier tour de l'élection présidentielle, le second était déjà devenu un sujet trop grave pour être débattu face à une inconnue - journaliste de surcroît (ces gens-là racontent tout).
Le dimanche 10 avril, Joséphine, 32 ans, graphiste vivant près du métro Voltaire à Paris, gagnait lors du premier tour de l'élection. Son candidat, un dénommé Emmanuel Macron était en tête. À ses côtés, son compagnon depuis trois ans, Pierre, 31 ans, musicien-dessinateur, bouillait. 7%. Éric Zemmour venait de faire 7%. On appelle ça perdre. Le lendemain, Joséphine a osé lui demander «tu vas voter pour qui au second tour ?» et Pierre osé répondre «Marine Le Pen, je pense». La suite, c'est «le vortex» donc, un cyclone tenace de grande taille, indique Wikipédia.
«On s’est engueulés comme des malades», soupire Pierre. «Je me suis mise à pleurer, non ?» essaie de se souvenir Joséphine en époussetant ses mains des miettes d'un sandwich merguez-carottes râpées.
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Pour cette brune aux yeux verts, le RN est une ligne rouge, LA ligne rouge. Paradoxalement plus que Zemmour bien que ce dernier ait, selon les commentateurs, décalé Marine Le Pen vers le centre par ses prises de position nettement plus radicales. Mais le vote de Pierre pour le premier tour, Joséphine l’avait sans doute accepté parce que le candidat de Reconquête! revendique sa judéité, que le père de Joséphine est juif et que l'antisémitisme la dégoûte au plus haut point. À l'inverse, «le Rassemblement national, c’est le Front national et voter pour un parti qui a dit des horreurs racistes, antisémites, je n’accepte pas, explique-t-elle de sa voix très douce. Et puis Zemmour, j’y étais préparée. Elle regarde Pierre. T’avais son bouquin sur ta pile de livres…»
Le grand remplacement
Si elle avait alors «mal réagi», elle n’avait donc pas fait changer les serrures, elle s’inquiétait, c'est tout : et si Zemmour n’était qu’une étape vers un lent durcissement dont l’extrémité pour elle se situe au RN ? «Je pense qu'il faut que t'expliques l'origine de cette crainte», lui suggère Pierre. Elle hoche la tête. «De mes 17 à mes 23 ans, je suis sortie avec un garçon, on parlait de se marier…» Il venait d'une famille catholique, avait des idées de droite nationale. «Sa famille était antisémite, il l'est devenu aussi et il a commencé à me dire des horreurs, que les Juifs dirigeaient le monde etc.» Si Pierre pouvait éviter de vriller, ça l'arrangerait.
«On essaye de construire quelque chose sérieusement et avec sincérité. Or, un bulletin de vote, ce n'est pas simplement réfléchir à l'organisation d'un pays, c'est partager des valeurs avec un candidat, c’est le reflet d’une personnalité…. Je ne veux pas d'une ambiance FN sous mon toit.»
Alors qu'elle mastique sa deuxième ou troisième bouchée d’un sandwich feta-aubergines, elle sourcille soudain «mais attends, tu ne m’as pas vraiment dit que t’allais voter Marine Le Pen, si ?» Un ange passe, un papillon volette, une voiture klaxonne. «Mais si !» lui rappelle Pierre. Même que, après leur dispute, il lui a écrit une lettre pour lui dire tu es la femme de ma vie mais je suis de droite, ça ne changera pas, «tu peux me quitter si tu veux». Il lui rappelle qu'elle n'a pas voulu, tant mieux, il l'aurait mal vécu.
Contrairement à d'autres gens, elle ne me prend pas pour un nazi.
«J’avais pas compris que t’allais voter Marine Le Pen», insiste de nouveau Joséphine. Serait-on sinon, ce mercredi 20 avril, en train de découper trois parts de flan dans leur salon ? Peut-être pas à en juger son expression effarée. «En fait, je ne suis pas sûr de voter pour elle», tempère Pierre en attrapant un petit bout de flan à la pistache et en se lançant dans un de ces mini-monologues éloquents dont il a le secret : «Je m'en tape un peu de cette femme, elle n’a pas l’étoffe du chef d’État d’une patrie littéraire, j’ai peur qu’une fois au pouvoir elle décrédibilise les idées nationales par son incompétence». Mais s’il ne vote pas RN dans deux jours, quelle forme concrète donnera-t-il à l'expression de sa plus grande inquiétude, à savoir «le grand remplacement» ?
(L'expression détonne dans la bouche d'un musicos aux cheveux dépeignés qui boit des coups dans les bars d'Oberkampf.)
«Le changement ethnique, l'échec de l'assimilation, on le voit partout, se justifie Pierre. J’avais mes bureaux à La Chapelle, les gens ne parlent pas français, les femmes sont voilées… soupire-t-il. Y’a des soirs quand on traverse certains quartiers, je suis effondré et Joséphine me dit “mais qu’est-ce que t’as ?” En fait, ça me déprime totalement. On est impuissants, c'est pour ça que je suis contre l'Europe : elle nous prive de notre souveraineté.»
Quand il explique ça à Joséphine, elle l'écoute. D'ailleurs elle voit «la même chose que lui». Mais elle n'en pense pas la même chose. «L'assimilation, pour moi aussi c'est très important. Mes ancêtres sont des Juifs d'Algérie et ils ont toujours refusé le communautarisme juif.»
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«Donc contrairement à d'autres gens, elle ne me prend pas pour un nazi», sourit amoureusement Pierre. «Mais, reprend la jeune femme, je pense que défendre l'immigration zéro, c'est contraire à l'identité de la France. Et je me sens européenne, l'Europe nous protège face à la Chine, la Russie.» De là son vote pour le président sortant dont elle dit qu'il a été à la hauteur de la crise sanitaire, de la guerre en Ukraine. Ce que Pierre pense aussi. «Je ne suis pas un anti-macroniste primaire. Il ne défend pas les intérêts de notre civilisation mais c'est un homme intelligent. Je veux le battre, pas le décapiter.»
L'amour, l'amour, l'amour
Joséphine et Pierre peuvent parler longtemps de politique, ils écoutent côte à côte l'émission d'Alain Finkielkraut, France Inter le matin. Quand le ton monte, c'est Pierre «surtout après quelques verres». Joséphine, elle, a une voix très douce, une façon d'essayer de saisir ce qu'ils ont en commun. Le goût pour la discussion. L'importance accordée à la politesse, à la culture. La détestation des moralistes (Pierre foudroie certains Parisiens de leur cercle amical : «des bourgeois jouisseurs qui font genre d'être écolo mais consomment de la coke importée du tiers monde dans des boîtes de nuit défendues aux pauvres»).
Alors, les désaccords politiques ne sont qu'un petit grain de sable dans un rouage bien huilé. «Ça me ferait vraiment chier si Pierre votait FN, répète Joséphine, mais je sais que c'est une personne très ouverte, tolérante, pas un réactionnaire». Donc, elle pourrait s'en remettre ? «C'est grave pour moi», se borne-t-elle à répondre. Manquerait plus qu'il lui réclame son consentement.
NB : le jeudi 21 avril, au lendemain du débat entre Macron et Le Pen, Pierre nous envoie «Je ne peux pas voter pour cette incapable !!! Elle est pire qu'il y'a 5 ans !!!» L'amour est sauf.
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Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen
Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».
Mgr Ulrich pressenti pour devenir l’archevêque de Paris
Le prélat, qui épouse une ligne opposée à l’héritage de Jean-Marie Lustiger, pourrait succéder à Mgr Aupetit, démissionnaire fin 2021.
Paris : un bâtiment inoccupé investi par des sans-papiers
Des migrants et des militants soutenant les sans-papiers sont entrés dans d'anciens bureaux, vides, rue Saulnier dans le 9e arrondissement.
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Ces questions posées à la condition humaine
Nos recommandations culturellesEssai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.
Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ? Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.
La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.
Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.
Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.
Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.
Essaissciences L'Humanité
Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !
ActuLe microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.
Marine CyglerDès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».
Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.
En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.
Une drôle de conversation
En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.
Ingenuity ne s’arrête plus de voler
C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.
Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !
À la recherche de la vie extraterrestre
Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.
sciencesplanète mars Le Figaro
Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron promet une revalorisation du salaire des professeurs
Le FigaroInvité sur France Inter, le président candidat évoque une revalorisation «autour de 10%».
«Je sais ce que notre république doit [aux professeurs]», a déclaré Emmanuel Macron sur France Inter ce vendredi. «J'ai été en grande partie élevé par une grand-mère qui était enseignante et j'ai épousé une enseignante.»
À lire aussiAprès leur débat, Emmanuel Macron et Marine Le Pen retournent se frotter au terrain
S'il est réélu, le président candidat mettra en place une revalorisation du salaire des professeurs sans que cette dernière soit «conditionnée à quoi que ce soit». Une promesse qu'il a annoncée lors du débat d'entre-deux-tours, face à Marine Le Pen. Cette revalorisation, «autour de 10%», sera effective dès janvier 2023.
«Cela permettra, a poursuivi Emmanuel Macron sur France Inter, qu'il n'y ait aucun salaire, même en début de carrière, qui soit en dessous de 2000 euros.» Face à Marine Le Pen, le chef de l'État avait par ailleurs précisé vouloir revaloriser «très substantiellement, jusqu'à 20%» la rémunération des enseignants qui choisissent les «méthodes les plus innovantes» et a promis d'accorder «plus de liberté sur le terrain à nos professeurs».
Avant de préciser : «Quand on parle des profs, il n'y a pas que les heures devant les élèves. Beaucoup font déjà 'Devoirs faits' [nom du dispositif d'étude accompagnée, NDLR], s'occupent des élèves en dehors du temps scolaire, organisent beaucoup de choses avec le périscolaire et c'est très peu reconnu», a-t-il déclaré au micro de nos confrères. «Je pense que c'est beaucoup plus juste de considérer que, quand on a une communauté pédagogique, on doit beaucoup mieux reconnaître celles et ceux qui s'engagent le plus et qui acceptent de le faire pendant un moment.»
Présidentielle 2022 : le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage
SONDAGE - D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.
Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022
Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.
Regarder la vidéoLégislatives 2022 : Mélenchon «demande» aux Français de «l'élire premier ministre» et appelle la gauche à se «rassembler»
Arrivé troisième homme du premier tour, l'ancien candidat LFI «ne veut pas que Madame Le Pen prenne le pays» et «que Monsieur Macron garde le pouvoir».
Regarder la vidéo Le Figaro
Dans le Gers, un homme terrorisait ses quatre compagnes et ses 28 enfants
Guillaume PoingtRÉCIT - Un Ivoirien de 42 ans a été mis en examen et écroué début avril. Personne ne l'avait jamais croisé dans le petit village où il vivait.
Un homme «invisible», quatre compagnes et 28 enfants. À Nogaro, un petit village du Gers, un drame humain s'est noué pendant plusieurs mois derrière les murs d'une maison de 600 mètres carrés. Avec un épilogue début avril : un Ivoirien de 42 ans a été mis en examen à Agen et placé en détention provisoire. Il est soupçonné de viols sur son épouse, d'actes de torture et de barbarie sur deux de ses enfants ainsi que de violences sur l'ensemble des enfants et ses trois concubines.
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L'affaire démarre en septembre 2020. Une famille venue de l'Oise débarque à Nogaro, une bourgade de 2000 âmes. Les nouveaux arrivants louent une grande bâtisse située dans un lotissement aéronautique, un peu à l'écart du village. Personne ne sait vraiment de quoi ils vivent. «Sans doute des revenus de la CAF (caisse d'allocations familiales, NDLR)», confie une source proche du dossier.
Quand j'ai vu autant d'enfants ça m'a interpellé
Très vite, le maire Christian Peyret est «intrigué par la situation». L'édile se retrouve en effet à inscrire une vingtaine d'enfants à la maternelle, à l'école élémentaire et au collège. «Quand j'ai vu autant d'enfants ça m'a interpellé, confie-t-il. Je connaissais l'existence de cette famille car je croisais les mamans qui amenaient leurs enfants à l'école.» Parmi ces quatre femmes, nées en France et voilées, deux sont sœurs. Certains enfants - trois jeunes majeurs de 18 à 20 ans et des tout-petits de moins de 2 ans -, ne sont pas scolarisés.
L'arrivée de tout ce petit monde ne passe pas inaperçue dans le village. Et une question taraude les habitants : qui est le père de tous ces enfants ? Personne ne l'a en tout cas jamais croisé. «J'ai trouvé cette situation un peu anormale, on supposait qu'il y avait un homme», explique Christian Peyret. Il s'avère qu'un homme vit bel et bien dans la maison : il est le père de 27 des 28 enfants, qu'il a eus avec son épouse et ses trois compagnes, un autre étant issu d'une précédente union.
Une maison plongée dans l'obscurité
À l'école, les enfants sont exemplaires et ne laissent rien transparaître même si leurs tenues intriguent : ils sont toujours habillés avec des manches longues et des pantalons. Mais c'est surtout aux abords du domicile de la famille - une maison en bois aux volets rouges -, que des signaux étranges sont repérés. Les fenêtres sont en effet totalement bâchées. «Aucune lumière ou aucun regard de l'extérieur ne pouvait pénétrer dans la maison. Quand les enfants rentraient le soir, ils étaient dans le noir. On ne savait pas ce qui se passait dans cette maison», décrit le maire, qui alerte le procureur de la République en juin 2021.
Les révélations sont finalement venues d'une des compagnes qui a pris la fuite, a récemment déclaré à l'AFP le vice-procureur de la République d'Agen, Franck Didier. Ce dernier décrit «un cadre de violences intrafamiliales» fort. Les enfants ont eux aussi rapporté des scènes de violences. Les mineurs ont été placés par les services sociaux il y a environ trois mois.
Trois des femmes ont également été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire pour violences volontaires sur mineurs et non dénonciation de crimes. Le vice-procureur a expliqué s'attendre à une instruction longue «au regard de la complexité des faits», qui a justifié la saisie du pôle criminel d'Agen. «Des investigations restent à faire», a-t-il souligné à propos de l'enquête menée par la brigade de recherche de gendarmerie d'Auch.
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Gironde : un garçon de 3 ans se noie dans une piscine privée
En visite chez son père, l'enfant a chuté dans l'eau malgré la présence d'un dôme rigide recouvrant la piscine.
Émeutes urbaines à Laval après une interpellation
Plusieurs voitures ont été brûlées, et des arrêts de bus détruits à Laval (Mayenne). Le maire PS dit néanmoins vouloir rester «dans le dialogue».
Le Figaro
En Chine, la grande fuite des «expats» désillusionnés
DÉCRYPTAGE - Jusqu’ici, les jeunes diplômés formés aux meilleures écoles se ruaient dans l’empire du Milieu, où les entreprises étrangères frappées de «sino-béatitude» se croyaient à l’abri des excès du régime autocratique chinois.
À Tokyo
«Jamais!»: ce ponte «ressources humaines» d’un groupe du CAC 40 n’y va pas par quatre chemins pour répondre à la question: «Accepterais-tu de t’expatrier en Chine?» Obligé, par ses fonctions, de promouvoir ce pays en raison de son poids énorme dans les ventes de son employeur, il frôle la schizophrénie. Comme la plupart des multinationales, prises en tenailles entre le gigantesque marché chinois et des conditions de vie de plus en plus repoussantes pour ses expatriés.
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Cruelle désillusion. Les entreprises étrangères étaient frappées de «sino-béatitude» depuis l’adhésion de la deuxième économie à l’Organisation mondiale du commerce en 2001. Les jeunes diplômés, formés aux meilleures écoles, s’y ruaient, attirés par des primes d’expatriation indexées sur la hausse presque mécanique du PIB. Ils se crurent longtemps à l’abri des excès du régime autocratique chinois. «Il faut bien avouer que les milieux économiques ne sont pas particulièrement sensibles aux libertés publiques», résume, dans une litote amère, un banquier français de la région. Mais les couleuvres furent de plus en plus difficiles à avaler: disparitions du fondateur d’Alibaba Jack Ma, de la chanteuse Zhao Wei, de la championne de tennis Peng Shuai ; féroce répression du «mouvement des parapluies», démocratique, à Hongkong ; harcèlement méthodique des journalistes, des diplomates, et de leurs sources ; arrestations arbitraires de citoyens canadiens ou australiens. «Demain, à qui le tour?», se demandent les expatriés, devenus soudain sensibles aux droits de l’homme.
Pénurie de recrues étrangères
À Hongkong, les résidents de longue date font leurs valises depuis trois ans. HSBC, multinationale bancaire dont l’histoire est intimement liée à celle de l’ancien comptoir britannique, réduit ses effectifs sur place, sans le dire, en les redéployant partout ailleurs dans le monde, «sauf en Chine», confie un cadre de la banque. L’incurie de la gestion du Covid-19 a accéléré le mouvement vers la sortie de façon spectaculaire. Le lycée français local a pris les devants, aidant les élèves qui le souhaitent à rentrer en France. Selon EuroCham, la chambre de commerce européenne à Hongkong, la moitié des entreprises membres prévoient de déplacer tout ou partie de leurs effectifs dans l’année. «Les écoles internationales ont rouvert depuis mardi. Mais on ne croit plus le gouvernement», raconte le dirigeant d’une filiale de société française à Hongkong.
Des situations similaires ont lieu dans les métropoles chinoises: Shanghaï, Canton, Shenzhen… Selon un sondage de la chambre de commerce américaine à Shanghaï publié fin mars, 81% de ses membres avouent avoir des difficultés à attirer ou recruter des talents étrangers.
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Mais alors, d’où couvrir la Chine? Singapour recueille les expatriés en errance, notamment dans le droit et la finance. Mais la cité-État durcit ses conditions de séjour, aiguillonnée par une population locale confrontée à un coût de la vie qui flambe avec cette nouvelle population plus aisée qu’elle. Il y aurait bien le Japon… mais il bat froid les expatriés - même les financiers. En désespoir de cause, les multinationales relocalisent de plus en plus leurs opérations chinoises à… Dubaï. «À 4 heures de décalage horaire de Pékin», se pince un diplomate européen en poste à Tokyo.
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La Banque de France défend le virement instantané
Il représente seulement 3% de l'ensemble des virements réalisés en France, contre 10% dans le reste de l'Europe.
RSA sous condition, priorité nationale... Les propositions d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen en matière d'emploi
FOCUS - À l'approche du second tour de l'élection présidentielle, Le Figaro fait le point sur les propositions des deux candidats.
Retraites : sur les petites pensions, de quoi parlent vraiment les candidats ?
DÉCRYPTAGE - Minimum contributif, pension minimale, minimum vieillesse, Aspa... Emmanuel Macron et Marine Le Pen emploient des termes qui cachent des réalités différentes.
Le Figaro
Wokisme en Occident, censure en Chine et au Moyen-Orient... La morale à deux vitesses de Disney
Vincent JollyENQUÊTE - Disney met de plus en plus en avant dans ses productions destinées aux pays occidentaux les valeurs néoprogressistes. Qui disparaissent par enchantement sur les marchés chinois ou arabes, particulièrement conservateurs dans le domaine des mœurs.
«La présidente de Disney, Karey Burke, souhaite que 50% des personnages des futurs films soient gays ou issus des communautés LGBTQIA. » C'est début avril que cette phrase est brièvement venue interrompre le flot médiatique sur la guerre en Ukraine en provoquant l'indignation, pendant quelques heures, de la microsphère Twitter. Problème : la présidente de Disney n'a jamais dit ça. Peut-être parce que Disney n'a pas de présidente. Le directeur général de la Walt Disney Company est un homme qui s'appelle Bob Chapek. Il a succédé à un autre Bob, Robert Iger, en 2020.
Karey Burke, qui n'apparaît même pas dans l'organigramme des cadres dirigeants de l'entreprise, est en réalité la présidente de la filiale TV de la 20th Century Fox – propriété de Disney depuis son rachat en 2019. Mais elle a bel et bien formulé ce projet lors d'un panel vidéo Reimagine Tomorrow (Réimaginons demain), une plate-forme lancée en 2020 et dont le but est « d'amplifier les voix sous-représentées et les histoires inconnues ». Derrière cet intitulé, une noble cause : réaffirmer « l'engagement de longue date de Disney en faveur de la diversité, de l'équité et de l'inclusion ».
Modifier le jeu démocratique
Au-delà du message véhiculé par Burke, et de ce qu'il dit de l'atmosphère intellectuelle outre-Atlantique, cette déclaration n'arrive pas à n'importe quel moment. Elle intervient au terme d'une polémique entre Disney et l'État de Floride autour d'une loi que le gouverneur Ron DeSantis a promulguée en mars dernier. Le texte, jugé homophobe par la Maison-Blanche et les lobbys LGBT, interdit les discussions pédagogiques sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre à l'école, de la maternelle jusqu'à notre équivalent français du CE2/CM1. Accusé d'être resté silencieux et inerte sur cette loi, Disney (qui jouit d'un statut particulier en Floride, où son seul parc d'attractions emploie plus de 80 000 personnes) a dû faire amende honorable par l'intermédiaire de son DG Bob Chapek pour apaiser la colère d'une partie de ses employés et d'une frange de l'opinion publique. Mais pas assez pour apaiser celle de Ron DeSantis : le 21 avril dernier, sous son impulsion, la chambre des représentants de Floride a voté en faveur de la suspension dudit statut particulier de la zone Reedy Creek Improvement qui permettait à Disney de pouvoir économiser plusieurs dizaines de millions de dollars d'impôts par an et même de pouvoir gérer en complète autonomie ses services de pompiers et d'aménagement du territoire – un état dans l'état. Une mesure qui entrera en vigueur dès le premier juin prochain.
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C'est donc dans le sillage de cette affaire, et pour rassurer ses employés jugeant le texte de loi homophobe, qu'a surgi la déclaration de Karen Burke début avril. Une affaire qui n'est que le dernier exemple en date d'un conflit bien identifié, manifestation d'un phénomène propre à ce début de siècle. Ce « mouvement profond qui vient renouveler l'équilibre de nos démocraties »,comme l'écrit notre consœur du Figaro Anne de Guigné dans son livre Le Capitalisme woke (Presses de La Cité), dont nous avons publié des extraits il y a quelques semaines. Un renouvellement, pour ne pas dire un déséquilibre, né dans ces « grandes entreprises occidentales qui participent, aux côtés de la puissance publique et de la société civile, au vaste exercice de la définition du bien commun. […] Elles s'immiscent, souvent à la demande des consommateurs, au sein même du jeu démocratique ».
Publiquement, et le plus souvent possible, Disney s'attache donc à affirmer son soutien aux idéologies « du bien » – ce fameux triumvirat d'équité, de diversité, d'inclusion brandi comme un paratonnerre pour éviter les foudres de ce que certains stigmatisent comme du politiquement correct dévoyé, et d'autres les valeurs indispensables du progrès. Avec, pour effet, des détails de ce genre : depuis la réouverture postCovid du Walt Disney World Resort, la traditionnelle formule d'accueil « Bonsoir mesdames et messieurs, garçons et filles, rêveurs de tous les âges », qui ouvre la cérémonie des feux d'artifice, a été écourtée en « Bonsoir, rêveurs de tous les âges ». Adieu les garçons et les filles !
Un autre exemple ? Disney+ (la plateforme de vidéo à la demande) a excommunié d'une série Star Wars l'actrice Gina Carano pour des tweets jugés transphobes et antisémites par la twittosphère. D'autres acteurs engagés sur des réalisations Disney et auteurs de tweets tout aussi critiquables n'ont jamais été inquiétés. Pourquoi ? Sans doute parce que – à la différence de ces derniers – Gina Carano a toujours revendiqué son conservatisme politique et sa proximité avec les idées défendues, entre autres, par le Parti républicain et Donald Trump.
La liste de ces anecdotes frappantes pourrait remplir une édition complète du Figaro Magazine. Mais avant tout, ce que les choix en question révèlent, c'est un profond cynisme – pour ne pas dire une totale hypocrisie. En effet, il existe une région du monde où la nouvelle devise « Équité, Diversité, Inclusion » n'est pas bienvenue : la Chine. Un marché – le deuxième pour le cinéma mondial – dont Disney ne peut se priver et devant lequel il est prêt à oublier toutes ses nobles valeurs. John Boyega, l'une des stars de la dernière trilogie Star Wars, en a fait les frais en 2015.
Un acteur noir rapetissé
Alors que sur les affiches du premier épisode, Le Réveil de la Force, l'acteur britannico-nigérian apparaissait en majesté aux côtés des « Caucasiens » Harrison Ford et Daisy Ridley, sa silhouette était considérablement réduite sur les posters en version chinoise. L'année suivante, comme le note l'auteur Stephen R. Soukup dans son livre La Dictature du capitalisme woke, un personnage tibétain était remplacé par une actrice britannique dans une production des studios Marvel, Doctor Strange . L'explication ? « Si vous admettez que le Tibet existe, vous risquez de vous mettre à dos un milliard de personnes, expliquait l'un des scénaristes dudit film. Et vous courez le risque que le gouvernement chinois vous dise : “On ne diffusera pas votre film, puisque vous avez décidé d'être politique…”. » Impossible de froisser Pékin tandis que s'ouvrait, à Shanghaï, un gigantesque parc d'attractions d'une ampleur inédite pour l'entreprise de Mickey…
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La soif d'équité, de diversité, d'inclusion de Disney a donc une limite : la croissance de son chiffre d'affaires et l'augmentation des dividendes de ses actionnaires – parmi lesquels figurent certains des plus grands fonds d'investissements du monde comme BlackRock ou Vanguard Group. L'entreprise aux oreilles de Mickey est capable de s'opposer frontalement à des lois votées par des représentants démocratiquement élus aux États-Unis et de menacer de sanctions économiques brutales les États conservateurs (Géorgie, Caroline du Nord) où elles sont promulguées, mais elle reste muette sur la persécution des Ouïgours dans le Xinjiang – province où a été filmée une grande partie de la nouvelle version de Mulan, sortie en 2020.
Cette province, où sont internés plus de 1 million de Ouïgours, Kazakhs et autres minorités musulmanes pour des raisons aussi sommaires que « avoir laissé pousser sa barbe » ou « avoir eu trop d'enfants », est également remerciée dans le générique du film. Disney n'y trouve rien à redire. Même silence sur les commentaires de l'actrice principale, Liu Yifei, apportant son soutien à la police de Hongkong quand elle réprimait violemment les manifestations prodémocratie. Au même moment, Disney applaudissait les mouvements des Black Lives Matter et de MeToo. Ce numéro de funambulisme – chevalier blanc des opprimés d'un côté, complice du régime de Pékin de l'autre – s'est avéré payant : depuis 2005, date de l'arrivée de Robert Iger comme directeur général, l'action de Disney n'a cessé de grimper jusqu'à frôler les 200 dollars en mars 2021.
Films bannis au Moyen-Orient
Et pourtant. Cette complaisance vis-à-vis du Parti communiste chinois n'a pas toujours été d'actualité : en 1997, sa société de distribution avait diffusé le film Kundun, de Martin Scorsese, qui avait justement pour thème l'occupation chinoise du Tibet. Mais au fil du temps, la Chine est devenue un marché incontournable, et il fallait trouver des compromis. Incontournable au point que Iger, architecte des rachats de Marvel Studios, Lucasfilm Ltd., 21st Century Fox, etc., a décrit la construction du fameux parc d'attractions de Shanghaï (signé en 2008 pour un montant de 5,5 milliards de dollars) comme « la plus grande opportunité pour l'entreprise depuis que Walt Disney lui-même avait acheté un terrain en Floride ».
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Outre la Chine, d'autres régions du monde ne goûtent guère les principes d'inclusion ni le soulignage exagéré de l'orientation sexuelle de certains personnages. Ainsi l'Arabie saoudite, le Koweït et le Qatar, où l'une des dernières superproductions Disney, The Eternals, a été bannie parce qu'elle contient une scène où s'embrassent deux personnages de même sexe. Même cas de figure avec Onward (En avant), où l'homosexualité de l'une des protagonistes fait partie de la publicité du film – qui a été interdit en Arabie saoudite, au Koweït, à Oman et au Qatar. En juin prochain, le service de streaming Disney+ compte pourtant se lancer dans ces pays, ainsi que dans près d'une quarantaine d'autres. Parmi eux : l'Algérie, l'Égypte, le Liban, le Maroc, le Yémen, la Tunisie, où l'homosexualité est aussi punie par la loi. Un nouveau numéro d'équilibrisme en perspective pour la firme américaine.
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Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.
Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes
L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.
Le Figaro
Scène surréaliste à Perpignan où des enfants mettent le feu à une aire de jeu
Luc LenoirDans une vidéo devenue virale, des petits garçons s'amusent d'avoir mis le feu à un équipement public dans un quartier populaire. Le maire Louis Aliot promet de faire payer les familles des enfants concernés.
Consternation à Perpignan. Depuis mercredi 20 avril, un petit film d'une minute tourné par un influenceur du quartier populaire de Saint-Jacques sème le trouble sur les réseaux sociaux. On y voit des enfants en bas âge et des adolescents entourer le toboggan d'une aire de jeu, en train de prendre feu.
«Wallah c'est quoi ça?»
«Voilà la mairie pourquoi elle veut rien faire au quartier. Eh, qui a fait ça?? Wallah c'est quoi ça?» crie au départ «NasDas», jeune habitant connu pour ses vidéos Snapchat, devant les images d'un toboggan public en flammes, en pleine nuit. Un petit garçon de cinq ou six ans s'avance et se désigne fièrement. «C'est toi? Et en plus ça te fait rire?» s'étonne-t-il.
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«Regardez la chienneté [surnom du quartier attribué par NasDas, ndlr]! Et après vous allez tous vous plaindre» dénonce la figure des réseaux sociaux. Un autre enfant, un peu plus âgé, intervient alors : «on a froid», prétexte-t-il, ce à quoi NasDas rétorque qu'il peut retourner «chez [sa] mère». C'est alors qu'une jeune femme prend à son tour la parole pour tenter de justifier à nouveau, tout sourire, l'acte de vandalisme : «mais on s'ennuie à la maison!»
Les images du petit toboggan incendié se terminent sur un plan surréaliste : des enfants urinent sur des bouts de carton et de bois encore incandescents. «C'est le summum, ils sont en train d'éteindre le feu avec leur pipi!», hallucine NasDas.
La mairie va demander aux familles de payer
Le maire RN de Perpignan Louis Aliot, excédé, indique au Figaro que la ville a déposé plainte et qu'une enquête est en cours. «Ces enfants n'ont rien à faire dehors à cette heure. Et on demandera aux familles de payer pour cette dégradation», promet l'élu, qui souligne que «ce n'est pas la première fois que de tels incidents, avec des feux», frappent le quartier populaire. Des devis sont en cours, le préjudice pourrait cette fois-ci s'élever à plus de 10.000 euros. Quant à l'établissement précis des responsabilités, Louis Aliot veut «rester prudent et attendre l'enquête pour déterminer le rôle de chacun».
PODCAST - Vivons-nous dans le meilleur des mondes possibles ? (Leibniz) Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre
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Dans le Gers, un homme terrorisait ses quatre compagnes et ses 28 enfants
RÉCIT - Un Ivoirien de 42 ans a été mis en examen et écroué début avril. Personne ne l'avait jamais croisé dans le petit village où il vivait.
Gironde : un garçon de 3 ans se noie dans une piscine privée
En visite chez son père, l'enfant a chuté dans l'eau malgré la présence d'un dôme rigide recouvrant la piscine.
Émeutes urbaines à Laval après une interpellation
Plusieurs voitures ont été brûlées, et des arrêts de bus détruits à Laval (Mayenne). Le maire PS dit néanmoins vouloir rester «dans le dialogue».
Le Figaro
Comment sortir des rivalités fraternelles à l'âge adulte ?
PSYCHOLOGIE - La relation fraternelle est souvent la plus longue d'une vie. Afin de la préserver, il est essentiel de la délester des conflits de l'enfance.
«Je me suis mariée avant elle, j'ai obtenu l'Oscar avant elle, et si je meurs avant elle, elle en deviendra blême. Même là, je l'aurai devancée», a déclaré un jour l'actrice britannique Joan Fontaine, évoquant ses relations avec sa sœur aînée Olivia de Havilland. En mourant à l'âge de 96 ans, sept ans avant son aînée, l'héroïne du film Rebecca d'Alfred Hitchcock réalisait cet étrange «vœu»: faire enrager sa sœur jusqu'au bout, quitte à expirer la première ! En proie à d'inapaisables conflits, les deux actrices ne se voyaient plus depuis près de quarante années. Mais nul besoin de fouler les tapis rouges pour vivre une rivalité sororale ou fraternelle. Nicole Prieur, thérapeute familiale et autrice de l'ouvrage Les trahisons nécessaires (Robert Laffont), estime que «le lien fraternel s'établit dans l'enfance autour d'un sentiment de perte pour l'aîné et de manque pour les suivants. D'où un lien ambivalent fait de rivalités et de complicité. Pour que tout aille bien, il faut un équilibre entre les deux.»
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Une fois l'âge adulte atteint, on pourrait penser que le temps des bouderies pour un cadeau plus beau fait à l'un ou une attention plus grande portée à l'autre est passé. Mais «certaines personnes continuent d'avoir l'impression que leurs frères et sœurs sont privilégiés ou ont un statut différent du leur, explique Dana Castro, psychologue. Cela engendre chez elles un sentiment d'injustice très fort. Elles peuvent aussi soupçonner leurs parents de faire des différences entre les divers petits-enfants, ce qui réactive les rivalités fraternelles.» Un autre mécanisme peut entretenir l'animosité dans la fratrie : l'appropriation par les enfants des plaintes parentales. «Une personne reprochera par exemple à son frère ou sa sœur, sans véritablement y réfléchir, de n'être “ jamais content ”, parce qu'elle l'entend dire systématiquement par son père ou sa mère», précise la psychologue.
« Il faut essayer d'accepter les fragilités de ses parents et ne plus attendre d'eux ce qu'ils ont été incapables de donner. »
Pour dépasser les rivalités fraternelles, il est donc nécessaire de se détacher de l'impact des comportements parentaux. «Il faut essayer d'accepter les fragilités de ses parents et ne plus attendre d'eux ce qu'ils ont été incapables de donner, suggère Nicole Prieur. Si l'on n'a pas été le chouchou ou supposé tel, se rendre compte qu'on s'en est sorti par soi-même est souvent réconfortant. En outre, on peut prendre conscience qu'il n'est pas toujours facile d'être l'aîné ou l'enfant préféré.»
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Reste qu'il est important d'échanger avec ses frères et sœurs sur cette souffrance que l'on a ressentie pendant l'enfance. Mais pas sur le ton du reproche, ce qui aurait peu de chances de faire évoluer la relation. «En principe, personne ne peut contester ce que vous avez ressenti, relève Dana Castro. Il est donc préférable d'expliquer que l'on a été blessé plutôt que d'accuser un membre de sa fratrie de lui avoir fait subir telle ou telle attitude. Entamer un dialogue de cette nature permet parfois d'apaiser la relation.» Autre avantage : se remémorer cette période permet de se rendre compte à quel point chaque personne interprète différemment les événements de son enfance. «En partageant leurs souvenirs, frères et sœurs réécrivent leur histoire, constate Nicole Prieur. À partir de cet échange, l'enjeu est de commencer à regarder son frère ou sa sœur comme un individu singulier et non comme le produit d'un système familial.»
Le fait d'avoir des vies très différentes peut-il empêcher sœurs et frères de surmonter leurs rivalités ? Pas nécessairement. «On peut avoir en commun certaines valeurs ou occupations autour desquelles se retrouver, souligne Nicole Prieur. Comprendre ce que l'on partage permet également d'accepter les différences, qui ne sont pas en soi négatives. Car à partir de ce constat, il est plus facile de se dire : en quoi sommes-nous complémentaires ?» La réponse est loin d'être anodine quand on songe à ce qui attend la fratrie avec le vieillissement des parents. Chacun des frères et sœurs a alors tendance à occuper une fonction particulière auprès d'eux : écouter leurs plaintes, les aider à certains moments clés… «Si les enfants ne sont pas au clair avec la raison pour laquelle ils choisissent ce rôle et si les rivalités entre eux n'ont pas été surmontées auparavant, cela ne peut que les attiser», avertit Nicole Prieur. «Ou alors les rivalités surviennent à ce moment précis lorsqu'un des membres de la fratrie s'occupe exclusivement du parent survivant, tout en s'en plaignant, ajoute Dana Castro. Les autres lui reprochent alors cette emprise.»
« Dans certains cas, il faudrait pouvoir accepter que la relation soit nécessaire mais régulièrement traversée de tempêtes. Si on veut la conserver malgré tout, c'est à chacun de trouver les ajustements nécessaires qui le permettent, tout en préservant son propre intérêt psychologique. »
Une étude menée en 2000 par la professeure de psychologie américaine Heidi R. Riggio a établi que plus la relation fraternelle était positive (évaluation par un questionnaire auprès de 711 participants), plus la stabilité émotionnelle et l'ajustement psychologique des personnes étaient grands. Une bonne raison pour dorloter le lien fraternel, à la condition de ne pas en payer le prix personnellement. «Dans certains cas, il faudrait pouvoir accepter que la relation soit nécessaire mais régulièrement traversée de tempêtes, constate Dana Castro. Si on veut la conserver malgré tout, c'est à chacun de trouver les ajustements nécessaires qui le permettent, tout en préservant son propre intérêt psychologique.» Quitte, parfois, à s'éloigner un temps, pour mieux revenir.
Covid-19 : 155.711 nouveaux cas en 24 heures, 221 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
États-Unis : une juge annule l'obligation du masque dans les transports publics
L'administration de Joe Biden s'est récemment retrouvée sous une pression croissante pour assouplir ou annuler le masque obligatoire.
Regarder la vidéoCovid-19 : 181 morts en 24 heures, 25.276 malades hospitalisés
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
L'Humanité
Sciences Alice sous la loupe de chercheuses
Nos recommandations culturellesPaul MazliakLes deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.
sciences Le Figaro
Chine: Ferrari rappelle plus de 2000 véhicules pour freins défectueux
Les modèles incriminés sont des 458 Italia, 458 Speciale, 458 Speciale A, 458 Spider, 488 GTB et 488 Spider.
Le constructeur italien de voitures de luxe Ferrari va rappeler en Chine plus de 2000 véhicules en raison d'une défaillance au niveau des freins, a annoncé vendredi le régulateur chinois.
Les véhicules visés par ce rappel présentent un «risque de fuite du liquide de frein [...], ce qui présente un danger», a indiqué le régulateur des marchés (SAMR).
La mesure concerne 2222 Ferrari importées entre 2010 et 2019.
La marque italienne vend chaque année près d'un millier de modèles dans une vaste zone comprenant la Chine continentale, Hong Kong et Taïwan. Ce rappel débutera le 30 mai.
La marque au cheval cabré remplacera gratuitement les pièces défectueuses, a précisé le régulateur. Les modèles incriminés sont des 458 Italia, 458 Speciale, 458 Speciale A, 458 Spider, 488 GTB et 488 Spider.
Il s'agit ce mois-ci du second rappel en Chine visant un constructeur étranger.
La semaine dernière, le régulateur avait annoncé le rappel de 128.000 Tesla, en raison d'une défaillance pouvant conduire les voitures du géant américain de l'électrique à des collisions.
Un avion déclenche l'évacuation du Capitole à Washington
La menace n'était que des parachutistes de l'armée américaine, largués depuis un avion pour participer à un spectacle d'avant-match au stade de baseball situé à moins de 2 kilomètres de là.
Le Pen-Macron: remous à Marianne autour d'une «Une» jugée trop partisane
La Une du numéro de Marianne, à paraître jeudi, se positionnant clairement contre Marine Le Pen, a provoqué…
Qui est cette Astrid que Le Pen accuse Macron d'avoir fermée?
«Vous avez fermé Astrid», a reproché Marine Le Pen à Emmanuel Macron. Qui est cette Astrid? C'était un…
L'Humanité
Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !
Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.
Anna MussoÀ peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.
Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).
Deux vitesses du son
Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !
C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.
Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !
Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :
sciencesastronomieplanète marsNasa Le Figaro
«C'est tout bon » N°4 : les copains, à table !
laurence HalocheLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Pour ce week-end, on a envie de grandes tablées, de partager un bon pain et de tester, à coups d'assiettes, cette qualité indispensable à l'amitié : l'humour.
Chers gastronomes,
On y est presque… J –2 avant le deuxième tour de l'élection présidentielle. Avant que l'annonce des résultats ne crée la zizanie dans les familles, que la cacophonie des avis ne s'invite à table, profitons de ce week-end de répit pour être au restaurant, tous ensemble - royal slogan ségolien d'un monde antediluvien ! À la solitude de l'isoloir s'opposent les grandes tablées de copains comme les filmait si bien Claude Sautet ou plus récemment Edouard Baer qui en a ressuscité l'esprit dans Adieu Paris, tourné à la Closerie des Lilas, près de Montparnasse. Une institution qui a vu défiler des présidents depuis sa création au début des années 1860.
Amitié au coude-à-coude, ripailles les yeux dans les yeux, dent pour dent… Il n'est de contrariétés, de déceptions ni d'angoisse de l'avenir que les jouissances d'un bon repas ne consolent au moins pour un temps. C'est dit, c'est fait ? Pas si simple. Réserver une table pour plus de 8 personnes n'est pas toujours évident. L'incorrection des gougnafiers qui ne préviennent pas en cas d'annulation a provoqué la frilosité de certains restaurateurs. On les comprend. Par ailleurs, de moins en moins d'établissements disposent de ce qui était, à une époque, très à la mode : la table d'hôtes. Je vous propose donc quelques adresses sympathiques qui reçoivent à bras ouverts les bandes de gais lurons. Puis, pour rester dans cet esprit fraternel, nous partagerons le pain. Pas n'importe lequel : celui de Roland Feuillas à Cucugnan. Avant de découvrir un service d'assiettes provocatrices, idéal pour vérifier le sens de l'autodérision de ses vrais amis.
Bonne lecture et bon week-end !
UNE RÉSA POUR DIX PERSONNES, CHEZ CAÏUS
Rendez-vous pris à deux pas de l'Etoile, à Paris, dans cette rue d'Armaillé qu'arpentait Romy Schneider, en ciré noir, dans Max et les ferrailleurs de Claude Sautet. Caïus est une adresse discrète, mais appréciée des gens du quartier - les habitués ont même leur rond de serviette, conservé dans un casier à l'entrée. Avoir réservé pour dix personnes (par téléphone, le nombre l'exige) n'a pas posé de problème. Fred nous accueille tout sourire. Direction la table d'hôtes, légèrement en retrait, mais à proximité du bar, pas comme dans certains lieux où les grandes tablées sont reléguées dans un salon fermé, voire au sous-sol. On grimpe sur des chaises hautes pour déguster la cuisine de marché du talentueux Jean-Marc Notelet, passionné d'épices. Le menu (45 euros) se déroule sur iPad. Que prendre ? Tout est bon, varié, bien cuisiné, savoureux… je l'ai régulièrement vérifié. «Ici, on ne vend pas la cuisine, on la partage» affirme la maison. L'addition vous en donne tout de même le prix. «Muriel, tu te charges des comptes ?» Non, non… Aujourd'hui, c'est Lydia : une application, plutôt bien fichue, qui assure que «vous allez aimer vous rembourser».
6, rue d'Armaillé, Paris 17e (01.42.27.19.20).
Et aussi… À Collioure, le Mamma, restaurant de l'hôtel Les Roches Brunes, avec à l'intérieur comme en terrasse, une superbe vue sur la mer ; à Rueil-Malmaison, Les Hamptons grill, qui viennent d'inaugurer une nouvelle table d'hôtes pour 12 personnes ; à Paris, Liquide et son superbe comptoir en marbre de douze mètres signé Philippe Starck, Joia et la table d'Hélène (Darroze) face à la cuisine. Ou la salle à manger privatisable de Maison One More, repérée par Emmanuel Rubin : Maison One More, table d’hôte et café-théâtre.
LA TABLE D'HÔTE DU DIMANCHE
Chez Chocho, on partage les plats comme on partage sa table. En arrivant, vous ne pouvez pas manquer les deux plateaux kilométriques de bois clair et leurs bancs qui se dressent en enfilade au milieu de la salle du restaurant de Thomas Chrisholm, ouvert en novembre. Le concept, conducteur de convivialité, anime ce lieu vivant à l'ambiance décontractée, et plutôt jeune. Derrière son comptoir, le chef de Chocho fait son show. Mais, hormis une assiette de 4 topinambours (11 €) qui m'avait laissée sur ma faim lors d'un dîner en février, la cuisine du franco-américain, follement créative, n'est ni pour les bobos, ni pour les gogos. C'est du sérieux, y compris lorsque l'on trempouille un pain tiède maison, légèrement brioché, dans son plat à saucer qui concentre une infinité de saveurs. Maîtrise des produits, originalité des propositions… Une vraie récréation gustative.
54, rue de Paradis, Paris 10e (01.42.28.26.03).
LE PAIN DE l'AMITIÉ ET LA MIE RETROUVÉE
Vous aussi, il vous arrive d'avoir la dent dure contre les baguettes au ventre mou, les pains de campagne sans goût ? Grognons du quignon, nous sommes légion. Et après ? A chacun de ne pas rester passif m'a rétorqué un jour Mauro Colagreco : «Il faut être exigeant, créer la demande en s'intéressant davantage aux blés choisis, aux farines consommées…» Le chef triplement étoilé du Mirazur, qui a ouvert deux boulangeries - Au baiser du Mitron, à Menton, et Mitron Bakery, à Monaco -, a raison. Comme lui, on devrait tous rencontrer Roland Feuillas, ingénieur informaticien devenu paysan meunier à Cucugnan. Culture de ses propres semences, blés anciens fraîchement moulus, farines «100 % nature», levain, cuisson au four traditionnel… Il est un ardent défenseur du pain vivant. Si son nom revient en boucle dans le milieu de la gastronomie, ses produits ne sont pas réservés aux professionnels. Pour qui n'habite pas les Corbières, son site (Les maîtresdemonmoulin.com) propose des stages, une vidéo pour faire du pain de Khorasan Kamut. On peut aussi se faire livrer ses pains au levain, ses farines de blés anciens bio, ses biscuits, ses confitures, son miel… et ses pâtes artisanales (blé dur). La cheffe Pandora Metayer du restaurant parisien Kitchen Ter(re) travaille à merveille ses Dentelles de Cucugnan agrémentées de pistou, roquette, persil, fèves, petits pois, pecorino. Un plat à saucer avec la mie d'un bon pain.
3, rue du Moulin, 11350 Cucugnan (04.68.33.55.03 ). À lire : A la recherche du blé vivant, Roland Feuillas et Jean-Philippe de Tonnac, Actes Sud.
UN ART DE LA TABLE AMICALEMENT VÔTRE
Pourquoi vous parler, dans une newsletter gastronomique, d'un joaillier de la place Vendôme ? Parce que l'atypique boutique de l'artisan Lorenz Baümer est la seule à convier l'art du beau… et du bon. Si ses créations affolent la rétine, un regard de loupe saura y repérer les indices plus ou moins discrets laissés par ce fin gourmet. Dans une vitrine s'exposent, par exemple, de sublimes couteaux d'artistes. Il les fait fabriquer et en collectionne. Plus insolite, certains soirs, les 2.500.000 carats de sa table basse Geode, en améthyste du Brésil, font briller les ors d'un Kavalan de Taïwan ou d'un Mandrin 2015 de Version Française que ce passionné de whisky aime faire découvrir à ses visiteurs. À déguster avec un carré de chocolat de chez Ducasse. Il n'est pas rare non plus que dans sa pièce-cabane, cet amateur de bonne chère dresse la table, avec les assiettes de sa nouvelle collection un brin provocatrice. Sur une virginale porcelaine blanche sont écrits «emmerdeuse», «chéri», «bâtard»... Idéal pour tester le sens de l'autodérision de ses amis, mais dangereux sans plan de table. Notamment les lendemains d'élection…
19, place Vendôme, Paris 1er (01.42.86.99.33 ). De 165 à 260 € l'assiette.
DES MOTS ET DES METS
« Le secret d'un dîner réussi ? Les copains d'abord. » Nadine de Rothschild
Le déjeuner du dimanche de… Moïse Sfez
Il aime inviter famille et amis autour d’un plat de pâtes accompagné, c’est selon, de rosbif, poisson, merguez…
5 livres de recettes pour sublimer les légumes
En ce printemps, l’édition culinaire s’intéresse plus que jamais aux ouvrages consacrés à la cuisine végétale et gourmande. Sélection.
Le Figaro
Lucie Berthier Gembara, éliminée de «Top Chef»: «Le concours a été un véritable raz-de-marée pour moi»
ENTRETIEN - Jeudi soir, la Nantaise de 32 ans a quitté le concours après dix semaines de compétition.
Lucie Berthier Gembara fait partie des figures marquantes de la saison 13 de «Top Chef». La cuisinière, à la tête de son propre restaurant baptisé Sépia dans le centre-ville de Nantes, a séduit les téléspectateurs par son entièreté et sa grande sensibilité. Elle avait ainsi retrouvé le chef Alexandre Mazzia qui l’avait formée avec beaucoup d’enthousiasme et d’émotion, un moment marquant du concours. La jeune femme a, par ailleurs, réalisé plusieurs fois des assiettes coups de cœurs pour les jurés et les chefs invités, notamment Massimo Bottura. Mais ce jeudi 21 avril, elle s’est finalement inclinée lors d’une épreuve sur les agrumes qui a vu, par ailleurs, le retour de certains éliminés. Elle revient sur son aventure.
TV MAGAZINE. - Qu’avez-vous ressenti lors de votre élimination?Lucie BERTHIER GEMBARA. - J’étais évidemment un peu déçue même si je pouvais m’en douter. Après dix semaines d’aventure, c’est le jeu...
Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné?J’ai pris beaucoup de risques que je ne maîtrisais pas forcément. Je suis allée sur des terrains un peu trop épineux. Si j’avais déjà fait ces plats, peut-être que ça aurait pu passer. Après, je n’ai aucun regret même si j’aurais préféré mieux réussir cette assiette.
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Vous partez sur l’épreuve du retour des éliminés, comment l’avez-vous vécu?Lorsqu’on est candidat dans «Top Chef», on est habitués à ce que les brigades soient mélangées, comme sur la Guerre des restos, mais aussi à être constamment surpris. Cela fait partie du jeu. Cette fois, les éliminés ont été plus forts...
« Ce n’était pas mon jour, rien n’allait. Je n’arrivais pas à sortir ce que je voulais ni à m’exprimer»
Lucie Berthier Gembara
Lors de la première épreuve, vous vous êtes un peu disputée avec Arnaud. Que s’est-il passé?On s’est rapidement emboucané avec Arnaud mais, malgré tout, ça n’a pas débordé plus que ça dans notre relation. Je n’étais peut-être pas dans le bon mood. «Top Chef», c’est un marathon, il faut être très fort mentalement. Ce n’était pas mon jour, rien n’allait. Je n’arrivais pas à sortir ce que je voulais, ni à m’exprimer et ça n’est pas passé. Avec Arnaud, on s’est largement expliqués là-dessus. Je l’ai d’ailleurs eu au téléphone tout à l’heure et on s’est dit qu’on allait bien rigoler quand on allait voir l’épisode.
Quel lien avez-vous avec lui?J’adore Arnaud. Nous avons été très proches durant le concours en dehors des épreuves. Lorsqu’on s’est retrouvés dans la même brigade, nous étions parfois concurrents et d’autres fois, il fallait avancer ensemble dans la même direction. Je pense que ça nous a rapprochés. «Top Chef» est aussi une aventure humaine donc c’est quelqu’un qui a énormément compté pour moi.
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Les candidats semblent tous soudés, est-ce parce que vous étiez confinés ensemble?Je pense que ça a effectivement beaucoup joué car on était loin de notre environnement habituel. On était tous conscients que l’on vivait quelque chose d’incroyable. Pouvoir faire goûter des plats sortis de nos têtes et de nos mains à de grands chefs, c’était très fort. Ça nous a liés.
« “Top Chef” m’a permis de me libérer, je n’en tire que du bénéfice »
Lucie Berthier Gembara
Qu’est-ce que cela vous a apporté de faire goûter votre cuisine à des maestros?J’ai pris un peu plus confiance en moi. Cela m’a aussi apporté au niveau de mon restaurant. Pour participer au concours, j’ai dû recruter une vraie équipe alors qu’avant j’étais seule, et ça change beaucoup de choses. Côté légitimité, maintenant j’y vais à fond sur mes cartes. Je me dis que les gens viennent peut-être pour chercher ça. Avant, je n’osais pas. «Top Chef» m’a permis de me libérer, je n’en tire que du bénéfice.
Proposez-vous des plats du concours dans votre restaurant? Oui, je réalise, par exemple, le poulet de Mamé qui j’avais fait chez Alexandre Gauthier dans le menu du soir et je proposerai les aubergines torréfiées lorsque cela sera la saison. Je refais les plats du concours dans la mesure du possible, je pense que les gens apprécient parce que c’est concret. Je ferai aussi le pudding de pain rassis lorsque je reprendrai les brunchs aux beaux jours pour réutiliser les restes.
Quel souvenir gardez-vous de cette épreuve où vous avez proposé ce pudding que vous faites pour votre fils à Massimo Bottura?Cela a été un moment incroyable parce que je ne m’attendais pas à un tel engouement de la part de Massimo Bottura. Comme je l’ai dit: mon fils a trois ans et le chef a trois mac’! C’était aussi une prise de risque: ça passe ou ça casse. J’étais donc vraiment ravie.
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Que vous a apporté ce concours?Cela a été un raz-de-marée hyperpositif dans ma vie! De sortir de ma zone de confort dans laquelle j’étais depuis deux ans a changé beaucoup de choses pour moi. Grâce au recrutement que j’ai réalisé dans mon restaurant, je peux passer plus de temps avec mon fils. J’ai aussi changé les horaires puisque je suis fermée le dimanche. J’avais l’impression que ce n’était pas possible sur le plan financier et ça m’a débloquée. Je me sens aussi plus libre dans ma cuisine et mes clients fidèles l’ont constaté.
Quel lien avez-vous tissé avec Glenn Viel, votre chef de brigade?Il a beaucoup compté pour moi. C’est un chef incroyable, très bienveillant. Il a tout de suite vu que je pouvais me déstabiliser moi-même avec trois fois rien. Il était là pour me donner confiance en moi et a essayé de me comprendre. Il y avait un truc naturel entre nous. Il m’a dit un jour «Tu as le droit d’être toi» et je pense que c’est une phrase dont je me souviendrai toute ma vie.
«J’ai écrit un message au Chef Mazzia pour lui dire que je n’imaginais pas qu’il y aurait autant d’émulation autour de cette histoire»
Lucie Berthier Gembara
Avez-vous des nouvelles du chef Alexandre Mazzia que vous aviez retrouvé dans l’émission?Je lui ai écrit un message le soir de la diffusion pour lui dire que je n’imaginais pas qu’il y aurait autant d’émulation autour de cette histoire. Il m’a répondu en me disant de garder ma sincérité et qu’il avait été ravi de partager ce moment avec moi. Il est toujours très gentil et rassurant. C’était important pour moi de le revoir et de lui parler. Ça m’a libérée. C’est quelqu’un de très humain qui comprend les gens. Ça n’a été que du positif.
Que veniez-vous chercher à «Top Chef»?J’ai vu «Top Chef» comme une opportunité, une chance incroyable et un ticket de loto où on te dit «vas-y essaye». C’était aussi un challenge. Le concours allait aussi me permettre de recroiser du monde de la profession et me faire du bien. J’y ai finalement trouvé une dimension bien plus importante que cela et j’en suis ravie.
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«Top Chef» apporte une notoriété, comment la vivez-vous?Je ne regarde pas les réseaux sociaux. Beaucoup de gens m’écrivent pour me dire des choses positives et notamment des femmes très sensibles comme moi, c’est touchant, je ne m’attendais pas à ça. Cela m’a permis de toucher des profils de clients différents, des gens qui n’auraient jamais poussé la porte de chez moi sans l’émission. C’est très enrichissant. Dans la rue, ceux qui m’abordent sont toujours très gentils et bienveillants donc je suis ravie. On me demande parfois une photo, ça fait drôle!
« Les soirs de diffusion de l’émission, on a parfois des SMS de réservation toutes les secondes ! »
Lucie Berthier Gembara
Avez-vous vu une augmentation de votre clientèle?J’ai bénéficié des conseils de Sarah Mainguy, la finaliste de l’an dernier, qui est aussi installée à Nantes. Elle m’a dit d’ouvrir les réservations au mois, parce qu’au tout début, on s’est retrouvé avec des réservations jusqu’en juillet! Les soirs de diffusion de l’émission, on a parfois des SMS de réservations toutes les secondes!
Avez-vous des projets?Je devrais ouvrir un restaurant éphémère de street food dans le centre de Nantes cet été mais ce n’est pas encore tout à fait signé. Par ailleurs, je déménage avec mon compagnon. Nous nous installons dans une ferme en plein cœur de la ville où mon mari, qui est maraîcher, va pouvoir produire en permaculture biologique. Nous comptons aussi en faire un lieu pédagogique avec quelques animaux.
Restaurant Sépia1, Quai Turenne 44000 NantesMenu du midi Entrée + Plat ou Plat + Dessert à 19 euros ou Entrée + Plat + Dessert à 25 euros.Menu du soir Entrée + Plat ou Plat + Dessert à 29 euros ou Entrée + Plat + Dessert à 41 eurosMenu du soir Omakase (à l’aveugle) en 6 ou 7 services à 55 euros.
L'Humanité
Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN
ActuIl y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.
Anna MussoL’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.
Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).
Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.
« Le grand manuscrit de la vie »
Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.
« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.
Toute l’information génétique en 4 lettres
Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.
Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. « Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »
« Un tour de force expérimental et informatique »
Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.
En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »
La diversité de l’espèce humaine
Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.
C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.
Mieux comprendre l’évolution de l’homme
Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.
Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.
sciencesgénétiquegénomeRecherche scientifique Le Figaro
Alexis Michalik, portrait d’un porteur d’histoires sur France 5
- Par
François Aubel
- Mis à jour
le 22/04/2022 à 09:11
- Publié
le 22/04/2022 à 09:00
CRITIQUE - Couronné de plusieurs Molière pour Le Porteur d’histoire et Edmond, le metteur en scène a vu jusqu’à cinq de ses spectacles simultanément à l’affiche. Ce documentaire, diffusé le 22 avril à 22h40, raconte l’ardeur et l’exigence d’un «homme pressé».
Tous les acteurs qui travaillent sous sa direction en témoignent. Le plus dur avec Alexis Michalik est de suivre son rythme. La réalisatrice Élise Darblay ne s’y est pas trompée: elle a fort justement intitulé son documentaire sur l’acteur, auteur et metteur en scène «l’homme pressé». Un portrait en situation, durant la préparation puis les répétitions des Producteurs, l’adaptation au Théâtre de Paris du classique de Mel Brooks. Son dernier défi en date et pas des moindres, celui de faire aimer les grandes comédies musicales, celles qui ont bercé son enfance, au public français.
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Oui, Michalik va vite. Dès ses débuts, il veut sauter les étapes. Il ne trouve pas de textes à jouer. Il va donc les écrire. À 20 ans, il monte son premier spectacle. Un peu tard. Il pensait être star plus tôt. Admis au Conservatoire de Paris, il laisse sa place pour adapter librement Le Mariage de Figaro qu’il crée dans le Off d’Avignon en 2005 avec sa première troupe: «Los Figaros». La suite, on la connaît. Avant le confinement, cinq de ses spectacles étaient à l’affiche en même temps à Paris. Il n’en a «que» trois en ce moment.
Ce film est surtout l’occasion de découvrir son exigence dans le travail, son besoin de ponctualité par exemple. Son intransigeance aussi: il n’accorde aucun passe-droit à ses comédiens. Au point de demander à l’un de ses plus vieux amis, Régis Vallée, de passer à l’audition pour Les Producteurs alors que, sans doute, il savait qu’il serait de l’aventure.
Sa réussite, Michalik la doit à son sens du rythme, à la célérité de ses dialogues, au tourbillon des décors, à la vivacité des transitions qu’il règle au millimètre. À la peur aussi, celle du «tic-tac de l’horloge», cette «hyperconscience de la mort», comme il le confesse, qui le fait cavaler. «Aujourd’hui, je gère une entreprise avec tous ces spectacles et tous ces acteurs (...) et c’est super. Mais c’est du taf, reconnaît-il. Un travail permanent. J’arrive et je crée une famille, un monde et hop, c’est parti, je passe au suivant.» Un résumé parfait de la méthode Michalik!
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Le Figaro
Immigration, Europe, sécurité, chômage, inflation... Nous avons vérifié dix affirmations du débat Macron-Le Pen
Wladimir Garcin-BersonAlexis FeertchakCécile CrouzelAnne de GuignéWilliam PlummerLuc LenoirJean-Marc LeclercMayeul AldebertAnne-Laure FrémontLA VÉRIFICATION - Le débat entre les deux finalistes à l'élection présidentielle a été marqué par plusieurs querelles, notamment de chiffres. Afin d'y voir plus clair, Le Figaro revient sur certains points abordés par les candidats.
Emploi, retraites, investissement, industrie, pouvoir d'achat, sécurité, immigration, laïcité, écologie, Europe... Tout au long de leur débat, les deux finalistes à l'élection présidentielle ont abordé de nombreux sujets, qui ont été autant d'occasions de disputes autour de données statistiques ou de considérations juridiques. Pour démêler le vrai du faux, Le Figaro revient sur dix points qui ont marqué les échanges.
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Une inflation déjà supérieure de plus d'un point à la croissance ?
Lors du débat, Marine Le Pen a rappelé sa proposition d'appliquer une TVA à 0% sur un panier de 100 produits de première nécessité d'hygiène ou alimentaire, «tant que l'inflation est supérieure d'un point à la croissance, ce qui est le cas, évidemment, actuellement». Un constat rejeté par Emmanuel Macron.
La candidate RN justifiait sa position par une estimation d'inflation de 4,5% pour le deuxième trimestre 2022, pour une croissance de 0,6%. Le chiffre de l'inflation correspond aux estimations de l'Insee. «Le glissement annuel des prix à la consommation pourrait se situer au cours du deuxième trimestre autour de 4,5%», avance l'institut dans sa dernière note. Marine Le Pen s'emmêle en revanche les pinceaux en comparant cette évolution annuelle avec la prévision de croissance de 0,6% avancée en février par l'Insee, pour le deuxième trimestre. Emmanuel Macron lui a répondu en citant le scénario «conventionnel» de la Banque de France pour 2022 qui vise une inflation annuelle moyenne de 3,7% pour une croissance de 3,4%. Marine Le Pen aurait pu lui rétorquer que la même Banque de France, a aussi prévu un scénario dégradé, en cas de prolongation de la guerre en Ukraine avec une inflation à 4,4% pour une croissance annuelle de 2,8%...
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Bataille de chiffres sur le chômage et les créations de postes
Face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron a vanté son bilan en affirmant que, sous son quinquennat, «1,2 million de Françaises et Français ont retrouvé un travail». Un chiffre tout à fait exact : entre fin juin 2017 – au lendemain de l'investiture d'Emmanuel Macron - et le quatrième trimestre 2021, 925.900 créations nettes d'emplois salariés ont été dénombrées dans le secteur privé et 31.300 dans le public. À cela s'ajoutent 245.000 emplois non-salariés créés entre 2017 et fin 2021, portant le total des créations à 1,2 million.
Marine Le Pen a contre-attaqué en affirmant qu'avec 5,4 millions de demandeurs d'emploi dans les catégories A, B et C fin 2021, contre 5,5 millions mi 2017, Emmanuel Macron n'avait pas «spectaculairement fait baisser le chômage». Là aussi, les chiffres sont exacts. Mais aux yeux d'Emmanuel Macron : «personne ne compte les catégories B et C». À juste titre, les observateurs prennent peu en compte ces catégories qui regroupent les demandeurs d'emploi en activité réduite. Pourtant, les quelque 2,3 millions de Français qui y figurent aujourd'hui cherchent bien un emploi à temps plein. Il s'agit donc d'une appréciation propre à chaque candidat. Mais factuellement, si la catégorie A a reflué de 390.000, il faut également voir que les catégories B et C ont, elles, augmenté de 200.000.
De manière générale et aux yeux des normes internationales, ce sont les chiffres du chômage au sens du bureau international du travail (BIT), un organisme rattaché à l'ONU, qui font loi en la matière. Selon cette méthode, un individu est considéré comme chômeur lorsqu'il est sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines et lorsqu'il a effectué, au cours des quatre dernières semaines, une démarche active de recherche d'emploi. Entre le début et la fin du quinquennat, le taux de chômage est passé de 9,6% à 7,4%.
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Industrie : 14.500 suppressions de postes, vraiment ?
Outre le chômage, Marine Le Pen a attaqué frontalement le bilan d'Emmanuel Macron en matière industrielle, citant notamment le chiffre de «14.500 emplois industriels perdus». Les données proviennent de l'Insee : s'il manque les six premiers mois de 2022, celles-ci montrent qu'entre le deuxième trimestre 2017 et le quatrième trimestre 2021 inclus, l'industrie a perdu quelque 3900 emplois salariés, passant de 3,135 millions de postes à 3,131 millions. Les pertes sont plus lourdes du côté de l'emploi salarié privé, qui a reculé de 6300 emplois. L'année 2021 a été marquée par des créations, après les chutes de 2020, mais les chiffres des suppressions restent donc inférieurs à ceux cités par la candidate.
L'exécutif souligne régulièrement les nombreux projets de relocalisation d'usines, ainsi que le dynamisme retrouvé du secteur industriel. Dans son dernier rapport, début avril, Trendeo soulignait qu'en 2021, les relocalisations d'entreprises avaient «fortement augmenté». Reste à voir si cette dynamique s'inscrira dans le temps et s'amplifiera : fin 2021, l'emploi industriel restait inférieur à son niveau pré-crise, contrairement à l'ensemble des autres secteurs.
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PGE : des inquiétudes sur les remboursements ?
Les deux prétendants à l'Élysée se sont aussi opposés sur la question des prêts garantis par l'État (PGE) mis en place durant la pandémie pour soutenir l'activité. Les entreprises concernées «n'arriveront pas à rembourser», s'est inquiétée Marine Le Pen, quand Emmanuel Macron a assuré que les échéances pourront être décalées, le cas échéant.
700.000 entreprises françaises, essentiellement des PME et des TPE, ont bénéficié d'un PGE, pour un montant global de 147 milliards d'euros. Comme l'a souligné Marine Le Pen, les PGE sont des prêts qu'il faudra rembourser, non des aides. Cependant, la grande majorité des entreprises concernées semblent aujourd'hui en mesure de le faire, contrairement à ce qu'a laissé entendre la candidate du RN. La Banque de France et Bercy estiment que 3,1% de ces prêts ne pourront pas être remboursés. Ce qui est faible. Ce taux de défaut a même été revu à la baisse au fil des mois : il était estimé à 3,8% en août et 5,3% il y a un an. D'ores et déjà, près de la moitié (48 %) des sociétés ont remboursé tout ou partie de leur prêt. La situation financière des entreprises françaises est globalement bonne, après une année 2021 de forte croissance économique : elles disposent d'une abondante trésorerie, ne serait-ce que parce que la moitié d'entre elles n'ont pas tiré sur leur PGE.
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Ce tableau général n'empêche pas des points de vigilance. L'envolée des prix de matières premières et de l'énergie met les marges de nombre d'entreprises sous pression. Celles qui pourront prouver qu'elles subissent les contrecoups de la guerre en Ukraine auront droit à un autre PGE, le PGE Résilience, annoncé par le gouvernement. Par ailleurs, Emmanuel Macron a souligné que les entreprises pourront étaler le remboursement de leur PGE classique. C'est exact, mais ce n'est pas la martingale. Il est possible d'étaler sur dix ans, au lieu de 6 ans, ces remboursements. La procédure est confidentielle. Néanmoins, cet étalement est assimilé à une restructuration. Et les sociétés dont la dette sera restructurée pourraient avoir plus de difficultés à décrocher un emprunt à l'avenir.
Productivité : la France à la traîne ?
Durant le débat, Marine Le Pen a taclé le bilan économique de son adversaire en matière d'emploi, de compétitivité et de productivité. «Peut-être le chiffre le plus cruel pour vous c'est le chiffre de la productivité: il décroche à compter de votre élection, a-t-elle attaqué. L'augmentation de la productivité est de 0,1% en France, alors qu'elle est de 1,8% pour le reste des pays européens».
Sur le fond, la candidate a raison de souligner un net ralentissement des gains de productivité en France. En réalité, cette dynamique est constatée dans l'ensemble des pays développés, mais de manière plus marquée dans l'Hexagone, soulignent des rapports. Les gains de productivité y «sont passés d'une croissance annuelle moyenne de 1,8 % entre 1995 et 2007 à une croissance de 0,8 % entre 2010 et 2014», notait un rapport de 2016. Il est trop tôt pour tirer un bilan du quinquennat en cours : la crise du Covid-19 a fait s'effondrer temporairement la productivité et la manière dont celle-ci se reprend devra être étudiée sur le temps plus long. Mais, selon l'OCDE, la croissance de la productivité a effectivement ralenti en 2018 et 2019.
Immigration clandestine : la France n'expulse-t-elle aucun réfugié ?
C'est ce qu'a affirmé Marine Le Pen, qui a reproché à Emmanuel Macron d'avoir «le pire bilan de ces quinze dernières années» en matière d'immigration. C'est bien sûr une formule, étant entendu que des milliers de clandestins sont expulsés chaque année. Mais la question du nombre et surtout du pourcentage d'exécution des «obligations de quitter le territoire» (OQTF) est essentielle d'autant qu'Emmanuel Macron avait promis en 2019 de toutes les exécuter. Où en est-on aujourd'hui ? Loin du compte en réalité. Le dernier avis du Sénat sur le budget de l'asile et de l'immigration, déposé à la fin de l'année 2021, est précis.
En 2019, dernière année hors crise sanitaire, censée illustrer la «fermeté» gouvernementale face à l'immigration clandestine, on dénombrait 122.839 OQTF signifiées par les préfets, pour un taux d'exécution des mesures de seulement 12%. Depuis ? Les années 2020 et 2021, ont marqué un recul spectaculaire des expulsions, dans le contexte de la crise du coronavirus. Les OQTF signifiées sont passées de 107.488 en 2020 pour 7376 mesures exécutées. Taux d'exécutions : 6,9%. Avec certains pays, comme l'Algérie, ce taux tombe à... 0,2%. Si elle grossit le trait, Marine Le Pen n'est donc pas loin de la vérité. Même Emmanuel Macron en convenait en 2019, quand il s'adressait, il est vrai, à l'électorat le plus à droite.
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Peut-on interdire le voile dans l'espace public ?
Marine Le Pen s'est longuement exprimée sur sa volonté d'interdire le voile dans l'espace public. «C'est une loi de défense de la liberté», défend-elle. «Vous devrez interdire tous les signes religieux en raison du principe d'égalité ! J'ai lu la Constitution française», lui a rétorqué Emmanuel Macron.
Pour éviter de devoir interdire aussi la kippa et la croix, la candidate soutenue par le RN ne souhaite pas se fonder sur le principe de laïcité mais sur la menace que représenterait l'islamisme, qu'elle définit comme une idéologie et non une religion. Néanmoins, légiférer pour prohiber tout type de voile «islamique» sur la voie publique semble malgré tout délicat au regard de la jurisprudence existante, y compris si Marine Le Pen passait par une loi référendaire, mais pas nécessairement impossible non plus. Tout dépendra aussi du rapport de force politique entre le législateur d'un côté et le Conseil constitutionnel de l'autre. Nous vous détaillons ces subtilités dans l'article suivant :
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Une agression en France toutes les 44 secondes ?
C'est avec cette donnée choquante que Marine Le Pen a décrit hier mercredi la réalité de l'insécurité en France. La candidate fait référence à un chiffre cité pour la première fois dans les colonnes du Figaro par le pédopsychiatre et psychanalyste Maurice Berger. Ce dernier citait une enquête de l'Insee, dite «Cadre de Vie et Sécurité» (CVS), qui est une enquête de «victimation». Elle est menée au premier trimestre de chaque année auprès d'un échantillon de 20.000 à 25.000 ménages, rencontrés physiquement, ce qui permet d'obtenir une image de l'insécurité vécue, à comparer avec les plaintes et faits enregistrés par les services de police et de gendarmerie. En criminologie, les deux types d'enquête se complètent traditionnellement, donnant une image fidèle de la délinquance mais aussi de son ressenti dans la population.
Le rapport mentionne bien 710.000 victimes de violences physiques hors ménage - et hors situation de vol - en 2018, soit une agression toutes les 44 secondes, nuit et jour, si on lisse ce chiffre sur l'année entière. Si l'on veut restreindre l'insécurité aux faits enregistrés, il faut consulter le bilan statistique «insécurité et délinquance» du ministère de l'Intérieur qui s'appuie sur les dépôts de plainte ou de mains courantes, signalements officiels. On s'aperçoit que l'ensemble des «coups et blessures volontaires» sur personne de 15 ans ou plus y atteignait 240.200 en 2018. Attention, il ne s'agit que des faits signalés aux forces de l'ordre.
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CO2 : le bilan flatteur d'Emmanuel Macron ?
Emmanuel Macron a aussi défendu son bilan sur le climat, en affirmant que les émissions de gaz à effet de serre ont baissé deux fois plus vite sous son quinquennat. Comme l'indique le dernier rapport Secten du Centre technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa, chargé de ce calcul), datant de juillet 2021, «après une période de baisse entre 2005 et 2014 (‑2,3%/an en moyenne), entre 2014 et 2017, les émissions étaient reparties à la hausse (+0,7%/an en moyenne), du fait des secteurs de l'énergie, transport, chauffage notamment. Depuis 2018, les émissions sont de nouveau en baisse : -4,1% en 2018, -1,9% en 2019 (des diminutions liées notamment à des baisses dans l'énergie, le bâtiment et l'industrie, NDLR) et -9,2% en 2020».
Il y a bien eu une réduction significative des émissions entre 2017 et 2022, mais elle est d'une part difficile à quantifier avec exactitude pour le moment, et d'autre part difficilement imputable aux seules actions du président actuel. En raison de l'impact de la pandémie de Covid-19 d'abord, mais aussi parce que les politiques mises en place mettent du temps à se traduire en baisse d'émissions. Par ailleurs, le pays s'est doté d'une trajectoire, la stratégie nationale bas carbone (SNBC), qui définit des objectifs de réduction des GES à court et moyen termes, avec des plafonds d'émissions à ne pas dépasser. Or, dans son dernier rapport datant de l'été dernier, le Haut Conseil pour le climat estimait que la France – condamnée par la justice pour ses manquements dans la lutte contre le réchauffement climatique - n'était toujours pas dans les clous.
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Un Frexit caché ?
Si le Rassemblement national a acté, à partir d'avril 2019, l'abandon du Frexit et de la sortie de la zone euro, le camp du président candidat ne cesse d'alerter, depuis le début de la campagne d'entre-deux-tours, sur le projet qu'aurait Marine Le Pen de sortir de l'Union européenne. Emmanuel Macron l'a réaffirmé jeudi soir. En réalité, le débat juridique et politique est complexe. Le chef de l'État se fonde sur l'idée que Marine Le Pen veut renégocier les accords de Schengen, diviser par deux la contribution française au budget européen, sortir du marché européen de l'énergie ou encore et surtout, inscrire dans la Constitution la primauté du droit français sur le droit européen pour permettre au gouvernement de mettre en œuvre une politique migratoire plus stricte.
Bref, ne pas respecter le droit de l'Union européenne tel qu'il existe aujourd'hui. Ces changements «impliquent au moins un conflit profond et une remise en cause de l'interprétation des traités», répondait le publiciste Benjamin Morel dans notre «vérification» sur le sujet. Mais affirmer que cela conduirait nécessairement à un Frexit est excessif. Des négociations restent tout à fait envisageables, d'autant que le poids de la France n'est pas mince. «C'était le grand combat de Margaret Tacher, le Royaume-Uni avait obtenu la mise en réserve de certaines politiques commune comme l'espace Schengen ou la zone Euro», rappelle Benjamin Morel. Emmanuel Macron prône, lui, l'avènement d'une «souveraineté européenne», idée guère partagée à l'échelle de l'UE. C'est donc bien également un bouleversement de l'ordre juridique européen, mais à l'opposé de celui défendu par Marine Le Pen. Nous vous détaillons ces subtilités dans l'article suivant :
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La Banque de France défend le virement instantané
Il représente seulement 3% de l'ensemble des virements réalisés en France, contre 10% dans le reste de l'Europe.
RSA sous condition, priorité nationale... Les propositions d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen en matière d'emploi
FOCUS - À l'approche du second tour de l'élection présidentielle, Le Figaro fait le point sur les propositions des deux candidats.
Retraites : sur les petites pensions, de quoi parlent vraiment les candidats ?
DÉCRYPTAGE - Minimum contributif, pension minimale, minimum vieillesse, Aspa... Emmanuel Macron et Marine Le Pen emploient des termes qui cachent des réalités différentes.
Le Figaro
Sébastien Laye: «Les Français vont subir les conséquences de l'état déplorable de nos finances publiques»
FIGARO VOX/TRIBUNE - La question de nos finances publiques a été peu abordée lors de la campagne présidentielle, regrette l'entrepreneur Sébastien Laye. Pourtant, leur mauvaise gestion risque de peser lourdement sur l'économie française, argumente-t-il.
Sébastien Laye est entrepreneur et chercheur associé à l'institut Thomas More.
Alors que s'achève une épineuse et inintéressante campagne présidentielle, qui n'a jamais permis de trancher les nœuds gordiens qui nouent notre économie croissance potentielle atone, chômage endémique, inflation galopante, dette colossale, il faut replacer les promesses des deux candidats (plusieurs dizaines de milliards d'euros de dépenses nettes supplémentaires par an dans les deux cas) à l'aune de la trajectoire des finances publiques. On dit les Français peu intéressés par le sujet, mais ils en subiront les conséquences sur leur porte-monnaie: inflation, pouvoir d'achat, hausse des taux ou encore potentiels futurs impôts pour compenser la situation…
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Alors même que nous sortons d'une forte période de croissance post-Covid de dix-huit mois, cette manne, essentiellement monétaire européenne, n'a pas été utilisée pour corriger nos déséquilibres budgétaires. À un budget 2020 logiquement très déficitaire (10% du PIB) a succédé un budget 2021 de combat (8%) et un 2022 d'inconscience: voté à 5% à l'automne dernier, l'inflation actuelle et le ralentissement général amènent déjà à l'ajuster à 6,5%. La messe n'est proprement pas dite en la matière, et les prévisions de croissance 2022 et 2023 sont révisées chaque mois. Rexecode s'en tient par exemple à 2,8% (conforme aux nouvelles précisions à l'échelle du continent) en 2022 et moins de 1% en 2023. Nous avons voté un budget à 5% de déficit du PIB à l'automne dernier sur une prévision fantasque de croissance de plus de 4%. L'ajustement sera encore plus douloureux pour le prochain budget en septembre avec la menace d'un vrai ralentissement.
Le ratio dette/PIB, qui s'est envolé de 100% à 120% du PIB avec la crise, avant de refluer avec la forte croissance de 2021 (vers 112%), devrait repartir à la hausse.
Par ailleurs, si l'Europe a jeté aux orties les règles de Maastricht lors de la crise du Covid, les faucons allemands, vent debout contre le quoi qu'il en coûte (sauf au plus fort de la crise sanitaire), réclament leur respect pour 2024. Nous ne les respections pas déjà avant le Covid, et on n'imagine mal la France se plier à cette nouvelle discipline budgétaire aisément. Ces déficits accumulés ont constitué des dettes publiques à un niveau alarmant: près de 600 milliards d'euros supplémentaires durant le quinquennat Macron, dont les 2/3 non relatives aux Covid. Et ce pour un résultat catastrophique en termes de croissance, puisque nous aurons à peine glané 140 milliards d'euros de PIB supplémentaires: 5 euros de dette pour chaque euro de PIB, une relation qu'aucun manuel d'économie n'aurait jugé réaliste. Ainsi, le ratio dette/PIB, qui s'est envolé de 100% à 120% du PIB avec la crise, avant de refluer avec la forte croissance de 2021 (vers 112%), devrait repartir à la hausse: les Allemands ont autant dépensé que nous durant la crise, mais en partant eux de niveaux très bas (une dette à 70% du PIB contre 100% chez nous).
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Cette trajectoire des finances publiques est complexifiée par l'inflation actuelle, et sa boucle rétroactive avec les taux d'intérêt. Les dirigeants, drogués à la douce morphine des taux d'intérêt faibles, ont eu les yeux rivés sur les seuls paiements d'intérêts annuels, à la manière des ménages français surendettés pour leurs prêts immobiliers. Quand la dette publique française coûte 0,4% par an, la charge annuelle de la dette n'est que de 30 milliards. Mais chaque 1% supplémentaire coûte 4 milliards de plus en première année, et 10 milliards par an en vitesse de croisière (car le stock de dettes est progressivement refinancé). Tous les budgets doivent donc être ajustés: le risque n'est pas celui d'une insolvabilité de l'État (il y a toujours une banque centrale derrière pour acheter sa dette en cas de difficulté), mais d'un ajustement budgétaire brutal pour toucher de l'argent rapidement. Nous avions eu un exemple de ce manque de prévoyance au début du quinquennat Macron, lorsque le gouvernement avait dû trouver un milliard en catastrophe en rognant sur les APL.
Les problèmes de nos finances publiques ont donc déjà un impact immédiat sur les financements des entreprises et des ménages.
Or le mouvement sur les taux a déjà commencé. Si la banque centrale européenne ne prévoit de suivre la Fed américaine que plus tardivement (hier, elle a précisé cependant que la hausse de ces taux directeurs pouvait intervenir au troisième trimestre et non plus au dernier), les marchés eux infligent déjà un coût de la dette plus onéreux aux États. Le taux de nos obligations souveraines, négatif l'an dernier, est passé en quelques jours de 0,6% à 1,3%. Tout se passe comme si les investisseurs, face à une inflation officielle à 4,5% en France, anticipaient déjà une hausse constante de cette inflation au cours des prochains mois et une nécessaire hausse des taux d'intérêt directeurs de la BCE.
Le problème est que ces taux des obligations souveraines (bien en avance sur la remontée officielle des taux de la BCE, signalant par ce truchement que cette dernière est en pleine erreur de politique monétaire) impactent nombre de financements: les taux immobiliers français sont remontés vers 1,5% et devraient inéluctablement se diriger vers 2%, les taux des crédits à la consommation se tendent rapidement également. Les problèmes de nos finances publiques ont donc déjà un impact immédiat sur les financements des entreprises et des ménages.
Avec une inflation à 4,5% sur douze mois glissants qui est à la fois en retard sur nos voisins européens (plus en avance dans le cycle économique, et donc vers 7% d'inflation) et sous-estimée, nous aurions besoin pour juguler ce problème et restaurer le pouvoir d'achat, d'avoir un taux à dix ans vers 3% (norme historique). Par rapport au niveau 2021, cela veut dire dès 2024 environ 30 milliards d'euros par an à trouver: cela représente par exemple la totalité des nouvelles dépenses (nettes d'économies !) promises par Macron pour son deuxième quinquennat.
Le prochain gouvernement va donc, quelle que soit l'issue de la présidentielle, devoir gérer une équation compliquée, avec en toile de fond des revendications sur le pouvoir d'achat, une transition énergétique à financer, des attentes importantes au niveau de la santé, de la réindustrialisation, de l'innovation. Notre croissance est déjà beaucoup plus faible que cette inflation. Le risque est grand qu'à trop avoir éludé le sujet des finances publiques durant la campagne, les deux derniers candidats, adeptes de la pensée magique en économie, ne se retrouvent endigués dans leurs promesses et des rétropédalages humiliants au cours des prochains mois.
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Le Figaro
Audiences: un final honorable pour Section de recherches, «Top Chef» reste stable
- Par
Le TVMag.com
- Mis à jour
le 22/04/2022 à 09:43
- Publié
le 22/04/2022 à 09:43
Les audiences du jeudi 21 avril 2022 pour les programmes diffusés en première partie de soirée.
«Je m’attendais à l’arrêt de “Section de recherches”», confiait récemment Xavier Deluc. La série de TF1 lancée en 2006 prenait fin ce jeudi 21 avril. Le capitaine Bernier a ainsi tiré sa révérence devant près de 5,07 millions de téléspectateurs (25,8% de PDA). Mais cette fin définitive a rassemblé tout de même moins que, l’année dernière, le final de la saison précédente, la quatorze. Ils étaient alors 5,72 millions.
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Derrière se trouve «Top Chef». Exceptionnellement diffusé ce jeudi, pour cause de débat la veille, l’émission culinaire qui s’est soldée par le départ de Lucie a réuni 2,45 millions d’amateurs (13,9% du public) de fouets et de casseroles. C’est à peine plus que la semaine passée: 2,39 millions de personnes.
En troisième position, France 2 diffusait un «Envoyé spécial» sur les pièges d’Internet ainsi que sur la campagne présidentielle. Résultat: 1,78 million de personnes devant leur téléviseur. Le magazine remonte donc. Il avait atteint son plus bas la semaine passée avec le score de 1,5 million. À noter que la série En thérapie, production phare d’Arte, a perdu deux cent mille téléspectateurs.
Section de recherches (1/2)
Top Chef
Envoyé spécial
Tellement proches
Créance de sang
Cataclysmes, les grands régulateurs
Dirty Dancing
En thérapie
Rush Hour 3
À bras ouverts
Vintage Mecanic
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Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !
ActuIl y a 66 millions d’années, l’astéroïde qui s’est écrasé sur notre planète aurait soulevé de gigantesques quantités de gaz sulfureux, provoquant un cataclysme encore plus important que ce que l’on pensait. Les dinosaures l’ont subi de plein fouet.
Anna MussoL’astéroïde qui a définitivement exterminé les dinosaures, il y a 66 millions d’années, a provoqué une apocalypse encore plus importante que tout ce que l’on avait imaginé jusqu’ici. C’est ce qu’ont découvert, un peu par hasard, des chercheurs anglo-américains, dont l’ étude vient d’être publiée le 21 mars dans la prestigieuse revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.
La disparition de la plupart des espèces animales et végétales
Comme chacun le sait, cette météorite d’environ 12 kilomètres de diamètre s’écrase à Chicxulub, au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique. L’impact, d’une violence inouïe (plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima), creuse un cratère gigantesque de 180 kilomètres de diamètre et provoque un enchaînement de catastrophes. Des nuages toxiques s’élèvent jusque dans la stratosphère. Le Soleil disparaît pendant des décennies, provoquant un refroidissement global de la planète et l’arrêt de toute photosynthèse. Des incendies de forêt se propagent à plus de 1 000 kilomètres autour de l’impact, un énorme tsunami inonde les côtes, tandis que des pluies acides modifient durablement la chimie des océans.
Durant cet « hiver nucléaire », les écosystèmes s’effondrent, entraînant la disparition de la plupart des espèces animales et végétales. Jusqu’à 76 % d’entre elles, selon les estimations. Parmi ces espèces, les dinosaures non aviaires. Ce fut la plus récente des cinq extinctions de masse survenues depuis cinq cents millions d’années, au cours de chacune desquelles la plupart des espèces terrestres ont disparu. Appelée « l’extinction du Crétacé-Paléogène », remontant précisément à 66,038 millions d’années, elle reste la seule provoquée par un impact d’astéroïde.
Des « signaux géochimiques très inhabituels »
De façon fortuite, les chercheurs-auteurs de l’article, partis étudier la géochimie des coquillages anciens près de la rivière Brazos, au Texas, assez proche du lieu d’impact de la météorite, décident de prélever quelques échantillons de sédiments sur le site. Grâce à de nouvelles techniques, ils les analysent à l’université de Saint Andrews, en Écosse, et remarquent des « signaux géochimiques très inhabituels » indiquant la présence de soufre dans l’atmosphère, il y a soixante-six millions d’années…
Les isotopes du soufre (variantes d’un même élément de base) présentent d’infimes changements dans leur masse, explique James Witts, coauteur de l’article, paléontologue et géochimiste, professeur à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. De telles variations se produisent quand le soufre entre dans l’atmosphère et interagit avec la lumière ultraviolette. « Cela ne peut arriver que dans deux cas de figure : soit dans une atmosphère dépourvue d’oxygène, soit dans une atmosphère oxygénée où la quantité de soufre est si importante qu’elle est montée très haut dans l’atmosphère », poursuit le scientifique.
La première preuve directe d’un changement climatique
Si un tel constat a déjà été fait aux pôles Nord et Sud, le prélèvement effectué au Yucatan dans des roches marines du Crétacé, à une époque où l’atmosphère était oxygénée, révèle qu’une énorme quantité de soufre s’y est dispersée après l’impact de l’astéroïde. Cet immense nuage sulfureux a provoqué un fort refroidissement de la surface de la Terre pendant de longues années. « Les empreintes uniques que nous avons mesurées dans ces sédiments d’impact constituent la première preuve directe de l’importance des aérosols de soufre dans le changement et le refroidissement catastrophiques du climat », souligne Aubrey Zerkle, coauteur de l’article et experte en isotopes de soufre et en cycles du soufre. « Nos résultats montrent que la quantité de soufre créée par l’impact de cet astéroïde avait été jusqu’à présent sous-estimée », conclut James Witts.
Le lieu de ce méga-cataclysme n’a pas arrangé les choses. Une grande partie du soufre soulevé par l’impact de l’astéroïde provenait du calcaire de la péninsule volcanique du Yucatan : « Si l’astéroïde avait frappé ailleurs, il n’y aurait peut-être pas eu autant de soufre libéré dans l’atmosphère et le changement climatique qui a suivi n’aurait peut-être pas été aussi grave, et l’extinction également », suppose James Witts.
Le processus d’extinction reste complexe
S’il est bien établi que les dinosaures ont vécu jusqu’à il y a soixante-six millions d’années, et que la chute de l’astéroïde leur a été fatale, leur processus d’extinction reste complexe. Certains scientifiques estiment que d’intenses éruptions volcaniques survenues en Inde auraient contribué à la disparition de ces animaux fascinants, tandis qu’une récente étude française montre que la diversité des dinosaures commençait déjà à décliner depuis dix millions d’années avant l’impact de l’astéroïde à cause de la chute des températures. Les dinosaures n’auraient pas pu s’adapter très longtemps à un tel environnement. Le cataclysme provoqué par l’astéroïde mêlé au soufre contenu dans le sol de Chicxulub ne leur ont laissé aucune chance.
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Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC
ActuSelon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.
Jérémie BazartEn France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.
Pollution de l’air et bruit
Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).
L’impact des niveaux de particules
L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).
Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.
Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier
Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.
Réduction du stress, augmentation de l’activité physique
Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »
Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.
« Nous devons réaliser des villes et des cités plus durables »
L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »
(1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.
Les deux causes d’AVC
Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.
Deux causes sont possibles :
- l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
- ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.
Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.
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Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu
ActuDes paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.
Marine CyglerIl y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.
L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.
Des fossiles uniques
Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.
De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.
Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.
La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.
La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.
Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques.
La géographie et le vivant
Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.
Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)
« Un changement climatique brutal »
Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?
En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.
Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?
Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.
En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?
Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34 millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.
Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?
Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.
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Sport. Être parent et supporteur de son enfant : mode d'emploi
Difficile de ne pas se laisser emporter par les sentiments lorsque son enfant entre sur un terrain. Mais l’aider à s’épanouir dans une activité physique demande un certain contrôle de soi, à un âge où l’attention des parents vaut bien plus que n’importe quelle victoire.
Noé BlouinDe nombreuses études le prouvent, le sport a un effet plus que bénéfique dans le développement des enfants et des adolescents. Pour le corps, une activité physique aide à la croissance, à la prévention de maladies comme l’obésité ou des risques cardio-vasculaires, ainsi qu’au développement moteur et à celui du système osseux.
Le facteur plaisir
Sur le plan psychologique, le sport en club est aussi un moyen pour les plus jeunes de se sociabiliser et d’aider au développement de la confiance en soi, tout en participant à la gestion du stress et des troubles anxieux. Selon un rapport de l’OMS de 2017, chaque enfant devrait faire du sport au moins 60 minutes par jour. Une recommandation suivie par le gouvernement, qui entend atteindre ce quota d’ici à 2024.
Si cela semble beau sur le papier, intéresser son enfant au sport n’est pas une tâche aisée pour de nombreux parents. Difficile en effet d’expliquer à un enfant de 5 ans (l’âge recommandé par les spécialistes pour commencer une activité physique) à quel point faire du sport, et donc se plier à des règles et se dépenser, est bénéfique pour son développement.
C’est d’abord le facteur plaisir qui pousse les enfants à s’accrocher à une discipline et le forcer se solde souvent par un échec, voire un dégoût du sport. Mais, attention, si le petit trouve finalement basket à son pied, le rôle des parents est loin d’être terminé.
Un juste équilibre entre investissement et liberté
« Dans les extrêmes, j’ai remarqué qu’il y avait deux types de parents », raconte Hugo, entraîneur de l’équipe des moins de 12 ans d’un club de handball du Val-d’Oise. « Il y a ceux qui sont de simples consommateurs, qui déposent juste leurs enfants et ne viennent jamais les voir aux matchs ou aux entraînements, et d’autres qui sont extrêmement investis, au point de mettre la pression sur leur enfant, et même sur les arbitres (qui ont le même âge que les joueurs sur le terrain – NDLR) pendant les matchs. »
Chaque semaine Retrouvez nos conseils pour une parentalité épanouie !
Si ces comportements peuvent paraître anodins dans un cas et abusifs dans l’autre, ils ont en réalité un impact significatif sur la pratique sportive des plus jeunes. « À cause de la présence des parents, il arrive souvent que certains de mes joueurs ne veuillent plus rentrer sur le terrain après avoir manqué un tir ou une action », relève Hugo, en évoquant aussi une gestion des émotions perturbée du fait de la pression familiale.
« C’est une infime partie, mais, pour certains, le niveau diffère si c’est le papa ou la maman qui vient voir les matchs. Dans le deuxième cas, ils jouent souvent plus libérés, avec une moins grande peur de l’échec », ajoute-t-il.
Une mince ligne jaune
Aider son enfant à s’épanouir dans un sport requiert un juste équilibre entre investissement et liberté, difficile à trouver au premier abord : plus le sport devient compétitif, plus la ligne jaune est mince.
À la fin d’une rencontre, il est, par exemple, inutile de dramatiser la prestation négative de sa progéniture, celle de l’équipe, ou de s’en prendre à l’arbitrage. À ce stade, le parent est simplement là pour écouter la déception de l’enfant et relever le positif.
Faire un sport, c’est d’abord se construire un univers à soi, une idée aussi valable pour les enfants.
Il est aussi important d’être présent à certains rassemblements sportifs pour lui montrer l’intérêt que l’on porte à son activité. « J’encourage les parents qui ne le font pas à venir de temps en temps regarder la fin des entraînements », souligne Hugo.
Le juste équilibre se trouve entre les deux. Faire un sport, qu’il soit collectif ou individuel, c’est d’abord se construire un univers à soi, une idée aussi valable pour les enfants. Pour favoriser cette bribe d’émancipation, la meilleure chose à faire en tant que parent est de s’assurer que l’environnement dans lequel se trouve l’enfant est sain. Il ne reste plus qu’à se poser en pilier rassurant et bienveillant, en donnant l’attention que son enfant mérite tout en le laissant voguer librement d’échecs en victoires.
« Il est essentiel de le laisser propriétaire de son activité »
Le point de vue Philippe Godin, professeur en psychologie du sport, UC Louvain
Qu’apporte le sport à un enfant ?
Pour répondre à cette question, il faut déjà distinguer le sport pratiqué dans une perspective d’entraînement et le sport amené à déboucher sur de la compétition. L’activité physique au sens large a un impact positif sur le plan biologique, aux niveaux physiologique, articulaire, osseux, musculaire, sur le cerveau ou encore l’oxygénation… Au départ, le sport sert à cela. Maintenant, lorsqu’on rentre dans le sport de compétition, certaines choses changent. Qui dit compétition dit en effet mesure et comparaison, et c’est souvent là que les parents vont avoir un rôle essentiel à jouer, car l’enfant va vouloir se comparer à ses pairs. Il faut placer un certain nombre de règles et de critères pour éviter les excès.
Quels sont ces critères ?
La première chose est de laisser l’enfant propriétaire de son activité, qu’elle ne lui soit pas volée. J’insiste sur ce terme, car il arrive que le ou les parents tentent de s’approprier cette activité sportive comme si c’était la leur via un processus d’identification : l’adulte va vouloir que son enfant fasse comme lui aurait fait s’il avait eu cette chance… Ce sont des phrases que j’entends lors de mes consultations cliniques. C’est souvent à ce niveau que les choses dérapent, car l’enfant ne se retrouve plus dans ce qui est à la base son projet à lui, son monde à lui. Cela nous amène aux autres avantages et aux impacts de l’activité physique et sportive : elle permet un développement social, affectif et un apprentissage de la gestion émotionnelle. Pour ce faire, l’enfant doit rester maître de son monde et l’intrusion des parents dans cette sphère va contrecarrer cette évolution. Ce qui est pervers dans ce système, c’est que cela part malheureusement bien souvent d’une bonne intention : l’adulte veut aider l’enfant. C’est ce qui est difficile, il y a un juste milieu à trouver et il n’est pas évident à respecter. À l’opposé, il y a aussi des parents qui ne s’y intéressent pas, et c’est tout aussi dommageable.
Quel impact le comportement des parents peut-il avoir sur l’enfant ?
Il y a des études qui ont été réalisées sur le sujet et qui montrent bien que c’est l’attitude médiane qui est la plus bénéfique. Que ce soit des parents qui mettent trop de pression ou des parents désinvestis, dans les deux cas l’enfant ne va pas tirer les meilleures choses de la pratique sportive. Cela va amener des déviations comportementales, d’attitude et/ou d’humeur. Cela peut aussi provoquer un désintéressement, un manque de confiance en soi, une mauvaise estime de sa personne… Le conseil que l’on peut donner aux parents, c’est de soutenir – il y a d’ailleurs une grande différence sémantique entre « pousser » et « soutenir » – l’enfant, quelle que soit son évolution dans le système sportif, avec les victoires et avec les échecs lorsqu’ils sont dans le monde compétitif.
Famillesports Le Figaro
«Cela ressemblait à de la pure haine» : Johnny Depp décrit les scènes de violence entre lui et Amber Heard
Mercredi 20 avril, la star de Pirates des Caraïbes a donné sa version des faits pour la seconde fois depuis le début de ce procès.
Le procès qui oppose Johnny Depp et Amber Heard s'est ouvert le 11 avril au tribunal de Fairfax, en Virginie. L'acteur accuse son ancienne épouse de diffamation depuis une tribune publiée dans le Washington Post en 2018, où elle se présentait comme victime de violences conjugales. À ce titre, il lui réclame 50 millions de dollars. Alors que depuis près d'une semaine, les témoins défilent à la barre, l'interprète de Pirates des Caraïbes a donné sa version des faits pour la seconde fois ce mercredi 20 avril.
Si celui-ci n'a pas nié les disputes au sein de couple, incluant des «injures dégradantes», il les a surtout imputées à son ex-femme. «Cela ressemblait à de la pure haine pour moi», a-t-il déclaré. Et d'ajouter : «Si je restais à me disputer avec elle, j'étais sûr que ça allait dégénérer en violence, et c'était souvent le cas.»
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Pour l'acteur de 58 ans, c'est donc à Amber Heard de s'expliquer sur la violence qu'il y avait au sein de leur foyer. Il a expliqué avoir souvent reçu des gifles de sa part ou des bousculades. Au cours d'une dispute, elle lui aurait également «jeté une bouteille de vodka sur la main, coupant son majeur jusqu'à l'os». «Elle a un besoin de violence qui surgit de nulle part», a-t-il poursuivi.
Johnny Depp et Amber Heard : le feuilleton de leur histoire d'amour en images
Amber Heard s'est défendue en expliquant qu'elle n'avait lancé des objets que «pour s'échapper lorsqu'il la battait». Cette dernière a aussi avoué avoir frappé Johnny Depp, mais la encore, elle a assuré que c'était seulement pour se défendre car «elle craignait qu'il ne la pousse dans les escaliers».
Tache de sang et vernis à ongles
Johnny Depp a fait état d'un épisode manipulateur de la part d'Amber Heard. Alors qu'il tentait de la calmer pendant une crise de violence, mettant ses bras autour d'elle pour la contenir, leurs deux fronts se seraient percutés. L'actrice d'Aquaman aurait alors assuré qu'il venait de lui casser le nez, tenant un mouchoir rempli de sang dans la main. Sans préciser comment, Johnny Depp a expliqué avoir découvert, quelque temps plus tard, que la tache rouge provenait en réalité d'un tube de vernis à ongles.
En vidéo, à la sortie du tribunal, Amber Heard maintient sa version des faits face à Johnny Depp
Pour clore son témoignage, la vedette de cinéma a expliqué que les accusations de son ancienne compagne lui avaient «tout» coûté, le plaçant en état d'homme «fini». «Lorsque ces allégations ont fait le tour du monde, disant aux gens que j'étais un danger, ivre, sous cocaïne, un homme qui, soudainement dans la cinquantaine, battait les femmes, c'était fini. J'étais fini», a estimé la vedette. Et de conclure : «J'ai perdu à ce moment-là. Quelle que soit l'issue de ce procès, je porterai cela pour le reste de mes jours.»
Brad Pitt et Angelina Jolie : chronique d'un divorce tumultueux
Les temps sont durs pour Brad Pitt, récemment impliqué dans un accident de voiture (sans gravité) et contraint de reporter - une nouvelle fois - son divorce avec Angelina Jolie. Retour sur les multiples rebondissements de l’affaire Brangelina.
Angelina Jolie et Brad Pitt : les raisons du divorce
Le 20 septembre 2016, après onze ans d’amour, Angelina Jolie mettait fin à sa relation avec Brad Pitt. Dans une nouvelle interview accordée à Vogue India, l’actrice explique avoir pris cette décision pour le «bien-être de [sa] famille».
Angelina Jolie accuse Brad Pitt de violences domestiques et fait témoigner leur fils Maddox
Cinq ans après leur séparation et toujours en pleine procédure de divorce, Angelina Jolie accuse Brad Pitt de violences domestiques. Leur fils aîné Maddox aurait également témoigné en la défaveur de son père.
Le Figaro
«Si j’étais président...»: Stéphane Bern, Frédéric Beigbeder, Pascal Bruckner, Sonia Mabrouk... Huit personnalités s’installent dans le fauteuil du chef de l’État
EXCLUSIF - À la veille du second tour, nous avons demandé à plusieurs personnalités de nous dire quelles mesures elles prendraient en priorité. Leurs réponses sont aussi instructives que stimulantes.
«Si j’étais président...», par Marc Lambron
«Je viens d’être élu président de la République française. Je l’étais déjà selon les sondages, mais il est bon que le corps électoral le confirme obligeamment. Ma première mesure, préméditée avec mon état-major, est le choix d’un lieu: plutôt que d’apparaître sacerdotalement dans un auguste site parisien, type pyramide du Louvre, je la joue province, façon Mitterrand à Château-Chinon. Je choisis donc d’attendre les résultats dans ma ville natale, Lyon, puis d’apparaître vers 21 heures sur une tribune que l’on a dressée sur la place Bellecour devant la statue équestre de Louis XIV, site traditionnel de rencontre des amoureux qui s’y donnent rendez-vous «sous la queue du cheval».
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C’est que j’ai voulu donner à mon entrée en fonction une couleur à la fois élégiaque, monarchique, décentralisée et écologique. Le maire de Lyon étant vert et inclusif - j’ai reçu en janvier dernier ses vœux télématiques qui commençaient ainsi: «Cher.e Marc», et je n’invente rien -, je m’affiche donc à ses côtés avant de me rendre en pèlerinage dans le parc de la Tête-d’Or, villégiature de mon enfance, où une horde de photographes me mitraille devant le nouvel enclos des singes en compagnie de l’édile local. C’est bon pour l’anthropocène. En réalité, tout ceci a été concerté afin de pouvoir rendre hommage à ma mère, vivant à Lyon et sans laquelle, sauf erreur, je ne serais pas président de la République.
Pour quelques jours euphoriques, je vis dans la fiction d’être adoré
Il est temps de revenir en TGV vers la capitale - hommage à la bataille du rail - où je fais un tour nocturne à mon QG de campagne pour saluer mes affidés en délire. Il ne m’échappe pas qu’un service d’ordre composé de mastards inconnus s’est disposé autour de moi en émettant d’intermittents larsens d’oreillettes. Une masse de messages de félicitations m’attend, chefs d’État étrangers, zélateurs intéressés, anciens camarades de lycée. Pour quelques jours euphoriques, je vais vivre dans la fiction d’être adoré.
S’enchaîne alors une suite d’événements obligés. Transmission des pouvoirs à l’Élysée, incluant la remise du code atomique et la pérennisation de l’emploi du cuisinier. Voyage immédiat à Berlin pour rencontrer le chancelier allemand, en prenant soin de choisir une météo sans orages. Choix du photographe officiel - je retiens sans ambages mon ami Jean-Marie Périer, qui a déjà croqué John Lennon et Miles Davis, ce qui n’est pas se moucher du pied. Envoi d’une gerbe de fleurs sur la tombe du général de Gaulle et d’une autre devant l’Hôtel de ville de Paris en mémoire d’Anne Hidalgo. Consultation de François Bayrou - il faut toujours consulter François Bayrou. Vivant dans le péché avec ma compagne, réactivation de la jurisprudence Hollande-Trierweiler-Gayet, autrement dit pérennisation du collage institutionnel dans l’ancienne demeure de la Pompadour.
On me donne la ligne rouge avec Poutine. Je lui apprends que la France a un nouveau président
Je souffle un peu et commence à calculer mes postures. On me donne la ligne rouge avec Poutine, je vérifie s’il s’est rendu compte que la France a un nouveau président. Je le lui apprends. Biden m’appelle à l’heure où je dors et où il est réveillé. À part moi, je choisis de ne pas honorer la tradition cynophile de l’Élysée, on n’y verra sous mon mandat ni labrador ni fox-terrier. Je fais un tour à pied chez des bouquinistes de la rive gauche en faisant prévenir l’agence Gamma par mon service de presse. À l’heure de la sieste, une voiture banalisée me conduit chez Line Renaud, visite talismanique pour tout président nouvellement élu. Par corporatisme sournois, j’augmente ce même jour la dotation de l’Académie française. Le lendemain, je fais le tour du propriétaire au pavillon de la Lanterne à Versailles. La salle à manger étant confortable, je vais enfin pouvoir rendre toutes les invitations laissées en souffrance ces dernières années.
J’en oubliais presque qu’il faut composer un nouveau gouvernement. Il doit être paritaire, participatif et citoyen. Mais aussi viril, césariste et régalien. Un mixte des deux pourrait donner du transgenre, mais je choisis de rester dans la norme acceptable par les territoires. Il faut aussi songer aux législatives qui m’assureront les yeux fermés une solide majorité. C’est dans le sac. La température monte, voici déjà l’été. Veiller à ne pas arborer des maillots de bain ridicules à Brégançon. Trouver un écrivain hagiographe avec terminaison en «on», Besson, Tesson ou Lambron. Soudain, ce dernier nom déclenche une sorte de court-circuit dans ma tête. Je me réveille en sueur. Qui suis-je? Moi ou l’autre? Président d’un jour, c’était un drôle de rêve…»
«Si j’étais président...», par Renaud Girard
«Devenu, comme par enchantement, président de la République, ma politique étrangère obéira à trois grands principes: l’indépendance, le réalisme, le service de la paix.
Pour rester à l’égal de nos compétiteurs britannique, américain, russe et chinois, je conserverai un corps diplomatique spécialisé, dont la majorité des membres auront effectué l’essentiel de leur carrière à l’international. J’exigerai de tous mes ambassadeurs qu’ils apprennent à l’avance la langue du pays où je les affecterai.
Je ferais croître nos budgets de défense de 50 % pendant mon mandat
Les rapports de force structurent de plus en plus les relations internationales. L’indépendance de ma politique étrangère reposera sur des armées françaises de premier ordre, comprenant une force de dissuasion nucléaire, et des capacités cyber et spatiales crédibles. Il y a trente ans, nous avons décru notre effort de défense alors que le monde devenait progressivement plus dangereux - un contresens. Je ferai croître nos budgets de défense de 50 % pendant mon mandat. J’ai conscience que la défense européenne restera un vœu pieux tant que nos amis de l’UE ne décrocheront pas de leur addiction à la protection américaine. En attendant, je favoriserai le développement d’industries françaises et européennes de défense non dépendantes des composants américains.
Je respecterai nos alliances à la lettre. Pacta sunt servanda. Mais allié ne veut pas dire aligné! Je ne m’alignerai jamais, ni sur l’Amérique, ni sur l’Allemagne, ni sur toute autre puissance. En dépit du Brexit, j’augmenterai ma coopération militaire avec les Britanniques, telle qu’organisée par le traité de Lancaster House (2010). Pour des raisons d’efficacité, je proposerai à nos alliés occidentaux une coopération étroite dans les défenses cyber et spatiale.
Mon souci d’indépendance ne m’empêchera pas d’utiliser le levier européen pour contrer l’aventurisme militaire russe, l’hégémonisme économique et le vol technologique chinois, l’extraterritorialité juridique américaine. Il faut prendre les réalités telles qu’elles sont: ces enjeux dépassent la taille de la France seule.
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Face aux autocraties, le réalisme me conduira à bannir de mon arsenal diplomatique la leçon de morale et la sanction économique, toutes deux contre-productives. La première braque le gouvernement à laquelle elle s’adresse, sans lui faire changer d’un iota son approche des droits de l’homme. La punition collective de la seconde rapproche la population de son dictateur, renforçant le régime au lieu de l’affaiblir.
Mais je pourrai utiliser, de manière dissuasive contre les élites dirigeantes, des sanctions financières fortes et ciblées pour ramener à la raison un agresseur.
Ma politique étrangère se construira sur le temps long, pour protéger nos intérêts nationaux. Elle échappera à la dictature de l’émotion médiatique. Je n’irai pas guerroyer pour imposer la démocratie aux quatre coins du monde. L’ingérence est le retour par la fenêtre de la pulsion coloniale. Je n’emploierai la force que pour réduire mon ennemi principal. Je pourrai aider militairement coup par coup nos amis africains, mais je ne m’installerai plus à demeure, afin de ne pas tomber dans le piège colonial et dans la manipulation par nos protégés.
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Je rétablirai la diplomatie secrète. Le déballage public paralyse les négociations. La surenchère médiatique pourrit la diplomatie. Si le contenu du dialogue sécuritaire américano-russe initié à Genève en juin 2021 était resté secret, nous aurions pu éviter l’attaque russe de l’Ukraine huit mois plus tard.
Sobre, claire, sans prêchi-prêcha, ma politique étrangère me permettra de refaire de Paris le lieu privilégié des pourparlers internationaux. Je chercherai, partout où l’enjeu le mérite, à être un «honest broker» (intermédiaire sincère) dans les situations conflictuelles. Une diplomatie informée et réaliste au service de la paix: quelle belle ambition pour la France!»
«Si j’étais présidente...», par Sonia Mabrouk
«Si j’étais présidente, avant de mettre en place une quelconque mesure sur la laïcité, je définirais ma vision du sujet. Ce préambule me semble indispensable tant le concept de laïcité et ce qu’il incarne ont été utilisés à tort et à travers dans le débat politique, au point que la laïcité est devenue un mot-valise où chacun transporte ce qu’il souhaite, autrement dit, tout et, surtout, n’importe quoi.
La responsabilité en incombe en partie aux dirigeants politiques. Par peur de s’aventurer sur un chemin miné, et parfois, il faut le reconnaître, par méconnaissance totale du concept et de sa singularité historique, ils ont tristement appauvri le débat. Au final, la laïcité, ce chef-d’œuvre en péril, ressemble à une sorte de totem qu’on brandit pour se donner bonne conscience sans trop savoir ce à quoi il fait encore référence.
Sur la laïcité, il est urgent de ne rien faire !
Si j’étais présidente, je dirais donc clairement et sans détour ce que la laïcité n’est pas. La laïcité n’est pas la tolérance car, comme l’explique Régis Debray, tolérer, c’est souffrir. La laïcité n’est pas non plus l’athéisme. Elle n’est pas la vérité, et encore moins une religion ou un dogme. Mais j’arrêterai là cette liste des contresens qui est en réalité infinie, tant le concept se prête facilement aux ambiguïtés et aux déformations dans tous les sens.
Venons-en plutôt à ce que je crois être la laïcité. Elle est un cadre. Elle est aussi et surtout la garantie de la survivance d’une paix civile. Autrement dit, elle est l’inverse de ce que veulent en faire les islamistes, à savoir une machine de guerre contre les religions. Dans une France qui s’apparente de plus en plus à une mosaïque de communautés, la laïcité est le ciment commun à tous les Français, indépendamment de leur communauté d’origine. C’est en cela qu’elle nous protège du pire. C’est en cela qu’il est urgent de lui redonner son sens véritable.
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Si j’étais présidente, je ferais donc en sorte qu’on ne touche plus à la laïcité. Sur ce sujet majeur, je dirais donc qu’il est urgent de ne rien faire! Ma première mesure, quitte à vous surprendre, serait de mettre un terme au concours Lépine de la mesure la plus gadget, de faire cesser toutes les offensives sur ce sujet fondamental. Je proposerais à nos concitoyens de revenir à l’essentiel, à la définition même de la laïcité, de revenir non seulement à la lettre mais aussi à l’esprit de la loi de 1905. Pour le reste, nous avons une multitude de lois, appliquons-les! Soyons intraitables sur les atteintes à la laïcité mais cessons de la tordre dans tous les sens. En guise de conclusion, si je devais choisir un slogan, je dirais: pas touche à la laïcité!»
«Si j’étais président...», par Stéphane Bern
LE FIGARO MAGAZINE. - Quelle première décision pour le patrimoine prendriez-vous en tant que président?
Stéphane BERN. - Je ferais d’abord en sorte que Paris soit sanctuarisé! J’entends toutes les polémiques autour du Champ-de-Mars, de la tour Eiffel, des abords de Notre-Dame… Je vois les projets de la Mairie mais, pardon, le patrimoine parisien appartient à la France entière! Je créerais une commission ad hoc qui prendrait en compte à la fois les avis des élus de la capitale, mais aussi ceux des Monuments historiques. Je remettrais de l’État dans toute cette gestion. Ce qui m’importe, c’est qu’on ne fasse plus n’importe quoi. Un exemple: on a fêté récemment les 150 ans de la fontaine Wallace. Des Américains, venus tourner un film sur cet Anglais philanthrope, ont été obligés d’en recréer tellement celles-ci sont dégradées ou enlevées de l’espace public.
Que feriez-vous pour les propriétaires endettés?
Nous occupons un des premiers rangs les moins enviables au monde: celui du nombre de monuments à vendre à cause des droits de mutation, des frais de succession… Les familles n’ont plus les moyens de transmettre des splendeurs qu’elles possèdent depuis des générations. Du coup, je défiscaliserais davantage le patrimoine historique rural et ouvert au public - c’est-à-dire que j’exclus de cette liste les hôtels particuliers parisiens ou bordelais. Cela concernerait aussi les taxes foncière et d’habitation. L’État doit faire plus, car c’est un service que les Français lui rendent en préservant leurs biens.
Je veillerais particulièrement à ce que nos communes retrouvent un caractère authentique
Le respect de la réglementation en matière de sauvegarde du patrimoine resterait-il un de vos grands chevaux de bataille depuis l’Élysée?
À 500 mètres d’un monument historique, il y a des choses qu’il est interdit de faire! Je ne pense pas seulement aux éoliennes - si cela ne tenait qu’à moi, je les mettrais même à un kilomètre - mais aussi aux portes et fenêtres en PVC, aux volets roulants… Certains maires sont très attentifs à ces questions. Ils se battent. Malheureusement, d’autres laissent faire pour des raisons électoralistes. Or, il suffit de faire appliquer la loi.
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Pourriez-vous leur lancer un appel?
Oui! Et je les aiderais et les associerais à mes démarches. À Levroux (Indre), où je me trouvais la semaine dernière, le maire donne volontiers un coup de pouce financier à ses administrés afin qu’ils puissent retirer le crépi et remettre les enduits d’autrefois. Je veillerais particulièrement à ce que nos communes retrouvent un caractère authentique. Pourquoi défendre le patrimoine et le mettre en valeur? Parce que c’est un atout touristique, et donc économique. Pour l’heure, la loi Élan rend purement consultatif l’avis de l’architecte des bâtiments de France. Je rendrais obligatoire cet avis.
Faut-il s’inspirer des Anglais?
Sûrement! Les Britanniques sont d’autant plus vigilants qu’ils ne possèdent pas - en grande partie - la terre. Ils ont donc une mobilité plus grande, déménagent facilement. Ils ont le sens du respect de l’endroit où ils résident. En France, les gens sont tiraillés entre l’envie de vivre dans un joli village et le besoin de faire des économies…
Souhaiteriez-vous un super ministère de la Culture?
Je scinderais le ministère en deux. Je conserverais le pôle Culture, au sens spectacle vivant et créations, qui regrouperait comme aujourd’hui la Communication. Je créerais aussi une entité «Patrimoine et Tourisme» pour valoriser les atouts de la France. Il faut des signes forts. Tout est question de volonté.
Propos recueillis par Pierre de Boishue
«Si j’étais présidente...», par Julia de Funès
«Mes chers compatriotes,
Par étourderie des scrutins et démence des suffrages, me voilà présidente de la République. Pour figurer au meilleur rang des nations, la responsabilité que vous me confiez m’oblige à m’entourer des meilleurs. Aussi, mon gouvernement sera ainsi composé:
À l’Éducation, M. René Descartes discourra sur la méthode la plus rigoureuse pour l’instruction de nos enfants et divulguera ses règles pour une meilleure direction de l’esprit. Français et maths seront les deux seules matières dispensées jusqu’au collège afin d’acquérir durant tout le primaire les bases d’un vocabulaire choisi et d’un raisonnement sûr.
Au Travail, M. Marcel Proust, chercheur émérite en temps perdu, abrogera les 35 heures.
À la Fonction publique, M. Guillaume d’Ockham, hardi défenseur de la simplification, se chargera d’élaguer les normes bureaucratiques sclérosantes afin d’encourager la prise de risque, la responsabilisation et l’intelligence d’action.
La bien-pensance diversitaire et le fondamentalisme antiraciste ne doivent plus entamer la souveraineté républicaine
À la Santé, M. Poquelin dit Molière élargira le numerus clausus tout en distinguant les bons médecins des doctes serins et révoquera la tarification à l’acte privilégiant un ratio de patients par soignant.
À la Sécurité intérieure, la bien-pensance diversitaire et le fondamentalisme antiraciste ne doivent plus entamer la souveraineté républicaine. Aussi, M. Auguste Comte, dont la devise «ordre et progrès» se substituera aux niaiseries doucereuses telles que «Paris vous aime» inscrites dans les aéroports, se chargera de réguler les flux migratoires dans le plus grand respect républicain.
Je mettrai en disponibilité le général de Gaulle, dont la référence systématique finit par lasser et lui faire perdre de sa superbe.
Parce que nous avons besoin d’une France forte, sûre de son passé et ferme face aux dérives dictatoriales du wokisme auquel je ne me soumettrai jamais, M. Louis-Ferdinand Céline sera nommé à la Culture, afin de ne jamais renoncer à la distinction entre les hommes et leurs œuvres et ne jamais confondre les talents du passé avec les susceptibilités victimaires du présent.
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Je préviens d’ores et déjà toute néoféministe, animée d’une frénésie persécutrice et d’une récrimination rigoureuse, de ne pas venir aboyer sur le manque de parité de mon gouvernement. Agir socialement et économiquement sur la répartition des tâches familiales et ménagères me semble un enjeu plus fondamental pour la liberté des femmes qu’une équation chiffrée soumise à l’injonction inclusive. Parce que la France doit porter haut la voix de la liberté et notamment celle des femmes, Mme Françoise Sagan est nommée secrétaire d’État à la Condition féminine.
Il ne s’agit pas ici de regretter un passé mais de croire aux forces de l’esprit. Aussi, je veillerai à ce que mon gouvernement maintienne à jamais vivant l’esprit de ces êtres disparus, pour défendre et perpétuer ce qui a fait et fera toujours le génie supérieur de la France.»
P.-S. Mon labrador (chien présidentiel s’il en est) s’appelle Philia et elle est beige.
«Si j’étais président...», par Daniel Rondeau
«Si j’étais président, je rappellerais que notre pays n’est pas une puissance déclinante placée en unité de soins palliatifs. Les pierres de nos fondations qui sont à Rome, à Athènes et à Jérusalem, les drapeaux de nos familles spirituelles (chrétiennes, juives), notre stock d’idées autonomes (le colbertisme, la république sociale, la fraternité, la laïcité) ne sont pas des boulets qui nous entravent, mais la matrice de notre liberté. «Dix siècles d’Histoire nous ont donné la science de tout ce qui est noble», écrivait Camus en 1943. Nous allons avoir besoin de cette liberté et de cette noblesse car le pays est nu.
Je dirais au peuple français qu’il doit chérir la vérité
Si j’étais président, je dirais au peuple français qu’il doit chérir la vérité. On lui a beaucoup menti. Par action, par omission et par lâcheté. Je dresserais donc un état des lieux sans fard (désindustrialisation, souveraineté amputée, déficit record du commerce extérieur, séparatismes, etc.), non pour le décourager, mais pour le relever et le mobiliser. Notre capitale à l’abandon témoigne de la morosité de notre situation. Les «gilets jaunes» avaient raison. Leurs jacqueries existentielles manifestaient le deuil d’une fierté française qu’ils pouvaient penser perdue. Le temps est venu de répondre à quelques questions essentielles. Qui sommes-nous? Être français signifie-t-il encore quelque chose? Souhaitons-nous rendre ses ailes à l’intelligence européenne?
Si j’étais président, je dirais au peuple que l’Europe que nous avons laissé faire nous a casernés en haut d’un toboggan. Direction: la sortie de l’Histoire. Car un marché ne crée pas une civilisation. Nos compatriotes épris de justice et attachés à l’héritage de la nation ont abandonné leurs idéaux pour sacrifier à l’impératif d’une globalisation qui n’est animée que par l’argent et l’extension des droits individuels, en dehors de toute pensée collective ou historique. Quant à l’apparent regain d’UE consécutif à la guerre en Ukraine, il se fait sous la bannière Otan, ce qui n’est pas vraiment un bon signe. Nous avons confié notre Europe à des dirigeants sans vision. La maison est vide et n’a pas de toit. L’hydre bureaucratique a prospéré dans ce palais des courants d’air. Cette prospérité est d’ailleurs paradoxale, car l’hydre se cannibalise elle-même et dévore au passage les élites qui ont choisi de la servir.
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Pour relever notre pays, il faut réapprendre à réfléchir sans sectarisme, loin des convulsionnaires du politiquement correct. Fini de flotter! Penser, décider et agir, voilà le programme. C’est le moment de renvoyer dans leurs foyers les parasites de la com, de ranger nos querelles et de payer nos dettes à notre pays fatigué alors que la redistribution des cartes mondiales met en lumière les pays qui passent à l’offensive sur tous les terrains.
Si j’étais président, j’expliquerais enfin au peuple que la politique, c’est l’exercice du principe d’autorité. Vous m’avez élu, laissez-moi sept ans pour agir dans trois directions qui fondent notre pacte:
1) rassembler les Français et remettre l’école au centre de la cité, permettre aux enseignants d’apprendre le français, la France, la culture européenne et le monde à leurs élèves, à nommer les choses et à leur donner un sens ;
2) restructurer notre économie ;
3) être pionnier dans la refondation d’une Europe qui nous rassemble et nous ressemble. Le temps du cavalier seul est révolu. Je suis un patriote français et un patriote européen. La souveraineté française retrouvée sera la rampe de lancement de la souveraineté de l’Europe. Nous aurons besoin d’une révolution européenne. Le moment n’en est peut-être pas venu, mais il est urgent de se préparer. Tout sera mis sur le tapis, et cette nouvelle Europe Puissance, ouverte sur la Méditerranée, sera l’arche de Noé de la liberté du monde.»
«Si j’étais président...», par Pascal Bruckner
Si vous étiez président, quelles mesures concrètes prendriez-vous pour redonner à l’homme occidental la confiance en lui qu’il avait autrefois et qui a fait la force de la civilisation judéo-chrétienne?
Il est hors de question, en République, qu’un président impose ses propres idées ou intervienne dans l’écriture de l’Histoire. En revanche, il n’a pas besoin d’abonder dans le sens des sottises idéologiques du moment. Ainsi quand le président Macron, le 29 mars 2018, explique qu’il y a trop de mâles blancs dans l’intelligence artificielle et que cela doit changer, il sort de son rôle et fait un clin d’œil aux thèses néoracistes importées des USA. Surtout quand, le 1er juillet 2021, il s’alarme dans Elle d’une racialisation de la société, et donc dit exactement le contraire. Pareillement, quand à Strasbourg, le même président félicite une jeune femme voilée d’avoir choisi librement cette coiffure, il veut à la fois contrer Marine Le Pen et draguer l’électorat musulman. Mais c’est au prix de semer la confusion dans le camp laïc pour qui le voile reste un instrument d’oppression. Si j’étais président, je m’abstiendrais d’osciller d’une position à l’autre comme un pendule.
Président, je n’interviendrais pas dans l’écriture de l’Histoire ni n’imposerais mes idées
Comment l’auteur du Sanglot de l’homme blanc et d’Un coupable presque parfait explique-t-il cet étrange besoin de contrition et de repentance de l’homme occidental?
L’idée du Sanglot de l’homme blanc m’est venue en Inde. Je discutais avec un intellectuel proche du Parti du Congrès et lui demandais si le développement de son pays n’était pas handicapé par les traces du colonialisme britannique. Sa réponse m’a éclairé: pour qui vous prenez-vous, vous les Occidentaux? Vous vous pensez encore si forts que vous pouvez influencer le cours du monde? Nos problèmes ne viennent que de nous-mêmes. Ce fut pour moi lumineux. Il faut à la fois réhabiliter notre civilisation occidentale, qui a commis beaucoup de crimes mais reste la seule à s’être interrogée sur ses propres fautes, et lui assigner le sens des limites. Nous ne faisons plus la pluie et le beau temps aux quatre coins de la planète, nous ne sommes pas tout-puissants. Nous sommes et restons une merveilleuse et fragile exception démocratique.
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Pensez-vous que le wokisme est appelé à s’imposer dans les esprits de notre pays ou n’est-il qu’une mode qui disparaîtra?
Le wokisme ne fait que commencer. Il s’introduit en France à la manière d’un produit importé des États-Unis, surtout des campus (synthèse d’asiles d’aliénés et de camps de rééducation) avec toute la séduction de la nouveauté et du chic. C’est une mode qui se transforme en idéologie à gauche et risque de s’implanter pour de nombreuses années dans les médias, à l’école et dans les entreprises. Elle ne disparaîtra qu’au moment où les opinions publiques se fatigueront des sottises ou des abominations professées sur le genre, l’identité, la race. Cela prendra une génération entière. Seule bonne nouvelle: aux États-Unis, ce sont des intellectuels afro-américains, Thomas Chatterton Williams, Glenn Loury, John McWhorter, entre autres, qui se dressent contre le wokisme et y voient une nouvelle religion d’abord préjudiciable aux Noirs et aux minorités.
«Si j’étais président...», par Frédéric Beigbeder
«Françaises, Français, mes chers compatriotes,
Je ne sais pas par quel miracle je me retrouve aujourd’hui président de la République. Il me semblait pourtant qu’un autre chroniqueur du Figaro Magazine était donné largement favori. Tels sont les aléas de la vie politique française: votre talent, chers concitoyens, est de rester toujours imprévisibles. Me voici donc devant vous, fier, bien que surpris, de la responsabilité soudaine qui m’incombe. Je vais tâcher d’être à la hauteur de votre immense désir pour moi. Comme vous le savez, mon parti politique, le PFF, Parti festif français, n’avait pour unique programme que son slogan: «Vivre c’est sortir de chez soi.» Quelles sont donc, me demanderez-vous, les premières mesures que prendra le gouvernement du jeune premier ministre que j’ai donné à la France, M. Joey Starr?
L’hymne national cesse dès à présent d’être « La Marseillaise » pour être remplacé par « La Tendresse » d’André Bourvil
En tout premier lieu, nous allons inscrire dans le préambule de la Constitution l’interdiction de fermer les restaurants, bars, boîtes de nuit, cinémas, théâtres et librairies en cas de pandémie. La vie sociale est inséparable de la culture de notre nation. Si des Françaises et des Français craignent d’attraper un virus, ils ont le droit de rester chez eux. Comme je l’ai dit et répété durant ma campagne de cinq jours: «Nous ne voulons pas d’une société sans société.» L’hymne national cesse dès à présent d’être La Marseillaise pour être remplacé par La Tendresse d’André Bourvil. Un référendum national sera organisé le mois prochain pour déterminer si la version officielle doit être l’originale ou celle de Marie Laforêt, qui a ma préférence. Le même vote des Français permettra d’entériner aussi le changement de la devise républicaine: «Liberté, Égalité, Fraternité» de Maximilien Robespierre sera remplacée par «Comment pourrais-je gouverner autrui, qui moi-même gouverner ne saurais?» de François Rabelais dans Gargantua.
Que symbolise la France dans le monde? Avant tout, un art de vivre et une culture littéraire. L’art de la bonne chère et l’art du bonheur, l’art d’aimer et de discuter. Mais aussi l’essentiel: la littérature. Le pass Culture ne permettra plus aux jeunes de s’acheter des mangas japonais mais uniquement des livres de Colette, afin qu’ils apprennent la limpidité et la précision de la langue française. Enfin, dernière mesure d’urgence: tout lecteur de Guillaume Musso sera banni à Cayenne. On se retrouve tous au château de Versailles pour le Bal des vins français à partir de ce jeudi soir jusqu’à lundi 16 heures.
Vive la République, vive la France, et surtout, vive les femmes.»
Présidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 23,15% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?
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INFO LE FIGARO - Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai.
Présidentielle 2022 : le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage
SONDAGE - D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.
Le Figaro
Renault : baisse de 2,7% du chiffre d'affaires au premier trimestre
Le groupe automobile pâtit notamment de l'importante pénurie de semi-conducteurs.
Le groupe Renault a publié vendredi un chiffre d'affaires en baisse de 2,7% sur un an au premier trimestre à 9,7 milliards d'euros, freiné notamment par la pénurie de semi-conducteurs et dans une moindre mesure par la guerre en Ukraine.
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Les résultats du constructeur ont notamment été impactés par «la baisse du marché automobile en Europe en lien avec la pénurie des semi-conducteurs, affectant principalement les ventes de la marque Renault, Dacia étant moins exposé aux fournisseurs les plus touchés», indique le groupe français dans un communiqué. Les ventes du groupe ont reculé de 17,1% sur un an, véhicules utilitaires compris, mais cette baisse est compensée en partie par une hausse des prix. Faute de voitures à livrer, le portefeuille de commandes du groupe en Europe à fin mars est à «un niveau record depuis 15 ans» et représente 3,9 mois de ventes, avec de bonnes commandes sur les nouvelles Dacia notamment.
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Ses filiales AvtoVaz (Lada) et Renault Russie affichent des ventes amputées d'un tiers et un chiffre d'affaires en baisse de 15,7 % sur la période, à 0,9 milliard d'euros. Les usines d'AvtoVaz, à l'arrêt depuis trois semaines, doivent reprendre leur activité pendant quelques jours à partir du lundi 25 avril, tandis que l'usine Renault de Moscou reste à l'arrêt. Renault évalue toujours les «options possibles» d'une sortie d'Avtovaz, leader du marché russe, dont il détient 67%. «Dans un environnement de marché très perturbé par le conflit en Ukraine, la crise des semi-conducteurs et l'inflation, Renault Group poursuit son redressement et accélère le déploiement de sa stratégie», a commenté Thierry Piéton, directeur financier de Renault Group. Le groupe a confirmé ses objectifs financiers mis à jour fin mars, visant une marge opérationnelle «de l'ordre de 3%» pour l'année 2022.
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Le Figaro
De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro
Amaury Coutansais PervinquièreENTRETIEN EXCLUSIF - Pour Étienne de Poncins, la France se tient «aux côtés d'un peuple courageux, souvent héroïque». Après avoir été évacué à Lviv, il se réjouit de retrouver son ambassade.
Étienne de Poncins est ambassadeur de France en Ukraine depuis septembre 2019. Le 28 février, face à l'avancée des troupes russes, l'ambassade ferme ses portes à Kiev pour les ouvrir à Lviv, dans l'ouest du pays. Elles ont rouvert le 15 avril.
LE FIGARO.- Le 15 avril, l'ambassade de France en Ukraine retournait à Kiev après un départ de deux mois à Lviv, dans l'ouest du pays. De quoi cette réouverture est-elle le signe ?
Étienne de PONCINS.- D'abord un signe politique fort répondant à une demande du président Zelensky du retour des ambassades à Kiev. Mais aussi un signe que la situation sécuritaire à Kiev est devenue acceptable, puisque les troupes russes ont quitté l'ensemble de la région pour faire retraite au-delà des frontières. C'est donc la reconnaissance du succès militaire des Ukrainiens, car Kiev n'est plus encerclée. Enfin, la recherche d'une efficacité retrouvée grâce à l'accès plus direct aux dirigeants ukrainiens, qui permet d'être mieux à même d'apporter de l'aide militaire ou humanitaire.
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Comment s'est déroulé votre départ de Kiev pour Lviv le 28 février ?
Le président et le ministre avaient décidé que l'ambassade ne devait pas quitter le territoire. Nous sommes donc partis pour Lviv, à l'ouest de l'Ukraine, dans des conditions compliquées puisque Kiev était presque encerclée par les Russes. Le voyage a été éprouvant. Nous avions un convoi d'une quarantaine de véhicules, comprenant les ambassadeurs du Japon et de Belgique. Grâce au travail du GIGN, nous avons pu sortir de Kiev sans encombres malgré quelques incidents à l'approche des «checkpoint» russes.
Vous êtes en poste depuis 2019, comment décririez-vous votre attachement à l'Ukraine ?
Il est très fort, presque émotionnel. Quand on voit les souffrances endurées depuis l'agression russe du 24 février, les abominations, les exactions que le peuple a subies et continue de subir, les bombardements, et le comportement de la soldatesque russe on ne peut qu'être bouleversé. J'ai beaucoup d'admiration pour le peuple ukrainien.
J'ai vécu, depuis le premier jour de l'invasion, la manière dont il a fait face et s'est levé en masse pour rejeter l'envahisseur. La mobilisation de toute la population, de l'est ou de l'ouest, pour aider son armée et ses forces militaires est très poignant à vivre au quotidien. Je le répète, j'ai vraiment eu l'impression que la nation ukrainienne en armes s'est levée contre une agression injustifiée, odieuse. Cela ressemble beaucoup à ce que nous Français avons vécu pendant la Révolution avec les soldats de l'an II, un même refus de l'agression extérieure.
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Quand j'étais à Lviv, je me suis beaucoup déplacé dans les villes moyennes. J'ai vu toute la population se mobiliser pour aider leurs compatriotes venus de l'Est, car plus de 7 millions d'Ukrainiens sont des déplacés internes. Il y a un élan de solidarité incroyable au sein même du pays pour leur accueil. Ce même élan de ces villes loin du front pour aider les soldats et envoyer du matériel et accueillir les blessés est admirable.
Quel est le quotidien d'un ambassadeur dans un pays en guerre ?
Il se déroule assez classiquement, si ce n'est que je dors dans mon bureau. J'ai des contacts politiques réguliers. Aujourd'hui par exemple, j'ai accueilli une délégation de sénateurs français et d'universitaires. Il y a quelques jours, j'ai eu un entretien en tête à tête avec le Ministre de la défense. En fin de matinée, j'ai rencontré le ministre de l'Éducation pour évoquer les 13 000 élèves ukrainiens scolarisés en France, où d'ailleurs ils se montrent brillants. Cet après-midi, j'ai une réunion en visioconférence avec le Quai d'Orsay pour évaluer la situation, notamment sécuritaire. Le travail ne change pas fondamentalement, malgré les conditions sécuritaires. Être présent à Kiev permet de répondre précisément aux demandes des autorités ukrainiennes, par exemple pour l'aide militaire ou humanitaire.
L'ambassade est la diplomatie du premier et du dernier kilomètre. Nous écoutons d'abord attentivement les besoins ukrainiens. Puis nous les transmettons à Paris qui réunit les moyens demandés. Enfin nous les réceptionnons ici, comme je vais le faire demain avec un important convoi de camions de pompier. Notre aide répond exactement aux besoins ukrainiens. C'est pour cela qu'elle est très appréciée.
Comment aidez-vous concrètement les Ukrainiens ?
Principalement en étant à l'écoute et en transmettant les demandes. La présence politique à Kiev est aussi essentielle. La France est un pays ami de l'Ukraine, en soutien et au travail aux côtés des Ukrainiens. Notre présence est un témoignage de solidarité très robuste pour eux. Je le ressens dans tous mes contacts. À chaque fois je suis remercié d'être resté en Ukraine.
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Nous nous tenons aux côtés d'un peuple courageux, souvent héroïque, et d'une Nation unie qui fait face à une tragédie sans exemple depuis des décennies en Europe. Chaque famille connaît quelqu'un qui était à Boutcha ou qui a pu être affectée. Il y a vraiment un besoin de témoigner de cette amitié-là. Nous étions aux côtés des Ukrainiens avant le 24 février, nous sommes toujours là après, lorsqu'ils sont dans le malheur. Nous continuons de travailler avec eux. Nous avons rehissé le drapeau sur l'ambassade, nous nous retroussons les manches et cherchons à être utiles.
Que vous évoque la résistance ukrainienne ?
Elle est la preuve de l'existence d'une Nation ukrainienne. Certains en doutaient, parce qu'une large partie de la population est de langue russe. C'est l'erreur du Kremlin d'avoir pensé qu'ils sont russes parce qu'ils parlent russe. Au contraire, ils ont beau être russophones, ils sont ukrainiens et ne veulent pas devenir russes. Ils refusent d'être envahis. On le voit très bien à Kharkiv, à Marioupol !
La nation ukrainienne a son histoire, sa culture qui est proche de la culture russe, mais n'est pas la même. Elle s'est levée comme un seul homme face à l'agression russe. Ce sont des moments très forts sur le plan personnel que nous ne pensions pas revivre en Europe. Il n'y avait pas eu d'agression de cet ordre depuis celle de l'Allemagne nazie sur la Pologne en 1939.
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La guerre a remis en selle certaines pratiques que l'on croyait révolues, comme le recours massif au train parce que les routes sont dangereuses et que les avions civils ne volent plus. Mais d'autres facteurs sont très modernes, comme l'impact des réseaux sociaux. Etrangement, les communications ont toujours fonctionné comme l'électricité. Il y a un mélange de modernité avec des images qui circulent vite et d'archaïsme dans ce conflit. Mon équipe et moi-même vivons évidemment chaque jour une expérience poignante et unique.
Quel message porte la France, par votre voix, aux Ukrainiens ?
Un message de soutien, bien sûr, de solidarité et de compassion. J'essaie de le porter à chaque instant. Je veux aussi témoigner de l'immense élan de générosité et de sympathie qui s'est levé partout en France. Je suis fier d'être le porte-drapeau de cet extraordinaire soutien français en faveur de la population ukrainienne dans le malheur.
Combien de Français sont toujours présents en Ukraine et quelles sont leurs consignes ?
Les consignes sont claires, soit quitter l'Ukraine soit ne pas y venir. Ce n'est pas parce que l'ambassade est revenue que les Français doivent revenir. L'Ukraine reste un pays en guerre, il est dangereux dans sa totalité. On voit bien qu'il y a des frappes de missiles partout. Aucune partie du pays n'est épargnée.
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Le nombre de Français est difficile à estimer, entre 100 et 200, parce que beaucoup sont franco-ukrainiens. Tous ceux qui voulaient partir ont pu partir.
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Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Valeurs Actuelles
“Un cancre“, “condescendant“ : Marine Le Pen étrille Emmanuel Macron pour son dernier meeting
Dans le viseur de Marine Le Pen, « la personnalité d’Emmanuel Macron ». Pour ce dernier meeting d’entre-deux-tours organisé à Arras (Pas-de-Calais) ce jeudi 21 avril, la candidate du Rassemblement national (RN) a vivement attaqué Emmanuel Macron. La femme politique a pointé le comportement de son rival de La République en Marche (LREM) lors du débat d’entre-deux-tours qui a eu lieu la veille. Des propos qu’a notamment relayés TF1 Info : « Nous avons vu un Emmanuel Macron nonchalant, condescendant et d’une arrogance sans limite. » Or, « un président ne devrait pas se tenir comme cela », a insisté Marine Le Pen devant une foule enthousiaste. « Cela ne me paraît pas très digne de notre démocratie (…) Emmanuel Macron a montré qu’il n’aimait pas les Français », a-t-elle ajouté. Avant de rappeler qu’elle sera « la présidente du respect des Français ».
Le « surdoué de la finance est en réalité un cancre »
Marine Le Pen a également rappelé le bilan « calamiteux » du président sortant. Elle n’a pas hésité à qualifier Emmanuel Macron de « cancre », relate TF1 Info. « Celui qu’on nous avait présenté comme un surdoué de la finance est en réalité un cancre, plus de 600 milliards d’euros de dette supplémentaire et un déficit de notre commerce extérieur records », a scandé la candidate de la droite de la droite.
Une « marche effrénée qui ne mène nulle part »
Elle s’est alors alarmée de ce que serait un second quinquennat d’Emmanuel Macron. Comme le relate TF1 Info, Marine Le Pen s’est, en effet, interrogée devant ses partisans : « Peut-on confier cinq ans de plus à un président qui hausse les épaules quand on lui parle de l’immigration massive et anarchique, quand on évoque cet ensauvagement qui blesse dans leur chair tant de nos compatriotes, quand on évoque l’affaiblissement terrible du pouvoir d’achat ? » Pour elle, il est définitivement « temps de mettre fin à cette marche effrénée qui ne mène nulle part ».
L'Humanité
Allergie. Que faire quand le pollen pointe le bout de son nez ?
ActuMaladie souvent prise à la légère, l’allergie au pollen peut en réalité être un véritable handicap qui touche près d’un tiers de la population française. S’il existe des traitements permettant d’atténuer les symptômes, il est aussi aujourd’hui possible de s’en débarrasser progressivement par traitement.
Théo GobbiLe printemps est là. Avec lui, le retour espéré des beaux jours, une heure de soleil en plus, la saison des amours, mais aussi son lot d’allergies. Comme chaque année, c’est aussi le retour de symptômes très handicapants tels que des gonflements, les yeux qui piquent, la gorge qui gratte, le nez qui coule, de l’urticaire et même des difficultés respiratoires.
Première cause de ces maux incommodants : le pollen. Dès que les températures le permettent, les bourgeons fleurissent et avec eux leur lot de pollinisation de la part des abeilles, guêpes et autres papillons. Selon le ministère de la Santé, l’allergie au pollen toucherait près de 20 % des enfants dès l’âge de 9 ans et jusqu’à 30 % des adultes. Des chiffres non négligeables qui font de ce problème une véritable question de santé publique.
Des cartes des pollens
Pour comprendre pourquoi certaines personnes développent des réactions et d’autres non, il faut se tourner vers le système immunitaire. Chez les sujets concernés, il s’agit d’un dérèglement face aux allergènes dû à un déficit d’anticorps ou de lymphocytes T, responsables des réponses immunitaires.
Cependant, ne pas avoir d’allergie identifiée ne signifie pas que cela ne sera jamais le cas, puisqu’une personne non concernée, même pendant des années, peut tout à fait le devenir en cas d’exposition trop importante ou prolongée. Il faut donc veiller à ne pas trop s’y exposer.
Pour ce faire, l’un des meilleurs atouts reste la carte des pollens, bien connue des allergiques. Sur Internet, il en existe diverses, certaines très complètes permettent, grâce à l’étude de l’air, d’évaluer les taux d’émission de pollen en fonction des départements. Celle du Réseau national de surveillance aérobiologique indique la provenance des pollens, c’est-à-dire à quels types de graminées, herbacées ou arbres ils correspondent, une allergie pouvant être plus prononcée s’il s’agit de bouleau ou de peuplier. D’autres techniques sont préconisées, comme ne pas faire sécher son linge en plein air pour éviter que le pollen ne s’y accroche.
Opération désensibilisation
Afin d’établir un diagnostic sur une potentielle allergie, il faut obligatoirement passer par la case médecin ou allergologue. En cas de symptômes qui s’apparenteraient à une réaction au pollen, il sera alors proposé une série de tests, sanguins ou cutanés. Par prélèvement, une dose d’allergène sera appliquée et le résultat permettra de savoir s’il y a allergie ou non. En cas de résultat positif, d’autres tests seront effectués pour déterminer précisément ce qui est en cause.
Côté traitement, il existe des médicaments capables d’atténuer les symptômes (corticoïdes, antihistaminiques), mais surtout la désensibilisation pour certaines allergies. La technique consiste à injecter, sur une longue période, de petites doses d’allergène pour entraîner le système immunitaire. Depuis quelques années, le traitement peut également être administré par gouttes sublinguales ou en comprimés.
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[Ferrand] La rengaine du fascisme
À la veille du scrutin de dimanche, j’ai confronté mes pronostics à ceux d’un observateur de la vie politique. J’imaginais que le vote utile au secours de Jean-Luc Mélenchon serait efficace, le vote de défiance envers Emmanuel Macron, assez marqué, le vote caché en faveur d’Éric Zemmour, plus important que prévu. Je me suis trompé sur ces deux points ; et pour ce qui est du premier, je concède n’avoir pas eu de mérite : presque tout le monde l’avait senti.
Mon interlocuteur a montré davantage de lucidité. Avec un irritant fatalisme, il m’a brossé d’avance le scénario de ce premier tour : à droite, Le Pen serait la seule à tirer son épingle du jeu, entre une Pécresse en capilotade et un Zemmour marginalisé ; à gauche, la dynamique en faveur de Mélenchon lui ferait entrevoir le second tour – entrevoir, seulement. Le grand bénéficiaire serait, à mi-chemin, un Macron toujours prêt à incarner “en même temps” la rénovation politique, l’union nationale et le front républicain.
Je m’insurgeai : en cinq ans, le président sortant avait détruit le paysage sans rien reconstruire, désuni le pays comme jamais et heurté, avec son passe vaccinal, l’idéal républicain ! « Qu’importe, me répondit le stratège ; on ne parle pas ici de la réalité, mais de la façon dont l’opinion la perçoit ! »
Il alla plus loin : « Si l’on admettait, me dit-il, que la vraie ligne de partage oppose désormais les mondialistes aux nationaux, le candidat des premiers se trouverait largement distancé par la candidate des seconds. » De fait, dimanche soir, les tenants de la globalisation ont obtenu à peine 40 % des suffrages, contre plus de 60 aux partisans de l’enracinement.
Problème pour ces derniers : parmi leurs candidats éliminés au premier tour, ceux qui appellent à voter contre Marine Le Pen rassemblent 25 % des suffrages exprimés ! Pourquoi cette hémorragie de près de la moitié des forces vives du camp majoritaire ? Parce que l’ancienne ligne de partage – la vieille dichotomie droite-gauche – n’est pas aussi périmée que le sont les partis qui, naguère, la représentaient : le Parti socialiste, cette fois moribond, et Les Républicains, presque aussi mal en point. « Selon l’ancienne grille de lecture, poursuivit mon initiateur, ce ne sont pas deux blocs, mais bien trois, qui sortiront des urnes du 10 avril. »
Trois blocs ont émergé en effet : autour d’un centre dominant à plus de 35 %, la droite représente un peu plus de 32 %, la gauche également. Notons que la phraséologie peu à peu imposée par l’intelligentsia rend la situation moins lisible : la plupart des médias considèrent en effet le centre comme “de droite”, et la droite comme “d’extrême droite”.
la plupart des médias considèrent en effet le centre comme “de droite”, et la droite comme “d’extrême droite”.
Et si, dans ce glissement des catégories, résidait la logique profonde de notre élection ? Pour les mondialistes minoritaires, emmenés par le président sortant, le seul moyen de se maintenir au pouvoir est de diviser les nationaux majoritaires. Il est vital pour eux que les électeurs de Mélenchon, Roussel, Lassalle et autres donnent le moins de voix possible à la candidate patriote. Il faut donc rendre celle-ci infréquentable et son élection, potentiellement catastrophique. C’est l’objectif de la sempiternelle diabolisation – lointaine application du Marteau des sorcières du XVe siècle, publié par les inquisiteurs de Strasbourg… Nouvelle prédiction : « Dès 20 h 15, dimanche soir, on entendra la plupart des ténors – y compris à droite – entonner la rengaine du fascisme et des idées rances. » Bien vu, encore une fois.
Ceux qui connaissent MLP disent qu’il n’y a pas en elle une once de racisme ou d’antisémitisme, pas un gramme de violence, pas même d’inspiration réactionnaire ! Il n’empêche : son nom, sa famille, son parti vont suffire à l’enkyster hors du “cercle de la raison”. On n’écoutera pas ses idées ou ses propositions ; on se contentera de l’ostraciser, viru-lemment. Pour mieux réélire le président.
Le Figaro
Crédit immobilier: l’ère de l’argent facile est bel et bien finie!
Actualité
Les banques exigent des apports de plus en plus élevés pour accorder un crédit immobilier. Une nouvelle claque pour les primo-accédants.
Par Guillaume Errard
Mis à jour le 22/04/22, 14:02
Publié le 22/04/22, 04:00
- Paris 5ème (75)
- Appartement
Voir l'annonceVoir l'annonceVoir l'annonceVoir l'annonceVoir l'annoncePour acheter un logement, il faut souvent montrer patte blanche aujourd’hui. Et dire qu’il y a encore un peu plus de deux ans, les banques n’hésitaient pas à financer 100% des emprunts immobiliers voire prenaient également à leur charge les frais de notaire! «À l’époque, c’était «open bar». Aujourd’hui, c’est «circulez, y a rien à voir» si vous êtes endettés à plus de 35%», confie un spécialiste du marché du crédit. À ceci près que les banques peuvent déroger à cette règle, mais pour seulement 20% des prêts immobiliers octroyés.
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Aux dires des différents courtiers que nous avons interrogés, le mot d’ordre chez les banques, c’est «zéro risque». «Certaines banques refusent de financer les travaux en raison des difficultés d’approvisionnement, des devis qui évoluent tous les 15 jours et des délais incertains», souligne Sandrine Allonier, de Vousfinancer. Deux tiers des agences de ce courtier affirment que les banques ont durci, depuis un mois, les conditions d’octroi en matière d’apport et d’épargne exigés. Il y a deux ans, il était possible d’emprunter sans apport. Aujourd’hui, c’est très compliqué.
Pire: les Français qui veulent obtenir un crédit immobilier, doivent sortir de plus en plus d’argent de leur poche. «La hausse des taux de crédit implique une baisse de l’emprunt et oblige les emprunteurs à avoir plus d’apport», explique Pierre Chapon, cofondateur de Pretto, courtier en ligne. Dans quelle proportion? Les apports moyens grimpent, selon Pretto et Cafpi, de 9% à 29%, entre les premiers trimestres 2021 et 2022. À en croire Finance Conseil, autre acteur du courtage, l’apport a même quasiment doublé ces trois derniers mois par rapport à la moyenne de 2021, dépassant les 52.000 euros. Soit un taux d’apport exigé par les banques d’environ 24%, tous profils confondus (primo accédants, secundo accédants, investisseurs locatifs...). Idem pour Pretto dont 60% de l’activité se situe, toutefois, en Île-de-France où les prix, et donc l’apport, sont plus élevés que la moyenne nationale.
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Mais qu’en est-il des primo accédants, cible privilégiée des banques, qui disposent rarement d’apports ou d’épargne élevés, du fait souvent de leur jeune âge? Le constat est le même. Les banques sont de plus en plus exigeantes. Chez Cafpi, le taux d’apport est passé de 16,2% début 2021 à 19,9% début 2022 alors que le revenu moyen des primo accédants n’a quasiment pas bougé (46.700 euros par an en 2022 contre 45.924 euros en 2021). Sophie Ho Thong, directrice stratégie de Finance Conseil confirme. «Le taux d’apport moyen est passé de 8,6% en 2020 à 11,2% pour les trois premiers mois de 2022. L’apport moyen pour les primo, s’élève à un peu plus de 30.000 euros.»
Une sacrée somme qui est loin d’être à la portée de tous et qui peut expliquer la chute de la part des primo accédants constatée par le courtier: de 46% (en nombre de dossiers) en 2021 à 43% en ce début d’année. Et ce d’autant plus que ces profils sont particulièrement impactés par la hausse des taux de crédit. Mais pour Pierre Chapon, «la production de crédit va certes ralentir mais sera soutenue par les mobilités liées au télétravail. Les Français épargnent beaucoup. La volonté d’avoir un chez-soi prend une part importante par rapport aux loisirs.»
Le Figaro
Camille Cottin : «J'ai tendance à me surinquiéter pour mes enfants»
Elle s'est fait connaître à Hollywood, mais n'a rien perdu de sa réserve. Ni de son talent à déconstruire les schémas traditionnels avec des rôles exigeants. On la retrouve en conservatrice de musée secourant des enfants juifs dans Cœurs Vaillants.
Dans l'ambiance feutrée du Pavillon de la Reine, à Paris, Camille Cottin, matinale, surgit comme une tornade, s'excusant d'être en retard – cinq minutes au compteur ! Elle a horreur de ça. Essoufflée mais immédiatement opérationnelle, elle s'installe au fond du restaurant et retrouve sa réserve naturelle. Silhouette svelte, regard vert hypnotique – sa signature – mais sourire timide, elle se lance dans la conversation, presque murmurante, souvent hésitante. Se dévoile une personnalité très éloignée des personnages gouailleurs de la pastille Connasse ou de la série Dix pour cent qui l'ont fait connaître : «J'ai du mal à verbaliser les choses, mais comme on lit en moi comme dans un livre ouvert, on sait tout de suite ce que je pense.»
Plutôt que de monter au créneau publiquement pour s'indigner, cette discrète préfère faire œuvre militante dans ses choix artistiques : des rôles marquants et forts. Le dernier en date ? Celui de Rose, une conservatrice de musée qui cache des enfants juifs au château de Chambord, au milieu de la guerre. Le film s'appelle Cœurs vaillants et est signé Mona Achache. «J'ai lu quelque part que la Résistance n'était pas un choix mais une responsabilité, remarque l'actrice. J'ai aimé cette phrase, et c'est justement ce que la réalisatrice raconte dans son film : le personnage de Rose n'est pas une figure héroïque au départ, mais le contexte et les circonstances la poussent à se sacrifier. C'est son destin, et elle l'embrasse parce qu'elle ne peut pas faire autrement. C'est très beau sur ce que ça raconte du courage et de la Résistance.»
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En vidéo, «Cœurs vaillants», la bande-annonce
Un sujet que Camille Cottin connaît bien puisqu'elle est petite-fille d'un résistant dans l'armée et d'un grand-père qui s'était porté volontaire aux corvées des sanitaires dans un camp dans l'unique but d'y creuser un tunnel et de s'en échapper. L'héritage familial impressionne autant qu'il questionne sur la transmission de la témérité. «Je pense qu'il y a beaucoup de moments où j'ai manqué de courage, et je vois cette force plutôt comme un instinct, une pulsion dans un contexte précis.»
Parmi les combattantes contemporaines qui la touchent, elle cite pêle-mêle Nasrin Sotoudeh (avocate spécialiste des droits de l'homme et prisonnière politique en Iran), Adèle Haenel lorsqu'elle a quitté la salle des Césars, choquée par le prix attribué à Roman Polanski, ou encore son amie Camille Chamoux, qui s'est opposée avec virulence à des propos tenus par Alain Finkielkraut sur le plateau de l'émission télé On n'est pas couché. «À ces moments-là, Adèle et Camille sont en parfait accord avec ce qu'elles ressentent et font fi du contexte, des codes et même des conséquences, observe Camille Cottin. C'est cathartique de les voir agir.»
Artiste engagée
De son côté, l'actrice a su dépoussiérer à sa manière l'image de la femme en jouant une agent artistique homosexuelle dans Dix pour cent, une femme d'affaires puissante dans Killing Eve, ou une nymphomane décomplexée dans Mouche – l'adaptation de Fleabag de la réputée Phoebe Waller-Bridge. Une énumération qui semble toucher l'actrice engagée. Soutien du collectif 50/50, qui promeut l'égalité hommes-femmes et la diversité sexuelle et de genre au cinéma, elle a fondé avec son amie Shirley Kohn une société de production féministe baptisée Malmö. Les deux productrices se sont fait remarquer récemment avec le collectif Sista et leur vidéo « Et si on posait les mêmes questions aux femmes et aux hommes ? », dans laquelle on voit de grands patrons français interviewés comme des femmes.
Camille Cottin, la cover story
Cette image de figure libre que renvoie Camille Cottin est, selon elle, due à ses débuts sur scène : «Quand j'ai commencé le théâtre, j'étais un peu enfermée dans mon corps, je ne savais pas comment bouger, l'énergie ne circulait pas et ma voix ne sortait pas. J'ai ensuite intégré la troupe du Théâtre du voyageur, à Asnières-sur-Seine, avec qui j'ai travaillé sur les masques. Cet exercice m'a ouvert des portes. Devenir protéiforme, utiliser mon énergie, ma sensibilité à l'état brut et me dégager de la séduction m'a complètement libérée. L'injonction de séduire entrave un peu l'épanouissement des femmes», assure-t-elle.
Une liberté qui a plu aux Anglo-Saxons. Camille Cottin est l'une des rares Françaises à commencer à se faire un nom à Hollywood. Elle a côtoyé Brad Pitt (deux fois), Adam Driver, Lady Gaga ou Matt Damon. Humble, elle préfère parler «d'expériences américaines» plutôt que de carrière, mais convient que les États-Unis «constituaient un rêve au départ». Biberonnée par sa mère et son beau-père aux films d'Audrey Hepburn, de Katharine Hepburn ou de Clark Gable, elle reste fascinée par le rapport au jeu très physique des comédiens américains, leurs travestissements, leur travail sur les accents, le corps…
Éducation très libre
Un exercice amusant, certes, passionnant, mais malgré tout ardu, même pour cette actrice parfaitement bilingue, qui a vécu à Londres adolescente et a donné des cours d'anglais pour gagner sa vie. Parmi les difficultés, elle se souvient qu'elle ne comprenait rien aux indications données par Ridley Scott derrière son masque sur le tournage de House of Gucci, et qu'Adam Driver, bon camarade, avait joué les traducteurs. La Française assume aussi son trac : «Quand j'ai réalisé que j'allais tourner trente jours aux côtés de Matt Damon dans Stillwater, avec beaucoup de scènes face à face, j'ai éprouvé une peur monstrueuse, mais une fois à bord, il faut oser s'approprier le rôle. C'est ce qu'on attend d'un acteur.»
Comme une athlète, elle trouve le cran d'apprivoiser ses appréhensions en se concentrant sur la «première impulsion», sans préjuger de la suite. Le succès outre-Atlantique de Dix pour cent aidant, Camille Cottin est appréciée à l'étranger. Invitée en mars dernier dans le talk-show culte de Jimmy Fallon, la Frenchy a passé l'examen de passage haut la main et séduit le public en racontant de manière très amicale qu'au début du tournage de House of Gucci, Lady Gaga, très concentrée sur son personnage – rival de celui de Camille Cottin – lui avait dit : «Tu es une belle femme, une super actrice, mais on ne sera pas amies avant la fin du film.»
Tu es une belle femme, une super actrice, mais on ne sera pas amies avant la fin du film
Après ces expériences américaines et anglaises – elle a récemment joué à Londres dans un opéra tiré de The Handmaid's Tale (La Servante écarlate) –, l'actrice ralentit la cadence, prend le temps de regarder le travail des autres et de s'occuper pleinement de ses enfants, Léon, 12 ans, et Anna, 7 ans. «J'ai parfois tendance à me surinquiéter pour eux, et à d'autres moments, je peux complètement lâcher prise. Je m'ajuste en fonction des signaux qu'ils m'envoient. C'est une force d'arriver à instaurer un dialogue, et je crois beaucoup au pouvoir des mots avec les enfants. »
Elle dit avoir du mal avec l'autorité, car, comme son compagnon – l'architecte Benjamin Gauthier –, elle a reçu une éducation très libre. Ces jeunes parents doivent tous les deux se faire violence pour imposer un cadre à la maison. «La rigueur, la constance, c'est devenir adulte», résume la quadra, qui pense avoir gardé beaucoup de choses de l'enfance : «La joie en général, le plaisir du collectif et le goût des expériences inédites.» À cœur vaillant, rien d'impossible.
« Cœurs vaillants », de Mona Achache, avec Camille Cottin, Swann Arlaud… Sortie le 11 mai.
Angelina Jolie : "À la fin de mon couple avec Brad, je ne me reconnaissais pas"
Exclusif. - Six enfants, un oscar, un engagement humanitaire sans faille... et une séparation. Blessée mais debout, la star commente avec sincérité sa vie après Brad Pitt. Confidences d’une femme (presque) comme les autres, égérie de Mon Guerlain et sorcière charismatique dans le prochain Disney, qui célèbre ce jeudi 4 juin ses 45 ans.
L'Humanité
La musique, ce merveilleux bol d’air
ActuDouce à l’oreille, elle agit aussi sur le cerveau et sur le corps. Quel que soit son style, la musique a démontré ses vertus curatives. Dopamine, régulation de cortisol... bienvenue dans le monde enchanté du son qui fait du bien.
André Goulven« De la musique pour étudier », « pour se relaxer », « pour faire du sport », etc. Les professionnels du marketing ont bien compris qu’il existait une bande-son idéale pour toutes les activités du quotidien. Accompagner sa vie au rythme de mélodieuses vibrations sonores ne date pas d’hier et chacune des civilisations a composé ses propres morceaux. Le plus vieil instrument jamais trouvé est une flûte en os datée d’il y a quarante mille ans. Avant cela, les archéologues et anthropologues affirment qu’il existait une forme de « mélomanie » chez les peuplades terrestres. Mais pourquoi cet attrait atavique pour le « bruit qui pense » ? Parce que l’on sait désormais que la musique agit physiquement sur le bien-être du corps humain.
Dans le ventre de sa maman, un fœtus est déjà capable de mémoriser des sons, et même des chansonnettes, pendant les derniers mois de grossesse. Cet apprentissage inné s’affine durant les premières années de la vie d’un enfant et sa façon d’appréhender la musique et l’harmonie fluctue en fonction de son milieu culturel.
Elle adoucit les douleurs
Si les goûts musicaux diffèrent ensuite d’humain en humain, l’effet à l’écoute d’un morceau bien-aimé provoque cependant le même plaisir. Selon les chercheurs, profiter d’une musique qui nous plaît active les zones du cerveau responsables de la sécrétion de dopamine. Cet afflux « d’hormone du bonheur » entraîne aussi la production d’opioïdes endogènes, en un mot : on se sent bien. Mais, contrairement aux drogues, qui activent ce même « système de récompenses » certes plus fort, mais avec les dommages dramatiques qu’on leur connaît, aucun effet secondaire n’est à déplorer.
D’autres travaux scientifiques ont aussi permis de montrer que la musique avait un effet apaisant, réduisant notamment le stress en aidant à réguler le taux de cortisol. En 1960, le dentiste américain Wallace J. Gardner avait publié de son côté un article « Supprimer la douleur par le son ». Le docteur mettait à disposition de ses patients un casque audio émettant de la musique et des bruits blancs (vent dans les branches d’arbres, de la pluie ou du souffle d’un ventilateur par exemple) dont ils pouvaient contrôler le volume, puis les opéraient sans anesthésie. Ces études aux résultats positifs (65 % de réussite) ont été reprises plus tard par d’autres universités nord-américaines qui ont validé expérimentalement le caractère analgésique de la musique. Si la méthode ne fait pas encore consensus dans le milieu médical, les recherches prouvent qu’il est possible de réduire la dose habituelle d’antidouleurs en exposant les patients au son. Si cela se confirme à grande échelle, mettre du Mozart après avoir s’être cogné le gros orteil dans le coin d’une armoire en chêne massif pourrait bien devenir une habitude salutaire.
D’autres études ont établi un lien entre la motivation et la musique. Évidemment, tous les styles ne correspondent pas à l’effet recherché, mais écouter quelque chose d’entraînant lors d’une séance de sport aide psychiquement à repousser ses limites. Les neurosciences ont également montré qu’il était possible d’améliorer sa concentration avec une musique de fond ou que l’écoute régulière aidait beaucoup à chouchouter la mémoire.
Bien-êtreMusique Le Figaro
Infections urinaires : ce qu'il faut absolument savoir pour mieux s'en débarrasser
Cécile ThibertNOS CONSEILS SANTÉ - Risque de propagation aux reins, diagnostic, vaccin, canneberge… Le Figaro répond à dix questions courantes sur la cystite avec l'appui de deux spécialistes.
Difficultés à uriner, brûlures, envies pressantes et fréquentes, sensation de pesanteur dans le bas du ventre, fièvre... Les infections urinaires (ou cystites) sont un motif très fréquent de consultation en cabinet de médecine générale. Cette pathologie résulte de la colonisation de l'urètre et de la vessie par des bactéries d'origine intestinale. Il arrive en effet que ces bactéries - généralement de la famille des Escherichia coli -, présentes au niveau de la vulve et de la marge anale, remontent à travers le méat urinaire le long de l'urètre. Avec deux spécialistes, Le Figaro s'est penché sur dix questions qui se posent souvent sur cette infection incommodante.
1. Une cystite mal ou pas traitée peut-elle aboutir à une infection des reins (pyélonéphrite) ?
C'est une crainte très forte chez les personnes souffrant d'une infection urinaire, et pourtant il n'en est rien. «Une cystite, même récidivante, ne se complique quasiment jamais d'une infection des reins», affirme le Pr Franck Bruyère, chef du service d'urologie au CHU de Tours. En théorie, ce n'est toutefois pas impossible, puisque les bactéries sont capables de remonter l'urètre (canal acheminant l'urine de la vessie à l'extérieur). Et la vessie est elle-même reliée à chacun de nos reins par deux canaux transporteurs d'urine, les uretères. Mais «les bactéries Escherichia coli ne sont pas comme des saumons, elles ne remontent pas de la vessie jusqu'aux reins», précise le Pr Bruyère.
Il existe toutefois un cas particulier, très rare. «Certaines personnes ont une anomalie anatomique qui entraîne ce que l'on appelle un reflux vésico-urétéral», renseigne l'urologue. Dans ce cas, il n'y a pas de système anti-reflux qui empêche les urines de remonter à contre-courant vers les uretères et les reins.
2. Les femmes sont-elles beaucoup plus sujettes aux infections urinaires que les hommes ?
«C'est en effet le cas, essentiellement pour des raisons anatomiques», précise le Dr Katerina-Tatiana Galperine, du service des maladies infectieuses du CHU Vaudois à Lausanne (Suisse). Chez la femme, l'urètre (canal reliant la vessie à l'extérieur) est en effet plus court que chez l'homme. Les bactéries ont donc moins de chemin à franchir pour coloniser la vessie.
Par ailleurs, trois périodes de la vie d'une femme l'exposent à un risque accru de cystite : l'entrée dans la vie sexuelle, la grossesse et la ménopause. Dans ces deux derniers cas, cela conduit à des modifications hormonales qui déstabilisent la flore vaginale, censée faire barrage contre d'éventuelles bactéries indésirables. C'est pour cette raison que les œstrogènes sont recommandés en application locale chez les femmes ménopausées pour éviter les cystites récidivantes.
Chez l'homme, la fréquence des cystites est faible, puis elle augmente après 50 ans du fait de la survenue de pathologies touchant la prostate. En effet, avec l'âge, la prostate est très souvent sujette à une augmentation de volume. Elle gêne alors l'écoulement des urines depuis la vessie, ce qui laisse le temps aux bactéries pour s'y développer.
3. Les infections urinaires à répétition sont-elles liées à un manque d'hygiène ?
«L'idée que les cystites répétées sont liées à un manque d'hygiène est totalement fausse», souligne le Dr Galperine. «La plupart du temps, les récidives sont dues au fait que, lors d'une première infection, les bactéries vont coloniser la vessie. C'est-à-dire qu'elles ne se contentent pas de rester à la surface, elles vont pénétrer dans les cellules, ce qui leur permet d'échapper à nos mécanismes de défense». Ces hôtes indésirables vont alors pouvoir se multiplier tranquillement. «Elles peuvent rester en dormance pendant plusieurs mois avant de provoquer une récidive. En tout cas, les récidives ne sont généralement pas liées à une nouvelle contamination par voie digestive», affirme le médecin.
Inutile donc de s'acharner à utiliser toutes sortes de produits d'hygiène qui pourraient aggraver la situation. «Il ne faut pas avoir recours à des produits qui pourraient léser la peau et déséquilibrer davantage la flore vaginale», insiste le Dr Galperine.
4. Les antibiotiques sont-ils efficaces ?
En pratique, une infection urinaire se résout spontanément après plusieurs jours, sans l'aide de médicament. Mais «les antibiotiques pris sur une courte période permettent de limiter la durée des symptômes», souligne le Dr Katerina-Tatiana Galperine. L'antibiotique préconisé en première intention est la fosfomycine, disponible uniquement sur ordonnance. «Il n'agit pas immédiatement, cela peut prendre 2 ou 3 jours». Si cet antibiotique se révèle insuffisamment efficace, il est possible d'en utiliser un autre (la nitrofurantoïne).
À noter qu'il est déconseillé de prendre des antibiotiques en continu, sauf si l'on fait au moins une récidive par mois. «Dans ce cas précis, on sait que cela fonctionne bien, mais c'est au prix de prendre des antibiotiques tous les jours pendant au moins 6 mois. Et dès l'arrêt du traitement, l'infection peut revenir», met en garde le médecin.
5. Les antibiotiques sont-ils toujours recommandés ?
«C'est une erreur fréquente quand il y a des infections urinaires récidivantes : il ne faut pas faire de contrôle des urines en l'absence de symptômes», explique le Dr Galperine. En effet, un test révélant la présence de bactéries peut conduire à la prise d'antibiotiques. Or «quand on traite par antibiotique une colonisation bactérienne en l'absence de symptômes, on augmente le risque de récidive, d'intolérance aux antibiotiques mais aussi de mycose vaginale», détaille le Pr Bruyère. Autrement dit, colonisation ne signifie pas qu'il y a une infection. Tant qu'il n'y a pas de symptôme, il n'est pas nécessaire de se traiter.
6. Boire 1,5 litres d'eau par jour limite-t-il vraiment le risque d'infection ?
C'est désormais prouvé : une bonne hydratation diminue le risque de récidive. «Boire davantage fait uriner davantage. Et le flux d'urine permet mécaniquement d'éliminer les bactéries à la surface», explique le Dr Galperine. Par contre, cela n'a pas d'impact sur les réservoirs de bactéries situées dans les cellules.
7. La canneberge peut-elle prévenir les récidives ?
Ces petites baies rouges, plus connues sous leur nom anglais «cranberry», sont les stars des rayons «compléments alimentaires» des pharmacies. Mais pour l'heure, leur efficacité est encore controversée. «Les essais cliniques qui ont été faits jusqu'à maintenant ne sont pas de très bonne qualité», rapporte le Dr Galperine. «La seule étude qui a véritablement apporté la preuve de l'efficacité de la cranberry a consisté à utiliser des comprimés avec une certaine concentration en principe actif.» D'un autre côté, d'autres études n'ont pas montré que la cranberry avait davantage d'effet qu'un placebo.
«Le problème est qu'il n'y a pas de standardisation des produits. Il y a des baies, des jus, des comprimés, et aucun n'apporte la même concentration en principe actif, ce qui complique les études», regrette le médecin. Sur le plan biologique, il y a toutefois de bonnes raisons de croire que la cranberry pourrait être efficace. «Cette baie contient une substance antiadhésive susceptible d'empêcher les Escherichia coli de se fixer sur les cellules de la paroi de l'urètre et de la vessie», explique le Dr Galperine.
8. Les symptômes d'une cystite peuvent-ils cacher une autre maladie ?
En matière de diagnostic de cystites, mieux vaut éviter de mettre la charrue avant les bœufs. «Brûlures urinaires, augmentation de la fréquence de miction, besoin d'uriner impérieux, présence de sang dans les urines… Si une femme présente ces symptômes sans pertes vaginales, la probabilité qu'elle souffre d'une cystite est de 90%», indique le Dr Galperine. En revanche, en présence de pertes vaginales, il faut suspecter un autre problème tels qu'une urétrite (infection de l'urètre), une vaginite (infection du vagin) ou encore une infection sexuellement transmissible.
«Les symptômes peuvent aussi être la manifestation de problèmes de vessie (contraction, syndrome de vessie douloureuse)», explique le Pr Franck Bruyère. De façon exceptionnelle, il arrive que de soi-disant cas de cystite récidivante se révèlent être une tumeur de la vessie.
9. Des cystites récidivantes peuvent-elles cacher la présence de calculs rénaux ?
«Un calcul dans l'appareil urinaire (rein, uretère ou vessie) est un nid à microbes. Les germes se mettent dessus, ce qui fait qu'il y a un relargage continu dans la vessie, ce qui favorise évidemment les infections», explique le Pr Bruyère. «Face à des cystites récidivantes, il faut nécessairement chercher la présence de calculs.»
10. Existe-t-il un vaccin contre les cystites ?
Il existe effectivement un vaccin pour prévenir les récidives d'infection urinaire, appelé «Uro-Vaxom». «Le concept est simple : il s'agit de prendre par voie orale un comprimé contenant un lysat bactérien lyophilisé d'Escherichia coli - la famille de bactéries la plus fréquemment responsable des cystites - rendues inoffensives», explique le Pr Bruyère. «Cela va permettre de renforcer l'immunité en vue d'une éventuelle récidive.»
Plusieurs études ont démontré une diminution significative du nombre d'infections urinaires dans le groupe vacciné par rapport au groupe placebo, avec 6 mois de recul. En revanche, il n'est pas certain que cela soit plus efficace qu'un traitement antibiotique au long cours. Pour l'heure, ce vaccin est commercialisé en Suisse et en Allemagne, mais il n'est pas encore disponible en France. D'autres vaccins de ce type sont actuellement en développement.
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Le Figaro
Affaire Maddie : un suspect mis en examen en Allemagne à la demande du Portugal
La petite Madeleine McCann avait mystérieusement disparu en mai 2007, dans le village de Praia da Luz au Portugal, ce qui avait suscité un émoi international.
Un suspect a été mis en examen en Allemagne à la demande de la justice portugaise dans le cadre de l'enquête portant sur la disparition de la fillette britannique Madeleine McCann, qui avait suscité un émoi international il y a près de quinze ans, a annoncé jeudi 21 avril le parquet de Portimao (sud). Ce suspect, dont l'identité n'a pas été confirmée, a été mis en examen mercredi, a précisé le ministère public dans un communiqué.
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Ce rebondissement intervient alors que les autorités allemandes affirment depuis 2020 avoir des preuves du meurtre de la petite Maddie, identifiant un pédophile multirécidiviste allemand, déjà en détention, comme étant le principal suspect. Cet homme purge actuellement une peine de prison pour le viol d'une Américaine de 72 ans en 2005 dans le sud du Portugal.
Madeleine McCann, dite Maddie, a disparu le 3 mai 2007 peu avant son quatrième anniversaire à Praia da Luz, une station balnéaire du sud du Portugal, où elle se trouvait en vacances avec ses parents et un groupe d'amis. Sa disparition a donné lieu à une campagne internationale exceptionnelle pour essayer de la retrouver. Les photos de la petite Maddie ont fait le tour du monde.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.
Poutine hausse le ton face à Israël
Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.
Émeutes en Suède après des corans brûlés
RÉCIT - Pour les autorités, la violence serait aussi liée aux gangs de narcotrafiquants, très actifs dans le pays.
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[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Le Figaro
Théâtre: Anthéa Sogno, folle de Sacha Guitry
Nathalie SimonPORTRAIT - Directrice de deux théâtres, elle ne jure que par le dramaturge et se met aujourd'hui en scène dans un spectacle où elle joue ses cinq épouses.
On avait découvert Anthéa Sogno il y a une dizaine d'années sous la robe de Juliette Drouet qui sacrifia tout à sa passion pour Victor Hugo. La comédienne et metteuse en scène monégasque, elle, est folle d'amour pour Sacha Guitry. Mène sa vie dans les pas de la sienne. Au point de lui avoir consacré plusieurs spectacles, dont le dernier Sacha Guitry intime qu'elle vient de montrer au Théâtre des Muses, à Monaco et qu'elle reprend en juillet à La Condition des Soies, à Avignon, deux salles dont elle est la directrice.
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« J'aurais tout donné pour le rencontrer et vivre à ses côtés », confie cette passionnée qui endosse d'ailleurs sa robe de chambre dans ce seule-en-scène, adapté des souvenirs de Fernande Choisel, la secrétaire du dramaturge.
Le théâtre, sa religion
Anthéa Sogno - son nom signifie rêve en italien - incarne tour à tour les cinq épouses du « maître », enviant la place de celle qui fut sa confidente pendant 32 ans. « C'est elle que j'aurais voulu être», lance-t-elle. À l'instar de son idole qui s'inspirait de ses femmes pour écrire des rôles, l'actrice a fait du théâtre sa religion. Elle a de qui tenir côté famille. Son arrière-grand-mère l'appelle Sarah Bernhardt. Sa grand-mère fait partie d'un cercle de théâtre amateur à Genève qui donne des pièces de Guitry.
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Mais leur petite Anthéa est d'abord tombée amoureuse de Jean Marais qu'elle a vu dans La Belle et la Bête de Jean Cocteau. En « échec scolaire », elle s'inscrit aux cours du Théâtre de l'Alphabet à Nice avec Henri Legendre comme professeur, un « merveilleux pédagogue ». Un souvenir ressurgit : « Je faisais une petite crise d'ado, mon père m'a demandé de regarder, je crois que c'était Faisons un rêve, à la télévision, raconte-t-elle. J'ai vu un vieux monsieur maquillé qui parlait avec une voix forte en agitant la main comme un éventail. J'ai trouvé que c'était vieillot. J'entends encore mon père me dire :“Plus tard, tu changeras d'avis!” »
Coup de foudre
Plus tard, Anthéa Sogno est ouvreuse au Théâtre de Paris, intègre le Cours Florent et suit également des stages avec Steve Kalfa. « Un ami me propose de travailler Une paire de gifles, la comédie en un acte de Guitry. » C'est le coup de foudre. Elle enchaîne avec Quoi de neuf ? Sacha Guitry !, un montage de plusieurs pièces de l'auteur (Outre Une paire de gifles, Une lettre bien tapée, On passe dans huit jours et L'École du mensonge). « En quelques minutes, il est capable de circonscrire les rapports entre les hommes et les femmes. Il plaçait ces dernières dans des situations périlleuses, mais elles s'en sortent par leur intelligence, leur malice et leur charme. »
Le piège est que plus on s'approche de lui, plus on l'aime. Il est difficile de vivre sans lui, c'est comme s'il était vivant
Pour sa fan, Guitry n'était pas du tout machiste. « Le jour où je rencontre un machiste qui aime autant les femmes, je l'épouse tout de suite! » Très vite, Guitry devient un membre de sa famille. « Une psychanalyse m'a fait comprendre que je faisais un transfert de mon grand-père qui était joaillier… observe Anthéa Sogno. Le piège est que plus on s'approche de lui, plus on l'aime. Il est difficile de vivre sans lui, c'est comme s'il était vivant (la comédienne en parle d'ailleurs au présent, NDLR). » D'où le besoin permanent d'élaborer des projets autour de sa personne. Serge Rousseau, son agent - il a découvert Isabelle Adjani - lui prédit vers l'âge de 20 ans qu'elle dirigera un jour un théâtre. Elle en dirigera deux.
«De la classe»
Ainsi en 1997, Anthéa Sogno présentera Une nuit avec Sacha Guitry chez elle, à La Condition des Soies, puis au Théâtre des Muses, parrainé par le prince Albert de Monaco. Chez elle toujours, en 2014, elle interprète Faisons un rêve, avec Christophe Barbier et Christophe de Mareuil. Qui sera donné pendant trois ans. En 2019, elle s'appuie sur les souvenirs de Fernande Choisel pour concocter Si Sacha Guitry vous était conté. Et célèbre le dixième anniversaire du Festival Sacha Guitry qu'elle a créé à Cap-d'Ail (Alpes-Maritimes).
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Anthéa Sogno estime que son modèle a laissé un héritage « extraordinaire ». « Je le trouve supérieur intellectuellement, cultivé et philosophe, admire-t-elle. Sans oublier qu'il a de la classe, c'est difficile de rivaliser avec lui. » Et quand elle met en scène par exemple Ciel ! Mon Feydeau ! à partir de différentes pièces du dramaturge, elle rappelle que ce dernier fut le témoin de mariage de Sacha Guitry avec Yvonne Printemps. Et qu'il s'agit d'un « Feydeau à la Guitry ». En tout point, Anthéa Sogno suit à la lettre le précepte de son idole : « Le théâtre, c'est un rendez-vous d'amour avec le public. »
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Auteurs, comédiens et metteurs en scène en lice pour la 33e cérémonie se sont retrouvés mardi au ministère de la Culture.
La jeune Marguerite Duras ressuscite sur scène
CRITIQUE - Au théâtre de la Ville Les Abbesses, Caroline Proust incarne l'écrivain jeune dans L'Éden Cinéma, une pièce adaptée de son livre autobiographique Un barrage contre le Pacifique (1950). Jusqu'au samedi 23 avril, puis en tournée.
Dix journées de la vie de Molière: le sort s'acharne sur Jean-Baptiste
WEBSÉRIE 7/10 -Le Figaro Hors-Série consacre un numéro au génial auteur et comédien. Le Tartuffe interdit, Dom Juan retiré de l'affiche, Le Misanthrope mal accueilli, les infidélités d'Armande… Pour Molière, en 1667, les déconvenues s'amoncellent.
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
L'Humanité
Mettez les doigts dans la prise !
ActuPour adapter son installation électrique, on est souvent tenté de multiplier triplettes et rallonges. Par sécurité, mieux vaut éviter ces branchements hasardeux et créer de nouvelles prises.
Marcel GuedjIl est dangereux de brancher un trop grand nombre d’appareils sur une même prise, car leur puissance (en watts) cumulée pourrait dépasser celle que la section des fils alimentant la prise peut admettre (risque d’échauffement, etc.). Il reste cependant possible d’ajouter une ou plusieurs prises sur un même circuit, sous certaines conditions (voir encadré).
On peut repartir d’une prise existante, en saillie ou encastrée, pour créer une nouvelle prise un peu plus loin. Cela suppose de prolonger un circuit électrique pour alimenter la nouvelle prise. La pose en saillie, sous moulure PVC, est plus simple car elle n’implique pas de travaux de maçonnerie.
Surtout, avant de commencer, couper le courant au niveau du disjoncteur général situé sur le tableau de répartition.
Normes de sécurité en vigueur
La section d’un fil détermine la puissance qu’il peut supporter :
- pas plus de 5 prises raccordées avec du fil électrique de section 1,5 mm² (circuit protégé par un disjoncteur de 16 A au maximum) ;
- pas plus de 8 prises avec du fil de 2,5 mm² de section (circuit protégé par un disjoncteur
de 20 A au maximum).
Matériel
- - Tournevis d’électricien
- - Perceuse et mèche
- - Boîte à coupe et scie à dos
- - Pince coupante d’électricien
- - Marteau
- - Pince à dénuder
- - Chevilles et vis, fil électrique de 2,5 mm2 ou de 1,5 mm2 de section selon les cas.
Pas à pas
Ouvrir la prise sur laquelle se connecter (que nous appellerons prise de départ) et débrancher les fils électriques qui l’alimentent (un bleu, un rouge et un vert) en les dévissant de leur borne respective.
- Repérer l’emplacement de la nouvelle prise et relever la longueur de moulure nécessaire correspondant à la distance entre deux prises.
- Découper la longueur de moulure nécessaire (socle et couvercle), avec une scie à dos et une boîte à coupe pour plus de précision.
- Fixer le socle de la moulure au mur (jamais à l’oblique) par vissage ou collage.
- Fixer le socle de la nouvelle prise par vissage.
- Couper les longueurs de fils électriques nécessaires pour raccorder les deux prises, en leur donnant quelques centimètres de plus.
- Dénuder l’extrémité des fils sur 5 mm environ et les introduire pour commencer dans les mêmes bornes de la prise de départ où arrivent les fils d’alimentation : le bleu (phase), le rouge (neutre), le vert (terre).
- Raccorder l’autre extrémité dénudée des fils sur la nouvelle prise posée : bleu à gauche, rouge à droite et vert (terre) au milieu (la broche de terre positionnée en haut).
- Remettre l’installation sous tension en agissant sur le disjoncteur général pour vérifier le fonctionnement des prises.
- Couper à nouveau le courant puis refermer le capot de ces dernières et enfin le couvercle de la moulure. Votre installation est prête.
Bricolage Le Figaro
Affaire Maddie McCann : retour sur quinze ans de rebondissements
Aude BariétyFOCUS - Un suspect vient d'être mis en examen en Allemagne dans le cadre de l'enquête portant sur la disparition de la fillette britannique au Portugal en 2007.
Quinze ans après la disparition de la fillette britannique Maddie McCann au Portugal en 2007, un suspect a été mis en examen en Allemagne à la demande de la justice portugaise, a annoncé jeudi 21 avril le parquet de Portimao (sud).
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Le Figaro fait le point sur les multiples rebondissements dans cette affaire d'ampleur internationale, qui a fait l'objet de milliers d'articles de presse, de plusieurs ouvrages et même d'une série documentaire sur Netflix en 2019.
• Mai 2007 : la disparition de Madeleine McCann
Au printemps 2007, la famille britannique McCann passe des vacances à Praia da Luz, une station balnéaire du sud du Portugal. Le soir du 3 mai, Kate et Gerald McCann laissent leurs trois enfants dormir dans leur chambre pendant qu'ils dînent avec des amis non loin de là. Mais vers 22 heures, lorsque Kate McCann vient vérifier si tout va bien, elle découvre que le lit de sa fille aînée, âgée de bientôt quatre ans, est vide. Madeleine, surnommée Maddie, a disparu.
• Printemps-été 2007 : le début d'une enquête hors-norme
C'est le début d'une enquête tentaculaire et d'une mobilisation générale pour retrouver la petite fille. En ce printemps-été 2007, l'affaire McCann passionne les médias - notamment les tabloïds britanniques - et le grand public en Europe. Interpol diffuse une alerte mondiale, qui sera d'ailleurs remise à jour en 2012 avec une photo vieillie par ordinateur de Madeleine.
Au fil des investigations, les mises en examen s'enchaînent : d'abord celle de Robert M., un Britannique de 33 ans qui réside à Praia da Luz, le 15 mai. Puis - coup de tonnerre - celle de Kate et Gerry McCann début septembre. La police soupçonne les parents d'avoir tué accidentellement leur fille le jour du drame, puis d'avoir dissimulé son cadavre. Le chef des enquêteurs, qui croit dur comme fer à cette thèse, est d'ailleurs limogé en octobre après avoir publiquement critiqué la police britannique.
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• Juillet 2008 : l'affaire classée par la police portugaise
Le 21 juillet 2008, «faute de preuves», la justice portugaise décide de «mettre un terme à la mise en examen» du couple McCann et de Robert M. ainsi que de classer l'affaire. L'enquête pourra être rouverte «si de nouveaux éléments de preuves» le justifient, précise le parquet. Kate McCann clame qu'elle et son mari «n'abandonneront jamais» les recherches visant à retrouver leur fille.
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• Juillet et octobre 2013 : des enquêtes relancées au Royaume-Uni et au Portugal
Les années passent mais comme Kate McCann l'avait annoncé, elle et son époux ne renoncent pas. En 2011, le couple écrit au premier ministre David Cameron, qui demande à Scotland Yard de travailler sur l'affaire. Après deux ans passés à étudier le dossier, la police britannique décide d'ouvrir formellement une enquête en juillet 2013.
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Trois mois plus tard, c'est au tour de la police portugaise de rouvrir l'enquête. «Nous sommes très contents de la réouverture officielle au Portugal de l'enquête pour retrouver Madeleine, notre petite fille disparue. Nous espérons que cela va enfin permettre de la retrouver et de découvrir le responsable de ce crime», commentent les McCann.
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• 2013-2020 : sept ans de fausses pistes
Dans les sept années qui suivent, les fausses pistes s'enchaînent. Portraits-robots, interrogatoires, perquisitions ne donnent rien : la petite fille reste introuvable. Malgré ces déceptions successives, en 2017, à l'occasion du dixième anniversaire de la disparition de Madeleine, Kate et Gerry McCann assurent «ne pas perdre espoir».
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• Juin 2020 : l'hypothèse d'un pédophile allemand
Le 3 juin 2020, plusieurs communiqués venus d'Allemagne, du Royaume-Uni et du Portugal relancent complètement l'affaire Maddie. En Allemagne, le parquet de Brunswick (Basse-Saxe) annonce enquêter sur un quadragénaire allemand soupçonné de «meurtre». Le suspect, Christian B., «est un délinquant sexuel qui a été condamné à plusieurs reprises» pour «abus sexuels sur des enfants», précise le ministère public. Cet homme de 43 ans purge actuellement une peine de prison pour le viol d'une Américaine de 72 ans en 2005 dans le sud du Portugal.
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Au Royaume-Uni, la Metropolitan Police précise que le suspect est connu des enquêteurs depuis plusieurs années. «Après le dixième anniversaire, nous avons reçu des informations sur un Allemand dont on savait qu'il se trouvait à Praia da Luz et dans les environs», souligne le chef de la cellule d'enquête. Au Portugal, la police judiciaire confirme que «des éléments semblent montrer l'éventuelle intervention d'un citoyen allemand». De son côté, le parquet de Faro fait savoir que «l'enquête se poursuit avec des démarches en cours et plus précisément l'audition de témoins».
Un nouvel appel à témoins est en effet lancé en allemand, en anglais et en portugais. Les parents McCann «sont reconnaissants et se félicitent de cet appel à témoins», fait savoir leur porte-parole dans la matinée du 4 juin. «Ils n'ont pas perdu l'espoir de retrouver [Maddie] en vie [...] Mais ils sont réalistes et ils disent que, quelle que soit l'issue de cet appel à témoins [...], ils ont besoin de savoir pour retrouver la paix.»
Les autorités allemandes, quant à elles, «pensent que la petite fille est morte», déclare le procureur de Brunswick lors d'une conférence de presse le 4 juin à la mi-journée. Deux semaines plus tard, un porte-parole du parquet de Brunswick confirme à l'AFP que les enquêteurs allemands disposent de «preuves ou de faits concrets» concernant la mort de Madeleine McCann, et «non de simples indications», mais refuse d'en dévoiler plus.
• Avril 2022 : un suspect mis en examen en Allemagne à la demande du Portugal
Un suspect a donc été mis en examen en Allemagne à la demande de la justice portugaise dans le cadre de l'enquête portant sur la disparition de la fillette britannique. Ce suspect, dont l'identité n'a pas été confirmée, a été mis en examen mercredi 20 avril, a précisé le ministère public dans un communiqué.
Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Poutine hausse le ton face à Israël
Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.
«Juice», le pilote qui défie les Russes dans le ciel ukrainien
RÉCIT - Le ciel de l’Ukraine reste contesté. Sept semaines après le début de la guerre, l’aviation ukrainienne n’a pas été détruite et continue à disputer à la Russie le contrôle des airs.
El País (ESP)
SANS TITRE
Aunque su nombre suene italiano, el pastrami es un producto típicamente neoyorquino, herencia de la inmigración judía desde Europa del Este en el siglo XIX. Desde establecimientos legendarios de Nueva York como Katz, su (justa) fama se ha ido extendiendo por todo el mundo, y los bocatas rebosantes de este fiambre de vaca cada vez son más populares fuera de Estados Unidos.
En España no es todavía un producto de consumo masivo y conserva cierto halo de modernidad, pero ya hay lugares donde se sirven bocadillos de pastrami de nivel internacional. Craft 19 es uno de ellos: quien prueba sus “superbocatas”, no olvida, porque el tratamiento que dan al fiambre, elaborado por ellos mismos, es sencillamente ejemplar. Si quieres ver cómo los preparan (y morirte de hambre, de paso), no tienes más que ver el vídeo de arriba.
BOCADILLO DE PASTRAMI DE CRAFT 19
Ingredientes
- 500 g de pastrami (o 1 kg aproximadamente de aleta o brisket de ternera si se hace en casa)
- 1 pan de cristal de 35 cm aproximadamente de largo
- 3 lonchas de queso Havarti
- 150 g aprox de salsa rusa (mezcla de mayonesa, ketchup, rábano picante y especias)
- Unos 75 g de mostaza de Dijon
- Sal
Preparación
- Si se hace el pastrami en casa, sumergir la pieza de ternera fresca en una salmuera especiada -agua con sal, sal de cura, azúcar moreno, laurel, clavo molido, semillas de mostaza y de cilantro, pimienta de Jamaica, o las especias que se quieran- y dejarla durante dos semanas en el frigorífico. Después rebozarla en mezcla de especias (pimienta negra, semillas de cilantro molido, pimentón ahumado) y hornearla unas dos horas y media a 130 grados, cubierta con papel de aluminio y con una bandeja de agua debajo. Enfriar y cortar en lonchas finas. También se puede seguir esta receta.
- Cortar el pan en dos mitades para formar el bocadillo y tostarlo.
- Calentar el pastrami en una plancha o sartén a fuego medio unos cuatro minutos.
- Untar una de las mitades del pan con una capa generosa de salsa rusa.
- Poner el pastrami encima, bañarlo otra vez con salsa rusa y cubrirlo con tres lonchas de queso havarti.
- Derretir el queso con un soplete, ponerle encima un poco de mostaza cerrar el bocadillo. Partirlo en cuatro partes y servir con pepinos encurtidos y patatas fritas.
Le Figaro
Macron-Le Pen: recomposition ou décomposition du paysage politique?
Alexandre DevecchioENQUÊTE - Pour la deuxième fois consécutive, les deux mêmes finalistes s’affrontent au second tour de l’élection présidentielle tandis que le PS et LR sont menacés de disparition.
«J’ai une bonne nouvelle : la droite est de retour!», clamait Valérie Pécresse. C’était le 11 décembre dernier, lors de son premier meeting de campagne à la Maison de la Mutualité, à Paris. Les stratèges autour de la candidate voulaient s’en convaincre: la double élimination de la droite et de la gauche dès le premier tour en 2017, au profit d’Emmanuel Macon et Marine Le Pen, n’avait été qu’un accident électoral provoqué par l’affaire Fillon et la non-candidature de François Hollande à sa propre succession. La présidentielle de 2022 marquerait le desserrement de la tenaille Macron-Le Pen, suivi par le retour du clivage droite-gauche. On connaît la suite.
À lire aussiChômage, inflation, PGE... Nous avons vérifié cinq affirmations du débat Macron-Le Pen
Le match retour Macron-Le Pen a bien lieu. LR et le PS, les deux grands partis de gouvernement, qui ont animé pendant des décennies la vie politique française, sont menacés de disparition. L’effacement du clivage droite-gauche est-il temporaire ou définitif? L’opposition, entre «patriotes et mondialistes» pour reprendre la formule de Le Pen, ou entre «progressistes et nationalistes» selon Macron, est-elle appelée à structurer durablement le paysage politique?
Si tous s’accordent sur le bouleversement en profondeur des clivages traditionnels et le basculement dans un nouveau monde politique, les observateurs se partagent cependant en deux camps. D’un côté, ceux qui voient dans la répétition du second tour Macron-Le Pen l’achèvement d’un processus de recomposition politique. De l’autre, ceux qui pensent que cet affrontement témoigne, au contraire, d’un phénomène de décomposition. Le premier camp réunit notamment Christophe Guilluy, Jérôme Sainte-Marie ou le Britannique David Goodhart tandis que le second rassemble, entre autres, Marcel Gauchet, Jérôme Fourquet ou Dominique Reynié.
«Bloc élitaire» contre «bloc populaire»
Retour il y a cinq ans. Entre les deux tours de la présidentielle 2017, rendez-vous avait été pris avec Christophe Guilluy au Déjazet, «dernier bistrot non gentrifié de la place de la République », où le géographe aime déguster son café. Guilluy voyait dans le second tour Macron-Le Pen l’incarnation «chimiquement pure» de l’affrontement, qu’il théorise depuis des décennies, entre la bourgeoisie urbaine des grandes métropoles s’accommodant ou tirant profit de la mondialisation et «la France périphérique» rassemblant, selon lui, les perdants économiques et culturels du modèle globalisé. «On est à un moment de basculement. Si la France d’en haut ne fixe pas comme priorité le sauvetage des classes populaires, elle est condamnée», prédisait-il, soulignant la spectaculaire progression électorale de Marine Le Pen par rapport aux 18% de Jean-Marie Le Pen en 2002.
Comme tous les cinq ans, le résultat du premier tour est un coup de boutoir des classes populaires contre le modèle économique et culturel globalisé
Cinq ans plus tard, le géographe fréquente toujours le même bistrot et n’a pas changé d’avis. «Comme tous les cinq ans, le résultat du premier tour est un coup de boutoir des classes populaires contre le modèle économique et culturel globalisé. Ce mouvement est historique, général, et il ne s’arrêtera pas», analyse-t-il. La troisième place de Mélenchon à seulement un point et demi de Marine Le Pen ne vient-elle pas contredire ce schéma binaire? Le géographe y voit plutôt le chant du cygne de la gauche rappelant que le candidat de La France insoumise a obtenu ce score «en siphonnant absolument tout ce qu’il y avait à siphonner chez les autres partis de gauche».
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La thèse de Jérôme Sainte-Marie complète et précise celle de Christophe Guilluy. Au concept «métropole/périphérie», l’essayiste et spécialiste de l’opinion préfère la dialectique des «blocs» qu’il emprunte au penseur italien Antonio Gramsci. La figure d’Emmanuel Macron serait, selon lui, l’incarnation du «bloc élitaire», composé par une élite managériale venue du monde de l’entreprise et de la haute administration, mû par une idéologie européiste, et s’appuyant sur la base sociologique et électorale des cadres et des retraités aisés. En miroir, se construit un «bloc populaire», constitué par l’alliance des ouvriers, des employés et d’une partie des artisans et des commerçants modestes, qui s’est incarnée dans le mouvement des «gilets jaunes», et dont le vote RN serait l’expression électorale. Comme Guilluy, Sainte-Marie constate la puissance de la base sociologique de Marine Le Pen, sa progression à chaque élection nationale, et relativise la percée de Mélenchon, dont «la base sociologique, construction fragile très hétérogène, apparaît en crise dès le second tour» et aura, selon lui, «des difficultés à se solidifier et se stabiliser dans le temps».
Leur grille de lecture est partagée par certains intellectuels étrangers, observant le même phénomène de polarisation dans leur propre pays, à l’image du Britannique David Goodhart. Dans son livre, Les Deux Clans, consacré au Brexit, le journaliste et économiste avait défini une nouvelle ligne de partage opposant les «anywhere» et les «somewhere», c’est-à-dire les «gens de n’importe où» et le «peuple de quelque part», les gagnants et les perdants de la mondialisation. Et de voir dans les «gilets jaunes» et les électeurs du RN les cousins des brexiteurs.
Archipellisation
L’idée du retour d’un clivage de classe et d’un affrontement frontal entre deux blocs homogènes est loin d’être entièrement fausse, mais ne simplifie-t-elle pas exagérément la réalité sociale de la France? «La formule bloc élitaire-bloc populaire est intéressante, car elle propose une vision claire de la confrontation, mais le concept de ‘‘bloc élitaire’’ est contradictoire dans les termes. Par définition, les élites représentent une minorité, décrypte Dominique Reynié. L’idée d’un corps électoral divisé pour moitié entre les élites et le peuple est une impossibilité sociologique.»
Le directeur de la Fondapol note, par ailleurs, la division interne au «bloc populaire». Car, si la majorité des classes populaires votent Le Pen, une autre partie, en particulier celles issues de l’immigration, optent pour Mélenchon. Si Macron et Le Pen ont réuni plus de 50% des suffrages au premier tour, ce qui est beaucoup, il n’en reste pas moins que 50% des Français ne se sont pas positionnés sur ce duopole. «On ne peut pas éluder les 22% de Mélenchon qui incarne le camp antisystème, mais n’est pas prêt à se fondre dans une dynamique lepéniste, analyse Jérôme Fourquet. Je suis assez raccord avec la thèse de Jérôme Sainte-Marie, mais je ne lui conférerais pas un rôle totalement systémique au sens où la recomposition n’est pas achevée.»
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L’auteur de L’Archipel français souligne la survivance du clivage droite-gauche dans les générations les plus âgées qui, toute leur vie, ont connu ce référentiel, ainsi que l’importance de la percée d’Éric Zemmour: «Si l’on compare de manière audacieuse Zemmour et Macron, on a, en l’espace de deux présidentielles, le surgissement de deux candidats qui étaient extérieurs à la sphère politique ou électorale et qui ont réussi en partant de rien à créer des dynamiques extraordinaires, argumente Fourquet. Le fait que Macron ait réussi le casse du siècle et que Zemmour soit parvenu à se faire une place importante nous montre bien le caractère fragmenté et très instable du paysage électoral. Nous sommes dans une phase transitoire qui mêle des éléments de décomposition et des formes de recomposition, entre un monde qui ne veut pas mourir et un autre qui tarde à naître», conclut-il.
Si l’on songe qu’en 2027, ni Emmanuel Macron ni Jean-Luc Mélenchon ni Marine Le Pen ne seront plus en lice, on a bien de la peine à se figurer ce qui pourra sortir de ce paysage atomisé
Plutôt qu’une recomposition, l’historien Marcel Gauchet observe, lui aussi, la poursuite d’un processus de décomposition. «La décomposition gagne même l’extrême droite, avec la division entre Zemmour et Le Pen. Si l’on songe qu’en 2027, ni Emmanuel Macron ni Jean-Luc Mélenchon ni Marine Le Pen ne seront plus en lice, on a bien de la peine à se figurer ce qui pourra sortir de ce paysage atomisé», constate-t-il.
Et maintenant?
Peut-on imaginer que les sensibilités anciennes vont retrouver leur lit traditionnel, après l’évanouissement du macronisme? Rien n’est moins sûr, car le bouleversement du paysage politique vient de bien plus loin que l’élection d’Emmanuel Macron. C’est en réalité depuis la chute du mur de Berlin, sur fond de mondialisation malheureuse, de multiculturalisme et d’accélération de la construction européenne, que les plaques tectoniques politiques se déplacent de manière souterraine.
Le premier choc sismique n’est autre que le résultat du référendum de Maastricht, en 1992, où se dessine pour la première fois une France du «oui» et une France du «non». Jérôme Fourquet se souvient encore des cartes électorales du scrutin qui ne correspondaient en rien aux cartes gauche-droite traditionnelles. «Il y avait un électorat de gauche et de droite modéré qui avait voté oui et un électorat frontiste et communiste qui votait non», résume-t-il. De manière encore plus spectaculaire, le référendum de 2005 est un autre signe avant-coureur. «Au sein même de l’électorat socialiste, 75% des cadres et professions intellectuelles ont voté oui tandis que 75% des ouvriers et employés ont voté non», décrypte-t-il. En 2017, Emmanuel Macron réussira à rassembler derrière lui la France du oui tandis que Marine Le Pen n’incarnera qu’imparfaitement la France du non.
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Outre la question de la globalisation, la question de l’islam est venue, elle aussi, redéfinir les clivages traditionnels, note Dominique Reynié. Si la laïcité a longtemps été un marqueur de gauche, depuis l’affaire du foulard de Creil en 1989, toute une partie de la gauche s’est convertie au multiculturalisme, voire à l’islamo-gauchisme, ce qui a contribué à la création de «deux gauches irréconciliables». Le vote massif des musulmans (70%) en faveur de Mélenchon témoigne de cette transformation et préfigure peut-être l’émergence de partis communautaires au sein de l’archipel français.
Qu’ils croient en une décomposition ou une recomposition, la plupart des observateurs partagent ainsi une même inquiétude concernant l’avenir de la démocratie. Car les clivages de classe comme les logiques ethnico-religieuses ne permettent pas aisément de dégager un compromis politique et social. Ce phénomène, conjugué à la montée de l’abstention, alimente dangereusement la crise démocratique. L’élection du président de la République, puis de sa majorité, permettra-t-elle de réguler les conflits dans la société?
«Les États-Unis préservent leurs forces pour Taïwan»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Si les États-Unis n'interviennent pas militairement en Ukraine, c'est pour signifier à Xi Jinping que leurs forces armées sont entièrement mobilisables en cas d'attaque de Taïwan, analyse le chercheur Hugues Eudeline.
Luc Ferry: «Une France extrémiste et ingouvernable»
CHRONIQUE - Faute d’une politique courageuse, notre pays est dans un état lamentable. Il est aussi déchiré comme jamais.
L’éditorial du Figaro: «Mélenchon pour tous»
Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.
El País (ESP)
SANS TITRE
Aunque su nombre suene italiano, el pastrami es un producto típicamente neoyorquino, herencia de la inmigración judía desde Europa del Este en el siglo XIX. Desde establecimientos legendarios de Nueva York como Katz, su (justa) fama se ha ido extendiendo por todo el mundo, y los bocatas rebosantes de este fiambre de vaca cada vez son más populares fuera de Estados Unidos.
En España no es todavía un producto de consumo masivo y conserva cierto halo de modernidad, pero ya hay lugares donde se sirven bocadillos de pastrami de nivel internacional. Craft 19 es uno de ellos: quien prueba sus “superbocatas”, no olvida, porque el tratamiento que dan al fiambre, elaborado por ellos mismos, es sencillamente ejemplar. Si quieres ver cómo los preparan (y morirte de hambre, de paso), no tienes más que ver el vídeo de arriba.
BOCADILLO DE PASTRAMI DE CRAFT 19
Ingredientes
- 500 g de pastrami (o 1 kg aproximadamente de aleta o brisket de ternera si se hace en casa)
- 1 pan de cristal de 35 cm aproximadamente de largo
- 3 lonchas de queso Havarti
- 150 g aprox de salsa rusa (mezcla de mayonesa, ketchup, rábano picante y especias)
- Unos 75 g de mostaza de Dijon
- Sal
Preparación
- Si se hace el pastrami en casa, sumergir la pieza de ternera fresca en una salmuera especiada -agua con sal, sal de cura, azúcar moreno, laurel, clavo molido, semillas de mostaza y de cilantro, pimienta de Jamaica, o las especias que se quieran- y dejarla durante dos semanas en el frigorífico. Después rebozarla en mezcla de especias (pimienta negra, semillas de cilantro molido, pimentón ahumado) y hornearla unas dos horas y media a 130 grados, cubierta con papel de aluminio y con una bandeja de agua debajo. Enfriar y cortar en lonchas finas. También se puede seguir esta receta.
- Cortar el pan en dos mitades para formar el bocadillo y tostarlo.
- Calentar el pastrami en una plancha o sartén a fuego medio unos cuatro minutos.
- Untar una de las mitades del pan con una capa generosa de salsa rusa.
- Poner el pastrami encima, bañarlo otra vez con salsa rusa y cubrirlo con tres lonchas de queso havarti.
- Derretir el queso con un soplete, ponerle encima un poco de mostaza cerrar el bocadillo. Partirlo en cuatro partes y servir con pepinos encurtidos y patatas fritas.
Le Figaro
Accident dans une mine en Pologne : l'opération de sauvetage abandonnée
L'opération de sauvetage, menée en vue d'évacuer sept mineurs portés disparus depuis l'accident dans une mine polonaise, a été jugée «dangereuse» pour la vie des secouristes.
Les responsables de la mine polonaise où un accident a fait mercredi cinq morts et sept disparus ont annoncé vendredi 22 avril l'abandon de l'opération de sauvetage, jugée «dangereuse» pour la vie des secouristes.
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L'analyse de la situation «nous a conduits à abandonner l'opération de sauvetage menée en vue d'évacuer les sept mineurs» restés au fond du puits, a déclaré aux journalistes Tomasz Cudny, le président du groupe JSW qui contrôle la mine de charbon de Pniowek à Pawlowice (sud).
Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Poutine hausse le ton face à Israël
Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.
«Juice», le pilote qui défie les Russes dans le ciel ukrainien
RÉCIT - Le ciel de l’Ukraine reste contesté. Sept semaines après le début de la guerre, l’aviation ukrainienne n’a pas été détruite et continue à disputer à la Russie le contrôle des airs.
Le Figaro
Est-ce (toujours) le bon moment pour vendre sa maison ?
Jean-Bernard LitzlerDÉCRYPTAGE - Depuis la crise sanitaire, la demande de maisons n'a jamais été aussi forte. Les prix continuent de grimper mais bon nombre d'indicateurs passent au rouge.
Entre appétit de grands espaces, de verdure et de qualité de vie, la quête immobilière de bon nombre de Français les a menés tout droit vers la case «maisons». Y compris ceux qui étaient jusque-là plutôt des adeptes des appartements. Et quand on y ajoute les difficultés dont la construction neuve n'arrive pas à se dépêtrer (pénurie de terrain, hausse des coûts de construction), on se retrouve avec une clientèle supplémentaire qui se tourne vers les maisons anciennes en l'absence de neuf.
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Dans ces conditions, la demande de maisons anciennes a largement tiré vers le haut le marché immobilier en 2021 aussi bien pour les prix que pour les volumes. Et peu à peu, l'embellie sur des marchés qui avaient été à la peine (périphérie des grandes villes, résidences secondaires...) a laissé place à une pénurie pure et simple. Selon une étude menée par le portail SeLoger, le stock de maisons disponibles à la vente a reculé de 13,8% par an depuis le début de la crise sanitaire tandis que les prix grimpaient de 6,4% par an... Pourtant, les marchés des grandes maisons les plus chères donnent des signes de faiblesse depuis plusieurs mois et les indicateurs du marché virent peu à peu au rouge (début de hausse des taux, interrogations sur l'avenir, baisse de la solvabilité de certains ménages).
Des délais de vente qui s'allongent
«Nous allons bientôt arriver à un stade où la tendance va s'inverser, estime Philippe Buyens, directeur général du réseau de mandataires Capifrance. La demande a été anormalement forte et dynamique durant 18 mois avec une offre qui ne pouvait pas suivre, d'où l'envolée des prix. Mais tout récemment, les délais de vente ont commencé à se rallonger et les négociations se font plus nombreuses, des signes qui ne trompent pas.» Rien de massif ou d'alarmant pour le moment, les délais de vente par exemple ne sont passés que de 101 à 104 jours dans le réseau. Il n'empêche, c'est un début de rééquilibrage selon ce professionnel. S'il reste encore de belles fenêtres de tir pour vendre, il conseille de ne plus se montrer trop gourmand, les acheteurs se montrant désormais plus sélectifs et boycottant les prix trop gonflés.
Dans le réseau national de chasseurs immobiliers Je rêve d'une maison, qui se consacre donc exclusivement aux acheteurs, on n'a pas encore observé cette tendance. «Dès le retour du soleil, ça repart de plus belle, note la chasseuse Catherine Balian-Merveille. La demande de maisons autour de Paris reste très forte, pour tous les budgets et les prix continuent à grimper.» Un bémol cependant: cette frénésie ne concerne que des maisons réellement «clés en main» sans travaux et à proximité d'une gare. Si ces critères ne sont pas réunis, la discussion et les négociations peuvent être plus âpres. «C'est parfois déraisonnable, car les acheteurs ont tendance à surpayer pour des travaux récents et une jolie déco», avoue Catherine Balian-Merveille. Les vendeurs qui réunissent ces critères ont donc une carte à jouer.
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Selon cette professionnelle, la hausse des taux de crédit ne se ressent toujours pas pour ses acquéreurs en Île-de-France, «seul un décollage significatif, changerait la donne». Ni d'ailleurs l'impact de la hausse des prix de l'énergie. «Nous essayons pourtant de les alerter qu'un pavillon avec des factures de gaz annuelles de 3000 euros, leur coûtera à l'avenir 6000 euros, ce qui n'est pas négligeable, explique-t-elle. Mais ils ne s'en préoccupent pas encore.» Les vendeurs de biens énergivores feraient bien de ne pas trop traîner, car une correction sensible des prix sur ces biens ne devrait pas tarder.
«Pour le moment, bon nombre d'investisseurs immobiliers sont hésitants et attendent de voir le marché se clarifier, explique Stéphane Van Huffel, cofondateur du site de placements Netinvestissement. Cela n'empêche pas certains vendeurs d'en profiter pour céder à ce qu'ils estiment être un point haut tandis qu'une partie des acheteurs jouent sur l'incertitude du moment pour tirer les prix à la baisse.» Mais dans ces opérations, surtout lorsque l'on parle de vendre une résidence principale, il s'agit de savoir pourquoi on vend et où on se projette. «Les vrais gagnants du moment sont ceux qui vendent pour partir à la retraite ou changer de vie, poursuit Stéphane Van Huffel. Ils cèdent un bien qui a pris beaucoup de valeur pour racheter autre chose dans un secteur moins cher. L'équation est moins évidente pour ceux qui veulent rester dans le même secteur où les prix restent élevés et l'offre rare.»
PODCAST - L'impôt est-il juste ? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre
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Le nouvel appétit pour la Bourse fait s’envoler les litiges
L’afflux d’apprentis investisseurs a fait doubler le nombre de réclamations liées à des ordres de Bourse en un an.
L'Humanité
Parler de sexualité avec les ados, entre intimité et dialogue
ActuSi la sexualité est d’ordre personnel, les parents ne doivent pas pour autant renoncer à l’aborder avec leurs enfants. Sans imposer leurs vues, ils peuvent jouer un rôle préventif à l’égard de certaines pratiques et de possibles dangers.
Théo GobbiÀ l’adolescence, les brusques transformations du corps et de l’esprit poussent l’enfant vers des préoccupations et des pratiques inconnues jusqu’alors. C’est le début de la sexualité. L’entrée en matière se fait de manière de plus en plus précoce en raison, principalement, d’une profusion d’« informations ». Un flux tellement important – aux contenus contradictoires et parfois dangereux – qu’il peut vite prêter à confusion et rendre cette période encore plus délicate qu’elle ne l’est déjà. « À l’adolescence, on va s’affirmer comme sujet, mais aussi comme sujet sexuel. Souvent, la souffrance éprouvée à ce moment-là est due à une ambiguïté sur sa propre sexualité, qui n’est pas si simple à cerner dans le rapport à l’autre et sa rencontre », explique Fernando Bayro-Corrochano, docteur en psychologie clinique et psychanalyste, cofondateur du Centre médical spécialisé de l’enfant et de l’adolescent (CMSEA). Se confronter à l’autre, faire ses propres expériences et résoudre la question de l’ambivalence sont donc des étapes initiatiques, sensibles, et qui peuvent prendre du temps.
Par ailleurs, ces dernières années, l’approche de la sexualité s’est virtualisée – réseaux sociaux, mais aussi accès à la pornographie – chez les jeunes. « Je suis toujours étonné quand les ados me racontent qu’ils parlent avec une fille ou un garçon depuis des mois par messages, en m’expliquant qu’ils vont peut-être se voir. Ils restent dans le virtuel, sans se confronter au réel », déplore Fernando Bayro-Corrochano. Dans ces approches, il existe des particularités propres aux genres. Selon lui, les jeunes garçons « s’engouffrent » et « se perdent » plus volontiers dans le porno, vers l’âge de 12-13 ans, tandis que les jeunes filles s’en détournent rapidement pour aller vers les forums liés aux questions de sexualité. « Autre phénomène, certains garçons s’interdisent d’exprimer leur désir en raison du contexte psychosocial actuel et de la question du consentement. Il faut leur rappeler que, s’ils sont attirés par l’autre, ils peuvent le dire, demander si cela est possible, agir de la manière la plus délicate possible », indique-t-il.
Donner un horizon éthique
Si, dans certains cas, la sexualité n’est pas taboue entre un enfant et ses parents, elle reste un sujet très intime, dont l’adolescent ne parlera que très rarement à cœur ouvert. Certains développements physiologiques (par exemple les premières règles…) peuvent néanmoins permettre au parent d’entamer une discussion. « Pour les adolescents, qui sont très demandeurs d’informations fiables les accompagnant vers la vie adulte, il peut être intéressant d’entendre des histoires de la vie de leurs parents à leur âge. En filigrane, le parent peut alors donner un horizon éthique : expliquer à l’ado qu’il va découvrir des choses, mais avec lesquelles on ne peut pas faire n’importe quoi », poursuit Fernando Bayro-Corrochano.
Enfin, les parents doivent alerter sur les dangers, particulièrement liés à Internet, et rester attentifs aux interpellations de leur enfant : « Les ados font plein d’actes manqués. Ils peuvent laisser leur téléphone ouvert sur une photo osée ou sur leur page d’un réseau social. Cela peut être aussi le cas à l’écrit avec un journal intime qui traîne. Ce sont des appels à une discussion avec les parents, qui doivent profiter de ces perches tendues pour aborder certains sujets », suggère le psychanalyste. Car, s’il est essentiel de laisser à l’adolescent faire ses propres expériences, les parents doivent tenter de l’aiguiller et le conseiller pour lui éviter de faire de mauvaises rencontres et expériences.
3 questions à. « Il faut dire que le porno n’est pas la sexualité qu’il va vivre »
Fernando
Bayro
, docteur en psychologie clinique et psychanalyste (1)
-
Corrochano
Comment les parents peuvent-ils limiter l’accès aux images pornographiques ?
Aujourd’hui, avec les téléphones portables et l’accès illimité à Internet, c’est devenu très difficile. Pourtant, le contrôle parental s’impose. Lorsque l’on parle de pornographie avec un adolescent et qu’on lui demande ce qu’il voit, il va souvent s’arrêter sur un détail en particulier. Il est important de lui dire que ce n’est pas la sexualité qu’il va vivre. Certains s’identifient aux « performeurs » des vidéos, mais évidemment, le moment venu, ils se rendent compte que cela ne marche pas du tout. C’est une déception un peu frustrante. Ils finissent néanmoins par se dire que la pornographie ne correspond pas au réel. C’est toute la question des images érotiques. Il est plus intéressant de se faire son propre film vis-à-vis de quelqu’un que l’on désire pour en faire un support plus personnel de la masturbation. Il faut les amener à revendiquer leurs propres fantasmes et non pas ceux issus de ces productions.
Les nombreux films et séries pour adolescents, qui abordent régulièrement la sexualité, sont-ils de bon conseil ?
Il est vrai que des plateformes comme Netflix nourrissent largement cet attrait des jeunes pour la sexualité. Il y a même cette série, « Sex Education », par exemple, qui y fait directement référence. Les ados sont hypersollicités. Cela peut permettre d’apporter une réponse éthique, au-delà de ce qu’ils regardent, concernant le respect de l’autre et la découverte de son propre corps et de celui de l’autre. Ils sont bien conscients que certains comportements entrevus dans ces fictions ne sont pas des exemples à suivre et cela peut justement avoir un effet positif.
Les parents doivent-ils s’inspirer de leur propre expérience pour conseiller leurs enfants ?
Freud pensait déjà que ce que vit l’adolescent est un retour des pulsions qui s’étaient manifestées à l’âge précoce. Cette période est avant tout le retour du corps sexuel de l’enfant, qui est un petit diable entre 0 et 5 ans, puis un petit ange de 6 à 11 ans. Et d’un coup, cela explose. D’après mon expérience, les adultes se rappellent très peu leur crise. Je suis parfois assez étonné de constater qu’ils se souviennent avoir été en tension avec leurs parents ou leurs professeurs, mais que ce passage autour de la sexualité et de ce moment complexe durant lequel on cherche des réponses est assez refoulé. Plus que conseiller sur la théorie et sur la pratique, ils doivent avant tout veiller à ce que l’ado ne soit pas exposé aux dangers liés à l’inexpérience de la sexualité.
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[Entretien] Stéphane Le Rudulier : “La Macronie est un éteignoir de la démocratie”
L'Humanité
Savoir réagir face au sexisme dans l’entreprise
ActuPropos misogynes, dégradants voire racistes, harcèlement sexuel… Les abus sont légion en milieu professionnel. Pour les combattre, il est décisif de s’appuyer sur le collectif.
Mélanie MermozVotre collègue Jean-Michel vous a encore appelée« ma petite » alors que vous veniez de terminer la présentation sur laquelle vous aviez travaillé des jours. Pendant cette réunion, vous avez été interrompue à de multiples reprises. À la pause, une énième blague sur les blondes a été racontée. Depuis que vous êtes mère, vous ne comptez plus les réflexions sur votre manque de disponibilité. Pour les femmes perçues comme non blanches, ces propos se mélangent souvent avec d’autres sur leur origine, leur apparence… « Le sexisme est racialisé », décrit Marie Dasilva, coach en stratégie et autrice de « Survivre au taf ». « Les femmes maghrébines vont devoir faire face à des clichés orientalistes. Pour les femmes noires, le “mysogynoir” décrit cette combinaison de sexisme et de racisme, les cheveux des femmes noires sont ainsi très scrutés, tout comme leur corps. Une jeune femme noire s’est ainsi vu reprocher de s’habiller de manière vulgaire alors que ses jupes arrivaient à hauteur de genoux, que ses hauts n’étaient pas décolletés », poursuit-elle.
Au quotidien, ces agissements sexistes pourrissent la vie professionnelle des femmes et ont un impact sur la progression de leur carrière. Il n’est toutefois pas simple de savoir comment réagir individuellement quand on en est victime ou témoin. Celle – plus rarement celui – qui marque sa désapprobation est rapidement accusée de « manquer d’humour » avec l’éternel refrain : « On ne peut plus rien dire. » La tentation est donc de se taire et de serrer les dents. « Le silence est une stratégie, mais il est dommageable à terme, car il encourage l’escalade. Du côté des témoins, le silence est une complicité », alerte Marie Dasilva.
Interpeller la direction
Il est possible pour résister de s’appuyer sur le Code du travail. Celui-ci est très clair. « Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant », stipule l’article L.1142-2-1. Depuis le 31 mars, la définition du harcèlement sexuel a été alignée dans le Code du travail sur celle du Code pénal : il s’agit notamment de « propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante » (L.1153-1). La répétition qui caractérise le harcèlement sexuel peut être l’œuvre de plusieurs personnes et il n’y a pas besoin de concertation entre les protagonistes.
L’action collective permet de faire reculer ces comportements. Élus du personnel et organisations syndicales doivent pour cela se saisir de cette question. Les pistes d’action ne manquent pas : formation des élus et militants, placardage d’affiches de sensibilisation et bien sûr interpellation des directions. L’employeur doit prendre toute mesure pour faire cesser des situations de harcèlement sexuel dont il a été informé, mais il doit aussi agir en amont pour éviter qu’elles ne se produisent.
droit du travail Le Monde
Coupures publicitaires
Chronique. Les dirigeants de Netflix avaient prévenu, il y a trois mois, que la croissance de la plate-forme de vidéo en ligne s’essoufflerait au premier trimestre 2022 pour la première fois depuis 2011. Les six derniers mois de 2021 avaient pourtant été marqués par un véritable feu d’artifice. A coups d’investissements stratosphériques (17,6 milliards d’euros en 2021), le géant californien avait produit et diffusé Squid Game, la série la plus regardée de l’histoire, et deux films, Red Notice et Don’t Look Up, qui ont attiré 150 millions de spectateurs chacun. Quant à sa production The Crown sur la famille royale britannique, elle a reçu sept statuettes aux Emmy Awards de Los Angeles, en septembre.
Netflix, PayPal, Epic Games… Les entreprises des technologies suspendent leurs activités en RussieRetour dans l’atmosphère. Netflix a annoncé, mardi 19 avril, la perte de 200 000 abonnés sur les trois premiers mois de l’année quand il s’attendait à en gagner 2,5 millions, une perte somme toute modeste rapportée à ses 221,6 millions de clients à travers le monde. Elle s’explique par la suspension de son activité en Russie depuis mars, mais aussi par la fin des deux années de confinement et de restriction des voyages, qui avaient dopé les abonnements. Plus inquiétant, Netflix s’attend à 2 millions de défections supplémentaires d’ici à fin juin.
Et la Bourse n’apprécie pas du tout. L’action a plongé de 25 % dans les échanges suivant la clôture de Wall Street, mardi, et de 42 % depuis le début de l’année. Cofondateur de la plate-forme, Reed Hastings sait qu’il doit manœuvrer rapidement pour, dit-il, « revenir dans les bonnes grâces des investisseurs ». La hausse du prix des abonnements a ses limites. Il prévoit aussi d’en finir avec un certain laxisme face au partage illicite des identifiants, qui permet à plus de 100 millions de personnes de regarder gratuitement ses séries, en faisant « payer un peu plus » pour maintenir ce droit au partage.
Le groupe de Los Gatos devra surtout faire évoluer son modèle face à la saturation des marchés nord-américain et européen, et à la concurrence sans merci de Disney+, Amazon Prime Video, Apple TV ou HBO Max. « Je suis un grand fan de l’élargissement du choix du consommateur », explique M. Hastings dans sa lettre aux actionnaires : d’ici à un an ou deux, des coupures publicitaires seront introduites dans le cadre d’abonnements moins chers. Netflix a aussi commencé à élargir son offre aux jeux vidéo. Le sport est un autre axe de diversification. Et il doit poursuivre ses investissements, mais de manière plus mesurée, dans la production de contenus. Netflix a beau caracoler en tête du streaming, il n’a pas les poches profondes d’Amazon ou d’Apple, qui peuvent diffuser à perte. Et l’étouffer à petit feu.
Le Figaro
«Le système international instable et dangereux qui émerge rappelle la fin du XIXe siècle»
Adrien JaulmesGRAND ENTRETIEN - Arne Westad, professeur d’histoire des relations internationales à l’université Yale, spécialiste de la guerre froide et de la Chine, analyse l’impact de la guerre d’Ukraine et celui de l’Otan, les erreurs de Vladimir Poutine, ainsi que le jeu complexe d’une Chine qui a plus intérêt à «rester dans le système international qu’à soutenir les Russes à bout de bras».
Correspondant à Washington
LE FIGARO. - L’invasion de l’Ukraine par la Russie a été comparée à un retour de la guerre froide: le parallèle est-il fondé?
Arne WESTAD. - La guerre froide aide à comprendre la crise actuelle, mais l’analogie peut être trompeuse. Le nouvel ordre international se distingue de la guerre froide. Il est multipolaire, à la différence de celui de la guerre froide, qui était strictement bipolaire. Cette tendance va s’accentuer, comme nous le voyons actuellement, avec de nombreuses puissances menant chacune leur politique étrangère.
Une autre différence est qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’un conflit idéologique globalisant comme l’était la guerre froide. Il y a des éléments idéologiques dans le conflit ukrainien, notamment la rivalité entre l’autoritarisme et la démocratie, mais de façon large et peu spécifique. C’est pour cette raison qu’il faut se garder de tracer trop de parallèles avec la guerre froide. Le système international qui se met en place rappelle beaucoup plus le monde de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Ce qui évidemment n’est pas une bonne nouvelle, comme les Français peuvent s’en souvenir. C’est un système beaucoup plus instable, plus soumis à des jeux d’alliances variés, et avec beaucoup plus de guerres chaudes. Car la guerre froide s’est avérée être un système remarquablement stable, même si elle reposait sur un équilibre nucléaire mortel. Et cette stabilité est en partie la raison pour laquelle il a été possible de finalement résoudre pacifiquement le conflit idéologique, grâce à une transformation interne de l’Union soviétique.
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Les conflits de la guerre froide, comme la guerre de Corée en 1950, peuvent-ils aider à penser comment empêcher une guerre limitée de dégénérer en affrontement nucléaire?
La guerre de Corée présente beaucoup de similitudes avec la guerre d’Ukraine. Les deux conflits éclatent alors que se met en place un nouveau système international et influent sur la nature de ce système. La guerre de Corée a été le moment où la rivalité entre grandes puissances s’est militarisée, alors qu’auparavant, tout le monde parlait de réduire les dépenses militaires, en particulier en Occident après la Seconde Guerre mondiale, et plus du tout après. Nous voyons la même chose se produire avec la guerre d’Ukraine. Un autre parallèle est que la guerre de Corée est rendue possible par l’alliance sino-soviétique, à l’époque assez récente, tout comme l’est l’alliance actuelle entre la Chine et la Russie. Mais les rôles sont inversés. Alors qu’en Corée, les Chinois menaient les combats et les Soviétiques les soutenaient, c’est aujourd’hui la Russie qui se bat et la Chine qui est en appui. Même si en réalité, Pékin fait très peu pour soutenir les Russes et reste prudent pour ne pas risquer ses relations avec la communauté internationale, les Chinois s’abstiennent de condamner l’invasion et adoptent une partie de la rhétorique russe.
C’est là où l’histoire peut être utile. Même si le contexte est différent, elle permet de comprendre comme cette alliance étroite a pu s’effondrer aussi vite. La coopération entre les deux pays dans les années 1950 était intense. Il n’y a pas d’autre cas comparable dans l’histoire contemporaine d’un pays dépensant autant dans le développement d’un autre pays. Le programme d’aide soviétique à la Chine communiste a été beaucoup plus important, relativement parlant, que le plan Marshall pour l’Europe. Mais malgré cette relation étroite entre la Chine de Mao et l’URSS de Staline, il y avait beaucoup de tensions. Les Chinois n’ont jamais apprécié d’être le partenaire le plus faible. Ils craignaient que les Soviétiques ne traitent directement avec les Américains. Et puis, il y a aussi les tierces parties, comme l’Inde, qui se démarque actuellement, comme à l’époque. La dégradation des relations sino-indiennes a été l’une des principales raisons de l’effondrement de l’alliance entre l’URSS et la Chine dans les années 1950, les Chinois ayant l’impression que la Russie se rapprochait de l’Inde. Or cette même relation sino-indienne est devenue particulièrement mauvaise, à tel point que de nombre d’experts militaires s’inquiètent de ce qui pourrait se passer dans l’Himalaya. Les Russes sont très proches de l’Inde, et lui fournissent plus de 60 % de son matériel militaire. La Chine a bien plus à gagner au sein du système international qu’en soutenant les Russes à bout de bras.
L’expansion de l’Otan est-elle responsable de la guerre d’Ukraine?
Je suis agacé par l’argument, selon lequel la politique occidentale a provoqué l’attaque de l’Ukraine, en raison de l’expansion de l’Otan à l’Est. Beaucoup d’erreurs ont été commises dans les années 1990 à l’égard de la Russie, sans doute davantage par les Européens que par les Américains. Exclure définitivement la Russie de l’Europe, en termes de coopération économique et de sécurité commune, était une mauvaise idée. Nous aurions dû faire beaucoup plus pour l’inclure. Le problème n’est donc pas l’expansion de l’Otan mais plutôt l’arrêt de cette expansion et le fait de ne pas offrir aux autres pays un rôle significatif, y compris à la Russie, dans ce processus.
Mais il n’était pas concevable de refuser aux pays d’Europe de l’Est de faire leurs propres choix quant à l’alliance défensive dont ils voulaient être membres. Comment imaginer que ces pays assujettis à une puissance étrangère pendant plus de quarante ans ne rejoindraient pas une alliance qui était là pour protéger la démocratie et la souveraineté nationale qu’ils avaient finalement obtenues? Leur dire qu’ils ne pourraient jamais défendre leurs intérêts de sécurité nationale à cause des Russes aurait été une folie totale. Quand on étudie l’histoire, il faut être capable de garder en tête deux concepts en même temps. Nous devrions avoir plus pris en compte les Russes, mais aussi nous rappeler que sans l’Otan, la guerre d’Ukraine pourrait être aujourd’hui le début d’un conflit européen beaucoup plus important. C’est la présence de l’Otan, qui va, nous l’espérons, empêcher cela, au moins à court terme. Cette idée que l’Otan a, en quelque sorte, empiété dans un domaine réservé à la Russie est une façon de penser dangereuse. Souhaite-t-on un ordre international dans lequel les grandes puissances déterminent les alliances de sécurité de leurs voisins? C’est la question à poser aux Chinois. Il est possible qu’ils soient secrètement d’accord, mais réticents à le dire publiquement.
Taïwan a aussi été l’objet de crises pendant la guerre froide. Une nouvelle période de tension est-elle à craindre?
Chaque jour supplémentaire de résistance des Ukrainiens renforce la sécurité de Taïwan. Les Chinois observent de très près ce qui se passe en Ukraine. Ils ont récemment eu tendance à penser qu’il serait possible de prendre le contrôle de Taïwan après une brève confrontation militaire. Ce qui a toujours été faux. Il y a une mer entre la République populaire de Chine et Taïwan, et l’île est armée jusqu’aux dents. Mais l’Ukraine est venue rappeler de façon brutale combien il est facile pour une grande puissance d’avoir de sérieux problèmes avec un voisin beaucoup plus faible. En parlant récemment avec des analystes chinois, en privé et en public, j’ai réalisé qu’ils avaient compris très tôt que les choses ne se passent pas bien pour les Russes sur le plan militaire en Ukraine.
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Vladimir Poutine, passionné d’histoire, a-t-il tiré de fausses conclusions de celle de la guerre froide en envahissant l’Ukraine?
Il faut toujours accorder beaucoup de poids à la parole publique des responsables politiques. Les deux discours de Poutine au début du conflit sont très révélateurs. Il a complètement sous-évalué la volonté des Ukrainiens de résister, et ignoré la réalité de l’Ukraine, en tant qu’État et comme peuple! L’autre erreur fondamentale, a été de penser que l’Occident se diviserait. Vladimir Poutine a aussi été aveuglé par l’idée du déclin de la puissance américaine, que propagent les États-Unis eux-mêmes. Même si ce déclin relatif est exact, on constate l’extraordinaire capacité américaine à mettre en place une aide militaire en très peu de temps. La puissance des États-Unis est toujours impressionnante.
Vladimir Poutine a aussi porté un coup très grave à la crédibilité russe. Le mensonge n’est pas rare dans les affaires internationales. Mais mentir de la manière dont Poutine, Lavrov et d’autres ont menti jusqu’au moment de l’invasion de l’Ukraine finit par les mettre en danger. Même pour ceux qui étaient plutôt bien disposés, la parole de la Russie est aussi dévaluée que le rouble. Vladimir Poutine a aussi montré que le cynisme peut être une naïveté. Le cynisme est de considérer que l’on ne peut faire confiance à personne. Mais la naïveté est de penser que rien n’est vrai et qu’il y a une histoire cachée, une sorte de conspiration derrière presque tout…
Cet état d’esprit, qui se développe aux États-Unis conduit à s’enfermer dans un labyrinthe mental que l’on a soi-même créé. Il est très difficile de prendre de bonnes décisions de politique étrangère sur cette base.
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- Les combats se sont intensifiés, mercredi, dans l’est et le sud de l’Ukraine. Les derniers combattants ukrainiens de Marioupol, dans le Donbass, réclament à la communauté internationale des « garanties de sécurité », au moment où les forces russes comptent s’emparer de la totalité de cette ville assiégée où sont bloqués soldats et civils. « Nous sommes prêts à quitter Marioupol avec l’aide d’un tiers », munis d’armes, « afin de sauver les personnes qui nous ont été confiées », a dit, jeudi matin, Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov.
- Le gouverneur de Louhansk a déclaré que les forces russes contrôlaient désormais 80 % de la région, qui est l’une des deux régions qui composent le Donbass, dans l’est de l’Ukraine. Serhi Haïdaï a déclaré que, après avoir pris Kreminna, les Russes menaçaient maintenant les villes de Roubijne et Popasna et il a exhorté tous les habitants à évacuer immédiatement.
- « Nous ferons tout notre possible pour vous soutenir et pour faire en sorte que l’Ukraine gagne la guerre », a déclaré à Kiev le président du Conseil européen, Charles Michel, venu rencontrer le président, Volodymyr Zelensky. Il a notamment promis que des sanctions cibleraient bientôt les exportations russes de pétrole et de gaz.
- « Aujourd’hui, je peux confirmer que l’attitude de l’Occident est devenue plus chaleureuse », a salué, mercredi sur BFM-TV, Volodymyr Zelensky à propos de l’aide matérielle apportée à l’Ukraine « Nous attendons les livraisons des armements, nous avons des dates provisoires et nous avons des garanties », a dit le président ukrainien.
- Moscou a affirmé, mercredi, avoir réussi le premier tir d’essai de Sarmat, son missile intercontinental. Le Pentagone a réagi, en assurant que le tir était un essai de « routine » et ne constituait « pas une menace » pour les Etats-Unis ni pour leurs alliés.
- Aucun couloir d’évacuation n’a été mis en place en Ukraine depuis samedi, faute d’accord avec les Russes.
- L’invasion russe a déjà poussé vers les pays voisins de l’Ukraine – à commencer par la Pologne – plus de cinq millions d’Ukrainiens, un record depuis la seconde guerre mondiale.
- Une responsable ukrainienne a reproché, mercredi, au Comité international de la Croix-Rouge de ne pas coopérer avec son pays sur le sort de réfugiés ukrainiens, le soupçonnant d’être « complice » de « déportations » vers la Russie, des accusations vivement rejetées par le CICR.
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Le Figaro
«On repère le champagne ou les têtes d'enterrement» : dans les secrets des soirées électorales à la télé
Sarah LecoeuvreDavid Pujadas, Laurence Ferrari, Daniel Bilalian… Les journalistes racontent leurs souvenirs de ces moments de direct qui font l’histoire.
À 20 heures dimanche, ils seront des millions de Français à se brancher sur TF1, France 2 ou BFMTV pour découvrir le résultat du second tour qui oppose Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Des soirées longues, parfois difficiles d’après les journalistes qui les animent. Laurence Ferrari, qui a suivi l’élection de François Hollande en 2012 en direct sur TF1, aux côtés de Claire Chazal, en garde tout de même un bon souvenir. « C’est toujours émouvant de voir le visage du vainqueur apparaître à l’écran », confie celle qui officie aujourd’hui sur CNews. À l’époque, elle était restée à l’antenne jusqu’à minuit et demi. Il y a deux semaines, TF1 a préféré s’arrêter à 22 heures pour diffuser Les Visiteurs. Ce dimanche, la fin de soirée est prévue à 22h30 avant que la série Esprits criminels ne prenne le relais. « Cela dit quelque chose d’une époque et de ce désamour des Français pour la politique, estime-t-elle. C’est dommage mais c’est peut-être aux politiques de se remettre en cause. »
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France 2 va jusqu’au bout de la nuit ou presque. Pour la chaîne du service public, David Pujadas a couvert quatre élections mais ce n’est sans doute pas l’exercice qu’il plébiscite. « Que ce soit en 2002, 2007, 2012 ou 2017, il n’y a jamais eu de surprises du côté du résultat. Ces seconds tours sont souvent la chronique d’une victoire annoncée, analyse-t-il. C’est une soirée d’émotion avec ces scènes de liesse et les premiers mots du nouveau président. Ce n’est pas très politique, contrairement au soir du premier tour où les consignes de vote se donnent. La soirée du second tour marque la fin de l’élection », ajoute le présentateur de LCI qui garde davantage en mémoire cette soirée du 21 avril 2002, où, contre toute attente, Jean-Marie Le Pen a atteint le second tour. Quand David Pujadas lit son nom sur un papier qui lui est transmis trois minutes avant 20 heures, il n’en revient pas. « J’étais stupéfait comme le seront par la suite des millions de citoyens. Il a fallu faire cette gymnastique mentale pour réorienter totalement le conducteur de l’émission. Mais quand vous êtes pris dans la machine du direct, l’adrénaline prend le dessus. »
« C'est un moment emblématique où chaque chaîne marque des points »
Jusqu’à l’heure fatidique, il faut souvent meubler. « Avec ce petit jeu des duplex dans les QG des candidats où vous lisez sur les visages des militants ce que va être le résultat, dit Pujadas. Vous voyez tout de suite s’il y a des têtes d’enterrement ou si au contraire, on a déjà sorti les drapeaux et le champagne», complète-t-il. Et après 20 heures, le téléspectateur assiste à une valse des premières prises de parole. Avec cette amabilité tacite entre candidats. « Le 10 avril, Jean-Luc Mélenchon attendait que Marine Le Pen termine, laquelle attendait Éric Zemmour pour parler. S’ils font leur discours en même temps, ils risquent de perdre une partie du public », souligne encore l’ancien visage du « 20 Heures ». Pendant ce temps, le présentateur tente de contenir les invités en plateau. « Durant les premières quarante minutes, ils savent qu’ils ont très peu de temps de parole », précise-t-il.
En coulisses, c’est aussi la guerre de l’invité. Avec la multiplication des chaînes ces dernières années, la bataille est d’autant plus féroce. «E n 2007, on savait que François Fillon serait premier ministre. Toutes les chaînes voulaient donc l’avoir à 20 heures. Et nous avions réussi », se rappelle David Pujadas qui ne cache pas que l’audience est, le lendemain de ces soirées-là, très scrutée. « C’est un moment important et emblématique où chaque chaîne marque des points », justifie-t-il.
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Au soir du 7 mai 1995, France 2 a tout fait pour écraser la concurrence. Ce soir-là, la chaîne déploie les grands moyens. Hélicoptère, avion, montgolfière, motards… Un gros dispositif est mis en place pour couvrir l’événement. « C’était digne du Tour de France », se souvient Daniel Bilalian, présentateur de la soirée avec Bruno Masure.« Cette année-là, la rédaction voulait innover », complète-t-il.
Une image restera, celle du journaliste Benoît Duquesne, disparu il y a huit ans, poursuivant à moto un Jacques Chirac victorieux, en voiture, dans les rues parisiennes. Une course-poursuite, pionnière dans l’histoire de la télé. « Le président avait salué la foule de son balcon avenue d’Iéna et ensuite il a pris sa voiture et a commencé à tourner dans Paris. On l’a suivi pendant trois quarts d’heure jusqu’à l’Hôtel de ville où il a fini par saluer ses partisans », raconte l’ancien patron des sports de France Télévisions. Un direct complètement improvisé. « On était vraiment partis pour une soirée académique mais, comme la voiture ne s’arrêtait jamais, j’ai dit : “On continue.” Je n’étais pas sûr de moi, je me disais que les gens se lasseraient et zapperaient sur TF1. Et pas du tout, on a finalement battu la Une », sourit-il. Depuis cette pure improvisation, sur toutes les chaînes, les motos sont prêtes à bondir pour chasser le vainqueur de l’élection présidentielle.
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Mort de Jacques Perrin, comédien et chevalier blanc de la production indépendante
Marin rêveur dans « Les Demoiselles de Rochefort », prince charmant dans « Peau d’âne », le producteur de « Microcosmos » s’est surtout affirmé comme un homme de cinéma engagé. Il s’est éteint jeudi à Paris à l’âge de 80 ans.
Une enfance sans le sou, mais sans plainte ni tristesse, n’était sans doute pas étrangère à la discrétion dont il s’est toujours paré. Acteur, réalisateur, producteur, boulimique de travail, occupé toute sa vie à des projets qui ont tourné autour de l’humain, de l’humanisme et de l’humanitaire, Jacques Perrin, né le 13 juillet 1941 à Paris, n’a jamais cédé au bruit et à l’agitation, encore moins au vedettariat. Il leur préférait, par nature, le calme et la douceur qui s’étaient inscrits dans sa voix, son visage et ses gestes. Le jeune marin rêveur des Demoiselles de Rochefort (1967), le réalisateur de documentaires et le chevalier blanc de la production indépendante est mort jeudi 21 avril à Paris, à l’âge de 80 ans, a annoncé sa famille à l’Agence France-Presse.
Son talent, confiait-il sans fausse modestie, était de savoir réunir des gens qui en possédaient. Jacques Perrin aimait prendre et apprendre des autres, trouvait en eux le savoir et l’énergie nécessaires pour mener à bien ses aventures. Idéaliste pragmatique, d’une ténacité tranquille, conscient du temps qui file et le regard bleu résolument tourné vers l’avenir, il tenait la barre sans se décourager des tempêtes. De Z (1969) au Peuple migrateur (2001) en passant par La Victoire en chantant (1976) et Himalaya, l’enfance d’un chef (1999), Jacques Perrin n’a guère connu de tournages faciles. Chaque fois, il a dû aller au charbon, séduire, convaincre.
Depuis dix ans Jacques Perrin attendait...Contre l’avis de tous
L’obstination pose la première pierre de sa maison de production Reggane Films (devenue plus tard Galatée Films), qu’il crée en 1968 pour reprendre, contre l’avis de tous, le projet de Z, de Costa-Gavras. Le cinéaste grec, qui l’avait fait jouer dans Compartiment tueurs (1965) et Un homme de trop (1967), vient de se faire lâcher par les Américains. Il s’apprête à baisser les bras. « Nous avons alors monté une coproduction avec l’Algérie. Personne ne voulait nous suivre. (…) Avouons que nous avons fait quelques acrobaties comptables, anticipé sur le succès. Montand et Trintignant ont touché des cachets dérisoires », avait expliqué Jacques Perrin au Monde en 1996. Le jour de sa sortie en salle, les exploitants s’attendent à une catastrophe. Z sera un triomphe international. Quatre millions d’entrées en France. Des récompenses à la pelle, dont l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, qui ira à l’Algérie.
Jacques Perrin, le saltimbanque géomètreL’expérience donne des ailes à Jacques Perrin. Il produit les films suivants de Costa-Gavras, Etat de siège (1973), Section spéciale (1975). Et s’acharne sur un autre projet : l’adaptation au cinéma du roman de Dino Buzzati (1940), Le Désert des Tartares, dont il a acquis les droits mais sur lequel plusieurs scénaristes et cinéastes se cassent les dents. Durant dix ans, Jacques Perrin s’accroche. Le film finit par trouver son réalisateur en la personne de Valerio Zurlini, et voit le jour en 1976, avec, dans le rôle de l’ardent lieutenant Drogo, Jacques Perrin.
La même année, ce dernier donne les moyens à Jean-Jacques Annaud de réaliser un rêve qu’il nourrit depuis sept ans : La Victoire en chantant – l’histoire, en 1915 dans la brousse africaine, de quelques militaires français qui, pour tromper leur ennui plus que par patriotisme, décident d’attaquer un poste allemand. Au box-office français, le film est un échec. Délesté de dix minutes, rebaptisé en anglais Black and White in Color (« Noirs et Blancs en couleur »), il traverse l’Atlantique et obtient l’Oscar du meilleur film étranger.
Les Quarantièmes Rugissants (1982), de Christian de Chalonge – inspiré de l’histoire vraie de Donald Crowhurst –, n’a pas cette chance. Le film, dans lequel Jacques Perrin interprète le rôle-titre, multiplie les écueils tout au long de sa fabrication, et connaît un naufrage à sa sortie. Jacques Perrin mettra dix ans à rembourser les dettes accumulées. D’autres en auraient été abattus. Lui, en cinq ans, produit trois films aux tournages plus fous les uns que les autres : Microcosmos, le peuple de l’herbe (1996), de Claude Nuridsany et Marie Pérennou, Himalaya, l’enfance d’un chef (1999), d’Eric Valli, Le Peuple migrateur (2001), qu’il coréalise avec Jacques Cluzaud.
Des documentaires à budget de blockbuster
Il est alors le seul à oser affronter le documentaire naturaliste à budget de blockbuster. Des films pharaoniques exigeant des années de préparation en recherches scientifiques, en repérages dans le monde entier, en conception de matériel. Pour Microcosmos, il faut construire de très coûteux outils capables de suivre des actions et de capter des émotions à l’échelle du millimètre ou du dixième de millimètre. Pour Le Peuple migrateur, des mois sont nécessaires pour habituer les oiseaux à la présence des machines volantes lestées de caméra.
Chacun de ces films rappelle à Jacques Perrin les dangers que court la planète, et l’engage plus avant dans le combat pour sa sauvegarde. C’est dans cet esprit qu’il entreprend sa grande œuvre, Océans (2010), un hymne à la mer et aux créatures qui la peuplent. Il reprend le flambeau d’un autre Jacques – Cousteau –, dont il améliore les méthodes. Le tournage titanesque s’étend sur cinq ans et emmène son équipe sur cinq continents.
Il disait avoir acquis le goût de l’aventure, à la fin des années 1950, quand il était mousse sur un chalutier en Méditerranée et que les pêcheurs, anciens marins au long cours, lui avaient raconté leur rencontre avec les mers lointaines. Puis l’avoir conforté, quinze ans plus tard, sur le tournage au Laos, au Cambodge et au Vietnam, du film La 317e Section (1965), de Pierre Schoendoerffer. Mais au fond, ce désir de voyages avait pris racine bien plus tôt. Dans l’enfance, à la pension où il avait été placé tout gosse et où, jusqu’à l’âge de 11 ans, il avait passé ses nuits d’insomnie à s’imaginer « partir ailleurs », « respirer autrement ».
« Les Saisons » : des acteurs plus vrais que natureLe métier d’acteur fut l’étape nécessaire à l’ouverture de tous les chemins. Il l’a ravi à une vie ordinaire, sans qu’il ait à se poser la question. Avec un père, Alexandre Simonet, régisseur à la Comédie-Française, puis souffleur au TNP de Jean Vilar, et une mère, Marie Perrin, comédienne, premier prix au conservatoire de Lyon, difficile d’y échapper. Son père le berce d’histoires de théâtre. Sa mère récite des poèmes lors des soirées familiales et au Caveau de la Bolée, à Paris.
La littérature accompagne le petit Jacques, adoucit les privations de la guerre et le console, en partie, de la séparation de ses parents. Après un certificat d’études péniblement décroché à 14 ans, et quelques petits boulots (télétypiste à Air France, commis d’épicerie), il commence à travailler le théâtre avec Antoine Balpêtré (1898-1963), le parrain de sa sœur Eva. Trois ans plus tard, il entre au Conservatoire, où le repère rapidement Jean Yonnel (1891-1968), « statue du commandeur » de la Comédie-Française, tragédien à l’illustre voix de baryton dont il avait alors intégré la classe.
C’est sur la scène du Théâtre Edouard-VII, où il joue une pièce avec Sami Frey, L’Année du bac, mise en scène par Yves Robert, qu’il attire l’attention du cinéaste italien Valerio Zurlini (1926-1982). Ce dernier donne son premier grand rôle au cinéma à Jacques Perrin, dans La Fille à la valise (1961), puis un deuxième dans Journal intime (1962). Les studios italiens s’accaparent aussitôt ce jeune acteur qui, pendant trois ans, figurera parmi les jeunes premiers les plus célèbres du cinéma transalpin. En France, il enchaîne les rôles dans les films d’Henri-Georges Clouzot (1907-1977) – La Vérité, 1960 –, de Mauro Bolognini (1922-2001) – La Corruption, 1963 –, de Costa-Gavras, de Pierre Schoendoerffer (1928-2012) – La 317e Section, en 1965 ; Le Crabe-tambour, en 1977 ; L’Honneur d’un capitaine, en 1982 ; et Là-haut, un roi au-dessus des nuages, en 2004.
« Une douce parenthèse »
Dans les années 1960, les cinéastes de la Nouvelle Vague l’ignorent. « Je pensais que je n’avais ni le caractère ni l’intelligence de la communauté de la Nouvelle Vague. Je me croyais plus proche du cinéma traditionnel », avait-il expliqué en 2005. Jacques Demy (1931-1990) fait néanmoins exception à la règle et l’appelle pour Les Demoiselles de Rochefort. Perrin s’en étonne. Il ne sait pas danser et chante faux. Pire, il est pétrifié à l’idée de se retrouver aux côtés de Danielle Darrieux (1917-2017), Gene Kelly (1912-1996), George Chakiris, Catherine Deneuve et Françoise Dorléac (1942-1967). Demy s’en moque, Jacques Perrin sera son jeune matelot blond des Demoiselles. Trois ans plus tard, le prince de Peau d’âne. « Ces personnages n’étaient pas moi », confiera l’acteur toute sa vie, jugeant avec tendresse ces deux aventures comme « une douce parenthèse ». Rien de plus.
Quand le cinéma l’avait délaissé, il avait tourné pour la télévision – en majorité, des rôles de flic –, dans plus de quarante téléfilms et séries. Il avait aussi été le producteur et l’animateur de « La 25e Heure », rendez-vous documentaire du samedi soir sur France 2, dans lequel il a donné carte blanche à la créativité de réalisateurs réputés difficiles. Il avait enfin prêté sa voix à la narration de plusieurs documentaires. Son exigence, son obstination ne l’avaient jamais coupé du grand public. Au contraire. Populaire, par générosité et sincérité, Jacques Perrin voulait embarquer le monde dans ses convictions. Les spectateurs l’avaient suivi.
"L'Empire du Milieu du Sud" : l'âme et l'histoire du VietnamLe 6 février 2019, officiellement installé à l’Académie des beaux-arts, où Costa-Gavras lui avait remis son épée et Jean-Jacques Annaud avait prononcé son discours de réception, Jacques Perrin s’était ému de cette reconnaissance, « improbable », selon lui. Puis il avait rendu hommage à son prédécesseur, Francis Girod (1944-2006), réalisateur et producteur dont il avait salué, entre autres, « la personnalité visionnaire et la grande sensibilité, bien cachée derrière une immense érudition ».
Il n’avait néanmoins pas considéré cette entrée à l’Académie comme une consécration qui allait lui permettre de se reposer. Car Jacques Perrin était loin d’en avoir fini. Avec sa maison de production, il travaillait à plusieurs films de fiction, notamment Kersten, de Christophe Barratier (sur le médecin finlandais d’Himmler), et une adaptation chinoise du Merveilleux Voyage de Nils Holgersson. Ainsi qu’à deux documentaires, l’un sur les aventures de Sea Shepherd, l’ONG créée par Paul Watson et composée de jeunes bénévoles chargés notamment de surveiller les chasseurs de baleine ; l’autre sur le périple, en Amérique de l’Ouest, des photographes explorateurs William Henry Jackson (1843-1942) et Edward Curtis (1868-1952), et du peintre Thomas Moran (1837-1926).
"L'Empire du Milieu du Sud" : l'âme et l'histoire du VietnamEn ces temps de tension sociale, de remise en cause du politique et de ses institutions, Jacques Perrin estimait que « l’exemplarité » était la chose la plus nécessaire. « Des gens qui nous permettent de croire. Comme un Jean Moulin dans la Résistance. On vit de sombres temps, disait Brecht. Mais la clarté, c’est une histoire d’ombre », avait-il dit début 2019 au Figaro. Il se réjouissait alors d’être toujours et d’avoir encore à combattre, avec l’enthousiasme d’un enfant têtu et optimiste.
13 juillet 1941 Naissance à Paris
1977 « Le Crabe-tambour », de Pierre Schoendoerffer
2001 « Le Peuple migrateur », coréalisé avec Jacques Cluzaud et Michel Debats
2010 « Océans », coréalisé avec Jacques Cluzaud
2016 « Les Saisons », coréalisé avec Jacques Cluzaud
21 avril 2022 Mort à Paris
Véronique Cauhapé
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Une étrange lumière détectée aux confins de l’Univers?
Tristan VeyDÉCRYPTAGE - Si le signal se confirmait, la plus lointaine galaxie jamais identifiée émettrait un rayonnement ultraviolet étonnamment puissant.
L’Univers est extraordinairement grand. Tellement immense que la lumière, pourtant l’objet le plus rapide qui soit, semble s’y propager à la vitesse d’un escargot neurasthénique. Un photon met par exemple huit minutes à nous parvenir du Soleil, quatre ans pour rejoindre l’étoile la plus proche (Proxima du Centaure) et plus de 200.000 ans à traverser notre galaxie de part en part. Quand vous regardez le Soleil, vous le voyez donc en fait tel qu’il était il y a huit minutes ; Proxima du Centaure, telle qu’elle était il y a quatre ans. La plupart des étoiles visibles à l’œil nu dans le ciel vous font remonter de quelques centaines à quelques milliers d’années en arrière. Et ce n’est rien encore. La lumière de la galaxie Andromède, notre plus proche voisine, a mis 2,5 millions d’années à nous parvenir: nous la voyons donc telle qu’elle était il y a 2,5 millions d’années.
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Vous l’avez compris: plus la distance qui nous sépare d’un objet est grande, plus nous regardons loin dans le passé. C’est ce qui fait tout le sel de la recherche d’objets lointains en astronomie. Une équipe à majorité japonaise a ainsi annoncé au début du mois avoir peut-être mis la main sur l’objet le plus lointain, et le plus ancien, jamais observé. Baptisée «HD1», cette galaxie candidate pourrait repousser de 100 millions d’années le précédent record détenu par la galaxie GN-z11, découverte en 2016 par le télescope spatial Hubble. Sa lumière aurait mis 13,5 milliards d’années à nous parvenir. Nous la verrions ainsi telle qu’elle était un peu plus de 300 millions d’années seulement après le big bang, dans la prime jeunesse de l’Univers.
Ce serait passionnant que les astrophysiciens aient raison, mais les données qu’ils présentent sont encore très fragiles
Si elle se confirmait, cette trouvaille publiée dans The Astrophysical Journal serait d’autant plus extraordinaire que la galaxie brillerait d’un éclat particulièrement intense. Pour des raisons que nous allons détailler, cela voudrait dire qu’elle émettait à cette époque un puissant rayonnement ultraviolet qui pourrait être celui des premières étoiles, extrêmement massives, brillantes et éphémères, de l’Univers. À moins qu’il ne s’agisse d’une galaxie abritant en son centre un trou noir supermassif en plein «repas». Dans les deux cas, les implications astrophysiques seraient passionnantes.
Mais attention, l’affaire n’est pas encore totalement entendue. Il n’est pas exclu que cette galaxie soit bien plus proche. Il existe en effet un scénario où elle se situerait entre 11,5 et 12 milliards d’années-lumière ce qui la rendrait intrinsèquement beaucoup moins lumineuse, et à vrai dire tout à fait quelconque aux yeux des spécialistes qui en ont déjà identifié un très grand nombre… «Je reste assez circonspect pour le moment», prévient ainsi François Hammer, astronome à l’Observatoire de Paris, spécialiste de l’identification des objets lointains. «Ce serait passionnant qu’ils aient raison, mais les données qu’ils présentent sont encore très fragiles.» Quelles sont-elles?
Voir «plus loin»
Pour le comprendre, il faut revenir à plusieurs propriétés fondamentales de l’Univers. Celui-ci est en expansion continue depuis le big bang, et les astronomes ont montré que les objets s’écartaient d’autant plus vite les uns des autres qu’ils étaient éloignés. Cela a pour conséquence d’étirer les ondes lumineuses, ce qui les fait rougir. Au final, plus un objet est loin de nous, plus sa lumière est ainsi décalée vers le rouge. Pour ces objets records, leur éclat sort même du spectre visible pour basculer dans l’infrarouge. Et dans ces temps très reculés, l’Univers baignait encore dans un gaz d’hydrogène neutre qui avait la fâcheuse tendance de retenir tous les photons au-delà d’une certaine couleur bien déterminée (dans l’ultraviolet).
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En mettant tout cela bout à bout, les astrophysiciens recherchent donc un signal infrarouge qui disparaît au-delà d’une certaine longueur d’onde. Et ils déduisent ensuite de cette frontière d’extinction sa distance probable. Les chercheurs se sont ainsi plongés dans les données de quatre télescopes infrarouges permettant de voir «plus loin» que Hubble: Subaru (Japon), Vista (Chili), Ukirt (Hawaï), et Spitzer (en orbite). Et c’est ainsi qu’ils ont mis au jour HD1. Ils ont ensuite fait appel au puissant radiotélescope Alma pour tenter d’observer la lumière très particulière émise par les atomes d’oxygène à cette distance. Et ils ont trouvé un léger signal. «C’est un joli travail, mais il faut se méfier du biais de confirmation», avertit à son tour Johan Richard, astronome au Centre de recherche astrophysique de Lyon. «Ils sont allés chercher exactement le signal qu’ils voulaient, il n’est pas exclu que ce soit un artefact instrumental…»
La bonne nouvelle, c’est que le dossier pourra rapidement être tranché: le télescope spatial monumental James Webb, envoyé dans l’espace le 25 décembre dernier, pourra confirmer ou non cette hypothèse «en quelques poses seulement», assure François Hammer. L’équipe a déjà demandé (et obtenu) du temps d’observation lors de la première campagne de prise de mesure qui s’ouvrira cet été. On pourrait ainsi connaître dès cette année, en 2023 au plus tard, la vraie nature de HD1.
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Alerte rouge à la fourrière animale
Le Figaro
Sécheresse: une dizaine de départements déjà en alerte
Anne-Laure FrémontDans plusieurs communes du Vaucluse, de la Drôme, des Alpes-Maritimes, mais aussi de la Vienne ou de la Charente, par exemple, les terres agricoles sont soumises à des restrictions d’irrigation.
Après un début d’année particulièrement sec, la menace d’une pénurie d’eau plane sur certains départements pour les mois à venir. Sans attendre les éventuelles pluies de ces prochains jours, une dizaine d’entre eux sont déjà en état d’alerte, en particulier dans le centre-ouest et le sud-est du pays. Dans plusieurs communes de la Drôme, des Alpes-Maritimes, mais aussi de la Vienne ou de la Charente, par exemple, les terres agricoles sont soumises à des restrictions d’irrigation tandis que chez les particuliers le remplissage des piscines est interdit, de même que le lavage des voitures ou l’arrosage des jardins en journée. Une alerte élargie ce vendredi à plusieurs zones du Vaucluse où le déficit pluviométrique, de l’ordre de 70% depuis le début de l’année, est «l’un des plus importants observés depuis 1988», selon la préfecture.
Des restrictions encore plus sévères sont en place dans une partie de l’Ain et de la Charente-Maritime, placés en alerte renforcée. Dans le nord-ouest des Bouches-du-Rhône, enfin, le secteur du Réal de Jouques a même atteint le niveau maximal de«crise»nécessitant l’arrêt des prélèvements d’eau non prioritaires, y compris à des fins agricoles, selon le site officiel Propluvia: «Seuls les prélèvements permettant d’assurer l’exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité).»
C’est dans ce contexte que la secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, Bérangère Abba, a réuni le mois dernier le comité d’anticipation et de suivi hydrologique, instance créée en 2021 pour anticiper et gérer les épisodes de sécheresse. Car, comme l’indique Météo-France dans son bilan mensuel, en mars, «la pluviométrie a été déficitaire de plus de 25% sur la majeure partie du pays» et le cumul de précipitations depuis le début de l’année «affiche des valeurs inférieures à la normale sur la majeure partie du pays, excepté des Pyrénées-Atlantiques à la Corrèze et au Roussillon, l’est de la Haute-Corse ainsi que plus localement du nord d’Auvergne-Rhône-Alpes à l’Île-de-France et à l’intérieur des Hauts-de-France».
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Ce déficit de début d’année entraîne un net assèchement des sols sur une grande partie du territoire métropolitain, excepté le long des Pyrénées et sur le Languedoc-Roussillon. Et il impacte «fortement l’état des nappes (phréatiques)», note le Bureau de recherche géologique minière (BRGM) dans un récent communiqué. «En avril, les tendances des nappes devraient être orientées à la baisse», ajoute le BRGM, qui rappelle que les prévisions de Météo-France pour les trois prochains mois ne prêtent guère à l’optimisme: «Sur les mois d’avril à juin 2022, les scénarios plus chauds et plus secs que les normales sont les plus probables. (…). La hausse des températures, la reprise de la végétation et donc l’augmentation de l’évapotranspiration vont limiter nettement l’infiltration des pluies d’ici quelques semaines.»
Restrictions d’eau
La situation est donc particulièrement préoccupante dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui a connu «le début d’année le plus sec depuis le début des relevés, en 1959», note Cyrille Duchesne, météorologue à La Chaîne Météo (société du Groupe Figaro), avec un cumul de précipitations de 64 mm en moyenne entre le 1er janvier et le 10 avril. «Ce déficit de pluie, qui atteint - 60% à - 80% par rapport à la normale, concerne notamment les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes. Dans certaines zones, les nappes phréatiques sont très déficitaires (entre - 30% et - 50% par rapport à la normale).» Les niveaux des cours d’eau sont donc également bas «et les épisodes de Mistral viennent dessécher encore davantage les sols et la végétation». Résultat, «l’irrigation des terres agricoles a commencé dès mars, avec près de deux mois d’avance».
Et si la pluie peut encore tomber avant l’arrivée de l’été, «l’eau va faire du bien aux cultures mais n’ira pas remplir les nappes phréatiques,estime le météorologue. Il y a donc un vrai risque d’un été en tension pour le Sud-Est, avec des restrictions d’eau qui peuvent s’étendre et se renforcer.» Une situation également surveillée de près par les pompiers de la région, alors que les premiers départs de feu se sont produits dès la fin de l’hiver.
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Il est encore prématuré d’attribuer la sécheresse actuelle au changement climatique plutôt qu’à la variabilité naturelle des conditions météorologiques, note Cyrille Duchesne. Mais il est avéré que «le réchauffement n’arrange pas les choses: plus les épisodes de chaleur sont fréquents, plus ils ont un impact sur ceux de sécheresses ; et plus les besoins en eau sont importants». Selon les projections à long terme de Météo-France, la durée des sécheresses dues au déficit de précipitation pourrait augmenter de 5 jours par an (soit +30%) en moyenne à la fin du siècle dans un scénario intermédiaire de réduction des émissions de nos gaz à effet de serre. Le pourtour méditerranéen serait parmi les régions de France les plus affectées.
Les canicules marines, prévisibles à long terme
Au-delà d’une dizaine de jours, les effets du hasard sur les mouvements de l’atmosphère font que les prévisions météo sont par nature imprécises. Malgré cela, les météorologues livrent depuis plusieurs années des prévisions saisonnières, qui essaient de déterminer les tendances climatiques des prochains mois. Cette projection à long terme ne peut toutefois proposer que des scénarios, avec une probabilité que le temps du mois suivant soit plus ou moins chaud que la moyenne. En revanche, des chercheurs de l’agence américaine Noaa viennent de prouver dans la revue Nature qu’ils étaient capables d’utiliser les mêmes modèles climatiques pour prévoir avec une très bonne précision, plusieurs mois à l’avance, des vagues de chaleur dans l’océan qui vont se produire. Un résultat rendu possible par la bien plus grande inertie des processus océaniques. Les cartes, désormais accessibles sur le site de la Noaa, prévoient notamment une canicule marine au nord de l’Australie à partir du mois de mai.
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Droite en Paca : les leçons du premier tour
Le Figaro
Pochettino sur Mbappé et son avenir au PSG : «La décision interviendra après le titre»
Christophe RemiseÀ la veille de la réception de Lens, peut-être le match du titre pour le PSG, le coach argentin s'est exprimé en conférence de presse vendredi.
Le PSG champion de France ? Peut-être. Sans doute en fait. Il n'y a plus beaucoup de suspense, sachant que les joueurs de Mauricio Pochettino ont 15 points d'avance sur leur dauphin marseillais au classement avant la 34e journée de Ligue 1... Il ne leur faut d'ailleurs plus qu'un petit point face à Lens samedi (21h) pour décrocher la timbale. Le coach argentin a évoqué cette fin de saison, mais aussi la grogne des Ultras et l'avenir de Kylian Mbappé ce vendredi, en conférence de presse.
Keylor Navas : «Il a exprimé ses sentiments sur l'avenir (mercredi dernier après Angers, NDLR). J'en ai parlé aussi en conférence de presse. Notre objectif est de bien finir la saison, de gagner le titre. Pour l'avenir, ce sera sans doute différent. On a parlé de plein de choses personnelles. On avait déjà évoqué ses propos et les miens dans l'avion pour rentrer d'Angers.»
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La défense à trois contre Lens : «C'est l'une des options. Je suis content du rendement de l'équipe à Angers. On a utilisé Danilo en défense sur les phases de possession et ça ne changera pas notre comportement.»
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D'un point de vue égoïste, j'aimerais qu'il reste, l'emmener en vacances et le prendre à la maison
Kylian Mbappé et son avenir : «Rien ne me perturbe comme coach. Ce genre de situation arrive, pas seulement au PSG. Ce n'est ni la première ni la dernière fois. Il faut toujours s'adapter, notamment aux situations personnelles et contractuelles des joueurs. D'un point de vue égoïste, j'aimerais qu'il reste, l'emmener en vacances et le prendre à la maison (sourire). Bien sûr que j'aimerais le garder. On voudrait tous le garder, qu'il prolonge et qu'il reste au club, c'est évident. Ce serait important pour lui de rester mais ce genre de décision revient au joueur, au club, à différentes parties. La décision interviendra après l'obtention du titre de champion, notre objectif. Pas juste pour Kylian, mais aussi d'autres joueurs et les décisions seront prises quand l'objectif sera atteint. Et c'est ce qu'il y a de mieux à faire pour le club et les joueurs.»
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Mauro Icardi à l'infirmerie : «J'espère qu'il va récupérer rapidement. Ce n'est pas aussi sérieux qu'on a pu le penser. J'espère qu'il pourra être disponible d'ici à la fin de la saison.»
On espère que les supporters fêteront le titre avec nous
Le titre de champion de France... et les supporters : «Il faut donner du crédit à l'équipe pour être en position de remporter ce titre. Quand vous ne gagnez pas, c'est un gros problème. Quand vous êtes sur le point de gagner, il faut donner du crédit à l'équipe. Gagner un championnat, ça a de la valeur, il ne faut pas la sous-estimer. C'est important pour le club et les supporters. On espère d'ailleurs qu'ils fêteront le titre avec nous. Dans cette situation, personne n'est heureux, mais ce serait formidable d'avoir une grande ambiance au stade, qu'on gagne et qu'on célèbre ce titre. On sait bien que la critique est constructive. Le club est à l'écoute des supporters, qui représentent une part importante du club. Ça l'a toujours été.»
Manchester United : «Il y a toujours eu des rumeurs, depuis le début de ma carrière, et ça ne m'a jamais affecté. Je ne les commente pas non plus. J'ai entraîné l'Espanyol, Southampton, Tottenham et maintenant le PSG. J'ai toujours démontré un engagement total envers mes clubs. Les rumeurs sont les rumeurs, je n'y prête pas attention. On sait qu'elles existent, il y en a tous les jours. La vie serait tellement différente si ce n'était pas le cas… Mais comme toujours, je suis concentré sur le travail qu'il y a à faire au club. On a une responsabilité en tant que staff technique.» (Mauricio Pochettino a souvent été cité comme un prétendant au poste d'entraîneur des Red Devils, qui est finalement revenu au Néerlandais Erik ten Hag, NDLR)
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Lens : «On parle beaucoup du titre, mais il faut respecter Lens, une équipe athlétique, bien organisée, avec des joueurs de qualité et qui est dans une très bonne forme. On sait que le match sera compliqué face à une équipe qui nous rendra la tâche difficile. On devra être concentré, avoir beaucoup d'énergie. Ils n'ont pas seulement des qualités athlétiques, techniques aussi, avec en plus un très bon entraîneur.»
Propos recueillis en conférence de presse
Tops/Flops Angers-Paris SG : Mbappé intenable, une défense angevine coupable
Le PSG s'est rapproché de son dixième sacre en s'imposant logiquement sur la pelouse d'Angers (0-3). Retrouvez les Tops et les Flops de cette rencontre.
Ligue 1 : le PSG sacré samedi face à Lens, si...
Après une première balle de titre à Angers, les Parisiens auront leur destin entre leurs mains face à Lens samedi (21h), au Parc des Princes.
Ligue 1 : Bordeaux-Saint-Étienne, deux monuments historiques en péril
Sur la corde raide depuis plusieurs saisons, Saint-Étienne (17e) et surtout Bordeaux (19e), qui s'affrontent ce mercredi (19h00), ont le profil du relégué en puissance, à l'instar de Nantes en 2007 ou Monaco en 2011.
Valeurs Actuelles
Droite en Paca : les leçons du premier tour
L'Humanité
Le gouvernement met le Cnes sur une orbite néolibérale
ReportageLes personnels du Centre national d’études spatiales ont cessé le travail ce jeudi. Ils revendiquent un rattrapage du pouvoir d’achat et refusent de voir l’agence publique abandonner ses missions au profit du secteur privé.
Bruno VincensToulouse (Haute-Garonne), correspondance.
Les grèves sont rares au Centre national d’études spatiales (Cnes). Pourtant ce jeudi après-midi, suite aux assemblées générales de la semaine dernière, les personnels de cet organisme scientifique ont cessé le travail sur les sites de Toulouse, Paris et Kourou, en Guyane. À Toulouse près de cinq cents salariés étaient rassemblés devant l’une des entrées du Cnes. Six syndicats ont lancé cet appel à la mobilisation (1). Avec pour objectif une augmentation des salaires de 5 % dès cette année pour compenser les « 5 % de pouvoir d’achat perdus en cinq ans », explique Julien Anxionnat (CFDT), ingénieur à Toulouse. Selon l’intersyndicale, la direction ne proposerait en 2022 qu’une hausse moyenne de 2,4 %, mais avec une part variable fixée « au mérite ». Pour Damien Desroches (CGT), lui aussi ingénieur, « la compression des salaires fait partie de la stratégie de la direction pour rendre le Cnes moins attractif et réduire les effectifs ». Ceux-ci connaissent déjà une érosion et s’établissent à 2 300 salariés, dont 1 600 à Toulouse. Le personnel est composé à 90 % de cadres et ingénieurs.
Cette mobilisation, cependant, ne se réduit pas à des revendications salariales. La mission fondamentale du Cnes semble en effet chamboulée alors que le gouvernement et la direction ont validé aujourd’hui un contrat d’objectif et de performance (COP) qui, pour les cinq ans à venir, éloigne l’agence publique de son cœur de métier.
« Le rôle du Cnes est d’être une agence technique qui conduit la politique spatiale », rappelle Damien Desroches. Sauf que le gouvernement entend placer l’organisme sur une orbite néolibérale : pour appliquer des programmes le Cnes distribuerait toujours plus d’argent public à des industriels privés et les contrôlerait toujours moins. « On veut faire du Cnes une simple agence de paiement », s’insurge le syndicaliste CGT. Un changement significatif : le ministère de l’Économie est devenu la principale tutelle, reléguant le ministère de la Recherche au second plan. « Les aspects scientifiques sont très peu présents dans le COP, dénonce Damien Desroches. Le Cnes est dépossédé de sa mission et c’est compliqué pour les salariés car il n’y a aucune justification de la part de la direction. » Julien Anxionnat ajoute : « Nous sommes atterrés par le mépris renvoyé par les ministères de tutelle ».
Selon les syndicats, le COP prévoit de distribuer 1,5 milliard à des start-up… qui n’ont pas encore été créées pour beaucoup d’entre elles. D’où ce cri d’un salarié lors d’une assemblée générale : « On va arroser le désert en espérant voir pousser des licornes (2) ! » Julien Anxionnat explique l’intention des salariés de réécrire le COP, « avec cette fois l’intention de développer l’expertise du Cnes ».
Le malaise est tel dans l’agence publique qu’une partie des chefs de service résistent aux consignes venues de la direction. Pour Damien Desroches, « on nous demande de faire de l’espace quelque chose de rentable ».
conquête spatialecnesSalaires et pouvoir d'achatfonction publique Le Figaro
Dix journées de la vie de Molière: le triomphe du Malade Imaginaire
Irina de ChikoffWEBSÉRIE 8/10 - Le Figaro Hors-Série consacre un numéro au génial auteur du Misanthrope. Après les années sombres, en 1670 c'est le retour en grâce. L'interdit qui pesait sur Le Tartuffe a été levé et Le Bourgeois gentilhomme est un succès.
Ils dansent et chantent «Hu la ba ba la chou ba la ba ba la da» tandis que le Mufti, interprété par Lully, tout enturbanné, procède à la cérémonie qui va faire du Bourgeois gentilhomme, joué par Molière, un grand Mamamouchi.
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Dieu que les deux Baptiste sont drôles! Autour de Louis XIV qui ne peut garder son sérieux, toute la Cour se pâme de rire. Sa Majesté avait souhaité une turquerie, car les Ottomans sont à la mode depuis qu'une ambassade de la Sublime Porte, qui avait tourné au quiproquo, est venue à Paris. À Auteuil, durant tout l'été, Molière, Pierre Beauchamp et Lully, aidés par le chevalier d'Arvieux, qui a longtemps séjourné chez les Turcs, ont travaillé à cette comédie-ballet dont ils offrent en ce 14 octobre la première représentation à Chambord.
Sur scène, les compères s'en donnent à cœur joie. Il n'est plus question de mélancolie. Molière a oublié les inconstances d'Armande, la félonie de Racine et même les ragots odieux et les insinuations infâmes dont il a été la victime dans une méchante pièce de théâtre, Elomire hypocondre, publiée en 1670. Y a-t-il plus grand plaisir que d'entendre les rires en cascade d'une brillante assistance? Qui a dit que la comédie était inférieure à la tragédie ? Des sots ! Des pédants ! Des cuistres ! Si les grands comédiens continuent à traiter Molière de Turlupin, Jean-Baptiste s'en moque aujourd'hui, tout au bonheur d'offrir au roi un spectacle comme il les aime. Enlevé. Enjoué. Entraînant. Avec des musiciens, des danseurs et des morceaux de bravoure telle cette mascarade «mamamouchesque» !
Depuis que Molière est sorti de sa réclusion d'Auteuil au début de l'année 1668, la chance lui sourit de nouveau. Bien sûr il a un peu vieilli et sa toux l'incommode fort, mais en créant successivement Amphitryon, George Dandin, puis Monsieur de Pourceaugnac, qui a fait fureur, ainsi que Les Amants magnifiques pour célébrer la nouvelle favorite du roi, Mme de Montespan, Molière a été dédommagé de toutes les attaques dont il a pu être l'objet et des succès insolents du jeune Racine.
Lui-même n'a connu qu'un seul échec, celui de L'Avare, car le public n'a guère aimé Harpagon. Trop vieux, trop triste. En revanche, quel charivari quand le roi, peu après les deux brefs du pape qui ont instauré la «paix de l'Église» avec les Jansénistes, a jugé qu'il pouvait lever l'interdit sur Le Tartuffe !
Après cinq années d'attente, durant lesquelles Molière avait plusieurs fois remanié L'Hypocrite, la comédie a été jouée le 5 février 1669. Oh, Molière le sait, ses adversaires n'ont pas renoncé à le poursuivre de leur haine, mais la faveur du roi est son bouclier. Et comme Louis XIV est bon avec lui ! Quand des petits marquis avaient refusé de souper avec un tapissier, Sa Majesté n'a-t-elle pas convié Molière à sa propre table ? On supporterait bien d'autres rebuffades pour une pareille revanche !
À trente-deux ans, Louis XIV règne sans partage. Nul n'ose plus murmurer. Il a agrandi le royaume en conquérant la Franche-Comté après le Roussillon, la Cerdagne, une partie de l'Artois, la Lorraine, Dunkerque et le comtat Venaissin. Chacune de ses victoires est célébrée par des fêtes de plus en plus fastueuses. Molière en est le principal ordonnateur. Une seule inquiétude. Le goût du roi le porte de plus en plus vers les ballets, la musique et les chants. Il ne cesse de dire à Molière qu'il faut faire la part plus belle à Lully. Par chance, le « paillard » pas plus que Molière ne croit à l'opéra à l'italienne. En son temps, le cardinal Mazarin avait tenté de l'implanter en France, mais la greffe avait refusé de prendre. Louis XIV aurait-il résolu de réussir là où le cardinal avait échoué?
Molière n'est pas sans savoir qu'au mois de juin 1669, Sa Majesté a accordé à Pierre Perrin, poète et théologien, le privilège de la représentation des opéras en musique et en vers français. Ce Perrin, qui se dit abbé sans avoir reçu les ordres, aurait le projet de représenter Pomone, une sorte de pastorale qu'il a composée sur une musique de Robert Cambert. Tout récemment, Lully lui en a parlé, avec un air étrange. Un sourire fourbe.
«Quoi de neuf? Molière!», 114 pages, 8,90 €, disponible en kiosque et Figaro Store.
Dix journées de la vie de Molière: Jean-Baptiste épouse la jeune Armande Béjart
WEBSÉRIE 5/10 -Le Figaro Hors-Série consacre un numéro au génial auteur du Misanthrope. Le 20 février 1662 Molière épouse la fille de Madeleine Béjart. Fort apprécié de Louis XIV, il s'attire les foudres des puristes qui voient dans L'École des femmes un théâtre de farceur.
La jeune Marguerite Duras ressuscite sur scène
CRITIQUE - Au théâtre de la Ville Les Abbesses, Caroline Proust incarne l'écrivain jeune dans L'Éden Cinéma, une pièce adaptée de son livre autobiographique Un barrage contre le Pacifique (1950). Jusqu'au samedi 23 avril, puis en tournée.
Dix journées de la vie de Molière: le sort s'acharne sur Jean-Baptiste
WEBSÉRIE 7/10 -Le Figaro Hors-Série consacre un numéro au génial auteur et comédien. Le Tartuffe interdit, Dom Juan retiré de l'affiche, Le Misanthrope mal accueilli, les infidélités d'Armande… Pour Molière, en 1667, les déconvenues s'amoncellent.
Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Pierre Bouvier, Sandra Cazenave et Clémence Apetogbor
- Vladimir Poutine a estimé jeudi que ses forces avaient pris le contrôle de Marioupol et leur a ordonné d’assiéger les derniers combattants ukrainiens plutôt que de donner l’assaut sur le site industriel Azovstal où ils sont retranchés. Une affirmation jugée « contestable » par Joe Biden, pour qui il « n’y a encore aucune preuve que Marioupol soit complètement perdue ». Outre quelque 2 000 militaires ukrainiens qui refusent de se rendre et réclament de la communauté internationale des « garanties de sécurité », « environ 1 000 civils, femmes et enfants et des centaines de blessés » seraient aussi réfugiés dans cette usine, selon Volodymyr Zelensky.
- Joe Biden a annoncé jeudi une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour l’Ukraine, qui comprend « des armes d’artillerie lourde, des dizaines d’obusiers, 144 000 munitions, ainsi que des drones ». Washington a également l’intention d’apporter une aide économique supplémentaire de 500 millions de dollars pour maintenir le fonctionnement du gouvernement ukrainien. Justin Trudeau a, de son côté, annoncé, mardi 19 avril, l’envoi d’armes lourdes aux Ukrainiens, sans toutefois préciser d’où viendraient les armes, quel en serait le volume ni quand elles arriveraient.
- L’aide financière à l’Ukraine doit être accordée « le plus possible » sous forme de dons et non de prêts pour éviter que Kiev accumule une dette considérable qui compliquerait la reprise au sortir de la guerre, a insisté jeudi Kristalina Georgieva, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a estimé à 7 milliards de dollars par mois les besoins de son pays pour compenser les pertes économiques causées par la guerre.
- M. Zelensky accuse la Russie de chercher à organiser de faux référendums d’indépendance dans les régions de Kherson et Zaporijia qu’elle occupe dans le sud du pays.
- Plus de 1 000 corps de civils se trouvent dans les morgues de la région de Kiev, a déclaré jeudi une responsable ukrainienne.
- Trois bus d’évacuation de civils partis du port de Marioupol sont arrivés jeudi à Zaporijia. L’invasion russe a déjà poussé vers les pays voisins de l’Ukraine – à commencer par la Pologne – plus de cinq millions d’Ukrainiens, du jamais-vu depuis la seconde guerre mondiale.
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Décryptages. Accaparé par l’Ukraine, Joe Biden cherche à reprendre pied sur le plan intérieur
Tribune. « Au cœur de nos débats intérieurs, l’histoire cogne à la porte »
Factuel. Le Canada envoie des armes lourdes à l’Ukraine
Reportage. En Ukraine, la procureure générale traque les crimes de guerre « vingt-quatre heures sur vingt-quatre »
Décryptages. La France, un pays peu attractif pour les réfugiés d’Ukraine, de Syrie ou d’Afghanistan
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
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Les répercussions en France de la guerre en Ukraine
ActuLes ménages, soumis à des dépenses contraintes colossales, ainsi que l’industrie, énergivore et gourmande en matières premières, sont les victimes indirectes de l’invasion russe.
Stéphane GuérardLe 23 février, si vous aviez demandé aux salariés des usines Borealis du Grand-Quevilly, près de Rouen, d’Ottmarsheim, en Alsace, et de Grand- puits, en Seine-et-Marne, si leur avenir passait par l’Ukraine, ceux-ci vous auraient regardé avec des yeux tout ronds d’incompréhension. Posée quinze jours plus tard, la devinette aurait fait sens pour ces travailleurs de la chimie. Entre-temps, l’armée russe a envahi l’Ukraine. Parmi les sanctions prises dès le 27 février à l’encontre du Kremlin figure le blocage des avoirs des oligarques russes, soutiens du régime de Poutine. Dans cette liste se trouve Andrey Melnichenko. Le principal actionnaire du groupe suisse Eurochem, leader mondial des engrais, escomptait mettre la main sur la division azote de Borealis, comprenant les trois usines françaises, contre 450 millions d’euros. Fin de la vente.
Métaux stratégiques
L’attaque russe a déclenché une série de réactions en chaîne dont les répercussions sur l’économie française n’en finissent pas de se faire ressentir. Des conséquences externes et internes. Prenez les stations de ski de Savoie-Mont-Blanc. La richissime clientèle russe n’avait beau représenter que 6 % de la clientèle étrangère, le chiffre d’affaires de leurs 800 000 nuitées annuelles espérées et, aujourd’hui, en grande partie décommandées, manquera grandement à l’hôtellerie de luxe de Courchevel, Méribel, Chamonix et Megève. Mais, plus globalement, le secteur craint que l’envolée des prix de l’essence ne décourage les vacanciers d’avril, achevant ainsi cette campagne 2021-2022 qui s’annonçait historique en une fin de saison blanche et sèche.
Les économistes de tous bords ont vite fait tourner leurs calculettes pour envisager les secteurs perdants. L’envolée des prix du pétrole et du gaz, ajoutée aux pénuries de certaines matières premières fournies par les deux pays (métaux ferreux, non ferreux, stratégiques), touche en premier lieu la métallurgie et la sidérurgie, voraces en énergies et en minerais. Dans ce secteur, insiste la cheffe économiste du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, l’automobile sera particulièrement affectée par la flambée des prix du gaz. Stellantis (ex-PSA) et Renault n’avaient pas besoin de cette nouvelle difficulté, après les arrêts d’activité liés au Covid puis les pénuries de semi-conducteurs. Les deux constructeurs hexagonaux ont cependant les moyens de s’en sortir, avec respectivement 14 milliards et 1 milliard d’euros de bénéfices en 2021. Derrière l’automobile, les industries du papier et du carton, de la chimie et de l’alimentaire complètent les premières places des plus vulnérables. Mais ces secteurs savent qu’ils peuvent compter sur le soutien public, notamment via le recours à l’activité partielle ainsi qu’à des aides sectorielles toujours pas soumises à des garanties en termes de préservation de l’emploi. En revanche, pour les échanges commerciaux, « l’impact devrait être très limité car la Russie et l’Ukraine ne représentent qu’une petite partie des échanges (1,5 %) », selon Agnès Bénassy-Quéré. Quant aux établissements financiers, ils devraient bien s’en tirer, sauf en cas de chute brutale des marchés.
Inflation : menace sur la demande
Si les premières conséquences restent donc pour l’heure circonscrites à l’industrie, qui ne représente que 13 % du PIB, des effets secondaires pourraient survenir dans les prochaines semaines. Dans sa dernière note de conjoncture économique du 16 mars, l’Institut national de la statistique note deux inquiétudes. D’une part, celle des chefs d’entreprise, qui « anticipent une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien a priori avec les coûts de l’énergie et des matières premières ». De quoi nourrir l’inflation. D’autre part, les ménages envisagent eux aussi « une nette baisse du niveau de vie général en France ». Or, note l’Insee, « cette baisse est d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme sur ce solde d’opinion ».
Le cabinet Asterès a tenté d’estimer cette inquiétude des fins de mois rendues toujours plus difficiles à boucler. Le simple maintien sur tout 2022 des prix des carburants à leurs hauts niveaux actuels renchérirait le coût de la vie de 550 euros par ménage en moyenne. Soit 1,4 % de pouvoir d’achat en moins. Les familles les plus modestes (- 2,4 %) et habitant dans des zones rurales (- 2 %) en pâtiraient sérieusement. De quoi nourrir les revendications d’augmentation de salaires et de pensions, alors que le CAC 40 vient d’engranger 140 milliards d’euros de bénéfices en 2021. Et si la présidentielle se jouait sur la question de la juste répartition des richesses ?
Partir de Russie ou y rester ?
Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger et le 2e investisseur étranger en Russie. Si, aux dires de Bruno Le Maire, l’État ne leur demande « qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », soit l’embargo sur les produits importés, la donne s’est compliquée avec la dénonciation par le président ukrainien de la présence de groupes tricolores, synonyme selon lui de soutien au régime russe. Visés, Auchan et Leroy Merlin s’appuient sur le fait que leurs activités n’entrent pas dans le périmètre des sanctions pour rester. Coty, la Société générale sont des plus évasifs. Pour Renault, le départ est acté, l’usine de Moscou fermée. Mais comment se défaire de sa grosse filiale Avtovaz, productrice des Lada ? « Tous les mécanismes de marché sont sous cloche, analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Les entreprises ne savent pas ce qu’elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier. »
Guerre en UkraineSalaires et pouvoir d'achatindustriemétallurgie Le Monde
Entre Nicolas Sarkozy et la droite, le divorce est consommé
L’appel à rejoindre Emmanuel Macron, lancé par l’ancien chef de l’Etat après le premier tour de la présidentielle, ne passe définitivement pas chez Les Républicains.
Rompre avec une personnalité de premier plan n’est jamais facile pour une famille politique. On la choie, lui donne de l’importance et la caresse dans le sens du poil, par respect ou par peur. A droite, il en va ainsi de Nicolas Sarkozy. Dernier membre du parti Les Républicains (LR) à avoir remporté l’élection présidentielle et à avoir exercé le pouvoir, il est devenu, au fil des ans, une figure tutélaire, presque un parrain. Candidats aux différents postes ou scrutins, élus, aspirants cadres en quête de conseils… Depuis des années, tous défilent dans ses bureaux de la rue de Miromesnil. Et rien ou presque ne semble se faire sans sa bénédiction.
Présidentielle 2022 en direct : Emmanuel Macron prononce son dernier discours de campagne et promet de « continuer à remettre des services publics » partout en FranceMais une page semble se tourner depuis quelques jours. Le divorce entre LR et Nicolas Sarkozy semble même en partie consommé. L’appel lancé, le 12 avril, par l’ancien président de la République à rejoindre Emmanuel Macron et à répondre favorablement à la main tendue proposée par le président candidat au soir du premier tour de l’élection présidentielle ne passe définitivement pas à droite.
L’appel de Nicolas Sarkozy à rallier Emmanuel Macron crée de l’embarras à droiteA une autre époque et dans un autre contexte, peut-être, une telle prise de position aurait sans doute provoqué un exode au sein du parti. Ils auraient été nombreux à répondre présents et à suivre M. Sarkozy dans ce qu’ils auraient vu comme la seule façon de sauver la droite : rallier la Macronie. Pourtant, aujourd’hui, il n’en est rien. Bien sûr, ils sont un certain nombre à être d’accord avec lui, mais, pour l’instant, aucun n’ose vraiment s’exprimer ouvertement.
Pire, réunis en conseil stratégique, mercredi 20 avril, les chapeaux à plumes du parti ont désavoué leur ancien leader. Après des discussions, où des avis différents ont été présentés, ils sont à nouveau tombés d’accord pour écarter une alliance d’appareils entre LR et le parti présidentiel La République en marche (LRM), si Emmanuel Macron venait à se faire réélire. Conscients du risque d’une désertion individuelle pour les législatives après le médiocre score de leur candidate, Valérie Pécresse, le 10 avril (4,8 %), le président du parti, Christian Jacob, et le président du Sénat, Gérard Larcher, vont tout tenter pour retenir les députés à la maison avant le scrutin de juin.
« Papa reviendra-t-il ? »
Dans l’entourage de M. Larcher, on explique qu’un scénario de ralliement massif ne sauverait pas la famille politique, mais la tuerait, au contraire. Le sujet étant, précise-t-on, la possibilité de garder un espace d’alternance politique crédible, inexistant dans la proposition d’Emmanuel Macron de constituer un grand parti unique. Pour s’assurer de leur fidélité au parti et leur montrer son soutien, M. Larcher envisage d’ailleurs de multiplier les déplacements auprès des candidats LR aux législatives.
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Le Figaro
La Thaïlande lève les dernières restrictions de voyage pour les touristes vaccinés
À partir du 1er mai, le royaume lève les dernières restrictions pour les voyageurs vaccinés afin de relancer le secteur vital du tourisme encore très affecté par la pandémie de coronavirus.
Fin des tests PCR, fin de l'obligation de s'isoler dans un hôtel en attendant les résultats, les visiteurs devront uniquement attester d'un schéma vaccinal complet et d'une assurance médicale d'un montant minimal de 10.000 dollars, ont annoncé vendredi les autorités.
À l'arrivée en Thaïlande, les touristes qui ne sont pas vaccinés auront le choix : présenter un résultat négatif à un test PCR effectué dans les trois jours précédant leur arrivée ou rester cinq jours dans un hôtel en quarantaine. La levée des dernières restrictions «va dynamiser la reprise économique puisque nous sommes un pays qui dépend assez largement du tourisme», a déclaré le premier ministre Prayut Chan-O-Cha.
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Un reprise du tourisme très attendue
Hôtels, restaurateurs et voyagistes font depuis longtemps pression sur les autorités pour qu'elles assouplissent les conditions d'entrée dans le pays. La destination, qui figure traditionnellement parmi les plus prisée au monde, avait supprimé la quarantaine obligatoire le 1er février, au prix d'un protocole sanitaire strict. Avant la crise sanitaire, le secteur du tourisme contribuait à environ 20% du PIB thaïlandais.
En 2019, près de 40 millions de voyageurs internationaux s'étaient rendus dans le royaume générant 60 milliards de dollars de recettes touristiques.
En 2021, moins de 428.000 ont visité le pays qui a imposé des restrictions de voyage très strictes pour tenter de juguler la pandémie (jusqu'à 14 jours de quarantaine dans un hôtel agrée). Les autorités tablent sur 5,5 millions de voyageurs cette année.
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Le Monde
Emmanuel Macron « dominant sur le fond » et « à l’offensive » : le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle vu par la presse étrangère
Plusieurs titres de presse internationaux donnent l’avantage au président sortant, au lendemain du débat entre les deux finalistes de la présidentielle. Ils reconnaissent toutefois que Marine Le Pen était « mieux préparée » qu’en 2017 et qu’elle a « résisté ».
« Certains avaient prédit un débat au goût de tisane. (…) Il n’en a rien été », écrit Le Soir. Jeudi 21 avril, au lendemain du débat télévisé de l’entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, la presse étrangère compte les points entre les deux candidats. « Les deux finalistes de la présidentielle ne se sont pas épargnés. Pas du tout », ajoute le quotidien belge, qui juge toutefois que « c’est le président sortant, largement dominant sur le fond, qui s’est montré le plus mordant, mettant régulièrement, comme en 2017, son adversaire en difficulté ». « Même sur son sujet de prédilection [le pouvoir d’achat], le président sortant l’a accrochée », souligne Le Soir.
Débat de l’entre-deux-tours : l’étrange effacement de Marine Le PenPour Le Temps, la joute oratoire a surtout donné à voir l’image de « deux France impossibles à réconcilier ». Les candidats « ont, mercredi soir, campé chacun sur leurs positions, sans jamais réussir (…) à faire la différence par une phrase choc », assène le journal suisse. « Pour Emmanuel Macron, le piège de l’arrogance n’a été que partiellement évité », écrit Le Temps, pointant l’attitude du chef de l’Etat : « Bras croisés, énervé, prenant souvent une pose ironique au risque d’apparaître méprisant. »
« Pour Marine Le Pen, deux réussites à la lumière de son échec de 2017 : son calme face aux attaques macroniennes et aux démonstrations toujours chiffrées et argumentées de son opposant, et sa manière de présenter les choses, simple, et autour de quelques chiffres-clés comme les 600 milliards d’euros de dette creusés sous le quinquennat sortant. »
Le Temps tacle également le format de ce duel, avec « des journalistes inutiles ou presque, coincés dans leur rôle de gardien des horloges ».
« Le face-à-face était un défi pour les deux candidats. Le Pen n’arrivait pas à se défaire d’un sourire narquois et semblait se moquer de Macron quand il parlait, et ce dernier ne pouvait se débarrasser de son habitude d’expliquer sa politique en détail, comme un proviseur de lycée », selon The Guardian. « Macron est un débatteur expérimenté et pointu, contrairement à Le Pen. Alors qu’il s’est efforcé de corriger ses propositions “incohérentes” avec des faits sans apparaître condescendant, elle s’est appuyée sur des phrases chocs et des expressions émotionnelles comme “étonnant”, “choquant”, “inacceptable”, passant d’un sujet à l’autre et pataugeant dans les détails », affirme encore le quotidien britannique. The Guardian estime toutefois qu’après « sa performance désastreuse lors du débat présidentiel de 2017, Le Pen était bien mieux préparée cette fois-ci. On lui avait conseillé de jouer le rôle de mère de la nation – un conseil qu’elle n’avait pas suivi en 2017 ».
Débat de l’entre-deux-tours : Emmanuel Macron a choisi une posture offensive face à Marine Le Pen« Marine Le Pen a globalement tenu son rang »
Un avis partagé par la BBC, qui considère que « cette fois, Marine Le Pen était prête dès le début et beaucoup plus posée ». « Tout au long du débat, c’est M. Macron qui était à l’offensive, apparaissant plus comme un challenger que comme un président sortant, interrompant sa rivale à plusieurs reprises », ajoute le site de la radio-télévision britannique. Plus loin, la BBC pointe aussi « la forte performance de Mme Le Pen ».
Le Financial Times s’attarde de son côté sur la thématique de la Russie, véritable ligne de fracture entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. « Comme prévu, Macron a impitoyablement exploité l’un des points faibles de Le Pen : ses liens antérieurs avec Poutine et un prêt accordé à son parti par une banque russe en 2014 », écrit le quotidien économique et financier britannique. Mercredi soir, le président candidat a en effet accusé la candidate d’extrême droite de « dépendre du pouvoir russe » et « de M. Poutine » pour avoir « contracté un prêt auprès d’une banque russe » – « faux » et « malhonnête », a rétorqué Marine Le Pen. Le Financial Times reconnaît lui aussi que la candidate a livré une performance « plus assurée » qu’en 2017. Toutefois, « Macron, ancien ministre de l’économie et banquier chez Rothschild, avait clairement l’avantage sur des sujets tels que le chômage, l’investissement et les start-up », selon le journal britannique.
La Russie, ligne de fracture entre Emmanuel Macron et Marine Le PenLe Washington Post, pour sa part, a plutôt l’impression d’un match nul entre les deux finalistes : « En fin de compte, cette rencontre télévisée de près de trois heures pourrait ne pas aider ni nuire de manière significative à l’un ou l’autre des candidats – ce qui signifie que la course pourrait rester serrée jusqu’à la fin. » M. Macron « avait peut-être le plus grand défi à relever » dans la mesure où sa position de « président sortant l’exposait davantage à la critique qu’il y a cinq ans ». Il devait « défendre son bilan » et « réfuter les critiques » de Marine Le Pen, mais sans « donner l’impression de mépriser les thèmes qui comptent pour les électeurs », résume le journal américain, avant de trancher : « Il n’a pas toujours réussi. »
« S’interrompant l’un l’autre et s’accusant mutuellement de mentir, ils ont échangé des piques sur tous les sujets, de l’environnement à la réforme des retraites, pendant près de trois heures, sans jamais porter de coup fatal », retient le New York Times. « Bien qu’elle ait souffert de quelques moments difficiles au cours du débat, semblant perdue sur le sujet de la dette colossale que la France a contractée pour lutter contre le Covid-19, [Marine Le Pen] a globalement tenu son rang », juge encore le quotidien new-yorkais.
Débat de l’entre-deux-tours : les affirmations de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron vérifiéesPour El Pais, si le président sortant « a dominé » le débat, il n’est pas parvenu à mettre sa concurrente « hors-jeu comme il l’avait fait il y a cinq ans. Le Pen a résisté ». Par ailleurs, note le journal espagnol, le locataire de l’Elysée a réussi à mettre son opposante sur la défensive : « Comme si ce qui était en cause n’était pas la gestion du président au cours des cinq dernières années, mais les propositions de la candidate » d’extrême droite. Un qualificatif que le président candidat n’a d’ailleurs pas utilisé. « Le fait que Macron ait évité d’attiser la peur de l’extrême droite est significatif, et suggère peut-être que l’argument de la peur ne suffit plus pour obtenir des voix », observe aussi El Pais.
A l’inverse, le quotidien italien La Stampa voit Emmanuel Macron sortir nettement vainqueur de ce duel : « La challengeuse, que l’on attendait offensive sur le quinquennat du président, est restée incertaine et peu convaincante, laissant une grande partie de l’initiative à Macron, qui la regardait tantôt avec un sourire en coin, tantôt les bras croisés. »
Marie Slavicek
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L'Humanité
Huit méga-entrepôts bloqués : la grande bataille pour les salaires des Amazon France
ActuLa mobilisation est sans précédent. Les huit grands centres logistiques que compte le géant du e-commerce en France sont en grève. L'objectif : obtenir une revalorisation bien plus haute que celle de 3 % proposée par la direction de la filiale hexagonale. La bataille est d'envergure, malgré les pressions. Récit.
Luis ReygadaJoseph KordaLa mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires.
Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).
Une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions
Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. »
Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »
Filtrage des camions à l’entrée du site
Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout…
Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin… »
Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.
Des pressions pour briser le mouvement
Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une « entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».
Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ».
L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.
Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?
AmazonSalaires et pouvoir d'achatsmiclogistique Le Monde
Frédéric Chatillon : entre dolce vita et business, l’exil romain de l’ancien chef du GUD
L’ex-leader de cette organisation étudiante d’extrême droite et ami de longue date de Marine Le Pen dispose de multiples relais à Rome. Selon nos informations, ses activités et celles d’autres Français de la même mouvance intriguent l’Unité d’information financière de la Banque d’Italie, un service antiblanchiment.
C’est un dédale de ruelles aux nuances de rose, de crème et d’or, un quartier d’exception, au cœur de Rome. En levant les yeux, le promeneur peut distinguer des terrasses, où sont données les fêtes les plus discrètes et les plus exclusives de la capitale italienne. De là-haut, on peut contempler des siècles d’histoire : les dômes des églises, la cathédrale Saint-Pierre, le marbre blanc de l’Autel de la patrie et le palais de Venise, au balcon duquel Benito Mussolini haranguait autrefois la foule.
Qui sait si Frédéric Chatillon pensait au « Duce » ce jour d’octobre 2014 où il signa le bail de son splendide appartement dans ce quartier ? Voilà en tout cas huit ans que cet ami historique de Marine Le Pen, parfois considéré comme son éminence grise, s’est installé ici avec sa compagne et associée, Sighild Blanc. Cet entrepreneur de 54 ans a pu y consolider ses liens avec l’extrême droite locale, mais aussi orchestrer des opérations financières si particulières qu’elles ont attiré l’attention de l’Unité d’information financière (UIF) de la Banque d’Italie, un service antiblanchiment chargé des investigations préliminaires sur les mouvements financiers suspects.
La « GUD connexion » toujours présente dans les coulisses de la campagne de Marine Le PenPour comprendre ces investigations, il faut d’abord revenir sur le parcours de M. Chatillon, indissociable de celui de Mme Le Pen. Tous deux se sont rencontrés à l’université de droit d’Assas, à Paris, dans les années 1990. Le jeune homme dirige alors le Groupe Union Défense (GUD), association étudiante d’extrême droite. Loin d’être un simple président de cette organisation, il l’incarne, aussi bien dans l’esprit (culte du corps, pratique des arts martiaux, violence, antigauchisme, goût pour la « provoc ») que dans l’ascendant exercé sur ses semblables. C’est lui, le chef de bande, qui fait prendre au GUD un tournant dit « antisioniste » radical – lui-même travaillera d’ailleurs dans une librairie diffusant des écrits négationnistes et néonazis.
Le projet Edda
C’est dans ce contexte que M. Chatillon tisse un réseau amical appelé à devenir également un réseau d’affaires, une sorte de « GUD business », notamment avec deux personnes : Jildaz Mahé O’Chinal et Axel Loustau. Mme Le Pen, elle, évolue en périphérie. Bien qu’elle ne soit pas adhérente au GUD, elle se lie d’amitié avec Frédéric Chatillon. Il faut dire que les « gudards » aiment mener la belle vie, ce qui plaît à cette étudiante fêtarde.
Les jeunes gens en question sont également doués en affaires. Ainsi Frédéric Chatillon lance-t-il Riwal, une société de communication qui travaillera longtemps pour le Front national (FN), l’ancêtre du Rassemblement national (RN). Le nom de Riwal est connu de la justice française : il est au centre de l’affaire Jeanne, du nom du microparti de Marine Le Pen, créé en 2010, où a été mis au jour un système de surfacturation.
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Valeurs Actuelles
[D’Orcival] Le deuxième temps du débat présidentiel commence
L'Humanité
Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars
Un jour avecCet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.
Cécile RousseauSoignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.
« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »
Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.
Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »
Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »
Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.
en résistance contre la privatisation rampante
La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.
Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »
ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public Le Monde
Carlos Ghosn visé par un mandat d’arrêt international délivré par la justice française
L’ancien patron de Renault-Nissan est réfugié au Liban depuis décembre 2019 et sa fuite du Japon où il était poursuivi pour des accusations de malversations financières.
La justice française a délivré un mandat d’arrêt international contre Carlos Ghosn, ancien président-directeur général de l’Alliance Renault-Nissan (RNBV), dans le cadre d’une enquête instruite à Nanterre (Hauts-de-Seine), notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, a déclaré le parquet de Nanterre, vendredi 22 avril, confirmant des informations du Wall Street Journal.
L’homme d’affaires franco-libano-brésilien, qui devait être jugé à Tokyo pour malversations financières, vit à Beyrouth depuis sa fuite rocambolesque du Japon à la fin de 2019. A Nanterre, les enquêteurs s’intéressent à près de 15 millions d’euros de paiements considérés comme suspects entre RNBV et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).
Si le mandat d’arrêt est exécuté, Carlos Ghosn sera directement présenté à un juge d’instruction de Nanterre, qui lui notifiera sa mise en examen. L’ancien patron de Nissan et Renault est hors de portée de la justice japonaise, car le Liban n’extrade pas ses ressortissants.
« Ce mandat est très surprenant »
Le juge d’instruction de Nanterre chargé de l’enquête a délivré cinq mandats d’arrêt internationaux au total : ils visent, outre Carlos Ghosn, « les propriétaires actuels ou ex-dirigeants de la société omanaise SBA », a précisé le parquet.
« Il ne s’agit pas d’un mandat d’arrêt émis par la France, mais par le tribunal de Nanterre lors d’une instruction en cours, plus précisément par le parquet de Nanterre », a réagi l’un des avocats de M. Ghosn, Jean Tamalet, du cabinet King and Spalding :
« Ce mandat est très surprenant, car le juge d’instruction et le procureur de Nanterre savent parfaitement que Carlos Ghosn, qui a toujours coopéré avec la justice, fait l’objet d’une interdiction judiciaire de quitter le territoire libanais. »
Lors de leurs investigations, les magistrats de Nanterre s’étaient déjà déplacés deux fois à Beyrouth. En février, ils y ont auditionné deux témoins. Au mois de juin, ils avaient procédé, avec des magistrats de Paris, à l’audition libre de M. Ghosn pendant cinq jours, pour les enquêtes le visant à Nanterre et à Paris.
Contacté, l’avocat de Renault, partie civile dans la procédure, n’avait pu être joint vendredi matin. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, s’est pour sa part refusé vendredi à tout commentaire, estimant que « c’est une affaire de la justice ».
Fuite rocambolesque
A la fin de l’année 2019, M. Ghosn était en liberté sous caution à Tokyo. Il avait l’interdiction de quitter le Japon dans l’attente d’un procès pour malversations financières présumées quand il était à la tête de Nissan. M. Ghosn a toujours clamé son innocence sur ce dossier.
Le 29 décembre 2019, après avoir voyagé incognito de Tokyo à Osaka en Shinkansen, le train à grande vitesse japonais, il s’était caché dans un gros caisson percé de petits trous discrets pour lui permettre de respirer. M. Ghosn avait ainsi échappé aux contrôles à l’aéroport international du Kansai. Les contrôles de bagages n’étaient à l’époque pas obligatoires pour des passagers embarquant à bord d’un jet privé.
Dans la foulée, il avait rejoint Beyrouth via Istanbul à bord de jets privés loués pour l’occasion. En février 2020, trois personnes avaient été condamnées à plus de quatre ans de prison chacune par un tribunal d’Istanbul, en Turquie, dans cette affaire : un responsable d’une société turque de locations de jets, ainsi que deux pilotes.
La fuite de M. Ghosn n’a pas empêché l’ouverture, en septembre 2020, d’un procès pénal à Tokyo au sujet de rémunérations différées totalisant plusieurs dizaines de millions de dollars. Il était censé les toucher ultérieurement, mais sans que cela soit mentionné dans les rapports boursiers du groupe.
Les secrets bien gardés de l’évasion japonaise de Carlos Ghosn Le Monde avec AFP
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L'Humanité
Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?
ActuPouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.
Florent LE DULes préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.
Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande
Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »
Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »
D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…
Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.
Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.
Présidentielle 2022SondagesSalaires et pouvoir d'achat Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : face à Le Pen, Macron conserve son avance, selon un sondage
Dans deux jours, les Français se rendront aux urnes pour élire leur prochain chef de l’Etat. Pour cela, ils devront choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Et selon le dernier baromètre Opinionway, dévoilé vendredi 22 avril par CNews, le président-candidat reste en tête des intentions de vote, puisqu’il récolte 57 % d’entre elles, tandis que sa rivale en recueille 43 %. Depuis le 15 avril, celui-ci a gagné du terrain, sur son adversaire du Rassemblement national. Il est ainsi passé de 53 % à 57 %.
49 % des moins de 35 ans soutiennent Marine Le Pen
Et comme c’était déjà le cas le 10 avril, lors du premier tour de l’élection présidentielle, ce sont les électeurs âgés de 65 ans et plus qui composent la classe d’âge la plus favorable au locataire de l’Elysée, indique la chaîne d’informations. Dans le détail, ils sont 71 % à faire savoir qu’ils souhaitent voter pour lui le 24 avril, contre 29 % pour son adversaire frontiste. Dans le même temps, les Français âgés de 50 ans et plus sont 61 % à vouloir donner leur voix au président de la République sortant. Chez les plus jeunes, l’écart entre les deux candidats est moins important. Les moins de 35 ans sont partagés : 51 % se disent en faveur d’Emmanuel Macron, tandis que 49 % des sondés de cette classe d’âge vont soutenir Marine Le Pen.
Quid du plan sociologique ? Selon cette même enquête, les CSP+ qui ont été sondés sont 63 % à vouloir donner leur voix à Emmanuel Macron, contre 37 % pour Marine Le Pen. A l’inverse, cette dernière a réussi à s’attirer les faveurs des CSP-. Ces derniers, en effet, sont 56 % à faire part de leur intention de voter pour elle.
L'Humanité
L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire
ActuÉconomie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.
Clotilde MathieuL’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».
L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.
Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).
Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.
Des coûts qui ne cessent de grimper
Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.
Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».
Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.
Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».
www.atterres.org/hausse des prixinflationSalaires et pouvoir d'achatconjoncture Valeurs Actuelles
Jordan Bardella, l’atout maître de Marine Le Pen
La vérité du football n’est pas forcément celle de la politique : si dans le monde du ballon rond le but à l’extérieur n’a plus la même valeur que jadis, il est toujours très profitable, dans l’arène électorale, d’aller faire trembler les filets de l’adversaire sur son propre terrain.
Ce 22 mars au soir, lors du Grand Débat des Valeurs organisé par notre hebdomadaire, le Palais des Sports de Paris ressemble au terrain d’Éric Zemmour. Les militants de Reconquête ! ont trusté les places disponibles pour soutenir leur candidat : le Z joue à domicile. Jordan Bardella entre en scène à un horaire avancé ; avant lui, la ministre Marlène Schiappa ou la candidate Valérie Pécresse ont dû composer avec le parti pris bruyant de l’auditoire. « Je ne suis pas venu pour vous flatter, vous faire croire que je suis le plus conservateur, prévient-il. Personne ne me croirait. » Le président du Rassemblement national défend la candidature de Marine Le Pen face à celle d’Éric Zemmour, vante l’aboutissement d’un projet qui répond à la fois « à la question de la fin de la France, du souci de l’âme française, et à celle de la fin du mois », reconnaît que les électeurs de l’ancien journaliste sont « des patriotes sincères » avec lesquels il « partage l’essentiel », mais prédit l’échec dans les urnes de cette « candidature de témoignage ». Pendant une demi-heure, le jeune homme en costume cravate dit à la salle ce qu’elle n’a pas forcément envie d’entendre… sous les applaudissements, les rires et l’approbation du public. Quelques instants après, lors du cocktail clôturant cette soirée, la tonalité des comptes rendus est unanime : Jordan Bardella a marqué un but à l’extérieur.
“Je pense avoir gagné mes médailles sur le champ de bataille”
La performance est remarquable mais ne surprend plus grand monde. L’image du novice, que d’aucuns décrivaient, il n’y a pas si longtemps encore, comme une « marionnette de Marine Le Pen », simple robot surperformant dans la récitation d’éléments de langage, n’est plus d’actualité. « Je pense avoir gagné mes médailles sur le champ de bataille », soutient aujourd’hui le président du RN par intérim pendant la mise en retrait de Marine Le Pen pour cause de campagne présidentielle.
En 2012, à 16 ans, il s’encarte au RN (Front national, à l’époque) et gravit rapidement tous les échelons de la hiérarchie du parti à la flamme
Il a déjà beaucoup parlé de son premier combat, celui qui le mena à la politique : son enfance dans la cité HLM Gabriel-Péri de Saint-Denis, dans ce 9-3 où le trafic de drogue, les agressions et le communautarisme font partie de la vie quotidienne et où sa mère avait du mal à joindre les deux bouts. La fin de la France et la fin du mois – déjà. En 2012, à 16 ans, il s’encarte au RN (Front national, à l’époque) et gravit rapidement tous les échelons de la hiérarchie du parti à la flamme : secrétaire départemental de Seine-Saint-Denis, conseiller régional d’Île-de-France, porte-parole du mouvement puis directeur de Génération Nation, la branche jeune du RN.
Un jour de fin 2018, il monte dans le bureau de la patronne pour faire valider quelques visuels du Front national de la jeunesse (FNJ). Elle le fait asseoir et lui demande s’il accepterait d’être tête de liste aux élections européennes. « Il est impératif d’arriver en tête, prévient-elle, sinon je ne pourrai pas être candidate en 2022. » Il accepte et quitte le bureau quelque temps plus tard, ses visuels sous le bras, qu’il a oublié de faire valider. Marine Le Pen joue à quitte ou double : son protégé grille la politesse à des profils plus aguerris et suscite le scepticisme, sa défaite serait la sienne, seulement la sienne.
Lors de son premier meeting, Bardella fait du Salvini devant une foule conquise : « Je veux que le soir du 26 mai, Castaner ait les larmes aux yeux ! […] Que Griveaux cherche ses mots sur les plateaux de télé pour minimiser la raclée ! » Pari remporté : avec 23,34 % des voix, il devance la candidate LREM Nathalie Loiseau, 22,42 %, et devient dans la foulée vice-président du RN à seulement 23 ans.
À l’égard de la “présidente”, dont il loue régulièrement la sérénité et l’expérience, il n’a que respect et admiration.
Le succès éclair semble n’avoir aucun effet sur lui : « Ça ne me procure pas d’émotion particulière, assure-t-il. Mon âge m’impose de prendre tout ça avec humilité, car la plupart des gens autour de moi sont beaucoup plus âgés. » Il semble également serein à l’idée d’occuper un poste qui, de Bruno Mégret à Florian Philippot en passant par Bruno Gollnisch, fut souvent synonyme d’épilogue malheureux. « Contrairement à certains de mes prédécesseurs, je n’ai pas développé d’obsession ou de volonté hégémonique sur la ligne, explique-t-il. J’exprime mes idées, avec mon histoire et mes nuances, mais c’est complémentaire de Marine – et jamais en off dans la presse. » À l’égard de la “présidente”, dont il loue régulièrement la sérénité et l’expérience, il n’a que respect et admiration.
La VRP macroniste Nathalie Loiseau, “petit ange parti trop vite”
La réciproque est vraie aussi. « C’est un animal politique qui pourrait aller très loin », nous assurait Marine Le Pen en 2019. Depuis, les médias ne se sont pas privés de filer cette métaphore animalière – il serait, selon la mauvaiseté de la langue, le lionceau de Marine Le Pen, son coq de combat, son poulain ou son veau – et la chef de file du camp national a fait de Bardella son atout numéro un dans sa lutte à distance avec Emmanuel Macron.
Le 19 janvier 2022, ce dernier prononce à Strasbourg un discours pour définir les priorités de la présidence française de l’Union européenne (PFUE) : comme les autres leaders de l’opposition au Parlement européen, Jordan Bardella dispose de quelques minutes pour répondre au président français. « Nous n’avions pas eu de confrontation directe depuis 2017, se souvient l’eurodéputé. Même aux européennes, on débattait seulement avec sa VRP Nathalie Loiseau – petit ange parti trop vite… C’était notre seule occasion de l’affronter avant le second tour : je ne pouvais pas me rater. » Il pèse donc lui-même « chaque mot » d’un discours plaçant le débat sur le terrain du combat civilisationnel : « Votre Europe a 60 ans, la nôtre en a 3000 », débute le parlementaire.
« Vous et vos alliés avez fait de l’Europe l’arrière-cour de Washington, la proie de Pékin, le paillasson d’Erdogan et l’hôtel de l’Afrique. » Après quatre minutes d’une prise de parole très centrée sur l’immigration – « Les nations d’Europe ne veulent être ni dissoutes, ni remplacées, ni submergées » -, il termine par une phrase soufflée par “Marine” : « Alors que la France a besoin de rayonner de nouveau pour exprimer sa puissance, vous avez éteint sa lumière. Pour la France mais aussi pour l’Europe, il est vital que votre mandat reste unique. » La campagne présidentielle française vient de s’ouvrir à Strasbourg et Emmanuel Macron l’a bien compris : dans sa réponse commune aux prises de parole, le seul opposant qu’il cite nommément est le bras droit de sa future adversaire du second tour.
Le Bardella 2022 est un élément clé de la campagne présidentielle de Marine Le Pen
La confrontation du Parlement européen alimente encore un peu plus le sentiment que Bardella a changé de dimension. « Aujourd’hui, il est le seul poids lourd autour de Marine, le dernier vrai politique », confirme une huile du parti. Son ascension ne va pas sans susciter rancœurs et tensions dans un appareil dont le fonctionnement est fréquemment décrit comme clanique, mais Bardella n’hésite pas à mettre les mains dans le panier de crabes. Lors des élections régionales, il s’attire le ressentiment du “clan Hénin- Beaumont” en désignant Andréa Kotarac tête de liste en Auvergne Rhône-Alpes malgré son marionisme présumé, en lieu et place de leur favori Alexis Jolly.
Laurent Alexandre voit en lui “le Raymond Barre des années 2030”
Sa main ne tremble pas non plus au moment de signer la lettre d’exclusion des transfuges zemmouriens pendant la campagne présidentielle. En 2014, un certain Nicolas Bay l’avait reçu en entretien au siège du parti et l’avait choisi pour être, à 18 ans, le secrétaire départemental de Seine-Saint-Denis ; huit ans plus tard, il exclut ce dernier du parti « sans aucune fébrilité » : « Il n’y a pas un seul départ dans cette campagne qui ne dissimule une revanche personnelle à l’égard de Marine, veut-il croire. Ces gens à qui on a tout donné se disent humiliés ? Beaucoup de conseillers municipaux bénévoles aimeraient être humiliés comme eux. » Confronté très jeune à la brutalité du monde politique, à l’effacement de la frontière entre le professionnel et le personnel, à la vie sous protection permanente, il s’est accroché à son parti pour survivre et ne pardonne pas la trahison : « Il faut objectivement peu de morale pour changer de famille à quarante jours d’un scrutin. »
Le Bardella 2022 est un élément clé de la campagne présidentielle de Marine Le Pen. Quand elle ne peut – ou ne veut – pas honorer une invitation, la candidate envoie son lieutenant et peut dormir sur ses deux oreilles. Face aux cadors macroniens, Gabriel Attal, Gérald Darmanin ou Olivier Véran pour les plus récents, le Dionysien est souvent déclaré vainqueur par K.-O. par la foule des réseaux sociaux et la crème des commentateurs de la vie politique. Incarnation du nouveau RN dédiabolisé, solide sur le fond et propre sur la forme, il jouit d’une certaine unanimité. « Le grand jeune homme est courtois, vif, souriant, drôle quand il le veut, toujours soigneusement mis, parfaitement à l’aise à la télé et incontestablement plein de talents », écrit M, le magazine du Monde, en ouverture du long portrait qu’il lui a consacré en juin 2021. Jusque chez ses adversaires idéologiques, on lui reconnaît en privé toutes les qualités. Ou même en public, parfois : « Jordan est extrêmement intelligent et a une vision saine de la politique , affirme le chirurgien et entrepreneur Laurent Alexandre, qui ne cache pas son amitié pour le jeune homme. Il a vocation à devenir le Raymond Barre des années 2030, ce qui est un compliment dans ma bouche : un homme de droite modérée, réformateur et unificateur. »
Bardella, l’équilibriste de cette campagne, capable de s’attaquer directement à « l’impasse » Zemmour sans s’aliéner ses fidèles, serait-il la clé de la recomposition de la droite ?
Que fera Jordan Bardella en 2030 ? Contrairement à Raymond Barre, qui ne fut jamais membre d’aucun parti politique, lui n’a qu’une certitude : il ne changera pas de maison. « Beaucoup rêvent du grand remplacement du RN, mais l’histoire politique de nos cinquante dernières années a une jurisprudence : le RN ne meurt jamais. » Même s’il « pense qu’elle a son idée », il n’a jamais parlé avec Marine Le Pen du rôle qu’il aurait à jouer si elle remportait l’élection présidentielle.
L’équilibriste Bardella, clé de la recomposition ?
Si elle la perdait, d’autres ont déjà réfléchi pour lui : chez Reconquête !, on espère pouvoir travailler avec le leader du RN à la création d’une alliance en mesure de s’opposer aux deux autres coalitions en formation – celle de Mélenchon, du Parti communiste et des Verts d’un côté, celle de Macron, des ruines du PS et de LR et du reste du centre de l’autre. « Il y a un passif entre Éric Zemmour et Marine Le Pen, ils sont allés très loin dans leur opposition, analyse un membre de l’entourage du candidat défait au premier tour. Mais dans la perspective de la reconstruction des droites, il n’y a pas d’antagonisme ou d’histoire négative entre des personnalités de la nouvelle génération comme Bardella, Maréchal ou Peltier, pas quarante années de haines recuites et de chausse-trappes, mais du respect et de l’estime mutuels, ce qui compte beaucoup. »
Bardella, l’équilibriste de cette campagne, capable de s’attaquer directement à « l’impasse » Zemmour sans s’aliéner ses fidèles, serait-il la clé de la recomposition de la droite ? « Le FN est déjà devenu le RN dans une optique de dépassement et de main tendue aux déçus des Républicains , oppose l’intéressé. Ce que Zemmour propose depuis deux mois, on le fait depuis cinq ans ! Le Rassemblement national a évolué et continuer a de le faire. » La suite dépendra du résultat de dimanche prochain, et donc du débat d’entre-deux-tours de mercredi soir. Pour ce match-ci, il sera sur le banc.
Valeurs Actuelles
Interdiction du voile dans l’espace public : mission impossible ?
« Je suis pour l’interdiction du voile dans l’espace public. […] Je pense que le voile est un uniforme imposé par les islamistes », a affirmé Marine Le Pen lors du débat de l’entre-deux-tours, mercredi. Ce à quoi Emmanuel Macron a rétorqué : « Avec moi, il n’y aura pas d’interdiction ni du foulard, ni de la kippa, ni quelques signes religieux dans l’espace public. Parce que le principe d’égalité fait que si vous entrez dans cette logique, Madame Le Pen, vous interdirez tous les signes religieux dans l’espace public. » Et d’ajouter plus loin : « Vous allez créer la guerre civile si vous faites ça. Je vous le dis en toute sincérité. »
Un point de vue qui n’est pas celui des Français. Jeudi, l’institut de sondage CSA a publié un rapport dévoilant que 60 % des Français seraient favorables à l’interdiction du port du voile dans l’espace public. Étant précisé que les générations sont divisées sur la question. Si les 65 ans et plus soutiennent à 71 % cette interdiction, 58 % des 18-24 ans s’y opposent.
Pour Guillaume Drago, professeur de droit public à l’Université Panthéon-Assas Paris II, « on ne peut concevoir dans la République une législation qui soit uniquement adressée à un seul culte ou une seule religion – en l’occurrence le voile islamique. Pour la simple raison que la loi de 1905, dite de la séparation des Églises et de l’État, énonce que la République ne reconnaît et donc ne doit discriminer aucun culte. »
Dans la loi sur les séparatismes d’août 2021, et non [le] séparatisme [islamique], cela était déjà le cas. D’autant plus que les principes de liberté de conscience et de liberté religieuse sont consacrés par la Constitution et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Au niveau conventionnel, l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme, protège ces principes.
Pour autant, le professeur Guillaume Drago affirme qu’une telle interdiction est possible « sous certaines limites et conditions ».
Juridiquement faisable, socialement compliquée
Dans une proposition de loi datant de février 2021, intitulée « visant à combattre les idéologies islamistes », Marine Le Pen avait proposé d’interdire « dans l’espace public des tenues islamistes », sans mentionner explicitement le voile. Son programme présidentiel ne le fait pas davantage.
Quand c’est flou, il y a un loup. Pour Guillaume Drago, une telle législation n’est faisable politiquement et juridiquement que si l’on précise à l’avance ses contours. Aussi, faut-il selon lui répondre à plusieurs questions : le port du voile contrevient-il au vivre ensemble ? Enfreint-il le principe d’égalité entre les hommes et les femmes ? La question de la liberté personnelle : ces femmes sont-elles vraiment libres ou contraintes sur le plan social, familial ou religieux de porter le voile ? Enfin la question de l’ordre public. Cela paraît en soit compliqué à défendre, sauf si ce voile était revendiqué comme une sorte de séparation sociale.
S’agissant de l’égalité, le Conseil constitutionnel s’est déjà prononcé sur ce point en 2010, au sujet de la dissimulation complète du visage dans l’espace public : « Les femmes dissimulant leur visage, volontairement ou non, se trouvent placées dans une situation d’exclusion et d’infériorité manifestement incompatible avec les principes constitutionnels de liberté et d’égalité », soutenaient alors les Sages.
Une marge de manœuvre au niveau national
Une position confirmée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) en 2014, considérant qu’une telle décision relevait d’une marge nationale d’appréciation des États destinée à préserver le vivre ensemble. L’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme dispose en effet qu’une loi peut limiter la liberté d’exprimer sa religion ou ses convictions si cela contrevient « à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d’autrui ». En d’autres mots, la CEDH n’est pas fondamentalement hostile à une législation qui interdirait ou limiterait le port du voile dans l’espace public.
« Mais prudence ! Tout est question de proportionnalité, car la législation doit être motivée par les quatre points cités précédemment. Il reste envisageable d’étendre cette conception au simple port du voile », prévient Guillaume Drago. En effet, dans un autre arrêt de 2005 relatif à l’interdiction du voile islamique dans les universités turques, la CEDH avait notifié qu’il « pouvait exister dans les États une marge nationale d’appréciation pouvant les conduire à limiter de porter des insignes revendiquant sa religion ».
La difficile question de l’ordre public
Au surplus, cette législation ne va pas sans poser une question d’ordre public. Notamment en cas d’interpellation d’une contrevenante. On ne compte plus les exemples de contrôles policiers musclés où des femmes voilées se disent victimes de discrimination. Pas plus tard que le 14 avril, à Asnières (Hauts-de-Seine), un contrôle tendu – dont on ne connaît pas les détails – a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes musulmans dénonçant « l’agression de deux sœurs ».
À cela s’ajoute encore une autre difficulté : la question de la proportionnalité. En d’autres termes, la nécessaire conciliation entre, d’une part, la prévention des atteintes à l’ordre public, et, d’autre part, l’exercice des libertés constitutionnellement garanties. Or, si l’atteinte à l’ordre public a été jugé manifeste dans le cas de la burqa, cela n’a pas été le cas pour le burkini. En 2016, le Conseil d’État a ainsi annulé plusieurs arrêtés municipaux interdisant le port de ce voile aquatique, considérant ce ceux-ci portaient « une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle ». Pourquoi en irait-il autrement du voile ?
Une loi référendaire
Dès lors, faudrait-il s’en remettre à un référendum ? Outre la complexité procédurale inhérente à l’article 11 de la Constitution, une telle loi adoptée par référendum supposerait un « consensus social majeur », analyse Guillaume Drago. Autrement, il y aurait sans doute de vives réactions dans une partie de la population.
Le nœud gordien, c’est la volonté politique
Lors d’un déplacement au Havre, le 14 avril, Emmanuel Macron a déclaré : « Il n’y a aucun pays au monde qui interdit sur la voie publique le voile. […] Vous voulez être le premier ? » Pour ne citer que cet exemple, le Mexique, lors de la révolte des Cristeros (1926-1929), avait bien interdit les costumes ecclésiastiques dans l’espace publique. Le président compte-t-il également revenir sur la spécificité française qu’est la laïcité ?
On ne peut, par ailleurs, mettre sur le même plan le voile islamique avec le voile des bonnes sœurs ou au port d’habits sacerdotaux, telle la soutane. Elle fait partie de la culture séculaire. Ces habits sont l’expression d’un état de vie. Mais cela ne doit pas être ostentatoire. « Or, pour toutes personnes religieuses qui se radicalisent, il y a la volonté d’apparaître pour ce qu’on veut être. Il y a l’aspect évidemment ostentatoire et identitaire », souligne Guillaume Drago.
Enfin, sans une volonté politique forte la question du voile ne pourra être résolu. Une question fondamentale se doit donc d’être posée, celle de la liberté individuelle dans l’islam. Cette question, seuls les musulmans peuvent se la poser. En toile de fond, c’est la liberté de la femme qui est en cause. Si l’on croit que l’on est dans un pays de liberté, « alors tout ce qui est susceptible d’entraver la liberté de la femme se doit être au moins réglementer et peut-être interdit dans l’espace public ou dans certains espaces publics », conclut le professeur de droit public. Sans quoi, l’islamisme ne va cesser de croître dans notre société. Or, force est de constater qu’elle ne se pose pas pour les autres religions…
L'Humanité
Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?
ActuAlors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens.
Gérard Le PuillPubliée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses, de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.
Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été 2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021, la tonne de colza- dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or, que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.
Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines
Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois. Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.
Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€.
Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments
Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché.
Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures, du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse. L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales, les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux.
Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée
Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés. Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature. A ce propos, le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France.
Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder, pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars, que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.
Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires » pour faire voter deux textes en automne 2021.
Depuis, quand il prend publiquement la parole, Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan!
Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022 L'Humanité
Chez Atalian, la colère des forçats de la propreté
ActuMobilisations Les agents de nettoyage employés par ce géant des services aux entreprises se battent pour de meilleurs salaires. Dans les Bouches-du-Rhône, la grève des salariés affectés au site d’Airbus Helicopters fait tache d’huile.
Rosa MoussaouiLa vie chère et les bas salaires aiguisent depuis longtemps leur exaspération. Sur le site d’Airbus Helicopters, à Marignane (Bouches-du-Rhône), la colère des travailleuses et travailleurs de la propreté a débordé, lundi : ils sont entrés en grève pour exiger de leur employeur Atalian, géant des services aux entreprises (2,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021), des hausses de salaire, l’augmentation de leur prime de transport, la prise en charge de leur mutuelle, une prime Covid pour 2021 et la généralisation du treizième mois, jusque-là réservé aux cadres.
Une trentaine de salariés, sur la quarantaine affectés à la propreté du site, étaient mobilisés. « Ça devient intenable. Des salariés qui n’ont que deux ou trois heures par jour veulent une rupture conventionnelle car ils ne s’en sortent plus : ils ont l’impression de payer pour venir travailler, expose Christelle, agent de service et déléguée syndicale CGT . On nous donne 16 euros brut par mois pour les transports, et cette prime est proratisée pour les temps partiels. Avec l’augmentation des prix des carburants, c’est dérisoire. On est loin de pouvoir se payer un plein d’essence avec ça. »
Le 7 février, un épisode judiciaire a soulevé l’écœurement parmi ces salariés mal payés. Ce jour-là, devant le tribunal judiciaire de Paris, Atalian a accepté de payer 15 millions d’euros d’amende pour éviter des poursuites judiciaires. En cause : une affaire de fausses factures destinées à gonfler artificiellement le prix de cession proposé pour deux de ses filiales dont l’une, Elale (éclairage public), a été vendue à Vinci en 2015 – la vente de la seconde société n’ayant finalement pas été conclue.
« variable d’ajustement »
15 millions d’euros : la somme donne le vertige à Christelle, rémunérée 10,76 euros de l’heure comme agent de service de deuxième niveau. « Pour ça, ils ont de l’argent pour payer, mais pour les salariés, ils n’ont pas d’argent ! » s’indigne-t-elle. En travaillant 35 heures par semaine, elle perçoit 1 300 euros net par mois.
Lundi, lors d’une longue séance de négociation, la direction a proposé aux grévistes une requalification des postes et une revalorisation de 22 centimes du taux horaire. Entre-temps, leurs collègues d’autres sites sont entrés en lutte. Mardi matin, à Marseille, les travailleurs de la propreté affectés aux magasins Carrefour Grand Littoral et le Merlan ont débrayé à leur tour ; ceux qui interviennent chez Carrefour Vitrolles pourraient suivre. Au même moment, sur le site de ST Microelectronics à Rousset, les salariés d’Atalian tenaient une assemblée générale : ils n’excluent pas d’entrer eux aussi en grève. « Ils prennent des chantiers au plus bas prix pour remporter le marché, ils mettent moins d’heures pour le nettoyage. Même les renouvellements de chantiers sont revus à la baisse : les salariés sont la variable d’ajustement », résume Christelle.
C’est en fait toute la branche qui est en ébullition, avec des salariés très exposés tout au long de la pandémie sans en tirer la moindre reconnaissance sur la fiche de paie. « L’augmentation de 2,6 % négociée en novembre avec la Fédération des entreprises de la propreté n’est pas complètement appliquée : nous avons bien perçu une hausse de 1,6 % en janvier, mais le 1 % restant se fait toujours attendre, au prétexte que cet accord salarial n’est pas encore paru au Journal officiel . Et de toute façon, cette augmentation a déjà été absorbée par l’inflation », regrette Mohamed Boukfoussa, de la CGT propreté des Bouches-du-Rhône. Les travailleuses et travailleurs de la propreté sont indispensables : ils ne veulent plus se contenter de « miettes », alors que flambent les profits de leurs employeurs comme ceux des donneurs d’ordres.
société de nettoyageSalaires et pouvoir d'achatbas salairesairbus BBC
SANS TITRE
Damian McGuiness
Reporting from Berlin
A few months ago, sending German tanks to a war zone would have led to public outrage. Today, German Chancellor Olaf Scholz is under fierce attack because he appears reluctant to do just that.
Some 55% of Germans say they want heavy weapons, such as tanks, sent to Ukraine, with 37% against.
Green and FDP politicians in his own government, as well as conservative opponents, accuse centre-left SPD Chancellor Scholz of putting a brake on weapons deliveries.
Berlin has delivered fewer weapons than the UK and the US, and was slower to respond. But Germany is not such an outlier compared to other western European countries, and pledges to pick up the pace, including with heavy weaponry.
Slovenia will now send Soviet-era tanks to Ukraine - which Ukrainian soldiers can operate and can be used straight away. In return, Berlin will give Slovenia German-made tanks, which need training.
Germany will also train Ukrainian soldiers to use German-made systems. And Berlin will give a billion euros to Kyiv to buy weapons.
The chancellor’s argument that Ukraine needs tanks that can be used straight away is reasonable. And because of decades-long low defence investment, Germany does not actually have that much to give.
Chancellor Scholz does not belong to that traditionally soft-on-Moscow wing of his party.
But it also might be that he’s nervous of losing the support of those SPD party members who still believe that sending too many weapons to Ukraine means escalating the war.
Frank Gardner
BBC News, Security Correspondent
Sending British main battle tanks to Poland, if confirmed, would be a very significant move.
As one senior British Army officer put it, it would raise the UK's commitment to Ukraine by a further notch but also increases the chances of Britain - and Nato - eventually becoming co-belligerents in this conflict.
The Ministry of Defence says Challenger 2 main battle tanks would be sent to Poland if the move gets the go-ahead - and these would be intended to "backfill" for the T72 tanks that Poland is sending directly to Ukraine. There are no plans to send British tanks or crews into action in Ukraine.
Until very recently Nato countries have been reluctant to supply heavy weaponry to the Ukrainians for fear of antagonising President Putin and risking an all-out European war that puts Nato forces into direct conflict with Russia.
But with each reported Russian atrocity that is revealed, notably in Bucha, these Western inhibitions have melted away.
Earlier, we brought you the news that the UK is sending Challenger 2 tanks to Poland to backfill for Soviet-era T-72 tanks that Warsaw will send to Ukraine.
The UK's Ministry of Defence has now rowed back slightly on the plans - confirming it was "looking at" sending tanks to Poland.
These are exactly the same words Prime Minister Boris Johnson used when he mentioned the plan during a press conference in New Delhi this morning.
Johnson added the UK was "also looking more at what we can do to backfill in countries such as Poland who may want to send heavier weaponry to defend the Ukrainians".
We are expecting more information later from Defence Secretary Ben Wallace.
Russian President Vladimir Putin has told European Council President Charles Michel that he would only hold direct talks with Ukraine's President Volodymyr Zelensky if discussions produced concrete results.
Putin said Kyiv was not ready to seek mutually acceptable solutions and Ukraine was being inconsistent in negotiations.
Earlier this week, the Kremlin's spokesperson Dmitry Peskov said Russia had handed key documents to Ukraine to take forward peace talks, and the ball was in Ukraine's court.
But Zelensky later said Ukraine had not received any documents from Russia.
Joel Gunter
Reporting from Irpin
The fighting in Ukraine
has moved to the east and south, and with it, the conversations around the
capital Kyiv have turned to the situation in southern Mariupol and its
remaining defenders' fate.
But in the suburbs
west of Kyiv, people are still haunted by the massacres that took place under
Russian occupation. There are more than a thousand bodies backed up in the few
morgues that are still functioning. They are stacked up outside on the ground
and piled high in refrigerator trucks.
Some are still
being dug up. At a cemetery near the suburb of Irpin on Thursday, a mother and
her young child were exhumed by police, a month after they were killed and
burned in their car by Russian soldiers and hastily buried by the child’s
father on a small empty plot.
A few feet away
from their shallow grave, tank tracks were still visible where the Russians had
driven through the middle of the cemetery, smashing graves and headstones as they went.
All across the
region, people are trying to piece their lives back together with dignity. But
they face tasks unimaginable to those who have not experienced them: helping to exhume the bodies of their closest loved ones; searching libraries of gruesome
images for a face they recognise; cleaning the rubbish left behind by the
Russian soldiers who lived in their homes.
At some point, the
destruction here will be less visible, but the trauma of carrying out these
tasks will remain.
Joe Inwood
Reporting from Kyiv
The sinking of the Moskva is
one of the defining events of the war in Ukraine so far.
It was the flagship of
Russia’s Black Sea Fleet, a missile cruiser with more than 500 crew, sunk by a
nation with a vastly smaller navy.
And now, the wreckage of the
pride of Russia’s fleet has been declared an item of Ukrainian underwater
cultural heritage. Number #2064 to be precise, falling under the category of
rare scientific or technical equipment.
In a post on their official
Facebook page, the Ministry of Defence wrote "80 miles from Odesa, the famous
cruiser and the largest sunken object of the Black Sea floor can be admired
without much diving!"
According to Ukrainian
Military TV, the wreckage is at a depth of around 45-50 metres, with its last
known location revealed by the British.
The sinking of the Moskva
was not just a military, but also psychological victory for Ukraine.
It was the
boat famously told to go away in explicit terms by the border guards of Snake
Island at the start of the conflict.
Special commemorative stamps were produced
to celebrate that event.
After the sinking of the Moskva, people queued
for hours to get their hands on a set.
It may be, that once the war
is over, the boat’s wreckage will prove just as popular.
Nick Beake
Reporting from Brussels
The European Council
President Charles Michel highlighted Russia's "miscalculations and losses" during the invasion in a telephone call with Vladimir Putin.
Michel said on Twitter he had asked the Russian president to grant Ukrainians immediate humanitarian access and safe passage from
Mariupol and other besieged cities.
He stressed it was even more appropriate to do so in
light of the Orthodox Easter.
A source told the BBC Michel had presented the EU’s position to Putin
in “a blunt and direct manner”, adding he was aiming to "penetrate the information vacuum" that
may exist around him.
Michel this week joined the list of other European leaders to have visited Kyiv
for talks with President Zelensky.
The Ministry of Defence has confirmed that the UK is sending Challenger 2 main battle tanks to Poland to backfill for T-72 tanks that Poland will send to Ukraine.
This is in addition to the armoured fighting vehicles that the UK is sending directly to Ukraine, a move which was already announced.
Defence Secretary Ben Wallace is expected to make a statement later.
Boris Johnson told a news conference in New Dehli earlier that this represented a intensification of military support for Ukraine.
Russia is prepared to stop firing and allow fighters at the Azovstal steelworks in Ukraine's besieged port city of Mariupol to leave the plant, along with any civilians that are still there, AFP reports, citing Russia's defence ministry.
Russia's defence ministry says it is ready for a humanitarian ceasefire at the steel plant - if Ukrainian soldiers surrender.
"We once again declare that Russia is ready at any moment to introduce a regime of silence and announce a humanitarian pause for the evacuation of civilians," the defence ministry is quoted as saying, adding that the ceasefire would start with the "raising of white flags" by Ukraine's forces.
Ukraine has so far not responded to the proposal.
On Thursday, Vladimir Putin ordered his troops to seal off a last group of fighters holed up there.
We have spoken to one of the last Ukrainian defenders at the Azovstal plant - read the interview here.
A planned meeting next month between Pope Francis and the leader of the Russian Orthodox church has been suspended, the pope has said.
Speaking to an Argentine newspaper, the pope said Vatican diplomats had advised that such a meeting "could lend itself to much confusion at this moment".
The Russian Orthodox leader Patriarch Kirill has given his backing to Moscow's actions in Ukraine - a stance that has splintered the Orthodox Church abroad - while Francis has been critical of the war.
The meeting was reportedly being lined up for 14 June in Jerusalem, a day after the pope finished a trip to Lebanon.
The pair have only met on one previous occasion, in Havana in 2016.
If you're just joining us, here's a quick recap of the latest developments in Ukraine:
Johnson also tells the conference in Delhi that it is a "realistic possibility" when asked if he agreed with intelligence which suggested the Russian bombardment of Ukraine could continue to the end of next year.
"Putin has a huge army," he says. "He has a very difficult political position because he's made a catastrophic blunder.
"The only option he now has, really, is to continue to try to use his appalling, grinding approach driven by artillery, trying to grind the Ukrainians down."
The UK prime minister adds that "no matter" the military superiority Vladimir Putin may be able to bring to bear over the next few months "he will not be able to conquer the spirit of the Ukrainian people".
More now from the UK PM's news conference in India - where he's been speaking about the war in Ukraine.
Boris Johnson is questioned about his discussions with India's Prime Minister Modi, and whether he's asked Modi to use his influence in Moscow to put pressure on Russia.
Johnson says Modi has been “very strong” in his language about what’s happened in Bucha - where Russian forces are accused of having carried out atrocities on civilians.
He says it's clear “he has already intervened several times… really to ask [Vladimir Putin] what on earth he thinks he’s doing and where he thinks this is going”.
He says India wants peace “and they want the Russians out”, adding “I totally agree with that”.
Johnson tells the news conference in New Delhi that the "extraordinary fortitude and success" of Ukrainian President Volodymyr Zelensky and the country's people in resisting Russia's forces means that the UK is able to make the move.
He pays tribute to the UK diplomats who remained elsewhere in the region.
"The UK and our allies will not watch passively as Vladimir Putin continues this onslaught," he says.
The UK's embassy in the Ukrainian capital Kyiv is to reopen next week, Prime Minister Boris Johnson tells a news conference in Dehli.
A court in Moscow has fined Google's parent company Alphabet Inc for failing to remove contentious videos.
The US tech giant was handed two fines totalling 11m roubles ($135,000; £155,000) for "administrative violations". The Tagansky District Court in Moscow said the company had distributed inaccurate data about Russian troop losses and civilian casualties in Ukraine, according to TASS news agency.
One of the videos was said to show a phone conversation between Russian soldiers and their relatives back home. The troops were said to be complaining of casualties in their ranks.
Some foreign social media platforms, including Facebook and Instagram, have been blocked in Russia. YouTube, however, remains available.
Russia's communications watchdog has previously said it would take steps to punish Google for "spreading fakes" on YouTube, and had warned the US company it would be fined if it failed to comply.
Google has faced action from Russia before. It was fined 7.2bn roubles ($90m; £70m) roubles in December 2021for failure to delete content deemed illegal in Russia.
Joe Inwood
Reporting from Kyiv
There had been hope for an Easter truce – a ceasefire to
mark the Orthodox holiday that unites many Ukrainians and Russians.
It seems those hopes
were in vain.
Speaking in his
nightly address on Thursday, President Volodymyr Zelensky blamed Russia, saying they "rejected the
proposal to establish an Easter truce".
"This shows very well how the leaders of
this state actually treat the Christian faith, one of the most joyful and
important holidays."
It will be seen as
particularly bad news for civilians still trapped in the southern city of
Mariupol.
Despite Russia's declaration of victory on Thursday, it's thought tens
of thousands of civilians are still trying to get out of the city, with
humanitarian corridors considered essential for their safe passage.
But, it seems those
two will not take place, today at least. Ukraine’s Deputy Prime Minister Irina
Vereshchuk wrote on her Telegram channel: "Because of the danger on the
routes, today, on 22 April, there will be no humanitarian corridors."
And so, even as
Ukrainians go to their Easter services this weekend, they will find no respite
from the continuing war.
Russia is planning to take full control of
Donbas and southern Ukraine as part of the second phase of its
military operation in the country, a senior Russian military commander has reportedly said.
Russian news agencies quoted Maj Gen Rustam Minnekayev, the deputy commander of Russia's central military district, as saying Moscow also plans to forge a land corridor between Crimea, which it annexed in 2014, and the Donbas region in
eastern Ukraine.
He was quoted as saying: "Since the beginning of the second phase of the special operation, which has already begun just two days ago, one of the tasks of the Russian army is to establish full control over Donbas and southern Ukraine. This will provide a land corridor to Crimea, as well as affect the vital facilities of the Ukrainian economy."
Minnekayev added that controlling southern Ukraine would also give access to Transnistria - a breakaway part of Moldova where Russian troops are already based.
The comments were reportedly made at a regional event, the annual meeting of the Union of Defence Industry Plants of Sverdlovsk Region.
The Russian Defence Ministry has been contacted by the BBC for a comment. It said it was "looking into this".
Imogen Foulkes
Reporting from Geneva
The UN Human Rights Office has described the war in Ukraine as a "horror story of violations against civilians", in which respect for international law has been "tossed aside".
The UN monitoring mission in Ukraine has documented the unlawful killing of 50 people in Bucha, and such wilful killings amount to war crimes, the office said in a statement, adding that UN investigations show Bucha is not an isolated incident.
The monitoring mission has received allegations of more than 300 unlawful killings in Ukraine.
Other clear violations documented by the monitoring mission include evidence of sexual violence, indiscriminate bombing of civilian areas and infrastructure, and the detention, ill treatment, torture and even killing of both civilians and prisoners of war by all parties to the conflict.
The UN human rights commissioner Michelle Bachelet made an urgent appeal to all those fighting to ensure international law is respected, and to investigate all allegations of violations.
Russia says it struck 58 military targets in Ukraine overnight,
including sites where troops, fuel depots and military equipment
were concentrated, according to the latest update from Russia's defence ministry.
It also said it struck three targets using
high-precision missiles, including a Ukrainian S-300 anti-aircraft missile system and a large concentration of Ukrainian troops
with their equipment.
The BBC has not been able to independently verify the report.
Valeurs Actuelles
Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique
À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.
« Mélange des genres »
Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.
« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.
[📝communiqué de presse]
Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9
— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022
Var : les dernières actualités
L'Humanité
Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »
Premier planGuerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.
Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien SoucheyreÀ un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.
À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.
Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.
POUVOIR D’ACHAT
Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?
Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.
Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…
Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.
L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?
Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.
Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?
L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.
Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...
Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.
La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?
Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.
Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?
Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.
GUERRE EN UKRAINE
Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?
Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.
Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.
Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?
La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : « J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.
Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?
Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.
CLIMAT
Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?
C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.
C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.
Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.
Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.
Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.
Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.
Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?
Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.
Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.
Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?
Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.
On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.
Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre
Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfgauche BBC
Ukraine war: Russia 'plans to seize southern Ukraine'
By Matt MurphyBBC News
Russia aims to seize southern Ukraine and to open a route to the separatist region of Transnistria in Moldova, a senior Russian general says.
Maj Gen Rustam Minnekayev specified that Moscow would seek to take "full control" over the south in addition to the eastern Donbas region - the stated objective of the Russian authorities.
Transnistria is a small Russian-backed region that borders Ukraine.
It is unclear if Gen Minnekayev's comments were officially sanctioned.
Russian defence officials told the BBC's Steve Rosenberg that they were "looking into" the general's comments, which - if confirmed - offer the first insight into Russia's potential plans in the coming weeks.
It comes as the BBC learned that European Council President Charles Michel has highlighted Russia's "miscalculations and losses" in its invasion of Ukraine to President Vladimir Putin during a phone call on Friday.
A small Russian-speaking breakaway region, Transnistria borders Ukraine from the west. It claimed independence after the fall of the Soviet Union in a bloody conflict, but is not recognised internationally and officially remains part of Moldova.
A small detachment of around 1,500 Russian troops has been stationed in the region since 1995 as part of a truce agreement.
Gen Minnekayev, who is deputy commander of Russia's central military district, was speaking at a military event in the Sverdlovsk region.
"Control over the south of Ukraine is another way out to Transnistria, where there are also facts of oppression of the Russian-speaking population," Gen Minnekayev said.
Mr Putin made similar claims about the alleged discrimination against Russian speakers in Ukraine before launching the invasion on 24 February.
Ukraine's defence ministry denounced Gen Minnekayev's comments as Russian "imperialism".
In a statement posted to Twitter, Ukrainian officials said Russia had "acknowledged that the goal of the 'second phase' of the war is not victory over the mythical Nazis, but simply the occupation of eastern and southern Ukraine".
Ukrainian President Volodymyr Zelensky says Russia is planning on holding a series of sham independence referendums in occupied regions to create a series of pro-Russian breakaway states.
"If they ask you to fill out some questionnaires, leave your passport data somewhere, you should know this is not to help you," he warned.
"This is aimed to falsify the so-called referendum on your land if an order comes from Moscow to stage such a show. This is the reality. Be careful."
A spokesperson for the Ukrainian defence ministry said that referendums were planned in Kherson and occupied areas around Zaporizhzhia in the coming weeks.
Oleksandr Motuzianik claimed the polls will coincide with the forced conscription of some men into the Russian military.
War in Ukraine: More coverage
More on this story
Trans-Dniester profile
The strange normality of life in a breakaway state
Mariupol: 'We have wounded and dead inside the bunkers'
Why Russia wants to seize Ukraine's eastern Donbas
How has Moscow changed with war in Ukraine?
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L'Humanité
Les agents de GRDF au cœur des quartiers
Un jour avecDepuis la grève sur les salaires à l’appel de la CGT énergie, fin janvier, les gaziers ne se sont pas démobilisés. Dans le Nord, ceux qui interviennent en zone sensible, parfois au péril de leur intégrité physique, réclament une prime.
Ludovic FinezRoubaix (Nord), correspondance.
« E n moyenne, dans cette pièce, on est à 50 heures de grève depuis fin janvier, certains à 80. » Le décompte est proclamé sans forfanterie, juste pour souligner la détermination des 25 agents de GRDF réunis ce lundi, depuis la prise de poste à 7 h 30, en assemblée générale. Ils font partie de la soixantaine de techniciens de l’agence de Lille Métropole, basée à Roubaix, qui dispose d’une seconde antenne à Wambrechies. Ce matin, les grévistes des deux sites sont rassemblés au siège roubaisien. Ils sont sur le pont depuis la grève nationale du 25 janvier, lancée par la CGT mines-énergie pour l’augmentation de leur salaire national de base (SNB). La CGT a calculé qu’en moyenne annuelle entre 2010 et 2020, le SNB a augmenté de 0,5 %, les prix de 0,9 % et les rémunérations des dix plus haut dirigeants de GRDF… de 7,1 %. Depuis, à Roubaix et Wambrechies, le mouvement est régulièrement reconduit, sur des revendications locales, avec manifestations, rassemblements, blocages de sites et menaces de coupures sur le réseau.
« Nous sommes le service public »
Anthony, Charles, Majidh, Mathias, Nicolas, Sofiane et les autres interviennent chez les usagers pour mettre en service ou couper des compteurs de gaz et réaliser des réparations ou des travaux sur le réseau de distribution. Leur secteur, la métropole lilloise, comprend des quartiers difficiles, où leur arrivée perturbe certains trafics. « On se fait parfois fouiller par des gamins de 13 ans qui pourraient être nos fils, confisquer notre carte professionnelle, interdire l’utilisation de tel ascenseur ou escalier… », énumèrent-ils. Plusieurs ont subi des agressions verbales ou physiques. Exemple : « Lors d’une intervention à Lille-Sud, j’ai reçu un gros caillou dans le pare-brise. Je me suis également fait tirer dessus avec des billes de paintball. » Un autre confie avoir été poursuivi en voiture jusqu’au commissariat par un usager mécontent qu’il n’ait pas attendu son retour suffisamment longtemps devant sa porte. « Il m’a menacé de mort devant les policiers. » Son voisin, lui, s’est retrouvé nez à nez avec une arme, alors qu’il devait couper les robinets de gaz dans tout le quartier, à cause d’un incident technique. « J’ai signalé l’adresse aux collègues, pour qu’ils fassent attention, mais la direction n’a rien fait. » Tous l’assurent : GRDF ne se joint jamais aux plaintes en justice. « Nous sommes le service public. Nous ne demandons pas de ne plus intervenir dans ces secteurs, mais une reconnaissance », insiste Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie Lille Métropole, lui-même technicien gaz. Ils réclament pour cela une prime mensuelle de 160 euros brus.
Jusqu’à 25 interventions par jour
La direction a d’abord refusé toute négociation, avant de proposer, le 14 février, 120 euros. Situation bloquée depuis. « On ne reviendra pas en arrière », assure Mouadh Aboudi. À 10 heures, le groupe se dirige vers les bureaux de l’agence, décidé à transmettre directement son message. L’adjoint régional, présent sur place, accepte de recevoir le secrétaire du syndicat. Pendant ce temps, les discussions se poursuivent autour d’un café. On évoque les journées infaisables : jusqu’à 25 interventions, programmées par logiciel, sans tenir compte des encombrements routiers ni des difficultés de stationnement. La fin de la trêve hivernale les tracasse : « Les coupures pour raison de sécurité, j’ai moins de scrupules, mais pour impayés, je n’y arrive pas. Quand une femme t’ouvre en pleurs et te dit qu’elle n’aura plus de chauffage ni d’eau chaude pour ses enfants… » On raconte aussi les petites pressions des managers sur les grévistes, à l’heure où se décident les augmentations individuelles : « C’est dommage, tu étais sur la liste… » À l’inverse, la caisse de grève organisée par leurs anciens collègues retraités les réconforte.
Après quelques minutes, les agents ouvrent la porte du bureau et avertissent : « La semaine prochaine (cette semaine - NDLR), il pourrait y avoir des surprises ! » Ils nous rapportent que le délégué régional s’est contenté de répondre : « C’est limpide, je transmets. » L’Humanité n’a pas pu recueillir plus d’informations auprès du directeur d’agence, « pas habilité à parler », qui nous signale que nous ne sommes « pas autorisés à pénétrer sur un site GRDF ». Un échange avec le service communication nous apprendra juste que GRDF « ne souhaite pas apporter de commentaire ». En fin de matinée, la grève est levée pour la journée. Chacun retourne à son programme de travail : tournée de clientèle à Lille centre, entretien avec un manager, intervention pour suspicion de fuite de gaz dans une commune frontalière avec la Belgique… Tout sourire, Mouadh Aboudi lève le poing et lance : « Force et honneur, les gars ! » Ils le savent, la lutte n’est pas finie.
GRDFSalaires et pouvoir d'achatfnme-cgtroubaix Valeurs Actuelles
Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”
Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.
Atouts et failles des deux côtés
L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.
BBC
Ukraine war: The Russia I knew no longer exists - Steve Rosenberg
By Steve RosenbergRussia Editor
There are no shells exploding in Moscow. There are no foreign forces encircling the city. What Muscovites are experiencing now is nothing compared to the horrors in Ukraine.
At first glance life here even looks normal. As usual, Moscow's Garden Ring is packed with traffic. Crowds are streaming from the metro station opposite me.
In reality, though, little here could be described as normal. Normality ended on 24 February when Vladimir Putin ordered his troops into Ukraine for his "Special Military Operation".
I have experienced Communist Russia. I have lived through post-Soviet Russia. Now the world's largest country has metamorphosed again.
Let me take you on a tour of "Special Military Operation Russia".
I get in the car to drive to the supermarket. By force of habit, I switch on the radio. It's tuned to 91.2 FM - once the home of Radio Echo of Moscow. Echo was my favourite Russian radio station - a reliable source of news and information.
But in recent weeks all independent Russian news outlets have either been blocked or shut down. Broadcasting now on 91.2 FM is state-run Radio Sputnik, which backs the Russian offensive in Ukraine.
Driving along the Garden Ring, I pass a theatre which has erected on its façade a giant Latin letter Z - the symbol of Russia's military operation. There's another Z outside the headquarters of Russian Railways. I overtake a lorry that has a Z sticker on the side. In recent weeks Zs have been graffitied on the front doors of Kremlin critics.
At the shopping mall, business is far from booming. Many of the shops - international brands - have shut down. Since Russian forces attacked Ukraine, hundreds of foreign companies have suspended operations in Russia.
Doctor's salary not enough
In the supermarket, the shelves are full. Last month's sugar shortage in Russia - the result of panic buying - appears to have been resolved. But the range of products seems smaller than before. And over the last two months prices have shot up.
Outside the shopping centre, I get chatting to Nadezhda, a doctor.
"Prices are so high, it's impossible to survive now on my salary," Nadezhda tells me.
"But the hardest thing of all is living in a society that doesn't want to know the truth about events in Ukraine. People are too busy worrying about their mortgage payments, paying off their debts. They're not interested in what's going on around them. But I think that what's happening in Ukraine is terrible. I'm ashamed to be Russian."
I drive to the Moscow engineering institute where, 30 years ago, I used to teach English.
Back in the early 1990s, after the fall of communism, my students here were full of hope that Russia and the West would forge a lasting friendship and partnership; that the future would be peaceful and prosperous.
That didn't work out.
"We'll overcome all our difficulties. After sunset always comes the dawn," says Denis, a student, outside the institute.
"But I support our troops. They are our soldiers. I am obliged to support my country come what may."
Orwellian distortions
My final destination is the giant war museum that celebrates the Soviet Union's victory over Nazi Germany in World War Two - a glorious victory, achieved at enormous human cost. More than 27 million Soviet citizens were killed in what is known here as the Great Patriotic War.
What I find disturbing is how the "Special Military Operation" has found a place in this museum, how it's being honoured here.
On the museum's website, the spelling of the word "museum" has been altered to feature the letter Z. In the museum shop you can buy Z mugs and badges declaring "Putin is My PreZident".
And the museum is currently hosting an exhibition about Nazis in Ukraine. That helps to cement the Kremlin's bogus claim that the Russian army is liberating Ukraine from Nazism.
This is "Special Military Operation Russia" - a parallel universe, Orwellian, where invasion is liberation, where aggression is self-defence and where critics are traitors.
It feels like the Russia I have known for the last 30 years has gone.
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L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
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[Ferrand] Triste cirque
Les dix candidats éliminés au premier tour auraient toutes les raisons de fulminer. Pendant des semaines, la campagne qui aurait dû leur permettre de se faire mieux connaître et de défendre leurs idées s’est perdue dans le tintamarre de la guerre en Ukraine. Abracadabra : passé le 10 avril – et sans que la situation à l’Est ait changé en substance -, les grands médias ont, du jour au lendemain, découvert qu’une élection présidentielle était en cours et braqué leurs projecteurs sur les deux finalistes.
N’allez pas croire, pour autant, que la démocratie soit de retour et qu’on assiste – même tardivement – à une confrontation loyale entre projets clairement posés. Bien sûr que non ! L’essentiel du propos consiste à disqualifier la candidate populaire au profit du candidat élitaire et à rameuter le grand barnum antifasciste… Gens de culture – soi-disant -, sportifs et autres privilégiés occupent donc les antennes pour nous faire croire que Marine Le Pen serait raciste, haineuse, antisémite et potentiellement démoniaque… Triste cirque.
Plutôt qu’une lutte des nationaux contre les mondialistes, ce qui reste de l’affrontement nous est présenté comme celui d’un centre droit rassurant et d’une dangereuse extrême droite. En somme, un duel à droite… Il est vrai que, depuis des années, les observateurs de la vie politique répètent que la France n’aurait jamais été à ce point conservatrice ; que les candidats droitiers rassembleraient à tout scrutin une écrasante majorité… Comme se le demandait ici même, la semaine dernière, notre ami François d’Orcival : est-ce bien certain ?
Certes, les scores cumulés de Macron, Pécresse, Le Pen, Zemmour et Dupont-Aignan représentent les deux tiers des suffrages exprimés. Mais en faisant la part du centrisme chez les deux premiers, du populisme chez les trois autres – tendances qui ne relèvent pas à proprement parler de la droite -, une estimation plus réaliste ramènerait le camp conservateur à 25 % environ, soit seulement un électeur sur quatre !
Si l’une cherche à séduire les gens au revenu modeste, si l’autre flatte l’électorat musulman, c’est que tous deux cherchent à se partager la dépouille du candidat de La France insoumise
En additionnant, en revanche, les scores d’Arthaud, Poutou, Hidalgo, Roussel, Jadot et Mélenchon – 32 % – à ce qu’il peut y avoir de centre gauche chez Macron et d’ouvriériste chez Le Pen, on ne doit pas être loin de la moitié de la population votante… Reste à situer un quart du corps électoral, qu’on doit pouvoir assimiler au centre irréductible. À la lueur de tels résultats, qui pourrait encore prétendre que la France se situe délibérément à droite ? La vérité, c’est qu’elle penche bien à gauche, et sans ambages.
Aussi les deux camps finalistes ont-ils choisi d’aller chasser, entre les deux tours, sur les terres mélenchonistes.
D’où cette campagne atone, loin des problèmes urgents du pays… Emmanuel Macron défend-il sa réforme des retraites ou son obligation vaccinale ? Marine Le Pen met-elle en avant sa fermeté migratoire ou son combat contre les éoliennes ?
Que nenni ! Si l’une cherche à séduire les gens au revenu modeste, si l’autre flatte l’électorat musulman, c’est que tous deux cherchent à se partager la dépouille du candidat de La France insoumise : un cinquième des votes du premier tour. À gauche, toute ! Après un premier tour négligé par le président sortant et distordu par la fièvre sondagière, le second se révèle otage de logiques de reports où s’imposent des thématiques “travaillistes”. De sorte que l’élection présidentielle de 2022 n’aura donné lieu à aucune des mises au point qu’attendaient tant de Français… À ceux qui feignent de s’étonner des records d’abstention annoncés, rappelons qu’en dehors d’Éric Zemmour, à l’automne dernier, personne n’a su placer le débat au niveau requis.
Quel qu’il soit, le vainqueur de dimanche sera le fruit d’une élection biaisée, tronquée, pipée – une élection pour rien… Il – ou elle – se trouvera politiquement illégitime pour contrer la formidable colère qui, dans un cas comme dans l’autre, s’emparera des rues.
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite BBC
Have we had enough of Netflix?
By Jennifer Meierhans & Alex TaylorBBC News
Trying to watch some of Netflix's more recent series all the way through, says Paul Weiner, feels a bit like cramming frankfurters down your throat in a hotdog eating contest.
Readers outside the US may not share the American enthusiasm for competitive hotdog swallowing. But maybe they can relate to the feeling.
We've all spent the last few years, the last two especially, binge-watching, indiscriminately, too mesmerised to click the off-button.
Are we maybe just a little bit sick of it?
That's the fear seizing executives in Netflix's boardroom right now. That Mr Weiner, a 28-year-old artist from Denver, Colorado, who loved the streaming service at first, especially for watching old favourites like Star Trek and The Office, typifies a new mood. That after years of skyrocketing subscriber growth, people will switch off, not just their television sets, but their direct debits too.
Mr Weiner is one of the hundreds of thousands who have already cancelled, prompting a moment of high drama for the company this week as its share price plummeted and confidence in its future wobbled.
People have begun to ask whether Netflix's star, as the world's largest streaming service, is beginning to fade.
"Netflix lost some of my favourite shows," says Mr Weiner. "And I never know which show will disappear next."
He thinks there's more clickbait than there was - enticing teaser clips that don't live up to expectations - and some poor writing.
"There are better streaming deals than Netflix right now," he says.
Netflix was the first to introduce households to TV-on-tap in 2007, entering popular culture with its avalanche of output, and even spawning the phrase "Netflix and chill" as a euphemism for staying in to have sex. But since then many other streaming services have followed Netflix's lead, including HBO, Disney, Apple and Amazon, making it an increasingly crowded market.
"What made Netflix so popular initially was not necessarily its original programming, but the shows it licensed from other production companies, like Friends, giving viewers one convenient place to watch everything they love," says entertainment journalist Tufayel Ahmed.
"With companies now taking their shows off the service and putting them on their own streaming platforms, Netflix faces the problem of having to fill the gap."
They've done that, launching some hugely successful original output, from the lurid regency romp Bridgerton to the brutal Squid Game, high school comedy Sex Education to the touching drama Afterlife. Sixteen million people signed up in three months at the start of 2020 as coronavirus spread the world and discussing the dubious morality of Tiger King or the historical accuracy of The Crown was a way to switch off from the horror show of the news.
But with so many rivals, "all of which are pouring hundreds of millions of dollars into competing with Netflix", says Mr Ahmed, it was almost inevitable the company would eventually lose some ground.
Mark Mulligan, media analyst at MIDiA Research agrees, pointing to a trend for "savvy switchers" to skip between services.
"Everyone had more time and cash during the pandemic which meant the market was artificially buoyant," he says.
But now he thinks: "The economy for people's attention has peaked and the amount of spare time people have has run out".
There is also a cost of living crisis to contend with, right around the world. And Netflix, rather than lowering prices has raised them, a move that should help shore up the balance sheet, but has proved unpopular with subscribers, who are themselves feeling the pinch, like 38-year-old Natalie Walters from Catford in South-East London.
She hasn't cancelled, but she's switched from the premium service, which in the UK costs £15.99 a month, to the standard version at £10.99.
"It becomes about choosing what you keep and what you have to cut down or get rid of altogether," she says.
And 55-year-old Peter Biggins, a coordinator from Norwich has done the same.
"I've been with them from the beginning. They have some good shows, but they're not the only player in the market now," he says.
And he's not a fan of the other plan Netflix is reported to be contemplating: cracking down on customers who share passwords with other households.
"If Netflix is going to go after people who have a subscription, they're going to annoy them," Mr Biggins predicts. And it may not have the outcome they're hoping for.
Aram Asai Munoz, a law student in Santiago, Chile, has shared a Netflix account with his parents and sister, who live in separate households, for several years.
Since he first signed up - eager to tune in to crime drama Better Call Saul - the monthly cost of the service has roughly doubled, he says.
Many of his friends have already cancelled over the price hikes and quality of content and he says he might well do the same if the firm does clamp down on password sharing - after all Netflix is a "frivolity" compared to the other bills that need paying, he says.
"Netflix somehow expects that by forbidding password sharing people will become direct new customers, but economic reality dictates the opposite: they will simply walk away from the service," he says.
While unpopular with customers, the new strategy of raising prices and clamping down on password sharing could give the company some headroom, says Julian Aquilina, senior TV analyst at the media research firm Enders Analysis, alongside a plan to offer a cheaper service supported by advertising.
But the impact will be limited. A survey of US Netflix users found only 11% used a shared log in. Some 85% were paid subscribers and the rest were on free trials, Kagan Consumer Insights found.
That doesn't mean Netflix is about to lose too much ground, though, Mr Aquilina says.
"It is not like it is going to fade away anytime soon. It is a great product, people like using it," he says.
"The question is, how many more people it will reach in the future. Maybe it won't be as much as people expected - it seems those expectations are being reset."
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[Entretien] Charles Consigny : “Il y aura un après Macron”
Valeurs actuelles. Au vu du score de Valérie Pécresse au premier tour de l’élection présidentielle (4,8 %), ne regrettez-vous pas d’avoir rejoint les rangs des Républicains ?
Charles Consigny. Pas du tout. Je suis heureux d’avoir participé de manière active à cette campagne, de l’avoir fait jusqu’au bout, de ne pas m’être défilé. Si l’on doit tirer quelques leçons, je dirais que Valérie Pécresse a peut-être proposé une candidature trop classique, sur la forme comme sur le fond, et donc un peu anachronique tant la politique a changé. Dans la société liquide, un tweet de Nabilla a plus de poids qu’une conférence de presse du président de l’Assemblée Nationale. J’ai par ailleurs eu parfois le sentiment que notre candidate manquait de liberté, essayant de satisfaire les différentes lignes qui coexistaient dans son camp. Il fallait à mes yeux s’en tenir à ce en quoi elle croyait, elle.
A vous entendre, l’échec de la candidature LR serait une défaite largement collective. Mais tout de même, ne pensez-vous pas que Valérie Pécresse a un sérieux problème d’incarnation ?
Cette campagne m’a fait l’effet d’un été où l’on se fait des copains quand les vacances se terminent. Rien n’est plus déchirant qu’une fin d’été d’adolescence. A la toute fin de la campagne, au meeting de la porte de Versailles, Pécresse avait enfin trouvé le ton juste et décliné un projet cohérent, et utile pour la France : réforme de l’Etat, souci des plus faibles, sérieux budgétaire, défense des libertés… Il y avait beaucoup de choses à dire sur ces sujets, qui sont autant d’errements du président sortant bientôt reconduit.
L’espace politique du centre-droit semble se réduire de jour en jour, pris en tenaille entre nationalistes et macronistes. Peut-être faudrait-il une fois pour toute mettre un coup de barre à droite ?
Je ne crois pas à ces histoires d’espace politique. Je crois aux idées, à la sincérité, aux hommes, aux femmes, à l’amour de son pays, au souhait de construire un monde meilleur, ou au moins supportable, pour ses enfants. Je crois à la grandeur de la France, à sa singularité depuis deux-mille ans. Et je crois aussi à la redistribution des cartes, des puissances, du pouvoir sur la planète, et au risque de nous voir relégués en deuxième division si nous continuons à nous vautrer dans le socialisme, dont nous ne sommes en réalité toujours pas sortis, et la dolce vita à crédit. C’est une folie de penser que quoi que ce soit est possible sans effort. Les gens qui ne travaillent pas finissent dans l’indigence, ceux qui travaillent se donnent les moyens de choses grandes et belles, ou au moins satisfaisantes. C’est vrai individuellement et collectivement.
Le Pen, Zemmour ou leurs ersatz, pour moi ce sera toujours un « non » catégorique.
Êtes-vous d’accord avec les cadres Républicains qui appellent à voter pour Emmanuel Macron au second tour ? Appelez-vous aussi à faire barrage à Marine Le Pen ?
Oui, j’appelle à faire barrage à Marine Le Pen. L’extrême-droite, l’histoire nous le rappelle, c’est l’abîme. J’ai la même position qu’Annie Ernaux, écrivain magnifique, qui a tout résumé en disant qu’elle allait voter Macron et que c’était pour elle « un crève-cœur ». C’est pareil pour moi : je vais voter Macron, et c’est un crève-cœur. A mes yeux il restera comme un président qui a traité les Français comme des veaux. Il est quasiment revenu sur la liberté de manifester, il a tué le débat politique, il nous a fait basculer dans une société de surveillance. L’idée que nous ayons été, et que nous risquons peut-être d’être à nouveau tous dépendants, pour les choses les plus élémentaires de notre vie, d’un QR code dont les critères d’activation ou de désactivation sont fixés par le gouvernement, est une idée profondément désespérante.
Mais tout ceci, et ça n’est pas rien, étant dit, je ne suis pas convaincu par les mesures protectionnistes de Marine Le Pen, je pense que sa politique casserait l’économie française, laquelle, reconnaissons-le, se porte un peu mieux depuis quelques mois, ce qui est inespéré et doit être encouragé autant que possible. Par ailleurs, le Rassemblement national reste un parti d’extrême-droite, avec ce que cela comporte d’idées mortifères dont, encore une fois, l’histoire nous a montré les conséquences. Donc Le Pen, Zemmour ou leurs ersatz, pour moi ce sera toujours un « non » catégorique.
“Charles Consigny : Garde des Sceaux d’Emmanuel Macron”, ça vous tente ?
Non, je ne veux rien ! Je dis simplement ce qui me paraît être l’intérêt de la France.
Comprenez-vous le rapprochement entre Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy ?
En l’état, je ne sais pas trop quoi en penser. Mais je crois que les Républicains, s’ils veulent surmonter les difficultés qui s’accumulent, ne doivent pas s’isoler. Il faut accueillir des personnalités nouvelles (et aller les chercher), réfléchir à des idées puissantes pour le pays, et pourquoi pas travailler en bonne intelligence avec la prochaine majorité, l’essentiel étant de ne pas y perdre son âme. Il y aura nécessairement un après, et dans cet après ceux qui respectent les plus faibles qu’eux, ceux qui veulent que nous restions une grande patrie littéraire, composée de citoyens libres, qui pensent, qui aiment, qui pleurent, qui chantent, qui crient, qui s’indignent, qui s’engagent, ceux qui croient aux actions nobles, voire au courage, voire au dévouement, ceux qui ne se préoccupent pas que de leurs petits week-ends diffusés sur Instagram, ceux-là auront l’écoute des Français.
Je ne suis pas encore candidat aux législatives !
Vous qui êtes candidat aux législatives, pourquoi ne rejoindriez-vous pas La République En Marche comme d’autres élus du parti ? Au fond, qu’est-ce qui vous distingue vraiment d’un macroniste ?
Je ne suis pas encore candidat aux législatives ! Mais je ne manquerai pas de vous en informer si cela devait être le cas. C’est avant tout une certaine hypocrisie des macronistes qui m’éloigne d’eux. On ne peut pas prétendre que l’on « aime le débat » puis refuser tous les débats. Ou bien faire croire que l’on « aime les Français » quand on a répondu à leur appel au secours par des coups de matraque lorsqu’ils ont revêtu un gilet-jaune. On ne peut pas non plus affirmer que « si Marine Le Pen est élue ce sera de la faute des Français » après avoir tout fait pour l’affronter au second tour. On ne peut pas non plus faire mine d’être « de droite et de gauche » afin de choisir la posture la plus avantageuse au gré du vent. Je pense que respecter les Français, c’est avant tout ne pas leur mentir, être vrai.
Les Républicains ne sont-ils pas simplement voués à l’extinction ?
Bien sûr que ce risque existe. Mais la politique ça n’est pas qu’une question d’espace ou de tactique : c’est une affaire d’idées. Quel projet de société proposons-nous aux Français ? On peut être de droite et considérer qu’aujourd’hui les grands services publics (santé, éducation, justice) doivent être reconstruits. On peut de même être de droite et considérer que les bas salaires doivent être sensiblement augmentés, notamment par des baisses massives de charges. On peut dire tout cela et considérer par ailleurs que nous ne sommes toujours pas sortis de la domination des idées de gauche, et que le fanatisme général autour de l’Etat-providence est malsain : il est synonyme de paresse, de découragement du travail, de relativisation des mérites individuels. Après cette campagne d’une rare pauvreté intellectuelle, il est possible de construire dès maintenant un grand projet de droite.
BBC
SANS TITRE
Society loves to focus on the sex and dating lives of Gen Z and millennials. How are they dating, what sexual orientations are they identifying with and what are their relationships like? But as glossy as young love may be, dating and sex don’t begin and end in young adulthood.
In fact, both activities can improve significantly with age. Multiple studies show people who’ve lived longer may just be having the best sex. For example, a 2016 study of more than 6,000 adults in the US showed “age had a positive relationship with sexual quality of life”, with researchers concluding that older respondents had developed what they dubbed “sexual wisdom” – which referred to not just sexual prowess, but also respondents’ aptitude as a considerate and giving partner.
“With life experience, people might be learning more about their own sexual preferences and their partners’ likes and dislikes,” says Miriam Forbes, senior research fellow at Macquarie University in Sydney, Australia, who worked on the study.
Similarly, research on the sex lives of adults in their 60s to 80s, conducted by Dr Peggy Kleinplatz, director of the optimal sexual-experiences research team at the University of Ottawa, overwhelmingly showed the subjects’ intimate lives had improved with the years. And a 2018 study out of Israel showed that adults aged 60 to 91 had transitioned their focus “from lust to love” and from “getting to giving” sex over time.
With a body of research suggesting skill, expertise and better communication in both sexual and romantic desires come with experience, younger people may stand to learn much about relationships from their older peers. It could even reshape the narrative of our sexual journeys, deconstructing traditional notions of who is having the best sex and when.
Intimacy among older adults is getting more time in the spotlight, with shows like Grace and Frankie (Credit: Netflix)
A closer look at senior intimacy
Increasing public interest in senior dating and sexuality is a new phenomenon.
When Dr Stacy Lindau started as a medical student in the mid-1990s in Rhode Island, US, she was taught to ask her older patients about their sexual histories – but she noticed her teachers weren’t doing that themselves. Nevertheless, she did ask – and the questions about her patients’ past experiences elicited a “twinkle in their eye”, she says. “They came to life and had a story to tell.”
If simply asking older patients about their intimate lives had this positive effect, it certainly seemed like an area worth studying to figure out how to address their overall wellness. But Lindau noticed that while studies had been conducted to focus on the sexual behaviours of younger adults, none centred on those 60 and up. The studies on younger people received funding because their cohort was most affected by HIV/AIDS, suggests Lindau, a popular and crucial research subject at that time. However, as effective treatments for HIV/AIDs extended the lives of those living with the virus, research on the subject shifted to encompass older people. Meanwhile, the “successful marketing of erectile dysfunction drugs” added another influence that “really opened the door” for studying sexuality among older adults, says Lindau.
This helped Lindau get funding for the study she and colleagues conducted, published in 2008. Featuring more than 3,000 US adults aged 57 to 85, Lindau’s study revealed that more than half of people between 65 and 74 years old had had sex at least once in the previous year, but that older adults weren’t particularly likely to discuss their sex lives with physicians. The study also served as a template that paved the way for similar longitudinal studies on intimacy among older adults in both the UK and Ireland.
Meanwhile, in her clinical work, Lindau continued to discuss the sex and dating lives of people in their 60s and 70s. Along with learning about her older patients’ continued interest in maintaining active sex lives, she also learned that dating apps had “become more mainstream” among older people, allowing them to put themselves out there in a way that wasn’t quite available in the past.
“Another theme I heard is what a gift it is to age,” says Lindau. Her patients, many of whom had survived cancer or other illnesses, were learning how to embrace the aging process in part by adapting their sex and dating lives to their current realities, essentially turning age-related obstacles into creative learning experiences.
This attitude is reflected in the aforementioned studies focused on intimacy among people in their 60s and older, and in Kleinplatz’s research on people in that age group from all over the world. “We learned that ‘great lovers’ are made, not born,” says Kleinplatz. “Typically, the peak sexual experiences began in midlife and beyond.”
In other words, these researchers showed the path to sexual fulfilment was one that almost necessarily took time. And that “sexual wisdom” Forbes discussed in her research doesn’t just make intimacy possible at older ages – it often makes it better.
“Typically, the peak sexual experiences began in midlife and beyond" – Dr Peggy Kleinplatz (Credit: Getty Images)
Reframing the sexual journey
The generation of sexual liberation is indeed having sex – and perhaps better sex than everyone else.
And although many people may still feel prickly talking about the romantic lives of older adults, this group is increasingly gaining voice – and ultimately normalising their positive sexual experiences. On television, shows that depict older adults as they navigate romance and sexuality, like Grace and Frankie and The Kominsky Method, are on the rise; many seniors are also getting to speak on the joys and challenges of sex in later life (and even about living their best sex lives in their 70s).
This narrative shift can help put the sex lives of younger adults in perspective. Instead of hearing the usual (and not especially scientific) statistics about men hitting their sexual peaks at 18 and women doing so at 35, these closer looks at older adults’ intimate lives challenge the viewpoint that a booming sex and dating life must be achieved in a person’s 20s or 30s – or else they’ve missed their window. On the contrary, sex lives can be thought of as a holistic journey, one that improves with time and experience.
“By the time you’re old, you’ve learned how to work around things,” says Dossie Easton, 78, author of The Ethical Slut. “Experience gives us a wider repertoire and more of a way to match with any given person.” And the data appears to agree – great sex is far from limited to the young; it’s part of a future that younger sexually active people are working towards.
Valeurs Actuelles
Le Pen, l’heure de vérité
La chose était encore impensable voilà cinq ans : c’est une ex-miss France, Delphine Wespiser, belle comme le jour, confondante de sincérité, qui assume sur le plateau de Cyril Hanouna vouloir voter pour Marine Le Pen plutôt que de voir Emmanuel Macron reconduit pour cinq ans à l’Élysée, sans craindre les répercussions que pourrait avoir cet aveu fatal sur sa vie professionnelle : « Moi, ça me plairait bien d’avoir une présidente femme, j’aimerais bien une maman des Français, quelqu’un qui rassemble, qui protège, avec une sensibilité de femme. » C’est une journaliste, Myriam Palomba, dans la même émission sur C8, qui appelle à faire barrage au président. L’affaire Benalla, la crise des “gilets jaunes”, la crise sanitaire avec son lot de privations de libertés et d’humiliations, l’arrogance du chef de l’État, son mépris pour « ceux qui ne sont rien » auront eu raison du réflexe pavlovien qui voulait que la seule présence d’un Le Pen au second tour de la présidentielle provoque un front républicain.
Il n’est pas jusqu’aux lycéens qui, voilà vingt ans, manifestaient bruyamment par centaines de milliers dans les rues de Paris contre Jean-Marie Le Pen pour hésiter à ressortir leurs banderoles contre le fascisme. Samedi dernier, la police en dénombrait 20 000. Et s’ils appellent encore à faire barrage à l’“extrême droite”, ces jeunes, pour la plupart, se gardent bien, comme une évidence, de soutenir le vote Macron.
Le front républicain est ébréché
Les slogans qui balafrent les murs de la Sorbonne et de Sciences Po, après leur occupation illégale par des étudiants, la semaine dernière, sont sans équivoque. “Ni Le Pen, ni Macron”, peut-on lire. Un ¡ no pasarán ! qui ne vise plus seulement le rassemblement national mais l’ultralibéralisme supposé du président. À croire que l’antimacronisme d’aujourd’hui rivalise d’intensité avec l’antilepénisme d’antan. À tel point que, dans l’entourage de Marine Le Pen, beaucoup se persuadent que la victoire est accessible. De la puissance du front anti-Macron et du report des voix des électeurs de Jean-Luc Mélenchon dépend le destin de Marine Le Pen.
Pour tenter de diaboliser à nouveau la candidate RN, les ministres redoublent d’audace et de mensonges pour parvenir à leur fin. Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, qui, en février 2021, jugeait « trop molle » la présidente du Rassemblement national et participait activement à sa normalisation, considère aujourd’hui, toute honte bue, qu’ « avec Marine Le Pen, les pauvres vont peut-être mourir ». Pour un peu, celle-ci serait dépeinte en ogresse, dévoreuse d’enfants.
La recette a longtemps fonctionné. Elle est de moins en moins opérante. Quand Jacques Chirac, en 2002, pouvait se faire réélire avec un score soviétique, aujourd’hui, Emmanuel Macron ne dispose d’aucune garantie et seulement d’une marge de manœuvre étroite. Au soir du premier tour, les projections sondagières pour le second tour laissaient entrevoir un duel plus serré que ne l’avait jamais imaginé l’exécutif. Avec 53 % d’intentions de vote pour Emmanuel Macron contre 47 % pour Marine Le Pen, les proches de cette dernière pouvaient tous, à raison, entonner le refrain du “on est dans la marge d’erreur”. D’autant que les traditionnels soutiens automatiques dont bénéficiait n’importe quel candidat dès lors qu’il était opposé à un Le Pen se sont évaporés dans des consignes toujours plus floues.
Christian Jacob, le président des Républicains, au lendemain de l’échec cuisant de Valérie Pécresse, pouvait bien rappeler au sortir d’un bureau politique qu’ « aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen » , il se gardait bien d’appeler ses électeurs à voter pour Emmanuel Macron. Mais ce soutien indirect au président a peu de chance d’être respecté à la lettre par les militants LR. D’autant qu’ils sont quelques-uns parmi les figures de cette droite classique à avoir déjà déclaré qu’ils ne pourraient voter pour le chef de l’État. Éric Ciotti, fort de son prestige et de son poids politique acquis durant le congrès, Nadine Morano, Gilles Platret, Julien Aubert, qui dans le Figaro égrenait « 100 raisons de ne pas voter Emmanuel Macron », Guilhem Carayon, le président des Jeunes Républicains : aucun ne cachait que leur voix ne se porterait pas sur le président sortant. Le vote blanc a, pour eux, un goût de transgression.
Macron, président cambrioleur de programmes
Certes, le chef de l’État peut toujours compter sur les pétitionnaires professionnels : 220 sportifs, rejoints, quelques jours plus tard, par quelque 500 artistes, appelaient à faire barrage au Rassemblement national. Le Medef et la CGT défilaient sous la même bannière et faisaient front commun pour dénoncer Marine Le Pen. Pour quel effet ? Le théâtre de l’antifascisme a du plomb dans l’aile. D’autant plus que Marine Le Pen ne donne aucune prise à cette légende noire que certains essaient de bricoler en quelques jours pour la diaboliser à nouveau. La presse peut s’employer à grand renfort de unes à la nazifier après avoir écrit le contraire pendant la campagne, la candidate du Rassemblement national n’en finit pas de donner des gages pour lisser son image et démontrer qu’elle est infiniment moins dogmatique que ce que prétendent les éditorialistes de tout poil. L’interdiction du voile qu’elle défendait encore la semaine dernière avec la dernière ardeur ? En déplacement lundi à Saint-Rémy-sur-Avre, en Eure-et-Loir, elle admettait que le sujet n’était plus prioritaire. « Ce sont des problèmes qui sont des problèmes complexes. Je suis parfaitement consciente de cela, je ne suis pas obtuse. »
Comment expliquer ce revirement qui a des parfums de renoncement ? Les 7 712 520 voix qui se sont portées sur Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle sont essentielles pour comprendre les changements de pied de Marine Le Pen et les volte-face d’Emmanuel Macron qui, après avoir fait de la retraite à 65 ans le seul marqueur de son programme, a d’ores et déjà renoncé à cette mesure phare, se disant même prêt à la soumettre à référendum pour ne pas se mettre à dos ceux qui pourraient, parmi les électeurs insoumis, voter pour lui en se bouchant le nez. S’il n’y avait que cela. Pour tenter de capter le vote de cette gauche radicale, Marine Le Pen et Emmanuel Macron ne reculent devant rien. À tel point que Jean-Luc Mélenchon ne paraît pas seulement l’arbitre de ce second tour, mais le grand gagnant de cette présidentielle.
Emmanuel Macron a déjà fait la démonstration qu’il pouvait piocher sans scrupule dans le programme des autres. Ainsi, Valérie Pécresse avait dénoncé le pillage en règle de nombre de ses mesures par le président et voyait dans le projet macronien une contrefaçon du sien. Désormais, le chef de l’État se plaît à reprendre à son compte la planification écologique que défendait Jean-Luc Mélenchon et parsème ses discours d’éléments de langage directement empruntés à la grammaire mélenchoniste. En meeting à Marseille, il s’est aventuré à promettre qu’il ferait de la France une grande nation écologique. Son futur Premier ministre ne sera pas seulement chargé de mettre en place cette planification, il sera secondé par deux ministres chargés de la planification énergétique et de la planification écologique territoriale. Tous ceux qui, à droite, s’étaient empressés de voter pour Emmanuel Macron au premier tour, par crainte de voir Jean-Luc Mélenchon accéder au second tour, doivent se sentir aujourd’hui plus cocus que jamais. Ils rêvaient d’un président libéral. Voilà que Macron se fait planificateur et parle comme le leader de La France insoumise d’« avenir en commun ». C’est vrai des électeurs LR. Cela l’est également des électeurs d’Éric Zemmour qui auront préféré le vote utile au vote de conviction et voient désormais Marine Le Pen rivaliser avec le président pour rougir toujours plus son programme.
C’est que Marine Le Pen s’est laissé convaincre par Philippe Olivier, son principal conseiller et stratège, que pour espérer l’emporter dimanche, il lui fallait parvenir à parler à cette frange ouvriériste qui compose pour partie l’électorat de Jean-Luc Mélenchon. Aussi a-t-elle multiplié les gestes pour contrer l’OPA du chef de l’État sur cet électorat. Si la candidate du Rassemblement national admet en privé qu’il lui sera compliqué de séduire la gauche sociétale, elle ne désespère pas que les indigénistes se réfugient dans l’abstention. Pour les autres, ces tenants d’une gauche sociale à l’ancienne, son programme pour soutenir leur pouvoir d’achat est encore sa meilleure carte.
Un report des voix problématique
Mais tous les efforts que Marine Le Pen déploie pour s’adresser à la gauche ne sont pas sans effet négatif. L’évolution des reports de voix montre qu’à vouloir trop séduire la gauche, elle perd autant à droite. Le 13 avril, 81 % des électeurs d’Éric Zemmour se disaient certains de voter pour Marine Le Pen. Ils ne sont plus que 73 % le 18 avril, selon le baromètre de l’institut Ipsos. Même pente fatale parmi les les électeurs de Valérie Pécresse. Quand 25 % d’entre eux déclaraient faire le choix de Marine Le Pen pour le second tour, ils ne sont plus que 17 % désormais.
Au soir du premier tour, Éric Zemmour, après avoir appelé sans réserve ses électeurs à voter pour Marine Le Pen, avait confié à Valeurs actuelles ses craintes : « Elle va faire campagne à gauche et perdre à droite. » Si elle devait échouer une nouvelle fois aux portes de l’Élysée, sa défaite ne serait pas seulement politique mais idéologique. Que resterait-il, après avoir renoncé à parler d’immigration, d’islam, de sécurité, de politique familiale et d’éducation, pour ne pas se mettre à dos la gauche, de son projet civilisationnel ? Rien ou plus grand-chose. En transformant l’électeur en un simple consommateur mû par des besoins individuels plutôt que par des élans collectifs, Marine Le Pen a joué l’individualisme de masse au détriment de la fibre patriotique. Elle pourra se consoler en se disant que cette stratégie lui a permis de se qualifier pour le second tour. Mais à quoi bon, si c’est pour perdre de nouveau…
BBC
Ukraine: UK embassy in Kyiv to reopen next week, says PM
By Andre Rhoden-PaulBBC News
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The British embassy in the Ukrainian capital Kyiv will reopen next week, Boris Johnson has announced.
Ambassador Melinda Simmons said she was "heading back" after leaving when Russia invaded.
The prime minister also said there was a "realistic possibility" the Russian bombardment would continue until the end of the year.
Mr Johnson added the UK was looking at sending tanks to support Poland as it supplies Ukraine with heavy weaponry.
The prime minister made the embassy announcement at a news conference in Delhi, where he has been holding talks with Indian leader Narendra Modi.
It comes after Russia withdrew forces from around Kyiv when it failed to seize the capital, and launched an assault on the eastern Donbas region.
Mr Johnson visited Kyiv earlier this month to meet President Volodymyr Zelensky, following a pledge to give £100m worth of weapons to Ukraine.
Taking questions from reporters, the prime minister said intelligence assessments that the Russian assault could continue to the end of next year, and end with a Russian victory, were plausible.
He said Russian President Vladimir Putin has "a huge army" but "he has a very difficult political position because he's made a catastrophic blunder".
Mr Johnson said: "The only option he now has, really, is to continue to try to use his appalling, grinding approach driven by artillery, trying to grind the Ukrainians down.
"I think no matter what military superiority Vladimir Putin may be able to bring to bear in the next few months, and I agree it could be a long period, he will not be able to conquer the spirit of the Ukrainian people."
The prime minister said he was looking at what the UK could do to "backfill" weapons in countries, such as Poland, "who may want to send heavier weaponry to help defend the Ukrainians".
"We're looking at sending tanks to Poland to help them, as they send some of their T-72s [tanks] to Ukraine and other steps like that," Mr Johnson said.
Tank proposal raises the stakes for UK and Ukraine
Sending British main battle tanks to Poland, if confirmed, would be a very significant move.
As one senior British Army officer put it, it raises the UK's commitment to Ukraine by a further notch but also increases the chances of Britain - and Nato - eventually becoming co-belligerents in this conflict.
The tanks, which the Ministry of Defence says would be Challenger 2 main battle tanks, would be intended to "backfill" for Poland's T72 tanks, which it is sending directly to Ukraine. There are no plans to send British tanks or crews into action in Ukraine.
Until very recently Nato countries have been reluctant to supply heavy weaponry to the Ukrainians for fear of antagonising President Putin and risking an all-out European war that puts Nato forces into direct conflict with Russia.
But with each reported Russian atrocity that is revealed, notably in Bucha, these Western inhibitions have melted away.
Poland is sending tanks, Slovakia has sent its S300 air defence missiles and the US is sending powerful, long-range 155mm artillery.
For Ukraine's army, outnumbered and outgunned in the eastern Donbas region, such help cannot come quickly enough.
But President Putin has made no secret of his irritation at Nato's assistance to his enemy and he used this week's test-launch of a nuclear-capable missile to remind the West of Russia's massive arsenal of strategic nuclear weapons.
In the long term, Mr Johnson said he believed Western nations would respond to demands from Ukraine to guarantee the country's security against future attacks.
He said this would not replicate the Article 5 guarantee for Nato members - in which an attack on one country is treated as an attack on all members.
But instead, Western allies would offer pledges to provide weaponry, training and intelligence-sharing, the prime minister said.
"I hope it will enable the Ukrainians to offer deterrents by denial and to make sure their territory is so fortified as to be impregnable in the future to further attack from Russia," he said.
"Deterrence by denial" is a term in military thinking which means seeking to put off an aggressor by making their attack infeasible or unlikely to succeed, rather than through the threat of retaliation.
Mr Johnson added that he backed ministers if they chose to visit the embassy.
European diplomats have also been returning to the capital.
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France24 - Monde
À Jérusalem, les heurts se poursuivent sur l'esplanade des Mosquées
Publié le : 22/04/2022 - 07:58
FRANCE 24
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De nouvelles tensions ont éclaté sur l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem, vendredi. Tôt dans la matinée, des jeunes Palestiniens ont visé les forces de police israéliennes avec des jets de pierre.
La situation est de nouveau tendue sur l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem, en ce 22 avril, troisième vendredi du mois sacré de ramadan, qui coïncide avec la fin des célébrations de Pessah, la Pâque juive. De nouveaux heurts entre policiers israéliens et manifestants palestiniens ont éclaté, a constaté un photographe de l'AFP sur place.
Tôt dans la matinée, les forces de police israéliennes sont entrées sur l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam, et des jeunes palestiniens ont lancé des pierres dans leur direction, a constaté ce journaliste qui a fait état de quelques blessés.
Selon la police israélienne, vers 4 h du matin, des "émeutiers masqués et arborant des drapeaux du Hamas" palestinien, ont lancé des pierres en direction du mur des Lamentations, site de prière le plus sacré du judaïsme, situé en contrebas de l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille Ville de Jérusalem.
Le Croissant-Rouge palestinien a fait état d'au moins 27 blessés, dont deux grièvement, dans un premier bilan de ces heurts.
Plus de 200 blessés en une semaine
Au cours de la dernière semaine, plus de 200 personnes, majoritairement des Palestiniens, ont été blessées lors de heurts à l'intérieur et autour de l'esplanade des Mosquées, située à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte occupé et annexé par Israël.
Cette nouvelle escalade des tensions a entraîné des tirs de roquettes par des groupes armés palestiniens depuis la bande de Gaza vers Israël et des frappes israéliennes en représailles sur cette enclave palestinienne de 2,3 millions d'habitants.
La présence pendant le ramadan de nombreux juifs - qui peuvent visiter le lieu sous certaines conditions et à des heures précises sans y prier, d'après le statu quo en vigueur - et le déploiement sur place de forces policières ont été largement perçus par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de "provocation".
La menace d'une nouvelle escalade militaire
Plusieurs ministres arabes réunis à Amman, en Jordanie, ont ainsi condamné "les attaques et les violations israéliennes contre les fidèles de la mosquée Al-Aqsa", site administré par la Jordanie, mais dont l'accès est contrôlé par l'État hébreu.
"Israël préserve et continuera de préserver le statu quo sur le mont du Temple" mais "nous n'accepterons en aucun cas des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza", a déclaré, jeudi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid.
Celui-ci venait de rencontrer la secrétaire d'État américaine adjointe pour les affaires du Proche-Orient, Yaël Lempert, et l'émissaire chargé des relations israélo-palestiniennes, Hady Amr.
Les deux responsables américains se sont ensuite entretenus avec les dirigeants de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée. "Le président (Abbas) a demandé l'intervention urgence de l'administration américaine afin de mettre fin une fois pour toutes à l'escalade israélienne dans les Territoires palestiniens", a déclaré après la rencontre Hussein al-Cheikh, un ténor de l'Autorité palestinienne.
Avec AFP
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Valeurs Actuelles
Les chefs des gouvernements espagnol, portugais et allemand appellent à voter Macron
L’Allemagne, le Portugal et l’Espagne donnent leur avis sur l’élection présidentielle française. Et ce, à travers la voix de leurs chefs de gouvernement. Le Premier ministre socialiste du Portugal, Antonio Costa, le chef du gouvernement espagnol – issu du Parti socialiste ouvrier – Pedro Sanchez et le chancelier allemand du parti social-démocrate, Olaf Scholz, ont joint leur plume pour rédiger une tribune publiée dans Le Monde jeudi 21 avril. Alors que le second tour du scrutin présidentiel est prévu dimanche 24 avril, ils ont tous les trois appelé à voter pour Emmanuel Macron et non pas pour Marine Le Pen.
Les populistes partagent le « rêve » de Poutine ?
Un choix « crucial » pour la France et « pour chacun d’entre nous en Europe », est-il écrit dans leur lettre. « C’est le choix entre un candidat démocrate, qui croit que la France est plus forte dans une Union européenne (UE) puissante et autonome, et une candidate d’extrême droite, qui se range ouvertement du côté de ceux qui attaquent notre liberté et notre démocratie. » Les trois dirigeants font référence au supposé soutien de Marine Le Pen pour Vladimir Poutine. Ne réussissant pas à obtenir de prêt en France, le Rassemblement national (RN) avait dû se rabattre sur des banques étrangères. Le parti de Marine Le Pen a en effet souscrit un prêt de 9 millions d’euros auprès d’une banque russe. Un acte qui lui a été reproché maintes fois durant la campagne présidentielle de 2022, également marquée par la guerre en Ukraine.
Pour une « Europe libre »
« Nous avons besoin de la France à nos côtés », ont rappelé les trois auteurs de la tribune. « Une France qui a été, à maintes reprises, un phare de démocratie et de fraternité pour l’Europe et le monde », qui « défend la justice et s’oppose aux autocrates comme Vladimir Poutine », ainsi que « nos valeurs communes dans une Europe (…) libre et ouverte sur le monde, souveraine, forte et généreuse à la fois ». Antonio Costa, Pedro Sanchez et Olaf Scholz ont terminé dans Le Monde : « C’est cette France-là qui est aussi sur le bulletin de vote du 24 avril. Nous espérons que les citoyens de la République française la choisiront. »
New York Times - World
Live Updates: Russia Pounds Ukrainian Towns Along Eastern Front as Commander Signals Broader Aims
Kyiv April 22, 5:25 p.m.
Moscow April 22, 5:25 p.m.
Washington April 22, 10:25 a.m.
After scaling back its publicly stated ambitions in Ukraine, a senior Russian military commander said on Friday that Moscow wanted complete control of all eastern and southern Ukraine. It was unclear if his comments reflected an official shift in Kremlin policy.
Marc Santora
As Russia refocused its efforts on defeating entrenched and increasingly well-armed Ukrainian forces in the east, a senior Russian military commander suggested on Friday that Moscow’s ambitions are far broader than set out in recent weeks.
The commander, Rustam Minnekayev, said Russia was seeking to take control of a swath of territory that stretches from its own border, across southern Ukraine, to a pro-Russia separatist enclave of Moldova, Ukraine’s neighbor to the southwest. It was unclear if the statement reflected official policy, but Ukrainians have long warned that Russia wants the complete destruction of the Ukrainian state and that Russian aggression would not stop at its borders.
Taking Ukraine’s south would require a breakthrough that Russia has been unable to make. Moscow scaled back its ambitions to the east after failing to seize Kyiv, Ukraine’s capital, and other northern cities and being pushed back in its drive to the southern city of Odesa. It has so far failed to make any major territorial gains in its renewed offensive, according to Ukrainian and Western officials, even as it pummels civilian and military targets.
But the outlines of the grinding fight are just taking shape as the two militaries square off along increasingly fortified lines that stretch over 300 miles. While Ukrainian officials acknowledged that Russia had taken control of some 42 small towns and villages in recent days, they said those same places could be back in Ukrainian hands by the end of the day Friday.
The Ukrainian government said the fighting on Friday made it too dangerous to organize any evacuations, including from the port city of Mariupol. Hundreds of civilians and the last organized Ukrainian fighters in Mariupol are now sealed inside a sprawling steel plant, with people inside the bunkers issuing urgent pleas for help. Outside the plant, in the ruins of the once thriving city, newly released satellite images of hastily dug mass graves bolstered claims by Ukrainian officials that Russia is involved in a systemic effort to cover up atrocities.
Michelle Bachelet, the United Nations high commissioner for human rights, on Friday called the war a “horror story of violations perpetrated against civilians.”
Here are other major developments:
The economic toll of the war is staggering. The World Bank estimated that the physical damage to Ukraine’s infrastructure alone has reached $60 billion. And President Volodymyr Zelensky said his country needed up to $7 billion in support per month to keep its economy moving.
Prime Minister Boris Johnson of Britain told reporters in New Delhi that his government is considering sending tanks to Poland so that Warsaw can then send its own to Ukrainian forces fighting against Russia.
Representatives from 14 nations, including Ukraine, have posted liaison officers to a task force in Stuttgart, Germany, called European Command Control Center Ukraine, according to a senior U.S. defense official, who described its function as taking requests from the government in Kyiv and arranging for deliveries of weapons and supplies.
The U.S. defense secretary, Lloyd J. Austin III, will travel to Germany next week to meet with foreign counterparts and discuss the current and future needs of Ukraine, according to John F. Kirby, the Pentagon spokesman. “Part of the agenda will be to talk about Ukraine’s long-term defense needs in a postwar environment and what that might look like,” Mr. Kirby said.
A series of satellite images show what appears to be a growing mass grave site on the outskirts of Mariupol, where Ukrainian officials say tens of thousands have been killed during Russia’s two-month siege.
Rick Gladstone
The director general of the International Atomic Energy Agency, Rafael Mariano Grossi, will lead an expert mission to Ukraine’s defunct but dangerous Chernobyl nuclear plant on April 26, the U.N.’s nuclear monitoring agency said Friday. In a statement, it said Mr. Grossi would be helping “step up efforts to help prevent the danger of a nuclear accident during the current conflict in the country.”
Claire Moses
The Netherlands is planning to end its dependence on fossil fuels from Russia by the end of this year, the Dutch climate minister said. European Union officials have already started drafting an embargo on Russian oil, which will likely be put up for negotiation in the coming weeks.
Nick Cumming-Bruce
GENEVA — The United Nations on Friday detailed a “horror story” of possible war crimes and abuses unfolding in Ukraine, citing indiscriminate shelling, hundreds of summary executions and the widespread devastation of civilian lives.
“International humanitarian law has not merely been ignored but seemingly tossed aside,” Michelle Bachelet, the United Nations High Commissioner for Human Rights, said in a statement.
She called the strike on the train station in Kramatorsk, which killed more than 50 civilians and injured scores, “emblematic of Russian forces’ indiscriminate bombardment of civilian targets” that may amount to war crimes.
“Our work to date has detailed a horror story of violations perpetrated against civilians,” she said in the statement.
While Ukrainian forces have committed abuses, including ill-treatment or torture of prisoners of war, “the vast majority” of alleged abuses were attributed to Russian armed forces, Ravina Shamdasani, a spokeswoman for the U.N. human rights office, told a news briefing in Geneva.
She said U.N. human rights monitors in Ukraine had documented the summary execution of 50 civilians in Bucha, a few miles west of Kyiv, Ukraine’s capital. Monitors are investigating allegations involving the killings of more than 300 civilians in other areas that had been controlled by Russian forces, and also 75 cases of sexual violence, Ms. Shamdasani added.
The latest U.N. data show that 2,435 killed civilians have been confirmed killed in the fighting since Russia’s invasion of Ukraine — but the true toll is likely far higher.
“There already has been a bloodbath,” Ms. Shamdasani said. “We are very worried about what’s coming next.”
The U.N. estimates that at least 3,000 civilians have died because they were unable to access medical care or due to strenuous conditions — which includes being forced to shelter in basements or apartments for days or weeks on end, Ms. Bachelet’s statement said.
It cited widespread detention of civilians by Russian forces — with monitors confirming 155 cases — including of local officials, journalists and human rights activists. Some were reportedly tortured or ill-treated and left without food or water, the statement added.
“Those in command of armed forces must make it clear to their fighters that anyone found to have been involved in such violations will be prosecuted and held accountable,” Ms. Bachelet said.
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Sameer Yasir
Prime Minister Boris Johnson told reporters in New Delhi that Britain is considering sending tanks to Poland so that Warsaw can send its own to Ukrainian forces fighting against Russia. “We are looking at sending tanks to Poland to help them as they send some of their T-72s (tanks) to Ukraine,” he said.
Sameer Yasir
Prime Minister Boris Johnson of Britain, who is on a two-day visit to India, told reporters in New Delhi that the war in Ukraine may drag on until the end of next year. He said the Russian president, Vladimir Putin, has made a “catastrophic blunder” by ordering his troops to invade Ukraine.
Melissa Eddy
An embargo on Russian natural gas could cause Germany’s economic output to drop as much as 5 percent this year, the Bundesbank warned on Friday, potentially driving the country into a recession while further pushing up already high consumer prices.
The central bank’s predictions, largely in line with those of several economic institutes, also serve as a warning of the danger Europe’s largest economy could face if Russia decides to cut off gas exports to Europe.
The central bank said that its predictions were couched in uncertainty, given the unpredictable nature of the crisis surrounding Russia’s invasion of Ukraine. But its economic modeling showed that cutting off Russian natural gas, which before the war accounted for 55 percent of Germany’s total supplies, would cause gross domestic product for the year to shrink by 2 percent, instead of growing by 3 percent.
“Natural gas prices are likely to rise the most, as Russian deliveries are difficult to replace in the short term,” the bank said. Roughly a third of all natural gas is used for industrial production, including steel and chemicals.
This week, the International Monetary Fund warned that the war in Ukraine would drag down the eurozone economy. It downgraded its forecast of economic growth to 2.8 percent from the 3.9 percent it had predicted in January.
Treasury Secretary Janet L. Yellen also warned that a ban on Russian gas could have a “counterintuitive” effect and harm Europe’s economy more than Russia’s by driving up the global price of fuel.
“Europe clearly needs to reduce its dependence on Russia with respect to energy,” Ms. Yellen told reporters in Washington on Thursday. “But we need to be careful when we think about a complete European ban.”
The European Union has banned Russian coal and is preparing a plan to embargo Russian oil. Although Germany has said that it is working to end imports of Russian oil this year, it has been reluctant to move more quickly. Last year, Germany imported about a third of its crude oil from Russia.
Marc Santora
The United Nations human rights office on Friday called the war in Ukraine “a horror story of violations perpetrated against civilians.” “Over these eight weeks,” Michelle Bachelet, the United Nations high commissioner for human rights, said in a statement, “international humanitarian law has not merely been ignored but seemingly tossed aside.”
Marc Santora
Law enforcement officials in Ukraine’s capital said that they have found the bodies of 1,084 civilians, with as many as three in four killed by small arms fire, suggesting they were killed at close range. “These are civilians who had nothing to do with territorial defense or other military formations,” Andriy Nebytov, the police chief for the Kyiv region, told a national broadcaster.
Anton Troianovski and Ivan Nechepurenko
Russia aims to take “full control” of southern Ukraine, a senior Russian military commander said on Friday, though it was not immediately clear whether the surprise announcement amounted to an official policy shift in the Kremlin’s stated goals for the war.
The commander, Gen. Rustam Minnekayev, told a defense industry meeting that Russia was seeking to win control of a swath of territory extending to Moldova, Ukraine’s southern neighbor. That would cut off Ukraine’s access to the Black Sea, General Minnekayev said, according to Russian news agencies, allowing Russia to “influence critical elements of the Ukrainian economy” and gain “yet another point of access” to the pro-Russian Moldovan enclave, Transnistria.
Those are far more ambitious goals than those set out by President Vladimir V. Putin in recent weeks, which have focused on gaining control of the Donbas region in eastern Ukraine. And they also don’t appear to be realistic, at least for now, since military observers question whether Russia has enough troops and equipment to win the grinding battle for the Donbas — let alone for southern Ukraine, which is home to Odesa, a fortified city of a million people.
“I want to remind you that many Kremlin plans have been destroyed by our army and people,” Andriy Yermak, chief of staff to Ukraine’s president, wrote on social media in response to General Minnekayev’s remarks.
It wasn’t clear whether the general’s statement reflected Mr. Putin’s plans for the war — or was instead meant to distract or confuse Ukraine as fighting in the Donbas intensifies. When asked in a regular conference call with reporters whether General Minnekayev had disclosed wider Russian war goals than previously announced, Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, declined to comment.
In his remarks on Friday, General Minnekayev said that a “second phase” of the war had started two days earlier. “One of the goals” of that phase, he said, “is to take full control of the Donbas and southern Ukraine.” He said that would allow Russia to control Ukraine’s Black Sea ports, “through which agricultural and metallurgical products are delivered” to other countries.
The commander also issued a veiled warning to Moldova. A Russian regiment already is stationed in Transnistria.
“Control over the south of Ukraine is another connection to Transnistria, where there is also evidence of oppression of the Russian-speaking population,” General Minnekayev said.
Yuri Fyodorov, a Russian military analyst, said that the broader aims detailed by General Minnekayev “from the military standpoint are unreachable.”
“All of Russia’s combat-ready units are now concentrated in the Donbas, where Russia failed to achieve any significant advances over the past five days,” Mr. Fyodorov said in an interview. General Minnekayev’s rank would generally not allow him to make such sweeping policy statements that also contradict what has been said by the country’s top politicians, Mr. Fyodorov added.
“It might signal a divergence of positions, perhaps a significant one, among the military top brass and the political elite,” he said.
Since launching the war in Ukraine, Mr. Putin has used false claims of a “genocide” against Russian speakers in the eastern part of the country as a justification for the invasion.
On Thursday, Russia claimed it had taken control of Mariupol, a port city on the Sea of Azov. It has been the last pocket of serious resistance in the “land bridge” the Kremlin has created between territory it already holds in the Donbas region, in the east, and the Crimean Peninsula, in the south, which Russia annexed in 2014.
What is known as southern Ukraine lies beyond Crimea, to the peninsula’s south and west, and includes the Odesa, Kherson and Mykolaiv regions. Russia claims it has full control of Kherson, but its attempts to advance into the areas around Mykolaiv in March were repelled by Ukrainian forces.
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Elisabetta Povoledo
Pope Francis has defended his decision to not directly name President Vladimir V. Putin of Russia in his repeated condemnations of the war in Ukraine, and said that he was ready to do “everything” so “there will not be one more death in Ukraine.”
“A pope never names a head of state, much less a country, which is superior to its head of state,” Francis said in an interview published on Thursday by the Argentine newspaper La Nacion.
In the interview, the pope said that the Vatican’s behind-the-scenes efforts to stop the war were continuous. “The Vatican never rests,” Francis said. “I cannot tell you the details because they would no longer be diplomatic efforts. But the attempts will never cease.”
This month, Reuters reported that such diplomatic efforts might include a June visit in Jerusalem with the patriarch of the Russian Orthodox Church, Kirill, after a two-day visit to Lebanon. The Vatican has not officially announced the trip, but it has been confirmed by the Lebanese presidency.
But in the Nacion interview, Francis said that while his relations with Patriarch Kirill were “very good,” his plans to meet with the patriarch, who has supported Russia’s war in Ukraine, had been suspended because Vatican diplomats “understood that a meeting between the two at this time could lend itself to many confusions.”
It would have been their second meeting. Francis and Kirill met in 2016 in Havana, where Francis became the first pontiff to ever meet a patriarch of the Russian Orthodox Church, an ecumenical and diplomatic coup that had eluded his predecessors. The roots of the East-West split in Christianity can be traced to the Schism of 1054.
Francis also said in the interview that he had not yet visited Ukraine’s capital, Kyiv, like some Western leaders have, because he feared jeopardizing “higher objectives, which are the end of the war, a truce or at least a humanitarian corridor.”
“What would be the use of the pope going to Kyiv if the war continues the next day?” he said.
Sameer Yasir
Prime Minister Boris Johnson of Britain met on Friday with his Indian counterpart, Narendra Modi, in New Delhi to bolster trade and defense ties, and to discuss the war in Ukraine, over which India has maintained a delicate line to avoid antagonizing Russia. Indian officials said Mr. Johnson offered to help the country move away from its reliance on Moscow by expanding economic and military ties.
Ivan Nechepurenko
Russia aims to capture the Donbas region and southern Ukraine in full, establishing a “land bridge” to Crimea and to the breakaway republic of Transnistria, a top Russian military commander said. Russia will aim to “influence critical elements of the Ukrainian economy,” said Rustam Minnekayev, acting commander of Russia’s Central Military District, as reported by Interfax, a news agency.
Roger Cohen
PARIS — When Europe’s far-right leaders gathered in Madrid in January, they had no problem finding unity on the issues they hold dear, whether cracking down on immigrants or upholding “European Christian ideals.” But as Russian troops massed on the Ukrainian border, they were divided on one issue: the threat posed by President Vladimir V. Putin.
Marine Le Pen, the extreme-right challenger for the French presidency, objected to a paragraph in the final statement calling for European solidarity to confront “Russian military actions on the eastern border of Europe.” Even in a gathering of illiberal nationalists, she was an outlier in her fealty to Mr. Putin.
Now, on her campaign website, the leaders’ statement appears with that paragraph cut in an unacknowledged change to the text. This little subterfuge is consistent with an embrace of Mr. Putin so complete that even his ravaging of Ukraine has hardly diminished it.
Over the past decade, Ms. Le Pen’s party, the National Rally, formerly the National Front, has borrowed millions from a Russian bank, and Ms. Le Pen has supported Mr. Putin’s annexation of Crimea in 2014, as well as his incendiary meddling that year in the Donbas region of eastern Ukraine, where just this week Russia redoubled its offensive.
Her support for Mr. Putin is one thing in a time of peace and another in a time of war. Russia, a nuclear power, has invaded a European state, and Ms. Le Pen is closer than ever to her cherished goal of becoming president of France, having narrowed the gap with President Emmanuel Macron before the decisive round of the election on Sunday.
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Marc Santora
There will be no organized evacuation of civilians from Mariupol or any of the battered cities along Ukraine’s eastern front because of extreme danger along any possible humanitarian corridor, Iryna Vereshchuk, the country’s deputy prime minister, said on Friday. “I appeal to all those who are waiting for the evacuation: be patient, please hold on,” she said.
Victoria Kim
Lawmakers in Estonia and Latvia have adopted resolutions accusing Russia of committing genocide in Ukraine, the two nations’ parliaments said. The resolutions echoed recent remarks from President Biden, in which he said that President Vladimir V. Putin was responsible for genocide but emphasized that was his personal view, not a legal determination.
Thomas Gibbons-Neff
KHARKIV, Ukraine — After several relatively quiet nights, artillery fire around Kharkiv, in eastern Ukraine, intensified overnight and into Friday morning, with outgoing and incoming fire echoing through the city.
Oleh Synyehubov, the head of Kharkiv’s Regional Military Administration, said on Telegram that Ukrainian forces had recorded about 50 attacks from both artillery and rocket launchers on Thursday.
On Thursday afternoon, two people were killed when rockets slammed into a residential neighborhood in the northern part of Kharkiv. That attack also damaged a school and set an apartment block and other buildings on fire.
Thomas Gibbons-Neff
After several relatively quiet nights, artillery fire around Kharkiv intensified overnight and into Friday morning. The sounds of outgoing and incoming fire could be heard echoing across the eastern Ukrainian city. Two people were killed in a rocket attack there on Thursday.
Jesus Jiménez
Ukrainian officials on Thursday met with leaders abroad to call for additional financial support as their country reels from devastating attacks from Russian forces and a disrupted economy.
As Ukraine suffers from what he described as “completely destroyed normal economic relations” and widespread destruction, President Volodymyr Zelensky told the World Bank that his country needed up to $7 billion in support per month and that it would need hundreds of billions of dollars to recover from the war.
Since Russia invaded Ukraine on Feb. 24, Mr. Zelensky said, Russian troops have destroyed or damaged tens of thousands of houses and more than 1,100 educational institutions, as well as hospitals and businesses. An initial analysis found that Ukraine has suffered $550 billion in losses, he said.
“Together we are able to implement solutions that will not only stop the aggressive intentions of the Russian Federation, not only support Ukraine in this war, but also inevitably show all the potential aggressors of the world that creating problems for other states, for other nations, means creating problems for themselves,” Mr. Zelensky said, speaking virtually from Ukraine. “Because if we do not do this, millions and millions of people in the world will repeatedly suffer from the aggressive actions of individual states.”
In the United States, Denys Shmyhal, the Ukrainian prime minister, met with the House speaker, Nancy Pelosi, to call for additional support for his country.
Mr. Shmyhal said on Twitter after meeting with Ms. Pelosi that he was “convinced” that Ukraine would receive increased economic, humanitarian and military support. Mr. Shmyhal also joined the World Bank meeting that Mr. Zelensky addressed virtually.
In his address, Mr. Zelensky said that five steps were needed to stop Russia from realizing “any of their aggressive goals”: immediate support for Ukraine, excluding Russia from all international financial institutions, creating a special tax on the war, blocking the assets of the “Russian elite,” and national preparations around the globe “for the possible complete severance of any relations with Russia.”
“No one should depend on the political mood of the leadership of this state,” Mr. Zelensky said of Russia. “If the world is ready to isolate Russia completely, the Russian leadership will have a motive to avoid any war.”
While Russia has been increasingly excluded from the world economy through sanctions and other methods, U.S. officials and foreign leaders have been weighing whether their success in isolating Russia might prompt President Vladimir V. Putin to take even more provocative actions. Such concerns grew on Wednesday when Russia test-launched a new intercontinental ballistic missile, which Mr. Putin said was a warning to those in the West who “try to threaten our country.”
Still, Mr. Zelensky told the World Bank, Russia must “feel punishment for this war.”
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Jesus Jimenez
The U.S. defense secretary, Lloyd J. Austin III, will travel to Germany next week to meet with foreign counterparts and discuss the current and future needs of Ukraine, according to John F. Kirby, the Pentagon spokesman. “Part of the agenda will be to talk about Ukraine’s long-term defense needs in a postwar environment and what that might look like,” Kirby said.
Matthew Mpoke Bigg
Art can play a powerful role in depicting Ukraine’s suffering at the hands of Russia because of its unique ability to convey emotion and loss, President Volodymyr Zelensky told an audience at the Venice Biennale on Thursday.
Mr. Zelensky, speaking by video, added that all tyrannies oppose free artistic expression because of its capacity to illustrate moral wrongs.
“There are no tyrannies that would not try to limit art because they can see the power of art,” he said, in a clear reference to President Vladimir V. Putin of Russia. “Art can tell the world what cannot otherwise be shared. It is art that conveys feelings.”
No words, television news story or economic report could adequately capture the suffering in Ukraine, he said in the brief address, citing as examples the pain of a girl writing a letter to a mother killed by shelling in the besieged city of Mariupol, the revulsion felt by Ukrainian soldiers discovering civilian corpses in a suburb of the capital after Russian forces left, and the loss faced by people who have fled their homes.
The speech was the latest in a series of video addresses by Mr. Zelensky since Russia’s invasion on Feb. 24, all aiming to rally international support for Ukraine’s cause.
He has been adept at tailoring his message to his audience. He told U.S. lawmakers that he had a dream, invoking Martin Luther King Jr. to describe Ukraine’s fight against the Russian invasion. He told the British Parliament that his country would fight until the end, in forests and fields, a vow resonant of Winston Churchill’s exhortations against Nazism. To members of the German Parliament he spoke of a new wall dividing Europe, echoing the Berlin Wall of the Cold War.
“Support this fight with your art, but also support it with your words and your influence,” he told the audience on Thursday.
The artist Pavlo Makov’s sculpture, titled “Fountain of Exhaustion,” is on display at the Ukrainian pavilion at the Venice Biennale, which opens to the public on Saturday and runs through Nov. 27.
Isabella Kwai contributed reporting.
Jesus Jimenez
In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that Russia had rejected a proposal for a truce on Orthodox Easter this Sunday. “But we remain hopeful,” he said.
Jesus Jimenez
Iryna Vereshchuk, the Ukrainian deputy prime minister, said in a Telegram post that residents in Mariupol could not be evacuated on Thursday because of continued Russian shelling. “No happy news out of Mariupol,” she said. “On the Russian side, everything has been very difficult, chaotic, slow, and of course, dishonest.” She said that, on Wednesday, a four-bus convoy had been able to get some civilians out of the besieged port city.
Helene Cooper, Eric Schmitt and David E. Sanger
WASHINGTON — Senior Biden administration officials say they believe that the next four weeks will shape the eventual outcome of Russia’s war in Ukraine, with long-lasting ramifications that will influence the drawing of the map of Europe for decades to come.
While the officials still expect the war to be long and grinding, they say that it is imperative to rush Ukraine as many new weapons as possible — especially long-range artillery and anti-artillery radar — to push back Russia’s new advance in the eastern Donbas region.
Reflecting the renewed sense of urgency, President Biden announced on Thursday that the United States would send Ukraine an additional $800 million in military aid, the second such package in just over a week.
Mr. Biden said the latest aid package sent “an unmistakable message” to President Vladimir V. Putin of Russia: “He will never succeed in dominating and occupying all of Ukraine.”
In remarks at the White House, Mr. Biden said that while the United States would announce many details of the arms it is shipping to Ukraine, some of the weaponry would be kept secret. The president borrowed, and modified, a famous line by Theodore Roosevelt, saying that the United States would “speak softly and carry a large Javelin,” a reference to the antitank weapon that the Ukrainians have used effectively against Russian armor.
Determined to move swiftly, Defense Secretary Lloyd J. Austin III and Gen. Mark A. Milley, the chairman of the Joint Chiefs of Staff, spoke with allies around the world this week and characterized the next month as pivotal.
If Russia can push through in the east, Mr. Putin will be better positioned at home to sell his so-called “special military operation” as a limited success and claim he has secured protection for Ukraine’s pro-Russia minority, American officials said. He might then seek a cease-fire but would be emboldened to use the Donbas as leverage in any negotiations, they said. The officials spoke on the condition of anonymity to discuss operational matters.
But if the Ukrainian military can stop Russia’s advance in the Donbas, officials say Mr. Putin will be faced with a stark choice: commit more combat power to a fight that could drag on for years or negotiate in earnest at peace talks.
The first option might mean a full national mobilization, officials say, and is politically risky for the Russian leader.
The next phase of the war “will be critically important,” said Peter Maurer, the president of the International Committee of the Red Cross, who visited Ukraine in March. “The escalation of hostilities in Donbas, and all areas affected by the armed conflict, is of utmost concern.”
At the Pentagon this week, both Mr. Austin and General Milley have had nonstop phone calls and meetings with allies centered on one topic: weapons. Mr. Austin spoke with his Romanian counterpart on Monday and with the Spanish defense minister on Tuesday. On Wednesday, he met with the Polish defense minister, and on Thursday, he huddled with his Czech counterpart.
With all four, the discussions were the same, officials said: how to ship more powerful weapons to Ukraine in the coming weeks.
After weeks of focusing on antitank and antiaircraft weaponry like Javelins and Stingers, the new shipments over the last week have included long-range artillery, tactical vehicles and mobile radar systems to help the Ukrainians detect and destroy Russian artillery positions.
Other countries are sending tanks, more artillery and anti-ship missiles.
General Milley’s phone log this week looks like a roll call of countries with heavy artillery and weaponry: Australia, Britain, Canada, Denmark, France, Germany, Greece, Italy, the Netherlands, Norway, Portugal, Sweden and Turkey.
A senior Defense Department official described the next month as a crucial turning point for both Russia and Ukraine. This phase of the battle ostensibly favors Russia to some degree, as Russian troops move over more open terrain as opposed to getting bogged down in cities.
But the official said the Pentagon believed that with the right weapons and a continuation of high morale and motivation, the Ukrainian forces might not only stop the Russian advance, but also push it back.
“The Russians are in a weakened state from which they may well be able to recover given enough time and new conscripts,” said Evelyn N. Farkas, the top Pentagon policy official for Russia and Ukraine during the Obama administration, when Russia annexed the Crimean Peninsula. “Therefore, it is paramount to strike at them now with everything we can give the Ukrainians.”
Current and former U.S. military commanders with experience in Ukraine and Europe agreed.
“It is make or break for Ukraine in that they must stop the Russian advance to seize all of the Donbas,” Maj. Gen. Michael S. Repass, a retired former commander of U.S. Special Operations forces in Europe who has been involved with Ukrainian defense matters since 2016, wrote in an email.
If Mr. Putin succeeds in seizing the east and establishes a land corridor to Crimea, General Repass said that Moscow would have a stronger position in any negotiated settlement.
“In another month, I anticipate exhaustion on both sides without a military decision/outcome either way,” General Repass wrote. “A stalemate means Putin wins, and if Putin ‘wins’ we are in for a rough ride.”
To try to prevent such an outcome, current and former American commanders say Ukraine’s army will seek to disrupt Russia’s military buildup around the eastern city of Izium and other important staging areas with long-range artillery and armed drone attacks.
“It is also about disrupting the Russians while they are still in reconstitution and preparation mode, before they can really get back up on their feet,” said Lt. Gen. Frederick B. Hodges, a former top U.S. Army commander in Europe who is now with the Center for European Policy Analysis.
Even as Moscow narrows its goals and consolidates its army in southern and eastern Ukraine, the outcome of the war remains unclear at best, military analysts said. Indeed, the underlying weaknesses in the Russian force, which were exposed in the early weeks of the conflict, have not necessarily gone away, they said.
For instance, the thousands of Russian reinforcements pouring into Ukraine — including mercenaries, conscripts and troops pulled from far eastern Russia and Georgia — have not trained together, analysts said.
The battered units that retreated from northern Ukraine will also need time to regroup. Some will be replenished and sent back to the fight. But others are so damaged that their remaining pieces will be patched together into one new unit, analysts said.
“They don’t have many options for generating new forces if the current units face too much attrition,” said Rob Lee, a Russian military specialist at the Foreign Policy Research Institute in Philadelphia and a former U.S. Marine officer.
“Once this offensive begins in earnest, Russia will face more losses,” Mr. Lee said. “At a certain point, attrition will be too great and will limit the Russian military’s ability to effectively conduct offensive operations.”
As Russian forces push into the Donbas, they will extend their supply lines and could confront the same logistics shortfalls that bedeviled them before, officials said.
“We’ll see in the next few weeks how much they’ve learned and how much they’ve fixed,” General Hodges said.
Even if Russian forces prevail in the next month or so, the specter of that army then advancing on western Ukraine or beyond Ukraine’s borders — a real fear at the start of the war — now seems far-fetched, several officials said.
“Win, lose or draw, the Russian military is likely to be a spent force after this next phase,” said Michael Kofman, the director of Russia studies at CNA, a research institute in Arlington, Va. “Russia would be hard-pressed to sustain any campaign beyond the Donbas.”
But the senior Defense Department official warned that for Mr. Putin, all of Ukraine — not just the Donbas — has always been the ultimate prize.
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The New York Times
Video taken Thursday captured some of the devastation in the city of Mariupol, which Russian forces have bombarded relentlessly for weeks. Mariupol’s mayor and other Ukrainian officials have repeatedly called for a humanitarian corridor to allow civilians who remain trapped in the city to flee.
Alan Rappeport
The World Bank estimates that Ukraine has suffered $60 billion in damage to buildings and infrastructure, David Malpass, the bank’s president, said. That does not include the broader damage that has been inflicted upon Ukraine’s economy, Malpass added, speaking at an event during the spring meetings of the International Monetary Fund and the World Bank in Washington. The I.M.F. projected this week that the Ukrainian economy could shrink by 35 percent this year.
Cora Engelbrecht and Christiaan Triebert
A series of satellite images show what appears to be a growing mass grave site on the outskirts of Mariupol, the southern port city where Ukrainian officials say tens of thousands have been killed during a two-month long siege by Russian forces.
An analysis of the images by The New York Times shows approximately 300 pits dug close to a cemetery in Manhush, a village about nine miles west of Mariupol. The holes were dug over two weeks between March and April, while Russian forces were in control of the town, according to a Times analysis.
The first rows of pits appeared in images captured between March 23 and March 26. Satellite images captured two weeks later, on April 6, show a dramatic expansion of the site, with more than 200 freshly dug holes encompassing nearly an acre of land. Each pit shows dimensions of about 6 by 10 feet.
“These are huge graves, and they were dug for our dead civilians from Mariupol,” said Pyotr Andryushchenko, an aide to Mariupol’s mayor who released the coordinates for the site in a Telegram post on Thursday. “You can see from the images how big this area is — these graves are not meant for a small village like Manhush.”
Mr. Andryushchenko said in an interview that Mariupol residents told him about the grave site after they were recruited by Russian forces to collect black plastic body bags from the streets of the city and drive them in trucks to the site in Manhush. Some had looked inside the bags to confirm that they held bodies, and they estimated that thousands of bags had already been transported to the site, he said.
“We believe that these bags hold civilians, since our military has been working to clear the streets of fallen soldiers,” Mr. Andryushchenko said. The City Council of Mariupol said on Telegram on Thursday that Russian forces had buried as many as 3,000 to 9,000 people in Manhush.
The Times could not independently confirm the details of Mr. Andryushchenko’s or the council’s account, nor the identities of the witnesses, which he would not disclose for security reasons.
BBC
Mariupol: Satellite images suggest mass graves dug near besieged city
A US satellite firm says it has identified a mass burial site containing about 200 graves near Mariupol, a city Russian forces have been trying to wrest control of for weeks.
Maxar said its images showed an expansion of graves that began at the end of March.
Local Ukrainian officials accuse the Russians of burying Mariupol civilians killed by Russian troops there.
Moscow has not yet responded.
Russian troops control most of Mariupol after weeks of bombardment and fighting, but some Ukrainian forces remain in a sprawling steelworks in the city. President Putin has abandoned plans to storm the Azovstal plant and instead told troops to seal it off.
The alleged mass grave is near a village called Manhush about 20km (12 miles) west of Mariupol. Maxar said there were four sections of linear rows about 85m long.
The BBC has not independently verified the images.
Mariupol city council earlier issued its own statement accusing the Russians of burying civilians at the same location.
The council said the Russians were digging trenches and "using dump lorries to bring the bodies" and provided its own aerial image of the site, which it said was "already twice as large as the nearby cemetery".
The city's mayor Vadym Boichenko says tens of thousands of civilians may have been killed in Mariupol
Moscow has repeatedly denied accusations by Ukraine and its Western allies that Russian troops and top Kremlin politicians are responsible for mass killings of civilians.
Earlier this month, Maxar images of the town of Bucha outside Kyiv appeared to show bodies of civilians lying in the street nearly two weeks before the Russians left the town as part of a withdrawal from northern Ukraine.
The image from 19 March, first reported by the New York Times and confirmed by the BBC, contradicted Russian Foreign Minister Sergei Lavrov's claim that footage of bodies in Bucha had been "staged" after the Russians withdrew.
Bucha Mayor Anatoliy Fedoruk has said that least 300 civilians were killed in the town.
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France24 - Monde
Reportage en Ukraine : le retour difficile des habitants à Irpin, ville meurtrie
Publié le : 22/04/2022 - 10:49
Gulliver CRAGG
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Alors que la guerre fait rage ailleurs en Ukraine, Irpin et Boutcha, villes de la banlieue de Kiev qui ont vécu l’enfer de l’occupation russe et des combats intenses menés par les Ukrainiens, retrouvent une relative tranquillité. Certains habitants y retournent, ne serait-ce pour constater les dégâts. Notre correspondant, Gulliver Cragg, a accompagné l’un d’eux.
"Visuellement, ça a l’air intact. Après, on verra bien", confie Danylo Andreyko, de retour à Irpin. Ce boulanger formé en France prévoyait d'ouvrir un café-boulangerie dans cette ville de la banlieue de Kiev. "Lavabo, ici les pétrins, des tables... C'est ce qu'on a prévu de faire. Mais on va le faire un peu plus tard", poursuit-il, en parcourant les lieux. Il est soulagé que le bâtiment soit encore debout. Ce n'est pas le cas des maisons voisines.
Danylo est parti au cinquième jour de l'offensive de l'armée russe en Ukraine. Son ami Iouri, lui, est resté combattre. Ce militaire ukrainien est un ancien négociant en peinture. Il confie : "Là où se trouvaient nos positions, il n'y a plus aucune maison. Elles ont été détruites à 99 %. Là où se trouvaient les Russes, ce n'est pas le cas, parce que notre artillerie ne voulait pas risquer de blesser des civils. Près d'une église, il y avait des véhicules russes, et nous étions sûrs qu'il n'y avait pas de civils. Mais même là, notre artillerie a dit non, nous ne tirons pas sur l'église."
Cette église est aussi le site de l'une des fosses communes découvertes à Boutcha. Les corps exhumés n'ont pas encore été tous identifiés. "Je n'ai pas de mots", lâche Danylo. Selon les soldats, les forces russes ont délibérément visé le pont emprunté par les civils en fuite. "Leur artillerie n'a pas arrêté de pilonner ce pont", martèle Iouri. "Et ils ne tiraient pas directement sur le pont, mais de manière à ce que les éclats d'obus atteignent les gens sous le pont", ajoute Sacha, un autre militaire. "C'est hallucinant !", s'écrie Danylo.
Ces soldats pensent que les Russes voulaient décourager les civils de partir afin de les utiliser comme boucliers humains. L'artillerie ukrainienne a tout de même parfois visé des zones résidentielles, mais en prenant soin d’affiner ses tirs. Iouri raconte : "Une colonne entière de véhicules blindés russes a explosé ici. Notre artillerie a tiré sur eux, et regardez : ils ont si bien visé que la plupart des maisons de cette rue sont intactes." La plupart, mais pas toutes. Les soldats affirment qu’ici, les Russes étaient entrés dans la cour.
Danylo, Iouri et Sacha étaient tous des civils. Ils ont rejoint l’armée au début de l’invasion. "Je suis fier pour le courage que mon ami Iouri a eu. Il est resté ici pour combattre. Mais d'un autre côté je suis vraiment… Ce n'est pas ma maison, mais j’imagine que pour les personnes qui ont vécu ici, c’est fou quoi… Je n'ai jamais vu ça", reprend Danylo.
La reconstruction prendra des années. Mais avant cela, toute la zone devra être déminée.
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L'Entretien de France 24
Iryna Venediktova, procureure générale d'Ukraine, s'attend à "des preuves de génocide à Marioupol"
DÉCRYPTAGEOffensive russe dans l’est de l'Ukraine : l’armée ukrainienne peut-elle défendre le Donbass ?
EXCLUSIFReportage en Ukraine : à Irpin, "impossible d'oublier et de retrouver la vie d'avant la guerre"
Valeurs Actuelles
[D’Orcival] Le deuxième temps du débat présidentiel commence
Le débat présidentiel s’achève certes ce dimanche soir. Il aura été préparé deux fois, par le duel télévisé de mai 2017 et par celui de cette semaine. Il y a cinq ans, Emmanuel Macron et Marine Le Pen étaient encore deux novices ; c’était la première fois qu’ils s’affrontaient face à face. Précédés qu’ils étaient par les matchs qui avaient opposé Giscard et Mitterrand, puis Mitterrand et Chirac, Chirac et Jospin, avant d’accélérer le rythme (jusque-là, c’était tous les sept ans) avec Sarkozy et Ségolène Royal, Sarkozy et Hollande. Tous ces duels avaient préfiguré l’épreuve finale, dans l’urne.
Marine Le Pen savait cette semaine qu’elle devait démontrer avoir tiré la leçon de son premier duel, son échec qui avait permis à son adversaire de la dominer par un score de 66 contre 34. Il fallait qu’elle se dise qu’en face d’Emmanuel Macron, elle pouvait sortir d’elle-même. Après tout, dans le double duel qui avait opposé Mitterrand à Giscard, Giscard avait dominé et gagné en 1974, avant de devoir céder, à la fin de son mandat, en 1981, devant un Mitterrand qui avait tiré les leçons de son premier face-à-face ; il allait être deux fois le meilleur, à la télévision puis dans les urnes. Et pourtant, Giscard était aussi sûr de lui-même que Mitterrand ne l’était pas de sa victoire finale.
Peut-on pour autant comparer le double match Giscard-Mitterrand, deux ténors de longue date de la bataille politique, à celui qui aura opposé Macron à Marine Le Pen ? Il ne se sera pas agi de la même finale, si l’on en croit les sondages qui promettent que le même scénario ne se reproduira pas – Marine Le Pen n’ayant qu’une chance sur quatre de l’emporter sur Emmanuel Macron.
Mais elle l’a dit : cette campagne présidentielle sera pour elle la dernière. Elle le sera aussi pour Emmanuel Macron, dans le cas de sa réélection, parce que la règle constitutionnelle ne permet pas de poursuivre. Un détail qui n’en est pas un parce qu’un président réélu perd progressivement non pas le pouvoir mais l’autorité qui était la sienne. Voyez de Gaulle : même lui perd peu à peu de sa force, avant de devoir renoncer (sur un référendum raté), après sa réélection fin 1965 ; Mitterrand de même, qui finit par une cohabitation ; ou Chirac, quand le deuxième Premier ministre de son second mandat (Villepin) compte bien lui succéder, en vain.
Nous n’en sommes pas là, certes. Mais tous les commentaires sur la composition des équipes gouvernementales de chacun de nos deux candidats à la présidentielle se heurtent à une réalité : quelles qu’elles soient, ces équipes n’auront qu’une durée de vie limitée de sept ou huit semaines – le temps pour les élections législatives des 12 et 19 juin de donner au pays la majorité parlementaire d’où sera issu le futur gouvernement.
Nous avons été habitués à voir le pays confirmer aux législatives ce qu’il dit à l’élection présidentielle. C’est même pour cette raison qu’après avoir réduit de sept à cinq ans le mandat présidentiel (à la suite d’un référendum organisé par Chirac, sous la pression de Lionel Jospin et de Valéry Giscard d’Estaing), le même gouvernement a inversé le calendrier politique en plaçant les élections législatives après la présidentielle. C’est ainsi que, depuis 2002, les législatives suivent chaque fois l’élection du président de la République (comme en juin 1981, mais ce fut à la suite d’une dissolution voulue par François Mitterrand). Jusqu’à présent, ces élections ont été conformes à la volonté du chef de l’État.
Le seront-elles le 19 juin prochain ? Le mode de scrutin sera le même, majoritaire à deux tours. On parle beaucoup de l’instauration de la proportionnelle, mais il faudra qu’elle soit votée par une majorité parlementaire. Quelle sera donc la distribution des forces à l’issue de la campagne qui va durer deux semaines de plus qu’à l’habitude ? Ce délai supplémentaire pourrait bien modifier la composition de la majorité. On le saura très vite.
BBC
Madeleine McCann: Christian Brueckner declared formal suspect
By Adam Durbin & Andre Rhoden-PaulBBC News
A German man has been declared an official suspect by Portuguese prosecutors investigating the disappearance of Madeleine McCann.
Christian Brueckner has been made an "arguido", but Portuguese authorities have not formally revealed the suspect's name.
In 2020 German police announced they were investigating him in connection with Madeleine's disappearance.
Brueckner has not been charged and denies any involvement in the case.
German authorities informed him he was a suspect, at the request of Portuguese prosecutors in Faro.
Three-year-old Madeleine disappeared during a family holiday in Praia da Luz in 2007.
She has never been found and investigators believe she was abducted from the holiday apartment where the family were staying in the Algarve resort.
On Thursday, a statement was issued by prosecutors in Faro, Algarve's main city, who said a person was made an "arguido" - which translates as "named suspect", "formal suspect" or "person of interest" - a day earlier.
On 3 May it will be 15 years since Madeleine was reported missing and under Portuguese law it would no longer be possible to declare someone a person of interest beyond this date. Declaring someone a person of interest is a necessary step to any criminal charges.
In its statement, though, Portugal's office of public prosecutions said the move was not driven by timing, but by "strong indications" of the practice of a crime.
He is currently serving a prison sentence for drug offences in Germany and was also given a seven-year term for raping a 72-year-old woman.
The Metropolitan Police continue to treat Madeleine's disappearance as a missing persons inquiry.
Analysis
by Alison Roberts, BBC Portugal correspondent
The Madeleine McCann case has been out of the news in Portugal for some time, and in the last few years almost all developments have emerged from the prosecutor's office in Germany.
This latest news has been widely reported, though in some cases not very prominently and with few details.
Virtually everyone in Portugal knows about the case, though, with many having for months if not years followed the ins and outs. Not only the various criminal investigations, but the civil case in which Madeleine's parents, Kate and Gerry McCann sued - ultimately unsuccessfully - the former lead detective on the case, Gonçalo Amaral, after he published a book about it.
He had already attracted a lot of criticism, particularly from British tabloids, which raised some hackles in Portugal, since the Judicial Police, or PJ, is in fact one of the country's most respected institutions.
It's not clear whether or when the Portuguese authorities might charge this or any other suspect in the case.
While there are legal deadlines, the pandemic could be grounds for the courts to rule that more time is allowed.
Madeleine, from Rothley, Leicestershire, was on holiday with her family at the Ocean Club in Praia da Luz when she disappeared on 3 May 2007.
Madeleine's whereabouts remains unknown, despite her disappearance being the most heavily reported missing person case. She is due to turn 19 years of age in May this year.
Her case has been the subject of multiple documentaries, including a Netflix series which was criticised by her parents.
Jim Gamble, a former police officer who led a 2010 review of the case commissioned by the Home Office, told BBC Radio 4's Today programme the case against Brueckner was strong.
He said: "This seems like a really strong case and that's why I don't think it is a procedural tick in a box to make sure they don't miss out because of the statute of limitations.
"I think there's been a growing case and we should not underestimate the confidence of the German police."
The child protection expert claimed a phone attributed to the convicted rapist placed him in the area within a 30-minute window. He also said Brueckner had burgled holiday homes in the area and had children's clothes in his camper van.
He continued: "I think the circumstantial evidence that I know exists is extremely strong… I wouldn't be surprised if charges follow."
Brueckner denies any involvement in Madeleine's disappearance.
Mr Gamble added: "It would just be fantastic to be able to give the McCanns peace of mind so far as knowing exactly what happened."
The Madeleine McCann case: a timeline
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The Madeleine McCann case: A timeline
In Pictures: The search for Madeleine McCann
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L'Humanité
Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
Valeurs Actuelles
Coupe de monde de football au Qatar : les drapeaux-arcs-en-ciel confisqués pour “protéger” les supporters
La coupe du monde de football 2022 débutera le 21 novembre prochain au Qatar, et réserve déjà son lot de controverses. Comme l’a rapporté BFMTV le 1er avril, un haut responsable chargé de la sécurité de l’événement a annoncé que les drapeaux arc-en-ciel pourraient être confisqués aux supporters. Ce dernier a évoqué une raison sécuritaire, en expliquant vouloir « protéger » les supporters face à d’éventuelles agressions. Bien que les organisateurs répètent en boucle que la communauté LGBTQ+ ne risque rien à Doha, la déclaration d’Abdulaziz Abdullah Al Ansari remet en cause cette idée.
Discrimination ambiante
Depuis sa désignation comme pays hôte de la compétition, le Qatar a suscité de nombreuses critiques, et cette annonce ne devrait pas arranger la situation. En effet, de nombreuses personnes se sont insurgées que la coupe du monde ne se déroule dans ce pays où les valeurs du sport et les droits de l’homme y sont controversés. « Si vous voulez démontrer votre point de vue sur la situation LGBTQ, démontrez-le dans une société où il sera accepté », a expliqué Abdulaziz Abdullah Al Ansari, tout en assurant que ses propos n’étaient pas discriminatoires. A la suite de ces déclarations qui sont venues s’ajouter à ceux du président du comité d’organisation du Mondial, qui avait indiqué fin 2021 que « l’homosexualité n’est pas autorisée » dans l’émirat, plusieurs associations ont pris le sujet à bras le corps. C’est le cas par exemple du réseau anti-discrimination FARE qui a fait part de sa « préoccupation » et indiqué que cette décision ne pourrait pas être « considérée comme acceptable ».
BBC
Emilia Romagna Grand Prix: Charles Leclerc fastest in first practice
Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Formula 1
Charles Leclerc led a Ferrari one-two ahead of Red Bull's Max Verstappen in a wet first practice at the Emilia Romagna Grand Prix.
Leclerc was 0.877 seconds quicker than Carlos Sainz, with Verstappen 1.465secs behind the championship leader.
Haas drivers Kevin Magnussen and Mick Schumacher were fourth and fifth ahead of the second Red Bull of Sergio Perez.
Italy's Imola is hosting the first 'sprint' event of the season, with qualifying taking place at 16:00 BST.
Qualifying sets the grid for Saturday's sprint race, which sets the grid for the main grand prix and awards points for the drivers who finish in the first eight positions.
Practice started very wet after heavy overnight rain and the drivers switched from the 'extreme' wet tyres to the more lightly treaded 'intermediates' about halfway through.
Leclerc, who has two wins and a second place from the first three races, had a number of spins as he explored the Ferrari's limits in the wet for the first time, but ended the session laying down an impressive marker for the field.
George Russell was the quickest Mercedes driver in 10th place, nearly five seconds off the pace, with Lewis Hamilton down in 18th, a further two seconds back. Both drivers only used the full wet tyres.
McLaren's Lando Norris had an off at the Acque Minerali corner which prompted a brief red flag with five minutes to go, but was able to return to the track without assistance.
Alfa Romeo's Valtteri Bottas also lost control at the same corner right at the end of the session, and became beached where the gravel trap ended and a patch of asphalt began.
Valeurs Actuelles
[Entretien] Marc Menant : “Le mythe de Pasteur est né d’une imposture !”
Vous avez refusé de vous faire vacciner contre le Covid et, au-delà, vous venez de publier un essai, véritable réquisitoire contre la vaccination. D’où vous vient cette aversion ? Peut-on vous qualifier d’antivax ? Je refuse les étiquettes ! Ce terme balaie d’emblée tout débat. Quand on me propose une conclusion, je veux connaître quelle a été la construction du raisonnement. Je me suis interrogé très tôt sur la vaccination parce que le seul vaccin qui m’a été infligé lorsque j’étais gamin, celui contre la variole, a très mal tourné. J’ai été gravement malade au point que mon existence était en péril. De là, mes parents ont pris l’option de ne plus jamais vacciner leurs enfants. Mon cas est un appel à la réflexion, mais au-delà, ce qui me passionne, est d’interroger cette vérité indubitable selon laquelle la vaccination serait la panacée pour venir à bout de certaines maladies. Je me suis alors plongé dans les carnets de Pasteur pour décortiquer son cheminement.
Vos contradicteurs vous opposeront que vous n’êtes ni scientifique, ni chercheur, ni médecin. De quel droit osez-vous remettre en question des siècles d’avancée médicale ?
Au nom de quoi je ne serai pas scientifique, j’ai passé ma vie à bouffer des mathématiques ! Dans ma jeunesse, comme je n’avais pas les moyens de sortir, je travaillais, le week-end, sur le théorème de Fermat. Je ne suis pas médecin bien évidemment, mais je conteste le fait que la santé appartienne aux médecins. Cette approche nous déresponsabilise et confère aux seuls médicaments le pouvoir d’agir sur notre santé. La médecine est une option de raisonnement pour tenter de guérir les maladies. En tant qu’être pensant, je me suis intéressé à l’histoire de chacun des vaccins et je me suis penché sur les enseignements professés au sein des facultés, et je constate un grand nombre de lacunes : à peine une heure de cours consacré à la nutrition pourtant essentielle à la santé, rien sur le fonctionnement de la psyché, une méconnaissance du fonctionnement même du système immunitaire…
Vous commencez votre livre par ce que vous estimez être la première des impostures : le vaccin contre la rage de Pasteur…
Je ne condamne pas Pasteur, il s’auto-condamne ! Puisqu’il est l’emblème de la vaccination, le saint laïc qui a éradiqué la rage, le “Jésus-Christ” de la médecine, j’ai voulu savoir qui il était. Je découvre alors un gamin issu d’un milieu modeste et animé très tôt par une furieuse ambition. Comme je le disais, je me suis ensuite penché sur les carnets que Pasteur tenait au quotidien, qui sont consultables à la Bibliothèque de France, les écrits d’Émile Roux, son proche collaborateur, et ceux d’Adrien Loir, bactériologiste et neveu par alliance de Pasteur.
Bien que la rage soit loin d’être un fléau très répandu à l’époque à l’instar de la tuberculose ou du choléra, on découvre que Pasteur s’y intéresse parce qu’elle représente l’épouvante, la maladie du diable. Se présente alors à son laboratoire le petit Joseph Meister, déchiqueté de 14 morsures, soutenu par sa maman et le propriétaire du molosse également lacéré par les crocs de l’animal. Pasteur inocule à l’enfant son vaccin curatif. Quelques jours plus tard, le jeune Alsacien est guéri, la prouesse de Pasteur fait la une du Journal des débats.
Déjà ses contempteurs lui opposeront le fait que le propriétaire lui-même du chien “enragé” n’avait pas développé la maladie et qu’aucun test n’avait au préalable été réalisé pour s’assurer que l’enfant en était bien porteur…
Puis, c’est au tour du petit Rouyer de se présenter chez Pasteur. Selon la procédure devenue routine, l’enfant écope de la thérapie vaccinale, mais succombe quelques jours plus tard. Le père Rouyer accuse le vaccin d’être la cause de la mort de son fils. Si l’autopsie révélait que la rage avait emporté le gamin, ce sont des années de travail anéanties, Pasteur ravalé fou dangereux et toute son équipe emportée par la déchéance. C’est ainsi qu’Émile Roux et son complice de parjure le Pr Paul Brouardel, décidèrent d’attribuer la mort de l’enfant à une insuffisance rénale afin « d’éviter cinquante ans de recul dans l’évolution de la science ». Et c’est ainsi qu’à la Faculté, de génération en génération, les professeurs, en disciples de Pasteur, répètent leur credo du miracle vaccinal !
À vous lire, aucun des vaccins contre la tuberculose, la polio, la variole… ne serait à l’origine de l’éradication de ces maladies ! Pourtant le BCG [contre la tuberculose, NDLR] était encore obligatoire jusqu’en 2007 et le DTP [diphtérique, tétanique et poliomyélitique], fait encore partie de la liste des onze vaccins obligatoires…
Lorsque l’on reprend l’histoire de chaque vaccin, sans aucun parti pris, nous constatons que l’environnement joue un grand rôle dans l’apparition comme dans l’extinction des épidémies. Prenons la poliomyélite. Rien qu’à l’écho de ce mot, l’épouvante nous submerge, tant la vision d’enfants agrippés à leurs cannes nous terrifie. La polio commence sa sordide infiltration dans l’après-guerre, dans une France soumise aux tickets de rationnement. Inquiet du rachitisme de la marmaille ouvrière, Mendès France instaure en 1954 la distribution aux écoliers d’un verre de lait quotidien, supplantant les fioles d’alcool que les parents glissaient dans les cartables comme fortifiants.
L’abbé Pierre dénonce le sort réservé aux sans-logis lors de cet effroyable hiver. Des milliers de familles vivent entassées dans des gourbis, un luxe presque comparé à celles grouillant dans les bidonvilles des banlieues de Paris. En 1957, la polio commet son plus grand raid d’horreur. En 1958, Pierre Lépine parachève son vaccin grâce à des données échangées avec le Pr Jonas Salk aux États-Unis. Ce dernier a relancé la vaccination outre-Atlantique alors qu’un drame a submergé le continent : 40 000 enfants vaccinés contre la polio ont déclaré la maladie ! En cause : des lots de vaccins trop faiblement atténués !
En France, la vaccination contre la polio est rendue obligatoire en 1964, alors même que la maladie a presque totalement disparu grâce notamment à la politique de relogement engagée par le gouvernement. Il en va de même pour la tuberculose. La misère, encore et toujours, est le vecteur du mal, jusqu’à l’amélioration des conditions de vie permise par les Trente Glorieuses et l’avènement des sanatoriums. Mais les dévots de la panacée vaccinale affirmeront que c’est grâce au BCG alors même que nombre de médecins dénonceront sa dangerosité et une enquête menée en Inde sous l’égide de l’OMS dans les années 1970 confirmera son inefficacité !
L’ensemble de la communauté médicale ferait fausse route, biberonnée depuis les bancs de la Faculté aux théories imprégnées des préceptes frauduleux de Pasteur ? Vous tendez le bâton pour vous faire taxer de complotiste !
Voilà, plutôt que d’argumenter, il suffit de sortir de la petite boîte l’étiquette “complotiste” pour disqualifier d’emblée votre contradicteur ! Le drame, c’est qu’à partir des préceptes établis par Pasteur, les générations suivantes, galvanisées par l’intime conviction d’être sur la bonne voie, ont veillé à ne pas dévier de la ligne, fières d’être auréolées héritières de Pasteur. À la faculté de médecine, les apprentis toubibs ont passé dix années sur les bancs des amphithéâtres à polir, sertir, aliéner leur esprit.
Sauf en philosophie, on ne discute pas la parole du maître ! Elle est magistère. Un diplôme vous vaut un rôle social. Alors si vous interrogez le fondement même de ce qui vous vaut cette honorabilité, votre position elle-même peut alors s’effondrer. Je suis un fanatique des sciences, et par conséquent, un fanatique du doute. Contrairement à toutes les disciplines scientifiques, la médecine refuse d’être remise en cause. La certitude muselle le libre arbitre et fige la pensée.
Le doute est le propre de la science. Sans lui, la science devient dogme. Pis, une croyance imposant ses credo. Ses préceptes incontestables s’érigent en vérité absolue, digne de la parole révélée des religions monothéistes. À lire les savants du XIXe siècle, ils en venaient à plaindre les générations futures qui n’auraient plus rien à découvrir tant ils étaient persuadés d’avoir tout démontré ! En astronomie, la théorie du big bang elle-même s’autoconteste et est alors sans cesse réévaluée !
Au nom de la santé, la crise du Covid a autorisé, sans que cela n’émeuve la masse, la mise en place de mesures liberticides. A-t-on aujourd’hui substitué au principe de liberté celui de santé publique ?
La liberté est un principe philosophique qui ne se négocie pas. C’est elle qui permet à l’homme d’atteindre son envergure, de s’affranchir de la servilité par la réflexion. Il n’y a pas de petites libertés. La liberté ne peut être conditionnelle au nom de la santé. La liberté, c’est le risque de l’existence au quotidien. Chacun doit être responsable de sa propre santé et s’interroger sur ses comportements qui détériorent sa physiologie, favorisent les comorbidités et empêchent son système immunitaire de répondre correctement à cet agresseur qu’est le Covid.
Je suis un hygiéniste, mais je ne l’impose à personne. Tous les matins, je m’astreins à une heure de sport, je ne bois pas, je ne fume pas, je ne mange pas de viande, pas de sucre. Ce rythme me permet de vivre en plénitude intellectuelle et physique sans nuire à la plénitude des autres. Ceux qui plaignent ma vie “triste” d’ascète et préfèrent brûler la leur sont les premiers à m’imposer de réduire ma liberté parce que je menacerais leur santé ! Nous sommes dans un système totalement inversé.
Certains politiques, comme Jean-Christophe Lagarde, ont pourtant dénoncé une « dictature des anti-vax ». Selon lui, ceux qui refusent la vaccination devraient assumer leur liberté et payer de leur poche leur séjour en réanimation…
Je termine justement ce livre par quelques tirades du Malade imaginaire, la dernière pièce de Molière. Et en cette année du quatre centième anniversaire de sa naissance, Molière n’a jamais été autant d’actualité ! « Crève, crève, cela t’apprendra une autre fois à te jouer à la Faculté », lance Argan à Béralde doutant de la médecine. Comme il y a quatre cents ans, la médecine dans sa toute-puissance estime que son savoir est une vérité indubitable. Elle est désormais une nouvelle religion ! Moi qui suis athée, j’ai beaucoup de respect pour la foi, mais pas pour la religion, où les curés nous jettent l’anathème.
“L’Inquiétante Histoire des vaccins”, de Marc Menant, Plon, 272 pages, 18,90 €.
BBC
Erling Braut Haaland close to Man City move - Guillem Balague
Last updated on 4 hours ago4 hours ago.From the section European Football
Borussia Dortmund striker Erling Braut Haaland is "very close" to reaching an agreement to join Manchester City, according to Guillem Balague.
Haaland's contract expires in 2024 but a release clause allows him to leave for 75m euros (£62.8m) this summer.
Balague believes City have sold the Norway forward, 21, the idea of joining now before moving on to Real Madrid.
"He will be at Manchester City, I feel," said Balague, BBC Sport's European football expert.
"There's no agreement but they're very close."
City, Real and Barcelona have all spoken to Haaland but the former Red Bull Salzburg striker ruled out Barca before Karim Benzema's recent form for Real apparently made up his mind to join the Premier League leaders.
The France striker, 34, has scored successive hat-tricks in the Champions League knockout stage, helping him to a career-best 39 goals so far this season.
"Haaland has known for a while what Real Madrid and Manchester City are offering, and others, but those are the two clubs that are left," Balague said on the Euro Leagues podcast.
"Something has happened in the last couple of weeks, something called Benzema, that has turned the mind of Haaland into 'you know what, I can go to Madrid in two or three years'.
"And that, by the way, was the proposal City put to him. Not only was it the most attractive financial proposition, they also said 'you're young, stay with us for two or three years, we'll use you well, meanwhile Real Madrid will always be there'."
As it stands Benzema, who has taken over as Real's leading scorer since the departure of Cristiano Ronaldo in 2018, has another year on his contract.
Manchester City coach Pep Guardiola is also under contract until 2023 but the reigning Premier League champions hope the arrival of Haaland will "convince him to stay another year at least," says Balague.
"If Benzema was not there, [Haaland] would be a Real Madrid player," he added. "The attractiveness of Real Madrid - I would add Barcelona as well - goes beyond any money Manchester City can offer.
"But Manchester City have played their cards. One of them is financial, the other is 'Pep Guardiola's here - if you come in, he'll probably stay for a bit longer'. That's something Pep is considering."
Guardiola has managed without a traditional central striker for much of the last two seasons, with Sergio Aguero making just 12 Premier League appearances in 2020-21 before joining Barcelona last summer.
"He has been desperate for a striker," said Balague. "They just don't score enough goals compared with the amount of times they shoot.
"For a time, they thought it could be Lionel Messi. Obviously they tried for Harry Kane. They also thought it could be Cristiano Ronaldo.
"It will be fascinating to see how Haaland will adapt to what Pep wants from him. He's very good on transition but when there's no space, he may initially struggle.
"I think, though, he will do work to open space for other players on the team. He is a perfect fit - like a glove to a hand."
Valeurs Actuelles
Affaire Carlos Ghosn : la justice française délivre un mandat d’arrêt international contre l’ex-PDG de Renault
La justice française a délivré un mandat d’arrêt international contre Carlos Ghosn, ancien patron de l’alliance Renault-Nissan (RNBV). Et cela, dans le cadre d’une enquête instruite à Nanterre (Hauts-de-Seine), notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment. L’annonce a été faite vendredi 22 avril par le parquet de Nanterre, détaille La Croix.
Pour rappel, le Franco-Libano-Brésilien, qui devait être jugé à Tokyo pour des malversations financières, vit au Liban, à Beyrouth, depuis sa fuite rocambolesque du Japon à la fin de l’année 2019. Les enquêteurs, à Nanterre, s’intéressent à près de 15 millions d’euros de paiements considérés comme suspects entre RNBV et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).
Cinq mandats
Dans le détail, le juge d’instruction de Nanterre en charge de l’enquête a délivré cinq mandats d’arrêt internationaux. Ces derniers visent, outre Carlos Ghosn, « les propriétaires actuels ou ex-dirigeants de la société omanaise SBA », a précisé le parquet dont les propos sont cités par La Croix. L’un des avocats de Carlos Ghosn, Jean Tamalet, du cabinet King and Spalding, a réagi en ces termes : « Il ne s’agit pas d’un mandat d’arrêt émis par la France, mais par le tribunal de Nanterre lors d’une instruction en cours, plus précisément par le parquet de Nanterre. » Et de poursuivre : « Ce mandat est très surprenant, car le juge d’instruction et le procureur de Nanterre savent parfaitement que Carlos Ghosn, qui a toujours coopéré avec la justice, fait l’objet d’une interdiction judiciaire de quitter le territoire libanais. »
A l’occasion de leurs investigations, les magistrats de Nanterre s’étaient déjà déplacés deux fois à Beyrouth, rappelle le site d’informations. En février dernier, ils y avaient auditionné deux témoins. Quelques mois plus tôt, au mois de juin, ils avaient procédé, avec des magistrats de Paris, à l’audition libre de Carlos Ghosn durant cinq jours.
L'Humanité
Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée
Il était une foisReporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.
Patrick Apel-MullerElle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.
Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.
Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes
À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.
Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.
« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »
C’est le temps des choix, des apprentissages
La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.
Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »
Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste
Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.
En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.
Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée
Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.
Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.
Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale
« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.
Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.
Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.
Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.
Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images
Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth
« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.
À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».
marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois France24 - Monde
Paris SG: Pochettino aimerait "garder" Mbappé, même "en vacances"
Publié le : 22/04/2022 - 15:58
Paris (AFP) – L'entraîneur du Paris SG Mauricio Pochettino aimerait "garder" Kylian Mbappé "tout le temps", même "en vacances", a-t-il plaisanté vendredi, à la veille d'un match pour remporter une dixième Ligue 1 contre Lens.
"Égoïstement, j'aimerais le garder avec moi, tout le temps, l'emmener en vacances, l'avoir à la maison", a répondu avec le sourire le technicien à une question sur le rôle qu'il pouvait jouer pour conserver la star, en fin de contrat, au club.
"On voudrait le garder longtemps, le club serait enchanté, c'est évident que tout le monde trouve que ce serait important qu'il reste", a ajouté Pochettino.
"Mais c'est la décision du joueur, du club et de différentes parties", a expliqué le coach.
L'Argentin a aussi assuré que le bruit autour de la question Mbappé ne le "perturbe pas comme entraîneur, en aucun cas. Il faut faire preuve de compréhension, cela se passe dans tous les clubs, ce n'est ni la première ni la dernière fois que ça arrive dans un club. On s'adapte à toutes les situations personnelles contractuelles des joueurs".
Mbappé, en fin de contrat en juin, est libre. Il pourrait notamment rejoindre le Real Madrid.
© 2022 AFP
BBC
SANS TITRE
That's all the press conferences done for the day.
We've covered Premier League news conferences including Arsenal, Leeds, West Ham, Manchester City, Chelsea and Everton.
Thanks for joining us!
Remember you'll be able to follow coverage of all Premier League matches on BBC Sport online and BBC 5 live across the weekend.
But for now here are some of today's top stories to keep you entertained:
Burnley v Wolves (Sun, 14:00 BST)
Wolves
Here's what Wolves manager Bruno Lage has had to say this afternoon, ahead of his side's match at relegation-threatened Burnley.
Ruben Neves remains unavailable, while Daniel Podence and Max Kilman are also out. Lage also said:
Burnley v Wolves (Sun, 14:00 BST)
Burnley
And here is what Burnley's caretaker manager Mike Jackson had to say ahead of facing Wolves, following a huge win for the Clarets on Thursday night.
Busy one!
Five minute warning... we are closing soon.
Leicester City v Aston Villa (Sat, 15:00 BST)
Aston Villa
Steven Gerrard's Aston Villa take on Leicester on Saturday.
The Villa boss has confirmed Bertrand Traore is out, and neither Kortney Hause nor Morgan Sanson are available. Here's what else he had to say:
Man City v Watford (15:00 BST)
Manchester City
Guardiola on whether every league game has a knockout mentality: "Definitely. We can't drop points but [Liverpool] can't either. The players know it, we were in this position before. We play a final versus Brighton to be able to play another one. If we win we have chance to play another. Try to recover injured players, be fresh in the mind. When we finish tomorrow, another [game] in three days in Champions League. Then Leeds. Be fresh, relax, ready for the moment of the game."
On the Champions League impacting the title race: "I don't know, I don't think about that. I think of the players available, the best squad to beat Watford. To be here in semi-finals and here to fight in the league is a joy, a pleasure. Premier League is just one month, four weeks. We try to do good games in the Champions League, then we have one more week."
Man City v Watford (15:00 BST)
Manchester City
Guardiola on Watford and Roy Hodgson: "Roy Hodgson has incredible experience as a manager. Every game has the same importance. Watford have their quality, their physicality upfront. We will be ourselves and try to get three points."
Man City v Watford (15:00 BST)
Manchester City
Manchester City boss Pep Guardiola has been speaking to the media ahead of his side's clash with Watford. Firstly, he gave his reaction to his former colleague at Bayern Munich, Erik ten Hag, getting the Man Utd job: "Watch his Ajax team and you see his qualities. Congratulations to Erik and wish him all the best. A top class manager, his teams are a joy to watch at a team like Ajax."
Arsenal v Man Utd (Sat, 12:30 BST)
Paul Pogba is out for at least four weeks with injury and may have played his last match for Manchester United.
Interim manager Ralf Rangnick also spoke about newly appointed permanent boss Erik ten Hag, and captain Harry Maguire.
Brentford v Tottenham (Sat, 17:30 BST)
Brentford
On coming up against Tottenham manager Antonio Conte, Frank said: "It's always nice. Antonio is a fantastic manager and he has been one of the most successful in the past 10 years."
Brentford have a good record in London league derbies this season. On that, Frank added: "I think that would be a full house. We would like to do that. We are facing Tottenham and they are fighting for a Champions League place. This task is the biggest we are facing."
Brentford v Tottenham (Sat, 17:30 BST)
Brentford
On Christian Eriksen facing his former club, Frank said: "He is just looking forward to playing against Tottenham. I know he enjoyed his time there, but he will be focused on tomorrow."
Brentford v Tottenham (Sat, 17:30 BST)
Brentford
We'll hear from Brentford manager Thomas Frank shortly, ahead of his side's home game against Tottenham on Saturday.
That will see Denmark midfielder Christian Eriksen face his former club, who are chasing Champions League football...
Liverpool v Everton (Sun, 16:30 BST)
Everton
Lampard on if he would take a draw: "What do you think? Of course. It's a team that just put four past Manchester United. It is an incredible team and they have an incredible manager."
Liverpool v Everton (Sun, 16:30 BST)
Everton
Lampard on previous argument with Klopp at Anfield while at Chelsea
"All of us get it wrong at times. It was just a bit misguided from my point of view. I have seen Jurgen since then and everything is fine. We all move on because we understand what this game does to you at times."
Liverpool v Everton (Sun, 16:30 BST)
Everton
Lampard on the physical challenges his team face: "We expect players to be physical, but on the right side of the law. I hope the referee sees that. At Goodison, we have had yellow cards become red cards. Maybe at Anfield it doesn't go that way."
Liverpool v Everton (Sun, 16:30 BST)
Everton
Lampard on his approach to taking on Liverpool: "We're playing the strongest team, on form teams, in the league. You have to use that as a positive. We have to fight until the last minute, no matter what happens. We are the underdogs, that's clear. But we have to fight!"
Liverpool v Everton (Sun, 16:30 BST)
Everton
Lampard confirms injury blows for Everton. Donny van de Beek and Andre Gomes are both ruled out.
Liverpool v Everton (Sun, 16:30 BST)
Everton
Lampard on impact of Burnley result: "We can't gauge our mindset on other results. They'll happen, you have to expect other teams will win games."
Liverpool v Everton (Sun, 16:30 BST)
Everton
Lampard asked about striker Salomón Rondón: "He's a smart player with a great work ethic. It is great to have him in the squad."
Liverpool v Everton (Sun, 16:30 BST)
Everton
Everton manager, Frank Lampard on Dominic Calvert-Lewin's injury.
"No one is a machine, this is a tough industry. There is an element of bad luck. Dominic has had a bad run."
When asked if he could return next week, Lampard added: "We'll see."
France24 - Monde
Natation: le Russe Rylov, double champion olympique, suspendu pour son soutien au conflit en Ukraine
Publié le : 22/04/2022 - 15:54Modifié le : 22/04/2022 - 15:52
Paris (AFP) – Le nageur russe Evgeny Rylov, double champion olympique à Tokyo sur 100 et 200 m dos, a été suspendu neuf mois par la Fédération internationale de natation (Fina) pour son soutien à l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe.
La commission de discipline de la Fina a décidé de suspendre pour neuf mois Evgeny Rylov, "à la suite de sa participation et de son comportement à un événement au stade Loujniki de Moscou le 18 mars 2022. La suspension prend effet au 20 avril 2022", a expliqué la Fina dans un communiqué.
Pour célébrer les huit ans de l'annexion de la Crimée ukrainienne, après une révolution pro-occidentale à Kiev en 2014, la Russie avait organisé le 18 mars dernier une manifestation au stade Loujniki de Moscou, réunissant 95.000 personnes à l'intérieur de l'enceinte et 100.000 à l'extérieur.
Lors de ce rassemblement ultra-patriotique, des banderoles proclamaient "Pour un monde sans nazisme", "Pour la Russie", alors la Russie justifie son opération militaire en Ukraine lancée le 24 février par la nécessité de "dénazifier" le pays.
Lors de son discours, le président russe Vladimir Poutine avait salué les forces engagées en Ukraine, citant notamment la Bible et saluant "l'héroïsme" des soldats russes.
Plusieurs sportifs russes de renom, dont Evgeny Rylov, ont participé à ce rassemblement. Certains ont été mis en avant en montant sur scène, et arborant le "Z", lettre devenue un symbole patriotique, car elle est inscrite sur de nombreux chars russes déployés dans les zones de combats.
"Malheureusement, la politique néfaste visant à politiser le sport continue", a regretté le porte-parole du Kremlin, Dmitiri Peskov, évoquant la décision de la Fina.
Pour sa part, le ministre russe des Sports Oleg Matytsine a dénoncé une décision "entièrement politisée". "Evgeny, c'est non seulement la fierté de la Russie, mais c'est la fierté de toute la natation internationale", a-t-il déclaré, cité par l’agence de presse publique RIA Novosti.
"Suspendre un sportif pour 9 mois en raison de sa participation à un concert, c'est même pas honteux, c'est tout simplement ridicule", a de son côté réagi le président du Comité olympique russe, Stanislav Pozdniakov, sur la messagerie Telegram, en dénonçant une "discrimination ouverte selon le principe de nationalité".
A la suite de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe le 24 février, la Fina a d'abord autorisé le 8 mars les nageurs russes et bélarusses à participer sous pavillon neutre aux Mondiaux-2022, prévus à Budapest du 18 juin au 3 juillet, avant de finalement décider le 23 mars de les en exclure.
© 2022 AFP
BBC
SANS TITRE
La Digue is arguably one of the most well-known of the 115 islands in the Seychelles. It attracts thousands of tourists each year to Anse Source d'Argent, often called the most photographed beach in the world due to its imposing boulders reminiscent of prehistoric times, an ideal backdrop to Hollywood films and commercials. On a smaller scale, bird watchers from all over come to witness the rare sighting of the Seychelles Black Paradise Flycatcher bird, an endangered species endemic to the Seychelles.
But perhaps the island's less well-known marvel is its lack of cars, and how the Digueois have managed to limit traffic in order to protect the pristine beauty of their 10 sq km territory.
With a population of only about 3,000, the Digueois pride themselves on using the bicycle as their main form of transport, unlike the bigger neighbouring islands of Mahé and Praslin, which have seen more urban growth. For locals, a car is unnecessary and moving with bicycles has always been a way of life.
"From a small age, my brother used to try and teach us how to ride the bike. They hold the seat and you're thinking they are holding, then let you go and then you fall, and you lose your knees. And that's how you learn to ride a bike," said Florie Marie, a La Digue resident." Still, my sister, she lives in Mahé, and she still doesn't know how to ride a bike."
Tourists also partake in the local tradition, renting bikes to explore the island. "La Digue is known to be a bicycle island. So, you will get clients wanting to travel by car to the beach, but the majority, they want bicycles," said Travis Mills, who owns a bicycle-rental company on La Digue.
The island's current vehicle count is 60, a sizable increase from the 10 it had in the '80s when only wealthy families could afford to own cars. But it's still a small number, one that is partly tied to the difficulties of individual vehicle ownership here: no cars are allowed unless they provide a public service. However, the rise in tourism construction and the necessary vehicles that come with that work has set alarm bells ringing, especially with locals.
"With more vehicles on La Digue, that aspect of tranquillity, quietness, relaxedness will no longer be there. And that will definitely have a great impact on La Digue itself, its tourism, its environment, and its ecosystem," said Patrick Andre, the Seychelles' Principal Secretary of Transport.
Conservationists caution that further development could impact the natural habitat of endangered species on the island, such as the Seychelles Black Paradise Flycatcher, known as the Vev in local Creole. The Veuve Reserve, a national park and conservation area set up to protect the endemic Vev, is a crowning jewel of natural beauty for the Digueois.
Anse Source d'Argent is often called the most photographed beach in the world due to its imposing boulders (Credit: Atlantide Phototravel/Getty Images)
"We have seen the increase in the numbers of construction or development on the island of La Digue, and this has been a big concern regarding the population of the flycatcher," said Josianna Rose, a park ranger at the Veuve Reserve. "People from La Digue are building quite a lot, they are cutting down trees for construction."
Since 2008, conservationists have transported a few dozen flycatchers to neighbouring islands through a breeding programme that would ensure this rare bird species has additional suitable habitats.
La Digue has now placed a moratorium on building new tourism establishments until 2023, in an effort to preserve the local natural resources. "If we really want La Digue to remain one of the gems of Seychelles, we have to be able to, at this point, start controlling, monitoring development on the island," said Sherin Francis, Chief Executive of the Seychelles Tourism Board.
Similarly, the ban of private vehicle ownership, as well as discussions on phasing out all fuel-dependent vehicles and expanding more traditional forms of transport (there's only one ox-cart operator left on the island), have become part of the goal to turn La Digue into the eco-capital of Seychelles.
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France24 - Monde
Viol d'une touriste canadienne au 36 quai des Orfèvres : les deux policiers acquittés en appel
Publié le : 22/04/2022 - 15:49Modifié le : 22/04/2022 - 15:58
FRANCE 24
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Condamnés en première instance à sept ans de prison pour le viol en réunion en 2014 d'une touriste canadienne au siège de la PJ parisienne, les deux ex-policiers ont été acquittés vendredi par la cour d'assises du Val-de-Marne.
C'est un rebondissement judiciaire rare dans une affaire hors norme : les deux anciens policiers qui étaient jugés en appel pour le viol en réunion en 2014 d'une touriste canadienne au siège de la police judiciaire (PJ) parisienne, 36 quai des Orfèvres, ont été acquittés vendredi 22 avril par la cour d'assises du Val-de-Marne.
Trois ans après leur condamnation en première instance à Paris à sept ans de prison, Antoine Quirin, 43 ans, et Nicolas Redouane, 52 ans, ont été déclarés innocents du viol d'Emily Spanton, 42 ans, et sont ressortis libres du palais de justice de Créteil où ils étaient jugés depuis trois semaines.
La nouvelle a été accueillie par les applaudissements des proches des deux accusés, tandis que la plaignante a quitté le tribunal en larmes.
Mercredi, le ministère public avait requis une peine de sept ans de prison contre ces deux anciens agents de la prestigieuse BRI (Brigade de recherche et d'intervention) qui n'avaient cessé de proclamer leur innocence depuis le début de l'affaire.
Le témoignage de la plaignante remis en cause
Lors de la soirée du 22 avril 2014, Emily Spanton, touriste canadienne, avait fait la rencontre de plusieurs policiers de la BRI dans un pub irlandais situé en face du célèbre 36, quai des Orfèvres.
Alors que l'ambiance était au flirt, les agents avaient proposé une visite de leurs locaux à Mme Spanton, très alcoolisée ce soir-là. Elle en était ressortie en état de choc, en dénonçant un viol en réunion.
"Lorsqu'ils étaient au pub, ils ne voulaient pas violer Emily Spanton", avait estimé l'avocat général Christophe Auger lors de son réquisitoire. "Ils pensaient pouvoir avoir une relation sexuelle consentie avec elle. Mais elle ne veut pas. Alors on lui sert un verre de whisky pour forcer son consentement. Et il se passe ce qu'il se passe".
Jeudi, lors de leurs plaidoiries, les avocats de la défense avaient demandé l'acquittement pour leurs clients, remettant en cause la "crédibilité" d'Emily Spanton et pointant du doigt des déclarations "évolutives" et des "mensonges" de sa part.
Avec AFP
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FRANCESept ans de prison pour deux ex-policiers accusés du viol d'une touriste canadienne
FRANCEProcès du viol du 36 quai des Orfèvres : l'heure du verdict pour les deux policiers
FRANCE
Quai des Orfèvres : deux policiers mis en examen pour viol en réunion
New York Times - World
Live Updates: Brief Bouts of Unrest Erupt After Jerusalem Friday Prayers
The Aqsa Mosque compound, known to Jews as Temple Mount, was once again the scene of clashes as tens of thousands of Muslims gathered to worship. But the violence ended quickly.
Here’s what you need to know:
Unrest follows two rounds of prayers at Aqsa Mosque compound.
A look at the clashes between Palestinian protesters and Israeli police.
As tensions rose this week, Gaza militants and Israel’s armed forces exchanged fire.
Here’s why unrest is building at the Aqsa Mosque compound.
A convergence of holidays strained the uneasy dynamic in Jerusalem.
JERUSALEM — Two rounds of Friday prayers at one of Jerusalem’s holiest sites were followed by brief unrest that subsided quickly, keeping tensions in the Old City on a low boil. It was the seventh time in eight days that violence broke out at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as Temple Mount.
The first clashes erupted shortly after dawn prayers at the mosque. Video showed dozens of young Palestinian men approaching a gate at one entrance, throwing stones at the Israeli riot police stationed there and setting off fireworks. That prompted the police to enter the compound, firing tear gas in an attempt to clear the group of young Palestinian men.
The unrest lasted for about an hour, a shorter escalation than in previous days, and in a smaller section of the site.
The early skirmishes ended by midmorning, followed by hours of calm. But the tensions escalated again briefly after midday prayers at the mosque, attended by about 150,000 Palestinians, according to mosque officials.
Israeli police fired tear gas from a drone at Palestinians who had gathered on one part of the compound. It was not immediately clear what prompted the Israeli fire.
During the earlier skirmishes, the police stayed close to the edge of the compound, with the result that fighting did not erupt within the main mosque at the site, unlike earlier in the week. Dozens of Palestinians threw stones from behind makeshift barricades, some of them carrying green flags associated with Hamas, the Islamist militant group that dominates the Gaza Strip.
At least 31 Palestinians were injured, 14 of them hospitalized, according to the Palestinian Red Crescent. One police officer was injured after being hit in the face by a rock, the police said.
The recent clashes at the compound, which is sacred both to Jews and Muslims, have contributed to a particularly volatile period in Israel and the occupied territories. The unresolved nature of the conflict means that tensions are always simmering, but the situation began to escalate more than usual a month ago, the start of the deadliest wave of Arab attacks in Israel in more than half a decade.
The attacks killed 14 and prompted an Israeli military crackdown in the occupied West Bank, which killed at least 15 Palestinians.
Tensions rose further on April 15, the first day of a rare overlap between Ramadan and Passover and Easter. Clashes broke out that day at the mosque compound.
Fighting has flared repeatedly over most of the past week as young Palestinians have tried to block visits by Jewish worshipers amid rumors on social media that hard-line Jewish activists were planning a Passover sacrifice within the mosque’s precincts.
That never happened, and the Israeli police have arrested several Jews said to have been planning such a move.
The Israeli government has also said it will maintain its annual practice of blocking non-Muslims from accessing the site from Friday — the start of the last 10 days of Ramadan and a particularly sensitive time in the holy fasting month.
The police did allow thousands of Jews to enter the site during regular morning visiting hours earlier in the month. Many of them were allowed to quietly pray in a secluded part of the site, in contravention of a decades-old convention by which Jews were allowed to visit the site but not worship there.
To prevent attacks on Jewish worshipers, the police also blocked Muslim access to the site for several hours on Sunday, after a crowd of Palestinian youths blocked the route usually taken by Jewish visitors.
Israel said its repeated police interventions were essential to restore public order. But they caused offense across the Muslim world and drew unusual public criticism from Israel’s new Arab allies, Bahrain, Morocco and the United Arab Emirates.
It also prompted an Islamist party in the Israeli governing coalition to suspend its membership, deepening a government crisis that could lead to early elections. And it gave militants in Gaza a pretext to fire rockets toward Israel for the first time since January.
Hiba Yazbek contributed reporting.
— Patrick Kingsley
Photographers for news agencies captured these images from the unrest at the Aqsa Mosque compound on Friday.
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Clashes this week at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as Temple Mount, prompted the most intense exchange of rockets and missiles in nearly a year between militants in Gaza and Israel’s armed forces.
The militants fired one rocket toward Israel on Monday night and several more on Wednesday night and early Thursday. The Israeli Air Force said it had struck several Gaza military sites in response.
No deaths were reported on either side from the exchanges, which were the worst since an 11-day war between the two sides in May. But the Israeli public broadcaster, Kan, said that several Israelis had been treated for shock and for injuries sustained while running for shelter.
One rocket landed in southern Israel, one fell short in Gaza, and several more were intercepted by an Israeli air defense system, the Israeli armed forces said.
In response, the Israeli military said, its jets struck a militant outpost involved in making rockets and later hit a Palestinian air defense facility. Video posted by Palestinians to social media showed several rocket interceptions in the air over Gaza and several explosions on the ground.
Both Israel and Hamas, the Islamist militant group that controls Gaza, have indicated in recent days that they want to avoid another war like the one last year. For now, the hostilities have followed a familiar routine that allows both sides to save face without forcing the other into a major escalation.
By firing rockets without killing Israeli civilians, the militants can express anger over events in Jerusalem without provoking a more violent Israeli reaction. By retaliating with nonlethal airstrikes, Israel shows both Israelis and Palestinians that it won’t let any act of aggression go unanswered — but avoids pushing the militants into a corner.
On Wednesday, Israel blocked far-right Jews from marching through Muslim areas of the Old City of Jerusalem — something that could have easily prompted more violence — and barred a far-right Jewish lawmaker from setting up a makeshift office next to an entrance to the Old City that is used by tens of thousands of Palestinians to reach the Aqsa Mosque.
A Hamas official, Fawzi Barhoum, said on Thursday that the group was seeking to put pressure on Israel over the situation in Jerusalem but “without going to a war.”
In Gaza, officials are still mending infrastructure damaged in the fighting in May. Militants are still replenishing their weapon stocks and defenses. And analysts say they believe that Hamas is wary of taking action that may prompt Israel to cut the number of Israeli work permits assigned to Gaza residents, an important source of revenue for Palestinians.
But with clashes continuing at the mosque compound on Friday, analysts fear the situation could spiral out of control.
— Patrick Kingsley
JERUSALEM — The reasons given for the recent clashes over a Jerusalem holy site depend on which side is giving them.
To many Israelis, the police raids at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as Temple Mount, are a responsible act of law enforcement at a site sacred to both Muslims and Jews. The compound in the Old City is not only a mosque, but the holiest place in Judaism, the site of an ancient temple.
For many Palestinians, however, the Israeli police presence at the site is the unwelcome result of Israeli occupation, and confrontations with the police there, regardless of who starts them, are seen as a legitimate act of resistance against an occupying power.
The Israeli authorities say that they have been forced to intervene recently to contain disturbances instigated by Palestinian rioters, who placed both Muslims and Jews at the site in danger.
They accuse Hamas, the Islamist militant group that dominates the Gaza Strip, of provoking the unrest. Hamas has made statements in support of the stone throwers, portraying them as defenders of the mosque and the Palestinian national cause.
Some of the clashes over the past week broke out after Palestinian youths blocked the route used by non-Muslims to visit the site, and by Jewish worshipers to discreetly pray there. In the most recent clash, on Friday, Palestinian youths threw stones in the direction of a police outpost on the edge of the compound, prompting police officers to enter, according to videos of the unrest.
Israel says the police have been acting to ensure freedom of access to the site for all, including tourists. Israel sees the mosque as part of its sovereign territory, and considers it essential to maintain a permanent security presence because of the fairly regular spasms of violence there.
During the Middle East war in 1967, Israeli forces captured the compound from Jordan, along with the rest of East Jerusalem. Israel later united East and West Jerusalem to create a single, united capital — a claim that the United States now also recognizes.
But the United Nations Security Council has frequently deemed East Jerusalem occupied territory, a view shared by most of the world.
Palestinians hope East Jerusalem, including the Aqsa compound, will one day become the capital of a Palestinian state. Until then, many feel the site should be solely administered by the Waqf, an Islamic trust funded and overseen by neighboring Jordan.
To avoid stirring unnecessary tensions, Israeli officials have allowed the Waqf to run civil and religious affairs at the site since 1967. For similar reasons, Israel also established an informal protocol under which Jews could visit but not pray at the site.
But for months, there has been growing evidence that Israel is upending that longstanding convention by letting Jews pray quietly at the compound, under the protection of armed officers, despite the protestations of the Waqf.
That development has compounded Palestinian fears that Israel is gradually seeking to undermine the Waqf’s authority and restrict Muslim access to the site.
The attempts this week by Palestinians to block non-Muslim access to the site also followed rumors on social media that the Israeli government was preparing to let hard-line Jewish activists make a Passover sacrifice within the mosque’s precincts.
But that did not happen and instead, the Israeli police arrested several Jews who were said to have been planning such a sacrifice.
Some Palestinians said that the police’s recent facilitation of Jewish prayer at the site had left them with little faith in the Israeli authorities.
— Patrick Kingsley
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JERUSALEM — The past week of unrest in the Old City of Jerusalem followed the deadliest wave of Arab-Israeli violence, outside of a full-scale war, for several years, leaving more than 30 Israelis, Palestinians and foreigners dead.
The escalation began on March 22, when a member of Israel’s Arab minority stabbed and rammed to death four Israelis in the south of the country. Days later, two more Arab citizens of Israel shot dead two Israeli police officers in Hadera, a northern city. All three attackers had links to the Islamic State, and were later shot dead themselves.
A Palestinian from the occupied West Bank then shot dead three Israelis and two Ukrainians in Bnei Brak, a city just east of Tel Aviv. Last week, a second Palestinian from the same region in the West Bank shot dead three Israelis at a bar in Tel Aviv. Neither attacker had formal affiliations with any Palestinian faction, and they were both shot dead by the police.
The attacks prompted the Israeli military to increase the intensity of its raids in the West Bank, particularly in the area of the city of Jenin, where the two Palestinian attackers came from.
At least 15 Palestinians have been shot dead by Israeli forces since the crackdown began.
The unrest this week in Jerusalem also gave militants in Gaza an excuse to fire several rockets at Israel, which responded with several airstrikes on militant outposts in Gaza. No one was reported to have been killed on either side, as both sides attempted to save face while avoiding an escalation that could lead to another miniwar.
Israeli officials said that most of the Palestinians killed in the West Bank crackdown were militants who had been involved in attacks or were planning new ones. But the casualties included an unarmed woman who the Israeli Army said was shot after she failed to stop when they fired warning rounds, and a rights lawyer who was caught in a shootout during an Israeli raid.
Israelis largely see the Palestinian attacks as a result of years of incitement by Palestinian leaders and influencers against Israelis. Israeli officials also consider the ensuing raids in the West Bank as an essential means of preventing and deterring further attacks.
Many Palestinians see the attacks in Israel as an inevitable outcome of the entrenchment of Israel’s 55-year occupation of the West Bank. They consider Israel’s countermeasures in the West Bank to be a form of collective punishment.
— Patrick Kingsley
JERUSALEM — Over the past week, the festivals of Passover, Easter and Ramadan overlapped for the first time since 1991 — intensifying the religious synergies and tensions that have defined Jerusalem for many centuries.
To some, the overlap embodies the wonder of Jerusalem, and the veneer of coexistence between its peoples.
To others, it brought into relief the incompatibilities and the inequities of a city where many Palestinian residents consider themselves to be living under occupation.
But for many, it is a bit of both.
Far from seas and major rivers, and high up in the mountains, Jerusalem, for much of its history, held little strategic significance, militarily or commercially.
Its power and relevance most often lay in its spiritual hold over millions of people, many of whom had never visited it.
For Jews, Jerusalem is their ancient capital, the seat of King David and the site of two ancient Jewish temples on the site now known to them as Temple Mount.
For Muslims, it was from that same site that the Prophet Muhammad rose to heaven. There, they built the compound of the Aqsa Mosque, the third-most-sacred site in Islam.
For Christians, it is the city where they believe Jesus was crucified and ascended to heaven — and the birthplace of Christianity.
The Old City was ruled by the Ottomans until 1917, the British until 1948, and Jordan until 1967, when Israel captured and later annexed it.
Much of the world still considers it occupied territory, and many Palestinians still hope it will be part of the capital of a future Palestinian state.
— Patrick Kingsley
BBC
When I first went back to the office, I was shocked. It’s just crazy expensive – Umus
“It’s time for Americans to get back to work and fill our great downtowns again,” President Joe Biden said earlier this year. He’s not the only political leader calling for workers to head back to the office. “Mother Nature does not like working from home,” British Prime Minister Boris Johnson announced late last year, as he predicted a wholesale return to pre-pandemic commuting levels.
It’s not surprising that political leaders want us back at our desks. Without daily commutes and dining ‘al desko’, businesses of all types and sizes are losing out financially. One day of commuting is worth £82m ($107m) to businesses in the UK; in the US, workers spent between $2,000 and $5,000 (£1,536–£3,840) on transport to work alone each year before the pandemic.
But there’s a problem. Employees who haven’t had to budget for train tickets, takeaway coffees or new office outfits for the past two years are now acutely aware of how much it costs to spend a day at your desk. And, worse, these costs are growing. Petrol prices are at an all-time high; transport fares have increased, and food and other essentials are on an upwards trajectory. That means an office day can hit the wallet hard.
Some companies are offering financial and other incentives to tempt unhappy commuters back. But, given how aware workers are now of exactly how much an office day costs, it feels unlikely people will willingly revert to absorbing office-day expenses like before.
‘A quarter of my daily income’
Claire, a manager at a business events company in London, is certainly far more conscious now of how much she’s spending on her days in the office.
When she worked from home during the pandemic, she put the money she usually spent on transport, takeaway lunches, office wear and after-work drinks into a savings pot. “I think I saved something crazy like £6,000 in six months,” she says. But when her employers reinstituted office days, the sudden change in her outgoings came as a shock.
To make matters worse, her return train ticket to work has risen from £35 pre-pandemic to almost £50. “Having a mortgage, the rise in utility bills, council tax, income tax and the rising train fares, it’s just becoming impossible,” she says. Claire’s employer has upped salaries to meet market rates but, says Claire, “it’s really not enough”.
Umus, a lecturer at a London university, experienced a similar post-pandemic price shock. Their commute – a comparatively short distance on the underground – costs £6.40 during rush hour. “When I first went back to the office, I was shocked. It’s just crazy expensive,” says Umus. “People are always saying ‘you can just cycle’, but it’s very ableist, everybody is not capable of cycling seven miles every day.”
At work, Umus finds that expenses accumulate. “I usually grab both breakfast and lunch around work,” says Umus. “The cheapest option is Pret, and very easily, one coffee, one little breakfast thing and lunch, ends up being £13, then I get snacks from Tesco, which isn’t cheap either.” They’ve been working on a strict budget, but still end up spending between £22 and £27 on food and transport every office day. “That’s more than a quarter of what I make per day just to be able to go into the office,” says Umus.
Lunches, coffees and snacks in the office can be expensive - especially compared to a remote-work day with access to your own kitchen (Credit: Getty)
When Umus works from home, they prepare their own food – it’s easier with more time and access to a full kitchen. “People say you can bring your own lunch [to the office], but I have a baby at home. I just barely survive, I can't plan lunches as well,” says Umus. “I feel like I should be able to afford a Pret sandwich as a lecturer at [a university in] London, but it’s really pushing the limits of my budget if I do it more than twice a week.”
Soaring costs
Umus isn’t the only one struggling to cover office-related costs. “Incomes of all types, particularly wages, are just not keeping up with inflation,” says James Smith, research director at London think-tank Resolution Foundation.
According to the UK Office of National Statistics, while wages did technically rise over the last tax year, when accounting for rising costs, workers actually saw a 1% drop in pay. In the US, the Labor Department reports worker pay has increased by 4% in the past year, well below the 7% increase in prices. In South Africa, worker wages were frozen in 2020 and climbed 1.5% in 2021 – again, well below the estimated inflation of 4.5%.
As wages lag, transport costs are surging. In London, where public transport dominates, fares on buses and the London Underground have seen the biggest rise in a decade, to help recoup pandemic losses. Across the UK, rail costs are also going up. In the United States, where the vast majority (over 80%) commute by car, surging gas prices are keeping people from getting behind the wheel. A year ago, petrol in the US cost $2.87 a gallon, now the average has gone up 50% to $4.10, leaving many commuters struggling.
It's gotten to the point where if I were to be forced back into the office full time, I literally can't afford to get there – Tracy Benson
South Africa has seen similar increases. “Wages have been stagnant since the beginning of 2020 and the petrol price just keeps going up and up,” says Tracy Benson, an office manager in Johannesburg. Benson is currently alternating remote and office days, but now South Africa has eased its pandemic rules a push to get back to the office has begun.
“It's gotten to the point where if I were to be forced back into the office full time, I literally can't afford to get there, the petrol would cost me too much,” says Benson.
Subsidies, for some
These rising costs mean that workers who can do their jobs from home are understandably reluctant to head to the office unless they absolutely need to. In Benson’s case, she’s just hoping her employer keeps allowing home working. “I’m worried the office will push for a full return,” says Benson. “For me, it would honestly mean finding a different job.”
Some companies are cognisant of employees’ concerns and are offering practical solutions aimed at alleviating costs related to office days. Media company Bloomberg is offering its US staff a $75 daily commuting stipend, which they can spend however they want. In the UK, consultancy PwC is giving commuters an extra £1,000 to come into the office, while bank Goldman Sachs is offering free breakfast and lunch to some workers. But these perks and stipends certainly don’t extend to all companies – meaning people are not only being asked to give up remote work but also spend more to do it.
In many nations, the costs associated with getting to work are rising fast (Credit: Getty)
Before the pandemic, people generally absorbed these costs without question. But now they’ve seen the alternative, it’s not as simple as just ‘going back to normal’ – especially if other people are getting better deals.
“It’s an issue of fairness,” says Jean-Nicolas Reyt, assistant professor of organisational behaviour at McGill. He explains that we determine fairness not just based on what our colleagues are receiving, but also what other people doing different jobs at different organisations are getting – so if one company is subsidising their employees’ commutes, then workers elsewhere are likely to want the same benefit.
“People don't stay an unfair situation; they work less, or usually they quit,” adds Reyt. “If some companies start giving people money to commute, this is going to become the norm, the market will readjust.” Reyt encourages employers to pick their battles. “CEOs talk to me as if the goal is to reduce all costs,” he says, but an enforced back-to-office policy, without any perks, will likely have unintended consequences for employee retention. “It’s not worth it to cut corners. The overall costs are so much bigger than these savings.”
Yet even as some workers discuss with their employers how often they’ll return to the office and who will pay, the Resolution Foundation’s Smith points out that those who have the option of working from home are still some of the most fortunate. After all, knowledge workers and those on higher incomes were far more likely to be able to work remotely during the pandemic than lower-income workers, who will have had no choice but to attend their place of work each day and absorb the related, rising costs.
As Umus says: “I'm one of the lucky ones. So, I don't know how other people manage.”
Claire and Umus are using their middle names out of job-security concerns
France24 - Monde
GP d'Emilie-Romagne de F1: Leclerc le plus rapide des essais avant les qualifications
Publié le : 22/04/2022 - 15:46Modifié le : 22/04/2022 - 15:44
Imola (Italie) (AFP) – Le Monégasque Charles Leclerc (Ferrari), leader au championnat, a réalisé le meilleur temps de la 1re séance d'essais libres du Grand prix d'Émilie-Romagne, 4e manche du Championnat du monde de Formule 1, vendredi à Imola (Italie).
En 1 min 29 sec 402/1000, il a devancé son coéquipier espagnol Carlos Sainz Jr de 877/100 et le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull), troisième à près de 1 seconde et demie. Suivent les deux Haas de Kevin Magnussen et Mick Schumacher.
Sur la piste détrempée du circuit Enzo et Dino Ferrari qui a vu les deux pilotes de la Scuderia partir en tête à queue durant la séance -- des incidents sans gravité --, les Français Pierre Gasly (AlphaTauri) et Esteban Ocon (Alpine) ont respectivement arraché les 12e et 13e temps.
Loin derrière, le septuple champion du monde de la catégorie Lewis Hamilton (Mercedes) a signé un très modeste 18e temps sur 20.
Lando Norris, qui a terminé ses essais dans le gravier à 5 minutes de la fin, a conduit au seul drapeau rouge de la session, le temps pour le pilote de dégager seul sa McLaren pour rentrer aux stands.
Après cette première séance d'essais libres, les qualifications suivront à 17H00 locales (15H00 GMT).
Le GP d'Emilie-Romagne est en effet la première des trois courses de la saison à proposer une course sprint samedi, un format inauguré la saison dernière.
Avec les courses sprint, les qualifications classiques (contre-la-montre) sont donc avancées du samedi au vendredi. Leur résultat définit l'ordre de départ d'une course de 30 minutes environ le samedi, qui elle-même définit la grille de départ du GP le dimanche.
. 1re séance d'essais libres:
Charles Leclerc (MON/Ferrari) 1:29.402 (24 tours)
Carlos Sainz Jr (ESP/Ferrari) 1:30.279 (25)
Max Verstappen (NED/Red Bull) 1:30.867 (21)
Kevin Magnussen (DEN/Haas-Ferrari) 1:32.439 (23)
Mick Schumacher (GER/Haas-Ferrari) 1:32.988 (23)
Sergio Pérez (MEX/Red Bull) 1:33.012 (17)
Fernando Alonso (ESP/Alpine-Renault) 1:33.160 (13)
Sebastian Vettel (GER/Aston Martin-Mercedes) 1:33.365 (22)
Yuki Tsunoda (JPN/AlphaTauri-Red Bull) 1:33.611 (18)
George Russell (GBR/Mercedes) 1:34.262 (21)
Valtteri Bottas (FIN/Alfa Romeo) 1:34.615 (19)
Pierre Gasly (FRA/AlphaTauri-Red Bull) 1:35.104 (19)
Esteban Ocon (FRA/Alpine-Renault) 1:35.420 (14)
Lando Norris (GBR/McLaren-Mercedes) 1:35.502 (12)
Daniel Ricciardo (AUS/McLaren-Mercedes) 1:35.625 (15)
Lance Stroll (CAN/Aston Martin-Mercedes) 1:36.033 (23)
Alexander Albon (THA/Williams-Mercedes) 1:36.461 (17)
Lewis Hamilton (GBR/Mercedes) 1:36.464 (17)
Zhou Guanyu (CHN/Alfa Romeo) 1:37.450 (22)
Nicholas Latifi (CAN/Williams-Mercedes) 1:39.698 (15)
./bds/hdy/ole/chc
© 2022 AFP
New York Times - World
One Ukrainian War Casualty: The World’s Largest Airplane
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Mriya, the world’s largest aircraft, was destroyed in a pivotal battle at the start of the war. It was a beloved symbol for all of Ukraine but perhaps no one misses it more than its first pilot.
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By Jeffrey Gettleman
BUCHA, Ukraine — The day war broke out, one of Ukraine’s most decorated pilots stepped onto the balcony of his three-story home and felt a pain in his heart.
A battle was raging at a nearby airport, and from where he was standing, the pilot, Oleksandr Halunenko, could see the explosions and feel the shudders. The Russians were invading his country and something very specific worried him.
Mriya.
The plane.
In a hangar a few miles away rested the world’s largest airplane, so special that only one was ever built. Its name is Mriya, pronounced Mer-EE-ah, which in Ukrainian means The Dream. With its six jet engines, twin tail fins and a wingspan nearly as long as a football field, Mriya hauled gargantuan amounts of cargo across the world, mesmerizing crowds wherever it landed. It was an airplane celebrity, aviation enthusiasts say, and widely beloved. It was also a cherished symbol of Ukraine.
Mr. Halunenko was Mriya’s first pilot and loved it like a child. He has turned his home into a Mriya shrine — pictures and paintings and models of the aircraft hang in every room.
But that morning, he had a terrible feeling.
“I saw so many bombs and so much smoke,” he said. “I knew Mriya could not survive.”
The war in Ukraine, not even two months old, has already destroyed so much: thousands of lives, entire families, happiness and security for countless people.
But it has also destroyed material things that mean a lot — homes burned to the ground; supermarkets that fed communities smashed by shelling; toys and prized possessions scorched beyond recognition.
In the case of Mriya, which took a direct hit during the pivotal battle at that airport, the damage to the aircraft has stirred an incredible outpouring of what can only be described as grief. Heartbroken airplane buffs around the world are getting Mriya tattoos. A sad cartoon has been circulating, with tears streaming out of Mriya’s eyes.
But there may be no one as broken up as Mr. Halunenko, who comes from a generation where emotions are not so easily shared.
“If I were not a man,” he said, “I would cry.”
Mr. Halunenko, 76, was a child of the Cold War. His father was a Russian Army captain, his mother a Ukrainian peasant. Both died when he was young.
At boarding school in southeastern Ukraine, he took flying lessons and discovered he had a gift. He became a MiG-21 fighter pilot and then an elite Soviet test pilot. He captained all kinds of aircraft, from sleek new fighter planes to powerful freighters but nothing as grand as what he would soon fly.
In the 1980s, the Soviet leadership was eager to get back into the space race. Engineers designed a reusable spacecraft called the Buran that looked like the American space shuttle.
But the components were spread all around — the shuttle was constructed in Moscow, the rockets were made hundreds of miles away and the launchpad was in Kazakhstan. The only feasible way to get everything in the same place was to fly the shuttle and the rockets on the back of a plane, a really big one.
And so, at the Antonov aviation company production plant in Kyiv, Ukraine’s capital, Mriya was born. It made its first flight in 1988, Mr. Halunenko at the controls.
At 276 feet long and six stories high, the plane, designated AN-225, was bigger than any other in the sky. It boasted 32 landing wheels and a wingspan of 290 feet. Its maximum takeoff weight stood at a staggering 1.4 million pounds, far more than a fully loaded 747. Its nose cone flipped up so that big objects, like turbine blades or even smaller jets, could be slid into its cavernous belly.
“The AN-225 absolutely was the largest airplane ever built, of any type, for any use,” said Shea Oakley, an aviation historian in New Jersey. “People came out to see this airplane wherever it flew just to marvel at the size of the thing.”
Mr. Halunenko, whose grizzly white beard makes him resemble a late-in-life Ernest Hemingway, smiled as he remembered an air show in Oklahoma more than 30 years ago.
“It takes a lot to impress the Americans,” he said. “But I’ll never forget the crowds lined up to see us.”
“And no one knew where Kyiv was,” he laughed.
Mriya wasn’t easy to fly, especially with a space shuttle strapped to its back. It turned in wide arcs — Mr. Halunenko held his arms straight out like wings and rocked side to side. On the ground it was hard to dock.
After the Soviet Union collapsed in 1991, the shuttle program went down with it. Mriya was repurposed into a gigantic flying workhorse. It hauled generators, vast pieces of glass, stupendous quantities of medical supplies and even battle tanks.
And the Ukrainians kept tinkering with it. In 2001, Mr. Halunenko broke more aviation records, including for the heaviest cargo load (253.8 tons) ever lifted in the air. The plane also holds the world record for transporting the longest piece of air cargo — a 138-foot turbine blade — and hosting the highest altitude art exhibition.
By 2004, Mr. Halunenko, who was awarded the acclaimed Hero of Ukraine medal, retired as its pilot. But Mriya carried on. In the past two years, it made hundreds of flights, often stuffed with Covid-19 supplies. For one journey to Poland, 80,000 people live-streamed the landing. With a new paint job, the yellow and blue of the Ukrainian flag, Mriya was Ukraine’s winged ambassador to the world.
Its last mission came on Feb. 2, delivering Covid test kits from China to Europe before returning to its base in Hostomel, said Dmytro Antonov, one of its latest pilots.
“She was in great operating shape,” he said. “We were expecting at least 15 to 25 more years out of her.”
As the war neared, American intelligence officials warned Ukraine that the Russians planned to seize the Hostomel airport, not far from Kyiv. Hostomel has a long runway that the Russians wanted so that they could fly in thousands of troops.
Mriya’s owners discussed moving the plane to a safer location, Mr. Antonov said, but it never happened. Company officials declined to comment on the decision, saying it was under investigation.
At 6:30 a.m. on Feb. 24, the day the war started, Russian missiles slammed into a national guard base near Hostomel airport. A few hours later, Russian helicopters blasted the airport with more missiles that hit the hangars where Mriya and other airplanes were stored, Ukrainian soldiers said.
“But we didn’t know Mriya was still here,” said Sgt. Stanislav Petriakov, a soldier at the airport. “We thought Mriya had been moved.”
A pitched battle broke out, but the Ukrainians soon ran out of ammunition and retreated to a forest.
It is not clear how Mriya was destroyed. Ukrainian soldiers said that they intentionally shelled the runway to prevent the Russians from using it. The Ukrainians said it was not their shells that hit Mriya, whose hangar is about 700 meters from the runway. When asked who he thought hit the plane, Mr. Antonov, the pilot, said, “Nobody knows.”
For the next month, as the Russians occupied and brutalized Bucha, Mr. Halunenko stood his ground, lecturing young Russian soldiers not to point their guns at him and defying their orders to stay inside.
But he couldn’t stop thinking about Mriya.
“She’s like my child,” he said. “I taught her to fly.”
When the Russians finally left at the end of March, Mr. Halunenko stayed away from the airport. Until Sunday evening.
That’s when he stepped past burned trucks, and with shoes crunching over pieces of metal and glass he walked across a battlefield of debris toward the plane.
Slowly he approached the plane.
It was a mangled fuselage with a huge hole ripped out of its middle, a nose cone sliced up by shrapnel, a wing torn open and his captain’s chair lost in a tangle of blackened metal and ash.
Mr. Halunenko simply stood there, his face a blank screen.
His wife, Olha, who had come to support him, whispered: “Oleksandr is a pilot. Right now he’s just processing the information. Later the emotions will hit him.”
After walking around the plane, he put his hand on one of the burned engines and hung his head down.
“We had hoped she was repairable,” he said. “But now we realize we are saying goodbye.”
All might not be lost, though. The Ukrainian government, knowing the power of Mriya’s symbolism, has vowed to rebuild her with war reparations it hopes to squeeze from Russia.
Unknown to many, there is a second, half-finished Mriya fuselage. The plan, said Yuriy Husyev, the chief executive officer of Ukroboronprom, the state-owned company that runs Antonov, was to use that fuselage along with salvaged parts from the old Mriya to “build a new dream.”
Mr. Halunenko is sober about this, knowing it would take “huge money” to resurrect his old friend.
But sitting in his living room, surrounded by photographs of Mriya soaring through crystalline skies and parked on snowy airfields, he said, “something else is important here.” “No other country has created such an aircraft,” he said.
Mriya, he added quietly, was Ukraine’s prestige.
Oleksandr Chubko contributed reporting.
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BBC
There's something about Nixon's dark qualities that still provokes the imagination – David Greenberg
This year marks the 50th anniversary of the United States' most notorious political scandal: Watergate. To mark the jubilee, a new TV series and an art exhibition reveal a resurgence of creative takes on the national disgrace, which started with a June 1972 burglary of the Democratic National Committee headquarters in Washington, DC's Watergate office building. Police caught the burglars in the act, leading to an investigation that uncovered major abuses of power in Republican President Richard Nixon's administration.
More like this: - The bizarre plot that tricked Hitler - The man who hid in the jungle for 30 years - Why we've got The Godfather wrong
Shakespearean in scope, the scandal, which included wire-tapping, "hush" money and secretly recorded White House tapes, led to the worst US constitutional crisis since the Civil War. Nixon's resignation two years later forever altered US politics and the nation's standing in the world.
In Watergate Breaks Wide Open by Jack Davis, Nixon's political circle point fingers at each other (Credit: Estate of Jack David/National Portrait Gallery, Smithsonian Institution)
Since then, Nixon's downfall has inspired artworks from a range of creators, from Alan J Pakula's 1976 All the President's Men, the earliest film in the genre, to Oliver Stone's Nixon (1995), and Robbie Pickering's Gaslit, a new TV series premiering on StarzPlay on 24 April.
"It's been an endlessly fertile ground for television, movies, visual art, humour, even music," says David Greenberg, cultural historian and author of Nixon's Shadow: The History of an Image. "There's something about Nixon's dark qualities that still provokes the imagination."
Gaslit also coincides with an exhibition at the National Portrait Gallery in Washington, DC, Watergate: Portraiture and Intrigue, on view until 5 September. And this autumn, HBO is expected to air The White House Plumbers from the producers of Veep, starring Woody Harrelson as E Howard Hunt and Justin Theroux as G Gordon Liddy, the two masterminds behind the DNC burglary.
New TV series Gaslit portrays the Watergate scandal, and its lesser-known whistleblowers (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)
So what is it that keeps creatives coming back to the well of Watergate? According to Gaslit creator Robbie Pickering, at least, it's the chance to give a "modern take" on the scandal. He wanted to focus on the tragic whistleblowers who have faded from the spotlight – particularly Martha Mitchell (played by Julia Roberts), the wife of Attorney General John Mitchell (played by Sean Penn).
Pickering's eight-part series comes from a more jaded eye than previous screen versions. He says that he and his generation have never known an uncorrupt US presidential administration. After Nixon's resignation, President Ronald Reagan's staff got caught making illegal shipments of arms to Iran to fund Nicaragua's Contra militants in 1986, the year Pickering was born. Presidential scandals continued through to the current investigation of President Donald Trump's obstruction of justice.
Gaslit offers a more nuanced representation of characters than earlier screen retellings (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)
"The baby boomer kind of films and stories about this period really take on the mythological heroes and villains quality," he tells BBC Culture. "But it really is this mundane story. And by showing some of the lesser-known people, you really understand how human a lot of the villains were and how complex a lot of the heroes were."
Pickering based his series in part on Slate's 2018 Slow Burn Watergate podcast, using that programme's sceptical approach to US institutions by depicting Nixon's enabling culture: In Gaslit, we never see the president on screen, just his bumbling cronies trying to use bureaucracy to cover up Nixon's connection to the burglary. All this amid an atmosphere of the casual bigotry and sexism of the time.
Pickering resuscitates the image of Martha Mitchell and other characters who never got the hero treatment before, including White House counsel John Dean's wife, Mo (played by Betty Gilpin), and even Frank Wills (Patrick R Walker), the African-American security guard who first reported the Watergate burglary.
Gaslit shines a spotlight on people previously left on the fringes (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)
But Gaslit is really Mitchell's story, and it's a heart-wrenching one. With a teased 1970s flip hairdo, Julia Roberts' Mitchell is surrounded by '70s decor and decorum: her upscale Watergate apartment is bathed in burnt sienna brown, with avocado kitchen appliances and a railed-in sunken living room with paneled walls and a wet bar, popular at the time. As an outspoken Republican socialite, Mitchell was known for drinking and calling reporters with political gossip and information she picked up from overhearing her husband's phone conversations or looking through documents he kept in his office.
When John Mitchell was appointed head of Nixon's Committee to Re-elect the President, or CREEP as it became known later, for the 1972 presidential campaign, Martha began relaying her suspicions that Nixon was unleashing a bag of "dirty tricks" to get back at enemies and Democratic opponents.
And her actions have tragic consequences. During the week of the Watergate break-in, John asks Martha to stay in a California hotel – not to have a rest, as he says, but so she doesn't find out about the crime and talk to the press. Behind her back, he orders a bodyguard to keep her away from the phone and newspapers.
Julia Roberts portrays Martha's suffering during her confinement (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)
Julia Roberts, in pyjamas and a bathrobe, is terrified of what's happening around her. She tries to call a reporter for help and the bodyguard rips the phone out of the wall to stop her. When she tries to escape, the guard grabs her and beats her in a struggle as she crashes into a glass coffee table. Already bruised, he roughs her up more while injecting her with a sedative to keep her quiet.
Held prisoner for more than a week, Roberts' Martha is deflated as her power, her voice, is forever stifled. Nixon's cronies tell the press she has a drinking problem and is recuperating in a psychiatric home. Gaslit by her own husband and discredited by the most powerful government in the world, by the seventh episode the once vivacious socialite becomes a pill-popping ghost of her former self.
Watergate's intrigue and dysfunction is what often brings artists to retell this saga
According to Pickering, Gaslit is about how collusion in corruption on a personal and national scale can devastate relationships or bind them together. "It's like a grenade going off," he says. "John Mitchell's complicity with Nixon really destroyed his marriage," just as it destroyed the nation's belief in the presidency.
Watergate's intrigue and dysfunction is what often brings artists to retell this saga, according to director Andrew Fleming, whose 1999 film Dick is one of the funniest cinematic Watergate farces. Fleming and writing partner Sheryl Longin combed through all existing Watergate films and books while writing the script. "There were so many ridiculous moments in reality that we had to riff on," he tells BBC Culture, that a sense of outrageousness was easily written into the script, about two teenyboppers played by Michelle Williams and Kirsten Dunst, who unknowingly become the heart and soul of the Watergate scandal.
The ultimate anti-hero
"We were definitely inspired by the facts," says Fleming. "Nixon was a tragi-comic character, his downfall came out of his ego and self-delusion." Both Fleming and Pickering take liberty with the facts surrounding Watergate to heighten the scandal's drama and absurdity and, in Pickering's case, a sense of moral degradation. But Harry Shearer, the voice of Montgomery Burns and Ned Flanders, among others, in The Simpsons, created his online series Nixon's the One!, because "the facts are so great on their own", he says.
Nixon's the One! depicts Shearer as Nixon and other players acting out dialogue taken directly from Nixon's publicly available White House tapes – with all their racism, anti-Semitism and paranoia on display. Shearer is a self-proclaimed Nixonphile who's been parodying the shadowy president since the 1960s. "Nixon is the ultimate Shakespearean anti-hero," he tells BBC Culture. "He's a remarkable mix of vices and virtues as a character, which makes artists keep coming back."
Oliver Stone, the director of the 1995 film Nixon, would agree with Shearer. Stone tells BBC Culture he was compelled to make a realistic presentation of the "brooding, tortured man" as film critic Roger Ebert describes Stone's Richard Nixon, played by Anthony Hopkins. The filmmaker said he used the Watergate scandal as a MacGuffin of sorts to examine one man's tragic behaviour.
Martha Elizabeth Beall Mitchell (1970) by Jan de Ruth offers a dignified portrait of the Republican socialite (Credit: National Portrait Gallery, Smithsonian Institution)
Representations of Nixon are also on display in the National Portrait Gallery's new Watergate exhibition, along with caricatures, photographs and mixed media presentations of the major figures of the scandal. Like Pickering, curator Kate Clarke Lemay wanted to give a fresh spin on the scandal by rehabilitating Martha Mitchell's image. Artist Jan De Ruth's colourful 1970 oil painting of the "very important whistleblower" captures her candid personality, Lemay tells BBC Culture.
De Ruth paints the socialite in a bright yellow shirt and golden yellow hair with an orange glow in the background. Sombre strokes of blue and green give Mitchell a sense of dignity, "much more than other portraits of her," says Lemay.
John Newton Mitchell (1973) by George Giusti shows the politician on a bleach bottle (Credit: National Portrait Gallery, Smithsonian Institution)
Many of the portraits are culled from the gallery's vast collection of covers from Time magazine, a US news weekly prominent in the 1970s.
Artist George Giusti's 1973 caricature of John Mitchell on a bleach bottle is particularly arresting. As is Jack Davis's 1973 cartoon of Nixon and his political circle pointing fingers at each other while wrapped in recording tape, phone cords and headphones – all trapped in the public eye. "Artists are drawn to the intrigue that this scandal offered us," says Lemay. "They like stories of politicians who made the wrong steps. Watergate was a touchstone."
Gaslit premieres on StarzPlay on 24 April.
Watergate: Portraiture and Intrigue is at the National Portrait Gallery in Washington, DC until 5 September 2022.
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France24 - Monde
Présidentielle 2022 à J-3 : derniers déplacements pour les candidats au lendemain du débat
Publié le : 21/04/2022 - 21:09
Claire BONNICHON
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Achren VERDIAN
Florent RODO
J-3 avant le second tour. Après le débat de l'entre-deux-tours organisé mercredi, les deux finalistes continuent de se tacler à distance : la candidate du Rassemblement National a prononcé un discours offensif à Arras, dans le nord de la France, tandis que le président sortant Emmanuel Macron s'est rendu à Saint-Denis, en banlieue parisienne, une terre mélenchoniste où il a détaillé son plan "Quartiers 2030".
ÉLYSÉE 2022
Lors de son dernier meeting, Marine Le Pen fustige "l'arrogance sans limite" d'Emmanuel Macron
Politique
Débat de l'entre-deux-tours : passe d'armes sur la Russie, Macron à l'offensive
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : les moments forts du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen
Valeurs Actuelles
Surpopulation en prison : le Conseil de l’Europe veut accroître les peines alternatives et instaurer un “plafond”
Éviter de nouveaux emprisonnements réglera-t-il les problèmes d’insécurité ? Le Conseil de l’Europe pense, en tout cas, que cela évitera une surpopulation dans les prisons de nombreux pays européens. Comme le relate Le Figaro, ce jeudi 21 avril, le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) – une branche du Conseil de l’Europe – a présenté un rapport annuel dans lequel il appelle à développer des mesures alternatives à la détention de criminels. Mais aussi à mettre en place un nombre « plafond » de détenus dans chaque établissement pénitentiaire.
Le « danger » de la surpopulation carcérale
Le but du Conseil de l’Europe : lutter contre la « surpopulation carcérale persistante » dans des pays européens. Un trop grand nombre de prisonniers serait un « danger » pour eux-mêmes et pour « le personnel pénitentiaire », selon le président du CPT, Alan Mitchell, qui a présenté ce rapport. Les pays concernés sont notamment la Roumanie, la Grèce ou encore la Turquie et l’Italie. Viennent ensuite la France, la Suède ou encore la Hongrie. Le CPT a donc détaillé ses propositions. Concernant un potentiel « plafond » de détenus dans chaque prison, l’organe du Conseil de l’Europe entend « fixer une limite supérieure absolue », rapporte Le Figaro. Il souhaite également faire respecter un « espace de vie minimum » de 4 m² dans les cellules à partager et 6 m² dans les cellules individuelles pour éviter une aggravation des tensions. Pour les peines alternatives, le CPT souhaite permettre davantage des peines aménagées sous bracelet électronique ou des travaux d’intérêt général. Des solutions qui pourraient donc éviter une augmentation de la population dans les prisons. Et ce, alors que la tendance est encore à la hausse, notamment depuis la fin des mesures liées à la crise sanitaire comme les confinements ou les remises en liberté anticipées.
France24 - Monde
Lors de son dernier meeting, Marine Le Pen fustige "l'arrogance sans limite" d'Emmanuel Macron
Publié le : 21/04/2022 - 16:31Modifié le : 21/04/2022 - 20:42
Romain BRUNET
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FRANCE 24
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Au lendemain du débat avec Emmanuel Macron, qu'elle affronte dimanche au second tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen est repartie sur le terrain. C'est à Arras, dans son fief des Hauts-de-France, que la candidate du Rassemblement national a donné jeudi son dernier meeting.
C'est en terrain conquis que Marine Le Pen a tenu son dernier meeting de campagne. Après un débat tendu mercredi avec Emmanuel Macron, la candidate du Rassemblement national s'est exprimée, jeudi 21 avril, devant ses supporters à Arras, la préfecture du Pas-de-Calais. Un département qui a largement voté pour elle au premier tour, même si c'est le président sortant qui a décroché la première place dans le chef-lieu.
Marine Le Pen a attaqué avec force son adversaire Emmanuel Macron, d'une "arrogance sans limites", en appelant "le peuple de France" à se "lever" et à faire "front" contre lui au second tour dimanche.
"J'en ai assez de cet irrespect permanent : je serai la présidente du respect des Français et je sais qu'ils attendent désespérément du respect", a promis la candidate du Rassemblement national, devant plus de 3 000 militants, qui ont hué à plusieurs reprises le président sortant.
>> À lire : Présidentielle : les moments forts du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen
Au débat télévisé, qui a opposé mercredi les deux candidats, "on a vu un Emmanuel Macron nonchalant, condescendant, et d'une arrogance sans limites", a taclé la prétendante à l'Élysée.
"Un président ne devrait pas se tenir comme cela. Mais sommes-nous vraiment étonnés ? Son attitude d'hier (mercredi) soir, son dédain, c'est celui avec laquelle il traite les Français depuis bientôt cinq ans", a-t-elle lancé.
Selon la candidate d'extrême droite, "l'attitude d'Emmanuel Macron hier (au débat) est tellement révélatrice d'un quinquennat de délitement démocratique".
"Macron ou la France ?"
"Macron pendaison", a-t-on entendu dans le public quand la candidate a comparé le scrutin de dimanche à un référendum à la question "Macron ou la France ?". "Manifestement, c'est la France", a affirmé Marine Le Pen, en appelant à nouveau à "faire barrage" contre le président sortant.
"Pour faire barrage, on ne s'abstient pas, on vote, et on vote pour le seul front qui soit républicain, le front anti-Macron", a-t-elle dit, alors qu'Emmanuel Macron est donné vainqueur dimanche, à 56,5 % contre 43,5 % pour la candidate d'extrême droite, selon le dernier sondage de notre partenaire Ipsos Sopra-Steria. Marine Le Pen avait pâti aux régionales de l'abstention de ses électeurs, catégories populaires et jeunes en tête.
"On ne veut pas voir la souffrance des gens, la grande pauvreté, le sentiment d'abandon", selon elle. "Peut-on confier cinq ans de plus à un président qui hausse les épaules quand on lui parle de l'immigration massive et anarchique qu'il a fait rentrer dans notre pays ?" ou "quand on évoque cette insécurité, cet ensauvagement ?", a-t-elle demandé.
>> À lire : Présidentielle : l’État de droit menacé par les projets constitutionnels de Marine Le Pen ?
"Peut-on confier cinq ans de plus à un président qui hausse les épaules et ne se remet jamais en question quand on évoque l'affaiblissement terrible du pouvoir d'achat ?", a-t-elle poursuivi, sous la clameur d'un "non" unanime du public.
Se présentant comme "la seule alternative face au système" et à "ce pouvoir oligarchique", la candidate RN a appelé le "peuple de France" à se "lever" au second tour dimanche, acclamée par des "Marine présidente".
"L'heure est venue pour toi d'aller demander compte à tous ceux qui t'ont méprisé et de leur dire en face : vous nous avez trompés ! Vous nous avez abandonnés ! Vous nous avez déclassés ! Vous nous avez ruinés ! Et désormais, c'est à nous de vous congédier !", a-t-elle conclu.
Avec AFP
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ANALYSEMacron - Le Pen : "Choisir les valeurs républicaines", un devoir de mémoire
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ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : les moments forts du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen
L'Humanité
Qui sont les potentiels ministres de Marine Le Pen ? Tour d'horizon de son inquiétante garde rapprochée
ActuCertains sont célèbres à l’extrême droite, d’autres sont les chevilles ouvrières de l’ombre. Tous témoignent à leur façon de ce qu’est le clan Le Pen, et augurent ce que serait le Rassemblement national au pouvoir.
Benjamin KönigJean-Paul Garraud. Monsieur Justice (aux ordres)
Si Marine Le Pen conquiert l’Élysée, Jean-Paul Garraud sera son garde des Sceaux. Ce magistrat à la brillante carrière (il a été directeur adjoint de l’École nationale de la magistrature et vice-président du tribunal de grande instance de Paris) fait partie des « prises de guerre » que le RN a débauchées chez LR lors des européennes de 2019. Éminence grise de la candidate, Jean-Paul Garraud fait partie du « cabinet noir » de Marine Le Pen. Il est l’auteur du « projet de loi contre l’idéologie islamiste » présenté par le RN début 2021, qui prévoit l’interdiction du voile dans l’espace public et la mise au pas des journaux accusés de « complaisance ». Il est décrit par le constitutionnaliste Dominique Rousseau comme un « magistrat très à droite, qui porte un projet de soumission de la justice au pouvoir politique ». C’est lui qui livrera l’essentiel du combat du RN contre le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel si Marine Le Pen venait à être élue.
Hervé Juvin. L’Écolo identi-terre
Ce Breton est supposé être l’incarnation du courant localiste du RN, opposé à la mondialisation sauvage. Sauf quand ça lui rapporte, bien entendu. En 2019, la déclaration d’intérêts d’Hervé Juvin témoignait d’un épais portefeuille d’actifs financiers, à savoir plus d’un million d’euros en actions chez Total, Shell, Amazon ou encore Vinci. C’est donc naturellement que Marine Le Pen a cité son nom comme potentiel ministre de l’Écologie… Entrepreneur, investisseur, essayiste, antivax à tendance complotiste, pro-Poutine affiché, Hervé Juvin a bien des casquettes. Il a surtout grenouillé aux marges de la « nouvelle droite » identitaire d’Alain de Benoist avant de devenir eurodéputé RN en 2019. L’« écologie » qu’il défend permet de verdir une vision identitaire du monde. En 2021, il comparait les immigrés à des nuisibles : « Les écosystèmes ne vivent que s’ils sont séparés des autres écosystèmes. Le grand problème d’un écosystème, ce sont les espèces invasives. »
Thierry Mariani. Le VRP de Poutine et Bachar
Damas, Crimée, Cachemire, Azerbaïdjan… L’ex-LR Thierry Mariani est un vrai globe-trotteur. Le suivre à la trace, c’est découvrir une part de la diplomatie parallèle de l’extrême droite française. Ces réseaux se nouent autour de plusieurs « groupes d’amitié », véritables nids de lobbies. Un temps pressenti aux Affaires étrangères en cas de victoire du RN, le ministère pourrait lui passer sous le nez. Trop poutinolâtre, il embarrasse, en pleine guerre en Ukraine. Lié au Kremlin à travers l’association Dialogue franco-russe, il rencontre Poutine en 2019 pour le cinquième anniversaire de l’annexion de la Crimée. VRP zélé de la Syrie de Bachar Al Assad, dont il relaie la propagande depuis 2011, il est allé jusqu’à appeler à « exterminer les rebelles syriens » au Parlement européen, où il siège depuis 2019. Gavé à la politique du caviar de l’Azerbaïdjan, il est aussi un des principaux promoteurs de ce pays autoritaire et de ses intérêts en France.
André Rougé. L’ultra-Marine nostalgique
C’est un dur de dur, André, qui vociférait encore, le 20 avril, sur le média réunionnais Linfo.re, que, « si Marine Le Pen est élue, les étrangers n’auront aucun droit en France ». Venu de la droite tendance Debré-Chirac, spécialiste de l’outre-mer, André Rougé a fait partie de nombreux cabinets de ce ministère et a été un proche de Bernard Pons, funeste ministre de la tuerie de la grotte d’Ouvéa, en 1986. Cadre dirigeant durant plus de quinze ans chez Bouygues Construction, il est aujourd’hui député européen et dirige le groupe secret des Horaces, ces experts hauts fonctionnaires au service de Marine Le Pen. Pas bégueule, celle-ci lui a réservé, en cas de victoire, un poste à sa mesure : un grand « ministère d’État de l’outre-mer et de la politique maritime » aux relents colonialistes, ce qui n’est pas pour déplaire à celui qui avait commencé son parcours politique au Parti des forces nouvelles, né en 1974 d’une scission du… FN.
Caroline Parmentier. La tradi maurrassienne
Méconnue du grand public, celle que Marine Le Pen appelle sa « quasi-sœur » est un élément central de l’entreprise de normalisation du RN. Après avoir passé trente et un ans à Présent, le quotidien du catholicisme traditionaliste tendance Charles Maurras et Action française, elle est chargée du service de presse du RN depuis 2018. Une tâche peu aisée tant les relations demeurent tendues avec une partie des journalistes. Sous ses airs affables, Caroline Parmentier est surtout une convaincue, une extrême-droitarde tendance Maurras. C’est une extrémiste qui défend Éric Zemmour lors de « l’affaire des prénoms » en pourfendant, selon ses termes, « l’africanisation et la maghrébisation des prénoms en France (…) qui sont un signe avancé de grand remplacement ». Si Marine Le Pen est élue, Caroline Parmentier est promise à la fonction de cheffe du service de presse de l’Élysée. Tout en abhorrant la République.
Philippe Olivier. L’éminence grise et brune
Malgré une incartade au MNR de Bruno Mégret lors de la scission de 1998, puis une autre auprès de Dupont-Aignan entre 2012 et 2015, Philippe Olivier est un ancien de la maison FN : il y est entré en 1979, à 18 ans, y a exercé plusieurs fonctions de cadre dans les années 1990, puis est revenu au bercail dans les années 2000. Rival de Florian Philippot, cet adepte d’une ligne identitaire et droitière est devenu, à partir de 2015, le premier conseiller de Marine Le Pen, dont il est aussi le beau-frère : il est marié depuis 1999 à Marie-Caroline, l’aînée des Le Pen. Issu de la nouvelle droite du Grece (Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne), le ferment idéologique du retour de l’extrême droite française, il est surtout la tête pensante de la communication lissée de Marine Le Pen, tout en promouvant une ligne fermement identitaire, et en restant plutôt adepte de l’union des droites : il est d’ailleurs proche de Marion Maréchal.
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Parents instinctively want to protect their kids from painful, scary, traumatic stuff
Striding onto the streets of Glasgow, 16-year-old Amy O'Brien joined tens of thousands of other marchers last November for a Global Day of Action for Climate Justice. O'Brien is an activist with Fridays for Future Ireland, a youth movement that uses school strikes to campaign for climate justice. She had taken the train and ferry from her home town of Mitchelstown in County Cork to Glasgow to attend the 26th UN Climate Change Conference of the Parties (COP26). But while the journey was motivated by her activism, it also had a deeply personal side effect: it gave her hope.
O'Brien had spent half her life worrying about the impact of global climate change, to the point of feeling an intense fear over the planet's future – an increasingly common phenomenon among children and teenagers. Now the sight of so many diverse banner-carrying campaigners, of all ages, offered her "a glimmer of the future that is possible".
"It was a really colourful scene, and there was music and there were people dancing," O'Brien recalls. "At one point it started lashing with rain, and so you would think it would dampen the scene, but actually there was such a bright, hopeful and exuberant protest. Everyone seemed so happy to be together, showing up for the world we want to see."
O'Brien has been acutely aware of the climate crisis since the age of eight, when she first learned in primary school about the impact of melting Arctic ice on polar bears.
"Even at the start, I was upset for animals and that nature was having to change because of us," she says. "I felt a bit powerless." By age 13 or 14, "fear kicked in" as she witnessed increased flooding of Cork's River Lee, and learned how extreme weather was displacing people in countries like India and the Philippines. "Their lives are torn apart, and these are the same people who contributed the least to this crisis," O'Brien says. "I started to feel fear and hurt for what they were already going through."
The intense feeling that O'Brien experiences in the midst of the climate crisis, has a name: eco-anxiety, defined by the American Psychological Association as "a chronic fear of environmental doom".
Eco-anxiety can be caused by the stressful and frightening experience of "watching the slow and seemingly irrevocable impacts of climate change unfold, and worrying about the future for oneself, children and later generations", according to a report published by the association and two other organisations, Climate for Health and Eco-America. It may come with "feelings of loss, helplessness, and frustration", and guilt, as the sufferers feel they are unable to stop climate change.
A protester in Buenos Aires, Argentina, shows a message on her hand saying "our future" (Credit: Muhammed Emin Canik/Anadolu Agency/Getty Images)
As a broader form of environmental fear, eco-anxiety isn't exactly new – in the 19th century, the Victorians worried about growth-stunting, lung-choking black smoke from coal-burning in the UK. But as human activity increases the risk of extreme weather, including heatwaves, droughts and flooding, and as the United Nations warns of a "code red for humanity", surveys show that kids are suffering from climate anxiety at even higher rates than adults – including feelings of worry, fear, anger, grief, despair, guilt and shame. These often fluctuating moods and feelings can include positive sensations as well, such as hope.
"Children are infinitely more informed than their parents think, a lot of the time," says Caroline Hickman, a psychotherapist at the University of Bath in the UK. She led a 2021 global online survey of climate anxiety in 10,000 teenagers and young adults aged 16-25 in 10 countries, including the UK, US, Brazil, India and the Philippines.
Close to 60% of the young people who responded to the survey said that they felt "very" or "extremely" worried about climate change while 75% said that "the future is frightening", 56% believe that "humanity is doomed" and 39% were hesitant to have children. Fifty-eight percent of respondents felt that governments were betraying them or future generations.
Offering children honest answers to their questions about climate catastrophe isn't always easy, though. Parents instinctively want to protect their kids from "painful, scary, traumatic stuff", Hickman says. But although climate anxiety is distressing, it's also rational, she and her co-authors contend. So when a 10-year-old child asks, "is it true that in 100 years the Earth will be burned to a crisp?" it's "not pure fantasy", Hickman says. "It's not, 'Mummy, can sharks fly?' The question is grounded in reality."
If a child asks questions about climate change, first find out what they have learned about the topic, Hickman advises, including whether they are reading scaremongering stories online. Then, "tell her it's a brilliant question", she says, and add: "I want you to feel proud of those feelings. Because you only feel that anxiety or worry because you care about the planet."
School children demonstrate in Jakarta, Indonesia. Fear of climate change has united young people all over the world (Credit: Ed Wray/Getty Images)
Hickman enthusiastically endorses "lots of conversations" with kids around climate change. But parents also need to calibrate their responses to children at different ages, advises climate educator Harriet Shugarman, executive director of Climate Mama, an advocacy organisation for parents.
In her book How to Talk to Your Kids About Climate Change: Turning Angst into Action, Shugarman offers advice to parents of kids from nursery school age to late-teen years on how they can mitigate anxiety and take action on climate change.
"When kids are coming to you with questions directly, we have to tell the truth, whatever age they're at," she says. But we should also strengthen their own sense of agency. "Kids do have power, and we want to try to work to build that up at each age," she advises.
With very young children, the first step is to create "a sense of wonder in nature" – watching ants in the grass on outings to city parks, or sharing stories and songs. Include your five-to-six-year-old kids in climate marches, take photos of the protests, and have kids send their own drawings or letters to local officials, she suggests.
By the time kids reach the ages of 10-13 years old, they are probably learning about climate change in school. Encourage them to discuss climate change with teachers, neighbours and family, Shugarman says. Also, "we can remind them that there are so many scientists, businesspeople, organisations, elected officials, working on the climate crisis all over the world."
By ages 14-16 years old, teenagers are approaching the age at which they'll be able to vote. "Their elected officials are interested in what they have to say because they are future voters," Shugarman says. Political engagement for older teens is crucial. "So many young people seem so disillusioned, rightly so, perhaps, with our democracies. But they are very fragile and we need them to be participatory."
Young activists in Durban, South Africa. Africa is vulnerable to climate change, yet contributes only 3.8% to global emissions (Credit: Darren Stewart/Gallo Images/Getty Images)
Action and participation may also help temper one of the societal risks of eco-anxiety: as well-founded as the fear of the environmental crisis may be, when taken too far, it could actually hinder positive change.
Ilan Kelman, professor of disasters and health at University College London Institute for Risk and Disaster Reduction in the UK, fears that eco-anxiety in young people may be feeding a state of "eco-paralysis" where they feel unable to take action because their emotional distress is overwhelming.
We should also be incredibly inspired by how far humanity has come – Ilan Kelman
"There's no claim whatsoever that it's all good news," Kelman says of the state of the planet. The increase in heat and humidity will lead to very high mortality, he stresses, and "a lot of people are going to have no option but to be forced to move or to die". Furthermore, "if the Antarctica and Greenland ice sheets go, then that is extremely concerning. We're looking at a major reconfiguration of the world's shore lines."
Even so, "the doomsday scenarios, the calamity, the utter destruction: I cannot find any scientific support for that," Kelman says. "Even in the worst case scenarios, 'Earth burnt to a crisp' is not a feasible outcome," he notes. "I've yet to find a scenario which within the next hundred years, or in fact the next thousand or ten thousand years, a scenario in which humans become extinct because of climate change."
"We should also be incredibly inspired by how far humanity has come," Kelman emphasises. He advises climate-anxious youngsters to "focus on the science, and balance the real worries with all the wonderful inspiration, wisdom and success which humanity has shown over decades and centuries".
He includes among these successes the divestment by pension funds and foundations in fossil fuels, localised energy systems such as small wind turbines or solar roof panels, guerilla gardening in neglected spaces, rainwater harvesting, accessible science on the internet, as well as broader social progress that has improved the lives of many, such as laws outlawing discrimination and oppression and granting people equal rights.
Kelman notes that action on climate isn't limited to public protests. Young people can consider a career in journalism, science and technology, medicine and health, or standing for political office. "A lot of youth activists have been amazing in taking governments to court," he says, referring to the increasing number of campaigners suing governments and companies to take action against climate change. "That has been inspirational, that has been successful. Put your energies into the legal system, to end fossil fuel subsidies, to make governments legally adhere to the pledges that they're making."
Many young people find hope in campaigning, like these children at a climate march in Amsterdam (Credit: Ana Fernandez/SOPA Images/LightRocket/Getty Images)
This article is part of Family Tree, a series of features from the BBC that explore the issues and opportunities that parents, children and families face all over the world. You might also be interested in some other stories about children, teenagers and the environment:
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Many of the young people campaigning against climate change are driven as much by anger as anxiety, Hickman says.
"I started research with children and young people around climate change 10 years ago – children as young as five, up to mid-20s, in the Maldives, Nigeria, Bangladesh, Brazil, France, the UK and America," she says. "What I started hearing over and over again from children, was, 'it's not the environmental problems that are frightening me; yes, they are upsetting; what really frightens me is government failure to act on this'."
That anger at government inertia is familiar for Rose Kobusinge, a 26-year-old climate justice activist and PhD student at the University of Coventry in the UK. Born in Western Uganda, Kobusinge says her "real understanding" of climate change came in her early-20s. She was motivated to act when she saw how droughts in her home in the Kabarole and Ntoroko districts of Uganda were drying crops and killing livestock, and receding glaciers in the Rwenzori mountains were triggering "massive floods and landslides in Kasese and Bundibugyo in Western Uganda, my closest neighbouring districts".
The African continent is vulnerable to climate change, she notes, yet its contribution to global greenhouse gas emissions is the smallest – just 3.8% of the total.
"Children and young people, we are taking climate change as a real threat, because we know it's the future of the children that is at stake," Kobusinge says. At COP26, which she attended, she saw how world leaders made big promises, yet fell short on action.
"I feel that there is limited time," Kobusinge says. "Our global leaders are supposed to care about the most vulnerable, to care about the poor, to care about the children and the youth, [but] are not doing what they should be doing. It makes me feel uncertain about the future." Even so, "when I look at young people, civil societies and indigenous communities coming together to ask for climate justice, that gives me a little bit of hope", she says. She encourages activists to support one another and create safe spaces, online or in-person, to share feelings.
Using your anxiety positively "is like a blessing in disguise", she says, because it can prompt action and motivation.
That's advice that Amy O'Brien has taken to heart. Using Telegram and Zoom, she connects with MAPA activists (Most Affected People and Areas, or communities in Africa, Latin America, and the Pacific Islands, that suffer most from the effects of climate change). Together with five other young activists, she hosts the late-night Sustainable Sleepover Club podcast, where participants talk about "anything and everything", including "movies and chocolates, climate justice, gender equality and trans rights." To "educate and empower", she writes for the Fridays for Future international newsletter, as well as her local newspaper.
"Through activism, I've met so many other activists who really care about the climate crisis," O'Brien says, and that gives her hope: "Hope is also now my driving force, like a little light pushing me to act."
Seeing the numbers of diverse protesters on the coalition day of action at COP26, "really emphasised to me that I'm not alone; there are so many people who care about this, and we will win, because we're fighting together," she says. "We were dancing to protests, we laughed when it rained, a rainbow started shining… and it was just really beautiful. From the whole experience, I learned about the power of my voice as well."
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Valeurs Actuelles
Coupe de France : l’arbitre désignée au nom de “l’inclusivité” selon des supporters niçois
La finale de la Coupe de France de football opposera le 7 mai l’OGC Nice au FC Nantes. La Fédération française de Football a annoncé dans un communiqué, relayé vendredi 22 avril par France 3 Régions, que la rencontre serait arbitrée par Stéphanie Frappart, seule femme à officier en Ligue 1 masculine. Une décision qui a rapidement fait polémique. L’arbitre de 38 ans est en effet loin de faire l’unanimité quant à ses compétences dans le monde du football. L’ancien joueur, désormais chroniqueur, Jérôme Rothen s’est notamment indigné du choix de celle qui « fait des conneries à tous les matchs ». Un tweet qui lui a valu des accusations de sexisme.
« Une sorte de totem d’immunité »
Des supporters de l’OGC Nice ont également critiqué ce choix, voyant dans cette première finale arbitrée par une femme une opération de communication au détriment du mérite. « Nous dire que la raison pour laquelle Mme Frappart a été désignée pour la finale n’est pas l’inclusivité du sexe féminin dans l’arbitrage serait nous prendre pour des idiots », a fait savoir le groupe de supporters niçois Gym Army. Selon l’organisation, Stéphanie Frappart reçoit, du fait de son sexe, « une sorte de totem d’immunité, là où un homme n’aurait pas été désigné s’il était tant incompétent ».
Les relations entre Stéphanie Frappart et les Niçois sont tendues depuis une rencontre entre Nice et Brest en janvier 2022. Sa performance avait été très critiquée, notamment pour la sortie d’un carton rouge très sévère.
Mon dieu…pauvre football! pauvre @FFF ! mais c’est quoi son mérite ???🧐🧐🧐De faire des conneries à tous les matchs! J’ai une grosse pensée pour les autres arbitres sérieusement…et j’ai le sentiment qu’ils pensent comme moi 🤪 https://t.co/PjAcjjXJls
— Jérôme Rothen (@RothenJerome) April 21, 2022
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3 heures 56 min BBC
Tom Grennan recovering after NYC attack
UK singer Tom Grennan is recovering from an "unprovoked attack" which has left him with injuries including a torn ear-drum, his manager has announced.
The 26-year-old is said to have been attacked and robbed outside a bar in Manhattan after performing in New York on Wednesday.
He has been forced to postpone his gig in Washington DC on Friday as a result.
Grennan's track Little Bit of Love was nominated for song of the year at this year's Brit Awards.
"In the early hours of this morning after Tom's New York show, he was the victim of an unprovoked attack and robbery outside a bar in Manhattan," his manager John Dawkins said in a statement posted online on Thursday evening.
"Tom is currently being assessed by doctors for his injuries which include a ruptured ear, torn ear-drum and issue with his previously fractured jaw."
He added: "Despite this Tom is in good spirits but needs to temporarily recuperate whilst doctors assess his ability to continue with his touring."
STATEMENT pic.twitter.com/Zwm3p6ebMx
His manager went on to thank Grennan's American fans, noting how the singer was "desperate not to let anyone down", but that the "precautionary decision" had been made to postpone his Washington show until later notice.
Electronic producer Mint Royale tweeted his support for the singer, saying: "Get well soon, sounds awful".
While presenter Rylan Clark-Neal added: "Sending love mate". And DJ Mista Jam offered: "Sending love to you bro".
Grennan initially found fame as the guest vocalist on Chase & Status's track All Goes Wrong, and he went on to score a number one solo album with 2021's Evering Road.
The Bedford-born singer received two recent Brit Award nominations, including best rock/alternative act, while losing out to Adele's Easy on Me in the song of the year category.
Last month he revealed that therapy had offered him "light at the end of a tunnel", as he opened up about his mental health battles.
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Valeurs Actuelles
Alerte rouge à la fourrière animale
Si vous pensez que le monde de la protection animale s’apparente à celui des bisounours, détrompez-vous. Un feuilleton judiciaire à couteaux tirés oppose depuis deux ans la SPA Marseille-Provence, association basée à La Valentine et historiquement chargée de la gestion de la fourrière municipale, et la ville de Marseille. En 2020, le groupe Sacpa ravit le marché public de la fourrière à la SPA, qui en avait la charge depuis une vingtaine d’années. Un véritable séisme dans ce petit milieu.
Le truculent et médiatique président de la SPA marseillaise, Xavier Bonnard, dépose immédiatement plainte devant le tribunal administratif pour favoritisme dans l’attribution du marché public. Il obtient gain de cause : la décision est cassée par la juge. La Sacpa, qui avait obtenu la fourrière par le biais de sa filiale, la Fondation Clara, ne possédait pas de local à Marseille, mais à Trets, une commune située à une cinquantaine de kilomètres. Bien trop loin pour les propriétaires marseillais d’animaux perdus.
« Les sites sont souvent en périphérie des villes pour des raisons évidentes, car les chenils créent beaucoup de nuisances sonores », relativise Jean-François Fonteneau, président-directeur général du groupe Sacpa. À contrecoeur, la ville est contrainte de rendre le marché à la SPA, avec qui ses relations sont exécrables.
Lorsqu’un animal errant est retrouvé dans la rue, il est récupéré par les services de la fourrière. Il y reste huit jours
La municipalité décide alors de ne pas renouveler le contrat de la SPA qui arrive à échéance, et réquisitionne provisoirement le CDA (Centre de défense des animaux), un refuge à Cabriès, qui n’avait pourtant pas candidaté. Un nouvel appel d’offres est lancé, encore remporté par la Sacpa qui a, entre-temps, acquis un local à Marseille, lequel n’est toujours pas opérationnel. En parallèle, Xavier Bonnard a perdu un procès en diffamation pour avoir accusé deux fonctionnaires impliqués d’être corrompus. Janvier 2022, énième rebondissement : la brigade financière de la police judiciaire perquisitionne les locaux de la ville de Marseille, pour des soupçons de favoritisme concernant le premier marché perdu courant 2020, sur la base d’éléments sérieux.
Un business lucratif
Si ce marché est tant convoité, c’est qu’il rapporte gros : entre 600 000 et 700 000 euros par an. Là où la Sacpa est une entreprise privée à but lucratif, la SPA est une association reconnue d’utilité publique, qui gère aussi un refuge. C’est précisément ce que lui reprochait la mairie : l’opacité des comptes, et la tentation de financer l’activité privée du refuge avec l’argent public dédié à la fourrière.
Lorsqu’un animal errant est retrouvé dans la rue, il est récupéré par les services de la fourrière. Il y reste huit jours, pendant lesquels les gérants doivent chercher à retrouver son propriétaire. Si le maître est introuvable à l’issue de ce délai légal, l’animal est transféré dans un refuge, où il restera pour une durée indéterminée en espérant un jour être adopté. Certains y restent des années, parfois même jusqu’à leur mort.
Les chiens “de catégorie”, potentiellement dangereux, comme les pitbulls ou les rottweilers, disparaîtraient au bout du délai de huit jours.
Si la fourrière est une activité économique qui rapporte, le refuge reste par nature non rentable et souvent déficitaire, tributaire de la générosité privée. « On gagne de l’argent avec la fourrière ; là où on en perd, c’est en basculant les animaux sur le refuge. On fait du bénéfice en gardant un chien huit jours ; cinq ans, on est dans le rouge ! », explique Xavier Bonnard. Il est donc très tentant de se concentrer uniquement sur la gestion de la fourrière, d’empocher l’argent public, et de se débarrasser des animaux le plus vite possible.
Des pratiques contestables
D’après des témoignages que nous avons pu recueillir, les anomalies s’accumulent à Trets, dans les bâtiments de la Sacpa. Dès le départ, les locaux auraient été sous dimensionnés pour l’accueil de milliers d’animaux abandonnés de Marseille. Faute de place, quelques employés se livreraient à un tri inavouable : ils refuseraient de récupérer certains animaux errants. « Ils ont 30 box maximum pour les chiens, pareil pour les chats. On comprend mieux pourquoi ils sélectionnent les courses ! », nous souffle un informateur. Une pratique totalement illégale.
Pour économiser les frais, il n’y aurait ni chauffage central ni couvertures, malgré le froid parfois polaire de Trets, durant la période hivernale. Seules quelques lampes chauffantes pour soulager les animaux. Face au manque d’espace, les salariés ne pourraient pas non plus séparer les bêtes malades des autres. Beaucoup de chiens seraient ainsi atteints par la toux du chenil, un virus canin extrêmement contagieux, parfois mortel. « Quand vous voyez 25 chiens en train de tousser, de cracher des filets de bave sans discontinuer, vous vous dites : c’est ça la fourrière de Marseille, la deuxième ville de France ? », s’indigne une source interne.
Pire, les chiens “de catégorie”, potentiellement dangereux, comme les pitbulls ou les rottweilers, disparaîtraient au bout du délai de huit jours. La Sacpa, qui ne dispose pas de refuge, affirme les envoyer auprès d’associations partenaires. D’après le personnel de la SPA, ils seraient systématiquement euthanasiés. D’autres animaux que les salariés ne sont pas parvenus à identifier subiraient le même sort. « Un chien coûte très cher à entretenir. Le but de la Sacpa est de gagner le plus d’argent possible en les gardant le moins possible », explique Julien, bénévole à la SPA. Des congélateurs entiers d’animaux morts seraient vidés auprès de l’équarrisseur.
« Il faut dire la vérité aux gens : la SPA de Marseille a aussi euthanasié des chiens de catégorie car ils n’ont pas le choix. Vous ne pouvez pas les proposer à l’adoption car s’il y a un problème avec cet animal, comme une morsure grave, c’est votre responsabilité qui est engagée tout comme celle du vétérinaire qui a rendu l’avis », explique Jean- François Fonteneau. Une affirmation niée catégoriquement par Xavier Bonnard, qui garantit avoir interdit l’euthanasie depuis son arrivée à la présidence. Dans ce conflit, difficile de savoir qui dit vrai. Pourtant, l’enjeu est immense : la vie, et parfois celle de nos animaux de compagnie.
L'Humanité
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Présidentielle : Marine Le Pen, l’animal politique qui rêvait de conquérir l’Élysée
Publié le : 21/04/2022 - 16:01
Aude MAZOUE
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Ces dernières années, Marine Le Pen s’est employée sans relâche à gommer les aspérités du Rassemblement national pour briser le plafond de verre qui l'a déjà fait échouer aux portes de la victoire de l’élection présidentielle. Portrait d’une candidate qui rêvait de l’Élysée.
Cinq ans que Marine Le Pen rumine sa revanche. Qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle du 24 avril, la candidate du Rassemblement national ne compte pas perdre ce match retour face à Emmanuel Macron. À 53 ans, l'ex-patronne du Front national a parachevé d’adoucir son discours. Son image aussi. Loin du tir sportif auquel elle s’adonnait en 2012, la "mère à chats" – comme elle aime maintenant se définir – n’en finit plus de poser avec ses matous dans les médias et sur son compte Twitter aux 2,6 millions d’abonnés. Fini les propos lancés à la hussarde et les provocations d’antan, la cheffe du RN bon teint assure désormais que l’islam est "compatible avec la République". Au pays du RN version 2022, plus de sortie de l’euro ni de l’Union européenne. Il faut dire que la dédiabolisation commencée dès 2002 a été facilitée par un Méphisto providentiel nommé Zemmour, qui lui n’a rien sacrifié à son franc-parler. Le résultat est là : Marine Le Pen, qui apparaît normalisée, progresse de deux points au premier tour de la présidentielle en cinq ans. Le brushing blond est pourtant bien resté le même. Son programme d’extrême droite aussi. Rien qui ne diffère vraiment du passé.
La République a besoin de nous autant que nous avons besoin d'elle. En apportant votre suffrage à ma candidature, c'est pour la restauration des évidences républicaines que vous voterez. Dimanche, peuple de France, nous avons rendez-vous avec l'histoire. pic.twitter.com/6tndVbjJLb
April 19, 2022Des bleus à l’âme
Marion Anne Perrine Le Pen, de son vrai nom, est née le 5 août 1968, à Neuilly-sur-Seine. Pour cette troisième et dernière fille (après Marie-Caroline et Yann) du fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, la politique coule dans les veines depuis son plus jeune âge. Dans son autobiographie "À contre flots", publiée en 2006, elle raconte d’ailleurs être entrée "de plain-pied dans la politique" à l’âge de 8 ans, lorsqu'elle échappe à un attentat visant l'appartement familial parisien, l'un des événement "les plus marquants de son enfance". Question épreuves, la jeune fille en connaît un rayon : le divorce tapageur de ses parents, les photos érotiques de sa mère publiées dans le magazine Playboy, les insultes lorsqu’elle accompagne à 15 ans son père dans ses déplacements pendant la campagne des municipales de 1983. Pas de quoi la décourager de la politique pour autant. À sa majorité, la fille du "Menhir" officialise son entrée en politique en adhérant au Front national paternel.
Avec une note de 4 sur 20 à l'épreuve de philosophie d’un bac B obtenu au rattrapage, Marine Le Pen n’est pas de ces élèves que les professeurs portent en exemple. Inscrite en droit à l'université Paris II-Assas, l’étudiante que tous décrivent comme une "fêtarde invétérée" obtient tout de même une maîtrise en droit puis un DEA en droit pénal en 1991. "Le clone", comme la surnomme sa mère en référence à sa ressemblance avec son père – avec "des cheveux" précise l’intéressée –, a surtout hérité du goût pour la tribune. Rien d’étonnant à ce que cette étudiante gouailleuse, l'invective au bord des lèvres, embrasse l’année suivante la profession d'avocate, au sein de la 23e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. Ironie du sort, la toute jeune juriste, qui se porte volontaire pour assurer les permanences de comparutions immédiates, est amenée à défendre des immigrés clandestins.
"Mais qui elle est, celle-là ?"
Dans le même temps, à tout juste 24 ans, la jeune femme brigue la 16e circonscription de Paris. Sans succès. Il lui faut attendre 1998 pour accéder à la reconnaissance du scrutin. Marine Le Pen est alors élue conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais. Côté privé, elle rencontre de nouvelles zones de turbulence. La même année, elle met au monde trois enfants, dont des jumeaux, en moins de onze mois. Et au sein de l'appareil politique, la scission avec Bruno Mégret crée des remous. Ses prises de position "modernistes", sur l'avortement ou encore sur la religion, lui valent les critiques d’une partie des cadres et de l’électorat frontiste. Le Pen père fait fi des critiques des caciques mécontents, il croit en sa fille et exclut ceux qui osent s’en plaindre. Deux ans plus tard, elle prend la tête de l'association Génération Le Pen, qu'elle rebaptise GénérationS Le Pen pour amorcer une vaste opération de marketing politique. Objectif : décomplexer les actuels électeurs et en attirer de nouveaux.
Jusque-là dans l’ombre de son père, l’élue frontiste commence à prendre la lumière le 5 mai 2002, au soir du second tour, alors que son père est vaincu face à Jacques Chirac. Elle apparaît pour la première fois sur les plateaux télévisés après le désistement d'un des cadres du parti. La prestation est remarquée. Elle titille et agace ses adversaires politiques. "Mais qui elle est, celle-là ?", s'étrangle Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de France 3. "Pas de haine, pas d'intolérance monsieur", lui rétorque-t-elle dans un sourire narquois dont elle a le secret tandis qu'une partie du public la hue.
Trahisons familiales
L'animal politique poursuit son ascension. Elle trouve dans le nord de la France, en partie miné par le chômage et la désindustrialisation, une terre fertile pour semer ses idées. Elle est élue députée européenne en 2004 et en 2009. En 2011, le XIVe congrès du Front national à Tours voit le chef historique Jean-Marie Le Pen passer le flambeau à sa fille, qui a largement remporté le scrutin interne face à son rival Bruno Gollnisch. Débarrassée des querelles intestines du parti, elle se lance une première fois dans la course à l’Élysée en 2012 et recueille 17,90 % des voix au premier tour. La même année, elle crée le Rassemblement bleu Marine, qui constitue une coalition de différents mouvements d’extrême droite lors des élections législatives. Jean-Marie Le Pen, d’abord poliment maintenu comme président d'honneur et dont les saillies racistes et révisionnistes grèvent tous les efforts de dédiabolisation du Front national, est définitivement exclu de l’appareil en 2015 par sa propre fille. En cause cette fois, ses propos polémiques sur les chambres à gaz "détail" de la Seconde Guerre mondiale ou sa défense du maréchal Pétain. Chez Le Pen, la trahison se goûte aussi en famille.
Les coudées franches, elle brigue à nouveau la présidence de la République en 2017, mais échoue au deuxième tour derrière Emmanuel Macron (33,90 % - 66,10 %). Déterminée, elle n’entend pas rester sur cet échec. Elle mène une troisième campagne présidentielle en 2022, espérant prendre sa revanche sur le président sortant. Mais de nouveaux remous secouent le parti. D’abord les transfuges, certes peu nombreux, qui désertent le parti avec perte et fracas pour grossir les rangs du candidat Éric Zemmour. Puis c’est au tour de sa propre nièce, Marion Maréchal, de quitter le navire. Jusqu’au psychodrame Nicolas Bay, accusé d’espionnage pour le camp Reconquête!. Contre vents et marées, Marine Le Pen insubmersible, tient bon et se qualifie pour le second tour de la présidentielle. Si elle parvenait à remporter l'élection après trois essais, comme l'ont fait François Mitterrand et Jacques Chirac, elle marquerait l'histoire en étant la première femme élue présidente de la République en France. Ce serait aussi la première fois que l'extrême droite gouvernerait la France sous la Ve République.
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Élysée 2022
Présidentielle : plusieurs milliers de manifestants en France contre l'extrême droite
HISTOIRE DE CAMPAGNE17 avril 2002 : quand Lionel Jospin sous-estimait la menace du FN de Jean-Marie Le Pen
Élysée 2022Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète
BBC
Stowaway cat rescued on North Sea platform
A stowaway cat who was flown ashore from a North Sea platform could soon be reunited with his owner.
The one-eyed cat was discovered on Thursday inside a shipping container that had been shipped from Peterhead.
It soon emerged he had previously been a regular visitor to HMP Grampian, where prison staff fed him and nicknamed him "one-eyed Joe".
The publicity has now led to the wanderer being identified as Dexter, who went missing five years ago.
The crew of the offshore platform fed their unexpected visitor on chicken from the canteen and called in the Scottish SPCA.
On Friday morning he was flown by helicopter into Aberdeen and handed over to the charity.
Animal rescue officer Aimee Findlay, who collected the cat, said: "We were alerted to an incident of a cat being found in a shipping container offshore.
"We've no idea how the cat ended up there, but attended the heliport to collect him."
The charity had planned to check for a microchip and if necessary rehome him, but it seems that will no longer be necessary.
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Valeurs Actuelles
Droite en Paca : les leçons du premier tour
Les Républicains face à leur défaut de ligne et d’incarnation « Une bombe est tombée sur notre maison. Maintenant, il ne faut surtout pas se réfugier dans la première maison venue, mais se rassembler pour la reconstruire. » Le sénateur LR des Alpes-Maritimes Henri Leroy ne peut que constater l’ampleur du désastre dans son département, fief historique des Républicains. Valérie Pécresse n’y a recueilli que 5,59 % des suff rages, soit 22 points de moins que François Fillon, en 2017. Avec 7,01 %, l’écart est encore plus affl igeant à Cannes, où le maire LR a été réélu, au premier tour, en 2020, à 88 %…
En Paca, laboratoire officiel de la recomposition des droites depuis l’expérience cataclysmique des régionales, l’an dernier, l’heure est déjà au diagnostic pour LR. Avant le second tour, des positions révélatrices sont dessinées : Jean Leonetti, maire d’Antibes, Dominique Estrosi Sassone, sénatrice des Alpes-Maritimes, et Yves Juhel, maire de Menton, voteront pour le président sortant. Mais bien d’autres voteront blanc, ou auront piscine : c’est le cas de Julien Aubert, député du Vaucluse, Lionnel Luca, maire de Villeneuve-Loubet, Valérie Boyer, sénatrice des Bouches-du-Rhône, et son homologue Stéphane Le Rudulier, Éric Pauget, député antibois, son confrère niçois Éric Ciotti, Sébastien Leroy, maire de Mandelieu-la-Napoule, David Lisnard, maire de Cannes, ou Charles-Ange Ginésy, président du département maralpin.
Une tendance “RPR” droitière, plus prégnante qu’une tendance “UDF” centriste ? Henri Leroy, qui ne glissera sûrement pas un bulletin “Macron” le 24 avril, refuse d’arbitrer : « Les bourgeois ont voté Macron et la classe moyenne rurale a voté Le Pen et Zemmour. » S’agirait-il de réussir “l’union des classes” avant “l’union des droites” ? « Moi qui suis un spécialiste de la fin de vie, chez mon ami Leonetti à Antibes… Non, euthanasier l’UDF serait une erreur », plaide Éric Pauget. « Si on cherche à privilégier une ligne par rapport à une autre, on est morts. Sarko, lui, avait bien réussi à garder l’électorat de centre droit tout en faisant campagne bien à droite en 2007. »
Le RN reprend du souffle, mais joue son avenir le 24 avril.
Si la plupart des élus LR de la région consultés par Valeurs actuelles appellent à une refondation, du sol au plafond, d’autres, comme Frédéric Masquelier, maire de Saint-Raphaël et qui assure les fonctions de secrétaire de la fédération varoise, restent plus prosaïques : « On a juste un problème d’incarnation. Il nous faut des mesures fortes sur l’immigration, la bureaucratie, la justice… Sortir de l’eau tiède, de la synthèse permanente, arrêter de vouloir plaire à tout le monde. On est nous mêmes entrés dans le “en même temps” ! » Les législatives de juin, la bataille estivale pour le leadership, puis le changement de tête à la direction du parti, cet automne, devraient accélérer la clarification des tendances…
Le RN reprend du souffle, mais joue son avenir le 24 avril. Ambiance autrement plus festive chez Marine Le Pen, qui s’impose largement dans la région, en tête dans cinq des six départements. Devançant de 4 points Emmanuel Macron, la candidate du Rassemblement national perd pourtant plus de 40 000 voix par rapport à 2017, reportées notamment vers Éric Zemmour. Comment Marine Le Pen a-t-elle pu survivre à cette nouvelle concurrence qui a rempli les salles dans toute la région ? « Il y a une prime à la notoriété », note un cadre du parti. La candidate RN aurait alors bénéficié de sa troisième tentative à la mère des élections. « Reconquête ! n’est pas encore une marque comme l’est Marine Le Pen », note Laure Lavalette, porte-parole toulonnaise de la campagne, qui souligne « une vraie campagne de terrain » menée par sa candidate depuis le mois de septembre.
Présenter des candidats connus, crédibles et implantés est un défi toujours difficile pour le Rassemblement national.
Si Marine Le Pen rafle la mise, elle ne séduit pas encore les grandes villes, hormis Toulon et les X et XIe arrondissements de Marseille. Ces bons scores ne doivent pas faire oublier le troisième tour de la présidentielle qu’est l’élection des députés, les 12 et 19 juin.
Le “bloc patriote” est autour de 40 % dans la région, mais la division des candidatures dans chaque circonscription pourrait être fatale, à l’heure où la gauche négocie déjà des unions et où la majorité présidentielle siphonne Les Républicains. Dans les Hauts-de-France, une entente avec Éric Zemmour ne chamboulera pas l’élection, a contrario, elle paraît inévitable pour gagner dans le Sud-Est. « S’il n’y a pas d’accord entre le RN et Reconquête !, le parti va se retrouver sans second tour dans 95 % des circonscriptions de la région », alerte un cadre régional du RN. « Il n’y aura pas d’accord jusqu’au 24 avril, Marine Le Pen se place au-dessus des partis », confirme Laure Lavalette, qui voit davantage « une réserve de voix » qu’un danger pour le prochain scrutin, compte tenu de l’avance glanée à la présidentielle.
De l’avis général, ce sont les candidats les plus identifiés qui auront toutes leurs chances de gagner un siège à l’Assemblée nationale. En Paca, le parti pourrait d’ailleurs envoyer du lourd : le président par intérim du RN Jordan Bardella dans la 4e circonscription du Var, où Éric Zemmour, qui a recueilli dans le département 13 % des suff rages, pourrait présenter le maire de Cogolin, Marc-Étienne Lansade, face à lui. D’autres cadres nationaux pourraient se positionner dans le Sud-Est et rejoindre Laure Lavalette, sur la 2e circonscription du Var. Julie Lechanteux irait à Fréjus, Franck Allisio et Éléonore Bez à Marseille, tandis que Philippe Vardon, sans surprise, prendrait Nice et qu’Alexandra Masson-Bettati, encore indécise, opterait pour Menton.
Présenter des candidats connus, crédibles et implantés est un défi toujours difficile pour le Rassemblement national. « On ne les avait pas avant, pourquoi on les aurait aujourd’hui ? », s’inquiète un élu. « Après cinquante ans d’existence du parti, l’implantation existe assez peu, la présidentielle masque la solitude de Marine Le Pen, tout repose sur elle », observe le sénateur Stéphane Ravier, parti chez Reconquête !. « Il y aura une forte déception et une démobilisation, si elle ne gagne pas dans ce contexte ô combien favorable pour elle », poursuit l’élu marseillais pour qui « l’avenir du RN est suspendu à un fi l : le 24 avril ».
Reconquête ! mise tout sur le Var et les Alpes-Maritimes
Si, dans l’ensemble de la région, certains scores sont en deçà des attentes, notamment dans les Bouches-du-Rhône (10,77 %) et dans le Vaucluse (10,03 %), deux départements seront à suivre de près lors des prochaines élections législatives. Avec 14 % recueillis au premier tour dans les Alpes-Maritimes et 13,25 % dans le Var, Reconquête ! peut-il nourrir de grands espoirs pour la suite ? « Beaucoup de personnes qui nous ont rejoints ont confié avoir voté Marine Le Pen pour éviter de voir Jean-Luc Mélenchon au second tour, assure Patrick Isnard, référent du parti en Paca. Mais une chose est sûre, aux législatives, il n’y aura pas de vote utile. »
Déjà tourné vers cette bataille, le parti d’Éric Zemmour entend tout miser sur les deux départements clés. Patrick Isnard l’assure, il y aura bien « un candidat Reconquête ! dans toutes les circonscriptions du Var et des Alpes-Maritimes ». L’ancien adhérent au Rassemblement national va même plus loin en affirmant que, si des accords sont trouvés avec son ancien parti, « l’extrême France » pourrait « remporter toutes les circonscriptions », dans ces deux départements historiquement tournés vers Les Républicains. « Si on s’unit, LR n’existe plus. La présidentielle nous a confirmé une chose dans le Var et les Alpes-Maritimes, c’est que nous avons remplacé Les Républicains. »
Le vote de classe, en l’occurrence aisée, soucieuse de son imposition, tourne encore ici à plein.
Des résultats encourageants qui, selon certains échos, pousseraient même Éric Zemmour à venir se présenter dans l’une des circonscriptions de l’ouest des Alpes-Maritimes. La 8e, regroupant une partie des villes de Cannes et Mandelieu, sera scrutée de près. Deux communes qui ont plutôt souri à Reconquête ! avec respectivement 17,31 % et 17,87 % des voix au premier tour de la présidentielle.
Mais un cadre des Républicains met en garde : « Dans les Alpes-Maritimes, Éric Zemmour a fait son meilleur score en France, mais ce sera compliqué de transformer l’essai aux législatives avec tous les réseaux et les élus ciottistes fidèles… » Le vote de classe, en l’occurrence aisée, soucieuse de son imposition, tourne encore ici à plein. Une explication parmi d’autres de sa percée néanmoins limitée ? « Avec Zemmour, on est passé de Charles Pasqua à Henry de Lesquen en six mois. Il nous a vendu un programme très libéral à la Fillon en début de campagne, il a fini chez les identitaires. Le Zemmour de juillet dernier, j’aurais suivi, pas celui d’avril. » Rendez-vous en juin.
L'Humanité
« Priorité nationale », la préférence pour le mensonge
ActuColonne vertébrale du programme de la candidate RN, son rejet de l’immigration s’appuie sur des contrevérités économiques.
Cyprien BogandaTous les efforts de « dédiabolisation » n’y changeront rien : la haine des immigrés constitue toujours le socle idéologique du programme lepéniste. Forgée dans les années 1980, la « préférence nationale » (rebaptisée « priorité nationale ») vise à priver les populations étrangères de nombreux droits (emploi, logement, prestations sociales), sous le prétexte d’améliorer le sort des Français. Le raisonnement s’appuie sur des présupposés fallacieux.
1. Le mythe des étrangers « voleurs de travail »
Dans son discours, l’extrême droite attribue la précarité des Français et leurs difficultés à trouver du travail à une prétendue « submersion » migratoire. « L’immigration à bas coût est utilisée depuis des décennies pour peser à la baisse sur les salaires », déclarait Marine Le Pen, le 10 octobre 2021. De même, son programme vise à garantir une « priorité nationale à l’emploi des Français », ou, pour le dire autrement, à garantir aux travailleurs français un accès privilégié à l’embauche : « Il faut que les chefs d’entreprise comprennent que, quand on a 5 millions de chômeurs, il faut aussi que ce soient les Français qui puissent trouver un emploi », martèle la candidate.
Dans un raisonnement simpliste où un pays disposerait d’un stock fini d’emplois à partager, toute hausse de l’immigration se traduirait uniquement par une concurrence accrue sur le marché du travail, avec, à la clé, une baisse sensible des postes disponibles et des salaires. Sauf que la réalité ne correspond pas à ce schéma, rappelle Anthony Edo, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales et spécialiste des questions migratoires : « L’arrivée de nouveaux travailleurs stimule aussi l’activité économique par l’accroissement de la taille de marché qu’elle induit et exerce, en retour, des effets positifs sur les salaires et l’emploi. » Le spécialiste l’assure : « La plupart des études concluent que l’immigration n’a pas d’incidence sur le salaire ou l’emploi moyens des natifs. »
Le chercheur prend soin de préciser que ces résultats portent sur des flux migratoires « plutôt modestes, stables et parfaitement anticipés », ce qui est le cas de la situation française depuis des décennies. En cas d’arrivées plus massives (comme en Turquie après l’arrivée des réfugiés syriens en 2012), les effets sur le marché du travail sont plus importants, du moins à court terme. Il n’en reste pas moins qu’ils s’estompent avec le temps… et que, surtout, il s’agit d’événements par nature exceptionnels, qui n’ont rien à voir avec la situation française actuelle.
2. Opération intox
sur le logement social
Dans son programme, Marine Le Pen compte appliquer la priorité nationale dans le secteur du logement social. Réserver ce type de logement à des foyers « dont au moins l’un des parents est français » permettra, selon elle, de « remettre sur le marché les 620 000 logements sociaux occupés par des étrangers ». Ce chiffre, censément tiré d’une étude de l’Insee datée de 2017, n’existe tout simplement pas. Par ailleurs, une telle mesure supposerait soit que l’on expulse de force les personnes concernées de leur logement, soit que l’on attende qu’elles quittent les lieux d’elles-mêmes. Les responsables du Rassemblement national (RN) assurent privilégier la seconde option. Mais cette dernière est irréaliste : le taux de rotation dans le parc HLM (c’est-à-dire la proportion de logements remis en circulation chaque année) chute régulièrement, en raison de l’explosion des loyers dans le parc privé. En 2020, par exemple, seuls 345 000 ménages ont quitté leur HLM. Même à supposer que la totalité d’entre eux soient étrangers (ce qui est parfaitement absurde), on serait encore loin des comptes imaginés par le RN…
3. Le coût fantasmé de l’immigration
Selon le RN, l’immigration « coûterait » à la France jusqu’à 70 milliards d’euros par an, un chiffre farfelu. Pour mesurer ce coût, il faut comparer le volume d’impôts et de cotisations sociales payés par les immigrés avec les prestations sociales qu’ils perçoivent (allocations chômage, familiales, aides au logement, etc.). Précisons qu’un tel chiffrage, au-delà de son caractère hautement inflammable (en raison du risque de récupérations politiques), est malaisé sur le plan méthodologique. Les études aboutissent donc à des chiffrages différents, mais aucune analyse sérieuse n’atterrit sur les sommes exorbitantes avancées par le RN. Mieux, en décembre 2021, l’OCDE estimait que, dans vingt-cinq pays passés au crible (dont la France), la « contribution fiscale des immigrés est supérieure aux dépenses consacrées à leur protection sociale, leur santé et leur éducation ». Quoi qu’il en soit, un débat sur l’immigration ne peut se réduire à une querelle de chiffres : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit.
Présidentielle 2022Marine Le PenRassemblement nationalExtrême droite France24 - Monde
Présidentielle : Emmanuel Macron, une ambition toujours en marche
Publié le : 21/04/2022 - 12:00
Aude MAZOUE
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Entré à l’Élysée à seulement 39 ans auréolé d’une image d’ambitieux réformateur, le plus jeune des présidents de la Ve République a vu son quinquennat jalonné de crises inédites. Portrait d’un président qui plaît autant qu'il dérange.
En cinq années, la chevelure est devenue grisonnante aux tempes, les traits du visage se sont durcis, les premiers sillons se sont creusés sur son front. La faute au temps qui passe bien sûr. L’exercice du pouvoir surtout. Le visage de jeune premier d’Emmanuel Macron, élu président en 2017 à 39 ans, porte désormais les stigmates de l'éprouvante fonction présidentielle. Il faut dire que ce quinquennat, secoué par les crises, ne fut pas un long fleuve tranquille.
Emmanuel Macron l'insaisissable
Affaire Benalla, crise des Gilets jaunes, grèves contre la réforme des retraites, Brexit, crise sanitaire du Covid-19, retrait contraint des troupes françaises du Mali. Puis l’invasion russe en Ukraine pour parachever les dernières semaines de son quinquennat, agitant dangereusement le spectre d’une troisième guerre mondiale aux portes de l’Europe. "À part les invasions de termites, peu de choses auront été épargnées à Emmanuel Macron", lâche Claire Gatinois, journaliste au service politique du Monde. Pas de quoi, pourtant, le rebuter pour exercer un second mandat. Après un interminable faux suspens, Emmanuel Macron a finalement annoncé être de nouveau candidat à l’élection présidentielle, le 3 mars, soit 38 jours avant le premier tour, espérant conserver sa place à l’Élysée.
>> À lire : Emmanuel Macron, le bilan (3/4) : la réduction des dépenses sociales contrariée par les crises
Après cinq années passées à la tête de l’État, dans les turpitudes du pouvoir, les Français connaissent-ils vraiment Emmanuel Macron ? Ses soutiens le disent audacieux, conquérant, séducteur, protecteur. Ses détracteurs le qualifient d’arrogant, jupitérien, ultralibéral ou de "président des riches". Chacun s’accordera sur son caractère insaisissable.
L’histoire de ce chef d’État commence le 14 mai 2017. Emmanuel Macron est élu président de la République française avec 66,1 % des suffrages exprimés face à la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen. Sans aucun mandat électif préalable, il entre à l’Élysée à 39 ans seulement, devenant le plus jeune président de l'histoire des Républiques françaises. Qui aurait parié sur son nom un an avant l’élection ? Personne. À l’exception de lui, peut-être.
L’ascension d’un ambitieux
L’ambitieux est né le 21 décembre 1977 à Amiens, dans une famille de la bourgeoisie de cette ville de Picardie. Fils d’un neurologue et d’une médecin conseil à la Sécurité sociale, cet aîné d’une fratrie de trois enfants mène une existence privilégiée, rythmée par les cours de piano, le sport, l'école, les vacances au ski et à l'étranger. Lauréat du concours général de français à 16 ans, le jeune élève signe un parcours scolaire quasi sans faute. Un accroc vient pourtant ternir le joli tableau. D'abord scolarisé à La Providence à Amiens, ses parents l'obligent à s’exiler à Paris afin de s’éloigner de la passion interdite qu’il entretient avec Brigitte Trogneux, sa professeure de théâtre de vingt-quatre ans son aînée. Il poursuit sa scolarité dans le prestigieux Lycée Henri IV, intègre Sciences po Paris et obtient un DEA de philosophie politique à l'université de Nanterre avant d'entrer à l'ENA (Ecole nationale d’administration), en 2002. Un pur produit de l’élite à la française en somme. Un raté tout de même : il échoue à deux reprises au concours d’entrée à l’École normale supérieure (ENS).
À sa sortie de l’ENA, son ascension fulgurante se poursuit. Il intègre le corps de l'Inspection générale des finances. En 2007, à 30 ans, il est nommé rapporteur général adjoint de la commission Attali. L’année suivante, il se met en disponibilité de la fonction publique pour devenir banquier d'affaires chez Rothschild. Il négocie de gros contrats internationaux et fait fortune. Dans le sérail social-libéral qu’il continue de côtoyer, Alain Minc, Jean-Pierre Jouyet, Jacques Attali décèlent le potentiel du trentenaire. En mai 2012, Emmanuel Macron quitte l'établissement bancaire pour rejoindre François Hollande, tout juste élu président. Celui qui a fait de la finance son "adversaire" lors d’un discours au Bourget, nomme le banquier d’affaires dans son gouvernement. Tant pis pour l’image, le président socialiste n’est pas à un paradoxe près. Séduit par sa jeunesse et son assurance, il en fait d’abord son secrétaire général adjoint de la présidence avant de le nommer ministre de l'Économie en 2014 après le départ fracassant d’Arnaud Montebourg. Emmanuel Macron devient, à 37 ans, le plus jeune locataire de Bercy. "Il a du charme, un esprit rapide, il tutoie (…) vous embrasse, vous fait des clins d’œil", raconte Manuel Valls dans Élysée confidentiel, alors ministre de l’Intérieur. La trahison politique est en marche.
La trahison
Le jour, il défend la loi Macron pour "déverrouiller l'économie française", un texte décrié à gauche et adopté grâce à l'article 49.3, c'est à dire sans vote du Parlement. Le soir, il donne des dîners en ville, consulte les observateurs politiques et finit par lancer son mouvement en avril 2016. Personne ne croit sérieusement en ses chances de devenir président. En tout cas, pas François Hollande. Le mardi 30 août 2016, Emmanuel Macron lui porte pourtant sa démission à l’Élysée. Dans les mois qui suivent, il convainc une grande partie de l’électorat traditionnel du Parti socialiste qui le perçoit comme l’héritier naturel de la social-démocratie, soucieux d’en finir les clivages politiques du passé. Il réussit même à faire oublier que le bilan du quinquennat de François Hollande, jugé très sévèrement par une majorité des Français, est aussi en partie le sien. Moins d’un an plus tard, il prend la place de celui qui l’a adoubé dans la politique et s'installe dans les ors de son bureau du 55 rue du Faubourg Saint-Honoré.
Le macronisme est-il né ? "Il n'existe pas, il y a Emmanuel Macron, qui est un être libre, qui pense par lui-même et qui décide", assure Jean-Pierre Chevènement, supporter de la première heure. Élu sur la promesse de nombreuses réformes, il commence à exercer son mandat "sabre au clair". Embrassant la verticalité de sa fonction et des institutions de la Ve République, il décide de l’essentiel sur les conseils de son secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler. La première année de son quinquennat, le "maître des horloges" mène tambour battant des réformes qui désarçonnent une partie de l’électorat socialiste qui l’a porté au pouvoir. D’abord en nommant un Premier ministre venu de la droite. Puis en réformant l'aide personnalisée au logement (APL) et l’ISF qu’il remplace par l’IFI (impôt sur la fortune immobilière) qui lui valent d’être taxé de président des très riches par un François Hollande figé dans la rancune.
Cinq années de turbulences
Il y a aussi des petites phrases qui passent mal. "Les gens qui ne sont rien", les "Gaulois réfractaires"ou "les premiers de cordée" écorne l’image du jeune chef d’État. En dépit des critiques, le président trace sa route. Pourtant, les choses se compliquent l’année suivante. En 2018, l’affaire Benalla marque le début d’une succession de crises qui vont secouer la présidence. Ce dossier judiciaire et politico-médiatique français porte un coup fatal à la réforme des institutions au cœur de ses promesses et entache une présidence qui se voulait exemplaire. Puis les grèves de la réforme des retraites et la crise des Gilets jaunes plongent le pays dans le chaos et donnent le sentiment à une partie des Français que le chef de l’État est coupé des réalités du quotidien.
Mais, c’est dans le "tragique de l’histoire"que "l’homme des tempêtes", comme aime le qualifier François Bayrou, "se réinvente". Pris de plein fouet par la pandémie de Covid-19, Emmanuel Macron qui déclare la France "en guerre" contre un "ennemi invisible", signe la fin du rigorisme libéral de son quinquennat. Le chef de guerre sanitaire met l’économie française sous assistance respiratoire et entre dans l’ère du "quoi qu’il en coûte". Il confine et déconfine les Français au rythme des vagues successives de l’épidémie et des places dans les hôpitaux et "emmerde" au passage les réfractaires au passe vaccinal. Au sortir la crise sanitaire et au début du conflit en Ukraine, la côte de popularité du président, porté par l'"effet drapeau", franchit des niveaux record à faire pâlir ses deux prédécesseurs. Grisé par ces chiffres inédits ou trop accaparé par la guerre, Emmanuel Macron repousse sans cesse son entrée dans la campagne présidentielle. Nouvelle salve de critiques de ses opposants politiques qui font de son absentéisme dans les débats une énième preuve de son mépris.
Par tous les dieux de l’Olympe, le président "Jupitérien" l’assure pourtant, le président de 2017 ne sera pas celui de 2022 s’il est élu. Engagé dans un sprint final et talonné de près par la candidate du Rassemblement national dans les sondages du second tour, le président sortant multiplie les mea culpa et les explications de texte à ceux qui douteraient de sa sincérité en même temps que des grandes lignes de son programme. S'il était réélu, il deviendra le premier président, hors cohabitation, à décrocher un second mandat. De quoi alimenter une nouvelle fois la rancune de François Hollande.
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ÉLYSÉE 2022
Comment Emmanuel Macron cherche à se construire une "image de proximité" sur le terrain
Présidentielle 2022À la Sorbonne, les étudiants refusent de choisir entre Marine Le Pen ou Emmanuel Macron
Élysée 2022
Présidentielle : Emmanuel Macron prêt à "bouger" sur les retraites
Valeurs Actuelles
Logements dévalués à cause d’un terrain bradé ?
Le transfert de la salle de prière de l’Association cultuelle et culturelle musulmane de la Dracénie, anciennement située impasse Saint-Henri et désormais installée boulevard des Martyrs-de-la Résistance, serait-il responsable d’une dégringolade du prix de l’immobilier dans ce secteur ? C’est ce qu’affirme l’un des anciens propriétaires du quartier, qui a récemment vendu son logement en dessous du prix du marché.
« Nous avons récupéré cet appartement à la suite du décès de mes parents », raconte Bruno, qui avait confié la vente de son bien à une agence immobilière de la ville. « En temps normal, le prix au mètre carré à Draguignan est compris entre 3 500 et 4 000 euros sur du neuf. Après huit mois de mise en vente, nous avons fini par céder notre appartement aux alentours de 2 500 euros le mètre carré », regrette ce Dracénois d’adoption, qui a passé une partie de son enfance dans l’ancienne préfecture varoise. « En vingt-quatre ans, le prix du marché n’a cessé d’augmenter. Or nous avons vendu l’appartement quasiment au même prix que celui auquel mes parents l’avaient acheté ! », déplore Bruno.
Vendu à un prix dérisoire, l’appartement se serait heurté à cette contrainte : sa proximité avec l’espace culturel de l’association musulmane dracénoise. « À chaque visite, l’agence immobilière me faisait remonter que les acheteurs potentiels n’étaient plus intéressés au moment de l’évocation de la salle de prière et de l’école coranique situées en face », poursuit Bruno. De nombreux appartements situés dans le même immeuble ont d’ailleurs été mis en vente dans la foulée.
Un manque à gagner énorme pour la ville
Un déménagement qui avait déjà inquiété les riverains à l’époque. Ils reprochaient le manque de places de stationnement à proximité de ce nouveau lieu de culte. Une pétition avait même été signée, mais l’initiateur de ce mouvement de contestation avait finalement abandonné, craignant des représailles.
Pourquoi cet espace culturel, qui abrite également un centre de contrôle technique automobile, a pris quartier boulevard des Martyrs-de-la-Résistance, en plein centre-ville ? Selon une source proche du dossier, la municipalité en place aurait bradé le terrain à l’association, après avoir exercé son droit de préemption. Contacté par nos soins, le maire de la commune, Richard Strambio, n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations.
La parcelle vendue à l’Association cultuelle et culturelle musulmane de la Dracénie n’est d’ailleurs toujours pas référencée sur les sites des offices notariaux, alors que l’acte officiel date du 14 mai 2019. Un ensemble de 908 mètres carrés (dont 476 à bâtir au sol) que la ville de Draguignan aurait pu vendre avec une forte plus-value à un promoteur, pour y construire commerces et logements. Finalement, la surface a été cédée pour une bouchée de pain à l’association, au prix de 360 000 euros. Un manque à gagner énorme pour une ville pourtant réputée comme l’une des plus pauvres du Var.
New York Times - World
French Presidential Election
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Le Pen Closer Than Ever to the French Presidency (and to Putin)
As elections approach Sunday, the far-right candidate is linked to the Russian president by a web of financial ties and a history of support that has hardly dimmed despite the war in Ukraine.
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By Roger Cohen
PARIS — When Europe’s far-right leaders gathered in Madrid in January, they had no problem finding unity on the issues they hold dear, whether cracking down on immigrants or upholding “European Christian ideals.” But as Russian troops massed on the Ukrainian border, they were divided on one issue: the threat posed by President Vladimir V. Putin.
Marine Le Pen, the extreme-right challenger for the French presidency, objected to a paragraph in the final statement calling for European solidarity to confront “Russian military actions on the eastern border of Europe.” Even in a gathering of illiberal nationalists, she was an outlier in her fealty to Mr. Putin.
Now, on her campaign website, the leaders’ statement appears with that paragraph cut in an unacknowledged change to the text. This little subterfuge is consistent with an embrace of Mr. Putin so complete that even his ravaging of Ukraine has hardly diminished it.
Over the past decade, Ms. Le Pen’s party, the National Rally, formerly the National Front, has borrowed millions from a Russian bank, and Ms. Le Pen has supported Mr. Putin’s annexation of Crimea in 2014, as well as his incendiary meddling that year in the Donbas region of eastern Ukraine, where just this week Russia redoubled its offensive.
Her support for Mr. Putin is one thing in a time of peace and another in a time of war. Russia, a nuclear power, has invaded a European state, and Ms. Le Pen is closer than ever to her cherished goal of becoming president of France, having narrowed the gap with President Emmanuel Macron before the decisive round of the election on Sunday.
With polls showing Ms. Le Pen gaining about 44.5 percent of the vote to Mr. Macron’s 55.5 percent, she is within range of the shocks that produced Brexit and Donald J. Trump’s victory in 2016. As in Britain and the United States, alienation and economic hardship have fed a French readiness to gamble on nationalist dreams.
If Ms. Le Pen wins, which is not likely but possible, her victory will almost certainly fracture the allied unity engineered by President Biden in an attempt to defeat Mr. Putin. It would hand Mr. Putin by far his most important ally in Europe, one he could leverage in his aims to divide Europe from the United States and fracture Europe’s decades-old project of unity.
France, a core member of the European Union and NATO, is suddenly the possible soft underbelly of the West.
Julien Nocetti, a Russia expert at the French Institute of International Relations, said there was “a complete ideological alignment between Putin and Le Pen” — one that would be deeply worrying to France’s American and European allies.
The Ukraine war has caused Ms. Le Pen to pivot a little by saying Mr. Putin crossed “a red line” with the invasion, but she still says her foreign-policy priority is a rapprochement with Russia once the fighting stops.
Since Ms. Le Pen, 53, took over the leadership of her party in 2011, she has only deepened its Putin predilection, making four trips to Moscow and one to Crimea. She would support sanctions against Russia, she says, but not cutting off imports of Russian oil and gas, which she has equated with economic death for France.
“We have to think of our people,” she said in a recent TV interview, a position consistent with the strong focus on pocketbook issues that has propelled her campaign. The majority of French people are more focused on getting to the end of the month than getting Russia out of Ukraine.
Certainly, Ms. Le Pen vaunted her connection with Mr. Putin until he went to war on Feb. 24. She included a photo of herself shaking hands with him in her election brochure as evidence of her “international stature.” This handout disappeared abruptly from view after the Russian invasion.
The photo was taken at the Kremlin on March 24, 2017. That was less than five weeks before the first round of the last presidential election, in which Mr. Macron defeated Ms. Le Pen by 66.1 percent to 33.9 percent. The National Rally leader said then that she would immediately review lifting “unjust” sanctions against Russia if elected.
As for Mr. Putin, he said with a knowing smirk that Russia did “not want to influence events in any way.”
Jean-Maurice Ripert, the French ambassador in Moscow from 2013 to 2017, said in an interview that a fellow European ambassador, a close friend, had asked the Russian leader after the French election why he had backed Ms. Le Pen.
“Because I had been told she was going to win,” Mr. Putin said.
Certainly that is what he wanted. Ms. Le Pen, committed to “equidistance” between great powers and hostile to “America’s protectorate on European soil,” sees in Mr. Putin the defender of the nation-state, family and Christianity against border-eroding multilateralism and irreligious cultural decay.
“It’s all about sovereignty,” said Marlène Laruelle, the French director of the Institute for European, Russian and Eurasian studies at George Washington University. “The sovereign state against international organizations; the sovereign traditional family against L.G.B.T.Q. rights.”
Then there is the money. Unable to get a loan from French banks, Ms. Le Pen and several of her top aides scrambled for cash in Russia, accepting a 9.4 million euro loan, then $12.2 million, at a 6 percent interest rate, from the First Czech-Russian Bank in September 2014. It was supposed to be repaid by 2019.
Wallerand de Saint-Just, who was long the National Rally’s treasurer before leaving the position last year, negotiated the deal in Moscow. In a written answer to a question as to why French banks had refused any loan to the National Rally, he said “My experience with the six big French banking groups is that they obey orders from the political executive.”
But given the lack of transparency and accountability in Russia’s financial sector — and Mr. Putin’s sway over it in his pay-to-play system — the sum has long raised hard questions of just how beholden Ms. Le Pen actually is to the Russian president, and whether some of her outspoken backing for him has been a consequence.
I asked Ms. Le Pen this month at a news conference whether the outstanding loan did not create at least the impression of dependence on Russia, a liability for any future president?
“Absolutely not,” she said. “I am totally independent of any link to any power.”
In her current campaign, again unable to get a loan from a French bank, Ms. Le Pen turned to Hungary, where Viktor Orban, the anti-immigrant Hungarian prime minister, has been in power for 12 years. A Hungarian bank has now lent the National Rally another $11.4 million, so if she were to win she would be indebted to both Mr. Putin and Mr. Orban.
Already her backing of Mr. Putin has been borderline fawning. Ms. Le Pen visited Moscow and Crimea in June 2013; Moscow in April 2014; and Moscow again in May 2015. She was received by the president of the Duma, the lower chamber of Russia’s Parliament, during the first of these visits, and sprinkled her Russian sojourns with pro-Putin remarks.
In 2013, she blamed the European Union for a new “Cold War on Russia.” In 2015, also while in Moscow, she criticized France’s pro-American stance and suggested this would change “in 2017 with Marine Le Pen as president.” In 2021, she recommended Russia’s uncertain Sputnik vaccine for the coronavirus, saying “our anti-Russian ideology should not ruin our capacity to vaccinate our fellow citizens.”
The 2014 visit came at a particularly delicate moment, given the Crimea annexation. It was one of several demonstrations of support for Mr. Putin from prominent members of Ms. Le Pen’s party who visited Crimea that year, and the Donbas, the Ukrainian region where clashes kindled by Moscow had begun.
Among them was Aymeric Chauprade, her former top diplomatic adviser, who went to Crimea to observe the dubious March 2014 referendum that massively backed the Russian annexation. A United Nations General Assembly resolution declared the vote invalid.
“It was the West that began changing European borders with Kosovo’s independence in 2008,” Mr. Chauprade, who has since left the National Rally, said in an interview. “There was an openness to accepting invitations from Russia, a good atmosphere.”
Mediapart, a French investigative news website, was the first to expose the Russian loan to the National Rally in September 2014. In an earlier interview with Mediapart, Mr. Chauprade said visits to the Donbas that year and in 2015 by Jean-Luc Schaffhauser, a former National Rally member of the European Parliament, had been a “quid pro quo” for the loan.
What to Know About France’s Presidential Election
Heading to a runoff. In the first round of the election, French citizens voted to advance President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen to the second round on April 24. This runoff, which polls predict could be close, will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Here’s a look at the race:
The incumbent. Mr. Macron, an inveterate political gambler, who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the war in Ukraine. After a lackluster campaign, Mr. Macron is trying to tap into the country’s large pool of voters worried about the environment with ambitious promises.
The far-right veteran. Ms. Le Pen, a nationalist with an anti-immigrant agenda, is making her third attempt to become president of France and is facing Mr. Macron for a second time after losing to him in the 2017 runoff. Though she has sought to sanitize her image, her proposal to ban Muslim women from wearing head scarves is controversial.
What comes next? At 8 p.m. in France on April 24, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts, though projections might not become clear until later if the race is close. Read more about the runoff here.
“Going to the Donbas amounted to strong support for Russia,” he said.
Mr. Schaffhauser did not respond to a request for comment.
I asked Mr. Chauprade whether the loan was indeed a “quid pro quo.” He said that while there was an “inclination to help,” there was “no conditionality.”
The Russian loan, whatever the strings, has had a convoluted history.
Shortly after the First Czech-Russian bank collapsed in 2016, the National Rally loan was acquired by Aviazapchast, a private Russian company that in Soviet times was part of the aviation ministry, supporting Soviet aircraft operating abroad.
On its website, Aviazapchast describes its main activities as “supply of aviation technical equipment and civil and dual-use material as well as repair of aircraft.”
Its general director is listed as Dzheruk V. Ivanovic, who served in the Russian armed forces from 1983 to 1996. A former deputy general director, Yevgeny N. Barmyantsev, worked as a Soviet spy in the United States, before he was expelled in 1983.
A New York Times account at the time said he was “caught in the act of retrieving what he thought were stolen American military secrets from the base of a tree in rural Maryland.”
Odd company, on the face of it, for a French presidential candidate’s party to keep.
Mr. Saint-Just, in his written answer, said that Aviazapchast’s “holding of the loan has been entirely approved by the court of appeal in Moscow.”
“This is a very obvious and clear case of dependence on Russia,” Mr. Nocetti, the Russia expert, said. “The company holding the loan has an organic link with the Russian government through its military origins.”
Mr. Macron, in an electoral debate on Wednesday with Ms. Le Pen, said, “When you speak to Russia, you speak to your banker.” She insisted that she was “a totally free woman.”
Ms. Le Pen, in answer to my question, said she was ready for any French or American bank to take over the loan. “We continue to reimburse the loan. That is the only obligation of my movement,” she said.
It is possible that the exercise of power, if she is elected, would attenuate Ms. Le Pen’s long-held pro-Putin, anti-NATO positions, especially if Mr. Putin prosecutes the war in Ukraine with relentless brutality.
Last week, however, she said that she would withdraw France from the integrated military command of NATO, a technical step with powerful symbolism at a moment when NATO’s original mission to defend a free Europe against Moscow has been revived.
America’s alliance with France, one of its oldest, has been put to many tests over the centuries. But all the evidence suggests that a France governed by Ms. Le Pen would pose enormous problems for President Biden just when he needs his nuclear-armed ally most.
One core issue is how free Ms. Le Pen would really be when it comes to Russia. “If Ms. Le Pen is still reimbursing, she is not free, she’s dependent,” said Sylvie Bermann, who succeeded Mr. Ripert as French ambassador to Russia in 2017.
Mr. Saint-Just, the former National Rally treasurer, had another explanation of Ms. Le Pen’s Russia policy. “She believes in balance and equidistance. She has always had in her head a phrase of General de Gaulle: ‘In foreign affairs, France has no friends, only interests.’ ”
Adèle Cordonnier contributed reporting.
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BBC
Cancer: Huge DNA analysis uncovers new clues
By Smitha MundasadHealth reporter
UK scientists have undertaken a huge "archaeological dig" of cancer in the UK, analysing the complete genetic make-up - or whole genome sequence - of tumours from about 12,000 patients.
The team says the unprecedented amount of data allowed them to uncover new patterns in the DNA of cancer - hinting at causes that are not yet understood.
They add that the genetic clues will ultimately help improve diagnosis and treatment.
The research is published in Science.
Cancer can be thought of as a corrupted version of our own healthy cells - mutations to our DNA change our cells until eventually they grow and divide uncontrollably.
Traditionally many cancers have been categorised by doctors based on where they are in the body and the type of cells involved - but whole genome sequencing can provide another layer of key information.
'Dinosaur footprints'
Whole genome sequencing is relatively new, but is already available on the NHS for a small number of specific cancers, including some blood cancers.
The NHS long-term plan aims to make it more widely available, through the NHS Genomic Medicine Service.
Lead researcher Prof Serena Nik-Zainal, a consultant at Cambridge University Hospitals, told the BBC the study was like an "archaeological dig" of people's cancer.
She added: "We can see the patterns or imprints in the field of their cancers - like dinosaur footprints - of what is going wrong with their cancers.
"And everyone's cancer is different. To know we can personalise each person's cancer report means we are a step closer to personalising treatment for them."
Led by the University of Cambridge, the research team analysed anonymised DNA data provided by the 100,000 Genomes Project - an England-wide project to sequence the whole genomes of patients affected by cancer and rare diseases.
With thousands of genetic changes seen in each tumour they analysed, researchers were able to detect specific combinations of genetic alterations - so-called "mutational signatures" - that may be key to cancers developing.
Comparing the data to other international genetic cancer projects, they confirmed patterns that are already known, and uncovered 58 new ones.
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Some signatures can provide clues about whether patients have had exposure to environmental causes of cancers - such as smoking.
Others provide more information about genetic abnormalities that may be amenable to specific drugs, researchers say.
Researchers also created a computer programme to help scientists and doctors check whether patients who have had whole genome sequencing have any of the newly discovered mutational clues.
'Challenging journey'
Aubrey, a two-year-old girl from Bedfordshire, was diagnosed with cancer when she was only 16 months old.
She did not take part in the study. But whole genome sequencing helped doctors identify the type of cancer she has - a rhabdomyosarcoma - a rare cancer that generally affects muscles attached to bones. The results helped make sure she is on the best treatment.
Anna, Aubrey's mother, said: "Because of the unusual way Aubrey's cancer presented, the doctors were not sure of the exact cancer type.
"The whole genome sequence test helped doctors to know how to treat her and keep her stable.
"Whilst we still have a challenging journey with Aubrey's diagnosis and treatment, we are relieved to know she does not have cancer that was inherited, and we do not have to worry that it could affect our son or other members of the family as well."
What is your genome?
Source: NHS England
Prof Matt Brown, chief scientific officer of Genomics England, said: "Mutational signatures are an example of using the full potential of whole genome sequencing.
"We hope to use the mutational clues seen in this study and apply them back into our patient population, with the ultimate aim of improving diagnosis and management of cancer patients."
The research is supported by Cancer Research UK.
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DNA mapping project 'to transform society'
Hundreds with rare diseases get genetic diagnosis
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Science Journal
genome-sequencing-cancer- patient-information NHS
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France24 - Monde
Procès d'Osman Kavala : son épouse "n'attend plus rien" de la justice turque
Publié le : 21/04/2022 - 15:46
Ludovic DE FOUCAUD
Ludovic DE FOUCAUD
Alors qu'Osman Kavala doit comparaître, vendredi, devant la justice turque, son épouse, Ayse Bugra, a reçu France 24. Elle revient sur les accusations envers le "milliardaire rouge", figure de la société turque et emprisonné sans jugement depuis octobre 2017, qui encourt une peine de prison à vie pour "tentative de renversement du gouvernement".
Sa parole s'est faite plus rare dans les médias internationaux et, si sa voix semble hésitante par moments, les mots – prononcés dans un anglais impeccable – sont précis et disent l'épreuve qu'Ayse Bugra traverse depuis bientôt quatre ans et demi.
Son mari Osman Kavala, un philanthrope et entrepreneur surnommé le "milliardaire rouge", doit comparaître vendredi 22 avril devant un tribunal d'Istanbul. Accusé d'avoir "cherché à déstabiliser la Turquie" lors du coup d'État manqué de 2016, il est détenu depuis octobre 2017 et risque la prison à vie.
Pourquoi son mari est-il ainsi visé par la justice turque ? "Il y a plusieurs hypothèses, explique-t-elle dans un sourire poli. L'une d'entre elles est que cela sert à intimider des activistes de la société civile et des défenseurs des droits de l'Homme dans le pays. Cela répond donc à un but politique caché, ce qui correspond aux raisons qui ont motivé la décision prise par la Cour européenne des droits de l'Homme, qui a déclaré [en décembre 2019, NDLR] que la détention de mon mari constituait une violation de plusieurs articles de la Convention européenne des droits de l'Homme." Après avoir plusieurs fois appelé la Turquie – l'un de ses membres fondateurs – à libérer Osman Kavala, le Conseil de l'Europe a lancé en février une procédure d'infraction contre Ankara.
"Il y a d'autres théories, poursuit Ayse Bugra, à propos de l'influence de certains groupes politiques, de certains individus qui seraient favorables au fait d'endommager ou de rompre les liens de la Turquie avec les démocraties occidentales. Mais franchement, je ne sais pas." Elle souligne : "Mon mari n'est affilié à aucun parti politique, organisation ou mouvement, donc c'est assez étrange."
Celui que le président turc a élevé au rang d'ennemi public numéro un de la nation turque, celui qu'il surnomme "l'agent de Soros en Turquie", est une cible idéale. Il a l'avantage d'incarner tout ce que Recep Tayyip Erdogan, discours après discours, prétend combattre : "Les ennemis de l'intérieur et de l'extérieur qui collaboreraient ensemble", explique Ayse Bugra dans un souffle. "Tout cela a à voir avec une stratégie politique particulière qui se pare d'un discours polarisant pour diviser la population entre un 'nous' et 'les autres', et je pense que mon mari est utile à cette rhétorique."
Absurdité des charges
Accusé tour à tour d'espionnage ou de tentative de renversement du gouvernement, Osman Kavala a été acquitté de certaines charges, puis arrêté de nouveau dans la foulée pour les mêmes. Différents dossiers, différentes accusations ont été fusionnées, tout semble avoir été fait pour l'empêcher de quitter sa prison de haute sécurité de Silivri, à l'ouest d'Istanbul.
Ce riche héritier, né à Paris en 1957 et élevé au Royaume-Uni, a choisi de mettre sa fortune au service du dialogue entre les cultures et les minorités de Turquie, dont les Kurdes ou les Arméniens. Lauréat du Prix du patrimoine archéologique européen en 2019, il est à l'origine de nombreux projets comme le centre Anadolu Kültür, à Istanbul, où nous reçoit son épouse, situé à un jet de pierre du fameux parc Gezi, dont le projet de destruction en 2013 avait déclenché un mouvement de révolte populaire.
"Gezi est juste là, dit Ayse Bugra en montrant la fenêtre, et notre immeuble est ici, sa mère vit ici, c'est un immeuble familial. Ce qui s'est passé était extrêmement intéressant, il y avait des jeunes, des personnes âgées, des pauvres, des riches. Bien sûr qu'il y est allé et a parlé aux gens qui participaient à ce mouvement, bien sûr qu'il était lui-même contre le fait de transformer le parc en centre commercial."
Chaque détail semble bon pour accuser Osman Kavala. Parmi les éléments de l'accusation figurait une carte de la répartition des abeilles sur le territoire turc, trouvée dans le téléphone du philanthrope. Le document a été présenté comme une preuve que celui-ci entendait redessiner les frontières du pays. Pour démontrer qu'il aurait organisé et financé le mouvement au parc Gezi, le parquet a retenu qu'il avait acheté aux manifestants quelques tables, quelques chaises en plastique et des pogaça (des petits pains turcs briochés).
"Mais l'absurdité est dans l'acte d'accusation lui-même, insiste Ayse Bugra, ces manifestations étaient nationales, elles ont essaimé à travers tout le pays et elles ont réuni, d'après les chiffres officiels, 3 millions et demi de personnes. Imaginez une seule personne qui organiserait et financerait un mouvement de protestation nationale de cette ampleur. Cela en soi est absurde."
La culture comme bouclier
Quand Ayse Bugra parle de l'homme qui est son mari depuis près de 35 ans, sa voix change et son regard laisse entrevoir la difficulté de la séparation. "Il a le droit de passer un coup de téléphone de 10 minutes une fois par semaine, je l'ai eu ce matin d'ailleurs. Mais généralement, il parle plus à sa mère qui a un certain âge. Et puis, je peux le voir une fois par semaine, même si ça n'a pas été possible pendant la pandémie. On se parle dans un combiné, séparés par un panneau en verre pendant une heure."
Auteure de nombreux ouvrages, professeure d'économie politique, cofondatrice du forum de science politique de l'université du Bosphore – la plus prestigieuse de Turquie, et elle aussi sous le radar du gouvernement –, Ayse Bugra peine à dissimuler sous ses manières courtoises l'extrême lassitude qui l'étreint. "Je n'attends plus rien. Après avoir subi un processus aussi long et douloureux, qu'on peine à décrire en des termes logiques, je ne peux rien prévoir, je n'attends rien et j'essaye de ne rien espérer surtout, ne rien espérer parce que l'espoir qui conduit à la déception est dévastateur."
Elle semble faire face à un mur : "Audience après audience, nous avons toujours été confrontés aux mêmes conclusions, aux mêmes maintiens en détention, exprimés à chaque fois avec exactement les mêmes mots, quels que soit les arguments présentés par nos avocats. C'est vraiment dur. Lors des dernières audiences, je n'ai même pas voulu rester dans la salle de tribunal."
Pourtant, Ayse Bugra se déplace à chaque fois, par égard, dit-elle, aux amis, aux journalistes, aux diplomates qui viennent aussi : "J'ai l'impression de devoir être là pour eux, sinon je n'irais pas". Comment fait-elle face mentalement ? Toujours ce même sourire poli : "On fait comme on peut. Mon mari et moi sommes chanceux, parce que nous avons la littérature, la fiction."
Éparpillés sur son bureau, des livres en pagaille, dont un de Thomas Mann, l'auteur allemand qui écrivait dans "La Montagne Magique" en 1924 : "Le temps est un don des dieux, prêté à l'homme pour qu'il en tire parti, pour qu'il en tire un parti utile, ingénieur, au service du progrès de l'humanité."
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Turquie : le mécène Osman Kavala maintenu en détention, Ankara menacée de sanctions
Bras de fer engagé entre Ankara et le Conseil de l'Europe sur la détention d'Osman Kavala
PORTRAITEn Turquie, le "milliardaire rouge" Osman Kavala reste derrière les barreaux
New York Times - World
Departing South Korean Leader Exchanges Farewell Letters With Kim Jong-un
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By Choe Sang-Hun
SEOUL — South Korea’s departing president, Moon Jae-in, exchanged farewell letters with North Korea’s dictator, Kim Jong-un, both governments announced on Friday, capping a checkered relationship filled with highs and lows and currently locked in a diplomatic stalemate.
Mr. Moon, 69, who is barred by law from seeking re-election, will step down on May 10 after a single five-year term. In his letter sent Wednesday, he urged Mr. Kim to use “dialogue to overcome the era of confrontation” on the divided Korean Peninsula, according to Mr. Moon’s spokeswoman, Park Kyung-mee.
The South Korean president asked Mr. Kim to resume dialogue with the United States to try to end the cycle of tensions caused by North Korea’s nuclear weapons development and missile launches, which have led to international sanctions.
“There were moments of regret and memories of overwhelming emotions,” Mr. Moon wrote in the letter of his relationship with Mr. Kim. “But I believe that holding our hands together, we have taken a sure step toward changing the fate of the Korean Peninsula.”
Mr. Moon said that he would soon return to “life as an ordinary citizen,” but that his heart will be dedicated to efforts to build peace between the two Koreas.
North Korea’s First ICBM Firing Since 2017
On March 24, North Korea launched its first intercontinental ballistic missile since 2017, marking the end of a self-imposed moratorium.
Mr. Kim, 38, who will most likely rule North Korea until his death barring a coup or other forced removal, and whose government has harshly criticized the South Korean government, had some warm parting words for Mr. Moon, nevertheless.
“Kim Jong-un appreciated the pains and effort taken by Moon Jae-in for the great cause of the nation until the last days of his term of office,” the North’s official Korean Central News Agency reported on Friday, referring to the letter Mr. Kim sent in response. “The exchange of the personal letters between the top leaders of the North and the South is an expression of their deep trust.”
The Koreas are still technically at war since the fighting between the two sides ended in 1953 not with a formal peace treaty but in a truce. When Mr. Moon took office in 2017, the Korean Peninsula looked as if it were edging toward a renewed war. North Korea tested a hydrogen bomb and launched intercontinental ballistic missiles. President Donald J. Trump threatened to rain “fire and fury” on the North. The two leaders exchanged personal insults like “little Rocket Man” and “U.S. dotard.”
But Mr. Moon and Mr. Kim introduced a rare détente when they met three times in 2018, hugging each other and vowing to build peace and reconciliation on the peninsula. Mr. Moon regularly called for dialogue and improving inter-Korean relations. He saw his political stock rise when he mediated the unprecedented made-for-TV summit between Mr. Kim and Mr. Trump in Singapore in 2018.
The leaders signed a document in which Mr. Trump promised “security guarantees” for North Korea and Mr. Kim committed to “work toward complete denuclearization of the Korean Peninsula.”
Mr. Moon had his own moments of glory, as well: He stood in the May Day Stadium in Pyongyang in 2018, becoming the first South Korean leader to address a North Korean audience. He and Mr. Kim raised their locked hands atop Mount Paektu, which Koreans consider their nation’s sacred birthplace.
But the euphoria didn’t last long.
The devil has always been in the details when it comes to negotiating how to implement any deal with North Korea. Mr. Moon’s painstaking work to mediate between Mr. Kim and Mr. Trump started fraying after their second summit, held in Hanoi in 2019, collapsed without the leaders sorting out the details on how to carry out the Singapore agreement.
The Significance of North Korea’s Missile Tests
An increase in activity. In recent months, North Korea has conducted several missile tests, hinting at an increasingly defiant attitude toward countries that oppose its growing military arsenal. Here’s what to know:
U.N. resolutions. Tensions on the Korean Peninsula started rising in 2017, when North Korea tested three intercontinental ballistic missiles and conducted a nuclear test. The United Nations imposed sanctions, and Pyongyang stopped testing nuclear and long-range missiles for a time.
Failed diplomacy. Former President Donald Trump met with Kim Jong-un, the North Korean leader, three times between 2018 and 2019, hoping to reach a deal on North Korea’s nuclear and missile programs. After the talks broke down, North Korea resumed missile testing.
An escalation. North Korea started a new round of testing in September after a six-month hiatus. It has since completed several tests, including the firing of multiple intermediate-range and intercontinental ballistic missiles, that violated the 2017 U.N. resolutions.
The U.S. response. Washington has proposed new sanctions on North Korea, which insists it’s exercising its right to self-defense. After the country carried out new tests of an intercontinental ballistic missile, American forces put their missile defense units in Asia in a state of “enhanced readiness.”
Mr. Trump left office without the removal of any North Korean nuclear warheads. Mr. Moon later said that Mr. Trump “beat around the bush and failed to pull it through.”
Since then, Mr. Kim has resumed a barrage of weapons tests, including one involving an intercontinental ballistic missile last month. His government has vented its frustration at South Korea, calling Mr. Moon’s government “officious,” an “idiot” and a “feared mongrel dog.” The North even blew up a joint inter-Korean liaison office that Mr. Moon had considered one of his key legacies.
In South Korea’s polarized society, Mr. Moon’s critics called him a naïve pacifist who bet too much on Mr. Kim’s unproven commitment to denuclearization. But Mr. Moon had die-hard supporters for his approach. His approval ratings hovered around 44 percent this month, an usually high record for a departing South Korean leader, according to surveys.
Even so, Mr. Moon’s trademark policy of seeking dialogue and exchanges with North Korea is in jeopardy after the candidate of his liberal Democratic Party lost the March 9 election by a razor-thin margin to Yoon Suk-yeol, who championed a more hawkish stance on North Korea during the campaign.
In his letter, Mr. Kim appeared to send a vaguely worded message to Mr. Yoon, the incoming president of South Korea. Mr. Kim said that “inter-Korean relations would improve and develop as desired and anticipated by the nation if the north and the south make tireless efforts with hope,” the North Korean news agency said.
Mr. Yoon’s office did not immediately comment publicly on Mr. Kim’s remarks.
During the campaign, Mr. Yoon said he was open to dialogue with North Korea. But like past conservative South Korean leaders, he also emphasized the importance of enforcing sanctions against the North as a tool to pressure North Korea to return to the negotiating table.
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Valeurs Actuelles
Occitanie : le RN saisit la justice contre la gratuité des transports mobilisés “pour faire barrage à l’extrême droite”
« C’est rigoureusement interdit », s’est indigné Louis Aliot sur France Bleu, vendredi 22 avril. Le porte-parole de Marine Le Pen et maire de Perpignan a dénoncé la décision de la présidente de la région Occitanie de mettre en place la gratuité des transports le week-end du second tour. Le but affiché de la socialiste Carole Delga est en effet de mobiliser l’électorat pour contrer la candidate du Rassemblement National. « Dimanche prochain, tous aux urnes pour barrer la route à l’extrême droite. Allez-y en train ou en car : en Occitanie, c’est gratuit ! », avait annoncé l’élue dimanche 17 avril. Un appel clair au vote pour Emmanuel Macron, même si dans un second message, Carole Delga a affirmé vouloir par cette mesure « favoriser la participation de tous ».
« Socialiste sectaire »
Louis Aliot avait rapidement dénoncé une « utilisation des transports publics et donc des moyens publics à des fins électorales ». « Que fait la Commission Nationale de Contrôle de la Campagne de l’Élection Présidentielle ? », avait-il interrogé. « Je suis tellement indigné que Jean-Paul Garraud, qui est notre tête de groupe à la région Occitanie, a saisi le procureur et la commission de la campagne présidentielle », a-t-il affirmé vendredi 22 avril au micro de France Bleu.
Le maire de Perpignan a qualifié Carole Delga de « socialiste sectaire ». Et de rappeler sa condamnation en 2020 pour « discrimination fondée sur des opinions politiques », en raison du refus d’implanter un établissement scolaire dans une commune dirigée par le RN.
Occitanie : les dernières actualités
BBC
Why Argentina is embracing cryptocurrency
By Christine RoBuenos Aires
In Argentina, there are traces everywhere of distrust and even trauma related to the economy.
For Jerónimo Ferrer, a formative memory is of Argentina's crushing financial crisis at the end of the 1990 - when bank accounts were frozen and, almost overnight, people's savings evaporated.
He's not alone. One engineering student I spoke to keeps all his savings, in US dollars, at home because he fears that the banks will again devalue holdings overnight.
While many Argentinians are, by necessity, experts on the state of the economy - from the sky-high level of inflation to the current unofficial rate of exchange between the peso and the US dollar - Mr Ferrer has gone further than most.
Since 2019, he's run a walking tour called "Our local crazy economy & Bitcoin tour of Buenos Aires", where he explains to tourists the level of restrictions Argentines face, such as limits on foreign currency transactions, or bans on payments in instalments for international flights.
He also provides a primer on cryptocurrency, especially Bitcoin, and why he believes it is a valuable alternative to the volatile and highly-controlled Argentine peso.
"When you have restrictions, you need tools for freedom," Mr Ferrer says.
For many crypto enthusiasts around the world, decentralised and digital currency is primarily about ideology or profit. But for many Argentines, it fills more basic needs.
"I trust more mathematics and software than I trust politicians," Mr Ferrer explains. "I think that Bitcoin for Argentinians should be a no-brainer."
There are other ways that the strong government intervention in the economy has helped cryptocurrency gain a footing in Argentina. For example, it's relatively cheap to run an energy-guzzling Bitcoin mining operation, because the cost of electricity is kept relatively low.
Bitcoin mining is the process that creates new Bitcoin. It involves computers solving complicated maths problems. Solve the problem and you are awarded Bitcoin. It sounds simple but involves elaborate computer systems, requiring lots of electricity to run and cool them.
The University of Cambridge Centre for Alternative Finance estimates that globally, the electricity used in Bitcoin mining to be around 137 terawatt hours per year. That's about the same as the annual use of some countries, like Norway or Poland.
Producing that electricity will be contributing to global carbon dioxide emissions, but it is difficult to estimate how much.
However, in Argentina such environmental issues are often eclipsed by financial concerns.
For some early adopters of cryptocurrency in Argentina, even a relatively young and unpredictable currency is preferable to the extremely changeable peso.
More technology of business:
Bitcoin, the most popular cryptocurrency, may also help to buffer against high inflation, since there's a finite amount of the currency that can be created.
Inflation, which measure how the cost of living changes over time, is an ever-present concern in Argentina. The year-on-year rate of inflation is staggering, at over 50%.
"In the pandemic, people noticed this situation, and to protect their money they chose to look for an asset that was limited," says María Mercedes Etchegoyen.
Ms Etchegoyen is a lawyer specialising in intellectual property, as well as a member of the executive committee of the NGO Bitcoin Argentina. She helped start the community Cryptogirls to tap into the increased interest in cryptocurrency during the pandemic.
So far, the government has taken a relaxed attitude to the cryptocurrency boo. "In Argentina, there is no specific regulation on cryptocurrency," says Ms Etchegoyen.
However, the Central Bank has been issuing warnings about crypto-based scams.
It has acknowledged that the level of crypto use isn't high yet, but is growing rapidly and merits concern.
Ms Etchegoyen is concerned about the uneven access to cryptocurrencies.
So far it is the preserve of a minority - largely a young, male, tech-savvy, and relatively affluent population. It's tech workers, not farmers, who are being paid in Bitcoin.
"Today it's not a technology that everyone can access," acknowledges blockchain consultant Lucia Lizardo.
Yet efforts are underway to expand the reach of crypto - partly through financial products that offer a stepping stone between traditional and cryptocurrency.
Three Argentine start-ups now offer debit cards for crypto-based transactions. One of these companies, Lemon, was founded in a Patagonian town where 40% of shops accept Bitcoin.
Some people in Argentina are also turning to "stablecoins", which are pegged to the US dollar and are therefore less prone to fluctuations in value.
Of course, crypto will not provide a one-stop solution for Argentina's economic woes. And it brings its own problems of currency speculation, fraud, and its environmental impact.
Overall, though, "I think this is like a revolution for young people," comments Ms Lizardo.
For Mr Ferrer, the need is clear. "This is our money, and it's the only one that politicians can't destroy."
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L'Humanité
18-25 ans, et une certaine idée de l’engagement
Grégory MarinUn patchwork de paroles brutes, voilà le résultat de cette série d’entretiens que Justine Morvan et Kévin Nogues ont réalisés avec une dizaine de jeunes. Ils ont entre 18 et 25 ans, font leur entrée dans le monde politique mais avec déjà une certaine idée de l’engagement. « Si on ne convainc pas la jeunesse, c’est qu’on fait une politique de vieux, datée », commence ainsi l’un de ces témoins, dont on ne saura jamais clairement l’appartenance et dont on n’apprendra les prénoms qu’au générique de fin. En revanche, on saisit bien leur défiance vis-à-vis d’un certain entre-soi politique : « Ce serait bien qu’ils aillent rencontrer des jeunes ailleurs qu’à Sciences-Po ou HEC », proposent-ils, « dans ma fac », « dans mon quartier de Sevran »…
Le montage est vif, un peu trop parfois pour bien saisir le sens du propos, surtout lorsque des énormités sont proférées : « Je mets au défi quiconque de trouver un candidat qui s’intéresse à la cause étudiante », lâche ainsi une jeune fille qui ne doit pas souvent lire la presse. Passons. Ce qui ressort majoritairement de ces entretiens est une demande de respect. Des promesses faites. De leur intelligence, aussi : la communication sur TikTok, Instagram ou Facebook peut être « un pas vers la politisation », mais au risque de rabaisser le débat, de décrédibiliser les politiques qui parlent et d’infantiliser le public visé. La séquence d’Emmanuel Macron avec McFly et Carlito est, par exemple, fortement critiquée… « Je me demande qui est leur directeur de la communication. Il a fait des études pour ça ? » Durs, mais pas dupes.
Écrans Valeurs Actuelles
Un mort dans une nouvelle rixe entre bandes à Marseille
Une rixe entre bandes suivie d’un attroupement rassemblant des centaines de personnes ont eu lieu mercredi 20 avril à Marseille. Une personne a trouvé la mort au cours de ces violences, selon Actu17. Les faits se sont produits sur la place Jules Guesde, au niveau de la porte d’Aix. Une première bagarre entre bandes a eu lieu vers 18 heures. Selon les informations recueillies par Actu 17, plusieurs dizaines d’individus « d’origine africaine » ou « nord-africaine » se sont affrontés à coups de pierre et de battes de baseball.
300 personnes autour des policiers
Une seconde altercation a eu lieu quelques heures plus tard. Les secours et les policiers sont intervenus vers 22 heures. La majorité des individus avaient pris la fuite, et un individu avait été poignardé au thorax. Malgré l’intervention des marins-pompiers, il est décédé sur place. La victime est un ressortissant algérien en situation irrégulière d’une trentaine d’années, précise Actu17. Une seconde personne blessée par arme blanche a été hospitalisée.
Lors de l’intervention des forces de l’ordre, quelque 300 personnes se sont attroupées sur les lieux. Les policiers ont évoqué un climat de tension. Une version cependant contestée par un témoin interrogé par France Bleu. La zone avait déjà été le théâtre de rixes entre bandes. Selon les premiers éléments de l’enquête, le trafic de cigarettes pourrait être à l’origine de ces violences.
Bouches-du-Rhône : les dernières actualités
France24 - Monde
Sécurité routière : la star du tennis fauteuil Pauline Déroulède veut faire bouger les lignes
Publié le : 22/04/2022 - 12:23
FRANCE 24
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Benoît PERROCHAIS
Pauline Déroulède, numéro 2 française en tennis fauteuil, s'apprête à disputer les championnats du monde au Portugal en mai. En parallèle, elle mène une campagne de sensibilisation en faveur de la sécurité routière pour que le drame qui lui a coûté sa jambe gauche ne se reproduise plus. Entretien sur France 24.
La vie de Pauline Déroulède a basculé en octobre 2018. Un conducteur de 90 ans la fauche à 80 km/h devant une boutique de fleurs dans le 15e arrondissement de Paris. Elle perd sa jambe gauche. La jeune femme de 31 ans a dû se reconstruire.
C'est le tennis qui lui permet de se reconstruire :"Il fallait se relever. Je savais que le sport allait être un outil-clé dans ma reconstruction", explique-t-elle sur le plateau de France 24. Elle s'oriente alors vers le tennis, pratiqué debout en loisir durant ses jeunes années, mais dont elle découvre la pratique en fauteuil chez les handisports..
Désormais, elle y consacre une grande partie de son temps "entre trois et quatre heures par jour". Les résultats ne se font pas attendre. Elle rejoint l'équipe de France en mars 2021 et est sacrée championne de France dans la foulée. Aujourd'hui, elle est la n°2 française et la 23e joueuse mondiale.
Une athlète engagée
Pauline Déroulède s’est depuis lancée dans une autre bataille pour éviter que le drame qui l'a touché se reproduise : "Il est dingue qu'en France, on puisse conduire toute sa vie sans contrôle. Je milite pour l’instauration de visites médicales obligatoires qui auraient lieu régulièrement tout au long de la vie", explique-t-elle. "Si le test est défaillant, on testerait en conditions réelles en auto-école les aptitudes. C'est d'ailleurs ce qui m'est arrivé après mon accident."
L'athlète a lancé une campagne de sensibilisation qui a reçu le soutien du ministre chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, et du médecin Michel Cymes. Une cagnotte est également ouverte.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Pauline Déroulède (@pauline_deroulede)
En parallèle, sa carrière continue. Fin mars, l'équipe de France féminine de tennis fauteuil s'est qualifiée pour la prochaine Coupe du Monde par équipes début mai, grâce à sa victoire 2/1 contre la Thaïlande en demi-finales des qualifications. Au Portugal, la jeune femme et son équipe visent "au moins un podium".
Mais Pauline Déroulède regarde plus loin : les JO de Paris arrivent à grand pas. "C'est un rêve", confie-t-elle. "C'est l'objectif numéro 1. Le compte à rebours a démarré."
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Jeux paralympiques : malgré la guerre, l'Ukraine brille à Pékin
L’invité du jour
Pauline Déroulède, championne de tennis fauteuil : "Le goût de l'effort redonne le goût de la vie"
L’invité du jour
Marie-Amélie Le Fur, ex-athlète handisport : "Il y a un véritable engouement autour du paralympisme"
L'Humanité
Alexis Michalik, un « illusionniste » qui réussit tous ses tours
Nos recommandations culturellesTélévision Élise Darblay suit dans ce documentaire le metteur en scène dans les coulisses de ses créations théâtrales et musicales.
Gérald RossiIl n’a pas encore 40 ans, et Alexis Michalik triomphe dans plusieurs salles en même temps, à Paris, en tournée… Auteur, metteur en scène, comédien, il a fait ses débuts en 2001 au Théâtre national de Chaillot, dans le rôle de Roméo. Celui d’un séducteur, comme quoi le hasard fait parfois bien les choses. Après ses premiers pas sous la houlette d’Irina Brook, il entre au Conservatoire mais ne fait qu’y passer pour se lancer dans sa première mise en scène, une adaptation du Mariage de Figaro, de Beaumarchais, qui est à l’affiche du Théâtre des Corps Saints, dans le off d’Avignon en 2005. La machine est lancée.
Le Porteur d’histoire, sa première pièce, est jouée à Avignon, puis à Paris à l’été 2012. Le public lui fait un petit triomphe. Suivront le Cercle des illusionnistes, en 2014, Edmond, en 2016, Intra Muros, en 2017, Une histoire d’amour, en 2020. Chantée et dansée, cette aventure aux allures de comédie musicale annonçait en fait son grand spectacle qui remplit toujours le Théâtre de Paris, les Producteurs. Il s’agit, et le documentaire d’Élise Darblay lui consacre beaucoup de place, d’une adaptation en français et pour la scène de la comédie musicale de Mel Brooks, sortie en salles en 1967, multiprimée et plébiscitée par le public.
L’adaptation parisienne a reçu l’aval du créateur et force est de reconnaître que, si Alexis Michalik, là encore, ne renverse pas la table de la création théâtrale, il offre un spectacle parfait extrêmement fidèle au film, avec juste ce qu’il faut d’actualisation. Et il a su s’entourer de musiciens, de chanteurs, de danseurs, de comédiens de talent. « J’ai 42 scénarios dans la tête », explique-t-il parfois. Il a dit aussi : « Un jour je serai ringard, alors je ferai autre chose. »
alexis michalikThéâtredocumentairefrance 5 L'Humanité
Neil Young, chanteur indigné, dans l’art et dans la vie
Nos recommandations culturellesTélévision Depuis la fin des années 1960, le Nord-Américain se sert de la chanson comme étendard de ses révoltes. Il n’hésite pas à soutenir Bernie Sanders, lors de la présidentielle de 2020.
Caroline ConstantIl chante depuis près de cinquante ans et donne le sentiment que sa révolte ne cesse de croître. Neil Young, 77 ans, est le héros du documentaire de Thomas Boujut, qui tente de cerner tous les engagements – et ils sont nombreux ! – du chanteur.
Sa première prise de conscience, Neil Young l’a eue très jeune, tout juste débarqué de son Canada natal. Il débutait alors avec succès, à la fin des années 1960, dans le groupe Buffalo Springfield. Une descente de police dans un bar qui servait de refuge à la jeunesse de Los Angeles et quelques violences policières ont donné lieu à une première chanson révoltée. La répression dans le sang, quelques semaines plus tard, d’une manifestation étudiante pacifique contre la guerre du Vietnam dans l’université d’État de Kent lui a inspiré un de ses plus grands succès, Ohio, du nom de l’État où cette tragédie s’est produite.
un homme curieux de tout
Depuis, le chanteur a multiplié les engagements, tous viscéraux : pour la défense des agriculteurs contre la politique d’appauvrissement menée par Reagan, puis contre Monsanto dès les années 1980. À cette époque, Neil Young a monté un festival, Farm Aid, qui a lieu tous les ans, à son grand dam : « Je ne suis pas content d’être là. On ne devrait pas avoir à faire ça depuis dix, quinze, vingt-cinq, trente ans. Farm Aid n’est pas une tradition américaine, c’est une rustine », déclarait-il en 2014 devant les paysans.
Il soutient aussi, dès la fin des années 1970, le nucléaire et fustige ses camarades qui voudraient voir fermer les centrales. « Je pense que tous ceux qui affirment que le nucléaire est mauvais ne sont pas visionnaires. » Même l’armement nucléaire à outrance décidé par Ronald Reagan, alors président de États-Unis, a ses faveurs. Il soutiendra aussi Georges W. Bush, en 2001, après les attentats contre le World Trade Center, mais « par esprit d’équipe », avant de se rétracter devant les ravages de la guerre en Irak. Soutien de Bernie Sanders aux dernières élections américaines, il n’a pas apprécié qu’en 2016 Donald Trump lui emprunte une chanson sans l’avertir.
Ce joli portrait de Boujut, dont le commentaire est lu par le comédien Féodor Atkine, montre un homme curieux de tout, refusant les diktats des marchés, et qui se rêve comme un défenseur de la liberté d’expression. Le documentaire dresse un portrait touchant d’homme engagé dans sa vie comme dans son art.
Musiquefigures d'engagementsdocumentaireArte BBC
'Sip and shop': The retailers tempting you in with alcohol
By Katherine LathamBusiness reporter
Going to a laundrette to get your washing done is not most people's idea of fun, but two friends want to change that.
Sarah-Jane Adams and Dee Anderson are the co-founders of Laundry and Latte in the Essex town of Brentwood.
As its name suggests, their business combines both a laundry and a café. And better still, the venue is fully licenced, so you can even enjoy an alcoholic drink while you watch your clothing spin around.
"We wanted to make it welcoming, comfortable. We wanted to make doing laundry pleasurable," says Ms Adams.
"Recently, we had a mum come in who said 'it's been an awful week... oh you do wine!'. And she sat down and had a large glass of wine while we did her washing for her."
Opening its doors last autumn, Laundry and Latte is part of a small but growing trend on the UK High Street that is being dubbed "sip and shop". You can pop along to a retailer, or service provider such as hairdressers, and enjoy an alcoholic drink or two while you are there.
In turn, this is part of the wider "experience retail movement", whereby an increasing number of physical shops are deciding that they need to offer shoppers experiences other than just the opportunity to buy something, in order to woo them away from online shopping.
The experiences on offer vary widely, ranging from a fashion store having staff who can help customers pick their clothes, to bands or DJs performing live.
Other experiences include make-up tutorials, book readings and talks, and areas where people can try before they buy.
By 2025, half of retail space will be dedicated to experiences, according to one report earlier this year. The study by shopping centre group Westfield said we are approaching "experience tipping point".
But given that alcohol-related deaths in England and Wales hit a 20-year high during the pandemic, should shops really be allowed to let customers to sip a drink while they shop? Could it encourage more excessive drinking?
Haylee Benton says that her combined florist shop and champagne bar Hanako caused some misunderstanding when it first opened in the Hertfordshire town of Berkhamsted.
"At first there was confusion about what it was," she says. "Everyone referred to it as a champagne bar, and thought the flowers were just for decoration. After three months, the concept finally started to click with people."
Ms Benton says Hanako is the world's first florist where you can have a glass of champagne while your bouquet is being made.
"I saw a gap in the market for people craving experiences," says the 33-year-old. She launched the business last year, and it also sells hot drinks, and other types of alcohol.
"A lot of men come for a coffee or beer whilst waiting for their flowers to be made," adds Ms Benton. "And our mother-daughter afternoon tea and floristry workshops are popular too. For us, it is all about the experience."
Shops cannot simply start offering their customers alcoholic drinks, either for a fee, or free of charge. Instead they have to apply for a licence from their local authority.
To help their case they can employ the services of a firm of solicitors that specialise in licencing applications, such as Nottingham-based Poppleston Allen.
James Anderson, one of its partners, says they have seen a noticeable increase in sip and shop licence applications in recent months. "The younger generation, in particular, wants to do more than sitting around in a pub," he says ."They want to do something interesting at the same time as having a drink.
"We as a firm expect to be dealing with more of these licence applications over the next few years."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
Mr Anderson adds that any shop that sells alcohol without a licence "could be subject to an unlimited fine or closed down".
Chrissy Ryan founded London's BookBar in 2021. Bookbar hosts author events, runs a 200-member strong book club, and has "created a wine and coffee-loving community who come to socialise around books".
"We launched during lockdown so we've had to be innovative from the beginning," she says.
Books make up 70% of Bookbar's sales, while the wine encourages people to linger for longer, to chat with the staff and receive book recommendations.
"We can shop for customers while they relax. Some people come for a glass of wine and leave with a pile of books. Others come for a book recommendation and end up staying for a glass of wine."
Ellie Kime, of north London, is a BookBar regular. "Somewhere that combines book recommendations, community and a place to meet friends is perfect," says the 25-year-old.
However, like many, Ms Kime's drinking habits changed during the pandemic. "During lockdown, I drank at home more frequently than pre-pandemic. It's definitely something I'm conscious of, but not something I'm actively worried about."
David Wilson, is an ambassador for charity Alcohol Change UK, which works to help problem drinkers, and raises awareness of the dangers of excessive alcohol consumption.
He warns that alcohol can make people more impulsive, and therefore more likely to make a purchase, or a bigger purchase, than they intended to.
"It's important to realise that this [sip and shop] benefits the store as much as it does the customer," he says. "It's all part of marketing."
Ms Kime says that while she has "never drunkenly booked a flight to another country or anything... I've almost certainly pressed checkout while drunk".
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France24 - Monde
Mark Karpelès, le "baron" déchu du bitcoin, lance une agence de notation des cryptomonnaies
Publié le : 22/04/2022 - 09:48Modifié le : 22/04/2022 - 11:30
Mark Karpelès était le patron de Mt Gox, la première grosse plateforme de bitcoin au début des années 2010. Il a été condamné par la justice japonaise pour avoir organisé le pillage de sa plateforme, avec un piratage, avant, huit ans plus tard, d'être innocenté. Il veut revenir sur le devant de la scène de la scène des cryptomonnaies et se racheter en lançant une agence de lutte contre les fraudes. Constantin Simon et Louis Belin, correspondants de France 24 au Japon, l'ont rencontré.
Valeurs Actuelles
Villeurbanne : deux blessés graves après une rixe à l’arme blanche
Les faits se sont déroulés dans la soirée du mercredi 13 avril, vers 19 h 30. Dans le quartier des Buers, à Villeurbanne (Rhône), une violente bagarre à coups de couteau a éclaté, selon les informations de nos confrères de Lyon Mag. Les pompiers ont été alertés et se sont rendus en urgence du côté de la rue Pierre-Joseph Proudhon. Sur place, ils ont pris en charge deux hommes âgés respectivement de 30 ans et 40 ans. Ils ont été grièvement blessés après avoir reçu des coups de couteau. Les deux victimes ont été transportées à l’hôpital en état d’urgence absolue, rapporte encore Lyon Mag.
Une enquête ouverte
D’après les informations du média local, cette rixe ressemblerait à un règlement de comptes. Les autres individus, qui s’étaient mêlés à la bagarre, ont pris la fuite. La police a ouvert une enquête pour en savoir davantage sur les circonstances de ces faits.
Une autre rixe le mois dernier
Ce n’est pas la première fois que des violences éclatent à Villeurbanne. En mars dernier, une autre rixe avait éclaté dans la rue du 4-Août-1789. Quatre personnes s’étaient battues à coups d’armes blanches. Comme le rapportait Le Progrès, le 7 mars dernier, certains individus étaient alcoolisés au moment des faits. À l’issue de cet incident, deux personnes avaient été transportées à l’hôpital Edouard-Herriot dans un état critique. La police avait ensuite procédé aux arrestations des quatre protagonistes de la bagarre.
Lyon : les dernières actualités
New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
A Guide to the 2022 World Cup
The 32-team tournament kicks off in Qatar on Nov. 21.
Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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L'Humanité
Pour les plus modestes, la double peine à tous les coups
Nos recommandations culturellesTélévision Un documentaire diffusé sur France 2 montre comment les pauvres font une cible de choix pour les profiteurs, dans les secteurs du logement, du travail et même de l’aide alimentaire.
Grégory MarinOn a moins de mal à faire payer 1 euro à 10 millions de pauvres que 10 millions à un seul riche. En se penchant sur trois arnaques, les journalistes Lorraine Gublin et Raynald Lellouche montrent comment la rapacité de certains met un peu plus à mal les conditions de vie des plus modestes.
À Grigny, l’équipe de Complément d’enquête a suivi Mathieu Morosini, un agent de la ville qui recense les marchands de sommeil. Devant la caméra qui le suit, on voit quatre ou cinq familles, parfois plus, qui sous-louent chacune les pièces d’un logement prévu pour trois. Les lits s’entassent dans les chambres, mais aussi dans le salon, voire le placard ! Le propriétaire, qui possède une « quarantaine d’appartements » dans le quartier de Grigny 2 et a « perçu 636 000 euros de loyer » en deux ans, assure qu’il s’agit de colocation. La justice, qui le crédite d’un « patrimoine important » constitué « au détriment d’autrui », l’a condamné pour « division illicite » de logements, mais le profiteur a fait appel. Combien sont-ils à faire ainsi les poches des plus pauvres, travailleurs précaires ou sans papiers, dans ces quartiers populaires ? Bien peu en tout cas sont épinglés.
Le logement n’est pas le seul secteur de profit de trafiquants qui viennent jusque dans les assiettes voler leurs dernières miettes aux impécunieux. C’est ce qui est arrivé en juin 2019 : dans des stocks commandés par FranceAgriMer, une agence du ministère de l’Agriculture, dans le cadre d’une dotation du Fonds européen d’aide aux plus démunis, le Secours populaire a retrouvé des steaks hachés composés de gras, de « tissus autres que musculaires », et de « matières interdites » (abats, matières transformées réemployées, protéines végétales). Le responsable de l’antenne de Strasbourg est « en colère » parce que ces produits étaient « destinés à des familles qui n’ont pas le choix ». C’est bien le problème, insiste le sénateur communiste et directeur de l’Humanité, Fabien Gay : Voldis, la société qui a remporté l’appel d’offres, fait partie d’un « petit marché de traders » qui ne « produit rien mais fait de l’argent facilement ».
« J’avais tellement besoin de travail »
Aucun « marché » n’est épargné. Dans le domaine de l’emploi aussi, des réseaux malintentionnés font le portefeuille des plus démunis. Danièle en a été victime. Postulant pour un petit boulot à domicile (plier des annonces publicitaires), elle a dû, en échange d’un chèque en bois, acheter avec de l’argent bien réel une machine à compter. Mais ni le travail ni la machine n’existent. Comme elle, ils sont des centaines à se faire avoir, explique un ancien cyberpolicier. « J’avais tellement besoin de travail », soupire Danièle…
L’émission a choisi ces trois exemples, mais il existe tant de ces profiteurs de misère que le filon de reportages ne risque pas de s’épuiser. À moins que l’État ne se dote de moyens, humains et financiers, pour réprimer ces fraudes ? Ce n’est pas vraiment d’actualité, aucun des deux candidats encore en lice pour l’élection présidentielle n’y a fait allusion…
Télévisiondocumentairefrance 2Pauvreté France24 - Monde
Offensive russe dans l'est de l'Ukraine : tout savoir sur le Donbass
Publié le : 19/04/2022 - 18:33
Marc DAOU
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Stéphanie ANTOINE
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L'offensive russe attendue dans l'est de l'Ukraine a commencé, alors que Moscou a fait savoir que "le plan de libération des républiques populaires [autoproclamées] de Donetsk et de Louhansk est mis en œuvre". Dans le viseur du Kremlin, le Donbass, un territoire russophone au cœur des tensions depuis 2014.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé, lundi 18 avril, le début de l'offensive russe contre l'est de l'Ukraine, où les combats meurtriers se sont intensifiés ces derniers jours.
"Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive", a-t-il déclaré dans un discours retransmis sur Telegram.
"Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons", a-t-il clamé, après avoir averti la veille qu'"ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass"
Peu avant, le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, avait lui aussi expliqué que l'offensive russe "a commencé". "C'est l'enfer. L'offensive a commencé, celle dont on parle depuis des semaines", a-t-il déclaré sur Facebook. De son côté, le chef d'état-major Andriy Yermak a annoncé que "la deuxième phase de la guerre a commencé", en assurant que les forces ukrainiennes avaient les moyens de résister à l'offensive.
"Le plan de libération des républiques populaires [autoproclamées] de Donetsk et de Louhansk est mis en œuvre", conformément à la volonté du Kremlin, a déclaré de son côté, mardi, le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou.
Cette offensive était attendue depuis que l'armée russe a évacué la région de Kiev et annoncé, le 25 mars, qu'elle comptait désormais concentrer ses efforts sur l'est du pays.
Il était déjà question du Donbass, le 24 février, lorsque le président russe Vladimir Poutine, avait déclaré à la télévision avoir pris la décision de lancer une "opération militaire" en Ukraine, officiellement sur demande des leaders des deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk, reconnues comme "indépendantes" par le Kremlin deux jours plus tôt et contrôlées en partie depuis 2014 par des forces prorusses.
Toute en expliquant chercher à "démilitariser et dénazifier l’Ukraine", Vladimir Poutine avait dit vouloir "protéger" les populations prorusses du Donbass, victimes selon lui et la propagande russe d'"un génocide".
Pour comprendre les enjeux de cette nouvelle phase de l’invasion russe de l’Ukraine, France 24 se penche sur ce territoire, devenue la principale cible de Moscou.
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Le Donbass, c’est où et c’est quoi ?
Le Donbass est une région ukrainienne composée des oblasts (provinces) de Donetsk et de Louhansk, qui tire son nom de la contraction de "Don", du nom du fleuve qui le traverse, et de "bass" pour bassin. Ce territoire russophone situé dans l’est du pays, à la frontière avec la Russie, est la grande région minière ukrainienne et le principal centre industriel (sidérurgie et métallurgie principalement) du pays. Avant que l’Ukraine ne devienne indépendante, en 1991, la région, dont le sud est bordé par la mer d’Azov, était déjà l’une des principales places fortes industrielles de l’URSS, tandis que l’ouest du pays était son grenier à blé.
En 2001, quelques 600 000 Ukrainiens travaillaient encore dans plus des 200 mines ukrainiennes concentrées principalement dans le Donbass. Avant le début du conflit en 2014, cette région comptait près de 7,3 millions d'habitants selon l'AFP sur les 45,5 millions ukrainiens, et représentait 16 % du PIB national. Donetsk, la plus grande ville du bassin minier comptait à elle seule un million d'habitants.
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Pourquoi le Donbass est russophone ?
Aujourd’hui, une partie importante de la population du Donbass est d'origine russe, et des liens familiaux lient des Ukrainiens et Russes de part et d’autre de la frontière. Cette population descend notamment des travailleurs russes envoyés en masse par le pouvoir soviétique, dans l'entre-deux-guerres et après la Seconde Guerre mondiale, pour travailler dans le bassin minier ukrainien. S’il est russophone depuis plusieurs générations, le Donbass n’est pas forcément prorusse. La région est bel et bien ukrainienne, puisque sa population a très majoritairement voté en faveur de l'indépendance de l'Ukraine au référendum de décembre 1991.
Toutefois, lors de la première présidentielle de leur histoire, les électeurs du Donbass avaient voté en faveur de Leonid Kravtchouk, un ancien apparatchik communiste, plutôt que pour les candidats nationalistes, mais qui finit par rapidement tourner le dos à Moscou et à imposer l’ukrainien comme langue nationale. Bien des années plus tard, lorsqu’il est question pour l’Ukraine d’un rapprochement avec l’Union européenne (UE), les russophones du Donbass regarderont plutôt vers la Russie.
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Main-basse russe sur le Donbass
En novembre 2013 le président ukrainien prorusse, Viktor Ianoukovitch, abandonne soudainement l’accord d’association avec l’UE et opte pour une coopération plus étroite avec Moscou. Cette décision déclenche une vague de contestations pro-européenne à Kiev, où la place Maïdan devient l’épicentre de manifestations monstres. Le 22 février 2014, Viktor Ianoukovitch est destitué par le Parlement et se réfugie en Russie. Vladimir Poutine dénonce un coup d’État et prévient qu’il "se réserve le droit de recourir à toutes les options disponibles, y compris la force en dernier ressort". En mars 2014, il annexe la Crimée tandis que l'insurrection prorusse, encouragée et financée par Moscou, se propage dans les régions de l'est majoritairement russophones du pays.
Le 7 avril 2014, la guerre du Donbass commence. Les rebelles prorusses, soutenus et armés par Moscou, même si officiellement la Fédération de Russie n’est pas impliquée dans le conflit, prennent le contrôle des bureaux du gouvernement régional à Donetsk et proclament une "République souveraine". De son côté, Kiev lance une opération "antiterroriste" et y déploie son armée. Le 11 mai, les séparatistes autoproclament l’indépendance des régions de Louhansk et de Donetsk, à la suite d'un référendum jugé, à l'instar de celui de Crimée, illégal par Kiev.
À partir de 2014, l'est de l’Ukraine ne connaîtra pas la paix. Le Donbass reste déchiré par une guerre sanglante entre séparatistes et les forces ukrainiennes, alors que les accords de Minsk, signés en 2014 et 2015, devaient permettre de faire taire les armes en imposant un cessez-le-feu et une démilitarisation de la zone. En vain. En octobre 2019, des représentants ukrainiens et russes réunis à Minsk parviennent à un accord sur l’organisation d’élections dans les régions séparatistes ukrainiennes du Donbass sur l’octroi à celles-ci d’un statut spécial. En vain, là aussi.
Élu en 2019, le président Volodymyr Zelensky commence par une politique de dialogue avec Moscou avant de constater son échec. Il déclare en avril 2021 que l’adhésion de son pays à l’Otan est la seule façon de mettre un terme à la guerre du Donbass. Une ligne rouge pour Moscou qui reproche par ailleurs aux Ukrainiens de n'avoir jamais respecté les termes de l’accord de Minsk. Avant la reconnaissance unilatérale de l’indépendance des deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk par Vladimir Poutine et le début de l’invasion russe, le conflit dans le Donbass avait fait plus de 14 000 morts et 1,5 million de déplacés.
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Quelle est la stratégie actuelle de l’armée russe dans le Donbass ?
S'il n'y a pas pour l’instant de percée majeure sur le terrain, l’offensive et les intentions des militaires russes, qui ont été obligés par la résistance ukrainienne à revoir leurs plans, se traduisent par une hausse de l’activité de l’artillerie qui vise plusieurs villes du Donbass comme Rubizhne, Popasna et Marinka. L'armée russe a toutefois pris le contrôle de la petite ville de Kreminna, qui comptait 18 000 habitants avant la guerre, et qui se situe sur l'axe routier emprunté par les troupes russes qui se dirigent vers Sievierodonestk, un peu plus au Sud.
Selon l’armée ukrainienne, "l'ennemi poursuit le transfert d'armes et d'équipements militaires vers l'Ukraine depuis des régions du centre et de l'est de la Fédération russe". Des missiles anti-aériens Tor ont été transférés dans la région de Kharkiv (nord-est) et des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont été déployés dans la région russe de Belgorod, près de la frontière avec l'Ukraine, a indiqué mardi 19 avril l'état-major de l'armée ukrainienne.
Du côté américain, un haut responsable du département de la Défense a indiqué, le 18 avril, que la Russie a renforcé de "onze bataillons" sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant en une semaine à 76 le total de bataillons dans le pays. Ces bataillons sont généralement composés d'unités combinant de la défense aérienne, des blindés, des véhicules tactiques, de l'artillerie, des hélicoptères, des soldats du génie et de soutien logistique. Selon ce responsable, environ 22 bataillons postées au nord de l'Ukraine sont probablement en cours de réapprovisionnement et de rééquipement, tandis que 12 des 76 bataillons tentent toujours de prendre la ville portuaire de Marioupol. Si celle-ci tombe aux mains des Russes, les 12 bataillons seront envoyés vers d’autres villes dans l’est ou le sud de l'Ukraine.
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Le monde dans tous ses États
Ukraine : la question des crimes de guerre
L'Entretien de France 24
Dmytro Kouleba : "Les atrocités commises par la Russie devraient être qualifiées de génocide"
LE FIL DU 17 AVRIL
Kiev rejette l'ultimatum russe : les combattants de Marioupol iront "jusqu'au bout"
New York Times - World
E.U. Takes Aim at Social Media’s Harms With Landmark New Law
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The Digital Services Act would force Meta, Google and others to combat misinformation and restrict certain online ads. How European officials will wield it remains to be seen.
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By Adam Satariano
Adam Satariano, who is based in London, has covered European tech since 2016 and previously reported on Apple and Silicon Valley from San Francisco.
The European Union was nearing a deal on Friday on landmark legislation that would force Facebook, YouTube and other internet services to combat misinformation, disclose how their services amplify divisive content and stop targeting online ads based on a person’s ethnicity, religion or sexual orientation.
The law, called the Digital Services Act, is intended to address social media’s societal harms by requiring companies to more aggressively police their platforms for illicit content or risk billions of dollars in fines. Tech companies would be compelled to set up new policies and procedures to remove flagged hate speech, terrorist propaganda and other material defined as illegal by countries within the European Union.
The law aims to end an era of self-regulation in which tech companies set their own policies about what content could stay up or be taken down. It stands out from other regulatory attempts by addressing online speech, an area that is largely off limits in the United States because of First Amendment protections. Google, which owns YouTube, and Meta, the owner of Facebook and Instagram, would face yearly audits for “systemic risks” linked to their businesses, while Amazon would confront new rules to stop the sale of illegal products.
The Digital Services Act is part of a one-two punch by the European Union to address the societal and economic effects of the tech giants. Last month, the 27-nation bloc agreed to a different sweeping law, the Digital Markets Act, to counter what regulators see as anticompetitive behavior by the biggest tech firms, including their grip over app stores, online advertising and internet shopping.
Together, the new laws underscore how Europe is setting the standard for tech regulation globally. Frustrated by anticompetitive behavior, social media’s effect on elections and privacy-invading business models, officials spent more than a year negotiating policies that give them broad new powers to crack down on tech giants that are worth trillions of dollars and that are used by billions of people for communication, entertainment, payments and news.
“This will be a model,” Alexandra Geese, a Green party member of the European Parliament from Germany, said of the new law. Ms. Geese, who helped draft the Digital Services Act, said she had already spoken with legislators in Japan, India and other countries about the legislation.
A deal was expected to be announced by European policymakers in Brussels on Friday, though some warned that the agreement could be delayed if negotiators needed more time.
The moves contrast with the lack of action in the United States. While U.S. regulators have filed antitrust cases against Google and Meta, no comprehensive federal laws tackling the power of the tech companies have been passed.
Yet even as the European authorities gain newfound legal powers to rein in the tech behemoths, critics wondered how effective they will be. Writing laws can be easier than enforcing them, and while the European Union has a reputation as the world’s toughest regulator of the tech industry, its actions have sometimes appeared tougher on paper than in practice.
An estimated 230 new workers will be hired to enforce the new laws, a figure that critics said was insufficient when compared with the resources available to Meta, Google and others.
The staffing figures “are totally inadequate to face gigantic firms and new gigantic tasks,” said Tommaso Valletti, a former top economist for the European Commission, who worked on antitrust cases against Google and other tech platforms.
Without robust enforcement, he said, the new laws will amount to an unfulfilled promise. Mr. Valletti said that even as Europe had levied multibillion-dollar antitrust rulings against Google in recent years, those actions had done little to restore competition because regulators did not force the company to make major structural changes.
“You need skills: engineers, computer scientists, data scientists and the like,” said Mr. Valletti, who is a professor of economics at Imperial College London. “You need a cultural change, both among regulators and regulated firms. That’s the real challenge.”
Lack of enforcement of the European Union’s data privacy law, the General Data Protection Regulation, or G.D.P.R., has also cast a shadow over the new laws.
Like the Digital Services Act and Digital Markets Act, G.D.P.R. was hailed as landmark legislation. But since it took effect in 2018, there has been little action against Facebook, Google and others over their data-collection practices. Many have sidestepped the rules by bombarding users with consent windows on their websites.
“They haven’t shown themselves capable of using powerful tools that already exist to rein in Big Tech,” said Johnny Ryan, a privacy-rights campaigner and senior fellow at the Irish Council for Civil Liberties, who has pushed for tougher enforcement. “I don’t anticipate them showing themselves suddenly to be any different with a new set of tools.”
Amazon declined to comment. Google and Meta did not respond to requests for comment. The companies and industry trade groups have warned that the laws could have unintended consequences, harm smaller businesses and undercut Europe’s digital economy.
Backers of the new laws said they had learned from past mistakes. While enforcement of G.D.P.R. was left to regulators in individual countries — which many felt were overmatched by multinational corporations with seemingly bottomless legal budgets — the new laws will largely be enforced out of Brussels by the European Commission, a major shift in approach.
The final text of the Digital Services Act is not expected to be available for several weeks, and final votes must still be taken, a step largely seen as perfunctory after a deal is announced. But policymakers in the European Commission and European Parliament involved in the negotiations described details of what would be one of the world’s most far-reaching pieces of digital policy.
The law, which would take effect next year, does not order internet platforms to remove specific forms of speech, leaving that to individual countries to define. (Certain forms of hate speech and references to Nazism are illegal in Germany but not in other European countries.) The law forces companies to add ways for users to flag illicit content.
Inspired by the war in Ukraine and the pandemic, policymakers were also considering giving regulators additional power to force internet companies to respond quickly during a national security or health crisis. This could include stopping the spread of certain state propaganda on social media during a war or the online sale of bogus medical supplies and drugs during a pandemic.
Many provisions related to social media track closely with recommendations made by Frances Haugen, the former Facebook employee who became a whistle-blower. The law was expected to require companies to offer a way for users to turn off recommendation algorithms that use their personal data to tailor content.
Meta, TikTok and others would also have to share more data about how their algorithms worked, with outside researchers at universities and civil society groups. The companies would have to conduct an annual risk-assessment report, reviewed by an outside auditor, with a summary of the findings made public.
Policymakers said the prospect of reputational damage could be more powerful than fines. But if the European Commission determined that Meta or another company was not doing enough to address problems identified by auditors, the company could face financial penalties of up to 6 percent of global revenue and be forced to change business practices.
New restrictions on targeted advertising could have major effects on internet-based businesses. The rules would limit the use of data based on race, religion, political views or labor union membership, though there was consideration of allowing a company to continue doing so with a user’s consent. The companies would also not be able to target children with ads.
Online retailers like Amazon would face new requirements to stop the sale of illicit products by resellers on their platforms, leaving the companies open to consumer lawsuits.
Europe’s position as a regulatory leader will depend on enforcement of the new laws, which are likely to face legal challenges from the biggest companies, said Agustín Reyna, director of legal and economic affairs at the European Consumer Organization, a consumer watchdog group.
“Effective enforcement is absolutely key to the success of these new rules,” he said. “Great power comes with greater responsibility to ensure the biggest companies in the world are not able to bypass their obligations.”
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L'Humanité
Rugby. Comment les Bleues peuvent passer la quatrième face aux Galloises
ActuBien parties dans le tournoi des Six-Nations avec trois succès, les Françaises devront élever leur niveau ce vendredi soir face aux Galloises pour espérer jouer une semaine plus tard un Grand Chelem contre les Anglaises.
Éric SerresIl y a un an, le XV de France avait parfaitement entamé son tournoi des Six-Nations en écrasant le Pays de Galles 53-0 à Vannes. Cette année, après trois victoires en autant de journées, les Françaises, qui sont en course pour un Grand Chelem, retrouvent ces mêmes Galloises, mais se déplaceront cette fois-ci à l’Arms Park de Cardiff.
Une quatrième journée à haut risque pour les joueuses dirigées par Annick Hayraud. Les Bleues, bien parties mais encore peu sûres de leur jeu, rêvent malgré tout d’imiter leurs homologues masculins. Pour en arriver là, il faudra d’abord s’imposer dans l’antre des Rouges ce vendredi 22 avril (21 heures). Ce succès leur permettrait de rêver alors à une finale contre l’Angleterre (première nation mondiale), le samedi 30 avril, au stade Jean-Dauger de Bayonne.
Faire confiance aux plus chevronnées
Reste l’obstacle gallois, une équipe qui a progressé depuis 2021 et ne sera pas forcément la victime expiatoire espérée. La manager des Bleues, Annick Hayraud, en est bien consciente et espère que ses joueuses ne feront pas preuve de trop de suffisance : « Le Pays de Galles est une nation qui avance. Je crois que la Fédération galloise de rugby a mis des moyens qu’elle ne mettait pas les autres années. Forcément, c’est une équipe qui grandit et qui a remporté deux matchs dans ce tournoi. »
Face à ce challenge, elle est bien décidée à mettre tous les atouts de son côté et faire confiance aux plus chevronnées : « Sur la première partie du tournoi, nous avons joué la carte du turnover. Pour ce nouveau défi, nous allons aligner des joueuses qui ont un peu plus l’habitude d’être ensemble et de jouer des rencontres à forte intensité. J’espère qu’il y aura un peu plus de maîtrise que lors des autres matchs afin d’enchaîner plus de temps de jeu. Cela fait pas mal de temps qu’on travaille ensemble, donc on devr ait être en capacité de mieux maîtriser notre jeu et surtout d’être ambitieuses. »
Un certain talent gallois pour perturber les rucks
Outre le sérieux, Annick Hayraud ne veut pas voir son équipe jouer avec le frein à main : « Il faut vraiment que les filles se fassent plaisir et ne pas revenir avec de la frustration, comme cela a été le cas sur les premiers matchs. » Avec une conquête performante en mêlée fermée, un certain talent pour perturber les rucks, mais aussi une capacité à remonter les ballons avec un jeu au pied performant et à « jouer, dans le sillage de leur arrière et d’une demie de mêlée omniprésente et un peu pénible », les Galloises offrent un joli défi à relever.
Pour Thomas Darracq, membre du staff, « il est très important pour nous de bien négocier cet avant-dernier match du tournoi. Après quelques jours de pause, nous avons pu travailler sur nos axes d’amélioration et également nous appuyer sur nos certitudes acquises pendant les trois premiers matchs. Ce déplacement doit nous permettre de continuer à développer notre capacité à être performantes pendant quatre-vingts minutes » . Réponse vendredi soir.
rugby féminintournoi des 6 nationsrugby Valeurs Actuelles
[Info VA] Seine-et-Marne : un adolescent de 16 ans poignardé dans un lycée professionnel de Chelles
Un adolescent de 16 ans a été poignardé au sein du lycée professionnel Louis-Lumière de Chelles, en Seine-et-Marne, ce vendredi matin, a appris Valeurs actuelles de source policière. L’élève, connu des services pour des faits de violence, a reçu cinq coups de couteau, trois du côté droit et deux dans le dos, au moyen d’une lame de 10 cm. Son agresseur s’est présenté dans l’établissement scolaire à la recherche de sa victime.
L’adolescent grièvement blessé, conscient mais au pronostic vital engagé, a été évacué en urgence vers l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, dans le 13e arrondissement de Paris. Aussitôt après l’agression, une aile du lycée professionnel a été temporairement fermée. L’agresseur, extérieur à l’établissement et non identifié, était toujours en fuite cet après-midi, selon nos informations. La police judiciaire de Meaux a été chargée de l’enquête.
Une cellule psychologique d’écoute a été mise en place au sein de l’établissement, a indiqué le Rectorat dans un communiqué. A la demande du ministre de l’Education nationale, Daniel Auverlot, recteur de l’académie de Créteil, s’est aussi rendu sur place. « Ils condamnent fermement cet acte de violence inacceptable. Ils expriment tout leur soutien à la famille de l’élève, à ses camarades ainsi qu’à l’ensemble de la communauté éducative du lycée Louis-Lumière« , a ajouté le Rectorat.
🔴 [Info @Valeurs] Un adolescent de 16 ans a été poignardé au lycée professionnel Louis Lumière de Chelles (77) ce vendredi, il a reçu 3 coups de couteau (de 10 cm) côté droit et 2 dans le dos, indique une source policière. L’agresseur s’est présenté en recherchant sa victime.
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 22, 2022
France24 - Monde
De “mystérieux” cas d’hépatite chez des enfants laissent les scientifiques perplexes
Publié le : 20/04/2022 - 18:15
Sébastian SEIBT
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Des dizaines d’enfants en Europe et aux États-Unis ont été atteints d’hépatite aiguë d’origine inconnue depuis le début du mois d’avril. Les autorités sanitaires européennes ont commencé à enquêter sur ce mystérieux mal qui, dans quelques rares cas, a nécessité une transplantation du foie. Le point avec plusieurs experts basés au Royaume-Uni, où les premiers cas ont été détectés.
“Très étrange”, “extrêmement surprenant” ou encore “vraiment inhabituel et inquiétant”. Tels sont les qualificatifs utilisés par des virologues et pédiatres interrogés par France 24 au sujet de l’apparition depuis près d’un mois chez des jeunes enfants de cas d’hépatite – c’est-à-dire des inflammations du foie – d’origine inconnue.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a annoncé, mardi 19 avril, en avoir observé dans cinq pays européens. Les premières infections remontent à début avril en Écosse. Puis des enfants sont tombés malades dans le reste des îles britanniques. Il y a eu officiellement un peu moins de 80 patients – âgés de 22 mois à 13 ans – au Royaume-Uni, d’après l’Agence britannique de sécurité sanitaire, qui a ouvert une enquête sur ce phénomène il y a deux semaines.
Des hépatites aiguës très rares chez les enfants
Depuis lors, des cas d’hépatite infantile ont été constatés en Espagne, au Danemark et au Pays-Bas, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Même les États-Unis sont touchés, puisque neuf enfants malades ont été traités dans l’Alabama.
Le nombre d’infections apparaît certes faible dans un monde qui se bat encore contre une épidémie de Covid-19 ayant touché plus de 500 millions de personnes. Mais il a été suffisant pour alerter l’Organisation mondiale de la santé, qui a prévenu que le nombre de cas devrait augmenter dans les “jours à venir” maintenant que les autorités sanitaires du monde entier les cherchent activement.
Mais le nombre total d’enfants atteints n’est pas le facteur le plus inquiétant pour les spécialistes. “Ce qui me choque, c’est d’abord que l’hépatite est une affection plutôt rare chez l’enfant, et qu’en plus il s’agit de cas aigus, ce qui est encore plus rare”, résume Will Irving, virologue à l’université de Nottingham, contacté par France 24.
Les hépatites ont souvent des causes qui n’ont rien à voir avec le monde des enfants. Elles peuvent survenir en cas de consommation excessive d’alcool, être transmises lors de rapports sexuels si l’un des partenaires est porteur (hépatite A) et sont plus fréquentes parmi les consommateurs de drogues par intraveineuse qui utilisent des seringues partagées non nettoyées (hépatite C).
Les différentes formes d’hépatite sont, en outre, souvent d’évolution bénigne et les principaux symptômes – fièvres, diarrhées, douleurs au ventre, jaunisses – se résorbent ou restent faibles. Rien de tel avec cette hépatite puisque “tous les enfants ou presque avaient le foie très endommagé”, souligne Will Irving. Six d’entre eux ont même dû subir une transplantation du foie, “ce qui est très rare”, rappelle Graham Cooke, spécialiste des maladies infectieuses à l’Imperial College London, contacté par France 24.
Pour couronner le tout, il s’agit pour l’instant d’une hépatite “mystère”. Aucun des principaux suspects – les virus à l’origine des hépatites A à E – n’ont été trouvés dans le corps des jeunes patients. Aucun facteur environnemental potentiel commun à tous les cas, tel que de la consommation de nourriture contaminée ou l'exposition à certaines substances toxiques (hépatite toxique), n’a pu être identifié à ce stade.
La distribution géographique des cas – des deux côtés de l’Atlantique – réduit encore les chances de trouver une explication liée à un facteur environnemental local.
Un lien avec le Covid-19 peu probable
Pandémie oblige, le virus Sars-CoV-2 a également été soupçonné. “Deux hypothèses ont été évoquées : soit il s’agit d’un effet encore inconnu du dernier variant Omicron, soit on ne se rend compte que maintenant, après deux ans durant lesquels les enfants étaient protégés par les confinements et autres mesures de distanciation sociale, que le Covid-19 peut provoquer chez certains jeunes des hépatites”, résume Alastair Sutcliffe, chercheur en pédiatrie à l’University College de Londres, contacté par France 24.
Un lien entre le coronavirus et ces cas d’hépatite aiguë qui laisse ce spécialiste dubitatif. D’abord, parce que plusieurs enfants atteints n’étaient pas en même temps infectés par le Covid-19. Ensuite, s’il s’agissait d’un symptôme encore inconnu du Covid-19, “il y aurait probablement eu bien plus de cas d’hépatite, vu la vitesse de propagation du Sars-CoV-2”, estime Will Irving.
Les autorités sanitaires britanniques ont même cherché à savoir si ce pouvait être un effet indésirable d’un vaccin contre le Covid-19. Mais aucun des enfants malades n’a été vacciné. “C’est peut-être la seule bonne nouvelle de cette histoire. Au moins les antivax ne pourront pas s’en emparer”, note Alastair Sutcliffe.
Il peut aussi y avoir un lien plus indirect avec la pandémie. Les confinements successifs pourraient avoir joué un rôle, suggèrent tous les experts interrogés par France 24. “On a une maladie anormale qui apparaît dans un contexte sanitaire anormal, il est logique de se demander s’il n’y a pas de lien”, souligne Alastair Sutcliffe. En l’occurrence, “les enfants développent leur système immunitaire au contact des virus, mais depuis deux ans les plus jeunes ont été protégés par les confinements et les mesures de distanciation, ce qui fait que leur système immunitaire ne s’est pas adapté à certains virus”, explique Graham Cooke.
La piste de l’adénovirus AD-41
Certains pensent même avoir identifié un possible coupable : AD-41. Il s’agit d’un adénovirus – une large famille de virus responsables le plus souvent de symptômes très légers comme le rhume ou la fatigue – “dont on sait qu’il peut causer des gastro-entérites chez des enfants, mais qui n’a pour l’instant jamais été associé à un risque d’hépatites”, note Will Irving.
La présence de cet adénovirus a été détecté chez plusieurs enfants atteints par l’hépatite “mystère” au Royaume-Uni et “nous savons qu’il y a actuellement une forte hausse des infections par cet adénovirus dans la population britannique”, reconnaît Graham Cooke. “Il est assez effrayant de se dire que le confinement puis le relâchement des mesures sanitaires [qui a permis de favoriser la propagation de l’adénovirus] ont peut-être permis de découvrir une nouvelle cause d’hépatite”, remarque Alastair Sutcliffe.
Mais là encore, rien n’est sûr. L’AD-41 n’était, en effet, pas présent chez tous les jeunes atteints d’hépatite. “Ce n’est pas forcément une réfutation de la thèse d’un lien entre cet adénovirus et les cas d’hépatite – on a pu, par exemple, ne pas chercher au bon endroit – mais cela la fragilise”, reconnaît Graham Cooke.
Reste l’hypothèse de la découverte d’un tout nouveau virus à l’origine de ces infections. “Ce serait tout de même extraordinaire, vu qu’on est encore dans un contexte pandémique du, justement, à un nouveau virus”, estime Alastair Sutcliffe. D’autant plus surprenant qu’on passerait d’un nouveau virus qui a largement été inoffensif pour les plus jeunes à un autre agent pathogène qui semble cibler les enfants, ou du moins causer des formes sévères exclusivement chez eux.
Cette dernière hypothèse serait la plus facile à vérifier. “On dispose de techniques avancées pour identifier la présence d’ADN ou ARN étranger – qui suggère l’existence d’un virus – dans du tissu prélevé, en l’espèce, sur des bouts de foie des enfants infectés”, résume Will Irving. En revanche, s’il s’agit de découvrir si tous ces enfants ont été exposés à une même toxine ou à un aliment contaminé, ce sera une affaire bien plus compliquée.
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SANTÉAvec ou sans sucre, les sodas sont nocifs pour la santé
ActuElles
Médecine : le corps des hommes ne peut pas servir de norme
Valeurs Actuelles
Après plusieurs agressions, les surveillants de la prison d’Orléans débrayent
Deux agressions en une journée et une violence « qui devient endémique », selon un responsable syndical. Les surveillants pénitentiaires du centre d’Orléans-Saran ont débrayé, jeudi 21 avril, rapporte La République du Centre. A l’appel de l’intersyndicale FO – Justice, CGT et Ufap-Unsa, ils se sont rassemblés pour alerter notamment sur la dangerosité de certains détenus et la nécessité de leur prise en charge dans des services psychiatriques. « Certains présentent une ultra-violence, liée notamment à des troubles du comportement qui nécessiteraient qu’ils soient pris en charge dans des services de soins adaptés », a expliqué au quotidien régional Joseph Pita Mukuna, délégué syndical Ufap-Unsa.
Des profils « de plus en plus compliqués »
Mardi 19 avril au matin, un jeune surveillant a été frappé par un détenu. Plus tard dans la journée, deux de ses collègues qui demandaient à un prisonnier de retirer sa casquette, conformément au règlement, ont également été agressés. Les trois victimes ont été placées en arrêt maladie, mais ne déplorent heureusement que des blessures légères.
L’intersyndicale souligne que « tout n’est pas noir », mais juge que l’aile psychiatrique du centre pénitentiaire n’accueille pas tous les détenus présentant des troubles. Les surveillants font donc face à des profils « de plus en plus compliqués ». Les détenus à l’origine de ces deux agressions ont été placés en quartier disciplinaire. « L’autorité judiciaire a été avisée et se réserve le droit de poursuivre pénalement les personnes impliquées », a fait savoir à La République du Centre le directeur interrégional des services pénitentiaires.
Orléans : les dernières actualités
New York Times - World
New Zealand Deal May Put Japan Closer to ‘Five Eyes’ Intelligence Alliance
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The two countries announced a goal of “seamless” sharing of classified information as China moves to expand its influence in the Asia-Pacific region.
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By Pete McKenzie
WELLINGTON, New Zealand — As China moves to expand its influence in the Asia-Pacific region, Japan and New Zealand have opened talks on an agreement for “seamless” sharing of classified information, a step that could strengthen Tokyo’s case to eventually join the “Five Eyes” intelligence partnership among English-speaking powers.
An announcement of the negotiations, during a visit to Tokyo on Thursday by Prime Minister Jacinda Ardern of New Zealand, came two days after the Solomon Islands said it had reached a security agreement with China, provoking unease among Western-aligned powers in the region. The deal, according to a leaked document, could allow Beijing to deploy troops to the Solomons, and perhaps even result in the first Chinese military base in the Pacific.
“The announcement speaks to both countries’ concerns about China,” said Anna Powles, a senior lecturer in security studies at Massey University in New Zealand, “which have been amplified over the past few weeks with the signing of the security agreement” in the Solomons.
Ms. Ardern and the Japanese prime minister, Fumio Kishida, made their concerns clear in announcing the proposed intelligence agreement. They emphasized “growing strategic challenges” in the Pacific and their opposition to “unilateral actions that seek to alter the status quo by force” in the East and South China Seas. The latter appeared to be a reference to Chinese efforts to construct artificial islands for military use and its encroachment on disputed territories.
The agreement would bring Japan closer to the so-called Five Eyes partnership, through which the United States, Britain, Canada, Australia and New Zealand have for the past 75 years been sharing much of the intelligence they gather.
In 2020, the Japanese defense minister at the time, Taro Kono, proposed Japanese membership in a revamped “Six Eyes” partnership. Last year, Shingo Yamagami, Japan’s ambassador to Australia, said that he “would like to see this idea become reality in the near future.”
Five Eyes members were previously hesitant to expand the partnership over concerns about the security of the Japanese intelligence community. But a major overhaul in Japan, including the passage of a state secrets law in 2013 over significant public opposition, has helped alleviate that unease.
Japan has since negotiated intelligence-sharing agreements with the United States, Britain and Australia. An agreement with New Zealand would allow further access to the partnership’s intelligence output.
“There’s clearly a desire to build up and network those intelligence-sharing connections,” said David Capie, the director of the Center for Strategic Studies in New Zealand.
In recent years, New Zealand has faced questions about its own reliability as an intelligence partner. China is by far the largest purchaser of New Zealand’s exports, which has previously made New Zealand reluctant to criticize China’s human rights abuses and growing assertiveness in the Indo-Pacific region.
In 2017, it was also revealed that a long-serving member of New Zealand’s Parliament had previously trained Chinese spies. In an influential paper that year, Anne-Marie Brady, a political scientist who specializes in Chinese influence efforts, wrote, “New Zealand, like many other states in the world, is becoming saturated with the P.R.C.’s political influence activities.” P.R.C. is an abbreviation for the People’s Republic of China.
But, confronted by its partners’ fears and by China’s growing influence efforts both in New Zealand and in the broader Pacific, the New Zealand government has become more assertive in its foreign policy.
“Over the past three or four years, you’ve seen a growing recognition that China is not simply an unlimited economic opportunity,” Dr. Capie said. “We’ve seen New Zealand’s government be much more willing to speak frankly about what they see as challenges” in the Pacific and southern Asia.
A major report by New Zealand’s Ministry of Defense in 2021 explicitly warned that China’s rise and “increasingly strong nationalist narrative,” among other drivers, had created “a substantially more challenging and complex strategic environment.”
Thursday’s announcement, Dr. Capie said, is a further demonstration of New Zealand’s more forceful foreign policy approach.
“Until a few years ago, I think there was probably a view that New Zealand was a little soft on China — that it wasn’t being cleareyed about the risks in the region,” he said. “That’s begun to shift.”
Makiko Inoue contributed reporting from Tokyo.
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Valeurs Actuelles
Seine-Saint-Denis : un automobiliste fonce sur des policiers à Montreuil, un blessé
A Montreuil, en Seine-Saint-Denis, ce jeudi 21 avril, un conducteur suspect qui tentait d’échapper à un contrôle a foncé et percuté un major avec son véhicule, le coinçant contre une voiture de police et le blessant aux genoux, selon nos informations. Le chauffard, un jeune homme de « type africain » et vêtu de noir, est en fuite et n’a pas encore été retrouvé.
Aux alentours de 15h30, une patrouille de la brigade anticriminalité (BAC) a repéré une Peugeot 3008 qui se trouvait en stationnement, à proximité d’un parc de jeux situé près de la mairie. Le conducteur semblait sur ses gardes. Les trois policiers ont suspecté le véhicule d’avoir été dérobé, car ce modèle est l’un des plus prisés des voleurs de voitures. Les agents à bord de leur véhicule banalisé sont donc descendus pour contrôler le suspect.
🔴 Tentative d’homicide sur un policier à Montreuil (93): un individu en voiture de type « africain » a foncé sur un agent lors d’un contrôle le percutant et le coinçant contre le véhicule de police. Les agents n’ont pas pu utiliser leurs armes car enfants présents. Auteur en fuite pic.twitter.com/l4phKsj9Z5
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 22, 2022
Immédiatement, le conducteur de la Peugeot a démarré. Le véhicule de police a tenté de le bloquer et l’un des policiers a sorti son arme, mais sans en faire usage en raison de la présence toute proche de jeunes enfants. Dans le même temps, ses collègues sont parvenus à briser la vitre du côté conducteur et ont tenté de détacher la ceinture de sécurité. Mais l’automobiliste récalcitrant a redémarré avant d’emboutir une voiture et de percuter un des trois agents. Aussitôt, ce dernier, un major, s’est mis « à hurler de douleur », selon une source policière. Ses collègues lui ont prodigué les premiers soins, avant l’arrivée des sapeurs-pompiers.
Une nouvelle tentative pour extraire le chauffard de l’habitacle s’est soldée par un échec. Celui-ci s’est dégagé et a tenté de percuter une nouvelle fois le policier, qui est parvenu à grimper sur le capot de la voiture de police in extremis. Finalement, l’automobiliste a accroché une Ford Transit en stationnement puis après avoir foncé dans un plot a pris la fuite à pied. Il n’a toujours pas été retrouvé. Le policier, extrêmement choqué, a lui été légèrement blessé au niveau des genoux.
France24 - Monde
L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches
Publié le : 20/04/2022 - 17:52
David RICH
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remis, lundi, la demande d'entrée de son pays dans l'UE. Si Bruxelles semble décidé à accorder rapidement à l’Ukraine le statut de candidat, l'adhésion au bloc est loin d’être acquise.
Une première étape vers l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Le président Volodymyr Zelensky a remis, lundi 18 avril, le questionnaire d’entrée de son pays au sein du bloc à l'ambassadeur de l'UE en Ukraine, Matti Maasikas.
"Notre peuple est, en son for intérieur, déjà mentalement en Europe depuis longtemps”, a déclaré le dirigeant ukrainien lors de la rencontre à Kiev. "Nous sommes véritablement convaincus que cette procédure sera enclenchée dans les semaines à venir". "C'est une priorité pour notre État, pour la puissance de notre peuple", a renchéri mercredi 20 avril Volodymyr Zelensky face à la presse, après une réunion avec Charles Michel.
Entrée en résistance face à l’envahisseur russe, l’Ukraine bénéficie d’un franc soutien de l’Union européenne, qui livre des armes et équipements militaires à son armée et a imposé de sévères sanctions économiques contre la Russie. Pourtant, malgré les demandes insistantes de Kiev, l’intégration du pays au sein de l’UE est loin de faire l’unanimité parmi ses membres.
Un processus vieux de plus de 30 ans
La question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne n'est pas nouvelle. En 1993 déjà, soit deux ans après la chute de l’URSS, le gouvernement ukrainien décrivait son adhésion au sein du bloc européen comme un objectif à long terme. Si plusieurs accords de partenariat ont depuis été signés avec l'UE, la procédure d’adhésion est, quant à elle, restée en sommeil. Relancée en 2005 par le président Viktor Iouchtchenko, elle avait été abandonnée par son successeur Viktor Ianoukovitch, proche de Moscou. L’UE, de son côté, se montrait réticente à une telle procédure, craignant qu’elle n’exacerbe les tensions avec la Russie.
L’offensive militaire russe contre l’Ukraine, déclenchée le 24 février dernier, a brutalement bousculé ce statu quo. Le 28 février, Volodymyr Zelensky – qui avait, dès son investiture en mai 2019, affirmé “avoir choisi le chemin de l’Europe” – a présenté une demande d’intégration accélérée de son pays au sein de l’UE. “Notre objectif est d’être ensemble avec tous les Européens et, surtout, d’être sur un pied d’égalité. Je suis sûr que c’est juste. Je suis sûr que nous le méritons”, déclare-t-il alors, affirmant que les soldats ukrainiens se battent “pour toute l’Europe”.
Intégration "immédiate" rejetée
La procédure d’intégration à l’Union européenne est un processus en deux étapes. Pour pouvoir postuler, le pays doit d’abord remplir les conditions d'adhésion. Ce volet à lui seul peut déjà prendre plusieurs années. Ensuite seulement débute le travail de mise en conformité du pays avec les règles et règlements de l'UE. À titre d’exemple, le processus d’intégration de la Croatie, dernier pays en date à avoir rejoint l’UE, a duré dix ans.
Au vu des circonstances et de l’engagement clair de ses partenaires européens derrière l’Ukraine, Volodymyr Zelensky espérait pouvoir obtenir une intégration "immédiate". Mais le 10 mars, les dirigeants de l’UE réunis à Versailles lui opposent une fin de non-recevoir. Il “n’existe pas de procédure rapide”, déclare le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte. L’Ukraine tout comme ses deux voisins – la Moldavie et la Géorgie, qui ont déposé des demandes d’adhésion début mars – devront suivre le fastidieux protocole.
L’Europe divisée
En Europe, l’adhésion de l’Ukraine suscite de nombreuses réticences. "Il faut que nous soyons vigilants. Est-ce que nous pouvons ouvrir une procédure d'adhésion avec un pays en guerre ? Je ne le crois pas", déclarait Emmanuel Macron, lors de la réunion dédiée à l’Ukraine les 10 et 11 mars. Pour déposer une demande d’adhésion figurent notamment des critères comme avoir des “institutions stables” et une “économie de marché fonctionnelle”, deux exigences mises à mal par le contexte actuel en Ukraine.
La question de la corruption joue également contre le pays. En 2022, l’Ukraine figure au 122e rang sur 180 de l’indice de perception de la corruption, derrière la Zambie, l’Égypte ou bien encore les Philippines. “Ce fléau reste un problème majeur en Ukraine, en dépit d'initiatives prises par l'UE pour réduire les possibilités de corruption”, peut-on lire dans un rapport de la Cour des comptes européenne de septembre 2021.
Pourtant, la candidature de Kiev bénéficie de plusieurs soutiens affirmés au sein du bloc. Neuf États membres de l’Union européenne (la Bulgarie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie, la République tchèque et la Hongrie) se sont prononcés en faveur de l’ouverture immédiate de négociations. Autre soutien et non des moindres, celui de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. En visite à Kiev, le 8 avril, elle avait remis en main propre au dirigeant ukrainien le questionnaire d’adhésion.
Habituellement, l'obtention du statut de candidat à l'UE "prend des années" mais Bruxelles "nous a vraiment donné l'opportunité d'engager cette procédure d'ici à quelques semaines ou mois", s'est félicité Volodymyr Zelensky, le 18 avril, après avoir déposé le dossier.
Pour le dirigeant ukrainien, le travail ne fait pourtant que commencer. La Commission européenne doit désormais vérifier que l’Ukraine remplit les critères et soumettre une recommandation aux États membres, pour que débutent les négociations de mise en conformité. L’adhésion de l'Ukraine doit, par ailleurs, obtenir l’accord unanime de 27 membres de l’UE.
Avec AFPLe résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Guerre en Ukraine : Zelensky demande l'aide de la France dans cette "guerre contre la liberté"
LE FIL DU 5 MARS
Volodymyr Zelensky réclame l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité
LE FIL DU 18 AVRILL'offensive russe a commencé dans l'est de l'Ukraine, annonce Volodymyr Zelensky
France24 - Monde
Ukraine : pourquoi Vladimir Poutine a récompensé le "boucher de Boutcha" et ses hommes
Publié le : 19/04/2022 - 17:50Modifié le : 19/04/2022 - 17:52
Sébastian SEIBT
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Le président Vladimir Poutine a attribué le titre honorifique de Garde à la 64e Brigade de fusiliers motorisés russes. Une récompense pour des soldats qui, aux yeux des Occidentaux, sont directement responsables des atrocités commises contre les civils dans la ville de Boutcha.
Pour l’Ukraine et les Occidentaux, elle est la "brigade de Boutcha" en raison de son rôle supposé dans les massacres commis contre des civils dans cette ville de la périphérie de Kiev. Pour le président russe Vladimir Poutine, la 64e Brigade de fusiliers motorisés est devenue, lundi 18 avril, la 64e Brigade de "garde" de fusiliers motorisés.
Un petit mot de plus – qui est censé faire toute la différence. Le maître du Kremlin a décerné à ces soldats ce titre honorifique en récompense de leurs "héroïsme et bravoure durant les combats pour défendre les intérêts de la mère patrie". Il a ajouté que ces soldats s’étaient montrés particulièrement "habiles et déterminés dans la poursuite de leur devoir".
Des Gardes rouges aux "gardes" de Boutcha
Une tournure de phrase qui peut, aux oreilles des Ukrainiens, sonner comme un affront à la mémoire des victimes civiles de Boutcha et une provocation du président russe. Peu après la découverte, dans cette ville, d'un charnier et de scènes d’horreur – des "crimes de guerre" russes pour le président américain Joe Biden –, les services de renseignement ukrainiens avaient identifié le lieutenant-colonel Azatbek Omourbekov comme le responsable de cette zone pour les forces russes. Cet officier - surnommé depuis lors le "boucher de Boutcha - commande la désormais fameuse 64e Brigade de fusiliers motorisés.
>> À lire aussi : Le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
Le titre honorifique de "garde" de l’armée russe est "censé désigner des troupes d’élite qui auront droit au meilleur matériel et entraînement. Du moins, c’est présenté de cette façon depuis l’époque de l’empereur Pierre Le Grand (à la tête de la Russie de 1682 à 1725, NDLR), qui semble avoir été le premier à y avoir recours", souligne Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes à la London School of Economics (LSE), contacté par France 24.
Cette récompense a ensuite été largement utilisée à l’époque soviétique durant les périodes de graves crises. "Trotski a créé les Gardes rouges durant la guerre civile russe, puis Staline les a éliminés - comme beaucoup de choses qui avaient été mises en place par Trotski - avant de les restaurer durant la 'Grande Guerre patriotique' contre les nazis", détaille Jeff Hawn.
Mais en réalité, ce titre n’a jamais été accordé à la fine fleur de l’armée russe ou soviétique. "Les premiers Gardes rouges faisaient partie des unités les plus brutales de la guerre civile tandis que ceux institués par Staline n’étaient rien d’autre que des conscrits forcés à s’enrôler dans l’armée", rappelle le chercheur de la LSE. Pour lui, cette récompense était une sorte de cache-misère permettant de mettre un vernis d’héroïsme sur les atrocités commises par des unités souvent mal ou peu formées.
Récompense anodine ou blanc-seing pour plus d’atrocités ?
Vladimir Poutine semble s’inscrire dans cette tradition. La 64e Brigade de fusiliers motorisés appartient à la 35e armée, qui est affectée au front de l’Est en Russie. "Ce sont les fameux soldats redéployés depuis la Sibérie pour les besoins de la guerre. Ils ne sont pas considérés comme faisant partie de l’élite de l’armée russe car la frontière asiatique n’est plus une priorité de Moscou depuis l’amélioration des relations sino-russes. Ce sont donc généralement des troupes peu formées et mal équipées qui trainent une réputation de brutalité", résume Jeff Hawn.
En ce sens, le titre de "garde" a avant tout été décerné par le maitre du Kremlin pour reconnaître l’apport de ces troupes du Grand Est à l’effort militaire en Ukraine.
Ce ne serait alors, pour certains, qu'une "remise de récompense tout à fait anodine", assure Ofer Fridman, spécialiste des questions militaires russes au King's College de Londres, contacté par France 24.
Il en veut pour preuve que ce n’est pas la première fois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine qu’une brigade est hissée au rang de "garde". Il existe deux autres exemple, ceux de la 155e brigade maritime et la 125e brigade de défense côtière. "Il ne faut donc pas voire le titre décerné à la 64e Brigade comme une provocation contre l’Occident qui accuse ces soldats de crimes de guerre. Ce serait présupposé que le pouvoir russe reconnaît que cette unité a commis des atrocités mais veut les honorer quand même, ce qui n’est pas le cas", soutient Ofer Fridman.
Cette récompense ne serait alors que l’illustration de cette réalité alternative que Moscou a bâti autour de cette guerre et dans laquelle la 64e Brigade ne serait pas pire qu’une autre, se serait bien battu et doit maintenant être redéployé ailleurs en Ukraine.
Une analyse qui n'est pas partagé par tous. Pour Jeff Hawn, ce n’est pas un hasard si Vladimir Poutine a décidé de récompenser l’une des unités les plus controversées du conflit en Ukraine peu de temps après la perte du "Moskva", le croiseur amiral de la flotte russe en mer Noire. "C’était un coup très dur porté au prestige de l’armée russe. Avec cette récompense, Vladimir Poutine essaie de susciter une ferveur similaire à celle de la 'Grande Guerre patriotique', lorsque la population avait accepté que tous les moyens étaient bons pour défendre la patrie", estime-t-il.
Et ce ne serait pas seulement un message adressé à l’opinion russe. C’est aussi "une manière pour le Kremlin d’indiquer aux soldats sur le terrain que la fin justifie les moyens et que le gouvernement russe sera prêt à couvrir toutes sortes d’atrocités si elles permettent d’atteindre les objectifs militaires", résume Jeff Hawn.
Un signal important à faire passer au moment où l’offensive dans le Donbass commence. Contrairement à la tentative manquée de prendre rapidement Kiev, qui avait été marquée par des bombardements à répétition, cette nouvelle phase de la guerre en Ukraine promet de donner lieu à des affrontements au sol beaucoup plus intenses. La récompense décernée à la 64e Brigade représenterait une sorte de mise en garde à destination des Ukrainiens que les troupes russes ne reculeront devant rien.
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LE POIDS DES MOTS
Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"
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Valeurs Actuelles
Prison de Beauvais : un véhicule de l’administration pénitentiaire en feu, les gardiens dénoncent “des représailles”
L’acte a été commis dans la nuit du mercredi 20 avril au jeudi 21 avril. Comme le rapporte Le Parisien, un véhicule utilitaire de l’administration pénitentiaire a été incendié devant la prison de Beauvais, dans l’Oise. Selon des caméras de vidéosurveillance installées dans les environs, l’incendie serait bien d’origine criminelle. En effet, un individu cagoulé et vêtu de noir a été aperçu sur les enregistrements, en train d’« asperger la voiture d’un produit inflammable qu’il a ensuite déversé sur le bitume (pour) faire une mèche », a confié une source au Parisien. « Il a allumé et il est reparti comme il est arrivé », précise cette même source. Le véhicule incendié était garé devant l’entrée principale de la maison d’arrêt. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de Beauvais, afin de retrouver l’auteur des faits repéré par les caméras vers 1 h 45 du matin.
Une « tentative d’intimidation »
Cet acte ne serait pas anodin. Pour un syndicat de surveillants pénitentiaires, il s’agirait de « représailles », voire même d’« une tentative d’intimidation ». C’est ce qu’a confié le secrétaire local de l’UFAP-Unsa, Joris Ledoux, au Parisien. D’après lui, cet incendie criminel serait lié à des saisies de stupéfiants et de téléphones que les détenus s’étaient procurés illégalement depuis l’extérieur. Le syndicat a estimé que le « travail » mené par les gardiens « dérange des gens de l’intérieur comme de l’extérieur ». Joris Ledoux a ainsi demandé davantage de sécurité des lieux. D’après lui, « il faudrait installer des barrières pour empêcher l’accès, au moins la nuit, au parking et aux abords de la prison ». Et ce, pour éviter d’entrer sur le domaine pénitentiaire « comme dans un moulin ».
Beauvais : les dernières actualités
L'Humanité
Les supporters du Red Star se lèvent contre la vente du club à un fonds d'investissement
ActuFootball. L’annonce du possible rachat du club de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) par le fonds d’investissement 777 Partners a mis le feu aux poudres. Hostile à la vente, le collectif Red Star Bauer mène la fronde contre la négociation en cours.
Nicolas GuillerminOnzième de National à quatre journées du terme, le Red Star pourrait vivre une fin de saison mouvementée. Si le club, englué dans le ventre mou du championnat de 3e division, n’a plus rien à espérer au niveau sportif, il joue en revanche son avenir pour les prochaines saisons, et l’ambiance est loin d’être à la fête.
Jets de fumigènes
Au moyen d’une longue banderole « 777 NOT WELCOME », accompagnée de nombreuses pancartes « 777 OUT » et de chants comme « 777 cassez-vous », les supporters du club audonien ont vivement manifesté leur opposition au rachat du club par le fonds d’investissement américain 777 Partners, lors du match face à Sète (30e journée), le vendredi 15 avril.
Interrompue plusieurs fois par des jets de fumigènes sur la pelouse, la rencontre au stade Bauer a été définitivement arrêtée à la 38e minute alors que les visiteurs menaient (0-1).
La direction du club, dont le président Patrice Haddad est entré début avril en négociations exclusives avec 777 pour la cession de 100 % des parts, a condamné les débordements en dénonçant un « comportement inédit et inacceptable ».
Un fonds présent dans les assurances
Les supporters assument. « L’annonce a été brutale : on a appris par voie de presse que la direction était en négociation exclusive avec ce fonds d’investissement, nous explique Vincent Chutet-Mézence, président du collectif Red Star Bauer. La réaction a été à la hauteur de l’annonce. »
Présent dans l’aéronautique ou les assurances, 777 Partners, dont le siège est à Miami, a pris le contrôle ces derniers mois de plusieurs clubs comme le Standard de Liège (Belgique), le Genoa (Italie) et le Vasco de Gama (Brésil), en plus de détenir « une participation importante » dans le Séville FC, selon ses termes.
Il serait prêt à mettre entre 10 et 19 millions d’euros pour racheter les parts de Patrice Haddad, à la tête du club depuis 2008, qui resterait président après la transaction. « 777 s’inscrit dans notre feuille de route et compte respecter l’ADN du club », souligne la direction, qui ajoute avoir « pris la peine d’ouvrir la porte au dialogue avec les représentants du collectif (…) mais l’invitation a malheureusement été déclinée ».
« C’est vrai, on a refusé de discuter avec la direction et 777 Partners. On est prêts à discuter mais sur la base d’un nouvel investisseur, précise Vincent Chutet-Mézence. 777 Partners, on n’en veut pas. Nous appelons la direction du Red Star à revenir à la raison. »
« Un coup de poker financier »
Des inquiétudes en partie partagées par la municipalité. « Si la manifestation de colère est condamnable, les revendications sont légitimes », indique Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen, qui doit rencontrer les représentants du fonds dans les prochains jours.
« On partage un constat avec la direction, glisse Vincent Chutet-Mézence, c’est que le club est à bout de souffle. Il faut donc un nouvel investisseur avec un vrai projet sportif, une nouvelle équipe dirigeante qui s’implique de façon pérenne pour restructurer et développer le club sportivement. Là, on est face à un fonds d’investissement, basé à 5 000 kilomètres, qui, en l’espace de sept mois, a racheté un nombre conséquent de clubs. Ce n’est pas de l’investissement sportif mais un coup de poker financier. »
« Une forme d’hypocrisie »
Les supporters redoutent que le club de Seine-Saint-Denis, au sein d’une région qui regorge de jeunes talents, ne serve de vivier pour d’autres équipes. « Notre crainte, c’est que le Red Star soit la cinquième roue du carrosse au milieu du Standard de Liège, du Genoa et des autres clubs, détaille le porte-parole de la tribune Rino-Della-Negra. On va être la petite académie qu’on va piller. Ce modèle ne marche pas. À Bordeaux (19e de L1), c’est une catastrophe. À Nancy (20e de L2), la cogestion avec Ostende (Belgique) et Brighton (Angleterre) ne fonctionne pas… »
Les prochaines semaines risquent d’être tendues. « La direction surfe sur les valeurs du Red Star, un club différent, social, mais c’est complètement incompatible avec ce qu’ils sont en train de faire. Il y a une forme d’hypocrisie. Si la négociation pour la vente se poursuit et qu’elle aboutit, l’environnement autour du club va être sacrément perturbé, prévient Vincent Chutet-Mézence. Ça ne profitera à personne et tout le monde y laissera des plumes. »
footballfonds d'investissementred star L'Humanité
Philippe d’Archis Dorléans, le karaté à plein temps
Un jour avecAvec des journées bien remplies, entre enseignement dans son école à Gennevilliers et du coaching aux particuliers dans tout Paris, le professeur transmet cet art martial depuis vingt ans.
Éric SerresUn lundi comme un autre, à 17 h 30, au gymnase Caillebotte de Gennevilliers. Il est temps pour une petite pause. Après trente minutes d’effort, la dizaine de minots de la classe de karaté dirigée par Philippe Darchis Dorléans se précipite hors du tatami pour une bonne rasade d’eau. Une fois désaltérés, pas question de faire les fous. Assis sur les genoux ou jambes croisées, la seule posture autorisée quand on est un karatéka en herbe, ça piaille un peu.
Fin de la pause, retour sur le tatami
Philippe, masque sur le visage, intervient : « Qui a déjà vu un Ninja à Gennevilliers ? » Une main, puis une autre, puis encore une autre se lèvent. « Moi, moi ! » Le chœur des réponses résonne dans le dojo. « La dernière fois, y en avait un dans le garage. » Sourire caché du prof – masque oblige ! –, regards interrogatifs de la ribambelle de gamins âgés de 3 à 7 ans.
Nouvelle question : « À quoi ça sert le karaté ? » Nouvelle réponse : « À faire du karaté », répond l’un ; « À se protézer », zozote un autre. Fin de la pause, retour sur le tatami pour un entraînement qui laisse peu de répit.
Cela fait bientôt vingt ans que Philippe Darchis Dorléans enseigne cet art martial dans la ville des Hauts-de-Seine. Aujourd’hui âgé de 57 ans, le prof se souvient de son parcours : « En fait, outre des études d’histoire à Jussieu, j’ai travaillé ensuite dans l’informatique pour le groupe TF1. Mais cela ne me plaisait pas, je voulais me lancer dans l’enseignement de mon sport. J’ai demandé à ma direction s’ils pouvaient me garder le temps que je passe mon brevet d’État. Ils ont accepté. »
Gennevilliers est sa terre promise
Ce diplôme en poche, le parcours du combattant commence. Trouver une salle et monter une structure dédiée. Pas facile. Gennevilliers est sa terre promise. La première année est galère : « Je finançais la location de la salle avec mes indemnités chômage. » La mairie finit par lui proposer une salle et un CDD dans le club multisport de la ville.
Aujourd’hui, devenu maître de son destin en ne dépendant plus directement de la mairie, Philippe a des journées remplies où, à sa fonction d’éducateur, il a ajouté celle de coach sportif : « Cela met du beurre dans les épinards. Je ne vis pas que sur mon seul salaire de prof de karaté ! »
Ces journées commencent très tôt. Ses matinées, il les passe sur son scooter à naviguer dans Paris pour prodiguer ses conseils de coach. Viennent ensuite les après-midi où, de retour à Gennevilliers, il retrouve ses élèves karatékas.
Des Ninjas en herbe
17 h 45, déjà ! Assia (3 ans), Adame (7 ans), Asma (7 ans), Sarah (5 ans) et tous les autres répètent leurs katas tant bien que mal. « Ousse », et je frappe bien droit dans une sorte de punching-ball portable, « et je me protège ». Les minutes s’égrènent, les enfants s’éparpillent un peu. La grosse voix de Philippe calme la meute des Ninjas en herbe. Enfin presque !
Avec une centaine d’adhérents, la section karaté revit après deux années difficiles liées à la pandémie : « Lors du premier confinement, je donnais des cours en visio. C’était un peu bizarre de débarquer chez les gens grâce à la caméra. »
Et puis ce que l’on croyait être un mauvais moment s’est répété et le chômage partiel est devenu une nécessité. « Si l’on doit tirer un bilan de ces confinements., ce sont deux années de foutues, tant d’un point de vue des licenciés que dans l’apprentissage », glisse-t-il entre deux commandements.
Certains élèves ne sont pas revenus, lassés par les cours en vidéo ; d’autres pour des raisons financières ne peuvent plus s’inscrire, car leurs parents ont dorénavant d’autres priorités.
Entre coaching et cours collectif
Aujourd’hui, il ne compte pas ses heures pour faire vivre son club. Il frôle, voire dépasse les douze heures d’activités partagées, entre le coaching et les cours collectif. « Là-dedans, il faut aussi compter le temps passé pour tout ce qui est administratif », mais aussi la préparation : « Lorsque les cours ont repris avec les mesures sanitaires, s’est ajouté à cela le temps pour nettoyer la salle entre les séances. »
Une petite pause par-ci, une autre par-là, Philippe en profite parfois pour s’adonner à une autre passion : les jeux vidéo. « Ça me permet de me détendre un peu. » Le temps lui est pourtant compté, et ce d’autant plus qu’il a ouvert une nouvelle structure, où il accueille des jeunes karatékas prometteurs qui non seulement profitent des conseils d’un maître reconnu, Rida Bel Lahsen (ancien champion du monde et triple champion d’Europe par équipe pour la France), mais aussi obtiennent le soutien de parrains venus du secteur de l’entreprise : « C’est important de penser à l’après-carrière pour ces jeunes », insiste Philippe.
En attendant, l’heure des « p’tiots » arrive à sa fin. L’attention n’est plus tout à fait la même pour les minots du créneau (17-18 heures). Dernier moment de rigolade avant la sortie. La séance s’achève devant le grand miroir par un Un, deux, trois, soleil.
Ça rigole beaucoup, ça triche aussi un peu. Il est grand temps de retrouver papa et maman qui attendent le nez collé à la vitre. Pour Philippe, rebelote, le prochain cours est déjà dans les starting-blocks.
Un jour aveckaratégennevilliers Valeurs Actuelles
Bayonne : un homme mis en cause dans la mort de Philippe Monguillot condamné pour la 28e fois
L’homme qui se trouvait sur le banc des accusés, mardi 19 avril au tribunal judiciaire de Bayonne, est un habitué des lieux. Dans un long parcours pénal, ce trentenaire est à l’heure actuelle mis en examen pour non-assistance à personne en danger concernant la mort du chauffeur de bus Philippe Monguillot, décédé sous des coups en juillet 2020, relate Sud Ouest. Une ligne qui s’ajoute à un casier particulièrement chargé. Mais c’est pour une tout autre affaire qu’il était devant la justice en cette mi-avril. Avant cette audience, l’homme cumulait déjà 27 condamnations à 36 ans.
« On est au-delà du stade de la récidive »
Philippe Monguillot avait été sauvagement agressé le 5 juillet 2020 par deux passagers dont il souhaitait contrôler le titre de transport. Dans cette affaire qui a provoqué une vive émotion à travers la France, deux personnes sont mises en examen pour homicide volontaire et deux autres, dont le trentenaire, encourent une peine de cinq ans de prison pour non-assistance à personne en danger.
Bayonne : les dernières actualités
France24 - Monde
Tchad : un an après la mort d’Idriss Déby, une transition toujours incertaine
Publié le : 18/04/2022 - 18:28
David RICH
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Il y a un an, l'armée tchadienne annonçait la mort d’Idriss Déby, tué au front dans des combats contre des rebelles. Un conseil militaire dirigé par son fils Mahamat Idriss Déby avait alors pris le pouvoir et promis une transition démocratique... qui paraît aujourd’hui s’enliser.
Le 20 avril 2021, une page se tourne au Tchad. La radio-télévision annonce la mort d’Idriss Déby, dirigeant du pays depuis 30 ans, tué au front par des rebelles. À la tête d’un Conseil militaire de transition, le fils du président, Mahamat Idriss Déby, prend alors le pouvoir pour une période de 18 mois et promet d’organiser des élections.
Pourtant, le “dialogue de réconciliation nationale”, censé permettre ce retour à l’ordre démocratique, a depuis pris du retard. Alors que les négociations entre les rebelles tchadiens et le gouvernement militaire piétinent, le Qatar a lancé le 13 mars une médiation pour tenter de trouver un terrain d’entente.
Coup d’État militaire
Il y a un an, lors de son premier discours de président, Mahamat Idriss Déby, âgé de seulement 37 ans, tentait de rassurer la population. “Le Conseil militaire de transition n’a aucune ambition de gouverner solitairement le pays”, déclarait-t-il, l’air timide, les yeux rivés sur ses notes.
Alors qu’il revient, selon la Constitution, au président de l’Assemblée nationale d’assurer la transition jusqu'à de nouvelles élections en cas de décès du président, le Conseil militaire dirigé par son fils a pris le pouvoir et dissout les institutions.
Pour justifier cette manœuvre, la junte affirme que le président de l’Assemblée nationale a refusé de remplacer Idriss Déby. L’opposition dénonce, de son côté, un coup d’État et manifeste dans la rue.
Le décès inattendu d’Idriss Déby suscite une vive inquiétude parmi les alliés de N'Djaména. Car le pays fait figure de pilier du G5 Sahel, la mission antiterroriste régionale regroupant – outre le Tchad – la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
"Sur ces cinq pays, seules deux armées sont pleinement opérationnelles, celles de la Mauritanie et du Tchad”, expliquait à France 24 en février dernier Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l'Institut français des relations internationales (Ifri), pointant du doigt un problème de corruption endémique au sein des forces armées de la région.
Alors qu’au Mali, les militaires putchistes, au pouvoir depuis août 2020, font face à d’importantes pressions régionales et internationales, les alliés de N'Djaména se montrent bien moins critiques vis-à-vis des nouvelles autorités tchadiennes. La France, tout comme les dirigeants du G5 Sahel, présents à l’enterrement d’Idriss Déby, misent sur la continuité, apportant leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" dirigé par Mahamat Idriss Déby.
La #France et les pays du #G5Sahel, qui combattent ensemble les jihadistes dans cette région, ont exprimé leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" au fils du président tchadien #IdrissDéby Itno tué par des rebelles, a annoncé la présidence française #AFP pic.twitter.com/eH8cFnN1Th
April 23, 2021Possible prolongation de la transition
Depuis son arrivée au pouvoir, le nouveau dirigeant du Tchad a initié plusieurs réformes afin de faciliter le dialogue avec les forces d’opposition, telles que la levée de l’interdiction de manifester ainsi que deux lois d'amnistie générale pour les rebelles et opposants tchadiens.
Mais dès le départ, le processus de transition souffre de nombreux retards. Si un gouvernement civil est rapidement formé, fin avril 2021, il faut attendre cinq mois de plus pour que soit mis en place le Conseil national de transition (CNT), le Parlement provisoire censé superviser le retour à l’ordre constitutionnel.
Alors que l’Union africaine a exigé la tenue d’un scrutin présidentiel dans les dix-huit mois et la garantie que les membres du Conseil militaire ne s’y présenteront pas, Mahamat Idriss Déby affirme dès le mois de juin ne pas exclure une prolongation de cette période. À ce jour, il maintient par ailleurs le flou quant à son éventuelle participation au futur scrutin.
Un dialogue national inclusif risqué
Quant au dialogue national inclusif, il attend toujours de voir le jour, désormais prévu pour le 10 mai après avoir été repoussé à plusieurs reprises. Depuis le 13 mars, une médiation dite de “pré-dialogue” a lieu au Qatar, rassemblant des représentants du gouvernement et plus de 250 opposants, issus d’une cinquantaine de groupes rebelles. Jusqu’ici, ces groupes refusent toute négociation directe avec les autorités de transition et échangent par le biais de leur intermédiaire qatari.
Au début du mois, l’un de ces groupes – le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR) – a claqué la porte, accusant le gouvernement d’avoir invité à Doha de faux opposants pour “noyer” leurs revendications et imposer un accord à son avantage.
Dans le même temps, la principale plateforme de l'opposition tchadienne a elle aussi annoncé la suspension de toutes les négociations avec le pouvoir. De leur côté, les autorités de transition affirment qu’il est essentiel d’inclure un maximum de participants pour aboutir au dialogue le plus inclusif possible.
“Ces négociations sont très difficiles car l’armée tchadienne est une armée prétorienne qui régit tous les aspects de la société et a été largement utilisée par le passé pour lutter contre l’opposition et museler les libertés”, souligne Jean-Claude Felix-Tchicaya, expert du Sahel et chercheur à l'Institut prospective et sécurité en Europe (Ipse). “Par ailleurs, le projet de négocier avec ‘tous’ les groupes armés pose le risque de légitimer certaines de ces entités, parfois accusées de graves exactions, et pourrait leur permettre de revendiquer un rôle politique au sein des institutions. Parmi ces différents acteurs, il est bien difficile pour la société civile et politique, dont l’implication est pourtant cruciale, de se faire entendre.”
À trois semaines du début officiel des négociations au Tchad, le compte n’y est pas pour les forces d’opposition à Doha. Outre des garanties de sécurité pour participer au dialogue national inclusif, nombre d’entre elles réclament de Mahamat Idriss Déby l’engagement clair qu’il ne se présentera pas lors du scrutin à venir.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Au Tchad, le chef de la junte Mahamat Déby nomme un parlement de transition
Tchad : amnistie générale pour les rebelles et opposants afin de faciliter le dialogue national
LUTTE CONTRE LE TERRORISMERetrait du Mali : le Tchad, un acteur clef mais plus fragile de la sécurité au Sahel
Valeurs Actuelles
Enseignante menacée au collège de Moissac : “c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase”
Une enseignante du collège de Moissac (Tarn-et-Garonne) a été menacée par un élève mardi 19 avril. Le lendemain, un autre collégien a été trouvé en possession d’une arme électrique.
Les enseignants du collège de Moissac, dans le Tarn-et-Garonne ont refusé de faire cours pendant plusieurs heures, mercredi 20 avril. Une décision prise au lendemain d’une altercation entre une professeure de Lettres et un élève qui l’a insultée et menacée, rapporte La Dépêche. Mais cet incident ne serait que l’élément déclencheur dans un climat scolaire qui s’est détérioré depuis plusieurs mois. Le jour même de ce débrayage, un élève a été retrouvé en possession d’une arme à impulsion électrique.
« Plusieurs faits de violences depuis deux mois »
Les enseignants ont, spontanément et sans le concours des syndicats, décidé de cesser le travail, reprochant à la direction des « défaillances dans la politique disciplinaire » de l’établissement, précise La Dépêche. L’enseignante visée par les menaces aurait tenté de s’interposer entre deux élèves qui « chahutaient ». Elle aurait déposé plainte, selon les informations du quotidien. « Une enquête est diligentée, et les investigations nécessaires sont en cours », ont fait savoir les gendarmes qui se sont rendus sur place. « Ces incidents d’hier ne sont que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase face au climat scolaire au sein de l’établissement », a témoigné une enseignante. Selon le directeur académique des services de l’Éducation nationale (DASEN) de Tarn-et-Garonne, cité par La Dépêche, « plusieurs faits de violences depuis deux mois ont provoqué un climat compliqué ».
Mercredi 20 avril au matin, la rumeur affirmait qu’un élève en avait « tasé » plusieurs autres. Des allégations qui se sont révélées fausses, mais un collégien a bien été retrouvé en possession d’un « shocker », une arme électrique non létale. Il devait être auditionné par les gendarmes. Le rectorat a envoyé depuis Toulouse une « équipe mobile de sécurité » (EMS), spécialisée dans la gestion de la violence en milieu scolaire.
Tarn-et-Garonne : les dernières actualités
New York Times - World
Explosion at Afghan Mosque Kills at Least 10
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The blast in Mazar-i-Sharif, one of Afghanistan’s economic hubs, was the latest in a series of attacks on one of its religious minorities and was claimed by an ISIS affiliate.
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By Yaqoob Akbary and Thomas Gibbons-Neff
KABUL, Afghanistan — An explosion at a Shiite mosque in northern Afghanistan on Thursday killed at least 10 people and wounded more than two dozen others, local officials said, adding to the toll of a bloody week for one of the country’s religious minorities.
The attack, during afternoon prayers at the Seh Dokan mosque in the center of Mazar-i-Sharif, one of the country’s economic hubs with a bustling downtown of alleyway shops, came just two days after several explosions ripped through a predominantly Shiite neighborhood in Kabul, the capital.
While the details of the attack at the mosque were murky, and there were fears that the death toll would climb higher, unverified videos shot inside the building showed an amount of carnage that has become all too familiar in Afghanistan over four decades of conflict.
“Up to now we have 12 dead and 35 injured. Eight of them are in bad condition,” said Dr. Gaousuddin Anwari, the director of Abu Ali Sina-e-Balkhi Hospital in Mazar-i-Sharif. Abdul Nafi Takor, a spokesman for the Interior Ministry, offered a different assessment, saying that 10 people had been killed.
A Taliban official in the province said it was unclear what caused the explosion, but the Islamic State’s affiliate in Afghanistan, known as Islamic State Khorasan, claimed responsibility for the blast, according to SITE Intelligence Group, which tracks extremist organizations.
Reporting From Afghanistan
“I was in my pharmacy when I heard the sound of an explosion,” said Nazir Samim, a resident of Mazar-i-Sharif. “I went to the mosque to help the wounded, but the Taliban did not allow me to enter.”
Around the time of the mosque blast, an explosion targeting a minibus in Kunduz city, the capital of the province of the same name and about 100 miles to the east, killed at least four people and wounded 18, said Obaidlah Abedi, a spokesman for the Kunduz police. The Islamic State claimed responsibility for that attack too, according to SITE.
On Tuesday, several explosions outside an education center and a public high school in the western Kabul neighborhood of Dasht-e-Barchi killed at least six people and wounded at least a dozen more.
The area, home to a large Hazara community, an ethnic minority that is predominantly Shiite, was frequently targeted by both the Taliban and the Islamic State over the last 20 years, when the country’s Western-backed government was in power.
Since the Taliban took control of the country in August, the hard-line Sunni religious group has tried to stay to true to its bedrock pledge of providing security to Afghans of all religious groups and ethnicities — even though it targeted some of them during the past two decades and killed thousands of Hazaras during its first tenure in the 1990s.
Despite that pledge, Shiites, especially Hazaras, have come under frequent attack, primarily from the Islamic State’s affiliate in the country, over the past eight months.
Last year, Islamic State bombings of Shiite mosques in Kandahar and Kunduz killed and wounded dozens. In the Dasht-e-Barchi area of Kabul, a series of unclaimed car bombings have regularly killed Hazaras, though in relatively small numbers.
On Monday, the Islamic State claimed it had carried out a rocket attack from Haritan, a border town roughly 50 miles north of Mazar-i-Sharif, on a military base in Uzbekistan, but the Uzbek government denied any such attack took place.
The extremist group has slowly gathered strength in recent months, despite the Taliban’s attempts to stamp out its fighters in the country’s east.
Yaqoob Akbary reported from Kabul, and Thomas Gibbons-Neff from Kharkiv, Ukraine. Najim Rahim contributed reporting from New York.
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France24 - Monde
Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?
Publié le : 01/04/2022 - 15:38
Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.
Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.
Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.
► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?
a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués.
VPN : mode d'emploi
Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.
S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.
Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.
ProtonVPN, le meilleur du gratuit
Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.
Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran.
Avantages et inconvénients des VPN
Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ? Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.
Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).
Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.
Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.
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Le Classico bouge encore
ActuLe Paris Saint-Germain, leader de la Ligue 1, reçoit son dauphin, Marseille, dimanche 17 avril en clôture de la 32e journée. Une rencontre qui, en cette fin de saison, suscite plus d’intérêt que les années précédentes.
Nicolas GuillerminIl n’en avait plus que le nom. Pour la première fois depuis plusieurs années, le classico entre le Paris Saint-Germain et l’Olympique de Marseille, qui s’affrontent ce dimanche 17 avril au Parc des Princes (Prime Video, 20h45) revêt un peu d’intérêt. Bien sûr, ce n’est pas le match de l’année mais cette rencontre qui clôt la 32 e journée de Ligue 1 entre le leader parisien et son dauphin s’annonce moins déséquilibrée que les précédentes et pourrait déboucher sur une rencontre de qualité.
Certes, douze points séparent les deux formations mais, à huit journées du terme de la saison, les enjeux ne sont pas les mêmes qu’au match aller où les deux équipes s’étaient neutralisées (0-0). En cas de succès, le PSG s’approchera de son 10e titre national, qu’il pourrait s’adjuger dès mercredi 20 avril à Angers en cas de résultats favorables. Pour les Marseillais, une victoire en terre parisienne (la dernière remonte à septembre 2020, les Phocéens étaient repartis avec un succès 0-1) sera un pas supplémentaire pour conserver la 2 e place, directement qualificative pour la Ligue des champions.
Qualifié pour les demi-finales de l’Europa Ligue Conférence après l’avoir emporté en Grèce, jeudi soir, sur la pelouse du PAOK Salonique (0-1), l’OM est dans une phase ascendante avec une série en cours de huit victoires consécutives. Il faut remonter sous l’ère Marcelo Bielsa en 2014, pour retrouver une pareille réussite des Marseillais. Si son équipe revenait de la capitale avec un 9 e succès consécutif, Jorge Sampaoli ferait mieux que son mentor et compatriote argentin. Les Olympiens, emmenés par Dimitri Payet, au sommet de sa forme et qui n’a pas abandonné l’idée de revenir en équipe de France, traversent une belle période et aimeraient bien continuer. « C’est le match phare du championnat. On affronte une équipe qui a beaucoup de joueurs talentueux. Notre objectif, c’est de ramener des points a souligné le Turc Cengiz Ünder dans un entretien au quotidien La Provence. Nous sommes en forme, nous ne sommes pas complexés. Nous irons là-bas pour jouer et garder la 2e place. »
Côté parisien, ce match n’a pas la saveur d’une joute en Ligue des champions, mais depuis leur piteuse élimination en 8e finale face au Real Madrid, Kylian Mbappé et ses coéquipiers sont dans une opération rachat auprès des supporters pour tenter de redorer leur blason, comme en témoigne leurs deux dernières larges victoires contre Lorient (5-1) et Clermont (1-6). Le classico n’a plus le même intérêt qu’il y a quelques années aux yeux des Parisiens, étant donné la différence de budgets (620 millions d’euros pour Paris contre 250 millions pour Marseille), mais une défaite à domicile, où le PSG est invaincu cette saison, qui plus est contre l’ennemi héréditaire, serait très mal vécu par les fans qui n’ont toujours pardonné aux stars parisiennes leur éviction de la C1.
L’ambiance en tribunes sera-t-elle à la hauteur de l’événement ? L’interrogation est de mise. Les supporters marseillais sont interdits de déplacements, comme leurs homologues de la capitale l’avaient été au match aller, et le Collectif Ultras Parisien a décidé de faire vœux de silence depuis le match contre Lorient. Le CUP, plus important groupe de supporters du Parc, reproche à la direction du PSG sont virage commercial. « Nous avons clairement et fermement exposé au club notre vision et nos demandes visant à enfin placer non plus le marketing, mais le sportif au centre du projet », a tweeté le collectif qui attend des « actes concrets » et a confirmé jeudi son boycott.
Face à cette grève des encouragements, qui n’est pas une première sous l’ère qatarie, le staff parisien espère que les supporters vont changer d’avis. A l’image de l’entraîneur argentin Mauricio Pochettino : « Face à l’OM, ce n’est pas un match de plus, c’est une rencontre spéciale. Les supporters ont le droit de manifester, on est en démocratie, mais on espère qu’ils seront avec nous et laisseront de côté leur déception et leur rage pour démontrer au monde entier une image forte du club. » Un match qui s’emballe avec un festival de Messi, Neymar et Mbappé pourrait-il amener les Ultras parisiens à rompre leur silence ? Rien ne permet de le dire. En revanche, un revers cuisant face aux Marseillais déclencherait, à coup sûr, des rafales de huées et de sifflets…
footballolympique de marseilleparis-saint-germain France24 - Monde
L'actu en dessin : l'armée russe "libère" Marioupol, champ de ruines après deux mois de siège
Publié le : 22/04/2022 - 12:31
FRANCE 24
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Même si des combattants ukrainiens continuent d'y défendre avec acharnement l'immense complexe métallurgique Azovstal, Moscou a affirmé, jeudi, avoir "libéré" la ville de Marioupol, dans le sud de l'Ukraine. Après deux mois de pilonnage et de siège russe, ce grand port industriel est devenu une ville martyre de la guerre en Ukraine. Le dessinateur de presse Lasserpe réagit à cette actualité.
Une prise stratégique, réduite en ruines. Alors que des combattants ukrainiens continuent de résister à Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a annoncé, jeudi 21 avril, que les forces russes avaient "libéré" ce port stratégique, en ordonnant d'assiéger les derniers résistants.
Depuis plusieurs semaines, Marioupol, dont la chute constituerait une victoire importante pour Moscou, est au cœur de l'offensive russe. Devenue un champ de ruines après deux mois de pilonnages et de siège, elle est devenue "ville martyre".
"Il n'y a pas un seul bâtiment non endommagé à Marioupol. Une ville littéralement brûlée", s'est indigné jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un discours prononcé devant le parlement du Portugal. "Pendant plus d'un mois, les troupes russes ont assiégé Marioupol (...). Des centaines de milliers de civils étaient (coincés) là, sans nourriture, sans eau, sans médicaments. Sous des bombardements constants", a-t-il relaté.
Selon le président ukrainien, quelque 2 000 militaires ukrainiens sont toujours réfugiés dans l'immense complexe métallurgique Azovstal, refusant de se rendre. Avec eux, "environ mille civils, femmes et enfants" et "des centaines de blessés" sont réfugiés.
Le dessinateur de presse Lasserpe a décidé d'illustrer cette actualité en mettant en scène deux soldats russes, au milieu de ruines. "Et personne pour venir nous acclamer !", déplore l'un. "Les ingrats ! On a bien fait de tous les massacrer", répond l'autre. Une critique cynique de la propagande russe.
Avec AFP
Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.
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guerre en ukraine
Reportage en Ukraine : le retour difficile des habitants à Irpin, ville meurtrie
LE FIL DU 21 AVRIL
Joe Biden doute de la chute de Marioupol, annonce une aide supplémentaire à Kiev
LE FIL DU 20 AVRIL
Le couloir d'évacuation depuis Marioupol "n'a pas fonctionné", selon Kiev
L'Humanité
Elon Musk veut Twitter, la résistance s’organise
ActuLe patron de Tesla et Space X a rassemblé les fonds nécessaires pour croquer le réseau social qui représente, pour lui, un enjeu de pouvoir. De son côté, le conseil d’administration de Twitter fait tout pour éviter ce rachat.
Pierric MarissalQue peut faire une entreprise qui ne veut pas être rachetée face à l’homme le plus riche du monde ? L’ensemble du conseil d’administration de Twitter s’oppose en effet au rachat du réseau social par Elon Musk. Mais ce dernier vient d’annoncer qu’entre ses comptes épargnes, la vente de quelques actions Tesla et 25,5 milliards d’emprunts auprès de banques, principalement JP Morgan, il peut mettre tout de suite 46,5 milliards de dollars sur la table - près de 43 milliards d’euros - pour croquer la plateforme aux gazouillis et le sortir de la bourse.
Pendant que le patron de Tesla et Space X réunissait les fonds, le conseil d’administration de Twitter cherchait les moyens de lui résister. Ils ont trouvé une première parade, en déclenchant pour un an un « plan de droits » pour les actionnaires. Cette mesure stipule que si quelqu’un achète 15 % ou plus des actions de l’entreprise – Musk en possède déjà 9,2 % - les autres actionnaires se voient offrir la possibilité d’acquérir de nouvelles actions à prix réduit, pour diluer dans la masse l’offre de l’acheteur principal. Cette mesure « réduira la probabilité qu’une entité, une personne ou un groupe obtienne le contrôle de Twitter [...] sans verser à tous les actionnaires une prime de contrôle appropriée ou sans donner au conseil d’administration suffisamment de temps pour prendre des mesures dans le meilleur intérêt des actionnaires. » a déclaré le dit conseil d’administration dans un communiqué. En dernier recours, la direction de l’entreprise s’est rapprochée ces deux derniers jours de fonds d’investissements pour se faire racheter par quelqu’un d’autre.
Qu’à cela ne tienne, Elon Musk a laissé entendre, sur Twitter, qu’il était prêt à contacter individuellement les actionnaires publics du réseau social pour leur faire une offre… Et les mettre sous pression. Car l’homme le plus riche du monde a un énorme pouvoir d’influence. Il est aussi clairement capable de s’en prendre à Twitter, s’il ne peut prendre le contrôle de l’entreprise. Car son but n’est pas directement économique : le réseau social n’a pas de véritable modèle de rentabilité. C’est un enjeu de pouvoir.
Musk est devenu le héros de la droite conservatrice étasunienne, qui s’en prend à Twitter depuis que le réseau social a fermé le compte de Donald Trump. « Est-ce triste que nous attendions désespérément qu’Elon Musk nous sauve ? Oui, ça l’est. Mais qui d’autre peut nous sauver ? » résumait un éditorialiste de Fox News. Le patron de Tesla et Donald Trump se sont rapprochés ces deux dernières années, trouvant des points d’entente entre covido-scepticisme, haine de l’interventionnisme étatique et passion pour une liberté d’expression sans limite. « J’ai investi dans Twitter, car je crois en son potentiel en tant que plateforme de liberté d’expression dans le monde entier, et je pense que la liberté d’expression est un impératif sociétal pour le bon fonctionnement d’une démocratie » s’est justifié le multi-milliardaire. Musk a aussi un autre agenda : il veut faire pression sur le gouvernement démocrate actuel. « Biden a ostensiblement ignoré Tesla et a faussement déclaré au public que GM était en tête de l’industrie de la voiture électrique » s’est-il plaint. C’est surtout que ce libertarien proclamé estime bénéficier de moins de crédit d’impôt que son concurrent General Motors…
Enfin Musk sait à quel point Twitter exerce de l’influence sur les marchés financiers. Les algorithmes de trading haute fréquence y analysent tout ce qu’il s’y dit et surtout qui le dit, selon son nombre d’abonnés. Quelques tweets peuvent faire varier les cours d’actions ou de produits spéculatifs comme les crypto-monnaies. A ce propos, les prix demandés par des influenceurs pour promouvoir de la monnaie virtuelle sur Twitter viennent de fuiter. On y apprend par exemple que l’actrice Lindsay Lohan, du haut de ses 8 millions d’abonnés, demande 25 000 dollars pour un message promotionnel sur la crypto-monnaie sur le réseau social. Elon Musk, lui, a bientôt 83 millions d’abonnés… Hypocritement, le milliardaire a annoncé jeudi que s’il réussissait à racheter Twitter, il partirait en guerre contre les armées de robots qui pullulent sur le réseau social pour faire « monter » publiquement des mots clés. Le Los Angeles Times a récemment montré à quel point ses propres entreprises, Tesla et Space X, ont abusé de ces bots pour qu’on parle d’elles, faire grimper les cours en bourse et, donc, le compte en banque de l’homme qui vaut désormais plus de 200 milliards d’euros.
twitterelon muskréseaux sociauxéconomie numérique New York Times - World
Welcome to a Village With More Booksellers Than School Pupils
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Urueña, in northwestern Spain, has fought depopulation by reinventing itself as a literary hub. The full-time population is still just 100, but there are 11 shops selling books.
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By Raphael Minder
URUEÑA, Spain — Standing on a hilltop in northwestern Spain, Urueña overlooks a vast and windswept landscape of sunflower and barley fields, as well as a famous winery. The walls of some shops are built directly into the 12th-century ramparts of the village.
Despite its rugged beauty, Urueña, like many villages in the Spanish countryside, has struggled over recent decades with an aging and dwindling population that has left the population stagnant at about only 100 full-time residents. There is no butcher and no baker — both retired in the past few months. The local school has just nine students.
But for the past decade or so, one business has been thriving in Urueña: books. There are 11 stores that sell books, including nine dedicated bookshops.
“I was born in a village that didn’t have a bookstore, and where people certainly cared a lot more about farming their land and their animals than about books,” said Francisco Rodríguez, the 53-year-old mayor of Urueña. “This change is a bit strange, but it’s a source of pride for a tiny place to have become a cultural center, which now also certainly makes us different and special compared to the other villages around us.”
The attempt to turn Urueña into a literary hub dates to 2007, when the provincial authorities invested about 3 million euros, or about $3.3 million, to help restore and convert village buildings into bookstores, and to construct an exhibition and conference center. They offered a symbolic rental fee of €10 per month to people interested in running a bookstore.
The plan was to keep Urueña alive with book tourism, modeling it after other rural literary hubs across Europe, notably Montmorillon in France and Hay-on-Wye in Britain. Hay has long hosted one of the continent’s most famous literary festivals.
Spain has one of Europe’s biggest book-publishing markets, feeding a network of about 3,000 independent bookstores — and double that number if stationery shops and other places that sell books are counted. But about 40 percent of bookstores have less than €90,000 in annual revenue, which amounts to operating “a subsistence business,” according to Álvaro Manso, spokesman for CEGAL, an association that represents Spain’s independent bookstores.
“The trend is one in which size matters and more of the very small bookstores will disappear,” as they have in other countries where book sectors have consolidated, Mr. Manso said. To help smaller businesses compete, Spain’s culture ministry this month allocated €9 million in subsidies for the book sector to modernize and digitalize.
The survival of that huge nationwide network of bookstores in Spain, where readership levels are not particularly high, is “one of the great paradoxes of this country, but I think we’re living in a kind of book bubble,” said Victor López-Bachiller, who owns a bookstore in Urueña.
FRANCE
Urueña
Valladolid
PORTUGAL
Madrid
SPAIN
Seville
Atlantic Ocean
100 miles
By The New York Times
Because the rent is low, Mr. López-Bachiller said, he can stay afloat financially by selling an array of secondhand books, everything from Spanish-language classics, like “Pedro Páramo” — after which his store is named — to comics like Tintin. His shop also displays about 50 models of old typewriters said to have been used by writers such as Jack Kerouac, J.R.R. Tolkien, Karen Blixen and Patricia Highsmith.
Mr. López-Bachiller, 47, is among the some 100 residents of the village, most of them pensioners.
Tamara Crespo, a journalist, and her husband, Fidel Raso, a photographer, bought a house in Urueña in 2001, before the effort to turn the area into a literary hub. They also run a bookstore there now.
“I feel that being here is not just about wanting to have a rent-free bookstore, but also embracing a certain way of life and building up a community,” said Ms. Crespo, whose store focuses on photojournalism.
One of her few complaints is that some other bookstore owners open up only sporadically, mainly on weekends when they know that there will be more visitors, even though the investment project stipulates that their shops should open at least four days a week.
She also noted that the village population had continued to fall slightly over the past two decades, even as Urueña turned into a magnet for book lovers.
Mr. Rodríguez, the mayor, acknowledged that becoming a tourism destination was no guarantee that more full-time residents would move in and keep the village alive. The recent retirements of the shopkeepers were more proof of that.
“It’s very unfortunate, but we simply couldn’t find anybody from the younger generation here willing to take over as our new butcher,” he said.
The morning’s bread and meat are now delivered from a neighboring town.
The unfavorable demographics of rural Spain — a phenomenon now known as “La España vacía,” or “empty Spain” — will present a continuing survival challenge, the mayor predicted.
Nonetheless, the bookstore initiative has borne fruit.
Urueña was selected for the subsidies because of its scenic location and picturesque buildings — and because of its relatively easy-to-reach location. It is off a highway in northwestern Spain and just over two hours’ drive from Madrid and about 30 miles from the medieval city of Valladolid.
The tourism office in Urueña registered 19,000 visitors in 2021, even in the midst of the coronavirus pandemic. Officials say the actual number was far higher because many day trippers do not stop at the office. The village also gets about €70,000 a year in public money to organize cultural events such as calligraphy classes, theater performances and conferences.
Isaac García, who has a bookstore in Urueña that specializes in publications about cinema, had previously lived with his partner, Inés Toharia, just outside Hay-on-Wye, the book haven in Wales. The couple jumped at the opportunity to have their own bookstore in the heartland of Spain.
“We felt that we could combine a great business with a dream countryside lifestyle, but this time in our home country,” Mr. García said. “Hay of course has had much more time to mature and establish itself as a literary hub, but I think we’re getting there in Urueña, bit by bit.”
They sometimes use the back wall of their store to project films, but their attempts to schedule outdoor cinema evenings in the village have proved tricky.
“It just gets too windy here for a movie night,” Mr. García explained.
Even before the bookstores arrived, Urueña had cultural attractions.
A longtime resident, Joaquín Díaz, is a Spanish folk singer and ethnographer. Mr. Díaz, now 74, moved to Urueña from Valladolid in the 1980s and lives in an old building where he has gathered a vast collection of traditional instruments, books and recordings. His home was turned into a museum by the provincial authorities three decades ago.
“I’m a realist, and I don’t believe in getting too nostalgic,” Mr. Díaz said about the loss of traditional stores and crafts in villages like Urueña. “Overall, life is much easier now in the Spanish countryside than 50 years ago, and nobody could ever imagine that books could ever get sold and help save this village when I arrived here.”
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BBC
Harry Billinge: The veteran who raised £50,000 for a D-Day memorial
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Horace "Harry" Billinge visited Normandy many times in his life, starting with the D-Day invasion when he was just 18 years old.
He later returned to remember his fallen comrades, and raised £50,000 (€60,000) for a memorial to be built in their memory.
Resident of Arromanches, Normandy have been sharing their memories of the "little man that was just full of life" ahead of his funeral next week.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : une centaine de Français encore présents dans le pays
La guerre en Ukraine se poursuit, vendredi 22 avril, au 58e jour de l’offensive russe. Les combats s’intensifient, à l’est de l’Ukraine, et notamment à Marioupol. Toutefois, après le redéploiement stratégique des forces russes, le ciel a commencé à s’éclaircir dans l’est du pays ; comme dans la capitale – Kiev – où l’ambassade de France a fait son retour. En revanche, « ce n’est pas parce que l’ambassade est revenue que les Français doivent revenir », a mis en garde ce jeudi Etienne de Poncins, ambassadeur de France en Ukraine, à l’occasion d’un entretien accordé au Figaro. A l’heure actuelle, « entre 100 et 200 » compatriotes sont encore présents sur le territoire, a-t-il précisé ensuite, dont « beaucoup sont franco-ukrainiens ». Et d’ajouter : « Tous ceux qui voulaient partir ont pu partir. »
Pour rappel, au début du conflit, dès lors que les bombardements ont visé Kiev, l’ambassade de France avait été évacuée à Lviv, à l’ouest du pays. Etienne de Poncins est finalement de retour dans la capitale ukrainienne depuis le 15 avril. « C’est un signe politique fort répondant à une demande du président Zelensky du retour des ambassades à Kiev, s’est-il réjoui dans les colonnes du quotidien national. Mais [c’est] aussi un signe que la situation sécuritaire à Kiev est devenue acceptable, puisque les troupes russes ont quitté l’ensemble de la région pour faire retraite au-delà des frontières. »
Toutefois, l’ambassadeur a exhorté les centaines de Français qui ont quitté précipitamment l’Ukraine fin février à ne pas revenir dans ce pays. « Les consignes sont claires : soit quitter l’Ukraine, soit ne pas y venir. » Et de conclure, pour étayer son point de vue : « L’Ukraine reste un pays en guerre, il est dangereux dans sa totalité. On voit bien qu’il y a des frappes de missiles partout. Aucune partie du pays n’est épargnée. »
Des actions « pouvant relever des crimes de guerre »
Les Nations unies ont accusé, ce vendredi, l’armée russe d’actions « pouvant relever des crimes de guerre » en Ukraine depuis l’invasion qui a débuté le 24 février, relate Le Monde. « Les forces armées russes ont bombardé et pilonné de manière aveugle des zones peuplées, tuant des civils et détruisant des hôpitaux, des écoles et d’autres infrastructures civiles », a fait savoir la porte-parole, Ravina Shamdasani à l’occasion d’un briefing de l’ONU à Genève.
L’ONU a documenté « le meurtre illégal » de 50 civils
Tout en niant une quelconque implication dans le massacre de Boutcha, les Russes ont diffusé plusieurs thèses sur les réseaux sociaux, rappelle BFM TV. Ces dernières ont ensuite été contredites par les images elles-mêmes. Tandis que plusieurs enquêteurs ont depuis été envoyés sur place, l’ONU a assuré ce vendredi avoir documenté « le meurtre illégal » de 50 civils dans la ville ukrainienne, a fait savoir la porte-parole Ravina Shamdasani.
Boris Johnson : il y a une « possibilité » que la guerre dure jusqu’à la fin 2023
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a qualifié ce vendredi de « réaliste » la possibilité que la guerre en Ukraine dure jusqu’à la fin de l’année 2023, indique 20Minutes. Interrogé à l’occasion d’une conférence de presse à New Delhi sur un tel calendrier évoqué par des sources occidentales, il a répondu en ces termes : « C’est une possibilité réaliste, oui, bien sûr, [Vladimir] Poutine a une énorme armée, […] il a fait une erreur catastrophique et la seule option qu’il [ait] maintenant, c’est de continuer à essayer d’utiliser son approche épouvantable, basée sur l’artillerie, pour essayer d’écraser les Ukrainiens. »
Selon la même source, le Royaume-Uni envisage de livrer des chars à la Pologne, en remplacement de chars d’assaut de conception soviétique qu’elle pourrait fournir à l’Ukraine, pour faire face à l’invasion russe. « Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de ses T72 en Ukraine », a confié ce vendredi le Premier ministre Boris Johnson.
Azovstal : Moscou prêt à une trêve « à tout moment »
Ce vendredi, l’armée russe s’est dite prête à observer « à tout moment » une trêve « sur tout ou [une] partie » du site industriel d’Azovstal, relaye France 24. Il s’agit du dernier bastion des forces ukrainiennes de Marioupol. L’objectif : permettre l’évacuation de civils et la reddition de combattants. L’annonce a été faite par le ministère russe de la Défense, par le biais d’un communiqué. Moscou a précisé que les civils qui sortiraient auraient le choix de rejoindre ensuite des territoires sous contrôle ukrainien ou russe.
« Le point de départ de cette pause humanitaire sera la levée par les formations armées ukrainiennes de drapeaux blancs sur tout ou une partie d’Azovstal », a ensuite indiqué le ministère russe de la Défense. Le futur de la guerre en Ukraine « dépend du sort de Marioupol », quasi intégralement sous contrôle russe, a de son côté jugé le gouverneur régional ukrainien Pavlo Kyrylenko. « Le succès de l’offensive russe dans le Sud dépend du sort de Marioupol », a commenté ce dernier au cours d’un entretien réalisé en visioconférence. Il a aussi estimé que cette ville était « stratégique » pour les Ukrainiens, dans leur défense de la région, ainsi que pour les Russes, dans leur volonté d’assurer un pont terrestre vers la Crimée annexée.
Marioupol : 20 % de la ville toujours sous contrôle de l’armée ukrainienne
Invité de la matinale de BFM TV ce vendredi matin, Sergeï Orlov, le maire adjoint ukrainien de Marioupol, a remis en question la version russe selon laquelle Marioupol est totalement sous le contrôle des hommes de Vladimir Poutine. « La Russie dit qu’elle occupe Marioupol, mais cela ne correspond pas à la réalité. Elle a temporairement occupé une bonne partie de notre ville, mais l’Ukraine contrôle le sud et les territoires adjacents. Encore 20 % de la ville est contrôlée par l’armée ukrainienne », a assuré l’élu local. Après quoi, ce dernier a également affirmé qu’il restait entre 120 000 et 130 000 habitants dans la ville portuaire du sud-est de l’Ukraine, et que 21 000 civils étaient morts.
L’armée russe vise le « contrôle total du Donbass »
La Russie vise le contrôle total du sud de l’Ukraine et de la région du Donbass, afin de disposer d’un pont terrestre vers la Crimée annexée par Moscou, a estimé ce vendredi un général et haut responsable de l’armée russe, comme le relaye France 24. « Depuis le début de la deuxième phase de l’opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine, a ensuite détaillé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du Centre de la Russie, dont les propos sont cités par les agences de presse russes. Cela permettra d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l’économie ukrainienne. »
Aucun couloir d’évacuation de civils ce vendredi
Ce vendredi, aucun couloir d’évacuation de civils n’a pu être organisé en Ukraine, a fait savoir une responsable du gouvernement ukrainien, jugeant la situation « dangereuse » sur les routes. « En raison du danger menaçant nos itinéraires, il n’y aura pas de couloirs humanitaires aujourd’hui », a détaillé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Une information confirmée auprès de BFM TV par Tatiana Lomakina, responsable des couloirs humanitaires pour le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
De possibles nouveaux massacres près de Marioupol
Gulliver Cragg, envoyé spécial de France 24 en Ukraine, a fait allusion ce vendredi, depuis Kiev, à des images satellites montrant ce qui pourrait être 200 fosses communes à Manhush, un bourg situé à quelques kilomètres de Marioupol. Il n’y a encore aucune certitude, mais elles tendent à confirmer les dires du maire Vadym Boïtchenko, qui évoque des massacres de civils. D’après les autorités ukrainiennes, ces fosses pourraient contenir jusqu’à 9 000 corps.
France : 11 588 élèves ukrainiens pris en charge
Le ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports communique chaque semaine sur le nombre d’enfants ukrainiens accueillis dans les écoles, collèges et lycées français. Au total, 11.588 élèves ukrainiens sont pris en charge de l’école au lycée, rapporte 20Minutes ce vendredi.
Une nouvelle aide militaire américaine
Jeudi, Joe Biden, le président des Etats-Unis, a annoncé une nouvelle aide militaire pour Kiev, à hauteur de 800 millions de dollars, rapporte BFM TV. Cette enveloppe comprend « des armes d’artillerie lourde, des dizaines d’obusiers, 144 000 munitions, ainsi que des drones », a souligné le dirigeant américain. Dans le but de continuer à fournir une assistance militaire à l’Ukraine, le chef de l’Etat a également fait savoir qu’il comptait demander des fonds supplémentaires au Congrès. Washington a aussi l’intention d’apporter une aide économique supplémentaire de 500 millions de dollars, afin de maintenir le fonctionnement du gouvernement ukrainien.
Kiev accuse Moscou de préparer un faux référendum
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé ce jeudi la Russie de chercher à organiser un faux référendum d’indépendance dans les régions de Kherson et de Zaporijjia, qu’elle occupe dans le sud du pays, relate 20Minutes. Dans un message vidéo, le dirigeant ukrainien a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, à l’instar de leurs numéros de passeport, que pourraient leur réclamer les forces russes. « Ce n’est pas juste pour mener un recensement. […] Ce n’est pas pour vous donner de l’aide humanitaire, d’aucune sorte. C’est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l’ordre d’organiser cette comédie arrive de Moscou », a-t-il mis en garde.
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : Joël Lautier, une star française des échecs sur la liste noire américaine
Publié le : 21/04/2022 - 18:33
Sébastian SEIBT
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Les États-Unis ont ajouté en mars un Français, Joël Lautier, à la liste des personnes visées par les sanctions contre la Russie, ont rapporté Les Échos mercredi. Une décision qui peut sembler surprenante et qui touche une ex-star tricolore des échecs.
C’est un nom qui ressort du lot. Sur les plus de 340 individus sanctionnés par les États-Unis le 24 mars en lien avec la guerre en Ukraine, un seul n’est pas russe, mais français : Joël Lautier, un ancien champion international d'échecs devenu conseiller en fusion-acquisition.
Son inscription sur cette liste noire américaine qui n’en finit pas de s’allonger est passée totalement inaperçue jusqu’à ce que le quotidien Les Échos l’évoque dans un article publié mercredi 20 avril. Ce dirigeant d’un cabinet de conseil en fusions et acquisitions apparaît en réalité deux fois sur la liste des sanctions américaines : une fois sous son nom français (Joël Raymond Lautier) et une fois sous la version “russifiée” de son patronyme, Zhoel Raimon Lote.
Pourquoi Joël Lautier ?
Il a même droit à une mention spéciale du Trésor américain puisqu’il est cité à part dans un communiqué de presse faisant état des efforts de Washington pour cibler “l’élite des proches de Vladimir Poutine”. Ce Français de 48 ans y est mis presque dans le même sac qu’une quinzaine de riches Russes, dont Gennady Timchenko, un homme d’affaires et ami de Vladimir Poutine depuis le début des années 1980.
>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : viser les oligarques russes, une stratégie condamnée à faire pschitt ?
Presque – car Joël Lautier n’est pas visé par les sanctions spécifiquement pour s’être enrichi grâce à sa proximité avec le maître du Kremlin, contrairement aux oligarques qui se retrouvent dans le viseur des autorités américaines et européennes. Il doit ce discutable privilège au fait qu’il est devenu, en 2020, directeur non-exécutif au conseil d’administration et membre du comité de surveillance de la banque russe Sovcombank.
Cet établissement financier, l’une des banques d’importance “systémique” en Russie, est soupçonné d’avoir aidé l’élite russe à s’enrichir illégalement. Elle a été l’une des premières cibles des sanctions américaines, dès le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février.
Un mois plus tard, Washington s’est donc décidé à accentuer la pression sur Sovcombank en ciblant individuellement tous ses dirigeants, y compris les membres du conseil d’administration.
Selon Les Échos, il est “bizarre” que Joël Lautier subisse ainsi les foudres de Washington. D’abord, souligne le quotidien, parce qu’il avait démissionné de son poste à la Sovcombank le 25 février, au lendemain de l’inscription de cette banque sur la liste des sanctions. Alors certes, cette décision n’est effective qu’après “une assemblée générale [des actionnaires]”, souligne Les Échos. Depuis les sanctions américaines, toute référence aux membres du conseil d'administration a disparu du site de la banque.
Il semble, en outre, y avoir eu deux poids deux mesures à Washington. Joel Lautier a été sanctionné officiellement parce qu’il était membre du conseil d’administration de Sovcombank. Mais l’Allemande Regina von Flemming est devenue directrice non-exécutive de la banque russe en 2020, occupait encore ce poste juste avant le début de la guerre... et n’apparaît pourtant pas sur la liste des sanctions américaines. Contacté par France 24, le Trésor américain n’a pas commenté cet “oubli”.
De champion d’échecs à homme d’affaires en Russie
Joël Lautier, contacté par Les Échos, n’a, de son côté, pas souhaité réagir à son inscription sur la liste des sanctions. Elle signifie que les éventuels avoirs qu’il détient aux États-Unis ou dans une banque américaine peuvent être saisis, et qu’il ne peut pas faire affaire avec des Américains.
Ironiquement, Joël Lautier a été mis sur la liste des sanctions américaines le même jour qu’Anatoli Karpov, l’ex-champion du monde d’échecs qui, devenu député russe, a voté en faveur de la guerre en Ukraine. Ces deux-là se sont affrontés par le passé à plusieurs reprises… sur l’échiquier.
Le tropisme russe du Français vient en partie de sa carrière échiquéenne. Jusqu’en 2006, Joël Lautier était, en effet, la plus grande star tricolore des échecs. Il a été champion du monde junior, a participé à plusieurs reprises au tournoi des candidats au titre de champion du monde. Joël Lautier est aussi l’un des très rares joueurs à avoir un score positif (2 victoires, 1 défaite, 7 nuls) contre la légende vivante des échecs Garry Kasparov.
Son amour du plateau à 64 cases l’a amené à de nombreuses reprises en Russie, qui reste le pays historiquement le plus important pour les échecs. Il a aussi appris la langue en dévorant les livres d’échecs des grands maîtres russes.
Et finalement, lorsqu’il prend sa retraite des échecs en 2006 pour se tourner vers la finance, “la Russie m'a offert la meilleure passerelle pour passer des échecs aux affaires !”, avait-il déclaré en 2016 aux Échos. Il profitait alors aussi de cette tribune médiatique pour dénoncer, deux ans après l'annexion de la Crimée par la Russie, la “diabolisation de la Russie en Europe” et appelait à tisser davantage de liens commerciaux avec Moscou.
Il fonde dès 2006 son cabinet de conseil en fusion et acquisition RGG (Russia goes global – la Russie s’ouvre au monde) qui se spécialise dans l’achat et la vente d’actifs en Russie. En parallèle, il suit une formation à Skolkovo, la principale école de management de Moscou.
Depuis lors, il a conseillé plusieurs grands groupes russes dans des secteurs aussi divers que le pétrole, l’électricité ou encore le domaine pharmaceutique. Outre son rôle à la Sovcombank, Joël Lautier a aussi été directeur non-exécutif pour Evropeyskaya Elektrotekhnica, une société russe de matériel électronique.
C’est, peut-être, cette accumulation qui a fini par retenir l’attention du Trésor américain. L’ex-champion des échecs à trop poussé ses pions en Russie en oubliant l’une des règles d’or de ce jeu : les pions sont les seules pièces qui ne peuvent revenir en arrière.
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ÉCHEC AU ROISanctions contre la Russie : le monde des échecs également de la partie
ESPIONNAGEGuerre en Ukraine : quand les États-Unis dégainent l’arme du renseignement militaire
DÉCRYPTAGE
L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches
New York Times - World
Why Are Kangaroos Turning Up in India?
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The animals are the latest exotic fauna to be smuggled into the country, possibly to be used as pets. Draft legislation would close loopholes in the roaring wildlife trade.
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By Mike Ives and Sameer Yasir
On the edges of forests in eastern India, people have been stumbling upon hungry, scared marsupials that they do not recognize. The animals are kangaroos.
Three of the marsupials were rescued by wildlife officers this month after residents called in sightings. One was found dead. Videos of the sightings were shared widely in India, drawing national attention.
Wildlife experts say the animals were almost certainly born in breeding facilities in Southeast Asia and smuggled overland into India, where they were probably destined to be exotic pets. Some social media users have demanded the arrest of whoever had trafficked them. But so far no arrests have been made.
Some view the sightings as an example of how brazen the wildlife smuggling trade has become. Lawmakers in India’s Parliament are drafting legislation to plug the legal loopholes that allow many animal smugglers to operate with impunity.
India essentially has “no law” under which people can be arrested or prosecuted for possessing exotic species, said Belinda Wright, a wildlife activist in New Delhi, India’s capital. The authorities can only cite customs rules that prevent people from smuggling animals without paying duties or having permits for them, she added.
The police “can get them for smuggling, but they can’t get them for anything else,” said Ms. Wright, the executive director of the nonprofit Wildlife Protection Society of India. Once exotic animals have been successfully smuggled into the country, she said, people who are caught with them tend to falsely — and successfully — claim that they were bred domestically in captivity.
Kangaroos were never domesticated. The marsupials are native to Australia, where they number in the tens of millions and have been hunted for generations. They were removed from the U.S. list of endangered and threatened wildlife in 1995.
The animals are not common pets in India, but in recent weeks, kangaroos have been seen walking along roadsides in the northeastern state of West Bengal, a known hotbed of wildlife smuggling.
Ms. Wright said the chances that such kangaroos would multiply in the wild in India were slim, mainly because they are mammals and not plants or amphibians. They also tend to be smuggled into the country one or two at a time, rather than as part of large groups of animals that could reproduce and establish a community, she added.
In one recent kangaroo sighting, Sanjay Dutta, a forestry official in West Bengal, was patrolling a protected area when residents of a nearby village called to say they had discovered some unfamiliar wild creatures.
The three animals were “terrified and wounded, and seemed to be searching for something to eat,” Mr. Dutta said of the creatures he found in the village of Milanpally.
They were dehydrated and malnourished when they were taken to the North Bengal Wild Animals Park, a safari center, according to wildlife specialists who have been looking after them.
NORTH BENGAl
WILD ANIMALS PARK
NEPAL
BHUTAN
Milanpally
BANGLADESH
WEST
BENGAL
INDIA
Kolkata
CHINA
PAK.
New
Delhi
Bay of
Bengal
INDIA
Mumbai
Arabian
Sea
200 mileS
By The New York Times
The smuggling of endangered and exotic fauna is “an unfortunate and increasing trend” in India, and is partly a result of rules that restrict the trade of native species, the government’s Directorate of Revenue Intelligence said in a report two years ago.
Customs officials in the country have confiscated many thousands of nonnative species in recent years, including falcons, finches, orangutans, monkeys and macaws. Some were endangered; many were destined for sale as exotic pets.
The wildlife officials who found the kangaroos this month work in a narrow, landlocked corridor of northeastern India that borders Bangladesh and Nepal. The corridor is known as a major transit point for smugglers moving exotic animals from Southeast Asia.
India was among the early signatories of the Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora, or CITES, a 1975 treaty designed to ensure that trade did not imperil the survival of threatened and endangered species.
But India lags other countries in giving CITES a “proper legislative structure” in its legal system, said Debadityo Sinha, a senior resident fellow at the Vidhi Center for Legal Policy in New Delhi.
A proposed amendment to India’s 1972 Wildlife (Protection) Act would put the possession of exotic species under the purview of wildlife protection authorities instead of customs officials. The draft legislation, currently in committee, is expected to pass whenever it is introduced in Parliament. Mr. Sinha said that it would most likely “address the legal vacuum in regulating exotic species in India to some extent.”
For now, though, India’s patchy rules around imported wildlife are a draw for smugglers eyeing rich customers in New Delhi, Mumbai and other major cities who are willing to pay a premium for unusual pets.
As for the three kangaroos found alive in West Bengal this month, one later died.
The two that remain have been slowly recovering and will probably be sent to a zoo in the city of Kolkata, a few hundred miles away, said Dawa S. Sherpa, the park’s director.
“There are already a number of kangaroos there, and the zoo has proper infrastructure,” she said. “Let them grow up there.”
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L'Humanité
Ryanair, Vueling et Volotea... Pourquoi les grèves s'enchaînent chez les salariés du low cost
ActuLes conflits se multiplient dans les compagnies aériennes low cost. En cause : la compression des coûts et les conditions de travail déplorables. Explications.
C’est une simple canette de Coca qui a mis le feu aux poudres. Deux hôtesses de l’air de la compagnie Ryanair ont été menacées de licenciement pour avoir bu, en mars, un soda à bord d’un avion. Mais la politique est claire : « Ni à manger ni à boire à bord ». En conséquence, le Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC) a lancé un préavis de grève. Une large mobilisation qui a permis l’abandon des sanctions contre les hôtesses.
Derrière cet incident chez Ryanair, c’est toute la logique low cost en matière de conditions de travail qui est aussi dénoncée par les grévistes. Ce qui explique pourquoi la colère a fait tache d’huile.
Chez Volotea, après la grève massive du week-end pascal, démarre ce vendredi un nouveau mouvement qui promet d’être très suivi. D’autant que le personnel navigant de la compagnie a été rejoint par les pilotes de ligne, qui se sont mis en grève le week-end dernier et recommenceront les 23 et 24 avril. « Le préavis de grève du SNPNC, initialement prévu sur la période du 15 au 30 avril, vient d’ailleurs d’être prolongé jusqu’au 31 mai », annonce Alizée Bonnaure, déléguée syndicale de la compagnie.
« Que ce soit Ryanair ou Volotea, le PNC (personnel navigant commercial – NDLR) est super mal payé, il n’y a pas de temps de repos et la plupart des demandes ne sont pas écoutées », déplore Stéphane Salmon, secrétaire général adjoint du SNPNC.
La direction de Vueling a cédé
Revalorisations salariales, amélioration de la reconnaissance des vols de nuit et application de la législation française en matière de temps de pause sont autant de revendications portées par le syndicat. Par ailleurs, le SNPNC vient d’assigner la compagnie low cost espagnole en justice, qu’il accuse de casser le mouvement en faisant venir des salariés non grévistes d’autres pays d’Europe.
Malgré les attaques de la direction, mercredi, le trafic est resté extrêmement perturbé, avec quatre vols annulés sur cinq, et un avion en direction de Strasbourg qui a dû atterrir à Nantes, laissant le soin aux passagers de se débrouiller pour rentrer en Alsace.
Chez Vueling aussi, le SNPNC avait déposé un préavis de grève du 22 avril au 9 mai. Revendiquant de meilleures conditions de travail, le syndicat dénonçait des revalorisations salariales insuffisantes. Face à la mobilisation des compagnies concurrentes, et à la pression de ses propres salariés, qui, consultés, se sont déclarés à 98 % en faveur de la grève, la direction de Vueling a cédé. Elle qui ne proposait que des hausses de 150 euros par mois au maximum a décidé de faire de ce montant un minimum. « Notre force est d’avoir su nous solidariser entre personnels des différentes compagnies, se félicite un élu SNPNC de l’entreprise, qui préfère rester anonyme. “Un effet levier”, poursuit-il, permis par le fait que nous nous connaissons tous, peu importe la compagnie, on connaît les conditions de travail et de vie de nos collègues, on sait où appuyer. »
« Nous demandons reconnaissance et dignité »
Une victoire qui motive les salariés de Ryanair. Bien que les menaces pesant sur les deux hôtesses aient été levées, les salariés n’ont pas obtenu le droit de boire et manger à bord. Une provocation de la part de la compagnie low cost, qui « contrôle continuellement nos moindres faits et gestes et nous réprimande très sévèrement au moindre écart, en exerçant une forte pression », explique Damien, élu syndical chez Ryanair, bien décidé à poursuivre le mouvement.
Les grévistes exigent également l’application du Code de l’aviation civile. Car, explique Stéphane Salmon, « Ryanair refuse de se soumettre au droit français à propos des temps de repos ». Or, avec les normes de sécurité européennes auxquelles se réfère la compagnie, un steward pourrait se retrouver à travailler vingt-quatre heures d’affilée, le temps d’un aller-retour Paris-Tokyo, s’il a de quoi se reposer durant le vol, explique le représentant syndical.
« Il serait plus stratégique de se coordonner »
La mobilisation des personnels des compagnies low cost pourrait bien s’étendre encore. L’élu syndical Vueling le confirme : « Il va sûrement y avoir des vagues de grèves à plus grande échelle. » La présidente du bureau exécutif du SNPNC, Christelle Auster, appelle de ses vœux cette concordance des luttes.
« Il serait plus stratégique de se coordonner entre PNC de toute l’Europe pour les grèves. Afin d’éviter qu’elles ne soient cassées par des renforts d’autres pays, poursuit la syndicaliste. Mais surtout, j’espère que nos actions et nos revendications s’étendront à terme : nous demandons simplement de la reconnaissance et de la dignité dans notre travail. »
Damien promet d’ores et déjà que, « si Ryanair ferme encore les yeux, nous referons grève cet été en nous coordonnant avec d’autres pays d’Europe : nous avons déjà des discussions avec la Belgique et l’Italie ».
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Etats-Unis : le parlement de Floride adopte un projet de loi pour sanctionner Disney World, jugé trop progressiste
A l’origine de cette décision : le comportement jugé excessivement progressiste de Disney World, pas au goût des élus républicains. Afin de sanctionner le parc d’attractions, le parlement de la Floride a adopté jeudi 21 avril un projet de loi qui vient supprimer un statut favorable dont bénéficie le géant du divertissement, détaille Le Figaro.
Dans le détail, le gouverneur conservateur de la Floride, Ron DeSantis, dont les relations avec Disney se sont récemment dégradées, n’a pas apprécié le fait que Bob Chapek, le PDG du parc d’attractions, se soit prononcé publiquement contre une loi dont il est à l’origine. Cette loi, rappelle le quotidien national, concerne l’interdiction d’enseigner à l’école primaire des sujets en lien avec l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Un texte que ses opposants ont surnommé « Don’t say gay », autrement dit, « Ne parlez pas des gays ».
Un double scrutin
Les deux chambres du parlement – chacune à majorité républicaine –, qui siègent dans la capitale Tallahassee, ont voté le projet de loi. D’abord le Sénat, ce mercredi, par 23 voix contre 16. Puis, la Chambre des représentants, ce jeudi, par 70 voix contre 38. Un double scrutin synonyme de revers pour le géant du divertissement, qui demeure un poids lourd économique dans la région, soulignent nos confrères.
A savoir que le statut spécial dans le collimateur du texte avait été octroyé à Disney à l’époque de la construction du site de loisirs Disney World. Autrement dit, dans les années 1960. Celui-ci offre au géant du divertissement une large autonomie de gestion locale et l’exempte de la majorité des réglementations de l’Etat. Situé près d’Orlando, ce parc est l’un des plus visités au monde.
France24 - Monde
Reportage en Ukraine : à Irpin, "impossible d'oublier et de retrouver la vie d'avant la guerre"
Publié le : 21/04/2022 - 17:11
Tahar HANI
Dans la banlieue nord-ouest de Kiev, Irpin tente de panser ses plaies et de redonner vie à ses rues dévastées après le départ des troupes russes, fin mars. Ses habitants continuent à enterrer quotidiennement leurs morts après des semaines de bombardements russes et d'occupation, synonyme d’exécutions et de viols. Témoignages.
Située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Kiev, Irpin n'oubliera jamais les destructions causées par l’armée russe qui s’était emparée de la ville fin février, avant de l’évacuer un mois plus tard, alors que l’offensive lancée par la Russie sur l'Ukraine se concentre désormais sur l'est de l'Ukraine.
Un mois de bombardements aveugles et de massacres a transformé en un enfer sur Terre cette petite ville de banlieue qui était, avant la guerre, un refuge pour les touristes étrangers et très prisée par les habitants de Kiev. Ces derniers venaient profiter, le temps d’un week-end ou plus, des bords de ses rivières et de ses espaces verts.
Des habitants encore sous le choc
Les habitants d'Irpin, qui ont survécu à ce mois infernal, sont encore sous le choc des actes commis par les "soldats racistes russes et tchétchènes", comme les décrit Konstantin Godoskos, un Ukrainien d'origine kazakh. Un résident qui ne peut retenir ses larmes chaque fois qu'il se remémore les violences et les tueries qui ont eu lieu dès le premier jour de l’arrivée des Russes à Irpin.
"Une grosse explosion m'avait réveillé dans la nuit du 24 février [le jour du début de l'invasion russe, NDLR]. J'ai regardé par la fenêtre pour essayer de comprendre ce qu’il se passait, et c’est là que j'ai vu des centaines voire des milliers de parachutistes largués par des avions militaires russes sur l'aéroport d'Hostomel, situé à seulement un kilomètre d'Irpin. Le bruit des hélicoptères était terrifiant et insupportable et mon cerveau ne pouvait pas croire ce que je voyais dans le ciel".
"Deux jours plus tard, des soldats russes sont venus dans mon immeuble et ont abattu le gardien sans raison, poursuit-il. Le malheureux n'était même pas armé. À plusieurs reprises, j’ai vu des soldats russes tuer des gens qui ne faisaient que marcher dans la rue".
De par sa proximité avec Kiev et de la route principale qui mène à la capitale ukrainienne, Irpin est l'une des premières villes à avoir été occupée par les soldats russes. Ces derniers ont été empêchés d'avancer vers Kiev par les forces ukrainiennes qui les ont affrontés et contraints à prendre position à Irpin pendant un mois – qui a semblé interminable pour les habitants de la ville.
"Je les ai vu violer des femmes et des jeunes filles"
Konstantin Godoskos n'a pas seulement vu des exécutions sommaires et arbitraires dans la rue, il affirme avoir également été témoin de scènes "encore plus horribles", selon ses termes, comme le viol de femmes, qu'il n'oubliera jamais.
"Je les ai vu violer des femmes et des jeunes filles. L'une d'elles avait 15 ans, précise-t-il. Ils l’ont séquestrée dans le sous-sol de l'immeuble. Ce n'était pas des Tchétchènes ou des soldats d’une autre nationalité, non, il s'agissait de militaires russes qui n’avaient pas plus de vingt ans. La jeune fille a finalement réussi à s'enfuir car ses violeurs, fortement alcoolisés, avaient oublié de rattacher ses liens".
Et de poursuivre : "J'en ai vu des choses horribles à Irpin, j'ai même enterré 74 corps pendant l'occupation de la ville par les forces russes. Je leur ai dit qu'ils étaient chrétiens comme moi et des étrangers comme moi. Je leur ai demandé d'enterrer les morts dans le cimetière comme nos traditions religieuses l’exigent, mais ils ont refusé et m'ont ordonné de les inhumer dans les jardins des maisons".
"Qu'avons-nous fait à Poutine pour nous faire tuer ainsi ?"
Au 15 avril, les corps de plus de 900 civils avaient été découverts dans la région de la capitale ukrainienne après le retrait des forces russes, dont 150 dans la seule ville d'Irpin, selon le chef de la police régionale de Kiev, Andriy Nebytov. Un chiffre susceptible d'augmenter car tous les corps n'ont pas encore été retrouvés, selon lui.
"La tâche de la police est désormais de, premièrement, recueillir des preuves, documenter les crimes commis par les soldats russes, et de les poursuivre devant la justice internationale. Deuxièmement, d'arrêter les Ukrainiens qui les ont aidés et tous les voleurs qui ont pillé les maisons vides", a expliqué Andriy Nebytov.
Comme Borodianka, un peu plus loin au nord de Kiev, Irpin est devenue une ville fantôme. La majorité des bâtiments et des immeubles sont détruits, tandis que les infrastructures sont effondrées. Il n’y a plus d'eau, plus d'électricité, et plus de commerces. Cette situation critique a poussé la grande majorité de ses habitants à fuir.
Avant la guerre, la ville comptait plus de 60 000 habitants. Aujourd'hui, il ne reste plus que quelques familles qui n'ont pas pu fuir, faute d’avoir trouvé un endroit sûr où se réfugier.
Parmi elles, celle d'Alina Kochkuk, qui est restée avec ses enfants dans un petit appartement situé au troisième étage d'un immeuble dont le toit a été détruit. "Je n'ai nulle part où aller. J'ai enterré le 20 mars mon mari qui a été tué par balles par des soldats tchétchènes, confie-t-elle. Aujourd'hui, on est contraint de rester dans cet immeuble qui risque de s'effondrer d'un instant à l'autre."
"Mes enfants me soutiennent et me demandent de tourner la page du passé et de ne plus regarder en arrière, poursuit Alina Kochkuk, les larmes aux yeux. Mais comment pouvons-nous oublier tout ce que nous avons vécu ? Mon mari a été tué, mon appartement est détruit, et nous avons perdu tout ce que nous avions. Nous sommes devenus des mendiants. Non, il est impossible d'oublier et de retrouver la vie telle que nous l’avions connue avant la guerre".
Et d'ajouter : "Qu'avons-nous fait à Poutine pour nous faire tuer ainsi ? Nous n'avons volé personne et n'avons insulté personne, nous vivions dans notre pays et n'avons agressé personne, c'est lui qui nous a attaqués et a détruit nos vies".
De nombreuses années pour reconstruire des villes dévastées
À Irpin, où s'alignent parfois des immeubles semblables à ceux visibles dans les banlieues françaises, de nombreuses personnes ont été témoins de tueries et de massacres.
"Au milieu du mois de mars, une femme nous a appelé pour nous informer que son oncle n'avait plus donné de signe de vie depuis plusieurs jours, raconte un policier en patrouille dans l’un des quartiers de la ville. Lorsque nous nous sommes rendus au domicile de cet individu, nous avons constaté qu'une roquette russe avait frappé son balcon. Cet homme a été pris pour cible et a perdu la vie alors qu'il ne faisait que fumer une cigarette sur son balcon".
D'autres habitants ont été visés sans aucune raison ou "dès lors qu’ils sortaient leur téléphone portable", explique son collègue, selon lequel "les Russes voulaient empêcher quiconque de documenter les massacres odieux qu'ils ont commis contre cette ville et ses habitants".
Il faudra beaucoup de temps pour qu'Irpin reprenne vie. Les routes principales, les bâtiments et les ponts menant à la capitale ont tous été détruits. Même son centre culturel, considéré comme un chef-d'œuvre architectural construit à l'époque soviétique, n'a pas été épargné par les bombardements et devra être complètement détruit car ses piliers ont été ébranlés par l'intensité des frappes d'artillerie.
Irpin, Boutcha, Borodianka, Hostomel et plein d’autres villes ukrainiennes ont été détruites en l'espace d'un mois. Il faudra à l'Ukraine plusieurs années et beaucoup de moyens pour toutes les reconstruire.
Article adapté de l'arabe, retrouvez ici la version originale.
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DÉCRYPTAGEOffensive russe dans l’est de l'Ukraine : l’armée ukrainienne peut-elle défendre le Donbass ?
LE FIL DU 28 MARS
L'Ukraine annonce la reprise d'Irpin, situation "catastrophique" à Marioupol
Reporters
La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine
New York Times - World
French Presidential Election
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What You Need to Know About France’s Presidential Election
President Emmanuel Macron will face Marine Le Pen, the far-right leader, in the runoff on Sunday. The outcome will be crucial for France and reverberate globally.
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By Aurelien Breeden
PARIS — President Emmanuel Macron of France will face Marine Le Pen, the far-right leader, in the runoff of the French presidential election on Sunday.
The two candidates advanced to the second round of voting on April 10 — Mr. Macron with 27.85 percent of the vote, and Ms. Le Pen with 23.15 percent — after a muted campaign that was largely overshadowed by the war in Ukraine.
For weeks, Mr. Macron was accused of trying to use his diplomatic prominence to cruise into a second term without debating his opponents over domestic issues. Now, though, he is in a decisive phase of the campaign that has required him to directly face voters concerned about the cost of living and his plans to raise the legal retirement age.
Mr. Macron and Ms. Le Pen faced off in France’s last presidential election, in 2017. Then, Mr. Macron won nearly two-thirds of the vote, but polls predict the race will be much closer this time.
France’s tradition of mainstream voters uniting against the far-right looks more precarious than ever, and a victory by Ms. Le Pen, who has softened her tone but not her anti-immigrant, nationalist platform, would reverberate globally.
Jean-Luc Mélenchon, the radical leftist candidate, finished in a strong third place in the first round of voting, with 21.95 percent of the vote, and Mr. Macron and Ms. Le Pen hope to convince left-wing voters that they are better positioned to address calls for social justice and preserve France’s generous welfare state.
The presidency is France’s most powerful political office, offering considerable control of domestic and foreign policy in one of the European Union’s most populous and influential member states. Here is what you need to know about the runoff.
What’s at stake?
France, a nation of over 67 million people, is the world’s seventh-largest economy and most visited country, one of five permanent members of the United Nations Security Council and a nuclear power. It is a founding member of the European Union and a key driver of its policy.
France’s next president will have to help the country navigate two forces buffeting Europe: a brutal Russian invasion of Ukraine that has displaced millions on the continent’s doorstep, and a pandemic-related economic recovery that is straining supply chains.
While right-wing forces have largely won France’s culture wars in recent years, voter surveys show that French voters are now primarily concerned with the growing cost of living. The next president will have to juggle those worries with other long-term issues on voters’ minds, like France’s clean energy transition, the sustainability of its generous welfare model, fears of immigration and hand-wringing over the place of Islam in the country.
Broad disillusionment with politics has also become a major source of concern. Voter turnout for the first round of voting was 73.69 percent, high by many countries’ standards but the lowest for a French presidential election since 2002.
What are the powers of the French presidency?
French presidents have formidable powers at their disposal — more than most Western leaders, with fewer of the checks and balances that limit the executive branch in other countries.
Unlike British prime ministers or German chancellors, who are chosen by the parties that control the most seats in Parliament, French presidents are elected directly by the people for five-year terms. Shortly after that election, France returns to the polls to vote for representatives in the National Assembly, the more powerful house of Parliament, where terms also last five years.
Having both of those elections on the same five-year cycle strongly increases the likelihood that France will vote in lawmakers who back their newly elected head of state, who does not have to worry about midterm elections and is largely immune from internal party turmoil because the president is voted in for a fixed term.
France’s prime minister, as the head of government, plays an important role in the constitutional system, as does Parliament. But the president, who appoints the prime minister, sets much of France’s agenda.
Still, Mr. Macron and Ms. Le Pen could find it challenging to muster a strong legislative majority, potentially forcing them into a “cohabitation” — when the presidency and the National Assembly are on opposing political sides, compelling the president to choose a prime minister of a different persuasion and potentially blocking much of the presidential agenda.
Similarly to Mr. Macron, many lawmakers in his party were political novices when they were elected in 2017 with sweeping promises of change. This time, he faces distrust and hostility from many voters, especially on the left, who will be less inclined to give his party a chance.
And Ms. Pen, whose party only has a handful of lawmakers in the National Assembly, could face even more obstacles if voters shocked by her election decided to back candidates who opposed her nationalist agenda.
What to Know About France’s Presidential Election
Heading to a runoff. In the first round of the election, French citizens voted to advance President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen to the second round on April 24. This runoff, which polls predict could be close, will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Here’s a look at the race:
The incumbent. Mr. Macron, an inveterate political gambler, who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the war in Ukraine. After a lackluster campaign, Mr. Macron is trying to tap into the country’s large pool of voters worried about the environment with ambitious promises.
The far-right veteran. Ms. Le Pen, a nationalist with an anti-immigrant agenda, is making her third attempt to become president of France and is facing Mr. Macron for a second time after losing to him in the 2017 runoff. Though she has sought to sanitize her image, her proposal to ban Muslim women from wearing head scarves is controversial.
What comes next? At 8 p.m. in France on April 24, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts, though projections might not become clear until later if the race is close. Read more about the runoff here.
Who is running?
Of the 12 official candidates in the first round of voting, only Mr. Macron and Ms. Le Pen made it into the runoff.
Mr. Macron, 44, is a former investment banker who was elected in 2017 with little political experience and is running for a second term. He was elected on the ruins of France’s traditional political parties with a strong pro-business platform. He overhauled the labor code, eliminated a wealth tax and reformed the national railway company. But his reformist zeal was tempered by massive strikes over his pension reform plans, Yellow Vest protests and the coronavirus pandemic.
Mr. Macron’s challenger is Ms. Le Pen, 53, the perennial far-right leader who is running for the third time and who lost to him in 2017. She leads the National Rally, a movement long known for antisemitism, Nazi nostalgia and anti-immigrant bigotry that she has tried to sanitize and turn into a credible governing party. Ms. Le Pen has faced criticism about her past sympathy for President Vladimir V. Putin of Russia, but inflation and rising energy prices play well into her protectionist platform.
The latest polls put Mr. Macron ahead of Ms. Le Pen, but the race is expected to be much closer than in 2017, when Mr. Macron won handily with 66.9 percent of the runoff vote.
A bruising televised debate between Mr. Macron and Ms. Le Pen on Wednesday was the race’s only direct confrontation between the two candidates, who traded punches without landing a knockout blow.
How do the elections work?
A candidate who gets an absolute majority of votes in the first round of voting is elected outright, an unlikely outcome that has never occurred in the nearly six decades since France started choosing its presidents by a direct popular vote. Instead, a runoff is usually held between the top two candidates.
The legal voting age in France is 18. There is no electronic voting, no mail-in ballots and no early voting. French election regulations are strict, with stringent limits on campaign finances and airtime, and with financial and logistical support from the state that is intended to level the playing field. (Still, many news outlets are owned by the rich, giving them an avenue to influence elections.)
Campaign spending is capped to roughly 16.9 million euros for candidates in the first round, or about $18.5 million, and roughly €22.5 million for those who reach the second one. Those who flout the rules — like Nicolas Sarkozy, France’s former right-wing president — face fines and criminal penalties.
Private companies cannot make campaign donations, and individuals can only donate up to €4,600 for the entire election. Candidates are reimbursed for a portion of their campaign expenditures, and the state pays for some expenses.
Airtime is closely regulated by France’s media watchdog. At first, television and radio stations must ensure candidates are given exposure that roughly matches their political importance, based on factors like polling, representation in Parliament and prior election results. When the campaign officially starts, two weeks before the vote, all candidates get equal airtime. Campaigning is banned on voting weekends; so is publishing opinion polls, or early results, before voting ends at 8 p.m. on Sunday.
What comes next?
At 8 p.m. on Election Day, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts. That will give a good indication of who is expected to win, but if the race is close, projections might not become clear until later. Official results will be available on the Interior Ministry website.
If Mr. Macron isn’t re-elected, the new president will have until May 13 to take office. Attention will then shift to the elections for the National Assembly. All seats there will be up for grabs, in a similar two-round system of voting, on June 12 and June 19.
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L'Humanité
453 Smic : c'est le salaire moyen des patrons du CAC 40... Du jamais-vu
ActuLe revenu moyen des dirigeants de l’indice parisien de la Bourse de Paris a atteint le record de 8,7 millions d’euros en 2021. Au moment où les prix s’affolent, ces montants vertigineux sont d’autant plus écœurants que dans les entreprises la fourchette d’augmentation des salaires proposée lors des négociations annuelles obligatoires tourne autour des 2,2 % à 2,5 %.
Clotilde MathieuEn 2021, la rémunération des patrons du CAC 40 a battu tous les records. Avec une moyenne annuelle de 8,7 millions d’euros, selon les chiffres publiés par Scalens, celles-ci ont tout simplement doublé par rapport à 2020 (4,5 millions d’euros) et progressé de 60 % par rapport à 2019 (5,4 millions). Soit 453 fois le montant du Smic brut annuel et 228 fois le salaire annuel moyen brut dans le secteur privé. Le précédent record date de 2018, avec 5,8 millions d’euros.
Une « nouvelle garde » qui se gave
La semaine dernière, le pactole que devrait toucher le directeur général de Stellantis, ex-PSA, Carlos Tavares, estimé à 66 millions d’euros, avait donné le ton. Avec une envolée boursière en 2021 (+ 21 %), cumulée à la hausse des chiffres d’affaires, mais surtout des marges dopées par les dispositifs mis en place par le gouvernement sans contrepartie et les restructurations effectuées en 2020, les rémunérations variables ont gonflé. À cela s’ajoutent également des « rémunérations exceptionnelles » qui ont atteint en moyenne en 2021 les 2,1 millions d’euros par dirigeant.
Et même le revenu fixe a progressé de 19 %, car « la nouvelle garde » des dirigeants arrivés « se paie beaucoup plus cher », analysent les auteurs du rapport. Et 2022 devrait poursuivre la trajectoire. Rien que la part de rémunération indexée sur les « performances » de l’entreprise et les options d’achat d’actions (stock-options) devrait atteindre, en 2022, 2,8 millions en moyenne (+ 25 %).
L'échec de la règle du « say on pay »
Au moment où les prix s’affolent, ces montants vertigineux sont d’autant plus écœurants que dans les entreprises la fourchette d’augmentation des salaires proposée lors des négociations annuelles obligatoires tourne autour des 2,2 % à 2,5 %. Soit bien en deçà de l’inflation, indicateur de référence, lequel en mars affichait 4,5 %. En 2022, la perte de pouvoir d’achat des salariés ne laisse pas place au doute. Or, le coup de pouce au Smic et le dégel du point d’indice des fonctionnaires se font attendre.
Cette gabegie montre une fois de plus que l’appel à la moralisation des rémunérations des grands patrons lancé par Bruno Le Maire en 2019, consistant en ce que « le chef d’entreprise ait un salaire 200, 250 ou 300 fois supérieur à celui du salaire le plus modeste », a échoué. Tout comme la règle du « say on pay », qui consiste à ce que le vote des actionnaires sur la rémunération des dirigeants, autrefois consultatif, soit contraignant, depuis 2017 avec la loi sur la transparence dite Sapin 2. Le 14 avril, lors de l’assemblée générale de Téléperformance, les actionnaires ont approuvé, à 85 %, les 21 millions d’euros du PDG Daniel Julien.
Sans loi plafonnant les rémunérations...
À l’inverse, chez Stellantis, le 13 avril, les porteurs d’actions, qui se sont opposés à 52 % aux sommes astronomiques promises à Carlos Tavares, n’ont pas eu gain de cause. Le groupe ayant son siège social aux Pays-Bas, il applique le droit néerlandais où le vote n’est que consultatif. D’ailleurs, note le rapport, « les parts variables record ne sont pas domiciliées en France ».
Sans une loi plafonnant les rémunérations, comme pour les dirigeants d’entreprise publique (450 000 euros par an), et sans nouveau droit des salariés dans les entreprises pour une autre répartition des richesses et des objectifs, les revenus des patrons explosent et continueront leur envolée sans limites.
cac 40Salaires rémunérationsscandales financiers BBC
The German towns in Paraguay with a surge in European immigrants
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A BBC investigation has discovered that thousands of German nationals have migrated to Paraguay in the last 12 months - to escape Covid restrictions and vaccinations in Europe.
But the pandemic is not the only thing driving this new wave of immigration.
As BBC Mundo's Mar Pichel has been finding out, many of the new arrivals say they have become immigrants in Paraguay - because they are uncomfortable with Muslim immigrants at home.
L'Humanité
Le marqueur de la solidarité
ChroniqueJean-Christophe le DuigouMajoritairement, les Français sont solidaires, et même beaucoup plus que leurs voisins européens. Pourtant depuis 10 ans, différents indicateurs marquent un « durcissement » inhabituel de l’opinion publique vis-à-vis de la pauvreté et des politiques de redistribution[1]. Chômage, RSA, retraites, allocation logement… représenteraient « un pognon de dingue » selon l’expression triviale d’Emmanuel Macron. Et bien sûr il faudrait réduire ces dépenses dont le gonflement proviendrait « du mélange des genres entre dépenses d’assurance et dépenses de redistribution » susurrent les experts[2].
Surfant sur cette vague grossie par les médias, les propositions de réforme de la protection sociale n’ont guère tardé à fuser, laissant entrevoir une période fort agitée pour l’après présidentielles. Marine Le Pen, « oubliant » que les immigrés sont des contributeurs nets au système solidaire, porte le pire des projets ségrégatifs. Une Sécurité Sociale excluant travailleurs et personnes d’origine étrangère porterait un coup fatal à la démocratie et à la République. La droite libérale, quant à elle, esquisse une vision qui en transférant à l’Etat les prestations non contributives, ouvre déjà la protection sociale aux assureurs privés. Emmanuel Macron entend pour sa part étatiser l’assurance chômage et offrir une partie du système de retraite aux fonds de pension. Ne serait-ce pas dans tous les cas une remise en question du principe même de solidarité sur lequel est bâti notre système de protection sociale ?
Si les stratégies sont différentes, leur objectif reste le même : restreindre les dépenses sociales. Alors que la mise en place de la Sécurité sociale avait coïncidé avec une réduction progressive de la sphère de l’assistance qui constituait jusque-là la principale dimension de l’intervention collective en direction des plus démunis, on constate aujourd’hui un renvoi vers cet assistanat pour la couverture des besoins des salariés et ménages, de plus en plus nombreux en situation de précarité. En séparant les fonctions d’assurance des fonctions de redistribution, les gouvernements entendent limiter les seules prestations contributives aux risques jugés « assurables » et conditionner l’octroi d’allocations aux situations les plus difficiles. Ainsi fait-on le tri dans l’indemnisation des chômeurs. Ainsi veut-on subordonner le versement du RSA à une contrepartie sous forme de travail de bas emploi. Ainsi en matière de retraites privilégie-t-on le recul de l’âge de liquidation et le recours à une allocation « minimum vieillesse » pour améliorer les petites pensions, plutôt qu’un « minimum de pension ». Tout ceci à l’opposé de la logique historique qui a présidé à la mise en place de la Sécurité sociale, une sécurité sociale solidaire répondant aux besoins de la population au travers d’un système contributif, sans discrimination.
Un vote Macron au second tour, indispensable pour faire barrage à Marine Le Pen, ne peut signifier de quelque manière que ce soit une approbation du projet macronien dit « social », même amendé.
75 ans après sa création la Sécurité sociale n’a pas du tout vocation à se restreindre. Elle a au contraire besoin de s’élargir. Couvrir les conséquences des risques c’est bien. Eviter qu’ils se produisent est souhaitable, d’autant que ces risques sont inégalement répartis, et ce au détriment des plus précaires. Préserver l’outil que représente notre système social est une nécessité, l’accompagner d’un développement nouveau dans la prévention des risques et dans l’implication collective de tous, est la seule garantie d’une égalité dans la couverture des besoins sociaux.
[1] Evolution du regard des Français sur la protection sociale et sur les politiques de solidarité au cours des vingt dernières années CREDOC Rapport R324, décembre 2015
[2] Philippe Trainar, Les Echos 6 avril 2022
Présidentielle 2022 France24 - Monde
Affaire Maddie : un pédophile multirécidiviste mis en examen en Allemagne
Publié le : 21/04/2022 - 23:47
FRANCE 24
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Quinze ans après la disparition de la petite Madeleine McCann pendant les vacances de sa famille au Portugal, un homme a été mis en examen en Allemagne, a annoncé, jeudi, la justice portugaise. Depuis 2020, les autorités allemandes ont identifié un pédophile multirécidiviste allemand, "Christian B.", comme principal suspect du meurtre de "Maddie".
Un suspect a été mis en examen en Allemagne à la demande de la justice portugaise dans le cadre de l'enquête portant sur la disparition de la fillette britannique Madeleine McCann, qui avait suscité un émoi international il y a près de quinze ans, a annoncé, jeudi 21 avril, le parquet de Portimao (sud).
Ce suspect, dont l'identité n'a pas été confirmée, a été mis en examen mercredi, a précisé le ministère public dans un communiqué.
Mais ce rebondissement intervient alors que les autorités allemandes affirment depuis 2020 avoir des preuves du meurtre de la petite Maddie, identifiant un pédophile multirécidiviste allemand, "Christian B.", comme étant le principal suspect. Cet homme purge actuellement une peine de prison pour le viol d'une Américaine de 72 ans en 2005 dans le sud du Portugal.
Madeleine McCann, dite Maddie, a disparu le 3 mai 2007 peu avant son quatrième anniversaire à Praia da Luz, une station balnéaire du sud du Portugal, où elle se trouvait en vacances avec ses parents et un groupe d'amis. Sa disparition a donné lieu à une campagne internationale exceptionnelle pour essayer de la retrouver. Les photos de la petite Maddie, avec ses cheveux châtains clairs au carré et ses grand yeux clairs, ont fait le tour du monde.
Nouveaux éléments
Après 14 mois d'investigations controversées, marquées notamment par la mise en examen des parents, blanchis par la suite, la police portugaise a classé l'affaire en 2008 avant de rouvrir le dossier cinq ans plus tard.
"Le dossier avait été rouvert après l'apparition de nouveaux éléments", a expliqué à l'AFP un porte-parole du ministère public, précisant que, depuis, l'enquête se poursuivait "avec la coopération des autorités anglaises et allemandes".
Mais il a fallu attendre juin 2020 pour que l'affaire s'accélère soudainement, quand le parquet de Brunswick a annoncé avoir acquis la certitude que la fillette était morte et que ses soupçons portaient sur un homme de 43 ans, alors en détention à Kiel, dans le nord de l'Allemagne, pour une autre affaire.
Selon les enquêteurs allemands, il vivait à l'époque des faits à quelques kilomètres de l'hôtel de Praia da Luz où l'enfant a disparu. En détention, "Christian B." a dû être placé à l'isolement afin d'empêcher qu'il ne soit agressé par des codétenus, a-t-on alors appris de même source.
Après avoir été omniprésents dans les médias les mois ayant suivi la disparition de Madeleine, ses parents conservent depuis plusieurs années un silence relatif dont ils ne souhaitaient sortir qu'en cas de rebondissement majeur dans l'affaire.
Avec AFP
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Affaire "Maddie": un nouveau suspect identifié, le parquet allemand ouvre une enquête pour meurtre
DISPARITION - MADDIEL'affaire Maddie classée par la justice portugaise
ROYAUME-UNILes parents de Maddie diffusent le portrait-robot d'un suspect
New York Times - World
Deep in Colombia, Rebels and Soldiers Fight for the Same Prize: Drugs
The country signed a historic peace deal more than five years ago. But a power vacuum is fueling the rise of new armed groups competing to control the drug trade.
Members of the Comandos de la Frontera militia during training in the south of Colombia.Credit...
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By Julie Turkewitz
Photographs by Federico Rios
Julie Turkewitz, the Andes bureau chief, and Federico Rios, a photographer, spent a week with one of the many armed groups that have emerged in Colombia since 2016.
PUTUMAYO, Colombia — In a rebel-held town deep in the jungle, Joel ran drills beside his comrades, line after line of them in camouflage and boots, rifles at their sides.
“To the right!” their instructor shouted.
For Joel, 36, this scene was familiar. He had spent six years in the army, fighting on the front lines against a brutal insurgency that had terrorized Colombia for decades.
But now he had a new employer: an illegal armed group that included the same insurgents he had spent his military career battling to defeat.
“I know it shouldn’t be like this,” he said recently, cradling a rifle in his lap. But after he left the army, he said, he’d struggled to make ends meet. Then came an offer of a salary of $500 a month, nearly twice Colombia’s monthly minimum wage.
Now, “my children live better lives,” he said, “because I can feed them.”
Colombia’s peace accord, signed in 2016 by the government and the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC, was supposed to usher in a new era of peace in a nation that had endured more than five decades of war. The deal was that the rebels would lay down their arms, while the government would flood conflict zones with job opportunities, alleviating the poverty and inequality that had started the war.
Thousands of FARC fighters laid down their arms. But in many places, the government never arrived. Instead, many parts of rural Colombia have seen a return to the killings, displacement and violence that, in some regions, is now as bad, or worse, than before the accord.
Massacres and the killings of human rights defenders have soared since 2016, according to the United Nations. And displacement remains startlingly high, with 147,000 people forced to flee their homes last year alone, according to government data.
It’s not because the FARC, as an organized fighting force, is back. Rather, the territorial vacuum left by the old insurgency, and the absence of many promised government reforms, has unleashed a criminal morass as new groups form, and old groups mutate, in a battle to control flourishing illicit economies.
While many Colombians call these new groups “the dissidents,” a reference to FARC fighters who rejected the peace deal, their compositions are more complex. In some, former foes — rebels, soldiers and paramilitaries — as well as new recruits and organized crime members have united around the lure of a paycheck.
These fighters are now facing off against their former allies for control of a reinvigorated drug trade in a surge of unrest that looks more like gang violence than the civil insurgency that raged for so many years.
“We’re fighting comrade against comrade, battle brother against battle brother,” said Benjamin Perdomo, a founder of the Comandos de la Frontera, the militia that Joel joined six months ago, one of more than 30 armed groups that security officials say have emerged since 2016.
Like others interviewed for this article, Mr. Perdomo agreed to be identified only by his nom de guerre. Some individuals are not named to protect their lives.
In February, traveling by boat on a river network in the Amazon forest, The Times spent a week with the Comandos. We visited several towns under their control, watched them move weapons and buy drugs, and slept at a camp where fighters set off grenades and ran drills just yards from the Putumayo, a major river, no police or military in sight.
The Comandos are now fighting with the Frente Carolina Ramírez, another group headed by former guerrilla leaders, for control of Putumayo and Caquetá, two departments in the Colombian Amazon, near the border with Ecuador and Peru, that play critical roles in the drug trade.
The departments are also home to two of the country’s important industries: oil and cattle. Together, the contested territories form about 10 percent of the country.
Increasingly, it is civilians who are suffering most, trapped between these warring groups and even the military trying to stop them.
Some security experts warn if the government does not take on a greater role in quelling these militias and fulfilling the promises of the accord, the country could be headed toward a state that looks more like Mexico — ravaged by drug gangs vying for territory — than the Colombia of the 2000s.
“It’s a long way to go to get back to 2002,” said Adam Isacson, director for defense oversight at the Washington Office on Latin America, referring to the casualty counts during one of the worst years of the war. “But we’re on that path right now.”
‘Everything Is About the Money.’
By the time the Comandos spilled into a riverside town on a recent Sunday, the community was already in full weekend swing — music blared from a sound system and rival soccer teams took the field. The fighters, rifles on their shoulders, took up a position on an adjacent plot, where they ran drills in a show of force.
Residents watched both spectacles from the sidelines, beers and ice pops in hand.
The conflict with the FARC dates to the 1960s, when two communist leaders declared a rebellion against the state, pledging to replace the government with one that would support poor rural people.
For decades, cocaine funded the FARC’s deadly fight. Then came the peace deal, which requires the Colombian government to invest in programs that will wean rural communities off the cultivation of coca, the base product in cocaine, and starve armed groups of their income.
Caribbean Sea
PANAMA
venezUELA
Pacific
Ocean
Bogotá
colombia
putumayo
caquetÁ
Putumayo R.
brazil
ecuaDor
peru
200 miles
By The New York Times
But this town, hours from any major city, is one of many where sustainable alternatives never arrived, and coca still dominates.
“The government hasn’t helped with anything,” said the town council president in one militia-controlled community. “For us, coca is the state.”
To many residents here, the Comandos, who formed in 2017, are just the latest militia to occupy their town. They buy their coca and have become the chief employer, the unofficial police force and even the public works administration.
When the locals follow the rules, this relationship can reach a tense symbiosis.
But when residents don’t comply — or when a rival group pushes in and tries to become the new coca buyer — the dynamic turns deadly.
Under the old FARC regime, leaders claimed that their reign of terror was in service to a higher goal. Mr. Perdomo of the Comandos makes a similar claim, saying his group is fighting for “development, progress and social justice” for poor Colombians.
But in interviews with nearly two dozen rank-and-file Comandos, few had any sense that there was a larger purpose to their work. One was a single mother who couldn’t raise her children on the $90 a month she made as a housekeeper; another was a former FARC fighter who had discovered he could make twice as much as the unit’s doctor than he could at a public hospital.
The Comandos not only pay far more than many Colombian employers, they also offer vacation time.
This, said Mr. Perdomo, has allowed the group to draw in hundreds of recruits. (A high-ranking security official declined to quantify the Comandos’ size.)
“This isn’t like a guerrilla that works for an idea,” said one fighter. “Everything is about the money.”
‘They Destroyed Our Lives in an Instant.’
Across Colombia, confrontations between armed groups are at the highest level they’ve been since the peace deal was signed, according to the Special Jurisdiction for Peace, a court created by the deal to investigate the war.
Last year, more than 13,000 people were killed, the most since 2014.
There are now six separate conflicts in the country, according to the International Committee of the Red Cross, three of which involve ex-FARC groups.
In Putumayo, the Comandos are accused of carrying out murders, forced disappearances, arbitrary detentions and the “mobilization of terror,” according to Colombia’s ombudsman’s office, which is charged with tracking human rights violations. The Carolina Ramírez is just as brutal, the ombudsman says.
In August, a small town tucked off a bend in the Putumayo River became one of the most recent to come under siege. The community, a collection of modest wooden houses, was initially held by the Comandos. But three residents described how the Carolina Ramírez entered one day before dawn, rounded up locals and insisted that they were now in charge.
One woman, so distraught that she could barely tell her story, described waking as her husband came running into their home, telling her that he was about to die. Then came the sound of bullets and fighters who threatened to bomb her house if she did not let them in.
“I opened the door and got on my knees and begged them not to kill him,” she said. Her children watched as the men dragged their father away. Weeks later, the Carolina Ramírez released a video accusing her husband of working with the Comandos — and saying that he was dead.
Another woman in a different town in Putumayo described how armed men shot and killed her mother, a local official, and her stepfather, a former FARC fighter, one evening as their family watched helplessly. She was emotionless as she told the story, her eyes fixed on the floor before her.
“They destroyed our lives in an instant,” she said.
Defense Minister Diego Molano said in an interview that the military was making “every effort” to fight these new groups by redoubling its focus on taking out ringleaders, eradicating coca and demobilizing fighters.
“In general, we’ve contained the threat,” he said.
But after a recent operation in which the military announced it had killed 11 Comandos, civil society groups claimed that several of the dead were in fact civilians — and that the attack had taken place during a town fundraiser.
Mr. Molano denied these charges. “The operation was not against peasants, but FARC dissidents,” he tweeted. “It was not against innocent Indigenous people, but drug dealers.”
Colombia’s complex security problem was never going to be solved in a four-year presidential term. But critics say this new cycle of violence is being fueled by the government’s lack of commitment to the programs in the peace deal.
President Iván Duque, a conservative, once led a campaign to change the terms of the 2016 agreement, calling it too easy on the FARC. Since taking office in 2018, he has said he embraces the accord.
The numbers, however, tell a different story, his opponents say. By the time Mr. Duque, who is restricted to a single term, took charge, 22 percent of the deal had already been fully carried out, according to the Kroc Institute for International Peace Studies. During his tenure, he increased that proportion by 8 percentage points, according to the most recent data.
Mr. Duque has said that a third of the deal’s provisions are now fully implemented, putting the country on track to complete the accord within its 15-year mandate. But he will leave office this August following plummeting approval ratings that many say reflect both security concerns and a growing frustration with the ongoing lack of decent-paying jobs.
“This government has wasted the opportunity of the accord,” said Marco Romero, the director of Codhes, a human rights group, calling the current level of violence “scandalous.”
‘Smells Like War.’
Dozens of Comandos pitched their camp near the banks of the Putumayo, laying their beds between the trees and building a kitchen by a wooden farmhouse.
Here, the fighters strung up satellite internet amid the farmers’ cows and chickens, and brought in ice cream and tamales from a nearby town. They bought thick tiles of coca paste from nearby farmers — for sale to other narco-traffickers — and tested grenade launchers meant for their enemies, the Carolina Ramírez.
“Smells like war!” someone shouted as a grenade went flying into a nearby field.
While this new generation of armed groups has been largely fractured, security experts say they are beginning to see a clearer coalescence into two factions, both led by former FARC leaders who say they want to rebuild the insurgency.
The concern, said Kyle Johnson, an analyst with Conflict Responses, a nonprofit in Colombia, is that these alliances could move the violence from a patchwork of battles between small groups to a face-off between two large ones, setting up a nationwide conflict.
“It seems like it’s hard to find a worse scenario,” than the current one, Mr. Johnson said, “but that would be a much worse scenario.”
Perhaps the biggest difference between the old FARC and the Comandos is who they’re fighting. The FARC fought the state. But the Comandos do not attack the government, or consider it their enemy, said Mr. Perdomo, who himself spent more than a decade with the FARC.
In fact, it was a threat from another ex-FARC group — “join us or we’ll kill you” — that compelled him to form the Comandos, he said.
Hundreds of former FARC fighters have been killed since the peace deal, some by their former comrades, and many human rights groups say the state’s failure to protect former combatants is helping to drive rearmament.
Mr. Perdomo said his purpose was to protect ex-combatants and everyday Colombians from the brutality of the Carolina Ramírez. The goal, he said, was to “eradicate” the rival group, and then negotiate a more robust peace deal with authorities in the capital, Bogotá.
The drug business, he added, was merely “a means” to get there.
“We’re talking about defending our lives,” he said. “We don’t care about money. The only thing we really care about is that our society of brothers finds peace.”
But security analysts point out that the Comandos’ decision not to go after the government is also very good for their business: If they don’t attack the state, they’re less likely to provoke its firepower. Though it hasn’t prevented the government from going after them.
After breakfast one day, a group of fighters broke away to prepare for their two-week vacation, changing from camouflage into jeans and T-shirts, headed back to life with their families and friends.
With the sun near its height, they wrapped their guns in plastic and affixed the packages with name tags, handing them over for safekeeping while they were away. Then they climbed into a brightly colored motorboat and sped down the Putumayo for hours on end, beers and whiskeys in hand, music roaring behind them.
“Look, partner, let me warn you,” the Comandos sang to a popular tune, “a hundred of you, we’ll cut into pieces.”
Reporting was contributed by Federico Rios.
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L'Humanité
Jacques Perrin, la perm’sans retour
ActuLe comédien, inoubliable dans les demoiselles de Rochefort, le Crabe Tambour et inlassable producteur et réalisateur de documentaire animalier, s’est éteint à l’âge de 80 ans.
Michaël MélinardElles sont nombreuses à pleurer Maxence, le jeune marin blond des Demoiselles de Rochefort. À l’image de Clara Luciani : Adieu mon Maxence, mon idéal masculin en toute simplicité, mon prince romantique… ! Jacques Perrin, au physique de jeune premier romantique à ses débuts ne se contentait pas d’avoir une belle gueule, il avait aussi une jolie voix. Douce, enchanteresse, elle portait également loin lorsqu’il s’agissait de narrer la nature dans des documentaires animaliers et environnementaux. Mais avant cela, Jacques Perrin, né Jacques André Perrin Simonet, le 13 juillet 1941 a d’abord été un comédien prometteur dans la fille à la valise (1961) de Valerio Zurlini, donnant la réplique à la magnifique Claudia Cardinale. Pendant dix ans, il joue régulièrement en Italie, apprenant à aimer comme il le confiait à Télérama les ocres de Toscane et découvrant la renaissance. Le beau blond profite à plein des coproductions franco-italiennes qui font florès à l’époque. Journal Intime (1962), un nouveau Zurlini avec Marcello Mastroianni, la corruption de Mauro Bolognini avec son compatriote Alain Cuny (1963). La France n’est pas en reste puisqu’il incarne le sous-lieutenant Torrens, l’un de ses nombreux rôles de soldats dans l a 317 ème section (1965) de Pierre Schoendorffer. L’exempté militaire habille à merveille l’uniforme. Si bien que Jacques Demy en fait son Maxence. Perrin avoue ne savoir ni chanter, ni danser. C’est le pompon dans une comédie musicale et pourtant, Perrin, au même titre que Gene Kelly, Chakiris, Deneuve et Dorleac, fait un malheur. Il retrouve Demy dans Peau d’âne (1970) en prince charmant. Entretemps, il commence à produire. Z de Costa Gavras (1969) où il joue un photojournaliste lui met le pied à l’étrier. Un coup d’essai qui l’amène de l’Algérie (pour le tournage) à Hollywood, où le film décroche deux oscars. Au passage, le film décroche également à l’unanimité le prix du jury à Cannes. Il retrouve Gavras dans État de Siège (1972) , Section spéciale (1975) , Schoendorffer et l’uniforme dans le crabe-tambour (1977). Tombé amoureux du livre de Dino Buzatti, il produit l’adaptation du Désert des Tartares (1976), réalisé par son mentor Zurlini. Si dans les années 1980, les rôles sont moins flamboyants, Jacques Perrin s’épanouit comme producteur. En 1989, il soutient le peuple singe de Gérard Vienne, grand succès du documentaire animalier. Bien avant que l’écologie ne soit à la mode, Perrin contribue à la prise de conscience environnementale. Il produit Microcosmos de Claude Nuridsany et Marie Pérennou (1996) qui offre des images inédites de l’infiniment petit. Pour le peuple migrateur (2001), Océans (2009) et les Saisons (2015), il co-réalise. Il produit aussi les Choristes, le succès surprise de l’année 2008, réalisé par son neveu Christophe Barratier. En 2019, il était entré à l’académie des Beaux arts. Il s’est éteint à 80 ans.
France24 - Monde
Les deux Corées entretiennent leur politique de rapprochement
Publié le : 22/04/2022 - 05:24
FRANCE 24
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Selon Pyongyang, le leader nord-coréen, Kim Jong-un, a échangé avec le président sud-coréen sortant, Moon Jae-in, qu'il a rencontré à trois reprises ces dernières années, et loué les efforts de ce dernier en vue d'une meilleure relation entre les deux voisins.
Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a remercié le président sortant sud-coréen, Moon Jae-in, de son action en faveur d'une amélioration des relations entre les deux pays, ont indiqué, vendredi 22 avril, des médias officiels nord-coréens. La "Maison Bleue", siège de la présidence à Séoul, a confirmé que les deux dirigeants ont échangé des lettres amicales, mais sans en révéler les détails.
Ce geste inattendu intervient au moment où Séoul et ses alliés soupçonnent Pyongyang de se préparer à reprendre ses essais nucléaires après avoir procédé, depuis le début de l'année, à une série sans précédent de tests de missiles. Le successeur de Moon Jae-in, Yoon Suk-yeol, qui prendra ses fonctions le 10 mai, s'est engagé à adopter une ligne dure à l'égard de Pyongyang.
Négociations au point mort
Moon Jae-in a rencontré Kim Jong-un à trois reprises et a contribué aux pourparlers entre le leader nord-coréen et le président américain de l'époque, Donald Trump.
Depuis 2019, les négociations sont au point mort, en raison notamment de désaccords au sujet de l'allègement des sanctions et de concession en retour de la Corée du Nord. Depuis, Pyongyang a qualifié le président sud-coréen de "médiateur médiocre" et a détruit le bureau de liaison intercoréen situé sur son sol, un des symboles de la détente sur la péninsule qui avait été financé par Séoul.
En mars, pour la première fois depuis 2017, la Corée du Nord a procédé au lancement d'un missile balistique intercontinental (ICBM), rompant un moratoire qu'elle observait depuis 2017.
"De l'espoir pour l'avenir"
Vendredi, KCNA, l'agence de presse officielle nord-coréenne, a indiqué que Kim Jong-un et Moon Jae-in ont estimé que les relations intercoréennes se développeraient si les deux parties "accomplissaient, avec espoir, des efforts constants".
Kim Jong-un a également déclaré que les sommets "historiques" avec Moon Jae-in ont donné au peuple "de l'espoir pour l'avenir", a ajouté KCNA. Kim Jong-un "a apprécié les peines et les efforts déployés par Moon Jae-in pour la grande cause de la nation jusqu'aux derniers jours de son mandat", a-t-elle souligné, précisant que cet échange de missives entre les deux hommes "témoigne de leur profonde confiance".
Avec AFP
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New York Times - World
French Presidential Election
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Macron and Le Pen Trade Punches in Pivotal Debate on France’s Future
He attacked the far-right leader as a Putin stooge. She hit back at him as the president of division and contempt.
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By Roger Cohen
PARIS — In a bruising debate ahead of the vote on Sunday in the French presidential election, President Emmanuel Macron accused his far-right challenger, Marine Le Pen, of being in the pocket of Russia, and she countered with a withering attack on the “unbearable injustice” of Mr. Macron’s economic measures.
Interrupting each other and accusing each other of lying, they traded barbs on everything from the environment to pension reform for almost three hours on Wednesday, without ever quite delivering a knockout blow.
“When you speak to Russia, you speak to your banker,” Mr. Macron said, suggesting that Ms. Le Pen would be incapable of defending French interests because “you depend on Russian power” and on the Russian president, Vladimir V. Putin.
Mr. Macron was alluding to a 9.4 million-euro loan, then worth $12.2 million, made to Ms. Le Pen’s National Rally party, formerly the National Front, from a Russian bank in 2014. The loan is still not repaid and, after the collapse of the bank in 2016, is now held by a company with ties to the Russian military.
“I am a totally free woman,” Ms. Le Pen retorted.
She has been a strong supporter of Mr. Putin for many years, approving of his annexation of Crimea in 2014, before recalibrating her position after the Russian invasion of Ukraine. “It is dishonest to prevent me from getting a loan from a French bank and then criticize me for seeking it abroad,” she said.
After a long campaign, it was their first face-to-face encounter in a debate since 2017, when Mr. Macron made a mockery of Ms. Le Pen’s incoherent plans to take France out of the eurozone, to such effect that the electoral contest was effectively over. He went on to trounce her, 66.1 percent to 33.9 percent.
This time, Ms. Le Pen has dropped plans to leave both the European Union and the eurozone as part of a successful attempt to moderate her image, although not the anti-immigrant and nationalist character of her platform. While she suffered through some difficult moments in the debate, appearing lost on the subject of the ballooning debt France incurred in battling Covid-19, she generally held her own.
Ms. Le Pen’s campaign has prospered through close attention to the pocketbook problems of millions of French people facing rising inflation. She stuck close to these issues in the debate, telling Mr. Macron that his attempt to raise the retirement age to 65 from 62 was “an intolerable injustice.” In her program, she said, full pensions would be payable between the ages of 60 and 62.
When Mr. Macron suggested she would not be able to pay for this and was being “dishonest” with people, Ms. Le Pen shot back: “Don’t give me lessons on the financing of my project, because when we are counting 600 billion euros in debt, you should be modest.”
This exasperated Mr. Macron. Crossing his arms, occasionally slumped or with his hand on his chin, by turns ironic and supercilious, he ran the risk of looking arrogant or condescending, a criticism frequently leveled at him over the past five years.
The debt, he said, was incurred under his “whatever-it-takes” response to the pandemic that offered paid furlough programs, subsidies for shuttered businesses, and a wide array of other assistance.
“What would you have done?” he demanded more than once of Ms. Le Pen, without ever getting a direct response. She did not seem to have one and looked flummoxed. It was, Mr. Macron noted, the worst pandemic in a century.
The election is being closely watched in part because a Le Pen victory, although improbable, appears possible. It did not seem any less so after the debate, a sharp confrontation of alternating fortunes that in the end had the feel of a draw.
The latest polls, published before the debate, give Ms. Le Pen 45 percent of the vote to Mr. Macron’s 55 percent. With her anti-NATO views, her perception of the United States as an intruder in Europe, and her insistence on a foreign policy “equidistant” from Washington and Moscow, she would almost certainly pose a threat to the allied unity forged by President Biden in response Russia’s war in Ukraine.
In an interview on the French TV station BFM just before the debate, Volodymyr Zelensky, the Ukrainian president, said: “While I do not think that I have the right to influence what happens in your country, I want to say I have a relationship with Emmanuel Macron and I would not want to lose that.”
He added that Ms. Le Pen was wrong in her views about Russia-Ukraine issues. “If Le Pen understands that she has made a mistake, our relationship could change,” he said.
Hostile to the European Union, and fiercely critical of Germany, Ms. Le Pen would also menace the foundation of the process of European integration, built since 1945 on Franco-German reconciliation.
Ms. Le Pen called Mr. Macron a “punitive ecologist” and mounted an effective assault on his highly personal way of governing that has reduced the role of the legislature.
She criticized him for pushing people who could not afford it to buy expensive electric cars, for example, and for demanding a transition to a post-carbon economy “that should be a lot less rapid” given the hardships many people face.
Mr. Macron accused Ms. Le Pen of being a “climate skeptic.” She retorted that he was “a climate hypocrite.”
It was Mr. Macron’s attempt to raise diesel fuel prices for environmental reasons that triggered the Yellow Vest protest movement that started in 2018.
“The Yellow Vests told you they wanted more democracy and they were not heard,” she said. “I think the biggest problem at the end of these five years is the disunion, the division, that you have caused among the French people, the feeling of contempt they have, the feeling of not being listened to, of not being heard, of not being consulted.”
Now was the time, she added, “to stitch French democracy together” again.
How Ms. Le Pen would do this through a political program certain to antagonize France’s more than six million Muslims, as well as many foreigners living in France, is unclear. While she insisted she had nothing against Islam as a religion, she said that an Islamist ideology was “attacking the foundations of our Republic.”
What to Know About France’s Presidential Election
Heading to a runoff. In the first round of the election, French citizens voted to advance President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen to the second round on April 24. This runoff, which polls predict could be close, will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Here’s a look at the race:
The incumbent. Mr. Macron, an inveterate political gambler, who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the war in Ukraine. After a lackluster campaign, Mr. Macron is trying to tap into the country’s large pool of voters worried about the environment with ambitious promises.
The far-right veteran. Ms. Le Pen, a nationalist with an anti-immigrant agenda, is making her third attempt to become president of France and is facing Mr. Macron for a second time after losing to him in the 2017 runoff. Though she has sought to sanitize her image, her proposal to ban Muslim women from wearing head scarves is controversial.
What comes next? At 8 p.m. in France on April 24, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts, though projections might not become clear until later if the race is close. Read more about the runoff here.
One of the most pointed clashes came on the issue of Muslim head scarves. Ms. Le Pen, who wants to bar women from wearing them in public, called head scarves “a uniform imposed by Islamists” that undermined French values of secularism and gender equality.
“All of these women need to be freed,” she said.
Mr. Macron shot back that banning head scarves was an unworkable proposal that would fuel “civil war,” that conflated Islam and extremism, and that dishonored France’s values of tolerance.
He referred to Latifa Ibn Ziaten, the Muslim mother of a victim of the 2012 terrorist shootings in Toulouse, who became an activist for youth outreach and interreligious dialogue after her son’s death. The attacks killed three children and a rabbi at a Jewish school, as well as French army soldiers including her son, Imad Ibn Ziaten.
“You want to pull off her head scarf?” Mr. Macron said. “That’s what you are proposing, very concretely.”
Repeated Islamist terrorist attacks in France, most recently the beheading in 2020 of a schoolteacher who had shown a cartoon of the Prophet Muhammad in a lesson on freedom of expression, have contributed to the sharp ideological divisions afflicting the country and the rise of the anti-immigrant extreme right.
On economic issues generally, as in 2017, Mr. Macron seemed best able to marshal the facts, and when he told Ms. Le Pen that “you never explain how you will finance your reforms,” she seemed to have little by way of an answer.
She has promised to cut the value-added tax to zero from 5.5 percent on 100 “essential goods” as a response to the rising cost of living. But, Mr. Marcon said, that would be “unjust,” benefiting the poor but also the rich who had no need of such relief. He cited himself, Ms. Le Pen, and the two journalist moderators in an effective illustration of his point.
As the debate turned in its second half to other issues — including the strained state of French democracy and Mr. Macron’s flip-flopping attempts to address environmental issues — Ms. Le Pen landed some effective counterpunches. She had a smile on her face as she commented, “You are getting irritated Mr. Macron, you are getting irritated.”
Ms. Le Pen said Mr. Macron had failed to defend French economic interests in Brussels on European issues like free trade and foreign workers in France, but she also insisted that she had no intention of leaving the European Union, naming him a “conspiracy theorist” for suggesting otherwise.
Mr. Macron called Ms. Le Pen disingenuous, arguing that her vow to reduce France’s contribution to the European Union budget and ignore several of its fundamental rules on freedom of movement and the single market would lead to a de facto French exit from the union, sometimes referred to as a “Frexit.”
“It’s a project that doesn’t say its name but that entails leaving the European Union,” Mr. Macron said. “I’m not lying about the goods; you are lying about the goods.”
Mr. Macron concluded with a passionate plea for the united Europe in which he has always believed and for “fraternity in the Republic.”
The election, he said, “was a referendum for or against what we profoundly are.”
Reporting was contributed by Aurelien Breeden, Constant Méheut, Daphné Anglès and Adèle Cordonnier.
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France24 - Monde
Trafic de drogue : l'ex-président du Honduras Juan Orlando Hernandez extradé aux États-Unis
Publié le : 22/04/2022 - 00:19
FRANCE 24
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Juan Orlando Hernandez, ancien prétendu champion de la lutte contre le trafic de drogue à la tête du Honduras entre 2014 et 2022, a été extradé, jeudi, vers New York où il doit être jugé pour une "association de malfaiteurs (qui) a transporté plus de 500 tonnes de cocaïne aux États-Unis".
L'ancien président du Honduras, Juan Orlando Hernandez, a été extradé, jeudi 21 avril, vers les États-Unis où un tribunal de New-York entend le juger pour sa participation dans un gigantesque trafic de 500 tonnes de cocaïne entre 2004 et 2022. Il encourt la perpétuité.
Escorté et menotté, Juan Orlando Hernandez, au pouvoir entre 2014 et 2022, a pris place à bord d'un avion de l'Agence antidrogue américaine, qui a décollé d'une base de l'armée hondurienne à Tegucigalpa.
L'ex-chef de l'État, 53 ans, qui a cédé le pouvoir le 27 janvier à la nouvelle présidente de gauche Xiomara Castro, a été arrêté moins de trois semaines plus tard, le 15 février, dans sa résidence de la capitale.
La veille, le tribunal du District Sud de New York avait déposé une demande formelle d'extradition de l'ex-président de droite pour sa participation présumée à une "association de malfaiteurs (qui) a transporté plus de 500 tonnes de cocaïne aux États-Unis".
Celui qui s'était présenté comme le champion de la lutte contre le trafic de drogue avait d'abord été vu par les États-Unis comme un allié dans ce combat. Washington avait été, en 2017, l'une des premières capitales à reconnaître sa réélection alors que l'opposition dénonçait des fraudes sur fond de manifestations qui ont fait une trentaine de morts.
"Complot"
La justice américaine a depuis condamné son frère, l'ex-député "Tony" Hernandez, en mars 2021, à la perpétuité pour avoir œuvré aux côtés des narcotrafiquants dans ce vaste trafic vers les États-Unis.
Selon les procureurs chargés du dossier à New York, Juan Orlando Hernandez a fait du Honduras un "narco-État" en impliquant l'armée et la police dans le trafic de drogue à destination des États-Unis.
L'ancien chef de la police nationale entre 2012 et 2013, Juan Carlos "Tigre" Bonilla, arrêté le 9 mars sera lui aussi extradé prochainement, poursuivi par le même tribunal pour avoir "supervisé" les opérations.
"Je suis innocent, je suis victime d'une vengeance et d'un complot", avait écrit JOH - ses initiales et son surnom - dans une lettre manuscrite rédigée en prison destinée aux membres de la Cour suprême avant leur décision définitive. Ces accusations sont, selon lui, une "vengeance des cartels", "un complot orchestré pour qu'aucun gouvernement ne leur résiste plus jamais".
Avec AFP
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Investie présidente du Honduras, Xiomara Castro promet "un État socialiste et démocratique"
Réclamé par les États-Unis, l'ex-président du Honduras se rend à la police
Honduras : feu vert à l'extradition aux États-Unis de l'ex-président pour trafic de drogue
L'Humanité
Une farce finement ciselée et en petite tenue
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE « Mais n’te promène donc pas toute nue ! » pièce parmi les plus célèbres de Feydeau, est formidablement servie par une équipe endiablée, dans une mise en scène d’Anne-Marie Étienne.
Gérald RossiD’abord trois monologues délicieux. Rôtis à point, salés juste comme il faut, formidables servis en apéritifs, avec trois comédiens juchés sur des tabourets, face au public, et devisant comme de vieux compères qui n’écoutent personne d’autre que leur ronron intérieur. « L’homme intègre ; Un monsieur qui n’aime pas les monologues ; Les Célèbres » sont trois tout petits textes écrits par Georges Feydeau, fort peu connus, mais pourtant très amusants, et qui en disent plus long qu’il ne peut y paraître. Sans constituer un préambule, ils se marient bien avec le plat de résistance, la pièce écrite par Feydeau en 1911, soit dix années avant sa mort prématurée : « Mais n’te promène donc pas toute nue ! »
Le grand spécialiste du Vaudeville, caractérisé comme on le sait par un théâtre où les portes claquent, avec des amants cachés dans les placards, a livré ici un petit bijou qui ne cache (presque) rien. Un spectacle monté un nombre incalculable de fois, avec des bonheurs les plus variés, qui a eu l’honneur de la Comédie française, dans une mise en scène de Jean-Laurent Cochet, comme du cinéma, en 1936, avec notamment Arletty, dans un court métrage de Léo Joannon.
Transportée cette fois au théâtre de Poche, dans la mise en scène de Anne-Marie Etienne, assistée par Amélie Vanrenterghem, « Mais n’te promène donc pas toute nue ! » s’adapte parfaitement au petit format du plateau de ce théâtre parisien, et même en bénéficie, en concentrant l’action, les vrais et faux quiproquos, les rencontres imprévues… Il ne sait pas nager, comme le lui rappelle avec verdeur son épouse, mais cela n’empêche pas le député Ventroux de briguer le ministère de la Marine. Le couple, avec Marie Torreton et Manuel Le Lièvre est juste savoureux, explosif au quart de tour, maniant la répartie avec un brio savamment partagé. Des bons points aussi pour Léonard Bertrand (Victor), en valet narquois désabusé et plus rusé qu’il ne semble ; et pour Dominique Parent, dans le rôle de Monsieur Hochepaix, gros industriel et maire de la commune surréaliste de Moussillons-les-Indrets.
Les ambitions de Ventroux seront-elles récompensées ? on en doute. D’autant plus qu’habite juste en face Georges Clemenceau (par deux fois Président du Conseil des ministres), compagnon politique du premier, mais aux premières loges pour lui raser l’herbe sous les pieds. S’il veut faire rire la galerie, Clemenceau sait que le spectacle qui s’agite dans la maison d’en face, est une assurance contre la tristesse. En cause le comportement de la douce épouse, Clarisse, qui passe son temps à se promener en petite tenue, mais chapeau sur la tête, même devant le très surpris Hochepaix. Et lorsqu’elle est piquée à la fesse par une guêpe, alors là, n’en disons pas plus. Les ressorts du comique permettent de rebondir avec justesse, et il serait dommage de bouder le plaisir de rire.
Théâtregeorges feydeau New York Times - World
El expresidente de Honduras es extraditado a EE. UU. para enfrentar las acusaciones de narcotráfico
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Juan Orlando Hernández, quien dejó el cargo en enero, llegó a Nueva York el jueves tras intentos fallidos de bloquear la solicitud de extradición del gobierno estadounidense.
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Por Benjamin Weiser y Joan Suazo
El expresidente hondureño Juan Orlando Hernández fue extraditado a Estados Unidos el jueves y se espera que comparezca en un tribunal de Nueva York para enfrentar cargos y acusaciones de participar por décadas en el tráfico de drogas con el fin de avanzar en su carrera política.
Cerca de la 1:20 p. m., un avión de la DEA llegó al Aeropuerto Internacional Toncontín en la capital, Tegucigalpa, y casi una hora después, el ministro de Defensa de Honduras dijo que Hernández había sido entregado.
Una acusación federal que se divulgó el jueves por la noche en Manhattan afirma que durante las últimas dos décadas, Hernández “participó en una conspiración corrupta y violenta de tráfico de drogas para facilitar la importación de toneladas de cocaína a Estados Unidos”.
La acusación sostiene que Hernández recibió millones de dólares de numerosas organizaciones del narcotráfico en Honduras, México y otros lugares, incluso del exlíder del Cártel de Sinaloa, el narcotraficante mexicano conocido como el Chapo.
Hernández usó las ganancias del tráfico de drogas para “enriquecerse, financiar sus campañas políticas y cometer fraude electoral”, incluso en las elecciones presidenciales de Honduras de 2013 y 2017, señala el documento.
“Este caso debería enviar un mensaje claro a cualquier líder extranjero que abusa corruptamente de su poder para apoyar a los cárteles de la droga”, dijo Anne Milgram, titular de la Administración para el Control de Drogas, en una conferencia de prensa el jueves por la noche.
“Si crees que puedes esconderte detrás del poder de tu posición, estás equivocado”, agregó.
El fiscal general de Estados Unidos, Merrick B. Garland, dijo que Hernández dirigía a Honduras como un “narco-Estado”.
Hernández dejó el cargo en enero tras completar los dos mandatos presidenciales permitidos por la ley. Poco después fue detenido en su casa de Tegucigalpa, lo que derivó en un intento infructuoso de sus abogados para bloquear la solicitud de extradición del gobierno estadounidense.
En la noche del 14 de febrero, apenas unos minutos después de que la Secretaría de Relaciones Exteriores hondureña dijera que había recibido la solicitud de extradición, vehículos policiales rodearon la casa de Hernández, quien, a la mañana siguiente, fue escoltado con grilletes y un chaleco antibalas.
“Estoy listo para llegar a presentarme voluntariamente y defenderme de acuerdo a la ley”, dijo en una publicación en Facebook esa mañana. Hernández lleva mucho tiempo negando enérgicamente que haya tenido algún papel en el tráfico de drogas.
El mes pasado, un juez hondureño dictaminó que Hernández debía ser extraditado a Estados Unidos, y su apelación ante la Corte Suprema del país no tuvo éxito.
El jueves, unos 100 policías escoltaron a Hernández hasta el helicóptero que lo llevó a una base militar ubicada al lado del aeropuerto de Toncontín. Lucía una gorra, un chaleco azul, una mascarilla y estaba esposado.
Mientras el helicóptero despegaba, se escucharon fuertes detonaciones de pólvora por toda la ciudad, mientras miles de personas celebraban la extradición del expresidente.
“Se hizo justicia”, dijo Wendy Sierra, de 22 años, estudiante de biología en la Universidad Nacional Autónoma de Honduras. “Aquí nos dejó pobres, robó todo y favoreció a los narcos, y nadie lo tocó nunca. Pero con los gringos no se puede jugar”.
Las acusaciones se han cernido durante años sobre Hernández, ya que la fiscalía de Estados Unidos en Manhattan y la Administración de Control de Drogas realizaron una investigación de gran alcance sobre el narcotráfico que puso al descubierto la corrupción en los niveles más altos de Honduras. Este país de 10 millones de habitantes se ha convertido en una puerta de entrada para enormes cantidades de cocaína que se mueven a través de México y hacia Estados Unidos.
En dos juicios federales celebrados recientemente en Manhattan, los testimonios situaron a Hernández en el centro de una operación de narcotráfico que contaba con miembros del ejército hondureño y de la policía nacional, enviaba toneladas de cocaína a Estados Unidos y generaba millones de dólares en ganancias que se utilizaban a favor de las campañas del Partido Nacional de Hernández en las elecciones.
Hernández, junto con su hermano, Tony Hernández, un exdiputado hondureño, “desempeñó un papel de liderazgo en una violenta conspiración de tráfico de drogas patrocinada por el Estado”, dijeron los fiscales en una presentación judicial de 2021.
La nueva acusación implica a Juan Orlando Hernández en la importación de cocaína, además de acusarlo de fraguar una conspiración para adquirir ametralladoras y artefactos destructivos.
En 2019, Tony Hernández fue declarado culpable de conspirar para importar cocaína a Estados Unidos y otros cargos y fue condenado a cadena perpetua.
El año pasado, en el juicio de un hondureño que fue condenado por cargos de conspiración y posesión de armas, un contador testificó que escuchó a Hernández, cuando era candidato presidencial en 2013, decir que eliminaría el tratado de extradición de su país con Estados Unidos, haciendo que sus asociados fueran “intocables”.
Según el testimonio, Hernández también dijo: “Vamos a meter la droga en las narices de los gringos, y nunca se van a enterar”.
En la conferencia de prensa del jueves, Damian Williams, fiscal federal en Manhattan, dijo que aunque Hernández y sus cómplices ayudaron a introducir 500 toneladas de cocaína a Estados Unidos —“veneno que aterrizó en este país, en nuestras calles”, como lo describió—, también hubo costos asombrosos para el pueblo hondureño.
“Honduras se convirtió en uno de los países más violentos del mundo durante la presidencia del acusado”, dijo Williams, “y mientras Hernández acumulaba dinero e influencia política, el pueblo de Honduras soportaba condiciones de pobreza y violencia”.
Durante el gobierno del expresidente de Estados Unidos Donald Trump, incluso mientras Hernández estaba bajo investigación, fue tratado como un aliado en temas de inmigración y seguridad. En septiembre de 2019, después de que aceptara un acuerdo que permitía que Estados Unidos obligara a algunos migrantes a pedir asilo en Honduras, Hernández se ganó un apretón de manos de Trump durante la Asamblea General de las Naciones Unidas.
Kevin K. McAleenan, quien en ese entonces era el secretario de Seguridad Nacional de Estados Unidos, dijo en un tuit que Hernández era un “socio fuerte” que estaba trabajando para “combatir la migración irregular y las organizaciones criminales transnacionales”.
Aunque es inusual que el ex jefe de Estado de otro país sea extraditado a Estados Unidos para ser procesado, no es algo sin precedentes. En 2013, Alfonso Portillo, presidente de Guatemala entre 2000 y 2004, fue trasladado a Manhattan para ser procesado, donde se declaró culpable en un caso de lavado de dinero y fue condenado a casi seis años de prisión.
Hernández tampoco es el primer expresidente hondureño en ser procesado en Nueva York.
Rafael Callejas, quien ocupó el cargo entre 1990 y 1994, se entregó a las autoridades estadounidenses en 2015, poco después de ser acusado en un amplio caso de corrupción que implicaba a la FIFA, el organismo rector del fútbol internacional. Callejas se declaró culpable en un tribunal federal de Brooklyn de cargos de conspiración de fraude electrónico y conspiración de chantaje; murió en 2020 antes de poder ser sentenciado.
Benjamin Weiser reporteó desde Nueva York y Joan Suazo, desde Tegucigalpa, Honduras. Katie Benner colaboró con reporteo desde Washington.
Benjamin Weiser es un reportero que cubre los tribunales federales de Manhattan. Ha cubierto durante mucho tiempo la justicia penal, tanto como reportero de investigación como periodista. Antes de unirse al Times en 1997, trabajó en The Washington Post. @BenWeiserNYT
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Les VOD de la semaine - « The Velvet underground » de Todd Haynes — « Songs for Drella » de Edward Lachman
Nos recommandations culturellesDeux documentaires pour tout savoir sur The Velvet Underground, groupe parrainé par Andy Warhol qui a révolutionné le rock à New York dans les années 1960
Vincent OstriaPlusieurs années après « Velvet Goldmine », sa brillante fiction recréant le phénomène du glam-rock britannique, mouvement musical des années 1970, Todd Haynes revient avec un documentaire sur l’une des sources américaines de ce mouvement, le groupe The Velvet Underground. Lancé dans les années 1960 par le peintre et cinéaste Andy Warhol, le Velvet, dont les figures de proue furent le barde Lou Reed et l’expérimentateur John Cale, révolutionna le genre « en combinant le rhythm’n’blues et Wagner ». Une comparaison hasardeuse de John Cale lui-même, qui donne néanmoins une idée de l’audace dissonante de ce groupe à l’avant-garde du rock, dont des chansons noires et réalistes comme « Heroin » évoquaient les cloaques new-yorkais et la jeunesse dépressive. Pour retracer l’effervescence et la créativité du Velvet, Todd Haynes fait feu de tout bois en recourant aussi bien au split-screen, aux images stroboscopiques, qu’aux collages tous azimuts. Un style agité et fracturé rappelant certains films de Warhol, dont de nombreux extraits figurent dans ce documentaire. Un récit certes chronologique mais à la facture alambiquée, mêlant des témoignages récents, des photos d’époque, et les musiques du Velvet ; un travail de patchwork insensé qui décrit avec lyrisme comment le groupe fit partie d’un plus vaste phénomène artistique new-yorkais, dont Warhol était le centre. Ce qui n’enlève rien au génie des musiciens du Velvet dont les chansons heurtées et dérangeantes eurent une grande influence dix ans après (notamment sur la vague punk).
En complément de ce documentaire, nous en conseillons un autre, « Song for Drella » d’Ed Lachman (chef-opérateur de « The Velvet Underground »), qui est la version filmée en concert (mais sans public) d’un disque enregistré en 1990 par les têtes pensantes du Velvet, Lou Reed et John Cale, en hommage à leur mentor Andy Warhol disparu en 1987. « Songs for Drella » peut être considéré comme un opéra-rock intimiste sur les grandes étapes de la vie de Warhol et sur son rapport avec les membres du Velvet. On ne pouvait pas rêver meilleure célébration de ce créateur polymorphe qui bouleversa l’art de son temps — y compris le rock, par le biais de la bande de Lou Reed, génial chroniqueur de la post-beat-generation.
Vincent Ostria
« Songs for Drella » de Edward Lachman. Etats-Unis, 0 h 57, 1990
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[Del Valle] Guerre en Ukraine : la stratégie inefficace et contre-productive des sanctions économiques contre les régimes autoritaires
D’après une étude de Nicholas Mulder, professeur d’histoire à l’université Cornell aux États-Unis, auteur de l’essai The Economic Weapon : The Rise of Sanctions as a Tool of Modern War (L’armé économique : comment les sanctions sont devenues un outil de la guerre moderne), il apparaît que « les sanctions n’ont historiquement jamais eu une grande efficacité à elles seules pour arrêter des agressions militaires : au XXe siècle, sur 20 cas, seuls trois ont fonctionné ». Mulder en conclut que les sanctions fonctionnent rarement et surtout contre des régimes et économies faibles. Il rappelle l’exemple de l’Italie fasciste en 1935, alors sixième puissance mondiale, contre laquelle la Société des Nations imposa des sanctions après l’invasion de l’Éthiopie. Le fiasco fut total parce que les pays commercialement liés à Rome violèrent l’embargo en continuant à approvisionner le régime de Mussolini. Pire encore, c’est précisément le spectre des sanctions qui convainquit Hitler (un temps hésitant) à envahir en 1941 l’Ukraine, le “grenier de l’Europe”, afin d’éviter de “mourir de faim” comme lors de la Grande Guerre, lorsque les Alliés coupèrent l’Allemagne des approvisionnements essentiels. Mulder en conclut que les sanctions « ont accéléré la désintégration politique et économique de l’Europe de l’entre-deux-guerres, plutôt que d’empêcher Hitler de déclencher le conflit, elles ont encouragé l’agression allemande comme moyen d’atteindre l’autosuffisance économique ».
Le “bâton” des sanctions occidentales n’a jamais été compensé par une quelconque “carotte”
Rapportée au cas ukrainien, l’observation de Mulder semble expliquer pourquoi les sanctions croissantes de l’Occident entre 2014 à 2022, en représailles de l’annexion de la Crimée et des troubles au Donbass séparatiste pro-russe, n’ont pas du tout calmé les ardeurs irrédentistes de Moscou, bien au contraire. Dans le même temps, non seulement l’on a de moins en moins dialogué sur les questions qui opposent Russes et Occidentaux (extension de l’OTAN vers l’Est, missiles et anti-missiles occidentaux aux portes de la Russie, etc.), mais le “bâton” des sanctions occidentales n’a même pas été compensé par la “carotte” des pressions de ce même Occident sur l’Ukraine, qu’il pas essayé d’obliger à respecter les accords de Minsk. Tout cela n’a fait qu’intensifier l’antagonisme russo-ukrainien et russo-occidental et l’isolement de la Russie poutinienne a justifié le narratif du Kremlin sur l’Occident hostile à la Russie qui a de ce fait accéléré son recentrage eurasiatique et son éloignement de la mondialisation occidentale.
À la lumière de ces enseignements, il est à craindre que le « sixième paquet de sanctions » imposé par l’UE à la Russie en avril 2022 pour mettre fin à l’invasion de l’Ukraine, associé aux drastiques sanctions américaines et britanniques et aux livraisons d’armes croissantes des pays de l’OTAN vers l’Ukraine, ne contribue pas à arrêter l’armée russe dans l’Est et au Sud de l’Ukraine. Bien au contraire. Cette guerre économico-stratégique voulue par les dirigeants occidentaux va certainement prolonger la guerre des mois, intensifier l’antagonisme russo-occidental et se solder par bien plus de morts sur le terrain, sans oublier le risque de guerre mondiale ou de dérapages entre les forces des pays de l’OTAN et la Russie.
Les sanctions « sans précédents » imposées à la Russie après l’invasion de février 2022 risquent de nuire fortement à l’économie des pays industriels d’Europe sans pour autant faire tomber le tyran russe, très populaire. Avant Poutine, le dictateur irakien Saddam Hussein résista durant 13 années (1990 et 2003) à des méga-sanctions inefficaces mais responsables de la mort de centaines de milliers de citoyens et de bébés irakiens frappés par les maladies et la famine, faute d’approvisionnement de la plupart des médicaments et nutriments stratégiques alors sous embargo au prétexte du risque de double emploi. Outre le cas célèbre irakien, Mulder mentionne celui de la Corée du Nord, frappée par des sanctions et des embargos depuis les années 1950, mais toujours debout avec de plus en plus d’armes nucléaires et de missiles balistiques très dangereux… Le seul résultat des sanctions occidentales sur la Corée du Nord a été l’augmentation croissante de la paranoïa et de la belligérance à Pyongyang, de plus en plus isolée du monde, et dont la population affamée est persuadée que son malheur matériel est dû aux bourreaux occidentaux.
Si l’objectif est de mettre fin à la guerre au plus vite, les sanctions ne sont pas le bon outil, car elles ne peuvent prendre effet qu’à moyen long terme.
D’après Mulder, « la Russie subira certes un grave choc financier ; l’isolement économique de la Russie aura des répercussions dramatiques sur l’économie mondiale, car Moscou est le premier fournisseur mondial de plusieurs matières premières essentielles, mais cela n’arrêtera pas Poutine ». Contrairement aux sanctions contre des pays comme le Venezuela et l’Iran, qui ont touché des secteurs spécifiques du marché, celles contre la Russie « contraindront certainement les économies du monde entier à des ajustements douloureux, poursuit Mulder. Les banques centrales devront se protéger pour empêcher les marchés financiers de s’effondrer, et la perspective de chocs alimentaires et de matières premières sera aussi réelle que celle d’une récession mondiale. Et si des secteurs stratégiques de l’énergie sont touchés, les conséquences seront encore plus importantes. » Enfin, si l’objectif est de mettre fin à la guerre au plus vite, les sanctions ne sont pas le bon outil, car elles ne peuvent prendre effet (si et quand elles le font) qu’à moyen long terme. Mulder rappelle que la Russie aura entre temps « terminé son travail » en Ukraine… « Le passé a montré que Cuba, l’Iran, la Syrie et de nombreux autres pays sous sanctions depuis de nombreuses années n’ont changé ni leurs convictions politiques ni leurs façons d’agir. »
Qu’avons-nous donc l’intention d’accomplir avec des sanctions ? Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire l’a dit clairement il y a un mois : « L’effondrement de l’économie russe. » Est-ce possible ? Combien de temps cela prendra-t-il ? 37 pays ont adopté des sanctions contre la Russie : ils ne représentent pas la majorité de la population mondiale (des pays immenses comme la Chine et l’Inde ne les ont pas rejoints), mais ils collectent environ 60 % de l’activité économique de la planète. L’ISPI a calculé que les sanctions auraient bloqué 12 % des importations russes et 7 % de ses exportations. Beaucoup, mais pas beaucoup. De plus, le conditionnel est de rigueur, car le commerce et le profit ont des voies infinies : il est encore possible, par exemple, d’exporter certaines marchandises interdites à la Russie (technologie, pièces détachées pour avions, etc.) en passant par des pays comme l’Arménie ou le Kazakhstan, où des médiateurs rusés les vendent ensuite aux Russes.
Unis dans l’embargo contre la Russie, les pays de l’UE versent à Gazprom 230 milliards d’euros annuels
Certes, le système international a presque entièrement coupé la Russie, sanctionnant les banques les plus importantes et interdisant l’accès au Swift à la finance russe. Mais, en réalité, Gazprombank, la banque de Gazprom (société d’État russe de vente de gaz naturel à l’étranger), n’a pas été sanctionnée car tout le monde continue d’acheter du gaz russe. Et les pays de l’UE, unis dans l’embargo contre la Russie, versent à Gazprom 230 milliards d’euros annuels, un chiffre qui pourrait doubler en cette année 2022 de prix élevés. Certes, les sanctions ont bloqué une grande partie des 640 milliards de dollars que le Kremlin avait mis de côté, mais il reste encore 133 milliards de dollars d’or conservés en Russie, et au moins 87 milliards de dollars de yuans stockés en Chine. De quoi continuer pendant un certain temps. Selon Mulder, les sanctions vont entraîner « une tempête qui changera la nature de la mondialisation elle-même ». Ainsi, pour qu’elles ne deviennent pas incontrôlables, « les sanctions doivent être conçues avec un soin extrême, en indiquant clairement comment parvenir à la désescalade et en incluant des conditions réalistes pour leur levée ».
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : au coeur d'un centre d'hébergement de réfugiés en Pologne
Publié le : 21/04/2022 - 16:52
Pauline GODART
Parmi les cinq millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays, près de trois millions sont partis en Pologne, le pays d'Europe qui accueille aujourd'hui le plus de réfugiés ukrainiens. La ville de Rzeszów, située à moins d'une heure en voiture de la frontière avec l'Ukraine, accueille nombre d'entre eux. Reportage dans un centre commercial transformé en centre d'hébergement.
REPORTAGE
Guerre en Ukraine : face à plus de deux millions de réfugiés, la Pologne s'organise
DécryptageL'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire
Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Macron admet ne pas avoir échangé avec Poutine “depuis Boutcha”
Zelensky estime que l’Ukraine a besoin de 7 milliards de dollars par mois
Le président ukrainien a estimé que l’Ukraine avait besoin de 7 milliards de dollars par mois pour compenser les pertes économiques liées à l’offensive russe, relate BFM TV. Lors d’une discussion organisée par le FMI et la Banque mondiale à Washington, Volodymyr Zelensky a également indiqué que son pays aura aussi « besoin de centaines de milliards de dollars pour la reconstruction ».
Plus de contact avec Poutine « depuis Boutcha »
Dans une interview au journal du 20h de France 2, jeudi 21 avril, Emmanuel Macron a avoué ne plus être en contact avec son homologue russe Vladimir Poutine. Et ce, depuis la découverte des exactions commises par la Russie à Boutcha, le 3 avril. Le président français, candidat à sa réélection, a en effet admis face à la journaliste Anne-Sophie Lapix : « Vladimir Poutine, je ne l’ai pas eu depuis Boutcha. » Dans le cadre de la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron tenait pourtant à poursuivre les discussions aussi bien avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qu’avec Vladimir Poutine.
Des sénateurs français à Kiev
Sept sénateurs français sont en déplacement à Kiev ce jeudi 21 avril, afin d’inaugurer une « maison de l’Europe », rapporte Libération. Ils sont accompagnés de quatre eurodéputés espagnol, belge, lituanien et roumain. C’est la première délégation d’élus français à se rendre en Ukraine malgré les risques que comporte la guerre.
La Russie interdit son territoire à 29 Américains, dont Kamala Harris
Face aux sanctions décidées par les Etats-Unis, la Russie a choisi de répliquer en interdisant son territoire à 29 Américains, relaie BFM TV. Le ministère russe des Affaires étrangères a notamment indiqué la liste des personnalités concernées par cette mesure. Parmi celles-ci, il est possible de trouver la vice-présidente américaine Kamala Harris ou le patron de Meta (Facebook), Mark Zuckerberg.
Macron demande à Poutine de « ne céder à aucune forme de provocation »
Emmanuel Macron s’est adressé à Vladimir Poutine ce jeudi, alors qu’il est en pleine campagne en tant que candidat à sa réélection au siège de l’Elysée. Le président français a demandé à son homologue russe d’être « responsable » et de « ne céder à aucune forme de provocation », relate BFM TV. « J’appelle la Russie et le président Poutine en tant que puissance dotée (de l’arme nucléaire, ndlr) et membre permanent du Conseil de sécurité, à rester une puissance responsable et à ne céder à aucune forme de provocation, parce que ce serait un changement profond de la grammaire internationale », a déclaré Emmanuel Macron comme le relate BFM TV.
Selon Biden, Poutine « ne réussira jamais » à occuper l’Ukraine
Dans une prise de parole depuis la Maison Blanche, le président américain Joe Biden a assuré ce jeudi que Vladimir Poutine « ne réussira jamais » à occuper l’Ukraine, relaie BFM TV. Dans le même discours, Joe Biden a annoncé une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars. Il s’agira de fournir à l’Ukraine « des armes d’artillerie lourde, des dizaines d’obusiers, 144 000 munitions ainsi que des drones », a détaillé le chef de l’Etat.
Plus de 7 millions de déplacés en Ukraine
Au moins 7,7 millions de personnes se sont déplacées à l’intérieur de l’Ukraine en raison de la guerre en cours, selon les informations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Au début du mois d’avril, l’OIM parlait de 7,1 millions de personnes déplacées dans le pays.
Une réunion de l’Unesco reportée
Une réunion de l’Unesco, prévue en juin en Russie, a été reportée. La tenue de cette réunion indignait de nombreux pays occidentaux étant donné l’offensive russe en cours en Ukraine, relate BFM TV.
Le pape s’associe à l’appel de l’ONU et réclame une trêve pour Pâques orthodoxe
Le pape François a demandé une trêve en Ukraine pour ce dimanche 24 avril, jour de Pâques pour les chrétiens orthodoxes, relaie BFM TV. Le souverain pontife a de ce fait rejoint l’appel d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, qui souhaite une interruption des hostilités en ce jour saint. Le Vatican a donc annoncé la décision du pape François dans un communiqué dont se fait l’écho BFM TV : « Le Saint-Siège et le Saint-Père se joignent à l’appel lancé le 19 avril par Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, en accord avec Sa Béatitude Sviatoslav Shevchuk, chef de l’Église gréco-catholique ukrainienne, pour une trêve à l’occasion de la célébration de Pâques selon le calendrier julien, le 24 avril. »
Démission du président du géant russe du pétrole Loukoïl
L’entreprise de pétrole, Loukoïl, a annoncé ce jeudi 21 avril le départ de son patron Vaguit Alekperov. « Le président et membre du conseil d’administration de Loukoïl, Vaguit Alekperov, a annoncé sa décision de renoncer à [ses] fonctions », est-il écrit dans un communiqué relayé par Le Point. Vaguit Alekperov avait été récemment sanctionné par le Royaume-Uni, comme d’autres personnalités puissantes russes. Peu après le début de l’offensive, le groupe privé russe Loukoïl avait appelé à arrêter cette guerre menée par Vladimir Poutine.
La Russie condamne Google à une amende
Un tribunal russe a puni le géant américain Google d’une amende de 11 000 roubles, environ 126 000 euros, relaie BFM TV. Le Kremlin reproche à Google de ne pas avoir supprimé des contenus jugés « interdits » au sujet de la guerre en Ukraine.
Kiev : plus de 1 000 corps de civils dans les morgues
Comme le relaie BFM TV, plus de 1 000 corps de civils se trouveraient dans des morgues situées dans la région de Kiev. Une information confirmée par la vice-Première ministre ukrainienne, Olga Stefanichyna : « 1 020 corps de civils, uniquement de civils, sont (dans les morgues) de l’ensemble de la région de Kiev. »
Poutine se félicite
Après des combats intenses, Vladimir Poutine a assuré ce jeudi que l’armée russe avait pris le contrôle de Marioupol avec « succès », évoquant même la « libération » de la ville. Le Kremlin a aussi assuré que la zone du Donbass serait complètement assiégée afin que « pas une seule mouche ne passe ».
Massacre
Dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 avril, les corps de neufs civils ont été retrouvés à Borodyanka près de Kiev. BFMTV a fait savoir que la police ukrainienne avait relevé « des signes de torture » sur les cadavres de certaines victimes. Pour rappel, la capitale avait été le théâtre d’un « massacre » durant le mois de mars, alors que l’armée russe occupait la ville. Depuis le retrait des troupes de Vladimir Poutine il y a trois semaines, des centaines de corps ont déjà été retrouvés sous les décombres. « Dans une fosse, il y avait deux hommes de 35 ans, et à côté d’eux, une adolescente de 15 ans », a notamment précisé Andriï Nebytov, le chef de la police locale ukrainienne.
Le cas inquiétant du Donbass
Avant le début de l’invasion russe le 24 février, Le Monde rappelle que le gouvernement de Kiev contrôlait 60% de Louhansk, située dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine. Mais les choses ont bien changé puisque l’offensive de Moscou lui a permis de reprendre le pouvoir. Le gouverneur de la ville, Serhi Haïdaï, a affirmé que les Russes contrôlaient désormais 80% du territoire après avoir renforcé leurs attaques sur la zone.
France24 - Monde
Boris Johnson en quête de contrats en Inde
Publié le : 22/04/2022 - 10:43Modifié le : 22/04/2022 - 14:17
Christophe DANSETTE
Boris Johnson effectue une visite de deux jours en Inde. L'objectif est avant tout économique et commercial. Le Premier ministre britannique espère faire avancer les discussions en vue d'un accord de libre-échange entre Londres et New Dehli. Décryptage
Focus
"Gig economy" en Inde : échapper au chômage pour tomber dans la précarité
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ENTRE ÉCONOMIE ET DIPLOMATIEGuerre en Ukraine : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky confie que sa relation avec Marine Le Pen “pourrait changer”
« Le président Macron doit choisir », prévient Zelensky
Si le président ukrainien a indiqué sur BFM TV comprendre « la pression interne » et économique à laquelle fait face Emmanuel Macron, il a prévenu que son homologue devait « choisir entre le business, l’argent, cette histoire (la guerre ndlr) et la lutte pour la liberté, pour les droits de l’Homme, pour la vie ». Volodymyr Zelensky a toutefois admis : « (Emmanuel Macron) est dans une situation difficile, car beaucoup de business en France sont orientés vers la Fédération de Russie », mentionnant que « les élites russes sont toujours venues se reposer en France, à Nice, à Cannes ».
Zelensky invite Macron à venir sur place pour constater « le génocide »
Auprès de BFM TV, le chef de l’Etat ukrainien a été questionné sur la position d’Emmanuel Macron de ne pas reconnaître un « génocide » en Ukraine. Volodymyr Zelensky avait jugé ce comportement « blessant ». Ce mercredi, il s’est montré plus apaisé, invitant son homologue à lui rendre visite : « Je pense que Macron a formulé cela du point de vue juridique. Et je crois vraiment qu’il comprendra que c’est un génocide quand il viendra ici. Je l’invite, comme j’invite chaque leader. »
Les propos de Zelensky sur Marine Le Pen et Emmanuel Macron
Sur BFM TV, le président ukrainien a été interrogé sur Marine Le Pen – qui avait nié l’annexion de la Crimée en 2014 et qui est interdite d’entrée en Ukraine. Pour Volodymyr Zelensky, sa vision de Marine Le Pen pourrait évoluer « si madame la candidate comprend qu’elle s’est trompée » : « Cela dépend tout d’abord de ses principes. Si madame la candidate comprend qu’elle s’est trompée, notre relation pourrait changer. » Sans vouloir influencer l’élection présidentielle française en cours, le chef d’Etat ukrainien a tout de même déclaré : « J’ai des relations avec Emmanuel Macron, je ne voudrais pas les perdre. »
Des livraisons d’armes françaises dans « le futur immédiat »
Volodymyr Zelensky a parlé sur BFM TV des livraisons françaises d’armement à l’Ukraine : « On a obtenu certaines choses. En ce qui concerne les détails, je ne suis pas prêt à le dire, mais nous attendons certaines choses. » Le président s’attend toutefois à des livraisons dans un « futur immédiat ».
Volodymyr Zelensky assure que Kiev n’a pas encore reçu d’avions de chasse
Invité de BFM TV, le président ukrainien a indiqué que son pays n’avait pas encore reçu les avions de chasse qui lui ont été promis, contrairement aux annonces du Pentagone, mardi : « Aujourd’hui, nous n’avons pas d’avions de chasse. De quelque type que ce soit. » Volodymyr Zelensky a ajouté : « Nous avons des dates et des garanties accordées, mais encore une fois, nous voudrions d’abord ce qui nous a été promis, et ensuite nous serons reconnaissants. »
Pour Zelensky, l’adhésion de l’Ukraine à l’UE est « une priorité »
Lors d’une conférence de presse à Kiev, en présence du président du Conseil européen, Charles Michel, Volodymyr Zelensky a jugé que l’Ukraine devait adhérer à l’Union européenne de façon urgente. Pour le président ukrainien, « c’est une priorité pour notre Etat, pour la puissance de notre peuple », relate BFM TV.
La Russie fait un test réussi du missile « unique » Sarmat
Le président russe s’est réjoui ce mercredi 20 avril d’un premier test réussi du missile balistique intercontinental Sarmat. Il s’agirait d’une arme de très longue portée « unique », a assuré Vladimir Poutine lors d’un discours diffusé à la télévision, que relaie BFM TV. Le dirigeant russe a en effet déclaré : « C’est véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive. »
Plus d’un million d’Ukrainiens sont retournés chez eux
Le porte-parole du service ukrainien des gardes-frontières, Andriï Demtchenko, a annoncé ce mercredi 20 avril qu’un total de 1,1 million d’Ukrainiens sont retournés dans leur pays depuis le début de l’offensive russe, relaie franceinfo. Ils sont plus de cinq millions à avoir quitté leur foyer pour fuir la guerre menée par l’armée de Vladimir Poutine.
Alexeï Navalny s’en prend au RN
L’opposant russe Alexeï Navalny s’invite dans l’élection présidentielle française et prend position contre Marine Le Pen. Dans une série de messages partagés sur Twitter, il a accusé le Rassemblement national (RN) d’avoir « vendu de l’influence politique à (Vladimir) Poutine », relate L’Obs. L’opposant russe a pointé du doigt le RN – anciennement Front national – pour avoir contracté un prêt de 9 millions d’euros en 2014 auprès d’une banque russe. « Croyez-moi, il ne s’agit pas d’une simple ‘affaire douteuse’ », a-t-il accusé sur Twitter. Alexeï Navalny a ainsi appelé les Français à voter pour Emmanuel Macron : « C’est sans hésitation aucune que j’appelle les Français à voter pour Emmanuel Macron le 24 avril. »
1/18 Je me rends compte de l’ironie de la situation: un prisonnier politique russe s’adresse aux électeurs français. Mais techniquement, je suis en prison à cause d’une plainte déposée par une entreprise française.
— Alexey Navalny (@navalny) April 20, 2022
« Nous vivons peut-être nos derniers jours » : un soldat ukrainien appelle à l’aide à Marioupol
Marioupol, cette ville portuaire du sud-est de l’Ukraine assiégée par les forces russes n’est toujours pas tombée. Mais un message publié sur Facebook le 20 avril par Serguiz Volyna, un commandant ukrainien de la 36e brigade de la marine nationale, fait état du désespoir de l’armée ukrainienne présente sur place. « Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures, affirme Serguiy Volyna. L’ennemi est dix fois plus nombreux que nous. Nous appelons et supplions tous les dirigeants du monde de nous aider. Nous leur demandons d’utiliser la procédure d’extraction et de nous emmener sur le territoire d’un pays tiers », rapporte Le Monde.
Zelensky invite Le Pen à « comprendre qu’elle s’est trompée » sur l’annexion de la Crimée par la Russie
Au cours d’un entretien donné à BFMTV, Volodymyr Zelensky a évoqué la présidentielle française. Marine Le Pen, interdite de séjour par le ministère des Affaires étrangères ukrainien après avoir défendu l’annexion de la Crimée par la Russie, a été invitée à « comprendre qu’elle s’est trompée » par le président ukrainien. « Si madame la candidate venait à comprendre qu’elle s’est trompée, notre relation pourrait changer », a toutefois ouvert Volodymyr Zelensky qui a également évoqué ses « bonnes relations » avec Emmanuel Macron.
Après « l’opération spéciale », la télévision russe évoque une « Troisième Guerre mondiale » à propos du conflit ukrainien
Lors de l’émission « 60 minutes » diffusée sur l’antenne Russia1 – sous contrôle du gouvernement russe – la présentatrice Olga Skabeïeva a qualifié le conflit en Ukraine de « Troisième Guerre mondiale », vendredi 15 avril, rapporte BFMTV. Une déclaration qui intervient après la destruction du navire russe Moskva, jeudi dernier par les forces ukrainiennes. « L’opération spéciale russe en Ukraine s’est transformée en ce que l’on peut facilement qualifier de Troisième Guerre mondiale, c’est tout à fait clair », a déclaré la présentatrice.
165 000 civils ont été évacués de la ville de Kramatorsk
Le maire de Kramatorsk Oleksandr Goncharenko a indiqué sur BFMTV que « 165 000 civils ont été évacués » de la ville, dont la gare avait été bombardée par les forces russes. L’édile a ajouté que « 50 000 personnes » n’ont pas pu quitter la zone.
Un avion américain aurait fourni la position du navire russe Moskva aux forces ukrainiennes avant son attaque, selon le Times.
Un avion de surveillance marine américain P-8 Poseidon suivait le navire russe Moskva dans les heures qui ont précédé son attaque par les forces ukrainiennes, selon les informations du Times. D’après le quotidien britannique, le P-8 aurait fourni la position du croiseur à l’armée ukrainienne.
Le président du Conseil européen Charles Michel est arrivé à Kiev
Charles Michel, le président du Conseil européen, a annoncé sur Twitter son arrivée à Kiev, mercredi 20 avril. « A Kiev aujourd’hui. Au cœur d’une Europe libre et démocratique », a-t-il tweeté. Le chef d’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky avait également invité le président américain Joe Biden ainsi qu’Emmanuel Macron, à venir sur le territoire ukrainien. Lundi, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes Clément Beaune avait répondu que le président « ira[it] peut-être, si c’est utile. (…) On ne peut pas faire une visite seulement symbolique. ». La Maison blanche a elle précisé qu’il n’était pas prévu que Joe Biden ne s’y rende, indique Le Monde.
Un accord avec la Russie a été trouvé sur la création d’un couloir humanitaire à Marioupol, annonce Kiev
Un « accord préliminaire » a été trouvé entre la Russie et l’Ukraine pour évacuer les civils depuis la ville portuaire de Marioupol, a déclaré mercredi 20 avril la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, indique Le Monde.
L’Ukraine a reçu des avions de chasse et des pièces détachées, déclare le Pentagone
Pour renforcer son armée de l’air, l’Ukraine a reçu des avions de chasse et des pièces détachées, a affirmé mardi 19 avril, John Kirby, le porte-parole du Pentagone, sans pour autant préciser le nombre et l’origine de ces appareils, rapporte Le Monde. « Aujourd’hui, ils ont à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines », a-t-il indiqué lors d’un point presse.
Moscou préparerait des « référendums » dans le sud de l’Ukraine
Selon une information du média The Kyiv Independant, qui cite le ministère ukrainien de la Défense, la Russie serait en train de préparer des « référendums » dans les zones occupées de Kherson et Mykolaiv, dans le sud de l’Ukraine, indique Le Monde. Un processus qui rappelle les événements qui avaient eu lieu dans le Donbass, en 2014.
France24 - Monde
Salvador : des familles brisent le silence pour dénoncer la disparition de leurs proches
Publié le : 21/04/2022 - 14:56
Elisabeth ALLAIN
Claire HOPES
Si le Salvador connait une baisse significative du nombres d'homicides, il souffre d'un autre type de crime que le gouvernement évite d'aborder. Les gangs criminels multiplient les enlèvements et les disparitions, terrorisant les populations les plus vulnérables. Face au silence des autorités qui ne tiennent pas de registre officiel, les proches des victimes se mobilisent et dénoncent des meurtres de plus en plus nombreux. Reportage de nos correspondants Laurence Cuvillier et Matthieu Comin.
Il est désormais possible aux États-Unis de prendre les transports en commun ou les taxis sans protection contre le Covid-19. Outil de prévention, source de conflits parfois violents, le masque est devenu optionnel pour les passagers comme pour les employés américains. Une décision qui suscite à la fois acclamations et agacement dans le pays, y compris à la Maison Blanche.
Au Pérou, le climat social est loin d'être apaisé. Après l'état d'urgence décrété le mois dernier, la colère reste forte face à une inflation toujours galopante. L'augmentation des prix sur les denrées de base est telle que les organisations syndicales ont lancé, en début de semaine, une grève générale dans les transports, organisant aussi des barrages routiers dans la région de Cuzco, le cœur du tourisme au Pérou. Des centaines de touristes se seraient retrouvés bloqués par les manifestants, sur les routes qui conduisent notamment au célèbre Machu Picchu.
Cette ancienne cité inca, perchée sur le versant oriental des Andes centrales, fait justement l'objet d'une exposition à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine à Paris. "Machu Picchu et les trésors du Pérou" présente, pour la première fois en France, 200 pièces vieilles de près de 3 000 ans.
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Au Salvador, nouvelle manifestation contre le président Bukele et le bitcoin
Pour faire face aux gangs, le parlement du Salvador décrète l'état d'urgence
BILLET RETOUR
Le Salvador et ses enfants disparus : petit pays, immenses cicatrices
Valeurs Actuelles
Selon Frontex, l’immigration illégale a atteint son plus haut niveau en Europe depuis 2016
40 300. C’est, selon Frontex, le nombre de traversées illégales des frontières européennes recensé entre janvier et mars 2022 – et c’est une estimation basse. Le dernier bilan de l’agence européenne de protection des frontières, publié en cette mi-avril, est éloquent : le premier trimestre de 2022 a dépassé tous les records établis après la crise de 2016, le nombre de traversées illégales ayant augmenté de 57% par rapport à la période janvier-mars 2021. En mars de cette année, près de 12 000 clandestins ont ainsi été repérés à proximité des frontières européennes, soit 29% de plus qu’au mois de mars 2021. Détail majeur : cette augmentation générale n’est pas une conséquence de la guerre en Ukraine. Frontex prend le temps de préciser que « les réfugiés fuyant l’Ukraine et entrant dans l’UE par les points de passage frontaliers ne font pas partie des chiffres » signalés ici.
Chypre en première ligne
Dans son rapport, Frontex liste les routes migratoires les plus actives sur la période : sont notamment cités les Balkans (+115% par rapport à 2021), qui représentent plus de la moitié des entrées illégales en Europe. Les clandestins concernés, détaille encore l’agence européenne, sont surtout Syriens et Afghans. L’axe oriental de la Méditerranée (+132%) reste également une route très empruntée, 7 000 clandestins ayant été interpellés sur la période – l’essentiel d’entre eux provenant du Nigéria ou du Congo. À noter que, sur cette zone, l’écrasante majorité des flux clandestins transitent par Chypre, qui comptabilise quelque 5 124 passages signalés sur la période (+302%). En revanche, l’axe occidental de la Méditerranée (Maghreb – Espagne – Italie) semble moins actif que l’an passé : -38% pour la frontière espagnole, -17% pour la frontière italienne.
L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile L'Humanité
Pour découvrir l’Inde entre les lignes
Le Festival du livre de Paris a lieu au Grand Palais éphémère et extra-muros, du 22 au 24 avril. Invité d’honneur, le sous-continent et sa richesse littéraire. En avant-goût, les étranges opérations d’un chirurgien nommé K, des écritures croisées sur la pandémie et un roman transcontinental très noir.
Sophie JoubertMuriel SteinmetzLe pays où le vol vous coûte un bras
Le Dr Kaiser est un médecin indien urgentiste « passé par Londres », après avoir grandi dans son pays au sein d’une famille pauvre. Il part pour « là-bas », un pays jamais nommé. Sur place, il rafistole bras et jambes cassés. Un jour, son supérieur lui demande de « soigner » des « mains bousillées », lors de « procédures bâclées ». Ses patients viennent du pénitencier. Jugés coupables, par exemple, d’un vol de matériel électronique, on leur coupe une main, selon les lois médiévales en vigueur.
Un jour, il est promu à la tête du projet qui consiste à « médicaliser les châtiments », afin de « rendre plus humaine une pratique ancestrale ». On n’ampute plus qu’à l’hôpital, avec du « matériel dernier cri », après anesthésie. Dr K est prêt à tout pour sortir sa fille du besoin et survivre à la mort de son épouse, mais la sensation d’un membre fantôme l’étreint jour et nuit.
C’est un récit d’effroi absolu, atrocement plausible, que propose l’auteur, né à Srinagar, capitale du Cachemire et qui vit à Londres. Ex-journaliste, notamment à la BBC et au « New York Times », s’il se voue à plein temps à l’écriture, il s’exprime encore dans les médias indiens et britanniques sur la situation au Cachemire.
M.S.
Des vies indiennes à l’heure de la pandémie
Dans cet ouvrage collectif, dix grands écrivains et poètes indiens interrogent la pandémie vécue depuis là-bas. Cela va du poème (« Aujourd’hui j’ai vu un masque facial bleu suspendu à une branche », écrit Arvind Krishna Mehrotra) à la réflexion critique ou au journal intime. Celui de Sarai Rai démarre le 10 mars 2020, lors d’une fête printanière où des gamins d’ordinaire coursent les passants pour les enduire de « couleurs toxiques, de bouses de vache, de zinc », mais aujourd’hui « les rues sont désertes ». Le poète parolier Gulzar note que « les ouvriers et artisans » se ruent « vers leur village natal » parce que « l’une après l’autre toutes les usines ont fermé ». La description de l’exode monstre des travailleurs pauvres des divers États après l’intervention, à la télé, du premier ministre donnant quatre heures à la population pour collecter des vivres avant de se confiner est saisissante. Le Coronasur (corona et « asur », démon) apparaît dans la presse comme nouvelle figure d’une galerie mythologique déjà bien fournie. Et les gens, sur leur balcon, frappent des thalis et autres ustensiles en laiton pour montrer leur solidarité avec le personnel hospitalier.
M.S.
Façon Poirot, entre Londres et Calcutta
S’il avait eu une moustache, Kamil Rahman aurait pu ressembler à Hercule Poirot, son modèle, le détective belge rondouillard créé par Agatha Christie. Ancien policier, le jeune homme a quitté Calcutta pour Londres, après avoir enquêté sur une sombre histoire de meurtre impliquant un célèbre acteur, sa femme et le fils du premier ministre. À Brick Lane, Kamil travaille désormais comme serveur, non déclaré, dans le restaurant des Chatterjee, de vieux amis de ses parents. Un samedi soir, alors qu’il fait un extra dans la villa d’un millionnaire indien, celui-ci est assassiné, le crâne fracassé d’un coup de bouteille de whisky. En un instant, cette image se fond avec une autre, qui rappelle à Kamil le passé qu’il préfère oublier. Quand Neha, la jeune épouse du millionnaire et meilleure amie d’Anjoli, la fille des Chatterjee, est soupçonnée de meurtre, Kamil retrouve son âme de détective.
Dans « le Serveur de Brick Lane », son premier roman, Ajay Chowdhury crée un attachant personnage de limier, écartelé entre devoir et sentiments, entre Londres et Calcutta. Jouant avec les codes du roman policier à énigme, l’auteur mène de front deux intrigues et deux temporalités qui finissent par se rejoindre. Un polar alerte qui met au jour les liaisons dangereuses entre show-biz et politique.
S.J.
El País (ESP)
Los mejores planes y ofertas para el puente de mayo en España
ESCAPADASUn nuevo paréntesis de tres o más días perfecto para desconectar. Tiempo de salir al campo, explorar ciudades, descubrir rincones o darse el primer baño en la playa. Y a mediados de mes llega San Isidro en Madrid
El puente del 1 mayo —del sábado 30 de abril al lunes 2 de mayo; este año la fiesta del trabajo cae en domingo y se traslada al lunes, solapándose con la de la Comunidad de Madrid— llega esta primavera con hambre de buen tiempo, ofertas turísticas y muchas ganas de viajar. En Sevilla regresan las casetas de la Feria de Abril, que arrancará la noche del día 30 con la tradicional fiesta del Pescaíto y se prolongará hasta el 7 de mayo. Y las fiestas de San Isidro, un clásico de la primavera madrileña, se celebran este año del 14 al 16 de mayo, lo que da juego para disfrutar de otra escapada de tres días o quedarse en la ciudad e ir de verbena a bailar un chotis.
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Ganas de playa
Los archipiélagos españoles, y en especial Canarias, fueron los destinos más demandados en Semana Santa y también encabezan la lista para los puentes de primavera, según Hosteltur. La agencia Logitravel destaca la isla de Gran Canaria entre sus ofertas para el puente de mayo: un paquete combinado de vuelos directos desde Madrid y tres noches en un hotel de cuatro estrellas (Riu Vistamar), en régimen todo incluido, desde 410 euros por persona. Con la misma agencia, vuelos y tres noches con desayuno o media pensión en el hotel Meliá Cala Galdana de la isla de Menorca, desde 478 euros por persona.
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Las flores de Girona
Entre puente y puente, del 7 al 15 de mayo, las plazas, jardines, patios y monumentos del centro histórico de Girona se cubrirán de flores de todos los colores y texturas durante el 67º festival Temps de Flors. La muestra internacional de composiciones vegetales y diseño de jardines reúne a profesionales de la arquitectura, el paisajismo y el diseño interior, y permite descubrir patios y jardines habitualmente cerrados al público. En paralelo, se organizan actividades como el festival internacional de música a capela.
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“Madrí, Madrí, Madrí”
“La multitud del domingo, en el parque del Retiro, tiene un aire desenfadado y tranquilo, la desenvuelta vitalidad de quien disfruta de las horas que se deslizan perezosamente, los pasos sin meta, el tiempo que se consume como un helado lamido distraídamente”, escribe Claudio Magris en El infinito viajar. El Retiro —cuyo origen se remonta a 1632— ofrece espacios gozosos para los paseos primaverales, como la Rosaleda, el Parterre, el estanque de las Campanillas o los jardines de Cecilio Rodríguez, por no hablar del gran estanque presidido por el monumento a Alfonso XII, uno de los más fotografiados de la capital. Las asociaciones, bares y tiendas de la zona de Malasaña (barrio Maravillas), donde está la famosa plaza con las estatuas de Daoiz y Velarde que fue el germen de la Movida, y la Comunidad de Madrid organizan conciertos, exposiciones, verbenas y otras actividades en la capital por las fiestas del 2 de mayo, que comienzan el 29 de abril y se solapan con el primer puente del mes.
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Cruces y geranios en Córdoba
En España, el renacer primaveral tiene en la ciudad andaluza una de sus opciones más coloristas con la fiesta de las Cruces de Mayo (el primer fin de semana de mayo) y el festival de los Patios de Córdoba (del 3 al 15 de mayo), declarados patrimonio mundial por la Unesco. La agencia de senderismo Atuaire propone visitarlos durante un viaje de tres días (del 30 de abril al 2 de mayo) que también incluye rutas a pie por Sierra Morena. Desde 225 euros por persona (incluye autocar desde Madrid, alojamiento en la localidad de Puente Genil y media pensión).
Ruta vermutera en Barcelona
Tras la fiesta de Sant Jordi que se celebra este sábado, 23 de abril, regalando libros y rosas en Cataluña y también en otros lugares, Barcelona no para. El portal en internet de su oficina de turismo incluye planes para todos los gustos, como la ruta vermutera, con los mejores bares y bodegas tradicionales para tomar el aperitivo. Sin salir de la web, también se puede reservar alojamiento y consultar la agenda de exposiciones y otras opciones de ocio en la ciudad.
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‘Lvdvs Gladiatorivs’
Alcalá de Henares recreará del 29 de abril al 2 de mayo su pasado romano en la segunda edición de Complutum Renacida, un festival que incluye un mercado de época con cerca de 80 puestos, además de tabernas romanas, combates de gladiadores y carreras de cuadrigas en el entorno de la Puerta de Madrid y de la Huerta del Obispo. También se organizarán visitas teatralizadas al yacimiento romano de Complutum, del siglo I y otras actividades.
Casas rurales para ir con niños
Las casas rurales de alquiler completo son una buena opción para familias o grupos de amigos, pero a veces los niños pequeños se aburren en ellas. Escapada Rural reúne una selección de 20 alojamientos campestres por toda España que cuentancon su propio parque infantil de columpios, toboganes, camas elásticas o piscinas de bolas donde los peques pueden jugar de forma segura y controlada. Varios precios.
Alojamientos con encanto
En la web del sello Rusticae también se encuentran apetecibles ofertas en alojamientos con encanto para el puente de mayo. Por ejemplo, en Casona de Labrada en A Pontenova (Lugo), un complejo rural “situado a escasos kilómetros de Taramundi, en el corazón de la reserva de la biosfera Río Eo, Oscos y Tierras de Burón. Estancia de dos noches para dos personas, con desayunos, por 256 euros.
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Pedaleando entre dólmenes
Rutas Pangea programa un viaje en bici del 30 de abril al 2 de mayo por uno de los rincones menos conocidos y más espectaculares de Extremadura: el parque natural del Tajo Internacional y la dehesa de Valencia de Alcántara, en la comarca de la Raya Norte entre España y Portugal, donde existe uno de los conjuntos megalíticos más ricos de la Península, con más de 40 dólmenes bien conservados que se pueden descubrir en rutas de fácil acceso. Desde 325 euros por persona, que incluyen el autocar desde Madrid y transporte de las bicis —con opción de alquilarlas pagando un suplemento de 45 euros—, alojamiento en el hotel Hospedería Conventual de Alcántara, con media pensión, y seguro de accidentes y responsabilidad civil.
Un castillo de cine
Entre sus ofertas para el puente, Weekendesk destaca una escapada de dos noches para dos personas al hotel Palacio del Infante Don Juan Manuel, ubicado en un edificio del siglo XIV en Belmonte (Cuenca), perteneciente al sello Hospederías de Castilla-La Mancha, desde 277 euros en total. Además de la estancia el precio incluye la visita al famoso castillo de Belmonte y su parque de máquinas de asedio, acceso al spa y excursión a una bodega de la zona.
Agua, masajes y tranquilidad
La cadena Castilla Termal Hoteles ofrece estancias para dos personas en sus balnearios en Olmedo (Valladolid), El Burgo de Osma (Soria), Solares (Cantabria) o el Monasterio de Valbuena (San Bernardo, Valladolid). Para el de Olmedo, por ejemplo, tienen una estancia de dos noches para dos personas desde 215 euros en total. El precio incluye el aojamiento con desayunos y circuito termal.
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El triunfo de baco
Más de 460.000 personas visitaron en 2021, a pesar de la pandemia, las bodegas de Rioja, la primera DO Calificada de España (repartida entre Rioja Alta, Rioja Alavesa y Rioja Oriental). En total, 574 bodegas que enhebran una oferta enoturística que abarca desde bodegas familiares como Eguren Ugarte a iconos de la arquitectura contemporánea como Finca Valpiedra, Ysios o Marqués de Riscal. Enclavado en el corazón del viñedo riojano, el Museo Vivanco de la Cultura del Vino, bodega y espacio cultural en la localidad de Briones, se ha convertido en una referencia del enoturismo y uno de los primeros destinos turísticos en La Rioja. Este museo alberga más de 6.000 piezas arqueológicas procedentes de culturas como la egipcia, la griega o la romana, y obras de Miró, Barceló, Chillida o Tàpies relacionadas con la cultura del vino. En su jardín de Baco se cultivan más de 220 variedades de uva de todo el planeta. Más allá de Rioja, el sello Rutas del Vino en España agrupa en su web información y ofertas turísticas de 32 denominaciones de origen españolas.
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : la Russie assure vouloir « libérer » l’est de l’Ukraine
L’UE annonce de nouvelles sanctions
Ursula von der Leyen a annoncé, sur Twitter, le renforcement des sanctions occidentales à l’encontre de la Russie, relate Le Point. « Nous renforcerons encore nos sanctions contre la Russie et renforcerons l’aide financière et sécuritaire à l’Ukraine », a déclaré la présidente de la Commission européenne.
Son annonce fait suite à un entretien, à distance, entre les principaux leaders européens et le président américain, mardi en fin d’après-midi. Un échange long de plusieurs heures à l’issue duquel Américains et Européens ont annoncé avoir obtenu « un large consensus sur la nécessité d’accentuer la pression sur le Kremlin ».
World leaders firmly stand together in support of Ukraine.
We will further tighten our sanctions against Russia and step up financial and security assistance for Ukraine.
Thank you @POTUS for convening this important call.
We #StandwithUkraine
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) April 19, 2022
Pour la Russie, les opérations militaires continuent simplement
Presque deux mois après le début de l’offensive, les éléments de langage de Moscou varient peu. A en croire les autorités, l’armée russe serait simplement entrée dans une « nouvelle phase » de son « opération militaire spéciale ». « Je suis convaincu que cela sera un moment très important pour cette opération spéciale », a expliqué Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, assurant que la Russie ne cherche qu’à « libérer » l’est ukrainien, relate Le Point.
Les combats se poursuivent à Marioupol
Dans la ville de Marioupol, assiégée depuis des semaines par les forces russes, les combats continuent avec intensité. « Des combats sont en cours à Marioupol. Ce sont des combats de rue et pas seulement avec des armes légères, mais aussi des batailles de chars dans les rues de la ville », a expliqué Pavlo Kyrylenko, gouverneur de la région de Donetsk. « Il y a certains quartiers où des combats de rues continuent, on ne peut pas dire que les Russes les contrôlent » a-t-il ajouté, alors que Moscou pousse pour obtenir la reddition des derniers défenseurs de la ville, retranchés au sein de l’immense usine d’Azovstal où ils mènent une résistance acharnée.
L’économie mondiale tangue mais résiste
Dans son dernier rapport sur la stabilité financière mondiale, publié ce mardi, le FMI assure que la guerre en Ukraine ne semble pas être « un événement systémique mondial d’un point de vue financier ». Si « la résilience des marchés financiers mondiaux » a été testée par l’invasion russe, dévoilant « des vulnérabilités préexistantes », l’économie mondiale est loin de s’être effondrée pour l’heure, relate Le Parisien.
76 prisonniers ukrainiens libérés suite à un échange avec la Russie
Selon Le Figaro, près de 80 prisonniers ukrainiens ont été libérés par Moscou mardi 19 avril, en échange d’autres prisonniers russes dont le nombre n’a pas été dévoilé. « Nous avons échangé 60 militaires, dont 10 officiers. 16 civils sont également rentrés chez eux », a détaillé Iryna Verechtchouk, vice-première ministre ukrainienne, sur Telegram.
Moscou accuse l’Occident de « tout faire pour faire durer » la guerre
Le ministre russe de la Défense estime qu’en multipliant les sanctions à l’encontre de Moscou, tout en fournissant armes et argent à Kiev, les puissances occidentales font « tout pour faire durer » la guerre. De son côté, a jouté Sergueï Choïgou, « l’armée russe exécute les tâches fixées par le chef des armées (Vladimir Poutine) pour l’opération militaire spéciale. En conséquence, le plan de libération des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk est mis en œuvre ».
C’est la première fois depuis fin mars que Sergueï Choïgou prend la parole en public, précise Le Parisien. Selon un ancien oligarque russe exilé en Israël, il aurait été victime d’une grave crise cardiaque.
« Corps déchiquetés »
Interrogé au micro de BFMTV, le gouverneur de Louhansk, située dans le Donbass, a alerté sur l’offensive terrible des Russes qui ravagent la zone. « Tous les villages sont bombardés, sans exception. Ils bombardent les maternités, les écoles », a-t-il déploré. Inquiet, le gouverneur a aussi expliqué qu’il ne restait « aucun hôpital » qui n’ait été épargné par l’attaque de Moscou, et évoqué la présence de nombreuses personnes gisant sur le sol, « déchiquetés par des explosions ».
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“Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi”
Nous avons bravé deux années de Covid, nous devions braver la tempête aujourd’hui, c’est un signe, c’est un symbole. Ce 8 avril, Nicolas de Villiers, le patron du Puy du Fou, avait une allure de tribun romain pour lancer la quarante-cinquième saison du célèbre parc vendéen. Normal, puisqu’il le faisait depuis l’arène gallo-romaine du Puy du Fou sur laquelle les éléments de la nature s’étaient déchaînés une bonne partie de l’après-midi. Mais il était surtout extrêmement fier de dévoiler la nouvelle version du spectacle le Signe du triomphe, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Puy du Fou a, une fois de plus, frappé fort, très fort.
Finis les fauves qui se pourléchaient les babines à l’idée de dévorer des esclaves chrétiens (les antispécistes, qui ne jurent que par le bien-être animal, y seraient pour beaucoup), place à un final époustouflant où le décor central se transforme en galère impériale de 40 mètres de long et de 15 mètres de haut. Navigant sur un flot de fumée au centre de l’arène, elle devient l’élément central d’une naumachie (représentation d’un combat naval) où elle s’oppose à des radeaux gaulois. « Quand nous faisons évoluer un spectacle, nous réfléchissons quatre ou cinq ans avant de déployer le projet, mais la naumachie est une idée qui a 2 000 ans, explique Nicolas de Villiers que nous retrouvons le lendemain tandis que les premiers visiteurs étaient accueillis par un soleil éclatant. Cette galère romaine est d’une complexité sans nom avec 110 éléments de décors distincts motorisés ; il suffit qu’un seul soit capricieux et tout le spectacle peut être mis en péril. »
Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée.
Aucune limite. C’est, depuis sa création, le mantra du Puy du Fou, et le quadragénaire vendéen nous livre la recette du succès : « Nous avons une logique visionnaire, nous allons de l’avant et nous n’hésitons pas à nous mettre en danger, y compris économiquement, pour assurer, être toujours en avance en France et dans le monde, et non des suiveurs. » Tous les bénéfices sont réinvestis dans les nouveautés ; c’est ce qui explique que, depuis son ouverture à la fin des années 1970, le parc a accueilli 45 millions de visiteurs et que 60 % d’entre eux, attirés par cette dynamique créative, reviennent tous les trois ou quatre ans. « Nos talents, nos équipes sont toujours dans cette angoisse créative qui leur permet de ne jamais se reposer sur des logiques purement marketing, ajoute Nicolas de Villiers. Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée. » Déjà, une nouvelle attraction pour 2023 est annoncée par deux mystérieuses affiches au détour d’une allée.
« Nous avons une vision du Puy du Fou pour 2030, lance le jeune patron. Il y aura ceux en France et en Espagne et dans d’autres pays où nous planterons notre drapeau, comme nous avons appris patiemment à le faire ici, pour que les peuples aient la fierté rayonnante de leur héritage, de leur patrimoine. » Les projets se multiplient avec le Grand Tour, une épopée ferroviaire de six jours et cinq nuits à la découverte des splendeurs françaises, et une percée dans le monde du cinéma avec un premier film documentaire historique prévu pour 2023 : « C’est un premier coup que nous espérons de maître pour toucher nos spectateurs de manière différente, explique Nicolas de Villiers. Nous sortons de nos frontières pour aller vers ceux qui hésitaient encore à venir nous voir et nous leur disons : si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. »
Valeurs actuelles. Le Puy du Fou a rouvert ses portes le 9 avril. Que viennent d’abord chercher les visiteurs ? L’histoire de France ? Des retrouvailles en famille ?
Nicolas de Villiers. Le Puy du Fou s’adresse à toute la France et c’est toute la France qui vient ici ; il suffit de se mettre à l’entrée pour se rendre compte que les visiteurs sont de toutes conditions sociales et de toutes origines – 14 % d’entre eux viennent de l’étranger. La première motivation, c’est de se retrouver en famille ou entre amis pour partager des émotions : nous offrons des spectacles remplis de générosité que l’on peut voir quelles que soient les générations alors que, dans les parcs d’attractions, les activités en famille sont très souvent segmentées selon les âges.
Mais le Puy du Fou, ce sont aussi des retrouvailles avec l’histoire de France, avec ce qui nous rassemble, avec ce patrimoine commun dont nous sommes les héritiers. Que l’on soit français ou étranger, nous avons tous des images d’Épinal quand nous pensons à la France, et le Puy du Fou les met en scène de façon spectaculaire à travers des hommes, des femmes, des architectures, des paysages, des musiques, la danse, la peinture, la sculpture et le cinéma, tout ce qui peut célébrer la culture française. Notre parc est une œuvre enracinée dans l’Histoire, un légendaire qui célèbre l’âme d’un peuple, qu’il soit de France, comme aux Herbiers, ou d’Espagne, à Tolède, où nous nous sommes implantés en 2019. Notre modèle consiste finalement à nous enraciner dans tous les pays qui nous tendent la main, que ce soit en Espagne, au Royaume-Uni ou aux Pays Bas.
Que répondez-vous à vos détracteurs qui prétendent que le Puy du Fou réécrit l’histoire ?
Je ne commente pas. Si vous demandez à Rafael Nadal ce qu’il pense de la stratégie de Fabien Galthié pour l’équipe de France de rugby, je ne suis pas sûr que son commentaire sera très pertinent. Le Puy du Fou, c’est une œuvre universelle et, par conséquent, chacun se fait son avis. Sur Google, Facebook, Tripadvisor, plus de 100 000 avis ont été postés et nous placent numéro un des plus grands sites touristiques culturels français. Le meilleur juge de paix, c’est le succès populaire : nous avons reçu 45 millions de visiteurs depuis quarante-cinq ans.
Comment expliquez-vous ce succès phénoménal ?
La création par une seule et même équipe dont les membres ont une vision identique pour mettre en scène, de manière spectaculaire et émouvante, des moments où l’humain a montré sa grandeur est notre signature artistique, notre marque de fabrique. Notre écriture permet aux visiteurs de voyager dans l’imaginaire collectif. Nous voulons, comme Victor Hugo l’a dit, peindre les traits de l’homme éternel sous les traits de l’homme momentané. C’est cette vocation – elle va bien au-delà du simple divertissement – qui nous a permis, en 2021, d’ouvrir, le même jour, à la même heure, cinq spectacles – quatre de jour et un de nuit.
Chaque spectacle repose sur trois piliers, les trois “E”. Il y a l’ émotion : notre pari sera gagné si, quand vous assistez à un spectacle du Puy du Fou, vous en ressortez ému. Grâce à un subtil mélange entre l’Histoire pour l’ensemble et la légende pour le détail, qui se complètent souvent fort bien, nous voulons aussi provoquer de l’ émerveillement, nous voulons ouvrir les cœurs, l’esprit, à ce qu’on ne connaissait pas : notre objectif sera rempli si, lorsque vous sortez de Mousquetaire de Richelieu, vous désirez en savoir un peu plus sur Cyrano de Bergerac, d’Artagnan, Athos, Portos, Aramis, la Sérafina, Bouton d’or ou le Bossu. Dernier pilier, l’ élévation. Au Puy du Fou, nous faisons le choix de croire que l’être humain est capable de grandir et donc de s’élever. Vous n’êtes donc pas dans des manèges qui provoquent des sensations physiques. Nous nous adressons au contraire à l’âme, à la part invisible de l’homme. Élever, c’est l’idée que tout doit être beau, touchant, poétique, pour que les visiteurs repartent du parc avec le désir de réaliser ses rêves et de se dépasser. C’est un art, ce n’est pas une mathématique.
Sans le faire exprès, nous avons inventé, depuis longtemps, le nouveau langage du XXIe siècle qui correspond à un besoin des hommes de notre temps. Il y a eu les vitraux des cathédrales au Moyen Âge étincelant, l’imprimerie qui a permis l’essor de la littérature et des arts au fil des siècles, et le cinéma. Regardez nos spectacles, ils durent trente minutes, comme les séries. En permettant aux visiteurs d’aller d’une représentation à une autre et de voir ainsi les différents épisodes d’une histoire de France qui se composent sous leurs yeux telle une marqueterie, nous avons inventé les séries avant l’heure.
Pourtant, vous vous lancez dans le cinéma avec un film, Vaincre ou Mourir …
Nous avons voulu commencer par un long-métrage et ainsi acquérir de l’expérience avant de nous lancer dans une série qui se construit sur le temps. Ce projet de film, d’un budget de plusieurs millions d’euros, avec un beau casting (Hugo Becker, Jean-Hugues Anglade…), est né il y a un peu moins d’un an. J’étais allé voir les équipes de Canal Plus pour leur proposer un film documentaire où seraient mêlées histoire et légende. Ils ont été enthousiastes. Le film repose sur une histoire que nous maîtrisons bien, sujet d’un de nos spectacles, le Dernier Panache, et qui raconte l’épopée de Charette. Depuis 2016, ce spectacle rencontre un succès énorme ; il a déjà été vu par plus de 10 millions de spectateurs. Le film devrait sortir au premier semestre 2023 et sa distribution sera assurée par Studiocanal.
Votre objectif est-il d’impulser le retour des grands films historiques français ?
Il y a le cinéma américain qui écrase tout, le cinéma chinois qui ne vient pas chez nous et le cinéma indien qui sort de temps en temps de ses frontières. Nous avons la chance folle, en France, d’avoir un des cinémas les plus créatifs et prolifiques au monde. Il tente des choses qu’on peut ne pas aimer, mais il a aussi cette puissance. Nos acteurs, comme Marion Cotillard et Jean Dujardin, sont aussi mondialement reconnus.
Nous avons peut-être abandonné le grand cinéma d’aventures, que nous avons laissé aux États-Unis ; on le retrouve sur les petits écrans, produits par de grandes maisons, dont Netflix. Mais je suis aussi persuadé que notre cinéma peut retrouver l’ambition de produire de grands films internationaux qui fassent rayonner la France à travers des histoires universelles, typiquement françaises. Ne serait-ce que parce que notre glorieux passé a engendré une exceptionnelle richesse en hommes et en femmes. Regardez comme les cinémas britannique et américain ont produit des films et des séries inspirés de récits historiques, comme Kingsman, Peaky Blinders, The Crown. Il faut oser des films d’aventures en France, enracinés dans son histoire, et il y a une vraie place pour ce type de cinéma.
Si le Puy du Fou se lance dans ce domaine, c’est bien parce qu’il a quelque chose à apporter, ce souffle qui peut permettre de créer de grands films familiaux, inspirés de l’Histoire. Dans un monde qui se numérise à grande vitesse, le cinéma est une formidable occasion de faire venir le Puy du Fou à des visiteurs intéressés. Le numérique n’est qu’un moyen, ce n’est pas une fin.
Votre stratégie de diversification repose donc sur le numérique ?
Les jeunes d’aujourd’hui peuvent tout faire depuis leur canapé : acheter de quoi manger, se vêtir, se divertir avec Amazon ou Netflix, et même suivre des études… Nous devons donc avoir une démarche créative mise au service de cette réalité-là. Le cinéma, le jeu vidéo, que nous allons lancer en juin en partenariat avec Microids – un jeu très familial -, se résument dans la formule : “Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. ” Mais l’objectif final sera de susciter auprès du public l’envie de se déplacer physiquement et de vivre des émotions incarnées.
Parlez-nous de votre projet de train…
Le Grand Tour, sur la première compagnie ferroviaire privée de France, offrira un voyage itinérant dans un train de luxe pendant six jours et cinq nuits, avec la même idée que pour le cinéma : faire de la France un spectacle avec ses paysages, son architecture, ses arts, ses personnages. Chaque journée aura son thème musical, sa couleur, sa gastronomie… L’objectif est que vous repartiez avec une certaine idée de la France éternelle. Ce sera une occasion de s’émerveiller ; j’aime ce terme car la France regorge de merveilles fantastiques. Le train passera notamment par Reims, où on rencontrera bien sûr Clovis. Tout au long du parcours, le public suivra une femme, mais en réalité c’est elle qui nous précédera. L’enjeu sera de comprendre qui elle est. Naturellement, je ne vous révèle pas ce mystère…
Quel bilan et quelles leçons retenez-vous du Covid ?
Ces deux années ont ressoudé les liens internes, qui sont ceux d’une grande famille – on pourrait dire d’une cousinade -, chez nos talents. Je déteste employer le mot “salarié”, qui définit une personne par son lien pécuniaire à l’entreprise, je préfère le mot “talent”, qui considère la personne pour ce qu’elle apporte à l’entreprise et, au-delà, à la communauté : nous comptons 2 500 talents saisonniers, et 4 300 personnes participent bénévolement à la Cinéscénie.
Les confinements liés au Covid ont, certes, entraîné une pause forcée dans l’activité, mais ils ont été aussi un accélérateur dans la diversification. En plus du numérique, nous réfléchissons à l’ouverture de deux parcs à l’étranger d’ici à 2030. Des rumeurs évoquent un parc aux États-Unis, je ne les commente pas. Notre chiffre d’affaires atteint 125 millions d’euros. Il a été multiplié par dix en dix ans. Nous avons le même objectif pour les dix prochaines années, avec une part croissante de la diversification à l’étranger – l’Espagne représentant déjà près de 20 % de l’activité.
Où en est votre projet de spectacle en Chine ?
Il sera inauguré dans quelques mois à Shanghai. Nous allons plonger les visiteurs dans la Chine des années 1930, quand le pays était envahi par les troupes japonaises. Une histoire très douloureuse pour les Chinois, qui ont pris conscience qu’ils faisaient partie d’un même peuple à un moment très chaotique de leur histoire. Nous, au Puy du Fou, nous prenons toujours garde à l’histoire des peuples, que nous traitons toujours avec la plus grande prudence, avec une main tremblante. Comme Marivaux, il faut “peser des œufs de mouche dans des balances en toile d’araignée”.
Ce sera un spectacle immersif qui pourra durer jusqu’à deux heures. Les visiteurs feront partie de la résistance chinoise qui s’organise et qui n’a pas de couleur politique. Ils seront accueillis à une table de restaurant par un personnage mystérieux qui leur donnera un message qui va les embarquer dans l’histoire avec 28 possibilités différentes.
Vous disposez d’une réserve foncière importante au Puy du Fou. Que prévoyez-vous comme nouvelles activités ou nouveaux spectacles ?Sur les 500 hectares que nous possédons, environ 150 hectares sont ouverts au public, entre le parc, les hôtels, la Cinéscénie, les parkings… Nous sommes constamment en quête d’évolutions mais nous voulons avoir un développement foncier raisonné, de telle sorte que nous puissions grandir sans grossir. Un nouveau spectacle sera inauguré en 2023 et nous préparons également de nouvelles activités, mais notre développement doit rester à taille humaine pour que le visiteur ne se transforme pas en marathonien.
L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
dalitsindenarendra modi France24 - Monde
Andreï Kourkov, écrivain : "La guerre de Poutine est contre la culture ukrainienne"
Publié le : 21/04/2022 - 13:51
Pauline PACCARD
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Lors d'une précédente interview accordée début février à France 24, l’écrivain ukrainien Andreï Kourkov espérait encore que les tensions entre l'Ukraine et la Russie ne déboucheraient pas sur une guerre totale. Deux mois après le début de l'invasion russe, il raconte son quotidien dans la partie occidentale du pays. Il a temporairement abandonné la fiction pour raconter cette guerre dans des articles. Pour lui, les lieux de culture en Ukraine sont clairement dans la mire des forces russes.
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Andreï Kourkov, écrivain : "Pour les Ukrainiens, la liberté est plus importante que la stabilité"
REPORTAGEÀ Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis
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"La guerre détruit tout" : le monde russe de la culture dénonce la guerre en Ukraine
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Chine : un système infaillible ?
Publié le : 21/04/2022 - 20:37
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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Après le confinement de Shenzhen puis le verrouillage de Shanghai en raison de la pandémie de Covid-19, les experts n'excluent pas le risque d'une récession de l'économie mondiale l'année prochaine. Le confinement de la première ville économique du pays a entrainé des protestations inédites de ses habitants. Un défi pour le président Xi Jinping qui se prépare à un troisième mandat. Sur le plan international, il refuse les sanctions de l'Occident contre la Russie pour l'invasion de l'Ukraine.
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Ursula GAUTHIER, Grand reporter, cheffe du service étranger de L’Obs
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Jean-Joseph BOILLOT, Économiste spécialiste de la Chine à l’IRIS, membre du cercle Cyclope, auteur de "Utopies made in monde" (éditions Odile Jacob, 2021)
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Jean-Paul TCHANG, Économiste spécialiste de la Chine
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Pascal BONIFACE, Directeur de l’IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques)
Chine : en plein rebond épidémique, Xi Jinping s'accroche à la stratégie "zéro Covid"
Covid-19
Reportage en Chine : à Shanghai, la politique "zéro Covid" mise à mal par le variant Omicron
COOPÉRATION SINO-RUSSE
Guerre en Ukraine : quel intérêt la Chine aurait-elle à aider militairement la Russie ?
Valeurs Actuelles
Le Puy du Fou se lance dans la production de films, pour raconter des histoires inspirées de “la Grande Histoire”
« Le cinéma constitue un prolongement naturel pour le parc, assure Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou. Depuis 45 ans, nous racontons des histoires inspirées de la Grande Histoire. A partir de 2023, nous allons décliner ce savoir-faire également sur les écrans, avec un premier grand film, Vaincre ou mourir, inspiré de la vie de François Charrette. » Puy du Fou Films, la société de production nouvellement créée, envisage à ce titre de réaliser plusieurs types de formats, en conservant l’ADN qui a fait le succès du parc (2,3 millions de visites annuelles). Les spectacles, de qualité, s’adressent aux familles de tous âges et de toutes conditions sociales. Côté cinéma, le Puy du Fou s’est associé avec le groupe Canal + pour la réalisation de « Vaincre ou mourir ». Sa filiale Studio Canal sera chargée de la diffusion de ce premier film qui sortira dans les salles au printemps 2023. Puy du Fou Films compte parallèlement tourner plusieurs séries historiques à destination cette fois des plateformes de streaming, de Netflix à Amazon prime en passant par Salto. Le groupe veut à la fois surfer sur la double appétence des Français pour l’Histoire et le format des séries.
Épopée vendéenne
Avec Hugo Becker (Baron noir, Au service de la France) dans le rôle principal de François Charette de la Contrie, Vaincre ou mourir retracera l’épopée de cet officier de marine de petite noblesse vendéenne, à son retour des Amériques en 1793, alors qu’il participait à la guerre d’indépendance des futurs États-Unis face à la couronne britannique. La révolution française de 1789 sonne la dissolution de la marine royale et Charrette se retrouve en disponibilité comme bon nombre de ses pairs. L’officier n’a que 30 ans lors qu’en 1793, une poignée de paysans vendéens vient le chercher dans son manoir de Fontclose où il se tient volontairement à l’écart des événements révolutionnaires. Ces hommes le supplient de les mener à la guerre contre le nouveau pouvoir qui leur refuse toute pratique religieuse en dehors des prêtres jureurs. Encouragé à sortir de sa neutralité par sa sœur Marie-Anne, Charrette, qui refuse dans un premier temps et se cache sous son lit, accepte finalement de s’engager.
De ses paysans qui ne connaissent rien au métier des armes, il fera de redoutables et insaisissables combattants. Hobereau de sa province qu’il connaît comme sa poche, François Charrette est à ce titre jugé comme l’inventeur de la guérilla moderne. Sa stratégie, simple mais efficace, consistait à attirer l’ennemi dans les chemins creux du bocage vendéen pour mieux fondre sur lui. Les assaillants « s’égaillaient » ensuite aussi vite qu’ils étaient arrivés. Les nombreux revers subis par les forces révolutionnaires lui valent ainsi le titre, décerné par les habitants, de roi de la Vendée. Pourtant, François Charrette révèle aussi des talents de diplomate réaliste. Convaincu par le député d’Indre et Loire Albert Ruelle, joué dans le film par l’acteur Jean-Luc Anglade (37,2° le matin), il accepte de signer le traité de paix de la Jaunaye en février 1795. Les Républicains s’engagent en échange à épargner le Dauphin Louis XVII, enfermé à la prison parisienne du Temple. Dès lors que Charrette apprend la mort de l’enfant en juin, il reprend les armes avec quelques milliers de fidèles. Il est capturé neuf mois plus tard, en mars 1796, dans le bois de la Chabotterie près de Montaigu, par le général Jean-Pierre Travot. Ce dernier ne cache pas son admiration pour son prisonnier. Avant que Charrette soit fusillé, Travot aurait regretté : « Tant d’héroïsme perdu », ce à quoi le prisonnier aurait répondu : « Non monsieur, rien ne se perd jamais. » De quoi forger la légende du plus célèbre chef de la Vendée militaire, mort à 33 ans le 29 mars 1796.
Autres diversifications
Nicolas de Villiers, qui se défend de toute hagiographie engagée en faveur de Charette, compte néanmoins sur ce véritable personnage de roman, archétype du héros antique, pour assurer le succès du film auprès du grand public en salles. S’il ne précise pas le nombre de spectateurs espéré, le dirigeant pourra s’appuyer sur la clientèle captive du Puy du Fou, deuxième parc français en termes de fréquentation après Disneyland à Marne la Vallée. Il espère même la dépasser largement. En termes de diversification, la famille de Villiers a pour l’instant eu plutôt du nez. Son implantation à Tolède en Espagne en 2021 serait une réussite, selon la plupart des observateurs du secteur de l’événementiel. Le Puy du Fou ouvrira par ailleurs en octobre prochain un nouveau spectacle en Chine consacré au Shanghai des années 30. Le parc lancera enfin à l’été 2023 le Grand Tour, un voyage d’une semaine et sur 4000 km à bord d’un train de la belle époque reconstitué. Au programme, la visite de douze étapes remarquables de l’Hexagone et des spectacles itinérants en cours de montage par quelques-uns des 2500 collaborateurs en France du Puy du Fou.
L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
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Guerra Rusia-Ucrania
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‘No nos dicen nada’: el desafío del gobierno de Rusia después del hundimiento del buque insignia
Los familiares de los tripulantes desaparecidos dicen que las autoridades rusas los traen de un lado para otro luego de que un buque insignia se hundió en el mar Negro.
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Por Neil MacFarquhar y Alina Lobzina
Las familias cuyos hijos aparecían como no localizados luego de que el buque insignia ruso se hundiera hace una semana exigen respuestas mientras el Ministerio de Defensa y los más altos funcionarios del gobierno callan sobre el destino de la tripulación. Cada vez son más los parientes en esta situación.
Al menos 10 familias se han presentado de manera pública —en las redes sociales o en las organizaciones noticiosas— para expresar su frustración debido a que diferentes oficiales u otras personas les han dicho que sus parientes estaban vivos, desaparecidos o muertos. Sin embargo, todavía no ha habido una actualización oficial del anuncio inicial de que los más de 500 miembros de la tripulación del buque, el Moskva, habían sido rescatados.
“No quieren hablar con nosotros”, dijo Maksim Savin, de 32 años, durante una entrevista sobre la búsqueda de su hermano menor, Leonid, un conscripto de 20 años que trabajaba en el Moskva. “Estamos en duelo. Reclutaron a nuestro hermanito y lo más seguro es que nunca nos lo devuelvan”.
El silencio oficial en torno al destino de la tripulación del Moskva es parte de una campaña más amplia del Kremlin para ocultar las malas noticias sobre la guerra y controlar el relato que reciben los rusos sobre su avance. Muchos de los tripulantes desaparecidos eran reclutas. La leva ha sido un tema sensible en Rusia desde la guerra en Chechenia, cuando soldados jóvenes con poco entrenamiento fueron enviados a la batalla y murieron en grandes cantidades, lo que agrió el apoyo popular a la guerra.
La causa del hundimiento está en disputa. Rusia asegura que un cargador de municiones explotó en un incendio y luego el barco dañado se hundió al ser remolcado en medio de un mar picado. Ucrania dijo que había atacado la embarcación con dos misiles Neptuno, una versión que funcionarios estadounidenses corroboraron. Cualquiera que sea el caso, la pérdida de uno de los mayores buques de guerra desde la Segunda Guerra Mundial ha sido una vergüenza para Rusia.
Los medios independientes rusos, con sede fuera del país, han informado que alrededor de 40 hombres murieron y otros 100 resultaron heridos cuando el buque de guerra fue dañado y se hundió. Dichos informes citaban a un oficial no identificado y a la madre de un marino fallecido. Además, la esposa de un cadete naval mayor confirmó su muerte en Radio Libertad, una red radiodifusora gubernamental estadounidense basada fuera de Rusia.
La oposición a la primera guerra en Chechenia a mediados de los años noventa fue impulsada por las familias rusas, enojadas de que sus hijos fueran utilizados como carne de cañón. “Unos pocos cientos” de soldados aún no han sido reconocidos en dicha guerra, dijo Alexander Cherkasov, el expresidente del Memorial Human Rights Center, un grupo con sede en Moscú disuelto este mes debido a una orden judicial.
“A nadie le importan los soldados”, dijo, y las restricciones a las organizaciones no gubernamentales ahora significan que es prácticamente imposible realizar la labor de rastreo, dijo.
Putin ha dicho repetidas veces que los conscriptos que han servido un año en el ejército no serían enviados a Ucrania; las bajas en el campo de batalla contradicen esa declaración.
La Unión de Comités de Madres de Soldados de Rusia, que data de las guerras chechenas, confirmó que está recibiendo solicitudes para buscar soldados desaparecidos. La organización no quiso hacer más comentarios indicando que hay una ley que prohíbe compartir información sobre soldados con organizaciones extranjeras.
Los padres de tripulantes del Moskva, llamado así por la capital de Rusia, han expresado indignación a lo que dijeron era un ir y venir oficial.
“Nosotros, los padres, solo estamos interesados en el destino de nuestros hijos: ¿Por qué, si eran soldados conscriptos, terminaron en esta operación militar?”, dijo Dmitry Shkrebets, cuyo hijo Yegor, de 19 años, trabajaba como cocinero en el Moskva.
En una entrevista, Shkrebets se mostró reacio a hablar más, pero el domingo publicó declaraciones mucho más duras en VKontakte, el equivalente ruso de Facebook.
Inicialmente, los oficiales le dijeron que Yegor estaba entre los desaparecidos, pero luego dejaron de responder, dijo.
“Muchachos, ¡¡¡¿perdidos en alta mar?!!!”, escribió. “Les pregunté directamente por qué ustedes, los oficiales, están vivos, y mi hijo, un soldado conscripto, murió?”.
Desde entonces, Shkrebets ha empezado a solicitar testimonio de otras familias que no logran localizar a sus hijos. “Entre más escribimos más difícil será para ellos quedarse callados de que esto está sucediendo”, escribió. Para el jueves por la noche, había recopilado los nombres de 15 soldados cuyas familias decían que estaban desaparecidos, entre ellos 14 conscriptos y un soldado a sueldo, anotó.
Dmitri S. Peskov, el vocero del Kremlin, dijo el martes que no contaba con autorización para dar a conocer información sobre marinos desaparecidos y refirió las preguntas al Ministerio de Defensa.
El ministerio no respondió a los pedidos de comentario. Emitió un video el sábado que presuntamente mostraba al almirante Nikolai Yevmenov, comandante de la Marina rusa, en reunión con unos hombres descritos como tripulantes del Moskva, formados y uniformados. No estaba claro cuántos de los sobrevivientes del ataque se hallaban ahí y tampoco se hicieron declaraciones sobre bajas, ni en el video ni en publicaciones de las redes sociales.
La noche del domingo, durante Vesti Nedeli, el resumen semanal de noticias en la televisión estatal, se dio una indicación de la postura oficial. El programa de tres horas dedicó unos 30 segundos al hundimiento sin mencionar bajas.
Sin embargo, no todos los portavoces del Kremlin han sido tan reticentes. El presentador de un programa de conversación, Vladimir Solovyev, exigió el sábado una explicación sobre el modo en que se había perdido el buque.
Maksim Savin dijo que la familia no había podido contactar telefónicamente a ningún funcionario de la unidad de su hermano. Su madre había enviado un mensaje de texto a un número y recibió por respuesta que su hijo Leonid estaba desaparecido.
Luego la familia recibió una serie de llamadas de un hombre que parecía haber servido junto con Leonid y que fue cambiando su relato. Primero, el hombre dijo que Leonid había muerto cuando se precipitó a salvar a un amigo, dijo Maksim Savin. En la segunda llamada dijo que no había habido rescate pero que Leonid había quedado atrapado en el lugar de una explosión. La tercera vez llamó para decir que había cometido un error y que Leonid estaba desaparecido.
“Parece que los funcionarios están intentando que todos se callen la boca”, dijo Maksim Savin.
En las redes sociales surgieron por primera vez numerosos reportes de conscriptos desaparecidos. Una mujer escribió que su hermano había estado trabajando en un cuarto de máquinas y aparecía como desaparecido pero que tenía certeza de que estaba muerto.
Anna Syromaysova, la madre de un recluta desaparecido, dijo a la agencia de noticias rusa independiente Meduza que no había podido ver ningún documento oficial relacionado con las bajas. “No hay listas”, dijo. “Los estamos buscando nosotros. No nos dicen nada”. Al contactarla por teléfono, declinó hablar con una organización de noticias extranjera.
Tamara Grudinina le dijo al servicio en ruso de la BBC que su hijo, Sergei Grudinin, de 21 años, había sido asignado al buque justo después de recibir entrenamiento elemental.
Cuando se enteró que el barco se había hundido, comentó Grudinina, llamó a la línea del Ministerio de Defensa dedicada a los parientes y se le dijo que su hijo estaba “vivo y saludable y que se pondría en contacto en la primera oportunidad”.
Poco después, un hombre que se identificó como el comandante del Moskva se puso en contacto y le dijo que su hijo “básicamente se hundió junto con el buque”, según la BBC.
Luego del inicio de la guerra, el 24 de febrero, la familia contactó a varios oficiales navales para preguntar por el buque y se les dijo que no participaba en acciones militares y que debía volver en breve a puerto, dijo Maksim Savin.
Las llamadas de Leonid se habían detenido pero luego de hablar con los oficiales, la familia recibió una carta de él diciendo que esperaba volver pronto a casa, comentó su hermano.
Dijo que su hermano menor, formado como mecánico automotriz en una escuela vocacional, estaba renuente a ir al ejército y que no había apoyado la guerra. Una imagen de la familia muestra a un joven larguirucho en uniforme de marino con un rifle en el pecho, rodeado por sus padres y tres hermanos.
Leonid Savin se sentía más cómodo caminando por las colinas de Crimea con el perro de la familia, leyendo un libro o cuidando sus plantas, según su hermano. Había plantado una palma y un aguacate antes de irse a su servicio militar.
“En su carta preguntó cómo estaban sus plantas”, dijo Maksim Savin. “Estaba preocupado por ellas”.
Neil MacFarquhar es corresponsal nacional. Antes fue jefe de la corresponsalía en Moscú y participó en un equipo que recibió el Pulitzer por Informes Internacionales en 2017. Pasó más de 15 años reportando desde el Medio Oriente, entre ellos como jefe el buró en El Cairo. Ha escrito dos libros sobre la región. @NeilMacFarquhar
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France24 - Monde
"Partygate" : le Parlement britannique ouvre une enquête contre Boris Johnson
Publié le : 21/04/2022 - 18:17Modifié le : 21/04/2022 - 21:16
FRANCE 24
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Bénédicte PAVIOT
Les députés britanniques ont approuvé, jeudi, l'ouverture d'une enquête parlementaire sur l'accusation portée contre le Premier ministre Boris Johnson d'avoir sciemment induit en erreur le Parlement sur les "soirées" organisées à Downing Street, en dépit des mesures de confinement en vigueur face à l'épidémie de Covid-19.
Les députés britanniques ont décidé, jeudi 21 avril, d'ouvrir une enquête pour déterminer si le Premier ministre britannique Boris Johnson a sciemment trompé le Parlement dans ses explications dans l'affaire du "partygate".
Par consensus, sans même formellement voter, ils ont décidé de saisir le "Comité des privilèges", qui enquêtera à son tour sur ce scandale autour des fêtes organisées à Downing Street malgré les confinements successifs liés à la pandémie de Covid-19, dans une procédure susceptible à terme de contraindre Boris Johnson à la démission. Selon les règles qui régissent le fonctionnement des institutions britanniques, tromper sciemment le Parlement est une infraction qui justifie la démission de son auteur.
C'est un revers de plus pour le dirigeant conservateur de 57 ans : loin de tourner la page de la crise, il se retrouve avec une troisième enquête, après d'autres en cours administrative et policière en cours. Et ce malgré sa large majorité à la chambre des Communes, sa volonté initiale de s'opposer à la procédure puis une manœuvre pour la repousser, abandonnée à la dernière minute.
La décision des députés, prise par consensus sans même un vote, ouvre ainsi un nouveau front dans cette affaire, susceptible à terme de contraindre Boris Johnson à la démission, signe du malaise persistant au sein de ses troupes face au scandale.
Des "erreurs de leadership et de jugement"
À maintes reprises devant le Parlement, il a assuré que toutes les règles avaient été respectées, une assertion contredite de fait par l'amende infligée il y a une semaine à Boris Johnson.
Le code ministériel dispose qu'un ministre qui a trompé sciemment le Parlement doit démissionner. L'enquête parlementaire ne commencera qu'une fois que l'enquête de la police sera achevée et que la haute-fonctionnaire Sue Gray, chargée d'une enquête interne, aura remis son rapport définitif.
Un pré-rapport, dénonçant des "erreurs de leadership et de jugement" a déjà donné un aperçu de son appréciation de ce qui se jouait derrière les murs de Downing Street, contrastant avec les sacrifices consentis par les Britanniques pour lutter contre la pandémie.
La motion à l'origine de la procédure parlementaire "cherche à défendre le principe simple d'honnêteté, d'intégrité et de dire la vérité" dans la vie politique britannique, a déclaré le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, à l'origine du texte.
"Nous savons que le Premier ministre lui-même a enfreint la loi", a-t-il ajouté, soulignant que le chef du gouvernement n'est pas à l'abri de nouvelles amendes pour sa participation à d'autres événements festifs.
L'affaire, passée un temps au second plan en raison de la guerre en Ukraine, a été relancée la semaine dernière lorsqu'il a reçu une amende pour manquements aux restrictions anti-Covid en participant à un pot surprise pour ses 56 ans en juin 2020, devenant ainsi le premier chef de gouvernement britannique en exercice sanctionné pour avoir enfreint la loi.
"Rien à cacher"
Dans l'avion qui l'emmenait pour une visite en Inde, il a répété vouloir rester en poste jusqu'aux prochaines législatives prévues en 2024. Sur la chaîne Sky News, il a assuré qu'il n'a "franchement absolument rien à cacher" dans cette affaire, regrette-t-il, "sans fin".
Mardi, Boris Johnson avait répété ses excuses "sans réserves" aux députés et aux Britanniques, affirmant qu'il ne lui "était pas venu à l'esprit" que ce rassemblement, d'une dizaine de minutes tout au plus selon lui, "puisse constituer une violation des règles" alors en vigueur.
De nombreux députés qui avaient un temps demandé le départ de Boris Johnson jugent cependant qu'il est désormais peu opportun de le chasser de Downing Street dans le contexte de la guerre en Ukraine... et faute de successeur évident, l'étoile du ministre des Finances Rishi Sunak s'étant ternie ces dernières semaines en raison de la crise du pouvoir d'achat.
Le débat qui s'est tenu jeudi a cependant donné l'occasion à certains frondeurs de se déclarer, à l'instar de l'influent député Steve Baker, qui a rejoint les rangs des députés conservateurs qui appellent Boris Johnson à démissionner.
"Le Premier ministre aurait dû partir depuis longtemps", a déclaré ce partisan du Brexit. Ce nouveau revers pour Boris Johnson intervient tout juste deux semaines avant des élections locales périlleuses pour les conservateurs le 5 mai. En tout cas, la police de Londres, qui a déjà infligé une cinquantaine d'amendes et poursuit son enquête, a indiqué jeudi qu'elle s'abstiendrait de communiquer sur d'éventuels développements dans cette affaire d'ici au scrutin.
Avec AFP
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"Partygate" : plusieurs membres de l'entourage de Boris Johnson démissionnent
"Partygate" : Boris Johnson, sanctionné, s'excuse mais refuse de démissionner
"Partygate" : le rapport Sue Gray dénonce des "erreurs de leadership", Boris Johnson se dit "désolé"
New York Times - World
En lo profundo de Colombia, una nueva generación de combatientes se enfrenta por lo mismo: el control del tráfico de drogas
El histórico acuerdo de paz se firmó hace más de cinco años. Pero el vacío de poder y la falta de oportunidades impulsan el surgimiento de nuevos grupos armados.
Miembros de la milicia Comandos de la Frontera durante un entrenamiento en el sur de ColombiaCredit...
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Por Julie Turkewitz
Photographs by Federico Rios
Julie Turkewitz, jefa de la corresponsalía de los Andes, y el fotógrafo Federico Rios pasaron una semana con uno de los muchos grupos armados que han surgido en Colombia desde 2016.
PUTUMAYO, Colombia — En lo profundo de la selva, en un pueblo controlado por los rebeldes, Joel realizaba simulacros junto a sus camaradas, fila tras fila de camaradas en camuflaje y botas, los rifles a los costados.
“A la de-re!”, gritaba su instructor.
Para Joel, de 36 años, esta escena era conocida. Había pasado seis años en el ejército, luchando en el frente contra una insurgencia brutal que aterrorizó a Colombia durante décadas.
Pero ahora tenía un nuevo empleador: un grupo armado ilegal que incluía a los mismos insurgentes que él había luchado por derrotar durante su carrera militar.
“Uno es consciente de que no debería existir esto”, dijo recientemente, acunando un rifle en su regazo. Pero después de dejar el ejército, comentó, le costaba llegar a fin de mes. Entonces recibió una oferta de un salario de 500 dólares mensuales, casi el doble del salario mínimo mensual de Colombia.
Ahora, “mis hijos están en mejores condiciones”, dijo, “porque sí tengo para la comida”.
El acuerdo de paz de Colombia, firmado en 2016 por el gobierno y las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, o FARC, se suponía que daría paso a una nueva era de tranquilidad en un país que soportó más de cinco décadas de guerra. El acuerdo consistía en que los rebeldes dejarían las armas, mientras que el gobierno inundaría las zonas de conflicto con oportunidades de trabajo, aliviando así la pobreza y la desigualdad que dieron origen a la guerra.
Miles de combatientes de las FARC abandonaron las armas. Pero en muchos lugares, el gobierno nunca llegó. En lugar de ello, a numerosas zonas rurales de Colombia han vuelto los asesinatos, los desplazamientos y una violencia que, en algunas regiones, es ahora tan grave, o peor, que antes del acuerdo.
Las masacres y los asesinatos de defensores de derechos humanos se han disparado desde 2016, según Naciones Unidas. Y el desplazamiento sigue siendo sorprendentemente alto, con 147.000 personas obligadas a huir de sus hogares solo el año pasado, según datos del gobierno.
No es porque las FARC, como fuerza de combate organizada, hayan vuelto. Más bien, el vacío territorial que dejó la antigua insurgencia, y la ausencia de muchas de las reformas gubernamentales prometidas, han desencadenado un marasmo criminal a medida que se forman nuevos grupos, y los antiguos mutan, en una batalla por controlar las florecientes economías ilícitas.
Aunque muchos colombianos llaman a estos nuevos grupos “los disidentes”, en referencia a los combatientes de las FARC que rechazaron el acuerdo de paz, su composición es más compleja. En algunos se han unido antiguos enemigos —rebeldes, soldados y paramilitares— así como nuevos reclutas y miembros del crimen organizado, todos en torno al atractivo de un sueldo.
Estos combatientes se enfrentan ahora a sus antiguos aliados por el control de un tráfico de drogas revitalizado, en una oleada de disturbios que se parece más a la violencia de las bandas criminales que a la insurgencia civil que hizo estragos durante tantos años.
“Estamos enfrentándonos camaradas con camaradas, hermanos de lucha contra hermanos de lucha”, dijo Benjamín Perdomo, uno de los fundadores de los Comandos de la Frontera, la milicia a la que Joel se unió hace seis meses, uno de los más de 30 grupos armados que, según los funcionarios de seguridad, han surgido desde 2016.
Al igual que otras personas entrevistadas para este artículo, Perdomo aceptó ser identificado únicamente por su nombre de guerra. Algunos individuos no son nombrados para proteger sus vidas.
En febrero, viajando en bote por una red fluvial en la selva amazónica, el Times pasó una semana con los Comandos. Visitamos varios pueblos bajo su control, vimos cómo movían armas y compraban drogas, y dormimos en un campamento donde los combatientes lanzaban granadas y hacían ejercicios a pocos metros del Putumayo, un río de importancia, sin policías ni militares a la vista.
Los Comandos ahora se enfrentan con el Frente Carolina Ramírez, otro grupo encabezado por antiguos líderes guerrilleros, por el control del Putumayo y el Caquetá, dos departamentos de la amazonía colombiana, cerca de la frontera con Ecuador y Perú, que tienen un papel fundamental en el tráfico de drogas.
Esos departamentos también albergan dos industrias relevantes para el país: el petróleo y la ganadería. En conjunto, los territorios en disputa constituyen alrededor del diez por ciento del país.
Cada vez más, son los civiles los que más sufren, atrapados entre estos grupos beligerantes e incluso los militares que intentan detenerlos.
Algunos expertos en seguridad advierten que si el gobierno no asume un papel más crucial en el combate a estas milicias y en el cumplimiento de las promesas del acuerdo, el país podría dirigirse hacia un estado más parecido a México —asolado por las bandas de narcotraficantes que se disputan el territorio— que a la Colombia de principios de este siglo.
“Hay un largo camino por recorrer para volver a 2002”, dijo Adam Isacson, director de supervisión de defensa en la Oficina de Washington para América Latina, refiriéndose al recuento de víctimas durante uno de los peores años de la guerra. “Pero ahora mismo estamos en ese camino”.
‘Todo se maneja por la plata’
Cuando los comandos llegaron a un pueblo ribereño un domingo reciente, la comunidad ya estaba en plena efervescencia del fin de semana: la música sonaba en un equipo de sonido y equipos de fútbol rivales salían al campo. Los combatientes, con sus rifles al hombro, se posicionaron en una parcela contigua, donde realizaron simulacros en una demostración de fuerza.
Los residentes observaban ambos espectáculos desde la barrera, con cervezas y paletas heladas en la mano.
El conflicto con las FARC se remonta a la década de 1960, cuando dos líderes comunistas declararon una rebelión contra el Estado con la promesa de sustituir al gobierno por uno que apoyara al pueblo campesino y pobre.
Durante décadas, la cocaína financió la mortífera lucha de las FARC. Luego llegó el acuerdo de paz, que exige al gobierno colombiano invertir en programas que ayuden a las comunidades rurales a deshacerse del cultivo de coca, el producto base de la cocaína, privando así a los grupos armados de sus ingresos.
Caribbean Sea
PANAMA
venezUELA
Pacific
Ocean
Bogotá
colombia
putumayo
caquetÁ
Putumayo R.
brazil
ecuaDor
peru
200 miles
By The New York Times
Pero este pueblo, a horas de cualquier ciudad importante, es uno de los muchos a donde las alternativas sostenibles nunca llegaron, y la coca sigue dominando.
“El gobierno acá no ayudaba en nada”, dijo el presidente del concejo municipal de una comunidad controlada por las milicias. “Para nosotros la coca es el Estado”.
Para muchos habitantes aquí, los Comandos, que se formaron en 2017, son solo la milicia más reciente que ocupa el pueblo. Compran su coca y se han convertido en el principal empleador, la fuerza policial no oficial e incluso la gerencia de obras públicas.
Cuando la gente del lugar sigue las reglas, esta relación puede alcanzar una tensa simbiosis.
Pero cuando los residentes no cumplen las normas —o cuando un grupo rival se impone y trata de convertirse en el nuevo comprador de coca— la dinámica se vuelve mortal.
Bajo el antiguo régimen de las FARC, los líderes aseguraban que su reino del terror estaba al servicio de una causa superior. Perdomo, de los Comandos, hace una afirmación similar, al decir que su grupo lucha por “desarrollo, progreso y justicia social” para los colombianos pobres.
Pero en las entrevistas con casi una veintena de Comandos de la tropa, pocos tenían la sensación de que su trabajo tuviera un objetivo mayor. Una de ellas era una madre soltera que no podía criar a sus hijos con los 90 dólares mensuales que ganaba limpiando casas; otro era un antiguo combatiente de las FARC que había descubierto que podía cobrar el doble como médico de la unidad que en un hospital público.
Los Comandos no solo pagan mucho más que muchos empleadores colombianos, sino que también ofrecen vacaciones.
Esto, dijo Perdomo, ha permitido al grupo atraer a cientos de reclutas. (Un alto funcionario de seguridad declinó cuantificar el tamaño de los Comandos).
“No es como una guerrilla que toma un trabajo por la conciencia”, dijo un combatiente. “Todo se maneja por la plata”.
‘Nos destruyeron la vida en un momentico’
En toda Colombia, los enfrentamientos entre grupos armados están en el nivel más alto que se ha alcanzado desde que se firmó el acuerdo de paz, según la Jurisdicción Especial para la Paz, un tribunal creado por el acuerdo para investigar la guerra.
El año pasado murieron más de 13.000 personas, el mayor número desde 2014.
Ahora hay seis conflictos distintos en el país, según el Comité Internacional de la Cruz Roja, tres de los cuales involucran a ex grupos de las FARC.
En el Putumayo, los Comandos han sido acusados de llevar a cabo asesinatos, desapariciones forzadas, detenciones arbitrarias y una “movilización del terror”, según la Defensoría del Pueblo de Colombia, encargada de monitorear las violaciones de los derechos humanos. El Carolina Ramírez es igual de brutal, dice el defensor del pueblo.
En agosto, un pequeño pueblo escondido en un recodo del río Putumayo se convirtió en uno de los más recientes en ser asediado. La comunidad, un conjunto de modestas casas de madera, fue inicialmente retenida por los Comandos. Pero tres residentes describieron el modo en que integrantes del Frente Carolina Ramírez entraron un día, antes del amanecer, reunieron a los residentes del lugar e insistieron en que ellos estaban al mando.
Una mujer, tan angustiada que apenas podía relatar su historia, contó que se despertó cuando su marido entró corriendo a su casa, diciéndole que estaba a punto de morir. Luego llegó el sonido de las balas y los combatientes que amenazaron con bombardear su casa si no los dejaba entrar.
“Le abrí la puerta y me arrodillé, que no lo fueran a matar”, dijo. Sus hijos vieron cómo los hombres se llevaron a rastras a su padre. Semanas más tarde, el Carolina Ramírez publicó un video en el que acusaba a su esposo de trabajar con los Comandos y anunciaba que estaba muerto.
Otra mujer de otro pueblo del Putumayo describió cómo una noche unos hombres armados dispararon y mataron a su madre, una funcionaria local, y a su padrastro, un antiguo combatiente de las FARC, mientras su familia observaba impotente. La mujer no mostró ninguna emoción al contar su historia, con los ojos fijos en el suelo.
“Nos destruyeron la vida en un momentico”, dijo.
El ministro de Defensa, Diego Molano, dijo en una entrevista que las Fuerzas Armadas estaban haciendo “todos los esfuerzos” para combatir a estos nuevos grupos, al redoblar su enfoque en la eliminación de los cabecillas, la erradicación de la coca y la desmovilización de los combatientes.
“En general, hemos contenido la amenaza”, aseguró.
Pero tras una reciente operación en la que el Ejército anunció que había matado a 11 Comandos, grupos de la sociedad civil afirmaron que varios de los muertos eran en realidad civiles, y que el ataque había tenido lugar durante una recaudación de fondos del pueblo.
Molano negó estas acusaciones. “Operativo no fue contra campesinos, sino disidencias Farc”, tuiteó. “No fue contra inocentes indígenas, sino narcococaleros”.
El complejo problema de seguridad de Colombia nunca se iba a resolver en un mandato presidencial de cuatro años. Pero los críticos dicen que este nuevo ciclo de violencia se alimenta gracias a la falta de compromiso del gobierno con los programas del acuerdo de paz.
El presidente Iván Duque, un conservador, lideró una vez una campaña para cambiar los términos del acuerdo de 2016, calificándolo de demasiado benévolo con las FARC. Desde que asumió el cargo en 2018, ha dicho que acepta el acuerdo.
Sin embargo, las cifras cuentan una historia diferente, dicen sus oponentes. Cuando Duque, que está limitado a un solo mandato, asumió el cargo, el 22 por ciento del acuerdo ya se había cumplido en su totalidad, según el Instituto Kroc para Estudios Internacionales de Paz. Durante su mandato, aumentó esa proporción en ocho puntos porcentuales, según los datos más recientes.
Duque ha dicho que un tercio de las disposiciones del acuerdo ya se han aplicado en su totalidad, lo que sitúa al país en vías de completar el acuerdo dentro del plazo de 15 años. Sin embargo, dejará el cargo en agosto tras una caída de los índices de aprobación que, según muchos, refleja tanto la preocupación por la seguridad como la creciente frustración por la falta de empleos bien pagados.
“En el gobierno actual hay un problema de desaprovechar la oportunidad de un acuerdo”, dijo Marco Romero, director de Codhes, un grupo de derechos humanos, calificando el actual nivel de violencia de “escandaloso”.
‘Huele a guerra’
Decenas de Comandos acamparon cerca de las orillas del Putumayo, colocando sus camas entre los árboles y construyendo una cocina junto a una granja de madera.
Aquí, los combatientes instalaron internet satelital entre las vacas y las gallinas de los agricultores, y trajeron helados y tamales de un pueblo cercano. Compraron gruesos ladrillos de pasta de coca a los agricultores cercanos —para venderlas a otros narcotraficantes— y probaron lanzagranadas destinados a sus enemigos, el Carolina Ramírez.
“¡Huele a guerra!”, gritó alguien cuando una granada salió volando hacia un campo cercano.
Si bien esta nueva generación de grupos armados se ha fracturado en gran medida, los expertos en seguridad dicen que están empezando a notar una coalescencia más clara en dos facciones, ambas dirigidas por antiguos líderes de las FARC que aseguran querer reconstruir la insurgencia.
La preocupación, según Kyle Johnson, analista de Conflict Responses, una organización sin fines de lucro de Colombia, es que estas alianzas pueden ocasionar que la violencia pase de ser un mosaico de batallas entre pequeños grupos a un enfrentamiento entre dos grandes, lo que establecería un conflicto a nivel nacional.
“Parece difícil encontrar un escenario peor” que el actual, dijo Johnson, “pero ese sería un escenario mucho peor”.
Quizás la mayor diferencia entre las antiguas FARC y los Comandos es contra quién luchan. Las FARC luchaban contra el Estado. Pero los Comandos no atacan al gobierno, ni lo consideran su enemigo, dijo Perdomo, quien pasó más de una década con las FARC.
De hecho, fue una amenaza de otro ex grupo de las FARC —“únete a nosotros o te matamos”— lo que lo obligó a formar los Comandos, dijo.
Cientos de excombatientes de las FARC han sido asesinados desde el acuerdo de paz, algunos de ellos a manos de sus antiguos compañeros, y muchos grupos de derechos humanos afirman que la falta de protección a los excombatientes por parte del Estado contribuye a impulsar el rearme.
Perdomo dijo que su propósito era proteger a los excombatientes y a cualquier colombiano de la brutalidad del Carolina Ramírez. El objetivo, dijo, era “erradicar” al grupo rival, y luego negociar un acuerdo de paz más sólido con las autoridades de la capital, Bogotá.
El negocio de la droga, añadió, era simplemente “un medio” para conseguirlo.
“Estamos hablando de defender la vida”, dijo. “A nosotros no nos importa el dinero ni nada, lo único que nos importa realmente es que nuestra sociedad de hermanos se calme”.
Pero los analistas de seguridad señalan que la decisión de los Comandos de no enfrentarse al gobierno también es muy positiva para su negocio: si no atacan al Estado, es menos probable que atraigan su poder de combate. Aunque eso no ha impedido que el gobierno los persiga.
Un día, después del desayuno, un grupo de combatientes se separó en preparación para sus dos semanas de vacaciones. Cambiaron el camuflaje por jeans y camisetas para volver a la vida con sus familias y amigos.
Con el sol cerca del cenit, envolvieron sus armas en plástico y fijaron etiquetas de identificación a los paquetes; los dejaron en custodia mientras estaban fuera. Luego se subieron a una lancha de colores brillantes y bajaron a toda velocidad por el Putumayo durante horas, con cervezas y whiskys en la mano y la música rugiendo tras de sí.
“Mire, socio, le advierto una cosa”, cantaban los Comandos al ritmo de una canción popular, “cien de ustedes haremos pedazos”.
Federico Rioscolaboró con la reportería.
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L'Humanité
Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre
ActuLe 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.
Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.
Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité
En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».
Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.
L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée
Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.
Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.
Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.
Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud
La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.
Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens
Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.
Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.
Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.
La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.
Emmanuel Alcaraz, historien
Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian Valeurs Actuelles
Puy-du-Fou : le parc historique va lancer un train spectacle à travers la France
Le lancement d’un train d’un genre assez spécial. Voilà ce qu’a annoncé le directeur du parc historique vendéen du Puy-du-Fou, Nicolas de Villiers, mardi 23 novembre, rapporte 20Minutes. À partir de l’été 2023, le train du parc roulera à travers le pays pour proposer un « Grand Tour » d’environ 4000 km de long, ponctué d’arrêts dans des lieux emblématiques de l’Histoire de France, comme les châteaux de la Loire, le vignoble bourguignon, ou la ville papale d’Avignon. Avant bien sûr de conclure en apothéose au Puy-du-Fou.
L’occasion de la privatisation du rail
Nicolas de Villiers l’assume : cette idée lui est venue grâce à la privatisation des chemins de fer français. L’idée est d’y faire rouler un train de luxe, type Belle Epoque (fin XIXe début XXe siècle), avec à son bord, une trentaine de voyageurs-spectateurs qui pourront y jouir d’un luxe qu’aura permis au préalable le déboursement de la modeste somme de 4 900 euros par personne. Le train devrait être composé d’une trentaine de cabines tout confort, d’un bar, et de deux restaurants gastronomiques.
Pour ce spectacle unique, le Puy du Fou a conçu le théâtre le plus extravagant et le plus insolite jamais inventé : un authentique train Belle Époque grandeur nature qui vous embarquera pour un spectacle de 4000km dès l’été 2023 🎭 pic.twitter.com/0WqT8JxpD6
— Puy du Fou (@PuyduFou) November 23, 2021
L’objectif : « Mettre en scène la France et son art de vivre dans un inoubliable voyage », explique le directeur du parc. À noter que le Puy-du-Fou, en plus de son parc originel vendéen, s’est déjà exporté en Espagne, en Russie, et en Chine.
Vendée : les dernières actualités
France24 - Monde
Joe Biden doute de la chute de Marioupol, annonce une aide supplémentaire à Kiev
Publié le : 21/04/2022 - 06:43Modifié le : 21/04/2022 - 22:47
FRANCE 24
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Le président américain, Joe Biden, a jugé, jeudi après-midi, "contestable" l'annonce faite par Moscou du contrôle quasi-total de la ville de Marioupol à l'exception des 2 000 combattants ukrainiens retranchés dans l'usine Azovstal. Ces derniers refusaient de se rendre, réclamant à la communauté internationale des "garanties de sécurité". Retrouvez le cours des événements du 21 avril.
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3 h 23 : l'Allemagne versera 37 millions d'euros pour la reconstruction de l'Ukraine
L'Allemagne va verser 37 millions d'euros supplémentaires à l'Ukraine pour aider à sa reconstruction après la guerre, rapporte vendredi le journal allemand Augsburger Allgemeine citant des sources du ministère allemand du Développement.
Environ 22,5 millions d'euros seront consacrés à la reconstruction du réseau électrique ukrainien et 14,4 millions d'euros seront destinés à la reconstruction d'appartements attaqués par les forces russes et à l'achat d'équipements médicaux, selon le journal.
"Mon ministère a réaffecté des fonds à cet effet via un programme d'urgence", a déclaré la ministre du Développement, Svenja Schulze.
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3 h : l'Ukraine accuse la Russie de préparer un faux référendum à Kherson et Zaporijjia
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de chercher à organiser un faux référendum d'indépendance dans les régions de Kherson et Zaporijjia qu'elle occupe dans le sud du pays.
Dans un message vidéo jeudi soir, Volodymyr Zelensky a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, comme leurs numéros de passeport, que leur réclameraient les forces russes.
"Ce n'est pas juste pour mener un recensement. (...) Ce n'est pas pour vous donner de l'aide humanitaire d'aucune sorte. C'est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l'ordre d'organiser cette comédie arrive de Moscou", a averti le président ukrainien.
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1 h 11 : les vies des habitants piégés à Marioupol sont entre les mains de Poutine, dit le maire
"Il est important de comprendre que les vies des personnes qui se trouvent encore là-bas sont entre les mains d'une seule personne, Vladimir Poutine. Il aura également sur les mains le sang de toutes les personnes qui mourront à partir de maintenant", a déclaré le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko, lors d'une interview jeudi à Reuters.
Le président russe a déclaré que la ville portuaire des rives de la mer d'Azov avait été "libérée", bien que plusieurs centaines de combattants ukrainiens restent retranchés dans l'aciérie d'Azovstal. "Ce n'est pas une libération qui a été planifiée, c'est une destruction", a déclaré Vadim Boïtchenko, estimant que 90 % de Marioupol avait été endommagé ou détruit depuis le début de l'invasion russe.
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0 h 18 : des corps exhumés au centre d'enquêtes sur des "atrocités"
Les sépultures de fortune découvertes à proximité d'un hôpital de la ville dévastée de Borodianka, près de Kiev, ont livré leurs secrets aux experts enquêtant sur les accusations de crimes de guerre portées contre les troupes russes. Les autorités ont déclaré que neuf cadavres de civils, dont beaucoup ont été abattus, avaient été exhumés de ces tombes.
Les enquêteurs ont rassemblé plus de 1 000 corps de civils dans des rues, des cours ou des sépultures improvisées dans les environs de la capitale ukrainienne, dont certains avaient les mains et les pieds liés ou des blessures par balle dans la nuque, ont expliqué jeudi des responsables.
Cette enquête s'inscrit dans le cadre de la documentation de ce que Oleksandre Pavliouk, chef de l'administration militaire régionale de Kiev, a qualifié d'"atrocités" commises à la suite de l'invasion des troupes russes, qui ont par le suite été contraintes de se retirer de la région.
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23 h 16 : des soldats ukrainiens s'entraînent en Grande-Bretagne
Un petit nombre de soldats ukrainiens s'entraînent en Grande-Bretagne pour la première fois depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, alors que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a renforcé le soutien militaire apporté par Londres à Kiev.
Un porte-parole de Boris Johnson a indiqué que les soldats ukrainiens ont débuté une formation avec des véhicules blindés donnés par la Grande-Bretagne ce mois-ci. L'Ukraine a reçu de Londres quelque 120 véhicules blindés, dont le Mastiff, qui peut être utilisé pour des missions de reconnaissance ou des patrouilles.
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22 h 24 : "Pour nous, les forces ukrainiennes ne cèdent pas", déclare le département d'État américain
Selon les États-Unis, les forces ukrainiennes tiennent bon à Marioupol, et l'affirmation du président russe comme quoi il aurait "libéré" la ville relève de la désinformation, a déclaré le département d'État américain.
"Pour nous, les forces ukrainiennes ne cèdent pas, et tout porte à croire que cette mise en scène médiatique du président Poutine et de son ministre de la Défense (Sergueï Choïgou) ces dernières heures est une stratégie éculée", a déclaré le porte-parole Ned Price lors d'un point de presse.
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20 h 45 : l'Ukraine a besoin de 7 milliards de dollars par mois pour compenser ses pertes économiques
L'Ukraine a besoin de 7 milliards de dollars par mois pour compenser les pertes économiques causées par la guerre menée par la Russie, a indiqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Et nous aurons besoin de centaines de milliards de dollars pour la reconstruction", a-t-il déclaré lors d'une intervention à une table ronde consacrée à l'aide à l'Ukraine dans le cadre des réunions du FMI et de la Banque mondiale à Washington.
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17 h 27 : Kamala Harris et de nouveaux représentants américains interdits d'entrée sur le territoire russe
La Russie a élargi la liste des représentants américains interdits d'entrée sur son territoire pour y inclure la vice-présidente Kamala Harris et 28 autres représentants, entrepreneurs et journalistes, dont le porte-parole du Pentagone John Kirby et le patron de Facebook, Mark Zuckerberg.
"Ces individus sont interdits d'entrée en Russie indéfiniment", a déclaré dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères, qui a publié la liste.
La Russie a en outre interdit l'entrée sur son territoire à 61 personnalités canadiennes en représailles aux sanctions prises par Ottawa contre Moscou pour son offensive contre l'Ukraine.
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16 h 10 : Joe Biden juge "contestable" le contrôle de Marioupol par la Russie
Lors d'une allocution depuis la Maison Blanche, Joe Biden a jugé "contestable" le contrôle par la Russie de la ville ukrainienne de Marioupol, revendiqué par son homologue russe Vladimir Poutine. "Il est contestable qu'il contrôle Marioupol", a déclaré le président américain. "Il n'y a encore aucune preuve que Marioupol soit complètement perdue."
"Selon les États Unis, les forces ukrainiennes tiennent bon à Marioupol, et l'affirmation du président russe, Vladimir Poutine, comme quoi il aurait "libéré" la ville relève de la désinformation, a déclaré le département d'État américain
"Pour nous, les forces ukrainiennes ne cèdent pas, et tout porte à croire que cette mise en scène médiatique du président Poutine et de son ministre de la Défense (Sergueï Choïgou) ces dernières heures est la nouvelle carte tirée d'un jeu russe déjà pourtant bien usé, a déclaré le porte-parole du département d'État Ned Price lors d'un point de presse.
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16 h 09 : Joe Biden annonce une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour l'Ukraine
Le président américain Joe Biden a annoncé une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour l'Ukraine. Cette enveloppe comprend "des armes d'artillerie lourde, des dizaines d'obusiers, 144 000 munitions ainsi que des drones", a-t-il détaillé. Vladimir Poutine "ne réussira jamais" à occuper l'Ukraine, a-t-il en outre promis.
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15 h 53 : L'Espagne envoie 200 tonnes de matériel militaire à l'Ukraine
L'Espagne va livrer à l'Ukraine 200 tonnes de matériel militaire, un envoi qui représente le double de l'aide militaire envoyée jusqu'ici par Madrid à Kiev, a annoncé le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez dans la capitale ukrainienne.
"C'est l'envoi le plus important effectué (par l'Espagne). Il fait plus que doubler ce que nous avions envoyé jusqu'ici", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse commune avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et la Première ministre danoise Mette Frederiksen.
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15 h 43 : trois bus d'évacués de Marioupol sont arrivés à Zaporijjia
Trois bus d'évacuation de civils partis du port de Marioupol, quasi-totalement sous contrôle russe, sont arrivés à Zaporijjia, grande ville du sud-est de l'Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.
Des femmes et des enfants étaient dans les bus, acheminés à la faveur de l'ouverture d'un "couloir humanitaire" d'évacuation après plusieurs jours durant lesquels ces couloirs étaient impossibles en raison des combats.
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15 h 16 : Washington annonce une aide économique supplémentaire de 500 millions de dollars supplémentaires à l'Ukraine
Les États-Unis ont annoncé qu'ils allaient débloquer une aide économique supplémentaire de 500 millions de dollars pour soutenir l'Ukraine, qui s'ajoutera à celle du même montant débloquée en mars par le président américain Joe Biden, selon un responsable du Trésor.
La secrétaire au Trésor Janet Yellen devait faire cette annonce jeudi au Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal, lors d'une rencontre en personne à Washington. Cette aide doit permettre à l'Ukraine de maintenir le fonctionnement du gouvernement, en versant notamment les salaires et les retraites, et éviter une aggravation de la situation humanitaire en Ukraine, a précisé ce responsable.
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14 h 37 : plus de 7,7 millions de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine, selon l'ONU
Plus de 7,7 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur de l'Ukraine, en raison du conflit avec la Russie, a indiqué l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le 5 avril, cette organisation rattachée à l'ONU avait estimé à 7,1 millions le nombre de déplacés, c'est-à-dire les personnes ayant fui leur foyer mais étant restées dans le pays.
Le nombre d'Ukrainiens qui ont; quant à eux, quitté leur pays depuis le début de l'intrusion russe, le 24 février, s'élève à 5 085 360, selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HRC).
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14 h 34 : Kiev réclame d'"urgence" un couloir d'évacuation pour l'usine Azovstal à Marioupol
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a appelé à l'instauration d'un couloir humanitaire d'urgence pour évacuer les civils de la gigantesque aciérie d'Azovstal, dernier îlot de résistance du port de Marioupol assiégé par les forces russes.
Les civils, "réfugiés en grand nombre" dans l'aciérie, "ne font pas confiance aux troupes (russes)", a écrit le ministère sur son compte Twitter. "Un couloir humanitaire d'urgence est nécessaire" avec "des garanties que les gens seront en sécurité".
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13 h 36 : la Russie inflige une amende à Google pour diffusion de "fausses informations"
Un tribunal russe de Moscou a condamné Google à payer 11 millions de roubles (126 273 euros) pour ne pas avoir supprimé ce qu'il qualifie de "fausses informations" sur le conflit en Ukraine, a rapporté l'agence de presse TASS.
Les amendes concernent ce que Moscou considère comme la diffusion de données inexactes sur les pertes des troupes russes et les victimes civiles en Ukraine, ainsi que la diffusion, sur YouTube, de clips vidéo produits par des groupes d'extrême droite ukrainiens tels que le groupe paramilitaire Azov, selon TASS.
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13 h 22 : le pape demande une trêve pour la Pâque orthodoxe
Le pape François s'est associé à l'appel lancé mardi par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Il a demandé, à son tour, une trêve pour le 24 avril, date de Pâques chez les orthodoxes. L'ONU avait demandé aux deux parties d'arrêter les combats pour une "pause humanitaire" de quatre jours, de jeudi à dimanche, "pour permettre l'ouverture d'une série de couloirs humanitaires".
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12 h 40 : le patron du géant russe du pétrole Loukoïl démissionne
Le président de l'entreprise pétrolière Loukoïl, Vaguit Alekperov, a démissionné, indique un communiqué du numéro deux du secteur pétrolier russe. Cette annonce intervient une semaine après que le milliardaire a été placé sur la liste des personnalités russes sanctionnées par le Royaume-Uni.
Loukoïl, un groupe privé, avait appelé début mars, une semaine après l'entrée des forces russes en Ukraine et alors que l'Occident multipliait les sanctions, à arrêter rapidement l'offensive russe dans ce pays. Avec 10,5 milliards de dollars, Vaguit Alekperov, 71 ans, est la 10e fortune de Russie, selon le classement de l'édition russe du magazine Forbes.
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12 h 11 : des armes lourdes de pays d'Europe de l'Est vont être envoyées en Ukraine, selon l'Allemagne
L'Ukraine va recevoir "dans les prochains jours" des armes lourdes, dont des chars de combats, de la part de ses partenaires est-européens pour l'aider à contrer l'offensive russe, d’après la ministre allemande de la Défense. "Il s'agit de chars de combats, de véhicules blindés ou d'autres possibilités (de matériel) que les pays peuvent céder" à l'Ukraine, a expliqué Christine Lambrecht lors d'une interview à la chaîne d'information continue N-TV.
Ce matériel sera livré "dans les prochains jours" alors que les experts militaires disent que "les deux prochaines semaines seront décisives" dans la guerre russe en Ukraine, a ajouté la ministre allemande.
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11 h 52 : plus d'un millier de corps de civils comptabilisés dans les morgues de la région de Kiev
Plus de 1 000 corps de civils se trouvent actuellement dans les morgues de la région de Kiev, a indiqué la vice-Première-ministre ukrainienne, Olga Stefanichyna, dans la ville de Borodianka, au nord-ouest de Kiev. Elle a précisé que ce total représentait l'ensemble des corps de civils "découverts dans des immeubles mais aussi dans les rues" de la région de Kiev depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.
Depuis le retrait des forces russes de la région de Kiev fin mars, des centaines de corps de civils ont été retrouvés par les autorités ukrainiennes, qui accusent, avec les Occidentaux, la Russie de "crimes de guerre", ce que dément Moscou.
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11 h 40 : les autorités ukrainiennes n'admettent pas avoir perdu Marioupol
Aucune annonce officielle d'une éventuelle perte de la bataille de Marioupol côté ukrainien, indique notre correspondant à Kiev. "Dans le dernier communiqué des forces armées ukrainiennes, il n'est pas fait mention de Marioupol, donc ils n'insistent pas sur le fait de contrôler encore une partie de la ville, mais n'admettent pas non plus l'avoir perdue".
Peu d'informations sortent de la ville, car il est difficile d'entrer en communication avec les forces restant à l'intérieur. "Si Vladimir Poutine a ordonné de ne pas tirer sur l'usine d'Azovstal, c'est sans doute qu'il pense que les occupants de ce lieu ne représentent plus une menace", estime notre correspondant.
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10 h 58 : premier transfert vers la France d'Ukrainiens réfugiés en Moldavie
Un premier charter avec 74 réfugiés ukrainiens à bord doit atterrir à Bordeaux cet après-midi, en provenance de Moldavie. Paris s'est engagé à aider en accueillant 2 500 déplacés du conflit depuis ce pays limitrophe de l'Ukraine, où plus de 426 000 Ukrainiens on trouvé refuge, selon l'ONU.
Le transfert de ces réfugiés a été décidé par la France "en lien avec ses partenaires européens et avec le HCR (Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies)", a indiqué le ministère de l'Intérieur, précisant que ces personnes seront accueillies dans la région de Bordeaux.
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9 h 29 : tout Marioupol sous contrôle russe à l'exception de l'usine Azovstal, selon le ministre russe de la Défense
D'après l'agence russe Interfax, Sergueï Choïgou a déclaré au président Vladimir Poutine que les troupes russes s'étaient emparées de Marioupol. Le ministre russe de la Défense a cependant précisé qu'il restait plus de 2 000 combattants ukrainiens dans l'aciérie d'Azovstal, tenue par les forces ukrainiennes.
"La fin du travail de libération de Marioupol, c'est un succès", a, quant à lui, affirmé Vladimir Poutine, après avoir signifié à Sergueï Choïgou qu'un assaut d'Azovstal n'était "pas approprié" et qu'il fallait assiéger "la zone de telle manière à ce que pas une seule mouche ne passe".
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8 h 54 : les Premiers ministres espagnols et danois sont arrivés à Kiev
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, est arrivé avec son homologue danoise, Mette Frederiksen, dans la capitale ukrainienne, où ils doivent tous deux rencontrer lVolodymyr Zelensky. Pedro Sanchez avait indiqué la veille qu'il transmettrait au président ukrainien, lors de ce déplacement, "l'engagement sans faille, clair de l'Union européenne" et de l'Espagne "pour la paix".
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8 h 24 : quatre bus d'évacuation ont quitté Marioupol, selon Kiev
La vice-Première ministre ukranienne, Iryna Verechtchouk, a indiqué que quatre bus d'évacuation de civils avaient réussi à quitter la ville assiégée de Marioupol. Les évacuations, qui doivent se poursuivre dans la journée, interviennent alors que ce port stratégique semble sur le point de tomber aux mains des Russes.
Le couloir humanitaire, qui avait en principe été négocié pour permettre, mercredi, l'évacuation des civils de Marioupol, "n'a pas fonctionné", avait déclaré hier soir Iryna Verechtchouk. Elle avait reproché aux Russes d'avoir violé le cessez-le-feu et bloqué les cars, tandis que Moscou a accusé "les autorités de Kiev d'avoir cyniquement sabordé cette opération humanitaire".
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7 h 04 : situation critique pour la résistance ukrainienne à Marioupol
Les derniers combattants ukrainiens de Marioupol refusent de se rendre mais réclament à la communauté internationale des "garanties de sécurité". "Nous sommes prêts à quitter Marioupol avec l'aide d'un tiers", munis d'armes, "afin de sauver les personnes qui nous ont été confiées", a indiqué aux premières heures de la journée Sviatoslav Palamar, le commandant adjoint du bataillon Azov, sur Telegram.
Plusieurs centaines de civils, manquant de vivre et d'eau, sont retranchés dans l'usine sidérurgique et métallurgique d'Azovstal avec le 36e bataillon de l'armée ukrainienne et le bataillon Azov, les deux dernières unités combattantes à Marioupol, selon les autorités ukrainiennes.
Les civils bloqués à l'intérieur de l'usine, dont il était impossible de confirmer le nombre de manière indépendante, "ont peur à cause des bombardements constants", ajoute le commandant Palamar, plaidant pour un cessez-le-feu.
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2 h 12 : les ministres des Finances du G7 promettent plus de 24 milliards de dollars à l'Ukraine
Les ministres des Finances des pays membres du G7 ont annoncé avoir fourni, et s'être engagés, à apporter, avec la communauté internationale, un soutien supplémentaire de 24 milliards de dollars à l'Ukraine en 2022 et au-delà, ajoutant qu'ils étaient prêts à faire plus si nécessaire.
Les ministres ont regretté la participation de la Russie à plusieurs forums internationaux, notamment aux réunions du G20, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. "Les organisations internationales et les forums multilatéraux ne devraient plus mener leurs activités avec la Russie de manière habituelle", était-il écrit dans un communiqué.
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2 h 04 : l'Ukraine travaille en coulisses pour réduire les expéditions de gaz russe via Nord Stream 1
L'Ukraine travaille en coulisses pour convaincre les alliés occidentaux de changer la route des livraisons de gaz russe du gazoduc Nord Stream 1 au profit du gazoduc ukrainien, ce qui augmenterait l'influence de Kiev dans son conflit avec la Russie, ont déclaré des responsables de l'énergie à Reuters.
Une telle décision obligerait la Russie à faire transiter par l'Ukraine une plus grande partie de son gaz destiné à l'Europe. Moscou devrait ainsi payer davantage de droits de transit, ce qui pourrait aider la défense de l'Ukraine en temps de guerre et dissuader la Russie d'endommager les gazoducs ukrainiens dans l'intervalle, ont déclaré ces responsables aux parlementaires américains et aux responsables de l'administration Biden à Washington la semaine dernière.
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1 h 05 : Kiev dit soupçonner la Croix-Rouge d'être "complice" de la Russie
Une responsable ukrainienne a reproché au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de ne pas coopérer avec son pays sur le sort de réfugiés ukrainiens en Russie, le soupçonnant d'être "complice" de "déportations", des accusations vivement rejetées par le CICR.
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0 h 23 : des ministres occidentaux protestent contre la présence de la Russie au G20
Des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20, réunis mercredi en marge des réunions du FMI et de la Banque mondiale, ont quitté la séance plénière ou éteint leur écran pour protester contre la présence de la Russie.
"La guerre est incompatible avec la coopération", a déclaré le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, en ouverture, en exhortant la Russie à "s'abstenir de participer aux réunions du G20". Son homologue russe, Anton Silouanov, a rétorqué : "Le G20 a toujours été et reste avant tout un forum économique".
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0 h 12 : les Occidentaux s'attendent à des cyberattaques russes massives contre eux
Les États-Unis et quatre autres pays occidentaux ont prévenu, mercredi, que leurs services de renseignement disposaient d'informations selon lesquelles la Russie s'apprêtait à lancer des cyberattaques massives contre les alliés de l'Ukraine. Les pays formant l'alliance dite des "Five Eyes" - États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada et Nouvelle-Zélande - ont précisé que Moscou pourrait faire appel à ces groupes cybercriminels pour lancer des attaques contre des États, des institutions, et des entreprises.
Avec AFP et Reuters
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DÉCRYPTAGE
Offensive russe dans l'est de l'Ukraine : tout savoir sur le Donbass
DÉCRYPTAGEOffensive russe dans l’est de l'Ukraine : l’armée ukrainienne peut-elle défendre le Donbass ?
L'Entretien de France 24
Josep Borrell : "Les Russes vont développer bientôt une diplomatie de la famine"
New York Times - World
La fragilidad del pacto mundial de refugiados queda expuesta con la guerra en Ucrania
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El nuevo plan del Reino Unido para enviar a miles de solicitantes de asilo a Ruanda expone la naturaleza endeble del pacto mundial de refugiados, que desde sus inicios ha sido víctima de la política interna.
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Por Max Fisher
Desde hace más de 70 años, el mundo ha consagrado, tanto en leyes nacionales como en tratados globales, una promesa presentada como algo de vital importancia: si alguien no puede vivir con seguridad en su país de origen, puede buscar refugio en otra nación.
Si las personas que se encuentran en esa situación pueden demostrar que enfrentan un tipo de peligro específico y cumplen los requisitos establecidos por el país anfitrión para quedarse, ese país está obligado a darles la bienvenida.
Este escenario ideal nunca se ha cumplido a la perfección, incluso en sus orígenes, tras la Segunda Guerra Mundial, cuando reconstruir las sociedades resquebrajadas no solo se consideraba un imperativo moral, sino un deber práctico por el bien común.
Por desgracia, las mismas potencias de Occidente que defendieron este pacto lo han sometido a una erosión continua en años recientes. Han ido socavando sus propias obligaciones —y, en consecuencia, las del mundo—, derivadas de una responsabilidad que en su momento consideraron crucial para la estabilidad global.
Ese ataque, en opinión de los expertos, alcanzó un nuevo extremo la semana pasada, cuando el gobierno del Reino Unido anunció un nuevo plan aplicable a miles de ciudadanos extranjeros que se encuentran en ese país y han solicitado asilo. En vez de escuchar sus argumentos, planea enviarlos a Ruanda, un país lejano en que prácticamente rige una dictadura y donde la mayoría nunca ha puesto un pie, para que se conviertan en el problema de alguien más.
Tampoco es que el Reino Unido haya inventado la práctica de confinar a los refugiados y solicitantes de asilo en instalaciones lejanas. Los gobiernos europeos les han pagado a déspotas y caudillos extranjeros, en países como Sudán y Libia, para que detengan durante años a inmigrantes por ellos. Australia terceriza este trabajo a una serie de naciones isleñas descritas en ocasiones como su archipiélago gulag. Estados Unidos, de hecho, fue el primero en recurrir a esta práctica en 1991, cuando desvió embarcaciones llenas de haitianos a la bahía de Guantánamo, en Cuba.
Un aumento en las tendencias políticas populistas de derecha, la reacción negativa en Europa al aumento de la inmigración en 2015, además de la pandemia del coronavirus, han acelerado esta práctica y otras similares: muros, patrullas armadas y políticas de “disuasión” que hacen el viaje deliberadamente más peligroso.
El resultado no es precisamente la desaparición del sistema global de refugiados como tal. Los gobiernos europeos están recibiendo a millones de ucranianos desplazados por la invasión de Rusia, por ejemplo. Más bien, lo que resalta la política del Reino Unido es que este sistema, que en cierta época se reconoció como una obligación universal y legalmente obligatoria, ahora se ha convertido, de hecho, en una decisión voluntaria.
“Es muy descarado que, en el transcurso de solo un mes, les ofrezcas vivienda a los ucranianos y luego anuncies que vas a enviar a los demás inmigrantes a más de 6000 kilómetros de distancia”, dijo Stephanie Schwartz, investigadora de política migratoria en la Universidad de Pensilvania.
“El descaro del doble rasero parece una declaración implícita”, agregó Schwartz, “de que los gobiernos solo recibirán refugiados cuando quieren, y no hacerlo cuando no lo deseen”.
Es probable que las consecuencias de este cambio, que en muchos sentidos ya se perciben, se aceleren en los próximos meses, cuando se espera que se produzca un aumento significativo en la llegada de refugiados durante el verano y, con eso, una posible reacción en contra que impulse la imposición de medidas drásticas, como la del Reino Unido.
Un ideal en franco deterioro
El compromiso mundial con los refugiados y solicitantes de asilo siempre ha sido más condicional y centrado en los intereses propios de lo que se establecía en el papel.
En los años que siguieron a la Segunda Guerra Mundial, los mismos dirigentes occidentales que hablaban de compromisos para reubicar a los refugiados de Europa en un lugar en el que estuvieran a salvo, enviaron por la fuerza a 2,3 millones de ciudadanos soviéticos de regreso a la Unión Soviética, muchos de ellos en contra de su voluntad. Más tarde, uno de cada cinco de ellos fue ejecutado o enviado al gulag, según cálculos del historiador Tony Judt.
De cualquier forma, a medida que se recrudeció la Guerra Fría, los gobiernos occidentales fueron resaltando con más énfasis su respeto por los derechos de los refugiados, y ejercieron presión sobre sus aliados para que hicieran lo mismo, para mostrar que su bloque era superior a los gobiernos comunistas que en ocasiones les prohibían huir a los ciudadanos. El cumplimiento de Occidente en este aspecto siguió siendo desigual, pues se les daba preferencia a los refugiados de países comunistas u otros que podían ofrecer cierta ganancia política.
El verdadero cambio ocurrió al finalizar la Guerra Fría, en 1991, cuando los países occidentales perdieron este incentivo político. En todo el mundo, el número de refugiados se disparó a principios de los años noventa, cuando alcanzó 18 millones, según un cálculo de las Naciones Unidas, casi nueve veces el total existente cuando el mundo consagró de manera formal las normas aplicables a los refugiados en un protocolo de 1951.
La política estadounidense de enviar a refugiados haitianos hacia otros lugares comenzó en 1991. Era una especie de laguna legal: si los refugiados no llegaban a las costas estadounidenses, en teoría Estados Unidos no estaba obligado a escuchar sus peticiones. Aunque no logró engañar a nadie, y Washington debía cumplir con la ley estadounidense que, como en muchos países, se había escrito para cumplir con las obligaciones internacionales.
Años más tarde se produjo otro aumento de refugiados en todo el mundo: en 2017, alcanzó los 20 millones, una cifra que se ha incrementado ligeramente desde entonces pero que sigue siendo menor, si se toma en cuenta el porcentaje de la población mundial, que el pico de 1992. Es casi seguro que la actual crisis de refugiados es menor que la que se produjo después de la Segunda Guerra Mundial, que forzó a decenas de millones de personas a abandonar sus hogares en toda Europa y Asia y devastó a sociedades enteras, con lo que las potencias mundiales estaban prácticamente obligadas a actuar.
Para la década de 2010, el problema fue que, como el flujo de refugiados aumentó sobre todo desde los países más pobres, la respuesta fue muy diferente. Estados Unidos les aplicó a los centroamericanos políticas similares a las que había aplicado para los haitianos: negoció acuerdos con distintos gobiernos, en especial con México, para evitar que los refugiados y otros inmigrantes llegaran a su frontera. Europa y Australia adoptaron estrategias similares.
El resultado: aros concéntricos de centros de detención, algunos de ellos tristemente célebres por su crueldad, muy cerca de la frontera de los países más ricos del mundo. La mayoría de ellos se encuentran a lo largo de las rutas que siguen los refugiados, o cerca de las fronteras a las que esperaban llegar, y su operación les permite a los gobiernos aparentar que cumplen en cierta medida. La nueva propuesta del Reino Unido de enviar a personas tan lejos como a otro continente, lleva esta estrategia todavía más lejos y expone el modo en el que el nuevo sistema funciona.
Algunos argumentan que concretar nuevos tratados internacionales, o desechar por completo los antiguos, podría permitir una distribución más sostenible de esta responsabilidad global, en particular ahora que el creciente número de refugiados climáticos empaña la división clara entre migrantes económicos y refugiados políticos. Sin embargo, los líderes mundiales han expresado muy poco interés en estos planes. Además, si el problema es que los gobiernos no quieren a los refugiados y no es posible obligarlos a recibirlos, remplazar un acuerdo medio ignorado por otro nuevo no conseguiría ningún cambio.
El orden emergente
La evidente doble moral de Europa (sus gobiernos les abren las puertas a los ucranianos, pero siguen haciendo todo lo posible por mantener fuera de sus fronteras a inmigrantes del Medio Oriente) ha mostrado las normas tácitas del nuevo sistema de refugiados.
Cada vez es más común que los gobiernos sean selectivos en la aplicación de los derechos supuestamente universales de los refugiados con base en los grupos demográficos que se espera que reciban aprobación política al interior. Por ejemplo, justo tras el anuncio de su decisión de expulsar a solicitantes de asilo ya establecidos en el país, el Reino Unido se disculpó por no aceptar a más ucranianos.
A pesar del repudio generalizado que causó la declaración de Donald Trump cuando era presidente de que Estados Unidos debería recibir a las personas que llegan de países como Noruega y prohibirles la entrada a poblaciones que consideraba indeseables, esa idea refleja una práctica cada vez más común.
La semana pasada, el gobierno de Biden otorgó un estatus de protección temporal a 40.000 ciudadanos cameruneses radicados en Estados Unidos, lo que significa que no tendrán que regresar a Camerún, que vive una guerra civil. El mes pasado, Estados Unidos extendió el estatus de protección a 30.000 ucranianos.
Al mismo tiempo, el gobierno se ha dividido sobre la necesidad de conservar una orden impuesta durante la gestión de Trump que permite a Estados Unidos rechazar, por motivos de salud pública, a la mayoría de los refugiados que llegan a la frontera. Aunque la regla se eliminará el 23 de mayo, muchos miembros del gobierno lucharon para mantenerla.
La pandemia, dijo Schwartz, “rompió los parámetros que alguna vez se consideraron extremos”, como cierres fronterizos casi totales. Como resultado, las restricciones que antes parecían escandalosas ahora se sienten más normales, lo que facilita las decisiones de los gobiernos.
Los gobiernos también han descubierto que, siempre y cuando no se pidan cuentas entre sí por romper normas internacionales, las únicas voces que sonarán para ponerles un alto serán las de sus propios ciudadanos.
Por suerte, muchas veces son sus propios ciudadanos quienes exigen estas políticas.
Los partidos populistas de derecha experimentaron un alza en popularidad en la década pasada, en parte por su respaldo a las reacciones en contra de la inmigración y gracias a que tacharon las normas aplicables a los refugiados de ser un complot para diluir identidades nacionales tradicionales.
Si bien algunos partidos del sistema político tradicional resistieron este embate (Alemania recibió a un millón de refugiados en pleno ascenso de la extrema derecha), otros concluyeron que era necesario reducir la inmigración de personas de raza distinta de la blanca para salvar a sus partidos, y quizá incluso a sus democracias. Quienes pagaron el precio fueron los refugiados que se vieron en la necesidad de escapar de guerras o hambrunas.
La intención original del pacto global sobre refugiados no era en absoluto que la política interna de cada ciclo determinara qué familias, de entre aquellas desplazadas a causa de desastres, podrían encontrar una nueva vida en el extranjero y cuáles estarían condenadas a campamentos sucios o tumbas masivas.
De cualquier manera, si eso llega a suceder, la respuesta del público británico a la propuesta del primer ministro Boris Johnson y a su inusual y descarado desafío a ese pacto, podría ser muy reveladora.
“Es inhumano, es moralmente reprensible, tal vez hasta sea ilegal, y es muy posible que resulte inviable”, le dijo a la BBC David Normington, servidor público que estuvo al frente del Ministerio del Interior del Reino Unido.
Por desgracia, es posible que la verdadera inviabilidad del plan, en opinión del gobierno británico o de otros, dependa menos de la legislación y la moralidad que de aquello que el público británico esté dispuesto a tolerar.
Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad.@Max_Fisher • Facebook
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Consommation de gaz : la France prise à son propre piège
Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».
Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »
Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.
En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.
« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.
L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe
De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.
Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.
“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”
Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.
Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »
Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.
En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.
Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.
Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.
« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.
Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.
France24 - Monde
L'acteur et réalisateur Jacques Perrin est décédé à l'âge de 80 ans
Publié le : 21/04/2022 - 19:26
FRANCE 24
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L'acteur, cinéaste et producteur Jacques Perrin, qui avait joué dans "Peau d'âne" ou "Le Crabe-tambour" et réalisé le documentaire "Le peuple migrateur", est mort jeudi à Paris à l'âge de 80 ans.
Connu pour ses rôles dans "Peau d'âne" ou encore "Le Crabe-tambour", l'acteur, cinéaste et producteur Jacques Perrin s'est éteint, jeudi 21 avril, à l'âge de 80 ans.
"La famille a l'immense tristesse de vous informer de la disparition du cinéaste Jacques Perrin, mort le jeudi 21 avril à Paris. Il s'est éteint paisiblement à l'âge de 80 ans", a annoncé sa famille dans une déclaration transmise à l'AFP par son fils, Mathieu Simonet.
Mort de l’immense Jacques Perrin, acteur, producteur et réalisateur de documentaires. Deux rôles parmi d’autres, celui de Maxence dans « les demoiselles de Rochefort » et du sous-lieutenant Torrens dans « la 317e section ». pic.twitter.com/MN0VU7Rs76
April 21, 2022Membre depuis 2019 de l'Académie des Beaux-arts, acteur dans plus de 70 longs-métrages au cinéma depuis les années 1950, notamment chez Pierre Schoendoerffer et Jacques Demy, il aura aussi été le coproducteur d'une quinzaine de films depuis la fin des années 1960, de "Z" de Costa-Gavras à "Himalaya : l'enfance d'un chef", et prêté sa voix douce à nombre d'œuvres.
Acteur populaire
Enfant de la balle, Jacques Perrin est né à Paris le 13 juillet 1941 sous le nom de Jacques André Simonet. Fils d'un régisseur à la Comédie-Française devenu souffleur au TNP, Alexandre Simonet, et d'une comédienne, Marie Perrin, il monte sur les planches dès l'âge de 15 ans, puis entre au Conservatoire.
Il commence sa carrière au cinéma en 1958 avec une apparition dans "Les Tricheurs" de Marcel Carné, avant un premier rôle important dans "La Fille à la valise" de Valerio Zurlini.
Acteur aux allures de jeune premier romantique, il joue ensuite notamment dans "La Vérité" de Henri-Georges Clouzot ou "Compartiment tueurs" de Costa-Gavras, mais s'illustre surtout dans les films de Pierre Schoendoerffer, à commencer par "La 317e section" (1965), dans lequel il joue un sous-lieutenant. Un film qui "compte beaucoup dans son parcours", dira-t-il. Puis il tournera avec lui "Le Crabe-tambour" (1977) et "L'Honneur d'un capitaine" (1982).
L'autre grand réalisateur qui compte alors dans sa carrière est Jacques Demy, qui le fait travailler aux côtés de Catherine Deneuve dans "Les Demoiselles de Rochefort" (1967) et "Peau d'âne" (1970). "Qu'il m'appelle était une surprise, je ne connaissais pas les cinéastes de la Nouvelle Vague, même si Jacques Demy, lui, a toujours été un peu à part. Pour 'Les Demoiselles de Rochefort', je lui avais dit que je ne savais ni danser, ni chanter. Pas de problème, avait-il répondu", racontait-il.
Mémorable dans le costume du prince de "Peau d'âne", il va continuer à jouer régulièrement au cinéma, avec certains rôles marquants comme dans "Cinema Paradiso" (1989), tout en entamant une activité de producteur, à travers laquelle il s'efforce de soutenir des films engagés ou défendant la planète.
Défenseur engagé de la nature
Jacques Perrin a aussi été le coproducteur d'une quinzaine de films depuis la fin des années 1960, parmi lesquels "Z" de Costa-Gavras (1968) ou "Les Choristes" (2004) de son neveu Christophe Barratier, dans lequel il jouait également (8,6 millions d'entrées).
Défenseur engagé de la nature, il a coproduit plusieurs documentaires sur ce thème, dont "Le Peuple singe" (1989), "Microcosmos : le peuple de l'herbe" (1996) ou "Himalaya : l'enfance d'un chef" (1999).
Par la suite, il a lui-même coréalisé des documentaires remarqués, dont "Le Peuple migrateur", consacré aux oiseaux (2001, 2,8 millions de spectateurs en France), puis "Océans" (2010, 2,9 millions de spectateurs), récompensé par le César du meilleur documentaire en 2011.
"S'intéresser à la nature, c'est prendre les armes pour la défendre. Le cinéma est évidemment l'une des armes les plus pertinentes, l'émotion possède plus de force de résonance qu'un discours", affirmait-il.
Son dernier rôle au cinéma dans "Goliath", sorti en mars, fait écho à ses combats écologistes : dans ce thriller autour des pesticides, il fait équipe avec un redoutable lobbyiste de l'industrie phytosanitaire, campé par Pierre Niney.
Avec AFP
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Valeurs Actuelles
L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?
« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…
Les promesses du large
L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.
Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.
L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?
Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?
Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.
L'Humanité
Les lesbiennes manifestent contre l’extrême droite
ActuMARCHES Comme l’an dernier, plusieurs défilés sont prévus en France, samedi, pour défendre la visibilité lesbienne, avec un mot d’ordre : contrer le Rassemblement national.
Kareen JanselmeGrande absente de nos rues depuis 1979, la marche lesbienne avait fait sa réapparition l’an dernier, entraînant avec surprise près de 10 000 personnes dans son sillage parisien, mais aussi à Lyon, Toulouse et Bordeaux autour du même mot d’ordre : « La PMA pour toutes ». Un an plus tard, le collectif organisateur Collages lesbiens s’est dispersé dans plusieurs villes. Dans la capitale, une vingtaine de jeunes militantes se sont retrouvées autour du tout nouveau collectif Libération lesbienne. Aucun doute quand au thème cette année : « Les lesbiennes contre l’extrême droite ».
« On n’a pas trop le choix, racontent les membres du collectif. Quand on a vu les résultats du premier tour, on a changé l’orientation de nos slogans autour d’une vraie PMA pour toutes, et contre les thérapies de conversion des personnes trans au Royaume-Uni. » Le contexte de la marche, en amont du second tour de la présidentielle, a changé la donne. « Avec l’extrême droite, c’est le droit de circulation des personnes racisées qui est en jeu, le droit du sol, mais aussi le droit des LGBTI, le droit des femmes… Marine Le Pen remet continuellement en question l’IVG, la PMA aussi… »
C’est pourquoi le collectif appelle sans ambiguïté à glisser le bulletin Emmanuel Macron dans les urnes, estimant porter la voix des minorités, des invisibilisés, mais aussi des personnes interdites de vote comme les travailleurs sans papiers. « Nous appelons aussi à s’inscrire sur les listes électorales. Il est important de pouvoir voter aux législatives, là où on pourra vraiment faire une différence. Nous sommes conscientes qu’au niveau de la gauche il y a des personnes qui aimeraient ne pas voter du tout. C’est bien beau de vouloir faire la révolution, mais, en attendant, c’est l’extrême droite qui est armée. Nous, nous n’avons rien d’autre que la démocratie pour nous défendre. Ce n’est pas parce qu’on s’abstient de voter qu’on peut échapper aux lois qui sont votées. Il faut voter, se syndiquer, militer pour les droits de chacun. »
Un engagement qui n’a rien d’anodin pour ces militantes : « Quand il y a eu les débats sur le mariage pour tous, j’étais au collège. Je me suis fait harceler quand il s’est su que je n’aimais pas juste les hommes. À partir de ce moment-là, j’ai fait très attention. Seuls mes proches savent que je suis lesbienne. Pour ma sécurité, mes camarades à l’université ne le savent pas. Je ne connais pas suffisamment leurs orientations politiques ni leurs convictio ns. Surtout qu’aujourd’hui je porte le voile, ce qui ne fait qu’empirer les choses. Car, au sein de ma propre communauté, je ne peux pas forcément en parler. » L’une de leurs amies, identifiée par des voisins lors d’une marche des fiertés à Lille, s’est fait frapper en rentrant chez elle. Une autre s’inquiète d’être virée de la maison si son père l’apprend. « Heureusement, l’an dernier avec le Covid, on portait des masques. Je suis consciente de m’exposer et de prendre un risque, mais j’estime cette cause plus grande que moi. » Aux côtés de leurs amies lesbiennes, trans, racisées, handiféministes, elles prendront donc part au défilé samedi, à 13 heures, place de la Nation à Paris.
lesbiennesmarche des fiertésExtrême droite France24 - World
In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’
Issued on: 22/04/2022 - 14:50
Tahar HANI
Kyiv’s north-western suburb of Irpin bore the brunt of Russia’s failed advance on the Ukrainian capital and is now a field of ruins. Weeks after Russian forces pulled out, the town’s traumatised residents continue to bury their loved ones. Their harrowing accounts paint a bleak tableau of a month-long Russian occupation marked by relentless bombings, killings and sexual violence.
Watch FRANCE 24's exclusive report from Irpin and Bucha.
Russian troops withdrew from Irpin, some 30 kilometres north-west of the capital, in late March, after weeks of fierce clashes with Ukrainian soldiers and volunteers determined to protect their capital. As Moscow’s troops retreated from the northern suburbs of Kyiv, shifting their focus to Ukraine’s eastern Donbas, they left behind them a landscape of death and desolation.
Irpin was once a haven for foreign tourists and residents of Kyiv, who flocked to its riverbanks and parks for a little respite from the humdrum of the capital. But a month of indiscriminate bombings and bloodshed has transformed this formerly tranquil suburb into hell on earth.
Shell-shocked residents
Those who survived the ordeal are still in shock at the violence unleashed by “racist Russian and Chechen soldiers”, as Konstantin Godoskos, a Ukrainian national of Kazakh origin, describes the invaders. He fights back tears as he recalls the horror that descended on Irpin the day Russian troops overran the town.
“I was woken up by a loud blast on the night of February 24 [the day Russia launched its invasion],” Godoskos recalls. “I looked out the window to see what was happening and that’s when I saw hundreds or [maybe] thousands of paratroopers land at the nearby Hostomel airport. The sound of helicopters was deafening and terrifying, I couldn’t believe what I was witnessing.”
Two days later, Russian soldiers entered Godoskos’s apartment block and shot dead the building’s caretaker.
“The poor man didn’t even carry a weapon,” he says. “I saw this happen several times, soldiers killing people who were simply walking in the street.”
Russia has described its invasion as a “special military operation” to disarm and “denazify” Ukraine. It has steadfastly denied targeting civilians or committing war crimes, despite mounting evidence to the contrary.
Owing to its strategic location on the main road to Kyiv, Irpin was one of the first towns to be occupied by Russian troops. Their subsequent failure to advance on the Ukrainian capital meant the invading forces remained entrenched in Irpin for a full month – an agonising wait for the town’s hapless residents.
‘I saw them rape women and young girls’
On top of the killings, Godoskos says he witnessed “even more horrible” scenes, including sexual violence inflicted on women and children.
“I saw them rape women and young girls,” he says. “One of them was just 15. They took her to a basement. They weren’t Chechens or other nationals, they were Russian soldiers no older than 20. She managed to escape in the end because her rapists were so drunk they forgot to tie her up.”
Godoskos says he was forced to hurriedly bury 74 bodies during the town’s occupation, after pleading in vain for proper burial at the local cemetery.
“I told [the Russians] they were Christians and foreigners, just like me,” he says. “I begged them to lay the dead to rest in a cemetery, according to our faith. But they refused and ordered me to dig holes in people’s gardens and bury them there.”
‘My husband was killed, my apartment is destroyed, we lost everything’
By mid-April, Ukrainian officials had located the bodies of more than 900 civilians killed in the Kyiv region, including around 150 in Irpin alone. That number is likely to increase, says Andriy Nebytov, the head of the regional police, with many people still missing.
“Our priority right now is to collect evidence of the crimes committed by Russian forces, so we can take them to international courts,” says Nebytov. “Then we’ll arrest the Ukrainians who helped the Russians as well as the thieves who pillaged empty homes.”
>> Bucha massacre: 'The first step is to preserve the evidence'
Like the northern towns of Bucha and Borodyanka, where UN human rights officers have documented the unlawful killing of civilians, Irpin is now a ghost town, its buildings gutted by explosions. There is no more water or electricity, and all shops are shuttered. The vast majority of residents have fled.
Of the 60,000 residents who lived here before the war, only a few families are left behind, having nowhere else to go.
They include Alina Kochkuk and her children, holed up in their small apartment on the third floor of a building whose roof has been blown off.
“I buried my husband on March 20, he was shot by Chechen soldiers. Now I have nowhere to go,” she says. “We have no choice but to stay in this building that could crumble at any time.”
“My children support me, they tell me to forget what happened and look ahead. But how can we forget what we’ve been through?” Kochkuk asks, her eyes filled with tears. “My husband has been killed, my apartment is destroyed, we lost everything we had. We have become beggars. No, we cannot forget and go back to the lives we enjoyed before the war.”
She adds: “What have we done to Putin for him to slaughter us like this? We stole from no-one, we insulted no-one. We lived in our country and attacked nobody. He’s the one who attacked us and destroyed our lives.”
Ukraine’s martyred towns
In this battle-scarred suburb, almost all remaining residents say they have witnessed killings and other atrocities.
“In mid-March one woman called us to say she hadn’t heard from her uncle for several days,” says a police officer patrolling the town. “When we reached his home, we saw that a Russian rocket had destroyed his balcony. He was targeted simply because he smoked a cigarette on his balcony.”
Other residents were shot at random or “the second they pulled out their phones”, says another officer, explaining that “the Russians were desperate to prevent people from documenting the massacres they carried out here”.
It will take years for Irpin to rise from its ashes. Its main roads, buildings and bridges leading to the capital have all been destroyed. Even the town’s iconic cultural centre, a Soviet-era masterpiece, will have to be razed to the ground after suffering irreparable damage.
Like Bucha, Borodyanka, Hostomel and other martyred towns, Irpin was destroyed in the space of a month. It will take a lot longer, and vast resources, for Ukraine’s war-wrecked towns to flourish anew.
This article was adapted from the original in Arabic.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Valeurs Actuelles
Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim
Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.
L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.
Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.
« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »
Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.
Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme
L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.
De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.
Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008
C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.
Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.
Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.
Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir
Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.
Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
L'Humanité
Sur Facebook, les brigades du pire
ActuJustice Deux policiers ayant échangé des messages à connotation raciste sur le site TN Rabiot Police officiel comparaissaient le 20 avril devant le tribunal correctionnel de Paris.
Camille BauerIl a l’air de ne pas comprendre pourquoi il est là. « Je ne vois pas d’injure à caractère raciste. Je suis surpris d’être devant vous », explique à la barre le brigadier Patrick C., crâne chauve et accent du Midi. Assurant sa défense, il est le seul des deux prévenus à être présent, ce 20 avril, devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, pour répondre des faits d’« injure publique à caractère racial », en raison de propos publiés sur le groupe Facebook TN Rabiot Police officiel. Également appelé à comparaître pour « provocation publique à la discrimination », le gardien de la paix Fabrice D.-P. est, lui, resté en Thaïlande, où il s’est installé après s’être mis en disponibilité. Symptôme de la difficulté à lutter contre la haine en ligne, l’enquête n’a permis d’identifier que ces deux auteurs, parmi les très nombreux commentaires racistes, sexistes ou homophobes retrouvés sur les 900 pages d’échanges saisies.
Du racisme, sur ce groupe Facebook de près de 8 000 abonnés, pour l’essentiel des policiers, Patrick C. n’en a pourtant pas vu beaucoup. « Sur dix ans, ça m’est arrivé une ou deux fois de voir des commentaires plus que limites », explique-t-il. Il évoque un groupe « corporatiste » mais « de bonne tenue », à « l’ambiance bon enfant ». Ce sont pourtant des centaines de commentaires et d’images nauséabonds, dont l’existence a été révélée en juin 2020 par un article de StreetPress, qui avaient conduit le ministère de l’Intérieur a demandé l’ouverture d’une enquête. « On se dit que vous avez une attention sélective », rétorque la rapporteuse, Sophie Combes. Même si, effectivement, TN Rabiot aborde des thèmes liés à la carrière des policiers, « on est interpellé par des commentaires plus problématiques ». Elle donne des exemples, comme ce post : « Les balancer à la mer ira plus vite et, au moins, les mammifères marins auront autre chose que du plastique à manger. »
Le brigadier était mis en cause pour un commentaire posté au lendemain d’une attaque au couteau à Romans-sur-Isère, en avril 2020, par un réfugié soudanais : « Ce pays est vraiment devenu la poubelle du monde… Plein le cul vraiment, et on se demande pourquoi les Français ne supportent plus l’immigration. C’est plus facile de les traiter de méchants racistes fascistes et tout ça, et pendant ce temps-là, ça continue à rentrer par tous les trous. » Devant les juges, il a regretté une réaction trop rapide, motivée par « un état de tristesse et de colère » devant « le télescopage entre un réfugié soudanais et la verte campagne française ». « Est-ce qu’on ne peut pas voir des propos outrageants ou généralisants ? » lui demande la juge. « Quand je dis poubelle, ce ne sont pas les gens que je vise, c’est la France. C’est l’absence de filtres, de politique migratoire cohérente », justifie-t-il. Un argument balayé par la procureure, Aude Duret, dans son réquisitoire. « Dans ce message, vous ne parlez pas de politique migratoire, mais bien de gens.(…) On a bien des propos injurieux, qui vont contre les valeurs fondamentales de notre République, à commencer par l’égale dignité entre les hommes. »
mis en cause mais pas sanctionnés
« J’ai l’impression qu’il doit y avoir une sanction pédagogique. Je vais prendre pour des gens qui ne sont pas là, pour des propos que je n’ai pas tenus », s’est inquiété Patrick C. Les avocats des parties civiles (Licra, SOS Racisme, Maison des potes) ont aussi regretté le faible nombre de prévenus dans cette affaire. « Vous dites que vous n’êtes pas raciste. Je crois que vous le croyez. Je fais le procès d’un inconscient. Ce n’est pas le procès de la police, mais quand même d’une certaine police, celle qui est pleine de préjugés, a plaidé Me Jérôme Karsenti. TN Rabiot, c’est un groupe de policiers qui se sent entre soi, bien au chaud. Ce qui choque, c’est la parole libre, qui s’exprime sans complexe. » Rien n’a d’ailleurs cessé. Fabrice D.-P., l’autre mis en cause pour avoir écrit à la suite d’une manifestation de sans-papiers place de la République : « Toujours la même merde qui brave tous les interdits dans ce pays. Les “gauchiasses” puants et les immigrés qui ne feront même pas 1/10 du quart de ça chez eux. Comme Trump ! », a continué à poster de nombreux commentaires racistes sur les réseaux sociaux. Depuis la Thaïlande, une dictature qu’il loue, il y a fait campagne pour Éric Zemmour.
Le tribunal correctionnel rendra sa décision le 22 juin. Dans son réquisitoire, la procureure a demandé trois mois avec sursis pour Patrick C. et « une peine plus sévère de 90 jours-amende à 100 euros » avec risque de privation de liberté s’il n’obtempère pas pour Fabrice D.-P., en raison de trois mentions sur son casier judiciaire, dont une pour escroquerie et une autre pour violence conjugale. « Mais ce qui interroge le plus, c’est que ces policiers puissent continuer à exercer sans être sanctionnés », déplore Samuel Thomas, de la Maison des potes. Il a demandé une peine supplémentaire de privation de droits civiques, avec l’espoir d’obtenir leur révocation de la police nationale.
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Live: UN confirms Bucha killings, satellites show suspected Mariupol mass graves
Issued on: 22/04/2022 - 07:00Modified: 22/04/2022 - 16:22
FRANCE 24
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A UN mission to the Kyiv suburb of Bucha has documented 50 civilians were killed there, including by summary execution, it said Friday. This comes after satellite images released Thursday showed what appeared to be mass graves near Mariupol, and local officials accused Russia of burying up to 9,000 Ukrainian civilians there in an effort to conceal the slaughter that happened during the siege of the port city. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
15:54pm: G7 officials exit World Bank meeting as Russian official begins to speak
Officials from Group of Seven (G7) industrialized nations and others walked out of a World Bank development committee meeting on Friday in Washington when a Russian official began to speak, a source told Reuters.
16:01pm: Ukraine war highlights European need for energy security, says IMF
The war in Ukraine poses serious economic challenges to European countries and highlights the urgent need to improve energy security, the International Monetary Fund (IMF) said Friday. In a report on the continent's economic outlook, the IMF also stressed the need to manage impact of the flood of refugees created in the wake of the Russian invasion in late February.
The war will take a hit on the broader European economy, which is expected to grow just 1.6 percent this year, far below the expansion expected in January prior to the attack, according to the IMF analysis. The conflict and the Western sanctions on Moscow have driven up food and fuel prices, accelerating inflation globally.
15:27pm: White House confident Europe will close off Russian energy exports
A senior White House adviser said on Friday he is confident Europe is determined to close off remaining Russian oil and gas exports as Moscow's war in Ukraine drags on.
"I have confidence that Europe is getting the message and they are determined to close off this last source of export revenue," Daleep Singh, deputy White House national security adviser, said in an interview with CNN.
15:26pm: France sending heavy artillery to Ukraine
France is sending several heavy artillery pieces to Ukraine, President Emmanuel Macron said Friday, as growing numbers of Western nations contribute heavier arms to Kyiv following the Russian invasion.
"We are delivering significant equipment, from Milan (anti-tank missiles) to Caesar (self-propelled howitzers)," Macron told regional newspaper Ouest-France."I think we have to continue on this route. Always with the red line that we will not become parties to the conflict."
Defence Minister Florence Parly confirmed on Twitter that France would send "several Caesar artillery cannons and thousands of shells".
La France continue de soutenir l’Ukraine sur le plan militaire : le Président de la République a acté la livraison de plusieurs canons d'artillerie Caesar et de milliers d'obus. Nous sommes aux côtés du peuple ukrainien.
April 22, 2022
14:55pm: Putin says Kyiv refusing to allow Mariupol troops to surrender
Russian President Vladimir Putin on Friday accused Kyiv of refusing to allow Ukrainian troops to surrender in the besieged port city of Mariupol, as he spoke to EU chief Charles Michel.
"All servicemen of the Ukrainian armed forces, militants of the national battalions and foreign mercenaries who laid down their arms are guaranteed life, decent treatment in accordance with international law, and the provision of quality medical care", "but the Kyiv regime is not allowing for this opportunity to be used", Putin told the European Council President.
14:47pm: Netherlands aims to end use of Russian gas by end of year
The Dutch government on Friday said it aimed to end the use of Russian gas by the end of the year. As part of this effort, the government said it would compensate companies for filling a key gas storage facility at Bergermeer, one of Europe's largest, ahead of the winter.
14:43pm: Putin tells EU's Michel Ukraine is being 'inconsistent' at talks
Russian President Vladimir Putin told European Council President Charles Michel that he would only hold direct talks with Ukrainian counterpart Volodymyr Zelenskiy if ongoing discussions between the two countries produce concrete results, the Kremlin said on Friday. Putin told Michel that Kyiv was showing that it was not ready to seek mutually acceptable solutions and accused the Ukrainian side of being "inconsistent" in negotiations.
13:21pm: Erdogan says plans calls with Putin, Zelenskiy for leaders' meeting
Turkish President Tayyip Erdogan said on Friday he was planning to hold phone calls with his Russian and Ukrainian counterparts in the coming days, adding that he hoped the calls could lead to a leaders' meeting in Turkey to end the Russia-Ukraine war.
NATO member Turkey shares a martime border with Ukraine and Russia in the Black Sea, has good ties with both, and has taken a mediating role. It has hosted talks between the Ukrainian and Russian foreign ministers in Antalya, and negotiators from both countries in Istanbul, while pushing for a leaders' meeting.
"We are not without hope," Erdogan told reporters when asked about the peace talks between Kyiv and Moscow. "Our friends will get in touch with them today, we plan to hold a call again with (Russian President Vladimir) Putin and (Ukrainian President Volodymyr) Zelensky today or tomorrow," he said. "With the calls, we plan to carry the process in Istanbul to the leaders' level," he added.
13:17pm: UK PM says Ukraine war could last until end of 2023
UK Prime Minister Boris Johnson on Friday indicated there may be no swift end to the conflict in Ukraine because of the stiff resistance to Russia's invasion.
Asked if he agreed with defence intelligence assessments that fighting could drag on until the end of next year, he told reporters in New Delhi: "The sad thing is that is a realistic possibility."
Johnson said Russia's Vladimir Putin had made a "catastrophic blunder". "The only option he now has really is to continue to try to use his appalling grinding approach," he added.
13:07pm: UK PM Johnson says India's position on Russia is not going to change
India's position on Russia is not going to change, British Prime Minister Boris Johnson said on Friday following a meeting with his Indian counterpart Narendra Modi.
"The position on Russia that the Indians have historically is well known. They are not going to change that, of course, that's true," Johnson said during a news conference. "But they can see what is going on and there is an increasing appetite to do more with the UK."
12:55pm: Ukraine says Russian plan to take full control of Donbas and southern Ukraine is 'imperialism'
Ukraine's Defence Ministry denounced plans announced by Russia on Friday to take full control of Donbas and southern Ukraine as "imperialism".
"They stopped hiding it," the ministry said on Twitter. It said Russia had "acknowledged that the goal of the 'second phase' of the war is not victory over the mythical Nazis, but simply the occupation of eastern and southern Ukraine. Imperialism as it is."
They stopped hiding it. Today, the command of russian looters, rapists and murderers acknowledged that the goal of the “second phase” of the war is not victory over the mythical Nazis, but simply the occupation of eastern and southern Ukraine. Imperialism as it is.
April 22, 202212:49pm: Russia prepared to stop firing to allow evacuation of Mariupol's Azovstal plant
Russia is prepared to stop firing to allow fighters at the Azovstal steel works in Ukraine's port city of Mariupol to leave the plant, along with any civilians that are still there, RIA cited the defence ministry as saying on Friday. The ministry said claims by Ukraine and some western countries that Russia was preventing civilians from leaving the city were "groundless", the TASS news agency reported.
12:34pm: Britain to reopen embassy in Kyiv next week
Britain plans to reopen its embassy in the Ukrainian capital of Kyiv next week, Prime Minister Boris Johnson said on Friday during a two-day visit to India.
12:28pm: Gazprom may lose a third of its gas exports to Europe in 2022
Kremlin-controlled Gazprom's gas exports to Europe could fall by around a third this year due to the crisis in Ukraine, rivalry with liquefied natural gas, and plans to switch to rouble payments, analysts said on Friday.
12:27pm: India's Reliance buys at least 15 million barrels of Russian oil
Reliance Industries Ltd , operator of the world's biggest oil refining complex, has ordered at least 15 million barrels of Russian oil since Russia invaded Ukraine in February, trade sources said. Reliance has bought an average 5 million barrels a month for the June quarter, the sources said.
12:23pm: Over 369,000 refugees from Ukraine registered in Germany
More than 369,000 people fleeing the war in Ukraine have been recorded in Germany thus far, said a German Interior Ministry spokesperson. The tally since the start of the war was at 369,381, said the spokesperson at a regular government news conference on Friday, adding that the actual number is likely much higher.
12:16pm: India says no pressure from UK's Johnson over India's stance on Russia's invasion
British Prime Minister Boris Johnson put no pressure on his Indian counterpart Narendra Modi over New Delhi's position on Russia's invasion of Ukraine when they met on Friday, India's foreign secretary told reporters. India has not explicitly condemned the invasion by Russia, its biggest supplier of military hardware. "They did discuss the Ukraine issue but there was nopressure," Harsh Vardhan Shringla said after the premiers met in New Delhi.
12:03pm: Kremlin critic faces charges for spreading 'false information' about Russian army
Vladimir Kara-Murza, a prominent opponent of the Kremlin and its military campaign in Ukraine, is facing criminal charges over allegedly false information about the Russian army, his lawyer said Friday.
"Vladimir Kara-Murza is now in the Main Investigation Department of Russia's Investigative Committee," which probes major crimes, his lawyer Vadim Prokhorov said on Facebook.
Prokhorov added that a "criminal case" has been launched over the "public dissemination of deliberately false information about the use of the Armed Forces of the Russian Federation".
The law, introduced after Russia's launch on February 24 of its military operation, imposes a sentence of up to 15 years in jail for publishing information about the military deemed false by the government.
11:34am: Germany's Scholz says top priority is avoiding NATO confrontation with Russia
NATO must avoid a direct military confrontation with Russia that could lead to a third world war, German Chancellor Olaf Scholz said in an interview with Der Spiegel when asked about Germany's failure to deliver heavy weapons to Ukraine.
Scholz is facing growing criticism at home and abroad for his government's apparent reluctance to deliver heavy battlefield weapons, such as tanks and howitzers, to Ukraine to help it fend off Russian attacks, even as other western allies step up shipments.
Asked in an extensive interview published on Friday why he thought delivering tanks could lead to nuclear war, he said there was no rule book that stated when Germany could be considered a party to the war in Ukraine. "That's why it is all the more important that we consider each step very carefully and coordinate closely with one another," he was quoted as saying. "To avoid an escalation towards NATO is a top priority for me."
11:27am: Russian actions in Ukraine 'may amount to war crimes', UN says
The United Nations on Friday accused Russia of taking action in Ukraine "that may amount to war crimes", including indiscriminate bombing that killed civilians and destroyed schools and hospitals.
"Russian armed forces have indiscriminately shelled and bombed populated areas, killing civilians and wrecking hospitals, schools and other civilian infrastructure, actions that may amount to war crimes," said Ravina Shamdasani, spokesperson for the UN's Office of the High Commissioner for Human Rights.
11:04am: UN says has documented 50 'unlawful' killings in Bucha
A United Nations mission to the Kyiv suburb of Bucha has documented that 50 civilians were killed there, including by summary execution, the UN said on Friday.
"During a mission to Bucha on the ninth of April, UN human rights officers documented the unlawful killing including by summary execution of some 50 civilians there," said Ravina Shamdasani, spokesperson for the Office of the High Commissioner for Human Rights.
10:34am: Russia to seek full control of Donbas, southern Ukraine, general says
The Russian army will aim to take full control over eastern and southern Ukraine, Russian news agencies quotes a top general as saying, a day after Moscow announced the "liberation" of Mariupol.
"Since the start of the second phase of the special operation...one of the tasks of the Russian army is to establish full control over the Donbas and southern Ukraine," Major General Rustam Minnekaev said, adding that this would create a "land corridor" to annexed Crimea.
10:05am: Scotland Yard examining some 50 allegations of Ukraine war crimes
British police said on Friday they were gathering evidence after receiving about 50 reports of alleged war crimes following the Russian invasion of Ukraine.
London's Metropolitan Police War Crimes Team said its specialist detectives were assessing some 50 referrals made since the start of the conflict as part of action in support of an International Criminal Court investigation.
"We’ve had around 50 referrals into us and we expect that number to grow over the coming weeks as more and more people who fled from Ukraine arrive here in the UK," said Detective Chief Superintendent Dominic Murphy from London police's Counter Terrorism Command.
9:56am: UK allows gas payments to Gazprombank until May 31
Britain has granted Russia's Gazprombank and its subsidiaries a licence for payments until the end of May despite sanctions in order to ensure gas supplies to the European Union, a Treasury document showed on Friday.
The licence permits an individual or company to continue payments under contracts that began before April 21, 2022 and allows actions such as opening and closing bank accounts in order to make such payments, according to the document published online.
Gazprombank, one of the main channels for payments for Russian oil and gas, is among Russian entities that have been sanctioned by Britain to penalise the Kremlin and its supporters over the Ukraine conflict.
9:02am: Japan says disputed islands 'illegally occupied' by Russia
Japan described four disputed islands as "illegally occupied" by Russia for the first time in nearly two decades on Friday as ties sour between the countries over the war in Ukraine.
The two nations have long been engaged in attempts to agree a post-World War II treaty, but the islands held by Moscow and claimed by Tokyo remain a key sticking point.
Japan's foreign ministry last used the expression in its annual policy report in 2003 to describe the islands, which Moscow calls the Kurils and Tokyo the Northern Territories.
This year's Diplomatic Bluebook report comes at a time when tough sanctions are imposed on Russia by Japan and its G7 partners, and ahead of a key revision to Japan's national security strategy later this year.
"The greatest concern between Japan and Russia is the Northern Territories," it said, calling them "Japanese territories over which Japan holds sovereign rights, but are currently illegally occupied by Russia".
8:47am: Mariupol mayor appeals for 'full evacuation'
The mayor of Mariupol issued a new appeal on Friday for the "full evacuation" of the southern Ukrainian city, which President Vladimir Putin says is now controlled by Russian forces.
"We need only one thing – the full evacuation of the population. About 100,000 people remain in Mariupol," Mayor Vadym Boichenko said on national television.
8:45am: 'Russians not staging many ground offensives'
"The Russians claim to have taken control of the whole of Mariupol but in reality for days they controlled most of Mariupol but not all of it – and as Volodymyr Zelensky said yesterday, that situation remains unchanged except that now the Russians are claiming victory there, which the Ukrainians are not willing to concede," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv.
In the Donbas, Cragg continued, "The story is of Russian forces not staging really major ground offensives and not making any major territorial gains, but the experts believe that the Russians have not actually really yet deployed all the forces that they're capable of deploying on the ground".
8:42am: No civilian evacuations in Ukraine on Friday, Kyiv says
No evacuations of civilians will take place in war-torn Ukraine on Friday as the situation on the roads is too dangerous, a senior official said.
"Because of the insecurity along the routes, there will be no humanitarian corridors today, April 22," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk wrote on the Telegram messaging app.
6:12am: Satellite photos show possible mass graves near Mariupol
Satellite images released Thursday showed what appeared to be mass graves near Mariupol, and local officials accused Russia of burying up to 9,000 Ukrainian civilians there in an effort to conceal the slaughter taking place in the siege of the port city.
The images emerged hours after Russian President Vladimir Putin claimed victory in the battle for Mariupol, despite the presence of an estimated 2,000 Ukrainian fighters who were still holed up at a giant steel mill. Putin ordered his troops not to storm the stronghold but to seal it off “so that not even a fly comes through.”
Satellite image provider Maxar Technologies released the photos, which it said showed more than 200 mass graves in a town where Ukrainian officials say the Russians have been burying Mariupol residents killed in the fighting. The imagery showed long rows of graves stretching away from an existing cemetery in the town of Manhush, outside Mariupol.
Mariupol Mayor Vadym Boychenko accused the Russians of “hiding their military crimes” by taking the bodies of civilians from the city and burying them in Manhush.
The graves could hold as many as 9,000 dead, the Mariupol City Council said Thursday in a post on the Telegram messaging app.
4:59am: Ukraine says Russia planning sham independence vote in occupied regions
Ukrainian President Volodymyr Zelensky has accused Russia of planning to “falsify” an independence referendum in the partly occupied southern regions of Kherson and Zaporizhzhia.
In a video message Thursday evening, Zelensky urged residents of areas under occupation to not provide any personal information, like their passport numbers, to the Russian forces.
“This is not to help you... This is aimed to falsify the so-called referendum on your land, if an order comes from Moscow to stage such a show,” the Ukrainian leader said. “This is the reality. Be careful.”
Kyiv in early March accused Moscow of planning a referendum in Kherson similar to a 2014 Crimea poll, in which an overwhelming number of residents voted to join the Russian federation.
That vote, which took place after a Russian takeover of the region, was condemned as illegal by Ukraine’s government and the West.
The eastern pro-Russian territories of Donetsk and Lugansk also declared independence in the wake of referendums denounced as illegitimate by the international community.
“Any ‘Kherson People’s Republics’ are not going to fly,” Zelensky warned. “If someone wants a new annexation, it can only lead to new powerful sanctions strikes on Russia.”
Kherson was the first major city to fall to Russian forces after their February 24 invasion of Ukraine.
To the north, the Russian army also controls a vast area surrounding the city of Zaporizhzhia, which remains in Ukrainian hands.
1:37am: Fate of Mariupol’s trapped residents is in Putin’s hands, says mayor
Russian President Vladimir Putin alone can decide the fate of the 100,000 civilians still trapped in Ukraine’s war-torn Mariupol, Mayor Vadym Boichenko told Reuters on Thursday, saying that satellite images of a mass grave site were proof Russians were burying bodies to try to hide the death toll.
Earlier Putin claimed victory in the battle for Mariupol after nearly two months of siege that has led to the most intense battles of the war and its worst humanitarian catastrophe. Under heavy bombardment, citizens who did not flee have suffered without electricity, heating or water.
“It’s important to understand that the lives that are still there, they are in the hands of just one person – Vladimir Putin. And all the deaths that will happen after now will be on his hands too,” Boichenko said in an interview.
Putin on Thursday said Russian troops had “liberated” Mariupol, which would make it the biggest city to fall into Russian hands since the start of what Moscow calls a “special military operation.” Russia denies targeting civilians.
“There were no plans to liberate the city. It was a plan of destruction,” Boichenko said. He estimated that 90 percent of the southeastern port city had been damaged or destroyed since Russia invaded Ukraine on February 24.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?
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Biden announces more military aid, questions Russian claims of controlling Mariupol
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Valeurs Actuelles
Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?
Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.
« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.
Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro
Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.
Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.
L'Humanité
La première mesure des élus du RN : chasser la LDH
ActuCiblée pour son engagement en faveur des droits des étrangers et des libertés publiques, la Ligue des droits de l’homme est menacée et entravée dans toutes les villes dirigées par le parti de Marine Le Pen.
Eugénie BarbezatDans plusieurs municipalités dirigées par l’extrême droite, la Ligue des droits de l’homme (LDH) est persona non grata. Ainsi, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), l’association a été immédiatement privée du local mis à sa disposition par l’ancienne municipalité, se souvient Alain Pruvost, à la tête de la section locale de la LDH en 2014 : « Avant l’élection de M. Briois (FN/RN), nous avions combattu ses idées à travers des communiqués et des tracts. À ses yeux, nous étions des “ennemis”. Il a donc affirmé qu’il n’y avait aucune convention nous autorisant à utiliser ce local pour nos réunions et nos permanences, et il nous a intimé l’ordre de partir, nous réclamant même des dizaines de milliers d’euros de loyer. »
empêcher toute activité
Fort heureusement, la LDH a pu continuer ses activités dans une commune voisine, Noyelles-Godault, où le maire lui a prêté un local. Mais cette expulsion reste un traumatisme pour Alain Pruvost, qui regrette le manque de solidarité des autres acteurs associatifs locaux. « On s’est sentis un peu seuls, car beaucoup d’associations qui nous soutenaient n’ont pas osé le manifester publiquement, de peur de se voir privées de subventions », déplore-t-il. Il faut dire que le maire est bien déterminé à faire cesser toute activité de la LDH dans sa comvvmune : « Peu après notre déménagement forcé, nous avions prévu d’organiser une assemblée générale dans une salle de catéchisme appartenant à la ville, avec l’autorisation du prêtre de la paroisse. Dès qu’il a eu connaissance de cette réunion, le maire d’Hénin-Beaumont a fait savoir à l’évêque que si on faisait une conférence de presse dans ces locaux, il en tirerait les conséquences, en considérant que c e lieu était utilisé à un autre usage que celui du culte et qu’ il le retirerait donc à l’Église », raconte Alain Vantroys, l’actuel chef de la section locale de la LDH.
Tout récemment, dans l’Aisne, à Villers-Cotterêts, ville dirigée par le maire RN Franck Briffaut depuis 2014, la LDH a eu aussi des déboires avec la mairie. « Nous organisions des cours de français langue étrangère pour les primo-arrivants et toute personne désirant apprendre notre langue à la médiathèque. En 2021, une nouvelle directrice est arrivée à la tête de cette institution municipale, qui a exigé que nous obtenions l’accord du maire pour continuer cette activité. L’édile nous a alors précisé qu’il nous autorisait à faire de l’alphabétisation à des Français, mais pas des cours pour des étrangers supposés sans papiers… » rapporte Yannick Champain, de la LDH. Après un bras de fer avec la mairie, à laquelle l’association a dû rappeler les missions statutaires légales d’une médiathèque, les cours ont pu reprendre « de manière très discrète, en passant par la petite porte, et en invitant des groupes restreints ».
Autre région, même ambiance, à Mantes-la-Ville (Yvelines), quand le maire FN Cyril Nauth a été élu en 2014. « La première chose qu’il a faite en arrivant, c’est de nous chasser du local prêté par la mairie, où nous nous réunissions, et de nous empêcher d’assurer nos permanences au centre de vie sociale, où nous conseillions des sans-papiers en attente de régularisation. Nos subventions ont également été coupées brutalement, le tout sur fond de calomnies sur les réseaux sociaux », explique Alain Boudou, responsable de la section locale de la LDH à l’époque. « Et comme nous ne partions pas assez vite, le maire a même fait changer les serrures… »
Même si la LDH a pu continuer à travailler à Mantes-la-Ville, puisque le PCF lui a permis d’utiliser un local, la maison Mandela, le militant craint le pire pour les villes populaires en cas d’élection de Marine Le Pen : « Il y aurait une “libération” des forces d’extrême droite qui existent dans la police. Les bavures risquent de se multiplier. Dans nos quartiers, cela pourrait entraîner des affrontements violents… » Même inquiétude chez Yvon Gressus, actuel responsable de la section mantoise de la LDH : « On craint une répression de grande ampleur si l’extrême droite arrive au pouvoir. À ses yeux, nous sommes condamnables pour avoir voulu aider des personnes étrangères ou sans papiers à accéder à leurs droits. On pourrait devoir continuer nos actions dans la clandestinité. »
ligue des droits de l'hommeRassemblement national New York Times - World
La bioluminiscencia en fotos: así luce en el mar nocturno de Nueva Zelanda
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Bajo las condiciones adecuadas, las algas marinas emiten una luz que convierte al océano en un espectáculo visual. Captarlo requiere habilidad, paciencia y algo de suerte.
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Por Mike Ives
En las calurosas noches sin luna de Nueva Zelanda, se despliegan por las playas en busca de una presa escurridiza y brillante.
No son cazadores, sino fotógrafos que persiguen la bioluminiscencia, un fenómeno natural en el que las algas brillantes confieren un aura etérea y azul eléctrico a las olas al chocar.
Nueva Zelanda es un lugar especialmente bueno para “perseguir la bio”, como dicen los aficionados. Aun así, es muy difícil predecir dónde y cuándo aparecerá la bioluminiscencia. Y fotografiarla en una oscuridad casi total —a las 3 a.m., de pie, cuando el agua te llega a las rodillas y sostienes un trípode— presenta obstáculos adicionales.
“Es muy muy difícil de ver, y a veces es cuestión de suerte”, dice uno de esos entusiastas, Matthew Davison, de 37 años, que vive en Auckland y a veces se queda fuera hasta el amanecer fotografiando la bioluminiscencia.
“Pero parte del atractivo y de la aventura es que, al ser tan difícil, eso es lo que la hace emocionante”, añadió. “Cuando lo encuentras, cuando das con el oro azul, ¡es una sensación tan buena!”.
Una ‘alarma antirrobo’
La bioluminiscencia es relativamente rara en tierra, pero muy común en el océano. Aproximadamente cuatro de cada cinco animales que viven entre los 200 y 1000 metros bajo la superficie son bioluminiscentes, según la Oficina Nacional de Administración Oceánica y Atmosférica de Estados Unidos. El resplandor se presenta en diferentes colores en tierra, pero en los océanos suele ser de color azul verdoso porque es lo que mejor se percibe en el agua de mar.
Los organismos bioluminiscentes —desde las luciérnagas hasta el rape— crean luz a partir de la energía liberada por reacciones químicas en el interior de sus cuerpos.
Aunque muchos científicos, como Aristóteles y Darwin, se han sentido fascinados por la bioluminiscencia a lo largo de los siglos, las motivaciones de este comportamiento siguen siendo un misterio, afirma Kenneth H. Nealson, profesor emérito de la Universidad del Sur de California que estudió el fenómeno durante décadas.
Por lo general, los científicos piensan que los organismos producen luz para comunicarse entre sí, para atraer o detectar a sus presas, o para emitir una advertencia que les ayude a alejar o evadir a los depredadores.
La explicación más popular de por qué las algas brillan en los océanos es la hipótesis de la “alarma antirrobo”, según el profesor Nealson. Sostiene que los organismos brillan al pasar los peces grandes a fin de ahuyentar a los peces más pequeños que se alimentan de algas.
Las aguas costeras se vuelven azules durante los periodos en que las algas, que viven cerca de la superficie de los océanos, se multiplican en aguas especialmente ricas en nutrientes. Los destellos específicos de luz azul-verde se producen en respuesta a los cambios de presión que crean las olas al chocar.
Según Nealson, las olas no suponen una amenaza para las algas, pero estas se iluminan de todos modos porque están programadas para responder a los cambios de presión que ocasionan los peces cuando pasan nadando por el océano abierto.
“Esa luminiscencia probablemente no ayuda en absoluto a las algas que están en la cúspide de la ola y que emiten la luz”, dijo el profesor Nealson. “Pero si estuvieran un poco más lejos de la costa, podría ser un mecanismo de comportamiento muy bueno” porque podría ayudarles a ahuyentar a los depredadores.
Ver el azul
Los fotógrafos que se dedican a la caza de la bioluminiscencia en Nueva Zelanda, muchos de los cuales tienen trabajos diurnos, afirman que el verano suele ser la mejor época para detectarla. (El verano va de diciembre a marzo en el hemisferio sur). Dicen que las noches después de las tormentas son las mejores, porque el agua que fluye de la costa hacia el océano a menudo incluye material rico en nutrientes que atrae a las algas.
Davison, desarrollador de productos para una empresa tecnológica, tiene un método para encontrar la bioluminiscencia. Primero estudia las imágenes de satélite para identificar las floraciones de algas en la costa. A continuación, examina otros indicadores, como la dirección del viento y los patrones de las mareas, para predecir dónde pueden brillar las aguas.
Pero él es una excepción. Otros fotógrafos se basan principalmente en una mezcla de suerte, intuición y algún que otro aviso de los vecinos que detectan chispas de azul durante sus paseos por la playa.
“Si soy totalmente sincero, probablemente ocho de cada diez veces que la capto es por casualidad o simplemente por una sensación visceral de que puede estar por ahí”, dijo Grant Birley, de 48 años, que trabaja en la industria de la ortopedia y a menudo se detiene a fotografiar la bioluminiscencia durante su trayecto de dos horas por la costa de la Isla Norte de Nueva Zelanda. “No es para nada una suposición fundamentada”.
Una de las fuentes de información es un grupo privado de Facebook que se creó hace dos años para que los habitantes de la zona de Auckland hablaran de los avistamientos de bioluminiscencia. Ahora cuenta con más de 7000 miembros y acoge a unos 2000 nuevos cada verano, dijo Stacey Ferreira, una de las administradoras del grupo.
Ferreira dijo que creó el grupo para que otras personas pudieran “tachar este hermoso fenómeno de sus listas de deseos”, como hizo ella en 2020. “¡Ha sido genial!”, escribió en un correo electrónico. “Se han unido personas de todos los ámbitos: talentosos entusiastas de la fotografía, investigadores de la bioluminiscencia, científicos, familias y todos los demás”.
Fotografías en la oscuridad
Para los “cazadores de bioluminiscencia”, encontrar el resplandor es solo el comienzo del proceso de captura de una imagen memorable. Tras llegar a una playa, suelen colocar trípodes en el oleaje y pasan horas fotografiando, a veces en una oscuridad casi total, mientras las manchas azules parpadean intermitentemente en la orilla. A veces, el parpadeo desaparece al cabo de unos minutos y vuelven a casa con las manos vacías.
Cuando la “bio” está presente, un desafío clave es decidir cuánto tiempo exponer una imagen. Birley dijo que el tiempo puede oscilar entre un segundo y casi dos minutos y que puede ser difícil comprobar sobre la marcha —mirando la diminuta pantalla de la cámara— si los tiempos de exposición son correctos.
Otro problema es que las imágenes de la bioluminiscencia a veces incluyen detalles que no eran visibles cuando se disparó el obturador. Esto se debe a que una cámara capta mucho más que el ojo humano, especialmente en las largas exposiciones nocturnas.
“Durante el día miras y dices: ‘Hay un árbol, una puesta de sol y un acantilado, y me voy a mover hacia la izquierda’”, explica Alistair Bain, de 38 años, profesor de secundaria que vive cerca de Birley, en la península suburbana de Whangaparaoa, al norte del centro de Auckland. “Por la noche no tienes nada de eso”.
Encuentros fortuitos
A pesar de todos los desafíos, los fotógrafos dicen que cazar la bioluminiscencia es gratificante en parte porque el fenómeno es infinitamente sorprendente.
Una noche despejada, Bain condujo unos 65 kilómetros hasta una playa donde esperaba fotografiar la galaxia de la Vía Láctea. Cuando llegó, no solo vio un cielo lleno de estrellas, sino una costa resplandeciente. “Fue muy especial encontrarse con eso por accidente”, dijo.
En otra ocasión, Davison salió con pocas expectativas de su carro en una playa. Estaba lloviendo, y supuso que eso sería un problema porque la lluvia intensa suele estropear un espectáculo de bioluminiscencia.
Pero en este caso, la lluvia era lo suficientemente leve como para activar algas brillantes en la superficie del océano hasta donde él podía ver. Así que cogió su cámara y empezó a disparar.
“A menos que estés allí, a menos que lo captures, nadie podría creer —ni siquiera imaginar— lo que estás presenciando”, dijo Davison. “Por eso me encanta hacer fotos y videos de esto. La mejor manera de compartir lo que has visto es a través del poder de una imagen”.
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France24 - World
Wife of activist Osman Kavala pre-trial: 'I don't expect anything' from Turkish justice
Issued on: 22/04/2022 - 09:37Modified: 22/04/2022 - 09:42
Shona BHATTACHARYYA
Shona BHATTACHARYYA
Days before Osman Kavala’s appearance in a Turkish court on Friday, his wife, Ayse Bugra, gave an exclusive interview to FRANCE 24. She spoke about the accusations faced by the so-called "red billionaire", a prominent member of Turkish civil society who has been behind bars without a sentence since October 2017. He risks life in prison if he is found guilty of "attempting to overthrow the government".
Osman Kavala, a philanthropist and entrepreneur nicknamed the "red billionaire" by the pro-government press for his left-wing activism, is set to appear in an Istanbul court on April 22. He is accused of "attempting to destabilise Turkey" during the failed coup of 2016. In the same file is a different charge related to another event: Kavala is also accused of organising and financing the Gezi protests of 2013. He has been in jail since October 2017 and risks spending the rest of his life there.
Ayse Bugra's voice has become a familiar one in international media, and if her speech seems hesitant at times, her English is impeccable and the words she chooses reveal the extent of the ordeal this academic has been undergoing for four and a half years now.
We began by asking why the Turkish justice system has been so relentless in its pursuit of her husband. "There are several theories, several hypotheses," she starts. "One of them, which actually is in harmony with the ruling of the European Court of Human Rights, is that it serves to intimidate civil society activists. So, it has an ulterior political purpose – civil society activists and human rights defenders in the country. As I said, this is in harmony with the ECHR ruling which said in [December 2019] that the detention of my husband constituted a violation of several articles of the European Convention of Human Rights."
Indeed, after several calls for Turkey, one of its founding members, to release Osman Kavala, in February 2022 the Council of Europe launched infringement proceedings against Ankara. Ayse Bugra goes on: "There are other theories about the influence of a certain group of politicians, people, who are in favour of severing, cutting the relationships between Turkey and Western democracies. So, the detention of my husband serves to detach Turkey from the Western democratic world." For Ayse Bugra this theory is absurd: her husband, she says, has never been affiliated with a political party or movement.
Kavala is an ideal target. Recep Tayyip Erdogan has elevated him to the level of public enemy number one of the Turkish nation and calls him the "agent of George Soros in Turkey". The 64-year-old embodies everything the Turkish President claims to oppose: "An internal enemy collaborating with external enemies", Ayse Bugra explains. "It is a particular political strategy which uses a polarising discourse and divides the population into "us" and "them"…I think my husband has been used in that particular strategy of polarisation."
'Absurd', incoherent charges
Accused of spying one day, attempting to overthrow the government the next, Osman Kavala was acquitted of certain charges then re-arrested for the same ones the same day. Different files, different accusations were combined. All seemed coordinated to prevent him from being able to leave the high security Silivri prison, in western Istanbul.
Born in Paris to a wealthy family, and raised in the United Kingdom, the philanthropist dedicated his fortune to the promotion of dialogue between Turkey’s different cultures and minorities, including the Kurds and the Armenians. He was awarded the European Archaeological Heritage Prize in 2019 and set up a number of initiatives including Anadolu Kültür, in Istanbul, where we met with his wife, located just a stone’s throw from the famous Gezi Park, whose planned destruction was the catalyst for a social protest movement in 2013. "Gezi is here, this is Gezi", Ayse Bugra says with a smile and a wave of her hand in the direction of the window that looks out onto a rare patch of greenery in central Istanbul. "Osman’s office is here, his mother lives here, this is a family building. Something extremely interesting was happening there, Gezi was an extremely interesting event. There were all kinds of people there – young, old, rich, poor. So of course, he would go there, and he would try to prevent the construction of a commercial building in that park."
No detail seems too small or insignificant to include it in the accusations against Osman Kavala. Among the elements put forth by the plaintiffs is a map with the distribution of bee colonies across Turkey, found in the art patron’s mobile phone. The document was presented as proof that Kavala was seeking to redesign the country's borders. To prove he had organised and financed the Gezi protests, the prosecution noted he had bought protesters some plastic tables and chairs, as well as poğaça, a kind of Turkish bread roll.
"The absurdity is in the charges themselves," explains the university professor. "These were nationwide protests, they were all through the country, and [they] involved, according to official figures, 3.5 million people. Imagine a single person organising and financing a national protest movement of that dimension. So, this in itself is absurd."
Culture as a weapon and a shield
When Ayse Bugra talks about the man she has called her husband for close to 35 years, her voice changes, and the faraway look in her eyes tells of the pain of their separation. "He has the right to make one 10-minute phone call every week, it was this morning. And that is basically to talk to his mother. She is quite old, it’s difficult for her. And then I see him every week, the visits were rare during the pandemic but now I go every week. We talk with a glass panel between us, by telephone, for an hour". The professor of political economy at the prestigious Bogazici University – also on the government's radar – displays the manners of an aristocrat and the speech patterns of a sage. "I don’t expect anything anymore. After having been subjected to a very long and very painful process which is very hard to explain in legal or even logical terms, I cannot predict anything. I don’t expect anything and I’m trying not to hope. Especially not hope. Because hope that ends with disappointment can be devastating." No matter what her husband does, Ayse Bugra tells us, it doesn’t seem to matter. "It’s really hard. During the last two hearings I refused to enter the courtroom, because it was too much. Lawyers present [a] very articulate, very substantive defence, and then, it is as if nothing was said. It’s always the same decision with the same wording that is repeated."
And yet, Ayse Bugra travels to the court every time, to show up for the friends, journalists and diplomats who are there to support her and her husband. "I feel that I have to be there, otherwise I wouldn’t go." How does she cope? Again, the same tight smile. "One manages. My husband and I are lucky because we really like literature, fiction."
A glimpse into Osman Kavala’s office shows books stacked on every surface, including one by Thomas Mann. In "The Magic Mountain", the German author writes, "A man lives not only his personal life, as an individual, but also, consciously or unconsciously, the life of his epoch and his contemporaries."
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Turkey summons 10 ambassadors over call to release activist Osman Kavala
Defendants in Gezi Park trial acquitted but new arrest warrant issued for Osman Kavala
Turkey court rules to keep Kavala in jail during trial
New York Times - World
Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years
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Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.
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By Alexandra Stevenson
HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.
Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.
Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.
Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.
“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”
Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.
At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.
Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.
The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.
The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.
Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.
These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.
When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.
After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.
Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.
In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.
The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.
The Latest on China: Key Things to Know
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.
A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach has put hundreds of millions of people’s lives on pause and could have far-reaching effects.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.
When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.
“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.
Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”
For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.
The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.
When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.
Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.
“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”
Joy Dong contributed reporting.
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France24 - World
'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb
Issued on: 22/04/2022 - 10:17Modified: 22/04/2022 - 10:23
FRANCE 24
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Gulliver CRAGG
As the war in Ukraine rages in the south and east, some residents of the Kyiv satellite towns are tentatively returning home, after Russian forces withdrew and shocked the world with the carnage they left in their wake. FRANCE 24 reports.
Several weeks after Russian troops withdrew from northern Ukraine, leaving behind evidence of unspeakable events in the Kyiv suburbs, French-trained baker Danylo returned to the commuter town Irpin to see what was supposed to be his new bakery. Danylo was just relieved that the building was still standing – unlike others on the street.
Danylo left on the fifth day of the war. Upon returning to Irpin he met up with his friend Yuriy, a former paint trader now working in Ukrainian military intelligence.
“Where our positions were, there are no homes left at all – 99% destroyed,” Yuriy said. “Where the Russians’ positions were, it’s not like that, because our artillery would refuse to risk harming civilians. By one church there were Russian vehicles, and we knew for sure there were no civilians there, but even then our artillery said no, we’re not shooting at the church.”
The church in question is also the site of one of the mass civilian graves found in Bucha. The bodies have been exhumed but not yet all identified.
“I have no words,” Danylo said. “I can imagine that there may be family members of friends of mine among them, I don’t know.”
Click on the video player above to watch FRANCE 24's report.
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Live: UN confirms Bucha killings, satellites show suspected Mariupol mass graves
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Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?
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New York Times - World
A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto
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Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.
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By Catherine Porter
Photographs by Ian Willms
TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.
The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.
And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.
“There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”
As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.
The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.
“It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.
“Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”
Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.
For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.
There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.
Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.
But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.
“It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”
The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.
“It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.
In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.
Two of those were along Queen Street West.
Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.
“It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”
Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.
In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.
But the crowded competition has pushed some shops out of business.
By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.
“There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”
In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.
Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.
Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.
“It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.
Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.
Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.
“Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.
She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.
“Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”
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France24 - World
France issues international arrest warrant for ex-Nissan boss Carlos Ghosn
Issued on: 22/04/2022 - 07:51
NEWS WIRES
France has issued an international arrest warrant for Carlos Ghosn, the disgraced auto tycoon who jumped bail in Japan and fled to Lebanon in a sensational getaway, prosecutors told AFP on Friday.
The warrant was issued over 15 million euros ($16.3 million) in suspect payments between the Renault-Nissan alliance that Ghosn once headed and an Omani company, Suhail Bahwan Automobiles (SBA), said prosecutors in the Paris suburb of Nanterre.
Ghosn, then chief of Nissan chief and head of an alliance between Renault, Nissan and Mitsubishi Motors, was detained in Japan in November 2018 on suspicion of financial misconduct along with his top aide, Greg Kelly. They both denied wrongdoing.
In December 2019 as he awaited trial, Ghosn staged an audacious getaway, being smuggled out of Japan in an audio-equipment case on a private jet.
Ghosn, who holds French, Lebanese and Brazilian passports, landed in Beirut, which has no extradition treaty with Japan.
He said he fled because he did not believe he would get a fair trial in Japan, where prosecutors have a nearly 99 percent conviction rate in cases that go to trial.
He also said that Nissan colluded with prosecutors to have him arrested because he wanted to deepen the Japanese firm's alliance with Renault.
(AFP)
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Tokyo court convicts ex-Nissan executive Kelly of helping Ghosn cover up pay
Japanese court sentences two Americans to prison over Ghosn escape
Former French minister Rachida Dati charged with corruption in Ghosn case
Valeurs Actuelles
Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”
La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.
Une inflation de 5 à 8 %
Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. »
Vers des pénuries de poulets et d’œufs ?
Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du Parisien. Dans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. »
Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. »
France24 - Monde
"Biens mal acquis" gabonais : mise en examen de quatre enfants d'Omar Bongo
Publié le : 21/04/2022 - 14:15
FRANCE 24
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Quatre enfants du défunt président Omar Bongo Ondimba ont été mis en examen, entre fin mars et début avril, par la justice française dans le dossier vieux de quinze ans des "biens mal acquis" gabonais dans l'Hexagone, selon des éléments obtenus, jeudi, par l'AFP..
Ils contestent tous les accusations. Grâce, Betty, Arthur puis Hermine : quatre enfants du défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba viennent pour la première fois d'être mis en examen par la justice française dans le dossier vieux de quinze ans des "biens mal acquis" gabonais dans l'Hexagone, a appris l'AFP, jeudi 21 avril, de source proche du dossier.
Entre le 25 mars et le 5 avril, le juge financier Dominique Blanc a successivement mis en examen Grâce (58 ans), Betty (55), Arthur (51) puis Hermine Bongo (53), pour recel de détournement de fonds publics, de corruption active et passive et d'abus de biens sociaux, selon des éléments obtenus par l'AFP.
La justice française soupçonne en effet plusieurs membres de la famille Bongo, d'Omar le défunt père à Ali, le fils et actuel président, en passant par la fille Pascaline, d'avoir "sciemment" bénéficié d'un important patrimoine immobilier "frauduleusement" acquis par le patriarche et dont la valeur a récemment été évaluée par la justice "à au moins 85 millions d'euros".
Les quatre enfants mis en examen de celui qui fut président du Gabon de 1967 à sa mort en 2009 ont tous contesté devant le juge avoir conscience de cette origine frauduleuse.
Cinquante-quatre enfants
Après la mise en examen de la BNP en mai 2021, ces mises en cause marquent une nouvelle accélération dans
cette enquête difficile et au long cours, déclenchée après une plainte en mars 2007.
D'autres enfants, parmi les 54 de l'ex-allié historique de la France, pourraient suivre.
Contacté par l'AFP, Jessye Ella Ekogha, porte-parole de la présidence gabonaise, n'a pas fait de commentaire.
Dans ce dossier des biens mal acquis, outre les enfants Bongo et la BNP Paribas, sont poursuivies quatorze autres personnes physiques dont des membres de la famille du président congolais Denis Sassou Nguesso et plusieurs Français parmi lesquels un avocat, un notaire, une gérante de société civile immobilière (SCI), etc.
Avocate de Grâce Bongo, Me Élise Arfi a dénoncé une mise en examen "scandaleuse" qui crée "de l'insécurité juridique", "25 ans" après l'acquisition des biens.
"Le chapitre famille Bongo qui s'est ouvert va se poursuivre", a commenté Me William Bourdon, avocat de l'association Transparency International France, partie civile dans ce dossier. "La procédure enseigne maintenant à quel point les biens français n'ont pu être mal acquis que grâce au concours des ingénieurs du chiffre et du droit", a-t-il ajouté.
En France, Rifaat al-Assad, oncle du dirigeant syrien Bachar al-Assad, a été condamné en septembre, en appel, à quatre ans de prison. Sa défense a annoncé un pourvoi.
Teodorin Obiang, vice-président de Guinée équatoriale, a lui été définitivement condamné en juillet à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d'euros d'amende, ferme, après le rejet de son pourvoi par la Cour de cassation.
Avec AFP
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"Biens mal acquis" : le vice-président de Guinée équatoriale Teodorin Obiang définitivement condamné
"Biens mal acquis" de la famille Bongo : BNP Paribas mis en examen pour "blanchiment"
Nouveau revers pour la Guinée équatoriale dans l’affaire des "biens mal acquis"
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
L'Humanité
La première mesure des élus du RN : chasser la LDH
ActuCiblée pour son engagement en faveur des droits des étrangers et des libertés publiques, la Ligue des droits de l’homme est menacée et entravée dans toutes les villes dirigées par le parti de Marine Le Pen.
Eugénie BarbezatDans plusieurs municipalités dirigées par l’extrême droite, la Ligue des droits de l’homme (LDH) est persona non grata. Ainsi, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), l’association a été immédiatement privée du local mis à sa disposition par l’ancienne municipalité, se souvient Alain Pruvost, à la tête de la section locale de la LDH en 2014 : « Avant l’élection de M. Briois (FN/RN), nous avions combattu ses idées à travers des communiqués et des tracts. À ses yeux, nous étions des “ennemis”. Il a donc affirmé qu’il n’y avait aucune convention nous autorisant à utiliser ce local pour nos réunions et nos permanences, et il nous a intimé l’ordre de partir, nous réclamant même des dizaines de milliers d’euros de loyer. »
empêcher toute activité
Fort heureusement, la LDH a pu continuer ses activités dans une commune voisine, Noyelles-Godault, où le maire lui a prêté un local. Mais cette expulsion reste un traumatisme pour Alain Pruvost, qui regrette le manque de solidarité des autres acteurs associatifs locaux. « On s’est sentis un peu seuls, car beaucoup d’associations qui nous soutenaient n’ont pas osé le manifester publiquement, de peur de se voir privées de subventions », déplore-t-il. Il faut dire que le maire est bien déterminé à faire cesser toute activité de la LDH dans sa comvvmune : « Peu après notre déménagement forcé, nous avions prévu d’organiser une assemblée générale dans une salle de catéchisme appartenant à la ville, avec l’autorisation du prêtre de la paroisse. Dès qu’il a eu connaissance de cette réunion, le maire d’Hénin-Beaumont a fait savoir à l’évêque que si on faisait une conférence de presse dans ces locaux, il en tirerait les conséquences, en considérant que c e lieu était utilisé à un autre usage que celui du culte et qu’ il le retirerait donc à l’Église », raconte Alain Vantroys, l’actuel chef de la section locale de la LDH.
Tout récemment, dans l’Aisne, à Villers-Cotterêts, ville dirigée par le maire RN Franck Briffaut depuis 2014, la LDH a eu aussi des déboires avec la mairie. « Nous organisions des cours de français langue étrangère pour les primo-arrivants et toute personne désirant apprendre notre langue à la médiathèque. En 2021, une nouvelle directrice est arrivée à la tête de cette institution municipale, qui a exigé que nous obtenions l’accord du maire pour continuer cette activité. L’édile nous a alors précisé qu’il nous autorisait à faire de l’alphabétisation à des Français, mais pas des cours pour des étrangers supposés sans papiers… » rapporte Yannick Champain, de la LDH. Après un bras de fer avec la mairie, à laquelle l’association a dû rappeler les missions statutaires légales d’une médiathèque, les cours ont pu reprendre « de manière très discrète, en passant par la petite porte, et en invitant des groupes restreints ».
Autre région, même ambiance, à Mantes-la-Ville (Yvelines), quand le maire FN Cyril Nauth a été élu en 2014. « La première chose qu’il a faite en arrivant, c’est de nous chasser du local prêté par la mairie, où nous nous réunissions, et de nous empêcher d’assurer nos permanences au centre de vie sociale, où nous conseillions des sans-papiers en attente de régularisation. Nos subventions ont également été coupées brutalement, le tout sur fond de calomnies sur les réseaux sociaux », explique Alain Boudou, responsable de la section locale de la LDH à l’époque. « Et comme nous ne partions pas assez vite, le maire a même fait changer les serrures… »
Même si la LDH a pu continuer à travailler à Mantes-la-Ville, puisque le PCF lui a permis d’utiliser un local, la maison Mandela, le militant craint le pire pour les villes populaires en cas d’élection de Marine Le Pen : « Il y aurait une “libération” des forces d’extrême droite qui existent dans la police. Les bavures risquent de se multiplier. Dans nos quartiers, cela pourrait entraîner des affrontements violents… » Même inquiétude chez Yvon Gressus, actuel responsable de la section mantoise de la LDH : « On craint une répression de grande ampleur si l’extrême droite arrive au pouvoir. À ses yeux, nous sommes condamnables pour avoir voulu aider des personnes étrangères ou sans papiers à accéder à leurs droits. On pourrait devoir continuer nos actions dans la clandestinité. »
ligue des droits de l'hommeRassemblement national L'Humanité
L’accord d’Escazù a 1 an et beaucoup de travail devant lui
ActuPremier traité au monde à inclure des dispositions protégeant les défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement , l’accord adopté par 24 pays d’Amérique latine, est entré en vigueur depuis douze mois. Sans grand grand bilan pour le moment.
Marie-Noëlle BertrandIl y a un an pile-poile, le 22 avril 2021, l’entrée en vigueur de l’accord d’Escazù faisait souffler un vent d’espoir sur le droit international de l’environnement. Adopté trois ans plus tôt au Costa Rica par 24 pays d’Amérique latine, il est le premier accord contraignant émanant du Sommet de la Terre de Rio de 2012. Le premier, aussi, adopté par la région Amérique latine et Caraïbes.
Douze mois ont passé et l’ensemble des pays concernés s’est retrouvé cette semaine à Santiago du Chili pour la première conférence des parties (COP1) dédiée à l’accord, afin de discuter des conditions de sa mise en oeuvre. Le moins que l’on puisse dire est qu’il leur reste du travail, au vu des ambitions initiales.
Unique en son genre, l’accord d’Escazu jette « les bases de la démocratie environnementale dans la région » et promeut « la coopération et le renforcement des capacités des États », rappelaient, en novembre 2020, Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, ancienne chercheuse et actuel chercheur à l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) dans une note consacrée au sujet. Le texte d’Escazù reconnaît ainsi le droit de toute personne à vivre dans un environnement sain, et préconise l’adoption de mesures législatives, réglementaires, administratives allant dans ce sens. Plus singulièrement encore, il fait de l’information au public un levier d’action essentiel, visant « à faciliter l’acquisition de connaissances sur les droits d’accès, et l’obligation de conseil et d’assistance au public, en particulier aux personnes et aux groupes vulnérables. » Il souligne clairement l’importance de la participation active du public aux politiques environnementales.
Enfin, et ce n’est pas là la moindre de ses qualités, il ancre les droits environnementaux dans la protection des droits humains. « Il s’agit du premier traité au monde à inclure des dispositions sur les défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement », insistent Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, « ce qui est loin d’être anodin, notent-ils encore, dans une des régions du monde les plus touchées par les conflits socio-environnementaux et présentant un risque accru pour la vie et la sécurité des personnes et des groupes qui agissent en tant que défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement. »
L’accord, d’ailleurs, n’a pas été des plus simples à construire. Adopté en 2018 après quatre ans de négociations tendues, le quorum de ratification (11 sur 24) nécessaire à son entrée en vigueur n’a pu être atteint que trois ans plus tard. Les choses ont à peine avancées depuis : Cuba, le Honduras et le Venezuela ne l’ont toujours pas signé et, parmi les 24 qui l’ont fait, 12 pays seulement l’ont ratifié (1) - le Brésil, la Colombie, le Pérou et le Costa Rica, entre autres, ne s’y sont toujours pas résolus. Pays à l’origine du processus, le Chili, pour des raisons d’alternance politique, a trainé à prendre les deux résolutions : à peine élu, le nouveau président de gauche, Gabriel Boric, l’a finalement signé le 18 mars dernier et a lancé, dans la foulée, le processus de ratification au Congrès.
Mais c’est surtout en termes de droits humains et environnementaux que rien n’est encore gagné. Cette fois, c’est Amnesty international qui le souligne. « Le président brésilien Jair Bolsonaro a continué d’encourager la déforestation et l’extraction des ressources naturelles en Amazonie, aggravant les effets de la crise climatique dans les terres et territoires des peuples autochtones et donnant lieu à des accusations de génocide et d’écocide devant la Cour pénale internationale », rappelle l’organisation internationale. Ailleurs sur le continent, « la Bolivie a adopté des réglementations incitant à abattre et à brûler des forêts, et le Mexique, 11e plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, n’a pas présenté de nouveaux objectifs de réduction de ses émissions lors de la COP26 », en novembre dernier.
(1) Il convient de bien distinguer la signature d’un tel accord, qui vaut pour finalisation de l’adoption, de sa ratification, nécessaire à son entrée en vigueur.
environnementDroits humainsamérique latine Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
L'Humanité
Climat : « Macron fait stagner, Le Pen ferait reculer »
ActuPrésidentielle Malgré les alertes, aucun des deux candidats n’a un programme suffisant pour sauver la planète, assurent les associations du mouvement climat. Le premier parce qu’il n’est pas assez ambitieux, la seconde parce qu’elle en est l’ennemie.
Emilio MesletLe Giec est catégorique : l’humanité a trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre et faire en sorte que le « monde d’après » reste vivable. Selon le Réseau action climat (RAC), qui a évalué les programmes des prétendants à l’Élysée, ni le projet d’Emmanuel Macron ni celui de Marine Le Pen ne pourront permettre de relever le défi à l’échelle d’une France déjà très en retard sur ses objectifs climatiques. « Aucun n’est à la hauteur, mais nous ne les mettons pas sur le même plan, nuance Morgane Créach, directrice du RAC. Macron nous fait stagner, Le Pen nous ferait reculer : avec l’extrême droite, ce serait pire. »
Et le président sortant, malgré un mauvais bilan en la matière, sait qu’il part avec cet avantage, singulièrement, pour convaincre les électeurs de gauche de voter pour lui. Non sans cynisme, il veut faire du second tour un « référendum pour ou contre l’écologie », sans pour autant bouger une virgule de son programme. Depuis le 11 avril, quand sa concurrente met de côté le sujet, lui se dit « transformé » et promet que l’écologie sera au cœur de son action avec un premier ministre chargé de la « planification écologique ».
Des mots, toujours des mots, dirait Dalida, alors que le mouvement climat attend « de la mise en œuvre concrète » : « Ce qui compte, c’est la réduction des gaz à effet de serre », répète Morgane Créach, qui appelle tout de même à « se mobiliser contre l’extrême droite » et son projet de régression. Parce que, entre le mauvais et le pire, le choix est vite fait.
Transports L’une en panne, l’autre à la remorque
C’est le premier secteur en termes d’émissions de gaz à effet de serre en France. Pourtant, les projets des finalistes sont « trop peu développés » sur le sujet, regrette Morgane Créach, du Réseau action climat (RAC). Trois lignes chez Macron, un paragraphe chez Le Pen. L’un propose « une offre abordable de voitures électriques pour tous grâce à une filière 100 % française », sans autre précision ; l’autre « une TVA (sur les carburants) réduite de 20 % à 5,5 % », ainsi que le retour aux 90 km/h plutôt que 80 sur les routes nationales. Deux projets incompatibles avec les objectifs de réduction d’émissions : « Il faut réduire la place de la voiture individuelle et développer les transports en commun et le vélo », insiste Morgane Créach. Avant d’attaquer la candidate sur sa volonté de diminuer les taxes sur les énergies de façon pérenne : « C’est une mesure antisociale, car tout le monde pourra en profiter alors qu’il faudrait se concentrer sur ceux qui n’ont pas les moyens de faire autrement. » Bref, c’est un 0 pointé pour Marine Le Pen, dont la seule mesure vaguement sociale consiste en « la gratuité des transports dans le train pour les 18-25 ans aux heures creuses ».
Dans le camp Macron, on met l’accent sur les dispositifs mis en place depuis 2017. « Un million de Français ont pu acheter un véhicule propre grâce à la prime à la conversion et nous avons mis 850 millions d’euros sur le plan vélo », se gargarise son équipe. Ce plan « va dans le bon sens, mais il faut le pérenniser et augmenter ses moyens », tempère Morgane Créach, qui regrette le peu de mesures sur le ferroviaire, lesquelles se limitent à « rénover 7 000 kilomètres de petites lignes, 10 trains de nuit d’ici à la fin du mandat et développer la LGV ».
Biodiversité Le RN piétine le droit des sols
La sixième extinction massive des espèces est en cours, et les projets des duellistes n’y consacrent pas vraiment d’attention. Aucune de leurs mesures ne concerne la lutte contre l’artificialisation des sols, s’alarme Pierre Cannet, du WWF, rappelant qu’elle est l’un des principaux enjeux en France. Marine Le Pen se contente de cibler les agriculteurs : les utilisations d’engrais, de pesticides et d’herbicides « seront subordonnées à l’évolution annuelle des espèces témoins (abeilles, chauve-souris…) » et une « aide spécifique au maintien de la biodiversité » leur sera versée. Rien de bien concret, donc. Pierre Cannet n’y voit qu’un « vernis vert ». Pas besoin de gratter bien longtemps pour qu’il s’écaille : Marine Le Pen propose ainsi de développer des projets miniers en outre-mer et l’exploitation « intelligente » des ressources maritimes.
Emmanuel Macron, lui, veut « planter 140 millions d’arbres d’ici à la fin de la décennie » et « protéger toujours mieux nos littoraux, montagnes, forêts et espaces naturels ». Où, quand et comment ? Il n’en dit rien. Son bilan, lui, s’affiche en demi-teinte. Malgré un « quinquennat de reculs sans approche systémique », il « marque des points au niveau local avec l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou de la mine de la Montagne d’or », cite Pierre Cannet, et en voulant protéger 30 % des espaces terrestres et maritimes. WWF salue aussi son volontarisme international contre la déforestation importée : « À l’inverse de Marine Le Pen, il comprend que la biodiversité est un enjeu local et mondial. »
Transition énergétique L’extrême droite contre le sens du vent
Marine Le Pen ne s’embarrasse pas plus des alertes scientifiques que des engagements internationaux. « La France répondra aux engagements de l’accord de Paris, par les moyens qu’elle aura choisis, au rythme et selon les étapes dont elle aura décidé », écrit-elle dans son programme extrêmement flou. Une façon policée de faire comprendre qu’elle fera ce qu’elle veut et que la division par deux des émissions d’ici à 2030 n’est pas son problème. Pour produire de l’énergie qu’elle dit vouloir « sortir » du marché, tout en l’achetant « à prix de marché » (sic), dans son projet, la candidate d’extrême droite veut principalement du nucléaire – 20 nouveaux EPR d’ici au minimum quinze ans –, saupoudré d’un peu de géothermie et d’hydroélectricité. Elle propose par contre un « moratoire sur le solaire et l’éolien », dont elle veut démanteler les parcs existants. « Que va-t-il rester ? s’inquiète Morgane Créach, du RAC. Les énergies fossiles… »
Côté Macron, on promet d’investir massivement dans les énergies renouvelables, tout en les couplant au nucléaire : « 6 centrales nucléaires de nouvelle génération, multiplication par 10 de notre puissance solaire et implantation de 50 parcs éoliens en mer d’ici à 2050 », liste son projet. « Insuffisant », juge le RAC. Surtout, le président-candidat assure qu’il fera ce qu’il n’a pas fait pendant le quinquennat précédent, alors qu’en 2020, « la France est le seul pays européen à ne pas avoir respecté son objectif de développement des énergies renouvelables », rappelle le RAC.
Agriculture Deux finalistes complètement dans les choux
Lorsqu’elle parle d’écologie – c’est-à-dire rarement –, Marine Le Pen n’a qu’un mot à la bouche : le « localisme ». La solution à tout, selon elle, comme le prouve le volet agriculture de son programme où, faisant vibrer la corde nationaliste, elle remet en cause bon nombre des traités européens sur le secteur. « Recourir à l’agriculture uniquement locale et française ne fait pas un agenda environnemental. Elle n’apporte pas de gages pour transformer notre modèle de production et de consommation », épingle Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France. Elle se contente de mesures aussi éparses que floues. Pêle-mêle, la candidate du RN veut « un plan de soutien pour l’agriculture biologique », sans jamais préciser ni le montant ni la méthode, « défendre la souveraineté alimentaire française », sans entrer concrètement dans le détail, et « protéger les producteurs face aux aléas climatiques », sans dire comment. Surtout, c’est un silence radio sur l’élevage, qui représente pourtant 80 % des émissions du secteur agricole.
Emmanuel Macron n’est pas non plus prolixe, bien qu’il souhaite une « troisième révolution agricole », basée notamment sur un « investissement massif dans l’innovation ». « Rien sur le soutien à l’agriculture biologique et la préservation du foncier agricole, rien sur la sortie des élevages industriels et le soutien aux élevages plus durables », note le RAC. Le président sortant veut plutôt capitaliser sur son bilan, soit les lois Egalim 1 et 2 qui, bien que décriées, sont censées être bénéfiques aux producteurs comme aux consommateurs.
environnementPrésidentielle 2022 BBC
Imran Khan: Inside the huge rally in Lahore for Pakistan's ousted PM
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Pakistan's Former Prime Minister Imran Khan was ousted from power after losing a no-confidence vote in his leadership, which he alleged was part of a US-led conspiracy targeting him because of foreign policy decisions.
Opposition politicians accused Mr Khan of cynically manipulating the public in order to try and remain in power, but the conspiracy narrative has resonated with Mr Khan's supporters.
The BBC's Secunder Kermani went to a rally in Lahore, where Mr Khan is still drawing crowds of thousands.
Valeurs Actuelles
Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”
Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ?
Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.
Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ?
Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.
« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ?
En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.
Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.
Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ?
Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.
Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.
La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée
Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »
Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.
Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables
Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ?
Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.
Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.
L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ?
Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.
L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.
Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?
C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.
Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !
Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.
Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.
Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.
France24 - Monde
Pérou : bientôt la castration chimique des violeurs ?
Publié le : 19/04/2022 - 17:57Modifié le : 19/04/2022 - 18:37
Laura MOUSSET
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Le président péruvien Pedro Castillo a indiqué que son gouvernement voulait imposer la castration chimique des violeurs. Une annonce qui intervient alors que le pays a été secoué ces derniers jours par l'enlèvement et le viol d'une fillette de 3 ans, dans la ville de Chiclayo.
L'Humanité
Climat : « Macron fait stagner, Le Pen ferait reculer »
ActuPrésidentielle Malgré les alertes, aucun des deux candidats n’a un programme suffisant pour sauver la planète, assurent les associations du mouvement climat. Le premier parce qu’il n’est pas assez ambitieux, la seconde parce qu’elle en est l’ennemie.
Emilio MesletLe Giec est catégorique : l’humanité a trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre et faire en sorte que le « monde d’après » reste vivable. Selon le Réseau action climat (RAC), qui a évalué les programmes des prétendants à l’Élysée, ni le projet d’Emmanuel Macron ni celui de Marine Le Pen ne pourront permettre de relever le défi à l’échelle d’une France déjà très en retard sur ses objectifs climatiques. « Aucun n’est à la hauteur, mais nous ne les mettons pas sur le même plan, nuance Morgane Créach, directrice du RAC. Macron nous fait stagner, Le Pen nous ferait reculer : avec l’extrême droite, ce serait pire. »
Et le président sortant, malgré un mauvais bilan en la matière, sait qu’il part avec cet avantage, singulièrement, pour convaincre les électeurs de gauche de voter pour lui. Non sans cynisme, il veut faire du second tour un « référendum pour ou contre l’écologie », sans pour autant bouger une virgule de son programme. Depuis le 11 avril, quand sa concurrente met de côté le sujet, lui se dit « transformé » et promet que l’écologie sera au cœur de son action avec un premier ministre chargé de la « planification écologique ».
Des mots, toujours des mots, dirait Dalida, alors que le mouvement climat attend « de la mise en œuvre concrète » : « Ce qui compte, c’est la réduction des gaz à effet de serre », répète Morgane Créach, qui appelle tout de même à « se mobiliser contre l’extrême droite » et son projet de régression. Parce que, entre le mauvais et le pire, le choix est vite fait.
Transports L’une en panne, l’autre à la remorque
C’est le premier secteur en termes d’émissions de gaz à effet de serre en France. Pourtant, les projets des finalistes sont « trop peu développés » sur le sujet, regrette Morgane Créach, du Réseau action climat (RAC). Trois lignes chez Macron, un paragraphe chez Le Pen. L’un propose « une offre abordable de voitures électriques pour tous grâce à une filière 100 % française », sans autre précision ; l’autre « une TVA (sur les carburants) réduite de 20 % à 5,5 % », ainsi que le retour aux 90 km/h plutôt que 80 sur les routes nationales. Deux projets incompatibles avec les objectifs de réduction d’émissions : « Il faut réduire la place de la voiture individuelle et développer les transports en commun et le vélo », insiste Morgane Créach. Avant d’attaquer la candidate sur sa volonté de diminuer les taxes sur les énergies de façon pérenne : « C’est une mesure antisociale, car tout le monde pourra en profiter alors qu’il faudrait se concentrer sur ceux qui n’ont pas les moyens de faire autrement. » Bref, c’est un 0 pointé pour Marine Le Pen, dont la seule mesure vaguement sociale consiste en « la gratuité des transports dans le train pour les 18-25 ans aux heures creuses ».
Dans le camp Macron, on met l’accent sur les dispositifs mis en place depuis 2017. « Un million de Français ont pu acheter un véhicule propre grâce à la prime à la conversion et nous avons mis 850 millions d’euros sur le plan vélo », se gargarise son équipe. Ce plan « va dans le bon sens, mais il faut le pérenniser et augmenter ses moyens », tempère Morgane Créach, qui regrette le peu de mesures sur le ferroviaire, lesquelles se limitent à « rénover 7 000 kilomètres de petites lignes, 10 trains de nuit d’ici à la fin du mandat et développer la LGV ».
Biodiversité Le RN piétine le droit des sols
La sixième extinction massive des espèces est en cours, et les projets des duellistes n’y consacrent pas vraiment d’attention. Aucune de leurs mesures ne concerne la lutte contre l’artificialisation des sols, s’alarme Pierre Cannet, du WWF, rappelant qu’elle est l’un des principaux enjeux en France. Marine Le Pen se contente de cibler les agriculteurs : les utilisations d’engrais, de pesticides et d’herbicides « seront subordonnées à l’évolution annuelle des espèces témoins (abeilles, chauve-souris…) » et une « aide spécifique au maintien de la biodiversité » leur sera versée. Rien de bien concret, donc. Pierre Cannet n’y voit qu’un « vernis vert ». Pas besoin de gratter bien longtemps pour qu’il s’écaille : Marine Le Pen propose ainsi de développer des projets miniers en outre-mer et l’exploitation « intelligente » des ressources maritimes.
Emmanuel Macron, lui, veut « planter 140 millions d’arbres d’ici à la fin de la décennie » et « protéger toujours mieux nos littoraux, montagnes, forêts et espaces naturels ». Où, quand et comment ? Il n’en dit rien. Son bilan, lui, s’affiche en demi-teinte. Malgré un « quinquennat de reculs sans approche systémique », il « marque des points au niveau local avec l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou de la mine de la Montagne d’or », cite Pierre Cannet, et en voulant protéger 30 % des espaces terrestres et maritimes. WWF salue aussi son volontarisme international contre la déforestation importée : « À l’inverse de Marine Le Pen, il comprend que la biodiversité est un enjeu local et mondial. »
Transition énergétique L’extrême droite contre le sens du vent
Marine Le Pen ne s’embarrasse pas plus des alertes scientifiques que des engagements internationaux. « La France répondra aux engagements de l’accord de Paris, par les moyens qu’elle aura choisis, au rythme et selon les étapes dont elle aura décidé », écrit-elle dans son programme extrêmement flou. Une façon policée de faire comprendre qu’elle fera ce qu’elle veut et que la division par deux des émissions d’ici à 2030 n’est pas son problème. Pour produire de l’énergie qu’elle dit vouloir « sortir » du marché, tout en l’achetant « à prix de marché » (sic), dans son projet, la candidate d’extrême droite veut principalement du nucléaire – 20 nouveaux EPR d’ici au minimum quinze ans –, saupoudré d’un peu de géothermie et d’hydroélectricité. Elle propose par contre un « moratoire sur le solaire et l’éolien », dont elle veut démanteler les parcs existants. « Que va-t-il rester ? s’inquiète Morgane Créach, du RAC. Les énergies fossiles… »
Côté Macron, on promet d’investir massivement dans les énergies renouvelables, tout en les couplant au nucléaire : « 6 centrales nucléaires de nouvelle génération, multiplication par 10 de notre puissance solaire et implantation de 50 parcs éoliens en mer d’ici à 2050 », liste son projet. « Insuffisant », juge le RAC. Surtout, le président-candidat assure qu’il fera ce qu’il n’a pas fait pendant le quinquennat précédent, alors qu’en 2020, « la France est le seul pays européen à ne pas avoir respecté son objectif de développement des énergies renouvelables », rappelle le RAC.
Agriculture Deux finalistes complètement dans les choux
Lorsqu’elle parle d’écologie – c’est-à-dire rarement –, Marine Le Pen n’a qu’un mot à la bouche : le « localisme ». La solution à tout, selon elle, comme le prouve le volet agriculture de son programme où, faisant vibrer la corde nationaliste, elle remet en cause bon nombre des traités européens sur le secteur. « Recourir à l’agriculture uniquement locale et française ne fait pas un agenda environnemental. Elle n’apporte pas de gages pour transformer notre modèle de production et de consommation », épingle Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France. Elle se contente de mesures aussi éparses que floues. Pêle-mêle, la candidate du RN veut « un plan de soutien pour l’agriculture biologique », sans jamais préciser ni le montant ni la méthode, « défendre la souveraineté alimentaire française », sans entrer concrètement dans le détail, et « protéger les producteurs face aux aléas climatiques », sans dire comment. Surtout, c’est un silence radio sur l’élevage, qui représente pourtant 80 % des émissions du secteur agricole.
Emmanuel Macron n’est pas non plus prolixe, bien qu’il souhaite une « troisième révolution agricole », basée notamment sur un « investissement massif dans l’innovation ». « Rien sur le soutien à l’agriculture biologique et la préservation du foncier agricole, rien sur la sortie des élevages industriels et le soutien aux élevages plus durables », note le RAC. Le président sortant veut plutôt capitaliser sur son bilan, soit les lois Egalim 1 et 2 qui, bien que décriées, sont censées être bénéfiques aux producteurs comme aux consommateurs.
environnementPrésidentielle 2022 France24 - Monde
Ces images ne montrent pas des députés LREM cachant leurs absences à l’Assemblée nationale
Publié le : 21/04/2022 - 18:59
Arthur Bamas
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Le 21 avril, plusieurs comptes Twitter opposés au gouvernement actuel ont partagé une vidéo censée montrer une personne falsifiant la présence de députés LREM à l’Assemblée nationale. Mais ces images circulent depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux et ont en réalité été tournées à Kiev dans la Rada, le parlement ukrainien.
La vérification en bref
- Le 21 avril, plusieurs comptes Twitter opposés à la majorité présidentielle ont partagé une vidéo pour dénoncer l’absentéisme des députés LREM.
- D’après eux, ces images tournées dans un hémicycle démontreraient que des députés auraient eu recours à des arrangements pour falsifier leur présence à l’Assemblée nationale.
- Cependant, plusieurs indices visuels permettent d’affirmer que cette vidéo n’a pas été filmée à l’Assemblée nationale mais dans le parlement ukrainien. Grâce à une recherche d’image inversée, on retrouve des articles prouvant que cette même intox avait déjà été partagée en 2018.
Le détail de la vérification
“Connaissez-vous l’histoire des députés fantômes ? C’est tout simple, tu donnes ta carte à un pote et il badge pour toi, t’es pas là mais t’es payé quand même”. Depuis le 21 avril, plusieurs comptes Twitter opposés au gouvernement d’Emmanuel Macron partagent avec cette légende une vidéo censée démontrer que des députés LREM auraient recours à des arrangements pour cacher leurs absences à l’Assemblée nationale. Sur ces images vues plus de 20 000 fois, on voit un homme se déplacer dans un hémicycle afin d’y disposer des cartes dans plusieurs machines à voter.
Retrouver l’origine de ces images
Ces comptes affirment que ces images montreraient le stratagème mis en place par des députés LREM. Certains accompagnent d’ailleurs cette vidéo d’un lien vers un article publié en janvier 2020 par le Parisien et intitulé “LREM : le mystère des députés fantômes à l’Assemblée nationale”.
Mais plusieurs indices visuels permettent de remettre en question cette hypothèse : le sol gris, la présence d’un ruban aux couleurs de l’Ukraine, la couleur des cartes disposées dans les machines à voter… Tous ces éléments ne correspondent pas à l’hémicycle du palais Bourbon qui abrite l’Assemblée nationale française, mais plutôt à la Rada, à savoir le parlement ukrainien.
Pour vérifier l’origine de cette vidéo, une recherche d’image inversée (voir ici comment procéder) renvoie vers des articles écrits en 2018 par des médias italiens et français. Ces articles relatent qu’en 2018, cette même intox a circulé au Brésil, en Italie ou encore en France, et accusait les députés de ces différents pays de camoufler leurs absences.
Ces médias expliquent que le contexte de ces images reste inconnu mais qu’elles ont bien été tournées dans le parlement ukrainien. Elles n’ont donc aucun rapport avec les députés brésiliens, italiens ou encore français.
Nous n’avons pas pu retrouver la date et le contexte exact de cette vidéo, mais il est clair qu’elle est tournée dans le parlement ukrainien et que c’est une ancienne intox reprise aujourd’hui afin d’accuser les députés LREM.
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Russia-Ukraine War
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Poland Dispatch
On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.
For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.
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By Jeffrey Gettleman
An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.
LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.
He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.
But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”
“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”
My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.
But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.
He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.
I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.
For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.
Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.
Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.
How should we reconcile them?
I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.
“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”
What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.
“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”
I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.
When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.
I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.
The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.
“This town used to be a third Jewish,” he said.
How many are left?
“Six families,” he said.
I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.
For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.
As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.
I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?
“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.
“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.
And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”
Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”
In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.
Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.
It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”
Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.
“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”
My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.
I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.
We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.
But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.
And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.
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L'Humanité
« Pour accentuer le rapport de forces, visons des secteurs clés »
EntretienFace au duel Macron-Le Pen, mortifère pour la planète, le mouvement climat anticipe l’après. Avec une stratégie : être toujours plus offensif. Entretien avec Gabriel Mazzolini, des Amis de la Terre.
Emilio MesletGabriel Mazzolini Porte-parole des Amis de la Terre
D’un point de vue climatique, mettez-vous Emmanuel Macron et Marine Le Pen sur le même plan ?
Notre vision d’un monde soutenable est totalement incompatible avec l’extrême droite. Marine Le Pen est une candidate qui porte des propositions à la fois antisociales, racistes et anticlimatiques. Elle entend démanteler des éoliennes et arrêter le développement du photovoltaïque : elle veut supprimer le peu qu’on a réussi à conquérir. Elle va baisser la TVA sur l’essence et le gaz, ce qui, à long terme, va accroître notre consommation d’énergies fossiles. Cela ne veut pas dire qu’Emmanuel Macron est vertueux. Mais, d’un côté, il y a l’inaction contre laquelle se battre et, de l’autre, quelqu’un qui veut détruire nos acquis. Nous n’avons pas le temps de reculer.
Comment envisagez-vous le quinquennat à venir ?
Nous avions anticipé ce scénario. Maintenant, il faut que les personnes mobilisées, dans la rue ou dans les urnes, autour des enjeux de justice climatique et sociale, puissent trouver un espoir dans les mouvements sociaux. Il nous faut engager le rapport de forces. Le 26 avril, il y aura partout des mobilisations portées par Terres de luttes. Nous discutons avec les syndicats pour que les ONG du mouvement climat puissent rejoindre en nombre les cortèges du 1er mai. Si nous voulons résister et arracher des victoires dans les trois prochaines années, nous devons être à l’offensive. Les élections législatives seront aussi importantes, afin d’éviter qu’un verrou institutionnel ne se remette en place. Ces cinq dernières années, nous avons bien vu agir cette ultramajorité qui empêche toute alternative.
Depuis 2018, le mouvement climat n’a obtenu que peu de victoires. Comment faire pour que ce qui n’a pas fonctionné hier marche demain ?
Beaucoup de choses ont fonctionné. Je pense aux victoires écologiques qui dépendent des mobilisations locales, comme l’abandon de Notre-Dame-des-Landes (le gouvernement a renoncé au projet d’aéroport en Loire-Atlantique en 2018 – NDLR). Cela peut paraître minime, mais ça existe : le rapport de forces nous a permis d’obtenir des choses. Notre vraie victoire est la coordination entre les mouvements climat, féministes, antiracistes et sociaux, qu’il faut poursuivre. Depuis 2019, nous avons réussi à tisser des liens pour mener des batailles conjointes.
Ces victoires restent locales. En attendant, la France n’atteint toujours pas ses objectifs climatiques…
Avant le premier tour, nous avons mis toutes nos forces pour imposer la question au centre du débat, mais, au 12 mars, l’enjeu climatique ne représentait que 3 % du temps médiatique. La responsabilité des politiques et des médias est énorme. Nous nous sommes quand même mobilisés, y compris contre l’extrême droite ce week-end. Il y avait du monde. Moins que prévu, mais il ne faut pas omettre le dégoût provoqué par le dernier quinquennat. Aujourd’hui, il s’agit d’accentuer le rapport de forces en visant des secteurs clés, comme Total, sur la question de la dépendance vis-à-vis de la Russie. C’est gagnable : si Total quitte la Russie, on sera obligé de parler de planification de la sortie des énergies fossiles. Il y aura enfin un débat de société utile.
France24 - Monde
“Sprint final” : dernière ligne droite pour les Jeunes avec Macron (JAM)
Publié le : 19/04/2022 - 01:31Modifié le : 19/04/2022 - 01:32
Samia METHENI
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Juliette MONTILLY
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Ils sont les premiers supporters du président-candidat, Emmanuel Macron et jouent un rôle primordial dans sa campagne. Ils sont chargés de mettre l'ambiance. Ce sont les “Jeunes avec Macron”. France 24 les a suivis pendant l’entre-deux tours à Marseille.
Valeurs Actuelles
Stella Kamnga : « Le modèle d’assimilation s’est fracassé la gueule »
Valeurs actuelles. Tout d’abord, le titre du livre est fort. Pourquoi jugez-vous que « la France n’est plus la France » ?
Stella Kamnga. Il faut comprendre que très souvent, pour les étrangers issus de pays francophones, arriver en France est un aboutissement, une concrétisation de parcours. Même si on ne partage pas l’ADN du pays, on partage son histoire, en dehors de ses terres. La colonisation nous a apporté une partie de la civilisation française, au travers de la littérature et de la langue, de l’éducation, des infrastructures… Donc quand on arrive, on a une certaine idée de la grandeur du pays, et très souvent, on est déçu. La France et ses paysages restent magnifiques, ce n’est pas une question de beauté. C’est juste que ce n’est pas à la hauteur de ce qu’on attendait, elle n’est plus aussi grande et majestueuse. Dans de nombreux quartiers, on se demande véritablement si on est toujours en France.
D’ailleurs, vous évoquez la première fois que vous êtes sortie dans la capitale, à Barbès. Pouvez-vous revenir sur ce moment ?
C’était dans le cadre d’une journée d’intégration à la fac. Je n’étais pas arrivée depuis longtemps, donc cela m’a choqué. Je ne m’attendais pas à voir autant de Noirs dans un pays de Blancs. Quand je dis cela, on me traite de xénophobe et on me reproche de détester les Noirs. Mais j’ai quitté mon pays pour venir en France, donc pour découvrir autre chose. Si je vais à Londres, je m’attends à rencontrer des Londoniens, pas des Chinois ou je ne sais quelle autre nationalité. Cela me semble quelque chose de logique, et si l’inverse ne choque pas, c’est qu’il y a un problème. Quand dans certains quartiers entiers en France, il n’y a que des Noirs, c’est bien la preuve d’un changement. Cela ne veut pas dire que je suis raciste, c’est idiot, moi-même je suis noire. Cela fait juste de moi une étrangère posant un constat sur un pays qui n’est pas le sien.
Pour vous, le « racisme systémique » est une « escroquerie ». Et vous assurez avoir déjà subi du racisme en France, mais surtout venant de personnes noires. Est-ce une réalité qu’on ne veut pas voir ?
Évidemment, c’est une réalité que beaucoup ne veulent pas voir. Un raciste n’est pas par définition une personne blanche, tout le monde peut l’être ! Personnellement, je me fais traiter de « bounty », « négresse » ou encore « bonobo », on attaque mon physique et ma famille… Et toutes ces insultes viennent de Noirs, pas de Blancs ! Je ne suis pas en train de nier qu’il peut y avoir des racistes en France, je dis simplement que les Noirs peuvent aussi l’être, et parfois même plus. Quant au racisme systémique, s’il existait, cela voudrait dire que des personnes seraient restreintes dans l’échelle sociale et ne pourraient, par exemple, pas accéder à certains emplois élevés à cause de leur couleur de peau. Or en France, des Noirs sont maires, médecins ou encore ingénieurs. J’en connais beaucoup, mais on ne les entend pas, ils ont des emplois du temps chargés. Ils n’ont pas le temps d’aller place de la République ou sur les réseaux sociaux pleurer contre le racisme.
Vous chargez violemment les figures de l’antiracisme comme Rokhaya Diallo ou Lilian Thuram. Comment expliquez-vous qu’ils n’ont pas été des modèles lors de votre arrivée en France ?
J’aurais écouté Rokhaya Diallo si son discours collait à sa vie et ses actes, mais elle est l’antithèse de ce qu’elle prône. C’est une fille très intelligente, qui a fait de grandes études, qui a une parole écoutée dans les médias, qui donne des leçons aux Français et explique qui est raciste ou ne l’est pas… Mais elle ne peut pas à la fois traiter les Blancs de racistes, et pourtant être invitée et payée pour le dire. Aujourd’hui, elle a une grande notoriété, son parcours est celui d’une femme méritante, elle ne le doit pas au fait d’être noire ou à des Noirs. C’est plutôt ce discours qu’elle devrait avoir. Pareil pour Lilian Thuram, c’est un ancien grand joueur de football qui a longtemps été l’une des personnalités préférées des Français. Et maintenant, il vient expliquer que ces mêmes Français qui l’adulaient sont des racistes. Il y a aussi Booba, qui a des origines sénégalaises, qui m’attaque et clame que je déteste l’Afrique, alors qu’il s’est expatrié à Miami, dans un autre pays où les Noirs ont été esclaves. Il ne n’est pas installé au Sénégal, d’ailleurs il n’y a jamais vécu. Tous ces gens ne connaissent rien à l’Afrique. Ils ont juste un discours complice, victimaire et malveillant.
Au vu de votre parcours, diriez-vous que l’assimilation est encore possible en France ?
Le modèle d’assimilation s’est fracassé la gueule. Pourtant, cela ne devrait pas être sujet à scandale. Moi qui viens du Cameroun, cela me semble normal d’adopter le mode de vie du pays qui m’accueille, afin de ne pas me mettre en marge, de faire corps avec la société. À Rome fais comme les Romains, en France fais comme les Français. Mange français, habille-toi à la française, étudie la langue et les mœurs françaises…Tout cela, c’est fini. Aujourd’hui, les immigrés n’ont plus le réflexe ni l’envie de s’intégrer. Ils cherchent à s’ajouter à leur propre communauté, au lieu de s’assimiler à la communauté française. Le but est d’aboutir à une société divisée en différents groupes, comme aux États-Unis. Au moins là-bas, ils parviennent à se réunir sur certains points, notamment sur le fait que toutes les petites communautés se rejoignent dans la grande communauté américaine. On ne tend pas à ça en France, au contraire. Il y a une volonté de détruire la communauté nationale. Il n’y a qu’à voir les discours de Sandrine Rousseau, Jean-Luc Mélenchon et compagnie. Si même des Français qui ne sont pas issus de l’immigration encouragent les particularités à s’enfermer et s’assigner à résidence, alors comment voulez-vous que les étrangers veuillent encore s’assimiler ?
Dans votre livre, vous insistez également beaucoup sur la question de l’autorité, que ce soit à travers l’éducation, la police ou la figure du père. Y a-t-il, de manière générale, un problème avec l’autorité en France selon vous ?
J’entendais beaucoup de choses se dire quand j’étais encore au Cameroun. Que lorsqu’on arrive en France et qu’on n’a pas de papiers, il faut éviter de rencontrer la police, car on est susceptible d’être rapatrié. Que lorsqu’on la rencontre, il ne faut pas faire le malin, il faut être poli… Mais quand je suis arrivée, je me suis rendu compte que c’est tout l’inverse qui se passe. La police doit plier le genou devant l’immigration, et clairement, les étrangers ne respectent plus les forces de l’ordre. Ça m’a interpellé parce que ce n’est pas pareil là d’où je viens, on respecte la police. J’ai été élevée à l’ancienne, à la française. Dans le respect de l’autorité, mais aussi de la place de l’homme et de la femme. Une éducation conservatrice, je dirais. Mais aujourd’hui, avec la cancel culture qui prend de l’ampleur, il y a de quoi être inquiet. On assiste à un autodafé des grandes œuvres de la littérature, on simplifie la langue dans certains textes car elle est “trop difficile”. On veut diviser les sexes entre eux, on explique qu’on peut décider d’être un homme si on est une femme ou d’être une femme si on est un homme… C’est une sorte de melting-pot, incompréhensible. Et si on ne cautionne pas tout cela, on est taxé de tous les mots en “phobes” qui existent.
Vous dites que « la France mérite d’être aimée » mais beaucoup de pessimisme se constate au fil des pages. Pourtant, n’avez-vous pas l’impression que les choses ont bougé dans le débat public depuis votre arrivée en 2017 ?
Le fait d’être pessimiste ne veut pas dire qu’il ne faut pas aimer la France. Je suis pessimiste justement car j’ai mal de voir ce déclin. C’est vrai qu’il y a un changement dans le débat politique et dans l’espace médiatique, ce serait faire preuve de mauvaise fois que de le nier. Des voix comme les miennes sont sorties de l’ombre. Mais ce n’est pas suffisant, pendant longtemps en France, on entendait seulement des Noirs porter un discours victimaire, des personnes de gauche dirent que les Blancs sont racistes. Dans les médias, c’est encore souvent aux mêmes qu’on donne la parole. Comme dans une émission de LCI avec Zemmour par exemple, on choisit de mettre face à lui quelqu’un qui a la nationalité depuis sept ans, et qui est toujours incapable de faire une phrase simple en français. Déjà, cela entretient les préjugés selon lesquels les Noirs sont idiots et n’étudient pas. Mais en plus, cela montre qu’il faudrait arrêter de donner la nationalité simplement par pitié. Pour devenir Français, la base, c’est déjà de parler la langue.
Et vous, souhaitez-vous acquérir la nationalité française ?
Je n’ai pas encore de réponse, mon cœur est partagé. Je suis amoureuse de la France, mais le fait d’avoir rencontré beaucoup de Français attachés à leurs racines a réussi à apaiser les relations tendues que j’avais avec mon pays d’origine. Ça a été comme une thérapie, j’ai compris que les gens que je rencontre m’apprécient aussi pour ce que je suis. Comme je le raconte dans le livre, j’avais une revanche à prendre sur la vie, de par un socle familial détruit, des trahisons, des idéaux politiques déçus… Donc si on m’avait posé la question il y a encore deux ans, j’aurais dit que je ne veux plus rien avoir à faire avec le Cameroun et que je veux juste épouser la France. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait. Mais depuis ces rencontres, je me dis que même si j’aime la France, je ne dois pas oublier mes origines.
France24 - Monde
Sénégal : l'huître de mangrove, une perle à cultiver
Publié le : 15/04/2022 - 17:18Modifié le : 15/04/2022 - 19:09
Laura MOUSSET
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Au Sénégal, les mangroves constituent le principal habitat des huîtres. La culture de ce mollusque reste un potentiel inexploité dans ce pays qui rêve pourtant d'une ostréiculture moderne, productive et durable. Pour l'instant, l’activité est encore largement informelle et centrée sur la cueillette traditionnelle.
New York Times - World
This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?
Mexico Dispatch
The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.
Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times
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By Oscar Lopez and Lisette Poole
Photographs by Lisette Poole
ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.
They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.
“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”
For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.
But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.
“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”
Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.
Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.
David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.
“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.
In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.
“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”
As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.
But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.
Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.
The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.
“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.
Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.
While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.
“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”
But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.
Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”
Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.
“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”
The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.
“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”
Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.
Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.
She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”
Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.
The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.
“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”
Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.
“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”
For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”
“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”
For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.
“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”
Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.
“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”
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Nucléaire français, histoire d’un sabordage
Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).
La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.
comment en sommes-nous arrivés là ?
Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.
L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.
Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.
L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables
L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.
À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.
S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.
Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.
Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.
Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts
Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.
Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !
Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.
Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.
* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.
France24 - World
Israeli police storm Jerusalem holy site after Palestinian youths throw rocks
Issued on: 22/04/2022 - 07:57
NEWS WIRES
Israeli police in full riot gear stormed a sensitive Jerusalem holy site sacred to Jews and Muslims on Friday after Palestinian youths hurled stones at a gate where they were stationed.
The renewed violence at the site, which is sacred to Jews and Muslims, came despite Israel temporarily halting Jewish visits, which are seen by the Palestinians as a provocation.
Palestinians and Israeli police have regularly clashed at the site over the last week at a time of heightened tensions following a string of deadly attacks inside Israel and arrest raids in the occupied West Bank. Three rockets have been fired from the Gaza Strip into Israel.
The string of events has raised fears of a repeat of last year, when protests and violence in Jerusalem eventually boiled over, helping to ignite an 11-day Gaza war and communal violence in Israel's mixed cities.
Tens of thousands of Muslim worshippers are expected at the site later in the day for the main weekly prayers as they observe the holy month of Ramadan.
Palestinian youths hurled stones toward police at a gate leading into the compound, according to two Palestinian witnesses who spoke on condition of anonymity out of security concerns. The police, in full riot gear, then entered the compound, firing rubber bullets and stun grenades.
The Palestinian Red Crescent medical service said at least 27 Palestinians were wounded, two of them seriously. There was no immediate comment from Israel, which is largely shut down for the end of the week-long Jewish Passover holiday.
The Al-Aqsa Mosque in Jerusalem's Old City is the third holiest site in Islam. The sprawling esplanade on which it is built is the holiest site for Jews, who refer to it as the Temple Mount because it was the location of two Jewish temples in antiquity. It lies at the heart of the Israeli-Palestinian conflict and clashes there have often ignited violence elsewhere.
Palestinians and neighboring Jordan, the custodian of the site, accuse Israel of violating longstanding arrangements by allowing increasingly large numbers of Jews to visit the site under police escort.
A longstanding prohibition on Jews praying at the site has eroded in recent years, fueling fears among Palestinians that Israel plans to take over the site or partition it.
Israel says it remains committed to the status quo and blames the violence on incitement by the Islamic militant group Hamas, which rules Gaza. It says its security forces are acting to remove rock-throwers in order to ensure freedom of worship for Jews and Muslims.
Visits by Jewish groups were halted beginning Friday for the last 10 days of the Muslim holy month of Ramadan, as they have been in the past.
This year, Ramadan coincided with Passover and major Christian holidays, with tens of thousands of people from all three faiths flocking to the Old City after the lifting of most coronavirus restrictions.
The Old City is in east Jerusalem, which Israel captured along with the West Bank and Gaza in the 1967 Mideast war. Israel annexed east Jerusalem in a move not recognized internationally and considers the entire city its capital. The Palestinians seek an independent state in all three territories and view east Jerusalem as their capital.
(AP)
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Israel hits Gaza after rocket attack as Jerusalem tensions escalate
Blinken calls on Israel, Palestinians to 'end the cycle of violence'
Gaza militants fire rockets, Israel responds with strikes in biggest escalation since last war
New York Times - World
In a Village Divided, Palestinians See Their Hold on Territory Eroding
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Carved up over decades, the village of Walaja sits partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem. Palestinians say this type of fragmentation undermines prospects for a state.
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By Raja Abdulrahim
WALAJA, West Bank — On a gray metal gate that Israel built in the Palestinian village of Walaja hangs a biting sign: “Living behind this damned door and this spiteful wall is your brother and your son Omar Essa Hajajlah.”
The wall in question is part of the 440-mile-long barrier that Israel erected as a security measure years ago, largely separating its territory from the occupied West Bank. When it was built, it cut across Mr. Hajajlah’s long driveway, isolating him from his neighbors. The gate allows him and his family to cross from their home on one side of the wall into the rest of their village, though few are permitted to freely cross in the other direction.
Many of the major events that have shaped this corner of the Middle East have left their mark on Walaja — once a swath of terraced farmland with an ancient olive tree. Today, it serves as a pointed example of how decades of war, diplomatic agreements, Israeli settlement building, laws and regulations have carved up the West Bank and whittled away at territory under Palestinian control.
The 3,000 Palestinian residents of Walaja now live partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem, divided into several different zones governed by different laws and regulations. Palestinian leaders and rights groups say that this type of fragmentation undermines the possibility of ever building a Palestinian state on a contiguous piece of land.
“They want a land without its people so they can take the land without war and without loss of blood,” Mr. Hajajlah, 57, said of Israel, sitting on a broken chair on his terrace overlooking a valley with sheep grazing behind him. “And they are succeeding in this.”
The shrinking and division of Walaja began during the 1948 war when the 1,600 village residents fled their lands. This was part of what Palestinians call the nakba, or catastrophe, when hundreds of thousands fled or were driven out of their homes when Israel was created.
They resettled on a neighboring mountaintop that was part of Walaja’s agricultural lands and re-established their village on territory held by neighboring Jordan.
In the 1967 war, Israel defeated several Arab states that were mobilizing against it and seized control of the Gaza Strip and the Sinai Peninsula from Egypt; the West Bank and East Jerusalem from Jordan; and the Golan Heights from Syria.
Walaja was part of the captured West Bank.
Israel subsequently drew new municipal boundaries for Jerusalem, annexing some 17,000 acres of the West Bank into the city — land still considered occupied territory by most of the world. Jerusalem’s new municipal boundary cut through Walaja, putting part of the village in the West Bank, governed then by Israeli military law, and part in Jerusalem, where municipal laws and regulations applied.
In the post-1967 era, some of Walaja’s lands were taken to build Israeli settlements, according to the United Nations. Most of the world considers those settlements a violation of international law, though Israel insists that there has been a Jewish presence in the West Bank for thousands of years.
Then, in the 1990s, Israel and the Palestinians signed the Oslo Accords, the first peace agreement ever between them, hailed at the time as a historic breakthrough.
Under the accords, the West Bank side of Walaja was further divided into two zones — one came under Palestinian administration and the other remained under Israeli control. Those designations have since determined what construction is permitted and who permits it, among other rules.
The agreements that created these divisions were meant to be temporary, but took on a more permanent air when the Oslo negotiations collapsed after failing to reach a lasting settlement.
In 2002, after a surge of Palestinian attacks, Israel began building the separation barrier — a system of fences and concrete walls running along or, in some places, inside the West Bank. When construction of the wall reached Walaja in 2012, it added a new division: isolating Mr. Hajajlah’s family from the rest of the village.
“Walaja is representative of the fragmentation of Palestinian lands,” said Alon Cohen-Lifshitz, an architect and urban planner with Bimkom, an independent Israeli organization that campaigns for Palestinian land rights, which are tightly restricted by Israel.
“The occupation and the land grab is very sophisticated and they are using all kinds of techniques,” he added. “And planning is a very powerful tool.”
Israeli officials have denied that they are trying to push Palestinians off the land and claim that, to the contrary in Jerusalem, the government has made it easier for them to get building permits.
“The security fence was built to serve security needs and prevent terrorism,” the Defense Ministry said in a statement, something that Israel has hailed as a success in cutting down the number of attacks. “There is great importance for this fence even today,” it added.
“The wall in Walaja does not divide the village, except for a single house that is located right where the fence was built,” the ministry said.
Two signs translated into English mark the entrance to Walaja: One in green reads, “Al Walajah Welcomes You.” The other, in red, says, “This Road Leads To Palestinian Village The Entrance For Israeli Citizens Is Dangerous.”
The sectors of the village are easily distinguishable by the housing in each area, a reflection of the different laws that govern them.
In the section of the West Bank side under full Israeli control, two- and three-story structures dominate the landscape. But in the West Bank zone administered by the Palestinian Authority rises a cluster of midlevel apartment buildings — allowing for more Palestinians to move in.
And in the parts of Walaja that are within the bounds of Jerusalem, piles of rubble line the winding mountain roads, testament to Israeli laws on bulldozing homes that lack building permits — a policy that overwhelmingly affects Palestinians.
At least 32 homes have been demolished in Walaja since 2016, according to Ir Amim, a Jerusalem advocacy group.
Ibrahim Araj and 37 other homeowners in Walaja have taken their fight against home demolitions to Israel’s Supreme Court, a move that has forestalled the destruction. A decision at the end of last month extended the injunction against demolitions for these 38 homes for another seven months and gave the residents a chance to advance a zoning plan that would allow them to apply for building permits.
The case only protects those 38 homes, though.
“Walaja itself is like a microcosm of all the violations that Israel commits,” said Mr. Araj, a 37-year-old lawyer, whose home has been under a demolition order since 2016. From the front porch of his unfinished home, he can hear the sound of construction from a nearby Israeli settlement on land that used to be part of Walaja.
The tiny fraction of the village administered by the Palestinian Authority is experiencing a mini construction boom.
Readily apparent even from a distance, a cluster of seven- and eight-story apartment buildings stick out from the hilly terrain of modest family homes and the occasional villa.
From his desk at his real estate office, Sami Abu al-Teen, 52, can see the seven-story apartment building he recently finished building, named after one of his daughters.
“The authority doesn’t have any control here. They have no police or anything,” said Mr. al-Teen. “But we can still go to them and get building permits.”
Mr. Hajajlah said he felt like his family’s home, built over three generations, was an island unto itself. Two cameras watch as he, his wife and three sons come and go through a gate in the separation barrier.
Israel’s Defense Ministry said it worked to find a solution for the family and built a direct passage to their home, allowing them to cross without restrictions. When inviting guests, however, the family is required to notify the authorities, the ministry said.
Before the wall was erected, Mr. Hajajlah said his home hosted large gatherings, especially around holidays. But his family and friends no longer want to come, concerned about Israeli soldiers from a nearby checkpoint who patrol by his home regularly.
As he escorts some rare guests out through the metal gate, he passes painted flowers and pro-Palestinian graffiti on the separation barrier that reads: “Existence is resistance.”
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[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »
Propos recueillis par
Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?
Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.
Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…
Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.
Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?
Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.
Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?
C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).
L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?
Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.
Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?
Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.
N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?
Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.
Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?
Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.
L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.
L'Humanité
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes
ActuFace aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.
Jérémie BazartLe 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).
Un réseau “low cost”
Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…
En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.
Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.
Plus de 1 000 répliques localisées
En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.
Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.
« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.
Le Raspberry Shake
Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes
« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »
Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)
D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?
Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.
Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?
Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.
Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.
Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.
Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.
sciencesséismehaïti France24 - World
French prosecutors issue international arrest warrant for Ghosn
Issued on: 22/04/2022 - 16:11Modified: 22/04/2022 - 16:25
Yinka OYETADE
French authorities have issued an international arrest warrant for Carlos Ghosn, the disgraced auto tycoon who jumped bail in Japan and fled to Lebanon in a sensational getaway, prosecutors said on Friday.
Valeurs Actuelles
Une histoire de la famille Peugeot
Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.
C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »
Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.
Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.
C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »
Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.
L'Humanité
de siècle au service des maths
ActuANNIVERSAIRE La Société mathématique de France souffle ses 150 bougies. L’occasion de mettre en lumière les actions de l’une des plus anciennes sociétés savantes au monde.
Anna MussoÀ la suite de la défaite française de 1870, le gouvernement décida de combler le retard technologique en rassemblant et coordonnant les efforts et les actions scientifiques. Créée dans la foulée, en 1872, la Société mathématique de France (SMF) naissait « avec pour but la promotion des mathématiques et de la recherche auprès de toutes et tous ». Aujourd’hui, la SMF fête ses 150 ans mais elle n’a pas pris une ride. Elle est devenue une association à but non lucratif, rassemblant plus de 1 800 adhérents qui s’intéressent aux mathématiques dans tous leurs aspects : recherche, enseignement, interactions avec les sciences et techniques, diffusion et vulgarisation. À l’occasion de son 150e anniversaire, la SMF a organisé plusieurs journées de conférences et de spectacles (1). L’occasion d’échanger et de réfléchir à ses actions au service de la communauté mathématique. Deux tables rondes sont notamment à retrouver sur le site Internet de la SMF. La première, organisée le mercredi 16 mars, et consacrée à l’enseignement, alertait sur les risques de la réforme mise en place en 2019 par Jean-Michel Blanquer. La seconde, qui s’est tenue le vendredi 18 mars, portait sur la défense des droits humains et a réuni Tuna Altinel, mathématicien lyonnais qui a été emprisonné puis retenu en Turquie, Violaine Roussier-Michon, chargée de cette question, Michel Broué, fondateur du Comité des mathématiciens, et Michèle Audin, mathématicienne, historienne, militante et fille de Maurice Audin. A. M.
https://smf.emath.fr/150-ans-smfmathématiques BBC
Johnny Depp and Amber Heard face off in court
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Here are some key moments in the second week of actor Johnny Depp's defamation trial against his ex-wife, Amber Heard.
He's suing for $50m over an opinion piece written by Ms Heard in the Washington Post in which she claimed to have experienced domestic abuse. She is countersuing.
Depp told jurors Ms Heard's abusive behaviour included stubbing a cigarette on his face. The court meanwhile saw a text message from Depp to his friend, British actor Paul Bettany, saying: "Lets burn Amber!!!"
The trial is expected to last six weeks.
Valeurs Actuelles
La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie
À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.
Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.
Progression de l’euthanasie en Europe
À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.
En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.
Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.
Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle
On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.
Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.
En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.
L’euthanasie progresse en Europe
Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.
En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.
Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.
Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.
Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie
En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.
Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.
D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.
La sédation profonde, un glissement dangereux
Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.
Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?
Incohérence du droit
Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.
Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).
Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.
* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.
BBC
Kardashians deny faking Roblox sex tape scene
By Joe TidyCyber reporter
A reality show scene where Kim Kardashian's son finds an advert for a sex tape on the game Roblox was not faked, a source close to the star says.
In the scene, Saint West, six, shows his mother a "Kim Kardashian experience" room he apparently stumbled across while playing the game.
Roblox said it removed the room and banned its creator - and no sex tape was ever available.
It also said only "a few dozen players" found it in the short time it was live.
'Actively searched'
On social media and in some news reports, people have suggested the chances of Saint West being one of those who found it are slim.
One well known independent Roblox developer known as Zomebody told BBC News: "The chances of 'accidentally' stumbling upon a game like that are astronomically small.
"There are two potential ways for Saint to have found such a game - either he or the family actively searched for (or even created) such a game or someone else in their group of peers created it and then shared it directly with the boy."
Neither the Kardashians nor the production company, Fulwell 73, provided an on-the-record comment but a source close to the family insisted the scene was not falsified.
Fifty million players worldwide log in to Roblox every day to explore, play mini-games and create their own experiences.
There are millions of player-generated experiences and mini games, with new features added daily.
The most popular experiences are showcased to Roblox players through a curated home screen but others can be found using the search function.
The vast majority of these zones are not advertised to players and do not receive many visitors.
The moment Saint West finds the Roblox room is a central driver of the drama in the first episode of the new show, The Kardashians, a reboot of the long-running Keeping Up With the Kardashian's reality show.
He is seen running up to his mother, saying: "Everybody look it, this is on Roblox," before handing her his tablet computer.
The tablet screen is blurred but Kim Kardashian describes what she saw to an interviewer: "There was a picture of my cry face and I look at it and it said something super-inappropriate like, 'Kim's new sex tape'. This is supposed to be unreleased footage from my old sex tape."
A sex tape of Kim Kardashian was published online in 2007.
Later in the episode, using strong language, she threatens to sue Roblox telling her lawyer she has "all the time, all the money and all the resources to burn them to the... ground".
'So grateful'
Roblox, which is valued at about $24bn (£18bn), said it took action against the content as soon as its moderators were alerted in September 2021.
The show aired on Hulu in the US and Disney+ elsewhere, last week.
There is no public record of a lawsuit filed against the company.
A Roblox spokesman said: "The text reference to the tape that got around our filters was quickly taken down and fortunately visible only to a few dozen people on the platform. We also swiftly took down the associated experience and banned the community developer involved with the incident."
Roblox would not say who had created the room, exactly how many players had entered it before it had been removed or how the company had been notified about it.
Hulu, which did not respond to requests for comment, celebrated the success of the show, which had the biggest US premiere in the streaming service's history.
Kim Kardashian wrote on Instagram she was "so grateful for you all for tuning in".
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Why Roblox is a $30bn bet on the gaming Metaverse
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Valeurs Actuelles
Plus de 5 000 personnes rachètent un château de l’Oise pour le sauver
Il est présenté comme un « édifice stupéfiant, hanté par les fantômes de la Première Guerre mondiale » par la start-up Dartagnans, à l’origine du projet. Le château de Boulogne-la-Grasse, situé à la limite de l’Oise et de la Somme, a de nouveaux propriétaires, relate, mardi 19 avril, Le Parisien. Et ils sont plus de 5 300. C’est en effet le nombre d’internautes qui ont versé au moins 59 euros afin de racheter le domaine. Ce système d’achat collectif permet d’acquérir puis de restaurer de vieilles pierres et enfin de développer une activité économique sur le site. Selon le montant de leur participation, les acheteurs pourront bénéficier de l’entrée gratuite à vie, d’invitations aux futurs évènements, ou de réduction sur les activités qui doivent être mises en place.
Plus d’un million d’euros à réunir
Le système a permis de recueillir les 500 000 euros nécessaires à la première étape : l’achat du domaine. Il reste cependant quatre paliers pour aménager les trois hectares de bois du domaine, et sécuriser les tours hautes emblématiques du château. Au total, le projet devrait coûter plus d’un million d’euros. La société est cependant très satisfaite de ces premiers résultats rapides. « Il y a eu pour le château de Boulogne-la-Grasse un très bel engouement. Peut-être aussi parce que la proximité avec Paris permet aux gens de se projeter davantage », explique-t-elle au Parisien.
Construit au XIXe siècle par un riche Belge, le château est une fantaisie architecturale mélangeant les styles gothique, roman ou byzantin, ce qui lui donne une allure digne d’un conte de fées. Il a été en partie détruit au printemps 1918 par les bombardements allemands. La recherche de « co-châtelains » se poursuit.
Oise : les dernières actualités
France24 - Monde
Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse
Publié le : 08/04/2022 - 12:30
Caroline DE CAMARET
Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.
Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
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Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
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Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE
BBC
Sir David Attenborough named Champion of the Earth by UN
By Georgina RannardClimate and Science, BBC News
Sir David Attenborough has been named a Champion of the Earth by the UN's Environment Programme.
The prestigious award recognises the 95-year-old's commitment to telling stories about the natural world and climate change.
Accepting the award, Sir David said the world must take action now to protect nature and the planet.
His celebrated documentaries include The Green Planet and A Plastic Ocean.
Sir David said that environmental success stories should give us hope that change is possible.
"Fifty years ago, whales were on the very edge of extinction worldwide. Then people got together and now there are more whales in the sea than any living human being has ever seen," he suggested.
"We know what the problems are and we know how to solve them. All we lack is unified action."
UNEP Executive Director Inger Anderson said that the UN chose to recognise Sir David because of his devotion to broadcasting the natural world.
"If we stand a chance of averting climate and biodiversity breakdowns and cleaning up polluted ecosystems, it's because millions of us fell in love with the planet that he captured on film and writing, in his voice," said Inger Andersen, UNEP Executive Director.
Sir David began working on natural history programmes in the 1950s, and his programmes filmed in far-flung parts of the world became immensely popular. In the past four years, his warnings about the damage that climate change is causing the planet and humans have become more stark.
Sir David is particularly popular with children and teenagers worried about climate change. Teenage climate activist Greta Thunberg has said that meeting the broadcaster was "indescribable" and that everyone should strive to be like him.
Asked about Sir David, children visiting the London aquarium told BBC News they love watching him on TV and even have books about him.
"He does loads of things to support our planet and the animals. On his show, he tells us the natural world might be in danger if we don't make a difference," explains 10-year-old Raya.
She worries about the planet, saying she's learned that "we need to stop using plastic, start using more electric cars, and we should plant more trees instead of cutting them down."
Benjamin, 13, said watching Sir David's programmes has inspired him to become a marine biologist. But they've also taught him about the danger we face from climate change and biodiversity loss.
"I want to be able to have a family and I want them to live a nice world. But if we start trying very hard, we can save the natural world," he explained.
Sir David's emphasis on success stories like bringing back whales from the point of extinction is important, Prof Rick Stafford, marine biologist at Bournemouth university, told BBC News.
"He really brought climate change and biodiversity loss to the forefront. Optimism is important but the major problems to be solved are not scientific - they are economic and political," he explained.
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L'Humanité
Un Giec des déchets nucléaires ?
ChroniqueSylvestre HuetRécemment, les citoyens helvètes ont appris les résultats de la recherche d’un site d’enfouissement géologique de leurs déchets nucléaires les plus radioactifs. L’agence publique en charge de ces déchets, la Nagra, a dévoilé les savoirs issus de forages dans trois sites possibles. Des couches d’argile, entre 500 et 1 000 mètres de profondeur. Le processus de choix doit déboucher à l’automne. Avec un principe prioritaire : ce sont les informations scientifiques sur la capacité de confinement des déchets à très long terme qui devront constituer l’argument premier.
La Suisse après la Finlande, la Suède ou la Chine, trois pays où ce sont des couches de granite qui ont été choisies. Mais aussi l’Allemagne, où la recherche d’un site capable de protéger efficacement la biosphère des rayonnements de ses déchets poursuit son cours. La convergence de la plupart des pays ayant à gérer des déchets nucléaires vers la solution de l’enfouissement géologique ne doit pas étonner. Après avoir écarté les idées plus ou moins aventureuses – les grands fonds océaniques, l’envoi vers l’espace… –, les scientifiques et les ingénieurs ont déterminé qu’elle correspond au besoin de protection de long terme et peut être réalisée.
La production d’électricité nucléaire s’accompagne nécessairement de celle de déchets très radioactifs pour longtemps. Les gérer de manière sûre pour les générations futures est donc une obligation si l’on veut utiliser cette source puissante et décarbonée d’électricité. Mais les citoyens peuvent avoir des doutes sur la pertinence de la solution proposée par les scientifiques. Des doutes parfois entretenus à tort. Comme par cette émission récente d’Arte, où un petit morceau d’argile fut soumis à une température élevée dans un simulacre ridicule d’expérience censée réfuter les travaux menés sur le site de Bure, choisi par la loi en 2006 et 2016.
Le dernier rapport du Giec – le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat – note l’intérêt de l’électronucléaire dans la panoplie des énergies climatocompatibles. Puisque ses méthodes de travail semblent convaincre citoyens comme gouvernants, pourquoi ne pas créer un groupe mondial d’experts des déchets nucléaires opérant selon les mêmes règles ? Ce panel, utilisant la production scientifique mondiale sur le sujet, pourrait contribuer à des débats publics mieux informés. Rêvons : les militants écologistes en soutiendraient les conclusions comme ils soutiennent celles du Giec.
la chronique scientifique de sylvestre huetdéchets nucléairesrapport du giec France24 - Monde
Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs
Publié le : 07/04/2022 - 16:12
Xavier CHEMISSEUR
Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.
L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.
"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"
Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :
"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."
Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.
"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."
Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme. L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :
"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."
Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer
Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.
"C'est un bon point de la Conférence : les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."
Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.
"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."
Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.
"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.
Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria
Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.
"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain."
Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.
"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."
Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."
Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."
"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"
Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :
"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."
Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.
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Valeurs Actuelles
Gabin, une certaine idée de la France
Valeurs actuelles. Cette exposition constitue un hommage d’une ampleur assez inédite consacré à votre père. Pourquoi avoir attendu 2022 pour lui consacrer une telle rétrospective et pourquoi avoir choisi Boulogne pour écrin ?
Mathias Moncorgé. Cette exposition devait avoir lieu l’année dernière mais cela a été rendu impossible par la crise sanitaire. Le musée Jean-Gabin de Mériel étant en travaux, on a pensé, avec les membres du musée et Patrick Glâtre, le commissaire de l’exposition, qu’il fallait qu’on continue à le faire vivre, qu’on continue de parler de papa. C’est par l’intermédiaire d’un ami que nous avons pensé à Boulogne ; nous sommes allés voir la Mairie pour leur proposer cette exposition.
Gaby Basset, la première femme de Jean Gabin, expliquait que votre père « ne voulait pas faire ce métier [qui l’embêtait]. » Lui-même lui disait : « Tu te figures pas que je vais faire le clown toute ma vie ! » Quel a été l’élément déclencheur au lancement de sa carrière dans le cinéma ?
André Brunelin [biographe et ami de Jean Gabin, NDLR] m’avait raconté une histoire amusante à ce sujet. Papa ne voulait pas trop travailler. Enfin… Il voulait bosser, mais c’était pas un acharné du boulot. Mais il fallait ramener de l’argent. Son père, qui était comédien d’opérettes et chanteur, voulait le pousser dans la même voie que lui.
Un jour, papa a été le retrouver là où il jouait, dans un bouffe parisien quelconque… Et là, il a vu quelques jeunes filles dénudées. Il s’est dit : c’est sympa ça ! Plus sympa que d’être à l’usine – où il travaillait alors – ou que de vendre des journaux. À mon avis, c’est un peu comme ça que ça a commencé. Il a fait des bouts d’essai… En plus, Gaby était actrice, chanteuse d’opérettes avant lui. Elle l’a peut-être encouragé. Le père de papa l’a présenté à un organisateur d’opérettes, puis ça a marché, de fil en aiguille, c’est parti comme ça.
La première partie de la carrière de Gabin est marquée par les films appartenant au registre du réalisme poétique et par des réalisateurs comme Carné, Duvivier ou Renoir. S’identifiait-il aux personnages qu’il y incarnait ?
Papa, c’était un homme très simple, qui n’a pas voulu faire n’importe quoi et qui a surtout interprété des personnages comme des ouvriers, des personnes de la France quotidienne, souvent des gens malheureux. On aime bien ces personnages, on s’y attache. Quand on regarde Le jour se lève, on n’a pas envie que son personnage meure ! Après-guerre, ce ne sera plus du tout le même personnage !
Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, rares sont les acteurs qui, réfugiés aux États-Unis, décident de rejoindre les rangs des Forces françaises libres pour défendre leur pays… Ce fut le cas de votre père et de Jean-Pierre Aumont. Parlait-il de cette période, lui qui n’a plus jamais voulu jouer le rôle de soldat après l’Imposteur ?
Non. Il parlait très peu de cette période. Il a dit une fois en interview : « Il fallait que je le fasse, c’était mon devoir. Je l’ai fait. » Papa, c’était un homme droit, un homme de valeurs… Se dire que son pays était envahi, occupé et que des gens se battaient… Papa n’aurait jamais supporté de revenir, une fois le pays libéré, alors que des mecs se sont fait tuer, blesser… Comme Jean-Pierre Aumont, il a fait partie de ces gens qui l’ont fait parce qu’ils devaient le faire mais qui n’allaient pas le crier sur tous les toits. Quand il débarque aux États-Unis en 1941, il se retrouve dans un pays qui n’est pas le sien, où il rencontre quelques compatriotes. Et là il se dit : « Mais alors, avec ces Français, on se planque ? Moi, non ! » En plus, il n’aimait pas ce pays. Il me l’avait dit…
Après la guerre, la carrière de Jean Gabin trouve un nouveau souffle. Était-il dans la vie le personnage qu’il incarnait à l’écran, ce garant de la tradition face à la modernité ?
Dans la deuxième partie de sa carrière, on lui disait : « Vous tournez toujours avec les mêmes personnes. » En fait, il était fidèle et n’aimait pas trop le changement. Il arrivait dans la cinquantaine… À cet âge-là, on n’a plus envie de se faire emmerder… Il a tourné avec Becker, Autant-Lara, puis il a eu ses fidèles : Delannoy, La Patellière, Grangier et Verneuil. La “nouvelle vague”, ce n’est pas lui qui l’a refusée, c’est eux qui ne voulaient pas tourner avec lui. Eux pensaient qu’un acteur comme papa allait décider de tout… Mais pas du tout ! Papa disait : « Je suis un ouvrier, un acteur, si on m’apporte une bonne histoire, un bon metteur en scène, moi j’écoute et j’aurais tourné ! » Il aurait adoré tourner avec eux !
Il ne pensait pas, comme Denys de La Patellière, que « la nouvelle vague [était] une gigantesque escroquerie » ?
Ces mecs-là n’ont pas réfléchi que papa était là au début du parlant ! Les premiers flash-back du cinéma, c’est papa qui les a faits avec Le jour se lève. Papa était toujours, pour son métier, au fait des nouvelles techniques. Les caméras, les maquillages ont changé… Melville était un grand metteur en scène, Chabrol aussi : c’était aussi ça, la nouvelle vague. Papa aurait adoré tourner avec eux.
On a déjeuné un jour ensemble avec Chabrol et ma mère. Maman lui a dit : « Mais mon mari disait : pourquoi ils ne m’appellent pas ? » Chabrol a répondu : « Mais, madame Gabin, je n’ai jamais osé appeler votre mari ! J’aurais adoré le faire tourner. » Il y a plein de journalistes qui disaient qu’ils avaient peur quand ils arrivaient devant lui. Mais lui, à partir du moment où ils savaient faire leur métier, il était charmant.
Vous expliquez dans l’exposition que « Gabin porte l’identité française plus qu’aucun autre acteur » : de quelle manière ?
Papa nous a appris certaines choses qui disparaissent. Les valeurs, le respect, notamment des parents, le travail… Il y a eu une époque où on nous inculquait… la vie, quoi ! Dans ses films, ses rôles véhiculent ce que voulait dire papa à son public et à la France. On me dit toujours : « On aurait aimé avoir un père, un grand-père ou un beau-père comme ça. » Il est toujours resté comme ça. Moi, c’est ce que j’ai également essayé de faire avec mes enfants…
Quelle est, selon vous, la pièce emblématique de l’exposition ?
C’est une photo : celle de mon arrière-grand-père, qui a été redécouverte à l’occasion de l’exposition. On ne l’avait pas ! C’est ça qui m’a touché. Mes arrière-grands-pères paternel et maternel réunis. Papa parlait d’ailleurs plus du grand-père paternel, qui était chef paveur, que de son propre père. Parce qu’il avait un vrai métier. Pour lui, le métier d’acteur n’en était pas un !
Jean Gabin, l’exposition, Espace Landowski, Boulogne-Billancourt, jusqu’au 10 juillet.
New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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France24 - Monde
La reine Elizabeth II, doyenne des monarques, célèbre ses 96 ans
Publié le : 21/04/2022 - 14:51Modifié le : 21/04/2022 - 15:20
FRANCE 24
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Doyenne mondiale des monarques en exercice, la reine Elizabeth II a fêté ses 96 ans dans l'intimité, jeudi, alors que Londres célébrait sa souveraine par des tirs de canon et des fanfares militaires jouant "Joyeux anniversaire".
Désormais largement retirée de la vie publique en raison de problèmes de mobilité, la reine Elizabeth II, doyenne mondiale des monarques en exercice, a fêté, jeudi 21 avril, ses 96 ans.
La souveraine, qui a passé en février le cap des 70 années de règne, a choisi de fêter cet anniversaire dans le calme du domaine royal de Sandringham, à 200 km au nord de Londres. Selon la presse, elle passe quelques jours à Wood Farm, maison relativement modeste qu'affectionnait son époux Philip, décédé l'an dernier à 99 ans.
Happy Birthday Your Majesty!Today as The Queen turns 96, we’re sharing this photograph of the young Princess Elizabeth aged 2.Then, in 1928, it was never expected she would be Queen, and this year Her Majesty is celebrating her #PlatinumJubilee - a first in British history. pic.twitter.com/DnwsMU81I3
April 21, 2022Des centaines de personnes se sont cependant massées à l'extérieur du château de Windsor où elle réside habituellement. Une fanfare des Coldstream Guards, en tunique rouge et bonnet noir en poil d'ours, y a joué "Joyeux anniversaire", et des dizaines de tirs de canons ont retenti à la mi-journée, notamment à Hyde Park, avec une autre fanfare.
Pour l'occasion, Buckingham Palace a publié une photo prise le mois dernier, montrant la souveraine en manteau capeline vert foncé, tenant par la bride, dans les jardins de Windsor, deux poneys blancs Fell, une race du nord de l'Angleterre. Une poupée Barbie à son effigie a également été mise en vente, portant une robe ivoire, un large ruban bleu et une petite tiare.
Le Premier ministre, Boris Johnson, a rendu hommage à la souveraine sur Twitter, évoquant "70 ans de dévouement irréprochable". Son petit-fils William et son épouse Kate ont salué "une inspiration pour tellement de gens au Royaume-Uni, dans le Commonwealth et le monde".
Wishing Her Majesty The Queen a very happy 96th birthday today! An inspiration to so many across the UK, the Commonwealth and the world, it’s particularly special to be celebrating in this #PlatinumJubilee year. pic.twitter.com/iWfyorcd8I
April 21, 2022Des mois compliqués
Les premiers mois de son "Jubilé de platine", qui donnera lieu à quatre jours de festivités très attendues début juin, n'ont pas été faciles, entre ses ennuis de santé, les accusations d'agression sexuelle visant son fils Andrew - récemment parvenu à un accord financier avec son accusatrice - et les interrogations sur l'avenir de la monarchie et du Commonwealth.
Depuis une brève hospitalisation en octobre, les apparitions d'Elizabeth II sont devenues extrêmement rares, même si elle continue à assumer des "tâches légères" au château de Windsor, la plupart du temps par visioconférence.
Le 29 mars, elle a cependant assisté, à l'Abbaye de Westminster, à une cérémonie religieuse en hommage au prince Philip. C'était sa première grande apparition publique depuis des mois.
Arrivée au bras de son fils Andrew, s'appuyant sur une canne, on l'y a vue, frêle et digne, marcher lentement et saluer, après la cérémonie, plusieurs participants.
Elle-même avait confié, mi-février, qu'elle "ne pouvait pas bouger", en montrant sa jambe gauche lors d'une audience à Windsor.
"Cette horrible pandémie"
Selon la presse britannique, elle utiliserait en privé un fauteuil roulant, et un ascenseur adapté aurait été installé dans sa résidence écossaise de Balmoral.
Ajoutant à ces problèmes, elle a attrapé le Covid-19 en février. "Cela vous laisse très fatigué et épuisé n'est-ce pas, cette horrible pandémie", a récemment confié la souveraine.
"Elle est en pleine forme", a cependant déclaré son petit-fils Harry à la chaîne américaine NBC mercredi, après une visite surprise la semaine dernière avec son épouse Meghan. Le couple, désormais installé en Californie, ne l'avait pas revue depuis deux ans.
Depuis octobre, la reine a largement délégué à son fils Charles, 73 ans, héritier de la couronne. Mais il est nettement moins populaire - 43 % d'opinions favorables contre 69 % pour la reine - selon un sondage Ipsos de mars, et également beaucoup moins apprécié que son fils le prince William, 39 ans (64 %), et l'épouse de ce dernier, Kate (60 %).
D'ailleurs, 42 % des Britanniques préféreraient que Charles abdique en faveur de William. Mais la récente tournée de William et Kate dans les Caraïbes, pour célébrer l'attachement de la monarchie aux anciennes colonies à l'occasion du Jubilé, a parfois donné lieu à des confrontations tendues, notamment sur le passé esclavagiste du Royaume-Uni, augurant de difficultés à venir.
Le Premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, a aussi estimé "inévitable" la transition de son pays, dont la reine est cheffe d'État, vers un régime républicain.
Avec AFP
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Elizabeth II célèbre ses 70 ans de règne et souhaite que Camilla devienne "reine consort"
Royaume-Uni : un homme interné après s'être introduit au château de Windsor
La reine Elizabeth II positive au Covid-19, Buckingham Palace rassure
L'Humanité
Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée
ActuC’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.
Anna MussoPour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.
La maladie dont souffrait Stephen Hawking
La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.
Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.
Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux
Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »
Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.
Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. « Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.
« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »
L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.
Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».
Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » souligne le professeur Pélissier.
Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.
neurosciencessciencescharcot BBC
Heartstopper: Teen LGBTQ+ Netflix drama pushing the envelope
By Emma SaundersEntertainment reporter
Fans of Alice Oseman's popular teen webcomic and graphic novel series Heartstopper need no introduction to the TV adaptation which drops on Netflix on Friday. They've probably had it in their diary for months.
But for the uninitiated, Heartstopper is a young adult LGBTQ+ story about two teenage boys, Charlie and Nick, who fall for each other at a secondary school, and their friends, Elle, Tao and Isaac.
Charlie and Nick - played by newcomer Joe Locke and Rocketman actor Kit Connor - are subjected to homophobic bullying by Nick's so-called friends.
Elle (Yasmin Finney), a transgender teen, has recently moved from the boys' grammar school where all her friends are, to the girls' equivalent, after also suffering cruel taunts.
Finney, who has a built up a big following on TikTok, posting about her experiences of being a young, black transgender woman in the UK, endured difficulties at school herself.
"For me, school was the same. There's always been [these] voices of toxic masculinity that just clearly aren't educated enough. And even if they are, they just want to... have a laugh, but there's a point where it crosses the line and I think that's what Heartstopper highlights. It goes on every day in high school.
"I actually started TikTok when I was in my second high school after I moved from my first because I was bullied. What I find is that the people that bullied me in high school, they're not really doing much with their lives now. And I'm actually doing great!"
Locke, who is taking his A-level exams in a couple of weeks, says he was "very lucky" with his school experience.
"My school is great and I was never bullied. Once you get to sixth form, things really change because a lot of the people who would be the ones saying things aren't there anymore, or people have grown up and realise they don't really care anymore, they can just be themselves."
But he acknowledges it's not easy for everyone.
"In general in high school, it's really hard. To be different in any way. And if you don't fit in with the tracky-wearing, vape-smoking norm, then you're likely to be pulled up on that and and seen to be different.
"I think what's beautiful about our show is that it celebrates these differences. You may think you're the weird one but actually everyone except those few tiny 'norm-fitting' people are the weird ones. And even they're probably only [like] that because they feel that's what they have to do to fit in."
He adds: "It's just as sad for them... because they've been conditioned to feel that's how they have to be to fit in and live in our society."
Social media also has a part to play, of course - in Heartstopper, many of the awkward or delicate conversations between the characters take place online.
While it can be a place of support, having a high profile on social media can also open you up to unwarranted abuse.
Finney, from Manchester, says you have to be bold to put yourself out there and know when to take a break.
"I think you have to take risks. I've always known that I want to be somebody that other people can look up at, especially the queer youth who don't necessarily know where they fit in in society. And I've always loved documenting my experience as a trans person from the age of 15, 16." (She's now 18, as is Locke).
Having curated an "amazing following over the last three years," Finney stepped back from TikTok while filming Heartstopper, which is her first professional acting project.
'Double-edged sword'
"I just wanted a break. I think sometimes you just have to step away. When I was doing TikToks back in 2019, and 2020, I would compare myself at some points... to everybody else. I just wanted to focus on myself and make sure that I'm okay mentally.
"You've just got to have a positive mindset on social media and realise that most of it isn't real, most of it is fake. It can be quite overwhelming. But I've learned to harness that... and it's definitely made me stronger. I love seeing my community doing well."
Locke also believes social media is a "double-edged sword".
"On one side, it's a lot of interaction for our generation and a lot of socialising. On the other hand, it can be overwhelming. There are times where I just have to turn my phone off. It's being aware of your boundaries.
"Netflix have been really good in helping us come to terms with what the next few weeks might be like," he adds.
Writer Oseman has also taken time out from updating the Heartstopper web comic due to "burnout and intense stress".
Finney says: "It's always about just knowing your limits. Alice is such a hard worker, and I'm glad that they're taking a break.
"Everything they've done is just magical and to see that reaction to their work coming to life and seeing the characters fit the mould of what they made back in 2012... it's amazing."
Locke tells me Oseman was on set every day and it was "like having a bible of Heartstopper right there".
He adds: "I think it's really amazing to have a queer show that's aimed at a younger audience than say, It's A Sin, and it's very much a show that I think a lot of people would have wanted when they were younger."
Trans visibility
Finney is particularly pleased to see herself - a young black trans woman - reflected in a major new TV drama.
A recent report found LGBT representation on US TV - including on streaming platforms available in the UK - is at a high, with nearly 12% of regular characters who are LGBT, up 2.8% from last year.
The numbers come from a study by LGBT media advocacy group GLAAD.
But the study also found there were shortfalls and missing opportunities to tell a wider range of stories about LGBT characters.
The Where We Are on TV analysis looked at overall diversity of shows, including those on big streaming platforms such as Netflix, Amazon, Apple+ and Disney+.
"Acting has always been something that I've wanted to do, but I've just not really seen myself reflected in the media as a black trans woman, especially in the UK. I just could never see myself in the industry... [or] see myself doing well.
"But it's just been crazy how amazing the response has been for Heartstopper and just how needed... trans actors and actresses are in the industry. And I'm so happy to be part of that world."
The debate about authentic casting is still ongoing - should gay roles only be played by gay actors, for example?
Finney thinks they should.
"It's important... so the LGBT community can have a seat at the table. It's about representation. If you had trans people playing cis roles it would be even but right now, and for years and years, we've had cis people play trans characters.
"Eddie Redmayne won an Oscar for The Danish Girl and then later apologised for it because he realised it's a bigger conversation. It's more about inclusivity," she says.
In fact, Redmayne didn't actually apologise but he did say he regretted taking the role.
"For so many years, especially trans people, we've just kind of been laughed at through entertainment. Queer people, trans people - we've been around for generations and millennials," Finney says.
"It's about the industry realising that they were wrong and they do need this representation."
Heartstopper is on Netflix from 22 April.
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Opex 360
La force Barkhane a cédé la base avancée de Gossi à l’armée malienne
par Laurent Lagneau · 19 avril 2022
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À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.
« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.
D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].
Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.
Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.
« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.
Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.
Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.
La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.
La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.
Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.
Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.
Photo : EMA
La force Barkhane a cédé la base avancée de Gossi à l’armée malienne
par Laurent Lagneau · 19 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].
À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.
« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.
D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].
Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.
Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.
« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.
Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.
Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.
La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.
La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.
Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.
Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.
Photo : EMA
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].
À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.
« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.
D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].
Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.
Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.
« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.
Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.
Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.
La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.
La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.
Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.
Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.
Photo : EMA
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À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.
« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.
D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].
Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.
Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.
« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.
Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.
Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.
La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.
La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.
Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.
Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.
Photo : EMA
L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine : la Russie vise le «contrôle total du Donbass et du sud de l’Ukraine», la France livre des canons Caesar à l'Ukraine. L'actualité du 22 avril
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3 heures 20 min France24 - Monde
Joueurs russes et biélorusses exclus : Wimbledon divise le monde du tennis
Publié le : 21/04/2022 - 16:07
Romain HOUEIX
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Les organisateurs de Wimbledon ont annoncé, mercredi, l'exclusion des athlètes russes et biélorusses du Grand Chelem londonien sur gazon (27 juin – 10 juillet). Le Majeur est le premier à prendre cette décision, qui suscite un tollé sur le circuit.
Coup de tonnerre dans le monde feutré de Wimbledon. Le tournoi britannique du Grand Chelem a décidé d'exclure les joueurs russes et biélorusses de l'édition 2022 de la grande fête de la fraise à la crème. Le Majeur sur gazon devient ainsi le premier tournoi de tennis à écarter individuellement ces joueurs en raison de l'invasion russe en Ukraine.
"Dans les circonstances d'une agression militaire injustifiée et sans précédent, il serait inacceptable que le régime russe tire le moindre bénéfice de la participation de joueurs russes ou biélorusses", expliquent les organisateurs du tournoi dans un communiqué publié mercredi 20 avril.
"Nous reconnaissons que cette décision est dure pour les personnes individuellement affectées, et c'est avec tristesse qu'ils vont souffrir des actes des leaders du régime russe", ajoute le président du All England Club qui accueille l'épreuve, Ian Hewitt.
Statement regarding Russian and Belarusian individuals at The Championships 2022.
April 20, 2022Daniil Medvedev et Aryna Sabalenka absents
Les tops 100 de l'ATP et de la WTA comptent 16 athlètes concernés par la mesure (quatre joueurs russes, un Biélorusse, huit joueuses russes et trois joueuses biélorusses). Chez les femmes, les Biélorusses Aryna Sabalenka (4e et demi-finaliste en 2021) et Victoria Azarenka (18e) ainsi que les Russes Anastasia Pavlyuchenkova (15e) et Daria Kasatkina (26e) manqueront notamment à l'appel. Chez les hommes, le n°2 mondial Daniil Medvedev et Andreï Rublev (8e) ne pourront défendre leur chance.
Le n°1 mondial, le Serbe Novak Djokovic, a qualifié la décision de "folle", tout en déclarant qu'il "condamnerait toujours la guerre, étant lui-même un enfant de la guerre" à l'issue de son premier match au tournoi de Belgrade.
Les organisateurs de Wimbledon pourraient revenir sur leur décision si les "circonstances chang[ai]ent radicalement d'ici juin", précise le communiqué.
Les circuits masculin et féminin opposés à la décision
Les quatre tournois du Grand Chelem – Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open – sont indépendants des circuits hommes (ATP) et femmes (WTA), où Russes et Biélorusses sont toujours autorisés à participer aux tournois, sous bannière neutre. Les deux circuits ont d'ailleurs critiqué la décision prise par Wimbledon.
L'ATP a qualifié d'"injuste" cette exclusion, d'autant qu'elle s'étend à l'ensemble des tournois sur gazon de cet été en Grande-Bretagne, notamment le Queen's et Eastbourne, qui sont sous l'égide de l'ATP.
The WTA also disapproves of the move by Wimbledon and the LTA to ban Russians and Belarusians from tournaments. pic.twitter.com/PeTy0GTark
April 20, 2022"La discrimination basée sur la nationalité constitue également une violation de nos accords avec Wimbledon aux termes desquels la participation d'un joueur n'est basée que sur son classement. Nous allons maintenant analyser (...) la suite à donner à cette décision", a souligné l'ATP dans un communiqué.
La WTA s'est elle aussi déclarée "très déçue" de l'annonce faite par Wimbledon qu'elle estime "ni juste, ni justifiée", ajoutant qu'elle aussi allait "évaluer les actions qu'elle peut prendre" suite à cette décision.
La délicate question des sanctions des athlètes
Suivant les recommandations du Comité international olympique (CIO), les sportifs russes et biélorusses ont été bannis de nombreuses compétitions d'athlétisme, de patinage artistique ainsi que des Jeux paralympiques de Pékin, du Mondial de football, des Mondiaux de natation... En tennis, les tournois en Russie et en Biélorussie ont été annulés et les deux nations ont été exclues des compétitions par équipes (Coupe Davis et Billie Jean King Cup, toutes deux remportées par la Russie en 2021).
Cependant, le consensus était qu'il semblait difficilement imaginable de sanctionner des individus, loin d'être des soutiens affichés de la politique du Kremlin. Depuis le début du conflit, les joueurs concernés ont été discrets dans leurs condamnations, bien que le Russe Andrey Rublev ait écrit "Pas de guerre s'il vous plaît" sur une caméra de télévision lors d'une compétition à Dubaï juste après l'invasion. "Je veux la paix dans le monde entier", s'est contenté de dire Daniil Medvedev, en convalescence après une opération.
La Biélorusse Azarenka, ancienne n°1 mondiale et sacrée à deux reprises à l'Open d'Australie, s'est montrée plus explicite. "Il est déchirant de voir combien de personnes innocentes ont été affectées et continuent de l'être par cette violence", a déclaré la joueuse en mars.
Toutefois, ces déclarations sont jugées insuffisantes par des joueurs ukrainiens – dont Elina Svitolina (ex-n°5) – qui ont demandé mercredi à l'ATP et la WTA d'exclure les Russes et Biélorusses s'ils ne répondaient pas correctement à trois questions énoncées dans un communiqué : "Soutenez-vous l'invasion (...), soutenez-vous les activités militaires (...), soutenez-vous les régimes de Poutine et Loukachenko ?".
Le gouvernement britannique a donc demandé au tournoi de Wimbledon d'aller plus loin. Il a été un temps question de cautionner la participation à une condamnation explicite et publique de la guerre. Cependant, la solution aurait pu mettre en danger la famille des athlètes.
"Une nouvelle fois, ils font des sportifs les otages de préjugés politiques, d'intrigues politiques (...) C'est inacceptable", a réagi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, avant même l'annonce officielle de Wimbledon.
Les Allemands et les Japonais exclus, pas les Sud-Africains
Wimbledon possède un historique d'exclusion d'athlètes en représailles de guerres. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Majeur britannique avait banni les Allemands et les Japonais. Les Anglais n'avaient pas pardonné le bombardement du All England Lawn Tennis Club en 1940.
En revanche, s'ils ont parfois été privés de Coupe Davis ou de Fed Cup (aujourd'hui la Billie Jean King Cup), les joueurs de tennis sud-africains n'ont jamais été privés du tournoi sur gazon du temps de l'apartheid. Le journal L'Équipe rappelle d'ailleurs que Johan Kriek a atteint deux fois les quarts de finale sous les couleurs sud-africaines, en 1981 et 1982.
Du côté des tournois du Grand Chelem restants de la saison, l'US Open et Roland-Garros, on botte en touche pour le moment. La Fédération américaine a indiqué qu'"à l'heure actuelle, (elle) n'a pas pris de décision concernant la participation de joueurs russes et biélorusses" à l'édition 2022 du Majeur américain. Même réponse du côté de la Fédération française de tennis (FFT) alors que Roland-Garros débute le 23 mai.
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PORTRAITRoman Abramovitch, oligarque russe et premier des milliardaires du football
MISE AU BANGuerre en Ukraine : sport par sport, les sanctions prises à l'encontre de la Russie
MOBILISATIONEn images : en jaune et bleu, le sport rend hommage à l'Ukraine
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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Les États-Unis disent renoncer aux essais de missiles anti-satellite à ascension directe
par Laurent Lagneau · 19 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].
Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.
Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.
Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.
Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».
Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »
« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.
« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.
Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.
Les États-Unis disent renoncer aux essais de missiles anti-satellite à ascension directe
par Laurent Lagneau · 19 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].
Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.
Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.
Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.
Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».
Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »
« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.
« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.
Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.
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Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.
Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.
Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.
Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».
Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »
« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.
« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.
Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.
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Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.
Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.
Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.
Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».
Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »
« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.
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BBC
Longest Covid infection lasted more than 16 months, tests show
By Michelle RobertsDigital health editor
UK doctors believe they have documented the longest Covid infection on record - a patient they treated who had detectable levels of the virus for more than 16 months, or 505 days, in total.
The unnamed individual had other underlying medical conditions and died in hospital in 2021.
Persistent infections such as this are still rare, say the London medics.
Most people naturally clear the virus, but the patient in question had a severely weakened immune system.
Chronic infections like these need studying to improve our understanding of Covid and the risks it can pose, say experts.
The patient first caught Covid in early 2020. They had symptoms and the infection was confirmed with a PCR test.
They were in and out of hospital many times over the next 72 weeks, for both routine checks and care.
On each occasion - about 50 in all - they tested positive, meaning they still had Covid.
The doctors, from King's College London and Guy's and St Thomas' NHS Foundation Trust, say detailed lab analysis revealed it was the same, persistent infection, rather than repeated bouts.
The patient could not shake the infection, even after being given antiviral drugs.
This is different to "long Covid", where symptoms persist after the infection has gone.
One of the medics who will be presenting the findings at a medical conference - the European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases - is Dr Luke Blagdon Snell.
He told the BBC: "These were throat swab tests that were positive each time. The patient never had a negative test. And we can tell it was one continuous infection because the genetic signature of it - the information we got from sequencing the viral genome - was unique and constant in that patient."
Prolonged infections are rare but important, say the researchers, because they might give rise to new variants of Covid - although that did not happen in this case, or other ones that they studied.
Dr Snell said: "The virus is still adapting to the human host when people are infected for a long time. It might provide an opportunity for Covid to accrue new mutations.
"Some of these patients that we have studied have mutations that have been seen in some of the variants of concern."
He stressed that none of the nine patients they checked had spawned a new dangerous variant.
Someone with a chronic infection might not be contagious to others, he added.
Dr David Strain from the University of Exeter Medical School, said: "We know that every time the virus replicates, it must reproduce its RNA - equivalent to manually copying a text book. We know if we were to transcribe an entire book we would make mistakes, so too does the virus. Every copy will produce mutations.
"Although Omicron did not arise in these particular individuals, this demonstrates a very clear pathway by which vaccine resistant variants may arise. Whereas with BA.2 we have got lucky, that the mutation is associated with a less severe illness, there is no guarantee that the next iteration will be the same."
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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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Jack Kerouac, la mer est sa seule patrie
J’ai toujours pensé à l’océan, aux bateaux, ce genre de trucs, dit Everhart, le regard fixé sur les navires au loin. Me tirer loin de cette foutaise. Kerouac entame la rédaction de L’océan est mon frère quinze ans avant l’écriture de l’aventure légendaire de Dean Moriarty, Sur la route, alors qu’il embarque à bord du S. S. Dorchester de la marine marchande, cap sur le Mourmansk, en mer Blanche, au large de la Russie. Après le carnage de Pearl Harbor, les États-Unis se rangent aux côtés des Alliés pour entrer en guerre. Oubliés, l’exaltation des Années folles et le puritanisme de la prohibition. Kerouac a 20 ans et fait partie de cette jeunesse qui se demande ce qu’elle fout là, qui vit de gin la clope au bec et qui lit Rimbaud, Joyce et Céline dans les bars sombres et crasseux de Harlem où l’on s’accoude au zinc collant pour commander un bourbon. 1942 : Citizen Kane a un an, au juke-box, on écoute Bing Crosby et Billie Holiday, on danse encore le swing et le charleston.
« Ce cri d’autrefois, »America ! America ! », qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? Et à sa signification ? On dirait qu’une Amérique, ça n’est que ça – America, un mot magnifique pour un monde magnifique – jusqu’à ce que les gens débarquent tout simplement sur ses rivages, combattent les peuples sauvages indigènes, transforment le pays, l’enrichissent, et puis s’allongent pour bâiller et roter », constate Kerouac par la voix de Bill, son double romanesque. Comme lui, Bill Everhart est un intellectuel passionné qui rêve d’aventure et de liberté, celle de l’immensité sauvage du grand Ouest des tableaux de Bierstadt, celle, aussi, des flots de Melville. Lorsqu’il rencontre Wesley Martin, un marin solitaire « pour qui la vie n’était rien de plus qu’une scène de théâtre où se livrer à la débauche et à la promiscuité sexuelle », Everhart décide après un pari fou conclu sous l’emprise de l’ivresse de le suivre pour « rompre avec la futilité inconsidérée de sa vie passée ». Ensemble ils embarquent à bord du S. S. Westminster dans ces eaux profondes et inquiétantes « où les navires et les hommes ne val[ent] pas grand-chose ».
L’“austère fraternité des hommes”
Face au vert bilieux de l’océan où rôdent, comme Moby Dick, les torpilleurs et les destroyers, confronté à cette vie qu’il a épousée sans vraiment la choisir, Bill découvre l’ « austère fraternité des hommes » dans « ce moelleux drame de la simplicité » qui n’est autre que la monotonie des jours qui passent et se ressemblent, loin de la terre, dans les entrailles du navire.
Le roman, lui, contient l’ébauche de ces thèmes qui préparent, avant qu’elle ne jaillisse vraiment avec Sur la route, la grande littérature de Kerouac et des voyous de la Beat generation, cette jeunesse révoltée qui n’avait pas connu la misère de la Dépression. Comme Kerouac, Bill, Wesley et Moriarty, plus tard, se perdent dans l’alcool qui est à l’image de cette quête qui structure ses récits : la révélation naît dans l’ébriété, mais la désillusion suit toujours, comme au réveil quand viennent la migraine et la nausée. Les romances ébauchées et laissées en suspens, elles, sont la part du mystère qui est le propre du roman inachevé mais qui rappellent, du moins, que la vie ne s’apprend pas dans les livres.
“L’océan est mon frère”, de Jack Kerouac, Gallimard, 208 pages, 19 €.
France24 - World
'Seville lives to the rhythm of football. We want to win this for them' - Fekir
Issued on: 22/04/2022 - 16:10Modified: 22/04/2022 - 16:08
Seville (Spain) (AFP) – Real Betis have an outside shot of finishing in La Liga's top four, a place in the Champions League still within their grasp, but for Nabil Fekir nothing would beat a victory on Saturday.
Betis have won three trophies in their 115-year history, the last of them coming in the Copa del Rey in 2005, when a 12-year-old Fekir was just joining the youth academy at Lyon, the club that released him two years later for not being strong enough.
In the Copa del Rey final between Betis and Valencia on Saturday, Fekir will be perhaps the toughest player on the pitch, a brooding, muscular attacking midfielder, who has suffered more fouls per game this season than any other player in La Liga.
He has been a driving force for Betis too. With five games left in the league, Betis are fifth, four points adrift of the top four, and if that proves a gap too wide to close, lifting the cup would be more than just a consolation.
"It would be amazing to play in the Champions League, it's a prestigious competition, everyone wants to play in it, to taste it," Fekir says, in an exclusive interview with AFP at the club's Luis del Sol training ground.
"But we have one game left in the cup, it's a do-or-die match. We're honoured to be in the final and we will give everything to try to win.
"It would be beautiful, something incredibly special. The most important thing is to win trophies, especially here, with the spirit we have at this club, and the supporters. That doesn't happen every day.
"It's for everyone. For the people who work at the club, for the supporters. Seville is a city that lives to the rhythm of football. We want to win this for them."
'Make you mature'
Over the past decade, Betis have twice needed promotion to return from the second tier while lower mid-table finishes have been more common than anything close to the top six.
But Manuel Pellegrini's arrival as coach in 2020 prompted an upturn, with the team finishing sixth in his first season and currently on track to better that in his second.
Pellegrini is renowned for his ability to exude calm but, like Fekir, he has an explosive side as well.
"I have a very good relationship with him," says Fekir.
"He trusts me and I try to repay that trust on the pitch.
"That's what it is, trust. When we think something isn't right, we say so, and then everything is fine."
Fekir says Pellegrini is held in the highest regard at Betis.
"He is highly-respected, especially here at this club," Fekir says.
"What people think outside, I don't know, but to me the most important thing is to be respected in the place where you work every day. Here, everyone knows what he is. He is loved by everyone."
Fekir's temperament will likely be tested by Valencia, who sit 10th in La Liga and have committed more fouls and picked up more yellow cards in Spain this season than any other.
For his part, Fekir has been shown 10 yellows and two reds, the latest coming last month against Athletic Bilbao, when he teased Athletic by doing kick-ups and then kicked out at Iker Muniain.
"I expect contact, I am a player who likes contact, I need it when I'm on the pitch, to feel my opponent," he says.
"And when you get close to an opponent, you always expose yourself to those things, to fouls and friction. No problem, we adapt, that's my game.
"But referees also have to protect players with quality."
As well as his quality, Fekir's physicality was what, for a while, put him in the eye of Europe's top clubs, including, in 2018, Liverpool. Fekir has said the move broke down due to problems with his agent.
"Ordeals like that make you mature," Fekir says.
"In life, nothing is guaranteed. You have to keep working, moving forward. I spoke to Jurgen Klopp, I met him. It was close. But for reasons not to do with football, it never went through."
The disappointment is obvious but Fekir has continued to flourish and still hopes he could play for France at the World Cup later this year.
"It's my best season here," Fekir says. "I will always give everything and I never hide. That's what they want from me."
© 2022 AFP
BBC
Florida lawmakers have stripped Disney of special tax status
By Holly HonderichBBC News
Florida lawmakers have voted to strip Walt Disney of its special self-governing status amid a political clash between the company and the governor.
The status gave Disney powers to levy tax, build roads and control utilities on the lands of its theme park.
The entertainment conglomerate did not respond to a request for comment.
The move is widely seen as retribution for Disney's opposition to a bill that bars primary school classrooms from discussing sexual orientation.
On Thursday, at the urging of Republican Governor Ron DeSantis, the state House passed a bill that would rid the company of its near-total power over the special district where its theme park is based. It had already passed the Senate.
Known as the Reedy Creek Improvement District, it was created in a 1967 deal between the state and the Walt Disney Company.
Governor DeSantis had previously made it clear he will sign the measure into law. Following the vote, Disney's special district will be dissolved on 1 June, 2023.
Its special status had effectively allowed the company to operate as its own municipal government, with its own board of supervisors and fire department, and meant Disney could even build its own airport, or nuclear power plant if desired.
It had given the entertainment giant freedom from almost all bureaucratic intervention for half a century and is thought to have saved it from tens of millions of dollars in taxes and fees.
And it is part of why Disney chose to build its theme parks in Florida, where it has become the state's largest private employer, with some 80,000 jobs.
But Disney's special relationship with the state of Florida came under threat over its response to a gender and sexuality education bill signed by Mr DeSantis last month.
Formally called the Parental Rights in Education Law, it has been dubbed the "Don't Say Gay" law by critics. It prohibits any instruction about sexual orientation or gender identity between kindergarten and third grade - when students are roughly between five and nine years old.
It also calls on school districts to avoid LGBT topics "when not age-appropriate or developmentally appropriate for students". The legislation also extends to student support services, including counselling, and grants parents the power to sue schools directly if they believe an educator has broken the law.
Opponents say the law will isolate and stigmatise LGBT youth, while supporters say it protects children from age-inappropriate content.
Disney initially stayed tight-lipped on the bill, but reversed course amid pressure from employees to oppose the policy.
After it became law, Disney promised to push for its repeal and fight similar bills across the US.
In response, Mr DeSantis said the company, which has made Florida its home, had "crossed the line".
Earlier this month, Republican lawmakers in the US Congress said they would oppose renewing the company's copyright on Mickey Mouse in 2024 because of Disney's "political and sexual agenda".
Why Florida's governor is after the Magic Kingdom (and so much more)
Analysis By Mat Morrison
The political skies are cloudy in the Sunshine State, and it could be the smoke from the culture wars below.
Governor Ron DeSantis is leading a charge, with a general's eagerness for combat and a politician's eye for opportunity.
Florida-based Disney is only the latest target in his crosshairs, and the so-called "Don't Say Gay" bill just one of a string of conservative laws with Tallahassee origins grabbing national headlines.
There's also been the banning of maths textbooks that the state deemed inappropriate for the classroom. That came after a bill - supported by Mr DeSantis - that makes it easier for parents to challenge books and instructional materials they disapprove of. Supporters say it gives parents a great say in their children's education. Opponents say it's simply censorship.
The governor has also weighed in on the battle over Twitter, vowing to take on the company's board of directors over their tussle with Elon Musk. According to Bloomberg, Florida's state pension fund holds roughly a million shares, which may help explain Mr DeSantis's interest.
And to top it off, he recently signed into law a ban on abortions after 15 weeks of pregnancy, with no exemptions for rape or incest.
The flurry of bills aimed at exciting conservative voters boils down to one important date: 5 November, 2024 - the next US presidential election day.
Read Mat's full analysis here.
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Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].
Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.
Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.
Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.
D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.
« Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.
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Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].
Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.
Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.
Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.
D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.
« Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.
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Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].
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Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.
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L'Humanité
Longtemps pays non aligné, la Finlande fait un pas vers l’Otan
ActuMercredi, les députés finlandais ont commencé à débattre de l’adhésion à l’Alliance atlantique. Une majorité de la population soutient désormais cette option.
Gaël De SantisPour l’heure, seuls trois petits voisins de la Russie appartiennent à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) : l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie. La guerre en Ukraine est en passe de pousser un quatrième État à entrer dans la première coalition militaire du monde : la Finlande, qui partage une frontière de 1 300 kilomètres avec la Russie. Alors qu’en 2017 seuls 21 % des Finlandais étaient favorables à une adhésion à l’Alliance atlantique, ils sont, selon un sondage publié en mars, 62 %, dans ce cas. Les 200 membres de l’Eduskunta, le Parlement finlandais, ont commencé à débattre, mercredi, d’une telle perspective. La semaine précédente, la première ministre social-démocrate, Sanna Marin, a prévenu qu’une décision serait prise « dans les prochaines semaines ».
Le livre blanc présenté aux députés par le ministre de la Défense, Antti Kaikkonen, liste plusieurs options. La première est le renforcement de l’armée finlandaise. Grâce au service militaire masculin obligatoire, le pays peut rapidement aligner 280 000 hommes en temps de guerre. Cela représente deux fois les effectifs russes engagés en Ukraine. En outre, Helsinki peut compter sur 900 000 réservistes.
La deuxième est un traité d’assistance mutuelle avec les États-Unis, qui apporteraient des garanties de sécurité au pays nordique, combiné à une alliance avec la Suède – seul autre pays de la région non membre de l’Otan. Une telle perspective est fragile ; les États-Unis n’apportent pas même à Israël, leur principal allié au Proche-Orient, une telle protection. L’adhésion à l’Otan serait celle qui serait « considérément plus » dissuasive contre une invasion, estime le rapport. Ce dernier relève que, s’il n’y a pas de menace immédiate contre la Finlande, la Russie ne se soucie plus de la souveraineté de ses voisins.
Au Parlement, huit des dix groupes penchent pour l’adhésion. Si le SDP de Sanna Marin n’a pas officiellement pris position pour l’Alliance, son président de groupe, Antti Lindtman, a dit être prêt à « prendre les décisions qui garantissent le mieux la sécurité des Finlandais ». Ses alliés verts et du centre sont favorables à une adhésion rapide à l’Alliance. Le parti suédophone RKP souhaite, lui, voir se concrétiser l’entrée dans l’Otan en même temps que la Suède – autre pays neutre aujourd’hui, mais où un sondage montre que 57 % des habitants sont favorables à une telle perspective. Le principal parti d’opposition, Coalition, partage l’option majoritaire.
Les ex-communistes de l’Alliance de gauche qui participent au gouvernement sont désormais divisés sur le sujet. Leur président de groupe, Jussi Saramo, a appelé, mercredi, à ne pas prendre de décisions « fondées sur des émotions ». Selon lui, cela pourrait entraîner des tensions à la frontière, et la Finlande deviendrait le pays de « première frappe » en cas de conflit. Il appelle également à ce que la Finlande continue de prôner un désarmement nucléaire, si Helsinki rejoint l’Alliance.
Après la Seconde Guerre mondiale, la Finlande a dû céder des territoires à l’Union soviétique et se conformer à un statut de neutralité. Helsinki a rompu avec cette option en rejoignant l’UE en 1995.
finlandeOtansuèdeRussie New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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Valeurs Actuelles
Honda Civic mode hybride
PHILOSOPHIE
Voici la onzième génération de Civic. Une berline classique qui cumule un demi-siècle de bons et loyaux services. Et qui tâte enfin de l’hybridation. Aux États-Unis, elle circule depuis plus d’un an déjà, mais la France devra attendre juin pour la découvrir. Il faut dire qu’elle collait plutôt au marché nord-américain. Voyez son gabarit : 4,55 mètres de long… pour une compacte. Elle a gagné 3 centimètres par rapport à l’ancienne génération. Ses lignes se sont adoucies toutefois, pour gommer les formes un brin caricaturales du précédent modèle. Cela ne pourra que plaire au public européen, pas toujours sensible à l’esthétique manga. Ici, l’abaissement de la ligne de capot de 25 millimètres et les porte-à-faux réduits ajoutent au dynamisme général. Avec ses feux étirés sur la poupe, elle a même un petit côté Audi.
AMBIANCE
À l’intérieur, l’augmentation des surfaces vitrées apporte de la lumière. Le design de la planche de bord s’est épuré. Plus simple, remanié à l’horizontale, il reprend les recettes de bon sens du Honda H-RV. L’écran d’infodivertissement de 9 pouces remonte pour se caler à la hauteur de la casquette en arche de l’instrumentation numérique.
L’espace pour les passagers à l’arrière est digne de la catégorie supérieure. L’empattement a même progressé de 35 millimètres. Notons que le système multimédia profite d’une connexion sans fil pour Android et Apple. Attendons de voir quelles versions d’iPhone, car toutes les licences n’étaient pas prises en compte sur l’ancienne génération. Côté électronique, la nouvelle Civic accède à la conduite autonome dans les embouteillages, à condition bien sûr de garder les mains sur le volant.
TECHNIQUE
Sous le capot, les ingénieurs n’ont pas mégoté. Moteur essence inédit de 2 litres de cylindrée à injection directe. Sa conception repose sur un cycle thermodynamique de type Atkinson qui améliore le rendement. Il est associé à deux machines électriques, dont l’une assure la fonction de générateur, l’autre aidant à la locomotion et notamment dans les phases de démarrage. Transmission à rapport fixe. Puissance totale de 184 chevaux. Avec une valeur de couple plutôt élevée de 315 newtons-mètres. Il va y avoir un peu de sport ! Honda, on le sait, demeure l’un des meilleurs motoristes au monde. Les consommations sont toujours maîtrisées. Ici, les valeurs annoncées sont inférieures à 5 litres aux 100 kilomètres en moyenne. Ce qui paraît tout à fait crédible quand on sait que les SUV maison, plus lourds, tournent autour de 6 litres aux 100 kilomètres, vérifiés lors de nos essais. Bonne nouvelle : cette Civic Hybride échappe au malus de Bercy.
France24 - Monde
Mali : l'armée française affirme avoir filmé des mercenaires russes en train d'enterrer des corps
Publié le : 22/04/2022 - 15:44
Wassim NASR
Wassim NASR
L'armée française accuse des mercenaires russes d'avoir tenté de faire endosser à des soldats de l'opération Barkhane des exactions à proximité de la base de Gossi, dans le nord du Mali. L'état-major dénonce "une attaque informationnelle", au moment de remettre officiellement les clés de la base aux forces armées maliennes.
L'armée française a filmé ce qu'elle affirme être des mercenaires russes en train d'enterrer des corps près de la base de Gossi, dans le nord du Mali. Selon les militaires, ces individus étaient en train de créer de toute pièce un charnier dans le but, ensuite, d'accuser les Français d'en être responsables.
Cette affaire intervient alors que l'armée française, dans le cadre de son désengagement du Mali annoncé en février, a officiellement remis, mardi, aux forces armées maliennes (FAMa) les clés de la base de Gossi, qui accueillait 300 soldats français.
Le lendemain, dans la soirée, un message est publié sur Twitter. "Un compte, que nous savons faux, d'un individu qui se fait passer pour un soldat malien, avertit que des images de cadavres et d'un charnier vont être diffusées", raconte sur France 24, Wassim Nasr, journaliste à France 24. En illustration : une image des armées françaises.
Jeudi 21 avril, le compte publie effectivement une photo de cadavres floutés enterrés dans le sable, avec pour commentaire : "C'est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base à #Gossi (...) on peut pas garder le silence sur ça !".
Aujourd’hui je vais vous parler @FRANCE24 d’une histoire sordide, une désinformation naissante, des cadavres, du sable, des mercenaires et une institution qui a décidé qu’il est temps de jouer carte sur table et de montrer ce qu’elle est capable de voir de jour… comme de nuit pic.twitter.com/lvPkcDAiY0
April 22, 2022Une "attaque informationnelle"
"Sauf que les armées françaises ont capturé, avec des moyens aériens, cette même scène. Et sur ces images, on voit effectivement des individus filmer la scène publiée par la suite sur les réseaux sociaux", explique Wassim Nasr.
"C'est la première fois que l'armée française décide de dévoiler ces images, normalement confidentielles, pour dénoncer une désinformation", poursuit le journaliste. "C'est une manière de prendre les devants pour montrer le parcours de cette désinformation."
Wagner"Cette manœuvre de décrédibilisation de la force Barkhane semble coordonnée. Elle est représentative des multiples attaques informationnelles dont les militaires français font l'objet depuis de nombreux mois", a poursuivi l'état-major.
Paris a décidé son retrait militaire du MaliMardi, l'état-major avait prévenu s'attendre à des attaques informationnelles à l'occasion de la rétrocession de la base de Gossi. Son porte-parole, le colonel Pascal Ianni, avait précisé qu'un état des lieux "documenté" de la base avait été dressé, pour protéger la France d'éventuelles accusations. Une allusion au sentiment antifrançais qui a gagné du terrain dans la région et a valu à la France de faire l'objet de campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux. "Il y a plusieurs mois, les forces françaises ont été accusées de participer à des trafics (...), d'armer les terroristes voire de commettre des exactions", avait rappelé le colonel Ianni.
Des exactions perpétrées par le groupe Wagner ?
L'armée française estime également que "la comparaison des photos publiées sur Twitter et des images recueillies par le capteur spécialisé permet de faire un lien direct entre ce que font les mercenaires de Wagner et ce qui est faussement attribué aux militaires français". Selon elle, ces "exactions témoignent des modes d'action mis en œuvre par les mercenaires de Wagner, qui sont observés en Centrafrique depuis (son) déploiement et qui ont été dénoncés par de nombreuses organisations internationales et ONG".
"Depuis le début du mois de mars, plusieurs massacres ont été répertoriés dans le centre du Mali. Systématiquement, selon des témoins, les troupes Wagner sont présentes", abonde Wassim Nasr.
Avec AFP
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L'UE "arrête" ses formations militaires au Mali mais conserve sa présence au Sahel
Au Mali, Amnesty déplore la lenteur de la justice sur les crimes visant des civils
L'armée française remet officiellement au Mali la base militaire de Gossi
L'Humanité
La paix, grande absente de la guerre en Ukraine
ActuNÉGOCIATIONS Face à la chute de Marioupol et à l’intensification des combats dans le Donbass, les Occidentaux accélèrent les livraisons d’armes aux Ukrainiens. Les pourparlers sont au point mort.
Vadim KamenkaAu terme de deux mois de siège, le président russe, Vladimir Poutine, a qualifié jeudi de « succès » la prise de Marioupol, en Ukraine. Avec ce port stratégique, l’armée russe contrôlerait l’essentiel de la mer d’Azov et les côtes sud du pays jusqu’à Kherson, au bord de la mer Noire. Alors que 2 000 combattants ukrainiens seraient coincés dans l’usine Azovstal (lire notre article dans l’Humanité du 21 avril), le dirigeant a annulé l’ « assaut », car il « n’est pas approprié. Il faut penser à la vie et à la santé de nos soldats et de nos officiers, il ne faut pas pénétrer dans ces catacombes ».
De son côté, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a réclamé l’instauration spécifique d’un couloir humanitaire d’urgence autour du complexe métallurgique avec « des garanties que les gens seront en sécurité ». Vladimir Poutine a, lui, appelé les combattants à la reddition, leur promettant d’être « traités avec dignité ».
En attendant, les négociations de paix semblent bien lointaines. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a tenté de réclamer dans un courrier d’être reçu par les présidents russe et ukrainien dans le but de « ramener la paix ». Au même moment, le président du Conseil européen, Charles Michel, en visite à Kiev mercredi, assurait Volodymyr Zelensky que l’UE ferait « tout son possible » pour l’aider à « gagner la guerre ». Vingt-quatre heures plus tard, le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a promis de livrer à l’Ukraine « 200 tonnes » de matériel militaire, soit le double de l’aide envoyée jusqu’ici.
nouvel ajout à l’arsenal nucléaire russe
Plusieurs pays de l’Otan – États-Unis, Royaume-Uni, République tchèque, Pays-Bas – ont également donné leur feu vert à l’envoi d’armes lourdes. La ministre de la Défense allemande, Christine Lambrecht, a affirmé jeudi que l’Ukraine allait recevoir « dans les prochains jours » des « chars de combat, des véhicules blindés, ou d’autres possibilités de matériels » des partenaires est-européens. Israël a accepté mercredi, pour la première fois, d’envoyer des équipements de protection : casques et gilets pare-balles. La Norvège, elle, a annoncé avoir fourni une centaine de missiles antiaériens de conception française à l’Ukraine.
Face à cette surenchère, la Russie a effectué un premier test de son missile balistique intercontinental Sarmat. Le Pentagone, qui a précisé avoir été prévenu, estime qu’il s’agit d’un exercice et non d’une menace pour les États-Unis. De son côté, le président Vladimir Poutine l’a présenté comme un nouvel ajout à son arsenal nucléaire et matière à réflexion aux ennemis de Moscou. Une dissuasion qui a forcé l’Otan à ne pas intervenir de manière massive en Ukraine.
Maintenant que les combats se concentrent autour du Donbass, comme en 2014, les pourparlers n’apparaissent plus prioritaires. Le retour d’un certain nombre d’ambassades à Kiev, les visites successives de chefs du gouvernement et de dirigeants européens dans la capitale laissent croire à une forme de stabilité. Près d’un million d’Ukrainiens qui avaient quitté le pays seraient revenus. « L’urgence n’est plus au dialogue et au cessez-le-feu. Le souci de tout miser sur une victoire militaire, c’est qu’en cas de défaite comme à Marioupol, les discussions arrivent trop tard pour les civils et les militaires », estime Tania, à Kiev.
Un certain nombre de pays s’interrogent sur cet engrenage guerrier. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a même accusé « des pays au sein de l’Otan » de vouloir que « la guerre dure ». Dans un entretien accordé à CNN, l’économiste Jeffrey Sachs s’interroge, lui, sur la stratégie américaine de sanctions et de livraisons d’armes. La seule réponse à la guerre reste « un accord de paix », quitte à faire des compromis sur l’Otan. « Les États-Unis aimeraient voir Poutine vaincu militairement, et les armements de l’Otan ont porté un coup dur et énorme aux forces russes. Mais il est également vrai que l’Ukraine est détruite dans ce processus. Il est peu probable que la Russie déclare sa défaite et se retire. Elle reste davantage susceptible d’escalade – même, potentiellement, en utilisant des armes nucléaires. Ainsi, les arme s de l’Otan peuvent infliger des coûts énormes à la Russie mais ne peuvent pas sauver l’Ukraine. Autre remarque, l’approche actuelle sapera la stabilité économique et politique dans le monde et pourrait diviser le monde en camps pro-Otan et anti-Otan au détriment des États-Unis (…). Le véritable succès serait que les troupes russes rentrent chez elles et que la sécurité de l’Ukraine soit assurée. Ces résultats peuvent être obtenus à la table des négociations », conclut ce consultant spécial de l’ONU.
UkraineGuerre en UkraineRussiemarioupol BBC
OneWeb: UK satellite firm does deal to use Indian rockets
Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter
OneWeb, the satellite company part-owned by the UK government, has done a deal to use Indian rockets.
The arrangement will supplement the contract the London-headquartered firm has with American rival and rocket operator SpaceX of California.
The new deal was announced as UK Prime Minister Boris Johnston headed to India for two days of talks.
The firm was forced to look for alternatives when its deal with the Russian space agency fell apart.
OneWeb said the first Indian launch of its broadband internet satellites could take place by the year's end.
The spacecraft would go up from the Satish Dhawan Space Centre on Sriharikota Island in the east of the country.
The rocket to be used is likely to be India's Geosynchronous Satellite Launch Vehicle (GSLV), its largest and most capable vehicle.
Some sort of deal with NewSpace India, the commercial arm of the country's national space agency, was expected. OneWeb's largest shareholder is the Indian conglomerate Bharti Global.
Its chairman, Sunil Bharti Mittal, is also the executive chairman at OneWeb.
"This is yet another historic day for collaboration in space, thanks to the shared ambition and vision of NewSpace India and OneWeb," he said in a statement.
"This most recent agreement on launch plans adds considerable momentum to the development of OneWeb's network, as we work together across the space industry toward our common goal of connecting communities globally."
OneWeb's plans to build a global network of internet satellites in the sky was knocked off course in March by the war in Ukraine.
The conflict, and the resulting western sanctions against Russia, led to the company losing access to Russian Soyuz rockets.
With only two-thirds of the satellites in orbit needed to complete its network, OneWeb had little choice but to go to SpaceX to book some rides on the California outfit's Falcon rockets. SpaceX is currently building its own space-borne internet service called Starlink.
OneWeb didn't say how many Indian launches it would use, or what its contract with NewSpace India was worth.
The GSLV can lift about nine tonnes to low-Earth orbit - similar to the Soyuz.
It was last used in 2019 to launch India's Chandrayaan-2 Moon mission.
OneWeb has so far launched 428 satellites, enough to provide internet broadband connections above 50 degrees North in latitude. It needs, however, to get to 650 or so to start delivering connections across the whole Earth.
The company's intention is to expand later generations of the network to encompass 7,000 satellites in orbit, meaning the GSLV could become a key component in the future of the OneWeb project.
"We welcome the partnership between OneWeb and NewSpace India Limited (NSIL); it's a historic development and this will surely pave the way for a greater participation of private space players, resulting in a boost to the Indian space economy," said Lt. Gen. Anil Kumar Bhatt (Retd), the director general of the Indian Space Association.
"This partnership has the potential to drive the attention of many international players towards India's capabilities, leading to a significant increase in our share in the international space economy which is just 2.6% currently; and at the same time contribute to nation building and economic growth of the country," he told BBC News.
Building space-borne internet systems is the vogue of the moment.
As well as OneWeb and SpaceX-Starlink, the Amazon online retailer is about to get into this market.
Earlier this month it signed the largest commercial launch deal ever, purchasing up to 83 launches from three separate rocket companies to loft its Kuiper system.
This would see more than 3,000 internet broadband satellites placed in low-Earth orbit over a period of five years.
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Valeurs Actuelles
Le Market, restaurant près des Champs-Élysées, a 20 ans
Le Market, à Paris, a 20 ans. Son chef, Jean-Georges Vongerichten, Alsacien de naissance, est propriétaire de 51 restaurants dans le monde dont 16 à New York, ce qui fait de lui, malgré sa grande discrétion, l’un des chefs français les plus influents au monde ! Il est souvent à Paris et, en fin d’année dernière, a fêté l’anniversaire de ce restaurant à la cuisine franco-asiatique, avec à ses côtés Rajoo Etwar, qui l’épaule depuis presque aussi longtemps. Dans un décor minimaliste mais élégant, un univers au cadre contemporain éclairé par de gigantesques baies vitrées séduit une clientèle d’affaires huppée.
Dans l’assiette, une salade de crevettes à la vapeur, avocat et tomate, vinaigrette au champagne (27 euros), ou une soupe de poulet au lait de coco, shiitaké et galangal (24 euros). En plat, un saumon rôti aux épices, infusion de coco-citron vert, fenoui et ail des ours (35 euros) ou un turbot à la plancha, pois printaniers, vinaigrette haricots noirs et gingembre (44 euros). Côté viande, la spécialité du Market est un poulet en croûte de parmesan, artichaut, sauce basilic (32 euros).
Les becs sucrés apprécieront un sundae au potiron avec sa chantilly légère, graines de potiron et noix de pécan. Les vins sont souvent proposés en accord avec les mets par les sommeliers qui sont de bon conseil. Jean-Georges Vongerichten fut un des premiers à proposer les sauces sucrées avec ses poissons et ses viandes. Compter de 48 à 95 euros au déjeuner sans les vins.
Market, 15, avenue Matignon, Paris VIIIe. Tél. : 01. 56.43.40.90.
France24 - Monde
Michael Sztanke, réalisateur : "des mots de femmes que l'on n'entend pas" sur le génocide au Rwanda
Publié le : 22/04/2022 - 11:19
Pauline GODART
Journaliste et réalisateur, Michael Sztanke cosigne avec le chanteur et écrivain Gael Faye un documentaire intitulé "Rwanda, le silence des mots". Trois survivantes du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994 dénoncent les viols dont elles ont été victimes dans des camps de réfugiés, accusant notamment des soldats français qui étaient, à l'époque, censés les protéger. Ces femmes ont accepté pour la première fois de témoigner devant une caméra, en revenant sur les lieux de leur calvaire.
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Rwanda : Emmanuel Macron reconnaît les "responsabilités" de la France dans le génocide
Reporters
Les "Justes" du Rwanda : rencontre avec des héros du génocide
RWANDA
Vidéo : au Rwanda, l'écrivain Gaël Faye présente son "Petit pays" en musique
Valeurs Actuelles
La douceur de vivre des Hôtels littéraires
Arthur Rimbaud, Jules Verne, Alexandre Vialatte, Marcel Aymé, Gustave Flaubert et Marcel Proust… Six auteurs français dont les œuvres sont aussi emblématiques que leur personnalité ; six figures phares de la littérature qui ont inspiré Jacques Letertre, fondateur de ce concept hôtelier unique. En 2013, cet amoureux des livres, par ailleurs président de la Société des hôtels littéraires, inaugure Le Swann, consacré à Marcel Proust, à deux pas de la gare Saint-Lazare, dans le VIIIe arrondissement de Paris.
Non loin du parc Monceau et de l’appartement du boulevard Haussmann où l’écrivain conçut À la recherche du temps perdu, l’emplacement est à la confluence des pérégrinations parisiennes de Marcel Proust. L’écrivain est présent dans chaque pièce, à travers des textes encadrés, des extraits imprimés sur les murs et même une pièce unique : une édition originale de Du côté de chez Swann datant de 1913. Une immense bibliothèque permet aux visiteurs de passage d’emprunter un exemplaire d’un roman ou d’une biographie, déclinés en plusieurs langues.
Ce fut ensuite l’hôtel Gustave-Flaubert, niché dans le centre historique de Rouen, que la décoratrice Aude Bruguière a habillé de papiers peints fleuris. Point d’orgue du lieu, le boudoir de Madame Bovary pour s’isoler au calme et dévorer un roman. C’est ensuite à Clermont-Ferrand, en 2016, que la collection célèbre Alexandre Vialatte et rappelle ainsi les racines auvergnates du chroniqueur et romancier. Situé sur la place Delille, à quelques mètres de la basilique Notre Dame-du-Port, cette adresse intimiste possède une vue imprenable sur la ville et les volcans.
Retour à Paris pour découvrir Marcel Aymé à Montmartre, figure du quartier où il vécut jusqu’à sa mort, en 1967. Comme dans chaque hôtel de la collection, manuscrits, œuvres d’art et objets d’époque convoquent l’écrivain : ici, la statue du Passe-Muraille et sur les portes des chambres, les noms de ses amis.
Un peu plus loin, près de la gare de l’Est où l’attendait Verlaine, Arthur Rimbaud se déploie à travers 42 chambres et un décor empli de son âme et de ses poèmes. À la réception, une immense statue de Rimbaud par l’artiste contemporain Ernest Pignon-Ernest accueille les visiteurs. Signature de l’auteur sur les jetés de lit, poésies tapissant les couloirs et exemplaire des Illuminations offert… rien n’est laissé au hasard.
Une ode à la mer et au voyage
Le dernier-né, consacré à Jules Verne, a ouvert en 2021 à Biarritz à quelques pas de l’océan, au cœur de ses plus grands romans. Les 77 chambres portent le nom de ses œuvres et la décoration, signée Aleth Prime, est une ode à la mer et au voyage, comme ses têtes de lit ornées de ballons, écho à l’expédition du Dr Fergusson.
Parce que l’amour des belles lettres est un fil rouge, les Hôtels littéraires organisent des rendez-vous culturels : soirées théâtre dans les adresses parisiennes, expositions, conférences et partenariats avec les musées voisins ; tandis que les librairies de quartier proposent des séances de signatures. Présents au cœur de chaque hôtel, les espaces de coworking séduiront les écrivains voyageurs, forcément inspirés par ces plumes légendaires. Érudit et authentique, l’esprit des lieux ravive le goût de lire et l’envie de redécouvrir chacun de ces auteurs.
BBC
RSC artistic director Gregory Doran to step down after a decade
The artistic director of the Royal Shakespeare Company (RSC) is stepping down after a decade in the role.
Gregory Doran has been with the company for 35 years, and will continue as artistic director emeritus until the end of 2023, said the RSC.
He will begin rehearsals next week for Richard III with Arthur Hughes in the title role.
It had been a "real privilege" to serve with the organisation, he said.
"We have made many strides in making our theatre more inclusive, accessible, diverse and accountable, but there is always more to do and I wish whoever succeeds me joy in continuing that work," he said.
Appointed to the position in 2012, he directed David Tennant in the title role of Richard II which became the first RSC production to be seen live in cinemas around the world.
His 2018 production of Troilus and Cressida, including a collaboration with percussionist Dame Evelyn Glennie, became the company's first equally gender-balanced cast in a Shakespeare play on the main stage, with the first disabled actor in a leading Shakespeare role for the company.
Other productions for the RSC, based in Stratford-upon-Avon in Warwickshire, include the world stage premiere of David Walliams' The Boy in the Dress, including songs from Robbie Williams, and Death of A Salesman with husband Sir Antony Sher.
Mr Doran had taken compassionate leave to care for Sher who died of cancer aged 72 in 2021.
RSC chair Shriti Vadera said Mr Doran had made an "extraordinary contribution" to the company during his 35-year career.
"He has generously supported many artists at all stages of their careers and has championed young people's learning and literacy through our unique school and Learning programmes."
Erica Whyman, who has been acting artistic director since September 2021, will continue in this role during the search for a replacement.
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Gregory Doran named as RSC chief
Sir Antony Sher to play Lear for RSC
Actor Sir Antony Sher dies of cancer aged 72
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L'Humanité
L’homme du jour. Alexandre Yaroshuk
Homme du jourMarc de Miramon C’est une nouvelle vague de perquisitions et d’arrestations menée par les autorités biélorusses, visant des militants syndicaux et des journalistes indépendants, que vient de dénoncer le centre des droits de l’homme Viasna. Au moins 16 personnes ont été arrêtées cette semaine à Minsk, Grodno ou Borisov, dont Alexandre Yaroshuk, président du Congrès biélorusse des syndicats démocratiques, ainsi qu’Alexandre Bukhvostov, un autre haut dirigeant syndical. Le pouvoir d’Alexandre Loukachenko n’a pas jugé nécessaire de rendre publique les motifs réels, même si plusieurs syndicats avaient été décrétés « organisations extrémistes ». Il s’agit d’une « opération de nettoyage contre la société civile », dénonce l’ancien candidat à la présidence Siarhei Cherachen. Selon ce dernier, des agents de sécurité vêtus d’uniformes noirs auraient forcé les portes du bureau syndical et maintenu debout contre le mur ceux qui étaient à l’intérieur, le temps de la perquisition. Depuis la réélection contestée du président biélorusse en août 2020, près de 35 000 personnes ont été arrêtées, dont 1 127 seraient toujours détenues comme prisonniers politiques.
homme ou femme du jourbiélorussie France24 - World
War in Ukraine: Latest developments
Issued on: 22/04/2022 - 16:04Modified: 22/04/2022 - 16:02
Kyiv (Ukraine) (AFP) – Here are the latest developments in the war in Ukraine:
Russia targets east, south
The Russian army will aim to take full control over eastern and southern Ukraine, Russian news agencies quote a top general as saying.
"Since the start of the second phase of the special operation... one of the tasks of the Russian army is to establish full control over the Donbas and southern Ukraine," Major General Rustam Minnekaev says.
He adds that this would create a "land corridor" to annexed Crimea.
'Kyiv blocking Mariupol surrender'
Russian President Vladimir Putin accuses Kyiv of refusing to allow Ukrainian troops to surrender in the besieged port city of Mariupol.
"All servicemen of the Ukrainian armed forces, militants of the national battalions and foreign mercenaries who laid down their arms are guaranteed life, decent treatment in accordance with international law, and the provision of quality medical care," he says, adding: "But the Kyiv regime is not allowing for this opportunity to be used."
Russian success 'hinges' on Mariupol
The success of Russia's military operation in Ukraine depends on its ability to capture the strategic port city of Mariupol, the regional governor tells AFP.
"The enemy's offensive operation in the south hinges on Mariupol. The enemy is trying to focus all its efforts on it," Donetsk governor Pavlo Kyrylenko says.
Earlier Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Mariupol "continues to resist" despite Russian claims to have captured it after besieging it for weeks.
Kyrylenko says remaining Ukrainian forces holed up inside the sprawling Azovstal steel plant in Mariupol are "holding on" and have ammunition but are "exhausted after two months of fighting".
Russia 'ready' for truce
Russia's defence ministry says it is ready for a humanitarian ceasefire at the Azovstal steel plant if Kyiv's soldiers surrender.
The ceasefire would start with the "raising of white flags" by Ukraine's forces "along the entire perimeter or in certain areas of Azovstal", it says.
"If such signs are found in any part of the Azovstal metallurgical plant, Russia's Armed Forces... will immediately stop any hostilities and provide a safe exit," it adds.
EU chief calls for Mariupol access
European Council president Charles Michel says he urged Russian President Vladimir Putin in a phone call to allow humanitarian access to Mariupol during Orthodox Easter.
Russian actions may be 'war crimes': UN
The United Nations accuses Russia of actions in Ukraine "that may amount to war crimes".
"Russian armed forces have indiscriminately shelled and bombed populated areas, killing civilians and wrecking hospitals, schools and other civilian infrastructure, actions that may amount to war crimes," said Ravina Shamdasani, spokesperson for the UN's Office of the High Commissioner for Human Rights.
From the start of the war on February 24 to midnight on April 20, the UN mission has documented and verified 2,345 civilians have been killed and 2,919 wounded, it said.
Civilian evacuations halted
No evacuations of civilians will take place in Ukraine on Friday as the situation on the roads is too dangerous, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk says on the Telegram messaging app.
On Thursday, some 79 people, mostly women, were evacuated on three buses from Mariupol.
War could last to end 2023
UK Prime Minister Boris Johnson says there is a "realistic possibility." that fighting in Ukraine could drag on until the end of next year because of the stiff resistance to Russia's invasion.
Johnson tells reporters in New Delhi Russia's Vladimir Putin had made a "catastrophic blunder".
"The only option he now has really is to continue to try to use his appalling grinding approach," he adds.
Johnson also says the UK is considering sending tanks to Poland so that Warsaw can send its own to Ukrainian forces fighting against Russia.
France sending heavy artillery
France is sending several heavy artillery pieces to Ukraine, President Emmanuel Macron says.
"We are delivering significant equipment, from Milan (anti-tank missiles) to Caesar (self-propelled howitzers)," Macron tells a regional newspaper.
"I think we have to continue on this route. Always with the red line that we will not become parties to the conflict."
Sham referendums planned: Zelensky
Zelensky accuses Russia in a video address of planning to "falsify" an independence referendum in the partly occupied southern regions of Kherson and Zaporizhzhia.
Kherson was the first major city to fall to Russian forces after their February 24 invasion of Ukraine.
To the north, the Russian army also controls a vast area surrounding the city of Zaporizhzhia, which remains in Ukrainian hands.
burs-jmy/ach
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Le duc d’Odessa était français
L’Ukraine a trois capitales. Kyiv (ou Kiev), dans le nord du pays, a été le centre de la Rouss orthodoxe et byzantine, dont sont issues les nations russe, biélorusse et ukrainienne modernes. Siège du pouvoir soviétique local de 1934 à 1991, elle est aujourd’hui celui du gouvernement ukrainien indépendant. Lviv, à l’ouest, a été la capitale politique ou culturelle, selon les époques, de la Ruthénie : une seconde Ukraine, liée à la Pologne, au monde germanique et au catholicisme. Mais il y a aussi, au sud, Odessa, qui incarne un troisième destin ukrainien : pacifique, cosmopolite et libéral. Celui-ci réconciliera-t-il un jour les deux premiers ? On se prend à l’espérer.
Odessa naît en 1794 d’un décret de Catherine II : l’impératrice décide de créer un port sur le rivage presque inhabité de la mer Noire, arraché aux Ottomans trois ans plus tôt, et de lui donner un nom inspiré de la mythologie hellénique, “la ville d’Odysseus”, c’est-à-dire d’Ulysse… Mais il faut attendre 1803 pour que ce site prenne son essor. Avec un nouveau gouverneur qui restera en place pendant onze ans : un émigré français, le duc Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu.
Célèbre et vénéré jusqu’à ce jour en Ukraine et en Russie, ce personnage – arrière-arrière-arrière-petit-neveu du cardinal et petit-fils du maréchal de Richelieu – a longtemps été oublié en France, bien qu’il y ait joué un rôle important à la fin de sa vie, sous la Restauration : en qualité de représentant de Louis XVIII lors du second congrès de Vienne, puis de ministre des Affaires étrangères et de Premier ministre à deux reprises.
C’est cette sagesse qui a conduit Richelieu à émigrer dès 1790 : officier de cavalerie, il n’entretient pas plus d’illusions sur la survie de l’Ancien Régime que sur la nature de celui qui va le remplacer
Louis Aragon a commencé à lui rendre justice en 1958 dans la Semaine sainte , un roman qui se déroule pendant les Cent-Jours : « On m’en voudra peut-être , dit l’écrivain, pour ces quelques lignes en faveur de ce duc au teint sombre et aux cheveux frisés. Mais je l’avoue, ne pas les écrire aurait troublé mon sommeil. »
L’historien Emmanuel de Waresquiel l’a définitivement réhabilité, en 1990, avec une biographie nourrie de « quarante cartons d’archives » déposés à la Sorbonne. Richelieu y apparaît comme un conservateur réfléchi à la Montesquieu, ou un précurseur de Tocqueville ; un disciple des Lumières, mais aussi un chrétien sincère ; un homme de raison, mais l’ennemi des systèmes ; un réaliste, qui sait que les sociétés s’inscrivent dans une histoire et une géographie, qu’elles évoluent et se transforment, mais aussi qu’elles périssent d’être forcées.
Un opéra et un théâtre pour attirer un public fortuné
De fait, c’est cette sagesse qui a conduit Richelieu à émigrer dès 1790 : officier de cavalerie, il n’entretient pas plus d’illusions sur la survie de l’Ancien Régime que sur la nature de celui qui va le remplacer. Il tente de revenir en France sous Bonaparte, se ravise, repart en Russie sans le sou.
Le tsar Alexandre Ier lui confie enfin Odessa puis toute la Nouvelle-Russie. Richelieu disposera des pouvoirs quasi absolus d’un vice-roi, mais pourra y établir, paradoxalement, une société libre. Il a 37 ans, dont treize d’errance. Cette nomination est la chance de sa vie.
Vêtu en simple officier, Richelieu s’amuse à rendre visite aux bateaux qui viennent d’arriver, à demander à leurs commandants
À peine arrivé, il fait bâtir un opéra et un théâtre : la meilleure façon d’attirer des élites – commerçants, industriels ou administrateurs – qui fuient, comme lui, le remue-ménage européen. Il réglemente ensuite l’habitat. Les maisons particulières devront suivre, sur un plan en damier, un même modèle architectural : deux étages au moins. Mais chaque propriétaire sera tenu de planter des arbres devant et derrière son immeuble ; il en ira de même dans la campagne environnante, à raison de 300 arbres par lot agraire de 25 déciatines (une mesure agraire propre à la Russie, proche de l’hectare). Ces parcs et ces forêts fixent le sol, assainissent l’air, protègent du vent en hiver et du soleil en été. Ils donnent d’emblée à Odessa et à ses environs un caractère très particulier. « L’Eden retrouvé », écrira en 1812 un visiteur français émerveillé, le comte de Lagarde. Un port en eau profonde est inauguré en 1805. Un premier bassin est attribué aux navires russes venant de Kherson et des autres ports fluviaux ou maritimes d’Ukraine et de Crimée. Un second est réservé aux navires étrangers. Cette répartition permet de régler au plus vite les formalités douanières et fiscales, mais aussi d’effectuer, si nécessaire, des contrôles médicaux. Vêtu en simple officier, Richelieu s’amuse à rendre visite aux bateaux qui viennent d’arriver, à demander à leurs commandants s’ils ont été bien accueillis. Quelle n’est pas la surprise du capitaine et des passagers quand ils sont reçus, quelques jours plus tard, par le gouverneur, cette fois en grand habit…
La ville offre la liberté de religion à tous ses habitants
L’essentiel n’est pourtant pas dans cet urbanisme si novateur, ni dans ces manières gaies et courtoises, mais bien dans la “Constitution”, non écrite et d’autant plus durable, que Richelieu donne à la ville et à son arrière-pays. Elle repose à la fois sur la liberté, sur l’effort et sur la confiance. Chacun vit et travaille comme il l’entend : l’État garantit la sûreté publique et privée, le droit, le respect des engagements.
Première liberté : celle de s’établir. Les étrangers reçoivent les mêmes droits civiques que les nationaux, leurs personnes et leurs biens étant sous sauvegarde en cas de guerre entre la Russie et leur pays d’origine. Ce point sera respecté pendant les guerres franco-russes de 1805-1807 et de 1812, mais aussi pendant les conflits avec la Turquie, en 1806-1807 et en 1809-1812.
Odessa assure ensuite une entière liberté de religion à ses habitants. Une imposante cathédrale orthodoxe est consacrée en 1809, mais les catholiques ont leur propre église, où le gouverneur va communier, les protestants leurs temples, les juifs leurs synagogues et les musulmans leurs mosquées. Corollaire : la liberté de penser et d’éduquer ses enfants. Les librairies et les cabinets de lecture prospèrent, presque sans censure.
Odessa sera au XIXe siècle à l’Empire russe, autocratique, administratif, intolérant, ce que Hong Kong a été à la Chine communiste après 1949.
Une École de la noblesse, réservée aux fils de bonne famille, a été ouverte en 1805, puis un gymnase, accessible à tous les milieux sociaux : le gouverneur ne dédaigne pas de rédiger en personne certains manuels ou d’examiner les élèves. Un émigré français, l’abbé Nicole, fonde un peu plus tard une école commerciale privée, et un Italien, di Pozzis, un collège pour filles.
Enfin, Odessa jouit de ce qu’on peut appeler la liberté fiscale. L’État se borne à prélever une taxe uniforme de 10 % sur tous les produits importés, une autre – minime – de 2 kopecks et demi pour chaque tchetvert (quintal russe) de blé transitant par le port. Les marchandises placées dans les entrepôts sont exemptes de tout droit pendant un an. Le reste des revenus publics est assuré par un monopole sur la vodka, qui rapporte à lui seul plus de 100 000 roubles par an.
Résultat ? La population passe de 4 000 ou 5 000 habitants en 1803 à plus de 35 000 en 1814. Et le commerce local, évalué à un peu plus de 2 millions de roubles en 1804, passe à 25 millions en 1814. Ce régime semble si approprié, si efficace, que le tsar le conserve tel quel quand Richelieu rentre en France pour servir Louis XVIII et que ses successeurs feront de même.
Odessa sera au XIXe siècle à l’Empire russe, autocratique, administratif, intolérant, ce que Hong Kong a été à la Chine communiste après 1949.
Odessa renaît avec l’indépendance ukrainienne, en 1991. Un symbole, le monument à la gloire d’un Richelieu habillé en sénateur romain
Vers 1900, elle est devenue la troisième ville de l’empire, avec près de 1 million d’habitants. Reliée à la Russie profonde et à l’Europe par le chemin de fer en 1865, elle entre en contact maritime avec le reste du monde en 1869, grâce au percement du canal de Suez. Au commerce s’ajoutent bientôt l’industrie, la technologie et les sciences. Le premier atelier photographique russe est ouvert ici en 1842 et le premier cinéma en 1896.
C’est aussi à Odessa que l’on crée la première usine d’automobiles de l’empire, en 1910, et la première usine d’aviation, en 1913. Le premier Prix Nobel russe, Ilya Myetshnikoff, est en fait un Ukrainien, né à Kharkov, mais qui fait toute sa carrière à Odessa avant de rejoindre l’Institut Pasteur à Paris, et d’être couronné en 1908…
Cette ascension sera enrayée par la Première Guerre mondiale et surtout par le régime soviétique, qui met Odessa au pas en 1920. À quoi s’ajouteront, vingt et un ans plus tard, les dévastations de la Seconde Guerre mondiale. Mais Odessa renaît avec l’indépendance ukrainienne, en 1991. Un symbole, le monument à la gloire d’un Richelieu habillé en sénateur romain, érigé en 1828 : il se trouve face à la mer Noire, c’est-à-dire, métaphoriquement, au monde entier.
“Le Roman d’Odessa”, de Michel Gurfinkiel, Éditions du Rocher (réédition 2022).
L'Humanité
Droit du sol : en quoi le RN est-il antirépublicain ?
AgorasProposition phare de l’extrême droite, la remise en cause de ce principe juridique porterait un coup au pacte républicain et à l’égalité en particulier.
Pierre-Henri LabLa suppression du droit du sol est au cœur du programme de Marine Le Pen. Profondément raciste, cette mesure est aussi antirépublicaine. S’inscrivant dans les pas de la contre-révolution, l’extrême droite et sa candidate veulent remettre en cause l’idée que tout homme né en France puisse jouir de droits politiques, une attaque contre le principe d’égalité.
Qu’est-ce que le droit du sol ?
Éliane Assassi Historiquement, l’attribution de la nationalité française repose sur deux grands principes : le droit du sang et le droit du sol. Le droit du sang s’applique à tout enfant dont au moins l’un des deux parents est français. Le droit du sol permet à tout enfant né en France de parents étrangers d’acquérir la nationalité française à ses 18 ans, à la condition qu’il y réside au moment de sa demande ou qu’il y a résidé sur une période continue d’au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. Il ne s’agit donc pas tout à fait d’un droit automatique en France, mais d’un droit conditionné.
Jules Lepoutre Pour un juriste, le droit du sol n’existe pas en France. Le droit du sol implique en effet que la seule naissance d’un individu sur le territoire d’un État conduise à ce que lui soit octroyée la nationalité. Tel est souvent le cas sur le continent américain, comme aux États-Unis, où le seul fait de naître sur le territoire permet d’obtenir un passeport. Or, en France, l’enfant doit non seulement naître, mais aussi résider cinq années sur le sol français pour que la nationalité soit acquise. Cela prend un peu de temps : au plus tôt à l’âge de 13 ans, via une déclaration anticipée des parents ; au plus tard à la majorité, automatiquement. Il existe également le « double » droit du sol, qui permet à l’enfant né en France d’obtenir la nationalité française dès l’origine, mais à la condition que l’un de ses parents soit lui aussi né en France.
Pierre Serna Dans sa détestation du cosmopolitisme et de l’universalisme, l’extrême droite semble oublier que le droit du sol est une vieille coutume française issue de la monarchie. Des édits du roi proclament « qui pose son pied sur le sol de France est libre ». Cela va produire tout une législation au XVIIIe siècle pour contrôler les propriétaires des plantations des Antilles, qui se déplacent sur le territoire avec des esclaves. Bien entendu, ce principe n’est pas un principe républicain, mais c’est un principe français.
En quoi le droit du sol est-il fondateur de notre République ?
Pierre Serna Dans un premier temps, la Révolution va proclamer la citoyenneté universelle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 affirme que tout homme dispose de droits naturels dès sa naissance et que ces droits naturels sont immédiatement transformés en droits positifs qui sont la citoyenneté. Tout individu naissant dans un espace défini est citoyen. C’est l’idée contre laquelle fulmine déjà le chantre anglais de la conservation Edmund Burke, dans ses Considérations sur la révolution française, selon laquelle il y aurait des droits universels et qu’il y aurait une citoyenneté qui serait attachée à n’importe quel espace et donc à n’importe quel sol au nom de principes intangibles qui sont ceux de l’humanité. Dans un second temps, la constitution de 1791 fonde le droit du sol. L’article 2 dit que sont citoyens français : ceux qui sont nés en France d’un père français ; ceux qui sont nés en France d’un père étranger. Ceux qui sont nés hors du royaume de parents étrangers et résident en France deviennent citoyens français après cinq ans de domicile continu dans le royaume, s’ils y ont en outre acquis des immeubles, épousé une Française, formé un établissement d’agriculture ou de commerce, et s’ils ont prêté le serment civique. Il ne s’agit pas d’une possibilité, mais d’un impératif. Le droit du sol est automatique. Il est raisonnable au sens de fondé sur la raison, puisqu’il stipule qu’il faut résider depuis cinq ans continus ou œuvrer à la vie économique ou participer par la conjugalité. Il faut enfin avoir prêté le serment civique. Le droit du sol implique ainsi un vouloir vivre ensemble. Ce sont les germes de la pensée républicaine. Le droit du sol induit le droit politique. Je vis dans ce pays, j’ai envie de participer, d’en faire partie et donc je partage le projet de ce pays. Le droit du sol est une liberté. Ce n’est pas un déterminisme du sang. La fondation du droit du sol est insécable de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et d’un projet politique. Dans un troisième temps, la constitution républicaine de 1793, la plus démocratique de l’histoire de France, a jeté les bases du républicanisme. Elle n’établit aucune différence entre les hommes nés en France et ceux qui n’y sont pas nés. L’article 4 précise qu’est français « tout homme né et domicilié en France âgé de 21 ans », mais ajoute également « tout étranger âgé de 21 ans également et domicilié en France depuis une année, qui vit de son travail ou acquiert une propriété ou épouse une Française ou adopte un enfant ou nourrit un vieillard ». « Tout étranger », et c’est fondamental, « qui sera jugé par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité est admis à l’exercice de la citoyenneté ». La constitution de 1793 facilite donc l’obtention de la nationalité en réduisant le temps de séjour en France de cinq à un an, en introduisant des critères de bienfaisance républicaine. Tout étranger qui fait cela est digne de devenir français. Enfin, les députés, représentants directs du peuple, peuvent décider par le vote de qui devient français. Le fait de se signaler ailleurs dans le monde par des actes qui relèvent des idéaux républicains peut faire de vous un Français. Nous sommes là au-delà du droit du sol.
Jules Lepoutre L’histoire du droit du sol est ambivalente. Son origine remonte en réalité à l’Ancien Régime. À cette époque, la naissance sur le sol français manifeste l’allégeance personnelle au monarque et conduit, à elle seule, à l’attribution de la nationalité française. Les révolutionnaires conservent ce mécanisme et y adjoignent la condition de fixer sa résidence en France. Dès cette époque, et surtout au XIXe siècle, la naissance et la résidence en France deviennent des signes d’une « socialisation française » (comme l’écrit le politologue Patrick Weil) qui justifient l’octroi de la nationalité. Le droit du sol transcende donc les périodes, mais la République lui a donné une justification renouvelée, basée sur l’influence qu’exerce le milieu social sur les individus. Je n’irais donc pas jusqu’à dire que le droit du sol fonde notre République, mais il symbolise certainement son idéal d’intégration et d’universalité.
Éliane Assassi Il est profondément ancré dans notre tradition républicaine, puisque derrière la question de la nationalité réside celle de la citoyenneté. En France, depuis 1889, prime l’idée selon laquelle l’identité républicaine et la nationalité française ne font qu’une. Une grande partie de la population française (près d’un quart, selon l’Insee) a au moins un de ses grands-parents de nationalité étrangère. La France a toujours été une terre d’accueil et les conditions posées au droit du sol révèlent sa non-automaticité, propre à une certaine conception à la française de l’immigration : l’acquisition de la nationalité se fait parce que l’on est né en France, mais aussi parce que l’on y a été intégré par son parcours scolaire, l’école y étant obligatoire.
Quelles seraient les conséquences de sa remise en cause ?
Éliane Assassi Je ne peux pas faire l’impasse sur le coup porté au droit du sol en 2018 avec l’adoption de la loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », autrement dite « loi Collomb ». Je l’ai dénoncée vertement dans l’Hémicycle lors de la discussion des amendements qui visaient à remettre en cause le droit du sol sur le territoire de Mayotte. La conséquence de cette première remise en cause est insupportable… Depuis le 1er mars 2019, un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne pourra acquérir la nationalité française au titre du droit du sol que si, à la date de sa naissance, l’un de ses parents au moins réside en France de manière régulière, sous couvert d’un titre de séjour, et de manière ininterrompue depuis plus de trois mois. Il s’agit là d’une première rupture de notre pacte républicain, sans parler de la fracture d’égalité entre la France métropolitaine et ultramarine. Si ce genre de mesure dérogatoire devait être multipliée ou, pire, que le droit du sol venait à être supprimé, un enfant né en France de parents étrangers pourrait, suivant le droit du pays d’origine de sa famille, se retrouver sans nationalité si la France la lui refuse. Or, plusieurs conventions internationales, dont la France est signataire, interdisent de créer des apatrides. En outre, tous les pays démocratiques prévoient que des étrangers puissent acquérir la nationalité du pays où ils sont installés moyennant certaines conditions propres à chacun. La légitimité du droit du sol a pu être liée aux besoins de la nation, mais elle est surtout, de mon point de vue, ancrée dans la vision de la société qu’elle porte : celle de l’ouverture de notre société démocratique sur le monde.
Jules Lepoutre En 2020, selon les chiffres de l’Insee, un peu plus de 20 000 enfants étrangers sont devenus Français par le fait de leur naissance et de leur résidence en France. La même année, plus de 650 000 enfants sont nés français par le droit du sang, grâce à leur filiation avec un ou deux parents français. L’acquisition par le seul droit du sol (naissance et résidence) est une goutte d’eau ! Notre conception du droit de la nationalité tend par ailleurs à assimiler ces enfants français par le sol et le sang. Les premiers sont socialisés au milieu français par l’école (par la fréquentation du lieu, mais aussi par la transmission des savoirs), les seconds par leur famille (à tout le moins). Supprimer le droit du sol reviendrait donc à reléguer l’école et à juger que seule la filiation est apte à transmettre de plein droit la nationalité. Plus prosaïquement, les étrangers nés en France seraient renvoyés vers la procédure de naturalisation, beaucoup plus aléatoire et incertaine.
La proposition de l’abandonner range-t-elle le RN parmi les partis antirépublicains ?
Jules Lepoutre Cette proposition n’est pas neuve et, malheureusement, pas propre à l’extrême droite. La droite des années 1980 et du début des années 1990, celle de Jacques Chirac, Charles Pasqua, Valéry Giscard d’Estaing, Pierre Mazeaud, etc., proposait déjà la suppression du droit du sol. Le pas ne fut jamais franchi, mais l’hostilité à droite de l’échiquier politique demeure. Les modalités d’exercice du droit du sol sont d’ailleurs régulièrement revues dans un sens restrictif (dernièrement en ce qui concerne les naissances à Mayotte). La tradition républicaine, quant à elle, place les individus sous l’empire des lois et non du pouvoir personnel. Or, comme le droit du sol fonctionne sur le seul fondement de critères objectifs et inclusifs (la naissance, la résidence et l’écoulement du temps), il ne laisse aucunement place à l’appréciation individuelle de l’autorité. Supprimer le droit du sol s’inscrit ainsi dans le projet d’une soumission des étrangers au fait du prince, contre l’idéal républicain.
Éliane Assassi La citoyenneté et la nationalité sont intimement liées, et même inextricables selon moi. Aussi, empêcher d’accéder à la nationalité française et donc à la citoyenneté française toute une frange de la population qui y est née et y a évolué des années durant, voire toute sa vie, revient à s’attaquer à nos principes républicains et démocratiques. Cela viserait à exclure de la citoyenneté de jeunes adultes qui n’ont généralement connu que la France, qui y ont été scolarisés et intégrés. Il faudrait au contraire, selon moi, assouplir les conditions d’accès à la citoyenneté de jeunes étrangers résidant en France au moment de l’adolescence. Car le vivre-ensemble ne peut se construire par des politiques d’exclusion de la citoyenneté. Donc, oui, en portant cette proposition, comme tant d’autres d’ailleurs, le Rassemblement national est clairement un parti antirépublicain.
Pierre Serna L’extrême droite est contre-républicaine. Elle appartient à cette lignée qui, depuis que Burke a posé les fondements de la contre-révolution, renaît de génération en génération sous des oripeaux différents, mais qui fondamentalement est complice de la droite radicale qui l’a précédée dans la haine de ce qu’elle considère être l’étranger. L’étranger peut être parmi nous. C’est la détestation de classe inventée pendant la Révolution qui désigne le peuple comme étranger à la citoyenneté. Au XIXe siècle, la xénophobie va devenir cette figure contre-républicaine. La citoyenneté universelle est une citoyenneté raisonnable, au sens de la raison. On est contre-républicain si on n’accepte pas l’idée raisonnable, c’est-à-dire fondée sur la raison, que l’étranger en soi n’est pas un danger, que l’étranger, parce qu’il est né ailleurs, parce qu’il a une culture ou une religion différente, ne constitue pas une menace en soi. La contestation du droit du sol, c’est le rejet de l’égalité.
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Le 10 décembre 1848 ce fut la première élection présidentielle
Du 10 décembre 1848 date la première élection d’un président de la République au suffrage universel. Adolphe Thiers, partisan d’un régime autoritaire et Alexis de Tocqueville, le libéral, bien qu’opposés politiquement, se rencontrèrent pour exprimer leur crainte de voir ce mode de scrutin accorder trop de place au pouvoir exécutif et, en cas de conflit avec le législatif, déboucher sur un coup d’État. Ils ne furent pas écoutés.
Dix mois plus tôt, le 24 février 1848, devant une foule énorme massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris avait été proclamée la République. Les insurgés qui venaient de renverser Louis-Philippe et qui s’appelaient François Arago, Louis Garnier-Pagès, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc… adoptèrent le texte suivant : « Le gouvernement provisoire [qu’ils venaient de former] veut la République sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. »
Il était minuit. La proclamation transcrite sur des centaines de feuilles volantes était jetée par les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Ce fut une explosion de joie. Victor Hugo écrira : « Ce chiffon de papier était l’avenir d’un peuple. Ce chiffon de papier était l’avenir du monde. La République était proclamée. »
Les émeutiers se retirèrent par petits groupes, rassurés quant à l’issue de cette révolution. Elle ne serait pas confisquée comme en juillet 1830, lorsque Louis-Philippe avait été imposé comme souverain contre le vœu des républicains. Restait à donner une forme constitutionnelle au nouveau régime.
Le gouvernement provisoire abolit les lois qui restreignaient la liberté de la presse et la liberté de réunion. Le 5 mars, il décrète qu’une Assemblée nationale constituante, composée de 900 représentants élus (au scrutin de liste par département), sera chargée d’établir les nouvelles institutions. Les députés, conformément aux idées de Ledru-Rollin, seront élus au suffrage universel masculin. Ce qui porte le nombre d’électeurs, qui était inférieur à 250 000 sous le système censitaire, de 1815 à 1848, à plus de 9 millions !
Les députés ainsi désignés vont former une assemblée disparate où l’on trouve des légitimistes, des orléanistes, des républicains et des socialistes. Leurs travaux se déroulent sur fond de graves tensions sociales. Pour résoudre le problème du chômage, on institue des ateliers nationaux. Mais ils coûtent cher et sont donc supprimés le 21 juin 1848… Fureur des ouvriers parisiens.
Deux jours plus tard, le 23, la capitale se couvre de barricades. Une autre révolution éclate, sociale cette fois. La répression fait plusieurs milliers de morts dont Mgr Affre, archevêque de Paris. Cette insurrection va peser sur la suite : peur de la bourgeoisie à la recherche d’un pouvoir fort, haine des paysans contre les socialistes, surnommés les “partageux”, découragement des ouvriers.
Finalement, par la Constitution du 4 novembre 1848, l’Assemblée constituante confie le pouvoir législatif à une Assemblée unique de 750 députés élus pour trois ans au suffrage universel. Tout Français âgé de 21 ans peut être électeur. Mais pas les femmes.
L’originalité de cette Constitution réside dans l’élection au suffrage universel du président de la République pour quatre ans, non renouvelable dans l’immédiat.
Cette élection suscite les critiques de Thiers et de Tocqueville. Thiers s’inquiète de la disparition du suffrage censitaire, qui réservait le droit de vote à ceux qui paient un certain taux d’impôt. Tocqueville en revanche est favorable au suffrage universel. Il l’a défendu devant le comité constitutionnel chargé de rédiger la Constitution : « Le bon sens, dit-il, n’est pas incompatible avec l’illettrisme. »
Toutefois, l’élection du président de la République au suffrage universel ne lui paraît pas sans danger : « En France, dit-il, nous sortons de la monarchie et les habitudes des républicains eux-mêmes sont monarchiques. » D’autant que le président est chef de l’administration et de la force armée… Son mandat est limité à quatre ans, mais cela peut lui suffi re pour se transformer en dictateur.
Thiers, conscient de ce péril, essaie de se rassurer. L’Assemblée pourrait faire contrepoids au pouvoir présidentiel. Pas vraiment, juge Tocqueville. L’Assemblée est une entité abstraite ; la présidence en revanche s’incarne en un homme. De plus, cet homme est l’élu du peuple. Il a plus d’autorité que l’Assemblée où chaque député ne représente qu’un département.
Pour établir un équilibre, il aurait fallu, selon Tocqueville, que le président soit élu, non au suffrage universel direct mais par des délégués désignés par le peuple, comme aux États-Unis. Parlementaire dans l’âme, Thiers verrait plus volontiers un président élu par l’assemblée des députés, système qui sera adopté par la suite jusqu’à la IVe République.
Pour sa part, Tocqueville note que le président ne peut dissoudre l’Assemblée. Aucun arbitre n’est prévu. Ce sera donc l’épreuve de force. L’issue en est facile à prévoir puisque c’est le président qui dispose de la force armée.
Ce débat n’aura aucun écho dans l’opinion, celle-ci ayant accueilli avec faveur l’élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre 1848, on vote partout en masse, le cœur rempli d’illusions. Un journal résume l’enjeu : « Du vote de tous va sortir la ruine de tous ou le salut de tous. »
Les chiffres sont éloquents : pour plus de 10 millions d’inscrits, on compte 7 449 471 votants. Comme le souligne Marie-Hélène Baylac dans son livre la Peur du peuple, les abstentions ne sont que de 25,2 %.
Son rôle d’agitateur oublié, pas son nom de Napoléon
Les républicains ont abordé l’élection divisés en trois tendances. Les socialistes ont pour candidat François-Vincent Raspail, les montagnards Ledru-Rollin, les modérés le général Louis-Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, très impopulaire pour avoir écrasé l’insurrection de juin 1848. Lamartine pensait jouer les arbitres, mais sa notoriété reste faible. Certains croient même qu’il s’agit d’une femme : la Martine ! En face, un candidat inattendu : Louis Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte et neveu de l’Empereur.
Depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, il est l’héritier du trône impérial. Après deux coups de force manqués, en 1836 à Strasbourg puis en 1840 à Boulogne-sur-Mer, il a été condamné à la détention à perpétuité à la forteresse de Ham d’où il s’est échappé six ans plus tard, trouvant refuge à Londres.
Il est revenu en France à la chute de Louis-Philippe. Son passé d’agitateur a été oublié, mais pas le nom de Napoléon. Depuis le retour des cendres de l’Empereur, en 1840, la légende napoléonienne triomphe.
Louis Napoléon se présente à la présidence, conscient de l’immense popularité du nom qu’il porte. Les républicains ne se méfient pas : n’a-t-il pas écrit un livre sur l’extinction du paupérisme ? Auteur d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, Thiers le soutient, pensant en faire son jouet. « C’est un crétin qu’on mènera », confie-t-il.
Les résultats tombent : Lamartine recueille 17 000 voix, Raspail 36 900, Ledru-Rollin 370 000, Cavaignac 1 448 000 et Louis Napoléon 5,5 millions de suffrages. Un raz-de-marée : ouvriers et paysans ont voté en masse pour « le neveu ».
Tocqueville et Thiers redoutent le retour de Brumaire. Thiers se rassure : les élections à l’Assemblée donnent une majorité des deux tiers aux royalistes. Les bonapartistes ne sont qu’une poignée. Le libéral Tocqueville pense quant à lui agir de l’intérieur du gouvernement. Il accepte dans le cabinet Barrot le portefeuille des Affaires étrangères. De son côté, Louis Napoléon ne songe qu’à se maintenir au pouvoir. Il a su se constituer un parti puissant dans l’opinion. À la fin d’une revue au camp de Satory, les troupes défilent devant lui aux cris de « Vive l’empereur ! ».
Le conflit prévu par Tocqueville se dessine avec l’Assemblée nationale. Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État que l’on sentait venir. L’orléaniste Thiers et le libéral Tocqueville sont arrêtés sur ordre du président. Thiers sera exilé pour quatre mois ; Tocqueville, libéré dès le 4 décembre, se retire en province. Il se consacrera à l’Ancien Régime et la Révolution.
Sans doute les deux hommes se sont-ils revus à l’Académie des sciences morales et politiques à laquelle ils appartenaient. Que se sont-ils dit ? Sans doute que, comme ils l’avaient prévu, la très démocratique élection du président de la République a débouché sur une dictature. Peut-être l’époque n’était-elle pas encore mûre pour cette élection.
“La Peur du peuple, histoire de la IIe République”, de Marie-Hélène Baylac, Perrin, 480 pages, 24 €.
“La Première Élection présidentielle de l’histoire (1848)”, sous la direction d’Éric Anceau, SPM, 116 pages, 13 €.
“L’Invention de la présidence de la République”, de Maxime Michelet, Passés composés, 400 pages, 24 €.
Opex 360
L’US Air Force a commandé 1464 nouveaux fusils de précision à Heckler & Koch
par Laurent Lagneau · 18 avril 2022
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En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.
Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.
Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.
Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.
L’US Air Force a commandé 1464 nouveaux fusils de précision à Heckler & Koch
par Laurent Lagneau · 18 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].
En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.
Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.
Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.
Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].
En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.
Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.
Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.
Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAprès l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].
En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.
Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.
certaines unitésPour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.
Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar
Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.
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By Carlotta Gall
LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.
Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.
For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.
Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.
War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.
“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.
More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.
“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”
Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.
Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.
As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.
“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.
The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.
As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.
“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”
He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.
Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.
A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”
His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.
Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.
In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.
“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”
In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.
In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.
“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”
Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.
In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.
After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.
Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.
But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”
“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”
Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”
He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”
“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”
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BBC
Are there affordable ways to cut your heating bill?
By Katherine LathamBusiness reporter
When Emily Hughes moved in to her new house in Peterborough, one of the first things that needed tackling was the heating system.
"With an ageing boiler, the bills were mounting quickly," she says.
To be "ultra-efficient" she decided to install a whole new heating system. Solar panels were fitted to the house, along with an air source heat pump. The heat pump and panels work together with a passive heating system - a mesh of pipes encased in concrete, that stores heat in summer and slowly releases it over the winter.
Ms Hughes says her heat pump and solar panels make her less vulnerable to energy bill price shocks, but there is still more they could do.
"We'd like a battery storage facility to store some of the solar energy for use in the night time - but at the moment the cost (and limited supply of batteries) are proving to be issues."
According to government data, 85% of UK homes use mains gas for heat, leaving them at the mercy of volatile international gas markets which dictate pricing.
In April, the energy price cap was raised by 54% and around 22 million people are set to see their bills rise by around £700 to £2,000 per year.
The Office for Budget Responsibility says this year will see the largest fall in living standards, since Office for National Statistics records began in 1956.
It is not just gas prices that have been volatile. Author, Alison Reddihough, lives in rural Sussex and, until five years ago, was reliant on oil for her heating.
"Oil prices move quickly - as much as 30p per litre within a week or two," says Ms Reddihough. "Organising oil refills feels a bit like playing on the commodities market. Buying at the wrong time can be costly."
Ms Reddihough is fortunate to have a large garden - large enough to install a ground source heat pump. She estimates it has halved the cost of heating her home.
Heat pumps use technology similar to your fridge, to take heat from the air outside, or in the ground, and transfer it to your house. According to the consultancy firm PwC, sales of heat pumps are set to triple this year compared with 2020.
However, they are not the answer to everyone's budgetary problem: they are still very expensive to install, which will out-price many buyers.
An air source heat pump can cost between £8,000 and £18,000, and a ground source heat pump between £20,000 and £35,000. That compares with just £1,000 to £3,000 to fit a typical gas boiler.
This means that while an air source heat pump could reduce your energy bill by £375 per year, it could, in theory, take up to 48 years to pay for itself. However, as electricity bills rise the cost of installation will be clawed back faster, giving more of an incentive to make the change.
In addition, the government is offering £5,000 grants to 90,000 households to help with the cost of an air source heat pump through its Boiler Upgrade Scheme.
The cost of electricity, as well as gas, is on the rise due to the fact that around 51% of UK electricity comes from gas fired power stations. According to the Energy Saving Trust (EST), the average domestic solar photovoltaic (PV) system costs around £6,500 to install and could save people who work from home the most - up to £400 per year.
But for many, such systems are way beyond their means.
"For families struggling to pay their fuel bills, many of these measures are out of reach," says Harriet Lamb, chief executive of climate change charity Ashden.
Rising fuel bills will hit the least-well-off the hardest. Fuel poverty - when a household falls below the official poverty line due to spending most of their income on heating their home - is expected to rise dramatically this year.
The number of households set to find themselves in fuel poverty is expected to surpass six million in April and could reach 8.5 million by the end of 2022 when the price cap is raised again and bills could reach over £3,500.
More technology of business:
Another more affordable solution for those looking to save money could be to improve insulation. The average British home is poorly insulated and not very energy efficient.
"Before we upgrade heating, we need to tackle energy loss from millions of properties. There's no point pumping warmth into homes only for it to disappear through broken windows and paper-thin walls," says Ms Lamb.
"The annual energy bill increase represents 6% of a wealthier household's income compared to 12% for a low-income household," says Ms Lamb. "There are opportunities to support the worst off first, addressing inequality as well as the climate crisis."
Upgrading the 15.3 million least efficient homes to energy performance certificate (EPC) band C, explains Ms Lamb, could save households £511 per year and cut gas use by 20%.
Ms Lamb would like to see measures that could help the most vulnerable in society, including fitting new walls, doors and windows to whole blocks of housing: "Like putting a tea-cosy over a row of homes".
In Cornwall, one company has engineered a system that allows heat pumps in multiple homes to share one underground water source - boosting efficiency and lowering costs.
Back in Peterborough, Ms Hughes is looking forward to a payment for the excess electricity generated by her solar panels that she's sold back to the grid.
"The electricity cost is a worry," she says. "But the solar panels are helping to take the sting out of what would be a big increase in our living costs."
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L'Humanité
Trions le bon grain de l’ivraie en cette « Journée mondiale de la terre »
ActuDécidée par l’ONU le 22 avril 1971, la « Journée mondiale de la terre » donne surtout lieu à des entreprises de communication pour des firmes et débouche sur peu de propositions dignes d’être retenues pour freiner le réchauffent climatique en cours. Regard sur le contenu de trois communications face aux réalités quotidiennes dans notre pays.
Gérard Le PuillCe 22 avril est la « Journée mondiale de la terre ». À deux jours du second tour de l’élection présidentielle, elle avait peu de chance de faire la « Une » de la presse écrite et audiovisuelle. Cette journée nous vaut des communications multiples et variées pour nous inciter à émettre moins de CO2 dans le cadre de nos activités quotidiennes. Les journalistes ont reçu pas mal de mails de la part d’associations et de communicants sur le sujet ces derniers jours. Dans sa communication en faveur de cette journée, l’entreprise de « mode éthique et écologique pour femme » qui porte le nom de « Farytale » indique que la première initiative fut prise aux États-Unis le 22 avril 1970 par des étudiants « descendus dans rues pour protester contre les grosses industries polluantes et leurs effets néfastes sur l’environnement ». Après quoi, « en 1971, l’ONU décida de la nommer « Journée de la terre » pour mettre la préservation de notre planète à l’honneur ».
Pour ce 22 avril 2022, « Fairytale » nous résume dix actions concrètes que nous pouvons adopter dès aujourd’hui et les formule en ces termes : « triez, recyclez, compostez ; adoptez une routine zéro déchet ; donnez une seconde vie à vos vêtements ; modifiez votre alimentation ; ramassez les déchets qui traînent sur votre chemin ; privilégiez les transports durables ; passez à une banque green ; choisissez un fournisseur d’énergie verte ; faites le tri dans vos boîtes mail ; soutenez une association ou rejoignez des initiatives citoyennes ». Pour compléter sa communication, « Fairytale » se définit comme « E-shop de mode éthique et écologique pour femme » qui « rassemble plus de 80 marques bouillonnantes et engagées » avec « des vêtements bien pensés et bien faits pour être toujours bien habillé ». On imagine alors que les 80 marques font beaucoup de publicité pour faire connaître leurs vêtements avec, au bout du compte, un bilan carbone annuel relativement élevé.
Retour timide de la consigne mais augmentation de la publicité polluante
Sans faire directement référence à la « journée mondiale de la terre », une entreprise que se nomme « NoWW » et se réclame de « l’économie sociale et solidaire » indique dans sa communication que l’hypermarché Leclerc « Les Portes d’Albi » a mis en place « les Machines à Consigne, conçues et fabriquées en France » et qui « permettent de récupérer les contenants après usage. Ces machines permettent de rendre « l’argent de la consigne aux clients, tout en analysant les impacts environnementaux et en créant de la fidélité ! », nous indique-t-on avec un point d’exclamation.
Si l’initiative peut sembler intéressante, elle ne diminue en rien la communication du groupe Leclerc avec au moins deux dépliants publicitaires par mois dans nos boîtes aux lettres dans toutes les zones d’implantation de ses magasins. L’enseigne Leclerc pratique ainsi pour tenter de gagner des parts de marché au détriment de la concurrence, laquelle agit de la même manière pour les mêmes raisons. Mais le bilan carbone de l’édition de toute cette propagande sur papier peu recyclé est très élevé et il s’ajoute à celui des publicités de toutes sortes sur une multitude de chaînes de la télévision publique et privée. Des publicités conçues pour faire craquer chaque consommateur potentiel à partir d’images jouissives au point d’être souvent ridicules.
Dans ces publicités pour inciter à consommer plus et autrement, les entreprises de livraisons à domicile prennent une place de plus en plus grande en France comme dans tous les pays développés et au-delà. Là encore le bilan carbone est de plus en plus élevé dès lors que l’on prend en compte, celui de la construction des grands dépôts, celui de leurs livraisons par camion de produits divers et variés souvent fabriqués dans des pays lointains. S’ajoute à ce bilan la mise en circulation de camionnettes et autres véhicules à moteur pour les livraisons à domicile tandis que des travailleurs précaires dotés d’un statut d’autoentrepreneur ne parviennent à dégager un SMIC mensuel de revenu.
Agriculture urbaine et végétalisation des villes
La « Journée de la terre » est également évoquée par Hugo Meunier, « défenseur du vert en ville » et fondateur de l’association Merci Raymond. Il propose de promouvoir un « Plan d’Alimentation durable avec les acteurs de l’agriculture urbaine et périurbaine. Il résume ses principales propositions en ces termes : « Pour protéger la biodiversité, diminuer les îlots de chaleur urbains, limiter le ruissellement des eaux de pluie, assainir l’air, créer du lien social, améliorer le bien-être des habitants de nombreuses solutions existent » affirme-t-il. Il propose de développer en ville « des toits productifs, des murs végétalisés, des lieux de rencontres et d’échanges comme des jardins, une épicerie locale, qui permettent de créer du lien social à l’échelle des quartiers. Créer des espaces verts pour lutter contre l’artificialisation des sols et redonner place au vivant en préservant tout à la fois la biodiversité et la qualité de vie des citadins. Protéger le foncier agricole et limiter l’étalement urbain ».
Toutes préconisations méritent notre intérêt. Mais les politiques menées en France depuis plus d’un demi-siècle sont allées à contrecourant des préconisations mises en avant par Hugo Meunier avec des résultats globalement désastreux qui alimentent aujourd’hui le réchauffement climatique. Si tous les petits gestes sont utiles pour inverser la tendance, la lutte contre les effets pervers de la mondialisation capitaliste basée sur la course au profit sur fond de spéculation permanente est plus indispensable que jamais pour réduire durablement les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.
environnement Opex 360
Le nombre d’aéronefs militaires chinois interceptés par la force aérienne japonaise a bondi de 60% en un an
par Laurent Lagneau · 18 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.
Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].
Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.
Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.
D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…
Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.
Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].
L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».
Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0
Le nombre d’aéronefs militaires chinois interceptés par la force aérienne japonaise a bondi de 60% en un an
par Laurent Lagneau · 18 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.
Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].
Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.
Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.
D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…
Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.
Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].
L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».
Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.
Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].
Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.
Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.
D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…
Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.
Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].
L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».
Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.
Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].
Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.
Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.
D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…
Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.
Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].
L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».
Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0
CC BY-SA 4.0 France24 - World
War in Ukraine: Possible mass graves near besieged port city of Mariupol
Issued on: 22/04/2022 - 16:02Modified: 22/04/2022 - 16:26
Gulliver CRAGG
Satellite imagery from near the besieged Ukrainian city of Mariupol shows a mass grave site that has expanded in recent weeks to contain more than 200 new graves, a private US company said on Thursday. FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from Kyiv.
France24 - World
Somali man on trial in Germany over fatal stabbings
Issued on: 22/04/2022 - 15:50Modified: 22/04/2022 - 15:48
Berlin (AFP) – A Somali man went on trial in Germany on Friday accused of stabbing three people to death and injuring several others, with prosecutors seeking to have him placed in psychiatric care.
The suspect, an asylum seeker with a history of mental health problems, faces charges including murder and attempted murder before the Wuerzburg district court in Germany's southern Bavaria region.
The attack took place in the city centre of Wuerzburg last June.
The suspect stands accused of using a long kitchen knife in a random attack on people at a household goods store before running into the street. Three women were killed and nine people injured in the rampage.
Prosecutors initially considered an Islamist motive but this suspicion was not confirmed in the investigation that followed.
Two court-ordered experts have said the suspect suffers from paranoid schizophrenia.
The trial will seek to determine whether he can be held criminally responsible for his actions.
Munich prosecutors are not asking for a prison sentence, but want the man to be committed to a closed psychiatric facility.
According to the prosecutors, the suspect has said that voices in his head told him to carry out the attack because he felt unfairly treated in Germany.
The Somali arrived in Germany in 2015.
Berlin took in more than a million asylum seekers in 2015-2016 at the height of Europe's migrant crisis.
The influx was deeply divisive in Germany and fuelled the popularity of the far-right AfD party.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Aux Invalides, l’adieu au dernier héros de Diên Biên Phù
« Il y a Bigeard, là-haut ». Ces paroles prophétiques, prononcées sur le ton de la confidence, sont celles d’un combattant déjà ancien. Jacques Allaire, alité, le corps fatigué mais l’esprit toujours vif et ‘‘roublard’’, est parti en paix ce dimanche 3 avril. Dans sa maison de retraite, près de Tours, l’ancien officier parachutiste ressassait ça et là ses vieux souvenirs de l’Indo et de ses copains d’infortune de Dîen Bîen Phù. Âgé de 98 ans, le colonel Allaire s’époumonait encore dans les couloirs de son EPHAD à interpréter de sa voix rauque les chants de la coloniale. À son chevet, les infirmières écoutaient religieusement les mémoires de ce vétéran à l’âme d’enfant. Il était comme çà Jacques, une solennité teintée de rusticité et d’espièglerie.
Parmi ses derniers visiteurs figure l’un de ses petits-fils. Sourire en coin, la tête posée sur son oreiller, le regard du vieil homme croise celui de notre collègue Tugdual Denis. Cet instant est une parenthèse figée dans le temps. Adolescent, il ne prêtait guère attention à ces récits passéistes. Les années font leur œuvre et c’est attentif et emprunt de reconnaissance que le journaliste de Valeurs actuelles recueille les dernières paroles de son patriarche.
16 mars 1954, second saut sur Diên Biên Phu.
Le colonel Jacques Allaire s’en est allé hier. À Dieu, Grand-Père. pic.twitter.com/tY7JWbQV5r
— Tugdual Denis (@TugdualDenis) April 4, 2022
L’épopée de ce héros familial, il l’a en partie couché sur le papier en 2021, dans son livre “La vérité sur Édouard Philippe” : « Mon grand-père aime les honneurs, le protocole, la hiérarchie et le drapeau. Les anciens combattants sont des blessés affectifs. Ils acceptent plus facilement, le souvenir d’une défaite que le manque de reconnaissance du présent. »
Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations pour honorer leur compagnon d’armes
Et le présent ne manquera pas de s’incliner devant sa mémoire… Ce mercredi 6 avril, la brume d’un printemps qui peine à s’affirmer recouvre la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides. Une nuée de bérets rouges s’avance sur les marches abruptes du perron de la maison mère des soldats. À chaque pas, un cliquetis métallique résonne dans la cour. Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations. Des quatre coins de la France, ils sont venus rendre un dernier hommage à leur compagnons d’armes. Tapes dans le dos, sourires et poignées de mains viriles, tous y vont de leurs anecdotes pour parler de « cette grande figure des paras ».
À chacun son histoire, ou son moment intime partagé avec feu le colonel Allaire. Rassemblés devant l’entrée de la cathédrale Saint-Louis, certains, les traits du visages marqués par le temps, interpellent les nouveaux engagés qui s’avancent d’un pas martial sous les arcades de la cour d’honneur. Un détachement composé des 3e, 6e et 8e régiments de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) compose le piquet d’honneur. Jacques Allaire a successivement servi dans ces unités de 1953 à 1974. Ils sont au garde-à-vous, l’arme sanglée à l’épaule, les mains dans le dos. Un lieutenant du 3e RPIMA se voit remettre une enveloppe de la part d’un vétéran pour son régiment. Le chef de corps du 6e RPIMA est assailli de sollicitation en tous genres. Il salue ses anciens en signe de reconnaissance.
« On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici »
Parmi les premières arrivées sur place, Etiennette tient à rendre hommage à son « cher colonel ». Veste de tailleur sur les épaules, elle porte fièrement sur la tête son béret rouge de parachutiste. Présidente de la section de la région Centre de l’Union nationale des parachutistes, elle se souvient des derniers jours de Jacques Allaire… « Je le connaissais personnellement. Le drapeau de la section du Loir-et-Cher porte son nom. Il a été à l’initiative de la création de ce fanion. Le baptême du drapeau a été fait à Blois. C’était quelqu’un de très vaillant. Au cours de la cérémonie, j’ai voulu lui prêter mon bras pour l’aider à marcher. Il m’a dit : ‘‘non ça va j’ai ma canne’’ », témoigne Etiennette, s’ agrippant fermement aux anses de son sac à main.
Autour d’elle, des adhérents de l’UNP du Centre. Les anciens baissent la tête et ferment les yeux en souvenir de ce combattant d’Indochine. « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici », insiste Antoinette. Sa tirade est applaudie par les anciens combattants qui l’entourent. À leur tour, ils y vont de leur petite litanie de compliments pour qualifier « l’héroïsme » et « le courage » du « grand Jacques ».
Des anciens combattants parachutistes dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres du colonel ALLAIRE © Caporal Florian Barcelo/EMSOME
Le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul.
10h30. Les cloches de la cathédrale Saint-Louis tonnent. Le public est invité à prendre place pour le début de la cérémonie. Dans la foule qui s’amasse devant les portes de l’édifice religieux, un bal discontinu de grands uniformes et de képis. Son béret en main, Jacques pénètre à tâtons dans le monument. Cramponné à sa canne, le dos voûté, il nous lance amusé « me voilà dans le wagon de tête. Mes grands anciens sont tous partis maintenant ». Légion d’honneur agrafée à la boutonnière de sa veste, il s’arrête un instant dans le vestibule de l’église. Ses yeux s’embuent. Une table basse, recouverte d’une nappe rouge, expose deux photos du colonel. L’une le représente sac de parachute sur le dos, le casque sur la tête lors de la bataille de Dîen Bîen Phù. L’autre aux côtés du général Marcel Bigeard en Algérie. « J’ai servi à ses côtés au 3e RPC. Je l’ai connu lorsqu’il commandait la compagnie de commandement et de service opérationnelle. Depuis 1955, j’ai combattu à ses côtés. C’était un grand combattant et un homme de courage, surtout lorsque nous étions ensemble au combat, il pensait à la vie de ses hommes avant la sienne », confie toujours Jacques, effleurant légèrement de la paume de sa main la photo de Allaire et Bigeard.
« Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre. »
L’orgue retentit dans la cathédrale. À l’extérieur, dans les arcanes de la ‘‘cour de la Valeur’’, le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Le tambour retentit. Le jeune officier est le descendant du colonel Allaire. Le plus jeune de ses petits-fils. À ses côtés, des soldats du 3e RPIMa portent le cercueil de son grand-père. Un drap mortuaire tricolore recouvre la bière. Une certaine fierté se lit sur les visages. Mais l’émotion ne les dépasse pas. Marchant au pas, les semelles de leurs rangers glissent sur la dalle du corridor. L’aspirant, tête haute, pénètre avec ses camarades dans la nef. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul. Les joues de Jean-Étienne rougissent. « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre », nous commentera plus tard le militaire.
Les étendards jalonnent le parcours du défunt jusqu’à l’autel. Un silence solennel embaume l’assistance. Jacques serre sur sa poitrine l’insigne du 3e RPIMa. « Le temps passe. Nos grands anciens s’en vont les uns après les autres. C’est un page qui se tourne », soupire le vieux soldat, tenant péniblement debout grâce à sa canne. Les chants liturgiques exhalés par les proches du colonel emplissent l’atmosphère d’une gravité douce.
Certains militaires se mettent à genoux. Sur les bancs de la cathédrale, des badauds sont venus se glisser à la cérémonie. Une femme nous interpelle : « Je suis descendante de pieds-noirs. C’est grâce à des héros comme le colonel Allaire que ma famille a été protégée en Algérie. Il a sacrifié sa vie pour défendre la vie de mes parents. Je lui dois beaucoup. Il n’a jamais renoncé à se battre pour nous, contrairement à d’autres.» Le téléphone dans une main, des mouchoirs dans l’autre, elle sèche difficilement ses larmes.
Le Père Danziec prie en la mémoire du parachutiste
Le prêtre, les mains jointes, entame son office. Son homélie jalonnée d’espérance rend les honneurs séculiers et spirituels au défunt. Très croyant, le colonel Allaire était attaché au rite tridentin. Le Chanoine Denis, chasuble sur les épaules et barrette sur la tête, s’incline devant le cercueil. Il célèbre là les obsèques de son grand-père. Lui aussi est l’un de ses petits-fils. Face à l’autel, celui que les lecteurs de Valeurs actuelles connaissent sous le nom de Père Danziec, son nom de plume, prie en la mémoire du parachutiste.
Dans une allocution solennelle, il rappelle « l’amour de la patrie » du colonel Allaire. « Son sens de l’amitié était son guide Michelin. Il aimait ses hommes, comme sa propre famille. Il était un bon soldat du Christ », expose le religieux. D’une voix suave, il rappelle le tempérament de ce soldat, qui « cette fois-ci, aura la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu ». Un rictus se dessine sur les coins des visages de la plupart de l’assistance. Tous ont en mémoire, le dernier geste d’Allaire à Dîen Bîen Phù demandant un contre-ordre signé de la main de Bigeard, attestant de la reddition des troupes françaises.
« Cette fois-ci, tu auras la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu. »
« Mon colonel, une page se tourne, lance l’abbé. Une certaine vision de la France se tourne. Puisse le ciel vous permettre de retrouver au plus vite vos frères d’armes. Toi fidèle soldat, entre enfin de la joie de ton Maître. Jamais tu n’auras failli. En vos mains Seigneur, je vous remets son esprit. »
Jacques Allaire aux côtés du général Bigeard en Algérie © VA
En grande tenue, les mains le long du corps, les agents protocolaires du gouverneur des Invalides veillent au bon ordonnancement de la cérémonie. Ils portent leurs regards sur la tenue des drapeaux, l’alignement des soldats et le déroulé de l’hommage. Ils ont contribué à permettre à la famille de rendre cette commémoration possible. « Le colonel Allaire est chez lui aux Invalides. Il est grand invalide de guerre. Il est aussi grand officier de la Légion d’honneur. À ce titre, il a le droit aux honneurs funèbres militaires, à l’issue de la cérémonie religieuse. Nous savons qu’il avait à cœur que cette messe de funérailles soit célébrée en cette cathédrale Saint-Louis des Invalides. C’est l’église des soldats. Il y a quelques années, nous l’avons accueilli à l’institut nationale des Invalides. Nous avions des liens forts avec lui. Il se rendait souvent en ce lieu pour lequel il avait un attachement fort. C’est vraiment un hommage tout à fait remarquable qui lui est rendu », commente-t-on dans l’entourage du gouverneur des Invalides.
Dans les premiers rangs, une silhouette longiligne se tient debout, immobile. Au côté du général Benoît Durieux, son ancien chef de cabinet militaire à Matignon, Edouard Philippe suit la cérémonie absorbé par le cantique parachutiste final et les souvenirs qu’il avait forgés avec le colonel Allaire, lors d’un voyage commun au Vietnam en 2018. Dans sa délégation officielle, la France et son Premier ministre d’alors convièrent deux anciens combattants. Dont Allaire. Edouard Philippe s’était à cette occasion rendu à Diên Biên Phù même. Une visite rarissime, tant les responsables politiques ne savent généralement que faire des lieux de défaites. Fussent-elles héroïques.
Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure
Les cloches sonnent. Les portes de la cathédrale s’ouvrent en grand. Les étendards se dressent. La foule se lève. Guillaume Allaire, petit-fils du colonel et ancien officier lance la première note de la Prière du para. Suivi du chœur d’hommes de l’Union nationale des parachutistes. Leurs voix gagnent en gravité. Ils sont alors rejoints par les voix de dizaines de soldats présents dans l’auditoire, qui entonnent à leur tour l’hymne des parachutistes, avec une densité frissonnante.Dans l’assistance, Jacques, le torse bombé, reprend ses paroles graves: “Mon Dieu, mon Dieu, donne-moi, la tourmente, donne-moi, la souffrance, donne-moi, et puis la gloire au combat.”
Cerceuil du colonel ALLAIRE dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres © Caporal Florian Barcelo/EMSOME
Les adhérents de l’UNP marchent au pas. Ils forment un carré compact, imperturbable. À sa tête, le général Caille. À ses côtés, Hervé, porte-drapeau de l’association. Ils sont les premiers à sortir de l’église. En rang serré, ils se mettent au garde-à-vous dans la cour d’honneur. Le détachement du 3e, 6e et 8e RPIMA leur fait face. Ancien militaire du rang au 3e RPIMA, Hervé serre la hampe de son étendard. Sur sa veste, il a brodé l’emblème de l’UNP. À sa boutonnière, l’insigne de son ancien régiment et ses médailles sont fièrement accrochées. Sur son col, figure un petit pin’s notant sa qualité de porte-drapeau. « Son régiment était également le mien. C’est un héritage militaire. J’ai servi de 80 à 89. Il venait souvent à Carcassonne. J’ai pu le rencontrer à cette occasion. C’est un de nos anciens. Il avait une aura et une présence. Son nom est indissociable de Bigeard », témoigne Hervé, dont l’émotion se ressent dans la voix. Au passage de la famille du défunt, Hervé s’incline et pose sa main sur son insigne. L’émotion l’étreint et sort un mouchoir de sa poche.
« Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles »
La brume se lève. Un rayon de soleil transperce la cour d’honneur. La statue de Napoléon est éclairée par cette embellie. Les cuivres de la fanfare militaire entonnent la marche funèbre. L’étendard du 6e RPIMa s’abaisse. Les militaires, en rang serré, apposent fermement leurs mains sur le canon de leur fusil. Un pas martial se fait entendre depuis l’entrée de la cathédrale Saint-Louis. Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure. Dont il porte dignement les insignes. Le regard à l’horizon, imperturbable, se dresse derrière la dépouille du colonel Allaire.
Un ancien général des troupes de marine entonne alors l’oraison funèbre. Le film de la vie du colonel Allaire est déclamé une dernière fois. Les combats de Dîen Bîen Phù, son lien sur le terrain avec ses hommes, sa force de caractère ou son amitié à Bigeard, de la moindre petite anecdote à la grande histoire, tout est fait pour permettre au public de se souvenir de cette figure de l’armée française. Une famille, à l’accent anglophone, regarde curieusement la cérémonie. La mère de famille, accroupie aux côtés de ses enfants, explique le cérémonial : « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles. » Les curieux, venus visiter les Invalides, s’arrêtent aux balcons et aux balustrades de la cour. Téléphones à la main, certains veulent immortaliser la scène. D’autres partagent l’émotion de la famille et des soldats.
Puis le lieutenant Jean-Étienne, képi bloqué dans son avant-bras, dresse cette leçon : « J’ai le devoir de faire comme lui et de donner le meilleur de moi-même pour ma famille et mon pays. Cela m’a ému. Mais, cet événement m’a rappelé le sens de ma vocation de soldat. Mon rêve serait de pouvoir servir dans le même régiment que mon père et mon grand-père. »
La Marseillaise retentit dans la cour d’honneur des Invalides. La dépouille du colonel est levée par Jean-Étienne et ses compagnons d’armes. Le colonel Allaire quitte les Invalides et passe sous le porche de la Porte Louis XIV. Réunis tous ensemble, Jacques, Hervé et Étiennette interprètent à l’union la « prière du Para ». Avant de prononcer une ultime fois le nom du dernier héros de Dîen Bîen Phù.
Opex 360
L’état-major russe a diffusé des images présentées comme étant celles des rescapés du croiseur Moskva
par Laurent Lagneau · 17 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.
« Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.
Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.
« C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.
Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».
En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.
Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.
🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6
— Минобороны России (@mod_russia) April 16, 2022
« Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».
Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.
L’état-major russe a diffusé des images présentées comme étant celles des rescapés du croiseur Moskva
par Laurent Lagneau · 17 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.
« Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.
Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.
« C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.
Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».
En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.
Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.
🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6
— Минобороны России (@mod_russia) April 16, 2022
« Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».
Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.
« Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.
Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.
« C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.
Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».
En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.
Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.
🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6
— Минобороны России (@mod_russia) April 16, 2022
« Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».
Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAprès quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.
« Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.
Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.
« C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.
Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».
En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.
Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.
🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6
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April 16, 2022
« Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».
Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.
estime L'Humanité
Raison(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinRisque Dépasser la sidération du remake, réfléchir, agir en raison mais sans illusion. Juste par le sens des priorités. Après Pâques et les illusions perdues, voilà à peu près où en est le bloc-noteur à l’heure de glisser un nouveau bulletin dans l’urne. Point de faux-fuyant, d’hésitation, d’atermoiement possibles : tout démocrate, tout républicain, tout progressiste qui se respecte doit empêcher, par son vote, Fifille-la-voilà d’accéder à la présidence de la République. Le risque d’un pays confisqué est trop grand, avec la préférence nationale, l’ordre policier, les attaques contre les libertés fondamentales, la politique discriminatoire et anticonstitutionnelle érigée en système, son envie de contrôle des idées, etc. Nous parlons là de la France et de ses fondations démocratiques menacées, sans que nous ne sachions bien ce qui pourrait sortir des ruines de cette Ve République d’ores et déjà condamnée. Comme l’écrivait cette semaine la romancière Constance Debré dans l’Obs : « S’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette élection présidentielle, c’est d’abord qu’elle existe, et qu’elle permette de désigner un homme qui ait autant de pouvoir sur les autres. » Et elle ajoutait, comme une injonction : « Alors, si demain le chef qui sera élu ne nous va pas, plutôt que nous lamenter, plutôt que nous indigner, il nous appartiendra de désapprendre la lâcheté confortable à laquelle nous invite tout pouvoir. Il nous restera la désobéissance. Souvenons-nous bien que notre servilité sera toujours volontaire. »
Spectres Nous avons le droit de détester Mac Macron et de l’énoncer publiquement. Nous avons le droit d’œuvrer à un changement de société radical, de rompre avec le modèle capitaliste. Nous avons le droit de rêver à un troisième tour de scrutin – les législatives – qui renverse la table. Mais nous n’avons pas le droit, au nom de toutes ces raisons, d’installer une Orban à la tête de l’État qui détruirait précisément toutes les possibilités de résistance active. La République oblige à des choix de vie, à une certaine dignité. Dans son fascinant roman On va bouger ce putain de pays (Fayard), Jean-Marc Parisis nous glisse dans les pas d’un président élu bien reconnaissable, il y a cinq ans, autour du destin d’un conseiller du Palais, à un moment où « les Français veulent briser le cycle des répétitions, rompre avec le temps circulaire de la politique », tandis que « se forme alors un trou au centre du présent où les gens tombent en hurlant, en pleurant ». Vers la fin du récit, le narrateur admet que « la réalité est fatale » et qu’ « on peut l’interpréter, la peindre, la musiquer, la poétiser, l’ironiser ; on ne peut pas faire comme si elle n’existait pas. (…) La nier, mentir, revient d’une manière ou d’une autre à se fantômiser, à s’anéantir. Le mensonge, c’est pour les fous ou les spectres ».
Illusion Se mentir serait, par exemple, de ne pas voir le danger imminent et le surgissement possible d’un événement dramatique, de s’en « laver les mains » (mots entendus) , de « faire comme si » de rien n’était, bref, de reporter sur les autres une éventuelle responsabilité collective. La citoyenneté exige des actes, en pleine conscience. Rendez-vous compte que le seul projet de loi référendaire de Fifille-la-voilà sur la « priorité nationale » heurterait de front la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et le préambule de la Constitution de 1946. Si elle imposait ce référendum illégal, elle assumerait une sorte de « coup d’État » qui enclencherait mécaniquement bien d’autres dérives antirépublicaines. En avril 1959, dans les Lettres françaises, Louis Aragon confessait : « Ce que j’ai appris m’a coûté cher, ce que je sais, je l’ai acquis à mes dépens. Je n’ai pas une seule certitude qui ne me soit venue autrement que par le doute, l’angoisse, la sueur, la douleur de l’expérience. » Agissons donc en raison, et néanmoins sans illusion.
Point de faux-fuyant, d’hésitation, d’atermoiement possibles.
France24 - World
France presidential election: Macron and Le Pen in final quest for votes after fiery debate
Issued on: 21/04/2022 - 21:15
Marc Perelman
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Shirli SITBON
With three days to go before the second and final round of the French presidential election, it's time for our final show. We focus on the traditional highlight of the campaign: the fiery debate between the finalists. The incumbent was anxious not to appear condescending, while Marine Le Pen tried to reassure voters that she could be presidential. Our reporters followed both candidates on their last stops of the campaign trail. Plus, FRANCE 24's Karina Chabour explores what heartbroken left-wing voters might decide to do on Sunday.
French presidential election © France 24
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Angela DIFFLEY, FRANCE 24 Campaign Commentator
In the papers
French presidential debate: Advantage Macron, but no knockout blow
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONEmmanuel Macron: After French president's meteoric rise, a rocky road lay ahead
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONMarine Le Pen: A political animal vying to win the Élysée Palace
BBC
The art of the album cover
A new exhibition at The Photographers' Gallery in London celebrates the art of the album cover, and includes records by music legends such as Diana Ross, Miles Davis, and The Rolling Stones.
The exhibition includes more than 200 covers, and focuses on highlighting the role photography plays in defining artists and bands.
While many of the artists on the covers will be instantly recognisable, the exhibition also illuminates the contributions of photographers and visual artists that are often overlooked.
"Photography has played such a huge part in the evolution and desirability of album covers, as well as in shaping the careers and profile of photographers, artists and bands, so we felt an exhibition that celebrated this art form was long overdue," says Brett Rogers, director of The Photographers' Gallery.
One of the key things Ms Rogers wants to highlight in this exhibition is the fruitfulness and intensity of the creative relationships between photographers, artists and labels resulting in covers that really show the interchange of ideas and talent.
He points to photographer David Bailey's covers for The Rolling Stones, Jean-Paul Goude's groundbreaking work with Grace Jones, Francis Woolf's definitive series of Blue Note record covers, and Pennie Smith's work with The Clash.
"Ultimately this is a celebration of photography and a love letter to record covers," says Ms Rogers.
"We also wanted to show how many photographers honed their careers, or started out, by creating images for album covers.
"We would love it if visitors went on to delve deeper into the work of the photographers who maybe they weren't so familiar with, as well as to look at their own record collections anew."
For the Record: Photography & the Art of the Album Cover will be on display at The Photographers' Gallery, London from 8 April until 12 June 2022.
All photographs courtesy The Photographers' Gallery
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France24 - World
Meet the plastic-clad activist fighting government apathy to pollution in Senegal
Issued on: 20/04/2022 - 17:22Modified: 21/04/2022 - 16:37
Two years after Senegal banned single-use plastic on April 20, 2020, environmental activists say the law isn’t being upheld. One of these activists is a man named Modou Fall who is trying to raise awareness for the anti-plastic movement by walking around Senegal in a colourful, eye-catching costume made of plastic bags.
Activist Modou Fall certainly doesn’t go unnoticed when he walks around in his impressive suit made out of old plastic bags, toting a sign that says “No to plastic bags” alongside the Senegalese flag. Fall says he’s been fighting for the past 16 years to protect the Senegalese environment.
He says he first became aware of just how “dangerous” plastic is when he started cleaning the streets of the nation’s capital, Dakar, and realised that plastic bags made up a huge amount of the waste.
“It’s poison for the planet as well as for human health,” he repeats in the many interviews he’s done over the years. He also takes his message to social media, where he has garnered more than 1,500 followers on Twitter and TikTok.
Lhomme plastique fête chez 16ans de combats contre le péril plastique à guediawaye le 20 avril inchala pic.twitter.com/vX16GgD3DO
April 14, 2022'A lot of people thought I was crazy at first'
I’m a former soldier and I got the idea of creating a sniper costume during a clean up operation. I thought about how we see plastic bags every day, way too many of them, and that it was important to get people to understand just how much plastic there is out there. I needed to get people’s attention immediately. I created my costume in 2011… but it’s even more timely today, eleven years later.
A lot of people thought I was crazy at first! It’s true that, from afar, the costume can look a bit scary. But I’ve done more and more appearances over the years, especially at sporting events or religious gatherings. I do it for free, the aim is to raise awareness. And people have started to recognize me. These days, a lot of people want to take a picture with me and so it is easy to start a conversation with them to raise their awareness about the issue.
I do all different kinds of things. For example, I go out and collect discarded tires to change them into furniture and then donate the finished product to local schools. I also run free training sessions for organisations that want to have clean-up operations. I explain from A to Z how to run those kind of operations in an efficient way. I also provide information on how to recycle the objects they pick up.
@senegalpropre#senegalpropre♬ Wa Kogn Bi - Ousmane Bongo'It’s good to pass a law, but not if there aren’t any incentive'
Two years after Senegal passed a law banning single-use plastic on April 20, 2020, activists say there aren’t strong enough incentives to incite real change. They are fighting for the adoption of ordinances that would establish a concrete plan for how the law will be enforced across different sectors.
These ordinances would establish, for instance, sanctions for industries or small businesses that don’t respect the law.
"The law says that there should be a 'minimum price' for plastic waste, which means you can’t sell waste for lower what it costs to recycle it… but this ordinance doesn’t actually exist!” says Sokhna Dié Ka, who runs a program for ensuring community rights within Natural Justice, an organisation for environmental law in Africa.
"We always see bags of water, even in the streets of Dakar. It’s part of the decor,” says Momar Baby, an activist with Zéro déchet Dakar (Zero Waste Dakar). The organisation says it is frustrated that the government didn’t work with environmental activists to create the law. Zéro déchet Dakar is part of a group of NGOs that published a list of thirteen recommendations for Senegalese authorities.
Modou Fall continued:
Voting in a law is good but not if there aren’t any incentives built in. Last year, we worked with several NGOs to come up with alternative solutions — like using reusable cloth or paper bags or investing in various channels to recycle plastic, like turning it into rugs or even bricks — because that actually exists! We’ve also been pleading for big shopping centres to have places where you can drop off plastic bottles for recycling. But unfortunately, there is no real political will. So the big companies aren’t playing the game and citizens aren’t invested in the movement.
@senegalproprelhommeplastic enegalpropre #inrichbölllutionplastique♬ son original - Modou Fall3636 l'homme plastic'Senegal doesn't deserve this!'
Fall worked for two years on a contract with the ministry of the environment to raise awareness within the Senegalese population about plastics. Today, however, he’s in conflict with his former employer, which he says owe him money. He says, however, that his own grievances aren’t important.
I don’t think Senegal is ready to adopt this ordinance — I haven’t seen any clear signs from the Ministry of the Environment that a real solution is underway.
In certain regions, for example, where there is very little potable water, the government still allows people to use bagged water [Editor’s note: the Senegalese government also loosened the law during the Covid-19 pandemic]. We shouldn’t be using plastic to respond to issues with infrastructure. We need a cleaner Senegal! Senegal doesn’t deserve this!
@senegalpropre♬ son original - Modou Fall3636 l'homme plasticLast March, Minister of the Environment and Sustainable Development Abdou Karim Sall said that he was directed by President Macky Sall to strengthen the fight against plastic.
"Today, we are making progress, but there is still a lot to do,” he said. “The health of the ocean is intimately linked to the health of the population, the short life of populations", referring to the number of plastic bags thrown into the sea. However, he didn’t give any concrete information about the adoption of ordinances.
Senegal produces, on average, 536.56 tonnes of plastic waste per day, according to Africa Check, a fact-checking media based in Senegal, which was able to look at the most recent reports by the body in Senegal tasked with handling waste from November 2016.
Activists say that there are about 200,000 to 440,000 tons of plastic waste generated each year and only 5 percent of that is recycled. It’s impossible to verify these numbers, as there is no recent data.
Modou Fall concluded:
We are waiting for the government to do or say something on April 20, to mark two years since this law was voted in. But if that doesn’t happen, I’m ready, along with other NGOs, to start marching across Senegal to denounce the government’s failure to act.
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Haute intensité : L’armée de l’Air envisage un exercice de type « Volfa » entièrement numérique grâce la simulation
par Laurent Lagneau · 17 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEntre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».
« L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.
Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.
En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.
Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].
La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.
A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].
« Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.
🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF
— Ministère des Armées 🇫🇷 🇪🇺 (@Armees_Gouv) April 1, 2022
Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».
L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.
Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».
Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».
À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.
« Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».
Haute intensité : L’armée de l’Air envisage un exercice de type « Volfa » entièrement numérique grâce la simulation
par Laurent Lagneau · 17 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEntre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».
« L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.
Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.
En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.
Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].
La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.
A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].
« Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.
🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF
— Ministère des Armées 🇫🇷 🇪🇺 (@Armees_Gouv) April 1, 2022
Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».
L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.
Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».
Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».
À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.
« Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEntre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».
« L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.
Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.
En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.
Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].
La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.
A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].
« Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.
🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF
— Ministère des Armées 🇫🇷 🇪🇺 (@Armees_Gouv) April 1, 2022
Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».
L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.
Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».
Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».
À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.
« Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEntre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».
« L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.
Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.
En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.
ouvrit la voieRAZBAM SimulationsPuis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].
La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.
A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].
« Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.
🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF
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🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF
@HerveGrandjean#innovation@echiva@Agence_ID#NotreDéfensehttps://t.co/liK5SzBqnF— Ministère des Armées 🇫🇷 🇪🇺 (@Armees_Gouv) April 1, 2022
April 1, 2022
Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».
L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.
Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».
Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».
À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.
« Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».
explique France24 - Monde
Satoshi Island, le rêve fou d'un crypto-monde nouveau
Publié le : 22/04/2022 - 15:46
Sur une île du Pacifique d'un peu plus de 300 hectares baptisée Satoshi – un hommage au(x) créateur(s) toujours inconnu(s) du bitcoin se cachant derrière le pseudonyme Satoshi Nakamoto –, tout devrait être régi l’an prochain par la blockchain, de l’achat d’un appartement à la location d'un bateau. Une vidéo donne un aperçu de ce à quoi devrait ressembler la vie sur place. Visite guidée et mise en perspective dans #Tech24.
Le projet de Satoshi Island, qui devrait prendre son envol dans l'archipel de Vanuatu, est-il un rêve un peu fou ou un miroir aux alouettes ? Alors que le Web3 – qui repose sur la blockchain et propose une alternative aux géants de la technologie – a de plus en plus le vent en poupe, nous vous proposons de revenir sur ce projet censé accueillir ses premiers habitants l'an prochain. Un sujet brûlant alors que l'Union européenne réfléchit à une meilleure régulation des cryptomonnaies.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Marine Le Pen : la menace institutionnelle
TribuneCamille Bedock Docteure en science politique et chargée de recherche au CNRS Clément Arambourou Docteur en science politique et professeur agrégé
Beaucoup considèrent que, même élue à la présidence de la République, Marine Le Pen ferait face à une cohabitation qui l’empêcherait de gouverner selon son bon vouloir. Il s’agit là d’un pari bien hasardeux.
Comme Marine Le Pen l’a annoncé, la candidate du Rassemblement national entend bien obtenir une majorité à l’Assemblée nationale et, pour cela, se propose si besoin de modifier le mode d’élection des députés. Le texte et la pratique de Constitution de la Ve République lui en offrent la possibilité.
En effet, le mode d’élection des députés est du domaine de la loi et non de celui de la Constitution. Un référendum convoqué par la nouvelle présidente de la République, en vertu de l’article 11 de la Constitution et afin d’instaurer un nouveau mode de scrutin, est donc envisageable. En 2017, Marine Le Pen avait précisé le mode de scrutin qui avait sa préférence pour les élections législatives : un scrutin proportionnel avec une prime majoritaire importante, de l’ordre de 30 %, pour le parti arrivé en tête. La carte électorale de 2022 montre le nombre très important de territoires où Le Pen arrive en première position. Un découpage électoral judicieux pourrait donc lui donner une bonne avance.
Face à ce projet de réforme, la justice constitutionnelle serait assez impuissante. En effet, en 1962, le Conseil constitutionnel s’est déclaré incompétent concernant le contrôle de constitutionnalité des lois référendaires soumises à référendum par le président de la République, en vertu de l’article 11. Le fait que la jurisprudence Hauchemaille dégagée par le Conseil constitutionnel au début des années 2000 puisse changer la donne est assez incertain puisque le juge constitutionnel vise ici le contrôle de la légalité des opérations référendaires et non pas la constitutionnalité du texte soumis à l’approbation des électeurs.
Si jamais Marine Le Pen perdait les élections législatives malgré cette réforme, elle pourrait encore prononcer une dissolution de l’Assemblée nationale afin que de nouvelles opérations électorales soient organisées et ainsi tenter à nouveau sa chance. En cas de nouvelle défaite, elle devrait accepter une cohabitation, mais pour seulement un an, avant d’avoir à nouveau le droit de dissoudre l’Assemblée nationale.
Les déclarations de Marine Le Pen, le 12 avril dernier, au micro de France Inter, vont plus loin encore. Initialement, la Constitution du 4 octobre 1958 prévoit que la révision constitutionnelle passe par l’usage de l’article 89, qui nécessite l’accord des deux chambres parlementaires. Cependant, cette procédure a été contournée par le général de Gaulle lui-même, lorsque, en 1962, il propose l’adoption de l’élection du président de la République au suffrage universel direct en dépit de l’opposition du personnel parlementaire de l’époque et en recourant à l’article 11 lui permettant de court-circuiter le Parlement. Malgré l’inconstitutionnalité de la procédure, cette réforme sera validée par le peuple français.
Marine Le Pen envisage ainsi de faire sienne la pratique gaullienne validée par les électeurs, sans que le Conseil constitutionnel, se déclarant incompétent en la matière, n’intervienne. Historiquement, une défaite après un référendum convoqué par l’article 11 semble impliquer une démission du président de la République, ce que de Gaulle fait en 1969. Pourtant, rien dans le texte ne prévoit cela. Il ne s’agit que d’une pratique supposée des institutions de la Ve République.
L’élection de Marine Le Pen à la présidence de la République annoncerait donc une phase de crise institutionnelle dont il est fort possible qu’elle sorte victorieuse, au détriment du caractère démocratique du régime. C’est là, à côté du caractère fallacieux des propositions de Marine Le Pen dans les domaines économiques et sociaux, un péril réel.
Marine Le PenPrésidentielle 2022constitution BBC
In pictures: 2022 Sony World Photography Awards
The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.
Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.
"By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.
The series triumphed in the Portraiture category.
Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.
Architecture & Design
Dorf by Domagoj Burilović
"Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.
"German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.
"With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."
Creative
Mellow Apocalypse by Alnis Stakle
"I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.
"For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."
Documentary projects
The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup
"More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.
"The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."
Environment
Living in the Transition by Shunta Kimura
"Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.
"The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."
Landscape
Life On Earth by Lorenzo Poli
"Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.
"There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."
Portfolio
Hugh Fox
"A selection of images taken over the last couple of years.
"For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."
Wildlife & Nature
The Fox's Tale by Milan Radisics
"Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.
"The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.
"I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."
Still Life
Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail
"These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."
Sport
Kuarup by Ricardo Teles
"The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.
"The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.
The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."
The Open competition celebrates the power of single images.
Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.
The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.
Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.
Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.
Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.
The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.
All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.
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Opex 360
Par sécurité, la Roumanie retire du service ses avions Mig-21 LanceR et accélère l’achat de F-16 d’occasion
par Laurent Lagneau · 16 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 2 mars, le capitaine Costinel Iosif Niţă perdait la vie aux commandes de l’un des 28 avions de combat MiG-21 LanceR de la Forțele Aeriene Române – FAR]. Si les causes de ce drame n’ont pas encore été rendue publiques, le ministère roumain de la Défense a annoncé, le 15 avril, que cette flotte de ses appareils, héritage de la période soviétique, serait désormais clouée au sol définitivement eà cause d’un « taux considérablement élevé d’accidents ».
Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.
Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.
Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».
Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.
Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.
Par sécurité, la Roumanie retire du service ses avions Mig-21 LanceR et accélère l’achat de F-16 d’occasion
par Laurent Lagneau · 16 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 2 mars, le capitaine Costinel Iosif Niţă perdait la vie aux commandes de l’un des 28 avions de combat MiG-21 LanceR de la Forțele Aeriene Române – FAR]. Si les causes de ce drame n’ont pas encore été rendue publiques, le ministère roumain de la Défense a annoncé, le 15 avril, que cette flotte de ses appareils, héritage de la période soviétique, serait désormais clouée au sol définitivement eà cause d’un « taux considérablement élevé d’accidents ».
Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.
Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.
Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».
Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.
Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 2 mars, le capitaine Costinel Iosif Niţă perdait la vie aux commandes de l’un des 28 avions de combat MiG-21 LanceR de la Forțele Aeriene Române – FAR]. Si les causes de ce drame n’ont pas encore été rendue publiques, le ministère roumain de la Défense a annoncé, le 15 avril, que cette flotte de ses appareils, héritage de la période soviétique, serait désormais clouée au sol définitivement eà cause d’un « taux considérablement élevé d’accidents ».
Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.
Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.
Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».
Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.
Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLe 2 mars, le capitaine Costinel Iosif Niţă perdait la vie aux commandes de l’un des 28 avions de combat MiG-21 LanceR de la Forțele Aeriene Române – FAR]. Si les causes de ce drame n’ont pas encore été rendue publiques, le ministère roumain de la Défense a annoncé, le 15 avril, que cette flotte de ses appareils, héritage de la période soviétique, serait désormais clouée au sol définitivement eà cause d’un « taux considérablement élevé d’accidents ».
Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.
Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.
Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».
Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.
Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.
France24 - Monde
Intelligence artificielle : progrès, fascination et... vertiges
Publié le : 15/04/2022 - 17:39
Guillaume GRALLET
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Dall-E, le tout nouveau programme de génération d'images de l'entreprise américaine OpenAI, impressionne par son imagination. Peut-on alors envisager une machine consciente de sa propre existence ? #Tech24 fait le point.
Pour Sundar Pichai, le numéro un d’Alphabet, la maison mère de Google, l'intelligence artificielle pourrait avoir un impact aussi important pour l'humanité que la maîtrise du feu, l'invention de l’électricité ou celle d'Internet. Rien de moins...
Si l'intelligence artificielle est déjà la source de progrès surprenants, par exemple dans la détection de maladies, elle peut aussi permettre de folles manipulations. La naissance de ces intelligences différentes a d'ailleurs inspiré des auteurs de science-fiction aussi différents que l'écrivain australien Greg Egan, auteur de "La Cité des permutants", ou l'Américain Stanley Kubrick, coscénariste et réalisateur de "2001, l'Odyssée de l'espace".
L'expression "intelligence artificielle" est apparue pour la première fois dans la bouche du docteur en informatique John McCarthy – c'était en 1956, à la conférence de Dartmouth. Plus tard, au MIT, le même pionnier estimait que "chaque aspect de l'apprentissage, ou toute autre caractéristique de l'intelligence, peut être si précisément décrit qu'une machine peut être conçue pour le simuler". Mais qu'en est-il exactement ? Nous faisons le point avec des témoignages de spécialistes recueillis au World AI Cannes Festival par Peter O'Brien.
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Une compagnie du 8e RPIMa sera intégrée au sein d’une brigade britannique pour l’exercice Swift Response 22
par Laurent Lagneau · 16 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi les questions relatives à la « défense européenne » font régulièrement l’objet de débats, il n’en reste pas moins que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis s’attachent à renforcer leur interopérabilité dans le cadre la Trilatéral Strategic Initiative [TSI], mise en place en 2010. C’est ce qui leur a d’ailleurs permis de mener un raid complexe contre le programme chimique syrien, en avril 2018 [opération Hamilton].
Si elle est souvent mise en avant pour les opérations aériennes et aéronavales, cette coopération concerne également les troupes aéroportées. Et l’exercice Swift Response 2022 en donnera une nouvelle illustration, à partir du 25 avril prochain.
En effet, organisé en Macédoine du Nord sous l’autorité de l’US Army, Swift Response mobilisera environ 4’000 soldats – dont un millier de parachutistes – originaires de sept pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Montenegro et l’Albanie. En outre, il impliquera également une quarantaine d’aéronefs.
Selon l’Otan, il consistera à conduire une opération aéroportée visant à améliorer la préparation de la Force de réaction immédiate [IRF] américaine, laquelle est armée par des éléments de la 82nd Airborne Division, ainsi qu’à « promouvoir l’interopérabilité et l’intégration des forces alliées ». En outre, il permettra également de soutenir les « mesures de réassurances et la dissuasion de l’Otan », bien qu’il ait été planifié bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La British Army sera particulièrement bien représentée dans cet exercice puisqu’environ 1200 soldats [avec 300 véhicules] de la 16th Air Assault Brigade y prendront part. Et cette unité intégrera en son sein une compagnie du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] de Castres. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.
« L’exercice [Swift Response] s’axera prioritairement sur l’interopérabilité des forces internationales. À ce titre, une compagnie du 8e RPIMa sera totalement intégrée dans une brigade britannique, elle-même intégrée à la division américaine », a en effet indiqué l’EMA.
Depuis les accords de Lancaster House, la 11e Brigade Parachutiste et la 16th Air Assault Brigade ont l’habitude de manoeuvrer ensemble, comme cela fut encore le cas en novembre dernier, à l’occasion de l’exercice de grande ampleur « Falcon Amarante » , mené dans le cadre de l’A-CJEF [Airborne Combined Joint Expeditionnary Force].
Cela étant, cette coopération franco-britannique va au-delà des capacités aéroportés. Ainsi, en avril, des marsouins du 8e RPIMa ont pris part à l’exercice « Gaulish« , organisé en Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB-94e RI], au camp de Sissonne, aux côtés du 4e bataillon du Royal Regiment of Scotland [4 SCOTS].
Une compagnie du 8e RPIMa sera intégrée au sein d’une brigade britannique pour l’exercice Swift Response 22
par Laurent Lagneau · 16 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSi les questions relatives à la « défense européenne » font régulièrement l’objet de débats, il n’en reste pas moins que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis s’attachent à renforcer leur interopérabilité dans le cadre la Trilatéral Strategic Initiative [TSI], mise en place en 2010. C’est ce qui leur a d’ailleurs permis de mener un raid complexe contre le programme chimique syrien, en avril 2018 [opération Hamilton].
Si elle est souvent mise en avant pour les opérations aériennes et aéronavales, cette coopération concerne également les troupes aéroportées. Et l’exercice Swift Response 2022 en donnera une nouvelle illustration, à partir du 25 avril prochain.
En effet, organisé en Macédoine du Nord sous l’autorité de l’US Army, Swift Response mobilisera environ 4’000 soldats – dont un millier de parachutistes – originaires de sept pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Montenegro et l’Albanie. En outre, il impliquera également une quarantaine d’aéronefs.
Selon l’Otan, il consistera à conduire une opération aéroportée visant à améliorer la préparation de la Force de réaction immédiate [IRF] américaine, laquelle est armée par des éléments de la 82nd Airborne Division, ainsi qu’à « promouvoir l’interopérabilité et l’intégration des forces alliées ». En outre, il permettra également de soutenir les « mesures de réassurances et la dissuasion de l’Otan », bien qu’il ait été planifié bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La British Army sera particulièrement bien représentée dans cet exercice puisqu’environ 1200 soldats [avec 300 véhicules] de la 16th Air Assault Brigade y prendront part. Et cette unité intégrera en son sein une compagnie du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] de Castres. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.
« L’exercice [Swift Response] s’axera prioritairement sur l’interopérabilité des forces internationales. À ce titre, une compagnie du 8e RPIMa sera totalement intégrée dans une brigade britannique, elle-même intégrée à la division américaine », a en effet indiqué l’EMA.
Depuis les accords de Lancaster House, la 11e Brigade Parachutiste et la 16th Air Assault Brigade ont l’habitude de manoeuvrer ensemble, comme cela fut encore le cas en novembre dernier, à l’occasion de l’exercice de grande ampleur « Falcon Amarante » , mené dans le cadre de l’A-CJEF [Airborne Combined Joint Expeditionnary Force].
Cela étant, cette coopération franco-britannique va au-delà des capacités aéroportés. Ainsi, en avril, des marsouins du 8e RPIMa ont pris part à l’exercice « Gaulish« , organisé en Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB-94e RI], au camp de Sissonne, aux côtés du 4e bataillon du Royal Regiment of Scotland [4 SCOTS].
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi les questions relatives à la « défense européenne » font régulièrement l’objet de débats, il n’en reste pas moins que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis s’attachent à renforcer leur interopérabilité dans le cadre la Trilatéral Strategic Initiative [TSI], mise en place en 2010. C’est ce qui leur a d’ailleurs permis de mener un raid complexe contre le programme chimique syrien, en avril 2018 [opération Hamilton].
Si elle est souvent mise en avant pour les opérations aériennes et aéronavales, cette coopération concerne également les troupes aéroportées. Et l’exercice Swift Response 2022 en donnera une nouvelle illustration, à partir du 25 avril prochain.
En effet, organisé en Macédoine du Nord sous l’autorité de l’US Army, Swift Response mobilisera environ 4’000 soldats – dont un millier de parachutistes – originaires de sept pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Montenegro et l’Albanie. En outre, il impliquera également une quarantaine d’aéronefs.
Selon l’Otan, il consistera à conduire une opération aéroportée visant à améliorer la préparation de la Force de réaction immédiate [IRF] américaine, laquelle est armée par des éléments de la 82nd Airborne Division, ainsi qu’à « promouvoir l’interopérabilité et l’intégration des forces alliées ». En outre, il permettra également de soutenir les « mesures de réassurances et la dissuasion de l’Otan », bien qu’il ait été planifié bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La British Army sera particulièrement bien représentée dans cet exercice puisqu’environ 1200 soldats [avec 300 véhicules] de la 16th Air Assault Brigade y prendront part. Et cette unité intégrera en son sein une compagnie du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] de Castres. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.
« L’exercice [Swift Response] s’axera prioritairement sur l’interopérabilité des forces internationales. À ce titre, une compagnie du 8e RPIMa sera totalement intégrée dans une brigade britannique, elle-même intégrée à la division américaine », a en effet indiqué l’EMA.
Depuis les accords de Lancaster House, la 11e Brigade Parachutiste et la 16th Air Assault Brigade ont l’habitude de manoeuvrer ensemble, comme cela fut encore le cas en novembre dernier, à l’occasion de l’exercice de grande ampleur « Falcon Amarante » , mené dans le cadre de l’A-CJEF [Airborne Combined Joint Expeditionnary Force].
Cela étant, cette coopération franco-britannique va au-delà des capacités aéroportés. Ainsi, en avril, des marsouins du 8e RPIMa ont pris part à l’exercice « Gaulish« , organisé en Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB-94e RI], au camp de Sissonne, aux côtés du 4e bataillon du Royal Regiment of Scotland [4 SCOTS].
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerSi les questions relatives à la « défense européenne » font régulièrement l’objet de débats, il n’en reste pas moins que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis s’attachent à renforcer leur interopérabilité dans le cadre la Trilatéral Strategic Initiative [TSI], mise en place en 2010. C’est ce qui leur a d’ailleurs permis de mener un raid complexe contre le programme chimique syrien, en avril 2018 [opération Hamilton].
Si elle est souvent mise en avant pour les opérations aériennes et aéronavales, cette coopération concerne également les troupes aéroportées. Et l’exercice Swift Response 2022 en donnera une nouvelle illustration, à partir du 25 avril prochain.
En effet, organisé en Macédoine du Nord sous l’autorité de l’US Army, Swift Response mobilisera environ 4’000 soldats – dont un millier de parachutistes – originaires de sept pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Montenegro et l’Albanie. En outre, il impliquera également une quarantaine d’aéronefs.
Selon l’Otan, il consistera à conduire une opération aéroportée visant à améliorer la préparation de la Force de réaction immédiate [IRF] américaine, laquelle est armée par des éléments de la 82nd Airborne Division, ainsi qu’à « promouvoir l’interopérabilité et l’intégration des forces alliées ». En outre, il permettra également de soutenir les « mesures de réassurances et la dissuasion de l’Otan », bien qu’il ait été planifié bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La British Army sera particulièrement bien représentée dans cet exercice puisqu’environ 1200 soldats [avec 300 véhicules] de la 16th Air Assault Brigade y prendront part. Et cette unité intégrera en son sein une compagnie du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] de Castres. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.
« L’exercice [Swift Response] s’axera prioritairement sur l’interopérabilité des forces internationales. À ce titre, une compagnie du 8e RPIMa sera totalement intégrée dans une brigade britannique, elle-même intégrée à la division américaine », a en effet indiqué l’EMA.
Depuis les accords de Lancaster House, la 11e Brigade Parachutiste et la 16th Air Assault Brigade ont l’habitude de manoeuvrer ensemble, comme cela fut encore le cas en novembre dernier, à l’occasion de l’exercice de grande ampleur « Falcon Amarante » , mené dans le cadre de l’A-CJEF [Airborne Combined Joint Expeditionnary Force].
Cela étant, cette coopération franco-britannique va au-delà des capacités aéroportés. Ainsi, en avril, des marsouins du 8e RPIMa ont pris part à l’exercice « Gaulish« , organisé en Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB-94e RI], au camp de Sissonne, aux côtés du 4e bataillon du Royal Regiment of Scotland [4 SCOTS].
Gaulish Opex 360
La Royal Navy envisage d’utiliser des drones aériens pour ravitailler ses porte-avions
par Laurent Lagneau · 16 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSelon des chiffres avancés par l’US Navy, 90% des livraisons logistiques assurées par ses aéronefs de transport V-22 Osprey et C-2 Greyhound [voire ses hélicoptères MH-60] à ses porte-avions concernent des colis de moins de 25 kg. Le plus souvent, il s’agit de composants électroniques et de pièces mécaniques nécesssaires pour réparer un système ou effectuer des opérations de maintenance.
D’où l’idée de recourir à des drones pour de telles missions, ce qui permettrait, dans le même temps, d’économiser le potentiel de ses aéronefs ou de les mettre à contribution pour d’autres tâches. En 2021, le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], établi sur la base aéronavale de Patuxent River, a testé le drone Blue Water, du contructeur texan Skyways, pour livrer un colis d’une dizaine de kilogrammes au porte-avions USS Gerald Ford depuis Norfolk.
« La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », avait alors commenté le « pacha » de l’USS Gerald Ford.
Par la suite, un autre essai, tout aussi concluant, a consisté à utiliser le même type de drone pour assurer une liaison entre le « destroyer » USS Bainbridge et le pétrolier-ravitailleur USNS Joshua Humphreys, ces deux navires étant alors en mer.
Selon Skyways, le drone Blue Water a une portée de 800 km et peut transporter une charge utile d’environ 12 kg. Son système de vol repose sur un algorithme d’intelligence artificielle lui permettant de relier différents points de manière autonome. Il peut livrer un colis soit en le larguant, soit en appontant sur un navire.
Le NAWCAD a désormais l’intention d’aller plus loin en affectant quatre drones « logistiques » à bord d’un porte-avions [l’USS Gerald Ford ou l’USS George H. Bush] dès l’automne prochain. Cette expérimentation devrait durer pendant deux ans.
De son côté, la Royal Navy examine également la livraison de colis à ses deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales] par des drones aériens.
Ainsi, récemment, dans le cadre du programme « Heavy Lift Challenge », le 700X Naval Air Squadron [X pour eXpérimental, ndlr] a évalué deux types d’appareils : le quadricopter T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra à voilure fixe de Windracers Autonomous Systems, lequel est en mesure de larguer une charge avec une extrême précison. L’un et l’autre ont démontré leur capacité à transport des charges utiles lourdes [de l’ordre de 100 à 250 kg] sur de longues distances [1000 km maximum]
Le Heavy Lift Challenge vise à déterminer les drones pouvant être adaptés pour les besoins de la Royal Navy, dont la livraison de fourniture [munitions, pièces de rechange, matériel médical] à ses navires. À ce titre, Malloy et Windracers ont chacun été notifié d’un contrat d’une valeur de 300’000 livres sterling pour modifier et développer leurs appareils respectifs. Et le tout avec l’objectif de disposer de telles capacités assez rapidement.
« Nous avons démontré comment notre collaboration avec la Royal Navy et nos partenaires de l’industrie peut accélérer le processus d’approvisionnement, ce qui nous permet de fournir rapidement une technologie de pointe. En fin de compte, ce travail aidera les forces armées britanniques à conserver et à développer leur avantage opérationnel et à réaliser des économies de coûts », a fait valoir James Gavin, le responsable du « Future Capability Group » de l’agence « Defense Equipment & Support » [DE&S], l’équivalent britannique de la DGA française.
Pour le moment, le ravitaillement du porte-avions Charles de Gaulle [et d’autres navires, comme les porte-hélicoptères amphibie, par exemple] ne semble pas être une priorité de la Marine nationale [ou de l’Agence de l’innovation de défense], alors qu’une telle capacité pourrait être intéressante à explorer…
Photo : LPhot Dan Rosenbaum, RNAS Yeovilton / Royal Navy
La Royal Navy envisage d’utiliser des drones aériens pour ravitailler ses porte-avions
par Laurent Lagneau · 16 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSelon des chiffres avancés par l’US Navy, 90% des livraisons logistiques assurées par ses aéronefs de transport V-22 Osprey et C-2 Greyhound [voire ses hélicoptères MH-60] à ses porte-avions concernent des colis de moins de 25 kg. Le plus souvent, il s’agit de composants électroniques et de pièces mécaniques nécesssaires pour réparer un système ou effectuer des opérations de maintenance.
D’où l’idée de recourir à des drones pour de telles missions, ce qui permettrait, dans le même temps, d’économiser le potentiel de ses aéronefs ou de les mettre à contribution pour d’autres tâches. En 2021, le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], établi sur la base aéronavale de Patuxent River, a testé le drone Blue Water, du contructeur texan Skyways, pour livrer un colis d’une dizaine de kilogrammes au porte-avions USS Gerald Ford depuis Norfolk.
« La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », avait alors commenté le « pacha » de l’USS Gerald Ford.
Par la suite, un autre essai, tout aussi concluant, a consisté à utiliser le même type de drone pour assurer une liaison entre le « destroyer » USS Bainbridge et le pétrolier-ravitailleur USNS Joshua Humphreys, ces deux navires étant alors en mer.
Selon Skyways, le drone Blue Water a une portée de 800 km et peut transporter une charge utile d’environ 12 kg. Son système de vol repose sur un algorithme d’intelligence artificielle lui permettant de relier différents points de manière autonome. Il peut livrer un colis soit en le larguant, soit en appontant sur un navire.
Le NAWCAD a désormais l’intention d’aller plus loin en affectant quatre drones « logistiques » à bord d’un porte-avions [l’USS Gerald Ford ou l’USS George H. Bush] dès l’automne prochain. Cette expérimentation devrait durer pendant deux ans.
De son côté, la Royal Navy examine également la livraison de colis à ses deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales] par des drones aériens.
Ainsi, récemment, dans le cadre du programme « Heavy Lift Challenge », le 700X Naval Air Squadron [X pour eXpérimental, ndlr] a évalué deux types d’appareils : le quadricopter T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra à voilure fixe de Windracers Autonomous Systems, lequel est en mesure de larguer une charge avec une extrême précison. L’un et l’autre ont démontré leur capacité à transport des charges utiles lourdes [de l’ordre de 100 à 250 kg] sur de longues distances [1000 km maximum]
Le Heavy Lift Challenge vise à déterminer les drones pouvant être adaptés pour les besoins de la Royal Navy, dont la livraison de fourniture [munitions, pièces de rechange, matériel médical] à ses navires. À ce titre, Malloy et Windracers ont chacun été notifié d’un contrat d’une valeur de 300’000 livres sterling pour modifier et développer leurs appareils respectifs. Et le tout avec l’objectif de disposer de telles capacités assez rapidement.
« Nous avons démontré comment notre collaboration avec la Royal Navy et nos partenaires de l’industrie peut accélérer le processus d’approvisionnement, ce qui nous permet de fournir rapidement une technologie de pointe. En fin de compte, ce travail aidera les forces armées britanniques à conserver et à développer leur avantage opérationnel et à réaliser des économies de coûts », a fait valoir James Gavin, le responsable du « Future Capability Group » de l’agence « Defense Equipment & Support » [DE&S], l’équivalent britannique de la DGA française.
Pour le moment, le ravitaillement du porte-avions Charles de Gaulle [et d’autres navires, comme les porte-hélicoptères amphibie, par exemple] ne semble pas être une priorité de la Marine nationale [ou de l’Agence de l’innovation de défense], alors qu’une telle capacité pourrait être intéressante à explorer…
Photo : LPhot Dan Rosenbaum, RNAS Yeovilton / Royal Navy
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D’où l’idée de recourir à des drones pour de telles missions, ce qui permettrait, dans le même temps, d’économiser le potentiel de ses aéronefs ou de les mettre à contribution pour d’autres tâches. En 2021, le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], établi sur la base aéronavale de Patuxent River, a testé le drone Blue Water, du contructeur texan Skyways, pour livrer un colis d’une dizaine de kilogrammes au porte-avions USS Gerald Ford depuis Norfolk.
« La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », avait alors commenté le « pacha » de l’USS Gerald Ford.
Par la suite, un autre essai, tout aussi concluant, a consisté à utiliser le même type de drone pour assurer une liaison entre le « destroyer » USS Bainbridge et le pétrolier-ravitailleur USNS Joshua Humphreys, ces deux navires étant alors en mer.
Selon Skyways, le drone Blue Water a une portée de 800 km et peut transporter une charge utile d’environ 12 kg. Son système de vol repose sur un algorithme d’intelligence artificielle lui permettant de relier différents points de manière autonome. Il peut livrer un colis soit en le larguant, soit en appontant sur un navire.
Le NAWCAD a désormais l’intention d’aller plus loin en affectant quatre drones « logistiques » à bord d’un porte-avions [l’USS Gerald Ford ou l’USS George H. Bush] dès l’automne prochain. Cette expérimentation devrait durer pendant deux ans.
De son côté, la Royal Navy examine également la livraison de colis à ses deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales] par des drones aériens.
Ainsi, récemment, dans le cadre du programme « Heavy Lift Challenge », le 700X Naval Air Squadron [X pour eXpérimental, ndlr] a évalué deux types d’appareils : le quadricopter T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra à voilure fixe de Windracers Autonomous Systems, lequel est en mesure de larguer une charge avec une extrême précison. L’un et l’autre ont démontré leur capacité à transport des charges utiles lourdes [de l’ordre de 100 à 250 kg] sur de longues distances [1000 km maximum]
Le Heavy Lift Challenge vise à déterminer les drones pouvant être adaptés pour les besoins de la Royal Navy, dont la livraison de fourniture [munitions, pièces de rechange, matériel médical] à ses navires. À ce titre, Malloy et Windracers ont chacun été notifié d’un contrat d’une valeur de 300’000 livres sterling pour modifier et développer leurs appareils respectifs. Et le tout avec l’objectif de disposer de telles capacités assez rapidement.
« Nous avons démontré comment notre collaboration avec la Royal Navy et nos partenaires de l’industrie peut accélérer le processus d’approvisionnement, ce qui nous permet de fournir rapidement une technologie de pointe. En fin de compte, ce travail aidera les forces armées britanniques à conserver et à développer leur avantage opérationnel et à réaliser des économies de coûts », a fait valoir James Gavin, le responsable du « Future Capability Group » de l’agence « Defense Equipment & Support » [DE&S], l’équivalent britannique de la DGA française.
Pour le moment, le ravitaillement du porte-avions Charles de Gaulle [et d’autres navires, comme les porte-hélicoptères amphibie, par exemple] ne semble pas être une priorité de la Marine nationale [ou de l’Agence de l’innovation de défense], alors qu’une telle capacité pourrait être intéressante à explorer…
Photo : LPhot Dan Rosenbaum, RNAS Yeovilton / Royal Navy
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D’où l’idée de recourir à des drones pour de telles missions, ce qui permettrait, dans le même temps, d’économiser le potentiel de ses aéronefs ou de les mettre à contribution pour d’autres tâches. En 2021, le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], établi sur la base aéronavale de Patuxent River, a testé le drone Blue Water, du contructeur texan Skyways, pour livrer un colis d’une dizaine de kilogrammes au porte-avions USS Gerald Ford depuis Norfolk.
« La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », avait alors commenté le « pacha » de l’USS Gerald Ford.
Par la suite, un autre essai, tout aussi concluant, a consisté à utiliser le même type de drone pour assurer une liaison entre le « destroyer » USS Bainbridge et le pétrolier-ravitailleur USNS Joshua Humphreys, ces deux navires étant alors en mer.
Selon Skyways, le drone Blue Water a une portée de 800 km et peut transporter une charge utile d’environ 12 kg. Son système de vol repose sur un algorithme d’intelligence artificielle lui permettant de relier différents points de manière autonome. Il peut livrer un colis soit en le larguant, soit en appontant sur un navire.
Le NAWCAD a désormais l’intention d’aller plus loin en affectant quatre drones « logistiques » à bord d’un porte-avions [l’USS Gerald Ford ou l’USS George H. Bush] dès l’automne prochain. Cette expérimentation devrait durer pendant deux ans.
d’aller plus loinDe son côté, la Royal Navy examine également la livraison de colis à ses deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales] par des drones aériens.
Ainsi, récemment, dans le cadre du programme « Heavy Lift Challenge », le 700X Naval Air Squadron [X pour eXpérimental, ndlr] a évalué deux types d’appareils : le quadricopter T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra à voilure fixe de Windracers Autonomous Systems, lequel est en mesure de larguer une charge avec une extrême précison. L’un et l’autre ont démontré leur capacité à transport des charges utiles lourdes [de l’ordre de 100 à 250 kg] sur de longues distances [1000 km maximum]
Le Heavy Lift Challenge vise à déterminer les drones pouvant être adaptés pour les besoins de la Royal Navy, dont la livraison de fourniture [munitions, pièces de rechange, matériel médical] à ses navires. À ce titre, Malloy et Windracers ont chacun été notifié d’un contrat d’une valeur de 300’000 livres sterling pour modifier et développer leurs appareils respectifs. Et le tout avec l’objectif de disposer de telles capacités assez rapidement.
« Nous avons démontré comment notre collaboration avec la Royal Navy et nos partenaires de l’industrie peut accélérer le processus d’approvisionnement, ce qui nous permet de fournir rapidement une technologie de pointe. En fin de compte, ce travail aidera les forces armées britanniques à conserver et à développer leur avantage opérationnel et à réaliser des économies de coûts », a fait valoir James Gavin, le responsable du « Future Capability Group » de l’agence « Defense Equipment & Support » [DE&S], l’équivalent britannique de la DGA française.
Pour le moment, le ravitaillement du porte-avions Charles de Gaulle [et d’autres navires, comme les porte-hélicoptères amphibie, par exemple] ne semble pas être une priorité de la Marine nationale [ou de l’Agence de l’innovation de défense], alors qu’une telle capacité pourrait être intéressante à explorer…
Photo : LPhot Dan Rosenbaum, RNAS Yeovilton / Royal Navy
France24 - Monde
Disparaître sous les radars des algorithmes
Publié le : 15/04/2022 - 15:33
Dans notre monde hyperconnecté, nous laissons à chaque passage sur Internet et les réseaux sociaux des traces de notre quotidien, notre vie privée, nos centres d’intérêts, nos déplacements... Et cela souvent sans connaître l’usage qui peut être fait de ces données. De plus en plus d'utilisateurs prennent conscience des menaces qui pèsent sur leur liberté, telles que l'exploitation commerciale de ces données par les géants de l’Internet ou la surveillance étatique. Militants prodémocratie à Hong Kong, adolescents au Maroc ou encore activistes en Allemagne : certains cherchent à passer sous les radars des algorithmes.
Un document en coproduction avec Arte
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France24 - World
Emmanuel Macron: After French president's meteoric rise, a rocky road lay ahead
Issued on: 21/04/2022 - 12:09
Aude MAZOUE
Emmanuel Macron won office in 2017 running as an independent centrist and an ambitious reformer. The youngest president elected in France's modern political era, Macron's rise to the Élysée Palace atop a fledgling party he had founded himself was swift and iconoclastic. But far from that smooth road, his five-year term was pockmarked with pitfalls and unprecedented crises. Now vying for re-election, Macron, beloved or hated, is as divisive as ever.
Back in 2017, Macron had never been elected to any public office before he beat far-right finalist Marine Le Pen, 66.1 percent to her 33.9, to win the French presidency. Still in his 30s, the rookie leader was a fresh face in every sense.
Now with a full five-year term under his belt, Macron has the grey hair, the crow's feet and the furrowed brow to show for it. Time is treacherous. But so, too, is the exercise of power through a period of historic tumult.
Be they of his own making, at least in part, or fully extraneous bombshells, the challenges arrived quick and thick for Macron as president. Early on, in 2018, his image took a hit with a crisis at the palace when it was revealed that staffer Alexandre Benalla, the president's former bodyguard, had been caught on camera months before assaulting May Day demonstrators, apparently with relative impunity.
Soon after, the Yellow Vest movement rose up against fuel taxes before roiling into a fiery anti-government revolt that lasted months. Crippling pension reform strikes followed. All the while Brexit loomed large. And then the Covid-19 pandemic struck, sending governments worldwide into unchartered territory.
As Macron's term wound down, French troops were forced out of Mali and war returned to Europe when Russia invaded Ukraine. "Apart from an invasion of termites, Emmanuel Macron was spared little," Le Monde political journalist Claire Gatinois quipped.
Still, Macron wants to stay on for more. After entertaining some faux suspense for months, the 44-year-old finally threw his hat in the ring again in March, announcing his last-minute bid for re-election just 38 days before voters went to the polls for the first round on April 10.
And yet even after such an intense half-decade for the country, do French voters really know Emmanuel Macron? So contrasting are opinions of the man today, one would think the jury is still out. Supporters revere him as an audacious, seductive, protective sort of conqueror while detractors slam his arrogance, deeming him a "president of the rich" uninterested in the little people. Fans and foes alike agree that Macron's true character remains elusive.
Ambition on the rise
Macron was born in Amiens, northern France, on December 21, 1977, the eldest of three, his parents both doctors. His early life was one of privilege, punctuated by piano lessons, sport, school, ski holidays and trips abroad. A gifted student, Macron won a national prize for his French-language skills at 16. There was, however, one snag in the young Macron's academic career, at least from his family's perspective. After studies at La Providence, a private Catholic school in Amiens, Macron's parents sent him to Paris to put some distance between their teenaged son and his forbidden love interest, his theatre teacher Brigitte Trogneux, 24 years his senior (Years later, the pair would marry anyway).
In the French capital, Macron pursued his studies at Henri IV, a prestigious high school, before moving on to Sciences Po Paris, a political philosophy degree at Nanterre University, and the École Nationale d'Administration (ENA), France's top training ground for public service. An elite French education, in sum, although with one nagging setback: Macron failed to win a place at the exclusive École Normale Supérieure, not once but twice.
After graduating from the ENA, Macron joined the prestigious ranks of France's corps of finance inspectors. In 2007, aged 30, he was selected to help lead the Attali Commission, tasked by French President Nicolas Sarkozy with advancing proposals on how to "free-up French growth". The following year, Macron took a leave from public service to join the Rothschild Group as an investment banker, earning a fortune negotiating big deals.
But the brilliant young up-and-comer still had his champions in the echelons of political power and in May 2012, François Hollande, freshly elected president, invited Macron to join his staff at the Élysée Palace. On the campaign trail, the Socialist Party candidate had pinpointed the world of finance his "enemy". But the confident young investment banker in Hollande's midst was too good to take a pass on. Hollande named Macron his deputy chief of staff before promoting him to economy minister in 2014, France's youngest ever at 37.
"He has charm, a quick wit," former prime minister Manuel Valls was quoted explaining at the time in the Macron biography Élysée Confidentiel. "He hugs you. He winks at you," Valls said of the gifted newcomer rising through the ranks. The hallmarks of a seductive political operator at work.
Political betrayal
As a cabinet minister in a Socialist government, Macron was already something of an iconoclast. Legislation that the former banker tabled in the National Assembly with an eye to "unlocking the French economy", nicknamed the "Macron Law", dismayed leftists and ultimately had to be forced through parliament without allowing lawmakers a vote.
But that day job wasn't Macron's only political pursuit. At night, he would host dinners, conferring with political observers and mapping out his next move. In April 2016, with a presidential election a year away, Macron launched his own political movement.
But few then could imagine Macron becoming president – not least his boss, the incumbent. Hollande had served four years of a single term and was eligible to seek a second, if he wished. And yet on August 30, 2016, Hollande's ambitious young economy minister handed in his resignation. Macron had a loftier job in mind.
Over the months that followed, Macron would coax a significant swath of Socialist supporters onside: Those social democrats, tired of the party's ideological rifts, who viewed Macron as a natural next choice to advance their ideas. Hollande's one-time protégé even managed the feat of distancing himself in voters' minds from the Socialist president's record in office.
Indeed, Hollande was so unpopular as the election approached that he took the unusual step of declining to run again, leaving a doomed Socialist Party nominee, Benoît Hamon, to fight a losing battle with 6 percent of the vote. Meanwhile, Macron's gamble was golden. In 2017, he topped the first-round vote to face the far-right's Le Pen in the second round. A landslide run-off win later – albeit with the highest run-off abstention since 1969 (25.4 percent) and a record tally of blank and spoiled ballots (11.47), Macron was the new president.
Five turbulent years
Elected on a reform platform, Macron set to it undeterred. He embraced the significant palette of powers available to a French president, comparatively free of lawmakers' oversight. Macron took to deciding the essentials from the Élysée Palace, with the advice of right-hand-man Alexis Kohler, his chief of staff. During his first year in office, Macron set the pace just as he'd planned. And quickly, his decisions began to unsettle some of the Socialist supporters who had carried him to power in the first place.
Macron named a prime minister, Édouard Philippe, plucked from the Socialists' conservative rivals. One of the president's first budget cuts – a €5 a month cut to personalised housing aid – hit low-income earners. He did away with the wealth tax as France knew it and imposed a flat tax on capital gains, earning Macron the "president of the rich" monicker that stuck thereafter. ("No, it's not true," a begrudging Hollande replied when asked about leftists' epithet for his successor in 2018. "He's the president of the very rich," the Socialist quipped.)
But Macron also courted plenty of trouble with dubious soundbites of his own. Much ink was spilled over the young leader dividing the world into "the people who succeed and the people who are nothing" in 2017. Later, he appeared to sneer at compatriots he called "the Gauls resistant to change". Telling a young jobseeker that Macron could find him a job just "by crossing the street" entered the annals, too, of the president's memorably flippant phrases.
But the tide began to turn in earnest for Macron in 2018 with the Benalla Affair, setting his institutional reforms off track and tarnishing his campaign pledge to clean up politics. The chaos of massive pension reform strikes and the Yellow Vest crisis followed, adding further stock to the image of a president cut off from the harsh realities of daily life.
It was the calamity of the Covid-19 pandemic that finally gave Macron the pivot he would use to reinvent his leadership. During a nationally televised address in March 2020 ahead of France's first lockdown, Macron declared the country "at war" against an "invisible enemy". The solemn moment marked an end to the rigorous liberal economics of his presidency's first chapters.
>> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)
Casting aside trickle-down pretensions, Macron opened the floodgates, vowing to protect the French economy from pandemic damage "no matter the cost". From the Élysée Palace, he decreed Covid-19 lockdowns and re-openings based on hospital capacity. Talking strategy, he boasted that his reasoning for the country's controversial vaccine pass was to "piss off" the unvaccinated.
As the pandemic seemed to fade this year and a war in Ukraine began (even as Macron pursued diplomacy to stop it), the French leader's approval ratings enjoyed a rally-round-the-flag boost. Buoyed by those numbers and absorbed by the conflict, Macron delayed the launch of his re-election bid, again and again, providing new grist for the political mill. Rivals, struggling for traction amid early coverage of the war, were quick to paint Macron's absence as fresh evidence of his familiar disdain.
After finally joining the 2022 race, Macron waged a re-election campaign that could only be described as minimalist. Topping the first round on April 10 set Macron up for a rematch sprint against the far-right's Le Pen, forecast to be much tighter than their 2017 run-off. With all the baggage of a presidential record this time, the road to winning the Élysée Palace for a second time was never going to be as smooth as Macron's first. Having to rely on alienated leftists for the support he needs, rolling back years of recriminations, heightens that challenge. Will the humbling chase for those votes in a tight race chasten Macron, if re-elected? Only time – and the new wrinkles it brings – will tell.
French presidential election © France 24
This article has been adapted from the original in French.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Macron seeks to fire up voters, coax leftists onside amid far-right challenge
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
France's presidential election rematch is no replay as Macron, Le Pen eye suspenseful final duel
BBC
El Salvador: Whip-wielding demons kick off Easter week
Locals in the city of Texistepeque in El Salvador have kicked off the Easter week with an annual festival which sees residents dressing up as demons known as "talcigüines" and playfully whipping bystanders.
The demons and a man dressed as Jesus act out scenes which are meant to represent the temptation of Christ as told in the gospels.
The traditional ceremony is held on the day after Palm Sunday and attracts people from across El Salvador to the city 50 miles (80 km) north of the capital San Salvador.
The men who are chosen to act as talcigüines start their day by attending mass.
They then walk through the city streets whipping visitors and locals in a ceremony in which those attending are meant to repent the sins they have committed during the year.
At the end of the ceremony, the demons lie down on the ground and the man playing Jesus steps over them, portraying the victory of good over evil.
The talcigüines are meant to represent evil and inspire terror but even the youngest residents know that the demons will be defeated in the end and are therefore not to be feared.
Some youngsters even join the ranks of the talcigüines at an early age.
After all, who would not want to dance through their home town and whip some neighbours once a year?
All photos subject to copyright.
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France24 - World
Marine Le Pen: A political animal vying to win the Élysée Palace
Issued on: 21/04/2022 - 19:17
Aude MAZOUE
Marine Le Pen has worked for years at polishing the rough edges of the far-right National Rally, the party her rabble-rousing father Jean-Marie founded a half-century ago as the National Front, seeking the breakthrough that would finally secure the French presidency. For all her efforts, after eight attempts – Le Pen père's five presidential bids and his daughter's three – the far right now finds itself within striking distance of the Élysée Palace.
For five long years, Marine Le Pen has been plotting her revenge. Poised once again to vie for France's top job in an April 24 presidential run-off against the incumbent Emmanuel Macron, a rematch of their 2017 clash, she won't be content to lose this one.
With this campaign, the 53-year-old Le Pen put the finishing touches on her long-standing plan, softening her discourse and her image. Far from the potshots she was happy to fire off on the presidential campaign trail back in 2012, the "mother of cats" – as she now likes to describe herself – is given to posing with her kitties for the media and for her 2.6 million Twitter followers. Gone is the provocative old sniping. The new and improved Le Pen insists that Islam is "compatible with the French Republic". And the 2022 version of her National Rally – rebranded in 2018 to underscore the makeover – no longer pledges to pull France out of the euro currency or even the European Union.
To be clear, the long road to convincing French voters that the far right is a palatable option – "de-demonisation" is the term – began as far back as 2002, when Jean-Marie Le Pen won a shock place in the run-off and set rivals scrambling, often counter-productively, to keep the party from power.
>> On This Day in 2002: Doomed Socialist favourite laughs off threat of Le Pen in presidential final
But in 2022, a sulphurous newcomer appeared on the political scene and accelerated the process. Hardline pundit-turned-politician Éric Zemmour, for his part, didn't bother polishing his remarks or obscuring any demons. Le Pen looked all the more viable, even banal, in comparison. Her results speak for themselves: in the first round on April 10, Le Pen added two points to her 2017 score, tallying 23.15 percent of the vote this time to advance to another final.
And yet under the blond and smiling surface, it's all still there – a far-right political line knocking at the palace gates, poised to take the helm of a nuclear power and Europe's second-largest economy.
All the scars of the family business
Marion Anne Perrine Le Pen was born on August 5, 1968, in Neuilly-sur-Seine, west of Paris. Nicknamed Marine, Jean-Marie Le Pen's youngest child – the third of three girls after Marie-Caroline and Yann – was steeped in politics from infancy. The elder Le Pen founded the National Front the year she turned four.
In her 2006 autobiography "À Contre Flots" (Against the Tide), Marine Le Pen recounts the literally explosive way politics entered her life when, at the age of 8, she and her family escaped a bombing attack on their Paris apartment – an event she remembers as one of the "most momentous of her childhood".
The trials and tribulations didn't stop there for the youngest daughter of France's most notorious politician. For the young Le Pen, the limelight was harsh: Her parents' messy divorce in the headlines, erotic photos of her mother in Playboy, the insults that rained down when a 15-year-old Marine hit the campaign trail with her father ahead of municipal elections in 1983. All that adversity might discourage some from politics. Not Marine Le Pen. At 18, she signed up as a member of her father's National Front.
Not exactly a model student, Marine Le Pen had to sit her baccalauréat high school graduation exam again after scoring 4 out of 20 in philosophy. She chose law school in Paris, where she was by all accounts a "die-hard party animal" before graduating with a master's in law. She followed that up with a post-graduate degree in criminal law in 1991. Beyond the father-daughter pair's physical likeness – Marine's mother nicknamed her "the clone", to which Marine would add "with hair" – the youngest Le Pen inherited her father's taste for dispensing rhetoric. Unsurprisingly then, the cheeky student with the cutting wit embraced the legal profession, plying her trade at the criminal high court in Paris. In an ironic twist, the novice attorney – who volunteered as a public defender on call – found herself representing undocumented migrants in the role.
'Who on earth is she?'
Meanwhile, the 24-year-old was paving the road to a political future. In 1993 legislative elections, Le Pen waged an unsuccessful bid for a seat representing a district in the French capital. In 1998, she won election as a regional councillor in the Nord-Pas-de-Calais area of northern France. That same year, Le Pen's private life was a flurry of activity, too; she gave birth to her first child followed by a set of twins less than 11 months later.
Far-right party politics, too, were far from sedate. A schism in the National Front saw Jean-Marie Le Pen rival Bruno Mégret, who had been pleading for years to shape the party with an eye to winning real power, was expelled from the party – leading a coterie of allies to quit and follow Mégret to a new rival outfit.
Le Pen père thumbed his nose at critics on all fronts – not least those who questioned his daughter's role in the party, rankled by the junior Le Pen's "modernist" stances on subjects like abortion and religion. Two years later, she would take over as chief of Génération Le Pen, an association rebranded under her stewardship to a plural Générations Le Pen in a sign of the political marketing manoeuvres to come. The group's objective was to attract fresh voters to the National Front.
Little known to the general public, the next-generation Le Pen started to come out from her father's shadow on May 5, 2002. That night, Jean-Marie Le Pen's long-shot bid for the Élysée Palace fell far short as voters of all stripes gave Jacques Chirac a landslide win to keep the far right from power. After the results dropped, Marine Le Pen appeared for the first time on an election night television broadcast as a stand-in called upon to replace a National Front heavyweight at the last minute. Her performance did not go unnoticed as she teased and aggravated her political opponents. "Who on earth is she?" cried Jean-Luc Mélenchon on France 3 television that night, years before the leftist's own schism from the Socialist Party. "No hate, no intolerance," she retorted, with a mocking smile, as some in the audience jeered her.
Family betrayals
Step by step, the political animal continued her long climb to the top. In the north of France, the once-proud rust belt sapped of its industry and jobs, Le Pen found fertile terrain to sow her ideas. She was elected to the European Parliament in 2004 and re-elected in 2009. In 2011, at a National Front party congress in Tours, Jean-Marie Le Pen passed the torch to his daughter after she won a leadership vote handily. She threw her hat in the presidential election ring for the first time in 2012, recouping the party's 2007 losses to score 17.9 percent in the first round but falling short of the run-off. The legislative elections that followed were waged by a coalition of united far-right movements she pulled together and dubbed the Marine Blue Rally.
Relations with her party's founder, meanwhile, were very publicly souring. Initially, Jean-Marie Le Pen had been permitted to stay on, politely, given the title President of Honour. But the old man – notorious for describing Nazi gas chambers as a "detail" of history and for defending Philippe Pétain, France's collaborationist World War II leader – was not content to be honourably discreet as Marine Le Pen sought to rid the party of its demons in the public imagination. In the end, the elder Le Pen's racist and revisionist salvoes from retirement were the last straw. Marine Le Pen permanently excluded him from the party in 2015. In this family business, betrayal is a two-way street.
Unfettered in 2017, Marine Le Pen waged her second bid for the French presidency, putting the National Front in the run-off for the first time since her father's 2002 upset before losing to Macron in the final (33.9 percent to his 66.1).
>> How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen
Determined to have another go at the Élysée Palace, Le Pen threw her hat in the ring for a third time in 2022, keen to better her 2017 performance. But party turmoil returned. First, a few choice defectors jumped ship with a splash, showily signing on with Zemmour's rival bid. Then her own niece, Marion Maréchal, too, joined Zemmour, introduced like a prize catch at one of his political rallies. When longtime Le Pen ally Nicolas Bay also left for the competition, the psychodrama was complete; Bay was accused of conducting espionage for the rival far-right camp.
And yet Marine, seemingly unsinkable, held on. As the election neared, her numbers rose and tactical voting brought some of Zemmour's one-time supporters back onside to carry her to the second round. If she wins the presidency on her third try – as no lesser lights than François Mitterrand and Jacques Chirac have in the past – Le Pen would become the first woman ever elected president in France. She would also bring the far right to power in the country for the first time in the modern political era.
This article has been translated from the original in French.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Le Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONHow Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
France's presidential election rematch is no replay as Macron, Le Pen eye suspenseful final duel
France24 - World
'Spreading the word': Going door-to-door with Macron campaigners in Paris
Issued on: 21/04/2022 - 17:04
Claire PACCALIN
Just days ahead of the second and final round of the presidential election on Sunday, supporters of Emmanuel Macron are multiplying their efforts to encourage voters to cast their ballots for the incumbent president. But even in a Parisian neighbourhood that voted 42.35 percent in favour of Macron in the first round, strong anti-Macron sentiment persists – particularly among supporters of far-left leader Jean-Luc Mélenchon, who narrowly missed out on being one of the two presidential finalists.
"You take the odd numbers, we'll take the even ones," says Amaury Hoymans, 25, to the group of Macron supporters he has mobilised for a stint of door-to-door campaigning in an apartment complex in the 17th arrondissement (district) of Paris.
It's 6:30pm, less than a week before the second round of the presidential election, which will see a repeat of the 2017 battle between centrist President Emmanuel Macron and far-right candidate Marine Le Pen.
The evening starts well for Amaury and his co-campaigner, Alexandre, 30. The first door they knock on belongs to Jacqueline, 94, who voted Macron in the first round of the presidential election on April 10th.
"I don't think anyone else could have handled things better than Macron," she says. "Purchasing power has decreased for sure, but that is the case in other countries too. The Americans admire the state that France is in after Covid. What would Le Pen have done in his place? I'd like to know."
"Thank you, Madam," says Amaury. "That's why we're here, to spread the word."
A key element of Macron's campaign strategy has involved defending his five-year record in power. At rallies and public meetings throughout the campaign, he frequently talks of the recovery of France's economy following the peak of the Covid-19 pandemic and the falling unemployment rate, which is at its lowest in 15 years (at 7.4%). His "whatever it takes" policy during the pandemic meant a huge injection of public money to keep the economy afloat.
'There's no point even coming here, everyone will vote Macron'
No one answers door number two, so Amaury and Alexandre leave a campaign leaflet on the doormat and move on.
The pair then visit Jean-Marc, 62, and his wife Nicole, 64, both Parisians who plan to vote for Macron in the second round.
"There's no point even coming here, everyone will vote Macron," says Nicole. Jean-Marc adds: "Le Pen is forbidden from entering the building!"
"In this building, we're against fascists. My father, who is 94, has asked me to vote on his behalf because he's in a wheelchair. Never in his life would he want fascists in power. Do you know why? Because when he was young, he saw Nazis come to his farm in Bourgogne. He has never forgotten. He saw his friends killed because they were in the wrong place at the wrong time."
"That's why we need to fight," adds Amaury.
Le Pen has tried to distance herself from her party's Neo-fascist beginnings in the early 1970s. Her father, Jean-Marie Le Pen, wrote in a 2005 edition of the far-right magazine Rivarol that the German occupation of France "was not particularly inhumane, even if there were a few blunders, inevitable in a country of 640,000 square kilometres". He has also repeated, on several occasions, that the Nazi gas chambers were a "detail" of World War II history.
The elder Le Pen was forced out of the National Front in 2015 and in 2018 his daughter renamed the party the Rassemblement National (National Rally) as part of a rebranding effort aimed at softening its image.
'Macron's model will only lead to catastrophe'
But the campaigners do not meet with Macron voters at the next door they knock on. The far-left leader of La France Insoumise (France Unbowed) party, Jean-Luc Mélenchon, came in second in the 17th arrondissement, with 20.50% of the vote, and third nationally with 21.95%. And his voters have found themselves kingmakers in the second round of the election.
Thomas, 41, voted for Mélenchon but he says, "I've made up my mind, I will vote for Macron to block Le Pen coming to power. But I don't endorse his policies at all."
"What attracted you to Jean-Luc Mélenchon?" Amaury asks.
"He proposes another model of society," replies Thomas. "Macron's model will only lead to catastrophe. For example, relaunching nuclear power. How are we going to store radioactive waste?"
Macron wants to reinvest in nuclear power to reduce France's dependence on fossil fuels and, particularly, on Russian oil and gas. He has not yet outlined detailed proposals on how to deal with the waste created by nuclear power stations.
While on the campaign trail in Charente-Maritime, Macron told FRANCE 24 that "some issues take time, we know that. But if we don't invest or commit ourselves, they take even longer. It depends on how quickly science and technical innovation progress. I want it to happen as soon as possible."
But for Thomas, this is not enough: "Relying on progress in engineering in the face of the climate emergency is naive."
'If I read that, it will discourage me from voting for Macron'
The debate heats up when Thomas's partner Virginie, 39, gets home and they start discussing Macron's social welfare policies.
"If I read that, it will discourage me from voting for Macron," says Virginie, refusing to take a campaign leaflet.
"He's suggesting that people work for unemployment benefits," says Thomas.
>> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)
Amaury cuts in: "We don't want to make people work for benefits," he says, adding that it was traditional conservative candidate Valérie Pécresse, who did not make it to the second round, who floated that proposal.
"We want to guide the unemployed towards employment. Work leads to independence. I think most people would rather work than be jobless."
As part of his goal to reach "full employment" – or an unemployment rate of 5% or less – Macron wants to make unemployment benefits conditional on recipients doing 15 to 20 hours of interim work per week. When proposed at a press conference in March, the policy led to a backlash. His minister of labour, Élisabeth Borne, soon clarified that this did not amount to doing work "without being paid". Rather, the hours in question would involve training workshops and classes designed to improve the chances of being hired.
"I think when we help, we don't ask for anything in return," says Thomas. "It's a disgusting societal model. I'm really angry about the policies brought forward by this government."
"I'll vote for Macron for my friends of Arabic and other origins, but I'm completely against his policies," says Virginie.
The 20-minute debate ends with everyone wishing each other a good evening. But later Amaury admits that he could have handled the situation better. "Sometimes we can accidentally come across as arrogant to the people we exchange with," he says. "We often only have a second to express an idea and so sometimes it sounds too aggressive."
'A huge difference between Le Pen and Macron'
As the door-to-door session draws to an end, 50-year-old Salima, who also voted for Mélenchon, answers the door.
"The people we know are unsure what to do," she says. "There are those who say there's no way Le Pen can get in, but they're not satisfied with Macron's five years in power. So, they have a choice: not to vote, or to vote for someone they don't like. For me, there's a huge difference between Le Pen and Macron. I'll be voting for Macron on Sunday."
"Please don't hesitate to talk to the people you know," says Amaury, in the hope that Salima might persuade a few fellow Mélenchon supporters to vote for Macron – or at the very least, not to vote for Le Pen.
>> In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow
Over the space of an hour, the eight Macron campaigners knocked on around 200 doors, of which 80 were answered. Measuring the effectiveness of door-to-door campaigning in persuading people to vote for a certain candidate is extremely difficult, but the process does allow the campaigners to gather viewpoints and information that later help shape strategy.
"What we hear on the ground while we're campaigning, we communicate to our bosses in the party," Amaury says.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONIn France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION'Screwed' either way: Macron-Le Pen presidential duel leaves young, leftist Mélenchon voters cold
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Macron and Le Pen clash on Russia, economy in feisty debate ahead of presidential run-off
France24 - Monde
Joueurs russes et biélorusses exclus : la décision de Wimbledon jugée "discriminatoire"
Publié le : 22/04/2022 - 15:05
Romain HOUEIX
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Les Russes et Biélorusses ne sont pas les bienvenus à Wimbledon en raison de l'invasion de l'Ukraine, a indiqué mercredi l'organisateur du tournoi du Grand chelem. Andrey Rublev, n°8 mondial, a qualifié la décision de "totalement discriminatoire" tandis que la WTA envisage des sanctions contre le tournoi britannique.
Le prestigieux tournoi de Wimbledon est-il allé plus loin en bannissant purement et simplement les Russes et Biélorusses après l'invasion de l'Ukraine ? La décision provoque un tollé chez les principaux concernés mais est également critiquée par Elena Svitlona, l'une des voix les plus loquaces du circuit contre cette guerre. La WTA envisage des sanctions contre le Majeur britannique.
>> À lire aussi : Joueurs russes et biélorusses exclus : Wimbledon divise le monde du tennis
Le Russe Andrey Rublev, n°8 mondial, a estimé jeudi 22 avril que l'exclusion était "totalement discriminatoire" :
"Les raisons qu'ils (Wimbledon, NDLR) nous ont données n'avaient, comment dire, aucun sens, elles n'étaient pas logiques", a-t-il déclaré en marge du tournoi ATP 250 de Belgrade qu'il dispute cette semaine. "Ce qui se passe actuellement est totalement discriminatoire à notre encontre", a-t-il poursuivi. "Cela ne va rien changer", a aussi assuré le joueur, qui avait écrit "Pas de guerre s'il vous plaît" sur une caméra de télévision lors du tournoi de Dubaï juste après l'invasion russe de l'Ukraine.
🙏 "No war please" Le message d'Andrey Rublev 🇷🇺 après sa victoire en demi-finale à Dubaï !pic.twitter.com/lfJtx68wH1
February 25, 2022"Donner les dotations du tournoi à l'aide humanitaire, aux familles qui souffrent, aux enfants qui souffrent, ça, c'est quelque chose qui aurait un peu d'impact", a-t-il suggéré aux organisateurs du tournoi londonien, qui ont distribué l'an dernier un total de 35 millions de livres sterling de gains (l'équivalent de 42 millions d'euros). "Dans ce cas, le tennis serait le seul sport à donner un tel montant, et ce serait grâce à Wimbledon, qui en tirerait toute la gloire."
Son compatriote Karen Khachanov, 26e joueur mondial qui s'est qualifié jeudi soir pour les demi-finales du tournoi de Belgrade, s'est déclaré "très triste, déçu et dévasté que ces choses arrivent", lui qui considère que Wimbledon est "l'un des plus beaux tournois au monde".
Des recours juridiques envisagés
Dans un communiqué diffusé jeudi soir, la Fédération biélorusse de tennis (FBT) "condamne catégoriquement la décision prise par les organisateurs de Wimbledon de suspendre les joueurs biélorusses et russes". "Des actes aussi destructeurs ne contribuent en rien à un règlement des conflits, mais ne font qu'inciter à la haine et à l'intolérance sur une base nationale", poursuit-elle.
La FBT ajoute que "des consultations sont en cours avec des cabinets juridiques internationaux spécialisés en droit du sport" et qu'"une stratégie est en cours d'élaboration visant à protéger, avant tout, les joueurs de tennis biélorusses dans le monde entier".
Outre ces réactions logiques des concernés, d'autres voix ont condamné la décision. À commencer par la joueuse ukrainienne Elina Svitolina, l'une des voix les plus loquaces pour réclamer des sanctions depuis le début de la guerre.
"Nous ne souhaitons pas qu'ils soient totalement exclus", a déclaré l'ex-n°3 mondiale, demi-finaliste à Wimbledon en 2019, interrogée jeudi par la BBC. "Si des joueurs ne s'expriment pas contre le gouvernement russe, il est normal de les exclure. Nous voulons qu'ils s'expriment, qu'ils disent s'ils sont avec nous et le reste du monde ou avec le gouvernement russe", a-t-elle argumenté. "C'est pour moi le point principal. S'ils n'ont pas choisi cela, s'ils n'ont pas voté pour le gouvernement (russe), il est juste qu'ils soient autorisés à jouer."
Dans un communiqué diffusé sur ses réseaux sociaux, Billie Jean King, légende américaine du tennis aux 12 titres en Grand Chelem, dont six à Wimbledon, observe qu'"(elle) ne peu(t) pas soutenir l'exclusion d'athlètes individuels de quelque tournoi que ce soit au seul motif de leur nationalité".
Vers des sanctions de la WTA ?
La direction de Wimbledon a annoncé mercredi l'exclusion des joueurs russes et biélorusses de son édition 2022 en raison de la guerre en Ukraine, une décision vivement contestée par l'ATP et la WTA. En l'état, ni le Russe Daniil Medvedev, n°2 mondial qui se remet d'une opération pour une hernie, ni la Biélorusse Aryna Sabalenka, n°4 mondiale et demi-finaliste l'été dernier à Londres, ne pourront défendre leurs chances dans le temple du tennis sur gazon (27 juin - 10 juillet).
Les quatre tournois du Grand Chelem (Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open) sont indépendants des circuits hommes et femmes, où Russes et Biélorusses sont toujours autorisés à participer aux tournois, sous bannière neutre. Et l'ATP a qualifié dès mercredi d'"injuste" la décision prise par Wimbledon, d'autant qu'elle s'étend à l'ensemble des tournois sur gazon de cet été en Grande-Bretagne, notamment le Queen's et Eastbourne, pourtant sous l'égide de l'ATP. La WTA s'est elle aussi déclarée "très déçue" de l'annonce faite par Wimbledon qu'elle estime "ni juste, ni justifiée".
Selon le quotidien sportif l'Équipe, les dirigeants de la WTA réfléchiraient à des sanctions à l'encontre de Wimbledon et de la LTA, la Fédération anglaise de tennis.
"Ces décisions sont une violation des règles du Grand Chelem et de la WTA", explique Steve Simon, le patron de la WTA dans un email aux joueuses que s'est procuré le journal français. "Nous leur avons formellement signalé notre position en nous réservant le droit d'imposer des sanctions appropriées, qui peuvent inclure (parmi d'autres choses), le retrait des points de classement attribués à Wimbledon, des amendes et une suspension de l'adhésion de la WTA et de la LTA à la WTA. Le conseil des directeurs de tournois, celui des joueuses et le bureau de la WTA se rencontreront à Madrid pour définir ces sanctions."
Avec AFP
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SANCTIONSJoueurs russes et biélorusses exclus : Wimbledon divise le monde du tennis
PALMARÈSTennis : Jo-Wilfried Tsonga, le plus brillant des Quatre Mousquetaires
France24 - Monde
Football : un derby de Tripoli en forme de bouffée d'air au milieu du chaos libyen
Publié le : 22/04/2022 - 10:21
FRANCE 24
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Le tirage au sort des quarts de finale de la Coupe de la Confédération de la CAF a placé face à face les deux clubs les plus titrés du football libyen, Al-Ahly Tripoli et Al-Ittihad. Une rare occasion de s'enthousiasmer pour le football le temps de ce derby tripolitain dans un pays toujours ravagé par la guerre.
Matches délocalisés, championnat suspendu : le chaos en Libye n'a pas épargné le football, mais les supporters des deux clubs phare de Tripoli ont une rare occasion de revivre leur passion le temps d'un double derby, bien qu'il se déroule loin de la capitale et sans eux.
Le hasard a en effet placé l'un contre l'autre les deux clubs les plus titrés du pays, Al-Ahly Tripoli et Al-Ittihad, en quarts de finale de la Coupe de la Confédération de la CAF. Le match aller a eu lieu dimanche 17 avril et le retour est prévu dimanche 24 avril.
📹 MOMENTS CLÉS: Aucun but a eu lieu lors du match aller des quarts de finale #TotalEnergiesCAFCC entre Al Ittihad et Ahli Tripoli! @Football2Gether pic.twitter.com/TruNVl0KeE
April 18, 2022Le stade de Tripoli n'étant pas homologué, c'est celui de Benghazi (Est), deuxième ville de Libye située à quelque 1 000 km, qui a été désigné pour accueillir cette confrontation. Or, Benghazi est le bastion du camp de l'Est et de son homme fort, Khalifa Haftar, dont les forces ont tenté de conquérir Tripoli militairement avant d'être défaites à l'été 2020 après d'âpres combats.
Le match aller s'est joué à huis clos et peu de supporters, même les plus motivés, se seraient de toute façon aventurés à faire le déplacement à Benghazi alors que le pays connaît depuis plusieurs semaines un regain de tension entre camps rivaux.
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, plusieurs dizaines de supporters ont investi dimanche soir la place des Martyrs, vaste esplanade au centre de la capitale, pour suivre la rencontre diffusée sur un écran géant qui s'est soldée par un match nul (0-0).
"C'est le signe que la situation s'améliore"
"Ça manque aux Libyens de voir de tels matches sur leur sol, qui plus est dans une importante compétition continentale", lance Mohammed Al Mamdoud, un supporter d'Al-Ittihad.
"Voir le public des deux équipes rassemblé, c'est le signe que la situation s'améliore", se réjouit Fayçal Hachad, un autre fan d'Al-Ittihad, croisé place des Martyrs, où l'ancien dictateur Mouammar Kadhafi aimait prononcer ses discours avant d'être emporté par le vent du Printemps arabe en 2011. Ce Tripolitain de 18 ans, écharpe rouge et blanche au cou, aurait cependant "préféré soutenir le club depuis les gradins".
Si la route côtière reliant les deux villes a bien été rouverte l'an dernier, de même que les liaisons aériennes, se déplacer d'une cité à l'autre suscite encore des appréhensions en raison d'un climat d'insécurité, et nourrit la frustration chez les fans des deux équipes.
"J'aurais aimé être au stade mais j'aurais peur de me rendre à Benghazi, car il y a encore des divisions dans le pays. Il est plus aisé pour moi d'aller en Tunisie qu'à Benghazi", regrette ainsi Mohamed Mokhtar, 25 ans, un supporter d'al-Ahly.
C'est que l'offensive militaire avortée, menée entre avril 2019 et juin 2020 contre la capitale par les forces du maréchal Haftar, a exacerbé les divisions entre la Tripolitaine et la région orientale de Cyrénaïque.
Deux Premiers ministres rivaux
En décembre, des querelles persistantes ont entraîné le report sine die des élections présidentielle et législatives sur lesquelles la communauté internationale fondait de grands espoirs pour enfin stabiliser le vaste pays d'Afrique du Nord. Après avoir manqué cette échéance électorale, la Libye se retrouve depuis février avec deux Premiers ministres rivaux.
Le football, lui, a longtemps souffert du chaos politique qui perdure depuis 2011. Entre le début de la deuxième guerre civile libyenne en 2014 et 2021, les clubs du pays et la sélection ont disputé leurs matches internationaux à l'étranger, principalement chez leurs voisins tunisien et égyptien. Ce long embargo footballistique a été levé en mars 2021.
New Libya manager Corentin Martins 🇨🇵 was introduced to the media yesterday in Tripoli at the new headquarters of the Libyan Football Federation. 📸🇱🇾 pic.twitter.com/W2VB0FR1Mc
April 16, 2022Les résultats, eux, se font toujours attendre : l'équipe nationale, qui vient d'être confiée à l'ancien international français Corentin Martins, n'a jamais remporté de Coupe d'Afrique du nations (CAN), ni participé à une phase finale de Coupe du monde, et pointe à la 117e place mondiale. Seuls quelques rares coups d'éclat d'Al-Ahly et d'Al-Ittihad dans les Coupes continentales ont réussi à sortir par intermittence le football libyen de l'anonymat.
Pour la suite du tournoi, Mohamed Mokhtar, le supporter d'Al-Ahly, garde espoir de voir son club de cœur se qualifier pour les demi-finales, et jouer à domicile. Avant un premier sacre continental ?
Avec AFP
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En Libye, le Parlement approuve un gouvernement rival à celui de Tripoli
DÉCRYPTAGE
Libye : les raisons d'un report, sans surprise, de l'élection présidentielle
En Libye, le Parlement défie le gouvernement avec un nouveau Premier ministre
France24 - World
Le Pen calls on voters to choose 'between Macron and France' at final campaign rally
Issued on: 21/04/2022 - 21:22
FRANCE 24
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Florence VILLEMINOT
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Far-right candidate Marine Le Pen urged voters to choose "between Macron and France" as she held her final campaign rally in the northern town of Arras on Thursday, hoping to sway undecided voters ahead of Sunday’s final presidential vote.
The leader of the Rassemblement National (National Rally) party ripped into President Emmanuel Macron in a fiery address to supporters, recovering the combative spirit that had largely deserted her during their televised debate on Wednesday.
Blasting her opponent’s “unbounded arrogance” during the debate, in which Macron is widely believed to have prevailed, Le Pen cast herself as the “president who will respect the French” versus an incumbent “who does not like them”.
“A president should not behave that way,” she said of Macron’s conduct during the televised face-off. “But are we really surprised? His contempt last night mirrored that with which he has treated the French people over the past five years.”
French presidential election © France 24
Le Pen, who is making her third run for the Elysée Palace, is hoping to be the first far-right leader of modern France and the first woman to hold the presidency.
>> Marine Le Pen: A political animal vying to win the Élysée Palace
The stakes are huge in the election, a rematch of the 2017 run-off between the same two candidates. That earlier contest was easily won by Macron but the margin is narrower this time.
A Le Pen victory would send shockwaves around the European Union, which she has vowed to radically reform if she wins power, remodelling it as an “alliance of nations”.
At the rally in Arras, in Le Pen's northern heartland, she sought to frame Sunday’s election as a referendum on Macron, urging voters to choose “between Macron and France”.
“Manifestly, your choice is France,” she told the raucous crowd of supporters, calling for an “anti-Macron front” to oppose the “republican front” of mainstream parties that has traditionally acted as a bulwark to keep the far right out of power.
“To block [Macron], you cannot abstain, you must vote,” she added. “You must vote for the only front that is truly republican, the anti-Macron front.”
Testy debate
Le Pen has sought to project an image of competence and composure throughout the campaign, toning down her rhetoric and trademark belligerence in favour of a more “presidential” pitch.
The anti-immigrant candidate has spent the past five years trying to erase memories of her catastrophic televised debate with Macron in 2017, which even she has admitted was a flop.
But her attempt to dispel concerns about her fitness for the job was largely derailed on Wednesday as Macron zeroed in on her ties to Russia and her plans to ban Muslim women from wearing headscarves in public.
Le Pen bristled at the incumbent’s charge that she was beholden to Moscow due to a €9 million loan she took from a Czech-Russian bank in 2014.
She had hoped to land punches on the issues of poverty and spending power but she struggled at times as Macron repeatedly questioned her grasp of economic figures.
Crucially, she mostly failed to put the incumbent on the defensive, allowing him to evade scrutiny of his turbulent five years in office.
“Like a boa constrictor, Emmanuel Macron seemed to gradually tighten his grip around his opponent until she suffocated,” wrote French daily Le Monde, describing the debate as a missed opportunity for Le Pen.
Following the debate, a snap opinion poll by Elabe for BFM TV said 59 percent of viewers found Macron the most convincing while 39 percent thought Le Pen had prevailed.
European leaders back Macron
Polls show Macron has a clear advantage over Le Pen of some 10 percentage points but allies warn nothing is in the bag due to the large number of undecided voters.
Both rivals have their eyes on left-wing voters and especially those who backed hard-left candidate Jean-Luc Mélenchon, who narrowly missed out on a place in the run-off.
Mélenchon has urged his supporters not to give Le Pen “a single vote” but he has refrained from overtly backing Macron. An internal consultation of his party members showed a majority planned to abstain or cast blank, protest ballots.
Macron visited the low-income Seine-Saint-Denis region outside Paris on Thursday, hoping to win over voters who overwhelmingly backed Mélenchon in the first round.
He received the backing of fellow European leaders – German Chancellor Olaf Scholz, Spanish Prime Minister Pedro Sánchez and Portuguese Prime Minister António Costa – who took the unusual step of writing a column on the French election that was published in several European newspapers.
>> Infographic: Macron vs Le Pen, world views at odds
“It’s the election between a democratic candidate who believes that France’s strength broadens in a powerful and autonomous European Union and an extreme-right candidate who openly sides with those who attack our freedom and democracy, values based on the French ideas of Enlightenment,” they wrote, without mentioning Macron or Le Pen by name.
Europe “is facing a change of era” due to Russia’s invasion of Ukraine, the three centre-left leaders added, warning that “populists and the extreme right” are viewing Putin “as an ideological and political model, replicating his chauvinist ideas”.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Macron and Le Pen clash on Russia, economy in feisty debate ahead of presidential run-off
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France24 - Monde
Lewis Hamilton et Serena Williams s'impliquent dans le rachat de Chelsea
Publié le : 21/04/2022 - 15:27
FRANCE 24
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La star du tennis, Serena Williams, et le septuple champion du monde de Formule 1, Lewis Hamilton, ont accepté de participer à une offre de reprise du club de football anglais de Chelsea, vendu en raison des sanctions visant son ancien propriétaire, l'oligarque russe Roman Abramovitch.
Bientôt du beau monde aux commandes de Chelsea ? Reuters révèle, jeudi 21 avril, que Serena Williams et Lewis Hamilton ont accepté de participer à l'offre de reprise du club de football anglais de Chelsea préparée par l'homme d'affaires Martin Broughton.
L'Américaine, ancienne numéro un mondiale de tennis, et le Britannique, septuple champion du monde de Formule 1, sont prêts à investir 10 millions de livres chacun (12 millions d'euros). Serena Williams possède d'ailleurs déjà des parts dans l'Angel City FC, club de football féminin de Los Angeles.
Le consortium emmené par Martin Broughton, ancien président du club de Liverpool, rassemble déjà plusieurs investisseurs, dont Sebastian Coe, président de World Athletics, la Fédération internationale d'athlétisme, ou des spécialistes du capital-investissement tels que Josh Harris et David Blitzer, propriétaires de plusieurs franchises sportives, notamment l'équipe de basketball des Philadelphia 76ers.
>> À lire aussi : Roman Abramovitch, oligarque russe et premier des milliardaires du football
Le club de Chelsea, champion d'Europe en titre, a été mis en vente par son propriétaire Roman Abramovitch à la suite de l'offensive militaire de la Russie en Ukraine, mais avant que l'homme d'affaires russe ne soit lui-même ajouté à la liste des personnalités visées par des sanctions britanniques en raison de cette invasion.
Les offres définitives de reprise ont été soumises ce mois-ci. Au total, six offres ont été transmises. Parmi les autres candidats connus au rachat figurent Todd Boehly, l'un des propriétaires de la franchise de baseball des Dodgers de Los Angeles, et Steve Pagliuca, copropriétaire de l'équipe de basket des Boston Celtics.
Avec Reuters
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Premier League : le Russe Roman Abramovitch perd son agrément de dirigeant de club
Ligue des champions : Chelsea apprend à vivre avec les sanctions économiques
La chronique de l’éco
Roman Abramovitch, l'oligarque devenu négociateur
France24 - Monde
Tunisie : le pétrolier naufragé était vide, une catastrophe environnementale évitée
Publié le : 22/04/2022 - 16:20
FRANCE 24
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Après avoir indiqué que le pétrolier naufragé au large des côtes tunisiennes transportait 750 tonnes de gazole, les autorités ont finalement annoncé que le navire était vide. Une nouvelle accueillie avec soulagement, même si de nombreuses questions restent en suspens autour de ce mystérieux pétrolier dont plusieurs experts ont souligné le trajet incohérent.
Pas de menace pour l'environnement, mais de nombreuses zones d'ombre à éclaircir : les autorités tunisiennes ont annoncé vendredi 22 avril que le pétrolier naufragé samedi dernier au large du sud-est de la Tunisie, était vide, écartant tout risque de pollution, après avoir dans un premier temps indiqué que le navire transportait 750 tonnes de gazole.
Mais si une catastrophe environnementale a été évitée, des questions demeurent sur le trajet du pétrolier et la nature de ses activités.
"Le navire 'Xelo' qui a coulé dans le golfe de Gabès ne contient pas de gazole et ses réservoirs sont vides", a indiqué le ministère de l'Environnement dans un communiqué. "Il ne pose aucun risque de pollution dans l'immédiat", a ajouté le ministère.
Le capitaine de la marine tunisienne Mazeri Letayef, qui dirige une cellule de crise dans le port de Gabès, a précisé à l'AFP que cette découverte avait été faite "à la suite des opérations des plongeurs tunisiens et italiens", après l'arrivée sur place d'un navire de dépollution envoyé par Rome.
"Les quatre réservoirs sont remplis d'eau de mer", a ajouté le capitaine Letayef, estimant qu'"il se [pouvait] que le navire ne soit pas en réalité actif dans le transport de carburants".
Selon le communiqué du ministère, les préparatifs lancés pour pomper le gazole "vont cesser" et les autorités étudieront un possible renflouement et remorquage de l'épave "dans une phase ultérieure".
La justice ouvre une enquête
Le ministère, qui avait lui-même annoncé samedi dernier que le pétrolier transportait 750 tonnes de gazole, faisant craindre une marée noire, n'a pas expliqué les raisons de cette confusion.
Le 'Xelo', en route pour Malte selon les autorités tunisiennes, a coulé le 16 avril dans les eaux tunisiennes où il s'était réfugié la veille en raison de mauvaises conditions météorologiques.
Selon Tunis, il était parti du port égyptien de Damiette, ce que les autorités portuaires égyptiennes ont démenti.
Pour une raison inconnue, ce pétrolier de 58 mètres de long et 9 mètres de large, construit en 1977, a commencé à prendre l'eau.
Des forces de la marine militaire ont évacué les sept membres d'équipage avant que le navire ne sombre par près de 20 mètres de fond.
Il a coulé en position horizontale et ne présentait "pas de fissures" dimanche lors d'une inspection des plongeurs, selon le ministère de l'Environnement.
La justice tunisienne a ouvert une enquête pour déterminer les causes de cet accident, mais aussi la nature de l'activité du pétrolier et son trajet ces dernières semaines.
Les membres d'équipage du navire – le capitaine géorgien, quatre Turcs, deux Azerbaidjanais – battant pavillon de la Guinée équatoriale, ont été interdits de quitter la Tunisie pour une période de deux semaines.
La Guinée équatoriale a annoncé jeudi la suspension de 395 navires battant pavillon de ce pays de manière "illégale".
Trajet incohérent
"Il y a plus de 300 navires dans le monde qui travaillent illégalement sous notre pavillon. Le drapeau de la Guinée équatoriale ne peut pas être le visage de la fraude internationale", a tweeté le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue.
Des médias tunisiens ont rappelé la proximité du golfe de Gabès avec la Libye, important pays producteur de pétrole, dont les côtes ont été le théâtre de trafics d'hydrocarbures, notamment vers Malte, ces dernières années.
Des experts et médias ont souligné le trajet incohérent suivi par le navire dont "le connaissement", un document informant sur son trajet et la nature de sa cargaison, a été "laissé par l'équipage" sur le bateau, selon les autorités.
Certains experts pensent que ce navire a pu servir de "station-service" flottante approvisionnant les bateaux transitant par la zone stratégique du golfe de Gabès.
L'enquête tunisienne l'a localisé dans le port de Sfax, au nord de Gabès, du 4 au 8 avril, où il a effectué un changement d'équipage et de petites réparations. Sa trace a ensuite été perdue jusqu'à ce qu'il envoie des signaux de détresse le 15 avril.
Avec AFP
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Au large de la Tunisie, naufrage d'un pétrolier avec 750 tonnes de gazole
Tunisie : "aucune fuite" constatée sur le pétrolier naufragé dans le golfe de Gabès
France24 - Monde
Sobriété écologique : un modèle pour consommer moins, mais qui peine à convaincre les Français
Publié le : 21/04/2022 - 21:28
Tiffany FILLON
Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont opposé, mercredi soir, leurs visions de l'écologie pendant le débat de l'entre-deux-tours. Mais l'enjeu de la sobriété n'a pas été abordé. Le basculement vers ce mode de vie qui consiste à consommer "moins et mieux" semble pourtant inévitable, alors que la crise climatique s'aggrave.
Lors du débat de l'entre-deux-tours, mercredi 20 avril, seulement une vingtaine de minutes ont été consacrées à l'écologie, au grand dam des défenseurs de la cause climatique. La discussion a porté majoritairement sur le nucléaire et sur la place des énergies renouvelables dans le mix énergétique de la France, en excluant de nombreux autres aspects de la transition énergétique.
La question de la sobriété écologique a notamment été absente de la discussion, ce qui a suscité des réactions sur Twitter. "Toujours pas un mot sur comment sortir au plus vite des énergies fossiles, ni sur l’enjeu majeur de sobriété", a pointé l'ONG Greenpeace.
D'ailleurs, pendant les rares minutes où E. Macron et M. Le Pen ont parlé d'écologie, ils ont quasi-exclusivement parlé du nucléaire. En revanche, toujours pas un mot sur comment sortir au plus vite des énergies fossiles, ni sur l’enjeu majeur de sobriété.
April 20, 2022"On parle énergie, énergie, énergie, … mais on cherche toujours le mot #sobriété dans ce #debatmacronlepen", s'est indigné pour sa part William Aucant, membre de la Convention citoyenne sur le climat et conseiller régional EELV des Pays de la Loire.
🔎 Sur le #climat : On parle énergie, énergie, énergie, … mais on cherche toujours le mot #sobriété dans ce #debatmacronlepen. pic.twitter.com/vOBS5QgdPn
April 20, 2022Cette notion de sobriété est ancienne mais aujourd'hui, elle revient sur le devant de la scène. À l'inverse de la surconsommation, rechercher la sobriété vise à modérer la production et la demande d'énergie, de biens et de services pour réduire les émissions de CO2. Concrètement, cette démarche passe par la mise en œuvre de mesures politiques contraignantes qui visent à changer les modes de vie.
Contactée par France 24, Sarah Fayolle, chargée de campagne pour l'ONG Greenpeace, prend l'exemple du secteur aérien. "La France ne peut plus se permettre de faire voler autant d'avions qu'avant la crise du Covid-19. Sinon, elle va exploser son budget carbone. Prenant en compte ce constat, l'État peut agir sur l'offre de trafic aérien, en réduisant par exemple les vols intérieurs en cas d'alternative en train (une mesure issue de la Convention citoyenne, NDLR), ou en interdisant la publicité qui promeut l'usage des énergies fossiles", explique-t-elle.
La sobriété suppose aussi une responsabilisation des citoyens. Agir pour la sobriété, c'est réduire sa consommation et donc changer ses habitudes. Quand "on parle de sobriété, on demande aux gens de faire un effort personnel et de perdre une partie de leur confort", résume Daniel Boy, directeur de recherche émérite à Sciences Po et spécialiste de l'écologie politique, interrogé par France 24.
Marcher, éviter l'avion et manger moins de viande
L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) évoque "une déconsommation" ou encore une "frugalité volontaire". Il peut s'agir, comme l'a préconisé le Giec dans son rapport publié le 4 avril, de manger moins de protéines animales, de privilégier la marche et le vélo à la voiture, d'éviter les vols longs courriers ou encore de réduire son utilisation d'appareils électriques.
Selon le dernier rapport du Giec, réduire la demande en énergie et la consommation de biens et services permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 à 70 % d’ici à 2050.
>> À lire aussi : Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète
Par ailleurs, la sobriété énergétique permettrait en 2050 de réduire de 28 % les consommations d’énergie de la France, par rapport à 2015, selon l'association négaWatt.
Mais aller vers plus de sobriété implique aussi de nouvelles politiques publiques. "On ne peut pas juste dire : 'On instaure la sobriété et on laisse les gens se débrouiller'. On doit accompagner cette transformation. Par exemple, si on interdit les vols intérieurs, il faut se demander comment rendre le train accessible financièrement pour qu'on puisse tous se déplacer de manière moins polluante", détaille Sarah Fayolle.
Et la chargée de campagne de poursuivre : "La France doit aussi avancer sur l'efficacité énergétique (améliorer les équipements pour moins consommer d'énergie), développer le renouvelable ou encore transformer son modèle agricole".
Une France plus "ouverte qu'avant" sur la sobriété
Sans l'adhésion de la population, un mode de vie plus sobre ne pourrait pas non plus voir le jour en France. Selon Daniel Boy, les Français y sont de plus en plus réceptifs. "La population est plus ouverte qu'avant à cette idée de sobriété. Les enquêtes montrent que les gestes écoresponsables qu'on ne faisait pas il y a vingt ou trente ans sont aujourd'hui entrés dans les usages, comme éteindre la lumière quand on sort d'une pièce", explique Daniel Boy.
Mais les paradoxes persistent. Si 83 % des Français souhaiteraient vivre dans une société où la consommation prend moins de place, 60 % des Français souhaitent "pouvoir se payer plus souvent des choses qui leur font envie", selon le dernier baromètre de l'Ademe.
"Les Français sont d'accord, sur le principe, de consommer moins mais est-ce aussi le cas dans les faits ? Marcher deux kilomètres pour acheter du pain, qui le ferait aujourd'hui ?", se demande le politologue. Daniel Boy prend aussi l'exemple de la division de la consommation de viande par trois, une mesure préconisée par l'Ademe dans l'un de ses quatre scénarios pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
"Ce n'est pas étonnant si aucun candidat n'a dit hier (mercredi) qu'il allait demander aux gens d'appliquer cette mesure. Car réduire drastiquement sa consommation de viande demande un effort personnel très conséquent pour certains Français. Et puis, il n'est pas acceptable de demander une chose pareille aux classes populaires", explique Daniel Boy. Cette problématique a également été soulevée par l'Ademe qui présente la sobriété comme le fait de consommer "moins mais mieux" et pour qui le "mieux soulève des questionnements au regard de son accessibilité pour les publics plus défavorisés".
>> À voir aussi : Vanessa Nakate : "Les pays riches et responsables doivent payer pour la crise climatique"
Mais pour Sarah Fayolle, "les ménages fortunés ont un impact aujourd'hui beaucoup plus fort sur l'environnement que les ménages les plus modestes, donc tout le monde ne doit pas contribuer à la même hauteur". La sobriété ne se réduit donc pas à la baisse de la consommation, c'est aussi une autre vision de la société impliquant des changements profonds.
De quoi susciter des réticences. "En sciences sociales, on ne sait pas encore ce qui peut convaincre les gens d'adopter un mode de vie fondé sur la sobriété", admet Daniel Boy.
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ÉLYSÉE 2022
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France24 - World
Portuguese authorities name formal suspect in ‘Maddie’ McCann disappearance case
Issued on: 22/04/2022 - 00:57
NEWS WIRES
Portuguese prosecutors said on Thursday a man had been formally identified as a suspect in the disappearance of British toddler Madeleine McCann 15 years ago.
It is the first time Portuguese prosecutors have identified an official suspect in the case since Kate and Gerry McCann, Madeleine’s parents, were named suspects in 2007. They were later cleared.
Madeleine disappeared from her bedroom on May 3, 2007 during a family holiday in the Algarve region while her parents were dining with friends nearby in the resort of Praia da Luz.
Prosecutors in Faro, Algarve’s main city, did not publicly name the man but said in a statement he was identified as a suspect by German authorities at its request.
German police said in June 2020 that Madeleine was assumed dead and that convicted child abuser and drug trader Christian Brueckner was likely responsible for it.
But, since then, Brueckner, 45, has not been charged with any crime related to the disappearance. He is behind bars in Germany for raping a woman in the same area of the Algarve region where Madeleine went missing in 2007.
Brueckner has denied being involved in the disappearance of McCann.
Prosecutors said the investigation has been carried out with cooperation from British and German authorities.
Brueckner lived in the Algarve between 1995 and 2007 and burgled hotels and holiday flats, according to court documents seen by Reuters in 2020. He also falsified passports and was caught stealing diesel from a Portuguese harbour.
Portugal’s Judiciary Police handed over documents with hundreds of names related to Madeleine’s case, including Christian Brueckner to British authorities in 2012, according to the force.
German police received their first tip-off linking Brueckner to the Madeleine’s case in 2013.
The reasons that led Portuguese prosecutors to identify a suspect now are not clear but it could be related to Portugal’s 15-year statute of limitations for crimes with a maximum prison sentence of 10 years or more.
Next month will mark 15 years since Madeleine disappeared.
(REUTERS)
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Madeleine McCann presumed dead, German prosecutor says
UNITED KINGDOMMcCanns release artist's impression of suspect in Maddie case
UKPolice announce new leads in Madeleine McCann case
France24 - World
Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'
Issued on: 19/04/2022 - 18:05
A UK plan to send asylum seekers to Rwanda has been decried by NGOs as well as the UN refugee agency, which has criticised the plan to relocate migrants as “contrary to the letter and spirit of the Refugee Convention”. FRANCE 24 spoke to Sciences Po university’s François Gemenne, an expert in migration.
Prime Minister Boris Johnson on Thursday announced that some of the migrants and asylum seekers illegally entering Britain would be sent to Rwanda, with “tens of thousands” of people potentially making that journey in the coming years.
"From today ... anyone entering the UK illegally as well as those who have arrived illegally since January 1 may now be relocated to Rwanda," Johnson said in a speech near the southeastern city of Dover.
The move prompted swift backlash from opposition politicians, human rights groups, NGOs and the UN refugee agency, the UNHCR.
Sciences Po university’s François Gemenne, a researcher in the area of migration, says the agreement violates the Geneva Convention.
FRANCE 24: What do we know about the UK-Rwanda deal on relocating asylum seekers?
François Gemenne: According to the agreement, all people crossing the border illegally into the UK – around 28,000 per year – will be sent to Rwanda, where their asylum applications will be processed from A to Z by Rwandan authorities. In return, the UK will pay Rwanda a substantial sum of £120 million (about €144 million) per year.
This is completely new. We often take the example of Australia outsourcing its asylum process to neighbouring island states such as Nauru, but the UK agreement goes much further. In Nauru, Australian officers process the asylum cases and the refugees are then entitled to travel to Australia. Under the UK-Rwanda agreement, asylum is entirely outsourced. If asylum is granted, refugees will not be able to go to the UK and will have to settle in Rwanda.
However, it is not clear how this will be implemented. We do not know how asylum seekers will be sent to Rwanda or how they will be treated after their arrival. Will they be placed in detention centres? Will there be an appeals procedure? Will they have access to interpreters? Rwanda is not a model of human rights.
Many NGOs have denounced the illegal and cruel nature of the agreement. Does it contravene international law?
The agreement contravenes asylum law and the Geneva Convention, to which the UK is a signatory. Concerning people who cross the border illegally, the Geneva Convention makes it clear that people who cross a border to seek asylum should not be sanctioned for breaking the law, even if they use smugglers.
When you are fleeing a life-threatening situation in your own country, it is not always possible to apply for a visa. You have to be able to travel quickly to another country to apply for asylum, no matter how. Imagine – this would mean that Ukrainians currently fleeing war could end up in Rwanda.
The UK has, de facto, decided to stop granting asylum, since only those who have entered the country legally – which is a tiny minority – will be able to claim asylum and live there as refugees. This means that the UK is essentially leaving the Geneva Convention.
Is it realistic to expect the agreement will reduce the number of asylum applications?
The agreement is going to be difficult to implement, and the cost to the British people will be considerable. In addition to the £120 million-per-year lump sum, the UK will have to transfer the asylum seekers to Rwanda. Considering that a forced eviction costs, on average, €14,000 per person in France, you can imagine how much the UK plan will cost.
The agreement, is however, likely to have a deterrent effect on asylum seekers, although this depends on how it is implemented. For example, will the boats be systematically checked, or only some of them?
Boris Johnson, nevertheless, seems to be committed to a “whatever it takes” approach to the issue, which has strong political implications for him. As he struggles to hold on to his premiership following the scandals related to parties held during lockdown, the deal allows him to show voters that the government will stop at nothing to protect the UK's borders – which was one of the shock arguments of Brexit.
The fact that the £120 million is a package deal may also push the UK government to make it worthwhile by deporting as many asylum seekers as possible.
If this works, it is feared that other countries may be tempted to follow suit. Denmark has been discussing a similar deal with Rwanda in recent months, and the UK's success on this front could prompt it to resume those negotiations. Hungary may also be interested in such a policy.
If the UK-Rwanda agreement does come into effect we can also expect consequences for France, since asylum seekers who refuse to cross the Channel into the UK will file applications here instead.
This article has been translated from the original in French.
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UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda
EYE ON AFRICA
UK to send asylum seekers to Rwanda: Opposition and NGOs condemn 'inhumane' deal
France24 - World
‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?
Issued on: 05/04/2022 - 22:02
Benjamin DODMAN
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The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.
Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.
He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.
"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".
“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.
Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.
“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.
Collapse of the post-Cold War order
Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.
In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.
In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.
“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”
“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.
Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.
>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24.
“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.
Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”
Nord Stream repentance
The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.
“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.
Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.
The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.
>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?
German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.
“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said.
The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.
Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.
“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”
Running after a chimaera
The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.
An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”
“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”
Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.
“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”
A tour of France’s chateaux
Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.
“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”
The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.
While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.
No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents.
“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.
“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”
As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.
“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”
>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?
Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.
“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”
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The Debate
Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine
As it happened
France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine
WAR IN UKRAINE
Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage
France24 - World
Chemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand
Issued on: 12/04/2022 - 20:10
Joanna YORK
The Ukrainian city of Mariupol is on the verge of falling to Russian forces after a brutal siege that has lasted more than 40 days. Recent reports of a chemical weapons attack are raising fears in the city, but is the threat real?
After more than 40 days spent defending the city of Mariupol, the 36 Marines Unit of the Ukrainian Army posted a message to Facebook on Monday. “Today will probably be the last fight, as the ammo is running out,” they wrote. “Some [of us] will die, some will be captured. I beg you to remember the Marines.”
In the past six weeks, Russian forces have worked to surround and suffocate the port city in southeast Ukraine. Humanitarian corridors have been blocked. Civilians have been attacked. Schools and hospitals have been bombed. Satellite images show a once-thriving city largely reduced to rubble.
According to Mayor Vadym Boychenko, 90 percent of the infrastructure in the city has been destroyed, and the death toll could surpass 20,000. On April 11, he said corpses were “carpeted through the streets”.
On the same day, a new threat emerged. Ukraine’s Azov battalion reported that a Russian drone had dropped a "poisonous substance" on troops and civilians in Mariupol, causing respiratory failure and neurological problems.
“The threat of chemical weapons is real,” Russian military strategy expert Katarzyna Zysk told FRANCE 24. “The civilian population and the government have good reasons to be very afraid of that.”
>> Ukrainian forces ready for last battle in Mariupol
Avoiding ‘unbearable humiliation’
Use of chemical weapons was banned by the international community after World War I, with agreements reinforced in 1972 and 1993 to prohibit their development, stockpile or transfer.
Consequently, Russia's use of chemical weapons in Ukraine would be a war crime, but one it may be willing to commit. “Russia is losing this war and the humiliation is unbearable and unacceptable for the Russian authorities,” said Zysk. “Chemical weapons would help tactically to win battles but also pile psychological pressure on the Ukrainian government to stop the resistance and accept the Russia’s conditions for ending the conflict.”
Chemical weapons could also provide a quick end to conflict in the Mariupol. “It makes military sense at the moment for Russia to clear Mariupol as quickly as possible, because that would free a lot of forces for their planned offensive in the Donetsk area,” chemical weapons expert and former head of the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) laboratory, Marc-Michael Blum, told FRANCE 24.
A blatant large-scale chemical attack would risk outraging the international community, already hostile to Russia. But a smaller, targeted attack would be much harder to prove, especially in an area inaccessible to the outside world, such as Mariupol.
“In Mariupol we have a small pocket of Ukrainian resistance, who are cut off,” Blum said. “There's no chance that any people affected by a chemical attack will go to hospital where samples can be taken. It's more likely that they will either be captured or killed by the Russians. So, there are grounds to believe that Russia can conceal the use of chemical weapons, because you can’t prove it happened.”
A lack of proof
However, Blum is sceptical about the chemical attack reported by the Azov battalion in Mariupol.
Ukraine’s President Volodymyr Zelenskiy was also cautious. He said in an address on Wednesday that it was not possible to draw firm conclusions about whether Russian forces had used chemical weapons in Mariupol since it was impossible to conduct a proper probe in the besieged city.
Proving that a chemical attack has taken place is a long and complicated process, similar to proving other war crimes. On-site samples must be collected and analysed, along with witness accounts, videos, photographs and any other documentation.
“Once you have that proof a chemical weapon was used, only then can you go further and say, well, who used it? But attribution is even more difficult,” Blum said. “The amount of real credible information [from Mariupol] is still very limited.”
Complicating matters further is the fact that officially, Russia has no chemical weapons. It signed in 1993 the Chemical Weapons Convention that came into force in 1997, banning signatories from storing, developing or using chemical weapons.
On September 27, 2017, OPCW verified the total elimination of Russia’s declared chemical weapons stocks.
Since then, small-scale chemical attacks have been attributed to Russia due to evidence of the Russian nerve agent Novichok. These include the 2020 attack on Russian opposition leader Alexei Navalny and the 2018 attack on the former Russian military officer and double agent for the British intelligence agencies, Sergei Skripal, and his daughter, Yulia Skripal.
Russian involvement in larger-scale chemical attacks in Syria and Chechnya are widely suspected, but unproven. “We lack any real credible information that Russia still has large stockpiles, meaning tonnes of chemical warfare agents,” Blum said.
“But is it a possibility? It's a large country and has a history of kind of trying to cheat on such conventions.”
‘Plausible deniability and doubt’
Russia maintains that use of chemical weapons in Syria was staged by Western intelligence or carried out by opposition forces – accusations that are difficult to disprove. If Russia were to use chemical weapons in Ukraine, Zysk expects it would make similar claims.
“A few weeks ago, this narrative from the Russian government came up about biolabs in Ukraine, basically trying to say that if a chemical attack happens it could be the Ukrainians themselves” she said. “That creates plausible deniability, and doubt.”
Even before the war began, a conflicting narrative began to emerge. As early as December 2021, Russian Defence Minister Sergei Shoigu said that US military contractors were smuggling tanks “filled with unidentified chemical components” into Ukraine as a “provocation” towards Russia.
By March 9, 2022, the war was under way and the US was warning that Russia could use chemical weapons in Ukraine but attribute them to Washington as a “false flag” to justify an invasion.
In Mariupol, “of course, you can also look at it from the other side”, Blum said. “Ukraine is understandably desperate, so is there some interest for the Ukrainians to declare a chemical weapons attack that never happened?”
The Azov battalion that reported the attack in Mariupol is staunchly anti-Russian, having originally formed as a paramilitary militia with pro-Nazi leanings to fight the Russian invasion in Donbas in 2014.
Its claim of an attack elicited a swift response from the UK government. If the claims were found to be true, “all options were on the table for what the response could be”, said British Armed Forces Minister James Heappey.
Zelensky, too, seized momentum on Wednesday to urge Western leaders to “act now” to prevent a future chemical attack from Russia happening.
The US has been more measured. While Biden on Wednesday accused Russian President Vladimir Putin of “genocide” in Ukraine, the White House has said claims of chemical weapons use remain unverified – although it is concerned that Putin may take such a step.
‘This could be the fate of other cities’
For six weeks, news from Mariupol has been dominated by stories of pure destruction.
Ukraine has accused Russia of engineering a humanitarian crisis in the city by blocking corridors that would allow essential supplies and medical aid in or citizens to flee. Those who have managed to escape have described scenes “worse than a horror film”.
Whether or not chemical weapons have or will be used, the threat of an attack has been hanging in the air for months, ramping up fears in an already desperate situation. “There is a strong psychological element,” Zysk said. “The threat of chemical weapons is very scary.”
Creating fear of a chemical attack, even without the attack itself, could be one last way Russian forces are attempting to break morale in Mariupol, and in Ukraine. On the other hand, carrying out an attack would be a way for Russian forces to spread even more fear and quickly clear the city. In the process they would gain an important victory for Putin and a strategic foothold, blocking Ukrainian access to the Sea of Azov.
Either option seems beneficial to Russia. The only certainty looks to be that Mariupol will soon fall, and the excessive destruction in the city sends a clear message. “Mariupol is a warning to the Ukrainian authorities,” said Zysk. “It’s saying, look what we are doing here. This could also be the fate of other cities.”
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WAR IN UKRAINE
War in Ukraine: Mariupol evacuees 'exhausted psychologically, physically'
Truth or Fake
Debunking Russian claims that attack on Mariupol maternity hospital was staged
As it happenedMariupol mayor says at least 10,000 civilians killed in Russian siege
France24 - World
Korean leaders Kim, Moon exchange friendly letters in rare break from tensions
Issued on: 22/04/2022 - 06:04
NEWS WIRES
North Korean leader Kim Jong Un has thanked South Korea’s outgoing president for trying to improve relations, a rare gesture of goodwill but one that analysts said may not be enough to head off growing tension between the two Koreas.
The warm words from North Korea to President Moon Jae-in came in an exchange of letters less than three weeks before Moon leaves office to be replaced by a conservative leader who has already signalled a tougher line on North Korea.
Analysts were sceptical that North Korea’s message heralded a broader improvement in relations, and warned that the praise for Moon could be a bid to portray his successor, Yoon Suk-yeol, as responsible for any further deterioration in ties.
North Korean state media was the first to report the exchange and the unexpected North Korean plaudits for the stalled effort by Moon and his liberal administration to engage.
“Kim Jong Un appreciated the pains and effort taken by Moon Jae-in for the great cause of the nation until the last days of his term of office,” North Korea’s state news agency reported.
The exchange of letters was an “expression of their deep trust”, it said.
The letters come against a backdrop of tension since a failed North Korea-U.S. summit in 2019, exacerbated last month when North Korea launched intercontinental ballistic missiles (ICBM), breaking a self-imposed 2017 moratorium.
Moon sent a letter on Wednesday and promised to try to lay a foundation for unification based on joint declarations reached at summits in 2018, despite the “difficult situation”, the North’s KCNA news agency said.
Moon’s office confirmed that he had exchanged “letters of friendship” with Kim.
Moon said the “era of confrontation” should be overcome with dialogue, and that inter-Korean engagement was now a task for the next administration, his spokeswoman, Park Kyung-mee, told a briefing. Moon also expressed hope for the swift resumption of U.S.-North Korea denuclearisation talks.
North Korea’s Kim said in his reply on Thursday that their “historic” summits gave the people “hope for the future”, and the two agreed that ties would develop if both sides “make tireless efforts with hope”, KCNA reported.
Pretext for blame?
The exchange came as U.S. Special Representative for North Korea Sung Kim was in South Korea for talks. The U.S. envoy has said he is open to sitting down with the North at any time without preconditions, but it was unclear whether Moon’s letter specifically proposed a meeting.
Analysts questioned the North’s true intentions.
“This looks more like another step in building the pretext to blame Yoon for more escalation from North Korea, rather than an olive branch to Yoon or Biden,” said Markus Garlauskas, a senior fellow with the Atlantic Council think tank and former U.S. national intelligence officer for North Korea.
Yang Moo-jin, a professor at the University of North Korean Studies in Seoul, said the letters could signal to Yoon that the door for inter-Korean cooperation was still open, and a potential seventh nuclear test by the North or any other future action would hinge on the new government’s approach.
Yoon takes office on May 10. He has said that he is open to dialogue but greater military deterrence and closer ties with the United States are needed to counter the North’s “provocations”.
Tension escalated when North Korea last month conducted its first full ICBM test since 2017, and there are concerns that it is preparing to restart nuclear testing.
Legacy at stake
Moon staked his legacy on improving inter-Korean ties and helped arrange unprecedented meetings between Kim Jong Un and then U.S. President Donald Trump in 2018 and 2019.
The three summits held by Kim and Moon in 2018 promised peace and reconciliation but relations have deteriorated, with the North warning of destructive action and demolishing facilities built by South Korean firms for joint projects.
In 2020, the North spectacularly blew up a joint liaison office on the border. Moon’s government had spent 9.78 billion won ($8.6 million) in 2018 to renovate the gleaming blue-glass structure.
The two leaders briefly sought to mend ties last year through exchanges of letters, but little progress has been made as Pyongyang criticised Seoul’s “double standards” over its weapons development.
North Korea’s statement left open the possibility that Moon could have a role as an envoy after he leaves office, but Christopher Green, a Korea specialist at Leiden University in the Netherlands, said it was unlikely to have a positive impact on Moon’s reputation.
The statement could stir domestic controversy in the South by portraying Moon as “a deluded peacenik who, after all the weapons tests North Korea has conducted in the last eight months, is still writing convivial letters to Kim”, Green said.
(REUTERS)
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North Korea tests new weapons system to enhance 'tactical nukes'
North Korea celebrates founder's birth without military parade
US imposes new sanctions after North Korea test-fires ICBM
France24 - World
Honduras ex-president Orlando Hernandez extradited to US on drugs charges
Issued on: 21/04/2022 - 23:30
NEWS WIRES
Former Honduran president Juan Orlando Hernandez was extradited to the United States Thursday to stand trial for allegedly aiding the smuggling of hundreds of tons of cocaine to America and receiving millions of dollars in bribes.
The 53-year-old, whose 2014 to 2022 stint as president was plagued by allegations of corruption, risks spending the rest of his life in prison if convicted.
AFP witnessed Hernandez’s departure from an air force base in Tegucigalpa on a Drug Enforcement Administration plane destined for the United States. He is due to appear in a New York court on Friday.
Hernandez is accused of having facilitated the smuggling of some 500 tons of cocaine – mainly from Colombia and Venezuela – to the United States via Honduras since 2004, starting long before his presidency.
In turn, he allegedly received “millions of dollars in bribes... from multiple narcotrafficking organizations in Honduras, Mexico and other places,” according to a US Embassy document.
An indictment filed by prosecutors in New York charged Hernandez with three counts of drug and weapons offences.
“Hernandez abused his position as President of Honduras... to operate the country as a narco-state,” US Attorney General Merrick Garland told reporters.
Not even three weeks after leaving office following elections, a warrant was issued for Hernandez’s arrest at Washington’s request, and he surrendered to police on February 15.
He was then held at a police special forces prison in the capital Tegucigalpa.
Hernandez portrayed himself as an ally of the US war on drugs during his tenure, helping to extradite several narcotics kingpins.
Washington even supported his re-election in 2017 despite a constitutional one-term limit and accusations of voting fraud.
But several drug traffickers since told US prosecutors they had paid bribes to the president’s inner circle, and by the time he left office, US drug enforcers were ready to move against Hernandez.
‘Narco-state’
US prosecutors say the former president turned Honduras into a “narco-state” by involving the military, police and civilians in drug trafficking to the United States.
He is alleged to have received millions of dollars from multiple drug trafficking organizations, including from the former leader of the Sinaloa Cartel, known as El Chapo.
In return, drug traffickers in Honduras were “allowed to operate with virtual impunity,” Garland said.
An alleged Hernandez associate, Geovanny Fuentes Ramirez, was sentenced in the United States in February to life in prison and a fine of $151.7 million for smuggling tons of cocaine with the ex-president’s aid, according to prosecutors.
And his brother, ex-congressman Tony Hernandez, was given a life sentence in the United States in March 2021 for drug trafficking crimes in which Juan Orlando Hernandez was said to have been a co-conspirator.
This month, a judge authorized the extradition to the United States of former national police chief Juan Carlos Bonilla, accused of running drug trafficking operations for Hernandez.
The former president, known as JOH in his country, denies the allegations against him.
Hernandez left office on January 27 when leftist Xiomara Castro became president of this country, which has a poverty rate of at least 60 percent among its 10 million inhabitants.
On March 28, the 15-member Supreme Court of Honduras – all judges appointed during Hernandez’s first term – ratified his extradition.
In a statement, the former president’s family protested his “innocence” and said he was a “victim of revenge by the drug traffickers he himself had extradited or forced to flee to the United States.”
These had told lies about Hernandez in a bid to have their own sentences reduced, the relatives said.
(AFP)
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Honduras court approves extradition of ex-president Hernandez to US
Honduran judge approves ex-president Hernandez’s extradition to US on drug charges
Xiomara Castro inaugurated as first woman president of Honduras, with US pledging support
France24 - World
UK lawmakers order investigation into whether Johnson lied to parliament
Issued on: 21/04/2022 - 18:21
FRANCE 24
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Vedika BAHL
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British lawmakers on Thursday triggered an investigation into allegations that Prime Minister Boris Johnson misled parliament in his initial responses to reports that he and his staff broke Covid-19 lockdown rules.
Lawmakers approved a motion calling for a parliamentary committee to determine whether Johnson's denials of rule-breaking amounted to a contempt of the House of Commons in light of his subsequent police fine for breaching regulations.
The motion was passed without any opposition after the government abandoned an earlier attempt to delay any decision on whether or not to hold the investigation.
The move, approved by cries of “aye” and without a formal vote in the House of Commons, means parliament’s Committee of Privileges will investigate whether Johnson knowingly misled parliament — historically a resigning offense if proven.
The probe piles more pressure on a Conservative prime minister whose grip on power has been shaken by claims he flouted the pandemic rules he imposed on the country, then repeatedly failed to own up to it.
Johnson’s Conservatives have a substantial majority in parliament, but many lawmakers are uneasy with the prime minister’s behaviour. The government initially said it would order Conservative lawmakers to oppose Labour’s motion, but later backtracked in the face of party disquiet and gave them a free vote.
Johnson wasn't attending the vote on a scandal that has rocked his leadership of the country and the Conservative Party. He was more than 4,000 miles (6,400 kilometers) away in India, insisting he wanted to “get on with the job” of leading the country.
First British PM to break the law while in office
Johnson was fined 50 pounds ($66) by police last week for attending his own birthday party in his office in June 2020, when people in Britain were barred from meeting up with friends and family, or even visiting dying relatives.
Johnson is the first British prime minister ever found to have broken the law while in office.
He has apologised, but denied he knowingly broke the rules. Johnson’s shifting defense — initially saying there were no illegal gatherings, then claiming it “did not occur to me” that the birthday event was a party — has drawn derision and outrage from opponents, who have called for him to quit.
“The truth is simple and it’s this – he lied to avoid getting caught, and once he got caught, he lied again," Scottish National Party lawmaker Ian Blackford said in the House of Commons.
Usually lawmakers are forbidden from accusing one another of lying, but Blackford was not reprimanded by the Speaker.
'Utterly depressing'
A growing number of Conservatives are uncomfortable about defending a leader who broke rules he imposed on the country. Until now, many have indicated they will wait and see whether public anger translates into losses for the party at local elections on May 5.
A few have called openly for Johnson to go, and the number is growing.
“It is utterly depressing to be asked to defend the indefensible,” said Conservative legislator William Wragg. "Each time part of us withers.”
Lawmaker Steve Baker, until now a prominent supporter of Johnson, said that Johnson “should be long gone” for violating the “letter and spirit” of the rules.”
Johnson and his allies argue that it would be reckless for the country to change leaders now amid the war in Ukraine and a cost-of-living squeeze sparked by soaring prices for energy and food.
As he flew out to India for a two-day visit focused on boosting economic ties, Johnson again denied knowingly misleading parliament and insisted he would lead the Conservatives into the next national election, due by 2024.
He said aboard his plane to the western Indian state of Gujarat that there might be “some imaginary circumstances in which I might have to resign, but I don’t propose to go into them. I can’t think of them right now.”
(FRANCE 24 with AP and REUTERS)
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UK's Johnson announces end to all Covid restrictions
PARTYGATE
UK’s Johnson to be fined over Downing Street lockdown parties
'Partygate'UK's Boris Johnson apologises to parliament 'unreservedly' for lockdown parties
France24 - World
Biden announces more military aid, questions Russian claims of controlling Mariupol
Issued on: 21/04/2022 - 06:45
FRANCE 24
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US President Joe Biden on Thursday authorised another $800 million in military aid for Ukraine, citing a "critical window" in the conflict as Russia conducts a major offensive in eastern Ukraine. The new military package will include heavy artillery, 144,000 rounds of ammunition and tactical drones, Biden said. Follow the day's events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+2).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
4:59am: Ukraine says Russia planning sham independence vote in occupied regions
Ukrainian President Volodymyr Zelensky has accused Russia of planning to “falsify” an independence referendum in the partly occupied southern regions of Kherson and Zaporizhzhia.
In a video message Thursday evening, Zelensky urged residents of areas under occupation to not provide any personal information, like their passport numbers, to the Russian forces.
“This is not to help you... This is aimed to falsify the so-called referendum on your land, if an order comes from Moscow to stage such a show,” the Ukrainian leader said. “This is the reality. Be careful.”
Kyiv in early March accused Moscow of planning a referendum in Kherson similar to a 2014 Crimea poll, in which an overwhelming number of residents voted to join the Russian federation.
That vote, which took place after a Russian takeover of the region, was condemned as illegal by Ukraine’s government and the West.
The eastern pro-Russian territories of Donetsk and Lugansk also declared independence in the wake of referendums denounced as illegitimate by the international community.
“Any ‘Kherson People’s Republics’ are not going to fly,” Zelensky warned. “If someone wants a new annexation, it can only lead to new powerful sanctions strikes on Russia.”
Kherson was the first major city to fall to Russian forces after their February 24 invasion of Ukraine.
To the north, the Russian army also controls a vast area surrounding the city of Zaporizhzhia, which remains in Ukrainian hands.
1:37am: Fate of Mariupol’s trapped residents is in Putin’s hands, says mayor
Russian President Vladimir Putin alone can decide the fate of the 100,000 civilians still trapped in Ukraine’s war-torn Mariupol, Mayor Vadym Boichenko told Reuters on Thursday, saying that satellite images of a mass grave site were proof Russians were burying bodies to try to hide the death toll.
Earlier Putin claimed victory in the battle for Mariupol after nearly two months of siege that has led to the most intense battles of the war and its worst humanitarian catastrophe. Under heavy bombardment, citizens who did not flee have suffered without electricity, heating or water.
“It’s important to understand that the lives that are still there, they are in the hands of just one person – Vladimir Putin. And all the deaths that will happen after now will be on his hands too,” Boichenko said in an interview.
Putin on Thursday said Russian troops had “liberated” Mariupol, which would make it the biggest city to fall into Russian hands since the start of what Moscow calls a “special military operation.” Russia denies targeting civilians.
“There were no plans to liberate the city. It was a plan of destruction,” Boichenko said. He estimated that 90 percent of the southeastern port city had been damaged or destroyed since Russia invaded Ukraine on February 24.
1:02am: OAS suspends Russia as permanent observer
The Organization of American States on Thursday suspended Russia as a permanent observer until it “ends its hostilities” and withdraws troops from Ukraine.
The regional bloc’s executive body, the Permanent Council, adopted the resolution with 25 votes in favor out of 34 active members. No votes were cast against the measure, while there were eight abstentions.
The resolution stated that the OAS was “immediately” suspending Russia until its “government ends its hostilities, withdraws all of its military forces and equipment from Ukraine’s internationally recognized borders and returns to the path of dialogue and diplomacy.”
If Moscow meets these criteria, it could be reinstated, according to the resolution.
US Secretary of State Antony Blinken said “the United States welcomes the adoption” of the resolution, adding that the “OAS action today sends a clear message to the Kremlin”.
April 22, 12:03am: Canada would support Sweden and Finland joining NATO, Trudeau says
Canada would support including Sweden and Finland in the NATO military alliance, Prime Minister Justin Trudeau said on Thursday, after Russia’s invasion of Ukraine has prompted both countries to consider joining.
“Conversations are being had around Sweden and Finland looking to join NATO, and Canada, of course, is very supportive of that,” Trudeau told reporters when asked if he backed the two countries joining the North Atlantic Treaty Organization.
11:51pm: Ukrainian troops begin training in Britain as Johnson steps up support
A small number of Ukrainian troops are being trained in Britain for the first time since the start of the Russian invasion as Prime Minister Boris Johnson steps up his military support to help Ukraine fight off its neighbour.
The troops began training with armoured patrol vehicles donated by Britain this month, Johnson’s spokesman said. The spokesman said Britain, in conjunction with its allies, was providing new types of equipment to Ukrainian soldiers that they may not have used before.
“It is only sensible that they get requisite training to make best use of it,” the spokesman said. “We are always conscious of anything perceived to be escalatory but clearly what is escalatory is the actions of (Vladimir) Putin’s regime.”
Johnson, under pressure over parties at his Downing Street residence during the coronavirus lockdown restrictions, has been at the forefront of efforts to supply Ukraine with military equipment since the start of the war.
11:42pm: Ukraine's Zelensky says Russia has rejected proposal for an Easter truce
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Thursday said Russia had rejected a proposal for a truce over the Orthodox Christian Easter period this weekend but added he still harbored hopes for peace.
Zelensky made the remarks in his nightly video address. The Orthodox Easter service starts late on Saturday into Sunday morning.
© Volodymyr Zelensky / Facebook (screen grab)
10:55pm: Putin says Mariupol ‘liberated’, US calls it ‘disinformation’
President Vladimir Putin claimed victory in the biggest battle of the war in Ukraine on Thursday, declaring the port city of Mariupol "liberated" after nearly two months of siege. The US State Department however called Putin's claim to have “liberated” the port city "yet more disinformation from their well-worn playbook". FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports from Kyiv on the claims and counterclaims.
10:10pm: US says Ukrainian forces still hold ground in Mariupol
The US understands that Ukrainian forces still hold ground in Mariupol and President Putin's claim to have liberated the city is disinformation, the US State Department said on Thursday.
"We understand that Ukraine's forces continue to hold their ground and there is every reason to believe that President Putin and his defense minister's show for the media that we saw in recent hours is even yet more disinformation from their well-worn playbook," State Department spokesman Ned Price told a news briefing.
9:44pm: Russia captured 42 villages in Donetsk region: Ukrainian official
Russian forces captured 42 villages in the eastern Donetsk region on Thursday, but Ukraine might take them back, according to an aide to the chief of staff to President Zelensky.
"Today 42 villages were added to the list of those that have been occupied. This is at the expense of the Donetsk region," said Olena Symonenko on Ukrainian national television. "This happened today and might be that our forces will win them back tomorrow."
9:04pm: Ukraine needs $7 billion a month to recover economic losses: Zelensky
Ukraine needs $7 billion a month to function amid the devastating "economic losses" inflicted by Russia, said President Zelensky.
The figure is an increase from Kyiv's previous estimate of $5 billion in monthly needs.
In a virtual address to a World Bank forum, Zelensky said the global community needed to exclude Russia immediately from international financial institutions, and urged all countries immediately to break relations with Moscow.
Zelensky told the leaders of the IMF and World Bank that Russian forces in his country "are aimed at destroying all objects in Ukraine that can serve as an economic base for life. That includes railroad stations, food warehouses, oil refineries."
He also noted the Russian blockade of Black Sea ports has blocked Ukrainian exports, impacting world food safety.
7:46pm: UK sanctions Russian army chiefs, including 'Butcher of Bucha'
Britain has announced new sanctions targeting Russian army chiefs, condemned by the UK foreign minister as having Ukrainian blood on their hands.
The Foreign Office announced a swathe of sanctions against "generals committing atrocities on the front line, as well as individuals and businesses" supporting President Putin's military.
Those blacklisted include Lieutenant Colonel Azatbek Omurbekov, reportedly the head of a Russian military unit that has committed alleged war crimes in the town of Bucha, near Kyiv. He has been nicknamed "the Butcher of Bucha" by English-language media.
Foreign Secretary Liz Truss tweeted that the sanctions were on "those with Ukrainian blood on their hands".
NEWS: Today I announce new sanctions on those with Ukrainian blood on their hands including the commander of the unit which occupied Bucha and other individuals and businesses supporting Putin’s military.We are relentless in support of Ukraine.https://t.co/kUMdnKjJ5D
April 21, 2022Three Russian generals are also targeted, as well as defence ministry spokesman Igor Konashenkov, according to an updated list on the government website.
The acting emergency situations minister Alexander Chupriyan has also been added to the list.
Organisations added to the blacklist include the Kalashnikov arms concern, famous for producing the AK-47. The UK said Russian troops have used its weapons in Ukraine.
5:22pm: Russia slaps travel ban on Kamala Harris, Facebook's Zuckerberg and other prominent Americans
Russia has expanded an entry ban on 29 US officials, businesspeople and journalists in retaliation for sanctions imposed over the Kremlin's military campaign in Ukraine.
The sanctions list, published by the Russian foreign ministry, includes US Vice President Kamala Harris, Facebook founder Mark Zuckerberg, Deputy Defence Secretary Kathleen Hicks and Pentagon spokesperson John Kirby, among others.
"These individuals are denied entry into the Russian Federation," the foreign ministry said in a statement, which added the travel ban would remain in effect "in perpetuity".
4:41pm: Biden targets Russia, helps Ukraine with new measures
In his address from the White House, President Biden announced a series of measures to help Ukraine and target Russia amid what he called a “critical window” as Russia prepares for a next phase of war.
Here are some more details:
- Biden announced an additional $800 million in military aid for Ukraine, but he also warned that Congress will need to approve additional assistance. The new military assistance package includes heavy artillery, 144,000 rounds of ammunition, and drones for Ukrainian forces. It builds on roughly $2.6 billion in military assistance that Biden had previously approved for Ukraine.
- The US is banning Russian-affiliated ships from American ports, joining Canada and European nations, in the latest step to pressure Russia.
- A new refugee scheme, "Unite for Ukraine" will allow Ukrainians who have an American sponsor to stay for up to two years, but would not provide a path to citizenship. "It will be fast, it will streamlined," Biden said.
And here's the US president's full speech:
3:45pm: Ukrainian PM visits White House: US official
Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal visited the White House on Thursday before President Joe Biden was due to deliver remarks on the next tranche of US aid for Ukraine, according to a US official.
It was not clear if the Ukrainian prime minister was meeting with Biden or whether he would be present at the upcoming announcement.
The US will provide an additional $500 million in financial assistance to Ukraine to help it sustain salaries, pensions and other government programs, a Treasury official said Thursday.
The new funding comes on top of $500 million in economic aid that Biden unveiled in March.
3:35pm: Zelensky says 120,000 civilians blocked from leaving Mariupol
Around 120,000 civilians are blocked from leaving Mariupol, said Ukraine's President Volodymyr Zelensky.
Responding to remarks by Russian Defence Minister Sergei Shoigu that its forces control most of Mariupol, Zelensky said that Russia controls most of the city, but Ukrainian troops remain in a part of it.
3:27pm: ‘There were tanks, and shooting, and people were scared’
Mariupol Mayor Vadym Boichenko provides details of the terrifying bid by around 200 people to flee the besieged port city this morning. The attempt failed due to the intense Russian bombardment.
3:21pm: Spanish, Danish leaders announce new military aid to Ukraine during visit
Spain has sent a new batch of 200 tonnes of ammunition and military supplies to Ukraine, more than doubling the quantity of military aid it has sent so far, said Spanish Prime Minister Pedro Sanchez during a visit to Kyiv.
Sanchez and his Danish counterpart Mette Frederiksen jointly met Ukrainian President Volodymyr Zelensky in Kyiv on Thursday.
Sanchez also said his country will ask the International Criminal Court (ICC) to investigate alleged Russian war crimes in Ukraine and that it plans to send war crimes investigators there.
Danish Prime Minister Frederiksen said her country would give further military aid worth $90 million to Ukraine and support further sanctions against Russia.
Speaking at briefing in Kyiv, Frederiksen said Denmark's total military assistance amounted to around $146 million.
3:05pm: More than 7.7 million people displaced in Ukraine: IOM
More than 600,000 additional people were internally displaced in Ukraine in the first 17 days of April, according to an International Organization for Migration (IOM) report released Thursday.
The figure pushed the total number of people displaced since the start of the war to 7.7 million, or 17 percent of the population.
The new assessment conducted between April 11 and 17 showed that women represent at least 60 percent of those on the move. More than half of internally displaced persons, mainly in eastern Ukraine, reported a lack of some food products.
The UN estimates that more than 5 million people have fled Ukraine, mainly for neighbouring countries, since the February 24 start of the invasion.
2:46pm: Ukraine calls for 'urgent' evacuations from Mariupol steel plant
Ukraine's foreign ministry has called for a humanitarian corridor to be opened immediately to allow civilians and wounded fighters to be evacuated from the Azovstal plant in Mariupol holding out against Russian forces.
"Hundreds of civilians, children, injured Ukrainian defenders are trapped in plant's shelters. They have almost no food, water, essential medicine. An urgent humanitarian corridor is needed from the Azovstal plant with guarantees people will be safe," the Ukrainian foreign ministry said in a statement.
Mariupol Mayor Vadym Boichenko said around 200 people were waiting to evacuated from Mariupol this morning, but no buses had arrived as of mid-afternoon. A small convoy of buses managed to evacuate some people from the besieged port city on Wednesday, said Boichenko.
But around 100,000 people still remain in the city and evacuation prospects for Thursday evening were low, he added.
1:50pm: A further 51,000 Ukrainians flee war, UN says
A total of 5,085,360 Ukrainians have fled the country since Russia invaded on February 24, the UN refugee agency said Thursday. The figure marks an increase of 50,921 from Wednesday's data, UNHCR said.
Women and children account for 90 percent of those who fled abroad, with men aged 18 to 60 eligible for military call-up unable to leave.
The UN's International Organisation for Migration (IOM) said an additional 218,000 citizens of third-countries – largely students and migrant workers – have also escaped to neighbouring countries. Beyond the refugees, the IOM estimates 7.1 million people are displaced within Ukraine.
1:49pm: Stung by criticism, Germany says it is open to sending Ukraine heavy weapons
Germany is examining what extra maintenance and ammunition its stock of ageing Marder armoured infantry fighting vehicles will need for Ukraine to use them, Foreign Minister Annalena Baerbock said.
On the second day of a tour of Baltic states, Baerbock addressed criticism by allies and commentators of Germany's apparent foot-dragging on delivering the weaponry Kyiv says it needs to fend off Russian attacks.
"There are no taboos for us with regard to armoured vehicles and other weaponry that Ukraine needs," she told a news conference with her Estonian counterpart on Thursday.
12:10pm: More than 1,000 bodies in Kyiv morgues, Ukrainian official says
The bodies of more than 1,000 civilians are being stored in morgues in the Kyiv region after Russian troops withdrew from areas around the capital, a senior Ukrainian official told AFP Thursday.
"1,020 bodies (of) civilians, only civilians, in the areas of all the Kyiv region," were discovered, Olga Stefanishyna, Deputy Prime Minister for European and Euro-Atlantic Integration of Ukraine, told AFP in Borodyanka.
"These are only civilians collected from buildings, but also on the streets," she said, specifying that the deaths date to the beginning of Russia's invasion of Ukraine in late February.
12:08pm: Russia closes Baltic consulates, expels employees
Russia has ordered the closure of the Latvian, Lithuanian and Estonian consulates and asked their employees to leave in a retaliatory move, Moscow's foreign ministry said on Thursday.
In a statement, Russia's foreign ministry said it was closing the Latvian consulates in St Petersburg and Pskov, the Estonian consulate in St Petersburg and its office in Pskov, and the Lithuanian consulate in St Petersburg.
Earlier in April, Latvia and Estonia each ordered the closure of two Russian consulates over Russia's actions in Ukraine, while Lithuania told the Russian ambassador to leave.
11:18am: Kharkiv is under intense bombardment, mayor says
Ukraine's second-largest city Kharkiv was under intense bombardment on Thursday, its mayor Ihor Terekhov said.
"Huge blasts, the Russian Federation is furiously bombing the city," Terekhov said in a televised address.
He said that around 1 million people remain in the northeastern city, while about 30 percent of the population have evacuated, mainly women, children and the elderly.
11:18am: Italy should cut off Russian gas 'soon', minister says
Italy is ethically obliged to stop buying Russian gas "soon" as the payments are funding the Ukraine war, the country's Ecological Transition Minister Roberto Cingolani said in an interview Thursday.
"I think that we will have to stop supplies of gas from Russia soon for ethical reasons," he told La Stampa newspaper.
The minister is currently on a two-day trip to Angola and Congo Republic seeking energy deals as Italy scrambles to reduce its dependency on Russia, which provides about 45 percent of Italian gas. "We are diversifying our sources with great speed," he said.
9:43am: Putin hails so-called 'liberation' of Mariupol
President Vladimir Putin on Thursday hailed Russia's "liberation" of Mariupol after Defence Minister Sergei Shoigu told him Moscow controlled the Ukrainian port city apart from the Azovstal steel plant.
"Block off this industrial area so that not even a fly can escape," Putin said in a televised meeting, adding it would be "impractical" to storm the huge industrial area, where more than 2,000 Ukrainian servicemen remain according to Shoigu.
9:42am: Putin cancels Russian plans to storm Mariupol steel plant, opts for blockade instead
President Vladimir Putin on Thursday ordered the Russian military to cancel plans to storm the Azovstal plant in the Ukrainian port city of Mariupol and said he wanted it to continue to be hermetically blockaded instead.
Putin gave the order to Sergei Shoigu, his defence minister, who had previously told Putin that more than 2,000 Ukrainian fighters were still holed up in the vast plant, which has a large underground component to it.
"I consider the proposed storming of the industrial zone unnecessary," Putin told Shoigu in a televised meeting at the Kremlin. "I order you to cancel it."
Putin said his decision not to storm the Azovstal plant was motivated by the desire to safeguard the lives of Russian soldiers.
9:40am: Troops defending battered Mariupol plead for outside help
Besieged Ukrainian troops defending Mariupol called desperately for outside help Wednesday, warning the strategic port could fall within hours as Russia demanded they surrender and the latest civilian evacuation bid failed.
Raising tensions, Russia meanwhile said it had tested a new nuclear-capable intercontinental ballistic missile. The United States said it had been notified and the test was not deemed a threat.
In the latest ultimatum issued in its battle to capture Mariupol after a two-month siege, Moscow made another call for the city's defenders to surrender by 1100 GMT.
8:58am: Ukraine says nine bodies found outside Kyiv, some 'with signs of torture'
The bodies of nine civilians, some showing signs of torture, have been found in the town of Borodyanka outside the Ukrainian capital Kyiv, a senior police official said.
"These people were killed by the occupiers and some show signs of torture. I want to emphasise that these people were civilians. The Russian military knowingly shot civilians who did not put up any resistance," the head of the police in the Kyiv region said overnight Wednesday to Thursday.
8:57am: Spanish, Danish PMs visit Kyiv
The Spanish and Danish Prime Ministers Pedro Sanchez and Mette Frederiksen will visit the Ukrainian capital of Kyiv on Thursday to support the Ukrainian President Volodymyr Zelensky, their respective offices said.
Sanchez already arrived in Kyiv, his office said in a statement. It was not immediately clear whether Denmark's Prime Minister Frederiksen had arrived yet.
The parties would discuss further support for the Ukrainians and the prosecution of "war crimes and human rights violations", the Danish Prime Ministry said in a statement.
8:56am: Forthcoming US aid will be 'more specific' to war's new phase
US President Joe Biden is expected to unveil an $800 million military assistance package for Ukraine on Thursday, noted FRANCE 24's Kethevane Gorjestani, "a package that will likely see more artillery; more weapons that are more specific to this new part of the war in Ukraine, this new offensive by the Russians in eastern Ukraine."
8:55am: 'Not much movement on the ground'
Russia's offensive in the east "seems to still be taking the form mainly of artillery barrages, strikes all along the frontline – particularly in the Donbas but not only in the Donbas, because the southern city of Mykolaiv for example is still being targeted," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv.
"Some infrastructure belonging to the local state TV channel there was hit," Cragg continued. "But there's not been much movement on the ground. The Russian forces perhaps haven't really yet launched their full-scale ground offensive to take this territory. Or else, if they've tried to launch it, they haven't had much success."
8:52am: Ukraine says four buses carrying evacuees have left Mariupol
Four buses carrying evacuees from Mariupol have left the besieged and destroyed port city where Ukrainian forces are battling to retain control, the government said on Thursday.
"Four evacuation buses managed to leave the city yesterday through the humanitarian corridor," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said on social media, adding that evacuations of women, children and the elderly would continue Thursday. "The security situation is difficult. Things may change," she added.
7:33am: UK's Johnson arrives in India for hard sell on anti-Russia action
British Prime Minister Boris Johnson arrived in India on Thursday touting job-creating investment but facing long odds to get his reluctant counterpart Narendra Modi to back Western action against Russia.
India has refused openly to condemn the Kremlin for its invasion of Ukraine, reliant as it is on Russian imports of energy, agricultural goods and military hardware.
Foreign Secretary Liz Truss came away from New Delhi empty-handed last month when she pressed the Indians to do more against Russia, and Modi has also given short shrift to appeals from US President Joe Biden.
Johnson's spokesman told reporters that Ukraine would feature in summit talks on Friday. He said the intention was not to "lecture" Modi but to "broaden the (Western) coalition".
7:32am: Russian forces advancing from staging areas in Donbas towards Kramatorsk, UK military says
Russian forces are advancing from staging areas in Donbas towards Kramatorsk, which continues to be hit by rocket attacks, a British military update said on Thursday.
High levels of Russian air activity continue as it seeks to provide close air support to its offensive in eastern Ukraine, and to suppress and destroy Ukrainian air defence capabilities, the British Ministry of Defence tweeted in a regular bulletin.
"Russia likely desires to demonstrate significant successes ahead of their annual 9th May Victory Day celebrations. This could affect how quickly and forcefully they attempt to conduct operations in the run-up to this date," the tweet added.
7:02am: Chechnya's Kadyrov says Russia will capture Mariupol on Thursday
A top ally of President Vladimir Putin said Russian forces will seize the last main stronghold of resistance in the besieged city of Mariupol on Thursday, after Ukraine proposed talks on evacuating troops and civilians there.
Mariupol would be the biggest city to be seized by Russia since it invaded Ukraine eight weeks ago in an attack that has taken longer than some military analysts expected, seen over five million people flee abroad and turned cities to rubble.
"Before lunchtime, or after lunch, Azovstal will be completely under the control of the forces of the Russian Federation," Ramzan Kadyrov, the head of Russia's north Caucasian republic of Chechnya, whose forces have been fighting in Ukraine, said of the steel plant.
7am: Biden to speak on Ukraine war amid expectation of new military aid
US President Joe Biden will deliver an update on the Russian invasion of Ukraine on Thursday as he works to complete a new arms package for its military.
Biden is to address Americans from the White House Roosevelt Room at 9.45 a.m. (1345 GMT) and a source familiar with the planning said he is "expected to provide an update on our efforts to support Ukraine and the assistance we are providing.”
The new arms package was likely to be roughly the same size as an $800 million one announced last week but details were still being worked out, another US official told Reuters earlier.
3:27am: Red Cross denies Kyiv’s accusation of working ‘in concert’ with Moscow
A senior Kyiv official on Wednesday accused the International Committee of the Red Cross of working “in concert” with Russia in Ukraine, a charge the organisation denied.
Ombudswoman Lyudmyla Denisova decried ICRC’s announcement last month that it was planning to open a branch in Russia’s southern Rostov region to help Ukrainian refugees, who, Kyiv says, have been forcibly deported to Russia.
“The International Red Cross is not fulfilling its mandate, I am certain of that,” Denisova said on Ukrainian television Wednesday after meeting with the head of the ICRC’s Ukrainian branch.
Citing data from the United Nations, Denisova said that some 550,000 Ukrainians, including 121,000 children, have been taken to Russia during the course of the war, but Kyiv has no information on who these people are and where they are being kept.
“Where are they? In filtration camps? In temporary facilities?” Denisova asked.
The official said she had asked both her Russian counterpart Tatyana Moskalkova and the ICRC for help in getting information on these refugees so that Ukraine could facilitate their return home, but had received “zero answer from her or from the Red Cross”.
Asked by the TV anchor whether Denisova suspected that the Red Cross was working “in concert” with Russia, Denisova replied: “Yes, I suspect they are.”
The ICRC strongly rejected Kyiv’s accusations.
“The ICRC does not ever help organize or carry out forced evacuations. We would not support any operation that would go against people’s will and international law,” the organisation said in a statement to AFP.
It added: “Building and maintaining a dialogue with parties to a conflict is essential to get access to all people affected and obtain necessary security guarantees for our teams to deliver life-saving aid.”
2:12am: G7 finance ministers pledge more than $24 billion to Ukraine
G7 finance ministers said they have provided and pledged together with international community additional support to Ukraine exceeding $24 billion for 2022 and beyond, adding that they were prepared to do more as needed.
In a statement, the ministers said they regretted Russia’s participation in international forums, including G20, International Monetary Fund and World Bank meetings this week.
“International organisations and multilateral fora should no longer conduct their activities with Russia in a business-as-usual manner,” the ministers said.
12:42am: US, allies warn of renewed cyberattack threat, citing ‘evolving intelligence’
Five allied countries including the United States warned Wednesday that “evolving intelligence” indicated Russia was poised to launch powerful cyberattacks against rivals supporting Ukraine.
The members of the “Five Eyes” intelligence sharing network – the US, Britain, Canada, Australia and New Zealand – said Moscow could also involve existing cybercrime groups in launching attacks on governments, institutions and businesses.
“Evolving intelligence indicates that the Russian government is exploring options for potential cyberattacks,” they said in an official cyber threat alert.
“Russia’s invasion of Ukraine could expose organizations both within and beyond the region to increased malicious cyber activity. This activity may occur as a response to the unprecedented economic costs imposed on Russia as well as materiel support provided by the United States and US allies and partners,” it said.
In addition, it said, “some cybercrime groups have recently publicly pledged support for the Russian government”.
“Some groups have also threatened to conduct cyber operations against countries and organizations providing material support to Ukraine,” it said.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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ANALYSISWar in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic
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EU foreign policy chief Borrell says bloc 'will continue' providing military support to Ukraine
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'There is no independent journalism left in Russia': Exiled journalist Denis Kataev
France24 - World
Macron and Le Pen clash on Russia, economy in feisty debate ahead of presidential run-off
Issued on: 20/04/2022 - 19:51
FRANCE 24
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French President Emmanuel Macron and his far-right challenger Marine Le Pen went head-to-head in a bruising televised debate on Wednesday night, seeking to sway undecided voters with just days left before the second and final round of the presidential election on Sunday.
Click on the player above to watch a replay of the debate or scroll below for our liveblog coverage of the event.
Macron holds a solid lead in polls ahead of the April 24 run-off, but his political allies had warned against complacency ahead of the prime-time duel with Le Pen – their only direct debate of the campaign.
The far-right leader had cleared her schedule this week to concentrate on preparing for the face-off, hoping to avoid a repeat of the 2017 debate fiasco that ended her hopes of pulling off an upset win five years ago.
In a reversal of roles, it was Macron who took the gloves off this time, tearing into his opponent over her ties to Russia and for wanting to strip Muslim women of their right to wear headscarves in public.
French presidential election © France 24
With Russia's invasion of Ukraine overshadowing the campaign, Macron repeatedly zeroed in on a €9 million loan Le Pen's party took from a Czech-Russian bank in 2014, arguing that because of this debt her hands would be tied when dealing with the Kremlin as a head of state.
“You are dependent on the Russian government and you are dependent on Mr Putin,” he said. “When you speak to Russia you are speaking to your banker.”
Le Pen bristled at the suggestion that she was beholden to Moscow, arguing that her party had only taken the loan because French banks refused to lend to her. “I'm an absolutely and totally free woman,” she said.
The clash came just hours after jailed Russian opposition leader Alexei Navalny had raised the issue of the loan in a Twitter thread, urging voters to back Macron and alleging that Le Pen is too closely linked to Russia.
‘Civil war’
Le Pen's camp had insisted ahead of the debate that cutaway shots be strictly limited – mindful of the damage done by images of her rummaging through her notes while debating Macron in 2017.
Still, Macron could be seen adopting a variety of poses to express scepticism at her arguments, repeatedly raising his eyebrows, crossing his arms or lamenting in apparent bewilderment, “Madame Le Pen, Madame Le Pen!”
The incumbent struggled at times not to sound patronising, as when he urged his opponent to “stop mixing things up”. “Stop giving lessons,” she fired back.
Line of the French debate (so far): “Madame Le Pen. Madame Le Pen. Madame Le Pen. Vous rigolez ou quoi?” -Emmanuel Macron. #DebatPresidentiel #F24
April 20, 2022Aside from Russia, the other explosive clash came when Le Pen confirmed she would ban Muslim women from wearing headscarves in public, describing the veil as a “uniform imposed by Islamists”.
Macron said such a plan contradicted France’s secular rules and would trigger “civil war” in a country that has the largest Muslim population in Western Europe.
Le Pen also vowed to put an end to “anarchic and massive” immigration into France, claiming it was worsening crime.
>> Infographic: Macron vs Le Pen, world views at odds
The far-right candidate also sought to appeal to voters struggling with surging prices, portraying herself as the champion of voters unable to make ends meet – though she sometimes struggled as Macron questioned her grasp of economic figures.
She said Macron’s presidency had left the country deeply divided, referencing the Yellow Vest protest movement and claiming that France “needs to be stitched back together”.
When the incumbent ridiculed her plan to dismantle wind turbines and branded her a “climate sceptic”, she batted back, calling him a “climate hypocrite”.
Advantage Macron
Macron is the favourite to win the April 24 run-off and become the first French president to win a second term since Jacques Chirac in 2002. A poll by Ipsos-Sopra Steria on Wednesday put his lead at 12 points.
However, analysts have warned that the result is far from a foregone conclusion, with surveys indicating that more than 10 percent of those who intend to cast ballots have yet to decide.
Shortly after the debate, a snap opinion poll by Elabe said 59 percent of viewers had found Macron the most convincing while 39 percent gave his challenger the edge.
“Macron on the attack, Le Pen on the defensive,” as French daily Le Parisien headlined its Thursday edition. The front page of left-leaning Libération featured a close-up of Le Pen with the title, “Still not up to the task” although the paper also branded Macron “arrogant”.
“Such a waste,” tweeted the election's left-wing third man, Jean-Luc Mélenchon, who narrowly missed out on a place in the run-off. “The country deserved better.”
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONMacron, Le Pen accused of vetoing 'tenacious' reporter from moderating high-stakes debate
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Leftist party consultation shows majority will abstain, vote blank in Macron-Le Pen run-off
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONIn France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow
France24 - World
Florida to revoke Disney's special tax status for opposing GOP 'Don't say gay' law
Issued on: 21/04/2022 - 21:02
NEWS WIRES
Florida legislators passed a bill on Thursday that would revoke Walt Disney Co’s special tax status in a move widely seen as tit-for-tat for the company’s opposition to a new state law limiting discussion of LGBTQ issues in schools.
The bill now heads to the desk of Governor Ron DeSantis, who is all but guaranteed to sign it. The Republican-led state House voted 70-to-38 to do away with a special tax district created by a 1967 law that allows Disney to self-govern the roughly 25,000-acre Orlando area where its Walt Disney World theme park complex is located. The state Senate passed the measure on Wednesday.
DeSantis, in a surprise move, had asked lawmakers to consider the legislation during a special session he called this week. He did not immediately comment on the bill’s passage on Thursday.
The law would eliminate a handful of special tax districts including the Reedy Creek Improvement District that covers about 25,000 acres in Orange and Osceola counties. That structure makes Disney, which is one of the state’s largest private employers, and other landowners responsible for providing services such as fire fighting, power, water and roads. They in turn get relief from taxes and fees.
The change would go into effect in June 2023.
DeSantis, a Republican who is a potential candidate for his party’s 2024 presidential nomination, wants to strike back at Disney for its opposition to a law that bans classroom instruction on sexual orientation and gender identity for students younger than about 9.
The governor signed the legislation, dubbed the “don’t say gay” bill by opponents, last month.
The law, which is to go into effect on July 1, also prohibits such teaching that “is not age appropriate or developmentally appropriate” for older students, is being challenged in court.
Disney came under fire last month by many in the LGBTQ community, including some Disney employees, for initially failing to take a public stand against the measure, then condemned the legislation and said it would pause all its political donations in Florida. That set off a storm of condemnation against Disney by many Republicans.
Disney did not immediately respond to a request for comment on Thursday.
(Reuters)
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Florida governor signs bill limiting LGBTQ instruction in schools
INSIDE THE AMERICAS
'Don't say gay' bill in Florida: Republican-backed legislation stirs controversy
France24 - World
Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?
Issued on: 21/04/2022 - 20:19
Mark OWEN
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Mark OWEN
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Russia has claimed control of the eastern Ukrainian city of Mariupol, but President Volodymyr Zelensky says as many as 120,000 civilians remain trapped there, including hundreds in bunkers below the Azovstal steelworks. Is this the shape of things to come in other cities in the Donbas region now targeted by Russia? We put the question to our panel.
Produced by Alessandro Xenos, Imen Mellaz and Antonia Kerrigan
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Samantha DE BENDERN, Associate Fellow, Chatham House
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Oleg KOBTZEFF, Associate Professor, American University in Paris
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Lesia VASYLENKO, Member of Ukrainian Parliament (Golos Party)
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Nikolay PETROV, Senior Research Fellow, Chatham House
France24 - World
Ukraine's prosecutor general: 'I expect to find evidence of genocide in Mariupol'
Issued on: 20/04/2022 - 13:22
Marc Perelman
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In an interview with FRANCE 24, Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova discussed the alleged war crimes committed by the Russian military in Ukraine. Venediktova warned that she expects to find "evidence of genocide" in the besieged eastern city of Mariupol. She also warned that "huge numbers of people" are being deported to Russia, including children. The prosecutor general said that "sexual crimes" have taken place in all occupied areas of Ukraine and have targeted women, including even elderly women, but also men and children. Venediktova explained that more than 7,000 war crimes investigations have already been opened.
Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova warned that she expects to find "evidence of genocide" by Russian forces in the besieged eastern Ukrainian port city of Mariupol.
Venediktova also warned that "huge numbers of people" are being deported to Russia, including children.
She also said that at least 1,500 civilians have been found dead around the capital Kyiv, but that the real number is no doubt higher as some places are "still mined", with de-mining operations ongoing.
'Sexual crimes took place in all occupied territories'
The prosecutor general warned that "sexual crimes" have taken place in all areas of Ukraine occupied by Russian forces and that the victims were women, including even elderly women, but also men and children. Venediktova said that more than 7,000 war crimes investigations have been opened in Ukraine, with more than 3,000 other probes opened into related crimes.
Asked about whether she could prosecute Russian President Vladimir Putin, Venediktova explained that foreign leaders have immunity under Ukrainian law. She said that she was "very open to cooperation" with the chief prosecutor of the International Criminal Court in order to get around the issue of immunity. She added that Ukraine was "ready to cooperate with other states" and that several joint investigations have already begun.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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The France 24 Interview
Ukrainian FM Kuleba urges France to call atrocities in Ukraine a 'genocide'
The Debate
Suspected war crimes in Ukraine: How can the guilty be brought to justice?
WAR IN UKRAINEFrench priest renowned for uncovering massacres warns of ‘Buchas everywhere’
France24 - World
'Not Mickeying around': Florida to strip Disney of special status
Issued on: 22/04/2022 - 12:30
Solange MOUGIN
IN THE PRESS – Friday, 22.04.2022: We look at reaction to how Republican lawmakers in Florida may have just made an expensive mistake by revoking Disney's special status, as retribution for the company's opposition to the state's "Don’t say gay" bill. The papers are also discussing the situation in the besieged Ukrainian city of Mariupol and what the coming weeks could mean for the war. Finally, The New York Times reports on how shaved heads "have people buzzing".
>> 'Don't say gay' bill in Florida: Republican-backed legislation stirs controversy
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How would France's economy fare under Le Pen or Macron?
Issued on: 21/04/2022 - 21:59
Kate MOODY
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Emmanuel Macron and Marine Le Pen have outlined differing visions for the French economy ahead of Sunday's election. The presidential candidates want to tackle the top issue for French voters: the rising cost of living. Daniela Ordonez, Chief French Economist at Oxford Economics, breaks down the different proposals and what they would cost the French state.
French presidential election © France 24
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Covid's long shadow: Lingering symptoms may be keeping millions from working
Issued on: 21/04/2022 - 17:35
Solange MOUGIN
Kate MOODY
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Millions of people are thought to be suffering the effects of so-called long Covid. How is this affecting America's already-tight labour market? FRANCE 24's Solange Mougin tells us more. Also in the programme, we're joined by Elliot Coad, the CEO of Ecologi, to discuss how small and medium-sized businesses are keeping pace with ever-evolving environmental standards and what support they need to do better. Plus, can rosé in a can take off in France? We meet the winemakers trying to uncork that taboo.
>> Fighting long Covid: Sufferers in France search for answers
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Elliot COAD, CEO and co-founder, Ecologi
France24 - World
French inmates fasting for Ramadan share their iftar meals on TikTok
Issued on: 21/04/2022 - 14:30
Pariesa Young
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The Islamic month of Ramadan is generally observed with a daily fast from sunrise to sunset as well as a nightly feast where communities come together to pray and break their fast. However, for the thousands of Muslims currently incarcerated in France, the holy month is more difficult. The FRANCE 24 Observers team spoke to one inmate about how he continues to observe these religious practices.
Fasting for Ramadan is one of the five pillars of Islam, a religion that counts 1.6 billion followers around the world. The ninth month of the lunar Islamic calendar, Ramadan takes place this year between April 2 and May 2.
The nightly meal to break the fast, called iftar, is held each night after sunset. Families or communities come together, often incorporating traditional dishes into a communal feast.
This meal looks different for people around the world. Some of those who eat their iftar meal from behind bars have turned to TikTok to share their experiences celebrating this holy month.
@marruecos2127#pourtoi#prison♬ original sound - 🤍‘We don’t eat together here – we are locked up 22 hours a day’
Adam (not his real name) is a 24-year-old currently incarcerated in France's Franche-Comté region. He says he uses a phone he bought in prison to share videos about his life on TikTok.
It’s very easy to get a phone and use it here. I started to make TikTok videos to share my daily life and to stay in touch with the outside world. I practice Ramadan but it is still more difficult than outside – we have very little choice.
@karnagefbg_26#parati#pourtoi#fyp#prison#prisontiktok#citer2france#prisonbreak#prisondefrance#prisonlife#ramadan#cellule♬ Bolide - massomertaHere, 90% of people fast for Ramadan [Editor’s note: there are no official statistics of the number of Muslims in French prisons, however in 2016, the Ministry of Justice reported that around 26% of the prison population requested special accommodations during the month of Ramadan]. The guards don’t organise anything – during this month, the schedule is the same as the rest of the year. There is no cafeteria, they bring food to our cells at noon and in the evening. With the provided food, there are not a lot of options. We don’t eat together here – we are locked up 22 hours a day. But we all break our fast at the same time.
The French concept of laïcité, or secularism, is still observed in prisons, however, certain changes are made for the month of Ramadan. Some prisons provide adapted meal offerings by request during the month of Ramadan – often a heartier meal at dinner in lieu of lunch.
However, many inmates choose to make their own meals, using the food provided to them as well as ingredients they can buy for themselves from a catalogue of the prison’s food supplier. Some suppliers offer additional products for certain holidays: one supplier, Sodexo, offers items like dates, halal kebabs, olives and harissa during Ramadan.
>> Read more on The Observers: How to cook in a prison cell? US inmate shares his tips on TikTok
Inmates around the world have been taking to TikTok to show the ingenious – and delicious – grub that they manage to cook up in their cells. Ramadan has offered an opportunity for them to share their prison-adapted recipes for traditional iftar treats.
‘Outside of prison, it’s not the same – we have our families as well as more food and more options’
We start cooking a bit before breaking the fast, I start around two hours before so that everything is ready. It’s possible to buy a hotplate to cook on, as well as pots and pans. I wake up around 5 am to eat and drink and then I go back to sleep until noon. Some people don’t sleep at all during the night and sleep during the day.
I started fasting at 15 years old. I’ve been in prison for four and a half years and I have about two years left. I still want to continue to fast for Ramadan even if it’s complicated. Outside of prison, it’s not the same – we have our families as well as more food and more options.
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War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic
Issued on: 20/04/2022 - 19:35
Joanna YORK
Russia shares a maritime border in the Arctic with European and American members of NATO. While environmental concerns and economic interests have typically dominated collaboration in the region, the war in Ukraine threatens to upset this careful balance.
Russia’s senior diplomat at the Arctic Council intergovernmental forum, Nikolai Korchunov, spoke out on April 17 about NATO’s increased presence in the Arctic since the war in Ukraine began. He said long-planned military drills between NATO, Finland and Sweden in the region in March were “a cause for concern” for Russia.
“The Alliance recently held another large-scale military exercise in northern Norway. In our view, this does not contribute to the security of the region," he said.
If the Western military alliance continues its Arctic activities, "unintended incidents" might occur, he said, without specifying what these might be.
In such a unique part of the world, “incidents” of any kind could disrupt a fragile balance.
The Arctic is a potential goldmine for energy resources and shipping routes, often governed by complex bilateral agreements between the Arctic states. The eight Arctic countries – Canada, Finland, Denmark, the United States, Iceland, Norway, Sweden and Russia – typically collaborate. United by their shared Arctic coastline, harsh environmental conditions have led them to forge agreements on maritime law, environmental balance and security needs as basic as conducting effective search-and-rescue operations.
“The relationships in the Arctic are not ones that can be broken apart quickly, easily or lightly, nor should they be,” said Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in the political science department of University College London, in an interview with FRANCE 24. “There are critical issues in the Arctic that need to be kept stable for short-term and long-term stability.”
But there are signs that Russia’s invasion of Ukraine is already disrupting this careful balance. Russia now shares the Arctic coastline with five NATO member states, plus Finland and Sweden – all of whom are sending military and financial support to help Ukraine fight against the Russian invasion.
All the members of the Arctic Council aside from Russia announced in March they would boycott talks in Russia, currently chairing the Atlantic Council until 2023, due to its “flagrant violation” of Ukraine’s sovereignty. As such, the group’s work has been put on hold.
“It’s very unusual,” Garson says. “The Arctic Council has survived periods of tension, but what we're seeing in the Ukraine is a huge turning point in history. We can't dismiss how that might affect tried and tested alliances.”
‘A fifth ocean on top of the world’
Political and economic concerns in the Arctic are defined by its unique and rapidly changing climate. While the south Arctic is covered in forests, further north the land becomes treeless, dominated by tundra, deserts and ice that is rapidly melting due to climate change.
In the past 30 years the thickest ice in the Arctic has declined by 95 percent. If greenhouse gas emissions continue to increase at their current rate, the Arctic could be ice-free in the summer by 2040.
Increased human presence poses an additional threat to a natural landscape that is already under pressure.
Traditionally, the urgent climate situation has been a key reason for international cooperation. The first step towards the formation of the Arctic Council was the Arctic Environmental Protection Strategy signed in 1991 as an agreement between the Arctic states and Indigenous people’s organisations.
But the dramatic loss of ice is changing the political and economic landscape in the region. “We have basically a fifth ocean opening on the top of the world,” said Katarzyna Zysk, professor at the Norwegian Institute for Defence Studies. “And when that ocean is open, it will be used for economic and military purposes.”
In Russia, loss of ice is also changing the military focus. Of the total Arctic Ocean coastline, 53 percent is Russian. “It is a huge, vast area,” Zysk says. “Those borders were protected by ice, but now the ice is disappearing. That means the region can be used, potentially, in an attack on Russia.”
Consequently, Russia has been increasing its military presence in the far north. The most obvious example of this is its Arctic navy, the Northern Fleet, established in 2014 and based on the Kola Peninsula near the border with Finland and Norway.
Its arsenal includes submarines armed with nuclear-powered missiles, anti-submarine aircraft, aircraft carriers and ships armed with missiles, among others. “The Northern Fleet is the strongest part of the Russian Navy,” Zysk says. “Russia has their largest share of strategic submarines and other important non-nuclear capabilities on the Kola Peninsula.”
‘Ukraine was a game changer’
The establishment of the Northern Fleet coincided with Russia’s annexation of the Crimean Peninsula from Ukraine. To international observers, Russia’s military activities in the Arctic took on an increasingly aggressive stance, raising the stakes for other Arctic states.
“The major thrust of NATO's interests in the Arctic came after the annexation of Crimea,” Zysk says. “Ukraine was a game changer, because even though Russia had been generally cooperative and predictable in the Arctic, NATO could not detach what Russia was doing in Ukraine from its military expansion in the Arctic.”
This meant also increasing NATO’s presence in the Arctic to ensure that if Article Five were triggered by a Russian attack in the region, the group could provide the required collective defence. However, Russia also continued increasing its forces. From 2016 onwards, it upped the frequency of its military exercises in the Arctic, even displaying an “ability to project power beyond its Arctic waters and assert maritime control”, according to the nonprofit policy research organisation The Center for Strategic and International Studies.
The current war in Ukraine has raised the stakes once again. If Sweden and Finland join NATO – as both are seriously considering doing – all the Arctic states except Russia will be part of the military alliance.
“NATO will then have a strategic re-evaluation of how the Arctic sits within the alliance, and decisions NATO will take will set the future relationship,” Garson says. “Given the rumblings from Russia about this potential NATO expansion, that could cause tension.”
Most recently, these rumblings include an April 14 threat that if Sweden and Finland join NATO then Russia would deploy nuclear weapons and hypersonic missiles to the Baltic region.
“There are some scenarios you could imagine, where Russia would challenge Article Five,” Zysk says. “One possibility is that Russia could do it in the Arctic because it has a relatively strong military presence there compared to the other NATO states.”
‘The leading actor in the Arctic’
However, Russia is not necessarily building up its military force in the Arctic for an attack – it has plenty there to protect, too.
A 2008 study by the US Geological Survey found that the Arctic could be home to the largest unexplored oil and gas reserves on Earth, storing billions of barrels of unmined energy resources. Much of the reserves are thought to be offshore, in Russian seas.
Oil and gas are not the only potential assets. “The region is very rich not only in energy, but also mineral resources, a lot of which are in the Russian Arctic,” Zysk says. “There are also very well-preserved fish stocks that are valuable, considering the growing food crisis in the world.”
In addition there is potential for a lucrative economic future as a transport hub. The Northern Sea Route that runs along Russia’s north coast is currently blocked by ice for most of the year – but if it weren’t, it could become a highly profitable shipping channel. For example, shipping times and fuel costs for transporting goods between China and Europe would be cut dramatically if they could travel via the Arctic instead of the current route via South Asia and through the Suez Canal.
These possible future scenarios have increased international interest in the Arctic. In addition to the eight core members with territories in the Arctic, the Arctic Council also has 13 council observers that can propose projects in the region. These include France, Germany, the UK and, most notably, China, which has been actively setting up Arctic research stations and investing in mining and energy.
This international interest in the riches of the Arctic has also compelled Russia to play a more dominant role in the region. “It has been stimulating Russia to strengthen its position, because Russia sees itself as the leading actor in the Arctic – and for good reasons, if you look at the geography,” Zysk says.
So far, however, there seems to be little appetite from Russia to extend this role to military clashes in the far north, despite the confrontation in Ukraine pitting Arctic states against each other.
“My reading is that Russia has been actually trying to avoid escalation,” Zysk says. Following NATO exercises with Finland and Sweden in early March, NATO troops participated in another exercise in Norway on March 25. The Russia response was muted – it released a statement in protest, and conducted its own military training exercises on the same day.
“Russia always protests when NATO does military exercises close to its borders,” Zysk says. “But we haven't seen any provocative behaviour from Russia in the Arctic. I think Russia is actually trying to avoid escalating [international reaction to] the conflict in Ukraine, and also its military is already fully engaged there.”
Among Western allies, too, the war in Ukraine may prove to be a turning point for political relations in the Arctic, but not necessarily a rupture. “The Arctic Council has paused, temporarily, its work, but it’s not breaking apart,” Garson says. “More than anything, trust has been severely broken in relationships with Russia, so Arctic states are rethinking how they go forward.”
In a part of the world dominated by such a challenging natural landscape it might be that the necessity for collaboration and cooperation between Arctic states ultimately overrides political tensions. “The Arctic is governed by quite a complex web of bilateral and multilateral agreements, and I think the nations will be careful of walking away from them too quickly,” Garson says. “There will be a will for political cooperation.”
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Arctic nations pledge to cooperate on climate despite rising tensions
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Exploiting Arctic resources: 'Part of the problem, but also part of the solution'
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A year trapped in thin ice: Lessons from the Arctic
France24 - World
Queen Elizabeth II's 96th birthday marked with gun salutes
Issued on: 21/04/2022 - 13:47
NEWS WIRES
Queen Elizabeth celebrated her 96th birthday at her Sandringham estate on Thursday as gun salutes rang out across London and Windsor and military bands played "Happy Birthday".
Britain's longest serving monarch, who celebrates a historic platinum jubilee this year, was pictured with two white ponies in a photo released for the occasion.
Government ministers joined members of the royal family in sending their best wishes to the queen, who has stepped back from most public duties this year over concerns about her health.
She has travelled from Windsor Castle, west of London, to spend her birthday at her estate in Sandringham, Norfolk.
"An inspiration to so many across the UK, the Commonwealth and the world, it's particularly special to be celebrating in this Platinum Jubilee year," her grandson Prince William and his wife Kate said on Twitter.
Prime Minister Boris Johnson, who is visiting India, wished the queen a happy birthday and paid a "heartfelt tribute" to her "70 years of dedicated and faultless service to our country and the Commonwealth" in a video message.
Toymaker Mattel launched a commemorative Barbie doll of the queen dressed in an ivory gown with a blue sash and wearing her wedding tiara to mark the jubilee.
Elizabeth became the queen of Britain and more than a dozen other realms including Canada, Australia and New Zealand on the death of her father King George VI on Feb. 6, 1952, while she was in Kenya on an international tour.
The news was broken to her by her husband Prince Philip, who died last year aged 99 after more than seven decades by her side.
When she ascended the throne, Josef Stalin, Mao Zedong and Harry Truman were running the Soviet Union, China and the United States, respectively, while Winston Churchill was British prime minister.
Elizabeth has largely avoided the public spotlight after spending a night in hospital in October for an unspecified ailment and being ordered to rest. She tested positive for COVID-19 in February and has said she was left very tired.
She has missed events including the Remembrance Sunday gathering and Easter service, but she joined other members of her family and dignitaries at a memorial service for her husband at London's Westminster abbey last month.
(REUTERS)
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Seventy years on the throne: The life and legacy of Britain's Queen Elizabeth II
OBITUARY
Britain's Prince Philip, the Queen’s ‘strength and stay’ for seven decades
'We're all weeping with you, Ma'am': British press bids farewell to Philip
France24 - World
IS group claims deadly blast at Shiite mosque amid series of attacks across Afghanistan
Issued on: 21/04/2022 - 16:33
FRANCE 24
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Vedika BAHL
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A series of explosions across Afghanistan on Thursday killed at least 16 people and wounded scores more, according to police and health officials. The Islamic State (IS) group's local affiliate claimed an attack on a Shiite mosque in the northern city of Mazar-e-Sharif, which killed at least 11 people.
An attack in Kunduz, another northern Afghan city, killed at least four people and wounded 18 others, according to a Kunduz police spokesman.
The explosions happened during the Islamic holy month of Ramadan and two days after blasts tore through a high school in a predominantly Shiite Hazara area of the capital, Kabul, killing at least six.
Grisly images of victims being carried to hospital from Seh Dokan mosque in Mazar-e-Sharif, capital of the northern Balkh province, were posted on social media.
"Blood and fear are everywhere," Ahmad Zia Zindani, spokesman for the Balkh provincial public health department, told AFP, adding "people were screaming" while seeking news of their relatives at the hospital.
"Relatives of victims were arriving at city hospitals looking for their near and dear ones. Many residents were also coming to donate blood," Zindani said.
In Kunduz, a bicycle bomb targeted a vehicle carrying mechanics working for the Taliban.
Afghanistan's Shiite Hazara community, which makes up between 10 and 20 percent of the country's 38 million people, has long been the target of the IS group, who consider them heretics.
'Booby-trapped bag' in mosque
"The soldiers of the caliphate managed to get a booby-trapped bag" inside the Mazar-e-Sharif mosque, detonating it from afar after it was packed with worshippers, the IS group said in a statement.
On Tuesday, two blasts outside a school in a Shiite neighbourhood of Kabul killed at least six people and wounded 25 others.
No group claimed responsibility for that attack.
Taliban officials insist their forces have defeated the IS group, but analysts say the jihadist group is a key security challenge.
Since seizing power, the Taliban have regularly raided suspected IS group hideouts in the eastern Nangarhar province.
In May last year at least 85 people – mainly female students – were killed and about 300 wounded when three bombs exploded near their school in the Shiite dominated Dasht-e-Barchi neighbourhood of Kabul.
No group claimed responsibility for that attack, but in October 2020, the IS group admitted a suicide attack on an educational centre in the same area that killed 24 people, including students.
In May 2020, the group was blamed for a bloody attack on a maternity ward of a hospital in the same neighbourhood that killed 25 people, including new mothers.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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AfghanistanRoadside bomb tears through bus in western Afghanistan
‘Open the schools’: Afghan women protest against Taliban reversal on education
Several killed in twin explosions at Shiite school in Afghan capital
France24 - World
Gaza militants fire rockets, Israel responds with strikes in biggest escalation since last war
Issued on: 21/04/2022 - 01:31Modified: 21/04/2022 - 03:08
NEWS WIRES
Palestinian militants fired volleys of rockets from Gaza into Israel, which responded with air strikes in the early hours of Thursday in the biggest escalation since an 11-day war last year.
A rocket from Gaza on Wednesday evening fell harmlessly in a garden in the southern Israeli city of Sderot, police said.
Israel struck back in central Gaza after midnight, witnesses and security sources said, prompting further launches of at least four rockets by militants in the besieged territory.
Israel said its jets had targeted a military post and a tunnel complex "containing raw chemicals used for the manufacturing of rocket engines".
Hamas, the Islamist movement which rules the Gaza Strip, said it had fired surface-to-air rockets at Israeli planes.
The exchanges come after nearly a month of deadly violence in Israel and the Palestinian territories, focused on Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount.
Israeli police said Thursday that dozens of rioters had thrown stones and petrol bombs from the mosque.
"A violent splinter group is stopping Muslim worshippers from entering the mosque and causing damage to the site," the police alleged.
Seven Palestinians, all residents of Israeli-annexed east Jerusalem, had been arrested on suspicion of taking part in "violent incidents" on Wednesday, it added.
'Death to the Arabs'
Hours earlier, Israeli police had blocked crowds of Jewish ultra-nationalist protesters from approaching the Muslim quarter of Jerusalem's Old City, aiming to head off an escalation after four weeks of violence that have left at least 36 people dead.
Last year, a similar ultra-nationalist march had been scheduled in the Old City when Hamas launched a barrage of rockets towards Israel, sparking the 11-day war.
Early Wednesday evening, more than 1,000 ultra-nationalist demonstrators waving Israeli flags had gathered, some shouting "death to the Arabs", but police blocked them from reaching Damascus Gate and the Old City's Muslim quarter.
Far-right lawmaker Itamar Ben Gvir, a controversial opposition politician, led the protest after being barred from the Damascus Gate area earlier in the day by Prime Minister Naftali Bennett.
"I'll say it clearly, I'm not going to blink, not going to fold," Ben Gvir told AFP, as his supporters chanted "Bennett go home!"
"I'm not allowed to enter Damascus Gate," the former lawyer said. "Based on what law?"
Bennett said earlier that he had blocked the rally for security reasons.
"I have no intention of allowing petty politics to endanger human lives," he said.
"I will not allow a political provocation by Ben Gvir to endanger IDF (Israeli army) soldiers and Israeli police officers, and render their already heavy task even heavier."
Ben Gvir retorted Thursday that "some Jews don't surrender to Hamas".
'Deeply concerned'
Tensions are high as the Jewish Passover festival coincides with the Muslim holy month of Ramadan.
Palestinians and Israeli Arabs carried out four deadly attacks in Israel in late March and early April that claimed 14 lives, mostly civilians.
A total of 23 Palestinians have been killed since March 22, including assailants who targeted Israelis, according to an AFP tally.
On Tuesday, Israel carried out its first strike on Gaza in months, in response to the first rocket since January from the Palestinian enclave.
UN chief Antonio Guterres said he was "deeply concerned by the deteriorating situation in Jerusalem".
He added that he was in contact with the parties to press them "to do all they can to lower tensions, avoid inflammatory actions and rhetoric".
Bennett, himself a right-winger and a key figure in Israel's settlement movement, leads an ideologically divided coalition government.
His coalition this month lost its majority in the 120-seat Knesset, Israel's parliament, after a member left in a dispute over the use of leavened bread products in hospitals during Passover.
Then on Sunday, the Raam party, drawn from the country's Arab-Israeli minority, suspended its support for the coalition over the Al-Aqsa violence.
Right-wing lawmakers are under pressure to quit Israel's government, which is seen by some on the right as being too favourable to Palestinians and Israel's Arab minority.
(AFP)
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Blinken calls on Israel, Palestinians to 'end the cycle of violence'
Israel hits Gaza after rocket attack as Jerusalem tensions escalate
Israel intercepts rocket fired from Gaza as tensions soar
France24 - World
PSG poised to clinch 10th French title after win at Angers, but Marseille soldier on
Issued on: 20/04/2022 - 23:43
NEWS WIRES
Paris St Germain are on the verge of a record-equalling 10th French title after goals by Kylian Mbappé, Sergio Ramos and Marquinhos earned them a 3-0 victory at Angers in Ligue 1 on Wednesday.
The result put the capital side on 77 points, leading second-placed Olympique de Marseille, who beat Nantes 3-2, by 15 points with five games left.
Should PSG avoid defeat at the Parc des Princes against RC Lens on Saturday, they will clinch the title that puts them level on 10 with St Etienne, who won their titles between 1957 and 1981.
Stade Rennais are third on 56 points after losing 2-1 at Racing Strasbourg, who are now fourth behind them on goal difference.
Also on 56 points are fifth-placed Monaco who beat Nice 1-0 at home.
The top two qualify directly for the Champions League group stage while the third-placed side will play the third qualifying round.
With Lionel Messi and Marco Verratti missing the game through injury, PSG were still a cut above at Angers.
Mbappé put them ahead with his 22nd league goal of the season as he fired home a low shot from just outside the box that Anthony Mandrea could only touch with the tip of his gloves on 28 minutes.
Nine minutes later, Angers threatened with Mohamed-Ali Cho’s strike hitting Keylor Navas’s post.
But PSG doubled their tally on the stroke of halftime when Ramos headed home from Angel di Maria’s cross.
Marquinhos put the result beyond doubt in the 77th minute with a header from another perfect cross by Di Maria, who started in the absence of Messi.
PSG finished with 10 men after substitute Edouard Michut was sent off for a brutal tackle on Romain Thomas.
In Marseille, OM knew that they needed to win to delay PSG’s title celebrations and they twice came from behind to do so.
The visitors opened the scoring when Andrei Girotto headed home after 26 minutes, only for Dimitri Payet to level 13 minutes later with a penalty following a foul by Nicolas Pallois on Boubacar Kamara.
Pallois, however, made up for his mistake with a superb whipped cross that was cleared into the path of Marcus Coco, who found the back of the net with a fine volley one minute from the break.
Payet equalised with another penalty after a foul by Fabio Da Silva on Cedric Bakambu in the 55th minute.
Backed by a raucous crowd, Jorge Sampaoli’s side effectively wrapped it up in the 75th when Amine Harit found the back of the net with a low shot from Gerson’s cutback.
Elsewhere, RC Lens beat Montpellier 2-0 at home to cement seventh place. They have 53 points and trail sixth-placed Nice by one point.
(REUTERS)
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PSG edge closer to winning 10th Ligue 1 title after 2-1 win against Marseille
Mbappé hands PSG late win against Rennes ahead of Real Madrid showdown
FootballChampions League: Benzema hat-trick stuns PSG as Real Madrid make epic comeback
France24 - World
‘We’re done with dead kids’: Fentanyl test strips come to California bars
Issued on: 22/04/2022 - 13:50
Sam BALL
Test strips that can detect the presence of fentanyl are becoming increasingly common in bars and restaurants across the San Francisco Bay Area as a way for drug users accidentally overdosing on the potentially fatal opioid, which has contributed to nearly 500,000 deaths in the US over the past two decades.
Opex 360
Artillerie : M. Macron annonce la livraison par la France de CAESAr à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 22 avril 2022
Début mars, le député Alexis Corbière s’était fait taper sur les droits pour avoir indiqué, à l’antenne de franceinfo, que la France avait livré « des gilets par balles et quelques missiles antichars » aux forces ukrainennes afin d’aider celles-ci à faire face à l’invasion russe.
« Communiquer sur ce que nous envoyons à l’Ukraine, c’est communiquer sur ce dont l’Ukraine a besoin et donc, c’est communiquer y compris à la Russie sur ce qui manque à l’Ukraine dans cette guerre. Et donc, en responsabilité, nous avons fait le choix de ne pas communiquer sur cette liste », avait en effet réagi Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.
Or, la liste des équipements militaires livrés à l’Ukraine par la France aurait été communiquée quelques jours plus tôt aux députés, lors d’une audition de Martin Briens, le directeur du cabinet civil et militaire de Florence Parly, la ministre des Armées. « Aurait » car le compte-rendu de celle-ci n’a pas été publié [et c’est d’ailleurs ainsi pour toutes les auditions parlementaires relatives à l’Ukraine…].
Cela étant, M. Corbière n’avait pas fait une entorse au secret défense étant donné que seuls les parlementaires de la Délégation au renseignement y sont astreint. En outre, les quoditiens Le Monde et L’Opinion avaient révélé, plus tard, que l’aide militaire fournie par la France aux forces ukrainiennes comprenait des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin [acquis aux États-Unis pour les opérations en Afghanistan, ndlr] et de l’imagerie satellitaire. Dans quelle proportion? Mystère…
Toujours est-il que, via un communiqué publié le 13 avril, le ministère des Armées précisa que la « valeur des équipements […] livrés à Kiev s’élevait à 100 millions d’euros d’euros : moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés par l’Ukraine ».
Visiblement, tout n’a pas encore été dit à ce sujet… À deux jours du second tour de l’élection présidentielle, dans un entretien accordé à Ouest-France, au Westdeutsche Allgemeine Zeitung [Allemagne] et au Corriere della Sera [Italie], le président Macron a confirmé que la France avait bien livré des missiles anti-char MILAN… mais aussi révélé que des Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] faisaient partie du lot. Ce qui est une annonce majeure.
« Chacun prend ses responsabilités avec ses équilibres politiques, et je ne m’immisce pas dans la vie politique des uns et des autres. Nous sommes très coordonnés. J’ai parlé avant-hier au chancelier [Olaf] Scholz sur ce sujet. Nous livrons quand même des équipements conséquents, des MILAN aux César [sic] en passant par plusieurs types d’armements. Je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance », a en effet déclaré Emmanuel Macron. [À noter que la version allemande de cet entretien ne mentionne pas les CAESAr…]
Si la livraison potentielle de chars et de pièces d’artillerie à l’Ukraine fait l’objet d’un débat public en Allemagne, rien de tel en France… alors que la révélation de M. Macron pose plusieurs questions : combien de CAESAr ont été livrés? Viennent-ils de l’inventaire de l’armée de Terre, qui n’en compte actuellement que 76 unités [un CAESAr ayant été perdu en opération ndlr]? Vont-ils être prélevés parmi les exemplaires commandés par le Maroc, le Danemark et la République tchèque, ces deux pays ayant opté pour la version 8×8, différente de celle mis en oeuvre par les artilleurs français? Quand les militaires ukrainiens vont-ils être formés? Quand et comment ces pièces d’artillerie seront-elles livrées? Pourquoi des CAESAr et non des canons AUF1 et TRF1 de 155 mm?
Quelques réponses ont été obtenues par Ouest France. Ainsi, le journal indique qu’il s’agirait de prélever 12 CAESAr parmi ceux de de l’armée de Terre [soit 15% de la dotation actuelle en moins!]. Et quarante artilleurs ukrainiens sont attendus en France pour être formés à leur utilisation.
Pour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit la commande de 32 CAESAr supplémentaires afin de porter leur nombre d’exemplaires en service au sein de l’armée de Terre à 109. En février, le Premier ministre, Jean Castex, a notifié à Nexter un contrat de 600 millions d’euros pour le développement du CAESAr de nouvelle génération [NG ou Mark II].
Et, à l’issue de quatre année de développement et de qualification de cette nouvelle version, la Direction générale de l’armement [DGA] aura à choisir entre deux solutions : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 systèmes restants mis en oeuvre par l’armée de Terre. A priori, après l’annonce de M. Macron, on devrait aller vers la première option…
Quoi qu’il en soit, et outre les CAESAr, les forces ukrainiennes recevront aussi des obusiers automoteurs PzH2000 de facture allemande, ceux-ci devant être prélevés parmi les 64 que possède l’armée royale néerlandaise. Et les États-Unis ont annoncé qu’ils leur livreront un total de 90 canons tractés M777 de 155 mm.
France24 - World
'We might have to leave quickly': Finns living near border keep a watchful eye on Russia
Issued on: 15/04/2022 - 19:04Modified: 16/04/2022 - 11:29
Sam BALL
In the Finnish town of Imatra, on the country's eastern border with Russia, residents are keeping a watchful eye on their neighbours to the east as tensions mount over Moscow's invasion of Ukraine. For some, the threat of confrontation with Russia recalls one of the darker chapters in the country's past.
El País (ESP)
Friburgo: la ciudad donde se cumplen todos los requisitos del encanto alemán
LONELY PLANETCalles empedradas, casas con gabletes, una antigua universidad y un perfil urbano presidido por el chapitel de su catedral. Bajo una apariencia de postal aguarda una de las urbes más dinámicas y sostenibles del país, base ideal para explorar la Selva Negra
Friburgo de Brisgovia (como se conoce a la ciudad alemana para distinguirla de la Friburgo suiza) ha sido pionera del movimiento ecologista en Alemania desde que, en 1975, los activistas locales impidieron la construcción de una central nuclear en las inmediaciones. Una inteligente red de transporte público, el doble de bicicletas que de automóviles e infinidad de espacios verdes son algunos de los ingredientes básicos de su cóctel ecologista. A ello hay que agregar los muchos paneles solares en viviendas, edificios públicos, iglesias y hasta en su estadio de fútbol para aprovechar la abundante luz solar de la región. Añádanse varios barrios sostenibles llenos de casas que generan más energía de la que consumen, un parque industrial verde, el mayor instituto de investigación solar de Europa y un nuevo ayuntamiento de impresionante factura, que, además, es el primero del mundo con un concepto de energía cero.
Más información en la guía de Múnich y la Selva Negra de Lonely Planet, y en www.lonelyplanet.es.
Todo ello contribuye a crear la envidiable calidad de vida de la capital de la Selva Negra, algo de lo que sus 232.000 habitantes están orgullosos y que hace de esta recoleta ciudad un lugar más que interesante. Y, además, un detalle nada desdeñable para los visitantes: es la ciudad más calurosa de Alemania, con 2.000 horas de sol al año. Cuando los pueblos cercanos de las montañas siguen cubiertos de nieve, los árboles de Friburgo ya se tiñen de flores blancas y sus habitantes beben cerveza en las terrazas junto al río.
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Tentaciones del casco antiguo
Al pie de los viñedos y bosques de la Selva Negra, Friburgo es una alegre ciudad universitaria famosa, sobre todo, porque uno puede pensar por un momento que está en un cuento medieval. En su Altstadt (o casco antiguo) se mantienen las casas con gabletes, los callejones empedrados y las fachadas de colores.
Pasear sin rumbo por el centro histórico y conocer el ambiente despreocupado de Friburgo es un placer gracias a un amable trazado, plazas rodeadas de cafés y la ausencia de coches. Después de que buena parte de la ciudad quedara destruida tras los bombardeos de la II Guerra Mundial, urbanistas con visión de futuro decidieron reconstruir el centro de acuerdo a su trazado medieval y prohibir el tráfico motorizado en él.
Se puede empezar el paseo en la imponente catedral gótica, Freiburger Münster, la joya de la ciudad, con su chapitel que se alza hasta las nubes, sus gárgolas burlonas y su intrincado portal. Se eleva por encima de la plaza del mercado y deslumbra por sus vidrieras, financiadas en tiempos medievales por los gremios. La luz que atraviesa los vitrales caleidoscópicos crea el ambiente de recogimiento que el interior requiere. Conviene fijarse en el altar, donde hay una obra maestra de Hans Baldung Grien, pupilo de Alberto Durero. Desde su torre octogonal, coronada por un chapitel afiligranado, en días despejados se puede divisar la cordillera francesa de los Vosgos.
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Mercados, puertas, calles y mansiones
Si la catedral es el corazón espiritual de Friburgo, el concurrido mercado de la plaza (Münstermarkt) cercana es su alma culinaria. Los días laborables por la mañana se convierte en un festín de sabores y colores cuando los productores locales colocan el género de temporada, una tradición que se remonta a 1120, cuando se fundó la ciudad. A un lado distinguiremos el humo que sale de una hilera de parrillas que asan el tentempié local de culto, la lange rote, una salchicha de 30 centímetros que se sirve con mostaza en un pequeño panecillo.
Tentempié en mano, se puede dar un paseo hasta otro lugar emblemático: el Historisches Kaufhaus, un almacén comercial porticado del siglo XVI fácilmente reconocible por su llamativa fachada roja. Se alza frente a la fachada sur de la catedral, adornada con torrecillas revestidas de azulejos de colores. Fue una casa de comerciantes de principios del siglo XIV y presume sobre el balcón de los escudos de armas y de cuatro figuras que representan la lealtad de esta ciudad a la Casa de Habsburgo.
Pero el Aldstadt son también sus calles y sus puertas (conserva dos puertas medievales intactas). Entre las plazas de la ciudad, la más bonita es, sin duda, la del Ayuntamiento (Rathausplatz), estupenda para relajarse en uno de sus cafés a la sombra de los castaños. Inevitable tomar fotos del rojo Ayuntamiento Viejo, del siglo XVI (donde hoy está la oficina de turismo) y del Nuevo Ayuntamiento, del siglo XIX.
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Otra visita interesante es el Augustinermuseum, un monasterio muy bien restaurado que es un viaje al pasado a través de los artistas de diversas épocas, con obras maestras de artistas renacentistas.
Otro de los vestigios históricos más originales de Friburgo es la red de pequeños canales conocida como Bächle. Estas canaletas pavimentadas, que discurren en paralelo a las calles empedradas, llevan agua desviada del río Dreisam e inicialmente se usaban para abrevar al ganado y apagar incendios. Hoy, además de ser pintorescas, aportan un ingenioso sistema de refrigeración natural cuando aprieta el calor. No hay ningún problema si quieren sumergir los pies, pero cuidado con meterse en el agua: según la tradición, quien lo haga deberá casarse con un friburgués.
Hacia las montañas
Para los viajeros aficionados a los mitos y leyendas es obligado salir de la ciudad y adentrarse en la Selva Negra, donde cada aldea de vigas entramadas parece salida de un cuento de hadas. Detrás de cada curva de la carretera hay un paisaje que merece la pena: cascadas, lagos resplandecientes, relojes de cuco del tamaño de una casa, viñedos, cafés y restaurantes que sirven la célebre tarta Selva Negra empapada en kirsch.
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Friburgo parece empequeñecer a medida que uno deja atrás la ciudad y se interna en los bosques y prados que forman las laderas del Schauinsland, monte de la Selva Negra de 1.264 metros. De la localidad de Horben, en la ladera occidental de la montaña y muy cerca de Friburgo, parte el Schauinslandbahn, el teleférico más largo de Alemania y el primero diseñado para el transporte de pasajeros en todo el mundo, en 1930. Es una manera rápida de ir de Friburgo a las montañas de la Selva Negra. Arriba hay una torre de vigilancia con unas vistas asombrosas del valle del Rin y los Alpes, además de rutas ciclistas y para el senderismo.
Son el excursionismo, el ciclismo y otras actividades de bajo impacto por la naturaleza los que realmente conectan al viajero con esta tierra. El Westweg, el primer sendero de larga distancia de Alemania, fue trazado por intrépidos pioneros hace un siglo. Esta ruta de 285 kilómetros pasa por valles y bosques, por picos y lagos impregnados en leyendas. Es una auténtica aventura que va desde Pforzheim, al norte de la Selva Negra, hasta Basilea, ya en Suiza.
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El compromiso de Friburgo con la naturaleza, la conservación y la sostenibilidad se extienden también hasta la Selva Negra. Junto a 28 comunidades rurales, la ciudad forma parte de la Reserva de la Biosfera de la Selva Negra, reconocida por la Unesco en 2017: un paisaje maravillosamente variopinto con un clima que oscila de subalpino a casi mediterráneo. Las mariposas revolotean y el amenazado lince merodea entre grandes extensiones que aúnan bosque, páramos, ríos y lagos, mientras antiguas razas de ganado pastan en los Allmend, de una asombrosa biodiversidad. La preservación de estos pastizales es clave para una reserva que se está consolidando como un modelo para la coexistencia sostenible de naturaleza, personas y comercio.
El parque nacional de la Selva Negra —el parque natural más grande de Alemania— es un paraíso al aire libre de brezales, lagos de circos glaciares, valles profundos, montañas y bosques de coníferas. En sus 100 kilómetros cuadrados en el norte de la Selva Negra, entre Baden-Baden y Freudenstadt, y en torno a la Ruta Alta de la Selva Negra, el valle del Murg y el Mummelsse, la naturaleza depende de sí misma. Abundan las rutas de senderismo y ciclismo y los recorridos de descubrimiento para niños.
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Baden-Baden, epicentro termal
A Friburgo no se suele llegar por casualidad. Casi todos los que descubren esta pequeña ciudad alemana vienen atraídos por el entorno y el gancho de otros rincones muy populares de la Selva Negra, como la ciudad balnearia de Baden-Baden o los bucólicos pueblecitos de postal que siempre ha publicitado este rincón de Alemania.
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Baden-Baden, a poco más de una hora en coche, es visita casi obligada. Su lujoso ambiente art nouveau de otros tiempos y sus aguas curativas han atraído a ricos, famosos y miembros de la realeza, entre los que hay que incluir a la reina Victoria, a Bismarck o a Obama, entre otros muchos. Una vez allí se puede elegir spa. Por ejemplo, el Friedrichsbad, en un palacio decimonónico decorado con mármol y mosaicos. Mark Twain, otro de los ilustres visitantes de Bade-Baden, dijo que con el tratamiento de vapor, exfoliación y baño de agua caliente-fría de esos baños romano-irlandeses “a los 10 minutos se olvida el tiempo; a los 20, el mundo”. Otra opción es el moderno y acristalado Caracalla Spa, con grutas y piscinas interiores, y al aire libre, que aprovecha al máximo las aguas ricas en minerales. Hay saunas que van del estilo “bosque rústico” a la variedad “infernal” a 95 grados centígrados. También se puede disfrutar de las aguas en el Trinkhalle, una galería neoclásica en un cuidado parque que se construyó en 1839, como adición a la Kurhaus. El pórtico, de 90 metros de longitud, está decorado con frescos del siglo XIX que representan leyendas locales. Y, como no podía ser menos en unas termas decimonónicas, en Baden-Baden no falta el casino, al que Marlene Dietrich calificó como el más bonito del mundo. Y no hace falta entrar a jugar: se puede ver en visita guiada.
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Excursiones imprescindibles: Schiltach y Triberg
Para ver pueblos bonitos como los de las postales de la Selva Negra, no hace falta irse muy lejos de Friburgo. Una excursión muy típica es Triberg, una población que abunda en superlativos: tiene la cascada más alta de Alemania, conserva la receta original de 1915 de la tarta Selva Negra y es la capital de los relojes de cuco más grandes del mundo. En los crudos inviernos la gente se reunía en las granjas aisladas por la nieve para tallar relojes de cuco y, en un destello de genialidad, se aprovechó la cascada para suministrar energía a las primeras farolas eléctricas del país en 1884. Las cascadas de Triberg son todo un espectáculo, y aún presumen de un salvaje romanticismo. Y en cualquiera de los cafés de esta localidad puede probarse la receta original de la tarta conocida en todo el mundo como Selva Negra, un pastel de chocolate aromatizado con brandi de cerezas, nata montada, guindas y más capas de nata y virutas de chocolate.
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Otro de los rincones a los que ningún excursionista renuncia a ir desde Frigurgo es Schiltach, a una hora de camino, hacia el norte. Esta población medieval parece demasiado bonita para ser real. Sus casas con entramados de madera restaurados, que en su día fueron casas de curtidores, comerciantes y constructores de balsa, se llenan de geranios rojos en verano. La tala de árboles aquí fue una gran industria hasta el siglo XIX y se construían grandes balsas para transportar la madera a los Países Bajos. Hoy es un lugar delicioso para una excursión.
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Mali : La force Barkhane visée par une nouvelle attaque informationnelle après son retrait de Gossi
par Laurent Lagneau · 22 avril 2022
Depuis près de trois ans, la force Barkhane est la cible de campagnes de fausses informations, en particulier au Mali. Cette désinformation n’est pas le seul fait des réseaux sociaux. Ainsi, en février 2020, l’ambassadeur du Mali en France, Toumani Djimé Diallo, avait colporté des rumeurs sur des comportements prêtés aux légionnaires français qui lui valurent d’être rappelés à Bamako…
Quoi qu’il en soit, ces fausses informations visant Barkhane en particulier, et les forces françaises en général, a conduit le ministère des Armées à adopter, en octobre 2021, une doctrine de « lutte informatique d’influence » [L2I] afin de « détecter, caractériser, contrer des attaques ou appuyer la communication stratégique associée à une opération » sans déroger aux « principes éthiques qui guident l’action de nos armées ».
Une « information fausse, manipulée ou subvertie » est une « arme » qui « a permis à certains groupes terroristes de prospérer » et qui est « utilisée avec de plus en plus de résultats par nos compétiteurs stratégiques », avait alors justifié Florence Parly, la ministre des Armées.
Et les difficultés rencontrées lors de la traversée du Burkina Faso et du Niger par un convoi de Barkhane, en novembre 2021, ont d’ailleurs souligné l’importance de cette lutte informatique d’influence, les militaires français ayant été pris à partie par des civils ayant été réceptifs à de fausses informations faisant le jeu de la Russie.
Cela étant, le retrait militaire français du Mali ne semble pas mettre un terme à ces « attaques informationnelles » contre Barkhane, comme le montre la rétrocession de la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux forces armées maliennes [FAMa], qui a eu lieu le 19 avril.
La veille, via le compte de « @Walid_Leberbere » sur Twitter [par ailleurs très suivi, avec 11500 abonnés], il a été avancé que les militaires français avaient « enlevé » cinq personnes [présentées comme étant des « bergers »] à Adiora près de Gossi. Ce qui a généré 49 commentaires [aucun pour démentir cette allégation] et 128 « retweet », dont un par le profil « @DiaDiarra6 », qui serait celui d’un ancien militaire malien reconverti en « analyste politique » et dont la photographie de profil est celle du colonel Assimi Goïta, le chef de la junte au pouvoir à Bamako. L’audience de celui-ci, créé en janvier 2022, est modeste, avec actuellement 450 abonnés [et elle était sans doute moindre à ce moment-là].
Le lendemain, le profil « @DiaDiarra6″ a lié l' »enlèvement » de ces cinq « bergers » au départ des militaires français de Gossi. « Désormais, les habitants de Gossi, qui ont été maltraités par les militaires français (comme le récent enlèvement de civils), sont en sécurité sous la protection de l’armée malienne », a-t-il en effet écrit. Ce qui a suscité une réaction, celle d’un profil créé en décembre 2021 [avec 18 abonnés] et critique de la junte malienne. « Maltraités ? De quelles maltraitances parlez-vous ? Il ne s’agit pas de jeter des mots dans la nature mais il faut aussi les étayer! Avez-vous des preuves précises pour justifier vos propos? » a-t-il interpellé.
Puis, le 21 avril, « @DiaDiarra6 » a publié une photographie et une vidéo d’un charnier [avec au moins cinq cadavres] situé non loin de la BOA de Gossi. « C’est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base », a-t-il affimé.
Or, comme l’a souligné l’État-major des armées [EMA], le transfert de la base de Gossi a « fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa ». Et d’insister : « Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection ». Difficile de croire que les militaires maliens n’auraient pas remarqué la présence d’un charnier s’il y en avait eu un…
Cependant, Barkhane s’attendait à faire l’objet de nouvelles attaques informationnelles après son départ de Gossi… Mais sans doute pas de cette nature. « La possibilité d’une attaque contre la réputation de Barkhane était dans les airs », a ainsi confié une source militaire française au quotidien Le Figaro, qui a été l’un des médias à avoir été invité par l’EMA à visionner des images prouvant l’existence d’une manipulation, orchestrée par le groupe paramilitaire russe Wagner, auquel la junte malienne a recours depuis l’automne dernier.
Les images présentées par l’EMA ont été prises par un « capteur aérien » [drone?] envoyé au-dessus de Gossi dans la nuit du 20 au 21 avril. Selon la description qui en a été faite par Le Figaro et l’AFP, certaines montrent des soldats « probablement maliens » dormir à même le sol, à proximité de tentes abritant « possiblement » des paramilitaires russes.
Puis, sur d’autres, on voit des « soldats de type caucasien », dont la tenue et la posture suggèrent qu’il s’agit de mercenaires russes, « s’affairer autour de cadavres qu’ils recouvrent de sable ». Selon l’EMA, les dépouilles « pourraient provenir d’une opération » menée par les FAMa et Wagner à Hombori, le 19 avril. Cependant, la totalité de ce qui apparaît comme une mise en scène n’a pas pu être filmée, « faute de moyen disponible en permanence » au-dessus de Gossi.
Reste que la comparaison des images publiées par « @DiaDiarra6 » et celles prises par le « capteur aérien » permet de faire un « lien direct entre ce que font les mercenaires de Wagner et ce qui est faussement attribué aux militaires français », explique l’EMA, qui n’a pas l’intention, a priori, de diffusé les vidéos qu’il a en sa possession car elles « n’éviteront pas d’autres théories complotistes ».
En tout cas, pour l’EMA, rapporte l’AFP, ces « exactions témoignent des modes d’action mis en oeuvre par les mercenaires de Wagner, qui sont observés en Centrafrique depuis [son] déploiement et qui ont été dénoncés par de nombreuses organisations internationales et ONG ».
La difficulté dans ce genre d’affaire est démentir des allégations sans pour autant leur donner plus de visibilité… Sans doute aurait-il fallu commencer par signaler les « tweets » mensongers à la plateforme qui les héberge. Mais rien ne garantit que l’on obtienne satisfaction. Seulement, depuis que l’EMA a communiqué sur cette manipulation, le profil « @DiaDiarra6 » a, semble-t-il, gagné en audience. Et les images qu’il a faussement présentées ont obtenu des dizaines de commentaires et de partages supplémentaires – en quelques heures.
France24 - World
Nicaragua: Swimming lessons help would-be migrants cross the Rio Grande
Issued on: 13/04/2022 - 18:06
Sam BALL
Free swimming lessons are being offered to would-be migrants in Esteli, Nicaragua, to help them make the perilous journey to the United States where they will most likely have to cross the dangerous waters of the Rio Grande. Each year dozens of people drown in the river hoping to reach a better life north of the border.
El País (ESP)
Mucho por ver en Priego de Córdoba
ANDALUCÍAUbicado en el parque natural de las Sierras Subbéticas, este municipio es la joya del barroco andaluz y ofrece un excepcional patrimonio natural y el aceite de oliva virgen más premiado
Cuentan los lugareños que por Priego de Córdoba no se pasa, sino que se viene para siempre. Un dicho popular que refleja a la perfección las sensaciones que percibe el viajero al descubrir este hermoso pueblo del parque natural de las Sierras Subbéticas, en el centro de Andalucía. Aquí hay que ir deliberadamente, y lo mejor es dejarse seducir por los encantos y el embrujo que desprenden cada uno de sus rincones monumentales y paisajísticos.
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Una tierra que se sintetiza en un abanico de colores, del verde que preside sus escarpadas sierras con olivares centenarios al azul intenso que resalta las siluetas de un patrimonio heredado de culturas milenarias o el color púrpura con el que las flores engalanan sus calles más castizas. La máxima expresión de Priego de Córdoba es su simbiosis entre el agua, la naturaleza y el patrimonio. De hecho, su inmensa riqueza fluvial la lleva a ser conocida como la ciudad de las aguas, y su excepcional arquitectura religiosa la convierte en la joya del barroco andaluz.
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Los ríos y arroyos han ido modelando el paisaje urbano y también las sierras de su término municipal, donde con el paso del tiempo han aparecido profundos cañones. Y ha sido el arte popular el que ha ido transformando algunas de las surgencias que abastecen a la población. Es el caso de la monumental Fuente del Rey, de principios del siglo XIX y la más emblemática, con 139 caños y tres estanques que dan forma a la escena: en el primero, un león luchando con una serpiente del escultor neoclásico José Álvarez Cubero; en el segundo, un Neptuno y un Anfitrite del escultor Remigio del Mármol; y un tercer estanque donde el agua desaparece por el Mascarón del Clero. El entorno de la Fuente de la Salud (Fuente del Rey vieja) y la Fuente de Neptuno (Fuente del Rey nueva) suponen una exaltación de arquitectura y escultura con un marcado carácter mitológico y el estilo barroco, tan arraigado en la población durante los siglos XVIII y XIX.
Una joya del barroco
El otro elemento diferencial de Priego de Córdoba es su arte barroco. Las plazas, fuentes, edificios públicos y, sobre todo, las iglesias fueron modificadas por esta política reformista aportando una gran unidad estilística. La denominada Escuela de Priego reunió a un grupo de artistas desde finales del siglo XVII hasta el primer tercio del XIX. La obra maestra del barroco andaluz es la iglesia de la Asunción, que alberga su gran joya en el interior: la capilla del Sagrario, donde sorprende el juego de sus tejados por el contraste entre sombras y luces. El artista Francisco Javier Pedrajas fue el autor de la decoración rococó allá por el año 1784, y está declarada desde 1932 Monumento Nacional.
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Otro de los alicientes del lugar es pasear por sus calles, en especial por el barrio de la Villa, de inspiración medieval y musulmana y cuyo tipismo recuerda al Albaicín de Granada o la Judería de Córdoba. Un entramado de vías estrechas y laberínticas donde sobresalen la armonía y la belleza de sus casas y el resplandor unísono de la cal. Los vecinos son los artífices principales de la belleza de este barrio gracias al esmero con el que cuidan un sin fin de macetas. Una de las calles está dedicada a la escritora Gloria Fuertes, que en su día escribiera de este lugar mágico: “Me parecen de mentira, tantas flores de verdad”.
Cualquiera de estas callejuelas desemboca en el balcón del Adarve, un mirador sobre la Subbética que abraza un paisaje de excepcional belleza. En ese paseo encontramos también una escultura del cantaor Joselito, que recuerda que fue aquí, en Priego, donde rodó la película Saeta del ruiseñor (1959). Y muy cerca de allí se alza el castillo medieval, antigua alcazaba, de los siglos IX y X.
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La encina de Alcalá-Zamora
Antes de abandonar el casco urbano conviene realizar una visita a la Casa Museo de Niceto Alcalá-Zamora. El que fuera primer presidente de la II República española nació en una casa señorial del siglo XIX en el número 33 de la calle Río. En su primera planta, además de numerosos objetos y documentos originales de la época, se encuentra el sofá de su casa de Buenos Aires donde fue encontrado muerto el político prieguense en 1949 junto a un reloj parado a la hora exacta de su fallecimiento y la luz siempre encendida en recuerdo de su memoria. En su patio exterior emerge una espectacular y exuberante encina centenaria, con 20 metros de altura y una copa muy amplia y frondosa sostenida por dos gruesas y largas ramas que, sorprendentemente, nunca han sido podadas.
El olivar y el paisaje de ribera configuran toda la armonía de un territorio mágico. De ese olivar sale el aceite de la Denominación de Origen Protegida (DOP) Priego de Córdoba, que presume de ser la más galardonada a nivel mundial en sus 25 años de historia. Un AOVE que tiene como principales variedades las aceitunas hojiblanca, picual y multivarietal (coupage), aunque la joya de la corona es la autóctona picuda.
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Y, como no puede ser de otra manera, el aceite de oliva virgen extra es la base de la gastronomía prieguense. Platos como el revuelto de collejas, el salmorejo, el remojón, la tortilla de rabo de toro, el bacalao con AOVE, las patatas de la marca San Nicasio o el solomillo al Pedro Ximénez son una buena oportunidad para hacer una parada y saborear la riqueza culinaria del municipio andaluz en restaurantes y tabernas como El Casino, Río (calle Río, 5), Zyrah (calle Río, 8), Los Álamos, La Muralla, El Aljibe (Abad Palomino, 7), Zahorí (Realm, 2), La Tabernilla o en el restaurante del hotel Museo Patria Chica, un edificio singular y catalogado que fue sede del periódico local del mismo nombre y cuyas paredes nobles evocan un viaje por la historia, la cultura y las costumbres de la España rural de principios del siglo XX.
Nada mejor para completar una escapada a Priego de Córdoba que sumergirse en el Jardín Micológico de la Trufa, situado en la cercana aldea de Zagrilla. Un centro didáctico y de investigación que exhibe las plantas y hongos del monte Mediterráneo andaluz. Es una excelente propuesta por los amantes de la micología que se puede complementar con las jornadas que cada otoño se celebran y donde se pueden degustar diferentes recetas que ponen en valor a las setas como producto indiscutible de estas sierras.
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L’armée de Terre peut désormais utiliser ses drones Spy’Ranger sans autorisation de vol spécifique
par Laurent Lagneau · 21 avril 2022
Après quelques retards dus à des problèmes de mise au point, l’armée de Terre reçut ses trois premiers systèmes de mini-drones de reconnaissance [SMDR] Spy’Ranger 330 sur les trente-cinq commandés quatre ans plus tôt auprès de Thales, afin de remplacer les « drones de renseignement au contact » [DRAC] alors mis en oeuvre par le 61e Régiment d’Artillerie.
Ces systèmes, composés chacun de trois mini-drones, ne tardèrent pas à être utilisés au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Durant le premier semestre 2021, ils y effectuèrent environ 400 vol d’une durée moyenne de deux à trois heures.
« Le SMDR accroît la profondeur de vision d’une brigade jusqu’à trente kilomètres de son site de lancement, et est employé pour mener des opérations de surveillance ou préparer une intervention, par la détection d’engins explosifs improvisés [IED] en amont du passage d’un convoi ou des manœuvres et positions de l’ennemi. Il peut être transporté dans un véhicule l’avant blindé [VAB] et mis en œuvre à partir d’une simple rampe de lancement », avait ainsi expliqué les députés Stéphane Baudu et Jean Lassalle, dans un rapport sur les drones publié en juin 2021.
Un autre rapport sur le même thème, publié à la même époque par le Sénat, fit le même constat. Le SMDR, « d’ores et déjà déployé en opérations extérieures, donne toute satisfaction, que ce soit pour guider les tirs d’artillerie, escorter les convois, protéger les emprises ou détecter les poseurs d’engins explosifs. La version définitive, en cours de mise au point, est très attendue », avait-il souligné.
Cependant, l’utilisation du Spy’Ranger était alors soumise à des restrictions, une autorisation de vol spécifique devant ainsi être accordée avant tout entraînement, formation ou opération. Ce n’est désormais plus le cas.
En effet, dans un communiqué diffusé le 20 avril, Thales a indiqué avoir obtenu la « certification de type du système Spy’Ranger 330″, auprès de l’autorité technique de navigabilité de la Direction générale de l’armement [DGA] », ce qui est un « gage d’efficacité éprouvée au combat ».
En clair, cela signifie que ce mini-drone répond à toutes les spécifications censées lui garantir sa navigabilité… Et que l’armée de Terre peut désormais « former et entrainer les opérateurs du SMDR et de mettre en œuvre en le système en opérations extérieures, sans autorisation de vol spécifique et de manière pérenne ».
Dans son communiqué, Thales rappelle que le SMDR « offre aux forces armées des innovations technologiques majeures » dont la charge utile optronique haute-définition multi senseurs gyrostabilisée Spy’Ball, le traitement de l’image issu des nacelles de type TALIOS ou encore le système de liaison de données haut débit et sécurisé micro-TMA.
« Le programme SMDR démontre que le développement d’un système de mini-drones pour remplir des missions militaires est un défi de taille compte-tenu des exigences extrêmes qui s’y rapportent, notamment en termes de survivabilité telles que cyber-attaques ou menaces électromagnétiques, et de résistance aux contraintes environnementales comme la pluie, le sable ou la poussière », souligne encore l’industriel.
Par ailleurs, lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense [AJD], en février, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, a indiqué que ses troupes disposeront de 3000 drones de petites tailles [nano, micro et mini-drones, ndlr] en 2023.
Photo : armée de Terre
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La Slovénie va livrer ses chars de combat à l’Ukraine et recevoir des blindés allemands en échange
par Laurent Lagneau · 21 avril 2022
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, voire même avant, l’Allemagne est régulièrement critiquée pour ses réticences à autoriser la cession d’équipements militaires lui ayant appartenu aux forces ukrainiennes, au nom de ses règles en matière de ventes d’armes. Tel a par exemple été le cas des obusiers D-30, que l’Estonie voulait céder à Kiev, au moment où le Kremlin accentuait sa pression.
Les circonstances ont conduit Berlin à revoir sa position. Et c’est ainsi que la Bundeswehr [forces armées allemandes] a déstocké de vieux missiles sol-air portables de type Strela ayant appartenu à la République démocratique allemande [RDA] afin de les livrer à l’armée ukrainienne. Ce don s’est accompagné de celui de 1000 lance-roquettes, de missiles sol-air Stinger, de 14 blindés et 10’000 tonnes de carburant.
« L’agression russe contre l’Ukraine marque un changement d’époque, elle menace l’ordre établi depuis l’après-guerre » et « dans cette situation il est de notre devoir d’aider l’Ukraine autant que nous pouvons à se défendre contre l’armée d’invasion de Vladimir Poutine », fit ainsi valoir Olaf Scholz, le chancelier allemand, le 27 février.
Cependant, du point de vue ukrainien, on estime que Berlin pourrait en faire nettement plus… D’où des tensions diplomatiques entre les deux pays, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, ayant été déclaré persona non grata à Kiev, le 13 avril dernier. Cela étant, cette décison a été motivée par le fait l’intéressé a eu des « relations étroites » avec la Russie par le passé. Telle est, du moins, la raison avancée par un diplomate ukrainien, selon le quotidien Bild.
« Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves », a lancé, début avril, Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Un point de vue réaffirmé par Andriy Melnyk, l’ambassadeur ukrainien en poste à Berlin, le 20 avril. « La thèse selon laquelle la Bundeswehr ne serait plus en mesure de livrer quoi que ce soit à l’Ukraine n’est pas compréhensible », a-t-il dit.
Sans doute que les rapports publiés ces dernières années sur l’état de la Bundeswehr ne sont jamais arrivés jusqu’à Kiev… Car tous ont mis en lumière les grosses lacunes des forces armées allemandes… au point que leur aptitude à fournir les capacités demandées par l’Otan a régulièrement été remise en cause. C’est d’ailleurs ce qu’a déploré le général Alfons Mais, le chef d’état-major de la « Heer » [armée de terre, ndlr], le 24 février dernier.
« La Bundeswehr est dans une situation dans laquelle elle ne peut malheureusement pas donner d’armes si elle veut continuer à garantir la défense nationale et celle de l’alliance », a encore répété Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, ce 21 avril. Son homologue des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n’avait pas dit autre chose, la veille, lors d’un déplacement en Lettonie. « À court terme, nous n’avons rien que nous puissions livrer rapidement et immédiatement », a-t-elle dit.
Cela étant, Berlin entend mettre en place une autre solution : permettre à certains pays de l’Otan de céder à l’Ukraine les équipements militaires qu’ils ont hérités de la période soviétique en les remplaçant par des matériels de facture allemande. L’idée est de fournir aux forces ukrainiennes des capacités qu’elles maîtrisent… La livraison d’armements plus élaborés devant intervenir plus tard.
Ainsi, la Bundeswehr devrait assurer la formation des artilleurs ukrainiens qui utiliseront l’obusier automoteur PzH-2000 que compte leur fournir les Pays-Bas. « Là où nous pouvons fournir une formation, nous le ferons », a confirmé Mme Lambrecht.
Mais en attendant, l’urgence est d’aider l’Ukraine a faire face à la « seconde phase » de l’offensive russe, qui se concentre désormais dans la région du Donbass. L’armée ukrainienne « recevra dans les prochains jours » des « armes lourdes, dont des chars de combat, de la part de pays de l’est », a également annoncé la ministre allemande de la Défense. « Il s’agit de chars de combat, de véhicules blindés, ou d’autres possibilités [de matériel] que ces pays peuvent céder », a-t-elle ajouté.
C’est ainsi que la Slovénie se séparera de ses chars M-84 pour les envoyer en Ukraine. En échange, elle obtiendra des véhicules de combat d’infanterie Marder qui, n’étant plus de toute première jeunesse, sont en cours de remplacement au sein de la Bundeswehr par des blindés Puma.
Mais l’armée slovène pourrait obtenir davantage, selon des informations « provenant de cercles gouvernementaux » et obtenus par l’agence de presse allemande Dpa. En effet, Ljubljana aurait demandé des chars Leopard 2 ainsi que des blindés Boxer ou Puma en guise de compensation.
Pour rappel, le char M-84 est une version yougoslave du T-72 soviétique, produite entre 1979 et 1983 [ce qui est plus récent que les Leopard 1 que le groupe allemand Rheinmetall avait proposés de livrer à l’Ukraine…]. Lors de l’éclatement de la Yougoslavie, la Slovénie en avait récupéré une cinquantaine d’exemplaires. Actuellement, l’armée slovène n’en maintient qu’une petite vingtaine en service, le reste ayant été mis en réserve.
France24 - World
'This is home': Kyiv slowly awakens after Russia withdraws
Issued on: 08/04/2022 - 19:28Modified: 08/04/2022 - 20:42
Sam BALL
Just a few weeks ago, Kyiv resembled little more than a deserted ghost town. But now, following the withdrawal of Russian troops from the region, the Ukrainian capital is slowly coming back to life, with some of those who fled returning home.
Opex 360
Le puissant croiseur chinois de type 055 doté d’une nouvelle arme anti-navire hypersonique?
par Laurent Lagneau · 21 avril 2022
Quand il était chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe Prazuck avait, à plusieurs reprises, relativisé la capacité du missile balistique chinois DF-21D, présenté comme étant un « tueur de porte-avions ».
« Mettre en avant un missile de nature balistique, qui volerait à une vitesse faramineuse et qui serait doté d’un autodirecteur me paraît étonnant du fait des phénomènes d’échauffement créés par de tels niveaux de vitesse », avait-il en effet expliqué lors d’une audition parlementaire, en 2018. « De plus, guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas », avait insisté l’amiral Prazuck.
Cependant, le renseignement américain ne fait pas le même constat… étant donné que le DF-21D serait doté d’un véhicule de rentrée manoeuvrable [MaRV – Maneuverable Reentry Vehicle] qui lui permettrait de caler sa trajectoire pour atteindre un navire. Et il en irait de même pour le DF-26B, dont la portée serait plus longue de 2000 km. Cela étant, si des engins de ce type ont été tirés dans le cadre de manoeuvres effectuées en 2020 dans une zone où deux groupes aéronavals américains avaient navigué quelques semaines plus tôt, aucune image ne les a montré atteindre un navire en mouvement.
En tout cas, mis en oeuvre depuis la terre par des lanceurs mobiles, le DF-26B et le DF-21D sont classés dans la catégorie des missiles balistiques anti-navires [ASBM pour « anti-ship ballistic missile »]. Et ils ont été rejoints par le CH-AS-X-13 [tel le nom que lui a donné le renseignement américain, ndlr], un missile aérobalistique dont la conception repose sur celle du DF-21D. L’existence d’un tel engin a longtemps fait l’objet de rumeurs… Mais elle a été confirmée en octobre 2020, une image le montrant sous le fuselage d’un bombardier stratégique H-6N ayant « fuité » sur les réseaux sociaux.
Le 19 avril, de nouvelles images de ce missile – appelé YJ-21 – ont été diffusées via les mêmes canaux, alors qu’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln, est déployé en mer du Japon. Les capacités de cet engin sont inconnues… mais il ne manque pas de rappeler le missile hypersonique russe Kinjal, mis en oeuvre par le MiG-31K.
空军轰6N挂载空射弹道导弹视频 pic.twitter.com/S4r03bcgK0
— lqy🇨🇳🇨🇳 (@lqy99021608) April 19, 2022
Justement, et comme la Chine, la Russie a mis au point trois types d’armes hypersoniques. Outre le Kinjal, elle a mis en service le planeur hypersonique Avanguard et s’apprête à en faire autant avec le missile anti-navire Zircon, censé armer les frégates appartenant à la classe « Amiral Gorchkov », les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type « Iassen » et les batteries de défense côtière.
La marine chinoise dispose-t-elle déjà d’une arme équivalente pour ses navires? C’est ce que suggèrent des images ayant fuité, là encore, sur les réseaux sociaux, ce qui laisse à penser que les autorités chinoises tentent de faire passer quelques messages à leurs homologues américaines…
Ainsi, une courte vidéo a montré le tir d’un missile anti-navire hypersonique, présenté comme étant une version navale du YJ-21, depuis un croiseur lance-missile de type 055 [classe Nanchang]. C’est en effet ce qu’affirme le quotidien South China Morning Post [SCMP], publié à Hong Kong.
« L’intégration de missiles YJ-21 au croiseur de type 055 vise à déployer une capacité de déni et d’interdiction d’accès afin de contrer l’hégémonie navale américaine dans la région », a commenté Li Jie, un analyste militaire établi à Pékin, dans les colonnes du SCMP. Et d’assurer que le YJ-21 a une portée allant jusqu’à 1000 km et qu’il est capable de « toucher quel navire d’un groupe aéronaval ».
疑似解放军新型舰载反舰导弹鹰击21 pic.twitter.com/3Z8SCfjHM5
— lqy🇨🇳🇨🇳 (@lqy99021608) April 19, 2022
Cité par le même journal, Zhou Chenming, chercheur à l’institut de science et de technologie militaire Yuan Wang, a lié la communication autour du missile YJ-21 à… l’Ukraine.
« Pékin craint que l’assistance militaire américaine à l’Ukraine et une récente visite d’une délégation du Congrès américain à Taïwan ne fassent croire à Taipei que Washington pourrait fournir la même aide en cas de conflit entre le continent et Taïwan », a-t-il dit.
En tout cas, le missile YJ-21 renforcerait la capacité de frappe des croiseurs de type 055D… Capacité qui est déjà significative puisqu’ils sont équipés de 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles anti-aérien HHQ-9 et HHQ-16, des missiles anti-navire YJ-18A et des missiles de croisière CJ-10. Et le tout est complété par un système anti-aérien de courte portée doté de 24 missiles HHQ-10, des roquettes anti-sous-marins CY-5, 6 tubes lance-torpilles de 324mm, un puissant radar AESA [à antenne active] multi-fonctions type 346B et d’un radar de tir AESA X-Band.
Actuellement, la composante navale de l’Armée populaire de libération dispose de trois croiseurs de type 055D [les CNS Nanchang, Lhasa et Dalian]. Un quatrième est sur le point d’être admis en service [le CNS Wuxi, a priori] et deux autres sont en cours de construction.
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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L’essai du nouveau missile russe RS-28 « Sarmat » surveillé par deux avions espions américains RC-135 Cobra Ball
par Laurent Lagneau · 21 avril 2022
Durant la Guerre Froide, l’Union soviétique mit au point un système de bombardement orbital fractionné [OGCh pour Orbital’noi Golovnoi Chasti] qui, basé sur un missile balistique RS-36, consistait à faire évoluer une arme nucléaire sur une orbite basse afin de déjouer la surveillance des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD], alors pointés vers le Grand Nord, en donnant la capacité de mener une attaque par le sud.
En réponse, les États-Unis développèrent un dispositif d’alerte avancé [Defense Support Program] afin d’être en mesure de détecter la mise en orbite d’une telle arme. Aussi, l’OGCh fut finalement abandonné en 1983, après la signature de l’accord de désarmement SALT 2 par Moscou et Washington.
Pour autant, ce concept de bombardement orbital franctionné semble être redevenu pertinent, étant donné que la Chine est fortement soupçonnée de mettre au point un tel système… En outre, en mars 2018, quand il présenta huit nouvelles armes « invicibles » [dont certaines ont depuis été mises en service et même utilisés, comme le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal], le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, laissa entendre que la Russie allait récupérer cette capacité abandonnée par l’Union soviétique avec le missile RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], appelé à succéder au RS-36M [SS-18 « Satan »].
Cependant, cela reste encore à démontrer… En tout cas, le développement du RS-28 « Sarmat » a pris plus de temps que prévu puisque sa mise en service avait été annoncée pour 2020… Ce qui ne s’est pas produit. Et pour cause : un essai de ce nouveau missile balistique stratégique a été réalisé le 20 avril… Et cela dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions avec l’Otan.
🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX
— Минобороны России (@mod_russia) April 20, 2022
Selon le ministère russe de la Défense, le tir de ce missile puissant [sa masse est de 200 tonnes et il peut emporter 15 ogives nucléaires mirvées, ndlr] a été effectué à 15h12 depuis le cosmodrome de Plessetsk [région d’Arkhangelsk, nord-ouest de la Russie]. Puis il a atteint une cible située à environ 6000 km de là, située dans la région de Koura, située dans la péninsule du Kamtchatka [extrême-orient russe].
Étant donné que les États-Unis avaient été prévenus de cet essai, comme l’a indiqué le Pentagone, deux des trois avions RC-135S Cobra Ball de l’US Air Force, dotés de capteurs leur permettant de suivre les trajectoires des missiles balistiques, ont été mobilisés à cette occasion. Selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces deux appareils [n°62-4128 et 61-2663] ont décollé de la base d’Eielson [Alaska] pour voler en direction de l’extrême-orient russe.
I can't recall seeing two Cobra Balls operating together on the same mission.
-USAF RC-135S Cobra Ball DOLLY27-USAF RC-135S Cobra Ball SUMO11 pic.twitter.com/iRVagLeggg
— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 20, 2022
Il est extrêmement rare de voir deux RC-135S Cobra Ball être sollicités pour une même mission. L’explication la plus plausible est que le renseignement américain a voulu collecter le maximum de données sur l’essai du RS-28 « Sarmat », appelé à constituer l’épine dorsale de la composante terrestre des forces stratégiques russes dans les années à venir.
Quoi qu’il en soit, M. Poutine n’a pas manqué de saluer le succès de ce tir d’essai. « Ce nouveau complexe a les plus hautes caractéristiques tactiques et techniques et est capable de surmonter tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant un long moment », a-t-il commenté lors d’une annonce télévisée.
Soulignant que « seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat », le chef du Kremlin a estimé qu’il s’agit « véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive ».
D’après le ministère russe de la Défense, le RS-28 Sarmat [ou Satan II] est « capable de frapper des cibles à longue distance, en utilisant différentes trajectoires de vol » et il présente des caractéristiques uniques qui lui permettent de percer de manière fiable toutes les défenses antimissiles balistiques existantes et future ». Le premier régiment à en être doté sera implanté à Uzhursky, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie.
El País (ESP)
SANS TITRE
Las ensaladas de legumbres -como esta de lentejas y trigueros- son un plato muy completito que nos permite consumir estos alimentos más allá de los guisotes llenos de chacinas (que no tenemos nada en contra, pero no los puedes tomar todos los días). Si combinas las legumbres con alguna verdura de temporada, como empiezan a ser los espárragos trigueros, la deliciosidad es máxima, el presupuesto no se resentirá e incluso puedes preparar el doble, dejar la mitad sin aliñar y tomarlo en la siguiente comida pero esta vez en caliente, como un salteado; ahora que de noche aún refresca un poco y apetece. Respecto a la cantidad de lentejas, recomiendo cocinar para cuatro veces, ya que el coste energético -y eso incluye el esfuerzo humano- no varía mucho, y después se pueden guardar en la nevera unos días o en un recipiente bien cerrado en el congelador hasta tres meses.
Para las ensaladas de lentejas prefiero emplear lentejas caviar o Puy; quedan más enteras una vez cocidas y no pierden tanto las pieles, por lo que para mezclarlas con el aliño dan mejor resultado que las lentejas comunes. No es una variedad fácil de encontrar en bote, pero no te asustes si no sabes cómo cocinarlas: el otro día nuestra compañera Mònica Escudero nos ofreció una clase bien completita sobre todo lo que puedes hacer con ellas y cómo tratarlas.
En este plato aliñamos las lentejas con un aliño de mostaza que les va que ni pintado: puedes preparar dos o tres veces más y dejarlo en un tarro en la nevera porque también te servirá para aliñar unos tomates cherry, un pimiento asado o unos sencillos guisantes al vapor. Rematamos la faena con unos huevos cocidos, que puedes cocinar a tope, para conseguir una yema completamente cuajada, o cocinar parcialmente para que la yema quede blandita.
Dificultad
Ninguna, más que emplear unas lentejas de calidad, porque todas no han nacido iguales.
Ingredientes
Para 4 personas
- 200 g de lentejas secas
- 1 hoja de laurel
- 2 dientes de ajo
- 1 manojo de espárragos trigueros finos
- 1 ½ cdas. de vinagre de vino tinto
- 1 ½ cdas. de mostaza de Dijon
- 4 cdas. de aceite de oliva virgen extra
- Sal al gusto
- Aceite de oliva virgen para cocinar los espárragos
Preparación
-
Lavar las lentejas y ponerlas en una cazuela, cubiertas de agua, con el laurel y los ajos pelados. Llevar a ebullición y cocer por lo menos 30 minutos o hasta que estén tiernas. Cortar la cocción con un poco de agua fría y reservar en su caldo.
-
Limpiar los espárragos eliminando el extremo leñoso, lavarlos y ponerlos en una fuente para microondas. Precocinarlos en el microondas a máxima potencia, tres o cuatro minutos -el tiempo total depende de la frescura de los espárragos y de la potencia de cada microondas- hasta que empiecen a estar tiernos.
-
Poner las lentejas a escurrir en un colador mientras pasamos los espárragos por la plancha y hacemos el aliño.
-
Cocer los huevos seis minutos y medio si queremos la yema blanda, o nueve o 10 minutos si la queremos totalmente cuajada. Cortar la cocción con agua fría y pelar.
-
Preparar el aliño en un bol mezclando el vinagre con la mostaza, para añadir luego el aceite y la sal. Emulsionar bien y mezclar con las lentejas escurridas.
-
Pintar con aceite de oliva virgen una sartén gruesa o plancha y pasar los espárragos trigueros para que se tuesten a nuestro gusto.
-
Servir en una fuente las lentejas aliñadas con los trigueros tostados y los huevos partidos por la mitad.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
Opex 360
L’US Army choisit Sig Sauer pour lui fournir de nouveaux fusils d’assaut de calibre 6,8 mm
par Laurent Lagneau · 20 avril 2022
Lancé il y a cinq ans, le programme NGSW [Next Generation Squad Weapons] doit permettre à l’US Army de remplacer les carabines M4 et les fusils M16 ainsi que les mitrailleuses M249 actuellement en dotation au sein de ses unités de mêlée.
Dans le détail, l’objectif est développer deux nouvelles armes, à savoir le le NGSW-R [R pour Rifle] et le NGSW-AR [AR pour ‘Automatic Riffle’]. Au total, l’US Army compte commander 100’000 exemplaires de ces futures fusils, lesquels devront avoir une précision et une létalité accrues tout en étant plus silencieux.
En outre, et c’est un détail important, le NGSW-R et le NGSW-AR utiliseront des cartouches spéciales de 6,8 mm et non de calibre de 5,56x45mm OTAN. Celles-ci sont censés offrir une capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision.
En 2017, le général Mark Milley, qui était encore chef d’état-major de l’US Army, avait expliqué que les munitions de 5,56 risquaient de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars…
Quoi qu’il en soit, cinq industriels se mirent en ordre de marche pour tenter d’obtenir ce marché. Et, le 19 avril, le verdict est tombé. En effet, via un communiqué, l’US Army a annoncé qu’elle venait de retenir Sig Sauer au titre de son programme « Next Generation Squad Weapon », à la suite d’un « effort rigoureux de prototypage et d’évaluation de 27 mois ».
Dans un premier temps, un contrat de 20,4 millions de dollars sera notifié à Sig Sauer pour « des armes et des munitions qui seront testées ». Cette somme comprend également les accessoires, les pièces de rechange et l’assistance de l’industriel. Il « offre également la possibilité d’acquérir des armes NGSW aux autres services du département de la Défense » ainsi qu’aux pays potentiellement intéressés dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales. Sans doute que certains seront tentés… ne serait-ce qu’en raison du changement de calibre.
Dans le détail, Sig Sauer fournira donc deux types d’armes : le fusil XM5 remplacera la carabine M4/M4A tandis que la M249 Squad s’effacera devant le le fusil automatique XM250. Un de leurs points forts serait leur fiabilité, selon Ron Cohen, le Pdg de l’armurier. Ainsi, celui-ci a confié à Task & Purpose que ces deux armes peuvent tirer 12’000 coups avant de devoir changer de canon. Soit deux fois plus qu’avec les M4.
Par ailleurs, le SM5 et le XM250 seront équipés d’un système de contrôle de tir « XM157 Fire Control », censé renforcer leur précision et leur « létalité », grâce à plusieurs fonctionnalités [optique à grossissement variale, télémètre laser, calculateur balistique, réalité augmentée, etc].
France24 - World
The future of Europe: EU citizens take centre stage
Issued on: 11/04/2022 - 12:56
Catherine NICHOLSON
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The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.
Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
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Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
France24 - World
France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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France says mercenaries from Russia's Wagner Group staged 'French atrocity' in Mali
Issued on: 22/04/2022 - 14:28
Wassim NASR
FRANCE 24
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The French military has said it has videos of Russian mercenaries burying bodies near an army base in northern Mali, which it says is part of a smear campaign against the French, who handed the Gossi base over to Malian forces earlier this week.
Satellite images taken by the French military Thursday morning show what appear to be 10 Caucasian soldiers covering approximately a dozen Malian bodies with sand 4 kilometers (2.5 miles) east of the Gossi military base in the country’s north, according to a French military officer.
In the video one of the soldiers appears to be filming the scene. The Caucasian soldiers in the video are believed to be members of the Wagner Group, a Russian mercenary force, the officer said.
Several tweets with pictures of the bodies have been posted on accounts that support Russia or fake accounts created by Wagner, the officer said. The tweets blame the French for the killings and the burials, according to the French officer.
One tweet from an account called Dia Diarra, allegedly created by Wagner, said: “This is what the French left behind when they left base at #Gossi. These are excerpts from a video that was taken after they left! We cannot keep silent about this!”
The French army transferred control of the Gossi base to Malian soldiers on Tuesday, in what the French said was a safe, orderly and transparent manner. Later that day a “French sensor observed a dozen Caucasian individuals, most likely belonging to the Wagner group,” and a detachment from the Malian army arrive at the Gossi site and unload equipment, said the French military in a confidential report that was seen by AP.
“This is the first time that the French military is making public such drone or surveillance maybe done by a plane,” said FRANCE 24 terrorism expert Wassim Nasr. “We know that on the 20th [of March], Wednesday afternoon, the French military saw those vehicles, those Chinese-made vehicles that are used by the Malian army, going into and outside of the base of Gossi that the French left on the 19th – and on the same night they got footage that shows us [...] that they slept at the base.”
“We see the Malian soldiers sleeping outside and downstairs we see Russian – French military say Wagner – operatives sleeping in tents,” Nasr continued. “And the same night at 10pm we have the first tweet from a fake Twitter account [...] that says 'look at what we will show you; we will show you the massacre left by French soldiers. [...] Then yesterday, so Thursday, at 9:50pm, French surveillance means saw [...] as they say, Wagner military throwing sand on corpses next to the military facility.”
The French military said the move to discredit the French forces operating in northern Mali is part of a coordinated campaign of multiple information attacks on them that has been going on for months.
In February, France announced it would withdraw its troops from Mali amid tensions with the country’s ruling military junta and the West African country’s decision to employ Russian mercenaries from the Wagner Group. Some one thousand Russian mercenaries are believed to be operating in Mali, according to military experts.
(FRANCE 24 with AP)
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WEST AFRICAUN demands access to site of alleged Mali massacre by local, Russian forces
EYE ON AFRICA
France hands over Gossi military base to Malian army
UN investigators blocked from site of suspected killings in Mali
El País (ESP)
ALCACHOFAS BRASEADAS CON VINAGRETA DE ANCHOA, CHILE Y PEREJIL
Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.
Organizar el menú para la semana posterior de las vacaciones de Semana Santa no es una tarea fácil: algunos estáis pensando en hincharos a las torrijas medio resecas que os han sobrado, otros intentando empezar a comer más saludable y otros andáis como locos buscando ideas que os permitan comer variado y hagan más llevadera la vuelta a la rutina. Por eso en El Comidista os traemos una nueva entrega de nuestro menú semanal para poner un poco de cordura posvacacional, aunque solo sea en el ámbito gastronómico. Como siempre, un montón de recetas molonas y con productos de temporada.
Lunes 18 de abril
En El Comidista no desperdiciamos ninguna oportunidad de cocinar con la hortaliza que nos presta su imagen. En esta ocasión, las preparamos con un braseado sencillo y una potente vinagreta.
La cocinera Amor González comparte una receta familiar donde la carne de pava se enriquece con chacinas y retoza en una salsa con patatas, guisantes y una picada de almendras y ajo.
Currarse un brioche es una de las experiencias más satisfactorias que puede tener un panadero: integrar la mantequilla en la masa, trabajarla hasta que esté elástica, verla fermentar... y comérselo, claro.
Martes 19 de abril
Las migas de mostaza, crujientes y un punto ácidas, logran que el plato sea algo más que unas verduras salteadas vulgaris sin tener que hacer grandes esfuerzos.
El aguacate sirve para hacer un falso y untuoso pesto tropical, que funciona a la perfección en esta ensalada de pasta con hortalizas y verduras frescas, jugosas y crujientes.
Pobre pomelo, relegado desde los años ochenta a la categoría de desayuno de dieta por su punto amargo y su ligereza. ¿Lo has probado asado?
Miércoles 20 de abril
A los que la coliflor hervida les sabe a bomba fétida, les recomiendamos encarecidamente que la prueben asada. Queda más caramelizada y coge un saborcillo fantástico, además de quedar algo más crujiente.
Aunque no es una de sus versiones más conocidas, la remolacha se lleva fenomenal con la leche de coco y las especias variadas que conforman la esencia de este plato indio.
El bollo industrial más irresistible también puede hacerse en casa: están aún más ricos y ni siquiera son demasiado difíciles. Piensa con qué quieres bañarlos y ponte manos a la obra.
Jueves 21 de abril
Una técnica sacada de una antigua merienda de payeses que no solo nos permite comernos una cebolla dulce, melosa y que sienta bien, sino también liberarnos del estrés atizándole puñetazos.
Jugosos trozos de rape, gracias a un marinado previo en limón, con un crujiente rebozado a la romana, un aperitivo asturiano tradicional del que podríamos comernos un cubo.
Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.
Viernes 22 de abril
La tradicional del sitio donde se inventó y la vanguardista de Aponiente: te traemos este clásico del tapeo gaditano en dos versiones, y además te contamos dónde encontrar los mejores ejemplares.
Una técnica muy sencilla para cocinar las espinacas descongeladas directamente en una sartén o cazuela. Sólo hay que escurrirlas bien para eliminar el exceso de agua y conseguir el mejor resultado.
Volcán. Fluido. Culán. Lo llames como lo llames, este postre cuasi viejuno es insultantemente fácil e indecentemente bueno. El momento en el que metes la cuchara en él y lo rompes es lo más parecido al Nirvana.
Sábado 23 de abril
No sorprende nada que la miel, la naranja y el romero le vayan como huevo a patata frita: bien sabido es que el cerdazo encaja como nadie los sabores dulces y las hierbas potentes.
Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.
Domingo 24 de abril
Para que este arroz cremoso no te quede mazacote sólo hay que seguir una serie de normas: usar el queso y el arroz adecuados, añadir el caldo poco a poco y remover como si se acabara el mundo.
La base es la clásica de galletas desmigadas y mantequilla, pero el relleno es un escándalo que mezcla crema pastelera y queso Philadelphia.
La bebida del finde
La receta es una adaptación al mundo vodka del whisky smash que se sirve en un bar del Soho londinense, The Lucky Pig.
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France24 - World
South Africa's Ramaphosa urges end to war in Ukraine during talks with Zelensky
Issued on: 22/04/2022 - 12:55
Georja Calvin-Smith
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Ukraine's President Volodymyr Zelensky has held a phone call with South Africa's Cyril Ramaphosa about the war in Ukraine, but Pretoria has still stopped short of condemning the Russian invasion. Also, Nairobi says it will host talks between the Congolese government and rebels that have been terrorising parts of eastern DR Congo. The announcement comes after leaders from across East Africa met in Kenya to discuss the crisis. Plus, our correspondents report on how park rangers in Burkina Faso are facing the twin threat of poachers and jihadists.
France24 - World
Britain, India agree to expand defence, trade ties
Issued on: 22/04/2022 - 16:09Modified: 22/04/2022 - 16:25
Britain and India signed a new defence cooperation agreement on Friday and will look to complete a free trade deal by the end of the year, their leaders said after a meeting in New Delhi. FRANCE 24's Edward Haywood reports from New Delhi.
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The intersectionality of 'Afro-feminisms' with professor Rama Salla Dieng
Issued on: 22/04/2022 - 11:16
Erin Ogunkeye
It's a controversial question, especially in France: do feminist, anti-racist and LGBTQ+ movements fall under the general scope of universalism? Or should they be broken down into smaller sub-movements to better address the intersectional nature of oppression? In her latest book "African Feminisms", University of Edinburgh professor Rama Salla Dieng considers what it means to be a feminist specifically in Africa, through a series of interviews with activists across the continent. She joined us for Perspective.
France24 - World
Tunisian coastal city ravaged by 'industrial pollution and overfishing for the past 50 years'
Issued on: 19/04/2022 - 11:49
France 24 is joined by Kenzie Azmi, Campaigner at Greenpeace MENA, who describes Gabes as a Tunisian coastal city plagued by a half-century of industrial activity. "Gabes is a location that has already been impacted by a lot of industrial pollution and overfishing for the past 50 years. And so it really cannot take much more environmental impact. The community is really being devastated by the impact on its fresh water, on its marine life, and on its soil from neighboring industries."
France24 - World
Geothermal power in Kenya: Providing the country with clean energy
Issued on: 20/04/2022 - 17:12
Camille NEDELEC
With the climate crisis beginning to gain some traction in the France presidential campaign, we focus on a clean but little exploited source of power: geothermal energy, which creates electricity from the Earth's heat. Kenya has become a major producer, with its geothermal power plants now providing a third of the country's electricity. Our France 2 colleagues report, with FRANCE 24's Camille Nedelec and Jennie Shin.
Programme prepared by Jennie Shin.
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