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Charles and Camilla to star in jubilee EastEnders episode
By Doug FaulknerBBC News
The Prince of Wales and Duchess of Cornwall are to guest star in an episode of EastEnders to mark the Queen's Platinum Jubilee.
Charles and Camilla will join the residents of Albert Square for a street party held in honour of the monarch's 70 years on the throne.
They filmed the scenes in March when they visited the soap's Elstree set and met members of the cast.
The episode is due to air on BBC One on 2 June.
Viewers of the soap will have already seen Mick Carter, played by Danny Dyer, decide to throw a jubilee party for residents of the square - he will later tease that some very special guests will be in attendance.
In the jubilee episode, the partygoers will be left in shock when the royals appear.
Charles and Camilla will be greeted by Mick and Linda Carter, played by Kellie Bright, who will introduce them to the residents of Walford.
Speaking about meeting the royal couple, Bright said they had been "amazing sports".
"I just thought, 'wow, they've never done anything like this before'. They didn't really know what to expect, I mean it must have been nerve-wracking for them and completely out of their norm," she said.
"So I just hope they enjoyed it as much as we did."
Executive producer Chris Clenshaw said the show was "truly honoured" to have Charles and Camilla make an appearance in "one of EastEnders' most special episodes".
"Linda Carter is naturally in her element and giddy with excitement as their royal highnesses arrive in Walford, but it wasn't just her, as for all of us at EastEnders it was an extremely special day that will go down in EastEnders' history," he said.
In 2001, the Queen visited soap queen Dame Barbara Windsor, who played Peggy Mitchell, on the EastEnders set.
Prince Charles previously made a cameo appearance in Coronation Street in 2000 to mark the soap's 40th anniversary.
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La Direction générale de l’armement va renforcer la surveillance de ses sites d’essais avec des drones captifs
par Laurent Lagneau · 17 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEntre le ballon captif et le drone filaire, la Direction générale de l’armement [DGA] a choisi le second, nettement moins coûteux et plus facilement déployable. En effet, pour renforcer la surveillance de ses sites relevant de ses centres d’expertises « Essais de missiles » [DGA EM] et « Essais en vol » [DGA EV], elle a notifié un contrat cadre à l’entreprise Elistair pour se procurer des drones filaires Orion 2.
« Le marché a été passé pour répondre aux besoins des sites Landes et Méditerranée de DGA EM et des sites Méditerranée et Aquitaine de DGA EV », a en effet indiqué Elistair, via un communiqué publié ce 17 mai. La valeur du contrat n’a pas été précisée.
« Pendant les essais d’une durée de plusieurs heures, l’Orion 2 aura pour mission la sécurisation de la zone de tir et le recueil d’images utiles à l’analyse des opérations terrestres, aériennes et côtières », explique l’industriel.
En effet, conçu pour voler à une altitude de 100 mètres pendant 24 heures et en portant une charge utile de 2 kg, l’Orion 2 va renforcer la surveillance des sites où il sera mis en oeuvre, en « balayant » un rayon de 10 km, quelles que soient les conditions météorologiques. En outre, il est insensible au brouillage et aux éventuelles interférences grâce à sa liaison filaire.
« L’Orion 2 a passé avec succès les tests d’homologation SSI [Sécurité des Systèmes d’Information] de la DGA », souligne Elistair.
Par ailleurs, il peut également diffuser simultanément des images électro-optiques et infrarouges géoréférencées ainsi que servir de noeud de communication 4G/5G.
« Ce nouveau contrat est un jalon important pour Elistair, et nous sommes fiers de la confiance que la DGA renouvelle
à cette occasion dans nos solutions », s’est félicité Guilhem de Marliave, le Pdg de l’industriel. « L’Orion 2 a été sélectionné et validé après un travail important de nos équipes sur le durcissement et la sécurisation des systèmes d’information, et ce nouveau succès renforce son positionnement comme drone filaire tactique de référence pour la protection de périmètres », a-t-il encore fait valoir.
Photo : Elistair
La Direction générale de l’armement va renforcer la surveillance de ses sites d’essais avec des drones captifs
par Laurent Lagneau · 17 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEntre le ballon captif et le drone filaire, la Direction générale de l’armement [DGA] a choisi le second, nettement moins coûteux et plus facilement déployable. En effet, pour renforcer la surveillance de ses sites relevant de ses centres d’expertises « Essais de missiles » [DGA EM] et « Essais en vol » [DGA EV], elle a notifié un contrat cadre à l’entreprise Elistair pour se procurer des drones filaires Orion 2.
« Le marché a été passé pour répondre aux besoins des sites Landes et Méditerranée de DGA EM et des sites Méditerranée et Aquitaine de DGA EV », a en effet indiqué Elistair, via un communiqué publié ce 17 mai. La valeur du contrat n’a pas été précisée.
« Pendant les essais d’une durée de plusieurs heures, l’Orion 2 aura pour mission la sécurisation de la zone de tir et le recueil d’images utiles à l’analyse des opérations terrestres, aériennes et côtières », explique l’industriel.
En effet, conçu pour voler à une altitude de 100 mètres pendant 24 heures et en portant une charge utile de 2 kg, l’Orion 2 va renforcer la surveillance des sites où il sera mis en oeuvre, en « balayant » un rayon de 10 km, quelles que soient les conditions météorologiques. En outre, il est insensible au brouillage et aux éventuelles interférences grâce à sa liaison filaire.
« L’Orion 2 a passé avec succès les tests d’homologation SSI [Sécurité des Systèmes d’Information] de la DGA », souligne Elistair.
Par ailleurs, il peut également diffuser simultanément des images électro-optiques et infrarouges géoréférencées ainsi que servir de noeud de communication 4G/5G.
« Ce nouveau contrat est un jalon important pour Elistair, et nous sommes fiers de la confiance que la DGA renouvelle
à cette occasion dans nos solutions », s’est félicité Guilhem de Marliave, le Pdg de l’industriel. « L’Orion 2 a été sélectionné et validé après un travail important de nos équipes sur le durcissement et la sécurisation des systèmes d’information, et ce nouveau succès renforce son positionnement comme drone filaire tactique de référence pour la protection de périmètres », a-t-il encore fait valoir.
Photo : Elistair
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« Le marché a été passé pour répondre aux besoins des sites Landes et Méditerranée de DGA EM et des sites Méditerranée et Aquitaine de DGA EV », a en effet indiqué Elistair, via un communiqué publié ce 17 mai. La valeur du contrat n’a pas été précisée.
« Pendant les essais d’une durée de plusieurs heures, l’Orion 2 aura pour mission la sécurisation de la zone de tir et le recueil d’images utiles à l’analyse des opérations terrestres, aériennes et côtières », explique l’industriel.
En effet, conçu pour voler à une altitude de 100 mètres pendant 24 heures et en portant une charge utile de 2 kg, l’Orion 2 va renforcer la surveillance des sites où il sera mis en oeuvre, en « balayant » un rayon de 10 km, quelles que soient les conditions météorologiques. En outre, il est insensible au brouillage et aux éventuelles interférences grâce à sa liaison filaire.
« L’Orion 2 a passé avec succès les tests d’homologation SSI [Sécurité des Systèmes d’Information] de la DGA », souligne Elistair.
Par ailleurs, il peut également diffuser simultanément des images électro-optiques et infrarouges géoréférencées ainsi que servir de noeud de communication 4G/5G.
« Ce nouveau contrat est un jalon important pour Elistair, et nous sommes fiers de la confiance que la DGA renouvelle
à cette occasion dans nos solutions », s’est félicité Guilhem de Marliave, le Pdg de l’industriel. « L’Orion 2 a été sélectionné et validé après un travail important de nos équipes sur le durcissement et la sécurisation des systèmes d’information, et ce nouveau succès renforce son positionnement comme drone filaire tactique de référence pour la protection de périmètres », a-t-il encore fait valoir.
Photo : Elistair
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« Le marché a été passé pour répondre aux besoins des sites Landes et Méditerranée de DGA EM et des sites Méditerranée et Aquitaine de DGA EV », a en effet indiqué Elistair, via un communiqué publié ce 17 mai. La valeur du contrat n’a pas été précisée.
« Pendant les essais d’une durée de plusieurs heures, l’Orion 2 aura pour mission la sécurisation de la zone de tir et le recueil d’images utiles à l’analyse des opérations terrestres, aériennes et côtières », explique l’industriel.
En effet, conçu pour voler à une altitude de 100 mètres pendant 24 heures et en portant une charge utile de 2 kg, l’Orion 2 va renforcer la surveillance des sites où il sera mis en oeuvre, en « balayant » un rayon de 10 km, quelles que soient les conditions météorologiques. En outre, il est insensible au brouillage et aux éventuelles interférences grâce à sa liaison filaire.
« L’Orion 2 a passé avec succès les tests d’homologation SSI [Sécurité des Systèmes d’Information] de la DGA », souligne Elistair.
Par ailleurs, il peut également diffuser simultanément des images électro-optiques et infrarouges géoréférencées ainsi que servir de noeud de communication 4G/5G.
« Ce nouveau contrat est un jalon important pour Elistair, et nous sommes fiers de la confiance que la DGA renouvelle
à cette occasion dans nos solutions », s’est félicité Guilhem de Marliave, le Pdg de l’industriel. « L’Orion 2 a été sélectionné et validé après un travail important de nos équipes sur le durcissement et la sécurisation des systèmes d’information, et ce nouveau succès renforce son positionnement comme drone filaire tactique de référence pour la protection de périmètres », a-t-il encore fait valoir.
Photo : Elistair
Opex 360
La République tchèque serait sur le point d’obtenir 60 chars Leopard 2 auprès de l’Allemagne
par Laurent Lagneau · 17 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCela fait un moment que l’armée tchèque souhaite remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Mais les restrictions budgétaires l’en ont jusqu’à présent empêché. Ce qui fait qu’elle a du se contenter d’en moderniser une trentaine [sous la désignation T-72M4CZ] pour environ quarante millions d’euros, le reste ayant été mis en réserve. Et cela alors qu’elle aurait souhaité se procurer des Leopard 2 de facture allemande.
Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Ayant cédé destocké des chars T-72 de son inventaire pour les céder aux forces ukrainiennes [le nombre exact n’a pas été précisé, ndlr], Prague pourra compter sur le soutien de Berlin pour les remplacer.
En effet, le 4 mai, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu de son homologue allemand, Olaf Scholz, que l’Allemagne aiderait son pays à compenser les équipements militaires livrés à l’Ukraine. Restait donc à voir la forme que prendrait cette aide. Pendant un temps, il fut avancé que l’armée tchèque recevrait des chars Leopard 1 ayant appartenu à la Bundeswehr… Mais ce n’est pas vers cette solution que l’on s’achemine.
Ainsi, selon le quotidien économique « Ekonomický deník« , qui s’appuie sur des confidences faites par des responsables gouvernementaux, Prague serait sur le point d’obtenir – gratuitement – vingt chars Leopard 2A4 d’occasion, dans le cadre d’un accord avec Berlin. Puis, dans un second temps, le ministère tchèque de la Défense envisagerait de commander quarante Leopard 2A7, soit version la plus moderne actuellement sur le marché.
« Ces chars seraient fabriqués en coopération avec Krauss Maffei Wegmann […], des entreprises tchèques de l’industrie de la défense devant avoir une part importante dans le contrat », explique Ekonomický deník, pour qui l’achat de M1A2 Abrams américains n’aurait pas de sens pour Prague. « Leur acquisiton par la Pologne doit être considérée comme une décision politique visant à approfondir son partenariat stratégique avec les États-Unis », écrit-il.
Cette commande de Leopard 2A7 serait financée grâce à une hausse significative des dépenses militaires tchèques, celles-ci devant déjà augmenter de 4 milliards de couronnes tchèques [soit environ 170 millions d’euros] dès cette année. « Il est nécessaire de renforcer le budget de l’armée. La mise à jour aura certainement lieu au cours du premier semestre de cette année. Nous allons renforcer le budget de l’armée à hauteur de plusieurs milliards », a fait savoir Jan Bartošek, le vice-président de la Chambre des Députés, cité par Radio Prague.
La République tchèque serait sur le point d’obtenir 60 chars Leopard 2 auprès de l’Allemagne
par Laurent Lagneau · 17 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCela fait un moment que l’armée tchèque souhaite remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Mais les restrictions budgétaires l’en ont jusqu’à présent empêché. Ce qui fait qu’elle a du se contenter d’en moderniser une trentaine [sous la désignation T-72M4CZ] pour environ quarante millions d’euros, le reste ayant été mis en réserve. Et cela alors qu’elle aurait souhaité se procurer des Leopard 2 de facture allemande.
Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Ayant cédé destocké des chars T-72 de son inventaire pour les céder aux forces ukrainiennes [le nombre exact n’a pas été précisé, ndlr], Prague pourra compter sur le soutien de Berlin pour les remplacer.
En effet, le 4 mai, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu de son homologue allemand, Olaf Scholz, que l’Allemagne aiderait son pays à compenser les équipements militaires livrés à l’Ukraine. Restait donc à voir la forme que prendrait cette aide. Pendant un temps, il fut avancé que l’armée tchèque recevrait des chars Leopard 1 ayant appartenu à la Bundeswehr… Mais ce n’est pas vers cette solution que l’on s’achemine.
Ainsi, selon le quotidien économique « Ekonomický deník« , qui s’appuie sur des confidences faites par des responsables gouvernementaux, Prague serait sur le point d’obtenir – gratuitement – vingt chars Leopard 2A4 d’occasion, dans le cadre d’un accord avec Berlin. Puis, dans un second temps, le ministère tchèque de la Défense envisagerait de commander quarante Leopard 2A7, soit version la plus moderne actuellement sur le marché.
« Ces chars seraient fabriqués en coopération avec Krauss Maffei Wegmann […], des entreprises tchèques de l’industrie de la défense devant avoir une part importante dans le contrat », explique Ekonomický deník, pour qui l’achat de M1A2 Abrams américains n’aurait pas de sens pour Prague. « Leur acquisiton par la Pologne doit être considérée comme une décision politique visant à approfondir son partenariat stratégique avec les États-Unis », écrit-il.
Cette commande de Leopard 2A7 serait financée grâce à une hausse significative des dépenses militaires tchèques, celles-ci devant déjà augmenter de 4 milliards de couronnes tchèques [soit environ 170 millions d’euros] dès cette année. « Il est nécessaire de renforcer le budget de l’armée. La mise à jour aura certainement lieu au cours du premier semestre de cette année. Nous allons renforcer le budget de l’armée à hauteur de plusieurs milliards », a fait savoir Jan Bartošek, le vice-président de la Chambre des Députés, cité par Radio Prague.
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Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Ayant cédé destocké des chars T-72 de son inventaire pour les céder aux forces ukrainiennes [le nombre exact n’a pas été précisé, ndlr], Prague pourra compter sur le soutien de Berlin pour les remplacer.
En effet, le 4 mai, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu de son homologue allemand, Olaf Scholz, que l’Allemagne aiderait son pays à compenser les équipements militaires livrés à l’Ukraine. Restait donc à voir la forme que prendrait cette aide. Pendant un temps, il fut avancé que l’armée tchèque recevrait des chars Leopard 1 ayant appartenu à la Bundeswehr… Mais ce n’est pas vers cette solution que l’on s’achemine.
Ainsi, selon le quotidien économique « Ekonomický deník« , qui s’appuie sur des confidences faites par des responsables gouvernementaux, Prague serait sur le point d’obtenir – gratuitement – vingt chars Leopard 2A4 d’occasion, dans le cadre d’un accord avec Berlin. Puis, dans un second temps, le ministère tchèque de la Défense envisagerait de commander quarante Leopard 2A7, soit version la plus moderne actuellement sur le marché.
« Ces chars seraient fabriqués en coopération avec Krauss Maffei Wegmann […], des entreprises tchèques de l’industrie de la défense devant avoir une part importante dans le contrat », explique Ekonomický deník, pour qui l’achat de M1A2 Abrams américains n’aurait pas de sens pour Prague. « Leur acquisiton par la Pologne doit être considérée comme une décision politique visant à approfondir son partenariat stratégique avec les États-Unis », écrit-il.
Cette commande de Leopard 2A7 serait financée grâce à une hausse significative des dépenses militaires tchèques, celles-ci devant déjà augmenter de 4 milliards de couronnes tchèques [soit environ 170 millions d’euros] dès cette année. « Il est nécessaire de renforcer le budget de l’armée. La mise à jour aura certainement lieu au cours du premier semestre de cette année. Nous allons renforcer le budget de l’armée à hauteur de plusieurs milliards », a fait savoir Jan Bartošek, le vice-président de la Chambre des Députés, cité par Radio Prague.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerCela fait un moment que l’armée tchèque souhaite remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Mais les restrictions budgétaires l’en ont jusqu’à présent empêché. Ce qui fait qu’elle a du se contenter d’en moderniser une trentaine [sous la désignation T-72M4CZ] pour environ quarante millions d’euros, le reste ayant été mis en réserve. Et cela alors qu’elle aurait souhaité se procurer des Leopard 2 de facture allemande.
Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Ayant cédé destocké des chars T-72 de son inventaire pour les céder aux forces ukrainiennes [le nombre exact n’a pas été précisé, ndlr], Prague pourra compter sur le soutien de Berlin pour les remplacer.
En effet, le 4 mai, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu de son homologue allemand, Olaf Scholz, que l’Allemagne aiderait son pays à compenser les équipements militaires livrés à l’Ukraine. Restait donc à voir la forme que prendrait cette aide. Pendant un temps, il fut avancé que l’armée tchèque recevrait des chars Leopard 1 ayant appartenu à la Bundeswehr… Mais ce n’est pas vers cette solution que l’on s’achemine.
Ainsi, selon le quotidien économique « Ekonomický deník« , qui s’appuie sur des confidences faites par des responsables gouvernementaux, Prague serait sur le point d’obtenir – gratuitement – vingt chars Leopard 2A4 d’occasion, dans le cadre d’un accord avec Berlin. Puis, dans un second temps, le ministère tchèque de la Défense envisagerait de commander quarante Leopard 2A7, soit version la plus moderne actuellement sur le marché.
Ekonomický deník« Ces chars seraient fabriqués en coopération avec Krauss Maffei Wegmann […], des entreprises tchèques de l’industrie de la défense devant avoir une part importante dans le contrat », explique Ekonomický deník, pour qui l’achat de M1A2 Abrams américains n’aurait pas de sens pour Prague. « Leur acquisiton par la Pologne doit être considérée comme une décision politique visant à approfondir son partenariat stratégique avec les États-Unis », écrit-il.
Cette commande de Leopard 2A7 serait financée grâce à une hausse significative des dépenses militaires tchèques, celles-ci devant déjà augmenter de 4 milliards de couronnes tchèques [soit environ 170 millions d’euros] dès cette année. « Il est nécessaire de renforcer le budget de l’armée. La mise à jour aura certainement lieu au cours du premier semestre de cette année. Nous allons renforcer le budget de l’armée à hauteur de plusieurs milliards », a fait savoir Jan Bartošek, le vice-président de la Chambre des Députés, cité par Radio Prague.
a fait savoir Opex 360
Contre-terrorisme : Les forces spéciales américaines vont de nouveau être déployées en Somalie
par Laurent Lagneau · 17 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn décembre 2020, soit quelques semaines avant de quitter la Maison Blanche, le président Trump ordonna le désengagement 700 militaires américains alors déployés en Somalie, où leur mission consistait à former et à appuyer les forces de sécurité locales face à la menace incarnée par les milices Shebabs [liées à al-Qaïda] et, dans une moindre mesure, par l’État islamique [EI].
Le Pentagone avait alors expliqué que les forces en question allaient en partie être « repositionnées vers les pays voisins » pour d’éventuelles « opération transfrontalières » afin de « maintenir la pression sur les organisations extrémistes violentes ». Et d’assurer qu’il entendait continuer « d’affaiblir » les groupes terroristes susceptibles de menacer les intérêts américains en gardant « la de mener des opérations anti-terroristes ciblées » en Somalie.
Quoi qu’il en soit, cette décision marquait une rupture avec la stratégie suivie depuis 2007 par les États-Unis. Statégie qui fut confortée durant le mandat de M. Trump, les forces américaines ayant multiplié les raids aériens contre les milices Shebabs.
Seulement, si ces frappes ont pu « causer des problèmes » aux jihadistes somaliens, elles n’ont « pas permis de les vaincre », avait admis le général Thomas Waldhauser, peu avant de quitter la tête de l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, en 2019.
Effectivement, les Shebabs ont toujours fait preuve d’une étonnante résilience, ceux-ci ayant conservé leur capacité de nuisance malgré les éliminations ciblées de leurs chefs, les frappes américaines et les revers infligés par la mission de l’Union africaine déployée en Somalie [AMISOM, devenue récemment ATMIS, pour « Mission de transition de l’Union africaine en Somalie »].
Ainsi, peu avant l’annonce de la décision de M.Trump, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’était dit très préoccupé par la hausse du nombre d’attentats commis à Mogadisco ainsi que par celle des assassinats ciblés visant les responsables gouvernementaux somaliens.
Près de dix-huit mois plus tard, la situation s’est dégradée. « Les conditions de sécurité sont demeurées instables. On a ainsi enregistré en moyenne 265 atteintes à la sécurité par mois en 2021. Comme pendant les périodes précédentes, la plupart de ces atteintes ont été perpétrées par les Shebabs, dont les activités ont augmenté de 17 % par rapport à 2020 », a en effet relevé M. Guterres, dans son dernier rapport sur la Somalie, publié en février.
Cela étant, depuis que le président Biden est à la Maison Blanche, les forces américaines n’ont frappé les Shebabs qu’à seulement cinq reprises : à Galkayo et à Galmudung, en juillet 2021, à Qeycad et à Cammaara, en août de la même année et à Duduble, en février 2022. Ce qui tranche nettement avec les premiers mois du mandat de son prédécesseur, au cours desquels 35 raids aériens contre l’organisation jihadiste furent menés.
Alors que la Somalie vient de porter, pour la seconde fois, Hassan Sheikh Mohamoud, à la présidence [il avait déjà été président entre 2012 et 2017, ndlr], M. Biden est revenu sur la décision de son prédécesseur, en autorisant le Pentagone à rétablir une présence militaire américaine permanente dans ce pays.
« Le président [Biden] a pris cette décision pour accroître la sécurité et l’efficacité de nos forces spéciales, qui ont passé plus d’un an, depuis la décision de la précédente administration, à entrer et à sortir épisodiquement de Somalie pour y faciliter les opérations antiterroristes », a expliqué un responsable américain, selon l’AFP.
Ce qu’a confirmé John Kirby, le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Celui-ci a en effet déclaré que ce contingent [fort d’environ 500 opérateurs de l’US SOCOM, ndlr] aura à « former, conseiller et équiper les forces partenaires afin de leur donner les outils dont elles ont besoin pour perturber, dégrader et surveiller les Shebab ». Et d’insister : « Nos forces ne seront pas directement engagées dans des opérations de combat. L’objectif est de rendre plus efficace la lutte des forces locales contre les Shebabs ».
En outre, a continué M. Kirby, la « mission de conseil et d’assistance, comme nous l’avons vu dans de nombreux endroits à travers le monde, se fait mieux lorsque vous êtes sur place ».
Photo : US AFRICOM
Contre-terrorisme : Les forces spéciales américaines vont de nouveau être déployées en Somalie
par Laurent Lagneau · 17 mai 2022
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Le Pentagone avait alors expliqué que les forces en question allaient en partie être « repositionnées vers les pays voisins » pour d’éventuelles « opération transfrontalières » afin de « maintenir la pression sur les organisations extrémistes violentes ». Et d’assurer qu’il entendait continuer « d’affaiblir » les groupes terroristes susceptibles de menacer les intérêts américains en gardant « la de mener des opérations anti-terroristes ciblées » en Somalie.
Quoi qu’il en soit, cette décision marquait une rupture avec la stratégie suivie depuis 2007 par les États-Unis. Statégie qui fut confortée durant le mandat de M. Trump, les forces américaines ayant multiplié les raids aériens contre les milices Shebabs.
Seulement, si ces frappes ont pu « causer des problèmes » aux jihadistes somaliens, elles n’ont « pas permis de les vaincre », avait admis le général Thomas Waldhauser, peu avant de quitter la tête de l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, en 2019.
Effectivement, les Shebabs ont toujours fait preuve d’une étonnante résilience, ceux-ci ayant conservé leur capacité de nuisance malgré les éliminations ciblées de leurs chefs, les frappes américaines et les revers infligés par la mission de l’Union africaine déployée en Somalie [AMISOM, devenue récemment ATMIS, pour « Mission de transition de l’Union africaine en Somalie »].
Ainsi, peu avant l’annonce de la décision de M.Trump, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’était dit très préoccupé par la hausse du nombre d’attentats commis à Mogadisco ainsi que par celle des assassinats ciblés visant les responsables gouvernementaux somaliens.
Près de dix-huit mois plus tard, la situation s’est dégradée. « Les conditions de sécurité sont demeurées instables. On a ainsi enregistré en moyenne 265 atteintes à la sécurité par mois en 2021. Comme pendant les périodes précédentes, la plupart de ces atteintes ont été perpétrées par les Shebabs, dont les activités ont augmenté de 17 % par rapport à 2020 », a en effet relevé M. Guterres, dans son dernier rapport sur la Somalie, publié en février.
Cela étant, depuis que le président Biden est à la Maison Blanche, les forces américaines n’ont frappé les Shebabs qu’à seulement cinq reprises : à Galkayo et à Galmudung, en juillet 2021, à Qeycad et à Cammaara, en août de la même année et à Duduble, en février 2022. Ce qui tranche nettement avec les premiers mois du mandat de son prédécesseur, au cours desquels 35 raids aériens contre l’organisation jihadiste furent menés.
Alors que la Somalie vient de porter, pour la seconde fois, Hassan Sheikh Mohamoud, à la présidence [il avait déjà été président entre 2012 et 2017, ndlr], M. Biden est revenu sur la décision de son prédécesseur, en autorisant le Pentagone à rétablir une présence militaire américaine permanente dans ce pays.
« Le président [Biden] a pris cette décision pour accroître la sécurité et l’efficacité de nos forces spéciales, qui ont passé plus d’un an, depuis la décision de la précédente administration, à entrer et à sortir épisodiquement de Somalie pour y faciliter les opérations antiterroristes », a expliqué un responsable américain, selon l’AFP.
Ce qu’a confirmé John Kirby, le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Celui-ci a en effet déclaré que ce contingent [fort d’environ 500 opérateurs de l’US SOCOM, ndlr] aura à « former, conseiller et équiper les forces partenaires afin de leur donner les outils dont elles ont besoin pour perturber, dégrader et surveiller les Shebab ». Et d’insister : « Nos forces ne seront pas directement engagées dans des opérations de combat. L’objectif est de rendre plus efficace la lutte des forces locales contre les Shebabs ».
En outre, a continué M. Kirby, la « mission de conseil et d’assistance, comme nous l’avons vu dans de nombreux endroits à travers le monde, se fait mieux lorsque vous êtes sur place ».
Photo : US AFRICOM
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Le Pentagone avait alors expliqué que les forces en question allaient en partie être « repositionnées vers les pays voisins » pour d’éventuelles « opération transfrontalières » afin de « maintenir la pression sur les organisations extrémistes violentes ». Et d’assurer qu’il entendait continuer « d’affaiblir » les groupes terroristes susceptibles de menacer les intérêts américains en gardant « la de mener des opérations anti-terroristes ciblées » en Somalie.
Quoi qu’il en soit, cette décision marquait une rupture avec la stratégie suivie depuis 2007 par les États-Unis. Statégie qui fut confortée durant le mandat de M. Trump, les forces américaines ayant multiplié les raids aériens contre les milices Shebabs.
Seulement, si ces frappes ont pu « causer des problèmes » aux jihadistes somaliens, elles n’ont « pas permis de les vaincre », avait admis le général Thomas Waldhauser, peu avant de quitter la tête de l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, en 2019.
Effectivement, les Shebabs ont toujours fait preuve d’une étonnante résilience, ceux-ci ayant conservé leur capacité de nuisance malgré les éliminations ciblées de leurs chefs, les frappes américaines et les revers infligés par la mission de l’Union africaine déployée en Somalie [AMISOM, devenue récemment ATMIS, pour « Mission de transition de l’Union africaine en Somalie »].
Ainsi, peu avant l’annonce de la décision de M.Trump, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’était dit très préoccupé par la hausse du nombre d’attentats commis à Mogadisco ainsi que par celle des assassinats ciblés visant les responsables gouvernementaux somaliens.
Près de dix-huit mois plus tard, la situation s’est dégradée. « Les conditions de sécurité sont demeurées instables. On a ainsi enregistré en moyenne 265 atteintes à la sécurité par mois en 2021. Comme pendant les périodes précédentes, la plupart de ces atteintes ont été perpétrées par les Shebabs, dont les activités ont augmenté de 17 % par rapport à 2020 », a en effet relevé M. Guterres, dans son dernier rapport sur la Somalie, publié en février.
Cela étant, depuis que le président Biden est à la Maison Blanche, les forces américaines n’ont frappé les Shebabs qu’à seulement cinq reprises : à Galkayo et à Galmudung, en juillet 2021, à Qeycad et à Cammaara, en août de la même année et à Duduble, en février 2022. Ce qui tranche nettement avec les premiers mois du mandat de son prédécesseur, au cours desquels 35 raids aériens contre l’organisation jihadiste furent menés.
Alors que la Somalie vient de porter, pour la seconde fois, Hassan Sheikh Mohamoud, à la présidence [il avait déjà été président entre 2012 et 2017, ndlr], M. Biden est revenu sur la décision de son prédécesseur, en autorisant le Pentagone à rétablir une présence militaire américaine permanente dans ce pays.
« Le président [Biden] a pris cette décision pour accroître la sécurité et l’efficacité de nos forces spéciales, qui ont passé plus d’un an, depuis la décision de la précédente administration, à entrer et à sortir épisodiquement de Somalie pour y faciliter les opérations antiterroristes », a expliqué un responsable américain, selon l’AFP.
Ce qu’a confirmé John Kirby, le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Celui-ci a en effet déclaré que ce contingent [fort d’environ 500 opérateurs de l’US SOCOM, ndlr] aura à « former, conseiller et équiper les forces partenaires afin de leur donner les outils dont elles ont besoin pour perturber, dégrader et surveiller les Shebab ». Et d’insister : « Nos forces ne seront pas directement engagées dans des opérations de combat. L’objectif est de rendre plus efficace la lutte des forces locales contre les Shebabs ».
En outre, a continué M. Kirby, la « mission de conseil et d’assistance, comme nous l’avons vu dans de nombreux endroits à travers le monde, se fait mieux lorsque vous êtes sur place ».
Photo : US AFRICOM
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn décembre 2020, soit quelques semaines avant de quitter la Maison Blanche, le président Trump ordonna le désengagement 700 militaires américains alors déployés en Somalie, où leur mission consistait à former et à appuyer les forces de sécurité locales face à la menace incarnée par les milices Shebabs [liées à al-Qaïda] et, dans une moindre mesure, par l’État islamique [EI].
Le Pentagone avait alors expliqué que les forces en question allaient en partie être « repositionnées vers les pays voisins » pour d’éventuelles « opération transfrontalières » afin de « maintenir la pression sur les organisations extrémistes violentes ». Et d’assurer qu’il entendait continuer « d’affaiblir » les groupes terroristes susceptibles de menacer les intérêts américains en gardant « la de mener des opérations anti-terroristes ciblées » en Somalie.
Quoi qu’il en soit, cette décision marquait une rupture avec la stratégie suivie depuis 2007 par les États-Unis. Statégie qui fut confortée durant le mandat de M. Trump, les forces américaines ayant multiplié les raids aériens contre les milices Shebabs.
Seulement, si ces frappes ont pu « causer des problèmes » aux jihadistes somaliens, elles n’ont « pas permis de les vaincre », avait admis le général Thomas Waldhauser, peu avant de quitter la tête de l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, en 2019.
Effectivement, les Shebabs ont toujours fait preuve d’une étonnante résilience, ceux-ci ayant conservé leur capacité de nuisance malgré les éliminations ciblées de leurs chefs, les frappes américaines et les revers infligés par la mission de l’Union africaine déployée en Somalie [AMISOM, devenue récemment ATMIS, pour « Mission de transition de l’Union africaine en Somalie »].
Ainsi, peu avant l’annonce de la décision de M.Trump, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’était dit très préoccupé par la hausse du nombre d’attentats commis à Mogadisco ainsi que par celle des assassinats ciblés visant les responsables gouvernementaux somaliens.
Près de dix-huit mois plus tard, la situation s’est dégradée. « Les conditions de sécurité sont demeurées instables. On a ainsi enregistré en moyenne 265 atteintes à la sécurité par mois en 2021. Comme pendant les périodes précédentes, la plupart de ces atteintes ont été perpétrées par les Shebabs, dont les activités ont augmenté de 17 % par rapport à 2020 », a en effet relevé M. Guterres, dans son dernier rapport sur la Somalie, publié en février.
Cela étant, depuis que le président Biden est à la Maison Blanche, les forces américaines n’ont frappé les Shebabs qu’à seulement cinq reprises : à Galkayo et à Galmudung, en juillet 2021, à Qeycad et à Cammaara, en août de la même année et à Duduble, en février 2022. Ce qui tranche nettement avec les premiers mois du mandat de son prédécesseur, au cours desquels 35 raids aériens contre l’organisation jihadiste furent menés.
Alors que la Somalie vient de porter, pour la seconde fois, Hassan Sheikh Mohamoud, à la présidence [il avait déjà été président entre 2012 et 2017, ndlr], M. Biden est revenu sur la décision de son prédécesseur, en autorisant le Pentagone à rétablir une présence militaire américaine permanente dans ce pays.
« Le président [Biden] a pris cette décision pour accroître la sécurité et l’efficacité de nos forces spéciales, qui ont passé plus d’un an, depuis la décision de la précédente administration, à entrer et à sortir épisodiquement de Somalie pour y faciliter les opérations antiterroristes », a expliqué un responsable américain, selon l’AFP.
Ce qu’a confirmé John Kirby, le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Celui-ci a en effet déclaré que ce contingent [fort d’environ 500 opérateurs de l’US SOCOM, ndlr] aura à « former, conseiller et équiper les forces partenaires afin de leur donner les outils dont elles ont besoin pour perturber, dégrader et surveiller les Shebab ». Et d’insister : « Nos forces ne seront pas directement engagées dans des opérations de combat. L’objectif est de rendre plus efficace la lutte des forces locales contre les Shebabs ».
En outre, a continué M. Kirby, la « mission de conseil et d’assistance, comme nous l’avons vu dans de nombreux endroits à travers le monde, se fait mieux lorsque vous êtes sur place ».
Photo : US AFRICOM
L'Humanité
Acid. Yamabuki, cette petite fleur jaune qui pousse entre les pierres
Nos recommandations culturellesJuichiro Yamasaki filme un Japon inattendu, où l’on croise un ouvrier coréen et une lycéenne qui manifestent pour la paix. Un film délicat et puissant comme les yamabuki.
Marie-José SirachYamabuki, de Juichiro Yamasaki, France-Japon, 1 h 37
L’action se déroule à Maniwa, petite ville minière dans les montagnes de l’ouest du Japon. Paysages gris, poussiéreux, d’immenses pelleteuses broient la montagne dans un ballet savamment orchestré. Les pierres arrachées s’engouffrent dans des tapis qui sillonnent le paysage jusqu’à être concassées et devenir gravier. Chang-Su est ouvrier dans cette mine à ciel ouvert. Coréen, il s‘est exilé dans cet endroit perdu pour rembourser une dette familiale. Il partage sa vie dans une modeste bicoque avec Minami et sa petite fille qui ont fui un mari violent.
Yamabuki est lycéenne et vit avec son père, policier. Sa mère, reporter de guerre, est morte en couvrant celle en Syrie. Jeune fille introvertie, elle décide, un jour, de rejoindre cette poignée de manifestants qui chaque jour, au même grand carrefour de la ville, manifestent en silence et brandissent des pancartes pour la paix. Yamabuki, c’est aussi le nom de ces fleurs aux petits pétales jaunes qui poussent entre les pierres, là où il ne pousse pourtant pas grand-chose.
Chaque histoire est reliée à l’autre
En suivant l’itinéraire de l’un et de l’autre, Juichiro Yamasaki filme dans un même mouvement des paysages industrieux dominés par la machine et deux personnages qui cherchent un sens à leur vie. Le film procède par cercles concentriques où chaque individu se croise sans le savoir, où chaque histoire est reliée à l’autre par quelques signaux que seuls devinent les spectateurs. L’histoire se met en place au gré des jours qui s’écoulent et des aventures étranges qui surviennent à Chang-Su, cet accident de voiture causé par un éboulement de pierres provoqué par le père de Yamabuki ; ou la découverte d’une valise pleine d’argent qui dévale les flancs de cette même montagne qui lui a brisé la jambe. Chaque incident de parcours l’oblige à composer, voire à bifurquer, comme un nouveau départ, jamais comme une fuite.
Les personnages se métamorphosent en héros du quotidien qui tentent de vivre, malgré les blessures et les souvenirs.
Yamabuki est le troisième long métrage de Juichiro Yamasaki. Cinéaste, il a d’abord entrepris des études d’anthropologie à Kyoto, puis très vite s’est saisi d’une caméra avant de s’installer dans le village natal de son père, Maniwa justement. Il est aussi cultivateur de tomates, une activité qui lui permet tout juste de vivre. Mais ne l’empêche pas de filmer son pays de l’intérieur, de mettre en scène, comme ici, la vie de gens simples, discrets, qui, à leur manière, en cherchant un sens à leur vie, résistent aux injonctions de réussite, aussi bien professionnelle, familiale qu’amoureuse, à la petite mafia locale, aux éructations d’une poignée de jeunes xénophobes.
Tout est suggéré, parfois à peine effleuré, subtilement, intelligemment. Ses personnages se métamorphosent en héros du quotidien qui tentent de vivre tant bien que mal, malgré les blessures et les souvenirs. Ils n’ont peut-être pas de superpouvoirs, ne vivent pas dans une ville où l’agitation est permanente, mais une chose est sûre, ils ne renoncent pas à leurs rêves, même modestes.
Festival de Cannes 2022acidcinémaCinéma japonais Opex 360
Après une série d’échecs, l’US Air Force annonce le succès d’un essai du missile hypersonique AGM-183A
par Laurent Lagneau · 17 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDéveloppé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.
Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.
Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.
Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.
Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.
« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.
« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].
Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.
Après une série d’échecs, l’US Air Force annonce le succès d’un essai du missile hypersonique AGM-183A
par Laurent Lagneau · 17 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDéveloppé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.
Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.
Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.
Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.
Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.
« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.
« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].
Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDéveloppé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.
Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.
Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.
Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.
Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.
« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.
« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].
Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerDéveloppé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.
Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.
Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.
Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.
Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.
« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.
« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].
Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.
Opex 360
Le Pentagone diffuse l’image d’un objet aérien non identifié ayant évolué près d’un F/A-18
par Laurent Lagneau · 18 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn juin 2021, le Bureau du directeur du renseignement national [ODNI] et l’Unidentified Aerial Phenomena Task Force [UAPTF], une cellule créée un an plus tôt par le service de renseignement de l’US Navy, publièrent conjointement un rapport au sujet des 144 phénomènes aériens non identifiés [PAN] observés aux États-Unis depuis 2004, en particulier à proximité de manoeuvres ou d’emprises militaires.
Cet intérêt porté par les autorités américaines à ces phénomènes non identifiés, pour lesquels une explication rationnelle finit généralement par être trouvée, avait été résumé par le sénateur Marco Rubio, vice-président de la commission du renseignement. « Il y a des trucs qui volent dans notre espace aérien et nous ne savons pas ce que c’est et ce ne sont pas les nôtres. Nous devons donc savoir qui se cache derrière, qui plus est s’il s’agit d’un adversaire qui a fait un saut technologique », avait-il dit au site Politico.
En clair l’objectif était de déterminer si des adversaires des États-Unis avaient réussi à développer des technologies avancées pouvant expliquer le comportement étonnant d’objets observés par les forces américaines. Ainsi, par exemple, lors d’une vague de « phénomènes aériens non identifiés » survenue en 2014/15 [et qui fit l’objet d’une enquête du New York Times en 2019], des pilotes de l’US Navy avaient décrit des engins n’ayant « aucun panache d’échappement » et pouvant atteindre « 30’000 pieds et des vitesses hypersoniques » en un rien de temps.
« Nous parlons d’objets qui ont été vus par des pilotes de la marine ou de l’armée de l’air, ou qui ont été repérés par des images satellites, qui s’engagent franchement dans des actions difficiles à expliquer. […] Des mouvements difficiles à reproduire, pour lesquels nous n’avons pas la technologie nécessaire ou qui se déplacent à des vitesses dépassant le mur du son sans bang sonique », avait par ailleurs expliqué John Ratcliffe, ancien Directeur national du renseignement américain, en mars 2021.
Cela étant, le rapport publié l’an dernier [et dont une partie reste « classifiée »] avait établi cinq catégories d’explications possibles au sujet de ces « objets volant non identifiés » : échos parasites sur les radars [on parle alors de « fouillis radar »], phénomènes atmosphériques naturels, programmes du gouvernement américain [et/ou de l’industrie] classifiés, systèmes adverses étrangers et « autres ».
Reste que sur les 144 cas évoqués, un seul avait été élucidé au moment de la publication de ce rapport : il s’agissait d’un » gros ballon qui se dégonflait ». Pour les autres, faute de données suffisantes, il n’était pas possible de se prononcer avec une certitude absolue. Toutefois, 80 d’entre eux avaient été détectés par au moins deux capteurs.
« Dans un nombre limité d’incidents, les PAN auraient semblé présenter des caractéristiques de vol inhabituelles. Ces observations pourraient être le résultat d’erreurs de capteurs, d’une mystification ou d’une mauvaise perception des observateurs et nécessitent une analyse rigoureuse supplémentaire », était-il avancé dans ce rapport.
Depuis, le Pentagone a mis en place l’Airborne Object Identification and Management Synchronization Group [AOIMSG], un groupe dédié à l’étude de ces phénomènes aériens non identifiés, en expliquant ceux-ci sont susceptibles de « poser des problèmes de sécurité nationale ». Et, le 17 mai, pour la première fois en plus de cinquante ans [et le projet « Blue Book »], le Congrès des États-Unis a organisé une audition publique consacrée à ce sujet, en convoquant Ronald Moultrie, le sous-secrétaire à la Défense pour le renseignement et la sécurité et Scott Bray, le directeur adjoint du renseignement naval.
Ainsi, comme il est désormais demandé aux militaires américains [en particulier le personnel navigant, ndlr] de signaler toute observation d’objet aériens non identifiés, le nombre de cas a « explosé » depuis juin 2021, celui-ci étant passé à environ 400 selon M. Bray, qui a par ailleurs indiqué que d’autres pays sont également confrontés à ce phénomène. Et de préciser qu’ils échangent leurs informations avec les États-Unis, et vice-versa.
En outre, le directeur adjoint du renseignement naval a également indiqué que, à ce jour, s’il n’y avait eu aucun collision entre des objets non identifiés et des avions militaires américains, cela a toutefois failli arriver à 11 reprises. Pour la plupart, ces incidents ont eu lieu large de la Virgine et de la Caroline du Nord.
Lors de cette audition, M. Bray a produit une vidéo filmée en 2021, à bord d’un F/A-18 de l’US Navy, afin de montrer « la vitesse typique à laquelle les avions militaires peuvent s’approcher d’un objet inconnu ». Effectivement, on ne voit pas grand chose, même en faisant défiler les images au ralenti… Mais on devine un objet sphérique, dont le responsable américain a dit ne « pas avoir d’explication » à son sujet…
Le Pentagone diffuse l’image d’un objet aérien non identifié ayant évolué près d’un F/A-18
par Laurent Lagneau · 18 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn juin 2021, le Bureau du directeur du renseignement national [ODNI] et l’Unidentified Aerial Phenomena Task Force [UAPTF], une cellule créée un an plus tôt par le service de renseignement de l’US Navy, publièrent conjointement un rapport au sujet des 144 phénomènes aériens non identifiés [PAN] observés aux États-Unis depuis 2004, en particulier à proximité de manoeuvres ou d’emprises militaires.
Cet intérêt porté par les autorités américaines à ces phénomènes non identifiés, pour lesquels une explication rationnelle finit généralement par être trouvée, avait été résumé par le sénateur Marco Rubio, vice-président de la commission du renseignement. « Il y a des trucs qui volent dans notre espace aérien et nous ne savons pas ce que c’est et ce ne sont pas les nôtres. Nous devons donc savoir qui se cache derrière, qui plus est s’il s’agit d’un adversaire qui a fait un saut technologique », avait-il dit au site Politico.
En clair l’objectif était de déterminer si des adversaires des États-Unis avaient réussi à développer des technologies avancées pouvant expliquer le comportement étonnant d’objets observés par les forces américaines. Ainsi, par exemple, lors d’une vague de « phénomènes aériens non identifiés » survenue en 2014/15 [et qui fit l’objet d’une enquête du New York Times en 2019], des pilotes de l’US Navy avaient décrit des engins n’ayant « aucun panache d’échappement » et pouvant atteindre « 30’000 pieds et des vitesses hypersoniques » en un rien de temps.
« Nous parlons d’objets qui ont été vus par des pilotes de la marine ou de l’armée de l’air, ou qui ont été repérés par des images satellites, qui s’engagent franchement dans des actions difficiles à expliquer. […] Des mouvements difficiles à reproduire, pour lesquels nous n’avons pas la technologie nécessaire ou qui se déplacent à des vitesses dépassant le mur du son sans bang sonique », avait par ailleurs expliqué John Ratcliffe, ancien Directeur national du renseignement américain, en mars 2021.
Cela étant, le rapport publié l’an dernier [et dont une partie reste « classifiée »] avait établi cinq catégories d’explications possibles au sujet de ces « objets volant non identifiés » : échos parasites sur les radars [on parle alors de « fouillis radar »], phénomènes atmosphériques naturels, programmes du gouvernement américain [et/ou de l’industrie] classifiés, systèmes adverses étrangers et « autres ».
Reste que sur les 144 cas évoqués, un seul avait été élucidé au moment de la publication de ce rapport : il s’agissait d’un » gros ballon qui se dégonflait ». Pour les autres, faute de données suffisantes, il n’était pas possible de se prononcer avec une certitude absolue. Toutefois, 80 d’entre eux avaient été détectés par au moins deux capteurs.
« Dans un nombre limité d’incidents, les PAN auraient semblé présenter des caractéristiques de vol inhabituelles. Ces observations pourraient être le résultat d’erreurs de capteurs, d’une mystification ou d’une mauvaise perception des observateurs et nécessitent une analyse rigoureuse supplémentaire », était-il avancé dans ce rapport.
Depuis, le Pentagone a mis en place l’Airborne Object Identification and Management Synchronization Group [AOIMSG], un groupe dédié à l’étude de ces phénomènes aériens non identifiés, en expliquant ceux-ci sont susceptibles de « poser des problèmes de sécurité nationale ». Et, le 17 mai, pour la première fois en plus de cinquante ans [et le projet « Blue Book »], le Congrès des États-Unis a organisé une audition publique consacrée à ce sujet, en convoquant Ronald Moultrie, le sous-secrétaire à la Défense pour le renseignement et la sécurité et Scott Bray, le directeur adjoint du renseignement naval.
Ainsi, comme il est désormais demandé aux militaires américains [en particulier le personnel navigant, ndlr] de signaler toute observation d’objet aériens non identifiés, le nombre de cas a « explosé » depuis juin 2021, celui-ci étant passé à environ 400 selon M. Bray, qui a par ailleurs indiqué que d’autres pays sont également confrontés à ce phénomène. Et de préciser qu’ils échangent leurs informations avec les États-Unis, et vice-versa.
En outre, le directeur adjoint du renseignement naval a également indiqué que, à ce jour, s’il n’y avait eu aucun collision entre des objets non identifiés et des avions militaires américains, cela a toutefois failli arriver à 11 reprises. Pour la plupart, ces incidents ont eu lieu large de la Virgine et de la Caroline du Nord.
Lors de cette audition, M. Bray a produit une vidéo filmée en 2021, à bord d’un F/A-18 de l’US Navy, afin de montrer « la vitesse typique à laquelle les avions militaires peuvent s’approcher d’un objet inconnu ». Effectivement, on ne voit pas grand chose, même en faisant défiler les images au ralenti… Mais on devine un objet sphérique, dont le responsable américain a dit ne « pas avoir d’explication » à son sujet…
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn juin 2021, le Bureau du directeur du renseignement national [ODNI] et l’Unidentified Aerial Phenomena Task Force [UAPTF], une cellule créée un an plus tôt par le service de renseignement de l’US Navy, publièrent conjointement un rapport au sujet des 144 phénomènes aériens non identifiés [PAN] observés aux États-Unis depuis 2004, en particulier à proximité de manoeuvres ou d’emprises militaires.
Cet intérêt porté par les autorités américaines à ces phénomènes non identifiés, pour lesquels une explication rationnelle finit généralement par être trouvée, avait été résumé par le sénateur Marco Rubio, vice-président de la commission du renseignement. « Il y a des trucs qui volent dans notre espace aérien et nous ne savons pas ce que c’est et ce ne sont pas les nôtres. Nous devons donc savoir qui se cache derrière, qui plus est s’il s’agit d’un adversaire qui a fait un saut technologique », avait-il dit au site Politico.
En clair l’objectif était de déterminer si des adversaires des États-Unis avaient réussi à développer des technologies avancées pouvant expliquer le comportement étonnant d’objets observés par les forces américaines. Ainsi, par exemple, lors d’une vague de « phénomènes aériens non identifiés » survenue en 2014/15 [et qui fit l’objet d’une enquête du New York Times en 2019], des pilotes de l’US Navy avaient décrit des engins n’ayant « aucun panache d’échappement » et pouvant atteindre « 30’000 pieds et des vitesses hypersoniques » en un rien de temps.
« Nous parlons d’objets qui ont été vus par des pilotes de la marine ou de l’armée de l’air, ou qui ont été repérés par des images satellites, qui s’engagent franchement dans des actions difficiles à expliquer. […] Des mouvements difficiles à reproduire, pour lesquels nous n’avons pas la technologie nécessaire ou qui se déplacent à des vitesses dépassant le mur du son sans bang sonique », avait par ailleurs expliqué John Ratcliffe, ancien Directeur national du renseignement américain, en mars 2021.
Cela étant, le rapport publié l’an dernier [et dont une partie reste « classifiée »] avait établi cinq catégories d’explications possibles au sujet de ces « objets volant non identifiés » : échos parasites sur les radars [on parle alors de « fouillis radar »], phénomènes atmosphériques naturels, programmes du gouvernement américain [et/ou de l’industrie] classifiés, systèmes adverses étrangers et « autres ».
Reste que sur les 144 cas évoqués, un seul avait été élucidé au moment de la publication de ce rapport : il s’agissait d’un » gros ballon qui se dégonflait ». Pour les autres, faute de données suffisantes, il n’était pas possible de se prononcer avec une certitude absolue. Toutefois, 80 d’entre eux avaient été détectés par au moins deux capteurs.
« Dans un nombre limité d’incidents, les PAN auraient semblé présenter des caractéristiques de vol inhabituelles. Ces observations pourraient être le résultat d’erreurs de capteurs, d’une mystification ou d’une mauvaise perception des observateurs et nécessitent une analyse rigoureuse supplémentaire », était-il avancé dans ce rapport.
Depuis, le Pentagone a mis en place l’Airborne Object Identification and Management Synchronization Group [AOIMSG], un groupe dédié à l’étude de ces phénomènes aériens non identifiés, en expliquant ceux-ci sont susceptibles de « poser des problèmes de sécurité nationale ». Et, le 17 mai, pour la première fois en plus de cinquante ans [et le projet « Blue Book »], le Congrès des États-Unis a organisé une audition publique consacrée à ce sujet, en convoquant Ronald Moultrie, le sous-secrétaire à la Défense pour le renseignement et la sécurité et Scott Bray, le directeur adjoint du renseignement naval.
Ainsi, comme il est désormais demandé aux militaires américains [en particulier le personnel navigant, ndlr] de signaler toute observation d’objet aériens non identifiés, le nombre de cas a « explosé » depuis juin 2021, celui-ci étant passé à environ 400 selon M. Bray, qui a par ailleurs indiqué que d’autres pays sont également confrontés à ce phénomène. Et de préciser qu’ils échangent leurs informations avec les États-Unis, et vice-versa.
En outre, le directeur adjoint du renseignement naval a également indiqué que, à ce jour, s’il n’y avait eu aucun collision entre des objets non identifiés et des avions militaires américains, cela a toutefois failli arriver à 11 reprises. Pour la plupart, ces incidents ont eu lieu large de la Virgine et de la Caroline du Nord.
Lors de cette audition, M. Bray a produit une vidéo filmée en 2021, à bord d’un F/A-18 de l’US Navy, afin de montrer « la vitesse typique à laquelle les avions militaires peuvent s’approcher d’un objet inconnu ». Effectivement, on ne voit pas grand chose, même en faisant défiler les images au ralenti… Mais on devine un objet sphérique, dont le responsable américain a dit ne « pas avoir d’explication » à son sujet…
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn juin 2021, le Bureau du directeur du renseignement national [ODNI] et l’Unidentified Aerial Phenomena Task Force [UAPTF], une cellule créée un an plus tôt par le service de renseignement de l’US Navy, publièrent conjointement un rapport au sujet des 144 phénomènes aériens non identifiés [PAN] observés aux États-Unis depuis 2004, en particulier à proximité de manoeuvres ou d’emprises militaires.
Cet intérêt porté par les autorités américaines à ces phénomènes non identifiés, pour lesquels une explication rationnelle finit généralement par être trouvée, avait été résumé par le sénateur Marco Rubio, vice-président de la commission du renseignement. « Il y a des trucs qui volent dans notre espace aérien et nous ne savons pas ce que c’est et ce ne sont pas les nôtres. Nous devons donc savoir qui se cache derrière, qui plus est s’il s’agit d’un adversaire qui a fait un saut technologique », avait-il dit au site Politico.
au site PoliticoEn clair l’objectif était de déterminer si des adversaires des États-Unis avaient réussi à développer des technologies avancées pouvant expliquer le comportement étonnant d’objets observés par les forces américaines. Ainsi, par exemple, lors d’une vague de « phénomènes aériens non identifiés » survenue en 2014/15 [et qui fit l’objet d’une enquête du New York Times en 2019], des pilotes de l’US Navy avaient décrit des engins n’ayant « aucun panache d’échappement » et pouvant atteindre « 30’000 pieds et des vitesses hypersoniques » en un rien de temps.
« Nous parlons d’objets qui ont été vus par des pilotes de la marine ou de l’armée de l’air, ou qui ont été repérés par des images satellites, qui s’engagent franchement dans des actions difficiles à expliquer. […] Des mouvements difficiles à reproduire, pour lesquels nous n’avons pas la technologie nécessaire ou qui se déplacent à des vitesses dépassant le mur du son sans bang sonique », avait par ailleurs expliqué John Ratcliffe, ancien Directeur national du renseignement américain, en mars 2021.
Cela étant, le rapport publié l’an dernier [et dont une partie reste « classifiée »] avait établi cinq catégories d’explications possibles au sujet de ces « objets volant non identifiés » : échos parasites sur les radars [on parle alors de « fouillis radar »], phénomènes atmosphériques naturels, programmes du gouvernement américain [et/ou de l’industrie] classifiés, systèmes adverses étrangers et « autres ».
Reste que sur les 144 cas évoqués, un seul avait été élucidé au moment de la publication de ce rapport : il s’agissait d’un » gros ballon qui se dégonflait ». Pour les autres, faute de données suffisantes, il n’était pas possible de se prononcer avec une certitude absolue. Toutefois, 80 d’entre eux avaient été détectés par au moins deux capteurs.
« Dans un nombre limité d’incidents, les PAN auraient semblé présenter des caractéristiques de vol inhabituelles. Ces observations pourraient être le résultat d’erreurs de capteurs, d’une mystification ou d’une mauvaise perception des observateurs et nécessitent une analyse rigoureuse supplémentaire », était-il avancé dans ce rapport.
Depuis, le Pentagone a mis en place l’Airborne Object Identification and Management Synchronization Group [AOIMSG], un groupe dédié à l’étude de ces phénomènes aériens non identifiés, en expliquant ceux-ci sont susceptibles de « poser des problèmes de sécurité nationale ». Et, le 17 mai, pour la première fois en plus de cinquante ans [et le projet « Blue Book »], le Congrès des États-Unis a organisé une audition publique consacrée à ce sujet, en convoquant Ronald Moultrie, le sous-secrétaire à la Défense pour le renseignement et la sécurité et Scott Bray, le directeur adjoint du renseignement naval.
Ainsi, comme il est désormais demandé aux militaires américains [en particulier le personnel navigant, ndlr] de signaler toute observation d’objet aériens non identifiés, le nombre de cas a « explosé » depuis juin 2021, celui-ci étant passé à environ 400 selon M. Bray, qui a par ailleurs indiqué que d’autres pays sont également confrontés à ce phénomène. Et de préciser qu’ils échangent leurs informations avec les États-Unis, et vice-versa.
En outre, le directeur adjoint du renseignement naval a également indiqué que, à ce jour, s’il n’y avait eu aucun collision entre des objets non identifiés et des avions militaires américains, cela a toutefois failli arriver à 11 reprises. Pour la plupart, ces incidents ont eu lieu large de la Virgine et de la Caroline du Nord.
Lors de cette audition, M. Bray a produit une vidéo filmée en 2021, à bord d’un F/A-18 de l’US Navy, afin de montrer « la vitesse typique à laquelle les avions militaires peuvent s’approcher d’un objet inconnu ». Effectivement, on ne voit pas grand chose, même en faisant défiler les images au ralenti… Mais on devine un objet sphérique, dont le responsable américain a dit ne « pas avoir d’explication » à son sujet…
L'Humanité
Compétition. R.M.N. en Transylvanie, des ours et des hommes
Nos recommandations culturellesCristian Mungiu, palme d’or en 2007, convoque tous les maux d’une Europe gangrenée par des relents nationalistes dans un village destiné à devenir une réserve de plantigrades.
Marie-José SirachR.M.N. de Cristian Mungiu, Roumanie, 2 h 05.
Dans ce petit village de Transylvanie, plusieurs communautés cohabitent. On y parle roumain, hongrois, allemand, anglais. On fréquente la messe tous les dimanches et les enfants chantent à la chorale de la paroisse. Les hommes travaillent tous à l’étranger, mais ici on n’aime pas les étrangers. Surtout s’ils ne sont pas blancs. Dans ce village, la mine a fermé et l’industrie du bois tourne au ralenti. Seule la boulangerie industrielle recrute. Il lui faut embaucher cinq ouvriers très vite si la direction veut empocher les subventions européennes. Mais personne dans le coin ne répond aux petites annonces : les salaires étant peu attrayants au regard des allocations perçues, les gars du village ne postulent pas. La directrice fait alors appel à de la main-d’œuvre du Sri Lanka.
Un monde sans garde-fou
Cristian Mungiu brosse un portrait sans concession de tous les maux qui ravagent l’Europe – racisme, xénophobie, misogynie, homophobie, lâcheté –, sans compter tous les petits trafics, petits profits et petits arrangements qui sont légion. Mais le propos de Mungiu est plus subtil. Ce qu’il nous montre, ce sont des paysans qui ont à peine de quoi vivre et se sentent dépossédés de tout par des directives européennes qui les accablent. Une Europe qui a décidé de transformer leur région en un parc à ours, ce qui leur donne le sentiment que Bruxelles se préoccupe davantage des plantigrades que de leur sort. Comprendre ce qui se passe dans la tête de ces pauvres hères condamnés eux-mêmes à l’exil, à être des étrangers montrés du doigt en Europe et qui se comportent à l’identique avec leurs immigrés, ce n’est ni justifier, ni excuser.
C’est dire la complexité d’un monde où le sentiment d’impuissance se conjugue à l’ignorance, où il suffit d’une étincelle pour que s’enflamment les esprits. Un monde désormais sans garde-fou, où le pire est permis, où la haine et la rancœur s’affichent sans complexe et où les ratonnades sont encouragées. Il faut entendre le curé de la paroisse justifier les propos racistes de ses ouailles ; le médecin du village accuser les étrangers d’être porteurs de tous les virus ; le maire se complaire dans une neutralité plus que douteuse.
L’assemblée générale du village est un moment impressionnant et terrifiant, une scène qui marque les esprits : on lit sur les visages de ces vieilles dames en fichu et de ses hommes abîmés la peur qui engendre la haine. Les vannes sont ouvertes qui déversent leurs flots de saloperies. Le dernier plan : alors que le village prend feu, les ours sortent des bois. Mais on a chassé les Ursaris, ces Gitans montreurs d’ours…
Festival de Cannes 2022cristian mungiucinémaFestival de Cannes BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
Le Figaro
SANS TITRE
EN COURS : Mis à jour le 22 mai 2022 à 19:36
» LIRE AUSSI - Roland Garros 2022 : les résultats en direct» LIRE AUSSI - Roland-Garros 2022 : Calendrier-Résultats Messieurs» LIRE AUSSI - Roland-Garros 2022 : Calendrier-Résultats Dames
Alcaraz remporte le premier jeu
C’est l’attraction de la journée et de Roland-Garros cette année. Carlos Alcaraz, un des favoris de cette édition de Roland-Garros, vient de débuter son tournoi face à l’Argentin Londero. Carlos Alcaraz a remporté le premier jeu du match sur son service.
Alexander Zverev rejoint le second tour sans forcer !
La tête de série n°3, Alexander Zverev, s’est imposé en 1h49 face à l’Autrichien Ofner. Il aura fallu trois sets à Zverev 6-2, 6-4, 6-4 pour se défaire de son adversaire et rejoindre le second tour des internationaux de Paris. Une bonne entrée en matière pour le Russe.
Zverev va servir pour le match !
Dans ce premier tour, Zverev a remporté les deux premiers sets 6-2, 6-4 face à Ofner et mène 5-4 dans la dernière manche avant de servir pour le match.
Alcaraz entre sur le court Philippe-Chatrier
La nouvelle pépite du tennis mondiale, Carlos Alcaraz vient de faire son entrée sur le court Philippe-Chatrier. Pour le premier tour de Roland-Garros, il défie l’Argentin, Londero.
La réaction de Sakkari après sa victoire
C’est fini pour Clara Burel !
La Française s’est bien battue, s’est inclinée en deux sets face à la N.3 mondiale, Maria Sakkari. Le match a duré 1h28 et plusieurs break ont été réalisés des deux côtés. Mais la logique a finalement été respectée et Clara Burel s’incline 6-2, 6-3 dès le premier tour de Roland-Garros.
Khachanov se défait de Borges !
La tête de série n°21, Khachanov s’est imposé face au Portugais, Nuno Borges, en quatre sets 6-3, 2-6, 6-4, 6-4. Le Russe aura mis 2h26 pour se défaire de son adversaire et accéder au second tour.
Fognini s’impose face à Popyrin !
L’Italien, 52e joueur mondial a remporté son premier tour en 2h17 face à Popyrin. Dans la première manche Fognini l’a emporté 6-4 avant de gagner un deuxième set plus disputé 7-5. Dans la troisième manche, l’Italien l’a de nouveau emporté 6-4 et remporte ce premier tour sans trembler.
Clara Burel break d’entrée !
Après avoir perdu la 1ère manche 6-2, la Française de 21 ans break la N.4 mondiale d’entrée dans la seconde manche.
Davidovich Fokina passe à la trappe
Finaliste à Monte Carlo, Davidovich Fokina tête de série n°25 s’est incliné face au Néerlandais, Griekspoor. Le match a duré 2h16, et après avoir remporté la première manche 6-2, l’Espagnol a perdu les trois autres sets 6-0, 6-4, 6-3 et prend la porte de Roland-Garros dès le premier tour.
Fognini se dirige vers une victoire nette
Le joueur italien a remporté les deux premiers sets 6-4, 7-5 face à l’Australien Popyrin. Le 52e joueur mondial mène 4-3 dans le troisième set et s’apprête à servir pour essayer de mener 5-3.
Zverev prend la main
Sur le court Suzanne-Lenglen, Zverev a déjà breaké deux fois son adversaire et mène 5-2 dans le premier set. On joue depuis seulement 27 minutes.
Clara Burel de nouveau breakée
La Française qui avait réussi à débreaker Sakkari se fait de nouveau breaker par la Grecque qui mène 4-2.
Clara Burel débreak sur le Philippe-Chatrier
La jeune française de 21 ans, 95e mondiale au classement WTA débreake face à Sakkari, 4e joueuse mondiale. La Grecque mène 3-2 dans le premier set mais la Française qui vient de débreaker va servir pour revenir à 3 jeux partout.
Zverev débute son Roland-Garros sur le Suzanne Lenglen !
Le N.3 mondial commence ses internationaux de Paris face à l’Autrichien, Ofner, 218e joueur mondial qui obtient le premier service de ce match car Zverev qui a remporté le toss choisit de recevoir.
Borges égalise face à Khachanov 3-6, 6-2
Le Portugais 126e joueur mondial et sorti des qualifications, revient à 1 set partout face à Khachanov. Le Russe, N.24 mondial, a remporté le premier set mais cède donc le second et va peut-être devoir s’employer face à son adversaire.
Félix Auger-Aliassime s’en sort finalement !
Mené 2 sets à 0, le canadien a réussit à renverser la tendance face à J-P Varillas sorti des qualifications. Finalement, Auger-Aliassime s’impose en 5 sets 2-6, 2-6, 6-1, 6-3, 6-3.
John Isner s’impose face à Quentin Halys en 3h14
Le N.26 mondial s’est finalement imposé face au français Quentin Halys en 4 sets. L’Américain a construit sa victoire sur le tie-break. John Isner a remporté les trois tie-break qu’il a eu a joué face au Français pour s’imposer finalement en 3h14 sur le score de 7-6, 6-4, 7-6, 7-6.
Auger-Aliassime s’accroche
Mené 2 sets 0, Félix Auger-Aliassime a rétabli l’équilibre. Le Canadien (n°9) est à 3-3 dans le 5e set. Un match tendu le qualifié péruvien Juan Pablo Varillas (122e mondial).
Fognini bien parti
L’Italien Fabio Fognini a empoché la 1ere manche contre l’Australien Alexei Popyrin (103e mondial).
Jabeur : « Le bon moment pour réfléchir »
Surprise par la Polonaise Magda Linette (52e mondiale), la Tunisienne Ons Jabeur (n°6) 3-6, 7-6, 7-5 a, en conférence de presse, résumé : « Je suis quelqu'un de plutôt positif, je ne vais pas laisser un match comme celui-ci tout gâcher mais, évidemment, je m'attendais à mieux. C’est peut-être une bonne chose pour moi de bien réfléchir sur ce match et peut-être qu'il y a quelque chose de bon qui arrivera dans le futur. Avec un peu de chance à Wimbledon, je ne sais pas, mais oui, c'est vraiment le bon moment pour réfléchir et voir ce qui va se passer ensuite. »
Schwartzman qualifié
L’Argentin, 16e joueur mondial, s’est qualifié pour le deuxième tour de Roland-Garros. Diego Schwartzman s’impose en quatre sets face à Andrey Kuznetsov, 227e joueur mondial, qui joue sous bannière neutre. Une victoire 6-3, 1-6, 6-4, 6-2 pour la tête de série n°15 au terme d’un match de 2h41 sur le court n°6.
Fognini entre sur le court
L’Italien, désormais 52e mondial, débute son match sur le court Simonne-Mathieu face à Alexei Popyrin, 103e joueur mondial.
Halys perd le troisième set
Le Français s’incline, une nouvelle fois au tie-break, lors de cette troisième manche. Isner mène maintenant deux sets à un.
Il y a «beaucoup de frustration» pour Ons Jabeur
Ons Jabeur, 6e mondiale et principale outsider à la victoire finale, est éliminée dès le premier tour. Battue par Kaia Kanepi en trois sets. «Je suis déçue, car je pensais aller loin dans le tournoi, puisque la saison sur terre battue avait bien commencé pour moi.»
» LIRE AUSSI - Roland-Garros : «beaucoup de frustration», déplore Jabeur
Barrère soulève le court n°14 !
Grégoire Barrère premier joueur français qualifié pour le 2e tour à Roland-Garros. Le Français, 209e joueur mondial et invité sur le tournoi, s’est imposé face au Japonais Taro Daniel, 105e joueur mondial. Une victoire en cinq sets pour le Tricolore, souvent malmené : 3-6, 6-2, 0-6, 6-3, 6-4. Un combat de 3h14 sur ce court n°14.
Halys sert pour le match !
Le Français mène désormais 5-4 dans le cinquième set et s’apprête à servir pour le gain du match.
Muguruza éliminée !
L’hécatombe continue sur le tableau féminin. Après l’élimination de Ons Jabeur, 6e mondiale, Gabriel Muguruza, qui a remporté le titre ici en 2016, chute dès ce premier tour. L’Espagnole, tête de série n°10 cette année s’incline en trois manches face à l’Estonienne Kaia Kanepi. Victoire 2-6, 6-3, 6-4 en 2h06 de jeu sur le court Simonne-Mathieu.
Auger-Aliassime remporte le 3e set
Mené deux manches à rien, le Canadien s’est relevé pour remporter le troisième set sur le score de 6-1. 1h52 de jeu sur le Philippe-Chatrier.
Barrère mène 4-2 dans le dernier set
Le Français a confirmé son break dans le cinquième set et mène désormais 4-2. Pour rappel, il ne faut plus deux jeux d’écart désormais dans le dernier set mais il y a un super tie-break.
Barrère fait la course en tête dans le 5e set
Le Français a fait le break pou mener 2-1 dans le 5e set contre Taro Daniel. Break confirmé le Français mène 3-1. Le court n°14 chante.
Halys recolle
Après avoir écarté 3 balles de break, Quentin Halys a exploité l’une des rares opportunités offertes par John Isner pour lui ravir son service et égaliser 6-7 (3/7), 6-4.
Le cauchemar continue pour Auger-Aliassime
Le Canadien (n°9) qui n’a jamais passé un tour dans le grand tableau à Roland-Garros est mené 6-2, 6-2 par le qualifié péruvien Juan Pablo Varillas (122e mondial).
Schwartzman en deux temps
Diego Schwartzman (n°15) a écarté en deux temps 6-3, 1-6, 6-4, 6-2 Andrey Kuznetsov (227e).
Barrère enflamme le n°14
Grégoire Barrère a composté le droit de disputer le 5e set contre le Japonais Taro Daniel 3-6, 6-2, 0-6, 6-3. Le court n°14 chante la Marseillaise.
Le programme lundi
Court Philippe-Chatrier, à partir de 11h : Iga Swiatek (POL/tête de série N.1) - Lesia Tsurenko (UKR) ; Diane Parry (FRA) - Barbora Krejcikova (CZE/2) ; Jordan Thompson (AUS) - Rafael Nadal (ESP/5) ; (pas avant 20h45) Novak Djokovic (SRB/1) - Yoshihito Nishioka (JPN).
Court Suzanne-Lenglen : Amanda Anisimova (USA/27) - Naomi Osaka (JPN) ; Stan Wawrinka (SUI) - Corentin Moutet (FRA) ; Anett Kontaveit (EST/5) - Ajla Tomljanovic (AUS) ; Lloyd Harris (RSA) - Richard Gasquet (FRA).
Court Simonne-Mathieu : Océane Dodin (FRA) - Andrea Petkovic (GER) ; Cameron Norrie (GBR/10) - Manuel Guinard (FRA) ; Linda Noskova (CZE) - Emma Raducanu (GBR/12) ; Benoît Paire (FRA) - Ilya Ivashka (BLR).
Muguruza accrochée
Garbine Muguruza (n°10) a lâché la 2e manche 6-3 contre l’Estonienne Kaia Kanepi (n°10). L’Espagnole mène 2-1 dans la 3e manche, sans break.
Barrère relancé
Après le cavalier seul du Japonais Taro Daniel dans le 3e set, Grégoire Barrère s’est parfaitement relancé et mène 4-1 dans le 4e set en espérant accrocher un 5e set.
Auger-Aliassime à la peine
Après avoir cédé la 1ere manche 6-2, le Canadien (n°9) qui a multiplié lers fautes directes (13), vient de perdre son service et est mené dans le 2e set 2-1.
Isner arrache le tie-break
Quentin Halys (86e) n’a pas démérité mais a dû laisser filer 7-6 (7/3) la 1ere manche contre John Isner (n°23).
Djokovic ouvrira la session de nuit lundi
Tenant du titre, Novak Djokovic (n°1) qui fêtait ce dimanche son 35e anniversaire sera opposé au Japonais Yoshihito Nishioka (94e) lors de la session de soirée programmée ce lundi sur le court Philippe Chatrier à partir de 20h45.
Pendant ce temps-là Federer…
Roger Federer est l’un des grands absents de Roland-Garros, le Suisse (20 couronnes en Grand Chelem) est l’un des prestigieux invités du Grand Prix d’Espagne. Il a pu s’entretenir Lewis Hamilton et George Russell, les pilotes Mercedes.
Jabeur tombe de haut
Ons Jabeur (n°6) ne s'était plus inclinée au premier tour en Grand Chelem depuis près de trois ans (Wimbledon 2019). A Madrid début mai, elle est devenue la première joueuse arabe à remporter un tournoi WTA 1000, l'équivalent des Masters 1000 sur le circuit ATP, la catégorie la plus relevée après les Grand Chelem. A Rome la semaine suivante, elle s'était également hissée jusqu'en finale, où seule la N.1 mondiale Iga Swiatek, sur une série de 28 victoires consécutives désormais, avait pu la stopper.
Auger-Aliassime malmené
Le Canadien (n°9) est bousculé, mené 5-1 dans la 1ere manche par le qualifié péruvien Juan Pablo Varillas (122e mondial).
Daniel se détache
Le Japonais Taro Daniel qui avait cédé la 2e manche 6-2, se détache 4-0 dans le 3e set contre le Français Grégoire Barrère.
Thiem : « Je dois juste être patient »
Battu 6-3, 6-2, 6-4 par le Bolivien Hugo Dellien, l’Autrichien Dominic Thiem (194e mondial) a, dans des propos rapportés par Tennis Majores, résumé : « Je ne fais rien de différent qu'avant lors des séances d'entraînement. J'ai commencé à l'avoir de manière très régulière il y a 6 ou 7 semaines. Je dois juste être patient. Ça va prendre encore quelques mois avant que je puisse vraiment dire : OK, je peux battre ces gars-là à nouveau. » L'Autrichien de 28 ans, ex-n°3 mondial aujourd'hui 194e, n'a pas remporté le moindre match sur le circuit depuis son élimination en 8es de finale à Rome en mai 2021.
Auger Aliassime en piste
Le Canadien Félix Auger-Aliassime (tête d série n°9) entre dans le tournoi contre le Péruvien Juan Pablo Varillas (issu des qualifications, 122e mondial). Il veut tordre le cou à la malédiction lui qui brigue un premier succès dans le grand tableau à Roland-Garros après avoir été éliminé au 1er tour en 2020 et 2021.
Tan : «Pas trop de regrets sur ce match»
Harmony Tan, 106e mondiale, a été battue dimanche au 1er tour de Roland-Garros par la Colombienne Camila Osorio (66e) en deux sets 6-4, 6-3, devenant la première joueuse éliminée de l'édition 2022 du Majeur sur terre battue. «Elle a haussé son niveau de jeu. Au début, elle était un peu plus timide sur les balles. Elle a commencé au milieu du set à plus se relâcher, je pense. En tout cas, elle a très bien joué aujourd'hui», a commenté Tan. «J'ai eu un moment de frustration au milieu du premier set. Après, je pense que je n'ai pas trop de regrets sur le match parce que j'ai fait des erreurs, mais au moins, je n'ai pas poussé la balle», a-t-elle ajouté, satisfaite de son jeu plus agressif depuis qu'elle travaille avec son nouvel entraîneur Sam Sumyck, ex-coach de Victoria Azarenka ou Garbine Muguruza.
Auger-Aliassime va débuter sur le court Philippe-Chatrier face à Juan Pablo Varillas
Schwartzman coule dans le deuxième set
Diego Schwartzman a perdu le deuxième set face à Kuznetsov 1-6 après avoir remporté le premier 6-3. Drôle de match.
Quentin Halys fait son entrée face à Isner
Le Français, 86e joueur mondial, s'échauffe face à l’Américain John Isner, tête de série n°23.
Muguruza entre sur le court
La numéro 10 mondiale, et vainqueur du Tournoi en 2016, Garbine Muguruza fait son entrée sur le court Simone-Mathieu face à l’Estonienne Kaia Kanepi, 46e mondiale.
Sloane Stephens qualifiée pour le 2e tour
La finaliste du Tournoi en 2018, qualifiée pour le 2e tour après une victoire en trois sets. L’Américaine, 64e joueuse mondiale, s’impose 5-7, 6-4, 6-2 face à l’Allemande Jule Niemeier, 102e joueuse mondiale.
Jabeur éliminée !
Ons Jabeur éliminée dès le premier tour ! La Tunisienne, 6e joueuse mondiale, s’incline en trois manches après avoir remporté le premier set 6-3. Elle s’incline ensuite au tie-break lors de la 2e manche en une heure de jeu. Magda Linette remporte la 3e manche sur le score de 7-5 et s’impose après 2h28 de combat. Un match qui s’est terminé sous quelques gouttes de pluie sur le court Philippe Chatrier. La Polonaise Magda Linette, âgée de 30 ans et 52e joueuse mondiale, qualifiée pour le 2e tour ici à Roland-Garros.
Le Français Grégoire Barrère mené 1-0
Le Français, 229e joueur mondial et invité sur le tournoi, s’est incliné 6-3 lors de la première manche face au Japonais Taro Daniel.
Schwartzman a remporté le 1er set mais…
L’Argentin vainqueur du premier set 6-3 face à Andrey Kuznetsov, 227e joueur mondial. Mais Diego Schwartzman est mené 4-0 dans le deuxième set.
La Française Carole Monnet fait son entrée
La Française Carole Monnet, 253e joueuse mondiale et qui bénéficie d’une invitation, a débuté son match face à la Tchèque Karolina Muchova, 81e joueuse mondiale, sur le court n°7.
La Brésilienne Beatriz Haddad Maia qualifiée pour le 2e tour
La Brésilienne Beatriz Haddad Maia, 48e mondiale, s’est qualifiée pour le 2e tour en éliminant Cristina Bucsa, 134e mondiale et sortie des qualifications. Victoire 6-3, 1-6, 6-2 en 2h13 de jeu.
Jabeur égalise !
4-4 partout désormais entre les deux joueuses dans ce troisième set.
Les premières gouttes à Paris
Il commence à pleuvoir légèrement ici à Porte d’Auteuil. Les matchs sont interrompus pendant quelques minutes tandis que le toit se déplie sur le Philippe-Chatrier.
Dominic Thiem déjà éliminé !
Le finaliste déchu en 2018 et 2019 ne verra pas le 2e tour à Porte d'Auteuil en 2022. Dominic Thiem sèchement battu en trois sets par le Bolivien Hugo Dellien. Le 88e joueur mondial, spécialiste de la terre battue s'impose en trois sets. Une victoire 6-3, 6-2, 6-4 en 2h01 de jeu face à l'Autrichien redescendu à la 194e place mondiale.
Ons Jabeur aussi à l’aise avec le pied
Thiem fait le spectacle mais…
Le spécialiste de la terre et double finaliste ici a fait le show, lui qui est pourtant tout proche de la défaite.
Linette breake dans le 3e set
Cela se complique pour Ons Jabeur, maintenant menée 4-2 dans la dernière manche.
Le Français Grégoire Barrère fait son entrée
Prévu en match 2 sur le court n°14, le Français Grégoire Barrère, 209e joueur mondial et invité sur le tournoi, affronte le Japonais Taro Daniel 105e joueur mondial.
Grigor Dimitrov premier qualifié chez les hommes !
Grigor Dimitrov n'a pas traîné sur le court pour son entrée dans la compétition. Le Bulgare, numéro 20 mondial, s'est facilement imposé face à l'Américain Marcos Giron, 49e joueur mondial. Une victoire en trois sets : 6-1, 6-1, 6-1 et un match conclut en 1h34 de jeu pour la tête de série n°18 du Tournoi.
Schwartzman déjà sur le court
Programmé en match 2 sur le court n°6, l’Argentin était déjà de la partie. Et il débute bien. Diego Schwartzman, tête de série n°15, mène déjà 3-1 face Andrey Kuznetsov, 227e joueur mondial et sorti des qualifications.
Linette remporte le 2e set face à Jabeur
Un deuxième set très tendu entre Ons Jabeur et Magda Linette sur ce court Philippe Chatrier. Une deuxième manche remportée au jeu décisif pour la Polonaise en 58 minutes de jeu.
Harmony Tan éliminée
La Française, 106e joueuse mondiale, s’est inclinée en deux manches seulement face à la Colombienne Camila Osorio. Une défaite 6-4, 6-3 en 1h22 de jeu sur ce court n°14.
5 raisons de suivre cette première journée
Un Roland-Garros 2022 qui retrouve ses normes : un tournoi à cheval entre mai et juin mais surtout un public sans jauges et des gradins qui devrait se remplir tout au long de la journée. Une première journée qui verra se succéder plusieurs tête de série chez les hommes : John Isner, Felix Auger-Alliassime, Alexander Zverev et le phénomène Carlos Alcaraz.
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Harmony Tan en grande difficultés
La Frnaçaise breakée très tôt dans le deuxième set. Elle est maintenant menée 6-4, 4-2 face à la Colombienne Camila Osorio.
Dimitrov expéditif
Le Bulgare en mission sur ce premier tour. Il a remporté facilement ses deux premiers sets et mène 6-1, 6-1 et 2-0 dans la 3e manche face à l’Américain Marcos Giron, 49e mondial.
Sorana Cirstea première qualifiée
La Roumaine, 26e mondiale, est la première joueuse qualifiée pour le 2e tour de ce Roland-Garros 2022. Sorana Cirstea a battu l’Allemande Tatjana Maria, 105e mondiale en 1h05 de jeu.
Les serveurs pour la bonne cause encore cette année
Ons Jabeur déjà dans ses oeuvres
Grande spécialiste des amortis, la Tunisienne met son jeu en place lors de ce premier tour face à Magda Linette.
Deux favoris «naturels»
Le numéro 1 mondial Novak Djokovic, et Rafael Nadal, 13 fois vainqueur ici à Paris, font offices de grands favoris lors de cette édition 2022. Carlos Alcaraz arrive lui en outisder.
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Thiem n’y arrive pas
L’Autrichien a concédé la première manche 6-3 et est déjà mené 2-0 dans le deuxième set après 55 minutes de jeu face au Bollivien Hugo Dellien, 88e mondial.
Harmony Tan perd le premier set
Pourtant en tête avec un break d’avance dans cette première manche, la Française a concédé un 4-0 pour finalement s’incliner 6-4 en 50 minutes de jeu face à la Colombienne Camila Osorio, 66e mondiale.
Sloane Stephens perd le premier set
L’ancienne finaliste du Tournoi en 2018, redescendue à la 64e place mondiale, s’incline 7-5 en 50 minutes lors de la première manche face à l’Allemande, Jule Niemeier, 102e mondiale, et sortie des qualifications.
Les 35 ans de «Nole»
Novak Djokovis fête ses 35 ans ce dimanche 22 mai. Le n°1 mondial fera son entrée ce lundi face au Japonais Yoshihito Nishioka.
Thiem en grande difficulté
L’ancien double finaliste du tournoi (2018, 2019) a déjà du retard dans le premier set. Le Colombien Hugo Dellien, 89e mondial, mène 5-2 après 35 minutes de jeu, face à l’Autrichien redescendu à la 194e place mondiale.
Dimitrov expéditif
Grigor Dimitrov, tête de série 18 ici, remporte facilement son premier set 6-1 en moins de 30 minutes de jeu face à l’Américain Marcos Giron.
Premier set pour Jabeur
La Tunisienne remporte facilement la première manche 6-3 sur un break après 32 minutes de jeu. La 6e joueuse mondiale pourra servir au début du 2e set. Son adversaire Magda Linette sort du court avec les médecins.
Harmony Tan débute bien
Seule Française sur les courts pour le moment, la joueuse classée 106e mondiale mène 3-2 avec un break d’avance lors du premier set après 22 minutes de jeu face à la Colombienne Camila Osorio, 66e au classement WTA.
Le meilleur mais surtout le pire des tenues à Roland-Garros
La cellule tennis du Figaro a retrouvé pour vous les meilleures, mais surtout les pires tenues arborées porte d’Auteuil dans l’histoire du tournoi.
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Les trophées qui devraient changer de mains cette année
Novak Djokovic, favori à sa propre succession chez les hommes, tout comme le «roi» Rafael Nadal et le «prince» Carlos Alcaraz.
Chez les femmes, la n°1 mondiale Iga Swiatek est la très grande favorite.
Dominic Thiem fait lui aussi son entrée
L’attraction de cette première journée déjà sur les courts. L’ancien n°3 mondial, double finaliste ici en 2018 et 2019, et déchu face au roi Nadal, affronte Hugo Dellien sur le court Simone Mathieu.
40 matchs au programme lors de cette première journée et six Tricolores sur les courts
Dix courts utilisés lors de cette première journée à Roland-Garros, quatre matchs programmés par terrain.
Six Français(e)s feront leurs débuts dès aujourd’hui :
Clara BUREL (FRA) vs. Maria SAKKARI (GRE) : match 3 - court Philippe Chatrier
John ISNER (USA) vs. Quentin HALYS (FRA) : match 2 - court Suzanne Lenglen
Kristina MLADENOVIC (FRA) - Leylah FERNANDEZ (CAN) : match 4 - court Suzanne Lenglen
Carole MONNET (FRA) vs. Karolina MUCHOVA (CZE) : match 2 - court n°7
Camila OSORIO (COL) vs. Harmony TAN (FRA) : match 1 - court n°14
Taro DANIEL (JPN) vs. Gregoire BARRERE (FRA) : match 2 - court n°14
Une outsider d’entrée sur le Chatrier
Ons Jabeur, 6eme joueuse mondiale, et parmi les outsiders ici à Porte d’Auteuil fait son entrée sur le court central. La Tunisienne, finaliste de Rome après son titre à Madrid, très à l’aise sur la terre battue affronte la Polonaise Magda Linette.
C’est parti pour cette édition 2022 de Roland-Garros !
Un temps couvert sur Paris mais pas de pluie de prévue
Les nuages se sont accumulés dans le ciel de Paris mais malgré l’absence de soleil, la température sera quasiment estivale avec un pic à 25°C de prévu. Pas de pluie au programme.
Retour du public, Alcaraz sur le Central, six Bleus en lice : cinq raisons de suivre la première journée de Roland-Garros
Pour le retour du public et des tribunes pleines, enfin
Bouleversé lors des deux dernières éditions avec la crise du covid, Roland-Garros accueillera le public sans avoir à imposer de jauge cette année. Pas de couvre-feu non plus de programmé pour des spectateurs qui pourront se promener dans les travées du stade sans masque, évidemment. Le retour à la vie normale, enfin. Les dirigeants attendent d'ailleurs la grande affluence dès ce dimanche puisque quasiment 95% des billets ont trouvé preneurs pour la quinzaine.
Pour le phénomène Carlos Alcaraz sur le court central
Il est annoncé comme la future grande star du circuit, l'homme qui peut créer la sensation dès cette année à Roland-Garros. Les organisateurs ont réservé à Carlos Alcaraz, tête de série n°6, le Court Central pour son entrée en lice dans le tournoi. L'Espagnol sera opposé à l'Argentin Juan Ignacio Londero (141e joueur mondial) en toute fin de programmation. Les deux hommes ne se sont jamais affrontés sur le circuit.
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Pour voir où en est l'inquiétant Dominic Thiem
L'Autrichien vit un calvaire avec dix défaites de suite sur le circuit et éprouve les plus grandes difficultés à retrouver son niveau après des mois de blessures. Désormais 194e joueur mondial, le vainqueur de l'US Open 2020 débarque à Paris sans repères et un premier tour compliqué l'attend face à Hugo Dellien. Le Bolivien n'est certes pas un foudre de guerre sur le papier (87e joueur mondial) mais c'est un pur spécialiste de terre battue, qui joue quasiment exclusivement sur cette surface. Un challenge pour Thiem (194e au classement ATP) programmé sur le Suzanne Lenglen en ouverture de la journée.
Pour un bon coup de Quentin Halys face à John Isner
À 37 ans, John Isner ne semble plus aussi performant que les saisons précédentes et la terre battue n'a jamais été vraiment sa tasse de thé à Paris. Quentin Halys, qui a intégré le Top 100 pour la première fois de sa carrière il y a quelques jours, a donc un bon coup à jouer sur le court Suzanne-Lenglen face au géant américain. Le Français de 25 ans, 86e joueur mondial, sort d'une préparation intéressante au tournoi Challenger de Bordeaux où il est arrivé en finale (défaite face à Popyrin). Il pourrait être la bonne surprise côté tricolore ce dimanche.
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Pour suivre les Bleus en quête de leaders
Le tennis français se cherche un chef de file, que ce soit chez les filles ou les garçons. Sur le papier, difficile d'imaginer un Tricolore en deuxième semaine à domicile mais une surprise n'est pas à exclure. Dimanche, ils seront cinq sur le pont en plus de Quentin Halys : Harmony Tan, Carole Monnet, Kristina Mladenovic et Clara Burel chez les filles, Grégoire Barrière chez les garçons.
Débuts des matches à 11h00, voici le programme du jour
Court Philippe Chatrier (début à 11h)Ons JABEUR (TUN) vs. Magda LINETTE (POL)Felix AUGER-ALIASSIME (CAN) vs. Juan Pablo VARILLAS (PER)Clara BUREL (FRA) vs. Maria SAKKARI (GRE)Juan Ignacio LONDERO (ARG) vs. Carlos ALCARAZ (ESP)
Court Suzanne LenglenSloane STEPHENS (USA) vs. Jule NIEMEIER (GER)John ISNER (USA) vs. Quentin HALYS (FRA)Alexander ZVEREV (GER) vs. Sebastian OFNER (AUT)Kristina MLADENOVIC (FRA) - Leylah FERNANDEZ (CAN)
Court Simonne MathieuHugo DELLIEN (BOL) vs. Dominic THIEM (AUT)Kaia KANEPI (EST) vs. Garbine MUGURUZA (ESP)Fabio FOGNINI (ITA) vs. Alexei POPYRIN (AUS)Coco GAUFF (USA) - Rebecca MARINO (CAN)
Court n°6Sorana CIRSTEA (ROU) vs. Tatjana MARIA (GER)Andrey KUZNETSOV (---) vs. Diego SCHWARTZMAN (ARG)Tallon GRIEKSPOOR (NED) vs. Alejandro DAVIDOVICH FOKINA (ESP)Elena-Gabriela RUSE (ROU) vs. Elise MERTENS (BEL)
Court n°7Grigor DIMITROV (BUL) vs. Marcos GIRON (USA)Carole MONNET (FRA) vs. Karolina MUCHOVA (CZE)Bernarda PERA (USA) vs. Jil TEICHMANN (SUI)Albert RAMOS-VINOLAS (ESP) vs. Thanasi KOKKINAKIS (AUS)
Court n°8Aljaz BEDENE (SLO) vs. Christopher O'CONNELL (AUS)Pablo CUEVAS (URU) vs. Jenson BROOKSBY (USA)Astra SHARMA (AUS) vs. Varvara GRACHEVA (---)Mirjam BJORKLUND (SWE) vs. Donna VEKIC (CRO)
Court n°9Daniel ALTMAIER (GER) vs. Jaume MUNAR (ESP)Aliaksandra SASNOVICH (---) vs. Xinyu WANG (CHN)Olga DANILOVIC (SRB) vs. Dalma GALFI (HUN)Michael MMOH (USA) vs. Bernabe ZAPATA MIRALLES (ESP)
Court n°12Beatriz HADDAD MAIA (BRA) vs. Cristina BUCSA (ESP)Botic VAN DE ZANDSCHULP (NED) vs. Pavel KOTOV (---)Camilo UGO CARABELLI (ARG) vs. Aslan KARATSEV (---)Lauren DAVIS (USA) vs. Marie BOUZKOVA (CZE)
Court n°13Borna CORIC (CRO) vs. Carlos TABERNER (ESP)Katerina SINIAKOVA (CZE) vs. Petra MARTIC (CRO)Alison VAN UYTVANCK (BEL) vs. Ann LI (USA)Jason KUBLER (AUS) vs. Denis KUDLA (USA)
Court n°14Camila OSORIO (COL) vs. Harmony TAN (FRA)Taro DANIEL (JPN) vs. Gregoire BARRERE (FRA)Nuno BORGES (POR) vs. Karen KHACHANOV (---)Belinda BENCIC (SUI) Reka Luca JANI (HUN)
Bonjour à toutes et à tous
BIenvenue sur ce direct qui ouvre l’édition 2022 de Roland-Garros.
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Alcaraz remporte le premier jeu
C’est l’attraction de la journée et de Roland-Garros cette année. Carlos Alcaraz, un des favoris de cette édition de Roland-Garros, vient de débuter son tournoi face à l’Argentin Londero. Carlos Alcaraz a remporté le premier jeu du match sur son service.
Alexander Zverev rejoint le second tour sans forcer !
La tête de série n°3, Alexander Zverev, s’est imposé en 1h49 face à l’Autrichien Ofner. Il aura fallu trois sets à Zverev 6-2, 6-4, 6-4 pour se défaire de son adversaire et rejoindre le second tour des internationaux de Paris. Une bonne entrée en matière pour le Russe.
Zverev va servir pour le match !
Dans ce premier tour, Zverev a remporté les deux premiers sets 6-2, 6-4 face à Ofner et mène 5-4 dans la dernière manche avant de servir pour le match.
Alcaraz entre sur le court Philippe-Chatrier
La nouvelle pépite du tennis mondiale, Carlos Alcaraz vient de faire son entrée sur le court Philippe-Chatrier. Pour le premier tour de Roland-Garros, il défie l’Argentin, Londero.
La réaction de Sakkari après sa victoire
C’est fini pour Clara Burel !
La Française s’est bien battue, s’est inclinée en deux sets face à la N.3 mondiale, Maria Sakkari. Le match a duré 1h28 et plusieurs break ont été réalisés des deux côtés. Mais la logique a finalement été respectée et Clara Burel s’incline 6-2, 6-3 dès le premier tour de Roland-Garros.
Khachanov se défait de Borges !
La tête de série n°21, Khachanov s’est imposé face au Portugais, Nuno Borges, en quatre sets 6-3, 2-6, 6-4, 6-4. Le Russe aura mis 2h26 pour se défaire de son adversaire et accéder au second tour.
Fognini s’impose face à Popyrin !
L’Italien, 52e joueur mondial a remporté son premier tour en 2h17 face à Popyrin. Dans la première manche Fognini l’a emporté 6-4 avant de gagner un deuxième set plus disputé 7-5. Dans la troisième manche, l’Italien l’a de nouveau emporté 6-4 et remporte ce premier tour sans trembler.
Clara Burel break d’entrée !
Après avoir perdu la 1ère manche 6-2, la Française de 21 ans break la N.4 mondiale d’entrée dans la seconde manche.
Davidovich Fokina passe à la trappe
Finaliste à Monte Carlo, Davidovich Fokina tête de série n°25 s’est incliné face au Néerlandais, Griekspoor. Le match a duré 2h16, et après avoir remporté la première manche 6-2, l’Espagnol a perdu les trois autres sets 6-0, 6-4, 6-3 et prend la porte de Roland-Garros dès le premier tour.
Fognini se dirige vers une victoire nette
Le joueur italien a remporté les deux premiers sets 6-4, 7-5 face à l’Australien Popyrin. Le 52e joueur mondial mène 4-3 dans le troisième set et s’apprête à servir pour essayer de mener 5-3.
Zverev prend la main
Sur le court Suzanne-Lenglen, Zverev a déjà breaké deux fois son adversaire et mène 5-2 dans le premier set. On joue depuis seulement 27 minutes.
Clara Burel de nouveau breakée
La Française qui avait réussi à débreaker Sakkari se fait de nouveau breaker par la Grecque qui mène 4-2.
Clara Burel débreak sur le Philippe-Chatrier
La jeune française de 21 ans, 95e mondiale au classement WTA débreake face à Sakkari, 4e joueuse mondiale. La Grecque mène 3-2 dans le premier set mais la Française qui vient de débreaker va servir pour revenir à 3 jeux partout.
Zverev débute son Roland-Garros sur le Suzanne Lenglen !
Le N.3 mondial commence ses internationaux de Paris face à l’Autrichien, Ofner, 218e joueur mondial qui obtient le premier service de ce match car Zverev qui a remporté le toss choisit de recevoir.
Borges égalise face à Khachanov 3-6, 6-2
Le Portugais 126e joueur mondial et sorti des qualifications, revient à 1 set partout face à Khachanov. Le Russe, N.24 mondial, a remporté le premier set mais cède donc le second et va peut-être devoir s’employer face à son adversaire.
Félix Auger-Aliassime s’en sort finalement !
Mené 2 sets à 0, le canadien a réussit à renverser la tendance face à J-P Varillas sorti des qualifications. Finalement, Auger-Aliassime s’impose en 5 sets 2-6, 2-6, 6-1, 6-3, 6-3.
John Isner s’impose face à Quentin Halys en 3h14
Le N.26 mondial s’est finalement imposé face au français Quentin Halys en 4 sets. L’Américain a construit sa victoire sur le tie-break. John Isner a remporté les trois tie-break qu’il a eu a joué face au Français pour s’imposer finalement en 3h14 sur le score de 7-6, 6-4, 7-6, 7-6.
Auger-Aliassime s’accroche
Mené 2 sets 0, Félix Auger-Aliassime a rétabli l’équilibre. Le Canadien (n°9) est à 3-3 dans le 5e set. Un match tendu le qualifié péruvien Juan Pablo Varillas (122e mondial).
Fognini bien parti
L’Italien Fabio Fognini a empoché la 1ere manche contre l’Australien Alexei Popyrin (103e mondial).
Jabeur : « Le bon moment pour réfléchir »
Surprise par la Polonaise Magda Linette (52e mondiale), la Tunisienne Ons Jabeur (n°6) 3-6, 7-6, 7-5 a, en conférence de presse, résumé : « Je suis quelqu'un de plutôt positif, je ne vais pas laisser un match comme celui-ci tout gâcher mais, évidemment, je m'attendais à mieux. C’est peut-être une bonne chose pour moi de bien réfléchir sur ce match et peut-être qu'il y a quelque chose de bon qui arrivera dans le futur. Avec un peu de chance à Wimbledon, je ne sais pas, mais oui, c'est vraiment le bon moment pour réfléchir et voir ce qui va se passer ensuite. »
Schwartzman qualifié
L’Argentin, 16e joueur mondial, s’est qualifié pour le deuxième tour de Roland-Garros. Diego Schwartzman s’impose en quatre sets face à Andrey Kuznetsov, 227e joueur mondial, qui joue sous bannière neutre. Une victoire 6-3, 1-6, 6-4, 6-2 pour la tête de série n°15 au terme d’un match de 2h41 sur le court n°6.
Fognini entre sur le court
L’Italien, désormais 52e mondial, débute son match sur le court Simonne-Mathieu face à Alexei Popyrin, 103e joueur mondial.
Halys perd le troisième set
Le Français s’incline, une nouvelle fois au tie-break, lors de cette troisième manche. Isner mène maintenant deux sets à un.
Il y a «beaucoup de frustration» pour Ons Jabeur
Ons Jabeur, 6e mondiale et principale outsider à la victoire finale, est éliminée dès le premier tour. Battue par Kaia Kanepi en trois sets. «Je suis déçue, car je pensais aller loin dans le tournoi, puisque la saison sur terre battue avait bien commencé pour moi.»
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Barrère soulève le court n°14 !
Grégoire Barrère premier joueur français qualifié pour le 2e tour à Roland-Garros. Le Français, 209e joueur mondial et invité sur le tournoi, s’est imposé face au Japonais Taro Daniel, 105e joueur mondial. Une victoire en cinq sets pour le Tricolore, souvent malmené : 3-6, 6-2, 0-6, 6-3, 6-4. Un combat de 3h14 sur ce court n°14.
Halys sert pour le match !
Le Français mène désormais 5-4 dans le cinquième set et s’apprête à servir pour le gain du match.
Muguruza éliminée !
L’hécatombe continue sur le tableau féminin. Après l’élimination de Ons Jabeur, 6e mondiale, Gabriel Muguruza, qui a remporté le titre ici en 2016, chute dès ce premier tour. L’Espagnole, tête de série n°10 cette année s’incline en trois manches face à l’Estonienne Kaia Kanepi. Victoire 2-6, 6-3, 6-4 en 2h06 de jeu sur le court Simonne-Mathieu.
Auger-Aliassime remporte le 3e set
Mené deux manches à rien, le Canadien s’est relevé pour remporter le troisième set sur le score de 6-1. 1h52 de jeu sur le Philippe-Chatrier.
Barrère mène 4-2 dans le dernier set
Le Français a confirmé son break dans le cinquième set et mène désormais 4-2. Pour rappel, il ne faut plus deux jeux d’écart désormais dans le dernier set mais il y a un super tie-break.
Barrère fait la course en tête dans le 5e set
Le Français a fait le break pou mener 2-1 dans le 5e set contre Taro Daniel. Break confirmé le Français mène 3-1. Le court n°14 chante.
Halys recolle
Après avoir écarté 3 balles de break, Quentin Halys a exploité l’une des rares opportunités offertes par John Isner pour lui ravir son service et égaliser 6-7 (3/7), 6-4.
Le cauchemar continue pour Auger-Aliassime
Le Canadien (n°9) qui n’a jamais passé un tour dans le grand tableau à Roland-Garros est mené 6-2, 6-2 par le qualifié péruvien Juan Pablo Varillas (122e mondial).
Schwartzman en deux temps
Diego Schwartzman (n°15) a écarté en deux temps 6-3, 1-6, 6-4, 6-2 Andrey Kuznetsov (227e).
Barrère enflamme le n°14
Grégoire Barrère a composté le droit de disputer le 5e set contre le Japonais Taro Daniel 3-6, 6-2, 0-6, 6-3. Le court n°14 chante la Marseillaise.
Le programme lundi
Court Philippe-Chatrier, à partir de 11h : Iga Swiatek (POL/tête de série N.1) - Lesia Tsurenko (UKR) ; Diane Parry (FRA) - Barbora Krejcikova (CZE/2) ; Jordan Thompson (AUS) - Rafael Nadal (ESP/5) ; (pas avant 20h45) Novak Djokovic (SRB/1) - Yoshihito Nishioka (JPN).
Court Suzanne-Lenglen : Amanda Anisimova (USA/27) - Naomi Osaka (JPN) ; Stan Wawrinka (SUI) - Corentin Moutet (FRA) ; Anett Kontaveit (EST/5) - Ajla Tomljanovic (AUS) ; Lloyd Harris (RSA) - Richard Gasquet (FRA).
Court Simonne-Mathieu : Océane Dodin (FRA) - Andrea Petkovic (GER) ; Cameron Norrie (GBR/10) - Manuel Guinard (FRA) ; Linda Noskova (CZE) - Emma Raducanu (GBR/12) ; Benoît Paire (FRA) - Ilya Ivashka (BLR).
Muguruza accrochée
Garbine Muguruza (n°10) a lâché la 2e manche 6-3 contre l’Estonienne Kaia Kanepi (n°10). L’Espagnole mène 2-1 dans la 3e manche, sans break.
Barrère relancé
Après le cavalier seul du Japonais Taro Daniel dans le 3e set, Grégoire Barrère s’est parfaitement relancé et mène 4-1 dans le 4e set en espérant accrocher un 5e set.
Auger-Aliassime à la peine
Après avoir cédé la 1ere manche 6-2, le Canadien (n°9) qui a multiplié lers fautes directes (13), vient de perdre son service et est mené dans le 2e set 2-1.
Isner arrache le tie-break
Quentin Halys (86e) n’a pas démérité mais a dû laisser filer 7-6 (7/3) la 1ere manche contre John Isner (n°23).
Djokovic ouvrira la session de nuit lundi
Tenant du titre, Novak Djokovic (n°1) qui fêtait ce dimanche son 35e anniversaire sera opposé au Japonais Yoshihito Nishioka (94e) lors de la session de soirée programmée ce lundi sur le court Philippe Chatrier à partir de 20h45.
Pendant ce temps-là Federer…
Roger Federer est l’un des grands absents de Roland-Garros, le Suisse (20 couronnes en Grand Chelem) est l’un des prestigieux invités du Grand Prix d’Espagne. Il a pu s’entretenir Lewis Hamilton et George Russell, les pilotes Mercedes.
Jabeur tombe de haut
Ons Jabeur (n°6) ne s'était plus inclinée au premier tour en Grand Chelem depuis près de trois ans (Wimbledon 2019). A Madrid début mai, elle est devenue la première joueuse arabe à remporter un tournoi WTA 1000, l'équivalent des Masters 1000 sur le circuit ATP, la catégorie la plus relevée après les Grand Chelem. A Rome la semaine suivante, elle s'était également hissée jusqu'en finale, où seule la N.1 mondiale Iga Swiatek, sur une série de 28 victoires consécutives désormais, avait pu la stopper.
Auger-Aliassime malmené
Le Canadien (n°9) est bousculé, mené 5-1 dans la 1ere manche par le qualifié péruvien Juan Pablo Varillas (122e mondial).
Daniel se détache
Le Japonais Taro Daniel qui avait cédé la 2e manche 6-2, se détache 4-0 dans le 3e set contre le Français Grégoire Barrère.
Thiem : « Je dois juste être patient »
Battu 6-3, 6-2, 6-4 par le Bolivien Hugo Dellien, l’Autrichien Dominic Thiem (194e mondial) a, dans des propos rapportés par Tennis Majores, résumé : « Je ne fais rien de différent qu'avant lors des séances d'entraînement. J'ai commencé à l'avoir de manière très régulière il y a 6 ou 7 semaines. Je dois juste être patient. Ça va prendre encore quelques mois avant que je puisse vraiment dire : OK, je peux battre ces gars-là à nouveau. » L'Autrichien de 28 ans, ex-n°3 mondial aujourd'hui 194e, n'a pas remporté le moindre match sur le circuit depuis son élimination en 8es de finale à Rome en mai 2021.
Auger Aliassime en piste
Le Canadien Félix Auger-Aliassime (tête d série n°9) entre dans le tournoi contre le Péruvien Juan Pablo Varillas (issu des qualifications, 122e mondial). Il veut tordre le cou à la malédiction lui qui brigue un premier succès dans le grand tableau à Roland-Garros après avoir été éliminé au 1er tour en 2020 et 2021.
Tan : «Pas trop de regrets sur ce match»
Harmony Tan, 106e mondiale, a été battue dimanche au 1er tour de Roland-Garros par la Colombienne Camila Osorio (66e) en deux sets 6-4, 6-3, devenant la première joueuse éliminée de l'édition 2022 du Majeur sur terre battue. «Elle a haussé son niveau de jeu. Au début, elle était un peu plus timide sur les balles. Elle a commencé au milieu du set à plus se relâcher, je pense. En tout cas, elle a très bien joué aujourd'hui», a commenté Tan. «J'ai eu un moment de frustration au milieu du premier set. Après, je pense que je n'ai pas trop de regrets sur le match parce que j'ai fait des erreurs, mais au moins, je n'ai pas poussé la balle», a-t-elle ajouté, satisfaite de son jeu plus agressif depuis qu'elle travaille avec son nouvel entraîneur Sam Sumyck, ex-coach de Victoria Azarenka ou Garbine Muguruza.
Auger-Aliassime va débuter sur le court Philippe-Chatrier face à Juan Pablo Varillas
Schwartzman coule dans le deuxième set
Diego Schwartzman a perdu le deuxième set face à Kuznetsov 1-6 après avoir remporté le premier 6-3. Drôle de match.
Quentin Halys fait son entrée face à Isner
Le Français, 86e joueur mondial, s'échauffe face à l’Américain John Isner, tête de série n°23.
Muguruza entre sur le court
La numéro 10 mondiale, et vainqueur du Tournoi en 2016, Garbine Muguruza fait son entrée sur le court Simone-Mathieu face à l’Estonienne Kaia Kanepi, 46e mondiale.
Sloane Stephens qualifiée pour le 2e tour
La finaliste du Tournoi en 2018, qualifiée pour le 2e tour après une victoire en trois sets. L’Américaine, 64e joueuse mondiale, s’impose 5-7, 6-4, 6-2 face à l’Allemande Jule Niemeier, 102e joueuse mondiale.
Jabeur éliminée !
Ons Jabeur éliminée dès le premier tour ! La Tunisienne, 6e joueuse mondiale, s’incline en trois manches après avoir remporté le premier set 6-3. Elle s’incline ensuite au tie-break lors de la 2e manche en une heure de jeu. Magda Linette remporte la 3e manche sur le score de 7-5 et s’impose après 2h28 de combat. Un match qui s’est terminé sous quelques gouttes de pluie sur le court Philippe Chatrier. La Polonaise Magda Linette, âgée de 30 ans et 52e joueuse mondiale, qualifiée pour le 2e tour ici à Roland-Garros.
Le Français Grégoire Barrère mené 1-0
Le Français, 229e joueur mondial et invité sur le tournoi, s’est incliné 6-3 lors de la première manche face au Japonais Taro Daniel.
Schwartzman a remporté le 1er set mais…
L’Argentin vainqueur du premier set 6-3 face à Andrey Kuznetsov, 227e joueur mondial. Mais Diego Schwartzman est mené 4-0 dans le deuxième set.
La Française Carole Monnet fait son entrée
La Française Carole Monnet, 253e joueuse mondiale et qui bénéficie d’une invitation, a débuté son match face à la Tchèque Karolina Muchova, 81e joueuse mondiale, sur le court n°7.
La Brésilienne Beatriz Haddad Maia qualifiée pour le 2e tour
La Brésilienne Beatriz Haddad Maia, 48e mondiale, s’est qualifiée pour le 2e tour en éliminant Cristina Bucsa, 134e mondiale et sortie des qualifications. Victoire 6-3, 1-6, 6-2 en 2h13 de jeu.
Jabeur égalise !
4-4 partout désormais entre les deux joueuses dans ce troisième set.
Les premières gouttes à Paris
Il commence à pleuvoir légèrement ici à Porte d’Auteuil. Les matchs sont interrompus pendant quelques minutes tandis que le toit se déplie sur le Philippe-Chatrier.
Dominic Thiem déjà éliminé !
Le finaliste déchu en 2018 et 2019 ne verra pas le 2e tour à Porte d'Auteuil en 2022. Dominic Thiem sèchement battu en trois sets par le Bolivien Hugo Dellien. Le 88e joueur mondial, spécialiste de la terre battue s'impose en trois sets. Une victoire 6-3, 6-2, 6-4 en 2h01 de jeu face à l'Autrichien redescendu à la 194e place mondiale.
Ons Jabeur aussi à l’aise avec le pied
Thiem fait le spectacle mais…
Le spécialiste de la terre et double finaliste ici a fait le show, lui qui est pourtant tout proche de la défaite.
Linette breake dans le 3e set
Cela se complique pour Ons Jabeur, maintenant menée 4-2 dans la dernière manche.
Le Français Grégoire Barrère fait son entrée
Prévu en match 2 sur le court n°14, le Français Grégoire Barrère, 209e joueur mondial et invité sur le tournoi, affronte le Japonais Taro Daniel 105e joueur mondial.
Grigor Dimitrov premier qualifié chez les hommes !
Grigor Dimitrov n'a pas traîné sur le court pour son entrée dans la compétition. Le Bulgare, numéro 20 mondial, s'est facilement imposé face à l'Américain Marcos Giron, 49e joueur mondial. Une victoire en trois sets : 6-1, 6-1, 6-1 et un match conclut en 1h34 de jeu pour la tête de série n°18 du Tournoi.
Schwartzman déjà sur le court
Programmé en match 2 sur le court n°6, l’Argentin était déjà de la partie. Et il débute bien. Diego Schwartzman, tête de série n°15, mène déjà 3-1 face Andrey Kuznetsov, 227e joueur mondial et sorti des qualifications.
Linette remporte le 2e set face à Jabeur
Un deuxième set très tendu entre Ons Jabeur et Magda Linette sur ce court Philippe Chatrier. Une deuxième manche remportée au jeu décisif pour la Polonaise en 58 minutes de jeu.
Harmony Tan éliminée
La Française, 106e joueuse mondiale, s’est inclinée en deux manches seulement face à la Colombienne Camila Osorio. Une défaite 6-4, 6-3 en 1h22 de jeu sur ce court n°14.
5 raisons de suivre cette première journée
Un Roland-Garros 2022 qui retrouve ses normes : un tournoi à cheval entre mai et juin mais surtout un public sans jauges et des gradins qui devrait se remplir tout au long de la journée. Une première journée qui verra se succéder plusieurs tête de série chez les hommes : John Isner, Felix Auger-Alliassime, Alexander Zverev et le phénomène Carlos Alcaraz.
» LIRE AUSSI - Retour du public, Alcaraz sur le Central, six Bleus en lice : cinq raisons de suivre la première journée de Roland-Garros
Harmony Tan en grande difficultés
La Frnaçaise breakée très tôt dans le deuxième set. Elle est maintenant menée 6-4, 4-2 face à la Colombienne Camila Osorio.
Dimitrov expéditif
Le Bulgare en mission sur ce premier tour. Il a remporté facilement ses deux premiers sets et mène 6-1, 6-1 et 2-0 dans la 3e manche face à l’Américain Marcos Giron, 49e mondial.
Sorana Cirstea première qualifiée
La Roumaine, 26e mondiale, est la première joueuse qualifiée pour le 2e tour de ce Roland-Garros 2022. Sorana Cirstea a battu l’Allemande Tatjana Maria, 105e mondiale en 1h05 de jeu.
Les serveurs pour la bonne cause encore cette année
Ons Jabeur déjà dans ses oeuvres
Grande spécialiste des amortis, la Tunisienne met son jeu en place lors de ce premier tour face à Magda Linette.
Deux favoris «naturels»
Le numéro 1 mondial Novak Djokovic, et Rafael Nadal, 13 fois vainqueur ici à Paris, font offices de grands favoris lors de cette édition 2022. Carlos Alcaraz arrive lui en outisder.
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Thiem n’y arrive pas
L’Autrichien a concédé la première manche 6-3 et est déjà mené 2-0 dans le deuxième set après 55 minutes de jeu face au Bollivien Hugo Dellien, 88e mondial.
Harmony Tan perd le premier set
Pourtant en tête avec un break d’avance dans cette première manche, la Française a concédé un 4-0 pour finalement s’incliner 6-4 en 50 minutes de jeu face à la Colombienne Camila Osorio, 66e mondiale.
Sloane Stephens perd le premier set
L’ancienne finaliste du Tournoi en 2018, redescendue à la 64e place mondiale, s’incline 7-5 en 50 minutes lors de la première manche face à l’Allemande, Jule Niemeier, 102e mondiale, et sortie des qualifications.
Les 35 ans de «Nole»
Novak Djokovis fête ses 35 ans ce dimanche 22 mai. Le n°1 mondial fera son entrée ce lundi face au Japonais Yoshihito Nishioka.
Thiem en grande difficulté
L’ancien double finaliste du tournoi (2018, 2019) a déjà du retard dans le premier set. Le Colombien Hugo Dellien, 89e mondial, mène 5-2 après 35 minutes de jeu, face à l’Autrichien redescendu à la 194e place mondiale.
Dimitrov expéditif
Grigor Dimitrov, tête de série 18 ici, remporte facilement son premier set 6-1 en moins de 30 minutes de jeu face à l’Américain Marcos Giron.
Premier set pour Jabeur
La Tunisienne remporte facilement la première manche 6-3 sur un break après 32 minutes de jeu. La 6e joueuse mondiale pourra servir au début du 2e set. Son adversaire Magda Linette sort du court avec les médecins.
Harmony Tan débute bien
Seule Française sur les courts pour le moment, la joueuse classée 106e mondiale mène 3-2 avec un break d’avance lors du premier set après 22 minutes de jeu face à la Colombienne Camila Osorio, 66e au classement WTA.
Le meilleur mais surtout le pire des tenues à Roland-Garros
La cellule tennis du Figaro a retrouvé pour vous les meilleures, mais surtout les pires tenues arborées porte d’Auteuil dans l’histoire du tournoi.
» LIRE AUSSI - Le pire et le meilleur des tenues sur les courts de Roland-Garros
Les trophées qui devraient changer de mains cette année
Novak Djokovic, favori à sa propre succession chez les hommes, tout comme le «roi» Rafael Nadal et le «prince» Carlos Alcaraz.
Chez les femmes, la n°1 mondiale Iga Swiatek est la très grande favorite.
Dominic Thiem fait lui aussi son entrée
L’attraction de cette première journée déjà sur les courts. L’ancien n°3 mondial, double finaliste ici en 2018 et 2019, et déchu face au roi Nadal, affronte Hugo Dellien sur le court Simone Mathieu.
40 matchs au programme lors de cette première journée et six Tricolores sur les courts
Dix courts utilisés lors de cette première journée à Roland-Garros, quatre matchs programmés par terrain.
Six Français(e)s feront leurs débuts dès aujourd’hui :
Clara BUREL (FRA) vs. Maria SAKKARI (GRE) : match 3 - court Philippe Chatrier
John ISNER (USA) vs. Quentin HALYS (FRA) : match 2 - court Suzanne Lenglen
Kristina MLADENOVIC (FRA) - Leylah FERNANDEZ (CAN) : match 4 - court Suzanne Lenglen
Carole MONNET (FRA) vs. Karolina MUCHOVA (CZE) : match 2 - court n°7
Camila OSORIO (COL) vs. Harmony TAN (FRA) : match 1 - court n°14
Taro DANIEL (JPN) vs. Gregoire BARRERE (FRA) : match 2 - court n°14
Une outsider d’entrée sur le Chatrier
Ons Jabeur, 6eme joueuse mondiale, et parmi les outsiders ici à Porte d’Auteuil fait son entrée sur le court central. La Tunisienne, finaliste de Rome après son titre à Madrid, très à l’aise sur la terre battue affronte la Polonaise Magda Linette.
C’est parti pour cette édition 2022 de Roland-Garros !
Un temps couvert sur Paris mais pas de pluie de prévue
Les nuages se sont accumulés dans le ciel de Paris mais malgré l’absence de soleil, la température sera quasiment estivale avec un pic à 25°C de prévu. Pas de pluie au programme.
Retour du public, Alcaraz sur le Central, six Bleus en lice : cinq raisons de suivre la première journée de Roland-Garros
Pour le retour du public et des tribunes pleines, enfin
Bouleversé lors des deux dernières éditions avec la crise du covid, Roland-Garros accueillera le public sans avoir à imposer de jauge cette année. Pas de couvre-feu non plus de programmé pour des spectateurs qui pourront se promener dans les travées du stade sans masque, évidemment. Le retour à la vie normale, enfin. Les dirigeants attendent d'ailleurs la grande affluence dès ce dimanche puisque quasiment 95% des billets ont trouvé preneurs pour la quinzaine.
Pour le phénomène Carlos Alcaraz sur le court central
Il est annoncé comme la future grande star du circuit, l'homme qui peut créer la sensation dès cette année à Roland-Garros. Les organisateurs ont réservé à Carlos Alcaraz, tête de série n°6, le Court Central pour son entrée en lice dans le tournoi. L'Espagnol sera opposé à l'Argentin Juan Ignacio Londero (141e joueur mondial) en toute fin de programmation. Les deux hommes ne se sont jamais affrontés sur le circuit.
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Pour voir où en est l'inquiétant Dominic Thiem
L'Autrichien vit un calvaire avec dix défaites de suite sur le circuit et éprouve les plus grandes difficultés à retrouver son niveau après des mois de blessures. Désormais 194e joueur mondial, le vainqueur de l'US Open 2020 débarque à Paris sans repères et un premier tour compliqué l'attend face à Hugo Dellien. Le Bolivien n'est certes pas un foudre de guerre sur le papier (87e joueur mondial) mais c'est un pur spécialiste de terre battue, qui joue quasiment exclusivement sur cette surface. Un challenge pour Thiem (194e au classement ATP) programmé sur le Suzanne Lenglen en ouverture de la journée.
Pour un bon coup de Quentin Halys face à John Isner
À 37 ans, John Isner ne semble plus aussi performant que les saisons précédentes et la terre battue n'a jamais été vraiment sa tasse de thé à Paris. Quentin Halys, qui a intégré le Top 100 pour la première fois de sa carrière il y a quelques jours, a donc un bon coup à jouer sur le court Suzanne-Lenglen face au géant américain. Le Français de 25 ans, 86e joueur mondial, sort d'une préparation intéressante au tournoi Challenger de Bordeaux où il est arrivé en finale (défaite face à Popyrin). Il pourrait être la bonne surprise côté tricolore ce dimanche.
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Pour suivre les Bleus en quête de leaders
Le tennis français se cherche un chef de file, que ce soit chez les filles ou les garçons. Sur le papier, difficile d'imaginer un Tricolore en deuxième semaine à domicile mais une surprise n'est pas à exclure. Dimanche, ils seront cinq sur le pont en plus de Quentin Halys : Harmony Tan, Carole Monnet, Kristina Mladenovic et Clara Burel chez les filles, Grégoire Barrière chez les garçons.
Débuts des matches à 11h00, voici le programme du jour
Court Philippe Chatrier (début à 11h)Ons JABEUR (TUN) vs. Magda LINETTE (POL)Felix AUGER-ALIASSIME (CAN) vs. Juan Pablo VARILLAS (PER)Clara BUREL (FRA) vs. Maria SAKKARI (GRE)Juan Ignacio LONDERO (ARG) vs. Carlos ALCARAZ (ESP)
Court Suzanne LenglenSloane STEPHENS (USA) vs. Jule NIEMEIER (GER)John ISNER (USA) vs. Quentin HALYS (FRA)Alexander ZVEREV (GER) vs. Sebastian OFNER (AUT)Kristina MLADENOVIC (FRA) - Leylah FERNANDEZ (CAN)
Court Simonne MathieuHugo DELLIEN (BOL) vs. Dominic THIEM (AUT)Kaia KANEPI (EST) vs. Garbine MUGURUZA (ESP)Fabio FOGNINI (ITA) vs. Alexei POPYRIN (AUS)Coco GAUFF (USA) - Rebecca MARINO (CAN)
Court n°6Sorana CIRSTEA (ROU) vs. Tatjana MARIA (GER)Andrey KUZNETSOV (---) vs. Diego SCHWARTZMAN (ARG)Tallon GRIEKSPOOR (NED) vs. Alejandro DAVIDOVICH FOKINA (ESP)Elena-Gabriela RUSE (ROU) vs. Elise MERTENS (BEL)
Court n°7Grigor DIMITROV (BUL) vs. Marcos GIRON (USA)Carole MONNET (FRA) vs. Karolina MUCHOVA (CZE)Bernarda PERA (USA) vs. Jil TEICHMANN (SUI)Albert RAMOS-VINOLAS (ESP) vs. Thanasi KOKKINAKIS (AUS)
Court n°8Aljaz BEDENE (SLO) vs. Christopher O'CONNELL (AUS)Pablo CUEVAS (URU) vs. Jenson BROOKSBY (USA)Astra SHARMA (AUS) vs. Varvara GRACHEVA (---)Mirjam BJORKLUND (SWE) vs. Donna VEKIC (CRO)
Court n°9Daniel ALTMAIER (GER) vs. Jaume MUNAR (ESP)Aliaksandra SASNOVICH (---) vs. Xinyu WANG (CHN)Olga DANILOVIC (SRB) vs. Dalma GALFI (HUN)Michael MMOH (USA) vs. Bernabe ZAPATA MIRALLES (ESP)
Court n°12Beatriz HADDAD MAIA (BRA) vs. Cristina BUCSA (ESP)Botic VAN DE ZANDSCHULP (NED) vs. Pavel KOTOV (---)Camilo UGO CARABELLI (ARG) vs. Aslan KARATSEV (---)Lauren DAVIS (USA) vs. Marie BOUZKOVA (CZE)
Court n°13Borna CORIC (CRO) vs. Carlos TABERNER (ESP)Katerina SINIAKOVA (CZE) vs. Petra MARTIC (CRO)Alison VAN UYTVANCK (BEL) vs. Ann LI (USA)Jason KUBLER (AUS) vs. Denis KUDLA (USA)
Court n°14Camila OSORIO (COL) vs. Harmony TAN (FRA)Taro DANIEL (JPN) vs. Gregoire BARRERE (FRA)Nuno BORGES (POR) vs. Karen KHACHANOV (---)Belinda BENCIC (SUI) Reka Luca JANI (HUN)
Bonjour à toutes et à tous
BIenvenue sur ce direct qui ouvre l’édition 2022 de Roland-Garros.
Roland-Garros : trois rescapés bleus avant le dernier tour des qualifications
Ils étaient 27 au départ. Ils ne seront plus que trois Français à disputer le troisième et dernier tour…
Roland-Garros : nouveau fiasco en vue pour le tennis français ?
Le tennis tricolore espère faire «moins pire» que la dernière édition catastrophique, où aucun joueur ni aucune joueuse n'avaient dépassé le deuxième tour en simple.
Retour du public, Alcaraz sur le Central, six Bleus en lice : cinq raisons de suivre la première journée de Roland-Garros
Roland-Garros s'ouvre ce dimanche avec le premier tour et l'entrée en lice très attendue de Carlos Alcaraz ainsi que six Français devant des tribunes pleines après deux éditions bouleversées par le Covid-19.
Opex 360
Des avions de combat israéliens auraient été visés pour la première fois par un système russe S-300 en Syrie
par Laurent Lagneau · 18 mai 2022
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Selon l’agence de presse officielle SANA, les missiles tirés par les chasseurs-bombardiers israéliens auraient été quasiment tous interceptés par la défense aérienne syrienne. Cependant, elle a également fait été d’au moins cinq tués parmi les servants d’un système anti-aérien Pantsir S1, fourni par la Russie.
De son côté, le Centre russe de réconciliation pour la Syrie a confirmé les affirmations de l’agence syrienne. « Six F-16 israéliens ont attaqué le 13 mai entre 20h25 et 20h32 les sites du centre de recherche scientifique syrien à Masyaf et Baniyas sans entrer dans l’espace aérien syrien. Les forces de défense aérienne de la République arabe syrienne ont pu abattre 16 missiles et un drone qu’Israël a utilisé lors de l’attaque », a en effet avancé Oleg Zhuravlyov, son chef adjoint.
Cependant, l’imagerie satellitaire, fournie par la société ImageSat International [ISI], montre que le site de Masyaf, relevant a priori du Centre d’études et de recherche scientifiques [SSRC] syrien, a bel et bien été détruit.
Cela étant, depuis le début de la guerre civile syrienne [mars 2011], IAF a effectué des centaines de frappes en Syrie, que ce soit pour empêcher des tranferts d’armes vers le Hezbollah [la milice chiite libanaise, ndlr], détruire des positions tenues par les Gardiens de la révolution iraniens de l’unité al-Qods ou répondre à des attaques contre son territoire.
En septembre 2018, l’un de ces raids israéliens se solda par la perte d’un avion de renseignement russe Il-20 Coot au large de Lattaquié, celui-ci ayant été abattu, par erreur, par un missile tiré par un système S-200 de la défense aérienne syrienne.
Et cet incident incita la Russie à renforcer les capacités de cette dernière en livrant des batteries S-300 PMU à la Syrie, comme elle en avait d’ailleurs exprimé l’intention quelques mois plus tôt. Une perspective qui fit vivement réagir Avigdor Lieberman, alors ministre israélien de la Défense. « Si des systèmes d’armes russes sont utilisés contre nous en Syrie, nous agirons contre eux » et « si quelqu’un tire sur nos avions, nous allons les détruire », avait-il en effet prévenu.
Or, peu après le début de son intervention militaire en Syrie, en septembre 2015, la Russie avait trouvé un accord de « déconfliction » avec Israël afin d’éviter toute méprise. Ainsi, il fut alors convenu d’un « partage mutuel d’informations sur les opérations » menées par les forces aériennes russes et israéliennes. Et, depuis leur déploiement sur le territoire syrien, aucune batterie S-300PMU, quelle soit mise en oeuvre par les Russes ou les Syriens, n’avait jusqu’alors visé les chasseurs-bombardiers de Tsahal. Ce n’est apparemment plus le cas.
En effet, selon Alon Ben-David, expert militaire de la chaîne de télévision israélienne Channel 13, au moins une batterie S-300 aurait visé les avions de combat israéliens après leur raid contre le site de Masyaf, sans toutefois les atteindre. Sollicité, l’état-major israélien n’a pas souhaité faire de commentaire. Une façon de confirmer l’incident sans le dire…
Cette affaire, si elle est avérée, comporte plusieurs zones d’ombre. Ainsi, on ignore si la batterie S-300 en question était utilisée par les forces syriennes ou russes. Cependant, Channel 13 rappelle qu’aucun tir ne peut être effectué par les systèmes livrés aux premières sans l’accord des secondes… En outre, on ignore si la ligne mise en place dans le cadre de l’accord trouvé en 2015 entre les états-majors israélien et russe a été utilisée. Enfin, il reste à voir si ce sont les moyens de guerre électronique des chasseurs-bombardiers israéliens qui ont rendu inopérant le radar de ce système de défense aérienne ou s’il fait seulement considérer la première utilisation de celui-ci contre Tsahal comme un message adressé par la Russie à l’État hébreu.
Quoi qu’il en soit, la mise en oeuvre de cette batterie S-300 peut avoir au moins deux significations. Il peut s’agir d’un avertissement contre le soutien d’Israël à l’Ukraine, bien que celui-ci soit assez prudent par rapport à celui fourni par les Occidentaux [il s’est limité, jusqu’à présent, à livraison d’équipements de protection à Kiev]. Ou une façon d’exprimer un désaccord sur le opérations israéliennes en Syrie.
« La Russie n’est pas intervenue en Syrie pour donner à l’Iran une plate-forme pour attaquer Israël. Et en même temps, elle ne veut pas qu’Israël frappe [en Syrie] à volonté », avait confié James Jeffrey, ancien émissaire américain en Syrie, au site Middle East Eye, en décembre 2021. « Elle tolère ces frappes mais elle ne les favorise pas . Mais a mesure qu’elles s’intensifient et commencent à toucher des cibles syriennes, elle risque d’être plus nerveuse », avait-il ajouté.
Des avions de combat israéliens auraient été visés pour la première fois par un système russe S-300 en Syrie
par Laurent Lagneau · 18 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 13 mai au soir, la force aérienne israélienne [IAF] a une nouvelle fois effectué une série de frappes en Syrie, notamment contre une infrastructure souterraine qui, située dans le secteur de Masyaf [province de Hama, ndlr], abritait un « centre de recherche scientifique syrien », et le port de Baniyas.
Selon l’agence de presse officielle SANA, les missiles tirés par les chasseurs-bombardiers israéliens auraient été quasiment tous interceptés par la défense aérienne syrienne. Cependant, elle a également fait été d’au moins cinq tués parmi les servants d’un système anti-aérien Pantsir S1, fourni par la Russie.
De son côté, le Centre russe de réconciliation pour la Syrie a confirmé les affirmations de l’agence syrienne. « Six F-16 israéliens ont attaqué le 13 mai entre 20h25 et 20h32 les sites du centre de recherche scientifique syrien à Masyaf et Baniyas sans entrer dans l’espace aérien syrien. Les forces de défense aérienne de la République arabe syrienne ont pu abattre 16 missiles et un drone qu’Israël a utilisé lors de l’attaque », a en effet avancé Oleg Zhuravlyov, son chef adjoint.
Cependant, l’imagerie satellitaire, fournie par la société ImageSat International [ISI], montre que le site de Masyaf, relevant a priori du Centre d’études et de recherche scientifiques [SSRC] syrien, a bel et bien été détruit.
Cela étant, depuis le début de la guerre civile syrienne [mars 2011], IAF a effectué des centaines de frappes en Syrie, que ce soit pour empêcher des tranferts d’armes vers le Hezbollah [la milice chiite libanaise, ndlr], détruire des positions tenues par les Gardiens de la révolution iraniens de l’unité al-Qods ou répondre à des attaques contre son territoire.
En septembre 2018, l’un de ces raids israéliens se solda par la perte d’un avion de renseignement russe Il-20 Coot au large de Lattaquié, celui-ci ayant été abattu, par erreur, par un missile tiré par un système S-200 de la défense aérienne syrienne.
Et cet incident incita la Russie à renforcer les capacités de cette dernière en livrant des batteries S-300 PMU à la Syrie, comme elle en avait d’ailleurs exprimé l’intention quelques mois plus tôt. Une perspective qui fit vivement réagir Avigdor Lieberman, alors ministre israélien de la Défense. « Si des systèmes d’armes russes sont utilisés contre nous en Syrie, nous agirons contre eux » et « si quelqu’un tire sur nos avions, nous allons les détruire », avait-il en effet prévenu.
Or, peu après le début de son intervention militaire en Syrie, en septembre 2015, la Russie avait trouvé un accord de « déconfliction » avec Israël afin d’éviter toute méprise. Ainsi, il fut alors convenu d’un « partage mutuel d’informations sur les opérations » menées par les forces aériennes russes et israéliennes. Et, depuis leur déploiement sur le territoire syrien, aucune batterie S-300PMU, quelle soit mise en oeuvre par les Russes ou les Syriens, n’avait jusqu’alors visé les chasseurs-bombardiers de Tsahal. Ce n’est apparemment plus le cas.
En effet, selon Alon Ben-David, expert militaire de la chaîne de télévision israélienne Channel 13, au moins une batterie S-300 aurait visé les avions de combat israéliens après leur raid contre le site de Masyaf, sans toutefois les atteindre. Sollicité, l’état-major israélien n’a pas souhaité faire de commentaire. Une façon de confirmer l’incident sans le dire…
Cette affaire, si elle est avérée, comporte plusieurs zones d’ombre. Ainsi, on ignore si la batterie S-300 en question était utilisée par les forces syriennes ou russes. Cependant, Channel 13 rappelle qu’aucun tir ne peut être effectué par les systèmes livrés aux premières sans l’accord des secondes… En outre, on ignore si la ligne mise en place dans le cadre de l’accord trouvé en 2015 entre les états-majors israélien et russe a été utilisée. Enfin, il reste à voir si ce sont les moyens de guerre électronique des chasseurs-bombardiers israéliens qui ont rendu inopérant le radar de ce système de défense aérienne ou s’il fait seulement considérer la première utilisation de celui-ci contre Tsahal comme un message adressé par la Russie à l’État hébreu.
Quoi qu’il en soit, la mise en oeuvre de cette batterie S-300 peut avoir au moins deux significations. Il peut s’agir d’un avertissement contre le soutien d’Israël à l’Ukraine, bien que celui-ci soit assez prudent par rapport à celui fourni par les Occidentaux [il s’est limité, jusqu’à présent, à livraison d’équipements de protection à Kiev]. Ou une façon d’exprimer un désaccord sur le opérations israéliennes en Syrie.
« La Russie n’est pas intervenue en Syrie pour donner à l’Iran une plate-forme pour attaquer Israël. Et en même temps, elle ne veut pas qu’Israël frappe [en Syrie] à volonté », avait confié James Jeffrey, ancien émissaire américain en Syrie, au site Middle East Eye, en décembre 2021. « Elle tolère ces frappes mais elle ne les favorise pas . Mais a mesure qu’elles s’intensifient et commencent à toucher des cibles syriennes, elle risque d’être plus nerveuse », avait-il ajouté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 13 mai au soir, la force aérienne israélienne [IAF] a une nouvelle fois effectué une série de frappes en Syrie, notamment contre une infrastructure souterraine qui, située dans le secteur de Masyaf [province de Hama, ndlr], abritait un « centre de recherche scientifique syrien », et le port de Baniyas.
Selon l’agence de presse officielle SANA, les missiles tirés par les chasseurs-bombardiers israéliens auraient été quasiment tous interceptés par la défense aérienne syrienne. Cependant, elle a également fait été d’au moins cinq tués parmi les servants d’un système anti-aérien Pantsir S1, fourni par la Russie.
De son côté, le Centre russe de réconciliation pour la Syrie a confirmé les affirmations de l’agence syrienne. « Six F-16 israéliens ont attaqué le 13 mai entre 20h25 et 20h32 les sites du centre de recherche scientifique syrien à Masyaf et Baniyas sans entrer dans l’espace aérien syrien. Les forces de défense aérienne de la République arabe syrienne ont pu abattre 16 missiles et un drone qu’Israël a utilisé lors de l’attaque », a en effet avancé Oleg Zhuravlyov, son chef adjoint.
Cependant, l’imagerie satellitaire, fournie par la société ImageSat International [ISI], montre que le site de Masyaf, relevant a priori du Centre d’études et de recherche scientifiques [SSRC] syrien, a bel et bien été détruit.
Cela étant, depuis le début de la guerre civile syrienne [mars 2011], IAF a effectué des centaines de frappes en Syrie, que ce soit pour empêcher des tranferts d’armes vers le Hezbollah [la milice chiite libanaise, ndlr], détruire des positions tenues par les Gardiens de la révolution iraniens de l’unité al-Qods ou répondre à des attaques contre son territoire.
En septembre 2018, l’un de ces raids israéliens se solda par la perte d’un avion de renseignement russe Il-20 Coot au large de Lattaquié, celui-ci ayant été abattu, par erreur, par un missile tiré par un système S-200 de la défense aérienne syrienne.
Et cet incident incita la Russie à renforcer les capacités de cette dernière en livrant des batteries S-300 PMU à la Syrie, comme elle en avait d’ailleurs exprimé l’intention quelques mois plus tôt. Une perspective qui fit vivement réagir Avigdor Lieberman, alors ministre israélien de la Défense. « Si des systèmes d’armes russes sont utilisés contre nous en Syrie, nous agirons contre eux » et « si quelqu’un tire sur nos avions, nous allons les détruire », avait-il en effet prévenu.
Or, peu après le début de son intervention militaire en Syrie, en septembre 2015, la Russie avait trouvé un accord de « déconfliction » avec Israël afin d’éviter toute méprise. Ainsi, il fut alors convenu d’un « partage mutuel d’informations sur les opérations » menées par les forces aériennes russes et israéliennes. Et, depuis leur déploiement sur le territoire syrien, aucune batterie S-300PMU, quelle soit mise en oeuvre par les Russes ou les Syriens, n’avait jusqu’alors visé les chasseurs-bombardiers de Tsahal. Ce n’est apparemment plus le cas.
En effet, selon Alon Ben-David, expert militaire de la chaîne de télévision israélienne Channel 13, au moins une batterie S-300 aurait visé les avions de combat israéliens après leur raid contre le site de Masyaf, sans toutefois les atteindre. Sollicité, l’état-major israélien n’a pas souhaité faire de commentaire. Une façon de confirmer l’incident sans le dire…
Cette affaire, si elle est avérée, comporte plusieurs zones d’ombre. Ainsi, on ignore si la batterie S-300 en question était utilisée par les forces syriennes ou russes. Cependant, Channel 13 rappelle qu’aucun tir ne peut être effectué par les systèmes livrés aux premières sans l’accord des secondes… En outre, on ignore si la ligne mise en place dans le cadre de l’accord trouvé en 2015 entre les états-majors israélien et russe a été utilisée. Enfin, il reste à voir si ce sont les moyens de guerre électronique des chasseurs-bombardiers israéliens qui ont rendu inopérant le radar de ce système de défense aérienne ou s’il fait seulement considérer la première utilisation de celui-ci contre Tsahal comme un message adressé par la Russie à l’État hébreu.
Quoi qu’il en soit, la mise en oeuvre de cette batterie S-300 peut avoir au moins deux significations. Il peut s’agir d’un avertissement contre le soutien d’Israël à l’Ukraine, bien que celui-ci soit assez prudent par rapport à celui fourni par les Occidentaux [il s’est limité, jusqu’à présent, à livraison d’équipements de protection à Kiev]. Ou une façon d’exprimer un désaccord sur le opérations israéliennes en Syrie.
« La Russie n’est pas intervenue en Syrie pour donner à l’Iran une plate-forme pour attaquer Israël. Et en même temps, elle ne veut pas qu’Israël frappe [en Syrie] à volonté », avait confié James Jeffrey, ancien émissaire américain en Syrie, au site Middle East Eye, en décembre 2021. « Elle tolère ces frappes mais elle ne les favorise pas . Mais a mesure qu’elles s’intensifient et commencent à toucher des cibles syriennes, elle risque d’être plus nerveuse », avait-il ajouté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLe 13 mai au soir, la force aérienne israélienne [IAF] a une nouvelle fois effectué une série de frappes en Syrie, notamment contre une infrastructure souterraine qui, située dans le secteur de Masyaf [province de Hama, ndlr], abritait un « centre de recherche scientifique syrien », et le port de Baniyas.
Selon l’agence de presse officielle SANA, les missiles tirés par les chasseurs-bombardiers israéliens auraient été quasiment tous interceptés par la défense aérienne syrienne. Cependant, elle a également fait été d’au moins cinq tués parmi les servants d’un système anti-aérien Pantsir S1, fourni par la Russie.
De son côté, le Centre russe de réconciliation pour la Syrie a confirmé les affirmations de l’agence syrienne. « Six F-16 israéliens ont attaqué le 13 mai entre 20h25 et 20h32 les sites du centre de recherche scientifique syrien à Masyaf et Baniyas sans entrer dans l’espace aérien syrien. Les forces de défense aérienne de la République arabe syrienne ont pu abattre 16 missiles et un drone qu’Israël a utilisé lors de l’attaque », a en effet avancé Oleg Zhuravlyov, son chef adjoint.
Cependant, l’imagerie satellitaire, fournie par la société ImageSat International [ISI], montre que le site de Masyaf, relevant a priori du Centre d’études et de recherche scientifiques [SSRC] syrien, a bel et bien été détruit.
montreCela étant, depuis le début de la guerre civile syrienne [mars 2011], IAF a effectué des centaines de frappes en Syrie, que ce soit pour empêcher des tranferts d’armes vers le Hezbollah [la milice chiite libanaise, ndlr], détruire des positions tenues par les Gardiens de la révolution iraniens de l’unité al-Qods ou répondre à des attaques contre son territoire.
En septembre 2018, l’un de ces raids israéliens se solda par la perte d’un avion de renseignement russe Il-20 Coot au large de Lattaquié, celui-ci ayant été abattu, par erreur, par un missile tiré par un système S-200 de la défense aérienne syrienne.
Et cet incident incita la Russie à renforcer les capacités de cette dernière en livrant des batteries S-300 PMU à la Syrie, comme elle en avait d’ailleurs exprimé l’intention quelques mois plus tôt. Une perspective qui fit vivement réagir Avigdor Lieberman, alors ministre israélien de la Défense. « Si des systèmes d’armes russes sont utilisés contre nous en Syrie, nous agirons contre eux » et « si quelqu’un tire sur nos avions, nous allons les détruire », avait-il en effet prévenu.
Or, peu après le début de son intervention militaire en Syrie, en septembre 2015, la Russie avait trouvé un accord de « déconfliction » avec Israël afin d’éviter toute méprise. Ainsi, il fut alors convenu d’un « partage mutuel d’informations sur les opérations » menées par les forces aériennes russes et israéliennes. Et, depuis leur déploiement sur le territoire syrien, aucune batterie S-300PMU, quelle soit mise en oeuvre par les Russes ou les Syriens, n’avait jusqu’alors visé les chasseurs-bombardiers de Tsahal. Ce n’est apparemment plus le cas.
En effet, selon Alon Ben-David, expert militaire de la chaîne de télévision israélienne Channel 13, au moins une batterie S-300 aurait visé les avions de combat israéliens après leur raid contre le site de Masyaf, sans toutefois les atteindre. Sollicité, l’état-major israélien n’a pas souhaité faire de commentaire. Une façon de confirmer l’incident sans le dire…
aurait viséCette affaire, si elle est avérée, comporte plusieurs zones d’ombre. Ainsi, on ignore si la batterie S-300 en question était utilisée par les forces syriennes ou russes. Cependant, Channel 13 rappelle qu’aucun tir ne peut être effectué par les systèmes livrés aux premières sans l’accord des secondes… En outre, on ignore si la ligne mise en place dans le cadre de l’accord trouvé en 2015 entre les états-majors israélien et russe a été utilisée. Enfin, il reste à voir si ce sont les moyens de guerre électronique des chasseurs-bombardiers israéliens qui ont rendu inopérant le radar de ce système de défense aérienne ou s’il fait seulement considérer la première utilisation de celui-ci contre Tsahal comme un message adressé par la Russie à l’État hébreu.
Quoi qu’il en soit, la mise en oeuvre de cette batterie S-300 peut avoir au moins deux significations. Il peut s’agir d’un avertissement contre le soutien d’Israël à l’Ukraine, bien que celui-ci soit assez prudent par rapport à celui fourni par les Occidentaux [il s’est limité, jusqu’à présent, à livraison d’équipements de protection à Kiev]. Ou une façon d’exprimer un désaccord sur le opérations israéliennes en Syrie.
« La Russie n’est pas intervenue en Syrie pour donner à l’Iran une plate-forme pour attaquer Israël. Et en même temps, elle ne veut pas qu’Israël frappe [en Syrie] à volonté », avait confié James Jeffrey, ancien émissaire américain en Syrie, au site Middle East Eye, en décembre 2021. « Elle tolère ces frappes mais elle ne les favorise pas . Mais a mesure qu’elles s’intensifient et commencent à toucher des cibles syriennes, elle risque d’être plus nerveuse », avait-il ajouté.
L'Humanité
Compétition. Sans filtre, milliardaires de tous les pays, coulez !
ActuPalme d’or en 2017 pour The Square, Ruben Östlund est de nouveau en lice pour la même palme avec Sans filtre.
Marie-José SirachTriangle of Sadness (Sans filtre), de Ruben Östlund, Suède-Allemagne- France-Danemark, 1 h 22
Ruben Östlund affiche un goût affirmé pour la provocation, mâtiné de quelques saillies subversives qui tombent à pic. Sans filtre est un mix entre la croisière s’amuse ( The Love Boat) et Titanic, où les survivants apprendraient à jouer à Robinson Crusoé sur une île déserte. Un film où l’on brocarde le monde de la mode (chic et toc) ; les nouveaux riches (et même les anciens riches) ; le patriarcat ; les classes dominantes (et les dominées). Vous l’aurez compris, ici chacun en prend pour son grade. Dans cet univers impitoyable, tout se vend, tout s’achète, de la bague de fiançailles à 28 000 euros au paquet de bretzels qui s’échange contre une partie de jambes en l’air.
Des maximes marxistes tendance Groucho
Le capitalisme, selon Östlund, se porte bien… pourvu qu’on ne le sauve pas. Il le fait donc couler, littéralement, après une scène apocalyptique et jouissive où les convives vomissent tripes et boyaux tandis que le yacht tangue. Le réalisateur ne nous épargne rien de la déchéance de ces milliardaires. Le clou du film étant cette scène d’anthologie entre le capitaine du yacht, américain et communiste, et un oligarque russe converti à l’ultralibéralisme qui s’envoient à la gueule des maximes marxistes tendance Groucho et de bonnes vieilles blagues qui circulaient sous le manteau au temps de l’Union soviétique.
La fin ? Face au dénuement, les rescapés du naufrage tentent de faire société. Inversion des hiérarchies, comportements primaires, solidarités aléatoires, bref, rien de très joli là-dedans et on sent comme une panne d’inspiration dans ce qui aurait pû être une chute plus spectaculaire, plus corrosive. Pour Östlund, le cinéma serait-il son arme de dissuasion massive contre l’abêtissement des masses ?
Festival de Cannes 2022cinéma BBC
They are essentially the top half of their more famous counterpart.
In Lorraine, in the north-east of France, the small city of Nancy slumbered on the bank of the river Meurthe. Before the city awakened, a fog crept off the water and settled over the streets. The occasional roar of a scooter interrupted the silence, and two people sat on the steps of the famous Place Stanislas. But otherwise, the boulevards and squares were still.
It seemed hard to believe that anyone could be working, but a stone's throw from the Hôtel de Ville, pâtissier Nicolas Genot toiled alone and unobserved to produce the veritable Macarons des Sœurs, using a recipe unchanged for more than two centuries that he alone holds in his head.
Later, as the frantic rush to offices and classrooms was underway, the fruits of his labour were displayed in the large glass window of his pâtisserie, the Maison des Sœurs Macarons. They sat alongside other local specialities such as the little jars of syrup-soaked baba au rhum cakes and cellophane bags of bright Bergamotes de Nancy candies, but it's the macarons that are the reason for his shop's fame.
Unlike the better-known, pastel-coloured "Paris" macaron, which comes in a variety of shapes, colours and flavours, the Macarons des Sœurs have no ganache, are a uniform pale brown, are finely cracked on top and taste like toasted almonds. They are essentially the top half of their more famous counterpart.
Eating them is an exercise in history; the recipe has never changed in the 230 years since their invention, and it has only ever been passed to the succeeding pâtissier of the Maison des Sœurs Macarons. "The recipe and the secret are passed on orally, they've never been written down, and, in the contract with the new pâtissier, both sides swear to never teach the making to anybody else," explained Genot. "The owner of the pâtisserie is the only one who makes the macaron, alone and away from prying eyes."
The recipe has only ever been passed to the succeeding pâtissier of Maison des Sœurs Macarons (Credit: Nicolas Genot/Maison des Sœurs Macarons)
The kitchens of monasteries and abbeys across Europe have been responsible for the invention of more than a few popular pastries and desserts, including the famous Portuguese egg tart, the pastel de nata, and the rum and vanilla flavoured cannelé from Bordeaux, to give just two examples. This baking ingenuity grew out of the reliance on the sale of products to raise money for the upkeep of their religious orders, as well as simply having the time and opportunity to experiment.
Similarly, the original Macarons des Sœurs were created by two 18th Century nuns, Marguerite Gaillot and Marie Morlot, who lived in an abbey in the heart of Nancy. It's possible one of the nuns brought some form of the recipe with them upon joining the sisterhood and then perfected it. In 1792, a decree abolishing religious congregations led to their expulsion from the abbey. The nuns fled and took refuge with a local doctor, supporting themselves by making and selling their macarons.
Since then, the Macarons des Sœurs have been sold in the city without interruption. When Marguerite died, Marie passed the secret to her niece and the business remained in the family for another three generations. The business was passed to the Aptel family in 1935 and the premises moved from the site of the original pâtisserie to the location it occupies today. Jean-Marie Genot purchased the business in 1991 before passing it, and the secret of the macaron, to his son Nicolas in 2000.
Pâtissier Nicolas Genot always use the same, top-quality ingredients in Macarons des Sœurs (Credit: Nicolas Genot/Maison des Sœurs Macarons)
The lasting success of the Maison des Sœurs Macarons is a testament to the recipe and the skill and quality of its production. "We always use the same, top-quality ingredients – for example, we refuse to buy almonds produced anywhere outside Provence and we're investing in the production of almond trees to sustain our needs," said Genot. "Our customers know this and come to us for this unique taste."
The Macarons des Sœurs are a unique type of macaron
But while the Macarons des Sœurs are a unique type of macaron, the treat potentially existed many centuries before.
The word "macaronic" describes the mixing of different languages in speech, prose and poetry. The term is thought to have originated in 15th Century Italy, stemming from the word maccarona, a kind of stodgy dumpling, which is the provenance of the French word macaron. With a bit of artistic license, macaronic is the perfect word to describe the mixed origins of the macaron itself.
The original Macarons des Sœurs were created by two 18th Century nuns, Marguerite Gaillot and Marie Morlot (Credit: Nicolas Genot/Maison des Sœurs Macarons)
A widely held belief is that Catherine de' Medici introduced the macaron to the tables of the royal court of France in the 16th Century, although food historian Marie Josèphe Moncorgé disputes this. "This is just a legend," she said. "In general, pastries with almonds are often of Arabic origin, they then moved on to Catalonia and Italy before arriving organically in France." Given the Italian origin of the word and the existence of recipes describing a macaron-like pastry brought to Sicily by Arab soldiers before the 13th Century, this seems likely.
Francois Rabelais' satirical work, Gargantua and Pantagruel, is credited with introducing several new words to the French language. It's also thought to be the first recorded mention of the macaron as a dessert, so we can be sure that it had made its way to France by the middle of the 16th Century. But it's unlikely that the definite story of its origin will ever be known; as food historian Dr Annie Gray said: "There's rarely a definitive answer, only ever a gradual development."
However, what we do know for sure is that nearly 140 years after the two nuns started selling the sweet treat in Nancy, the macaron was transformed. In 1930, Pierre Desfontaines, a Parisian pâtissier, took two traditional macarons and sandwiched them together using ganache, creating the famous "Paris" macaron that can now be found all over the world, everywhere from the finest pâtisseries to McDonald's.
Macarons des Sœurs (left) and "Paris" macarons (right) (Credit: Caillaut Jacques/Getty Images; and Henry Sparrow and Kirsten Fowle/Getty Images)
Despite being overtaken in popularity by its successor, the legacy of the Macaron des Sœurs can still be seen in Nancy. Walk to the quartier Charles III and you can visit the Rue des Sœurs Macarons, named in honour of the site of the sisters' original bakery; or wait by the gilded gates of Place Stanislas and watch passers-by clutching the white and gold boxes from the Maison des Sœurs Macarons. Its wider significance as a progenitor to the delicacy recognisable the world over as something quintessentially French is keenly felt by Genot.
"Of course, it's a big responsibility," he observed. "My mission, like that of my predecessors and my successors, is to respect, protect and value this tradition and this unique recipe."
Culinary Roots is a series from BBC Travel connecting to the rare and local foods woven into a place's heritage.
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Le Pentagone dévoile un nouveau concept d’hydravion de transport lourd
par Laurent Lagneau · 19 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1En août 2021, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, publia une demande d’informations auprès de l’industrie afin de concevoir une « nouvelle classe de véhicule » susceptible de s’affranchir des « principales limitations opérationnelles des plateformes de transport aérien et maritime traditionnelles ». En clair, il s’agissait de soutenir un projet visant à développer de « nouveaux hydravions et véhicules à effet de sol [autrement appelés « Ekranoplan »].
Dans le détail, l’objectif était alors d’imaginer un appareil pouvant transporter une charge utile de 100 tonnes tout en ayant une capacité de vol « étendue hors effet de sol pour éviter les obstacles » ainsi que pour voler au-dessus d’une mer agitée.
Les missions de cet aéronef ne devaient pas se limiter au seul transport, l’avis de la DARPA ayant aussi évoqué de possibles usages entrant dans le cadre du concept EBAO [Expeditionary Advanced Base Operations] et celui des opérations maritimes distribuées [DMO – Distributed Maritime Operations]. Il était égalemennt de recherche et de sauvetage au combat et d’opérations amphibies.
Près de dix mois plus tard, la DARPA a levé le voile sur le concept « Liberty Lifter », un aéronef qui promet de « révolutionner le transport aérien lourd », en combinant les avantages de l’Ekranoplan et ceux de l’hydravion.
Pour rappel, le principe de l’Ekranoplan reposer sur un phénomène aérodynamique appelé « effet de sol », qui se traduit par une augmentation de la portance et une diminution de la trainée quand un avion vole à très basse altitude. Durant la Guerre Froide, les Soviétiques l’avaient exploité en développant le KM, surnommé le « monstre de la Caspienne » en raison de sa masse de 550 tonnes, de sa longueur de 100 mètres et de ses dix réacteurs. Évoluant à une altitude comprise entre 3 et 14 mètres, il pouvait voler à la vitesse de 550 km/h, pour un rayon d’action de 3000 km.
Un tel appareil peut ainsi voler en-decà de la couverture radar, ce qui est évidemment un avantage lorsqu’il s’agit d’opérer dans une environnement « contesté » et de déjouer les capacités de déni et d’interdiction d’accès de l’adversaire. Il permet également de s’affranchir du transport maritime, potentiellement vulnérable [notamment face aux sous-marins et autres mines navales] et moins rapide. En revanche, il est peu maniable et il ne peut être utilisé que par mer calme… C’est donc la raison pour laquelle le « Liberty Lifter » devra aussi être en mesure de voler à moyenne altitude [environ 10000 pieds].
L’appareil présenté par la DARPA a une conception à double fuselage, à l’image du North American F-82 Twin Mustang [lui-même inspiré du concept « Bf 109Z « Zwilling » allemand, ou encore du Stratolauch, un avion-porteur de lanceur aéroporté mis au point par Scaled Composites.
« Cette première phase du programme Liberty Lifter définira la portée, les charges utiles et d’autres paramètres de l’hydravion », a commenté Alexander Walan, le responsable de ce programme au sein de la DARPA.
Programme qui suppose de relever plusieurs défis technologiques. « L’accent sera mis sur l’utilisation de cet appareils dans des mers agitées, en le dotant d’une capacité de portance élevée à basse vitesse afin de réduire l’impact des vagues lors du décollage et de l’atterrissage », explique l’agence du Pentagone, qui souhaite par ailleurs réduire au maximum les contraintes liées à la maintenance.
En outre, il est question d’une « production abordable » du Liberty Lifter « à grande échelle », en privilégiant « les conceptions à faible coût et faciles à fabriquer ». Un effort devra être fait sur les matériaux, lesquels devront être moins coûteux que « ceux utilisés dans la construction aéronautique traditionnelle » tout en étant « disponibles à l’achat en grande quantité ».
Le Pentagone dévoile un nouveau concept d’hydravion de transport lourd
par Laurent Lagneau · 19 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1En août 2021, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, publia une demande d’informations auprès de l’industrie afin de concevoir une « nouvelle classe de véhicule » susceptible de s’affranchir des « principales limitations opérationnelles des plateformes de transport aérien et maritime traditionnelles ». En clair, il s’agissait de soutenir un projet visant à développer de « nouveaux hydravions et véhicules à effet de sol [autrement appelés « Ekranoplan »].
Dans le détail, l’objectif était alors d’imaginer un appareil pouvant transporter une charge utile de 100 tonnes tout en ayant une capacité de vol « étendue hors effet de sol pour éviter les obstacles » ainsi que pour voler au-dessus d’une mer agitée.
Les missions de cet aéronef ne devaient pas se limiter au seul transport, l’avis de la DARPA ayant aussi évoqué de possibles usages entrant dans le cadre du concept EBAO [Expeditionary Advanced Base Operations] et celui des opérations maritimes distribuées [DMO – Distributed Maritime Operations]. Il était égalemennt de recherche et de sauvetage au combat et d’opérations amphibies.
Près de dix mois plus tard, la DARPA a levé le voile sur le concept « Liberty Lifter », un aéronef qui promet de « révolutionner le transport aérien lourd », en combinant les avantages de l’Ekranoplan et ceux de l’hydravion.
Pour rappel, le principe de l’Ekranoplan reposer sur un phénomène aérodynamique appelé « effet de sol », qui se traduit par une augmentation de la portance et une diminution de la trainée quand un avion vole à très basse altitude. Durant la Guerre Froide, les Soviétiques l’avaient exploité en développant le KM, surnommé le « monstre de la Caspienne » en raison de sa masse de 550 tonnes, de sa longueur de 100 mètres et de ses dix réacteurs. Évoluant à une altitude comprise entre 3 et 14 mètres, il pouvait voler à la vitesse de 550 km/h, pour un rayon d’action de 3000 km.
Un tel appareil peut ainsi voler en-decà de la couverture radar, ce qui est évidemment un avantage lorsqu’il s’agit d’opérer dans une environnement « contesté » et de déjouer les capacités de déni et d’interdiction d’accès de l’adversaire. Il permet également de s’affranchir du transport maritime, potentiellement vulnérable [notamment face aux sous-marins et autres mines navales] et moins rapide. En revanche, il est peu maniable et il ne peut être utilisé que par mer calme… C’est donc la raison pour laquelle le « Liberty Lifter » devra aussi être en mesure de voler à moyenne altitude [environ 10000 pieds].
L’appareil présenté par la DARPA a une conception à double fuselage, à l’image du North American F-82 Twin Mustang [lui-même inspiré du concept « Bf 109Z « Zwilling » allemand, ou encore du Stratolauch, un avion-porteur de lanceur aéroporté mis au point par Scaled Composites.
« Cette première phase du programme Liberty Lifter définira la portée, les charges utiles et d’autres paramètres de l’hydravion », a commenté Alexander Walan, le responsable de ce programme au sein de la DARPA.
Programme qui suppose de relever plusieurs défis technologiques. « L’accent sera mis sur l’utilisation de cet appareils dans des mers agitées, en le dotant d’une capacité de portance élevée à basse vitesse afin de réduire l’impact des vagues lors du décollage et de l’atterrissage », explique l’agence du Pentagone, qui souhaite par ailleurs réduire au maximum les contraintes liées à la maintenance.
En outre, il est question d’une « production abordable » du Liberty Lifter « à grande échelle », en privilégiant « les conceptions à faible coût et faciles à fabriquer ». Un effort devra être fait sur les matériaux, lesquels devront être moins coûteux que « ceux utilisés dans la construction aéronautique traditionnelle » tout en étant « disponibles à l’achat en grande quantité ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1En août 2021, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, publia une demande d’informations auprès de l’industrie afin de concevoir une « nouvelle classe de véhicule » susceptible de s’affranchir des « principales limitations opérationnelles des plateformes de transport aérien et maritime traditionnelles ». En clair, il s’agissait de soutenir un projet visant à développer de « nouveaux hydravions et véhicules à effet de sol [autrement appelés « Ekranoplan »].
Dans le détail, l’objectif était alors d’imaginer un appareil pouvant transporter une charge utile de 100 tonnes tout en ayant une capacité de vol « étendue hors effet de sol pour éviter les obstacles » ainsi que pour voler au-dessus d’une mer agitée.
Les missions de cet aéronef ne devaient pas se limiter au seul transport, l’avis de la DARPA ayant aussi évoqué de possibles usages entrant dans le cadre du concept EBAO [Expeditionary Advanced Base Operations] et celui des opérations maritimes distribuées [DMO – Distributed Maritime Operations]. Il était égalemennt de recherche et de sauvetage au combat et d’opérations amphibies.
Près de dix mois plus tard, la DARPA a levé le voile sur le concept « Liberty Lifter », un aéronef qui promet de « révolutionner le transport aérien lourd », en combinant les avantages de l’Ekranoplan et ceux de l’hydravion.
Pour rappel, le principe de l’Ekranoplan reposer sur un phénomène aérodynamique appelé « effet de sol », qui se traduit par une augmentation de la portance et une diminution de la trainée quand un avion vole à très basse altitude. Durant la Guerre Froide, les Soviétiques l’avaient exploité en développant le KM, surnommé le « monstre de la Caspienne » en raison de sa masse de 550 tonnes, de sa longueur de 100 mètres et de ses dix réacteurs. Évoluant à une altitude comprise entre 3 et 14 mètres, il pouvait voler à la vitesse de 550 km/h, pour un rayon d’action de 3000 km.
Un tel appareil peut ainsi voler en-decà de la couverture radar, ce qui est évidemment un avantage lorsqu’il s’agit d’opérer dans une environnement « contesté » et de déjouer les capacités de déni et d’interdiction d’accès de l’adversaire. Il permet également de s’affranchir du transport maritime, potentiellement vulnérable [notamment face aux sous-marins et autres mines navales] et moins rapide. En revanche, il est peu maniable et il ne peut être utilisé que par mer calme… C’est donc la raison pour laquelle le « Liberty Lifter » devra aussi être en mesure de voler à moyenne altitude [environ 10000 pieds].
L’appareil présenté par la DARPA a une conception à double fuselage, à l’image du North American F-82 Twin Mustang [lui-même inspiré du concept « Bf 109Z « Zwilling » allemand, ou encore du Stratolauch, un avion-porteur de lanceur aéroporté mis au point par Scaled Composites.
« Cette première phase du programme Liberty Lifter définira la portée, les charges utiles et d’autres paramètres de l’hydravion », a commenté Alexander Walan, le responsable de ce programme au sein de la DARPA.
Programme qui suppose de relever plusieurs défis technologiques. « L’accent sera mis sur l’utilisation de cet appareils dans des mers agitées, en le dotant d’une capacité de portance élevée à basse vitesse afin de réduire l’impact des vagues lors du décollage et de l’atterrissage », explique l’agence du Pentagone, qui souhaite par ailleurs réduire au maximum les contraintes liées à la maintenance.
En outre, il est question d’une « production abordable » du Liberty Lifter « à grande échelle », en privilégiant « les conceptions à faible coût et faciles à fabriquer ». Un effort devra être fait sur les matériaux, lesquels devront être moins coûteux que « ceux utilisés dans la construction aéronautique traditionnelle » tout en étant « disponibles à l’achat en grande quantité ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer1Enregistrer1En août 2021, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, publia une demande d’informations auprès de l’industrie afin de concevoir une « nouvelle classe de véhicule » susceptible de s’affranchir des « principales limitations opérationnelles des plateformes de transport aérien et maritime traditionnelles ». En clair, il s’agissait de soutenir un projet visant à développer de « nouveaux hydravions et véhicules à effet de sol [autrement appelés « Ekranoplan »].
Dans le détail, l’objectif était alors d’imaginer un appareil pouvant transporter une charge utile de 100 tonnes tout en ayant une capacité de vol « étendue hors effet de sol pour éviter les obstacles » ainsi que pour voler au-dessus d’une mer agitée.
Les missions de cet aéronef ne devaient pas se limiter au seul transport, l’avis de la DARPA ayant aussi évoqué de possibles usages entrant dans le cadre du concept EBAO [Expeditionary Advanced Base Operations] et celui des opérations maritimes distribuées [DMO – Distributed Maritime Operations]. Il était égalemennt de recherche et de sauvetage au combat et d’opérations amphibies.
Près de dix mois plus tard, la DARPA a levé le voile sur le concept « Liberty Lifter », un aéronef qui promet de « révolutionner le transport aérien lourd », en combinant les avantages de l’Ekranoplan et ceux de l’hydravion.
a levé le voilePour rappel, le principe de l’Ekranoplan reposer sur un phénomène aérodynamique appelé « effet de sol », qui se traduit par une augmentation de la portance et une diminution de la trainée quand un avion vole à très basse altitude. Durant la Guerre Froide, les Soviétiques l’avaient exploité en développant le KM, surnommé le « monstre de la Caspienne » en raison de sa masse de 550 tonnes, de sa longueur de 100 mètres et de ses dix réacteurs. Évoluant à une altitude comprise entre 3 et 14 mètres, il pouvait voler à la vitesse de 550 km/h, pour un rayon d’action de 3000 km.
Un tel appareil peut ainsi voler en-decà de la couverture radar, ce qui est évidemment un avantage lorsqu’il s’agit d’opérer dans une environnement « contesté » et de déjouer les capacités de déni et d’interdiction d’accès de l’adversaire. Il permet également de s’affranchir du transport maritime, potentiellement vulnérable [notamment face aux sous-marins et autres mines navales] et moins rapide. En revanche, il est peu maniable et il ne peut être utilisé que par mer calme… C’est donc la raison pour laquelle le « Liberty Lifter » devra aussi être en mesure de voler à moyenne altitude [environ 10000 pieds].
L’appareil présenté par la DARPA a une conception à double fuselage, à l’image du North American F-82 Twin Mustang [lui-même inspiré du concept « Bf 109Z « Zwilling » allemand, ou encore du Stratolauch, un avion-porteur de lanceur aéroporté mis au point par Scaled Composites.
« Cette première phase du programme Liberty Lifter définira la portée, les charges utiles et d’autres paramètres de l’hydravion », a commenté Alexander Walan, le responsable de ce programme au sein de la DARPA.
Programme qui suppose de relever plusieurs défis technologiques. « L’accent sera mis sur l’utilisation de cet appareils dans des mers agitées, en le dotant d’une capacité de portance élevée à basse vitesse afin de réduire l’impact des vagues lors du décollage et de l’atterrissage », explique l’agence du Pentagone, qui souhaite par ailleurs réduire au maximum les contraintes liées à la maintenance.
En outre, il est question d’une « production abordable » du Liberty Lifter « à grande échelle », en privilégiant « les conceptions à faible coût et faciles à fabriquer ». Un effort devra être fait sur les matériaux, lesquels devront être moins coûteux que « ceux utilisés dans la construction aéronautique traditionnelle » tout en étant « disponibles à l’achat en grande quantité ».
L'Humanité
Législatives. Avec son programme, la Nupes défie Emmanuel Macron
Premier planLes responsables des formations politiques de la coalition de gauche ont présenté leur projet de gouvernement ce jeudi. Des mesures qui sont destinées à « changer la vie » des Français dès le 19 juin, en rupture avec l’austérité pratiquée par la majorité sortante. Jean-Luc Mélenchon appelle à un débat face à Élisabeth Borne. Décryptage
Alexandra ChaignonAurélien SoucheyreBenjamin KönigStéphane GuérardRosa MoussaouiClément GarciaDiego ChauvetAprès l’accord de rassemblement, le programme. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a présenté, jeudi, ce que sera son action au gouvernement après le 19 juin, si elle obtient une majorité à l’Assemblée nationale. Avec 8 chapitres et 650 mesures en tout, cet accord programmatique est large et précis. Il ne se limite pas à une série de « principes communs », comme l’a souligné Jean-Luc Mélenchon, mais vise à « changer la vie des gens dès juin 2022 ». « Nous n’avançons pas masqués », a d’ailleurs pointé le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, ajoutant que la coalition ne se résume pas à « un cartel électoral ». « Nous sommes présents ici avec enthousiasme, a insisté de son côté Ian Brossat pour le PCF. Le programme permet d’en finir avec cette succession de réformes qui dégradent la vie des Français. » Et c’est l’ambition dont il est porteur qui, selon Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV, « permet de faire la jonction de nos forces politiques sur le terrain ».
Législatives. Les désaccords renvoyés à l’AssembléeDe la retraite à 60 ans à l’augmentation du Smic à 1 500 euros net, de la sixième semaine de congés payés à la « sécurité sociale professionnelle », ce « programme partagé de gouvernement » peut être à l’origine de nouvelles conquêtes sociales après des décennies d’austérité. Au moment où le Giec ne donne plus que trois ans aux gouvernements du monde pour limiter les effets du changement climatique, la Nupes entend mettre en place la « règle verte » et « planifier la bifurcation et la rénovation écologiques ».
Programmons la victoire populaireLa gauche a donc réussi à s’entendre sur un projet de fond, alors qu’elle n’était jamais parvenue, ces dernières années, à dépasser les contradictions entre ses différentes formations. Ses 650 mesures susciteront, à n’en pas douter, l’ire de la droite et de la majorité macroniste, qui de longue date contestent même la possibilité de leur mise en application. Pourtant, a rappelé Jean-Luc Mélenchon, qui aspire à diriger le gouvernement si la Nupes l’emporte aux législatives, il ne s’agit pas d’un accord décidé à la va-vite « en jouant aux dés ». Le coût de l’investissement nécessaire à la mise en œuvre de ces propositions partagées est de 250 milliards d’euros, selon lui. Les recettes fiscales attendues en retour de la relance, dont le programme serait le moteur, s’élèveraient à 267 milliards. « On peut discuter ce scénario », a-t-il déclaré jeudi matin, mais « il a été inscrit dans le schéma économique de la Banque de France ». Tandis qu’en face, le programme d’Emmanuel Macron consiste à « réduire les dépenses publiques » avec pour conséquence qu’à « la fin, tout s’effondre », a opposé l’insoumis, tout en appelant de nouveau la première ministre Élisabeth Borne à venir en débattre avec lui.
SALAIRES ET POUVOIR D’ACHAT
Hausse générale plutôt que primes
LaREM Pendant cinq ans, la politique économique d’Emmanuel Macron s’est résumée en un mot : le « ruissellement ». En somme, donner sans cesse aux plus riches pour que les euros qui débordent de temps en temps dégoulinent lentement sur les plus modestes. Problème : cette théorie ne fonctionne pas, et le pays compte désormais 10 millions de pauvres au moment même où le cumul de la pandémie du Covid et de la guerre en Ukraine fait exploser les prix. Afin de faire face, le gouvernement n’entend pas du tout baisser la TVA mais préfère répondre avec un gel des hausses des prix du gaz et de l’électricité, un chèque alimentaire de 50 euros, dont on attend encore de voir la couleur, et une remise à la pompe de 15 à 18 centimes par litre de carburant… Des rustines – recyclées dans un projet de loi annoncé pour l’été – loin de permettre une augmentation du pouvoir d’achat. La Macronie n’entend d’ailleurs surtout pas organiser une hausse des salaires, mais propose plutôt de « tripler la prime Macron », en la faisant passer de 2 000 à 6 000 euros au maximum par an. Une prime pourtant loin d’être obligatoire, puisqu’elle est laissée au bon vouloir des entreprises, en plus d’être défiscalisée, donc de n’être pas comptabilisée pour les retraites. Quant au RSA, il sera conditionné à une « activité effective »… A. S.
NUPES La véritable hausse du pouvoir d’achat se situe du côté de la Nupes. Pour y parvenir, l’alliance de gauche propose de faire passer le Smic à 1 500 euros net, « pour que les gens vivent mieux tout de suite », explique Clémence Guetté. « Et nous convoquerons une conférence sociale générale pour organiser une hausse générale des salaires », ajoute la responsable du programme de la FI. L’égalité salariale entre les femmes et les hommes sera rendue obligatoire et une échelle des salaires sera mise en place pour des écarts maximaux de 1 à 20 dans une entreprise. Mais renforcer le pouvoir d’achat passe aussi par l’instauration d’une garantie dignité de 1 063 euros par mois, pour que personne ne vive en dessous du seuil de pauvreté, et d’une allocation d’autonomie du même montant pour les jeunes. Face à l’inflation, la Nupes propose de bloquer les prix et de réduire la TVA sur les produits de première nécessité. L’ambition est aussi de « refuser la libéralisation du marché de l’électricité et du gaz » en nationalisant EDF et Engie, et en garantissant des tarifs accessibles. Augmenter le pouvoir d’achat passe enfin par le 100 % Sécu, en remboursant intégralement les soins de santé prescrits, et, pour que chacun puisse se loger sans se ruiner, par la construction de 200 000 logements sociaux par an. A. S.
ÉCOLOGIE
Bifurcation historique contre « greenwashing »
LaREM « Le président de la République a annoncé que le premier ministre serait en charge de la planification écologique », a rappelé Élisabeth Borne, jeudi, lors de son premier déplacement aux Mureaux, dans les Yvelines. Emmanuel Macron s’était emparé de ce terme de « planification », le reprenant aux insoumis, entre les deux tours de la présidentielle. Mais, dans les faits, son bilan est proche du néant. L’État français a été condamné par la justice pour son inaction sur la question du climat. Son programme pour les cinq années à venir n’augure pas de grande révolution en matière écologique. Il prévoit de miser sur la filière nucléaire avec la construction de six nouveaux EPR, la multiplication par dix de la puissance solaire et la rénovation de 700 000 logements par an. Pas de « pôle » public énergétique en vue, tout au plus une « reprise de contrôle capitalistique de plusieurs acteurs industriels ». Quant à la neutralité carbone de la France, elle est envisagée par Emmanuel Macron pour 2050. D. C.
NUPES La France détient « le bonnet d’âne en Europe » en matière d’énergies renouvelables, a rappelé Julien Bayou (EELV). C’est donc un des axes majeurs du programme de la Nupes : accélérer leur développement pour aller vers un horizon de 100 % en 2050. La sortie du nucléaire y est aussi mentionnée et serait soumise au débat parlementaire puisque le PCF notamment s’y oppose (lire page 5). La coalition entend réduire les émissions de gaz à effet de serre de 65 % d’ici à 2030. Pour assurer cette « bifurcation écologique », la Nupes prévoit de lancer un plan massif de 200 milliards d’euros sur cinq ans pour investir, « développer l’emploi et la formation, et rétablir des pôles publics dans l’énergie, les transports et la santé ». Le projet de gouvernement prévoit aussi d’« annuler les cadeaux fiscaux accordés sans contrepartie aux plus grandes entreprises ces dix dernières années » et d’imposer des critères environnementaux et sociaux dans l’attribution des aides publiques. Pour faire de l’eau un « enjeu central pour l’humanité », la Nupes créera aussi un haut commissariat. La règle verte sera inscrite dans la Constitution. D. C.
SANTÉ
Marchandisation ou grand service public
LaREM Recrutement de personnels soignants, renforcement du lien ville-hôpital : concernant les enjeux sanitaires, le président de la République compte poursuivre les réformes engagées depuis cinq ans de marchandisation. Alors que le Ségur de la santé est resté en travers de la gorge des soignants, que les services d’urgences sont exsangues, Emmanuel Macron entend poursuivre « la sauve- -garde de l’hôpital public » via un plan de recrutements d’infirmières et d’aides-soignants. Combien ? On ne sait pas. Il affiche aussi la volonté de mener « une politique ambitieuse pour la santé des femmes ». Avec quel budget ? Quant aux déserts médicaux, il prône « des solutions locales et nationales » imaginées « avec les citoyens », et appelle à une grande conférence sur le sujet. Rien de nouveau sur le fond. A. C.
NUPES « Il faut garantir l’accès à tous les services publics, à l’inverse des politiques néolibérales menées aujourd’hui. La situation des hôpitaux, dès l’été prochain, sera intenable. Pour nous, c’est stop. Il faut faire autrement. » Marie-Jeanne Gobert pose le cadre en matière de santé. Pour la Nupes, « il n’y a pas de service public sans personnel, et du personnel formé ». Il faut donc « recruter et revaloriser les personnels des hôpitaux et des Ehpad ». La lutte contre les déserts médicaux est aussi une priorité, avec des leviers précis à actionner. La coalition de partis de gauche prône aussi le remboursement de tous les soins prescrits à 100 %, en intégrant les complémentaires dans la Sécurité sociale. Assurer la souveraineté sanitaire, prévoir la levée des brevets, créer un pôle public du médicament sont aussi au menu de la gauche. A. C.
CULTURE
Soutien au marché ou politique publique ?
LaREM Pandémie oblige, le précédent gouvernement a arrosé d’argent public, à hauteur de 13,6 milliards d’euros, les différentes structures culturelles, tout en faisant bénéficier les intermittents d’un prolongement de leurs droits, malgré de considérables failles. Si ce « quoi qu’il en coûte » a maintenu à flot l’existant, il n’a pas été le vecteur d’une politique ambitieuse, menée pour l’essentiel dans les rails du marché. Le Pass culture figure ainsi comme seule originalité du quinquennat, soit 300 euros offerts aux jeunes de 18 ans, qu’Emmanuel Macron a annoncé vouloir étendre dans les cinq prochaines années. Le président entend également lancer « de nouvelles commandes publiques » et investir « pour proposer des expériences en réalité virtuelle ». C. G.
NUPES La Nupes entend hisser, chaque année, le budget de la culture à 1 %, non pas du budget de l’État, mais de la richesse produite. La proposition figurait à la fois dans le programme de la FI et du PCF. Cet effort budgétaire considérable vise à « restaurer un service public de la culture ambitieux ». Le programme partagé des forces de gauche entend ainsi revaloriser « l’éducation artistique à l’école, les conservatoires, l’éducation populaire et la place de la culture dans les comités d’entreprise », tout en revenant « sur les privilèges fiscaux excessifs liés au mécénat culturel ». Proposition attendue des créateurs, un régime de protection sociale des artistes-auteurs sera adossé à un centre national dédié à ces professions. C. G.
FISCALITÉ
Redistribution contre « ruissellement »
LaREM « Aujourd’hui, il faut de la stabilité », déclarait le chef de l’État lors de la campagne présidentielle. Et pour cause : les mesures fiscales ont été parmi les premières mises en œuvre en 2017, mais le « ruissellement » tant attendu n’a eu lieu que pour les 10 % les plus riches. Flat tax à 30 % sur les revenus du capital, suppression de l’ISF et de la taxe d’habitation (que percevaient les communes et non l’État), qui, selon Emmanuel Macron, ont permis d’améliorer « l’attractivité économique ». Mais il ne compte pas s’arrêter là, notamment pour les entreprises : après la baisse de 33 à 25 % de l’impôt sur les sociétés, il prévoit de supprimer totalement la contribution sur la valeur ajoutée. Cet impôt local, qui rapportait 17 milliards d’euros en 2018 et a remplacé la taxe professionnelle, est dû par les entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur à 500 000 euros. Comme tous à droite, il veut également réduire les droits de succession en augmentant le seuil d’exonération à 150 000 euros et 100 000 euros pour les donations pour tous les membres d’une même famille. Le chef de l’État veut aussi, comme Marine Le Pen, supprimer la redevance audiovisuelle tout en garantissant « l’indépendance de l’audiovisuel public », ce qui ressemble fort à une promesse de Gascon. B. K.
NUPES « Le consentement à l’impôt passe par la justice fiscale », a rappelé la socialiste Corinne Narassiguin, chargée de présenter la partie fiscalité du programme de la Nupes, dont l’objectif est de « favoriser l’investissement plutôt que les dividendes ». Dans ce domaine, la politique menée par le chef de l’État a aggravé les inégalités : il convient donc de tout remettre à plat. Avec, pour les particuliers, le rétablissement de l’ISF en incluant un « volet climatique », c’est-à-dire une taxation modulée en fonction de l’empreinte carbone des actifs détenus, ainsi que le rétablissement de l’« exit tax ». Autre priorité : une réforme de l’impôt sur le revenu avec la création de quatorze tranches, contre cinq actuellement. Enfin, il s’agit de revenir sur l’allègement de la taxation du capital, source de l’explosion des inégalités, en supprimant la flat tax (forfaitaire à 30 %) instaurée par Macron et « imposer les revenus du capital a minima comme ceux du travail ». En ce qui concerne les entreprises, la Nupes prévoit l’instauration d’une taxe « significative » sur les transactions financières, la « refondation de l’impôt sur les sociétés » pour le rendre plus égalitaire et la création d’un impôt universel sur les multinationales, une arme contre l’évasion et l’optimisation fiscales. Ce programme a aussi l’ambition de « réorienter le crédit vers la bifurcation sociale et écologique », a précisé Corinne Narassiguin. Mais, pour ce faire, il faut également réformer l’ensemble de la politique monétaire. La Nupes prévoit de créer un pôle public bancaire en « socialisant certaines banques généralistes » et de permettre à la Banque publique d’investissement de se financer à taux zéro auprès de la Banque centrale européenne (BCE). B. K.
EMPLOI
Casse des droits ou sécu professionnelle
LaREM promet d’atteindre le plein-emploi en cinq ans, par la transformation de Pôle emploi en guichet unique – rebaptisé France Travail. Pas question, en revanche, d’ouvrir la porte à des augmentations de salaires : la majorité sortante table sur la « prime Macron », qui serait multipliée par trois. La politique d’aide aux entreprises, au contraire, ne s’embarrasse guère d’austérité : 30 milliards d’euros sont prévus pour les secteurs « innovants » – des subventions assorties de baisses d’impôts. Dans cette hotte de cadeaux au capital, Emmanuel Macron et les siens annoncent encore qu’ils veulent « poursuivre la modernisation du Code du travail engagée avec les ordonnances de 2017 ».
Après la réforme de l’assurance-chômage, qui privera à terme 41 % des allocataires de 17 % de leur allocation journalière, LaREM veut aller plus loin, vers un « système simple » consistant, « à chaque fois que la conjoncture s’améliore », à « avoir des règles qui réincitent encore davantage au retour à l’emploi », avec toujours moins de droits. La même logique est appliquée aux bénéficiaires du RSA, qui se verront imposer « quinze à vingt heures par semaine » de travail. R. M.
NUPES Ne cherchez pas les expressions « coût du travail », « exonérations de cotisations » ou « lutte contre l’assistanat ». Entendre parler d’emploi les représentants de la Nupes, c’est plonger dans un vocabulaire opposé à celui de la doxa libérale rabâchée depuis quarante ans, et s’ouvrir à une nouvelle logique. Celle du travail acteur de progrès social, choisi par chacun et garanti par une sécurisation des parcours pour tous. Finies donc les loi El Khomri et ordonnances Macron. Le Code du travail redevient la pierre angulaire des relations employé-employeur. Lutte contre l’ubérisation et le dumping social de la sous-traitance. Retour d’une assurance-chômage protectrice – fin de la réforme Borne, garantie d’emploi pour les chômeurs de longue durée. Avènement d’une sécurité sociale professionnelle accompagnant les aspirations d’évolution de carrière. Et dépoussiérage du travail dans ses temps – 35 heures socle, 32 heures pour les métiers pénibles, sixième semaine de congés payés – et son organisation – le CDI devenant la norme, lutte contre les pénibilités et nouveaux droits pour les salariés en entreprise. S. G.
ÉDUCATION
Ligne Blanquer : stop ou encore
LaREM Autonomie des établissements, recrutements sur profils, rémunération au mérite, carte scolaire redéfinie, plus grande place accordée aux entreprises : pour son second mandat, Emmanuel Macron compte aller encore plus loin dans sa vision entrepreneuriale de l’éducation nationale, avec une orientation libérale encore plus affirmée. Rien, en revanche, sur le fond du problème, à savoir l’attractivité du métier, alors que les candidats au concours se font chaque année moins nombreux. La réintégration des mathématiques dans le tronc commun en première et terminale a d’ores et déjà été annoncée. Mais sans professeurs en nombre suffisant, la rentrée prochaine sera acrobatique. Dans la continuité des cinq années écoulées, ce programme, sans aucune idée nouvelle, fait craindre une rupture d’égalité pour les élèves. A. C.
NUPES Pour la Nupes, il faut tourner la page Blanquer, afin d’aller vers une école de l’« émancipation ». Cela passe par la gratuité et surtout l’égalité à l’école. « Nous voulons réduire le nombre d’élèves par classe, supprimer bel et bien la réforme Blanquer, la réforme du bac et arrêter Parcoursup », a résumé la communiste Marie-Jeanne Gobert, lors de la présentation du programme de la Nupes, évoquant au passage l’objectif « zéro décrocheur », via des accompagnements adaptés. Ce qui suppose la revalorisation de tous les personnels de l’éducation nationale, « dans toutes les disciplines », avec le dégel du point d’indice et la revalorisation des grilles salariales. Et, pour pallier le déficit de professeurs de tous les niveaux, la mise en place d’un plan pluriannuel de recrutement pour l’ensemble des concours. A. C.
RETRAITES
Travailler plus ou vivre mieux
LaREM Emmanuel Macron, lors de sa réforme de marchandisation des retraites en 2020, avait fait imposer par 49-3 un texte qui ne précisait ni l’âge de départ ni le montant des pensions. S’il a depuis modifié son projet, il souhaite toujours faire « travailler plus longtemps », avec la retraite à 65 ans (et une pension minimale de 1 100 euros). Son objectif est d’inciter à quitter le marché de l’emploi le plus tard possible, à travers un « service d’appui de travailleurs seniors » et un renforcement du « cumul emploi-retraite ». Son programme bascule ensuite, sur la même page, dans des propositions de gestion du grand âge et d’accompagnement du deuil... Preuve que, pour lui, il y a le travail puis la dépendance, et que la retraite n’est pas un nouvel âge de la vie. Il propose, enfin, de « monétiser » les congés et RTT non pris. A. S.
NUPES Plutôt que la retraite à 65 ans, la Nupes propose de restaurer le droit plein et entier d’arrêter de travailler à 60 ans, après 40 annuités de cotisation, avec une prise en compte des facteurs de pénibilité supprimés par Macron. La pension minimale pour une carrière complète serait de plus au niveau du Smic (soit 1 500 euros), et le minimum vieillesse fixé au niveau du seuil de pauvreté. Le montant des retraites serait également indexé sur les salaires. « Nous voulons renouer avec des réformes heureuses et populaires », insiste le porte-parole du PCF, Ian Brossat, qui s’enthousiasme également au sujet de la réduction du temps de travail global avec le rétablissement des 35 heures hebdomadaires, le passage progressif aux 32 heures, pour les métiers pénibles dans un premier temps, et la création d’une sixième semaine de congés payés. A. S.
Législatives 2022NupesLaREMfront de gauche BBC
Liverpool 3-1 Wolverhampton Wanderers: Reds victory not enough as Man City win title
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Liverpool's hopes of winning a quadruple were ended on the final day of the Premier League season as a tense victory over Wolverhampton Wanderers proved too little to deny Manchester City the title.
The Reds needed to win and hope Manchester City failed to do so, and the unlikely looked to be happening when Pep Guardiola's side found themselves 2-0 down at home to Aston Villa midway through the second half.
That gave hope to Liverpool, who had been dealt an early blow when Pedro Neto drove in from Raul Jimenez's square ball inside the third minute, Sadio Mane slotting in an equaliser 21 minutes later.
At that stage, Jurgen Klopp's side were set to finish level with City on 90 points, with Pep Guardiola's team top because of their superior goal difference.
Liverpool pushed for a winner that looked like it could seal a 20th league title, Mane having an effort correctly ruled out for offside before Trent Alexander-Arnold saw a long-range effort pushed away.
The second goal finally arrived six minutes before full-time when Mohamed Salah bundled in from close range - earning himself a share of the Golden Boot in the process - but by then Manchester City had staged an incredible comeback to lead 3-2.
Andy Robertson added a late third for the Reds but there was no late equaliser at Etihad Stadium as Guardiola's side took their sixth Premier League title. Regardless, Anfield applauded their side's efforts at full-time as they came close to an unlikely title.
For Liverpool to have come within six days of the Champions League final with a quadruple still on the table was in itself an incredible achievement.
Klopp's side have already won the League Cup and FA Cup and will hope to add to that collection by becoming European champions for a seventh time when they play Real Madrid in Saturday's final in Paris.
Fans were hopeful but also realistic in the build-up to Sunday's game but they did everything they could to help their side get the win they needed.
The streets around Anfield were a sea of red in the hours before kick-off, with red smoke flares filling the air as the team bus approached.
In the minutes before the game got under way the atmosphere was electric but all the hope and expectation that had been building was quickly deflated by the early Wolves goal.
The disappointment quickly subsided, however, and the supporters soon got back to encouraging their side, playing their part by relaying the score from Manchester City's game with roars of encouragement.
From then on the game was a rollercoaster of emotions with the fans - and no doubt the players - at various points experiencing hope, frustration and belief as they knew just one goal could give them the title.
But although Liverpool did as they have done many times this season and found a way to win, City did likewise as they scored three goals in five minutes to take matters out of the Reds' hands.
Player of the match
Rúben NevesRúben Neves
Liverpool
Avg
7.22
6.86
6.77
6.76
6.60
6.53
6.50
6.49
6.48
6.46
6.37
6.25
6.23
6.22
Wolverhampton Wanderers
Avg
7.73
6.38
6.13
5.95
5.85
5.83
5.82
5.80
5.79
5.76
5.75
5.72
5.72
5.33
Line-ups
Formation 4-3-3
Formation 3-5-2
Match Stats
Live Text
Match ends, Liverpool 3, Wolverhampton Wanderers 1.
Second Half ends, Liverpool 3, Wolverhampton Wanderers 1.
Mohamed Salah (Liverpool) wins a free kick in the attacking half.
Foul by Toti (Wolverhampton Wanderers).
Offside, Liverpool. Mohamed Salah tries a through ball, but Trent Alexander-Arnold is caught offside.
Attempt blocked. Mohamed Salah (Liverpool) left footed shot from the centre of the box is blocked. Assisted by Trent Alexander-Arnold.
Attempt saved. Mohamed Salah (Liverpool) header from the centre of the box is saved in the centre of the goal.
Substitution, Wolverhampton Wanderers. Trincão replaces Leander Dendoncker.
Goal! Liverpool 3, Wolverhampton Wanderers 1. Andrew Robertson (Liverpool) left footed shot from the left side of the six yard box to the bottom right corner. Assisted by Roberto Firmino.
Attempt blocked. Mohamed Salah (Liverpool) left footed shot from the centre of the box is blocked. Assisted by Trent Alexander-Arnold.
Hand ball by Hwang Hee-Chan (Wolverhampton Wanderers).
Goal! Liverpool 2, Wolverhampton Wanderers 1. Mohamed Salah (Liverpool) left footed shot from very close range to the bottom left corner. Assisted by Joel Matip with a headed pass following a corner.
Attempt blocked. Joel Matip (Liverpool) header from the centre of the box is blocked. Assisted by Trent Alexander-Arnold with a cross.
Corner, Liverpool. Conceded by Conor Coady.
Attempt blocked. Luis Díaz (Liverpool) right footed shot from the centre of the box is blocked. Assisted by Trent Alexander-Arnold.
Attempt saved. Rayan Aït-Nouri (Wolverhampton Wanderers) right footed shot from outside the box is saved in the bottom right corner. Assisted by João Moutinho.
Attempt blocked. Roberto Firmino (Liverpool) right footed shot from the left side of the box is blocked. Assisted by Luis Díaz.
Attempt saved. Leander Dendoncker (Wolverhampton Wanderers) left footed shot from the centre of the box is saved in the centre of the goal. Assisted by Raúl Jiménez.
Attempt blocked. Mohamed Salah (Liverpool) left footed shot from the right side of the box is blocked. Assisted by Sadio Mané.
Attempt saved. Mohamed Salah (Liverpool) left footed shot from the right side of the box is saved in the bottom left corner. Assisted by Roberto Firmino.
L'Humanité
Nuisance
BilletMaurice UlrichComme à la roulette, on ne sait pas ce qui va sortir. Et là, les jeux ne sont pas faits. C’est ce que pensent 43 % des Français, d’après un sondage Ipsos pour le Parisien, tandis que 57 % jugent « possible » une victoire de la Nupes aux élections législatives. Les premières projections en nombre de sièges sont plus prudentes, qui lui donnent entre 140 et 170 sièges… Mais ça suffit amplement pour donner du grain à moudre et des sueurs nocturnes aux multiples commentateurs dressant le terrible tableau de la catastrophe à venir. Déjà que, s’inquiétait, il y a quelques jours, une journaliste politique dans un journal de France 3, dans la précédente législature où cette gauche était très minoritaire, elle avait multiplié les coups d’éclat. Ainsi François Ruffin, par exemple, était-il apparu dans l’Hémicycle vêtu d’un maillot de sport pour évoquer les difficultés des clubs amateurs ! Alors, dit-elle, « vous imaginez le pouvoir de nuisance que ça représente ? »Sur une chaîne du service public ? On fait quoi au CSA, on regarde le foot ou la météo ?
le billet de Maurice UlrichNupesLégislatives 2022Télévision BBC
Canada storms: Nearly a million homes lose power in high winds
By Joseph LeeBBC News
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Nearly 900,000 homes in southern Canada were left without power on Saturday after a severe storm hit the provinces of Ontario and Quebec.
Four people were killed by falling trees and a woman died when a boat capsized in the Ottawa River.
Wind gusts reached 82 mph (132km/h) during the storm, according to Environment Canada.
Power company Hydro One, which covers Ontario, said it would take several days to reconnect every home.
Meanwhile, Hydro Quebec said 550,000 homes there lost power, with nearly 400,000 still suffering outages as of 14:00 GMT (10:00 local time) on Sunday.
The powerful thunderstorm, which lasted more than two hours, felled many trees, disrupted traffic, damaged homes and saw emergency services inundated with calls for help.
Pictures on Canadian media show firefighters and utility workers trying to untangle downed powerlines and poles that are lying over cars on a road in Ottawa.
The town of Uxbridge, about an hour north of Toronto, has declared a state of emergency after the storm left "significant damage in its wake", a statement said.
Uprooted and overturned
The four people who died from falling trees were in Ontario.
Provincial Police said a 59-year-old man was killed when a tree was uprooted on a golf course in the capital, Ottawa. East of the city, local media reported that a 44-year-old man was killed in Greater Madawaska.
One person died and two others were injured by an uprooted tree at a campsite about 60 miles (100km) from Toronto, and a woman in her 70s was killed while out walking in the suburb of Brampton, in the Greater Toronto area.
In neighbouring province Quebec, police told local media that a 51-year-old woman drowned when a boat overturned in the Ottawa River, which runs through both provinces.
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Artillerie : Bientôt des CAESAr pour l’armée colombienne?
par Laurent Lagneau · 18 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerIl arrive parfois que des contrats d’armement prennent du temps pour se concrétiser, comme on l’a vu avec la commande de 80 avions de combat Rafale récemment notifiée par les Émirats arabes unis à Dassault Aviation, qui a demandé près de treize ans de négociations avant de devenir réalité. Et il se pourrait qu’il en aille de même avec la Colombie… mais dans le domaine de l’artillerie.
En effet, au début des années 2010, Nexter avait effectué une démonstration de son Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] sur un champ de tir situé près de Bogota alors que, à l’époque, l’armée colombienne cherchait à renforcer son artillerie, après avoir fait l’acquisition de 20 canon LG1 de 105 mm auprès du groupe français. Et puis, il n’y eut pas de suite, notamment en raison de contraintes budgétaires.
Mais, visiblement, la situation va sans doute finir par se décanter, à en croire des informations publiées par le site InfoDefensa, spécialiste de l’actutalité militaire dans le monde hispanophone. Ainsi, l’état-major colombien a l’intention d’acquérir au moins quatre CAESAr [afin de constituer une batterie] dans le cadre de son programme « Soberania ». Cette décision permettra de « standardiser les systèmes de 155 et de 105 mm » et « d’optimiser » le soutien.
Ce choix n’allait pas forcément de soi car le CAESAr était opposé à l’ATMOS 2000 de l’israélien Elbit Systems et au Yavuz SPh 6×6 du turc MKE. Mais aucun de ces deux modèles n’a fait l’objet de démonstrations et encore moins d’évaluations en Colombie.
Selon InfoDefensa, le chef d’état-major adjoint de l’Ejército Nacional de Colombia, le général Carlos Moreno, s’est rendu en France, la semaine passée, pour entamer les discussions avec Nexter. Reste à voir si elles aboutiront rapidement…
En tout cas, si celles-ci réussissent, la Colombie deviendrait le dixième pays à se doter du CAESAr, après, récemment, l’Ukraine [grâce à un don de la France dont on ignore les modalités] et la Belgique, qui vient d’annoncer son intention de s’en procurer neuf exemplaires. La Malaisie pourrait suivre, de même que l’Irak.
Cela étant, la commande qu’envisage la Colombie peut sembler modeste au regard des enjeux sécuritaires auxquels elle est confrontée, avec notamment des tensions récurrentes à sa frontière avec le Venezuela et la persistance de groupes armés rebelles.
Artillerie : Bientôt des CAESAr pour l’armée colombienne?
par Laurent Lagneau · 18 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerIl arrive parfois que des contrats d’armement prennent du temps pour se concrétiser, comme on l’a vu avec la commande de 80 avions de combat Rafale récemment notifiée par les Émirats arabes unis à Dassault Aviation, qui a demandé près de treize ans de négociations avant de devenir réalité. Et il se pourrait qu’il en aille de même avec la Colombie… mais dans le domaine de l’artillerie.
En effet, au début des années 2010, Nexter avait effectué une démonstration de son Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] sur un champ de tir situé près de Bogota alors que, à l’époque, l’armée colombienne cherchait à renforcer son artillerie, après avoir fait l’acquisition de 20 canon LG1 de 105 mm auprès du groupe français. Et puis, il n’y eut pas de suite, notamment en raison de contraintes budgétaires.
Mais, visiblement, la situation va sans doute finir par se décanter, à en croire des informations publiées par le site InfoDefensa, spécialiste de l’actutalité militaire dans le monde hispanophone. Ainsi, l’état-major colombien a l’intention d’acquérir au moins quatre CAESAr [afin de constituer une batterie] dans le cadre de son programme « Soberania ». Cette décision permettra de « standardiser les systèmes de 155 et de 105 mm » et « d’optimiser » le soutien.
Ce choix n’allait pas forcément de soi car le CAESAr était opposé à l’ATMOS 2000 de l’israélien Elbit Systems et au Yavuz SPh 6×6 du turc MKE. Mais aucun de ces deux modèles n’a fait l’objet de démonstrations et encore moins d’évaluations en Colombie.
Selon InfoDefensa, le chef d’état-major adjoint de l’Ejército Nacional de Colombia, le général Carlos Moreno, s’est rendu en France, la semaine passée, pour entamer les discussions avec Nexter. Reste à voir si elles aboutiront rapidement…
En tout cas, si celles-ci réussissent, la Colombie deviendrait le dixième pays à se doter du CAESAr, après, récemment, l’Ukraine [grâce à un don de la France dont on ignore les modalités] et la Belgique, qui vient d’annoncer son intention de s’en procurer neuf exemplaires. La Malaisie pourrait suivre, de même que l’Irak.
Cela étant, la commande qu’envisage la Colombie peut sembler modeste au regard des enjeux sécuritaires auxquels elle est confrontée, avec notamment des tensions récurrentes à sa frontière avec le Venezuela et la persistance de groupes armés rebelles.
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En effet, au début des années 2010, Nexter avait effectué une démonstration de son Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] sur un champ de tir situé près de Bogota alors que, à l’époque, l’armée colombienne cherchait à renforcer son artillerie, après avoir fait l’acquisition de 20 canon LG1 de 105 mm auprès du groupe français. Et puis, il n’y eut pas de suite, notamment en raison de contraintes budgétaires.
Mais, visiblement, la situation va sans doute finir par se décanter, à en croire des informations publiées par le site InfoDefensa, spécialiste de l’actutalité militaire dans le monde hispanophone. Ainsi, l’état-major colombien a l’intention d’acquérir au moins quatre CAESAr [afin de constituer une batterie] dans le cadre de son programme « Soberania ». Cette décision permettra de « standardiser les systèmes de 155 et de 105 mm » et « d’optimiser » le soutien.
Ce choix n’allait pas forcément de soi car le CAESAr était opposé à l’ATMOS 2000 de l’israélien Elbit Systems et au Yavuz SPh 6×6 du turc MKE. Mais aucun de ces deux modèles n’a fait l’objet de démonstrations et encore moins d’évaluations en Colombie.
Selon InfoDefensa, le chef d’état-major adjoint de l’Ejército Nacional de Colombia, le général Carlos Moreno, s’est rendu en France, la semaine passée, pour entamer les discussions avec Nexter. Reste à voir si elles aboutiront rapidement…
En tout cas, si celles-ci réussissent, la Colombie deviendrait le dixième pays à se doter du CAESAr, après, récemment, l’Ukraine [grâce à un don de la France dont on ignore les modalités] et la Belgique, qui vient d’annoncer son intention de s’en procurer neuf exemplaires. La Malaisie pourrait suivre, de même que l’Irak.
Cela étant, la commande qu’envisage la Colombie peut sembler modeste au regard des enjeux sécuritaires auxquels elle est confrontée, avec notamment des tensions récurrentes à sa frontière avec le Venezuela et la persistance de groupes armés rebelles.
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En effet, au début des années 2010, Nexter avait effectué une démonstration de son Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] sur un champ de tir situé près de Bogota alors que, à l’époque, l’armée colombienne cherchait à renforcer son artillerie, après avoir fait l’acquisition de 20 canon LG1 de 105 mm auprès du groupe français. Et puis, il n’y eut pas de suite, notamment en raison de contraintes budgétaires.
Mais, visiblement, la situation va sans doute finir par se décanter, à en croire des informations publiées par le site InfoDefensa, spécialiste de l’actutalité militaire dans le monde hispanophone. Ainsi, l’état-major colombien a l’intention d’acquérir au moins quatre CAESAr [afin de constituer une batterie] dans le cadre de son programme « Soberania ». Cette décision permettra de « standardiser les systèmes de 155 et de 105 mm » et « d’optimiser » le soutien.
par le site InfoDefensaCe choix n’allait pas forcément de soi car le CAESAr était opposé à l’ATMOS 2000 de l’israélien Elbit Systems et au Yavuz SPh 6×6 du turc MKE. Mais aucun de ces deux modèles n’a fait l’objet de démonstrations et encore moins d’évaluations en Colombie.
Selon InfoDefensa, le chef d’état-major adjoint de l’Ejército Nacional de Colombia, le général Carlos Moreno, s’est rendu en France, la semaine passée, pour entamer les discussions avec Nexter. Reste à voir si elles aboutiront rapidement…
En tout cas, si celles-ci réussissent, la Colombie deviendrait le dixième pays à se doter du CAESAr, après, récemment, l’Ukraine [grâce à un don de la France dont on ignore les modalités] et la Belgique, qui vient d’annoncer son intention de s’en procurer neuf exemplaires. La Malaisie pourrait suivre, de même que l’Irak.
Cela étant, la commande qu’envisage la Colombie peut sembler modeste au regard des enjeux sécuritaires auxquels elle est confrontée, avec notamment des tensions récurrentes à sa frontière avec le Venezuela et la persistance de groupes armés rebelles.
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Le président du Niger appelle la France à prendre « plus de risques » dans ses opérations anti-terroristes
par Laurent Lagneau · 18 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que la force française Barkhane et le détachement européen de forces spéciales « Takuba » se désengage du Mali, pays avec lequel les relations se sont dégradées depuis la prise du pouvoir du colonel Assmi Goïta à la faveur d’un coup d’État mené en deux temps et l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner, le président du Niger, Mohamed Bazoum, a estimé que « l’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose » pour le Sahel, dans un entretien donné au quotidien La Croix et à l’hebdomadaire L’Obs.
Surtout, a insisté M. Bazoum, la situation à Bamako fait qu’il n’est plus envisageable pour les pays de la région de conduire une « stratégie concertée et coordonnée » contre les groupes jihadistes, le G5 Sahel étant « mort » après que les autorités maliennes ont annoncé leur intention de s’en retirer. Le résultat, selon lui, est que la frontière que partarge le Niger avec le Mali est de nouveau sous la « coupe de l’État islamique au grand Sahara », les postes militaires de la région n’ayant pas été réoccupés par les forces armées maliennes [FAMa].
Dans ces conditions, le président nigerien attend beaucoup de son homologue français, Emmanuel Macron. « Qu’il mette des moyens considérables dans la lutte antiterroriste dans le Sahel, tout comme l’Europe. On le voit avec la guerre en Ukraine : les Occidentaux ont beaucoup d’argent, dont ils peuvent mettre une partie significative dans le combat contre le terrorisme, dans la stabilisation de nos pays », a estimé M. Bazoum qui, par conséquent, souhaite une « présence de Barkhane plus conséquente », avec des « règles d’engagmeent différentes », ainsi que « plus d’équipements » pour les armées locales.
« Nous attendons qu’elles [les armées européennes] soient envoyées en nombre, avec des capacités aériennes conséquentes, des règles d’engagement efficaces, des sacrifices, des moyens financiers, avec beaucoup plus d’hélicoptères, de bombes. Nous serons très déçus si, demain, la France et l’Europe positionnent chez nous des forces symboliques pour combattre l’extension du terrorisme », a martelé le président nigérien.
S’agissant des « règles d’engagement », dont on n’a pas le sentiment qu’elles aient été limitées jusqu’à présent, M. Bazoum a généralisé en affirmant que les « Occidentaux en opération prennent trop de précautions, ce qui rend difficile la réussite de leurs actions ». Et d’insister : « Ils sont obnubilés par cette idée qu’il faut zéro perte pour réussir. Ils doivent consentir à un peu plus de sacrifices, prendre plus de risques et ne pas être hantés par les pertes ».
Pour rappel, 58 militaires français ont perdu la vie au Sahel depuis 2013.
Cela étant, à la question de savoir qu’elles ont été les erreurs commises par les forces françaises au Mali, M. Bazoum a répondu que « ce n’était pas la mission de Barkhane de réduire totalement le terrorisme », mais « celle de l’armée malienne ». « Nos partenaires sont là pour nous appuyer dans cette lutte, non pour la faire à notre place. Au Mali, Bamako a considéré que les Blancs devaient tout faire à sa place. Moi, je ne leur demande pas de régler tous mes problèmes! », a-t-il conclu.
Photo : État-major des armées
Le président du Niger appelle la France à prendre « plus de risques » dans ses opérations anti-terroristes
par Laurent Lagneau · 18 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que la force française Barkhane et le détachement européen de forces spéciales « Takuba » se désengage du Mali, pays avec lequel les relations se sont dégradées depuis la prise du pouvoir du colonel Assmi Goïta à la faveur d’un coup d’État mené en deux temps et l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner, le président du Niger, Mohamed Bazoum, a estimé que « l’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose » pour le Sahel, dans un entretien donné au quotidien La Croix et à l’hebdomadaire L’Obs.
Surtout, a insisté M. Bazoum, la situation à Bamako fait qu’il n’est plus envisageable pour les pays de la région de conduire une « stratégie concertée et coordonnée » contre les groupes jihadistes, le G5 Sahel étant « mort » après que les autorités maliennes ont annoncé leur intention de s’en retirer. Le résultat, selon lui, est que la frontière que partarge le Niger avec le Mali est de nouveau sous la « coupe de l’État islamique au grand Sahara », les postes militaires de la région n’ayant pas été réoccupés par les forces armées maliennes [FAMa].
Dans ces conditions, le président nigerien attend beaucoup de son homologue français, Emmanuel Macron. « Qu’il mette des moyens considérables dans la lutte antiterroriste dans le Sahel, tout comme l’Europe. On le voit avec la guerre en Ukraine : les Occidentaux ont beaucoup d’argent, dont ils peuvent mettre une partie significative dans le combat contre le terrorisme, dans la stabilisation de nos pays », a estimé M. Bazoum qui, par conséquent, souhaite une « présence de Barkhane plus conséquente », avec des « règles d’engagmeent différentes », ainsi que « plus d’équipements » pour les armées locales.
« Nous attendons qu’elles [les armées européennes] soient envoyées en nombre, avec des capacités aériennes conséquentes, des règles d’engagement efficaces, des sacrifices, des moyens financiers, avec beaucoup plus d’hélicoptères, de bombes. Nous serons très déçus si, demain, la France et l’Europe positionnent chez nous des forces symboliques pour combattre l’extension du terrorisme », a martelé le président nigérien.
S’agissant des « règles d’engagement », dont on n’a pas le sentiment qu’elles aient été limitées jusqu’à présent, M. Bazoum a généralisé en affirmant que les « Occidentaux en opération prennent trop de précautions, ce qui rend difficile la réussite de leurs actions ». Et d’insister : « Ils sont obnubilés par cette idée qu’il faut zéro perte pour réussir. Ils doivent consentir à un peu plus de sacrifices, prendre plus de risques et ne pas être hantés par les pertes ».
Pour rappel, 58 militaires français ont perdu la vie au Sahel depuis 2013.
Cela étant, à la question de savoir qu’elles ont été les erreurs commises par les forces françaises au Mali, M. Bazoum a répondu que « ce n’était pas la mission de Barkhane de réduire totalement le terrorisme », mais « celle de l’armée malienne ». « Nos partenaires sont là pour nous appuyer dans cette lutte, non pour la faire à notre place. Au Mali, Bamako a considéré que les Blancs devaient tout faire à sa place. Moi, je ne leur demande pas de régler tous mes problèmes! », a-t-il conclu.
Photo : État-major des armées
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que la force française Barkhane et le détachement européen de forces spéciales « Takuba » se désengage du Mali, pays avec lequel les relations se sont dégradées depuis la prise du pouvoir du colonel Assmi Goïta à la faveur d’un coup d’État mené en deux temps et l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner, le président du Niger, Mohamed Bazoum, a estimé que « l’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose » pour le Sahel, dans un entretien donné au quotidien La Croix et à l’hebdomadaire L’Obs.
Surtout, a insisté M. Bazoum, la situation à Bamako fait qu’il n’est plus envisageable pour les pays de la région de conduire une « stratégie concertée et coordonnée » contre les groupes jihadistes, le G5 Sahel étant « mort » après que les autorités maliennes ont annoncé leur intention de s’en retirer. Le résultat, selon lui, est que la frontière que partarge le Niger avec le Mali est de nouveau sous la « coupe de l’État islamique au grand Sahara », les postes militaires de la région n’ayant pas été réoccupés par les forces armées maliennes [FAMa].
Dans ces conditions, le président nigerien attend beaucoup de son homologue français, Emmanuel Macron. « Qu’il mette des moyens considérables dans la lutte antiterroriste dans le Sahel, tout comme l’Europe. On le voit avec la guerre en Ukraine : les Occidentaux ont beaucoup d’argent, dont ils peuvent mettre une partie significative dans le combat contre le terrorisme, dans la stabilisation de nos pays », a estimé M. Bazoum qui, par conséquent, souhaite une « présence de Barkhane plus conséquente », avec des « règles d’engagmeent différentes », ainsi que « plus d’équipements » pour les armées locales.
« Nous attendons qu’elles [les armées européennes] soient envoyées en nombre, avec des capacités aériennes conséquentes, des règles d’engagement efficaces, des sacrifices, des moyens financiers, avec beaucoup plus d’hélicoptères, de bombes. Nous serons très déçus si, demain, la France et l’Europe positionnent chez nous des forces symboliques pour combattre l’extension du terrorisme », a martelé le président nigérien.
S’agissant des « règles d’engagement », dont on n’a pas le sentiment qu’elles aient été limitées jusqu’à présent, M. Bazoum a généralisé en affirmant que les « Occidentaux en opération prennent trop de précautions, ce qui rend difficile la réussite de leurs actions ». Et d’insister : « Ils sont obnubilés par cette idée qu’il faut zéro perte pour réussir. Ils doivent consentir à un peu plus de sacrifices, prendre plus de risques et ne pas être hantés par les pertes ».
Pour rappel, 58 militaires français ont perdu la vie au Sahel depuis 2013.
Cela étant, à la question de savoir qu’elles ont été les erreurs commises par les forces françaises au Mali, M. Bazoum a répondu que « ce n’était pas la mission de Barkhane de réduire totalement le terrorisme », mais « celle de l’armée malienne ». « Nos partenaires sont là pour nous appuyer dans cette lutte, non pour la faire à notre place. Au Mali, Bamako a considéré que les Blancs devaient tout faire à sa place. Moi, je ne leur demande pas de régler tous mes problèmes! », a-t-il conclu.
Photo : État-major des armées
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quotidien La Croixl’hebdomadaire L’ObsSurtout, a insisté M. Bazoum, la situation à Bamako fait qu’il n’est plus envisageable pour les pays de la région de conduire une « stratégie concertée et coordonnée » contre les groupes jihadistes, le G5 Sahel étant « mort » après que les autorités maliennes ont annoncé leur intention de s’en retirer. Le résultat, selon lui, est que la frontière que partarge le Niger avec le Mali est de nouveau sous la « coupe de l’État islamique au grand Sahara », les postes militaires de la région n’ayant pas été réoccupés par les forces armées maliennes [FAMa].
Dans ces conditions, le président nigerien attend beaucoup de son homologue français, Emmanuel Macron. « Qu’il mette des moyens considérables dans la lutte antiterroriste dans le Sahel, tout comme l’Europe. On le voit avec la guerre en Ukraine : les Occidentaux ont beaucoup d’argent, dont ils peuvent mettre une partie significative dans le combat contre le terrorisme, dans la stabilisation de nos pays », a estimé M. Bazoum qui, par conséquent, souhaite une « présence de Barkhane plus conséquente », avec des « règles d’engagmeent différentes », ainsi que « plus d’équipements » pour les armées locales.
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S’agissant des « règles d’engagement », dont on n’a pas le sentiment qu’elles aient été limitées jusqu’à présent, M. Bazoum a généralisé en affirmant que les « Occidentaux en opération prennent trop de précautions, ce qui rend difficile la réussite de leurs actions ». Et d’insister : « Ils sont obnubilés par cette idée qu’il faut zéro perte pour réussir. Ils doivent consentir à un peu plus de sacrifices, prendre plus de risques et ne pas être hantés par les pertes ».
Pour rappel, 58 militaires français ont perdu la vie au Sahel depuis 2013.
Cela étant, à la question de savoir qu’elles ont été les erreurs commises par les forces françaises au Mali, M. Bazoum a répondu que « ce n’était pas la mission de Barkhane de réduire totalement le terrorisme », mais « celle de l’armée malienne ». « Nos partenaires sont là pour nous appuyer dans cette lutte, non pour la faire à notre place. Au Mali, Bamako a considéré que les Blancs devaient tout faire à sa place. Moi, je ne leur demande pas de régler tous mes problèmes! », a-t-il conclu.
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La Turquie fait monter les enchères pour donner son accord à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan
par Laurent Lagneau · 19 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 18 mai, la Finlande et la Suède ont officiellement remis leur demande d’adhésion à l’Otan. Ce qui marque un tournant dans leur histoire, ces deux pays ayant été jusqu’à présent attachés à leur neutralité. Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. De même que l’intensification des activités militaires russes dans leur environnement proche.
« C’est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité », a commenté Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, au moment de recevoir les demandes d’adhésion présentées par les ambassadeurs de ces deux pays. « Nous espérons conclure rapidement [la procédure d’adhésion] », a-t-il ajouté.
Évidemment, la Russie voit d’un mauvais oeil ce mouvement de la Suède et de la Finlande vers l’Otan. C’est une « grave erreur supplémentaire […] dont les conséquences auront une portée considérable », a fait valoir Sergueï Riabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères. « Pour nous, il est clair que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sortira pas renforcée par cette décision » et le « niveau de tension militaire va augmenter », a-t-il ajouté.
Pour le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ce nouvel élargissement de l’Otan ne « va ni renforcer ni améliorer l’achitecture sécuritaire » en Europe. Mais le président russe, Vladimir Poutine, a montré plus de retenue, en déclarant que cela n’allait pas « contituer une menace immédiate » pour la Russie même si le « déploiement d’infrastructures militaires [de l’Otan] sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».
Cela étant, les candidatures de la Suède et de la Finlande pourraient bien « capoter » à cause de la Turquie, dont la position actuelle est inconfortable, de par sa relation stratégique avec l’Ukraine et sa dépendance économique à l’égard de la Russie. Or, pour rappel, un pays ne peut être admis au sein de l’Otan qu’à la condition qu’aucun pays déjà membre ne s’y oppose.
La semaine passé, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait affirmé que l’adhésion de la Suède et de la Finlande était une « mauvaise idée » en raison de leur mansuétude à l’égard du Parti des travailleurs du Kurdistan [UKK], une organisation pourtant considérée comme terroriste par l’Union européenne [UE] et les États-Unis. Et, depuis, il n’a cessé d’affirmer son opposition à la candidature de ces deux pays à l’Otan.
« Comment allons-nous leur faire confiance? La Suède est la pépinière des organisations terroristes […] Nous ne céderons pas sur l’adhésion à l’ Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie », a ainsi martelé M. Erdogan, le 17 mai. D’autant plus que Stockholm et Helsinki n’ont jamais répondu favorablement aux demandes d’extradition adressées par Ankara au sujet de membres présumés du PKK et du Fetö, une organisation dirigée par le prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’avoir fomenté la tentative de coup d’État de juillet 2016.
En outre, la Turquie reproche aux deux pays nordiques de lui avoir imposé un embargo sur les armes après son offensive lancée en 2019 contre les milices kurdes syriennes [YPG], proches du PKK. De telles restrictions, a fait valoir Mevlut Cavusoglu, ne sont « pas conformes » à l’esprit de l’Alliance.
Et, ce 19 mai, M. Erdogan a encore haussé le ton. « Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l’Otan et nous persisterons dans cette voie. […] Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l’YPG », a-t-il lancé, dans un extrait d’une émission télévisée qu’il a diffusé via Twitter.
« Nous sommes très préoccupés par ces deux pays, surtout par la Suède qui est un foyer de terreur, un absolu nid de terroristes », a encore insisté M. Erdogan, avant de dénoncer dans un même élan la Grèce, la France et l’Allemagne pour avoir « accueilli des membres de l’organisation terroriste Fetö ».
Cela étant, en faisant monter les enchères, la Turquie cherche surtout à obtenir des concessions de la part de Washington, notamment pour moderniser son aviation de combat… En effet, Ankara attend le feu vert de l’administration Biden pour se procurer 40 F-16 « Viper » et 80 kits pour porter à ce standard 80 appareils de ce type actuellement en dotation au sein de ses forces aériennes. Cependant, cette vente serait en bonne voie, la diplomatie américaine ayant estimé, le mois dernier, qu’elle « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».
Mais probablement qu’Ankara pourrait obtenir davantage en mettant son veto à l’adhésion de la Suède et de la Finlande dans la balance… Comme, par exemple, la levée des sanctions qui lui avaient infligées l’adminstration Trump pour son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400… Et donc sa réintégration dans le programme d’avion de combat de 5e génération F-35, au titre duquel elle avait commandé une centaine d’exemplaires.
« La Turquie poursuit une politique étrangère conforme à ses intérêts nationaux et accepterait l’élargissement de l’Otan si les préoccupations exprimées à l’égard des nations nordiques étaient satisfaites », ont toutefois expliqué des responsables turcs à l’agence Bloomberg.
La Turquie fait monter les enchères pour donner son accord à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan
par Laurent Lagneau · 19 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 18 mai, la Finlande et la Suède ont officiellement remis leur demande d’adhésion à l’Otan. Ce qui marque un tournant dans leur histoire, ces deux pays ayant été jusqu’à présent attachés à leur neutralité. Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. De même que l’intensification des activités militaires russes dans leur environnement proche.
« C’est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité », a commenté Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, au moment de recevoir les demandes d’adhésion présentées par les ambassadeurs de ces deux pays. « Nous espérons conclure rapidement [la procédure d’adhésion] », a-t-il ajouté.
Évidemment, la Russie voit d’un mauvais oeil ce mouvement de la Suède et de la Finlande vers l’Otan. C’est une « grave erreur supplémentaire […] dont les conséquences auront une portée considérable », a fait valoir Sergueï Riabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères. « Pour nous, il est clair que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sortira pas renforcée par cette décision » et le « niveau de tension militaire va augmenter », a-t-il ajouté.
Pour le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ce nouvel élargissement de l’Otan ne « va ni renforcer ni améliorer l’achitecture sécuritaire » en Europe. Mais le président russe, Vladimir Poutine, a montré plus de retenue, en déclarant que cela n’allait pas « contituer une menace immédiate » pour la Russie même si le « déploiement d’infrastructures militaires [de l’Otan] sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».
Cela étant, les candidatures de la Suède et de la Finlande pourraient bien « capoter » à cause de la Turquie, dont la position actuelle est inconfortable, de par sa relation stratégique avec l’Ukraine et sa dépendance économique à l’égard de la Russie. Or, pour rappel, un pays ne peut être admis au sein de l’Otan qu’à la condition qu’aucun pays déjà membre ne s’y oppose.
La semaine passé, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait affirmé que l’adhésion de la Suède et de la Finlande était une « mauvaise idée » en raison de leur mansuétude à l’égard du Parti des travailleurs du Kurdistan [UKK], une organisation pourtant considérée comme terroriste par l’Union européenne [UE] et les États-Unis. Et, depuis, il n’a cessé d’affirmer son opposition à la candidature de ces deux pays à l’Otan.
« Comment allons-nous leur faire confiance? La Suède est la pépinière des organisations terroristes […] Nous ne céderons pas sur l’adhésion à l’ Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie », a ainsi martelé M. Erdogan, le 17 mai. D’autant plus que Stockholm et Helsinki n’ont jamais répondu favorablement aux demandes d’extradition adressées par Ankara au sujet de membres présumés du PKK et du Fetö, une organisation dirigée par le prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’avoir fomenté la tentative de coup d’État de juillet 2016.
En outre, la Turquie reproche aux deux pays nordiques de lui avoir imposé un embargo sur les armes après son offensive lancée en 2019 contre les milices kurdes syriennes [YPG], proches du PKK. De telles restrictions, a fait valoir Mevlut Cavusoglu, ne sont « pas conformes » à l’esprit de l’Alliance.
Et, ce 19 mai, M. Erdogan a encore haussé le ton. « Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l’Otan et nous persisterons dans cette voie. […] Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l’YPG », a-t-il lancé, dans un extrait d’une émission télévisée qu’il a diffusé via Twitter.
« Nous sommes très préoccupés par ces deux pays, surtout par la Suède qui est un foyer de terreur, un absolu nid de terroristes », a encore insisté M. Erdogan, avant de dénoncer dans un même élan la Grèce, la France et l’Allemagne pour avoir « accueilli des membres de l’organisation terroriste Fetö ».
Cela étant, en faisant monter les enchères, la Turquie cherche surtout à obtenir des concessions de la part de Washington, notamment pour moderniser son aviation de combat… En effet, Ankara attend le feu vert de l’administration Biden pour se procurer 40 F-16 « Viper » et 80 kits pour porter à ce standard 80 appareils de ce type actuellement en dotation au sein de ses forces aériennes. Cependant, cette vente serait en bonne voie, la diplomatie américaine ayant estimé, le mois dernier, qu’elle « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».
Mais probablement qu’Ankara pourrait obtenir davantage en mettant son veto à l’adhésion de la Suède et de la Finlande dans la balance… Comme, par exemple, la levée des sanctions qui lui avaient infligées l’adminstration Trump pour son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400… Et donc sa réintégration dans le programme d’avion de combat de 5e génération F-35, au titre duquel elle avait commandé une centaine d’exemplaires.
« La Turquie poursuit une politique étrangère conforme à ses intérêts nationaux et accepterait l’élargissement de l’Otan si les préoccupations exprimées à l’égard des nations nordiques étaient satisfaites », ont toutefois expliqué des responsables turcs à l’agence Bloomberg.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 18 mai, la Finlande et la Suède ont officiellement remis leur demande d’adhésion à l’Otan. Ce qui marque un tournant dans leur histoire, ces deux pays ayant été jusqu’à présent attachés à leur neutralité. Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. De même que l’intensification des activités militaires russes dans leur environnement proche.
« C’est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité », a commenté Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, au moment de recevoir les demandes d’adhésion présentées par les ambassadeurs de ces deux pays. « Nous espérons conclure rapidement [la procédure d’adhésion] », a-t-il ajouté.
Évidemment, la Russie voit d’un mauvais oeil ce mouvement de la Suède et de la Finlande vers l’Otan. C’est une « grave erreur supplémentaire […] dont les conséquences auront une portée considérable », a fait valoir Sergueï Riabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères. « Pour nous, il est clair que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sortira pas renforcée par cette décision » et le « niveau de tension militaire va augmenter », a-t-il ajouté.
Pour le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ce nouvel élargissement de l’Otan ne « va ni renforcer ni améliorer l’achitecture sécuritaire » en Europe. Mais le président russe, Vladimir Poutine, a montré plus de retenue, en déclarant que cela n’allait pas « contituer une menace immédiate » pour la Russie même si le « déploiement d’infrastructures militaires [de l’Otan] sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».
Cela étant, les candidatures de la Suède et de la Finlande pourraient bien « capoter » à cause de la Turquie, dont la position actuelle est inconfortable, de par sa relation stratégique avec l’Ukraine et sa dépendance économique à l’égard de la Russie. Or, pour rappel, un pays ne peut être admis au sein de l’Otan qu’à la condition qu’aucun pays déjà membre ne s’y oppose.
La semaine passé, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait affirmé que l’adhésion de la Suède et de la Finlande était une « mauvaise idée » en raison de leur mansuétude à l’égard du Parti des travailleurs du Kurdistan [UKK], une organisation pourtant considérée comme terroriste par l’Union européenne [UE] et les États-Unis. Et, depuis, il n’a cessé d’affirmer son opposition à la candidature de ces deux pays à l’Otan.
« Comment allons-nous leur faire confiance? La Suède est la pépinière des organisations terroristes […] Nous ne céderons pas sur l’adhésion à l’ Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie », a ainsi martelé M. Erdogan, le 17 mai. D’autant plus que Stockholm et Helsinki n’ont jamais répondu favorablement aux demandes d’extradition adressées par Ankara au sujet de membres présumés du PKK et du Fetö, une organisation dirigée par le prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’avoir fomenté la tentative de coup d’État de juillet 2016.
En outre, la Turquie reproche aux deux pays nordiques de lui avoir imposé un embargo sur les armes après son offensive lancée en 2019 contre les milices kurdes syriennes [YPG], proches du PKK. De telles restrictions, a fait valoir Mevlut Cavusoglu, ne sont « pas conformes » à l’esprit de l’Alliance.
Et, ce 19 mai, M. Erdogan a encore haussé le ton. « Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l’Otan et nous persisterons dans cette voie. […] Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l’YPG », a-t-il lancé, dans un extrait d’une émission télévisée qu’il a diffusé via Twitter.
« Nous sommes très préoccupés par ces deux pays, surtout par la Suède qui est un foyer de terreur, un absolu nid de terroristes », a encore insisté M. Erdogan, avant de dénoncer dans un même élan la Grèce, la France et l’Allemagne pour avoir « accueilli des membres de l’organisation terroriste Fetö ».
Cela étant, en faisant monter les enchères, la Turquie cherche surtout à obtenir des concessions de la part de Washington, notamment pour moderniser son aviation de combat… En effet, Ankara attend le feu vert de l’administration Biden pour se procurer 40 F-16 « Viper » et 80 kits pour porter à ce standard 80 appareils de ce type actuellement en dotation au sein de ses forces aériennes. Cependant, cette vente serait en bonne voie, la diplomatie américaine ayant estimé, le mois dernier, qu’elle « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».
Mais probablement qu’Ankara pourrait obtenir davantage en mettant son veto à l’adhésion de la Suède et de la Finlande dans la balance… Comme, par exemple, la levée des sanctions qui lui avaient infligées l’adminstration Trump pour son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400… Et donc sa réintégration dans le programme d’avion de combat de 5e génération F-35, au titre duquel elle avait commandé une centaine d’exemplaires.
« La Turquie poursuit une politique étrangère conforme à ses intérêts nationaux et accepterait l’élargissement de l’Otan si les préoccupations exprimées à l’égard des nations nordiques étaient satisfaites », ont toutefois expliqué des responsables turcs à l’agence Bloomberg.
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« C’est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité », a commenté Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, au moment de recevoir les demandes d’adhésion présentées par les ambassadeurs de ces deux pays. « Nous espérons conclure rapidement [la procédure d’adhésion] », a-t-il ajouté.
Évidemment, la Russie voit d’un mauvais oeil ce mouvement de la Suède et de la Finlande vers l’Otan. C’est une « grave erreur supplémentaire […] dont les conséquences auront une portée considérable », a fait valoir Sergueï Riabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères. « Pour nous, il est clair que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sortira pas renforcée par cette décision » et le « niveau de tension militaire va augmenter », a-t-il ajouté.
Pour le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ce nouvel élargissement de l’Otan ne « va ni renforcer ni améliorer l’achitecture sécuritaire » en Europe. Mais le président russe, Vladimir Poutine, a montré plus de retenue, en déclarant que cela n’allait pas « contituer une menace immédiate » pour la Russie même si le « déploiement d’infrastructures militaires [de l’Otan] sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».
Cela étant, les candidatures de la Suède et de la Finlande pourraient bien « capoter » à cause de la Turquie, dont la position actuelle est inconfortable, de par sa relation stratégique avec l’Ukraine et sa dépendance économique à l’égard de la Russie. Or, pour rappel, un pays ne peut être admis au sein de l’Otan qu’à la condition qu’aucun pays déjà membre ne s’y oppose.
La semaine passé, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait affirmé que l’adhésion de la Suède et de la Finlande était une « mauvaise idée » en raison de leur mansuétude à l’égard du Parti des travailleurs du Kurdistan [UKK], une organisation pourtant considérée comme terroriste par l’Union européenne [UE] et les États-Unis. Et, depuis, il n’a cessé d’affirmer son opposition à la candidature de ces deux pays à l’Otan.
« Comment allons-nous leur faire confiance? La Suède est la pépinière des organisations terroristes […] Nous ne céderons pas sur l’adhésion à l’ Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie », a ainsi martelé M. Erdogan, le 17 mai. D’autant plus que Stockholm et Helsinki n’ont jamais répondu favorablement aux demandes d’extradition adressées par Ankara au sujet de membres présumés du PKK et du Fetö, une organisation dirigée par le prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’avoir fomenté la tentative de coup d’État de juillet 2016.
En outre, la Turquie reproche aux deux pays nordiques de lui avoir imposé un embargo sur les armes après son offensive lancée en 2019 contre les milices kurdes syriennes [YPG], proches du PKK. De telles restrictions, a fait valoir Mevlut Cavusoglu, ne sont « pas conformes » à l’esprit de l’Alliance.
Et, ce 19 mai, M. Erdogan a encore haussé le ton. « Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l’Otan et nous persisterons dans cette voie. […] Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l’YPG », a-t-il lancé, dans un extrait d’une émission télévisée qu’il a diffusé via Twitter.
« Nous sommes très préoccupés par ces deux pays, surtout par la Suède qui est un foyer de terreur, un absolu nid de terroristes », a encore insisté M. Erdogan, avant de dénoncer dans un même élan la Grèce, la France et l’Allemagne pour avoir « accueilli des membres de l’organisation terroriste Fetö ».
Cela étant, en faisant monter les enchères, la Turquie cherche surtout à obtenir des concessions de la part de Washington, notamment pour moderniser son aviation de combat… En effet, Ankara attend le feu vert de l’administration Biden pour se procurer 40 F-16 « Viper » et 80 kits pour porter à ce standard 80 appareils de ce type actuellement en dotation au sein de ses forces aériennes. Cependant, cette vente serait en bonne voie, la diplomatie américaine ayant estimé, le mois dernier, qu’elle « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».
Mais probablement qu’Ankara pourrait obtenir davantage en mettant son veto à l’adhésion de la Suède et de la Finlande dans la balance… Comme, par exemple, la levée des sanctions qui lui avaient infligées l’adminstration Trump pour son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400… Et donc sa réintégration dans le programme d’avion de combat de 5e génération F-35, au titre duquel elle avait commandé une centaine d’exemplaires.
« La Turquie poursuit une politique étrangère conforme à ses intérêts nationaux et accepterait l’élargissement de l’Otan si les préoccupations exprimées à l’égard des nations nordiques étaient satisfaites », ont toutefois expliqué des responsables turcs à l’agence Bloomberg.
L'Humanité
Le casseur de la fonction publique va s’attaquer aux retraites
ActuNommé à la tête du ministère du Travail, Olivier Dussopt conduira la réforme imposant l’allongement de l’âge légal de départ à 65 ans. Une promotion après ses basses œuvres contre les agents publics.
Stéphane GuérardCeux qui croyaient encore à la promesse d’Emmanuel Macron de mettre fin à ses méthodes autoritaires d’exercice du pouvoir voient la nomination d’Olivier Dussopt dissiper leurs derniers espoirs. Le natif d’Annonay (Ardèche) est l’homme de la loi de « transformation de la fonction publique » du premier quinquennat qui a cassé méthodiquement les spécificités des services publics pour les convertir aux méthodes du privé. Voilà le nouveau ministre du Travail à la tête du front que compte ouvrir le gouvernement sur l’allongement de l’âge de départ à la retraite (de 62 ans à 65 ans), face à des syndicats unanimes contre l’inanité de cette réforme.
contrats de chantier précaires et disparition des chsct
À l’image d’Élisabeth Borne, son appartenance à la gauche n’est qu’un lointain souvenir dont seuls, peut-être, Benoît Hamon ou Martine Aubry se souviennent pour avoir un temps vu ce jeune militant les soutenir. Mais le député du Nord-Ardèche, qui met son mandat en jeu lors des prochaines législatives, sait jouer des vents pour voir sa carrière décoller. Porte-parole de Manuel Valls lors de la primaire citoyenne de 2017, il tait immédiatement ses critiques à l’encontre du projet de réforme des retraites et contre les ordonnances Macron cassant le Code du travail lorsque Édouard Philippe l’invite à rejoindre son gouvernement. Nommé secrétaire d’État à Bercy le 24 novembre 2017, il s’attelle sans retenue à la conception de la réforme de la fonction publique qui doit répondre à l’idée fixe de Macron de casser « les statuts ».
Dans cette loi adoptée le 6 août 2019, le recours aux contractuels (embauchés hors statut d’agent public) est encouragé pour les trois fonctions publiques. Le texte adapte plusieurs mesures des ordonnances Macron dans le public : les « contrats de chantier » si précaires, la casse des instances de dialogue social et la disparition des CHSCT avec la création d’une instance unique, le comité social d’administration. En cas d’externalisation d’un service, il instaure un « détachement » automatique vers le privé ou l’établissement public reprenant l’activité. Cerise sur le gâteau pour les employeurs publics : la possibilité de rupture conventionnelle est aussi adaptée du privé. Enfin, le ministre s’attaque au temps de travail en l’allongeant à 35 heures effectives, suscitant une mobilisation de plusieurs mois des agents territoriaux, privés des aménagements liés à la pénibilité de leur tâche, ainsi qu’à la résistance de maires communistes.
C’est à ce héraut de la casse des droits des agents publics que revient la mission de conduire trois des réformes emblématiques du second quinquennat : la réforme des retraites avec l’allongement de l’âge légal de départ de 62 ans à 65 ans ; le deuxième étage de la réforme de l’assurance-chômage visant à réduire encore plus l’accès aux droits ; la transformation de Pôle emploi en un « France Travail » non encore identifié. Les travailleurs n’ont donc pas grand-chose de positif à attendre de lui. Même pas un coup de pouce au Smic.
olivier dussoptloi dussoptservices publicsfonction publique L'Humanité
La junte militaire au pouvoir à Khartoum resserre la vis
ActuSoudan L’opposition civile et politique fait face à de nouvelles vagues d’arrestations. Une répression qui vise particulièrement les dirigeants du puissant Parti communiste.
Marc de Miramon Isolée sur la scène internationale, toujours contestée par la rue et l’opposition qui maintient une forte mobilisation populaire, la junte au pouvoir à Khartoum accentue sa répression. La semaine dernière, deux dirigeants du puissant Parti communiste soudanais (PCS), dont son secrétaire général, Muhammad Mukhtar Al Khatib, ont été arrêtés avant d’être libérés ce vendredi. Les deux hommes revenaient d’un voyage organisé à Juba, capitale du Sud-Soudan, et à Kaunda, située au Kordofan du Sud, un État divisé entre chrétiens et musulmans, où sévit une rébellion armée. Ils y avaient rencontré les chefs du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord et du Mouvement de libération du Soudan dans le but assumé de convaincre les deux groupes armés de rejoindre les membres de la coalition civile à Khartoum, afin d’élargir l’alliance des forces opposées à toute entente avec la junte. Dimanche, c’est l’avocate Amal e-Zein, membre du bureau du PCS, qui a été interpellée à son tour.
Le temps presse pour l’opposition, alors que la situation politique n’a jamais été aussi figée et qu’aucune issue négociée n’est en vue. Jeudi dernier, dans les rues de Khartoum et dans celles d’autres villes du pays, les forces de sécurité avaient violemment dispersé les manifestations qui se poursuivent près de sept mois après le coup d’État du 25 octobre 2021, qui avait réduit à néant le fragile accord de partage du pouvoir entre militaires et société civile. Et qui tenait bon gré, mal gré depuis la chute d’Omar el- Béchir en 2019, symbole de l’effondrement d’une dictature qui s’éternisait depuis 1989.
un pays condamné à l’isolement
En dépit des bons offices des Nations unies et de l’Union africaine, lesquelles plaident pour une négociation entre toutes les forces politiques, la coalition civile refuse le dialogue avec l’armée et le pays menace de sombrer sur les plans économique comme sécuritaire. Selon l’ONU, près d’un Soudanais sur deux souffrira de la faim d’ici à la fin de l’année. Avec la partition définitive entre le Nord et le Sud scellée le 9 juillet 2011 – les États-Unis ayant patiemment œuvré à l’explosion du géant africain en militant pour la création d’un Sud-Soudan indépendant –, Khartoum a perdu l’essentiel de ses revenus pétroliers. Et les efforts de la junte pour faire lever les sanctions économiques et sortir le pays de l’isolement ont été réduits à néant par son coup de force du 25 octobre 2021.
Depuis, le général Abdel Fattah Al Burhan a considérablement resserré ses liens avec la Russie, qui s’est imposée comme le principal partenaire politique, sécuritaire et économique du pays avec la Chine. Moscou s’est d’ailleurs mobilisé pour empêcher toute condamnation de la junte au Conseil de sécurité de l’ONU, et des instructeurs russes assistent activement la junte sur le modèle du voisin centrafricain. C’est d’ailleurs à l’aune de ce partenariat, scellé dans l’objectif d’anéantir la transition civile, qu’il s’agit d’apprécier la multiplication des drapeaux ukrainiens dans les cortèges de l’opposition.
soudan L'Humanité
Festival de Cannes. Le brillant discours de Vincent Lindon, président engagé du jury
ActuIl y a des moments suspendus, un peu magiques, et le discours prononcé à l’ouverture du Festival de Cannes par le comédien Vincent Lindon, président du jury, est de ceux-là. Brillant, émouvant, il rappelle une évidence un temps oubliée : la culture est essentielle.
Michaël MélinardDe l’émotion, de la solennité et une pointe d’autodérision. Vincent Lindon a placé haut le curseur avec un discours inaugural somptueux autour du rôle des artistes. Le comédien qui a plusieurs fois pris publiquement la parole en faveur de l’hôpital ou en appelant à une plus grande solidarité des plus riches avec les plus démunis par le biais de la taxe Jean Valjean s’interroge. « Doit-on user de sa notoriété aussi modeste soit elle pour porter haut et fort la parole des sans voix ou au contraire, refuser d’exprimer publiquement une position dans des domaines où nous n’avons ni légitimité, ni compétences particulières ? Je n’ai pas la réponse ». Et pourtant, il l’a.
Vincent Lindon : « Si vous n’épousez pas la cause, le personnage est injouable »Le cinéma est un art majeur
Mais avant de nous la servir, Lindon parle de lui, de ses collègues, des cinéastes et de tous les artistes. « Comme tous ceux qui ont eu l’immense bonheur de pouvoir vivre de leur art dans une existence libre, nous sommes une composante infime d’un grand tout essentiel qui s’appelle la culture. La culture n’est pas une aimable excroissance ni un futile ornement de la société, elle n’est pas en marge. Elle en est le centre et en sera le vestige ».
Juliette : « Ça aurait de la gueule un grand ministère de la Transmission ! »Il insiste sur son importance mémorielle en évoquant Mozart, Corneille, Molière ou Michel-Ange, aussi importants que leur souverain, Joseph II, Louis XIV et Jules II. « Le festival international du film de Cannes prolonge cette tradition séculaire née d’une volonté de lutte contre un fascisme qui avait dénaturé le cinéma européen. Il n’a cessé d’accueillir, de protéger et de réunir les plus grands cinéastes de leur temps ».
Vincent Lindon n’en démord pas. Le cinéma est un art majeur dont Cannes demeure un puissant passeur. « Ouvert sur toutes les cultures, n’exigeant rien d’autre que l’exigence, ses sélections ont retenu des films dont l’ambition ne se limitait pas seulement à remplir les salles. C’est la fonction du festival de Cannes. C’est sa gloire ».
Un appel à l’engagement
Et l’acteur de poursuivre son sans-faute en mentionnant bien sûr la guerre qui se joue à l’est de l’Europe mais aussi d’autres conflits moins médiatisés. « C’est cette ligne inflexible artistique et citoyenne qui rend nécessaire ce qui sans cela serait obscène. Projeter des images radieuses en surimpression de scènes abominables qui nous parviennent d’une Ukraine héroïque et martyrisée. Ou bien encore, ensevelir sur la mélodie du bonheur, les massacres silencieux qui s’abattent sur le Yémen ou le Darfour ».
Les films, les grands moments... Suivez ici toute l'actualité du Festival de Cannes 2022.
La réponse tant attendue advient enfin. « Pouvons-nous faire autre chose qu’utiliser le cinéma, cette arme d’émotion massive pour réveiller les consciences et bousculer les indifférences ? Je ne l’imagine pas ». Et de saluer les grands cinéastes avant d’appeler à l’engagement. « Voici venu le temps des artistes, des cinéastes responsables pour nous porter, pour nourrir notre imaginaire et nous aider à nous répéter en nous-mêmes chaque fois que nous le pourrons en hommage à tous ceux qui souffrent et qui se battent dans le monde : Être vivant et le savoir ».
Festival de Cannes. Pierre Lescure, président en 2022, il nous raconteLes films en compétition officielle
- Holy Spider, d’Ali Abbasi (Danemark, Iran)
- Les Amandiers, de Valeria Bruni Tedeschi (France)
- Crimes of the Future (Les Crimes du futur), de David Cronenberg (Canada)
- Tori et Lokita, de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique)
- Des étoiles à midi, de Claire Denis (France)
- Frère et sœur, d’Arnaud Desplechin (France)
- Close, de Lukas Dhont (Belgique)
- Armageddon Times, de James Gray (Etats-Unis)
- Broker, de Hirokazu Kore-eda (Japon)
- Nostalgia, de Mario Martone (Italie)
- R.M.N., de Cristian Mungiu (Roumanie)
- Triangle of Sadness (Le Triangle de la tristesse), de Ruben Ostlund (Suède)
- Decision to Leave, de Park Chan-wook (Corée du Sud)
- Showing Up, de Kelly Reichardt (Etats-Unis)
- Leila’s Brothers, de Saeed Roustaee (Iran)
- Boy From Heaven, de Tarik Saleh (Suède, Egypte)
- Pacification, de Aldbert Serra (France, Espagne, Allemagne, Portugal)
- Un petit frère, de Léonor Seraille (France)
- La Femme de Tchaïkovski, de Kirill Serebrennikov (Russie)
- Hi-Han (Eo), de Jerzy Skolimowski (Pologne)
- Le Otto Montagne (Les Huit Montagnes), de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch (Italie, Belgique, France)
Festival de Cannes 2022vincent lindoncinémaFestival de Cannes L'Humanité
Législatives dans l'Oise. Nupes : Loic Pen, en urgence à l'Assemblée nationale
ReportageSous un soleil éclatant, la caméra de l'Humanité a retrouvé le candidat Loïc Pen, pour une séquence de tractage au marché de Creil. Le médecin urgentiste est investi par la Nupes aux législatives, dans cette 7e circonscription de l'Oise.
"Ce serait bien, qu'enfin, les gens qui vivent les problèmes, essaient de les résoudre à l'Assemblée nationale /.../ on a une femme de chambre, un toubib, des infirmiers, un boulanger, un ouvrier qui vivent les choses et qui voient finalement comment on peut résoudre une partie des problématiques qu'on a dans nos vies professionnelles et quotidiennes" tient à préciser le candidat de la Nupes, dès notre arrivée au marché de Creil.
Loïc Pen fait partie de ces nouveaux visages de la Nupes, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, qui regroupe les principales formations de gauche qui ont fait le choix de l'union afin de peser à l'Assemblée nationale. Et pourtant, Loïc est loin d'être un novice en politique. Il milite depuis de nombreuses années au PCF et s'était déjà porté candidat aux élections législatives de 2012 dans cette même circonscription.
Médecin urgentiste au centre hospitalier Laënnec de Creil, situé dans l'ancien bassin sidérurgique de l'Oise, il a été particulièrement combatif pour défendre l'idée d'un véritable plan d'urgence pour l'hôpital public.
L'ancien chef de service des urgences est une figure de la lutte des personnels soignants et de la crise de l'hôpital. Il a également exercé en tant que chroniqueur vidéo pour l'Humanite.fr durant la crise sanitaire.
Une majorité à gauche
"L'objectif est de re-mobiliser les électeurs car la plupart ont bien pris conscience qu'ils ne veulent pas de Macron et ils commencent à avoir la perception que ces législatives peuvent donner une majorité à gauche" déclare le militant communiste.
Marie-France Boutroue, retraitée de Villers-Saint-Paul, une petite commune de la 7e circonscription, nous explique : "Ça demande énormément d'explications car les citoyens se retrouvent avec un seul candidat à gauche, de l'union populaire, donc ça perturbe les électeurs".
Conquérir cette circonscription
Sur cette terre de gauche, puisque les habitants de Creil ont placé Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour de la Présidentielle avec 56,13% des voix, l'ambition est claire : conquérir cette circonscription, acquise à la droite depuis 15 ans.
"Cette élection avec ce rassemblement est vécu comme un possible 3e tour pouvant donner une majorité de gauche au Parlement qui finalement changera réellement les choses. Pour la première fois et depuis longtemps, Il y a une dynamique et un véritable espoir qui se lève", précise Loïc Pen.
De vraies valeurs de gauche
Pour Karim Boukhachba, 2e maire adjoint de Creil, loïc Pen est l'homme de la situation : "Les habitants ont vu son travail pour mobiliser le personnel hospitalier mais aussi la population et aujourd'hui, il est identifié comme une personne qui va défendre de vraies valeurs de gauche à l'Assemblée nationale"
"On a un fort soutien des élus de cette circonscription, dont la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, donc on s'appuie sur tous ces soutiens pour organiser des porte-à-porte, des rencontres publiques et des distributions de tracts. Le collectif de campagne se rassemble tous les soirs pour élaborer les thèmes à developper pour les semaines suivantes" souligne le médecin candidat.
"Je vous invite, tous mes amis de Creil, à voter pour Loïc Pen. Vous ne serez pas déçus, il va bien nous défendre à l'Assemblée nationale" lance avec un grand sourire en direction de notre caméra, David Koya Guetta, agent de sécurité et habitant de Creil.
L'Humanité
Chronique Vidéo. Les députés LaREM sont-ils des playmobils ?
EmissionCe qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le Parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien ça, de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».
Aujourd’hui, on ne va pas parler remaniement. Et pour cause. A l’heure où on tourne, seule Elisabeth Borne a été nommée Première ministre. Mais si vous savez, la gauchiste qui a ouvert la SNCF à la concurrence et qui a rogné sur les indemnités d’un million de chômeurs. En tout cas, on a pas le reste du casting. Mais vous inquiétez pas, on y reviendra bien assez vite. Ne serait-ce que pour fêter certains départs…
Ce qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».
Rappelons-le : le pouvoir législatif n'est pas supposé servir que de chambre d’enregistrement des désirs du pouvoir exécutif. Si on applique le strict principe de séparation des pouvoirs, qui est une condition de la démocratie et contribue à éviter l’arbitraire, c’est bien de le rappeler, le législatif est un pouvoir distinct.
Mais sous la Ve République, et surtout depuis le dernier quinquennat, le pouvoir législatif est devenu un supplétif de l’exécutif. Emmanue Macron a poussé le régime jusqu’à la caricature. Démonstration dans cette chronique vidéo.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Nous vous proposons, en quatre, cinq ou six minutes s'il le faut, de décrypter un élément de programme, des grandes promesses, des déclarations, des pratiques politiques... Et de voter en connaissance de cause !
L'Humanité
Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques
EmissionQui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
VIDÉO. Qui était Solitude, la figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage qui a désormais sa statue à Paris ?
ReportageLa maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé mardi 10 mai, jour de commémoration de l'esclavage, une statue en hommage à l'héroïne de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, prénommée Solitude – de son vrai nom, Rosalie –, exécutée il y a 220 ans.
De Solitude, née esclave à la fin du XVIIIe siècle, on connaît d'abord les circonstances de son décès : son exécution le 29 novembre 1802 en Guadeloupe pour avoir participé à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage, décrété par le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui a secoué l'île quelques mois plus tôt.
"Son enfant à naître était une marchandise dans ce monde-là"
Solitude – de son vrai nom, Rosalie – est vraissemblablement l’enfant d’une esclave africaine violée par un marin blanc. Elle est donc, pour les colons de l'époque, une « mulâtresse ». Ce qui lui a valu d'être très tôt séparée de sa mère et d'être prise comme esclave de maison. Rosalie a une trentaine d’années lorsqu'en 1802, Napoléon Bonaparte envoie des militaires rétablir l’esclavage en Guadeloupe, 8 ans après sa première abolition en France. Enceinte, Rosalie change de nom, devient Solitude et participe à la résistance. Mais les insurgés sont vaincus.
Capturée, Solitude a échappé quelques mois à la potence car elle était enceinte et "son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là", a rappelé Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, lors de l'inauguration de sa statue ce 10 mai 2022 à Paris. Mais la jeune femme sera pendue le lendemain de son accouchement.
Serrant la déclaration de Louis Delgrès
La statue du sculpteur Didier Audrat représente Solitude, un poing levé, serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage, l'autre main protégeant son ventre rond. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.
"Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l'avenir", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l'inauguration de cette statue représentait "un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l'esclavage", mais également "un message aux générations qui viennent".
Traite négrière et esclavage : peut-on réparer et comment ?Une légende aux Antilles
Solitude, elle, est passée au rang de légende aux Antilles, notamment grâce à sa biographie romancée par l'écrivain André Schwartz-Bart, "la Mulâtresse Solitude" parue 170 ans après sa mort, en 1972. "C'est une résistante à l'asservissement de l'homme par l'homme et une héroïne pour la liberté" a déclaré Simone Schwartz-Bart, l'épouse du biographe qui a participé à l'inauguration.
Éducation. Quand l’école maltraite l’histoire de l’esclavage"Des femmes noires en statue, il y en a déjà à Paris, mais il s'agit de statues allégoriques des représentations de l'Afrique, d'un continent exotisé", a déclaré de son côté l'ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.
"Une rebelle et une citoyenne"
"Aujourd'hui ce n'est pas l'idée abstraite qui est représentée, c'est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté", a-t-il ajouté.
Après avoir rendu un vibrant hommage à cette figure de la lutte contre l'esclavage, la comédienne guadeloupéenne Laurence Joseph a souligné : "Le parcours de Solitude est celui de nombreuses femmes aujourd'hui dans notre société, qui se battent énormément pour atteindre leurs objectifs".
L'abolition de l'esclavage ne sera décrété en France qu'en 1848.
Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage L'Humanité
Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?
EmissionInsoumis, communistes, écologistes et socialistes se rassemblent au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Un accord électoral, mais surtout programmatique, qui déplace le centre de gravité de la gauche vers la rupture avec le libéralisme. Au grand damn de François Hollande et de la droite...
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités
ActuJusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.
Cyprien Caddeo« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.
Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.
Gouvernement BornesolidaritéDamien Abad L'Humanité
Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice
ActuLe garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.
Julia HamlaouiLes jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.
Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences
— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022
Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.
Gouvernement Borneéric dupond-morettijustice L'Humanité
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions
Le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne (retrouvez en lien les profils des différents ministres) :
- Bruno Le Maire reste à Bercy, au poste de ministre de l’économie et des finances, et de la souveraineté industrielle et numérique.
- Gérald Darmanin conserve son poste de ministre de l’intérieur.
- Catherine Colonna est nommée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Elle remplace Jean-Yves Le Drian.
- Eric Dupond-Moretti reste au ministère de la justice.
- L’historien Pap Ndiaye est nommé ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
- Sébastien Lecornu est nommé ministre des armées. Il succède ainsi à Florence Parly.
- Brigitte Bourguignon est nommée ministre de la santé et de la prévention.
- Olivier Dussopt est nommé ministre du travail, du plein-emploi et de l’insertion. Il remplace Elisabeth Borne, qui dirige désormais le gouvernement.
- Rima Abdul Malak est nommée ministre de la culture. La conseillère culture d’Emmanuel Macron remplace Roselyne Bachelot.
- Sylvie Retailleau est nommée ministre de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation.
- Amélie de Montchalin nommée ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires.
- Damien Abad est nommé ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
- Marc Fesneau est nommé ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Il succède ainsi à Julien Denormandie.
- Stanislas Guerini est nommé ministre de la fonction publique. Il prend la place d’Amélie de Montchalin.
- Yaël Braun-Pivet est nommée ministre des outre-mer.
- Agnès Pannier-Runacher est nommée ministre de la transition énergétique.
- Amélie Oudéa-Castéra est nommée ministre des sports et des Jeux olympiques.
- Olivier Véran est nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la vie démocratique.
- Gabriel Attal est nommé ministre délégué chargé des comptes publics.
- Franck Riester est nommé ministre chargé du commerce extérieur.
- Olivia Grégoire est nommée porte-parole du gouvernement. Elle succède à Gabriel Attal.
- Clément Beaune est nommé secrétaire d’Etat chargé de l’Europe.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce moment politique.
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Agnès Pannier-Runacher, de l’industrie à la transition énergétique
ActuCelle qui vantait les «bonnes affaires» à faire en Bourse au début de la pandémie hérite de la transition énergétique.
Cyprien CaddeoExit les profils « écologistes » type Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. C’est Agnès Pannier-Runacher, anciennement à l’Industrie, qui hérite de la transition énergétique, qui devrait inclure les transports et le logement. Fidèle du président, cette dernière admettait avoir une « culture politique presque nulle » avant son engagement à En Marche.
La « magie » des trois huit à l’usine
Pour la culture écologique, ce n’est guère mieux : peu loquace sur le sujet, elle s’est surtout illustrée au gouvernement durant le krach boursier de mars 2020, en pleine pandémie, déclarant : « c’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». Puis, en octobre 2021, lorsqu’elle louait la « magie » ressentie quand on fait les trois huit à l’usine…
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsGouvernement Borneagnès pannier-runachertransition énergétique L'Humanité
Sans rien de vert, Amélie de Montchalin atterrit à la Transition écologique
ActuL’ex-ministre de la Fonction publique, issue de l’UMP, hérite de l’une des «priorités» affichées par Emmanuel Macron.
Cyprien CaddeoElle vient de l’UMP, a travaillé chez l’assureur Axa, a conçu en partie le programme économique d’Alain Juppé en 2016 et considère que le traité de libre-échange avec le Mercosur, potentielle catastrophe écologique, est en soi un « bon accord ».
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsL’ex-ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin n’a rien d’une « verte » mais elle est la nouvelle ministre de la Transition écologique. Ou du moins, d’une partie du ministère car, conformément à la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ce portefeuille est scindé en deux, avec la création d’un ministère de la Transition énergétique. Et les deux ministères seront directement liés à Matignon, car la première ministre est aussi en charge de la « Planification écologique et énergétique ».
Crash test en vue
Issue du monde de l’entreprise, macroniste pur jus, elle en est aussi une des plus fidèles lieutenantes du président de la République. Sa nomination à ce poste, alors qu’on ne l’a jamais vraiment entendu s’intéresser ou porter des sujets relatifs à l’écologie, rompt avec le précédent quinquennat.
Jusqu’ici, Emmanuel Macron avait cherché à rallier des profils issus des Verts, comme Nicolas Hulot, François de Rugy, ou Barbara Pompili. À noter qu’Amélie de Montchalin passera un crash test aux législatives, dans la sixième « circo » de l’Essonne, où elle avait gagné en 2017.
Gouvernement BorneTransition écologique L'Humanité
Sébastien Lecornu, promu à la Défense
ActuLe jeune ministre, qui a la confiance du président, est récompensé en prenant le poste en pleine guerre en Ukraine. Sa mission aux Outre-mer s’achève pourtant sur un constat d’échec.
Lina SankariSébastien Lecornu est désormais un maillon essentiel de la Macronie. Comptable d’un bilan en demi-teinte au ministère des Outre-mer, l’ancien membre des Républicains peut néanmoins considérer sa nomination à la Défense, en pleine guerre en Ukraine, comme une promotion. Proche de Bruno Le Maire, c’est grâce à lui qu’il gravit un à un les échelons.
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsÀ 36 ans, ce président du conseil départemental est l’ancrage local qu’il manque à Emmanuel Macron. C’est le rôle qu’il endosse dès novembre 2018 au moment de la crise des gilets jaunes. Il est chargé par le président de la République, dont il a la confiance, d’organiser le «grand débat national» alors qu’il est secrétaire d’État à l’Écologie où il est chargé de dossiers de premier plan comme la fermeture de la centrale de Fessenheim, l’ouverture de l’EPR de Flamanville et l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Gendarme de réserve
Son arrivée dans le deuxième gouvernement d’Édouard Philippe lui vaudra d’ailleurs une exclusion des Républicains. L’ancien sénateur est également gendarme de réserve et est le chef de peloton du sulfureux Alexandre Benalla qui avait violenté des manifestants le 1er mai 2018.
En 2020, le Normand est nommé au ministère des Outre-mer mais peine à régler les crises. De celle du chlordecone, au Covid en passant par le mouvement social aux Antilles. Sa mission s’achève sur un puissant rejet du macronisme: à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon arrive en tête dans ces territoires au premier tour avant de basculer vers un vote de colère pour Marine Le Pen.
Gouvernement Bornesébastien lecornudéfense L'Humanité
Gérald Darmanin reste à l’Intérieur
ActuLe ministre, dont la nomination place Beauvau en 2020 avait fait scandale du fait d’une accusation de viol, est reconduit.
Julia HamlaouiSa nomination au ministère de l’Intérieur avait fait scandale, sa reconduction aussi :
Lors de ses premiers pas place Beauvau en juillet 2020, après son passage par Bercy au budget, le ministre est sous le coup d’une accusation de viol. L’enquête est toujours en cours alors que Gérald Darmanin prend la tête des services qui en ont la charge. Pas un problème pour Emmanuel Macron qui justifie son choix par « une relation de confiance d’homme à homme ». Tollé parmi le mouvement féministe et à gauche, mais l’ancien maire de Tourcoing venu des rangs de LR n’est pas déboulonné. Le tollé, lui, continue.
"L'égalité sera à nouveau la grande cause du quinquennat".
LOL.#Darmanin #DupondMoretti #Guerini #Remaniement
— Caroline De Haas ✌️ (@carolinedehaas) May 20, 2022
Un #nouveaugouvernement pas si nouveau dans sa célébration de la domination masculine entre Darmanin toujours 1er flic de France; celui à qui l'on doit le concept "d'inceste heureux et consenti" toujours à la justice et désormais en + le défendeurs des honnêtes hommes : Guerini.
— Osez le féminisme ! (@osezlefeminisme) May 20, 2022
S'il est maintenu, c'est que Gérald Darmanin est l’un des piliers droit de la macronie. Il avait pourtant virulemment critiqué le futur chef d’État pendant la campagne de 2017, avant de renoncer à soutenir François Fillon pour cause de Penelopegate. Mais il a su se montrer utile au président.
Promoteur de la chasse aux « islamo-gauchistes » avec la loi sur le séparatisme, il a alimenté les obsessions identitaires de l’extrême droite dont il a trouvé la première représentante trop « molle », sur le plateau de France 2, un soir de février 2021.
« Séparatisme ». Gérald Darmanin, premier pyromane au service de l’ÉlyséeIl a aussi conduit les réformes sécuritaires du précédent quinquennat, comme la loi sécurité globale. Et ne compte pas s’arrêter là. Histoire de convaincre les électeurs de droite, il a présenté en mars dernier – moins d’un moins avant le premier tour de la présidentielle – son prochain cheval de bataille : le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) qui entend fixer le cap des 5 prochaines années.
Gouvernement Bornegérald darmaninministère de l'intérieur L'Humanité
Le nom d’Alice Milliat à nouveau effacé ?
ChroniqueMejdaline MhiriL’histoire va-t-elle se répéter ? Va-t-on, de nouveau, soustraire Alice Milliat à la reconnaissance qu’elle mérite ? Inconnue du grand public, cette femme a pourtant porté des combats extraordinaires. Née en 1884 à Nantes, elle passe pour être la première dirigeante française du sport au féminin. Grande pratiquante d’aviron, elle présida le club Fémina Sport en 1915 et fut l’une des fondatrices de la Fédération des sociétés féminines sportives en 1917.
Alice Milliat était une ambitieuse doublée d’une visionnaire. Déterminée face à Pierre de Coubertin, qui refusait catégoriquement que les femmes participent aux jeux Olympiques, elle organisa, en 1922, le premier événement international sportif réservé aux femmes. Rien que ça ! Quatre Jeux mondiaux furent ensuite organisés entre 1926 et 1934. Toutefois, Alice Milliat décéda en 1957 dans l’anonymat le plus complet, la Seconde Guerre mondiale et la profonde misogynie des dirigeants ayant eu raison de son combat (pour en savoir plus, découvrez le documentaire d’Anne-Cécile Genre, les Incorrectes, disponible depuis vendredi sur la chaîne Histoire. Un immanquable sur le sujet. Ainsi que les pages Histoire de l’ HD n° 787 du 23 décembre 2021).
En juillet 2020, à l’initiative de Nicolas Bonnet-Oulaldj, président des élus communistes au Conseil de Paris, les édiles de la capitale avaient adopté un vœu « pour qu’il puisse être étudié » que la future Arena, située à la porte de la Chapelle et érigée pour les Jeux de 2024, porte son nom. Seulement voilà, le 12 mai, en avançant des raisons budgétaires, le conseil d’administration de la société d’exploitation de la salle a voté pour que la structure s’appelle plutôt Adidas-La Chapelle District.
Et Nicolas Bonnet-Oulaldj de s’insurger : « Un accord annuel de 2,8 millions a été trouvé avec Adidas en échange de ce naming qui aura une exclusivité sur le lieu ainsi qu’un magasin. Sauf que c’est un lieu public ! » L’élu refuse ce modèle économique. « Le naming représente de l’argent, mais ce sera toujours moins important que ce que la ville a mis. Les dirigeants d’Adidas disent qu’ils feront des événements sur le sport au féminin, mais cela servira à les valoriser, ce ne sera pas pour les clubs. Il y a aussi un véritable problème d’effacement de la mémoire. Il faut que le monde entier sache qu’Alice Milliat a permis aux femmes de participer aux Jeux ! »
Adressée à Anne Hidalgo, une pétition sur change.org a été lancée appelant à « ne pas sacrifier nos valeurs, notre engagement pour le sport et pour le féminisme sur l’autel d’une multinationale ». Il est encore temps d’agir, la délibération finale se fera durant le Conseil de Paris, en juillet.
L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
- Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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« Pourquoi je démissionne de l’éducation nationale »
ChroniqueAudrey VernonIl y a quelques jours mon amie A. H. me dit, ça y est, je le fais. Je lui réponds, écris m’en un texte pour « l’Huma », s’il te plaît.
« Juillet 1990. Dans une cuisine vendéenne, une petite fille joue à la maîtresse. Pupitres improvisés, sœur et cousine embarquées volontaires pour des dictées estivales et des exercices farfelus. Le tout corrigé au stylo rouge bien entendu.
Trente ans plus tard, la maîtresse est usée. Alors elle décide de rendre son stylo rouge à tous ces penseurs de l’éducation nationale, ces spécialistes des yakafokon, ces réformateurs de la fonction publique calculatrice en main, qui, comble de l’ironie et du désespoir, ne mettent pas les pieds sur le terrain.
L’hypocrisie remonte aux bancs de feu l’IUFM (1). On y apprenait à faire des préparations pour des classes fictives de 25 élèves, calmes et disponibles aux apprentissages, sans élève porteur de trouble, ni en situation de handicap, sans AESH, sans PAP, sans PPRE (1).
Déjà, notre bon sens d’enseignant en formation nous laissait pressentir le décalage qui nous attendait sur le terrain.
Ben ouais… parce que c’était compter sans Fatoumata (arrivée en pleurs ce matin car panne de réveil et difficultés de séparation), Ali (qui ne comprend pas la consigne car fraîchement débarqué en France), Paul (qui a besoin d’aller faire pipi et que c’est pressé pressé), Djibril (dont le ventre gargouille à 9 h 30 et qui ne pense qu’à la cantine), Emma (dyslexique dysorthographique qui a besoin qu’on reverbalise les consignes en individuel)… Et tous les autres, avançant à des rythmes et des stades de développement différents, des affinités, histoires, élans, besoins et curiosités divers.
Et voici la maîtresse du Rased (1) qui, elle, court de classe en classe, par tranches de 45 minutes pour couvrir le plus de demandes d’aide possible. Elle a 56 élèves, 6 écoles, 13 classes…
Avancer, parler, expliquer, surveiller, corriger, aider à grandir, différencier, soigner, accompagner, consoler, régler les conflits, préparer les cours, répondre aux parents, assister aux multiples réunions, faire passer les évaluations, assister aux animations pédagogiques, mettre en œuvre des protocoles et les consignes sans cesse renouvelées et pensées en haut lieu… Là-haut, si loin de notre réalité.
Et puis faire tout ça, encore et encore, avec le sourire parce que nos élèves en ont besoin. Sans moyens ni reconnaissance.
Et puis le Covid. Et puis les protocoles sanitaires. Et puis la société de consommation. Et puis les écrans. Et puis les perturbateurs endocriniens. Et puis le réchauffement climatique.
Et puis…
On s’y perd, on s’essouffle, on s’épuise. On perd la foi.
Rien ne m’avait préparée à ce terrain, à ces petits humains, à cette hétérogénéité massive. Le choc fut rude. Mais la passion totale. Je m’y suis jetée avec élan et conviction. L’école publique, gratuite, laïque, la possibilité pour tous.
Mais je n’avais pas compris que ma volonté et mon engagement ne suffiraient pas.
La planète est à l’agonie, la société est malade, les adultes en souffrance. Comment imaginer que les enfants échappent à cette réalité ? Comment penser une seconde que la casse du service publique soit la solution ?
Alors je vais ranger mon cartable… Parce que je suis véritablement usée et que je vois chaque jour l’écart se creuser entre ce que nous pouvons faire et ce que nous devrions faire.
J’en ai soupé des YAKAFOKON. »
(1) Pour la signification du jargon, écrire à l’éducation nationale.
Carte blanche à Audrey Vernon L'Humanité
100 000 mercis
ChroniqueArthur HayÇa fait bizarre de le dire, mais il faut bien le faire : j’arrête ma carrière de livreur à vélo à la fin du mois. Six ans que je pédale. D’après mes calculs cela représente plus de 100 000 km dans les rues de Bordeaux ! On commence à bien connaître la ville à ce niveau-là, et ceux qui roulent dessus aussi. Mon premier jour à Deliveroo, mon pneu de vélo acheté à 50 euros sur Leboncoin explose avant de recevoir ma première livraison, je ne savais pas comment le réparer. Comme beaucoup, j’avais pris ce job parce que je ne trouvais pas d’emploi ailleurs et c’était le temps de trouver autre chose. Plus de 2000 jours plus tard, j’ai eu le temps d’apprendre à changer mes chambres à air, mais aussi d’autres choses. Par exemple la coorganisation d’un mouvement de lutte qui aura dépassé les frontières, qui aura vu des centaines de livreurs lever fièrement la tête face à ceux qui les exploitent pendant des grèves mémorables. Ce serait trop long de faire un résumé de ces quelques années de syndicalisme au sein des plateformes d’exploitation que sont Deliveroo, Uber et consorts. Ce serait trop long de décrire les débuts avec Coopcycle, d’expliquer la réussite de ces bénévoles et livreurs engagés à montrer l’autre monde du travail possible. À la fin du mois, je quitte donc la coopérative Coursiers bordelais, montée avec l’envie de se battre contre nos anciens employeurs il y a quatre ans. Je suis le dernier cofondateur à partir. Nous réussissons donc le pari du début, créer une entreprise démocratique qui se transmet de livreurs à livreurs se formant entre eux, sans patron ni hiérarchie.
Il y a de l’espoir à avoir quand on voit partout dans le monde des livreurs qui s’organisent dans un contexte de nature peu propice au syndicalisme. La communauté de livreurs dépasse largement les frontières et la barrière de la langue. Chaque action, chaque mouvement de grève est l’occasion d’un soutien de camarades d’autres pays. En ce moment, ce sont des livreurs à Dubaï qui organisent un mouvement de grève. Le tout se fait dans un pays où une action de grève est légalement répréhensible. Bien sûr les victoires sont difficiles à obtenir, mais le message est clair : les travailleurs de plateformes ne se laisseront pas faire. Il y a de l’espoir.
Avant de partir, il me faut dire bravo à tous mes collègues qui ne baissent pas les bras, et un grand merci à tous ceux qui nous soutiennent depuis des années. On nous imaginait perdants d’avance, défaitiste ou résignés. Aujourd’hui, si le rapport de forces peut s’inverser en faveur des travailleurs, c’est grâce à la volonté extraordinaire de gens qui ont su montrer que, tant qu’ils seront là, le rêve de docilité numérique totale imaginé par quelques chefs d’entreprise de la Silicon Valley ne se réalisera pas. Nous ne serons jamais des bêtes de somme inexorablement condamnées à une vie de tâcherons au service du monde capitaliste qui nous méprise. C’est décidé, nous serons les travailleurs sans droits qui ont fait échouer l’ubérisation du travail.
la chronique d'arthur hayUbérisation du travail L'Humanité
Palestine. Le meurtre de Shireen Abu Akleh est un triple symbole
ChroniqueFrancis Wurtz« J’ai choisi cette voie pour être proche des gens », avait coutume de dire la journaliste emblématique d’Al-Jazeera, née il y a 51 ans à Jérusalem-Est, dans une famille chrétienne palestinienne et tuée de sang-froid, bien que clairement identifiée, d’une balle dans la tête par un soldat israélien. Non content d’avoir essayé de couvrir l’assassin en affirmant que Shireen Abu Akleh avait été « probablement » victime d’un tireur palestinien, le pouvoir israélien a fait intervenir la police contre le cortège funéraire, manquant de faire tomber le cercueil des mains des porteurs. « L’inhumanité d’Israël s’affiche en grand », avait réagi Hanane Achraoui, figure historique de l’OLP, traduisant le sentiment général. Ce lâche assassinat puis le comportement abject de la police au moment des obsèques ont suscité une légitime indignation de toute la communauté internationale.
Je voudrais m’arrêter, pour ma part, sur un troisième symbole que représente le meurtre de Shireen Abu Akleh : c’est, en effet, en couvrant une opération de l’armée israélienne dans le secteur de Jénine, au nord de la Cisjordanie, que cette « voix de la Palestine » s’est brutalement tue. Le nom de Jénine est gravé dans la mémoire de quiconque a suivi le martyre du peuple palestinien durant ces dernières décennies. Son camp de réfugiés palestiniens fut, il y a tout juste vingt ans, le théâtre d’un massacre particulièrement cruel de la part des troupes de l’occupant. L’opération « Rempart » dura plus de dix jours et se solda par la mort ou la disparition de centaines de Palestiniens, « dont une partie est enterrée sous les décombres des maisons effondrées », nota, à l’époque, un expert militaire dans le grand quotidien israélien « Haaretz ». Les destructions privèrent de toit des milliers d’autres réfugiés.
J’avais conduit, peu après les faits, sur les lieux une délégation de parlementaires européens de toutes tendances politiques – y compris un conservateur britannique très proche d’Israël – afin de rencontrer des témoins de l’assaut et de rendre dûment compte, au retour, à notre Assemblée, de ce que nous allions apprendre. Première délégation internationale à pouvoir pénétrer dans le camp depuis le massacre, nous fûmes littéralement pétrifiés d’horreur en découvrant un ancien quartier d’habitations transformé par les bulldozers israéliens en une immense dalle d’où ne dépassaient que des bouts de ferraille, puis entendant le récit factuel des exactions commises par les soldats, de la bouche du directeur de l’hôpital du camp. La mort de Shireen Abu Akleh rappelle à celles ou à ceux à qui la guerre en Europe aurait fait reléguer à l’arrière-plan l’occupation de la Palestine que, sur place, le combat se poursuit.
N.B. « Depuis l’an 2000 (…), 55 journalistes palestiniens ont été tués par les forces d’occupation israéliennes. Il s’agit d’une politique délibérée et systématique pour faire taire la presse palestinienne », rappelle le texte d’une pétition qui demande la création d’une commission d’enquête indépendante et internationale sur le cas de Shireen Abu Akleh ().
palestine L'Humanité
Une âpre bataille pour ouvrir l’espoir
ChroniquePatrick Le HyaricLes pleurnichards médiatiques, qui ont usé tant de salive et d’encre pour faire croire qu’ils se désolaient de la désunion des forces de gauche et écologistes, sèchent vite leurs larmes. Ils sont désormais vent debout et montrent les dents face à la coalition des gauches et des écologistes en vue des élections législatives, qu’ils présentent maintenant comme la catastrophe du siècle.
Les menaces de guerre nucléaire et le réchauffement climatique ne sont pas grand-chose pour eux, comparés à l’hypothèse d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale.
En vérité, ils savent que les dominations politiques et sociales, le mépris du monde du travail et de la culture, sont contestés par un mouvement populaire qui refuse les injonctions des milieux financiers, des croqueurs de dividendes, des exploiteurs du travail salarié et des profiteurs de guerre.
Dans les cercles dirigeants et dans les dîners mondains, dans une partie de la grande presse, propriété de quelques oligarques, on malaxe, on dissèque, on déchiffre et on chiffre les programmes des forces de gauche, on cherche les failles, les différences et les divergences. On divise. On demande aux militants et aux élus socialistes de ne pas quitter le bateau du social libéralisme qui prend l’eau de toute part. La nomination à Matignon d’une factotum-techno, présentée comme venant de la gauche vise à la fois à tenter de contrer la gauche à la veille des législatives tout en rassurant le grand patronat.
Tout ceci poursuit l’objectif d’accréditer que la seule politique possible est libérale et de démontrer que la gauche de transformation sociale et écologique ne peut pas gouverner. Qu’elle mènerait au chaos.
Quel chaos donc pour les neuf millions de personnes qui ne peuvent plus se nourrir convenablement, pour celles qui ne peuvent accéder à un logement correct et celles qui ne peuvent plus payer leur loyer ? De quel chaos s’agit-il pour les millions de nos concitoyens qui terminent le mois à l’euro près ?
Quel chaos pour l’artisan ou le paysan asphyxié par la banque ? Quel chaos pour celles et ceux qui ne « sont rien » pour le président de la République ? Quel chaos pour les travailleurs et les jeunes des quartiers populaires qui se lèvent tôt pour un salaire de misère quand leurs enfants subissent le contrôle au faciès, les discriminations à l’embauche, les suspicions et le racisme ?
Toutes et tous ont fait connaître leur pressante demande de changement à l’occasion du premier tour des élections présidentielles en octroyant plus de 11 millions de voix aux candidats de gauche et écologistes. D’autres, en s’abstenant, ont exprimé cette même aspiration.
Elles et ils sont la majorité. C’est bien ce qui inquiète les milieux dirigeants. Ils savent la puissance du désir d’unité populaire pour rechercher un chemin qui conduise à une vie meilleure, maintenant, dès le mois de juillet.
Ils savent qu’une victoire de la gauche et des écologistes est possible. On retrouve aujourd’hui l’ambiance politique créée par les partisans du vote « oui » lors de la campagne du référendum sur le traité constitutionnel européen. À l’époque, cela n’empêcha pas le « NON » de l’emporter.
Inacceptable pour ces « démocrates », qui ont créé les conditions de violer l’expression majoritaire de notre peuple comme dans d’autres pays européens, sans parler de ceux où il a été refusé de donner la parole aux citoyens par peur d’obtenir le même refus de leur diktat.
Ce vote manifestait déjà, de la part des classes populaires, un puissant rejet du système. Son viol a encore élargi les fractures. Depuis les mouvements sociaux et citoyens, comme celui des gilets jaunes ou des jeunes pour le climat, n’ont cessé de se déployer, contre les reculs de l’âge de la retraite, contre l’austérité et la vie chère, contre la dégradation et la privatisation des services publics, contre les lois de destruction du code du travail, pour défendre le climat et changer nos systèmes productifs, contre le racisme et l’antisémitisme et pour l’égalité femmes-hommes.
Si ces mouvements n’ont pas convergé en un même point au même moment, ils sont l’expression de ce qui travaille en profondeur la société. Ils se retrouvent dans le fort espoir qui marque la préparation de ces élections législatives après tant de déceptions, de frustrations et de mépris.
Une puissante demande de solutions progressiste aux crises et pour l’amélioration du sort des classes populaires s’est exprimée le 10 avril, lors du premier tour de l’élection présidentielle, sur fond de l’accélération des recompositions politiques.
Ce sont ces aspirations majoritaires que veulent contrer ensemble, le parti macroniste, la droite et l’extrême droite venue en renfort la semaine dernière, en actant que le président doit avoir sa majorité à l’Assemblée nationale. Bref, comme à chaque moment clef de l’histoire, le « cercle de la raison » capitaliste s’active.
Leurs ancêtres criaient déjà « plutôt Hitler que le Front populaire ». Aujourd’hui, ils les paraphrasent et clament que le Pen et Mélenchon seraient la même chose. Ce faisant, ils veulent peut-être faire rentrer en force l’extrême droite à l’Assemblée, pour renforcer les politiques réactionnaires.
Or, l’immense majorité de nos concitoyens ne veut pas de la retraite à 65 ans, ni d’un dégel factice du point d’indice des agents de la fonction publique en deçà de l’actuelle inflation, ni des travaux obligatoires en échange d’un maigre RSA ; pas plus que du saccage de l’école, de l’hôpital et de la sécurité sociale.
La majorité populaire veut des actions concrètes sur les « salaires, les prix et les profits », la modernisation et la démocratisation des services publics. L’idée même d’une appropriation nouvelle des moyens de production et bancaires pour une nouvelle cohérence sociale et environnementale est en débat.
Vivre mieux exige des processus de rupture avec la domination capitaliste sur le travail et la création, la vie des individus, des animaux et la nature. Voilà pourquoi la bataille est si âpre. La conjonction d’une mobilisation électorale et d’une mobilisation sociale peut créer les conditions des changements tant attendus et pour les rendre durables. C’est possible maintenant.
Législatives 2022 L'Humanité
Retraite à 60 ans : les financements à portée de main
ActuSolidarité Désirée par deux tiers des Français, la réforme progressiste inscrite dans le programme de la Nupes peut être financée en réaffirmant les principes fondateurs du régime général et en élargissant les sources de recettes aux revenus qui ne cotisent pas.
Stéphane Guérard« I l n’y a pas d’alternative », aimait à affirmer Margaret Thatcher à chaque occasion d’imposer une mesure ultralibérale. Quarante ans après, Élisabeth Borne entonne à son tour la rengaine au moment d’établir ses grandes réformes à venir. À commencer par la mère de toutes : la retraite. « Annoncer aux Français qu’ils vont travailler moins, brandir la retraite à 60 ans, c’est leur mentir ! assène la première ministre dans le Journal du dimanche. (…) Les promesses façon “demain, on rase gratis”, les Français n’y croient pas. Moi, je ne leur mentirai pas ! » À lire la première ministre, la seule voie possible pour notre modèle social réside dans l’appauvrissement de ses garanties, avec le recul de l’âge légal de départ de 62 ans à 65 ans : « Si on veut préserver le système de retraite par répartition, auquel nos concitoyens sont attachés, il faudra progressivement travailler un peu plus longtemps. »
Fermez le ban ? Pas tout à fait. Élisabeth Borne se trompe doublement. La candidate En marche a éprouvé rudement sa première erreur lors de sa visite, dimanche, dans la circonscription normande qu’elle convoite. Le retour à 60 ans, les Français y croient : 71 % d’entre eux le demandent (sondage Ifop pour le JDD en février). Excepté chez les déjà retraités, donc plus concernés, et ceux au-dessus de tout ça – les catégories aisées –, la réforme est plébiscitée. L’autre erreur de Borne est d’affirmer que rien d’autre que sa réforme régressive n’est possible. « La retraite à 60 ans est un choix politique ; il suppose de s’en donner les moyens financiers », résume le député PCF Pierre Dharréville (lire page 23).
La Nupes a pris à son compte les 60 ans en l’inscrivant dans son programme pour les législatives : « Restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour toutes et tous, après quarante annuités de cotisation, avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles. » L’alliance des gauches donne ses pistes de financement pour mettre en pratique ce choix de société. Avant elle, la CGT avait étayé les ressources à dégager pour que cette réforme à 80 milliards (Institut Montaigne) ou 100 milliards d’euros (soit + 4 % de PIB, selon le Conseil d’orientation des retraites, COR) voie le jour.
Retour à un système fondé sur la cotisation
Revenir aux fondamentaux du régime général des retraites, telle est la première mesure financièrement efficace. Historiquement, ce système est bâti sur un pacte intergénérationnel faisant bénéficier les aînés des richesses créées par le travail des actifs. À leur tour et le moment venu, ces derniers bénéficieront de cette solidarité. Les revenus tirés du travail sont donc la clé de voûte du dispositif. Après avoir réaffirmé ce principe, Pierre-Yves Chanu, représentant CGT au COR, a fait ses comptes et les a présentés lors des dernières Rencontres d’Options (1) organisées par l’Ugict-CGT. « Le retour au plein-emploi (autour de 4,5 % de taux de chômage, objectif partagé par le gouvernement – NDLR) dégagerait près de 10 milliards d’euros. Une augmentation des salaires de 3,5 %, 6,5 milliards d’euros. L’augmentation d’un point d’indice de la fonction publique, 6 milliards. L’intégration des primes dans la fonction publique, 6 milliards. L’égalité salariale femmes-hommes, 5,5 milliards . (…) L’instauration d’un “malus” sur les emplois précaires pourrait rapporter 10 milliards. »
La Nupes, quant à elle, propose en plus une augmentation de 0,25 point par an du taux de cotisation vieillesse, ainsi qu’une surcotisation sur les hauts salaires. Toutes ces nouvelles ressources seraient facilitées « si la croissance augmente ou si la part des salaires dans la valeur ajoutée augmente. Mais si ce n’est pas le cas et si le rapport de forces n’est pas assez favorable, il se peut que ces ressources attendues soient moindres », prévient l’économiste Michaël Zemmour.
La fin du hold-up des exonérations
À l’image de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades), qui vient de récupérer 136 milliards d’euros de dettes publiques contractées par l’État durant la crise du Covid (92 milliards de déficit anticipé à la suite du Covid, plus 13 milliards de reprise de dette des hôpitaux s’ajoutent aux 31 milliards de déficit cumulé à fin 2019), l’État a depuis trente ans pris l’habitude de faire porter la douloureuse de ses choix libéraux sur la protection sociale. « Le déficit actuel est dû à un définancement », résume Michaël Zemmour, qui assure a contrario qu’une augmentation de 0,1 % par an des cotisations patronales et salariales suffirait à enrailler la diminution des pensions actuelle. Ainsi, 9 % des entreprises privées échappent à l’assiette de cotisations. Chaque prime créée par Macron et ses prédécesseurs alourdit la facture. Toutes ces ristournes, les « baisses des charges » en langage patronal, engendrent 75 milliards d’euros de pertes de recette (20 milliards par an rien que pour le CICE de Hollande, transformé en baisse des cotisations par Macron). Le fonds de solidarité financé par la CSG en compense 18 milliards ; plus de 40 milliards pour une partie de la TVA, qui aurait pu être fléchée vers d’autres besoins dans le budget de l’État.
Faire contribuer les revenus du capital
Reste à mettre à contribution les revenus participant peu ou pas à la solidarité. Dans son programme, la Nupes compte « maintenir l’équilibre des retraites en soumettant à cotisations patronales les dividendes, participations, épargne salariale, rachats d’actions, heures supplémentaires, en augmentant de 0,25 point par an le taux de cotisation vieillesse et en créant une surcotisation sur les hauts salaires ». La CGT milite, elle, depuis longtemps pour une « contribution sociale sur les dividendes » comme un moyen de récupérer « une partie de la richesse produite par les salariés grâce à leur travail ». Soit 20 milliards pour la protection sociale. À cela s’ajouterait, par exemple, un rapatriement de l’épargne salariale (9,2 milliards d’euros de cotisations individuelles et 5,5 milliards d’euros de cotisations collectives), dont le développement a été favorisé en parallèle des réformes affaiblissant le régime par répartition.
Agirc-Arrco Les retraites complémentaires peuvent suivre
Impossible d’imaginer une réforme de la retraite à 60 ans du régime général sans y inclure les retraites complémentaires. L’Agirc et l’Arrco représentent entre 45 et 56 % de la retraite des cadres et 26 % de celle des non-cadres. Et ces régimes au fonctionnement différent – paritarisme et système à points – ont servi dans le passé d’étapes tests, avant d’imposer des régressions au régime général. Dès lors, comment faire pour appliquer l’avancée d’âge ? « On imagine mal les cinq organisations syndicales et les trois patronales aller contre un retour à 60 ans si la réforme est appliquée au régime général. Il y aura un rapport de forces à imposer », pose en préalable Sandrine Mourey, de la CGT. « Financièrement, il n’y a pas péril, avec 69 milliards d’euros de réserve et 2 milliards d’excédents (du fait de l’accord de juillet 2021, non signé par la CGT et FO, imposant une décote de 10 % pour ceux partant à 62 ans – NDLR). Enfin, des financements supplémentaires sont à trouver dans la fin des exonérations de cotisations, dans l’égalité salariale femmes-hommes et la taxation du capital… »
réforme des retraitesRetraite à 60 ansNupescgt Le Figaro
Multiculturalisme, décolonialisme, racisme structurel: ces querelles que réveille la nomination de Pap Ndiaye
Alexandre DevecchioANALYSE - Si la nomination de cet universitaire, spécialiste de la question des minorités, divise la classe politique, elle suscite également un vif débat au sein du monde intellectuel.
Pierre-André Taguieff avoue avoir été traversé par «un moment de stupeur». Alain Finkielkraut ne cache pas non plus que sa surprise fut grande à l’annonce du nom de Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation nationale. Si la nomination de cet universitaire, spécialiste de la question des minorités, divise la classe politique, elle suscite également un vif débat au sein du monde intellectuel. Les défenseurs de l’école laïque et républicaine voient dans cette nomination, et dans l’éviction de Jean-Michel Blanquer, un camouflet. Ils redoutent que Pap Ndiaye fasse entrer la pensée décoloniale à l’Éducation nationale. Les partisans du multiculturalisme espèrent, tout au contraire, que le nouveau ministre, qui revendique son engagement antiraciste, fera évoluer un modèle universaliste qu’ils jugent obsolète et hypocrite.
À lire aussiXavier-Laurent Salvador: «Pourquoi la nomination de Pap Ndiaye à l’Éducation nationale marque un tournant idéologique»
Dans le premier camp, Alain Finkielkraut, s’il veut éviter les procès d’intention, fait part de son inquiétude: «Pap Ndiaye ne s’est jamais exprimé sur l’effondrement de la connaissance, la crise de la transmission. Il ne s’est exprimé que pour demander plus de diversité, regrette-t-il. Je ne pense pas qu’il veuille aujourd’hui continuer dans la voie tracée par son prédécesseur qui dressait une critique sans concession de l’indigénisme et de l’islamo-gauchisme. Tous ceux qui partagent cette idéologie, à commencer par Mélenchon, se sont bruyamment réjouis de sa nomination», constate le philosophe. Et l’auteur de La Défaite de la pensée de rappeler que Pap Ndiaye est un partisan déclaré de la discrimination positive. «Pour moi, c’est le contraire de l’égalité des chances, analyse-t-il. La discrimination positive se fera au détriment de l’excellence, mais aussi au détriment des meilleurs élèves issus des quartiers défavorisés. Péguy, fils d’une rempailleuse de chaises, Camus, fils d’une femme de ménage illettrée, n’auraient eu aucune chance de devenir ce qu’ils sont devenus dans l’école actuelle. Il leur fallait des maîtres à l’ancienne. Ce sont ces maîtres-là qu’il faudrait former, et rien n’indique que ce soit l’orientation de Pap Ndiaye.» L’historien Pierre-André Taguieff, directeur de recherche honoraire au CNRS, et l’universitaire et président de l’Observatoire du décolonialisme, Xavier-Laurent Salvador, voient dans cette nomination une légitimation par le pouvoir macronien des théories décoloniales et multiculturalistes.
Le travail qu’il a effectué sur les minorités en France est fondateur, car il a permis de mettre la loupe sur la question raciale. Il a posé une pierre à un endroit où il y avait tout de même pas mal de déni
Si la militante antiraciste Rokhaya Diallo partage ce point de vue, c’est pour s’en féliciter. «Le travail qu’il a effectué sur les minorités en France est fondateur, car il a permis de mettre la loupe sur la question raciale. Il a posé une pierre à un endroit où il y avait tout de même pas mal de déni», analyse-t-elle, avant de préciser «des nuances» entre son propre travail et celui de Pap Ndiaye: «Contrairement à moi, il considère qu’il n’y a pas de racisme d’État. Il a toujours à cœur de faire preuve de consensus, alors que je revendique une approche plus radicale.» Pascal Blanchard, qui a contribué à l’importation des études postcoloniale en France, a été l’un des premiers à saluer la nomination de Pap Ndiaye au micro de France Inter. Contacté par Le Figaro, il voit dans les critiques visant le nouveau ministre «des attaques odieuses, racistes et caricaturales». L’historien Benjamin Stora, spécialiste de la mémoire de la guerre d’Algérie et prédécesseur de Pap Ndiaye à la présidence de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, avoue avoir été surpris en découvrant récemment certaines déclarations du nouveau ministre de l’Éducation nationale: «Ces propos flirtant avec l’indigénisme ne sont pas compatibles avec l’éloge de la République qui a été le sien durant la passation de pouvoirs. Il va devoir choisir…»
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Au cœur de la controverse entourant Pap Ndiaye se trouve la question du «décolonialisme» ou du «post-colonialisme». Influencé par le multiculturalisme américain et en particulier par les études de «race» et de «genre» en vogue sur les campus américains depuis les années 1970, ce courant de pensée, dont Pap Ndiaye est réputé proche, dresse un parallèle entre colonisés d’hier et immigrés d’aujourd’hui. Selon les décoloniaux, les personnes originaires des pays anciennement colonisés continueraient à être victimes d’un «racisme structurel» ou «systémique», car les sociétés occidentales «post-coloniales» seraient toujours imprégnées par la «culture coloniale» et reproduiraient certaines pratiques issues de la colonisation. Pour les décoloniaux, davantage que la «fracture sociale», c’est la «domination postcoloniale des Blancs» qui expliquerait la marginalisation des enfants de l’immigration. Les adversaires des thèses décoloniales y voient une manière d’imposer une culture de la repentance à la République française. Et pointent le danger de fonder le combat antiraciste sur l’exaltation des appartenances ethniques, religieuses ou de genre, ainsi que le manichéisme d’un système de pensée dans lequel le «mâleblanc occidental» est enfermé à jamais dans un statut d’oppresseur tandis que les minorités sont pour toujours des victimes.
Une certaine ambiguïté
Pap Ndiaye peut-il être véritablement rattaché à la mouvance décoloniale et peut-il faire entrer ce courant, déjà omniprésent à l’université, à l’école? Si le nouveau ministre se démarque des positions décoloniales les plus agressives, il ne cesse de cultiver une certaine ambiguïté. En 2008, son essai phare, La Condition noire (Calmann-Lévy), dresse un parallèle entre la condition des Noirs en France et celle des Noirs américains. Une analogie d’autant plus contestable que Pap Ndiaye est spécialiste de l’histoire américaine et sait que celle-ci, en particulier sur les questions raciales et d’esclavage, est très différente de l’histoire de France. S’il dément l’idée d’un «racisme d’État», ce compagnon de route du Conseil représentatif des associations noires (Cran) affirme qu’«il existe bien un racisme structurel en France». Il n’est pas choqué par la comparaison entre l’affaire George Floyd aux États-Unis et l’affaire Adama Traoré et dénonce «le déni des violences policières». S’il préfère ne pas employer le concept de «privilège blanc», il participe avec des militants indigénistes à des réunions interdites aux Blancs. Il est aussi, en janvier 2021, le coauteur d’un rapport condamnant le manque de diversité ethnique à l’Opéra de Paris, dans lequel on peut lire: «Le ballet classique s’est construit autour d’actes blancs, de danseuses et de danseurs aux corps blancs ou blanchis. S’est ainsi imposée l’idée que le blanc serait le neutre, voire l’universel.» En pleine polémique sur l’emprise du wokisme et de l’islamo-gauchisme à l’université, il estime que «la vraie violence est bien du côté des groupes paramilitaires fascisants (sic) et non de celui du woke »…
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Si, depuis la nomination du ministre, une partie de la majorité réfute l’idée selon laquelle Pap Ndiaye prendrait part à la mouvance décoloniale, Pierre-André Taguieff considère que l’intellectuel adhère bien aux deux dogmes centraux du décolonialisme: le premier «est que l’Occident serait coupable de tous les malheurs de l’humanité à travers l’esclavage, le colonialisme et le nationalisme». Le second est qu’«il faut prendre au sérieux la notion de race, la redéfinir et analyser la réalité sociale à travers son prisme pour déconstruire le “privilège blanc” qui constitue le cœur du “racisme systémique”. C’est d’ailleurs pour cela que Ndiaye était opposé à l’élimination du mot race de la constitution.» Le chercheur au CNRS souligne l’habileté de Pap Ndiaye, «extrémiste à visage modéré» qui ne cache pas ses idées, mais «sait les habiller d’un gant de velours pour éviter de se faire démasquer». Le paradoxe de Pap Ndiaye est que tout son parcours semble contredire son idéologie, prouver à la fois que le racisme systémique n’existe pas en France et que le modèle d’intégration républicain fonctionne bien. Reconnaissant lui-même n’avoir jamais souffert d’aucune discrimination, ce bon élève, enfant de la classe moyenne, est un pur produit de la méritocratie, connaissant une véritable ascension sociale grâce à l’école et aux diplômes: après son intégration en classe préparatoire littéraire au lycée Henry-IV, il entre à l’École normale supérieure, et est reçu à l’agrégation d’histoire. Longtemps, Pap Ndiaye n’attache aucune importance à sa couleur de peau: sa thèse, très éloignée des «black studies», porte sur la firme DuPont de Nemours, géant historique de l’industrie chimique américaine.
Ce n’est qu’après son voyage aux États-Unis, dans les années 1990, qu’il opère un tournant idéologique. S’agit-il d’un véritable processus de reconstruction sous influence américaine, ou d’un simple repositionnement tactique lui permettant d’apparaître dans la lumière? Gilles Clavreul, cofondateur du Printemps républicain, plaide pour la seconde option, voyant dans Pap Ndiaye moins un authentique idéologue qu’un «démocrate américain» surfant sur des concepts à la mode. «Ceux “en pour” et “en contre” qui pensent qu’il va faire du “woke” seront déçus», prédit-il. Reste la question du message adressé par Emmanuel Macron à travers cette nomination. Faut-il y voir un calcul politique destiné à séduire l’électorat de La France insoumise? S’agit-il d’un retour du Macron de 2017 proclamant durant sa première campagne électorale qu’«il n’y a pas de culture française» ? Cette nomination, doublée de la mise à l’écart de Jean-Michel Blanquer, mais aussi de la quasi-absence de tenants de la ligne républicaine dans la distribution des investitures législatives, apparaît comme la défaite posthume de Laurent Bouvet. L’intellectuel qui a consacré une grande partie de son œuvre à la critique de l’importation depuis les États-Unis des notions identitaires avait consacré les dernières années de sa vie à tenter de convertir le président de la République, et sa majorité, aux idéaux laïques et républicains. Avec la nomination de Pap Ndiaye Rue de Grenelle, ce deuxième quinquennat emprunte un tout autre chemin.
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Près d'un mois après sa réélection, Emmanuel Macron a nommé les 27 membres de son nouveau gouvernement. Le premier Conseil des ministres se tiendra lundi à l'Élysée.
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Chargée de l'Égalite femmes-hommes sous Édouard Philippe puis de la Citoyenneté auprès de Jean Castex, l'élue francilienne n'a pas été reconduite dans le gouvernement d'Élisabeth Borne.
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Pressenti à un haut poste, le ministre sortant de l'Agriculture et de l'Alimentation n'est pas reconduit au gouvernement. Il évoque une «décision personnelle».
L'Humanité
L’invité politique du lundi. Olivier Faure : « Plaider l’union n’est pas une nouveauté pour moi »
EntretienChaque semaine, l’Humanité ouvre ses colonnes à un responsable politique de l’un des partis qui composent la Nupes. Aujourd’hui, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, clarifie la position de sa formation vis-à-vis du social-libéralisme.
Naïm SakhiRelégué au second plan durant la campagne d’Anne Hidalgo, Olivier Faure a réussi à imposer un accord avec la France insoumise, provoquant la colère d’anciens cadres du Parti socialiste. Le premier secrétaire du PS estime par ailleurs que Jean-Luc Mélenchon n’a aucun intérêt à « caporaliser » ses partenaires de la Nupes, et refuse de voir les autres formations de la gauche comme des « concurrents irréductibles ».
La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) vient de s’accorder sur un programme dont nombre de mesures vont plus loin dans la transformation sociale que ce que vous défendiez jusque-là. Est-ce le signe d’un changement de fond au PS ?
Sur la hausse du Smic, nous proposions une augmentation de 15 %, soit 1 490 euros. Nous étions donc sur des bases communes. Il est temps de reconnaître à sa juste valeur le travail, notamment celui des femmes, premières victimes des bas salaires. Nous avons ajouté la nécessité d’une conférence générale sur les salaires, les conditions de travail et l’égalité femmes-hommes. Sur la retraite, nous partageons le refus de passer l’âge légal à 65 ans. C’est-à-dire 70 ans pour le taux plein automatique pour les carrières incomplètes.
Cette régression annoncée est basée sur un mensonge : le Conseil d’orientation des retraites considère que le système actuel est financé à l’horizon prévisible des soixante-dix prochaines années. Revenir à 60 ans, à commencer par les carrières longues et les métiers pénibles, augmenter le minimum contributif afin que les retraités ne tombent pas dans la pauvreté, c’est la justice sociale. Depuis cinq ans, Macron n’a cessé de s’en prendre aux retraités, il avait commencé par augmenter leur CSG, il veut maintenant leur faire régler la facture Covid, qu’il ne veut pas présenter aux super riches et aux multinationales.
L'invité politique du lundi. Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »Quelle place entend occuper le PS dans cette union qui n’a pas été possible pendant si longtemps ?
Plaider l’union n’est pas une nouveauté pour moi. Pour la présidentielle, j’avais proposé un contrat de coalition. L’union a été rejetée par toutes les forces de gauche lors de la présidentielle. Avec la tripartition du paysage politique, la donne a changé et pousse la gauche à s’unir dès le premier tour. Les résultats du 10 avril ont accéléré la nécessité d’une entente. Pour autant, ces résultats ne traduisent pas une volonté des électeurs de voir les insoumis imposer une hégémonie. Jean-Luc Mélenchon n’a d’ailleurs aucun intérêt à nous caporaliser. Pour les communistes, les Verts et les socialistes, l’enjeu n’est pas de devenir insoumis, nous ferions ensemble le même score actuel que la FI aujourd’hui. Notre tâche est d’aller chercher les Français pour dépasser les 32 % dont la gauche est créditée. Cela suppose que chacun conserve ses spécificités, tout en refusant de considérer que nous sommes des concurrents irréductibles. D’ailleurs, durant les négociations, l’écoute a été réciproque et nous avons pu avancer, même sur des sujets sensibles comme l’Europe.
Législatives. Avec son programme, la Nupes défie Emmanuel MacronAu point de plaider vous aussi pour la désobéissance aux traités européens ?
La désobéissance, pour les socialistes, ne peut pas être posée comme un principe général, cela reviendrait à une Europe à la carte. En revanche, déroger transitoirement à certaines règles pour les faire évoluer, c’est une possibilité dont ne se privent pas nos voisins. Du côté du pouvoir actuel, il faut cesser une trop grande hypocrisie : Emmanuel Macron lui-même appelle à renégocier les traités. La France n’a jamais respecté le pacte de stabilité né il y a déjà trente ans ! Sur les prix de l’énergie, les gouvernements socialistes d’Espagne et du Portugal ont obtenu des dérogations. Sur le renouvellement des concessions des barrages hydroélectriques, la France n’a jamais obtempéré aux demandes européennes, pour préserver son service public. Nous voulons que l’Union européenne soit celle du Green Deal, plutôt que celle du néolibéralisme, avec de nouveaux traités. Notre devoir est de mettre la pression. Chaque année perdue est une catastrophe pour le climat. La servitude à la société de marché détruit les humains et la planète.
Notre tâche est d’aller chercher les Français pour dépasser les 32 % dont la gauche est créditée. »
Comment envisagez-vous l’avenir de la social-démocratie en France ?
Les socialistes français ont souffert de la confusion entretenue par Macron avec la complicité d’une poignée d’opportunistes en mal de reconnaissance ou d’autres qui, par conviction, ont fait leur outing libéral. Mais la social-démocratie n’a jamais été la réduction des droits des salariés ou la préférence donnée aux premiers de cordée du CAC 40. Le social-libéralisme n’est qu’une des variantes de la droite, l’indifférence sociale avec un mince filet de sécurité pour se donner bonne conscience. Notre vocation est tout autre : celle d’une gauche de transformation qui prend en compte les limites planétaires, l’accès aux éléments essentiels à la vie (santé, éducation, logement, énergie…) et qui change notre modèle économique, social et démocratique.
Pourtant, d’anciens dirigeants du PS ont eu des mots durs sur cette nouvelle alliance. La rupture est-elle consommée ?
J’entends les éléphants qui présentent cet accord comme une « reddition » du PS pour mieux reprendre la thèse de Manuel Valls sur les « gauches irréconciliables ». Je ne partage pas leur préférence pour la défaite. Ils le savent bien, la division de la gauche revient à offrir la victoire sur un plateau à Emmanuel Macron.
Que dites-vous aux socialistes dissidents qui, autour de Carole Delga, se présentent en dehors de la Nupes ?
Je ne comprends pas le sens de leur démarche. Tout est flou sur leur projet, comme sur la suite… À qui se rattacheront-ils en cas d’élection ? À la Nupes ? Dans ce cas, pourquoi la combattre ? À la Macronie ? Dans ce cas, il faut l’assumer dès maintenant car la démocratie exige la clarté. Enfin, s’il s’agit de jouer la division en espérant marquer des points pour le prochain congrès du PS, c’est la poursuite d’attitudes qui nous ont conduits à notre propre ruine. Personne ne devrait jouer avec les attentes des Français. Nous n’avons plus le loisir de les décevoir. Le moment est venu de réveiller l’espoir.
Vidéo A voté ! Jusqu’aux élections législatives, le service politique de l’Humanité décortique un fait de campagne électorale. Cette semaine : Les députés LaREM sont-ils des playmobils ?
l'invité du lundiNupesolivier faureparti socialiste L'Humanité
Législatives. Les désaccords renvoyés à l’Assemblée
ActuSur 5 % du programme, les partis de la Nupes n’ont pas réussi à s’entendre. Des points de divergence sur lesquels les députés auront la main.
Julia HamlaouiJugées par certains « irréconciliables », les principales formations de gauche ont tout de même réussi à concocter ensemble 650 mesures. Pour autant, pas question pour la FI, le PCF, le PS ou EELV de mettre la poussière sous le tapis. « Nous savions très bien, après un si long moment d’absence de débat, que nous ne pourrions pas nous accorder en tous points », a reconnu jeudi Jean-Luc Mélenchon. De ce fait le « programme partagé » de la Nupes compte, « sur 650, 33 sujets en nuances, c’est-à-dire 5 % du total. Comment seront-ils arbitrés ? Par le Parlement », détaille le candidat à Matignon. Alors que « le mandat de parlementaire a été abaissé par LaREM, qui a transformé (les députés) en godillots », le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, s’est réjoui « que l’Assemblée demain retrouve un rôle de conduite des débats ».
Parmi les points de divergence qui apparaissent dans le programme, certains ont été mis en lumière par la présidentielle et ses multiples candidatures. « Nous sommes d’accord sur l’essentiel, notamment le pouvoir d’achat ou la retraite, néanmoins nous avons des nuances et le nucléaire en fait partie », résume le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sur cette question, il s’agit de « planifier le passage à 100 % d’énergies renouvelables et la sortie du nucléaire », indique le programme, qui précise que le PCF « proposera une trajectoire qui combine les énergies renouvelables à l’énergie nucléaire ». Et Jean-Luc Mélenchon a remis sur la table, de son côté, l’idée d’un référendum pour trancher si nécessaire.
Législatives. Avec son programme, la Nupes défie Emmanuel MacronL’insoumis assure également avoir fait des concessions. « Tout le monde sait que je suis pour la sortie de l’Otan, mais ce n’est pas ce qui est dans le programme », prend-il comme exemple, assurant qu’il s’en « voudrai(t) de faire un coup de force parce que cela empêcherait l’union et (que) ce serait un cadeau considérable de tout démanteler sur ce sujet ». Le rapport à l’Union européenne a aussi été l’un des enjeux. « Dans le projet figure ce qui fait le socle commun : la volonté de rester dans l’Union européenne et celle aussi de faire évoluer ses règles », affirme le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Ce qui se traduit par « la désobéissance pour les uns, et la dérogation transitoire pour les autres ».
Programmons la victoire populaireQuelques variantes sont aussi répertoriées sur les questions économiques et sociales. Par exemple, le PS et EELV « ne soutiendront pas le droit de veto suspensif des comités d’entreprise sur les plans de licenciements », tandis que le PCF propose « d’intégrer les années d’études dans le calcul des annuités » pour la retraite à 60 ans.
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Nouveau gouvernement : les ministres battus aux législatives devront démissionner
Arthur BerdahINFO LE FIGARO - L'Élysée maintient la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Quinze ministres sont concernés, dont la première d'entre eux Élisabeth Borne.
Ils vont devoir transformer l'essai. Sur les 28 membres que compte au total le nouveau gouvernement, quinze ministres sont candidats aux élections législatives des 12 et 19 juin prochains. À commencer par la première d'entre eux, Élisabeth Borne, qui se présente dans la 6ème circonscription du Calvados. Bien que la situation soit nettement différente de celle de 2017 - ils n'étaient que six concernés -, l'Élysée a décidé de maintenir la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Ainsi, selon nos informations, tous ceux qui seraient battus dans trois semaines devront démissionner. Outre la chef du gouvernement, seul Clément Beaune (Europe) se présente lui aussi pour la première fois de sa jeune carrière, dans la 7ème circonscription de Paris.
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Quant aux autres, ils briguent tous leur propre réélection, ou reviennent dans un fief qu'ils ont déjà remporté par le passé : Gérald Darmanin (Intérieur) dans la 10ème du Nord ; Amélie de Montchalin (Planification écologique) dans la 6ème de l'Essonne ; Brigitte Bourguignon (Santé) dans la 6ème du Pas-de-Calais ; Olivier Dussopt (Travail) dans la 2ème de l'Ardèche ; Damien Abad (Solidarités) dans la 5ème de l'Ain ; Marc Fesneau (Agriculture) dans la 1ère du Loir-et-Cher ; Stanislas Guerini (Transformation publique) dans la 3ème de Paris ; Yaël Braun-Pivet (Outre-mer) dans la 5ème des Yvelines ; Olivier Véran (Relations avec le Parlement) dans la 1ère de l'Isère ; Gabriel Attal (Comptes publics) dans la 10ème des Hauts-de-Seine ; Olivia Grégoire (porte-parole) dans la 12ème de Paris ; et Justine Bénin (Mer) dans la 2ème de Guadeloupe.
Quels que soient les résultats électoraux de chacun, Emmanuel Macron a de toute façon prévu de procéder à quelques ajustements d'ici l'été. Le chef de l'État aimerait en effet, selon la physionomie future de l'Assemblée nationale, essayer de prolonger le dépassement et l'élargissement entamés il y a cinq ans, en allant convaincre d'autres membres des Républicains ou du Parti socialiste de le rejoindre. Si tant est qu'il n'y arrive pas, le président de la République entend alors puiser dans les effectifs des partis qui composent la confédération «Ensemble!» qui le soutient : son parti La République en marche, le MoDem de François Bayrou, et le mouvement Horizons d'Édouard Philippe. Plusieurs portefeuilles stratégiques, tels que le Logement, les Transports ou le Numérique ont ainsi été laissés vacants pour l'instant.
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L'élue socialiste confirme vouloir organiser à la rentrée des «états généraux de la gauche» pour «refonder la promesse républicaine par un projet de société juste et durable».
La rupture entre Les Républicains et Damien Abad est actée
Christian Jacob a demandé au président du groupe LR à l'Assemblée nationale de partir. Ce dernier annonce sa mise en retrait du mouvement politique.
L'Humanité
L’État laisse Vallourec fermer le site de Saint-Saulve
ActuL’industriel accélère sa stratégie de délocalisation vers le Brésil et l’Asie, envisage de supprimer 2 900 postes en Europe, dont 320 en France, et ferme une usine dans le Nord. Syndicats et élus locaux appellent le gouvernement à « intervenir ».
Clotilde MathieuÀ peine arrivé, Philippe Guillemot, le PDG de Vallourec, à la tête du groupe depuis trois mois, applique à la lettre et en vitesse accélérée la règle à calcul fixée par les actionnaires majoritaires (38 %), les fonds d’investissement américains Apollo et SVP Global. « Ce même fonds a pompé Ascometal, dans les aciers spéciaux sans rien y injecter, laissant le groupe en grande difficulté, comme d’autres proies en France », rappelle la CGT. Lors de la présentation des comptes du groupe, au premier trimestre, le champion des tubes en acier sans soudure pour le secteur pétrolier et gazier a annoncé, mercredi soir, la suppression dans le monde de 2 900 emplois, la plupart en Allemagne (2 400), 70 en Écosse et 320 en France, dont 65 au siège de Meudon (Hauts-de-Seine), 100 à Aulnoye-Aymeries (Nord), 60 au centre de services de Valenciennes (Nord), mais aussi 104 dans son usine de Saint-Saulve (Nord), qui devra fermer. La poursuite de la délocalisation de la production vers le Brésil et l’Asie est, pour le cost killer, « une étape nécessaire, pour ne pas dire vitale », afin de « permettre au groupe d’être profitable quelles que soient les conditions de marché ».
Dans les usines du groupe, malgré le dégoût, la colère, la riposte se prépare, avec l’objectif de « faire le maximum » pour le faire « revenir sur sa décision ». À Saint-Saulve, beaucoup de salariés sont des quinquagénaires, explique le délégué syndical CFDT de l’usine, Michaël Tison. « À 50 ans, dans l’industrie, vous n’êtes plus valable », résume-t-il. Et les propositions de « retraite, préretraite et reclassement interne » de la direction pour seulement « un tiers des suppressions d’emplois en France » n’offrent aucune véritable perspective. L’inquiétude est palpable. « C’est pour cela qu’ils ne veulent pas et qu’ils ne peuvent pas accepter la fermeture », explique le député communiste de la circonscription, Fabien Roussel, présent sur le site ce jeudi matin. « Sinon, poursuit-il, cela veut dire deux ans de cellule de reclassement, deux ans de chômage et ensuite le RSA. » Après six plans de suppressions d’emplois, les 104 ouvriers sont échaudés. En 2014, ils étaient encore 1 400 à travailler dans la tuberie. Une saignée qui illustre la politique industrielle conduite par le président de la République. Dans le dossier Vallourec, Emmanuel Macron a été aux premières loges : en 2016, avec la fermeture de Déville-lès-Rouen, lorsqu’il œuvrait comme ministre de l’Économie, puis en 2018 et encore en 2020, après avoir conquis l’Élysée.
Un pognon de dingue
Certes, pour socialiser les pertes, l’État, au travers de la BPI, était monté au capital du groupe mais, très vite, sans volonté politique, le marché a repris ses droits. Le bras armé financier de la France ne possède plus désormais que 2 % du capital. Le groupe a également pu profiter d’une montagne d’argent public. La CGT dénombre près d’un milliard d’euros d’opérations de recapitalisation et de crédits d’impôt de toutes sortes, auxquels il faut ajouter un prêt garanti par l’État d’un montant de 262 millions d’euros. Un pognon de dingue, sans aucune condition. « Vallourec a eu de l’argent public pour faire des investissements au Brésil ou en Chine, ils vont là-bas construire des usines, et c’est la France qui trinque », se désole le syndicaliste de la CFDT.
Malgré les appels des syndicats au gouvernement, ce jeudi matin, aucun conseiller de Bercy ou de Matignon n’a pris la peine de leur répondre. La première ministre, tout juste entrée en fonction, n’a pas non plus pris le temps de réagir. Seul un communiqué du ministère de l’Économie appelant Vallourec à « minimiser (…) les conséquences du plan sur les activités françaises » a été publié. « Le gouvernement nous parle tous les jours d’industrie, de réindustrialisation, mais que fait-il pour empêcher cette délocalisation, pour maintenir ces savoir-faire, cet outil industriel dans notre pays ? La première chose à faire, c’est d’empêcher cette nouvelle délocalisation ! » lance à l’intention de la première ministre le candidat de la 20e circonscription du Nord, investi par la Nupes.
Car, insiste-t-il, « préserver ces outils industriels, ces savoir-faire », c’est aussi garder « notre capacité à produire ici, ce dont nous avons besoin, demain, pour faire des éoliennes, par exemple ». D’autant que, comme le rappelle la CGT dans son communiqué, « Vallourec n’est pas en difficulté. (…) Le groupe a même redressé ses résultats financiers. C’est donc un renforcement du groupe qu’on serait en droit de demander ». Outre le plan annoncé, les organisations syndicales craignent à terme une menace plus importante. « Nos usines dépendent de l’activité allemande, et je ne suis pas sûr que se faire livrer des tubes en bateau depuis le Brésil soit vraiment mieux. J’ai de gros doutes en termes écologiques et économiques, quand on voit le prix du transport », explique par exemple Michaël Tison.
vallourecsuppression d'emploisDélocalisationsFabien Roussel L'Humanité
Abdel Yousfi, la voix des ouvriers à l’Assemblée
Un jour avecMétallurgiste, la tête de liste Nupes dans la 11 e circonscription du Rhône aux législatives compte bien ravir le siège au sortant macroniste en capitalisant sur l’union populaire, qu’il représente à Givors et aux alentours.
Loan NguyenRhône, envoyée spéciale.
« J e ne savais pas que vous alliez prendre des photos, je me serais mieux habillé ! » s’excuse-t-il presque avant de concéder qu’il ne porte de cravate « que pour les mariages ». Abdel Yousfi ne fait pas semblant, il assume ce qu’il est. « Je n’ai pas honte d’être ouvrier, fils d’ouvrier et petit-fils de mineur », explique-t-il simplement. À 54 ans, ce régleur sur machine chez Jtekt, équipementier automobile filiale de Toyota situé à Irigny (métropole de Lyon), a été investi comme tête de liste Nupes dans la 11 e circonscription du Rhône pour les élections législatives. Un territoire qui recouvre les villes populaires de Givors et de Grigny, mais aussi des communes plus rurales et résidentielles comme Saint-Symphorien-d’Ozon, Mornant ou Condrieu. Une circonscription sociologiquement hybride, qui avait élu en 2017 un député LaREM, Jean-Luc Fugit. Candidat à sa succession, le macroniste devra faire face à un candidat Rassemblement national et à un autre Lutte ouvrière. Mais, surtout, à Abdel Yousfi, porteur de tous les espoirs FI-EELV-PCF-PS-Génération∙s.
« Une dynamique très forte »
Les chances de ravir cette circonscription à la Macronie et de battre l’extrême droite sont donc réelles pour le communiste. « Je sens qu’il y a une dynamique très forte. Quand je rencontre les habitants de la circonscription, ils me parlent tous du pouvoir d’achat, de l’inflation galopante. Alors, évidemment qu’il faut augmenter les salaires et les pensions de retraite, donner aux étudiants les moyens de vivre et d’étudier », souligne-t-il. La défense du système de santé public s’impose également comme une priorité, alors que l’hôpital Montgelas a été contraint de fermer son service d’urgences depuis le mois d’octobre 2021. Un combat incarné dans le choix de sa suppléante, Pia Boizet, agente aux Hospices civils de Lyon.
Autre revendication qui lui tient fortement à cœur : le retour de la retraite à 60 ans. « Quand on est usé pour avoir subi quotidiennement les ravages du travail physique, on se dit qu’il faudrait reparler de la pénibilité. C’est aussi vrai pour certains travailleurs intellectuels, qui sont dans les bureaux. Mais, moi, je vois tellement de collègues dans les ateliers qui n’arrivent pas à tenir jusqu’à 57 ans et qui partent en inaptitude, on fait quoi d’eux, si on recule encore l’âge de la retraite ? Des SDF ? » dénonce le syndicaliste CGT de la métallurgie.
De nombreux motifs de tension
La dureté des rapports d’exploitation, Abdel Yousfi l’a subie de plein fouet en tant qu’ouvrier, mais aussi en tant que syndicaliste combatif contre une direction qui ne lui a pas fait de cadeau. Embauché en 2000 après quelques missions d’intérim, le tourneur-fraiseur-ajusteur de formation rejoint vite la CGT pour y faire remonter les revendications de ses collègues. Délégué syndical sur le site d’Irigny, puis délégué syndical central dans le groupe, il n’hésite pas à aller au front face aux attaques de la hiérarchie. Cadences infernales, licenciements, suppressions de RTT… les motifs de tension sont nombreux dans les ateliers.
Licencié pour un arrêt-maladie, le délégué CGT de JTEKT riposte par la solidarité militanteEn 2015, un salarié se suicide en se jetant du toit de l’usine. « Il subissait des pressions, on a fait une expertise qui a prouvé le lien avec le travail », se souvient-il, encore bouleversé par ce drame. Quelques semaines après, la direction de Jtekt essayait de licencier le syndicaliste pour un arrêt maladie qu’elle jugeait irrégulier. Il a fallu la mobilisation de ses collègues, d’autres syndicalistes CGT, de militants communistes locaux et une décision de l’inspection du travail pour que la direction le réintègre. « J’ai eu le soutien de ceux qui me ressemblent, et on est nombreux ! On a l’impression que c’est un peu le pot de terre contre le pot de fer, mais on peut vraiment inverser la courbe », estime-t-il.
Un engagement syndical, puis politique lorsqu’il adhère au PCF en 2014, qu’il vit comme une « continuité ». « Ma démarche, ça a toujours été de porter les revendications du bas vers le haut, c’est comme ça que je construis cette campagne, et c’est comme ça que j’exercerai mon mandat de député : dans le collectif, insiste-t-il. On a un seul ouvrier à l’Assemblée nationale (Alain Bruneel, député PCF et ouvrier retraité – NDLR), comment peut-il y arriver tout seul ? Il faut qu’on se réapproprie cette institution, mais plus globalement toutes les institutions ! Quand un ouvrier meurt au travail, on finit au mieux dans la rubrique des faits divers. On a cru qu’on devait laisser la politique aux technocrates parce qu’ils avaient la tête bien pleine. Mais, là-haut, ils ne nous entendent pas. Si nous ne parlons pas de nous, personne ne le fera ! »
Un jour avecrhôneLégislatives 2022Nupes Le Figaro
Au sommet de Bercy, un «phœnix» nommé Bruno Le Maire
EN COURS : Mis à jour le 22 mai 2022 à 19:33
La danse sacrale d'Alejo Carpentier, Correspondance de Franz Kafka et Guerre de Louis-Ferdinand Céline.... Une à une, le plus souvent quand la nuit est déjà tombée sur Bercy, Bruno Le Maire tourne les pages dans l'attente de connaître son sort. Sera-t-il encore ministre dans les prochains jours ? L'attente s'étire et le téléphone ne sonne pas.
Certes, Emmanuel Macron a eu la délicate attention de le recevoir à l'Élysée dès le 13 mai pour connaître ses intentions. Avant même de nommer sa première ministre. Si son nom a un temps été cité pour le poste, c'est une femme que le pays attend. Il le sait bien. Et puis l'aura de la fonction de chef de gouvernement ne trouve pas bien grâce à ses yeux: «Dans la dernière nouvelle de Kafka, le peuple des souris ne se reconnaît qu'une seule cantatrice: Joséphine», écrit-il dans son dernier livre, Un éternel soleil. Alors face au président de la République, Bruno Le Maire pose ses conditions. (…). Découvrez la suite de notre récit dans Le Figaro :
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Premier entretien de Catherine Colonna avec son homologue allemande
Catherine Colonna, la nouvelle ministre des Affaires étrangères française, a conversé dimanche par téléphone avec son homologue allemande Annalena Baerbock pour son premier entretien officiel à ce poste, a annoncé dimanche son ministère.
«Cet entretien symbolise la centralité et l'importance de la relation franco-allemande au service de l'Europe», a-ton commenté au Quai d'Orsay. «Les deux ministres ont la volonté commune de développer une relation étroite et de confiance», a-t-on ajouté.
Catherine Colonna, nommée vendredi, se rendra «très rapidement» à Berlin pour préparer les prochaines échéances internationales et européennes, en particulier le Conseil européen des 30 et 31 mai, qui portera sur la résilience énergétique européenne, le renforcement de la défense européenne et la réponse de l'Union européenne à la guerre en Ukraine, ainsi que la conférence sur les Balkans occidentaux qui se tiendra à la fin du mois de juin, a précisé le ministère.
Annalena Baerbock avait félicité Catherine Colonna dès sa pris de poste vendredi. «Je sais que tu es une partenaire enthousiaste pour une Europe forte dans le monde. Je me réjouis d'avance et à très vite», avait-elle tweeté.
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En campagne dans le Calvados, Élisabeth Borne fait face aux inquiétudes sur les retraites
La première ministre Élisabeth Borne, en campagne pour les législatives en Normandie dimanche, s'est retrouvée face à l'inquiétude de Français au sujet des retraites. «Maintenir la retraite à 60 ans, ce serait fantastique», a expliqué Christine Herriaut, une infirmière de 60 ans, à Élisabeth Borne qui lui demandait si elle avait des «sujets de préoccupations particulières». La première ministre, candidate dans la 6e circonscription du Calvados, échangeait avec des habitants de Verson, près de Caen, lors d'une fête de village.
«Dans tous les milieux, on voit des gens qui sont de plus en plus en burn out. Ces gens là, quand ils voient qu'on leur rallonge la carrière, alors que le travail a perdu tout son sens», a renchéri, à ses côtés, Dominique Thiebot, psychologue, 62 ans. «Quand vous voyez des gens qui sont obligés d'aller voir une psychologue (...) parce qu'on leur demande de travailler moins bien», a-t-il ajouté, «on leur demande de faire du chiffre et quand on demande de faire du chiffre, on fait le travail moins bien». «C'est un constat qu'on fait au quotidien», a ajouté Madame Herriault. Élisabeth Borne leur a répondu qu'il fallait «redonner du sens au travail. Y a pas de doute». «Il faut aussi travailler sur la façon dont on peut éviter qu'on ait des gens cassés à 45/50 ans (...) C'est indissociable».
Bayrou défend un Pap Ndiaye «forcément universaliste»
Pap Ndiaye «est forcément quelqu'un d'universaliste», a affirmé dimanche le patron du MoDem François Bayrou en défense du nouveau ministre de l'Education nationale, en butte aux critiques depuis sa nomination. «Avec le parcours que je signale, c'est forcément quelqu'un de républicain, c'est forcément quelqu'un d'universaliste. Cela n'est pas ce qu'on l'accuse d'être», a commenté ce très proche d'Emmanuel Macron sur BFMTV.
Pap Ndiaye, 56 ans, spécialiste de l'Histoire des minorités est la surprise du nouveau gouvernement. Son arrivée au gouvernement, d'après Bayrou, est celle de «quelqu'un qui pourrait résoudre cette fracture qui était en train de se créer à l'école entre ceux qui ne voulaient s'occuper que des minorités et ceux qui ne voulaient s'occuper que des fondamentaux universalistes». Or «il faut nécessairement quelqu'un qui soit capable de porter les deux messages».
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Les ministres battus aux législatives devront démissionner
Sur les 28 membres que compte au total le nouveau gouvernement, quinze ministres sont candidats aux élections législatives des 12 et 19 juin prochains. À commencer par la première d'entre eux, Élisabeth Borne, qui se présente dans la 6ème circonscription du Calvados. Bien que la situation soit nettement différente de celle de 2017 - ils n'étaient que six concernés - l'Élysée a décidé de maintenir la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007.
Ainsi, selon les informations exclusives du Figaro, tous ceux qui seraient battus dans trois semaines devront démissionner. Outre la chef du gouvernement, seul Clément Beaune (Europe) se présente lui aussi pour la première fois de sa jeune carrière, dans la 7ème circonscription de Paris.
Carole Delga estime être «la femme à abattre» pour LFI
La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, farouche adversaire de l'alliance Nupes conclue à gauche autour de LFI pour les législatives, affirme au Journal du Dimanche (JDD) être devenue «la femme à abattre» pour le camp de Jean-Luc Mélenchon.
«Les candidats de la Nupes (Nouvelle union populaire, écologique et sociale ndlr) n'ont pas le droit de me contacter. La France insoumise le leur interdit», affirme Carole Delga dans cet entretien au JDD. «Pour certains Insoumis, je suis la femme à abattre», ajoute-t-elle, en réaffirmant qu'elle soutiendrait des candidats de gauche en dehors de cet accord LFI-PS-PCF-EELV-Générations qu'elle qualifie de «tripatouillage électoral» et de «soumission à Jean-Luc Mélenchon».
L’eurodéputé (LREM) Pascal Canfin regrette que l’écologie politique s’engage «sur les chemins de l'extrême gauche»
L'eurodéputé Renew/LREM Pascal Canfin, ancien membre d'EELV, a déploré dimanche sur France Inter une écologie politique engagée selon lui «sur les chemins de l'extrême gauche» après la conclusion de l'accord électoral NUPES entre les principaux partis de gauche. «Engagé en politique avec Daniel Cohn-Bendit, très pro-européen (...) je constate avec tristesse, parce que j'en ai fait partie, que l'écologie politique française part sur les chemins de l'extrême gauche, de la désobéissance européenne et ça m'attriste parce que c'est totalement inefficace sur le plan climatique», a commenté ce responsable.
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Pascal Canfin a ainsi opposé la stratégie de la NUPES vis-à-vis de l'Europe à celle lancée par le président Emmanuel Macron dans son discours prononcé à la Sorbonne en septembre 2017. Ce texte, selon lui, «définit la feuille de route de transformation de l'Europe, mais pas par la désobéissance, par le dialogue, par la négociation, par la conviction». À rebours selon Pascal Canfin, les Verts «tournent le dos à leur histoire».
Visant cette fois le Parti socialiste, l'eurodéputé macroniste a mentionné un rapport publié la semaine dernière par le think tank social-démocrate Terra Nova. Dans ce document, Terra Nova estime que «le programme de dépenses publiques et de hausse de la fiscalité des entreprises porté par l'Union Populaire (...) se traduirait immédiatement par une explosion des déficits publics et du chômage et par une dynamique insoutenable de la dette publique». Selon Terra Nova, «au bout de quelques mois, le gouvernement de l'Union populaire serait contraint (...) de se soumettre à un plan d'austérité sans précédent et quémander le soutien de nos partenaires, ou bien entrer dans le chaos de la sortie de l'euro qui provoquerait un infarctus économique».
Mélenchon : «Je ne suis pas un candidat pour l’éternité»
Jean-Luc Mélenchon sera-t-il candidat en 2027 ? L’intéressé ne ferme pas la porte, tout en laissant entendre qu’il ne le souhaite pas - du moins, à l’heure actuelle.
«La vie est pleine d'imprévus. Est-ce que j'ai envie ? Non. C’est vrai, je suis un très bon candidat, mais je ne suis pas un candidat pour l'éternité. Je serai le prochain Premier ministre, c'est déjà assez me demander» a déclaré le leader des Insoumis, invité du «Grand Jury» LCI-RTL-Le Figaro.
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Mélenchon : «Élisabeth Borne a un casier de maltraitance sociale extrêmement chargé»
Invité ce dimanche midi du «Grand Jury» LCI-RTL-Le Figaro, Jean-Luc Mélenchon a attaqué frontalement le positionnement politique de la nouvelle première ministre, estimant que celle-ci «a un casier de maltraitance sociale extrêmement chargé» et qu’elle est «libérale jusqu’au bout des ongles.»
«On va plonger des dizaines de milliers de gens dans le chômage avec la réforme des retraites d'Emmanuel Macron» a également déclaré le chef de file de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes), qui espère obtenir la majorité des sièges aux élections législatives.
Revenant également sur la nomination de Pap Ndiaye comme ministre de l’Éducation nationale, qu’il a qualifié samedi de «grand intellectuel», Jean-Luc Mélenchon a précisé : «Pap Ndiaye n'aurait pas pu être mon ministre de l'Éducation, c'est l’intellectuel que j'ai voulu saluer», estimant que l’objectif du nouveau ministre est de «privatiser l’école».
Au sommet de Bercy, un «phénix» nommé Bruno Le Maire
Le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique a été conforté par Emmanuel Macron. Numéro deux du gouvernement, Bruno Le Maire «ouvre une nouvelle page» de son «histoire politique».
«Mardi soir, Élisabeth Borne prend ses quartiers à Matignon quand un homme se présente à l'accueil de Bercy. Avec sa silhouette reconnaissable entre mille les huissiers ne s'y trompent pas: c'est Michel Houellebecq. L'écrivain, qui a croqué le ministre dans son dernier opus, est venu prendre des nouvelles de son ami. Et dîner, sait-on jamais, une dernière fois dans ces lieux qu'il connaît maintenant par cœur. Il a beau sonder le ministre, celui-ci est bien obligé d'admettre qu'il n'est pas plus informé sur son avenir…»Lisez le récit complet du Figaro.
Gérard Larcher veut «un débat» chez LR après les législatives
Il faut «un débat après les élections législatives» au sein du parti Les Républicains (LR), a estimé dimanche le président LR du Sénat Gérard Larcher, quelques semaines après la débâcle de la droite historique à la présidentielle.
«Nous avons à nous construire à nouveau, à réimaginer comment nous sommes ensemble, et cela va être le sujet des élections législatives, et derrière les élections législatives dans la clarté, y compris en ayant vu un certain nombre -mais pas si nombreux que ça- de nos amis nous quitter. Cela va nous permet de repartir sur des bases saines», a déclaré Gérard Larcher invité d'Europe 1, CNEWS et Les Échos.
«Je ne peux pas me résoudre à ce que l'opposition à l'Assemblée nationale soit incarnée uniquement par La France insoumise et par le Rassemblement national», a-t-il expliqué, prônant «une opposition qui soit claire dans ses choix, positive pour le pays, qui ait pour boussole l'intérêt national».
Accusations de viol : dans un communiqué, Damien Abad «conteste avec la plus grande force» les faits qui lui sont reprochés
Le nouveau ministre des Solidarités a publié ce dimanche matin un communiqué de presse, réagissant aux accusations de violences sexuelles révélées par Médiapart. Il les conteste formellement et explique qu’il aurait été incapable de commettre les faits qui lui sont reprochés, en raison de son handicap.
«Je conteste avec la plus grande force ces accusations de violences sexuelles. Je conteste avoir exercé quelque forme de contrainte que ce soit sur aucune femme. Je conteste enfin tout abus de pouvoir lié aux fonctions que j’ai occupées.
Les relations sexuelles que j’ai pu avoir tout au long de ma vie ont toujours été mutuellement consenties.
Ces accusations relatent des actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles à raison de mon handicap.
J’ai toujours été discret sur ce handicap, sur les contraintes qu’il m’impose, sur la façon dont il limite mes mouvements et mes gestes du quotidien.
Je suis contraint aujourd’hui de préciser que, dans ma situation, l’acte sexuel ne peut survenir qu’avec l’assistance et la bienveillance de ma partenaire. Qu’il ne m’est nullement possible d’imposer telle ou telle pratique, tel ou tel geste. Que sans le consentement et la participation pleine et entière de l’autre, rien n’est possible.
Quant aux propos rapportés qui insinuent que j’aurais pu droguer puis transporter, déshabiller et violer une femme inconsciente, ils sont tout simplement inconcevables et abjects».
À VOIR AUSSI - Damien Abad accusé de viols: Mélenchon «ne lui dit pas» de démissionner
François Bayrou, à son tour, affirme «ne rien savoir» sur les accusations contre Damien Abad
Invité de BFMTV ce dimanche midi, François Bayrou a déclaré au sujet des accusations de violences sexuelles révélées par Médiapart à l’encontre du nouveau ministre des Solidarités : «Je ne sais rien de cette affaire, je n'ai aucun élément pour y réfléchir, il y a une justice, un déroulé des enquêtes, je n'ai aucune opinion sur ce sujet»
François Bayrou a par la suite ajouté : «Dans les temps que nous vivons les personnalités responsables sont tellement souvent ciblées».
Abad accusé de viol : Élisabeth Borne n’était «pas au courant» mais ne veut «aucune impunité»
Après le député (LREM) Gilles Le Gendre qui, interrogé ce matin sur France Info au sujet des accusations rapportées par Médiapart, a assuré n’être «ni informé ni compétent pour en dire plus», Élisabeth Borne a réagi à son tour au sujet des allégations rapportées à l’encontre de son ministre des Solidarités. Au micro de BFMTV, elle a assuré n’être «pas au courant» des accusations nouvelles révélées ce week-end.
«Bien évidemment je n'étais pas au courant, je vais être très claire sur ces sujets, il ne peut y avoir aucune impunité, il faut continuer à agir pour que les femmes victimes d'agressions ou de harcèlement puissent déposer plainte» a déclaré la première ministre, en déplacement en Normandie. «Je n'ai pas plus d'éléments que l'affaire a été classée sans suite» a-t-elle ajouté assurant que «s'il y a de nouveaux éléments, que la justice est a nouveau saisie on tira toutes les conséquences de cette décision».
À VOIR AUSSI - Signalements contre Damien Abad: Borne en «tirera toutes les conséquences si la justice est à nouveau saisie»
Accusations de violences sexuelles contre le nouveau ministre Damien Abad
L’ancien député (LR) Damien Abad, fraîchement nommé ministre des Solidarités dans le premier gouvernement d’Élisabeth Borne, fait l’objet d’accusations de violences sexuelles.
À VOIR AUSSI - Signalements contre Damien Abad: Borne en «tirera toutes les conséquences si la justice est à nouveau saisie»
Deux femmes l’accusent de faits remontant à 2010 et 2011, comme l’a révélé Médiapart : elles avaient saisi l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, une plateforme lancée à la suite du mouvement #MeToo ; le 16 mai, l’une des femmes a également écrit un courrier à la direction des Républicains et de LREM. Christophe Castaner affirme n’avoir rien reçu et Stanislas Guérini n’a eu connaissance de ce courrier qu’en relevant sa boîte mail samedi matin, après avoir été contacté par Médiapart.
Le nouveau ministre conteste les faits. Une plainte pour viol avait été déposée contre lui en 2017 par une autre femme, mais elle a été classée sans suite.
Au sommet de Bercy, un «phœnix» nommé Bruno Le Maire
La danse sacrale d'Alejo Carpentier, Correspondance de Franz Kafka et Guerre de Louis-Ferdinand Céline.... Une à une, le plus souvent quand la nuit est déjà tombée sur Bercy, Bruno Le Maire tourne les pages dans l'attente de connaître son sort. Sera-t-il encore ministre dans les prochains jours ? L'attente s'étire et le téléphone ne sonne pas.
Certes, Emmanuel Macron a eu la délicate attention de le recevoir à l'Élysée dès le 13 mai pour connaître ses intentions. Avant même de nommer sa première ministre. Si son nom a un temps été cité pour le poste, c'est une femme que le pays attend. Il le sait bien. Et puis l'aura de la fonction de chef de gouvernement ne trouve pas bien grâce à ses yeux: «Dans la dernière nouvelle de Kafka, le peuple des souris ne se reconnaît qu'une seule cantatrice: Joséphine», écrit-il dans son dernier livre, Un éternel soleil. Alors face au président de la République, Bruno Le Maire pose ses conditions. (…). Découvrez la suite de notre récit dans Le Figaro :
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Premier entretien de Catherine Colonna avec son homologue allemande
Catherine Colonna, la nouvelle ministre des Affaires étrangères française, a conversé dimanche par téléphone avec son homologue allemande Annalena Baerbock pour son premier entretien officiel à ce poste, a annoncé dimanche son ministère.
«Cet entretien symbolise la centralité et l'importance de la relation franco-allemande au service de l'Europe», a-ton commenté au Quai d'Orsay. «Les deux ministres ont la volonté commune de développer une relation étroite et de confiance», a-t-on ajouté.
Catherine Colonna, nommée vendredi, se rendra «très rapidement» à Berlin pour préparer les prochaines échéances internationales et européennes, en particulier le Conseil européen des 30 et 31 mai, qui portera sur la résilience énergétique européenne, le renforcement de la défense européenne et la réponse de l'Union européenne à la guerre en Ukraine, ainsi que la conférence sur les Balkans occidentaux qui se tiendra à la fin du mois de juin, a précisé le ministère.
Annalena Baerbock avait félicité Catherine Colonna dès sa pris de poste vendredi. «Je sais que tu es une partenaire enthousiaste pour une Europe forte dans le monde. Je me réjouis d'avance et à très vite», avait-elle tweeté.
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En campagne dans le Calvados, Élisabeth Borne fait face aux inquiétudes sur les retraites
La première ministre Élisabeth Borne, en campagne pour les législatives en Normandie dimanche, s'est retrouvée face à l'inquiétude de Français au sujet des retraites. «Maintenir la retraite à 60 ans, ce serait fantastique», a expliqué Christine Herriaut, une infirmière de 60 ans, à Élisabeth Borne qui lui demandait si elle avait des «sujets de préoccupations particulières». La première ministre, candidate dans la 6e circonscription du Calvados, échangeait avec des habitants de Verson, près de Caen, lors d'une fête de village.
«Dans tous les milieux, on voit des gens qui sont de plus en plus en burn out. Ces gens là, quand ils voient qu'on leur rallonge la carrière, alors que le travail a perdu tout son sens», a renchéri, à ses côtés, Dominique Thiebot, psychologue, 62 ans. «Quand vous voyez des gens qui sont obligés d'aller voir une psychologue (...) parce qu'on leur demande de travailler moins bien», a-t-il ajouté, «on leur demande de faire du chiffre et quand on demande de faire du chiffre, on fait le travail moins bien». «C'est un constat qu'on fait au quotidien», a ajouté Madame Herriault. Élisabeth Borne leur a répondu qu'il fallait «redonner du sens au travail. Y a pas de doute». «Il faut aussi travailler sur la façon dont on peut éviter qu'on ait des gens cassés à 45/50 ans (...) C'est indissociable».
Bayrou défend un Pap Ndiaye «forcément universaliste»
Pap Ndiaye «est forcément quelqu'un d'universaliste», a affirmé dimanche le patron du MoDem François Bayrou en défense du nouveau ministre de l'Education nationale, en butte aux critiques depuis sa nomination. «Avec le parcours que je signale, c'est forcément quelqu'un de républicain, c'est forcément quelqu'un d'universaliste. Cela n'est pas ce qu'on l'accuse d'être», a commenté ce très proche d'Emmanuel Macron sur BFMTV.
Pap Ndiaye, 56 ans, spécialiste de l'Histoire des minorités est la surprise du nouveau gouvernement. Son arrivée au gouvernement, d'après Bayrou, est celle de «quelqu'un qui pourrait résoudre cette fracture qui était en train de se créer à l'école entre ceux qui ne voulaient s'occuper que des minorités et ceux qui ne voulaient s'occuper que des fondamentaux universalistes». Or «il faut nécessairement quelqu'un qui soit capable de porter les deux messages».
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Les ministres battus aux législatives devront démissionner
Sur les 28 membres que compte au total le nouveau gouvernement, quinze ministres sont candidats aux élections législatives des 12 et 19 juin prochains. À commencer par la première d'entre eux, Élisabeth Borne, qui se présente dans la 6ème circonscription du Calvados. Bien que la situation soit nettement différente de celle de 2017 - ils n'étaient que six concernés - l'Élysée a décidé de maintenir la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007.
Ainsi, selon les informations exclusives du Figaro, tous ceux qui seraient battus dans trois semaines devront démissionner. Outre la chef du gouvernement, seul Clément Beaune (Europe) se présente lui aussi pour la première fois de sa jeune carrière, dans la 7ème circonscription de Paris.
Carole Delga estime être «la femme à abattre» pour LFI
La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, farouche adversaire de l'alliance Nupes conclue à gauche autour de LFI pour les législatives, affirme au Journal du Dimanche (JDD) être devenue «la femme à abattre» pour le camp de Jean-Luc Mélenchon.
«Les candidats de la Nupes (Nouvelle union populaire, écologique et sociale ndlr) n'ont pas le droit de me contacter. La France insoumise le leur interdit», affirme Carole Delga dans cet entretien au JDD. «Pour certains Insoumis, je suis la femme à abattre», ajoute-t-elle, en réaffirmant qu'elle soutiendrait des candidats de gauche en dehors de cet accord LFI-PS-PCF-EELV-Générations qu'elle qualifie de «tripatouillage électoral» et de «soumission à Jean-Luc Mélenchon».
L’eurodéputé (LREM) Pascal Canfin regrette que l’écologie politique s’engage «sur les chemins de l'extrême gauche»
L'eurodéputé Renew/LREM Pascal Canfin, ancien membre d'EELV, a déploré dimanche sur France Inter une écologie politique engagée selon lui «sur les chemins de l'extrême gauche» après la conclusion de l'accord électoral NUPES entre les principaux partis de gauche. «Engagé en politique avec Daniel Cohn-Bendit, très pro-européen (...) je constate avec tristesse, parce que j'en ai fait partie, que l'écologie politique française part sur les chemins de l'extrême gauche, de la désobéissance européenne et ça m'attriste parce que c'est totalement inefficace sur le plan climatique», a commenté ce responsable.
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Pascal Canfin a ainsi opposé la stratégie de la NUPES vis-à-vis de l'Europe à celle lancée par le président Emmanuel Macron dans son discours prononcé à la Sorbonne en septembre 2017. Ce texte, selon lui, «définit la feuille de route de transformation de l'Europe, mais pas par la désobéissance, par le dialogue, par la négociation, par la conviction». À rebours selon Pascal Canfin, les Verts «tournent le dos à leur histoire».
Visant cette fois le Parti socialiste, l'eurodéputé macroniste a mentionné un rapport publié la semaine dernière par le think tank social-démocrate Terra Nova. Dans ce document, Terra Nova estime que «le programme de dépenses publiques et de hausse de la fiscalité des entreprises porté par l'Union Populaire (...) se traduirait immédiatement par une explosion des déficits publics et du chômage et par une dynamique insoutenable de la dette publique». Selon Terra Nova, «au bout de quelques mois, le gouvernement de l'Union populaire serait contraint (...) de se soumettre à un plan d'austérité sans précédent et quémander le soutien de nos partenaires, ou bien entrer dans le chaos de la sortie de l'euro qui provoquerait un infarctus économique».
Mélenchon : «Je ne suis pas un candidat pour l’éternité»
Jean-Luc Mélenchon sera-t-il candidat en 2027 ? L’intéressé ne ferme pas la porte, tout en laissant entendre qu’il ne le souhaite pas - du moins, à l’heure actuelle.
«La vie est pleine d'imprévus. Est-ce que j'ai envie ? Non. C’est vrai, je suis un très bon candidat, mais je ne suis pas un candidat pour l'éternité. Je serai le prochain Premier ministre, c'est déjà assez me demander» a déclaré le leader des Insoumis, invité du «Grand Jury» LCI-RTL-Le Figaro.
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Mélenchon : «Élisabeth Borne a un casier de maltraitance sociale extrêmement chargé»
Invité ce dimanche midi du «Grand Jury» LCI-RTL-Le Figaro, Jean-Luc Mélenchon a attaqué frontalement le positionnement politique de la nouvelle première ministre, estimant que celle-ci «a un casier de maltraitance sociale extrêmement chargé» et qu’elle est «libérale jusqu’au bout des ongles.»
«On va plonger des dizaines de milliers de gens dans le chômage avec la réforme des retraites d'Emmanuel Macron» a également déclaré le chef de file de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes), qui espère obtenir la majorité des sièges aux élections législatives.
Revenant également sur la nomination de Pap Ndiaye comme ministre de l’Éducation nationale, qu’il a qualifié samedi de «grand intellectuel», Jean-Luc Mélenchon a précisé : «Pap Ndiaye n'aurait pas pu être mon ministre de l'Éducation, c'est l’intellectuel que j'ai voulu saluer», estimant que l’objectif du nouveau ministre est de «privatiser l’école».
Au sommet de Bercy, un «phénix» nommé Bruno Le Maire
Le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique a été conforté par Emmanuel Macron. Numéro deux du gouvernement, Bruno Le Maire «ouvre une nouvelle page» de son «histoire politique».
«Mardi soir, Élisabeth Borne prend ses quartiers à Matignon quand un homme se présente à l'accueil de Bercy. Avec sa silhouette reconnaissable entre mille les huissiers ne s'y trompent pas: c'est Michel Houellebecq. L'écrivain, qui a croqué le ministre dans son dernier opus, est venu prendre des nouvelles de son ami. Et dîner, sait-on jamais, une dernière fois dans ces lieux qu'il connaît maintenant par cœur. Il a beau sonder le ministre, celui-ci est bien obligé d'admettre qu'il n'est pas plus informé sur son avenir…»Lisez le récit complet du Figaro.
Gérard Larcher veut «un débat» chez LR après les législatives
Il faut «un débat après les élections législatives» au sein du parti Les Républicains (LR), a estimé dimanche le président LR du Sénat Gérard Larcher, quelques semaines après la débâcle de la droite historique à la présidentielle.
«Nous avons à nous construire à nouveau, à réimaginer comment nous sommes ensemble, et cela va être le sujet des élections législatives, et derrière les élections législatives dans la clarté, y compris en ayant vu un certain nombre -mais pas si nombreux que ça- de nos amis nous quitter. Cela va nous permet de repartir sur des bases saines», a déclaré Gérard Larcher invité d'Europe 1, CNEWS et Les Échos.
«Je ne peux pas me résoudre à ce que l'opposition à l'Assemblée nationale soit incarnée uniquement par La France insoumise et par le Rassemblement national», a-t-il expliqué, prônant «une opposition qui soit claire dans ses choix, positive pour le pays, qui ait pour boussole l'intérêt national».
Accusations de viol : dans un communiqué, Damien Abad «conteste avec la plus grande force» les faits qui lui sont reprochés
Le nouveau ministre des Solidarités a publié ce dimanche matin un communiqué de presse, réagissant aux accusations de violences sexuelles révélées par Médiapart. Il les conteste formellement et explique qu’il aurait été incapable de commettre les faits qui lui sont reprochés, en raison de son handicap.
«Je conteste avec la plus grande force ces accusations de violences sexuelles. Je conteste avoir exercé quelque forme de contrainte que ce soit sur aucune femme. Je conteste enfin tout abus de pouvoir lié aux fonctions que j’ai occupées.
Les relations sexuelles que j’ai pu avoir tout au long de ma vie ont toujours été mutuellement consenties.
Ces accusations relatent des actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles à raison de mon handicap.
J’ai toujours été discret sur ce handicap, sur les contraintes qu’il m’impose, sur la façon dont il limite mes mouvements et mes gestes du quotidien.
Je suis contraint aujourd’hui de préciser que, dans ma situation, l’acte sexuel ne peut survenir qu’avec l’assistance et la bienveillance de ma partenaire. Qu’il ne m’est nullement possible d’imposer telle ou telle pratique, tel ou tel geste. Que sans le consentement et la participation pleine et entière de l’autre, rien n’est possible.
Quant aux propos rapportés qui insinuent que j’aurais pu droguer puis transporter, déshabiller et violer une femme inconsciente, ils sont tout simplement inconcevables et abjects».
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François Bayrou, à son tour, affirme «ne rien savoir» sur les accusations contre Damien Abad
Invité de BFMTV ce dimanche midi, François Bayrou a déclaré au sujet des accusations de violences sexuelles révélées par Médiapart à l’encontre du nouveau ministre des Solidarités : «Je ne sais rien de cette affaire, je n'ai aucun élément pour y réfléchir, il y a une justice, un déroulé des enquêtes, je n'ai aucune opinion sur ce sujet»
François Bayrou a par la suite ajouté : «Dans les temps que nous vivons les personnalités responsables sont tellement souvent ciblées».
Abad accusé de viol : Élisabeth Borne n’était «pas au courant» mais ne veut «aucune impunité»
Après le député (LREM) Gilles Le Gendre qui, interrogé ce matin sur France Info au sujet des accusations rapportées par Médiapart, a assuré n’être «ni informé ni compétent pour en dire plus», Élisabeth Borne a réagi à son tour au sujet des allégations rapportées à l’encontre de son ministre des Solidarités. Au micro de BFMTV, elle a assuré n’être «pas au courant» des accusations nouvelles révélées ce week-end.
«Bien évidemment je n'étais pas au courant, je vais être très claire sur ces sujets, il ne peut y avoir aucune impunité, il faut continuer à agir pour que les femmes victimes d'agressions ou de harcèlement puissent déposer plainte» a déclaré la première ministre, en déplacement en Normandie. «Je n'ai pas plus d'éléments que l'affaire a été classée sans suite» a-t-elle ajouté assurant que «s'il y a de nouveaux éléments, que la justice est a nouveau saisie on tira toutes les conséquences de cette décision».
À VOIR AUSSI - Signalements contre Damien Abad: Borne en «tirera toutes les conséquences si la justice est à nouveau saisie»
Accusations de violences sexuelles contre le nouveau ministre Damien Abad
L’ancien député (LR) Damien Abad, fraîchement nommé ministre des Solidarités dans le premier gouvernement d’Élisabeth Borne, fait l’objet d’accusations de violences sexuelles.
À VOIR AUSSI - Signalements contre Damien Abad: Borne en «tirera toutes les conséquences si la justice est à nouveau saisie»
Deux femmes l’accusent de faits remontant à 2010 et 2011, comme l’a révélé Médiapart : elles avaient saisi l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, une plateforme lancée à la suite du mouvement #MeToo ; le 16 mai, l’une des femmes a également écrit un courrier à la direction des Républicains et de LREM. Christophe Castaner affirme n’avoir rien reçu et Stanislas Guérini n’a eu connaissance de ce courrier qu’en relevant sa boîte mail samedi matin, après avoir été contacté par Médiapart.
Le nouveau ministre conteste les faits. Une plainte pour viol avait été déposée contre lui en 2017 par une autre femme, mais elle a été classée sans suite.
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Près d'un mois après sa réélection, Emmanuel Macron a nommé les 27 membres de son nouveau gouvernement. Le premier Conseil des ministres se tiendra lundi à l'Élysée.
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Chargée de l'Égalite femmes-hommes sous Édouard Philippe puis de la Citoyenneté auprès de Jean Castex, l'élue francilienne n'a pas été reconduite dans le gouvernement d'Élisabeth Borne.
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Pressenti à un haut poste, le ministre sortant de l'Agriculture et de l'Alimentation n'est pas reconduit au gouvernement. Il évoque une «décision personnelle».
L'Humanité
La Nupes dans l'Oise : « Cette fois, il y a une chance de victoire »
ReportageLégislatives. Dans l’Oise, ancrée à droite et où Marine Le Pen est arrivée en tête à la présidentielle, les candidats de la Nupes mènent la lutte. Et l’union donne espoir à une population qui n’en peut plus de la vie chère, de l’abandon et du mépris affiché par le chef de l’État.
Benjamin KönigBeauvais (Oise), envoyé spécial.
« Je gagnais bien ma vie avant, j’avais un très bon salaire, presque 2 000 euros par mois. Mais depuis mon accident, je suis en invalidité. J’ai 620 euros par mois maintenant… » À 57 ans, François habite à Beauvais depuis toujours et vient en habitué au marché du quartier Argentine, une ZUP de la ville. Ce lundi matin, il ne peut acheter qu’une baguette. Pas deux. Le budget est trop serré… « J’ai pu négocier le loyer au tribunal, sinon j’étais dehors », poursuit-il, avant d’aller trouver du réconfort et de parler de ses attentes avec la petite équipe qui tracte pour les législatives, menée par les candidats Roxane Lundy (Génération.s) et Thierry Aury (PCF). Son choix est fait : il votera pour la Nupes, dans cette 1re circonscription détenue par Victor Habert-Dassault, l’héritier de la famille d’avionneurs qui en a fait son fief. « Ici, Marine Le Pen a fait 36 % au premier tour. Le point commun de tout le département, c’est la question sociale. Et c’est elle qui est apparue comme l’opposante sociale, mais c’est en train de changer », prévient Roxane Lundy. Car l’union à gauche modifie la donne. « Nous étions déjà rassemblés aux municipales de 2020 et à la législative partielle de 2021 », après la mort accidentelle d’Olivier Dassault, précise Thierry Aury, secrétaire départemental du PCF. Mais « cette fois, il y a une chance de victoire ».
Un département qui concentre tous les enjeux de ces élections
Bienvenue dans l’Oise, ses châteaux et ses villes royales, ses haras et ses rivières pittoresques dont celle éponyme, mais aussi ses 52,7 % pour Marine Le Pen au second tour et ses sept circonscriptions… toutes à droite. Un département qui concentre tous les enjeux de ces élections : droite en recomposition, extrême droite puissante, mais gauche unie en reconquête. Quatre députés sortants sont macronistes et trois LR, tiraillés entre LaREM et le RN. Le plus célèbre d’entre eux, député de la 4e « circo », celle de Chantilly, a déjà fait son choix : l’ex-sarkozyste Éric Woerth est investi par Renaissance. « Woerth, il est de Creil : son père était médecin du travail ici », raconte Loïc Pen, urgentiste, candidat communiste pour la Nupes dans la 7e « circo », celle de Creil, Clermont, Mouy et Nogent-sur-Oise, où il nous reçoit.
Le médecin, qui s’est fait connaître par la lutte pour les urgences de l’hôpital local, travaille également pour l’administration pénitentiaire : « Parfois, je retrouve en prison des gens avec qui j’ai grandi… » Dans ce territoire, Marine Le Pen a atteint 40 % dès le premier tour, mais Loïc Pen estime que la gauche a une chance de gagner : « Les gens ont voté RN car ils ne veulent plus de Macron, avec des marqueurs comme les retraites et le pouvoir d’achat. Mais c’est en train de changer : cette coalition recrédibilise une parole de gauche populaire. Une connaissance m’a dit qu’elle allait voter pour nous après avoir voté Le Pen aux deux tours », analyse-t-il. Une parole qu’il veut axée sur les enjeux quotidiens : la santé, les transports et le travail. « C’est une zone ravagée, un grand bassin industriel sinistré », expose le candidat PCF, qui déplore que les petites villes alentour soient devenues des « cités-dortoirs pour des gens qui vont bosser à Paris », et ambitionne un réel « développement économique ».
La santé et le logement, c’est aussi ce que veut mettre en avant Valérie Labatut, candidate insoumise pour la Nupes dans la 3e circonscription. En ce dimanche matin, cette inspectrice du travail et militante CGT tracte sur le marché de Montataire, qui s’étale autour de la mairie où trône une grande affiche du leader palestinien Marwan Barghouti. Elle a rendez-vous avec le maire communiste, Jean-Pierre Bosino, qui tient à l’accueillir. « Je partage l’accord, car c’est ce que demandent les gens pour changer leur vie. La réélection d’Emmanuel Macron est une catastrophe pour eux », avance le maire. De fait, l’investiture « s’est faite naturellement, sans ambiguïté, notamment car le programme est partagé », corrobore Valérie Labatut. La candidate, qui reconnaît volontiers être « novice en politique », y est venue par son « expérience syndicale » à la CGT, elle qui s’est battue – avec d’autres – pour la réintégration de son collègue Anthony Smith. « Envoyer une inspectrice du travail à l’Assemblée » serait un beau symbole, assure-t-elle. Mais ce sont les problèmes des citoyens dont elle veut d’abord parler : « La santé, les services publics sont des thèmes phares ici », poursuit-elle, ciblant notamment le député LaREM sortant, Pascal Bois. Lors de la bataille pour la maternité de Creil, celui-ci a rétorqué qu’il ne fallait pas se plaindre, parce que dans le Sud-Ouest « il y a des femmes qui font deux heures de voiture pour aller accoucher ».
le vote RN est avant tout lié aux questions sociales et au rejet de Macron
Dans les allées du marché, l’accueil est souvent favorable. Même si certains ne veulent pas entendre parler des élections ou ne cachent pas leur suffrage pour l’extrême droite : « Je vote Marine parce qu’ici on n’a rien, on est abandonnés, et elle parle des gens ! » témoigne Claudine, qui attend la retraite et a peur de « devoir bosser jusqu’à 65 ans ». Car, ici aussi, le vote RN est avant tout lié aux questions sociales et au rejet de Macron. « Marine Le Pen a incarné pour certains une politique sociale », analyse Valérie Labatut. Pour contrer le RN, il s’agit de « partir du sentiment d’abandon et de relégation, sans stigmatiser personne, et reconquérir la jeunesse », poursuit-elle. « Le taux de pauvreté est de 38 % ici », rappelle la candidate, tandis que Jean-Pierre Bosino pointe « la question du pouvoir d’achat » dans une ville où « le revenu moyen annuel est de 12 000 euros et même de 9 000 dans le quartier des Martinets ». Au pied de la mairie, un peintre amateur propose ses tableaux d’Elvis, de Belmondo ou de Johnny, non loin d’un stand où Abdel goûte quelques olives. « J’ai voté Mélenchon, je sais qu’il y a encore des élections mais c’est pour quoi déjà ? Ah oui, les députés ? Eh bien, je vais encore voter Mélenchon », plaisante-t-il, avant d’apprendre qu’il est possible qu’il soit premier ministre si la gauche est majoritaire. À la sortie du marché, près du rond-point où d’autres militants tractent pour la Nupes, des automobilistes klaxonnent le pouce en l’air pour marquer leur approbation.
Retour à Beauvais. Sur le marché, la population est un mélange bigarré : jeunes immigrés ou enfants d’immigrés, retraités. À l’instar de Brigitte, qui vit ici « depuis trente-deux ans », mais qui déplore le « délabrement total » des logements. Cette sexagénaire énergique n’a pas sa langue dans sa poche : « Quand j’ai des choses à dire, je le dis ! J’en ai marre de me faire matraquer comme retraitée. » Pour les élections, elle « trouve super que la gauche soit réunie ». « Il faut qu’il y ait plus de social et de reconnaissance de l’être humain. De tous les êtres humains », précise-t-elle malicieusement en parlant de sa « fille métisse ». Un peu plus loin, voici Ardian, qui nous alpague de façon sympathique pour être pris en photo et parler des élections. Avec son fort accent, il raconte son histoire : « Je viens du Kosovo, mais je suis français ! Je suis là depuis 2004. » Il s’intéresse beaucoup à la politique : « Je vote toujours. J’aime bien Mélenchon parce qu’il parle de tout le monde. Je vais aller voter pour la gauche, parce que ça peut changer ! » s’enthousiasme-t-il.
Bien sûr, dans ce quartier populaire, on vote beaucoup à gauche. Mais dans le reste de la circonscription, notamment dans les petites villes rurales typiques du département, le vote est beaucoup plus marqué à droite et à son extrême. C’est là que Thierry Aury et Roxane Lundy se sont rendus la veille : « Nous sommes allés à une brocante à Bresles », raconte la candidate. « On leur parlait de retraite à 60 ans, les gens venaient nous voir exprès », témoignant d’un accueil favorable y compris dans les lieux où les scores de la gauche sont faibles. Thierry Aury évoque lui aussi des attentes de nombreux citoyens : « C’est bien, vous êtes ensemble », lui a-t-on répété. Le combat politique, dans un département ancré à droite où Marine Le Pen obtient des scores énormes, se mène pied à pied. Mais dans l’Oise, une gauche unie espère bien bousculer la donne. Et envoyer plusieurs députés à l’Assemblée. Pourquoi pas ?
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Marine Tondelier : « Pendant cinq ans, Marine Le Pen a été une députée fantôme »
EntretienNupes Déterminée à « défendre les intérêts des habitants », notamment sur le pouvoir d’achat, l’écologiste Marine Tondelier portera les couleurs de la gauche face à la candidate d’extrême droite.
Julia HamlaouiPour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), certains combats en vue des législatives de juin sont des plus emblématiques. C’est le cas du côté d’Hénin-Beaumont, où Marine Tondelier (EELV) affrontera pour la troisième fois la candidate du RN, Marine Le Pen. En 2017, cette dernière avait réuni 46 % au premier tour, et la gauche, dispersée, avait été disqualifiée. Cinq ans plus tard, le scénario est sensiblement différent : « J’ai toujours porté l’union, et là c’est l’union qui va me porter », se réjouit l’écologiste.
Vous avez été investie par la Nupes dans une circonscription hautement symbolique puisque vous ferez face à Marine Le Pen. Comment abordez-vous cette campagne ?
Nous avons depuis cinq ans une députée fantôme vue à la télévision mais très absente localement, à part pendant les campagnes ou quelques commémorations. Nous avons besoin d’une députée pour de vrai. Notre territoire ne manque pas de combats : les rénovations de cités minières promises par l’État n’avancent pas ; des pollutions graves, notamment sur l’ancien site de Metaleurop, ont des conséquences financières, sanitaires et posent un problème de reconversion… Ces quelques exemples montrent la nécessité d’une députée qui défende les intérêts des habitants et travaille de concert avec les élus. L’alliance inédite et historique de la gauche est porteuse d’énormément d’espoir. L’enjeu désormais, c’est qu’elle ne se résume pas à une succession de logos sur le papier. Nous allons mettre en place une assemblée populaire de la circonscription qui se réunira tous les mercredis pour que les idées, les besoins puissent s’exprimer et être traduits en actions. Ce travail ne s’arrêtera pas au soir du second tour mais se poursuivra pendant tout le mandat, pour faire ce que Marine Le Pen ne fait pas.
Le RN s’est saisi de la question du pouvoir d’achat. Que lui opposez-vous ?
Ce sujet touche beaucoup de monde ici. La question est de savoir à quoi nous a servi Marine Le Pen pendant cinq ans ? La réponse : à rien. À l’Assemblée, elle n’a rien réussi à contrer ni fait aboutir quelque idée que ce soit, heureusement d’ailleurs. Et localement, son mandat n’a apporté ni changement pour les habitants ni lien avec la circonscription. Après l’avoir battue à la présidentielle, il faut maintenant combattre la politique d’Emmanuel Macron : alors que le RN n’aura au mieux que 30 à 40 députés, le seul vote utile pour cela aux législatives est celui pour la Nupes avec sa dynamique de troisième tour. Et nous mettrons en place sitôt élus le Smic à 1 500 euros net, le blocage des prix et la retraite à 60 ans sans décote.
Comme opposante dans une municipalité RN, vous avez eu affaire à ses méthodes d’exercice du pouvoir. Comment réagissez-vous au progrès de l’extrême droite à la présidentielle ?
J’ai été très soulagée qu’ils échouent au second tour, et il faudra tout mettre en œuvre pour qu’il en soit de même en 2027. Car je vis, à petite échelle, à Hénin-Beaumont ce que donne l’exercice du pouvoir par le Rassemblement national avec un rejet de l’altérité et un sentiment de toute-puissance. Tant que vous ne vous opposez pas frontalement, tout va bien. Mais sous les airs d’ouverture qu’ils se donnent, ils se sentent autorisés à opposer à ceux qui leur résistent un rouleau compresseur d’intimidations et d’invectives. Le but est à la fois de tenter de nous faire craquer mais aussi d’en faire un exemple dissuasif. Quand on voit ce dont ils sont capables avec les petits outils d’une ville de 27 000 habitants, on se dit qu’avec les moyens d’une région et a fortiori de l’État, ce serait terrible.
Certaines des propositions de la Nupes, comme la désobéissance aux règles européennes, font grincer des dents une partie du PS mais aussi certains écologistes ou anciens d’EELV. La rupture est-elle consommée ?
D’abord, ces gens ne se considèrent pas tous comme de gauche, ou ne sont pas tous considérés comme de gauche. La vérité, c’est que nous avons fait en quelques jours ce qui n’avait pas été réussi en plusieurs années. Évidemment, nous ne sommes pas d’accord sur tout, sinon nous serions dans le même parti. Sur l’Europe, il n’aura échappé à personne que notre ligne n’est pas exactement celle des insoumis, et ce sera le débat des élections européennes. Le terme de désobéissance a fait beaucoup réagir mais la France désobéit déjà à l’Europe. Par exemple, sur la qualité de l’air, elle ne respecte pas les seuils réglementaires fixés par les directives. De même pour la sacro-sainte règle de l’austérité, dont tout d’un coup, pendant le Covid, les pays ont pu se dispenser. Nous sommes profondément pour la construction européenne, mais cela ne signifie pas que cette Union européenne là nous convient parfaitement. Nous voulons y rester, mais la changer.
Nupeseelvmarine tondelierExtrême droite Le Figaro
Au sommet de Bercy, un «phénix» nommé Bruno Le Maire
Tristan Quinault-MaupoilRÉCIT – Le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique a été conforté par Emmanuel Macron. Numéro deux du gouvernement, Bruno Le Maire «ouvre une nouvelle page» de son «histoire politique».
La danse sacrale d'Alejo Carpentier, Correspondance de Franz Kafka et Guerre de Louis-Ferdinand Céline.... Une à une, le plus souvent quand la nuit est déjà tombée sur Bercy, Bruno Le Maire tourne les pages dans l'attente de connaître son sort. Sera-t-il encore ministre dans les prochains jours ? L'attente s'étire et le téléphone ne sonne pas.
Certes, Emmanuel Macron a eu la délicate attention de le recevoir à l'Élysée dès le 13 mai pour connaître ses intentions. Avant même de nommer sa première ministre. Si son nom a un temps été cité pour le poste, c'est une femme que le pays attend. Il le sait bien. Et puis l'aura de la fonction de chef de gouvernement ne trouve pas bien grâce à ses yeux: «Dans la dernière nouvelle de Kafka, le peuple des souris ne se reconnaît qu'une seule cantatrice: Joséphine», écrit-il dans son dernier livre, Un éternel soleil. Alors face au président de la République, Bruno Le Maire pose ses conditions. Tutoiement de rigueur, il restera à la tête d'un grand ministère de l'Économie et des Finances qui englobe le Budget. Ou il partira. L'Éducation nationale, dont il juge qu'elle doit être la grande cause nationale des prochaines années, il n'en veut pas. Pas davantage que le Quai d'Orsay, où il a commencé sa carrière en sortant de l'ENA. À 53 ans, il ne veut pas avoir à se réinventer. À livrer un autre récit aux Français. C'est à Bercy, cette hydre tentaculaire qu'il a appris à dompter et où il détient déjà le record de longévité, qu'il veut se maintenir.
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«La vie est vaste... Ce qui est certain c'est qu'il ne faut pas rester ministre pour rester ministre», assure-t-il avec aplomb quand nous le rencontrons avant la composition du nouveau gouvernement. «Si Emmanuel Macron veut nommer quelqu'un d'autre à ce ministère pour porter une autre ligne économique, il est bien entendu libre de le faire», poursuit-il, sa longue silhouette installée dans un petit fauteuil. Jusqu'à quel ministère la séduction des électeurs de gauche entreprise par le président s'arrêtera-t-elle ? Combien de temps profitera-t-il encore du fabuleux panorama sur la capitale qu'offre ce bureau si convoité ? «La vie a des détours, elle n'est pas rectiligne. On doit la laisser vous surprendre», souffle le ministre quand le temps semble suspendu dans les couloirs froids de Bercy.
Paris bruisse de rumeurs, le nom de Julien Denormandie -un fidèle du président- est évoqué pour prendre possession des lieux. Dans les rédactions, les pronostics vont bon train. «Faire du tourisme ministériel, pour moi c'est exclu. On ne me croit pas toujours quand je dis cela. Je suis surpris que les gens soient surpris. Ça en dit long sur la perte de la confiance dans la parole publique...», s'étonne l'ancien ministre de l'Agriculture et l'ex secrétaire d'État aux Affaires européennes de Nicolas Sarkozy.
Mardi soir, Élisabeth Borne prend ses quartiers à Matignon quand un homme se présente à l'accueil de Bercy. Avec sa silhouette reconnaissable entre mille les huissiers ne s'y trompent pas: c'est Michel Houellebecq. L'écrivain, qui a croqué le ministre dans son dernier opus, est venu prendre des nouvelles de son ami. Et dîner, sait-on jamais, une dernière fois dans ces lieux qu'il connaît maintenant par cœur. Il a beau sonder le ministre, celui-ci est bien obligé d'admettre qu'il n'est pas plus informé sur son avenir.
«Confiance croissante»
L'optimisme reste de mise. Quand il repense à son arrivée à Bercy, en 2017, Bruno Le Maire se souvient avoir attendu la confirmation jusqu'à l'annonce de la liste des heureux nommés par Alexis Kohler sur le perron de l'Élysée. Même chose, à l'été 2020 quand le président lui a offert la tutelle sur le Budget après l'avoir réclamée. «La relation entre Bruno Le Maire et le président de la République s'est transformée dans le sens d'une confiance croissante entre eux», observe Emmanuel Moulin, le puissant directeur général du Trésor qui a d'abord été le directeur de cabinet du ministre. «Cette relation est d'autant plus forte que l'un et l'autre ont tenu leur parole, respecté les engagements pris mutuellement. Le président a plusieurs fois eu l'occasion de retirer sa confiance au ministre et ce n'est jamais arrivé», appuie Bertrand Sirven, l'ancien directeur de cabinet adjoint du patron de Bercy.
En politique il serait absurde de ne pas donner de responsabilités à quelqu'un par crainte qu'il en fasse quelque chose !
Un constat finalement vérifié vendredi. «Ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique». Numéro deux du gouvernement. Bruno Le Maire est renforcé. À peine lui manque-t-il le titre de ministre d'État pour une parfaite consécration. Pour «le phénix» cette «incroyable progression» en cinq ans était «inespérée», s'étonne encore Bertrand Sirven.
«Il n'y a jamais eu de coup de canif dans le contrat. Ni de ma part, ni de la sienne», commente Le Maire au lendemain de l'annonce. Ajoutant: «J'ai apporté la preuve, ces cinq dernières années, de la clarté de ma position». Loin des doutes initiaux, quand des macronistes de la première heure ne voyaient en Bruno Le Maire qu'un serpent prêt à piquer le président. Les mêmes estimant aujourd'hui que confirmer le ministre à son poste est un risque insensé alors qu'Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter en 2027... Laurent Saint-Martin, le rapporteur du Budget à l'Assemblée nationale s'inscrit en faux : «En politique il serait absurde de ne pas donner de responsabilités à quelqu'un par crainte qu'il en fasse quelque chose ! Bruno Le Maire mérite de servir son pays pour longtemps».
«Mon travail littéraire a provoqué des remous»
Le rallié de droite a pourtant toujours veillé à ne pas faire d'ombre au président. Il faut le voir dans les déplacements aux côtés du chef de l'État, veillant à se tenir deux pas derrière pour ne pas l'écraser de sa carrure. Alors, oui, les livres de l'ancien élève de l'École normale supérieure -qu'Emmanuel Macron n'a pas réussi à intégrer- ont agacé en macronie. Mais Bruno Le Maire, qui se veut autant écrivain que politique, ne peut transiger sur ce point. «Quand on écrit, on surprend toujours, on heurte parfois. Mon travail littéraire a souvent provoqué des remous dans mon parcours politique. Quand j'ai publié Des Hommes d'État, Jacques Chirac m'a fait part de son mécontentement», relativise-t-il. Une prise de risque assumée, saluée par les écrivains qui l'entourent.
La romancière Marie Darrieussecq rencontrée sur les bancs de l'ENS plébiscite son ami «qui fait partie de la grande tradition française des politiques qui veulent écrire». «Il écrit lui-même ses livres. Je trouve ça très louable quand on a les responsabilités qui sont les siennes. Il est capable d'avoir une distance», avance le réalisateur et écrivain Marc Dugain. Dans une de ses chroniques publiées en décembre dans Les Échos, ce dernier jugeait que seul Bruno Le Maire pouvait constituer depuis Matignon une «majorité stable pour gouverner». «Il a une stature, physiquement déjà, il sait faire face, il l'a montré à un moment compliqué. Je ne suis pas étonné de le voir reconduit car je ne voyais personne d'aussi bien que lui», nous confie l'artiste qui est tombé sous le charme du ministre depuis que celui-ci l'a invité à Bercy pour faire sa connaissance. Autant de compliments qui peuvent créer des contrariétés au Château.
Je sais qu'en politique la main qui donne est parfois la main qui se fait mordre. Mais je pense pour ma part qu'on a toujours des dettes et qu'il faut les payer
«Il y a toujours des suspicions dans les entourages. Cela fait partie du jeu politique. La seule chose qui m'importe c'est la sincérité de ma relation avec le président. C'est un noyau dur, c'est franc, c'est simple et direct», tranche Bruno Le Maire qui «n'a jamais eu le sentiment d'être sous surveillance» «J'ai toujours veillé à dissiper les doutes. J'avance toujours à visage découvert. Je dis et j'écris ce que je pense», plaide le ministre. Reconnaissant au chef de l'État de lui avoir «tendu la main à un moment où (il) n'était plus rien» après son piteux score à la primaire de la droite, en 2016.
«Je sais qu'en politique la main qui donne est parfois la main qui se fait mordre. Mais je pense pour ma part qu'on a toujours des dettes et qu'il faut les payer. La reconnaissance à un prix. L'idée d'effacer des dettes par magie m'a toujours été étrangère. On ne doit pas tout à soi, on doit beaucoup aux autres», argue Bruno Le Maire. En ce sens, il ne comprend pas la démarche d'Édouard Philippe qui structure son parti Horizons depuis son limogeage de Matignon. Pour lui, les choses sont claires: «Je ne souhaite pas faire un pas de côté, avoir un pied dans la majorité et l'autre dehors. Ce n'est pas mon caractère».
«Un sentiment de force tranquille»
Il n'empêche, d'aucuns en macronie s'interrogent déjà sur les ambitions retrouvées d'un ministre aussi puissamment conforté dans ses fonctions. «Les Français se rendent compte que, dans un monde politique qui ne compte plus beaucoup de grandes figures, lui en est devenue une», loue Emmanuel Moulin. La gestion de la crise sanitaire et la mise en œuvre du Quoi qu'il en coûte présidentiel l'a fait bondir dans les sondages. «Il dégage un grand sentiment de force tranquille. Il rassure dans un moment où ça tangue fort», relève Laurent Saint-Martin, issu de la gauche. Le ministre se targue lui-même d’avoir créé un lien indéfectible avec les restaurateurs. Il doit maintenant mettre en œuvre des chantiers moins consensuels. «J'ouvre une nouvelle page de mon histoire politique. Les défis ne sont pas les mêmes, l'inflation et la transition écologique sont au cœur de notre agenda», martèle-t-il.
Quant à ses ambitions politiques, il opte pour la prudence. «Je ne me pose absolument pas la question pour le moment» de l'après-Macron. «Ce serait indécent par rapport à mes fonctions, irrespectueux envers le président de la République, et pour vous dire le fond de ma pensée, immature», insiste l'intéressé.
Il a un côté trop sage, trop lisse mais intérieurement il a une fêlure qui vient de loin
D'autant que la marche reste haute. Un brin solitaire, «il n'y a pas de bande» autour de lui, constatent ses proches. Certes, il compte plusieurs de ses anciens soutiens au gouvernement (Sébastien Lecornu aux Armées, Damien Abad aux Solidarités et Franck Riester au Commerce extérieur) et plusieurs candidats aux législatives sont d'anciens membres de son cabinet. Mais chacun s'est émancipé depuis l'échec de 2016. Et puis, il reste à savoir si Bruno Le Maire porte en lui la part de folie nécessaire pour ambitionner un jour de présider le pays. «Je connais le prix humain, familial et financier d'une candidature à la présidentielle», souligne-t-il. À l'ENS, «on lui disait tu seras président», se souvient Marie Darrieussecq qui partage de temps à un autre une bouteille de Bordeaux avec le ministre et son épouse Pauline. Le temps de débattre de féminisme et d'écologie.
Quand on l'interroge sur la nature de l'écrivain-ministre, elle livre cette analyse: «Il a épousé une artiste peintre. C'est un insomniaque. Ça dit quelque chose de lui. Il a un côté trop sage, trop lisse mais intérieurement il a une fêlure qui vient de loin». Marc Dugain est partagé sur les intentions de Le Maire : «Le temps alloué à son ambition reste très limité. On n'en parle pas. Il est assez légaliste. Il ne se lève pas tous les matins en disant je vais dégommer et prendre la place du président. Je pense que tout est question de circonstances. Des ambitions vont sûrement se révéler. En fera-t-il partie ? Je ne sais pas mais il a toutes les qualités pour».
«Déficit de reconnaissance»
Reste aussi à savoir si l'absence d'air canaille est propice à la séduction des Français. «Il a tiré son épingle du jeu avec la crise Covid. Mais personne ne me parle de lui. Ce déficit de reconnaissance est étonnant. Peut-être parce qu'il a un côté mécanique, très haut fonctionnaire qui empêche les Français de s'identifier à lui. Quand il était ministre de l'Agriculture il y avait un truc autour de lui. C'est passé», tranche le député LR Julien Dive, qui co-préside la commission des Affaires économiques. Mais son ancien conseiller Bertrand Sirven «ne croit pas que l'enjeu quand on est ministre des Finances est de se forger une image transgressive. La matière ne s'y prête pas».
C'est pourtant ce qu'avait fait Emmanuel Macron dès les premiers jours de son bail à Bercy. «Dans tous les moments importants de ma vie politique, j'ai pris des risques. Je ne fais pas de petits calculs, je brûle mes vaisseaux», commente Bruno Le Maire en citant sa démission de la Haute fonction publique. Marc Dugain apprécie «sa sensibilité». «On reproche souvent aux politiques de ne pas avoir d'empathie, ce qui n'est pas son cas», note l'écrivain. Qu'importe les spéculations, l'intéressé refuse de se projeter, encore brûlé par l'échec de 2016. «Il y a longtemps que je me suis débarrassé d'une attitude qui consiste à toujours préparer la suite». Son premier horizon à lui est le conseil des ministres de lundi où il s'assoira à la droite du président, auréolé de sa résurrection.
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Le Figaro
Le modèle allemand est-il adapté à une guerre en Europe?
Pierre AvrilGRAND DÉCRYPTAGE - La guerre en Ukraine fait trembler les fondements qui ont fait le succès de l’Allemagne depuis la réunification.
Correspondant à Berlin
Le pacifisme, le manque d’investissements dans l’armement, la trop grande dépendance économique aux régimes autoritaires - Chine, Russie - sont remis en cause par la guerre en Ukraine.
• Quels sont les ressorts du modèle allemand?
«Plus jamais ça!» fut le slogan numéro un des générations allemandes d’après-guerre, qui ont hérité d’un pays dévasté par le nazisme, libéré à l’est par les Soviétiques et à l’ouest par les Américains. C’est sur ces décombres, aidé par la réunification de 1989, que le pays a reconstruit sa prospérité. Pacifisme et libre-échange ont constitué la matrice de ce développement, nourri par la conviction que le commerce sans entraves garantissait la paix. Et vice-versa. Selon un schéma qui a longtemps prévalu à Berlin, une Russie détachée des contingences idéologiques de la guerre froide fournissait sans discontinuer du gaz à l’Allemagne.
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Parallèlement, l’industrie automobile s’approvisionnait en composants chinois, avant de vendre ses véhicules dans l’empire du Milieu. Une diplomatie s’organisait sur ces fondements, portée durant seize ans par une chancelière avec la promesse de sauvegarder l’épargne domestique et les équilibres budgétaires. Dans cet équilibre, la Bundeswehr était jugée superfétatoire. Et coûtait trop cher. «La guerre de Poutine signifie une césure pour notre politique étrangère», a dû admettre Olaf Scholz le 8 mai, jour anniversaire de la libération. Élu sans enthousiasme en 2021, le leader social-démocrate, qui prévoyait de marcher dans les pas de Mutti, se fait rattraper par la guerre, avec pour mission de transformer un modèle déjà ébranlé par la crise planétaire du coronavirus, de réinventer sa sécurité et ses échanges.
• L’Allemagne peut-elle s’affranchir de l’énergie russe?
La part russe des importations gazières a baissé ces derniers mois de 55% environ à 35%. Après s’être rallié à l’idée d’un embargo européen sur le pétrole, qui l’oblige à stopper les approvisionnements de l’oléoduc post-soviétique Droujba, le gouvernement s’est fixé pour objectif, d’ici un an, de couper le robinet russe de l’or gris. Le projet de gazoduc russo-allemand Nord Stream 2 a été abandonné dans les premiers jours de la guerre. Relever ce défi consiste dans l’immédiat à installer trois à quatre terminaux flottants de gaz naturel liquéfié (GNL), approvisionnés par bateau. La construction de l’un d’eux a débuté en mer du Nord. Les principaux producteurs mondiaux de GNL sont l’Australie, les États-Unis et le Qatar, qui prévoit de livrer l’Allemagne à partir de… 2024.
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Ces chantiers maritimes à plus de 3 milliards d’euros sont lancés en attendant la construction de plateformes terrestres de GNL qui, elles, nécessitent plusieurs années. Avant-guerre, la coalition au pouvoir avait déjà enclenché le processus de transition énergétique en prévoyant d’assurer 80% de la consommation d’électricité à travers des énergies renouvelables, en particulier éolienne. Tout en renforçant l’élan politique de ce projet, le conflit ukrainien lui confère un sentiment d’urgence qui bouleverse les habitudes allemandes.
• L’armée allemande peut-elle défendre le pays?
En février dernier, alors que la nouvelle coalition préparait son budget, le secrétaire d’État chargé des Finances, Werner Gatzer (FDP), accusait la Bundeswehr de vivre à crédit. Ce dirigeant libéral adepte de l’orthodoxie des comptes publics, préparait l’armée à un nouveau tour de vis… Puis la guerre est arrivée. Le 26 février, Olaf Scholz créait la surprise au Bundestag en annonçant le déblocage de 100 milliards d’euros au profit de la défense nationale. Ce virage copernicien a été entrepris dans une société longtemps empreinte de pacifisme. En janvier 2009, 22% des Allemands estimaient qu’ils n’avaient «pas besoin» d’armée nationale, selon un sondage de l’Institut Allensbach.
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Treize ans plus tard, ce chiffre est en baisse (9%), mais, bien que le budget de la défense progresse en valeur nominale, l’état de la Bundeswehr s’est, entre-temps, dangereusement dégradé. «Déficits matériels, situation inacceptable, vie des soldats» mise en cause, s’est récemment alarmée la déléguée pour la défense du Bundestag, Eva Högl. Les 100 milliards d’euros seront abondés par un fonds spécial permettant de masquer sur le papier le surcroît d’endettement du pays, mais le chiffre fait déjà tourner la tête des dirigeants. «On ne dépense pas une telle somme du jour au lendemain», s’inquiète le ministre des Finances FDP, Christian Lindner, qui s’est néanmoins rallié à la décision.
Pour permettre de remplir les objectifs de l’Otan (2% des PIB nationaux consacrés à la défense nationale), le pays devrait investir chaque année 72 milliards d’euros, soit 20 milliards de plus que l’actuel budget (50 Mds).
• L’Allemagne tourne-t-elle le dos au pacifisme?
Après avoir annoncé il y a un mois la livraison de chars Gepard à l’Ukraine, dont la fiabilité est sujette à caution, le gouvernement allemand semble à nouveau hésiter à concrétiser ses engagements. Outre le fait que cette décision s’est substituée à la fourniture de chars d’assaut Leopard, plus performants, les Gepard sont privés de munitions, qui sont fabriquées en Suisse. Inopérants, ces appareils n’ont toujours pas rejoint le théâtre d’opération. Ces atermoiements suscitent des frictions au sein de la coalition. Il y a une semaine, agacé par les réponses dilatoires apportées par Olaf Scholz, un député du FDP a ostensiblement quitté une réunion du Bundestag en présence du chancelier… avant d’être rappelé à l’ordre et d’annoncer sa démission de membre de la commission de la défense.
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Les hésitations du chancelier semblent épouser les humeurs de l’opinion publique. Un sondage de la chaîne RTL publié début mai montrait une chute du soutien de l’opinion publique à la livraison d’armes, bien que ses partisans restent majoritaires. Les opposants craignent que la guerre en soit prolongée. Paradoxalement, ce sont les dirigeants du parti Vert, héritiers d’une longue tradition pacifiste et antinucléaire, qui se révèlent les plus va-t-en-guerre. «Leur volte-face est surprenante», s’étonne dans le Spiegel Frank Biess, professeur d’histoire européenne à l’université de San Diego, qui loue la prudence de l’ancien pacifiste Olaf Scholz. «Marioupol ou Odessa ne doivent pas devenir le Sarajevo du XXIe siècle, lorsqu’un conflit local en juin 1914 s’est transformé en catastrophe originelle de la Première Guerre mondiale», met-il en garde à l’unisson de nombre de ses compatriotes.
• L’économie allemande devient-elle protectionniste?
Après des décennies d’exaltation du libre-échange, un nouveau concept s’impose dans le vocabulaire politique allemand: la souveraineté. C’est déjà en son nom, en pleine crise des approvisionnements générés par la crise sanitaire, que Berlin avait, en début d’année, bloqué le rachat, par une entreprise taïwanaise, du fabricant national de semi-conducteurs, Siltronic. Une arme destinée à protéger le «made in Deutschland». Freiné par les pénuries, l’excédent commercial construit sur cette étiquette a baissé en 2021 pour la cinquième année consécutive
Le pays se découvre vulnérable. «Notre dépendance tous azimuts aux entreprises russes est terrifiante», confesse au quotidien Volksfreund la secrétaire d’État à l’économie, Franziska Brantner. L’inquiétude s’étend progressivement à tous les «régimes autoritaires» à l’égard desquels le G7 doit impérativement «réduire sa dépendance stratégique», estiment les milieux d’affaires. «Il est temps de forger des alliances afin de se procurer des matières premières pour la production de semi-conducteurs ou de développer des techniques de cloud industriel», précise Sigfried Russwurm, président du BDI, le patronat industriel allemand.
• Après la Russie, le partenaire chinois reste-t-il fiable?
Après la lune de miel, la méfiance. En 2021, les échanges commerciaux entre les deux pays avaient atteint un niveau record, progressant de 15% pour atteindre 222 milliards d’euros. En soi, ce chiffre permettait de comprendre les réticences du gouvernement allemand à s’engager derrière la «confrontation stratégique» engagée par Washington contre Pékin. Désormais, les statistiques ne suffisent plus. Le rapprochement sino-russe opéré par Moscou et auquel Pékin adhère sans hésitation oblige l’Allemagne à revoir son partenariat avec le géant asiatique. Le chef du SPD, Lars Klingbeil, appelle le gouvernement à tirer les leçons du conflit ukrainien, en se montrant «plus critique» à l’égard de Pékin. Les Verts, qui détiennent le portefeuille des Affaires étrangères, souhaitent l’érection de «lignes rouges» dans la coopération universitaire avec Pékin, constatant que celle-ci profite largement à l’armée chinoise.
Le mois dernier, au nom de la défense «de l’ordre public et de la sécurité», le ministère de l’Économie a bloqué le rachat de la société allemande pharmaceutique Heyer Medical par le groupe chinois Aeonmed. «Des changements à l’égard de la Chine vont intervenir. L’Allemagne prend clairement conscience que ces régimes autoritaires poursuivent d’autres objectifs que les nôtres et que nous ne pouvons pas réagir à une guerre d’agression si nous sommes si dépendants de leurs chaînes d’approvisionnement», explique Sascha Werthes, professeur de relations internationales à l’université de Trier.
Allemagne: Gerhard Schröder perd ses privilèges matériels
L'ancien chancelier allemand, ami de Vladimir Poutine, est depuis longtemps fustigé pour ses activités auprès des géants russes Rosneft et Gazprom.
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Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
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VU D'AILLEURS - La Finlande et la Suède souhaitent entrer dans l'OTAN pour se protéger de la Russie. Mais leur adhésion constituerait aussi un véritable atout pour l'Alliance, ces deux pays se démarquant par leur situation géographique, mais aussi par leurs impressionnantes capacités militaires. La Finlande, en particulier, possède quatre points forts.
Le Figaro
L'Afrique demande à ses partenaires et l'Allemagne leur soutien
EN COURS : Mis à jour le 22 mai 2022 à 20:06
Le président en exercice l'Union africaine, le Sénégalais Macky Sall, a demandé dimanche au chancelier allemand Olaf Scholz l'aide de son pays face aux effets de la guerre en Ukraine sur le continent, et indiqué qu'il se rendrait prochainement à Kiev et Moscou.
Olaf Scholz, qui entamait sa première visite en Afrique en tant que chancelier six mois seulement après sa prise de fonctions, a répondu au chef de l'Etat sénégalais que la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants et la menace de la famine ne laissaient pas les Ocidentaux indifférents, promettant de tout faire pour aider.
Le chancelier allemand, dont la visite au Sénégal, au Niger puis en Afrique du Sud jusqu'à mardi s'annonçait placée sous le signe de la guerre en Ukraine, est arrivé dans un continent «très divisé» sur la question, selon les mots même de Macky Sall.
«Nous voulons la paix même si nous condamnons l'invasion», a-t-il dit plus explicitement que par le passé, «nous travaillons nous pour qu'il y ait une désescalade». Il a préconisé un cessez-le-feu, un dialogue et «une paix juste pour l'Ukraine, pour la Russie aussi».
A Athènes, les réfugiés ukrainiens manifestent en chemises brodées, symbole de l'identité ukrainienne
Femmes, enfants, hommes ont défilé dimanche dans le centre d'Athènes (Grèce), en face du parlement grec, en portant des chemises amples brodées, la «vychyvanka», vêtement traditionnel, symbole de l'unité et «arme culturelle» contre l'invasion russe.
Au milieu de drapeaux ukrainiens, et avec en fond sonore des chants ukrainiens, Oxana Kitcheniouk Revagka, présidente de l'union des Ukrainiens de Grèce explique que cette «journée de fête que nous célébrons tous les ans est cette année dédiée au combat que mène l'Ukraine pour la liberté». «La vychyvanka est un costume traditionnel que nous portons lors des fêtes, des mariages, des baptêmes mais aussi lors des journées difficiles», poursuit-elle.
La fête de la vychyvanka, destinée à préserver les anciennes traditions folkloriques de création et de port de ces vêtements, a été instaurée en 2006 à la suite de l'initiative d'une étudiante qui avait organisé une flash-mob pour faire connaître au monde entier cette tenue.
Le président sénégalais devrait se rendre en Russie et en Ukraine
Le président sénégalais Macky Sall a indiqué dimanche qu'il se rendrait prochainement en Russie et en Ukraine au nom de l'Union africaine dont il assume actuellement la présidence.
Macky Sall a déclaré lors d'une conférence de presse commune avec le chancelier allemand Olaf Scholz qu'il avait reçu mandat de l'Union africaine pour effectuer ce voyage. La Russie avait adressé une invitation en ce sens, a-t-il dit.
Le déplacement, initialement prévu le 18 mai, n'a pu avoir lieu «pour des raisons de calendrier», et il a proposé de nouvelles dates, a-t-il rapporté.
«Dès que c'est fixé, je me rendrai naturellement à Moscou, et aussi à Kiev, et nous avons aussi accepté de réunir l'ensemble des chefs d'Etat, qui le souhaitent, de l'Union africaine, avec le président (ukrainien Volodymyr) Zelensky qui avait exprimé le besoin de communiquer avec les chefs d'Etat africains», a-t-il dit. «Cela aussi sera fait dans les semaines à venir», a-t-il ajouté.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie a divisé les pays africains. Elle a aussi durement affecté leurs économies, avec la hausse du prix des céréales et les pénuries de carburant par exemple.
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La guerre en Ukraine pèse sur l'Assemblée mondiale de la santé
La guerre en Ukraine et son cortège de faim et de maladie va peser sur les discussions des 194 pays membres de l'OMS cette semaine pour tenter d'échafauder une réforme du système de santé mondial, dont les faiblesses ont été mises à nu par la pire pandémie depuis 100 ans.
«Là où va la guerre, la faim et la maladie suivent de près», a mis en garde le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un discours d'ouverture de l'Assemblée mondiale de la santé plein d'émotion et de souvenirs, «d'un enfant de la guerre» en Ethiopie.
«La paix est indispensable à la santé», a-t-il martelé, avant de lancer: «Paix ! Paix ! Paix !».
Mais c'est bien la guerre lancée par la Russie contre l'Ukraine, qui va occuper en partie les délégués. Le président français, Emmanuel Macron, a appelé les membres de l'organisation à adopter mardi une résolution initiée par l'Ukraine, qui dénonce les attaques perpétrées par Moscou sur le système de santé mais aussi les gravissimes conséquences de l'invasion sur l'alimentation dans de nombreux pays, qui dépendent du grenier à céréales ukrainien et des engrais russes.
Si le texte condamne fermement la Russie, il ne prévoit «en aucun cas l'expulsion», faisait toutefois valoir un diplomate occidental.
Nombre de pays estiment que la coopération sanitaire est un domaine à part et à préserver.
Macron demande aux membres de l'OMS de condamner l'agression russe
Le président français Emmanuel Macron a demandé dimanche aux pays membres de l'Assemblée mondiale de la santé (OMS) de soutenir une résolution condamnant l'agression militaire de la Russie contre l'Ukraine, et «réaffirmé la pleine solidarité de la France et de l'Union européenne avec l'Ukraine».
«Nous condamnons avec la plus grande fermeté l'agression militaire commise par la Russie, avec la complicité coupable de la Biélorussie», a lancé le président dans un message vidéo à l'ouverture de l'Assemblée, qui se réunira toute la semaine à Genève. «Les conséquences de cette guerre sont dévastatrices, sur le plan sanitaire, sur les populations, sur les établissements et sur les personnels de santé, qui sont pris pour cible», a dénoncé Macron.
«J'appelle tous les États membres à soutenir la résolution présentée par l'Ukraine», soutenue déjà par les principaux alliés dont la France, l'UE et les États-Unis. Le texte devrait être adopté mardi mais s'il condamne fermement la Russie, il ne prévoit «en aucun cas (son) expulsion», faisait valoir un diplomate occidental, rappelant que les sanctions contre un pays membre autorisées par le règlement de l'OMS sont «très faibles».
Sur l’Ukraine, le président polonais s’en prend à mots couverts à Emmanuel Macron
Le président polonais Andrzej Duda a estimé dimanche que tout «business as usual» avec la Russie était désormais impossible après la découverte de massacres de civils en Ukraine, imputés aux troupes russes. «Après Boutcha, Borodianka, Marioupol, il ne peut plus y avoir de business as usual avec la Russie», a-t-il déclaré lors d'un discours devant le Parlement ukrainien à Kiev, plusieurs fois interrompu par des ovations debout.
Des centaines de cadavres de civils ont été découverts à Boutcha et Borodianka, des villes près de Kiev occupées puis abandonnées par l'armée russe. La ville de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, n'est plus que ruines après trois mois de siège et de bombardements incessants qui ont tué au moins 20.000 civils, selon les autorités ukrainiennes.
«Un monde honnête ne peut pas revenir à l'ordre du jour en oubliant les crimes, l'agression, les droits fondamentaux piétinés», a ajouté le président polonais, en présence également de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Affirmant qu'il ne relâcherait pas ses efforts «tant que l'Ukraine n'est pas membre de l'Union européenne», il a regretté que «des voix se soient élevées récemment en Europe pour demander que l'Ukraine accepte certaines demandes de Poutine», s’en prenant ainsi à mots couverts à Emmanuel Macron, accusé par Zelensky d’avoir souhaité faire des «concessions diplomatiques» à la Russie, sur le dos de l’Ukraine, pour négocier la paix.
«Si pour leur propre tranquillité, intérêts économiques ou ambitions politiques», les pays occidentaux «sacrifient l'Ukraine, ne serait-ce qu'un centimètre de son territoire ou un pan de sa souveraineté, cela portera un grand coup au peuple ukrainien, mais aussi à toute la communauté occidentale», a prévenu Duda.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: «Ça ne me dérange pas d'humilier» Vladimir Poutine, lance Jean-Luc Mélenchon
L'adhésion de l'Ukraine à l'UE prendra «sans doute 15 ou 20 ans», selon Clément Beaune
L'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne prendra «sans doute 15 ou 20 ans», a estimé dimanche le ministre français délégué français aux Affaires européennes, en préconisant que Kiev entre en attendant dans la communauté politique européenne proposée par le président Macron. «Il faut être honnête. (...) Si on dit que l'Ukraine va rentrer dans l'UE dans 6 mois, 1 an ou 2 ans, on ment. Ce n'est pas vrai. C'est sans doute 15 ou 20 ans, c'est très long», a affirmé Clément Beaune sur les ondes de Radio J.
À VOIR AUSSI - L'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne prendra «sans doute 15 ou 20 ans», selon Clément Beaune
«Je ne veux pas qu'on vende aux Ukrainiens des illusions et des mensonges. Si l'on dit aux Ukrainiens : "Bienvenue dans l'UE", mais vous n'avez pas lu sur le contrat, en note de bas de page, "Coucou c'est dans 15 ans", je pense qu'on prépare demain des déceptions pour toute une génération du peuple ukrainien», a-t-il poursuivi.
«En attendant on doit aux Ukrainiens (...) un projet politique dans lequel ils peuvent rentrer», a poursuivi le nouveau ministre délégué, défendant le projet de «communauté politique européenne» proposé par le président Macron. Cette idée est «complémentaire de l'UE» et «peut offrir un projet politique et concret à des pays qui ne sont pas dans le cœur de l'UE et qui veulent se rapprocher de nous», a-t-il observé.
» LIRE AUSSI - Les hauts et les bas de la relation entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky
Zelensky interviendra lundi à Davos
Le président ukrainien a prévu de prendre la parole par visioconférence au Forum économique de Davos en Suisse. Les élites politiques et économiques mondiales se réuniront à partir de lundi, après deux ans d'interruption du Forum à cause du Covid-19.
Une forte délégation du gouvernement de Kiev sera aussi présente en Suisse. Parmi ses représentants, Mykhailo Fedorov, vice-premier ministre et ministre de la Transformation numérique, le maire de la capitale, Vitali Klitschko, Zoya Lytvyn, fondatrice d’une grande école à Kiev, ainsi que cinq femmes parlementaires.
La loi martiale prolongée jusqu'au 23 août en Ukraine
Le Parlement ukrainien a prolongé dimanche la loi martiale dans le pays pour 90 jours supplémentaires, jusqu'au 23 août 2022. La mobilisation générale a également été reconduite pour le même délai, a annoncé la Rada sur sa chaîne Telegram.
Lors de deux votes, le Parlement a approuvé par la majorité absolue les deux décrets présidentiels déjà prolongés à deux reprises depuis le 24 février.
«Seule l'Ukraine a le droit de décider de son avenir», déclare le président polonais aux députés ukrainiens
«Seule l'Ukraine a le droit de décider de son avenir», a déclaré dimanche le président polonais aux députés réunis à Kiev. En déplacement en Ukraine, le chef d’Etat est le premier à s’exprimer devant la Rada ukrainienne depuis le début de l’invasion russe. «Des voix inquiètes se sont élevées disant que l'Ukraine devrait céder aux exigences de Poutine», a déclaré Andrzej Duda. Une allusion à la France ? Le président Zelensky a reproché à plusieurs reprises à Emmanuel Macron de vouloir ménager le président Poutine, et de vouloir créer une «communauté politique européenne» pour intégrer l'Ukraine sans attendre l'adhésion pleine et entière à l’UE, objectif insuffisant aux yeux du président ukrainien. «Seule l'Ukraine a le droit de décider de son avenir», a insisté le président de la Pologne face aux députés ukrainiens. «Rien (ne se fera) sur vous sans vous».
Pour Paris, «l'objectif est qu'il n'y ait pas de victoire russe»
L'objectif pour la France est «qu'il n'y ait pas de victoire russe», il est de «libérer l'Ukraine», a affirmé dimanche le ministre français délégué aux Affaires européennes Clément Beaune. «Le chercheur de guerre, le fauteur de guerre, c'est M. Poutine», a-t-il déclaré.
Les relations ne sont pas au zénith entre Paris et Kiev. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky reproche à Emmanuel Macron de vouloir ménager une «porte de sortie» au président russe Vladimir Poutine. Clément Beaune, deux jours après sa promotion comme ministre délégué, après avoir été secrétaire d'Etat au même portefeuille, a rappelé dimanche le profond soutien de la France à l’Ukraine. «On apporte les moyens à l'Ukraine (parce que) eux n'ont pas provoqué la guerre en Russie. Ils cherchent à se libérer d'un pays qui les occupe en tant qu'Etat souverain», a-t-il expliqué. «Quand vous êtes faibles, vous ne créez pas la paix», a-t-il insisté, ajoutant que «l'Ukraine, c'est l'Europe».
Plusieurs opérations de renfort par hélicoptère ont été tentées pendant le siège d’Azovstal, raconte le commandant d'Azov
Dans une interview avec le média ukrainien Pravda, Andriy Biletsky, figure historique et fondateur du régiment Azov, affirme qu'il y a eu plus de cinq tentatives de porter de l'aide aux combattants retranchés à Azovstal. Son rôle, raconte-t-il, était d'organiser des raids pour porter médicaments, armes et munitions aux soldats bloqués dans l’aciérie de Marioupol.
Mais plusieurs de ces tentatives par héliportées, organisées sous la direction du renseignement du ministère ukrainien de la Défense, ont échoué en raison de la défense aérienne russe, raconte le commandant d’Azov, donnant quelques détails sur l’une des opérations.
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«Lors du dernier vol en hélicoptère, des membres du personnel médical ont accepté d’embarquer. C'était une infirmière, un anesthésiste, deux chirurgiens», décrit-il. «Ils ont volé, réalisant clairement que la probabilité (de mourir) était tout simplement énorme. Mais ils ont volé parce qu'ils ont compris que notre peuple mourait là-bas».
«Je pense que tôt ou tard, il sera possible de révéler les noms de ces personnes», déclare Andriy Biletsky, mentionnant simplement que ces civils étaient originaires de Dnipro. «Pour moi, ce sont des héros».
La Russie connaît-elle une pénurie de missiles, comme l'affirme Zelensky?
Le président ukrainien a affirmé que les «quelque 2000 missiles» que l'armée russe a tirés sur l'Ukraine «constituaient la majorité de (sa) réserve». Ces missiles de précisions (de croisière et balistiques ou semi-balistiques à courte et moyenne portée) sont essentiels pour la poursuite de la guerre. Les Russes ont-ils épuisé leur stock en la matière ? Sachant que l'industrie militaire russe produit chaque année «50 à 100 missiles Kalibr [missiles de croisière tirés depuis des navires] et 24 Iskander [famille de missiles de croisière ou semi-balistiques tirés depuis la terre]», peuvent-ils augmenter cette capacité de production ? Pour le chef des services de renseignement des États-Unis, Avril Haines, Vladimir Poutine n'a en tout cas pas le choix. S'il veut atteindre tous ses objectifs, le chef du Kremlin doit «se tourner vers des mesures plus drastiques», comme «la réorientation de la production industrielle».
La Russie connaît-elle vraiment une pénurie de missiles, comme l'affirme Zelensky ? On a vérifié ici.
Six militaires tués à Azovstal après avoir tenté de faire sauter un arsenal, selon un leader séparatiste
Six militaires ukrainiens ont perdu la vie dans le complexe de l'usine Azovstal à Marioupol, pour avoir tenté de faire exploser un arsenal de munitions à l’intérieur de l’aciérie avant de se rendre, a révélé samedi le leader séparatiste de la république populaire autoproclamée de Donetsk, Denis Pushilin. «On ne sait pas qui a fait cela, personne n'en assume la responsabilité, mais après le départ du groupe (…) quelqu'un a ordonné de faire sauter les caches de munitions», a-t-il déclaré sur la chaîne YouTube Soloviev Live, des propos repris par l’agence russe Tass.
«Cela a été fait à la hâte et les ordres n'étaient pas clairs. En conséquence, six personnes sont mortes sur le coup et, à ma connaissance, quatre ont été blessées», a-t-il expliqué, sans préciser si les hommes avaient été abattus ou tué dans l’explosion. Selon Denis Pushilin, quelques militaires ukrainiens pourraient encore se trouver dans le complexe de l’aciérie. Ils disposeraient d'un stock de nourriture et d'eau, mais manqueraient de médicaments.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: l'armée russe dit avoir «entièrement libéré» l'usine Azovstal à Marioupol
Le président polonais en Ukraine pour s’adresser au Parlement
Le président polonais Andrzej Duda est arrivé en Ukraine, a annoncé dimanche son cabinet dans un communiqué. Il a prévu de s’adresser dans la journée à la Verkhovna Rada, le parlement ukrainien. Sans donner de précision sur la teneur du discours, le cabinet indique qu’il sera le premier chef d’Etat à s’exprimer devant le parlement de Kiev depuis le début du conflit.
Moscou évoque un échange de prisonniers ukrainiens contre un proche de Poutine
La Russie va étudier la possibilité d'échanger des combattants du régiment ukrainien Azov faits prisonniers contre Viktor Medvedtchouk, un proche de Vladimir Poutine, a déclaré samedi un député et négociateur russe, Léonid Sloutski. Viktor Medvedtchouk est un politicien et riche homme d'affaires ukrainien réputé proche du président russe qui a été arrêté mi-avril en Ukraine, alors qu'il était en fuite depuis le début de l'offensive du Kremlin fin février.
«Nous allons étudier la question», a affirmé ce membre de la délégation russe lors des dernières négociations avec Kiev, cité par l'agence de presse Ria Novosti. S'exprimant depuis la ville séparatiste de Donetsk, dans le sud-est de l'Ukraine, il a précisé que l'éventualité d'un tel échange sera évoquée à Moscou par «ceux qui en ont les prérogatives».
La ville de Sievierodonetsk ciblée
Dimanche matin, l’état-major ukrianien a affirmé que les Russes ont mené des offensives et des assauts sur plusieurs localités dans la région de Sievierodonetsk, mais qu’«ils ont été forcés de se replier sur les anciennes positions» et ont subi «des pertes». «Neuf attaques ont été repoussées ces dernières 24h dans les régions de Donestk et Lougansk», a précisé l’état-major, faisant la liste des équipements russes détruits (chars, systèmes d'artillerie, véhicules blindés un drone Orlan-10, entre autres).
«Les Russes jettent tous leurs efforts pour capturer Sievierodonetsk» où les frappes «ont été multipliées plusieurs fois ces derniers jours», aussure le gouverneur de la région de Lougansk. «La ville est en train d'être détruite, comme auparavant ils ont détruit Roubijné et Popasna», a-t-il dénoncé, affirmant que les forces russes avaient détruit le pont de Pavlograd, «ce qui va beaucoup compliquer l'évacuation des civils et les livraisons des camions humanitaires».
L’armée russe pilonne le Donbass
La Russie continue de pilonner l'est de l'Ukraine. Samedi, elle a affirmé avoir détruit avec des missiles de croisière un stock d'armes livrées par les Occidentaux. L'état-major ukrainien a relevé dans son point matinal quotidien dimanche que l'armée russe continuait «ses frappes de missiles et aériennes sur tout le territoire», et même avait «augmenté l'intensité en utilisant l'aviation pour détruire des infrastructures cruciales».
Dans son habituel message vidéo posté samedi soir, le président Zelensky a expliqué que, si la position militaire n'avait «pas évolué de manière significative» samedi, «la situation dans le Donbass est extrêmement difficile». L'armée ukrainienne «repousse» l’offensive russe, a-t-il assuré. Il a averti que la phase actuelle de la guerre, où les Russes concentrent leurs efforts dans l'est, «sera sanglante».
Bonjour à tous, suivez notre direct !
Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Presque trois mois jour pour jour après le début de l’invasion russe en Ukraine, suivez ici les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, ainsi que les réactions, enjeux, décisions internationales.
Vous pouvez retrouver les événements de la journée d’hier ici.
L'Afrique demande à ses partenaires et l'Allemagne leur soutien
Le président en exercice l'Union africaine, le Sénégalais Macky Sall, a demandé dimanche au chancelier allemand Olaf Scholz l'aide de son pays face aux effets de la guerre en Ukraine sur le continent, et indiqué qu'il se rendrait prochainement à Kiev et Moscou.
Olaf Scholz, qui entamait sa première visite en Afrique en tant que chancelier six mois seulement après sa prise de fonctions, a répondu au chef de l'Etat sénégalais que la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants et la menace de la famine ne laissaient pas les Ocidentaux indifférents, promettant de tout faire pour aider.
Le chancelier allemand, dont la visite au Sénégal, au Niger puis en Afrique du Sud jusqu'à mardi s'annonçait placée sous le signe de la guerre en Ukraine, est arrivé dans un continent «très divisé» sur la question, selon les mots même de Macky Sall.
«Nous voulons la paix même si nous condamnons l'invasion», a-t-il dit plus explicitement que par le passé, «nous travaillons nous pour qu'il y ait une désescalade». Il a préconisé un cessez-le-feu, un dialogue et «une paix juste pour l'Ukraine, pour la Russie aussi».
A Athènes, les réfugiés ukrainiens manifestent en chemises brodées, symbole de l'identité ukrainienne
Femmes, enfants, hommes ont défilé dimanche dans le centre d'Athènes (Grèce), en face du parlement grec, en portant des chemises amples brodées, la «vychyvanka», vêtement traditionnel, symbole de l'unité et «arme culturelle» contre l'invasion russe.
Au milieu de drapeaux ukrainiens, et avec en fond sonore des chants ukrainiens, Oxana Kitcheniouk Revagka, présidente de l'union des Ukrainiens de Grèce explique que cette «journée de fête que nous célébrons tous les ans est cette année dédiée au combat que mène l'Ukraine pour la liberté». «La vychyvanka est un costume traditionnel que nous portons lors des fêtes, des mariages, des baptêmes mais aussi lors des journées difficiles», poursuit-elle.
La fête de la vychyvanka, destinée à préserver les anciennes traditions folkloriques de création et de port de ces vêtements, a été instaurée en 2006 à la suite de l'initiative d'une étudiante qui avait organisé une flash-mob pour faire connaître au monde entier cette tenue.
Le président sénégalais devrait se rendre en Russie et en Ukraine
Le président sénégalais Macky Sall a indiqué dimanche qu'il se rendrait prochainement en Russie et en Ukraine au nom de l'Union africaine dont il assume actuellement la présidence.
Macky Sall a déclaré lors d'une conférence de presse commune avec le chancelier allemand Olaf Scholz qu'il avait reçu mandat de l'Union africaine pour effectuer ce voyage. La Russie avait adressé une invitation en ce sens, a-t-il dit.
Le déplacement, initialement prévu le 18 mai, n'a pu avoir lieu «pour des raisons de calendrier», et il a proposé de nouvelles dates, a-t-il rapporté.
«Dès que c'est fixé, je me rendrai naturellement à Moscou, et aussi à Kiev, et nous avons aussi accepté de réunir l'ensemble des chefs d'Etat, qui le souhaitent, de l'Union africaine, avec le président (ukrainien Volodymyr) Zelensky qui avait exprimé le besoin de communiquer avec les chefs d'Etat africains», a-t-il dit. «Cela aussi sera fait dans les semaines à venir», a-t-il ajouté.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie a divisé les pays africains. Elle a aussi durement affecté leurs économies, avec la hausse du prix des céréales et les pénuries de carburant par exemple.
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La guerre en Ukraine pèse sur l'Assemblée mondiale de la santé
La guerre en Ukraine et son cortège de faim et de maladie va peser sur les discussions des 194 pays membres de l'OMS cette semaine pour tenter d'échafauder une réforme du système de santé mondial, dont les faiblesses ont été mises à nu par la pire pandémie depuis 100 ans.
«Là où va la guerre, la faim et la maladie suivent de près», a mis en garde le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un discours d'ouverture de l'Assemblée mondiale de la santé plein d'émotion et de souvenirs, «d'un enfant de la guerre» en Ethiopie.
«La paix est indispensable à la santé», a-t-il martelé, avant de lancer: «Paix ! Paix ! Paix !».
Mais c'est bien la guerre lancée par la Russie contre l'Ukraine, qui va occuper en partie les délégués. Le président français, Emmanuel Macron, a appelé les membres de l'organisation à adopter mardi une résolution initiée par l'Ukraine, qui dénonce les attaques perpétrées par Moscou sur le système de santé mais aussi les gravissimes conséquences de l'invasion sur l'alimentation dans de nombreux pays, qui dépendent du grenier à céréales ukrainien et des engrais russes.
Si le texte condamne fermement la Russie, il ne prévoit «en aucun cas l'expulsion», faisait toutefois valoir un diplomate occidental.
Nombre de pays estiment que la coopération sanitaire est un domaine à part et à préserver.
Macron demande aux membres de l'OMS de condamner l'agression russe
Le président français Emmanuel Macron a demandé dimanche aux pays membres de l'Assemblée mondiale de la santé (OMS) de soutenir une résolution condamnant l'agression militaire de la Russie contre l'Ukraine, et «réaffirmé la pleine solidarité de la France et de l'Union européenne avec l'Ukraine».
«Nous condamnons avec la plus grande fermeté l'agression militaire commise par la Russie, avec la complicité coupable de la Biélorussie», a lancé le président dans un message vidéo à l'ouverture de l'Assemblée, qui se réunira toute la semaine à Genève. «Les conséquences de cette guerre sont dévastatrices, sur le plan sanitaire, sur les populations, sur les établissements et sur les personnels de santé, qui sont pris pour cible», a dénoncé Macron.
«J'appelle tous les États membres à soutenir la résolution présentée par l'Ukraine», soutenue déjà par les principaux alliés dont la France, l'UE et les États-Unis. Le texte devrait être adopté mardi mais s'il condamne fermement la Russie, il ne prévoit «en aucun cas (son) expulsion», faisait valoir un diplomate occidental, rappelant que les sanctions contre un pays membre autorisées par le règlement de l'OMS sont «très faibles».
Sur l’Ukraine, le président polonais s’en prend à mots couverts à Emmanuel Macron
Le président polonais Andrzej Duda a estimé dimanche que tout «business as usual» avec la Russie était désormais impossible après la découverte de massacres de civils en Ukraine, imputés aux troupes russes. «Après Boutcha, Borodianka, Marioupol, il ne peut plus y avoir de business as usual avec la Russie», a-t-il déclaré lors d'un discours devant le Parlement ukrainien à Kiev, plusieurs fois interrompu par des ovations debout.
Des centaines de cadavres de civils ont été découverts à Boutcha et Borodianka, des villes près de Kiev occupées puis abandonnées par l'armée russe. La ville de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, n'est plus que ruines après trois mois de siège et de bombardements incessants qui ont tué au moins 20.000 civils, selon les autorités ukrainiennes.
«Un monde honnête ne peut pas revenir à l'ordre du jour en oubliant les crimes, l'agression, les droits fondamentaux piétinés», a ajouté le président polonais, en présence également de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Affirmant qu'il ne relâcherait pas ses efforts «tant que l'Ukraine n'est pas membre de l'Union européenne», il a regretté que «des voix se soient élevées récemment en Europe pour demander que l'Ukraine accepte certaines demandes de Poutine», s’en prenant ainsi à mots couverts à Emmanuel Macron, accusé par Zelensky d’avoir souhaité faire des «concessions diplomatiques» à la Russie, sur le dos de l’Ukraine, pour négocier la paix.
«Si pour leur propre tranquillité, intérêts économiques ou ambitions politiques», les pays occidentaux «sacrifient l'Ukraine, ne serait-ce qu'un centimètre de son territoire ou un pan de sa souveraineté, cela portera un grand coup au peuple ukrainien, mais aussi à toute la communauté occidentale», a prévenu Duda.
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L'adhésion de l'Ukraine à l'UE prendra «sans doute 15 ou 20 ans», selon Clément Beaune
L'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne prendra «sans doute 15 ou 20 ans», a estimé dimanche le ministre français délégué français aux Affaires européennes, en préconisant que Kiev entre en attendant dans la communauté politique européenne proposée par le président Macron. «Il faut être honnête. (...) Si on dit que l'Ukraine va rentrer dans l'UE dans 6 mois, 1 an ou 2 ans, on ment. Ce n'est pas vrai. C'est sans doute 15 ou 20 ans, c'est très long», a affirmé Clément Beaune sur les ondes de Radio J.
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«Je ne veux pas qu'on vende aux Ukrainiens des illusions et des mensonges. Si l'on dit aux Ukrainiens : "Bienvenue dans l'UE", mais vous n'avez pas lu sur le contrat, en note de bas de page, "Coucou c'est dans 15 ans", je pense qu'on prépare demain des déceptions pour toute une génération du peuple ukrainien», a-t-il poursuivi.
«En attendant on doit aux Ukrainiens (...) un projet politique dans lequel ils peuvent rentrer», a poursuivi le nouveau ministre délégué, défendant le projet de «communauté politique européenne» proposé par le président Macron. Cette idée est «complémentaire de l'UE» et «peut offrir un projet politique et concret à des pays qui ne sont pas dans le cœur de l'UE et qui veulent se rapprocher de nous», a-t-il observé.
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Zelensky interviendra lundi à Davos
Le président ukrainien a prévu de prendre la parole par visioconférence au Forum économique de Davos en Suisse. Les élites politiques et économiques mondiales se réuniront à partir de lundi, après deux ans d'interruption du Forum à cause du Covid-19.
Une forte délégation du gouvernement de Kiev sera aussi présente en Suisse. Parmi ses représentants, Mykhailo Fedorov, vice-premier ministre et ministre de la Transformation numérique, le maire de la capitale, Vitali Klitschko, Zoya Lytvyn, fondatrice d’une grande école à Kiev, ainsi que cinq femmes parlementaires.
La loi martiale prolongée jusqu'au 23 août en Ukraine
Le Parlement ukrainien a prolongé dimanche la loi martiale dans le pays pour 90 jours supplémentaires, jusqu'au 23 août 2022. La mobilisation générale a également été reconduite pour le même délai, a annoncé la Rada sur sa chaîne Telegram.
Lors de deux votes, le Parlement a approuvé par la majorité absolue les deux décrets présidentiels déjà prolongés à deux reprises depuis le 24 février.
«Seule l'Ukraine a le droit de décider de son avenir», déclare le président polonais aux députés ukrainiens
«Seule l'Ukraine a le droit de décider de son avenir», a déclaré dimanche le président polonais aux députés réunis à Kiev. En déplacement en Ukraine, le chef d’Etat est le premier à s’exprimer devant la Rada ukrainienne depuis le début de l’invasion russe. «Des voix inquiètes se sont élevées disant que l'Ukraine devrait céder aux exigences de Poutine», a déclaré Andrzej Duda. Une allusion à la France ? Le président Zelensky a reproché à plusieurs reprises à Emmanuel Macron de vouloir ménager le président Poutine, et de vouloir créer une «communauté politique européenne» pour intégrer l'Ukraine sans attendre l'adhésion pleine et entière à l’UE, objectif insuffisant aux yeux du président ukrainien. «Seule l'Ukraine a le droit de décider de son avenir», a insisté le président de la Pologne face aux députés ukrainiens. «Rien (ne se fera) sur vous sans vous».
Pour Paris, «l'objectif est qu'il n'y ait pas de victoire russe»
L'objectif pour la France est «qu'il n'y ait pas de victoire russe», il est de «libérer l'Ukraine», a affirmé dimanche le ministre français délégué aux Affaires européennes Clément Beaune. «Le chercheur de guerre, le fauteur de guerre, c'est M. Poutine», a-t-il déclaré.
Les relations ne sont pas au zénith entre Paris et Kiev. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky reproche à Emmanuel Macron de vouloir ménager une «porte de sortie» au président russe Vladimir Poutine. Clément Beaune, deux jours après sa promotion comme ministre délégué, après avoir été secrétaire d'Etat au même portefeuille, a rappelé dimanche le profond soutien de la France à l’Ukraine. «On apporte les moyens à l'Ukraine (parce que) eux n'ont pas provoqué la guerre en Russie. Ils cherchent à se libérer d'un pays qui les occupe en tant qu'Etat souverain», a-t-il expliqué. «Quand vous êtes faibles, vous ne créez pas la paix», a-t-il insisté, ajoutant que «l'Ukraine, c'est l'Europe».
Plusieurs opérations de renfort par hélicoptère ont été tentées pendant le siège d’Azovstal, raconte le commandant d'Azov
Dans une interview avec le média ukrainien Pravda, Andriy Biletsky, figure historique et fondateur du régiment Azov, affirme qu'il y a eu plus de cinq tentatives de porter de l'aide aux combattants retranchés à Azovstal. Son rôle, raconte-t-il, était d'organiser des raids pour porter médicaments, armes et munitions aux soldats bloqués dans l’aciérie de Marioupol.
Mais plusieurs de ces tentatives par héliportées, organisées sous la direction du renseignement du ministère ukrainien de la Défense, ont échoué en raison de la défense aérienne russe, raconte le commandant d’Azov, donnant quelques détails sur l’une des opérations.
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«Lors du dernier vol en hélicoptère, des membres du personnel médical ont accepté d’embarquer. C'était une infirmière, un anesthésiste, deux chirurgiens», décrit-il. «Ils ont volé, réalisant clairement que la probabilité (de mourir) était tout simplement énorme. Mais ils ont volé parce qu'ils ont compris que notre peuple mourait là-bas».
«Je pense que tôt ou tard, il sera possible de révéler les noms de ces personnes», déclare Andriy Biletsky, mentionnant simplement que ces civils étaient originaires de Dnipro. «Pour moi, ce sont des héros».
La Russie connaît-elle une pénurie de missiles, comme l'affirme Zelensky?
Le président ukrainien a affirmé que les «quelque 2000 missiles» que l'armée russe a tirés sur l'Ukraine «constituaient la majorité de (sa) réserve». Ces missiles de précisions (de croisière et balistiques ou semi-balistiques à courte et moyenne portée) sont essentiels pour la poursuite de la guerre. Les Russes ont-ils épuisé leur stock en la matière ? Sachant que l'industrie militaire russe produit chaque année «50 à 100 missiles Kalibr [missiles de croisière tirés depuis des navires] et 24 Iskander [famille de missiles de croisière ou semi-balistiques tirés depuis la terre]», peuvent-ils augmenter cette capacité de production ? Pour le chef des services de renseignement des États-Unis, Avril Haines, Vladimir Poutine n'a en tout cas pas le choix. S'il veut atteindre tous ses objectifs, le chef du Kremlin doit «se tourner vers des mesures plus drastiques», comme «la réorientation de la production industrielle».
La Russie connaît-elle vraiment une pénurie de missiles, comme l'affirme Zelensky ? On a vérifié ici.
Six militaires tués à Azovstal après avoir tenté de faire sauter un arsenal, selon un leader séparatiste
Six militaires ukrainiens ont perdu la vie dans le complexe de l'usine Azovstal à Marioupol, pour avoir tenté de faire exploser un arsenal de munitions à l’intérieur de l’aciérie avant de se rendre, a révélé samedi le leader séparatiste de la république populaire autoproclamée de Donetsk, Denis Pushilin. «On ne sait pas qui a fait cela, personne n'en assume la responsabilité, mais après le départ du groupe (…) quelqu'un a ordonné de faire sauter les caches de munitions», a-t-il déclaré sur la chaîne YouTube Soloviev Live, des propos repris par l’agence russe Tass.
«Cela a été fait à la hâte et les ordres n'étaient pas clairs. En conséquence, six personnes sont mortes sur le coup et, à ma connaissance, quatre ont été blessées», a-t-il expliqué, sans préciser si les hommes avaient été abattus ou tué dans l’explosion. Selon Denis Pushilin, quelques militaires ukrainiens pourraient encore se trouver dans le complexe de l’aciérie. Ils disposeraient d'un stock de nourriture et d'eau, mais manqueraient de médicaments.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: l'armée russe dit avoir «entièrement libéré» l'usine Azovstal à Marioupol
Le président polonais en Ukraine pour s’adresser au Parlement
Le président polonais Andrzej Duda est arrivé en Ukraine, a annoncé dimanche son cabinet dans un communiqué. Il a prévu de s’adresser dans la journée à la Verkhovna Rada, le parlement ukrainien. Sans donner de précision sur la teneur du discours, le cabinet indique qu’il sera le premier chef d’Etat à s’exprimer devant le parlement de Kiev depuis le début du conflit.
Moscou évoque un échange de prisonniers ukrainiens contre un proche de Poutine
La Russie va étudier la possibilité d'échanger des combattants du régiment ukrainien Azov faits prisonniers contre Viktor Medvedtchouk, un proche de Vladimir Poutine, a déclaré samedi un député et négociateur russe, Léonid Sloutski. Viktor Medvedtchouk est un politicien et riche homme d'affaires ukrainien réputé proche du président russe qui a été arrêté mi-avril en Ukraine, alors qu'il était en fuite depuis le début de l'offensive du Kremlin fin février.
«Nous allons étudier la question», a affirmé ce membre de la délégation russe lors des dernières négociations avec Kiev, cité par l'agence de presse Ria Novosti. S'exprimant depuis la ville séparatiste de Donetsk, dans le sud-est de l'Ukraine, il a précisé que l'éventualité d'un tel échange sera évoquée à Moscou par «ceux qui en ont les prérogatives».
La ville de Sievierodonetsk ciblée
Dimanche matin, l’état-major ukrianien a affirmé que les Russes ont mené des offensives et des assauts sur plusieurs localités dans la région de Sievierodonetsk, mais qu’«ils ont été forcés de se replier sur les anciennes positions» et ont subi «des pertes». «Neuf attaques ont été repoussées ces dernières 24h dans les régions de Donestk et Lougansk», a précisé l’état-major, faisant la liste des équipements russes détruits (chars, systèmes d'artillerie, véhicules blindés un drone Orlan-10, entre autres).
«Les Russes jettent tous leurs efforts pour capturer Sievierodonetsk» où les frappes «ont été multipliées plusieurs fois ces derniers jours», aussure le gouverneur de la région de Lougansk. «La ville est en train d'être détruite, comme auparavant ils ont détruit Roubijné et Popasna», a-t-il dénoncé, affirmant que les forces russes avaient détruit le pont de Pavlograd, «ce qui va beaucoup compliquer l'évacuation des civils et les livraisons des camions humanitaires».
L’armée russe pilonne le Donbass
La Russie continue de pilonner l'est de l'Ukraine. Samedi, elle a affirmé avoir détruit avec des missiles de croisière un stock d'armes livrées par les Occidentaux. L'état-major ukrainien a relevé dans son point matinal quotidien dimanche que l'armée russe continuait «ses frappes de missiles et aériennes sur tout le territoire», et même avait «augmenté l'intensité en utilisant l'aviation pour détruire des infrastructures cruciales».
Dans son habituel message vidéo posté samedi soir, le président Zelensky a expliqué que, si la position militaire n'avait «pas évolué de manière significative» samedi, «la situation dans le Donbass est extrêmement difficile». L'armée ukrainienne «repousse» l’offensive russe, a-t-il assuré. Il a averti que la phase actuelle de la guerre, où les Russes concentrent leurs efforts dans l'est, «sera sanglante».
Bonjour à tous, suivez notre direct !
Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Presque trois mois jour pour jour après le début de l’invasion russe en Ukraine, suivez ici les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, ainsi que les réactions, enjeux, décisions internationales.
Vous pouvez retrouver les événements de la journée d’hier ici.
Allemagne: Gerhard Schröder perd ses privilèges matériels
L'ancien chancelier allemand, ami de Vladimir Poutine, est depuis longtemps fustigé pour ses activités auprès des géants russes Rosneft et Gazprom.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan
Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
Regarder la vidéo«La Finlande et la Suède ont quelque chose que nous n'avons pas»
VU D'AILLEURS - La Finlande et la Suède souhaitent entrer dans l'OTAN pour se protéger de la Russie. Mais leur adhésion constituerait aussi un véritable atout pour l'Alliance, ces deux pays se démarquant par leur situation géographique, mais aussi par leurs impressionnantes capacités militaires. La Finlande, en particulier, possède quatre points forts.
Le Figaro
Week-ends en itinérance : quatre virées au goût de liberté
Astrid TaupinClaire RodineauNOS CONSEILS - Envie de s'arrêter aux hasards des paysages et de laisser vagabonder ses pensées ? En side-car, en mobylette ou à vélo, découvrez nos échappées préférées.
S'enivrer des parfums de la Sainte-Victoire en side-car
Des effluves de lavande et de fenouil flottent dans l'air. Les sens sont en éveil pour ce tour de la montagne iconique du pays aixois à bord d'un side-car Ural, inspiré de modèles vintage. Dans le « panier » ou à l'arrière de la selle, à 50 km/h, on prend le temps d'admirer le monument de pierre sous toutes ses coutures. Au sud, les falaises vertigineuses dressées au-dessus des broderies de vignes où la dégustation fait partie du programme. Après le délicieux village provençal de Puyloubier, adossé à la roche, l'itinéraire bascule au nord, entre vallon frais et forêt de chênes. Bientôt, la silhouette de la montagne chère à Cézanne s'impose à nouveau. Au-dessus du village de Vauvenargues, les tours ventrues du château de Picasso jaillissent de la pinède et annoncent l'arrivée prochaine à Aix-en-Provence.
La Belle Échappée (Tél. : 06 51 41 83 21). À partir de 219 € pour 2 personnes, le tour de 2 heures autour de la Sainte-Victoire au départ d'Aix-en-Provence. Nombreux autres tours possibles.
À lire aussi48 heures à Aix-en-Provence : sous le soleil, l'élégance
Sillonner le Béarn en 103 Peugeot comme un ex-ado
Karine et Dominique sont des passionnés de deux-roues mais surtout de 103 Peugeot, la « mob » de leur jeunesse. Ils ont restauré une flotte de 14 mobylettes datant des années 1970-1980 dont certaines en version électrique avec la start-up française Noil (No oil ; sans pétrole). Au départ de Moncaup, dans le Vic-Bilh, ils vous mènent au gré du vent sur les petites routes départementales du Nord Béarn et du Gers. Au choix, des circuits de 4 heures jusqu'à la journée entière ponctués d'arrêts pour découvrir les hauts lieux historiques de la région. Dominique prend sa casquette de prof d'histoire et vous conte des anecdotes sur Jeanne d'Albret ou Gaston Fébus. Il vous guide dans les sous-sols de l'église de Madiran et autres endroits secrets. Les paysages vallonnés et plantés de vignes révèlent la beauté de cette région méconnue. Pour les accompagnants qui ne souhaitent pas faire de mobylette, ils peuvent prendre place dans le 504 pick-up d'assistance. Vintage évidemment.
Vous en Mob (Tél. : 06 27 37 64 38). 45 € pour le circuit de 4 heures (matériel et assurance compris).
À lire aussiRandonnée au cœur du Béarn, autour du géant d'Ossau
Pédaler en Espagne à la découverte des splendeurs de l'Empordà
Villages médiévaux, cyprès et bonne chère : l'Empordà, c'est la Toscane à deux heures de voiture de Barcelone. De cette Costa Brava bénie des dieux, l'« Empordanet » (le petit Empordà) est la partie la plus préservée. C'est là, entre vignes et mer, que le Mas de Torrent a élu domicile. Cet hôtel 5 étoiles de 39 chambres existe depuis les années 1990, mais la ferme XVIIIe qui l'abrite a été rénovée l'année dernière. La décoration, nature et épurée, est propice au repos – comme le spa de 600 m². Entre une sieste sous un olivier et un cours de yoga, on grimpe sur l'un des vélos (électriques, VTT ou de route) prêtés par l'hôtel pour découvrir la région. Sur le site de Wikiloc, le Mas de Torrent a référencé six itinéraires, longs de 23 à 100 km, au départ de l'hôtel. Une boucle de 30 km chemine à travers les rizières de Pals, peuplées de nombreuses espèces d'oiseaux, jusqu'à la côte. Ébouriffant !
Mas de Torrent (Tél. : 00 34 972 303 292). Nuit à partir de 310 €. Service d'entretien, GPS et pique-nique sur demande.
À lire aussiBarcelone à contre-courant
Cheminer sur la Routo dans les Alpes transfrontalières
De la Provence au Piémont, on met ses pas dans ceux des bergers qui cheminaient autrefois avec leurs troupeaux vers les pâturages verdoyants des Alpes. Bienvenue sur le GR69 - La Routo, un itinéraire transfrontalier de 540 kilomètres, découpé en 33 étapes. Il suit les anciennes drailles, ces sentiers de transhumance d'Arles et la plaine de la Crau jusqu'à Borgo San Dalmazzo, en Italie, en passant par les Alpes-de-Haute-Provence. L'occasion d'un fascinant voyage dans des paysages façonnés par le pastoralisme, garrigue ou montagne, semés de bergeries, de cabanes, de bories ou de fontaines. Si l'on ne croise pas de berger accompagnant à pied ses moutons (les transferts se font désormais en camion), les plaines et les vallées traversées sont habitées par les éleveurs, et les sonnailles distillent leur musique lors des nombreuses fêtes de la transhumance qui animent les étapes du parcours.
GR 69 - La Routo . Parution du TopoGuides en juin 2022.
À lire aussi48 heures à Turin, la belle inconnue du Piémont
L'Humanité
Géopolitique. Joe Biden cherche l’étincelle sur le front chinois
ActuLes mises en garde se multiplient envers Pékin. Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, le président états-unien entame une tournée en Asie afin de resserrer les rangs. À Tokyo, il mènera une réunion du Quad, qu’il cherche à constituer en Otan bis.
Lina SankariJoe Biden court désormais deux lièvres à la fois. Depuis le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine, le président états-unien jouait la retenue sur le front chinois, pourtant défini à Washington comme la grande priorité géostratégique de ce siècle. Après une première phase où la Maison-Blanche semblait laisser l’initiative aux pays européens contre Moscou, elle a finalement repris le leadership, ressuscité l’Otan et ressoudé le Vieux Continent derrière elle à grand renfort de livraisons d’armes et de sanctions économiques. Cette victoire stratégique était cependant ternie par le non-alignement de certains alliés, dont l’Inde, qui, depuis le début de la guerre, s’abstient lors de votes majeurs au Conseil de sécurité de l’ONU ou au Conseil des droits de l’homme. L’heure est donc venue de resserrer les rangs. Hier, Joe Biden a entamé une tournée en Corée du Sud et au Japon pour réaffirmer l’influence de son pays dans la zone indo-pacifique.
L’étape tokyoïte sera marquée par une réunion du Quad (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité), qui regroupe pour l’heure les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie. Le but demeure la constitution d’une Otan bis dont le combat serait exclusivement tourné vers l’endiguement de la Chine. « Il n’y a pas de tension entre le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Europe et le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Asie. Nous pensons que ces deux aspects se renforcent mutuellement », insiste le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Avant son départ pour l’Asie, le président états-unien devait d’ailleurs recevoir, à Washington, la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, et le président finlandais, Sauli Niinistö, dont les nations ont récemment fait acte de candidature à l’Otan.
Le concept flou de « sociétés ouvertes »
Dans le droit fil du Sommet pour la démocratie tenu en décembre 2021 sous l’égide des États-Unis et visant en premier lieu à coaliser contre la Chine, l’idée est d’ « affirmer l’image de ce que le monde pourra être si les démocraties et les sociétés ouvertes se rassemblent pour dicter les règles du jeu », explique en outre Jake Sullivan. Ce concept flou de « sociétés ouvertes » renvoie d’abord à Taïwan. Le 14 mai, le directeur de la CIA, Bill Burns, l’assurait : « Les dirigeants chinois suivent attentivement les leçons qu’ils peuvent tirer de l’Ukraine concernant leurs propres ambitions et Taïwan. » En clair, les difficultés de la Russie et le front uni américano-européen doivent servir de mise en garde à la Chine, qui n’a jamais abandonné l’idée d’une réintégration dans son giron de l’île séparatiste. « Nous pensons que ce message sera entendu à Pékin », appuie Jake Sullivan. État de facto depuis 1949, Taïwan n’est toutefois pas reconnu comme tel par les Nations unies en vertu du principe d’une « Chine unique ». Il y a un an, le conseiller à la sécurité disait son pays « ouvert à une compétition rude ». Le moment semble venu.
joe bidenÉtats-UnisasieChine L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine. Reddition des Ukrainiens d'Azovstal, Biden reçoit les dirigeants de Suède et de Finlande candidats à l'Otan. L'actualité du 19 mai
Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce conflit.
L'Humanité
Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout
Premier planREPORTAGE Au terme de 85 jours de combat, la ville séparatiste de l’Est abrite une partie des populations du Donbass. Les habitants de Marioupol et d’autres agglomérations assiégées, épuisés par les violents affrontements, y font également étape avant de rejoindre la Russie ou l’étranger.
Vadim KamenkaDonetsk (Donbass), envoyé spécial.
Dans la ville aux millions de roses, les détonations restent récurrentes. Ces tirs d’artillerie principalement défensifs, les 500 000 habitants de Donetsk (1 million avant les affrontements de 2022) n’y prêtent plus attention. Au bout de huit années d’un conflit sans fin qui a pris une tournure internationale depuis l’invasion russe du 24 février, leur quotidien n’évolue guère. Les priorités demeurent : la recherche d’eau courante, de gaz, de médecins et autres besoins. « À partir des troisième et quatrième étages, l’eau a du mal à arriver et encore plus l’eau chaude. Certains quartiers ou immeubles sont épargnés. Du coup, on se rend chez des amis pour profiter d’une bonne douche chaude. C’est un luxe en ce moment qui dépasse même une invitation dans un très bon restaurant ! » raconte souriante Katia, la trentaine.
Des équipes mobilisées sept jours sur sept
Dans les rues, les équipes des services d’électricité, de gaz et d’eau sont d’ailleurs mobilisées sept jours sur sept. Au-dessus d’elles d’immenses affiches pour la victoire du 9 mai 1945, lors de la Grande Guerre patriotique (la Seconde Guerre mondiale), se succèdent. Elles alternent avec celles célébrant le référendum du 11 mai 2014 qui déboucha sur la création de la République autoproclamée. Après quatre-vingt-cinq jours de combat, la capitale de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) sert désormais de ville- refuge. Plusieurs milliers de personnes, fuyant les zones de combat entre l’armée russe, les forces des deux Républiques (DNR, LNR) et l’armée ukrainienne, s’abritent dans des centres d’hébergement, des hôtels et des établissements scolaires. Jeunes, personnes âgées, malades, blessés… les profils sont nombreux. Dans le quartier Leninski, l’école 27 accueille ainsi plus d’une centaine de déplacés. « Malgré le poste de premiers secours, nous envoyons les personnes ayant de véritables besoins médicaux directement à l’hôpital. Au début, nous manquions d’un certain nombre de choses comme des médicaments, de l’eau potable, de la vaisselle. On s’est organisés au fur et à mesure », détaille Irina Kleshchukova, la directrice.
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerreLa scène se répète dans d’autres établissements de la ville, aux numéros 17, 122, 138. Anastasia (1), qui a fui Marioupol il y a une quinzaine de jours, raconte son calvaire. « C’est un petit miracle d’avoir survécu avec toutes les bombes qui ont été déversées. Un obus a détruit une partie de la maison et le plafond est tombé à quelques mètres de nous », décrit-elle, inquiète pour son frère, dont elle est sans nouvelles. Car la ville portuaire, qui se situe à une centaine de kilomètres au sud, sur la mer d’Azov, a essuyé les plus importants combats depuis le 24 février. Dès le début du mois de mars, elle a subi un siège de plusieurs semaines mené par l’armée russe.
Ces dernières semaines, la population de Marioupol, qui s’élevait à 400 000 habitants avant l’invasion, a réussi à fuir vers le reste de l’Ukraine. Une partie est arrivée à Donetsk. Ces réfugiés s’y installent pour quelques jours en attendant de pouvoir rejoindre la Russie ou l’étranger. D’autres restent dans l’espoir de pouvoir retourner chez eux. « C’est la même chose pour l’ensemble des déplacés venus des zones où ont lieu les combats. Mais leur arrivée a aussi permis de rendre les rues et les routes un peu moins désertes. Nous essayons de les aider car leur quotidien a été particulièrement terrible. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs besoin de soins et se trouvent dans les divers établissements de santé de la ville », explique Ivan Kopilv qui dirige une organisation de défense des droits humains. D’autres habitants craignent que cet afflux ne déstabilise davantage la capitale du DNR.
On essaye d’oublier ces dernières semaines. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter. » SVETA
Les choses vont rapidement évoluer en ce qui concerne Marioupol. Les ultimes combattants de l’usine Azovstal, où avaient décidé de se regrouper et de se réfugier des militaires ukrainiens, des membres du bataillon Azov et des civils, ont été enfin évacués mardi. Selon le ministère russe de la Défense, « 265 combattants ont rendu les armes », dont 51 gravement blessés. Moscou a également promis que « tous ceux » ayant besoin d’une assistance médicale ont été envoyés « vers l’hôpital de Novoazovsk », à une trentaine de kilomètres plus à l’est, au sein de la DNR. « 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire », a déclaré de son côté la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyaren. Plus de 6 millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et 8 millions sont des déplacés internes, a estimé, le Haut Commissariat aux réfugiés.
Des bombardements quotidiens
Le long des berges du fleuve Kalmious, à Donetsk, les familles se baladent, profitant des jours qui s’allongent et du soleil avant le couvre-feu de 22 heures. Quelques enfants font du roller et d’autres du vélo. « Cela fait du bien de se promener et sortir de ce quotidien. On essaye d’oublier ces dernières semaines, notamment pour les enfants. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter », témoigne Sveta qui se promène avec son chien.
La ville n’est pas épargnée par les drames. Les bombardements touchent quotidiennement un certain nombre de quartiers : Kievski, Kirovski, Petrovski. Si le centre-ville a été relativement épargné, Viktor (1) n’a pas eu cette chance. La cinquantaine, il s’est retrouvé en plein cœur d’une frappe, le 14 mars, avec des dizaines d’autres personnes. « On se promenait avec ma femme le long de la rue Universkaya. Et, d’un coup, on s’est retrouvés au sol avec une immense chaleur qui nous parcourait. Puis une deuxième frappe, que je n’ai pas entendu, nous a projetés en arrière. Je ne comprenais rien. J’ai essayé d’aider ma femme, mais je n’arrivais plus à me tourner », décrit cet ancien professeur d’histoire.
Selon un communiqué du comité d’enquête russe, « au moins 23 civils (…), parmi lesquels des enfants, ont été tués et pas moins de 18 personnes ont été blessées », ce 14 mars, par un tir de missiles de type Tochka-U, à sous-munitions. Viktor, désormais amputé des deux jambes, vit avec son père et préfère garder l’anonymat, une partie de sa famille vivant en Ukraine. Si l’enseignant a appris la mort de sa femme après son opération, il reste optimiste : « Si je ne suis pas décédé ce jour-là avec elle… s’interrompt-il avant de poursuivre la voix tremblante, c’est pour continuer à vivre. De nombreuses personnes n’ont pas eu ma chance. Je vais avoir des prothèses et j’irai aider les gens. La guerre va bien finir par se terminer. »
Guerre en Ukrainedonbass L'Humanité
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre
ActuUn soldat russe âgé de 21 ans comparaît depuis hier devant un tribunal pour avoir abattu de sang-froid un civil devant son domicile. Les États-Unis et l’Europe passent à une nouvelle phase de pression sur Moscou.
Nadjib TouaibiaIls sont nombreux, selon les médias occidentaux, perpétrés par les soldats russes au contact des civils ukrainiens… Les crimes de guerre font l’actualité du conflit qui dévaste l’Ukraine après près de trois mois de guerre dévastatrice.
Le soldat Vadim Chichimarine, âgé de 21 ans, originaire d’Irkoutsk, en Sibérie, comparaissait, mercredi, devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, où il devait s’expliquer sur la mort d’un homme de 62 ans, le 28 février, dans le nord-est de l’Ukraine. Il est inculpé de crime de guerre et de meurtre avec préméditation. Le parquet ukrainien a requis jeudi la prison à perpétuité, la peine maximale, à son encontre.
Les autorités ukrainiennes affirment qu’il reconnaît les faits et qu’il coopère avec les enquêteurs. Selon son avocat, Viktor Ovsiannikov, qui n’a pas révélé sa stratégie de défense, « il comprend les accusations portées contre lui ».
Quels sont les faits ? L’accusation les date de quatre jours seulement après le début de l’entrée des troupes russes en territoire ukrainien, le 24 février. L’unité dont Vadim Chichimarine était en charge au sein d’une division de chars a subi une attaque. Afin d’échapper à l’offensive, il a volé un véhicule en compagnie de quatre autres soldats. L’équipage en fuite passe par un village et croise un homme de 62 ans sur son vélo. De crainte d’être dénoncés, les soldats pensent aussitôt à l’abattre. L’accusé fait usage de sa kalachnikov depuis la fenêtre du véhicule. L’homme, qui ne présentait aucune menace, s’écroule à une dizaine de mètres de son domicile. Le soldat auteur de ce crime de sang-froid a été arrêté début mai par les autorités ukrainiennes. Celles-ci ont publié une vidéo dans laquelle il disait être venu combattre pour aider financièrement sa mère. « J’ai reçu l’ordre de tirer, je lui ai tiré dessus une fois. Il est tombé et nous avons continué notre route », a-t-il expliqué aux enquêteurs.
Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes et arrêté 40 suspects. » IRYNA VENEDIKTOVA, PROCUREURE GÉNÉRALE D’UKRAINE
Ce premier procès a valeur de test pour le système judiciaire ukrainien. Plusieurs autres devraient suivre. Deux militaires russes vont d’ailleurs être jugés à partir de ce jeudi pour avoir bombardé de roquettes des infrastructures civiles dans la région de Kharkiv, la deuxième ville du pays, dans le Nord-Est. « Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes pour crimes de guerre et arrêté 40 suspects », a signalé sur son compte Twitter la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova. « Avec ce premier procès, nous envoyons un signal clair : aucun bourreau, aucune personne ayant ordonné ou aidé à commettre des crimes en Ukraine n’échappera à la justice », a-t-elle affirmé.
De leur côté, les États-Unis ont annoncé mardi qu’ils consacraient 6 millions de dollars (5,7 millions d’euros) à la création d’un « observatoire du conflit ». Il s’agit de recueillir, d’analyser et de partager les preuves permettant de faire la lumière sur les exactions imputées à la Russie. Celle-ci se livre à un « génocide » en Ukraine, estiment les Américains. Le « boucher » Poutine, pour reprendre le qualificatif employé par Joe Biden, est désormais sous les projecteurs.
Les États-Unis, leaders d’un conflit par procuration
En prenant cette initiative, les États-Unis se positionnent ouvertement en leaders d’un conflit par procuration contre la Russie dont ils négocient aussi, semble-t-il, le dénouement sous certaines conditions, selon l’ambassadeur russe aux États-Unis lors d’une prise de parole dimanche à la télévision d’État. « J’en préciserai trois, révèle le diplomate , arrêter l’action militaire dans le cadre de l’opération spéciale, faire reculer les troupes à l’endroit où elles se trouvaient avant le 24 février et nous repentir de tout ce que nous avons fait. » Les pays européens accélèrent dans la foulée les livraisons d’armes à Kiev. « Elles se poursuivront et gagneront en intensité dans les jours et les semaines qui viennent », a promis, mardi, Emmanuel Macron. Le président Volodymyr Zelensky, quant à lui, multiplie les séances de communication tous azimuts.
Entre les crimes de guerre révélés au grand jour, les demandes simultanées d’adhésion à l’Otan de la Finlande et de la Suède, la garantie d’un renforcement de leur sécurité, l’équipement de l’Ukraine en armement de plus en plus perfectionné, le bloc États-Unis-UE entre à l’évidence dans une nouvelle phase de pression sur Moscou après les sanctions économiques dont on ne connaît pas encore vraiment les effets sur l’économie russe. « L’Occident a déclaré la guerre totale, hybride », a réagi, samedi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le mot « paix » a entre-temps disparu des discours, tandis que se profile le spectre du basculement de la guerre en cours, particulièrement dévastatrice et meurtrière, dans un conflit de plus grande ampleur.
Guerre en Ukrainecrimes de guerre L'Humanité
Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine
ActuLa décision de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’Alliance constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington.
Marc de Miramon Déclarée en état de « mort cérébrale » par Emmanuel Macron il y a à peine trois ans, voilà l’Alliance atlantique en pleine résurrection. Après celle de la Finlande dimanche, la Suède va elle aussi officialiser sa candidature à l’Otan dans la foulée d’une consultation parlementaire survenue lundi 16 mai.
Diplomatie. Hubert Védrine : « L’Occident n’est plus capable de realpolitik »Une décision d’ores et déjà historique pour ces deux pays neutres et non alignés, que l’agression russe envers l’Ukraine a précipités dans les bras grands ouverts de Washington. « Je peux constater qu’il y a une grande et large majorité au Parlement pour que la Suède soit candidate à l’Otan (…) et le gouvernement est prêt à prendre cette décision », a déclaré la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, devant les députés.
Toujours selon cette dernière, c’est bien l’adhésion finlandaise qui a précipité le suivisme suédois, puisque Helsinki « se concentrera davantage sur sa coopération avec les pays de l’Otan et la capacité de défense de la Suède diminuera à un moment où elle doit être renforcée », a-t-elle encore plaidé.
Une neutralité imposée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale
Pour l’Alliance, créée en 1949 et pilotée depuis par Washington, il s’agit d’une victoire stratégique majeure, après une neutralité imposée aux deux pays par les grandes puissances au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, même si la Finlande avait déjà adhéré à l’Union européenne en 2002, et si la Suède, troisième plus gros exportateur d’armes au monde par habitant (derrière la Russie et Israël), coopérait déjà largement avec les pays de l’Otan.
L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durablesSoutenu par les opinions publiques des deux pays, le processus ne devrait être qu’une formalité, fort du soutien enthousiaste manifesté dimanche par le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, comme de celui du secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, lequel souhaite une adhésion « rapide et efficace ». Ce sera la preuve qu’« une agression » comme la guerre en Ukraine « ne paie pas », s’est encore félicité ce dernier, alors que les autorités finlandaises ont plaidé que la Russie n’avait encore jamais attaqué un membre de l’Otan.
À l’occasion d’un entretien bilatéral tenu samedi entre le président finlandais, Sauli Niinistö, et Vladimir Poutine, ce dernier a qualifié d’« erreur » cette bascule historique, « puisqu’il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande », un pays qui partage près de 1 300 kilomètres de frontières avec la Russie. « Nous sommes convaincus que l’entrée dans l’Otan de la Suède et de la Finlande ne va ni renforcer ni améliorer l’architecture sécuritaire de notre continent », a ajouté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tandis que le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, estimait que « les conséquences » auraient « une portée considérable ».
Chaque pays demeure responsable de sa défense
Voilà donc Moscou menacé à court terme d’une exclusion formelle de la mer Baltique comme d’un encerclement presque total sur son flanc occidental, alors que la justification officielle de « l’opération spéciale » déclenchée le 24 février en Ukraine visait justement à empêcher Kiev de développer sa coopération militaire avec Washington, considérée comme une « menace existentielle ».
« Contrairement à l’Ukraine, nous n’avons pas de disputes territoriales avec la Finlande ou la Suède », a cependant nuancé Dmitri Peskov. Stockholm a déjà prévenu qu’il n’envisageait pas l’installation de bases de l’Otan sur son territoire, ni le déploiement d’armes nucléaires américaines – comme il en existe en Allemagne ou en Italie – et Helsinki insiste sur l’article 3 du traité de l’Atlantique Nord, lequel stipule que chaque pays demeure responsable de sa défense et ne peut donc pas se voir imposer des implantations militaires.
Le statut de cobelligérant des États-Unis
L’escalade en cours n’en demeure pas moins inquiétante. À l’unisson du ton martial adopté depuis le 24 février, les télévisions russes multiplient les débats sur la capacité nucléaire russe à rayer de la carte les territoires finlandais et suédois, à l’heure où la classe politique états-unienne assume de plus en plus ouvertement son statut de cobelligérant dans le conflit ukrainien.
En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou« Nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse pas faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine », avait déclaré le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, lors d’un déplacement en Pologne le 25 avril. Quelques jours plus tard, le Congrès adoptait une « aide » militaire supplémentaire de près de 40 milliards de dollars à l’Ukraine, une somme colossale que Kiev, en vertu des contrats en vigueur outre-Atlantique, s’est engagé à rembourser une fois le conflit terminé.
OtanGuerre en UkraineRussiefinlande L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine : Zelensky réprimande Macron, nouvelle aide militaire de l'UE à Kiev, adhésion de la Finlande à l'Otan.
- Au 87e jour de guerre en Ukraine, les dirigeants européens ont annoncé fournir une nouvelle aide militaire de 500 millions d'euros à Kiev, qui viennent s’ajouter aux 6 milliards de dollars (l’équivalent du budget annuel de la défense ukrainien) annoncés cette semaine par Washington. En parallèle, le G7 est réuni pour trouver les moyens de soutenir l'Ukraine "jusqu'à la victoire".
- Les combats font toujours rage dans l'est et le sud du pays, avec la crainte que le conflit ne se diffuse au-delà des frontières ukrainiennes. A Kiev en revanche, d'où se sont retirées les troupes russes fin mars, près des deux tiers des habitants sont revenus.
- Les probables demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan suscitent de nombreuses réactions.
- Retrouvez ici notre direct du jour.
Le Figaro
Troubles de l'érection : des traitements efficaces souvent méconnus
Cécile ThibertNOS CONSEILS SANTÉ - Le Viagra reste souvent envisagé comme la seule solution. Pourtant il existe d'autres moyens, parfois plus efficaces, de retrouver une sexualité épanouie.
«On bandera quand on aura envie de bander», se réjouissait Gérard Depardieu, alias Jean-Claude, dans le film Les Valseuses en 1974. Une citation devenue mythique que tous les hommes ne peuvent pas lancer avec autant de légèreté. À partir de 60 ans, environ un homme sur cinq est atteint d'impuissance. Les médecins parlent désormais plutôt de «dysfonction érectile», un terme qui désigne l'incapacité persistante ou récurrente à obtenir ou à maintenir une érection permettant un rapport sexuel satisfaisant. Malgré sa fréquence, ce phénomène reste assez tabou. D'où le fait que peu d'hommes connaissent les solutions qui sont à leur portée.
«Lorsque les problèmes d'érection sont présents depuis plus de trois mois, qu'ils ont une répercussion sur la vie intime ou qu'il y a des facteurs de risque connus comme l'âge, l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité, il faut consulter», annonce le Dr Ala Chebbi, chirurgien urologue et andrologue à l'hôpital Saint-Joseph (Paris). Avant toute chose, ce dernier commence toujours par préconiser de maigrir en cas de surpoids, de faire de l'activité physique et d'arrêter de fumer. Autant d'habitudes de vie qui ont un impact prouvé sur l'érection.
Plus rarement, les hommes jeunes et en bonne santé peuvent aussi être concernés. «Il peut y avoir des pannes qui surviennent en raison d'une anxiété de performance, dans le cadre d'une nouvelle relation par exemple», décrit le spécialiste. «Cela ne nécessite pas forcément de consultation. Mais si cela survient de façon chronique, cela peut valoir le coup d'apporter une petite aide médicamenteuse pour faire passer le cap.»
Mais dans la plupart des cas de dysfonction érectile (hommes âgés et/ou avec des problèmes de santé préexistant), il faut plus qu'une simple aide ponctuelle. Cinq solutions médicales s'offrent alors aux personnes désireuses de s'attaquer à ce problème.
Les comprimés par voie orale
C'est le traitement prescrit en premier lieu en cas de dysfonction érectile. Le plus célèbre de ces médicaments est bien sûr le Viagra. Mais la petite pilule bleue n'est désormais plus seule sur les étals des pharmacies. On y trouve aussi du Cialis, du Levitra et du Spedra. Tous sont disponibles uniquement sur ordonnance, mais ils ne sont pas pris en charge par l'Assurance maladie. Comme le Viagra, ces médicaments contiennent une molécule qui facilite l'érection. Plus précisément, «elle entraîne la relaxation des fibres musculaires des corps caverneux ce qui va favoriser le remplissage sanguin du pénis et va lui donner une rigidité», explique le Dr Chebbi.
Chacun de ces médicaments a un mode d'action qui lui est propre. «Certains agissent plus ou moins vite, plus ou moins longtemps», précise le Dr Damien Carnicelli, chirurgien urologue, andrologue et sexologue au CHU Lyon Sud. «Le Viagra met par exemple entre une demi-heure et une heure à agir et fait effet 3 heures en moyenne, tandis que le Cialis doit être pris 6 heures avant le rapport et son effet dure trois jours». Il est possible de prendre ces médicaments en continu (une prise quotidienne) ou de façon ponctuelle.
L'efficacité est bonne (65% à 85%), mais des effets indésirables peuvent se manifester. «Ce n'est pas systématique, cela concerne environ 10% des patients. Ils peuvent avoir des maux de tête, une sensation de chaleur au niveau du visage et des troubles gastriques», décrit le Dr Ala Chebbi.
Une crème à appliquer sur le pénis
Si les comprimés sont mal tolérés, le patient peut se tourner vers une crème à appliquer au niveau du méat urétral (le trou par lequel sort l'urine) : la crème Vitaros. «Il faut bien tenir le pénis à la verticale pendant une minute pour que le produit pénètre et diffuse dans les corps caverneux. Après 10 à 20 minutes, cela peut donner une érection», explique le Dr Chebbi. Le principe actif de ce médicament (la prostaglandine E1) va permettre la relaxation des muscles du pénis qui vont alors pouvoir se remplir de sang.
Cette crème, disponible uniquement sur ordonnance et remboursée par l'Assurance Maladie, n'est pas non plus complètement dénuée d'effets indésirables. «Il peut y avoir des douleurs au niveau de la zone d'application, des sensations de brûlures, et même parfois des brûlures vaginales chez la partenaire», souligne l'urologue.
Un produit à injecter dans la verge
La prostaglandine E1 n'est pas seulement disponible sous la forme de crème, elle peut aussi être directement injectée dans le pénis (Edex et Caverject). «Lorsque les autres traitements sont mal tolérés, qu'ils ne fonctionnent pas ou que le patient ne peut pas assumer le coût des comprimés, nous proposons les injections», indique le Dr Carnicelli. Aux côtés de son urologue, le patient apprend à réaliser seul la piqûre au bon endroit. Celle-ci n'est pas douloureuse car l'aiguille est très fine.
En revanche, le vrai risque de ce traitement est d'injecter une trop forte dose qui pourrait induire un priapisme. «C'est lorsque l'érection dure plus de trois heures. Le sang ne se renouvelle pas et cela abîme la verge», explique le Dr Carnicelli. Dans ce cas, pas d'autres choix que de se rendre aux urgences. Cela reste toutefois très rare (1% ou 2% des cas) car les patients doivent toujours commencer par une dose minimale qu'ils augmentent progressivement jusqu'à atteindre la dose optimale. «Dans 10% à 30% des cas, il y a quand même des douleurs directement liées à l'érection», note toutefois le Dr Chebbi.
Le vacuum, une pompe pour gonfler le pénis
Assez peu connue, cette solution séduira autant les professeurs de physique que les farouches opposants aux médicaments. Le vacuum est un dispositif médical qui permet d'obtenir une érection par une méthode 100% mécanique. «Il s'agit d'un cylindre à mettre autour du pénis. Le patient actionne le dispositif qui va aspirer l'air présent. Cela va créer un appel d'air qui va entraîner un afflux de sang dans le pénis. Le patient doit ensuite mettre un anneau à la base de son pénis pour empêcher que le sang ne s'en aille et pour maintenir ainsi l'érection», détaille le Dr Ala Chebbi. L'effet est immédiat. Petite précision : l'anneau ne doit pas être maintenu plus de 30 minutes.
Ce dispositif - qui peut être électrique ou manuel - est entièrement à la charge du patient. Il coûte entre 100 et 300 euros. D'après les essais cliniques, son efficacité tourne entre 40% et 80%. «L'avantage est qu'il n'y a pas besoin de prendre de médicament. Mais le côté très mécanique a tendance à rebuter les patients», constate le chirurgien urologue. Du côté des effets indésirables, environ 20% des utilisateurs ressentent des douleurs et/ou une sensation de froid dans le pénis.
Dernière option : la chirurgie
C'est la grande oubliée des solutions à la dysfonction érectile : la pose d'un implant pénien ! Avec seulement 700 opérations par an en France, cette opération chirurgicale rapide (1 journée d'hospitalisation) et prise en charge par l'Assurance maladie est encore assez mal connue des patients. Le principe est simple : remplacer les corps caverneux du pénis par une prothèse. Il en existe deux types : gonflable ou semi-rigide. «Les prothèses semi-rigides font que la verge est tout le temps en semi-érection, ce qui peut être visuellement problématique. Mais on le propose notamment aux patients qui, du fait de troubles neurologiques, ne peuvent pas utiliser de prothèse gonflable», explique le Dr Chebbi.
Les implants gonflables, plus répandus, sont composés de trois parties : des cylindres dans le pénis (à la place des corps caverneux), un réservoir d'eau à côté de la vessie ainsi qu'une pompe à côté des testicules. «Lorsque le patient veut avoir une érection, il lui suffit d'appuyer sur la pompe. L'eau qui est dans le réservoir va alors remplir les cylindres, ce qui va durcir la verge», détaille le médecin. «Pour dégonfler l'implant, il y a un petit bouton facilement accessible qui va permettre à l'eau de revenir dans le réservoir». Pratique. Évidemment, tout ce dispositif est invisible à l'œil nu.
«On peut être amené à proposer ça à des hommes qui ont eu une prostatectomie totale (retrait chirurgical de la prostate), à des patients diabétiques ou à des hommes qui ont eu un traumatisme au niveau du bassin», renseigne le Dr Carnicelli. «La satisfaction des patients est très grande, de l'ordre de 90%». Une fois mise en place, la prothèse a une durée de vie pouvant aller jusqu'à 10 ou 15 ans, en fonction de la fréquence d'utilisation.
«C'est malheureusement peu connu des médecins. Il y a cette idée selon laquelle le risque d'infection est élevé, mais ce n'est pas vrai. Cela fonctionne bien et il y a peu de complications», assure le Dr Chebbi. Gros avantage : plus besoin de prendre de médicament. «L'autre avantage est que l'érection est tout le temps possible quasiment en temps réel, et qu'il y a un maintien des sensations et de l'orgasme, ce qui n'est pas toujours le cas avec les autres solutions», souligne le Dr Carnicelli. Il y a toutefois un petit bémol. «Pour éviter les déceptions, il faut dire que l'implant pénien va donner une érection avec un gland mou, pas comme une érection naturelle. Il n'empêche que malgré cela, les patients sont globalement satisfaits», précise le Dr Chebbi.
De nouveaux traitements à l'étude
Quels seront les traitements de la dysfonction érectile dans les prochaines années ? Plusieurs alternatives ont émergé ces dernières années, mais aucune n'a encore fait ses preuves. «Il y a par exemple les ondes de choc. L'idée est d'envoyer des ondes au niveau du pénis pour induire une nouvelle vascularisation», explique le Dr Carnicelli. «Mais pour le moment, on ne peut pas dire que cela fonctionne. Des essais cliniques sont toujours en cours.»
Autre nouveauté, l'injection pénienne de plasma (la partie liquide du sang) riche en plaquettes dans le but d'améliorer la circulation sanguine dans le pénis. «Cela se fait fréquemment dans certaines cliniques. Mais là non plus, il n'y a aucune preuve scientifique», met en garde le médecin.
Plus récemment, un essai clinique visant à tester l'efficacité des injections de botox dans la verge vient de commencer. «L'idée est que le botox pourrait couper le signal nerveux qui inhibe l'érection. C'est assez prometteur», estime le Dr Carnicelli.
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L'Humanité
Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT
ActuL’Organisation internationale du travail a publié, mercredi, un compte rendu édifiant sur les conséquences économiques et sociales du conflit déclenché par Vladimir Poutine : de l’extension de la pauvreté en Ukraine aux risques de pénuries dans le monde.
Lilian Caillat« Dans l’hypothèse où la crise se prolonge et s’intensifie, 90 % de la population Ukrainienne pourraient être confrontés à la pauvreté ou risquent de l’être. » Cette phrase, extraite du rapport publié hier par l’Organisation internationale du travail (OIT), donne la mesure de l’impact de la guerre sur la population ukrainienne.
Les chiffres mis en avant par l’agence spécialisée de l’ONU sont sans équivoque. Avec 5,3 millions de réfugiés dans les pays voisins, 7,7 millions de déplacés internes, entre 60 et 100 milliards de dollars d’infrastructures endommagées ou détruites, le bilan provisoire est déjà lourd. Ces bouleversements engendrent évidemment des pertes d’emplois : selon l’estimation actuelle, 4,8 millions d’emplois auraient disparu ces derniers mois, soit 30 % de ceux existant avant la guerre.
LIVE Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.
En cas d’escalade militaire, 43,5 % des emplois pourraient disparaître. Le système social ukrainien se retrouve également menacé, à la suite de « l’accroissement des dépenses et de la baisse des revenus ». Le rapport d’une dizaine de pages porte aussi sur les conséquences à l’échelle régionale et mondiale. Les pays voisins (Pologne, Roumanie, Hongrie, Slovaquie et Moldavie), qui ont dû accueillir de très nombreux réfugiés, sont aussi touchés de plein fouet par ce conflit. Le simple fait que la guerre s’inscrive dans le temps implique que le marché de l’emploi de ces pays va saturer sur le moyen et long terme, tout autant que leur système social.
Pénuries et risques de famine aigus
Dans un second cercle géographique, les nations d’Asie centrale seront elles aussi, potentiellement, des victimes indirectes de ce conflit. Les sanctions infligées à la Russie pourraient affecter les travailleurs expatriés qui envoient des fonds dans leur pays d’origine. L’OIT estime par exemple que 31,3 % du PIB du Kirghizistan proviennent de ces derniers, un constat quasiment équivalent pour les autres pays de la région.
L’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.
L’Organisation internationale créée en 1919 met aussi en avant les répercussions sur l’économie mondiale : hausse des prix de nombreuses denrées alimentaires de base, liée à la l’impossibilité pour l’Ukraine de produire et d’exporter malgré son statut de « grenier de l’Europe », explosion du prix des combustibles de par l’instauration de sanctions contre la Russie. Le rapport estime que l’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.
Au-delà de l’aspect économique, certains pays très dépendants des matières premières ukrainiennes ou russes, tels que l’Égypte ou le Pakistan, subiront de sévères pénuries. Le Programme alimentaire mondial indique que 47 millions de personnes supplémentaires pourraient « être exposées à des risques de famine aigus », s’ajoutant aux 267 millions déjà dans cette situation. Appelant à une mobilisation immédiate, l’OIT préconise la mise en place de « plans de reconstruction et de relance sur le moyen terme, qui se concentreront sur l’aide à l’emploi et à la protection sociale de la population d’Ukraine et des pays voisins ».
Guerre en Ukraine Le Figaro
Île-de-France : grève à la RATP, trafic perturbé sur les bus et tramways à partir de lundi
Thomas EngrandSyndicats et direction n'ont pas réussi à trouver un accord pour adapter les conditions de travail des 18.000 machinistes à l'ouverture à la concurrence.
Lundi de galère en perspective pour les usagers franciliens des bus et tramways. Le trafic devrait être fortement perturbé du 23 au 25 mai, à la suite d'un appel à la grève lancé par les principaux syndicats (CGT, FO, Unsa). Ils protestent contre les nouvelles conditions de travail auxquelles seront soumis les 18.000 machinistes du «réseau de surface» de la RATP, dans le cadre de l'ouverture à la concurrence.
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Lundi, le trafic de certaines lignes de bus sera interrompu et les lignes ouvertes auront «en moyenne deux bus sur trois» en circulation «avec des variations selon les secteurs», a précisé la RATP dimanche dans un communiqué. Sur les huit lignes de tramway que la régie exploite en région parisienne, cinq seront affectées par ce mouvement social: les T1, T2, T3a et T3b verront circuler un tramway sur deux, avec pour certaines une interruption totale en milieu de journée; pour la T8, la fréquence ne sera que d'un tramway sur quatre, avec là aussi un arrêt hors des heures de pointe matinales et vespérales. Trois autres lignes (T5, T6 et T7) auront un trafic normal, de même que le service Noctilien côté bus.
Au total, «la RATP prévoit à ce jour un trafic fortement perturbé sur les réseaux Bus et Tramway, avec 60% de trafic assuré en moyenne pour la journée du lundi 23 mai», a-t-elle indiqué dans un communiqué. Bonne nouvelle toutefois, les réseaux métro et RER ne sont pas concernés par ce préavis. En outre, la régie dit espérer une «légère amélioration» mardi.
L'entreprise a rappelé que «lors du dernier mouvement social du 25 mars, l'offre de transport assurée était de 30% en moyenne (Bus & Tramway)» et présenté ses excuses aux usagers, les invitant à consulter son site ratp.fr pour des prévisions détaillées.
Arrivée de la concurrence
Depuis plus d'un an, la RATP négocie avec les syndicats l'adaptation des conditions de travail de ses 18.000 machinistes (conducteurs de bus et tramways) à l'ouverture à la concurrence. L'objectif était de faire évoluer les règles actuelles alors qu'à partir du 1er janvier 2025, l'ensemble des conducteurs de bus et de tramways seront transférés vers des filiales de la RATP, ou des concurrents ayant remporté les appels d’offre lancés par l'autorité régionale des transports, Île-de-France Mobilités. À cette date, le «cadre social territorial» (CST) imposera les mêmes règles d'organisation et de temps de travail à toutes les entreprises. Des règles moins avantageuses que celles garanties actuellement par la RATP.
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Un projet d'accord avait été proposé aux syndicats le 4 avril, prévoyant une augmentation du temps de travail de 120 heures par an - comprenant la suppression de six jours de RTT - en échange d'une hausse de salaire de 2600 euros bruts annuels, soit l'équivalent d'un 14ème mois. Aucune des quatre organisations syndicales représentatives (CGT, FO, Unsa, CFE-CGC) n'a accepté de signer. La direction de la RATP a donc pris la décision unilatérale qu'à compter du 1er juillet 2022, le temps de travail serait augmenté d'une vingtaine d'heures par an contre 460 euros bruts d'augmentation, le maximum que la direction peut imposer unilatéralement. En effet, seule une négociation aurait pu permettre de supprimer des jours de repos et donc d'augmenter plus largement le temps de travail annuel ainsi que les salaires.
Grève à la RATP : Paris et l'Île-de-France échappent à la paralysie, pas aux bouchons
La circulation était interrompue toute la journée sur six lignes de métro, et la plupart n'ont fonctionné qu'aux heures de pointe. La région a enregistré un niveau «exceptionnel» d'embouteillages ce vendredi matin.
Des passagers bloqués pendant près de deux heures dans un métro parisien
La RATP a évoqué une «panne», nécessitant la venue d'un autre train afin de «remorquer la rame défectueuse» vers les services techniques.
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Filmer les états d’âme des soldats ukrainiens
Nos recommandations culturellesCinéma En 2020, Loup Bureau a posé sa caméra dans un poste de l’armée ukrainienne au Donbass. Il scrute les soldats et le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite. Terrible.
Pierre BarbanceyPrésenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en septembre 2021, Tranchées semble coller parfaitement à l’actualité puisque tourné dans le Donbass en 2020. Le documentaire de Loup Bureau se déroule dans cette zone où les affrontements, commencés en 2014, ont redoublé d’intensité depuis le déclenchement de la guerre et l’entrée des troupes russes en février. Mais le jeune réalisateur – il a 32 ans – n’a pas tant cherché à décrire la guerre de façon conventionnelle, avec son lot de cadavres, de vision unilatérale des opérations et de dénonciation du camp adverse. Il nous parle des états d’âme de soldats ukrainiens se trouvant sur un poste avancé.
Pas de politique
La première chose qui frappe dans cette guerre est cette similarité avec le premier conflit mondial. Un affrontement au canon avec son corollaire, les tranchées. Des boyaux, intestins de la ligne de front, qui serpentent et permettent de circuler plus ou moins à couvert.
Ce qui intéresse Bureau, ce n’est pas les « boum ! boum ! ». Il n’a pas voulu traiter politiquement ce qui se passe – des cartons en début et fin balisent néanmoins le propos –, mais humainement. Lui-même a été incarcéré en Turquie pendant cinquante-deux jours alors qu’il se trouvait en reportage près de la frontière irakienne. « Cette épreuve a transformé mon être profond, a-t-il confié. Dans les tranchées, j’ai découvert des similarités avec mon expérience de détenu. L’enfermement psychologique, la peur de mourir ou encore l’incertitude résonnaient différemment depuis ma détention. »
Entre ces plans où on les voit se « détendre » avec des jeux video de guerre et ceux où leur regard est tantôt hagard, tantôt vide, incapable de s’accrocher à rien, on entend les sifflements des obus avant leur fracas destructeur. Une soldate, la quarantaine passée, dit d’ailleurs : « Ce sont des jeunes de 20 ans, l’âge de mes enfants. Ils ont la tête pleine de courants d’air, de vent… » Peu importe le camp, c’est la guerre, et certainement pareil de l’autre côté. Dans chaque image, même les plus sereines, un détail ramène au conflit. La mort n’est pas loin. Comme le dit un des soldats : « Si tu veux rester vivant, creuse ! »
C’est ce qu’il a voulu saisir. Pour cela, il a su faire oublier sa caméra. Celle-ci capte avec force les angoisses et les espoirs de ces soldats, leur façon d’essayer d’oublier le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite, leurs (rares) dialogues et leurs réflexions, avec un sens étonnant de la dramaturgie.
Le visage de ces hommes
Loup Bureau a fait des choix essentiels. L’utilisation du noir et blanc, plus apte que la couleur à rendre la tension des situations et des échanges. Et un tournage entièrement en format 4/3 permettant de resserrer l’image autour du visage de ces hommes, quels que soient l’exiguïté de l’espace dans lequel ils évoluent et le type de lumière. Le montage (Léo Gatelier), enfin, sobre et respectueux, construit la structure nécessaire, alors que la musique de Gustave Rudman Rambali sert d’enveloppe. Passe alors un souffle de cinéma russe – Bureau évoque Klimov et Tarkovski –, où souffrance, nostalgie et espoir se lient dans une plainte.
cinémaloup bureauGuerre en Ukraine Le Figaro
Racistes et agressives : aux États-Unis, les «Karen» font rage pour le pire et le pire
DÉCRYPTAGE - Aux États-Unis, les «Karen» désignent un archétype de femme arc-boutée sur ses privilèges, s'insurgeant de tout et volontiers raciste. Un phénomène dont l'ampleur est relayée des réseaux sociaux aux tribunaux. Il y a de la rage dans l'air…
La scène se déroule généralement comme suit : une femme d'un certain âge, souvent blanche, plutôt privilégiée, se croyant en tout cas investie de droits et de devoirs imaginaires, aborde puis agresse verbalement un ou une inconnu(e) sous prétexte qu'elle considère – à tort – que cette personne fait offense à son bien-être, à sa liberté, à sa race ou à sa supériorité, ou encore trouble l'ordre public. Sans crier gare, elle se transforme en furie, lance des invectives, veut la soumettre à son autorité et menace d'impliquer la police.
Depuis quelque temps aux États-Unis, et surtout sur la côte Est, prospère une nouvelle catégorie sociale : les « Karen ». C'est par ce sobriquet (choisi en raison de la prédominance du prénom dans les années 1960 et 1970 au sein des familles blanches) que l'opinion publique désigne ces justicières autoproclamées susceptibles, par exemple, de vérifier sans aucune justification les papiers de travailleurs hispaniques, ceux de familles noires se baignant dans la piscine d'un lotissement pour s'assurer qu'ils y habitent bien, ou le permis de fillettes qui vendent de la limonade devant leur maison.
Le goût du scandale
Jour de gloire : le terme « Karen » a fait son entrée dans le dictionnaire urbain en 2018. «Il s'agit fréquemment d'une femme au racisme latent, qui est persuadée d'être maîtresse de l'environnement dans lequel elle évolue, et qui cherche à redresser des torts qu'elle aurait subis, et à en découdre. Elle crée des situations qui lui permettent de laisser libre cours à ses frustrations, et de déverser sa rage, explique l'experte en communication Lillian Glass. Elle peut être très dangereuse.» La cible de la furie, qui, en réalité, n'a rien fait à part se trouver malencontreusement sur son chemin, n'en croit ni ses yeux ni ses oreilles, résiste, et refuse d'obéir aux ordres insensés. Alors la furie fulmine, perd pied et s'enfonce dans le ridicule, même si elle se sait filmée. La vidéo de la scène atterrira bientôt sur les réseaux sociaux, visualisée par des hordes de visiteurs indignés, forçant l'employeur de la furie à la licencier et celle-ci à se fendre d'un mea culpa dicté par quelque avocat.
Karen antimasque
Depuis le début de la pandémie, les « Karen » se sont diversifiées et incluent les réfractaires aux mesures sanitaires. «Je n'ai pas besoin de suivre vos règles, je suis libre, je connais mes droits et la Constitution, j'appelle mon avocat et j'exige de parler au manageur», éructe cette catégorie de « Karen », spécialiste d'esclandres dans les magasins, les cabinets médicaux, les aéroports et les avions. L'une d'elles, Melissa Rein Lively, une blonde de type Barbie, envoie un jour valser les masques du rayon d'un grand magasin en lançant des grossièretés à la cantonade, tout en filmant son action qu'elle postera ensuite sur un réseau social. Alors que des employés lui demandent de respecter le port du masque, une autre vide le contenu de son chariot sur le sol d'un supermarché en hurlant «Porcs démocrates !», tandis qu'une troisième refuse de sortir et fait un sit-in, battant des jambes sur le sol comme une enfant capricieuse.
Dangereusement victimaires
Le phénomène ne fait que s'accentuer, et fait l'objet de plusieurs comptes Instagram aux noms évocateurs : KarenGoneCrazy, KarenGoHome, StopThatKaren, etc. «C'est de très mauvais augure, affirme la psychologue Denise Dudley. Une “Karen” est une mauvaise femme, animée d'un sentiment de supériorité de race ou de classe, qui s'arroge le droit de faire ce qu'elle considère juste pour maintenir les inférieurs à leur place, tout en se soustrayant elle-même à l'autorité. Le plus alarmant est qu'elle cherche à transformer son statut de victime, lié à sa condition féminine, en arme en faisant appel à la police, qui, elle n'en doute pas une seconde, prendra forcément son parti.» La «Karen» raciste renvoie à un effrayant passé, pas si lointain, où la société considérait que la femme blanche devait être protégée de l'homme noir menaçant.
C'est cette corde sensible que pense faire jouer Amy Cooper lorsque, en mai 2020, promenant son chien sans laisse au mépris du règlement dans cette partie de Central Park, à New York, elle est accostée par un ornithologue afro-américain qui lui demande d'attacher son chien. La jeune femme se rebiffe, appelle la police et allègue qu' «un homme noir menace ma vie», mettant ainsi sciemment l'ornithologue en danger. Le même jour, George Floyd est assassiné à Minneapolis par le policier Derek Chauvin.
Arroseuses arrosées
Un mois plus tard, à San Francisco, une quinquagénaire flâne dans son quartier hypercossu de Pacific Heights lorsqu'elle avise un homme de type philippin en train d'écrire Black Lives Matter à la craie sur le muret de sa résidence. PDG d'une firme de produits cosmétiques, Lisa Alexander exige de James Juanillo qu'il cesse immédiatement «d'exprimer son opinion» sous prétexte qu'il ne peut être qu'étranger au quartier, et qu'il enfreint donc la loi. Interrogée par Juanillo sur le propriétaire de la résidence (qui n'est autre que lui-même), elle a l'audace d'affirmer le connaître !
Elles laissent cours à leurs impulsions
L'histoire fait le tour des médias, comme celle d'Amy Cooper. La première perd sa clientèle, la deuxième son emploi, un sort généralement réservé aux « Karen ». Quant à Miya Ponsetto, 23 ans, elle vient d'être condamnée pour délit de haine raciale pour avoir accusé un adolescent noir d'avoir volé son portable dans le lobby d'un hôtel de New York (alors qu'elle l'avait oublié dans un Uber) et exigé de voir le téléphone de ce dernier, hurlant comme une possédée avant de l'agresser physiquement.
Et les hommes ?
Pourquoi ces femmes persistent-elles tandis que la caméra tourne ? «Certaines pensent qu'elles sont dans leurs droits, d'autres veulent leur “15 minutes de célébrité”. En tout cas, elles n'ont aucune discipline émotionnelle. Elles laissent cours à leurs impulsions», répond Denise Dudley. Certaines féministes s'insurgent contre ce qu'elles considèrent une injustice de plus contre les femmes, nourrie par le sexisme ambiant. Pourquoi, demandent-elles, mettre l'accent sur ces « Karen » alors que les hommes font exactement la même chose ?
«On parle aussi des “Ken”, la version masculine, rétorque Lillian Glass, mais il est vrai que le public a tendance à être davantage fasciné par les femmes affichant ce genre de conduite. De toute façon, un mauvais comportement n'a pas de sexe.» Pour Denise Dudley, les « Karen » représentent au contraire une forme d'entrave au féminisme, car «elles tendent à pousser les autres femmes au musellement, celles-ci craignant désormais de se voir attribuer l'étiquette “Karen”».
Fumigènes noirs sur le tapis rouge : une banderole avec le nom des 129 victimes de féminicides depuis un an déroulée sur les marches de Cannes
Dans le cadre de la projection du documentaire Riposte Féministe, le collectif «Les Colleuses» a levé le poing, ce samedi 22 mai, sur le tapis rouge du Festival de Cannes 2022.
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«Instaurer un congé menstruel, c'est combattre l'hypocrisie» : en Turquie, le tabou autour des règles se lève
REPORTAGE.- Dans le pays d'Erdogan, où le sujet des règles est encore tabou et où les droits des femmes sont constamment bafoués, des initiatives font bouger les lignes : congés menstruels, distribution de serviettes, projets de loi… Une révolution.
A-t-on encore le droit de se montrer indifférent ?
PAUSE PHILO - Jean-François Bossy, philosophe et maître de conférences à Sciences-Po Paris, nous invite à nous questionner sur l'évolution de notre rapport à la sensibilité.
L'Humanité
Histoire d’un legs, d’un homme et d’un continent
Nos recommandations culturellesTélévision En 2020, Erich Schwam est mort en léguant 3,5 millions d’euros au Chambon-sur-Lignon. La raison : il a été sauvé enfant par les habitants de ce village. Jérôme Lévy a retracé sa vie.
Caroline ConstantErich Schwam est décédé le jour de Noël 2020. En mourant, ce monsieur de 90 ans a fait un immense cadeau à la petite commune du Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire : un don de 3,5 millions d’euros, soit toute sa fortune, pour la jeunesse de ce village. Passionné par son histoire, Jérôme Lévy a retracé son parcours, de sa naissance à sa mort. Avec beaucoup de difficulté : sans descendance et surtout discret, Erich Schwam n’a pas laissé de témoignage sur sa vie. Il a donc fallu tout reconstituer.
Ce monsieur avait une excellente raison de léguer sa fortune au Chambon : il a été sauvé, enfant, par la solidarité de ses habitants. Juif, il a dû fuir Vienne, en Autriche, peu de temps après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, alors qu’il avait tout juste 9 ans. Sa famille avait dû déménager dans un quartier moins huppé ; déjà, les humiliations contre les juifs se multipliaient ; déjà aussi, les exactions et exécutions étaient légion. Grâce à l’initiative d’un diplomate chinois, les Schwam ont pu quitter l’Autriche juste avant le début des déportations. Direction la Belgique et, quand elle a été envahie à son tour par les nazis, la France. Erich Schwam a connu la faim, le froid, l’enfermement au camp de Rivesaltes pendant presque deux ans. Avant, grâce à l’intervention d’une bénévole de la Croix-Rouge suisse, d’atterrir au Chambon. Là, il est devenu pensionnaire, au milieu d’autres enfants.
« un enfant parmi d’autres enfants »
Les habitants du Chambon-sur-Lignon ont donc sauvé la famille d’Erich Schwam et des dizaines d’autres enfants. Mais s’il leur est reconnaissant, c’est surtout parce que ces mêmes villageois lui ont permis de reprendre le chemin de l’école, abandonnée, de fait, pendant quatre ans. De redevenir « un enfant parmi d’autres enfants », comme le souligne l’élue à la culture, Denise Vallat, très investie dans la transmission de cette histoire.
Cette vie, formidablement racontée par Jean-Luc Hees, est à la fois édifiante et émouvante. Édifiante, parce qu’elle montre la violence du parcours de cet homme et aussi sa formidable résilience. Édifiante aussi parce que, à l’issue de ses études, et alors qu’il venait de passer douze années dans ce pays, il a dû batailler, dans les années 1950, pour obtenir la nationalité française. Émouvante, surtout, parce que cela pose aussi la question de ce qu’il reste d’une vie quand elle s’est achevée. Et que résume très bien le petit poème de la philosophe Simone Weil, retrouvé chez lui : « Il restera de toi ce que tu as offert, tes bras ouverts un matin au soleil. »
shoahles justesle chambon-sur-lignondocumentaire Le Figaro
Faut-il se disputer pour faire durer son couple ?
DÉCRYPTAGE - On s’est tous déjà demandé comment ce couple d’amis qui se confrontent en permanence fait pour rester ensemble. Et si le conflit n’était pas toujours synonyme de chaos dans l’union ?
«Tu as réservé les billets de train pour cet été ? Tu m’avais dit que tu t’en occupais... Les prix vont encore grimper… Tu me fatigues.» Vous le voyez, ce couple d’amis qui chuchotent (plutôt fort) autour de la table du dîner du samedi soir et qui règlent leurs comptes ? On connaît tous cette configuration, ces deux partenaires qui passent leur temps à se chercher, à se chamailler, quelles que soient les circonstances, et qu’importe l’audience. Ceux-là même à propos desquels on se demande tout bas : «mais comment font-ils pour rester ensemble ?» Car oui, malgré ses montagnes russes émotionnelles, force est de constater que ce couple fonctionne et s’inscrit dans le temps. Faudrait-il alors se quereller pour faire durer son couple ?
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Du couple idéal au couple réel
Si la question se pose, c'est bien parce que nous avons tendance à penser que le couple conflictuel n'augure rien de bon. La plupart du temps, on y voit même la preuve d'un dysfonctionnement qui mènera fatalement l'entité amoureuse droit dans le mur. La faute, certainement, au modèle de couple idéal bien ancré dans nos esprits. Seulement dans la vraie vie, de couple idéal, il n'y en a pas. «Le duo qui ne se dispute pas, c’est un rêve, tout simplement parce que le conflit fait partie de la vie, sourit la thérapeute conjugale Carolle Vidal-Graf, auteure de Comment bien se disputer en couple ? (1). La version romantique du couple qui fait l’amour tout le temps, avec un modèle de parentalité parfait, de belles valeurs… Tout cela peut être vrai, mais c’est un idéal qui escamote la réalité du quotidien, la fatigue, la routine, l’agacement du travail que l’on ramène à la maison…»
Le duo qui ne se dispute pas, c'est un rêve, tout simplement parce que le conflit fait partie de la vie
Anaïs, 28 ans, n'y est pas étrangère. Elle est en couple avec Gaston depuis trois ans. Ils vivent ensemble et font partie de ces unions électriques. De celles qui se «prennent le chou» fréquemment, selon l'expression populaire, mais qui s'aiment et se voient passer leur vie ensemble. «En général, nos bagarres commencent parce qu'il est indisponible, parce qu'il a trop de travail, confie-t-elle. Je me retrouve à attendre plusieurs heures le soir alors qu'on a prévu un dîner ensemble, sans qu'il ne me prévienne ni de son retard ni de son retour… et il finit par me poser un lapin. Ça me met dans une position d'attente et je suis déçue.» À ces gros affrontements s’ajoutent des «petites brouilles du quotidien» à propos de la gestion de l’appartement ou des vacances à organiser. «Elles sont sans importance, mais instaurent une mauvaise ambiance», précise Anaïs.
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Ces petites disputes ont pourtant de l'intérêt, et sont même inévitables. La raison est simple : le couple est un endroit où l’on se bat pour établir sa place et le conflit nous permet souvent d'y arriver. Le couple se confronte naturellement, puisqu'«il est composé de deux personnes et donc de deux forces en présence, commente Carolle Vidal-Graf. Souvent, pour trouver l’égalité entre les deux, on passe par le combat : qui décide de quoi ? Pourquoi toi et pas moi ?». Selon la thérapeute conjugale, les femmes seraient d'ailleurs souvent à l'origine de l'affrontement. Une des causes porterait sur la fameuse charge mentale, qui continue de peser sur elles.
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Dans le couple, deux histoires qui se confrontent
Fabriquer une union avec un conjoint, c’est aussi faire se rencontrer deux histoires, deux schémas familiaux. En pratique, la mayonnaise ne prend pas toujours et la confrontation peut donner lieu à des incompréhensions. Anaïs vient d’une famille où l'on se dispute. Ses parents s'affrontaient, son père et sa belle-mère s’affrontent eux aussi. Elle-même est toujours passée par la confrontation avec son père. Sans en avoir la volonté, elle reproduit donc une partie de ce modèle. Seulement Gaston, lui, n'a jamais connu une communication aussi frontale. Alors quand sa compagne livre ce qu'elle a sur le cœur, lui se braque et ne comprend pas sa façon de réagir. «Le couple de nos parents et la manière dont ils “relationnaient” ensemble nous influencent, et nous sommes très imprégnés. Soit on reproduit leur modèle, soit on se dit “pour rien au monde je ne ferais pareil”», commente Carolle Vidal-Graf.
Les disputes et la colère qui en découle, permettent aussi de faire passer des messages. Pas toujours évidents à décoder pour le destinataire, certes. Pour Anaïs, provoquer le conflit est une façon de dire : «Coucou, j’existe, et je vais crier très fort pour qu’on ne me loupe pas», résume-t-elle. Elle se souvient avoir toujours fonctionné de la sorte, c’est pour elle un mécanisme développé dès l’enfance. «Quand je me sens incomprise ou que je suis face à des gens très proches de moi qui ne sont pas disponibles, je me mets en colère pour être écoutée. Ce n’est pas calculé, c’est un moyen d’avoir une place, qu’on me prête de l’attention. C’est comme si le fait de m’énerver contre l’autre ne lui laissait plus d’autre choix que d’être là à 100% pour les 10 minutes durant lesquelles je vais crier», observe-t-elle. Dans son couple, la virulence de sa réaction arrive pour une bonne raison : chercher à faire réagir l'autre.
Le couple de nos parents et la manière dont ils “relationnaient” ensemble nous influence, et nous sommes très imprégnés
Carolle Vidal-Graf souligne l'importance de cette émotion, qui dit beaucoup de notre sentiment de ne pas exister et permet à certains de dénouer des nœuds. Le conflit a parfois un rôle efficace. Anaïs confirme que ces tempêtes vécues avec Gaston peuvent «déboucher sur du positif», donner de la puissance à son message et parfois même débloquer un problème de fond. «J'ai l'impression que sur certains sujets, je n'ai obtenu des choses qu'en allant trop loin, précise-t-elle. Comme il travaille énormément, il est par exemple déjà arrivé qu'on ne se voie pas de la semaine tant il rentrait tard. Il a fallu qu'on se dispute violemment 20 fois à ce propos pour qu'il m'entende. Depuis, il rentre finir sa journée de travail à la maison. Il termine tard, mais au moins on dîne ensemble.»
La dispute pour éviter l'ennui ?
Le conflit peut aussi être essentiel au couple simplement parce qu'il fait pleinement partie de son fonctionnement. «Le duo amoureux est un système qui cherche un équilibre. Celui qui se dispute souvent compense avec son lot de moments agréables et marche ainsi. Si on retire l'élément conflit, le couple peut faire face à un déséquilibre», schématise Karine Danan, psychothérapeute et auteure de S'aimer sans se disputer (2).
Elle cite pour exemple des patients en thérapie conjugale, venus consulter pour en finir avec un excès de discordes. Au fil des séances, ils voient leurs conflits diminuer, retrouvent de l’apaisement. Jusqu’au jour où ils annoncent arrêter la thérapie, par crainte que leurs disputes ne disparaissent complètement entre eux. «Ils avaient peur de tomber dans l’ennui. Finalement, pour certains, la querelle est aussi une façon de structurer le temps», rebondit la professionnelle.
Quand les conflits sont chroniques et sans but, il faut s'interroger
Si les disputes sont saines, certaines doivent tout de même interpeller. «Quand les conflits sont chroniques et sans but, il faut s’interroger, insiste Karine Danan. Ce qui compte, c’est de comprendre l’intérêt qui se trouve derrière la brouille.» Pour la psychothérapeute, l’altercation doit être un indicateur pour savoir où l'on en est, tant avec soi-même, qu’avec l’autre. En résumé, si on analyse la querelle et que l’on comprend ce qu’elle veut dire, alors elle peut porter ses fruits. Carolle Vidal-Graf conclut : «Si elle est bien gérée, la dispute permet d’arriver à un compromis. Et les couples sont des océans de compromis !»
(1) Comment bien se disputer en couple ?, de Carolle et Serge Vidal-Graf, éditions Jouvence, 22,50 euros.(2) S'aimer sans se disputer. Le secret des couples heureux, de Karine Danan, éditions Eyrolles, 18 euros.
Ils ont renoué avec passion avec leur amour de jeunesse
TÉMOIGNAGES - Si l'amour ne dure pas toujours, le premier impose sa marque à jamais dans notre mémoire. Idéalisé, il est de ces précieux souvenirs que l'on chérit. Au point pour certains de vouloir le faire revivre.
Le Figaro
Premier League : renversant, City s'adjuge le titre aux dépens de Liverpool après un scénario fou
Les Reds ont fait le boulot, mais ce sont les Citizens, un temps menés 0-2, qui ont eu le dernier mot lors de l'ultime journée du championnat anglais.
Manchester City a conservé son titre de champion d'Angleterre aux dépens de Liverpool en battant Aston Villa 3 à 2 dimanche lors d'une dernière journée irrespirable, après avoir été mené 2 à 0 à un quart d'heure de la fin. Les Reds ont dominé en vain Wolverhampton (3-1), après avoir encaissé le premier but au bout de 3 minutes. Ils échouent à un point de leurs rivaux, après en avoir compté 12 de retard début 2022. À une semaine de la finale de C1 contre le Real Madrid, ils disent adieu à leur rêve de quadruplé, après leurs victoires en Coupes d'Angleterre et de la Ligue.
Le Manchester City de Pep Guardiola avait jusqu'ici toujours remporté les matches de sa 38e journée et partait donc favori avant le coup d'envoi de la dernière levée. Mais à l'image d'une saison palpitante, la dernière journée, qui ne pouvait faire qu'un seul heureux entre deux équipes qui auraient fait de beaux champions, a été pleine de suspense, de tension et d'émotions contrastées. City fait même presque figure de miraculé, un peu comme il y a dix ans, quand Sergio Agüero lui avait offert son premier titre de champion avec un but dans le temps additionnel contre QPR (3-2).
City n'en menait pas large à la 69e minute quand Aston Villa, entraîné par Steven Gerrard, capitaine emblématique des Reds dans les années 2000, a mené 2-0 sur des buts de Matty Cash (37e) et du Brésilien Philippe Countinho, un autre ancien d'Anfield Road (69e).
Salah et Son co-meilleur buteur
Les hommes de Pep Guardiola avaient jusqu'alors eu beaucoup de mal à menacer les cages de Robin Olsen. Mais Gündogan, entré en jeu juste avant le deuxième but des Villans a changé le cours du match. L'Allemand a réduit la marque (2-1, 76e) avant que Rodri n'égalise deux minutes plus tard. L'Etihad a définitivement chaviré quand Gündogan a inscrit le but de la victoire (81e) qui mettait les Citizens hors de portée de Liverpool.
Un épilogue cruel pour les Reds qui y ont cru à distance. Sans Virgil van Dijk et Mohamed Salah, ménagés au coup d'envoi, ils s'étaient fait surprendre par Pedro Neto, bien servi par Raul Jimenez (0-1, 3e). Sadio Mané avait rapidement permis de recoller (1-1, 24e) mais il avait fallu attendre les dix dernières minutes pour que Salah, entré en jeu à la 58e, leur donne l'avantage (2-1, 84e) et qu’Andy Robertson creuse l'écart (3-1, 89e). Ils vont maintenant tenter de réaliser un triplé dans les coupes, après avoir remporté la Coupe d'Angleterre et de la Ligue, en affrontant le Real Madrid, dans six jours, à Paris, pour la finale de la Ligue des champions.
Derrière, Chelsea a assuré la troisième place en battant le relégué Watford (2-1) et c'est Tottenham qui s'est adjugé le quatrième ticket pour la C1 en écrasant le dernier, Norwich (5-0). Auteur d'un doublé, Son Heung-min (4-0, 70e et 5-0, 75e) termine meilleur buteur de la saison à égalité avec Salah (23 buts).
United s'accroche à la C3
Arsenal, 5e, devra se contenter de la Ligue Europa, malgré sa large victoire contre Everton (5-1) qui avait assuré son maintien en milieu de semaine. Manchester United ira lui aussi en C3, avec beaucoup de chance. Battus à Crystal Palace (1-0), les Red Devils ne conservent la 6e place que grâce à la défaite de West Ham à Brighton, alors qu'ils avaient mené 1-0 peu avant la pause sur un but de Michail Antonio. Les Hammers joueront la Ligue Europa Conférence.
Tout en bas du classement, Leeds a réussi à sauver de justesse sa place dans l'élite. Sur la même ligne que Burnley avant cette journée, mais avec une différence de buts bien plus mauvaise, l'ancien club de Marcelo Bielsa est allé l'emporter 2-1 à Brentford sur un penalty de l'ancien Rennais Raphinha (58e) et un but de Jack Harrisson au bout du temps additionnel (90+4), alors que Brentford avait égalisé par Sergi Canos (78e). Dans le même temps, à domicile, Burnley n'a rien pu faire contre Newcastle et un doublé de Callum Wilson, auteur du 1-0 à la 20e, sur penalty, puis du 2-0 à la 61e, malgré la réduction du score de Maxwel Cornet à 20 minutes du terme.
Supporter frappé par Patrick Vieira: enquête ouverte et vague de réactions en Angleterre
Ce jeudi, Patrick Vieira a donné un coup de pied à un supporter adverse qui le chambrait après un envahissement de terrain lors de la rencontre opposant Everton à Crystal Palace.
Mercato : Rüdiger officialise son départ de Chelsea et... avoue son amour à Kanté
Dans une longue lettre d'adieux adressée aux supporters des Blues, Antonio Rüdiger confirme son départ de Chelsea et rend hommage à N'Golo Kanté par la même occasion.
Foot : Brice Samba envoie Nottingham à Wembley pour une place en Premier League
23 ans après, Nottingham Forest est à une marche de retrouver la Premier League. Et le double champion…
Le Figaro
Profession: nageur de combat de la Marine nationale
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EXCLUSIF - Au sein des forces spéciales françaises existe une unité si particulière et si confidentielle qu'on n'en parle presque jamais: les nageurs de combat du commando Hubert. Ils sont moins de cent car la sélection est impitoyable. Ils constituent l'élite de l'élite.
Jean-Louis TremblaisMardi 14 mai 2019, dans la cour d'honneur des Invalides et en présence du chef de l'État, un hommage national est rendu aux premiers maîtres Alain Bertoncello et Cédric de Pierrepont, deux officiers mariniers du commando Hubert morts pour la France lors d'une libération d'otages au Burkina Faso. Au son funèbre et poignant de la cornemuse, leurs camarades portent les deux cercueils, recouverts du drapeau tricolore et reliés par une sangle. Un détail qui échappe au public, submergé par l'émotion. Pourtant, cette « sangle de vie » (telle est son appellation officielle) est plus qu'un symbole : c'est la marque de fabrique des nageurs de combat, l'une des unités les plus confidentielles et les moins médiatisées de la Marine nationale.
C'est à Saint-Mandrier-sur-Mer, dans le Var, au bout de la presqu'île, au Cannier, que se situe la base du CASM (commando d'action sous-marine) Hubert, plus simplement appelé commando Hubert. Entre 150 et 200 hommes, dont la moitié sont brevetés nageurs de combat (les autres intervenant en appui ou soutien). Une race à part, difficile à cerner et à décrire parce que peu diserte pour ne pas dire taiseuse. L'apothéose d'une carrière chez les fusiliers marins commandos, tant la sélection est draconienne pour intégrer ce corps d'élite.
Six brevetés par an
C'est ce que nous explique son chef, le capitaine de frégate B. : « Ici, l'âge moyen est de 33 ans. Tout simplement parce qu'il faut d'abord passer par l'un des commandos d'assaut de Lorient, notre maison mère, la matrice commune. Ce n'est qu'après une ou deux opérations extérieures et le niveau chef d'équipe qu'on peut se présenter au cours nageur. Commence alors une formation spécifique qui dure presque un an (1). Les candidats ont rarement moins de 26 ans et déjà un solide bagage. Schématiquement, pour vous donner une idée du filtrage, sur 100 fusiliers qui se présentent au stage commando, 15 le terminent. Sur ces 15, dix deviendront chefs d'équipe et seulement deux finiront nageurs. »
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C'est la raison pour laquelle ils ne sont qu'une demi-douzaine à recevoir le prestigieux certificat chaque année. Mille soixante et onze brevets seulement, depuis l'acte de naissance de la spécialité en 1952 à Arzew (Algérie), sous l'impulsion de deux figures mythiques : Bob Maloubier et Claude Riffaud, eux-mêmes inspirés par les « hommes-torpilles » italiens de la Decima MAS (Mezzi d'Assalto, moyens d'assaut), les ancêtres du combat subaquatique !
Le métier a des allures de sacerdoce tant il requiert de rigueur et de souffrances, de performances et de sacrifices. Marin dans l'âme (on parle ici non de cordage mais de touline, de bout et non de corde, d'escouade et non de groupe, etc.) et commando éprouvé, le nageur se distingue de ses collègues par son aptitude à évoluer sous l'eau et avec un armement « marinisé », c'est-à-dire traité pour supporter le sel de mer. Quelle que soit la mission qui lui est assignée (pose d'une charge explosive sous un bâtiment ennemi ou repérage en vue d'une opération ultérieure, entre autres), il doit être capable de palmer à une vitesse constante de 35 mètres/minute pendant quatre heures, à six mètres sous la surface et en suivant une trajectoire rectiligne. Il ne doit pas être repéré. D'où l'utilisation d'un appareil de plongée en circuit fermé recycleur de gaz : le FROGS (Full Range Oxygen Gas System). Celui-ci fonctionne à l'oxygène pur et ne génère pas de bulles, ce qui fait son intérêt.
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Inconvénient : sous la barre des six mètres, l'oxygène pur devient toxique. Pour éviter l'accident et se surveiller mutuellement, les nageurs progressent donc par deux et sont toujours sanglés. « La sangle de vie unit les deux membres d'un binôme tout au long de la plongée, martèle le contre-amiral Pierre de Briançon, commandant la Forfusco (Force maritime des fusiliers marins et commandos) et lui-même ancien « pacha » du commando Hubert. C'est une règle intangible. On remonte ensemble ou on y reste ensemble. »
Plongée en eaux troubles
Pour corser l'affaire, ajoutons que l'écrasante majorité des actions sous-marines se pratique de nuit et en eaux plus que troubles. Le binôme doit préalablement mémoriser une soixantaine de « cap-temps », imaginant toutes les situations, et naviguer avec une marge d'erreur de 5° à droite ou à gauche de la direction empruntée et une tolérance de plus ou moins 10 % par rapport au rythme imposé. Le leader du tandem gère le cap avec une planchette dite de navigation, dotée d'une boussole et d'un profondimètre, tandis que son alter ego s'occupe du chronomètre. On comprendra aisément que ce type de progression nécessite un bon potentiel de mémorisation et d'orientation. La tête et les jambes. Mens sana in corpore sano.
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Pour acheminer le binôme au plus près de la cible en évitant de solliciter inutilement l'organisme, on peut utiliser un tracteur sous-marin amagnétique et à moteur électrique. Si plusieurs équipes sont nécessaires, on a recours à un propulseur sous-marin, de plus forte contenance et capacité (2), lui aussi non-détectable par les sonars existants. Nous épargnerons au lecteur les détails techniques, rébarbatifs et de toute façon classés secret-défense, mais il faut savoir que ces véhicules futuristes sont conçus sur mesure par les ingénieurs de la DGA (Direction générale de l'armement) et des entreprises françaises, sous la supervision du commando Hubert. Fait maison ou presque, et, le budget de la Royale n'étant pas celui de l'US Navy, avec une bonne dose de système D…
Une machine bien huilée
Si la mer est leur élément naturel, les nageurs d'Hubert sont aussi des parachutistes confirmés. Ses chuteurs opérationnels peuvent être aérolargués (avec 100 kilos de matériel ou de munitions, selon les cas) à 8000 mètres d'altitude et dériver sous voile avec masque à oxygène sur des dizaines de kilomètres afin de s'infiltrer incognito là où ils ne sont point les bienvenus. Mais c'est le plus souvent sur le plancher des vaches qu'ils ont été déployés au cours des dernières décennies. Au Sahel, bien évidemment, mais aussi en Libye, en Afghanistan ou au « Levant ». Nous n'en saurons pas plus sur les zones d'activité du commando (3) mais elles sont faciles à deviner puisqu'elles épousent l'actualité (contre-terrorisme et libération d'otages) et la géopolitique (opérations extérieures comme Barkhane et autres fâcheries armées).
Une chose est certaine : il n'y a jamais grand monde au Cannier tant l'unité travaille à flux tendu et sous toutes les latitudes. Et ceux qui sont présents s'entraînent sans relâche. Jusqu'à obtention du sans-faute. Un travail de bénédictin, accompli avec la rigueur du métronome mais dans la bonne humeur et un enthousiasme non feint. Uniformes dépareillés, pilosité assez peu réglementaire, tutoiement préféré au voussoiement et prénoms aux grades : l'exact contraire de la Légion étrangère, où rien ne dépasse.
« Ne vous fiez pas à cette apparente décontraction, nous prévient le « pacha » actuel du commando Hubert. Elle dissimule une hiérarchie respectée et efficace car chacun sait qui fait quoi, qui a fait quoi, qui doit faire quoi. On peut quelquefois nous reprocher d'avoir des airs de Pink Floyd mais, dans les faits, chacun est ultraperfectionniste et se donne à fond. Les hommes d'Hubert sont tellement volontaires qu'il faut de temps en temps leur tordre le bras pour qu'ils prennent des congés ou un arrêt maladie. Si la motivation est au rendez-vous, c'est aussi parce qu'on développe le sens de l'initiative et que les cadres délèguent. Le commando Hubert, c'est dur, physiquement et mentalement, mais on y trouve un épanouissement personnel et professionnel que j'ai rarement observé ailleurs. »
Assaut de vive force
« Sortis du ventre de la nuit, ils sont porteurs des foudres de Neptune », proclame la devise des nageurs de combat, reprise par le président de la République lors de l'hommage national de 2019. En cette frisquette soirée de janvier, magistrale démonstration nous en est faite, quelque part entre Toulon et Porquerolles. But de l'exercice : un AVF (assaut de vive force), selon l'un de ces acronymes euphémiques dont raffole l'armée française.
Autrement dit, un franchissement au grappin pour s'emparer du porte-hélicoptères amphibie Dixmude, qui fait office de bateau pirate dans notre simulation opérationnelle. Nuit sans lune, classée 5, c'est-à-dire aussi noire qu'un tableau de Soulages. Vent force 4. Température 8 °C. Lors du sacro-saint briefing (« Les nageurs sont des ayatollahs du briefing-débriefing », nous avait avertis le contre-amiral Pierre de Briançon), le chef d'escouade répète les consignes à Greg, Jeff et les autres. Ils les connaissent déjà mais sait-on jamais ? Le droit à l'erreur n'existera pas le jour J.
À la vie, à la mort
Il est 22 heures, lorsque les deux Zodiac Ecume Hurricane quittent le « petit port » (comme ils surnomment affectueusement leur quai d'attache) du Cannier et font hurler leurs 600 chevaux. Les embarcations fondent à 45 nœuds sur la proie. Arrivés à tribord du Dixmude, les pilotes jouent avec les gaz pour s'approcher de la coque au plus près et coller au mastodonte. En deux temps et trois mouvements, le grappin fixe une échelle spéléo sur le bastingage et les félins casqués y grimpent un à un. Un abordage exécuté à merveille, car c'est bien de cela qu'il s'agit pour ces corsaires modernes, valeureux descendants des Surcouf et autres Jean Bart. À la différence du pirate, qui travaille pour l'horreur et l'avoir, le corsaire n'œuvre-t-il pas pour l'honneur et le devoir ?
Commando un jour, commando toujours : la formule est encore plus juste pour Hubert, qui ne compte que peu d'élus en son sein. D'ailleurs, les réservistes y jouent un grand rôle. « C'est un rouage essentiel de notre fonctionnement, reconnaît le capitaine de frégate B. Nous sommes tellement sollicités que l'aide des anciens nous est précieuse pour encadrer les entraînements et apporter leur expérience. Hubert, c'est une grande famille qu'on ne quitte jamais vraiment. On y revient toujours. »Et même « pour » toujours comme en témoignent ces plaques vissées sur un rocher du « petit port », à peine visibles par le visiteur et pourtant si présentes pour les bérets verts. Y sont gravés les noms des nageurs ayant demandé à ce que leurs cendres soient dispersées au large du Cannier. Avec la mer pour bleu linceul et leurs frères d'armes pour les veiller dans l'au-delà.
Par Jean-Louis Tremblais (texte) et Ewan Lebourdais, peintre officiel de la Marine (photos) pour Le Figaro Magazine
(1) Dont vingt-sept semaines de formation intensive à Toulon : cours de navigation, permis hauturier, plongée à l'air et sous oxygène, palmage-étalonnage, module tactique (comment réaliser une attaque-nageur), etc. Taux d'échec : 50%. Celui qui abandonne ne pourra jamais se présenter de nouveau.
(2) Grâce à un mélange gazeux et un appareil mixte (fermé et semi-fermé) pour les nageurs, le propulseur peut atteindre des profondeurs supérieures à la barre des six mètres citée dans le texte. Actuellement à l'essai, celui de la troisième génération (PSM3G) pourra être transporté dans un hangar de pont par le futur sous-marin nucléaire d'attaque de type Suffren. Jusqu'ici, les nageurs entraient et sortaient du sous-marin par le tube lance-torpilles !
(3) Contrairement aux agents de la DGSE (Direction générale des services extérieurs), ils n'agissent pas dans la clandestinité mais sous uniforme. Néanmoins, pour des raisons de sécurité, un arrêté de 2011 interdit de montrer leurs visages et de citer leurs noms, au même titre que les autres membres des forces spéciales, avec lesquels ils collaborent régulièrement.
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Théâtre. Les doutes existentiels d’un petit aide comptable à Lisbonne
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Gérald RossiUn plancher incliné occupe la scène, faisant penser à un pont de navire par gros temps, ou bien au sol d’une chambre biscornue quelque part dans une maison vieillissant mal. Au premier plan une table, trop petite pour un adulte, une chaise, point final. Dans cet univers étriqué, presque étouffant, un homme, aide comptable de son état, œuvre sans malice ni passion dans cette officine de la rue Douradores, au centre de Lisbonne. Son nom, Bernardo Soares ; il est un des doubles, un « hétéronyme » de Fernando Pessoa, le grand écrivain portugais disparu en 1935 et reconnu par la critique et le public, surtout après sa disparition, le 30 novembre 1935 à 47 ans.
La plus grande partie des œuvres de l’écrivain et poète ont été publiées après cette date, et pas moins de 27 543 textes et fragments ont été retrouvés dans une malle où il entassait ses écrits. Ces manuscrits sont aujourd’hui conservés avec soin par la bibliothèque nationale du Portugal. Parmi eux, « Le livre de l’intranquillité », publié seulement en 1982, qu’adapte et met en scène David Legras : « Le découvrant en 1988, je me souviens que je n’avais pas échappé au sortilège qu’opère parfois sur nous la lecture des très grands auteurs : cette impression de découvrir en nous des vérités cachées dans la conscience profonde d’un autre » explique le comédien qui livre ici une fine adaptation.
David Legras est donc ce petit employé sans relief, qui finalement est heureux de son sort… Il est aussi, d’une certaine façon Pessoa, ce dernier ayant écrit ce « Livre de l’intranquillité » un peu comme un journal de bord personnel. Un récit en tranches, plus ou moins transposé dans un monde proche de celui dans lequel il a évolué, contraint d’accepter dans des maisons de commerce, des travaux « alimentaires », notamment des traductions. David Legras, que l’on peut par ailleurs retrouver au théâtre parisien de La Contrescarpe, dans « La recherche du temps perdu » de Marcel Proust, mis en scène par Virgil Tanase, endosse le costume du rôle avec justesse. L’univers de Pessoa, ses doutes, ses incertitudes, ses souffrances, sont mises à vif par ce comptable subalterne, interprété avec tact. Après trente ans de « compagnonnage » avec le texte, David Legras s’est résolu à le porter à la scène. Il reconnaît qu’il est confronté à « des textes singuliers, qui n’en finissent pas de troubler ». À découvrir.
Théâtre Le Figaro
Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.
À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute
REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.
Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.
Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance
REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.
La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.
La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe
REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.
L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.
Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes
REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.
Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue
REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.
Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.
À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.
Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.
Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.
Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie
REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.
Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés
REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.
Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.
En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.
Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.
À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.
Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.
Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.
À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.
L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.
Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.
Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.
Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.
La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.
La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.
La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.
En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
Le Figaro
Guillaume Peltier : «J'ai décidé d'être candidat aux élections législatives »
Charles SapinENTRETIEN EXCLUSIF - Dans une interview au Figaro, le vice-président du parti Reconquête ! annonce se présenter dans sa circonscription du Loir-et-Cher pour «montrer l'exemple ».
LE FIGARO. - Serez-vous candidat à votre réélection dans la 2e circonscription du Loir-et-Cher sous la bannière du parti Reconquête ! ?
Guillaume PELTIER. - Oui, j'ai décidé d'être candidat aux élections législatives dans ma circonscription. Alors que la composition du nouveau gouvernement illustre une énième prime aux carriéristes et aux opportunistes, je veux démontrer qu'il subsiste des hommes politiques épris de convictions. À l'heure où, si courageusement, Éric Zemmour s'engage lui-même dans la campagne, où près de 1 600 des nôtres, candidats, suppléants et mandataires, s'engagent pour porter nos couleurs, je ne pouvais, moi aussi, que montrer l'exemple. Éric Zemmour est un bonapartiste : au pont d'Arcole, Bonaparte se saisit toujours du drapeau pour emmener ses soldats. Et Masséna ne le laisse pas seul. J'ai mené onze campagnes électorales sur mon nom. J'ai perdu les premières, j'ai gagné les cinq dernières. Chez moi, en Sologne, j'ai été élu maire, président de communauté de communes, conseiller régional, député puis conseiller départemental. Je mesure qu'au milieu de la tempête, pour notre camp comme pour notre patrie, j'engage un combat difficile. Mais le courage du risque vaut tellement plus que les risques d'un échec, dont les grands destins sont jalonnés, comme aime à le dire Éric Zemmour. Celui qui refuse de prendre des risques, celui-là passe à côté de ce que la vie a de plus grand et de plus intense.
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Les perspectives pour votre parti de faire élire un député en juin sont faibles. Quels sont vos objectifs pour ce scrutin législatif ?
Tout est toujours possible en politique. Même si nous sommes lucides de n'être qu'au début d'une épopée. Certains de nos ennemis espéraient que la présidentielle ne fût qu'une parenthèse. Les Français savent désormais qu'elle fut une naissance. Un acte fondateur. Partis de rien, nous sommes déjà, en quelque mois, la quatrième force politique française. Avec Nicolas Bay, nous dirigeons la campagne nationale des législatives. Je suis donc candidat chez moi et je vais aussi partout en France soutenir nos candidats dont la jeunesse et le courage m'impressionnent. Au-delà de nos 2,5 millions d'électeurs, chaque Français doit mesurer l'enjeu du scrutin législatif. Qui d'autre que nous pour défendre les Français ? Face aux ayatollahs de l'écologisme, face au pouvoir parisien qui nous méprisent, face au politiquement correct qui préfère les métropoles aux ruraux, les voyous aux victimes, les assistés aux travailleurs, les islamistes en burkini aux Françaises assimilées, les délinquants étrangers aux retraités honnêtes…
Comment faire exister et pérenniser une formation politique potentiellement sans élu ?
Toute l'histoire contemporaine politique française démontre qu'il n'est pas nécessaire, à l'heure de la grande césure entre le peuple et ses représentants, d'avoir obligatoirement des cohortes d'élus pour être au cœur de la vie politique. Éric Zemmour, comme Emmanuel Macron, le démontre d'ailleurs. Quel que soit le résultat du 12 juin, nous avons déjà gagné. Car nous avons allumé la flamme pour que la France reste la France. D'ailleurs, dès cet été, nous allons mener, puis gagner, le plus grand combat culturel, politique et méta politique jamais lancé en France par la droite et les patriotes. Depuis 1968, nous avons laissé la pensée à la gauche. Avec Éric Zemmour, nous allons préparer nos futures victoires. En créant des écoles de formation, des associations, des revues… Car « au fond des victoires d'Alexandre, on retrouve toujours Aristote », disait le général de Gaulle. Tout est là. Nous sommes l'avenir de la droite et l'espoir de la France.
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Un nouveau poids lourd de LR, Damien Abad, bascule dans le camp d'Emmanuel Macron. Quel est votre regard sur votre ancien parti ?
Les dirigeants du parti Les Républicains, en renonçant à la noble politique, c'est-à-dire à la supériorité des convictions et du courage sur la carrière et l'opportunisme, sont sortis de l'histoire. C'est dans la tempête que se révèlent les tempéraments et les caractères. Ce moment est là, face à nous. Emmanuel Macron vient d'être réélu président de la République, embarquant la France dans cinq nouvelles années de déclin avec son clan de centristes et de carriéristes. Jean-Luc Mélenchon vient de réussir à unir son camp : celui des gauches caricaturales alliées, en idiotes utiles, aux ménestrels de l'islamisme et du wokisme. Quant à la droite, elle est en miettes. Coincée entre l'auberge espagnole des dirigeants LR qui cèdent un à un aux sirènes de l'opportunisme et l'isolement volontaire de ceux du Rassemblement national qui refusent l'union sacrée que nous proposons par amour de la France. Tous deux préfèrent perdre seuls plutôt que nous ne gagnions ensemble. Tout nous pousserait donc à attendre que l'orage passe, que la tempête s'érode. Mais il eût fallu pour qu'il en soit ainsi qu'aucun espoir ne se levât en 2022. Heureusement, Éric Zemmour s'est levé, Reconquête ! est né. Je vous le promets, bientôt nous réussirons l'indispensable union des droites et des patriotes. Le soleil d'Austerlitz se lève toujours demain.
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Nouveau gouvernement : Marlène Schiappa, une notoriété à mettre au service d'une nouvelle vie ?
Chargée de l'Égalite femmes-hommes sous Édouard Philippe puis de la Citoyenneté auprès de Jean Castex, l'élue francilienne n'a pas été reconduite dans le gouvernement d'Élisabeth Borne.
Pap Ndiaye à l'Éducation nationale : la droite fulmine, l'extrême gauche s'incline
Seule véritable surprise de ce nouveau gouvernement, la nomination de l'historien est celle qui fait le plus réagir. À droite, les critiques fusent de toute part ; à gauche, son parcours et ses idées sont salués.
À Paris, Anne Hidalgo s'attaque aux libertés fondamentales
ENQUÊTE - Bien que la liberté d'aller et venir soit une liberté fondamentale et inaliénable, Anne Hidalgo veut mettre les Parisiens et les banlieusards au pas et … à vélo.
L'Humanité
Histoire vivante. Le printemps de Prague, grand-père et moi
Nos recommandations culturellesLaurent EtreDes « fossiles vivants », les communistes ? Un peu à la façon des cœlacanthes, cette espèce de poissons apparue avant les dinosaures ? À première vue, la comparaison est peu flatteuse. Mais, et on le comprend dès le début du documentaire radiophonique de Paul Bertiaux, elle n’a rien de cruel et s’avère même empreinte de tendresse. C’est que le jeune réalisateur sonore, né en 1991, année de l’implosion du bloc soviétique, interroge ici sa propre histoire familiale et la façon dont il se positionne lui-même à l’égard de cet héritage.
Fils et petit-fils de communistes, il n’a pas connu son grand-père, membre des FTP. Et pourtant, cette figure tutélaire ne le quitte jamais, à la façon d’un « mini-Karl Marx relou flanqué sur l’épaule en permanence », dit-il. Entre un profond respect pour les valeurs de justice et de liberté portées par son aïeul et un désir de désacralisation, Paul Bertiaux cherche avant tout à comprendre ce qui se jouait, et se joue encore, dans l’engagement communiste. Une quête qui s’amorce avec la découverte d’une lettre, a priori dissimulée par son grand-père, dans laquelle un mystérieux correspondant évoque le printemps de Prague et sa répression par les troupes soviétiques, en 1968. Une période qui fut source de vifs débats, de cas de conscience et de déchirements pour bien des communistes.
Le dernier mot, sur fond de « réconciliation » du documentariste avec son mini-Karl Marx portatif, est laissé à de jeunes militants parisiens, qui cherchent, sans œillères, les voies d’une société meilleure. Preuve que les cœlacanthes ont bien évolué depuis leurs « lointains cousins fossiles ».
radio Le Figaro
La météo du lundi 23 mai : orages violents, 14 départements en alerte orange
Le FigaroAprès la forte vague de chaleur dans le Sud ce dimanche, des orages, parfois violents, vont traverser le pays lundi. Les températures vont chuter brutalement, de 10 à 20°C sur certaines régions.
Le dôme de chaleur qui traverse la France depuis une bonne semaine va se replier ce lundi 23 mai vers l'Italie et la Suisse. Mais son évacuation donne lieu à un véritable conflit de masses d'air qui va provoquer une dépression, accompagnée d'une virulente perturbation orageuse sur la France, prévoit La Chaîne Météo*. Ainsi, 14 départements ont été placés en alerte orange: l'Allier, la Charente, le Cher, la Corrèze, la Dordogne, l'Indre, l'Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher, la Loire, la Nièvre, le Puy-de-Dôme, la Vienne, la Haute-Vienne.
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Des Pyrénées au flanc Est du territoire, des phénomènes violents risquent de se produire. Sur les régions de l'Ouest, les pluies seront de retour. À l'arrière de la perturbation, vous profitez de l'arrivée d'un air respirable, ce qui vous permet d'aérer et de rafraîchir vos logements, mais attention à ne pas attraper froid !
Le matin, il fera 12°C à Rennes, 15°C à Rouen et à Lille, 16°C à Paris, et un temps plus doux en Méditerranée (17°C à Nice, 19°C à Montpellier et 21°C à Marseille).
Dans l'après-midi, l'agitation orageuse va gagner du terrain en se dirigeant vers les régions de l'Est, où des averses à caractère orageux sont attendues, ainsi que dans la région Rhône-Alpes. À l'Ouest, à l'inverse, on retrouve un temps plus calme : un ciel de traîne, des éclaircies et quelques averses. Il fera 26°C à Perpignan, 18°C seulement à Biarritz, 21°C à Bordeaux, soit des températures en nette chute par rapport à la veille.
Mardi, la dépression va agir sur les régions méditerranéennes ; et quelques averses sont à prévoir sur les régions centrales et du Nord, avec une accalmie cependant par rapport à lundi.
Mercredi, le temps sera plus ensoleillé sur les régions centrales et du Nord. Près de la Méditerranée, le temps restera toutefois instable.
La météo dans votre région :
Depuis l'Auvergne en remontant vers le Centre, le bassin parisien et jusqu'aux côtes normandes, le temps est agité lundi, avec des passages pluvio-orageux marqués jusqu'en milieu de journée. Ils peuvent s'accompagner de grêle. Prudence sur les routes qui sont glissantes. L'atmosphère est lourde le matin avec 15 à 20°C, puis devient plus respirable en Auvergne par rapport à hier avec 21 à 23°C l'après-midi.De la Bretagne à la Nouvelle-Aquitaine, le ciel est hésitant, par moments menaçant. Mais il faut surtout s'attendre à une chute vertigineuse de température, avec localement 15°C de perdus en 24h si vous êtes sur le bassin aquitain, où on attend 18 à 20°C l'après-midi... contre 34 à 36°C ce dimanche !En Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté ainsi que sur le Grand-Est, après une nuit très douce, et même lourde en plaine, on retrouve un ciel voilé, d'aspect sableux le matin. Rapidement l'atmosphère deviendra instable. Puis la perturbation atlantique gagnera ces régions l'après-midi et le soir avec de nouveaux orages violents, accompagnés de grêle et de puissantes rafales de vent.
Soyez prudents si vous circulez près des cours d'eau car ces orages pourraient entraîner des risques d'inondations. Juste avant les orages, vous avez encore chaud avec 25 à 30°C en milieu d'après-midi. Puis le soir, après le passage des orages, il ne fera plus que 15°C ! Près de la Méditerranée, vous restez à l'écart de toute cette agitation avec un ciel simplement voilé. En Roussillon, la tramontane se lève et atteint 60 km/h en rafales en fin de journée. De 16 à 18°C le matin, vous avez 25 à 30°C l'après-midi.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
Plusieurs records de chaleur battus ou égalés dans le Sud-Est et le Sud-Ouest mercredi
Il a notamment fait 33,7°C à Albi et 33,4°C à Toulouse, alors que la France est au cœur d'une «vague de chaleur exceptionnelle», selon La Chaîne Météo.
Dôme de chaleur : ce phénomène météo qui fait exploser les températures en France
FOCUS - Cette semaine, une partie du territoire subit une vague de chaleur. Des records de température pourraient être battus dans bon nombre de départements.
La météo du vendredi 20 mai : climat aride dans le Sud et Centre-Est, orages dans le Nord-Ouest
Le temps reste très lourd et chaud ce vendredi, avec des températures toujours très élevées au Sud et dans le Centre-Est, ainsi que des orages toujours violents le matin sur la partie nord-ouest.
L'Humanité
DVD de la semaine - « La Fille qui en savait trop » de Mario Bava
Nos recommandations culturellesLe film où Mario Bava posa les premiers jalons d’un genre baroque, le giallo, thriller italien mêlant angoisse et meurtre, qui allait connaître un grand succès populaire dans les années 1970.
Vincent OstriaRéalisé par Mario Bava, c’est historiquement le premier film d’un genre florissant en Italie dans les années 1960-70, le giallo, qui alliait suspense et angoisse avec un grand brio et une redoutable inventivité, en suivant les traces d’Hitchcock. D’où son titre, calqué sur « L’Homme qui en savait trop » du cinéaste anglais. Cependant cela n’a rien d’un remake ni d’un pastiche. On assiste, comme souvent, aux tourments d’une jeune femme innocente prise dans un écheveau de meurtres qui tente d’en élucider les mystères tout en étant elle-même menacée. Avec son éblouissant noir et blanc, dans la lignée de celui du premier chef-d’œuvre du cinéaste, « le Masque du Démon », ce film doit beaucoup au talent de directeur de la photo de Bava, qui fut également un génie de la couleur dans le cinéma italien (le giallo étant en général caractérisé par sa débauche multicolore). Le récit repose sur un meurtre auquel a assisté l’héroïne une nuit à Rome, commis par un serial killer liquidant ses victimes par ordre alphabétique. Une suite chaotique de circonstances mène Nora a être dévalisée par un voyou, puis à assister à un crime dont elle ne comprendra les tenants et aboutissants que bien plus tard. Scène admirable tournée sur les célèbres escaliers de la Piazza di Spagna, qui recèle toute l’essence de ce genre fondé sur la peur et les faux-semblants. Les éléments de l’architecture romaine, stylisés par le noir et blanc, souvent filmés la nuit, deviennent une forêt de symboles en clair obscur où la jeune femme louvoie. Idem quand Nora pénètre dans un remarquable immeuble Art Nouveau de la Piazza Mincio, qui sera un des lieux centraux d’un giallo ultérieur, « le Parfum de la dame en noir » de Francesco Barrili. Les aficionados du genre pourront trouver encore une autre correspondance : le personnage un peu falot du médecin, le jeune premier de l’histoire, est incarné par l’Américain John Saxon, qui fera son retour vingt ans plus tard dans l’ultime grand fleuron de ces thrillers à l’italienne, « Ténèbres » de Dario Argento, souvent comparé à Hitchcock et continuateur inspiré de Bava. Avec « la Fille qui en savait trop », Bava posait des jalons élégants et stylés d’un courant qui prit toute son ampleur et sa folie dans la décennie qui suivit.
vod Le Figaro
Ils ont renoué avec passion avec leur amour de jeunesse
TÉMOIGNAGES - Si l'amour ne dure pas toujours, le premier impose sa marque à jamais dans notre mémoire. Idéalisé, il est de ces précieux souvenirs que l'on chérit. Au point pour certains de vouloir le faire revivre.
Quand Jean-Martin convoque les souvenirs de sa première histoire d'amour, l'émotion le guette. Elle s'appelait Héloïse. Ils venaient d'avoir 19 ans. Il se souvient des cuisses de la jeune femme contre les siennes, lors de virées en scooter jusqu'aux calanques de Sormiou, sur la côte marseillaise. De leurs vacances en camping sauvage dans la chaleur de l'été corse. De ce bain de minuit dans la fontaine de la Rotonde, au cœur d'Aix-en-Provence. Après une année de licence, Héloïse décroche une bourse pour une université anglaise. Leur relation prend fin. «Je me suis marié, j'ai élevé deux enfants. Je ne repensais pas spécialement à elle… Ou seulement quand je retrouvais des copains d'alors, mais sans nostalgie», confie-t-il.
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À 45 ans, Jean-Martin divorce. Mal à l'aise avec la drague, ses rendez-vous galants sont fastidieux. Après six mois de ratés, un matin de télétravail, il «googlise» le nom de son ancienne amante. Il la retrouve en deux clics, découvre que tous deux vivent en région parisienne et qu'Héloïse aussi, est divorcée. La suite ? «Un restaurant pour raconter nos vies. Et son brin de folie agissant, nous avons demandé l'addition après l'entrée pour filer à Deauville partager un plateau de fruits de mer et passer un week-end à la place», raconte celui qui, hier encore avait 20 ans. Les deux amants filent depuis le parfait amour.
Un premier amour ne s'oublie jamais. C'est cette première histoire qui façonne les suivantes, sert d'étalon à notre vie sentimentale. Et si l'idée de renouer avec celui ou celle qui peuple nos souvenirs est souvent de l'ordre du fantasme, certains franchissent le pas, et décident de revivre ce passé au présent.
Revivre une époque
Juliette a savouré ce bond dans le passé et les émotions qui en découlent. Quand elle croise Tom au hasard d'un concert dans leur ville d'origine, tout revient instantanément. «Quand il m'a souri, la petite fossette sur sa joue a ravivé un flot de souvenirs de nos 20 ans», raconte la chargée de communication de 42 ans. L'incroyable alchimie dans la chambre à coucher. Les débats jusqu'aux petites heures de la nuit. Le sens de la famille partagé. Le concert amorce une divine idylle, et Juliette quitte son mari.
Quand il m'a souri, la petite fossette sur sa joue a ravivé un flot de souvenirs de nos 20 ans
Quand l'étincelle se ravive à l'âge adulte, les amoureux endossent un costume laissé vingt ans en arrière. Un sentiment plus que grisant pour Étienne, 50 ans. «Avec Sylvie, je pouvais redevenir celui d'avant, le jeune homme libre, sans attache, dit-il. Sa douceur, sa gentillesse, tout ce qui m'avait plu chez elle à l'époque m'ont à nouveau séduit.»
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Alors quelle force nous pousse ainsi vers le passé ? Le psychologue Yves-Alexandre Thalmann, auteur Du décodeur amoureux, Autant s'aimer longtemps (1), voit une première piste, pour le moins… terre à terre. «La raison est finalement très prosaïque : notre cerveau est rationnel, il n'est pas guidé par la loi du moindre effort mais presque, précise-t-il. Disons qu'il faut que l'effort en vaille la peine. Et c'est un gros effort que de séduire un inconnu, sans parler de la recherche : passer des heures sur ces maudits sites de rencontre à aligner des profils. Il préfère donc se retourner vers une personne qu'il sait avoir déjà séduit, et avec qui une histoire est possible dans le présent puisqu'elle l'a été dans le passé.»
Avec Sylvie, je pouvais redevenir celui d'avant, le jeune homme libre, sans attache
C'est donc d'abord à un cerveau paresseux, ou du moins cartésien, que Jean-Martin par exemple, doit le désir de vouloir renouer avec son ex. Le fait qu'elle aussi soit divorcée est un coup du destin... ou des statistiques. L'Insee révèle qu'il y a plusieurs dizaines de milliers de divorces par an, qu'un mariage dure en moyenne quinze ans et que l'on se sépare le plus entre 40 et 45 ans.
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L'écueil de la répétition des erreurs du passé
À un âge où sonne l'heure des comptes pour certains, d'autres raisons motivent la marche arrière amoureuse ; la conviction que l'on a une âme sœur, ou encore la sensation de ne pas avoir été prêt à l'époque et de l'être nettement plus aujourd'hui, après «avoir vécu». «Cette ancienne histoire peut aussi, selon nous, cristalliser une époque où l'on se croit avoir été plus heureux, alors qu'il ne s'agit là que d'un tour joué par notre mémoire, poursuit le psychologue Yves-Alexandre Thalmann. Sans oublier que l'on peut aussi renouer avec le passé parce qu'on a tendance à vivre sous la tyrannie de la répétition amoureuse.»
Cette ancienne histoire peut aussi, selon nous, cristalliser une époque où l'on se croit avoir été plus heureux, alors qu'il ne s'agit là que d'un tour joué par notre mémoire
Et certaines erreurs sont effectivement faciles à répéter. La première histoire d'Étienne et Sylvie avait pris fin après une tromperie de la part du premier. Vingt ans plus tard, quand Sylvie réapparaît dans sa vie, ils vivent un an d'amour. Puis il la quitte de nouveau pour une autre femme. «Au caractère plus impétueux», selon lui.
Quand on renoue avec le passé, il y a deux cas de figure, commente le psychologue : «Soit la vie amène l'individu à s'améliorer, à améliorer ses compétences relationnelles notamment, et la relation va être possible. Soit l'individu ne change pas, et il y a alors fort à parier qu'il répétera les mêmes erreurs et donc, souffrira à nouveau.»
Des fondations plus solides pour la construction
Le psychologue met aussi en garde contre l'idéalisation de ses souvenirs et le poids des fantasmes. «La mémoire n'a que faire du passé, son rôle, en réalité, est d'anticiper notre avenir. Elle est même prête à modifier nos souvenirs, et le cerveau procède donc à une relecture du passé», détaille le psychologue.
Après avoir renoué avec Tom, et une fois l'excitation retombée, Juliette est rattrapée par les défauts de son partenaire. «Sa jalousie et sa procrastination me sont revenues en mémoire. Je me suis dit que j'avais couru après un fantasme. Je me suis conspuée d'avoir commis une telle erreur», raconte-t-elle. Mais elle a grandi et évolué depuis leurs 20 ans, alors plutôt que de tout quitter à nouveau, elle décide de changer de prisme. «Là où avant j'aurais pris la fuite, je sais désormais qu'une relation se construit, se consolide, par la discussion et les concessions», dit-elle.
Là où avant j'aurais pris la fuite, je savais désormais qu'une relation se construit, se consolide, par la discussion et les concessions
Aujourd'hui, le couple entame un parcours de FIV. «Avant, je n'étais pas sûre de vouloir un enfant, mais avec Tom, cela va de soi. C'est mon âme sœur.» Faire revivre son amour de jeunesse demande beaucoup d'introspection et de questions mais dont finalement une seule prédomine, pour Yves-Alexandre Thalmann : «A-t-on tous deux suffisamment changé pour que ce premier amour soit aussi le dernier ?»
Faut-il se disputer pour faire durer son couple ?
DÉCRYPTAGE - On s’est tous déjà demandé comment ce couple d’amis qui se confrontent en permanence fait pour rester ensemble. Et si le conflit n’était pas toujours synonyme de chaos dans l’union ?
Le Figaro
Charles de Foucauld: du militaire indiscipliné au moine frugal, en passant par la vie de camp
RÉCIT - Entré à Saint-Cyr sans réelle vocation, Charles de Foucauld était assommé d'ennui par la vie de garnison. Il ne trouva un sens à son engagement militaire qu'une fois qu'il eut goûté à l'action, à l'aventure et à la vie simple dans le désert.
Cet article est extrait du Figaro Hors-série «Charles de Foucauld, une voix dans le désert», retrouvez dans ce numéro de 160 pages la vie ardente de Charles de Foucauld, militaire indiscipliné, explorateur au Maroc, foudroyé par la grâce au point de devenir moine missionnaire au milieu des Touaregs, assassiné en 1916 par des islamistes. Cet homme de Dieu est canonisé par l'Église catholique le 15 mai 2022.
« Sine sanguine, non fit remissio. » Le parallèle entre le sacrifice du soldat et celui du Christ en croix que célèbre chaque Messe, « renouvellement non sanglant du sacrifice de la Croix », est un lieu commun de la mémoire française, surtout lors des hécatombes de la Grande Guerre. Psichari, petit-fils de Renan, converti, officier et tertiaire dominicain tombé en Belgique en août 1914 ; Péguy, fauché à Villeroy le 5 septembre, autant de grains d'un même chapelet que l'on dévide jusqu'à Charles de Foucauld, assassiné à Tamanrasset le 1er décembre 1916. Ce dernier n'est certes pas mort au combat. Mais il a mûri et il a servi sous les armes. Ce fut une expérience qui le marquera sa vie entière.
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Pourtant, sa carrière militaire est brève. Stricto sensu, elle ne dure que de 1876 à 1882. Dans sa jeunesse, sous la férule bienveillante de son grand-père, le colonel de Morlet, il avait baigné dans le patriotisme serein de ceux pour qui servir par l'épée était une évidence. Bouleversé par le choc de la défaite de 1870, sans passion, avec des résultats scolaires en dent de scie qui lui interdisent de présenter Polytechnique dont sortait son grand-père, marqué par un tædium vitæ qui ne le quitte plus, il passe presque en dilettante le concours de Saint-Cyr. « On l'orienta vers Saint-Cyr. Il se laissa faire », témoignera son cousin Pierre de Lagabbe. Il ne travaille que les deux derniers mois avec un répétiteur. Son intelligence fait le reste. Il est reçu au concours de 1876, 82e sur quatre cent douze et signe un engagement de cinq ans.
Sa première année d'école est assez pénible. Il ne prise guère la promiscuité, les rigueurs de l'entraînement, la vie de caserne : lever à cinq heures, exercices d'ordre serré, instruction militaire, amphi ennuyeux, une sortie par semaine, des punitions pour une vétille relevée par un sous-officier aigri. Il regimbe. On lit dans son dossier « case et lit mal faits », « mauvaise tenue », « mauvaise note de topographie », « inattention », « pantalon sale et décousu », « cheveux trop longs ». Il en sort malgré tout 143e. La seconde année, où pourtant il obtient d'être affecté dans la section de cavalerie n'arrange guère les choses. Il écrit à son ami Tourdes : « Je m'ennuie ici de tout mon cœur. Rien de nouveau à Saint-Cyr. C'est aussi monotone que l'an dernier, quoiqu'un peu moins ennuyeux. (…) le travail à cheval est évidemment plus amusant que l'exercice à pied ». Il a surtout l'immense douleur de perdre son grand-père maternel si cher à son cœur. Il perd pied et finit 333e de sa promotion.
«Esprit peu militaire»
En dehors du marquis de Morès, aventurier flamboyant, qui quittera rapidement l'armée et s'engagera en politique sous les couleurs d'un nationalisme extrême, furieusement antisémite, avant de périr assassiné dans les confins tunisiens lors d'une expédition coloniale montée à son initiative, il s'y fait peu d'amis. Mais il croise des figures appelées à devenir illustres, le général d'Urbal ou Philippe Pétain dont il écrira en 1916 : « C'est mon camarade de promotion mais je l'ai très peu connu : je me souviens seulement que c'était un brave garçon, très aimé de tous. »
Affecté, malgré son mauvais classement, à la plus prestigieuse des écoles d'application, celle de Saumur, que dirige l'illustre général L'Hotte, il y oublie la devise de l'école « Calme, en avant, droit » et y gagne sa réputation de noceur impénitent. Doté d'une petite fortune, grâce à l'héritage de son grand-père Morlet, il multiplie les « dégagements » d'une « jeunesse à la lieutenant ». En dehors du quartier, c'est le temps des soupers fins commandés au Budan, le grand hôtel de Saumur, des petites femmes conviées pour la bagatelle, des soirées qui « se passent à cheval ou en voiture découverte ». C'est surtout celui de l'indiscipline.
En août 1879, il est mis aux arrêts de rigueur pour s'être absenté sous un déguisement car on lui avait refusé une permission et avoir été ramené entre deux gendarmes. Les notations sont cruelles : « Esprit peu militaire ; n'a pas le sentiment du devoir à un degré suffisant ; a laissé beaucoup à désirer et n'a fait qu'un cours médiocre ; a assez de goût, mais peu d'aptitude pour le cheval ; cavalier très ordinaire. (…) tête légère, et ne pense qu'à s'amuser. » La sanction tombe. Foucauld sort de Saumur 87e sur quatre-vingt-sept. Il aura pour lui-même des mots très durs, proches du saint Augustin des Confessions : « je ne vois plus Dieu, ni les hommes : il n'y a plus que moi, et moi, c'est ma sensualité, gourmandise, paresse, orgueil, passions honteuses ; c'est l'égoïsme absolu dans l'obscurité et la boue ». Pourtant, sous le bambochard impénitent, perce déjà, en filigrane, le bon pasteur qui appliquera la maxime de « l'ami universel ». Il participe aux réunions de la conférence de Saint-Vincent-de-Paul. Il est surtout prodigue de sa fortune pour ceux de ses camarades qui font appel à son aide. Il prête près du tiers de sa fortune à Morès ou aide un compagnon à se sortir d'une histoire de femme contre espèces sonnantes et trébuchantes.
La vie de camp me plaît autant que la vie de garnison me déplaît (…) ; à aucun prix, je ne veux plus mener la vie de garnison
En octobre 1879, le voilà sous-lieutenant, affecté au 4e régiment de hussards à Pont-à-Mousson à la tête d'un peloton ! S'il est semble-t-il apprécié de ses hommes – « Son peloton l'aimait, autant qu'il le respectait », témoignera son ami Fitz-James –, la vie de garnison lui fait horreur. Le service ordinaire, les hommes à entraîner, le quotidien courtelinesque digne des Gaîtés de l'escadron le jettent dans une ribote qui ne finit pas mais lui laisse un goût amer. C'est « une tristesse que je n'ai jamais éprouvée qu'alors (…). Elle me tenait muet et accablé pendant ce qu'on appelle les fêtes : je les organisais, mais le moment venu, je les passais dans un mutisme, un dégoût, un ennui infinis ». Dès lors, il est bien résolu à quitter « un jour ou l'autre la carrière militaire ».
Un événement précipite les choses. En juillet 1880, en un temps où le chef de corps est chargé de veiller à la bonne tenue de ses officiers – il n'est pas possible de se marier sans son autorisation –, le sous-lieutenant de Foucauld est mis aux arrêts simples « pour s'être promené (…), en tenue bourgeoise, avec une femme de mauvaise vie ». Lorsqu'en octobre son escadron est envoyé à Sétif, il se fait « suivre en Algérie » par cette Mimi qui semble sa compagne. Malgré les injonctions du colonel, elle débarque à Bône. Foucauld refuse de la renvoyer. La suite est logique : arrêts de rigueur, prison à Constantine puis mise en non-activité par retrait d'emploi.
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Libéré de ses obligations militaires, Foucauld s'installe à Evian avec la jeune personne pour une retraite indéterminée. Mais l'histoire le rattrape. Les troubles qui secouent la Tunisie – elle échappe de plus en plus au contrôle du bey – menacent la stabilité des départements français d'Algérie. Le gouvernement Ferry décide d'intervenir à la frontière tunisienne. L'ex-sous-lieutenant ne peut supporter de voir ses camarades au feu sans payer de sa personne. Il veut être là « où on se remue ». « Naturellement j'ai demandé à rejoindre », écrit-il à son ami Tourdes. Il obtient sa réintégration en s'engageant d'honneur « à ne plus revoir son ancienne maîtresse » et est nommé au 4e chasseurs d'Afrique. Il est affecté au 4e escadron qui se bat contre Bou Amama. À la tête de ses chasseurs, il nomadise dans le désert. Cette vie lui convient à la perfection : « la vie de camp me plaît autant que la vie de garnison me déplaît (…) ; à aucun prix, je ne veux plus mener la vie de garnison ». En attendant, il accomplit brillamment la mission. « Il savait se faire aimer celui-là, se souviendra un de ses hommes, mais c'est qu'il aimait aussi le troupier ! »
Il ne faut jamais hésiter à demander des postes où le danger, le sacrifice, le dévouement sont les plus grands : l'honneur, laissons-le à qui le voudra, mais le danger, la peine, réclamons-les toujours
C'est aussi une illumination. Il découvre la beauté des paysages, admire la culture des « indigènes », la simplicité de leur foi, leur orgueilleuse pauvreté et ressent la fascination du désert : « On n'y voit que des aloès énormes et de petits palmiers : c'est plein de chacals et de hyènes, qu'on ne voit que la nuit (…). C'est un beau pays. (…) j'en ai été émerveillé : ajoute au milieu de tout cela des Arabes en burnous blancs, ou vêtus de couleurs vives, avec une foule de chameaux, de petits ânes et de chèvres, qui sont de l'effet le plus pittoresque ». La suite de sa vie est le fruit de cet émerveillement. Comme l'écrira plus tard René Bazin dans sa magnifique biographie, « une chose était dès lors certaine : il était né pour habiter l'Orient ».
Mais l'Orient, ne vaut que pour autant que ce soit l'Orient aventureux, pas l'Orient casanier des garnisons d'Algérie. Lorsque le régiment rejoint le quartier à Mascara, sa résolution est prise, il demande à partir se battre dans une autre unité au Sénégal. Mais on ne change pas d'affectation au gré de ses humeurs. Il donne donc sa démission et demande son admission comme officier de réserve pour « ne servir qu'en cas de guerre ». Le 25 mars 1882, il est radié des cadres d'active. Le voilà redevenu civil, prêt à entreprendre l'une des grandes aventures de sa vie, l'exploration du Maroc.
Même dans la réserve, il trouvera encore moyen de faire parler de lui. En 1886, il demande au chef de corps du 4e chasseurs l'autorisation d'aller présenter au duc d'Aumale, quatrième fils de Louis-Philippe, de passage à Paris, les respects des officiers du régiment. Il n'oublie pas que coule dans ses veines le sang des victimes de la Terreur. La République encore mal assurée ne peut le tolérer. Par décision présidentielle du 12 septembre 1886, il est suspendu du cadre de réserve…
j'aime notre Afrique, j'aime la France, j'aime nos Touaregs. Je vois ce qu'on pourrait faire. Je vois qu'au lieu de progresser, on recule. (…) Nous finirons par perdre l'Afrique misérablement, honteusement, par notre seule faute : pour n'y avoir pas fait notre devoir !
Cependant le cœur de l'ancien militaire continue de battre à l'unisson de ses frères d'armes. En 1916, il écrira à Louis Massignon : « Il ne faut jamais hésiter à demander des postes où le danger, le sacrifice, le dévouement sont les plus grands : l'honneur, laissons-le à qui le voudra, mais le danger, la peine, réclamons-les toujours. » On dit que ces mots auraient inspiré à l'aspirant Zirnheld, français libre tombé à Marsa Matruh en 1942, la prière des parachutistes : « Je ne vous demande pas le repos, ni la tranquillité (…), ni le succès (…). Donnez-moi ce que l'on vous refuse. Je veux l'insécurité et l'inquiétude, je veux la tourmente et la bagarre (…). Donnez-moi, mon Dieu, ce qu'il vous reste, (…) donnez-moi aussi le courage et la force et la foi ».
En tout cas, sa vie durant, il restera proche de nos armées d'Afrique. Il accompagnera plusieurs fois le futur général Laperrine dans des missions d'« apprivoisement » – le terme est de Laperrine – au Hoggar, au contact des Touaregs dont Foucauld entreprend d'apprendre la langue. Ils chevaucheront souvent botte à botte, ou juchés sur les dromadaires des méharistes. En 1903, à Taghit, il restera plusieurs semaines au chevet de légionnaires blessés jusqu'à leur guérison. Rien n'est plus étranger à sa culture que le missionnaire casqué. Dans une lettre de 1913 à Laperrine, il écrit : « il faudrait prendre le contact avec [la population], être juste et bon, ne pas commettre d'injustices, ni d'actes (…) vexatoires (…). Encore quelques années de ce régime, et nous aurons par nos propres fautes, par nos propres injustices, aliéné et rendu ennemies des populations qui ne demandent qu'à être amies (…). J'aime notre Afrique, j'aime la France, j'aime nos Touaregs. Je vois ce qu'on pourrait faire. Je vois qu'au lieu de progresser, on recule. (…) Nous finirons par perdre l'Afrique misérablement, honteusement, par notre seule faute : pour n'y avoir pas fait notre devoir ! »
Si, depuis Tamanrasset, il fulmine contre l'administration française des colonies, il a une grande admiration pour Hubert Lyautey, résident général au Maroc depuis 1912, même s'il le met en garde contre sa fascination excessive pour l'islam. Ils échangent et correspondent. Comme le général, le prêtre voit l'importance de « se faire aimer, d'inspirer estime, confiance, amitié, de défricher la terre avant de semer ». Pour Lyautey, « être colonial, c'est faire de l'amitié ». Son comportement envers les populations du Maroc inspirera à Foucauld cet éloge : « Avec quelle ardeur je désire que, par dévouement au bien public, vous restiez longtemps, très longtemps, à la tête du Maroc. »
Charles de Foucauld avait troqué l'uniforme pour la bure, mais jusqu'au bout il était resté proche de ceux qui servent à l'ombre des épées, du moins des meilleurs d'entre eux.
Figaro Hors-série «Charles de Foucauld, une voix dans le désert», 160 pages, 12,90€, disponible en kiosque et sur le Figaro Store.
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Grenoble : au cœur du laboratoire historique de l'extrême-gauche
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ENQUÊTE - L'autorisation du burkini n'est que l'ultime effronterie d'une cité frondeuse. Ville pionnière des radicalités politiques, Grenoble est aujourd'hui un campus à ciel ouvert où prospèrent les idéologies sécessionnistes.
Paul SugyEnvoyé spécial à GrenobleEnclavée entre les monts encore enneigés de Belledonne (« les jolies dames »), les cimes du Vercors et les arêtes de Chartreuse, la ville célèbre pour sa géographie en cuvette est une fournaise. Peu de gens se pressent pourtant dans les piscines municipales en ce mercredi après-midi. « Plus personne n'y va !, confirme une journaliste locale qui connaît la ville comme sa poche. Lors des premières manifs d'Alliance citoyenne, il y a eu des bagarres, depuis les gens vont ailleurs. À celle de Jean Bron, ils ont même dû embaucher des vigiles…» C'est la seule ville de France où personne ne parle du burkini sur le marché. Lundi, le vote du conseil municipal a apporté une publicité dont les Grenoblois se seraient bien passés, et l'irruption des journalistes parisiens dans les rues de la capitale dauphinoise souffre un accueil très mitigé.
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Plus au sud les habitants du quartier du Lys rouge, l'une de ces « banlieues» grenobloises qui, comme les autres, a pour particularité d'être en réalité située à l'intérieur de la ville, sont pour la plupart issus d'une immigration récente, musulmane ; mais si quelques jeunes femmes portent le voile, c'est tout au plus un foulard discret dans les cheveux. « On est loin des préoccupations de l'islam politique », explique le président d'une association implantée dans le quartier. Et pour cause : ici, on a autre chose à faire. Les trafiquants de drogue tiennent le quartier : les Maghrébins ont succédé aux Italo-Grenoblois, puis aux Corses. Désormais, c'est à eux que s'intéressent les brigades des stups, qui descendent régulièrement faire une saisie, parfois sous le feu des dealers. Mais quand les organisateurs du « mois décolonial » (une manifestation annuelle financée par la Ville et l'IEP de Grenoble autour du ressentiment post-colonial que les immigrés sont supposés éprouver à l'égard de la France et de son histoire) sont venus animer une conférence sur le « racisme d'État» dans le local des associations du Lys rouge, les habitants ont écarquillé les yeux. « Les gens ne venaient pas d'ici, on n'a jamais vu autant de Blancs que ce soir-là», confie l'un d'eux. On aura plus parlé du «mois décolonial» dans les journaux que dans les quartiers, et pour cause : en invitant Assa Traoré ou Taha Bouhafs, porte-voix d'une rancune sourde à l'égard des institutions françaises, les organisateurs ont clairement joué la provocation. La lutte est du reste bien plus internationale que locale : en 2020, lors d'un festival annuel de street-art créé avec le soutien d'Éric Piolle, un graffeur avait peint sur une gigantesque fresque en hommage à George Floyd. Dans l'indifférence des habitants du Lys rouge, où au demeurant, les écolos sont surnommés « les bouffeurs de graine»…
Car ici, ce qu'on demande au maire, ce sont des logements sociaux, pas le burkini. Celui-ci a été inscrit à l'agenda du conseil municipal par une association communautariste (dont les accointances avec les Frères musulmans ont été soulignées par les renseignements territoriaux), et soutenue bruyamment par Céline Deslattes, la toute-puissante adjointe au maire, également présidente du Planning familial. Seulement l'attention médiatique, depuis, s'est concentrée sur l'énigmatique Éric Piolle, qui en a fait une affaire personnelle. Avec lui le débat public pouvait mettre un visage derrière une polémique - pour le plus grand bonheur de l'opposition municipale, emmenée par le tonitruant Alain Carignon. Mais à y regarder de plus près, l'affaire se complique : Grenoble est en réalité de longue date un écosystème politique à nul autre pareil, où se concoctent et se déchaînent toutes les luttes, toutes les radicalités. C'est du reste ici que Champollion avait déchiffré les hiéroglyphes ; ici encore que l'on a inventé l'énergie hydraulique (la fameuse houille blanche) ou plus récemment que l'architecte Perret a construit sa première tour en béton armé. Ville pionnière, Grenoble est un terreau fertile aux idées précurseures. La ville était donc déjà, bien avant l'avènement d'Éric Piolle, un laboratoire pour l'innovation politique d'extrême gauche - et rien n'indique qu'elle cessera de l'être au terme de son mandat.
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De la fête des Tuiles au planning familial
« Ici, tout est politique. Pas un problème public qui ne suscite son comité de quartier, ses manifestations, ses tracts, ses affiches…», soupire avec amusement Philippe Gonnet, qui a longtemps couvert l'actualité grenobloise. « Ville frondeuse», écrit-il, lapidaire, dans le livre qu'il lui consacre dans une belle collection dédiée à « l'âme des peuples»*.
Grenoble, capitale des luttes ! Mais pourquoi fallait-il que ce soit cette ville de passage, dont moins de 30 % de ses habitants en sont originaires, vieille ville de garnison située aux marches de la Savoie, traversée avec mépris par les Lyonnais sur le chemin du ski, et qui parlent d'une « ville en anorak» pour décrire avec condescendance l'absence de goût vestimentaire des autochtones ? Méprisée, même, par le plus célèbre des Grenoblois, Henri Beyle qui, devenu Stendhal, consacre quelques pages de son journal au pénible séjour qu'il fit en 1814, de retour dans sa ville de naissance, « quartier général de la petitesse».
Du reste, Grenoble a-t-elle seulement une identité politique ? Un ancien préfet de l'Isère, dit-on, s'étonna un jour de n'y être jamais reçu à dîner, et s'en inquiéta, craignant d'y être impopulaire. Il fut rassuré d'apprendre qu'on ne dîne pas en ville, à Grenoble. Les restaurants ferment tôt : il n'y a pas de bourgeoisie grenobloise. On mange chez soi la semaine, à la rigueur chez des amis, et surtout en montagne le week-end. Le phénomène tendrait d'ailleurs à s'aggraver, à mesure que le renouvellement sociologique du centre-ville, propice à Piolle, se confirme : « Les vieux Grenoblois sont tous partis, remplacés par des bobos qui commandent leur dîner sur Deliveroo et circulent en vélo-cargo, avec toute leur marmaille à l'arrière, sur les autoroutes cyclistes d'Éric Piolle, décrit une élue implantée depuis longtemps dans la ville. Mais ils n'aiment pas vraiment Grenoble. Ils consomment la ville, c'est tout. Le week-end ils s'en vont, et surtout, ils commencent à se plaindre de l'insécurité galopante.»
La politique, dans tout ça ? La clef de l'énigme nous est apportée par Raymond Avrillier, chef de file de l'écologie politique grenobloise « canal historique» : l'ancêtre, en quelque sorte, d'Éric Piolle. Désormais « soutien critique» de l'actuelle majorité municipale (il désapprouve du bout des lèvres le vote du burkini, comme du reste beaucoup des militants de la mouvance traditionnelle de l'écologie grenobloise), c'est lui qui, à la tête de l'Association Démocratie Écologie Solidarité (ADES), a rassemblé les différentes associations écolos nées à Grenoble : dans les années 70, c'est la seule grande ville de France où la mouvance altermondialiste constitue des listes aux municipales. « C'est qu'ici nous sommes des Alpins, des montagnards, explique fièrement le vieux militant, qui insiste pour n'être présenté qu'en tant que « simple citoyen». C'est-à-dire que nous sommes habitués à l'auto-suffisance et que nous n'aimons pas que l'on nous dicte la loi d'en haut. Ça, c'est pour le côté frondeur. Surtout, nous sommes attachés aux biens les plus essentiels : l'eau et le paysage. À Grenoble plus qu'ailleurs, on réfléchit au rapport politique qu'entretiennent les hommes et leur environnement.»
D'aucuns rappellent encore que c'est à Grenoble, un jour de juin 1788, qu'en montant sur les toits pour arroser de tuiles les soldats du roi, le peuple de la ville actionna l'engrenage qui conduisit un an plus tard au déclenchement de la Révolution française…Depuis, les écolos radicaux ont accompli ici leurs plus grands exploits. Les activistes grenoblois manifesteront à ski dans les glaciers de la Vanoise pour protester contre leur urbanisation ; plus tard, des « éco-citoyens» monteront dans les arbres centenaires d'un quartier de la ville pour empêcher qu'on ne les abatte. Viendront ensuite, pêle-mêle, les anti-nucléaires, les anti-nanotechnologies, les anti-5G (soutenus par Éric Piolle qui n'y voyait lui-même qu'une technologie tout juste bonne à « regarder du porno dans un ascenseur»). C'était à Grenoble que s'échafaudait l'occupation du plateau du Larzac ; à Grenoble encore qu'après l'évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, d'après les services de l'État, une bonne partie des activistes se sont réfugiés, perpétuant une longue tradition de squats d'immeubles dans le centre-ville. Très vite l'écologie sert de porte d'entrée dans des luttes toujours plus diverses. En juin 1961, le premier centre français du planning familial ouvre ses portes à... Grenoble.
«Ici, l'ultra-gauche se sent comme chez elle»
Si l'arrivée d'une majorité écologiste au pouvoir était ainsi préparée de longue date par une vieille tradition insurrectionnelle, aujourd'hui ces militants radicaux, dont certains sont prêts aux pires extrémités (une flambée d'actes d'éco-terrorisme inquiète depuis plusieurs années les autorités locales : incendies volontaires d'installations industrielles, et même de casernes de gendarmerie), bénéficient parfois des largesses du maire. Celui-ci leur a, par exemple, abandonné un squat rue d'Alembert en échange d'un loyer symbolique, pour un bail qui court sur quarante ans. « Ici, l'utra-gauche se sent comme chez elle : elle bénéficie de conditions favorables», fait-on savoir en haut lieu, là où les «UG», comme on les appelle, constituent avec les narcotrafiquants l'un des fléaux les plus surveillés et les plus redoutés.
Sauf que la pensée d'extrême-gauche est entrée au conseil municipal. Non qu'on y prône des actes terroristes, bien sûr ; mais cette gauche-là est intersectionnelle (elle conçoit la justice sociale comme le produit d'un effort conjugué des minorités pour lutter ensemble contre leurs nouveaux ennemis de classe) et déconstructiviste (elle considère que les institutions véhiculent des oppressions tant qu'elles n'ont pas été «déconstruites»). Certains conseillers du maire sont notamment des universitaires bien connus dans la galaxie de cette nouvelle gauche intellectuelle. Parmi eux, le sociologue Erwan Lecoeur répète sur les plateaux de télévision que les services de l'État sont contaminés par l'extrême droite ; son collègue Enzo Lesourt, philosophe issu de Sciences Po Grenoble, se décrit comme le « conseiller spécial» du maire : c'est un prophète de « l'effondrement» du système capitaliste et un apôtre zélé des thèses collapsologues. Tous deux sont l'indice d'une convergence croissante de vues entre la Ville et le milieu universitaire grenoblois, et surtout le désormais tristement célèbre Institut d'études politiques où les professeurs ayant critiqué le concept d'islamophobie ont été victimes de harcèlement de la part d'élèves et d'enseignants.
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L'action municipale s'en ressent. D'autant qu'en période de disette budgétaire (le conflit avec la métropole prive la ville de subventions, et la municipalité est très endettée, au point qu'elle s'apprête à augmenter les impôts locaux), on n'a guère plus que des politiques symboliques à conduire : elles sont aussi peu onéreuses que médiatiquement rentables. Éric Piolle multiplie les coups de communication. Y consacre plusieurs millions d'euros de budget municipal. À l'extérieur on le retrouve jusqu'à Briançon, pour soutenir les migrants qui traversent la frontière. À Grenoble, il baisse les subventions municipales allouées aux institutions culturelles traditionnelles (et envisage même un temps de fermer une bibliothèque) au profit de la « culture de rue». Au Magasin, le centre d'art contemporain de la ville, il fait nommer Béatrice Josse, une militante féministe et décoloniale qui y organise des réunions en non-mixité, réservées aux femmes. Il fait subventionner les « Fées rosses», qui défilent sur les boulevards grenoblois ou organisent des ateliers d'improvisation pour déconstruire les stéréotypes de genre : «Notre équipe artistique n'est pas au service d'une œuvre, mais au service d'un combat» clame le collectif d'artistes féministes sur son site internet.
Et le long du caniveau, courent de nouveau en liberté les rats d'égout (attention, on préfère dire « surmulots», à Grenoble, pour ne pas les dénigrer), puisque la nouvelle charte municipale sur le bien-être animal rédigée par l'élue du Parti animaliste Sandra Krief ne les considère plus comme des animaux nuisibles. Aux habitants qui s'en plaignent, la Ville répond par mail qu'il faut « changer de regard» sur ces voisins d'un nouveau genre. Pierre Mendès France, qui fut brièvement député de l'Isère et qui avait compris combien la ville dauphinoise était un terrain favorable à l'extrême-gauche, aurait dit un jour : «Il y a en France un problème par semaine, et à Grenoble, un par jour». Sans doute était-il loin du compte. *Grenoble. Déplacer les montagnes, Philippe Gonnet, éditions Nevicata, 2019.
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Le Figaro
Inflation : pourquoi les Français ne sont pas tous égaux face à la flambée des prix
Wladimir Garcin-BersonANALYSE - Les habitudes de consommation, le lieu de vie ou la situation professionnelle peuvent influer sur la manière dont l'inflation est vécue.
Face à l'inflation, tous les Français ne sont pas égaux… Et tous les portefeuilles ne sont pas autant touchés. Alors que la hausse des prix se poursuit, les ménages s'inquiètent de la flambée touchant leurs tickets de caisse et attendent de pied ferme le projet de loi exceptionnel que le gouvernement compte bien dégainer dès cet été.
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Il faut dire que le paysage actuel est préoccupant. D'après l'Insee, en avril, les prix à la consommation ont augmenté, sur un an, de 4,8%, touchant tant les services que les produits de l'alimentaire et les produits manufacturés. La tendance globale reste portée par les prix de l'énergie qui ont bondi de 26,6% sur un an, en avril, mais la hausse est massive dans les différents domaines. En parallèle, les consommateurs, inquiets devant la conjoncture incertaine, resserrent les cordons de leur bourse : les dépenses des ménages en biens ont «nettement» baissé, en mars, selon les statisticiens nationaux, de l'ordre de 1,3%. Un recul sensible principalement dans l'alimentaire et la consommation d'énergie, où les efforts sont plus marqués.
En parallèle, certains préfèrent aussi épargner, lorsqu'ils le peuvent, en prévision de coups durs à venir et de hausses toujours plus fortes à l'horizon. Alors que les dépôts des ménages sur les différents placements financiers fléchissaient, fin 2021, ils sont repartis de plus belle début 2022, selon la Banque de France. L'institution notait ainsi, ce jeudi, un «rebond des placements» au premier trimestre, selon des estimations provisoires.
Des inégalités selon les habitudes de consommation
Et pourtant, tous nos concitoyens ne sont pas égaux face à l'inflation : la hausse des prix sera plus ou moins marquée et perçue en fonction des habitudes de consommation, des lieux de vie et d'autres critères, a conclu une note de l'OFCE, publiée fin avril. Ainsi, si, en moyenne, l'inflation a pu atteindre 5,1% en mars, «10% des ménages ont vu le prix de leur panier de consommation augmenter de moins de 2,5% […] et 10% des ménages ont subi un renchérissement […] de plus de 8,4%», calcule l'institution.
Ces différences peuvent d'abord s'expliquer par le lieu de vie, et, conséquemment, par le rapport des individus à leur voiture. Les ménages vivant en milieu rural, se déplaçant davantage en automobile, ressentent plus durement la hausse des prix, alors que les prix des carburants restent proches de la barre hautement symbolique des deux euros le litre. Chez les actifs, ainsi, la manière dont la personne en emploi se rend sur son lieu de travail joue : «si celui-ci est fait en voiture les ménages subissent une hausse de prix de 7,4% alors que s'ils réalisent le trajet à pied ou en transport en commun la hausse de prix à la consommation moyenne est de 6,4%», précise l'OFCE.
Autre divergence, les ménages retraités sont aussi plus touchés que les étudiants et les travailleurs. «Les personnes retraitées ont tendance à vivre dans des maisons plus anciennes, probablement moins bien isolées, aux modes de chauffage plus dépendants du fioul, du gaz», analyse Raul Sampognaro, l'auteur de la note. C'est donc surtout le logement qui joue : cette population se déplaçant moins que les actifs, elle ressent moins la flambée des carburants. Les étudiants, de leur côté, «sont beaucoup plus urbains, habitent en logements collectifs» et sont donc moins frappés par la hausse des coûts liés à l'énergie.
De même, les ménages les plus pauvres et ceux les plus riches sont moins touchés que la classe moyenne. Les plus fragiles, d'une part, «se chauffent moins», car ils n'ont pas les moyens : ils sont donc moins sensibles à la hausse de prix de l'énergie, puisqu'ils ne pouvaient déjà pas se permettre de dépenser avant. En outre, ils sont «souvent inactifs ou chômeurs et ont donc moins de déplacements en voiture». Leur situation, contrainte de base, reste donc difficile, mais pas autant que celle de la classe moyenne active, qui subit de plein fouet l'inflation, détaille Raul Sampognaro. À l’inverse, les ménages aisés peuvent puiser dans leur épargne pour consommer comme avant. «Leur panier de bien est un peu différent», comportant plus de services, de loisirs et de biens culturels, ajoute l'expert.
L'étude de l'OFCE ne court toutefois que jusqu'en mars et ne comprend donc ni la remise de dix-huit centimes sur les carburants, ni l'inflation de plus en plus sensible dans l'alimentaire. Deux éléments qui peuvent «changer assez fondamentalement, au cours des mois à venir, l'impact du niveau de vie sur l'inflation», nuance l'économiste à l'OFCE. Ainsi, «l'inflation alimentaire peut changer la donne, en touchant en premier les plus pauvres». Les prix dans les rayons des supermarchés étant attendus en hausse dans les mois à venir, l'horizon de ces ménages pourrait donc s'assombrir.
Un ciblage d'aides difficile à établir
Cette hétérogénéité des situations, y compris au sein d'une population ayant le même niveau de vie mais vivant par exemple dans un territoire différent, rend la définition de mesures d'urgence face à l'inflation délicate : l'exécutif souhaite en effet transformer le «tapis de bombes» des aides de ces derniers mois, qui arrosaient large, en «frappes chirurgicales» plus ciblées sur les populations fragilisées. Un moyen de réduire les coûts, en augmentant parallèlement l'efficacité des dispositifs mis en place pour protéger le pouvoir d'achat des plus fragiles.
Atteindre ces particuliers sera toutefois difficile, constate l'économiste : il faudra «disposer d'énormément de données, d'informations sur les revenus et habitudes de consommation des ménages pour bien les cibler». Une gageure. Autrement, l'État peut poursuivre sa politique généreuse, ou préférer des «alternatives», par exemple en «gardant les dispositifs actuels et en ajoutant un surplus, comme une modification exceptionnelle des barèmes d'impôts sur les revenus pendant une année» pour aider davantage les ménages fragiles.
Le gouvernement devra donc faire un choix sur sa stratégie et s'assurer d'éviter des travers engendrés par des mesures ciblées, comme des effets de seuil. Le temps presse : les ménages, frileux, risquent de privilégier l'épargne, au détriment de la consommation, moteur de l'économie française. Et ce, alors que le comportement «fourmis» de nos concitoyens qui peuvent mettre de côté chaque mois est sorti considérablement renforcé des deux dernières années : «le surcroît d'épargne n'a pas diminué significativement depuis la sortie des confinements», notait l'Insee, récemment. À l’inverse, les ménages modestes, qui avaient peu mis de côté, ont déjà «quasiment consommé en totalité le surcroît d'épargne généré durant la crise sanitaire», ajoutait le CAE, en mars. Ces derniers se retrouvent alors particulièrement fragilisés.
Qu'est-ce que le bien-être animal?
Les progrès de la science et notamment l’éthologie ont permis d’améliorer notre connaissance des animaux, de leur sensibilité et de leur conscience. Aujourd’hui, le bien-être animal porte un intérêt croissant dans l’opinion publique.
Un Japonais va rembourser «petit à petit» 338.000 euros versés par erreur
L'homme avait dépensé dans des casinos en ligne cette allocation Covid transférée par erreur .
Le bon vieux stylo quatre couleurs de Bic déchaîne plus que jamais les passions dans les collèges
La multiplication des nouvelles gammes fascine les collégiens, qui en veulent toujours plus. Mais cette popularité conduit également à de nombreux vols.
Le Figaro
«Nouveau gouvernement: derrière la stabilité, une rupture sur l’école»
Vincent Trémolet de VillersL’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.
Ni tout à fait un autre, ni tout à fait le même: il faut l’aide du poète pour dire les sentiments mitigés qu’inspire le gouvernement d’Élisabeth Borne. On aurait même pu croire, en entendant le secrétaire général de l’Élysée égrainer les noms de Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Éric Dupond-Moretti, qu’Alexis Kohler lisait une ancienne liste. Quand sont apparus dans le désordre les noms de Gabriel Attal, Amélie de Montchalin, Clément Beaune, nous avons compris qu’il s’agissait bien d’un remaniement. Des ajustements plutôt qu’une révolution. Certains, comme le ministre de l’Économie, élargissent leur surface ; d’autres, comme Olivier Véran, la restreignent. «Président nouveau, mandat nouveau, peuple nouveau», avait proclamé le chef de l’État. Son souci écologique lui a sans doute fait préférer le gouvernement durable, les ministres recyclables à l’innovation éclatante et coûteuse. Le disrupteur serait-il devenu conservateur? Avec le temps…
Même si les exégètes de la politique détaillent à la loupe les composantes de l’équipe d’Élisabeth Borne - l’apport chiraquien avec Catherine Colonna, nouvelle ministre des Affaires étrangères, celui des anciens collaborateurs de Bertrand Delanoë, les socialistes hollandiens et les anciens de la droite sarkozyste -, les Français retrouvent les mêmes usages, les mêmes visages. Ils risquent fort de détourner la tête.
Ils auraient tort, car un retournement suffit à montrer que la boussole républicaine d’Emmanuel Macron a changé de direction. Avec Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale, c’est toute la charge symbolique universaliste que portait Jean-Michel Blanquer qui disparaît. À la place, l’éminent historien qui lui succède est le chantre d’un discours diversitaire, «décolonial», directement importé des campus américains.
En choisissant d’installer la ligne Sciences Po Grenoble rue de Grenelle, le chef de l’État veut sans doute séduire l’électorat attiré par la Nupes de Jean-Luc Mélenchon. Ce jeu aussi décevant que dangereux ne lui rapportera rien à gauche et risque de coûter très cher à droite.
Ivan Rioufol: «Cet État ventripotent qui ne cesse d’enfler…»
CHRONIQUE - Emmanuel Macron s’est déjà persuadé d’avoir admirablement géré la crise sanitaire, au prix d’un interventionnisme public dispendieux dont chaque Français devra répondre fiscalement.
Xavier-Laurent Salvador: «Pourquoi la nomination de Pap Ndiaye à l'Éducation nationale marque un tournant idéologique»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le nouvel hôte de la rue de Grenelle, qui défend une grille de lecture des rapports sociaux à travers un prisme racial, représente une «ligne» diamétralement opposée à l'universalisme républicain que défendait Jean-Michel Blanquer.
Barbara Lefebvre: «Avec Pap Ndiaye, la pensée décoloniale fait-elle son entrée à l'Éducation nationale ?»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le nouveau ministre de l'Éducation nationale s'inscrit dans le courant postcolonial anglo-saxon tout en se gardant de ses excès racialistes, argumente l'enseignante et essayiste.
L'Humanité
« Britannicus » confronté à une bande de rockers
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE Dans sa mise en scène, Olivier Mellor offre à la pièce de Racine des reflets contemporains tout en affrontant la dure loi des alexandrins.
Gérald RossiD’emblée, la disposition de la salle, en tri frontal, autrement dit sur trois côtés autour de l’espace de jeu, promet un Britannicus dépoussiéré. D’autant plus que les spectateurs lors d’un bref entracte de cinq minutes, sont appelés à changer de place, « pour changer de point de vue ». L’occasion n’est pas si fréquente. Preuve que la pièce, présentée pour la première fois en 1669 à Paris, peut réserver des surprises. D’autant plus que le metteur en scène Olivier Mellor, a conçu avec sa troupe (la compagnie du Berger) un spectacle qui pousse le propos de Jean Racine dans les épines d’un rock tendance métal, interprété en direct et à fond la caisse, par Thomas Carpentier, Louis Noble, Séverin (Toscano) Jeanniard, et Adrien Noble.
Au centre de l’espace dépouillé, des écrans blancs chutent des cintres, rythmant les actes, et séparant la scène, comme des portes qui pourraient claquer. Lentement défilent les vidéos concoctées par Michaël Titrent, et les comédiens (Marie Laure Boggio, Caroline Corme, Vincent do Cruzeiro, François Decayeux, Marie-Laure Desbordes, Hugues Delamarlière, Rémi Pous et Stephen Szekely), évoluent dans les costumes de Bernard Sachy réalisés avec le concours des élèves du lycée (BTS métiers de la mode) Édouard Branly.
Tout ceci pour dire combien ce Britannicus est porté par la volonté d’en faire faire un drame au temps présent. « La pièce montre d’abord et avant tout la tragédie d’un monstre naissant, ce Néron, que l’historien Tacite (né en 58 après JC) a décrit et dont Racine s’est inspiré » note la dramaturge Julia de Gasquet. L’histoire contemporaine a donné naissance à d’autres « monstres ».
Olivier Mellor, dont on se souvient de « La Noce » de Brecht, traitée en farce sinistre, ou encore de « L’établi » (Robert Linhart) criant de révolte ouvrière, poursuit ici son chemin, avec 1770 alexandrins chargés de passions et de colères. Lesquelles, on le sait, sur scène sont complexes à mesurer. Et dans ce Britannicus, la fluidité du vers racinien n’est pas toujours au rendez-vous. Mais le rythme cependant maintient la troupe et le public dans un univers glaçant, parsemé d’humour et de doutes.
Théâtre L'Humanité
Romy Schneider, l’histoire simple d’une actrice impériale
Nos recommandations culturellesTélévision Ce documentaire de Lucie Cariès et Clémentine Deroudille brosse un beau portrait de l’artiste, disparue il y a quarante ans.
Gérald RossiRomy Schneider n’a pas plus de 20 ans, en 1958, quand elle renonce au rôle de Sissi. Au risque, sinon, de se voir enfermer dans le château impérial. Autrement dit, dans un type de rôle dont il est difficile de s’extirper. Après avoir tourné trois fois, sous la direction de l’Autrichien Ernst Marischka, des moments de la vie de l’impératrice, la jeune Romy Schneider a donné à ce moment-là un nouveau tournant à sa carrière. Il est vrai qu’une raison pas professionnelle pour un sou a joué un rôle dans sa décision. La jeune femme a mis le cap sur Paris pour rejoindre son amoureux de l’époque, un certain Alain Delon.
loin du mythe de la femme fatale
Le documentaire de Lucie Cariès et Clémentine Deroudille raconte comment Rosemarie Magdalena Albach, née le 23 septembre 1938, est devenue Romy Schneider, disparue il y a tout juste quarante ans (elle en avait 43). Une soirée lui est consacrée avec deux films qui suivront celui-ci, le Vieux Fusil (1975), de Robert Enrico, avec Philippe Noiret et Jean Bouise, et la Voleuse (1966), de Jean Chapot, avec Michel Piccoli et Hans Christian Blech. Ce qui est l’occasion de constater combien la palette de l’actrice était large, et loin du mythe de la femme fatale.
Romy Schneider ne s’est jamais revendiquée féministe, mais son comportement est celui d’une femme qui a défendu haut et fort l’idée de liberté au féminin. Ce documentaire, réalisé à partir de multiples images d’archives, en fait d’ailleurs la démonstration. Et quand elle a tourné avec quelques-uns des plus grands réalisateurs, comme Claude Sautet, Luchino Visconti, Orson Welles ou Otto Preminger, c’est toujours après avoir choisi de le faire. Pas question pour elle de se laisser imposer une carrière.
Dans sa vie privée, elle a toujours fait montre d’une grande liberté, à une époque où la domination masculine était particulièrement pesante. Ainsi, elle n’hésite pas, en 1965 à Berlin, à payer le divorce de l’homme qu’elle aime désormais, le dramaturge allemand Harry Meyen, qui sera le père de David, son fils. « Romy était est une femme de son temps et cela se voit », ont expliqué les deux autrices de ce documentaire, ajoutant que, « s’il ne devait demeurer qu’un rôle pour la définir, cela serait sans nul doute la Rosalie de César et Rosalie , de Claude Sautet », un film sur un amour partagé. Par deux fois elle s’est vu décerner un césar de la meilleure actrice, pour ses rôles dans L’important c’est d’aimer (1975), d’Andrzej Zulawski (récompense qui fut le tout premier césar de la meilleure actrice décerné), et dans Une histoire simple (1978), de Claude Sautet.
Télévisionromy schneider Le Figaro
Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.
Envoyée spéciale à Tchernobyl
Lioudmila Kozak résume son travail en quelques mots: elle et ses collègues sont «les yeux» de Tchernobyl. Depuis 2006, la jeune femme énergique scrute les moniteurs des caméras de la centrale nucléaire, hors service depuis 1986, date de l’un des plus graves accidents de l’histoire. Le 24 février, alors qu’elle doit terminer son tour de garde, Lioudmila n’en croit pas ses yeux: des centaines de blindés, de tanks, et surtout «des hommes en noir» s’introduisent sur le territoire de la station.
À 4 heures du matin, l’armée russe a commencé son invasion de l’Ukraine par la zone d’exclusion de Tchernobyl. Depuis l’accident, l’accès à ce territoire contaminé grand comme le Luxembourg est restreint. Valentin Geïko, le chef de service, est à son poste dans le bâtiment voisin. Les équipes doivent être relevées vers 9 heures. À 50 kilomètres à vol d’oiseau, à Slavoutych, une ville créée pour accueillir les employés de la centrale après l’accident, près de 700 d’entre eux sont déjà assis dans le train qui doit les amener à leurs postes. Par un accident de la géographie et de l’histoire, ce dernier passe par la Biélorussie, là même où se déroulent les combats. Les services de sécurité, l’armée, les responsables à Kiev… depuis les premières explosions, personne ne répond au vieux téléphone de Valentin Geïko. Le septuagénaire donne donc directement l’ordre de ne pas faire partir le train. «Plus personne ne peut sortir de Tchernobyl, seuls les soldats russes entrent», se souvient Valentin, qui reçoit Le Figaro dans son bureau de la centrale. Sa chemise grise à carreaux lui donne un air de fonctionnaire sympathique. Pendant une heure, les yeux fixant le mur, il raconte pour la première fois son expérience de l’occupation dans un monologue, interrompu par de nombreux appels téléphoniques. Plusieurs fois, il s’interrompt pour rappeler: «Mais pour avoir toute l’histoire, il vous faudrait six heures.»
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Le directeur général de la station étant resté à Slavoutych, Valentin se retrouve aux commandes, avec 300 personnes à ses côtés: une centaine d’employés, 170 membres de la garde nationale ukrainienne qui gardaient la centrale, quelques pompiers et infirmières et quatre «stalkers». Ces jeunes touristes originaires de Dnipro étaient venus illégalement visiter Pripiat, la ville fantôme près de la centrale. «Je les ai réunis et je leur ai promis qu’ils sortiraient tous entiers», assure Valentin. Dehors, les sirènes hurlaient, et les employés voyaient les missiles voler vers Kiev.
Vers 15h30, Valentin voit apparaître les «hommes en noir» à sa fenêtre. «En arrivant, ils étaient choqués, même la zone d’exclusion a de bonnes routes asphaltées et éclairées», s’amuse Geïko. Le sexagénaire, qui a fêté ses 60 ans le 1er mars dans la centrale, connaît Tchernobyl comme sa poche. En 1987, à 25 ans à peine, il est liquidateur et nettoie la zone après l’accident. Comme pour beaucoup d’employés, Valentin a développé un attachement à Tchernobyl, à cette zone de danger mais aussi de renouveau, où depuis plusieurs dizaines d’années la nature reprend ses droits. «Deux trois tirs et, boum, c’était fini», lance-t-il. À ce moment-là, les lignes russes étaient déjà à plusieurs dizaines de kilomètres au sud. Une libération de la zone par l’armée ukrainienne semblait au mieux, lointaine, au pire improbable. «Si on ne voulait pas une nouvelle catastrophe, il fallait négocier.»
J’ai déjà tiré avec votre pistolet et votre tank, en bas, je peux me barrer avec s’il faut !
Vers 17 heures, un général de division, Sergueï Bourakov et, Andreï, un colonel qui n’a pas donné son nom de famille, arrivent dans son bureau et commencent les négociations. La première question qu’ils posent est «où sont les nazis»? Valentin, qui a fait son service militaire pendant l’URSS, trouve vite une langue commune avec ceux qu’il appelle les «rachistes», mot-valise combinant russes et fascistes. «J’ai déjà tiré avec votre pistolet et votre tank, en bas, je peux me barrer avec s’il faut !» leur lance-t-il. Valentin noie ses deux «invités» de jargon nucléaire pour leur faire comprendre le danger de leur présence. «Sergueï, je te le dis officiellement, j’ai assez de connaissances et de compétences pour nous assurer une mort lente mais certaine. Fais passer le message à tes chèvres, qu’elles ne tentent rien», lui dit l’ingénieur, très sûr de lui. Finalement les gradés russes acceptent ses règles: pas d’armes dans les zones sensibles. Leurs soldats seront nourris et habiteront à un étage, le personnel ukrainien dans un autre.
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Environ 400 à 500 soldats, de l’armée régulière, de la police anti-émeutes et de la garde nationale prennent alors leurs aises, dans l’un des lieux les plus sensibles au monde. La plupart sont jeunes et originaires de Bouriatie, rapportent Valentin et Lioudmila. Cette dernière voit débarquer des dizaines d’entre eux, qui s’installent dans le couloir et demandent de se faire appeler «les invités». Trois fois par jour, les employés ukrainiens peuvent faire trois sorties: pour aller à l’infirmerie, prendre un unique repas et une douche. Lioudmila et ses quatre collègues dorment sur le bureau et travaillent à tour de rôle. «On a compris dès le premier jour que personne ne viendrait nous chercher, qu’on était des otages. La seule chose à faire, c’était de travailler car ces infrastructures ne peuvent pas être laissées sans surveillance. Toute la planète en dépend!», raconte-t-elle au Figaro par téléphone depuis Slavoutych, où elle est en repos. Lioudmila, Valentin et une centaine d’employés resteront 25 jours à Tchernobyl, alors qu’il est normalement interdit d’y passer la nuit. Si les autorités ukrainiennes assurent que leur santé n’est pas en danger, il n’en va pas de même de celle des soldats russes, qui ont passé leur temps dans la zone sans précautions.
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«On leur disait: “pourquoi vous êtes venus ici? Pourquoi vous aviez besoin de faire ça?”», se désole Lioudmila. Face à elle, tantôt le silence, tantôt des soldats qui assurent vouloir les «sauver». Mais surtout, une réponse revient plus que les autres: «Nous faisons un exercice militaire.» Plus haut, les gradés savent et racontent à Valentin leurs plans. Un an auparavant, des espions russes ont visité la zone d’exclusion dans des excursions touristiques - près de 100.000 touristes s’y rendaient chaque année avant la pandémie - pour préparer l’invasion. Les militaires russes s’étaient également entraînés à la centrale de Koursk en Russie, construite sur le même modèle que Tchernobyl. Mais les soldats russes ne pensaient pas rester aussi longtemps à Tchernobyl. Au bout de deux semaines, Valentin remarque que le général et le colonel s’endimanchent en uniformes de cérémonie, ceux qu’ils pensaient porter sur les avenues de Kiev pour la parade de la victoire. «En réalité, ils étaient sales comme des cochons car ils n’avaient plus de vêtements propres: ils pensaient rester trois jours et ça faisait déjà deux semaines», ironise Valentin. Dans son bureau, il monte le volume de la radio ukrainienne à fond pour que les soldats dans le couloir entendent leurs pertes.
Nouveaux sacrifiés
Valentin restera pendant vingt-cinq jours dans son petit bureau couvert de cartes de la centrale. Dehors, les soldats russes se baladent librement dans la zone, s’assoient sur le sol et même creusent des tranchées sur ordre de leurs chefs. Dans le bureau de Valentin, le général et le colonel endimanchés et corpulents le ramènent trente-cinq ans en arrière, quand il était un simple liquidateur, face aux gradés soviétiques qui, juste après l’accident «envoyaient des gamins à la mort» pour nettoyer les conséquences d’une erreur qui aurait pu détruire l’Europe. «Rien n’a changé. La différence entre eux et nous, c’est qu’ils ne donnent aucune valeur à la vie humaine», regrette Valentin, qui a pourtant tenté d’alerter les Russes sur les dangers de toucher le sable radioactif de la zone. Dans les couloirs de la centrale, Lioudmila rencontre ces nouveaux sacrifiés. «Ils l’ont fait car ils n’en avaient rien à foutre, ils suivaient les ordres et c’est tout.»
Si le personnel ukrainien lance de timides mises en garde, il arrive surtout à tirer son épingle du jeu. Le 9 mars, l’électricité, qui doit constamment refroidir le combustible nucléaire usagé, est coupée à Tchernobyl, sans que la raison soit fournie. «On leur a dit qu’on avait 14 heures avant que cela cause un accident, en réalité, c’était plus quelques jours, mais ils se sont bougés plus vite, car ils avaient peur», raconte Lioudmila. Pendant cinq jours, les Russes prennent ainsi l’essence du front de Kiev, malgré des manques, pour approvisionner Tchernobyl, avant de relier la centrale au réseau électrique biélorusse.
On était certains depuis le début qu’ils allaient faire exploser la centrale ou bien nous fusiller avant de partir pour ne pas laisser de traces
Finalement le 20 mars, les Russes acceptent que les employés ukrainiens soient relevés. Lioudmila et ses collègues n’y croient pas. «On était certains depuis le début qu’ils allaient faire exploser la centrale ou bien nous fusiller avant de partir pour ne pas laisser de traces», souffle la jeune femme. La spécialiste quittera la zone avec ses collègues à travers la forêt puis, huit par huit, sur de simples barques de pêcheurs locaux vers Slavoutych. Malgré la promesse de Valentin, à son grand désespoir, les 169 membres de la garde nationale ukrainienne seront faits prisonniers. Aujourd’hui, certains sont en Biélorussie et d’autres en Russie. Leurs conditions de détention sont incertaines.
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C’est seulement le 31 mars, après le retrait des troupes russes du nord de Kiev et de Tchernobyl, que les Ukrainiens prendront la mesure de l’occupation. Partout dans la zone d’exclusion, où s’est rendu Le Figaro le 12 mai, des tranchées ont été creusées par les soldats russes. Dans la forêt rousse, la zone la plus contaminée, leurs traces sont encore visibles: ici une position faite de sacs de sables et de branches, là une position creusée dans le sol. «Un monument de bêtise», explique Ioulia Bezdija, guide de l’agence chargée de la zone qui nous accompagne pour des raisons de sécurité. La jeune femme, qui a pu partir le 24 février, habite dans le village de Tchernobyl, où les travailleurs de la zone logent dans des dortoirs. «Ils ont tout remué, ils ont tout pris, de la bouilloire aux caleçons de mon mari», se désole-t-elle. «Je ne peux même pas vous montrer les doses de radiations, car ils ont volé tous les petits dosimètres pour les visiteurs.» L’Agence internationale de l’énergie atomique, qui s’est rendue à Tchernobyl le 26 avril, date de l’anniversaire, a déclaré que les mouvements de troupes et d’équipements lourds dans la zone avaient provoqué une hausse de la radiation. «Mais la situation ne pose pas de gros danger à l’environnement et aux personnes», a-t-elle ajouté. Les radiations, la perspective d’une nouvelle invasion, les potentielles accusations de collaboration avec l’ennemi: rien de tout cela n’inquiète Valentin. Son fils travaille dans la centrale nucléaire d’Enerhodar, la plus grande d’Europe, occupée depuis mars par les Russes. «Je n’ai plus rien à perdre, si je n’étais pas là, à mon poste de travail, ça ferait longtemps que je serais parti au front.»
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«La Finlande et la Suède ont quelque chose que nous n'avons pas»
VU D'AILLEURS - La Finlande et la Suède souhaitent entrer dans l'OTAN pour se protéger de la Russie. Mais leur adhésion constituerait aussi un véritable atout pour l'Alliance, ces deux pays se démarquant par leur situation géographique, mais aussi par leurs impressionnantes capacités militaires. La Finlande, en particulier, possède quatre points forts.
Mali : Al-Qaïda au Sahel revendique la mort des 3 soldats français
Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dénonce, notamment, les caricatures de Mahomet et «l'occupation française de la région du Sahel».
Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan
Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
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Le Figaro lance son application de cuisine
Claudia CohenElle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.
Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.
Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.
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Le Figaro enrichit son offre Premium
Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.
Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.
Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.
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Les influenceurs sèment la zizanie à Cannes
RÉCIT - TikTok, Instagram, Facebook, YouTube… Les réseaux sociaux ont fait descendre en masse leurs stars sur la Croisette. Les géants du web sont en concurrence pour capter les budgets marketing du cinéma.
Le jeu vidéo fait toujours rêver les investisseurs
Andreessen Horowitz lance un fonds de 600 millions de dollars tandis que Ryad investit dans Nintendo.
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Le Figaro
Confidentiels et inoubliables, dix hôtels Relais & Châteaux où séjourner une fois dans sa vie
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LA SÉLECTION DU FIGARO - Un campement au Rajasthan, un château en Dordogne ou un resort au Canada… Présents aux quatre coins du monde, ce sont des havres de paix souvent nichés en pleine nature. En voici dix, nos coups de cœur pour un séjour d'exception.
Yan Bernard-GuilbaudC'est un label qui fait rayonner la France. Son logo couleur bronze, entrelacs de fleur de lys et de papillon, évoque «la liberté, le mouvement, les escapades, la découverte». Relais & Châteaux est également considéré comme la bible de l'excellence en matière d'hôtellerie et de restauration. Monuments historiques pour certaines maisons, œuvres d'architectes pour les autres, propriété familiale de longue date, situation d'exception… Toutes sont des demeures ou des tables de caractère. Elles se caractérisent aussi par la présence effective de leur propriétaire ou du directeur général. Leur plus petit dénominateur commun ? «Élever l'art de vivre au rang de dixième art», selon les mots du président Philippe Gombert. Parmi les 580 membres Relais & Châteaux dans 67 pays, dont 150 en France, voici dix coups de cœur à s'offrir (ou à se faire offrir) au moins une fois dans sa vie.
Inde (Bisalpur) : Suján Jawai
Nous voilà en plein cœur du Rajasthan sauvage où Suján Jawai est posé au milieu de roches granitiques fascinantes, vieilles de plusieurs millions d'années. Nous sommes au pays des léopards et les félins sont tout naturellement au centre de l'attention ; ils se promènent en toute liberté et coexistent avec les communautés locales. La steppe du Rajasthan à perte de vue et seulement dix tentes au style contemporain se détachent dans la lumière rouge du soleil couchant. Ici, des éclats écarlates rappellent les turbans distinctifs des bergers semi-nomades Rabari qui gardent le camp, là des meubles en acier soulignent une ambiance industrielle et des photos en noir et blanc sont exposées. À la nuit tombée, on passera à table n'importe où - le menu change tous les jours et les horaires sont flexibles. La cuisine est un mélange saisonnier de plats indiens et occidentaux biologiques.
Le plus ? Le camp est reconstruit à chaque saison sur des conteneurs de transport, afin de minimiser l'impact sur l'environnement.
La chambre à réserver. «Eden at Jawai», le dernier campement en date. Cette suite de 434m² est unique : deux chambres aux lits king-size, un salon, une véranda privée, une tente-salle à manger, une piscine chauffée, une terrasse à la vue imprenable sur les plus hauts sommets alentour... Qui dit mieux ?
Le prix : à partir de 800 € la nuit en chambre double, pension complète.
Suján Jawai, Bisalpur, District Pali, Marwar, Rajasthan 306401, India. Tél. : + 91 11 4617 2700.
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France (Dordogne) : Château de la Treyne
Perchée sur des falaises de calcaire, la silhouette du château de la Treyne émerge de la forêt comme d'un rêve et se dresse majestueusement en surplomb de la Dordogne. Dans cette région abritant plus de mille châteaux, cette belle adresse érigée sous le règne de Louis XIII et située près des grottes rupestres préhistoriques de la vallée de la Vézère revendique une histoire riche. Ici des objets d'époque, là des chambres installées dans l'ancienne chapelle et la tour du château, un magnifique plafond à caissons du restaurant... La déco donne une place de choix à la pierre, au bois et aux tomettes, mais a su également créer une maison confortable tout en conservant l'âme et l'authenticité du lieu. Le lieu est entouré d'une forêt privée 120 hectares et d'un grand parc agrémenté d'un jardin à la française. Plus loin, un potager bio est également sorti de terre et 300 rosiers ont été plantés il y a quelques mois alors que la table de terroir du chef Stéphane Andrieux est étoilée. La vraie vie de château.
La nouveauté ? Trois suites ont été entièrement refaites, et une nouvelle suite familiale, le Cèdre, vient d'être créée.
La chambre à réserver. La «Suite Favorite», pour sa vue d'exception sur la Dordogne et sa baignoire très instagrammable !
Le prix : à partir de 310 € la nuit en chambre double, petit déjeuner inclus.
Château de la Treyne, La Treyne, 46200 Lacave. Tél. : 05 65 27 60 60.
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Allemagne (Schleswig-Holstein) : Weissenhaus Grand Village Resort
À 60 km au nord de Lübeck, le Grand Village Weissenhaus possède la beauté d'une île : son vaste domaine s'étire le long du littoral de la mer Baltique sur trois kilomètres de plage sauvage bordée de dunes et de prairies verdoyantes. Ouvert en 2014, joli palais blanc vieux de 400 ans se compose de 55 chambres et suites avec de grands jardins qui donnent l'impression d'être seuls au monde, au bout du monde. Sauf en mai où l'hôtel sera le lieu de l'une des plus importantes réunions politiques internationales : le sommet des ministres des Affaires étrangères du G7. On ira donc plus tard, notamment pour découvrir le restaurant Courtier, où brillent deux étoiles Michelin qui ajoutent à l'expérience une touche gastronomique.
La chambre à réserver. Tentez le «Badehäuschen» : une petite maison de 53 m² faite de briques avec vue mer et son propre sauna extérieur où les clients passent des heures dans le jardin d'hiver, près d'une cheminée crépitante.
Le prix : à partir de 440 € la nuit en chambre double, petit déjeuner inclus.
Weissenhaus Grand Village Resort und Spa am Meer, Parkallee 1, 23758 Wangels, Allemagne. Tél. : +49 4382 92620.
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Portugal (Algarve) : Bela Vista Hotel & Spa
Située sur la plage de Praia da Rocha, dans la région ensoleillée du sud du Portugal, une maison familiale du XIXe siècle donnant sur l'océan, devenue le premier hôtel de l'Algarve en 1934. La plupart de ses intérieurs ornés sont restés intacts, dont le magnifique plafond en bois peint dans le bar, l'escalier d'origine entouré de vieux carreaux muraux bleus et blancs. L'hôtel a été rénové par Graça Viterbo, une décoratrice d'intérieur renommée, qui a introduit du jaune, du rouge, des rayures nautiques et un thème marin dans les chambres et suites. Audacieux ! Le Spa L'Occitane au décor tout aussi éclatant offre cinq cabines de soins, une petite piscine à jets, un hammam et un sauna. De majestueux palmiers bordent la piscine extérieure de l'hôtel, entre laquelle se trouvent d'immenses cabanes blanches avec vue sur l'océan. Enfin, le chef portugais João Oliveira propose certains des meilleurs plats gastronomiques de l'Algarve, pour lesquels il a obtenu une étoile Michelin. Ne reste plus qu'à se prélasser, c'est l'endroit idéal pour flâner au Portugal.
La chambre à réserver. «Blue Suite» pour sa couleur bleue qui rappelle celle de l'océan Atlantique.
Le prix : à partir de 495 € la nuit en chambre double, petit déjeuner inclus.
Bela Vista Hotel & Spa, Av. Tomás Cabreira, 8500-802 Portimão, Portugal. Tél. : +351 282 460 280.
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Canada (Colombie-Britannique) : Sonora Resort
Les îles Discovery de la Colombie-Britannique se dressent au nord-ouest de Vancouver. Les clients (fortunés) y arrivent en hélicoptère ou en jet, mais vous pouvez aussi vous y rendre en bateau-taxi depuis Campbell River ou en hydravion depuis Seattle. Entourée d'eaux riches en saumons et d'îlots hérissés de pins, Sonora est merveilleusement isolée et offre une alchimie rare entre nature vierge et confort raffiné. Côté déco, place au chic canadien classique, avec beaucoup de bois de cèdre, des feux crépitants et des œuvres d'art indigènes accrochées aux murs de pierre. Dans la salle à manger principale du restaurant Tyee trône un colossal canoë en brique construit sur mesure, tandis que dans les jardins d'imposantes sculptures de grizzlis se distinguent parmi des buissons d'ambre bruni. En cuisine, la chef Justine Smith utilise ce qu'il y a dans le potager.
Canada d'art. L'établissement abrite l'une des plus grandes commandes d'œuvres d'art de la Colombie-Britannique, notamment des monolithes en verre de Markian Olynyk et des poteaux de cèdre de Philip Gray.
La chambre à réserver. «Sea Lion Pointe House», l'une des deux villas de l'établissement. Plus de 1000 m2, et quatre chambres immenses pouvant accueillir jusqu'à 8 personnes. Isolée dans le coin le plus éloigné du complexe et face à la mer, c'est un sanctuaire singulier où l'art, l'architecture et la nature se mêlent.
Le prix : à partir de 885 € la nuit en chambre double, petit déjeuner inclus.
Sonora Resort, Sonora Island, BC V0P 1V0, Canada. Tél. : +1 604 233 0460.
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Afrique du sud (Parc national Kruger) : Londolozi Private Game Reserve
Le décor : Londolozi, une réserve de 14.000 hectares de nature sauvage, axée sur la conservation, qui borde le parc national Kruger et compte cinq petits camps intimes. Un endroit très spécial qui regorge de lions, de léopards, de rhinocéros, d'éléphants et de buffles, entre autres. Ce fut la première réserve en Afrique du Sud à passer des safaris de chasse aux safaris photographiques dès 1970. C'est également là que Nelson Mandela s'est rendu pour échapper aux paparazzi lorsqu'il est sorti de prison en 1990. Depuis plus de 90 ans, la famille Varty s'occupe de cette réserve : trois camps empreints de l'élégance et du chic hérités d'une longue histoire. Cerise sur le gâteau, la cuisine met l'accent sur la fraîcheur et les produits locaux. C'est donc l'éden rêvé pour mener une expérience safari inoubliable dans un cadre naturel et dépaysant.
La chambre à réserver. La «Suite Privée Granite», avec sa baignoire extérieure, tout en regardant passer un troupeau d'éléphants juste à côté de vous.
Le prix : à partir de 3700 €, pour une nuit en chambre double, pension complète.
Londolozi Game Reserve Sparta Farms, Skukuza, 1350, Afrique du Sud. Tél. : +27 13 735 5653.
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Italie (Positano) : Il San Pietro di Positano
Souvent inclus dans les listes des «meilleures adresses du monde» et fréquenté par des stars telles Barbra Streisand, George Clooney ou Julia Roberts, le légendaire et très glamour «San Pietro» est à la hauteur de sa réputation. Bien qu'il soit ultra-luxueux et fréquenté par des stars de cinéma et des membres de la famille royale, il s'agit essentiellement d'une affaire de famille et cela se voit : l'atmosphère est chaleureuse et accueillante. L'hôtel a vu le jour dans les années 1970 et au fil des ans, des chambres ont été ajoutées. Chacune dispose de son propre espace extérieur privé, mais toutes ont une vue extraordinaire sur la mer (les plus convoitées ont une vue sur Positano), certaines même depuis la baignoire. Les intérieurs sont une merveille : sols de terre cuite ornée de céramiques, portes décorées de fresques... Un ascenseur percé dans le rocher donne accès à la plage privée, en contrebas, et au restaurant Carlino, une étoile au Michelin.
La nouveauté ? Cette année, l'établissement a procédé à une rénovation complète de toutes les chambres, en collaboration avec des artisans locaux qui ont créé des céramiques en terre cuite réalisées et émaillées à la main exclusivement pour l'hôtel.
La chambre à réserver. La «Chambre Signature» : conçue par Fausta Gaetani, ce cocon de 70 m² avec lit king-size et coin salon a surtout une terrasse panoramique avec vue imprenable sur la Méditerranée.
Le prix : à partir de 792 € la nuit en chambre double, petit déjeuner inclus.
Il San Pietro di Positano, Via Laurito, 2, 84017 Positano SA, Italie. Tél. : +39 089 875455.
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Turquie (Cappadoce) : Museum Hotel
Situé dans une zone géographique très particulière – la Cappadoce l'hôtel a été conçu et construit sur des ruines, certaines intactes, d'autres restaurées à leur gloire d'antan. Le bâtiment séduit donc en premier lieu par son architecture. Les 34 chambres et suites, comme les salons et le restaurant où est servie une délicieuse cuisine turque, voient leur décor de pierre rehaussé des couleurs chatoyantes des tapis, tentures et objets d'art. Depuis la terrasse qui surplombe la vallée, un paysage unique au monde s'offre au regard, à 180°.
Unique au monde : le Museum Hotel abrite une fabuleuse collection d'œuvres d'art et d'antiquités turques.
La chambre à réserver. «Mystic Cave Suite», pour sa piscine privée, sa structure troglodytique à deux étages avec une cour privée et sa vue unique sur la Cappadoce.
Le prix : à partir de 292 € la nuit en chambre double, petit déjeuner inclus.
Museum Hotel, Tekeli mah. Eski, Göreme Cd. No.1, 50240 Nevşehir, Turquie. Tél. : +90 384 219 22 20.
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Norvège (Norangsfjord) : Hotel Union Øye
Lieu de prédilection de la royauté, des écrivains et des amoureux depuis des générations, cette maison du bout du monde, au charme historique dans un décor à couper le souffle, illustre ce que la Norvège a de plus beau à offrir. Depuis l'ouverture de ses portes en 1891, les visiteurs viennent y savourer la douceur de vivre et la tranquillité dans un cadre naturel aussi spectaculaire que magnifique : le village d'Øye, près du Norangsfjord. Dans un chaleureux décor scandinave, ses 15 chambres et 22 suites très cosy s'ouvrent sur des panoramas qui séduiront les amateurs de grands espaces. Le soir venu, ils se laisseront envouter par les notes de piano qui résonnent dans les salons au charme suranné. Au restaurant gastronomique, le chef Knut Edvard Kjersem valorise les traditions de la région, ainsi que ses produits locaux qui comptent parmi les meilleurs au monde. Bucolique.
La chambre à réserver. Celle du célèbre romancier norvégien Bjørnstjerne Børnson. De sa baignoire, vous avez une fenêtre au plafond qui donne sur le sommet du mont Slogen. La «Suite de la reine» est également incroyable ! Là, vous pouvez appuyer sur un bouton «Press for champagne» depuis la baignoire et obtenir une bonne bouteille de champagne glacée servie minute !
Le prix : à partir de 270 € la nuit en chambre double, petit déjeuner inclus.
Hotel Union Øye, Norangdal 41, 6196 Norangsfjorden, Norvège. Tél. : +47 70 06 21 00.
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Mexique (Nayarit) : Imanta Punta de Mita
La Bahía de Banderas et la ville animée de Puerto Vallarta ne sont pas très loin. Mais l'Imanta Punta de Mita est niché dans la forêt équatoriale, à l'abri derrière les montagnes de Punta de Mita, pour un rendez-vous précieux avec la nature. Surplombant le Pacifique, les bâtiments de pierre brute sont aussi beaux que respectueux de cet environnement privilégié. Imaginez des jacuzzis sur les toits des villas avec des vues sur l'océan, la longue plage vallonnée et la forêt tropicale luxuriante. Des sentiers sinueux mènent à des buissons de fleurs tropicales et à des sculptures en pierre. Les villas de bois et de verre, fonctionnelles dans le meilleur des cas, avec juste ce qu'il faut de luxe, sont pleines de lumière. Un bar au coucher du soleil dispose de son propre bain à remous et offre une vue à 360 degrés sur le spectacle du coucher de soleil rouge et or.
La chambre à réserver. «La Tree House», une étonnante maison à plusieurs niveaux nichée dans la jungle, avec sa plage privée. Grand luxe : une belle cascade remplit trois étangs qui font office de piscines privées.
Le prix : à partir de 716 €, pour une nuit dans la suite avec vue jungle, petit déjeuner inclus.
Imanta Resorts Punta De Mita, Monte Nahuac Lote L, 63734 Higuera Blanca, Nay., Mexique. Tél. : +52 329 298 4200.
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Le Figaro
Festival de Cannes: «Rois, reines et bouffons de la Croisette»
François AubelLA CHRONIQUE DE FRANÇOIS AUBEL - La fresque qui orne une pizzeria du Vieux Port offusque le magazine Variety. Son tort? Les visages de Woody Allen, Johnny Depp et Gérard Depardieu y sont représentés.
Combinaison scintillante ceinturée de satin doré, une épaisse banane, plus Ricky Banlieue que Vegas, Eryl Prayer s’offre aux selfies sur la Croisette. Son nom ne vous dit rien, mais vous connaissez bien celui de la groupie de ce sosie approximatif d’Elvis, Loana. Splendeur et misère de la téléréalité, l’ancienne gagnante de «Loft Story» ne quitte pas d’une semelle notre Presley de pacotille qui va devoir lustrer ses santiags jusqu’au mercredi 25 mai, date de la projection officielle du biopic que Baz Luhrmann consacre au «King».
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À la sortie du mélancolique Armageddon Time de James Gray, sous un soleil qui ne se dément pas, les critiques livrent leurs premiers verdicts. L’un d’eux l’assure, ce qu’il a vu de mieux pour le moment, c’est une… série! Esterno Notte, chronique par Marco Bellocchio de l’assassinat, en 1978, d’Aldo Moro, le chef de la Démocratie chrétienne italienne. Apologiste de la salle de cinéma, Thierry Frémaux programme aussi des fictions télé à condition qu’elles soient signées de grands metteurs en scène. Ce n’est pas pour Squid Game, la série reine de Netflix dont il est le héros, que l’acteur sud-coréen Lee Jung-jae est au Festival mais pour Hunt, le premier film qu’il a écrit et réalisé. Un thriller d’espionnage ovationné plus de trois minutes, jeudi, en séance de minuit.
Variety, apparemment en mal de polémiques, s’est lancé dans un combat on ne peut plus sérieux.
Les journalistes du magazine américain appellent au boycott de la pizzeria Cresci, sise au pied du Suquet. Un problème avec la Regina? Craignent-ils la bactérie Escherichia coli? Non, ces parangons de vertu aimeraient que le propriétaire efface rapido-presto les portraits de Woody Allen, Johnny Depp et Gérard Depardieu de la fresque qui orne les murs de son institution. Ils ne peuvent plus supporter la vue de ces «parias» du septième art. Le restaurateur, lui, ne décolère pas. Déjà qu’il a dû mettre en réserve la chaise sur laquelle était gravéle nom de Harvey Weinstein…
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Que devient Kylie Minogue, qui, souvent, dans les nuits cannoises, du gala de l’amFar aux trophées Chopard (remis cette année avec une grande classe par Julia Roberts), est apparue - comme beaucoup d’autres stars - au bras du roi déchu de Hollywood? Elle vend des glaces. Plus exactement, elle remixe ses classiques pour une marque d’«iconique bâtonnet gourmand» avec le concours de la DJ coréenne et styliste Peggy Gou. Retour donc à l’année 2001, celle du «Loft», pour réinterprétation du tube Can’t Get You Out Of My Head. La session de l’Australienne, programmée plage Magnum juste après MC Solaar, a provoqué une émeute. À l’entrée, asphyxiés contre les barrières, on a failli perdre quelques influenceurs pas assez influents pour y assister. Dans un mini-short en dentelles noires, Frédérique Bel apparaît au bras Jean-Claude Jitrois, le Voldemort de la mode. Miss Univers 2016 (Iris Mittenaere) papote avec Miss France 2014 (Flora Coquerel). Alors que l’on apprend que Karim Benzema va tourner pour Fabien Onteniente dans la suite de Trois zéros, l’ex de Rachel Legrain-Trapani (Miss France 2007), le défenseur du Bayern de Munich et de l’équipe de France, Benjamin Pavard, se tient un peu à l’écart de cette soirée tout queer. Au royaume du cinéma, le champion du monde ne semble pas à la fête.
Festival de Cannes: notre critique de Coupez!, le film de Michel Hazanavicius
CRITIQUE - Entre second degré, clin d’œil et décalé, l’auteur d’OSS 117 est dans son élément avec son nouveau film sur les zombies, qui fait l’ouverture du Festival de Cannes.
Festival de Cannes: Frère et Sœur, haine la maudite
CRITIQUE - Arnaud Desplechin reprend son thème favori, les névroses familiales, et met face à face deux membres d’une fratrie qui se détestent. Un film sensuel et tourmenté.
Festival de Cannes: faut-il aller voir la suite de Top Gun avec Tom Cruise?
LA CRITIQUE DU FIGARO - Trente-six ans après, «Maverick» reprend du service. Ce deuxième opus se hisse-t-il à l’altitude du classique des années 80?
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Le grand amour des Poutine pour Davos
VU D'AILLEURS - La famille a régulièrement visité la station thermale suisse, souvent incognito. On retrouve notamment ses traces dans le registre foncier.
Thomas Knellwolf et Bernhard Odehnal (La Tribune de Genève)
Lorsque le Forum économique mondial (WEF) débutera lundi, des habitués très appréciés manqueront à Davos (GR): les Russes. Le WEF ne célébrera pas de fêtes d'oligarques avec des danses cosaques, du caviar et un nombre remarquablement élevé de jeunes femmes au physique avantageux. Pour une fois, il n'y aura personne de la famille du maître du Kremlin à Davos. Au lieu de cela, un oligarque ukrainien a repris la traditionnelle Russia House sur la promenade 68 et y exposera des images de crimes de guerre russes en Ukraine.
C'était pourtant une relation longue et intense qui a commencé au début des années 90. À l'époque, Vladimir Poutine venait de quitter son poste d'agent du KGB à Dresde (All) pour revenir dans sa ville natale de Saint-Pétersbourg, en Russie. Sur le plan international, il n'était pas encore connu. Mais il a rapidement fait une carrière fulgurante au sein de l'administration municipale pétersbourgeoise sous la direction du maire Anatoli Sobtchak.
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Il aimait alors se rendre à Davos: Vladimir Poutine avec sa femme Ludmilla tout comme ses filles Maria et Katerina, la famille du maire Sobtchak ainsi que le meilleur ami et ancien camarade de classe de Vladimir Poutine, Sergueï Roldouguine, et sa femme Irina Nikitina. Tous deux étaient les parrains et marraines de la première fille de Vladimir Poutine, Maria. Le violoncelliste Sergueï Roldouguine est par la suite devenu mondialement connu à la suite des révélations des «Panama Papers»: il possédait en effet plusieurs sociétés écrans dans les mers du Sud et fait aujourd'hui l'objet de sanctions en tant que l'un des hommes de paille présumés du chef du Kremlin, notamment pour des millions de francs en Suisse.
Au début des années 90, il n'était pas encore question de richesses fabuleuses pour les membres de l'actuel clan Poutine. Pourtant, à l'époque, Sergueï Roldouguine avait déjà loué son propre chalet à Davos, comme l'a rappelé bien plus tard la fille d'Anatoli Sobtchak, Ksenia. Vladimir Poutine y serait resté une semaine de plus pour faire du ski, même après sa visite au WEF. Au bout d'un certain temps, le mariage de Sergueï Roldouguine s'est brisé. La marraine de Maria, Irina Nikitina, a épousé peu après le Suisse Michael Haefliger, le directeur du festival de Davos.
J'ai rencontré un homme accessible dont personne n'aurait pensé à l'époque qu'il pourrait un jour devenir président et encore moins un homme aussi cruel
Michael Haefliger, quant à lui, est divorcé de Nikitina depuis 2006 et est aujourd'hui intendant du Lucerne Festival. Il se souvient qu'au début des années 90 sa famille avait une fois mis à la disposition des Poutine leur maison de vacances à Davos, une maison historique de construction Walser. «J'ai rencontré un homme accessible dont personne n'aurait pensé à l'époque qu'il pourrait un jour devenir président et encore moins un homme aussi cruel», affirme Michael Haefliger aujourd'hui.
Plus tard, dans les années 90, la famille Poutine a passé six autres semaines de vacances à Davos. La femme de Poutine, Ludmilla, a écrit à ce sujet à une amie et a envoyé la lettre par fax depuis Davos. Une copie est arrivée bien plus tard dans les mains du groupe d'investigation Correctiv. Un autre séjour à Davos était prévu pour l'été 1998. Mais la famille a dû l'annuler à la dernière minute, car Vladimir Poutine avait été appelé à Moscou. Le gouvernement de Boris Eltsine l'avait nommé à la tête du Service de renseignement intérieur FSB.
Vladimir et Ludmilla Poutine ont divorcé en 2014. Mais à ce moment-là, tous deux avaient sans doute déjà d'autres relations depuis longtemps. Vladimir Poutine avec la jeune sportive de haut niveau Alina Kabaeva et Ludmilla avec le Moscovite Arthur Otscheretni, de 20 ans son cadet, qu'elle a épousé un an plus tard.
Un appartement à 3,5 millions de francs
Arthur Otscheretni a lui aussi une relation étroite avec Davos. Selon le registre foncier, le nouveau mari de Ludmilla est propriétaire d'un appartement de luxe de 200 mètres carrés. L'immeuble dans lequel se trouve l'appartement est relié par le sous-sol au bâtiment le plus marquant de la station: l'Hôtel AlpenGold en forme d'œuf. Arthur Otscheretni a acheté ce bien immobilier, qui aurait coûté environ 3,5 millions de francs, en janvier 2015. Le même mois, il aurait épousé Ludmilla.
Le mariage avec l'ancienne épouse de Poutine a apparemment apporté une grande prospérité dans la vie d'Arthur Otscheretni. Il dirige aujourd'hui une fondation moscovite appelée «Centre pour le développement de la communication interpersonnelle», contrôlée par Ludmilla. La fondation réside dans une maison historique idéalement située à Moscou et paie un loyer à une société immobilière qui appartient également à Ludmilla. La fortune actuelle du couple Otscheretni est estimée par les médias russes à 200 millions de dollars.
On ne sait pas si Arthur Otscheretni a vraiment occupé son luxueux domicile de Davos, écrit le «Bündner Tagblatt», qui a été le premier à révéler l'identité du propriétaire russe: il existe toutefois des informations non confirmées selon lesquelles l'ancienne épouse de Vladimir Poutine aurait séjourné plusieurs fois à Davos et aurait passé la nuit dans cet appartement de plusieurs millions de francs. Tamedia a envoyé des questions sur le bien immobilier de Davos à Arthur Otscheretni par le biais de l'adresse e-mail de sa fondation moscovite. Aucune réponse ne lui est parvenue. En janvier 2015, la Commune de Davos a imposé à l'acheteur immobilier Arthur Otscheretni l'obligation de ne pas revendre ou de louer durablement son appartement pendant cinq ans.
En 2015, la Russie n'avait guère joué de rôle lors du forum économique, et encore moins de manière positive. L'annexion de la Crimée et l'occupation du Donbass par des séparatistes prorusses ne remontaient qu'à quelques mois. À Davos, le président ukrainien de l'époque, Petro Porochenko, s'était présenté avec une plaque métallique de bus de ligne criblée de balles: Porochenko avait alors accusé la Russie de «terrorisme».
Le rock'n'roll sous un faux nom de famille
À l'époque, guère personne à Davos n'a fait attention à un participant alors âgé de 32 ans, Kirill Shamalov. Ce n'est que des mois plus tard que la nouvelle suivante s'est répandue: cet inconnu était marié depuis 2013 à Katerina, la fille cadette de Vladimir Poutine. Le mariage a pu rester secret pendant longtemps parce que Katerina utilisait le faux nom de famille «Tikhonova». Elle a ainsi pu voyager à travers le monde sans être reconnue et s'adonner à sa grande passion: la danse rock'n'roll. Elle était de classe mondiale dans cette discipline et a même virevolté dans les airs fin 2013 lors des Championnats du monde à Winterthour (ZH).Or, en janvier 2015, Katerina Tikhonova ne dansait plus ou tout au plus lors de soirées d'oligarques. Elle avait suivi son mari Kirill Shamalov à Davos. Elle n'a pas participé très activement aux discussions du WEF, avait rapporté le journal russe «Vedomosti». Elle est seulement apparue lors de la manifestation Russian Outlook. Même la direction du forum n'aurait pas su que la fille du président russe se trouvait alors dans l'auditoire.
Vladimir Poutine s'est rendu trois fois officiellement au forum économique, confirme le porte-parole du WEF Yann Zopf: deux fois dans les années 90 en tant que conseiller du maire de Saint-Pétersbourg de l'époque et en 2009 en tant que premier ministre russe. D'autres personnes du cercle de sa famille n'ont jamais été officiellement accréditées, précise Yann Zopf.
Actions et villas de luxe
Tout comme le nouveau mari de la femme divorcée de Poutine, le gendre de ce dernier s'est rapidement hissé dans le monde des super-riches russes. Kirill Shamalov a reçu en 2013, l'année de son mariage avec Katerina Tikhonova, un paquet d'actions du groupe pétrochimique russe Sibur de la part de l'ami proche de Vladimir Poutine, Gennady Timchenko, et est devenu directeur adjoint. Les deux couples, Otscheretni et Shamalov, ont acheté pour plusieurs millions des villas de luxe dans la station balnéaire française de Biarritz. Aujourd'hui, ils n'y sont plus très bien vus: la Villa Altamaria des Schamalow a été confisquée par l'État français. Sur le portail de la Villa Souzanna des Otscheretni, on a peint des drapeaux ukrainiens et «Fuck Poutine».
Le mariage de Katerina, la fille de Poutine, a volé en éclats en 2018. Alors que, selon les médias russes, Kirill Shamalov a continué à participer fréquemment au WEF les années suivantes, Katerina n'y a plus été vue. Katerina se trouve sur les listes de sanctions de l'UE et de la Suisse. Son ex-mari et sa sœur Maria également.
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La dernière fois que Vladimir Poutine s'est rendu personnellement au WEF de Davos, c'était en 2009. Mais l'année dernière encore, le président, joint par vidéo, avait pu se plaindre d'une «agressivité croissante dans la politique étrangère» – alors que pour lui la Russie n'était pas l'agresseur, mais la victime.Cette fois-ci, c'est Volodymyr Zelensky qui sera connecté par vidéo pour le discours d'ouverture.
Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan
Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
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Emmanuel Macron avait déclaré le 9 mai que Londres pourrait avoir «toute sa place» dans une nouvelle «communauté politique» européenne.
«La Finlande et la Suède ont quelque chose que nous n'avons pas»
VU D'AILLEURS - La Finlande et la Suède souhaitent entrer dans l'OTAN pour se protéger de la Russie. Mais leur adhésion constituerait aussi un véritable atout pour l'Alliance, ces deux pays se démarquant par leur situation géographique, mais aussi par leurs impressionnantes capacités militaires. La Finlande, en particulier, possède quatre points forts.
Le Figaro
Afghanistan : des présentatrices télé défient l'ordre des talibans de se couvrir le visage... avant de se raviser
Après avoir présenté le journal télévisé à visage découvert samedi, les journalistes, sous la pression des maîtres de Kaboul, sont réapparues dimanche à l'écran vêtues de la burqa.
Les présentatrices des principales chaînes de télévision afghanes étaient passées à l'antenne samedi sans se couvrir le visage, défiant ostensiblement l'ordre des talibans de dissimuler leur apparence et ainsi se soumettre à la vision austère de l'islam du groupe. Avant de faire volte-face ce dimanche. Présentant le journal télévisé, les journalistes des chaînes TOLOnews, Shamshad TV et 1TV sont réapparues à l'écran recouvertes de la burqa, ne laissant voir que leurs yeux.
Les présentatrices des grandes chaînes de télévision afghanes sont apparues dimanche à l'antenne le visage couvert, contraintes d'obtempérer à un ordre des talibans qu'elles avaient tenté de défier.
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Au début du mois, le chef suprême des talibans a émis un ordre selon lequel les femmes devaient se couvrir entièrement en public, y compris le visage, idéalement avec la burqa, un voile intégral doté d'une grille en tissu au niveau des yeux. Auparavant, seul un foulard couvrant les cheveux suffisait.
Le redouté ministère afghan de la Promotion de la vertu et de la prévention du vice avait ordonné aux présentatrices de télévision de s'y conformer d'ici samedi.
«Nos consœurs craignent que si elles se couvrent le visage, la prochaine chose qu'on leur dira sera d'arrêter de travailler», avait expliqué Abid Ehsas, chef des informations de Shamshad TV. «C'est la raison pour laquelle elles n'ont pas respecté l'ordre jusqu'à présent».
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Les journalistes femmes avaient d'abord choisi de ne pas se plier à cet ordre, en passant à l'antenne en direct sans dissimuler leur visage.
Avant de faire volte-face: dimanche, les présentatrices portaient le voile intégral, laissant uniquement voir leurs yeux et leur front, pour présenter les journaux sur les chaînes TOLOnews, Ariana Television, Shamshad TV et 1TV.
«Nous continuerons notre lutte»
«Nous avons résisté et étions contre le port» du voile intégral, a dit à l'AFP Sonia Niazi une présentatrice de TOLOnews, «mais TOLOnews a subi des pressions».
«Nous continuerons notre lutte en utilisant notre voix. Je serai la voix des autres femmes afghanes», a-t-elle promis après avoir présenté un bulletin d'information. «Nous viendrons travailler jusqu'à ce que l'émirat islamique nous retire de l'espace public ou nous contraigne à rester à la maison».
«Nous continuerons notre lutte jusqu'à notre dernier souffle», a elle aussi assuré Lima Spesaly, présentatrice pour 1TV, quelques minutes avant de passer à l'antenne le visage couvert.
De son côté, le directeur de TOLOnews, Khpolwak Sapai, a indiqué que la chaîne avait été «forcée» de faire appliquer l'ordre par son personnel. «On nous a dit: vous êtes obligés de le faire. Vous devez le faire. Il n'y a pas d'autre solution», a-t-il déclaré à l'AFP. «J'ai été appelé au téléphone hier et on m'a dit en termes stricts de le faire. Donc, ce n'est pas par choix que nous le faisons, mais contraints et forcés», a-t-il déploré.
Durant la journée, les hommes, journalistes et employés, travaillant dans les locaux de TOLOnews à Kaboul ont porté un masque leur couvrant le visage, en solidarité avec les présentatrices. Les autres employées ont continué à travailler avec le visage à découvert. Dans la soirée, les présentateurs de TOLOnews et 1TV sont passés à l'antenne en portant des masques noirs, pour protester contre l'ordre des talibans.Mohammad Sadeq Akif Mohajir, porte-parole du ministère de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice, a déclaré que les autorités n'avaient pas l'intention de forcer les présentatrices à quitter leur emploi. «Nous sommes heureux que les chaînes aient correctement exercé leur responsabilité», a-t-il commenté à l'AFP.
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Multiplication des atteintes aux libertés
Les talibans ont également ordonné que les femmes travaillant au sein du gouvernement soient licenciées si elles ne respectaient pas le nouveau code vestimentaire. Les employés de sexe masculin risquent également d'être suspendus si leurs épouses ou leurs filles ne s'y conforment pas.
Les talibans ont repris le pouvoir en août 2021 en annonçant un régime plus souple que lors de leur premier règne rigoriste. Mais ils ont ces derniers mois recommencé à réprimer les oppositions et à rogner les libertés, notamment pour les femmes dans l'éducation, le travail et la vie quotidienne.
Ils ont commencé par exiger que les femmes portent au minimum un hijab, un foulard couvrant la tête mais laissant apparaître le visage. Puis, début mai, ils leur ont imposé le port en public d'un voile intégral, de préférence la burqa, déjà obligatoire lorsqu'ils étaient au pouvoir de 1996 à 2001.
Au cours des vingt années qui ont suivi l'éviction des talibans en 2001, de nombreuses femmes des campagnes conservatrices avaient continué à porter la burqa. Mais beaucoup d'autres Afghanes, notamment dans les villes, et y compris les présentatrices de télévision, avaient opté pour le simple foulard.
Les chaînes de télévision ont déjà arrêté la diffusion de séries et feuilletons mettant en scène des femmes, sur ordre des talibans.
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Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
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Emmanuel Macron avait déclaré le 9 mai que Londres pourrait avoir «toute sa place» dans une nouvelle «communauté politique» européenne.
«La Finlande et la Suède ont quelque chose que nous n'avons pas»
VU D'AILLEURS - La Finlande et la Suède souhaitent entrer dans l'OTAN pour se protéger de la Russie. Mais leur adhésion constituerait aussi un véritable atout pour l'Alliance, ces deux pays se démarquant par leur situation géographique, mais aussi par leurs impressionnantes capacités militaires. La Finlande, en particulier, possède quatre points forts.
Le Figaro
Maxime Tandonnet: «Les retournements de veste sont dévastateurs pour l'image de LR»
TRIBUNE - Les personnalités qui, avant ou après la présidentielle, ont abandonné le parti de la droite classique pour Emmanuel Macron, contribuent au discrédit de LR et au rejet des politiques en général, s'inquiète l'historien.
Historien et essayiste, Maxime Tandonnet est l'auteur de nombreux ouvrages salués par la critique. Il a notamment publié 1940: un autre 11 Novembre (Tallandier, 2009), Histoire des présidents de la République (Perrin, 2013, édité en poche dans la coll. Tempus et actualisé en 2017), Les Parias de la République (Perrin, 2017) et André Tardieu, l'incompris (Perrin, 2019). Dernier ouvrage paru : Georges Bidault. De la Résistance à l'Algérie française (Perrin, 2022, 368 p., 23,50 €).
Le mot « trahison » a pris une place importante dans le discours politique de ces derniers mois. Pour Carole Delga, présidente socialiste du conseil régional d'Occitanie, « Le dégoût que les Français ont pour la politique, ce sont toutes ces trahisons ». Le député LR Aurélien Pradié l'affirme: « Quelqu'un qui trahit sa famille politique pour une gamelle est un traître, évidemment ». Par-delà le caractère infamant des termes de « trahison » et de « traître », force est de constater que les retournements de veste ont pris depuis quelques années une ampleur jusqu'alors inusitée sous la Ve république.
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En certaines périodes particulièrement confuses des régimes précédents, il était habituel d'associer, dans un même gouvernement des personnalités issues de courants politiques antagonistes. À la fin de la IIIème République à partir de 1935, les cabinets mêlaient indifféremment des hommes présumés de droite comme Flandin ou Laval et d'autres marqués à gauche, tels Daladier ou Chautemps. De même sous la IVème République agonisante à compter de 1954 se retrouvaient dans les mêmes ministères des personnalités de tout bord. Telle était la règle du jeu.
Par réaction, la Ve République a longtemps fonctionné sur une logique de clivage entre une majorité et une opposition, relativement homogènes. Cependant, la réélection en 1988 du président Mitterrand et la désignation de Michel Rocard a donné lieu à quelques «débauchages » de personnalités classées jusqu'alors dans le camp de la droite et du centre. Puis en 2007, le président Sarkozy a constitué son gouvernement en donnant une place importante à « l'ouverture » c'est-à-dire la désignation emblématique de personnalités de gauche dans son gouvernement, à l'image de Bernard Kouchner aux Affaires étrangères. Ces nominations paradoxales restaient l'exception.
À l'issue de son élection à la présidence de la République en 2017, le président Macron, lui, a pris l'option de « déconstruire » un fondamental de la Ve République qui est l'opposition droite-gauche. Cet ancien conseiller, puis ministre de l'Économie des gouvernements socialistes de François Hollande, s'est doté en 2017 d'un premier ministre issu de la droite, Édouard Philippe, et de plusieurs ministres importants venus du même camp, associés à ses fidèles venus pour la plupart du parti socialiste.
Le ralliement à la candidature Macron d'une partie des notables de LR – déstabilisés par l'effondrement de la candidature de François Fillon – avait d'ailleurs été manigancé de longue date par « le groupe de Bellota (nom d'un restaurant où ils se réunissaient), comme le révèle Patrick Stefanini dans son livre Déflagration (Robert Laffont 2017).
Le jeu des « débauchages » dans le camp de la droite républicaine a repris à l'occasion des élections nationales de 2022. Deux personnalités de premier plan de LR, exerçant des responsabilités stratégiques à l'Assemblée nationale, ont ainsi changé de camp pour rallier le macronisme : Éric Woerth, président de la commission des finances avant la présidentielle et Damien Abad, président du groupe LR, dans la perspective des législatives.
Ces ralliements, quoique moins nombreux cette fois-ci qu'il était escompté, ont eu un effet ravageur pour la droite dite de gouvernement. Cumulés aux précédents intervenus en 2017, la cascade des défections en faveur de la présidence Macron a eu pour effet de dévaster la réputation d'un courant politique. Le soupçon d'infidélité aux engagements et aux convictions a rejailli – injustement – sur l'ensemble du mouvement : quelle confiance accorder à des hommes et des femmes si prompts, même potentiellement, à retourner leur veste et se compromettre dans le camp adverse ?
Pour l'opinion, ces ralliements sont bel et bien perçus comme relevant de l'opportunisme ou de la compromission et nourrissent une image extrêmement délétère de la politique ressentie comme une course aux fromages au détriment des convictions, de l'honneur et de l'intérêt général
Ces vagues de transfert ont eu aussi pour effet d'accréditer l'idée d'une fongibilité entre macronisme venu du PS et droite dite « de gouvernement ». Elles sont en partie à l'origine de la débâcle de LR à la présidentielle et des sondages préoccupants pour ce parti en vue des législatives.
Les transfuges utilisent deux justifications.
La première est qu'ils ne se reconnaîtraient plus dans leur ancien parti qui selon eux, « court après l'extrême droite ». Mais les mêmes n'exprimaient aucune réserve quand leur parti avait le vent en poupe en tenant un discours au moins aussi droitier qu'aujourd'hui et triomphait, en 2007, sous l'étendard de l'identité nationale. Par ailleurs, ils affirment que le président Macron a réalisé « les réformes que la droite n'a jamais osé faire ». Pourtant, avant leur ralliement, ils n'étaient pas les derniers à fustiger une politique aux antipodes des projets de la droite : hausse vertigineuse des dépenses, des déficits et de la dette publique, augmentation considérable des flux migratoires, PMA sans père remboursée par la sécurité sociale, nivellement par le bas en matière éducative (effondrement du niveau scolaire), saccage des libertés individuelles pendant la crise sanitaire, fulgurant déclin industriel (déficits commerciaux records), violence en augmentation débridée, aggravation de la pauvreté et de l'assistanat (2 millions de RSA), etc.
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Pour l'opinion, ces ralliements sont bel et bien perçus comme relevant de l'opportunisme ou de la compromission et nourrissent une image extrêmement délétère de la politique ressentie comme une course aux fromages au détriment des convictions, de l'honneur et de l'intérêt général. Environ 80% des Français ont une vision négative de la politique selon une enquête annuelle de Cevipof. Cette crise de confiance est la source d'un profond malaise démocratique, de la montée de l'abstentionnisme, de la poussée fulgurante des votes « antisystème » ou démagogique de gauche ou de droite. Elle conduit inévitablement, tôt ou tard, à la révolte et au chaos. La banalisation de la déloyauté en politique a toute sa part dans ce naufrage.
Ivan Rioufol: «Cet État ventripotent qui ne cesse d’enfler…»
CHRONIQUE - Emmanuel Macron s’est déjà persuadé d’avoir admirablement géré la crise sanitaire, au prix d’un interventionnisme public dispendieux dont chaque Français devra répondre fiscalement.
Xavier-Laurent Salvador: «Pourquoi la nomination de Pap Ndiaye à l'Éducation nationale marque un tournant idéologique»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le nouvel hôte de la rue de Grenelle, qui défend une grille de lecture des rapports sociaux à travers un prisme racial, représente une «ligne» diamétralement opposée à l'universalisme républicain que défendait Jean-Michel Blanquer.
Barbara Lefebvre: «Avec Pap Ndiaye, la pensée décoloniale fait-elle son entrée à l'Éducation nationale ?»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le nouveau ministre de l'Éducation nationale s'inscrit dans le courant postcolonial anglo-saxon tout en se gardant de ses excès racialistes, argumente l'enseignante et essayiste.
L'Humanité
Compétition. Habemus grand imam
Nos recommandations culturellesTarik Saleh, à qui l’on doit Le Caire confidentiel (2017), prend pour décor l’institution religieuse al-Azhar et les intrigues meurtrières pour la succession du guide sunnite. Une histoire au rythme soutenu qui se nourrit de la réalité politique et sociale de l’Égypte d’aujourd’hui.
Pierre BarbanceyBoy from Heaven, de Tarik Saleh, Suède-France-Finlande-Danemark, 126 min
D’évidence, Tarik Saleh aime les thrillers. Il est en passe de devenir un maître en la matière, ajoutant au genre bien connu une touche originale due à ses origines (il est né en Suède mais son père est égyptien) et à son parcours. C’est peu dire que l’on avait goûté avec un plaisir non dissimulé son précédent long métrage, réalisé en 2017, Le Caire confidentiel, une enquête dans la capitale égyptienne sur le meurtre d’une chanteuse célèbre retrouvée égorgée dans sa chambre d’hôtel.
Une péripétie policière sur les bords du Nil, ce n’était déjà pas banal. Mais, lorsque l’action se situe en pleine ébullition de la société égyptienne, à quelques jours du déclenchement d’un mouvement historique, on comprend que l’histoire nous emmène dans les méandres sociaux et politiques de l’Égypte contemporaine, dans une veine totalement différente de celle d’un Youssef Chahine, cinéaste phare du pays des pharaons. L’affaire est rapidement jugée comme étant un suicide afin de ne pas empiéter sur les liens privés qui incluent les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Un triptyque que l’on retrouve dans Boy from Heaven, littéralement « le garçon du paradis ».
À l’époque de Le Caire confidentiel, Tarik Saleh avait été empêché de réaliser son film en Égypte et même contraint de quitter le pays, trois jours avant le tournage. Il s’était alors rabattu sur le Maroc. Pour son nouvel opus, il n’a pas tenté de forcer un destin prévisible, choisissant cette fois la Turquie.
La main de fer ne s’embarrasse pas d’un gant de velours
Si Moubarak a été dégommé, le nouveau maître du pays, le maréchal Sissi, est plus qu’une doublure. La main de fer ne s’embarrasse même pas d’un gant de velours. Comme dans tous les pays, le mot « pouvoir » doit toujours s’écrire avec un s. En Égypte, outre le corps politique – souvent mixé avec l’institution militaire –, l’université al-Azhar, le grand centre mondial des études de l’islam sunnite, est l’une des composantes essentielles des enjeux intérieurs et extérieurs. Jusqu’en 2013, le grand mufti était nommé par le chef de l’État égyptien, c’est dire ! Il faut maintenant convaincre les érudits islamiques qui votent, ce qui demande détermination, persuasion et coercition.
La fausseté du discours religieux n’est pas épargnée, entre adultère, compromissions et coups fourrés.
Un merveilleux décor pour Tarik Saleh qui, entre couloirs et minarets, salles de prière et bureaux des oulémas, concocte une intrigue meurtrière dans la guerre qui oppose les différents clans pour la direction d’al-Azhar. Soit Adam (bien campé par Tawfeek Barhom), un fils de pêcheur qui quitte son village pour intégrer la célèbre université religieuse. L’ingénu jeune homme va se trouver pris dans un maelström qu’il n’imaginait pas. La mort subite du grand imam rebat les cartes. Son principal conseiller, un étudiant, est assassiné. Adam se retrouve au plus près de l’un des deux impétrants, qui n’a pas les faveurs du palais présidentiel. Il va être manipulé par le colonel Ibrahim, des puissants services de la sécurité nationale (le succulent et méconnaissable Fares Fares, inspecteur dans le film précédent, hirsute avec gros bide et barbe), retors à souhait. Le réalisateur dévoile peu à peu la face cachée des manipulations et des interventions multiples, égratignant au passage les barons politiques comme ce général (le réalisateur et acteur palestinien Mohammad Bakri) plein de suffisance, à la voix rauque du fumeur de cigarettes, qu’il ne lâche pas, entouré de gardes du corps.
Les miracles n’existent pas face à la puissance de la classe militaire
La fausseté du discours religieux n’est pas épargnée, entre adultère et commande de Big Mac (les hamburgers, évidemment), compromissions et coups fourrés. La caméra de Saleh sait se faire attentive et comme objective dans l’enceinte religieuse, agitée (à l’épaule) dans les « lieux de débauche » où les corps s’agitent au son de la techno. Quiconque connaît Le Caire reconnaîtra les siens. Le rythme ne faiblit jamais, jusqu’au dénouement final. Les miracles n’existent pas face à la puissance de la classe militaire. Adam, comme descendu du ciel, va retrouver sa barque et l’eau du fleuve. La parabole est claire.
Bien sûr, on veut penser à Au nom de la rose (1986), de Jean-Jacques Annaud, enquête monacale, à la Taupe (2011), de Tomas Alfredson, pour l’univers John Le Carré, et surtout à Habemus papam (2011), de Nanni Moretti, pour l’élection du nouveau premier dignitaire religieux. Comparaison n’est cependant pas raison. Tarik Saleh, pour sa première sélection au Festival de Cannes, s’inscrit dans ce cinéma où l’histoire vit en elle-même mais se nourrit d’une réalité politique, finalement source des événements. C’est aussi souvent le cas des films iraniens. Que Saleh ait tourné dans la mosquée Süleymaniye d’Istanbul, alors que la Turquie intrigue pour devenir le pays leader du monde sunnite, est une mise en abîme de plus.
Festival de Cannes 2022cinémaégypte Le Figaro
Le pouvoir des odeurs pour «réparer» le cerveau
PSYCHOLOGIE - Directement connecté au circuit de la récompense, l’odorat mériterait d’être davantage stimulé, avec de potentiels effets thérapeutiques à la clé.
«Sentir un parfum plaisant active le circuit de la récompense de la même façon que peut le faire le sucre ou la drogue. C’est dire si c’est puissant», explique Nathalie Mandairon, directrice de recherche au CNRS à Lyon. Le circuit de la récompense est un rouage essentiel de notre organisme: quand des tâches nécessaires à notre survie et à celle de l’espèce sont réalisées, comme manger, boire, se reproduire, etc., il génère un sentiment de plaisir et contribue à exécuter encore et encore ces mêmes actes indispensables.
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Pour l’odorat, en pratique, les molécules odorantes que nous inspirons pénètrent dans la cavité nasale et se lient aux neurorécepteurs situés au fond de cette cavité, dans l’épithélium olfactif. «Ce sont les seuls neurones humains en contact direct avec l’air», précise Nathalie Mandairon. À chaque neurone olfactif sensoriel correspond un type de récepteur, compatible avec une molécule odorante. L’humain en compte 350 différents contre, par exemple, 1300 chez la souris. Pour chaque odeur, le bouquet de molécules qui la compose se fixe sur une combinaison unique de récepteurs. C’est la «signature» de l’effluve, qui active les neurones sensoriels et déclenche l’envoi d’un signal au bulbe olfactif.
Alzheimer et dépression
«Les odeurs plaisantes sont codées plus à l’arrière du bulbe et les odeurs désagréables, distribuées plus à l’avant, explique Nathalie Mandairon. L’expérience et l’apprentissage comptent pour beaucoup: l’odeur du camembert, par exemple, est appréciée d’une bonne partie des Français, alors qu’elle est jugée repoussante par les Anglo-Saxons.» Les récepteurs olfactifs peuvent aussi varier avec les génomes des individus.
Les personnes en dépression ne ressentent plus les odeurs plaisantes. Elles présentent même une anhédonie plus générale qui est la perte globale à ressentir du plaisir
Autre particularité: les odeurs ont une entrée très rapide sur le circuit de la récompense, en deux synapses seulement! «C’est ce qui explique l’attraction spontanée vers certaines odeurs qui nous donnent envie d’être humées encore et encore, alors qu’une odeur désagréable entraîne un comportement de retrait», note Nathalie Mandairon.
Cette spécificité est mise à profit dans les entraînements olfactifs proposés aux malades d’Alzheimer, aux victimes d’un Covid long ayant perdu l’odorat et aux dépressifs. «Les personnes en dépression ne ressentent plus les odeurs plaisantes. Elles présentent même une anhédonie plus générale qui est la perte globale à ressentir du plaisir», confirme Jérôme Brunelin, chercheur au service de psychiatrie du centre hospitalier Le Vinatier Pôle Est à Lyon.
Soigner les traumas
Peut-on imaginer aller encore plus loin avec un entraînement olfactif favorisant la formation de nouvelles connexions dans le cerveau, utiles à la guérison de la dépression? Peut-être! Et, pour le démontrer, Jérôme Brunelin s’intéresse aux victimes d’un stress précoce dans l’enfance, pour lesquelles il existe un risque suicidaire élevé, ainsi qu’un risque de dépression. «Notre hypothèse est qu’un stress précoce pourrait entraîner des fragilités neuronales synaptiques et une plus grande tendance à déclencher des pathologies psychiatriques», explique le chercheur.
Pour vérifier justement si les connexions synaptiques neuronales diffèrent entre victimes d’un trauma dans l’enfance et les autres et si c’est rattrapable, Jérôme Brunelin a lancé une étude incluant 80 patients dépressifs. Tous vont bénéficier d’un entraînement pour stimuler directement leur bulbe olfactif. En parallèle, 40 bénéficieront d’une stimulation magnétique transcrânienne, et 40 d’une stimulation placebo. «La stimulation magnétique transcrânienne d’une région particulière du cerveau en rapport avec les neurones produisant de la dopamine (hormone de la motivation et du plaisir intervenant dans le circuit de la récompense) est un traitement proposé aux patients en dépression rebelle à tous les autres traitements. Elle donne un très bon taux de réponse chez 30 % à 40 % d’entre eux, avec une rémission en seulement trois à quatre semaines. Notre hypothèse est que cette double stimulation va permettre de régénérer le circuit du plaisir, qui n’avait pu s’établir correctement chez les victimes de stress précoce», décrypte Jérôme Brunelin.
Pour mieux cibler quels sont les entraînements olfactifs les plus efficaces, y compris chez les victimes de trauma précoce, une autre expérience a débuté en parallèle: 30 volontaires sains (dont 15 ont subi un stress précoce) vont bénéficier d’une imagerie (Pet-scan) pendant qu’ils respirent des senteurs plaisantes, afin de mesurer en direct la libération de dopamine dans leur circuit de la récompense. Les résultats sont attendus dans trois ans. En attendant d’en savoir plus sur le pouvoir thérapeutique des odeurs, tout le monde peut s’amuser à respirer des effluves agréables, histoire de stimuler son circuit de la récompense et de se sentir d’humeur joyeuse!
«Monkeypox» : un premier cas d'infection confirmé en France
L'homme qui a contracté ce virus - aussi appelé «variole du singe» - en Île-de-France n'a pas d'antécédent de voyage dans un pays où circule le virus, selon les autorités sanitaires.
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L'organisation appelle toutefois à la prudence du fait de la versatilité du virus.
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NOS CONSEILS SANTÉ - Extrêmement douloureuses, les crises de colique néphrétique pourraient souvent être prévenues par des mesures assez simples.
Le Figaro
Mort à 66 ans de Miss Tic, pionnière de l'art urbain en France
DISPARITION - Une des grandes figures du street art, la plasticienne et grapheuse était connue pour ses pochoirs parisiens de femmes monochromes, assortie d'aphorismes piquants.
Elle l'était l'un des éminences de l'art urbain en France. Miss Tic est morte dimanche matin, à 66 ans et des suites d'un cancer, a annoncé sa famille à l'Agence France-Presse. Connue pour ses silhouettes de femmes brunes, sexy et poétiques graffées au pochoir sur les murs de la capitale, Radhia Novat, de son vrai nom, avait commencé à imprimer son art en 1985 dans les rues de la Butte Montmartre, où elle a grandi, du Marais, de Montorgueil et de la Butte-aux-Cailles, après un séjour aux États-Unis.
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«Je venais du théâtre de rue, j'aimais cette idée de l'art dans la rue», expliquait en 2011 à l'AFP cette plasticienne, au teint mat et à la belle chevelure noire - comme ses héroïnes -, née d'un père immigré tunisien et d'une mère normande. «Je me suis dit d'abord: “Je vais écrire des poèmes”. Puis: “Il faut des images” avec les poèmes. J'ai commencé par des autoportraits, puis j'ai continué vers les autres femmes», ajoutait celle qui accompagnait ses pochoirs de légendes incisives comme «J'enfile l'art mur pour bombarder des mots cœurs».
«J'utilise beaucoup la femme contemporaine, celle qu'on nous donne à voir dans la mode, la publicité. Parfois, ce n'est pas très bien compris, alors qu'on peut être jeune et jolie et avoir des choses à dire. Mais c'est vrai qu'on nous vend ce qu'on veut avec de belles filles. Du coup, je me suis dit: “Je vais mettre des femmes pour leur vendre de la poésie”», poursuivait cette fumeuse impénitente.
La consécration de l'éphémère
Régulièrement exposée depuis 1986 en France comme à l'étranger, Miss Tic, dont le pseudonyme vient du personnage Miss Tick, la sorcière de la Bande à Picsou créée par Carl Barks pour Disney, connaît de longues années de galère et d'ennuis avec la justice, le tag ou le pochoir étant considérés comme une détérioration de biens. Son arrestation pour ce motif en 1997 lui vaut une amende. Après cet épisode, elle négocie les espaces urbains où elle souhaite travailler, refusant d'être prise pour une délinquante.
Son art, éphémère ou pérenne, attire les grandes marques dans les années 2000, notamment dans le milieu de la mode, où elle collabore avec Kenzo, pour un t-shirt en tirage limité, ou Louis Vuitton. En 2007, elle signe l'affiche du film La fille coupée en deux , de Claude Chabrol, tandis que La Poste produit des timbres inspirés de ses pochoirs en 2011. Certaines de ses œuvres ont été acquises par le Victoria and Albert Museum, à Londres, et le Fonds d'art contemporain de la Ville de Paris, rappelle son site internet. Miss Tic sera l'une des artistes exposés à l'automne à l'Hôtel de Ville de Paris, à l'occasion d'une exposition retraçant 40 ans d'art urbain dans la capitale.
«J'avais beaucoup de respect pour son parcours», souligne sur Twitter Christian Guémy, alias C215, une autre figure du street art français. Il salue «l'une des fondatrices du l'art du pochoir», partie «trop tôt». «Les murs du 13e ne seront plus jamais les mêmes», déplore-t-il. Son confrère de 65 ans, Jef Aerosol, a quant lui pleuré sur Instagram sa contemporaine, qui «s'est battue contre la maladie avec tant de courage», évoquant «tant de moments partagés depuis le début des années 80». La date de ses funérailles, «qui seront, selon ses souhaits, ouvertes aux publics», sera précisée ultérieurement, selon son compte Facebook officiel.
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Une Mercedes de 1955 vendue 135 millions d'euros, record mondial pour une voiture aux enchères
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CRITIQUE - Entre second degré, clin d’œil et décalé, l’auteur d’OSS 117 est dans son élément avec son nouveau film sur les zombies, qui fait l’ouverture du Festival de Cannes.
Le Figaro
Temps de parole : les mélenchonistes monopolisent l'antenne
Paul SugyUn premier relevé des temps de parole des différents partis, publié par l'Arcom, révèle un net déséquilibre en faveur de la gauche, et principalement de l'union des gauches emmenée par Jean-Luc Mélenchon.
Comme pour la campagne présidentielle, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) veille au respect du pluralisme politique à la radio et à la télévision, et en particulier à l'égalité des temps de parole. Seulement là où il n'y avait que douze candidats en lice pour l'élection présidentielle, il y en a cette fois-ci plusieurs milliers pour les élections législatives.
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L'Arcom a donc adressé aux chaînes de radio et de télévision plusieurs recommandations, valables du 2 mai jusqu'à la fin des élections législatives. La règle est l'équité des temps de parole, en tenant compte «de la représentativité des candidats, appréciée, en particulier, en fonction des résultats obtenus lors de la dernière élection des députés à l'Assemblée nationale et aux plus récentes élections par les candidats ou par les partis et groupements politiques qui les soutiennent et en fonction des indications de sondages d'opinion». Cette équité vaut pour les candidats de la circonscription lorsqu'une chaîne traite d'un sujet propre à celle-ci, ou pour les partis et groupements politiques, lorsqu'une chaîne traite d'une actualité politique plus large. Chaque chaîne doit ensuite transmettre le décompte précis du temps d'antenne consacré aux candidats et aux forces politiques qui les soutiennent.
Les partis de gauche cumulent 50 % du temps d'antenne
Or dans un premier décompte, qui couvre la période allant du 2 au 13 mai derniers et publié sur le site de l'Arcom, de très nets déséquilibres apparaissent. Ainsi pour la première quinzaine de la campagne pour les élections législatives, le temps de parole consacré à des candidats de La France insoumise ou à leurs soutiens est très largement supérieur à tous les autres : plus de 18 heures au total. En comparaison, les deux partis arrivés au second tour de l'élection présidentielle sont nettement en dessous, avec 5 heures et 38 minutes pour Renaissance, et 7 heures et 39 minutes pour le Rassemblement national. Dans le détail, voici le temps d'antenne cumulé des différents partis politiques sur l'ensemble des chaînes de radio et de télévision :
Et encore ces résultats ne tiennent-ils pas compte du fait que Jean-Luc Mélenchon est en réalité à la tête d'une alliance électorale avec EELV, le PCF et une bonne partie des socialistes. Si l'on tient compte de ce regroupement des temps d'antenne, tout en conservant à part le Parti socialiste qui a consacré une partie de son temps d'antenne à commenter cette alliance (à laquelle plusieurs figures médiatiques du parti refusent d'adhérer), la NUPES a monopolisé 35 % du temps d'antenne, le PS 25 %, soit largement plus que les soutiens du président de la République (16 %) ou que le RN (11 %).
Des résultats plutôt éloignés des résultats obtenus aux élections législatives d'il y a cinq ans ainsi qu'à l'élection présidentielle de 2022, donc, ainsi que des sondages, puisque si les partis de gauche cumulent à eux tous 50 % du temps d'antenne, leur total atteindrait moins de 30 % des suffrages selon un récent sondage Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR.
Ce déséquilibre est très net sur certaines chaînes ou stations, et un peu moins prononcé sur d'autres. Mais sur France Inter, par exemple, La France insoumise a bénéficié de 55 minutes de temps d'antenne entre le 2 et le 13 mai, contre 5 minutes pour le Rassemblement national ou 3 minutes pour Renaissance. La directrice de la radio, Laurence Bloch, a donc réagi sur Twitter pour assurer que la station «sera à l'équilibre» des temps de parole à l'issue de la campagne du premier tour des élections législatives : le calcul se fait en effet sur l'ensemble de la période qui va du 2 mai au 10 juin, et les statistiques présentées à ce jour par l'Arcom ne sont qu'un point d'étape.
Nouveau gouvernement : découvrez la liste des ministres d'Élisabeth Borne
Près d'un mois après sa réélection, Emmanuel Macron a nommé les 27 membres de son nouveau gouvernement. Le premier Conseil des ministres se tiendra lundi à l'Élysée.
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Chargée de l'Égalite femmes-hommes sous Édouard Philippe puis de la Citoyenneté auprès de Jean Castex, l'élue francilienne n'a pas été reconduite dans le gouvernement d'Élisabeth Borne.
Nouveau gouvernement : proche d'Emmanuel Macron, Julien Denormandie se met en retrait et se consacrera à sa famille
Pressenti à un haut poste, le ministre sortant de l'Agriculture et de l'Alimentation n'est pas reconduit au gouvernement. Il évoque une «décision personnelle».
Le Figaro
Xavier-Laurent Salvador: «Pourquoi la nomination de Pap Ndiaye à l'Éducation nationale marque un tournant idéologique»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le nouvel hôte de la rue de Grenelle, qui défend une grille de lecture des rapports sociaux à travers un prisme racial, représente une «ligne» diamétralement opposée à l'universalisme républicain que défendait Jean-Michel Blanquer.
Xavier-Laurent Salvador est agrégé de lettres modernes et maître de conférences en langue et littérature médiévales. L'Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires, que codirige l'universitaire, dispose d'un site internet: decolonialisme.fr.
Professeur des Universités à Sciences Po, le successeur du très républicain Jean-Michel Blanquer a en effet construit sa carrière et sa notoriété sur les similitudes qui existeraient selon lui entre «la condition noire» en France (titre de son essai de 2008) et celle des Noirs américains et sur l'urgence qu'il y aurait pour la France à ouvrir les yeux sur son propre «racisme structurel», le conduisant à devenir un vecteur d'importation en France de concepts clé du décolonialisme américain.
Dans un article du Monde de 20091, on lit en effet à son sujet que longtemps, cet homme de 56 ans, né en France d'un père sénégalais et d'une mère française qui l'élèvera seule «ne s'est pas posé de questions sur son identité». La cadette décrit un univers conforme à l'idéal républicain, expurgé des différences, a fortiori du racisme : «Nous n'avons pas été frottés à ces questions.»
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Que s'est-il donc passé pour qu'en 2018, ce pur produit de la méritocratie républicaine comme il le dit lui-même, se soit retrouvé à dénoncer l'«universalisme chauvin d'homme blanc hétérosexuel» du modèle français ? Pour qu'en 2020, dans Le Monde, cette personnalité déjà très en vue du monde universitaire estime qu'«Être français, c'est encore être blanc ; être non-blanc, c'est être d'ailleurs», pourfende notre difficulté à «penser le fait d'être français indépendamment de la couleur de la peau». Toujours dans cet article, Pap Ndiaye reprend à son compte le concept de «micro-agressions», d'importation américaine, qualifiant ces questions ou remarques faites à une personne de couleur telles que «Vous venez de quel pays ?» ou «vous parlez bien français !». Ce que les non initiés se contenteraient probablement de qualifier au pire de maladresses seraient, pour les nouveaux théoriciens de la race dont Pap Ndiaye adopte le prisme, une manifestation d'un phénomène bien plus grave, en l'occurrence un «ethnocentrisme blanc, ignorance ou racisme euphémisé» qui serait douloureusement ressenti par les «personnes appartenant aux minorités visibles», dans la mesure où elles feraient «partie intégrante d'une expérience de vie que seules [elles] connaissent». En d'autres termes, on peut désormais être raciste à son corps défendant, raciste sans malveillance, raciste sans haine, voire raciste par gentillesse.
Dans la même veine, interrogé en 2017 par Le Monde² sur la question du «racisme d'État», Pap Ndiaye déclarait que, s'il n'y avait pas de «racisme d'État» en France, il y avait en revanche du «racisme dans l'État», «des institutions [qui] comme la police peuvent avoir des pratiques racistes». Ainsi, pour le nouveau ministre de l'Éducation, les comportements racistes de certains policiers ne sont plus des délits perpétrés par des individus mais des «pratiques» adoubées par l'institution qu'est la police nationale. S'exprime ici à nouveau la dénonciation par le nouveau ministre de l'Éducation d'un racisme inhérent à notre société sinon admis par elle.
Vision décolonialiste ou post-colonialiste de la société
En promouvant cette notion de «racisme structurel» ou «racisme systémique», Pap Ndiaye affirmait son adhésion à une vision décolonialiste ou post-colonialiste de la société pour laquelle, comme l'exprime l'universitaire-militante Maboula Soumahoro, la «question raciale structure tout» 3 et dont l'objet principal sinon obsessionnel est la dénonciation d'une soi-disant norme occidentale, blanche et dominante qui structurerait les institutions des États occidentaux.
On lit par exemple dans la littérature américaine que «les Noirs meurent plus jeunes que les Blancs aux États-Unis vraisemblablement à cause d'un racisme systémique, qui se traduit par un manque de soins de santé»4. Dans la même veine, le 12 juillet 2021 à l'ONU, le haut-commissaire Michelle Bachelet, ancienne présidente du Chili, s'exclamait : «Derrière le racisme systémique et la violence raciale d'aujourd'hui se cache l'absence de reconnaissance formelle des responsabilités des États».
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Cette petite musique se fait entendre en France depuis plusieurs années : «Tout racisme est systémique» nous dit Norman Ajari dans sa thèse soutenue en 20145. Jacques Toubon, Défenseur des droits, avait légitimé triomphalement l'emploi de ce mot en 2019 dans une décision qui concluait : «[les] contrôles d'identité discriminatoires en France […] démontrent une discrimination systémique»6. Cette antienne qui oppose au modèle républicain du «tous égaux malgré nos différences» une vision irrémédiablement clivée de la société sur le critère essentialiste de la couleur de la peau est reprise depuis par toutes les associations de défense des victimes de discriminations. Et bien sûr, surtout, cette idéologie prend une place de plus en plus importante à l'université et dans la recherche comme le démontrent les publications fournies publiées sur son site par l'Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires.
Outre la police, une des cibles principales des idéologues de la race est évidemment l'école, accusée d'être le lieu où se construit la norme raciste française. Plusieurs chercheurs ont ainsi et depuis longtemps fait le lien entre le soi-disant racisme «systémique» français et l'existence d'une prétendue «ségrégation ethnique à l'école»7 (G. Felouzis) ou celle de «la discrimination systémique dans le système éducatif français»8 (P. Perrot). C'est dire l'importance du cadeau qu'Emmanuel Macron a choisi de faire aux décolonialistes en promouvant un de leurs partisans à la tête d'un ministère aussi essentiel pour eux.
Ce représentant de la pensée décoloniale américaine a été également missionné l'an dernier, avec Constance Rivière, la secrétaire générale du Défenseur des Droits Jacques Toubon cité plus haut, pour rédiger un rapport sur La diversité à l'Opéra national de Paris9. Selon les auteurs, la race serait en réalité «un construit social»10 qui n'aurait rien à voir avec une appréciation de la couleur de peau. Sauf que l'intégralité de leur rapport tourne de manière obsédante autour de la couleur de peau des acteurs en présence : «l'Opéra national de Paris n'a encore programmé ni metteur en scène, ni livret ou composition écrits par une personne non blanche.» (p. 15); «[il faut] cesser de blanchir les peaux dans le ballet» (p. 24); «L'opéra européen était le point de vue sublime des dominants sur le monde : celui d'hommes européens blancs, au pouvoir ou proches de lui.» (p. 8).
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Par ailleurs, faut-il rappeler cette évidence qui semble avoir échappé à Pap Ndiaye et à Constance Rivière : il n'existe pas un racisme négatif, c'est-à-dire un racisme qui serait mis au service de la suprématie blanche; et un racisme positif et plein de bonnes intentions qui utiliserait des critères racistes pour de bonnes raisons. Il existe le racisme, tout simplement, qui ne supporte aucun adjectif.
La nomination de Pap Ndiaye marque l'accession à un ministère clé d'une pensée décolonialiste en rupture totale avec l'esprit laïque et républicain incarné par son prédécesseur Jean-Michel Blanquer. Mais c'est aussi l'aboutissement logique du long calvaire souffert par l'ancien ministre star de l'Éducation nationale, de moins en moins soutenu par son président au cours de ces derniers mois et notamment depuis qu'il avait pourfendu l'influence de l'islamogauchisme à l'université. En nommant Pap Ndiaye en remplacement de Jean-Michel Blanquer, Emmanuel Macron, qui était resté bien silencieux à l'époque de cette polémique, s'est exprimé aujourd'hui on ne peut plus clairement : son nouveau ministre de l'éducation considère en effet que ce problème n'existe pas...
1https://www.lemonde.fr/societe/article/2009/01/02/pap-ndiaye-republicain-de-souche_1137202_3224.html
2https://www.lemonde.fr/societe/article/2017/12/18/pap-ndiaye-il-existe-bien-un-racisme-strurel-en-france_5231358_3224.html
3https://ehko.info/la-race-structure-tout-interview-de-maboula-soumahoro/
4Andrea Dworkin, Les Femmes de droite (Remue-ménage, 2012),
5Race et Violence, Frantz Fanon à l'épreuve du post colonial (Thèse 2014)
6 https://juridique.defenseurdesdroits.fr/doc_num.php?explnum_id=19858
7 https://journals.openedition.org/urmis/259
8https://journals.openedition.org/urmis/259
9https://res.cloudinary.com/opera-national-de-paris/image/upload/v1612862089/pdf/q8admqhaczygb1jm2uls.pdf
10https://www.liberation.fr/debats/2018/07/03/la-race-une-categorie-sociale_1663540/; http://apsychoserver.psych.arizona.edu/JJBAReprints/PSYC621/Smedley%20Smedley%20American%20Psychologist%202005.pdf
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CHRONIQUE - Emmanuel Macron s’est déjà persuadé d’avoir admirablement géré la crise sanitaire, au prix d’un interventionnisme public dispendieux dont chaque Français devra répondre fiscalement.
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FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour Maxime Tandonnet, la nomination d'une première ministre longtemps proche du Parti socialiste montre la volonté d'Emmanuel Macron d'ancrer son second mandat à gauche. Le président ouvre ainsi de nouvelles perspectives à la droite, estime-t-il.
Le Figaro
Tops/Flops du GP d'Espagne : Red Bull au presque parfait, premier couac pour Ferrari
Alexis Relandeau-DescampsLe dimanche parfait de Red Bull, les progrès de Mercedes mais aussi l'abandon de Leclerc et les problèmes de Gasly : retrouvez les tops et les flops du Grand Prix d'Espagne.
Tops
Red Bull, un dimanche royal
En terre espagnole, Red Bull a réalisé le carton plein. L'écurie autrichienne a signé un doublé, le deuxième cette saison, avec la victoire de Max Verstappen (la troisième d'affilée) et la deuxième place de Sergio Perez. Le Mexicain a même pris le meilleur tour en course. 44 points dans la besace pour Red Bull qui bascule en tête au championnat des pilotes avec Max Verstappen (six points d'avance sur Leclerc) et chez les constructeurs (26 points d'avance pour Red Bull sur Ferrari). Difficile de faire mieux.
Les progrès de Mercedes
Les améliorations avaient été perçues tout au long du week-end et elles ont été validées en course. Solide et malgré des problèmes de fuites d'eau en fin de course, George Russell s'offre un deuxième podium cette saison avec sa troisième place en Catalogne. De son côté, Lewis Hamilton a connu un dimanche animé. Parti en mediums, le seul sur la grille, le Britannique a vu sa stratégie partir en fumée dès le premier tour suite à un accrochage avec Kevin Magnussen. Dix-neuvième après un passage précipité par les stands, le septuple champion du monde est remonté au quatrième rang avant de finir cinquième suite à ce problème de fuites d'eau en fin de course. Des points précieux pour Mercedes qui se remet tout de même dans le bon sens.
Des points précieux pour Alpine
Le top 10 était espéré chez Alpine mais à la vue de la grille de départ, cela paraissait tout de même compliqué. Et pourtant. Douzième au départ, Esteban Ocon a livré une nouvelle course solide pour prendre une belle septième place. Pour la cinquième fois en six courses, le Français marque des points. Et il est imité cette fois-ci par Fernando Alonso. À domicile, l'Ibère s'élançait dernier suite à un changement de moteur mais la voiture française fonctionnait bien à Montmelo en rythme de course. Le double champion du monde est alors remonté et a terminé neuvième. Il retrouve ainsi le top 10 pour la première fois depuis le Grand Prix de Bahreïn.
Flops
Ferrari perd gros
Après 26 tours, Charles Leclerc avait le contrôle de la course. Il comptait plus de douze secondes d'avance sur la concurrence avec des pneus plus frais. Le scénario était parfait mais tout a basculé au tour 27. Un problème moteur a contraint le Monégasque à l'abandon. Un premier coup dur cette saison pour la Scuderia, couplé au succès de Max Verstappen, cela fait mal. Ferrari perd la tête des deux classements et Carlos Sainz est encore parti à la faute. L'Espagnol enchaîne les erreurs cette année et cela a commencé par un mauvais départ puis par une faute au virage 7. Contraint de batailler pour remonter, Sainz est tout de même parvenu à revenir au quatrième rang mais ses douze points ne consolent pas les Rouge dimanche.
Haas manque les points
L'opportunité était belle pour l'équipe américaine, qui avait placé ses deux voitures en Q3 samedi. Huitième sur la grille, Kevin Magnussen a vu sa course être ruinée d'entrée suite à son accrochage avec Lewis Hamilton au premier tour. Le Danois a alors navigué très loin du peloton pour prendre une modeste 17e place à l'arrivée. En revanche, Mick Schumacher a longtemps bataillé pour les points mais le jeune allemand a craqué sur la fin et termine finalement 14e. Une déception pour Haas.
Gasly encore loin
« Cela commence à être frustrant. Chaque course, on a toujours des problèmes.» Les week-ends se suivent et se ressemblent pour Pierre Gasly. Le Français a encore énormément souffert avec son Alpha Tauri. Modeste 13e, le Normand, touché à l'arrivée, n'a jamais semblé dans le rythme en Catalogne et n'a pas été aidé par sa monoplace qui ne dispose toujours pas d'améliorations. Pour la troisième fois d'affilée, Gasly ne marque pas de points. Une première depuis 2018 pour lui.
Formule 1 : Charles Leclerc en pole avec Ferrari en Espagne
Le leader du championnat a signé sa 4e pole de la saison avec la Scuderia Ferrari.
Formule 1 : le GP de Russie pas remplacé, le calendrier réduit à 22 courses
Le Grand Prix de Russie ne sera pas remplacé au calendrier de la saison 2022 de Formule 1, a annoncé…
Formule 1 : Leclerc toujours en tête au Grand prix d'Espagne après les essais libres 3
Le pilote Ferrari était déjà le plus rapide lors de la 1ère journée.
L'Humanité
Compétition. Armageddon Time, Les Quatre Cents Coups dans un univers impitoyable
Nos recommandations culturellesLe réalisateur américain James Gray explore les limites du rêve américain au début des années 1980 à travers son histoire personnelle dans le Queens. Un film généreux et honnête qui fait écho à la période actuelle.
Pierre BarbanceyArmageddon Time, de James Gray, États-Unis, 1 h 55
James Gray n’en finira sans doute jamais avec New York malgré des incursions dans la jungle amazonienne (The Lost City of Z, 2017) et le Cosmos (Ad Astra, 2019). On le pressentait déjà avec l’extraordinaire Little Odessa, tourné en 1994, où la fiction ne cherchait pas à masquer l’expérience personnelle. On en était convaincu avec The Immigrant, en 2013, film pourtant décevant. Si, de notre côté de l’Atlantique, New York ne semble qu’une grosse pomme, ceux qui y vivent savent que en réalité, cette ville gigantesque est loin d’être homogène. Les cinq boroughs sont bien différents, socialement, les uns des autres.
Le rêve américain même écorché, ne doit pas disparaître.
Manhattan apparaît comme un joyau avec ses gratte-ciel majestueux, ses larges avenues, ses quartiers branchés, ses banques et ses musées renommés. Le décor change du tout au tout lorsqu’on emprunte un métro pour explorer Brooklyn, le Bronx ou le Queens. C’est justement dans ce dernier borough que James Gray a passé son adolescence. Là où il est retourné pour réaliser son dernier film, présenté en sélection officielle à Cannes, Armageddon Time. Comme il le reconnaît : « Je voulais rentrer à la maison et faire un film qui serait le plus personnel possible. » Et d’ajouter : « L’histoire comme les mythes émergent toujours du microcosme de l’intime. »
Au-delà des préjugés de classe et de race
Nous voici donc plongés dans les États-Unis de 1980. Une époque où les tensions internationales sont telles que la menace d’une guerre nucléaire semble imminente et, avec elle, la fin du monde. Armageddon n’est pas loin, y compris dans la bouche d’un Ronald Reagan qui s’apprête à accéder à la Maison-Blanche. C’est vraiment dans l’air du temps : le groupe britannique The Clash reprend alors un morceau de Willie Williams, Armagideon Time. Le titre du film de James Gray est tout trouvé.
Le Queens, donc, où Paul Grass (Michael Banks Repeta), 12 ans, intègre la classe de sixième dans une école publique du coin. Il se fait vite remarquer – négativement par ses pitreries – par le professeur et se lie d’amitié avec un jeune Noir, Johnny (Jaylin Webb), lui aussi dans le collimateur de l’enseignant pour des raisons de couleur de peau. Le premier grandit dans une famille juive de la classe moyenne. Il adore son grand-père Aaron (Anthony Hopkins), source d’amour, de réconfort et de conseils pour cette adolescence entamée. Le second vit seul, dans le dénuement, avec sa grand-mère malade.
Leurs univers sont différents mais leurs passions les réunissent au-delà des préjugés de classe et de race qui gangrènent la société américaine. Paul se rêve artiste et multiplie les dessins avec les encouragements de son grand-père, à qui il se confie. Johnny se voit en futur astronaute, collectionne les vignettes de la mission Apollo 13 mais ne peut en parler qu’à son copain. Tous les deux aiment la musique. C’est un peu les Quatre Cents Coups version New York avec école buissonnière, vol d’argent dans la boîte à bijoux pour que Johnny puisse participer à la visite du musée Guggenheim à Manhattan et même faire l’expérience d’un joint d’herbe dans les toilettes du collège.
Éclaboussés par la réalité sociale
Les parents de Paul, Esther (Anne Hathaway) et Irving (Jeremy Strong), décideront alors de le retirer de l’enseignement public pour l’inscrire dans un établissement privé et huppé. Et pas n’importe lequel. Siège au conseil d’administration un certain Fred Trump, père d’un futur président des États-Unis, qui assène aux élèves qu’ils ne sont pas des privilégiés mais l’élite destinée à diriger le pays demain. Des élèves bien comme il faut dans leur uniforme avec cravate, pour qui les Afro-Américains ne sont rien d’autre que des nègres. Paul et Johnny ne pourront pas échapper à une réalité sociale qui va les éclabousser et les désunir malgré eux. Une sorte d’Armageddon à leurs yeux.
Paul et Johnny ne pourront pas échapper à une réalité sociale qui va les éclabousser et les désunir malgré eux.
Aucune situation caricaturale dans ce scénario de James Gray. La réalisation est sensible. Comme à son habitude, le cinéaste prend son temps pour explorer toutes les facettes des caractères. Au final, il dresse un portrait sans concession de la société états-unienne, de sa force, de sa violence, mais aussi de ses contradictions. Les parents de Paul, issus de l’immigration, sont attachés aux valeurs humaines, au respect de l’autre, aux différences, mais extraient leur fils des griffes de la justice au détriment du copain noir, isolé et abandonné. Ils le maintiennent dans ce collège pourtant aux antipodes de leurs pensées. La victoire de Reagan les atterre. Mais le rêve américain, même écorché, ne doit pas disparaître car c’en serait fini de leurs espoirs, semble nous dire James Gray. Personne n’est dupe sur la différence entre mythe et réalité d’une société qui se prétend sans classes. Un film généreux, honnête et très personnel, ce qui, par les temps qui courent, est salvateur.
Et aussi
Quinzaine des réalisateurs. Les songes heureux de Juliette
L’Envol, de Pietro Marcello, Allemagne-Italie-France, 1 h 40
Quoi de mieux pour démarrer l’ouverture de cette provocatrice sélection que l’Envol ? Pietro Marcello présente son dernier opus librement inspiré du roman des années 1920 les Voiles écarlates, du Russe Alexandre Grine. Avec l’histoire de Juliette (Juliette Jouan, belle révélation), qui semble détenir la clé des songes poétiques, le réalisateur s’attache à des personnages tout en humanité, en rêves et en souffrances dans ce nord de la France éprouvé par la Première Guerre mondiale. Le père de Juliette, Raphaël (Raphaël Thiéry), taille la vie comme il le fait du bois, alors que la mère adoptive, Adeline (Noémie Lvovsky), dirige la maison d’une main de maître. La jeune femme laisse libre cours à ses émotions, comme ces sentiments qu’elle éprouve pour l’aviateur Jean (Louis Garrel). Le cinéaste nous offre des plans superbes. P. B.
Acid. Shot amoureux et gueule de bois
How to Save your Dead Friend, de Marusya Syroechkovskaya, Suède-Norvège-France-Allemagne, 1 h 43
Cinéaste russe, Marusya Syroechkovskaya retourne dans ses archives personnelles à la mort de son amour de jeunesse. Deux phases de leur relation se répondent dans ce documentaire autobiographique rythmé par sa voix off. Et quinze années de leur quotidien et de celui d’une jeunesse russe en mal de repères défilent devant nos yeux. La première partie, celle de la naissance d’une idylle, est la plus réussie. Marusya, adolescente déprimée chronique, rencontre Kimi, jeune homme tendance spleen. Même délire, même façon de voir la vie, l’amitié fusionnelle prend un virage plus tactile. Y a de l’amour dans l’air. Et un mariage au bout. Ensuite, tout capote. Et le film perd aussi de son intensité quand prennent le pas l’alcool, la drogue et l’environnement familial toxique. Là, le portrait de couple a un petit air de déjà-vu. M. M.
Semaine de la critique. Une famille au bord de la crise de nerfs
Alma Viva, de Cristèle Alves Meira, France-Portugal, 1 h 25
Les vacances estivales annuelles de la petite Salomé au Portugal prennent un tour tragique avec la mort de sa grand-mère maternelle. Sa mère et ses oncles et tantes s’écharpent au sujet de l’organisation des funérailles. Les langues se délient, les vieux dossiers ressortent. Résultat, le corps de la défunte reste à la maison, en attendant mieux. La température monte à l’intérieur, un incendie de forêt menace à l’extérieur, ajoutant une tension supplémentaire. Cinéaste franco-portugaise, Cristèle Alves Meira propose une œuvre un peu acerbe, naturaliste, traversée par une incursion du fantastique et de la sorcellerie. Le récit foisonnant crée de la friction, pénètre la sphère intime et dévoile au regard de la jeune héroïne des secrets de famille. Un bémol, tout de même, le film manque singulièrement de rythme. M. M.
Festival de Cannes 2022james graycinémaanthony hopkins Le Figaro
Vacances d'été 2022 : calanques, gorges de l'Ardèche... Ces coins de France qui seront saturés (et nos alternatives)
DÉCRYPTAGE - La majorité des Français passeront cet été encore leurs vacances dans leur pays, où les touristes étrangers font leur grand retour. L'Hexagone regorge de pépites touristiques, alors pourquoi tous s'agglutiner sur les mêmes sites en juillet et en août ? Dix idées pour élargir ses horizons.
Ces vacances d'été 2022 seront aux couleurs bleu-blanc-rouge pour 65% des Français encore, souligne, entre autres études concordantes, un sondage Opinion Way pour Liligo, publié le 17 mai. Ainsi, à l'image des deux précédentes saisons placées sous le signe du Covid-19, des lieux déjà très courus seront sans doute pris d'assaut en France. La carte postale sans personne en arrière-plan sous un ciel bleu azur ? À jeter aux oubliettes, du moins pour juillet et août. Cette surfréquentation a d'ores et déjà amené plusieurs sites touristiques à se lancer dans le «démarketing». Comme son préfixe le laisse deviner, ce terme désigne une stratégie d'anti-promotion, dans le but de protéger un espace naturel.
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Précurseur dans cette démarche, le parc national des Calanques passe une étape supérieure cet été 2022 : l'une de ses criques, la plus fragilisée, ne sera accessible que sur réservation à partir de fin juin. C'est la première fois qu'un site naturel fait l'objet d'une telle expérimentation au sein de l'Hexagone, par mesure de protection. Les autres calanques resteront ouvertes à la foule. Alors pour éviter de se retrouver tous au même endroit pendant les vacances scolaires, voici notre sélection de plans B.
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La Côte Bleue plutôt que les calanques de Marseille (Bouches-du-Rhône)
Le best-seller. Avec son eau translucide et ses falaises immaculées sous un ciel bleu azur, la calanque de Sugiton est bien connue des Marseillais. Mais à partir du dernier week-end de juin, ce coin de paradis ne sera accessible que sur réservation, gratuitement, via l'application Mes Calanques . Il faudra présenter son QR code à des éco-gardes positionnés sur les sentiers d'accès, comme pour le passe sanitaire. Un maximum de 300 personnes aura l'autorisation d'y étaler leur serviette chaque jour, contre... 2000 lors des pics de fréquentation les deux étés précédents. Ces deux petites plages de galets séparées par un rocher sont victimes d'érosion : les racines des pins se déchaussent et le sol cède du terrain à la mer. « Le niveau de fréquentation est 30 à 40% supérieur aux années antérieures, même en hiver », alerte François Bland, directeur du parc national qui fête ses dix ans cette année 2022.
L'alternative. La Côte Bleue, au nord de Marseille, a elle aussi ses calanques, accessibles en train puis à pied. Un parc marin permet de les découvrir en randonnée palmée autour de Carry-le-Rouet. Activité gratuite sur réservations en juillet et août, auprès des offices du tourisme de Carry-le-Rouet (tél.: 04 42 13 20 36), ou de Martigues (tél.: 04 42 42 31 10).
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La valleuse d'Antifer plutôt que les falaises d'Étretat (Seine-Maritime)
Le best-seller. Face à l'affluence touristique, des visuels de falaises ont été retirés des dépliants de l'office de tourisme du Havre-Etretat. L'objectif : ne pas donner envie aux instagrameurs de s'approcher trop près du bord pour prendre juste pour une photo, d'autant que quelques précédents tragiques se sont produits récemment... L'aiguille chère à Arsène Lupin a encore attiré 1,1 million de touristes, pour 1200 habitants. Rues bondées, parkings complets et bouchons sont le lot de la plus célèbre plage de galets de Normandie. La série Lupin de Netflix, avec l'acteur Omar Sy en tête de gondole, lui a donné un sacré coup de projecteur. Nul ne sait pour l'heure si Étretat servira de nouveau de décor pour la troisième saison, attendue fin 2022.
L'alternative. Avant d'acquérir le Clos Lupin à Étretat, l'auteur Maurice Leblanc séjourna cinq étés à Vaucottes, dans une valleuse voisine. De là, il partait pour de longues marches. L'une d'elles le menait à la valleuse d'Antifer, au Tilleul, la plus belle plage de la côte d'Albâtre. Partez en balade dans les pas du père d'Arsène Lupin avec le guide naturaliste Cyriaque Lethuillier (natterra.fr ; tél. : 06 82 77 87 55).
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La vallée de l'Eyrieux plutôt que les Gorges de l'Ardèche et Vallon pont d'Arc (Ardèche)
Le best-seller. Les vacanciers ont été nombreux l'été dernier à pagayer dans les gorges de l'Ardèche . Ils franchissent l'arche naturelle du pont d'Arc en se faufilant au milieu des baigneurs, avant de se retrouver canoë contre canoë devant le premier rapide. À moins de prendre le large avant 8 heures le matin, ou de prendre le large pour deux jours, avec un départ un peu plus tard, après la foule, un bivouac sous les étoiles et de longues baignades (https://www.pontdarc-ardeche.fr, tél.: 04 28 91 24 10). Autre conseil : privilégier la journée du samedi, moins fréquentée en raison du calendrier des locations, ainsi que le début de semaine.
L'alternative. Plus au nord de l'Ardèche, la vallée secrète de l'Eyrieux se descend en canoë, en partie, ou à vélo le long de la Dolce Via, élue meilleure véloroute d'Europe en 2020 par les Pays-Bas. Chez le glacier Terre adélice (tél. : 04 75 65 43 00), régalez-vous d'une boule châtaigne - marrons confits, au parfum de l'Ardèche ! Deux nouvelles haltes gourmandes jalonnent l'itinéraire : le quai des Haltes, dans l'ancienne gare de Chalencon, qui propose des paniers pique-nique à base de produits locaux ainsi qu'un petit escape game, des jeux en plein air et un service de location de vélo (quaideshaltes.fr; tél.: 09 81 93 67 96 ; 06 23 01 32 78) ; et le food-truck paysan « L'Assiette du Jardin », en contrebas de champs en terrasse où est récolté le menu du jour, possibilité de camping à la ferme, à Saint-Michel-de-Chabrillanoux (tél.: 07 87 98 86 34).
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Le Suhalmendi plutôt que la Rhune au Pays basque (Pyrénées-Atlantiques)
Le best-seller. Environ 350 000 voyageurs grimpent chaque année à bord du train à crémaillère de la Rhune, soit le record d'affluence touristique au Pays basque. Ce sommet continue à connaître une affluence record depuis 2020, avec son lot de pottoks effrayés et de déchets éparpillés dans la nature. Dans la ligne de mire : des randonneurs qui lâchent sans laisse leurs chiens et veulent caresser les brebis, quand ils ne coupent pas à travers des tourbières. Des incendies avaient fragilisé le site en 2021. Il est encore l'heure, ces vacances 2022, de laisser la montagne se reposer.
L'alternative. Plutôt que dans un train, on grimpe dans un véhicule tout-terrain électrique, surnommé l'araignée des montagnes, pour croiser sur des sentiers peu fréquentés les fameux porcs pie noir du Pays basque, le Kintoa. Rando Eko Pays basque propose des sorties sur les flancs d'une montagne certes de plus faible altitude, le Suhalmendi, mais qui offre un panorama à 360 degrés sur la Rhune et le littoral (à partir de 55 €, rando-eko.com). Une boucle de huit kilomètres(environ trois heures) y mène également à pied.
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Les ocres de Bruoux plutôt que celles du Colorado provençal (Vaucluse)
Le best-seller. Son paysage aux allures de Far-West a fait le bonheur des Instagrameurs en mal de voyages lointains… Dans le Luberon, à Rustrel, le Colorado provençal a vu sa fréquentation décupler durant les deux déconfinements précédents... Un surtourisme qui a fragilisé ce site composé à 90 % de sable et à 10 % de pigment, sans compter les dangers du parking sauvage face au risque élevé d'incendie dans le Vaucluse. Depuis le printemps 2022, le site Internet officiel affiche en temps réel le taux d'occupation de l'ancienne mine d'ocre. Si les sentiers sont encore saturés, les parkings peuvent être maintenus fermés et seul le site internet ou le serveur vocal atteste de l'ouverture (tél.: 06 43 97 76 06 / 04 90 75 04 87). Il est alors préférable de décaler sa visite, ces fermetures temporaires dureront en moyenne deux heures. Une mesure bien plus restrictive voit le jour durant les mois de juillet et août 2022 : l'accès au Colorado se fera exclusivement sur réservation, en ligne, de 8 heures à 13 heures pour les voitures, avec un accès sans réservation de 13 heures à 19 heures.
L’alternative. Offrez-vous une pause fraîcheur dans les galeries souterraines des mines de Bruoux, où le format de visite guidée limite la fréquentation (9,50 €, réservation obligatoire, minesdebruoux.fr). Avec l'écomusée Okhra (okhra.com, tél.: 04 90 05 66 69), cette mine fait partie des lieux recommandés cet été 2022 par l'application Waze à ses usagers en cas de forte affluence au Colorado provençal, dans le cadre d'un partenariat inédit mené avec le centre régional du tourisme Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'automobiliste voit s'afficher sur l'écran de son smartphone des suggestions en cas de surfréquentation, afin d'améliorer la gestion des flux touristiques.
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Conques-Toulouse plutôt que la Via Podiensis
Le best-seller. Le tronçon Le Puy-en-Velay (Haute-Loire) - Conques (Aveyron) est l'un des plus beaux et des plus empruntés de la Via Podiensis. Cette voie du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle devrait attirer de nombreux marcheurs en quête de sens ces vacances d'été 2022, de nouveau une année jacquaire. La Saint-Jacques est tombée un dimanche, le 25 juillet, en 2021, une année sainte prolongée de douze mois par le pape François en raison de la pandémie. L'occasion de remettre les compteurs à zéro : selon la loi de l'Eglise, si vous marchez jusqu'au tombeau de l'apôtre, vous recevrez alors la pleine indulgence de vos pêchés…
L'alternative. Conques-Toulouse représente un voyage inédit à travers l'Aveyron et le Tarn, entre la via Podiensis et le chemin d'Arles. Riche en patrimoine jacquaire, cette variante médiévale fréquentée dès le XIIIe siècle est proposée par Via Compostela (à partir de 970 €). Elle chemine au milieu des causses, des bastides et des vignes.
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Roscoff (Finistère) plutôt que Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)
Le best-seller. La Bretagne s'impose plus que jamais comme une destination refuge pour les Français, enchaînant les records de nuitées. Et Saint-Malo est l'une des villes françaises les plus recherchées par les internautes, selon une étude du comparateur de voyage Likibu en mai dernier. Sa belle plage du Sillon se distingue ce même mois de mai comme la plage la mieux notée de France sur Google, selon holidu.fr. Quant à son Grand Aquarium, il arrive en tête du classement des sites les plus visités de Bretagne en 2021, avec Océanopolis à Brest... La cité corsaire demeure le fleuron touristique de cette région où la fréquentation a connu une hausse de 32% en 2021 par rapport à 2020. Revers de la médaille, une marée humaine déambule dès les beaux jours entre ses remparts.
L'alternative. Roscoff , dans le Finistère, est aussi une cité corsaire, moins prisée des touristes hormis le week-end du 20 août, rendez-vous de la fête de l'oignon de Roscoff ! Le plus British des ports bretons abrite de belles maisons en granit, témoignages des richesses glanées par les capitaines pirates au cours de leurs épopées maritimes à partir du XVIe siècle...
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Soulac-sur-Mer ou le port de Talais plutôt que le Bassin d'Arcachon (Gironde)
Le best-seller. La fréquentation a bondi de 20% l'été dernier sur la presqu'île du Cap Ferret, sur le bassin d'Arcachon . Sur l'eau, la saison précédente, les opérations de contrôles maritimes s'étaient multipliées en raison d'une recrudescence de bateaux et de jet skis. Cette année non plus, vous ne serez pas seuls sur la dune du Pilat et le banc d'Arguin, les pieds dans le sable.
Les alternatives. Dans le Nord Médoc, Soulac-sur-Mer a, elle aussi, ses villas de style néocolonial. Avant de vous poser sur ses immenses plages le long de l'Atlantique, offrez-vous les mêmes festins d'huîtres que dans le bassin. Côté estuaire de la Gironde, vous flânez le long du même type de cabanes perchées sur leurs pilotis, non pas tchanquées comme sur l'île aux Oiseaux, mais à carrelets, du nom de leur filet carré…
Seconde option : le film Les Petits Mouchoirs de Guillaume Canet a contribué à rendre populaire le Cap Ferret, où Marion Cotillard a encore été vue récemment Chez Hortense, l'une de leurs adresses favorites. L'acteur Jean Dujardin, également au casting, avait, lui, été aperçu au Relais de Sophie (lerelaisdesophieenguinguette.fr, tél.: 06 37 63 08 84), dans le petit de port de Thalais, près de Soulac-sur-Mer où il a ses habitudes, dans le Haut Médoc. Laure Manaudou et Jérémy Frérot se sont aussi attablés dans cette guinguette en bord de chenal, où l'on s'offre le même festin d'huîtres que dans le bassin… Proche des plages océanes, ce village typiquement médocain est bordé de cabanes blanches et bleues où l'on flâne à l'écart de l'agitation estivale. Côté estuaire de la Gironde, vous vous promenez le long du même type de cabanes perchées sur leur pilotis, non pas tchanquées comme sur l'île aux Oiseaux, mais à carrelets, du nom de leur filet carré… Une autre option : le sentier des chevreuils sportifs, une balade de cinq kilomètres dans la réserve naturelle de Hourtin, en bordure d'un lac qui n'a rien à envier au bassin d'Arcachon, eau douce et criques désertes en prime.
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L'Indre ou la Via Allier plutôt que la Loire à vélo (Indre-et-Loire)
Le best-seller. La Loire à vélo reste la star des véloroutes, même si elle commence à être talonnée par la Vélodyssée et la ViaRhôna. Son parcours de 900 kilomètres laisse de la marge pour garder ses distances, le nez dans le guidon. Mais cela peut parfois bouchonner, comme à Savonnières, entre Tours et le château de Villandry, où la piste se rétrécit à la confluence du Cher et de la Loire. En 2021, près de 100.000 cyclistes, 97.539 exactement, y ont convergé, soit une augmentation de 8 %...
Les alternatives. Première option : l'Indre à vélo relie Tours à Châteauroux via un itinéraire bucolique bordé de platanes, telle une carte postale des années 1950. Ce voyage est lui aussi jalonné de châteaux prestigieux où mettre pied à terre : Azay-le-Rideau, Chenonceau, Loches…
Seconde alternative, la Via Allier démarre au Bec d'Allier, près de Nevers (Nièvre), la confluence de la Loire et de l'Allier, et pique plein sud jusqu'à Langogne, en Lozère, au plus près de la source de l'Allier. Le site Internet de cette toute nouvelle véloroute de l'Auvergne a été finalisé ce début mai. Le parcours remonte la rivière sur 435 kilomètres au fil de plaines alluviales, de petites cités de caractères telle Châteldon et des volcans d'Auvergne. Le dénivelé devient plus important en fin de circuit, avec en point d'orgue les Gorges de l'Allier.
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La vallée de Vallorcine plutôt que le Mont-Blanc (Haute-Savoie)
Le best-seller. Avec plus de 6 millions de visiteurs, le toit de l'Europe reste le troisième site naturel le plus visité au monde. Les alpinistes chevronnés peuvent en faire l'ascension, tandis que les randonneurs effectuent le tour du massif en une semaine à dix jours, à saute-frontière entre la France, l'Italie et la Suisse. Le maire de Saint-Gervais lance régulièrement des alertes face à la surfréquentation du Mont-Blanc . Les touristes chinois seront de nouveau aux abonnés absents cette année en Haute-Savoie. mais peut-être pas les Coréens et les Américains. Si la montagne française connaît un afflux inédit l'été, avec un taux d'occupation en hausse de 10,5% entre 2019 et 2021, Chamonix a toujours accueilli davantage de vacanciers en juillet et en août qu'en hiver, avec le succès estival de son ultratrail...
L'alternative. Située au-dessus de la vallée de Chamonix, la vallée de Vallorcine , étymologiquement la vallée des Ours, se révèle bien plus sauvage face à un panorama somptueux sur la chaîne du Mont-Blanc. Les gentianes de Koch y sont en ce moment en pleine floraison, un peu en avance. On y part en randonnée pour la journée ou sur plusieurs jours, avec deux refuges où faire étape : celui de Loriaz, ancien alpage au cœur du massif des Aiguilles Rouges (refuge-loriaz.com, à partir de 44 € en demi-pension, tél.: 06 52 53 69 73), et celui de la Pierre à Bérard, comme caché au fond de la vallée (à partir de 14 € la nuitée, tél.: 04 50 54 62 08 / 06 08 83 62 42). Arrêt gastronomique recommandé au Café Comptoir, en début ou à la fin de son excursion alpine (lecafecomptoir.com, tél.: 04 50 18 72 43).
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Publié en mai 2021, cet article fait l'objet d'une mise à jour
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Le Figaro
Propos polémiques de Raymond Aabou dans «TPMP»: l’Arcom saisi par une délégation interministérielle
- Par
Sarah Lecoeuvre
- Mis à jour
le 22/05/2022 à 16:26
- Publié
le 22/05/2022 à 15:15
Jeudi dernier dans «Touche pas à mon poste!», le chroniqueur de Cyril Hanouna a notamment déclaré que des «gens n’aimaient pas les PD» et qu’aux «yeux de certaines personnes», les homosexuels «n’étaient pas normaux».
«Y’a des gens qui n’aiment pas les PD!». Signée du chroniqueur Raymond Aabou dans «Touche pas à mon poste!» jeudi 19 mai, cette phrase a provoqué la colère d’Hugo Manos en plateau mais pas seulement. Dans un communiqué partagé sur Twitter, la DILCRAH (délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT) annonce saisir l’Arcom (ex-CSA).
Twitter,» LIRE AUSSI - «Y’a des gens qui n’aiment pas les PD!»: Raymond Aabou s’emporte dans «TPMP!», le replay de l’émission supprimé
«Les propos entendus lors de l’émission “TPMP” sont inacceptables», estime l’organisme placé sous l’autorité de la première ministre, Élisabeth Borne. «S’il est nécessaire de le rappeler, les comportements homophobes ne relèvent pas de la liberté d’expression et n’ont pas leur place dans notre société. La DILCRAH signale la séquence à l’Arcom», peut-on lire encore. Il suffit d’un signalement pour que le gendarme des médias étudie une séquence. Ce sera donc le cas pour celle relative aux propos de Raymond Aabou. Pour rappel, quelques heures après la naissance de la polémique, C8 a supprimé l’émission de son replay et le passage polémique a été coupé sur le compte Dailymotion du talk-show de Cyril Hanouna.
Les propos entendus lors de l'émission #tpmp sont inacceptables. S'il est nécessaire de le rappeler, les comportements homophobes ne relèvent pas de la liberté d'expression et n'ont pas leur place dans notre société.La #DILCRAH signale la séquence à l'@Arcom_fr.
May 20, 2022Excuses sur Twitter
Le ton s’est envenimé sur le plateau de «TPMP» entre Raymond Aabou et Hugo Manos lorsqu’ils sont revenus sur l’altercation de la veille entre Matthieu Delormeau et Gilles Verdez. Ces derniers s’étaient écharpés après un débat sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de football, milieu de terrain du PSG, qui a refusé de jouer à l’occasion de la journée de lutte contre l’homophobie.
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«On fait plein de trucs pour les homos, pour l’homophobie. En 1980, fallait vous cacher. (...) Aux yeux de certaines personnes, vous n’êtes pas normaux!», avait lâché Raymond Aabou à Hugo Manos qui lui avait répondu: «Je ne dis pas que tu es homophobe (...) mais tes propos sont homophobes systémiques». Quelques minutes après l’émission, conscient de la maladresse de ses propos, Raymond Aabou s’était excusé sur Twitter. «Apparemment, certains ont compris totalement l’inverse de mes propos... Ce que je voulais dire, c’est qu’il y encore beaucoup de chemin à faire, mais ça va dans le bon sens... Qu’on vive ensemble bordel... Vive la vie», écrivait-il.
Les amis j'ai été très maladroit ce soir apparemment certain on compris totalement l'inverse de mes propos ..ce que je voulais dire c'est qu'il y encore beaucoup de chemin à faire mais ça va dans le bon sens.. Qu'on vive ensemble bordel ..vive la vie
May 19, 2022» Suivez toutes les infos de TV Magazine sur Facebook et Twitter .
Le Figaro
La fête ne pouvait pas être plus belle : récit d'une soirée en forme de «happy end» pour le PSG
Christophe RemiseRÉCIT – Morose depuis le couac madrilène, le Paris-SG a bouclé sa saison sur une note positive samedi et dans un élan d'optimisme. Une soirée marquée par la prolongation de Kylian Mbappé, mais pas que.
Après la pluie vient le beau temps. Terne dans le jeu, difficile dans les tribunes et insuffisante en termes de résultats, avec la conquête du dixième titre de champion de l'histoire du club mais des échecs en Ligue des champions, en Coupe de France ou au Trophée des champions, le PSG a conclu sa saison sur une «soirée parfaite», dixit Marquinhos sur Amazon Prime Vidéo , se laissant emporter par une vague d'optimisme et un doux vent de fraîcheur. Tous les ingrédients étaient en effet réunis pour un «happy end» samedi, au Parc des Princes, pour cette dernière rencontre de la campagne 2021-22 face à Metz. À commencer par l'épilogue heureux du feuilleton Mbappé.
Désireux de partir l'été dernier, Kylian Mbappé a longtemps semblé promis au Real Madrid. Le vent a toutefois tourné. À quelques semaines de la fin de son contrat, le prodige de 23 ans s'est entendu avec les deux clubs. Et c'est le Paris-SG qui a empoché la mise. La nouvelle a commencé à fuiter samedi, dans la journée, donnant un attrait déjà particulier à ce match sans enjeu. Du moins pour Paris, les Grenats luttant, eux, pour leur survie. Le peuple parisien n'attendait plus que l'officialisation. Elle n'a pas tardé à tomber.
«J'ai une très bonne nouvelle pour vous : Kylian va rester jusqu'en 2025 !», lançait Nasser Al-Khelaïfi au public du Parc quelques minutes avant le coup d'envoi, depuis une estrade montée sur la pelouse, devant la tribune présidentielle, aux côtés de «KM». Le président parisien avait toutes les peines du monde à couvrir les vivas de la foule en délire. Idem pour Mbappé, lorsqu'il confiait sa joie de «continuer l'aventure, de rester ici en France, à Paris, dans ma ville. J'ai toujours dit que Paris était ma maison», a-t-il ajouté.
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Mbappé, roi du suspense
L'hystérie collective qui s'est emparée du Parc est à la mesure de l'amour qu'il porte désormais au crack de Bondy, «pierre angulaire du projet du club pour les années à venir» selon «NAK», mais aussi du soulagement de le voir continuer à Paris. Le plus beau trophée du PSG cette saison, c'est Mbappé. «Cette cérémonie nous a boostés et donné une bonne énergie pour ce match», souligne Marquinhos, le capitaine rouge et bleu ayant suivi cela depuis le vestiaire avec le reste de ses coéquipiers, après l'échauffement, lui qui avoue avoir été dans le flou jusqu'au bout, comme Mauricio Pochettino d'ailleurs. «Je l'ai su quelques minutes avant», souffle le coach argentin, de nouveau sifflé lors de l'annonce des équipes de départ.
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Un onze dans lequel on retrouvait évidemment Angel Di Maria, titulaire pour son dernier match au PSG et chaudement acclamé par le stade. «Respect, humilité, mentalité : gracias por todo el Fideo», pouvait-on lire sur une banderole déployée par le Collectif Ultras Paris. Place au jeu et… à la démonstration parisienne face à une équipe messine dépassée. Bourreau des Grenats ? Mbappé, évidemment. Auteur d'un doublé en première période (25e, 28e), avant le but du 3-0 signé Neymar (32e), la 100e réalisation du Brésilien sous les couleurs parisiennes, le champion du monde enfonçait le clou à la reprise (50e). Déjà quasi assuré de décrocher le titre de meilleur passeur de L1 avant la partie, il s'envolait du même coup en tête du classement des buteurs afin de réaliser ce doublé jusqu'ici inédit en championnat de France (28 buts, 17 passes). Fort.
Réconciliation avec les Ultras
Et tout cela dans une ambiance de feu. Silencieux depuis de longues semaines et encore en première période samedi, les Ultras ont mis un terme à leur mouvement de grève au début de la seconde mi-temps. «La direction a fait plusieurs pas significatifs envers nous, nous faisons de même», ont-ils expliqué, glissant au passage qu'ils resteront «attentifs aux décisions du club durant l'intersaison». En attendant, un Parc avec le CUP, ça change tout. «C'est un peu l'heure de la réconciliation», sourit Ander Herrera. Et de poursuivre : «Ils sont très importants pour nous. L'ambiance est complètement différente avec eux, la manière de jouer aussi. Pour les adversaires, c'est plus dur». «Ça fait du bien de les voir», résume quant à lui «Marqui».
C'est une soirée inoubliable, une nuit magnifique pour moi
La fête n'aurait toutefois pas été totale sans un but d'Angel Di Maria. «Je voulais marquer un but avant de partir, je l'avais dit au coach», a déclaré l'Argentin après la partie. Ce moment est arrivé peu après l'heure de jeu (67e), sur un ballon qui a heurté le montant avant de lui revenir. Comme un signe, un cadeau du destin. Le cinquième et dernier but d'un PSG large et facile vainqueur (5-0) face à des Messins relégués en L2. Di Maria, lui, n'a pas pu retenir ses larmes après ce but, le 92e avec le PSG. Recordman du club au nombre de passes décisives, il en a d'ailleurs ajouté une 112e à sa collection.
«C'est une soirée inoubliable, une nuit magnifique pour moi», a-t-il soufflé, lui qui a eu droit à une haie d'honneur par ses coéquipiers au moment de sortir, à la 75e, avant un hommage en bonne et due forme après le coup de sifflet final, recevant une ultime ovation accompagné par sa femme et ses filles. «Il le mérite, pour tout ce qu'il a fait», juge Marquinhos, Pochettino saluant «l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du club». Les Ultras ne s'y sont pas trompés et l'ont encore fêté après le match, au pied du virage Auteuil, comme en 2020 face à Dortmund. «Fideo» perché avec un fumigène dans la main, l'image restera dans les annales, les mémoires de chacun.
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Le programme des festivités n'était pas encore terminé, avec spectacle son et lumière, feu d'artifice, remise du trophée de champion (par l'ancienne gloire ukrainienne Andrei Shevchenko, dont on peut regretter qu'il n'ait pas eu l'occasion de prendre la parole) et de ceux de meilleur buteur et passeur à Mbappé, définitivement l'homme du jour (par Dominique Rocheteau et Bernard Lama, respectivement champion en 1986 et 1994 avec Paris). Joueurs et membres du staff n'avaient plus qu'à entamer un tour d'honneur et le Parc des Princes pouvait se vider. La fête était finie. La saison aussi. Une campagne d'autant plus décevante que le mercato XXL de l'été 2021 avait fait naître d'immenses attentes...
Au bord de la crise de nerfs il y a encore quelques semaines, quelques jours, le PSG et ses supporters se tournent toutefois avec appétit vers l'avenir pendant que l'Espagne et le Real fulminent. Vendu, loser, traître… Journalistes et supporters s'en donnent à cœur joie de l'autre côté des Pyrénées quand L'Équipe s'amuse, barrant sa Une de ce titre ce dimanche matin : «France 2, Espagne 0». Référence à l'issue du feuilleton Mbappé et à la victoire de l'OL sur le Barça en finale de la C1 dames samedi (3-1). Une chose est sûre : avec Mbappé, le PSG est mieux armé que sans. «C'est notre présent, notre futur. En tant que coéquipier et qu'amis, je suis très heureux. J'espère qu'on va accomplir de grandes choses ensemble dans le futur», lance «Ney», Marquinhos rappelant à celles et ceux qui s'enflammeraient un peu vite que «La C1, ça ne rigole pas, ça se joue sur les détails», mais reconnaissant que c'est «un grand pas».
Leonardo prend la porte
La direction devra encore en faire d'autres dans les semaines à venir. Elle n'a d'ailleurs pas attendu pour démarrer le grand chambardement attendu. Tard samedi soir, on apprenait le départ du directeur sportif, Leonardo. Luis Campos, ancien architecte de Monaco et Lille, champions en 2017 et 2021, fait office de favori à la succession du Brésilien selon de multiples sources. La tête de Pochettino pourrait être la prochaine à tomber. Question de jours ? Ici et là, on parle de Zinédine Zidane pour le remplacer. Le nom de Christophe Galtier a été cité par Le Parisien. Ces dernières semaines, on a aussi parlé d'Antonio Conte, Joachim Löw ou encore Thiago Motta. L'été sera chaud à Paris, c'est certain. Pour le meilleur ?
Ligue 1 : «On nous a enlevé cette quatrième place», peste Galtier
«On nous a enlevé cette quatrième place» a pesté l'entraîneur de Nice, Christophe Galtier, samedi à l'issue…
PSG : Leonardo démis de ses fonctions, la piste Campos évoquée
Quelques heures après l'annonce de la prolongation de Kylian Mbappé (2025), samedi, «Leo» s'est vu signifier la fin de sa mission comme directeur sportif.
300 M€ de prime et 100 M€ de salaire par an : l'offre folle qui aurait convaincu Mbappé de rester au PSG ?
De sources espagnoles, le club de la capitale française aurait obtenu gain de cause grâce à une offre pharaonique. Des chiffres à la limite du farfelu.
L'Humanité
Compétition. EO, la fable poétique et métaphorique de Skolimowski
Nos recommandations culturellesUne narration chaotique pour un film d’une grande beauté formelle sur les pas d’un âne de cirque privé de scène. Eo lorgne du côté de Godard et Malick dans une expérimentation visuelle plus ennuyeuse que fascinante.
Michaël MélinardEO, de Jerzy Skolimowski, Pologne-Italie, 1 h 26
Jerzy Skolimowski a beau ambitionner de rendre hommage à Au hasard Balthazar, de Robert Bresson, il semble avoir avalé du Terrence Malick. Très gros plans sur la nature et des bouts de peau, des ralentis en veux-tu en voilà, des travellings somptueux, un rendu de l’image volontiers pictural, le grand cinéaste polonais explore une large palette de champs sensoriels. Pour sa sixième apparition en compétition, le réalisateur de The Shout (grand prix spécial du jury en 1978) et de Travail au noir (prix du scénario en 1982) suit EO (Hi Han en français), un âne de cirque. Sa relation avec sa dresseuse Kasandra (Sandra Drzymalska) s’interrompt brusquement après l’interdiction de l’exploitation de ces animaux. Commence alors pour l’ex-bête de scène un parcours jalonné d’obstacles où il tente d’éviter la violence et l’absurdité des hommes.
Entre bestialité humaine et humanité animale
Ce point de départ est l’une des rares phases véritablement narratives de l’œuvre. Les autres concernent une partie de football et ses conséquences belliqueuses entre supporters, un camionneur métalleux qui appâte une réfugiée avec des spécialités culinaires polonaises et une relation conflictuelle entre une comtesse (Isabelle Huppert) et son fils (Lorenzo Zurzolo). Entre ces pastilles, l’âne erre. Il est ballotté, chouchouté, contraint, violenté, et c’est par ses yeux que nous découvrons le monde.
On ne peut dénier à Skolimowski d’avoir signé des images d’une grande beauté formelle, comme si ses qualités de peintre rejaillissaient dans cette œuvre cinématographique. Avec sa narration chaotique et déroutante, son travail sur les formes et les couleurs, il lorgne du côté d’un cinéma expérimental. Les amateurs des derniers essais de Jean-Luc Godard, dont Skolimowski est fan, apprécieront sans doute. Pourtant, le film laisse un sacré goût d’inachevé. Il y a, certes, un peu de bestialité humaine et de l’humanité animale. On peut aussi saluer son audace. Mais pour en faire quoi ? La réponse demeure énigmatique avec cette fable poétique et métaphorique un peu vaine.
Festival de Cannes 2022jerry skolimowskicinéma Le Figaro
Réforme des retraites : Élisabeth Borne fait le vœu de «ne pas mentir» aux Français
Dans un entretien exclusif au JDD, la nouvelle première ministre défend le projet de réforme des retraites d'Emmanuel Macron.
La première ministre Élisabeth Borne défend dimanche dans le Journal du dimanche (JDD) le projet de réforme des retraites, insistant sur son vœu de «ne pas mentir» aux Français.
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«Ceux qui voudraient faire croire (que la réforme des retraites) n'est pas indispensable ne disent pas la vérité aux Français», affirme la cheffe du gouvernement.
Emmanuel Macron a proposé pendant la campagne présidentielle de «décaler l'âge légal» de départ à la retraite «de 4 mois par an» pour le porter «en 2031 à 65 ans», avec un dispositif de «carrières longues» et un autre de «pénibilité».
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«Ni hausse d'impôts, ni augmentation de la dette»
«L'enjeu, pour notre pays, est d'assurer la force de notre modèle social, de poursuivre le progrès social et d'investir, notamment dans la santé et l'éducation», plaide Élisabeth Borne : «Le président de la République a pris des engagements clairs : ni hausse d'impôts, ni augmentation de la dette. Or, nous vivons de plus en plus longtemps, le rapport entre le nombre d'actifs et le nombre de retraités diminue... Si on veut préserver le système de retraite par répartition, auquel nos concitoyens sont attachés, il faudra progressivement travailler un peu plus longtemps».
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La retraite à 65 ans «n'est pas un totem», assure-t-elle, «mais il faut assurer le financement de notre modèle social. Et annoncer aux Français qu'ils vont travailler moins, brandir la retraite à 60 ans, c'est leur mentir. C'est ce qu'a fait le RN pendant des années. C'est aussi une mesure que l'on retrouve dans le programme de la Nupes et qui n'est pas crédible. Les promesses façon 'demain, on rase gratis', les Français n'y croient pas. Moi, je ne leur mentirai pas.»
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Près d'un mois après sa réélection, Emmanuel Macron a nommé les 27 membres de son nouveau gouvernement. Le premier Conseil des ministres se tiendra lundi à l'Élysée.
Regarder la vidéoNouveau gouvernement : Marlène Schiappa, une notoriété à mettre au service d'une nouvelle vie ?
Chargée de l'Égalite femmes-hommes sous Édouard Philippe puis de la Citoyenneté auprès de Jean Castex, l'élue francilienne n'a pas été reconduite dans le gouvernement d'Élisabeth Borne.
Nouveau gouvernement : proche d'Emmanuel Macron, Julien Denormandie se met en retrait et se consacrera à sa famille
Pressenti à un haut poste, le ministre sortant de l'Agriculture et de l'Alimentation n'est pas reconduit au gouvernement. Il évoque une «décision personnelle».
L'Humanité
Un certain regard. Tirailleurs, du Sénégal aux tranchées ardennaises
Nos recommandations culturellesEnrôlés de force dans l’armée française pour participer à la guerre de 14-18, un père et son fils tentent de survivre dans un univers inconnu. Un projet à l’ambition mémorielle, porté par Omar Sy.
Michaël MélinardTirailleurs, de Mathieu Vadepied, France, 1 h 40
Sur la question de l’exploitation des soldats issus des colonies, le Festival de Cannes n’en est pas à son coup d’essai. En 2006, Rachid Bouchareb avait rappelé, dans Indigènes , le rôle des tirailleurs algériens et des goumiers marocains dans la Libération et le racisme et les discriminations qu’ils ont endurés. À la clé, un prix d’interprétation collectif pour les cinq acteurs principaux. Tirailleurs, le second long métrage de Mathieu Vadepied, n’est certes pas en lice pour la palme d’or, mais, en ouvrant la section Un certain regard, il bénéficie d’une belle visibilité.
Omar Sy incarne Bakary, un tirailleur sénégalais. En 1917, en Afrique subsaharienne, des troupes coloniales recrutent des soldats pour défendre la mère patrie. Dans son village sénégalais, Bakary veut absolument épargner à son fils Thierno (Alassane Diong) d’aller mener cette guerre entre Blancs. Mais le jeune homme est enrôlé de force. Bakary s’engage, cachant leur lien, pour le rejoindre avec une seule idée en tête : fuir. Sa quête échoue. Père et fils découvrent les tranchées ardennaises. Thierno parle français. Ce n’est pas le cas de Bakary, perdu dans cette garnison où tous les coloniaux s’expriment dans les différentes langues du continent africain. Et même s’il tente de protéger son fils envers et contre tous, le jeune homme s’émancipe peu à peu, galvanisé par un jeune officier désireux d’exploiter sa fougue et son courage.
Le comédien français le plus populaire joue en peul. C’est déjà un événement en soi. Mais l’acteur s’est aussi mué en producteur pour ce projet porté depuis Intouchables, dont Mathieu Vadepied était le directeur de la photographie. Le cinéaste revendique la volonté de s’adresser au plus grand nombre. Il parie avant tout sur l’émotion avec une mise en scène classique, usant généreusement du plan-séquence et de gros plans sur les visages. Ce désir de séduire un large public s’illustre aussi dans un récit où la filiation occupe une place cruciale.
Le parti pris d’un cinéma populaire, au sens noble du terme
C’est parfois cousu de fil blanc, un peu trop aseptisé. Néanmoins, ça marche. Et si la part de fiction est assumée, interrogeant notamment la possibilité que le Soldat inconnu soit un tirailleur sénégalais, le cinéaste entend faire bouger les lignes mémorielles. Ce parti pris d’un cinéma populaire, au sens noble du terme, vise clairement à rendre hommage aux tirailleurs sénégalais (dont l’appellation trompeuse désigne les soldats de l’Afrique subsaharienne) et à changer le regard. Fini le temps du Y’a bon Banania.
D’ailleurs, à cette image d’un soldat tout sourires, le cinéaste substitue une représentation plus complexe, plus grise, où les tirailleurs se montrent retors, malhonnêtes, impitoyables, solidaires et héroïques, et pas uniquement victimes. Pari réussi puisqu’il les installe aux côtés des poilus, dans le récit national de la Première Guerre mondiale. Dans le contexte identitaire ambiant, ce choix a du sens. Il incorpore les Français originaires d’Afrique subsaharienne et les immigrés de ces anciennes colonies dans une histoire séculaire dramatique mais également glorieuse.
Festival de Cannes 2022omar sytirailleurs sénégalais L'Humanité
Compétition. La Femme de Tchaïkovski , des corps, de la lumière et des passions humaines
Nos recommandations culturellesLe film du réalisateur russe Kirill Serebrennikov est une fresque éblouissante, emportée comme le sont les deux personnages principaux, Tchaïkovski et son épouse. Le cinéma dans toutes ses dimensions.
Pierre BarbanceyLa Femme de Tchaïkovski, de Kirill Serebrennikov, Russie/ France/Suisse, 1 h 23
En offrant la projection du dernier film du réalisateur russe – en exil – Kirill Serebrennikov, le Festival de Cannes frappe un grand coup. D’abord, parce que, pour la première fois, le cinéaste russe a gravi le tapis rouge. Il avait déjà été en lice pour la palme d’or à deux reprises avec le très beau Leto, en 2018, puis le délirant la Fièvre de Petrov , en 2021. Grand défenseur des droits des homosexuels en Russie, il n’avait pu se rendre sur la Côte d’Azur, assigné à résidence par les autorités de son pays. Ce qui n’avait pas empêché ses films, déjà, de marquer les esprits.
Aujourd’hui basé à Berlin, le voilà donc de retour avec un film magistral, la Femme de Tchaïkovski, où Serebrennikov laisse éclater tout son talent cinématographique à travers la figure d’Antonina Milioukova. Une femme terriblement passionnée. En cette fin de XIXe siècle, période charnière entre deux mondes comme l’a si bien montré le dramaturge Anton Tchekhov, Antonina n’hésite pas à envoyer à Piotr Ilitch Tchaïkovski, compositeur reconnu et adulé, des lettres d’amour enflammées. Ce qui, dit avec rapidité, se conclura par un mariage. Une union houleuse qu’en réalité le compositeur ne souhaitait pas. Il était empêtré dans des accusations d’homosexualité bien réelle, mais évidemment dénoncée par la bonne société russe. Un siècle après, rien n’a vraiment changé puisque Serebrennikov a eu droit à la même mise hors la loi.
Jusqu’à la folie
Mais là n’est pas son véritable propos. Il s’agit d’abord d’une fresque éblouissante, emportée comme le sont les deux personnages principaux par leurs passions. Une tempête physique et cérébrale. La pieuse Antonina Milioukova (extraordinaire Ekaterina Ermishina) se voue à l’homme comme à Dieu. Tchaïkovski (savoureux Odin Lund Biron), rude et sans concession, n’entend pas abdiquer ce qui fait sa vie, la musique et les soirées – dans les salons de la noblesse autant que dans les boudoirs entre hommes – où il rayonne tel un soleil.
Dans ce tourbillon, Serebrennikov est avant tout intéressé par le comportement des corps. Ils sont souvent malmenés et demeurent l’expression la plus haute du désir, des fantasmes et des frustrations au-delà du rôle social des uns et des autres. Jusqu’à la folie. Antonina mourra dans un asile d’aliénés – comme on disait avant – en 1917, à Saint-Pétersbourg, en plein déclenchement de la révolution bolchevique.
Ce début de démence trouve son paroxysme dans une chorégraphie hallucinante qui voit la jeune femme confrontée à ses démons, les hommes, nus dans cette scène (ou en uniformes de marin auparavant), qui lui dénient toute possibilité de fuite dans une maison vide. La lumière joue un rôle crucial. À l’intérieur, nous sommes plongés dans un bleu-gris. Les formes humaines existent dans des halos de lampes à gaz, les ombres créées projetant tout à la fois le désespoir et la solitude des êtres. À l’extérieur, l’utilisation d’une longue focale isole les figures dans la foule. Un film qui nous happe.
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La robe que portait Kate Middleton à la première de Top Gun entraîne une frénésie de recherches sur Internet
La duchesse de Cambridge assoit une fois de plus son influence dans la sphère de la mode. Depuis son apparition à la première britannique du film, sa tenue affole la toile.
Kate Middleton s'était illustrée lors de la première britannique de Top Gun : Maverick, jeudi 19 mai. Entourée du prince William et de Tom Cruise, la duchesse de Cambridge avait gravi les marches du Leicester Square, à Londres, vêtue d'une longue robe noire surplombée d'un «col Bardot», terme faisant référence à un haut à col large et aux épaules dénudées. Sa tenue était signée par le créateur français Roland Mouret.
Une apparition très remarquée, entre simplicité et élégance, qui aura suffi à affoler la toile. Selon la plateforme Love The Sales, la recherche du mot-clé «robes Bardot» aurait augmenté de 263% en moins de 24 heures. L'épouse du petit-fils d'Elizabeth II peut ainsi se targuer d'avoir remis au goût du jour ce fameux col bateau, popularisée dans les années 1960 par l'actrice française Brigitte Bardot. Pour accompagner son look, elle avait opté pour une paire d'escarpins Prada, et pour une pochette Alexander McQueen.
Tom Cruise, Kate Middleton et le prince William lors de l'avant-première de Top Gun : Maverick
Tournée dans les Caraïbes
Devenue une véritable icône de la mode, Kate Middleton avait également fait sensation lors de sa tournée dans les Caraïbes, en mars dernier. La mère de George, Charlotte et Louis avait multiplié les tenues chatoyantes et, comme à son habitude, fait grimper les recherches Google du terme «robe à volants», de 288%, lorsqu'elle était apparue dans une robe signée The Vampire's Wife.
Sous les cris et les Alphajet de la Patrouille de France, Tom Cruise fait décoller la Croisette
La Planète Marches. - Jour 2. L'acteur a ébloui la Croisette à l'occasion de la projection du film Top Gun: Maverick, ce mercredi 18 mai, durant le Festival de Cannes 2022.
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En mini combishort noire, Marion Cotillard fend la nuit cannoise pour la première de Frère et sœur
La Planète marches. - Jour 4. Arnaud Desplechin a présenté son film Frère etsœur, ce vendredi 20 mai, au Festival de Cannes 2022. Avec Marion Cotillard et Melvil Poupaud dans les rôles principaux.
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Ce jour de mai 2005 où Eva Longoria a fait sa première montée des marches dans une robe à 38 euros
Alors qu'elle célèbre sa 17e participation au Festival de Cannes, l’ancienne actrice de Desperate Housewives a révélé une anecdote inattendue sur sa première fois sur la Croisette.
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Compétition. Les Huit Montagnes en liberté
Nos recommandations culturellesOde pudique à la nature, récit d’une amitié indéfectible, le sixième long métrage de Felix Van Groeningen, coécrit et réalisé avec son épouse, Charlotte Vandermeersch, arpente les cimes des alpages du val d’Aoste.
Michaël MélinardLes Huit Montagnes, de Félix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, Italie/Belgique/France, 2h27
Le cinéma n’a pas de frontières et les Huit Montagnes est là pour le rappeler. Cette coproduction italo-belgo-française réalisée par un couple de Flamands et principalement tournée dans les alpages du val d’Aoste en italien est en plus rythmée par les compositions pop-folk, en anglais, d’un multi-instrumentiste suédois, Daniel Norgren. On connaît Felix Van Groeningen, révélé à la Quinzaine des réalisateurs avec la Merditude des choses puis plus largement dans la cinéphilie hexagonale avec l’attribution du césar du meilleur film étranger pour le mélo Alabama Monroe. Il a aussi signé, en 2018, My Beautiful Boy aux États-Unis, réunissant Steve Carell et Timothée Chalamet.
La coréalisatrice, Charlotte Vandermeersch, est moins connue. D’ordinaire comédienne, notamment dans Belgica, de Van Groeningen, elle n’apparaît pas ici à l’écran. Néanmoins, en plus de la mise en scène, elle a coécrit le scénario, adapté du roman homonyme de Paolo Cognetti, lauréat du prix Strega, l’un des plus prestigieux d’Italie, et du Médicis étranger en France.
Comme son nom l’indique, ce long métrage prend racine dans la montagne même si les huit évoquées dans le titre se réfèrent non pas au Val d’Aoste, mais à la mythologie hindoue. Selon la légende, le mont Meru, situé au centre de la terre, est entouré de huit mers et huit montagnes. Apprend-on davantage en gravissant les huit sommets ou en grimpant sur le mont Meru ? Là est la question à laquelle le parcours dissemblable des deux personnages clés tente de répondre. Car l’œuvre est d’abord le récit d’une rencontre, celle d’un gamin des villes et d’un gamin des champs escarpés du val d’Aoste. Leur amitié traverse le temps malgré les soubresauts de l’existence.
Un large espace est donné à la complexité des personnages
À Grana, le petit village où le hasard réunit Bruno et Pietro, il ne reste quasiment plus d’habitants. L’arrivée de la route, censée en attirer de nouveaux, les a fait fuir. Des 183 ouailles n’en reste que 14. Dont un seul enfant, Bruno. Pietro, lui, vient de Turin pour passer ses vacances estivales avec sa mère, loin de la pollution piémontaise. De ces 14 résistants, trois seulement pénètrent le cadre : Bruno, son oncle et sa tante. Un dispositif qui ajoute à l’impression d’isolement et d’immensité malgré le choix de tourner en 1:33, ce format d’habitude dédié à la télévision. Le terrain de jeu est immense pour les deux mômes de 11 ans. À l’abri des regards adultes, ils gambadent en toute liberté sur les pentes, escaladent le toit des maisons abandonnées, plongent dans le lac.
Les deux cinéastes interrogent leur obsession de la famille de sang et de celle de coeur.
Et même si Bruno doit aider à la traite des vaches et à la fabrication du fromage de ses oncle et tante, il semble profiter pleinement de ses moments d’insouciance enfantine. On comprend néanmoins très vite que tout n’est pas rose pour Bruno. Il ne voit jamais son père, maçon absent, sorte d’entité mystérieuse travaillant à l’étranger, en Suisse ou en Autriche. Pas mieux du côté de la mère, dont on ne sait rien. Les rapports de Pietro et de son père sont aussi délicats. Ingénieur qui se tue à la tâche, il décompresse dans des randonnées où il entraîne son fils. C’est là leur seul véritable lien. Quand les parents de Pietro proposent d’amener Bruno à Turin afin qu’il puisse poursuivre ses études, son père refuse. Son fils devient lui aussi maçon. Fin de la première partie.
Les deux amis se perdent de vue. Ils ont grandi, pris des chemins divergents. Pietro se cherche, voyage, enchaîne les petits boulots précaires, éternel insatisfait qui a rompu toute relation avec son père et ses exhortations au conformisme bourgeois. Bruno a aussi coupé les ponts avec le sien et retrouvé la montagne. Le décès du père de Pietro les rapproche. Bruno lui avait fait la promesse de lui construire une maison dans la montagne. Il demande à Pietro de l’aider à la tenir.
Cette œuvre hybride qui quitte ponctuellement le val d’Aoste pour Turin ou le Népal aime prendre son temps (2 h 27). C’est sa principale qualité et sa limite. Certes, le film est sans doute trop long. Néanmoins, outre que cette durée offre un large espace à la complexité des personnages, superbement incarnés par Luca Marinelli (Pietro adulte), vu dans le rôle éponyme de Martin Eden, et Alessandro Borghi (Bruno adulte), elle permet aux cinéastes de continuer à interroger leur obsession de la famille de sang et de celle de cœur. Les deux héros refusent les assignations et le déterminisme social. En cela, les Huit Montagnes est un film sur la liberté et ses contraintes. Avec ses paysages majestueux et la rusticité de la vie dans les alpages, c’est aussi un hommage à une nature préservée, immuable face aux contingences économiques.
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Arles, de monuments en expos
Actu« Puissent les artistes se retrouver à Arles », disait Van Gogh. Mais nul besoin d’un regard digne du maître néerlandais pour en apprécier la splendeur. Patrimoine extraordinaire, offre muséale hors pair et dynamisme solaire : Arles se dévoile au gré d’une balade libre et inspirante.
Marie MersierNichée entre les Alpilles et la Camargue, dont elle est la capitale, Arles est une ville de confluences. Riche d’une histoire de plus de deux mille ans, où s’entremêlent trésors antiques et héritage provençal, la ville n’a eu de cesse de donner vie à un patrimoine singulier et de nourrir la créativité d’une ribambelle d’artistes. Citons évidemment Vincent Van Gogh, Pablo Picasso, Jean Cocteau, mais aussi Christian Lacroix ou le photographe Lucien Clergue. Modeste en taille mais grande par son envergure et son influence culturelle, Arles se goûte en flânant dans les rues à la découverte de monuments inoubliables, en poussant les portes des musées qui ont tant d’histoire(s) à raconter, en se laissant bercer par sa douce lumière, les odeurs et les couleurs merveilleuses de son marché mythique.
À Arles, la culture en fricheSi, dès le mois de juillet et jusqu’à fin septembre, Arles vit au rythme des Rencontres de la photographie (1), y mettre le cap avant la foule et la frénésie estivale lui donne une autre envergure. Et puis, ce ne sont pas les prétextes qui manquent, l’actualité culturelle de la ville étant par ailleurs foisonnante. Suivez nos pas, sur le chemin des richesses ancestrales et ricochets artistiques d’une ville étonnante et élégante.
Tête-à-tête avec huit monuments romains et romans
Afin de faciliter votre déambulation, l’office de tourisme propose deux offres de passes « monuments-musées », dont l’une à 12 euros qui donne accès à quatre monuments au choix, le musée Réattu et un autre musée. Une opportunité, en base ou en complément de l’échappée que nous vous proposons.
Une première promenade au fil de la ville, véritable musée à ciel ouvert, vous offrira un tête-à-tête avec huit monuments romains et romans, inscrits depuis 1981 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité à l’Unesco. À ce sujet, l’exposition « Arles 1981-2021 », visible jusqu’au 12 juin au cloître Saint-Trophime, présente plus en détail l’histoire des monuments arlésiens et les enjeux de ce lien à l’Unesco. Ville celte colonisée par les Grecs, Arles prend son essor au Ier siècle, sous la domination de Rome. Ainsi, après la capitale italienne, c’est ici que l’on admire le plus grand nombre de vestiges romains.
Les thermes de Constantin et le site des Alyscamps
Dans le centre ancien, l’incontournable amphithéâtre romain (ou arènes d’Arles) vous éblouira par sa construction ingénieuse faite de galeries intérieures et extérieures circulaires. Une prouesse —et une beauté— architecturale qui continue d’accueillir de nombreux spectateurs lors, par exemple, de courses camarguaises ou de la Feria du riz, en septembre. À quelques pas d’ici, le théâtre antique mérite également une visite afin d’apprécier ses gradins, son orchestre, son âme de lieu scénique.
Pour mener un peu plus loin cette exploration de l’histoire romaine et parce que l’on en parle moins, direction sous la ville afin d’explorer les cryptoportiques, les fondations souterraines du forum romain, aujourd’hui disparu. Les thermes de Constantin, le site des Alyscamps issu de la nécropole romaine et médiévale, ainsi que les remparts romains et l’église Saint-Trophime complètent ce périple riche de sens et d’histoire. Et afin d’enrichir ce dernier, on ne peut que vous conseiller de découvrir les collections archéologiques arlésiennes, présentées au musée départemental Arles antique.
Le long du rhône
Prendre le pouls de la ville, de sa trame architecturale et de son effervescence artistique s’expérimente en s’aventurant dans les musées et fondations, des écrins pétris d’histoire ou aux tonalités contemporaines (afin de connaître la programmation des divers espaces, nous vous invitons à consulter leurs différents sites Internet). Commençons par le musée Réattu, musée des Beaux-Arts. Établi à la fin du XVe siècle sur les quais du Rhône, le grand prieuré de l’ordre de Malte fut ensuite la maison et l’atelier du peintre arlésien Jacques Réattu. Musée depuis 1868, ce lieu aimante par son incroyable position géographique et ses collections, qui comptent, entre autres, 57 dessins offerts par Pablo Picasso.
Fêtant en mai une année de réouverture, le Museon Arlaten créé à l’initiative du poète Frédéric Mistral, présente quant à lui une collection incroyable de plus de 38 000 objets et documents narrant la vie des habitants de la Provence, de la fin du XVIIIe siècle à nos jours. Immanquable également, se tisse à la Fondation Van Gogh un dialogue entre l’œuvre d’artistes contemporains et celle du maître hollandais, révélant ainsi son influence à travers le temps. Enfin, situé dans le parc des Ateliers, une ancienne friche ferroviaire, et avec comme édifice emblématique la tour de Frank Gehry, LUMA Arles, en tant que plateforme culturelle innovante où se déploient des ponts entre art, culture, environnement, etc., incarne un regard tourné vers l’avenir.
(1) « Visible ou invisible. Un été révélé ». 53e édition, du 4 juillet au 25 septembre. www.rencontres-arles.com
Rencontres salines en Camargue
Arles est une fenêtre ouverte sur la Camargue, un espace naturel sauvage qui a été reconnu réserve de biosphère par l’Unesco. Chevaux opalins, taureaux, étangs, rizières et unique lieu de nidification des flamants roses en France… la faune et la flore de la Camargue révèlent des écosystèmes précieux. Classés réserve naturelle nationale, les Marais du Vigueirat, situés entre le delta du Rhône et la plaine steppique de la Crau, permettent, lors de visites guidées, d’observer une incroyable diversité d’oiseaux sauvages au fil des saisons. À cheval ou à vélo, divers formats de promenade sont proposés afin de sensibiliser le public au patrimoine naturel, culturel et agricole de la Camargue, tout en utilisant des outils de déplacement écologiques.
DécouverteArles Le Figaro
Pourquoi il faut relire L'Amant de Marguerite Duras
LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT - L'Amant n'est pas une petite chose fabriquée et insincère, c'est le grand livre d'une de nos plus grandes romancières, estime Philippe Claudel.
Philippe Claudel est romancier et réalisateur, auteur notamment des Âmes grises (prix Renaudot 2003) et du Rapport de Brodeck (prix Goncourt des lycéens 2007). En 2012, il a été élu à l'Académie Goncourt dont il est le secrétaire général.
Lorsque j'ai lu L'Amant à sa sortie en 1984, je ne l'ai pas aimé.
J'étais jeune. J'étais un fervent lecteur de Duras. J'avais lu presque tous ses livres, même les premiers, même les plus austères, les plus fermés. Quelque part, elle m'appartenait. Dans le sens où je me sentais unique, unique à lire, et qu'était aussi unique ma relation à ses livres. J'acceptais de la partager avec d'autres lecteurs, mais à condition que leur nombre ne soit pas excessif.
L'Amant , un livre de la sélection « Le meilleur du prix Goncourt »
Nous étions les élus. Elle nous appartenait.
Aussi lorsque ce roman parut et que très vite il rencontra, avant même l'attribution du prix Goncourt, un succès étonnant, je me sentis trahi. Je succombai au syndrome du lecteur possessif qui voit soudain un de ses auteurs de prédilection devenir romancier populaire, à l'audience large, et en conçoit un violent désagrément, comme lors d'une trahison amoureuse.
C'est ainsi, dans cet état, que j'ai lu alors le livre. Dépité. Abandonné. Et il me parut fade, simpliste, reprenant des figures et des thèmes que d'autres livres avant lui, de façon merveilleuse, avaient tissés : Un barrage contre le Pacifique, Le Vice-Consul. J'avais l'impression que Duras se répétait en s'abaissant, en simplifiant, pour tenter d'atteindre un vaste public moins exigeant que moi.
Dans les années qui suivirent, Duras continua à écrire des livres, à publier des entretiens, à dire n'importe quoi parfois. Peu à peu, pris dans le jeu malin des médias, le personnage Duras supplanta l'auteur. J'assistais à tout cela avec peine, tout en continuant à lire ce qu'elle publiait.
Puis elle mourut, et sa mort me permit de revenir à ses livres, à eux entièrement. Elle avait disparu. Ne restaient que ses textes. Je relus dans un premier temps ceux que j'aimais par-dessus tout et qui ne m'avaient jamais déçu.
Et puis, un jour, je repris L'Amant. Avec appréhension.
La belle et sobre couverture blanche avait un peu jauni, le papier des pages semblait s'être fatigué. Mais la première phrase, « Un jour, j'étais âgée déjà, dans le hall d'un lieu public, un homme est venu vers moi », la première phrase je ne sais pourquoi car ce n'est pas la plus belle, la plus forte, la plus envoûtante des premières phrases de romans, cette première phrase fit s'accélérer les battements de mon cœur, et je me surpris à serrer plus fort le livre entre mes mains.
Je ne le quittai pas. Ce furent des heures vertigineuses, de retrouvailles et d'émotion.
À lire aussiDécouvrez la collection exceptionnelle «Le meilleur du prix Goncourt»
M'apparurent alors toute ma bêtise, ma suffisance, ma fatuité. Mon jugement de jadis, stupide. Ma mauvaise foi, incommensurable. Quel idiot j'avais été ! L'Amant était un noir bijou que j'avais pris, aveuglé par mon imbécillité de jeune lecteur arrogant, pour une quelconque verroterie.
Quand je fermai le livre, j'avais les larmes aux yeux.
Depuis lors, combien de fois suis-je revenu à la rencontre de la jeune fille de quinze ans accoudée au bastingage du bac qui traverse le Mékong, affublée d'un large chapeau d'homme, chaussée d'escarpins lamés or, son corps de presque encore enfant se dessinant en transparence sous la robe trop légère ? Combien de fois me suis-je embarqué avec elle dans cette histoire d'amour, de fratrie, de chaleur, de lointain, d'écriture, de folie et de mort ? Oui, combien de fois ? Je ne saurais dire. Mais ce que je sais, c'est que chaque lecture du livre m'a donné à voir en lui un autre reflet que celui que j'avais en mémoire, comme si, à l'image des diamants taillés, il possédait une multiplicité de facettes et que chacune d'entre elles renvoyait la lumière d'une façon aussi intense et singulière que toutes les autres, mais neuve et différente.
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Roman d'une enfance, roman d'une colonie perdue, roman d'une initiation amoureuse – et y a-t-il dans notre littérature pages plus belles que celles qui disent cette première fois ? –, roman familial, roman d'une folie familiale, roman social, roman de la naissance d'une écrivaine, roman de la vieillesse qui contemple d'une manière télescopique ses jeunes années lointaines, romans des corps et des météores, roman exotique, L'Amant est tout cela et plus encore, à mesure que je le lis et le relis, ici ou là, et en des âges divers de ma vie.
Et puis, par-dessus tout, en tout, il y a la musique. La voix sublime de la Duras, qu'on me permette de l'appeler ainsi comme on le fait pour les divas. Car chez elle souvent, mais dans ce livre peut-être plus encore que dans tout autre, il y a sa musique, sa voix, à nulle autre pareille, chaque phrase s'élevant de la page comme une note, chaque page composant des mélodies harmonieuses ou dissonantes, et le livre alors devient partition qui s'adresse à l'oreille aussi bien qu'au cœur, à tous les sens, tant cette musique, cette voix, de façon brutalement synesthésique, se fait chair, odeur, paysage, caresse, étreinte, effroi, émerveillement.
Non, décidément, L'Amant n'est pas cette petite chose fabriquée et insincère, écrite pour plaire comme je le croyais bêtement quand j'avais vingt-deux ans. C'est le grand livre d'une de nos plus grandes romancières qui, fouillant une fois de plus son passé et son présent, parvient à mettre en mots ses jeunes heures, sa souffrance, son urgence d'écrire, sa sagesse et sa déraison. C'est le grand livre du désir et de la mort, de l'ennui et de l'espérance, de la beauté et de sa destruction, de l'amour et de son contraire, qui n'est pas la haine mais la perte de l'amour, sa perte définitive, incommensurable, dont on ne guérit jamais, et qui nous ferait presque détester l'amour, mais jamais, jamais, non jamais, détester l'amant.
L'Amant, de Marguerite Duras. ISBN 978-2-8105-0948-5 Prix public : 12,90 € – 192 pages. Parution le 19 mai 2022 en kiosque (le 2 juin 2022 en librairie).
» Vous pouvez obtenir cet ouvrage de la collection «Le meilleur du Prix Goncourt» au tarif de 12,90 euros.
J'EN PROFITE
Marie Vingtras, Prix des libraires 2022
Son premier roman, Blizzard (L’Olivier), a séduit les 500 libraires votants. C’est une récompense littéraire qui devient de plus en plus importante dans le paysage éditorial.
Polar flamboyant dans une ville en pluie
LA CASE BD - Avec Nettoyage à sec, éblouissant second album, Joris Mertens, l’auteur de Béatrice frappe très fort!
Le Figaro
«Le plus beau cadeau du monde pour mes 30 ans»: Camille Lou annonce ses fiançailles
- Par
Sarah Lecoeuvre
- Mis à jour
le 22/05/2022 à 16:34
- Publié
le 22/05/2022 à 16:13
En ce dimanche, l’ex-champion de surf Romain Laulhé a demandé la comédienne de 29 ans en mariage, moins de deux ans après leur coup de foudre à Biarritz. L’intéressée s’en est réjouit sur les réseaux sociaux.
«J’ai dit OUI». Sur Instagram, en ce dimanche après-midi, Camille Lou annonce ses fiançailles avec Romain Laulhé. Son compagnon a fait sa demande ce 22 mai, jour des 30 ans de la comédienne. «Tu m’as fait le plus beau cadeau du monde. Je t’aime infiniment. Merci pour tout!», lui écrit-elle en légende d’une photo où les amoureux s’échangent un baiser. La bague de fiançailles de la jeune femme est visible à l’annulaire de sa main gauche. Marine Lorphelin, Iris Mittenaere, Lola Dubini, Dounia Coesens, Alice Isaaz, Heloïse Martin ou encore Tom Leeb l’ont félictée dans les commentaires.
» LIRE AUSSI - Camille Lou: «Je rêve d’avoir des enfants»
Camille Lou et son fiancé se sont rencontrés en septembre 2020, à Biarritz. À l’époque, l’actrice cherchait à prendre des cours de surf pour un rôle dans J’ai menti, une mini-série diffusée sur France 2. La production l’a rapprochée de Romain Laulhé, un ex-champion de surf de 35 ans. «Ils m’ont trouvé un prof de surf... et l’homme de ma vie», confiait-elle en novembre 2020 à Télé-Loisirs, période pendant laquelle le couple a officialisé sa relation sur les réseaux sociaux.
» LIRE AUSSI - Camille Lou dans J’ai menti: «La comédie va m’apporter beaucoup en tant que chanteuse»
Une idylle née quelques mois après la douloureuse séparation de Camille Lou avec son précédent petit ami, le danseur italien Gabriele Beddoni. «J’avais perdu 15 kilos, j’étais mal dans ma peau. J’ai effectué un travail sur moi qui m’a demandé du courage», nous avait-elle confié. Aujourd’hui, l’ex-candidate de «Danse avec les stars» se partage entre ses nombreux tournages aux quatre coins de l’Hexagone et la côte basque où elle rejoint régulièrement l’homme de sa vie. Ensemble, ils partagent régulièrement leurs retrouvailles sur Instagram. Jamais avare en déclarations d’amour, Camille Lou, avait même évoqué en févirer 2021 sur le plateau du «Buzz TV de TV Magazine» ses envies de maternité. «Je rêve d’avoir des enfants, je suis née pour en avoir, j’ai hâte!», exprimait-elle.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Camille Lou (@camillelouofficiel)
Le Figaro
Alex Vizorek : «Parfois le dimanche, je ne me douche pas»
L'humoriste et chroniqueur belge de France Inter présentera la 33e Nuit des Molières, le 30 mai sur France 3.
Madame Figaro. - Quel maître de cérémonie des Molières serez-vous ?Alex Vizorek. - Heureux et joyeux, car ce sont les sentiments que je ressens quand on me propose ce rôle, alors j'essaierai de les transmettre pendant la soirée.
Que préférez-vous lors de cette soirée ?Les dix premières minutes. C'est le moment où je jauge la salle, où je reçois les premiers rires, et surtout à ce moment-là, personne n'a encore perdu.
Si vous deviez décrire votre spectacle Ad Vitam …C'est un spectacle sur le thème de la mort, où on rit et dont on sort avec l'envie de vivre encore un peu.
Quel est le principal trait de votre caractère ?La gaieté (c'est ma compagne qui le dit !).
Celui dont vous êtes le moins fier ?Je ne sais pas dire non.
Celui que vous détestez chez les autres ?Le snobisme et l'arrogance.
Votre truc antistress ?Le seul truc qui me stresse vraiment, c'est d'avoir une échéance pour laquelle je ne suis pas prêt. Du coup, pour m'apaiser, mon truc, c'est le travail !
Je ne sais pas dire non
Votre geste écolo ?Parfois, le dimanche, je ne me douche pas. C'est sans doute plus dû à la fainéantise… mais j'aime l'idée que la planète en profite.
Votre devise ?«Le bonheur, c'est un plat de frites supplémentaires», de Charles Schulz dans Snoopy.
Sur une île désertée, qu'emporteriez-vous ?Si je ne réponds pas «ma mère», elle va me déshériter !
Les trois basiques de votre dressing ?Un jean, une paire de baskets et une chemise unie.
Le casting d'un dîner idéal chez vous ?Une feuille blanche, un stylo, une guitare et une bouteille de saint-joseph.
Le cadeau que vous offrez souvent ?Des invitations au restaurant.
Le livre qui vous accompagne ?Le dictionnaire. J'adore ce livre, on n'a jamais fini d'y apprendre des choses.
Une rencontre qui vous a marqué ?Stéphanie Bataille. Ma professeure à Florent, puis la metteuse en scène de mes spectacles, mais surtout mon ange gardien.
Votre luxe ?Pouvoir prendre les meilleures places quand j'assiste à un spectacle.
Une mode qui vous agace ?Les tatouages.
Une ville qui vous ressemble ?Bruxelles, je pense. Même si j'y suis peu, c'est ma heimat.
Votre madeleine de Proust ?Aller au stade d'Anderlecht avec mes amis d'enfance voir un match en buvant des bières.
Par Jupiter !, du lundi au vendredi, à 17 heures, et Pastek, tous les samedis, à 19 h 20, sur France Inter. Ad Vitam, à partir du 18 novembre, au Théâtre Édouard-VII, à Paris.
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Journaliste qui a révélé le scandale de la fuite des données Facebook-Cambridge Analytica, elle a inspiré l'héroïne de Noa, troisième tome de 9, la saga d'espionnage du prolifique écrivain français. Nous les avons réunis pour un échange exclusif.
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Ce qu’il faut retenir :
TERMINÉ : Fin du direct le 22 mai 2022 à 20:01
Sassuolo 0-3 AC Milan (Giroud 17e, 32e, Kessié 36e)
Inter Milan 3-0 Sampdoria (Perisic 49e, Correa 55e, 57e)
L'an dernier, l'Inter Milan était sacré champion d'Italie pour la première fois depuis 11 ans. Ce dimanche, l'AC Milan a été sacré champion d'Italie pour la première fois depuis... 11 ans. La Lombardie va veiller tard ce soir, au terme de la dernière journée de Serie A, pour fêter les nouveaux champions rouges et noirs. L'AC Milan n'avait besoin que d'un nul à Sassuolo, mais s'est facilité la tâche par une énorme 1re période (15 tirs, 11 cadrés), sous l'impulsion d'Olivier Giroud. Le Français a inscrit ses 10e et 11e buts en Serie A. Il le doit à un Rafael Leão des grands soirs : l'ailier portugais, qui a finit la saison en boulet de canon, a mis au supplice la défense des Neroverdi. 3-0 à la mi-temps, et le score ne bougera pas.
L’AC Milan a mieux géré sa fin de saison
Au même moment, l'Inter Milan, champion en titre, était tenu en échec par la Sampdoria (0-0). De toute façon, il fallait une défaite des Rossoneri et une victoire des Nerazzurri pour que les choses basculent. Libérés, les Intéristes ont inscrit trois buts en 12 minutes pour l'honneur (3-0 score final). Avoir la meilleure attaque de Serie A (84 buts en 38 matches) n'aura pas suffi à conserver son titre. Cette défaite inattendue à Bologne, le 27 avril (2-1), restera dans l'histoire du championnat italien. Car l'AC Milan, lui, a conclu sa saison par une série de 16 matches sans défaite, et de 6 victoires lors des 6 dernières rencontres. Un sprint final digne d'un champion.
11 ans après, l’AC Milan est sacré champion d’Italie
L’AC Milan a parfaitement géré son ultime rendez-vous et n’a jamais tremblé à Sassuolo, dans un stade totalement acquis à sa cause. Un grand Leão et un doublé de Giroud ont offert au Milan le 19e titre de son histoire, le premier depuis 2011. Retour au sommet.
L’Inter punit la Sampdoria pour rien (3-0)
Les Nerazzurri ont inscrit trois buts en 12 minutes après la mi-temps mais finissent derrière l’AC Milan.
2 minutes de temps additionnel à Sassuolo (90e+1)
L’AC Milan n’est plus qu’à quelques secondes de fêter son titre.
Calabria manque d’alourdir le score (89e)
Leão sème encore la pagaille dans la défense de Sassuolo et déborde côté gauche. Il centre en retrait. Calabria ouvre son pied droit au second poteau. Belle parade signée Satalino sur sa ligne.
Maignan encore vigilant (86e)
Müldür n’est pas attaqué à plus de 20 mètres, légèrement décalé à droite. Il arme une frappe du droit à mi-hauteur qui force Mike Maignan à une parade.
Pioli fait déjà la fête (83e)
L’entraîneur de l’AC Milan, Stefano Pioli, fait signe aux supporters et chantonne avec eux, sourire jusqu’aux oreilles. Les Rossoneri vont être sacrés champions d’Italie.
L’Inter tient bon (81e)
Les Nerazzurri vont gagner pour rien, mais ils tiennent à leur avantage. Bastoni se jette dans la surface pour contrer un tir de la Sampdoria.
But refusé à Ibrahimovic (78e)
Long ballon vers Leão côté gauche. Le Portugais a du champ et centre aux six mètres. C’est sur la tête d’Ibrahimovic qui vise juste, mais Leão était en position de hors-jeu. But refusé.
Corner sans danger de Sassuolo (76e)
Corner droit pour Sassuolo. Le centre au premier poteau est directement dans les gants de Mike Maignan.
Giroud remplacé par Ibrahimovic (72e)
Olivier Giroud, auteur d’un doublé pour le titre, est applaudi pour sa sortie. Entrée en jeu de Zlatan Ibrahimovic.
Double occasion pour l’Inter (69e)
Excentré à droite aux 25 mètres, Dimarco décoche une lourde frappe du gauche repoussée par Audero. Lautaro Martinez a suivi mais il est contré in extremis par Yoshida.
Les supporters du Milan à la fête (68e)
Les joueurs de Sassuolo ont été sifflés, à domicile, en 1re période. Voilà que le Mapei Stadium célèbre déjà le futur sacre de l’AC Milan.
Berardi ne cadre pas (65e)
Domenico Berardi repique dans l’axe depuis son côté droit. Son tir fuyant du gauche, aux 20 mètres, n’inquiète pas Mike Maignan.
L’AC Milan en gestion (61e)
Les Rossoneri, largement à l’abri, peinent à mettre du rythme dans cette rencontre. Sassuolo n’arrive pas non plus à peser en attaque.
Inquiétude pour Perisic qui sort sur blessure (59e)
Ivan Perisic s’est arrêté net sur un appui. L’ailier croate (33 ans) semble s’être blessé au mollet ou au tendon d’Achille. Il est évacué sur civière.
But de Correa, l’Inter mène 3-0 ! (57e)
Frappe contrée de Candreva. L’Inter amorce un contre et Joaquin Correa parcourt plus de 50 mètres balle au pied. Il est freiné en entrant dans la surface par Yoshida, temporise et finit par tirer du droit à ras de terre en pivot. Audero est battu.
But de Correa, l’Inter mène 2-0 ! (55e)
Nouvelle attaque rapide de l’Inter. Excentré à gauche, Perisic entre dans la surface et passe à Calhanoglu dans l’axe. Le Turc remise sans contrôle à Joaquin Correa, lancé entre Calhanoglu et Perisic, et qui ouvre son pied droit pour trouver le petit filet. Magnifique mouvement.
L’Inter repart fort… pour rien ? (51e)
Les Nerazzurri sont bien entrés dans cette 2nde période, mais gagner ne sert à rien si l’AC Milan ne s’incline pas à Sassuolo.
But de Perisic, l’Inter mène 1-0 ! (49e)
Correa combine avec Barella côté gauche. L’Italien fixe la défense jusqu’aux 16 mètres avant de décaler Perisic sur sa gauche dans la surface. Le Croate tire du gauche pour battre Audero.
Barella manque d’ouvrir le score (48e)
Barella trouve Lautaro Martinez dos au but dans la surface. L’Argentin ressert l’Italien d’une talonnade, mais ce dernier perd son duel avec Audero, auteur d’une grande parade réflexe.
C’est reparti sur les deux pelouses
Début des deux secondes périodes. L’AC Milan est à 45 minutes d’un premier sacre en Serie A depuis 2011.
Mi-temps Sassuolo-AC Milan (0-3)
Agressifs, les Rossoneri sont au rendez-vous, à commencer par Leão et Giroud, et pourraient mener plus largement avec un brin de réussite en plus. Il faudrait un tremblement de terre pour que le titre file entre les doigts du Milan.
Mi-temps Inter-Sampdoria (0-0)
Les Intéristes (18 tirs, 5 cadrés) dominent largement sans concrétiser face à la Sampdoria. Les Nerazzurri doivent gagner et espérer une défaite de l’AC Milan pour ne pas perdre leur titre. Cela n’en prend pas le chemin…
Maignan décisif pour le Milan (43e)
Coup franc côté droit pour Sassuolo. Berardi centre au premier poteau vers le but. Frattesi effleure le ballon du haut du crâne. Superbe manchette de Maignan sur sa droite.
Les stats indécentes de l’AC Milan (40e)
Nouvelle frappe cadrée de Rafael Leão, trop sur Consigli qui capte. L’AC Milan en est à 14 tirs dont 11 cadrés avant même la mi-temps.
L’Inter n’y arrive toujours pas (38e)
Superbe parade d’Audero sur une tête au point de penalty de Lautaro Martinez. Les Nerazzurri n’ont pas la réussite de leur voisin.
But de Kessié, l’AC Milan mène 3-0 ! (36e)
Nouveau pressing payant des Milanais. Krunic force la perte de balle de Maxime Lopez. Il sert Leão en profondeur côté droit. Son centre en retrait est repris par Kessié qui ouvre son pied gauche. Imparable.
L’AC Milan y va tout droit (34e)
Les Milanais n’ont besoin que d’un match nul pour être sacrés champions. Même s’ils perdent, encore faut-il que l’Inter gagne pour arracher le titre.
But de Giroud, l’AC Milan mène 2-0 ! (32e)
Leão récupère le ballon dans les pieds de Ferrari, près du poteau de corner gauche. Le Portugais déborde et centre en retrait. Olivier Giroud, démarqué à environ 8 mètres du but, croise un tir du gauche qui ne laisse aucune chance à Consigli.
Sassuolo répond à l’AC Milan (30e)
Asphyxié pendant 20 minutes, Sassuolo va mieux. Un coup franc côté droit de Raspadori est envoyé sur la tête d’Ayhan, au-dessus. L’AC Milan est moins souverain.
Candreva fait peur à l’Inter (28e)
Près de l’angle droit de la surface, Candreva, ancien joueur de l’Inter, arme un tir du droit qui passe de peu à côté du but nerazzurro.
Martinez réveille l’Inter (27e)
Récupération haute de Lautaro Martinez. L’attaquant intériste arme un tir du droit à ras de terre aux 16 mètres. Trop sur Audero qui ne relâche pas.
L’AC Milan fait pleuvoir les occasions (23e)
Tonali arme une frappe aux 20 mètres. Consigli dévie le ballon au-dessus de sa barre. Sur le corner gauche qui suit, Hernandez centre à l’entrée de la surface. Saelemaekers reprend d’une demi-volée. Nouvelle parade de Consigli sur sa droite.
L’Inter ne trouve pas la faille (22e)
Les Nerazzurri monopolisent le ballon sans être vraiment dangereux. Un corner gauche de Calhanoglu, tiré du pied droit, est prolongé du bout des gants par Audero.
Giroud, la barre des dix (18e)
Olivier Giroud (35 ans) a inscrit son 10e but de la saison en Serie A. Peut-être celui du titre.
But de Giroud, l’AC Milan mène 1-0 ! (17e)
Ayhan est piégé par le pressing de Leão qui lui chipe le ballon et déborde côté gauche. Il repique dans l’axe et passe à Giroud près du point de penalty. Le Français tire du gauche à ras de terre. C’est touché par Ferrarri puis Consigli et franchit lentement la ligne de but.
Encore une occasion milanaise (13e)
A l’entrée de la surface excentré à gauche, Leão arme une frappe enroulée du droit. Consigli plonge et relâche le ballon. Sassuolo se dégage en catastrophe.
L’Inter pas aussi pressant (12e)
De son côté, l’Inter Milan domine face à la Sampdoria mais peine à se créer de grosses occasions de but.
Saelemaekers bute sur Consigli (9e)
Quel incroyable temps fort pour l’AC Milan ! Sassuolo fait remonter son bloc et Tonali en profite d’une longue passe pour Saelemaekers. Le Belge entre dans la surface mais perd son face-à-face avec Consigli.
Énorme occasion pour Tomori (9e)
Corner gauche pour l’AC Milan tiré par Théo Hernandez. Son bon centre au second poteau est repris de la poitrine par Tomori. Sauvetage du milieu français Maxime Lopez sur sa ligne.
Giroud tout proche d’ouvrir le score (7e)
Coup franc pour l’AC Milan à plus de 35 mètres, excentré à droite. Saelemaekers centre au second poteau. Giroud reprend d’une tête puissante. Parade réflexe d’Andrea Consigli.
L’Inter entre dans la surface adverse (7e)
Calhanoglu est servi en profondeur dans la surface à gauche. L’Intériste centre à ras de terre. Correa reprend au premier poteau mais il est contré à bout portant. La Sampdoria se dégage.
Centre sans danger de Sassuolo (5e)
Sassuolo met le pied sur le ballon face au Milan. Henrique décale Kyriakopulos côté gauche. Son centre au premier poteau est capté par Mike Maignan.
Leão freiné sur contre-attaque (2e)
L’AC Milan démarre avec entrain. Rafael Leão amorce une contre-attaque mais il est freiné et doit temporiser avec Sandro Tonali.
C’est parti !
Les deux matches sont lancés, place au jeu.
Les joueurs entrent sur les différentes pelouses
A noter que le Mapei Stadium, stade de Sassuolo aux 21.000 places, semble totalement acquis à la cause de l’AC Milan.
Un suspense inédit depuis 2010
Le titre de champion d’Italie ne s’était plus joué sur la dernière journée depuis la saison 2009-10. L’Inter Milan avait été sacré avec deux points d’avance sur l’AS Rome.
L’Inter avec Calhanoglu, Martinez et Correa
L’ancien milieu de l’AC Milan, Hakan Calhanoglu, est bien titulaire avec l’Inter pour affronter la Sampdoria. Joaquin Correa est préféré à Edin Dzeko pour épauler Lautaro Martinez en attaque. Sanchez et Vidal sont aussi sur le banc.
Le 11 intériste : Handanovic - Bastoni, de Vrij, Skriniar - Perisic, Calhanoglu, Brozovic, Barella, Dumfries - L. Martinez, J. Correa
L’AC Milan avec Kalulu, Hernandez et Giroud
Les Français Pierre Kalulu et Théo Hernandez sont alignés en défense contre Sassuolo, comme Olivier Giroud en attaque. L’ailier gauche portugais Rafael Leão est également présent. Mike Maignan protègera évidemment les cages.
Le 11 milanais : Maignan - T. Hernandez, Tomori, Kalulu, Calabria - Kessié, Tonali - Leão, Krunic, Saelemaekers - Giroud
L’Inter doit gagner et prier
Champion en titre et vainqueur de la Coupe d’Italie le 11 mai dernier, l’Inter doit battre la Sampdoria, 15e de Serie A et qui n’a plus rien à jouer, et espérer une défaite des Rossoneri dans le même temps.
L’AC Milan a son destin entre ses mains
Les Milanais, qui courent après un titre en Serie A depuis 2011, n’ont besoin que d’un match nul à Sassuolo pour décrocher le graal. Ils sont invaincus depuis 15 matches en championnat. Sassuolo, 10e de Serie A, n’a plus rien à jouer.
Bonsoir à tous !
Bienvenue sur Le Figaro pour suivre cette dernière journée de Serie A qui verra soit l'AC Milan, soit l'Inter Milan être sacré champion d'Italie ! Coup d'envoi des deux rencontres qui nous intéressent à 18h00.
Ce qu’il faut retenir :
Sassuolo 0-3 AC Milan (Giroud 17e, 32e, Kessié 36e)
Inter Milan 3-0 Sampdoria (Perisic 49e, Correa 55e, 57e)
L'an dernier, l'Inter Milan était sacré champion d'Italie pour la première fois depuis 11 ans. Ce dimanche, l'AC Milan a été sacré champion d'Italie pour la première fois depuis... 11 ans. La Lombardie va veiller tard ce soir, au terme de la dernière journée de Serie A, pour fêter les nouveaux champions rouges et noirs. L'AC Milan n'avait besoin que d'un nul à Sassuolo, mais s'est facilité la tâche par une énorme 1re période (15 tirs, 11 cadrés), sous l'impulsion d'Olivier Giroud. Le Français a inscrit ses 10e et 11e buts en Serie A. Il le doit à un Rafael Leão des grands soirs : l'ailier portugais, qui a finit la saison en boulet de canon, a mis au supplice la défense des Neroverdi. 3-0 à la mi-temps, et le score ne bougera pas.
L’AC Milan a mieux géré sa fin de saison
Au même moment, l'Inter Milan, champion en titre, était tenu en échec par la Sampdoria (0-0). De toute façon, il fallait une défaite des Rossoneri et une victoire des Nerazzurri pour que les choses basculent. Libérés, les Intéristes ont inscrit trois buts en 12 minutes pour l'honneur (3-0 score final). Avoir la meilleure attaque de Serie A (84 buts en 38 matches) n'aura pas suffi à conserver son titre. Cette défaite inattendue à Bologne, le 27 avril (2-1), restera dans l'histoire du championnat italien. Car l'AC Milan, lui, a conclu sa saison par une série de 16 matches sans défaite, et de 6 victoires lors des 6 dernières rencontres. Un sprint final digne d'un champion.
11 ans après, l’AC Milan est sacré champion d’Italie
L’AC Milan a parfaitement géré son ultime rendez-vous et n’a jamais tremblé à Sassuolo, dans un stade totalement acquis à sa cause. Un grand Leão et un doublé de Giroud ont offert au Milan le 19e titre de son histoire, le premier depuis 2011. Retour au sommet.
L’Inter punit la Sampdoria pour rien (3-0)
Les Nerazzurri ont inscrit trois buts en 12 minutes après la mi-temps mais finissent derrière l’AC Milan.
2 minutes de temps additionnel à Sassuolo (90e+1)
L’AC Milan n’est plus qu’à quelques secondes de fêter son titre.
Calabria manque d’alourdir le score (89e)
Leão sème encore la pagaille dans la défense de Sassuolo et déborde côté gauche. Il centre en retrait. Calabria ouvre son pied droit au second poteau. Belle parade signée Satalino sur sa ligne.
Maignan encore vigilant (86e)
Müldür n’est pas attaqué à plus de 20 mètres, légèrement décalé à droite. Il arme une frappe du droit à mi-hauteur qui force Mike Maignan à une parade.
Pioli fait déjà la fête (83e)
L’entraîneur de l’AC Milan, Stefano Pioli, fait signe aux supporters et chantonne avec eux, sourire jusqu’aux oreilles. Les Rossoneri vont être sacrés champions d’Italie.
L’Inter tient bon (81e)
Les Nerazzurri vont gagner pour rien, mais ils tiennent à leur avantage. Bastoni se jette dans la surface pour contrer un tir de la Sampdoria.
But refusé à Ibrahimovic (78e)
Long ballon vers Leão côté gauche. Le Portugais a du champ et centre aux six mètres. C’est sur la tête d’Ibrahimovic qui vise juste, mais Leão était en position de hors-jeu. But refusé.
Corner sans danger de Sassuolo (76e)
Corner droit pour Sassuolo. Le centre au premier poteau est directement dans les gants de Mike Maignan.
Giroud remplacé par Ibrahimovic (72e)
Olivier Giroud, auteur d’un doublé pour le titre, est applaudi pour sa sortie. Entrée en jeu de Zlatan Ibrahimovic.
Double occasion pour l’Inter (69e)
Excentré à droite aux 25 mètres, Dimarco décoche une lourde frappe du gauche repoussée par Audero. Lautaro Martinez a suivi mais il est contré in extremis par Yoshida.
Les supporters du Milan à la fête (68e)
Les joueurs de Sassuolo ont été sifflés, à domicile, en 1re période. Voilà que le Mapei Stadium célèbre déjà le futur sacre de l’AC Milan.
Berardi ne cadre pas (65e)
Domenico Berardi repique dans l’axe depuis son côté droit. Son tir fuyant du gauche, aux 20 mètres, n’inquiète pas Mike Maignan.
L’AC Milan en gestion (61e)
Les Rossoneri, largement à l’abri, peinent à mettre du rythme dans cette rencontre. Sassuolo n’arrive pas non plus à peser en attaque.
Inquiétude pour Perisic qui sort sur blessure (59e)
Ivan Perisic s’est arrêté net sur un appui. L’ailier croate (33 ans) semble s’être blessé au mollet ou au tendon d’Achille. Il est évacué sur civière.
But de Correa, l’Inter mène 3-0 ! (57e)
Frappe contrée de Candreva. L’Inter amorce un contre et Joaquin Correa parcourt plus de 50 mètres balle au pied. Il est freiné en entrant dans la surface par Yoshida, temporise et finit par tirer du droit à ras de terre en pivot. Audero est battu.
But de Correa, l’Inter mène 2-0 ! (55e)
Nouvelle attaque rapide de l’Inter. Excentré à gauche, Perisic entre dans la surface et passe à Calhanoglu dans l’axe. Le Turc remise sans contrôle à Joaquin Correa, lancé entre Calhanoglu et Perisic, et qui ouvre son pied droit pour trouver le petit filet. Magnifique mouvement.
L’Inter repart fort… pour rien ? (51e)
Les Nerazzurri sont bien entrés dans cette 2nde période, mais gagner ne sert à rien si l’AC Milan ne s’incline pas à Sassuolo.
But de Perisic, l’Inter mène 1-0 ! (49e)
Correa combine avec Barella côté gauche. L’Italien fixe la défense jusqu’aux 16 mètres avant de décaler Perisic sur sa gauche dans la surface. Le Croate tire du gauche pour battre Audero.
Barella manque d’ouvrir le score (48e)
Barella trouve Lautaro Martinez dos au but dans la surface. L’Argentin ressert l’Italien d’une talonnade, mais ce dernier perd son duel avec Audero, auteur d’une grande parade réflexe.
C’est reparti sur les deux pelouses
Début des deux secondes périodes. L’AC Milan est à 45 minutes d’un premier sacre en Serie A depuis 2011.
Mi-temps Sassuolo-AC Milan (0-3)
Agressifs, les Rossoneri sont au rendez-vous, à commencer par Leão et Giroud, et pourraient mener plus largement avec un brin de réussite en plus. Il faudrait un tremblement de terre pour que le titre file entre les doigts du Milan.
Mi-temps Inter-Sampdoria (0-0)
Les Intéristes (18 tirs, 5 cadrés) dominent largement sans concrétiser face à la Sampdoria. Les Nerazzurri doivent gagner et espérer une défaite de l’AC Milan pour ne pas perdre leur titre. Cela n’en prend pas le chemin…
Maignan décisif pour le Milan (43e)
Coup franc côté droit pour Sassuolo. Berardi centre au premier poteau vers le but. Frattesi effleure le ballon du haut du crâne. Superbe manchette de Maignan sur sa droite.
Les stats indécentes de l’AC Milan (40e)
Nouvelle frappe cadrée de Rafael Leão, trop sur Consigli qui capte. L’AC Milan en est à 14 tirs dont 11 cadrés avant même la mi-temps.
L’Inter n’y arrive toujours pas (38e)
Superbe parade d’Audero sur une tête au point de penalty de Lautaro Martinez. Les Nerazzurri n’ont pas la réussite de leur voisin.
But de Kessié, l’AC Milan mène 3-0 ! (36e)
Nouveau pressing payant des Milanais. Krunic force la perte de balle de Maxime Lopez. Il sert Leão en profondeur côté droit. Son centre en retrait est repris par Kessié qui ouvre son pied gauche. Imparable.
L’AC Milan y va tout droit (34e)
Les Milanais n’ont besoin que d’un match nul pour être sacrés champions. Même s’ils perdent, encore faut-il que l’Inter gagne pour arracher le titre.
But de Giroud, l’AC Milan mène 2-0 ! (32e)
Leão récupère le ballon dans les pieds de Ferrari, près du poteau de corner gauche. Le Portugais déborde et centre en retrait. Olivier Giroud, démarqué à environ 8 mètres du but, croise un tir du gauche qui ne laisse aucune chance à Consigli.
Sassuolo répond à l’AC Milan (30e)
Asphyxié pendant 20 minutes, Sassuolo va mieux. Un coup franc côté droit de Raspadori est envoyé sur la tête d’Ayhan, au-dessus. L’AC Milan est moins souverain.
Candreva fait peur à l’Inter (28e)
Près de l’angle droit de la surface, Candreva, ancien joueur de l’Inter, arme un tir du droit qui passe de peu à côté du but nerazzurro.
Martinez réveille l’Inter (27e)
Récupération haute de Lautaro Martinez. L’attaquant intériste arme un tir du droit à ras de terre aux 16 mètres. Trop sur Audero qui ne relâche pas.
L’AC Milan fait pleuvoir les occasions (23e)
Tonali arme une frappe aux 20 mètres. Consigli dévie le ballon au-dessus de sa barre. Sur le corner gauche qui suit, Hernandez centre à l’entrée de la surface. Saelemaekers reprend d’une demi-volée. Nouvelle parade de Consigli sur sa droite.
L’Inter ne trouve pas la faille (22e)
Les Nerazzurri monopolisent le ballon sans être vraiment dangereux. Un corner gauche de Calhanoglu, tiré du pied droit, est prolongé du bout des gants par Audero.
Giroud, la barre des dix (18e)
Olivier Giroud (35 ans) a inscrit son 10e but de la saison en Serie A. Peut-être celui du titre.
But de Giroud, l’AC Milan mène 1-0 ! (17e)
Ayhan est piégé par le pressing de Leão qui lui chipe le ballon et déborde côté gauche. Il repique dans l’axe et passe à Giroud près du point de penalty. Le Français tire du gauche à ras de terre. C’est touché par Ferrarri puis Consigli et franchit lentement la ligne de but.
Encore une occasion milanaise (13e)
A l’entrée de la surface excentré à gauche, Leão arme une frappe enroulée du droit. Consigli plonge et relâche le ballon. Sassuolo se dégage en catastrophe.
L’Inter pas aussi pressant (12e)
De son côté, l’Inter Milan domine face à la Sampdoria mais peine à se créer de grosses occasions de but.
Saelemaekers bute sur Consigli (9e)
Quel incroyable temps fort pour l’AC Milan ! Sassuolo fait remonter son bloc et Tonali en profite d’une longue passe pour Saelemaekers. Le Belge entre dans la surface mais perd son face-à-face avec Consigli.
Énorme occasion pour Tomori (9e)
Corner gauche pour l’AC Milan tiré par Théo Hernandez. Son bon centre au second poteau est repris de la poitrine par Tomori. Sauvetage du milieu français Maxime Lopez sur sa ligne.
Giroud tout proche d’ouvrir le score (7e)
Coup franc pour l’AC Milan à plus de 35 mètres, excentré à droite. Saelemaekers centre au second poteau. Giroud reprend d’une tête puissante. Parade réflexe d’Andrea Consigli.
L’Inter entre dans la surface adverse (7e)
Calhanoglu est servi en profondeur dans la surface à gauche. L’Intériste centre à ras de terre. Correa reprend au premier poteau mais il est contré à bout portant. La Sampdoria se dégage.
Centre sans danger de Sassuolo (5e)
Sassuolo met le pied sur le ballon face au Milan. Henrique décale Kyriakopulos côté gauche. Son centre au premier poteau est capté par Mike Maignan.
Leão freiné sur contre-attaque (2e)
L’AC Milan démarre avec entrain. Rafael Leão amorce une contre-attaque mais il est freiné et doit temporiser avec Sandro Tonali.
C’est parti !
Les deux matches sont lancés, place au jeu.
Les joueurs entrent sur les différentes pelouses
A noter que le Mapei Stadium, stade de Sassuolo aux 21.000 places, semble totalement acquis à la cause de l’AC Milan.
Un suspense inédit depuis 2010
Le titre de champion d’Italie ne s’était plus joué sur la dernière journée depuis la saison 2009-10. L’Inter Milan avait été sacré avec deux points d’avance sur l’AS Rome.
L’Inter avec Calhanoglu, Martinez et Correa
L’ancien milieu de l’AC Milan, Hakan Calhanoglu, est bien titulaire avec l’Inter pour affronter la Sampdoria. Joaquin Correa est préféré à Edin Dzeko pour épauler Lautaro Martinez en attaque. Sanchez et Vidal sont aussi sur le banc.
Le 11 intériste : Handanovic - Bastoni, de Vrij, Skriniar - Perisic, Calhanoglu, Brozovic, Barella, Dumfries - L. Martinez, J. Correa
L’AC Milan avec Kalulu, Hernandez et Giroud
Les Français Pierre Kalulu et Théo Hernandez sont alignés en défense contre Sassuolo, comme Olivier Giroud en attaque. L’ailier gauche portugais Rafael Leão est également présent. Mike Maignan protègera évidemment les cages.
Le 11 milanais : Maignan - T. Hernandez, Tomori, Kalulu, Calabria - Kessié, Tonali - Leão, Krunic, Saelemaekers - Giroud
L’Inter doit gagner et prier
Champion en titre et vainqueur de la Coupe d’Italie le 11 mai dernier, l’Inter doit battre la Sampdoria, 15e de Serie A et qui n’a plus rien à jouer, et espérer une défaite des Rossoneri dans le même temps.
L’AC Milan a son destin entre ses mains
Les Milanais, qui courent après un titre en Serie A depuis 2011, n’ont besoin que d’un match nul à Sassuolo pour décrocher le graal. Ils sont invaincus depuis 15 matches en championnat. Sassuolo, 10e de Serie A, n’a plus rien à jouer.
Bonsoir à tous !
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Il est un écrivain français qu'on ne présente plus, elle est une journaliste d'investigation britannique qui a révélé l'un des plus grands scandales de la dernière décennie. L'affaire Cambridge Analytica, cette entreprise britannique accusée d'avoir collecté les données de dizaines de millions d'internautes, sans leur consentement. Ces datas personnelles et très informées ont servi à l'élaboration de campagnes de communication ultraciblées, dans le cadre de l'élection de Donald Trump, en novembre 2016, comme du Brexit. Pour ses travaux et ses prises de parole, la jeune femme est poursuivie devant la justice. Son opposant ? Un magnat anglais qui a soutenu la campagne pro-Brexit et aurait financé les outils de traitement de données et de création de fake news. Le procès s'est tenu au tout début de l'année 2022, à Londres.
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Embarquée comme personnage dans les romans de Marc Levy, Carole Cadwalladr apparaissait déjà, de manière discrète, dans les deux premiers tomes (C'est arrivé la nuit et Le Crépuscule des fauves) de la saga 9, dans laquelle l'auteur plonge dans le quotidien de neuf Robin des bois des temps modernes, lanceurs d'alerte, enquêteurs engagés… Dans Noa, le troisième volume de la série qui vient de paraître, la voici devenue une figure centrale du roman, tellement centrale que, pour la protéger, Marc Levy lui a donné un autre prénom : Janice. Au milieu de leurs agendas respectifs, ces deux-là ont trouvé une place pour répondre aux questions de Madame Figaro. Une conversation à trois par Zoom, entre un appartement new-yorkais, une aire d'autoroute en Grèce et un journal à Paris. Un moment particulièrement émouvant, où Marc Levy a profité d'une coupure de réseau pour confier, sans que Carole puisse l'entendre, qu'il avait pris un vol New York-Londres pour un simple déjeuner avec celle qui allait devenir son héroïne. Jusque-là, il n'avait jamais osé lui avouer que ce jour-là, il a eu l'heureuse surprise de la découvrir exactement comme il l'avait imaginée.
En vidéo, The Great Hack, la bande-annonce
Madame Figaro. – Quelle est l'histoire de votre rencontre ? Marc Levy.– C'est moi qui suis allé à la rencontre de Carole. Je suis, depuis longtemps, passionné de journalisme. Comme d'autres suivent l'œuvre d'un romancier, je suis le travail de journalistes, soit parce qu'ils sont dans une ligne de recherche qui m'intéresse beaucoup, soit pour leur talent, leur style. Il y a des gens qui idolâtrent les chanteurs ou les acteurs, moi, ce sont les grands reporters ! J'aurais été beaucoup plus impressionné de rencontrer Dan Rather (ex-présentateur vedette du journal télévisé CBS Evening News entre 1981 et 2005, NDLR) que n'importe quelle rock star ! Carole Cadwalladr.– De mon côté, j'ai beaucoup entendu parler de Marc avant de le rencontrer. Et, un jour, Susanna Lea (l'agent de Marc Levy, NDLR) a commencé à me raconter cette incroyable histoire qu'il était en train d'écrire et qui ressemblait fortement à ce que j'avais vécu. J'avais du mal à y croire. Ça m'a semblé être un conte de fées. Et c'est le livre qui vient de sortir !
Comme d'autres suivent l'œuvre d'un romancier, je suis le travail de journalistes, soit parce qu'ils sont dans une ligne de recherche qui m'intéresse beaucoup, soit pour leur talent, leur style
M.L.– Nous nous sommes rencontrés à Londres avant l'écriture du troisième tome. Je t'ai quand même demandé l'autorisation de m'inspirer de toi ! C. C.– C'est vrai. Dans les médias et l'establishment politique britanniques, on a tellement eu tendance à me moquer pour diminuer l'importance de cette affaire de Cambridge Analytica, qui a peut-être conduit au Brexit, qu'être prise au sérieux me change de ce à quoi j'ai affaire en Angleterre. Cela m'émeut. Comment avez-vous travaillé l'un et l'autre ? M. L.– Je n'aurais pas pu faire mon boulot si Carole n'avait pas fait le sien d'abord. C. C.– J'ai commencé la semaine où Donald Trump a été élu, le 8 novembre 2016. Cela a été un travail à temps complet, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, pendant près d'un an et demi. Le fruit de mon travail a paru dans le quotidien britannique The Guardian et l'hebdomadaire The Observer. Ces derniers temps, je mets toute mon énergie à me défendre !
Ces derniers temps, je mets toute mon énergie à me défendre !
Vous parlez de ce procès. Avez-vous eu le sentiment d'être écoutée, réparée ? Que la justice a fait son travail de… justice ? C. C.– Non, absolument pas. Lorsque vous êtes poursuivie, on vous pose des questions très précises auxquelles vous répondez plus ou moins par oui ou par non. Vous n'avez pas l'occasion de dire ce que vous voulez. Et quand vous avez en face de vous un homme d'affaires qui consacre tant d'argent (à ce jour 1 million de livres) à essayer de vous faire tomber, vous vous sentez presque abusée. M. L.– Dans mon livre, ce personnage a un nom – il s'appelle Ayrton Cash, pour Arron Banks, ce qui est vraiment difficile à deviner. (Sourire.) Pour moi, le fait de laisser un homme puissant utiliser son argent pour bâillonner la presse, cela revient à brûler tout de suite nos passeports et renoncer à la démocratie. Or, je suis convaincu que le monde recule quand les gens «bien» renoncent. C'est exactement pour ça que j'ai voulu que Carole devienne un personnage de roman : pour que personne ne puisse dire : «Je ne savais pas.» Maintenant, elle n'est plus seule !
Les lanceurs d'alerte sont au cœur de vos travaux à tous les deux. Ce sont eux qui vous ont informée, Carole, et ils sont des personnages de vos trois romans, Marc. Qu'est-ce qui vous intéresse chez ce type de personnalités ? C. C.– Ce sont des êtres complexes : par définition, ils ont été impliqués dans des situations qu'ils décident, au bout d'un certain temps, de dévoiler. Dans le même cas de figure, 99 % des gens ne bougent pas. Or, il y a ce petit 1 % qui décide de parler. Je les admire. J'ai vu certains d'entre eux être complètement traumatisés par les difficultés personnelles qu'ils ont dû traverser, les répercussions que leur prise de parole a entraînées dans leur vie. C'est un acte de courage immense. M. L.– Mon père était dans la Résistance française. La première chose que j'ai apprise, enfant, c'est que la démocratie n'est pas inaliénable. C'est quelque chose que l'on doit protéger tous les jours. Or, on a vu ces dix dernières années, avec les effets terribles des réseaux sociaux, des groupes qui veulent garder ou attraper le pouvoir, constituer – par ce biais – une réalité parallèle, fausse et dangereuse. Dans le pays de mon père, je pense important de parler de cet autre type de résistant.
La première chose que j'ai apprise, enfant, c'est que la démocratie n'est pas inaliénable
Les lanceurs d'alerte représentent-ils pour vous les nouveaux résistants ? M. L.– Ils sont les premiers résistants ! Parfois, c'est compliqué, car certains d'entre eux ont un passé controversé, mais au lieu de se taire, ils se lèvent et disent : «Ça suffit, il faut qu'on dénonce cette situation.» Mais la chose la plus folle de notre démocratie, c'est que ces personnes sont plus en danger que les criminels qu'ils dénoncent…
Vous avez longtemps habitué vos lecteurs à des livres qui montraient le monde en couleurs. Il semblerait, avec cette trilogie 9, que l'engagement et le fait de raconter autre chose, soit devenu indispensable… M. L.– Je ne dirai pas aux gens que le monde est devenu noir et blanc, car cela crée chez les individus un sentiment d'abattement. Mais notre boulot (celui de Carole comme le mien) est justement de protéger les couleurs. C'est ce que font mes personnages : ils consacrent leur vie à cela ! Tout au long de dix-sept livres, j'ai raconté des histoires à travers la comédie. Mais comme dans les comédies italiennes, les comédies peuvent être tragiques. C. C.– Je suis encore régulièrement surprise de constater à quel point certaines personnes ne voient pas la réalité du monde dans lequel nous vivons, dans quel danger nous nous trouvons. Beaucoup comprennent, mais parfois c'est trop pour elles. Que Marc réussisse à traduire cela par la littérature, dans un univers où il reste de l'espoir, permet de toucher un public différent. Je crois très fort au pouvoir de la fiction !
LE PRIX DU COURAGE
TEDCarole, vous savez que le livre vous est dédicacé ? C. C.– Non ! Je ne peux pas vous croire ! C'est trop ! M. L.– Je l'ai fait car, indépendamment de l'admiration que je te porte, je sais que ce livre va voyager et qu'on va me demander : «Qui est cette Carole ?» Je pourrai dire à mes lecteurs : «Allez voir, regardez et apprenez.» Et je veux que toi tu te dises : «Je ne suis plus seule.»
Noa, de Marc Levy, Éditions Robert Laffont, 384 p., 21,90 €.
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Mgr Ulrich s’installe à Paris dans un diocèse en chantier
Jean-Marie GuénoisRÉCIT - Le nouvel archevêque, qui célébrera les vêpres devant Notre-Dame ce lundi, est déjà attendu sur plusieurs dossiers importants.
Le nouvel archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, prend possession de «sa» cathédrale Notre-Dame, ce lundi après-midi 23 mai. L’édifice est toujours en travaux, la cérémonie sera sobre. Célébration des vêpres tout d’abord, à 16 heures en plein air, sur le parvis de Notre-Dame, devant la Vierge du pilier.
L’archevêque entrera ensuite, seul ou presque, dans l’édifice convalescent, afin de s’y recueillir quelques instants entre les échafaudages. Il aura ainsi pris «possession» de sa cathédrale, selon le terme consacré du rituel catholique, qui prévoit que l’évêque s’assoie sur sa cathèdre, le siège épiscopal qui symbolise son autorité dans l’Église à trois titres: gouvernement, enseignement et juridiction. Il se rendra ensuite à Saint-Sulpice, la plus vaste église de Paris, qui sert de desserte depuis l’incendie pour les grandes cérémonies du diocèse. Une messe commencera à 18 h 30, ouverte à tous. L’homélie, la première du nouveau pasteur de Paris, est très attendue.
Les prêtres parisiens sont relativement unis. Ils ont besoin d’un leader proche d’eux.
Mgr Ulrich, nommé le 26 avril par le pape à la suite de la démission de Mgr Michel Aupetit, aura 71 ans en septembre prochain. Il se sait être un homme de transition puisque tout évêque doit remettre sa démission au pape le jour de ses 75 ans, même si Rome peut le prolonger de quelques années. Les échos de ses premières réunions parisiennes indiquent que ce Bourguignon, dont la réputation est d’être un administrateur sourcilleux, «ne vient pas faire de la figuration».
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Plus qu’un archevêque de transition, il sera probablement l’archevêque de «la» transition, c’est-à-dire de la sortie de la fameuse ère Lustiger, du nom du cardinal qui marqua d’une empreinte profonde ce poste entre 1981 à 2005. Même si ce troisième successeur, après le cardinal Vingt-Trois et Mgr Aupetit, devra composer avec cet héritage. Quant aux échos romains, le pape aurait demandé à Mgr Ulrich d’«apaiser» le diocèse troublé de la capitale française, assure-t-on de très bonne source vaticane. Trois dossiers prioritaires, parmi d’autres, comme la chute inquiétante des inscriptions au catéchisme, attendent le nouveau promu.
La reconstruction de Notre-Dame de Paris
S’il entre dans le diocèse de Paris par la porte d’une cathédrale sinistrée, il est probable que Mgr Laurent Ulrich laissera un édifice restauré. Il devrait en effet inaugurer la nouvelle Notre-Dame de Paris, le 8 décembre 2024 ou dans les mois qui suivront. L’Église étant affectataire, l’État étant propriétaire, c’est à la République de gérer les travaux de réparations. Ils sont dans les mains sûres du général Georgelin, à la tête d’un établissement public (EP), une structure juridique créée pour l’occasion.
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Le diocèse de Paris siège toutefois au conseil d’administration de cette instance, avec droit de vote, en la personne de Mgr Éric Aumônier, ancien évêque de Versailles, qui a reçu délégation de l’archevêque. Mgr Ulrich va devoir agir sur deux points chauds. Le premier - absolument capital aux yeux de l’Église - est le statut juridique à venir de la cathédrale. Retrouvera-t-elle, une fois les travaux terminés, son statut de «lieu de culte» régi par la loi de 1905 et qui fonctionnait très bien jusqu’à l’incendie? Ou conservera-t-elle ce statut contraignant d’Établissement public créé pour la restauration? L’enjeu est décisif: demeurer un lieu de culte ou devenir un musée à option religieuse, comme la basilique de Saint-Denis.
Celle-ci est également sous statut d’EP, ce qui assujettit littéralement l’Église, qui doit demander l’autorisation à l’administration pour célébrer le culte! Cela ne devrait pas être le cas pour Notre-Dame, mais l’archevêque doit veiller au grain. L’autre dossier majeur sur lequel Mgr Ulrich devra statuer est celui, plus spectaculaire, des aménagements intérieurs. Le nouvel archevêque va-t-il confirmer dans sa fonction le père Gilles Drouin, chargé de l’aménagement liturgique et culturel de la cathédrale, et par ailleurs directeur de l’institut supérieur de liturgie de l’Institut catholique de Paris? Son projet de parcours différencié lumineux pour guider les touristes et les fidèles dans Notre-Dame a déclenché une violente polémique à l’automne 2020.
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Mgr Aupetit avait fait la sourde oreille. Depuis, le diocèse a tenté de mieux expliquer le projet par des réunions d’information aux catholiques parisiens. Mais la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA), réunie le 9 décembre 2021, a par exemple rejeté l’idée des bancs lumineux ou l’inclusion de nouveaux vitraux, tout en validant le projet dans les grandes lignes. En revanche, les fameux parcours lumineux et la projection de versets lumineux aux murs seraient toutefois conservés. Mgr Ulrich devra trancher, alors que le quotidien anglais Daily Telegrah avait dénoncé un projet d’aménagement «Disneyland politiquement correct».
La crise des vocations
Le dossier du séminaire de Paris est l’un des plus importants sur le bureau du nouvel archevêque. En effet les vocations, jusque-là plutôt florissantes comparées à la situation ailleurs en France, connaissent un tarissement inquiétant depuis quelques années. Les effectifs de la fameuse «propédeutique» parisienne - année de discernement avant l’entrée en première année, une innovation de Lustiger - ont été divisés par cinq dans les dernières années, passant de 25 candidats à 5 aujourd’hui. Et tous ne rentreront pas au séminaire.
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La crise est telle que bon nombre de prêtres de Paris, consultés par des candidats au sacerdoce, «hésitent à recommander le diocèse de Paris comme lieu de formation quand ils ne le déconseillent pas. Il y a une crise de confiance, c’est un signe grave», explique un familier du dossier. Beaucoup sont partis dans des lieux de formations plus classiques. En effet «la figure de l’évêque et son charisme personnel jouent aussi un rôle décisif pour un séminariste, futur prêtre diocésain», affirme un autre prêtre. Il ajoute: «On ne peut plus faire du Lustiger sans Lustiger, il faut repenser l’ensemble, à l’échelle de l’Île-de-France, en regroupant les forces, notamment les professeurs.»
Il existe trois propédeutiques dans la région, à Paris, Versailles et Nanterre. Ainsi que trois séminaires: Paris, Issy-les-Moulineaux et les Carmes, à l’Institut catholique de Paris. Ce chantier-là n’est peut-être pas de pierres, mais c’est une cathédrale spirituelle, très délicate à ajuster, dont il faut réanimer l’esprit et l’architecture.
La gestion humaine des prêtres
Avec le diocèse de Toulon, celui de Paris est celui où la moyenne d’âge des prêtres est la plus basse de France: 45 ans. Il faut dire qu’à Paris, même si ce chiffre tend à se tarir, une quinzaine de prêtres sont ordonnés chaque année depuis quatre décennies, un record. L’attrait de la capitale, ville universitaire par excellence, explique évidemment en partie ce phénomène. Mais c’est aussi le fruit d’une vision claire, définie par le cardinal Lustiger, de la mission du prêtre diocésain et de sa formation. Le diocèse compte ainsi 500 prêtres aujourd’hui, et leur «gestion» humaine et spirituelle est un autre sujet sensible sur la table de Mgr Ulrich.
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Ces hommes ont donné leur vie à l’Église, qui ne leur rend pas toujours à la hauteur de leurs capacités, même si l’humilité et l’obéissance - assumées dans le sacerdoce - excluent toute idée de «carriérisme». Si la majorité des diocèses français souffrent de pénurie sacerdotale chronique, Paris souffrirait à l’inverse d’un excès de ressources, ce qui engendre d’autres problèmes. Le cardinal Vingt-Trois, même sans être disponible, connaissait tous ses prêtres par leurs prénoms. Le renouvellement trop rapide, ces dernières années, des vicaires généraux qui assistent l’archevêque de Paris, a conduit «beaucoup de prêtres à ne pas se sentir connus et reconnus», constate l’un d’eux.
Et de regretter: «Nous ne sommes ni des numéros ni des cadres d’une entreprise, pour boucher des cases d’une organisation. Chacun a une vocation, un charisme qui méritent un peu d’attention.» Ce «malaise» généralisé a aussi pesé dans l’acceptation, par le pape, de la démission de Mgr Aupetit. Une situation qui pourrait toutefois s’améliorer: le diocèse de Paris, lourde machine, est «plus facile à gouverner que celui de Lyon, où les prêtres sont très divisés» analyse un connaisseur, qui ajoute que «les prêtres parisiens sont relativement unis. Ils ont besoin d’un leader proche d’eux.»
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Le Figaro
La semaine du FigaroVox - «Changement de cap ou navigation à vue ?»
Martin BernierRetrouvez chaque samedi la sélection du FigaroVox: décryptages, points de vue et controverses.
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Emmanuel Macron a nommé Elisabeth Borne à Matignon. A-t-il ainsi envoyé un signal à la gauche, cinq ans après avoir fait les yeux doux à la droite ? C'est l'analyse de l'historien Maxime Tandonnet. Le président réélu opterait désormais pour le «ni droite ni droite», juge-t-il.
De bâbord à tribord, une constante apparaît en tout cas dans ces choix successifs : la volonté d'imposer le primat de la technique sur le politique, de la « connaissance des dossiers » sur la légitimité électorale.
Mais de ces considérations stratégiques, on peine à déduire un cap politique. Le président en a-t-il un ? Peut-être gouverne-t-il à vue comme son lointain prédécesseur Élie Decazes, président du conseil sous la Restauration et inventeur du «en même temps» d'après un jeune auteur. Nos questionnements sur le nouveau quinquennat rejoignent ceux de Benjamin Constant à propos de Decazes : «Je voudrais essayer de démêler ses intentions véritables, si toutefois il a eu des intentions (…). Il vit au jour le jour, s'en remettant à l'inspiration du lendemain pour la réparation des fautes de la veille».
Bonnes lectures sur FigaroVox.
Martin Bernier
Le grand entretien - Jean-Pierre Chevènement
L'ancien ministre de la Défense, qui s'est personnellement impliqué en faveur d'une solution négociée entre Moscou et Kiev en 2014, analyse les conséquences du conflit entre la Russie et l'Ukraine. Selon lui, la priorité consiste à «obtenir un cessez-le-feu et le retrait des troupes russes de l'Ukraine, ou en tout cas de toute la partie de l'Ukraine qui, incontestablement, est une nation que les Russes vont bien devoir être amenés à reconnaître.»
À lire sur FigaroVox.
Les débats de la semaine
De quoi l'affaire Taha Bouhafs est-elle le nom? L'essayiste Malika Sorel, ancien membre du Haut Conseil à l'intégration, juge l'affaire Bouhafs très significative de l'électoralisme de l'extrême gauche mais aussi, plus largement, des accommodements de nombreux politiques avec les principes républicains.
Comment interpréter la requalification des faits dans l'affaire du chauffeur de bus tué à Bayonne? Les deux principaux suspects qui ont tué Philippe Monguillot le 5 juillet 2020 ne risquent plus la prison à perpétuité. La juge d'instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits. Pour la psychologue Marie-Estelle Dupont, cette affaire révèle la banalisation de la barbarie.
Comment la droite peut renaître après la déroute: La droite est en miettes. Son avenir paraît gravement compromis. L'espoir doit-il disparaître pour les Français qui ont cru dans le gaullisme et qui le jugent nécessaire à la France? Non, répond l'historien Arnaud Teyssier dans un texte de grand style qui retrace les échecs, le déclin puis la descente aux enfers de la droite ces quarante dernières années. L'auteur invite à méditer tant de déceptions et d'amères désillusions.
Pénurie d'enseignants, pourquoi la situation de l'Éducation nationale est dramatique: Alors que le nombre d'admissibles au Capes est historiquement bas cette année et que l'académie de Versailles a annoncé l'organisation d'un «job dating» pour recruter des enseignants, l'historien Eric Anceau dresse un sombre tableau de la situation de l'Éducation nationale. Il juge incontestables la prolétarisation du métier d'enseignant, la multiplication des problèmes d'incivilités et le manque de soutien de l'institution.
Comment a prospéré l'islamisme au Nigéria : Dans ce pays, une étudiante a été tuée par des étudiants musulmans devenus furieux à la lecture d'un message qu'ils ont jugé offensant à l'égard du prophète Mahomet. Pour l'islamologue Razika Adnani, le Nigeria est le pays d'Afrique le plus touché par l'islamisme. Le fondamentalisme s'est structuré en tant que courant et s'est imposé, explique-t-elle.
Qui était le véritable père de la Déclaration des droits de l'homme? - François Duluc, enseignant à Sciences Po, consacre un ouvrage au Marquis de Bonnay. Cette figure oubliée de la Révolution serait un des principaux auteurs de la Déclaration des droits de l'homme, soutient l'auteur.
L'essai de la semaine
Dans La nation qui n'allait pas de soi, Alexis Tétreault retrace l'évolution de l'identité québécoise. La mémoire collective des Québécois a pour fondement la résistance à la domination de l'empire britannique puis à l'emprise de l'État fédéral canadien, argumente le jeune intellectuel d'outre-Atlantique.
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Le Figaro
«L’énorme danger, c’est qu’on s’habitue à certaines fautes»: les correcteurs d’orthographe nous rendent-ils feignants?
Maguelonne de GestasENQUÊTE - Ils corrigent automatiquement nos erreurs. Mais avec eux, nous avons perdu l’habitude de relire et connaître les règles du français...
Un mail à envoyer à un supérieur, un texto écrit à son beau-père, un message à l’intention de son crush Tinder... Commettre une faute d’orthographe est dans de nombreux cas lourd de conséquences. C’est ainsi qu’ont fleuri les correcteurs orthographiques il y a environ 25 ans. Ils promettaient de traquer la moindre erreur, et de la corriger automatiquement. À première vue, le concept est révolutionnaire. Plus d’excuse pour écrire «vous trouveré ci-joint le document à signé», «sa te va si on ce retrouve se soir?», ou encore «merci pour se supere week-end!» puisque le correcteur corrige automatiquement nos erreurs. Mais n’y a-t-il pas un risque de nous rendre paresseux? Avec ces corrections instantanées, plus besoin de consulter un manuel ou un site internet pour relire les règles du français... Une fausse bonne idée donc?
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«Une aide mineure»
Pour Amélie, âgée de 26 ans, «oui ça me rend feignante, mais ça me permet aussi de gagner du temps. Et même si je n’ai pas de grosses difficultés en orthographe. Pour moi, l’intérêt de ce type de correcteurs c’est surtout d’éviter de faire des fautes d’inattentions, comme oublier un “s” ou mal accorder un verbe dans la précipitation.» Quand elle a un doute ou qu’elle n’est pas satisfaite de ce que lui propose le correcteur, Amélie vérifie auprès de ses collègues ou consulte des sites spécialisés en orthographe. Preuve que cet outil n’est pas forcément infaillible. Il trouve parfois des fautes d’orthographe... qui n’en sont pas. «C’est une aide mais mineure, tranche Simon, 30 ans. Mon correcteur ne se décide à sortir de sa torpeur que pour des saillies à trois lettres.»
Les logiciels sont parfois sources de crispations tant les corrections proposées peuvent être à côté de la plaque. Louis, 27 ans, travaille dans le service édition d’un grand quotidien. Il vérifie notamment que les articles publiés sur le site du journal ne comportent pas de fautes d’orthographe et ronchonne: «Word ne reconnaît pas certains subjonctifs ni les trois groupes au passé simple. C’est assez insupportable d’avoir des sous-lignages aux couleurs de l’arc-en-ciel sur des verbes ou mots justes.» Qu’en est-il alors sur un téléphone? «Je ne regarde jamais ce que le correcteur me propose.» Inutiles donc ces correcteurs? Pas sûr...
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Certains correcteurs proposent de plus en plus de possibilités pour ne pas seulement corriger une faute, mais aussi rappeler la règle qui lui est liée. Cordial, l’un des premiers correcteurs qui fut intégré dans Word, rassemble aujourd’hui plus de 20 millions d’utilisateurs. Au début de sa création, le logiciel était une béquille pour des particuliers qui avaient des problèmes d’orthographe. «Aujourd’hui, ce n’est plus du tout notre but, affirme au Figaro Sophie Muller, linguiste et chef de produit du correcteur. Depuis les années 2010, on travaille plus à la performance de l’écrit que sur la correction.» Il s’agit donc surtout d’un «accompagnement à la rédaction». Contrairement à d’autres, Cordial ne termine pas les phrases des utilisateurs, ainsi qu’on peut parfois le voir sur les téléphones ou dans des mails. «Ce n’est pas ce que nous recherchons car cela a tendance à normaliser la façon d’écrire des gens. On cherche à avoir une approche positive sans pointer les erreurs: suggérer plutôt que corriger.»
« De plus en plus d’entreprises refusent d’embaucher ceux qui font des fautes d’orthographe, même si l’écrit n’est pas le cœur de leur travail »
Le logiciel est régulièrement utilisé par les entreprises pour aider leurs collaborateurs à écrire sans faute. Ils l’intègrent à leur ordinateur et quand une erreur apparaît, une suggestion s’affiche pour modifier le mot ou le style. L’idée n’est pas de faire du «flicage», mais «de voir quelles sont les erreurs qu’un utilisateur fait le plus souvent», précise la chef de projet. On fait ensuite passer un rapport sur ces erreurs (participes passés, conjugaison, etc), et on lui envoie un axe de progression qui s’étale sur les mois.» Ce, afin de réconcilier les salariés avec l’écrit. Car de plus en plus d’entreprises refusent d’embaucher ceux qui font des fautes d’orthographe, même si l’écrit n’est pas le cœur de leur travail. «Aujourd’hui, tout le monde a besoin d’être accompagné. On écrit de plus en plus et de plus en plus vite, on manque de temps pour se plonger dans un manuel.»
De fausses erreurs et des fautes passées à la trappe
Cette constatation est partagée par Marie*, 25 ans, dont l’orthographe a toujours été bonne, mais qui a vu son niveau baisser depuis un certain temps. «C’est certain que les correcteurs instantanés ont altéré ma vigilance.» Elle s’est habituée à faire moins attention, voyant ses erreurs être corrigées toutes seules: «Ça me permet d’écrire plus rapidement sur mon portable. Mais l’énorme danger qu’il y a derrière, c’est qu’on s’habitue à certaines fautes. J’oublie comment s’écrit tel ou tel mot, et quand il est corrigé automatiquement, je ne regarde même pas. Sans parler des corrections qui n’en sont pas.»
Un autre logiciel fait montre de quelques limites. Bon Patron a été créé au Canada, d’abord pour les anglophones désireux d’apprendre le français. «À l’époque, on était le seul correcteur en ligne pour le français et les francophones en France nous ont vite découverts. On a modifié le site pour subvenir aux besoins des utilisateurs dont le français est la langue maternelle», confie au Figaro Terry Stefan, le co-créateur et président du site. Au contraire de Cordial, il assume l’appellation de «correcteur automatique» et revendique la correction rétroactive des erreurs, en expliquant la règle en cause, sans donner la bonne réponse. En se promenant sur le logiciel, on voit par exemple que «sa va» est surligné en rouge. Un petit texte s’affiche sur l’erreur, avec la suggestion d’écrire «ça», suivi d’une astuce pour ne plus confondre les deux mots. Mais ce n’est pas le cas lorsqu’on écrit «je lui aie demandé»...
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Une limite qu’un autre correcteur orthographique, Antidote, a voulu contourner. Chaque fois qu’un verbe est mal décliné, le logiciel s’arrête sur cette faute et propose une déclinaison à tous les temps, ainsi que l’accord de mise pour ce verbe. Il détecte et supprime les erreurs d’orthographe et de grammaire, et propose des aides stylistiques. Laurent Schuhl, en charge de la distribution du logiciel, récuse, à l’instar de Cordial, l’appellation «correcteur orthographique». Il revendique le titre de «logiciel d’aide à la correction et à la rédaction». Il explique: «Si un utilisateur écrit “hier, j’ai vu une belle game”, un correcteur orthographique va proposer “gamme” au lieu de “dame”. Ces logiciels mènent à des contresens.»Antidote propose ainsi une explication rapide de la faute commise, puis un lien direct vers un guide pour suivre un cours sur ladite faute. Reste à savoir si ce guide est souvent consulté...
«Plus il y a d’outils qui nous sont proposés, plus on devient paresseux». Aurélia*, 29 ans, dont la profession nécessite une orthographe irréprochable, n’est pas convaincue: «Si je fais une erreur dans un mail et qu’elle n’est pas soulignée, je ne regarde pas. Et quand j’emploie des homonymes, le correcteur ne va pas comprendre». Une limite que Blanche*, jeune femme de 35 ans, admet, tout en reconnaissant qu’il «m’aide quand même, moi qui suis une flippée de l’orthographe!».
Dans ce marasme d’opinions qui divergent, comment s’y retrouver? Jean Pruvost, linguiste et lexicologue, nous éclaire: «Les messages électroniques pratiqués à longueur de temps par les élèves entre eux sont à eux seuls responsables d’une énorme contamination dysorthographique.» L’espoir serait selon lui que les ordinateurs et les divers écrans corrigent automatiquement les fautes, «bien visiblement, en les inscrivant dans un fichier personnel de progression... Ce serait formateur. Ils le font en partie, et ce serait une bonne chose que ces corrections automatiques se développent davantage.»
*Le prénom a été changé.
Pourquoi parle-t-on de la «langue de Molière»?
Le dramaturge laisse en héritage un français qui allie classicisme et vivacité.
Et vous, faites-vous ces 100 fautes de français?
Dans un charmant petit livre, ludique et pédagogique, le linguiste Jean Pruvost nous aide à ne plus faire de fautes d’orthographe.
La définition de «frotteur» fait polémique, Le Robert reconnaît une «imprécision»
INTERVIEW - Dans sa nouvelle édition, le dictionnaire définit le «frotteur» comme un individu «recherchant les contacts érotiques en profitant de la promiscuité dans les transports en commun». Une définition qui a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.
Le Figaro
Variole du singe : de nouveaux cas chaque jour au Royaume-Uni
Plusieurs pays européens ont recensé des cas de variole du singe, qui pourraient s'accélérer en Europe, a estimé vendredi un responsable régional de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Le Royaume-Uni enregistre chaque jour de nouveaux cas de variole du singe, a indiqué dimanche une responsable de l'Agence britannique de sécurité sanitaire, un sujet que le gouvernement dit prendre «très au sérieux».
«Nous détectons chaque jour davantage de cas», a déclaré Susan Hopkins, la responsable médicale de l'Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA), à la BBC.
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La semaine dernière, vingt malades avaient été recensés et un nouveau bilan sera publié lundi «avec les chiffres du week-end», a indiqué Susan Hopkins.
Plusieurs pays européens ont recensé des cas de variole du singe, qui pourraient s'accélérer en Europe, a estimé vendredi un responsable régional de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). «Dans les cas que nous avons vus jusqu'à présent au Royaume-Uni, la grande majorité des gens guérissent d'eux-mêmes», a déclaré Susan Hopkins.
Elle a décrit la variole du singe comme «une nouvelle maladie infectieuse qui se propage dans notre communauté» avec «des cas qui n'ont aucun contact identifié avec un individu venant d'Afrique de l'Ouest», où la maladie était auparavant présente.
Risque «extrêmement faible» pour la population dans son ensemble
La transmission est constatée «principalement chez des individus qui s'identifient comme homosexuels ou bisexuels ou chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes», a-t-elle déclaré, soulignant que la transmission peut s'expliquer par les «fréquents contacts étroits qu'ils peuvent avoir».
Elle a appelé à être attentif au moindre symptôme tout en soulignant que le risque pour la population dans son ensemble était «extrêmement faible».
S'il n'existe pas de vaccin contre la variole du singe, qui se guérit d'elle-même, un vaccin contre la variole peut être utilisé pour protéger les cas contact, a expliqué le Dr Hopkins.
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Le ministre chargé de l'Éducation, Nadhim Zahawi, a déclaré sur la même chaîne de télévision que le gouvernement prenait le sujet «très très au sérieux» et que le Royaume-Uni avait commencé à acheter des doses de vaccin contre la variole.
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Variole du singe : un premier cas suspect détecté en France
Ce cas a été détecté en Île-de-France, a annoncé la direction générale de la Santé. Des dizaines de cas suspects ou confirmés ont été relevées en Europe et en Amérique du Nord.
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Les autorités sanitaires du Canada examinent également treize cas de cette maladie qui se manifeste par de la fièvre, des douleurs musculaires et une éruption cutanée sur les mains et le visage.
Covid-19 : le «tsunami» des cas conduira les systèmes de santé au bord de l'«effondrement», alerte l'OMS
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19 dans le monde.
L'Humanité
Miel de fleurs, le sucre du printemps
ArticleDans le calendrier de la ruche, la saison printanière est synonyme d’intense activité. Les abeilles profitent de la remontée des températures et des premières floraisons pour produire un nectar riche en glucose, au goût particulièrement doux, fin et suave.
Lea DesportesDans la ruche, au printemps, c’est la crise du logement. Les jours s’allongent, les températures augmentent et les floraisons se multiplient. Résultat : pollen, nectar et eau abondent et ce ravitaillement offre aux colonies de quoi se développer rapidement.
Les butineuses se déploient dans les vergers et tirent profit de la grande variété des sources mellifères. Elles se nourrissent du nectar des fleurs, mais aussi des sécrétions d’insectes produites à partir de la sève des arbres qu’elles transforment en miellat. En avril et en mai, les plantes qui servent de carburant pour assurer ce développement effréné sont nombreuses : le pissenlit, des arbustes de haies comme l’aubépine, des arbres, notamment fruitiers (pommiers, poiriers ou cerisiers), le genêt, et surtout la flore spontanée qui pousse sur les talus et en bordure de chemins.
Jamais deux pareils
Toutefois, avec la disparition quasi générale des prairies naturelles, les abeilles ont perdu des ressources alimentaires variées et équilibrées et des apports de nectar non négligeables à cette époque de l’année. De plus, en zone de grande culture, autour des champs de colza ou de certains vergers, des intoxications massives de pollinisateurs sont observées lors des miellées de printemps. À l’origine de cette surmortalité, l’utilisation de produits toxiques. Autre danger pour le rucher : le dérèglement climatique, qui perturbe le cycle des végétaux. Les très fortes gelées printanières de l’année dernière ont, par exemple, gêné l’épanouissement des fleurs.
Ce premier miel de l’année est souvent récolté quelques jours avant que les aubépines ne commencent à défleurir et avant l’apparition des fleurs blanches parfumées des robiniers (faux acacia). En effet, si l’environnement le permet, les apiculteurs préfèrent récolter un pur miel d’acacia, cru très apprécié des consommateurs.
Le miel de printemps est, lui, commercialisé sous l’appellation légale « miel de fleurs » et la saison est indiquée en mention complémentaire. Polyfloral, son goût varie selon les régions, l’emplacement des ruches et d’une année à l’autre. Produit de terroir, il n’y en a pas deux pareils et c’est bien ce qui fait tout son sel et… son sucre.
Le miel de printemps est riche en glucose, raison pour laquelle il cristallise vite. Grâce à son excellent pouvoir sucrant, il est le parfait remplaçant du sucre dans les boissons chaudes et sa texture crémeuse s’étale très bien sur les tartines. Ses qualités organoleptiques changent selon les fleurs butinées, mais il est souvent très peu coloré, doux et frais en bouche, légèrement acidulé et peu persistant. Ses arômes discrets en font un atout en cuisine, apprécié des gourmands petits et grands.
Une journée pour les abeilles. Afin d’attirer l’attention sur le rôle clé que jouent les pollinisateurs et sur les menaces auxquelles ils sont confrontés, les Nations unies ont déclaré le 20 mai Journée mondiale des abeilles. Cette date correspond au jour de naissance du Slovène Anton Jansa (1734-1773), pionnier de l’apiculture moderne.
Alamy Stock Photo
Gâteau au miel et aux noix
Ingrédients pour 6 personnes Gâteau : 165 g de cerneaux de noix, 70 g de miel, 60 g de beurre mou, 15 g de farine, 3 œufs, 1 petit citron (zeste), 7 ml de jus de citron, 4 g de levure chimique, 1 pincée de cannelle en poudre, 1 pincée de sel.Sirop : 120 g de miel, 2,5 c. à c. de jus de citron.Préparation 25 minCuisson 35 minDifficulté facile
- Réduire les cerneaux de noix en une poudre et la mettre de côté.
- Dans un bol, battre les jaunes d’œufs avec le beurre ramolli jusqu’à obtenir un mélange mousseux, puis ajouter le miel, la cannelle, le zeste et le jus de citron.
- Incorporer petit à petit la farine tamisée avec la levure chimique, puis ajouter la poudre de noix. Bien mélanger jusqu’à l’obtention d’une préparation homogène.
- Dans un bol, monter les blancs en neige ferme avec la pincée de sel.
- Les incorporer délicatement à la spatule au mélange à base de noix en effectuant des mouvements lents de bas en haut.
- Préchauffer le four en mode statique à 170 °C.
- Verser la pâte dans un moule de 24 cm de diamètre muni de papier sulfurisé.
- Enfourner pendant environ 35 min.
- Sortir du four et laisser refroidir 10 min avant de démouler, puis laisser complètement refroidir à température ambiante.
- Avant de servir, faire chauffer le miel restant avec le jus de citron et bien mélanger le tout.
- Piquer la surface avec une fourchette et verser par-dessus le miel chaud.
Accords parfaits
Alsace. Douceur épicéeLes arômes fruités, mais aussi miellés et épicés de ce gewürztraminer créent un pont aromatique entre le vin et le gâteau. Avec 19 g/l de sucre résiduel, ce précieux nectar entre dans la catégorie des vins moelleux et il serait sans doute apprécié des abeilles. Sa saveur sucrée et sa texture soyeuse, produite par la terre limoneuse profonde du clos Bergweingarten, tapisseront agréablement le palais sans l’écraser. Les vignes, cultivées ici depuis le Moyen Âge, sont conduites aujourd’hui en agriculture biologique par la famille Rieflé.♦ Alsace lieu-dit Bergweingarten 2018, Domaine Rieflé, 17 euros
Bourgogne. Exotique et secVous ne raffolez pas des vins sucrés ? Pour un choix « sec » – l’adjectif désigne un vin avec une faible teneur en sucres naturels – mais non sans gourmandise, direction les côtes d’Auxerre, dans le nord de la Bourgogne. Au nez, le chardonnay signé Ghislaine et Jean-Hugues Goisot embaume les fruits mûrs exotiques comme l’ananas, les agrumes et le miel. La bouche, vibrante, ne déçoit pas. Pas forcément l’accord idéal sur un dessert mais ce vin bio de caractère ne se laisse pas impressionner par le gâteau.♦ Gueules de Loup 2017, Domaine Goisot, 21 euros
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Bon et sainrecettemiel L'Humanité
Semer de bons radis croquants, un jeu d’enfant
ActuLa culture du radis, c’est bête comme chou, alors ne vous en privez pas. Vous pouvez le semer dès la mi-mai et tout au long de l’été, et le récolter au fur et à mesure, en échange d’un peu d’attention.
Marcel GuedjDes radis toute l’année, c’est possible, en échelonnant les semis sur les saisons et en utilisant les variétés adaptées. Par exemple, le rond écarlate, que l’on sème en février-mars (sous abri) pour le récolter au printemps ; ou bien le noir gros rond d’hiver ou le rose de Chine, à semer aux beaux jours (de mai à août) pour une récolte près de quatre mois plus tard. Ces radis d’hiver sont relevés, volumineux, juteux et diététiques.
Mais, sans conteste, c’est le petit radis rond ou long, rouge ou bien blanc et rouge que nous préférons. Cet estival croquant et délicieux, dit « de tous les mois », vous le sèmerez tout l’été, pour le récolter et le déguster quelque trois semaines plus tard. Le nom de l’une de ses variétés l’affirme, et c’est tout dire : le radis de 18 jours.
Un peu de soleil et beaucoup d’eau
Le radis de tous les mois se sème directement en terre fraîche, humifère et bien émiettée (car le radis est un légume-racine, qui pousse donc dans la terre), à la volée ou en lignes espacées de 20 cm environ. On peut aussi le semer entre les rangs d’autres légumes (chou, haricots, pois, carotte, tomate, etc.) pour ne pas perdre de place, qui l’aident notamment contre certains parasites comme l’altise et lui apportent un peu d’ombre. Car le radis aime le soleil, mais point trop n’en faut. Dans de bonnes conditions, la levée intervient au bout de 3 à 5 jours.
Pensez à renouveler le semis tous les mois pour étaler les récoltes. Récoltez les radis régulièrement : ne tardez pas trop car, sinon, ils se creusent ou deviennent piquants. Arrachez-les dès qu’ils vous paraissent avoir la bonne taille, car ils sont plus doux quand on les récolte encore jeunes.
Les gestes précis du semis
- Semer les graines à la volée ou en lignes espacées de 20 cm environ.
- Recouvrir les graines d’une couche de 1 cm de terreau.
- Tasser avec le dos du râteau et arroser en pluie pour ne pas déranger les graines.
- Si la levée est trop serrée, arracher certaines pousses (on dit éclaircir) quand les plants ont 3 à 4 feuilles pour laisser environ 2 cm entre chaque radis afin de permettre à chacun de bien se développer.
Jardinage Le Figaro
Un instructeur et son passager tués dans un crash d'ULM en Haute-Loire
Les victimes sont un instructeur de 76 ans, président du club d'ULM de l'aéroport proche du Puy-en-Velay, et un de ses élèves, 55 ans, qui achevait sa formation, a précisé la gendarmerie.
Un instructeur et son passager ont été tués dimanche dans la chute de leur ULM peu après leur décollage de l'aéroport du Puy-Loudes, à Chaspuzac (Haute-Loire), a-t-on appris de sources concordantes.
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«Les deux hommes sont morts vers 9 heures après que l'appareil a percuté un bâtiment à usage de local technique de la commune situé légèrement en contrebas de la plateforme aéroportuaire», a déclaré à l'AFP Michel Joubert, maire de Chaspuzac.
Les victimes, originaires de Haute-Loire, sont un instructeur de 76 ans, président du club d'ULM de l'aéroport proche du Puy-en-Velay, et un de ses élèves de 55 ans qui achevait sa formation, a précisé la gendarmerie.
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De son côté, le parquet du Puy-en-Velay a indiqué avoir confié à la Brigade de gendarmerie des transports aériens (BGTA) de Clermont-Ferrand et à la Bridage des recherches du Puy-en-Velay une enquête qui doit déterminer les causes de la chute de l'aéronef.
Isère : cinq morts, dont deux enfants, dans le crash d'un avion de tourisme
Un avion de tourisme s'est écrasé samedi 21 mai dans le massif de Belledonne, sur la commune des Adrets. Cinq personnes ont trouvé la mort.
Chauffeur de bus tué à Bayonne : les accusés échappent aux assises
Les deux principaux suspects, qui ont tué Philippe Monguillot le 5 juillet 2020, ne risquent plus la prison à perpétuité. L'épouse de la victime, Véronique Monguillot, se dit «anéantie».
Regarder la vidéoAffaire Jubillar : l'étrange clémence de la justice envers le codétenu du mari de la disparue
Les avocats de Cédric Jubillar s'étonnent de la libération de cet homme dangereux juste après ses fracassantes révélations, alors que la justice avait choisi de le maintenir en détention dix jours plus tôt.
L'Humanité
Le glaucome, difficile à guérir mais possible à maîtriser
ActuCette maladie lente, qui détruit peu à peu le nerf optique et concerne une personne de plus de 70 ans sur dix, n’a pas encore de remède miracle, mais des traitements empêchent une détérioration rapide de la vue. Si elle est diagnostiquée à temps.
André GoulvenSouvent asymptomatique jusqu’à un stade avancé, le glaucome est la deuxième cause de cécité en France. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, cette maladie dégénérative touche entre 1 et 2 % des plus de 40 ans et 10 % des personnes âgées de 70 ans et plus. On peut aussi la retrouver chez les plus jeunes, surtout en cas d’antécédents familiaux. L’hérédité est un facteur dans 30 % des glaucomes avérés. Le glaucome se manifeste en raison d’une trop forte pression sur le nerf optique qui entraîne sa lente destruction. La maladie n’agit pas de manière égale sur les deux yeux, l’un peut ainsi compenser l’autre au début, retardant l’apparition visible des symptômes. Le malade commence par perdre sa vision périphérique, ne voyant plus que devant lui, comme s’il regardait dans une lorgnette. L’œil cesse à terme de fonctionner, amenant une cécité irréversible.
Gouttes de prostaglandines
Si la maladie n’est pas trop avancée, des traitements médicamenteux sur le long terme peuvent éviter qu’elle ne s’aggrave. Les tests de tonométrie, réalisés par les ophtalmologistes, sont le seul moyen, pour l’instant, de s’assurer de la présence ou non d’un glaucome. Ces tests sont vivement recommandés à partir de 40 ans ou si un membre de la famille a souffert d’un glaucome. Durant cet examen, le praticien mesure la pression oculaire, soit l’équilibre entre la production et l’élimination de l’humeur aqueuse, un liquide incolore se trouvant entre la cornée et le cristallin. La pression oculaire ne doit pas excéder 20 mmHg – ou 23 mmHg si le patient a plus de 40 ans –, au risque de dégrader le nerf optique.
Il existe différents types de glaucome. Le plus courant est le glaucome chronique, ou glaucome à angle ouvert, dont souffrent plus de 80 % des malades. Il se soigne grâce à des collyres à base de prostaglandines ou de bêtabloquants – un traitement bien souvent à vie. Il est aussi possible de se faire opérer pour créer une nouvelle voie d’évacuation de l’humeur optique. Il existe également des cas de glaucomes aigus ou glaucomes à angle fermé, caractérisés par une montée très soudaine de la tension oculaire. Lorsque le mal se déclenche, l’œil peut cesser de fonctionner en seulement quelques heures. Les personnes âgées et les hypermétropes ont plus de risques d’en pâtir. Dès l’apparition de la douleur, il est impératif de consulter un ophtalmologiste dans les plus brefs délais. À noter qu’une exposition à une lumière ou la prise de certains médicaments peut provoquer ces symptômes. Malgré de nombreuses recherches en cours, aucun traitement à court terme n’a encore vu le jour.
Santé Le Figaro
Cannes dans le rétro : Jean Cocteau, deux fois président du jury
Jacques PessisJOUR 6 - Les interviews de François Chalais ont marqué l'histoire du Festival. Le Figaro et Madelen, la plateforme de l'INA, vous proposent de les retrouver du 17 au 28 mai. Retour en 1959.
Jean Cocteau avait l'habitude dire, en souriant : «Cocteau n'est pas le pluriel de cocktail !». Il évoquait ainsi ces soirées mondaines qu'il fréquentait assidûment dans le Paris littéraire mais aussi, presque chaque année, à l'occasion du Festival de Cannes.
Découvrez ici le «Cinépanorama » de François Chalais avec Jacques Tati
Régulièrement présent depuis 1946, il est ainsi entré dans l'histoire de la manifestation en présidant le jury en 1953, mais également l'année suivante, ce qui n'était jamais arrivé et ne se reproduira sans doute pas de sitôt.
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Surnommé par la presse «Cocteau le magnifique», il va faire preuve d'une conscience professionnelle exemplaire en voyant chaque film deux fois et en demandant aux autres membres du jury de faire de même . Le choix d'attribuer le Grand Prix au film réalisé par Henri-Georges Clouzot, Le Salaire de la peur a ainsi été l'objet de longs débats.
En 1954, quelques heures avant la cérémonie de clôture, Cocteau a exigé que l'on crée un trophée supplémentaire pour un long métrage qui, à son regret, ne figurait pas au palmarès. Un prix spécial est né ce jour-là. René Clément en a été le lauréat pour Monsieur Ripois. En 1954, le poète va beaucoup œuvrer pour que la Palme d'Or revienne à La Porte de l'enfer, un film japonais de Teinosuke Kinugasa. Ce que la critique ne va pas apprécier.
Nommé Président d'honneur en 1957, il revient en mai 1959 pour annoncer son prochain film dont le tournage doit débutera au mois de septembre aux Baux de Provence, Le testament d'Orphée. Il promet alors à François Chalais de lui accorder, le moment venu, un entretien pour Cinépanorama. Il va tenir parole…
Retrouvez les émissions Cinépanorama de François Chalais sur Madelen, la plateforme de l'Ina.
Festival de Cannes: notre critique de Coupez!, le film de Michel Hazanavicius
CRITIQUE - Entre second degré, clin d’œil et décalé, l’auteur d’OSS 117 est dans son élément avec son nouveau film sur les zombies, qui fait l’ouverture du Festival de Cannes.
Festival de Cannes: Frère et Sœur, haine la maudite
CRITIQUE - Arnaud Desplechin reprend son thème favori, les névroses familiales, et met face à face deux membres d’une fratrie qui se détestent. Un film sensuel et tourmenté.
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LA CRITIQUE DU FIGARO - Trente-six ans après, «Maverick» reprend du service. Ce deuxième opus se hisse-t-il à l’altitude du classique des années 80?
L'Humanité
Mal de mère : distinguer le baby-blues de la dépression post-partum
ActuAprès l’accouchement, sept femmes sur dix sont touchées par le phénomène passager du baby-blues, aussi appelé syndrome du 3e jour. Mais pour 10 à 15 % des mères, le coup de mou peut muter en épisode dépressif. Une pathologie connue mais mal dépistée.
Marie MersierSi le baby-blues est un terme que l’on utilise aisément, il semblerait que parfois l’on ne sache pas exactement ce qu’il recouvre. Il porte d’ailleurs d’autres noms, peut-être plus adaptés : « syndrome du troisième jour » ou encore « blues des mamans ». En effet, le phénomène, qui touche environ sept femmes en post-partum sur dix, intervient aux alentours du 3e jour après la naissance, soit lorsque la maman et le bébé quittent la maternité et passent du processus « de rencontre » à celui « d’adoption ». La mère passe alors du rire aux larmes en deux secondes, remet tout en question, se sent triste, désemparée, etc. Durant quelques heures ou pour une durée maximale de trois semaines, le baby-blues pointe le bout de son nez et touche surtout du doigt des mécanismes physiologiques normaux, mais pas toujours faciles à accepter.
Chaque femme vivra ce baby-blues à sa manière, car il est le résultat de quatre causes s’articulant les unes aux autres : la brutale chute des hormones (en l’occurrence, la progestérone), la fatigue consécutive à l’adaptation nécessaire à une nouvelle situation, le stress généré par la « rivalité des besoins » et enfin le bouleversement émotionnel. Donner naissance à un enfant, et devenir mère, est une dynamique singulière qui vient réveiller un ensemble de process, d’émotions enfouies, de blessures, de mémoires familiales.
Charge mentale trop importante
Ni maladie ni révélateur de troubles psychiques de la maman, mais mécanisme légitime, le baby-blues a tendance à se dissiper de lui-même. Le point essentiel étant le repos, afin de favoriser la récupération et l’adaptation au nouveau rythme de vie. Dès lors, il est important de distinguer le baby-blues comme phénomène physiologique s’atténuant naturellement, d’autres phénomènes plus alarmants qui s’installent dans le temps.
Projections et réalité
Le burn-out maternel peut surgir lorsque la mère supporte une charge mentale trop importante, n’est pas assez aidée par son entourage et se retrouve en état d’épuisement émotionnel. La dépression post-partum, quant à elle, peut s’inscrire dans la continuité du baby-blues (lorsque celui-ci s’étire dans le temps) ou apparaître de façon insidieuse, quelques mois après la naissance. Le terme de « dépression » suggère un trouble psychique dont les symptômes sont plus nombreux et graves que ceux du baby-blues : pleurs constants, très grande fatigue, anxiété, difficulté à s’occuper de son enfant autrement qu’avec des gestes mécaniques, manifestations psychosomatiques chez le bébé… Touchant 10 à 15 % des mères – mais certainement plus, car certaines femmes n’en parlent jamais –, la dépression post-partum nécessite une prise en charge adaptée.
« Les semaines qui suivent une naissance sont intenses et décisives, aussi “initiatiques” que la naissance elle-même », souligne Ingrid Bayot, dans « le Quatrième Trimestre de la grossesse » (1). Pourtant, entre défaut d’information et tabou – même si la parole tend à se libérer – et pression sociale qui enjoint de retrouver sa « vie d’avant », force est de constater que les jeunes parents peuvent se sentir perdus, à bout de souffle et qu’ils n’ont pas forcément les outils pour exprimer leurs besoins. Il ne faut alors pas hésiter à envisager une prise en charge médicale. Tout cela met en lumière les décalages entre la réalité et nos projections sur la naissance, le puzzle d’émotions à l’œuvre, mais aussi ce qui se joue sur le plan intime dans le couple et la famille.
3 questions à...
Comment soutenir la mère en cas de baby-blues ?
Lorsque le bébé vient au monde, il y a un transfert d’attention de la maman vers le nouveau-né, alors que devrait plutôt se mettre en place « le principe des poupées gigognes ». Pour que la maman materne son bébé dans un contexte le plus serein possible, elle doit elle-même être maternée, que cela soit par le père, une grand-mère, une doula… afin d’être soutenue et contenue émotionnellement, et ainsi se stabiliser. Mais c’est bien là toutes les difficultés de nos sociétés modernes, où la triade papa-maman-enfant se retrouve couramment isolée. Il est primordial, durant cette période vulnérable qui suit la naissance, de faire appel au réseau, au « village » qui gravite autour des jeunes parents ou de la femme, si celle-ci est seule : c’est-à-dire toute l’aide pouvant venir de l’extérieur, des voisins, des amis qui s’occupent des courses, des repas, etc. Cela, afin de préserver le repos de la maman.
Quel type d’accompagnement pour la dépression post-partum ?
Des professionnels de la périnatalité, des psychothérapeutes peuvent aider les femmes qui traversent une dépression post-partum. Cette dépression vient signifier que quelque chose ne s’est pas connecté sur le chemin de mère, qu’il y a eu comme un trébuchement dans le lien à son enfant. Le lien mère-enfant est une coconstruction ; or, lors d’une dépression post-partum, chacun est dans son coin. La psychothérapie va permettre de faire un « travail » pour trouver ce qui a fait obstacle en se basant à chaque fois sur la « théorie de l’attachement » : comment l’enfant intérieur de la maman a-t-il été porté, bercé, rassuré durant les premières années de vie de celle-ci, car c’est là que le système d’attachement se consolide, donc engendre une forme de résilience ultérieurement, ou bien qu’il se fissure par endroits. Des notions à mettre, bien entendu, en perspective avec un accouchement traumatique, la douleur de la séparation au moment où le bébé n’est plus dans le ventre et qu’il devient un sujet autonome… Cela peut générer de la culpabilité chez la mère, mais cette dépression est une opportunité pour cheminer.
Aujourd’hui, pensez-vous que l’on soit davantage sensibilisé au baby-blues et à la dépression post-partum ?
Je dirais oui pour le baby-blues. La dépression post-partum, c’est plus compliqué, car elle se révèle fréquemment à distance de la naissance. La femme ne comprend pas pourquoi elle n’y arrive pas et les acteurs de l’accouchement, qui pourraient l’aider, ne sont plus là. En fait, tout est une question de maillage au sein des départements, entre médecins, pédiatres, PMI, centres médico-psychologiques… afin que les femmes aient accès à des ressources et de l’aide. Pour cela, l’association Maman Blues (2) est un très bon point d’ancrage, ainsi que la commission Les 1 000 premiers jours, qui, grâce à la mobilisation des collectivités et à une application mobile destinée aux parents, œuvre autour de la prévention et de l’accompagnement.
www.exbrayat-psychologue.frwww.maman-blues.fr/application-1000-premiers-jours/Famille Le Figaro
Partout dans le monde, des habitations pourraient devenir inassurables
Armelle BohineustDÉCRYPTAGE - Environ 40 % des assureurs considèrent le changement climatique comme une priorité absolue, l’assurabilité et la rentabilité étant les principaux enjeux.
Début mai, près de Los Angeles, vingt luxueuses propriétés ont brûlé en quelques heures. En cause, un feu de broussailles né de la sécheresse et attisé par le vent du Pacifique. En 2021, plus de 58.000 feux de forêt ont ainsi dévasté aux États-Unis un territoire équivalent à la Normandie. Et, d’ici à trente ans, c’est une maison californienne sur deux qui risque de brûler. Aux États-Unis encore, 38 % des comtés souffriront d’une pénurie d’eau en 2050, prévoyait l’agence S&P Global Ratings en 2020.
Les catastrophes liées au climat menacent le monde entier. L’Australie, récemment ravagée par des inondations, souffre aussi de vents et de feux de brousse de plus en plus violents. Résultat, un demi-million de maisons dans le pays, soit une sur 25, subiront tellement de dommages qu’elles deviendront inassurables d’ici à 2030, alerte l’organisation indépendante Climate Council.
Assurance-dommages
«Les inondations touchent près d’un tiers de la population mondiale. Il faudrait les surveiller autant que les ouragans», résume le cabinet de recherche Swiss Re Institute. En 2021, entre les inondations en Allemagne et en Belgique, la tempête Ida aux États-Unis ou encore la vague de froid au Texas, les catastrophes naturelles ont coûté plus de 250 milliards de dollars (237 milliards d’euros) à l’économie mondiale (+24 % par rapport à 2020).
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«Il n’est pour l’instant pas avéré que les catastrophes naturelles dites primaires, comme les cyclones, voient leur récurrence et leur intensité augmenter sensiblement avec le changement climatique», relativise Sylvain Johansson, directeur associé senior au sein cabinet Mckinsey. «C’est le cas, en revanche, des périls dits secondaires, moins destructeurs mais plus fréquents tels que les inondations, les sécheresses, la grêle ou les feux de forêt», ajoute l’expert. Et ces catastrophes coûtent beaucoup plus cher. Sur environ 110 milliards de dollars de dommages assurés liés aux catastrophes naturelles dans le monde l’an dernier, 30 milliards concernaient les grands événements et 80 milliards les catastrophes naturelles secondaires.
L’assurance-dommages, qui garantit maisons, voitures ou biens personnels, est l’une des couvertures ciblant le plus les catastrophes naturelles. Ce secteur collecte aujourd’hui dans le monde environ 1 800 milliards de dollars de primes (soit les paiements effectués par les assurés). Pourtant, l’essentiel des pertes liées aux catastrophes naturelles n’est pas couvert par les assurances, et des millions de ménages et d’entreprises dans le monde sont confrontés à un déficit de protection important et croissant.
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En 2021, plus de 50 inondations graves ont eu lieu dans le monde, entraînant des pertes économiques combinées de plus de 80 milliards de dollars. Or, les pertes assurées se sont élevées à «seulement» 20 milliards de dollars, relève le réassureur Swiss Re (qui assure les assureurs). Toutes catastrophes confondues, la facture des assureurs a atteint 42 % du total des dégâts.
Doublement des primes
Dans les pays les plus pauvres, pour une partie de la population des économies les plus riches, l’assurance coûte trop cher. Parfois aussi, les autorités ou les habitants ne veulent pas regarder les risques en face. En 2012, la commission des ressources côtières de Caroline du Nord a indiqué que les niveaux d’eau le long de la côte pourraient augmenter de 39 pouces (1 mètre). Les promoteurs immobiliers côtiers, craignant que leurs biens ne deviennent inassurables, ont alors fait pression sur l’État et obtenu la promulgation d’une loi interdisant d’utiliser les prévisions de cette agence pour prendre des décisions! En Italie, moins de 10 % de la population est assurée contre les séismes, un risque majeur. En Allemagne, moins d’un habitant sur deux est couvert contre les inondations.
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Le montant des dommages bondit, non seulement parce que les catastrophes se répètent, mais aussi car la valeur des biens assurés ne cesse d’augmenter et l’urbanisation progresse, en particulier dans les zones côtières. Selon un rapport de Capgemini et de l’Efma, au niveau mondial, les pertes économiques dues au changement climatique ont augmenté de 250 % en trente ans.
«Les risques liés au changement climatique se multiplient. Un petit changement physique peut modifier des systèmes entiers de manière irréversible et les populations vulnérables pourraient être touchées de manière disproportionnée», estimait fin 2020 une étude McKinsey. De ce fait, «la valeur en jeu des risques liés au climat pourrait, de manière prudente, passer d’environ 2 % du PIB mondial à plus de 4 % en 2050», ajoutait le cabinet.
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«Les primes mondiales pour l’assurance des biens doubleront d’ici à 2040 pour atteindre 4300 milliards de dollars», estime Swiss Re. «Avec les dommages liés au changement climatique, les pertes assurées liées aux biens immobiliers sur des marchés clés comme la Chine, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni devraient augmenter de 120 % au cours des vingt prochaines années», ajoute le réassureur. Dans le seul cas des inondations, d’ici à 2040, les remboursements pourraient augmenter de 200 % au Royaume-Uni, en France et en Allemagne et de 235 % en Chine.
«Même si 2021 a été une année extrême, l’Europe s’en sort en moyenne mieux que les États-Unis ou d’autres régions , estime Sylvain Johansson. Elle est encore loin de l’inassurabilité. Les pertes non assurées liées aux catastrophes naturelles y sont moins élevées et les mesures mises en œuvre plus développées.» La France est particulièrement protectrice avec son régime CatNat mais d’autres pays développés créent des systèmes de garanties spécifiques. C’est le cas du programme NFIP aux États-Unis ou de Flood Re outre-Manche.
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Environ 40 % des assureurs considèrent le changement climatique comme une priorité absolue, l’assurabilité et la rentabilité étant les principaux enjeux. Ils doivent donc s’adapter, revoir leurs modèles économiques et concilier prévention et gestion des risques.
Au-delà d’une démarche de diversification - mieux vaut assurer une maison dans cent villages différents que cent maisons dans un seul bourg - ils peuvent céder les risques de pointe à des réassureurs ou, dans certains pays, à des programmes publics qui prennent en charge une partie des coûts afin de permettre aux foyers confrontés à des risques plus importants d’être couverts.
«Les assureurs peuvent aussi développer la prévention, via par exemple des exigences sur la qualité des constructions et continuer à développer des mécanismes de transfert de risques vers les marchés financiers, notamment au travers des obligations catastrophes», ajoute Sylvain Johansson.
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L'Humanité
Pour évacuer tension, stress... ouvrez vos fascias!
ActuInventée il y a 40 ans, la fasciathérapie est en train de se faire une place de choix parmi les médecines douces. Cette technique manuelle permet de rendre leur élasticité aux fascias, ces membranes entourant la plupart de nos organes, afin de soulager des douleurs inexpliquées. Des mains à l’écoute du corps.
Marie MersierThérapie manuelle développée dans les années 1980 par Danis Bois (1), la fasciathérapie suscite depuis environ trois ans un intérêt croissant, alimenté par des disciplines telles que le yoga ou la méthode Pilates, et des praticiens qui parlent davantage des fascias (que l’on peut par exemple mobiliser en faisant des étirements, d’où les ponts entre diverses pratiques).
Fibres élastiques, fibres de collagène et liquide
Définissons ces fameux fascias et évoquons leur incidence sur l’ensemble des processus de l’organisme : « Appelés également tissus conjonctifs ou encore connectifs, les fascias sont des membranes plus ou moins élastiques, capables de se contracter et d’influencer la dynamique musculaire, articulaire, la biologie et l’ensemble du bon fonctionnement de notre corps. Ils jouent ainsi un rôle essentiel dans la transmission des forces et dans le contrôle du mouvement, dans la douleur et l’inflammation, ou encore dans la conscience du corps et de soi » (2).
Ainsi, les fascias, qui sont composés de fibres élastiques, de fibres de collagène et de liquide, entourent de la tête aux pieds, et plus ou moins en profondeur, l’ensemble des structures anatomiques du corps : les muscles et tous les organes composant le système digestif, nerveux, vasculaire, etc., pour finalement ne former qu’un seul et même organe sensoriel mettant en communication tout ce qui constitue notre corps.
Sans en avoir forcément conscience, quelques fascias sont pourtant très connus : les méninges, qui enveloppent le cerveau, ou le péricarde, qui enlace le cœur.
Sciatique, maux de tête, côlon irritable
Du fait d’un manque d’exercice de postures inadéquates ou à la suite de chocs physiques mais également émotionnels – car on envisage ici l’être dans sa globalité et d’un point de vue somato-psychique –, les fascias peuvent se contracter, créer des adhérences, donc des douleurs, un inconfort global, de la fatigue… C’est là que la fasciathérapie intervient.
Kinésithérapeute et fasciathérapeute, Tristan de Parcevaux décrit la méthode ainsi : « À l’instar de l’ostéopathie tissulaire, la fasciathérapie est une technique d’écoute manuelle. Grâce à des points d’appui et de petits mouvements très légers, les mains redonnent de la souplesse et de la mobilité aux fascias, rouvrent des espaces de circulation dans le corps et relancent ainsi la dynamique du corps. »
S’il existe quelques contre-indications, dont l’hypertension artérielle non traitée, la fasciathérapie peut prendre en charge de multiples problématiques, et ce, dès le plus jeune âge : douleurs chroniques ou aiguës (lombalgie, fibromyalgie, lumbago, sciatique), pathologies musculaires, maux de tête, syndrome du côlon irritable, mais également stress et état anxieux, car cette méthode offre du relâchement là où des tensions physiques et émotionnelles ont pu aller se nicher, les deux étant parfois liées.
Lors d’une séance, qui dure entre 45 minutes et une heure, se tisse un dialogue entre le praticien, ses mains, la personne traitée et son corps. Cette pratique très douce, très lente, invite par ailleurs celui ou celle qui reçoit un soin à se réapproprier ses propres perceptions corporelles, à retrouver la conscience de soi.
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Bien-être L'Humanité
Pourquoi les Vikings ont-ils quitté le Groenland ?
ActuArchéologie. Ce peuple conquérant a subitement quitté sa « terre verte » au XVe siècle, après cinq cents ans de colonisation. Un exil qui ne serait pas dû au froid mais – déjà à cette époque – à la sécheresse…
Anna MussoC’est l’un des grands mystères de la fin du Moyen Âge : pourquoi les Vikings, qui avaient établi avec succès des colonies dans le sud du Groenland dès le Xe siècle, les ont définitivement abandonnées quatre siècles plus tard ?
Une nouvelle étude publiée le 23 mars dans la revue Science Advances, menée par une équipe de chercheurs de l’université du Massachusetts à Amherst, en collaboration avec des scientifiques du Smith College et de l’Université de Buffalo aux États-Unis, éclaire ce mystère, remettant en cause les connaissances établies.
Ce ne serait pas la chute des températures, associée à une vague de froid baptisée petit âge glaciaire, mais bien la sécheresse qui aurait forcé les premiers colons scandinaves à quitter leurs verts pâturages.
Une « colonie » de 2000 habitants
Selon la légende islandaise, c’est en suivant un explorateur norvégien connu sous le surnom d’Erik le Rouge (il était roux), que les Vikings auraient établi deux colonies sur les rives de fjords dans le sud du Groenland. Ils donnent à ce pays où ils vont vivre de 985 à 1450 environ, le nom de Groenland, littéralement « terre verte », afin d’y attirer d’autres Scandinaves. Leur « colonie orientale », forte d’environ 2 000 habitants, va prospérer dans cette région a priori inhospitalière en abattant des arbustes et en plantant de l’herbe pour nourrir son bétail.
Mais au début du XVe siècle, les Vikings abandonnent subitement l’île, devenue invivable. Pour l’expliquer, on a longtemps supposé que ce peuple avait été confronté à une baisse des températures localisée sur l’Atlantique Nord. Cette période de froid exceptionnel aurait entraîné de longs et rudes hivers, et rendu impossible toute agriculture au Groenland. Mais, d’autres facteurs ont été évoqués, comme la disparition des morses, que les Vikings chassaient, la mauvaise gestion des terres ou la peste.
Des sédiments recueillis pendant trois ans
Si plusieurs études confirmaient jusqu’ici la thèse du refroidissement climatique, les données utilisées pour reconstituer les températures ne venaient pas de sites où se trouvaient les fermes des Vikings, mais avaient été prélevées à plus de 1 000 kilomètres au nord et à une altitude de plus de 2 000 mètres. C’est ce que souligne Raymond Bradley, professeur émérite de géosciences à l’université du Massachusetts à Amherst et coauteur de l’article. « Nous voulions étudier comment le climat a varié près des fermes nordiques elles-mêmes. »
C’est donc au bord d’un lac situé dans le sud du Groenland, appelé lac 578, proche de l’un des plus grands groupes de la colonie de l’Est, que Bradley et les chercheurs se sont rendus. « Avant cette étude, précise Bradley , il n’existait aucune donnée provenant du site même des colonies vikings. Et c’est un problème. »
Les scientifiques ont recueilli, durant trois ans, des échantillons de sédiments jamais étudiés auparavant. Ils ont pu en extraire des données fiables pour reconstituer les variations de la température de l’eau durant l’été sur une période de mille sept cents ans. « Personne n’a vraiment étudié cet endroit auparavant », souligne Boyang Zhao, l’auteur principal de l’étude.
« Pas de changements substantiels de température »
Ensuite, les chercheurs ont analysé les sédiments lacustres avec deux marqueurs différents pour comprendre les changements de température et du contexte hydroclimatique dans le passé. Le premier marqueur est un lipide, connu sous le nom de BrGDGT, qui permet de reconstruire la température. « Si l’on dispose d’un registre suffisamment complet, il est possible d’établir un lien direct entre l’évolution des structures des lipides et celle de la température », explique Isla Castaneda, professeure de géosciences et coauteur de l’article. Le second est un indicateur du degré de sécheresse qui mesure la perte d’eau due à l’évaporation dans les graminées et les plantes servant au bétail.
Et surprise : les résultats obtenus ont montré qu’il n’y avait pas eu de baisse brutale de la température au moment de l’abandon de ces fermes. « Nous n’avons pas trouvé de changements substantiels de température pendant la période de colonisation et nous avons constaté que le sud du Groenland a connu une tendance persistante à l’assèchement pendant toute la période nordique », conclut Boyang Zhao.
Des sécheresses plus fréquentes
Les fermiers devaient stocker du fourrage pour faire hiverner leurs bêtes. Or, les sécheresses étant plus fréquentes, ils ne pouvaient pas faire pousser assez d’herbe pour empêcher les animaux de mourir de faim pendant les longs hivers rigoureux. Il est même probable que le changement climatique ait contraint les éleveurs à partir chasser les morses – pour vendre leur ivoire – dans les eaux du nord-ouest du Groenland. Plus de cinq cents ans avant notre époque, nos lointains ancêtres ont déjà été confrontés à l’angoisse des sols craquelés et à l’exil forcé par le changement climatique…
groenlandRéchauffement climatiquearchéologie Le Figaro
PSG : Luis Campos va succéder à Leonardo comme directeur sportif
Le FigaroComme c'était pressenti ces dernières heures, le Portugais de 57 ans, passé par Lille et Monaco, va enfiler le costume de patron du sportif à Paris.
Les grandes manœuvres sont en marche à Paris. Et ce sera visiblement à Luis Campos de les mettre en musique. Groggy depuis l'élimination en Ligue des champions, le club de la capitale attendait de connaître la décision de Kylian Mbappé pour débuter sa mue. Décision qui est tombée samedi, avec une prolongation jusqu'en 2025 qui a mis le PSG et ses supporters en fête. La première pierre d'un chantier conséquent. Tard samedi soir, on apprenait le départ de Leonardo, lequel était revenu au Parc des Princes en 2019 après un premier mandat entre 2011 et 2013, sans oublier son année en tant que joueur en Rouge et Bleu, lors de l'exercice 1996-97. Son successeur ? Il est déjà connu : il s'agit du Portugais Luis Campos.
Le PSG n'a, pour l'heure, confirmé ni le départ de «Leo», ni l'arrivée de son successeur. Campos est toutefois vite apparu comme le favori pour le poste. RMC affirme ce dimanche que c'est fait. Info confirmée dans la foulée par d'autres sources. Intégré à la cellule recrutement du Real Madrid par son compatriote José Mourinho en 2012, Luis Campos n'est pas un inconnu dans le football français, lui qui a été l'architecte des deux dernières équipes qui ont privé le PSG du titre de champion de France, Monaco en 2017 et Lille, en 2021. Un choix qui devrait en outre ravir Kylian Mbappé, réputé proche du Portugais depuis leurs années communes sur le Rocher. Outre le mercato, Campos va s'attacher à dégoter un nouveau coach au Paris-SG, l'avenir de Mauricio Pochettino étant, assure-t-on, déjà scellé.
PSG : la prolongation de Mbappé est une «insulte au football» selon le président de la Liga
Le président de la Liga, Javier Tebas, a vivement critiqué le Paris Saint-Germain qui va prolonger le contrat de Kylian Mbappé.
«Quand on ne sait pas, on se tait» : la mère de Kylian Mbappé rembarre un journaliste
Fayza Lamari, mère de Kylian Mbappé, a répondu sur Twitter au journaliste Frédéric Hermel qui accusait son fils d'avoir trahi sa parole en ne rejoignant finalement pas le Real Madrid.
PSG : Leonardo démis de ses fonctions, la piste Campos évoquée
Quelques heures après l'annonce de la prolongation de Kylian Mbappé (2025), samedi, «Leo» s'est vu signifier la fin de sa mission comme directeur sportif.
Le Figaro
L'ancien membre d'EELV Pascal Canfin déplore une écologie engagée «sur les chemins de l'extrême gauche»
«L'écologie politique française part sur les chemins de la désobéissance européenne et ça m'attriste parce que c'est totalement inefficace sur le plan climatique», a commenté l'eurodéputé Renew/LREM, au micro de France Inter ce dimanche.
L'eurodéputé Renew/LREM, Pascal Canfin, ancien membre d'EELV, a déploré dimanche sur France Inter une écologie politique engagée selon lui «sur les chemins de l'extrême gauche» après la conclusion de l'accord électoral NUPES entre les principaux partis de gauche.
«Engagé en politique avec Daniel Cohn-Bendit, très pro-européen (...) je constate avec tristesse, parce que j'en ai fait partie, que l'écologie politique française part sur les chemins de l'extrême gauche, de la désobéissance européenne et ça m'attriste parce que c'est totalement inefficace sur le plan climatique», a commenté ce responsable.
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Pascal Canfin a ainsi opposé la stratégie de la NUPES vis-à-vis de l'Europe à celle lancée par le président Emmanuel Macron dans son discours prononcé à la Sorbonne en septembre 2017.
Ce texte, selon lui, «définit la feuille de route de transformation de l'Europe, mais pas par la désobéissance, par le dialogue, par la négociation, par la conviction». À rebours selon Pascal Canfin, les Verts «tournent le dos à leur histoire».
«Un infarctus économique»
Visant cette fois le Parti socialiste, l'eurodéputé macroniste a mentionné un rapport publié la semaine dernière par le think tank social-démocrate Terra Nova.
Dans ce document, Terra Nova estime que «le programme de dépenses publiques et de hausse de la fiscalité des entreprises porté par l'Union Populaire (...) se traduirait immédiatement par une explosion des déficits publics et du chômage et par une dynamique insoutenable de la dette publique».
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Selon Terra Nova, «au bout de quelques mois, le gouvernement de l'Union populaire serait contraint (...) de se soumettre à un plan d'austérité sans précédent et quémander le soutien de nos partenaires, ou bien entrer dans le chaos de la sortie de l'euro qui provoquerait un infarctus économique».
La rupture entre Les Républicains et Damien Abad est actée
Christian Jacob a demandé au président du groupe LR à l'Assemblée nationale de partir. Ce dernier annonce sa mise en retrait du mouvement politique.
Législatives : Carole Delga estime être «la femme à abattre» pour LFI
L'élue socialiste confirme vouloir organiser à la rentrée des «états généraux de la gauche» pour «refonder la promesse républicaine par un projet de société juste et durable».
Législatives 2022: El Rhazoui, El Khatmi… le camp Macron douche les ambitions de figures pro-laïcité
DÉCRYPTAGE - Avant le scrutin des 12 et 19 juin, plusieurs soutiens du chef de l’État, connus pour leur fermeté sur les principes républicains, ont fini par déchanter.
L'Humanité
En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire
ActuPrès de la moitié des départements sont actuellement en situation de sécheresse. Un phénomène lié au changement climatique, et dont la précocité, l’intensité et l’étendue inquiètent. D'autant que les projections pour les années à venir ne sont guère encourageantes. Néanmoins des moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse.
Marion d'AllardLes arrêtés préfectoraux tombent les uns après les autres. Les incitations à restreindre la consommation d’eau touchent désormais 42 départements en état de vigilance. Parmi eux, 15 ont dépassé ce seuil, placés en état d’alerte, voire d’alerte renforcée.
Particulièrement précoce cette année, la sécheresse oblige les autorités locales à imposer la réduction des prélèvements, y compris à des fins agricoles, la limitation de la consommation domestique (arrosage des jardins, lavage des voitures…) et, dans certains cas, l’interdiction totale de certains prélèvements.
« Rien ne laisse présager d’un été caniculaire »
Conjuguées à un hiver peu pluvieux, les températures anormalement élevées en ce mois de mai menacent la ressource en eau, et « les deux tiers de la France connaissent déjà des sols secs à très secs », alerte Météo France.
Une situation qui promet de durer, précise en outre Matthieu Sorel, qui fait valoir le peu de précipitations prévues sur l’Hexagone dans les quinze prochains jours. « Il faut être vigilant », poursuit le climatologue de Météo France, car « même si le déficit de pluviométrie constaté cet hiver n’est pas en soi exceptionnel, l’épisode de chaleur attendu cette semaine est en revanche un événement remarquable ».
Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le mondeAvec un mercure qui frise les 30 degrés et une France repeinte en jaune dans tous les bulletins météo, la chaleur printanière actuelle se distingue par « sa précocité, son étendue géographique et sa durée », complète le spécialiste.
Pour autant, temporise Matthieu Sorel, « rien ne laisse présager d’un été caniculaire ». Enregistré en 2011, le record de température pour un mois de mai depuis 1945 n’a en effet pas été précurseur d’un été particulièrement chaud quand, a contrario, les canicules estivales de 2017 et 2018 n’ont pas été précédées d’un printemps particulièrement doux.
Une grave sécheresse des sols
À très court terme, la conséquence la plus préoccupante demeure la sécheresse des sols, une des plus « graves à cette période de l’année depuis 1945 », alertait il y a quelques jours Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Alors que « la fin de l’hiver est une période charnière », l’insuffisance des pluies a « fortement impacté l’état des nappes », relève ainsi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.
Selon l’organisme public, « la situation est particulièrement préoccupante sur les nappes entre Vendée, Périgord et Maine, ainsi que sur les nappes de Provence et de la Côte d’Azur ». L’hiver sec, marqué par un manque de pluie quasiment en continu depuis septembre 2021, n’a donc pas permis de recharger les réserves en sous-sol. Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.
Dans un tel contexte, « la hausse actuelle des températures, la reprise de la végétation, donc l’augmentation de l’évapotranspiration, vont limiter nettement l’infiltration des pluies », sans compter que « le début précoce des campagnes d’irrigation pourrait également influencer la situation des nappes », précise encore le BRGM.
Des régions jusque-là plutôt épargnées
Inégalement réparti sur le territoire, cet épisode de sécheresse touche des régions jusque-là plutôt épargnées par ce genre de phénomène précoce. C’est le cas « au nord de la Loire, dans le Pas-de-Calais ou dans le nord-est du pays », explique Matthieu Sorel. « Ces trois derniers mois, les sols de ces régions sont restés très secs pour la saison. Une situation qui se reproduit en moyenne une année sur dix », précise Météo France.
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansSur le dernier trimestre, toujours, la situation a été encore plus grave en « Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie du Grand-Est et des Hauts-de-France », avec un niveau de sécheresse des sols « se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », poursuit l’établissement public.
Depuis le début des années 2000, la fréquence de ces épisodes de sécheresse précoces s’accélère et ils sont en outre « plus intenses, plus longs, et la proportion du territoire touché est plus importante », souligne Météo France, qui précise, sur ce dernier point, que si 5 % du territoire national étaient touchés par ces phénomènes dans les années 1960, cette part s’élève dorénavant à 10 %.
Des projections à horizon 2100
« Les changements climatiques sont clairement en cause », affirme Matthieu Sorel, en ce qu’ils participent à « l’allongement des saisons estivales et au raccourcissement des hivers ». Une tendance de fond qui augure un manque d’eau alarmant à l’avenir.
Transition écologique : comment la France prépare la viticulture du futurCoordonné par Météo France, le projet Climsec s’est attelé à fournir des projections sur les impacts du changement climatique en matière de sécheresse des sols en France métropolitaine à horizon 2100. Et ses conclusions sont sans appel.
Suivant la logique de trois scénarios (optimiste, intermédiaire, pessimiste), en fonction des concentrations de gaz à effet de serre, toutes les simulations du Climsec « mettent en évidence une augmentation continue des sécheresses du sol en moyenne annuelle sur le territoire métropolitain », révèlent les analystes, qui soulignent que « les projections réalisées à partir des trois scénarios s’accordent globalement sur un niveau moyen annuel d’humidité des sols correspondant au niveau extrêmement sec de la période de référence 1961-1990 ».
Dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison ».
De son côté, l’Institut national des sciences de l’univers (Insu, rattaché au CNRS) s’est également prêté au jeu des projections. Ses chercheurs prévoient, dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison », une « intensification de l’assèchement des sols superficiels », dès 2050, et de « très longues sécheresses du sol en toute saison sans retour à la situation actuelle », à l’horizon 2080.
Sans changement majeur en matière de politique environnementale, ces épisodes climatiques promettent d’être « plus chauds et plus extrêmes », prévient Matthieu Sorel. Néanmoins, si les restrictions temporaires de la consommation en eau demeurent nécessaires pour préserver les nappes phréatiques, d’autres moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse. Au premier rang desquels la reforestation. Logique autant que primordial, planter des arbres permet de favoriser l’infiltration d’eau dans les sols et d’éviter leur érosion.
sécheressemétéoRéchauffement climatiqueClimat Le Figaro
Puberté précoce : quand faut-il s'inquiéter ?
Cécile ThibertNOS CONSEILS SANTÉ - Plus fréquent chez les filles que chez les garçons, ce phénomène n'est pas à prendre à la légère car il peut masquer une maladie sous-jacente.
«J'ai une petite fille qui vient d'avoir 7 ans. Alors qu'elle n'avait pas encore ses 6 ans, j'avais constaté qu'elle avait des poils qui avaient poussé en dessous des bras ainsi qu'au niveau pubien. En un an, le phénomène n'a fait qu'augmenter. À ce rythme-là, je me dis qu'elle risque d'être réglée à l'âge de 8 ou 9 ans...C'est effrayant, comment cela peut-il se faire ?» Sur les forums, les témoignages de parents inquiets de la puberté précoce de leur enfant sont nombreux. Ce phénomène est effectivement à prendre au sérieux. Car s'il est le plus souvent sans gravité, il peut aussi mettre en jeu la santé de l'enfant.
La puberté précoce répond à une définition bien précise. «Il s'agit de l'apparition des premiers signes pubertaires avant l'âge de 8 ans chez la fille et 9 ans et demi chez le garçon», explique le Pr Juliane Léger, pédiatre endocrinologue à l'hôpital Robert Debré à Paris. En l'occurrence, un début de poussée mammaire chez les filles et une augmentation du volume des testicules chez les garçons. Les filles sont environ 10 fois plus concernées que les garçons.
Le cerveau, chef d'orchestre de la puberté
Comment se déclenche la puberté ? Comme souvent avec le corps humain, le cerveau n'y est pas pour rien. «Il y a une cascade chimique hormono-dépendante dans le cerveau qui démarre dans l'hypothalamus. Cette petite région située au cœur du cerveau va donner le top départ de la puberté, ce qui va aboutir à l'activation des gonades (les organes sexuels, NDLR). Ces dernières vont alors se mettre à sécréter les hormones sexuelles : œstrogènes chez la fille et testostérone chez le garçon», détaille le Pr Nicolas De Roux, chef du laboratoire de biochimie-hormonologie à l'hôpital Robert Debré. Quelques semaines après ce coup d'envoi cérébral, les premiers signes de puberté apparaissent.
Pourquoi ce mécanisme se déclenche-t-il trop tôt ? Très souvent, le mystère reste entier. «Dans 80 à 85% des cas ,on ne retrouve pas de cause précise après avoir fait une batterie d'examens», indique le Pr Léger. Les médecins estiment toutefois que, dans environ un quart des cas, il y a des causes héréditaires. «Le plus souvent, on retrouve un trait génétique chez la mère, parfois chez le père. Avec mon équipe, nous travaillons à chercher les gènes responsables», rapporte le Pr De Roux.
« Dans 80 à 85% des cas ,on ne retrouve pas de cause précise après avoir fait une batterie d'examens. »
D'autres causes potentielles sont à l'étude. «On sait que la nutrition joue un rôle très important. L'augmentation de l'obésité chez l'enfant pourrait être en partie responsable de l'avancement de l'âge de la puberté», souligne le Pr Léger. La piste de l'exposition à des perturbateurs endocriniens est également explorée.
La bonne nouvelle est qu'en cas de puberté précoce sans cause identifiée (on parle de puberté «idiopathique»), l'enfant ne court pas de risque grave dans l'immédiat pour sa santé. Mais outre les conséquences psychologiques, l'inconvénient est que la vitesse de croissance s'accélère, et avec elle, la maturation osseuse. Ces enfants ont donc le risque d'avoir une perte de plusieurs centimètres de leur taille adulte s'ils ne reçoivent pas un traitement adéquat. «Il y a une soudure précoce des cartilages de croissance et ce que l'on appelle un déficit statural sur la taille adulte», souligne le Pr Léger. Diagnostiqués à temps, ces enfants se verront prescrire un médicament très efficace pour stopper l'évolution de la puberté (les agonistes de la GnRH) jusqu'à ce qu'ils soient assez âgés.
Des causes cachées parfois graves
Dans 15 à 20% des cas, les médecins parviennent à trouver la cause de la puberté précoce. C'est là que les choses se corsent. «Soit la cause est centrale, c'est-à-dire au niveau du cerveau (tumeur, malformation), soit elle est périphérique. C'est-à-dire qu'elle touche alors les ovaires, les testicules ou les glandes surrénales, situées au-dessus des reins», résume le Pr Juliane Léger, également responsable du centre de référence des maladies endocriniennes rares de la croissance et du développement à l'Université Paris Cité. De façon générale, plus la puberté débute tôt, plus le risque qu'une maladie grave se cache derrière est important. «On suspecte bien plus une anomalie de type tumeur chez une enfant de 3 ans qui fait une puberté précoce que chez une fillette de 7 ans», souligne le Pr De Roux.
« On suspecte bien plus une anomalie de type tumeur chez une enfant de 3 ans qui fait une puberté précoce que chez une fillette de 7 ans. »
À première vue, le lien entre tumeur et puberté n'est pas évident. Et pourtant, la multiplication des cellules tumorales au niveau du cerveau (plus précisément de l'hypothalamus), des gonades (ovaires et testicules) ou des glandes surrénales peut tout à fait déclencher la cascade hormonale de la puberté. «C'est une de nos préoccupations majeures. C'est pour cela que l'on réalise systématiquement une IRM cérébrale lorsqu'une puberté précoce d'origine cérébrale est démontrée», précise le Pr Léger. La puberté précoce peut par exemple être déclenchée par un gliome (type de tumeurs cérébrales les plus fréquentes chez l'enfant et l'adolescent), mais aussi par d'autres tumeurs plus rares.
Plus globalement, toute lésion du cerveau (encéphalopathie, traumatisme crânien, méningite…) est susceptible d'entraîner une puberté précoce. Par ailleurs, un cancer des testicules, des ovaires ou des glandes surrénales est aussi susceptible d'entraîner une augmentation des concentrations hormonales et donc une sorte de puberté précoce. «Certaines maladies génétiques peuvent aussi être à l'origine de ce phénomène», abonde le Pr De Roux.
En cas de doute sur un début précoce de puberté, la consultation du médecin traitant et du pédiatre spécialisé est indispensable, pour la réalisation d'examens supplémentaires s'il le juge nécessaire.
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L'Humanité
Face au climat, les incohérences de la politique agricole en Europe
ActuDans le projet de politique agricole qu’elle tente d’imposer aux 27 pays membres de l’Union entre 2023 et 2027, la Commission européenne multiplie les incohérences. La sécheresse qui marque les cinq premiers mois de cette année 2022 le démontre. La spéculation sur les denrées de base comme le blé et les graines à huile risque de déboucher sur des émeutes de la faim dès cette année.
Gérard Le PuillDurant les quatre premiers mois de l’année 2022, la pluviométrie en France a été nettement inférieure aux moyennes mensuelles des années précédentes. Ce recul était de moins 40 % en janvier, moins 31 % en février, moins 39 % en mars et moins 25 % en avril. Depuis le début du mois de mai, il n’a guère plu, hormis quelques orages en montagne, tandis que des températures élevées annoncées pour cette semaine et la semaine prochaine sont de nature à aggraver une sécheresse qui inquiète déjà les paysans, qu’ils soient éleveurs, maraîchers ou céréaliers.
Du fait de la guerre en Ukraine et de l’arrêt des exportations de céréales et d’oléagineux par ce pays, les spéculateurs sont à la manœuvre pour faire flamber les cours. D’un prix moyen de 270 € en janvier et février, la tonne de blé français rendue au port de Rouen pour l’exportation cotait 386 € le 6 mars, 396 € le 26 mars et 385 € le 3 mai. Le maïs, dont le prix moyen était sous la barre des 260 € la tonne de septembre 2 021 à février 2022, cotait 348 € le 3 mai. Le manque de tournesol ukrainien et russe sur le marché mondial a fait bondir le prix de la tonne de colza français, passant de moins de 700 € en février à 1 035 € le 3 mai. Le prix de la tonne de cette graine à huile n‘était que de 370 € en mai 2020, une époque où l’offre mondiale dépassait la demande tandis que les économies tournaient au ralenti pour cause de Covid-19.
L’Europe propose de produire moins en occultant le risque de pénurie
Ces prix élevés des céréales et des oléagineux pourraient encore croître dans les prochaines semaines pour peu que la sécheresse s’intensifie. Dans le quotidien « Les Échos » du 22 mars, son correspondant à Bruxelles faisait état de « discussions tendues sur le moyen et l’impact de la récente stratégie « Farm to Fork » (de la ferme à la fourchette, N.D.L.R.) qui vise à réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2030, de 20 % celui des engrais et à consacrer un quart des terres au bio ». Il est également prévu de laisser 4 % des terres agricoles en jachère, c’est-à-dire, sans la moindre production, afin, dit-on, de favoriser la biodiversité.
Ces mesures figurent dans la réforme de la Politique agricole commune (PAC) adoptée par les pays membres de l’Union européenne pour les années qui vont de 2023 à 2027. Mais elles interviennent à un moment où la spéculation planétaire bat son plein sur des matières premières agricoles essentielles comme le blé. Car les stocks de report diminuent dans les pays exportateurs, tandis que les pays pauvres, qui sont souvent des importateurs nets, voient les prix s’envoler. Malgré cela, la Commission européenne, présidée par Ursula Von der Leyen, publiait une déclaration le 28 avril reprochant à la France de ne pas respecter à la lettre l’esprit de la réforme de la PAC dans le Plan Stratégique National (PSN) qu’il a élaboré à la demande de la Commission.
Des distorsions de concurrence au profit des pays tiers
Mais est-il vraiment opportun de vouloir réduire de 50 % les produits de traitement des cultures et de 20 % celui des engrais alors que la Commission a signé des accords de libre-échange avec des pays comme le Canada, ceux du Mercosur tandis qu’elle négocie actuellement deux autres accords l’Australie et la Nouvelle Zélande ? Car aucun de ces pays n’est soumis à des mesures de ce type ! Faut-il absolument vouloir convertir 25 % des terres agricoles de l’Union européenne en agriculture biologique alors que l’on constate, dès à présent, un net recul des achats de produits bio dans les magasins, ce qui se traduit par une baisse des prix ne couvrant plus les coûts de production au départ des fermes converties en bio ?
À titre d’exemple, une offre actuellement supérieure à la demande ramène souvent le prix du lait bio au même prix que celui du lait conventionnel au départ de la ferme alors qu’il coûte plus cher à produire. De même, on aurait tort actuellement de mettre en place de la jachère sur 4 % des terres agricoles de tous les pays membres de l’Union européenne alors qu’il existe un risque de pénurie alimentaire mondiale du fait de la diminution des stocks et la perspective d’une moindre récolte en 2022 pour cause de sécheresse. C’est l’argument avancé par Julien Denormandie, ministre français de l’Agriculture, pour ne pas imposer de jachère dans le PSN de la France. Il a raison sur ce point.
Le plaidoyer inconséquent d’un député français au Parlement européen
Mais ces réalités de terrain ne semblent guère intégrées par le collège des commissaires « hors-sol » siégeant à Bruxelles et dont le représentant français est Thierry Breton. Elles ne sont pas davantage prises en compte par Eric Andrieu, député socialiste au Parlement Européen depuis 2012. Cet avocat communique beaucoup sur la politique agricole, bien que dépourvu, semble-t-il, de toute connaissance agronomique. Dans un communiqué daté du 3 mai sous le titre « PAC 2023 : la France veut-elle réellement un Frexit agricole ? », il défend mordicus la position de la Commission en ces termes :
« La Commission réclame une révision en profondeur de l’orientation proposée par la France. C’est également mon constat : les objectifs de la Stratégie de la Ferme à la Fourchette ne semblent pas pris au sérieux par les autorités françaises et ce n’est clairement pas acceptable (…) La lettre d’observation de la Commission confirme que la proposition française a été bâclée et on ne peut que soutenir la Commission européenne et son premier vice-président Frans Timmermans pour revoir les ambitions à la hausse. Il est urgent de rectifier le tir, cela ne fait pas sérieux pour un gouvernement qui se voudrait aux avant-gardes de la construction européenne ».
On peut considérer que les réponses du gouvernement français aux demandes d’éclaircissement et aux reproches de la Commission européenne auraient pu être plus argumentées qu’elles ne l’ont été depuis le mois de mars. Mais Eric Andrieu se fait l’avocat exclusif de la Commission dont a présidente Von der Leyen, le vice-président Timmerman et le commissaire Janusz Wojcieschowski, en charge de l’agriculture, sont trois commissaires européens qui, comme Andrieu lui-même, semblent totalement dépourvus de toute réflexion prospective fondée sur l’agro-écologie et l’agroforesterie (1) .
Ces deux orientations complémentaires sont pourtant indispensables pour promouvoir une agriculture du XXIe siècle permettant de mieux produire en réduisant son bilan carbone. À Bruxelles, comme au Parlement européen, elles ne sont guère prises en compte en ce début de siècle marqué par une accélération des conséquences catastrophiques du réchauffement climatique.
politique agricoleRéchauffement climatique Le Figaro
Festival de Deauville 2022 : Arnaud Desplechin à la tête du jury
Simon ChernerDe passage à Cannes, où il présente Frère et sœur, son dernier film, le réalisateur de 61 ans prendra en septembre le relais de Charlotte Gainsbourg comme président de la manifestation.
Le Roubaisien le plus éclectique du septième art accueillera en personne les vedettes du Nouveau Monde. Invité au Festival de Cannes, où il a présenté samedi son dernier long métrage, Frère et sœur , le réalisateur Arnaud Desplechin a été nommé président de la 48e édition du festival du cinéma américain de Deauville, ont annoncé dimanche les organisateurs de la manifestation normande.
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«Nous attendions avec impatience qu'il soit disponible pour porter ce regard si singulièrement français sur le cinéma américain», ont déclaré dans un communiqué les organisateurs du festival de Deauville, dont la prochaine édition se tiendra du 2 au 11 septembre 2022. Le réalisateur d'Un conte de Noël, Les Fantômes d'Ismaël , Roubaix, une lumière ou encore Tromperie succédera à la tête du jury à Charlotte Gainsbourg, présidente de l'édition précédente. La liste des films programmés n'a pas encore été dévoilée par la direction du festival.
En septembre dernier, la 47e édition du festival de Deauville avait notamment été marquée par l'avant-première du Dune de Denis Villeneuve et de The Card Counter de Paul Schrader. Parmi les films en compétition, le jury avait distingué de son grand prix Down with the King , comédie mélancolique de Diego Ongaro. Deux longs métrages consacrés à l'industrie du porno, Pleasure et Red Rocket , s'étaient quant à eux partagés le prix du jury. Déjà empêtré dans un long démêlé judiciaire avec son ex-femme, Amber Heard, l'acteur américain Johnny Depp avait été l'un des invités d'honneur de cette dernière édition de la manifestation, à l'occasion de la sortie de City of Lies .
Évolution et Coupez !: les deux films à voir au cinéma cette semaine
Une fresque coup de poing sur l'antisémitisme à travers trois générations, ainsi que la dernière comédie déjantée de Michel Hazanavicius, projetée en ouverture du Festival de Cannes mardi soir: découvrez la sélection cinéma du Figaro.
Festival de Cannes: L’Envol, conte musical et When You Finish Saving the World, l’ombre du fils
CRITIQUE - Les deux longs métrages sont les premiers coups de cœur de la rédaction.
Mort de Rosemarie Trapp, dernière héritière de la famille qui inspira La Mélodie du Bonheur
The Sound of Music, l'histoire romancée de l'opposition de la famille Trapp à l'Anschluss obtint l'Oscar en 1966. La fille aînée du capitaine Georg von Trapp, résistant autrichien au nazisme, est décédée le 13 mai aux États-Unis. Elle était âgée de 93 ans.
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
L'Humanité
Inde. Les températures extrêmes pèsent sur les récoltes
ActuLe premier ministre, Narendra Modi, qui pensait conquérir des marchés grâce au conflit en Ukraine, doit revoir ses priorités.
Lina SankariHarinder Happy ne cache pas son inquiétude. Dans le nord de l’Inde, les températures extrêmes frappent une nouvelle fois durement les paysans. Liée au réchauffement climatique, la vague caniculaire, inédite depuis les premiers relevés météorologiques il y a cent vingt-deux ans, a fait grimper le mercure jusqu’à 46 degrés dans certains quartiers de New Delhi. Porte-parole de la Samyukta Kisan Morcha, la coalition victorieuse formée en 2020 qui a réuni plus de 40 syndicats paysans contre la libéralisation du secteur, Harinder Happy, joint par téléphone, concède : « Cette année, nous avons de nombreux problèmes de récoltes et un faible rendement en blé dû à la chaleur et aux pluies non saisonnières. Cela a également affecté la production de paille de blé dont les prix ont fortement grimpé. »
Les coupures d’électricité, qui aggravent les conditions de vie de millions d’Indiens, n’épargnent pas les agriculteurs. Seize organisations du Pendjab ont ainsi organisé plusieurs manifestations et sollicité une réunion avec le Conseil national de l’électricité, qui a promis aux syndicats quatre heures d’alimentation quotidienne et une journée où la fourniture pourrait monter jusqu’à huit heures. Ce rendez-vous illustre à quel point les tensions sur la production agricole sont prises au sérieux en ce point du globe. Les phénomènes météorologiques extrêmes sont une nouvelle fois supportés de manière disproportionnée par les plus pauvres qui, du fait des travaux journaliers en extérieur, ne peuvent se mettre à l’abri. « Cette vague de chaleur teste les limites de la survie humaine », estime ainsi la chercheuse Chandni Singh du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Le blé et le riz sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays
La question se pose de façon accrue alors que 600 millions d’Indiens dépendraient directement ou indirectement de l’agriculture pour vivre. Le secteur est en crise cyclique et les paysans connaissent déjà un fort niveau d’endettement. « En 2014, lors de son arrivée au pouvoir, Narendra Modi (premier ministre – NDLR) promettait de mettre en œuvre les recommandations de la commission nationale des agriculteurs, à savoir l’effacement de la dette et le doublement des revenus », détaillait, il y a un an pour l’Humanité, Sumit Dalal, un jeune paysan de l’Haryana (Nord) qui redoutait de ne pas pouvoir rembourser ses prêts. Ces vingt-cinq dernières années, plus de 300 000 agriculteurs indiens ont mis fin à leurs jours dans le pays et la crise actuelle pourrait donner lieu à de nouveaux drames.
Considéré comme le « grenier à pain » du pays, le Pendjab est ainsi scruté avec attention. Traditionnellement, le mois de mars est crucial pour le mûrissement des grains, mais la hausse soudaine des températures les a fait flétrir. « En raison de la canicule, nous avons perdu plus de 5 quintaux (500 kg) par hectare de notre rendement d’avril », déplore Gurvinder Singh, directeur de l’agriculture de l’État. La production nationale pourrait baisser de 10 à 50 % cette année, alors même que le blé et le riz paddy sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays. D’autant que les stocks du Food Security Act, le plus important programme de distribution de denrées au monde, ont déjà fondu du fait de la pandémie et pourraient être épuisés en septembre. Au lieu de 80 millions d’Indiens habituellement, l’État a fourni des céréales à 800 millions de personnes, dont beaucoup de travailleurs migrants qui avaient perdu leur travail du fait des confinements.
Les stocks d’engrais en baisse depuis le début de la guerre
Le mois de mars, époque à laquelle le premier ministre nationaliste Narendra Modi jouait les fiers à bras, paraît loin. Deuxième producteur mondial de blé, l’Inde se faisait fort de relayer l’Ukraine, prise dans le tourbillon de la guerre, sur les marchés internationaux. Le chef du gouvernement entendait alors gagner de nouveaux débouchés et profiter de l’envolée des cours mondiaux pour satisfaire l’agrobusiness. Si elle produit 14 % du blé global, l’Inde ne compte toutefois que pour 1 % des exportations. Les experts nationaux estiment toutefois que la quête de débouchés exercerait une pression trop importante sur la disponibilité en blé alors que le pays doit nourrir une population de 1,3 milliard d’habitants et que les stocks d’engrais indiens s’amenuisent eux aussi depuis le déclenchement de la guerre. La canicule rebat aujourd’hui les cartes et les discussions entamées avec le Nigeria, la Turquie, le Soudan, l’Iran et l’Indonésie pourraient connaître un coup d’arrêt.
indeRéchauffement climatiquepaysanssécurité alimentaire Le Figaro
Le rockeur russe Iouri Chevtchouk poursuivi pour avoir dénoncé l'offensive en Ukraine
«Nos gars meurent en Ukraine, pourquoi ?», s'était interrogé le musicien lors d'un concert, mercredi dernier, en critiquant les «plans napoléoniens» du «César», Vladimir Poutine.
Est-ce l'irrévérence de trop ? Iouri Chevtchouk, monstre sacré du rock russe, est accusé par la justice d'avoir discrédité l'armée russe, après avoir dénoncé l'offensive contre l'Ukraine et le président Vladimir Poutine lors d'un concert. Le musicien de 65 ans avait lancé à son public, le 18 mai, que «la patrie, ce n'est pas être le lèche-cul en permanence du président», selon des vidéos diffusées en ligne.
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«Maintenant, on tue des gens en Ukraine, pourquoi ? Nos gars meurent en Ukraine, pourquoi ?», a lancé Iouri Chevtchouk à la foule, en dénonçant «les jeunesses d'Ukraine et de Russie qui meurent (...) à cause des plans napoléoniens de notre César». Ces propos ne sont pas passés inaperçus des autorités.
Accusé de «discréditer le recours aux forces armées»
Un tribunal d'Oufa, dans le centre de la Russie, a indiqué jeudi à l'agence russe Ria Novosti que le chanteur était poursuivi pour «action publique destinée à discréditer le recours aux forces armées russes» et que le dossier serait transmis à une juridiction de Saint-Pétersbourg, sa ville de résidence. Iouri Chevtchouk risque dans le cas actuel une amende, mais la loi pénale russe prévoit pour de telles offenses des peines pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison en cas de récidive et de circonstances aggravantes.
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Leader du groupe de rock DDT, très célèbre en ex-URSS, Iouri Chevtchouk a dénoncé au fil des ans l'emprise de Vladimir Poutine, l'interpellant même en 2010 lors d'une rencontre retransmise à la télévision. Il a également pris la tête d'un vaste mouvement de contestation en Russie en 2011-2012, sévèrement réprimé par le Kremlin.
Avant l'ère Poutine, Iouri Chevtchouk s'était illustré par sa campagne contre la première guerre de Tchétchénie, entre 1994 et 1996. Il avait commencé sa carrière dans les années 1980, la dernière décennie de l'URSS, gagnant une popularité grâce à ses chansons antisystème dans cet empire rongé par les crises. La chute de l'URSS, en 1991, n'avait cependant pas détrôné Iouri Chevtchouk, déjà une figure du rock russe.
L'antivax Eric Clapton, positif au Covid-19, annule plusieurs dates de sa tournée
La star du rock britannique avait, par le passé, fait part à plusieurs reprises de son désaccord avec les mesures anti-Covid.
Soirée, chicha, drogue et roue arrière... Jul en mode Superstar dans son nouveau clip
Le rappeur a déjà dévoilé deux nouveaux morceaux de son album Extraterrestre, dont la sortie est attendue le 3 juin.
Harry Styles, le virage intimiste de l'ex brun ténébreux de One Direction
Plus épanoui que jamais, le chanteur britannique sort son troisième album solo, une galette d'une grande douceur pop dans laquelle ses fans s'évertuent à trouver des références sulfureuses.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
L'Humanité
Finances. « Engie est en train de valider vingt ans d’importation de gaz de schiste »
EntretienAlors que les énergéticiens et leurs financiers tiennent leurs assemblées générales annuelles, Lucie Pinson, directrice générale de l’ONG Reclaim Finance et honorée du prix Goldman pour l’environnement, alerte sur la non-prise en compte du climat.
Marie-Noëlle BertrandChaque année, au printemps, les grands groupes pétroliers et gaziers, ainsi que les banques et les assureurs qui leur accordent des financements, tiennent leurs assemblées générales. Ils y soumettent les plans climat que leur impose la loi pour réduire leurs émissions de CO2. Trois semaines après la sortie du troisième volet du rapport du Giec portant sur les transitions économiques à opérer pour limiter le réchauffement climatique, et en pleine guerre en Ukraine, cette nouvelle saison des assemblées générales prend une tournure singulière. Entretien avec Lucie Pinson, cofondatrice et directrice générale de l’ONG Reclaim Finance, qui suit tout cela de près.
Les assemblées générales des énergéticiens français et de leurs financiers ont démarré. Prennent-elles en compte les dernières données du Giec ?
Clairement pas. Les actionnaires d’Engie, par exemple, ont voté à 80 % un plan climat qui rejette l’objectif de limiter le réchauffement à un maximum de 1,5 °C. Le groupe continue de miser gros sur le gaz. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, il se tourne vers les gaz de schiste des États-Unis, dont il a décidé de prolonger les contrats d’importation de neuf ans, en plus des onze déjà prévus. On est en train de valider vingt ans de gaz de schiste ! Cela nous amène à 2042, alors que l’Europe n’est plus censée produire d’électricité carbonée d’ici à 2035. Engie est complètement hors des clous.
Note-t-on plus de réactions du côté des banques ou des assureurs ?
Ces assemblées générales sont les premières à se tenir depuis que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a stipulé que nous devons renoncer à toute nouvelle exploitation d’énergie fossile. Son rapport avait été publié tard en mai 2021, et les acteurs financiers avaient ainsi justifié le fait de ne pas en intégrer les conclusions. Mais un an a passé. Le rapport de l’AIE a, depuis, été corroboré par celui du Giec. Nous souhaitons que les acteurs financiers prennent enfin acte de toutes ces conclusions et reconnaissent la nécessité de tendre vers l’objectif zéro expansion. Nous les appelons à sanctionner les entreprises qui continuent d’investir dans les énergies fossiles, en votant contre le renouvellement des membres de leurs bureaux et contre leurs faux plans climat.
À lire le troisième volet du rapport du Giec, l’argent ne manque pas à l’échelle internationale, ce sont les flux qui sont mal orientés. Qu’est-ce que cela raconte de l’état de la finance verte ?
C’est la bonne nouvelle du rapport du Giec. Tous les financements nécessaires à la transition climatique existent et sont disponibles. Maintenant, il s’agit d’augmenter les flux vers les bonnes solutions, et surtout de cesser ceux destinés aux énergies fossiles. En outre, tous les financements verts ne sont pas aussi verts que l’on dit. Prenez les green bonds (obligations vertes émises, entre autres, par des acteurs publics sur le marché mondial pour pousser les acteurs économiques à investir dans la transition – NDLR) : certains sont très valables. Mais quand BNP Paribas soutient l’émission d’une obligation verte pour le développement d’un aéroport à Hong Kong en faisant valoir que les bâtiments sont basse consommation, cela n’a rien de vert : on contribue à augmenter le trafic aérien !
Beaucoup d’investisseurs se dirigent aujourd’hui vers les technologies de capture et stockage du carbone. Sont-elles un des éléments de ces faux plans climat ?
Elles peuvent y contribuer. Beaucoup de majors pétrolières et gazières parient sur la compensation (mécanisme qui permet à une entreprise d’investir, par exemple, dans le reboisement forestier pour compenser les émissions carbone induites par son activité – NDLR) et les technologies de capture et stockage de CO2. Cela peut être extrêmement dangereux. Concernant la compensation, il a été démontré que son utilité pour le climat est faible, voire nulle, dans la mesure où les industriels s’en servent pour justifier la poursuite de leurs émissions. Il ne faudrait pas parler de compensation, mais de contribution : toutes ces choses devraient être faites en addition des efforts de baisse des émissions, pas en substitution. Concernant le stockage de CO2, c’est un peu la même chose. Il va en falloir. Mais le Giec est très clair : il faut le réserver aux secteurs économiques qui ne peuvent être transformés sur le fond. Ce n’est certainement pas le cas du secteur énergétique, et encore moins du secteur de la production électrique, alors qu’il est possible de le décarboner très rapidement.
Quelles sont nos chances de réussir à réorienter les flux financiers d’un système qui, par essence, ne souffre pas d’être contrôlé ?
C’est tout le problème. Il faut un contrôle des acteurs financiers. Ils peuvent, dans une certaine mesure, changer à la marge leurs activités – souvent dans une logique de prévention du risque financier, en écartant de leurs portefeuilles les entreprises les plus exposées aux énergies fossiles. Mais cette logique est très lente, et ne remet pas en question celles de la croissance et de l’exploitation des ressources, radicalement antinomiques avec nos objectifs climatiques. Il va falloir réguler ; il va falloir interdire, aussi, le financement de certaines activités reconnues par la science comme incompatibles avec le respect de notre budget carbone planétaire. Et il va falloir, enfin, décourager certaines pratiques et en inciter d’autres, en se servant des mécanismes monétaires des banques centrales, qui ont, dans leur mandat, l’obligation de respecter les objectifs climatiques européens.
Total conclura, fin mai, cette nouvelle saison des assemblées générales. Qu’espérez-vous de ce groupe pétrolier ?
Pas grand-chose. Le plan climat qu’il va soumettre à consultation de ses actionnaires fait la part belle au gaz, au point d’annuler tous les efforts opérés pour réduire les émissions du pétrole. Il autorise toujours le déploiement de projets catastrophiques, tels que celui d’EACOP, en Afrique de l’Est (1). Enfin, Total vient de rejeter une résolution de ses actionnaires qui exigeaient plus de transparence quant à sa stratégie climatique. Qu’attendre d’un groupe qui refuse de rendre des comptes à ses propres actionnaires ?
engieClimatpétroleenvironnement Le Figaro
Christian Le Squer, le Breton étoilé renoue avec ses racines
Stéphane Durand-SoufflandPORTRAIT - Auréolé de trois étoiles depuis vingt ans, le chef du Cinq (hôtel George V, à Paris) cultive aussi ses racines armoricaines en association avec un groupe ancré de l’Ille-et-Vilaine au Finistère.
Il faut toujours se méfier d’un homme qui vous dit: «Je suis né heureux.» Généralement, quelques minutes plus tard, il fond en larmes dans vos bras, sous le poids de ses névroses. Pas Christian Le Squer. À 59 ans, il semble réellement heureux de la tournure que sa vie a prise, de ses vingt ans de 3-étoiles, de l’achèvement reconnu de sa cuisine.
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Comme son nom l’indique, le chef du Cinq, restaurant du palace parisien George V, est breton. Le petit gars né à Hennebont (Morbihan) a grandi au bord de la ria d’Étel. Père menuiser-ébéniste, mère au foyer «et au jardin», une sœur, un frère. Né heureux, donc, nourri «sainement» mais sans épiphanie gastronomique. C’est en mer, à bord d’un bateau de pêche armé par son oncle où il joue le moussaillon durant un été, que l’adolescent découvre, à 14 ans, la magie des fourneaux: «Je restais avec le cuisinier. On mangeait toutes les quatre heures, à chaque levée de filet. J’étais en admiration, chez moi on ne savait pas mijoter.»
Aujourd’hui, il sait. Patron de l’immense cuisine du Cinq, il dirige une vingtaine de personnes par service et envoie des plats magnifiques, tarifés façon palace (menu à 490 € hors boisson). Lait d’oursin, chou-fleur, gnocchi soufflés, mousseline de saint-jacques ; tagliatelle de seiche, lait de caviar ; spaghetti debout en gratin, truffe, jambon, champignons ; givré laitier au goût de levure… Les assiettes de «CLS» ont souvent le goût de l’iode, toujours des saveurs nettes, un allant aussi irrésistible qu’une marée d’équinoxe.
L’ancien (bon) élève de l’école hôtelière de Vannes, qu’un accident grave a failli priver de palais, n’a pas connu un décollage fulgurant. Il est arrivé à Paris sans autre contact que celui de la Mutuelle des cuisiniers, rue Saint-Roch, qui lui trouve une place au PLM Saint-Jacques, un hôtel de congrès près de la place Denfert-Rochereau. À cette époque, il ne fait «que des plateaux de fruits de mer et des avocats vinaigrette». Ce n’est qu’à l’occasion de son service militaire que Christian Le Squer se frotte pour la première fois, au mess du Cercle national des armées, à la grande cuisine, celle des beaux produits, des dressages savants, du service en fanfare.
Il a toujours soif d’apprendre. C’est un bosseur - «en Bretagne, on accorde une valeur très importante au travail». Il tente le concours de meilleur ouvrier de France en 1993, mais le rate. «Il n’a pas eu de chance, à cause du trac il a salé sa Tatin au lieu de la sucrer», soupire son grand copain et alter ego du Bristol, Éric Frechon - lequel a, lui, surmonté le stress et décroché le titre. Puis l’ancien moussaillon est allé étudier les accords mets et vins parfaits à l’école Senderens (Lucas-Carton), les classiques à la française au cours Deligne (Taillevent), l’esprit palace à l’institut Legay (Ritz), avant de décider, à 32 ans, de se lancer comme chef. Ce fut au Café de la Paix et cela fonctionna plutôt pas mal: première étoile en 1996, seconde en 1998. L’année suivante, l’homme d’affaires gastronome Jean-Marie Messier le pousse à remplacer Ghislaine Arabian, qui quitte le Pavillon Ledoyen, sur les Champs-Élysées. 2002: la troisième étoile le consacre, à 39 ans.
D’un naturel discret
Il revend ses parts en 2014 pour rejoindre le George V, qui ne dispose à l’époque que d’une seule table, doublement étoilée - il y en a aujourd’hui deux autres, L’Orangerie et Le George, gratifiées chacune d’un macaron. Comme il arrive en novembre au palace du groupe Four Seasons, c’est-à-dire trop tard pour l’édition 2015 du Guide Michelin déjà bouclée, il ne récupère officiellement sa troisième étoile qu’en 2016. Mais qui oserait dire qu’il l’a perdue pendant 365 jours?
D’un naturel discret, peut-être plus doué au bien cuit qu’à l’oral, Christian Le Squer ne cède pas tout de suite, contrairement à beaucoup de ses pairs, aux sirènes de la communication. Un coach lui met le pied à l’étrier des réseaux sociaux et de la jouissance de soi. «Cela m’a plu, avoue le chef sans fausse pudeur, et m’a fait naître dans la vie parisienne. De nos jours, les clients veulent savoir qui signe le menu, y compris dans les palaces.» Au George V, il rencontre un homme qui va devenir un précieux complice: Éric Beaumard, le chef sommelier. «Au départ, c’était un mariage imposé, sourit ce dernier. Mais entre nous, ça a collé instantanément et ça continue!»
Pas qu’au Cinq, d’ailleurs, dans la cave phénoménale duquel Beaumard déniche des flacons fracassants pour épouser la cuisine de son camarade - oh, ce Clos Rougeard 2013 avec le bœuf wagyu, champignons fermentés, pétales de mozzarella! Comme s’il s’en voulait d’avoir tourné le dos au gamin de la ria d’Étel qu’il était avant les avocats vinaigrette, Christian Le Squer s’occupe désormais de plusieurs tables en Bretagne. Il a fait affaire avec Pierre Ruello, patron du groupe familial ancré dans la péninsule armoricaine Ar Collection, aux standards très éloignés des normes transcontinentales de Four Seasons.
Des tables du bout du monde
L’aventure commence en 2019 à la gare de Rennes, avec la création du Paris-Brest by Christian Le Squer. «Je cherchais un chef breton, explique Pierre Ruello. J’en ai vu quelques-uns mais quand j’ai rencontré Christian, dont je n’avais encore jamais goûté la cuisine, ça a matché tout de suite.» Le 3-étoiles du Triangle d’or coiffe une toque inattendue de chef de gare et élabore une carte à la fois détonante et très abordable avec, par exemple, asperges blanches grillées, coques et couteaux, lieu jaune poché au lait ribot, paris-brest «contemporain»: à des années-lumière de l’antique sandwich SNCF. Benjamin Le Coat, formé au Cinq, assure au passe, Éric Beaumard garnit le cellier. Les clients rennais viennent en nombre, au point que le restaurant de la gare est élevé à la dignité de bistrot de quartier.
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L’empire Ruello s’étend rapidement avec la reprise et la rénovation de plusieurs hôtels-restaurants de taille et de standing (3 étoiles) modérés, mais admirablement situés. Chaque carte est différente, toutes sont élaborées sous la supervision active de Le Squer, avant d’être confiées à des chefs talentueux. Et partout, on se régale de palourdes farcies, de fruits de mer, de sole grillée ou de ceviche de maquereau. «Je me mets à la place du client, je me demande ce que je voudrais manger, moi, ici», explique le chef. Pierre Ruello est impressionné par «le palais extraordinaire» du Morbihannais, de sa capacité à déguster, rectifier, améliorer - «il voit tout, c’est un scanner». Comme les deux Éric, Beaumard et Frechon, le directeur du groupe Ar Collection salue «la générosité» d’un cuisinier globe-trotteur «jamais avare de son temps ni de son talent».
Parmi ces tables du bout du monde, l’une se hisse à un niveau de compétition: le Moulin de Rosmadec, à Pont-Aven (Finistère). Poussé par Le Squer, épaulé par un directeur-sommelier formé à l’école Beaumard, Cédric Bilien, le jeune Sébastien Martinez entraîne les admirateurs de Gauguin, de Jean-Pierre Marielle ou tout simplement de la bonne chère dans un périple gastronomique étourdissant. Araignée de mer, sorbet oursin, bisque et mayonnaise ; moules, tuiles de sarrasin, lait ribot, piment vert ; saint-pierre vapeur, épinard, cresson… Les plats sont portés par une maîtrise bluffante des cuissons, des températures, des textures. Des sauces formidables de gourmandise, avec du rab en cassolette, font le reste. Une étoile brille déjà sur ce moulin - Le Squer a l’élégance d’en laisser tout le mérite à Sébastien Martinez et de ne pas l’ajouter à son palmarès personnel -, ce n’est qu’un début.
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Christian Le Squer est marié depuis 1987 avec une cosmétologue. Ils ont un fils aventurier, qui vit au Kirghizistan, parle mille langues et fait beaucoup de vélo. Une fille qui, avec son compagnon, vient d’ouvrir une «boulangerie urbaine» à Paris (Frappe, au 7, rue Sedaine, 11e). Il ne l’avait même pas remarqué: l’hôtel-restaurant La Vallée, qui vient d’inaugurer sa nouvelle carte signée Le Squer, se situe, à Dinard… avenue George-V. La boucle est bouclée, qui ne demande qu’à s’élargir: la Bretagne est si grande, si belle et, comme disait un humoriste, «si près de la France».
Les 5 tables celtes du chef
Le Paris-Brest
Le restaurant de la gare de Rennes est vite devenu la cantine de nombreux autochtones. Carte cinglante, tarifs abordables - dont un menu à 35 euros -, produits choisis, astucieuse sélection de vins font oublier qu’on est dans un établissement ouvert tous les jours de 7 heures à 22 heures.
Place de la Gare (Rennes). Tél.: 02 99 53 59 89.
Le Moulin de Rosmadec
On ne se nourrit pas seulement, à Pont-Aven, de galettes et de faux Gauguin. Le Moulin mérite largement son étoile. Ici, le chef Sébastien Martinez fait des étincelles, tandis que Cédric Bilien dirige avec maestria la salle et la cave. Plusieurs menus de 47 à 117 €, ou carte.
Venelle de Rosmadec (Pont-Aven). Tél.: 02 98 06 00 22.
Ar Duen
Christian Le Squer et l’équipe sont en train de finaliser la carte de ce restaurant situé dans la Bretagne profonde, en pleine forêt. Ou plutôt les cartes, car on y trouve une rôtisserie (menu à 39 €, carte autour de 45 €) et une crêperie haut de gamme. Légumes produits sur place.
Le Bourg (Saint-Launeuc). Tél.: 02 96 56 14 59.
Ar Iniz
Cet hôtel-restaurant, dont le nom breton signifie «les petites îles», a un accès direct sur la plage du Sillon, à Saint-Malo. Cuisine extrêmement précise jusque dans les dressages. Compter 70 € à la carte si vous n’êtes pas séduit (mais pourquoi donc?) par le menu à 35 €.
8, boulevard Hébert (Saint-Malo). Tél.: 02 99 56 01 19.
La Vallée
Une cuisine très marine et sans chichis pour cet établissement construit les pieds dans l’eau au XIXe siècle et joliment restauré. Fruits de mer, poissons crus ou cuits, viandes de terroir… Tout se déguste et se partage joyeusement, en musique certains soirs.
6, avenue George-V (Dinard). Tél.: 02 99 46 94 00.
Jean Imbert, un certain goût du 7e art
Passionné de cinéma, le chef du Plaza Athénée a fait du Festival de Cannes un rendez-vous privilégié. Il investira, ce soir, la plage Nespresso pour un dîner forcément étoilé.
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L'Humanité
Science. Avec le réchauffement climatique, les virus passeront du phoque à l’âne
ActuSelon une étude, 15 000 cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces vont survenir d’ici à 2070 du fait de la hausse des températures. L’humain ne sera pas épargné.
Marie-Noëlle BertrandCombien de virus attendent l’humain au détour des bouleversements climatiques ? Une nouvelle étude publiée la semaine dernière dans la revue Nature offre un début de réponse pas vraiment réjouissant. Déjà, il était clairement établi que la déforestation et l’érosion de la biodiversité favorisent la recrudescence des transmissions zoonotiques, c’est-à-dire le passage d’un virus animal à l’humain. Non seulement le réchauffement global des températures atmosphériques ne freinera pas le phénomène, mais les risques sont nombreux qu’il le favorise, avance désormais une équipe de chercheurs états-uniens.
La hausse des températures va conduire à de nouvelles migrations d’animaux
Si la nouvelle n’est ni totalement neuve, ni complètement surprenante, l’article est le premier à modéliser la mécanique qui conduit à ce bouleversement et à quantifier le nombre de fois que des virus pourraient passer du phoque à l’âne. D’ici à 2070, avancent ainsi les scientifiques, le changement climatique pourrait entraîner plus de 15 000 nouveaux cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces.
Pourquoi il faut protéger la biodiversité pour échapper à « l’ère des pandémies »Schématiquement, le processus est relativement simple à expliquer : la hausse des températures va conduire à la migration d’animaux en quête d’espaces plus frais. Le compte rendu anticipe que beaucoup « se regrouperont en de nouvelles combinaisons (de populations) à des altitudes élevées, dans des points chauds de la biodiversité et dans des zones à forte densité de population humaine en Asie et en Afrique ». L’ensemble favorisera le passage de virus d’une espèce à une autre et, dans certains cas, les transmissions zoonotiques.
Pour arriver à ces conclusions, l’équipe scientifique a modélisé le déplacement de 3 139 espèces et les nouvelles répartitions géographiques qui en découleront. Elle a, après cela, calculé la probabilité qu’un virus saute d’une espèce à l’autre pour la première fois.
Quel est le niveau de risque que cet « autre » soit un humain ? Les chercheurs ne s’avancent pas outre mesure sur ce point. Trop de facteurs économiques et sociaux entrent en jeu, avancent-ils en substance. Une chose paraît en revanche établie : au moins 10 000 espèces de virus ont la capacité d’infecter l’humain, parmi ceux qui circulent aujourd’hui silencieusement chez les mammifères sauvages.
De nombreux facteurs permettent de réduire ce risque
Déjà soupçonnées d’être à la source de la transmission du coronavirus à l’homme, les chauves-souris restent les suspectes numéro 1 de l’étude. « En raison de leur capacité de dispersion unique, elles représentent la majorité des nouveaux partages viraux » envisagés, singulièrement chez les humains. La bonne nouvelle vient du fait que de nombreux facteurs permettent de réduire ce risque, entre autres un investissement accru dans les soins de santé et dans la recherche. À condition de l’anticiper dès maintenant.
« Nos résultats appellent à une très grande vigilance », insistent les scientifiques, qui refusent de ne parler qu’au futur. « Cette transition écologique est peut-être déjà en cours, et maintenir le réchauffement à moins de 2 °C au cours du siècle ne réduira pas le partage futur du virus. » Autrement dit, le processus est désormais inévitable. Notre seul salut est de nous y préparer.
Réchauffement climatiqueSantéBiodiversité Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
Existe-t-il une saison pour se marier ?
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INFOGRAPHIES - Lieu, traiteur, DJ... Pour l'organisation d'un mariage parfait, tout commence par le choix de LA date idéale.
Horia Mustafa DouineService InfographieC’est par le décret du 20 septembre 1792 que le mariage civil est instauré. Tous les citoyens, de toutes les confessions, peuvent se marier légalement devant des officiers municipaux. Avec la Révolution, cet acte solennel n’est plus une prérogative exclusive de l’Église. Longtemps considéré comme un passage obligé pour entrer dans la vie de couple, il devient à partir de 1970 largement synonyme de fête et de réjouissances.
Une tradition en perte de vitesse ?
220.000 couples se sont dit «oui» en France en 2021. Un chiffre qui a bondi de 42 % en un an, après l’effondrement inédit des célébrations durant le premier confinement lié à la pandémie du Covid-19. Aujourd’hui, parmi les personnes formant un foyer, 73 % sont mariées, 7 % pacsées et 20 % sont en union libre. Si l’institution subit une érosion continue (près de 90 % des couples étaient mariés en 1990), le mariage demeure le mode d’organisation dominant de la vie de couple.
Une inversion des saisons
Selon une note de l’Insee parue en début d'année, qui a analysé un siècle et demi d'unions, les mariages durant la période de 1850 à 1950 étaient «marqués par les temps religieux et agricole». On se mariait majoritairement en janvier, février, avril, juin ou novembre. Dans un pays très rural, les unions se faisaient en dehors des périodes de moissons.
En mars, mois de carême, les mariages religieux catholiques étaient « en principe interdits ». C’est à partir de la seconde moitié du XXe siècle seulement, avec la démocratisation des congés payés, que l’on choisit de s’unir durant les beaux jours.
Des jours symboliques
Sans surprise, le jour de la semaine plébiscité pour célébrer son mariage reste le samedi. C’est ce que montrent les données journalières des célébrations matrimoniales. Il y a cinquante ans, 68% des unions avaient effectivement lieu ce jour-là. Aujourd’hui ce choix est toujours privilégié et dépasse les 80 %. Cependant d’autres pics de densité s’observent à des dates aussi symboliques qu’anecdotiques. C’est le cas par exemple du 14 février, fête de la Saint-Valentin, quel que soit le jour de la semaine, ou bien du 12 décembre 2012, qui permettait d’afficher sur ses cartons d’invitation un 12/12/12 !
Sources
L'Humanité
Comment la guerre torpille-t-elle la lutte pour le climat ?
AgorasPrétextant le conflit en Ukraine, déclenché le 24 février par l’invasion russe, dirigeants et pollueurs font pression pour différer l’agenda de l’urgence climatique au nom de la sécurité énergétique et alimentaire. Pourtant, malgré le contexte, des solutions existent.
Latifa MadaniRéactivation du gaz de schiste et des usines à charbon au nom de « la construction d’une autonomie stratégique et énergétique européenne », remise en cause de normes environnementales au nom de la « résilience », productivisme agricole sous prétexte de sécurité alimentaire. Les exemples d’un recul des objectifs climatiques ne manquent pas depuis que la guerre a éclaté en Ukraine. Au même moment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans son dernier rapport, alertait sur l’urgence à mettre en œuvre des solutions pour éviter le point de bascule dans le réchauffement de la planète.
Énergie, agriculture, sécurité alimentaire, remise en cause de normes environnementales, etc. En quoi la guerre fait-elle reculer les actions et engagements en faveur du climat ?
Clément Sénéchal La guerre n’est pas une bonne nouvelle, de façon générale, et sur le plan écologique. Nous avons eu un précédent avec la pandémie. Les leçons n’ont pas été tirées pour engager la transition. Au contraire, la pandémie a servi à accélérer la mise en œuvre de l’agenda néolibéral : cadeaux aux entreprises, choix de la productivité et de la compétitivité, avec, au final, comme résultat, des émissions de CO 2 qui ont retrouvé leur niveau d’avant et des profits historiques pour les entreprises du CAC 40 (107 millions d’euros par jour de recettes en mars), dont Total, qui a engrangé un record de bénéfices.
Bruno Villalba Cette guerre agit comme un révélateur du lien qu’il y a entre nos actes quotidiens, leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre et le réchauffement climatique. Nous savons que tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique provoquée par le conflit. Faire peser des politiques d’économies d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte n’est pas tenable. La crise ukrainienne révèle aussi un traitement sélectif à l’égard des réfugiés. Il y a les bons et les mauvais, on refoule les migrants climatiques qui viennent des pays du Sud.
Dans l’agriculture aussi, la guerre est instrumentalisée par les productivistes. En France, la FNSEA et le gouvernement, en Europe, la Commission européenne et plusieurs États membres veulent mettre entre parenthèses le pacte vert, pour relancer la production au nom de la sécurité alimentaire. Pourquoi n’est-ce pas la bonne réponse ?
Marie-Pierre Répécaud L’Ukraine est un des greniers à céréales de l’Europe. Une partie de la production de semences françaises a été délocalisée dans ce pays. La guerre, de fait, met en danger l’approvisionnement en semences et met en évidence notre dépendance aux multinationales semencières. L’agriculture française est également fortement dépendante aux engrais de synthèse, et donc au gaz russe puisque, pour une tonne d’engrais chimique de synthèse, il faut une tonne d’équivalent pétrole. 60 % des engrais chimiques consommés en France sont importés, les 40 % restants, fabriqués sur place, importent la quasi-totalité des matières premières nécessaires et le gaz correspondant. Il faut vraiment se donner la possibilité de boycotter le gaz et le pétrole russes qui nourrissent la guerre, par le développement d’une agriculture paysanne autonome et économe, nous libérer du poids trop important des engrais chimiques dans les coûts de production. Ces questions doivent figurer au centre des nouvelles discussions de la politique agricole commune (PAC).
Le Giec dans son dernier rapport propose une série de solutions à mettre en œuvre de toute urgence. Sont-elles réalisables en temps de guerre, de flambée des prix de l’énergie et des céréales ?
Nadia Maïzi On se rend compte que la mesure de l’urgence climatique n’a pas été prise, sinon on ne se retrouverait pas dans cette situation de dépendance. Le rapport du Giec est basé sur des résultats produits jusqu’au 11 octobre 2021. Il dit que, pour tenir l’objectif de maintenir le réchauffement moyen à 1,5 °C, ce qui entraînerait déjà des dégâts suffisamment préoccupants, il faudrait une baisse drastique de la consommation des ressources fossiles et une diminution des échanges internationaux autour de ces ressources. Une première phase serait de réduire très fortement l’usage du charbon dans la prochaine décennie et de réduire les consommations en pétrole et en gaz. On peut rapprocher ces éléments avec l’actualité de cette guerre. Celle-ci met en évidence le lien entre climat, sécurité énergétique et alimentaire. La nécessaire décarbonation de nos économies dans les trente prochaines années est centrale pour répondre à ces enjeux.
N’est-ce pas le moment de plaider et d’agir pour la sobriété et la transition énergétiques afin de réduire nos dépendances ?
Bruno Villalba On ne choisira pas cette voie parce qu’elle est trop contraignante. Le rapport du Giec reste ambigu, il n’utilise pas le concept de sobriété, il parle de réduction et de maîtrise de la consommation. Nous sommes encore dans l’idée que l’on va pouvoir apporter une solution technique et rebondir par l’innovation, sans voir que l’on ne fait que déplacer le problème. Si on devait vraiment prendre en compte la question climatique, on l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais, parce que l’on reste dans une logique d’abondance, on persiste à différer les solutions, dont la sobriété, au profit d’une espèce de relance.
Nadia Maïzi Il n’y a pas d’ambiguïté dans le rapport du Giec. J’ai participé à un nouveau chapitre dans le volet solutions, consacré aux aspects sociaux de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notre réflexion n’a pas pointé la sobriété parce que nous avons utilisé des termes beaucoup plus précis pour parler de trois niveaux d’action que nous pouvions réaliser par rapport à la demande : éviter, modifier, améliorer. Éviter, quand on peut faire autrement, de prendre l’avion, de prendre sa voiture, de gaspiller ; choisir le vélo plutôt que la voiture, quand c’est possible, ou changer de modèle de véhicule. Les exemples sont nombreux. Nous nous basons sur la connaissance scientifique pour éclairer le décideur dans la mise en place de ses stratégies. Cette façon de décomposer trois niveaux de solution nous permet de quantifier les gains d’émissions de GES que l’on peut réaliser. Si les politiques sont mises en œuvre, si les infrastructures et les technologies sont disponibles, alors des comportements modifiés pourraient permettre de réduire de 40 à 60 % les émissions, ce qui est très important. Le rapport du Giec ne mentionne peut-être pas le terme sobriété mais il envoie un signal fort.
Quelles solutions pour réduire notre dépendance à l’énergie russe et au blé ukrainien sans nous asseoir sur nos objectifs écologiques ?
Marie-Pierre Répécaud Pour sortir de cet engrenage qui fait que la guerre participe du productivisme pour de mauvais prétextes, nous devons nous sevrer de notre dépendance à l’économie fossile et aux multinationales qui fabriquent les engrais de synthèse. En d’autres termes, délier les marchés agricoles des marchés de l’énergie et soutenir l’agroécologie.
Clément Sénéchal Oui, il faut sortir des logiques productivistes, libérales et technocentrées, mettre en place des feuilles de route avec des politiques plus ambitieuses qui accélèrent la transition. Cela veut dire sortir des énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, dont nous savons qu’elles sont le principal levier pour réduire les émissions de CO 2, privilégier une agriculture agroécologique, organiser un partage de l’effort envers les populations les plus modestes et les plus vulnérables. Cela implique une transformation profonde de nos modes de production et de consommation avec plus de solidarité et de justice sociale, et un partage équitable de l’effort de sobriété. C’est possible si on met à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et si on taxe les flux financiers des multinationales. Aujourd’hui, il est plus que temps de dépasser le nécessaire constat scientifique dressé par le Giec pour mener bataille sur le terrain politique. À cet égard, le mouvement climat et le mouvement social doivent jouer leur rôle de contre-pouvoirs pour imposer la justice sociale et l’urgence écologique et climatique.
Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, estime que, la guerre en Ukraine exige de réorienter les politiques agricoles, de faire en sorte que les pays du Sud retrouvent leur capacité à se nourrir. Comment faire ?
Marie-Pierre Répécaud Les politiques agricoles responsables de ces déséquilibres, qui font que les matières premières servant à l’alimentation sont des armes économiques, voire de guerre, doivent être réorientées. S’il y a famine de façon récurrente dans certaines régions du monde, cela n’est pas dû à un manque de production globale des matières premières alimentaires, mais c’est parce qu’elles sont stockées en vue de la spéculation. Ce système capitaliste génère des profits et se moque de la souveraineté alimentaire. C’est scandaleux. C’est ce levier-là qu’il faut absolument casser.
La sobriété est l’un de vos sujets de recherche, Bruno Villalba. Pourquoi, comme vous le dites, est-ce un enjeu de justice sociale et de solidarité ?
Bruno Villalba La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les gilets jaunes hier ou les Ukrainiens aujourd’hui. La justice sociale est une question centrale. Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. La sobriété est un sujet très compliqué à manier, car elle remet en cause un imaginaire de l’abondance qui imprègne profondément depuis trois siècles nos sociétés. Mais aujourd’hui la sobriété implique que tout le monde devra négocier son niveau de vie, parce que les ressources ne sont pas infinies. Même avec une optimisation technique que l’on continue à nous vendre, politiquement, scientifiquement et dans la culture, malheureusement ce n’est plus possible. L’illusion est de considérer que l’on pourrait avoir un accès à un niveau de confort de vie équivalent au nôtre aujourd’hui. Nous sommes dans une contraction temporelle à la fois sur le plan écologique et sur le plan social. Nous ne pouvons pas attendre dix ou vingt ans pour mettre en place des solutions que nous aurions dû prendre il y a longtemps. Les réfugiés climatiques sont déjà là.
La sobriété suppose que l’on en finisse avec l’obsession de la croissance ?
Bruno Villalba La question ne devrait plus se poser. Certains évoquent la croissance différenciée, les plus pauvres doivent rattraper un peu les riches. Écologiquement ce n’est pas possible. La sobriété est une réponse que l’on pourrait décider de construire et de négocier collectivement dès à présent. Par exemple, reproduire localement pour manger localement, de façon à réduire la pression énergétique sur l’alimentation. Des solutions de très court terme sont à mettre en œuvre pour éviter les effets d’emballement que nous connaissons en raison de l’accentuation de la pression climatique et celle de l’effondrement de la biodiversité, que l’on a tendance à oublier. Ces phénomènes se renforcent en se cumulant.
Nadia Maïzi Les 10 % des ménages les plus riches émettent 40 % des émissions. 50 % des plus pauvres en émettent 15 %. Les 10 % les plus riches vivent aux deux tiers dans les pays occidentaux. Cela donne des éclairages sur les solutions disponibles. Nous avons toujours un tropisme qui vient du lieu où on naît et où on vit. Pour tous les pays qui n’ont pas encore accédé à des niveaux de vie décents, il y a des nécessités de croissance pour atteindre ces niveaux. C’est là un débat récurrent dans les négociations sur le climat entre les pays du Nord et les pays du Sud, qui demandent que leurs populations accèdent à ces niveaux. On ne peut pas calquer notre vision au prisme de notre niveau d’éducation et de développement, à l’ensemble des régions, des modes de vie et des cultures. Il y a des compromis à trouver.
Bruno Villalba Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce qu’elle se heurte aux limites planétaires. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle mondiale. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.
Clément Sénéchal Il faut effectivement organiser une péréquation dans l’usage de la répartition des ressources au niveau mondial. Cela nécessite une réponse coordonnée et coopérative entre les États. Pour le moment, la guerre et les tensions géopolitiques qui en résultent constituent un obstacle. Dans tous les cas, la condition sine qua non de l’action climatique est la paix universelle. C’est ce que nous rappelle la percussion entre l’agenda climatique et l’agenda militaire. Œuvrer pour la paix est incontournable pour apporter une réponse au réchauffement climatique.
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Carnet de voyage en Autriche, le Tyrol pas à pas sur la route de l'Ötztal
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Couronnée de puissants sommets glaciaires, la vallée de l'Ötztal dessine un microcosme alpin entre douceur de vivre et nature brute. Nous avons arpenté sa haute route, l'Ötztal trek, de refuges en auberges. Une grande randonnée dans des paysages majuscules, ponctuée d'étapes douillettes et de panoramas vivifiants. Un voyage dans la beauté, mais aussi dans l'histoire.
Le petit train des Chemins de fer fédéraux autrichiens (ÖBB) semble glisser le long de paysages bucoliques à souhait. Après avoir traversé une bonne partie de la Suisse, longé le Liechtenstein et pénétré en Autriche par le Vorarlberg, le voici qui remonte, en chuintant de toutes ses turbines, la combe ourlée de conifères, au seuil de la large vallée de l'Inn menant à Innsbruck. On dirait que les bien nommés pins noirs d'Autriche forment une haie d'honneur au tortillard, marquant l'entrée au Tyrol, une région dont 87 % de la surface sont couverts de montagnes !
Bientôt, voici Ötztal-Bahnhof (gare), fin du voyage ferroviaire et porte d'entrée en pays ötztaler : se dévoile un large corridor montant par paliers, encadré par les Alpes de Stubai, à l'est, les Alpes d'Ötztal, à l'ouest, et bordé par la réserve naturelle de Tessa sur la frontière italienne, au sud. Villages de charme, pâturages satinés, glaciers étincelants et dentelles rocheuses… S'étirant sur 65 kilomètres de long, la plus grande vallée latérale des Alpes orientales semble défier le temps et les modes. Seulement 5 % de sa superficie sont peuplés et une multitude de sentiers de randonnée permettent de contempler 250 sommets dépassant les 3 000 mètres, tout en se rapprochant au plus près de ses 86 glaciers. Un pays de cocagne pour montagnards passionnés !
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Seuls au monde dans un silence ouaté
À 7 heures du matin, le guide tyrolien Dominik Grüner passe prendre ses clients à l'hôtel-spa Waldklause de Längenfeld. Direction la cabane Amberger, au bout d'une piste de montagne et départ du trek, à 2 100 mètres. Dans la lumière laiteuse de l'aube, les pyramides rocheuses du Schrankogel et du Kuhscheibe étirent leurs ombres. Quelques heures plus tard, nous avons traversé à pied la large vallée de la Sulz s'évasant devant le refuge, gravi les gradins rocheux qui la surplombent et franchi la crête sombre barrant l'horizon. Surpris, un chamois solitaire nous toise un instant, avant de disparaître en quelques bonds. Plus haut, une moraine serpentine nous permet de mettre pied sur le glacier de Sulztal.
C'est une vaste et étincelante meringue ourlée d'une ribambelle de sommets coiffant l'horizon. Le moment d'enfiler les baudriers et de s'encorder, piolet en main. Nous allons devoir faire la trace, car il a neigé l'avant-veille, et personne n'est encore passé par là. Pendant toute la traversée, seuls au monde dans un silence ouaté et la pureté aveuglante de la réverbération glaciaire, nous n'entendons que le crissement de nos pas dans la poudreuse. Sans la présence d'un guide professionnel, avec un sac bien chargé et l'épaisseur de la neige fraîche, l'étape peut se transformer en calvaire et se révéler dangereuse.
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Dominik est issu d'une dynastie de guides de haute montagne : avant lui, deux oncles et son père. Celui-ci est décédé d'un accident de montagne alors qu'il avait 11 ans, mais cela ne l'a pas dissuadé d'en faire son métier. Après quatre heures à batailler dans la neige profonde, une descente délicate en moulinette dans un ravin aux allures de toboggan boueux et un louvoiement entre des séracs, une dernière épaule en mixte nous ouvre enfin les portes du refuge Hochstubai, posté à 3 200 mètres sur un promontoire. La vue y est exceptionnelle, l'ambiance résolument haute montagne. Tomas, le gardien en chef, feutre tyrolien vissé sur le crâne, nous salue avec un jovial « Servus ! » (Salut) et nous apporte une Radler (moitié bière, moitié limonade citronnée) suivie du traditionnel Kaspressknödel, sorte de bouillon enrichi de fromage, croûtons, farine, lait et œufs. Roboratif et infiniment réparateur quand on a les pieds trempés et le dos fourbu par cette première étape exigeante. Dominik doit redescendre avant la nuit ; après un adieu à la cantonade, il s'éloigne à grandes enjambées vers Sölden, dont on devine les lumières très loin, en fond de vallée. La randonnée se poursuit en solo.
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Une rude ascension en lacets serrés
L'Ötztal Trek en images
La soirée se passe à potasser les cartes près du poêle antique en terre cuite blanchi à la chaux, dans la pièce commune entièrement boisée. La clientèle, essentiellement allemande, écluse des bières, de belles chopines d'un demi-litre ! Le refuge, construit en 1932-1933, conserve la patine de l'époque, avec des tableaux à huile, des cadres dorés à la feuille, des piolets anciens accrochés aux murs, des revues de montagne vintage années 1930 et le règlement intérieur édicté en 1941 par le club alpin de Dresde, propriétaire du refuge. Y sont stipulés les interdits : jouer de la guitare à l'intérieur, faire du feu dans les chambres, marcher avec ses chaussures à clous, boire de l'alcool, etc. Une vision très martiale de la pratique montagnarde ! Ce soir, par contre, au fur et à mesure que la soirée s'avance, les voix gagnent en intensité, les rires fusent, énormes, gargantuesques parfois. Une atmosphère de Hofbräuhaus pendant la fête de la bière !
Le second jour démarre fort. Il s'agit de passer, dans le petit matin frisquet, une brèche exiguë donnant sur un escarpement friable, sombre et vertigineux, franchi à l'aide de marches glissantes de givre, parfois câblées. À mi-descente, des coups de boutoir résonnent entre les parois. Sur une vire verglacée à l'aplomb du chemin, deux jeunes bouquetins s'affrontent en duel, ponctuant chaque assaut du fracas sec de leurs cornes enroulées, front contre front. Après le Seekarsee aux reflets cobalt, enchâssé dans un chaos de blocs cyclopéens, démarre une longue traversée en balcon à travers d'indolentes croupes herbeuses. L'occasion d'observer, attendri, une nurserie de marmottons qui jouent à faire la course entre deux galipettes dans les pelouses alpines, sous la surveillance des adultes, dressés comme des i, en posture de vigie. Une rude ascension en lacets serrés mène à l'arête de Windachferner, équipée d'échelons et de câbles. De l'autre côté, le raide glacier éponyme s'avère pénible à remonter, tant la trace existante se fait tantôt patinoire, tantôt s'effondre sous mon poids. À sommet, à 3 100 mètres, quelle surprise de tomber sur le restaurant d'altitude Jochdohle, bondé, et quantité de visiteurs déambulant sur un large chemin aménagé, qui jouxte le domaine skiable.
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Un spectacle presque balnéaire à 2 500 mètres
D'immenses bâches blanches sont tendues sur les extrémités neigeuses, pour tenter de retarder leur disparition, qui semble inéluctable. Connus ici sous le nom de Ferner, les glaciers représentent 115 km² de l'Ötztal, soit 13 % de la vallée. Depuis le milieu du XIXe siècle, on observe, ici aussi, un rétrécissement continu des zones glaciaires, qui auraient fondu de 95 km² depuis 1850, soit près de la moitié de leur superficie ! Ne reste plus, pour terminer l'étape, qu'à glisser le long d'une échine rocheuse vers Hildesheimer Hütte, accrochée à un replat à 2 900 mètres, face à l'imposant Zuckerhütl, ou pain de sucre (3 507 mètres). La cabane a récemment été agrandie par une aile moderne avec des minidortoirs et des sanitaires impeccables, mais le refuge historique garde sa patine pleine de charme.
Accueil sympathique des gardiens, Gustav Fiegl et son épouse. Sur la plupart des refuges de haute montagne, figure le logo du Deutscher Alpenverein (DAV), indiquant qu'ils appartiennent aux différentes sections du club alpin allemand, ici celui de Hildesheim, en Basse-Saxe. Sur les 332 refuges du DAV, 50 %, soit 182, sont en territoire étranger, essentiellement en Autriche. Cette spécificité autrichienne s'explique par la longue histoire commune des deux pays, depuis le Saint Empire romain germanique. D'ailleurs, la quasi-totalité de la clientèle vient d'Allemagne en haute saison, comme c'est le cas ce soir.
La prochaine étape se révèle une « bambée » de près de sept heures de crapahute en terrain sauvage, avec le franchissement de deux brèches alpines autour de 3 000 mètres (Gamsplatz et Windachscharte), suspendues entre névés, éboulis et schistes branlants. La seconde crête marque aussi la frontière avec le Sud-Tyrol, et donc l'Italie. Ivresse spatiale. Le silence éthéré n'est rompu que par l'étrange duel de boucs en rut qui grognent en se précipitant les uns sur les autres, sur l'alpage de Siegerland. Puis se dévoile le spectacle presque balnéaire des rives du Grosser Schwarzsee, superbe miroir au bleu translucide s'étirant à 2 500 mètres, sous le regard placide de vaches à robe fauve. Une descente par paliers au milieu de pâturages infinis où broutent les troupeaux mène directement, par une chaleur suffocante de fond de vallée, à la très touristique autoroute alpine du Timmelsjoch, où se bousculent norias de motos pétaradantes et coupés cabriolets. Halte à l'auberge Hochfirst. La table y est généreuse, avec une merveilleuse terrasse aux vues amples sur le Val Passiria et les sommets du Parc naturel Gruppo di Tessa, province du Trentin-Haut-Adige. Les convives, surtout des Italiens locaux, parlent un dialecte allemand du groupe bavarois, à l'accent un peu rocailleux.
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Le Refuge, havre de douceur et belvédère rare
Retour le lendemain en Autriche, via un itinéraire empruntant le col du Rombo ou chemin des contrebandiers se faufilant dans une large vallée en auge filant vers les nues. Le sentier, lui, se hisse laborieusement vers la route du Timmelsjoch, qu'on aperçoit très loin, en encorbellement, 600 mètres plus haut : décourageant ! Mais il n'y a pas âme qui vive, le ciel est limpide et la nature souveraine, alors haut les cœurs… À mi-chemin, les ruines de la Maison des douanes italiennes. Construite au milieu du XXe siècle sur un infaillible verrou de surveillance, elle contrôlait la contrebande transfrontalière. Enfin, l'arrivée à 2 509 mètres, sur l'apex du haut col routier, dans une frénésie de motards cuirassés, de cyclistes extatiques et de touristes en goguette. Un choc sensoriel !
Depuis des millénaires, cette improbable percée naturelle dans des reliefs intimidants sert une voie de circulation transalpine parmi les plus importantes, entre Alpes méridionales et Tyrol. Le sommet s'accompagne des visites rituelles : petit musée du col, croix des pèlerins, arbre mort aux ex-voto… Mais l'étape est encore longue et il faut se faufiler à travers une succession de vallonnements et de petits lacs verts, longer un cône d'éboulis sur un chemin muletier, puis se hisser, via une litanie de lacets, vers un sommet complètement minéral, le Wannenkarsttatl, jouissant, à 2 916 mètres, d'un panorama à 360°, à califourchon entre les massifs de Stubai et d'Ötztal. Impression onirique de flotter loin au-dessus du monde.
Le refuge du soir est encore loin, minuscule cahute coiffant l'ultime éminence, à l'extrémité d'une fantastique ligne de crêtes de plusieurs kilomètres, tout en montagnes russes, sommets tutoyant les 3 000 mètres (Wilde Rotspitz, Rotkogel) et passages aériens équipés en mode via ferrata. Le charmant petit refuge de Brunnenkogelhaus, tenu impeccablement par la famille Gstrein au complet, progéniture comprise, est un havre de douceur, un belvédère rare, un lieu d'exception, mais qui se mérite ! Face au majestueux Wildspitze, point culminant du Tyrol à l'altitude 3 768, jaillissent les lueurs indigo d'un crépuscule d'anthologie. Le repas s'achève en majesté avec le fameux Kaiserschmarren : la crêpe à l'impériale, le dessert le plus populaire de la cuisine tyrolienne. Péché mignon, paraît-il, de l'empereur François-Joseph de Habsbourg – le mari de Sissi –, il s'agit d'une crêpe épaisse mais légère car réalisée avec des blancs d'œufs montés en neige, servie chaude accompagnée d'une compotée de prunes, pommes, myrtilles ou framboises. Royal !
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Canyon de roches marbrées et vallée glaciaire
Dernière grosse étape, en trois temps. D'abord, la descente vertigineuse sur Sölden, puis la jonction en taxi vers la station de ski d'Obergurgl, enfin la très longue montée sur le refuge de Ramolhaus : plus de 1 100 mètres de dénivelé positif et 12, 5 kilomètres de distance. Le tronçon le plus mémorable reste la traversée aérienne du monumental canyon de roches marbrées entaillant la vallée glaciaire. Grâce à une fine passerelle métallique, la Piccard Brücke, se balançant à plus de 40 mètres au-dessus des bouillons écumants de la rivière Gurgler Tal, l'expérience devient jubilatoire. En prime, la vision dantesque de cette faille cyclopéenne, tant on se sent fourmi au cœur d'une tranche de nature brute !
Une série de vires équipées de câbles et d'étriers facilitent ensuite la progression vers le refuge, implanté en nid d'aigle à 3 006 mètres, en vigie sur le Gurgler Ferner et une dizaine d'autres glaciers. C'est en 1881 que Martinus Scheiber posa les bases du premier refuge des Alpes d'Ötztal. Surnommé « la plus haute maison de Hambourg » depuis qu'il a été repris en 1921 par la section hambourgeoise du Club alpin, c'est peut-être l'un des plus beaux refuges de l'Ötztal, avec ses vieux dortoirs d'époque, ses chambres d'alpinistes bien « dans leur jus », sa chapelle sentant l'encens et son chaleureux réfectoire aux alcôves intimistes. Il y a deux ans, le Ramolhaus, qui est alimenté par l'énergie solaire, s'est vu décerner le label écologique des Clubs alpins et est aussi depuis 2017 classé monument historique. Là-haut, on se salue du tonitruant « Griass di ! » tyrolien, l'équivalent du « Grüss Gott » bavarois ; le gérant du refuge, qui est aujourd'hui une belle et large auberge, n'est rien moins que Lukas Scheiber, l'arrière-petit-fils de ce pionnier de l'alpinisme, et dont on admire la statue dans le centre de Gurgl. De belles histoires d'hommes qui perpétuent la grande histoire du Tyrol, sans cesse renouvelée…
Carnet de route
UTILE
Baptisée « la vallée des superlatifs » et paradis de l'outdoor (VTT, canoë-kayak, escalade…), l'Ötztal reste avant tout un temple de la randonnée, permettant de se rapprocher au plus près de ses 86 glaciers et contempler 250 sommets dépassant les 3 000 mètres ! Meilleure saison : mi-juin à fin septembre pour la randonnée pédestre en vallée, mais pour la haute route, préférer juillet-août car davantage de chances de passer les cols à pied sec, les névés bloquant les passes jusque tard en saison.
Informations disponibles auprès de l'Office de tourisme Ötztal Tourismus (Tél. : 00 43 57 20 00)
Y ALLER
En train, avec le TGV Lyria de Paris gare de Lyon à Zürich, puis avec les Chemins de fer autrichiens ÖBB, jusqu'à Ötztal-Bahnhof. Compter de 8 à 12 heures de voyage à travers Suisse et Liechtenstein. À partir de 170 € l'aller-retour.
En avion, de Paris CDG à Innsbruck avec Austrian Airlines, 3 heures 50 de vol, à partir de 238 € (tarif de printemps), puis train ÖBB d'Innsbruck à Ötztal-Bahnhof, 40 minutes de trajet, 10 €. Autre option : Paris-Munich (vols directs) à partir de 100 € A-R, puis Munich-Ötztal Bahnhof, 2 heures de taxi, 124 € par personne.
ORGANISER SON VOYAGE
Pas de visa pour se rendre en Autriche. Formalités sanitaires sur notre article dédié. La carte Ötztal Premium permet l'accès gratuit aux bus de la vallée.
NOTRE SÉLECTION D'HÉBERGEMENTS
À Längenfeld
Naturhotel Waldklause (Tél. : 00 43 52 53 54 55 ). Coup de cœur pour cet hôtel-spa 5 étoiles niché dans un écrin de verdure. Restaurant gastronomique. À partir de 175 € la nuit par personne avec petit déjeuner, et jusqu'à 300 € avec la formule demi-pension.
À Niederthai
Hôtel Falknerhof (Tél. : 00 43 52 55 55 88). Auberge familiale typiquement tyrolienne à 1 560 m. En bord de pâturages, un gros chalet et son annexe, avec spa en sous-sol, immense restaurant et belle terrasse. À partir de 196 € la chambre double en été, et jusqu'à 266 € en demi-pension.
Gasthof Stuibenfall (Tél. : 00 43 52 55 55 12). Idéalement située à 5 minutes à pied des plus hautes chutes d'eau du Tyrol, une auberge simple et confortable. Cuisine locale, plats goûteux, comme les truites meunières ou le fameux apfelstrudel. Environ 80-90 € par personne la nuit en chambre double en demi-pension.
Sur le trek
Dans les refuges et auberges de l'Ötztal Trek, compter 45 € par personne en chambre double et 31 € pour les repas (dîners + petits déjeuners).
À VOIR, À FAIRE DANS LA VALLÉE
À Längenfeld
Aqua Dome (Tél. : 00 43 52 53.64.00). Immense complexe thermo-ludique. À partir de 15,50 € l'entrée.
Ötztaler Heimat (Tél. : 00 53 37 62 636). Musée des fermes du Tyrol à Kramsach. Projections de films et expositions pédagogiques.
À Umhausen
Stuibenfall. La plus haute chute d'eau du Tyrol (159 m). Accès gratuit.
Ötzi-Dorf ou Village Ötzi (Tél. : 00 43 52 55.50.022). Reconstitution néolithique du mode de vie de nos ancêtres du IVe millénaire avant J.-C. autour de la « momie des glaces » découverte en 1991 dans la région, au Hauslabjoch et appelée Ötzi. Billet 9,30 €.
À Huben
Sentier des contes et légendes du Tyrol. Itinéraire pédestre ponctué de 14 installations de statues surréalistes, en métaux de récupération. Départ de l'auberge Feuerstein, au sommet de la colline de Huben.
RANDONNÉE
L'Ötztal Trek se déploie sur 400 km, au fil de 22 étapes et 15 variantes. Il constitue une expérience ultime de la haute randonnée alpine itinérante. Topo sur une semaine de trek :
Jour 1 : Längenfeld/Amberger Hütte (2 136 m) – Hochstubaihütte (3 174 m) ; D + 1 085 m, D- 62 m ; temps de marche : 6 heures ; longueur : 8,2 km ; niveau : difficile. (Tél. : 00 43 72 09 20 305).
Jour 2 : Hochstubaihütte (3 174 m) – Hildesheimer Hütte (2 900 m) ; D + 640 m, D- 913 m ; temps de marche : 5 heures ; longueur : 8,1 km ; niveau : difficile. (Tél. : 00 43 52 54 23 00).
Jour 3 : Hildesheimer Hütte (2 900 m) – Gasthaus Hochfirst (1 860 m) ; D + 613 m, D- 1 690 m, Temps de marche : 7 heures, Longueur 14,4 km, Niveau : moyen. (Tél. : 00 39 04 73 64 70 40).
Jour 4 : Gasthaus Hochfirst (1 860 m) – Timmelsjoch – Brunnenkogelhaus (2 738 m) ; D + 1 400 m, D- 485 m ; temps de marche : 7 heures ; longueur : 12,1 km ; niveau : difficile. Brunnenkogelhaus (Tél. : 00 43 66 41 23 42 06).
Jour 5 : Brunnenkogelhaus (2 738 m) – Ramolhaus (3 005 m) ; D + 1 421 m, D- 1 700 m ; temps de marche : 8 heures ; longueur : 18,2 km ; niveau : difficile. (Tél. : 00 40 60 08 88 88).
Jour 6 : Ramolhaus (3 005 m) – Ramoljoch (3 189 m) – Similaun Hütte (3 017 m) ; D + 1140m, D- 1 120 m ; temps de marche : 7 h 30 ; longueur : 16,5 km ; niveau : difficile. (Tél. : 00 39 04 73 66 97 11).
Jour 7 : Similaun Hütte (3 017 m) - Village de Vent (1 900 m) ; D- 1 120 m ; temps de marche : 7 heures 30 ; longueur : 14 km ; niveau : moyen. F.
Le Figaro
Colonisation, islam, armée, spiritualité, martyre... La vérité sur Charles de Foucauld
Isabelle SchmitzAlbane PiotGRAND ENTRETIEN - Ce nouveau saint français a eu une vie exceptionnelle, entre 19e et 20e siècle, de Saumur au Sahara, de la débauche au christianisme. Il laisse un héritage singulier et complexe.
Cet article est extrait du Figaro Hors-série «Charles de Foucauld, une voix dans le désert», retrouvez dans ce numéro de 160 pages la vie ardente de Charles de Foucauld, militaire indiscipliné, explorateur au Maroc, foudroyé par la grâce au point de devenir moine missionnaire au milieu des Touaregs, assassiné en 1916 par des islamistes. Cet homme de Dieu est canonisé par l'Église catholique le 15 mai 2022.
Laurent Touchagues est président de l'association Les Amitiés Charles de Foucauld, qui étudie et fait connaître sa vie et son œuvre.
La canonisation de Charles de Foucauld au printemps 2022 coïncide avec le soixantième anniversaire des accords d'Evian… Quel était le point de vue de Charles de Foucauld sur la colonisation ?
Charles de Foucauld prend une situation historique telle qu'il la trouve sans remettre en question l'Histoire. Il n'est pas anticolonialiste. Il considère que ces populations d'Algérie sont un don que Dieu a fait à la France, et que la France doit se comporter avec elles comme des parents se comportent avec leurs enfants, et donc leur donner ce qu'elle a de meilleur, c'est-à-dire l'Évangile, le Salut, par le Christ.
Les immigrés sont une chance pour la France, dit-on aujourd'hui. Lui pensait que la présence française en ces pays était une chance pour les populations locales, à condition qu'elle leur apporte les vrais biens. C'est la raison pour laquelle il condamne la manière dont la France s'occupe à cette époque de ses colonies, cette administration laïque, franc-maçonne qui permet l'esclavage et ne se soucie pas vraiment de ces populations. En homme de science et de progrès, il est heureux de voir que l'on installe le télégraphe, que l'on crée des routes, que le progrès technique s'implante et descend vers le sud, car cela permettra de multiplier les contacts entre la mère patrie et ces populations. Hélas, si les personnes que l'on met en face de ces populations indigènes n'agissent pas en conformité avec l'Évangile, mais comme ses ennemis, cela retourne complètement à ses yeux l'aspect positif que pourrait avoir la colonisation. Il n'est donc pas très satisfait du colonialisme de cette époque.
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C'est ce qui lui fera écrire, en 1912, cette lettre prophétique à son ami le duc de Fitz-James : « dans cinquante ans, (…) [notre empire nord-ouest africain] sera en plein progrès matériel, sillonné de chemins de fer, peuplé d'habitants rompus au maniement de nos armes et habitués à notre discipline, dont l'élite aura reçu l'instruction dans nos écoles. Si nous n'avons pas su nous attacher ces peuples, ils nous chasseront. Non seulement nous perdrons tout notre empire africain, mais il deviendra à quelques heures de mer de nous, sur l'autre rive de la Méditerranée, un voisin hostile, redoutable et barbare… Comment nous attacher cet empire ? En le civilisant, en faisant pour ses habitants ce que nous voudrions qu'on fît pour nous ; en les traitant avec justice et bonté, devoir de tout humain envers tout humain ». En juillet 1916, à la question que lui pose René Bazin sur la façon de franciser les peuples de notre empire africain, il répond : « Ma pensée est que si, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du nord de l'Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de la Turquie. (…) Si nous n'avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu'ils deviennent Français est qu'ils deviennent chrétiens. »
Pour ce faire, dit-il, il faut d'abord élever leur niveau d'éducation, d'instruction, de civilisation. Ils sont, dit-il, à la fois trop incultes pour adhérer à nos raisonnements, et trop instruits pour accepter notre religion sans discussion et sans travail intellectuel. Il appelle donc à la présence de laïcs parmi ces populations, des artisans, des paysans, qui montreraient ce qu'est l'Évangile, l'esprit chrétien, une famille chrétienne…
Si nous n'avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu'ils deviennent Français est qu'ils deviennent chrétiens
Par ailleurs, contrairement à Lyautey, il n'a aucune fascination pour l'Islam, aucune considération pour ses coutumes. Il constate que bien souvent les populations qu'il côtoie sont exploitées et pressurées par les responsables musulmans, et n'est donc pas d'accord avec Lyautey quand il met en valeur ces chefs, les honore, les décore, les conforte dans leur autorité. Car il a compris que dans le monde musulman, tout est question d'autorité. Entretenir l'autorité des chefs musulmans, c'est augmenter le poids qu'ils ont dans l'islamisation et empêcher la francisation, l'ouverture et la confiance aux Français. Et, ultimement, leur conversion : Charles de Foucauld voit l'intérêt des âmes.
Que sait-on de ses relations avec l'armée en Algérie et au Maroc, après son ordination ?
Avec le Maroc, aucune. La France s'installe au Maroc en 1907, et en 1912 Lyautey en est nommé résident général. Lors de leur première rencontre à Béni Abbès en 1905, Foucauld lui avait exposé son projet de mission au Maroc. La conclusion de leurs échanges tient en une phrase écrite par Charles à Mgr Guérin trois semaines plus tard : Lyautey ne fera rien contre les missions, mais il ne fera rien pour. En 1908, Charles de Foucauld avait manifesté de nouveau sa disponibilité pour le Maroc, comme il l'écrit à Mgr Guérin : « Nul ne m'a donné signe de vie. Si l'on me veut, on sait que je suis prêt à venir. J'ai dit au général Lyautey qu'en quelque lieu qu'il y ait une expédition sérieuse, il n'avait qu'à me télégraphier de venir, et j'arriverais immédiatement, en faisant toute la hâte possible. » Il ne sera jamais sollicité.
Laperrine, lui, a une tout autre compréhension de l'intérêt et de la portée de l'action de Charles de Foucauld au Sahara. Il juge sa présence très positive au milieu des populations du sud du Sahara, qu'il a lui-même la mission de pacifier, d'apaiser et de rallier à la France, dans l'idée de pouvoir faire la jonction entre l'Afrique du Nord et l'Afrique équatoriale, comme en rêvent tous les coloniaux. Le but de ses tournées d'apprivoisement est d'obtenir pacifiquement la soumission volontaire des Touaregs à l'occupation française, et il considère Charles de Foucauld comme un atout : une présence française pacifique et amicale que n'auront pas à redouter les Touaregs, et qui maintiendra un climat de confiance et de bonnes relations avec la France. Il le presse de l'accompagner. Charles de Foucauld refuse d'abord, en 1903, car il espère encore pouvoir entrer au Maroc. En 1904, il accepte une première tournée d'apprivoisement avec Laperrine, puis à nouveau en 1905, voyage décisif pour la suite de sa vie, où il comprend tout de son avenir au Sahara. Avec Laperrine, il va nouer une grande amitié. Pour lui, Laperrine sera « l'ami incomparable ».
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Avant leur arrivée au Sahara, les militaires français avaient une prévention contre les Touaregs car, en 1881, ceux-ci avaient massacré presque toute la mission Flatters, composée de militaires et de scientifiques. Les auteurs de ces méfaits sont encore vivants en 1905. Animé d'une intuition particulière, Laperrine obtient pourtant du chef touareg Moussa ag Amastan la protection de Charles de Foucauld, qui va demeurer seul au milieu des Touaregs, à sept cents kilomètres du premier militaire français.
Autour de Laperrine, parmi les compagnies méharistes que ce dernier a créées et recrutées, il y a d'autres officiers et sous-officiers avec lesquels Foucauld va nouer de belles amitiés. Il les conseille sur le comportement à adopter envers les populations, sur leur manière de défendre leurs forts, sur la façon de réprimer certains soulèvements, dont il juge parfois qu'ils n'ont pas été punis de façon suffisamment forte. Présent chez les Touaregs, se faisant le plus pauvre d'entre eux, Charles de Foucauld peut conseiller Laperrine sur leurs chefs, lui nommer ceux qui sont dignes de confiance ou non. L'une de ses recommandations les plus pressantes, qui ne sera pas prise en compte, est que les officiers demeurent plus longtemps au Sahara que les deux ou trois années alors réglementaires dans l'armée, pour que les relations avec les populations du désert soient suffisamment approfondies.
Certains de ses opposants, comme Jean-Marie Muller, philosophe spécialiste de la non-violence, l'accusent d'avoir été un officier de renseignement, un espion. Vladimir Volkoff lui-même en était persuadé. La Congrégation pour les causes des saints s'est interrogée sur ce point, et a demandé dans les années 1980 des compléments d'enquête pour éclaircir le rôle du père de Foucauld au Sahara. Mon prédécesseur le général Michel de Suremain a donc beaucoup étudié la question. Il se trouve que Charles de Foucauld recevait les nouvelles des événements deux ou trois semaines après les faits, puis, le temps d'écrire et de faire parvenir son courrier, il se passait bien deux ou trois semaines supplémentaires. Ce qui rendait les nouvelles ainsi transmises inexploitables comme renseignement militaire digne de ce nom. D'ailleurs, Charles de Foucauld n'était absolument pas dans cet état d'esprit-là. C'est ainsi qu'il a toujours souhaité que les Touaregs ne fassent pas de confusion entre les militaires et le moine missionnaire qu'il était, que cette distinction soit claire dans leur esprit et dans son comportement.
Au début de la guerre de 1914, Foucauld ne se pose pas tout de suite la question de se porter volontaire comme aumônier et infirmier sur le front. Il se pense plus utile au Sahara, et Laperrine le conforte dans cet avis, en lui disant en substance : « Vous maintenez le Sahara en paix rien que par votre présence, restez ! »
Vu d'un peu loin, la vie de Charles de Foucauld eut en apparence une efficacité très réduite, voire nulle, et pourtant Laperrine pense qu'il est essentiel au maintien de la paix !
Il ne faut pas sous-estimer l'importance de l'amenokal Moussa ag Amastan dans ces régions du Sahara. Là-bas, tout le monde observe les moindres faits et gestes de ce grand chef des Touaregs. L'amitié de Charles de Foucauld pour Moussa et d'autres chefs et l'exemple qu'il leur donne ont donc un poids immense. Les senoussistes l'ont bien compris, qui sont venus de Tripolitaine, à près de six cents kilomètres de Tamanrasset, pour mettre fin à l'influence de Charles de Foucauld sur les Touaregs et bouleverser le Sahara.
Justement, les circonstances de sa mort font débat : fut-elle préméditée ?
La venue de ce groupe de senoussistes à Tamanrasset en 1916 fut assurément volontaire et préméditée, avec l'intention de faire cesser l'action de Charles de Foucauld au Sahara, et d'ouvrir là un nouveau front pour la France, en pleine guerre mondiale. Il y aurait des preuves dans les archives militaires que des officiers allemands ou turcs ont été en contact avec ces senoussistes, pour utiliser leur fanatisme religieux comme un bras armé, les exciter contre le marabout chrétien, et ainsi soulever le Sahara. Les senoussistes étaient une secte musulmane fanatique originaire de Tripolitaine, en Libye. Partis de là, ils ont pris des chemins détournés, destinés à faire diversion, afin qu'on ne puisse pas imaginer qu'ils se rendaient à Tamanrasset, pour in fine fondre rapidement sur le fortin, s'emparer du « marabout blanc » et le mettre hors d'état de continuer son action de paix au Sahara. L'auraient-ils assassiné ultimement si la paire de méharistes venue chercher le courrier de Charles de Foucauld n'était pas arrivée au moment précis où les senoussistes pillaient le fort ? Nous ne le savons pas. En tout cas, il est mort parce qu'il était là, et pour ce qu'il était. Comme meurt un martyr. Le fait que l'on peine à convenir de ce que fut sa mort me semble un grain de plus au chapelet de la dernière place de Charles de Foucauld : même sa propre mort n'est pas reconnue !
Pourquoi Charles de Foucauld n'est-il pas canonisé comme martyr ?
À l’origine, quand Mgr Nouet a ouvert le procès en canonisation de Charles de Foucauld, tout le monde avait le sentiment que celui-ci était mort martyr. Mais à une époque où l'Église était très stricte sur les preuves qu'il fallait apporter du martyre, il était absolument nécessaire de pouvoir prouver que la personne tuée par des non-chrétiens avait refusé de renier la foi catholique : qu'en l'occurrence, on lui aurait demandé de prononcer la chahada, la profession de foi musulmane, ce qui équivalait à renier la foi catholique. Au bout de quelque temps d'enquête, Mgr Nouet eut la conviction qu'il n'arriverait jamais à prouver cela, parce que les personnes qui avaient entendu ce qui s'était passé au moment de la mort de Charles de Foucauld n'étaient pas vraiment sur place, c'était les gens du village, terrés dans leur gourbi, derrière leurs roseaux. Paul lui-même, le serviteur de Charles de Foucauld, qui logeait dans le village, n'a pas pu l'affirmer lorsqu'il a été appelé à témoigner sous serment. Le porteur de la cause trouva donc trop risqué de demander la reconnaissance du martyre, car, dans l'Église, si l'on demande la béatification pour un certain titre et que cela n'aboutit pas, on ne peut pas rouvrir un autre dossier pour la même personne dans une autre voie.
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Mgr Nouet a donc préféré demander la béatification de Charles de Foucauld comme confesseur de la Foi. On ne peut que se réjouir de la canonisation de Charles de Foucauld, quelles que soient les difficultés rencontrées au cours du procès. Certains diront que si son procès avait été ouvert dans les années 1990, il serait aujourd'hui déclaré martyr. Ce fut le cas des moines de Tibhirine, dont on ne connaît ni les circonstances de la mort ni les motifs des assassins, alors qu'on sait le jour et l'heure de la mort de Charles de Foucauld, et le nom de son meurtrier, fusillé quelque temps après pour ce crime. En 2000, année du Grand Jubilé, lors de la commémoration des témoins de la foi du XXe siècle, fêtée après Pâques, le nom de Charles de Foucauld, qui n'était alors même pas encore vénérable, a été mis dans la liste. De même, le 4 décembre 2016, lors de la messe célébrée pour le centenaire de la mort de Charles de Foucauld, Mgr Ricard dans son homélie l'a qualifié de martyr.
Le fait de souhaiter mourir en martyr sonne étrangement à nos oreilles contemporaines : comment comprendre ce désir, exprimé par Charles de Foucauld ?
C'est l'imitation de Jésus-Christ qui le pousse à désirer le martyre : donner sa vie pour ceux qu'il aime. Sachant qu'il est en pays hostile et que sa mort sera a priori causée par des gens qui ne sont pas amis de sa foi ni de Jésus. Il a pensé qu'il aurait pu mourir martyr bien avant, lorsqu'il était trappiste en Syrie et que, vers 1895, les Arméniens ont été persécutés par les Turcs. Son monastère a été épargné car les Turcs ne voulaient pas de problèmes avec les Européens. Il a mis cela à l'époque sur le compte de son manque de sainteté. C'est après cet événement qu'il commence à évoquer le martyre, une réalité que sa famille a vécue dans le passé puisqu'un prêtre de ses ancêtres a été martyrisé pendant la Révolution française, et est aujourd'hui bienheureux. À Nazareth, dans une méditation, il se décrit en train de mourir martyr : « Pense que tu dois mourir martyr, dépouillé de tout, étendu à terre, nu, méconnaissable, couvert de sang et de blessures, violemment et douloureusement tué… et désire que ce soit aujourd'hui » Le jour de sa mort, le 1er décembre 1916, il écrit à Massignon qu'en tant que chrétien « il ne faut jamais hésiter à demander des postes où le danger, le sacrifice, le dévouement sont les plus grands : l'honneur, laissons-le à qui le voudra, mais le danger, la peine, réclamons-les toujours ».
Dans cette Première Guerre mondiale, il voit un affrontement de la civilisation de la chrétienté contre la barbarie protestante, l'Allemagne ayant la religion de la force et s'étant alliée à l'islam contre l'Église catholique romaine. Même s'il comprend les efforts du pape, si controversés dans l'opinion française, pour obtenir la paix, il considère la guerre de 1914 comme une sorte de croisade, et les poilus comme des « martyrs de la charité ».
Charles de Foucauld n'a pas non plus couru au-devant du martyre. Il s'est réfugié le 23 juin 1916 dans le fort de Tamanrasset construit pour y protéger la population. Mais sa mort fut l'aboutissement d'une préparation longue de plusieurs années, d'une véritable disposition de l'âme au martyre. Il avait officiellement offert sa vie à Dieu pour les populations du Sahara.
Toute sa vie Charles de Foucauld a espéré avoir des disciples, ce qui n'est arrivé que de façon posthume. Quand et comment ont-ils surgi ?
Les premiers disciples sont arrivés grâce aux ouvrages de René Bazin, sa biographie de 1921, et les Écrits spirituels de Charles de Foucauld publiés en 1923. Ils ont désiré imiter Jésus à son exemple. Il y eut d'abord les Petites Sœurs du Sacré-Cœur, puis les Petits Frères de Jésus sous la conduite de René Voillaume, les Petites Sœurs de Jésus fondées à Aix-en-Provence par Magdeleine Hutin, les plus répandues ; viendront ensuite les Fraternités sacerdotales et séculières, les Petits Frères de l'Évangile et les Petites Sœurs de l'Évangile, les Petits Frères de la Croix au Canada, les Petits Frères de l'Incarnation en Haïti, les Petites Sœurs du Cœur de Jésus en Centrafrique, les Disciples de l'Évangile en Italie.
Des personnalités individuelles également, notamment les prêtres Charles-André Poissonnier et Albert Peyriguère, qui ont vécu au Maroc en suivant l'exemple de Charles de Foucauld. Cette famille spirituelle est constituée en association qui regroupe les vingt congrégations, instituts, fraternités qui se sont fondés en se réclamant de Charles de Foucauld. Cela représente aujourd'hui environ treize mille personnes. Par ailleurs, il en est d'autres qui ne sont pas ou pas encore agrégés à cette famille spirituelle : les Petits Frères de la Moisson, les Petites Sœurs de la Consolation, les Missionnaires de la Miséricorde divine, dont le fondateur, l'abbé Fabrice Loiseau, m'avait demandé tous les textes de Charles de Foucauld sur les musulmans. C'est une fondation récente qui est engagée dans l'évangélisation des musulmans.
L'Association des frères et sœurs du Sacré-Cœur de Jésus, fondée par Charles de Foucauld de son vivant, existe encore aujourd'hui et s'appelle Sodalité Charles de Foucauld. Cette association de laïcs et de religieux avait trois buts – mieux connaître l'Évangile, pratiquer la dévotion eucharistique, se préoccuper du salut des populations de nos colonies –, et trois engagements – se soumettre à l'autorité du souverain pontife, obéir à leur directeur spirituel, être les zélés assistants des missionnaires. Elle fut approuvée en 1913, par l'évêque de Viviers. Après la mort de Charles de Foucauld, elle fut reprise par Louis Massignon, qui l'a transformée en sodalité. Elle appartient à la Famille spirituelle même si Massignon et son successeur Jean-François Six considéraient que le projet de Charles de Foucauld ne s'appuyait pas sur un règlement, ni sur un statut, n'avait pas besoin d'institution pour rayonner ou s'imposer au-dehors, mais devait rester une impulsion, une réalité pauvre et dépouillée.
Ce sont malheureusement certains des disciples de Charles de Foucauld qui ont desservi le plus son message, en donnant de lui une image d'Épinal un peu doucereuse, l'impression de quelqu'un sans consistance, sans force, sans virilité, un être dégoulinant d'une sorte de charité humaniste, dans un dialogue et une tolérance qui acceptent tout. Mais on a oublié le feu de son âme, son intelligence extraordinaire, sa volonté fantastique qui voulait conduire absolument les âmes à Jésus, l'exemplarité de ce moine dans sa vie de communauté comme dans sa vie solitaire. Tout a été bien souvent dissous dans une sorte de fraternité naturelle totalement éthérée.
De la même manière, certains de ses propos tirés hors de leur contexte ont été faussement érigés comme points de vue universels. Lorsqu'il a pu dire qu'il ne voulait pas faire de prosélytisme, pas de militantisme, il pensait aux prosélytes bibliques, ces convertis excessifs et donneurs de leçons. Lui veut tout à fait convertir, mais pas par une argumentation, pas par une démonstration qui pourrait être un peu violente, qui voudrait s'imposer absolument. Pour lui, les âmes ne sont pas à conquérir mais à attirer, notamment par le simple exposé de la religion, par l'exemple, par une vie reflétant l'Évangile auprès des autres.
Et Les Amitiés Charles de Foucauld ? Quand furent-elles fondées, et dans quel but ?
C'est une association née de la volonté de Français qui avaient œuvré pour l'Afrique française, militaires, scientifiques, prêtres, religieux, et qui voulaient mieux connaître et faire connaître le message et les écrits de Charles de Foucauld. Fondée en 1946, elle s'appelait au départ les Amitiés Foucauld l'Africain, et publiait le bulletin L'Appel du Hoggar et les Cahiers Charles de Foucauld sur des thèmes de l'actualité coloniale. Parmi les fondateurs, il y eut le R. P. Georges Gorrée, son premier président, et d'autres personnalités religieuses, scientifiques et militaires. Le but était à la fois de défendre l'empire colonial français et le message de Charles de Foucauld. Ces grands fondateurs étaient bien connus au-delà du monde foucauldien.
Après leur mort, l'association s'est recentrée autour de personnes qui étaient uniquement des foucauldiens, déterminés à continuer à étudier la vie et l'œuvre de Charles de Foucauld, des membres de sa famille, des géographes, des linguistes, des religieux, des archivistes de l'Église. C'est ainsi que Pierre Sourisseau est arrivé dans le dispositif, est devenu l'archiviste de la cause, le directeur du Bulletin des Amitiés Charles de Foucauld, le secrétaire de l'association, avant de devenir l'auteur d'une biographie exhaustive. Le postulateur de la cause, actuellement le père Bernard Ardura, de l'ordre des Prémontrés, est membre de droit de notre conseil d'administration. Postulateur de la cause à partir des années 1980, Mgr Bouvier a demandé à l'association de l'aider à fournir des réponses aux questions que lui posait la Congrégation pour les causes des saints, et à rédiger la positio super vita et virtutibus, destinée à prouver l'héroïcité des vertus de Charles de Foucauld, déposée à Rome en 1995.
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Cette association continue de travailler aujourd'hui à commenter ce qui se dit et s'écrit sur Charles de Foucauld, à publier certains inédits. Pierre Sourisseau, qui est resté l'archiviste de la cause pendant trente-cinq ans, a veillé physiquement sur les archives qui ont été déposées depuis peu à Viviers. Nous avons concouru à l'édition de l'œuvre spirituelle de Charles de Foucauld, faite de ses commentaires de l'Évangile, ses considérations sur les fêtes de l'année, de méditations sur les vertus, sur les psaumes, des notes diverses… Cette association se préoccupe aussi de financer les travaux de la postulation, de fournir au postulateur tous les fonds dont il a besoin pour les travaux accomplis par les rédacteurs, les théologiens et les médecins, car un procès en canonisation doit être entièrement financé par le demandeur. Il est très agréable de travailler à satisfaire le postulateur de cette cause !
Une fois la canonisation passée, aurez-vous encore du travail ?
Il existe encore des archives non publiées. Surtout, nous avons besoin d'études de spiritualité et de théologie à partir des écrits de Charles de Foucauld. Et il y aurait une manière de valoriser encore davantage saint Charles de Foucauld, par un nouveau titre : celui de docteur de l'Église. J'ai reçu cette idée un peu comme un testament spirituel de Mgr Bouvier, qui était persuadé qu'on pouvait et devait travailler en ce sens-là. Docteur de la fraternité universelle. C'est une notion que très peu de spirituels se sont attribuée dans l'histoire de l'Église. Charles de Foucauld en 1902 l'écrit à sa cousine : « Je veux habituer tous les habitants, chrétiens, musulmans et juifs et idolâtres à me regarder comme leur frère, le frère universel. » Il a cité cette formule dans les statuts de la congrégation de religieux qu'il voulait fonder. Ce peut être un beau chantier pour l'avenir, une belle rectification sans doute de la notion de fraternité aujourd'hui très galvaudée, y compris dans l'Église. Qu'est-ce que la fraternité véritable ? En quoi se fonde-t-elle, et dans quel but ?
Comment pourriez-vous résumer la spiritualité de Charles de Foucauld, vous qui en vivez depuis si longtemps ?
La spiritualité de Charles de Foucauld s'enracine dans l'imitation de la vie de Jésus à Nazareth, qui rayonne grâce au mystère de la Visitation, en s'appuyant sur la connaissance de l'Évangile, la pratique du culte eucharistique et le souci de l'évangélisation, de la mission, du salut de toutes les âmes. Dans cette époque où l'on s'écoute de moins en moins les uns les autres et où la discussion semble superflue, la valeur du témoignage vivant, radical et vrai, à la manière de Charles de Foucauld, semble sans prix.
Figaro Hors-série «Charles de Foucauld, une voix dans le désert», 160 pages, 12,90€, disponible en kiosque et sur le Figaro Store.
Sécheresse de 1976: dès le mois de mai,une calamité pour les agriculteurs
LES ARCHIVES DU FIGARO - Alors que le manque d’eau menace les récoltes, retour sur l’été 1976 où un «impôt sécheresse» fut créé.
Édith Cresson, une femme première ministre malgré eux
LES ARCHIVES DU FIGARO - Première femme à Matignon en 1991, Édith Cresson dut faire face à la misogynie du monde politique et médiatique.
L'Humanité
Comment la guerre torpille-t-elle la lutte pour le climat ?
AgorasPrétextant le conflit en Ukraine, déclenché le 24 février par l’invasion russe, dirigeants et pollueurs font pression pour différer l’agenda de l’urgence climatique au nom de la sécurité énergétique et alimentaire. Pourtant, malgré le contexte, des solutions existent.
Latifa MadaniRéactivation du gaz de schiste et des usines à charbon au nom de « la construction d’une autonomie stratégique et énergétique européenne », remise en cause de normes environnementales au nom de la « résilience », productivisme agricole sous prétexte de sécurité alimentaire. Les exemples d’un recul des objectifs climatiques ne manquent pas depuis que la guerre a éclaté en Ukraine. Au même moment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans son dernier rapport, alertait sur l’urgence à mettre en œuvre des solutions pour éviter le point de bascule dans le réchauffement de la planète.
Énergie, agriculture, sécurité alimentaire, remise en cause de normes environnementales, etc. En quoi la guerre fait-elle reculer les actions et engagements en faveur du climat ?
Clément Sénéchal La guerre n’est pas une bonne nouvelle, de façon générale, et sur le plan écologique. Nous avons eu un précédent avec la pandémie. Les leçons n’ont pas été tirées pour engager la transition. Au contraire, la pandémie a servi à accélérer la mise en œuvre de l’agenda néolibéral : cadeaux aux entreprises, choix de la productivité et de la compétitivité, avec, au final, comme résultat, des émissions de CO 2 qui ont retrouvé leur niveau d’avant et des profits historiques pour les entreprises du CAC 40 (107 millions d’euros par jour de recettes en mars), dont Total, qui a engrangé un record de bénéfices.
Bruno Villalba Cette guerre agit comme un révélateur du lien qu’il y a entre nos actes quotidiens, leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre et le réchauffement climatique. Nous savons que tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique provoquée par le conflit. Faire peser des politiques d’économies d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte n’est pas tenable. La crise ukrainienne révèle aussi un traitement sélectif à l’égard des réfugiés. Il y a les bons et les mauvais, on refoule les migrants climatiques qui viennent des pays du Sud.
Dans l’agriculture aussi, la guerre est instrumentalisée par les productivistes. En France, la FNSEA et le gouvernement, en Europe, la Commission européenne et plusieurs États membres veulent mettre entre parenthèses le pacte vert, pour relancer la production au nom de la sécurité alimentaire. Pourquoi n’est-ce pas la bonne réponse ?
Marie-Pierre Répécaud L’Ukraine est un des greniers à céréales de l’Europe. Une partie de la production de semences françaises a été délocalisée dans ce pays. La guerre, de fait, met en danger l’approvisionnement en semences et met en évidence notre dépendance aux multinationales semencières. L’agriculture française est également fortement dépendante aux engrais de synthèse, et donc au gaz russe puisque, pour une tonne d’engrais chimique de synthèse, il faut une tonne d’équivalent pétrole. 60 % des engrais chimiques consommés en France sont importés, les 40 % restants, fabriqués sur place, importent la quasi-totalité des matières premières nécessaires et le gaz correspondant. Il faut vraiment se donner la possibilité de boycotter le gaz et le pétrole russes qui nourrissent la guerre, par le développement d’une agriculture paysanne autonome et économe, nous libérer du poids trop important des engrais chimiques dans les coûts de production. Ces questions doivent figurer au centre des nouvelles discussions de la politique agricole commune (PAC).
Le Giec dans son dernier rapport propose une série de solutions à mettre en œuvre de toute urgence. Sont-elles réalisables en temps de guerre, de flambée des prix de l’énergie et des céréales ?
Nadia Maïzi On se rend compte que la mesure de l’urgence climatique n’a pas été prise, sinon on ne se retrouverait pas dans cette situation de dépendance. Le rapport du Giec est basé sur des résultats produits jusqu’au 11 octobre 2021. Il dit que, pour tenir l’objectif de maintenir le réchauffement moyen à 1,5 °C, ce qui entraînerait déjà des dégâts suffisamment préoccupants, il faudrait une baisse drastique de la consommation des ressources fossiles et une diminution des échanges internationaux autour de ces ressources. Une première phase serait de réduire très fortement l’usage du charbon dans la prochaine décennie et de réduire les consommations en pétrole et en gaz. On peut rapprocher ces éléments avec l’actualité de cette guerre. Celle-ci met en évidence le lien entre climat, sécurité énergétique et alimentaire. La nécessaire décarbonation de nos économies dans les trente prochaines années est centrale pour répondre à ces enjeux.
N’est-ce pas le moment de plaider et d’agir pour la sobriété et la transition énergétiques afin de réduire nos dépendances ?
Bruno Villalba On ne choisira pas cette voie parce qu’elle est trop contraignante. Le rapport du Giec reste ambigu, il n’utilise pas le concept de sobriété, il parle de réduction et de maîtrise de la consommation. Nous sommes encore dans l’idée que l’on va pouvoir apporter une solution technique et rebondir par l’innovation, sans voir que l’on ne fait que déplacer le problème. Si on devait vraiment prendre en compte la question climatique, on l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais, parce que l’on reste dans une logique d’abondance, on persiste à différer les solutions, dont la sobriété, au profit d’une espèce de relance.
Nadia Maïzi Il n’y a pas d’ambiguïté dans le rapport du Giec. J’ai participé à un nouveau chapitre dans le volet solutions, consacré aux aspects sociaux de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notre réflexion n’a pas pointé la sobriété parce que nous avons utilisé des termes beaucoup plus précis pour parler de trois niveaux d’action que nous pouvions réaliser par rapport à la demande : éviter, modifier, améliorer. Éviter, quand on peut faire autrement, de prendre l’avion, de prendre sa voiture, de gaspiller ; choisir le vélo plutôt que la voiture, quand c’est possible, ou changer de modèle de véhicule. Les exemples sont nombreux. Nous nous basons sur la connaissance scientifique pour éclairer le décideur dans la mise en place de ses stratégies. Cette façon de décomposer trois niveaux de solution nous permet de quantifier les gains d’émissions de GES que l’on peut réaliser. Si les politiques sont mises en œuvre, si les infrastructures et les technologies sont disponibles, alors des comportements modifiés pourraient permettre de réduire de 40 à 60 % les émissions, ce qui est très important. Le rapport du Giec ne mentionne peut-être pas le terme sobriété mais il envoie un signal fort.
Quelles solutions pour réduire notre dépendance à l’énergie russe et au blé ukrainien sans nous asseoir sur nos objectifs écologiques ?
Marie-Pierre Répécaud Pour sortir de cet engrenage qui fait que la guerre participe du productivisme pour de mauvais prétextes, nous devons nous sevrer de notre dépendance à l’économie fossile et aux multinationales qui fabriquent les engrais de synthèse. En d’autres termes, délier les marchés agricoles des marchés de l’énergie et soutenir l’agroécologie.
Clément Sénéchal Oui, il faut sortir des logiques productivistes, libérales et technocentrées, mettre en place des feuilles de route avec des politiques plus ambitieuses qui accélèrent la transition. Cela veut dire sortir des énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, dont nous savons qu’elles sont le principal levier pour réduire les émissions de CO 2, privilégier une agriculture agroécologique, organiser un partage de l’effort envers les populations les plus modestes et les plus vulnérables. Cela implique une transformation profonde de nos modes de production et de consommation avec plus de solidarité et de justice sociale, et un partage équitable de l’effort de sobriété. C’est possible si on met à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et si on taxe les flux financiers des multinationales. Aujourd’hui, il est plus que temps de dépasser le nécessaire constat scientifique dressé par le Giec pour mener bataille sur le terrain politique. À cet égard, le mouvement climat et le mouvement social doivent jouer leur rôle de contre-pouvoirs pour imposer la justice sociale et l’urgence écologique et climatique.
Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, estime que, la guerre en Ukraine exige de réorienter les politiques agricoles, de faire en sorte que les pays du Sud retrouvent leur capacité à se nourrir. Comment faire ?
Marie-Pierre Répécaud Les politiques agricoles responsables de ces déséquilibres, qui font que les matières premières servant à l’alimentation sont des armes économiques, voire de guerre, doivent être réorientées. S’il y a famine de façon récurrente dans certaines régions du monde, cela n’est pas dû à un manque de production globale des matières premières alimentaires, mais c’est parce qu’elles sont stockées en vue de la spéculation. Ce système capitaliste génère des profits et se moque de la souveraineté alimentaire. C’est scandaleux. C’est ce levier-là qu’il faut absolument casser.
La sobriété est l’un de vos sujets de recherche, Bruno Villalba. Pourquoi, comme vous le dites, est-ce un enjeu de justice sociale et de solidarité ?
Bruno Villalba La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les gilets jaunes hier ou les Ukrainiens aujourd’hui. La justice sociale est une question centrale. Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. La sobriété est un sujet très compliqué à manier, car elle remet en cause un imaginaire de l’abondance qui imprègne profondément depuis trois siècles nos sociétés. Mais aujourd’hui la sobriété implique que tout le monde devra négocier son niveau de vie, parce que les ressources ne sont pas infinies. Même avec une optimisation technique que l’on continue à nous vendre, politiquement, scientifiquement et dans la culture, malheureusement ce n’est plus possible. L’illusion est de considérer que l’on pourrait avoir un accès à un niveau de confort de vie équivalent au nôtre aujourd’hui. Nous sommes dans une contraction temporelle à la fois sur le plan écologique et sur le plan social. Nous ne pouvons pas attendre dix ou vingt ans pour mettre en place des solutions que nous aurions dû prendre il y a longtemps. Les réfugiés climatiques sont déjà là.
La sobriété suppose que l’on en finisse avec l’obsession de la croissance ?
Bruno Villalba La question ne devrait plus se poser. Certains évoquent la croissance différenciée, les plus pauvres doivent rattraper un peu les riches. Écologiquement ce n’est pas possible. La sobriété est une réponse que l’on pourrait décider de construire et de négocier collectivement dès à présent. Par exemple, reproduire localement pour manger localement, de façon à réduire la pression énergétique sur l’alimentation. Des solutions de très court terme sont à mettre en œuvre pour éviter les effets d’emballement que nous connaissons en raison de l’accentuation de la pression climatique et celle de l’effondrement de la biodiversité, que l’on a tendance à oublier. Ces phénomènes se renforcent en se cumulant.
Nadia Maïzi Les 10 % des ménages les plus riches émettent 40 % des émissions. 50 % des plus pauvres en émettent 15 %. Les 10 % les plus riches vivent aux deux tiers dans les pays occidentaux. Cela donne des éclairages sur les solutions disponibles. Nous avons toujours un tropisme qui vient du lieu où on naît et où on vit. Pour tous les pays qui n’ont pas encore accédé à des niveaux de vie décents, il y a des nécessités de croissance pour atteindre ces niveaux. C’est là un débat récurrent dans les négociations sur le climat entre les pays du Nord et les pays du Sud, qui demandent que leurs populations accèdent à ces niveaux. On ne peut pas calquer notre vision au prisme de notre niveau d’éducation et de développement, à l’ensemble des régions, des modes de vie et des cultures. Il y a des compromis à trouver.
Bruno Villalba Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce qu’elle se heurte aux limites planétaires. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle mondiale. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.
Clément Sénéchal Il faut effectivement organiser une péréquation dans l’usage de la répartition des ressources au niveau mondial. Cela nécessite une réponse coordonnée et coopérative entre les États. Pour le moment, la guerre et les tensions géopolitiques qui en résultent constituent un obstacle. Dans tous les cas, la condition sine qua non de l’action climatique est la paix universelle. C’est ce que nous rappelle la percussion entre l’agenda climatique et l’agenda militaire. Œuvrer pour la paix est incontournable pour apporter une réponse au réchauffement climatique.
l’Écologie politique en France Sobriété énergétique. Contraintes matérielles, équité sociale etperspectives institutionnellesUkrainealimentationRéchauffement climatiqueGiec L'Humanité
Essai Regard sur un monde invivable
Nos recommandations culturellesGérard Le PuillRéférence de l’investigation écologique, journaliste, militant et voyageur, Mark Lynas est chercheur invité de l’Alliance for Science de l’université Cornell, à New York. Dans son dernier ouvrage, il décrit avec précision les différentes manières dont le réchauffement climatique en cours affectera notre vie quotidienne dans les différentes régions du monde au XXIe siècle. Ce sera terrifiant entre +3 °C, +4 °C, +5 °C ou +6 °C d’ici à la fin du siècle en cours par rapport à la température moyenne du début du XIXe siècle. La bataille visant à ne pas dépasser le +2 °C retenu par le Giec prend ici toute son importance. Mais elle semble déjà perdue.
Le scénario de +3 °C est désormais le plus probable. L’auteur indique qu’il pourrait faire monter le niveau des océans de plus d’un mètre d’ici à la fin du siècle. Utile pour prendre la mesure des dangers car précis dans la description des six scénarios, l’ouvrage n’apporte pas de réflexion prospective pour contenir le réchauffement actuel.
Sa seule proposition figure dans le scénario à +2 °C : « L’approche la plus prometteuse de toutes, à laquelle les solutions climatiques naturelles peuvent appartenir, est le réensauvagement à grande échelle. Cela signifie la régénération naturelle des forêts et des broussailles sur de grandes surfaces, et la recolonisation des espèces disparues dans des habitats restaurés avec un minimum d’intervention continue. »
L’ouvrage occulte pourtant les conditions à réunir pour nourrir plus de 9 milliards d’humains d’ici à la fin du siècle. Pour cela, l’agroécologie, l’agroforesterie et la bonne gestion des eaux de pluie seront plus importantes que la seule reforestation. G. L. P.
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Proust, l’invention du roman
L'Humanité
Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur
Il était une foisLa petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.
Dominique BariCamp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.
La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.
Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?
Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »
Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.
Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA
Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.
Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).
Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP
Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).
Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo
La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.
Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.
La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.
Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).
Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP
Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.
Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.
Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.
Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.
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Un roman inédit de Céline, « Guerre », est aujourd’hui édité
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Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache
Il était une foisC’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.
Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.
Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenirCette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.
Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.
Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.
Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »
Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »
Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.
1947, un massacre colonial français à MadagascarLe 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.
Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».
C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.
Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP
Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.
Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.
Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.
Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.
Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.
En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.
madagascarIl était une foisindépendance1972 L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani Valeurs Actuelles
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L'Humanité
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ansC’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
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L’affaire Bouhafs, ou le vrai visage des néo-féministes
« Il est des décennies où rien ne se produit et des semaines où des décennies se produisent », disait Lénine. Ces derniers temps, les semaines sont longues à gauche. Pour le meilleur et pour le pire… Depuis le début du mois de mai, la France Insoumise peut certes se vanter d’avoir uni derrière elle ses concurrents écologistes, socialistes et communistes au sein de la Nupes. Un véritable coup de maître de la part de Jean-Luc Mélenchon e ses sbires. Dommage qu’ils se soient si vite pris les pieds dans l’affaire Bouhafs, précipitant dans leur chute les deux idoles de la gauche moderne. A savoir : la figure prophétique du “jeune de banlieue” et la prétendue “infaillibilité” morale du néo-féminisme.
D’une affaire deux coups
L’histoire a déjà repeint les murs de réseaux sociaux et noircit les pages des journaux. Mais elle vaut bien d’être narrée une dernière fois, tant elle fera date à gauche. Samedi 7 mai, Taha Bouhafs, journaliste au Média connu pour ses positions controversées, officialise sa candidature dans la 14e circonscription du Rhône. « Je mettrai au cœur du débat politique les préoccupations d’une France qui ne se sent pas représentée », jubile la caution “banlieue” de la Nupes, pensant que son heure de gloire est enfin venue. En réalité, son triomphe ne durera pas le temps d’un soupir, fût-il d’extase.
N’acceptant pas d’être mise à l’écart par un « parachuté », qui plus est condamné « en première instance pour propos racistes envers une jeune policière », Michèle Picard, maire PCF de Vénissieux et candidate dans la même circonscription, entre en dissidence. Pour elle, la 14e du Rhône doit rester la terre des “rouges”, point barre. Aussitôt soutenue par Fabien Roussel et Raphaël Debû, respectivement secrétaire national et secrétaire départemental du PCF, la communiste croit l’ombre d’un instant en ses chances de l’emporter. Mais Manuel Bompard, eurodéputé LFI en charge des négociations de la Nupes, sèche d’un coup tous ses espoirs : « Bien évidemment, c’est la France Insoumise qui choisira sa candidature sur cette circonscription et personne d’autre. » Comprendre : au pas, les communistes !
Mais les troupes refusent d’obéir. Las d’être à la remorque des grands partis depuis 40 ans, les « cocos » décident tout de même de rester dans la course. D’autant que dans la nuit du 9 au 10 mai, Taha Bouhafs annonce soudainement renoncer à sa candidature dans un communiqué Twitter. « Depuis des semaines, j’encaisse une tempête d’attaques sans précédent », écrit-il, prétextant plier sous le poids d’innombrables attaques « racistes ». Un récit bien ficelé, qui permet à la gauche de faire de Bouhafs un martyr, tout en dissimulant les véritables raisons de son retrait. Seulement voilà : il fallait bien que Médiapart vienne fourrer son nez dans cette histoire. Nupes, mais pas dupes.
Agressions sexuelles à LFI : l’omer-Taha
« Taha Bouhafs s’est retiré de la candidature aux législatives suite à un signalement reçu par la cellule de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise », révèle le canard d’Edwy Plenel, le 11 mai. Tenue secrète aussi longtemps que possible par la France Insoumise, l’enquête interne sort enfin dans la presse. Michèle Picard bondit : « la raison l’a emporté », se réjouit-elle. Une fois n’est pas coutume, Bompard la coupe finalement dans son élan et investit un certain Idir Boumertit dans la circonscription. Peu importe, là n’est plus le sujet. Les regards des militants se tournent désormais d’un même geste vers l’état-major insoumis. Et tous posent la même question : pourquoi avoir dissimulé ainsi une affaire de harcèlement sexuel ?
La Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale regorge pourtant de véritables pontes du néo-féminisme, tant dans ses rangs que parmi ses sympathisants. Clémentine Autain, Sandrine Rousseau, Caroline de Haas… Comment imaginer qu’une députée LFI, une candidate Nupes aux législatives et une ancienne porte-parole d’“Osez le féminisme !”, toutes trois connues pour leur engagement sans failles pour l’égalité homme-femme, n’aient pas tout de suite rendue publique l’affaire. Sans doute ignoraient-elles les faits avant d’apporter en chœur leur soutien à Bouhafs…
Cette affaire n’enlève rien à la réalité des violences racistes
Ou pas. D’après le Monde, Sandrine Rousseau a reçu un témoignage sur les éventuels méfaits de Bouhafs dès le « 3 mai ». Et nul ne sait si l’information a été transmise aux autorités de la FI le jour-même. Quoi qu’il en soit, il faut attendre la sortie de l’article de Mediapart pour que l’écologiste ne daigne réagir aux yeux de tous : « [Il] a subi des tombereaux de racisme », écrit-elle d’abord dans un tweet. Mais « les dénonciations de violences sexuelles et la parole des victimes doivent être respectées ». Gare toutefois, à ne pas « répandre plus de racisme », ajoute la rivale de Jadot. « On vous voit. »
A-t-on connu Sandrine Rousseau plus vindicative… Prenait-elle autant de précautions lorsque Roman Polanski ou Dominique Strauss-Kahn étaient visés par des injures antisémites au cours de leurs affaires ? Non. Car la parole des femmes prévalait alors sur le reste. C’est maintenant l’antiracisme qui prend le pas. Résultat : à gauche, tous les agresseurs potentiels ne se valent pas. Et ne sont donc pas traités de la même manière, en fonction de s’ils sont “racisés” ou non. Ou comme le dit Louise El Yafi, auteur de La jeunesse face aux extrêmes (éditions de l’Observatoire) et animatrice de la chaîne YouTube Jezebel TV :
12/ Ce type de discours procède de l’idée suivante : un violeur n’est pas égal à un autre violeur.
Ainsi, il y a des « présumés innocents de gauche » dont il faut relativiser les actions et des « présumés coupables de droite » qu’il faut immédiatement condamner.
— Louise El Yafi (Jezebel) (@TvJezebel) May 15, 2022
Même rengaine pour Caroline de Haas, qui a également fait preuve d’une nuance dont on ne la soupçonnait guère capable : « Cette affaire n’enlève en rien à la réalité des violences racistes subies par Taha Bouhafs, souligne-t-elle dans l’article de Médiapart. Il y a deux choses qui ne sont pas contradictoires : des femmes signalent des faits qui auraient été commis par un homme. » Et cet homme est lui-même victime de racisme : « Les deux sont insupportables et doivent cesser », tranche la militante. Entre l’usage du conditionnel, d’habitude jugé criminel, et la compassion envers l’agresseur… Du jamais vu !
Tout comme son silence assourdissant dans la presse et sur les réseaux sociaux, avant que l’affaire ne paraisse sous le feu des projecteurs. L’auteur d’Osons la politique (La Ville Brûle) connait pourtant les accusations depuis le « le 2 mai ». Date à laquelle elle a transmis à un cadre insoumis des témoignages « glaçants » recueillis auprès d’une militante FI. Voilà ce qui arrive, lorsque l’on “ose” un peu trop la politique… Compte tenu de leurs profils respectifs, de Haas et Rousseau mériteraient bien la Palme d’or 2022 de l’hypocrisie militante. Dommage pour elles, leur collègue Clémentine Autain, députée insoumise de Seine-Saint-Denis, a fait preuve d’une fausseté plus grande encore et atteint cette année le podium.
Queue de poisson au carrefour de l’intersectionnalité : le féminisme dans le fossé
Connaissant également la nature des faits reprochés à Taha Bouhafs depuis début mai, l’alliée historique de Jean-Luc Mélenchon attend elle aussi le 11 pour s’exprimer sur le personnage. Mais dans son tweet, aucune mention des potentielles agressions sexuelles dont il serait l’auteur. Seule une litanie antiraciste parait sur son compte Twitter, dont on sait maintenant qu’elle n’était qu’un vernis : « Il est plus que temps de regarder en face l’injustice, la violence des attaques venues de l’extrême droite, relayées ad nauseam dans les médias, par la macronie et jusque dans certains rangs à gauche, contre un jeune homme sans diplôme, issu des QP et de l’immigration », écrit-elle. Dévoyer l’antiracisme pour étouffer une affaire de harcèlement ? Voilà qui mérite la palme d’or du cynisme militant.
Mais bien entendu, Mme Autain ne voit pas les choses de cet œil-là. « Mes termes, j’aurais pu les écrire dans un tout autre contexte. Nous menons deux combats [contre le racisme et les violences sexuelles, NDLR] et il n’est pas question de choisir entre les deux », explique-t-elle dans Marianne. Fort bien. Mais faire converger ces luttes empêchait-il de révéler les faits dès le départ ? Certainement pas. A cheminer dans le labyrinthe de l’intersectionnalité, on finit toujours par perdre son fil d’ariane. Et Clémentine Autain le sait, au fond. En témoigne son profond malaise sur le plateau de BFMTV, le 15 mai :
Qu’un mouvement traite de la sorte une affaire sordide pour sauvegarder sa réputation à la veille d’une élection, heureusement, ne passe plus. Surtout dans une société post #MeToo, n’en déplaise aux désirs sacrificiels des militants de la France Insoumise. Mais sans doute cette manœuvre politique, hélas trop habituelle, n’est pas l’aspect le plus inquiétant de l’affaire Bouhafs. Mais bien celui-ci : comment célébrer l’avancée du féminisme politique en France, quand 5 ans après “Balance Ton Porc”, aucune des présumées victimes n’a souhaité porter plainte par crainte d’alimenter le racisme ? A croire que les mécanismes formels ou informels de pression sociale, qui font s’emmurer les victimes dans le silence, sont aussi prégnants dans le “safe-space” insoumis qu’ailleurs.
Quoi qu’en dise ses dirigeants, la FI n’a rien d’une contre-société idéale mais ressemble à n’importe quel mouvement. Avec ses misères et ses grandeurs. Allez donc comprendre pourquoi des féministes aguerries telles que Mmes Autain, de Haas ou Rousseau acceptent volontiers de cloisonner l’affaire à une enquête interne, plutôt que de la soumettre à des tribunaux impartiaux. Ou peut-être est-ce leur propagande incessante, dépeignant depuis des années la Justice comme étant “structurellement” patriarcale, qui décourage ces femmes de porter plainte… Combien d’Emmeline Pankhurst, de Louise Michel et de Mary Wollstonecraft. Combien de Virginia Woolf, pour qu’un siècle plus tard “trois grâces” jargonnent dans une impasse.
L'Humanité
Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
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Ni Dieu, ni César, ni Mélenchon : à peine commencée, la Nupes déjà divisée
L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
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L'Humanité
Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite
ActuNommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.
Diego Chauvet« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.
couper l’herbe sous le pied à la gauche
Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Probablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres. »
Pap Ndiayeministère de l'Education NationaleGouvernement Borneracisme France24 - Monde
Catherine Colonna, une ministre spécialiste de la diplomatie de crise au Quai d’Orsay
Publié le : 22/05/2022 - 16:20
Marc DAOU
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Cohabitation Chirac-Jospin, guerre en Irak, Brexit … Catherine Colonna, la nouvelle ministre française des Affaires étrangères, est rompue à la diplomatie de crise et aux négociations compliquées. Portrait d’une diplomate de carrière, très expérimentée et au fait des questions internationales.
"Vous me connaissez depuis quelques années, vous pouvez compter sur moi pour ne jamais oublier qui je suis, ni d’où je viens, et je viens de cette maison". C’est en ces termes que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est adressée aux diplomates qui assistaient à la passation de pouvoir avec son prédécesseur Jean-Yves Le Drian, samedi 21 mai, dans le célèbre salon de l’Horloge du ministère. Effectivement, "cette maison" n’a aucun secret pour Catherine Colonna, une femme qui, selon Jean-Yves Le Drian, a "consacré (sa) vie à servir notre pays en servant notre diplomatie".
Entrée au Quai d'Orsay en qualité de secrétaire des Affaires étrangères, après sa sortie de la prestigieuse École nationale de l’administration en juin 1983, Catherine Colonna, 66 ans, y a fait toute sa carrière. Ou presque : elle a aussi eu quelques incursions dans le privé, notamment au sein du cabinet international de communication financière Brunswick (2010-2014).
"Une diplomate très expérimentée"
Cette Tourangelle de naissance, fille d’une mère au foyer licenciée en anglais et d’un avocat corse reconverti dans l’agriculture, est depuis novembre 2020 – sur proposition de Jean-Yves Le Drian – l'une des trois femmes élevées à la dignité d'ambassadrice de France. Un titre prestigieux décerné à titre personnel après une carrière de premier plan.
Elle est toutefois seulement la deuxième femme à diriger le ministère des Affaires étrangères après le passage éclair de trois mois de la gaulliste Michèle Alliot-Marie, en 2010.
Depuis qu’elle a été nommée pour incarner la voix de la France, les observateurs mettent en avant la carrière remarquable et le professionnalisme de celle qui était il y encore quelques jours ambassadrice à Londres.
Immense honneur d’entamer cette mission à la tête de @francediplo avec toutes celles & tous ceux qui travaillent chaque jour au service de la France 🇫🇷 de par le monde. Avec @franckriester @CBeaune @CZacharopoulou, engagés ensemble pour contribuer à apaiser les désordres du monde pic.twitter.com/OYSgvsOoVV
May 21, 2022"C’est une diplomate très expérimentée, qui maîtrise parfaitement les dossiers européens et internationaux, et qui connaît très bien tout le milieu des Affaires étrangères, explique Bruno Daroux, spécialiste des questions internationales à France 24. C'est donc plutôt une nomination tout à fait cohérente et pertinente".
C'est une consécration pour Catherine Colonna qui est un visage familier pour ceux qui suivent de près la diplomatie française. Après avoir exercé en tant que Première secrétaire à l'ambassade de France aux États-Unis, entre 1983 et 1986, elle revient ensuite à Paris, à la sous-direction des questions européennes et du droit communautaire. En mai 1988, elle est nommée conseillère technique au cabinet de l'ancien résistant Maurice Faure, alors ministre de l'Équipement et du Logement dans le gouvernement du Premier ministre socialiste Michel Rocard.
En 1989, elle retourne au ministère des Affaires étrangères pour occuper la fonction de chargée de mission auprès du chef du Centre d'analyse et de prévision. En 1993, sa carrière bascule puisqu’elle est nommée porte-parole adjointe et directrice-adjointe de la presse, de l'information et de la communication du quai d’Orsay, alors dirigé par Alain Juppé.
"Une chiraquienne de premier plan"
Au lendemain de l'élection présidentielle de 1995 remportée par Jacques Chirac, Dominique de Villepin, le nouveau très influent secrétaire général de l'Élysée – qui était son supérieur hiérarchique à Washington – l'appelle pour exercer les fonctions de porte-parole de la présidence. Elle occupera avec habilité et énergie cette fonction, aujourd’hui disparue, jusqu’en 2004. Notamment durant la délicate cohabitation avec le Premier ministre Lionel Jospin, lorsque l’Élysée et Matignon, dont le porte-parole à l’époque est Manuel Valls, ne se faisaient aucun cadeau.
"Elle a été une chiraquienne de premier plan. Outre Jacques Chirac, elle a travaillé avec Dominique de Villepin et Alain Juppé dont elle avait la totale confiance, et qui ont apprécié sa grande expérience", souligne Bruno Daroux.
Le journal Libération, auquel elle a confié avoir "plutôt le cœur à gauche", évoque, dans un portrait publié en 2004, "un bon petit soldat de la République" et une "bosseuse acharnée, disponible à tout moment, pour le Président".
Sommets européens, réunions du G7 ou de l'Otan, fortes tensions diplomatiques avec les États-Unis autour de l’intervention en Irak ordonnée par le président américain Georges W Bush… elle est sur tous les fronts de la diplomatie française.
"Quand Chirac l'a nommée, on a failli tomber de l'armoire. Pour nous, elle était de gauche", a confié au journal Le Monde, en 2003, le très chiraquien François Baroin à propos de celle qui a été sous-directrice de la presse au ministère des Affaires étrangères sous le ministre socialiste Roland Dumas (1990-1993).
Une ambiguïté assumée par Catherine Colonna qui semble compatible avec la stratégie politique d’Emmanuel Macron visant à sortir des logiques partisanes, en piochant ses ministres à droite et à gauche.
Après un passage à la tête du Centre national de la cinématographie (CNC), après son départ de l’Élysée accordé à contrecœur par le président Jacques Chirac, la diplomate de carrière revient aux affaires. Elle est nommée ministre déléguée aux Affaires européennes dans le gouvernement de Dominique de Villepin, le 2 juin 2005, quelques jours après la victoire du "non" lors du référendum sur la Constitution européenne. Un poste qui lui est confié en pleine crise de l’UE, taillé sur mesure à l'époque pour cette Européenne convaincue, et qu’elle occupera jusqu’en 2007.
Après cette première expérience ministérielle, elle est nommée représentante permanente de la France auprès de l’Unesco, de 2008 à 2010, avant une parenthèse de quatre ans dans le privé. Elle revient dans le monde diplomatique au poste d’ambassadrice de France en Italie ainsi qu’auprès de la République de Saint-Marin (2014-2017). Représentante permanente de la France auprès de l’OCDE (2017-2019), elle retrouve une ambassade en 2019 : celle du Royaume-Uni, en plein milieu des négociations sur le Brexit et des tensions avec Londres. Encore une grande crise internationale à gérer pour Catherine Colonna.
Cette expérience lui sera très précieuse au moment où elle prend la tête d’un Quai d’Orsay lui-même secoué par une crise inédite, avec un appel à la grève lancé pour le 2 juin par six syndicats et un collectif de 400 jeunes diplomates. Ils protestent contre une accumulation de réformes, particulièrement celle actant la "mise en extinction" progressive d'ici à 2023 du prestigieux corps diplomatique.
>> À lire aussi : diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"
La nomination d'une diplomate de carrière connaissant parfaitement les arcanes du ministère pourrait être vu comme un signe de bonne volonté de la part de l’Élysée. En plus de contribuer "à apaiser les désordres du monde", alors que la guerre fait rage sur le continent européen, avec l’invasion russe de l’Ukraine, Catherine Colonna devra également chercher à apaiser ses propres troupes diplomatiques.
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Diaporama
En images : Colonna, Ndiaye, de Montchalin... les visages du gouvernement d'Élisabeth Borne
Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon
INTERVIEW
Diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"
L'Humanité
Gouvernement d’intérim
ÉditorialMaud Vergnol« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.
Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…
L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…
Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.
Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».
Gouvernement BorneEmmanuel MacronNupesLégislatives 2022 France24 - Monde
Festival de Cannes : "La Colline" exhume les restes fumants de l'Union soviétique
Publié le : 22/05/2022 - 18:04
David RICH
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Benjamin DODMAN
"La Colline" est un étonnant documentaire entièrement tourné sur une gigantesque décharge à ciel ouvert au Kirghizistan, et projeté cette semaine dans le cadre de la section parallèle ACID du Festival de Cannes. À travers le témoignage glaçant d'un vétéran de la guerre de Tchétchénie, le film de Lina Tsrimova et Denis Gheerbrant ravive les traumatismes de l’ex-URSS. Entretien.
La première fois qu'Alexandre a tué lors de la bataille de Grozny, la capitale de la Tchétchénie, il a pleuré pendant des jours et des jours. Les deuxième et troisième fois, il s'est habitué à tuer. La quatrième, il y a pris du plaisir.
"Nous empalions des femmes et des enfants et roulions sur l'ennemi avec nos chars", explique le vétéran des guerres de Tchétchénie en Russie, le visage noirci et émacié, depuis l’immense montagne d'ordures qui lui sert de maison depuis plusieurs années. "J'étais juste une machine à tuer. J'ai laissé des gens sans leur père, leur mère et leurs enfants. Je suis un monstre qui a dépassé toutes les limites".
Tadjikhan, 65 ans, a élevé huit enfants et en a vu cinq mourir sur "la colline". "S’il vous arrive un malheur, aucune ambulance ne viendra ici", soupire-t-elle, accablée par la fatigue et le chagrin. Avec son mari, ils travaillaient dans un kolkhoze, une ferme collective soviétique, jusqu'à ce que l'effondrement de l'URSS les laisse sans emploi.
"Lorsque la démocratie est arrivée, il n'y avait plus de travail", dit-elle en serrant les photos des enfants qu'elle a perdus. Aujourd'hui, la sexagénaire et ses enfants encore vivants parcourent la décharge nuit et jour, remplissant d'énormes sacs de plastique, de verre et de métal pour gagner leur vie.
Filmé à l'extérieur de Bichkek, la capitale du Kirghizistan, le documentaire “La Colline” est diffusé cette semaine dans le cadre de la sélection ACID du 75e Festival de Cannes. Un film obsédant qui expose les conséquences de la violence d'État en Russie et les traumatismes personnels et collectifs qu'elle a engendrés. Métaphore de la décadence du monde soviétique, la décharge est un monde à part qui maintient ses habitants prisonniers d’une époque suspendue.
France 24 s'est entretenu avec les coréalisateurs Lina Tsrimova, originaire de la région du Caucase Nord, et Denis Gheerbrant, à propos du message du film et de sa résonnance dans le contexte de la guerre en Ukraine.
France 24 : comment avez-vous découvert cette "colline" et que cherchiez-vous exactement ?
Lina Tsrimova : je venais de terminer ma thèse en histoire et je voulais commencer un nouveau projet sur l’histoire des déportations des peuples du Caucase par Staline, qui étaient accusés d’être des collabos, des nazis et des traîtres à la nation. Je ressentais une certaine urgence de faire ce travail, car avec la destruction des mémoriaux il reste de moins en moins d’endroits où on peut encore trouver des traces de ces crimes staliniens.
Donc nous sommes allés au Kirghizistan, un lieu d’exil de beaucoup de peuples punis par Staline mais aussi un lieu de refuge pour des peuples qui ont fui la Chine, comme les Ouïghours. Au départ, nous n’avions pas d’idée précise, nous découvrions tout juste le pays. Mais quand nous sommes tombés sur ce lieu, nous avons compris qu’il incarnait les questions que nous nous posions, sur la nature de l’État, la fin du grand empire soviétique, et l’émergence d’un nouvel état criminel poutinien.
Denis Gheerbrant : il y a une topographie qui est symboliquement très forte, c’est comme une scène sur laquelle se jouent des rencontres entre différentes populations composées – pour la plupart – d’anciens travailleurs des kolkhozes qui ont perdu leur travail. Il s’agit donc aussi d’une histoire d’exode des campagnes vers les grandes villes.
LT : c’est une caractéristique du monde post-soviétique, ces grandes villes qui surgissent comme Bichkek avec ses banlieues sans fin, où les gens vivent sans droits ni protection et où se croisent des migrants de toutes origines.
Le destin tragique d'Alexandre, cet ancien soldat qui a commis des massacres au nom de l'État russe et vit désormais sur la colline d’ordures, illustre-t-il l'effondrement du monde soviétique ?
LT : son parcours est à la fois une conséquence et une prémisse, un avertissement pour ce qui se passe aujourd’hui. Il se situe à la croisée des chemins entre la fin du monde soviétique et le début d’une nouvelle ère. Les guerres en Tchétchénie inaugurent une nouvelle ère, l’ère poutinienne.
La guerre en Ukraine n’avait pas commencé, même s’il y avait déjà eu la Crimée. Mais dans le Caucase, depuis les guerres en Tchétchénie, nous vivons dans un contexte de violence avec des régimes comme celui de (Ramzan) Kadyrov. La Tchétchénie s’est transformée en un monstre totalitaire, mais les autres républiques sont aussi privées de liberté. Bien sûr, la gravité de ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine est d’une ampleur bien plus grande.
DG : la thèse de Lina portait sur les guerres impériales. Dans cette partie du Caucase, cela correspond à un siècle et demi de guerre. Les Russes sont arrivés à la conclusion qu’ils n’y arriveraient pas, que la seule manière serait de détruire, de vider les territoires de leur population. Il y a quand même un écho avec l’Ukraine aujourd’hui. On ne veut plus la conquérir, on veut la détruire.
Votre film dépeint les personnages avec beaucoup d'empathie et de sensibilité. Comment les avez-vous abordés ?
DG : ce qui nous a frappés au départ, c’est leur grande dignité. Ils sont dans la dénonciation du système mafieux, mais s’apitoient peu sur leur sort. Notre souci principal était de leur rendre leur humanité. Ce sont des gens exclus, on voulait qu’ils nous parlent dans leur humanité.
LT : c’était particulièrement difficile dans le cas d’Alexandre. Je pensais qu’il avait besoin de trouver quelqu’un qui mesure la gravité de sa parole. En se retrouvant face à moi, qu’il considérait comme caucasienne, il pouvait dire : ‘Oui, j’ai exterminé femmes et enfants comme des chiens’. C’était une parole difficile pour lui et pour moi.
Ce n'est qu'après trois semaines que nous sommes revenus sur le sujet, et qu'il a parlé de sa monstruosité. D’une certaine manière, il cherchait auprès de moi une reconnaissance de son humanité. Une fois la caméra éteinte, il m’a demandé, en me regardant dans les yeux : 'Dis-moi, est-ce que tu pourrais aimer quelqu’un comme moi ?'. C’était sa manière de dire : ‘Je sais que je suis un monstre, mais est-ce que tu me reconnais en tant qu’humain ?’. Je n’ai pas trouvé de réponse.
Lors de la projection, vous avez parlé de votre sentiment de "responsabilité" vis-à-vis de ce qui se passe en Ukraine. Pouvez-vous nous en dire plus ?
LT : ce qui nous manque beaucoup en Russie, et partout dans l’espace post-soviétique, c’est que nous n’avons pas fait le travail de déstalinisation, nous n’avons pas engagé une réflexion profonde sur la violence de l’État qui revient sans cesse dans l’histoire, comme avec (Vladimir) Poutine. Nous n’avons pas fait notre travail sur l’histoire coloniale. La Russie est l’un des rares empires à avoir survécu au XXe siècle, du coup nous n’avons pas repensé notre model et cette réflexion est aujourd’hui devenue primordiale.
Les peuples du Caucase et tous ceux qui ont été colonisés par la Russie n’ont ni espace ni parole, ils sont opprimés par (Vladimir) Poutine. Nous avons deux mots en Russie, l'un pour signifier les Russes ethniques et l'autre pour la citoyenneté. Derrière ce mot russe, il y a tous ces peuples non-russes qui sont opprimés et qui participent malheureusement à cette guerre (en Ukraine), et c’est une douleur immense. Si je me sens responsable, ce n’est pas dans le sens d’une culpabilité morale mais au sens d’action. Il faudra participer à la reconstruction de l’Ukraine indépendante et à la formation de cette pensé anticoloniale.
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L'Humanité
Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales
ActuMacronie La nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.
Benjamin KönigPas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.
Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.
Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ». Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.
Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos. Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.
14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex
Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).
Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.
Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.
Gouvernement Bornescandales politiquesDamien AbadEmmanuel Macron L'Humanité
Y a-t-il un sexe pour arrêter les bêtises ?
Nos recommandations culturellesTélévision La vidéaste israélienne Yael Bartana interroge le genre dans la résolution des conflits. Intéressant… mais décourageant.
Grégory MarinYael Bartana n’est pas Beyoncé. Sa création n’a rien à voir avec le clip de Run the World (girls) et, pourtant, le propos est similaire : si les femmes le dirigeaient, le monde pourrait-il être un peu plus sûr ? Existe-t-il une façon féministe d’enrayer une guerre nucléaire ? Dans sa « salle de paix », inspirée de « la salle de guerre » du film de Stanley Kubrick, Docteur Folamour, la vidéaste israélienne a placé cinq comédiennes, représentantes d’un pays fictif, dans un gouvernement 100 % féminin. Elles s’entourent d’une quarantaine d’expertes internationales, bien réelles celles-ci, pour tenter de surmonter une série de crises. La plus imminente est l’escalade nucléaire, mais la catastrophe environnementale la talonne…
« La paix est l’affaire de tous »
Le président Twittler, allusion peu subtile à Donald Trump (l’écriture a débuté sous sa mandature), menace d’utiliser le « gros bouton ». Comment faire face ? Répliquer, pense la cheffe d’état-major, à rebours des promesses qui ont fait élire la présidente. « Ne pas abandonner nos principes ! » martèle une ex-négociatrice sur le nucléaire en Iran. Une question philosophique sous-tend le film : au pouvoir, les femmes feraient-elles mieux que les hommes ? « Il ne faut pas romantiser le leadership féminin », déclare une experte. Une autre insiste : « La guerre est une affaire d’hommes… » « La paix, surtout, est l’affaire de tous ! » lancent plusieurs militantes pro-désarmement. Filmée comme une pièce de théâtre, cette création expérimentale est le troisième volet d’un travail de la vidéaste, après What if Women Ruled the World ? en 2017 et Bury Our Weapons, Not Our Bodies ! en 2019. Mais, à regarder « l’horloge de l’Apocalypse », qui marque minuit moins deux – « le temps qui nous reste avant la fin du monde » –, on ressent de l’impuissance. L’art suffira-t-il à arrêter l’aiguille ?
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Télévision. Cécile Bois: « J’ai beaucoup appris mon métier à travers Candice »
ActuClap de fin... ou presque pour la série policière sétoise haute en couleur. Depuis 2012, avec sa malice et sa vitalité, Candice Renoir dope l’humeur des téléspectateurs et les audiences de France 2. Entretien avec Cécile Bois, qui interprète depuis dix ans la très girly et sympathique commandante.
Caroline ConstantCette saison est la dernière de « Candice ». Quel regard portez-vous dessus ?
Avec le Covid, la saison a été compliquée à tourner. Mais entre nous, dans le noyau créatif, les liens se sont d’autant plus resserrés. Nous avons créé la saison que nous voulions. Nous avons bifurqué vers nos envies, y compris en tant que public. Les réalisateurs ont joué le jeu, et il y a eu une très belle solidarité entre nous tous pour que cette saison soit à la hauteur de la série. Et je suis vraiment contente du choix des réalisateurs, en particulier du retour de Nicolas Picard-Dreyfuss, qui a tourné les premiers épisodes. J’ai trouvé vraiment joli que la productrice, Caroline Lassa, lui laisse les deux derniers épisodes de la saison. C’est aussi Solen Roy-Pagenault, qui a créé la série, qui a écrit le dernier épisode. Elle m’a demandé ce que je voulais. Je lui ai répondu : « Du romanesque, du romantisme, et Brassens, parce qu’on n’en a jamais parlé. »
Tous les destins individuels des héros sont bouclés, dans cette saison…
C’était une volonté des scénaristes. Cette dimension me plaît beaucoup : je continue à penser que Candice, sans les gens qui sont autour d’elle, ne serait pas Candice. Ils sont aussi importants qu’elle. Et souvent, ce qui a été mon cas pendant longtemps avant « Candice », les comédiens qui sont autour des rôles principaux sont des faire-valoir. Pas dans « Candice », et les reconnaître dans leur histoire, et dans ce que chacun a pu apporter à la série, ça leur rend justice et montre leur pleine fonction.
Quel bilan tirez-vous de ces dix ans de « Candice » ?
Je crois que nous avons réveillé la case du vendredi soir de France 2. Nous avons rompu avec le code de la femme parfaite, qui pour être forte doit calquer son comportement sur celui des hommes. Sans rajouter de féminisme, on a assumé un féminin. Et c’est une nuance de taille pour moi. Parce que le féminisme est une position politique ; le féminin est une situation d’état à reconnaître. On a permis à une femme qui a des rondeurs d’avoir une place, de l’assumer. On a mis des talons hauts et des jupes, quand les femmes dans ce genre de rôle avaient des jeans et des petits blousons rouges Perfecto. Je n’ai pas la prétention d’imaginer qu’on a révolutionné la télévision avec « Candice Renoir », parce que j’ai toujours pensé, et c’est ce qui fait son charme, que cette série n’est pas prétentieuse et n’a de revendication d’aucune sorte. Il y a juste une femme, avec tous ses défauts, et avec toute une série d’injonctions de la société, avec une vie somme toute assez banale. Une femme qui doit se débrouiller toute seule avec quatre mômes et un métier qui la passionne. Et nous avons assumé cette réalité, nous l’avons traversée, nous nous sommes amusés à la raconter, avec de l’humour, de la tendresse, en reconnaissant ses imperfections et en les assumant. C’est un exercice extrêmement difficile, beaucoup plus que celui du drame, à l’écriture, comme à la réalisation, dans le rythme. Et au niveau du jeu, pour moi en tout cas, c’est plus compliqué. J’ai beaucoup appris mon métier à travers Candice. Et j’apprends encore.
« Je continue à penser que Candice, sans les gens qui sont autour d’elle, ne serait pas Candice. Ils sont aussi importants qu’elle. »
Du premier au dernier épisode, et malgré les épreuves, l’une des caractéristiques de Candice, c’est sa vitalité, non ?
C’est son panache. Elle rebondit toujours. Car elle a un instinct de vie très puissant. Elle n’a pas le choix, puisqu’elle a quatre enfants et qu’elle est toute seule : elle est obligée de mettre de l’essence dans sa vie tous les jours. J’ai aussi aimé être en panne d’essence, à travers certaines saisons, parce que ça lui a donné de la profondeur.
Quand Candice débarque dans nos vies, il y a dix ans, elle est maman de jeunes enfants. Au dernier épisode, elle se retrouve grand-mère, soit un chemin de vie de femme assez impressionnant…
Ce qui est drôle, c’est que la production, avec beaucoup de délicatesse, m’a demandé si j’acceptais de devenir grand-mère dans la série. Je n’ai évidemment pas regardé mon point de vue personnel, mais l’intérêt de la série. D’autant que, dans ma vraie vie, mes enfants sont bien trop jeunes pour devenir parents. Mais j’ai des beaux-enfants qui sont en âge de l’être, et ça me réjouirait, vraiment. Sur la série, j’ai été assez séduite par l’idée que ma fille, Emma, échange son premier baiser dans la saison 1 et finisse la série avec son premier enfant. Je ne sais pas si les scénaristes ont fait le parallèle, mais je m’en suis souvenue.
Cette dernière saison est aussi celle de la transmission : Emma est devenue actrice, elle joue dans une série policière. C’est donc un jeu de miroirs. Et elle finit la saison en ayant un enfant, donc il y a toute la transmission de Candice vers Emma, vers cet enfant, dont j’imagine que ce sera une fille, parce que c’est logique : c’est une série féminine. J’aime l’idée de ne pas avoir peur d’être grand-mère dans une vie de femme. Et Candice, même en devenant grand-mère et en l’acceptant, n’en est pas moins femme.
Télévision. Candice Renoir, trois âges dans la vie d’une femmeCandice vit des choses graves dans la série, tout au long de ses dix saisons. Et toujours se relève…
C’est la chance et l’apanage d’avoir une majorité de femmes dans cette équipe : la productrice, la chargée de programme, les scénaristes sont des femmes de 40, 50, 60 ans. Et Solen Roy-Pagenault a vraiment donné le « la » en créant la série. Elle voulait que cette femme ait un esprit pragmatique et pratique, qu’elle résolve les enquêtes à partir de son vécu. Le regard des autres, sa relation aux hommes, sa relation à sa famille, aux enfants évoluent au fil de ces dix années, grâce à l’expérience de toutes les femmes qui ont créé cette série.
Il y aura une suite ?
Nous tournons en ce moment un quatre-vingt-dix minutes en Corse, qui est une sorte d’épilogue. Il est assez canon au niveau de l’écriture, j’ai l’impression de lire du Oury ou du Weber, donc hyperfort en comédie et en situations déglinguées. Et c’est avec Antoine (Raphaël Lenglet), mais sans l’équipe. Un autre épisode sera tourné d’ici à la fin de l’année, a priori, à Sète, donc avec les comédiens habituels, sur Halloween.
Tournée d’adieu
Candice Renoir s’en va, sur la pointe des pieds. La dixième saison de la série est aussi la dernière, même si des téléfilms indépendants vont être tournés avec l’héroïne. Alors Candice Renoir, dans cette dernière saison, boucle les destins de tous les personnages, et se permet de rafraîchir la mémoire sur le chemin parcouru. Quand la série a commencé, elle était une jeune femme, fraîchement divorcée, en charge de quatre enfants. Dix ans plus tard, les enfants ont grandi, et ont déserté le nid familial pour la plupart d’entre eux. La jeune maman de la saison 1 sera bientôt une jeune grand-mère. La « Barbie policière », comme la surnommaient ses collègues à son arrivée, est désormais un officier déjanté, certes, mais dont les talents sont reconnus. Sa dernière enquête a failli lui coûter la vie. Elle réoriente donc ses priorités dans cette dernière saison. Avec Antoine, évidemment : ils ont eu peur de se perdre, ils ne veulent plus se lâcher. Mais à quelles conditions ? La blonde policière est rétive à l’idée de nouvelles entraves. Candice, en brandissant son droit à la liberté, intérieure, intime, familiale, professionnelle, est une vraie ode à la féminité autant qu’à l’émancipation féminine.
Candice RenoirSéries téléviséesfrance 2sète France24 - Monde
En direct : l'armée russe poursuit l'offensive à l'est, le président polonais en visite à Kiev
Publié le : 22/05/2022 - 07:22Modifié le : 22/05/2022 - 18:55
FRANCE 24
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La Russie continue de piloner l'est de l'Ukraine où elle affirme avoir détruit un stock d'armes livrées par les Occidentaux. De son côté, Volodymyr Zelensky continue de miser sur la diplomatie. En visite à Kiev, le président polonais, Andrzej Duda, est le premier chef d'État à s'exprimer devant le parlement ukrainien depuis le début de l'invasion russe. Suivez les derniers développements en direct.
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17 h 39 : le président sénégalais devrait se rendre en Russie et en Ukraine
Le président sénégalais Macky Sall a indiqué qu'il se rendrait prochainement en Russie et en Ukraine au nom de l'Union africaine dont il assume actuellement la présidence.
Ce dernier a déclaré lors d'une conférence de presse commune avec le chancelier allemand Olaf Scholz qu'il avait reçu mandat de l'Union africaine pour effectuer ce voyage. La Russie avait adressé une invitation en ce sens, a-t-il dit. Le déplacement, initialement prévu le 18 mai, n'a pu avoir lieu "pour des raisons de calendrier", et il a proposé de nouvelles dates, a-t-il rapporté.
"Dès que c'est fixé, je me rendrai naturellement à Moscou, et aussi à Kiev, et nous avons aussi accepté de réunir l'ensemble des chefs d'État, qui le souhaitent, de l'Union africaine, avec le président (ukrainien Volodymyr) Zelensky qui avait exprimé le besoin de communiquer avec les chefs d'État africains", a-t-il dit.
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16 h 08 : Emmanuel Macron demande aux membres de l'OMS de condamner l'agression russe
Le président français a demandé aux pays membres de l'Assemblée mondiale de la santé (OMS) de soutenir une résolution condamnant l'agression militaire de la Russie contre l'Ukraine, et "réaffirmé la pleine solidarité de la France et de l'Union européenne avec l'Ukraine".
Le texte devrait être adopté mardi mais s'il condamne fermement la Russie, il ne prévoit "en aucun cas (son) expulsion", faisait valoir un diplomate occidental, rappelant que les sanctions contre un pays membre autorisées par le règlement de l'OMS sont "très faibles".
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15 h 47 : le président polonais Andrzej Duda en visite à Kiev
Le chef d'État devrait être le premier dirigeant à s’exprimer en personne devant la Verkhovna Rada (le Parlement ukrainien) depuis le début de l’invasion russe, a annoncé son cabinet.
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14 h 47 : l'adhésion de l'Ukraine à l'UE prendra "sans doute 15 ou 20 ans"
C'est ce qu'a affirmé Clément Beaune, le ministre délégué français aux Affaires européennes. Celui-ci estime que Kiev peut entrer en attendant dans la communauté politique européenne proposée par le président Macron.
"Il faut être honnête. (...) Si on dit que l'Ukraine va rentrer dans l'UE dans 6 mois, 1 an ou 2 ans, on ment. Ce n'est pas vrai. C'est sans doute 15 ou 20 ans, c'est très long", a-t-il déclaré sur les ondes de Radio J. "En attendant, on doit aux Ukrainiens (...) un projet politique dans lequel ils peuvent rentrer", a-t-il poursuivi.
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13 h 50 : à Borodyanka, au nord de Kiev, les stigmates de la guerre
#Ukraine #Reportage #SurLaRoute La petite ville de Borodyanka, au nord de Kiev, a été durement touchée par la guerre @France24_fr pic.twitter.com/v4uHBVRL8u
May 22, 2022#Ukraine #Reportage #SurLaRoute #Borodyanka Sur une place de la ville, la statue d’un poète ukrainien du 19e siècle a été gratifié d’une balle dans la tête @France24_fr pic.twitter.com/3Z3rCZFU4g
May 22, 2022 -
11 h 45 : la Russie continue de pilonner l'est de l'Ukraine, la voie diplomatique dans l'impasse ?
Le point sur la situation sur place avec notre envoyé spécial, Cyril Payen.
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10 h 30 : Marioupol désormais aux mains des Russes
Gulliver Cragg, correspondant en Ukraine, décrypte l'enjeu de cette victoire militaire pour les Russes.
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6 h : la Russie intensifie ses frappes sur le Donbass, assure l'armée ukrainienne
L'état-major ukrainien a relevé dans son point matinal quotidien que l'armée russe continuait "ses frappes de missiles et aériennes sur tout le territoire", et avait même "augmenté l'intensité en utilisant l'aviation pour détruire des infrastructures cruciales".
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4 h 30 : l'Ukraine au centre d'une résolution de l'assemblée de l'OMS
L'Ukraine est à l'initiative d'une résolution qui doit être soumise à l'Assemblée mondiale de la santé où les 194 membres de l'Organisation mondiale de la Santé se retrouvent pour échafauder un système de santé mondial plus efficace et juste.
Cette résolution doit dénoncer les attaques perpétrées par Moscou sur le système de santé mais aussi condamner les gravissimes conséquences de l'invasion et du blocus des ports ukrainiens sur l'approvisionnement mondial et l'explosion du prix des céréales.
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00 h 05 : "La situation dans le Donbass est extrêmement difficile", selon Volodymyr Zelensky
Volodymyr Zelensky, dans son habituel message vidéo posté en soirée, a relevé que la situation militaire n'avait, samedi "pas évolué de manière significative, mais ç'a été très difficile".
"La situation dans le Donbass est extrêmement difficile", a-t-il insisté. Mais l'armée ukrainienne "repousse cette offensive. Chaque jour que nos défenseurs perturbent les plans des Russes nous rapproche du jour crucial, (...) que nous désirons tous et pour lequel nous combattons. Le jour de la victoire".
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LE FIL DU 20 MAI
Moscou déclare avoir pris le contrôle total de l'usine Azovstal à Marioupol
Le fil du 21 mai
Guerre en Ukraine : après l’électricité, la Russie coupe le gaz vers la Finlande
France24 - Monde
Ukraine : Emmanuel Macron demande aux membres de l'OMS de condamner l'agression russe
Publié le : 22/05/2022 - 19:11
FRANCE 24
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Le président français a demandé dimanche aux pays membres de l'Assemblée mondiale de la santé (l'organe décisionnel suprême de l'OMS) de soutenir une résolution condamnant l'agression militaire de la Russie contre l'Ukraine, et "réaffirmé la pleine solidarité de la France et de l'Union européenne avec l'Ukraine".
La guerre en Ukraine et son cortège de faim et de maladie va peser sur les discussions des 194 pays membres de l'OMS cette semaine pour tenter d'échafauder une réforme du système de santé mondial, dont les faiblesses ont été mises à nu par la pire pandémie depuis 100 ans.
"Là où va la guerre, la faim et la maladie suivent de près", a mis en garde le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un discours d'ouverture de l'Assemblée mondiale de la santé plein d'émotion et de souvenirs, "d'un enfant de la guerre" en Éthiopie.
"La paix est indispensable à la santé", a-t-il martelé, avant de lancer : "Paix ! Paix ! Paix !.
Mais c'est bien la guerre lancée par la Russie contre l'Ukraine, qui va occuper en partie les délégués. Le président français, Emmanuel Macron, a appelé les membres de l'organisation à adopter, mardi, une résolution initiée par l'Ukraine, qui dénonce les attaques perpétrées par Moscou sur le système de santé mais aussi les gravissimes conséquences de l'invasion sur l'alimentation dans de nombreux pays, qui dépendent du grenier à céréales ukrainien et des engrais russes.
Si le texte condamne fermement la Russie, il ne prévoit "en aucun cas l'expulsion", faisait toutefois valoir un diplomate occidental.
Nombre de pays estiment que la coopération sanitaire est un domaine à part et à préserver.
Cette guerre "ne nous fait pas oublier que de nombreuses autres urgences, sur le reste de la planète, doivent continuer de nous mobiliser. La pandémie au premier chef", a souligné le président français.
Argent, nerf de la santé
Dès lundi, les ministres de la Santé devraient se succéder à la tribune pour cette première Assemblée en présentiel depuis le début de la pandémie, et on entrera dans le dur : le financement durable de l'OMS.
L'Organisation - à laquelle certains complotistes prêtent pourtant la volonté de contrôler la santé dans le monde - ne dispose que d'un budget biennal autour de 6 milliards de dollars.
Le problème vient des contributions fixées - les cotisations obligatoires des membres qui ne comptent que pour 16% du total en 2020-21. Le reste - des contributions volontaires - est plus difficile à planifier, à obtenir et souvent ces sommes sont désignées pour un objectif précis.
L'idée est de porter progressivement à 50% la part des cotisations obligatoires, sur une période d'une dizaine d'années pour permettre à l'OMS de mieux jouer son rôle mais non sans se réformer en contrepartie.
"Il n'y a pas de meilleur investissement que la santé", a assuré le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
Architecture
La pandémie de Covid-19 a permis de mettre à nu ce qui ne fonctionne pas dans le système mondial de santé.
L'Assemblée va donc se pencher sur le toilettage du Règlement sanitaire international (RSI), pour permettre de répondre plus efficacement et plus rapidement aux urgences sanitaires.
Dans la même veine, l'Assemblée devrait décider de la création d'une Commission permanente des urgences issue du Conseil exécutif de l'OMS et activable en 24 heures en cas d'urgence sanitaire de portée internationale -le plus haut niveau d'alerte de l'OMS.
En parallèle, a été lancé le chantier d'un nouvel accord international sur la santé mondiale, qui pour ses partisans devra être contraignant, et pourrait venir compléter le RSI.
En décembre, un groupe intergouvernemental de négociation a été créé pour y travailler.
Comme un fait exprès, les cas de variole du singe -une maladie endémique dans certaines parties de l'Afrique- s'étendent en Amérique du nord et en Europe, et si la plupart des cas sont pour l'heure sans gravité, le spectre d'une nouvelle crise de grande ampleur inquiète les autorités sanitaires.
Avec AFP
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Un premier cas d'infection à la variole du singe confirmé en France
La Chine rappelée à l'ordre par l'OMS sur sa politique "zéro Covid"
Selon l'OMS, le Covid-19 est responsable de la mort de 13 à 17 millions de personnes
L'Humanité
Documentaire. Le privé à la conquête de l’espace
Nos recommandations culturellesSohir BelabbasElon Musk rêve de déménager sur Mars, Jeff Bezos de vivre sur des stations spatiales. Au-delà de leurs prétentions aux accents messianiques, les deux plus grosses fortunes du monde partagent une ambition commune, celle d’étendre leur domination économique sur un marché jusque-là réservé aux États : l’espace.
Le documentaire d’Agnès Hubschman revient sur le parcours du patron de Tesla et de l’ancien dirigeant d’Amazon qui se livrent à une course aux étoiles acharnée. Tous deux sont parvenus à lancer leurs propres fusées, des engins capables d’atterrir à la verticale et, donc, réutilisables.
Leur duel ouvre une nouvelle ère de la conquête spatiale, le « new space ». Pour conquérir le marché américain, les deux geeks reproduisent les modèles de la Silicon Valley : produire à bas coût. Leurs aspirations rencontrent les intérêts d’un gouvernement américain alors dépendant de la Russie pour accéder à l’ISS. Aujourd’hui, la compagnie SpaceX d’Elon Musk est chargée par la Nasa d’envoyer les astronautes sur la station spatiale internationale. Blue Origin, l’entreprise de Jeff Bezos, développe un lucratif et non moins polluant tourisme spatial.
L’entrée de ces capitaux privés réveille l’appétit des nations, comme la Chine, et redessine une nouvelle bataille géopolitique dans laquelle les deux milliardaires ne jouent pas les simples sous-traitants.
Télévisionelon muskjeff bezos L'Humanité
Football. Mbappé reste, Paris gagné
ActuLe rêve madrilène d’enrôler le joueur parisien s’est effondré samedi soir, lors de la dernière journée de Ligue 1. Devant le public du Parc des Princes, le Bondynois a annoncé qu’il avait signé un nouveau contrat de trois ans avec le PSG.
Éric SerresLe Paris Saint-Germain ne sera sans doute jamais une institution à la madrilène ou à la barcelonaise. Le PSG reste ce club fantasque où le rêve est toujours possible, même dans les pires moments. Comme le dit le dicton scandé dans les rangées du Parc des Princes depuis si longtemps : « Paris est magique ! » Quelle que soit la présidence, prête à jeter des millions dans ce club, le rêve et la réalité se confondent bien souvent. Bien sûr, il y a parfois des ombres au tableau. Des éliminations à répétition bien trop tôt en Ligue des champions, des championnats perdus avec un effectif en or, mais aussi des silences pesants comme dans l’affaire loin d’être terminée d’Idrissa Gueye – il a refusé de jouer et de porter le maillot parisien floqué des couleurs de l’arc-en-ciel lors de la journée de lutte contre l’homophobie dans le sport –, mais il y a aussi cette incroyable nécessité de toujours trouver le bon moment pour rebondir.
J’ai une très bonne nouvelle à vous annoncer : Kylian Mbappé va rester jusqu’en 2025. Nasser Al Khelaïfi, président du Paris Saint-Germain
Foule en délire et tonnerre d’applaudissements.
Samedi soir, le rêve des supporters de voir Mbappé rester dans le club de la capitale est devenu réalité. Quelques minutes avant le début de la rencontre opposant les Parisiens à des Messins au bord du gouffre – défaite 5-0 et descente pour le club lorrain –, c’est le patron qatari Nasser Al Khelaïfi qui a pris la parole : « J’ai une très bonne nouvelle à vous annoncer : Kylian Mbappé va rester jusqu’en 2025. » Foule en délire et tonnerre d’applaudissements. Le public du Parc se met alors à scander le nom de son protégé dans un vacarme incroyable. Les « Kylian Kylian ! » font trembler des tribunes en ébullition. Au tour de l’intéressé, tout sourire, de prendre la parole : « Bonjour à tous, je suis très content de continuer l’aventure, de rester ici en France, à Paris dans ma ville. J’ai toujours dit que Paris, c’était ma maison, et j’espère que je vais continuer à faire ce que j’aime le plus : jouer au football et gagner des trophées avec vous tous. Merci à tous pour cet accueil. » La suite, on la connaît : un triplé et une multitude d’occasions durant 90 minutes.
Football. 38e journée, une soirée d’enfer !Entrer dans l’histoire de son club et cocher toutes les cases
Fin du feuilleton Kylian Mbappé. Le Real Madrid ne sera pas sa prochaine destination. Depuis quelques jours, la tendance qui le voyait prendre un avion pour l’Espagne afin d’y rejoindre son copain de sélection nationale, Karim Benzema, avait en effet du plomb dans l’aile. Les discussions entre le PSG et les conseillers du joueur, bien qu’interminables, touchaient à leur fin et allaient dans le sens du clan parisien. Dans les dernières minutes, l’intervention du président Nasser Al Khelaïfi faisait définitivement mouche pour débloquer une bonne fois pour toutes le dossier.
Bonjour à tous, je suis très content de continuer l’aventure, de rester ici en France, à Paris dans ma ville. J’ai toujours dit que Paris, c’était ma maison... Kylian Mbappé
Comment expliquer un tel revirement, alors que tous le voyaient s’envoler vers la capitale espagnole ? Les dirigeants parisiens n’ont rien lâché et ont su écouter et entendre les critiques du Bondynois sur les dysfonctionnements du club. Outre le prolongement de son contrat jusqu’en 2025 et un aspect financier dont on ne possède, pour l’instant, ni les tenants ni les aboutissants, la refonte de l’organigramme demandée par le joueur a été entendue et actée. Elle concernera notamment la direction sportive.
PSG-Real Madrid, Paris est décidément Mbappé-dépendant cette saison !Reste la corde sentimentale, qui a aussi joué à plein. Arrivé en 2017, le club a rappelé à l’ex-monégasque qu’il était le fer de lance du projet qatari, Ligue des champions, ce titre majeur qui manque toujours au club. Que lui aurait rapporté, lui a-t-on expliqué, un départ au Real Madrid, dont les armoires croulent sous les trophées alors que les parisiennes tardent à se remplir ? Entrer dans l’histoire de son club, cocher toutes les cases ne font-ils pas partie de l’inconscient de l’international français ? Mouche, encore !
L’entraîneur argentin Mauricio Pochettino démis de ses fonctions
Passé l’euphorie de l’annonce, les grandes manœuvres ont très vite débuté. Côté PSG, les célébrations du 10 e titre à peine achevées, le directeur sportif Leonardo a appris qu’il était démis de ses fonctions. Son nom était sur la sellette depuis plusieurs semaines, comme celui de l’entraîneur argentin Mauricio Pochettino, qui pourrait faire ses valises bientôt. La politique de recrutement du Brésilien, avec beaucoup d’achats de stars et peu de ventes, son « cocooning » excessif des joueurs ont été autant de bonnes raisons pour en faire le bouc émissaire des fiascos successifs du club. Luis Campos, ancien chef du recrutement de Lille et Monaco, et proche de longue date de Kylian Mbappé et de ses parents, ferait partie de la short list pour le remplacer.
L’homme du jour. Kylian MbappéLa presse madrilène n’est pas prête à oublier l’affront
Si, à Paris, un vent nouveau semble souffler, au-delà des Pyrénées, c’est celui de la colère qui s’est levé. Le revirement de la star française n’est pas du goût de tous. Si le président du Real, Florentino Pérez, malgré l’énorme déception, a su mettre un mouchoir sur le joueur français, en coulisse, on a la défaite mauvaise. La presse madrilène n’est pas prête à oublier l’affront. « Il faut beaucoup de classe pour jouer au Real Madrid », titre un Marca rancunier. L’autre quotidien sportif madrilène est tout aussi critique : « C’est lui qui perd (quelque chose) », explique AS. Du côté de la Catalogne, sans se réjouir, quoique, la presse barcelonaise préfère titrer laconiquement : « Se queda » ( « Il reste »). Javier Tebas, le très bavard président de la Ligue professionnelle espagnole (La Liga), a quant à lui fustigé l’attaquant tricolore en parlant d’ « une insulte au football » en raison des pertes enregistrées par le PSG ces dernières saisons – 225 millions rien qu’en 2020-2021, selon la Ligue française.
L’instance qu’il dirige a annoncé dans la soirée qu’elle allait déposer une « plainte » contre le PSG pour « défendre l’écosystème économique du football européen ». Pas étonnant lorsqu’on connaît les rapports tendus entre celle-ci et le club du PSG, qui a eu l’outrecuidance de lui chiper ses plus grandes têtes d’affiche (Neymar, Messi), mais aussi d’avoir torpillé la Super Ligue – compétition sportive fermée ou semi-fermée entre certains des clubs de foot les plus puissants du continent européen –, dont les deux grands d’Espagne étaient partie prenante et même leaders. Quoi qu’il en soit, à six mois du Mondial organisé dans l’État gazier, où Mbappé et les Bleus iront défendre leur titre, ce coup de théâtre sonne comme une nouvelle victoire pour le fonds qatari QSI.
ligue 1Kylian Mbappépsg France24 - Monde
Otan : la Suède doit cesser son "soutien" aux "organisations terroristes", selon Erdogan
Publié le : 22/05/2022 - 16:36
FRANCE 24
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Recep Tayyip Erdogan a appelé, samedi, la Suède à "mettre un terme à son soutien politique et financier et aux livraisons d'armes aux organisations terroristes". Une déclaration faisant suite à de premiers propos du chef de l'État turc, le 13 mai. Il s'était alors opposé à l'élargissement de l'Otan à Stockholm, qu'il accuse d'être des "auberges pour les terroristes" du Parti des travailleurs du Kurdistan.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé, samedi 21 mai, la Suède à "mettre un terme à son soutien politique et financier et aux livraisons d'armes aux organisations terroristes", maintenant son opposition à son entrée dans l'Otan.
Le chef de l'État turc a eu ses premiers entretiens téléphoniques avec ses homologues suédoise, la Première ministre Magdalena Anderson et finlandais, le président Sauli Ninistö ainsi qu'avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, depuis le début de la crise ouverte entre Ankara et ces deux pays, à propos de leur adhésion à l'Alliance atlantique.
Dans un communiqué publié juste après l'appel avec Magdalena Anderson, Recep Tayyip Erdogan indique "attendre de la Suède qu'elle prenne des mesures concrètes et sérieuses, montrant qu'elle partage les inquiétudes de la Turquie à l'égard de l'organisation terroriste du PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan) et de ses extensions en Syrie et en Irak".
Il demande également à Stockholm de "lever ses restrictions" sur les exportations d'armes vers Ankara depuis octobre 2019, à la suite des opérations militaires conduites par la Turquie dans le nord de la Syrie et de l'Irak contre des positions du PKK et de ses alliés kurdes des YPG, soutenus par les États-Unis contre l'organisation État islamique.
>> À lire : la Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?
"Le dialogue soutenu continue"
À l'issue de ce premier entretien, Recep Tayyip Erdogan a également échangé avec son homologue finlandais, sur un mode apparemment plus conciliant. Selon la présidence, il a fait valoir "le droit naturel de la Turquie à attendre respect et soutien dans sa lutte légitime contre les menaces à sa sécurité et à sa population".
Sur Twitter, le Président Niinitö a évoqué un "échange téléphonique ouvert et direct avec le président Erdogan".
"J'ai souligné qu'en tant qu'alliés au sein de l'Otan, la Finlande et la Turquie seraient engagées l'une envers l'autre pour leur sécurité et que leurs relations se renforceraient", indique Sauli Niinitö. "La Finlande condamne le terrorisme sous toutes ses formes. Le dialogue soutenu continue", a-t-il insisté.
La Turquie a ouvert une crise au sein de l'Otan – dont elle est membre – en s'opposant à l'extension de l'organisation aux deux pays nordiques : elle les accuse d'héberger et soutenir les membres du PKK, classé comme organisation terroriste par Ankara mais aussi par Washington et l'Union européenne.
Stockholm et Helsinki ont officiellement déposé lundi leur demande d'adhésion à l'Alliance atlantique à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine. Ankara veille à maintenir des relations avec Kiev et Moscou depuis le début de la guerre.
Avec AFP
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Adhésion à l'Otan : la Finlande et la Suède prêtes à un tournant majeur
ANALYSE
La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?
Le Débat de France 24
La Suède et la Finlande dans l'Otan ?
L'Humanité
Le foot des collègues cherche la bonne reprise reprise cherche son rebond
ActuLe football en entreprise s’exerce sous de multiples formes. Depuis près de trente ans, sa pratique est en perte de vitesse mais certains entendent la revigorer.
Georgia Diaz« Le football d’entreprise, aujourd’hui, c’est un peu moins de 500 clubs et de 10 000 à 15 000 licenciés, alors qu’on en dénombrait plus de 100 000 dans les années 1990. » Le constat de Daniel Teste, secrétaire de l’Union nationale du football entreprise, est sans appel. La pratique du ballon rond dans le monde du travail, qui a donné naissance à plusieurs pensionnaires de Ligue 1 comme l’AS Saint-Étienne, le FC Lorient ou le Montpellier Hérault SC, est en perte de vitesse. Elle résiste, bien sûr, mais souffre d’une implantation inégale sur le territoire et d’un manque criant de moyens. Le championnat national a disparu, il y a une dizaine d’années, tout comme de nombreux clubs malgré les efforts de l’UNFE, née en 2016.
La fierté des Havrais
« Nous sommes les parents pauvres du football », s’émeut Didier Buisine, 69 ans, dont trente-deux passés au Club athlétique Sécurité sociale de Bordeaux (Sécucafoot), dont il est toujours membre du comité directeur. « En dehors de quelques places fortes, comme la région parisienne, la situation est compliquée ! Dans la ligue d’Aquitaine, il n’y a que le district de Gironde avec ses trois niveaux, douze clubs chacun, qui se soit bien structuré et progresse. L’équipe du FC Bordeaux Deals aligne même trois anciens professionnels, dont Rio Mavuba et Jaroslav Plasil (respectivement 10 sélections avec l’équipe de France et 103 sélections avec l’équipe de République tchèque – NDLR). Ces garçons n’ont pas les pieds carrés », reprend Buisine.
Au Sécucafoot, quelque 90 licenciés cette saison, les joueurs, agents de la caisse primaire d’assurance-maladie de Bordeaux, sont de moins en moins nombreux. Ces clubs ont pour obligation de prendre dans leur titre la raison sociale industrielle ou commerciale, d’administration ou de corporation des entreprises ou du groupement d’entreprises qu’ils représentent. Mais rien ne leur interdit désormais de faire signer, outre les employés d’une société, les conjoints et/ou les enfants majeurs des employés, des renforts venus de l’extérieur. Au RC Port du Havre (RCPH), les dockers restent, eux, majoritaires. À l’image du président du club, Sébastien Dumetz, chef de manutention. Ancien défenseur du RCPH, il a connu « la grande époque », celle de la première finale de championnat de France de foot corporatif. « Onze cars de supporters avaient fait le déplacement à Clairefontaine pour nous soutenir, se souvient-il. On n’avait peut-être pas l’équipe la plus talentueuse, mais on avait de l’envie, dans une période qui était difficile professionnellement pour nous tous (alors que la loi de réforme de la manutention portuaire était adoptée et abolissait le statut particulier de ces travailleurs – NDLR). On s’est transcendés. » Et d’ajouter, non sans fierté : « C’est ici, au RCPH, qu’a été établi le record d’affluence du foot corporatif français, avec près de 5 500 spectateurs. » Les Havrais n’en ont pas moins perdu deux de leurs cinq équipes seniors ces douze dernières années.
Glissement vers l’offre privée
Défection des joueurs, crise de l’engagement bénévole, les défis sont nombreux, d’autant que « les comités d’entreprise se sont tournés vers des offres de sport individuel à la carte et ont préféré donner des chèques aux salariés pour qu’ils aillent faire du sport dans des structures privées », déplore Daniel Teste. Un constat partagé par David Chevau, du comité Paris FSGT, fort de 14 689 pratiquants de foot, pour 811 équipes (dont 226 de foot à onze, les autres jouant à sept en autoarbitrage ou à cinq). Si le premier, retraité, toujours dirigeant de l’AS Orange Issy-les-Moulineaux, veut croire que, après la pandémie de Covid-19, une plus grande importance sera accordée à la promotion de l’activité physique même en entreprise, au tissage du lien social, le second s’interroge sur « le rapport au temps de loisir » qui en découlera, après des mois de privation, d’évolution des priorités et de développement du télétravail. « On remarque, depuis quelques mois, qu’il est plus difficile de constituer une équipe complète, le week-end, même quand on dispose de 30 ou 40 licenciés. Conjoncturel ou pas ? Il est trop tôt pour le dire », poursuit David Chevau. Daniel Teste, de son côté, salue l’intérêt renouvelé pour le sujet de la Ligue du football amateur et de son président, Vincent Nolorgues, et se réjouit de bientôt célébrer le centenaire de la première édition de la coupe nationale corporative organisée par la Fédération française de football lors de la saison 1923-1924. La compétition avait alors été remportée par l’ECFM Gennevilliers.
sportfootball L'Humanité
Amélie Oudéa-Castera, ministre des sports : la balle est dans son camp
ActuÉric SerresL’ex-espoir du tennis et énarque Amélie Oudéa-Castera a été nommée vendredi ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. Directrice générale de la Fédération française de tennis depuis mars 2021, elle succède à Roxana Maracineanu. À la différence de cette dernière, elle ne sera pas ministre déléguée mais dirigera un ministère de plein exercice, au 17e rang dans l’ordre protocolaire.
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsBrillante joueuse sur le circuit jeune, elle a gagné en 1992 le tournoi de l’Orange Bowl dans la catégorie des moins de quatorze ans. Elle détient également trois titres de championne de France dans les catégories jeunes. Chez les juniors, elle a été demi-finaliste en simple à l’US Open en 1993, puis à Roland-Garros et Wimbledon en 1994.
Sa carrière pro sera moins brillante en raison d’études très poussées. Nièce des journalistes politiques Alain et Patrice Duhamel, elle obtient en effet une maîtrise en droit à l’université Panthéon-Sorbonne, le diplôme de l’Institut d’études politiques de Paris, de l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec) et enfin l’ENA, ce qui lui ouvre très vite les portes dorées la haute administration mais aussi celles du privé. Une bonne nouvelle pour le sport, pour le sport pour tous ? Service à suivre ?
Gouvernement Borneministre des Sports L'Humanité
Football. 38e journée, une soirée d’enfer !
ActuLa saison de Ligue 1 s’achève ce samedi soir. De fortes émotions que l’on soit en haut du tableau ou tout en bas. Course au podium et à l’Europe, lutte pour le maintien, tous les ingrédients d’un suspense insoutenable seront au rendez-vous.
Éric SerresLe PSG est intouchable car déjà sacré, mais décidément sa fin de championnat est des plus chaotique. Entre le suspens autour de Kylian MBappé et de son départ ou non pour l’Espagne, l’affaire Idrissa Gueye et son refus de porter un maillot floqué aux couleurs de la lutte contre l’homophobie, occupe tous les esprits. Le silence du club et le soutien des ultras du club au joueur sénégalais n’incitent pas à une fin en apothéose, à moins de se voiler les yeux et se boucher les oreilles. Outre cela, trois clubs peuvent encore monter sur le podium. Qui de Monaco, Marseille ou encore Rennes pour attraper la Ligue des Champions ?
Monaco est repassé devant l’OM samedi dernier grâce à une meilleure différence de buts, tandis que Rennes - justement tombeur du club phocéen (2-0) - se trouve à trois longueurs des deux formations sudistes. L’ASM a donc son destin en main, reste qu’il faudra au club sudiste de s’imposer sur la pelouse de Lens. Pas une mince affaire ! Même topo pour l’OM qui recevra le RC Strasbourg, qui lutte pour assurer sa place en Ligue Europa Conférence. Enfin Rennes, qui se déplace à Lille devra compter sur une défaite de ses deux concurrents afin de les souffler sur le fil. Les hommes de Bruno Genesio, qui possèdent la meilleure différence de buts des trois équipes (+42), doivent donc impérativement s’imposer dans le Nord.
En Ligue Europa, là aussi les places sont chères. Trois équipes peuvent espérer finir à la 4e place : Rennes, Strasbourg et Nice. Le club breton sera assuré de terminer au pied du podium s’il prend au moins un point à Lille, peu importe le résultat de ses deux poursuivants. À deux points derrière les Strasbourgeois, en déplacement à Marseille, et Nice, qui se rend à Reims, n’ont pas leur destin entre les mains et sont dans l’obligation de s’imposer pour prétendre terminer à cette fameuse 4e place.
Dépasser le ventre mou du championnat, c’est la lutte pour éviter une descente en Ligue 2 qui va intéresser beaucoup de monde et tout particulièrement deux clubs historiques que sont Saint-Étienne et les Girondins de Bordeaux. En bas du tableau jusqu’au bout, la bataille fait rage. Trois clubs sont en lutte pour ne pas connaître les affres de la Ligue 2. Pour Bordeaux, la mission semble quasiment impossible avec trois points de retard sur Saint-Étienne et Metz et une différence de buts très défavorable (-42). Sans compter le fait que le club est au bord de la faillite.
La 18e place, synonyme de barrages, a donc de forte chance de se jouer entre Messins et Stéphanois. Elle est pour le moment occupée par le club lorrain qui possède une meilleure différence de buts (-29 contre -35). Mais les hommes de Frédéric Antonetti se déplacent au Parc des Princes, où le PSG est invaincu cette saison en championnat (15 victoires, 3 nuls), alors que, dans le même temps, les Verts iront à Nantes affronter une équipe euphorique depuis son succès en Coupe de France. Pour espérer remonter au 18e rang, Saint-Étienne devra réaliser un meilleur résultat que Metz.
footballligue 1 Valeurs Actuelles
Législatives : en cas de défaite, les ministres candidats devront démissionner
Les urnes pourraient chambouler la composition du nouveau gouvernement. Selon une information du Figaro publiée ce dimanche, les ministres candidats aux élections législatives des 12 et 19 juin devront démissionner en cas de défaite. Une directive que l’Élysée avait déjà appliquée lors du premier quinquennat. Quinze ministres sont engagés dans la course électorale et sont donc concernés par la consigne. Fraîchement nommée, la Première ministre Élisabeth Borne, qui concourt à sa première élection dans la 6e circonscription du Calvados, pourrait donc laisser sa place dès le mois de juin, faute de victoire. De même pour Clément Beaune, nommé au ministère de l’Europe, et candidat pour la première fois dans la 7e circonscription de Paris.
Plus de la moitié du gouvernement sur la sellette.
Sont également concernés, Gérald Darmanin (Intérieur) candidat dans la 10e circonscription du Nord. Amélie de Montchalin (Planification écologique) dans la 6e de l’Essonne. Brigitte Bourguignon (Santé) dans la 6e du Pas-de-Calais. Olivier Dussopt (Travail) dans la 2e de l’Ardèche. Damien Abad (Solidarités) dans la 5e de l’Ain. Marc Fesneau (Agriculture) dans la 1re du Loir-et-Cher. Stanislas Guerini (Transformation publique) dans la 3e de Paris. Yaël Braun-Pivet (Outre-mer) dans la 5e des Yvelines. Olivier Véran (Relations avec le Parlement) dans la 1re de l’Isère. Gabriel Attal (Comptes publics) dans la 10e des Hauts-de-Seine. Olivia Grégoire (porte-parole) dans la 12e de Paris, ainsi que Justine Bénin (Mer) dans la 2e de Guadeloupe. Tous sont candidats à leur réélection dans ces circonscriptions, rappelle Le Figaro. Au total, plus de la moitié des ministres (15 sur 28 membres du gouvernement) sont donc sur la sellette.
Valeurs Actuelles
« Terne et gris », « incompétence et arrogance » : Mélenchon, Le Pen et Zemmour étrillent le nouveau gouvernement
S’il est coutume de dire qu’un second mandat ne débute jamais par un état de grâce, c’est encore moins le cas pour un nouveau gouvernement… surtout à trois semaines du premier tour des élections législatives. Ce vendredi 20 mai, une heure à peine après l’annonce du nouveau gouvernement par Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée, les nouveaux ministres ont donc été accueillis par une salve de critiques de la part de l’opposition.
C’est Jean-Luc Mélenchon, comme à son habitude, qui a ouvert le bal en tenant une brève conférence de presse, peu après 17h. Énumérant une large partie du nouveau gouvernement, le chef de file des Insoumis a distribué les bons et – surtout – les mauvais points. Fustigeant particulièrement Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin, Jean-Luc Mélenchon a pointé du doigt « les principales figures de la maltraitance sociale et de l’irresponsabilité écologique », et moqué un gouvernement « gris et terne », composé « sans audace ».
On retrouve les principales figures de la maltraitance sociale et de l’irresponsabilité écologique du précédent gouvernement. Ce sera le pire, c’est à dire la continuité.#ConfPresseJLM #remaniement pic.twitter.com/IeqphWIcCi
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) May 20, 2022
Pap Ndiaye concentre les critiques
En revanche, l’ancien sénateur socialiste s’est réjoui du départ de Jean-Michel Blanquer et de Frédérique Vidal, « les deux croisés de la lutte contre l’islamo-gauchisme ». Jean-Luc Mélenchon a également salué la nomination de Pap Ndiaye au ministère de l’Education nationale, flattant « un grand intellectuel », tout en regrettant que ce dernier aille se compromettre auprès d’Emmanuel Macron. C’est également ce dernier ministre qui a particulièrement retenu l’attention de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour.
« La nomination de Pap Ndiaye, indigéniste assumé, à l’Education nationale est la dernière pierre de la déconstruction de notre pays, de ses valeurs et de son avenir », écrit ainsi Marine Le Pen sur Twitter, appelant les Français à élire un maximum de députés RN « pour protéger notre jeunesse des pires idéologies ». Même son de cloche chez Jordan Bardella, qui s’alarme « d’un signal extrêmement inquiétant envoyé aux élèves français au sein de l’Éducation nationale, déjà minée par le communautarisme ». Enfin, Eric Zemmour s’est montré plus laconique encore : « Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’Histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger. »
Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’Histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger.#remaniement #nouveaugouvernement
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) May 20, 2022
D’un point de vue plus général, Marine Le Pen a aussi dénoncé la reconduction de « tous ceux qui ont lourdement échoué », évoquant un remaniement qui « symbolise l’incompétence et l’arrogance d’Emmanuel Macron ».
Économie, sécurité, justice : tous ceux qui ont lourdement échoué sont reconduits. Quel mépris envers les Français !
Ce remaniement symbolise l’incompétence et l’arrogance d’Emmanuel Macron.
Plus que jamais, il faut une opposition frontale et déterminée à l’Assemblée nationale.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) May 20, 2022
De leur côté, Les Républicains ont fustigé un « gouvernement qui laisse présager un quinquennat de l’immobilisme », taclant au passage Damien Abad – ancien patron des députés LR, nommé au ministère de l’Autonomie.
En exclusivité, @damienabad réagit à sa propre trahison : « Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. » pic.twitter.com/4ezODNy67L
— les Républicains #PourVousDéfendre (@lesRepublicains) May 20, 2022
France24 - Monde
Cannes: prostituées et serial killer, l'Iran comme jamais vu
Publié le : 22/05/2022 - 19:46Modifié le : 22/05/2022 - 19:44
Cannes (AFP) – Un tueur de prostituées, "nettoyant" au nom de Dieu les bas-fonds de l'une des villes les plus sacrées d'Iran, sous les applaudissements de la population: le réalisateur Ali Abbasi, en compétition à Cannes, dévoile une autre République islamique.
"Les nuits de Mashhad" "est l'un des rares films (iraniens, ndlr) qui montre la réalité", déclare à l'AFP le réalisateur Ali Abbasi, un Danois d'origine iranienne qui a marqué la compétition dimanche, avec ce thriller à la sauce David Fincher - au pays des mollahs.
Le réalisateur s'inspire d'un retentissant fait divers, il y a une vingtaine d'années: il retrace le parcours de l'assassin de 16 prostituées, qui lors de son procès a clamé avoir voulu nettoyer du vice les rues de Mashhad, l'une des principales villes saintes du chiisme.
Dans le film, "l'Araignée", comme ce tueur était surnommé, rôde au guidon de sa moto dans les rues interlopes d'une ville aux airs de "Sin City", où prostitution et drogue prospèrent - elle est située sur d'importantes routes de trafic en provenance d'Afghanistan. Les prostituées qui montent avec lui finissent le plus souvent étranglées, sur le sol de son appartement.
Après avoir abandonné leur corps sur un bord de route, il appelle par téléphone un journaliste, toujours le même, pour revendiquer son crime. La police ne semble pas pressée de l'arrêter jusqu'à ce qu'une jeune journaliste venue de Téhéran se mette en tête de traquer elle-même le criminel et de le faire payer pour ses meurtres.
"Je n'ai pas l'impression que ce soit un film anti-gouvernemental ou un film d'activiste. Ce qu'il décrit n'est pas loin de la vérité, et si quelqu'un a un problème" avec le film, qui montre crûment sexe et drogue, ainsi que la misogynie de la société, "il a un problème avec la réalité, pas avec moi", lance Ali Abbasi, dans un entretien avec l'AFP.
Evidemment, le cinéaste, qui change totalement de registre par rapport à "Border", qui l'a révélé à Cannes en 2018, n'a pas pu tourner dans la ville sainte, ni même en Iran - où il explique n'avoir jamais reçu de réponse à ses demandes d'autorisation de tournage.
Pieux et psychopathe
Il explique que l'équipe de tournage a ensuite été expulsée de Turquie, où elle s'était repliée, sur pression de la République islamique, et a fini par recréer les décors en Jordanie.
"Pour moi, il serait très facile de dire que les cinéastes qui sont en Iran ne montrent pas la réalité", précise Ali Abbasi, l'un des deux Iraniens en lice pour la Palme cette année, avec Saeed Roustaee, tandis que le réalisateur multi-primé Asghar Farhadi est au jury, mais "il ne s'agit pas de les juger car chaque film fait en Iran est un miracle".
Dans "Les nuits de Mashhad", face au tueur au double visage, père de famille pieux et rangé le jour, psychopathe la nuit, interprété par l'acteur iranien Mehdi Bajestani, le cinéaste a recruté Zar Amir Ebrahimi, une actrice de télévision qui a fini par quitter le pays et se réfugier en France après que la diffusion d'une vidéo d'elle "explicite" a ruiné sa carrière.
Loin de se clore sur l'arrestation du criminel, le film vaut également par sa deuxième partie, son parcours judiciaire au cours duquel il revendique ses actes au nom de la religion en plein procès, l'embarras des juges face au soutien de ceux qui voient ses crimes comme un "sacrifice". Jusqu'à sa condamnation à mort.
Sera-t-il finalement exécuté ? Jusqu'au bout, la pièce semble pouvoir tomber de n'importe quel côté. "En Iran, le système judiciaire (...) est vraiment un putain de théâtre, comme un show télé ou (les scénaristes) peuvent obtenir le résultat qu'ils souhaitent pour les personnages", relève le réalisateur, dont le film doit sortir le 13 juillet en France.
© 2022 AFP
L'Humanité
Emna Charrad, une vie en miettes
Un jour avecCette femme de ménage de 64 ans a vu les employeurs défiler à l’université Sorbonne Nord de Villetaneuse au gré des attributions de marchés publics. Elle se mobilise pour des salaires et conditions de travail dignes.
Rosa MoussaouiElle travaille ici depuis près d’un quart de siècle ; à 64 ans, elle s’use encore à la tâche. L’horizon de la retraite est incertain : l’an prochain, peut-être, sans espoir de percevoir une pension décente, après une vie de travail pénible. Emna Charrad est femme de ménage à l’université Sorbonne Nord de Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis. Avec ses collègues, ce jeudi, elle a posé seaux, chiffons et balais, pour 59 minutes : ces travailleuses exigent de leur employeur, le groupe Agenor, un salaire meilleur, des conditions de travail moins éprouvantes et, surtout, qu’on les respecte, que cessent les injonctions et les brimades. « Cette société nous en fait voir de toutes les couleurs. Avant, c’était Arcade, Arc-en-ciel, puis Derichebourg. Agenor, c’est le pire, soupire-t-elle. Ils nous menacent, nous chargent de travail. J’ai douze salles de cours à faire chaque jour. Ils nous obligent à travailler de 6 heures à 9 heures, puis de 17 heures à 20 heures, alors que l’université ne s’oppose pas au regroupement de nos heures le matin : ils savent qu’on fait bien notre travail et ça ne change rien pour eux. » Ce fractionnement du temps de travail rend la vie impossible à celles qui habitent loin, à Aubervilliers, Dugny, Noisy-le-Sec, contraintes à d’épuisants allers-retours en transports en commun. Il est arrivé que certaines femmes de ménage prennent l’initiative de faire leurs six heures d’affilée pour desserrer les contraintes que cette organisation du travail impose à leur vie privée et familiale : elles ont aussitôt écopé d’avertissements.
« ils ont un mépris pour nous… »
Emna décrit l’indifférence qui entoure son travail, indispensable à la vie sociale mais invisibilisé. Elle met en cause un management brutal, autoritaire, dit travailler sous pression, dans l’angoisse permanente de sanctions toujours prêtes à tomber. « La cheffe d’équipe fait peur aux gens. Elle nous humilie. Elle a cassé le chantier », accuse-t-elle. « Ces travailleuses essentielles sont l’objet de brimades, sans aucun égard pour leur dignité. On les prend pour des serpillières », confirme Selim Hocini, de l’union locale CGT.
Sous les verrières du forum, vêtues de leurs blouses gris et fuchsia, les femmes de ménage sont rassemblées, serrées les unes contre les autres, discrètes mais fières du défi que cette mobilisation lance à leur employeur. Des représentants des personnels de l’université défilent au micro pour dire leur solidarité. La tête à leurs examens, les étudiants, pressés, jettent au passage un regard surpris vers cet inhabituel tintamarre. Autour des grévistes, leurs homologues travaillant pour la municipalité de Villetaneuse, en blouses bleues, sont venues les soutenir à l’appel de la CGT. Parmi elles, Odile, cheveux blonds et courts, regard clair, verbe mordant, le poignet serré dans une orthèse. Elle souffre d’un syndrome du canal carpien, un trouble musculo-squelettique jamais reconnu jusqu’ici dans son cas comme maladie professionnelle. D’une chute au travail, voilà quatre ans, elle a aussi gardé quatre vis dans l’épaule. Elle a commencé à travailler à 16 ans. Âgée de 60 ans, elle ne peut pas encore partir à la retraite : ses années d’apprentissage et l’arrêt de travail de deux ans consécutif à son accident sont déduits du cumul de ses annuités. Les mêmes mots viennent aux deux femmes pour décrire leur condition : « Ils ont un mépris pour nous… »
la mieux armée du groupe
Amplifiés par les mégaphones des militants CGT, les slogans fusent : « Ménage, esclavage ! », « Sous-traitance, maltraitance ! » Parmi les femmes de ménage du campus, pour la plupart originaires d’Afrique, certaines n’ont jamais emprunté le chemin de l’école : celles-là ne savent ni lire ni écrire. D’autres maîtrisent mal la langue française et moins encore le jargon administratif. L’une d’entre elles, racontent les grévistes, a été invitée à signer une lettre de démission dont elle n’avait même pas pu décrypter le sens. Venue au début des années 1980 du sud de la Tunisie, Emna semble la mieux armée du groupe, la moins vulnérable. C’est elle qui a convaincu ses camarades de se mobiliser. Elle a poussé alors la porte de l’union locale CGT, qu’elle avait repérée dans sa rue. Elle ne le regrette pas : « On n’avait jamais trouvé un syndicat qui nous défende comme ça. » « On ne demande pas grand-chose : du respect, travailler 35 heures, gagner un peu mieux notre vie, sourit-elle. Mon mari est malade, il ne travaille plus, je gère tout, je ramène le seul salaire à la maison. Je gagne 1 100 euros par mois, avec un loyer de 700 euros. On a élevé nos enfants avec ces miettes-là. » Tout au bout d’une vie de labeur, Emna veut relever la tête.
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“Je ne suis pas un candidat pour l’éternité” : Jean-Luc Mélenchon évoque la prochaine présidentielle
Depuis sa défaite lors de la présidentielle, terminant à la troisième place derrière Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon n’en démord pas. Il veut « être élu » chef du gouvernement, en obtenant la majorité avec la Nupes (LFI-PS-PC-EELV) aux élections législatives. Mais si le leader insoumis semble encore enclin à la bataille politique, il ne le sera peut-être plus en 2027.
Présidentielle 2027 : Mélenchon (@JLMelenchon) sera-t-il candidat ? "La vie est pleine d'imprévus. Est-ce que j'ai envie ? Non. Je ne suis pas un candidat pour l'éternité. Je serai le prochain Premier ministre, c'est déjà assez me demander", répond-il dans #LeGrandJury pic.twitter.com/qJTlmbASuz
— Le Grand Jury (@LeGrandJury) May 22, 2022
« La vie est pleine d’imprévus. Est-ce que j’ai envie ? Non. Je ne suis pas un candidat pour l’éternité. Ça va à la fin… Faut aussi, à un moment ou à un autre, que les choses se mettent en place. Je serai le prochain Premier ministre, c’est déjà assez me demander », a clamé l’ancien sénateur de 70 ans, interrogé sur une potentielle candidature à la prochaine présidentielle, au micro du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, dimanche 22 mai.
Emmanuel Macron, un président « sans mandat »
Si le député des Bouches-du-Rhône ne semble pas vouloir se projeter vers une quatrième tentative à l’élection présidentielle, il se réjouit toutefois qu’on lui pose la question. « Il faut dire que je suis un fameux candidat. (…) Parce qu’il y a un an deçà, vous me donniez pour mort », a-t-il lancé aux journalistes présentes sur le plateau.
Le candidat malheureux de La France insoumise en avril dernier en a également profité pour tacler la légitimité du président de la République Emmanuel Macron, un chef d’État « sans mandat ». Et critiquer la nomination d’Élisabeth Borne à Matignon, estimant qu’elle traîne « un casier de maltraitance sociale extrêmement chargé ».
France24 - Monde
Angleterre: un sacre doux-amer pour City
Publié le : 22/05/2022 - 19:34
Londres (AFP) – Le quatrième titre en cinq ans remporté dimanche par Manchester City consacre la domination au niveau national d'un club toujours renvoyé à ses échecs européens, le dernier en date face au Real Madrid en demi-finale de Ligue des champions.
Manchester City est-il le club le plus mal aimé et injustement critiqué d'Angleterre ?
C'est la petite musique que Pep Guardiola, lui-même, susurre aux journalistes, persuadé que les succès et la régularité dans l'excellence de son équipe ne sont pas reconnus à leur juste valeur.
Six podiums en six saisons sur le banc, dont quatre titres, une 2e place et une 3e, dans le championnat le plus relevé et le plus compétitif au monde, devrait vous rendre presque inattaquable.
Mais cela n'a pas empêché certains de parler d'"échec" pour City cette saison, après l'élimination face au Real.
"Les gens disent que puisque cette équipe n'a jamais réussi à gagner la Ligue des champions, c'est un échec. Je ne suis absolument pas d'accord, mais je l'accepte", avait balayé l'entraîneur espagnol.
"Je sais que les gens d'ici sont obsédés par la Ligue des champions. Le jour où on la gagnera, je suis sûr qu'ils diront que c'est grâce à tout l'argent qu'on a dépensé, pas grâce à notre travail", avait-il poursuivi.
"Tout le monde soutient Liverpool"
Contrairement à la finale de C1 2021, perdue contre Chelsea (1-0) et démarrée sans véritable récupérateur, ou au quart de finale perdu contre Lyon (3-1), un an plus tôt, après avoir joué en 3-5-2 pour la seule fois de la saison, il n'y avait pourtant pas grand-chose à reprocher aux choix du Catalan sur la double confrontation face au Real.
Les absences en défense ont empêché les Citizens de faire le trou à l'aller (4-3) et ils n'ont pas été les seules victimes d'un incroyable renversement de situation -- de 0-1 à 3-1 au retour -- face au Real, cette saison, en C1.
Cela n'a pas empêché Guardiola d'être encore éreinté par divers consultants.
Guardiola préfèrerait entraîner des joueurs sans personnalité, a estimé Patrice Evra, ou il déresponsabiliserait ses joueurs en les assommant de consignes tactiques selon Dietmar Hamann...
Manchester City souffre certainement de son image de machine trop propre, trop bien pensée, trop bien huilée.
Quand il gagne, malgré les compliments des esthètes sur la qualité de son jeu, c'est normal, presque lassant. Quand il perd, les critiques pleuvent.
"Tout le monde dans ce pays soutient Liverpool, les médias, tout le monde...", avait même lâché Guardiola récemment dans une interview d'après-match.
"Bien sûr Liverpool a une histoire européenne incroyable. Pas tellement en Premier League, puisqu'ils n'ont remporté qu'un titre en 30 ans, mais ce n'est pas un problème", avait-il ajouté en guise de pique.
Premier League plutôt que Champions League
Le nul 2-2 arraché contre West Ham dimanche dernier était le premier match que les Mancuniens ne perdaient pas, sous les ordres de Pep, après avoir été menés 2-0 à la pause.
Si Riyad Mahrez avait transformé son penalty à quelques minutes de la fin, les Citizens auraient même pu l'emporter.
"Si je devais choisir, je préfèrerais gagner la Premier League" plutôt que la Ligue des Champions, avait affirmé en mars Kevin De Bruyne.
"En Ligue des champions, il faut être bon à certains moments, mais c'est plus une loterie que le championnat qui se joue sur plus de matches", avait-il ajouté, assurant que les avis extérieurs l'indifféraient.
"C'est quoi la postérité ? Est-ce que ce que j'ai réalisé serait plus important si j'avais gagné la Ligue des champions l'an dernier ? Pour moi, en tant que joueur, non. (...) A la fin de ma carrière, je ne me retournerai pas sur ce que je n'ai pas gagné", a-t-il assuré. Et City non plus.
© 2022 AFP
L'Humanité
Le lait tourne pour l’éleveur émérite
ReportageAgriculture Le prix d’achat du lait bio par les laiteries a baissé depuis deux ans en raison d’une offre plus importante que la demande. Une nouvelle donne qui rattrape Pierrick Berthou, producteur breton qui n’a cessé d’innover, produisant 100 % de la nourriture de ses vaches sur la ferme.
Gérard Le PuillQuimperlé (Finistère), correspondance.
À cinq kilomètres de Quimperlé, la route s’arrête dans une cour de ferme au lieu-dit Poulfang. Ici les vieux bâtiments logent surtout les nids des poules pondeuses vivant en totale liberté, tandis que trois coqs vous accueillent en se lançant des défis par des cocoricos d’une grande puissance. L’exploitant Pierrick Berthou et sa compagne Aurélie Gabaud, salariés à mi-temps, proposent un café devant la maison sous un beau soleil d’avril. C’est alors parti pour le récit de cette belle aventure en agriculture biologique, riche en innovations, soudainement prise dans la baisse récente des cours du lait du fait d’une offre supérieure à la demande.
À Poulfang, depuis trente-huit ans, les vaches sont nourries d’herbe pâturée et de foin séché naturellement après la fauche. Les prairies temporaires sont semées d’un mélange équilibré de graminées et de légumineuses. En graminées, la flore est surtout composée de ray-grass anglais et italien, ainsi que de dactyle. Les légumineuses sont souvent du trèfle blanc, du trèfle violet et de la luzerne. Le système racinaire des trèfles et de la luzerne capte l’azote de l’air pour en faire un fertilisant dont profitent aussi les graminées associées aux légumineuses. Les vaches bénéficient ainsi d’une alimentation équilibrée, sans recours aux tourteaux de soja importés.
plus riche en protéines et en matière grasse
L’autre innovation introduite par Pierrick Berthou a consisté à acheter, voilà une quinzaine d’années, deux vaches de race jersiaise et deux bretonnes pie noir. Chaque année, il les fait saillir par un taureau de race prim’holstein. Chaque nouvelle génisse issue de ces croisements deviendra une vache laitière produisant un lait plus riche en protéines et en matière grasse que celui de la très productive prim’hol–stein. Désormais, plus de la moitié des laitières sont issues de ces croisements, et observer ce troupeau est un plaisir pour les yeux. Chaque vache présente plusieurs détails particuliers, qu’il s’agisse de la couleur de sa robe, de sa posture en général ou de la position de ses cornes. Les plus anciennes ont une bonne douzaine d’années, un âge que n’atteignent pas les vaches hollandaises. Ces dernières sont fragilisées par une sélection génétique axée exclusivement sur la recherche d’une productivité laitière sans cesse accrue. De ce fait, elles vont souvent à l’abattoir après deux ou trois lactations. Cette courte durée de vie des laitières oblige les éleveurs à nourrir en permanence autant de génisses que de vaches en production. Elles font naître leur premier veau vers 28 mois et sont souvent conduites à l’abattoir deux à trois ans plus tard.
À Poulfang, la plus ancienne prairie temporaire date de 1988. Beaucoup durent une bonne douzaine d’années avant d’être labourées pendant deux ou trois ans. Durant cette conversion, l’exploitant y produit chaque année sept hectares de céréales. Cela lui permet d’avoir de la paille pour la stabulation en hiver. Il dispose aussi de grain pour nourrir des poules pondeuses en liberté, mais aussi de deux truies, des veaux mâles engraissés sur la ferme vendus à trois mois, quelques bœufs de trois ans commercialisés dans des boucheries spécialisées.
Le prix de revient de chaque litre de lait produit ici est plus bas que celui des élevages intensifs, bien que la production annuelle par vache soit inférieure à 4 000 litres, contre le double dans les élevages intensifs. Du coup, la traite n’a lieu que le matin. Les veaux tètent leur mère durant plusieurs semaines. La zone pâturée change tous les jours par simple déplacement de la clôture électrique.
une perte nette de revenu faute de débouchés
Propriétaire de la moitié de la superficie de son exploitation et n’ayant plus d’emprunts à rembourser, Pierrick Berthou a vu baisser ses coûts de production au fil des ans. Mais, alors que les 1 000 litres de lait bio lui étaient payés 460 euros en janvier 2020, ce prix est tombé à 360 euros au printemps 2022. Depuis deux ans, les nombreuses conversions de producteurs en agriculture biologique ont mis sur le marché des volumes de lait bio supérieurs à la demande des consommateurs. En conséquence, d’importants volumes sans débouchés sont déclassés par les laiteries et payés au prix du lait conventionnel. Voilà qui montre aussi que la conversion en agriculture biologique peut se traduire par une perte nette de revenu faute de débouchés, y compris dans le cadre d’un sans-faute au niveau technique.
En raison de la chute du prix du lait, Aurélie Gabaud est seulement salariée à mi-temps sur l’exploitation de son conjoint, bien qu’y travaillant à plein temps. Aurélie vend aussi des œufs sur le marché de Quimperlé. Elle veut désormais transformer une partie du lait en beurre et autres produits frais pour la vente directe. Elle commence à préparer son laboratoire afin de réussir cette valorisation d’une partie du lait sur la ferme.
En attendant, le parcours de Pierrick et de sa compagne permet de tirer deux conclusions : l’exploitation familiale à taille humaine demeure le meilleur atout pour préserver notre souveraineté alimentaire ainsi que la diversité et la qualité de notre alimentation. Mais, même avec un parcours sans faute, le revenu paysan n’est jamais garanti dans le cadre d’une économie mondialisée, parasitée par les spéculateurs.
agricultureagriculture bioproducteurs de laitprix du lait France24 - Monde
Roland-Garros: Grégoire Barrère, premier Français qualifié pour le 2e tour
Publié le : 22/05/2022 - 19:20Modifié le : 22/05/2022 - 19:18
Paris (AFP) – Grégoire Barrère, 209e mondial et invité, s'est qualifié dimanche pour le 2e tour de Roland-Garros en venant à bout du Japonais Taro Daniel (105e) 3-6, 6-2, 0-6, 6-3, 6-4 au terme d'un drôle de match de 3h14.
"Je pourrai dire que j'ai gagné en 5 sets à Roland-Garros au moins une fois !", s'est félicité le Français de 28 ans qui a bénéficié d'une wild card obtenue grâce à sa finale au Challenger d'Aix-en-Provence le 8 mai.
"Je ne m'attendais pas forcément, il y a 3 semaines, à être dans le tableau de Roland", a-t-il reconnu, d'autant qu'il avait sauvé une balle de match contre Jo-Wilfried Tsonga au premier tour du tournoi provençal.
Avec les éliminations d'Harmony Tan et Carole Monnet dans le tableau féminin, ainsi que de Quentin Halys dans le masculin, Barrère est le premier Tricolore à passer le 1er tour. Deux autres Bleues entrent en lice dimanche: Clara Burel contre Maria Sakkari et Kristina Mladenovic contre Leylah Fernandez.
Barrère joue pour la 6e fois le tableau principal du Majeur sur terre battue. Il n'avait jusqu'ici atteint le 2e tour qu'une seule fois, en 2019, lorsqu'il s'était incliné face au Russe Aslan Karatsev.
Cette fois, il affrontera pour tenter de se hisser au 3e tour Isner (26e), le grand serveur américain qui a écarté Halys.
Dimanche, tour à tour, Daniel et Barrère ont -nettement- dominé chacun une manche, jusqu'à en arriver au cinquième set.
Sur le court semi-enterré N.14, soutenu par des gradins bondés et bruyants, le Français a réussi le break décisif assez rapidement pour mener 2-1 dans l'ultime set. Quelques minutes plus tard, il lâchait sa raquette de bonheur avant d'aller saluer son adversaire du jour.
"Le public a été chaud bouillant dès l'entrée sur le court. C'était vraiment sympa", a savouré Barrère.
"Forcément, quand il scande ton nom, qu'il chante la Marseillaise, tu as un peu de frisson. Cela donne de l'énergie en plus. Dans les moments importants, cela t'aide à t'engager plus, à aller chercher les points, et pas forcément à retenir et attendre la faute", a-t-il ajouté.
Barrère a également déjà atteint, mais sans le dépasser, le 2e tour dans les trois autres tournois du Grand Chelem: à Wimbledon en 2019, à l'US Open en 2019 et 2020, à l'Open d'Australie en 2020.
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France24 - Monde
Angleterre: Manchester City conserve son titre au terme d'un final haletant
Publié le : 22/05/2022 - 19:12
Londres (AFP) – Manchester City a conservé son titre de champion d'Angleterre aux dépens de Liverpool en battant Aston Villa 3 à 2 dimanche lors d'une dernière journée irrespirable, après avoir été mené 2 à 0 à un quart d'heure de la fin.
Un doublé d'Ilkay Gündogan et un but de Rodri ont donné à City la victoire indispensable à son huitième titre. Dans le même temps, Liverpool s'est imposé en vain contre Wolverhampton (3-1) et dit adieu à son rêve de quadruplé.
City a tremblé lorsque Aston Villa, entraîné par Steven Gerrard, capitaine emblématique des Reds dans les années 2000, et emmené par Philippe Countinho, un autre ancien d'Anfield Road, a mené 2-0 sur un but de Matty Cash (37e) et du milieu brésilien (69e).
Mais Gündogan, entré en jeu juste avant le 2e but des Villans, a changé le cours du match. L'Allemand a réduit la marqué (2-1, 76e) avant que Rodri n'égalise deux minutes plus tard.
L'Etihad a définitivement chaviré quand Gündogan a inscrit le but de la victoire (81e) qui mettait les Citizens hors de portée de Liverpool.
Dans les autres matches, Tottenham s'est adjugé le dernier ticket pour la Ligue des champions en écrasant Norwich (5-0), et Burnley est relégué en Championship (D2) après sa défaite contre Newcastle (2-1), dépassé par Leeds qui est allé l'emporter à Brentford (2-1).
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L'Humanité
Le cadre de l’unité économique et sociale
ChroniquePauline Le BourgeoisÊtre assisté lors de l’entretien préalable à un licenciement est un droit pour le salarié. En présence de représentants du personnel, le salarié peut se faire assister par une personne de son choix appartenant à l’entreprise. Cette mention doit obligatoirement figurer dans la lettre de convocation adressée par l’employeur.
Dès lors que le Code du travail vise l’entreprise, que se passe-t-il au sein d’une unité économique et sociale (UES) ? Le salarié peut-il se faire assister par une personne au sein de l’UES ou son choix est-il limité à l’entreprise ?
Rappelons que l’UES est un ensemble constitué de plusieurs sociétés distinctes présentant des intérêts économiques et sociaux communs, regroupant des salariés appartenant à une même collectivité de travail. Lorsqu’elle est reconnue, l’UES représente un périmètre commun pour la désignation et l’élection des représentants du personnel. Les salariés conservent leur employeur contractuel d’origine tout en se voyant reconnaître des droits au sein de l’UES.
À la suite de l’autorisation de son licenciement par l’inspecteur du travail, une salariée travaillant pour une société de restauration collective et exerçant plusieurs mandats représentatifs a saisi le tribunal administratif et la cour d’appel de Nantes. Intégrée au sein d’une UES, la salariée a fait valoir l’irrégularité de sa convocation mentionnant la faculté d’être assistée par une personne de son choix au sein de l’entreprise et non de l’UES. Déboutée de sa demande par la cour administrative d’appel, la salariée a saisi le Conseil d’État. Celui-ci a annulé la décision de la cour d’appel (1). Il a jugé que la lettre de convocation à l’entretien préalable doit mentionner la faculté pour la salariée d’être assistée par une personne de l’entreprise ou de toute autre entreprise appartenant à l’UES.
La solution retenue par le Conseil d’État, dans la lignée de celle de la Cour de cassation, est tout à fait logique dès lors que, de manière constante, l’entretien préalable est jugé comme étant une formalité indispensable pour la défense des intérêts du salarié. L’UES étant reconnue comme un cadre où s’exercent les droits du salarié (d’être représenté, d’être reclassé), le droit d’être assisté à un entretien préalable ne doit pas faire exception.
Chronique juridiquedroit du travailcode du travail Valeurs Actuelles
“Il n’y aura aucune impunité” : Élisabeth Borne réagit aux accusations de viols contre Damien Abad
Déjà une crise pour le nouveau gouvernement ? Alors que des témoignages de deux femmes accusant Damian Abad, nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, ont été révélés dans Médiapart samedi 20 mai, Élisabeth Borne a réagi le lendemain, au micro de BFM TV. « Bien évidemment, je n’étais pas au courant », a affirmé la cheffe du gouvernement. « J’ai découvert l’article de Médiapart hier, je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences. »
Damien Abad conteste « avec la plus grande force »
« Sur tous ces sujets de harcèlement, d’agression sexuelle, il ne peut y avoir aucune impunité pour que les femmes qui peuvent être victimes d’agression, de harcèlement puissent libérer leur parole », a poursuivi la Première ministre. Avant d’ajouter : « C’est un enjeu majeur d’assurer l’égalité des chances. »
De son côté, dans un communiqué publié dimanche 22 mai, l’ancien président du groupe LR à l’Assemble nationale conteste « avec la plus grande force » les faits qui lui sont reprochés, arguant que ces accusations « relatent des actes ou des gestes qui (lui) sont tout simplement impossibles à raison de (son) handicap ».
France24 - Monde
Législatives : la Nupes répond aux critiques avec son "programme partagé de gouvernement"
Publié le : 19/05/2022 - 22:41
Romain BRUNET
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Jean-Luc Mélenchon et ses alliés ont présenté jeudi leurs 650 propositions pour gouverner la France en cas de victoire aux élections législatives des 12 et 19 juin, avec le souci de démontrer que La France insoumise, Europe Écologie-Les Verts, Parti socialiste et Parti communiste étaient bien unis sur l’essentiel.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
"L’idée n’a pas été d’aboutir à une fusion idéologique", a affirmé d’emblée Jean-Luc Mélenchon, jeudi 19 mai, lors de la présentation du programme de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les élections législatives des 12 et 19 juin.
"Nous ne pouvions pas, dans le délai qui était le nôtre, et après un si long moment d'absence de débat, nous accorder sur tout", a-t-il expliqué, mais la volonté était de "faire mieux que quelques mesures, qui auraient réduit notre union à un pur cartel électoral".
>> À lire aussi : "Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche"
Le leader de La France insoumise (LFI), mais aussi le secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) Julien Bayou, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure et le représentant du Parti communiste (PCF) Ian Brossat – le secrétaire national du parti, Fabien Roussel, était retenu dans sa circonscription – avaient tous à cœur de répondre aux critiques qualifiant leur alliance d'"union de façade" et accusant notamment socialistes et écologistes d’avoir "vendu leur âme pour un plat de lentilles".
En présentant 650 propositions, dont la retraite à 60 ans, le Smic à 1 500 euros, le blocage des prix des produits de première nécessité, le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), le remboursement de tous les soins prescrits à 100 % ou encore la création d'un million d'emplois grâce à l'investissement dans la bifurcation écologique, les alliés de la Nupes ont voulu insister sur ce qui les rassemble. "On est d’accord sur l’essentiel !", a ainsi martelé Ian Brossat.
"Certains nous dirons que tout cela n'est pas possible, mais l'histoire de la gauche, c'est d'avoir rendu possible des choses qui étaient présentés comme impossible la veille" @faureolivier#ProgrammeNUPES#NUPES#UnionPopulaire pic.twitter.com/LSkgJpb6bG
May 19, 2022"Nous avons un programme partagé et nous n’avançons pas masqués", a affirmé de son côté Olivier Faure. "L’idée n’est pas de s’aligner les uns sur les autres. J’insiste sur le fond. (…) On a bien la volonté ensemble d'être une gauche de transformation", a-t-il poursuivi, rappelant que "l’histoire de la gauche toute entière est d’avoir rendu possibles des choses qui étaient présentées comme impossibles".
La Nupes n’a pas tenté de cacher les 33 points sur lesquels existent des "nuances", comme la sortie de l’Otan, le nucléaire ou les nationalisations, qui représentent selon ses représentants "5 % du total des propositions". Toutes les divergences entre LFI, EELV, PS et PCF sont ainsi listées en bas de chaque chapitre du programme présenté jeudi matin à quelques pas du siège de La France insoumise à Paris.
"Reparlementarisation" de la vie politique plutôt que "hyperprésidentialisation"
Au contraire, Jean-Luc Mélenchon souhaite faire de ces désaccords une force en prônant le débat parlementaire et le vote des députés pour les trancher. Ce programme s'inscrit "dans une démarche de reparlementarisation" de la vie politique française, a-t-il insisté, par contraste avec "l'hyperprésidentialisation" d'Emmanuel Macron, dont il a critiqué une absence de programme.
Il en va ainsi de l’énergie nucléaire, défendue par les communistes. "C’est un bon exemple, a commenté le leader insoumis. Nous ne demandons à personne d’abandonner ses positions."
Vous avez d'un côté, un non programme et la continuité de l'hyper présidentialisation, avec les macronistes. Et de l'autre côté, une respiration démocratique du pays avec le #ProgrammeNUPES, faites votre choix les 12 et 19 juin prochains. pic.twitter.com/FosdzyWLIz
May 19, 2022Concernant l'Otan, que Jean-Luc Mélenchon veut quitter, "je vois bien que le point de vue qui est le mien n'est pas partagé aujourd'hui", a-t-il expliqué. "Je m'en voudrais de faire un coup de force (...) parce que ça empêcherait l'union de se faire". Mais, a-t-il souligné en replaçant la question dans le contexte d’une cohabitation avec Emmanuel Macron, "aucune décision concernant la sortie de l'Otan ne serait ratifiée par le président, par conséquent, la question est nulle et non avenue".
Sur l'Europe, enfin, le texte acte que les signataires sont "prêts à ne pas respecter des règles européennes – désobéir pour les uns, déroger transitoirement pour les autres – quand elles sont en contradiction avec l'application" du programme.
>> À lire aussi : "Désobéissance aux traités européens : pour le meilleur ou pour le pire ?"
Au total, le projet de la Nupes prévoit 250 milliards de dépenses pour 267 milliards de recettes. Ses défenseurs espèrent dégager 163 milliards d’euros en plus grâce à "un impôt plus juste", 52 milliards au titre de la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales, et 52 autres milliards "grâce aux emplois créés et à la hausse de la consommation".
Selon un sondage Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR publié mercredi, la Nupes (27,5 % des intentions de vote au premier tour le 12 juin) devance le camp présidentiel Ensemble ! (27 %), qui garderait toutefois sa majorité au palais Bourbon, selon les projections de ce même sondage, à l'issue du second tour le 19 juin.
Avec AFP et Reuters
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PORTRAITS DE CANDIDATS
Législatives : Stéphane Ravacley, le boulanger militant qui voulait devenir député
Législatives : Éric Zemmour lance officiellement sa candidature à Cogolin, dans le Var
De la gauche unie à l'extrême droite : les candidats alignés pour la bataille des législatives
Valeurs Actuelles
“Soumission”, “tripatouillage électoral” : Carole Delga étrille l’accord du PS avec LFI
En rejoignant la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), la direction du Parti socialiste a vu ses effectifs se diviser de toutes parts. Dès l’annonce de l’accord avec les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon, plusieurs figures du PS, comme Jean-Christophe Cambadélis ou Bernard Cazeneuve, n’ont pas tardé à manifester leur opposition, jusqu’à quitter le parti. Et si elle n’est pas allée jusque-là, Carole Delga est, elle aussi, farouchement critique sur l’union de la gauche… dans cette configuration du moins. « C’est un accord de renoncement et de soumission aux Insoumis », a dénoncé la présidente socialiste de la région Occitanie, dans un entretien paru le 22 mai dans Le Journal du dimanche. « L’union est forte quand le rassemblement est sincère. Dans cette Nupes, il y a des désaccords profonds, des omissions majeures ! »
Selon elle, il y a trop de sujets sur lesquels les différents partis ne sont en réalité pas sur la même longueur d’onde : « Les signataires sont divisés sur les questions internationales, énergétiques, économiques, sur l’État de droit et la laïcité. Rien que ça ! C’est un manque de respect pour les Français. On leur dit : ‘Voilà le programme, mais sur ces quatre thèmes on ne peut pas vous dire ce que nous allons voter’. »
« Il aurait fallu un programme solide et sérieux »
Interrogée ensuite sur la possibilité de voir Jean-Luc Mélenchon à Matignon, la présidente de Régions de France n’a pas mâché ses mots. « Je n’aime pas vendre des salades à mes concitoyens, même si j’en ai vendu pour financer mes études », a-t-elle ironisé. « Je ne veux pas accréditer cette fable comme quoi on élit un Premier ministre ! Il ne faut pas laisser croire ça aux Français. Pour que le prochain Premier ministre soit de gauche, il aurait fallu un programme solide et sérieux, ce qui n’est pas le cas. »
Partageant la même vision qu’elle, une cinquantaine de socialistes présenteront leur candidature « dissidente » en juin prochain. Une qualification que l’ancienne secrétaire d’État conteste : « Le nombre important de candidats de gauche indépendants témoigne d’un sentiment d’injustice qui prédomine, de gens qui sont attachés à leurs valeurs, leur engagement. Pour se présenter comme candidat socialiste, il faut du courage et ça, je le respecte. »
L'Humanité
Les seniors britanniques fuient l’emploi
ActuDepuis le Covid, les plus de 50 ans démissionnent en masse et font valoir, malgré les faibles pensions, « leur désir de retraite », reportée à 66 ans.
Clotilde MathieuCherche senior désespérément. Au Royaume-Uni, les plus de 50 ans ont déserté le marché du travail. Ils seraient « environ 300 000 travailleurs âgés de 50 à 65 ans de plus qu’avant la pandémie » à apparaître dans la catégorie des « économiquement inactifs ». Un chiffre en hausse de 12 %.
Certes, il arrive qu’après une récession certains salariés âgés quittent le marché du travail, comme après la crise financière de 2007-2008. Sauf que ces démissions en masse étaient à l’époque trois fois moins élevées qu’aujourd’hui. Est-ce l’allongement à 66 ans du départ légal à taux plein, décidé en 2020, qui a changé la donne ? Ou le montant de la retraite publique au Royaume-Uni, bien inférieur à celui de nos pensions ? Pour un salarié ayant cotisé trente-cinq ans, la pension à taux plein avoisine les 760 euros par mois.
Un phénomène qui touche surtout les revenus moyens et inférieurs
Trois chercheurs de l’université de l’Essex ont planché sur cet « exode des seniors ». Surprise. Les démissionnaires ne sont pas « dans les segments les plus riches de la population ». « Le phénomène touche principalement les revenus moyens et moyens inférieurs », relèvent les auteurs. Et particulièrement ceux qui gagnent entre 21 000 et 29 200 euros par an. L’explosion de l’inactivité des seniors a été plus marquée « chez les personnes qui louent leur logement plutôt que chez les propriétaires et chez celles qui travaillent dans les secteurs et les professions les moins rémunérés », analysent-ils. Le commerce (+ 40 % des inactifs de plus de 50 ans) est le secteur le plus affecté, suivi par le transport et l’entreposage (+30 %), ou encore l’industrie manufacturière (+ 25 %).
Si les seniors ont démissionné par crainte pour leur santé, au regard des métiers et des domaines d’activité où il est impossible de travailler à domicile, la principale raison avancée est « le désir de prendre sa retraite », révèlent les auteurs. D’ailleurs, poursuivent-ils, « la totalité de la hausse de l’inactivité provient de travailleurs qui disent ne pas vouloir de travail et pensent qu’ils ne travailleront “certainement” plus jamais ». Un véritable bouleversement sur l’activité des plus de 50 ans. Avant la pandémie, le nombre de retraités était en baisse, « les travailleurs prenant leur retraite plus tard », rappellent les universitaires. Ce changement de tendance devrait faire réfléchir en France, alors que le président réélu compte reculer l’âge légal de la retraite à 65 ans.
Royaume-unitravail des séniorsréforme des retraitesRetraite à 60 ans France24 - Monde
Le secrétaire général de l’Élysée, un personnage mystérieux au sommet de l’État
Publié le : 18/05/2022 - 18:05
Grégoire SAUVAGE
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Bras droit du président, bien que son rôle ne soit défini par aucun texte juridique, le secrétaire général de l'Élysée est l'un des hauts fonctionnaires les plus discrets de la Ve République. À l'approche de l'annonce du nouveau gouvernement, présentation d'une fonction aussi mystérieuse qu’essentielle au sein de l’appareil d’État.
Pour une grande partie des Français, il est ce haut fonctionnaire austère qui égrène les noms des ministres sur le perron de l’Élysée lors de l’annonce d’un nouveau gouvernement. De ce rituel immuable naît une confusion dans l’esprit du grand public : le secrétaire général serait une sorte d’intendant en chef, de superfonctionnaire chargé d’obscures tâches administratives.
En réalité, le “SG” n’est autre que le deuxième personnage le plus important de l’Élysée, après le chef de l’État. Homme de l’ombre, indispensable rouage de la machine élyséenne, il est l’invisible bras droit du président, celui qui “voit tout, entend tout, mais ne dit rien”, selon la formule attribuée au général de Gaulle.
“Il est la personne à travers laquelle passe tout ce qui concerne le président de la République, pas une virgule ne lui échappe", explique Emery Doligé, auteur des "Invisibles de l’Élysée" (éd. Presses de la Cité). "C’est lui qui décide si une information remonte ou pas au président.”
Tour de contrôle du “PR”, le secrétaire général agit comme un “président bis”, démultipliant l'efficacité du chef de l’État pour lui libérer du temps dans un agenda surchargé. Véritable DRH du gouvernement, il recrute les meilleurs candidats, fait le lien avec Matignon, gère les dossiers de fond, prépare le conseil des ministres, filtre l’accès au bureau présidentiel, relit les interviews des membres de l’exécutif, rend certains arbitrages, transmet les ordres aux ministres et les recadre si besoin.
>> À voir : dans les coulisses du palais de l'Élysée
Un intime du président
Parmi les conseillers du président, cette toute-puissance suscite parfois des jalousies et des tensions, comme en témoignent les critiques acerbes relayées dans un article du journal Le Monde, confirmant la reconduction de l’actuel titulaire du poste, le très discret Alexis Kohler, qualifié de “castrateur en chef” par un familier du Palais.
"Alexis Kohler, c’est le deuxième cerveau d’Emmanuel Macron, celui qui empêche que le président ne soit détourné de sa feuille de route", analyse Emery Doligé. “Les ministres arrivent parfois avec des idées plus ou moins farfelues. Le secrétaire général est celui qui dit 'non'. Il empêche les ministres d’agir pour leur seule notoriété.”
Installé au premier étage du palais de l'Élysée, à côté du “salon vert” – la salle de réunion qui jouxte le bureau présidentiel –, ce grand chambellan est le seul, en dehors de la famille du président, à avoir un accès direct au chef de l’État.
Poste ultrasensible, le secrétariat général nécessite une puissance de travail phénoménale. Premier arrivé le matin, le "SG" est aussi celui qui éteint la lumière à l’Élysée. Hautement diplômé, le plus souvent énarque, il a également une connaissance fine du fonctionnement de l’appareil d’État.
>> À voir : la salle des fêtes de l'Élysée, un lieu de prestige haut en couleur
Enfin, il est généralement un ami et un fidèle du président : Jean-Pierre Jouyet sous François Hollande, Claude Guéant sous Nicolas Sarkozy, Alexis Kohler sous Emmanuel Macron... La confiance au sein de ce binôme doit être absolue. “C’est la personne avec laquelle le président passe le plus de temps. S’ils ne s’estiment pas et qu’il n’y a pas une intimité intellectuelle et affective entre les deux, cela ne peut pas marcher“, assure Emery Doligé.
Un poste à géométrie variable
Aucun texte ne définit clairement le rôle du secrétaire général de l’Élysée, participant à son aura de mystère et nourrissant les fantasmes d’intrigues au sommet du pouvoir. En l’absence de cadre réglementaire, c’est le président de la République lui-même qui définit son périmètre d’action.
Si le général de Gaulle exigeait une discrétion totale de ses secrétaires généraux, Nicolas Sarkozy envoyait au contraire volontiers l’omnipotent Claude Guéant sur les plateaux de télévision défendre l’action de son gouvernement. Surnommé le “vice-président”, ce dernier a d'ailleurs été l’un des secrétaires généraux les plus puissants de la Ve République, régulièrement accusé de court-circuiter le Premier ministre de l’époque, François Fillon.
Avant lui, Dominique de Villepin – sous Jacques Chirac – a été présenté comme l’instigateur de la dissolution ratée de l’Assemblée nationale en 1997. Moins médiatisés, certains “SG“ ont toutefois eu une influence considérable, comme Jean-Louis Bianco, à la fois le plus jeune à accéder à ce poste en 1982 et celui à y être resté le plus longtemps – pendant neuf ans au service de François Mitterrand.
Quant aux secrétaires généraux de François Hollande, ils sont plutôt restés dans l’ombre. Dans un portrait publié en 2018 par le journal Libération, Pierre-René Lemas explique avoir reçu la feuille de route suivante de la part de l’ancien président socialiste : “Ne pas être Guéant”. En somme, ne pas parasiter l’action de Matignon ou du ministère de l’Intérieur. “J’ai été Mister Nobody. Entre nous, ce n'est pas le plus évident“, reconnaît-il.
Qu'il soit discret ou médiatique, influent ou en retrait, le secrétaire général peut en général compter sur un bel avenir politique. Trois des anciens “SG“ sont ainsi devenus Premier ministre : Pierre Bérégovoy, Dominique de Villepin et Édouard Balladur. En tant que secrétaire général de l’Élysée, ce dernier a partagé tous les secrets d’un Georges Pompidou malade, juste avant sa mort en 1974.
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Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon
FACE À FACE
Nouveau gouvernement : la promesse d'une équipe resserrée et paritaire
Remaniement
Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne
Valeurs Actuelles
Législatives : Éric Zemmour au second tour dans le Var, selon un sondage
La campagne législative d’Éric Zemmour est lancée. Depuis quelques jours, le président de Reconquête! multiplie les visites et déambulations dans la 4e circonscription du Var (Saint-Tropez, Draguignan,…), où il a réalisé l’un de ses meilleurs scores à l’élection présidentielle. Et cette fois, le candidat malheureux en avril dernier pourrait bien accéder au second tour. Dans un sondage Ifop-Fiducial pour Le Journal du dimanche, publié dimanche 22 mai, l’ancien journaliste est donné en deuxième position au premier tour avec 24 % des voix, devancé par la députée macroniste sortante, et candidate à sa réélection, Sereine Mauborgne.
« Le fait majeur de ce premier sondage, c’est qu’on ne peut pas dire qu’il ait raté son parachutage », juge Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop. « Il est 17 points au-dessus de son score de la présidentielle et, surtout, il arrive à inverser le rapport de force avec le RN. » Car en effet, dans cette projection, Éric Zemmour supplanterait le candidat RN Philippe Lottiaux, récoltant 21 % des suffrages.
Une autre affaire pour le second tour
En revanche, au second tour, la bataille est loin d’être gagnée. Dans la même enquête, le leader de Reconquête! est donné perdant au second tour (47 %) face à la candidate LREM (53 %). Alors que le candidat RN, dans l’éventualité d’un second tour face à l’élue macroniste, réaliserait, lui, un meilleur score avec 49 % des voix. « Un des leviers pour lui est qu’il arrive à faire ce qu’il appelle l’« union de la droite’’ », analyse Frédéric Dabi, estimant toutefois qu’une « dynamique du type ‘’tous sauf Zemmour’’ pourrait se produire ».
Gilbert Collard, président d’honneur de Reconquête! et ex-RN, ne cachait déjà pas ses réserves quant à une défaite en juin prochain dans les colonnes du Point. « S’il est battu, cela aura des conséquences graves pour lui », estime l’eurodéputé, redoutant que même en cas de victoire, « on relèvera chacune de ses absences. On considérera son travail, qu’il ne pourra pas faire puisqu’il n’aura pas de groupe, pour lui reprocher de ne rien faire, et, pendant ce temps, le mouvement s’organisera en dehors de lui ».
France24 - Monde
À Matignon, Élisabeth Borne au défi de la "planification écologique"
Publié le : 17/05/2022 - 18:09
Grégoire SAUVAGE
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Nommée Première ministre lundi, Élisabeth Borne sera en charge de la "planification écologique", un concept emprunté à la gauche, sur toutes les lèvres depuis l'entre-deux-tours de la présidentielle. Comment va fonctionner cette planification à la française ? Est-elle en mesure d'accélérer la transition écologique en France ? Éléments de réponse.
Promise par Emmanuel Macron pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, c'est désormais à Élisabeth Borne de mettre en musique la "planification écologique", un concept désignant une coordination des politiques publiques en vue d'atteindre des objectifs environnementaux sur le temps long.
Cette idée, évoquée pour la première fois en 2008, a été empruntée à Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise (LFI), lui-même inspiré par la planification industrielle décidée en URSS dès les années 1920 puis celle menée en France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Dès sa prise de fonction, lundi 16 mai, la nouvelle Première ministre a assuré qu'il fallait "agir plus vite et plus fort" face au "défi climatique et écologique" en suivant "la nouvelle méthode voulue par le président de la République".
Cette "nouvelle méthode" pourrait se résumer en une phrase : faire de Matignon la tour de contrôle des politiques publiques en matière d'environnement. Son rôle : assurer la cohérence des réformes engagées et superviser la transition écologique en impliquant les entreprises et les acteurs publics.
Pour mener à bien ce vaste chantier, Élisabeth Borne sera épaulée par deux nouveaux ministres délégués : l’un chargé de la planification énergétique, l’autre de la planification écologique territoriale.
En ligne de mire du nouveau gouvernement : la neutralité carbone à atteindre d’ici à 2050 grâce à la rénovation thermique des logements, des investissements massifs dans les énergies renouvelables ou encore la préservation de "puits de carbone" comme les forêts.
Du Plan à la planification écologique
Dans l'imaginaire collectif français, la planification évoque invariablement l'époque du Commissariat général du Plan. Tout sauf écologique, l'institution avait pour but de reconstruire une économie française dévastée par la Seconde Guerre mondiale en fléchant des investissements vers des secteurs jugés prioritaires.
Pas question d'appliquer la planification hyperdirigiste de l'après-guerre, symbole de la centralisation du pouvoir en France, dans le contexte actuel. Cependant, cette planification peut "être une source d'inspiration pour la concertation et la coordination des acteurs privés et publics", relève Wojtek Kalinowski, codirecteur de l'Institut Veblen, un cercle de réflexion français. "C'est une référence historique utile, même si le défi est bien différent aujourd'hui", nuance le spécialiste de la transition écologique en Europe.
En effet, la planification écologique ne se résume pas à des objectifs de croissance à atteindre par secteur. De nombreux paramètres entrent en ligne de compte, comme l'acceptabilité sociale ou encore la cohérence de l'action publique en matière d'environnement. "Sur la biodiversité, c'est très frappant. L'État français édicte des objectifs mais fait tout pour ne pas les atteindre”, assure Wojtek Kalinowski.
>> À lire aussi : "'L'Affaire du siècle' : première 'historique' ou jugement symbolique ?"
En septembre 2020, le gouvernement avait notamment été épinglé par le Conseil économique social et environnemental (Cese) pour ses résultats médiocres malgré le vote d'un loi ambitieuse "pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages", adoptée quatre ans plus tôt.
Parole publique recherche crédibilité
Alors que les ministres successifs chargés de l'Environnement ont perdu de nombreux arbitrages contre Bercy ou le ministère de l'Agriculture, confier la "planification écologique" à la cheffe du gouvernement apparaît comme étant "la meilleure solution", assure auprès de l'AFP Sébastien Treyer, patron de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).
En Allemagne, "le ministre de l'Économie [Robert Habek, NDLR] est aussi en charge du climat", avec rang de vice-chancelier, élevant la neutralité carbone au rang de "stratégie économique de l'Allemagne", rappelle l'expert.
Cependant, la planification ne peut être réduite à une question "d'organigramme", prévient Wojtek Kalinowski. Le spécialiste de la transition écologique insiste sur l'importance de la crédibilité de la puissance publique pour atteindre des objectifs à moyen et long termes, citant l'exemple de la Suède.
> À voir : "La Suède, reine du traitement des déchets"
Dans ce pays scandinave, qui possède l'un des meilleurs bilans en Europe en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le concept de planification écologique n'existe pas. "La spécificité de la Suède, c'est d'avoir une culture de la gouvernance publique dans laquelle les décisions sont ancrées dans le temps et font consensus. Par exemple, en matière de fiscalité verte, on donne un cap et on s'y tient”, note l'économiste.
Un esprit de suite qui s'illustre notamment avec l'emblématique taxe carbone mise en place dès les années 1990. Cet impôt, qui touche tous les combustibles fossiles, a été progressivement relevé, permettant aux entreprises suédoises d'anticiper le changement. Difficile d'en dire autant du cadre réglementaire français qui ne cesse d'évoluer, fragilisant la parole publique en matière de transition écologique.
>> À lire aussi : "Jour du dépassement en France : 'Ce quinquennat commence dans le rouge'"
Selon Wojtek Kalinowski, le modèle suédois pourrait donc servir à infuser une nouvelle culture de l'action publique, soucieuse de son impact sur le long terme et valorisant la mise en cohérence à tous les échelons administratifs. "Un travail long et fastidieux", reconnaît l'expert. Mais sans cet effort, le risque est élevé de voir la "planification écologique" réduite à un simple slogan politique.
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Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon
La chronique de l’éco
France : les grands chantiers économiques du gouvernement d'Elisabeth Borne
Remaniement
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France24 - Monde
Le gouvernement érige en "priorité" la "protection" des Français contre l'inflation
Publié le : 22/05/2022 - 11:18
FRANCE 24
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Le ministre de l'Économie a affirmé, samedi, que la protection des Français face à la hausse des prix sera "la priorité" du gouvernement d'Élisabeth Borne. Il a promis de s'atteler dès dimanche "à la préparation d'un projet de loi sur le pouvoir d'achat".
Protéger "contre l'inflation" tout en maîtrisant la dépense publique : les ministres de l'Économie et des Comptes publics ont détaillé, samedi 21 mai, leur feuille de route et lancé un appel aux entreprises pour doper le pouvoir d'achat.
"Notre priorité avec la Première ministre Élisabeth Borne sera la protection des Français contre l'inflation", a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, promu numéro 2 du gouvernement et doté d'un portefeuille élargi après un premier quinquennat déjà passé à Bercy.
"Dès dimanche nous allons donc nous atteler (...) à la préparation du projet de loi sur le pouvoir d'achat" – en réalité un budget rectificatif qui devrait être présenté après les élections législatives des 12 et 19 juin.
Grande réunion à Bercy avec "les acteurs économiques"
Alors que le taux d'inflation a approché les 5 % sur un an en avril, Bruno Le Maire a dit qu'il "recevrait dès lundi les acteurs économiques pour étudier avec eux comment ils peuvent aussi participer à la protection des Français contre la hausse des prix".
Parmi les invités à cette réunion prévue lundi après-midi figureront, selon Bercy, les principales organisations patronales interprofessionnelles (Medef, CPME) et sectorielles (Fédération du commerce et de la distribution, Fédération française du bâtiment).
>> En images : Le Maire, Colonna, Ndiaye, De Montchalin... Les visages du gouvernement d'Élisabeth Borne
Du côté des syndicats, le secrétaire général de Force ouvrière Yves Veyrier a appelé le gouvernement à "passer des paroles aux actes" en matière de pouvoir d'achat, samedi sur la radio Franceinfo. "Le discours qui met l'accent sur la rémunération du travail et les salaires va dans le bon sens, mais ça fait deux ans qu'on l'entend", selon le patron de FO. Désormais "il faut agir sur les salaires, continuer à bloquer les prix des biens courants comme l'énergie ou l'alimentation".
Pour relever le "défi" de l'inflation, "tout ne doit pas reposer sur l'État, il faut que la charge (des dépenses, NDLR) soit équitablement répartie", a souligné Bruno Le Maire.
Appel du pied aux entreprises
Un appel du pied lancé aux entreprises pour qu'elles aussi contribuent à stimuler le pouvoir d'achat, par exemple via la prime dite "Macron" (dont le président a promis de tripler le plafond), des hausses de salaires ou des "engagements de filière" (accords de branche).
Après avoir dépensé 26 milliards d'euros pour contrer la flambée des prix liée notamment à la guerre en Ukraine, l'État s'apprête à débourser plusieurs milliards supplémentaires : augmentation générale des fonctionnaires, revalorisation des retraites et des minima sociaux, chèque alimentaire ou baisse des cotisations des indépendants sont ainsi annoncés.
D'où l'appel de Bercy aux entreprises, alors que le déficit public et la dette atteignaient, fin 2021, respectivement 6,5 % et 112,9 % du Produit intérieur brut.
Nouveau ministre des Comptes publics, Gabriel Attal s'est d'ailleurs engagé à être "un artisan acharné de la tenue de nos comptes publics".
Ministère de la "promesse tenue"
"Nous devons tenir la voie du désendettement", a insisté l'ancien porte-parole du gouvernement.
Le président Emmanuel Macron s'est fixé l'objectif ambitieux de ramener d'ici 2027 le déficit public à 3 % du PIB, le plafond théoriquement fixé par les règles européennes, en cours de renégociation.
Pour rétablir les finances publiques, l'exécutif français mise sur la croissance et l'objectif de plein emploi, un pari risqué au vu des dernières projections de l'Insee.
L'Institut national de la statistique s'attend ainsi à une croissance "modeste" de 0,25 % du PIB au deuxième trimestre et la Banque de France à une progression de 0,2 % (après une croissance nulle au premier trimestre).
"Le ministère des Comptes publics, c'est celui de la promesse tenue", malgré le "contexte difficile", a pourtant fait valoir Gabriel Attal, qui a également insisté sur ses ambitions en matière de pouvoir d'achat et de lutte contre les fraudes.
Avec AFP
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Budget 2022 : Bruno Le Maire défend la "sincérité totale" du gouvernement
Le Maire, Colonna, Abad, Ndiaye : découvrez le gouvernement d'Élisabeth Borne
Valeurs Actuelles
Brest : des violences à répétition depuis une semaine dans un quartier de la ville
« Nous vivons des heures compliquées depuis mercredi sur le quartier de Pontanézen », euphémise l’adjoint à la sécurité de Brest (Finistère), Yoann Nédélec, pour expliquer la semaine de violence qui secoue sa ville. Tout est parti d’un banal contrôle de police sur un point présumé de trafic de drogue dans le quartier de Pontanézen mercredi 19 janvier, rapporte Ouest-France. A partir de là, le quartier s’embrase. Attaques au mortier d’artifice contre pompiers et forces de l’ordre, incendies de véhicules, tentatives de prises d’assaut contre des trams, la violence ne faiblit pas. Plusieurs personnes ont déjà été interpellées. Mais cela ne semble pas calmer les esprits de certains émeutiers, bien décidés à en découdre.
Une réponse sécuritaire
Pour tenter d’endiguer cette explosion de violence, la municipalité brestoise tente une réponse sécuritaire en annonçant la création début février d’une brigade anticriminalité de jour. Le préfet a déjà fait envoyer des renforts de police sur place. Des caméras de vidéosurveillance doivent aussi être installées. Cela n’empêche pas l’opposition de droite au conseil municipal de fustiger la « politique de l’autruche » du maire socialiste en matière de sécurité.
Brest : les dernières actualités
New York Times - World
Russia-Ukraine War
‘Such Bad Guys Will Come’: How One Russian Brigade Terrorized Bucha
A particularly fearsome unit of Moscow’s invading army arrived in the Kyiv suburb in mid-March. The soldiers’ reputation preceded them.
Cemetery workers helping forensic investigators to exhume the burnt remains of a family from a makeshift grave last month at a church in Bucha, Ukraine.Credit...
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By Carlotta Gall
Photographs by Daniel Berehulak
BUCHA, Ukraine — When the soldiers of Russia’s 64th Motorized Rifle Brigade arrived in Bucha in mid-March, they brought a new level of death and terror to the city.
Over the next 18 days, in just one corner of this Kyiv suburb where the brigade took control, 12 people were killed, including all of the inhabitants of six houses where the soldiers set up camp.
Olha Havryliuk’s son and son-in-law, along with a stranger, were shot in the head in the yard of their house. The Russian soldiers smashed the Havryliuks’s fence, parked their armored vehicle in the garden, and moved into the house. They cooked in the neighbor’s garden, killing and plucking chickens and roasting them on a barbecue while the men lay dead yards away across the alley.
By the time the troops pulled out at the end of March, two brothers, Yuriy and Viktor Pavlenko, who lived at the end of the street, lay dead in a ditch by the railway line. Volodymyr Cherednychenko was found dead in a neighbor’s cellar. Another man, caught by the Russian soldiers as he ran along the train track and taken into a cellar of a house at the end of the street, was also found shot dead.
The story of Bucha and its horrors has unfolded in chapters as new revelations of Russian atrocities emerge, fueling outrage among Ukrainians and across much of the world. But prosecutors and military intelligence officials were investigating early on, collecting evidence to try to identify the perpetrators responsible for the mass killings, torture and rapes in the once tranquil suburb.
Working with war crimes and forensic experts from around the world, Ukrainian investigators have reached some preliminary conclusions, focusing in particular on the 64th Brigade. They have already identified 10 soldiers from the unit and accused them of war crimes.
Ukrainian officials say that the brigade was formed after Russia struggled in a 2008 war with Georgia, and that it was awarded an honorary title by President Vladimir V. Putin last month for its performance in Ukraine.
Yet the brigade took little part in any fighting, coming in after other units had seized control of Bucha and then tasked with “holding” it. The troops established checkpoints throughout the town, parking their armored vehicles in people’s yards and taking over their homes.
“They imprisoned our people,” said Ruslan Kravchenko, the chief prosecutor for the Bucha district, describing the actions of the accused soldiers. “They tied their hands and legs and taped their eyes. They beat them with fists and feet, and with gun butts in the chest, and imitated executions.”
The name of the 64th Brigade and a list of 1,600 of its soldiers were found among computer files left behind in the Russian military headquarters in Bucha, providing investigators with an immense resource as they began their investigation. Dmytro Replianchuk at Slidtsvo.info, a Ukrainian investigative news agency, soon found the social media profiles of dozens of the names, including officers.
Three victims who survived beatings and torture have been able to identify the perpetrators from the photographs, Mr. Kravchenko said.
One of the victims was Yuriy, 50, a factory worker, who lives near one of the most notorious Russian bases, at 144 Yablunska Street. On March 13, a unit of the 64th Brigade came to search his house. He said that he had identified the soldiers when shown photographs by prosecutors. The soldiers were rough and uncouth, he said. “You could see they were from the Taiga,” he said, referring to the Siberian forest. “They just talk to bears.”
Yuriy managed to avoid suspicion, but on March 19, the soldiers returned and detained his neighbor Oleksiy. Like several others interviewed for this article, the men asked to be identified by only their first names for their security.
Oleksiy declined to be interviewed but confirmed that he had been detained twice by the Russian unit, interrogated in a basement for several hours and put through a mock execution when the soldiers fired a gun behind him. Still shaken, he said, “I just want to try to forget it all.”
Created to ‘Scare the Population’
Based in Russia’s far east, near the border with China, the 64th Brigade belongs to the Eastern Military District, long seen as the part of the Russian Army with the lowest levels of training and equipment.
The brigade has ethnic Russian commanders but consists largely of soldiers drawn from minority ethnic groups and disadvantaged communities, according to Col. Mykola Krasny, the head of public affairs of Ukrainian military intelligence.
In radio conversations that were intercepted by Ukrainian forces, some of the Russians expressed surprise that village roads in outlying areas of Kyiv, Ukraine’s capital, were paved with asphalt, he said.
“We see it as a deliberate policy to draft soldiers from depressed regions of Russia,” Colonel Krasny said.
Not a lot is known about the brigade, but Colonel Krasny claimed that it was notable for its lack of morality, for beatings of soldiers and for thieving. Drawn from a regiment that had served in Chechnya, the brigade was established on Jan. 1, 2009, shortly after Russia’s war in Georgia, Colonel Krasny said. The goal was clear, he added: to build up a fearsome army unit that could instill control.
“The consequences of these politics was what happened in Bucha,” he said. “Having no discipline, and these aggressive habits, it looks like it was created to scare the population.”
He claimed that the Russian soldiers’ disadvantaged backgrounds, and the fact that they could act with impunity, prompted them “to do unspeakable things.”
It was not only the enemy who suffered their brutality. The Russian Army has long had a reputation for hazing its own soldiers, and on a cellphone left behind in Bucha by a member of the 64th, investigators found recent evidence of the practice: a video in which an officer is talking to a subordinate and then suddenly punches him in the side of the head while other soldiers stand around talking.
The Russian government did not respond to a request for comment on the accusations against the 64th Brigade but has repeatedly claimed that allegations of its forces having committed atrocities in Bucha and elsewhere are false.
Western analysts who have studied the Russian Army said that the behavior of troops in Bucha was not a surprise.
“It is consistent with the way they consider responding,” said Nick Reynolds, a researcher of land warfare at the Royal United Services Institute, a military research organization in London. “Reprisals are part and parcel of how the Russian military does business.”
The ‘Bad Guys’ Will Come
Killings occurred in Bucha from the first days that Russian troops appeared. The first units were airborne assault troops, paratroopers and special forces who fired on cars and civilians in the streets and detained men suspected of being in the Ukrainian Army or territorial defense.
The extent of the killings, and the seeming lack of hesitation among Russian soldiers to carry them out, has led Ukrainian officials to surmise that they were acting under orders.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Support for Ukraine. President Biden signed a new $40 billion aid package for Ukraine, bringing the total American investment in the war to $54 billion in just over two months, a day after the Group of 7 economic powers pledged they would provide nearly $20 billion to support Ukraine’s economy over the coming months.
Russia’s punishment of Finland. Russia cut off its natural gas supplies to Finland on May 21, according to Finland’s state energy provider. Russia said that it was suspending the supply because Finland had failed to comply with its demand to make payments in rubles. Finland has also submitted an application to join NATO, angering Russia.
In southeast Ukraine. Fresh from its triumph over the last armed Ukrainian resistance in Mariupol, Russia appeared to be laying the groundwork for annexing swaths of southeastern Ukraine. Russian officials have already moved to introduce the ruble as the local currency, install proxy politicians in government and cut the population off from Ukrainian broadcasts.
NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” though he was willing to continue talking to European leaders. He has pointed to the two nations’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations as a reason for his objections.
“They couldn’t not know,” Bucha’s prosecutor, Mr. Kravchenko, said of senior military commanders. “I think the terror was planned.”
Many of the documented killings occurred on Yablunska Street, where bodies lay for weeks, visible on satellite images. But not far away, on a corner of Ivana Franka Street, a particular form of hell played out after March 12.
Residents had already been warned that things would get worse. A pensioner, Mykola, 67, said that the Russian troops who first came to the neighborhood had advised him to leave while he could. “‘After us, such bad guys will come,’” the commander told him, he recalled. “I think they had radio contact and they knew who was coming, and they had their own opinion of them.”
Mykola left Bucha before the 64th Brigade arrived.
The spring flowers are pushing up everywhere in Bucha, fruit trees are in blossom, and city workers have swept the streets and filled in some of the bomb craters. But at the end of Ivana Franka Street, amid smashed cars and destroyed homes, there is an eerie desolation.
“From this house to the end, no one is left alive,” said Ms. Havryliuk, 65. “Eleven people were killed here. Only we stayed alive.”
Her son and son-in-law had stayed behind to look after the house and the dogs, and were killed on March 12 or 13, when the 64th Brigade first arrived, she said. The death certificates said that they had been shot in the head.
What happened over the next two weeks is hard to fathom. The few residents who stayed were confined to their homes and only occasionally dared to go out to fetch water from a well. Some of them saw people being detained by the Russians.
Nadezhda Cherednychenko, 50, pleaded with the soldiers to let her son go. He was being held in the yard of a house and his arm had been injured when she last saw him. She found him dead in the cellar of the same house three weeks later, after the Russians withdrew.
“They should be punished,” she said of his captors. “They brought so much pain to people. Mothers without children, fathers, children without parents. It’s something you cannot forgive.”
Neighbors who lived next door to the Havryliuks just disappeared. Volodymyr and Tetiana Shypilo, a teacher, and their son Andriy, 39, lived in one part of the house, and Oleh Yarmolenko, 47, lived alone in the other side. “They were all our relatives,” Ms. Havryliuk said.
Down a side alley lived Lidiya Sydorenko, 62, and her husband Serhiy, 65. Their daughter, Tetiana Naumova, said that she spoke to them by telephone midmorning on March 22.
“Mother was crying the whole time,” Ms. Naumova said. “She was usually an optimist, but I think she had a bad feeling.”
Minutes later, Russian soldiers came in and demanded to search their garage. They told a neighbor to leave, shooting at the ground by her feet.
“By lunchtime they had killed them,” Ms. Naumova said.
She returned to the house with her husband, Vitaliy, and her son Anton last month after the Russian troops withdrew from Kyiv. Her parents were nowhere to be found, but they found ominous traces — her father’s hat with bullet holes in it, three pools of blood and a piece of her mother’s scalp and hair.
There was also no sign of the Shypilos or of Mr. Yarmolenko, except trails of blood where bodies had been dragged along the floor of their house.
Eventually, French forensic investigators solved the mystery.
They examined six charred bodies found in an empty lot up the street and confirmed that they were the missing civilians: the Sydorenkos, the three Shypilos and Mr. Yarmolenko. Several bore bullet wounds but three of them had had limbs severed, including Ms. Naumova’s mother, the investigators told the families.
Her father had multiple gunshot wounds to the head and chest, her mother had had an arm and a leg cut off, she said.
“They tortured them,” Ms. Havryliuk said, “and burned them to cover their tracks.”
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France24 - Monde
Afghanistan : des présentatrices télé défient l'ordre des Taliban avant de se couvrir le visage
Publié le : 22/05/2022 - 11:52
FRANCE 24
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En Afghanistan, des présentatrices de chaînes de télévision afghane ont décidé, samedi, de défier l'ordre des Taliban de se couvrir le visage pour passer à l'antenne. Elles ont cependant fait volte-face dimanche.
La résistance aux Taliban à l'écran. Les présentatrices des principales chaînes de télévision afghanes sont passées à l'antenne, samedi 21 mai, sans se couvrir le visage, défiant les Taliban qui leur ordonnent de dissimuler leur apparence. Dimanche, elles se sont finalement conformées à l'ordre, apparaissant le visage couvert.
Depuis leur retour au pouvoir l'année dernière, les Taliban ont imposé une série de restrictions insidieuses à la société civile, dont une grande partie visent à limiter les droits des femmes. Au début du mois, le chef suprême a émis un ordre selon lequel les femmes devaient se couvrir entièrement en public, y compris le visage, idéalement avec la burqa traditionnelle. Auparavant, seul un foulard couvrant les cheveux suffisait.
Le redouté ministère afghan de la Promotion de la vertu et de la prévention du vice avait ordonné aux présentatrices de télévision de s'y conformer d'ici samedi. Les journalistes femmes avaient d'abord choisi de ne pas se plier à cet ordre, avant de faire volte-face. Dimanche, elles portaient le voile intégral, laissant uniquement voir leurs yeux et leur front, pour présenter les journaux sur les chaînes TOLOnews, Ariana Television, Shamshad TV et 1TV.
"Nous avons résisté"
"Nos consœurs craignent que si elles se couvrent le visage, la prochaine chose qu'on leur dira sera d'arrêter de travailler", avait expliqué samedi Abid Ehsas, chef des informations de Shamshad TV. "C'est la raison pour laquelle elles n'ont pas respecté l'ordre jusqu'à présent".
"Nous avons résisté et étions contre le port" du voile intégral, a de son côté assuré Sonia Niazi une présentatrice de TOLOnews. "Mais (la chaîne) a subi des pressions, (les Taliban) ont dit que toute présentatrice qui apparaissait à l'écran sans se couvrir le visage devait se voir confier un autre travail", a-t-elle relaté.
Le directeur de TOLOnews, Khpolwak Sapai, a indiqué que la chaîne avait été "forcée" de faire appliquer l'ordre par son personnel. "On nous a dit : vous êtes obligés de le faire. Vous devez le faire. Il n'y a pas d'autre solution", a-t-il déclaré. "J'ai été appelé au téléphone hier (samedi) et on m'a dit en termes stricts de le faire. Donc, ce n'est pas par choix que nous le faisons, mais contraints et forcés", a-t-il déploré.
Mohammad Sadeq Akif Mohajir, porte-parole du ministère de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice, a déclaré que les autorités n'avaient pas l'intention de forcer les présentatrices à quitter leur emploi. "Nous sommes heureux que les chaînes aient correctement exercé leur responsabilité", a-t-il commenté.
Les Taliban ont repris le pouvoir en août 2021 en annonçant un régime plus souple que lors de leur premier règne rigoriste. Mais ils ont ces derniers mois recommencé à réprimer les oppositions et à éroder les libertés, notamment pour les femmes dans l'éducation, le travail et la vie quotidienne.
Ils ont commencé par exiger que les femmes portent au minimum un hijab, un foulard couvrant la tête mais laissant apparaître le visage. Puis, début mai, ils leur ont imposé le port en public d'un voile intégral, de préférence la burqa, déjà obligatoire lorsqu'ils étaient au pouvoir de 1996 à 2001.
Avec AFP
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En Afghanistan, les femmes de nouveau contraintes de porter la burqa en public
REPORTAGE
En Afghanistan, les entreprises s'effondrent depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban
EXCLUSIF
Reportage en Afghanistan : la résistance des femmes contre le retour de la burqa
L'Humanité
Disparition. Miss.Tic, la sorcière du street art
ActuL’artiste de 66 ans est morte dimanche des suites d’une maladie. Commencée sur les murs de Paris, son oeuvre au pochoir qui alliait graphisme et poésie était entrée dans les galeries.
Sophie JoubertElle s’était choisi un pseudonyme de sorcière sexy, inspiré de Miss Tick, la maléfique créature aux cheveux de jais de la Bande à Picsou. Depuis le milieu des années 1980, l’artiste recouvrait les murs et les palissades parisiens de ses oeuvres au pochoir mêlant texte et images qui diffusaient dans la ville des messages poétiques, souvent féministes : « En péril une grande éraflure dans le ventre je rêve à des corps sans mémoire », « Exilée volontaire d’un continent sans nom j’écris dans la marge des non dits », « Dans le parfum indécent d’un rythme nos fantasmes urbains submergent les façades figées du quotidien… »
Nourrie de poésie, notamment surréaliste
Née Rhadia Novat en 1956, fille d’un père tunisien et d’une mère normande, Miss. Tic grandit dans le quartier de la Butte-Montmartre, dans le XVIII e arrondissement, l’un de ses futurs lieux d’expression. Dans les années 1970, elle découvre le le théâtre de rue puis, au début des années 1980, séjourne aux Etats-Unis où éclôt le graff, branche de la culture hip-hop. De retour à Paris, elle a l’idée d’intervenir dans l’espace public en voyant les peintures d’étudiants des Beaux-arts sur des supports urbains. S’inscrivant dans un mouvement artistique naissant, elle choisit la technique du pochoir pour multiplier rapidement les interventions. Nourrie de poésie, notamment surréaliste, elle trouve son style en écrivant des poèmes auxquels elle ajoute des portraits de femmes, d’abord des autoportraits puis des figures inspirées des magazines, de la publicité ou de la mode.
Les années 2000 signent la fin de la clandestinité
Très vite, ses oeuvres libres et insolentes sont repérées par les galeries d’art, notamment la Galerie du Jour, propriété de la créatrice de mode Agnès B. , l’une des premières à l’exposer. Dans les années 1990, Miss.Tic, comme d’autres street artistes, est accusée de détériorer l’espace public. Un procès, qu’elle perd en 1999, la contraint à demander des autorisations pour continuer de peindre dans la rue. Les années 2000 signent la fin de la clandestinité puisqu’elle est sollicitée par des marques (Kenzo, Vuitton…) et multiplie les collaborations avec, par exemple, le cinéaste Claude Chabrol pour qui elle crée l’affiche de « la Fille coupée en deux », ou la Poste, qui édite des timbres inspirés de ses pochoirs.
Attachée à un art populaire, admiratrice d’Ernest Pignon-Ernest, Miss.Tic n’aimait pas le qualificatif d’ « artiste de rue », trop limitant. Femme, libre, anarchiste sur les bords, elle était artiste, tout simplement.
street artDécès New York Times - World
Ukraine Live Updates: Russia Renews Attack Against Key Eastern City
Kyiv May 22, 9:11 p.m.
Moscow May 22, 9:11 p.m.
Washington May 22, 2:11 p.m.
Fighting raged around Sievierodonetsk, a focus of Russia’s struggling offensive in the Donbas region. Ukraine’s president pressed allies for even more weapons, after President Biden signed one of the largest aid packages in decades.
Matthew Mpoke Bigg and Shashank Bengali
A day after President Biden signed a mammoth package of economic and military aid for Ukraine, Russian forces renewed their assault against a key eastern city, a sign of Moscow’s narrowing military objectives as the war reaches the three-month mark.
A pocket of dug-in Ukrainian troops pushed back Russians attacking from four directions toward Sievierodonetsk, one of Ukraine’s main strongholds in the eastern Donbas region, a senior regional official said. After retreating from northern Ukraine, Moscow has made the battle for Sievierodonetsk a priority as it tries to capture the entire Donbas, and it has deployed heavier artillery and armored vehicles in an effort to break through Ukrainian defenses.
President Volodymyr Zelensky of Ukraine described the situation in the Donbas as “extremely difficult” but said that Ukrainian forces were holding their ground as he pressed his allies for even more military support.
While Mr. Zelensky thanked the United States for completing a $40 billion aid package, one of the largest foreign assistance efforts in decades, he said that more weapons were needed so Ukraine could open ports and transportation routes that have been shut off by Russia. The blockage of Ukrainian exports of grain and other food supplies has contributed to spiraling global inflation and food prices.
The battle for Sievierodonetsk was emerging as another crucial point in the war, as Russia struggles to notch victories in the east while Ukraine’s Western allies race Howitzers and other long-range weapons to the front line to bolster the resistance. Moscow has already sustained heavy losses in its push toward the city, but capturing it could allow its forces to threaten Kramatorsk to the west, the headquarters of Ukraine’s regional military command.
Here are some other major developments:
Ukraine’s Parliament extended martial law and a general mobilization for another 90 days. The measures were first introduced when Russia invaded in February.
International sanctions targeting the Russian economy have “practically broken” logistics in the country, its transportation minister said on Saturday, a rare acknowledgment by the Kremlin of the effect of sanctions.
Russian forces have destroyed 1,873 educational institutions in Ukraine since the invasion began, President Zelensky said. He described the loss as being on a “colossal scale.”
The New York Times
Buyers and sellers returned to a flea market in the northeastern Ukrainian city of Kharkiv on Sunday, where months of shelling had halted business.
Two weeks ago, Ukrainian troops finally pushed Russian forces away from the outskirts of the city, Ukraine’s second largest, providing a respite to the sustained Russian attack.
There were rocket strikes there this weekend but after three months of constant shelling, some residents say it feels like things are returning to normal.
“I am glad that the fighting is calming down,” Viktor Don, a market vendor said. “Little by little, the city is coming back to life.”
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Matthew Mpoke Bigg
In a visit to Kyiv on Sunday, Poland’s president said that Ukraine alone should determine its future and that the international community must demand Russia’s complete withdrawal from its territory, in the first address by a foreign leader to Ukraine’s Parliament since the war began.
President Andrzej Duda of Poland spoke to a packed chamber decorated with Polish flags. He said it would be a “huge blow not only for the Ukrainian nation, but also for the entire Western world,” if even a tiny part of the country was sacrificed in a peace deal.
“Worrying voices have appeared, saying that Ukraine should give in to Putin’s demands,” Mr. Duda said. “Only Ukraine has the right to decide about its future.”
Lawmakers repeatedly interrupted his address with standing ovations, a sign of the bond that has developed between the two countries since Russia invaded Ukraine on Feb. 24. More than three million people have fled Ukraine across the border into Poland, and many Ukrainians say they feel inordinate gratitude for the reception they have received.
Since Russia’s invasion, Mr. Duda has been one of the most ardent supporters in Europe of Ukraine’s government. He has repeatedly pressed for tougher sanctions against Russia and called for a ban on Russian energy imports. In apparent retaliation, Russia abruptly halted gas exports to Poland last month.
Mr. Duda’s remarks appeared to be in response to recent suggestions by some European leaders that Ukraine should consider a potential peace deal that could ultimately allow Russia to hold onto some territory in the Donbas region.
President Volodymyr Zelensky of Ukraine praised Mr. Duda for his solidarity, saying that Poland is “one of the leaders not only in supporting our state, but also in protecting and promoting sanctions that are necessary to force Russia to peace.”
Mr. Zelensky has ruled out any peace deal that would involve ceding territory, but he acknowledged recently that the war would require a diplomatic solution.
Talks between the two sides on a cease-fire have been stalled for weeks. Russia failed in its attempt early in the war to seize the capital, Kyiv. After a more recent failure to capture the country’s second-largest city, Kharkiv, the war is now centered in the Donbas region.
Matthew Mpoke Bigg
Ukraine’s parliament, the Verkhovna Rada, has extended martial law and a general mobilization for another 90 days, until Aug. 23, acording to the Ukrainian national news agency. Martial law and the mobilization were first introduced when Russia invaded Ukraine in February.
Diego Ibarra Sanchez
Reporting from Lviv, Ukraine
Liza was in a bad mood. But on Saturday, having been dragged out by friends, she danced on a rooftop in Lviv, in western Ukraine, to beats spun by a D.J. at sunset.
“I stopped thinking about my problems,” said the 20-year-old from Kharkiv, the northeastern city that Russian forces targeted at the start of the war, and from which they have recently retreated.
“I see other nice people,” she said. “Despite all bad things I’m feeling better now.”
The rooftop party on Saturday drew Ukrainians who have fled to Lviv in search of relative safety. It was another example of how the historic city has become a haven of normality on the fringes of a war raging in the east of the country.
“Today in the dance I feel relaxed, detached from everyday problems,” said Roman, 21, a radiology student and graphic designer from Kyiv, the capital, who has stayed in Lviv for the past month. “And it’s really precious.”
Anhelyna, a 19-year-old from Lviv, came to have fun. “Despite everything bad that happens, all the grief in our country, we need to maintain a certain spirit, more or less positive, with good emotions,” she said. “This is why we are here.”
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Matthew Mpoke Bigg
Reporting from Krakow, Poland
Ukrainian and Russian forces have traded fresh blows near the city of Sievierodonetsk, military authorities and analysts said on Sunday, as Moscow renewed its push toward one of the last major Ukrainian strongholds in a key part of the east.
Russian forces attempted to breach the city’s defenses from four directions but were repelled, according to Serhiy Haidai, the head of the Ukrainian military administration in Luhansk, the province that contains Sievierodonetsk. The Russians retreated to their previous positions but continued to fire mortar shells at residential areas in the city, damaging seven houses, Mr. Haidai wrote in a post on the messaging app Telegram.
Fighting has increased in recent days around the city, which is the last Ukrainian stronghold in the Luhansk region. Military analysts say Russia is attempting to control Sievierodonetsk so that it can mount a push toward the city of Kramatorsk to the west. Kramatorsk is the headquarters of Ukraine’s military command in the east, where Russia has been focusing its efforts since failing to seize the capital, Kyiv, earlier in the conflict.
The Institute for the Study of War, a Washington research body that tracks the conflict, said on Saturday that Russian forces had “intensified efforts to encircle and capture Sievierodonetsk,” an effort that was likely to continue because their advances remained largely stalled elsewhere in the eastern Donbas region, including those from the Russian-controlled city of Izium farther west. The Donbas region consists of Luhansk and a neighboring province, Donetsk.
In an earlier post on Sunday, Mr. Haidai said that Ukraine’s National Guard forces had destroyed a piece of heavy artillery, a Pion, that Russian troops had used to shell Sievierodonetsk and to destroy a bridge connecting it to the city of Lysychansk on the other side of the Seversky Donets River.
Mr. Haidai said that Russian propagandists had bragged about the gun’s whereabouts, enabling the city’s defenders to target it more precisely.
“The punishment was quick to come,” he wrote.
Ukraine’s military said it had also destroyed Russian vehicles and a pontoon bridge over the Seversky Donets near the town of Serebrianka, which lies about 20 miles west of Sievierodonetsk. A Ukrainian military statement described the Russian plan to cross the river as “mission impossible.”
The 650-mile-long river, which originates in Russia and meanders southeast through the Donbas region, has presented a significant natural obstacle to Russia’s offensive. Some of the invasion force’s biggest losses of the war so far came during an attempt to cross the river earlier this month.
In a sign of the importance of the offensive to Moscow’s strategic planners, Russia has deployed a company of Terminator armored vehicles to the fighting that had previously been part of the failed offensive against Kyiv, according to a British military intelligence report released on Sunday.
“However, with a maximum of ten Terminators deployed, they are unlikely to have a significant impact on the campaign,” said the report, which described the Sievierodonetsk area as “one of Russia’s immediate tactical priorities.”
Matthew Mpoke Bigg
Russian forces threatened to open fire on Saturday on a cargo ship transiting through Ukrainian waters near Snake Island, the Ukrainian Navy said. The island, seized by Russia at the beginning of its invasion, is important to Moscow’s naval dominance of the Black Sea.
Matthew Mpoke Bigg
Russian forces have destroyed 1,873 educational institutions in Ukraine since they invaded in February, President Volodymyr Zelensky said in his overnight address. He described the loss as being on a “colossal scale.”
Carlotta Gall
Photographs by Daniel Berehulak
BUCHA, Ukraine — When the soldiers of Russia’s 64th Motorized Rifle Brigade arrived in Bucha in mid-March, they brought a new level of death and terror to the city.
Over the next 18 days, in just one corner of this Kyiv suburb where the brigade took control, 12 people were killed, including all of the inhabitants of six houses where the soldiers set up camp.
Olha Havryliuk’s son and son-in-law, along with a stranger, were shot in the head in the yard of their house. The Russian soldiers smashed the Havryliuks’s fence, parked their armored vehicle in the garden, and moved into the house. They cooked in the neighbor’s garden, killing and plucking chickens and roasting them on a barbecue while the men lay dead yards away across the alley.
By the time the troops pulled out at the end of March, two brothers, Yuriy and Viktor Pavlenko, who lived at the end of the street, lay dead in a ditch by the railway line. Volodymyr Cherednychenko was found dead in a neighbor’s cellar. Another man, caught by the Russian soldiers as he ran along the train track and taken into a cellar of a house at the end of the street, was also found shot dead.
The story of Bucha and its horrors has unfolded in chapters as new revelations of Russian atrocities emerge, fueling outrage among Ukrainians and across much of the world. But prosecutors and military intelligence officials were investigating early on, collecting evidence to try to identify the perpetrators responsible for the mass killings, torture and rapes in the once tranquil suburb.
Working with war crimes and forensic experts from around the world, Ukrainian investigators have reached some preliminary conclusions, focusing in particular on the 64th Brigade. They have already identified 10 soldiers from the unit and accused them of war crimes.
Ukrainian officials say that the brigade was formed after Russia struggled in a 2008 war with Georgia, and that it was awarded an honorary title by President Vladimir V. Putin last month for its performance in Ukraine.
Yet the brigade took little part in any fighting, coming in after other units had seized control of Bucha and then tasked with “holding” it. The troops established checkpoints throughout the town, parking their armored vehicles in people’s yards and taking over their homes.
“They imprisoned our people,” said Ruslan Kravchenko, the chief prosecutor for the Bucha district, describing the actions of the accused soldiers. “They tied their hands and legs and taped their eyes. They beat them with fists and feet, and with gun butts in the chest, and imitated executions.”
The name of the 64th Brigade and a list of 1,600 of its soldiers were found among computer files left behind in the Russian military headquarters in Bucha, providing investigators with an immense resource as they began their investigation. Dmytro Replianchuk at Slidtsvo.info, a Ukrainian investigative news agency, soon found the social media profiles of dozens of the names, including officers.
Three victims who survived beatings and torture have been able to identify the perpetrators from the photographs, Mr. Kravchenko said.
One of the victims was Yuriy, 50, a factory worker, who lives near one of the most notorious Russian bases, at 144 Yablunska Street. On March 13, a unit of the 64th Brigade came to search his house. He said that he had identified the soldiers when shown photographs by prosecutors. The soldiers were rough and uncouth, he said. “You could see they were from the Taiga,” he said, referring to the Siberian forest. “They just talk to bears.”
Yuriy managed to avoid suspicion, but on March 19, the soldiers returned and detained his neighbor Oleksiy. Like several others interviewed for this article, the men asked to be identified by only their first names for their security.
Oleksiy declined to be interviewed but confirmed that he had been detained twice by the Russian unit, interrogated in a basement for several hours and put through a mock execution when the soldiers fired a gun behind him. Still shaken, he said, “I just want to try to forget it all.”
Created to ‘Scare the Population’
Based in Russia’s far east, near the border with China, the 64th Brigade belongs to the Eastern Military District, long seen as the part of the Russian Army with the lowest levels of training and equipment.
The brigade has ethnic Russian commanders but consists largely of soldiers drawn from minority ethnic groups and disadvantaged communities, according to Col. Mykola Krasny, the head of public affairs of Ukrainian military intelligence.
In radio conversations that were intercepted by Ukrainian forces, some of the Russians expressed surprise that village roads in outlying areas of Kyiv, Ukraine’s capital, were paved with asphalt, he said.
“We see it as a deliberate policy to draft soldiers from depressed regions of Russia,” Colonel Krasny said.
Not a lot is known about the brigade, but Colonel Krasny claimed that it was notable for its lack of morality, for beatings of soldiers and for thieving. Drawn from a regiment that had served in Chechnya, the brigade was established on Jan. 1, 2009, shortly after Russia’s war in Georgia, Colonel Krasny said. The goal was clear, he added: to build up a fearsome army unit that could instill control.
“The consequences of these politics was what happened in Bucha,” he said. “Having no discipline, and these aggressive habits, it looks like it was created to scare the population.”
He claimed that the Russian soldiers’ disadvantaged backgrounds, and the fact that they could act with impunity, prompted them “to do unspeakable things.”
It was not only the enemy who suffered their brutality. The Russian Army has long had a reputation for hazing its own soldiers, and on a cellphone left behind in Bucha by a member of the 64th, investigators found recent evidence of the practice: a video in which an officer is talking to a subordinate and then suddenly punches him in the side of the head while other soldiers stand around talking.
The Russian government did not respond to a request for comment on the accusations against the 64th Brigade but has repeatedly claimed that allegations of its forces having committed atrocities in Bucha and elsewhere are false.
Western analysts who have studied the Russian Army said that the behavior of troops in Bucha was not a surprise.
“It is consistent with the way they consider responding,” said Nick Reynolds, a researcher of land warfare at the Royal United Services Institute, a military research organization in London. “Reprisals are part and parcel of how the Russian military does business.”
The ‘Bad Guys’ Will Come
Killings occurred in Bucha from the first days that Russian troops appeared. The first units were airborne assault troops, paratroopers and special forces who fired on cars and civilians in the streets and detained men suspected of being in the Ukrainian Army or territorial defense.
The extent of the killings, and the seeming lack of hesitation among Russian soldiers to carry them out, has led Ukrainian officials to surmise that they were acting under orders.
“They couldn’t not know,” Bucha’s prosecutor, Mr. Kravchenko, said of senior military commanders. “I think the terror was planned.”
Many of the documented killings occurred on Yablunska Street, where bodies lay for weeks, visible on satellite images. But not far away, on a corner of Ivana Franka Street, a particular form of hell played out after March 12.
Residents had already been warned that things would get worse. A pensioner, Mykola, 67, said that the Russian troops who first came to the neighborhood had advised him to leave while he could. “‘After us, such bad guys will come,’” the commander told him, he recalled. “I think they had radio contact and they knew who was coming, and they had their own opinion of them.”
Mykola left Bucha before the 64th Brigade arrived.
The spring flowers are pushing up everywhere in Bucha, fruit trees are in blossom, and city workers have swept the streets and filled in some of the bomb craters. But at the end of Ivana Franka Street, amid smashed cars and destroyed homes, there is an eerie desolation.
“From this house to the end, no one is left alive,” said Ms. Havryliuk, 65. “Eleven people were killed here. Only we stayed alive.”
Her son and son-in-law had stayed behind to look after the house and the dogs, and were killed on March 12 or 13, when the 64th Brigade first arrived, she said. The death certificates said that they had been shot in the head.
What happened over the next two weeks is hard to fathom. The few residents who stayed were confined to their homes and only occasionally dared to go out to fetch water from a well. Some of them saw people being detained by the Russians.
Nadezhda Cherednychenko, 50, pleaded with the soldiers to let her son go. He was being held in the yard of a house and his arm had been injured when she last saw him. She found him dead in the cellar of the same house three weeks later, after the Russians withdrew.
“They should be punished,” she said of his captors. “They brought so much pain to people. Mothers without children, fathers, children without parents. It’s something you cannot forgive.”
Neighbors who lived next door to the Havryliuks just disappeared. Volodymyr and Tetiana Shypilo, a teacher, and their son Andriy, 39, lived in one part of the house, and Oleh Yarmolenko, 47, lived alone in the other side. “They were all our relatives,” Ms. Havryliuk said.
Down a side alley lived Lidiya Sydorenko, 62, and her husband Serhiy, 65. Their daughter, Tetiana Naumova, said that she spoke to them by telephone midmorning on March 22.
“Mother was crying the whole time,” Ms. Naumova said. “She was usually an optimist, but I think she had a bad feeling.”
Minutes later, Russian soldiers came in and demanded to search their garage. They told a neighbor to leave, shooting at the ground by her feet.
“By lunchtime they had killed them,” Ms. Naumova said.
She returned to the house with her husband, Vitaliy, and her son Anton last month after the Russian troops withdrew from Kyiv. Her parents were nowhere to be found, but they found ominous traces — her father’s hat with bullet holes in it, three pools of blood and a piece of her mother’s scalp and hair.
There was also no sign of the Shypilos or of Mr. Yarmolenko, except trails of blood where bodies had been dragged along the floor of their house.
Eventually, French forensic investigators solved the mystery.
They examined six charred bodies found in an empty lot up the street and confirmed that they were the missing civilians: the Sydorenkos, the three Shypilos and Mr. Yarmolenko. Several bore bullet wounds but three of them had had limbs severed, including Ms. Naumova’s mother, the investigators told the families.
Her father had multiple gunshot wounds to the head and chest, her mother had had an arm and a leg cut off, she said.
“They tortured them,” Ms. Havryliuk said, “and burned them to cover their tracks.”
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Austin Ramzy
President Andrzej Duda of Poland traveled to Kyiv on Sunday and plans to address Ukraine’s parliament, the first such speech by a foreign head of state since the Russian invasion began in February, his office said. Mr. Duda previously visited Ukraine in April.
Austin Ramzy
President Volodymyr Zelensky pressed his allies for even more military aid on Saturday after the United States signed one of its biggest war packages in decades, arguing that winning the fight against Russia would also help tame rising global food costs.
Hours after Mr. Biden signed one of the largest foreign assistance efforts in at least 20 years, Mr. Zelensky emphasized the international reverberations of the conflict, from energy markets to food prices. The weapons would allow Ukraine to open ports and transport routes shut off by Russia, freeing Ukrainian exports of grain and other food supplies.
Inflation has quickened to the highest in decades across the world, fueling concerns about a possible recession. Mr. Zelensky, who has been persistent in calling for more international help for Ukraine’s fight, argued that food prices would ease if it could break Russia’s grip on its ports.
“You can unblock them in different ways,” Mr. Zelensky said. “One of the ways is a military solution. That is why we turn to our partners with inquiries regarding the relevant weapons.”
Aid from the United States for Ukraine’s fight against the Russian invasion now totals about $54 billion. The latest package includes the transfer of $11 billion in weapons and other military supplies, $6 billion for the support of Ukraine’s military, $8.8 billion to help the economies of Ukraine and other countries affected by the war and $4.3 billion for refugee assistance.
Juston Jones
President Volodymyr Zelensky used the prospect of a global food crisis to appeal for weapons. Russia’s blockade of grain shipments “will create a food crisis if we do not unblock the routes for Ukraine,” he said. One of the ways to unblock them is a military solution, he said.
Steven Erlanger, Andrew E. Kramer and Katrin Bennhold
President Biden on Saturday signed a new $40 billion package of military and humanitarian aid for Ukraine as the country braced for a drawn-out war of attrition in its eastern regions, vowing that it would not stop fighting until all Russian forces were expelled.
Yet on Saturday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine acknowledged that ultimately the conflict would require a diplomatic solution, raising questions about exactly what that would mean.
Mr. Zelensky said that Russia had thwarted an initial attempt to end the war through dialogue and that now the conflict was “very difficult.” Speaking on the third anniversary of his inauguration as president, he said that the war “will be bloody” but “the end will definitely be in diplomacy.”
Despite a recent string of setbacks and a shortage of manpower and equipment, Russia pressed ahead with its military campaign in eastern Ukraine, and with its propaganda offensive at home, hours after claiming to have achieved complete control of the port city of Mariupol, in what would be its most significant gain since the war started.
Russia said in a statement late Friday that its defense minister, Sergei K. Shoigu, had informed President Vladimir V. Putin of the “complete liberation” of the Mariupol steel plant where Ukrainian fighters had made their last stand in the city before surrendering in recent days. Ukrainian officials have not confirmed the Russian claim.
The Ukrainian military, for its part, said that in the past day it had repulsed 11 attacks in the provinces of Donetsk and Luhansk, collectively known as the Donbas region, and had destroyed eight tanks as well as other Russian combat vehicles.
Overall, Mr. Zelensky asserted, Ukraine has “broken the backbone of the largest, or one of the strongest, armies in the world.”
The war is now set to enter its fourth month, and while Moscow has been forced to retreat first from outside the capital, Kyiv, and more recently from the country’s second-largest city, Kharkiv, neither side is currently making more than incremental gains.
With the conflict coming ever closer to a stalemate and both sides fighting in the Donbas region to gain the upper hand, calls for a cease-fire have grown louder, along with questions about what would constitute victory, or at least a suitable outcome, for Ukraine.
“A cease-fire must be achieved as soon as possible,” the Italian prime minister, Mario Draghi, urged on Thursday, opening a parliamentary debate on Italy’s role in backing Ukraine. He added that “we have to bring Moscow to the negotiating table.”
German, French and Italian suggestions of a cease-fire have been rejected angrily and even bitterly by Kyiv as selfish and poorly timed. Ukrainian officials say that Russia is hardly ready for serious peace talks and that their forces — despite considerable losses in the Donbas and in Mariupol — have the momentum in the war.
For now, some in Ukraine are insisting that the only outcome it will abide is the restoration of all territory lost to Russia since 1991, when it gained independence from the Soviet Union. That would include both the Donbas in its entirety and Crimea, which Russia annexed in 2014. But Mr. Zelensky has hinted that he would accept the status quo ante before the war.
Western diplomats maintain that this is a matter for Ukraine to decide. But their unanimity begins to break down when it turns to specifics.
On Friday, the U.S. ambassador to NATO, Julianne Smith, speaking at a conference in Warsaw, restated the United States’ firm support of Ukraine. “In terms of the end state,” she added, “we believe we will see Ukraine prevail, and we want them to protect their territorial integrity and their sovereignty.”
But she added another objective: “We want to see a strategic defeat of Russia. We want to see Russia leave Ukraine.”
For Eastern European and Baltic leaders, a durable peace settlement and an end to the conflict has to include a crushing military victory that spells an end to Mr. Putin’s presidency. Anything short of his departure would merely pave the way for the next war, they say. They balk at suggestions from Berlin, Paris and Rome to lure Mr. Putin back to the negotiating table.
“Peace can’t be the ultimate goal,” Prime Minister Kaja Kallas of Estonia recently told The New York Times. “I only see a solution as a military victory that could end this once and for all, and also punishing the aggressor for what he has done.”
Otherwise, she said, “we go back to where we started — you will have a pause of one year, two years, and then everything will continue.”
“All these events should wake us from our geopolitical slumber, and cause us to cast off our delusions,” Prime Minister Mateusz Morawiecki of Poland said on Thursday at the Warsaw conference. “I hear there are attempts to allow Putin to somehow save face in the international arena. But how can you save something that has been utterly disfigured?”
“Russia can only be deterred by our unity, military capabilities and hard sanctions,” he added. “Not by phone calls and conversations with Putin.”
In a diplomatic salvo of its own, Russia’s Foreign Ministry on Saturday released a list of 963 people who would be barred for life from entering Russia, among them Mr. Biden, the actor Morgan Freeman and the New York Times columnist Bret Stephens. The ministry described its move as “necessary” retaliation against the “hostile actions” of the United States.
Against the backdrop of an unfolding debate about what a final settlement might look like, Russian and Ukrainian forces dug in on the battlefield, conscious that every military victory would turn into a diplomatic advantage.
The Ukrainian military said on Saturday that Russia was demining the port of Mariupol in an attempt to get it running again. Reopening the port would tighten Moscow’s control over the parts of southern and eastern Ukraine that it controls, as well as increase its economic leverage over the Black Sea, where its navy is dominant.
And Russian forces have become entrenched in areas outside of the city of Kharkiv, presenting a formidable obstacle to any Ukrainian efforts to press their advantage in that area.
Russia’s military prepared on Saturday to attempt another pontoon crossing of an eastern Ukrainian river that has posed a formidable barrier to its aims in the region, Ukraine’s military said, despite suffering one of its single most lethal engagements of the war in a previous attempt this month.
Russian forces were staging bridging equipment again near the Seversky Donets River, the Ukrainian military said in its regularly published morning assessment of the war. The stream’s winding path cuts through the heart of the region where Russian forces are battling Ukrainian defenders — around the cities of Izium, Sloviansk, Kramatorsk and Sievierodonetsk — creating major obstacles to Moscow’s offensive in eastern Ukraine.
“The enemy has not ceased offensive actions in the eastern operation zone with the goal of establishing full control over the territory of the Donetsk and Luhansk regions,” the assessment said.
Ukraine’s military has blown up bridges to force the Russians to build pontoon bridges, a tactic that has proved effective — and costly for the Russian army. Military forces are particularly vulnerable to artillery strikes as they congregate soldiers, armored vehicles and equipment while attempting a crossing.
In the battle for control of the Donbas region, Russian forces have attempted several pontoon crossings of the Seversky Donets, seen as an important tactical step toward the goal of surrounding a pocket of Ukrainian troops in and around the city of Sievierodonetsk.
On May 11, Ukrainian artillery struck a pontoon crossing with devastating effect, destroying the bridge, incinerating armored vehicles on both river banks and killing more than 400 soldiers, according to estimates by Western military analysts. The British Defense Ministry has issued statements corroborating the Ukrainian accounts, based on satellite imagery and aerial drone imagery posted online of the strike.
Whatever the ultimate outcome of the war, no one expects it to end soon, as each country’s leader needs to be able to claim some sort of victory, particularly Mr. Zelensky.
“For Zelensky, there is no other path forward than to continue to fight and reconquer the territory they lost,” said Andrew A. Michta, a German-based foreign policy and defense analyst. “The minute he agrees to any compromise, given the blood paid, he loses political credibility. The Ukrainians can’t cut a deal just to stop the fighting, so this will be a long, drawn-out war.”
Steven Erlanger reported from Warsaw, Andrew E. Kramer from Dnipro, Ukraine, and Katrin Bennhold from Berlin. Anton Troianovski contributed reporting from Istanbul.
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Alan Yuhas
Russia’s transport minister said on Saturday that international measures intended to cripple the Russian economy have “practically broken” logistics in the country, the state news agency Tass reported, in a rare acknowledgment by a Kremlin minister of the damage sanctions are doing.
In the three months since Russia invaded Ukraine, the United States, the European Union and other nations have imposed a variety of severe punishments on Russia and her businesses, including closing airspace to Russian planes and cutting off banks from Western markets.
“Those sanctions that are presently imposed on the Russian Federation have practically broken all logistics in our country,” the minister, Vitaly Savelyev, said as he visited the city of Astrakhan in southern Russia.
Mr. Savelyev said that Russian officials had been forced “to look for new logistical corridors” for moving goods, including a north-south route that would pass through Astrakhan and two ports on the Caspian Sea, Olya and Makhachkala.
Hundreds of private companies also have curtailed their business in Russia or have withdrawn from the country entirely.
The Kremlin has stifled coverage of the war, including blocking access to Facebook and major foreign news outlets, making it difficult for analysts outside the country to gauge how Western sanctions are affecting Russia.
President Vladimir V. Putin has insisted that Russia’s economy is weathering the measures, but signs of the trouble have emerged, among them shoppers complaining about rising prices, banks making receipts shorter in response to a paper shortage, and clothing manufacturers running out of buttons.
The Russian Central Bank has acknowledged that consumer demand and lending are on a downhill slide and that “businesses are experiencing considerable difficulties in production and logistics.” And in April, Elvira Nabiullina, the leader of the central bank, gave Russian lawmakers a far-reaching, negative assessment of sanctions, noting that “practically every product” manufactured in Russia relies on imported components.
“At the moment, perhaps this problem is not yet so strongly felt, because there are still reserves in the economy, but we see that sanctions are being tightened almost every day,” she said. “The period during which the economy can live on reserves is finite.”
Since access to European markets has been sharply reduced since the war began, Russian officials have increasingly looked to Asia for business. In its article on Mr. Savelyev’s remarks on Saturday, Tass reported that the north-south corridor he described connects Russia, “in particular,” with Azerbaijan, Iran and India.
James C. McKinley Jr.
March bill
May bill
$13.6 billion
$40.1 billion
Traditional foreign aid
Economic Support Fund
$0.6
$8.8
Food assistance, health care and other aid
$2.7
$4.3
Military and security assistance
$0.0
$6.0
Grants and loans for military supplies
$0.7
$4.0
Migration and refugee assistance
$1.4
$0.4
Asst. for Europe, Eurasia and Central Asia
$1.1
$0.0
Other foreign aid
$0.3
$1.2
Other military
U.S. military deployments and intelligence
$3.0
$5.1
Weapons and other supplies
$3.5
$9.1
Other
Administration for Children and Families
$0.0
$0.9
Diplomatic programs and other
$0.2
$0.4
Enforcing sanctions
$0.1
$0.1
March bill
May bill
$13.6 bil.
$40.1 bil.
Traditional
foreign aid
Economic Support
Fund
$0.6
$8.8
Food assistance,
health and other aid
$2.7
$4.3
Military and security
assistance
$0.0
$6.0
Grants and loans for
military supplies
$0.7
$4.0
Migration and refugee
assistance
$1.4
$0.4
Asst. for Europe,
Eurasia & Central Asia
$1.1
$0.0
Other foreign aid
$0.3
$1.2
Other military
U.S. military deploy-
ments & intelligence
$3.0
$5.1
Weapons and other
supplies
$3.5
$9.1
Other
Administration for
Children and Families
$0.0
$0.9
Diplomatic programs
and other
$0.2
$0.4
Enforcing sanctions
$0.1
$0.1
Source: Ukraine Supplemental Appropriations Act, 2022; Additional Ukraine Supplemental Appropriations Act, 2022 (discretionary funding)
The $40 billion package of new aid for Ukraine, approved by Congress earlier this week and signed by President Biden on Saturday, brings the total that the United States has pledged toward countering Russia’s invasion to roughly $54 billion, when combined with a smaller package passed in March.
The money in the newly enacted package is nearly evenly divided between military and humanitarian aid.
It includes $8.8 billion for a fund to shore up the economies of Ukraine and other countries affected by the war. Those funds can be used to provide direct support to Ukraine’s government, though they are subject to some safeguards and oversight.
The bill also includes about $4.3 billion to provide urgent support, health services and food assistance to Ukrainian refugees.
Additionally, it provides about $6 billion for support, weapons and training for Ukraine’s military and national security forces, and $4 billion in grants and loans for military supplies.
It authorizes the transfer of $11 billion in American weapons and other military supplies and sets aside $5.1 billion for U.S. military deployments and intelligence. It also earmarks $9 billion in new spending to replace the military equipment sent to Ukraine from American stockpiles.
There are smaller sums in the aid package that will go to domestic U.S. agencies: $100 million for the enforcement of sanctions and export controls against Russia, $400 million for diplomatic programs, and $900 million for the federal Administration for Children and Families to support Ukrainian refugees.
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Valerie Hopkins
Reporting from Kyiv, Ukraine
Ukraine’s National Opera reopened Saturday afternoon, with caviar, sparkling wine and the conviction that, even as Russia’s military makes advances in the country’s east, returning to aspects of life as normal is an act of defiance.
Men and women in military uniforms joined an elegant crowd for “The Barber of Seville,” the comedic opera by the Italian composer Gioachino Rossini about a caper to capture the heart of a beautiful young woman, Rosina.
“Performing in this show felt like coming back to life,” said Olga Fomichova, a soprano who sang the part of Rosina, as she clutched a bouquet of white roses after the performance. “It was like my first performance all over again.”
Saturday’s show was sold out. The National Opera has more than 1,300 seats, but could sell only 300 tickets, the number of people who can fit in the coat check, which doubles as a bomb shelter. The upper levels of the opera, and their elite boxes, sat empty.
Air raid sirens wailed several times before the afternoon performance, but were quiet for the duration of the show.
Kyiv was effectively surrounded by Russian soldiers until early April, when they retreated, revealing the extent of atrocities in towns and villages they occupied. Restaurants and stores have slowly reopened in recent weeks. And now, residents say, it is time to return to the theater.
“It is a symbol that Kyiv, which was surrounded — and surrounded by killing fields — has reopened its cultural institutions,” said Lt. Maksym Butkevych, an audience member who came for the day from his military barracks. “It is a kind of promise that we will prevail. Life will go on, not death.”
Some men in army fatigues chuckled when two of the main characters began jousting with light sabers in the second act. While a philharmonic festival opened on Friday in the western city of Lviv with a mourning requiem, Anatoly Solovyanenko, the Opera’s artistic director, said the wartime season at the National Opera would avoid heavy productions.
“People have enough drama in their lives every single day,” Mr. Solovyanenko said.
Yulia Solovyenko, a 24-year-old audience member, said the production was “a message to the rest of the world that we did not give up.” Ms. Solovyenko said she had fled Ukraine to nearby Moldova during the most brutal fighting around Kyiv, and had dreamed of “wearing a beautiful dress, putting on makeup and feeling good.”
Many people wore cocktail dresses and sipped from glass flutes the sweet sparkling wine popular in this region. As the crowd delivered a minutes-long standing ovation, outside the theater, Russians were taking control of the Azovstal steel plant in the decimated city of Mariupol.
Lieutenant Butkevych said that in spite of what was happening elsewhere in the country, it was right for the residents of Kyiv to gather and celebrate.
“It is important not to forget that this is what we are fighting for,” Lieutenant Butkevych said. “We want people to celebrate when they feel like celebrating. We did not fight for mourning and tragedies.”
Cassandra Vinograd
The prime minister of Portugal, António Costa, said his country has agreed to give 250 million euros (nearly $264 million) in financial assistance to Ukraine. The announcement came after he met with President Volodymr Zelensky and Prime Minister Denys Shmyhal in Ukraine’s capital, Kyiv, and visited a nearyby suburb devastated by fighting.
Matthew Mpoke Bigg
Reporting from Krakow, Poland
The leaders of Sweden and Finland held separate phone conversations on Saturday with President Recep Tayyip Erdogan of Turkey, who has said he opposes the applications of the two Nordic countries to join NATO.
Russia’s invasion of Ukraine prompted the governments of Finland and Sweden to seek NATO membership, overturning policies of military neutrality that had endured for decades. NATO accession requires agreement from each of the alliance’s 30 members, which gives Turkey unusual leverage.
Mr. Erdogan has expressed objections that could slow the process and require negotiations to address its concerns. In particular, he has argued that Sweden offers tacit support to Kurdish separatists who oppose the government in Ankara and whom he regards as terrorists. Efforts by diplomats from Washington and elsewhere in the alliance to encourage him to soften that position have not been successful.
Jens Stoltenberg, the NATO secretary general, said he stressed the importance of the two countries’ applications in a talk with Mr. Erdogan on Saturday. “We agree that the security concerns of all allies must be taken into account and talks need to continue to find a solution,” he said.
Prime Minister Magdalena Andersson of Sweden said Saturday that she appreciated her talk with Mr. Erdogan on her country’s application to join NATO, but gave no details on the content of the call.
“We look forward to strengthening our bilateral relations, including on peace, security, and the fight against terrorism,” she said on Twitter.
President Sauli Niinisto of Finland said he had an “open and direct” conversation with Mr. Erdogan on Saturday. “I stated that as NATO allies, Finland and Turkey will commit to each other’s security and our relationship will thus grow stronger. Finland condemns terrorism in all its forms and manifestations,” he said on Twitter.
The calls came a day after Prime Minister Boris Johnson of Britain spoke with Mr. Erdogan and encouraged him to work with Sweden and Finland to address his concerns before a summit in Madrid next month.
France24 - Monde
Australie : Anthony Albanese, l'enfant modeste devenu futur Premier ministre
Publié le : 22/05/2022 - 10:01
FRANCE 24
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Après avoir survécu à un terrible accident de voiture, le leader du parti travailliste, Anthony Albanese a ramené son camp au pouvoir, samedi. Un succès qui met un terme à dix ans de domination des libéraux.
Il va être le nouveau visage de la politique australienne. Anthony Albanese, le prochain Premier ministre de l'Australie, est un homme du peuple et un miraculé d'accident de la route qui a su redresser le Parti travailliste et le mener à une victoire sur le fil, mettant fin à neuf ans de règne des conservateurs sur l'immense pays-continent.
"J'ai pensé que c'était la fin", a raconté Anthony Albanese en décrivant son hospitalisation dans un état critique l'an dernier, après une collision entre sa voiture et un véhicule tout-terrain conduit par un adolescent.
Un rescapé d'un grave accident de la route
À l'époque, les travaillistes étaient à la traîne dans les sondages, loin derrière les conservateurs du Premier ministre Scott Morrison. Anthony Albanese, surnommé "Albo" par ses partisans, a expliqué qu'avoir frôlé la mort lui a donné l'énergie nécessaire pour tout changer.
À 59 ans, il peut aujourd'hui se vanter d'un rétablissement sur tous les fronts : il a retrouvé la santé, il a consolidé son autorité à la tête de son parti et il a perdu 18 kilos. Ses costumes sont devenus plus chics, et il a troqué ses lunettes métalliques de bouquiniste pour des montures noires à la Mad Men.
Surtout, il ramène au pouvoir les travaillistes après une course en tête depuis plus d'un an dans les sondages, grâce à des attaques ciblées contre la gestion gouvernementale de la pandémie et des incendies catastrophiques pendant l'été austral 2020.
Une enfance modeste
Anthony Albanese avait été élu au parlement pour la première fois en 1996. À l'époque, il avait dédié son premier discours à sa mère, Maryanne Ellery, qui l'avait élevé seule dans un logement social de Sydney "dans des circonstances économiques très difficiles".
Militant travailliste depuis le lycée, premier membre de sa famille à étudier à l'université, il affirme que ses origines ouvrières ont façonné sa vision du monde. "Cela en dit long sur ce pays", a-t-il déclaré en votant samedi, la voix fendue par l'émotion, "que quelqu'un avec mes origines puisse se tenir devant vous aujourd'hui, en espérant être élu Premier ministre de ce pays".
Anthony Albanese a raconté que sa mère, catholique, avait décidé de lui donner le nom de son père, même s'ils ne s'étaient jamais mariés et n'avaient jamais vécu ensemble. "J'ai été élevé en croyant qu'il était mort", a-t-il expliqué. "Cela en dit long sur la pression qui était exercée sur les femmes".
Après la naissance en 2000 de son fils unique, Nathan, Anthony Albanese s'était lancé à la recherche de son propre père, Carlo Albanese, avec une vieille photographie pour seul indice. Il l'avait finalement retrouvé dans sa ville d'origine, Barletta, en Italie, et s'était réconcilié avec lui avant sa mort en 2014. "La dernière conversation que nous avons eue, c'était pour se dire qu'on était contents de s'être retrouvés", a-t-il confié.
Ancien ministre des Transports
Anthony Albanese sera le premier chef du gouvernement australien à porter un nom de famille autre qu'anglo-saxon ou celtique.
Après avoir gravi les rangs du Parti travailliste, "Albo" était devenu ministre des Transports en 2007 lors de l'arrivée au pouvoir de Kevin Rudd, conservant ce portefeuille sous la Première ministre suivante, Julia Gillard.
Il était finalement devenu leader de l'opposition après la déroute des travaillistes aux élections de 2019.
Dans l'impossibilité de parcourir le pays pendant la pandémie, Anthony Albanese a néanmoins réussi à se faire connaître des électeurs.
Pendant sa campagne, il a séché devant des journalistes qui l'avaient piégé en lui demandant quel était le taux de chômage en Australie et le taux directeur de la banque centrale. Mais il a relativisé ce faux pas. "Tout le monde se trompe dans la vie. La question est de savoir si l'on peut en tirer les leçons. Ce gouvernement ne cesse de répéter les mêmes erreurs", avait-il dit.
Il a promis de mettre en place un puissant organisme anticorruption, d'augmenter le salaire minimum au gré de l'inflation et de réduire de 43 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Dans son discours de victoire, il a aussi promis de transformer l'Australie en "super-puissance" des énergies renouvelables.
Il s'est, jusqu'à présent, abstenu de dire s'il comptait renoncer au charbon ou interdire l'ouverture de nouvelles mines, un secteur dont dépend encore lourdement l'économie du pays.
Avec AFP
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L'Australie aux urnes pour des législatives serrées entre travaillistes et conservateurs
Australie : le travailliste Anthony Albanese proclame sa victoire aux législatives
France24 - Monde
Après la Corée du Sud, Joe Biden au Japon pour renforcer la coopération en Indo-Pacifique
Publié le : 22/05/2022 - 11:01
FRANCE 24
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Le président américain Joe Biden est arrivé au Japon, dimanche, après avoir passé plus de deux jours en Corée du Sud pour réaffirmer l'engagement des États-Unis à défendre son allié sud-coréen face à la Corée du Nord et souligner la nécessité de maintenir le partenariat de la région indo-Pacifique. Il participera lundi au sommet du Quad, qui regroupe les États-Unis le Japon, l'Inde et l'Australie.
Le président américain Joe Biden est arrivé au Japon, dimanche 22 mai, deuxième étape d'un voyage destiné à renforcer le leadership des États-Unis en Asie, face à une Chine en pleine expansion et à une Corée du Nord dangereusement imprévisible et dotée de l'arme nucléaire.
Joe Biden quitte la Corée du Sud, où il a rencontré le nouveau président Yoon Suk-yeol lors d'une série de réunions, notamment pour discuter de l'intensification des exercices militaires afin de contrer les "bruits de sabre" de Kim Jong-un.
Cette déclaration intervient alors que les services de renseignement sud-coréens ont averti que la Corée du Nord avait terminé des préparatifs pour réaliser un essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis cinq ans. Il n'est pas exclu que cet essai se produise lors de la visite du président américain en Asie.
Signe des ambitions américaines dans la région, Joe Biden a évoqué, lors d'une conférence de presse conjointe avec Yoon Suk-yeol, une "compétition mondiale entre les démocraties et les autocraties" et a déclaré que la région Asie-Pacifique était, dans cette compétition, un champ de bataille essentiel.
Une coopération pour "l'ensemble du Pacifique"
"Nous avons longuement parlé de la nécessité de faire en sorte que (cette coopération) ne se limite pas aux États-Unis, au Japon et à la Corée, mais qu'il englobe l'ensemble du Pacifique, du Pacifique Sud et de l'Indo-Pacifique. Je pense que (ce voyage) est une opportunité", a déclaré Joe Biden.
La Chine est le principal rival des États-Unis dans cette lutte géopolitique.
Avant de quitter Séoul, le président américain a rencontré le patron du constructeur automobile Hyundai pour célébrer la décision du géant d'investir 5,5 milliards de dollars dans une usine de véhicules électriques en Géorgie, dans le sud des États-Unis.
Il a aussi rendu visite aux troupes américaines et sud-coréennes avec Yoon Suk-yeol, signe de "la nature véritablement intégrée" de l'alliance économique et militaire des deux pays, selon un haut responsable de la Maison Blanche.
Au Japon, il rencontrera lundi le Premier ministre Fumio Kishida et l'empereur Naruhito avant la réunion du Quad mardi, un format diplomatique qu'il se fait fort de relancer et qui rassemble les États-Unis, le Japon, l'Inde et l'Australie. Le président y dévoilera une nouvelle initiative américaine pour le commerce dans la région.
Menace "croissante" de la Corée du Nord
Mais la Corée du Nord continue d'inquiéter, le pays ayant accéléré ses essais d'armes depuis le début de l'année.
Samedi, Joe Biden et Yoon Suk-yeol ont indiqué vouloir renforcer leur coopération militaire afin de contrer "la menace" croissante de la Corée du Nord, en élargissant "la portée et l'ampleur des exercices et des entraînements militaires conjoints dans et aux alentours de la péninsule coréenne".
Les pourparlers en vue du désarmement de Pyongyang sont au point mort depuis l'échec d'un sommet en 2019 entre Kim Jong-un et le président américain d'alors, Donald Trump.
Yoon Suk-yeol, un conservateur pro-américain, a promis une politique plus ferme à l'égard de Pyongyang. Il a indiqué que Joe Biden et lui avaient "discuté de la nécessité de mettre en place différents types d'exercices conjoints pour se préparer à une attaque nucléaire".
Des discussions sont également en cours sur les moyens de "coordonner avec les États-Unis le déploiement en temps utile de moyens stratégiques en cas de besoin". Ces moyens devraient inclure "des avions de chasse et des missiles, contrairement au passé où nous ne pensions qu'au parapluie nucléaire pour la dissuasion", a-t-il précisé, réaffirmant son engagement en faveur de la "dénucléarisation complète" de la Corée du Nord.
Tout déploiement d'armements de ce type, ou toute intensification des exercices militaires conjoints, risque de mettre en colère Pyongyang qui considère ces manœuvres comme des répétitions générales d'invasion.
Ajoutant aux incertitudes, la Corée du Nord, dont la population n'est pas vaccinée contre le Covid-19, fait actuellement face à une flambée épidémique, avec près de 2,6 millions de cas et 67 morts, selon les derniers chiffres officiels.
Les dirigeants américain et sud-coréen "sont prêts à travailler avec la communauté internationale pour fournir une assistance", ont-ils fait savoir dans leur communiqué conjoint.
Joe Biden a indiqué que Washington avait proposé des vaccins à Pyongyang mais n'avait "pas obtenu de réponse".
Avec AFP
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JEUX D'ALLIANCE
Quad, Aukus : comment Washington isole la Chine dans la zone indo-pacifique
La Corée du Nord défie les États-Unis de Joe Biden en tirant deux missiles
France24 - Monde
Kylian Mbappé annonce qu'il reste au PSG, la fin d'un long suspense
Publié le : 21/05/2022 - 21:19
FRANCE 24
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Courtisé assidument par le Real Madrid, le champion du monde a finalement prolongé son contrat au Paris SG qui, plus que jamais, rêve de remporter avec lui sa première Ligue des champions. En Espagne, la Liga a annoncé son intention de déposer une "plainte" contre le PSG auprès de l'UEFA.
L'annonce a mis fin à un feuilleton de plusieurs mois : l'attaquant français Kylian Mbappé, qui a longtemps hésité à partir au Real Madrid, a confirmé samedi 21 mai qu'il restait au Paris SG.
"Je suis très content de rester en France, à Paris, dans ma ville. J'espère que je vais continuer à faire ce que j'aime le plus faire, jouer au foot et gagner des trophées", a-t-il déclaré devant le public du Parc des princes. À ses côtés, le président du club, Nasser Al-Khelaïfi, a officialisé la prolongation jusqu'en 2025 du contrat de la superstar.
La décision prise par le joueur avait été révélée dans l'après-midi par plusieurs médias spécialisés, quelques heures avant la dernière rencontre de la saison, contre Metz au Parc des princes, où le club a prévu une fête pour célébrer son 10e titre de champion de France. Le club de la capitale a balayé l'équipe adverse (5-0) , notamment grâce à un triplé... de son enfant chéri.
En s'engageant dans la durée à Paris, Kylian Mbappé pourrait battre le record d'Edinson Cavani (200 buts) et devenir ainsi le meilleur buteur de l'histoire du club. Il en compte 171 après la rencontre de samedi.
"Une insulte au football"
Cet accord pour la prolongation du contrat de Kylian Mbappé au PSG n'a pas plu de l'autre côté des Pyrénées. C'est "une honte pour le football", a jugé samedi le président de la Ligue professionnelle de football espagnole, Javier Tebas.
"Ce que le PSG est en train de faire pour prolonger Mbappé grâce à de grosses sommes d'argent... après avoir enregistré des pertes de 700 millions d'euros ces dernières saisons et alors qu'il a une masse salariale de 600 millions d'euros est une INSULTE au football", a écrit le dirigeant espagnol sur Twitter, sans préciser d'où il tient ces chiffres.
Cet organe, qui gère le football professionnel en Espagne, a annoncé samedi dans un communiqué qu'il allait déposer une "plainte" contre le PSG auprès de l'UEFA pour "défendre l'écosystème économique du football européen".
Recruté à Monaco en 2017 contre 180 millions d'euros, Mbappé a déjà remporté avec le PSG quatre titres en Championnat de France (2018, 2019, 2020, 2022), trois en Coupe de France (2018, 2020, 2021) et une Coupe de la Ligue (2018) notamment. Il n'a en revanche jamais soulevé la Ligue des champions, malgré une finale en 2020 perdue contre le Bayern Munich (1-0).
Avec AFP
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Trophées UNFP : Kylian Mbappé élu meilleur joueur de la saison pour la troisième fois consécutive
FOOTBALL
Kylian Mbappé : le PSG ou le Real Madrid ? Le suspense à son comble
France24 - Monde
En images : Colonna, Ndiaye, de Montchalin... les visages du gouvernement d'Élisabeth Borne
Publié le : 21/05/2022 - 15:51Modifié le : 21/05/2022 - 15:56
Marc DAOU
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La composition du gouvernement d'Élisabeth Borne a été dévoilée, vendredi, avec le maintien de poids lourds comme Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, l'arrivée de la diplomate Catherine Colonna aux Affaires étrangères et la surprise Pap Ndiaye à l'Éducation nationale.
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Le Maire, Colonna, Abad, Ndiaye : découvrez le gouvernement d'Élisabeth Borne
Portrait
L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale
Le Débat de France 24
France : quels dossiers chauds pour Elisabeth Borne ?
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : des voix discordantes s'élèvent dans l'armée russe
Publié le : 20/05/2022 - 18:00
Sébastian SEIBT
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Un ex-colonel et plusieurs commentateurs militaires russes font de plus en plus ouvertement entendre leur désaccord avec la manière dont la guerre en Ukraine est menée depuis Moscou. Un épiphénomène ou une tendance de fond dangereuse pour Vladimir Poutine ?
La pilule a vraiment du mal à passer. "Faut-il être idiot pour ne pas comprendre qu’au troisième mois de la guerre, on ne fait pas ça comme ça ?", s'est énervé, mi-mai, Iouri Kotenok, un analyste militaire russe très suivi sur Telegram. Un autre commentateur et ancien soldat basé dans le Donbass, Vladlen Tatarskiy, veut, quant à lui, faire "juger le 'génie militaire' responsable" de cette débâcle.
La débâcle en question concerne la tentative ratée de l’armée russe de traverser, début mai, la rivière Donets. Une manœuvre considérée comme l’un des plus importants échecs pour la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine, puisque plus d’une cinquantaine de véhicules blindés ont été détruits à cette occasion.
Elle aura été coûteuse pour les forces sur le front mais probablement aussi pour la propagande officielle de Moscou, qui veut que "l’opération militaire spéciale" se déroule sans accroc. "Il y a au moins trois importants commentateurs militaires avec une audience combinée de plus d’un million de personnes sur Telegram qui s’en prennent au déroulement de la guerre", a constaté CNN, mercredi 18 mai.
>> À lire aussi : "La destruction d'un pont flottant, symbole des difficultés russes dans le Donbass"
"Des analystes militaires, des vétérans et des journalistes [russes] deviennent de plus en plus critiques de la situation en Ukraine", a confirmé un jour plus tard le Washington Post. En fait, "on trouve, sur Telegram, des membres de la Garde nationale déplorant qu’ils soient utilisés comme de la chair à canon et des soldats qui se demandent ouvertement ce que font leur généraux", détaille Mark Galeotti, directeur de Mayak Intelligence, un cabinet de conseil sur les questions de sécurité en Russie.
Et puis, il y a Mikhaïl Khodarenok, un colonel russe à la retraite habitué des plateaux de télévision russes. Invité lundi 16 mai de la populaire émission "60 minutes", il s’est permis une attaque en règle du conflit, prévenant que la situation en Ukraine risquait "d’aller de mal en pis" pour la Russie, qui se retrouve isolée face "à une coalition de pays qui soutiennent l’Ukraine et lui fournissent du matériel".
Une sortie qui a laissé le panel venu discuter de "l’opération militaire spéciale" sans voix. Même la présentatrice, Olga Skabeïeva, a écouté en silence alors qu’elle est réputée pour être une féroce gardienne du temple de la propagande du Kremlin.
Pas de censure immédiate
Mais un seul ex-colonel qui se lâche à la télévision ne dit pas grand-chose sur le sentiment général des Russes quant à la guerre. Idem pour une poignée de soldats ou d’ex-militaires devenus commentateurs sur Telegram. Aussi influents soient-ils sur ce réseau social, Telegram ne peut être considéré comme un média de masse, capable de façonner l’opinion.
Cependant, la concomitance des deux phénomènes attire l’attention. "Un militaire à la retraite et quelques blogueurs ne font certes pas encore une tendance, et la propagande officielle domine encore largement le débat. Mais c’est une indication qu’il y a potentiellement un phénomène naissant à suivre de près", résume Joanna Szostek, spécialiste de la communication politique en Russie à l'université de Glasgow.
La nouveauté réside aussi dans le fait que "ces dires n’ont pas été immédiatement censurés, alors qu’il s’agit pour partie de critiques en règle de l’armée, ce qui est passible d’une peine de prison. Et la durée de la peine a même été renforcée au début de la guerre, démontrant à quel point le sujet est sensible pour Moscou", souligne Stephen Hall, spécialiste de la politique russe à l’université de Bath.
Une clémence qui peut en partie s’expliquer par le profil de ces pourfendeurs des choix militaires. "Il ne s’agit pas de 'libéraux' qui s’opposent à la guerre par principe, mais souvent de conservateurs ou d’ultranationalistes qui voudraient voir la Russie frapper encore plus fort l’Ukraine pour la mettre à genoux", souligne Peter Rutland, expert du nationalisme et de l’économie russes à l’université Wesleyenne de Middletown dans le Connecticut. "Leur liberté de parole est davantage protégée", poursuit ce spécialiste.
Ainsi, l’un des plus violents détracteurs de la stratégie militaire russe est Igor Strelkov, l’ancien commandant en chef de facto de toutes les forces prorusses dans le Donbass, réputé pour ses positions ultranationalistes.
Telegram, thermomètre du moral des troupes
Il ne faut pas non plus mettre Mikhaïl Khodarenok et les ex-militaires sur Telegram dans le même sac, affirme Mark Galeotti. Dans le cas de la sortie télévisée de l’ex-colonel, "il est impossible que les organisateurs de l’émission ne savaient pas ce qu’il allait dire. Et, en un sens, on peut comprendre qu’ils l’ont laissé parler parce que ses critiques servent, in fine, la propagande de Vladimir Poutine", affirme cet observateur de longue date des arcanes de la politique russe.
Le propos de Mikhaïl Khodarenok a été, en effet, de dire que l’Ukraine est loin d’avoir épuisé ses ressources en hommes prêts à se battre, tandis que la Russie avait échoué à gagner rapidement la guerre à cause du soutien massif de l’Occident à l’Ukraine. "Cela revient à suggérer que la guerre risque de traîner en longueur, ce qui correspond au message que le commandement militaire cherche à faire passer ces derniers temps", remarque Mark Galeotti.
Une autre lecture de la prestation télévisuelle de l’ex-colonel est de se souvenir que "ses émissions ne s’adressent, en réalité, qu’à un seul spectateur : Vladimir Poutine", note Stephen Hall. Mikhaïl Khodarenok serait, alors, une sorte de poisson-pilote pour une partie de l’appareil militaire "afin de voir comment le président russe réagit à un discours plus pessimiste qui pourrait préparer des négociations de fin de conflit aux termes desquelles la Russie n’obtiendrait pas tout ce qu’elle voudrait", note cet universitaire.
Pour lui, c’est aussi plus ou moins pourquoi les critiques sur Telegram sont tolérées. Mais pour Mark Galeotti, le mouvement sur le réseau social est plus "authentique". "Cela nous permet d’avoir un échantillon de la frustration grandissante des soldats de base qui doit être partagée par une partie des gradés de l’armée", affirme-t-il.
Telegram représente ainsi une sorte de thermomètre du moral des troupes. Les censeurs russes laisseraient ces quelques voix s’exprimer pour s’assurer que la température ne monte pas trop. Le risque leur semble limité puisque que leurs propos n’atteindront pas la majorité des Russes, qui n'utilisent pas cette messagerie.
Danger pour Poutine ?
Laisser cette vision plus pessimiste de l’avancée des troupes en Ukraine proliférer sur le réseau social n’est, cependant, pas sans danger. D’abord, "c’est une plateforme très utilisée par les jeunes, qui sont susceptibles d’être appelés à la guerre. En voyant cette description plutôt sombre de la situation sur le terrain, ils risquent d’être très réticents à s’engager", note Joanna Szostek. Ou du moins, si on les force, de ne pas y aller la fleur au fusil.
Un autre problème potentiel pour Vladimir Poutine est que ce bruit de fond sur Internet "déjoue la stratégie de division traditionnellement utilisée par le Kremlin pour contrer toute opposition", explique Mark Galeotti. En effet, la multiplication des messages sur Telegram "permet de donner un sentiment d’appartenance à des individus qui pouvaient avoir l’impression d’être seuls dans leur critique", précise ce spécialiste.
C’est d’autant plus dangereux "qu’il s’agit de soldats, et que Vladimir Poutine ne peut se permettre de perdre le soutien de l’armée", confirme Peter Rutland. Par exemple, "on peut lire des messages de membres de la Garde nationale qui expriment leur frustration d’être utilisés dans des divisions mécanisées en Ukraine alors qu’ils n’ont jamais été formés pour ça", note Mark Galeotti. Ces soldats sont aussi ceux qui sont censés protéger le Kremlin contre d’éventuels soulèvements populaires. "Et que va-t-il se passer si un vaste mouvement social éclate dans la capitale et que l’armée, ayant perdu confiance dans leurs commandants, refuse d’intervenir ?", s’interroge Peter Rutland.
Une question à laquelle l’histoire récente de la Russie a déjà une fois apporté une réponse : en 1991, la tentative de coup d’État des plus farouches partisans de l’Union soviétique avait échoué quand l’armée avait refusé de réprimer les manifestants qui s'opposaient au putsch. L’absence de soutien de l’armée avait alors accéléré la fin du régime.
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Livraison d’armes à l’Ukraine : les États-Unis tapent dans leurs stocks
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Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin
GUERRE EN UKRAINE
La destruction d'un pont flottant, symbole des difficultés russes dans le Donbass
New York Times - World
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
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By Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan and Matt Apuzzo
The shock came midway through the speech.
“Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.
The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.
“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”
With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.
Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.
Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.
Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.
“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”
The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.
France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, conceded in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.
“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.
The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.
“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”
Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”
Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.
“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.
“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”
$21,685,135,571.48
Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.
Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.
Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.
“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”
The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.
“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.
Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.
“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”
Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.
After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.
On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.
French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.
But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.
In fact, his estimate may have even been modest.
The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.
But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.
Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.
“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.
The French Fight Back
Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.
The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.
The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.
“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”
France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.
“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”
France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.
Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”
The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.
“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.
Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”
Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.
“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”
Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.
Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.
In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”
In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.
“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.
Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.
“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.
A Flight to Anywhere
The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.
It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.
Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.
Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.
Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.
“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”
With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.
Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.
To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.
Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”
But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.
He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”
A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”
A Silenced History
Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.
“Haiti was really a very bad example” for France, he said.
Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.
A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.
As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.
France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.
Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.
They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.
“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.
Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”
Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.
“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”
In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.
Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.
The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.
One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.
Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.
Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.
“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.
A Painful Reckoning
Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.
But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.
A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”
The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.
In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.
Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.
“The debate, yes, it must be raised,” she said.
The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.
But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.
In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.
“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”
A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)
France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.
“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.
Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.
“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.
“That was a step,” he said. “It’s not finished.”
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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L'Humanité
Compétition. Abbasi observe l’âme du crime
Nos recommandations culturellesThriller social fascinant dénonçant la misogynie de la société iranienne, les Nuits de Mashhad s’inspirent d’un fait divers, l’assassinat de seize prostituées par un tueur en série.
Michaël MélinardLes Nuits de Mashhad (Holy Spider), d’Ali Abbasi, Danemark, Allemagne, Suède, France, 1 h 57
On peut assassiner 16 femmes et être considéré comme un héros. Prenez l’Iran. À Mashhad, la deuxième ville la plus peuplée du pays, un tueur en série, auteur de 16 féminicides, est soutenu par une partie de la population et des autorités. Il revendique de mener le djihad contre le vice dans ce lieu saint pour les chiites. Terrible et pourtant bien réel. Cette affaire du début des années 2000 a inspiré Ali Abbasi pour les Nuits de Mashhad, son deuxième long métrage. Le cinéaste, originaire d’Iran et installé depuis près de vingt ans en Europe, a voulu braquer sa caméra sur les lieux du crime. Faute d’autorisations, il a dû se retrancher en Jordanie.
Ce qu’il pourrait perdre en authenticité – les non-spécialistes n’y voient que du feu –, il le gagne en liberté de ton, en transgression et en réalisme des situations. Influencé par les maîtres du cinéma iranien, il intègre leur dimension métaphorique et onirique, qu’il passe à la Moulinette d’un filmage qui n’occulte ni les corps ni la chair au son d’une musique parfois volontairement invasive. Le récit inclut un véritable personnage de fiction, Rahimi (Zahra Amir Ebrahimi), une journaliste de Téhéran, venue enquêter sur ces meurtres. Car les investigations policières sont au point mort, donnant toute latitude au tueur en série pour poursuivre son parcours criminel. À moto, il choisit ses proies, qu’il attire dans sa toile avant de les étouffer. Il y gagne le surnom d’Holy Spider, un patronyme aux allures de super héros signifiant la sainte araignée. Lorsqu’elle comprend son mode opératoire, Rahimi tente de le piéger.
Hypocrisie et misogynie
Plutôt qu’attaquer frontalement le régime, Abbasi dénonce l’hypocrisie et la misogynie de la société iranienne. Prostitution, misère sexuelle, drogues... tout ce que la ville sainte veut cacher, le cinéaste le montre. Femmes non voilées, scène de sexe explicite et non suggérée, violence et harcèlement sexuels sont exposés pour les rendre plus palpables. Il y a surtout ce personnage de femme, volontaire, directe et iconoclaste, en totale rupture avec l’image habituelle véhiculée par le cinéma iranien.
On se souvient des personnages féminins forts des films d’Asghar Farhadi ou de Mohammad Rasoulof. Mais cette Rahimi est d’un autre acabit et casse les codes. C’est une sorte d’Erin Brockovich persane, une combattante inlassable. À travers elle, le cinéaste souligne le courage et la résilience des Iraniennes dans un régime patriarcal oppressant. Le scénario bien construit, le rythme haletant, le désir d’utiliser à plein le cadre sans occulter le hors-champ donnent une rare ampleur à cette œuvre féministe. Mais en exhumant le tueur Saeed Hanaei, très connu en Iran, Abbasi interroge aussi le traumatisme de la guerre Iran-Irak dont le criminel est un vétéran. Homme très pieux, apparemment sans histoire, il incarne aussi la banalité du mal dans une société où la religion sert volontiers à justifier une violence systémique dont les femmes sont les premières victimes.
Semaine de la critique Dalva, portrait d’une trop jeune femme
Dalva, d’Emmanuelle Nicot, France, 1 h 20
Un choc viscéral et une entrée en matière qui saisissent d’emblée. Des cris et des pleurs, Dalva résiste autant qu’elle peut pour éviter d’être arrachée à son père. Les services sociaux éloignent cette fillette de 12 ans, victime d’inceste. Dalva ne voit pas où est le mal, se dit amoureuse de son père. D’ailleurs, au foyer où elle a été prise en charge par Jayden (Alexis Manenti), un éducateur social, elle continue de s’habiller comme son père le lui a appris. Elle se veut féminine, maquillée et apprêtée. Elle reste volontairement à l’écart, animée par l’envie de retourner dans les bras de son père incarcéré. La rencontre avec Samia, une autre fille du foyer, fait peu à peu bouger les lignes.
Révélée par À l’arraché, un court métrage multiprimé dans les festivals, Emmanuelle Nicot signe avec ce premier long métrage une œuvre éprouvante et magnifique. S’il est question d’inceste, la jeune cinéaste s’attache surtout au long processus émancipateur, à l’accompagnement des victimes, à la puissance et à la complexité des sentiments à cet âge charnière, dernières prémices à l’adolescence. Sa manière de décortiquer les ambiguïtés de l’amour et son dévoiement intrigue. Outre sa mise en scène qui alterne une caméra portée et un filmage plus posé, un scénario maîtrisé qui dessine peu à peu son héroïne, le long métrage est porté par Zelda Samson, une comédienne non professionnelle choisie après un casting sauvage. Elle est renversante en Dalva qui n’arrive pas à se dépêtrer de l’emprise de son père. On retrouve aussi avec plaisir Alexis Manenti, l’un des trois policiers de la BAC des Misérables de Ladj Ly, impressionnant en travailleur social à la sensibilité exacerbée. Sur un sujet sensible, la cinéaste brosse un portrait lumineux, tout en finesse et en délicatesse. M. M.
Festival de Cannes 2022Festival de Cannescinéma France24 - Monde
Élisabeth Borne, fille d'un résistant rescapé d'Auschwitz
Publié le : 19/05/2022 - 11:38
Stéphanie TROUILLARD
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La nouvelle Première ministre, Élisabeth Borne, a connu une enfance marquée par le suicide de son père en 1972, un ancien déporté, alors qu'elle n'a que 11 ans. Né Bornstein, Joseph Borne, ancien résistant d'origine polonaise, a connu l'enfer du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau.
Discrète sur sa vie privée, la nouvelle Première ministre Élisabeth Borne l'est tout autant sur son héritage familial marqué par la Seconde Guerre mondiale. Son père Joseph, un résistant juif, a été déporté en 1944 vers Auschwitz-Birkenau. Libéré en 1945, il en restera profondément marqué. Joseph Borne se suicidera alors que sa fille n'a que 11 ans.
"Ça n’a pas toujours été simple. J’ai perdu mon père quand j’étais très jeune. Et donc on s’est retrouvées avec ma mère, qui avait deux filles et qui n’avait pas trop de revenus", avait-elle raconté pudiquement sans rentrer dans les détails, lors d'une interview en 2021 sur la chaîne C8.
Sa famille a ses racines en Pologne. Son grand-père Zelig Bornstein, qui mourra dans les camp ainsi que deux de ses fils, fuit l'antisémitisme dans les années 20 pour s'installer en Belgique, où il trouve du travail chez un diamantaire. Joseph naît à Anvers en 1925. Il fait partie d'une fratrie de quatre garçons, Léon né en 1921, Isaac en 1923 et Albert en 1930.
Lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale, la famille doit de nouveau s'exiler et se réfugie dans le sud de la France, à Toulouse, à Montauban, puis à Nîmes. La mère Anna décède alors à seulement 36 ans.
La photo date de 1939. Zelig Bornstein, né à Lukow, en Pologne, pose avec ses trois fils : Joseph, Isaac et Leon. Ils seront tous les 4 déportés. Joseph et Isaac survivront, pas les deux autres. Joseph (le premier à gauche, sur la photo) est le père d'#ElisabethBorne pic.twitter.com/snTfiTw2xp
May 16, 2022L'entrée dans la résistance
En août 1942, Joseph et son frère Isaac sont arrêtés une première fois en tant que juifs apatrides et sont conduits au camp de Rivesaltes. "Zelig se rend à Rivesaltes et parvient à soudoyer un gardien, qui laisse Isaac et Joseph 's’évader'. Ils reviennent à Nîmes fin 1942 et décident de s’engager dans la résistance", a expliqué au site Cultea Jean-Paul Boré, vice-président des Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation du Gard. Entre-temps, Léon a aussi été arrêté. Il sera déporté par le convoi 51, le 6 mars 1943; en direction de Sobibor, où il est assassiné.
Les trois frères Bornstein se font alors appeler Borne. Ils ont pour mission de convoyer des hommes et des femmes de Grenoble vers le maquis de Biques, dans le Tarn, dirigé par le fondateur de l’Organisation juive de combat, un mouvement de résistance juif, Abraham Polonski, comme le précise le magazine Le Point.
Mais le 24 décembre 1943, le père et ses trois fils, Joseph, Isaac et Albert, sont arrêtés à Grenoble par la Gestapo. "On avait des faux papiers, quand la police est rentrée dans l'appartement à dix heures du soir, elle nous a fait baisser les pantalons. (...) Ils voulaient des juifs. Ils voulaient absolument que les gens dénoncent les autres. Et de là, on a subi aussi ce qu'on appelle la baignoire à ce moment-là. C'est une planche, on la fait basculer dans l'eau. Un interrogatoire très très dur", avait raconté Isaac lors d'un entretien pour l'Ina.
"Les cendres volaient jusque là"
La famille est transférée à Drancy, avant d'être déportée pour Auschwitz-Birkenau par le convoi 66 du 20 janvier 1944. Ils y découvrent l'enfer. "Il y avait des rangées de SS et des gens de la Sonderkommando, des chiens, et les hurlements : 'Raus, raus, raus'. [...] il fallait vite sortir. Il y avait déjà de la neige. Et c'est là que mon frère Joseph et moi, on a été sélectionnés", avait décrit Isaac. Zelig et Albert sont eux conduits directement vers la chambre à gaz.
Joseph et Isaac partent travailler pour le camp de Buna-Monowitz ou Auschwitz III, l'un des trois grands camps du complexe concentrationnaire : "Quand nous sommes arrivés à la Bunawerk, qui est à trois kilomètres d'Auschwitz, les cendres volaient jusque là. Quand il y avait du vent, les cheminées qui brûlaient, ça sentait mauvais partout. Et les anciens, les anciens qui étaient dans le camp nous disaient à ce moment-là : 'Tu vois, ça c'est tes parents qui s'en vont au ciel. Ils brûlent'".
Pendant un an, les frères Borne réussissent à survivre grâce, notamment, à leur esprit de solidarité, selon Isaac : "On a toujours tout partagé, lui avec moi et moi avec lui parce que moi je le surveillais comme le lait sur le feu". Face à l'avancée de l'armée rouge, ils sont évacués, en janvier 1945, plus à l'ouest, dans le camp de Buchenwald où ils sont libérés par les Américains le 11 avril 1945.
À leur retour en France, comme le raconte le journal Midi Libre, Isaac retrouve Odette, une jeune femme qu'il avait rencontrée à Nice, tandis que Joseph se refait une santé dans le Calvados, où il rencontre Marguerite Lescene, une pharmacienne. Il se convertit au christianisme pour l'épouser. Ils auront deux filles, dont Élisabeth née en 1961.
Le grand-père et le frère cadet, âgé de 14 ans, ont été gazés. Le père Joseph âgé de 18 ans est revenu avec son frère aîné. Ils ont pris le nom de Borne en même temps qu'ils ont été naturalisés français, en 1949 pour l'oncle Isaac par un décret signé par Henri Queuille 2/2 pic.twitter.com/CUb3nm5K8o
May 16, 2022Mais les souffrances de la déportation ne le quittent pas. Selon son frère, il ne supportait pas d'en parler. En 1972, à l'âge de seulement 47 ans, il se donne la mort en se défenestrant. Même si les raisons de ce geste ne sont pas connues, pour Isaac, il souffrait d'une certaine culpabilité après avoir perdu son père et deux de ses frères dans les camps : "Coupable de quoi ? On sait pas toujours. Mais je crois que chaque personne, à la mort des siens, se dit toujours, même aujourd'hui : 'on aurait dû, si j'avais su...'".
La jeune Élisabeth devient alors pupille de la Nation et réussit à poursuivre de brillantes études. En 2015, lors d'un entretien à Libération, elle avait confié avoir beaucoup pensé à lui lorsque, devenue préfète, elle avait remis pour la première fois à un citoyen son décret de naturalisation : "Que moi, la fille de ce réfugié apatride, qui n'a été français qu'en 1950, j'accomplisse ce geste, cela disait quelque chose sur l'intégration".
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SECONDE GUERRE MONDIALE
Crimes nazis en Italie : à Rome, des bâtiments de l'État allemand menacés de saisie
Un 8-Mai particulier pour Emmanuel Macron dans le contexte de la guerre en Ukraine
ANALYSE
Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine
L'Humanité
Disparition. Ahmed Benaïssa. Grande figure du cinéma et du théâtre algériens
ActuÀ l’affiche du film « Goutte d’or » de Clément Cogitore, l’acteur algérien est décédé en plein festival de Cannes. Cet artiste engagé, était un pilier du monde des arts et de la culture.
Latifa MadaniIl a tiré sa révérence sur la plus grande scène du cinéma. Ahmed Benaïssa est mort à Cannes, vendredi 20 mai, alors que le film Goutte d’or de Clément Cogitore, dans lequel il joue le père du héros (Karim Leklou) était présenté en Séance Spéciale à la Semaine de la Critique.
Terrassé par un malaise, il avait 78 ans et encore des projets. Il participait au tournage du film Meursault contre enquête, adapté du roman éponyme de Kamel Daoud, dans lequel il tenait l’un des rôles principaux. Dans un tweet, l’écrivain a salué son « immense talent ».
Une « gueule » de cinéma, une voix de baryton, des convictions chevillées au corps, du talent et de la discipline , à l’écran comme sur les planches, Ahmed Benaissa a mené une remarquable carrière durant 50 ans. Il n’était pas qu’un acteur, il était à la fois une école, celle de générations d’artistes, et un patrimoine, celui du spectacle vivant et d’un théâtre de rue, engagé et subversif. En 1995, au plus fort de la décennie noire, il avait dirigé, le théâtre régional de Sidi Bel Abbés (près d’Oran). La ministre algérienne de la culture, Soraya Mouloudji, a regretté la perte d’un « monument » de la culture algérienne qui laissera « une empreinte indélébile dans le monde du cinéma et du théâtre ».
Ahmed Benaïssa a joué dans plus de 120 films dont Papicha de Mounia Meddour, Hors La Loi de Rachid Bouchareb, Les Fantômes d’Ismaël d’Arnaud Desplechin, Harragas de Merzak Allouache, De Hollywood à Tamanrasset de Mahmoud Zemmouri, Frères ennemis de David Oelhoffen. Il a également collaboré à de nombreuses séries et fictions TV françaises et internationales.
Le réalisateur de Goutte d’Or, Clément Cogitore, connu pour son premier film, Ni Le Ciel Ni La Terre, s’est dit « profondément attristé. Le film n’existerait pas sans lui et les mots ne peuvent exprimer notre chagrin ». L’acteur Karim Leklou, a parlé de lui comme de son « père de cinéma » et de sa « meilleure expérience d’acteur » sur ce film
Ahmed Benaïssa sera rapatrié et inhumé en Algérie.
Latifa Madani
Festival de Cannes L'Humanité
Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg BBC
SANS TITRE
People are being deported from Mariupol to other Russian-held territory at a faster and faster rate, according to a mayoral adviser in the fallen port city.
Petro Andryushchenko wrote on the Telegram app that 313 Mariupol residents were taken away to a so-called "filtration camp" in Russian-occupied Bezimenne on Saturday. 55 of them were children.
Andryushchenko said many of those being taken to camps were later being sent to Russia itself.
The BBC has not been able confirmed the claims, and Russia has previously denied any forced deportations.
Mariupol is now under total Russian control after its last defenders surrendered at an industrial plant on Friday.
New pictures from the Reuters news agency have given a flavour of life for Ukraine's military personnel.
Soldiers are seen performing exercises or taking breaks.
The photos were taken in the Donetsk region in Ukraine's east - the focus of fierce fighting.
An update now on Andriy Shevchyk, the man installed by Russia as the mayor of occupied Enerhodar.
Shevchyk is now in intensive care after being injured in an explosion, Russia's state-run Ria Novosti news agency reports.
No further details were available.
Earlier we reported that Shevchyk and his bodyguards were hurt in what appeared to be a "precise and targeted attack", according to the city's elected mayor - who was ousted from power by the Russians.
James FitzGerald
BBC News
The governor of Ukraine's Luhansk region has accused Russian "orcs" of destroying a bridge between Severodonetsk and Lysychansk, amid fierce fighting in the area.
Serhiy Haidai is just the latest Ukrainian official to compare Russian troops to a type of mythical monster popularised by JRR
Tolkien’s book The Lord of the Rings.
In the epic novel, orcs are seen as “brutal, aggressive
and chaotic” says Ostap Slyvynsky, an associate
professor at Lviv University specialising in the literature of east-central
Europe.
Some Ukrainians even call Russia itself
“Mordor” – alluding to a dark land in Tolkien’s fantasy.
The images give Ukrainians an easy-to-understand metaphor for what's going on in real life. "The fantasy world has a
very clear accent on what is good and what is bad," Slyvynsky explains.
“These terms are kind of euphemisms,” he adds. “It is better to call Russians ‘orcs’ than more vulgar words.”
The trend emerged some time after 2014 - the year Russia annexed the Crimean peninsula and Russian-backed
separatists seized parts of the eastern Donbas region.
As for the Russians: they've been labelling Ukrainians “elves” - another Tolkien allusion - in the belief that those fictional beings embody weakness, Slyvynsky says.
Adam Easton
Reporting from Warsaw
The Polish president has delivered a message of strong support for Ukraine during the first address in person by a foreign leader to the parliament in Kyiv since the Russian invasion began.
During his speech Andrzej Duda thanked Ukraine for defending Europe against what he called “Russian imperialism”.
“The free world”, he said, “has the face of Ukraine”. Duda said recent calls for Kyiv to negotiate with President Putin, and even give into some of his demands, were disturbing. No decisions about your future will be made without you, he said.
Poland has been one of Ukraine’s staunchest supporters, taking in millions of refugees fleeing the fighting and sending tanks and rocket launchers to the Ukrainian military.
Duda, who received a standing ovation after his speech, said Poland would do everything it could to help Ukraine join the European Union.
An exhibition of destroyed Russian tanks is proving popular with the public in Kyiv.
The vehicles have gone on show at Mykhailivska Square.
Polish citizens living in Ukraine are to be
granted the same rights that Ukrainian refugees in Poland are
currently receiving.
Ukraine's President Zelensky announced the plan during a visit from his Polish counterpart, Andrzej Duda.
A bill will be tabled in parliament to make the changes happen.
Poland has granted the right to live, work and claim
social security payments to more than three million Ukrainian refugees
who've fled Russia's invasion.
The Ukrainian parliament has passed a bill banning symbols of the Russian invasion, including those containing the letters Z and V, MP Yaroslav Zheleznyak said on Telegram.
Zheleznyak noted that the document included President Zelensky's proposals, which he submitted when he vetoed the previous draft law passed on 14 April.
The new version of the law widens the range of cases when the display of the symbols is allowed, namely in museums, libraries, scientific works, textbooks and so on, according to our colleagues at BBC Monitoring.
The new bill, however, bans the creation of NGOs which use Russian war symbols and whose activities are aimed at spreading war propaganda and undermining Ukraine's sovereignty and territorial integrity.
The letters "Z" and "V", which don't exist in the Russian alphabet, have been widely used to symbolise support for Russia's invasion of Ukraine. They are used to mark Russian military vehicles on the battlefield.
A bid by Ukraine to join the EU could not be finalised for "15 or 20 years," France's minister for European affairs has said.
Speaking on Radio J in Paris, Clement Beaune said: "We have to be honest. If you say Ukraine is going to join the EU in six months, or a year or two, you're lying.
"It's probably in 15 or 20 years, it takes a long time."
His comments poured cold water on Volodymyr Zelensky's hopes for expedited entry to the bloc in the wake of Russia's invasion.
Beaune repeated French President Emmanuel Macron's offer to create a looser "European political community" that could help integrate Ukraine sooner, adding: "I don't want to offer Ukrainians any illusions or lies."
Zelensky has turned down what he called "such compromises" and insisted on an immediate start of the process towards full EU membership.
Beaune said Macron's proposal is not "an alternative to joining the European political community", emphasising: "It doesn't prevent membership later on."
Ukraine's aspirations to join the EU and Nato are seen as the main reason Russian President Vladimir Putin launched his invasion.
Macron's European political community initiative is due to be debated at an EU summit in June.
Ukraine has extended martial law for three months until 23 August.
President Volodymyr Zelensky first signed the decree, along with a general military mobilisation call, on 24 February and since then has extended it for a month on two occasions.
Today, Ukraine's parliament voted by an absolute majority for a third extension as Russia continues to focus its offensive on the eastern Donbas region.
Zelensky's representative at the Constitutional Court, Fedir Venislavskyy, said the decision to extend it for 90 days this time is because a "counter-offensive takes more time than defence".
If you're just joining us, here's a look at the main news from the war in Ukraine so far today:
Joe Inwood
Reporting from Kyiv
Military and financial support from Western
countries is increasingly making a difference.
At the start of the war, President Zelensky was saying they
needed more and they needed it faster. But his position has gradually shifted, to acknowledge that the Ukrainians are getting the support they need with the urgency they
need.
The big missing piece in the puzzle is still air defences.
A statement yesterday from the Russians
- saying they’d destroyed a big shipment of military aid – shows Ukraine is
still not getting the latest in air defence systems.
On every other front, I think the support is starting to
come through. I’ve seen modern Western equipment being sent to the front lines.
They are always going to need more though, especially
given the increased Russian pushes we’ve been seeing.
Andriy Shevchyk, a mayor installed by Russia in the occupied city of Enerhodar, has reportedly been injured in an explosion.
The city's elected mayor Dmytro Orlov - who is currently in nearby Zaporizhzhia - wrote on the Telegram messaging app that Shevchyk and his bodyguards had been taken to hospital after being wounded.
Orlov noted that the circumstances were still being established.
He added that nobody else had been hurt in the blast - suggesting this had been a "precise and targeted attack".
There was no immediate comment from the Russian side.
Enerhodar, a city of about 50,000 people which serves Europe's largest nuclear power plant, has been occupied by Russian forces since March.
"Only Ukraine has the right to
decide its future", the Polish president has said in a speech to the Ukrainian parliament.
Andrzej Duda said "worrying voices" were suggesting Ukraine should give in to Russia's President Putin, according to comments quoted by the Reuters news agency.
He told lawmakers that those voices should not be heeded - because ceding even an inch of Ukrainian territory would be a blow to the whole West.
Duda also reportedly stressed that Poland supported Ukraine in its bid to gain full membership of the European Union - a matter on which EU countries have not reached a consensus.
He was the first foreign leader to give an in-person speech to the Ukrainian parliament since Russia invaded on 24 February.
Photos posted on Twitter by Duda's office showed him receiving a standing ovation in parliament and embracing Zelensky.
Russia attacked Ukrainian forces with airstrikes and artillery in the east and the south, targeting command centres, troops, and ammunition depots, according to an update from the Russian defence ministry.
Maj Gen Igor Konashenkov, spokesman for the defence ministry, said air-launched missiles hit three command points, 13 areas where troops and Ukrainian military equipment were amassed, as well as four ammunition depots in the Donbas region, the Reuters news agency reported.
In Ukraine's southern region of Mykolaiv, Russian rockets hit a mobile anti-drone system near the settlement of Hannivka, around 100km northeast of Mykolaiv city, Konashenkov said.
The BBC has not been able to confirm this independently.
Authorities in Ukraine's south-eastern Zaporizhzhia region have reported civilian injuries - following Russian missile strikes on a village.
Explosions were said to have woken people up in the middle of the night.
Emergency workers attended the scene, the regional administration posted on the Telegram messaging app.
A Russian negotiator has suggested Moscow would consider exchanging Ukrainian soldiers captured after the fall of Mariupol for a jailed Ukrainian politician seen as an ally of President Putin.
Leonid Slutsky said Russia would "study the possibility" of swapping some of the more than 2,000 prisoners taken at the Azovstal metal works for Viktor Medvedchuk. The pro-Russian politician and businessman was arrested by the authorities in Kyiv in April.
Slutsky later appeared to backtrack on his comments - writing on the Telegram messaging app that the fate of Ukrainian fighters from the controversial Azov regiment should be decided by a tribunal.
Russia said on Friday that the last Azov fighters and other Ukrainian soldiers had surrendered at the Azovstal plant - meaning occupying forces had gained total control of Mariupol.
Fighting
grinds on in eastern Ukraine - with both sides making gains and suffering
setbacks.
The BBC's defence correspondent Jonathan Beale has been
looking at some of the factors which could ultimately prove decisive in the
conflict.
He suggests that:
Read Jonathan's piece here.
The situation in Ukraine's eastern Donbas remained "extremely difficult" as the Russian army was trying to advance towards the cities of Slovyansk and Severodonetsk, President Zelensky said in his regular evening address to the nation last night.
"The Armed Forces of Ukraine are deterring this offensive," he said in a video.
He added that each day his forces managed to disrupt Russian plans would help bring about "the desired day which we are all waiting for and fighting for so badly - the day of victory."
The General Staff of the Armed Forces of Ukraine has said in its morning update that Russian forces are trying to break through Ukrainian defences to reach the administrative borders of Luhansk Region.
Another reflection of the intensity of fighting around the eastern city of Severodonetsk now - from the UK's Ministry of Defence (MoD).
Russia is believed to have deployed the only operational company
of its BMP-T Terminator tank support vehicles in this part of the prized Donbas region.
The MoD update says:
France24 - Monde
La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?
Publié le : 16/05/2022 - 17:42
Grégoire SAUVAGE
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Recep Tayyip Erdogan voit d’un mauvais œil l’intégration de la Suède et de la Finlande à l’Otan. Le président turc accuse ces deux pays nordiques, en particulier la Suède, de servir de refuge aux “terroristes” du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire d’Ankara. Pour autant, la Turquie est-elle prête à aller jusqu’au bout et bloquer ce processus d’adhésion ? Éléments de réponse.
Au sein de l’Organisation de l’Atlantique Nord (Otan), la Turquie n’est décidément pas un membre comme les autres. Après avoir acheté un système antimissile à la Russie en 2019, Ankara fait une nouvelle fois cavalier seul en signifiant son hostilité à une adhésion de la Finlande et de la Suède.
"Comment allons-nous leur faire confiance ? La Suède est la pépinière des organisations terroristes (...) Nous ne cèderons pas sur l'adhésion à l'Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie", a martelé lundi 16 mai Recep Tayyip Erdogan après l'annonce officielle de la demande d'adhésion des deux pays nordiques.
>> À lire : face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine
Officiellement, Ankara reproche à ces deux pays nordiques, en particulier la Suède, leur proximité avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Formé en 1978, le PKK est une organisation politique armée considérée comme terroriste par la Turquie et une grande partie de la communauté internationale dont les États-Unis et l’Union européenne.
"Dans la géographie de la diaspora turque, la Suède a effet une place spécifique. Depuis les années 1980, le pays a accueilli beaucoup de réfugiés politiques dont une bonne partie est soupçonnée par la Turquie d’être des militants du PKK. C’est un contentieux ancien entre Stockholm et Ankara", précise Élise Massicard, spécialiste de la sociologie politique de la Turquie contemporaine. "Selon une vision répandue chez les nationalistes turcs, si le PKK existe encore, malgré 40 ans d’une guerre menée avec des moyens extraordinaires, c’est parce qu’il dispose de ces ‘bases arrières’ en dehors de la Turquie", ajoute la chercheuse à Sciences Po.
"Droit de veto"
En exprimant une voix discordante, le président Erdogan chercherait donc à affaiblir le soutien des Suédois et des Finlandais aux Kurdes contre son appui à l’entrée dans l’Otan. "Il faut absolument mettre fin au soutien aux organisations terroristes (...). Je ne dis pas cela comme un élément de marchandage, mais parce que c’est ce que signifie être des Alliés", a affirmé dimanche à Berlin le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, en marge d’une réunion informelle de l’organisation.
Théoriquement, la Turquie est parfaitement en mesure de bloquer l’adhésion de la Suède et de la Finlande. En effet, les deux pays scandinaves doivent convaincre l’intégralité des membres de l’organisation – 30 pays – du bien-fondé de leur candidature.
"L’Alliance fonctionne sur le principe du consensus. Chaque membre peut donc mettre son veto. On l’a vu avec la Grèce qui s’est opposée pendant des années à l’adhésion de la Macédoine du Nord" en raison d’un différend sur le nom du pays – la Macédoine étant également une province grecque –, rappelle le géopolitologue Olivier Kempf.
Alors qu’une voie royale semblait s’ouvrir pour la Suède et la Finlande, deux solides démocraties proches de l’Otan via "le partenariat pour la paix", la position de la Turquie sème le trouble au sein de l’Alliance.
"Je suis confiant dans le fait que nous serons en mesure de trouver un terrain d'entente, un consensus sur la manière d'avancer sur les questions d'appartenance" à l'Otan, a toutefois tenu à rassurer Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation, avant d’ajouter que la Turquie avait “clairement indiqué son intention de ne pas bloquer” le processus.
"Il va y avoir une telle pression politique sur la Turquie qu’elle ne pourra pas bloquer l’adhésion de la Finlande ou de la Suède", assure Olivier Kempf.
La Turquie en attente de contreparties
Selon les spécialistes, le soutien suédois au PKK servirait avant tout de prétexte à Ankara pour regagner en influence au sein de l’Alliance atlantique. "La position de la Turquie est très compliquée depuis plusieurs années avec l’Otan. On en était arrivé au point d’évoquer son exclusion. Pour la Turquie, il s’agit d’éviter d’être marginalisée", souligne Élise Massicard.
La position turque aurait pour objectif d’obtenir des contreparties de la part des membres de l’organisation, en particulier des États-Unis. En 2020, Washington avait imposé des sanctions à l’industrie de défense turque en représailles à l’achat du système anti-missile russe S 400. La Turquie avait notamment été exclue du programme d’avions de combat furtifs américains F-35, pour "lesquels elle avait passé commande et versé un acompte de 1,4 milliard de dollars", rappelle Courrier International. Un geste de Joe Biden sur ce dossier permettrait sans doute de surmonter les réticences d’Ankara.
Enfin, difficile de ne pas voir dans l’attitude de la Turquie un message envoyé à la Russie qui considère l’élargissement de l’Otan à l’Est comme une trahison de la part des pays occidentaux. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, Ankara fait tout pour maintenir de bonnes relations avec les deux belligérants dont dépend étroitement son économie. "Les Turcs et les Russes ont également la Mer noire en partage et des intérêts communs en Syrie", analyse Olivier Kempf. "Erdogan soutient l’Ukraine mais prend garde à ne pas aller trop loin".
>> À lire : guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques
Cet épisode rappelle également que l’Alliance atlantique, même revigorée par l’invasion russe de l’Ukraine, n’est pas à l’abri de divergences stratégiques. "Ce n’est parce que l’Otan est unie sur l’essentiel qu’il y a forcément un accord sur tout", résume Olivier Kempf. "Finalement, les problèmes sous-jacents demeurent et n’ont pas disparu avec la guerre en Ukraine".
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DIPLOMATIE
Guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques
Analyse
Ménager la Russie tout en soutenant l’Ukraine, le grand écart de la diplomatie turque
EXPRESS ORIENT
Recep Tayyip Erdogan se pose en médiateur entre la Russie et l'Ukraine
Valeurs Actuelles
L’ex-LR Damien Abad nommé au gouvernement malgré des accusations de viols
De nouvelles révélations qui risquent de faire trembler la macronie. À peine nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad est dans l’œil du cyclone. Selon des informations de Médiapart révélées samedi 21 mai, celui qui était le chef des députés LR à l’Assemblée nationale il y a encore quelques jours a fait l’objet, une semaine avant sa nomination au gouvernement, d’un signalement de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, après une lettre d’une femme de 41 ans l’accusant de viols.
Les faits présumés remonteraient à 2010. S’étant rencontrés lors d’un mariage d’amis en commun, après plusieurs demandes de la part de l’élu ex-LR, la femme accepte de boire un verre avec lui. Elle témoigne s’être réveillée avec Damien Abad « dans une chambre d’hôtel proche du bar », « en sous-vêtements », « en état de choc et de dégoût profond », et fait part de son ressentie d’avoir pu être « droguée ».
« Je me sentais cotonneuse, mon corps était groggy, courbaturé et douloureux, je savais qu’il s’était passé quelque chose de pas normal », déclare-t-elle, expliquant que si elle parle aujourd’hui, c’est parce qu’elle est « hantée par l’idée qu’il pourrait y avoir eu d’autres personnes ayant vécu la même chose ».
Une alerte sans réponse
Portée à la connaissance de la direction de La République en marche et des Républicains, l’alerte de l’Observatoire est restée sans réponse. Auprès du média en ligne, Christophe Castaner, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, affirme n’avoir « rien reçu », tout comme Stanislas Guérini, délégué général d’En marche, lui aussi nommé ministre, qui assure avoir découvert le mail de signalement après les questions de Médiapart.
Aurélien Pradié, secrétaire général de LR, déclare ne pas avoir consulté ses courriels, mais affirme avoir lui-même confronté Damien Abad, en 2020, après avoir eu écho « de comportements inappropriés qu’il aurait eus avec des collaboratrices ». Du côté de Matignon, pas de réponse pour l’instant.
Déjà une plainte classée sans suite en 2017
Dans le signalement adressé à l’Observatoire des violences sexuelles et sexistes en politique, la femme fait également allusion à une autre alerte : une plainte classée sans suite, déposée en 2017 par Margaux, une ancienne militante centriste. Cette dernière décrivait notamment une relation sexuelle empreinte « d’irrespect, d’injonction et d’insistance », à laquelle elle aurait tenté à plusieurs reprises de mettre fin. Elle explique qu’après un début de relation consentie, Damien Abad lui aurait imposé une pénétration anale, malgré un non « affirmé » et répété « à plusieurs reprises ». « Il a continué […]. J’étais hébétée qu’il ne puisse pas tenir compte de mon refus, assure-t-elle. Je lui ai dit qu’il se voyait dans un film porno. Il m’a dit d’être gentille et il continuait. »
Dans ces témoignages, les deux femmes mentionnent le handicap de l’élu comme une sorte de frein empêchant de l’arrêter. « Je suis maintenant persuadée qu’il utilise son handicap pour inspirer de la pitié, qu’il était parfaitement conscient de ne pas respecter mon consentement », estime l’une d’entre elles.
S’il reconnaît avoir pu « envoyer des messages, parfois intimes, parfois tardifs », Damien Abad se dit « révolté par les accusations fausses et calomnieuses rapportées », et « conteste formellement tout abus de [sa] position hiérarchique », assurant que ses relations « ont toujours été consenties ».
BBC
Monkeypox: Israel, Switzerland and Austria confirm cases
By Joseph LeeBBC News
Israel, Switzerland and Austria are the latest countries to confirm cases of monkeypox, bringing the total number of nations reporting outbreaks to 15.
Israel and Switzerland both said they identified one infected person who had recently travelled abroad. Israel is investigating other suspected cases.
Monkeypox does not tend to spread easily between people and the illness is usually mild.
The virus is most common in remote parts of Central and West Africa.
More than 80 cases have been confirmed in the recent outbreak in Europe, the US, Canada and Australia.
This outbreak has taken scientists by surprise, but the risk to the wider public is said to be low. Most people who catch the virus recover within a few weeks, according to the UK's National Health Service.
The World Health Organization has said a number of other suspected cases are being investigated - without naming the countries involved - and warned that more infections are likely to be confirmed.
Asked about the outbreak as he finished a visit to South Korea, US President Joe Biden said that if the virus were to spread more widely it would be "consequential", adding that "it is something that everybody should be concerned about".
He said the US was "working hard" on its response and what vaccines in might use.
After the outbreak was first identified in the UK, the virus began to be detected across Europe - with public health agencies in Spain, Portugal, Germany, Belgium, France, the Netherlands, Italy and Sweden all confirming cases.
The UK Health Security Agency has identified 20 cases so far and its chief medical adviser Dr Susan Hopkins told the BBC's Sunday Morning programme: "We are detecting more cases on a daily basis."
She said the virus is now spreading in the community - with cases detected which have no contact with anyone who has visited West Africa, where the disease is endemic.
But the risk to the general population remains "extremely low", with cases so far mostly found in some urban areas and among gay or bisexual men, Dr Hopkins said.
Although there is no specific vaccine for monkeypox, several countries have said they are stocking smallpox vaccines, which are about 85% effective in preventing infection because the two viruses are quite similar.
In a statement on Friday, the WHO said that the recent outbreaks were unusual in that they were occurring in countries where the disease was not endemic.
It is not yet clear why this unexpected outbreak is happening now.
One possibility is that the virus has changed in some way, although currently there is little evidence to suggest this is a new variant.
Another explanation is that the virus has found itself in the right place at the right time to thrive.
Monkeypox may also spread more easily than it did in the past, when the smallpox vaccine was widely used.
The WHO's regional director for Europe, Hans Kluge, has warned that "transmission could accelerate" during the summer season, as people gather for festivals and parties.
In addition to the European cases, Australia has confirmed that one man who had travelled to the UK contracted the virus.
In North America, health authorities in the US state of Massachusetts said one man who recently travelled to Canada had tested positive for the virus.
Canada's Public Health Agency said it had identified two cases in Quebec, but said it was not clear if the US traveller had been infected before or during his visit to Montreal.
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France24 - Monde
Festival de Cannes : "Dalva", le parcours "plein d'espoir" d'une enfant traumatisée
Publié le : 21/05/2022 - 17:44
David RICH
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Présenté à Cannes dans le cadre de la Semaine de la Critique, le film franco-belge "Dalva" raconte l'histoire d'une jeune fille arrachée à l'emprise de son père abusif et qui doit réapprendre à vivre comme une enfant de son âge. Une plongée psychologique captivante qui explore les questions de l’emprise, du consentement et de la résilience. Entretien.
Une descente de police à son domicile et "Dalva", 12 ans, se retrouve du jour au lendemain placée dans un foyer. Séparée de son père, la jeune fille, qui s'habille et se maquille comme une femme de deux fois son âge, a le sentiment de vivre une injustice. Accompagnée par un éducateur et sa compagne de chambrée, la jeune Dalva va graduellement sortir de l’emprise pour réapprendre à vivre.
Ce pitch est le point de départ du premier long métrage de la réalisatrice belge Emmanuelle Nicot. Sélectionné dans le cadre de la Semaine de la Critique, au 75e Festival de Cannes, "Dalva" est un film coup de poing qui aborde un sujet pour le moins difficile sans aucun pathos, à travers la performance magistrale de la jeune Zelda Samson. Rencontre, sur la Croisette, avec la cinéaste Emmanuelle Nicot.
France 24 : votre film "Dalva" aborde la question du traumatisme causé par l’inceste, un sujet extrêmement difficile : pourquoi avoir choisi ce thème pour un premier long métrage ?
Emmanuelle Nicot : en premier lieu il y a la thématique de l’emprise qui m’est assez personnelle et que j’ai déjà beaucoup explorée dans mes courts métrages. J’ai voulu poursuivre ce travail avec "Dalva".
Pour mon dernier projet, j'avais eu l’occasion de faire une immersion dans un centre d’accueil d’urgence pour adolescents. Là-bas, j’ai rencontré plein d’enfants placés pour cause de maltraitances avérées et qui continuaient à faire bloc avec leurs familles contre la justice. Des enfants qui étaient encore sous emprise de leurs parents parfois des années après leur placement. J’avais travaillé sur l’emprise conjugale et amicale mais je ne m’étais pas rendue compte à quel point celle-ci pouvait être forte dans le contexte familial vis-à-vis d’enfants.
À cela s’est ajoutée une histoire qu’une amie m’a racontée. Son père éducateur est intervenu pour placer une petite fille de six ans qui vivait seule avec son père. Il a découvert une enfant hyper sensuelle, sexuée et érotisée. Cette histoire m’a travaillé, je me suis demandé ce qu’elle serait devenue à l'âge de 12 ans, au moment des premiers émois, de la puberté et c’est comme ça que le film "Dalva" est né.
Le film repose sur le personnage incarné par Zelda Samson et joue sur l’ambiguïté de son âge. Comment avez-vous recruté cette actrice et travaillé sur ce personnage d’enfant-femme ?
J’imaginais une petite fille qui venait d’une classe moyenne voire aisée, très gracieuse, très poupée de porcelaine. J’ai déposé des annonces dans des centres équestres, des écoles de danse classique et de musique. Mais les profils ne correspondaient pas car il n’y avait pas de contrepoint entre la Dalva créée par son père et la Dalva sans lui. Et puis je suis tombée sous le charme de Zelda, une petite fille hyper sauvage, très garçon manqué avec un regard noir, quelque chose d’hyper effronté. Ça a tout de suite fonctionné, ce contraste a immédiatement donné du relief au personnage.
Elle a, à la fois, un visage très poupin et un côté très cinégénique. Son physique change en fonction de la manière dont on la filme, elle peut paraître très femme ou très enfant. Nous avons travaillé sur la façon de se tenir et de marcher avec une coach, ancienne danseuse, qui l’a suivie sur tout le tournage pour corriger ses postures : assise, en train de manger, etc. Il y a eu une grosse recherche aussi sur l’habillage et la coiffure car nous ne voulions pas que "Dalva" soit une Lolita. C’est une jeune fille qui a la grâce d’une dame, donc il fallait absolument éviter de l’érotiser et de la rendre vulgaire. Enfin, nous avons mis en place un accompagnement psychologique pour nous assurer que le tournage se déroule au mieux pour notre jeune actrice.
Ces dernières années, les scandales #MeToo ont suscité une prise de conscience importante sur les violences psychologiques et sexuelles contre les femmes. Sur la question plus spécifique de l’inceste, on a l’impression que les choses bougent plus lentement, quel est votre sentiment ?
J’ai commencé à écrire sur ce thème il y a six ans, à un moment où on parlait vraiment très peu de l’inceste. Puis il y a eu la vague #MeToo au cours de laquelle des affaires d’inceste ont été révélées. Je pense notamment au livre de Camille Kouchner (où l’autrice accuse son beau-père d'inceste sur son frère jumeau à la fin des années 1980, NDLR). Mais la question de l’inceste est plus vite retombée ; elle a été de nouveau étouffée et reste un sujet tabou du fait de l’ampleur de ses répercussions, car dénoncer c’est exploser toute la sphère familiale.
Je considère qu’il y a également un manque de sensibilisation sur ce sujet. À l’occasion du casting, je me suis rendue compte qu’aucun enfant ne connaissait la signification de l’inceste. C’est un mot que l’on n’apprend pas aux enfants alors que ce problème touche en moyenne deux enfants par classe, selon les statistiques. Pour nous, il était hors de question que des enfants passent les essais sans savoir de quoi parle le film.
À chaque fois, j’ai appelé les parents, leur demandant d’aborder le sujet avec leurs enfants pour qu’ils puissent décider de passer ou non le casting en connaissance de cause. Bien sûr, la charge que les enfants mettent dans ce mot n’est pas la même que celle mise par les adultes. Pour eux, l’expérience du film était avant tout un jeu, une première fois et la magie d’un tournage. Le sujet était bien plus difficile à appréhender pour les comédiens adultes comme Alexis Manenti, qui joue l’éducateur.
Pour conclure, vous avez le privilège de voir votre tout premier film sélectionné à Cannes, dans le festival de cinéma le plus prestigieux au monde. Quelle est votre réaction et qu’attendez-vous de cette exposition ?
Je vis cela évidemment très bien ! Je suis très heureuse parce que cette mise en lumière peut donner un gros coup de pouce au film dans une période difficile pour le cinéma, où la fréquentation est en berne. J’ai par ailleurs bien conscience que c’est un film qui aborde, en apparence, un sujet difficile. J’espère que cette exposition donnera envie aux gens de le voir et les poussera à dépasser certaines appréhensions qu’ils peuvent avoir.
"Dalva" parle évidement d’un sujet très grave avec l’impact de l’inceste sur l’enfance. Mais c’est aussi et avant tout un film sur la reconstruction. Pour moi, c’est un film lumineux aussi et solaire, porté par l’énergie de ses jeunes acteurs. J’ai envie que les gens le voient comme un film plein d’espoir.
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Valeurs Actuelles
Burkini : le maire de Marignane prend à son tour les devants pour interdire le vêtement islamique dans les piscines
Il veut éviter l’arrivée du burkini dans les bassins de sa ville. Après le feu vert de la mairie d’Éric Piolle à Grenoble pour autoriser le maillot de bain islamique dans les piscines, certains élus prennent déjà les devants pour éviter que le phénomène ne se répande. C’est le cas du maire de Marignane, Éric Le Dissès. Vendredi 20 mai, il a pris un arrêté municipal pour l’interdiction du burkini dans les piscines municipales de la commune des Bouches-du-Rhône. Dans un communiqué dont se fait l’écho La Provence, samedi 21 mai, l’édile de Marignane a rappelé que l’interdiction s’appliquait également aux « bermudas, shorts et autres » : « Seuls sont autorisés les maillots de bain », a-t-il rappelé.
Éric Piolle, un « apôtre de la loi islamique »
Dans la même lettre, Éric Le Dissès a appelé les autres maires de France à « ne pas céder aux pressions d’associations pro-burkinis », qu’il accuse de vouloir imposer « l’islamisation extrême de la France, que beaucoup de musulmans français ne cautionnent pas ». Il n’a pas hésité à critiquer le maire de Grenoble, Éric Piolle, qui est à l’origine de l’autorisation du burkini dans la ville de l’Hérault. L’édile Europe Écologie-Les Verts (EELV) a été qualifié par Éric Le Dissès « d’apôtre de la loi islamique », relate La Provence. Un apôtre qui oublierait « volontairement que la réglementation des piscines obéit au respect des règles d’hygiène et de normes de sécurité spécifiques garantissant la santé publique ».
Fréjus fait de même
Le même jour, vendredi 20 mai, le maire RN de Fréjus, David Rachline, a annoncé son intention de modifier les arrêtés correspondants aux règlements des piscines municipales pour « interdire explicitement » le burkini. Pour lui, le choix d’Éric Piolle serait bel et bien une « dérive » allant « à l’encontre de notre principe républicain fondamental de laïcité ».
Bouches-du-Rhône : les dernières actualités
L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale BBC
Australia election: Anthony Albanese signals climate policy change
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Australia's new leader has vowed to take the country in a new direction, with a big shift in climate policy.
Anthony Albanese, who won Saturday's election with the opposition centre-left Labor Party, said Australia could become a renewable energy superpower.
He is to be sworn in as PM on Monday, but it is not clear whether his party will have a majority in parliament.
Climate change was a key concern for voters, after three years of record-breaking bushfire and flood events.
Outgoing PM Scott Morrison, the leader of an ousted Liberal-National coalition, thanked the "miracle of the Australian people" after conceding.
Vote counting is still going on and he is still a few seats short of the 76 that Labor needs to secure a majority in the 151-member lower house of parliament.
Final results may not be known for several days, as electoral officials have just started counting nearly three million postal votes.
If the election results in a hung parliament, Greens and independents - who have been campaigning for radical climate change action - could wield greater influence in framing the new government's policies on the issue.
Speaking to the BBC's Shaimaa Khalil shortly after his election victory, Mr Albanese, 59, said: "We have an opportunity now to end the climate wars in Australia.
"Australian businesses know that good action on climate change is good for jobs and good for our economy, and I want to join the global effort."
Mr Albanese, who will be heading Australia's first Labor government in almost a decade, also promised to adopt more ambitious emissions targets.
However, he has so far refused calls to phase out coal use or to block the opening of new coal mines.
A clear rejection of laggard climate policies
By Jay Savage, Australia editor
Anthony Albanese has vowed to "end the climate wars" that have poisoned Australia's will for emissions cuts in the past decade.
He now has a mandate. The rejection of Scott Morrison's government in the big cities was seismic. It's a clear repudiation of policies that have made Australia a climate laggard among rich nations.
Yet Labor has not been the biggest vote beneficiary. Unlike when the party last left opposition in 2007 on a big swing to Kevin Rudd, dubbed the "Ruddslide", this result has been separately claimed as a "tealslide" and a "Greenslide".
The surge in vote for those candidates has reshaped Australia's political landscape. Teal independents picked up key seats in Melbourne, Sydney and Perth.
Perhaps most incredibly, the Greens are on track to win three seats in Brisbane. While it is a different story regionally, the result has upended many perceptions of Queensland as Australia's most conservative state.
The teals and Greens want even stronger climate action than Mr Albanese, whose election pledges included a commitment to coal.
Some have already suggested they will lobby him for more ambitious goals. If Mr Albanese fails to secure a majority, their voices will be even louder.
Mr Albanese will fly to Tokyo on Monday for a summit with the leaders of Japan, India and the US, known as the Quad. As he will be representing Australia as its prime minister, he will be sworn into office before his departure.
"Obviously the Quad leaders meeting is an absolute priority for us," he told journalists on Sunday.
"It's an opportunity for us to send a message that there is a change of government and that there will be a change of policies on things like climate change.
"I will return to Australia on Wednesday and then we'll get down to business."
He said he wanted to "change the country and change the way that politics operates in this country".
One of Australia's longest-serving politicians, Mr Albanese served briefly as deputy prime minister to Kevin Rudd in 2013 and has long been a favourite of his party's left wing. Since becoming opposition leader in 2019, he has positioned himself more towards the centre.
'A time of great upheaval'
After taking over from Malcolm Turnbull in 2018, Mr Morrison led Australia through a period dominated by natural disasters and the pandemic.
He had been expected to narrowly lose the election, but the result showed a collapse in his vote.
The Coalition shed crucial seats to so-called "teal" independents, mostly women, in traditional inner-city Liberal strongholds. They had campaigned on platforms of climate action and integrity in politics.
Mr Morrison congratulated Mr Albanese and said he would step down as Liberal leader after the defeat.
He said it had been "a time of great upheaval".
"What Australians have endured over these past few years has shown a tremendous depth of character and resilience and strength," the outgoing prime minister said.
Mr Morrison, 54, is the first prime minister to serve a full term in office since John Howard in 2007.
Former Defence Minister Peter Dutton is seen as favourite to take over as Liberal leader, after former Treasurer Josh Frydenberg seemed set to lose his seat.
US President Joe Biden called Mr Albanese on Sunday to congratulate him on his victory.
The two countries are part of the Quad group, along with Japan and India, which is holding a summit in Tokyo on Tuesday. Mr Albanese has said he will be there, a decision welcomed by Mr Biden.
"President Biden reaffirmed the United States' steadfast commitment to the US-Australia alliance and his intent to work closely with the new government to make it stronger still," the White House said.
UK Prime Minister Boris Johnson said he looked forward to working with Mr Albanese "in the weeks, months and years ahead as, together, we tackle shared challenges and demonstrate the importance of our shared values".
New Zealand's PM Jacinda Ardern said she had "a warm conversation" with Mr Albanese, describing Australia as "our most important partner".
Indian PM Narendra Modi also congratulated Mr Albanese on his party's election victory.
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France24 - Monde
Afghanistan : après le retour de la burqa, les femmes disparaissent peu à peu des rues
Publié le : 19/05/2022 - 19:53
Alijani Ershad
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Le retour de l’obligation faite aux femmes de porter le voile intégral dans l’espace public en Afghanistan, annoncé par un décret en vigueur depuis le 7 mai, se voit sur les images prises dans le pays ces derniers jours. Ou plutôt ne se voit pas : les femmes ont déserté les rues et restent cloîtrées chez elles. Si notre Observatrice a osé manifester le 10 mai avec quelques militantes, elle ne se fait aucune illusion sur le futur qui l’attend.
"Les femmes qui ne sont ni trop jeunes ni trop vieilles doivent voiler leur visage, à l’exception de leurs yeux, selon les recommandations de la charia, afin d’éviter toute provocation quand elles rencontrent un homme [qui n’est pas un membre proche de leur famille]", indique le décret entré en vigueur le 7 mai et annoncé par la voix du leader des Taliban, Haibatullah Akhundzada. Et quand on parcourt les réseaux sociaux à la recherche d'images de la vie quotidienne à Kaboul, Herat ou Mazar-e Charif, la contrainte semble être appliquée, tant les femmes sont absentes des rues, des marchés, des parcs.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par M Khalid Sulimanzai (@khalidsulimanza)
Akhundzada avait détaillé le 6 mai les premières sanctions : "Premièrement, la femme portant des tenues immorales sera punie ; deuxièmement, son mari sera convoqué et détenu pendant trois jours, et s’il travaille dans le secteur public, il sera renvoyé." Le décret stipule que le meilleur type de hijab est le tchadri bleu, un type de voie intégral déjà imposé par les Taliban lorsqu’ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001.
Le 10 mai, des femmes ont cependant protesté dans les rues de Kaboul. Voilées plus légèrement que ne l’impose la nouvelle réglementation, elles ont chanté notamment : "La burqa n’est pas notre hijab."
>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Manifestation à Kaboul réprimée par les Taliban : "Même si vous nous décapitez, nous repousserons"
"L’espace public est en train de se vider des femmes"
Lena [pseudonyme], une jeune Afghane, a décidé de porter la burqa pour pouvoir encore sortir.
Depuis l’annonce faite par les Taliban, je porte le tchadri bleu. Avant, je portais un voile sur la tête et un long manteau, comme beaucoup d’autres jeunes femmes. Maintenant, si je ne porte pas le tchadri, je vais devoir rester à la maison, ce qui n’est pas envisageable. J’ai envie de marcher dans les rues et les parcs, j’ai envie de voir mes amis, c’est peut-être la dernière possibilité de s’amuser que nous avons en tant que femmes en Afghanistan.
Mais il est clair que depuis le décret, je vois de moins en moins de femmes dehors. L’espace public est en train de se vider des femmes. Tant que vous porterez le tchadri, les Taliban ne vous poseront pas de problème.
Mais le moindre détail peut causer des maux de tête. Il y a quelques jours, j'étais dans un parc. Il y avait des adolescentes en train de manger une glace, ce qui manifestement n’est pas possible avec un tchadri… Des Taliban sont arrivés et leur ont demandé de porter leur tchadri correctement. Au début, elles ont tenté de les ignorer, mais elles ont fini par accepter.
Par contre, j’ai remarqué que les Taliban regardaient autour d’eux, comme s’ils avaient peur d’être enregistrés. Alors que l’un d’entre eux s’apprêtait à frapper les filles, l’autre lui a dit : "Non, non, quelqu'un pourrait filmer la scène et je ne veux pas avoir d’ennuis." Ils veulent continuer d’avoir l’air bien en apparence, pour ne pas interrompre leurs efforts pour gagner une reconnaissance internationale. Mais je pense que le futur s’annonce sombre.
جلوگیری طالبان از ورود دختران روسری رنگی به دانشگاه!نیروهای امارت #طالبان روز چهارشنبه( ۲۸ ثور) در ورودی دانشگاه تعلیم و تربیه در #کابل، مانع ورود دختران شدند.افراد امارت طالبان دخترانی را که روسری یا لباس رنگی پوشیده بودند از ورود به دانشگاه منع کردند و فقط به کسانی که... pic.twitter.com/BW0C12JCAH
May 19, 2022
>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : "Ne touche pas à mes vêtements" : des Afghanes conspuent le code vestimentaire rigoriste des Taliban
Depuis leur retour au pouvoir mi-août, les Taliban tentent de gagner la reconnaissance de la communauté internationale, notamment des pays occidentaux, qui ont bloqué des millions de dollars placés dans les banques afghanes par l’ancien gouvernement afghan. Les pays occidentaux ont aussi été les plus gros donateurs du pays durant les vingt années qui ont séparé les deux régimes talibans.
"J’accepterais de porter une burqa s’ils laissaient les femmes étudier et travailler, mais ils ne le feront pas"
Ziba [pseudonyme] est une activiste pour les droits des femmes en Afghanistan. Elle vit dans une ville du nord du pays.
"Depuis que les Taliban ont repris le pays, je porte la burqa, même avant qu’ils ne la rendent obligatoire. Je l’ai fait pour ma propre sécurité, d’une part, et d’autre part, pour ne pas être reconnue en tant qu’activiste. Ça me permet d’éviter qu’ils ne m’approchent.
La réalité amère, en tant qu'activiste, c’est que, oui, des femmes ont osé manifester à Kaboul le 10 mai. Mais dès le premier jour après le retour des Taliban, des femmes ont manifesté, et au final, rien n’a changé. Les femmes qui ont pu ont quitté le pays, et nous, nous sommes bloquées ici, désespérées, nos âmes injuriées.
Personnellement, j’accepterais de porter une burqa s’ils laissaient les femmes étudier et travailler, mais ils ne le feront pas. Ici, on n’est plus des êtres humains. [L’école est interdite aux filles après l'âge de 13 ans, NDLR.]
Je ne sors pas tant que ça, je reste essentiellement à la maison, comme la plupart des femmes, je suppose. Je peux confirmer qu’il y a de moins en moins de femmes dans les rues ici. Je pense que c’est la jeune génération qui refuse le plus de se plier aux règles, de porter la burqa et de rester à la maison.
J’ai peur que la situation ne fasse qu’empirer. J’ai peur qu’un jour, les Taliban interdisent aux femmes de sortir, tout simplement. Et nous n’avons personne vers qui nous tourner.
La crainte de notre Observatrice n’est pas infondée : Haibatullah Akhundzada a bien spécifié le 6 mai que les femmes "devaient rester à la maison, sauf besoin urgent".
Selon le Georgetown Institute for Women, Peace and Security, l’Afghanistan est le pire pays du monde pour les femmes, devant la Syrie et le Yémen.
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A Foix, Gérald Darmanin rend hommage au major Jean-Jacques Bloy, gendarme et « héros du quotidien »
« Il ne faut pas y voir un acte politique », insiste-t-on du côté du cabinet du ministère de l’Intérieur, mais plutôt une tradition de la part du ministre. Gérald Darmanin a participé à la cérémonie d’hommage à Jean-Jacques Bloy, ce jeudi 20 mai. Un gendarme ariégeois de la brigade motorisée de Saint-Girons qui a trouvé la mort, une semaine plus tôt, lors d’un accident survenu durant une reconnaissance.
L’occasion pour le ministre de l’Intérieur sortant de se montrer aux côtés de ces hommes « qui ont choisi de servir la France ». Des « héros quotidiens » animés par un héroïsme « discret », à l’image de Guillaume Leleu, premier collègue à intervenir sur les lieux de l’accident mortel, vendredi 13 mai. « Puisse votre exemple nous inspirer tous », lance Gérald Darmanin durant son allocution devant la famille de la victime.
Tué dans un « malheureux accident de la circulation »
Originaire de Toulouse, Jean-Jacques Bloy devient gendarme en 2005, à l’âge de 20 ans. Il fait ses premières armes à Foix au sein du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) avant de devenir sous-officier. Après un Chaumont puis à Marmande, il continue « non pas sa carrière, mais sa vocation », précise le ministre, à Pamiers en 2014. C’est en 2020 qu’il intègre la brigade motorisée de Saint-Girons. Un élément « solide », sportif de haut niveau, « il était ferme et rigoureux avec la population », rappelle Gérald Darmanin.
Son engagement trouve une fin tragique, le 13 mai dernier. Au cours d’une mission de reconnaissance d’itinéraire, à l’Herm, le gendarme âgé de 37 ans perd le contrôle de sa moto « en glissant sur des graviers », précise le communiqué du ministre de l’Intérieur. « Un malheureux accident de la circulation », a assuré le procureur de la République de Foix, Olivier Mouysset, auprès de La Dépêche du Midi. Malgré l’intervention de son binôme et des secours, le père de deux enfants est décédé « des suites de ses blessures ».
« Être gendarme, ce n’est pas un métier banal »
Sous un soleil de plomb, sur la place du 59e Régiment d’infanterie de Foix, le ministre arrive dans la caserne voisine, accueilli par la préfète de l’Ariège, Sylvie Feucher, les autorités locales dont les députés insoumis Bénédicte Taurine et Michel Larive. Le ministre s’est ensuite entretenu une dizaine de minutes avec la famille de la victime avant de se rendre à la cérémonie officielle.
Un hommage rendu par l’ensemble des gendarmes de l’Ariège mais aussi de France, puisqu’un recueillement était organisé dans l’ensemble des préfectures du territoire. « Nous l’accueillons parmi les héros de la gendarmerie morts en service », lance Gérald Darmanin qui rappelle « combien de joies et de fins de détresse » a permis Jean-Jacques Bloy. « Être gendarme, ce n’est pas un métier banal, c’est risquer sa vie, faire le choix patriote de se mettre au service de l’ordre, de la Nation, des autres et des plus faibles », a-t-il poursuivi.
Pour clôturer l’hommage national, le ministre a décoré Jean-Jacques Bloy des médailles d’or de la Défense nationale, avec palme de bronze et de la Sécurité intérieure, en l’élevant au grade de major, à titre posthume. Le cortège s’est ensuite dirigé vers l’abbatiale Saint-Volusien pour des obsèques dans l’intimité familiale.
Foix : les dernières actualités
France24 - Monde
Roland-Garros 2022 : mission impossible pour les Français ?
Publié le : 21/05/2022 - 13:50
FRANCE 24
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Alors qu'ils restent sur une dernière édition catastrophique de Roland-Garros, où aucun joueur ni aucune joueuse n'avait dépassé le deuxième tour dans les tableaux de simple, les Français n'ont pas été gâtés par le tirage au sort de l'édition 2022.
Le tirage au sort de Roland-Garros, qui débute dimanche 22 mai, a été sans pitié jeudi pour les Français et les Françaises engagés dans le tournoi – et qui espèrent laver l’affront de la dernière édition. Le bilan 2021 s'était révélé humiliant puisque pour la première fois depuis 53 ans, aucun Bleu ne s'était qualifié au troisième tour dans les tableaux de simple, ni chez les hommes, ni chez les femmes.
S’ils ne peuvent faire que beaucoup mieux cette année, cela sera toutefois un exploit de voir l’un d’entre deux en deuxième semaine Porte d’Auteuil. D’autant plus que le meilleur ambassadeur du tennis français, Gaël Monfils (22e), a déclaré forfait une semaine avant le début de la compétition et que le tennis tricolore a le blues.
Adieux compliqués pour les vétérans
Ce sera le dernier Roland-Garros des "Mousquetaires" Jo-Wilfried Tsonga (267e à 37 ans) et Gilles Simon (159e à 37 ans). Tsonga, qui rangera les raquettes à l'issue du tournoi, sera opposé à l'une des terreurs de la terre battue, le Norvégien Casper Ruud (8e), tandis que Simon affrontera l'Espagnol Pablo Carreno (17e). Du lourd dès le premier tour !
L'autre "Mousquetaire" Richard Gasquet (75e), qui a éliminé, mardi, le numéro deux mondial Daniil Medvedev en huitièmes de finale de l’Open de Genève, va croiser la raquette avec le Sud-Africain Lloyd Harris (37e). Un éventuel succès le mettrait vraisemblablement face à l'Américain Sebastian Korda (30e) au tour suivant. Cependant, Richard Gasquet n'a plus passé le deuxième tour d'un Majeur depuis l'US Open 2018, année où il avait également atteint le troisième tour à Roland-Garros.
>> À lire aussi : "Tennis : Jo-Wilfried Tsonga, le plus brillant des Quatre Mousquetaires"
En l'absence de Gaël Monfils, le meilleur Tricolore dans le tableau est Ugo Humbert (45e). Après un début de saison difficile puisqu'il n'a dépassé le deuxième tour dans aucun des tournois joués en 2021, il aura fort à faire face au Finlandais Emil Ruusuvuori (61e). Ce dernier n’a rien d’une terreur du circuit, mais il a atteint les quarts à Munich.
Moutet vise un duel avec Nadal au deuxième tour
Pas facile non plus pour Benjamin Bonzi (53e), qui tombe sur l'Américain Frances Tiafoe (27e), même si ce dernier semble hors de forme et a été éliminé au premier tour à Madrid et à Rome.
Le fantasque Benoît Paire (67e) débutera contre le Biélorusse Ilya Ivashka (50e), un joueur à sa portée, mais l’Avignonnais pourrait avoir ensuite sur sa route le Chilien Cristian Garin (36e) ou l'Américain Tommy Paul (33e), puis éventuellement l'autre star russe du tennis, Andrey Rublev (7e).
La mission semble impossible pour Hugo Gaston (68e) face à l'Australien Alex de Minaur (21e) et pour Arthur Rinderknech (65e) face à l’imprévisible Alexander Bublik (41e). Adrian Mannarino (73e) aura plus de chances face à l'Argentin Federico Delbonis (62e), mais en cas de succès, il devrait se retrouver ensuite face à… Andrey Rublev.
Il faudra un miracle pour que Quentin Halys (86e) – qui affrontera d'entrée le géant américain John Isner (26e) et son redoutable service – valide son billet pour le deuxième tour. Pour l'invité Manuel Guinard (158e), qui évolue d'habitude sur le circuit Challenger (deuxième division), la marche sera tout aussi haute puisque son premier adversaire sera le Britannique Cameron Norrie (11e).
De son côté, Corentin Moutet (139e) sera opposé au revenant Stanislas Wawrinka (257e), vainqueur du tournoi en 2015. En cas de qualification, le tour suivant devrait lui réserver un face-à-face avec Rafael Nadal (5e), qui vise un 14e titre sur la terre battue parisienne.
Enfin, si Lucas Pouille (163e) jouera un qualifié au premier tour, c'est le finaliste de l'an dernier Stefanos Tsitsipas (4e) qui devrait l'attendre, en cas de victoire, de l’autre côté du filet.
Un tableau très compliqué pour les Bleues
Pour les femmes, le tirage au sort a été encore plus difficile, puisque sur les 13 inscrites dans le tableau principal, six d’entre elles sont tombées sur des têtes de série.
Alizé Cornet (40e), numéro 1 française et quart de finaliste pour la première fois en Majeur en Australie en janvier, une première en 63 tournois du Grand Chelem disputés, entrera en lice face à la Japonaise Misaki Doi (97e). Une partie largement à sa portée, même si elle a récemment souligné que la terre battue n'était plus depuis longtemps sa surface favorite. En cas de qualification, elle devrait cependant tomber sur du lourd au deuxième tour, puisqu’elle pourrait faire face à la Lettonne Jelena Ostapenko (13e).
Caroline Garcia (73e) débutera elle face à l'Américaine Taylor Townsend, classée 334e, mais pourrait affronter une autre Américaine plus dangereuse, Madison Keys (23e), dès le deuxième tour. Cette dernière avait atteint les demi-finales de Roland-Garros en 2018, et le dernier carré de l’Open d’Australie en 2022.
Clara Burel (95e) jouera face à la Grecque Maria Sakkari (4e), demi-finaliste l'an dernier ; Diane Parry (96e) affrontera la tenante du titre tchèque Barbora Krejcikova (2e), tandis que Chloé Paquet (102e) défiera la Biélorusse Aryna Sabalenka (7e). Si l’une d’elles parvient à se qualifier, on pourra aisément parler d’un énorme exploit.
La tâche de Fiona Ferro (139e) s'annonce tout aussi compliquée puisque c’est l'Espagnole Paula Badosa (3e) qui se dresse sur sa route. L'invitée Tessah Andrianjafritimo (142e) sera opposée à Karolina Pliskova (8e), et Kristina Mladenovic (110e) à la Canadienne Leylah Fernandez (17e), finaliste du dernier US Open. Dur.
Difficile donc, après ce tirage, d’être optimiste pour le tennis français, sachant que pour retrouver des tableaux de Roland-Garros sans la moindre tête de série française, il faut remonter à 1999.
Patience, dit le directeur technique national (DTN) Nicolas Escudé, qui s'est fixé des objectifs précis pour 2024 : deux femmes et deux hommes dans le top 20, quatre quarts-de-finalistes en Grand Chelem et trois médailles olympiques ou paralympiques à Paris-2024.
Avec AFP
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Valeurs Actuelles
Du “copiétonnage”, une alarme… l’application de Bibus pour lutter contre le harcèlement de rue à Brest
Le réseau de transport de Brest veut aider à mieux se déplacer. Et surtout à éviter à ses usagers de subir du harcèlement de rue. C’est pour cette raison que Bibus lance l’application Wip, qui devrait être officiellement présentée au public dès le mois de juin prochain. Jeudi 19 mai, des représentants de RATP Dev, ainsi que leur directeur de la sûreté, ont déjà présenté l’application pour smartphone à la cité scolaire de l’Iroise, rapporte Ouest-France samedi 21 mai. Bibus a donc décrit Wip comme « une application d’entraide collective pour se déplacer en ville en toute confiance et sérénité ». Elle sera réservée gratuitement à « tout le monde », « de jour comme de nuit ».
Un signal d’alerte pour chasser l’agresseur, ou du « copiétonnage »
Wip entend mettre en place du « copiétonnage ». Comme Blablacar – qui permet d’organiser du covoiturage entre particuliers –, il s’agira de mettre en relation des usagers qui effectueront le même trajet en transports en commun, relate Ouest-France. « On indique son trajet, on choisit par qui l’on souhaite être accompagné et l’on discute ensemble des modalités. » Il sera obligatoire pour les utilisateurs de fournir une « carte d’identité et une photo aux copiétons » afin de sécuriser le dispositif. Wip permettra également de lancer une alarme sonore pour alerter en cas de harcèlement ou éloigner l’agresseur.
Des boutons d’urgence et de nouvelles caméras
RATP Dev a également informé que des boutons d’urgence étaient installés aux stations de tramway de la ville bretonne. Ce dispositif permet d’appeler directement la police. Des caméras, avec une meilleure définition d’image, vont être mises en place. Il sera ainsi plus facile de réunir des preuves en cas de dépôt de plainte, rapporte Ouest-France. Si la police en fait la demande, Bibus pourra fournir les enregistrements. À ce jour, environ 1.000 caméras de surveillance sont installées dans les transports en commun de Brest – 500 dans les bus et 200 dans les tramways. Mais la qualité de l’image est quelque peu obsolète, mettant à mal l’identification de suspect dans des agressions.
Brest : les dernières actualités
New York Times - World
‘I Want to Reset My Brain’: Female Veterans Turn to Psychedelic Therapy
Traumatized by war and sexual assaults, some U.S. veterans and veterans’ spouses are seeking help in a Mexican clinic that treats depression and addiction with potent hallucinogens like toad poison.
Women gathering for a psychedelic mushroom tea ceremony in March at a veterans therapy retreat in Mexico.Credit...
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By Ernesto Londoño
Photographs by Meridith Kohut
TIJUANA, Mexico — Plumes of incense swirled through the dimly lit living room as seven women took turns explaining what drove them to sign up for a weekend of psychedelic therapy at a villa in northern Mexico with sweeping ocean views.
A former U.S. Marine said she hoped to connect with the spirit of her mother, who killed herself 11 years ago. An Army veteran said she had been sexually assaulted by a relative as a child. A handful of veterans said they had been sexually assaulted by fellow service members.
The wife of a Navy bomb disposal expert choked up as she lamented that years of unrelenting combat missions had turned her husband into an absent, dysfunctional father.
Kristine Bostwick, 38, a former Navy corpsman, said she hoped that putting her mind through ceremonies with mind-altering substances would help her make peace with the end of a turbulent marriage and perhaps ease the migraines that had become a daily torment.
“I want to reset my brain from the bottom up,” she said during the introductory session of a recent three-day retreat, wiping away tears. “My kids deserve it. I deserve it.”
A growing body of research into the therapeutic benefits of psychedelic therapy has generated enthusiasm among some psychiatrists and venture capitalists.
Measures to decriminalize psychedelics, fund research into their healing potential and establish frameworks for their medicinal use have been passed with bipartisan support in city councils and state legislatures across the United States in recent years.
Much of the expanding appeal of such treatments has been driven by veterans of America’s wars in Afghanistan and Iraq. Having turned to experimental therapies to treat post-traumatic stress disorder, traumatic brain injuries, addiction and depression, many former military members have become effusive advocates for a wider embrace of psychedelics.
Psychedelic retreat participants often pay thousands of dollars for the experience. But these female veterans and spouses of veterans who had traveled to Mexico for treatment at the Mission Within were attending for free, courtesy of the Heroic Hearts Project and the Hope Project. The groups, founded by an Army ranger and the wife of a Navy SEAL, raise money to make psychedelic therapy affordable for people from military backgrounds.
The Mission Within, on the outskirts of Tijuana, is run by Dr. Martín Polanco, who since 2017 has focused almost exclusively on treating veterans.
“I became aware early on that if we focused our work on veterans, we would have a greater impact,” said Dr. Polanco, who said he had treated more than 600 American veterans in Mexico. “They understand what it takes to achieve peak performance.”
In the beginning, he said, he treated male veterans almost exclusively. But recently, he started receiving many requests from female veterans and military wives and began running women-only retreats.
With the exception of clinical trials, psychedelic therapy is currently performed underground or under nebulous legality. As demand soars, a handful of countries in Latin America, including Costa Rica, Jamaica and Mexico, have become hubs for experimental protocols and clinical studies.
Understand Post-Traumatic Stress Disorder
The invasive symptoms of PTSD can affect combat veterans and civilians alike. Early intervention is critical for managing the condition.
Dr. Polanco, who is not licensed in the United States, has been practicing on the fringes of mainstream medicine for years, but his work is now drawing interest from more established specialists in mental health. Later this year, researchers at the University of Texas at Austin and Baylor College of Medicine intend to examine his protocols in two clinical studies.
The use of psychedelic treatments is not currently part of the standard of care for treatment of mental health conditions at Veterans Hospitals, according to Randal Noller, a spokesman for the Veterans Affairs Department. But with special approval, it is possible they could be administered as part of a research protocol, and the department’s Office of Mental Health and Suicide Prevention is “closely monitoring the developing scientific literature in this area,” Mr. Noller said.
In Mexico, two of the substances that Dr. Polanco administers — ibogaine, a plant-based psychoactive commonly used to treat addiction, and 5-MeO-DMT, a powerful hallucinogen derived from the poison of the Sonoran desert toad — are neither unlawful nor approved for medical use. The third, psilocybin mushrooms, may be taken legally in ceremonies that follow Indigenous traditions.
During the course of a weekend retreat, Dr. Polanco’s patients start with a ceremony using either ibogaine or psilocybin. The initial trip is intended to trigger disruptive thinking and deep introspection.
“You become your own therapist,” Dr. Polanco said.
On Sunday, participants smoke 5-MeO-DMT, often described as something between a mystical and a near-death experience.
Dr. Charles Nemeroff, the chairman of the department of psychiatry and behavioral sciences at the University of Texas at Austin, which recently started a center for psychedelic research, said that the hype about the curative potential of psychedelics has outpaced hard evidence. The risks — which include episodes of psychosis — are considerable, he said.
“Currently, we have no way to predict who will respond or not therapeutically or who might have a bad experience,” he said. “There is so much we still don’t know.”
The women at the Mexico retreat understood the risks. But several said they had lost faith in conventional treatments like antidepressants and had heard enough inspiring stories from friends to take a leap of faith.
By the time the seven women gathered in a circle for the mushroom ceremony on a recent Saturday, each had signed a hold-harmless waiver. They had filled out questionnaires that measure post-traumatic stress and other psychological ailments and had undergone a medical checkup.
Leading the ceremony was Andrea Lucie, a Chilean-American expert in mind-body medicine who spent most of her career working with wounded U.S. veterans. After blowing burning sage onto cups of mushroom tea served on a tray decorated with flowers and candles, Ms. Lucie read a poem by María Sabina, a Mexican Indigenous healer who led mushroom ceremonies.
“Heal yourself with beautiful love, and always remember, you are the medicine,” recited Ms. Lucie, who is from a Mapuche Indigenous family in Chile.
After imbibing, the women laid on mattresses on the floor and put on eye shades as soothing music played on a speaker.
The first stirrings came about 40 minutes into the ceremony. A couple of women lowered their shades and wept. One giggled and then roared with laughter.
Then the wails began. Jenna Lombardo-Grosso, the former Marine who lost her mother to suicide, stormed out of the room and huddled with Ms. Lucie downstairs.
Ms. Lombardo-Grosso, 37, sobbed and screamed: “Why, why, why!” She later explained that the mushrooms had surfaced traumatic childhood episodes of sexual abuse.
Inside the ceremony room, Samantha Juan, the Army veteran who was sexually abused as a child, began crying and pulled out her journal. It was her third time at a retreat administered by Dr. Polanco, where she said she had confronted a lifetime of traumatic memories that led her to drink heavily and lean on drugs to escape her pain after leaving the Army in 2014.
“I’ve learned how to give myself empathy and show myself grace,” said Ms. Juan, 37.
Her goal on this retreat, she said, was to make peace with a sexual assault that she said she had endured in the Army.
“In today’s journey, the focus is forgiveness,” Ms. Juan had said shortly before taking the mushrooms. “I don’t want that kind of grip on me anymore.”
As the effects of the mushrooms wore off, there was a prevailing sense of calm. The women swapped stories about their trips, cracked jokes and got lost in long embraces.
The jitters returned the next morning as the women waited for their turn to smoke 5-MeO-DMT, a trip that Dr. Polanco calls “the slingshot” for the speed and intensity of the experience.
Seconds after her lungs absorbed the toad secretions, Ms. Juan let out guttural screams and shifted on her mat. Ms. Bostwick looked panicked and unsteady as she shifted from laying on her back to a position on all fours. Ms. Lombardo-Grosso vomited, gasped for air and jolted violently as a nurse and Ms. Lucie held her steady.
When she regained consciousness, Ms. Lombardo-Grosso sat up and began weeping.
“It felt like an exorcism,” she said. “It felt like sulfur coming up, black, and now there’s nothing but light.”
That night, Alison Logan, the wife of a Navy explosive ordnance disposal expert who was on the brink of getting divorced, looked downcast. The trips, she said, had brought her sadness to the fore, but provided no insights nor sense of resolution.
“It felt like a lot of pain without any answers,” she said.
But the other participants said their physical ailments had vanished and their mood had brightened.
Ms. Bostwick said that she was “mystified,” but ecstatic, that her migraines were gone and that for the first time in a long time she felt a sense of boundless possibility.
“I feel like my body let go of so much of the anger and frustration and all the petty stuff that we hold on to,” she said. “I was overflowing with negativity.”
During the days after the retreat, Ms. Juan said she felt “full of energy and ready to take each day head on.”
Ms. Lombardo-Grosso said the retreat had helped her make peace with the loss of her mother and tilted her outlook toward the future from a sense of dread to one of optimism.
“I feel whole,” she said a few days later from her home in Tulsa. “Nothing is missing anymore.”
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France24 - Monde
Ligue 1 : l'OM retrouve la Ligue des champions, Metz et Bordeaux relégués
Publié le : 22/05/2022 - 09:26
FRANCE 24
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Au terme de l'ultime journée de Ligue 1, l'OM a retrouvé, samedi, la Ligue des champions grâce à son carton contre Strasbourg (4-0). Tenue en échec dans les dernières minutes par le RC Lens (2-2), l'AS Monaco reste, elle, troisième. Rennes est quatrième après un match nul à Lille (2-2). En bas de classement, Bordeaux et Metz sont relégués et Saint-Étienne en barrages.
La saison de Ligue 1 s'est conclue samedi 21 mai par la qualification in extremis de l'Olympique de Marseille en Ligue des champions devant Monaco. Metz et Bordeaux sont quant à eux relégués. Saint-Étienne, de son côté, obtient un répit.
Mbappé enchante Paris
La "der" du PSG contre Metz (5-0) a été totalement éclipsée par la prolongation jusqu'en 2025 de l'attaquant vedette Kylian Mbappé, ébruitée dans l'après-midi et confirmée par le président Nasser Al-Khelaïfi avant le coup d'envoi, tout sourire aux côtés de son joyau.
"Très content de rester en France, à Paris, dans ma ville", l'attaquant courtisé assidument par le Real Madrid a reçu l'ovation du Parc des princes, euphorique puis ébahi par le triplé (25e, 28e, 50e) du champion du monde français.
Le n°7 des Rouge et Bleu, avide de records, est devenu au passage le premier joueur à boucler une saison de L1 comme meilleur buteur (28) et meilleur passeur (17). Et comme la fête était totale, Neymar a marqué son 100e but avec Paris et Angel Di Maria, son dernier, en larmes pour conclure sept ans dans la capitale française.
Marseille fait un carton contre Strasbourg
Au Vélodrome, les supporters de l'OM ont vécu une soirée magique : un carton (4-0) contre Strasbourg et une égalisation dans le temps additionnel de Lens contre Monaco (2-2), synonyme de deuxième place et de qualification directe pour la prochaine Ligue des champions.
Marseille a récupéré le strapontin que les Monégasques leur avaient soufflé le week-end dernier à l'issue d'un incroyable scénario. Comme premiers rôles : Gerson (doublé), Under et Bakambu côté olympien, sans oublier Ganago, buteur du RC Lens à la 96e minute.
Les Olympiens tenteront l'an prochain de faire mieux que de la figuration en C1 où, pour leur dernière apparition en 2020-2021, ils avaient terminé derniers du groupe.
Le dragster Monaco, porté à Lens par l'élan de leurs neuf victoires d'affilée, a finalement calé juste avant la ligne d'arrivée. L'équipe de Philippe Clement, encore huitième à la mi-mars, termine sur la dernière marche du podium. Il faudra passer par un tour préliminaire, puis un barrage à remporter en août afin d'accéder à la lucrative phase de groupes de Ligue des champions. En cas d'échec, le club de la principauté sera reversé en Ligue Europa.
Rennes arrache le nul face à Lille
Rennes a sué à grosses gouttes, samedi soir, mais son match nul arraché sur le fil à Lille (2-2) suffit à son bonheur. Les Bretons terminent l'exercice à la quatrième place, avec le même nombre de points que Nice mais une différence de buts bien supérieure.
Sans le but tardif de Guirassy, l'équipe de Bruno Genesio se serait fait coiffer au poteau par des Niçois complètement déchaînés à Reims (3-2). Menés 2-0 après moins de vingt minutes, les Aiglons ont renversé leurs hôtes en seconde période sur un triplé d'Andy Delort.
L'OGC Nice devra se contenter de la Ligue Europa Conférence la saison prochaine, un lot de consolation au goût de déception pour une équipe qui était encore à la 2e place du Championnat début mars. Le retrait d'un point infligé après les débordements à l'Allianz Riviera en août contre l'OM aura été fatal au club propriété d'Ineos.
Strasbourg a laissé filer son ticket européen au Vélodrome et conclut sa belle saison à la sixième place, devant Lens puis Lyon, huitième après sa victoire (1-2) à Clermont.
L'AS Saint-Étienne résiste
L'AS Saint-Étienne conserve une chance de rester en Ligue 1 après son match nul en forme de miracle à Nantes (1-1), où Hamouma a endossé les habits de super-héros dans le dernier quart d'heure.
En position de barragistes, les Verts affronteront Auxerre, vainqueur des play-off de Ligue 2, les 26 et 29 mai avec un match retour au stade Geoffroy-Guichard, où une tribune sera encore fermée pour raisons disciplinaires.
La ténacité des Stéphanois fait le malheur de Metz, 19e avec un point de moins. Les Grenats retournent en Ligue 2, trois ans après l'avoir quittée.
Ils descendent à l'étage inférieur en compagnie de Bordeaux, monument historique du Championnat de France, relégué pour la première fois depuis 1991 (rétrogradation administrative).
Le club au scapulaire a bouclé sa saison catastrophique (joueurs écartés, supporters ulcérés, défaite contre l'OM après 44 ans d'invincibilité à domicile...) par un carton insuffisant à Brest (2-4).
Avec AFP
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FOOTBALL
Ligue 1 : podium, Ligue des champions, barragiste… une dernière journée pleine de suspense
LIGUE 1
Football : Lyon étrille Marseille et relance la course à l'Europe
Kylian Mbappé annonce qu'il reste au PSG, la fin d'un long suspense
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance Valeurs Actuelles
Moissac : un prêtre bénit les églises et les champs depuis un avion
Cette tradition se faisait rare mais revient en force. Le père Pierre Hoan a ressuscité la « rogation », une pratique perdue depuis longtemps consistant à bénir la terre pour protéger les récoltes. Mais, lui a préféré le faire depuis le ciel. Samedi 21 mai, cet ancien riziculteur au Vietnam, désormais prêtre en France, a béni les églises et les champs alentour de la paroisse de Moissac, dans le Tarn-et-Garonne. Et ce, depuis un avion de type Piper Cub qui survolait la zone à 300 mètres de haut, rapporte France 3 Occitanie ce dimanche 22 mai. Assis à l’arrière, derrière le pilote, le religieux a donc récité des prières et aspergé d’eau bénite pas moins de seize églises, ainsi que les champs.
Un soutien aux agriculteurs qui « souffrent »
Une famille d’agriculteurs aurait sollicité le père Pierre Hoan pour relancer cette tradition ancestrale. « J’ai trouvé que c’était un beau projet et je lui ai proposé de rassembler ses voisins et ses voisines pour faire une petite cérémonie chez lui », a raconté l’homme de foi à France 3. Cette « cérémonie » s’est finalement organisée à bord d’un avion. De quoi ravir les fidèles et les agriculteurs pour qui c’est une grande nouveauté. Autrefois, « le prêtre venait à pied », a rappelé une agricultrice à la retraite. « Aujourd’hui, il vient avec l’avion, mais ça n’est pas un spectacle, c’est un acte de foi, et c’est l’église qui va vers l’agriculteur et le monde paysan qui souffre et qui a besoin des prières et de l’église », a-t-elle encore assuré à France 3. Cette pratique est vieille de plusieurs siècles mais a fini par se faire rare. Les premières rogations remontent au Ve siècle.
Tarn-et-Garonne : les dernières actualités
New York Times - World
The Taliban Pressure Women in Afghanistan to Cover Up
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The militant group in charge of the country is aggressively enforcing a decree requiring coverings from head to toe and crushing rare public protests against the order.
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By David Zucchino and Yaqoob Akbary
Photographs by Kiana Hayeri
KABUL, Afghanistan — Her mother begged her not to go to the protest, even as Maryam Hassanzada was on her way out the door.
But Ms. Hassanzada, 24, reassured her mother, then joined a dozen other women protesting a Taliban decree this month requiring Afghan women to cover themselves from head to toe.
Their faces uncovered, the women chanted “Justice! Justice!” and “Stop tyranny against women!” They protested for about 10 minutes before Taliban gunmen roughly broke up the demonstration. The protesters said they were held by Taliban security officials for two hours, questioned and berated, then released with a warning not to protest again.
Ms. Hassanzada was unbowed.
“If we don’t protest, the world won’t know how badly Afghan women are oppressed,” she said later.
These are perilous times for Afghan women. The Taliban show no sign of easing a crackdown not only on such basic rights as education and jobs for women, but on every facet of public life, from deportment to travel.
The cover-up decree, which also urged women to stay home unless they had a compelling reason to go out, followed a previous rule requiring women who travel more than about 45 miles from their homes to be accompanied by a male relative.
In August, the Taliban promised less restrictive policies toward women than during their previous rule in the late 1990s. “There will be no violence against women, no prejudice against women,” the Taliban spokesman Zabihullah Mujahid told reporters.
Instead, in a matter of months, the Taliban have imposed onerous decrees that have dragged women from the relative freedoms achieved over the past two decades to a harsh interpretation of Islamic law that smothers women’s rights.
On the streets of the capital, compliance with the decree is mixed.
In the Dasht-e-Barchi district, home to Hazaras, a predominantly Shiite Muslim minority, very few women cover their faces — except for surgical masks for Covid-19. But in nearby Karte Naw, an ethnic Pashtun area, part of the Sunni majority, most women wear hijabs, or head scarves, that cover their faces.
Reporting From Afghanistan
Some women in Kabul said that men on the street had harassed and berated them when they appeared in public with their faces uncovered.
Outside the capital, most women seem to be obeying the decree. Across the country, women say that Taliban enforcers have accosted them, sometimes violently, and ordered them to cover up.
In the northern province of Takhar, Farahnaz, a university student, said the religious police had set up checkpoints to inspect rickshaws carrying women to class. Those who were not covered in all-black hijabs were roughed up and sent home, she said.
“I had a colored head scarf but they sent me back home and said I had to wear a black hijab and niqab,” she said, referring to a garment that covers the hair and face except for the eyes. She asked to be identified by only her first name for fear of retribution.
Anisa Mohammadi, 28, a lawyer in Mazar-i-Sharif in northern Afghanistan, said she had bought a burqa because she feared that her honor would be questioned if she did not wear it. She said the religious police there were closely monitoring women and ordering them to cover up.
In Baghlan Province, also in northern Afghanistan, Maryam, 25, a women’s rights activist who has refused to cover her face, said that a friend had been warned that she would be flogged if she continued to wear only a head scarf.
“I’m scared,” said Maryam, who asked that her last name not be published. “The Taliban told me that I’d better not come to the city again if my face is not covered.”
In Kabul, a 24-year-old university student who wore a head scarf but no face covering to a popular recreation area said that she had been struck on the head by a rifle butt wielded by a passing Taliban gunman who shouted at her to cover her face.
Taliban gunmen have pointed weapons at female protesters, sprayed them with pepper spray and called them “whores” and “puppets of the West,” Human Rights Watch has said.
Local news media reported that some female students at Kabul University had been sent home by Taliban enforcers for not complying with the hijab decree. And Human Rights Watch reported that the Taliban religious police attempted to compel Afghan women working for the United Nations mission in Kabul to cover up.
Muhammad Sadiq Akif, spokesman for the Virtue and Vice Ministry in Kabul, denied that any women had been accosted or punished. He said that ministry patrols had not forced women to cover themselves but had merely explained the decree to encourage full compliance.
And he denied that women had been compelled to wear black hijabs, saying that they could wear hijabs of any color.
“Out of respect for the sisters of our country, we do not stop, summon or punish any women,” he said in an interview at the ministry, which has replaced the previous government’s Ministry for Women’s Affairs.
“The hijab is the command of God and must be observed,” Mr. Akif said, adding that the regulation for women was “for their own protection.”
The decree, ordered by the Taliban’s supreme leader, Haibatullah Akhundzada, mandated a series of escalating punishments, including jail time, for male relatives of women who repeatedly refused to cover themselves. Mr. Akif said that some men had been formally warned, but not punished.
That pressure was denounced by some women. “My father and brothers do not have a problem with me,” said Mozhda, 25, a women’s rights activist in Mazar-i-Sharif who has refused to cover her face and asked to be identified by only her first name for fear of retribution.
Until the takeover last summer, the Taliban had been out of power for 20 years, and many women, especially in cities, became accustomed to the more relaxed mores.
“Women now are not like the women of 20 years ago, and the Taliban should understand that,” said Fatima Farahi, 55, a women’s rights activist in Herat, in western Afghanistan.
Ms. Farahi said that she and many other women in Herat had refused to cover their faces. So far, she said, she and her colleagues had not been threatened by the Taliban.
In Kabul, the protesters, who call themselves the Afghanistan Powerful Women’s Movement, vowed to continue to protest and to use social media to urge women to defy the decree.
When Taliban gunmen ordered them to stop a recent rally, a protest leader, Munisa Mubariz, shouted: “You cannot stop our voices!”
The women said they were warned that they would be jailed for five days if they protested again.
Five Western journalists and two Afghan reporters who were reporting on the demonstration were also held and questioned for two hours, separately from the women, and later released unharmed.
Mr. Akif of the Virtue and Vice Ministry said that the women who protested had made a mistake, and “were given the right understanding” of the decree by Taliban officials.
“It is not permissible to stand or protest against any kind of Islamic ruling and it is considered a crime,” he said. “If they understand and the right way is shown for them, they will never do these things. I’m sure they will comply.”
No way, said Zakia Zahadat, one of the protesters.
“I’ll be back — I won’t stop protesting,” Ms. Zahadat, 24, said. “We’re facing an economic crisis, a social crisis and a political crisis, but the Taliban only care about the hijab? Does this mean if we wear a hijab all our problems will be solved?”
Jamila Barati, 25, another protester, said, “Women have to fight for their rights, no matter the risks. I won’t stop protesting.”
Several women said that their husbands or parents had begged them to stop. The women said that they had received threatening phone calls from Taliban security officials. Some said that they moved from house to house to avoid detection.
Ms. Hassanzada said that her mother had asked her to stay indoors at all times.
But, Ms. Hassanzada said, she spent most of her time at home anyway since the Taliban fired her from her job at a government ministry. After she returned home safely the day of the most recent protest, she said, she repeated a promise she had made to her mother.
“I said I would never leave the house — except to protest,” she said.
Najim Rahim contributed reporting from Houston, and Safiullah Padshah and Kiana Hayeri from Kabul.
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France24 - Monde
Festival de Cannes : "Mariupolis 2", un exposé brut et radical de la vie sous les bombes
Publié le : 20/05/2022 - 21:59Modifié le : 20/05/2022 - 22:14
David RICH
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En avril dernier, le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravičius perdait la vie en tentant de quitter Marioupol. Son documentaire, terminé par sa fiancée et ajouté à la dernière minute à la programmation du Festival de Cannes, expose sans fard l’enfer des Ukrainiens piégés sous les bombes, prisonniers de l’attente.
Devant l’église, qui leur sert désormais de refuge, deux Ukrainiennes discutent lorsqu’éclate le bruit sourd d’une explosion. "Vous pensez que c’était un mortier ? Au moins, aujourd’hui, il fait beau." Bienvenue dans "Mariupolis 2", le documentaire du réalisateur lituanien Mantas Kvedaravičius, présenté en séance spéciale au 75e Festival de Cannes.
Ce nouveau film est la suite d’un premier projet, tourné en 2014 et 2015 dans la ville portuaire de l’est de l’Ukraine, déjà en proie à de violents affrontements entre l'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses.
Au mois d'avril, Mantas Kvedaravičius a été arrêté par les Russes alors qu’il tentait de quitter la ville, avant d'être retrouvé assassiné. Son film, terminé en un temps record par sa fiancée, Hanna Bilobrova, et ajouté à la dernière minute à la programmation du festival, est un témoignage rare et brut de la vie suspendue en temps de guerre.
Terrés dans le sous-sol d'une église sous les bombes
"Mariupolis 2" expose la vie quotidienne d’Ukrainiens réfugiés dans le sous-sol d’une église alors que gronde autour d’eux le bruit sourd des bombardements. Ces fantômes passent l’essentiel de leur temps dans ce dortoir improvisé, le plus souvent dans la pénombre, sans électricité.
Lors des rares moments d’accalmie, hommes et femmes sortent de leur antre et s’activent pour déblayer les gravats, cuire de la nourriture sur un feu à même le sol, ou bien tenter de récupérer des victuailles dans les décombres. Dans cette nouvelle routine, faite d’attente, seule la destruction évolue, gagnant du terrain et menaçant toujours un peu plus de s’abattre sur le groupe.
Chaque jour, ces âmes se rassemblent pour une prière commune. "C’est Dieu et non ces murs qui nous maintiennent en vie. Allez voir la fosse commune du théâtre ou de l’usine", assène un soir l’un d’entre eux, en référence au théâtre de Marioupol, bombardé le 16 mars dernier avec des civils à l’intérieur, ainsi qu’à l’usine métallurgique Azovstal assiégée par les forces russes.
"Nous n'avons pas choisi l'église, c'est elle qui nous a choisis", explique Hanna Bilobrova, fiancée de Mantas Kvedaravičius et coréalisatrice du film. "C'était notre deuxième arrêt, et après cet arrêt, nous ne pouvions plus bouger. Nous étions littéralement coincés là avec cette communauté."
Refus de la "guerre fiction"
Outre la puissance de son sujet, "Mariupolis 2" se démarque par sa forme, qui s’apparente plus à un enchaînement de séquences qu’à un documentaire au sens traditionnel du terme.
Par la fenêtre, la caméra de Mantas Kvedaravičius scrute les colonnes de fumées, hypnotiques, qui caressent l’horizon. À distance, le réalisateur filme le groupe terré dans son sous-sol, à travers de longs plans fixes, comme pour illustrer cette vie désormais dénuée de repères. Parfois, il capte des témoignages, comme celui de ce père de famille malade, dont la voix s’élève, dans la pénombre du dortoir, pour expliquer qu’il a perdu sa femme et ne peut s’occuper de son jeune fils.
D’autres membres du groupe expriment, par petites touches, des réflexions ou évoquent leur vie d’avant. Mais à aucun moment, le film ne creuse les parcours personnels de ces hommes et femmes. De bout en bout, "Mariupolis 2" maintient son approche brute et radicale.
"Nous sommes habitués à voir la guerre comme une fiction. Même dans les journaux télévisés, elle nous est présentée comme une fiction. C’est une représentation. Personne ne nous montre réellement les gens qui vivent sous la guerre", souligne Hanna Bilobrova, défendant l’approche de son compagnon décédé.
"Le cinéma permet de déplacer le récit. L'important, c'est la façon dont vous regardez les choses. Et Mantas nous a toujours regardés, nous, les gens, avec une grande liberté et sans idées préconçues", explique pour sa part Nadia Turincev, la productrice du film.
Tourné en quelques semaines puis monté en un mois, "Mariupolis 2" permet au spectateur de vivre, en temps quasi réel, le calvaire des civils ukrainiens prisonniers de la guerre. Une prouesse remarquable et émouvante, qui, présentée à Cannes, honore de la meilleure des manières la mémoire de son défunt réalisateur.
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Cannes 2022
Avec "Tirailleurs" et "Les Harkis", Cannes plonge dans le passé colonial de la France
Cannes 2022
Tom Cruise électrise la Croisette et offre à ses fans une "journée surréaliste et merveilleuse"
CANNES 2022
Coup d'envoi du Festival de Cannes dans une ambiance de fête et d'espoir
L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile BBC
SANS TITRE
FT: Liverpool 3-1 Wolves
Liverpool
More from Jurgen Klopp, speaking to Sky Sports: "If we’d known the situation before the season I probably
would have said I’ll take that – although I’m not too sure with the league. If
you want to win big, you have to be ready to lose big. That’s what we did
today.
"It’s all about reacting. We can’t react in the league
tomorrow, but next year we can.
"I’ve already told them 500 million times. This is the best
group I’ve ever had. It’s a joy to come into work every morning. We need a
solid basis to react to defeats. We know why we didn’t make it – we needed a
bit more consistency in the first half of the season.
"There’s space for improvement and we’ll work on that. It’s
really cool when you don’t need 10 changes, you just build on what you have.
That’s what we’ll do.
"If people on the outside don’t understand how special this
club is, I can’t help them. Hopefully now, we’ll get our third trophy of the
season."
FT: Liverpool 3-1 Wolves
Liverpool
Liverpool manager Jurgen Klopp, speaking to Sky Sports: "Congratulations to Man City and Pep Guardiola. Thank you to Aston Villa and Wolverhampton for making a proper game of it.
"It’s not the result we wanted. It was a bit of a
rollercoaster. I don’t know the results exactly but I know they were 1-0 up –
where they 2-0 up as well? Of course at the moment there’s disappointment here
as well.
"If it’s 5-0 to City after 10 minutes it’s just a normal game for us. It
wasn’t our best game either, but it’s all good. 92 points is absolutely
incredible. We wanted it all, but now it’s OK.
"[Finishing second] is the story of my life. I’m still record holder for not
getting promoted in Germany with the highest points tally. You need to get more
points than any other teams, but we didn’t do that.
"You can’t do more than give your absolute best and that’s
what the boys did again. We chased the best team in the world to the wire, that’s
absolutely special. We’ll build a team again and go again."
On Thiago's injury: "I think he’ll be out of the final but I don’t know. He’s limping, so it’s maybe not the best sign."
FT: Norwich 0-5 Tottenham
Manchester City are champions
The players are kicking match gear into the stands for fans to take home with them.
John Stones has hogged the trophy for a while but he's just handed it over to Kevin de Bruyne.
Pep Guardiola is still celebrating on the pitch so it could be a while until we hear from him!
Manchester City are champions
Manchester City
Manchester City's Bernardo Silva speaking to BBC Radio 5 live: "It's not easy, there was a bit of disbelief and we still had to believe in the turnaround.
"I'm so happy, and the way it was makes it a little bit better but let's not try to repeat that.
"When you beat a team as good as Liverpool, it feels better. We have won it the last few years against top, top teams.
"But once again we are the best team in England and next year we will try to come back and give a bit more to the fans."
FT: Burnley 1-2 Newcastle:
Burnley
Ashley Barnes speaking to Sky Sports: Obviously it's a tough one to take. We had it in our hands and we obviously gave it away. "It's a sad, sad day for everyone involved in the club but hopefully next year we can bounce back.
"We can't use any excuses - it's down to ourselves. Three wins in the first 20 games or something is relegation form. We gave ourselves some hope in these last few games but wasn't to be.
"We're all to blame for the job we've not done. It lies on our shoulders especially us older ones."
Is it the lowest point of his career? "Definitely. It's a sad day for me."
Manchester City are champions
Oleksandr Zinchenko has got a Ukrainian flag draped around his shoulders.
He's very emotional.
Champions of England again.
FT: Burnley 1-2 Newcastle
Burnley
More from former Burnley player and manager Eddie Howe, speaking to Sky Sports: "I have massive sympathy for them. It's a crushing feeling.,
"My thoughts are with everyone
connected at Burnley. I loved my time here and have a lot of affection for this club.
"We had a job
to do and I am very proud of my team."
Manchester City are champions
Manchester City
Former Man Utd midfielder Roy Keane on Sky Sports: “The bottom line is, the challenge City faced today was in front of them, Aston Villa.
"You know
you’ve got to score three goals to win the title. That’s huge pressure. You’ve
got to get the ball running. Credit to City.
"Them and Liverpool are the hardest
working teams."
FT: Man City 3-2 Aston Villa - City are champions
Leon Osman
Former Everton midfielder on BBC Radio 5 Live
The turnaround was staggering to be honest – because this
didn’t seem like the Manchester City we have seen all season. They were a patch
of it, a shadow of it for 73, 74 minutes, nowhere near the quality they have
shown.
They were giving passes away unnecessarily, they couldn’t
get the momentum, they certainly weren’t troubling Robin Olsen in the Aston
Villa goal and then suddenly it changed around and the momentum for that last
20 minutes was relentless.
That was the Manchester City team then that has deservedly
won the title this season – but for so long in the game you wondered where they
were.
Was it nerves? Was it just a very good tactical display from
Aston Villa? It doesn’t matter now. In a six-minute period Manchester had got
the job done, got that title into the record books and you could see the relief
among some of their players.
Once that goal went in, there was just no stopping them –
they got the ball back quickly, the players were back in their own half ready
to kick off before the Aston Villa players had made it out of their penalty
area.
They flooded men forwards, they played with enthusiasm and
they found an extra spring in their step that hadn’t been there previously and
that’s what got them over the line.
Manchester City are champions
Manchester City
Former Man Utd defender Gary Neville on Fernandinho: "What a performer. He has consistency.
"He has that
trophy in his hands and he deserves to have it in his hands."
Manchester City are champions
The champagne is out now. About time!
Manchester City are champions
"Na, na, na, City" plays out at the Etihad as each player takes it in turn to lift the trophy up.
And Oasis follows, naturally.
Pep Guardiola has taken a step back and is watching on with a big smile on his face.
Manchester City are champions
Fernandinho has his hands on the trophy. He walks over to his team-mates and lifts it into the air.
Manchester City are Premier League champions again! Blue fireworks go up in the background.
Manchester City are champions
All of the Manchester City players are picking up their medals. It's the club captains who are last up, after Ilkay Gundogan receives a huge roar for his role today.
Kevin de Bruyne is hailed too.
Manchester City are champions
Leon Osman
Former Everton midfielder on BBC Radio 5 Live
The turnaround was staggering to be honest – because this
didn’t seem like the Manchester City we have seen all season. They were a patch
of it, a shadow of it for 73, 74 minutes, nowhere near the quality they have
shown.
They were giving passes away unnecessarily, they couldn’t
get the momentum, they certainly weren’t troubling Robin Olsen in the Aston
Villa goal and then suddenly it changed around and the momentum for that last
20 minutes was relentless.
That was the Manchester City team then that has deservedly
won the title this season – but for so long in the game you wondered where they
were.
Was it nerves? Was it just a very good tactical display from
Aston Villa? It doesn’t matter now. In a six-minute period Manchester had got
the job done, got that title into the record books and you could see the relief
among some of their players.
Once that goal went in, there was just no stopping them –
they got the ball back quickly, the players were back in their own half ready
to kick off before the Aston Villa players had made it out of their penalty
area.
They flooded men forwards, they played with enthusiasm and
they found an extra spring in their step that hadn’t been there previously and
that’s what got them over the line.
Manchester City are champions
Martin Keown
Former England defender on Final Score
To think of Man City not winning a trophy it would have been a travesty. It is perfection in their performances and it has to be with Liverpool chasing them down. Maybe this will encourage Pep to sign a new deal and take on the challenge that is Liverpool. They just keep pushing towards brilliance.
Manchester City are champions
Manchester City
Former Manchester City defender Micah Richards on Sky Sports: “They have to enjoy it. I’m so happy for Jack Grealish - it means so much.
"When you come into the Man City side, everyone expects you to do well. In 38 games he’s done more than enough to achieve it."
Manchester City are champions
"Please welcome the champions of England".
Here comes Pep Guardila and his players.
New York Times - World
Millions Displaced and Dozens Dead in Flooding in India and Bangladesh
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Heavy rains have washed away towns, villages and infrastructure, as extreme weather events become more common in South Asia.
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By Karan Deep Singh and Saif Hasnat
NEW DELHI — Heavy pre-monsoon rains in India and Bangladesh have washed away train stations, towns and villages, leaving millions of people homeless as extreme weather events, including heat waves, intense rainfall and floods, become more common in South Asia.
More than 60 people have been killed in days of flooding, landslides and thunderstorms that have left many people without food and drinking water and have isolated them by cutting off the internet, according to officials.
The devastation in India’s northeast, one of the worst affected regions, has submerged railway tracks, bridges and roads. In the remote state of Assam, 31 of its 33 districts have been affected by floods, impacting the lives of more than 700,000 people, officials said on Saturday. At least 18 people have already died in the state because of floods and landslides, according to news reports.
At least 33 people were killed in the neighboring state of Bihar by lightning strikes and heavy rain in its 16 districts, Nitish Kumar, the chief minister, said on Friday.
Climate scientists have said that India and Bangladesh are particularly vulnerable to climate change because of their proximity to the warm tropical waters of the Indian Ocean and the Bay of Bengal, which are increasingly experiencing heat waves. The rising sea temperatures have led to “dry conditions” in some parts of the Indian subcontinent and “a significant increase in rainfall” in other areas, according to a study published in January by the Indian Institute of Tropical Meteorology in Pune.
On Sunday, India’s meteorological department warned of “thunderstorms with lightning and very heavy rainfall” in many parts of the country’s remote northeast where the Brahmaputra, one of the world’s largest rivers, has inundated vast areas of agricultural land, villages and towns over the past couple of weeks.
The floodwaters of the Brahmaputra and other rivers have arrived with fury in Bangladesh, a low-lying nation of about 170 million people, where extreme rainfall and landslides washed away a sprawling Rohingya refugee camp overnight last year. In 2020, torrential rains submerged at least a quarter of the country.
About two million people have been affected in the Sylhet region, in the country’s east, in what officials describe as one of the worst floods in many years.
“We haven’t seen such a widespread flood in Sylhet for around two decades,” S.M. Shahidul Islam, a chief engineer of the Bangladesh Water Development Board, said on Sunday.
“Heavy rainfall and increased flow of floodwater through the Surma River is the main reason for this situation,” said Mr. Islam, explaining that dams in the area are unable to hold the floodwaters that have started pouring into cities.
At least 10 people have been killed in the region, most drowning after their boats capsized while they were trying to move to safer areas, officials said on Sunday. “We still are working to see if there are more casualties,” said Mosharraf Hossain, the top official in the Sylhet region.
Roads cut off by floods have made relief efforts challenging, officials say. But the devastation has left millions of people with nothing.
“The flood situation is terrible in our village in Zakiganj,” said Mahmudul Hasan, 29, who was taking shelter with six family members in Sylhet.
The family has not received any food or water, said Mr. Hasan. And he said he was constantly worried about his home. “Our house is made of mud,” he explained.
The government of Bangladesh has closed nearly 600 schools and colleges indefinitely to use them as shelters for those who have nowhere to go. At least 3,000 hectares of rice paddy fields have been consumed by the flooding, which is expected to affect the livelihoods of thousands of farmers, officials said.
Karan Deep Singh reported from New Delhi, and Saif Hasnat from Dhaka, Bangladesh.
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BBC
Afghanistan's female TV presenters cover their faces
By Joseph LeeBBC News
Women presenters and reporters on TV channels in Afghanistan went on air with their faces covered on Sunday, in line with a Taliban order.
The day before, some of them had defied the edict and kept their faces visible.
One presenter said women working in TV had resisted but their employers had come under pressure.
After seizing power last year, the Taliban have increasingly imposed restrictions on women's lives in recent weeks.
Wearing hijabs and face-covering veils, women presented and reported on news bulletins and other programmes across popular channels such as TOLOnews, Ariana Television, Shamshad TV and 1TV.
TOLOnews presenter Farida Sial told the BBC: "It's OK that we are Muslims, we are wearing hijab, we hide our hair, but it's very difficult for a presenter to cover their face for two or three hours consecutively and talk like that."
She said she wanted the international community to put pressure on the Taliban to reverse the edict.
"They want to erase women from social and political life," she said.
Earlier the Taliban's Ministry for the Prevention of Vice and the Promotion of Virtue ordered that all women must wear a face veil in public, or risk punishment - which was extended to TV presenters from Saturday.
After some women initially refused to comply, a Taliban official said they would talk to the managers and guardians of the presenters, who face the prospect of being penalised.
Sonia Niazi, a presenter with TOLOnews, told the AFP news agency: "We resisted and were against wearing a mask."
But she said the channel was pressured and told that the female presenters must be moved to other jobs or sacked if they did not comply.
Khpolwak Sapai, the channel's deputy director, said in a post on Facebook: "We are in a deep grief today."
Another female Afghan journalist, who asked not to be named, told the BBC: "Today is another black day for the women of my country."
And a senior TV executive said many female presenters fear the next stage will be to take them off air completely.
Most Muslims around the world do not consider women covering their faces in public to be a mandatory part of the religion, and the Taliban initially appeared to be adopting a more flexible approach after seizing control of the country in August last year.
But in recent weeks, they have imposed a series of restrictions on women's lives, including assigning separate days for them to visit public parks and barring them from making longer journeys without a male guardian.
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L'Humanité
Immigration. Dans les Pyrénées-Orientales, des fils barbelés contre les harragas
ReportageSur la Côte Vermeille, les politiques migratoires répressives poussent les exilés à prendre de plus en plus de risques pour tenter de passer la frontière franco-espagnole.
Émilien UrbachCerbère (Pyrénées-Orientales), envoyé spécial.
Ce lundi 16 mai, au large des côtes algériennes, onze personnes sont mortes noyées en tentant de rejoindre l’Espagne par la mer. Cinq jeunes, dont deux mineurs, ont réchappé au naufrage. Dans un café, à proximité de la gare de Perpignan (Pyrénées-Orientales), mardi 17 mai, Adam (1) échange avec les rescapés sur son téléphone portable. Comme eux, il est lui aussi un harraga. C’est le nom donné aux exilés fuyant la misère en Algérie. Il est arrivé en France au printemps 2020 et vit aujourd’hui à la rue, dans cette ville administrée par le Rassemblement national (RN), et cherche du travail. « Pour entrer en France, il est passé par le Col du Perthus, indique Fatouma, fondatrice de l’association Au cœur de l’humanité (ACH), qui accompagne ces exilés privés de droit. C’est le principal point de passage entre l’Espagne et la France, à l’est des Pyrénées. »
Dans ce secteur, depuis deux ans, le nombre de personnes tentant d’entrer en France, pour s’y installer ou pour rejoindre d’autres pays européens, est en forte augmentation. En 2021, dans le département des Pyrénées-Orientales (P.-O.), la police de l’air et des frontières (Paf) comptabilisait 12 830 arrestations de personnes ayant franchi la frontière. En novembre 2020, le président de la République, Emmanuel Macron, a même fait le déplacement pour annoncer le doublement des effectifs alloués à la lutte contre l’immigration clandestine (Lic). Dans la foulée, au péage du Boulou, dans les cols des Balistres, du Perthus et de Banyuls, les points de contrôle policier se sont multipliés, incitant les exilés à prendre plus de risques pour les contourner.
Piégés par les barbelés à la sortie du tunnel
« Entre 10 et 50 personnes passent quotidiennement par le tunnel ferroviaire des Balistres, alerte David Cerdan, chargé de la maintenance de l’infrastructure à la gare de Cerbère, premier village français après la frontière. C’est extrêmement dangereux. Quand je rencontre quelqu’un sur la voie, ma priorité est de le faire sortir. Je lui indique comment faire et lui donne un peu d’eau. En tant que représentant CGT, j’alerte régulièrement la direction de la SNCF sur le danger que représentent les barrières de barbelés qu’elle nous oblige à installer. » Depuis quelques mois, l’entreprise n’a de cesse d’aligner le long des voies des mètres linéaires de fil de fer équipé de lames de rasoir. « Les exilés se retrouvent piégés à la sortie du tunnel », poursuit David, montrant sur son téléphone les photos de vieux vêtements, de brosses à dents ou de documents administratifs abandonnés sur le ballast et témoignant des nombreuses traversées. Depuis le quai de la gare de Cerbère, où une plaque commémore le passage du tunnel, à l’hiver 1939, par 100 000 Espagnols fuyant le franquisme, on en aperçoit l’entrée : deux immenses bouches noires enfoncées dans la montagne. De l’autre côté, à un kilomètre, la ville catalane de Portbou. En 2021, trois exilés sont morts sur cette ligne de chemin de fer, heurtés ou écrasés par un train.
« Ces barbelés servent à garder les exilés dans l’enceinte ferroviaire pour les conduire directement dans les bras des policiers », dénonce Julien Berthelomi, secrétaire général de l’Union départementale CGT, venu rendre visite, ce lundi 16 mai, aux cheminots de Cerbère. « Il s’agit surtout de dissuader les gens d’accéder au tunnel côté français, se défend le préfet des P.-O., Étienne Stoskopf. Je n’ai pas discuté du détail des installations avec la direction de la SNCF. C’est elle qui maîtrise le mieux les moyens les plus adaptés à mettre en œuvre. » Dans un document interne, l’entreprise précise cependant que « ces mesures ont été décidées collégialement avec la Suge (sûreté ferroviaire de la SNCF - NDLR) et le référent sûreté de la gendarmerie nationale, la préfecture, la douane dans le cadre d’un diagnostic partagé réalisé sur cette zone suite à l’augmentation massive des intrusions ».
Les passages de la frontière se font majoritairement du sud vers le nord, mais les cas inverses ne sont pas rares. Vers 9 heures, lundi 15 mai, Rachid, 27 ans, est assis sur les marches devant l’entrée de la gare de Cerbère. Les agents de la Paf viennent de le contrôler dans le Rodalies, équivalent espagnol du Train express régional (TER) en France. « J’ai quitté le Maroc en avion, au mois de mars, pour rejoindre la Turquie, explique le jeune homme visiblement très fatigué. Ensuite, j’ai traversé l’Europe à pied. Je compte retrouver de la famille installée à Barcelone. » Les policiers espagnols l’ont arrêté à Portbou et l’ont renvoyé en France.
Deux heures plus tard, côté ibérique du tunnel, en gare de Portbou, six personnes sont alignées contre un mur. Face à elles, une douzaine de policiers en uniformes noirs fouillent leurs bagages sous les yeux des voyageurs. Le contrôle est musclé. Un jeune Sénégalais est relâché. Il a des papiers espagnols et veut simplement rentrer chez lui. Un autre est emmené par deux agents aux sourcils froncés lui pressant le pas. Il va être reconduit à la frontière par la route. Ici, les accords de Malaga réglementent, dans un rayon de 30 kilomètres de chaque côté de la frontière, ce que les autorités appellent les « réadmissions rapides. » Les quatre autres exilés, encore collés au mur, sont finalement autorisés à prendre le train en direction de Perpignan. « La police espagnole est raciste », crie l’un d’entre eux en courant pour monter à bord. Il se prénomme Ayman. Quelques jours plus tôt, il a traversé la Méditerranée, depuis l’Algérie, sur une embarcation de fortune. « Si je suis arrêté côté français et renvoyé ici, je passerai par le tunnel cette nuit », confie le jeune harraga.
Refus d’étendre les dispositifs d’accueil aux Africains
« Il faudrait permettre à toutes ces personnes de se rendre à Perpignan en sécurité pour faire valoir leurs droits ou poursuivre leur route vers le pays de leur choix, plaide Julien Berthelomi. Il faudrait, en outre, leur donner accès au travail. On dénombre entre 4 000 et 5 000 travailleurs sans-papiers dans les P.-O. Il faut régulariser cette situation. Les réfugiés ukrainiens, eux, voyagent gratuitement et peuvent travailler. Cette distinction entre bons et mauvais migrants est insupportable. »
Réfugiés dans un premier temps en Espagne, ils sont de plus en plus nombreux à remonter vers la France pour rejoindre l’Allemagne ou la Belgique. « Le dispositif d’accueil des Ukrainiens en Catalogne est saturé, affirme Sandrine, guichetière en gare de Cerbère . Je monte 10 à 30 dossiers par jour pour l’édition de billets gratuits. Ça implique, d’ailleurs, une surcharge de travail. » Ceci étant, ceux qui disposent d’un passeport ukrainien ont bel et bien la possibilité de voyager en sécurité. Mais pour le préfet, il n’est pas question d’étendre ce dispositif aux ressortissants de pays africains. « Cela reviendrait à organiser le contournement des points de contrôle. Ce n’est pas à l’ordre du jour. Si on facilite le passage à cet endroit, des filières d’immigration clandestine y dirigeront le plus grand nombre de personnes possibles », estime Étienne Stoskopf.
Ce lundi 15 mai, Michel Coronas, responsable départemental du PCF, et Dominique Noguères, vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme (LDH) des P.-O., discutent de la situation avec le chef d’escale en gare de Cerbère . « Bien sûr que des passeurs s’enrichissent sur le dos des exilés, confirme la responsable associative. Mais s’ils circulaient plus facilement, il y aurait moins de trafic. » Et le militant communiste d’abonder : « Concernant les Ukrainiens, d’ailleurs, les cas d’exploitation par des réseaux criminels sont rares. Si la réponse est uniquement policière, on n’arrivera à rien. Il faut donner des moyens pour un accueil digne. L’Aide sociale à l’enfance (ASE), par exemple, doit être mieux dotée pour répondre aux besoins. » Selon le préfet, 224 mineurs étrangers non accompagnés ont été confiés à l’ASE des P.-O. depuis le début de l’année.
La question de l’hébergement des exilés ayant finalement franchi la frontière est également cruciale. « Les harragas sont condamnés à errer dans la rue » , s’insurge Fatouma, d’ACH. À Perpignan, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) a vu sa subvention municipale supprimée depuis l’élection en 2020 du très lepéniste Louis Aliot. Maryse Martinez, présidente de l’association, et Anne-Marie Delcamp, du Réseau éducation sans frontière (RESF), confirment les difficultés rencontrées pour loger tous les exilés : « Avant, nous ouvrions des squats. Ça se justifiait parce que l’hébergement des demandeurs d’asile n’était pas assuré. Cela nous permettait aussi de donner un toit aux personnes en situation irrégulière. Avec l’augmentation des places en Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), les squats ont dû fermer. Nous avons bien un réseau de particuliers qui hébergent, mais c’est très précaire. »
Les élus RN en appui à la répression des migrants
Assise en face d’Adam, à côté de la gare de Perpignan, Nawel est une de ces harragas abandonnées à une extrême précarité, arrivée en France en monnayant son voyage auprès d’un passeur. Enceinte de cinq mois, elle a quitté l’Algérie avec ses trois enfants dont deux atteints d’une maladie grave. « Elle voulait demander l’asile et les faire soigner le temps de l’instruction de son dossier mais au vu des circonstances, elle devrait obtenir un titre de séjour pour raison médicale. Pour l’instant, elle reste en situation irrégulière. Même le 115 refuse de l’héberger. Elle vit chez moi », confie Fatouma.
Des solutions sont recherchées au cas par cas mais, dans les P.-O., malgré l’énergie déployée, l’ensemble des actions de solidarité peinent à se structurer de façon pérenne. « On a essayé d’organiser des maraudes aux abords de la voie ferrée et dans les sentiers, indique David Cerdan. Mais nous ne sommes pas assez nombreux et les pressions policières nous en empêchent. » Lui-même a été mis à pied par la direction de la SNCF pour avoir montré aux caméras de la télévision publique l’itinéraire emprunté par les exilés sous le tunnel. La responsable d’ACH, quant à elle, a récemment fait les frais de la logique répressive instaurée sous la présidence d’Emmanuel Macron à l’égard des citoyens solidaires. « J’ai amené un très jeune enfant à l’ASE, raconte-t-elle. Une enquête a été ouverte à mon encontre pour trafic d’être humain parce que j’ai refusé de dire qui me l’a confié. Ça m’est égal. Le plus important, c’est qu’il soit en sécurité. » Une autre militante, Josiane Boucher, responsable de l’Association de soutien à tous les immigrés (Asti), est pour sa part poursuivie en justice par le maire RN de Perpignan pour avoir publiquement dénoncé ses positions racistes. La forte implantation de l’extrême droite dans ce département se révèle être un appui de taille à la gestion répressive de la question migratoire orchestrée à Paris, place Beauvau.
Émilien Urbach
Immigrationpyrénées-orientalesFranceespagne France24 - World
Veteran diplomat Catherine Colonna takes the helm at France's troubled foreign ministry
Issued on: 22/05/2022 - 18:25Modified: 22/05/2022 - 18:28
Henrique VALADARES
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When French President Emmanuel Macron unveiled his new government this week, the list included known heavyweights, newcomers, and personalities from both the left and the right. Among them was career diplomat Catherine Colonna – a former ambassador to the UK and only the second woman to take up the foreign ministry dossier – who inherits a host of complicated issues, from deteriorating relations with former French colony Mali to responding to Russia’s invasion of Ukraine.
As his newly re-elected administration faces multiple challenges on the world stage, French President Emmanuel Macron chose Catherine Colonna, 66, as the country’s top diplomat to replace another outgoing veteran – Jean-Yves Le Drian, who headed France’s foreign affairs ministry (2017-2022) after a five-year term as defence minister. Colonna is best known in France as former president Jacques Chirac’s spokeswoman, a post she held for almost a decade.
Only the second woman ever to hold the post, Colonna is a career diplomat with a wealth of experience who inherits a variety of complicated dossiers, including the response to Russia’s invasion of Ukraine, deteriorating relations with former colony Mali and often troubled post-Brexit negotiations with the UK in addition to pressing global issues like climate change and Covid-19.
A pro-European herself, Colonna has served as France’s ambassador to London since 2018 during a particularly rocky time for Franco-British relations due to tensions over Brexit, fishing rights and immigration. In a highly unusual step, she was summoned by the British government in October 2021 as Paris and London clashed over fishing rights in the Channel.
In her last official tweet as ambassador to the UK on Friday, she said she "wanted to thank everyone who understood we are friends of this country and will keep working for a better future".
This was my last tweet as 🇨🇵 ambassador to the 🇬🇧. I wanted to thank everyone who understood we are friends of this country & will keep working for a better future. Heartfelt thanks for your warm welcome and best wishes to all, starting with my brilliant team @FranceintheUK 🙏 https://t.co/yv61bYhAy8
May 20, 2022A 'countrywoman' at heart
Before London, Colonna held various posts in Washington and Brussels before being appointed as France’s representative to UNESCO and then ambassador to Italy (2014-2017).
She is "simple when it comes to human relations, hard-working and very demanding", a source close to her told Reuters.
Born in the Centre-Val de Loire region, Colonna grew up on a farm run by her Corsican father. In a 2004 interview with French daily Libération she called herself "a countrywoman" at heart, someone who is "pragmatic and who likes to work the land".
The left-leaning publication described her as "a good little soldier of the Republic”.
>> In pictures: the faces of France’s new government
A ‘left-leaning heart’
Colonna is best known as late president Jacques Chirac's spokeswoman, a job she held for nine years (1995-2004) – an unusually long tenure for such a post – including when France opposed the 2003 US-led war in Iraq. According to Libération, visitors to the Elysée Palace would sometimes spot Chirac looking for her when he would forget a name or a detail.
Although she served under the conservative Chirac from 1995 until 2004 – a nomination that "stunned" her, as she told Libération – she has a "rather left-leaning heart". She returned to government as deputy minister for European affairs from 2005 until 2017, under then prime minister (and decades-long friend) Dominique de Villepin.
Anger of the diplomatic corps
For now, however, she is tasked with facing down the wrath of the diplomatic corps, whose unions have called for a strike – only the second in their history –starting June 2 over Macron’s proposals to reform the diplomatic service. Among his reforms is scrapping a special status for senior foreign ministry officials that would see them integrated into a broader pool of civil servants.
Colonna’s appointment may signal that Macron is seeking to appease those at the foreign ministry. During a transfer of power ceremony with her predecessor Le Drian on Saturday, the new foreign minister assured diplomats that they had her "full confidence".
"We need each and every one of you. You can count on me never to forget who I am or where I come from … you have my full confidence," she said in a brief speech. "Let's get to work, together.”
"She will be appreciated at the foreign ministry. She will reassure them at a time when the ministry is facing doubts and uncertainty about the end of the diplomatic corps," Jean de Gliniasty, former ambassador to Russia, told AFP.
"The foreign ministry is not in a good state psychologically."
As France’s top diplomat, she will work closely with centre-right lawmaker Sebastien Lecornu, a close ally of Macron, who takes over as defence minister.
In his farewell speech on Saturday, her predecessor Le Drian summed up some of the challenges ahead for the foreign ministry at Quai d’Orsay: the war in Ukraine, the jihadist threat and an increasingly "brutalising" world.
For her part, Colonna said that she took up her new mission "with humility, determination and conviction" while noting that much effort will be needed to "alleviate the disorders of the world" of which Le Drian spoke.
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In pictures: the faces of France’s new government
Profile
Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick
Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne
Valeurs Actuelles
Philippe Vardon porte plainte contre Benoît Kandel pour avoir divulgué son adresse personnelle
Les péripéties ne s’arrêtent pas là dans les Alpes-Maritimes. Alors que Philippe Vardon a été officiellement exclu du Rassemblement national (RN) samedi 21 mai, il s’en est vivement pris à son concurrent Benoît Kandel. Le candidat, soutenu par le RN dans la 3e circonscription des Alpes-Maritimes, est visé par une plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Benoît Kandel aurait rendu public sur Twitter le courrier du président du RN Jordan Bardella, datant du lundi 16 mai, annonçant l’exclusion de Philippe Vardon. Le problème : Benoît Kandel a également divulgué l’adresse personnelle de l’élu niçois inscrite sur la lettre. Déjà victime de menaces à répétition, Philippe Vardon a donc déposé plainte contre le candidat aux législatives.
🔴BENOÎT KANDEL MET EN DANGER MA FAMILLE!
Depuis des années je combats l’islamisme. J’ai déjà été attaqué physiquement pour cela, menacé de mort.
Ce matin, B.Kandel a diffusé sur Twitter mon adresse personnelle, celle de mes enfants. C’est un irresponsable !
J’ai déposé plainte. pic.twitter.com/zY7mPyfupK
— Philippe Vardon (@P_Vardon) May 21, 2022
Vardon, visé par des menaces
Philippe Vardon a annoncé le dépôt de sa plainte dans une vidéo devant le commissariat Foch à Nice. Le candidat ex-RN a rappelé qu’il combattait « l’islamisme » depuis des années. « J’ai déjà été attaqué physiquement pour cela, menacé de mort », a-t-il rappelé. Et d’ajouter sur Twitter : « Benoît Kandel a diffusé sur Twitter mon adresse personnelle, celle de mes enfants. C’est un irresponsable ! » Philippe Vardon a rappelé que Benoît Kandel était un « ancien colonel de gendarmerie ». Pourtant, « il n’a rien trouvé de mieux que de diffuser mon adresse personnelle sur les réseaux sociaux », a-t-il lâché. Philippe Vardon envisage ainsi « des mesures de sécurité pour (sa) famille », voire de déménager. « Si quoi que ce soit devait arriver à ma famille, si des menaces devaient arriver dans les jours qui viennent, je le tiendrais personnellement pour responsable. »
Kandel s’excuse
De son côté, Benoît Kandel s’est excusé pour cette maladresse, rapporte BFM Nice Côte d’Azur. Il a indiqué avoir « rapidement corrigé cette erreur » et rappelé que « Philippe Vardon n’est pas un adversaire ». L’ex-premier adjoint de Christian Estrosi a encore déclaré à BFM : « Mes adversaires sont le macronisme et Mélenchon. La campagne doit se faire devant les électeurs et non devant les tribunaux. »
Philippe Vardon avait été lâché par le RN dans le courant du mois de mai, après avoir défendu un rapprochement avec Reconquête !. Il avait cependant décidé de concourir aux législatives malgré la présence de Benoît Kandel, investi par le RN. Mais le 16 mai dernier, le candidat dissident dans les Alpes-Maritimes – faute d’investiture RN – avait annoncé être rejoint par Reconquête !, notamment par la candidate Hermine Falicon.
Nice : les dernières actualités
BBC
Man City 3-2 Aston Villa: Pep Guardiola's side win Premier League after amazing fightback
Last updated on 23 minutes ago23 minutes ago.From the section Premier Leaguecomments1956
Manchester City staged a stunning late comeback with three goals in five minutes to beat Aston Villa and win the Premier League as their title chances looked to be slipping away amid dramatic scenes at Etihad Stadium.
Pep Guardiola's side needed victory to secure their fourth title in five seasons but were facing the prospect of ending the season empty-handed as goals either side of the interval from Matty Cash and Philippe Coutinho put Villa 2-0 ahead and in control.
It looked as if Villa manager Steven Gerrard might help his former club Liverpool secure the title - until City turned the game on its head in an atmosphere bordering on hysteria.
Ilkay Gundogan, on as a substitute for Bernardo Silva, gave City hope with a far-post header in the 76th minute, and Etihad Stadium was a wall of noise when Rodri drove a low finish past Villa keeper Robin Olsen two minutes later.
The title-winning recovery was complete with nine minutes left as Gundogan once again arrived at the far post to put City in front, the decisive contribution on this nerve-shredding final day.
City did need those three points as Liverpool beat Wolverhampton Wanderers - with City boss Guardiola overcome with emotion and breaking down in tears at the final whistle.
When Coutinho slid in Villa's second goal, it looked as if the most unpalatable of storylines was being written for Manchester City.
The notion of this supremely talented side ending the season with nothing was in clear view as City knew they had 21 minutes to score three times.
The headlines were being written in large type with Gerrard, who never won the Premier League title during his long career at Liverpool, directing the trophy to Anfield, helped by his former team-mate Coutinho.
And then, in one of the most dramatic twists of any Premier League title race, City knocked down the door that had been firmly slammed in their face by a supremely well-organised Villa.
City looked crestfallen but showed their class and character once Gundogan gave them hope with that header, and they scented their chance, even though some of their fans still feared this might only be a consolation.
Rodri's equaliser was the transformative moment, a sense of inevitability sweeping around a fevered stadium, with a mixture of disbelief and elation the result as Gundogan slid home the third.
Villa did not know what had hit them and had no response, supporters flooding on to the pitch when referee Michael Oliver sounded the final whistle amid a deafening din.
City have had their character questioned this season, especially when they let the Champions League semi-final against Real Madrid slip from their grasp, but there can be no more doubts after this.
The manner in which they turned this game around with the title - and their entire season - on the line was the perfect answer. They were heading towards the most bitter disappointment but transformed this day into one they and their supporters will remember forever.
It was little wonder Guardiola broke down at the conclusion of a truly remarkable afternoon.
For Aston Villa, there was nothing significant riding on the game - but the way they went about trying to win it was typical of the Premier League's competitive integrity.
Gerrard and Coutinho's Liverpool connections added the sub-plot. And every part of this storyline delivered.
Villa were solid, disciplined and a real threat on the break, homing in on 37-year-year-old Fernadinho as a defensive weak point for Manchester City.
It worked as City, unusually flat in attack, were vulnerable at the back. When Villa went 2-0 up, it looked as if their season would end in a landmark win - and for Gerrard, the added satisfaction of seeing his beloved boyhood club win the title.
And yet, they were over-run as the City machine suddenly hit top gear, roared forward thunderously by fans whose mood had changed from despair to expectation.
The first 70 minutes at least demonstrated that Gerrard has something to build on. After that, though, Villa were simply swept aside on the tide of Manchester City's power plus the noise and emotion inside Etihad Stadium.
Follow all the final day action live!
Player of the match
Philippe CoutinhoPhilippe Coutinho
Manchester City
Avg
7.23
5.88
5.76
5.74
5.32
5.19
5.01
5.00
4.97
4.97
4.96
4.93
4.92
4.80
Aston Villa
Avg
8.07
7.81
7.77
7.61
7.57
7.50
7.50
7.46
7.43
7.40
7.20
6.47
6.28
5.97
Line-ups
Formation 4-3-3
Formation 4-3-2-1
Match Stats
Live Text
Match ends, Manchester City 3, Aston Villa 2.
Second Half ends, Manchester City 3, Aston Villa 2.
Corner, Manchester City. Conceded by Matthew Cash.
Phil Foden (Manchester City) wins a free kick on the left wing.
Foul by Ashley Young (Aston Villa).
Kevin De Bruyne (Manchester City) wins a free kick in the attacking half.
Foul by Marvelous Nakamba (Aston Villa).
Substitution, Aston Villa. Ashley Young replaces Emiliano Buendía.
Marvelous Nakamba (Aston Villa) is shown the yellow card for a bad foul.
Kevin De Bruyne (Manchester City) wins a free kick on the right wing.
Foul by Marvelous Nakamba (Aston Villa).
Phil Foden (Manchester City) wins a free kick in the defensive half.
Foul by John McGinn (Aston Villa).
Foul by Gabriel Jesus (Manchester City).
John McGinn (Aston Villa) wins a free kick in the defensive half.
Substitution, Aston Villa. Danny Ings replaces Jacob Ramsey.
Goal! Manchester City 3, Aston Villa 2. Ilkay Gündogan (Manchester City) right footed shot from very close range to the centre of the goal. Assisted by Kevin De Bruyne.
Attempt missed. Rodri (Manchester City) right footed shot from outside the box is high and wide to the left. Assisted by João Cancelo.
Goal! Manchester City 2, Aston Villa 2. Rodri (Manchester City) right footed shot from outside the box to the bottom left corner. Assisted by Oleksandr Zinchenko.
Attempt saved. John Stones (Manchester City) header from the centre of the box is saved in the bottom left corner. Assisted by Kevin De Bruyne with a cross.
France24 - World
‘The Hill’: Cannes film revisits the Soviet Union’s smouldering remains
Issued on: 22/05/2022 - 18:10
Benjamin DODMAN
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The violent legacy of the break-up of the Soviet Union is dissected in “The Hill” by Lina Tsrimova and Denis Gheerbrant, an astonishing documentary shot entirely on a gargantuan rubbish heap in Kyrgyzstan and screened this week at the Cannes Film Festival’s parallel section ACID.
The first time Alexander killed in the battle for Grozny, Chechnya’s capital, he cried for days on end. The second and third time, he got used to the killing. By the fourth, he was enjoying it.
“We used to impale women and children and roll over the enemy with our tanks,” says the veteran of Russia’s Chechen Wars, crouched on the mountain of trash that has been his home for several years, his face blackened and emaciated. “I was just a killing machine. I left people without their fathers, mothers and children. I’m a monster who crossed all limits.”
Alexander’s brutally honest testimony of his part in Vladimir Putin’s first war is just one tragic story in a landscape of desolation captured by “The Hill”. It echoes with the war currently raging in Ukraine and the mounting evidence of horrific crimes committed by Russia’s invading forces.
The consequences of Russia’s long history of state violence, and the personal and collective traumas it engendered, are exposed with grim clarity in this haunting documentary, filmed on a landfill outside Kyrgyzstan’s capital Bishkek. A metaphor for the decay of the Soviet world, the dump is a world apart, with its own inhabitants and time, floating somewhere in between the end of one empire and Putin’s attempts to build another.
“If you have a fit out here, no ambulance will come,” says Tadjikhan, a 65-year-old woman borne down by fatigue and sorrow, who raised eight children and saw five of them die on the “hill”. Tadjikhan and her husband worked at a Kolkhoz, a Soviet collective farm, until the collapse of the USSR left both without a job.
“When democracy arrived, there was no more work,” she says, clutching photographs of the children she lost. Now she and her surviving children scour the dump night and day, filling up huge sacks of plastic, glass and metal for a living.
FRANCE 24 spoke to co-directors Lina Tsrimova, who was born in the Russian Caucasus, and Denis Gheerbrant about the films’s making and its message – and the significance of screening it at Cannes in the shadow of Putin’s latest war.
How did you come to the “Hill” and what exactly were you looking for?
Lina Tsrimova: I had just finished my history thesis in Paris and wanted to start a new project on the deportation of people from the Caucasus under Stalin – people who were accused of collaborating with the Nazis. I felt it was urgent to do so because memorial sites are being destroyed and it is increasingly difficult to find traces of Stalin’s crimes.
That’s why we went to Kyrgyzstan, both a destination for people punished under Stalin and now a refuge for those fleeing China, like the Uighurs. We didn’t have a precise idea of what we were looking for, but when we found the landfill we realised it embodied the questions we kept asking ourselves on the nature of the state, the end of the Soviet empire and the emergence of a new criminal state under Putin. The place felt like a residue of the post-Soviet world, with the same problems as in the Caucasus, but at the far end of the Soviet empire.
Denis Gheerbrant: The topography was symbolically very powerful. It was like a stage where people of different origins meet, many from the former kolkhozy (collective farms) who lost their jobs after the collapse of the USSR. It was also a chance to talk about the great exodus of people from the countryside to the shantytowns sprouting around former Soviet cities.
Did you come to see Alexander’s fate as a symptom, a consequence of the collapse of the Soviet world?
L.T.: His itinerary is both a consequence and a premise, a warning of what is now happening (in Ukraine). He is at the junction between the end of the Soviet world and the start of a new era, which Putin’s war in Chechnya inaugurated.
The war in Ukraine hadn’t yet started when we embarked on the project, even though the Crimean takeover had already happened. But violence was already very present in the Caucases, ever since the Chechen wars. Under (Ramzan) Kadyrov, Chechnya has become a totalitarian monster, but the other republics of the Caucasus are also stripped of freedoms. Of course, what is happening in Ukraine now is on a different scale.
D.G.: Lina’s thesis focused on Russia’s imperial wars (in the 18th and 19th centuries). We’re talking about a century and a half of war. In the end, the Russians came to the conclusion that the only way they could prevail was through destruction, by emptying the lands of their people. There is a clear echo with what is happening in Ukraine today. It is no longer a matter of conquering, but destroying.
Your film portrays the characters with great empathy and sensitivity. How did you approach them?
D.G.: One thing that struck us was their great dignity. They denounce a system run like a mafia, but they never complain about their fate. Our main concern was to restore their humanity. These people are excluded, living on the margins of society. We wanted them to talk about their humanity.
Cannes Film Festival © FRANCE24
L.T.: It was especially difficult in Alexander’s case. I think he needed to find someone who could understand the gravity of his words. Seeing me as a native of the Caucasus, he was able to face me and say, ‘Yes, I exterminated women and children like dogs’. For both of us, the words were difficult to say and hear.
It was only after three weeks that we returned to the subject and that he spoke about his monstrosities. In a certain way, I think he needed me to recognise his humanity. At one point, while the camera was off, he looked at me straight in the eye and asked me whether I could love someone like him. It was his way of asking, ‘I know I’m a monster, but do you still recognise me as human?’ I had no answer to his question.
At the screening you spoke of your feeling of “responsibility” for what is going on in Ukraine. Can you tell us more?
L.T.: In Russia and throughout the post-Soviet space we still haven’t examined our past and de-Stalinized our societies. We still haven’t engaged in a serious reflection on the state violence that keeps coming back, now under Putin. Nor have we examined our colonial history. Russia is one of the few empires to have survived the 20th century. That’s also why we have been unable to develop (post-imperial) thought, which is urgently needed today.
The people of the Caucasus and all those who were colonised by Russia are deprived of their freedom. Today they are oppressed by Putin. We have two words for “Russian” – one for ethnic Russians and another to refer to citizenship. Behind this word, there are all the non-Russian populations who are oppressed and yet who participate in the war in Ukraine. The responsibility I feel today is not a form of moral guilt. It’s a call for action. We will have to do our bit in the reconstruction of an independent Ukraine and the development of an anti-imperialist ideology.
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CANNES FILM FESTIVAL
Cannes screens the last testament of filmmaker killed in Ukraine’s Mariupol
ENCORE!
Cannes 2022 rolls out the red carpet for Indian cinema
CANNES FILM FESTIVAL
Cannes war films delve into France’s painful colonial legacies
L'Humanité
Un premier cas confirmé en France : ce que l'on sait de la variole du singe
DécryptageLes faits essentiels à savoir sur la multiplication des cas d'infection au virus "Monkeypox":
- Les autorités sanitaires françaises ont confirmé vendredi avoir enregistré un premier cas de variole du singe en Île-de-France. Il s'agit d'un homme de 29 ans sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus.
- Cette maladie est une cousine moins dangereuse de la variole, éradiquée depuis une quarantaine d'année.
-
Au total, 80 cas sont confirmés et une cinquantaine d'autres sont à l'étude selon l'OMS depuis début mai en Europe (Espagne, Portugal, Royaume-Uni, Italie, Allemagne et Suède) et en Amérique du Nord, laissant craindre un début de propagation de cette maladie endémique en Afrique de l'Ouest.
- A ce stade, les cas rapportés en Europe sont majoritairement bénins, et il n'y a pas de décès signalés.
- Les symptômes : fièvre, mal de tête, douleurs musculaires, mal de dos, ganglions lymphatiques enflés, frissons, fatigue et éruptions cutanées.
- Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) va publier son premier rapport d'évaluation des risques "en début de semaine prochaine".
- Il n'existe pas de traitement pour la variole du singe, qui se transmet par contact avec une personne atteinte ou ses liquides organiques, dont la salive. Les autorités se veulent néanmoins rassurantes, soulignant que cette infection virale se guérit d'elle-même et semble peu contagieuse entre humains.
- Le ministère de la Santé espagnol s'apprête à acheter des milliers de doses d'un vaccin contre la variole traditionnelle, également utile pour endiguer la transmission de la variole du singe.
Les autorités sanitaires françaises ont confirmé, ce vendredi 20 mai, avoir enregistré un premier cas de variole du singe, en Île-de-France. Il s'agit d'un homme de 29 ans sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus. Dès la suspicion de son infection, cette personne a été prise en charge et, en l'absence de gravité, est isolée depuis à son domicile.
Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés de variole du singe ont été détectés depuis début mai en Europe et en Amérique du Nord. Le Royaume-Uni, qui a le premier signalé des cas, détectés à partir du 6 mai, a indiqué dans un communiqué mercredi soir en avoir identifié deux nouveaux, ce qui porte à neuf le nombre total de personnes infectées. A l'exception du premier individu infecté, qui avait récemment voyagé au Nigeria, ces malades ont été contaminés au Royaume-Uni, selon l'agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA).
Une alerte sanitaire nationale en Espagne et au Portugal
Mercredi, l'Espagne, le Portugal, le Canada et les États-Unis ont, tour à tour, signalé avoir repéré la présence de la variole du singe, ou ce qui semble l'être, sur leur territoire. Les deux pays de la péninsule ibérique ont rapporté avoir recensé une quarantaine de cas suspects ou confirmés de cette maladie, ce qui a conduit les autorités espagnoles et portugaises à déclencher une alerte sanitaire nationale. Selon le quotidien El País, le ministère de la Santé espagnol s'apprête à acheter des milliers de doses d'un vaccin contre la variole traditionnelle, également utile pour endiguer la transmission de la variole du singe.
Pourquoi il faut protéger la biodiversité pour échapper à « l’ère des pandémies »Jeudi et vendredi, des cas ont été confirmés en Allemagne, en Italie et en Suède. Au Canada, plus d'une dizaine de cas suspects étaient mercredi en cours d'examen à Montréal, selon les autorités sanitaires de la ville. Et aux États-Unis, un homme qui s'était récemment rendu au Canada a été dépisté positif à cette maladie dans l’État du Massachusetts.
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes chez les humains ressemblent, en moins graves, à ceux observés dans le passé avec la variole, autre virus de la même famille.
Après une période d'incubation de 6 à 16 jours, la période de l'invasion (0-5 jours) est caractérisée par de la fièvre, des maux de tête intenses, une lymphadénopathie (gonflement des ganglions lymphatiques), des douleurs musculaires.
Puis survient une éruption cutanée sur le visage (dans 95% des cas), sur les paumes des mains et la plante des pieds (75%) et presque simultanément sur d'autres parties du corps, dont les parties génitales. L'éruption se manifeste par des maculopapules (lésions avec un fond plat), puis des vésicules (petites cloques remplies de liquide), et des pustules, suivies par des croûtes, explique le Programme de Surveillance des Maladies Emergentes (Program for Monitoring Emerging Diseases, ProMED).
Les symptômes durent habituellement de 14 à 21 jours.
Existe-t-il un traitement ?
Il n'existe pas de traitement pour la variole du singe. Mais elle se guérit généralement d'elle-même. On a prouvé dans le passé que la vaccination antivariolique avait une efficacité de 85% pour la prévention de cette infection. Seulement, le vaccin n'est plus disponible pour le grand public après l'arrêt de sa fabrication suite à l'éradication mondiale de la variole en 1980.
Science. Avec le réchauffement climatique, les virus passeront du phoque à l’âneQuelle est la létalité de ce virus ?
Ce virus du groupe des orthopox est beaucoup moins virulent que la variole. Selon les épidémies, le taux de létalité du "Monkeypox" a pu varier énormément mais il est resté inférieur à 10% dans tous les cas documentés, contre jusqu'à 30 % pour la variole.
Les cas graves se produisent plus fréquemment chez les enfants et sont liés à l'ampleur de l'exposition au virus, à l'état de santé du patient et à la gravité des complications.
"On estime que la souche d'Afrique de l'Ouest, dont souffrent les cas britanniques, a un taux de mortalité d'environ 1%. Il existe également une souche trouvée dans la région du Congo qui peut être mortelle dans 10% des cas, mais les cas britanniques n'ont pas cette souche", a déclaré Simon Clarke, professeur en microbiologie cellulaire à l'université de Reading.
La variole du singe est-elle contagieuse ?
Elle l'est beaucoup moins que la variole. Et les autorités se veulent globalement rassurantes, soulignant ainsi en Espagne et au Portugal que la maladie semble peu contagieuse entre humains.
Monkeypox est une zoonose virale, c'est-à-dire une maladie infectieuse des animaux vertébrés transmissible à l'homme. Les singes ne sont pas les réservoirs du virus. Les principaux réservoirs suspects sont des rongeurs, comme les écureuils et des rongeurs terrestres.
Le passage à l'homme vient d'un contact direct avec du sang, des liquides biologiques ou des lésions cutanées ou muqueuses d'animaux infectés. La transmission d'humain à humain résulte ensuite d'un contact étroit avec les excrétions des voies respiratoires infectées, avec les lésions de la peau d'une personne infectée ou avec des objets contaminés récemment. On peut ainsi se contaminer au contact de l'environnement du malade (literie, vêtements, vaisselle, linge de bain).
Si cette maladie est peu contagieuse, la multiplication récente des foyers inquiète néanmoins. Depuis 2017, quelques cas importés, notamment du Nigeria, avaient été sporadiquement identifiés dans plusieurs pays, en particulier au Royaume-Uni, sans donner lieu à des épidémies. "Récemment, l'alerte est relativement différente : les signalements faits correspondent à des cas de personnes n'ayant pas voyagé dans les pays où le virus circule habituellement et n'ayant pas eu de contacts avec des personnes revenant de ces pays", a souligné vendredi lors d'un point presse Alexandra Mailles, épidémiologiste à Santé Publique France.
"Il y aura un suivi des cas contact beaucoup plus léger que celui du Covid : contrairement à ce qui se produit avec le virus du SARS-Cov2, une personne infectée n'est en effet pas contagieuse avant le début des symptômes", a-t-elle ajouté.
En cas d'apparition des symptômes, il est impératif de s'isoler et de porter un masque, indique Santé Publique France.
Les personnes homosexuelles sont-elles davantage exposées ?
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué lundi s'intéresser de près au fait que certains des cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté homosexuelle. Ce contexte constitue une "situation inédite qu'on considère comme une alerte", a déclaré l'épidémiologiste Alexandra Mailles.
"Il est probablement trop tôt pour tirer des conclusions sur le mode de transmission ou supposer que l'activité sexuelle était nécessaire à la transmission", a toutefois prévenu Michael Skinner, virologue à l'Imperial College London, auprès de l'organisme Science media centre (SMC). "N'importe qui, quelle que soit son orientation sexuelle, peut propager la variole du singe", ont par ailleurs souligné aux Etats-Unis les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale du pays.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) compte, lui, publier son premier rapport d'évaluation des risques "en début de semaine prochaine", a indiqué l'agence de l'Union europénne chargée des maladies et des épidémies. L'agence, qui dit "suivre la situation de près", recommande "d'isoler et de tester les cas suspects et de les notifier rapidement".
D'où vient cette maladie ?
Le virus, connu depuis 1958, a été détecté pour la première fois chez l'homme en 1970 en République Démocratique du Congo (Ex Zaïre), chez un garçon de 9 ans, dans une région où la variole avait été éliminée en 1968. Depuis lors, la plupart des cas ont été signalés dans les régions rurales de la forêt tropicale du bassin du Congo, en particulier en République démocratique du Congo, où elle est considérée comme endémique. Depuis 1970, des cas humains de monkeypox ont été signalés dans 11 pays africains.
Le virus a été détecté hors d'Afrique à quelques reprises. Au printemps 2003, des cas de variole du singe ont été confirmés aux États-Unis. Plus récemment, le virus a été repéré au Royaume-Uni en septembre 2018 et décembre 2019, et à Singapour en mai 2019.
"Récemment, l'alerte est relativement différente : les signalements faits correspondent à des cas de personnes n'ayant pas voyagé dans les pays où le virus circule habituellement et n'ayant pas eu de contacts avec des personnes revenant de ces pays", a souligné vendredi lors d'un point presse Alexandra Mailles, épidémiologiste à Santé Publique France.
SantéVariole du singe Valeurs Actuelles
Après #SaccageParis, le hashtag #SaccageNice est lancé par Éric Ciotti
À Paris, cela fait près d’un an que des habitants, excédés par la saleté de la capitale, la dénoncent. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #SaccageParis est utilisé à cet effet. Insalubrité, travaux bâclés sur la voie publique, ou mise en place d’infrastructures qui n’ont aucun sens ou sont peu esthétiques… voilà ce que regroupe #SaccageParis depuis des mois. Un hashtag qui serait peu à peu utilisé pour la capitale azuréenne. Vendredi 20 mai, Éric Ciotti a mentionné pour la première fois le hashtag #SaccageNice sur son compte Twitter.
Un squat près du palais Nikaïa
Le député Les Républicains (LR) des Alpes-Maritimes a déploré la présence de squatteurs près du palais Nikaïa, situé sur le boulevard du Mercantour à Nice. Des individus se sont en effet installés sous un pont n’hésitant pas à dormir sur des matelas à même le sol. Selon Nice-Presse, la Ville aurait alerté le Conseil départemental le 17 mai dernier de cette situation. Des enfants seraient notamment parmi les squatteurs.
Un problème qu’a en tout cas dénoncé Éric Ciotti sur Twitter. Il a écrit sur le ton de l’ironie : « Environnement accueillant à 50 mètres de la nouvelle salle de spectacle de Nice (7 millions d’euros) qui doit remplacer le Théâtre national de Nice et le palais des congrès Acropolis ! » Son message était suivi de #SaccageNice.
Environnement accueillant à 50 mètres de la nouvelle salle de spectacle de Nice (7 millions d’€) qui doit remplacer le Théâtre National de Nice et le palais des congrès Acropolis ! #SaccageNice pic.twitter.com/jGApks9Jym
— Eric Ciotti (@ECiotti) May 20, 2022
Des élus RN avaient fait de même
Ce n’est toutefois pas la première fois que ce hashtag est utilisé par des élus de Nice, rappelle Nice-Presse. Du côté du Rassemblement national (RN), Philippe Vardon avait déjà pointé la « prétendue végétalisation de Nice » à la fin de l’année 2021 : « C’est ça la ville jardin d’Estrosi ? Une honte », avait-il commenté accompagné d’une photo d’un arbre coupé dans son pot au niveau du quartier du port. L’adjoint de Philippe Vardon, Jean Moucheboeuf, avait fait de même sur les réseaux sociaux en dénonçant l’installation de plots jaune en plein milieu d’une route dans le vieux Nice, près du palais de justice : « À peine classée au patrimoine mondial de l’Unesco, Estrosi décide de cette horreur en plein cœur du vieux Nice », l’accusant de faire comme « Hidalgo ».
Nice : les dernières actualités
France24 - World
Live: Russia intensifies push into Donbas as Polish president visits Kyiv
Issued on: 22/05/2022 - 07:24
FRANCE 24
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Only Ukraine has the right to decide its future, Polish President Andrzej Duda told lawmakers in Kyiv on Sunday, becoming the first foreign leader to give an in-person speech to the Ukrainian parliament since the Russian invasion. President Volodymyr Zelensky said late Saturday that the situation in Donbas had become "extremely difficult" as Russia intensified its assault on the region. Follow FRANCE 24's liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
6:10pm: Senegalese President Macky Sall says he will visit Moscow and Kyiv in coming weeks
Senegalese President Macky Sall said he would visit Moscow and Kyiv in the coming weeks in his capacity as chairman of the African Union, which he said wanted to see de-escalation in Ukraine and peace reached through dialogue between the two sides.
Speaking at a joint news conference with German Chancellor Olaf Scholz, Sall said: "We do not want to be aligned on this conflict, very clearly, we want peace. Even though we condemn the invasion, we're working for a de-escalation, we're working for a ceasefire, for dialogue ... that is the African position."
5:30pm: French President Emmanuel Macron calls on WHO members to condemn Russian aggression
French President Emmanuel Macron asked the member countries of the World Health Organization (WHO) to support a resolution condemning Russia's military aggression against Ukraine, and "reaffirmed the full solidarity of France and the European Union with Ukraine".
This text is expected to be adopted on Tuesday. Although it strongly condemns Russia, it does not "in any way provide for (its) expulsion", said a Western diplomat, recalling that the WHO can only impose "very weak" sanctions on a member country.
4:30pm: Zelensky promises reciprocal rights for Poles in Ukraine
Polish citizens in Ukraine will be granted the same rights that Ukrainian refugees in Poland are currently receiving, Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy told his Polish counterpart Andrzej Duda on Sunday during his visit to Kyiv.
Poland has granted over 3 million Ukrainian refugees fleeing Russia's invasion of Ukraine the right to live and work, and claim social security payments.
Earlier on Sunday, a Ukrainian ruling party lawmaker said that Zelensky had announced the imminent tabling of a parliamentary bill that would give Polish citizens "special legal status" in Ukraine.
3:26pm: France's Europe minister says Ukraine's bid to join the EU would take '15 or 20 years'
Ukraine’s bid to join the European Union would not be finalised for "15 or 20 years," France's Europe minister said Sunday, dashing Ukrainian President Volodymyr Zelensky's hopes for a quick entry in the wake of Russia's invasion of his country.
"We have to be honest. If you say Ukraine is going to join the EU in six months, or a year or two, you're lying," Clement Beaune told Radio J. "It's probably in 15 or 20 years, it takes a long time."
3:01pm: Ukraine extends martial law through August 23
Ukraine on Sunday extended martial law for three months through to August 23 as the war with Russia continues.
President Volodymyr Zelensky first signed the decree along with a general military mobilisation call on February 24 when Russian forces invaded.
Ukraine's parliament on Sunday voted by an absolute majority for the decree to be extended a third time as Russia pursues its offensive targeting the eastern Donbas region.
FRANCE 24's Cyril Payen reports.
1:26pm: Ukraine must decide its own future, says Poland's president
Only Ukraine has the right to decide its future, Polish President Andrzej Duda told lawmakers in Kyiv on Sunday as he became the first foreign leader to give a speech in person to the Ukrainian parliament since Russia's February 24 invasion.
Kyiv has ruled out any peace deal that would involve it ceding territory and has dismissed calls for a ceasefire that would involve Russian forces remaining in territory they have occupied, saying this would simply give Moscow time to rebuild its forces.
"Worrying voices have appeared, saying that Ukraine should give in to Putin's demands," Duda said. "Only Ukraine has the right to decide about its future... nothing about you without you," he added, to a standing ovation in the chamber.
Duda said that the international community must demand that Russia completely withdraw from Ukrainian territory.
"If Ukraine is sacrificed for... economic reasons or political ambitions — even a centimetre of its territory — it will be a huge blow not only for the Ukrainian nation, but for the entire Western world," Duda said.
FRANCE 24's Gulliver Cragg reports.
8:56am: 'Nothing left': Mariupol picks up pieces after ferocious fighting
The carcasses of charred buildings stand amid the lush greenery in what remains of the once bustling Ukrainian port city of Mariupol.
After weeks of siege and strikes much of the city on the coast of the Sea of Azov has been reduced to a wasteland.
As the last Ukrainian troops in the town surrendered to the Russians at the bombed-out Azovstal steel plant, passers-by mourned their fate.
Angela Kopytsa, a 52-year-old with bleached hair, said she saw no future for herself in Mariupol.
"There is no work, no food, no water," she said, adding that both her home and life had been "destroyed".
The city has lived without electricity since early March.
Kopytsa breaks into tears as she recounts how during the hostilities she had to share morsels of food with her children and grandson and how "children at maternity wards were dying of hunger".
"What future?" she said in Russian. "I have no hope for anything."
Three months of fighting in Mariupol have sent hundreds of thousands of people running for their lives and caused untold suffering and death.
Below, Russian soldiers recently “executed” a statue of the 19th-century Ukrainian poet Taras Shevchenko in Borodyanka.
#Ukraine #Reportage #SurLaRoute #Borodyanka Sur une place de la ville, la statue d’un poète ukrainien du 19e siècle a été gratifié d’une balle dans la tête @France24_fr pic.twitter.com/3Z3rCZFU4g
May 22, 20227:17am: Russia intensifies its offensive in the eastern Donbas region
After ending weeks of resistance by the last Ukrainian fighters in the strategic southeastern city of Mariupol, Russia is waging what appears to be a major offensive in Luhansk, one of two provinces in Donbas.
Russian-backed separatists already controlled swathes of territory in Luhansk and the neighbouring Donetsk province before the February 24 invasion, but Moscow wants to seize the last remaining Ukrainian-held territory in Donbas.
3:45am: Ukraine war, pandemic push to colour WHO international meeting
The Ukraine war looms large as the World Health Organization opens its main annual assembly Sunday, threatening to overshadow efforts on other health crises and a reform push aimed at preventing future pandemics.
The UN health agency will kick off its 75th World Health Assembly Sunday afternoon, convening its 194 member states for their first largely in-person gathering since Covid-19 surfaced in late 2019.
The agenda will remain focused on the continuing coronavirus crisis and efforts to avert future pandemics.
But the war raging in Ukraine and rebukes of Russia for its invasion are expected to take centre stage.
Kyiv and its allies will present a resolution during the assembly harshly condemning Russia's invasion, and especially its more than 200 attacks on healthcare, including hospitals and ambulances, in Ukraine.
It is also to voice alarm at the "health emergency in Ukraine", and highlight the dire impacts beyond its borders, including how disrupted grain exports are deepening a global food security crisis.
10:07pm: Ukraine rules out ceasefire or concessions to Russia
Ukraine on Saturday ruled out agreeing to a ceasefire with Russia and said Kyiv would not accept any deal with Moscow that involved ceding territory.
Acknowledging that Kyiv's stance on the war was becoming more uncompromising, presidential adviser Mykhailo Podolyak said making concessions would backfire on Ukraine because Russia would hit back harder after any break in fighting.
9:45pm: Ukranian President Volodymyr Zelensky asked Italian PM to impose more sanctions on Russia
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said he talked to Italian Prime Minister Mario Draghi on Saturday and stressed the importance of imposing more sanctions on Russia and unblocking Ukrainian ports.
Zelensky tweeted that he had also thanked Draghi for his "unconditional support" of Ukraine's bid to become a member of the European Union.
Had a phone conversation with #MarioDraghi at his initiative. Talked about defensive cooperation, the need to accelerate the 6th package of sanctions and unblock Ukrainian ports. Thanked for the unconditional support for Ukraine on the path to the #EU.
May 21, 2022
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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As it happened
Live: Russia cuts off gas exports to Finland after payments dispute
CANNES FILM FESTIVAL
Cannes screens the last testament of filmmaker killed in Ukraine’s Mariupol
Perspective
'In the mind of a hero': Biographers of Ukraine's Zelensky explore his rise and appeal
Valeurs Actuelles
Seine-Saint-Denis : un policier de la BAC se suicide à son domicile
Nouvelle disparition tragique chez les forces de l’ordre. Ce vendredi 20 mai, un policier de la BAC de Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis (93), a mis fin à ses jours à son domicile, rapporte CNews. Ce père de famille s’est suicidé avec son arme de service, laissant derrière lui ses trois petites filles, a indiqué la préfecture de police sur Twitter. Une cagnotte a été créée pour soutenir la famille du défunt.
C’est avec une très grande tristesse que nous avons appris ce matin la disparition d’un policier de la #DSPAP qui a mis fin à ses jours.
La @prefpolice s’associe à la peine de sa famille, de ses proches et de ses collègues de travail. pic.twitter.com/teVdZgFkW4
— Préfecture de Police (@prefpolice) May 21, 2022
« C’est avec une très grande tristesse que nous avons appris ce matin la disparition d’un policier de la #DSPAP qui a mis fin à ses jours. La préfecture de police s’associe à la peine de sa famille, de ses proches et de ses collègues de travail », écrit l’institution. Selon CNews, 3 membres des forces de l’ordre se sont donné la mort cette semaine, amenant à 25 le nombre de policiers qui se sont suicidés depuis le début de l’année 2022
France24 - Monde
Colombie : la fin de la "grève armée" du cartel Clan del Golfo ne signifie pas l'arrêt de la violence
Publié le : 19/05/2022 - 03:13
Chloé Lauvergnier
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Début mai, une grande partie du nord de la Colombie a été bloquée en raison de la "grève armée" décrétée par le Clan del Golfo – un puissant cartel de la drogue local – en représailles à l’extradition de son chef. Durant plusieurs jours, les habitants n’ont pas eu le droit de se déplacer ou de travailler, des véhicules ont été incendiés et des assassinats ont été commis. La "grève" est terminée, mais pour les habitants, cela ne signifie pas l’arrêt des violences de ce groupe.
Le 4 mai, le chef du Clan del Golfo, Dairo Antonio Usuga, alias "Otoniel", a été extradé vers les États-Unis. Considéré comme le plus grand narcotrafiquant colombien de ces dernières années, il avait été arrêté en octobre 2021.
En guise de représailles, dès le 5 mai, son groupe a organisé une "grève armée" qui a bloqué une grande partie du nord de la Colombie : il a été interdit aux habitants de sortir de chez eux pour se déplacer ou travailler, des véhicules ont été incendiés, des routes ont été bloquées, le sigle AGC (pour Autodefensas Gaitanistas de Colombia, l'autre nom du Clan del Golfo) a été peint à différents endroits... De plus, des assassinats de civils, policiers et militaires ont été répertoriés : au moins 14 selon l'ONG Indepaz, 24 selon la Juridiction spéciale pour la paix (JEP).
Otoniel me cagó mis vacaciones en Tolú y Coveñas #ParoArmado eran las 7 pm y yo buscando donde comer algo 🙃 que hambre mani pic.twitter.com/GKohjuDijN
May 6, 2022Rues désertes à Santiago de Tolú, dans le département de Sucre (géolocalisation ici) : "À la recherche de quelque chose à manger, qu'est-ce que j'ai faim", a écrit cet internaute, visiblement en vacances dans la zone, le 5 mai 2022. Le lendemain, il a publié une vidéo similaire, tournée au même endroit.
Autodefensas Gaitanistas de Colombia (AGC) dejan mensajes a las afueras del palacio municipal de #Corozal Hay tensión en el municipio de #Corozal, hasta el momento las autoridades no se han pronunciado. pic.twitter.com/Jv34erTkdU
May 5, 2022Le sigle AGC, visible sur ce véhicule, près de la mairie de Corozal, dans le département de Sucre, pendant la "grève armée" (géolocalisation ici).
En tout, une centaine de municipalités ont été touchées – dont des grandes villes comme Montería -– dans une dizaine de départements. Dans la plupart des endroits, la "grève" a pris fin quatre jours plus tard.
#SOSParoArmadoAGCEntre el 05 y el 08 de mayo de 2022, el observatorio de DDHH y conflictividades de Indepaz registró:176 acciones de las AGC90 municipios afectados de 12 departamentos. pic.twitter.com/eHMARAZWO4
May 11, 2022Bilan de la "grève armée" du Clan del Golfo, réalisé par l'ONG Indepaz.
"Si les gens ne se plient pas aux règles du Clan del Golfo, ils peuvent être frappés ou tués"
Alberto (pseudonyme) travaille dans un village du département de Bolívar. Il a souhaité garder l'anonymat pour des raisons de sécurité, comme l'ensemble des personnes interrogées par notre rédaction.
Dans le village, les gens sont restés cachés chez eux durant les quatre jours de "grève armée". On sentait qu'ils avaient peur. Moi, je suis juste sorti une fois, pour chercher du pain : j'ai dû toquer à plusieurs portes, car toutes les boutiques étaient fermées, et je n'ai croisé que deux ou trois personnes. Heureusement, j'avais des réserves de nourriture chez moi. Par contre, mes réserves de gaz pour cuisiner se sont épuisées lors du quatrième jour.
Le 5 mai, plusieurs motos ont été brûlées, et les hommes du Clan del Golfo ont également arrêté le véhicule d'un monsieur, qui transportait des passagers, à l'extérieur du village. Ils les ont fait descendre, puis ils ont brûlé le véhicule et tiré dans sa direction. Je suppose que le conducteur n'était pas au courant de la "grève armée" car sinon, il n'aurait pas pris le risque de se déplacer.
Otoniel delincuentes del clan del golfo quemaron un vehículo en el municipio de Barranco de Loba, sur de Bolívar, en un via de la vereda Pueblo Bello. @ELTIEMPO @ColombiaET @ArmadaColombia @PoliciaColombia @MinjusticiaCo @IvanDuque pic.twitter.com/JeGLvvdGOx
May 5, 2022Des membres du Clan del Golfo ont incendié ce véhicule et tiré dans sa direction, après avoir fait descendre ses occupants, dans le sud de Barranco de Loba, dans le département de Bolívar, le 5 mai 2022.
Dans le village, les policiers n'ont rien fait durant la "grève". Mais ils sont peu nombreux, et je pense qu'ils ont des liens avec le Clan del Golfo.
De nombreux leaders sociaux ont ainsi critiqué l'absence de réaction de l'État dans les zones touchées par la "grève armée". Le président colombien, Iván Duque, a notamment attendu le 9 mai pour organiser un conseil de sécurité sur le sujet. Le gouvernement assure avoir pourtant arrêté une centaine d'hommes, déployé plus de 19 000 militaires et organisé des convois pour sécuriser les routes lors de la "grève".
Alberto poursuit :
Depuis la fin de la "grève", tout est redevenu normal. Mais les hommes du Clan del Golfo restent présents dans la zone : certains sont même du village. Ici, ceux qui possèdent des stations-services ou encore de grandes fermes doivent leur verser une "cotisation" mensuelle, qui peut représenter plus d'un million de pesos [soit plus de 235 euros, l'équivalent du salaire minimum colombien, NDLR]. Les paysans qui cultivent et transforment la coca sont également obligés de vendre leurs produits au Clan del Golfo, à bas prix. Si les gens ne se plient pas à ces règles, ils peuvent être frappés ou tués. Avant la "grève", des personnes accusées de vendre du bétail volé ont même été tuées.
Hace unas horas ,incineraron un bus de la empresa sotra-uraba. pic.twitter.com/JzLKBpPMWn
May 5, 2022Un bus de l'entreprise Sotrauraba en feu, dans le département d'Antioquia, le 5 mai 2022.
Une route presque déserte dans la zone de Dabeiba, dans le département d'Antioquia, au début de la "grève armée". Vidéo tournée par une personne travaillant dans la zone.
"La violence ne cessera jamais tant que l'État n'investira pas sur le plan social"
Andres (pseudonyme) vit dans la sous-région des Monts de María, dans le département de Sucre.
Le Clan del Golfo a enfermé les habitants de toute une région durant plusieurs jours : je n'aurais jamais pensé que cela aurait été possible ! Cela dit, la violence existe depuis des années dans la zone des Monts de María. Par exemple, dans le passé, il y a eu le massacre de Chengue, des assassinats…
La violence ne cessera jamais tant que l'État n'investira pas sur le plan social. Ici, beaucoup de jeunes sont sans emploi, donc ils sont prêts à accepter n'importe quel travail, si cela leur permet de ramener à manger chez eux. De plus, les écoles sont à l'abandon : les élèves sont assis par terre, il n'y a pas de feutres… Dans les centres de santé, il faut tout acheter soi-même si on veut être soigné : seringues, aspirine… Par ailleurs, beaucoup de routes sont en terre et deviennent impraticables quand il pleut. Donc quand les récoltes ne peuvent pas être vendues, elles sont perdues.
D'autres "grèves armées" ont déjà été décrétées en Colombie dans le passé, notamment par la guérilla de l'ELN en février dernier. Mais les analystes s'accordent pour dire qu'elles n'avaient jamais été aussi massives et violentes que celle organisée par le Clan du Golfo, alors que le président colombien avait déclaré, en octobre dernier, que l'arrestation d'"Otoniel" "marq[uait] la fin" de ce cartel.
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Spanish Grand Prix: Max Verstappen wins in Spain to take title lead as Charles Leclerc retires
Last updated on 3 hours ago3 hours ago.From the section Formula 1comments1003
Max Verstappen fought back from an early spin to win the Spanish Grand Prix after title rival Charles Leclerc retired from a dominant lead.
It was Verstappen's fourth victory in six races this year, helped by Red Bull imposing team orders on Sergio Perez.
It gives him the championship lead for the first time in 2022 and he heads to Monaco next weekend with a six-point advantage over Leclerc.
Mercedes' George Russell took a strong third after a long and valiant attempt to hold Verstappen at bay early in the race.
And his team-mate Lewis Hamilton fought back to fifth place following a first-lap collision with Kevin Magnussen's Haas, which gave the seven-time champion a puncture and dropped him to the back of the field.
Hamilton moved into fourth behind Russell with a move on Ferrari's Carlos Sainz around the outside of Turn One with six laps to go.
But Hamilton lost the position again after being told to slow down because he had a coolant leak, and could not use full throttle.
Russell received the same message to lift-and-coast at the end of the race. In his case, his car was overheating throughout the grand prix.
Verstappen has had his share of bad luck this season, with two retirements from the first three races, but he certainly enjoyed some good fortune in Spain.
Leclerc was on course for a comfortable victory after a rare error from Verstappen saw the world champion spin into the gravel at Turn Four on lap nine.
The race had looked finely poised between the two until that point, with Leclerc leading by two seconds, but Verstappen's spin changed the complexion of the race.
It put him behind Russell, and despite the Red Bull's much greater pace, Verstappen was unable to pass the Mercedes.
Verstappen was held back by a DRS overtaking aid that rarely worked, but at the same time Russell put in a superb defensive drive to hold the Red Bull back for 19 laps.
In the end, Red Bull decided to switch strategy to get Verstappen past Russell, and stopped him on lap 28 for a set of soft tyres.
That allowed him to run in clear air, and when he stopped again on lap 44 for a final set of mediums, he emerged ahead of Russell, with only Perez ahead.
Red Bull told the Mexican not to hold Verstappen up, and he was past into the lead a few laps later, a decision Perez said was "unfair". On his slowing down lap, he said: "I am happy for the team, but we have to speak later."
Verstappen's spin left Leclerc alone and unchallenged out front and he was nearly 30 seconds in the lead when he made what should have been his first pit stop for fresh tyres on lap 21.
The Ferrari re-emerged nearly six seconds in the lead, and with Russell still holding back Verstappen, Leclerc was 12.6secs in the lead and in total control when his engine failed six laps later.
Leclerc will be a strong favourite for victory in Monaco given the Ferrari's pace in the slow- and medium-speed corners in Spain, but the team are facing a difficult moment and must bounce back quickly.
Leclerc's team-mate Sainz was unable to salvage their day.
He made the same mistake as Verstappen, albeit two laps earlier - both drivers caught out by a tail wind at Turn Four. And after that, hampered by floor damage that reduced his car's downforce, he lacked the pace to recover as strongly as might have been expected.
He would have finished a disappointing fifth had it not been for Mercedes' reliability problems at the end gifting him a free pass back on Hamilton.
Mercedes arrived in Spain with a car upgrade which succeeded in limiting the porpoising problems on the straight that have hamstrung them so far this season.
Russell followed it with the team's best grid position of the year in fourth place, and he drove an outstanding grand prix.
Holding off Verstappen, Russell displayed the sort of defensive skills that his forerunner in the seat, Valtteri Bottas, so often failed to do.
Ultimately, Red Bull were able to pincer Mercedes on strategy and unleash the extra pace of their car and Russell was helpless to hold them back.
Hamilton, meanwhile, had a dispiriting start. He was fighting for fifth with Sainz going into Turn Four on the first lap, but he collided with Magnussen as the Dane tried to go around the outside and punctured his left-front tyre.
Rejoining at the back, Hamilton soon radioed to the team that he thought they might be better to retire and save engine miles. They replied that they thought he could recover to eighth.
He over-achieved significantly, driving a superb comeback race to enter the final laps behind Russell, only to slip back again.
Team boss Toto Wolff came on the radio to Hamilton on his slowing-down lap to tell him that he had the fastest race time of any driver.
Hamilton was 54 seconds off the lead after his early pit stop and only 40 seconds back heading into the final three laps, before being told to save the car, although the picture is clouded by the fact that Leclerc retired and Verstappen was both held up by Russell and cruising after he claimed the lead.
Behind him, Alfa Romeo's Bottas took sixth, from the Alpine of Esteban Ocon and McLaren's Lando Norris, who had been feeling ill all weekend and had to see a doctor after the race.
And local hero Fernando Alonso drove superbly to recover to ninth after the two-time champion started from the back because of an engine change before the race.
Yuki Tsunoda took the final point for Alpha Tauri.
France24 - Monde
Cannes 2022 : la guerre en Ukraine sur les écrans du Festival avec "Mariupolis 2"
Publié le : 20/05/2022 - 17:47
Aline BOTTIN
Alberic DE GOUVILLE
La guerre en Ukraine a été racontée vendredi à Cannes dans "Mariupolis 2", du réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius, tué à Marioupol en avril dernier. Ce long-métrage a été monté par sa fiancée Hanna Bilobrova. Les projections des films "Frère et sœur", d'Arnaud Desplechin, "Eo" de Jerzy Skolimowski, "Trois mille ans à t'attendre", de George Miller et "Le Petit Nicolas - Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?", d'Amandine Fredon et de Benjamin Massoubre sont également très attendues.
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Cannes 2022
Avec "Tirailleurs" et "Les Harkis", Cannes plonge dans le passé colonial de la France
CANNES 2022
Coup d'envoi du Festival de Cannes dans une ambiance de fête et d'espoir
Cannes 2022
Tom Cruise électrise la Croisette et offre à ses fans une "journée surréaliste et merveilleuse"
New York Times - World
Australia’s Federal Election
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Australia’s ‘Climate Election’ Finally Arrived. Will It Be Enough?
Voters rejected the deny-and-delay approach that has made Australia a global laggard on emission cuts. But how far the new government will go remains to be seen.
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By Damien Cave
SYDNEY, Australia — A few minutes after taking the stage to declare victory in Australia’s election on Saturday, Anthony Albanese, the incoming Labor prime minister, promised to transform climate change from a source of political conflict into a generator of economic growth.
“Together we can end the climate wars,” he told his supporters, who cheered for several seconds. “Together we can take advantage of the opportunity for Australia to be a renewable energy superpower.”
With that comment and his win — along with a surge of votes for candidates outside the two-party system who made combating global warming a priority — the likelihood of a significant shift in Australia’s climate policy has suddenly increased.
How far the country goes will depend on the final tallies, which are still being counted. But for voters, activists and scientists who spent years in despair, lamenting the fossil fuel industry’s hold on the conservatives who have run Australia for most of the past three decades, Saturday’s results amount to an extraordinary reversal.
A country known as a global climate laggard, with minimal 2030 targets for cuts to carbon emissions, has finally tossed aside a deny-and-delay approach to climate change that most Australians, in polls, have said they no longer want.
“This is the long-overdue climate election Australia has been waiting for,” said Joëlle Gergis, an award-winning climate scientist and writer from the Australian National University. “It was a defining moment in our nation’s history.”
Yet it remains to be seen whether the factors that led to that shift can be as powerful and persuasive as the countervailing forces which are so entrenched.
In Australia, as in the United States, ending or altering many decades’ worth of traditional energy habits will be difficult.
In the last fiscal year alone, Australian federal, state and territory governments provided about 11.6 billion Australian dollars ($8.2 billion) worth of subsidies to coal and other fossil fuel industries.
An additional 55.3 billion Australian dollars ($39 billion) has already been committed to subsidizing gas and oil extraction, coal-fired power, coal railways, ports and carbon capture and storage (even though most carbon capture projects fail).
As Dr. Gergis pointed out in a recent essay, “That is 10 times more than the Emergency Response Fund, and over 50 times the budget of the National Recovery and Resilience Agency.”
In other words, Australia still spends far more money to bolster the companies causing the planet to warm than it does helping people deal with the costs tied to the greenhouse gases they emit.
Over the past few years, there has been a buildup in renewable energy investment, too, but nothing on the same scale. And during the campaign, Mr. Albanese’s Labor party tried to avoid directly tackling that mismatch.
On Election Day in Singleton, a bustling town in northwest New South Wales, where over 20 percent of residents work in mining, Labor banners reading “Send a miner to Canberra” hung next to signs from the National Party, part of the departing conservative coalition, that read “Protect local mining jobs.” And both parties’ candidates were upbeat about the region’s mining future.
“While people are buying our coal we’ll definitely be selling it,” said Dan Repacholi, a former miner who won the seat for Labor.
The coal mining industry is thriving in the area, but so is private investment in renewables, especially hydrogen. “We’re going to have a massive boom here through both of those industries going up and up and up,” Mr. Repacholi said.
During the campaign, Mr. Albanese positioned himself as a “both-and” candidate, pledging support for new coal mines as well as renewables — in large part, to hold on to blue-collar areas like Singleton.
But now he will face a lot of pressure to go further on climate, faster.
The great swing against the conservative coalition on Saturday included a groundswell for the Australian Greens, who could end up being needed by Labor to form a minority government.
Adam Bandt, the Greens’ leader, has said that a ban on new coal and gas projects would be the party’s top priority in any power-sharing agreement.
Several new independent lawmakers, who campaigned on demands for Australia to increase its 2030 target for carbon emission cuts to 60 percent below 2005 levels — far beyond Labor’s 43 percent commitment — will also be pressuring Mr. Albanese and his opposition.
“Both sides of politics are going to have to reorient themselves,” said Saul Griffith, an energy policy expert who advocates policies that would make it easier for people to power their cars and heat their homes with electricity. “This is a very clear message on climate.”
Like many other experts, Mr. Griffith said he was not particularly interested in bold official promises to end coal mining, which he expects to fade on its own through economic pressure.
New gas projects present a bigger problem. An immense extraction effort being planned for the gas fields of the Beetaloo Basin in the Northern Territory could produce enough carbon emissions to destroy any hope of Australia’s meeting reduction targets on par with those of other developed nations.
Climate action advocates are mostly hoping to start with legislation like the bill introduced by Zali Steggall, an independent, which would set up a framework for setting stricter emissions targets and working toward them through rigorous science and research.
Robyn Eckersley, an expert on the politics of climate change at the University of Melbourne, warned that Labor, the Greens and independents needed to “play a long game,” keeping in mind that a carbon tax caused a backlash that set Australian climate policy back by nearly a decade.
Fixating on a single number or a single idea, she said, would impede progress and momentum.
“It’s important to get something in and build a consensus around it,” Professor Eckersley said. “Having debates about how to improve it is better than swinging back and forth between something and nothing.”
Mr. Griffith said Australia had a shot at becoming a global model for the energy transition that climate change requires by leveraging its record-breaking uptake of rooftop solar. More than one in four homes in Australia now have solar panels, outpacing every other major economy; they provide electricity for about one-fifth of what it costs through the traditional grid.
“The real action on climate has got to be community-led,” Mr. Griffith said. He argued that the election results were encouraging because they showed the issue resonating with a wider range of the electorate.
“It’s a less divisive set of politics, it’s coming from the center,” he said. “It’s a middle-class uprising, and so the climate action isn’t as partisan.”
Sadly, it’s taken a lot of suffering to get there. Australia has yet to recover fully from the record-breaking bush fires of 2020, which were followed by two years of widespread flooding.
The Great Barrier Reef also just experienced its sixth year of bleaching — disturbingly, the first during a La Niña climate pattern, when cooler temperatures typically prevent overheating.
“People no longer need to use their imaginations to try and understand what climate change looks like in this country,” Dr. Gergis said. “Australians have been living the consequences of inaction.”
Yan Zhuang contributed reporting from Singleton, Australia.
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Valeurs Actuelles
[Vidéo] “On s’en prend plein la figure” : déjà 10 suicides de policiers en 2022
Après quelques semaines seulement, le nombre de suicides dans la police laisse déjà craindre une année noire en 2022. Jeudi 27 janvier, le corps d’un agent informaticien de Rennes a été découvert par ses collègues, rappelle CNews samedi 29 janvier. Il s’agissait du dixième gardien de la paix à mettre fin à ses jours depuis le début de l’année. Un chiffre « de la honte » qui témoigne d’un « échec collectif » selon Jean-Christophe Couvy, membre d’Unité SGP Police FO. Il a demandé au ministère de l’Intérieur une « prise en compte sérieuse » du phénomène.
« On ne doit pas avoir de failles »
En moyenne, quarante à cinquante policiers se suicident chaque année, précise CNews. Si ce chiffre peut connaître des variations significatives d’une année sur l’autre, la série noire de janvier laisse craindre qu’un triste record soit établi, le pire chiffre des 20 dernières années étant de 71 morts en 1996. « Le policier est confronté à ce qu’il y a de plus mal dans la société », a détaillé le syndicaliste. « On enfile notre uniforme de police un peu comme des supers héros, on ne doit pas avoir de failles, mais on s’en prend plein la figure », a-t-il poursuivi. Il a demandé à l’administration « la prise en compte de cette souffrance » via notamment des « sas de décompression, des moments de debriefing ».
Selon un rapport sénatorial de 2018, le taux moyen de suicide dans la police nationale s’établit à 29 pour 100 000 agents et à 25 pour autant de gendarmes. Un chiffre nettement supérieur à celui de la population générale au sein de laquelle il est de 14 pour 100 000 habitants.
France24 - Monde
L'ONU alerte sur la hausse de la faim dans le monde à un rythme alarmant
Publié le : 20/05/2022 - 11:28
Axel MAY
Sécheresse, guerre, inflation : les facteurs de la famine dans le monde sont multiples mais leur combinaison créé une situation de crise aigüe dans de nombreux pays défavorisés. Les instances internationales tirent la sonnette d'alarme. Dans cette chronique, France24 s'interroge notamment sur les solutions à apporter. Également au menu : la guerre en Ukraine au centre des réunions du G7 Finances et une voiture de collection a été vendue à un prix indécent.
Flambée des prix alimentaires : le FMI alerte sur "les risques de troubles sociaux" en Afrique
Près de 60 millions de déplacés dans le monde en 2021, un chiffre record
Le monde dans tous ses États
Guerre en Ukraine : bientôt la faim ?
L'Humanité
Mobilité : 13,3 millions de précaires dépendants à la voiture
ActuDépendance à la voiture et au carburant, absence de transports en commun... 27,6 % de la population se retrouvent sur la sellette. Avec des conséquences sociales, professionnelles et sanitaires parfois lourdes.
Alexandra ChaignonIl y a celles et ceux qui, en raison de revenus modestes, ne peuvent plus payer le carburant de leur véhicule et se retrouvent contraints de limiter leurs déplacements. Ou encore celles et ceux qui n’ont ni voiture, ni deux-roues, ni abonnement à un service de transport collectif. Et enfin, il y a toutes ces personnes qui ne sont pas considérées comme précaires mais sur lesquelles la dépendance à la voiture fait peser un risque réel de basculer dans la précarité… Au total, 13,3 millions de personnes, soit 27,6 % de la population totale des 18 ans et plus, seraient en situation de « précarité mobilité » ou risquent d’y basculer, notamment avec la flambée des prix des carburants, selon le baromètre des mobilités du quotidien publié par la Fondation pour la nature et pour l’homme en mars dernier. Un chiffre qui donne le vertige ! Ces chiffres illustrent la réalité des inégalités qui parcourent la société française. Ils sont le reflet d’une impasse dans laquelle les politiques publiques se sont enfermées, en faisant le choix de privilégier la route au détriment des transports collectifs ou du vélo depuis des années. En outre, en plus d’accroître les inégalités, ces politiques favorisent des niveaux élevés d’émissions de CO2.
loi mobilités LOMtransports New York Times - World
Rejecting ‘Love Letters’ to North Korea, Biden Offers Carrots and Sticks Instead
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President Biden said he would consider expanding joint exercises with South Korea’s military that were scaled back during the Trump administration.
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By Peter Baker and Zolan Kanno-Youngs
SEOUL — Love letters are out. Military exercises are back. In his first visit to South Korea since taking office, President Biden restored America’s strategy toward the Korean Peninsula to the traditional approach that prevailed before his predecessor upended generations of relations by romancing North Korea’s dictator.
That means more deterrence, more collaboration with allies and more skepticism of Pyongyang, but it may not mean more progress resolving one of the world’s most intractable standoffs. While Mr. Biden concluded that former President Donald J. Trump’s “we fell in love” courtship of North Korea’s Kim Jong-un was an embarrassing spectacle, he holds little illusion that a return to the old ways will result in a breakthrough any time soon either.
Instead, Mr. Biden is essentially hunkering down for a long impasse, taking measures to keep North Korea contained and to forestall a dangerous escalation — or at least be better prepared to respond in case there is one — while leaving the door open to diplomacy should the right moment ever arrive. His trip here to Seoul, to be followed by a visit to Tokyo starting on Sunday, was designed to bolster allies rattled by Mr. Trump’s unpredictable maneuvering — as well as China’s growing power — and reassure them that the United States would never abandon them in the face of a nuclear threat.
“The alliance between the Republic of Korea and the United States has never been stronger, more vibrant or, I might add, more vital,” said Mr. Biden, using South Korea’s formal name, at a news conference in Seoul with President Yoon Suk-yeol, who was inaugurated only 11 days ago.
Mr. Biden and Mr. Yoon announced that they would explore ways to expand the joint military exercises that have historically irritated North Korea so much that Mr. Trump sought to curtail them during his presidency in a concession to Mr. Kim.
Unlike Mr. Trump, Mr. Biden hailed the continuing American troop presence in South Korea. “It’s emblematic of our strength and our continuing strength and the durability of our alliance and our readiness to take on all threats,” he said.
Similarly, Mr. Biden took a more cautious attitude toward the prospect of direct dealings with the nuclear-armed North. He said the United States had already offered vaccines to North Korea to help it cope with what has been reported to be a devastating coronavirus outbreak. “We’ve gotten no response,” he said.
“With regard to whether I would meet with the leader of North Korea,” he added, “that would depend on whether he was sincere and whether it was serious.” Asked by reporters at an event on Sunday morning if he had a message for Mr. Kim, the president said simply: “Hello. Period.”
The president’s approach contrasted sharply with that of Mr. Trump, who initially threatened the North with “fire and fury” only to later strike an unlikely and affectionate friendship with Mr. Kim. Mr. Trump boasted about the “love letters” sent to him by the North Korean dictator, flattering missives he valued so much that he took them with him to Mar-a-Lago after office rather than leaving them with the archives as required.
Dispensing with the diplomatic convention that presidents should not meet with adversaries unless a deal was previously worked out or close to it, Mr. Trump sat down three times with Mr. Kim, becoming the first sitting president to see his North Korean counterpart in person. In their last encounter, a get-together at the demilitarized zone dividing the two Koreas, Mr. Trump even stepped across the line and formally entered North Korea.
But the two reached no lasting agreement restraining North Korea’s nuclear weapons. Instead, Mr. Trump offered unilateral and unreciprocated gestures like agreeing to suspend major joint military exercises with South Korea without first warning either Seoul or the Pentagon.
Mr. Trump also questioned why the United States still maintained a force of 28,500 troops in the country seven decades after the Korean War, leaving the Seoul government of that time uncertain about the American commitment to the alliance.
At one point in 2019, he threatened to pull out 4,000 troops unless South Korea paid $5 billion a year to support the deployment, five times more than it was already spending. In his new memoir, former Defense Secretary Mark T. Esper wrote that Mr. Trump even proposed a “complete withdrawal of U.S. forces from South Korea,” only to be talked out of it.
Despite Mr. Trump’s suspension of the high-profile military drills, smaller-scale joint exercises with the South Korean military continued during his term. In a joint statement on Saturday, Mr. Biden and Mr. Yoon agreed to start “discussions to expand the scope and scale” of the military exercises.
Mr. Biden said that cooperation showed “our readiness to take on all threats together.” He also said that his administration would collaborate to confront cyberattacks from North Korea. Likewise, in Tokyo, he plans to meet with families of Japanese citizens abducted decades ago by North Korea, a perennial priority for Japan’s government.
Mr. Biden’s team is focused on returning to a North Korea strategy aimed at deterrence, according to an administration official speaking on the condition of anonymity on Saturday to explain the American president’s thinking. Much like President Barack Obama, for whom he served as vice president, Mr. Biden is open to meeting with Mr. Kim at some point in the future, the official said, but wants to return to the more traditional protocol in which lower-level diplomats engage with the North before he becomes involved.
The administration does not seem to anticipate any imminent breakthrough. While it has been quick to turn to sanctions against North Korea, foreign policy analysts have pointed out that diplomacy seemed to be largely missing from Mr. Biden’s approach at first.
The administration’s special envoy to North Korea, Sung Kim, is juggling the assignment with his ambassadorship to Indonesia. And Mr. Biden waited a year before nominating Philip Goldberg, a former sanctions enforcer, to be ambassador to South Korea. Still, an administration official, briefing reporters on condition of anonymity, said on Saturday that the Americans had repeatedly tried to engage with North Korea, making approaches on a variety of levels only to be met with silence.
“It looks to me that the U.S. has defaulted to a posture remarkably similar to the Obama ‘strategic patience’ policy,” said Alexander R. Vershbow, a career diplomat who served as ambassador to South Korea under President George W. Bush. “And they’re getting the same result: no negotiations, more tests, and not even lip service by Pyongyang to the goal of denuclearization.” That said, he added, “even if there were negotiations, it’s unlikely they would make any progress.”
Victor D. Cha, a Georgetown University professor and former Asia adviser to Mr. Bush, said Mr. Biden’s strategy resembles the pre-Trump American formula of insisting on complete, verifiable and irreversible dismantlement of North Korea’s nuclear program before granting any relief from economic sanctions, a formula known in diplomatic parlance by its initials CVID.
“It’s a return to CVID without talk about unilateral sanctions lifting, quitting exercises, or unilateral peace declarations,” Mr. Cha said. “In that sense, it is normalizing and realigning alliance policy on North Korea. What good is that, you ask? With North Korean obstinance, Chinese apathy, and Russian uncooperativeness, North Korea policy becomes about keeping the allies together and not weakening the alliance. I think that’s what happened today and it’s important.”
But Mr. Biden wants to expand the relationship with South Korea beyond just a security partnership. The day before their bilateral meeting, the president and Mr. Yoon met at a Samsung semiconductor factory to commit to addressing global supply-chain issues that have contributed to soaring inflation in the United States.
Before their joint news conference on Saturday, the two delegations met for several hours — Mr. Yoon’s staff members were overheard discussing with Biden aides, including Jake Sullivan, his national security adviser, the history of Korean-American relations and of previous meetings with other allies in the region, among them the Japanese delegation that Mr. Biden will meet with on Monday.
After meeting one-on-one with Mr. Yoon, Mr. Biden said that the two nations would continue to combat climate change and the pandemic and would keep working to ensure that “the Indo-Pacific is a free and open area.” Mr. Biden’s team has previously criticized China’s aggression in the South China Sea.
Mr. Yoon, who came to office promising a tougher approach to North Korea, expressed satisfaction with Mr. Biden’s stance. “President Biden and I see eye to eye on so many fronts,” Mr. Yoon said.
The new South Korean president did not rule out talks with Mr. Kim, and like his predecessor, Moon Jae-in, he offered the prospect of economic assistance for the North. But Mr. Yoon made it clear that the North would have to give up its nuclear weapons, which it has been manifestly unwilling to do. Indeed, in recent days, American intelligence officials have warned that North Korea might test a missile or a nuclear weapon during Mr. Biden’s trip to reassert itself internationally.
“The door to dialogue remains open,” Mr. Yoon said. “If North Korea genuinely embarks upon denuclearization in partnership with the international community, I am prepared to present an audacious plan that will vastly strengthen its economy and improve the quality of life for its people.”
The meeting between Mr. Biden and Mr. Yoon also underscored the degree to which Russia’s invasion of Ukraine now hovers over all of Mr. Biden’s diplomacy around the world.
“The war against Ukraine isn’t just a matter for Europe,” Mr. Biden said. “It’s an attack on democracy and the core international principles of sovereignty, and the Republic of Korea and the United States are standing together as part of a global response with our allies and partners around the world.”
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France24 - Monde
Annick Cojean, journaliste : "Les changements de société ne peuvent pas se faire sans les femmes"
Publié le : 20/05/2022 - 11:42
Philomé ROBERT
Annick Cojean, grand reporter du quotidien Le Monde, est l’invitée de Paris Direct. Elle publie "Nous ne serions pas arrivées là si…", une série d'entretiens réalisées avec 34 femmes du monde entier. Parmi elles se trouvent Gisèle Halimi, Barbara Hendricks, Isabelle Carré, Emma Thompson, Marjane Satrapi... Des femmes dont la voix porte qui racontent leur trajectoire dans un monde fait "par ou pour les hommes".
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New York Times - World
1 Dead and Dozens Injured After 3 Tornadoes Strike Western Germany
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Extreme weather was also felt elsewhere in Europe as heat waves threatened Spain and parts of southern France.
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By Isabella Kwai
At least one person was killed and dozens were injured after three tornadoes struck western Germany, the local authorities said on Saturday, as extreme weather in Europe also threatened the continent elsewhere.
One of the tornadoes left “a picture of horror” on Friday in Paderborn, Germany, the city’s mayor, Michael Dreier, told reporters on Saturday. Strong winds and torrential rains ripped apart buildings and caused floodwaters to rise. At least 43 people were injured in the storm, some seriously, a statement from the city’s police said.
“An unspeakable tornado raged over Paderborn and destroyed parts of the city very badly,” according to Mr. Dreier. He said trees had been snapped like matchsticks and residential buildings left uninhabitable.
In Wittgert, in far-western Germany, a 38-year-old man was killed in a fall in his basement, which had flooded amid the storms. Local news media said that he had suffered an electric shock and most likely hit his head, and that he could not be resuscitated.
The storm system was expected to dissipate on Saturday, Germany’s weather service said, but the police in some areas urged residents to remain home, saying that strong winds continued to pose a danger to the public.
Farther south in Europe, an unusually early heat wave was driving up temperatures on Saturday in Spain and in parts of France, which were sweltering under what was expected to be the hottest May on record, meteorologists said, a sign of what may come this summer.
Although individual weather events are difficult to link to climate change, experts have said it is one driver behind the intensifying heat waves and storms that have hit Europe in recent years.
Rare deadly flooding last year in Germany and Belgium — after both countries saw record rainfall — was made more likely by climate change, scientists have said.
This weekend in Spain, where the state weather forecaster has predicted an unusual heat wave, officials have warned residents to stay hydrated, avoid hot areas and care for those susceptible to the heat, including older people and children. In some parts of the country, temperatures are expected to exceed those of an average spring by about 10 degrees Celsius, or about 18 degrees Fahrenheit, reaching as high as 107 degrees Fahrenheit in the southern region of Andalusia.
Driven by hot air currents from North Africa, heat waves have already broken records in the Andalusian city of Jaén, which on Friday recorded its hottest May day ever (40 degrees Celsius, or 104 degrees Fahrenheit), Spain’s state meteorological agency said.
France and Italy are also experiencing earlier than expected heat waves this month, which meteorological experts say could break spring weather records.
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Valeurs Actuelles
Île-de-France : de faux policiers braquent un transporteur de vêtements Lacoste
Un braquage pas comme les autres. Le 8 février 2022, le chauffeur d’un poids lourd contenant une cargaison de vêtements de la marque Lacoste, en provenance des Hauts-de-France, est arrêté sur la bande d’arrêt d’urgence par des « policiers », rapporte Le Parisien. Du moins en apparence. Car les quatre individus qui semblent appartenir aux forces de l’ordre grâce à leurs brassards de police, leur gyrophare et leurs cartes professionnelles, sont finalement des braqueurs… cagoulés. Le conducteur du camion sera emmené, séquestré puis relâché quelques heures plus tard au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis). La cargaison – d’une valeur de 70.000 € – sera, elle, subtilisée par les voleurs.
Après le témoignage de la victime aux enquêteurs, la brigade anticriminalité de Villeparisis finira par retrouver la remorque stationnée dans une zone de Mitry-Mory. La cargaison de produits Lacoste est toujours à l’intérieur. Grâce à la surveillance de la remorque, les fonctionnaires interpelleront deux jeunes d’une vingtaine d’années venus récupérer leur butin, rapporte Le Parisien. À l’issue de leur garde à vue, une information judiciaire sera ouverte pour vol en bande organisée, arrestation enlèvement séquestration, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime. Les deux suspects sont mis en examen et placés en détention provisoire.
Huit interpellations simultanées
Après un travail d’investigation important, les enquêteurs identifient d’autres suspects habitant l’Île-de-France. Mardi 17 mai, dès 6 heures du matin, huit interpellations simultanées sont déclenchées en Essonne, dans le Val-de-Marne, en Seine-Saint-Denis et en Seine-et-Marne, avec l’appui de la brigade de recherches et d’intervention (BRI), relate Le Parisien. Six individus de 22 à 49 ans sont arrêtés pour leur participation présumée au braquage.
Les perquisitions effectuées à leur domicile aboutiront à la découverte de fausses pièces d’identité, de véhicules volés – dont un camion de 19 tonnes. Chez l’un d’entre eux, les enquêteurs découvrent 9 kg de ce qui semble être de la résine de cannabis. La police découvrira qu’il s’agissait en fait de savonnettes.
Selon Le Parisien, trois des six suspects gardés à vue ont été déférés vendredi 20 mai devant le juge d’instruction et mis en examen pour vol en bande organisée, arrestation enlèvement, séquestration, participation à une association de malfaiteurs puis ont été placés en détention provisoire.
France24 - Monde
Alpha Blondy, une lumière éternelle
Publié le : 20/05/2022 - 14:12
Juliette FIEVET
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Rendez-vous avec la légende du reggae Alpha Blondy à l'occasion de la sortie de son double album "Eternity".Cet Artiste reconnu pour ses engagements et ses positions s'est exprimé sur nos sociétés, sur la politique mondiale… Tout en pensant à juxtaposer les solutions aux problèmes.Pour cet épisode exceptionnel, c'est l'astronaute Thomas Pesquet qui nous offre une vidéo surprise.
Valeurs Actuelles
Essonne : un homme tué à coups de couteau à la sortie d’une fête, à Morangis
Une fin de soirée tragique. Ce dimanche matin, un homme de 28 ans est décédé après avoir été agressé au couteau à la sortie d’une soirée à Morangis (Essonne). Un individu aurait frappé à l’arme blanche plusieurs personnes qui sortaient d’une fête privée, dans une ancienne boîte de nuit, vers 6 heures du matin, selon les informations du Parisien. En fuite, le suspect a blessé plusieurs personnes, et mortellement touché la victime.
Pour l’heure, le mobile de l’auteur présumé de l’agression demeure inconnu. « Nous ne savons pas encore s’il y a eu un différend entre l’auteur et les personnes blessées. Ou si l’entrée de la soirée lui a été refusée par exemple », précise une source policière au quotidien francilien. Une autre source proche du dossier indique au Parisien que le suspect ne faisait « a priori pas partie de la soirée ».
Enquête pour homicide volontaire
Une enquête a été ouverte pour homicide volontaire et confiée à la police judiciaire de l’Essonne, a indiqué le parquet d’Évry au quotidien. « La victime n’est pas connue de notre commune, il habite Orly (Val-de-Marne), indique Brigitte Vermillet, la maire de Morangis (LR), contactée par Le Parisien. Il s’agissait d’une fête privée dans le Select, une ancienne boîte de nuit. Pour nous, l’établissement était fermé depuis la crise sanitaire. Nous sommes en train de rechercher le propriétaire des lieux. »
Un drame qui fait suite à un autre décès, survenu le vendredi précédent dans l’Essonne. Un homme de 26 ans avait été poignardé à la gorge dans une affaire de « transaction qui aurait mal tourné », indique une source proche du dossier au Parisien. En fuite, l’auteur présumé de cette autre agression a été placé en garde à vue samedi soir.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Investigaciones visuales
Nuevas pruebas muestran cómo unos soldados rusos ejecutaron hombres en Bucha
El relato de unos testigos y videos obtenidos por The New York Times muestran cómo los paracaidistas rusos ejecutaron al menos a ocho hombres ucranianos en un suburbio de Kiev el 4 de marzo, un posible crimen de guerra.
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Por Yousur Al-Hlou, Masha Froliak, Evan Hill, Malachy Browne y David Botti
Este artículo contiene imágenes de violencia explícita.
BUCHA, Ucrania — Es la última vez que se vería con vida a los hombres. En dos videos, los paracaidistas rusos los conducen a punta de pistola por una calle de Bucha, un suburbio de Kiev. Algunos de los cautivos ucranianos están encorvados, sujetando el cinturón del hombre que tienen delante. Otros tienen las manos sobre la cabeza. “Camina a la derecha, perra”, les ordena uno de los soldados.
Los videos, filmados el 4 d marzo por una cámara de seguridad y un testigo en una casa cercana y que The New York Times obtuvo, son la prueba más clara hasta el momento de que los hombres se encontraban en custodia de tropas rusas minutos antes de ser ejecutados.
“Los rehenes están echados allá, contra la cerca”, dice la persona que graba uno de los videos. Y cuenta: “Uno, dos, tres, seguro… cuatro, cinco, seis…”. En total, son nueve personas retenidas.
Los hombres son obligados a tirarse al suelo, entre ellos uno que lleva una sudadera con capucha azul brillante muy particular.
El video termina. Pero ocho testigos relataron a The New York Times lo que ocurrió a continuación. Los soldados llevaron a los hombres detrás de un edificio de oficinas cercano que los rusos habían convertido en una base improvisada. Hubo disparos. Los cautivos no volvieron.
Un video de dron filmado un día después, el 5 de marzo, y obtenido también por el Times, es la primera prueba visual que confirma los relatos de los testigos. Mostraba los cadáveres tendidos en el suelo junto al edificio de oficinas en la calle Yablunska 144 mientras dos soldados rusos hacían guardia a su costado. Entre los cuerpos se vislumbraba un destello de azul brillante: el cautivo en la sudadera azul.
Una fotografía de los cuerpos de los hombres ejecutados tendidos en un patio, algunos con las manos atadas, formaba parte de una serie de imágenes que recibieron la atención mundial a principios de abril tras la retirada de las fuerzas rusas de Bucha. Los dirigentes rusos al más alto nivel han negado repetidamente haber actuado mal en Bucha y han calificado las imágenes de “provocación y falsas”.
Pero una investigación de varias semanas realizada por el Times —que incluye los tres videos— aporta nuevas pruebas de que los paracaidistas rusos reunieron y ejecutaron intencionalmente a los hombres fotografiados en el patio, lo que involucra directamente a estas fuerzas en un probable crimen de guerra. Los ministerios de Asuntos Exteriores y de Defensa de Rusia no respondieron a las solicitudes de comentarios sobre los hallazgos del Times.
Para descubrir lo que les ocurrió a estos hombres, el Times pasó semanas en Bucha entrevistando a un sobreviviente, a testigos, forenses y funcionarios policiales y militares. Los reporteros recopilaron videos hasta ahora inéditos del día de la ejecución, una de las pocas pruebas que hasta el momento existen para rastrear los últimos movimientos de las víctimas. El Times buscó en las redes sociales reportes sobre personas desaparecidas, habló con los familiares de las víctimas y, por primera vez, identificó a todos los hombres ejecutados y el motivo por el que la mayoría de ellos fueron atacados.
Eran esposos y padres, trabajadores de tiendas de abarrotes y fábricas que llevaban una vida civil común y corriente antes de la guerra. Pero con las restricciones para salir del país impuestas a los varones, así como la determinación de proteger a sus comunidades, la mayoría de los hombres se unieron a diversas fuerzas de defensa días antes de que los mataran. Casi todos ellos vivían a poca distancia del patio en el que más tarde yacerían sus cuerpos.
El regreso a Bucha
Los soldados rusos ingresaron por primera vez a Bucha a finales de febrero, días después del comienzo de la guerra, en su avance hacia Kiev. Las fuerzas ucranianas estaban listas para ellos. Arrasaron con los paracaidistas rusos al frente de la columna en una emboscada. Las esquelas necrológicas y las entrevistas con prisioneros rusos publicadas por un youtuber ucraniano indican que al menos dos unidades de paracaidistas —los Regimientos de Asalto Aerotransportado 104 y 234— sufrieron pérdidas.
Los rusos se retiraron y se reagruparon antes de volver el 3 de marzo, cuando se dirigieron a la calle Yablunska, una larga vía que atraviesa la ciudad. Las imágenes de las cámaras de seguridad obtenidas por el Times muestran que los soldados, al igual que los que fueron emboscados a finales de febrero, eran paracaidistas. En el video se los ve conduciendo vehículos de combate aerotransportables —como los diseños BMD-2, BMD-3 y BMD-4— que son empleados casi exclusivamente por las Fuerzas Aerotransportadas rusas, según expertos del Instituto Internacional de Estudios Estratégicos y del Instituto Real de Servicios Unidos.
Los paracaidistas patrullaban la zona, realizaban registros casa por casa y operaban desde el número 144 de la calle Yablunska, un edificio de oficinas de cuatro pisos que los rusos convirtieron en base y hospital de campaña.
A menos de 300 metros de esa base, en el número 31 de la calle Yablunska, Ivan Skyba, un albañil de 43 años, y otros cinco combatientes habían estado vigilando un puesto de control improvisado cuando volvieron los rusos. Entre todos tenían una granada, chalecos antibalas y un rifle, según le dijo Skyba al Times.
Alertados por radio de que los rusos habían vuelto a Bucha y se dirigían hacia ellos, se escondieron en la casa junto al puesto de control, junto con el propietario, Valera Kotenko, de 53 años, quien había estado llevando a los combatientes té y café, dijo Skyba.
Más tarde se les unieron otros dos combatientes, Andriy Dvornikov y Denys Rudenko, el hombre que lleva la sudadera azul en el video. Mientras los nueve hombres se escondían, enviaron mensajes de texto y llamaron a sus seres queridos. Rudenko envió un mensaje a su mejor amigo diciendo que estaban atrapados. “No llames. Marcaré más tarde”, escribió.
Los hombres se refugiaron allí durante la noche. La mañana del 4 de marzo, se dieron cuenta de que era imposible escapar. “Estamos rodeados”, escribió Rudenko a su amigo. “Por ahora estamos escondidos. Están disparando desde vehículos acorazados y con calibre pesado”.
Dvornikov, chofer de repartos, llamó a su esposa, Yulia Truba, a las 10:20 a. m., contó ella al Times. “No podemos salir. Llamaré cuando llame”, dijo, antes de decirle que borrara todos sus mensajes y que se preparara para evacuar. “Te amo”, le dijo.
Alrededor de una hora más tarde, los soldados rusos que realizaban cateos encontraron a los hombres y obligaron a los nueve, incluido el dueño de casa, a salir de la vivienda a punta de pistola, dijo Skyba. Los soldados registraron a los hombres en busca de tatuajes que pudieran indicar una afiliación militar e hicieron que algunos de ellos se quitaran los zapatos y los abrigos de invierno. Luego los llevaron a pie a la base rusa del número 144 de la calle Yablunska.
Lo que sucedió a continuación fue descrito a los reporteros del Times por Skyba y siete testigos civiles a los que las fuerzas rusas también reunieron de las casas vecinas y a quienes retuvieron en un grupo separado a unos metros de los combatientes cautivos.
Los testigos dijeron que vieron al grupo de cautivos en el estacionamiento frente a la base rusa con las camisetas estiradas sobre la cabeza. Yura Razhik, de 57 años, quien vive frente al edificio de oficinas, dijo que algunos tenían las manos atadas. Los soldados rusos los hicieron arrodillarse y luego dispararon a uno de los hombres, Vitaliy Karpenko, de 28 años, casi inmediatamente, dijo Skyba. Razhik dijo que también fue testigo de los disparos.
Skyba y otro cautivo, Andriy Verbovyi, fueron llevados al interior del edificio, dijo, donde fueron interrogados y golpeados antes de que a Verbovyi le dispararan y lo asesinaran. Los soldados llevaron a Skyba de vuelta al estacionamiento, donde los otros guardias del puesto de control seguían retenidos.
En un momento dado, uno de los voluntarios confesó a los rusos que eran combatientes, dijo Skyba, y finalmente lo dejaron ir. Ahora está siendo investigado por las autoridades ucranianas, según un comandante militar local y los investigadores; un documento del gobierno visto por el Times especifica que es por “alta traición”.
Los soldados debatieron qué hacer con los hombres restantes. “Deshazte de ellos, pero aquí no, para que sus cuerpos no queden tirados por ahí”, dijo uno, según Skyba.
CALLE YABLUNSKA
BUCHA
2
4
Los rehenes fueron
conducidos unos 280
metros a pie hasta calle
Yablunska 144.
Los rehenes fueron
llevados al costado del
edificio y ejecutados.
3
Los testigos ubicados
aquí vieron que se
llevaban a los rehenes y
escucharon disparos.
Base rusa en Yablunska 144.
1
A los rehenes los llevaron en
un inicio de Yablunska 31.
CALLE YABLUNSKA
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BUCHA
Los rehenes fueron
conducidos unos
280 metros a pie
hasta calle
Yablunska 144.
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Los rehenes fueron
llevados al costado del
edificio y ejecutados.
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Los testigos ubicados
aquí vieron que se
llevaban a los rehenes
y escucharon disparos.
Base rusa en
Yablunska 144.
1
A los rehenes los
llevaron en un inicio de
Yablunska 31.
Ejecución en el patio
Dos soldados rusos llevaron a Skyba y a los cautivos restantes a un patio al lado del edificio, donde yacía ya el cuerpo de otro hombre muerto, dijo Skyba. El Times ha identificado a ese hombre como Andriy Matviychuk, de 37 años, otro combatiente voluntario que desapareció un día antes. Recibió un disparo en la cabeza, según su certificado de defunción.
Razhik y otros testigos retenidos fuera del edificio de oficinas vieron que los soldados llevaron a los cautivos fuera de la vista, dijeron. Luego sonaron disparos.
“Me dispararon y me caí. La bala me entró por el costado”, dijo Skyba. Las fotos que compartió de sus heridas muestran un orificio de entrada y salida en el lado izquierdo del abdomen. Un doctor de Bucha que lo atendió y un informe médico revisado por el Times confirmaron la lesión.
“Me caí y me hice el muerto”, dijo. “No me movía y no respiraba. Hacía frío fuera y se podía ver el aliento de la gente”.
Skyba se quedó tumbado mientras los soldados disparaban otra ráfaga contra los heridos que aún se movían. Esperó unos 15 minutos hasta que ya no pudo oír las voces de los soldados. Entonces corrió.
Tetyana Chmut, cuyo jardín linda con el patio del número 144 de la calle Yablunska, estaba entre los vecinos que fueron retenidos y posteriormente liberados por los rusos, junto con su familia. Cuando Chmut salió corriendo de su casa para refugiarse en el sótano de un vecino más tarde, el 4 de marzo, vio los cuerpos tendidos en el patio. Una vecina de Chmut, Marina Chorna, vio los cuerpos dos días después cuando salió de su sótano luego de que se marcharon los soldados rusos que ocupaban su casa.
Los cuerpos de los hombres acribillados en el estacionamiento y en el interior del edificio fueron llevados al patio y, junto con las otras seis víctimas, permanecerían allí durante casi un mes.
Pruebas de un crimen de guerra
Cuatro semanas más tarde, después de que las fuerzas rusas se habían retirado de Bucha, los periodistas del Times visitaron el lugar de las ejecuciones. La pared y los escalones del edificio estaban llenos de agujeros de bala. Al otro lado del patio, esparcidos a pocos metros de donde yacieron los cuerpos, había casquillos percutidos de 7.62x54R, que se usan en las ametralladoras de diseño soviético de la serie PK y en los rifles de francotirador Dragunov, comúnmente empleados por las tropas rusas. El Times también encontró un cartucho 7.62x54R sin disparar dentro del edificio.
Otras pruebas que dejaron los rusos apuntan a dos unidades específicas de paracaidistas que podrían haber ocupado el edificio. En las hojas de embalaje de las cajas de armas y munición figuraban las unidades 32515 y 74268, correspondientes respectivamente a los Regimientos de Asalto Aerotransportado 104 y 234. Ambas unidades sufrieron grandes pérdidas durante el primer intento ruso de entrar en Bucha en febrero.
Boletas de embalaje halladas en cajas de municiones que abandonaron las fuerzas rusas, identificaban a dos unidades de paracaidistas, los Regimientos de Asalto Aéreo 104 y 234, que pueden haber ocupado el edificio.
Los investigadores del Servicio de Seguridad de Ucrania, o SBU, también proporcionaron al Times una imagen de un parche hallado al interior del edificio con el emblema del Regimiento 104 y una lista de soldados rusos recuperada del edificio. Buscando en los sitios web de las redes sociales rusas y en otras bases de datos el nombre de cada soldado, el Times descubrió que al menos cinco de los soldados nombrados tenían aparentes vínculos con el Regimiento 104. Otros publicaron imágenes de sí mismos sosteniendo banderas de paracaidistas o con uniformes de paracaidista. Algunos indicaron que su ubicación era Pskov, la ciudad que es la sede de los regimientos 104 y 234.
La ejecución de los combatientes capturados y del dueño de la vivienda en Bucha “es el tipo de incidente que podría convertirse en un caso sólido para el enjuiciamiento de crímenes de guerra”, dijo Stephen Rapp, ex embajador itinerante de Estados Unidos para asuntos de crímenes de guerra. Los cautivos, al haber sido desarmados y puestos bajo custodia por los rusos, estaban “fuera de combate”, según las leyes de la guerra, dijo Rapp. Según las Naciones Unidas y el Comité Internacional de la Cruz Roja, esas leyes significan que los prisioneros deben ser tratados con humanidad y protegidos de los malos tratos en cualquier circunstancia.
Además de los soldados que dispararon a los hombres, sus comandantes podrían ser acusados si tuvieron conocimiento de los asesinatos y no actuaron para prevenir o castigar la conducta, dijo Rapp.
Una búsqueda desesperada
El 4 de marzo, después de que los hombres dejaran de responder a las llamadas y a los mensajes de texto, sus hermanos, esposas, madres y amigos iniciaron una agónica búsqueda. Las fuerzas rusas patrullaban las calles de Bucha, por lo que los familiares acudieron a internet, rogando por información en las redes sociales.
“Mi sobrino Denys (con gorra y gafas) dejó de responder hace tres días”, escribió en Facebook Valentina Butenko, tía de Rudenko. “¿Alguien sabe algo de él?”.
“Ayuden a encontrar a este hombre”, escribió Elena Shyhan con una foto de su esposo, Vitaliy. “Su familia está muy preocupada, pero no perdemos la esperanza”.
Mientras tanto, los cuerpos de los hombres permanecían en el patio. Una vez que los rusos huyeron, casi un mes después, la imagen explícita de la escena captó la atención del mundo, y la de las familias que se esforzaban por encontrar pistas.
Liudmyla Nakonechnaya, la madre de Dvornikov, vio la foto en Facebook. Su comentario decía: “¡Ay, Dios mío! ¡Ay, Dios mío! ¡Mi querido hijo!”.
Shyhan también vio la imagen. Ella editó su publicación de semanas antes con una sola línea: “Dejen de buscar. Lo hemos encontrado”.
Benjamin Foley, Aleksandra Koroleva y John Ismay colaboraron con reportería. Dmitriy Khavin y Emily Sternlicht colaboró con edición de video y y Oksana Nesterenko colaboró con investigación.
Yousur Al-Hlou es un videoperiodista del Times. @YousurAlhlou
Masha Froliak es una productora independiente que trabaja con el equipo de video del Times.
Evan Hill es un periodista del equipo de Investigaciones Visuales, que combina reportería tradicional con análisis forense digital. Ha sido parte de equipos que ganaron dos premios Pulitzer por investigaciones que demostraron que el ejército de Estados Unidos mató a un trabajador humanitario afgano en un ataque fallido con drones y que Rusia bombardeó hospitales en Siria. @evanhill
Malachy Browne es productor sénior en el equipo de Investigaciones Visuales. Ha recibido cuatro premios Emmy por su trabajo y compartió un Premio Pulitzer en 2020 por reportajes que revelaban la culpabilidad de Rusia en el bombardeo de hospitales en Siria. @malachybrowne • Facebook
David Botti es un productor sénior en el equipo de Investigaciones Visuales que combina la elaboración de reportes tradicionales con análisis forense digital y métodos de código abierto. Antes trabajó para la BBC en Washington y Londres, y fue periodista independiente en el Medio Oriente.
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France24 - Monde
Ligue des champions féminine : l'OL domine Barcelone et récupère sa couronne
Publié le : 21/05/2022 - 22:01
FRANCE 24
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Les Lyonnaises ont repris samedi leur place au sommet du football féminin mondial en se montrant sans pitié face aux tenantes du titre barcelonaises (3–1) pour remporter leur 8e Ligue des champions en 10 finales, samedi à Turin.
Formidables d'efficacité et de force collective, les joueuses de l'Olympique lyonnais ont remporté la Ligue des champions samedi 21 mai à Turin en s'imposant 3 à 1 face au FC Barcelone.
Dans la chaleur étouffante d'un Juventus stadium hostile et largement coloré de "blaugrana", c'est bien le rouge et bleu de Lyon qui a fini par triompher, grâce à un début de rencontre aussi clinique qu'ahurissant, avec trois buts inscrits lors des 33 premières minutes, trois fulgurances suffisantes pour désintégrer subitement le socle catalan et toutes ses certitudes.
La soirée quasi parfaite des Lyonnaises ne saurait, pourtant, réduire la dimension de l'exploit réalisé par Amandine Henry, Ada Hegerberg et Catarina Macario, buteuses, face à un Barça logiquement présenté comme le grandissime favori, rouleau-compresseur qui n'avait connu la défaite qu'une seule fois lors de ses 49 derniers matches, pour 48 victoires. Mais qui n'a donc toujours pas réussi à vaincre l'OL en quatre tentatives, trois ans après avoir déjà cédé en finale à Budapest face au même adversaire (4–1) dans un scénario similaire...
Le large score, acté dès la demi-heure de jeu, ne pourrait non plus diminuer la portée du huitième sacre européen du club rhodanien.
Une suprématie continentale retrouvée
Au plus bas il y a un an après la perte de ses couronnes continentale et nationale au profit du Barça et du Paris SG, Lyon s'est redressé magnifiquement douze mois plus tard, avec la résilience des taulières (Hergerberg, Wendie Renard, Henry) et l'insouciance des plus jeunes (Selma Bacha, Macario, Melvine Malard).
Avec ce nouveau trophée en C1, acquis dans la difficulté – défaite en quart de finale aller contre la Juventus, qualification périlleuse contre le PSG en demie –, l'OL retrouve sa suprématie continentale, sans doute jamais autant discutée que ces deux dernières années, par le PSG en France et par le Barça en Europe.
Les Lyonnaises n'avaient eu de cesse de répéter ces derniers jours qu'elles n'avaient "encore rien gagné" cette saison. C'est désormais chose faite. Et le bonheur risque de se prolonger : car l'OL, en tête de D1 française avec cinq points d'avance sur les Parisiennes, est à deux matches de fêter le 15e titre national qui lui semble promis.
Ouverture du score à la sixième minute
La finale de samedi est restée dans la lignée d'une saison marquante, avec un Juventus stadium très bien rempli (32.257 spectateurs dont au moins 15.000 Barcelonais pour environ 2.000 Lyonnais), et un enthousiasme stupéfiant en marge de la rencontre, de la salle de presse aux rues surchauffées de la ville.
Sur la pelouse, les joueuses se sont montrées à la hauteur de l'événement, avec un bijou signé Henry dès la 6e minute, une frappe lointaine monumentale en lucarne; puis un centre de classe de Bacha repris victorieusement de la tête par Hegerberg (23e), meilleure buteuse de l'histoire de la compétition avec 59 buts en 60 matches.
Devant un kop barcelonais éteint, Macario a corsé l'addition en conclusion d'un joli mouvement (33e), huit minutes avant la réduction du score d'Alexia Putellas, incapable de trouver la faille à nouveau malgré une pression constante en seconde période.
La capitaine barcelonaise, superstar dans son pays depuis son Ballon d'Or à l'automne, termine la compétition comme unique meilleure buteuse (11 buts). Une distinction qu'elle aurait sans doute échangé sans regret contre un succès dans ce sommet européen, déjà élevé au rang de classique.
Avec AFP
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Ligue des champions féminine : l'OL renverse la Juve et rejoint le PSG en demi-finale
FOOTBALL
Ligue des champions féminine : Lyon se qualifie pour la finale en éliminant Paris
Valeurs Actuelles
À Paris, les vols de montre de luxe en nette hausse
Rolex, Audemars Piguet, Tissot… Tant de marques qui attirent les malfrats, prêts à tout pour pouvoir revendre leur butin au prix fort. Depuis quelques années, à Paris et sa petite couronne, les vols de montres de luxe se multiplient considérablement. Plus de 600 cas ont été recensés depuis 2019 dans la capitale, selon des informations du JDD. Des actes d’ailleurs encore en hausse de 24 % en 2021, et 31 % depuis début 2022. Pour faire face à ces vols, la police parisienne est même contrainte de constituer un groupe spécialisé, afin de protéger les détenteurs de ces objets de luxe aux prix exorbitants.
Un butin moyen atteignant 150 000 euros
Interrogé par l’hebdomadaire, le commissaire Julien Herbaut, chef de la sûreté départementale, confie que la plupart des voleurs sont déjà connus des services de police, pour des affaires de cambriolages notamment. Il ajoute que leur moyenne d’âge est jeune, souvent entre 15 et 25 ans. Et que le butin récolté après un casse avoisine, en moyenne, les 150 000 euros…
« Nous utilisons toutes les techniques d’enquête : vidéo, police technique et scientifique, téléphonie… », énumère le commissaire. Affirmant au passage que si 70 % des affaires sont élucidées par les enquêteurs, les montres, elles, restent la plupart du temps introuvables.
France24 - World
Covid, Ukraine war weigh heavily as WHO opens annual assembly
Issued on: 22/05/2022 - 19:06
NEWS WIRES
The "devastating" Ukraine war loomed large Sunday as the World Health Organization opened its main annual assembly, threatening to overshadow efforts on other health crises and a reform push aimed at preventing future pandemics.
"The consequences of this war are devastating, to health, to populations, to health facilities and to health personnel," French President Emmanuel Macron told the UN health agency's 75th World Health Assembly.
In a video address, he called on all member states to support a resolution to be presented by Ukraine and discussed by the assembly Tuesday, which harshly condemns Russia's invasion, especially its more than 200 attacks on healthcare, including hospitals and ambulances, in Ukraine.
"Health must never be a target," Swiss Health Minister Alain Berset told the assembly at an opening ceremony featuring interventions from five presidents and a number of government ministers.
The resolution will also voice alarm at the "health emergency in Ukraine", and highlight the dire impacts beyond its borders, including how disrupted grain exports are deepening a global food security crisis.
But while Russia has been shunned and pushed out of other international bodies over its invasion, no such sanctions are foreseen at the World Health Assembly.
"There's not a call to kick them out," a Western diplomat told AFP, acknowledging the sanctions permitted under WHO rules are "very weak".
The assembly, due to run through Saturday, marks the first time the WHO is convening its 194 member states for their first largely in-person gathering since Covid-19 surfaced in late 2019.
Second term for Tedros
The Ukraine conflict is far from the only health emergency up for discussion this week, with decisions expected on a range of important issues, including on reforms towards strengthening pandemic preparedness.
"This meeting is a historic opportunity to strengthen universal architecture for security and health," Dominican Republic President Luis Abinader Corona told the assembly.
Among the decisions expected at the assembly is the reappointment of WHO chief Tedros Adhanom Ghebreyesus to a second five-year term.
His first term was turbulent, as he helped steer the global response to the pandemic and grappled with other crises, including a sexual abuse scandal involving WHO staff in the Democratic Republic of Congo.
But while the former Ethiopian health minister has faced his share of criticism, he has received broad backing and is running unopposed, guaranteeing him a second term.
Several leaders speaking Sunday hailed Tedros, with Kenyan President Uhuru Kenyatta saying he showed "exemplary leadership and commitment during one of the most challenging periods" the organisation has gone through.
There will be no shortage of challenges going forward, with the Covid-19 pandemic still raging and demands for dramatic reforms of the entire global health system to help avert similar threats going forward.
And new health menaces already loom, including hepatitis of mysterious origin that has made children in many countries ill, and swelling numbers of monkeypox cases far from Central and West Africa where the disease is normally concentrated.
Money makeover
One of the major reforms up for discussion involves the WHO budget, with countries expected to greenlight a plan to boost secure and flexible funding to ensure the organisation can respond quickly to global health threats.
"WHO needs global support and investment," UN Secretary General Antonio Guterres told the assembly in a video address.
The WHO's two-year budget for 2020-21 ticked in at $5.8 billion, but only 16 percent of that came from regular membership fees.
The idea is to gradually raise the membership fee portion to 50 percent over nearly a decade, while WHO will be expected to implement reforms, including towards more transparency on its financing and hiring.
The remainder came from voluntary contributions that are heavily earmarked by countries for particular projects.
"It will be important for WHO to implement reforms quickly," US Ambassador to the United Nations in Geneva Sheba Crocker said.
Too slow
The Covid pandemic laid bare major deficiencies in the global health system, and countries last year agreed numerous changes were needed to better prepare the world to face future pandemic threats.
Amendments are being considered to the International Health Regulations -- a set of legally binding international laws governing how countries respond to acute public health risks.
And negotiations are underway towards a new "legal instrument" -- possibly a treaty -- aimed at streamlining the global approach to pandemic preparedness and response.
But leaders and experts warn the reform process is moving too slowly.
"We know that time is running out," Berset said.
Former New Zealand prime minister Helen Clark, who co-chaired an expert panel on pandemic preparedness, warned reporters last week little had yet changed.
"At its current pace, an effective system is still years away, when a pandemic threat could occur at any time."
(AFP)
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WHO says 15 million deaths linked to Covid-19, almost three times the official toll
WHO chief says China's zero-Covid strategy is 'unsustainable'
WAR IN UKRAINE
Live: Russia intensifies push into Donbas as Polish president visits Kyiv
Valeurs Actuelles
Isère : cinq morts dans le crash d’un avion dans le massif de Belledonne
Le drame s’est produit dans l’après-midi du samedi 21 mai. Un avion de tourisme s’est écrasé dans le massif de Belledonne, près de la commune des Adrets (Isère). Cinq personnes sont décédées des suites du crash, dont deux enfants, rapporte France 3 Auvergne-Rhône Alpes, samedi 21 mai. Les pompiers ont été alertés de l’accident peu avant 17 heures. Comme le rapporte France 3, 60 sapeurs-pompiers et 40 gendarmes ont notamment été mobilisés jusqu’à tard dans la soirée. Une équipe cynotechnique était également sur place. Des hélicoptères et des drones ont survolé le lieu du crash et ses environs.
L’identité des victimes dévoilée
Cinq corps ont été retrouvés. Le procureur de la République de Grenoble, Éric Vaillant a précisé le profil des victimes. Se trouvaient à bord, « le pilote, âgé de 66 ans et une amie à lui, âgée de 57 ans ». Cette femme avait elle-même « proposé à une de ses amies de l’accompagner pour ce vol et celle-ci, âgée de 63 ans, était venue accompagnée de ses deux petits-enfants, un jeune garçon de 11 ans et sa cousine de 14 ans », a précisé le procureur, comme le relate France 3. Ces cinq personnes habitaient toutes à Grenoble ou dans le secteur. L’avion était parti à 16 h 30 de l’aéroclub du Versoud, à seulement une dizaine de kilomètres du lieu du crash. Les circonstances du drame sont encore floues. Une enquête a été ouverte par le parquet de Grenoble et confiée à la gendarmerie des transports aériens et au commandant de groupement de la gendarmerie de l’Isère, rapporte la chaîne. Les corps des victimes vont être autopsiés dans l’après-midi de ce dimanche 22 mai.
Vive émotion aux Adrets
Au lendemain de l’accident, les habitants des Adrets sont d’ailleurs sous le choc. « On est face à un drame humain », a notamment déploré la maire des Adrets, Sophie Rivens, à France 3. Un témoin a également raconté à nos confrères avoir rapidement appelé les pompiers après le crash. Il s’est vite déplacé pour porter secours, mais « tout était déjà enflammé » sur place. Le SAMU a mis en place une cellule psychologique.
Grenoble : les dernières actualités
France24 - World
Turkey's Erdogan sets conditions for Finland, Sweden's NATO bids
Issued on: 22/05/2022 - 16:37
NEWS WIRES
President Recep Tayyip Erdogan on Saturday said Turkey would not look "positively" on Sweden and Finland's NATO bids unless its terror-related concerns were addressed, despite broad support from other allies including the United States.
Turkey has long accused Nordic countries, in particular Sweden which has a strong Turkish immigrant community, of harbouring outlawed Kurdish militants as well as supporters of Fethullah Gulen, the US-based preacher wanted over the failed 2016 coup.
Erdogan's threat throws a major potential obstacle in the way of membership for the hitherto militarily non-aligned Nordic nations since a consensus is required in NATO decisions.
"Unless Sweden and Finland clearly show that they will stand in solidarity with Turkey on fundamental issues, especially in the fight against terrorism, we will not approach these countries' NATO membership positively," Erdogan told NATO chief Jens Stoltenberg in a phone call, according to the presidency.
Spoke with President @RTErdogan of our valued Ally #Turkey on the importance of #NATO’s Open Door and the membership applications by #Finland & #Sweden. We agree that the security concerns of all Allies must be taken into account and talks need to continue to find a solution.
May 21, 2022On Twitter, Stoltenberg said he spoke with Erdogan "of our valued ally" on the importance of "NATO's open door".
"We agree that the security concerns of all allies must be taken into account and talks need to continue to find a solution," he said.
On Thursday, Stoltenberg said Turkey's "concerns" were being addressed to find "an agreement on how to move forward".
'Concrete steps'
Erdogan, who refused to host delegations from Sweden and Finland in Turkey, held separate phone calls with the two countries' leaders on Saturday, urging them to abandon financial and political support for "terrorist" groups threatening his country's national security.
He told Swedish Prime Minister Magdalena Andersson that "Sweden's political, financial and arms support to terrorist organisations must end", the presidency said.
Turkey expected Sweden to "take concrete and serious steps" that show it shares Ankara's concerns over the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) and its Iraqi and Syrian offshoots, Erdogan told the Swedish premier, according to the presidency.
The PKK has waged an insurgency against the Turkish state since 1984 and is blacklisted as a "terrorist organisation" by Turkey and Western allies like the European Union -- which includes Finland and Sweden.
Russia's invasion of Ukraine in February has shifted political opinion in both Nordic countries in favour of joining the Western military alliance.
Membership requires the consent of all 30 existing members but Turkey is putting a spanner in the works.
Washington Institute fellow Soner Cagaptay said Turkey appeared more favourable to Finland joining NATO than Sweden.
"Ankara is signaling it will greenlight Helsinki's accession to the alliance, but block membership for Stockholm -- unless Sweden delivers concessions" on the PKK, he added.
Sweden and Finland, while solidly Western, have historically kept a distance from NATO as part of longstanding policies aimed at avoiding angering Russia.
But the two nations moved ahead with their membership bid in shock over their giant neighbour's invasion of Ukraine, which had unsuccessfully sought to join NATO.
'Incompatible'
Erdogan also told Andersson to "lift restrictions imposed on Turkey in the defence industry" after the army's Syria operation in 2019.
Appreciate today’s talk with Turkish President @RTErdogan on Sweden’s NATO application. We look forward to strengthening our bilateral relations, including on peace, security, and the fight against terrorism.
May 21, 2022Andersson tweeted that Sweden looked "forward to strengthening our bilateral relations, including on peace, security, and the fight against terrorism".
In another phone call with Finnish President Sauli Niinisto, Erdogan said turning a blind eye to "terror" organisations posing a threat to a NATO ally was "incompatible with the spirit of friendship and alliance".
Erdogan also said it was Turkey's natural right to expect respect and support for its "legitimate and determined struggle against a clear threat to its national security and people", according to the presidency.
In return, Niinisto praised "an open and direct phone call" with Erdogan.
"I stated that as NATO allies Finland and Turkey will commit to each other's security and our relationship will thus grow stronger," he tweeted.
"Finland condemns terrorism in all its forms and manifestations. Close dialogue continues."
Swedish and Finnish leaders were on Thursday welcomed by US President Joe Biden, who strongly backed their bid to join NATO.
Biden said "Finland and Sweden make NATO stronger", and offered the "full, total, complete backing of the United States of America".
(AFP)
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Finland announces 'historic' NATO bid, Sweden expected to follow suit
AS IT HAPPENED
Blinken 'confident' Finland and Sweden will join NATO despite Turkey's concerns
Analysis
Can Turkey block Sweden and Finland’s entry into NATO?
Valeurs Actuelles
Morbihan : après un accident, un motard reste bloqué sous son deux-roues toute la nuit
De longues heures sont passées avant qu’il ne soit secouru. Ce motard a sans doute dû vivre l’une des plus longues nuits de sa vie. Il a attendu six heures, bloqué sous sa moto, avant d’être enfin secouru. Dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 mai, vers 1 heure du matin, le conducteur d’une moto a perdu le contrôle de son deux-roues. Cet homme de 49 ans se trouvait sur la voie express RN165, en direction de Quimper-Nantes. Mais au niveau de l’aire de repos de Marzan, dans le Morbihan, il a fait une sortie de route, rapporte Ouest-France ce dimanche 22 mai. Le motard s’est ensuite retrouvé immobilisé sous son deux-roues, dans l’impossibilité de s’en dépêtrer. Il est resté dans cette position jusqu’à 7 heures du matin…
Un automobiliste lui vient enfin en aide
C’est donc en début de matinée qu’un automobiliste, qui roulait également sur la RN165, a aperçu quelque chose qui l’a interloqué. Il a pu, en effet, voir le top case de la moto – le coffre fixé sur le porte-bagages – entre des arbres sur le côté de la route. Le chauffard a donc choisi de faire demi-tour pour enfin trouver le motard sous son véhicule, relate Ouest-France. Il a pu lui venir en aide. Les sapeurs-pompiers se sont rapidement rendus sur place pour prendre en charge le conducteur du deux-roues, qui souffrirait de douleurs cervicales et musculaires, selon le quotidien régional. Il a été transporté au centre hospitalier de Vannes.
Morbihan : les dernières actualités
France24 - World
Biden in Japan after South Korea visit focused on economic, security concerns
Issued on: 22/05/2022 - 11:10
NEWS WIRES
President Joe Biden tended to both business and security interests Sunday as he wrapped up a three-day trip to South Korea, first showcasing Hyundai's pledge to invest at least $10 billion in the United States and later mingling with troops at a nearby military base.
Biden's visit to Osan Air Base, where thousands of U.S. and South Korean service members monitor the rapidly evolving North Korean nuclear threat, was his final stop before he arrived in Japan later Sunday.
“You are the front line, right here in this room,” the president said in a command center with maps of the Korean Peninsula projected across screens on a wall.
It was a day that brought together two key messages that Biden is trying to project during his first trip to Asia as president.
At a time of high inflation and simmering dissatisfaction at home, Biden emphasized his global mission to strengthen the American economy by convincing foreign companies like Hyundai to launch new operations in the United States. And he wanted to demonstrate solidarity with nervous Asian allies who live in the shadow of North Korea's nuclear weapons and grew skeptical of U.S. security commitments while President Donald Trump was in office.
Earlier Sunday, Biden brushed aside questions about any possible provocation by North Korea, such as testing a nuclear weapon or ballistic missile during his trip, saying, “We are prepared for anything North Korea does.”
Asked if he had a message for the country's leader, Kim Jong Un, Biden offered a clipped response: “Hello. Period.”
It was another sharp departure from Trump, who once said he “fell in love” with Kim.
Biden's first appearance of the day was alongside Hyundai chairman Eusiun Chung to highlight the company's expanded investment in the United States, including $5.5 billion for an electric vehicle and battery factory in Georgia.
“Electric vehicles are good for our climate goals, but they’re also good for jobs,” Biden said. “And they’re good for business.”
Chung also said his company would spend another $5 billion on artificial intelligence for autonomous vehicles and other technologies.
The major U.S. investment by a South Korean company was a reflection of how the countries are leveraging their longstanding military ties into a broader economic partnership.
Earlier in his trip, Biden toured a computer chip plant run by Samsung, the Korean electronics giant that plans to build a $17 billion production facility in Texas.
Biden has made greater economic cooperation with South Korea a priority, saying on Saturday that “it will bring our two countries even closer together, cooperating even more closely than we already do, and help strengthen our supply chains, secure them against shocks and give our economies a competitive edge.”
The pandemic and Russia's invasion of Ukraine in February has forced a deeper rethinking of national security and economic alliances. Coronavirus outbreaks led to shortages of computer chips, autos and other goods that the Biden administration says can ultimately be fixed by having more manufacturing domestically and with trusted allies.
Hyundai's Georgia factory is expected to employ 8,100 workers and produce up to 300,000 vehicles annually, with plans for construction to begin early next year and production to start in 2025 near the unincorporated town of Ellabell.
But the Hyundai plant shows that there are also tradeoffs as Biden pursues his economic agenda.
The president has tried to link the production of electric vehicles to automakers with unionized workforces, and during his trip he called on Korean companies to hire union labor for their U.S. operations.
However, there has been no guarantee that the Hyundai Georgia plant's workers will be unionized.
Georgia is a “right-to-work” state, meaning workers may not be required to join a union or make payments to a union as a condition of employment.
A Hyundai spokesperson did not respond to an email asking if the Georgia plant would be unionized. A senior Biden administration official, who briefed reporters on the condition of anonymity, said there was no contradiction between Biden encouraging investors to embrace union workforces while his administration does “whatever it can” to encourage investment and bring jobs to the U.S.
Biden passed on visiting the demilitarized zone on the North and South’s border, a regular stop for U.S. presidents when visiting Seoul. Biden had visited the DMZ as vice president and now was more interested in seeing Osan Air Base, said White House national security adviser Jake Sullivan.
While on base, Biden chatted with the troops and their families at the bowling alley and indulged his passion for ice cream — twice over. First chocolate chip, then vanilla and chocolate.
Biden and Korean President Yoon Sook Yeol on Saturday announced they will consider expanded joint military exercises to deter the nuclear threat posed by North Korea.
The push toward deterrence by Biden and Yoon, who is less than two weeks into his presidency, marks a shift by the leaders from their predecessors. Trump had considered scrapping the exercises and expressed affection for North Korea's Kim. And the last South Korean president, Moon Jae-in, remained committed to dialogue with Kim to the end of his term despite being repeatedly rebuffed by the North.
Yoon campaigned on a promise to strengthen the U.S.-South Korea relationship. He reiterated at a dinner on Saturday in Biden's honor that it was his goal to move the relationship “beyond security” issues with North Korea, which have long dominated the relationship.
“I will try and design a new future vision of our alliances with you, Mr. President,” Yoon said.
During the Japan leg of Biden's trip, he will meet with Prime Minister Fumio Kishida on Monday and lay out his vision for negotiating a new trade agreement, the Indo-Pacific Economic Framework.
A central theme for the trip is to tighten U.S. alliances in the Pacific to counter China’s influence in the region.
But within the administration, there’s an ongoing debate about whether to lift some of the $360 billion in Trump-era tariffs on China. U.S. Treasury Secretary Janet Yellen recently said some of the tariffs are doing more harm to U.S. businesses and consumers than they are to China.
On Tuesday, Japan hosts Biden at a summit for the Quad, a four-country strategic alliance that also includes Australia and India. The U.S. president will then return to Washington.
(AP)
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Biden begins Asia tour in S. Korea, under shadow of North's nukes
North Korea fires ballistic missile in latest test, South Korea says
Suspected North Korean missile launch fails, says South Korea
New York Times - World
La pandemia de coronavirus
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Las trabajadoras que luchan para mejorar la salud pública de la India
Más de un millón de trabajadoras de la salud tratan a las mujeres y los niños en mayor riesgo de la India, por poco dinero y, a veces, a costa de sus propias vidas.
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Por Sameer Yasir
BAGDOLI, India — Una trabajadora de la salud estaba haciendo su ronda diaria en un poblado del estado de Rajastán, en el norte de la India, cuando el esposo de una mujer con fuertes dolores de parto corrió hacia ella.
Durante meses, la trabajadora Bhanwar Bai Jadoun, le había aconsejado a la mujer que diera a luz en un hospital, pero su suegra insistió en que lo hiciera en casa con la ayuda de una partera local.
Ahora el parto se había complicado. Jadoun sugirió trasladar a la mujer a un hospital situado a 16 kilómetros del poblado, Bagdoli, y avisarles a los médicos de ese lugar. Consiguieron un mototaxi. La madre y el bebé se salvaron.
“Cuando la gente me ve todos los días, sabe que puede confiar en mí”, señaló Jadoun. “Me consideran su guía para tener una vida sana”.
Durante las dos últimas décadas, un programa gubernamental ha proporcionado atención médica básica a los hogares de todo el vasto territorio indio. Para el proyecto es esencial contar con un ejército de más de un millón de trabajadoras sanitarias, que recorren terrenos escarpados y selvas tupidas para atender a algunas de las mujeres y niños más vulnerables de la India, por una remuneración escasa y, a veces, a costa de sus propias vidas.
Estas mujeres no son médicos ni enfermeras, pero son formadas para suplir la falta de atención a la salud en lugares, tanto rurales como urbanos, donde antes no existían estos servicios. Durante años, su trabajo ha consistido en fomentar la vacunación y la planificación familiar, además de tratar enfermedades básicas.
“Se han convertido en la columna vertebral de los servicios de atención primaria en este país”, aseveró Ritu Priya Mehrotra, profesora de salud comunitaria en la Universidad Jawaharlal Nehru de Nueva Delhi.
Durante las oleadas mortales de la pandemia de coronavirus, estas mujeres (conocidas por la sigla ASHA, que en inglés significa activista social sanitaria acreditada) tuvieron un papel decisivo en salvar la vida de cientos de miles de pacientes con coronavirus, según los funcionarios del Ministerio de Salud de la India, ya que ayudaron con la detección temprana de casos y difundieron información preventiva. Fueron fundamentales para contrarrestar las dudas sobre las vacunas y ayudar a la India a llevar a cabo una de las mayores campañas de vacunación del mundo.
Ahora que la carga de trabajo de la pandemia empieza a disminuir, estas mujeres, que dicen que su trabajo se prolonga durante más de 14 horas al día y a veces siete días a la semana, protestan en todo el país contra sus salarios bajos.
Los gobiernos regionales les pagan a las trabajadoras de la salud unos 40 dólares al mes, más incentivos. Por ejemplo, hay una bonificación de cuatro dólares por cada parto hospitalario que faciliten, y 1,50 dólares por cada niño menor de 1 año que reciba un esquema de vacunación completo.
Ellas solicitan un salario mensual de unos 150 dólares, más incentivos.
“Trabajamos incluso cuando caen proyectiles de mortero en los poblados”, señaló Bimla Devi, quien vive cerca de la frontera entre la India y Pakistán, en Jammu, donde las tropas suelen intercambiar disparos. “Cuando las personas están heridas, no puedes decirles que tu trabajo es cuidar solo a las mujeres; vas y ayudas”.
Decenas de trabajadoras murieron durante la pandemia tras exponerse al coronavirus, en parte porque no tenían equipo de protección. Un estudio realizado en 2020 por investigadores de salud pública de Oxfam en tres estados indios reveló que al menos el 25 por ciento de las trabajadoras de la salud no recibieron cubrebocas, y solo el 62 por ciento recibió guantes.
Una trabajadora, Geeta Devi, se contagió de COVID-19 en un hospital, adonde había acompañado a una mujer embarazada a dar a luz en el estado norteño de Himachal Pradesh. Cuando enfermó, su esposo tuvo problemas para conseguirle una cama.
“Murió mientras ayudaba a la gente, sin cuidarse a sí misma”, comentó su esposo, Rajvansh Singh.
A pesar de los riesgos, las trabajadoras de la salud de todo el país atendieron a pacientes con coronavirus, proporcionaron paquetes de medicamentos, aislaron a los pacientes y, en ocasiones, les entregaron alimentos a los que estaban en cuarentena. Sus funciones más importantes fueron promover la vacunación y garantizar el acceso continuo a los servicios médicos esenciales cuando los hospitales se quedaron sin camas.
Varias mujeres narraron que aldeanos enfadados las golpearon con palos y las persiguieron tras los rumores publicados en redes sociales de que las vacunas contra la COVID-19 habían matado a personas o que las habían vuelto infértiles.
“Las personas leían mentiras en las redes sociales y nosotras las motivábamos a que se vacunaran”, afirmó Seema Kanwar, que se dedica a esto desde 2006. “Les dijimos que nosotras nos habíamos aplicado la vacuna y no habíamos muerto; ¿por qué se iban a morir ellos?”.
El ministerio de salud federal del país no respondió a los correos electrónicos solicitando comentarios sobre la muerte de las trabajadoras de la salud, la disponibilidad del equipo de protección y sus demandas de salarios más altos. El primer ministro Narendra Modi a menudo ha elogiado a las trabajadoras sanitarias por sus esfuerzos para implementar los planes de salud del gobierno.
Si bien la pandemia ha sido el centro de atención durante los últimos dos años, el mandato de las trabajadoras siempre fue más amplio, y ahora su atención vuelve a enfocarse en los problemas generales de salud que afectan a las mujeres y los niños.
La infraestructura de atención médica pública sigue teniendo un financiamiento insuficiente en la India, con una escasez de más de 600.000 médicos y dos millones de enfermeros, según un informe del Centro para la Economía y Política de Enfermedades, un grupo de investigación con sede en Washington y Nueva Delhi.
La India, un país de 1400 millones de habitantes, tiene un historial deficiente en materia de atención a la salud, sobre todo de mujeres y niños. La desnutrición está muy extendida y los índices de mortalidad materna e infantil son elevados. Entre las causas están la pobreza, el escaso acceso a los médicos en las zonas rurales, la resistencia a la medicina moderna y una arraigada negación de los derechos de las mujeres.
No obstante, las autoridades de la salud han logrado avances notables en los últimos tiempos para reducir los índices de mortalidad durante el parto. En marzo, el Ministerio de Salud declaró que el índice de mortalidad materna había bajado de 122 a 103 fallecimientos por cada 100.000 nacimientos entre 2015 y 2019. El objetivo fijado por Naciones Unidas de reducir la cifra a 70 antes de 2030 ahora parece alcanzable.
Como parte de esas acciones, la India presentó en 2005 un plan de salud que, entre otras cosas, incluía incentivos para dar a luz en un hospital.
Dada la dificultad de difundir el mensaje en zonas remotas y la desconfianza generalizada en los programas gubernamentales, el éxito habría sido imposible sin la confianza que las trabajadoras sanitarias se han ganado dentro de sus comunidades, según aseguran los expertos.
Todas las mañanas, Jadoun, licenciada en Historia, sale de su casa y en ocasiones debe cubrirse el rostro con su sari cuando hay hombres cerca, una señal de respeto en las zonas rurales. Jadoun atiende una zona con miles de habitantes.
En una casa, le dio consejos a una mujer acerca de la preparación para el parto; en otra, anotó el nombre de una mujer que acababa de enterarse de que estaba embarazada. La va a monitorear, le dará pastillas de hierro y registrará su nombre en un hospital público cercano.
“No solo luchamos contra la superstición, sino también contra las prácticas tradicionales”, concluyó Jadoun. “Pero cuando veo que hay cero fallecimientos de mujeres durante el parto y gente sana a nuestro alrededor, me siento orgullosa de lo que hacemos”.
Anant Bhan, investigador de salud pública en la Facultad de Medicina de Melaka Manipal en el sur de India, dijo que la ventaja de las trabajadoras de la salud que viven dentro de las comunidades ayudó a que el país lidiara con las enormes brechas en la prestación de servicios de salud en los rincones más remotos del territorio.
“El desafío es que las trabajadoras de ASHA todavía son vistas como voluntarias y el gobierno espera que hagan mucho trabajo, sin recibir una compensación adecuada”, dijo.
Una tarde reciente, Sunita Jain, otra trabajadora de la salud en Rajasthan, caminaba por un callejón estrecho de casas de barro y ladrillo en un pueblo de Kolara. Estaba visitando a Diksha Sharma, cuya fecha de parto se acercaba.
Sharma dijo que su esposo quería que diera a luz a su segundo hijo en un hospital privado en una ciudad a decenas de kilómetros de distancia. Jain trató de convencerla de que dar a luz en un hospital público gratuito cercano era seguro.
“¿Me cuidarás?”, le preguntó a Jain. Su suegra escuchó atentamente la conversación. (En la India rural, las suegras suelen ser las que deciden sobre las cuestiones relacionadas con el parto).
“No solo te cuidaremos, sino que te acompañaré al hospital y me quedaré allí”, dijo Jain. “Confía en mí, todo estará bien, como la última vez”.
Sameer Yasir es reportero de The New York Times, y cubre la intersección entre la política identitaria, los conflictos y la sociedad. Se unió al Times en 2020 y reside en Nueva Delhi. @sameeryasir
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Valeurs Actuelles
Var : 900 pieds de cannabis retrouvés dans le sous-sol d’une villa
C’était une production quasi industrielle. Les gendarmes ont réalisé une vaste saisie de drogues mardi 17 mai. Dans une villa du Var, les forces de l’ordre ont saisi 900 pieds de cannabis installés au sous-sol de la maison, dans des chambres de culture, rapporte France Bleu samedi 21 mai. Les gendarmes ont également découvert six kilos de têtes séchées de cannabis sur place et saisi aussi 3 000 euros en liquide, deux armes à feu et une voiture haut de gamme de la marque Mercedes. Les gendarmes de la brigade de recherche de Gassin-Saint-Tropez étaient mobilisés pour cette opération, tout comme le GIGN d’Orange, le peloton spécialisé de protection de la gendarmerie (PSPG) et la gendarmerie mobile de Hyères.
« De véritables laboratoires »
Auprès de France Bleu, la commandante de la compagnie de gendarmerie de Gassin-Saint-Tropez a décrit que les locaux faisaient « 200 mètres carrés ». Elle a encore confié à nos confrères : « C’étaient de véritables laboratoires de production qui ont alimenté un vaste trafic de drogue sur le golfe de Saint-Tropez et sans doute aussi, sur l’ensemble du littoral. »
Quatre personnes arrêtées
Les forces de l’ordre ont par la suite réussi à interpeller quatre individus du côté de Fréjus. Ils sont suspectés d’être des trafiquants de drogue et ont tous été mis en examen pour « production de stupéfiants en bande organisée », « association de malfaiteurs » et « blanchiment aggravé », relate France Bleu. Trois d’entre eux ont directement été placés en détention provisoire. Le quatrième a été mis sous contrôle judiciaire.
St Tropez : les dernières actualités
L'Humanité
Énergie. La sortie du gaz russe, un plan vert pas tout rose
ActuBruxelles a présenté, mercredi, sa stratégie pour se défaire de sa dépendance aux hydrocarbures russes d’ici à 2027. Un pas notable en faveur de la transition énergétique, qui ne libère cependant pas l’Union européenne de son addiction aux fossiles.
Marion d'AllardUrsula von der Leyen avait prévenu : « L’ère des carburants fossiles russes en Europe est bientôt révolue ! » Ce mercredi, la présidente de la Commission européenne a failli joindre le geste à la parole en présentant le plan REPowerEU, censé « réduire rapidement la dépendance à l’égard des combustibles fossiles russes et accélérer la transition écologique ». Forcée par la situation en Ukraine et la pression des opinions publiques européennes, Bruxelles entend désormais répondre à la double urgence de « mettre fin à la dépendance de l’UE » à l’égard des hydrocarbures russes « utilisés comme une arme économique et politique », et de « lutter contre la crise climatique ». Alors qu’en Europe, près de 30 % du brut et 48,4 % du gaz consommés proviennent de Russie, le plan REPowerEU ambitionne de supprimer toutes les importations d’énergies fossiles russes d’ici à 2027. Pour y parvenir, la Commission s’appuie sur trois « piliers » : la réduction de la demande, la diversification des fournisseurs et l’investissement dans les renouvelables.
« Ce qui est surprenant, c’est que ce plan va globalement dans le bon sens », réagit d’emblée Neil Makaroff, responsable des politiques européennes au sein du Réseau Action Climat (RAC). « Sur une enveloppe totale de 300 milliards d’euros investis, l’écrasante majorité sera allouée au financement de la transition énergétique », se satisfait-il.
Doubler la capacité solaire photovoltaïque d’ici à 2025
Concrètement, REPowerEU prévoit de passer de 40 à 45 % la part d’énergies renouvelables dans le mix européen à l’horizon 2030, contre un peu plus de 20 % aujourd’hui. Pour atteindre cet objectif « très rapide », selon Neil Makaroff, le plan prévoit le doublement de la capacité solaire photovoltaïque d’ici à 2025 et l’obligation « légale progressive » pour l’installation de panneaux solaires « sur tous les nouveaux bâtiments publics, commerciaux et résidentiels ». Promettant de « lutter contre la lenteur et la complexité » de certaines démarches, REPowerEU entend en outre accélérer les installations de pompes à chaleur. Il fixe l’objectif de « 10 millions de tonnes de production interne d’hydrogène renouvelable » (additionnés à 10 millions de tonnes d’hydrogène importé) et met en place un « plan d’action pour le biométhane », sans plus de précision.
Comme à l’accoutumée, ces orientations devront d’abord être validées par le Parlement avant d’être négociées par chacun des États membres. « Alors qu’il n’y a pas une seconde à perdre en la matière et que certains États – au premier rang desquels la France, qui préside encore pour quelques semaines le Conseil de l’UE – sont très en retard dans le domaine », souligne Neil Makaroff, le risque est bien d’aboutir à une mise en œuvre au ralenti. Néanmoins, « une partie du plan a vocation à devenir contraignante », explique le spécialiste. Ainsi en va-t-il de l’objectif en matière de réduction de la consommation énergétique, qui passe de 9 % à 13 %.
Des « importations massives de gaz de schiste nord-américain »
Reste que, si la Commission affiche franchement sa volonté de sortir des hydrocarbures russes, elle se refuse à sortir des hydrocarbures tout court. Le plan présenté mercredi prévoit des « achats communs volontaires » de gaz et de gaz naturel liquéfié. En tout, 10 milliards d’euros seront même consacrés à la construction d’infrastructures gazières supplémentaires. « On parle là d’une vingtaine de nouveaux terminaux méthaniers, capables de traiter les importations massives de gaz de schiste nord-américain – au moins deux fois et demie plus émettrices que le gaz russe, qui arrive aujourd’hui par pipeline. On parle aussi du doublement du gazoduc transadriatique, l’immense pipeline entre l’Azerbaïdjan et l’Italie », note le responsable du RAC. « C’est assez dangereux. L’Europe s’apprête à investir des milliards d’euros dans des infrastructures qui ont vocation à durer dans le temps », poursuit Neil Makaroff, qui pointe le risque d’une « nouvelle dépendance aux énergies fossiles ».
Dernière ombre au tableau : le financement d’un tel plan. En dehors des prêts déjà accordés aux États pour faciliter « la reprise et la résilience », explique la Commission européenne, 20 milliards d’euros – au moins – seront ajoutés à l’enveloppe sous forme de « subventions tirées de la vente de quotas d’émissions de l’UE ». Plus clairement, « l’Europe injecte dans le marché autant de crédits carbone qui vont, mécaniquement, faire baisser le prix de la tonne de CO2 », précise Neil Makaroff. Un nouveau « permis de polluer » qui risque d’affaiblir un mécanisme dissuasif déjà peu efficace.
énergies fossilesgazRussieeurope France24 - World
From humble origins to the PM's office, Anthony Albanese symbolises multicultural Australia
Issued on: 22/05/2022 - 10:05Modified: 22/05/2022 - 10:08
NEWS WIRES
James VASINA
Carys GARLAND
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Australia's Prime Minister-elect Anthony Albanese is a politician molded by his humble start to life as the only child of a single mother who raised him on a pension in gritty inner-Sydney suburbia.
He is also a hero of multicultural Australia, describing himself as the only candidate with a “non-Anglo Celtic name” to run for prime minister in the 121 years that the office has existed.
His friends pronounce his name “Alban-ez,” like bolognese. But having been repeatedly corrected over the years by Italians, the nationality of his absent father, he introduces himself and is widely known as “Alban-easy.”
He shared the stage during his victory speech with Senator Penny Wong, who will become foreign minister. Her father was Malaysian-Chinese and her mother European Australian.
“I think it’s good. Someone with a non-Anglo Celtic surname is the leader in the House of Representatives and ... someone with a surname like Wong is the leader of the government in the Senate,” Albanese said.
Australia has been criticized for its overrepresentation in Parliament of offspring of British colonizers. Britain is no longer the major source of Australia's immigrants since racist policies were dismantled in the 1970s. Around half of Australia's multicultural population was born overseas or has an overseas-born parent. Chinese and Indians are now immigrating in large numbers.
Albanese has promised to rehabilitate Australia's international reputation as a climate change laggard with steeper cuts to greenhouse gas emissions. The previous administration had stuck with the same commitment it made at the Paris Agreement in 2015: 26% to 28% below 2005 levels by 2030. Albanese's Labor Party has promised a 43% reduction.
His financially precarious upbringing in government-owned housing in suburban Camperdown fundamentally formed the politician who has led the center-left Australian Labor Party into government for the first time since 2007. He is still widely known by his childhood nickname, Albo.
"It says a lot about our great country that a son of a single mom who was a disability pensioner, who grew up in public housing down the road in Camperdown can stand before you tonight as Australia’s prime minister,” Albanese said in his election victory speech on Saturday.
“Every parent wants more for the next generation than they had. My mother dreamt of a better life for me. And I hope that my journey in life inspires Australians to reach for the stars,” he added.
Albanese repeatedly referred during the six-week election campaign to the life lessons he learned from his disadvantaged childhood. Labor’s campaign focused on policies including financial assistance for first home buyers grappling with soaring real estate prices and sluggish wage growth.
Labor also promised cheaper child care for working parents and better nursing home care for the elderly.
Albanese this week promised to begin rebuilding trust in Australia when he attends a Tokyo summit on Tuesday with U.S. President Joe Biden, Japanese Prime Minister Fumio Kishida and Indian Prime Minister Narendra Modi.
Albanese said he will be “completely consistent” with Prime Minister Scott Morrison's current administration on Chinese strategic competition in the region.
But he said Australia had been placed in the “naughty corner” in United Nations' climate change negotiations by refusing to adopt more ambitious emissions reduction targets at a November conference.
“One of the ways that we increase our standing in the region, and in particular in the Pacific, is by taking climate change seriously,” Albanese told the National Press Club.
Biden’s administration and Australia “will have a strengthened relationship in our common view about climate change and the opportunity that it represents,” Albanese said.
Albanese blamed Morrison for a “whole series of Australia’s international relations being damaged.”
He said Morrison misled the United States that a secret plan to provide Australia with a fleet of submarines powered with U.S. nuclear technology had the support of Albanese’s Labor Party. In fact, Labor wasn’t told of the plan until the day before it was announced in September.
Albanese also accused Morrison of leaking to the media personal text messages from Emmanuel Macron to discredit the French president’s complaint that Australia had given no warning that a French submarine contract would be canceled.
In November, French Ambassador to Australia Jean-Pierre Thebault described the leak as a “new low” and a warning to other world leaders that their private communications with the Australian government could be weaponized and used against them.
Labor also has described a new security pact been China and the Solomon Islands as Australia’s worst foreign policy failure in the Pacific since World War II.
As a young child, to spare Albanese the scandal of being “illegitimate” in a working-class Roman Catholic family in socially conservative 1960s Australia, he was told that his Italian father, Carlo Albanese, had died in a car accident shortly after marrying his Irish-Australian mother, Maryanne Ellery, in Europe.
His mother, who became an invalid pensioner because of chronic rheumatoid arthritis, told him the truth when he was 14 years old: His father was not dead and his parents had never married.
Carlo Albanese had been a steward on a cruise ship when the couple met in 1962 during the only overseas trip of her life. She returned to Sydney from her seven-month journey through Asia to Britain and continental Europe almost four months pregnant, according to Anthony Albanese’s 2016 biography, “Albanese: Telling it Straight.”
She was living with her parents in their local government-owned house in inner-suburban Camperdown when her only child was born on March 2, 1963.
Out of loyalty to his mother and a fear of hurting her feelings, Albanese waited until after her death in 2002 before searching for his father.
Father and son were happily united in 2009 in the father’s hometown of Barletta in southern Italy. The son was in Italy for business meetings as Australia‘s minister for transport and infrastructure.
Anthony Albanese was a minister throughout Labor’s most recent six years in power and reached his highest office — deputy prime minister — in his government’s final three months, which ended with the 2013 election.
But Albanese’s critics argue that it’s not his humble background but his left-wing politics that make him unsuitable to be prime minister.
The conservative government argued he would be the most left-wing Australian leader in almost 50 years since the crash-or-crash-through reformer Gough Whitlam, a flawed hero of the Labor Party.
In 1975, Whitlam became the only Australian prime minister to be ousted from office by a British monarch’s representative in what is described as a constitutional crisis.
Whitlam had introduced during his brief but tumultuous three years in power free university education, which enabled Albanese to graduate from Sydney University with an economics degree despite his meager financial resources.
Albanese’s supporters say that while he was from Labor’s so-called Socialist Left faction, he was a pragmatist with a proven ability to deal with more conservative elements of the party.
Albanese had undergone what has been described as a makeover in the past year, opting for more fashionable suits and glasses. He has also shed 18 kilograms (40 pounds) in what many assume was an effort to make himself more attractive to voters.
Albanese says he believed he was about to die in a two-car collision in Sydney in January last year and that was the catalyst for his healthier life choices. He had briefly resigned himself to a fate he once believed had been his father’s.
After the accident, Albanese spent a night in a hospital and suffered what he described as external and internal injuries that he has not detailed. The 17-year-old boy behind the wheel of the Range Rover SUV that collided with Albanese’s much smaller Toyota Camry sedan was charged with negligent driving.
Albanese said he was 12 when he became involved in his first political campaign. His fellow public housing tenants successfully defeated a local council proposal to sell their homes — a move that would have increased their rent — in a campaign that involved refusing to pay the council in a so-called rent strike.
The unpaid rent debt was forgiven, which Albanese described as a “lesson for those people who weren’t part of the rent strike: Solidarity works.”
“As I grew up, I understood the impact that government had, can have, on making a difference to people’s lives,” Albanese said. “And in particular, to opportunity.”
On election day, before the vote counting started, he spoke of an advantage from his upbringing.
"When you come from where I’ve come from, one of the advantages that you have is that you don’t get ahead of yourself. Everything in life’s a bonus,” Albanese said.
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Albanese to be PM as Labor ousts Australian conservatives after decade in power
Australia votes as centre-left seeks to end a decade of conservative rule
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Australia's federal election: Climate change becomes top concern for voters
New York Times - World
‘Misoginia de la era colonial’: en los fallos sobre los derechos de las mujeres se cita a un juez del siglo XVII
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Tanto en India como en el borrador del fallo Roe v. Wade en Estados Unidos, todavía ocupa un lugar preponderante un juez inglés que escribió que las mujeres estaban obligadas por contrato a los maridos.
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Por Amanda Taub
Los viajes que hago para escribir mis reportajes siempre son un ejercicio para encontrar similitudes entre las diferencias: los nexos de dilemas compartidos, conflictos y cambios sociales que unen a las personas, sin importar su nación.
Pasé la mayor parte de las últimas dos semanas en India, donde ese esfuerzo resultó ser más sencillo de lo esperado. Estuve trabajando en un proyecto a largo plazo sobre mujeres jóvenes que luchan por lograr un equilibrio entre sus ambiciones de nuevas oportunidades en una economía en proceso de modernización y las limitaciones de un sistema patriarcal diseñado para que permanezcan en casa, confinadas a la esfera privada y gobernadas, en primera instancia, por sus familias, y luego por sus esposos y suegros.
Como supuse, muchas de sus luchas parecían versiones más extremas de los dilemas que enfrentan las mujeres en todo el mundo, incluido Estados Unidos, donde crecí, y el Reino Unido, donde vivo.
Pero, de manera inesperada, también hubo un vínculo más directo que se hizo evidente cuando las opiniones de destacados jueces de ambos países se divulgaron con solo días de diferencia, ambas basadas en el razonamiento del mismo hombre: Lord Matthew Hale, un jurista inglés del siglo XVII.
Hace cientos de años, sus fallos sobre los derechos de las mujeres dentro del matrimonio y sobre sus propios cuerpos —o, más precisamente, sus argumentos que establecían que esos derechos deberían restringirse para que no invadieran demasiado los de los hombres— se convirtieron en parte del derecho común británico y, por extensión, el derecho de Estados Unidos, India y otras colonias británicas.
En Estados Unidos, la filtración del borrador del juez Alito para revocar Roe contra Wade citó a Hale ocho veces. En India, una decisión del tribunal superior de Delhi se negó a tipificar como delito la violación conyugal, defendiendo una excepción legal que Hale codificó en un tratado en el siglo XVII. (El tribunal indio se dividió ante esa propuesta y otro juez votó para poner fin a la excepción. Los peticionarios planean apelar la decisión).
“Es muy sorprendente que, con solo 10 días de diferencia, sucedió la filtración de la opinión del juez Alito y la decisión sobre la violación marital”, dijo Karuna Nundy, abogada que representó a los peticionarios en el caso indio. “Ambos se remontan a una misoginia de la era colonial que las constituciones de India y Estados Unidos, que garantizan los derechos individuales, los derechos individuales a la privacidad del cuerpo, a la integridad corporal, y a la libre expresión sexual, han anulado”.
O, al menos en el papel y en otras decisiones, parecía que se había anulado. Pero ambos casos demuestran cómo ese tipo de razonamiento, una vez arraigado no solo en las sentencias judiciales sino también en las normas y prácticas sociales que tienen su propio impulso y poder colectivos, puede persistir incluso frente a un progreso aparente.
El pasado no ha muerto
Un principio central de la filosofía legal de Hale era que darles a las mujeres los derechos legales sobre sus propios cuerpos era una amenaza para la libertad de los hombres.
Eso puede apreciarse de manera clara en su famosa descripción de la violación como acusaciones que “se hacen con facilidad, son difíciles de probar y aún más difíciles de desacreditar por parte de la persona acusada, aunque sea completamente inocente”. Eso se convirtió en la base de siglos de jurisprudencia e instrucciones para jurados que trataban el carácter moral de las víctimas de violación como la principal preocupación en esos casos y, a menudo, suponían que estaban mintiendo si no podían presentar testigos que corroboraran u otra evidencia externa para sus afirmaciones.
Hale también escribió en su influyente tratado de derecho común que la violación conyugal no podía ser un delito porque el matrimonio en sí mismo constituía un consentimiento irrevocable para el sexo, pero solo para la esposa. “Porque a través del consentimiento dado en el contrato de matrimonio, la mujer se ha entregado a su marido en todas las formas, incluida la sexual y, por tanto, no se puede retractar”, escribió. Esa creencia fue una consecuencia de la doctrina de la cobertura, que trataba los derechos de una mujer casada como “cubiertos” por los de su marido. Su propiedad pasó a ser de él y ella no podía emprender acciones legales por derecho propio. La familia, desde este punto de vista, era una esfera privada en la que el esposo era esencialmente el soberano, y la esposa no podía apelar a la protección del Estado.
Hasta ahora eso parecía haberse quedado en el siglo XVII. Pero en los sistemas del derecho común, las opiniones jurídicas se vuelven vinculantes de la misma manera que las leyes escritas, por lo que muchas de las creencias de Hale no se quedaron en el pasado. Por fortuna, algunas ya no existen: por ejemplo, ya no celebramos juicios por brujería. Pero sus opiniones sobre la violación, el matrimonio y el aborto, consagrados en fallos legales, se convirtieron en parte del sistema legal de Gran Bretaña y luego en el de sus colonias. Y afirmar que han tenido un poder de permanencia global sería quedarnos cortos.
En el Reino Unido, la violación conyugal se tipificó como delito hasta 1991. En Estados Unidos, se tuvo que esperar hasta 1993 para que fuera un delito en los 50 estados. En la India, todavía no está criminalizado.
Hace solo dos semanas, en el borrador filtrado que prometía revocar Roe v. Wade, el juez Alito citó ocho veces el tratado de Hale como evidencia de que el aborto era considerado un delito en el momento en que se redactó la Constitución de Estados Unidos.
Y el miércoles pasado, el tribunal superior de Delhi emitió un veredicto dividido en el caso que impugnaba la excepción de violación marital en la India. El gobierno se ha opuesto en un informe que advierte que eliminar la excepción haría que la ley de violación sea “una herramienta fácil para acosar a los maridos” y podría tener un “efecto desestabilizador en la institución del matrimonio”, ideas que parecen surgir directamente de la concepción de Hale del matrimonio como una zona de control masculino.
Un juez del panel estuvo de acuerdo y escribió que sería “antitético a la institución misma del matrimonio” que un esposo sea considerado un violador, incluso si obliga a su esposa, repetidamente, a tener relaciones sexuales sin su consentimiento.
La presencia del patriarcado
Pero el derecho común solo es el mecanismo procesal por el cual estos puntos de vista se convirtieron y siguieron siendo ley. El aspecto más importante es el político.
En la India colonial, permitir que los hombres controlaran la esfera privada se convirtió en parte de una distensión incómoda entre las autoridades coloniales y los nacionalistas hindúes que se centraron en la familia como una zona que debería protegerse de la autoridad extranjera, según explicó Tanika Sarkar, historiadora india especializada en las leyes y los derechos de las mujeres, en un famoso artículo publicado en 1993. (También señaló que esa situación probablemente resultaba atractiva para los administradores coloniales masculinos que se sentían incómodos con el modesto progreso que las mujeres británicas habían logrado en su patria).
En Estados Unidos, como han escrito numerosos académicos del derecho, tratar a la familia como una esfera “privada”, protegida contra la interferencia del Estado, se convirtió en un escudo para la violencia masculina, incluidas las situaciones de abuso doméstico y la violación conyugal.
Y así como la protección de la jerarquía del poder masculino se entrelazó con la política nacionalista en la India, en Estados Unidos, los roles de género tradicionales se convirtieron en un elemento central de la justificación de los estados del sur para la supremacía blanca, incluidas las leyes de Jim Crow.
“Para justificar y racionalizar la brutalidad contra los hombres negros, crearon esta falsa caballerosidad y esta supuesta amenaza de la que había que proteger a las mujeres blancas”, dijo Angie Maxwell, politóloga de la Universidad de Arkansas. La protección de los roles de género tradicionales se vinculó así con la protección de la jerarquía racial, dijo.
Eso significó que la decisión de Roe contra Wade y otras reformas feministas crearon una oportunidad para que el Partido Republicano calificara al feminismo como una amenaza para la seguridad y el apoyo de las mujeres blancas, y así ganó el apoyo de las mujeres blancas en el sur. Pero esa estrategia también ayudó a cimentar la división en la política estadounidense entre un Partido Republicano dedicado a proteger las jerarquías existentes y un Partido Demócrata que, en su mayoría, buscaba aprobar reformas más igualitarias.
Entonces, aunque desde un punto de vista citar a Hale podría parecer una referencia sobria a la historia legal, desde otro se lee como una declaración política más partidista: así es como siempre ha sido Estados Unidos, y cualquier cambio que se haga es ilegítimo.
“El cableado del patriarcado ha quedado al descubierto por la filtración de la decisión Alito y demuestra que eso no ha cambiado, a pesar de que ambos países tienen constituciones que están destinadas a proteger los derechos individuales de los ciudadanos plenos”, me dijo Nundy, la abogada del caso indio. “Eso no ha cambiado desde hace 300 años, aunque ambos países se independizaron. Uno esperaría que la libertad de estas naciones soberanas también garantizaría la libertad del cuerpo humano”.
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BBC
SANS TITRE
*Londero 4-5 Alcaraz
Alcaraz follows up a hammer blow of a forehand with a deft drop shot to move 30-0 up.
He moves so well, sliding up to the net to dab away a winner that wraps up the game and moves him within touching distance of the first set.
Londero 4-4 Alcaraz*
Londero shows some fine touch as he moves forward to the net and he registers a love hold with a healthy amount of ease.
Jonathan Jurejko
BBC Sport at Roland Garros
One of the features of Carlos Alcaraz's game is his willingness to come forward and he has already used that to good effect in this finely-balanced first set.
That has led to some analysts believing he could be successful on grass, while there is still some debate about what might prove to be his best surface.
Like most Spaniards he grew up playing on clay and four of his five ATP titles have come on the red dirt.
However, he is equally adept on hard courts and his winning percentages on the two surfaces - even more so before he won the Madrid title - are very close.
*Londero 3-4 Alcaraz
Excellent from Alcaraz.
The teen rattles down two big serves to wrap up a hold.
Londero 3-3 Alcaraz*
Londero is not a happy bunny as he lets a 15-30 lead slip with a wayward return.
A miss from his backhand hands Alcaraz game point but Londero is rewarded for pushing Alcaraz on the backhand side, before eventually popping away a winner.
Meanwhile, birthday boy Novak Djokovic - 35 today - has received a surprise gift at Roland Garros.
I wonder if he'll be rocking up on this for his opening match on Philippe Chatrier tomorrow...
Londero 3-3 Alcaraz*
Better from Londero, into the body, and Alcaraz can't return it cleanly.
A wonderful whirl of a drop shot then helps the Argentine hold.
*Londero 2-3 Alcaraz
Alcaraz is at full stretch at the net to meet a Londero drop shot, and then the Argentine makes a complete mess of a backhand pass to slip 15-30 down.
There's an annoyed swish of the racquet from Alcaraz as he gets a look at a Londero second serve and ends up netting, before another return of serve drops long.
Londero, however, coughs up a double fault for deuce.
*Londero 2-3 Alcaraz
A one-two punch from Alcaraz takes him to a 30-15 lead and the Spaniard barely lets up from there on, using his forehand to good effect on his way to a hold.
#bbctennis
When will Carlos Alcaraz win his first Slam?
Will it be Roland Garros? Will it be this year?
Let us know what you think!
Londero 2-2 Alcaraz*
Alcaraz works his way to 40-30 on the Londero serve before the Argentine steps forward, upping the aggression, and eventually bullying his way to a hold.
Jonathan Jurejko
BBC Sport at Roland Garros
Whenever there is a Spanish player in action at Roland Garros, you can guarantee there is plenty of support for them.
Tonight is no different on Chatrier, although nowhere near the partisan feel of a Nadal match.
So far we've seen one or two Spanish flags wafting in the gentle Parisian breeze and a few shouts of 'Vamos!'.
This is Rafa's house, remember, and he isn't being evicted just yet.
*Londero 1-2 Alcaraz
Hello. An absolute thunderbolt of a forehand from Carlos Alcaraz goes spinning past the outstretched racquet of Juan Ignacio Londero.
The teenager rattles through a speedy love hold.
Londero 1-1 Alcaraz*
Londero comes out on top in a tussle of the backhands, before he swings an ace through Alcaraz's defences.
A whippy forehand gives the Argentine game point and he takes it through an error from Alcaraz.
* denotes next server
Londero v Alcaraz
Jonathan Jurejko
BBC Sport at Roland Garros
Carlos Alcaraz has been one of the names on everyone's lips - alongside Iga Swiatek - in the tennis world this year. And he is the talk of the town in this corner of Paris.
The 19-year-old Spaniard has won his four tournaments this year - including the prestigious Madrid Open in his homeland - catapulting him to one of the favourites alongside reigning champion Novak Djokovic and 13-time winner Rafael Nadal for the men's title.
But if you're still not fully clued up on Alcaraz then we have just the piece for you.
Last week I spoke to his coach Juan Carlos Ferrero, who once likened Alcaraz to a “piece of spaghetti”, about his protege’s development from potential Grand Slam champion to a player who many think will lift the Coupe des Mousquetaires in a fortnight.
Read the full story here.
*Londero 0-1 Alcaraz
Carlos Alcaraz sends Juan Ignacio Londero chagring up and down at the back of the court before whipping a forehand winner away, albeit helped by a nibble from the net.
Londero tries to lob Alcaraz and works it long to hand the Spaniard a hold first up.
Londero v Alcaraz*
Carlos Alcaraz will serve first.
Ready?
Play.
Londero v Alcaraz
Juan Ignacio Londero lost in the last round of qualifying but advanced as a lucky loser to appear in the Roland Garros main draw for the fourth year in a row.
The Argentine has been as high as 50 in the world rankings and went as far as the fourth round here in 2019.
His run in 2019 included a first-round victory over 15th seed Nikoloz Basilashvili before he eventually lost to - you guessed in - Rafa Nadal in the fourth round.
Jonathan Jurejko
BBC Sport at Roland Garros
Alcaraz is tipped to be the heir to Nadal's 'King of Clay' crown and the Roland Garros appreciates that.
Massive roar when the teenager walks out on to Chatrier, despite the showcourt only being about two-thirds full.
Londero v Alcaraz
Carlos Alcaraz is one of the brightest stars in men's tennis.
He beat Rafael Nadal and Novak Djokovic back-to-back on his way to the Madrid Open title just a few weeks ago.
The 19-year-old has won four titles in the past three months, including two Masters 1,000 titles, and is considered one of the favourites at Roland Garros.
L'Humanité
Crise de la faim, vers une répétition de 2008 ?
DécryptageClimat Les sécheresses frappent, les prix montent, certains pays exportateurs ferment leurs frontières… Autant d’éléments qui rappellent l’épisode dramatique de 2008, qui avait conduit aux émeutes de la faim. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Marie-Noëlle BertrandEn 2008, des émeutes de la faim éclataient un peu partout dans le monde. Sous l’effet combiné d’une sécheresse au long cours en Australie et de la spéculation alimentaire, la hausse des prix des céréales atteignait un niveau tel qu’une partie de la population urbaine mondiale n’était plus en mesure de s’acheter à manger. La crise n’a réellement pris fin qu’en 2013, déclenchant sur son passage les printemps arabes de 2011. Alors que les prix flambent à nouveau et que l’Inde annonce stopper immédiatement ses exportations de blé, est-on en passe de vivre un nouvel épisode du même type ?
Faim dans le monde, où en est-on ?
Publié le 4 mai, le rapport mondial sur la crise alimentaire du World Food Program, plus gros consortium d’acteurs du développement, incluant le Programme d’aide alimentaire de l’ONU (PAM), met en lumière une crise de la faim en passe d’atteindre des sommets. Près de 193 millions de personnes souffrent de la faim de manière aiguë, estiment les organisations. « C’est 40 millions de personnes de plus qu’en 2020 », précise Guillaume Compain, chargé de campagne agriculture et sécurité alimentaire pour Oxfam France. Début avril, l’ONG et dix autres pointaient le cas spécifique de l’Afrique de l’Ouest, où 27 millions de personnes souffrent de la faim de façon aiguë. En Afrique de l’Est, l’ONU estime que 20 millions de personnes au moins font face à un risque de famine cette année.
Les pays fortement dépendants des céréales ukrainiennes ou russes subissent, eux, une inflation des prix qui met en péril l’accès aux produits de base, tels que le pain. Combinée à la hausse du coût de l’énergie, la guerre en Ukraine, premier producteur mondial de tournesol et huitième de blé, a un impact important sur les prix, de moins en moins accessibles aux plus pauvres, y compris en Europe. D’après l’Institut spécialisé IRI (Institut de recherche et d’innovation), en France, en un an, le coût des pâtes, des farines et des huiles a respectivement augmenté de 15,31 %, de 10,93 % et de 9,98 %, et l’inflation a continué de s’envoler en avril, pour atteindre un niveau inégalé depuis la crise de 2008.
Une production mondiale déstabilisée ?
Face à la crise, sus au bio ! déclamait en substance, le 8 mai, Erik Fyrwald, patron du groupe agrochimique transnational Syngenta. Selon lui, face à la catastrophe mondiale, les pays riches ont l’obligation d’augmenter leur production, ce qui serait incompatible avec l’agriculture bio, assurait le DG du fabricant de produits phytosanitaires et de semences génétiquement modifiées sur la Radio-télévision suisse (RTS).
Dans la même veine, depuis le début de la guerre en Ukraine, beaucoup plaident pour que l’UE abaisse l’ambition de son Green Deal et (re)libère l’usage de pesticides ou d’engrais. Pourtant, et alors que la faim frappe déjà, les rendements actuels sont bons. La FAO, dans son bulletin du 6 mai, estime même que la production mondiale de céréales de 2021, celle actuellement sur les marchés, s’établit à 2 799 millions de tonnes, soit 0,8 % de plus qu’en 2020. « Selon l’ONU, l’humanité dispose d’un tiers de plus de céréales que ce dont elle a besoin », reprend Guillaume Compain. Mais cet état de suffisance se confronte à une problématique d’accès et d’usage. « Plus de la moitié de la production de céréales est destinée à l’élevage, et le développement des agrocarburants en monopolise une autre », poursuit le responsable d’Oxfam France. Cette compétition contribue aussi à tendre les prix sur le marché et « nous oblige à nous interroger sur les niveaux auxquels nous devons laisser ces marchés se développer ».
D’autant que l’avenir proche des rendements mondiaux est loin d’être réjouissant. La sécheresse qui sévit dans plusieurs régions du globe aura un fort impact sur la campagne en cours. « Toute l’Union européenne connaît un stress hydrique important, les récoltes en Chine sont catastrophiques, tout comme celles de l’Inde », énumère ainsi Thierry Pouch, responsable des études économiques aux chambres d’agriculture. La France, cinquième exportateur mondial de blé, risque de ne pas être épargnée.
Le ministère de l’Agriculture des États-Unis a pour sa part établi que la chute de production de blé ukrainien pourrait atteindre 25 % en 2022, et celle de maïs 50 % du fait du conflit. « Pour les pays comme l’Égypte ou le Liban, qui achètent respectivement 23 % et 50 % de leur blé à l’Ukraine, cela risque d’être une catastrophe. »
Quel poids de la spéculation sur la crise ?
En 2008, la spéculation alimentaire avait activement contribué à la crise de la faim. « Plusieurs acteurs, constatant la dévaluation de certains produits sur les marchés, s’étaient réfugiés sur les marchés à terme », où s’échangent les céréales mondiales, rappelle Thierry Pouch. Déjà tendus par une sécheresse récurrente en Australie, ceux-ci avaient flambé. Comme c’est le cas aujourd’hui, les prix de l’énergie étaient eux aussi à leur paroxysme. Résultats : les pays producteurs de matières premières s’en étaient sortis, les autres avaient coulé. Quelle est, aujourd’hui, la part de responsabilité mondiale de la spéculation ? « Il est trop tôt pour dire si les marchés financiers classiques vont se réfugier vers les marchés à terme, estime le responsable des chambres d’agriculture, mais certains vont sans aucun doute profiter de la tension qui s’installe sur les marchés. »
Les principaux traders « risquent de participer à un effet d’entraînement en anticipant aujourd’hui sur les marchés une baisse de rendements à venir », alerte Guillaume Compain. Toujours sur RTS, Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, s’inquiète de la même manière : « Les fonds d’investissement parient à la hausse des prix, créant une prophétie autoréalisatrice. » Certains États ont commencé à le faire. Quinze jours avant l’Inde, l’Indonésie a momentanément fermé son marché d’huile de palme à l’import, non sans arrière-pensée spéculative, alors que celui de l’huile de tournesol se tend et qu’on lui cherche des substituts. Quant à l’Inde, si elle fait preuve d’un réflexe évident de sécurité alimentaire, elle ne sera pas sans en tirer des bénéfices à moyen terme. Avec quel effet domino ? Elle avait, en 2008, pris la même décision, très vite suivie par d’autres pays exportateurs.
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Henderson 'proud' as Liverpool fall short in quadruple quest
Issued on: 22/05/2022 - 19:44
Liverpool (AFP) – Liverpool captain Jordan Henderson said it had been a "tough afternoon" for his side after they were just pipped to the Premier League title by Manchester City on Sunday's dramatic final day of the season.
The Reds won 3-1 at home to Wolves but finished a point behind City after the reigning English title-holders staged a remarkable rally from 2-0 down to beat Aston Villa 3-2 with a burst of three goals in five minutes.
Defeat ended Liverpool's hopes of an unprecedented quadruple of four major trophies in the one season.
"We didn't play particularly well, there were a few nerves, but we came through well in the end and scored some good goals," said Henderson, whose side were stunned when Pedro Neto gave Wolves a third-minute lead at Anfield.
"We kept going and found a way to win, but it was a tough afternoon," the midfielder added, with Sadio Mane equalising in the 24th-minute before Mohamed Salah fired Liverpool in front with six minutes left.
"We didn't really know what was going on (at the Etihad), we were just focused on ourselves," explained the England international, with the mood subdued by the time Andrew Robertson scored in stoppage time as news of City's recovery at home to Villa came through to Anfield.
"Unfortunately it wasn't enough. We gave everything all season."
Liverpool, who've already won the League Cup and FA Cup this season, ahead of their appearance in next weekend's Champions League final, were 14 points adrift of City in January and seemingly out of the title race.
"In January I think we'd have bitten your hand off to take it to the last day," said Henderson.
"I'm very proud of what the boys have done, and we've got to say congratulations to City."
© 2022 AFP
BBC
Burnley 1-2 Newcastle: Callum Wilson scores twice as Clarets are relegated to Championship
Last updated on 31 minutes ago31 minutes ago.From the section Premier Leaguecomments502
Burnley were relegated from the Premier League on a dramatic final day as a home loss to Newcastle United condemned them to the Championship.
At the start of the day, Burnley were above Leeds on goal difference, but Jesse Marsch's side won 2-1 at Brentford to end the Clarets' six-year spell in the top flight.
Callum Wilson scored twice for Newcastle through a calm penalty after Nathan Collins' needless handball, then from Allan Saint-Maximin's cross.
Burnley, who sacked long-serving manager Sean Dyche with eight games to go, got a goal back as Maxwel Cornet blasted in a volley after his first effort had been parried by Martin Dubravka.
When Leeds' advantage was cancelled out there was fresh hope among the home fans, but their team could not force an equaliser - and the Whites' injury-time winner meant even that would not have been enough.
For Burnley, then, it is Championship football next season.
Relegation could spark the departure of some of their top players and - as revealed in the club's accounts - "a significant proportion" of a £65m loan taken out with American financiers MSD Holdings when they were taken over in 2020 will have to be repaid.
Some Burnley fans were calling this the team's most important match since 1987, when they beat Leyton Orient to avoid dropping out of the old Fourth Division and out of the Football League altogether.
And to lose such a match - particularly at home - was a terrible way for their time in the elite to come to an end.
At full-time, some players fell to their knees before joining interim boss Mike Jackson in applauding the fans.
But the brutal truth is Burnley have not been good enough this season. They have been in the bottom three for most of the campaign having failed to win any of their opening nine games, with an 11-match winless run following soon after.
To the surprise of fans, pundits and players, owner and chairman Alan Pace sacked Dyche in April, with under-23s coach Jackson given the task of keeping them in the Premier League.
He had taken 11 points from his opening seven games, but his team produced a tame first half at Turf Moor as they only registered one shot on target.
When Wilson scored his second, it looked all over before the home side finally gave their fans hope of an incredible fightback.
With Leeds still drawing, Burnley produced their best football of the afternoon as Jack Cork had an effort cleared off the line by Matt Targett, before Cornet twice had efforts at goal and Ashley Barnes had a shot saved.
But Burnley ended the season with the second fewest total of goals, with only bottom-of-the-league Norwich scoring fewer, and their failure to finish off their late chances saw them exit the Premier League.
The only downside for Newcastle was an injury to Brazil midfielder Joelinton, who was carried off the pitch on a stretcher after only 10 minutes.
For the Magpies, a turbulent season ends with them finishing in 11th, 14 points above Burnley - a performance they would not have expected after a few months.
When former boss Steve Bruce was sacked in October, 13 days after the Saudi Arabia-backed £305m takeover of the club, Newcastle were in the bottom three, below Burnley.
By December, and with Eddie Howe in charge, they had only seven points from 14 matches.
Being able to spend £85m in January - on full-back Kieran Trippier, ex-Burnley striker Chris Wood, midfielder Bruno Guimaraes and centre-half Dan Burn (with Matt Targett also joining on loan) - helped transform their season.
In their last 18 matches of the season, they secured 12 wins and one draw, and their fans will be dreaming of what the future holds.
Player of the match
WilsonCallum Wilson
Burnley
Avg
5.61
5.29
5.19
5.13
4.97
4.90
4.80
4.79
4.72
4.69
4.66
4.65
4.63
Newcastle United
Avg
8.61
8.37
8.30
8.17
8.15
8.07
7.83
7.81
7.75
7.60
7.59
7.44
7.39
7.25
Line-ups
Formation 5-3-2
Formation 4-3-3
Match Stats
Live Text
Match ends, Burnley 1, Newcastle United 2.
Second Half ends, Burnley 1, Newcastle United 2.
Offside, Burnley. Ashley Barnes tries a through ball, but Maxwel Cornet is caught offside.
Attempt missed. Callum Wilson (Newcastle United) left footed shot from outside the box is high and wide to the left. Assisted by Martin Dúbravka.
Substitution, Newcastle United. Matt Ritchie replaces Miguel Almirón.
James Tarkowski (Burnley) wins a free kick in the defensive half.
Foul by Chris Wood (Newcastle United).
Attempt saved. Maxwel Cornet (Burnley) header from the centre of the box is saved in the centre of the goal. Assisted by Charlie Taylor with a cross.
Attempt saved. Callum Wilson (Newcastle United) right footed shot from outside the box is saved in the top centre of the goal.
Offside, Burnley. Dwight McNeil tries a through ball, but Kevin Long is caught offside.
Corner, Burnley. Conceded by Jamaal Lascelles.
Corner, Burnley. Conceded by Jamaal Lascelles.
Corner, Burnley. Conceded by Bruno Guimarães.
Attempt blocked. Dwight McNeil (Burnley) left footed shot from a difficult angle and long range on the right is blocked.
Foul by Matt Targett (Newcastle United).
Jack Cork (Burnley) wins a free kick on the right wing.
Attempt blocked. Jack Cork (Burnley) right footed shot from the centre of the box is blocked. Assisted by Maxwel Cornet.
Foul by Callum Wilson (Newcastle United).
James Tarkowski (Burnley) wins a free kick in the defensive half.
Attempt missed. Wout Weghorst (Burnley) right footed shot from very close range misses to the left. Assisted by Ashley Barnes with a cross.
L'Humanité
Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le monde
ActuLes températures mondiales battent des records, la sécheresse menace jusqu’en France, mais les industries du pétrole et du gaz prévoient d’étendre, partout, leurs activités. The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 gigantesques projets qui relâcheraient chacun « l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 ».
Marion d'AllardL’accord de Paris finira-t-il froissé, jeté au fond de la corbeille à papier ? Alors que l’Organisation météorologique mondiale (OMM, rattachée à l’ONU) affirme dans son dernier bulletin que le seuil d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C a désormais 50 % de risques d’être dépassé dans les cinq prochaines années, The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 bombes climatiques. Ces gigantesques projets pétroliers et gaziers, dont 60 % seraient déjà en cours d’exploitation, relâcheraient chacun « au moins un milliard de tonnes de CO2 au cours de leur durée de vie », relèvent les auteurs de l’enquête, « soit l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 », résume le quotidien britannique.
En pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie
« Tant que nous continuerons à émettre des gaz à effet de serre, les températures continueront à augmenter. » Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM, a beau réaffirmer l’évidence, répéter que le seuil fixé par l’accord de Paris à 1,5 °C « n’est pas une statistique choisie au hasard » mais « indique le point à partir duquel les effets du climat seront de plus en plus néfastes pour les populations et pour la planète entière », les géants des énergies fossiles (responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre), eux, poursuivent leur course folle à l’expansion.
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansEn pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie recensent le plus grand nombre de ces projets, devant le Moyen-Orient et la Russie. Par ailleurs et à eux seuls, les mastodontes ExxonMobil (États-Unis) et Gazprom (Russie) – dont la moitié des projets d’expansion concernent l’Arctique – ambitionnent de parvenir à extraire des sous-sols 192 millions de barils de pétrole supplémentaires dans les sept années à venir, « soit l’équivalent d’une décennie des émissions actuelles de la Chine », expliquent les auteurs.
Des exploitations toujours plus importantes
Parmi les « bombes » les plus dangereuses figurent l’immense projet d’expansion du North Field, gisement offshore de gaz au large du Qatar, les activités d’extraction d’hydrocarbures non conventionnels de Montney Play en Alberta (Canada) ou encore la construction d’un gigantesque gazoduc et d’une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) offshore au Mozambique.
Science. Avec le réchauffement climatique, les virus passeront du phoque à l’âneEn tout, les 12 plus grandes compagnies de pétrole et de gaz au monde, sociétés d’État (Qatar Energy, Gazprom ou l’Aramco) comme sociétés privées (ExxonMobil, TotalEnergies, Chevron, Shell ou BP), envisagent de dépenser plus de 100 millions de dollars chaque jour (96 millions d’euros) et ce, pendant dix ans, pour se développer. Plus alarmant encore, 70 % des grandes entreprises américaines du secteur projettent d’étendre l’exploitation des hydrocarbures de schiste et les forages de très grande profondeur.
Diana Nabiruma, une Ougandaise face à TotalL’Inde et le Pakistan suffoquent, l’Éthiopie n’a pas vu tomber la pluie depuis dix-huit mois… Et pendant qu’en sous-main l’industrie des combustibles fossiles joue avec le climat mondial pour engranger des profits, les responsables politiques, eux, multiplient les grands discours sur l’impératif d’une transition écologique. En réalité, de permis d’explorer délivrés en subventions publiques accordées, les États valident ces projets et renoncent, en somme, à atteindre les objectifs qu’ils se sont eux-mêmes fixés. L’accord de Paris en est le plus criant exemple.
Réchauffement climatiquegazpétrolegaz à effet de serre France24 - Monde
Guerre en Ukraine : après l’électricité, la Russie coupe le gaz vers la Finlande
Publié le : 21/05/2022 - 07:01Modifié le : 21/05/2022 - 20:36
FRANCE 24
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Le géant russe Gazprom a cessé samedi ses livraisons de gaz naturel à la Finlande, qui vient d’annoncer son intention de rejoindre l’Otan. Par ailleurs, l'aciérie Azovstal, ultime poche de résistance à Marioupol, est passée sous contrôle russe, alors que l'artillerie de Moscou pilonne les positions de Kiev dans le Donbass.
Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d'informations sur la guerre en Ukraine ici.
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20 h 25 : Moscou évoque un échange de prisonniers ukrainiens contre un proche de Vladimir Poutine
La Russie va étudier la possibilité d'échanger des combattants du régiment ukrainien Azov faits prisonniers contre Viktor Medvedtchouk, un proche de Vladimir Poutine, a déclaré le député russe, Léonid Sloutski.
"Nous allons étudier la question", ce membre de la délégation russe lors des dernières négociations avec Kiev, cité par les agences russes Interfax et Ria Novosti, en réponse à une question sur un tel échange. S'exprimant depuis la ville séparatiste de Donetsk, dans le sud-est de l'Ukraine, il a précisé que l'éventualité d'un tel échange sera évoquée à Moscou par "ceux qui en ont les prérogatives".
Viktor Medvedtchouk, 67 ans, est un politicien et riche homme d'affaires ukrainien réputé proche du président russe qui a été arrêté mi-avril en Ukraine, alors qu'il était en fuite depuis le début de l'offensive russe. Il était assigné à résidence depuis mai 2021, inculpé de "haute trahison" et de "tentative de pillage de ressources naturelles en Crimée", péninsule annexée par la Russie en 2014.
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15 h 45 : selon Volodymyr Zelensky, il n'y a "pas d'alternative" à la candidature de l'Ukraine à l'UE
Toute alternative à la candidature de l'Ukraine à l'Union européenne serait un "compromis" avec la Russie, a déclaré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en réponse au projet de la "communauté politique européenne" proposé par son homologue français Emmanuel Macron.
"Nous n'avons pas besoin de tels compromis", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à Kiev avec le Premier ministre portugais Antonio Costa. "Parce que, croyez-nous, ce ne seront pas des compromis avec l'Ukraine en Europe, ce sera un autre compromis entre l'Europe et la Russie. J'en suis absolument sûr. C'est l'influence et la pression politique et diplomatique des officiels et des lobbyistes russes sur la décision d'un pays européen de soutenir ou non l'Ukraine".
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13 h 50 : la Russie interdit son territoire à Joe Biden
La Russie a annoncé qu'elle interdisait l'accès à son territoire à 963 Américains parmi lesquels le président des États-Unis Joe Biden, son secrétaire d'État Antony Blinken et le directeur de la CIA William Burns.
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12 h 45 : Joe Biden signe la loi apportant 40 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine
Le président américain Joe Biden a signé la loi adoptée jeudi par le Congrès apportant une gigantesque enveloppe de 40 milliards de dollars pour l'effort de guerre ukrainien contre la Russie, a annoncé la Maison Blanche.
Joe Biden a signé ce texte pendant son voyage officiel en Corée du Sud. La loi comprend 6 milliards de dollars pour permettre à l'Ukraine de s'équiper en véhicules blindés et de renforcer sa défense anti-aérienne.
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10 h 55 : la Russie assure avoir détruit un "important" envoi d'armes occidentales à l'Ukraine
Le ministère russe de la Défense a affirmé que ses forces avaient détruit, dans le nord-ouest de l'Ukraine, un important envoi d'armes fournies par l'Occident.
"Des missiles Kalibr à longue portée de haute précision, lancés depuis la mer, ont détruit un important envoi d'armes et d'équipements militaires fournis par les États-Unis et des pays européens, près de la gare de Malin, dans la région de Zhytomyr", a indiqué le ministère au cours d'un briefing.
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10 h 05 : seule la "diplomatie" mettra fin à la guerre en Ukraine, assure Volodymyr Zelensky
"La fin (du conflit) sera diplomatique", a assuré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lors d'un entretien à une chaîne télévisée ukrainienne, alors que les négociations entre Moscou et Kiev sont dans l'impasse. La guerre "sera sanglante, ce sera des combats, mais elle prendra fin définitivement via la diplomatie", a-t-il insisté.
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9 h 45 : à Kiev, la vie reprend son cours
Le point sur la situation sur place avec notre envoyé spécial, Cyril Payen.
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6 h 48 : le gaz russe pour la Finlande a été coupé
L'approvisionnement en gaz naturel de la Finlande par la Russie a été interrompu, a déclaré la compagnie énergétique publique finlandaise Gasum, après que le pays nordique a refusé de payer le fournisseur Gazprom en roubles.
"Les livraisons de gaz naturel à la Finlande dans le cadre du contrat d'approvisionnement de Gasum ont été interrompues", a déclaré la compagnie dans un communiqué, ajoutant que le gaz serait dorénavant fourni par d'autres sources via le gazoduc Balticconnector, qui relie la Finlande à l'Estonie.
Le géant énergétique russe a, peu après, confirmé cette suspension des livraisons.
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6 h 30 : ancien prorusse, le maire d'Odessa fustige Moscou
"Les Russes sont actuellement sur notre terre et ils bombardent nos villes, tuant nos gens et nos soldats", constate Guennadi Troukhanov, le maire d'Odessa, lors d'un entretien à l'AFP.
Pour lui, un point de non-retour a été franchi : il ne peut plus être question d'une quelconque amitié russo-ukrainienne. Il fustige les raids aériens, le blocus de la mer Noire et les millions de tonnes de céréales coincées dans les ports, dont Odessa. "Poutine a tout détruit", fulmine-t-il.
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00 h 30 : Volodymyr Zelensky réclame la confiscation de biens russes
Volodymyr Zelensky a proposé à ses alliés un accord multilatéral afin d'obtenir une compensation de la part de la Russie pour les dommages causés par ses forces durant la guerre.
Le président ukrainien, qui affirme que la Russie tente de détruire autant d’infrastructures qu’elle le peut, a déclaré qu’un tel accord montrerait aux nations qui prévoient de mener des actes agressifs à l’encontre d’autres pays qu’elles devront en payer le prix.
Selon l’accord proposé par le président ukrainien, les fonds et les biens russes se trouvant dans les pays signataires seraient confisqués, ils seraient ensuite dirigés vers un fonds de compensation spécial.
Avec AFPLe résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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LE FIL DU 20 MAI
Moscou déclare avoir pris le contrôle total de l'usine Azovstal à Marioupol
Cannes 2022
Festival de Cannes : "Mariupolis 2", un exposé brut et radical de la vie sous les bombes
LE FIL DU 18 MAI
Washington rouvre son ambassade à Kiev, premier procès d'un soldat russe
BBC
The pandemic has made us a little angrier, a little more cynical overall, and people just aren’t putting up with things they consider annoying as much anymore – Adrian Gostick
It is a truth universally acknowledged that there’s nothing better than a pizza party, except maybe an ice cream social. Field trips are super fun, too. And you can’t beat a good extra-curricular activity.
They’re the best, that is, if you’re in the third grade. If you’re an adult being forced to attend a team-building exercise, go to a post-work happy hour or celebrate in a conference room with your colleagues lest you be seen as ‘not a team player’, they’re mostly the worst.
For more than two years, a complete shake-up of office culture has effectively banished the forced fun of the pre-pandemic era. Many people have attended some kind of virtual team-building activity or Zoom happy hour, of course. But workers have by and large been spared the mandatory monthly birthday celebrations, afterhours drinks and outings to obstacle courses.
And now, even as some companies call employees back to the office, ‘fun’ at work isn’t what it used to be. In a hybrid environment, it’s tough to get everyone together. Plus, a pandemic-driven priority realignment means many people want to be home with their families as quickly as possible after work – morale-boosting laser tag be damned.
But while the compulsory office party may have had its last gasp, a new kind of work fun is more important than ever. Events that people actually want to attend are a helpful way to facilitate team bonding, and to give those who’d prefer to remain mostly remote a good reason to re-join their colleagues. Smart companies are working to identify the types of ‘fun’ workers actually like: the things they’ll show up for because they want to, not because their arm’s twisted.
No patience for parties
For decades, companies have – for better or worse – been working to make their offices fun places to be, says Paul Lopushinsky, founder of Vancouver, British Columbia-based consultancy Playficient.
“Over the last 20, 25 years, we’ve seen the rise of these perks no one was considering before,” says Lopushinsky. Think bean bag chairs, colourful lounges, arcade games and ping-pong tables as well as common areas with beer and cold brew taps. “We call it ‘the Kindergarten office’, where it looks more like a kindergarten classroom than a workplace. It started with the major tech companies, and that’s the culture people started to copy.”
Workers who've long bristled at compulsory work events, like birthday celebrations, are breathing a sigh of relief in a changed work world (Credit: Getty Images)
But there’s always been something a bit insidious about those perks, adds Lopushinsky. “That culture isn’t really about fun; it’s about getting people to stay longer. That’s when you get the ping-pong table, the beer on tap. Now you’re expected to stay after work for happy hour. It was never mandatory, but if people didn’t, it was used against them, like, ‘you’re not a team player’.”
Even in offices without things like giant ball pits, a culture of forced fun has long persisted. And while some extroverts and expert networkers may genuinely enjoy it, many others have long chafed against it. “Nobody wants to be told, ‘it’s Hawaiian shirt day!’, and then you’re a pariah if you don’t participate,” says Adrian Gostick, an executive-leadership coach and co-author of a number of books on employee engagement.
Participation out of obligation creates a “corporate cult”, according to Lopushinsky, “where it’s almost indoctrination. You end up with fake smiles. ‘Oh yeah, of course, it’s great here, I just love these activities.’ It’s a culture of harmony with a lot of disharmony just below the surface.”
By stripping away the trappings around work – the desk-mates, conference room meetings and working lunches – the pandemic helped many realise that working effectively doesn’t necessarily require bells and whistles. It also brought the question of work-life balance to the fore, prompting workers to demand new levels of flexibility from their employers.
And just as it changed everything else, the pandemic has forced a shift in office fun, too. In short, says Gostick, it’s made people a lot less likely to do things they don’t want to do.
“I think the pandemic has made us a little angrier, a little more cynical overall, and people just aren’t putting up with things they consider annoying as much anymore,” he says. Thus, many were disillusioned by virtual team-building activities organised by managers desperate to keep people engaged.
But that doesn’t mean that colleagues stopped connecting altogether, says Lopushinsky. They just started doing it in ways they actually found enjoyable. “On the flip side, the pandemic also led to the rise of more employee-led initiatives,” he says. Team-building events and ‘fun’ ceased to be top-down. “Employees would lead a Zoom yoga class, or a cooking class for their colleagues. It’s an interesting shift, away from ‘you have to do this,’ and toward, ‘what do you guys really want to do?’”
Gostick saw a similar trend emerge among his clients as the pandemic wore on. One, a major American corporation, started holding weekly “wine-and-whine” parties on Zoom. “It’s like four o’clock on a Friday. If you want to have a drink you could, or not, whatever. But you come and whine about the week,” says Gostick. “It’s an hour, and everybody complains and talks about their terrible clients and aggravating bosses.”
Rather than creating a toxic or negative environment, adds Gostick, the wine-and-whine events allow workers to blow off steam, let go of any frustrations from the week, prepare to enjoy the weekend and ultimately feel more refreshed on Monday morning. It’s an authentic kind of fun employees have continued to embrace as they return to the office.
“Companies know they need to be looking for ways to bring people together that feels more authentic,” he says. “It’s not about just planning a party. It’s about making it meaningful, and making people actually want to be there.”
Giving workers a good reason to go back
Today, after more than two years of remote work, a large number of people no longer want to return to a physical office. In the US, according to a February 2022 Pew Research study, close to 60% of those who’ve been working from home would prefer to continue doing so. In the UK, that statistic is even more stark.
Employees that are ordered back, says Gostick, are likely to simply quit. So, he says, companies need ways to “lure people back”.
And they are certainly trying. Companies are offering everything from food trucks and free T-shirts to, in the case of Google, a private performance by Lizzo. But while such celebrations might draw a crowd, that enthusiasm wanes when it’s time to go back to their desks.
“One of my clients built a big new office during the pandemic, and they finally opened it up a few months ago and had a big party,” says Gostick. “They had like 90% of people show up. Everybody had a great time, and they were so excited to see each other. But then Monday, maybe 10% of people came in. People are desperate to see each other, but they still prefer to work remotely.”
Mandatory socialisation can breed fake smiles – and even stoke discord among workers who feel they have no other option but participate (Credit: Getty Images)
The flashy parties may work at first, but companies need a longer-term fun strategy, says Gostick; ways to create fun that are meaningful enough for people to want to participate and compelling enough to keep them coming back. “It’s a shift from, ‘Everyone gather around, it’s Stan’s birthday and there are cupcakes’, to getting together in a meaningful way,” says Gostick.
That means continuing events – like a wine-and-whine Friday – that were popular and useful during the pandemic, and planning others that don’t require people to stay after working hours, or invest time and energy they might like to spend somewhere else. It also means understanding that there are some people who simply won’t come, and not holding it against them.
The other half of that equation, of course, is that it can’t be forced. “It’s got to be no guilt, no obligation,” says Gostick. “You have to give people the option to opt out.”
That’s a benefit to management, too, adds Lopushinsky. If the ultimate goal of office fun is to facilitate team bonding, it’ll work a lot better if nobody feels obliged to attend. “That kind of get-together has the most positive impact anyway. It’s team bonding that would happen naturally, as opposed to forcing it.”
Post-pandemic, people are craving a good time and each other’s company more than ever, says Gostick, “and yet the inane office ‘fun’ of yesteryear has wholly passed. We realise, maybe more than before, that every minute of our time is precious. If our bosses want it, they’ve got to use it wisely.”
France24 - Monde
Une tornade dans l'ouest de l'Allemagne fait des dizaines de blessés et d'énormes dégâts
Publié le : 21/05/2022 - 08:46
FRANCE 24
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Une tornade a frappé vendredi la ville de Paderborn, dans l'ouest de l'Allemagne, faisant un mort, près de 60 blessés et d'importants dégâts. Ce phénomène rare a eu lieu alors que des intempéries touchent l'ensemble du pays après plusieurs jours de températures anormalement élevées pour la saison.
Une tornade a fait un mort, blessé près de 60 personnes et fait d'"immenses dégâts" en traversant vendredi 20 mai le centre de Paderborn, une ville de l'ouest de l'Allemagne, a indiqué la police locale.
"Trente-huit blessés, dont certains grièvement, ont été transportés à l'hôpital", ont précisé les pompiers de la ville sur leur compte Twitter. Une personne "est en danger de mort", a de son côté précisé la police locale.
Des intempéries après une vague de chaleur
Ce phénomène rare et localisé a frappé vendredi en fin d'après-midi cette ville moyenne de Rhénanie du nord-Westphalie, alors que des intempéries touchent l'ensemble du pays après plusieurs jours de températures anormalement élevées pour la saison.
En Rhénanie-Palatinat voisine, un homme de 38 ans est mort après avoir subi un choc électrique en pénétrant dans une cave inondée suite aux intempéries, et avoir chuté sur la tête, a parallèlement annoncé la police de Coblence.
À Paderborn, la police a évalué à "plusieurs millions" d'euros les "ravages" provoqués par la tempête qui a mobilisé plus de 350 forces d'intervention. La colonne de la tornade progressant vers les habitations, emportant arbres et pans de bâtiment, était visible sur plusieurs photos postées sur les réseaux sociaux.
🔴 Allemagne : des blessés et de gros dégâts après le passage d'une tornade sur les villes de Lippstadt et Paderborn (Rhenanie-NordWestphalie) pic.twitter.com/sPXX95XkP7
May 20, 2022La ville de Lippstadt, à une trentaine de kilomètres, a elle aussi probablement été touchée par une tornade, selon un porte-parole des pompiers, sans que des blessés soient à ce stade à déplorer. Le clocher de l'église de cette ville a été emporté sous la violence des rafales de vent, selon des photos publiées sur les réseaux sociaux.
Le porte-parole a fait état de "toits arrachés, de vitres brisées et de nombreux arbres arrachés dans toute la ville".
Les transports perturbés
Plus globalement, les intempéries ont provoqué de nombreux dommages dans cette région de l'ouest de l'Allemagne, les forces de l'ordre faisant état d'innombrables arbres déracinés. Des clichés mis en ligne montraient aussi des voitures retournées.
En Rhénanie-Palatinat, des chutes de grêles de cinq centimètres de diamètre ont également été signalées, endommageant "sérieusement plusieurs dizaines de véhicules dont les vitres ont été fracassées alors qu'ils circulaient", indique la police de Coblence.
Cette région, avec la Rhénanie du nord Westphalie, avait déjà été très touchée en juillet dernier par des pluies diluviennes qui avaient provoqué des inondations et coûté la vie à plus de 180 personnes.
Le trafic ferroviaire des trains à grande vitesse a été fortement perturbé dans l'ouest, et la police a appelé les habitants à rester chez eux. Au sud, à Nuremberg, en Bavière, le trafic régional a aussi été perturbé en raison d'arbres tombés sur les voies ferrées, a indiqué la Deutsche Bahn.
La violence de la tempête est liée à l'arrivée en Allemagne d'air particulièrement chaud en provenance d'Espagne et de France, d'une part, et d'air froid venant du nord d'autre part, a expliqué le météorologue Özden Terli à la télévision publique ZDF, qui a parlé d'un "mélange explosif".
En France métropolitaine, la moyenne des températures a dépassé quotidiennement les normales saisonnières durant 38 jours jusqu'à mercredi, égalant un record d'avril-mai 2007, selon les services météorologiques. En Allemagne, la barre des 30°C – parfois davantage – a été atteinte jeudi dans plusieurs communes de l'ouest et du sud du pays.
Avec AFP
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Inondations meurtrières en Australie, des milliers de personnes évacuées
Le cyclone Emnati frôle l'île de La Réunion, l'alerte rouge levée
Tempête Eunice : plusieurs morts et d'importants dégâts matériels dans le nord de l'Europe
BBC
SANS TITRE
"Yaki-imo…" The forlorn cry of the roasted sweet potato vendor echoed through the canyons of concrete and tiled buildings in a Tokyo suburb. The pre-recorded song, bookended with spoken claims of "oishii, oishii" (delicious, delicious), flowed from speakers on a stubby flatbed kei truck. This small vehicle, a ubiquitous part of working-class Japan, had been converted into a vessel for idōhanbai (literally, mobile sales).
Complete with an oven and an awning, plus a price list and colourful advertising, the truck trundled slowly around the perimeter of a park on a chilly March evening. It paused outside an apartment block, engine idling. A mother and child stopped, and, after a brief exchange with the vendor, they sauntered off with warm sweet potatoes in hand. The truck lingered a moment longer and then slowly drove on. The song, its rising and falling intonation like a lament, started up again: yaki-imo…
In a country better known for its sushi, sashimi and noodle dishes, the simple roasted sweet potato – or yaki-imo – doesn't garner as much attention. But this hearty vegetable, yet another import in a sizeable list of historical introductions to the island nation (ramen, for example), has long been a beloved winter snack eaten in the cold months after its harvest. A favourite in Japan since the 1600s, yaki-imo's moist, chewy texture and burnt-caramel scent still inspire nostalgia – as do the trucks that are gradually disappearing as sweet potato sales move to convenience stores and supermarkets.
"It is quite a rare treat to hear the song of those travelling peddlers," said Aiko Tanaka, food researcher and director of the Japan Food Studies College in Osaka.
Indeed, not only are fewer kei trucks out there, but you may not even hear them coming. "The biggest factor behind the decrease in the song is noise complaints," said one vendor, Kōki Ono, who has been selling sweet potatoes for almost two years. "Plus, hiki-uri sales [those from mobile peddlers in general] are also declining."
Vendor Kōki Ono has been selling sweet potatoes from his truck for almost two years (Credit: Kōki Ono)
Asuri Kamatani, president of modern yaki-imo outlet Himitsu na Yakiimo (Secret Roasted Sweet Potato), has noticed the same thing. "Certainly, compared to the Showa era [1926-89], the ojisan [uncle] with his roasted sweet potato truck is rarely seen," she said. "It's not an easy profession because it requires physical strength and time. So, it's a tough job for older people."
Those who still trundle along have had to adapt. Ono's truck, Oono-ya, haunts busy spots along the Odakyu Line, a railway route that stretches from Shinjuku to the south-west suburbs of Tokyo, and the Nambu Line that serves Tokyo's Ota Ward and parts of neighbouring Kawasaki. "The simple style of yaki-imo hasn't changed much," he said, the signage on his truck revealing that the potatoes only come in small, medium, large or oversized, with no condiments. One thing he has changed, though, is his strategy: emblazoned on Ono's truck is a Twitter bird and a QR code, anachronistic additions to an otherwise retro sales method and snack.
Sweet potatoes originated in Central and South America, and scholars have some theories that they came to Japan in approximately the 17th Century. "The earliest historical reference to sweet potato in Japan seems to be in the diary of Richard Cocks in 1615," said Eric Rath, professor of Japanese history at University of Kansas and author of Japan's Cuisines: Food, Place and Identity. Cocks, the director of the British East India Company's outpost in Hirado, wrote that he'd received the potatoes from honorary samurai William Adams, recorded as the first English person in Japan.
Rath said there's some evidence they might have already been available in the Ryukyu Kingdom (today's Okinawa) as early as 1605, via the Philippines and then China. Another account holds that in 1611, Ryukyuan King Sho Nei sent a gift of sweet potatoes to Satsuma Domain, a powerful political entity in southern Kyushu, which had invaded his kingdom and taken over his land – one result of which is that the orange tubers sometimes still bear the name satsuma-imo (potato from Satsuma).
Regardless of their path to get there, over time, roasted sweet potatoes proved very popular in Japan. Stalls were set up at the main guard buildings in post towns along important highways, and their sweetness and aroma – and their affordability – caught on. Signs at stalls sometimes advertised them as "kuri-yori-umai" (better than chestnuts). "In Tokyo, many ate them mixed with okayu (porridge made of rice and barley)," Rath said.
As yaki-imo became a staple winter food, sweet potato specialty stores and vendors boomed in the early 20th Century (Credit: Chronicle/Alamy Stock Photo)
The snack became so well-loved that on 8 May 1891, Tokyo newspaper Yomiuri Shimbun called them "the kasutera [Portuguese-inspired sponge cake] for students and the yōkan [a hard, jelly-like sweet made from red beans] for alley society." The insinuation was that cooked sweet potatoes were a worthy, cheap alternative to otherwise refined sweet treats available at the time. As the century turned, students started influencing the way sweet potatoes were prepared. Daigaku-imo (university sweet potatoes) were wedges slathered in molasses, so named because they were originally sold and eaten in Kanda, near Tokyo University. "By 1905, there were 1,300 yaki-imo places in Tokyo," Rath said.
As yaki-imo became a staple winter food for low-income areas, sweet potato specialty stores and vendors boomed in the early 20th Century. But in 1942, the wartime Staple Food Control Act rationed the sale of various foods, including rice and sweet potatoes, and many sweet potato shops were closed. Nevertheless, they became a key staple during World War Two, when crops like wheat and barley were even scarcer. "Sweet potato flour was used as a substitute for wheat flour," Rath explained. "From 1944, public lands were converted into potato patches, and sweet potatoes would replace the meagre rice allotments in public rations by 1945."
Following a post-war revision to the Staple Food Control Act, which released sweet potatoes from government regulation, vendors returned to the streets. They soon started to use a small oven fitted directly onto the back of the kei trucks, and these peaked in popularity over the next couple of decades.
"Yaki-imo served as a kind of fast food for the common people until around 1970, when American-style snack foods and fast-food restaurants began to appear in Japan," Tanaka said.
Ono's success, however, is proof that the classic food still has a following. "It is a tradition of autumn and winter in Japan," he said, adding that his sales average around 100 yaki-imo per day, and his customer base stretches from seven to 90 years old.
Ono credited the continued popularity of roasted sweet potatoes not only to their longstanding heritage, but also to the fact that they're a healthy, unadulterated and comforting fast food – particularly in the midst of the pandemic. "Since people have been spending more time at home, the focus has very much been on easy-to-purchase health foods, and many customers have visited the truck," he said.
"The simple style of yaki-imo hasn't changed much," said vendor Ono (Credit: Kōki Ono)
Kamatani has found success too, but by going a different way. For her, she felt that the snack's old-school image needed to change. "Young women like sweet potatoes, but they have this image as 'old-fashioned' or 'lame', and people think 'I want to eat them, but they're embarrassing to buy'," she said.
To subvert that reputation, she focused on onkochishin – an idiom meaning "learning new ideas from the past" – and started her venture with a stylish, tricked-out, pink VW campervan in 2018. Fast-forward to 2021, and her business has moved into a permanent (and still pink) storefront in the fashionable Omotesando district of Tokyo. "All of the sales staff, the imo [potato] girls and imo boys, are influencers," she explained. "They're cool, fashionable young men and women."
Despite Kamitani's modern approach, she recognised the allure of those old-school vendors. "I don't think [they] will disappear," she said. "Because they are 'rare', there are some customers who are fascinated by that sense of rarity and want to buy from them, so there is a certain demand."
For those willing, starting a yaki-imo truck is relatively easy. Unlike other gastronomic enterprises in Japan, no food licence is needed – only a permit to sell from the truck. There's even a company called Yaki-imo Kobo (Yaki-imo Workshop) that provides information for potential vendors and sells everything they'll need to set up a mobile shop – including cassette tapes of the yaki-imo song.
"I think there's a growing appreciation and nostalgia for food vendors that will allow them to continue," Rath said. "The yaki-imo seller is one of the harbingers of the seasons... It's hard to imagine an urban landscape without them."
For Tanaka, the secret is simplicity: roasted sweet potatoes are naturally sweet and can be eaten straight off the coals. It's nutritious, filling and "a great snack alternative to junk food", she said. "Yaki-imo is and always will be a heart-warming treat that holds many fond memories.
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Paris juge que l’adhésion de l’Ukraine à l’UE se fera “dans 15 ou 20 ans”
Après Boutcha, « il ne peut plus y avoir de business ordinaire avec la Russie », affirme le président polonais
Dimanche, le président polonais Andrzej Duda a estimé que tout « business as usual » avec la Russie était désormais impossible après la découverte de massacres de civils en Ukraine, imputés aux troupes russes. « Après Boutcha, Borodianka, Marioupol, il ne peut plus y avoir de ‘business as usual’ avec la Russie », a-t-il déclaré à l’occasion d’un discours prononcé devant le Parlement ukrainien à Kiev, rapporte BFMTV.
Paris juge que l’adhésion de l’Ukraine à l’UE se fera « dans 15 ou 20 ans »
Selon BFMTV, Paris a jugé, ce dimanche 22 mai, que l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, en raison du conflit avec la Russie, se fera « sans doute dans 15 ou 20 ans », a indiqué le ministre délégué français aux Affaires européennes Clément Beaune. Ce dernier estime que Kiev peut entrer, en attendant, dans la communauté politique européenne proposée par Emmanuel Macron.
En Ukraine, la loi martiale et la mobilisation générale prolongées jusqu’au 23 août
La loi martiale et la mobilisation générale en Ukraine ont été prolongées ce dimanche jusqu’au 23 août, après l’adoption à la majorité absolue des décrets présidentiels au Parlement ukrainien, ce dimanche, rapporte BFMTV.
Sievierodonetsk, nouvel objectif russe
La ville de Sievierodonetsk, dans la région de Louhansk à l’est de l’Ukraine, est l’une des « priorités tactiques immédiates » des forces russes, a déclaré le ministère de la Défense britannique dans un rapport publié dimanche 22 mai. Selon Le Monde, l’Institut pour l’étude de la guerre, une organisation non gouvernementale américaine, estime, quant à elle, que « les forces russes ont intensifié leurs offensives pour encercler et capturer Sievierodonetsk » et « continueront probablement à le faire dans les jours à venir, car les offensives sur d’autres axes, comme celui d’Izioum, sont au point mort ».
L’opéra de Kiev rouvre ses portes
Fermé depuis le 24 février, l’opéra de Kiev a rouvert ses portes, samedi 21 mai, pour une représentation du Barbier de Séville, relate le quotidien américain The New York Times. L’opéra a toutefois été contraint de s’adapter au contexte : s’il compte plus de 1 300 places, seulement 300 billets étaient disponibles. Car en cas d’alerte, le public doit pouvoir se réfugier dans les vestiaires, servant d’abri antiaérien. « Nous voulions ouvrir avec des représentations symboliques : d’abord un classique européen puis un classique ukrainien », a détaillé Oleksandr Tkachenko, ministre de la Culture ukrainien.
« La situation dans le Donbass est extrêmement difficile », alerte Zelensky
Le président ukrainien, dans sa vidéo quotidienne publiée sur les réseaux sociaux samedi 21 mai, a déclaré que le conflit n’avait « pas évolué de manière significative ». Mais « la situation dans le Donbass est extrêmement difficile », a-t-il martelé, assurant cependant que l’armée ukrainienne « repousse cette offensive » russe.
France24 - Monde
L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale
Publié le : 20/05/2022 - 19:57
FRANCE 24
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FRANCE 2
Jusqu'alors directeur du musée de l'Histoire de l'immigration, Pap Ndiaye a été désigné vendredi ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. Universitaire respecté, le spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités présente un profil en rupture avec celui de son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer.
Sa nomination constitue la principale surprise du nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne, dévoilé vendredi 20 mai. L'arrivée de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l'Éducation nationale est d'autant plus inattendue que le profil de cet universitaire apparaît en rupture avec celui de son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer.
Né d'un père sénégalais et d'une mère française, ce chercheur de 56 ans est spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités. Il occupait depuis l'année dernière le poste de directeur du musée de l'Histoire de l'immigration.
Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé d'histoire et titulaire d'un doctorat obtenu à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Pap Ndiaye est le frère aîné de l'écrivaine Marie NDiaye, prix Goncourt 2009. Il a étudié aux États-Unis de 1991 à 1996 et s'est fait connaître du grand public en publiant en 2008 "La Condition noire. Essai sur une minorité française", son ouvrage de référence.
"Une nouvelle manière d'appréhender le passé"
"Dans le domaine de l'histoire, c'est quelqu'un qui a été innovant, il a su montrer une nouvelle manière d'appréhender le passé. Ses travaux sur la présence noire en France sont fondateurs", dit de lui l'historien Pascal Blanchard, spécialiste de la colonisation.
En 2019, toujours soucieux de vulgariser ses sujets d'étude, Pap Ndiaye devient conseiller scientifique de l'exposition "Le modèle noir" au musée d'Orsay à Paris, consacrée à la représentation des Noirs dans les arts visuels. Plus récemment, en 2020, il a été le coauteur d'un rapport sur la diversité à l'Opéra de Paris.
Professeur pendant de nombreuses années à Sciences Po, il est apprécié de ses pairs et présenté comme un adepte du consensus.
"Il est diplomate dans sa façon d'être aux autres. C'est bien car c'est un ministère qui a besoin de diplomatie", estime Pascal Blanchard. "S'il a les moyens d'avoir la politique qu'il peut incarner, comme personnalité intellectuelle, je pense que nous irons dans une direction nouvelle", abonde le sociologue Michel Wieviorka, qui ajoute que "sur tout ce qui touche aux minorités, il incarne des orientations qui ne sont certainement pas celles que Jean-Michel Blanquer a mises en œuvre".
"Un coup médiatique"
La nomination à l'Éducation nationale de Pap Ndiaye, qui avait signé en 2012 une tribune appelant à voter pour François Hollande, suscite aussi des critiques.
"Je suis stupéfait de cette nouvelle. Pour moi, Pap Ndiaye n'était pas du tout là-dedans. Ce qui est sûr, c'est qu'il fallait 'déblanquériser' l'Éducation nationale", a réagi auprès de l'AFP le député La France insoumise Alexis Corbière. Mais "ce coup médiatique, le seul de ce gouvernement terne, ne désamorcera pas la profonde colère dans l'Éducation nationale", estime-t-il.
Les réactions les plus hostiles à cette nomination ont été exprimées dans le camp de la droite nationaliste. "Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger", a écrit sur Twitter le dirigeant du parti Reconquête!, Éric Zemmour.
Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’Histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger.#remaniement #nouveaugouvernement
May 20, 2022Dénonçant le choix d'un "indigéniste assumé" pour assurer la fonction de ministre de l'Éducation nationale, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen à appelé à faire élire, le mois prochain, "un maximum de députés du Rassemblement national pour protéger notre jeunesse des pires idéologies".
Avec AFP
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SANS TITRE
There is a riddle at the heart of the renewable energy revolution. When the wind blows, the sun shines, and the waves roll, there is abundant green power to be generated. But when skies darken and conditions are calm, what do we do?
The answer, today, is to ramp up conventional power production, supplying the grid by burning fossil fuels. It is a 20th Century solution to a 21st Century problem – one that sits in sharp contrast with plans for carbon neutrality.
A cleaner future will mean focusing on ever-larger lithium-ion batteries, some energy experts say. Others argue that green hydrogen is the world's best hope. And then there are those placing their bets not on chemistry, but the limitless force that surrounds us all: gravity.
"What goes up, must come down" – this is the immutable Newtonian logic underpinning gravity batteries. This new field of energy storage technology is remarkably simple in principle. When green energy is plentiful, use it to haul a colossal weight to a predetermined height. When renewables are limited, release the load, powering a generator with the downward gravitational pull.
A similar approach, "pumped hydro", accounts for more than 90% of the globe's current high capacity energy storage. Funnel water uphill using surplus power and then, when needed, channel it down through hydroelectric generators. It's a tried-and-tested system. But there are significant issues around scalability. Hydro projects are big and expensive with prohibitive capital costs, and they have exacting geographical requirements – vertiginous terrain and an abundance of water. If the world is to reach net-zero, it needs an energy storage system that can be situated almost anywhere, and at scale.
Gravity batteries work in a similar way to pumped hydro, which involves funnelling water uphill before releasing it through turbines to generate energy (Credit: Getty Images)
Gravitricity, an Edinburgh-based green engineering start-up, is working to make this a reality. In April last year, the group successfully trialled its first gravity battery prototype: a 15m (49ft) steel tower suspending a 50 tonne iron weight. Inch-by-inch, electric motors hoisted the massive metal box skyward before gradually releasing it back to earth, powering a series of electric generators with the downward drag.
The demonstrator installation was "small scale", says Jill Macpherson, Gravitricity’s senior test and simulation engineer, but still produced 250kW of instantaneous power, enough to briefly sustain around 750 homes. Equally encouraging was what the team learned about their system’s potential longevity.
"We proved that we can control the system to extend the lifetime of certain mechanical components, like the lifting cable," says Macpherson. "The system is also designed so that individual components can be easily replaced instead of replacing the entire system throughout its lifetime. So there's real scope for having a decades-long operational life."
While the Gravitricity prototype pointed upward, the company's focus is now below ground. Engineers have spent the last year scoping out decommissioned coal mines in Britain, Eastern Europe, South Africa, and Chile. The rationale, explains managing director Charlie Blair, is pretty straightforward: "Why build towers when we can use the geology of the earth to hold up our weights?"
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It seems like a neat solution. The globe is pockmarked with disused mine shafts deep enough to house a full-sized Gravitricity installation, which will stretch down at least 300m (984ft), and possibly much further. There's political will to make it happen too, Blair says, with policymakers keen to tap into public enthusiasm for a so-called "just transition" – the notion of a new, low-carbon economy that secures the livelihoods of fossil fuel workers and their communities. And so, with enough funding, a subterranean prototype (most likely located in the Czech Republic) should be functioning by 2024. First, though, a series of challenges must be overcome.
"We need to look closely at the existing civil structures – the shaft lining, the shaft’s surroundings – and make sure they're absolutely sound and capable of holding up several thousand tonnes," Blair explains. "There are also potential safety issues around methane gas, and the mines being flooded."
With that in mind, Gravitricity is also looking at sinking its own purpose-built shafts: an endeavour that'll cost more upfront, but promises far greater uniformity further down the line.
Energy startup Gravitricity plans to use abandoned mine shafts to generate renewable energy (Credit: Alamy)
The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.
Not all innovators see the merits of a below-the-surface solution, however. In a valley in southern Switzerland, the striking steel and concrete prototype from Energy Vault, another leader in the gravity battery space, stands more than 20 stories tall. When green power supply exceeds demand, one of several AI-controlled cranes lifts a pair of 30-tonne blocks upwards. When demand outstrips supply, back down they go, generating enough energy for thousands of homes.
With its technology tried and tested – and having received some $402m (£325m) worth of investment – Energy Vault is ready to start a commercial rollout. For that, the company has designed something a little more aesthetically pleasing than the angular Swiss prototype: a modular building dubbed "EVx" that stores thousands of weights on a trolley system.
"Think of it as a warehouse of energy elevators," says Robert Piconi, Energy Vault's CEO. "When clean electricity is coming in, the blocks – made of recycled material – go up, and when the grid needs supply, they go back down. An EVx with a storage capacity of 100MWh can power around 25,000 homes for a day."
Each installation's size and layout will determine its overall storage capacity, but even at the lower end, the buildings will cover dozens of acres. Could this be problematic? No, Piconi says, as the systems are likely to be situated near wind and solar farms far from urban centres.
"We won’t have to dig any deep holes either, or have any other big limiting factors on location. Basically anywhere you can construct a 20-storey building will work," he says.
It's a message that seems to be resonating: Energy Vault's order book is filling up fast, with interest coming in from across Europe, America, the Middle East, Australia, and China. The latter is particularly exciting, says Piconi, who is hopeful that it could signify a change of direction for the world's largest emitter of greenhouse gases.
Balancing the grid
That may be wishful thinking, but sooner or later, all countries will have to embrace some form of green energy storage. This includes long duration storage, keeping the lights off for an extended period of time when renewable generation is low, and short bursts of electricity as and when the grid requires additional supply.
This second point relates to a serious problem facing green energy developers: electricity grids were designed to work with conventional power stations, not renewables.
"At all times, the grid needs to be balanced," explains Thomas Morstyn, an electrical engineering expert at the University of Edinburgh. "Operators constantly have to match supply and demand, but that's tricky when you've got something as inherently intermittent as wind or solar, which are susceptible to sudden variations."
The sheer mass of a gravity battery's weight coupled with its incredibly slow descent generates a huge amount of torque, allowing the system to deliver maximum power almost instantaneously. This makes the technology particularly adept at maintaining grid equilibrium, reducing the risk of serious infrastructural damage and blackouts by ironing out second-by-second fluctuations.
The decommissioned Staříč mine in the Czech Republic – one of the potential sites for Gravitricity’s energy storage plants (Credit: Gravitricity)
What about lithium?
Lithium-ion batteries, the type that power our phones, laptops, and electric vehicles, can ramp up equally quickly, however, and have similar round-trip efficiency figures as gravity solutions. The cost of lithium cells has dropped significantly in recent years as well. So why not simply build ever bigger chemical batteries?
In answering this question, it's important not only to consider the upfront expenditure, but the total lifetime cost of a system. Gravity batteries are mechanical contraptions, and as such, they can break. Maybe a cable snaps, or a gearbox jams, or a patch of rust appears. These issues are problematic, but they're not fatal – individual components can be replaced with relative ease. This "repairability" means gravity batteries can last as long as 50 years, says Asmae Berrada, an energy storage specialist at the International University of Rabat in Morocco. (Read about the big unanswered question surrounding lithium batteries.)
It's a different story with their electrochemical counterparts. "Lithium-ion cells degrade, which means their storage capacity drops irreparably over time," explains Berrada, whose research has found the lifetime cost of lithium batteries to be twice that of mechanical alternatives. "There are also constraints on how many times chemical batteries can cycle every day if you're trying to preserve longevity, which is something gravity systems don't really have to worry about as their parts can be more easily replaced."
Add into the mix concerns around human rights abuses, with cobalt mining being linked to child labour, and environmental damage, and Berrada is convinced that a non-lithium means of storing green energy is essential. Accordingly, she and her team are working on their own water-based gravity battery prototype, funded by the Spanish and Moroccan governments.
Instead of lifting a large solid weight, surplus green power will be used to move a submerged piston upwards, Berrada explains, with the return journey forcing high pressure water through a generator. Similar systems are under development in California and Germany, while researchers in Nevada are exploring a unique, railway-inspired solution.
How many of these will come to fruition, it's impossible to tell. What isn't in doubt is that the world needs bold and creative climate solutions. On this front, there are no silver bullets – but gravity batteries, with their harnessing of a truly infinite, omnipresent force, almost certainly have a role to play.
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Valeurs Actuelles
Pour garder un lien avec l’Europe, le père de Boris Johnson naturalisé Français
Il en avait fait la demande en novembre 2021, auprès du consul général de France à Londres. Stanley Johnson, père du chef du gouvernement britannique Boris Johnson, a bel et bien acquis la nationalité française après plusieurs mois d’attente, rapporte BFMTV, vendredi 20 mai. « Il paraît que j’ai toujours été français, mais il fallait le réclamer. C’est ce que les notaires m’ont dit il y a quelques années, que j’étais français par ma mère, ma grand-mère et que je devais le réclamer », a confié l’homme de 81 ans. « Ça compte aussi sur le plan symbolique, sentimental, car ma mère est née à Versailles. Sa grand-mère, toute la famille était là, donc c’est quelque chose de précieux pour moi de réclamer une partie de mon identité. »
Un ancien opposant au Brexit
En obtenant des papiers français, cet ancien eurodéputé récupère également quelque chose qui lui tient à cœur, un passeport européen : « Je suis très content. Je me compte encore une fois parmi les adhérents de l’Union européenne, ça, c’est très bien. »
En 2016, avant de retirer son opposition, Stanley Johnson était critique face au Brexit : « J’ai été l’un des premiers ressortissants britanniques à être nommé à la Commission en 1973. Après ça, j’ai été élu membre du Parlement européen, alors c’est vrai que du côté professionnel, j’étais absolument pour l’union économique », concède le père de « BoJo ». Avant de tempérer : « Cela dit, après le vote sur le Brexit, j’ai accepté. »
France24 - Monde
France : un match de foot "ensanglanté" pour dénoncer la souffrance des ouvriers du Mondial-2022
Publié le : 20/05/2022 - 17:58
Samia METHENI
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Des militants du collectif Ibiza organisent un match de foot avec un ballon plongé dans du sang factice, devant le siège de la Fédération française de football, à Paris, pour symboliser la souffrance des ouvriers migrants morts ou blessés sur les chantiers liés au Mondial de football au Qatar.
BBC
SANS TITRE
During World War One, the scarecrows of Germany began to disappear from fields. It wasn't that they had gone for a wander, it was because there was a serious shortage of clothing. The British Navy had introduced a blockade of European ports to starve Germany and Austria-Hungary of goods and raw materials, including cotton, so the scarecrows' garments had become too valuable to be left for the birds.
In 1916, the German clothing industry was urgently placed under state control, and the private trade of second-hand garments was forbidden. "An appeal was made to the patriotism of German women to maintain a simplicity of dress 'more in keeping with the seriousness of the times'," noted a trade report written in 1918 for the US Department of Commerce. The authorities rationed stockings to two pairs per person every three months, introduced a rule on maximum dress-length, and requisitioned old blankets, table-cloths and handkerchiefs for recycling – even the linen on which old maps were printed.
It became clear that an alternative to cotton-based textiles was needed, not least to supply the armed forces in the trenches. Various other materials were explored, such as mungo (recycled wool), shoddy (a byproduct of wool processing), flax, and even paper. But one researcher based in Vienna, Gottfried Richter, had a suggestion for something better. He had been working on it for 15 years, and reckoned it could solve Germany and Austria-Hungary's clothing woes. It was a plant that, with highly fibrous stems, could be woven into thread, matching other materials like flax for quality, and was already growing widely and voraciously in the forests and meadows of Central and Eastern Europe.
The wonder plant, according to Richter, was the common stinging nettle.
The 'hairs' of a stinging nettle are hollow to allow irritating chemicals to flow through them and into their victim's skin – they act like tiny needles (Credit: Alamy)
Following Richter's advice, the authorities invested millions of marks to plant the weed along the Danube, and nettle-based yarns began to be made. "Nettle fibre is considered the best substitute for cotton that Germany has found. It is now being produced on a large scale for military use," the authors of the US Department of Commerce report concluded.
Nettles, with their nasty stings, may not sound very luxurious to wear, but fortunately their defensive needles are neutralised during manufacture. Our ancestors also realised this: its use as a textile goes back centuries. In more recent decades, the German fashion designer Gesine Jost has used nettles to make tops, coats and skirts, drawn to the fact that the plant needs less pesticide and water to grow compared with cotton. And its fibres have even been spun to make into a bikini as an experiment in sustainable materials ("It's not terribly comfortable when it's next to your skin… it is a slightly hairy fibre," said the swimwear's creator, Alex Dear of De Montfort University, at the time.)
Dead nettles are often sold as garden plants, though they look very similar to the stinging kind (Credit: Getty Images)
But clothing is far from the only use for the plant: there are many more applications, from treating aching bones to keeping awake at night. Anyone who has touched the nettle's tiny needles or had to remove it from their gardens might struggle to love such an annoyingly painful weed, but perhaps the nettle deserves more admiration. In past years, environmentalists and gardeners have marked this week in May as "Be Nice to Nettles" week. Could it be time to embrace the countryside's most annoying stinger?
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Variants of the Urtica plant, with its jagged leaves and fibrous stems, can be found naturally across the world, growing in moist, shady places like forests, near rivers or in ditches alongside roads. Not all of them sting, but the most common species U. dioca, and the dwarf version U. urens, can be painful if you brush your hand across them.
These nettles have tiny hairs, called trichomes, that are essentially little hypodermic needles waiting to inject their contents into your skin. Inside them is a fluid containing formic acid, histamine, acetylcholine and serotonin. It's why the word nettle derives from the Anglo-Saxon word "noedl" (needle) and its scientific name Urtica means "to burn".
However it is, in principle, possible to avoid the sting with a firm grip – as the idiom "grasp the nettle" advises – though it's best not to try this at home. And fortunately when the plant is cooked, dried or processed, the trichomes are destroyed. (Incidentally, dock leaves – Rumex obtusifolius – which some say can mitigate a sting's pain, are more likely placebos.)
Given the nettle's ubiquity and utility, people have collected and cultivated the plant for centuries. Archaeological digs in the UK show that as far back as the Bronze Age, people used a subspecies of the plant to make their clothing, realising its easily accessible stems could make for soft, strong textiles.
Over the centuries, the nettle has been entwined with folklore and stories. In Hans Christian Anderson's tale The Wild Swans, a princess must silently – and painfully – knit 11 nettle shirts to save 11 of her brothers, who have been turned into swans by their evil stepmother.
Nettles are also associated with Norse legend – specifically stories of Thor, and his companion Loki, the latter of whom supposedly invented a fishing net made from nettle yarn to catch salmon. The plant, however, has yet to appear in a storyline in the Marvel Cinematic Universe franchise.
The comma butterfly likes to lay its eggs on stinging nettles, and it's thought that their abundance in the UK has helped the species to reverse its decline (Credit: Alamy).
Around 2,000 years ago, the Romans ate the plant, used it for meat tenderisation, and there's an intriguing story that can be traced back to an Elizabethan herbalist who suggested that Roman soldiers brought seeds with them to the UK, so they could lash themselves with the stems and leaves to increase bloodflow and keep warm in the chilly British climate. It's unclear whether this often-repeated tale is entirely true, because key details such as the location of the planting have been shown to be false (and it would seem hot nettle soup would be the smarter choice), but perhaps it worked for them as a distraction.
Also embedded in nettle folklore, there are stories about Native Americans stinging themselves deliberately as a part of ceremonial rituals, to stay awake during all-night vigils, and as a way to counter joint pain.
There is certainly something to this last application. In 2000, researchers conducted a small but robustly-designed trial to test claims of nettles' pain-relieving powers. Obviously stinging hurts, but the scientists found that people suffering from arthritic discomfort in their thumb or index finger were more likely to report relief from their aches after nettle stings, compared with a group of people who applied a similar-looking leaf with no sting. (It would be inadvisable to self-administer without medical advice: nettles can cause severe allergic reactions in some people.)
From working with contaminated city soil to reconsidering weeds, pests and even lawns, gardening is changing as we adapt it to the realities of modern life. This series takes a look at its future in the 21st Century – and explores how it can be updated to fit with modern sensibilities and challenges, such as environmental awareness and pollution.
But that's not all the nettle has to offer. In 2018, the scientists Dorota Kregiel, Ewelina Pawlikowska, and Hubert Antolakof Lodz University of Technology in Poland compiled a review of many more benefits of nettles. The weed, they conclude, is an "ordinary plant with extraordinary properties" and has largely been underestimated.
For starters, the trio write, nettles do a lot to improve the environments in which they grow. They can improve soil that has been over-fertilised, and reduce its heavy metal content. They also promote biodiversity through the various species of insect they support, such as the red admiral, small tortoiseshell, or peacock butterflies, and would have potential as a carbon sink if farmed commercially.
Nettles also have top-notch nutritional credentials: they contain a level of iron that can rival more fashionable leaves such as spinach or kale. And they're also a source of zinc, iron and magnesium, and contain more protein than many other green vegetables
The religious procession "Jesus of Great Power" in Ecuador traditionally involves a 'Cucurucho' walking with stinging nettles on their back in penitence (Credit: Getty Images).
Many cuisines have already embraced the plant: boiled nettles with walnuts is a common dish in Georgia, for example, while Romanians make sour soup using young nettle, according to Kriegel and colleagues. In the UK, the leaves are used to wrap up a type of Cornish cheese called yarg, changing the acidity of its surface and affecting the way the curd matures. And you can also make bread with nettle, either by embedding the leaves, or grinding it up to make a flour. (Kriegel and colleagues do point out, however, that nettles always need to properly prepared before consumption, to avoid any allergic reactions.)
Finally, there are the myriad medicinal uses. Plenty of the claimed herbal benefits lack scientific evidence, so may be most useful for their placebo effects, but there have been some studies with intriguing results. For example, a dietary supplement containing nettles could help to alleviate the symptoms of urinary tract infections and enlarged prostates. Meanwhile, there have been claims that nettles could help to treat the symptoms of hayfever – however, here the evidence is a little more tentative.
For more stories about plant life and the role it plays on our planet, please visit Our Green Planet, a digital initiative from BBC Earth in association with The Moondance Foundation. It aims to raise awareness of the beauty and fragility of our planet’s green ecosystems, forging a deeper understanding of the important role that plants play in biodiversity.
So why are nettles not farmed and sold more widely – or allowed to grow in gardens as free plants with bonus properties?
For now, the plant remains more likely to be seen in the wild than growing in a field. Part of the reason is that post-harvesting can be expensive for farmers: the stems and leaves need to be dried out for processing, which can be costly. Still, if consumer demand for nettles were to increase – as a food, a medicine, or a textile – then that could change the economics.
There's really no reason not to let them grow elsewhere though. With their delicate flowers and distinctive pointed leaves, wild nettles have a strong resemblance to another, unrelated group of plants, the dead nettles (in the genus Lamium) – which are popular garden additions, actively sought out to add lush foliage to pots and borders. (It's thought that dead nettles might have evolved a similar appearance on purpose, to trick animals into avoiding them though they lack a sting.)
Who knows, in 10 years' time, nettles might be in some of the most carefully-manicured gardens – or even a part of your wardrobe.
*Richard Fisher is a senior journalist for BBC Future and tweets @rifish
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Valeurs Actuelles
Arabie saoudite : un premier vol avec un équipage composé exclusivement de femmes
C’est une première. Samedi 21 mai, la compagnie aérienne low-cost flyadeal a annoncé avoir effectué un vol avec un équipage entièrement féminin en Arabie saoudite, rapporte Le Figaro. Un fait inédit dans ce pays ultraconservateur qui tente d’adoucir son image.
Le vol en question a relié jeudi la capitale Riyad à la ville côtière de Jeddah, a déclaré Imad Iskandarani, porte-parole de la compagnie aérienne. À bord, les sept membres de l’équipage étaient toutes des Saoudiennes. Le pilote, lui, était un homme, a poursuivi M. Iskandarani, sans pour autant préciser sa nationalité, rapporte Le Figaro.
Inclusion des femmes ?
De son côté, l’autorité saoudienne de l’aviation civile s’est félicitée d’avoir soutenu l’inclusion des femmes dans son domaine. Il faut remonter à l’année 2019 pour constater une avancée majeure. Cette année-là, l’autorité avait annoncé un premier vol avec une copilote, selon Le Figaro.
Côté pile, depuis l’arrivée du prince Mohammed ben Salmane (MBS) au pouvoir, l’Arabie saoudite connaît en apparence une ouverture sociale. Les femmes, par exemple, sont désormais autorisées à conduire. Mais côté face, de nombreuses ONG dénoncent la politique de MBS, accusé régulièrement de violation des droits humains
France24 - Monde
En images : chaleur extrême en Inde et au Pakistan
Publié le : 19/05/2022 - 19:00Modifié le : 19/05/2022 - 19:58
Laura MOUSSET
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L’Inde et le Pakistan sont victimes d’une vague de chaleur extrême qui dure depuis deux mois. Les températures y sont infernales et dépassent les 50 °C dans certaines régions. Conséquence : les habitants suffoquent – certains d'entre eux devant même se faire hospitaliser –, l’eau manque, tout comme l'électricité. Les animaux, eux aussi, sont frappés par la chaleur record. Tour d’horizon en images.
France24 - Monde
Cette vidéo ne montre pas le roi du Bahreïn avec son robot garde du corps
Publié le : 18/05/2022 - 12:33
Thaïs Chaigne
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Sur cette vidéo publiée sur TikTok le 14 mai dernier, on verrait un "robot garde du corps" surarmé et révolutionnaire protéger le roi du Bahreïn. La vidéo qui date de 2019 montre en réalité "Titan", un costume de robot semi-mécanisé inoffensif et conçu pour divertir.
La vérification en bref
- Une vidéo sur TikTok affirme montrer le "robot garde du corps" du roi du Bahreïn, présenté comme une prouesse de la technologie de défense surarmée.
- La vidéo n’est pas récente puisqu’elle a été prise en février 2019 lors d’une exposition à Abu Dhabi, aux Émirats Arabes unis.
- Il s’agit en fait d’un costume semi-mécanisé créé en 2004, contrôlé par un humain caché à l’intérieur. Il n’a ni taseur ni mitrailleuses mais il peut envoyer de l’eau avec ses yeux pour amuser la galerie.
Sur cette vidéo publiée sur TikTok le 14 mai dernier, on voit ce qui semble être un grand robot humanoïde de plus de deux mètres, aux allures de Transformers, suivre un homme coiffé d’un keffieh au milieu de grands bruits mécaniques saccadés. À en croire la légende de la vidéo, il s’agirait d’un "robot garde du corps" appartenant au "roi [de] Bahreïn".
@lilkalineIl est armé d'un teaser électrique, d'un système de caméra intégrée à 360 degrés non Secondaire à un ensemble de caméras infrarouges, de 3 mitrailleuses cachées avec suffisamment de munitions pour combattre 1050 hommes et d'une mitrailleuse de tireur d'élite à à guidage laser. Il transporte également les médicaments et l'eauLe garde coûte environ 7.4 millions de dollars Américains
♬ son original - Lil Kaline OfficiealLa vidéo a déjà rassemblé trois millions de vues en seulement deux jours. Selon sa légende, toujours, ce "garde du corps robot" fait partie de la "quatrième révolution industrielle" et serait "armé d'un taser électrique" ou encore de "trois mitrailleuses cachées avec suffisamment de munitions pour combattre 1050 hommes et d'une mitrailleuse de tireur d'élite à guidage laser".
Elle est également visible ces derniers jours sur Facebook ici ou là.
Une vidéo de février 2019 lors d’une exposition à Abu Dhabi
Une recherche d’image inversée à partir de la miniature de la vidéo (voir ici comment procéder) permet de retrouver diverses occurrences de la vidéo, partagées déjà avec la même légende. Elles affirment aussi qu’il s’agit du "roi du Bahreïn et son garde du corps robot", comme ici sur Twitter en août 2020, montrant que cette allégation est aujourd’hui majoritaire sur les moteurs de recherche.
Mais sous ces différentes occurrences de la vidéo, plusieurs personnes indiquent néanmoins qu’il s’agit d’une fausse information et renvoient vers sa version originale, intitulée, en anglais : robot Titan de 2,5 mètres accueille les visiteurs à l'Idex, l’exposition internationale de défense des Émirats arabes unis, à Abu Dhabi." La vidéo, désormais supprimée, a été archivée plusieurs fois. Elle a également été republiée sous le même titre ici.
Cette édition de l’exposition internationale de défense émiratie à Abu Dhabi avait lieu du 17 au 21 février 2019 et rassemblait différents acteurs de l'armement et de la défense du monde entier. Malgré tous les stands qui y présentaient des technologies de défense dernier cri, le fameux "robot Titan" était plutôt là pour amuser la galerie.
Un costume robotisé conçu pour divertir
Titan n’est pas vraiment un "robot", c’est en réalité un costume de robot dit "semi-mécanisé" créé en 2004 et développé par l’entreprise de robotique britannique "Cyberstein robots". Cela signifie qu’un humain situé à l’intérieur le contrôle physiquement et mécaniquement.
Le robot semi-mécanisé est visible dans plusieurs autres vidéos filmées lors de l’exposition internationale de défense d’Abu Dhabi de 2019. Sur cette vidéo, on le voit parler en anglais et en arabe. Il porte la même jaquette paramilitaire que sur la première vidéo, sur laquelle on peut lire "Titan", ainsi que plusieurs drapeaux émiratis (au niveau de sa "poitrine" et de ses bras.)
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Titan the Robot (@titantherobot)
Malgré ses airs de robot-tueur, "Titan le Robot" ne cache aucune arme sous sa carapace métallique, il est au contraire plutôt inoffensif. Cyberstein robots présente en effet sa création comme un moyen d’animer les événements en tout genre. Titan peut parler en anglais, français, arabe et italien, jouer différents sons et lumières, ou encore envoyer des jets d’eaux depuis ses yeux. "Les pitreries de Titan sont adorées par les enfants comme par les adultes" résume Cyberstein sur leur site-web.
À noter également que l’homme que l’on voit à la vidéo n’est pas du tout le roi du Bahreïn depuis 2002, Hamed ben Issa Al Khalifa. Sur cette photo, datant de mai 2019, trois mois après la date de la vidéo censée le représenter, on voit qu'il est plus vieux et plus large que l'homme en keffieh devant Titan, et qu'il porte la moustache.
Titan le robot a pu montrer à diverses occasions ses différentes qualités d’animateurs, comme lors de défilés de la fashion week à New-York ou encore à un concert de Rihanna. Le 22 avril dernier, il est même passé à "la Grande-Bretagne à un incroyable talent"... et a brillamment réussi son audition.
Cette intox affirmant montrer un robot garde du corps circule depuis au moins 2020, et avait été vérifiée déjà à l’époque par nos confrères de Fake off du média français 20 minutes.
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Asking people to complete a test project or having them come in for a working interview isn’t unethical in itself – the problem lies in not paying candidates – Latesha Byrd
Tahlia was tentatively hopeful when she saw the ad for a senior role at a major trend-forecasting company. Her freelance design career had been curtailed by post-Brexit trading restrictions, so she was working in a minimum-wage job, while seeking avenues more aligned with her skillset.
“I thought it was worthwhile giving it a go, because the salary was £55,000 ($67,600) a year, and similar to my earnings before,” says Tahlia. “They told me I would have five interviews, and if I made it through the first three, I would be required to do a lengthy research project.” Tahlia reached the task stage, and took a week off work to focus on it wholeheartedly.
As requested, she says she submitted a 25-page document with extensive annotations and full graphic-design elements. The next step was a face-to-face interview with two senior managers at the company, although Tahlia felt uneasy when she arrived to find only one was available. “I answered lots of searching questions about my research methods and work,” she says. “When I asked about the role, it was very vague – but it was clear I was down to three candidates, and would hear the final verdict in a week.”
The company never responded to Tahlia, despite her best efforts to make contact. “I heard about someone who’d been through the exact same thing, so it’s clear the company is garnering research for free by pretending jobs are available, and not actually following through,” says Tahlia.
Factoring some form of working task into the recruitment process has long been a way to assess a candidate’s suitability for a role. Along with being a chance for employers to see how their potential hire would approach aspects of the job, these ‘working interviews’ also enable the candidate to flex their skills, especially if they don’t thrive in the interview hotseat.
But the take-home assignment is growing to mammoth proportions. Some candidates are expected to put in days – sometimes even weeks – towards ‘proving themselves’ fit for the job. And it’s a problem, in more ways than one.
Would-be employees are finding themselves working overtime to complete take-home assignments, many of which take hours (Credit: Getty Images)
A sour taste
Whether it’s journalists pitching reams of daily story ideas; accountants taking part in two-day ‘assessment’ centres of psychometric tests, role-play tasks and presentations; or designers delivering a complex prototype, the extraction of free labour during the recruitment process can be insidious. There are very few industries absent of the practice, and it’s certainly not limited by a candidate’s level of seniority.
There are many reasons jobseekers bristle at these intensive interviews. For one, loss of time – and sometimes earnings, as in Tahlia’s case – is perhaps the most pervasive problem. Even for roles without prolonged test projects, candidates must set aside time to prepare for an interview (and if doing it face-to-face, factor in a commute). Then, piling intensive interview work on top eats up more bandwidth. And although some candidates can meet these time requirements pre- or post-work, others don’t have the same flexibility; for some, these tasks could require unpaid time off from a current job, or special childcare arrangements.
Another major issue is candidates are ostensibly doing paid work without the compensation. “Asking people to complete a test project or having them come in for a working interview isn’t unethical in itself – the problem lies in not paying candidates,” says Latesha Byrd, CEO of talent-development agency Perfeqta, based in North Carolina, US. “No matter what term you use, asking candidates to complete working interviews without pay is simply unpaid labour.”
However, beyond time and pay, proceedings can take an even darker turn when candidates discover companies are using the ideas they submit, free of charge, without permission.
Olivia, who is based in the UK, wasn’t looking to move from her company, but a former colleague invited her to apply for a role at an agency. “I met the strategy director, and was assigned a task to write a year-long social strategy, with campaign activation tactics, for one of their new clients,” she says.
After spending three days on the project, she presented it to a rapt audience, and was soon offered the job. While reflecting on whether to accept the role, the company requested Olivia send over her deck so the company’s CEO could see it. Uncomfortable with this, she offered to present it herself, to which the company declined.
A few months later, after ultimately declining the role for other reasons, Olivia spotted a piece of influencer content on TikTok she says was based on the idea she had proposed. “Then I saw a follow-up campaign on the exact same idea,” she says. “I thought, hang on – that’s my strategy.” Although she’s glad she refused to send the entire body of work, she says she will never share any work at all with a potential employer again.
‘Thoughtless and indefensible’?
It’s difficult to know what kind of timeframe and asks are both standard and reasonable when entering a new industry or level.
Some experts believe information gathering within professional communities can help determine typical expectations. “If you feel the process of assignment is too much, ask someone in your network what their process was like, and if what [you’re] being asked to do is out of scope,” recommends Chad Leibundguth, who works for the global HR consulting firm Robert Half.
However, Nick Corcodilos, host of the advice-platform Ask the Headhunter, is more resolute. He believes the working interview as a whole takes advantage of people, and falls under the same umbrella as the “thoughtless and indefensible demand to divulge your private salary history”. He coaches candidates to “offer an honest alternative when employers ask for an over-the-top ‘show us what you can do by completing this two-week assignment’”. He adds: “Suggest you’ll do the work on a daily fee basis until the employer decides to hire you or someone else.”
Byrd agrees candidates “shouldn’t be afraid to put a contract in front of [an employer], or ask them to draw up a contract before starting a project to protect your intellectual property.” She says it’s important to get a clear idea from the company how long the activity should take as well as the overall steps to the hiring process. The inability to provide these details – or asking for an inordinate amount of free labour – can serve as huge red flags for candidates, offering a view into how it might feel to be on their payroll. After all, says Bryd, interviews are a chance for jobseekers to take the temperature of the company as much as the company is doing the same of them.
Along with written work, some applicants are being called into do presentations (Credit: Getty Images)
Yet it’s not always as simple as saying no outright to these projects. Jobseekers, many of whom are juggling multiple applications, ultimately face a Catch-22: slave over the take-home assignment, without any guarantee of feedback or even a response; or refuse to work for free, and risk taking themselves out of the running. While some candidates are spoilt for choice in certain sectors, and can easily choose the latter path, not every employee has the breadth of options – or financial security – to jeopardise their candidacy. Realistically, this means some workers may find themselves with no choice other than to take the taxing working interviews, even against their best instincts.
More than a goodwill gesture
In an ideal world, the onus would not be on the potential employee to request payment for their work – it would be a regulated, paid process, spearheaded by the company. While still a fringe practice, some companies are redressing the power balance by remunerating candidates for working interviews.
For instance, applying for a developer role at San Francisco-based Automattic, the parent company of Wordpress and Tumblr, starts with a text-based interview on Slack, before moving to a code test and then a contracted 40-hour task. Candidates are paid $25 (£20) an hour, and there’s no deadline for completion. It’s not just happening in tech; in March, the Toronto-based non-profit FoodShare began paying $75 an hour for each candidate’s interview as well as the rate of the job they’re applying for, if they complete any presentations or assignments.
Candidates find this to be a much more egalitarian approach. After a global software company recruited her on Linkedin, Ruth did an initial interview, and was paid a flat rate of $250 to complete a five-hour test project, before another interview and a second test project, for which she was paid $500. “It was estimated to take ten hours, but I really wanted to do a good job on the slide deck, so it took me about 12 hours,” says Ruth, who lives in Berlin.
After several more interviews and months of back and forth, she was offered the job. “It was one of my most positive hiring experiences, because they were very professional and always transparent about the next steps,” says Ruth. “To be given the payment (almost instantly after doing the tasks as well) was really appreciated, and made me want to engage in the process.”
Napala Pratini, co-founder of the London-based health-tech start-up Habitual, points out that along with strengthening an employer brand, paying candidates directly can be more cost effective than paying for placement agencies, recruiters or social media posts. Shortly after launching in 2019, her company started paying all candidates a flat fee of £25 per hour for up to four hours of task work.
“It’s not a huge amount of money, but it’s more about the gesture of compensating somebody for their time,” explains Pratini. “As a candidate, it can be easy to feel you don’t have power in the situation and although you’re not risking your life, you are making a life bet on a company, and they should value that, too.”
As prospective employees navigate wildly different – and sometimes exploitative – hurdles in the recruitment process, safeguarding their time and honouring their value remains a balancing act. Thalia has been getting by doing odd jobs, and although has nothing contracted on the horizon, knows how she would approach a working interview, if asked again. “A small project, or a design or two would be fine, but for a substantial project, I think I’m within my rights to refuse,” she says.
Tahlia, Olivia and Ruth’s surnames are being held for privacy concerns
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : la Russie suspend ses livraisons de gaz en Finlande
Moscou étudie la possibilité d’échanger des prisonniers ukrainiens contre un proche de Poutine
La Russie va étudier la possibilité d’échanger des combattants du régiment ukrainien Azov contre Viktor Medvedtchouk, un proche de Vladimir Poutine, a annoncé ce samedi un député et négociateur russe, Léonid Sloutski, selon BFMTV.
Zelensky ne veut pas des « alternatives à la candidature de l’Ukraine à l’Union européenne »
Ce samedi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que toute alternative à la candidature de l’Ukraine à l’Union européenne serait un « compromis » avec la Russie, rapporte BFMTV. Une déclaration en guise de réponse au projet de la « communauté politique européenne » proposé par Emmanuel Macron.
Joe Biden interdit d’entrée en Russie
C’est une décision symbolique, en réponse aux sanctions occidentales contre l’économie russe. Le président américain Joe Biden, son secrétaire d’Etat Antony Blinken ainsi que 963 Américains, ont été placé sous le coup d’une interdiction d’entrée sur le territoire russe, a annoncé le Kremlin, samedi 21 mai, rapporte BFMTV.
Otan : Recep Tayyip Erdogan demande à la Suède de « mettre fin à son soutien » aux « organisations terroristes »
Selon BFMTV, le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s’oppose à l’entrée de la Suède dans l’Alliance atlantique, a appelé ce samedi Stockholm à « mettre un terme à son soutien politique et financier et aux livraisons d’armes aux organisations terroristes ». Le chef d’État turc dit « attendre de la Suède qu’elle prenne des mesures concrètes et sérieuses, montrant qu’elle partage les inquiétudes de la Turquie à l’égard de l’organisation terroriste du PKK (le parti des Travailleurs du Kurdistan, ndlr) et de ses extensions en Syrie et en Irak », dans un communiqué.
Joe Biden signe la loi pour apporter 40 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine
Comme attendu, le président des États-Unis a signé la loi apportant 40 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine, a annoncé la Maison-Blanche, samedi 21 mai.
Moscou assure avoir détruit un « important » envoi d’armes occidentales à l’Ukraine
La Russie a affirmé avoir détruit dans le nord-ouest de l’Ukraine un important envoi d’armes occidentales, rapporte Le Monde, samedi 21 mai. « Des missiles Kalibr à longue portée de haute précision, lancés depuis la mer, ont détruit un important envoi d’armes et d’équipements militaires fournis par les Etats-Unis et des pays européens, près de la gare de Malyn, dans la région de Jytomyr », a annoncé le ministère de la Défense russe, affirmant que ces armes étaient destinées aux forces ukrainiennes dans la région du Donbass.
Volodymyr Zelensky veut la confiscation de biens russes
Volodymyr Zelensky a enjoint ses alliés à signer un accord multilatéral pour obtenir une compensation de la part de Moscou à la suite des dommages causés durant la guerre par les forces russes, rapporte Le Monde, vendredi 20 mai. « Nous invitons nos partenaires à signer un accord multilatéral et à créer un mécanisme garantissant que toute personne ayant souffert des actes commis par la Russie puisse recevoir une compensation pour toutes les pertes subies », a déclaré le président ukrainien dans une allocution vidéo.
Moscou coupe le gaz à la Finlande
À compter de ce samedi 21 mai, la livraison de gaz naturel russe vers la Finlande est suspendue, rapporte BFMTV. Le groupe énergétique finlandais Gasum a annoncé la nouvelle, qui intervient comme une conséquence du refus finlandais de payer la firme russe Gazprom en roubles. « Il est très regrettable que la livraison contractuelle en gaz naturel soit suspendue. Nous avons cependant veillé soigneusement à nous préparer à cette situation », a indiqué le directeur général de Gasum dans un communiqué, assurant néanmoins qu’il « n’y aura pas de coupures dans le réseau de distribution de gaz ».
La Russie affirme avoir « entièrement libéré » l’aciérie Azovstal à Marioupol
L’armée russe a assuré avoir « entièrement libéré » l’usine sidérurgique Azovstal, située dans la ville stratégique de Marioupol au sud, rapporte Le Monde. « Depuis le 16 mai, 2 439 nazis du (régiment) Azov et militaires ukrainiens bloqués dans l’usine se sont rendus. Aujourd’hui, 20 mai, le dernier groupe, composé de 531 combattants, s’est rendu », a affirmé sur le réseau social Télégram, le porte-parole du ministère de la Défense russe, Igor Konachenkov. Et d’ajouter : « Les installations souterraines du site, où se cachaient les combattants, sont passées sous le contrôle complet des forces armées russes. »
France24 - World
Pep's perfect 10 the tonic for Man City's Euro woe
Issued on: 22/05/2022 - 19:40Modified: 22/05/2022 - 19:38
Manchester (United Kingdom) (AFP) – Pep Guardiola may not yet have delivered the Champions League crown Manchester City crave, but four Premier League titles in five years demonstrate a period of dominance to match his time at Barcelona and Bayern Munich.
The Catalan now has 10 league titles to his name in just 13 seasons as a senior coach across three of the toughest divisions in the world.
Few of those have been as hard-fought as City's latest title triumph.
Guardiola's men were pushed all the way by a Liverpool side he described as the best he has faced in his managerial career.
The Reds could still complete a treble of League Cup, FA Cup and Champions League should they see off Real Madrid in Paris on May 28.
However, just as in the engrossing title tussle between the same two clubs three years ago, City's squeaked home by a point thanks to a dramatic fightback from 2-0 down to beat Aston Villa 3-2 on the final day.
Recognition of Guardiola's achievements at City often comes with the caveats of the huge resources at his disposal and consistent failings to convert domestic dominance into European success since leaving Barcelona a decade ago.
"If we don't win it in my final period here, I will be a failure," Guardiola said last month, speaking about his Champions League record.
But his ability to construct sides capable of rising to the relentless demands of winning a title over 38 games is unmatched.
The 51-year-old has laughed off suggestions he could match former Manchester United boss Alex Ferguson's longevity.
But only Ferguson's haul of 13 Premier League titles in 27 years at Old Trafford comes close to matching Guardiola's strike rate in Europe's toughest leagues.
"Pep is the best coach in the world," said Liverpool boss Jurgen Klopp last month. "I think we would all agree on that and it might be a coincidence that it didn't work out in the Champions League so far.
"If anybody doubts him, I have no idea how that could happen."
City infrastructure
City's long-term strategy of building the infrastructure of the club around Guardiola, even prior to his arrival, has been thoroughly vindicated.
Director of football Txiki Begiristain and CEO Ferran Soriano were plucked from Barcelona with the aim of luring Guardiola to England.
Guardiola was burned out by the demands of the job at Barcelona after four seasons and cut short his time at Bayern after three years.
By contrast, he has stayed at City now for six seasons and will be around for at least a seventh.
Backed by the state wealth of Abu Dhabi, Guardiola has been given the money to assemble one of the most expensive squads in football history.
However, there are limits to that spending power as City found out last year.
Tottenham would not let Harry Kane go despite City's interest and the England captain's desire to leave.
The English champions have already swooped to fulfil their need for a striker for next season by beating off competition from other leading clubs in Europe to sign Erling Haaland.
But Guardiola had to make do without a natural finisher this season and still conjured up the top-scoring team in the Premier League.
Most importantly, he also held onto the trophy he values more than any other.
"I would say it's more difficult," said Guardiola on Premier League glory compared with winning the Champions League.
"There's a lot of weeks and games, struggles with injuries, good and bad moments with different situations, tough opponents.
"It's satisfying because it's every day. When you fight for the Premier League and have success right at the end, it gives you a sense that you enjoy a lot. We are happier in our lives when you win."
The fear for the rest of the Premier League is that with Haaland's arrival, City look likely to get even stronger.
After three league titles at Barca and Bayern, Guardiola has a fourth in England and his grip on the Premier League is only getting tighter.
© 2022 AFP
New York Times - World
U.S. Economy
‘La situación actual es la peor que hemos visto’: la deuda y la inflación ahorcan a los países pobres
La guerra en Ucrania se combina con una contracción global al crédito y la desaceleración en China, lo que siembra miseria en los países de ingresos bajos y medios.
Un mercado de comida en Camerún, donde la inflación del precio de los alimentos está causando dificultades.Credit...Tom Saater para The New York Times
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Por Peter S. Goodman, Ruth Maclean, Salman Masood, Elif Ince, Flávia Milhorance, Muktita Suhartono y Brenda Kiven
Peter Goodman, corresponsal de economía mundial, escribió este artículo desde Nueva York. Se ha colaborado con reportería desde Senegal, Pakistán, Turquía, Brasil, Indonesia y Camerún.
Antes de que la guerra asolara Yemen, Walid Al-Ahdal no se preocupaba por darle de comer a sus hijos. En su pueblo natal, cerca del mar Rojo, su familia cultivaba maíz, criaba cabras y contaba con su propia vaca para conseguir leche.
Pero durante los últimos cuatro años, después de que los combates los obligaran a huir, su hogar ha sido una tienda de campaña en un campamento con otras 9000 familias a las afueras de la capital, Saná. Al-Ahdal ha tenido dificultades para comprar alimentos adecuados con su salario de conserje en un hospital.
Ahora, otra guerra, esta vez a más de 3000 kilómetros de distancia, ha vuelto a trastornar sus vidas. Los precios de los alimentos se han disparado. Desde que Rusia invadió Ucrania, el precio del trigo se ha duplicado con creces, mientras que la leche ha aumentado en dos tercios.
Muchas noches, Al-Ahdal, de 25 años, no tiene nada para alimentar a su hija de 2 años y a sus tres hijos, de 3, 5 y 6 años. Los consuela con té y los manda a la cama.
“Me duele el corazón cada vez que mi hijo busca una comida que no hay”, dijo Al-Ahdal. “Pero, ¿qué puedo hacer?”.
El hambre que corroe a las familias de países devastados por la guerra como Yemen pone de relieve una crisis más amplia a la que se enfrentan miles de millones de personas en las economías menos prósperas del mundo, ya que a las consecuencias del ataque de Rusia a Ucrania se suman otros desafíos: la pandemia que continúa, la restricción global al crédito y la desaceleración de China, la segunda economía más grande después de Estados Unidos.
“Es como si hubiera incendios forestales por todas partes”, dijo Jayati Ghosh, una economista en la Universidad de Massachusetts en Amherst. “Esto es mucho más grande que después de la crisis financiera mundial. Todo está en contra de los países de ingresos bajos y medios”.
Las repercusiones más directas se observan en el aumento de los precios de los insumos para cocinar, los fertilizantes y los alimentos básicos como el trigo, lo que perturba la agricultura y amenaza la nutrición en gran parte del mundo.
Las sanciones impuestas a Rusia, uno de los principales exportadores de petróleo y gas, han restringido el suministro de energía, lo que disparó los precios y limita el crecimiento económico, especialmente en los países que dependen en gran medida de las importaciones.
Los elevados precios de la energía protagonizan la disminución de las expectativas de crecimiento económico mundial, que ahora se calcula en un 3,6 por ciento este año, frente al 6,1 por ciento del año pasado, según una previsión del Fondo Monetario Internacional.
Según el Comité Internacional de Rescate, más de 14 millones de personas están ahora al borde de la inanición en el Cuerno de África, como resultado de una terrible sequía combinada con la pandemia y la escasez de cereales procedentes de Rusia y Ucrania. Ambos países representan, en conjunto, la fuente de una cuarta parte de las exportaciones mundiales de trigo.
La semana pasada, cuando India prohibió las exportaciones de la mayor parte de su trigo, la preocupación aumentó. India es el segundo productor mundial de trigo y cuenta con reservas abundantes.
La guerra en Ucrania amenaza con obstaculizar la respuesta humanitaria, al elevar hasta un 16 por ciento los precios de insumos como los maníes que se mezclan en una pasta terapéutica utilizada para tratar a los niños que se enfrentan a niveles de desnutrición potencialmente mortales, advirtió el lunes la UNICEF.
Esta catástrofe se desarrolla cuando la pandemia sigue agobiando los sistemas de salud, agotando los recursos gubernamentales, y al tiempo que la Reserva Federal y otros bancos centrales suben las tasas de interés para detener la inflación. Esto está impulsando a los inversores a abandonar los países de menores ingresos y a trasladar los fondos a activos de menor riesgo en las economías ricas.
Understand Inflation and How It Impacts You
Este cambio de dirección en el flujo de dinero ha elevado el dólar estadounidense y ha hecho bajar el valor de las monedas de India, Sudáfrica y Brasil, encareciendo sus importaciones. La restricción del crédito también está aumentando los costos de los préstamos para los gobiernos fuertemente endeudados.
Y no menos importante, China, que durante mucho tiempo fue el motor del crecimiento de muchos países, se ha convertido en una importante fuente de lastre. A medida que el gobierno chino amplía el cierre de actividades para hacer cumplir su política de cero covid, el resultado es una menor demanda de materias primas, piezas y productos acabados que se envían a China desde todo el mundo.
“Veo que se está desarrollando una tormenta perfecta en lugares como Yemen, y en muchos otros lugares del mundo”, dijo Philippe Duamelle, representante de UNICEF para Yemen. “Las familias tienen que tomar decisiones terribles”.
No hay suficiente pan
Una mañana muy calurosa en Douala, la ciudad más grande de Camerún, Michael Moki, un conductor de mototaxi, se acercó a una vitrina que contenía un montón de panecillos.
Moki, de 34 años, un hombre jovial y risueño, pidió 500 francos centroafricanos (unos 80 centavos de dólar) en panecillos, el desayuno para su familia de cinco personas. Cuando el vendedor le entregó la bolsa, la sonrisa se le borró de la cara.
“Tu pan se pone cada vez más chico, y el precio aumenta”, se quejó con el joven que estaba detrás del mostrador. “¿Crees que me voy a comer todo esto y quedar satisfecho?”.
“El precio de la harina ha subido”, respondió el vendedor.
Este tipo de intercambio se ha convertido en algo habitual en los mercados de toda África y partes de Asia.
Los combates en Ucrania han hecho que los agricultores de este país huyan de sus tierras, mientras que Rusia ha bloqueado los puertos ucranianos en el mar Negro, conductos vitales para las exportaciones. La semana pasada, el Programa Mundial de Alimentos advirtió que el cierre de los puertos amenazaba con empeorar la grave inseguridad alimentaria en Etiopía, Sudán del Sur, Siria, Yemen y Afganistán.
Rusia y Ucrania suministran todo el trigo que importan Somalia y Benín, y al menos dos tercios del suministro que llega a Tanzania, Senegal, la República Democrática del Congo, Sudán y Egipto, según una investigación de la Conferencia de las Naciones Unidas sobre Comercio y Desarrollo.
A nivel mundial, los precios de exportación del trigo y el maíz se dispararon más de un 20 por ciennto en el mes posterior a la invasión de Rusia a Ucrania, según el Programa Mundial de Alimentos.
Algunos economistas acusan a las multinacionales de la agroindustria de explotar el caos causado por la pandemia y la guerra para aumentar los precios más allá de lo establecido por la oferta y la demanda. Ghosh, la economista, citó pruebas de que la especulación financiera está haciendo subir aún más los precios de los alimentos.
En abril, los especuladores fueron responsables del 72 por ciento de la actividad de compra en el mercado de trigo de París, frente al 25 por ciento de antes de la pandemia, según datos analizados por Lighthouse Reports, una plataforma europea de periodismo colaborativo.
Muchos países pobres se enfrentan ahora una elección incómoda: aumentar el gasto para ayudar a sus poblaciones mientras aumentan sus deudas, o imponer la austeridad presupuestaria y cortejar el conflicto social. La semana pasada, el malestar público por la inflación acelerada durante una espiral de la crisis de la deuda ocasionó la caída del gobierno en Sri Lanka. Los riesgos de agitación parecen ser terribles en Túnez, Ghana, Sudáfrica y Marruecos, según advierte Oxford Economics en un informe reciente.
Para Moki, el conductor de mototaxi, la fuente de conflicto fue inmediata. Al volver a su apartamento de dos habitaciones, se encontró con la decepción de su esposa por el escaso botín para el desayuno.
El casero les ha subido el alquiler de unos apenas asequibles 50.000 francos (80 dólares) al mes a 75.000 francos (120 dólares), alegando el aumento de sus propios gastos.
“Las cosas se nos están poniendo muy difíciles”, dijo Moki.
Sacrificar al rebaño
A Sencer Solakoglu, un productor de lácteos en Turquía, lo presionan fuerzas que escapan a su control.
Los precios del forraje, como el heno, el maíz y la alfalfa, en gran parte importados de Rusia y Ucrania, se han duplicado y triplicado en los últimos meses. Sin embargo, el gobierno, temiendo el enojo del pueblo por la inflación, ha presionado a los agricultores para accedan a no subir los precios, lo que limita la capacidad de Solakoglu para recuperar sus costos.
Los hogares turcos, golpeados por una prolongada crisis económica, han reducido el consumo de leche, recortando las ventas de Solakoglu aproximadamente a la mitad.
Así es como Solakoglu, cuya granja se encuentra en las afueras de la ciudad turca de Bursa, se ha visto obligado a sacrificar 200 cabezas de su rebaño en los últimos meses.
“Hemos sacrificado todas las vacas que producían menos de 30 kilos de leche al día”, explica.
Este tipo de cálculos sombríos se han convertido en rutina en Turquía, un país familiarizado con las dificultades económicas.
Tras la crisis financiera mundial de 2008, los bancos centrales de las principales economías, como Estados Unidos y Europa, bajaron las tasas de interés hasta casi cero para estimular el crecimiento. Cuando los inversores internacionales buscaron mejores rendimientos, se volcaron hacia los llamados mercados emergentes, aceptando mayores riesgos a cambio de mayores recompensas.
Inflation F.A.Q.
What is inflation? Inflation is a loss of purchasing power over time, meaning your dollar will not go as far tomorrow as it did today. It is typically expressed as the annual change in prices for everyday goods and services such as food, furniture, apparel, transportation and toys.
What causes inflation? It can be the result of rising consumer demand. But inflation can also rise and fall based on developments that have little to do with economic conditions, such as limited oil production and supply chain problems.
Is inflation bad? It depends on the circumstances. Fast price increases spell trouble, but moderate price gains can lead to higher wages and job growth.
How does inflation affect the poor? Inflation can be especially hard to shoulder for poor households because they spend a bigger chunk of their budgets on necessities like food, housing and gas.
Can inflation affect the stock market? Rapid inflation typically spells trouble for stocks. Financial assets in general have historically fared badly during inflation booms, while tangible assets like houses have held their value better.
El caudillo turco, Recep Tayyip Erdogan, instó a sus secuaces a valerse de los préstamos internacionales para financiar enormes proyectos de construcción que mantuvieron el crecimiento de la economía.
En 2017, los inversores se preocuparon por el riesgo de impago que suponían las enormes deudas de las empresas turcas. Se deshicieron de la lira turca, haciendo que su valor se redujera en aproximadamente tres cuartas partes de su valor a finales del año pasado.
Esta era la historia antes de la invasión rusa de Ucrania y antes de que los bancos centrales de todo el mundo empezaran a subir las tasas de interés.
En abril, la lira volvía a caer, y la tasa de inflación de Turquía era de casi el 70 por ciento, su peor nivel en dos décadas.
Incluso en países con circunstancias menos graves, los agricultores se enfrentan a una aritmética malévola, ya que los precios de los alimentos de animales, los fertilizantes y los pesticidas aumentan.
En los últimos años, Indonesia ha importado cada vez más reservas de fertilizantes de Rusia. Como los precios de los fertilizantes se han duplicado en los últimos meses, los agricultores han limitado su aplicación, lo que ha disminuído sus cosechas.
“La situación actual es la peor que hemos visto”, dijo Ajat Sudrajat, un agricultor del distrito de Cipanas, en Java Occidental, una zona agrícola que abastece a Yakarta, la bulliciosa capital de Indonesia.
Deudas imposibles
Hace dos años, cuando Rubab Zafar y su esposo, Muhammad Ali, salieron de su pueblo en la zona rural de Pakistán para emprender una nueva vida en Islamabad, estaban llenos de optimismo.
“No había trabajo en el pueblo”, dice Zafar, de 31 años. “Islamabad es una gran ciudad, y pensamos que aquí habría alguna oportunidad para nosotros”.
En lugar de ello, han sufrido la pesadez de un país que lidia con deudas imposibles y una movilidad descendente.
Zafar perdió hace poco su trabajo de niñera, y conseguía trabajos ocasionales a medio tiempo. Su esposo trabaja en una aplicación de transporte. En conjunto, ganan unas 25.000 rupias al mes (unos 133 dólares), que apenas cubren el alquiler de su vivienda de una sola habitación en un barrio de clase trabajadora.
Están atrasados en el pago de la factura de la luz, lo que los coloca en la misma situación que el gobierno pakistaní, que ahora está en conversaciones con el Fondo Monetario Internacional para conseguir una extensión de un paquete de préstamos de 6000 millones de dólares.
Desde 2016, los pagos de la deuda externa de Pakistán se han inflado hasta representar el 38 por ciento de los ingresos del gobierno, que antes eran de aproximadamente el nueve por ciento, según los datos tabulados por Debt Justice, una organización de defensa en Inglaterra.
Los pagos de la deuda han absorbido dinero que, de otro modo, podría ayudar a personas como Zafar. En varias ocasiones, ha solicitado un subsidio en efectivo, solo para ser rechazada sin explicación.
Movilidad descendente
Brasil, un gran exportador, se presenta a menudo como un beneficiario del aumento de los precios de las materias primas.
Pero en las favelas de las principales ciudades de Brasil, donde la pobreza enmarca la vida cotidiana, la gente está concentrada en el aumento del precio del gas licuado de petróleo (GLP), el combustible para cocinar que se utiliza en el 96 por ciento de los hogares.
Desde febrero, el precio del tanque de gas ha aumentado casi un 10 por ciento, alcanzando su nivel más alto en dos décadas, según datos del gobierno.
“Es lo único de lo que hablamos”, dijo Vanderley de Melo Pereira, de 55 años, padre de dos hijos en Rocinha, un barrio popular de Río de Janeiro. “Desde que empezó la guerra en Ucrania, las cosas han empeorado”.
En toda América Latina, el desarrollo de la crisis amenaza con borrar décadas de progreso en la mejora del nivel de vida.
“No hay perspectivas de crecimiento”, dijo Liliana Rojas-Suarez, experta regional e investigadora principal del Centro para el Desarrollo Global en Washington. “Creo que vamos a tener otra década perdida”.
Ruth Maclean reportó desde Dakar, Senegal; Salman Masood desde Islamabad, Pakistán; Elif Ince desde Estambul; Flávia Milhorance desde Río de Janeiro; Muktita Suhartono desde Java Occidental, Indonesia; y Brenda Kiven desde Duala, Camerún. Renato Dias colaboró con este informe desde Río de Janeiro.
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Valeurs Actuelles
Afghanistan : des présentatrices télé défient les talibans en refusant de se couvrir le visage
Les femmes afghanes résistent. Samedi 21 mai, les présentatrices des principales chaînes de télévision en Afghanistan ont décidé de passer à la télévision le visage découvert, indique Le Monde. Un pied de nez aux talibans, qui – depuis leur retour au pouvoir en 2021 – mettent en péril les droits des femmes afghanes. Début mai, le chef suprême des talibans avait demandé aux femmes de se couvrir entièrement en public, visage inclus, avec – si possible – une burqa traditionnelle, souvent de couleur bleue, et grillagée au niveau des yeux.
Selon Le Monde, le ministère afghan de la Promotion de la vertu et de la Prévention avait ordonné aux présentatrices de se plier à cette nouvelle règle d’ici samedi. Directive non suivie d’effet pour les journalistes des chaînes Tolo News, Shamshad TV et 1TV, qui sont toutes passées à l’antenne en direct sans cacher leur visage. « Nos consœurs craignent que, si elles se couvrent le visage, la prochaine chose qu’on leur dira soit d’arrêter de travailler », a expliqué Abid Ehsas, chef des informations de Shamshad TV, selon Le Monde. « C’est la raison pour laquelle elles n’ont pas respecté l’ordre jusqu’à présent », a-t-il précisé.
« Nous parlerons aux responsables »
Mais la désobéissance de ces femmes n’est pas passée inaperçue aux yeux du gouvernement taliban. « Si elles ne s’y conforment pas, nous parlerons aux responsables », a répliqué Mohammad Sadeq Akif Mohajir, porte-parole du ministère de la Promotion de la vertu et de la Prévention. « Toute personne qui vit sous un système et un gouvernement particulier doit obéir aux lois et aux ordres de ce système, donc elles doivent appliquer l’ordre », a-t-il martelé.
Des menaces qui pourraient être suivies d’effets. Les autorités ont ordonné que les femmes travaillant au sein du gouvernement soient licenciées si elles ne respectent pas ce nouveau code vestimentaire. Et les employés risquent même d’être suspendus si leurs épouses ou leurs filles ne se plient pas à cette nouvelle directive, rapporte Le Monde. Les talibans qui avaient promis un régime moins rigoriste que lors de leur passage au pouvoir de 1996 à 2001 commencent, eux, à montrer leur vrai visage.
L'Humanité
Médecine. Empreinte carbone : pour que les blocs opératoires soient vraiment verts
ActuDans une récente publication, des chirurgiens états-uniens expliquent leur démarche pour réduire l’impact relativement lourd des salles d’opération sur l’environnement. Les « green blocs » ne sont plus exceptionnels et font leur apparition jusque dans l’Hexagone.
Jérémie BazartDepuis longtemps déjà, le tri des déchets s’effectue dans les blocs opératoires des hôpitaux. Mais il est essentiellement réalisé pour des raisons sanitaires : les instruments coupants et piquants sont collectés dans un bac identifié, les déchets organiques le sont dans un autre bac. Ces bacs seront ensuite incinérés suivant une charte rigoureuse empêchant toute contamination lors des manipulations par les différents agents.
Comment atteindre la neutralité carbone en 2050 ? Voici les quatre futurs possiblesChez les dentistes, depuis longtemps également, les appareils d’aspiration disposent d’un filtre qui récupère les amalgames dentaires lorsqu’ils sont enlevés. Mais, là encore, pas question de retrouver ces matériaux riches en mercure dans les égouts et les usines de retraitement. Ils seront éliminés ailleurs.
Les blocs opératoires représentent 70 % des déchets d’un hôpital.
Donc, derrière ces différents tris hygiéniques, il n’y a rien d’environnemental… Pire, cette question de l’impact sur la planète semble dérisoire au regard de ce que les soins, en général, et les blocs opératoires, en particulier, apportent aux humains. Mais elle est de plus en plus posée.
Un article sur ce sujet vient d’être publié dans le « Journal of Clinical Oncology ». L’un des changements les plus réalisables proposé par les auteurs (deux chirurgiens à l’école de médecine de l’université du Michigan, aux États-Unis) concerne justement la gestion des déchets.
Changer la pratique du « tout jetable »
Réduire l’impact environnemental de l’activité des blocs « peut être aussi simple que de s’assurer que tout ce qui est jeté avant ou pendant la chirurgie est correctement catégorisé et étiqueté, car on estime que plus de 90 % des déchets du bloc opératoire ne répondent pas aux normes nécessaires au type de ceux parmi lesquels ils finissent », expliquent les auteurs dans un communiqué de l’université.
Dans le même ordre d’idées, les hôpitaux pourraient également envisager de changer leurs pratiques du « tout jetable » et réfléchir à certains dispositifs de blouses réutilisables, « car il n’y a aucun lien entre les outils réutilisés et les infections nosocomiales », poursuivent les chirurgiens.
La communauté médicale émet 8,5 % des émissions de gaz à effet de serre
Mais des économies peuvent être réalisées aussi ailleurs… Sur les dépenses énergétiques par exemple. Ainsi, la publication rappelle que, aux États-Unis, la communauté médicale émet 8,5 % des émissions de gaz à effet de serre. « Les blocs représentent 70 % des déchets d’un hôpital et génèrent trois à six fois plus de carbone que le reste du système de santé. »
Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le mondeLes auteurs ciblent les soins contre le cancer. Ils apparaissent pour eux comme un levier évident, car ils impliquent souvent des niveaux de soins intenses sur une courte période. Les chirurgies mini-invasives, qui utilisent couramment des robots pour traiter les cancers colorectaux, ceux de la tête et du cou ou ceux l’utérus par exemple, sont très émettrices de carbone. « L’utilisation de ces nouvelles technologies est très énergivore. Par exemple, une hystérectomie (opération qui vise à retirer l’utérus—NDLR) assistée par un robot produit autant de carbone qu’une voiture circulant durant 3 500 kilomètres », notent, certes maladroitement, les auteurs. C’est pourquoi ils militent pour une optimisation de la consommation d’énergie des salles d’opération.
Mieux localiser l’approvisionnement
Ainsi, l’installation d’un éclairage économe, la planification d’une maintenance préventive ou la minimisation du flux d’air dans les pièces non utilisées apparaissent comme des mesures efficaces. Ils poursuivent leur inventaire en ciblant la chaîne d’approvisionnement chirurgical, en estimant que « 87 % des instruments chirurgicaux disposés pour une opération sont rarement utilisés. Donc l’élaboration de listes standardisées des outils nécessaires pour les chirurgies courantes pourrait réduire les coûts, les déchets et l’énergie nécessaire pour stériliser et reconditionner ces instruments ».
PARMI LES PISTES À SUIVRE : RÉDUIRE LES CONSOMMABLES À USAGE UNIQUE, LE RECOURS AU GAZ ANESTHÉSIANT...
La liste se poursuit avec la recherche de fournisseurs locaux, l’arrêt d’examens inutiles mais systématiques, ou l’utilisation optimale de gaz anesthésiants alternatifs moins agressifs pour la couche d’ozone ou l’atmosphère, avec un objectif simple : « s’éloigner de certains de ces gaz responsables en grande partie du réchauffement climatique et commencer à faire de meilleurs choix sur les produits que nous utilisons et sur la façon dont nous les utilisons », déclarent les auteurs. Certaines des recommandations de l’étude sont déjà mises en place en France. Ainsi, les hôpitaux du CHU de Toulouse (lire encadré ci-dessous) est impliqué dans une démarche de blocs opératoires « écologiques ». De quoi inciter d’autres villes à faire de la chirurgie décarbonée ?
Des blocs verts dans la Ville rose
« En France, 20 % à 30 % de la production de déchets d’un établissement de santé sont générés par les blocs opératoires », explique un communiqué de l’hôpital Pierre-Paul-Riquet de Toulouse, en avril 2022. Dès 2018, une équipe de 15 professionnels des blocs a entamé une réflexion sur l’amélioration du tri des déchets et la valorisation de certains d’entre eux au bloc.
Résultat : en deux ans, les déchets assimilés aux ordures ménagères ont augmenté de 35 %, et avec eux de nouvelles filières de revalorisation (plastiques souples, flaconnages, métaux précieux – lames de laryngoscopes –, emballages en alu, câbles de cuivre) se sont mises en place.
Ce sont ainsi 2 tonnes de plus par mois de déchets qui ont été recyclés. Les déchets d’activités de soins à risque infectieux (Dasri), quant à eux, ne sont pas recyclables, mais leur taux a diminué, passant de 45 % à 20 %.
De même, un travail sur les gaz anesthésiants halogénés (parmi les plus nocifs pour la planète) est en cours depuis un an. Il vise, comme le recommande la publication, à optimiser au maximum leur utilisation et à chercher des alternatives.
Source : chu-toulouse.fr
médecineécologiedéveloppement durableneutralité carbone France24 - World
Salah and Son share Premier League Golden Boot
Issued on: 22/05/2022 - 19:36
London (AFP) – Mohamed Salah and Son Heung-min shared the Premier League Golden Boot on Sunday after both scored on the final day of the season.
South Korea's Son netted twice in Tottenham's 5-0 win at Norwich to move to 23 goals -- one clear of Salah, but the Egypt forward struck late in Liverpool's 3-1 win at home to Wolves.
Manchester United's Cristiano Ronaldo finished third with 18 goals in his first season back in the Premier League.
Salah's goal was ultimately in vain as Jurgen Klopp's team finished one point behind Manchester City, who scored three goals in five minutes to beat Aston Villa 3-2.
Tottenham's win confirmed a fourth-place finish, meaning they qualify for next season's Champions League.
Son, 29, said it was "incredible" to have the award.
"I can't believe it," he told the BBC. "I got really emotional. I dreamed of it as a child. Literally it's my in hands. I can't believe it.
"Until my goal I was really frustrated that I missed big chances. I told the players I missed the easiest chances and scored one of the toughest ones.
"I didn't give up. I wanted to score today. The team helped me a lot at half-time. They wanted to help me, you could see it today."
© 2022 AFP
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
Vladimir Putin, hombre de familia
A medida que los países occidentales van imponiendo sanciones a personas cercanas al líder ruso, entre ellas sus familiares, se va fracturando el estricto secreto que rodea su vida privada.
Credit...Foto de consorcio por Maxim Shemetov
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Por Jason Horowitz
VOORSCHOTEN, Países Bajos — A Vladimir Putin no le gustaba la intromisión.
Era 2008, y el presidente ruso, por entonces de 56 años y ocho empuñando el poder cada vez con más fuerza, estaba listo para una conferencia de prensa en la lujosa Villa Certosa de Cerdeña. A su lado se encontraba su aliado más cercano en Europa occidental, Silvio Berlusconi, el magnate de los medios y primer ministro italiano de apetitos legendariamente hedonistas con quien compartía el gusto por los chistes obscenos, los muebles extravagantes y la vasta riqueza.
Durante los veranos, las dos hijas adolescentes de Putin disponían de la extensa villa, iban en excursiones secretas de navegación y compras de lujo bajo la orden estricta de disimular su identidad y esconder su rostro de las cámaras, según una persona con conocimiento del arreglo.
La estrategia de proteger estrictamente a su familia le funcionó bien a Putin durante años, hasta que Rusia invadió Ucrania en febrero. Ahora, a medida que los países imponen sanciones a los más cercanos a Putin —entre ellos las aprobadas el viernes por Gran Bretaña a la mujer considerada durante mucho tiempo como su amante, Alina Kabaeva, y a su exesposa, Lyudmila Ocheretnaya— la fachada empieza a caer y arroja nueva luz sobre la vida privada del líder ruso.
Los primeros atisbos de sus complicados asuntos familiares se desarrollaron esa escena en aquella villa, cuando una reportera rusa, Nataliya Melikova del Nezavisimaya Gazeta, abordó cautelosamente la zona prohibida. Días antes, un informe del Moskovsky Korrespondent aseguraba que Putin y su esposa, con la que llevaba 25 años, se habían separado en secreto. Llamaba la atención que el diario además reportaba que se había enamorado de Kabaeva, una medallista olímpica ganadora del oro en gimnasia rítmica, famosa por su flexibilidad y quien, a los 24 años, tenía más o menos la edad de sus hijas y se había convertido en una cara pública para su partido político.
“Siempre he reaccionado negativamente a aquellos que, con sus narices mocosas y fantasías eróticas, se entrometen en la vida de otras personas”, dijo Putin, desmintiendo el informe. Berlusconi hizo el gesto de dispararle a Melikova con una metralleta imaginaria mientras Putin, que para entonces había sido acusado de asesinar a varios periodistas, asentía y sonreía. Días más tarde, Moskovsky Korrespondent detuvo sus operaciones por “motivos económicos”.
Putin es más que solo un padre protector que, como ha dicho, quería brindar a sus hijas una vida normal y consideraba su seguridad un asunto de seguridad nacional. Como exagente de la KGB, impregnado de los métodos de la agencia para el subterfugio, la desinformación y la habilidad de Jano de presentarse de distintos modos según la situación, ha cubierto su vida personal en secreto y la ha envuelto en rumores.
Putin tiene, oficialmente, dos hijas reconocidas de su primer matrimonio, pero según medios independientes rusos y noticias internacionales no verificadas, puede ser que tenga cuatro hijos más con otras dos mujeres. Sin embargo, incluso sus hijas reconocidas, ahora camino a la mediana edad, están tan ocultas que podrían pasar desapercibidas en una calle de Moscú. Su exesposa, con quien algunos biógrafos creen que se casó par mejorar sus oportunidades de unirse a la KGB, reacia a admitir solteros, prácticamente se esfumó de la vista del público incluso antes de que se divorciaran.
En los enclaves rusos de Suiza, salpicados de villas, empezó a circular una petición en marzo que exigía la repatriación de su supuesta amante, Kabaeva, en la que se la comparaba furiosamente con Eva Braun, la pareja de Hitler. En Lugano, los habitantes chismean sobre el edificio de vidrio verde donde vivía Kabaeva con vista al lago y hablan confiadamente del hospital donde nacieron sus supuestos hijos y las escuelas a las que asistían. Pero no la han visto.
Los supuestos hijos no están confirmados y son invisibles. En un edificio de apartamentos de lujo de Montecarlo, los habitantes se encogen de hombros ante las fotos de otra posible novia y otro posible hijo de Putin que tenía una propiedad en el lugar y cuya familia comparte dirección con la familia de Kabaeva en edificios de lujo de Moscú. En muchos casos, se trata de apariciones y, como en tantos cuentos de fantasmas, los espectros pueden parecer conjurados para producir un efecto deseado, ya sea por los críticos, para socavar la imagen que Putin se ha construido de protector de los valores familiares o por los partidarios, para componer una imagen de riqueza, virilidad y misterio de Putin. O tal vez simplemente existen.
“Hay tantas historias. Todas pueden ser verdad o ninguna puede ser verdad. Y esa es la suerte de bruma de Putin”, dijo Nina Khrushcheva, profesora de asuntos internacionales en la New School de Nueva York, nacida en Moscú. Putin, dijo Khrushcheva, era al mismo tiempo obsesivamente clandestino y un exhibicionista que se nutrió de las representaciones occidentales que lo ponen como supervillano.
Khrushcheva, que es bisnieta de Nikita Jruschov, dijo que Putin tenía una cosmovisión típica del Kremlin y que, como Stalin, aceptaba y perpetuaba la mitología salpicada de verdad. “Creas desinformación”, dijo. “Creas una atmósfera de algo que todo el mundo intenta adivinar y todos discuten y todo es secreto”.
Sin embargo, algunas cosas parecen bastante claras. Los miembros del círculo familiar de Putin se benefician del sistema cleptocrático que Putin preside como un jefe de la mafia, con lugartenientes oligarcas que le rinden pleitesía con riqueza, empleos lucrativos o propiedades lujosas para su familia y para quienes tal vez ocupan la órbita de su afecto. Durante décadas, pocos lograron penetrar la burbuja opaca construida para protegerlos ellos y sus recursos. Pero la invasión a Ucrania por parte de Putin cambió eso.
En abril, Estados Unidos apuntó a la bruma e impuso sanciones a sus dos hijas, nombrándolas como familiares de una persona penalizada —Putin— y señalando su apoyo a la industria de defensa rusa y la captación de miles de millones de dólares de fondos supervisados directamente por Putin. Según funcionarios, el gobierno estadounidense también estuvo a punto de imponer sanciones a Kabaeva, pero se detuvo a último momento para evitar, por ahora, una escalada.
Los expertos en sanciones afirman que, más que causar daños económicos a Putin, estas medidas buscaban enviarle un mensaje de que su agresión había cruzado un límite y que su mundo privado, invisible e intocable, podía ser visto y alcanzado por Occidente.
“En general, las sanciones que no son aprobadas por el Consejo de Seguridad de la ONU son malas, y lo que es más importante, son inútiles”, dijo Dmitri Peskov, el portavoz del Kremlin, cuando se le pidió un comentario sobre las sanciones occidentales contra los miembros de la familia de Putin. “Las sanciones contra familiares, parientes, conocidos y periodistas son estúpidas”. Cuando se le preguntó si el Kremlin creía que las sanciones contra Kabaeva y sus familiares eran una afrenta personal contra Putin, Peskov añadió: “¡Es una decisión absurda!”.
La filial neerlandesa
En un terreno cubierto de césped en las afueras de Ámsterdam, unos manifestantes enviaron hace poco un mensaje a Putin a través de su hija, Maria. Cerca de banderas ucranianas plantadas al medio de un corazón trazado con velas, un cartel dirigido a “Ave Maria Putin” decía: “Parece que tu viejo es difícil de ubicar y claramente imposible detenerlo, incluso para sus verdugos. Pero como todos sabemos, padres e hijas son otra historia” y “Te lo rogamos, Maria”.
Lo que al principio parecía un lugar improbable para una solicitud —y un personaje improbable al cual solicitar— cobró más sentido al comprender que el terreno había sido comprado recientemente por Jorrit Faassen, un neerlandés que estuvo casado y tuvo al menos un hijo con Maria Vladimirovna Vorontsova, como se conoce a la hija mayor de Putin. En los 15 años desde que se fue a vivir en secreto con Faassen en los Países Bajos, en ocasiones Vorontsova se había convertido en objeto de la furia local contra su autoritario padre.
Las cosas se pusieron especialmente tensas en 2014, cuando separatistas apoyados por Rusia derribaron un jet de Malaysia Airlines que salió de Ámsterdam y sobrevolaba Ucrania, matando a 298 personas, de las cuales casi 200 eran neerlandesas. Los alcaldes neerlandeses exigieron que a Vorontsova se le deportara y con la guerra en Ucrania los cuestionamientos han aumentado.
Un medio de investigación neerlandés, Follow The Money, contactó a Faassen en Rusia recientemente.
Con un fuerte acento de La Haya, dijo que la guerra en Ucrania era un inconveniente y negó haber sido esposo de Vorontsova. “No estaba cómodo”, dijo Harry Lensink, el editor que lo entrevistó.
Desde entonces, los reporteros tampoco han estado cómodos y se preocupan de que sus teléfonos estén intervenidos. Un reportero que colaboró con el artículo sobre Faassen recibió un aviso de que una persona que usaba un servidor en Moscú había intentado hackear su correo electrónico.
Todo ese enojo y ansiedad estaba muy alejado del jolgorio en una fiesta para celebrar a la pareja en 2008 en Wassenaar, acaso la zona más exclusiva y adinerada de los Países Bajos. “Era una fiesta de boda”, recordó Danny Pleizer, un cantante local de canciones folklóricas neerlandesas que actuó en la velada.
Dijo que los invitados cantaron con sus éxitos y estrechó la mano del novio, a quien conocía desde hacía años, así como la de la novia. No tenía idea que ella era la hija de Putin y se marchó después de su intervención.
Casi nadie en la boda sabía mucho de ella, aunque los amigos de Faassen, que se mudó a Moscú por negocios en 2006, ofrecieron pistas en sus discursos pendencieros. Bromeaban sobre su pasatiempo de tirarle los perros a chicas rusas adineradas en las discotecas de Moscú.
Los padres de Maria no acudieron a su fiesta de boda neerlandesa. Sin embargo, algunos rusos sí estuvieron presentes, como los hombres fornidos que miraban desde el bar, mientras una pariente de la novia —una joven que cantó una canción rusa tradicional y emotiva— bailaba enérgicamente al son del tango.
El primo del novio, Casper Faassen, ahora un reconocido artista neerlandés, dijo que la siguiente vez que vio a Maria, la esposa de su primo, fue para el cumpleaños de su tía en el suburbio cercano de Merenwijk. Mientras los invitados atacaban la comida indonesia en el bufé, dijo, Maria parecía estar cómoda pero distante, en un vestido beige que la hacía lucir elegante y con una postura perfecta, como de bailarina. Se comunicaba con todos, incluso su marido, en buen inglés y hablaba poco neerlandés.
La pareja luego pidió algunas obras de arte de Faassen, quien recordó haber entregado tres imágenes borrosas de bailarinas sobre un fondo de pan de oro en su departamento, arriba del supermercado Albert Heijn en el municipio cercano de Voorschoten. Maria abrió la puerta y su marido, Jorrit, holgazaneaba en el sofá frente a la televisión. Al entrar, Casper bromeó que su primo era un vago y recuerda que Maria revoleó los ojos en muestra de solidaridad.
Ni Casper ni muchos otros en la familia conocían la verdadera identidad de la mujer que se hacía llamar Maria Vladimirovna Vorontsova y ahora Maria Faassen, pero que para su padre era Masha. Pero en 2010, un medio ruso, New Times, reportó que Jorrit, que por entonces era funcionario en una consultora rusa, recibió una paliza de los guardaespaldas de Matvey Urin, un importante banquero ruso que no sabía con quién trataba, luego de un incidente de tráfico en Moscú.
Poco después, Urin perdió sus licencias para operar bancos y los guardaespaldas acabaron en la cárcel. Los reporteros de chismes rusos especularon que el neerlandés era el yerno de Putin, aunque Jorrit siempre lo negó.
La pareja pasaba mucho tiempo en Moscú, donde hay documentos que lo mostraban como funcionario de Gazprombank. Casper dijo que su primo una vez le ofreció la posibilidad de contactos lucrativos y ventas en Rusia. Para entonces, los rumores del parentesco de Maria habían empezado a circular y el artista, que despreciaba a Putin por socavar la democracia y por las represiones violentas, declinó.
“Dije, ‘Gracias, pero no, gracias’”, comentó. Desde entonces se mantuvo alejado de la pareja.
Pero los habitantes locales les prestaban más atención. Una tarde reciente, cerca del rascacielos de lujo donde Jorrit compró los dos pisos superiores, un vecino ucraniano expresó asco de los antiguos ocupantes. Corien Zoetemelk, de 57 años, una vecina que vive en la calle contraria al penthouse, recordó ver a la pareja en varias ocasiones, incluso deslizándose por el canal bajo su edificio de departamentos.
“Los vi en su velero”, dijo. “Ella estaba embarazada”.
En el balcón del segundo piso de su edificio, junto al canal, un hombre mayor dijo que estuvo “una vez con ella en el elevador” y que “se parecía a su padre”. El hombre dijo que la pareja también tenía un hijo, o al menos que la gente había visto a Jorrit, que evitaba el contacto con sus vecinos, con un niñito. El hombre en el balcón dejó de hablar cuando su esposa lo llamó molesta a que volviera al apartamento. “Te pueden pillar por esto”, siseó.
Sergei Roldugin, un chelista fabulosamente enriquecido y amigo cercano de Putin que es padrino de Maria y ahora está en la lista de sanciones de Estados Unidos y la Unión Europea, una vez le dijo a un entrevistador que ella tuvo un hijo en 2012. En una entrevista de 2017 con Oliver Stone, Putin reconoció que se había convertido en abuelo.
Algunos locales están convencidos de que vieron al abuelo ruso de visita.
“Sí, vi a Putin”, dijo Patricia Kortekaas, de 62 años, integrante del Concejo Municipal de Voorschoten, afuera del supermercado al que supuestamente entró. Ella recordó haberlo visto flanqueado por su seguridad, en el pasillo de café y té.
“Parecía cauto”, dijo. “Pensé ‘¿Qué le pasa?’”. (La oficina de Putin ha negado las visitas).
En 2014, Maria se había convertido en una especialista en enanismo pediátrico. Su proyecto de caridad, Elfa-Endo, que ayuda a niños con problemas endocrinos, también recibió fondos del poderoso Alfa Bank —ahora sancionado—, lo que podría ser la razón por la cual el Departamento del Tesoro de Estados Unidos decidió castigarla por liderar “programas financiados por el Estado que han recibido miles de millones de dólares del Kremlin para la investigación genética y que Putin supervisa personalmente”.
Dichas sanciones podrían dañar a su nueva familia. Según un informe publicado en abril por el medio independiente ruso Meduza, para entonces ya se había divorciado de Jorrit y se había vuelto a casar con un hombre ruso que consiguió un trabajo en la empresa de gas Novatek. Gennady Timchenko, un poderoso oligarca que a menudo aparece como alguien que arregla las cosas en la familia de Putin, y también está en la lista de sanciones, desde hace poco forma parte del directorio de dicha empresa.
Maria no pudo ser contactada para ofrecer comentarios. Faassen no devolvió un pedido de comentario que se dejó con su padre, quien dijo “Váyanse”, en su casa, donde las ventanas, tradicionalmente descubiertas en la región de Holanda, están bloqueadas con papel periódico.
La hija ‘disciplinada’
Desde el principio, la historia personal de Putin parecía repleta de los elementos con los que se construyen los mitos. Utilizó una biografía oficial —publicada en 2001, cuando recién tomó el poder como un aparente demócrata de la nueva generación— para pulir su imagen de hombre de familia duro pero heroico. En ella, cuenta una anécdota de cómo salvó, desnudo, a su familia cuando un sauna defectuoso quemó la dacha familiar.
“Las niñas sufrieron más con el incidente”, dijo Putin, refiriéndose a sus dos hijas. “Habían traído todos sus tesoros de casa a la dacha, todos los juguetes y muñecas Barbie que habían acumulado durante sus vidas enteras. Masha luego me dijo que durante meses no pudo dormir. Habían perdido todo lo que les era conocido”.
Ahora, la conflagración de la guerra de Putin en Ucrania ha amenazado con despojarlas de todo otra vez.
Eso también va para su segunda hija, Katya, quien, en palabras de Putin, “resultó ser la más disciplinada”.
“Cuando grité, ‘¡Todas fuera de la casa!’”, dice, “ella soltó su cuchara en la mesa y saltó fuera de la casa sin hacer preguntas”.
En efecto, Katya, quien vivió con el alias Katerina Vladimirovna Tikhonova, parece ser la que se ha apegado más al círculo de influencia de Putin. En febrero de 2013 supuestamente se casó con Kirill Shamalov, hijo de Nikolai Shamalov, estrecho colaborador de Putin y principal accionista del banco Rossiya. Igora, uno de los resorts de esquí preferidos de Putin, fue el idílico escenario invernal en el que los nombres de Kirill y Katerina se escribieron en la nieve.
En 2020, Meduza y otro medio ruso independiente, Important Stories, obtuvieron invitaciones de boda que Shamalov envió por correo electrónico a Maria, Jorrit y su hijo en Holanda. Se decía que la boda iba a incluir patinaje artístico sobre hielo en interiores, una exhibición de iluminación láser y una falsa aldea rusa con actuaciones variadas.
Katerina misma era una experimentada intérprete apasionada por la danza acrobática de rock and roll. En 2013 ella y su pareja de baile, Ivan Klimov, que la lanzó por el aire vestida de leotardo y tenis blancos, actuaron en la competencia Boogie-Woogie World Masters de rock acrobático.
“Todos sabían que era la hija de Putin”, dijo Edilio Pagano, que a menudo era juez en los eventos en los que competía Katerina, pero dijo que nunca sintió la presión de darle puntajes más altos.
Dijo que Katerina “no era, digamos, una atleta genial, pero realmente le importaba y acudía a todas las competiciones”. Nunca hablaba de su linaje, dijo, pero era una mujer “muy reservada, muy bondadosa, sonriente y bien educada” que se comunicaba sobre todo en inglés.
Cerca de 2014, Pagano trabajó con ella en el comité ejecutivo de la Confederación Mundial de Rock’n’Roll, con sede en Suiza, en la que ella fungía como vicepresidenta de expansión y mercadeo. Casi nunca iba a las juntas, dijo, pero cuando lo hacía, siempre la acompañaban dos guardaespaldas.
Para entonces estaba ocupada con asuntos más importantes. En 2015, la agencia rusa de noticias RBC informó que había viajado a Suiza no para una competencia de danza, sino para asistir a la “sesión rusa” del foro de Davos con Shamalov.
Putin deslizó en una entrevista televisiva de 2011 que Katerina se había licenciado en Estudios Orientales en la Universidad de San Petersburgo. Pero al mostrarse cautelosamente en 2015, fue como autora de un libro de texto de matemáticas y media decena de artículos científicos, entre ellos uno sobre viajes espaciales y la reacción del cuerpo a la gravedad cero. Su coautor, el rector de la Universidad Estatal de Moscú, Viktor Sadovnichy, no respondió a un pedido de comentarios
Pero era más que académica. Katerina lideraba Innopraktika, un instituto de investigación para apoyar y patrocinar a científicos jóvenes financiado en parte por la empresa petrolera estatal Rosneft. El directorio de Innopraktika, averiguó Reuters, contaba con un grupo de confidentes de Putin y exfuncionarios de la KGB, entre ellos algunos de los que vivían en el mismo complejo de viviendas en Dresden, Alemania, cuando la familia Putin estuvo destacada ahí en los años 80. Y para 2014 ella ayudaba a supervisar la expansión de 1700 millones de dólares de la Universidad Estatal de Moscú, como enlace con el sector empresarial, con el título de vicerrectora.
Mientras ella avanzaba profesionalmente, también crecía la riqueza de su esposo. Kirill Shamalov adquirió de Timchenko, el oligarca vinculado a Putin, una participación aproximada de 3000 millones de dólares en la principal empresa petrolera y petroquímica de Rusia y se convirtió en uno de sus principales accionistas. La pareja también compró de Timchenko, por una cifra no divulgada, una villa junto al mar en Biarritz, Francia. (En marzo, activistas rusos irrumpieron en la propiedad en un intento por ponerla a disposición de los refugiados ucranianos).
En 2018, Katerina apareció en un programa de televisión ruso en donde se le identificó como “Directora de Innopraktika y subdirectora del Instituto del Estudio Matemático de Sistemas Complejos en la Universidad Estatal de Moscú”. En el segmento hablaba frente a un gráfico de computador de una cabeza conectada a electrodos. (El Departamento del Tesoro de Estados Unidos le impuso sanciones por ser “una ejecutiva de tecnología cuyo trabajo” apoya al gobierno ruso “y a la industria de defensa”).
Ese año, Bloomberg reportó que la pareja se había divorciado y que compartían casi 2000 millones de dólares en activos. Estados Unidos le puso sanciones a él y lo identificó como “antiguo esposo” de Katerina. Su verdadero amor parecía seguir siendo la danza. En 2019 se unió al consejo de la Federación Mundial de Danza Deportiva de Rusia.
Pero Miriam Kerpan IIzak, presidenta de la Confederación Mundial de Rock’n’Roll, dijo que ya no estaba asociada con el grupo. “No tengo ningún contacto con ella”, dijo, y agregó: “Ya no está activa”.
Las otras mujeres de la vida de Putin
La guerra de Putin también ha obligado a otros chicos vinculados a él a retirarse de sus actividades públicas favoritas.
Elizaveta Vladimirovna Krivonogikh, cuyo patronímico indica que es hija de un Vladimir, es una joven de 19 años que aprovechaba su posible vínculo con Putin para ganar decenas de miles de seguidores en su cuenta de Instagram, repleta de fotos de ella escondiendo el rostro juguetonamente. En entrevistas, Luiza, como se le conoce, reconoció que se parecía mucho a Putin y dijo que si el presidente alguna vez estuviera frente a ella, ella le preguntaría “¿Por qué?”. Pero la guerra atrajo atención negativa hacia ella y su cuenta desapareció súbitamente.
Luiza es la hija de Svetlana Krivonogik, una ex empleada de la limpieza de 47 años de San Petersburgo quien, a través de una supuesta relación con Putin, se convirtió en baronesa de los bienes raíces, integrante del directorio del banco personal de Putin, Bank Rossiya, y una de las principales accionistas en el resort de esquí Igora, donde se casó Katerina, la segunda hija de Putin.
En 2021, la divulgación de los Papeles de Pandora —millones de documentos filtrados de empresas financieras en paraísos fiscales— y una investigación previa de Proekt, que luego fue prohibido en Rusia, mostraba que su fortuna estimada bordeaba los 100 millones de euros, o 105 millones de dólares, e incluía un departamento en Mónaco con valor de 3,75 millones de dólares.
Maria Pevchikh, jefa de investigaciones de la Fundación Anticorrupción, una organización sin fines de lucro fundada por el político de oposición ruso Alexéi Navalni, tenía la certeza de que Putin había engendrado hijos con sus amantes y que vivían con lujo en el extranjero.
Indicó que hay pruebas documentales que indican que las mujeres y sus familias disponen de una riqueza extravagante y registros de propiedad que muestran que una subsidiaria de Gazprom brindó apartamentos de lujo en el mismo edificio de Moscú a las madres de Kabaeva y Krivonogikh.
Una tarde reciente, mientras algunos rusos abordaban autos deportivos exclusivos frente al casino emblemático de Montecarlo, los residentes de un edificio de departamentos dijeron que nunca habían visto ni a Krivonogikh ni a su hija. El portero dijo que no vivía ahí.
El 22 de abril, la supuesta amante en turno de Putin —y, según algunas versiones, su nueva esposa, Kabaeva— acudió a su Festival Alina, un evento patriótico anual de gimnasia en Moscú. Como miembro consejero del National Media Group que controla el poderoso oligarca Yuri Kovalchuk, reunió apoyo para la invasión a Ucrania frente a los anuncios de “Z” que simbolizan la guerra de Putin.
Los medios suizos e internacionales a menudo han reportado como un hecho que Kabaeva, que vivía en Suiza, tuvo al bebé de Putin en la clínica Sant’Anna, cerca de Lugano, en 2015, cuando él desapareció durante ocho días. (“No corresponde con la realidad”, dijo en aquel momento Peskov, el vocero del Kremlin).
La clínica de Lugano, en donde una tarde reciente el lobby estaba repleto de mujeres embarazadas hablando ruso, no quiso emitir un comentario. El reporte de un diario de 2019 que afirmaba que Kabaeva había dado a luz a mellizos desapareció de internet.
En Lugano, los habitantes están seguros de que alguna vez vivió muy custodiada en el edificio de lujo con vidrios verdes que mira el lago en el barrio Paradiso de Lugano.
“Sé que vivía aquí”, dijo Olena Utkina, una mujer ucraniana que trabajaba en un salón de belleza en la cuadra. Algunos tienen tanta certeza de que Kabaeva vivía ahí que han buscado expulsarla al circular una petición que exige que Suiza “tome acciones para reunir a Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva con su ‘Führer’”.
Pero el portero en el edificio dijo que había trabajado diez años en el lugar y que nunca había visto a nadie con ese nombre. Nadie en los cafés de Collina d’Oro, una zona de riqueza espectacular muy popular entre los rusos de la ciudad, la habían visto jamás. Y los supuestos hijos de la pareja jamás se han mostrado en público.
“Nunca han estado aquí”, dijo Eichner, un director de la exclusiva escuela americana en Suiza, donde una solicitud para un nuevo estudiante ruso, que debía ser investigado ante la creciente lista de sanciones, esperaba en su escritorio.
Ninguno de los fieles de la cercana iglesia ortodoxa rusa dijo haber visto nunca a Kabaeva, y los refugiados ucranianos del lugar dijeron que la evitarían si la vieran.
“Sería estupendo que Suiza le quitara su propiedad”, dijo Katerina Chaplynska, de 25 años, que huyó a Suiza con su hermana adolescente tras la invasión rusa a Ucrania. También algunos rusos dijeron que no les gustaría ver a Kabaeva, como Victoria Bussi, de 34 años. Dijo que solía apoyar a Putin, pero que ahora lo encontraba menos misterioso, más bien un simple criminal de guerra.
“Ha destruido la reputación de Rusia”, dijo.
Claire Moses colaboró con reportería desde los Países Bajos e Ivan Nechepurenko desde Estambul.
Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz
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Valeurs Actuelles
[Edito]Russie : la solution “Shanghai”
Méconnue en France, l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) a été créée, en 2001, par la Chine, la Russie et quatre anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan et Tadjikistan). Elle a été élargie, en 2016, à l’Inde et au Pakistan puis, en 2021, à l’Iran. Née sur les ruines de l’URSS, l’OCS représente depuis vingt ans l’un des fers de lance de la géopolitique russe et s’inscrit dans sa volonté de s’éloigner de l’Occident et de se tourner préférentiellement vers l’Asie. Amorcée par Evgueni Primakov, le ministre russe des Affaires étrangères de Boris Eltsine de 1996 à 1998, elle a été largement renforcée par Vladimir Poutine dans les années 2010. Son périmètre englobe le nucléaire civil, l’exploitation des ressources énergétiques, l’industrie de l’armement et le commerce.
Initialement tournée vers la bilatéralité Russie-Chine, l’OCS représente aujourd’hui un rapprochement géostratégique dépassant un cadre purement régional. Il s’est notamment concrétisé en 2021 par un exercice militaire de grande ampleur entre les États membres. Bien qu’elle ne possède pas de structure intégrée comparable à l’Otan, l’OCS pourrait, une fois le conflit russo-ukrainien terminé, devenir l’acteur clé d’une nouvelle guerre froide avec le bloc occidental.
Quelques éléments de nature à inquiéter une Europe peu consciente de ses faiblesses : sur le plan diplomatique, les membres de l’OCS se sont tous démarqués des pays occidentaux en s’abstenant lors du vote onusien de la résolution exigeant de la Russie l’arrêt immédiat du recours à la force en Ukraine ; si, économiquement, l’OCS pèse beaucoup moins que l’Otan (20 % du PIB mondial, soit la moitié des pays de l’Otan), en revanche, sur le plan démographique, elle regroupe 3,15 milliards d’habitants soit 40 % de la population mondiale. Sur le plan militaire, elle cumule 4,5 millions hommes, 12 500 chars et près de 9 000 avions. Quatre de ses membres (Russie, Inde, Pakistan et Chine) disposent de l’arme nucléaire.
L’OCS a donc la main sur tous les leviers énergétiques, qu’ils soient fossiles, nucléaires ou renouvelables
Mais c’est surtout au niveau des ressources énergétiques que le panorama est angoissant. L’OCS compte pour 31 % de la production mondiale de gaz et 23 % de la production pétrolière (Russie, Iran, Chine), 67 % de la production charbonnière (Russie, Chine), 50 % de la production d’uranium (Kazakhstan, Ouzbékistan), 67 % des réserves de graphite (Chine, Inde, Russie) et 64 % des réserves de métaux rares. L’OCS a donc la main sur tous les leviers énergétiques, qu’ils soient fossiles, nucléaires ou renouvelables (les ENR regorgent de métaux rares et l’anode des batteries est en graphite).
Sous la pression d’une écologie politique souvent subventionnée en seconde main par la Russie et son géant gazier Gazprom, l’Europe a de son côté pratiquement abandonné toute exploitation minière, qu’il s’agisse de métaux ou de ressources énergétiques. Elle ne peut aujourd’hui que constater les terribles dommages collatéraux résultant de sa naïveté stratégique.
* Philippe Charlez est spécialiste des questions énergétiques pour l’Institut Sapiens.
BBC
The fundamental problem is that the djinn's anecdotes just aren't enchanting enough
George Miller followed Happy Feet Two, a musical cartoon sequel about dancing penguins, with Mad Max: Fury Road, a magnificently unhinged science-fiction action extravaganza, so perhaps it makes sense that he should have changed gears again for his latest release, which premiered at the Cannes Film Festival. Adapted from AS Byatt's novella, The Djinn in The Nightingale's Eyes, Three Thousand Years of Longing is a sincere, thoughtful romantic fantasy about a literature professor and a djinn (genie) having a conversation. Whatever Miller's fans might have been expecting of him, they weren't expecting that.
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Dr Alithea Binnie, played by Tilda Swinton with a northern accent and school-marmish glasses, specialises in "narratology", which sounds like an academic field made up for The Da Vinci Code, but is actually the study of narrative structure. She is at a conference in Istanbul when she buys a stripy glass bottle from a shop in the Grand Bazaar, and then polishes it with her electric toothbrush in her hotel room. Before she can say "Aladdin", a djinn appears, as played by Idris Elba with pointed ears and furry legs – and once you see Elba towering over Swinton, with his rumbling voice and his sweet mixture of authority and self-doubt, you can't picture anyone else in the role.
He offers to grant her the traditional three wishes, but Alithea – who is oddly unfazed by this turn of events – has read enough books to know that djinns can be tricky and that wishes can be dangerous, so she won't commit herself until they have sat in their white fluffy dressing gowns and got to know each other. As she listens, he recalls the previous times he was released from his bottle, and the film flashes back to various yarns about foolish sultans, angry princes and wily concubines through the centuries. The djinn, it transpires, repeatedly gets into trouble by trying to help women. Will Alithea be one of them?
Three Thousand Years of Longing is bound to gain a cult following among literature students, fairy-tale buffs, and anyone who sees themselves as being as geeky and emotionally cut-off as its determinedly single heroine. (As the title suggests, one of the film's main themes is the desire to love and be loved.) For everyone else, it's reassuring that such an eccentric and personal passion project exists – and with a largely non-English-speaking cast, to boot. You can file it alongside the Wachowskis' adaptation of Cloud Atlas, or one of Terry Gilliam's later works, as pleasing evidence that an auteur can still sometimes make an extravagant exotic fantasy with an indie sensibility.
Directed by: George Miller
Starring: Idris Elba, Tilda Swinton
Length: 1 hour 48 minutes
Production company: Kennedy Miller Mitchell, FilmNation Entertainment, Metro-Goldwyn-Maye
Much like Alithea, though, most viewers will sit quietly, pondering and questioning the djinn's stories, rather than being swept away by them. The scenes set in gilded palaces can be gloriously colourful, but the rudimentary CGI would have looked cheap a decade ago. The talky, episodic structure isn't exactly urgent, either. There is no pressing need for the duo to finish their hotel-room symposium, so you have to wait and wait for the djinn to get to the point and for the professor to make her wishes. And despite Alitha's suspicions, the big galoot never seems interested in deceiving or seducing her, so there is no tension to speak of. One issue here could be that while the djinn comes across as a soulful human being, the professor comes across as a cartoon boffin.
The lack of momentum gets more problematic in the London-set final act. The film keeps fading to black and then restarting, leaving the impression that Miller couldn't decide on how to end it. Whatever it is that Mad Max uses to fuel his cars, Three Thousand Years of Longing could have done with some of it.
The fundamental problem, though, is that the djinn's anecdotes just aren't enchanting enough. They are sprinkled with wonderful little details, such as a magical musical instrument that plays itself, but none of them has compelling characters or a satisfying pay-off. It's a strange flaw for a film which is so marvellously imaginative in so many ways, but that's what it comes down to. If a screenplay is going to be fixated on the history and purpose of storytelling, the stories within it have to be better.
★★★☆☆
Three Thousand Years of Longing premiered at the Cannes Film Festival
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France24 - World
Russia presses Donbas as Ukraine takes centre stage at Davos
Issued on: 22/05/2022 - 19:36
Kyiv (Ukraine) (AFP) – Russian forces pursued their bombardment of frontline Ukrainian cities on Sunday, seeking to gain military momentum as Kyiv's diplomatic counter-offensive targeted the world's business and political elite gathering in Davos.
Shelling and missile strikes hit Kharkiv in the north, and Mykolaiv and Zaporizhzhia in the south, while eight civilians were killed on the eastern front in the Donbas, Ukrainian officials said.
Three months after launching their invasion, Moscow's forces are focused on securing and expanding their gains in the Donbas region and on Ukraine's southern coast.
Ukraine's parliament voted on Sunday to extend martial law for a further three months through to August 23.
Kyiv, meanwhile, is rallying international support and receiving Western weapons supplies, even if EU powers are struggling to agree on expanding sanctions to Russia's huge energy exports.
Poland's President Andrzej Duda addressed the Ukrainian parliament and met President Volodymyr Zelensky, a day ahead of the Ukrainian leader's Davos videoconference.
"After Bucha, Borodianka, Mariupol, there cannot be business as usual with Russia," Duda told Ukrainian MPs, citing towns and cities where Russian forces have been accused of atrocities against civilians.
"An honest world cannot return to business as usual while forgetting the crimes, the aggression, the fundamental rights that have been trampled on," he added.
The World Economic Forum brings together the world's business and political elite in the Swiss mountain resort of Davos, and this year's gathering will put Ukraine's crisis centre stage.
Davos snubs Moscow
Zelensky is due to hold a videoconference with delegates Monday evening to mark the opening of Ukraine House Davos, a forum for Kyiv and its international backers.
In March, Davos organisers cut ties with Russian firms and officials, and announced that anyone under international sanctions would not be welcome at the event.
Western nations have rallied behind Ukraine's defence of its territories, led by the United States -- which just approved a $40-billion war chest for Kyiv -- and neighbours such as Poland.
But some European countries that are dependent on Russian oil supplies, including Hungary, are resisting calls for an embargo on crude -- and major EU economic powers like Germany remain huge gas importers.
Duda stressed that Poland and Ukraine have a "common future within the European Union" and warned against some European countries attempting to compromise with Russian or take decisions "behind Ukraine's back".
But some EU members are reticent on Kyiv's ambitions to join the bloc. France's President Emmanuel Macron has suggested creating a "European political community" as a kind of antechamber to full membership.
Zelensky has dismissed this idea.
"We don't need such compromises," he said Saturday during a news conference with visiting Portuguese Prime Minister Antonio Costa.
"Because, believe me, it will not be compromise with Ukraine in Europe, it will be another compromise between Europe and Russia."
France's minister for European affairs, Clement Beaune, said Sunday that Macron's proposed European community was not an alternative to full membership, but warned that the process of joining the EU would take "15 to 20 years".
"We have to be honest. If you say Ukraine is going to join the EU in six months, or a year or two, you're lying," he told Radio J. "It's probably in 15 or 20 years, it takes a long time."
Kyiv, while rejecting any concessions -- and fighting to regain territory lost since Moscow began its offensive in late February -- has already accepted that talks with Russia will come.
"There are things that can only be reached at the negotiating table," Zelensky told Ukrainians Saturday.
The war, he said, "will be bloody, there will be fighting, but it will only definitively end through diplomacy".
After just over 12 weeks of fierce fighting, Ukrainian forces have halted Russian attempts to seize Kyiv and the northern city of Kharkiv, but they are under intense pressure in the eastern Donbas region.
Moscow's army has flattened and seized the Black Sea port of Mariupol and subjected Ukrainian troops and towns in the east to relentless ground and artillery attacks.
"There is no work, no food, no water," said Angela Kopytsa, 52, breaking down into tears as she spoke to AFP reporters on a Russian-organised tour of Mariupol.
Incessant fighting
Kopytsa said both her home and life had been destroyed during the fighting in the port and that "children at maternity wards were dying of hunger".
The once-bustling Azov Sea port city has been without electricity since early March and has now been reduced to a wasteland, the carcasses of charred buildings standing amid the lush greenery of tree-lined streets and parks.
The incessant fighting of the previous weeks has died down, and the Russian army and its separatist allies now patrol the streets.
Elena Ilyina, who used to teach at a university in Mariupol, sobbed as she told AFP about her life, saying her apartment had been destroyed and she now lives with her daughter.
burs-dc/har
© 2022 AFP
L'Humanité
Ce que l'on sait aujourd'hui sur la 5G : les explications de Serge Abiteboul, de l'Académie des Sciences
ActuL’arrivée de la 5G enflamme le débat public : véritable rupture, elle suscite des interrogations légitimes. Serge Abiteboul nous livre son savoir sur cette technologie, ses enjeux, les défis et les incertitudes qu’elle porte, afin que, informés, nous puissions mieux choisir.
Profil
Chercheur en informatique à l’Inria et à l’ENS, Serge Abiteboul est membre du collège de l’Arcep et de l’Académie des sciences. Ses travaux portent principalement sur les données, la gestion de l’information et des connaissances. Il coanime Binaire, blog de vulgarisation sur l’informatique et le numérique.
L’arrivée d’une nouvelle génération de téléphonie cellulaire est toujours un événement. Celle de la 5G – la cinquième génération de réseaux mobiles, qui succède aux technologies 2G, 3G et 4G – a soulevé de nombreuses critiques fondées. Comme membre du collège de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) et de l’Académie des sciences, j’ai été doublement interpellé à ce sujet.
J’ai notamment participé à l’écriture d’un rapport de l’Académie des sciences sur la 5G, à une série d’articles avec Gérard Berry et à un dossier pour l’Institut polytechnique de Paris ; la page « Parlons 5G : toutes vos questions sur la 5G » du site de l’Arcep apporte aussi de nombreuses réponses. Le présent article, inspiré de ces textes, est un résumé de ce que je sais aujourd’hui du sujet.
Le coin de la technique
La 5G est un nouveau standard technologique qui intègre dix années de recherche et développement dans le domaine des communications cellulaires. Elle apporte des améliorations en termes de débit, de latence (le délai de transmission d’un paquet de données), de densité de connexion, mais aussi de sécurité des communications et d’efficacité énergétique.
D’un point de vue technologique, un changement vient des évolutions des antennes et du traitement des ondes radio, avec notamment les antennes « massive Mimo » (1), qui permettent d’exploiter des fréquences radio ayant des capacités plus importantes afin d’atteindre des débits plus élevés et de maintenir plus de connexions simultanées.
La convergence des réseaux télécoms avec les réseaux informatiques s’appuyant sur des socles de logiciels communs et banalisés, ainsi que des techniques comme le « slicing » (qui permet une découpe virtuelle d’un réseau en plusieurs tranches, des « slices ») ou le « edge computing » (qui consiste à gérer les données à la périphérie du réseau, près des applications) complètent la panoplie des innovations de la 5G pour des usages plus fiables et plus flexibles.
Les usages
Pour le grand public et à court terme, la 5G servira surtout à éviter la saturation des réseaux 4G dans les centres-villes. Ce qui changera aussi, à moyen terme, ce sera l’arrivée d’applications autour de la vidéo et des jeux en réseau s’appuyant sur des débits plus importants et une faible latence.
Les usages qui vont créer une véritable rupture et apporter des innovations radicales sont plutôt à attendre du côté professionnel. La moindre transformation d’une chaîne de production demande aujourd’hui de repenser la connectique, une complexité qui disparaît avec la 5G. Dans les usines, la maintenance, notamment prédictive, devrait être transformée. La logistique et les transports collectifs devraient également être fortement impactés, se voir plus automatisés.
Certains prédisent aussi une vraie disruption dans les territoires connectés, et dans l’agriculture connectée, avec un recours massif à des capteurs 5G remontant des informations comme des malformations sur des pièces en fabrication. On parle aussi de médecine et de voitures individuelles connectées en 5G, et de bien d’autres applications encore.
La 5G va ainsi permettre l’arrivée de nombreux nouveaux services, mais à quelle vitesse, et quelles seront les « killer apps » (les applications qui feront véritablement adopter cette technologie) : cela est difficile à dire.
Le temps des interrogations
Plus que d’autres avant elle, cette nouvelle génération de téléphonie cellulaire a déclenché une volée de critiques : risques sanitaires, menaces sur l’environnement, atteintes à la sûreté des réseaux et au-delà à la souveraineté de l’État, surveillance de masse. De tels questionnements sont légitimes à l’égard d’une technologie qui va changer nos vies. Nous discuterons ici de deux d’entre eux qui nous paraissent particulièrement essentiels.
Le risque sanitaire
Les ondes électromagnétiques inquiètent depuis le développement massif de leurs émissions dans les activités humaines. Leurs effets sur la santé ont été intensément étudiés sans véritablement permettre de conclure à une quelconque nocivité dans un usage raisonné. La grande majorité des spécialistes estime qu’il n’y a pas de risque sanitaire avec les ondes des téléphones cellulaires à condition de bien suivre les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, et la France va au-delà.
Cela ne dispense évidemment pas de poursuivre les recherches sur ce sujet, en particulier autour des aspects les plus nouveaux de la technologie comme les nouvelles fréquences ou les antennes directionnelles.
Les menaces sur l’environnement
La 5G, comme le numérique en général, a une empreinte environnementale importante. Elle met à l’ordre du jour de façon aiguë un enjeu capital : comment tirer les bénéfices du numérique tout en en maîtrisant les impacts environnementaux ?
Une analyse du cycle de vie nous conduit à considérer trois grandes phases pour les impacts de la 5G sur l’environnement : la fabrication des équipements (consommation de matières premières et consommation énergétique) ; leur utilisation principalement consommatrice d’énergie ; la gestion de leur fin de vie avec la production de déchets.
Pour simplifier, nous nous concentrerons ici sur la consommation énergétique et donc sur la génération de gaz à effet de serre. Mais ce n’est qu’une facette de l’empreinte environnementale de cette technologie, comme du numérique en général. On pourrait aussi parler de l’exploitation de ressources naturelles non renouvelables, de déchets peu recyclables ou des pollutions causées par l’extraction des métaux rares.
Le déploiement de la 5G conduit à changer des équipements. A contrario, son non-déploiement aurait conduit à la densification du réseau 4G, donc aussi à la production d’équipements, et surtout à des surcoûts énergétiques de fonctionnement car, à volume de données constant, la 5G est plus efficace.
Ce qui complique tout, c’est que le passage à la 5G pourrait encourager des usages excessifs de débit par un effet de rebond difficile à quantifier. Selon les hypothèses que l’on formule, on obtient des résultats radicalement différents sur son empreinte environnementale.
Si l’incertitude est importante, les scénarios envisagés par exemple dans le rapport du Haut Conseil pour le climat (2) concluent tous que le déploiement de la 5G engendre une croissance importante de cette empreinte, principalement du fait de l’accroissement du nombre d’objets connectés au réseau.
Une étude menée par un comité d’experts auquel participent les principaux fournisseurs d’équipement réseaux et les quatre opérateurs mobiles métropolitains, et dont l’Arcep a assuré le secrétariat, apporte un éclairage plus détaillé (3).
On constate que le déploiement de la 5G permet aux réseaux mobiles d’être beaucoup plus sobres dans les zones denses. En revanche, dans les zones à faible densité, à court et à moyen termes, ce serait plutôt l’effet contraire.
En fait, il est difficile d’analyser les effets de la 5G en isolant celle-ci du reste de l’écosystème numérique. C’est toute la consommation énergétique du numérique qu’il faut remettre en question. La difficulté de dégager des certitudes dans ce domaine met en évidence un grand besoin d’évaluations précises de cette consommation énergétique. Elles sont indispensables pour guider les politiques publiques, mais également le comportement des utilisateurs et les choix des entreprises.
Une nouvelle mission de l’Arcep, notamment dans le cadre de travaux avec l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) menés depuis 2020, est de quantifier l’empreinte environnementale du numérique. Une nouvelle loi lui permet d’ailleurs de collecter des données de tous les acteurs du monde numérique, matériel essentiel pour toute analyse des impacts environnementaux en préalable à une possible régulation de l’écosystème sur ces aspects.
Enfin, il faut également tenir compte des effets positifs de la 5G, et du numérique en général. Les innovations qui apporteraient des gains environnementaux dans les autres secteurs, notamment dans l’agriculture et les transports, sont à encourager. Mais il n’est bien sûr pas question de s’appuyer sur ces « externalités positives » pour ne pas avoir à se soucier des effets négatifs.
La situation aujourd’hui
La 5G sert comme prévu à empêcher les zones denses de saturer. Pour ce qui est de la 5G industrielle, un rapport de Philippe Herbert demandé par le gouvernement, remis le 3 mars 2022, indique un retard de la France, même si les expérimentations sont nombreuses. Les industriels estiment par exemple que pour les fréquences autour de 2,6 GHz, pour l’instant réservées aux usages professionnels, le prix est trop élevé, la maille géographique trop grande, et qu’il pourrait être nécessaire d’ouvrir des opportunités d’expérimentation dans d’autres bandes de fréquences. Le rapport insiste aussi sur le besoin de montée en compétence du tissu économique et industriel afin qu’il puisse s’emparer des opportunités qu’offre cette nouvelle technologie.
Enfin, une technologie ambitionne de transformer la téléphonie cellulaire : l’open RAN (Radio Access Network, réseaux d’accès radio). Comme l’open source a boosté le logiciel depuis des dizaines d’années, l’open RAN pourrait booster les télécoms cellulaires. En éclatant les fonctionnalités, en augmentant l’interopérabilité entre les composants de différentes entreprises, cette technologie se propose de diminuer les coûts de déploiement et de gestion du réseau et d’encourager l’innovation au-delà des acteurs qui animent traditionnellement le marché. Cette approche pourrait accélérer des avancées majeures, encore bien difficiles à prédire.
(1) Massive Mimo (Multi Input Multi Output) : antenne constituée de nombreux petits sous-ensembles antennaires qui exploitent au mieux la diversité spatiale de la propagation des ondes entre le réseau et les terminaux.
(2) « Maîtriser l’impact carbone de la 5G », rapport du Haut Conseil pour le climat, décembre 2020. En ligne sur : www.hautconseilclimat.fr
(3) « Consommation énergétique des réseaux mobiles. Étude comparée sur l’évaluation de la consommation énergétique d’un déploiement 4G vs 5G », janvier 2022. En ligne sur : www.arcep.fr
EN SAVOIR PLUS
« Rapport sur la 5G et les réseaux de communications mobiles », Académie des sciences, 2021. En ligne sur : www.academie-sciences.fr
Sur le blog Binaire, série d’articles de Serge Abiteboul et Gérard Berry sur différents aspects de la 5G.
« 5G : amélioration ou aggravation du bilan carbone ? », de Serge Abiteboul et Patrick Lagrange, Polytechnique Insight, 1er mars 2022. En ligne sur : www.polytechnique-insights.com
« Parlons 5G : toutes vos questions sur la 5G » sur le site de l’Arcep : www.arcep.fr
« Open RAN : la radiotechnologie qui veut hacher menu les télécoms », de Tom Cassauwers, DataNews, 24 avril 2020, sur : datanews.levif.be
Dans le cadre de notre partenariat avec l’Académie des sciences, des académiciennes et académiciens analysent et apportent leur éclairage sur les grands enjeux du monde contemporain au travers de questions scientifiques qui font l’actualité.
5Gacadémie des sciences BBC
How to turn your passion for food into a business
If you’ve been watching Gordon Ramsay’s Future Food Stars, you’ll have seen budding entrepreneurs battling it out to win a £150,000 investment from the celebrity chef to set up their dream food business. Seeing Victoria (with her plantain-based snacks business) crowned the winner may have inspired you to reconsider your own food business dreams. We sought out some other entrepreneurs who’ve turned their food passions into careers without the help of a TV competition….
From nurse to frozen meal producer
Lizzie Langdon, Home to Home, North Somerset
Working as a nurse, Lizzie dreamed of setting up a family-friendly café in her countryside garden. “After a heart to heart with my husband I decided to quit the NHS to follow my dreams.”
Despite lacking experience of the food industry she dived in headfirst, quickly developing her business skills while working in the kitchen. “It ran for three years but sadly had to close – ironically due to its popularity and outgrowing the premises.”
Lizzie returned to healthcare, working as a private carer. Then she had a realisation; there were lots of people who were physically unable to cook for themselves, but who didn’t want to resort to ultra-processed ready meals.
Her idea was to create frozen meals using locally sourced ingredients and distribute them direct to customers and via retailers. She teamed up with Katie, who came with a nutrition degree and Cordon Bleu training.
When Covid hit, the launch was brought forward, “to help provide the community with meals and to ease the stress of shopping in lockdown.”
Starting a business when there were food shortages (they too struggled to buy flour and pasta) wasn’t easy, and they both had to juggle childcare with work. However, stepping up for a community in need paid dividends for the business. They attracted a loyal fanbase who order direct, and have also established a network of local stockists. They’re now hoping to expand the business further, while growing more of their own produce for the meals.
Lizzie’s top tip: keep innovating. “A friend told me that the constant of all successful businesses is change – continually adapting to new needs, new market players and new situations.”
From policy worker to baking teacher
Rhiannon Abbott, The Epsom Bakehouse, Surrey
When Rhiannon became disillusioned at work, she took comfort in baking. It was so enjoyable that she embarked on a training programme to set up a micro-bakery business in her own home. Things quickly escalated.
“I started by holding a market stall one weekday lunchtime. I sold 70 percent of the freshly baked bread that I’d brought along that day and made some great local connections.”
Starting a family made Rhiannon re-evaluate the direction of the business. It simply wasn't practical to spend days at a market stall, so she focused on teaching breadmaking classes every weekend. As her children grew, so did the business and she started expanding her teaching courses.
When lockdown arrived, Rhiannon took her business online. It’s now a full-time job and doesn’t just stop with teaching. To reach new audiences and keep growing the business she blogs, produces YouTube videos and runs live videos.
And she’s eager to keep pushing forward. “If you’re growing and adapting your business – there’s always something that you need to find out or learn,” she says.
Rhiannon’s top tip: network. “Networking with other small business owners has been invaluable for support in running my business. There are often common issues and questions, and it’s useful to share advice and support.”
From musician to restauranteur
James Chant, Matsudai Ramen, Cardiff
In 2019, James had become known within his friendship circle for making ramen. “I don't think anyone quite understood how obsessive I'd got,” he jokes.
So, when his friend was arranging a pop-up event in Cardiff, he asked James if he’d like to sell his ramen there. It was perfect timing; James had lost his job and was not enjoying the freelancing life. His stall was such a success that he sold out.
James decided to put on more pop-ups, ticketed events which he advertised on social media. “The first sold out in an hour, then it was 45 minutes, then half an hour. Soon they were selling out in about three or four minutes.” He registered his new business and took over a venue for Valentine’s.
When lockdown came, he began selling meal kits from his kitchen and dining room, delivering them locally. Soon he found a courier and began delivering nationally.
Once lockdown ended, he decided to get back on the road for a tour – but this time instead of playing music, it was making ramen for eager crowds. After gaining more fans, he’s signed a lease in Cardiff and is set to launch a restaurant.
James’ top tip: take the leap. “If you're in a position where you're doing something which isn’t making you happy and you can see a path to happiness elsewhere, do it! It's so easy to ignore your own logic and advice, but you’ve just got to follow it.”
From coach/trainer to rum cake producer
Elaine Rémy, Vie’s Jamaican Rum Cakes, Lake District
Elaine was an established coach and trainer living in Paris. But then, everything changed. “In May of 2018 my mum died, which led to me coming back to live in the UK. I had to literally start from scratch. I decided to turn my loss into a legacy and to start a cake business. I wanted to reproduce and recreate the rum cake my mum used to make when she was alive.”
Growing up, Elaine’s house was always filled with the sweet scents of cakes. Her mum was a keen baker, and her rum cake was a hit. It continued to be a source of comfort as an adult too: “I lived in France for 20 years and when I’d visit home, there wasn’t one time she didn't give me a cake to go back with.”
Elaine decided early on to outsource production of her mum’s recipe to a bakery in Kendal. She carried out extensive market research, not only on the cakes themselves, but how people described them and how that could impact the product names.
In March 2020 she started selling the cakes. Just two weeks later lockdown brought things to a halt, so Elaine set up her website to sell the cakes online. She used the time to think how she could expand the business in future, crowdfunded and got her finances in place. Elaine’s planning on expanding to the corporate world and selling her cakes alongside bottles of rum (she’s already got her personal licence in place).
Elaine’s top tip: get support. “See what organisations are available to offer support and help. I received business advice from the Cumbria Chamber, and it was invaluable.”
From account executive to food photographer
Samantha Couzens, London
Samantha always loved food and as a hobby, posted her own recipes online. “I’d started taking pictures of the recipes, first with a phone and then with an entry level camera. I’d also started following other food photographers on Instagram and watching how-to YouTube videos to improve my skills. I realised that my love for food might be the very thing I needed to build a business of my own.”
So, in late 2019, Samantha took a big gulp, handed in her notice and decided to follow her dream.
“Setting up the business, was terrifying! I didn’t feel ready at all, I don’t think you ever do.”
“A lot of the early days were filled with networking and outreach, emailing brands and telling them about the work I did. I would walk into restaurants and cafes and introduce myself. I would attend events and hand out my card. Anything I could to get my name out there.”
Samantha’s now a full-time food photographer. “I work primarily with businesses who are committed to making positive change in the food industry with sustainable, ethical and innovative products,” and she’s able to do all her work from her home studio.
Samantha’s top tip: make yourself accountable. “For the first year, I’d have a phone call with my dad every week to update him on what I’d been doing. I treated it like an investors meeting, gathering my figures together and taking notes of what to work on by the following week.”
From admin worker to confectionary producer
Rebecca Eggleton, The Practical Parent, Cornwall
Rebecca, wanted to make sure her daughter, who’s dairy-intolerant, didn’t miss out on the treats others had. “I mostly made desserts using dairy-free products such as chocolate and soya milk.”
The treats proved so popular with family and friends she started making foodie hampers for birthday and Christmas gifts for them. Word spread and she started to make confectionary for other people.
It dawned on Rebecca this could turn into a business. She got her hygiene certificates, registered with the local council, had her home inspected and took out insurance.
“A normal day for me now is to drop my children at school and nursery. I then check my emails and respond, print out my list of orders, spend some time on social media and then I start making products. Once the children are picked up, fed, bathed and in bed, I have to cut and package all the products ready to ship the following day.” While Rebecca still makes dairy-free sweets she’s expanded her range to suit all tastes.
Her next plan? “I’m hoping to start selling subscription boxes as a semi-passive income which would free up some time to enjoy with my family.”
Rebecca’s top tip: don't sell yourself short. “Understand your margins so you can price your products and make sure you make a profit.”
Originally published May 2022
El País (ESP)
Preparándome para mi encuentro con una orca salvaje
MÉXICOUna criatura extremadamente inteligente y potencialmente peligrosa me esperaba en las aguas del mar de Cortés
Hace unas semanas me subí a un avión rumbo a México, el mar de Cortés me esperaba al otro lado del Atlántico, cruzando el continente americano. Durante el vuelo no podía sacarme de la cabeza un vídeo que había visto años atrás: un fotógrafo se sumergía en las gélidas aguas de Alaska para fotografiar al depredador de los mares por excelencia, ¡la orca! ¿Cómo podía ser posible que una persona pudiera tener un encuentro con semejante animal en su medio salvaje? Una criatura extremadamente inteligente y potencialmente peligrosa, capaz de desarrollar estrategias complejas de caza para comer el hígado de un tiburón blanco o la lengua de una ballena azul. Aquellas imágenes se me quedaron grabadas a fuego en la retina, tuve claro que era algo que iba a hacer antes de dejar este mundo. Y mira por dónde, sin esperarlo ni buscarlo, apareció la oportunidad.
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Corría el mes de diciembre y me encontraba en la isla de El Hierro con mis amigos de El Bajón sacándome algunos títulos de buceo que tenía pendientes. Joseba, propietario del centro e instructor, me contaba su viaje a Baja California mientras navegábamos en la lancha. Cómo había conocido a una pareja de españoles que vivía allí y las maravillas que había descubierto, entre ellas ¡un mágico encuentro en el agua con un grupo de orcas! Sin dudarlo, le dije que tenía que conocer a estas personas, así que esa misma noche hicimos un FaceTime con ellos.
Allí estaban, Gador Muntaner, oceanóloga y experta en tiburones, y Rafa Fernández, campeón del mundo de fotografía submarina. Me sorprendió su simpatía y cercanía, en menos de 15 minutos surgió una conexión especial y ya cerramos un viaje para conocernos. Sobre el mes de abril iría a visitarles, una época con altas posibilidades de ver a las temidas “ballenas asesinas”.
Me recalcaron que no era un encuentro fácil de conseguir; las probabilidades de verlas en la naturaleza salvaje son muy relativas, nunca sabes lo que te vas a encontrar. Es algo que he aprendido a lo largo de los años tratando de avistar animales concretos en lugares remotos del planeta: buscando leopardos a orillas del río Chobe en Botsuana, rinocerontes en el árido parque nacional de Etosha en Namibia, tratando de localizar una familia de gorilas en la frontera entre Uganda y Congo o rastreando, en la cordillera del Himalaya, al esquivo fantasma de las nieves.
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Los meses pasaban y no podía dejar de pensar en tan ansiado viaje. Me imaginaba sumergido en las aguas del mar de Cortés, con ese silencio sordo que te traslada a otro mundo, tratando de hacerme una idea de lo que se podría sentir al ver acercarse al rey de los mares. Mi admiración e interés por estos animales fue creciendo a medida que se acercaba la fecha. Veía documentales y leía artículos acerca de las orcas, lo que iba aprendiendo acerca de ellas no dejaba de sorprenderme.
- Orcinus orca. Pese a conocerse popularmente como “ballenas asesinas” (antiguos pescadores las denominaron “Whale Killers” al verlas cazar ballenas), en realidad son delfines, pertenecen a la familia Delphinidae. Eso sí, son la especie de delfines más grande, pudiendo pesar más de cinco toneladas y superar los nueve metros de largo (como un minibus, básicamente).
- Se adaptan prácticamente a cualquier clima, desde las cálidas aguas del mar de Cortés hasta las frías aguas del Polo Norte. Incluso muy cerca nuestro, cruzando el Cantábrico o en el estrecho de Gibaltrar.
- Se encuentran en lo más alto de la cadena alimenticia, cazan prácticamente todo lo que nada: tortugas, mantas, tiburones, ballenas, calamares, peces, leones marinos, focas…
- Son tan inteligentes que han desarrollado técnicas específicas de ataque para cada tipo de presa, todas ellas diferentes, por todo el planeta. En el estrecho de Gibraltar roban los atunes a los pescadores, y muchas veces solo se comen la ventresca. En Argentina llegan a vararse en la playa para alcanzar a los leones marinos. En la Antártida crean olas en grupo para mover las placas de hielo y hacer resbalar a las focas. En Noruega dan coletazos a los arenques para dejarlos aturdidos…
- Y no tienen ningún depredador, a excepción del ser humano (como desgraciadamente viene siendo habitual). Pese a esto, no hay ningún ataque mortal registrado de una orca salvaje a una persona. Los únicos casos que ha habido han sido ataques de orcas en cautividad, encerrados en una piscina se vuelven locas y se deprimen. Incluso llegan a matar a su cría para que no tenga que sufrir esa tortura.
- Son muy sociales, matriarcales, viven en grupos y tienen relaciones familiares muy similares a las de los seres humanos.
¡Cada dato nuevo que descubría era aún más alucinante que el anterior!
Y ahí estaba por fin, tomándome un café en el aeropuerto de México DF. Haciendo mi última escala para llegar a La Paz, donde me esperaba “el acuario del mundo” según Jaques Cousteau… ¿Con qué encuentros me sorprendería Poseidón? ¡Ya no quedaba nada para descubrirlo!
Ni en mis mejores sueños fui capaz de imaginarme lo que el destino tenía preparado para mí…
Gotzon Mantuliz es un viajero empedernido y creador de contenido. Comparte con sus casi 650.000 seguidores de su cuenta de Instagram sus aventuras por el mundo junto a su fiel compañera Noa.
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L'Humanité
À la découverte des explorateurs du XIXe siècle
ActuEXPOSITION À l’occasion du bicentenaire de la Société de géographie, la BNF a réuni 200 pièces rares.
Anna MussoQui étaient ces explorateurs européens du XIXe siècle qui sont partis à la recherche de cités perdues, des sources du Nil, du Niger ou encore de peuplades inconnues ? À l’occasion des deux cents ans de la Société de géographie, créée à l’époque pour « encourager les découvertes géographiques et accompagner les voyageurs dans leurs expéditions », la Bibliothèque nationale de France (BNF) consacre une exposition à ces figures connues et méconnues. Intitulée « Visages de l’exploration au XIXe siècle. Du mythe à l’histoire », elle présente carnets de notes et croquis, cartes et photographies, instruments de mesure, objets et spécimens collectés sur le terrain… Soit près de 200 pièces (provenant du fonds de la Société de géographie et de prêts du musée du Quai Branly, du Muséum national d’histoire naturelle, du musée de l’Armée et du musée Guimet). L’exposition offre un nouveau regard sur la curiosité savante et les découvertes. Le parcours proposé aux visiteurs met notamment en valeur les femmes exploratrices, les guides, les interprètes, les intermédiaires qui ont été les actrices et les acteurs invisibles des récits et de l’iconographie officiels de l’exploration européenne. Avec l’intention de casser l’image du « héros solitaire ». Et de confronter le mythe de l’exploration à la réalité du terrain. A. M.
Expositionsbnf El País (ESP)
En marcha por la Ruta del Rueda, mucho más que vino
CASTILLA Y LEÓNBodegas con galerías subterráneas, el impresionante meandro del Duero en Castronuño, el patrimonio histórico de Tordesillas o Madrigal de las Altas Torres, una caminata entre Medina del Campo, Rueda y La Seca, y las delicias de maestros de los quesos y las harinas
La conocida como la Ruta del Vino de Rueda no es solo Rueda y su conocido vino blanco de uva verdejo. Es mucho más que una ruta enológica y un lugar concreto: es un viaje por el tiempo y el espacio de buena parte de Castilla y León. Este recorre las provincias de Ávila, Segovia y Valladolid; acoge 46 monumentos declarados bienes de interés cultural y ofrece interesantes espacios en los que poder disfrutar de la flora y fauna de la zona, además de practicar toda clase de actividades en la naturaleza.
Para empezar, el vino
La ruta agrupa treinta bodegas y viñedos visitables, unas auténticamente tradicionales y otras rabiosamente modernas, y un notable patrimonio gastronómico para disfrutar de los platos de la cocina castellana de siempre o de las más vanguardistas creaciones culinarias. La Ruta del Vino de Rueda la integran e impulsan 150 socios entre bodegas, restaurantes, alojamientos singulares, productores artesanos… todos apoyados por el Ministerio de Industria, Comercio y Turismo que busca fomentar el turismo de calidad en parte de esa España vaciada que, sobre todo, es una España por descubrir.
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Los itinerarios posibles son muchos. Nosotros en esta ocasión iniciaremos el recorrido visitando una de las bodegas más emblemáticas de esta denominación de origen: Bodegas Campo Elíseo, en La Seca (Valladolid), un pueblo que, como muchos otros de la zona, es un verdadero hormiguero, pues está perforado por decenas de kilómetros de galerías y cuevas naturales utilizadas durante siglos como almacenes, despensas y también, claro está, como bodegas. Campo Elíseo es un proyecto de los reconocidos enólogos François Lurton y Danny y Michel Rolland. Está situada en una casa solariega del siglo XVIII que esconde un dédalo de túneles y pasadizos escavados a diez metros bajo tierra donde se elaboran y reposan algunos de sus mejores vinos. Francisco González, director de recepción de Campo Eliseo, nos ilustra sobre la introducción de la uva verdejo en España, algo que se produjo en el siglo XI procedente del norte de África. También nos cuenta que en los últimos 30 o 40 años ha habido un cambio tremendo en la elaboración técnica de los vinos, aunque apostilla: “Los vinos lo que requieren, más que técnica, es paciencia”.
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La idea general que se tiene de los Rueda es que son blancos frutales y frescos; algo que, sin dejar de ser cierto, no es toda la verdad. Porque ahora, bajo esta denominación de origen castellanoleonesa, se elaboran muchos otros tipos de vino: espumosos, rosados, tintos y blancos muy elaborados, complejos o peculiares. Entre los menos conocidos, aunque tradicionalmente elaborados desde hace siglos en estas tierras, están los conocidos como vinos pálidos y dorados, célebres en época de los Reyes Católicos, y actualmente revitalizados por bodegas como De Alberto, en Serrada (Valladolid). Obtenidos a partir de la uva verdejo y palomino fino, tienen una crianza biológica u oxidativa, dando lugar a vinos parecidos a los finos y olorosos jerezanos. Su mayor peculiaridad es que parte de su crianza tiene lugar dentro de damajuanas (grandes garrafas de vidrio), donde pasan muchos meses expuestos al sol y al rigor de las altas y bajas temperaturas castellanas.
En lo que en la zona se conoce como la milla de oro de la ruta —Rueda, La Seca y Serrada—, se suceden multitud de interesantes bodegas modernas. Una de las más significativas, sin duda, es Finca Montepedroso, de la familia Martínez Bujanda. Aquí, además de visitar sus viñedos e instalaciones bodegueras, también se puede disfrutar de una interesante cata.
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Naturaleza y actividades al aire libre
La naturaleza y las actividades al aire libre son otros de los atractivos de la Ruta del Vino de Rueda. A su paso por la localidad vallisoletana de Castronuño, el Duero, dentro de la reserva natural de Castronuño-Vega del Duero, crea el segundo mayor meandro de Europa; una curva acuática festoneada por una tupida vegetación de ribera en la que habita una rica avifauna para deleite de curiosos y amantes de las aves. En el mirador del Duero de Castronuño quizá salga al paso algún poeta que, sobre la marcha, recite versos descriptivos y enaltecedores de los muchos atractivos de la zona.
Junto con el avistamiento de aves, las rutas a pie, en bicicleta o a caballo son otras de las muchas posibilidades de la zona. Una de las más características es la que une Medina del Campo, Rueda y La Seca y que, a lo largo de unos 40 kilómetros, discurre por un espectacular paisaje de viñedos, castillos y tierras de pastoreo y cultivo. En la zona existen agencias especializadas en ecoturismo —como Buteo— que proponen interesantes planes para sacar el máximo partido a los atractivos ambientales de este itinerario.
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Historia, arte y cultura a cada paso
La Ruta del Vino de Rueda atesora uno de los más llamativos y notables patrimonios histórico-artístico-culturales de Castilla y León y de España. Tordesillas y su deslumbrante monasterio de Santa Clara y las Casas del Tratado, donde España y Portugal se repartieron los mares del mundo en el siglo XV; Medina del Campo, con su imponente castillo de la Mota; Olmedo y su Parque Temático del Mudéjar de Castilla y León…
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También Madrigal de las Altas Torres, en Ávila, declarada en septiembre de 2020 como bien de interés cultural, con categoría de conjunto histórico. Esta villa medieval conserva magníficos restos de su antigua muralla mudéjar; el monasterio de Nuestra Señora de Gracia, el Palacio Real de Juan II y casa natal de Isabel la Católica; ruinas del convento agustino de Extramuros; la iglesia de Santa María del Castillo; el hospital de la Purísima Concepción… Visitar, por ejemplo, el Palacio de Juan II, actualmente convento de las Agustinas de Nuestra Señora de Gracia, es penetrar en una cápsula del tiempo de hace más de 500 años. Un impresionante claustro gótico; el Salón de Embajadores, hoy refectorio del monasterio, donde tuvieron lugar –en 1476– las primeras Cortes de Castilla presididas por los Reyes Católicos; la habitación en la que nació Isabel la Católica… Todo aparece prácticamente intacto (artesonados, suelos, mobiliario…) gracias a los desvelos y cuidados de las 12 religiosas que están a cargo de estos incomparables y bastante desconocidos tesoros de la historia de España.
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Dos de las mejores opciones para alojarse en este viaje son el parador de Tordesillas y la Posada de Isabel de Castilla, antigua gran casa de labranza situada en Madrigal de las Altas Torres.
Artesanos y artistas del paladar
Como dice Cristina Solís, gerente de la Ruta del Vino de Rueda: “Aparte de mucha historia, en estas extensas tierras de cereales, ovejas, vides y gentes austeras, además de bodegas, lo que tampoco nos faltan son maestros de la gastronomía y artesanos de las harinas y los quesos”. El viajero puede conocer innovadores artesanos en el muy desconocido mundo del afinado de quesos, como Miguel Ángel Cruz. Después de recorrer medio mundo aprendiendo los secretos de hacer que un gran queso se convierta en algo todavía más especial decidió crear Cheesemonger y tratar y envejecer este manjar en las profundidades de las galerías subterráneas características de estos lugares.
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También hay artesanos de las harinas y las masas madre que, en pequeños pueblos o diminutas pedanías, casi deshabitadas, realizan a diario el milagro de crear reposterías del más alto nivel, como La Giralda de Castilla, en Matapozuelos (Valladolid); o panes y panetones, de una rara pureza y exquisitez, como hace Pecado Artesano en Gomeznarro.
Por lo que respecta a la oferta gastronómica, en este viaje hay opciones para todos los gustos y bolsillos. Desde La Botica de Matapozuelos, un restaurante de cocina vanguardista con estrella Michelin, hasta maestros de la cocina y los platos más tradicionales (y asequibles) de la zona —judiones estofados; chorizo y longanizas al carbón; lechazo asado…—, como el Mesón de Pedro, también en Matapozuelos, o El Foro en Rueda; pasando por clásicos de siempre como La Mejillonera en Medina del Campo.
A menos de dos horas en coche de Madrid, uno puede sumergirse en un llamativo mundo del vino, y en un más sorprendente y poco frecuentado, entorno histórico, artístico y cultural.
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France24 - World
'Strange' reigns but 'Downton' shows class on N.America screens
Issued on: 22/05/2022 - 19:30Modified: 22/05/2022 - 19:28
Los Angeles (AFP) – "Doctor Strange in the Multiverse of Madness" continued its domination in North American theaters this weekend, earning an estimated $31.6 million, while the latest "Downton Abbey" came in a stately second, industry watcher Exhibitor Relations said Sunday.
Marvel and Disney's "Strange," again starring the versatile Benedict Cumberbatch, has been a Covid-era star since its release three weekends ago. It has now earned $342 million domestically and $461 million abroad for a global total of $803 million.
"Downton Abbey: A New Era" from Focus Features took in a solid $16 million. Perhaps not surprising given the huge popularity of the British TV series that inspired it, but nonetheless a sign that older moviegoers -- the most reluctant to return to pandemic-era theaters -- are beginning to do so.
"This is a very good opening," said David A. Gross of Franchise Entertainment Research, who noted that nearly half of ticket buyers were aged 55 or older.
Writer/director Julian Fellowes, Gross said, "is the George Lucas of period English sitting-room drama."
Most of the original Downton cast -- led by Maggie Smith, Hugh Bonneville, Elizabeth McGovern and Michelle Dockery -- appear in the sequel, which critics have called an "affectionate group hug."
In third place for the Friday-through-Sunday period was Universal's animated action-comedy "The Bad Guys." The DreamWorks Animation production, with a voice cast led by Sam Rockwell, Awkwafina and Anthony Ramos, took in $6.1 million.
Paramount's family-friendly "Sonic the Hedgehog 2" slipped one spot from last weekend to fourth, at $3.9 million.
In fifth was A24's new horror film "Men," at $3.3 million. Directed by Alex Garland, who made "Ex Machina," and starring Jessie Buckley, it drew a rare low D+ grade from the CinemaScore site.
Meanwhile a pro-Donald Trump film, "2000 Mules," earned $765,000 to claim 11th spot.
The movie from conservative Dinesh D'Souza -- who in 2018 received a pardon from Trump for a felony conviction of making illegal campaign contributions -- falsely claims to offer "smoking gun" evidence of massive voter fraud in the 2020 election.
Rounding out the top 10 were:
"Everything Everywhere All at Once" ($3.1 million)
"Fantastic Beasts: The Secrets of Dumbledore" ($1.9 million)
"Firestarter" ($1.9 million)
"The Lost City" ($1.5 million)
"The Northman" ($1 million)
bbk/mlm
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
SOS Chrétiens d’Orient au chevet de l’Ukraine
Valeurs Actuelles. Comment SOS Chrétiens d’Orient s’est-elle mobilisée dans la guerre russo-ukrainienne ?
Benjamin Blanchard. Nous œuvrons habituellement au Proche-Orient, en Afrique du Nord et dans le Caucase ; ce n’était donc pas une évidence de nous mobiliser. Mais lorsque la guerre a été déclarée, nous n’avons pas hésité un seul instant à envoyer des équipes sur place car venir en aide aux chrétiens orientaux, à l’est de l’Europe de l’Ouest, répond bien évidemment à notre objet social. Une première équipe est partie en Hongrie, une autre en Moldavie. Cela nous a permis d’identifier très rapidement les besoins vitaux des Ukrainiens qui avaient trouvé refuge dans ces deux pays.
Pourquoi la Hongrie et la Moldavie ?
La Moldavie accueille une part très importante de réfugiés – environ 120 000 personnes – par rapport à la taille du pays (2,5 millions d’habitants) ; elle reçoit en revanche peu d’aides et s’est vite trouvée dépassée par l’immensité des besoins. En Hongrie, la situation est différente car l’aide mise en place par le gouvernement a été bien organisée dès l’afflux des premiers réfugiés. Je suis moi-même parti à Budapest le 8 mars. Nous avons la chance d’entretenir de très bonnes relations avec les autorités, ce qui nous a permis d’organiser des visites dans les camps, dans les maisons culturelles, les maisons de retraite, les paroisses…
Quels sont les besoins les plus urgents ?
Des camions entiers de vêtements affluent alors que ce n’est pas nécessaire. En Moldavie, la nourriture manque cruellement – y compris les aliments pour bébé -, ainsi que les produits d’hygiène. Habituellement, le pays se fait livrer par la Russie et l’Ukraine, il n’y a donc plus de chaîne d’approvisionnement. Devant un tel désordre, nous avons commencé à prospecter en Roumanie pour faire acheminer des camions alimentaires et nous avons même fait venir des lits et des matelas. En Hongrie, après quelques jours à Budapest, nous avons pris la route pour Kiev, à deux jours et demi de voiture, et avons organisé la distribution de soupes populaires et l’accueil de réfugiés dans des églises et dans un hôpital. En parallèle, nous avons mené une troisième mission à Tiraspol, un territoire officiellement moldave, mais majoritairement peuplé de russophones et d’ukrainophones, devenu de fait indépendant, prorusse et vers lequel 25 000 réfugiés ont fui sans qu’ils puissent recevoir aucune aide.
Quels liens entretenez-vous avec les Églises, que ce soit en Hongrie, en Moldavie ou en Ukraine ?Nous sommes en relation avec tous les chrétiens d’Europe de l’Est ; en Moldavie, nous nous sommes mis à la disposition des curés de l’Église orthodoxe pour aider à l’accueil des réfugiés ; en Hongrie, nous avons fait des donations importantes à l’Église grecque catholique. Nous avons apporté quelques médicaments à l’évêché d’Odessa. Mais en Ukraine, les relations sont plus limitées avec les autorités religieuses. Dans l’Église orthodoxe, les tensions avec la Russie ont profondément divisé les fidèles.
Vous venez de rentrer de votre mission. Quel est à présent votre objectif ?
Deux autres équipes de volontaires se sont succédé en Hongrie et en Moldavie. Nous organisons les relèves pour les mois à venir. En France, mon premier objectif est de sensibiliser les donateurs – nous avons lancé un appel aux dons auprès de 65 000 personnes -car les besoins financiers sont énormes. Nous avons déjà dépensé plus de 100 000 euros, mais il reste tant à faire. Nous avons promis à des hôpitaux du sud et de l’est de l’Ukraine de leur envoyer des médicaments et autres dons. Nous comptons sur la générosité de chacun.
L'Humanité
Coraux, chimie et politique
ChroniqueSylvestre HuetAu départ, la chimie offre une crème solaire. À l’arrivée, elle tue les coraux. Et on sait désormais pourquoi. Ce qui offre plusieurs leçons. Reprenons… C’est une observation depuis au moins une décennie : lorsque des baigneurs enduits de crème solaire sont nombreux dans une baie, les coraux blanchissent et meurent plus qu’auparavant. Le composant chimique tueur avait été identifié, c’est l’oxybenzone, un filtre à ultraviolet très utilisé pour ces crèmes protégeant la peau humaine. Restait à comprendre comment il devenait si toxique pour certains organismes marins, car cela restait mystérieux.
C’est fait, relate un article paru dans Science (1). L’équipe de biologistes de Stanford University a montré expérimentalement, à l’aide d’une anémone de mer et d’un champignon vivant sur des coraux morts, comment la molécule de la crème solaire est modifiée par l’adjonction d’un glucose. Opérée par l’anémone, ou un partenaire symbiotique du corail, cette chimie fait d’une molécule capable de bloquer les UV son contraire : un photo-oxydant qui s’attaque à l’ADN sous l’effet des rayons solaires. En massacrant les partenaires symbiotiques des coraux, le phénomène contribue au blanchiment de ces derniers puis à leur mort sous l’effet de différents stress, comme les températures trop élevées dues au réchauffement climatique.
Plusieurs leçons peuvent être tirées de cette histoire. La plus immédiate ? La compréhension du phénomène permet de justifier l’interdiction de toute crème solaire comportant cette molécule, soit à l’usage en bord de mer soit à la fabrication. La plus profonde ? L’usage massif et diffus, et donc la dissémination inévitable, de produits issus de nos industries doit s’accompagner de la recherche prudente de leurs effets, lesquels peuvent survenir après des réactions chimiques et des interactions, parfois complexes, avec le vivant.
La plus politique ? Les entreprises privées qui développent et vendent ces produits pour en tirer profit ne vont pas volontairement les amputer pour financer cette recherche. Diminuer les risques suppose donc une recherche publique, libre et bien financée, qui intègre cet objectif, des instances de régulation des marchés imposant des cadres aux entreprises privées, voire une propriété publique de ces entreprises afin d’imposer des critères environnementaux dans les prises de décision de leurs directions. Un sujet pour électeurs et députés.
France24 - World
Man City win Premier League title after epic fightback on final day
Issued on: 22/05/2022 - 19:26Modified: 22/05/2022 - 19:25
London (AFP) – Manchester City won the Premier League for the fourth time in five seasons after a pulsating title race reached a dramatic conclusion as the champions staged an incredible comeback from two goals down to beat Aston Villa 3-2 on Sunday.
Pep Guardiola's side were teetering on the brink of blowing the title after falling 2-0 behind midway through the second half at the Etihad Stadium.
But Ilkay Gundogan sparked an astonishing City revival as the German midfielder reduced the deficit before Rodri grabbed the equaliser.
Gundogan turned in City's third goal in the space of five minutes in the 81st minute, triggering wild celebrations and rendering second placed Liverpool's 3-1 victory against Wolves irrelevant.
City finished with 93 points, one ahead of Liverpool as they ended their rivals hopes of winning an unprecedented quadruple.
On a breathtaking final day, Burnley were relegated as Leeds beat the drop, while Tottenham qualified for the Champions League at the expense of their north London rivals Arsenal.
It was City who hogged the spotlight on a day their fans, who spilled onto the pitch in delight, will never forget.
Guardiola's men can rightly be called a dynasty after joining Manchester United as the only clubs in the Premier League era to have won four titles in five seasons, with Alex Ferguson's teams doing it on three separate occasions.
The eighth league title in City's history is Guardiola's ninth major trophy since arriving at the club in 2016.
Once again, City saved the best until last as they edged Liverpool out on the final day of the season for the second time after beating them to the finish line in 2019.
It was 10 years since Sergio Aguero's famous last-second goal against QPR sealed City's first title since 1968 and this jaw-dropping success was almost as unlikely.
Guardiola had called on City's fans to be "loud, loud, loud" in their bid to retain the crown, but they were stunned into silence in the 37th minute.
Lucas Digne whipped in a cross from the left and Matty Cash got in front of Joao Cancelo to score with a bullet header.
Former Liverpool star Philippe Coutinho doubled Villa's lead with a cool finish in the 69th minute.
The shell-shocked Guardiola slumped into his seat, but City would not surrender and Ilkay Gundogan headed them back into contention in the 76th minute.
Rodri's low strike from the edge of the area two minutes later set up a nerve-jangling finale.
And in the 81st minute, Kevin de Bruyne's low cross reached Gundogan at the far post and the substitute tapped home to send City into ecstasy.
Having already won the FA Cup and League Cup, Liverpool can still enjoy a memorable season of their own if they beat Real Madrid in the Champions League final in Paris on Saturday.
Spurs back in Champions League
Liverpool trailed City by 14 points in January, but Klopp's side pushed them to the wire, showing the fortitude that earned them the nickname "mentality monsters" from their manager.
Liverpool were rocked after just three minutes when Pedro Neto produced a close-range finish from Raul Jimenez's cross.
Sadio Mane equalised with a clinical strike from just inside the area after sprinting onto Thiago Alcantara's pass in the 24th minute.
Mohamed Salah poked Liverpool ahead with six minutes left but by then news of City's extraordinary recovery had reached Anfield, which was in subdued mood by the time Andrew Robertson scored in stoppage-time.
Tottenham's 5-0 rout of relegated Norwich secured fourth place at Carrow Road.
Just a few weeks ago, Antonio Conte had insisted it would take a "miracle" for Tottenham to finish in the top four, but the Italian has masterminded a superb run that ends his club's two-year absence from the Champions League.
Dejan Kulusevski's 16th minute tap-in from Rodrigo Bentancur's pass put Tottenham ahead before Harry Kane struck with a diving header in the 32nd minute.
Kulusevski curled a sublime shot into the far corner in the 64th minute and Golden Boot winner Son Heung-min scored in the 70th and 75th minutes.
Tottenham's victory left north London rivals Arsenal in fifth place despite their 5-1 win against Everton.
Burnley's six-season stay in the top tier ended with a 2-1 home defeat against Newcastle, with Leeds staying up after a 2-1 win at Brentford.
Leeds started the day below Burnley on goal difference, but the Clarets were beaten by Callum Wilson's brace, while Jesse Marsch's team escaped thanks to Raphinha's penalty and Jack Harrison's last-gasp strike.
Manchester United lost 1-0 at Crystal Palace, but qualified for the Europa League thanks to West Ham's 3-1 defeat at Brighton.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : le Donbass transformé en « enfer » par les Russes, selon Zelensky
Un centre culturel bombardé à Lozova, sept blessés
Selon Volodymyr Zelensky, un centre culturel tout récemment reconstruit, a été bombardé à Lozova, dans l’Est de l’Ukraine. « Les occupants ont identifié la culture, l’éducation et l’humanité comme leurs ennemis. Et ils n’épargnent aucun missile pour eux », a-t-il déclaré, faisant état de sept blessés – dont un enfant.
Selon Oleksandr Motouzianyk, porte-parole du ministère de la Défense ukrainien, la situation sur le front de l’Est est toujours très « tendue » et « montre des signes d’aggravation ». « Les forces d’occupation russes mènent des tirs intenses tout le long de la ligne de contact et tentent de frapper à l’artillerie profondément dans les défenses des troupes ukrainiennes », a-t-il dit, relate Le Monde.
Selon Poutine, les sanctions à l’encontre de la Russie ont échoué
Le président russe a dénoncé une série d’attaques informatiques coordonnées, en provenance de « différents Etats » et « vraiment de plus en plus fréquentes ». Une menace à laquelle Vladimir Poutine a annoncé répondre en assurant « la transition vers des équipements, des technologies, des programmes et des produits nationaux ».
Cependant, relate Le Monde, Vladimir Poutine assure que « la cyberagression et les sanctions contre la Russie ont échoué : dans l’ensemble, nous y étions préparés. »
Douze nouvelles bases militaires bientôt créées par la Russie
La réponse de la Russie ne s’est pas fait attendre. Moscou a annoncé la création de douze nouvelles bases militaires dans l’ouest du pays après l’annonce des candidatures de la Finlande et la Suède à l’Otan, a annoncé ce vendredi le ministre russe de la Défense, selon BFMTV.
La conquête de la région ukrainienne de Lougansk est presque achevée, affirme la Russie
Le ministre russe de la Défense a assuré que l’opération militaire visant à prendre le contrôle de la région ukrainienne de Lougansk, dans l’est du pays, était presque achevée. « Les unités des forces armées russes, avec les divisions de la milice populaire des républiques populaires de Lougansk et Donetsk continuent d’accroître le contrôle sur les territoires du Donbass. La libération de la république populaire de Lougansk est presque achevée », a-t-il déclaré, relaie Le Parisien.
Plus de 1 900 militaires ukrainiens d’Azovstal se sont rendus, selon Moscou
Ce vendredi 20 mai, 1 908 militaires ukrainiens retranchés dans le site Azovstal, encerclés par les forces russes, se sont rendus, a affirmé le Kremlin, rapporte BFMTV.
Le Donbass est devenu un « enfer » à cause des Russes, selon Zelensky
Dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine, la situation sur place s’est transformée en « enfer », a déclaré ce vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, rapporte Le Parisien. Il a notamment ajouté que l’aide massive des Américains va servir à assurer la sécurité de l’Occident.
« Kherson fera bientôt partie de la Russie », selon le gouverneur régional
Le gouverneur de Kherson, Volodymyr Saldo, a affirmé que la région « fera bientôt partie » de la Russie. « Nous considérons la Fédération de Russie comme notre propre pays », a-t-il assuré. Un nouveau budget de la région a été approuvé en roubles russes.
Le Congrès américain vote une aide de 40 milliards de dollars pour l’Ukraine
Le Sénat américain a annoncé un accord pour soutenir à hauteur de 40 milliards de dollars l’Ukraine, relaie Le Parisien. Dans le détail, 6 milliards de dollars vont permettre au pays de s’équiper en véhicules blindés et renforcer sa défense antiaérienne. Près de 9 milliards de dollars doivent servir pour maintenir « la continuité des institutions démocratiques ukrainiennes » et également pour venir en aide à la population.
L'Humanité
Davos veut promouvoir un nouvel ordre mondial
ActuGlobalisation Face à la guerre en Ukraine, les dirigeants politiques et les chefs des groupes les plus puissants de la planète, à nouveau réunis dans la station de luxe suisse, planchent sur une recomposition géopolitique qui favoriserait l’émergence d’une « mondialisation entre amis » dirigée par Washington.
Bruno OdentLes poids lourds du monde de l’économie et de la politique sont réunis depuis dimanche et jusqu’à la fin de la semaine à Davos, dans la très huppée station suisse des Grisons. Un rendez-vous après Covid en présentiel décalé à cette fin du mois de mai après plusieurs éditions en visioconférence. Quelque 3 000 mastodontes de la finance et de l’économie vont pouvoir côtoyer à nouveau en direct quelques-uns des « grands décideurs » politiques du moment. Le sommet de Davos, qui prétend donner l’alpha et l’omega de l’organisation du monde et des échanges en convoquant les « élites » de la planète, intervient dans une période de chamboulements provoqués à la fois par la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine et des signes de plus en plus avérés d’un ralentissement général, voire d’une récession mondiale. Entre « espoirs et craintes », est-il dit, selon la formule officielle retenue à l’ouverture des débats.
La recomposition géopolitique d’un monde dans lequel la guerre a fait sa réapparition aux frontières de l’Europe et l’attitude qu’il conviendrait d’adopter pour désamorcer la crise financière globale qui menace vont hanter ce sommet, ces périls repérés pouvant naturellement interférer.
Sur le front de la réorganisation du monde, le forum va mettre l’accent sur une mondialisation sélective dont la Russie, et tout ce qui peut être estampillé comme « autocratie », serait de plus en plus exclue. Les figures du monde politique qui feront, cette année, le déplacement à l’invitation de l’économiste Klaus Schwab, l’indéboulonnable organisateur du forum, constituent déjà un précieux indicateur de la recomposition géopolitique désirée.
Le forum évoque « un changement d’époque »
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est attendu ce 23 mai en invité d’honneur. Il devrait, sans surprise, plaider pour une Ukraine tournant définitivement le dos à la Russie après l’agression de Poutine et demander que son pays s’arrime à l’UE et au camp occidental. Le forum évoque « un changement d’époque ». Ce sont aussi les termes utilisés par le chancelier Olaf Scholz, l’un des autres chefs d’État attendus à Davos.
La formule sert de fil conducteur au tournant politique ultra-atlantiste engagé par l’Allemagne avec la décision d’augmenter immédiatement de quelque 100 milliards d’euros ses dépenses militaires, ce qui doit faire de la Bundeswehr, l’armée fédérale, la force la plus importante du continent. Les premières commandes de 35 F-35 à Lockheed Martin ont comblé d’aise Washington, dépréciant du même coup « la défense européenne », chère à Emmanuel Macron.
Sur le front économique, Berlin cherche aussi à se réaligner à toute vitesse sur les États-Unis. Et sa grande dépendance au gaz naturel russe, qui le conduit à construire à grands frais des terminaux en mer permettant notamment de récupérer le gaz de schiste liquéfié expédié des États-Unis, n’en est pas l’unique signe. L’un des champions du capital états-unien, le milliardaire Elon Musk, bénéficie de toutes les attentions outre-Rhin où il a touché plusieurs centaines de millions d’euros de subventions pour l’installation d’une usine géante d’automobiles Tesla et de super-batteries près de Berlin, d’où il entend inonder le marché européen d’électro-véhicules. En lieu et place d’Ariane 6, c’est un lanceur de son groupe aérospatial SpaceX qui mettra sur orbite, à la demande de la société allemande OHB, le satellite de téléguidage du projet européen Galileo.
L’épisode de la mondialisation par l’ouverture à l’Est puis à la Chine doit s’arrêter, même s’il fut très profitable aux grands groupes exportateurs allemands. Robert Habeck, le ministre Vert de l’Économie et de l’Écologie de Berlin, présent également à Davos, martèle qu’il faudrait désormais privilégier « la morale dans les relations internationales ». Soit une attitude parfaitement conforme avec l’offensive déployée en Extrême-Orient par Joe Biden pour enrayer la montée en puissance de la Chine et préserver l’hégémonie planétaire des États-Unis grâce à une « alliance des démocraties ». Autrement dit, il faudrait se résigner à moins d’échanges avec certaines parties du monde, tout en renforçant ceux avec les États-Unis. « Il nous faut une mondialisation entre amis », résume Janet Yellen, la secrétaire au Trésor de l’administration Biden.
Sur le front de la crise économique, en voie de prolifération, le début d’enclenchement de cette logique de blocs contribue déjà à renforcer les tendances les plus négatives. Les chaînes de fabrication en sont encore davantage affectées. L’institut de conjoncture allemand IFO mesure ainsi un record historique atteint par les délais de livraisons observés dans les secteurs phares de l’industrie de la première économie de la zone euro (automobile, machines-outils, électronique et même construction).
une débauche de bulles spéculatives
La montée des risques de stagflation, une inflation forte couplée à une croissance molle, voire négative, ne cesse par ailleurs de s’intensifier. Et les politiques du « quoi qu’il en coûte » mises en œuvres par les banques centrales consistant à arroser les marchés de crédits gratuits sans aucune condition sur leur finalité en termes d’emploi, de formation, d’investissement contre le réchauffement climatique n’ont favorisé qu’un enrichissement phénoménal de quelques oligarques du capital et alimenté une débauche de bulles spéculatives. Un krach est déjà enclenché dans plusieurs secteurs. La valeur des bitcoins, ces monnaies virtuelles qui connaissaient des valorisations astronomiques, se dégonfle à grande vitesse. Quant au très officiel Nasdaq, le secteur des valeurs technologiques qui englobe les fameux Gafam, il a chuté de 28 % depuis novembre 2021.
Les angoisses pour la conjoncture mondiale s’intensifient à juste titre. Et les petits aménagements de Davos avec la financiarisation de ces dernières années ou la promotion d’une nouvelle géopolitique des blocs ne sauraient les faire reculer.
davos France24 - World
Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?
Issued on: 16/05/2022 - 19:16Modified: 16/05/2022 - 19:18
NEWS WIRES
French President Emmanuel Macron picked Labour Minister Elisabeth Borne as his new prime minister on Monday as he prepares for legislative elections in June — only the second time in 30 years that a woman has got the job.
Earlier in the day, Prime Minister Jean Castex handed in his resignation, paving the way for a cabinet overhaul after Macron's re-election in April.
Macron, who needs to show he has heard the frustrations of voters expressed by low turnout and big support for the far right and far left, has been looking for a premier with green and social policy credentials.
Such a profile could help counter the challenge mounted by hard-left veteran Jean-Luc Melenchon who achieved a strong third place in the presidential election, giving him the opportunity to rally a broad coalition of left-leaning parties in the June 12-19 parliamentary vote.
Borne, 61, will be the first woman named as prime minister since Edith Cresson briefly occupied the office during the presidency of Socialist leader Francois Mitterrand in the early 1990s.
"It was really time there was another woman (in that position) and I know Mrs Borne is a remarkable person with a lot of experience...I think it is a very good choice," Cresson told BFM television.
A soft-spoken career bureaucrat who served numerous Socialist Party ministers before joining Macron's government, Borne had a brief stint as environment minister in 2019 when she pushed through bicycle-friendly policies.
She then took charge of the Labour Ministry and oversaw negotiations with unions that resulted in a cut to unemployment benefits for some job seekers.
On her watch, unemployment fell to its lowest level in 15 years and youth unemployment to its lowest level in 40 years.
Borne's deep inside knowledge of the workings of the state will help Macron push through more difficult reforms. She will be tasked with staring down France's muscular unions to oversee his most contested election pledge: raising the retirement age.
"Mrs Borne is against raising minimum wages and for retiring at 65. Here we go for a new season of social mistreatment," Melenchon said on Twitter.
A discreet technocrat who has never run for public office, Borne burnished her credentials as a steely negotiator against the trade unions during Macron's first term.
As transport minister in 2017, she held out against weeks of strikes and demonstrations to end a generous pension and benefits system for SNCF railway workers.
"She is a real workaholic, someone who can push on until 3 in the morning and be back again at 7 a.m.," a former Borne staffer said.
(REUTERS)
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FRENCH POLITICS
France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’
Inauguration
Macron vows to build ‘stronger France’ during second term as president
Macron to be inaugurated for second term filled with challenges
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : au moins 12 morts à Severodonetsk, après des bombardements russes
Les chefs d’état-major américain et russe se sont entretenus pour la première fois depuis le début du conflit ukrainien
Ce jeudi, le chef d’état-major et son homologue russe ont dialogué au téléphone, pour la première fois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, a annoncé le Pentagone, selon BFMTV. Le général Mark Milley et le général Valéri Guerassimov « ont discuté de plusieurs sujets de préoccupation en matière de sécurité », a précisé le porte-parole de l’état-major américain, le colonel Dave Butler.
Le Congrès américain débloque 40 milliards de dollars pour l’Ukraine
Le Congrès américain a débloqué une enveloppe de 40 milliards de dollars pour l’Ukraine, ce jeudi, rapporte BFMTV. Une somme qui comprend un volet macroéconomique et humanitaire mais également des munitions et des armes. La décision a été approuvé par le Sénat en début d’après-midi et doit désormais être ratifié par le président américain, Joe Biden.
Au moins 12 morts à Severodonetsk, en Ukraine, après des bombardements russes
Au moins 12 personnes ont été tuées et 40 autres blessées ce jeudi 19 mai, dans la ville de Severodonestk, dans l’est de l’Ukraine, après des bombardements russes, a annoncé le gouverneur régional, selon BFMTV. Les Russes « ont commencé à bombarder dans la matinée le centre régional de manière aléatoire avec des armes lourdes. Les bombardements se poursuivent », a indiqué sur Telegram, Serguiï Gaïdaï, rapporte la chaîne d’information continue.
Le parquet ukrainien requiert la prison à vie contre le soldat russe jugé pour crime de guerre
Jeudi 19 mai, le parquet ukrainien a requis la prison à perpétuité contre le premier soldat russe jugé pour crime de guerre à Kiev, rapporte Le Monde. Agé de 21 ans, Vadim Chichimarine est accusé d’avoir abattu un civil à la fin de février.
Gerhard Schröder, proche de Poutine, privé d’une partie de ses avantages d’ex-chancelier allemand
L’ancien dirigeant allemand Gerhard Schröder, réputé proche de Vladimir Poutine, a été privé d’une partie de ses avantages d’ex-chancelier, dont l’attribution de bureaux, a annoncé la commission budgétaire du Bundestag, indique Le Monde. « Les groupes parlementaires de la coalition ont tiré les conséquences du comportement de l’ancien chancelier et lobbyiste Gerhard Schröder face à l’invasion russe en Ukraine », a-t-elle ajouté.
Le président turc opposé à la demande d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan
Recep Tayyip Erdogan a qualifié l’Otan de « nid de terroristes » après avoir réitéré son opposition à la demande d’adhésion de la Finlande et de la Suède, relaie BFMTV. « Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l’Otan et nous persisterons dans cette voix », a-t-il déclaré.
Près de 800 combattants ukrainiens se sont rendus
Le ministère russe de l’Intérieur a affirmé que 771 combattants ukrainiens présents dans l’usine d’Azovstal à Marioupol se sont rendus ces dernières 24 heures, relaie Le Figaro. Au total, plus de 1 730 soldats ukrainiens ont quitté l’infrastructure encerclée par les forces russes, selon l’agence de presse russe RIA.
Un mort et plusieurs blessés après une attaque des forces ukrainiennes dans un village russe
Une attaque dans un village du sud-ouest de la Russie, situé à la frontière avec l’Ukraine, dans la région de Koursk, a fait un mort et des blessés, a indiqué le gouverneur de cette région, rapporte Le Figaro. « Une autre attaque ennemie à Tyotkino, qui a eu lieu à l’aube, s’est malheureusement achevé en tragédie. Pour le moment, nous avons connaissance de la mort d’au moins un civil », a indiqué Roman Starovoyt.
Valeurs Actuelles
Venir en aide aux Ukrainiens
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, le nombre de réfugiés et de déplacés ne cesse de progresser. Plus de 5,2 millions de personnes ont quitté leur pays, selon l’agence de l’Onu pour les réfugiés (HCR). Près de six réfugiés ukrainiens sur dix ont fui en Pologne. La deuxième destination est la Roumanie. Suivent la Hongrie, la Moldavie et la Slovaquie.
Les hommes de 18 à 60 ans n’ayant pas le droit de partir, l’immense majorité des millions de personnes qui ont pris le chemin de l’exil sont des femmes et des enfants. Par ailleurs, plus de 7,7 millions de déplacés ont quitté leur foyer tout en restant dans le pays. Dès fin février, des fonds d’urgence ont été mis en place. En soutien à la Croix-Rouge ukrainienne et au Comité international de la Croix-Rouge, la Croix-Rouge française a lancé un appel aux dons financiers pour aider la population touchée par le conflit. Présentes dans les pays limitrophes de l’Ukraine, les équipes de Médecins sans frontières comme celles de Médecins du monde cherchent à faire entrer du matériel médical et du personnel en Ukraine où elles s’activent dans les zones les plus touchées par les bombardements.
De son côté, le Secours catholique Caritas France collecte des fonds pour financer l’action de ses partenaires en Ukraine et dans les pays voisins. Ces organisations distribuent des repas, gèrent des centres d’hébergement et prennent en charge le transport de personnes.
Plus de 100 000 personnes ont déjà fui le sud-ouest de l’Ukraine.
Assurer une formation éducative
La Fondation de France appelle à la générosité pour soutenir les associations humanitaires implantées notamment en Pologne, en Roumanie et en Moldavie. « Outre participer à l’évacuation des familles et à la distribution d’aide alimentaire, elles dispensent un appui psychologique aux réfugiés traumatisés par les bombardements, explique Karine Meaux, responsable des urgences à la Fondation de France. C’est important de divertir les jeunes exilés et d’accompagner leurs parents sur le plan juridique, notamment pour les formalités d’entrée dans un pays étranger. »
À l’approche des vacances scolaires, les parents ne savent pas encore où leurs enfants suivront leur scolarité à la rentrée prochaine, en raison de l’absence de visibilité. « Si la situation politique leur permet de rentrer dans leur pays, il faudra les aider. Tout comme, s’ils restent dans leur pays d’accueil. Assurer un minimum éducatif et des sessions de divertissement tout en procurant une activité professionnelle aux mères, telles sont les priorités de nos partenaires pour les prochains mois », conclut Karine Meaux.
Les dons Ifi consentis notamment à la Fondation Médecins sans frontières, Fondation Caritas ou Fondation de France donnent droit à une déduction de 75 % de leur montant de l’Ifi, dans la limite de 50 000 euros. Les dons versés aux associations permettent une réduction (66 % du montant des dons) de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Ceux accordés à la Croix-Rouge, Médecins du monde ou Médecins sans frontières sont assortis d’une réduction de l’impôt sur le revenu (75 % de leur montant) dans la limite de 1 000 euros (au-delà, c’est la règle précédente qui s’applique).
France24 - Monde
Roumanie : sauvés de l’euthanasie, des chiens cherchent une nouvelle vie en France
Publié le : 19/05/2022 - 12:39Modifié le : 19/05/2022 - 12:51
Mandi HESHMATI
En Roumanie, depuis 2013, la loi autorise l’euthanasie de tout chien errant déposé en fourrière et non réclamé après 14 jours. Cette décision a été prise après la mort d’un enfant, mordu par un canidé. La capitale Bucarest est désormais complètement vidée de ses chiens errants. Beaucoup de Roumains voient ces animaux comme des nuisibles : il y a donc très peu d’adoptions dans le pays. Alors depuis 2014, l’association Remember me recueille des chiens roumains dans son refuge, et les fait adopter à l’étranger, principalement en France.
Valeurs Actuelles
Coup de projecteur sur neuf associations
Les Éveilleurs : retrouver la grandeur de la France
La génération Éveilleurs est née d’un constat : la disparition des frontières devait nous amener prospérité économique et paix ; il n’en a rien été. À la place, le monde agricole s’est replié, notre industrie s’est effondrée, une partie de la population s’est retrouvée sous perfusion sociale tandis que l’immigration non contrôlée morcelait la France. En quelques décennies, les valeurs françaises, celles qui ont fait la grandeur de notre pays, ont été minées par les révolutions sociétales et conséquence, les repères importants ont disparu.
Pour la génération Éveilleurs, ce n’est pas une fatalité ; elle se bat aujourd’hui pour retrouver la grandeur de la France. Depuis 2015, Les Éveilleurs organisent des manifestations (notamment avec Valeurs actuelles), avec des philosophes, des écrivains, des journalistes, des historiens, des responsables politiques et associatifs, dans un seul et même but : donner des pistes de reconstruction de notre société. Ils ont donc besoin de nous tous pour avancer et aller encore plus loin.
www.eveilleurs.fr
L’Œuvre salésienne : faire grandir l’école à Rennes
C’est à l’école de saint François de Sales et à l’exemple d’un de ses illustres disciples, saint Jean Bosco, que les prêtres de l’Institut du Christ-Roi veulent relever le défi de la formation de la jeunesse. Ils œuvrent d’ores et déjà dans huit écoles – de Lille à Montpellier en passant par Le Pecq, Reims, Rennes, Orléans, Saintes, Limoges – avec pour ambition d’élever les jeunes avec enthousiasme au Vrai, au Beau et au Bien.
L’objectif de la levée de fonds est de construire un nouveau bâtiment pour le collège de Rennes (destiné à accueillir 150 élèves), avec en son sein une future chapelle. « Nous pouvons nous lamenter devant le “wokisme” et la cancel culture , mais nous pouvons aussi contribuer au développement d’écoles vraiment libres », affirment les prêtres. « Soutenir l’Œuvre salésienne, c’est assurer à notre pays des espaces de refondation en donnant à des jeunes la possibilité de s’enraciner dans les principes de l’Évangile pour mieux défendre notre civilisation demain. »
icrspfrance.fr/oeuvres/ecoles
SOS Chrétiens d’Orient : une église pour Mossoul
Depuis 2013, SOS Chrétiens d’Orient intervient au cœur des zones sinistrées du Proche-Orient (Irak, Syrie, Jordanie et Liban), mais aussi en Égypte, en Éthiopie, au Pakistan, en Arménie et tout récemment en Ukraine, où elle s’est mobilisée aussitôt après le début de la guerre (lire l’entretien page 42).
Dans chaque mission, l’objectif est d’apporter une aide matérielle et un soutien moral aux chrétiens d’Orient touchés par les conflits, la pauvreté ou l’isolement. Elle intervient aussi bien dans l’aide d’urgence, le soutien médical, la reconstruction, le développement économique et social, le soutien à l’éducation et la jeunesse que pour la valorisation de la culture et du patrimoine. Les dons récoltés le 30 mai seront affectés à la reconstruction d’une église au cœur de Mos-soul (Irak).
www.soschretiensdorient.fr
Arcade : restaurer le patrimoine
Apporter une nouvelle jeunesse aux vieilles pierres. En 2019, après sept mois de service civique au sein de l’association du Rocher qui œuvre dans les cités populaires, Amaury Gomart, un diplôme de droit en poche, crée l’association Arcade. Objectif : former des équipes de volontaires – par groupe de 5 à 20 – pour aider à restaurer le patrimoine bâti. Une première mission, la réhabilitation d’une ancienne abbaye cistercienne, leur est confiée.
Ils souhaitent à présent restaurer l’église Saint-Martin de Vernas, située à deux pas de la cité médiévale de Crémieu (Isère), et le fort militaire de la Pointe du Diamant, qui fait partie de la célèbre place fortifiée de Langres (Haute-Marne). L’association ne veut pas « être de simples “gardiens de ruines” pour citer Denis Tillinac » mais souhaite, au-delà de la reconstruction matérielle, « créer une véritable rencontre entre les jeunes et les habitants du coin, la jeunesse pouvant apporter sa joie et son espérance et recevoir aussi beaucoup des anciens ».
patrimoine-arcade.fr
L’Institut de formation politique : servir le bien commun
Ne recevant aucun financement public, l’IFP veut former des jeunes pour « sortir la France de l’ornière et faire émerger des acteurs du redressement moral, économique et culturel de notre pays ». Une antithèse à la formation dispensée à Sciences Po, à la sensibilité de gauche dominante, devenue un cauchemar pour les étudiants de droite.
Signe qu’il répond à une préoccupation croissante, l’Institut, qui compte plus de 350 intervenants, a déjà formé 2 346 jeunes ; nombre d’entre eux ont déjà percé dans les médias, accompagné des élus politiques ou affronté eux-mêmes le suffrage universel dans le but de servir leur pays. L’objectif de la levée de fonds est de former 280 jeunes supplémentaires « au service du bien commun ».
ifpfrance.org
Stop au porno : une guerre incessante
Nul ne peut le nier : depuis une dizaine d’années, le fléau pornographique est en pleine expansion et il se répand comme une traînée de poudre au fur et à mesure que les outils de communication se développent. Conséquence, notre civilisation est attaquée sur ses racines chrétiennes avec des effets délétères tant sur le corps que l’esprit. L’association Stop au porno s’est fixé pour objectif d’y répondre avec un discours où les notions de bien et de mal, la voie vers le bonheur ou vers le malheur, sont expliquées.
Pour y parvenir, elle a donc besoin de nous tous. Elle s’est donné pour mission de faire une veille permanente sur la législation concernant la pornographie, elle n’hésite pas aussi à s’attaquer, en estant en justice, aux acteurs de l’industrie pornographique (producteurs, annonceurs, etc. ). Cette association organise aussi des conférences, et enfin diffuse des outils pédagogiques (livres, kits éducatifs, DVD… ) pour expliquer aux parents et éducateurs comment protéger les enfants.
www.stopauporno.fr
SOS Calvaires : redresser les croix
Reprise en 2015 par Paul Ramé, président de l’entreprise Xilo Menuiserie en Maine-et-Loire, l’association SOS Calvaires œuvre pour la sauvegarde des calvaires, oratoires et chapelles qui composent notre patrimoine à travers la France. Sa mission est non seulement de les entretenir mais aussi de les restaurer dans le respect du style de l’époque et avec des matériaux nobles, le chêne, l’acacia et le châtaignier étant les trois essences principales de bois utilisées pour les croix.
Grâce à une équipe de jeunes dynamiques, l’association a d’ores et déjà permis de ressusciter 90 calvaires en Anjou, Vendée, Bretagne… Elle est désormais capable d’en restaurer un par mois. L’appel aux dons vise à permettre à l’association de déployer des antennes partout en France, sachant que la restauration d’un calvaire coûte entre 800 et 1 000 euros.
soscalvaires.org
Lejeune Académie, défendre la dignité
Donner à la jeunesse les outils et la formation adéquate afin de promouvoir la dignité de la vie humaine dans les différents milieux de notre société, c’est l’ambition de Lejeune Académie. Elle a aujourd’hui un nouveau projet : l’organisation d’une université d’été qui se déroulera sur quatre journées, du 23 au 27 août 2022 à Pontlevoy (Loir-et-Cher, région Centre-Val de Loire).
Au cours de cette manifestation, les jeunes (18-25 ans), qui seront coachés par des intervenants d’exception, de l’univers médical, juridique, philosophique et politique, pourront approfondir les sujets de bioéthique, se former techniquement et ainsi, disposer d’armes et d’outils pour défendre la dignité de chaque personne humaine sur les plateaux de télévision, en interview ou sur les réseaux sociaux. Donc, une manière de montrer que militantisme peut rimer avec excellence, technique, exploitation des talents et surpassement de soi.
lejeune-academie.com
Fondation pour l’école : mieux former
L’éducation est un investissement pour l’avenir de nos enfants. Encore faut-il trouver les bons “formateurs”. C’est pour cela que la Fondation pour l’école, créée le 18 mars 2008 par décret du Premier ministre, œuvre au renouveau de l’école en France en développant des solutions pilotes dans le cadre d’écoles indépendantes.
Elle s’est fixé pour ambition de former la communauté éducative (80 formations certifiées et formation diplômante reconnue), de soutenir les écoles hors contrat (soutien technique et juridique gratuit et financement des écoles indépendantes) et de promouvoir la liberté scolaire.
Son nouveau projet ? Former 2 450 créateurs, directeurs d’école indépendante, enseignants et éducateurs. Le nombre de personnes formées sera multiplié par 3,5.
www.fondationpourlecole.org
New York Times - World
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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By Catherine Porter, Constant Méheut, Matt Apuzzo and Selam Gebrekidan
DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.
The harvest has begun.
Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.
She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.
Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.
Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.
But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.
The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.
Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.
Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.
Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.
“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”
He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.
Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.
How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?
Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.
But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.
But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.
No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.
So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.
It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.
This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.
And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.
Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.
“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.
“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”
Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.
The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.
In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.
We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.
For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.
We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.
The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.
That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.
But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”
In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.
Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.
They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”
The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.
But Haiti’s troubles didn’t end there.
The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.
Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.
Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.
That left precious little to run a country, much less build one.
In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.
Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.
Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.
In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.
The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.
A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”
“It would have set a precedent” for many other countries, he said.
Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.
“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”
The excitement was short-lived.
A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.
“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.
“That’s the job of historians,” the ministry said.
Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)
Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.
The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.
“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.
The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.
“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.
“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”
The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.
The most profitable colony in the world
During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.
All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.
By the late 1780s, the colony of Saint-Domingue alone had absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.
The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.
Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.
“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”
“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”
France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.
The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”
The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.
Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.
They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.
Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.
After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.
Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”
Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.
Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.
The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.
But for their masters, it set a chilling precedent.
“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”
Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”
The ultimatum
Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.
Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”
That day finally came, 21 years after independence.
On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.
They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.
If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”
“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”
Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.
The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.
But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.
But after three days of meetings, he relented.
Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.
The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.
But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.
In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.
But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.
In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.
“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”
The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.
The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.
So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.
Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.
It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.
“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”
‘Reduced by Death’
In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.
The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.
In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.
Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.
“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.
By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.
What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.
Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.
In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.
Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:
His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.
The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.
In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.
In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.
By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”
It was reminiscent, he said, of slavery.
‘Ready to Fight’
The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.
The French government threatened war to collect the rest.
“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”
In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.
Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.
“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.
In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.
The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.
‘And Then Sells Himself’
From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.
The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.
In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.
“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.
“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”
Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.
The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.
In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.
Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.
While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.
One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”
The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.
Nearly the only thing Haitian about it was the name.
Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.
After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.
The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.
It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.
When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.
From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.
“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.
Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.
“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”
Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.
Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.
“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.
The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”
‘President for Life’
A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.
François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.
The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.
“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”
Instead, Duvalier drove his country into despair.
The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”
Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.
Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”
Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.
After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.
After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.
Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.
After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.
Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.
The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.
By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.
“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”
‘All the Better’
The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.
Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.
Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.
As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.
After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.
Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”
Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”
Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.
Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”
But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.
And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.
That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.
Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.
With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.
Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.
The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.
The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.
“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.
“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”
Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.
Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.
“It’s not finished,” he said.
‘Resign yourself to mizè’
The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.
As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.
“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.
“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”
Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.
Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.
Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.
“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.
By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.
“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”
Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.
“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”
Then, she got back to work.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.
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France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Europe. Course au réarmement, les affaires décollent
EnquêteDepuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays européens s’alignent pour muscler leurs dépenses militaires, à hauteur de 2% de leur PIB. La perspective de belles commandes fait grimper la cotation en Bourse des géants du secteur. Le réarmement européen, « cette torche qui prépare l’incendie », prévenait Jaurès en 1914, offre une manne aux investisseurs flairant l’ouverture de nouveaux marchés juteux.
Gaël De SantisRosa MoussaouiMarc de Miramon Grâce à Vladimir Poutine, Donald Trump a gagné. Conformément à ses souhaits, les dépenses de défense repartent à la hausse. Tout au long de son mandat, le président des États-Unis n’avait eu de cesse de réclamer de ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) qu’ils consacrent 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires.
En 2014, lors du sommet de Newport, qui se tenait après la conquête de la Crimée par la Russie, ils s’étaient engagés à respecter un tel objectif d’ici à 2024. Au sommet de Bruxelles en 2017, Donald Trump rappelait les Européens, qualifiés de « mauvais payeurs », à leurs engagements. Il disait alors que « 2 % est le strict minimum pour faire face aux menaces très réelles et très vicieuses d’aujourd’hui ». Huit ans après le sommet de Newport, on est loin du compte. Le « club des 2 % », comme l’avait surnommé Trump, ne comptait en 2020 qu’une dizaine de membres sur les trente alliés.
LES LIVRAISONS À L’UKRAINE CRÉENT UN APPEL D’AIR : LE STOCK HÉRITÉ DE L’ÈRE SOVIÉTIQUE EST REMPLACÉ PAR UNE ARTILLERIE ÉTATS-UNIENNE CAR JUGÉ INCOMPATIBLE AVEC L’OTAN. D. DURAND, DIR. DE L’INSTITUT DE DOCUMENTATION ET DE RECHERCHE SUR LA PAIX
Avec l’invasion de l’Ukraine, le clairon du réarmement sonne désormais clairement en Europe. L’Allemagne, à la traîne avec 1,56 % du PIB dédié à sa défense en 2020, montre désormais l’exemple. Trois jours après le déclenchement de la guerre, Berlin a dévoilé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars pour moderniser son armée et atteindre l’objectif des 2 %. Juste après le déclenchement des opérations militaires, le chef de l’armée de terre allemande, Alfons Mais, avait déclaré : « Je n’aurais jamais cru, après quarante et un ans de service en période de paix, devoir faire l’expérience d’une guerre et que l’armée, que je dirige, soit plus ou moins nue. »
En Ukraine, Washington pousse son avantage face à MoscouLa cote de Dassault : + 63,44% en trois mois
Le 5 avril, la Finlande, qui partage une frontière de 1 340 kilomètres avec la Russie, a décidé de participer elle aussi à la course. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre chargé des questions militaires. La hausse devrait être de 40 % pour atteindre la cible des 2 %. En outre, au Parlement, un débat a montré qu’une majorité se dessinait désormais pour rejoindre l’Otan. En Suède, elle aussi neutre, ce débat existe également. Là encore, l’objectif est désormais de consacrer 2 % du PIB à la défense d’ici à 2028.
Le Danemark, membre de l’Otan, affiche également une hausse de ses fonds de défense pour atteindre les 2 % l’an prochain. La Lettonie, qui, comme les autres États baltes, accueille des renforts de l’Otan, va, elle, porter à 2,5 % de son PIB ses dépenses d’armement. C’est la mer Baltique dans son ensemble qui se réarme. Or, cette voie, tout comme l’accès aux mers du Sud, est stratégique pour Moscou.
Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armesCes exemples ne demeurent pas isolés, et c’est toute l’Europe qui réarme. La question est : à qui va profiter cette manne ? Aux industriels de l’armement. Pour l’heure, les commandes n’ont pas été engrangées, car la programmation des achats militaires prend du temps. Mais il suffit de suivre les cours de la Bourse pour repérer où les investisseurs prévoient de voir ruisseler l’argent public. Depuis le début de l’année, les cours des français Thales et Dassault ont pris, entre le 1er janvier et le 27 avril, respectivement 61,54 % et 63,44 % ; le britannique BAE Systems a grimpé de 29,88 % ; l’italien Leonardo est en hausse de 54,65 % ; les états-uniens Lockheed Martin, Raytheon Technologies, Northrop Grumman, General Dynamics et L3Harris Technologies affichent une progression de 13,6 % à 25,89 %. Sur la même période, les Bourses de Paris et New York perdaient environ 10 %. Preuve que les financiers n’ont aucune morale, quand le 29 mars des perspectives de pourparlers s’ouvraient, Thales perdait en Bourse 6,02 % et Leonardo 3,96 % !
NOUS SOMMES DANS UNE GÉOPOLITIQUE DE L’ÉMOTION QUI DOIT PERMETTRE DE CRÉER LES CONDITIONS D’UNEINTERVENTION EN UKRAINE, PASSANT ACTUELLEMENT PAR DES LIVRAISONS D’ARMES. Pierre Conesa
Derrière ces chiffres, il y a en réalité une évolution du marché. « Les livraisons d’armes à l’Ukraine créent un appel d’air énorme, décrypte pour « l’Humanité magazine » Daniel Durand, directeur de l’Institut de documentation et de recherche sur la paix. Beaucoup de ces armements vont être pris dans les stocks de l’époque soviétique, en Allemagne, en Pologne, en Roumanie, en Bulgarie et dans les pays Baltes. Ce déstockage va être remplacé par une artillerie qui sera états-unienne, au motif que ce matériel sera compatible avec l’Otan. » Avec ses industriels, la France aussi essaie de se faire une place. Mais l’Alliance atlantique fonctionne surtout comme centrale d’achat auprès du conglomérat militaro-industriel américain – les cinq premiers vendeurs d’armes au monde sont états-uniens.
Le F-35 US ruine l’Europe de la défense
La Finlande vient de confirmer l’achat de soixante-quatre avions de chasse F-35 de Lockheed Martin, un concurrent du Rafale français et du Gripen suédois. Pour beaucoup, les pays de l’Est feront leurs emplettes auprès de Washington. Certains, telle la Pologne, ont signé un accord de défense en ce sens avec les États-Unis. L’Allemagne, où stationnent plus de 30 000 soldats américains, a annoncé elle aussi, à la mi-mars, qu’elle pourrait acquérir jusqu’à trente-cinq F-35. Or Berlin est engagé, avec Paris et Madrid, dans la création d’un nouvel avion de combat européen Scaf. Des craintes pèsent désormais sur ce programme qui doit aboutir en 2040.
Allemagne. Avions de combat F-35, le virage atlantiste de BerlinLe secteur militaire n’est pas le seul à bénéficier de cette manne. Le lobby des fonds de retraite danois, Insurance & Pension, souhaite un partenariat public-privé dans le domaine militaire. « Nos entreprises (…) peuvent faire une offre avec des investissements, de l’expérience et des compétences pour exploiter et rénover les bâtiments et installations militaires », a ainsi proposé son directeur, Kent Damsgaard.
Ces chiffres peuvent paraître abstraits. 2 % de PIB, cela signifie que chaque fois que 50 euros de richesse sont créés dans un pays, 1 euro finira en dépenses militaires. « Le rapport du Sipri sur les dépenses d’armement en 2021 annonce qu’on a dépassé les 2 000 milliards de dollars de dépenses militaires dans le monde. C’est obscène, à l’heure où les besoins de financement sont énormes sur le plan de la santé, de l’éducation ou de la sauvegarde de la planète », dénonce Daniel Durand. Avec plus de 800 milliards de dollars, les États-Unis représentent 40 % de cette somme. En 2015, l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture estimait que, avec un investissement de 267 milliards d’euros annuels jusqu’en 2030, on pouvait éradiquer la faim dans le monde.
3 question à... Pierre Cones, pécialiste des questions stratégiques et militaires.
«Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète »
Pierre Conesa publie « Vendre la guerre » aux éditions de l’Aube, essai consacré à ce qu’il nomme le « complexe militaro-intellectuel ». Fustigeant les « bellicistes de plateau », le géopoliticien livre une reflexion sur l’interventionnisme militaire et le rôle des médias.
Selon le dernier rapport annuel du Sipri, les dépenses militaires mondiales ont dépassé les 2 000 milliards de dollars. Que vous inspirent ces chiffres ?
D’abord, il faut dire un mot sur la méthode du Sipri, qui prend en compte non pas les transferts commerciaux mais ceux concernant les équipements. Par exemple, les dons en matériel militaire des États-Unis à l’Ukraine ne seront pas forcément valorisés par une vente questions àcommerciale. Le Sipri, lui, les prend en compte. Ils ont toujours fait comme cela, et ça n’enlève rien au sérieux de leur travail. Pourquoi cette augmentation ? Après la fin de la guerre froide, il s’agissait de « gérer les dividendes de la paix » et de réduire les dépenses militaires, mais ces belles intentions se sont rapidement effacées, notamment avec les guerres en Yougoslavie. Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète, que ce soit des insurrections urbaines, des guerres, des conflits tribaux, etc. Le monde n’est pas devenu calme lorsque l’adversaire principal a disparu, même si notre perception de la menace a changé.
Votre livre décrypte ce que vous appelez le « complexe militaro-intellectuel ». Que signifie ce concept ?Lorsque BHL a effectué son voyage à Sarajevo, tout son discours consistait à dire « on ne peut pas ne pas » intervenir et, par cette double négation, attirer l’attention du politique en mobilisant les médias pour le pousser à agir militairement. C’est évidemment un membre éminent de ce complexe militaro-intellectuel, qui réunit entre autres des intellectuels et des humanitaires, et qui est le fruit de plusieurs changements fondamentaux. Après la Première Guerre mondiale, le héros, c’est l’ancien combattant, celui qui a défendu la ligne de front. La Seconde Guerre mondiale renverse cette perspective avec les victimes civiles érigées à leur tour en figures héroïques, à qui il s’agit de témoigner une forme de respect moral. C’est sur ce champ-là que le complexe va motiver les interventions post-guerre froide, qui sont à géométrie variable et ne suscitent pas du tout la même émotion.
Comment ce complexe s’est-il illustré depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine ?On est dans une espèce d’« ukrainophilie » absolue qui n’a d’équivalent que la « poutinophobie » délirante. Il y a un récit mythique, basé sur le fait que l’Ukraine est agressée, ce qui est une évidence absolue, mais sans que personne se demande comment on est arrivé à la guerre. Nous sommes dans une géopolitique de l’émotion qui doit permettre de créer les conditions d’une intervention, qui passe actuellement par des livraisons d’armes. D’un autre côté, la guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts, et l’Arabie saoudite mène ce conflit à distance, par des bombardements, sans qu’aucun contingent saoudien soit déployé sur le terrain. Bien sûr, on comprend la proximité avec l’Ukraine et la crainte d’une contagion de la guerre en Europe, mais personne n’a jamais menacé Riyad de sanctions.
Analyse. Engins de mort, « la vitrine de l’excellence française »
Jusqu’en 2020, Paris a livré du matériel de guerre à Moscou, en dépit de l’embargo européen. Les bénéficiaires de ces ventes : les groupes Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.
Introduisant en 2020 le rapport du ministère de la Défense au Parlement sur les exportations françaises d’armes, Florence Parly exaltait « l’offre française en matière d’équipements militaires » : une « référence mondiale, connue et reconnue », « partie prenante de la vitrine du savoir-faire et de l’excellence française », avec des exportations caracolant l’année précédente à 8,33 milliards d’euros. « Cette vitrine, c’est une richesse que (…) nous devrons faire fructifier », concluait la ministre de la Défense, jugeant « essentiel » le maintien d’une « politique d’exportation volontaire et engagée ». Avec une assurance : « Nous continuerons de mener cette politique dans le respect le plus strict des exigences qui s’appliquent aux exportations d’armement, en pleine conformité avec nos valeurs et nos engagements internationaux. »
« La France applique rigoureusement les régimes de sanctions et les mesures restrictives imposés par les Nations unies, l’Union européenne et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) », assurait ce document. Au même moment, pourtant, Paris se jouait encore de l’embargo sur les armes à destination de la Russie décrété par l’Union européenne le 1er août 2014 à la suite de l’annexion de la Crimée, en février 2014, et de l’autoproclamation des républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et Louhansk deux mois plus tard.
En plein conflit, la France livrait à l’armée russe des équipements de haute technologie, susceptibles d’être utilisés, encore aujourd’hui, en Ukraine : caméras thermiques destinées à équiper plus d’un millier de tanks, systèmes de navigation, détecteurs infrarouges pour les avions de chasse et les hélicoptères de combat. Les bénéficiaires de ces ventes : Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.
En 2015, sous pression, l’Élysée avait fini par renoncer à la vente de deux navires Mistral à Moscou. Mais d’autres livraisons, plus discrètes, se sont poursuivies. Une enquête de Disclose a mis au jour des documents classés « confidentiel défense » confirmant le feu vert donné par Paris avec la délivrance d’au moins 76 licences d’exportation de matériel de guerre à la Russie depuis 2015. Montant total de ces contrats : 152 millions d’euros.
Pour contourner le régime de sanctions, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, suivi par d’autres ministères, dont les Affaires étrangères, a fait valoir que ces demandes de licence portaient sur des contrats antérieurs au 1er août 2014, un calendrier qui les aurait soustraites à l’embargo européen. Avec l’invasion de l’Ukraine, le client Vladimir Poutine s’est mué en « dictateur » dans la bouche du chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian. « Aucune livraison n’a été effectuée à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine », jure-t-on au ministère de la Défense. Sans perdre le sens des affaires : le réarmement en cours offre aux entreprises françaises de juteuses opportunités.
défenseGuerre en UkraineOtanAllemagne BBC
Could contact lenses be the ultimate computer screen?
By Emma WoollacottTechnology of Business reporter
Imagine you have to make a speech, but instead of looking down at your notes, the words scroll in front of your eyes, whichever direction you look in.
That's just one of many features the makers of smart contact lenses promise will be available in the future.
"Imagine... you're a musician with your lyrics, or your chords, in front of your eyes. Or you're an athlete and you have your biometrics and your distance and other information that you need," says Steve Sinclair, from Mojo, which is developing smart contact lenses.
His company is about to embark on comprehensive testing of smart contact lens on humans, that will give the wearer a heads-up display that appears to float in front of their eyes.
The product's scleral lens (a larger lens that extends to the whites of the eye) corrects the user's vision, but also incorporates a tiny microLED display, smart sensors and solid-state batteries.
"We've built what we call a feature-complete prototype that actually works and can be worn - we're soon going to be testing that [out] internally," says Mr Sinclair.
"Now comes the interesting part, where we start to make optimisations for performance and power, and wear it for longer periods of time to prove that we can wear it all day."
More technology of business:
Other smart lenses are being developed to collect health data.
Lenses could "include the ability to self-monitor and track intra-ocular pressure, or glucose," says Rebecca Rojas, instructor of optometric science at Columbia University. Glucose levels for example, need to be closely monitored by people with diabetes.
"They can also provide extended-release drug-delivery options, which is beneficial in diagnosis and treatment plans. It's exciting to see how far technology has come, and the potential it offers to improve patients' lives."
Research is underway to build lenses that can diagnose and treat medical conditions from eye conditions, to diabetes, or even cancer by tracking certain biomarkers such as light levels, cancer-related molecules or the amount of glucose in tears.
A team at the University of Surrey, for example, has created a smart contact lens that contains a photo-detector for receiving optical information, a temperature sensor for diagnosing potential corneal disease and a glucose sensor monitoring the glucose levels in tear fluid.
"We make it ultra-flat, with a very thin mesh layer, and we can put the sensor layer directly onto a contact lens so it's directly touching the eye and has contact with the tear solution," says Yunlong Zhao, lecturer in energy storage and bioelectronics at the University of Surrey.
"You will feel like it's more comfortable to wear because it's more flexible, and because there's direct contact with the tear solution it can provide more accurate sensing results," says Dr Zhao.
Despite the excitement, smart lense technology still has to overcome a number of hurdles.
One challenge will be powering them with batteries these will obviously have to be incredibly tiny, so will they deliver enough power to do anything useful?
Mojo is still testing its product, but wants customers to be able to wear its lenses all day, without having to recharge them.
"The expectation [is] that you are not consuming information from the lens constantly but in short moments throughout the day.
"Actual battery life will depend on how and how often it is used, just like your smartphone or smartwatch today," a company spokesperson explains.
Other concerns over privacy have been rehearsed since Google's launch of smart glasses in 2014, which was widely seen as a failure.
"Any discreet device with a forward-facing camera that allows a user to take pictures, or record video, poses risks to bystanders' privacy," says Daniel Leufer, senior policy Analyst at digital rights campaign group, Access Now.
"With smart glasses, there's at least some scope to signal to bystanders when they are recording - for example, red warning lights - but with contact lenses it's more difficult to see how to integrate such a feature."
Aside from privacy worries, makers will also have satisfy worries over data-security for the people wearing the lenses.
Smart lenses can only fulfil their function if they track the user's eye movements, and this plus other data could reveal a great deal.
"What if these devices collect and share data about what things I look at, how long I look at them, whether my heart rate increases when I look at a certain person, or how much I perspire when asked a certain question?" says Mr Leufer.
"This type of intimate data could be used to make problematic inferences about everything from our sexual orientation to whether we're telling the truth under interrogation," he adds.
"My worry is that devices like AR (augmented reality) glasses, or smart contact lenses, will be seen as a potential trove of intimate data."
For its part, Mojo says all data is security-protected and kept private.
Additionally there are concerns about the product that will be familiar to anyone who wears regular contacts.
"Any type of contact lens can pose a risk to eye health, if not properly cared for or not fitted properly.
"Just like any other medical device, we need to make sure the patients' health is the priority, and whatever device used has benefits that outweigh the risk," says Ms Rojas, from Columbia University.
"I'm concerned about non-compliance, or poor lens hygiene and over-wear. These can lead to further complications like irritation, inflammation, infections or risks to eye health."
With Mojo's lenses expected to be used for up to a year at a time, Mr Sinclair admits this is a concern.
But he points out that a smart lens means it can be programmed to detect whether it's being cleaned enough and even to alert users when it needs replacing.
The firm also plans to work with optometrists for prescription and monitoring.
"You don't just launch something like a smart contact lens and expect everyone's going to adopt it on day one," says Mr Sinclair.
"It's going to take some time, just like all new consumer products, but we think it's inevitable that all of our eye wear is eventually going to become smart."
Valeurs Actuelles
Dans le Vaucluse, le savoir-faire nucléaire perdure
Sujet de tous les fantasmes pendant la présidentielle, érigé parmi les priorités du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron, toujours raillé par la gauche et les écologistes, le nucléaire est au coeur des préoccupations depuis quelques mois. Pourtant, au milieu du bourdonnement incessant d’informations contradictoires, les professionnels du secteur s’activent pour faire perdurer l’excellence d’un savoir-faire accumulé depuis les années 1950, au même titre que le ferroviaire.
C’est le cas de l’entreprise Teknofluid, filiale du groupe Galilé, spécialisée dans les métiers de la tuyauterie industrielle et des équipements chaudronnés. « Nous intervenons sur les activités liées au nucléaire civil ou militaire, explique Philippe Blanchard, directeur du pôle nucléaire du groupe incluant Teknofluid, qui vient de fêter ses deux ans. Nos équipes travaillent en atelier mais interviennent également directement sur sites nucléaires. »
Majoritairement présente sur les sites d’Orano et du Centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) du Tricastin, mais aussi sur le centre du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Marcoule, l’entreprise dirigée par Philippe Blanchard fait face aux nombreux défis de la relance du nucléaire. Teknofluid s’est récemment lancé dans la conquête du territoire national, avec de nouveaux chantiers en Bourgogne- Franche-Comté, Centre-Val de Loire et dans le Sud-Ouest. Avec un effectif toujours plus nombreux au sein d’un atelier de 1600 mètres carrés, l’entreprise basée dans la commune de Bollène entame une phase de croissance importante, avec l’acquisition de nouveaux équipements de production et une robotisation de certaines séquences de fabrication. « Il y a un enjeu économique majeur, dans lequel le nucléaire a toute sa place, mais également un enjeu écologique, puisque nous cherchons à décarboner la production d’énergie, explique Philippe Blanchard. Il ne faut pas négliger non plus l’aspect stratégique, défense et dissuasion. Au vu de la situation mondiale et géopolitique actuelle, l’arme nucléaire compte. » Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, la relance franche du nucléaire avec une vision à long terme pour atteindre la neutralité carbone à l’échéance de 2050 aurait tendance à rassurer les professionnels du secteur.
Une énergie contestée mais d’avenir
À ce jour, six nouveaux EPR de deuxième génération ont été annoncés par le chef de l’État, avec une mise en service du premier réacteur à l’horizon 2035. La première génération d’EPR est déjà opérationnelle en Finlande et en Chine, mais elle tarde pour l’instant à démarrer à Flamanville (Normandie). « C’est une nouvelle génération qui tire les conclusions de la première, moins coûteuse et plus sûre », confie Philippe Blanchard. Sur les six nouveaux EPR, un pourrait d’ailleurs être installé dans le Vaucluse, fleuron de cette industrie française, au même titre que la Drôme, la vallée du Rhône et la Normandie.
« Nous n’avons pas eu un aussi beau programme de construction depuis des décennies, se félicite le directeur de Teknofluid, convaincu que la transition énergétique passera par le nucléaire. Le nucléaire a toujours été un enjeu symbolique. Je comprends qu’on en fasse un symbole, mais il ne faut pas le diaboliser et générer des craintes. La préoccupation majeure de la filière, c’est bien la sûreté et la sécurité. »
France24 - Monde
Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Haiti’s Lost Billions
By Lazaro Gamio, Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan, Allison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
The choice: money or war.
The choice: money or war.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
French National Library
French National Library
In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.
Lepelletier de Saint Remy
But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
What France demanded
150 million francs
1st payment
2nd
3rd
4th
5th
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
That was part of France’s plan.
That was part of France’s plan.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
Departmental Archives of Landes
Federico Rios for The New York Times
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
French National Library
In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.
Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.
National Archives, France, CC//379
Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.
The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.
Mauricio Lima for The New York Times
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
It was a disaster — national in name only.
It was a disaster — national in name only.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
Haiti’s debt burden
In 1825 french francs
Double debt
1874 and 1875 loans
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Library of Congress
By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.
French National Library
In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.
U.S. Navy
Museum of the City of New York, via Getty Images
Library of Congress
Bettmann Archive/Getty Images
Bettmann Archive/Getty Images
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Their loot was in New York within days.
Their loot was in New York within days.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
Haiti’s Debt Burden
In 1825 french francs
Americans invade
Franc loses value
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Bettmann Archive/Getty Images
Damon Winter/The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Adriana Zehbrauskas for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.
L'Humanité
Le sommet des Amériques , un club très sélect
ActuLina SankariÀ quoi sert vraiment le sommet des Amériques ? La question mérite d’être posée à la veille du grand raout prévu en juin à Los Angeles. À élaborer des solutions concertées contre le réchauffement climatique ? À régler la crise migratoire ? À répondre aux flambées des prix de l’énergie ? Ou à imposer un impérialisme qui ne dit pas son nom au sein d’un club fermé ? Les États-Unis ont apporté un début de réponse en excluant Cuba, le Venezuela et le Nicaragua du prochain rendez-vous. Comme au temps de la guerre froide. Justification du secrétaire d’État adjoint américain, Brian Nichols : ces pays « ne respectent pas la charte démocratique ».
La même politique se poursuit inlassablement pour étrangler les peuples et les exclure des cercles communs. La souveraineté ne fait pas partie du vocabulaire états-unien, loin s’en faut, mais d’ores et déjà le président mexicain Lopez Obrador a fait savoir qu’il ne s’y rendrait pas dans ces conditions. Antigua-et-Barbuda pourrait faire de même et la Bolivie proteste énergiquement. La Chine dénonce ces atteintes à la souveraineté. Surprenant ? Pékin développe sa propre stratégie d’influence dans le sous-continent américain. Voilà sur quoi pourrait déboucher le sommet des Amériques.
CharivariSommet des Amériques BBC
The radio station giving indigenous people a voice
By Grace LivingstoneBusiness reporter, Panama City
The high-rises and glass towers of Panama City gleam in the sunlight.
But on the other side of town, there's an old office block where if you go up the stairs and you'll find a tiny makeshift radio studio.
From here, Panama's first indigenous people's radio station, Voces Originarias Panamá, is now broadcast across the country.
Panama has almost half a million indigenous people, who make up 12% of the population, and speak seven different languages. Dad Neba, the station's coordinator, says it's time they had a voice.
"Historically we've been bombarded with information from outside, and now we want to speak for ourselves," he says. "We want to show the needs of our peoples."
The idea of the station emerged during the Covid pandemic, when it was vital to get health information to isolated communities. "We had programmes in seven languages about prevention," says Mr Neba. "In each language we'd say 'you must wash your hands'."
He operates the station with DJ Olocunaliler Ferrer who, in between programmes about history, current affairs, indigenous rights and culture, plays a range of music from traditional songs, to indigenous rock and rap.
It was launched last year by the National Coordinating Body of Indigenous Peoples of Panama (COONAPIP), which represents all the traditional indigenous authorities of Panama.
They see the radio station as an important tool to defend the culture, land and social and economic rights, of indigenous people.
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
"From every corner of the country, indigenous people can send news to the station in their own language," says Marcelo Guerra, the president of COONAPIP.
"They can talk about the problems they face in their territories, whether that be incursions onto their lands, lack of health facilities, or clean water."
There are seven different indigenous peoples of Panama - the Ngäbe, the Buglé, the Guna, the Emberá, the Wounaan, the Bribri, and the Naso Tjërdi.
Mr Neba is a Guna from Guna Yala, an indigenous territory spread across hundreds of islands off the Caribbean coast of Panama. He's worked voluntarily for years in community radio, and is now travelling to indigenous communities across the country, teaching people how to make radio programmes.
Arona Membache attended one of his workshops in the small community of Arimae, in the province of Darien in eastern Panama. "We learnt how to write a script, gather information, record sound, basically everything about radio," she says.
Like most people here, Ms Membache is a subsistence farmer cultivating plantain, yuccas, yams, rice and maize. In her spare time she teaches children traditional dances that were taught to her by her mother.
She now sends the radio station reports in the local language, Emberá, and audio recordings of the songs and drums that accompany the dances. "Using our cell phones, we can send reports from here showing our culture, identity and language," says Ms Membache.
Caselina Bacorizo, 79, a fellow resident of Arimae, says: "I didn't know anything about radio before, but after going to the workshops, I can see that having our own radio station is so important. We could use it to teach our children about our culture, and to maintain our language."
Arimae has a population of 997. Many residents live in wooden houses with thatched palm rooves, while others homes are made of breeze blocks and corrugated iron.
The people in Arimae are from two different indigenous groups, the Emberá and the Wounaan. They came together and founded this community in 1969 to defend themselves from road builders. The Pan American Highway, which began construction here in the early 1970s, was built right through the rainforest where they lived.
"When the road came, we had serious problems here," says Abrego Membeche, one of the founders of Arimae. "Outsiders began to arrive and take over the land. We had to challenge these people and demand the government take action."
The community finally got a title to their lands in 2015, but it's a much smaller area than they once had. Over the past 50 years, they've lost more than 600sq km (232sq miles).
Much of that was virgin forest, cut down by loggers and farmers who came after the road was built. Many people here want the radio station to highlight the importance of protecting nature.
José Bacorizo is president of the Arimae's elected congress. "We should have a [radio] programme teaching our values, how we value the land, and why it's important to conserve nature,' he says.
"The forest is what gives us life. It gives us oxygen. Without it we wouldn't be able to breathe. So, we have to care for nature because nature cares for us."
More than half of Panamanian territory is covered by rainforest. It also has large areas of mangroves.
Although the Panamanian government has strengthened environmental laws over the last 20 years, deforestation remains a concern for indigenous peoples.
The government recognises five separate 'comarcas' or semi-autonomous indigenous areas in Panama, comprising 23% of the national territory. But dozens of smaller indigenous communities do not have formal titles to their lands, which are under threat from cattle ranching, logging, agriculture and, more recently the mining industry.
The country's largest mine opened in 2019 and the government is considering several more mining concessions.
Between 2001 and 2019, Panama lost 414,000 hectares (or 7.3%) of its tree cover, including 73,000 hectares of primary rainforest, according to the Rainforest Foundation. In that period, Darien province - where Arimae is located - saw the greatest level of deforestation, totalling 104,000 hectares.
Arimae resident Mariela Sabúgura agrees that the radio station could be used to talk about conservation. "Human beings themselves have destroyed mother earth," she says. "Now we need to conserve it and turn it back to how it was - virgin forest.
"We could use the radio station to raise awareness and come up with ideas. We could replant the forest, plant fruit trees, timber trees."
By enabling indigenous people to defend their lands and the environment, the radio station may also protect their livelihoods, which in rural areas is either growing food for their own consumption, or a mixture of subsistence farming and small scale agriculture, aimed at local markets.
Voces Originarias Panamá is a digital radio station. Cell-phone coverage is patchy in some isolated communities, so it can be hard to hear the radio station online. Many residents of Arimae said they'd like the government to allocate the station an analogue terrestrial radio frequency, so it can be picked up by traditional radios.
The radio station is in its early days. It's run by volunteers in the offices of COONPIP.
It received financing from the International Union for the Conservation of Nature (IUCN), a network of governmental and non-governmental agencies, but now funds are running low.
Dad Neba, the station's coordinator, however, is determined to keep it going. "The radio station is a fundamental tool for the indigenous peoples of Panama to protect their rights and strengthen their culture, their identity and their languages." Above all, he says, indigenous people want their voices to be heard.
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New York Times - World
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
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The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
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Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
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By Selam Gebrekidan, Matt Apuzzo, Catherine Porter and Constant Méheut
In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.
They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.
The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.
The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.
Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.
Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.
“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”
For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.
But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.
By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.
After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.
Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.
Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.
But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.
And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.
“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”
At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.
But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.
Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.
Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.
The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.
American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”
“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”
More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.
When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.
“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.
‘Detrimental to American Interests’
“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”
For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.
He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”
“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”
Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.
By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.
The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.
The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.
As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.
One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.
Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.
No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.
“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.
Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.
Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.
French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.
Claiming the Gold
Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.
His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.
Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.
Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”
According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.
Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.
Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.
In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.
Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.
Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.
The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.
Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.
The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”
Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”
At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.
But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.
In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.
“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”
‘The Triumph of the Wolf’
An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.
American troops occupied the country the same day.
The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.
The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.
Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.
The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.
“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.
Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”
Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.
John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.
At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”
Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.
The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.
Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”
“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.
“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”
The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.
Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.
“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.
The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.
In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.
When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.
American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.
According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.
Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.
“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.
As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.
With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.
“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.
Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.
“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”
“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”
‘Haiti Does Not Want This Loan’
For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.
“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.
Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.
By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.
Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.
National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.
Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.
That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.
Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.
Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.
Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.
How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.
Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.
“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.
“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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France24 - Monde
Le Maire, Colonna, Abad, Ndiaye : découvrez le gouvernement d'Élisabeth Borne
Publié le : 20/05/2022 - 17:15Modifié le : 20/05/2022 - 17:29
FRANCE 24
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Le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, a annoncé vendredi la composition du nouveau gouvernement français. Découvrez la liste des 17 ministres, six ministres délégués et quatre secrétaires d'État de l'équipe d'Élisabeth Borne.
La composition du gouvernement d'Élisabeth Borne a été dévoilée vendredi, avec le maintien de poids lourds comme Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, l'entrée de la chiraquienne Catherine Colonna aux Affaires étrangères et la surprise Pap Ndiaye à l'Éducation nationale.
Quatre jours après la nomination d'Élisabeth Borne à Matignon, le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, a livré la liste de "la meilleure équipe, avec les meilleurs talents" que la nouvelle Première ministre avait appelée de ses vœux jeudi.
Le gouvernement compte 27 membres, dont 13 femmes – 17 ministres, six ministres délégués, quatre secrétaires d'État. En voici la liste.
Les ministres
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique ;
Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur ;
Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères ;
Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ministre de la Justice ;
Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires ;
Pap Ndiaye, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse ;
Sébastien Lecornu, ministre des Armées ;
Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé et de la Prévention ;
Olivier Dussopt, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion ;
Damien Abad, ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées ;
Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche ;
Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire ;
Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques ;
Yaël Braun-Pivet, ministre des Outre-mer ;
Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture ;
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique ;
Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques.
Les ministres délégués
Auprès de la Première ministre :
Olivier Véran, chargé des Relations avec le Parlement et de la Vie démocratique ;
Isabelle Rome, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances.
Auprès du ministre de l'Économie :
Gabriel Attal, chargé des Comptes publics.
Auprès du ministre de l'Intérieur et de la ministre de la Transition écologique :
Christophe Béchu, chargé des Collectivités territoriales.
Auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères :
Franck Riester, chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité ;
Clément Beaune, chargé de l'Europe.
Les secrétaires d'État
Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement ;
Justine Benin, secrétaire d’État chargée de la mer ;
Charlotte Caubel, secrétaire d’État chargée de l’Enfance ;
Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
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Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UE
Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UE
Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
France24 - World
New French PM Elisabeth Borne faces mountain of economic challenges
Issued on: 17/05/2022 - 11:23
Elisabeth Borne has been appointed France's new prime minister. The former transport, ecology and labour minister faces numerous challenges, with the most pressing priority being helping French households with the soaring cost of living. She will also need to tackle the thorny issue of pension reform as well as steer the country through a major energy transition. Plus, Moscow residents display mixed feelings after US fast food giant McDonald's announces it's pulling out of Russia for good.
Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?
FRENCH POLITICS
France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’
France
Élisabeth Borne to replace François de Rugy as French Environment Minister
Valeurs Actuelles
[Ferrand] 8 000 milliards d’euros : la dette atteint des sommets
La semaine dernière, le gouverneur de la Banque de France a tiré la sonnette d’alarme : mesdames et messieurs, notre endettement collectif explose ! François Villeroy de Galhau a martelé que la situation de la dette « doit nous inquiéter » et dénoncé solennellement la « double illusion » d’une dette « sans limites et sans coût ». De fait, il ne sera pas possible pour notre pays de vivre indéfiniment à crédit, ni de le faire sans que les intérêts de la dette n’en viennent à tout déstabiliser.
Faut-il rappeler que, depuis des décennies maintenant, notre déficit structurel et nos incessants dérapages, fort aggravés, lors de la crise sanitaire, par un laxisme budgétaire assumé, se sont traduits par un recours déraisonnable à l’emprunt ? À l’heure actuelle, la dette de la France représente environ 113 % de son PIB, contre 64 % en 2007, à la veille de la crise financière. Soit un quasi-doublement en quinze ans !
Le chiffre vertigineux dont il est question – près de 3 000 milliards d’euros – ne tient même pas compte de ce que l’on appelle la dette hors bilan, comprenant toutes sortes d’engagements de l’État – notamment un provisionnement de la retraite publique : une “dette cachée” supplémentaire, dont le montant s’élèverait – folie – à plus de 5 000 milliards d’euros ! Ce qui nous hisse, ou nous enfonce, aux alentours de 8 000 milliards… Pure folie.
Même s’il occupe le 7e rang mondial en termes de richesses, un pays dont la dette globale représente en vérité plus de trois fois le produit intérieur brut – proportion effroyable, pour peu qu’on veuille bien y songer – peut-il encore prétendre à une quelconque souveraineté ? Un tel pays peut-il imaginer de se relancer, la fleur au fusil, dans la bataille économique mondiale ? Peu probable.
Or, et c’est ce qu’il y a d’alarmant, la situation ne peut que s’aggraver dans les temps qui viennent. Nous sortons d’une période illusoire durant laquelle, l’argent ne coûtant presque rien, l’État pouvait nous endetter sans frais – c’est ce que prétendait du moins une armée de technocrates à la vue courte. Mais ce temps-là est révolu : l’inflation est de retour, et donc une hausse, chaque semaine plus angoissante, des taux d’intérêt.
Le service de notre énorme dette va donc se révéler de plus en plus pesant, voire asphyxiant, pour une économie déjà fragilisée de toute part. Rappelons qu’une hausse d’un seul point des taux d’intérêt coûterait, au bout de dix ans, une quarantaine de milliards annuels aux finances publiques…
Les sommes gigantesques empruntées sur nos têtes ont été goulûment affectées à des dépenses sociales
Cet endettement frénétique aura-t-il du moins stimulé l’activité et assaini les structures ? Aura-t-il rénové, renforcé, réorienté notre appareil productif ? Pas même ! Les sommes gigantesques empruntées sur nos têtes ont été goulûment affectées à des dépenses sociales – faciles – à court terme, au détriment d’un investissement – difficile – sur le long terme.
En cette heure assez dramatique, le gouvernement français va-t-il prendre ses responsabilités et se lancer – enfin – dans une politique drastique de baisse de la dépense publique ? Il est permis d’en douter, pour le moins. Durant une campagne qu’il a traitée comme une succession de promesses catégorielles, le président sortant, il est vrai réélu dans l’aisance, n’a cessé de faire miroiter à ses clientèles variées des subsides que peut seul abonder un creusement de la dette de plusieurs dizaines de milliards…
Tout cela va finir mal – on n’aura cessé de le dire et de l’écrire, de le redire et de le réécrire. « La dette est comme la blessure, comme le feu ; il ne faut pas qu’elle s’éternise », dit un proverbe indien. À l’instar de Cassandre, condamnée à prévenir en vain les Troyens de dangers qu’ils refusaient de voir, les défenseurs – plus nombreux qu’on ne le croit – de la rigueur budgétaire auront usé leur voix à tenter d’avertir leurs contemporains. Il faut croire que ceux-ci sont durs d’oreille. Ou incrédules. Ou égoïstes.
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
Valeurs Actuelles
« Bâtir la France de demain » : Valeurs actuelles organise une grande soirée de levée de fonds pour des associations
Ce sont des associations qui œuvrent pour le bien commun, les racines chrétiennes de la France, la pro-motion de la vie, du savoir, ou tout simplement la préservation du beau. À l’aube d’une crise économique qui succède à une crise sanitaire, elles incarnent l’espérance de demain. Celle qui repose sur une jeunesse enthousiaste. Parmi elles, neuf associations méritent un coup de projecteur : Arcade, Les Éveilleurs, la Fondation pour l’école, l’Institut de formation politique, Lejeune Académie, Œuvre salésienne, SOS Chrétiens d’Orient, SOS Calvaires et Stop au porno. Leur combat est aussi le nôtre.
Valeurs actuelles a choisi de les soutenir non seulement dans nos colonnes, mais aussi lors d’une grande soirée de levée de fonds organisée au Grand Rex le 30 mai. Une manière de mettre en lumière ceux qui restent trop souvent dans l’ombre – ou qui sont attaqués pour leur engagement qui serait trop marqué – et ainsi de leur donner une vraie visibilité. La plupart de ces associations ne sont pas connues du grand public et peinent à trouver une place au milieu des grandes fondations qui bénéficient, elles, d’une oreille attentive des médias ou des politiques de tous bords. Ces neuf associations sont porteuses de projets que l’État ne finance pas ou peu, en dépit du statut associatif loi 1901 qui leur confère un rôle d’utilité publique permettant de défiscaliser les dons à hauteur de 66 %.
Le principe de la soirée est le même que celui de la Nuit du bien commun. Les associations sélectionnées viennent présenter leur activité, dans un ordre de passage tiré au sort. Et livrent un projet concret (lire leurs descriptions pages suivantes) qui n’a pas trouvé suffisamment de sources de financement. Les enchères peuvent ensuite débuter, chaque personne du public (sur place ou connectée sur le site Internet nosvaleurs.org) étant invitée à s’engager sur un montant précis. L’objectif est d’accompagner la réalisation d’un projet et au-delà, de bâtir une communauté de donateurs.
Les Éveilleurs, partenaire de nos événements
L’expérience montre que nos lecteurs sont prêts à s’impliquer. Depuis plusieurs années, Valeurs actuelles s’est rapproché de l’association versaillaise Les Éveilleurs, créée en 2015 par trois jeunes, les frères Sévillia – Benoît, avocat, et Nicolas, secrétaire général de la Fondation Jérôme-Lejeune -, et Pierre Nicolas, consultant. D’abord à travers des soirées débats et des conférences à Versailles, au palais des congrès ou au Théâtre Montansier, où ont été reçus des politiques, François-Xavier Bellamy, Philippe de Villiers, Éric Zemmour… et des journalistes, Michel De Jaeghere et Mathieu Bock-Côté, Jean Sévillia, Natacha Polony et Élisabeth Lévy. Sans oublier Jean-Pax Méfret venu donner un concert en septembre 2021 à Versailles dans une ambiance plus que festive. À chaque évènement, les salles sont combles.
Mettre en lumière les associations porteuses de projets que l’État ne finance pas ou peu
Si bien qu’en 2019, Les Éveilleurs et Valeurs actuelles choisissent d’organiser une soirée à Paris, au Cirque d’Hiver, “Dialogue sur l’Europe” avec Michel Houellebecq, François-Xavier Bellamy, Jacques Attali, Éric Zemmour, Bruno Le Maire, et Philippe de Villiers. Un succès retentissant, qui fait naître une mobilisation massive du public. Après deux années marquées par le Covid, Valeurs actuelles et Les Éveilleurs sont revenus en organisant un grand débat au Palais des sports le 22 mars autour de Valérie Pécresse, Marion Maréchal, Éric Zemmour, Éric Ciotti, Marlène Schiappa et Jordan Bardella. Une soirée à laquelle a participé l’humoriste Gaspard Proust et qui a donné un éclairage inédit sur la droite conservatrice. Sans oublier un premier débat en province, organisé le 11 mars à Lyon et qui a connu un immense succès. D’autres seront organisés dans les prochains mois. À chaque évènement, Valeurs actuelles apporte son réseau et ses moyens, et Les Éveilleurs ses bénévoles et l’ardeur de sa jeunesse.
Cet enthousiasme explique sans doute que des gens de conviction s’investissent de façon concrète dans les causes qu’ils soutiennent. Au-delà de l’engagement pour des idées se niche une autre bonne nouvelle : la générosité. Qualité qui illustre, contrairement à ce que veut faire croire la gauche caviar qui a trop souvent le cœur “à gauche” mais le portefeuille “à droite”, qu’on est parfaitement capable de financer les causes que l’on défend. Et que ces valeurs ne sont pas celles d’un passé nostalgique mais qu’elles donnent foi en l’avenir.
nosvaleurs.org
France24 - World
Hunger-striking baker Stéphane Ravacley’s latest campaign is to become French MP
Issued on: 13/05/2022 - 17:01
After working as a baker for decades, Stéphane Ravacley won fame in France for going on a hunger strike to stop the deportation of his Guinean apprentice – then for organising a humanitarian convoy for Ukraine. Now he hopes to enter politics in June’s parliamentary elections, running for his local constituency in eastern France.
French legislative elections © FRANCE 24
Ravacley has been living a double life for several weeks. He starts living the first one in the middle of the night when he puts on his baker’s outfit and gets cracking with the job he’s been doing for 35 years. Ravacley then starts living his second life in the late afternoon, when he starts campaigning in the 2nd constituency of his native area Doubs in eastern France.
“I sleep in the afternoon, then around 5pm I set off with my team for a meeting of some sort,” explained Ravacley, an independent candidate aligned with France’s Green Party in its new alliance with the Socialists, Communists and hard-left France Unbowed in the June 12 and 19 parliamentary elections.
Over the past few decades, nothing suggested that this farmer’s son from a small village in eastern France would enter politics.
But Ravacley was transformed by his fight to prevent the deportation of his young apprentice Laye Fodé Traoré, a Guinean orphan who had come to France illegally.
Despite his fragile health, Ravacley launched an 11-day hunger strike in January 2021 to fight for the regularisation of his protégé’s status. Ravacley lost eight kilos and felt quite unwell – but his campaign grabbed the attention of the media and won the sympathy of part of the French population.
“At the start, I thought the authorities would get in touch with me to sort the situation out,” he recounted. “But no – they waited 11 days. And it was this resounding silence from the government that really changed me. I wasn’t the same after that.”
‘Kafkaesque’
Traoré was eventually regularised on January 14. After that Ravacley launched Patrons Solidaires, a lobbying group for businesspeople whose employees are affected by the fact that unaccompanied children who come to France are threatened with deportation as soon as they turn 18.
At the impetus of Socialist Senator Jérôme Durain, Ravacley is working on a bill that would allow apprentices to stay in France for another year after their 18th birthday – a proposal the upper chamber rejected in October.
“If we want to make things happen, we’ve got to get involved in politics ourselves,” Ravacley said.
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If Ravacley is elected next month, his overriding priority will be to promote the integration of young illegal immigrants in France who want to work. “We protect them while they’re children, then we try and expel them once they are 18, although they’re working for companies that need labour – this happens a lot!” Ravacley said.
Earlier this year, Ravacley then captured public attention by sending a colossal amount of goods to help feed the Ukrainian population after Russia invaded on February 24.
“My other fight,” Ravaclay continued, “is practical and pragmatic environmentalism. I come from a farming background and I know the challenges it faces. I’m all for Europe – but at the same time we’ve got to protect our farmers.”
In addition to these policy goals, Ravacley wants to change the makeup of France’s National Assembly, which contains very few MPs from working-class backgrounds.
Ravacley is being trained as a politician by the Academy of Future Leaders, an organisation set up by NGO founder Alice Barbe to train a new generation of politicians. The baker thinks this is a great opportunity – saying he wants to “continue learning” throughout his life.
However, Ravacley will face a mighty challenge in trying to get a parliamentary seat. France’s legislative elections have repeatedly swept the (re)elected president’s supporters to a majority on the coattails of their Élysée Palace victory. Accordingly, analysts expect President Emmanuel Macron’s party to come out on top.
The Greens have allied with the Socialists, Communists and Jean-Luc Mélenchon’s extreme-left France Unbowed for the parliamentary election campaign. But the presidential election showed that France’s left-wing voting bloc is smaller than the centre-right vote concentrated behind Macron and the far-right voting bloc concentrated behind Marine Le Pen and her National Rally party.
Ravacley hopes to be elected as an independent MP sitting with the Greens, as the closest party to his politics.
He faces Éric Alauzet, the incumbent MP for Macron’s Renaissance party, who won big in the constituency in 2017. But the baker’s confidence is unfaltering: “I’m going to be elected,” he said.
This article was translated from the original in French.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
France’s conservatives torn over Macron’s ‘siren call’ before parliamentary polls
BBC
Floods in Bangladesh and India affect millions
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Days of flooding and landslides in parts of Bangladesh and eastern India, have affected millions of people and left more than 50 people dead.
Bangladesh's north-east region has seen some of the worst flooding for nearly two decades.
The two countries are prone to flooding and experts say that climate change is increasing the likelihood of events like this around the world.
France24 - World
Explainer: How do France's legislative elections work?
Issued on: 11/05/2022 - 10:14
Aude MAZOUE
Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.
French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.
Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.
The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.
Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.
Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.
Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.
To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.
Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.
Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.
The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.
Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.
Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.
The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.
Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.
Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.
>> Explainer: What does a French president do?
During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above).
Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.
But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.
This article has been translated and adapted from the original in French.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
Valeurs Actuelles
ÉCONOMIE & ENTREPRISES Philanthropie Ifi: des pistes pour moins payer
Le compte à rebours pour la déclaration et le paiement de l’impôt sur la fortune immobilière (Ifi) a bel et bien commencé. À ce stade, les redevables de cette ponction peuvent faire preuve de générosité en affectant le montant de leur impôt à une fondation reconnue d’utilité publique, un établissement de recherche, un établissement d’enseignement supérieur ou d’enseignement artistique d’intérêt général à but non lucratif, ce qui permet d’alléger la note à régler au fisc.
Fiscalement, 75 % du montant du don est déductible de l’Ifi, dans la limite de 50 000 euros pour chaque année d’imposition. Afin d’optimiser cette mesure fiscale, un détenteur d’un patrimoine taxable à l’Ifi d’environ 6 150 000 euros peut consentir un don de 66 667 euros, qui ne lui coûtera que 16 667 euros. Bien sûr, le contribuable reçoit un reçu fiscal.
« Le don en titres cotés permet aussi de régler en totalité ou en partie son Ifi. Pour éviter la taxation des plus-values mobilières, mieux vaut sélectionner les actions dont le cours a peu bougé depuis leur entrée dans son portefeuille boursier », recommande Aymeric Lavin, responsable de la philanthropie à la Fondation des apprentis d’Auteuil.
Cette année encore, les Français souhaitent soutenir la santé, la recherche médicale et l’aide aux personnes démunies. Les amateurs de vieilles pierres et d’initiatives culturelles peuvent encourager entre autres, la Fondation du patrimoine, qui intervient dans toute la France pour sauvegarder des biens en péril. Malgré les répercussions de la pandémie, la Fondation Royaumont, continue de s’investir, avec ses partenaires, dans des projets culturels d’envergure. Créée par l’État en 1976 grâce à la réunion de deux legs féminins, la Fondation des artistes accompagne la création d’œuvres d’art.
En matière d’Ifi, le patrimoine pris en compte est celui arrêté au 31 décembre de l’année. Il reste donc un peu plus de sept mois pour arbitrer des biens immobiliers en faveur d’actifs peu ou pas taxés à cette ponction régulière. À condition de vendre rapidement et dans de bonnes conditions un bien immobilier physique, il existe plusieurs pistes – en dehors de la Bourse et du capital-investissement dans le non-coté – pour investir en totalité ou en partie le produit de cette cession avant la fin de l’année.
« Alors que la guerre en Ukraine succède à la pandémie de Covid, le métal jaune s’impose comme une couverture efficace contre les incertitudes économiques et géopolitiques dans un contexte d’inflation », souligne François de Las-sus, expert de l’or d’investissement chez Or en Cash, premier réseau intégré d’agences de négoce de l’or. Échappant à l’Ifi, l’or peut représenter environ 5 % d’un patrimoine dans une optique de diversification.
Investir dans l’or, les SCPI, la forêt…
Certes, cette valeur refuge par excellence ne procure pas de revenu, mais elle peut encore réserver de belles surprises en termes de valorisation. Et pour ceux qui trouvent son cours actuel un peu trop élevé, il est toujours possible de passer un ordre d’achat à cours limité.
L’usufruit étant taxé comme la pleine propriété au regard de l’Ifi, la souscription de parts de SCPI (sociétés civiles de placement immobilier) en nue-propriété permet d’échapper à cette ponction fiscale. « Généralement, le démembrement s’opère sur une durée comprise entre dix et quinze ans. Pendant toute cette période, le nu-propriétaire allège son Ifi et son impôt sur le revenu, puisqu’il ne perçoit aucun rendement », explique Lionel Ducrozant chez Eternam, filiale de Cyrus Conseil. La contrepartie – comprenez l’usufruit – est souscrite par des investisseurs institutionnels. Au terme du démembrement pouvant correspondre ou non à la date de cessation d’activité, l’associé de la SCPI détient la pleine propriété de ses parts. Compte tenu du potentiel de revenu et des clés de répartition entre nue-propriété et usufruit, des SCPI comme Épargne Pierre, d’Atland Voisin, Pierval Santé, d’Euryale, ou encore Immorente de Sofidy, méritent l’attention.
Avec la donation temporaire d’usufruit à une institution, le particulier sort de sa base imposable à l’Ifila valeur en pleine propriété d’un actif immobilier. « À la différence d’un démembrement de propriété viager, cette opération temporaire court sur une durée comprise entre dix et quinze ans, selon la volonté du donateur. Elle peut porter sur un bien d’habitation, loué ou non » , poursuit Aymeric Lavin. Bien sûr, cette libéralité peut être renouvelée. Sur le plan pratique, elle entraîne une étude de dossier de la part du donataire (celui qui reçoit) d’au moins trois mois.
Les GFI échappent totalement à l’impôt sur la fortune immobilière
Ici, pas question de régler des droits de donation comme dans une donation temporaire d’usufruit à un parent ou à un tiers. Le notaire ne facture que des frais de rédaction d’acte payables par le donataire et/ou le donateur.
Il est possible d’acheter trois grands types d’actifs fonciers dans une optique de diversification : des terres agricoles, des forêts et des vignobles. Et deux modes de détention : en direct ou en parts. Non garanties, les performances annuelles d’un placement forestier tournent autour de 4 % dont 1 % de rendement. Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie risque de faire augmenter les prix du bois, qui étaient déjà sous tension depuis plusieurs mois. « Lancés depuis 2019, les groupements forestiers d’investissement (GFI) échappent totalement à l’Ifi pour tout investisseur détenant moins de 10 % du GFI, ce qui est le cas de nos 12 000 clients » , explique Guillaume Toussaint, à la tête de France Valley. En outre, les GFI procurent une exonération des droits de transmission à titre gratuit de 75 %.
Quant aux parts de groupements fonciers viticoles, elles procurent, au regard de l’Ifi, un abattement de 75 % jusqu’à 101 897 euros. Et de 50 % au-delà. Pour la transmission, un abattement de 75 % s’applique jusqu’à 300 000 euros.
France24 - World
Taliban orders female Afghan TV presenters to cover their faces on air
Issued on: 22/05/2022 - 11:58
NEWS WIRES
Women presenters on Afghanistan's leading news channels went on air Sunday with their faces covered, a day after defying a Taliban order to conceal their appearance on television.
Since seizing power last year, the Taliban have imposed a slew of restrictions on civil society, many focused on reining in the rights of women and girls to comply with the group's austere brand of Islam.
Earlier this month, Afghanistan's supreme leader Hibatullah Akhundzada issued a diktat for women to cover up fully in public, including their faces, ideally with the traditional burqa.
The feared Ministry for Promotion of Virtue and Prevention of Vice ordered women TV presenters to follow suit from Saturday.
But the presenters defied the order and went on air with their faces visible, only to fall in line with the directive on Sunday.
Wearing full hijabs and face-covering veils that left only their eyes in view, women presenters and reporters aired morning news bulletins across leading channels like TOLOnews, Ariana Television, Shamshad TV and 1TV.
"We resisted and were against wearing a mask," Sonia Niazi, a presenter with TOLOnews, told AFP.
"But TOLOnews was pressured and told that any female presenter who appeared on screen without covering her face must be given some other job or simply removed," she said.
"TOLOnews was compelled and we were forced to wear it."
Women presenters were previously only required to wear a headscarf.
TOLOnews director Khpolwak Sapai said the channel was "forced" to make its staff follow the order.
"We were told 'You are forced to do it. You must do it. There is no other way'," Sapai told AFP.
"I was called on the telephone yesterday and was told in strict words to do it. So, it is not by choice but by force that we are doing it."
'Not against women presenters'
On Sunday, male journalists and employees of TOLOnews wore face masks in the channel's offices in Kabul in solidarity with women presenters, an AFP correspondent reported.
Other women employees of the channel continued to work with their faces visible.
Ministry spokesman Mohammad Akif Sadeq Mohajir said authorities appreciated that media channels had observed the dress code.
"We are happy with the media channels that they implemented this responsibility in a good manner," he told AFP.
Mohajir also said that the authorities were not against women presenters working in the channels.
"We have no intention of removing them from the public scene or sidelining them or stripping them of their right to work," he said.
Akhundzada's decree orders authorities to fire women government employees if they fail to follow the dress code.
Men working in government also risk suspension if their wives or daughters fail to comply.
Authorities have also said that media managers and guardians of defiant women presenters would be liable for penalties if the diktat was not observed.
During two decades of US-led military intervention in Afghanistan, women and girls made marginal gains in the deeply patriarchal nation.
Soon after resuming control, the Taliban promised a softer version of the harsh Islamist rule that characterised their first stint in power from 1996 to 2001.
Since the takeover, however, women have been banned from travelling alone and teenage girls barred from secondary schools.
In the 20 years after the Taliban were ousted from office in 2001, many women in the conservative countryside continued to wear a burqa.
But most Afghan women, including TV presenters, opted for the Islamic headscarf.
Television channels have already stopped showing dramas and soap operas featuring women on the order of Taliban authorities.
(AFP)
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Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening
VIDEO REPORT
‘I will not wear the burqa’: Some Afghan women defy Taliban edict
Mosque blast during Friday prayers kills dozens in northern Afghanistan
France24 - World
French forward Kylian Mbappe signs on to stay with PSG until 2025
Issued on: 21/05/2022 - 21:24
NEWS WIRES
Kylian Mbappe has signed a contract extension with Paris St Germain that will keep the France forward tied with the Ligue 1 side until 2025, the French champions said on Saturday.
"I wanted to announce that I have chosen to extend my contract at Paris St Germain, and I am of course very happy. I am convinced that here I can continue to grow within a club that gives itself all the means to perform at the highest level," the 23-year-old said in a club statement.
"I am also very happy to be able to continue playing in France, the country where I was born, grew up and flourished."
Mbappe and club president Nasser Al Khelaifi posed holding a "Mbappe 2025" PSG shirt before the last game of the Ligue 1 season against Metz as the crowd erupted when Al Khelaifi broke the news at the Parc des Princes.
The France forward, whose current contract expires on June 30, had been widely tipped to join Real Madrid.
The 23-year-old, one of the game's finest talents who burst onto the scene as a teenager and helped France win the World Cup in 2018, was set to leave on a free transfer when his contract expired at the end of the season.
PSG signed Mbappe from AS Monaco in 2017 in a deal reported to be about 180 million euros, making him the world's second-most expensive signing after Neymar, who joined PSG from Barcelona for 222 million euros.
Real's bid to sign Mbappe last year was rejected by the Parisian club, who appeared prepared to lose him on a free transfer this year.
Reports last year claimed the Spanish champions had offered PSG as much as 200 million euros for the Frenchman.
PSG had no intention of selling their young talisman in their quest for Champions League glory, but the French club fell well short this season when Real staged a dramatic second-leg comeback in the last-16 to knock them out of the competition.
PSG had been reinforced last year with the signing of Lionel Messi from Barcelona to add firepower to a star-studded squad. But apart from reclaiming the Ligue 1 title, the French club failed to win any other trophies.
Mbappe, however, excelled individually, scoring 36 goals and providing 26 assists for PSG in all competitions this season.
(Reuters)
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PSG star Mbappe wins French league's best player award for 3rd time
Football: Mbappe double gives Paris Saint Germain 2-0 win over Monaco
PSG's Mbappe promises best yet to come after 4-1 win over Barcelona
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
New York Times - World
How a French Bank Captured Haiti
How a French Bank Captured Haiti
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
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How a French Bank Captured Haiti
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By Matt Apuzzo, Constant Méheut, Selam Gebrekidan and Catherine Porter
Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.
Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.
But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.
“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.
Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.
Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”
It was all a mirage.
The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.
Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.
Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.
Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.
And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.
French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.
Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.
The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.
That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”
A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said.
Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.
The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.
By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.
The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.
The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.
The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”
But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.
And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.
More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.
It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.
“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”
Hopes and Aspirations
Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.
Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.
Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.
Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.
These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.
Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.
“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”
But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”
Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.
A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.
‘We Owe More Than Before’
Durrieu knew how to sell a dream.
Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.
It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.
Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract.“The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”
None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.
“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”
The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”
Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters.In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.
Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.
The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.
That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.
The National Bank
Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.
The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.
Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.
The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.
Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.
Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”
Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.
Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.
‘Betrayed by Their Own Brothers’
The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.
In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”
When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.
Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.
Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.
“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”
That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.
“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”
Dashed Hopes
Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.
The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.
“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.
Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.
The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”
Yet Another Loan
The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.
Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.
Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.
It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.
Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.
“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”
The Fall of the National Bank
Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.
The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.
Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.
But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.
In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.
That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”
As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.
“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”
That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.
By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.
The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.
After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.
It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.
Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
France24 - Monde
Wimbledon risque d'être un tournoi de gala pour avoir exclu les joueurs russes et biélorusses
Publié le : 21/05/2022 - 09:30
FRANCE 24
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L’ATP et la WTA, qui gèrent les circuits masculins et féminins, ont décidé de retirer les points attribués pour l’édition 2022 de Wimbledon. Cela fait suite à la décision des organisateurs du tournoi d’exclure des joueurs russes et biélorusses en raison de la guerre en Ukraine.
Wimbledon, le plus grand tournoi de tennis du monde, n'aura-t-il aucun enjeu pour les joueurs pour cette édition 2022 ? L'ATP et la WTA, qui gèrent les circuits masculin et féminin, ont décidé vendredi 20 mai de ne distribuer aucun point au Grand Chelem sur gazon s'il maintient sa décision d'exclure Russes et Biélorusses en raison de la guerre en Ukraine.
"Si rien ne change, c'est avec un immense regret et à contre-cœur que nous ne voyons pas d'autre possibilité que de retirer les points ATP à Wimbledon pour l'édition 2022", a annoncé l'instance dans un communiqué. Une position imitée quelques minutes plus tard par la WTA.
Pour l'ATP, si Wimbledon exclut les joueurs et joueuses de nationalités russe et biélorusse, c'est le principe considéré comme "fondamental" d'équité entre tous les joueurs de participer à tous les tournois "en fonction de leur mérite et sans discrimination" qui est remis en cause.
Le tournoi britannique du Grand Chelem a annoncé, le 20 avril, son intention d'exclure les Russes et les Biélorusses de l'édition 2022 car "dans les circonstances d'une agression militaire injustifiée et sans précédent, il serait inacceptable que le régime russe tire le moindre bénéfice de la participation de joueurs russes ou biélorusses". Cependant, le Grand Chelem sur gazon a précisé que cette décision pourrait être revue si les "circonstances changent radicalement d'ici juin".
Une décision "disproportionnée"
Vendredi soir, les organisateurs du tournoi, programmé cette année entre le 27 juin et le 10 juillet, ont réaffirmé qu'ils s'en tenaient à leur position et ont dénoncé les décisions "disproportionnées" et "dommageables pour tous les joueurs présents sur le circuit" prises par les instances du tennis mondial.
"Nous regrettons profondément les conséquences de cette décision sur les personnes concernées. Cependant, compte tenu de la position adoptée par le gouvernement britannique de limiter l'influence extérieure de la Russie (...), nous continuons de penser que nous avons pris la seule décision viable pour Wimbledon en tant qu'événement sportif et institution britannique renommés, et nous nous en tenons à cette décision", ajoutent-ils dans un communiqué.
L'ATP, qui accepte les joueurs russes et biélorusses sous bannière neutre, a répété vendredi que la position du tournoi de Wimbledon "remettait en cause" le principe d'équité entre les joueurs ainsi que "l'intégrité du système de classement".
"Nos règles et nos accords existent afin de protéger les droits de tous les joueurs. Des décisions unilatérales de cette nature (...) créent un précédent dommageable pour le reste du circuit. La discrimination mise en place par des tournois de leur propre chef n'est simplement pas viable sur un circuit qui s'étend dans plus de 30 pays", insiste l'ATP.
Colère dans le monde du tennis
Les quatre tournois du Grand Chelem (Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open) ne dépendent pas directement de l'ATP ni de la WTA. Mais la décision de Wimbledon a été très mal accueillie par l'immense majorité du monde du tennis qui y voit un geste politique et, à l'image de Rafael Nadal, "très injuste".
L'ATP souligne que Wimbledon a suivi "des recommandations" du gouvernement britannique qui n'avaient pas valeur d'obligation et que ces "recommandations informelles offraient une alternative qui aurait permis aux joueurs de participer individuellement sous bannière neutre après avoir signé une déclaration" contre l'invasion en Ukraine, ce qui aurait été "une option plus acceptable par l'ATP".
La Fédération internationale (ITF) a également annoncé retirer à Wimbledon les points pour les tournois juniors et de tennis fauteuil programmés durant la quinzaine du Grand Chelem. "La position de l'ITF demeure que les joueurs russes et biélorusses doivent être autorisés à participer en tant qu'athlètes neutres", explique la Fédération qui a par ailleurs interdit depuis le 1er mars la Russie et la Biélorussie de participer à toute compétition par équipes nationales.
Avec AFP
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Joueurs russes et biélorusses exclus : la décision de Wimbledon jugée "discriminatoire"
SANCTIONS
Joueurs russes et biélorusses exclus : Wimbledon divise le monde du tennis
TENNIS
Exclusions de Wimbledon : le tournoi affirme que la décision vient du gouvernement britannique
L'Humanité
La guerre en Ukraine a bon dos
ÉditorialCathy Dos SantosLa guerre ravage l’Ukraine depuis le 24 février. Le constat est désolant : exil, morts, destruction. Par l’invasion de son voisin au mépris du droit international, la Russie a offert aux gouvernements qui s’étaient jusqu’alors tenus en retrait de la folle course aux armements et de l’Otan un prétexte inespéré pour revoir leur politique. Un mot à propos de l’Otan : Vladimir Poutine refusait de voir grandir l’influence de cet organisme à ses portes avec l’adhésion de l’Ukraine. Depuis le début du conflit, il en est devenu un des meilleurs alliés puisque la Finlande et la Suède, pays neutres jusqu’alors, ont décidé de rejoindre l’Alliance atlantique, renforçant ainsi sa présence militaire sur 1 300 kilomètres de frontières. Autre exemple : l’Allemagne. Dès le 27 février, le chancelier actait « un changement d’époque » pour enterrer la posture antimilitariste allemande. Malgré de vives oppositions, Olaf Scholz a promis de porter les dépenses consacrées à la défense à 2 % du PIB.
L’ancien président des États-Unis Donald Trump a dû jubiler, lui qui, en 2017, exhortait ses partenaires européens de l’Alliance atlantique à porter justement à ce niveau les fonds affectés à leur arsenal militaire. Avec un budget de 56 milliards de dollars annuels, Berlin fait pâle figure à côté de Washington, qui a engagé l’an passé dans les armes la bagatelle de 801 milliards de dollars. Les États-Unis figurent sur la première marche du podium mondial des dépenses militaires, loin devant l’Europe, l’Asie-Pacifique et la Chine. Les chiffres sont éloquents : les sommes allouées à l’armement ont atteint le montant vertigineux de 2 113 milliards de dollars en 2021, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.
Jamais il n’y avait eu un tel emballement mortifère. La disparition de l’URSS et du bloc de l’Est n’a pas entraîné de désescalade. Bien au contraire. Les investissements dans les technologies et équipements sophistiqués sont chaque jour plus extravagants. Les grandes puissances et les royaumes pétroliers s’enferment dans une logique belliqueuse ; ils se projettent dans un monde qui serait menacé, selon eux, par des conflits d’une amplitude inédite. Pour y parer, ils ont pour seule réponse la guerre. Au point de préférer investir dans la mort plutôt que dans la santé, l’éducation, la transition écologique.
Cette dangereuse fuite en avant fait les affaires des industriels de l’armement. Depuis le début du conflit en Ukraine, les principaux groupes français, Thales et Dassault, ont vu leurs actions en Bourse s’envoler. Aux États-Unis, l’administration de Joe Biden n’en finit plus de faire des chèques et de livrer des armes à Kiev. Le complexe militaro-industriel, l’un des principaux piliers du capitalisme nord-américain, ne s’est jamais si bien porté. Après s’être insolemment enrichis ces dernières années en invoquant la prétendue menace chinoise, les Lockheed Martin, Raytheon, General Dynamics et autre Northrop Grumman vont voir leurs commandes gonfler à la faveur du déstockage des armes envoyées à Kiev et du réarmement allemand. Qu’il semble loin ce 17 janvier 1961, lorsque le président Eisenhower mettait en garde ses concitoyens contre « toute influence injustifiée, qu’elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel ».
Le capital fait feu de tout bois. Devant ce cynisme, il est impératif de revenir à la raison et de redessiner une architecture de relations internationales apaisées, pacifiées. Ce n’est pas faire preuve d’angélisme ni de manichéisme que d’affirmer ces principes. Les forces de frappe, les armes de dissuasion peuvent faire exploser mille fois la planète. Une seule suffirait à anéantir l’humanité.
Editorialventes d'armesGuerre en Ukraine New York Times - World
6 Takeaways About Haiti’s Reparations to France
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How did the modern world’s most successful slave revolt give birth to a desperately poor nation? Here is a summary of what a team of New York Times correspondents found out.
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By Eric Nagourney
A failed state. An aid trap. A land seemingly cursed by nature and human nature alike.
When the world looks at Haiti, one of the poorest nations on the planet, sympathy for its endless suffering is often overshadowed by scolding and sermonizing about corruption and mismanagement.
Some know how Haitians overthrew their notoriously brutal French slave masters and declared independence in 1804 — the modern world’s first nation born of a slave revolt.
But few know the story of what happened two decades later, when French warships returned to a people who had paid for their freedom with blood, issuing an ultimatum: Pay again, in staggering amounts of cold hard cash, or prepare for war.
For generations, the descendants of enslaved people paid the descendants of their former slave masters, with money that could have been used to build schools, roads, clinics or a vibrant economy.
For years, as New York Times journalists have chronicled Haiti’s travails, a question has hovered: What if? What if the nation had not been looted by outside powers, foreign banks and its own leaders almost since birth? How much more money might it have had to build a nation?
For more than a year, a team of Times correspondents scoured long-forgotten documents languishing in archives and libraries on three continents to answer that question, to put a number on what it cost Haitians to be free. Here are the takeaways from a series of stories appearing this week.
The Double Debt That Started It All
When a French warship bristling with cannons sailed into the port of the Haitian capital in 1825, an emissary from King Charles X came ashore and delivered an astonishing demand: France wanted reparations from the people it had enslaved.
Ordinarily, the defeated are the ones who pay reparations, not the victors. Just a decade earlier, France had been forced to pay them to its European neighbors after the failed military campaigns of Napoleon — the very emperor whose forces were also defeated by the Haitians. But Haiti was virtually alone in the world, with no powerful allies. It was fearful of being invaded and eager to establish trade with other nations, so it agreed to pay.
The demand was for 150 million French francs, to be turned over in five annual payments, far more than Haiti could pay.
So France pushed Haiti to take a loan from a group of French banks to start paying. That Sisyphean weight came to be known as the double debt.
The True Cost to Haiti Then — and Today
The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years. In all, they added up to about $560 million in today’s dollars.
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
But the loss to Haiti cannot just be measured by adding up how much was paid to France and to outside lenders over the years.
Every franc shipped across the Atlantic to an overseas bank vault was a franc not circulating among Haiti’s farmers, laborers and merchants, or not being invested in bridges, schools or factories — the sort of expenditures that help nations become nations, that enable them to prosper.
After reviewing thousands of pages of archival documents, some centuries old, and consulting with 15 of the world’s leading economists, our correspondents calculated that the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth over time. That is as much as eight times the size of Haiti’s entire economy in 2020.
“Neocolonialism through debt,” is how Thomas Piketty, one of the economists we spoke with, put it. “This drain has totally disrupted the process of state building,” he said.
And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years.
The French Bank That Struck Gold
The French government sapped Haiti with its demand for reparations, but in later years the French approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.
After half a century of crushing payments tied to the double debt, Haitians celebrated the news that at last the country would have its own national bank, the sort of institution that in Europe had financed railroads and factories.
But the National Bank of Haiti was Haitian in name only. It was a creation of Crédit Industriel et Commercial, a Paris-based bank commonly known as C.I.C., and its investors. They controlled Haiti’s national bank from Paris and took a commission on nearly every transaction the Haitian government made. Original records uncovered by The Times show that Crédit Industriel and its investors siphoned tens of millions of dollars out of Haiti, while saddling the country with still more loans.
It did not take long after the initial celebrations for Haitians to realize that something was wrong.
“Isn’t it funny,” one Haitian economist wrote, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”
The U.S. Treated Haiti Like a Cash Register
When the American military invaded Haiti in the summer of 1915, the official explanation was that Haiti was too poor and too unstable to be left to its own devices. Secretary of State Robert Lansing made little effort to mask his contempt for the “African race,” casting the occupation as a civilizing mission intended to end “anarchy, savagery and oppression.”
But a hint of other motives had come the winter before, when a small team of Marines entered Haiti’s national bank and strolled out with $500,000 in gold. Within days, it was in the vault of a Wall Street bank.
“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” the general who led the U.S. forces in Haiti, said years later, describing himself as a “racketeer for capitalism.”
National City Bank was the predecessor of Citigroup, and along with other powers on Wall Street, it pushed Washington to seize control of Haiti and its finances, according to decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The Times.
For decades to come, the United States was the dominant power in Haiti, dissolving parliament at gunpoint, killing thousands and shipping a big portion of Haiti’s earnings to bankers in New York while the farmers who helped generate the profits often lived near starvation.
Some historians cite tangible gains for Haiti during the U.S. occupation, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service. But they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up workers in ropes, making Haitians build roads for no pay and shooting those who tried to flee.
For a decade, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate, according to nearly two dozen annual reports prepared by American officials and reviewed by The Times.
At times, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money paying their own salaries and expenses than on public health for the entire country of about two million people.
The Scourge Within: Corruption
“They were betrayed by their own brothers, and then by foreign powers.”
Those are the words of Georges Michel, a Haitian historian who, like many Haiti experts, says the country’s troubles cannot be explained without acknowledging the deeply embedded culture of corruption.
The 19th-century Haitian official who engineered a sweetheart deal for a bank in France — and then retired there?
“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” Mr. Michel said. “I would say it’s almost a rule.”
Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain. Elected legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.
It is a problem of long standing.
In an 1875 loan, the French bankers took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.
Nearly a century later, when a bookish doctor named François Duvalier was elected president, the country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt.
That was in 1957.
For the next 28 years, Duvalier and his son shared a dictatorship notorious for corruption and brutality. Professionals fled the country. A desperate country became still more desperate, and the Duvaliers looted hundreds of millions of dollars.
Haiti was perhaps poorer than ever.
The History the French Don’t Teach
The double debt has largely faded into history. Generations of French profited richly from the financial exploits of their forebears, but that is rarely taught in classrooms. The Times spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s double debt. Most said they had never heard of it. “This is part of my family history I never knew,” said one sixth-generation descendant of Napoleon’s first wife.
That is no accident. France has worked hard to bury this part of its past, or at least play it down.
Even in Haiti, the full story was long unknown. Then in 2003, President Jean-Bertrand Aristide stunned Haitians by denouncing the debt imposed by France and demanding reparations.
France moved quickly to try to discredit him. Talk of reparations was alarming to a nation with other former colonies still suffering the legacy of exploitation. The French ambassador to Haiti at the time recalls the reparations demand as “explosive.”
“We had to try to defuse it,” he says.
Mr. Aristide even offered a precise figure for what France owed, eliciting mockery. But Haiti’s long-term losses, The Times found, turned out to be surprisingly close to his estimate. He may even have been too conservative.
In 2004, Mr. Aristide found himself being hustled onto a plane in an ouster arranged by the United States and France. The Americans and the French have defended the move by citing the need for stability in Haiti, which was torn by unrest. But with the passage of time, another former ambassador acknowledged that there may have been other factors.
The Haitian president’s abrupt removal, he told The Times, was “probably a bit about” his call for reparations, too.
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Valeurs Actuelles
Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…
Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.
Du rôle de la parole
Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.
Une temporalité sujette à caution
Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.
Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.
Des questions qui en disent long
Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.
Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?
Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?
Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?
Des interventions ignorantes et hostiles…
Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »
Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »
Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »
Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »
Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »
Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.
Que cherchait vraiment la Ciase ?
M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]
Sur le cas Barbarin…
Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.
Une méthodologie douteuse
La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.
Une “prévalence” fabriquée
Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.
Extrapolation à géométrie variable
Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.
Conclusion
Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.
Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.
Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.
France24 - Monde
Le gouvernement Borne dévoilé : un jeu de chaises musicales et quelques surprises
Publié le : 20/05/2022 - 15:15Modifié le : 20/05/2022 - 22:43
Pauline ROUQUETTE
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Un mois après la réélection d'Emmanuel Macron, et trois semaines avant les législatives, Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Élysée, a dévoilé la composition du gouvernement dirigé par Élisabeth Borne. Parmi les surprises figurent l'attribution du portefeuille des Affaires étrangères à la diplomate Catherine Colonna, ou encore l'arrivée de l'historien Pap Ndiaye au ministère de l'Éducation nationale.
Quatre jours après la désignation de la nouvelle Première ministre, le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, a présenté vendredi la liste du gouvernement dirigé par Élisabeth Borne.
>> À lire : "Le Maire, Colonna, Abad, Ndiaye : découvrez le gouvernement d'Élisabeth Borne"
Comprenant 14 hommes et 14 femmes, "c'est un gouvernement paritaire, équilibré entre certains qui étaient déjà ministres ces dernières années et puis des nouvelles figures" avec "des personnalités qui viennent de la gauche, du centre de la droite", a assuré la Première ministre Élisabeth Borne sur le plateau du 20 heures de TF1.
La nouvelle équipe gouvernementale doit se réunir lundi pour son premier Conseil des ministres autour du président de la République et de la cheffe du gouvernement.
Ce live n'est plus mis à jour.
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Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon
héritage familial
Élisabeth Borne, fille d'un résistant rescapé d'Auschwitz
Portrait
L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale
L'Humanité
Moumène Hadji
Homme du jourLatifa MadaniUn escabeau, une plaque autocollante, et le tour est joué. Moumène Hadji a rebaptisé, le 20 mai, le square Bugeaud de Meudon (92) du nom de Malik Oussekine, tué par des policiers en 1986. Moumène Hadji, militant EELV, a voulu ainsi honorer la mémoire de l’étudiant, qui vivait à Meudon. Il veut aussi, dit-il, « ouvrir un débat pédagogique sur l’histoire ». Il a saisi l’opportunité de la diffusion sur Apple TV de la série à succès, Oussekine, tournée en partie dans la ville, pour mettre la pression sur la majorité municipale UDI. La ville de Meudon soutient la série et va même diffuser le 16 juin un de ses épisodes, mais elle refuse de rebaptiser le square, comme le réclame l’opposition. Le jardin public porte toujours le nom du sinistre général Bugeaud, responsable des enfumades pendant la colonisation de l’Algérie.
Malik Oussekine New York Times - World
Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist
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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.
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By Abdi Latif Dahir
MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.
This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.
Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.
“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.
His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.
But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.
“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.
So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.
And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.
Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.
“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”
Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.
The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.
“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.
This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.
But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.
Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.
Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.
It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.
Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.
The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.
Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.
“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”
Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.
For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.
“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.
While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.
“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.
On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”
But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.
Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.
She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.
“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.
In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.
In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”
Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.
Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.
Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.
Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.
Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.
“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.
So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.
His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.
“Somalia and Somalis deserve better,” he said.
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Valeurs Actuelles
Le cercle vicieux des médecins intérimaires
Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.
L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »
Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.
au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet
Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.
Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.
Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.
La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.
Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.
Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.
Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.
Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.
* Asclépios est médecin généraliste.
France24 - World
Colombian farmers offer rare view into the dangerous, lucrative world of coca production
The Observers
Issued on: 20/05/2022 - 16:56
Hundreds of videos posted on TikTok by young Colombians document cocaine being produced in the South American country, from the fields where coca grows to the labs where the leaves are transformed into the drug. Colombia is the largest global producer of both coca and cocaine. One of these TikTokers told the FRANCE 24 Observers team that many locals are reliant on coca production to make a living but that the sector continues to be controlled by illegal drug traffickers.
Juan (not his real name) is a young TikTok user. He stopped going to school around the age of 13 and a few years ago started growing coca in Putumayo (a region bordering Ecuador), mainly for financial reasons. Although he shows his face on TikTok, we've decided to keep him anonymous, for security purposes.
More than 200,000 families made their living working in the coca fields of Colombia between 2016 and 2018, or roughly a million people (2% of the population), according to the UN.
The vast majority are peasants who grow coca for lack of other options. But the ones raking in the profits are armed groups that control the sector: paramilitary groups, guerillas, and foreign drug traffickers. It's a sector that is lucrative and deadly.
In addition to armed groups, coca farmers need to worry about the Colombian police. Growing coca is illegal, and police are ordered to destroy any of the coca crops they come upon.
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L'Ukraine : un "fake", selon la propagande russe
Publié le : 20/05/2022 - 19:44
Elena VOLOCHINE
FRANCE 24
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Cette semaine, la chronique "Vu de Russie", d'Elena Volochine analyse comment la propagande russe utilise la reddition des combattants prisonniers d'Azovstal pour remettre en cause l’existence même de l'Ukraine.
France24 - World
‘Love According to Dalva’: Tale of recovery from child abuse shines a bright light at Cannes
Issued on: 21/05/2022 - 17:55
Benjamin DODMAN
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An adolescent girl slowly comes to terms with the abuse she endured from her father in Emmanuelle Nicot's powerful debut feature, “Love According to Dalva”, which screened this week at the 75th Cannes Film Festival. FRANCE 24 spoke to the Belgian director about tackling such a delicate subject and premiering in Cannes.
Zelda Samson stars as Dalva, a feisty 12-year-old girl who dresses like a grown woman, wears makeup and does not expect to be treated like a child. We first meet her kicking and screaming as she’s taken away from her father – whom she tellingly calls by his first name rather than “papa” – and into a youth shelter. Homeschooled and hidden from the world, Dalva struggles to understand the grooming and abuse she’s endured, even as she gradually learns to recapture the childhood she was deprived of.
Such is the starting point for Emmanuel Nicot’s first feature film, which screened at the Critics’ Week sidebar in Cannes. “Love According to Dalva” is a hard-hitting exploration of the devastating emotional scars of child abuse, approached with empathy and sensitivity. FRANCE 24 spoke to the Belgian director about navigating such tricky territory and bringing it to the big screen.
The trauma caused by incest is a particularly difficult and sensitive subject to unpack. Why did you choose it for your very first feature-length film?
The starting point was my interest in the psychological dependence experienced by victims of different types of abuse. It’s a subject that is dear to me and that I explored before in my short films. I wanted to further pursue this interest with “Dalva”.
While working on my last project I had a chance to spend time with youths at an emergency shelter, many of whom were known to have suffered abuse and yet continued to side with their families. Despite being taken into care, the youths were still under their parents’ psychological hold. I had worked before on psychological dependence within couples and among friends, but I didn’t realise just how strong it could be for children brought up in toxic families.
Cannes Film Festival © FRANCE24
The idea for “Dalva” emerged after a friend told me that her father, a childcare worker, had intervened to revoke the custody of a 6-year-old girl who lived alone with her father. The child was highly sexualised and eroticised. I kept going back to her story, imagining what she would be like at 12, during puberty.
The film is built around Zelda Samson’s character, playing on the ambiguity surrounding her age. How did you find the actress and work on her part-child, part-woman role?
I envisioned a little girl from a middle-class or wealthy background, graceful and with a porcelain face. I put up adverts at equestrian centres and ballet schools. But the profiles didn’t quite match; they lacked the contrast between the Dalva created by her father and the one without him. Then I fell for Zelda, a wild little girl, tomboyish and with a dark, brazen look. It worked at once, giving depth to her character.
Her face is both doll-like and photogenic, while her physique changes depending on the way one films her, appearing in turn very childish or mature. We hired a former dancer to work on her posture, the way she walked, sat or ate. We also put a lot of effort into her dress, makeup and hairstyle, because we did not want Dalva to be a Lolita. She’s a young girl with the grace of a woman, so we had to avoid eroticising her or making her look vulgar. And of course we provided psychological support throughout the shooting to ensure she felt comfortable.
In recent years the #MeToo scandal and protest movement has heightened awareness of the sexual violence and harassement suffered by women. When it comes to incest, however, things appear to be moving more slowly. What are your thoughts?
When I started writing the film six years ago there was hardly any talk of incest. Then the #MeToo wave allowed some cases to emerge; I’m thinking in particular of Camille Kouchner’s book (a 2021 memoir revealing the abuse suffered by the author's twin brother at the hands of a prominent French intellectual). But the attention has faded again. Incest remains a taboo subject due to the scale of its repercussions: denouncing incest means detonating the whole family dynamic.
I think there is also a lack of education on the subject. During casting I realised that none of the children had any notion of what incest means. It’s a word we don’t teach children, even though statistics show that the problem affects, on average, two children in each classroom. It was unthinkable for us to have children pass the auditions without known what the film was about.
In each case I called the parents first and asked them to broach the subject with their children, so they could make an informed decision about whether or not they wished to take part. Of course, children don’t respond to the notion of incest in the same way as adults. For them, a film set is primarily a game, something magical. In some ways the subject is more difficult to approach for adult actors like Alexis Manenti, who plays the childcare worker.
It’s only your first feature film and already you’ve been honoured at the world’s most prestigious film festival. How does it feel to be at Cannes and what are your hopes for the movie?
I’m delighted, of course! I’m thrilled because a screening at Cannes can give a huge boost to the film at a difficult time for the industry, with cinema attendance ebbing. I’m also well aware that the film tackles a subject many people will find difficult. I hope its presence at the festival can persuade them to overcome the misgivings they might have.
Of course “Dalva” touches on a very serious matter, given the devastating impact of incest on children. But it is also, above all, a film about healing and restoration. For me it’s also a radiant movie, carried by the energy of its young cast. I want people to see it as a film that is full of hope.
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CANNES FILM FESTIVAL
Cannes screens the last testament of filmmaker killed in Ukraine’s Mariupol
ENCORE!
Cannes 2022 rolls out the red carpet for Indian cinema
CANNES FILM FESTIVAL
Cannes war films delve into France’s painful colonial legacies
Valeurs Actuelles
“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne
Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.
Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.
Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.
Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?
Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.
Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !
Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.
Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.
Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !
Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.
Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !
J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !
Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.
On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »
On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.
On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »
Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).
La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »
Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !
Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »
On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »
Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !
Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »
Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »
Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.
Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.
Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !
Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.
Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.
Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »
Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.
Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »
Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »
C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !
La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !
Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.
Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…
Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !
Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.
J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !
Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.
France24 - World
Live: Russia cuts off gas exports to Finland after payments dispute
Issued on: 21/05/2022 - 07:01
FRANCE 24
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NEWS WIRES
Russian energy giant Gazprom said Saturday it had halted gas exports to neighbouring Finland as it had not received payment in rubles. After Russia moved troops into Ukraine on February 24, Moscow asked clients from "unfriendly countries" – including EU member states – to pay for gas in rubles, a way to sidestep Western financial sanctions. Follow FRANCE 24's live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
This page is no longer being updated. Find more information on the war in Ukraine here (https://www.france24.com/en/tag/ukraine/).
10:07pm: Ukraine rules out ceasefire or concessions to Russia
Ukraine on Saturday ruled out agreeing to a ceasefire with Russia and said Kyiv would not accept any deal with Moscow that involved ceding territory.
Acknowledging that Kyiv's stance on the war was becoming more uncompromising, presidential adviser Mykhailo Podolyak said making concessions would backfire on Ukraine because Russia would hit back harder after any break in fighting.
9:45pm: Ukranian President Volodymyr Zelensky asked Italian PM to impose more sanctions on Russia
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said he talked to Italian Prime Minister Mario Draghi on Saturday and stressed the importance of imposing more sanctions on Russia and unblocking Ukrainian ports.
Zelensky tweeted that he had also thanked Draghi for his "unconditional support" of Ukraine's bid to become a member of the European Union.
Had a phone conversation with #MarioDraghi at his initiative. Talked about defensive cooperation, the need to accelerate the 6th package of sanctions and unblock Ukrainian ports. Thanked for the unconditional support for Ukraine on the path to the #EU.
May 21, 20229:02pm: Moscow considering swapping Ukrainian prisoners for a close friend of Vladimir Putin
Moscow is considering exchanging captured Ukranian Azov fighters for Viktor Medvedchuk, a close friend of Vladimir Putin, a Russian negotiator said on Saturday.
"We are going to study the possibility," said Leonid Slutsky, a senior member of Russia's negotiating team on Ukraine, speaking from the separatist city of Donetsk in southeastern Ukraine, the RIA Novosti news agency reported.
Medvedchuk, 67, is a Ukrainian politician and wealthy businessman reputedly close to the Russian president. He escaped from house arrest after Russia's invasion of Ukraine in February but was re-arrested in mid-April.
4:34pm: Ukrainian President Volodymyr Zelensky says there is 'no alternative' to Ukraine's EU bid
Any alternative to Ukraine's bid to join the European Union would be a "compromise" with Russia, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Saturday in reponse to the “European political community project” proposed by his French counterpart Emmanuel Macron.
"We don't need alternatives to Ukraine's application to the European Union (EU), we don't need such compromises," Zelensky said during a press conference in Kyiv with Portuguese Prime Minister Antonio Costa.
"Because, believe us, it will not be compromises with Ukraine in Europe, it will be another compromise between Europe and Russia. I am absolutely sure of that. It is the political and diplomatic influence and pressure of Russian officials and lobbyists on a European country's decision to support Ukraine or not," he continued.
2:00pm: Russia declares travel ban on 963 Americans – including Morgan Freeman
Russia said on Saturday it was banning entry to 963 Americans including US President Joe Biden, Secretary of State Antony Blinken and CIA chief William Burns.
The travel bans have only symbolic impact but form part of a constant downward spiral in Russia's relations with the United States and its allies.
Facebook boss Mark Zuckerberg and Hollywood actor Morgan Freeman were among those banned from entering the country.
Moscow had already announced sanctions targeting many of those on the new list – in particular Biden, Secretary of State Antony Blinken, the head of the Pentagon Lloyd Austin and Zuckerberg – but Freeman had not previously been named by Russian authorities.
Moscow accuses the actor of having recorded a video in 2017 in which he claimed Russia was plotting against the US.
"The Russian counter-sanctions are necessary and aim to constrain the US which is trying to impose a neocolonial 'world order' on the rest of the planet ... to change its position and recognise new geopolitical realities," the Russian foreign ministry said in a statement on Saturday.
Another 26 Canadians were also added to the list of those barred from travelling to Russia, including defence chiefs, defence industry executives and Sophie Gregoire Trudeau, Prime Minister Justin Trudeau's wife.
1:56pm: 'Putin destroyed everything,' says Odesa mayor
Once derided as a Kremlin sympathiser, Odesa's Mayor Gennady Trukhanov likes to collect his thoughts before delving into his feelings about Russia and President Vladimir Putin.
"The Russians are on our soil today and they are bombing our cities, killing our people and our soldiers. Our people are dying," the mayor of the southern Ukrainian port city told AFP.
"It is hard for me to speak of any kind of future friendship or relationship. I can't imagine that," the mayor added, his steel-blue eyes flashing as he rails against Russian air strikes, the Black Sea blockade and the millions of tonnes of grain trapped in his ports.
"Putin destroyed everything," he fumed.
With Russian troops just 120 miles away, Trukhanov oversees the defence of the country's most valuable port amid a suffocating Russian naval blockade that has unleashed economic catastrophe in Ukraine and threatens famine elsewhere if Odesa's bountiful stocks of grain remain landlocked.
"They are not only destroying our cities and killing our residents, they are also triggering an economic collapse," the mayor said.
1:20pm: Biden signs $40 billion aid bill for Ukraine's war effort, says White House
US President Joe Biden on Saturday signed a $40 billion bill set to ensure a steady supply of weaponry and economic support for Ukraine in its fight against Russia, the White House said.
Biden signed the bill passed earlier by Congress while visiting Seoul on his first trip to Asia as president. The bill, which will funnel support to Ukraine for about the next five months, includes around $6 billion budgeted for armoured vehicles and air defences.
11:20am: Britain wants to arm Moldova to protect it from Russian threat, reports UK's The Telegraph
Britain wants to send modern weaponry to Moldova to protect it from the threat of invasion by Russia, The Telegraph reported, citing Foreign Secretary Liz Truss.
She told the newspaper that Russian President Vladimir Putin was determined to create a "greater Russia" even though his invasion of Ukraine had failed to achieve quick success.
Truss said talks were taking place to make sure that Moldova's defences could deter any future attack.
"I would want to see Moldova equipped to NATO standard. This is a discussion we're having with our allies," she told The Telegraph.
"Putin has been absolutely clear about his ambitions to create a greater Russia. And just because his attempts to take Kyiv weren't successful doesn't mean he's abandoned those ambitions," she said.
If Truss's plans are adopted, NATO members would provide modern weaponry to Moldova, replacing its Soviet-era equipment, and will train soldiers on how to use it.
11:09am: Russia claims to have destroyed Western weapons sent to Ukraine
Moscow's forces destroyed a large shipment of Western-supplied weapons in northwestern Ukraine with long-range missiles, the Russian defence ministry said Saturday.
"High-precision long-range sea-based Kalibr missiles destroyed a large batch of weapons and military equipment near the Malin railway station in Zhytomyr region delivered from the United States and European countries," it said.
The ministry said the weapons were intended for Ukrainian forces in the eastern Donbas region, a Russian-speaking area that has been partially controlled by pro-Moscow separatists since 2014 and is now the scene of some of the fiercest fighting in Ukraine.
10:55am: In Kyiv, 'people are just trying to have a normal life'
In Ukraine's capital city, nearly eighty days after the start of the Russian military invasion, people continue to display resilience with a "business as usual" approach as Kyiv begins to show more signs of life. FRANCE 24's senior reporter Cyril Payen reports.
10:06am: Zelensky says only 'diplomacy' can end Ukraine war
The Ukraine war can only be resolved through "diplomacy", Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Saturday amid a deadlock in negotiations between Kyiv and Moscow.
"The end will be through diplomacy," he told a Ukrainian television channel. The war "will be bloody, there will be fighting but will only definitively end through diplomacy".
7:20am: Russia halts gas supplies to Finland
Russia on Saturday halted providing natural gas to neighbouring Finland, which has angered Moscow by applying for NATO membership, after the Nordic country refused to pay supplier Gazprom in rubles.
Natural gas accounts for about eight percent of Finland's energy consumption and most of it comes from Russia.
Follwing Russia's February 24 invasion of Ukraine, Moscow has asked clients from "unfriendly countries" – including EU member states – pay for gas in rubles, a way to sidestep Western financial sanctions against its central bank.
Finnish state-owned energy company Gasum said it would make up for the shortfall from other sources through the Balticconnector pipeline, which connects Finland to Estonia, and assured that filling stations would run normally.
"Natural gas supplies to Finland under Gasum's supply contract have been cut off," the company said in a statement.
Gasum said Friday that it had been informed by Gazprom Export, the exporting arm of Russian gas giant Gazprom, that the supply would stop on Saturday morning.
11:00pm: Ukraine orders end to defence of Mariupol
Ukraine on Friday ordered its last troops holed up in Mariupol's Azovstal steelworks to lay down their arms, while Russia said its months-long operation to capture the strategic port city is now complete.
Ukraine's Azov regiment commander Denys Prokopenko had earlier said only the dead remained.
"The higher military command has given the order to save the lives of the soldiers of our garrison and to stop defending the city," he said in a video on Telegram.
"I now hope that soon, the families and all of Ukraine will be able to bury their fighters with honours."
Ukraine wants to exchange the surrendering Azovstal soldiers for Russian prisoners. But in Donetsk, the pro-Kremlin authorities are in turn threatening to put some of them on trial.
The International Committee of the Red Cross urged both sides to grant it access to prisoners of war and civilian internees, "wherever they are held".
"Many more families need answers," it said in a statement.
10:00pm: Wimbledon stripped of ranking points by ATP, WTA over Russia, Belarus ban
Wimbledon had its ranking points stripped by the ATP and WTA Tours on Friday over its decision to exclude players from Russia and Belarus at this year's championships due to Moscow's invasion of Ukraine.
Tennis's governing bodies have banned Russia and Belarus from international team competitions following the invasion, which Moscow calls a "special operation", but allowed players from the two countries to continue competing as neutrals.
The move by the men's and women's tours to strip Wimbledon of its ranking points will effectively reduce the world's most famous tennis tournament to an exhibition event.
"The ability for players of any nationality to enter tournaments based on merit, and without discrimination, is fundamental to our Tour," the ATP said in a statement.
"The decision by Wimbledon to ban Russian and Belarusian players from competing in the UK this summer undermines this principle and the integrity of the ATP Ranking system. It is also inconsistent with our Rankings agreement.
8:34pm: Russia claims full control of Mariupol
Russia’s defence chief says the country’s forces have taken full control of the massive steel plant in Mariupol that was the last stronghold of Ukrainian resistance in the city.
That would mark the end of a nearly three-month siege that reduced much of Ukraine's vital Black Sea port of Mariupol to ruins and left over 20,000 people there feared dead.
Russian Defence Minister Sergei Shoigu reported to Russian President Vladimir Putin on Friday that the Azovstal steelworks in Mariupol has been “completely liberated” from Ukrainian fighters.
© France Médias Monde graphic studio
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Perspective
'Russia uses education as a weapon': Schooling in Ukraine in times of war
AS IT HAPPENED
Russia claims full control of Mariupol after nearly three-month siege
CANNES FILM FESTIVAL
Cannes screens the last testament of filmmaker killed in Ukraine’s Mariupol
Valeurs Actuelles
“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”
Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?
J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.
Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?
Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.
La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.
Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?
Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».
En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.
Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?
En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.
Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?
Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.
Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.
Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !
Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?
L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.
Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.
Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.
L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?
Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.
Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…
La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?
Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.
En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?
Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.
En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?
Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.
Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !
Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.
Valeurs Actuelles
L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation
L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.
La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.
L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.
La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.
Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.
L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?
Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.
L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?
Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.
*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.
France24 - World
In pictures: the faces of France’s new government
Issued on: 21/05/2022 - 17:47
Henrique VALADARES
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Freshly re-elected President Emmanuel Macron has unveiled his new government, which will serve under newly appointed Prime Minister Élisabeth Borne. The list includes some new faces in key posts but Macron notably opted for continuity at the finance, interior and justice ministries. Macron’s revamp of his administration is, in part, aimed at building momentum ahead of parliamentary elections in June.
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Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick
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New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor
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France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’
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Le progressisme de A à Z
Propos recueillis par Mickaël Fonton
Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?
La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.
Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?
La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.
Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?
Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.
Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.
Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?
Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.
En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…
Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?
« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.
La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?
La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…
De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.
On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?
Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.
S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.
Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.
Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.
Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.
« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?
Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.
Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.
Opex 360
L’armée de Terre lance le projet « OPTIMUS » pour généraliser l’impression 3D sur les théâtres d’opérations
par Laurent Lagneau · 22 mai 2022
En 2017, l’armée de Terre avait levé le voile sur ICAR et DEDAL, deux innovations censées faciliter le maintien en condition opérationnelle de ses véhicules [MCO-T]. À l’époque, il s’agissait de projets alors en phase d’évaluation… Cinq ans plus tard, ils se sont concrétisés et les applications qu’ils ont permis de développer commencent à être déployées dans les régiments.
Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.
En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.
« ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.
Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.
Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.
Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.
D’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.
« Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.
Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….
France24 - World
Fighting for the future: Ukraine tackles rebuilding cities destroyed by war
Issued on: 16/05/2022 - 20:15
Joanna YORK
The Kyiv suburb of Irpin was largely destroyed by fierce urban fighting in the first few weeks of the war in Ukraine. Now that Russian troops have been forced out, local authorities have invited in Ukrainian architects to reimagine how the urban areas might be rebuilt. They have their work cut out.
When Ukrainian forces took back Irpin from Russian troops on March 28, the formerly wealthy suburb in the northwest of Kyiv was largely destroyed.
Residents rushed to leave in late February when Irpin, along with neighbouring towns Bucha and Hostomel, became the focal point of Russian plans to encircle and capture the Ukrainian capital.
Weeks of fierce urban fighting left swathes of Irpin devastated. After Russian forces had departed, Ukrainian law enforcement officers reported that 885 buildings were completely destroyed, 2,738 partially destroyed and 8,651 had superficial damage.
There was damage to infrastructure too. To slow the Russian advance, Ukrainian forces had blown up the main bridge linking the suburb to Kyiv. Hospitals and schools had been hit by Russian attacks. Efforts began to clear Russian mines, reportedly planted in parks, playgrounds and in front of homes. So far, few residents have been able to return.
‘Restoration and development’
But on May 5, authorities started to imagine a new future for the suburb. "About 120 architects from all over Ukraine have arrived in Irpin to draft a strategy for the town’s restoration and development," Oleksiy Kuleba, head of the humanitarian staff of the Kyiv Regional State Administration, said in a Telegram message, thanking those who accepted the invitation.
It is not unusual to start conversations about rebuilding even though fighting continues in other parts of Ukraine, says Dr Pierre Purseigle, Associate Professor at the University of Warwick (UK), and specialist in the history of war and urban catastrophes.
“In order to fight a war, you need to believe in your capacity to prevail, so thinking about reconstruction is just as important as thinking about the reasons why you’re fighting,” he says. “You’re fighting to defend your nation, but also you’re fighting to defend your capacity and your right to define your future, and that is what is at stake in Ukraine.”
A three-stage plan
Faced with an urban space that has been so thoroughly destroyed, where do authorities begin to rebuild? European think tank The Centre for Economic Policy Research laid out a three-step plan in its publication A Blueprint for the Reconstruction of Ukraine.
In destroyed cities, the first stage involves restoring safety (for example, by removing landmines) and reinstating critical infrastructure such as power lines and water systems. Next comes “rapid revival of the economy”, meaning clearing debris and restoring transport networks, along with housing and schools.
Building new housing, schools and hospitals begins in the third phase, with one key objective: build back better. “Although there is a natural tendency to repair cities to their original form, one should not try to restore Soviet-style housing and other infrastructure,” the plan says.
Instead, “reconstruction should focus on using modern technologies designs, and urban planning”.
In theory, there is an opportunity for Ukraine’s destroyed cities to be reborn as greener, more beautiful, and more efficient. Building back with a focus on environmentalism, for example, “may help make Ukraine a leader in green energy”, the US Centre for Strategic and International Studies wrote in a March report.
“When there's so much destruction, you can make major changes and right old planning problems”, says Wendy Pullan, director of the Centre for Urban Conflicts Research and professor emerita in architecture and urban studies at the University of Cambridge (UK). “That’s the silver lining around the cloud.”
A blank slate?
If the potential for change is proportionate to the level of destruction, some cities in Ukraine could be almost completely transformed. In April, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said that 95 percent of the city of Mariupol had been destroyed.
In the city of Kharkiv, recently liberated from Russian forces, Mayor Ihor Terekhov said around 25 percent of housing had been destroyed. Much of the historical city centre has also been decimated and damage caused to unique architectural gems.
Pullan equates what is happening in some Ukrainian cities to urbicide: warfare that aims to kill cities through loss of life and large-scale, deliberate destruction. “It's attacking the city for what it means as a city by going after the city's heritage, cultural centres and places of meaning for the existing population,” Pullan says. This can include attacks on hospitals, schools, and cultural spaces.
After a city has been razed so thoroughly, decisions about what to restore and what to replace can be complex. For example, there may be consensus over the cultural importance of restoring significant monuments or the need for hospitals, but what about which homes get rebuilt and which don’t?
For architects, urban planners and NGO’s, destroyed spaces may be fertile ground for improvement, but for former residents they can still hold meaningful memories. “They are not blank slates,” says Purseigle. “Building back better doesn't necessarily have the same meaning for experts as it does for local populations.”
“You get real conflicts between what might be done for the city to make it more viable and the [wishes of the] people who lived there, because all they want is to go home,” Pullan adds.
‘A democratic exercise’
Of an estimated 6.1 million refugees that have fled Ukraine since the war started, many have expressed a wish to return home. Some have already travelled back to Irpin to find their homes and businesses destroyed. Others are working together to make repairs where possible, to make the community liveable again
>> 'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb
But many refugees who flee dangerous cities are not allowed or able to return for some time. “They are still usually very attached to their home cities, but have no say, in how the rebuilding might take place,” Pullan says.
This can be deeply upsetting for populations already traumatised by the grief and loss of war. It can also lead to cities designed by experts that tick a lot of boxes on paper, but don’t work in practice.
For example, building a sustainable city is a laudable goal, but will it be a primary priority for returning Ukrainians who are seeking to rebuild homes and find work?
Similar debates over how to make cities greener are already happening – with difficulty – in European cities that are not affected by war, says Purseigle. “And we know they're not easy debates to have because they are political questions about resources, and inequalities.”
Even so, the success and useability of any future city depends on these debates happening with local residents. “It makes a big, big difference in reconstructing a city if there is proper local input,” Pullan says. “There's just no point in doing a reconstruction if you're blind to the political and social realities of the city.”
She says grassroots efforts to rebuild in Irpin are a good start if they can be balanced with input from architects and urban planners who have their own expertise to add. Reaching a consensus could be a long, costly and difficult process. But the rewards can be significant.
“Accepting that reconstruction is a democratic exercise is what eventually allows a city to be rebuilt on a truly sustainable footing, meaning that the local community will be invested politically and culturally,” Purseigle says. “It also means that people are going to keep on disagreeing. But democracy, and the right to define their future, is what Ukraine is fighting for.”
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Focus
War in Ukraine: Irpin residents return to ruins after Russian withdrawal
SONG CONTEST
'Our music conquers Europe': Zelensky praises Ukraine Eurovision win
The Observers
An investigation reveals hundreds of new gravesites in Ukraine, and migrants again crossing Belarus-Poland border
Valeurs Actuelles
Lettre ouverte à Vladimir Poutine
Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.
Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.
Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !
Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !
Ainsi, Monsieur le Président,
Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?
À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !
De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !
C’est donc au nom même de la civilisation,
C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !
Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !
* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.
Opex 360
L’armée de Terre tire les premiers enseignements de la guerre en Ukraine pour ses futures capacités
par Laurent Lagneau · 22 mai 2022
Si plusieurs conflits dits de « haute intensité » ont eu lieu au cours de ces quinze dernières années [que l’on songe à la guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006, à la dernière guerre du Haut-Karabakh en 2020, voire à la guerre du Tigré, en Éthiopie], l’invasion de l’Ukraine par la Russie marque un tournant. « Nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux », a ainsi estimé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], dans un récent ordre du jour.
Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».
Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.
Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.
« Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.
Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…
Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.
Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.
Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.
S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».
« La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.
Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent permettre à nous nos vecteurs d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.
Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.
Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».
En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.
Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilisé des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…
Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.
Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.
France24 - World
Plan to allow burkinis in Grenoble swimming pools reignites French culture wars
Issued on: 15/05/2022 - 18:16
Joanna YORK
Burkinis have been a long-standing catalyst for dispute in France, calling societal attitudes towards Islam and feminism into question. Rule changes in Grenoble’s swimming pools suggest that opposition to the garment could be receding.
With summer opening times for municipal swimming pools soon to come, Grenoble's town hall will vote on May 16 on potential changes to swimwear rules.
So far, so ordinary. It is not unusual for French swimming pools to issue strict swimwear regulations; in most, swimming caps and body-hugging, lycra outfits are a must. But in Grenoble, Mayor Éric Piolle wants to make the rules more permissive, especially for female swimmers.
“Our wish is to get rid of absurd restrictions,” he said. “This includes [allowing] bare breasts and swimming costumes that give extra coverage for sun protection or for beliefs. It is not about taking a position for or against the burkini specifically,” he said.
The burkini is a swimming costume that covers the entire body, including the head, leaving only the face, hands and feet visible. The planned change in Grenoble comes after protests in the city that began in 2018. In 2020 and 2021 a group of activists from the community grassroots association Alliance Citoyenne protested by wearing burkinis in Grenoble's swimming pools.
One of these was Taous, a Muslim who lives in Grenoble and wears a hijab. “I love the feeling of being in the water, but those protests were the first time I’ve been able to put my feet in a swimming pool in France,” she told FRANCE 24. When her children go to the pool, Taous watches rather than swimming with them.
She is adamant the rules should change not just to allow burkinis, but to allow more choice for all women. “The rules are not specifically about burkinis,” she said. “They are also planning to allow women to show their breasts if they want to. It’s really a question of feminism and letting women wear what they want to. I believe in each woman's right to choose.”
‘Submitting to Islam’
Nonetheless, it is the potential for burkinis, specifically, to be allowed in swimming pools that has sparked debate in France.
The burkini was invented by Australian Aheda Zanetti, who put her design on the market on 2004 “The idea was to make a swimming costume for Muslim women and girls, or for someone who wanted to dress modestly, “, she told FRANCE 24. “I could see there was a market. There was nothing satisfactory for women and girls who wanted to do water sports.”
She hoped her design would lead to greater integration for Muslim women and others who did not feel comfortable in smaller swim wear, but in France the garment has become a long-standing catalyst for dispute.
In Grenoble, local politicians were quick to counter the mayor’s plans to allow burkinis in swimming pools. In May, the president of the Auvergne-Rhône-Alpes region, Laurent Wauquiez, accused the mayor of “submitting to Islamism” and threatened to cut grants to the town if the measure was passed.
Dozens of local officials have also signed appeals to cancel the town hall vote on the measure, which they say has been “imposed by minority groups with the sole objective of permanently testing the sensitivity of our institutions to religious symbols”.
At the heart of the debate is France’s laïcité (or secularism) laws that strictly separate the church from the state and give French authorities the power to ban religious symbols in public places.
Such laws are common: in 2004 a law banned the wearing of religious emblems in schools and colleges. But in recent years, accusations have grown that France uses the law to disproportionately target its Muslim population.
In 2010, France became the first European country to ban the full-face veil in public places. Today, The French Football Federation bans female players from wearing hijabs (scarfs which cover the hair) even though the international football governing body FIFA does not.
>> Muslim women footballers spar with French government on hijab ban in sport
‘Shameful and absurd’
The peak of anxiety over burkini-wearing in France came following two largescale attacks on French soil, carried out by Muslim extremists. In November 2015 in Paris coordinated attacks in bars, restaurants and a concert hall killed 137 people. Seven months later in July 2016, a truck driver deliberately drove into crowds celebrating Bastille Day on the Promenade des Anglais in Nice, killing 86 people.
In a climate of heightened fear and mistrust of the Muslim community, mayors in around 30 towns in France mobilised secularity laws to ban burkini-wearing on beaches in summer 2016 with fines of up to €38 for rule breakers.
France's then prime minister Manuel Valls came out in support of local mayors, calling the burkini “the expression of a political project, a counter society, based notably on the enslavement of women”.
Meanwhile Human Rights Watch declared the ban “shameful and absurd”, and images taken in August 2016 of police officers in Nice surrounding a woman at the beach with her children and demanding she remove her burkini sparked international outcry.
Height of absurdity: Nice police seem to force burkini-clad woman to remove it and fine her. https://t.co/rhHfOEQ5Dz pic.twitter.com/yQ4egCwjrq
August 24, 2016“The only women being excluded from beaches are Muslims wearing the veil,” Hanane Karimi, doctor of sociology at Strasbourg University and feminist, told FRANCE 24. “It’s segregation based on religious beliefs. It creates boundaries based on identity and strengthens racist discourse.”
'Wear what you want!'
Later in August 2016, France’s governmental legal regulator Le Conseil d’Etat rejected local governments right to ban burkinis, and in September Nice and other beaches lifted their burkini bans.
Nonetheless, the burkini is still seen as controversial by some. In May 2022, a survey run by French right-wing news channel Cnews found that 73 percent of people in France would prefer that burkinis were banned in swimming pools.
This is largely because they are seen as a religious symbol, rather than a swimming costume. “I get women, often older women, coming up to me asking if they can wear burkinis too because they don’t want to show their body” Taous says. “I say, of course you can. They are available for everybody to buy. You don't have to be a Muslim.”
Meanwhile, support for burkini-wearers has been quietly growing. In 2018, a rule change in Rennes municipal swimming pools authorised burkini-wearing.
In light of Grenoble’s proposed rule changes, more than 100 high profile feminist organisations, and feminists including Caroline De Haas and Alice Coffin, have publicly supported an open letter written by Alliance Citoyenne entitled 'In May wear what you want!'
Protesters from the Alliance Citoyenne were fined by police for wearing burkinis to the pool in 2020 and 2021, but are pleased to see the local authorities change their position. “We have hope that things might change in Grenoble on Monday,” Taous said. “We have our fingers crossed. And if they can change in Grenoble, they can change in other places in France too.”
Regardless of the result of Monday’s vote, the outcome looks set to cause a stir. Protests for and against the burkini are planned outside Grenoble’s municipal council building.
As the debate rages, Mayor Piolle has tried to calm tensions. “In Grenoble we are planning a change to swimming pool rules to ensure equality of access to public services, and the freedom to dress or undress,” he said in a tweet. “The burkini is a non-subject.”
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FRANCE
France's burkini bans a 'grave and illegal breach' of basic freedoms, UN says
FRANCE
Both sides of the burkini swimsuit debate claim mantle of French 'secularism'
FRANCE
Corsican court upholds burkini ban over 'public order' concerns after beach riot
Opex 360
Le Mirage 2000D vole de nouveau avec le Mirage F1 au Maroc
par Laurent Lagneau · 21 mai 2022
Depuis décembre 2012 [soit quelques semaines avant le début de l’opération Serval, au Mali], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] n’a plus participé à des exercices aériens au Maroc. À l’époque, des Rafale de l’Escadron de chasse 1/7 Provence et du Régiment de chasse 2/30 Normandie Niemen ainsi que quatre Mirage 2000D avaient été déployés sur la base de Guelmim [sud] pour une campagne de tir ayant duré une dizaine de jours.
En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.
En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».
« Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.
Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.
Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.
L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.
Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.
France24 - World
‘Hurt, angry, anxious, scared’: Converging crises lead to US baby formula shortage
Issued on: 11/05/2022 - 14:11
Sébastian SEIBT
Along with much of the globe, US consumers are reeling from a cost of living and supply-chain crisis. One example is a shortage of baby formula caused by a constellation of factors, from rampant inflation to a massive recall over safety concerns.
US media outlets are sounding the alarm with dramatic, emotional headlines: “Miami Valley families desperate,” announced one headline on the website of local Florida TV station WRGT. “I am currently having the worst time finding formula,” one mother of a 9-month-old told Salt Lake City’s KSL-TV. “It’s been such a stressful time,” she continued. “I never thought it would come down to something like this, where parents have to really struggle with options for their babies to eat.”
The US is facing a nationwide shortage of milk powder: Almost 40 percent of common baby formula brands were sold out across the US during the week starting April 24. That same week, more than half of the baby products usually sold were not available in six states – Texas, Tennessee, Missouri, Iowa, North Dakota and South Dakota.
And the crisis is set to endure. “We anticipate baby formula to continue to be one of the most affected products in the market,” Ben Reich, CEO of price tracking website Datasembly, told CNN.
‘I cannot find it’
Social media have been inundated with photos of empty shelves while parents recount endless treks to different supermarkets in search of the elusive formula.
“I have two children. I cannot find it. I can purchase this today. I can pay cash,” Dallas resident Ashley Hernandez wrote on eBay after finding a seller offering 10 tins for $40 each of a very specific baby formula her children need for health reasons.
“Every day, we hear from parents who are hurt, angry, anxious and scared,” Brian Dittmeier, senior director of public policy at the National Women Infant Children Association, told The New York Times. “The lives of their infants are on the line.”
In the US, powdered milk is an essential part of the diet of 75 percent of babies over the age of 6 months. This means the shortage could well leave a significant mark on children’s future development.
Politicians have made much of the problem – especially in the Republican Party. Several of its members have urged US President Joe Biden’s administration to declare the baby formula shortage a “national crisis”. Adopting the classic “nationbuilding at home” approach, some Republicans have urged Biden to reduce financial support to Ukraine and use those funds to help American mothers.
Some Democrats have also implored Biden to do more, notably Congresswoman Abby Finkenauer of Iowa, who called on the White House to use the Defense Production Act, a law created in 1950 at the outset of the Korean War that allows the federal government to force companies to prioritise producing certain products.
The spectre of inflation
The crisis has intensified over the past year due to global factors. When it became evident in spring 2021 that coronavirus lockdowns had snarled global supply chains, it seemed that baby milk powder was just part of a long list of affected products. Major suppliers to the US market like Nestlé, Reckitt and Abbott make their products in America, but crucial ingredients are imported from countries like China.
Milk powder supplies had fallen by just 10 percent at that point. But – unlike other goods such as computer chips and textiles – the shortage amplified over time. By January 2022, supplies had dropped 20 percent.
By this point it wasn’t just supply chain problems at work – it was the broader problem of inflation re-emerging after 40 years.
Some economists had warned that the Biden White House pumping in extra money beyond the US economy’s spare capacity would fuel inflation, with too much money chasing too few goods. Then rising energy prices caused by the war in Ukraine aggravated the problem.
Baby formula has been especially affected by inflation because it is harder to find substitutes – meaning families tend to stock up when prices are expected to rise. And this rush to buy seems to have caught manufacturers off-guard.
Abbott Nutrition scandal
A health scandal has made the crisis even more acute. Abbott Nutrition announced a mass recall of several products after the Food and Drug Administration (FDA) warned consumers to avoid some of their baby formulas following the discovery of a possible link between Abbott formulas and bacterial infections in four babies – all of whom were hospitalised and one of whom died.
The Abbott recall was especially damaging because the company provides free formula across America to people who struggle to pay.
The four children were infected with Cronobacter sakazakii – a rare but lethal bacterium which can cause severe inflammation and even meningitis in infants.
The FDA found traces of this bacterium in an Abbott Nutrition factory in Sturgis, Michigan – concluding in a report published in March that the company had not respected the required hygiene measures.
The scandal gained momentum in April when US media reported that a whistleblower had informed the FDA of hygiene failures at the Sturgis plant six months before the Cronobacter cases were discovered.
Abbott Nutrition disputed the FDA’s findings and blamed the whistleblower allegations on the resentment of a fired former employee. Nevertheless, the company followed the FDA’s recommendations and announced another product recall in March.
In the meantime, most large shopping outlets have limited the number of cans of baby formula that can be purchased per customer to try and manage the problem.
This article was translated from the original in French.
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US makes biggest interest rate hike in 22 years in bid to tame soaring inflation
Reporters
What are the reasons behind the 'Great Resignation' in the US?
Business Daily
Rising interest rates and inflation weigh on investors worldwide
Valeurs Actuelles
Michel Lambert, l’écrivain émérite de la nouvelle
Les nouvelles de M. Michel Lambert font irrésistiblement songer au Rêve d’un curieux de Baudelaire : « J’étais mort sans surprise et la terrible aurore / M’enveloppait […] / La toile était levée et j’attendais encore. » Le ciel regarde ses personnages – nos semblables, nos frères – et ce regard implacable exige d’eux ils ne savent quoi au juste : un souvenir, un regret, un remords… Vrai ou inventé ? Quelle différence, au regard du ciel…
Le ciel de ces nouvelles est d’un bleu sans pitié ; il fait toujours trop chaud, les villes devenues fournaises ne font plus semblant d’être humaines. Qu’espérer alors, à part la rémission d’un orage, des trombes entre deux soleils pour se donner le temps de ne pas faire un geste ? Un habitué des bars retrouve attablées non loin de lui deux anciennes amantes qui l’ont peut-être reconnu, ou peut-être pas, et qu’importe ? « Et ça m’a fait mal ce qu’elles avaient été, ce qu’elles étaient devenues. » Il les file cependant, mais sans les rejoindre : « Je reste immobile dans une semi-obscurité sans appel. » Pourquoi se faire reconnaître, s’écrier « Je suis là », comme fait un inconnu qui tape sur l’épaule d’une femme attablée à une terrasse, avant de disparaître dans la foule à l’instant où elle se retourne ? Pourquoi ce jeu cruel, cette prétérition que nous impose le temps, qui fait si bon marché de nous, de notre prétention à dire “Je” ? Quelle compassion si peu personnelle porte tel buveur solitaire vers une inconnue ? « Il me semblait que si je découvrais son secret à elle, je découvrirais le mien, pourquoi l’élan s’était brisé, un jour ou au fil du temps. »
« Drôle d’expression, payer l’addition. L’addition de quoi, voilà le problème. Et comment payer ? » M. Michel Lambert retrouve avec une douloureuse ironie, celle qui survit aux batailles perdues, les mots de la plus secrète sagesse des contes : “Va je ne sais où et me rapporte je ne sais quoi”. « L’enfant mal vieilli » s’esquive, se tait, il fait partie de ces « réprouvés » qui « observent en silence le plafond de leur vie » : « Attendre, ç’avait toujours été notre second métier. »
La littérature n’a d’objet que le “plus vrai que vrai”
Que retient-on de notre vie ? Les lâchetés, les démissions, quand nous avons un peu trop bien imité l’impermanence des choses, alors que tel condisciple retrouvé si longtemps après rappelle avec gratitude au narrateur tel geste de courage à son endroit, que le narrateur a bien sûr oublié… « Notre histoire à chacun devenait, à mesure que le temps fuyait, un souvenir toujours plus inaudible, toujours plus informe. » Qu’importe dès lors que ces souvenirs soient intervertis, ou fabriqués ? Toutes les monnaies se valent pour passer le Styx, « payer l’addition » – même la fausse. Mais c’est mal dire, et médire de la littérature, que de parler de fausse monnaie à son propos, elle qui n’a d’objet que le « plus vrai que vrai ». Un écrivain à la hauteur de sa vocation n’invente jamais que la réalité.
Ce talent de saisir le monde en quelques phrases – tout est là, et c’est tout – ; cette miséricorde désarmée envers ses personnages, ce mezza voce fraternel qui le caractérise dès ses premiers mots : M. Michel Lambert est un maître incontestable de la forme brève.
“Le ciel me regardait”, de Michel Lambert, Le Beau Jardin, 144 pages, 14 €.
France24 - Monde
Cannes 2022 : pour Kirill Serebrennikov, "la vraie culture russe n'est pas celle de la propagande"
Publié le : 19/05/2022 - 23:01
Natacha MILLERET
Louise DUPONT
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La 75e édition du Festival de Cannes est marquée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Si le Festival a refusé la venue de délégations officielles de Russie, le réalisateur russe Kirill Serebrennikov, connu pour ses prises de positions contre le régime de Vladimir Poutine, est présent cette année. Exilé à Berlin depuis le début de la guerre en Ukraine, il a pu monter les marches cette année pour “La femme de Tchaïkovsky”. Eve Jackson l'a rencontré pour France 24.
La bête noire du Kremlin, interdite de sortie de territoire pendant plusieurs années, n’avait pas pu venir sur la Croisette lors de ses sélections précédentes. Depuis le début de la guerre, Kirill Serebrennikov vit exilé à Berlin. Son film “La femme de Tchaïkovsky” ("Zhena Chaikovskogo") fait partie de la sélection officielle de cette 75e édition.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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CANNES 2022
Coup d'envoi du Festival de Cannes dans une ambiance de fête et d'espoir
À L’AFFICHE !
Cannes 2022 : le film "Tirailleurs" projette l'enfer des tranchées sur le grand écran
À L’AFFICHE !
Festival de Cannes : c'est parti pour la 75e édition !
Valeurs Actuelles
Céline dans tous ses états
La publication de Guerre (Gallimard) ne va certes pas émousser la passion que suscite Louis-Ferdinand Céline. Il est avec Marcel Proust l’écrivain français le plus lu et le plus commenté. Le plus controversé aussi. La gamme de ses exégètes va des admirateurs inconditionnels à ceux qui nient sa valeur littéraire en passant par les équilibristes séparant l’œuvre de l’écrivain, pour ne conserver que la première. Les articles à son sujet se comptent par milliers, les livres et les thèses universitaires par centaines. Trois publications périodiques lui sont consacrées : l’Année Céline, les Études céliniennes, et le Bulletin célinien.
C’est à l’éditeur de cette dernière revue, Marc Laudelout, que l’on doit aujourd’hui un livre épatant, constitué de petits essais savamment composés, qui est une excellente introduction à l’œuvre de Céline, aux controverses qu’il suscite, mais aussi à cet univers baroque qui est celui des “célinistes” : un chapitre présente les plus grands d’entre eux, Philippe Alméras, François Gibault, Marc Hanrez ou Henri Godard (l’éditeur de la Pléiade), ainsi que les précurseurs, Paul Chambrillon, Pol Vandromme, Pierre Monier ou Dominique de Roux.
Céline est de la famille des grands orateurs sacrés, des prophètes, des poètes épiques
Depuis 1981, de Bruxelles, Laudelout publie chaque mois des études, des témoignages et des documents relatifs à l’auteur de Voyage au bout de la nuit ; c’est peu dire qu’il connaît son sujet. Il se range bien entendu parmi les inconditionnels, partageant le jugement de Roger Nimier selon qui « Céline est de la famille des grands orateurs sacrés, des prophètes, des poètes épiques ». Contrairement à une idée reçue, la droite conservatrice ne porte pas nécessairement Céline dans son cœur, à qui elle préfère les auteurs au style plus classique et à qui elle reproche surtout d’avoir ouvert la voie à « tous les gougnafiers qui ne savent pas tenir une plume » et qui s’autorisent un langage relâché en se réclamant du précédent célinien, comme le dit un Philippe d’Hugues. L’argument est loin d’être idiot, mais enfin Céline n’y est pas pour grand-chose, lui qui a inventé une langue n’ayant rien du sabir mais tout de la « prose très travaillée utilisant les ressources du langage populaire pour élaborer un style lyrique et baroque à la fois », écrit Laudelout.
De l’autre côté du spectre politique, c’est l’homme qu’on attaque, un “salaud” auquel on refuse de donner le moindre nom de rue, contrairement à Aragon qui a chanté « le Guépéou nécessaire à la France » et s’est fait le complice d’un régime aussi monstrueux que celui défendu par Céline. Laudelout ne nie rien de l’antisémitisme et des prises de position prohitlériennes de l’écrivain, mais estime qu’il est inutile de charger la barque. Sans apporter la moindre preuve, un essai farfelu paru il y a quelques années est allé jusqu’à faire de Céline un agent de la SS et un partisan du génocide des juifs… Sur ce sujet, toute la question est finalement de savoir s’il est pertinent de juger un écrivain sur des critères moraux, comme le réclamait un Jean-Paul Sartre. Le lecteur se fera son opinion.
“Céline à hue et à dia”, de Marc Laudelout, La Nouvelle Librairie, 416 pages, 19 €.
New York Times - World
Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?
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The Saturday Profile
Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
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By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
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France24 - Monde
Tom Cruise : le jour où il a cru mourir
Publié le : 19/05/2022 - 18:30Modifié le : 19/05/2022 - 18:47
Nina MASSON
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C'est l’événement cette année à Cannes, la star la plus attendue sur le tapis rouge pour cette 75e édition du Festival de Cannes. L'acteur américain Tom Cruise est venu présenter "Top Gun : Maverick", la suite du film culte sorti en 1986. À cette occasion, il a donné une master class lors de laquelle il est revenu sur son goût pour l'aventure, qui l'a finalement mené au cinéma.
New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
Read More on the World Cup
Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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L'Humanité
Handicap : Ciné-ma différence marque des points
ActuAprès les cinémas, l’Opéra-Comique de Paris s’ouvre aux handicapés en séances inclusives. C’est le résultat du travail que mène, depuis 2005, le réseau Ciné-ma différence. Sa mission : favoriser l’accès aux loisirs et à la culture, des personnes en situation de handicap, particulièrement autistes, polyhandicapées ou personnes présentant des troubles du comportement. Pour elles, aller au cinéma, au concert, à l’opéra, au théâtre n’est pas un acte banal. Il paraît impossible ou se transforme en épreuve. Ciné-ma différence a aujourd’hui un réseau de 81 salles de cinéma. À son actif, 3 052 projections pour 204 078 spectateurs. L’association espère étendre ce dispositif partout en France. « Tous les spectateurs, quelles que soient leurs difficultés, leur manière de communiquer leurs émotions, doivent pouvoir aller au spectacle comme et avec tout le monde, non pas dans des séances “dédiées”, mais dans des séances inclusives et conviviales », explique Amar Nafa, le délégué général de l’association. L. M.
France24 - World
In pictures: Marion Cotillard, Tilda Swinton and George Miller hit Cannes red carpet
Issued on: 20/05/2022 - 22:25Modified: 20/05/2022 - 23:23
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The Cannes red carpet returns in all its glamour as the biggest stars in the world head to the French Riviera, where the 75th edition of the world-famous film festival is taking place. Marion Cotillard arrived in Cannes for her latest movie, 'Brother And Sister', a family drama against a backdrop of hatred. Celebrated Australian director George Miller hit the carpet for the premiere of 'Three Thousand Years Of Longing', a film starring Tilda Swinton and Idris Elba presented out of competition.
New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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The Saturday Profile
For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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L'Humanité
Faut-il reculer à 65 ans l’âge du départ à la retraite ?
Le débatSelon le Conseil d’orientation des retraites, même sans allonger les carrières professionnelles comme le souhaite Emmanuel Macron, le système n’est pas menacé. Le solde redeviendra positif à partir de 2035.
Pierre ChaillanFace aux attaques, il faut se donner les moyens de garantir ce conquis social. C’est un droit essentiel établi grâce au système solidaire par répartition.
Pierre Dharréville, député PCF des Bouches-du-Rhône
La retraite est l’une des plus belles conquêtes pour la dignité humaine. Elle repose sur un principe fondamental : la solidarité. Notre système de retraite par répartition puise ses racines dans le plan de la Sécurité sociale issu du Conseil national de la Résistance (CNR), dont l’objectif était de lutter contre la misère sociale et économique en vue de consolider la cohésion nationale, en ouvrant à chacune et chacun le droit d’être libéré du travail et en percevant un revenu jusqu’à la fin de sa vie. C’est donc une invention sociale essentielle : par le travail, c’est tout un monde que l’on gagne pour les autres et pour soi-même. Mais cette conquête sociale n’en finit pas d’être attaquée, dans le cadre d’un dumping social permanent qui considère le droit à la retraite comme un facteur pesant dans le prétendu « coût du travail ». Depuis 1993, les réformes ont abîmé le droit à la retraite, au point de faire argument de ses faiblesses pour le mettre à bas. La première tentative d’Emmanuel Macron, succédant au gel des pensions et à l’augmentation de 1,7 % de la CSG, visait à instaurer un système par points portant de nouveaux reculs.
Pourtant, toute réforme respectueuse de ce droit devrait se faire sur la base de trois objectifs : garantir un bon niveau de vie des retraités actuels, améliorer les droits contributifs et solidaires de notre système par répartition et consolider son financement grâce à une meilleure répartition des richesses. On a vu souvent le pouvoir macroniste parer ses projets de vertu qu’il foulait aux pieds. Il s’agissait bien, avec le système dit universel, de nous faire travailler plus et de gagner moins. C’est un modèle de société insensé, dans lequel il est exigé d’être toujours plus productif au profit de quelques-uns. Emmanuel Macron n’y a pas renoncé.
Il faudra corriger les inégalités présentes dans le monde du travail, notamment au détriment des femmes, et en reconnaissant mieux la pénibilité de certains métiers.
Nous ne devons pas laisser abîmer encore le droit à la retraite : il n’y a pas de majorité dans le pays pour cela. Au contraire, il faut conforter notre système fondé sur la solidarité intergénérationnelle, et qui assure un taux de remplacement élevé et prévisible pour toutes et tous. Pour cela, il s’agit de redéfinir la notion de carrière complète pour mieux prendre en compte les évolutions sociales et d’harmoniser vers le haut les droits à la retraite des différents régimes. Au passage, il faudra corriger les inégalités présentes dans le monde du travail, notamment au détriment des femmes, et en reconnaissant mieux la pénibilité de certains métiers. L’objectif doit être d’aménager un vrai temps de retraite en bonne santé.
C’est un choix politique. Il suppose de s’en donner les moyens financiers en réaffirmant la place de la cotisation sociale grâce à l’augmentation des salaires et à la suppression des inégalités salariales femmes-hommes. Mais ce financement peut être garanti en assujettissant les revenus financiers des sociétés à une contribution d’assurance-vieillesse. Une nouvelle ère de progrès social est à l’ordre du jour. Le droit à la retraite en est un élément essentiel.
Face à une évolution démographique, nous n’avons pas le choix. La mise en place d’un régime universel doit être revue afin de faire respecter l’équité.
Dominique Vérien, députée UDI-Union centriste de l’Yonne
La question posée laisse croire à la possibilité d’un choix. Les générations futures auraient la faculté de partir à 62 ans, si ce n’est à 60 ans, tout en préservant le système actuel de solidarité intergénérationnelle. Au final, les divers âges de départ défendus par les principales formations politiques tiendraient avant tout d’une posture partisane. Est-ce le cas ?
Malheureusement, la réalité démographique nous oblige. L’espérance de vie augmente tandis que la natalité baisse et, mécaniquement, la pyramide des âges s’en trouve déséquilibrée. Ainsi, si, en 2008, le rapport entre les cotisants et les retraités était de 1,88, en 2021, il est de 1,70 et il sera de 1,45 en 2051. Soit moins d’un salarié et demi pour payer la pension d’un retraité. Voilà qui est lourd si l’on veut garder tant la retraite par répartition que le niveau des pensions.
Nous devons donc réformer, mais comment ? Nous pourrions envisager de diminuer les pensions ou d’augmenter les cotisations, mais ce ne serait acceptable ni pour les retraités ni pour le coût du travail, déjà bien élevé en France.
Le passage à un système par capitalisation ne l’est pas non plus pour l’instant, tant il est éloigné de la philosophie française. Il nous reste donc l’option d’allonger la durée de cotisation. C’est l’hypothèse actuellement privilégiée, avec la mise en place d’un régime universel à points. Cependant, cette proposition soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses : quid des carrières qui commencent très tôt, des interruptions de carrière, en particulier pour les femmes qui sont déjà lésées par le système actuel ? Quelle est la valeur finale du point ? Quelle prise en compte de la pénibilité ? Qu’en est-il de la pension minimale ? Ce ne sont que quelques exemples qui démontrent qu’un gros travail reste à faire.
Certains régimes ne peuvent disparaître. On comprend aisément qu’une danseuse ou un prêtre ne sont pas des travailleurs comme les autres.
Aujourd’hui, on a l’impression que le gouvernement a voulu imposer sa vision et surtout la fusion de tous les régimes, profitant ainsi des recettes des régimes bénéficiaires. Or certains régimes ne peuvent disparaître. On comprend aisément qu’une danseuse ou un prêtre ne sont pas des travailleurs comme les autres. Ne faudrait-il donc pas plutôt travailler en réelle association avec les partenaires sociaux pour tendre vers un calcul plus simple et plus uniforme, sans pour autant les dessaisir de leur gestion des caisses dont l’autonomie est justifiée ? Quant à l’âge minimal de départ à la retraite, on ne peut imposer un âge uniforme. Travailler sur un chantier ou dans un bureau, ce n’est pas la même chose. Or ce sont souvent ceux qui ont les métiers les plus pénibles qui ont commencé le plus tôt. La retraite ne peut être une double peine.
Les régimes spéciaux géraient des âges de départ distincts en fonction de la pénibilité, cela doit se retrouver dans le nouveau calcul. L’universalité n’a de sens que dans l’équité.
À lire Les Retraites : un bras de fer avec le capital, sous la direction de Frédéric Boccara, Denis Durand et Catherine Mills, éditions Delga, 2020.
réforme des retraitesfinancement des retraites France24 - World
Cannes screens the last testament of filmmaker killed in Ukraine’s Mariupol
Issued on: 20/05/2022 - 22:39
Benjamin DODMAN
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“Mariupolis 2”, a raw portrayal of Ukrainian civilians’ struggle for survival, was completed after the death of Lithuanian director Mantas Kvedaravičius. FRANCE 24 spoke to his partner and co-director, Hanna Bilobrova, about the film’s message and the importance of screening it in Cannes.
Russia’s war in Ukraine was once again in the spotlight at the Cannes Film Festival on Friday as an unidentified woman stormed a red carpet premiere, stripping off her clothes to reveal the words “Stop raping us” written across her torso, next to the blue and yellow colours of the Ukraine flag. It was the latest in a string of references to the plight of a war-torn country whose president opened the festival earlier this week with an emotional appeal to the power of cinema.
Films by and about Ukrainians feature prominently in this year’s line-up, directed by artists who spent the past decade chronicling war in the former Soviet bloc and warning the world about the threat of escalation. Among them was Lithuania’s Mantas Kvedaravičius, who paid with his own life for his efforts to document those of Ukrainian civilians in a time of war.
By any measure, “Mariupolis 2” is an extraordinary feat, a real-life, real-time chronicle of a devastating war being fought right now, at the other end of Europe. The tragic disappearance of its director has given added urgency to its screening in Cannes – an emotional highlight for a festival that is unfolding in the shadow of war.
When Russia annexed Crimea in 2014, Kvedaravičius shot a documentary in Mariupol, released two years later, in which he recounted its citizens’ efforts to continue their lives against the backdrop of war in Ukraine’s eastern Donbas. In March of this year, as Russian tanks rolled into the city itself, he returned to Mariupol to film “Part 2” of his documentary. But he did not live to see it completed. In early April, just over two weeks after his arrival, he was captured and killed by Russian forces.
The material Kvedaravičius shot was compiled by his fiancée and co-director, Hanna Bilobrova, and their editor Dounia Sichov, in a one-month race against the clock to ensure it could be submitted for selection in Cannes. It follows a group of around 30 survivors, women, children and men above 50, who have taken refuge in the basement of a Baptist church as bombs and Russian troops close in.
Cannes Film Festival © FRANCE24
“We didn’t choose the church; the church chose us,” said Bilobrova, who accompanied Kvedaravičius to Mariupol and retrieved the footage after his death. The original plan had been to reach the Mariupol theatre that served as the city’s main shelter until Russian bombs destroyed it, burying hundreds of civilians trapped inside. “The church was our second stop and after this stop we could not move,” she added. “We were literally stuck there with this community.”
At the film’s premiere in Cannes, Bilobrova fought back tears as she paid tribute to her late partner. Kvedaravičius was both a filmmaker and an anthropologist, she said, accounting for the film’s naturalistic and distinctly unspectacular take on the human experience of war.
Landscapes of destruction
“Mariupolis 2” was shot entirely on the grounds of the church and its immediate surroundings, following its temporary dwellers as they hide, wait, pray and endlessly sweep up the debris scattered around by relentless bombing. It is entirely devoid of storytelling, offering only landscapes of destruction interspersed with scenes of the everyday, in which community resilience – rather than individual characters – is the subject.
The film exposes the harrowing banality of war in a region scarred by almost a decade of conflict, in which hapless civilians discuss, in one breath, the sunny weather and the type of shell that just exploded nearby. As people scour the rubble looking for items of use, the camera reveals shocking adjacency between life and death – in one instance dwelling at length on two men as they labour to remove a generator while its owner’s dead body is in the frame.
“There’s my house,” says one man in his sixties, pointing at rubble scattered around an enormous crater, just across the road from the church. “I worked 30 years to build it, now I have nothing,” he adds. “We lived well in Soviet times,” sighs another, marvelling at the absurdity of a war fought by “morons on both sides”.
In the distance, seen through the shattered windows of bombed out buildings, columns of smoke rise in between huge factory chimneys, signs of the fierce battle raging around the Azovstal steel plant. In between the blasts and bursts of gunfire, an eerie silence prevails. There are none of the normal sounds of city life – just bombs, gunshots and dogs barking.
“We always experience war without the experience of war, because someone (tells) us that war looks like this,” said Bilobrova, reflecting on traditional portrayals of war both in fiction and in the news. “It’s a representation of war by someone else, (…) talking about war, not about people. No one is showing us people who live under war.”
“Mantas was always looking at us, at people, with great freedom and without preconceived ideas,” added Nadia Turincev, the film’s producer. “We’re happy that his vision can be seen and shared here, at the biggest film festival in the world,” she said. “It means his vision will now have a wider echo.”
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CANNES FILM FESTIVAL
Cannes war films delve into France’s painful colonial legacies
ENCORE!
Cannes 2022: Russian filmmaker Kirill Serebrennikov: 'We're fighting for Russian culture'
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Cannes 2022: 'The Stranger' offers a dark perspective on a true crime story
El País (ESP)
ENDIVIAS CON MIEL PICANTE, NUECES Y QUESO IDIAZÁBAL
Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.
Para despedir mayo por todo lo alto te proponemos un menú semanal que aprovecha las frutas y verduras que llegan a nuestros mercados por estas fechas. Tuneamos un salmorejo con albaricoque, damos vidilla a una ensalada de remolacha con un aliño cremoso de hierbas, asamos un pollo sin horno y hacemos una pasta muy fácil con sardinas y espárragos blancos. De postre os traemos ‘panna cotta’ de limón y una tarta de fresones y pistachos que es perfecta para sorprender a tus invitados.
Lunes 23 de mayo
Este plato combina el amargor de la endivia con la intensidad del Idiazábal, el crujiente de las nueces y el toque de la miel picante. Y se puede servir como entrante o acompañando a un principal.
Una versión alegre y especiada de albóndigas que no se guisa en salsa sino a la plancha o parrilla, acompañada de una salsa fresca con base de yogur típica de Grecia y los Balcanes.
Rendimos homenaje a las ochenteras fresas con nata, expulsadas del paraíso por culpa de la nata de espray, con esta mousse con poquísimo azúcar añadido y un toque de chocolate.
Martes 24 de mayo
Si no sueles comer remolacha, esta ensalada te reconciliará con ella. El cremoso aliño de yogur y hierbas, combinado con el huevo duro, consigue que el sabor de esta hortaliza se suavice considerablemente.
Si no sueles comer remolacha, esta ensalada te reconciliará con ella. El cremoso aliño de yogur y hierbas, combinado con el huevo duro, consigue que el sabor de esta hortaliza se suavice considerablemente.
Las cerezas están de temporada y en El Comidista lo celebramos poniéndonos tibios a ellas. Pero si pinchas en el enlace verás varias recetas por si te aburres de comerlas solas.
Miércoles 25 de mayo
Preparar en casa salmorejo no lleva más de cinco minutos. Además, puedes probar a hacer otras recetas diferentes a la clásica, como esta versión frutal con albaricoques.
Esa ensalada con los ingredientes bien ordenaditos que has visto en Instagram tiene nombre: Cobb. En esta receta te enseñamos a hacer una versión en la que los garbanzos y el tofu sustituyen a la carne.
Un postre fácil, fresco y de origen italiano, que te ayudará a sobrellevar los calores mientras el horno sigue de vacaciones forzosas.
Jueves 26 de mayo
Un aperitivo clásico con pocos ingredientes, con el que puedes llegar a la perfección usando un buen marisco, respetando el punto de cocción y evitando la textura gomosa característica de su peor versión.
Estas hamburguesas de merluza son tan jugosas y sabrosas que no echarás nada de menos la carne. Son aptas, incluso, para los no muy amantes del pescado
Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.
Viernes 27 de mayo
Terminar de guisar una tortilla en salsa es una técnica casi en desuso que le aporta un sabor delicioso y una textura jugosa. También sirve para recuperar tortillas que se hayan pasado un poco y acabar untando pan.
La mezcla de este pescado, omnipresente en los menús de Sicilia, con el sabor agridulce de los tomates y los encurtidos te transporta directamente a esta isla italiana.
Las recetas norteamericanas suelen llevar guindas (sour cherries, las llaman) en vez de cerezas. Al ser una rara avis en nuestras fruterías, aquí nos conformamos con rellenar la tarta de cerezas normales
Sábado 28 de mayo
Ni de Milán, ni de Nápoles: esta carne de ternera empanada con saborcito a pizza -tomate, queso y albahaca incluidos- es originaria de Argentina.
Es pariente del melocotón y de la ciruela, tiene muy pocas calorías, y una buena cantidad de fibra que lo convierte en una fruta bastante saciante.
Domingo 29 de mayo
No tener horno es un problema común en los pisos pequeños, y su consumo eléctrico preocupa en los que sí está presente. Con esta receta podrás preparar un pollo entero, jugoso y sabroso sin encenderlo.
Para hacer esta tarta se precisan tres preparaciones diferentes: una masa quebrada, un franchipán de pistacho y, por último, rematarla con los fresones. Es laboriosa, pero el resultado es muy jugoso y esponjoso.
La bebida del finde
Llevamos a esta famosa bebida refrescante de paseo por la India y Oriente Próximo a base de especias y hierbas aromáticas, además de desvelar la receta de la abuela criolla de Beyoncé.
Pincha en el enlace y descárgate la plantilla de menú semanal de El Comidista. Podrás organizarte los desayunos, almuerzos, meriendas y cenas de toda la semana.
Si quieres leer nuestros menús semanales anteriores, pincha aquí
France24 - World
Deadly tornado sweeps through western Germany, dozens injured
Issued on: 21/05/2022 - 08:52
NEWS WIRES
A tornado swept through the western German city of Paderborn on Friday, injuring dozens of people as it blew away roofs, toppled trees and sent debris flying for miles, authorities said.
Meteorologists had warned that heavy rainfall and hail were expected in western and central Germany on Friday, with storms producing wind gusts up to 130 kph (81 mph). Storms on Thursday had already disrupted traffic, uprooted trees that toppled onto rail tracks and roads, and flooded hundreds of basements in western Germany.
Paderborn police said 43 people were injured in the storm that hit the city. Thirty were being treated in hospitals and 10 of those were seriously injured.
One woman was in a life-threatening condition, police said.
They urged people to remain in their houses so as not to hamper rescue efforts or endanger themselves.
Heavy storm damage was also reported in the nearby town of Lippstadt. A church steeple in the town was toppled and the German news agency dpa reported that more than 100 people were temporarily trapped in a local open air pool after fallen trees blocked the exit.
The regional fire service said all available rescuers were being deployed to the area.
Authorities in Bavaria said 14 people were injured Friday when the wooden hut they were trying to shelter in collapsed during a storm at Lake Brombach, south of Nuremberg. Among the injured were several children and a 37-year-old woman, who was airlifted to a hospital with serious injuries.
Police said two French citizens died after their motorized paraglider was caught by a strong gust of wind shortly after taking off Thursday from an airfield in Ballenstedt, 175 kilometers (109 miles) southwest of Berlin. Police in Saxony-Anhalt state said the pair, both 59, were urged to land because of a forecast for an abrupt change in the weather.
Shortly after the warning, “they appear to have been hit by a gust of wind that caused the paraglider to collapse, and the air vehicle crashed onto a field from a height of about 40 meters (131 feet),” police said.
Schools in the western city of Cologne closed before midday Friday to give students time to make it home safely before the storms hit.
Further south in Ahrweiler county, all schools remained closed Friday. More than 130 people were killed in the region last summer after it was hit by a flash flood in July.
(AP)
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Deadly tornado strikes several towns, villages in Czech Republic
Deadly tornado tears through southern Louisiana, leaving thousands without power
Rescue teams continue search for survivors as death toll from US tornadoes rises
El País (ESP)
SANS TITRE
Hacer una tarta o un pastel puede ser un infierno para muchos, y lo entiendo. Preparar distintas elaboraciones con distintas técnicas y que todas salgan bien, montar las distintas capas, decorarla y que no parezca un desastre culinario, es mucho que gestionar según para quién. Sin embargo, siguiendo la línea de lo que profesamos aquí en El Comidista, las recetas siempre –o casi siempre– se pueden hacer más sencillas sin necesidad de perder demasiado sabor por el camino.
No miento cuando digo que hacer esta tarta de fresas con crema pastelera es irrisoriamente fácil. Lo es por dos motivos: en primer lugar, porque recurrimos a un hojaldre ya preparado como base -de la mejor calidad posible y de mantequilla, por favor- y nos ahorramos el paso de preparar la masa. Si no te hace mucho tilín lo de comprar el hojaldre y quieres hacer tú la masa, puedes sumergirte en la bonita tarea del laminado del hojaldre en el hogar -¡ánimo!- o preparar una masa más sencilla como la de esta tarta de peras y nata.
En segundo lugar, porque la crema pastelera es, probablemente, una de las que menos probabilidad de fallo tiene en la pastelería casera. Uno de los pocos errores que se pueden cometer a la hora de hacer la crema es que le queden grumos, pero basta con pasarla por un chino para darle la textura que le corresponde. Cabe destacar que las cantidades e ingredientes de esta receta están pensadas para una crema sedosa y poco consistente. Si lo que buscas es una crema firme y una tarta a la que le puedas hacer un corte limpio, puedes añadirle gelatina sin sabor.
Para terminar, un último consejo: si quieres que las fresas luzcan brillantes como las de las tartas de pastelería –algo que, en mi opinión, tiene que ver únicamente con lo estético– puedes pincelarlas con dos cucharadas de mermelada de fresa diluida en dos cucharadas de agua tibia.
Dificultad
La de tener arte para colocar las fresas.
Ingredientes
Para un molde rectangular de 30x20 cm
- Una plancha rectangular de hojaldre de mantequilla
- 500 g de fresas
- 700 ml de leche entera
- 70 g de harina
- 100 g de azúcar
- 2 huevos
- 3 yemas
- 1 vaina de vainilla
- 1 trozo de piel de limón (opcional)
Preparación
-
Calentar el horno a 200 ºC. Colocar la plancha de hojaldre en el molde con papel de horno y procurar que queden unos bordes de tres cm de alto aproximadamente. Pinchar con un tenedor repetidas veces por la superficie. Colocar encima otro papel de horno y peso: si no tienes las típicas bolitas de cerámica que se utilizan como pesos en pastelería, unos garbanzos secos son perfectos para este propósito. Hornear durante 30-35 minutos. Retirar los pesos y hornear cinco minutos más si la superficie estuviese muy blanca. Dejar enfriar.
-
Mientras, preparar la crema pastelera: calentar la leche junto con la vaina de vainilla y la piel de limón en un cazo a fuego medio-bajo.
-
En un bol batir los huevos, las yemas, la harina y el azúcar hasta que esté todo bien incorporado.
-
Una vez la leche esté caliente, añadir al bol, mezclar bien y devolver la mezcla al cazo. Cocinar sin dejar de remover hasta que espese durante cinco minutos aproximadamente. Retirar el limón y la vainilla, tapar con un film en contacto con la crema para que no se seque la superficie y dejar templar.
-
Lavar las fresas y retirar su pedúnculo. Cortarlas por la mitad, en cuartos o en láminas, según se desee.
-
Verter la crema pastelera sobre el hojaldre cocido y colocar las fresas por encima. Decorar al gusto y conservar en la nevera.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
France24 - World
Marseille secure Champions League spot as Bordeaux go down
Issued on: 22/05/2022 - 09:29
NEWS WIRES
Marseille clinched automatic qualification for next season's Champions League group stage on a final night of the French Ligue 1 season on Saturday that was dramatic beyond the announcement that Kylian Mbappe was staying at Paris Saint-Germain.
Marseille began the day in third place — which only offered a place in the Champions League third qualifying round — behind Monaco on goal difference, meaning they needed to better the principality club's result to finish second as they each completed their campaigns.
The 1993 Champions League winners duly fulfilled their part of the bargain as they crushed Strasbourg 4-0 at a packed Velodrome with Brazilian international Gerson scoring twice either side of a Cengiz Under goal before Cedric Bakambu wrapped up the victory late on.
Seconds after that goal went in, bedlam ensued among the more than 60,000 home supporters as news filtered through that Monaco had conceded an injury-time goal to draw 2-2 away at Lens.
Monaco had been in mid-table before surging into contention on a run of nine consecutive victories and they looked set to make it 10 in a row as they came from behind in Lens to lead 2-1 thanks to goals by Benoit Badiashile and Wissam Ben Yedder.
But Ignatius Ganago struck in the sixth minute of injury time to earn Lens a draw and deny Monaco, who finish third and will have to come through two qualifying rounds to make next season's Champions League group stage.
They missed out on a place in this season's group stage after losing a play-off to Shakhtar Donetsk in Ukraine.
Marseille join champions PSG in the Champions League proper — taking the riches that go with it — while Rennes will go into the Europa League group stage after they clinched fourth place, coming from behind twice to draw 2-2 at Lille.
Timothy Weah netted twice for Lille but Benjamin Bourigeaud scored in between for Rennes before Serhou Guirassy made it 2-2 in stoppage time.
Meanwhile Strasbourg were denied fifth and a place in the Europa Conference League after Nice came from two goals down to win 3-2 away at Reims as Andy Delort scored a late hat-trick, his three goals coming in the space of eight minutes.
At the bottom, six-time champions Bordeaux's relegation to Ligue 2 was confirmed despite a 4-2 win at Brest as their unbroken 30-year stay in the elite comes to an end.
Metz join them in dropping down to the second tier after they took the brunt of PSG's celebrations over keeping Mbappe, with the striker scoring a hat-trick and Neymar and Angel di Maria also on target in a 5-0 rout for the champions.
Saint-Etienne began the day in the bottom two but came from behind to draw 1-1 at Nantes, leapfrogging Metz and securing the play-off place.
The former European Cup finalists will now face Ligue 2 club Auxerre in a two-legged play-off to decide who plays in the top tier next season.
(AFP)
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FOOTBALL
Liverpool see off Villarreal 3-2 to reach Champions League final
FOOTBALL
Real Madrid wow Man City in extra time to reach Champions League final
'Historic' equal pay deal for US men's and women's football teams
France24 - World
US abortion rights under threat: The spectre of a post-Roe America
Issued on: 20/05/2022 - 12:20
Pierrick LEURENT
Valérie DEFERT
The recent leak of a confidential US Supreme Court document has confirmed the conservative-majority court's intention to overturn Roe v. Wade, the decision that has guaranteed access to abortion throughout the United States for nearly 50 years. Such a decision would have an unprecedented impact on 75 million women of childbearing age. But at the instigation of the Republican Party, some parts of the US, such as the states of Texas and Oklahoma, are already turning into a medical desert for women who seek a termination. Our correspondents Valérie Defert and Pierrick Leurent report on the "post-Roe America".
Every morning, in front of the Tulsa Women's Clinic in Oklahoma, the same scene repeats itself: patients arrive to park in front of one of the few clinics that currently still perform abortions in this largely conservative state. Their cars are immediately wedged between anti-abortion demonstrators trying to dissuade them from terminating their pregnancy and volunteers from the clinic, like Susan Braselton. Wearing a rainbow vest, she comes out to welcome the women, protect and reassure them.
Such a scene is not unusual in an America where the right to abortion, guaranteed since 1973 by the Supreme Court's Roe v. Wade ruling, is being seriously eroded in around half of the states. The governor of Oklahoma has already taken inspiration from a law passed last year in neighbouring Texas that bans abortion as soon as a heartbeat is detected – usually at around six weeks. He is now expected to sign another bill, passed by Oklahoma's legislators on May 19, that prohibits all abortions with few exceptions.
Six weeks into their pregnancy, many women are still unaware that they are pregnant and the recent restrictions create difficult situations. For wealthier women, or those who find a last-minute solution, it is still possible to travel to another state. But for the less privileged, who cannot travel, their only choice is between carrying the foetus to term or resorting to illegal and risky abortion methods.
The influence of evangelicals
This state of affairs, well before the final decision of the Supreme Court on the matter, is the result of a decades-long political and religious battle. Led mainly by evangelicals, the fight for a total ban on abortion has gained ground, supported by the Republican Party, which often depends on evangelical votes for victory in local and national elections.
In parallel, Roe v. Wade has never stopped grassroots activists like Pastor Mark Lee Dickson from achieving their goal, at least at the local level. This ardent defender of the "pro-life" cause travels around Texas and other states to have ordinances adopted, city by city, that completely ban abortion. His trick? As with the law in force in Texas, it is citizens – not the authorities – who are responsible for enforcing it. This legal loophole makes it possible to bypass the justice system.
For nearly half a century, Democrats and pro-choice activists believed that abortion rights were a given that could not be reversed. Many did not realise that a reversal of fortune was taking place over time, one conservative state after another. On the Democratic side, the recent mobilisation in the wake of the threat to abortion rights appears somewhat late. But it could serve as a catalyst for the frustrations of progressive voters, in view of November's midterm elections. President Joe Biden has called on his fellow citizens to back candidates who support the right to abortion during the autumn vote.
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Oklahoma passes bill banning almost all abortions with few exceptions
US Republicans block Senate bill to protect access to abortion
#The 51%
Life after Roe v. Wade, what impact will it have on American society?
BBC
Special Olympics: Teaching Makaton to help win football medals
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Liam McCarthy, 24, made his "happiest memory ever" winning a bronze medal as part of the Isle of Man football team at the Special Olympics Malta Invitational Games this week.
Liam is non-verbal so communicates with his teammates through Makaton, a language programme made up of symbols, signs and speech.
He's taught his coach and teammates the language so they can communicate with him.
After two years of coronavirus restrictions, 23 countries came together to take part in the annual event which encourages people with learning disabilities to take part in sport.
Footage courtesy of Special Olympics/Restless Films.
Video by David Cheeseman.
France24 - Monde
États-Unis : le droit à l'avortement menacé
Publié le : 20/05/2022 - 12:11Modifié le : 20/05/2022 - 12:45
Pierrick LEURENT
Valérie DEFERT
Aux États-Unis, la fuite d'un document de travail confidentiel a confirmé la volonté de la Cour suprême, à majorité conservatrice, d'annuler la jurisprudence Roe vs Wade qui garantit, depuis cinquante ans, l'accès à l’avortement dans tout le pays. Une décision qui aurait un impact sans précédent sur les 75 millions de femmes en âge de procréer. Mais déjà, sous l'impulsion des Républicains, les États-Unis se transforment progressivement en désert médical pour les femmes qui veulent avorter. C'est le cas notamment au Texas et dans l'Oklahoma, où nos correspondants, Valérie Defert et Pierrick Leurent, sont allés rencontrer les acteurs de cette "Amérique post-Roe".
Chaque matin, devant la Women's clinic de Tulsa, ville moyenne de l'Oklahoma, la même scène se répète : des patientes arrivent pour se garer devant l'une des rares cliniques qui pratiquent encore l'avortement dans cet État majoritairement conservateur. Leurs voitures sont immédiatement prises en étau entre des manifestants anti-avortement qui tentent de les arrêter pour les dissuader d'avoir recours à cet acte médical, et des volontaires de la clinique, comme Susan Braselton, en chasuble arc-en-ciel, qui viennent accueillir ces femmes, les protéger et les rassurer.
Une scène qui n'a rien d'extraordinaire, dans une Amérique où le droit à l'avortement, garanti depuis 1973 par l'arrêté "Roe vs Wade" de la Cour suprême, est pourtant sérieusement mis à mal dans la moitié des États. Le gouverneur de l'Oklahoma vient s'est inspiré d'une loi passée l'an dernier au Texas, en interdisant l'avortement autour de six semaines, plus précisément dès qu'un battement de cœur est perceptible. Il lui revient désormais de signer l'interdiction totale de l'avortement votée, le 19 mai, par le Parlement de cet État.
À ce stade de leur grossesse, beaucoup de femmes ignorent encore être enceintes, et ces restrictions créent, de fait, des situations complexes. Pour les plus privilégiées, ou celles qui trouvent une solution de dernière minute, il est encore possible de voyager dans d'autres États. Mais pour les plus défavorisées, qui ne peuvent pas se déplacer, pas d'autre choix que d'aller au terme de la grossesse, ou d'avoir recours à des méthodes illégales et risquées.
Le poids des évangélistes
Ces situations, prises bien avant la décision finale de la Cour suprême des États-Unis sur ce sujet, sont le fruit de décennies de bataille politique et religieuse. Mené essentiellement par les évangélistes, le combat pour interdire totalement l'avortement a gagné du terrain, soutenu par le Parti Républicain, qui dépend bien souvent des voix évangélistes pour assurer une victoire aux élections locales comme nationales.
Et la jurisprudence Roe vs Wade de 1973 n'a jamais empêché des militants de terrain, comme le pasteur Mark Lee Dickson, d'atteindre leur but, au moins au niveau local. Ce fervent défenseur de la cause "pro-life" [pro-vie en français] parcours le Texas et d'autres États pour faire adopter, ville par ville, des ordonnances qui interdisent totalement l'avortement. Son astuce ? Comme pour la loi SB8 en vigueur au Texas, ce sont les citoyens – et non les autorités – qui sont chargés de faire appliquer la loi. Une subtilité qui permet de contourner la jurisprudence, qui ne vaut qu'au niveau gouvernemental.
Pendant près d'un demi-siècle, les démocrates ont cru que le droit à l'avortement était un acquis sur lequel il était impossible de revenir. Beaucoup n'ont pas pris conscience du retournement de situation qui se dessinait au fil des ans, un État conservateur après l'autre. Côté démocrate, la mobilisation née de la prise de conscience de la menace qui pèse sur le droit à l'avortement semble bien tardive. Mais elle pourrait servir de catalyseur des frustrations de l'électorat progressiste, en vue des élections de mi-mandat, en novembre prochain. Le président Joe Biden a ainsi appelé ses compatriotes à "choisir des candidats" favorables au droit à l'avortement lors des élections législatives de l'automne.
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États-Unis : l'Oklahoma adopte une loi qui interdit totalement l'avortement
États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement
REPORTAGE
"C’est trop tard" : à Washington, une manifestation amère pour protéger le droit à avorter
Valeurs Actuelles
Une statue de Louis XIV à plus de deux millions d’euros pour le Musée des Beaux-Arts de Rennes
Le Roi Soleil n’a rien perdu de son faste. Le Musée des Beaux-Arts de Rennes s’est félicité, mercredi 18 mai, de l’acquisition par la Ville d’un objet « d’intérêt patrimonial majeur », pour 2,4 millions d’euros, relate France Bleu. Il s’agit d’une statue équestre en bronze de Louis XIV, réalisée par Antoine Coysevox, sculpteur majeur du XVIIe et XVIIIe siècle. Outre son intérêt artistique, l’œuvre est un témoignage d’un patrimoine disparu. Car c’est une réduction d’une statue plus imposante du souverain, qui avait été installée à Rennes.
Fondue à la Révolution
Terminé en 1689 et initialement destiné à Nantes, l’objet d’origine, haut de quatre mètres et reposant sur un piédestal de trois mètres, a été installé à Rennes à la suite du grand incendie de 1720. Mais il n’a pas survécu à la Révolution. En 1793, Louis XIV a été désarçonné et le bronze fondu pour construire des canons. « Suite à des plaintes de révolutionnaires qui disaient que le cheval avait l’air d’attendre le [roi] suivant, quelques mois après, il part à son tour à la fonte », raconte à France Bleu Guillaume Kazerouni, responsable des collections d’art ancien au Musée des Beaux-Arts.
Il ne restait donc de l’œuvre que sa réduction. Ce type d’oeuvres servait notamment de cadeaux diplomatiques. Elle a donc fini dans la collection privée d’un aristocrate britannique. La Ville l’a achetée grâce au mécénat du groupe agroalimentaire rennais Norac. Haute de 94 centimètres et trônant sur un socle de 1,20 mètre, la statue est actuellement exposée au Musée du Louvre mais devrait arriver à Rennes en septembre.
La réduction en bronze est aujourd’hui l’unique témoignage en volume de la célèbre statue monumentale de Coysevox conçue entre 1688 et 1689, puis démontée et fondue en 1793 pour réaliser des canons.
Le dossier de presse complet est à retrouver ici > https://t.co/m4XD7SG1o1 pic.twitter.com/F2RrKcB11S
— Service de presse (@Rennes_presse) May 18, 2022
Rennes : les dernières actualités
BBC
Laura Jones: The former grid girl who wants to be a racing driver
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After starting her career on the track as a grid girl, Laura Jones has her sights set on driving her own car.
The 29-year-old from Hinckley, in Leicestershire, works as a mechanic for Greystone GT but is competing in test events which she hopes will help her get in the driver's seat.
In 2018, it was decided grid girls would no longer be used in F1 but Laura believes the experience helped her break into motorsport.
"If I hadn't have been a grid girl, I wouldn't be where I am now," she said.
"I didn't feel exploited at all."
Stuart Pringle, managing director of British circuit Silverstone, said: "We wholeheartedly support the decision by F1 to drop the use of grid girls - it is an outdated practice that no longer has a place in sport."
Video journalist: Chris Waring
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France24 - Monde
Mali : une famille italienne et un Togolais enlevés par "des hommes armés"
Publié le : 21/05/2022 - 12:10
FRANCE 24
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Un couple d'Italiens et leur enfant, ainsi qu'un ressortissant togolais, ont été enlevés dans la nuit de jeudi à vendredi à Sincina, dans le sud-est du Mali. Une localité située à une centaine de kilomètres du Burkina Faso, pays où plusieurs Occidentaux ont été kidnappés ces dernières années.
Un couple d'Italiens et leur enfant, ainsi qu'un ressortissant togolais, ont été enlevés "par des hommes armés" dans le sud-est du Mali, près de la frontière avec le Burkina Faso, a appris l'AFP vendredi 20 mai.
"Des hommes armés ont procédé jeudi dans la nuit à l'enlèvement de trois ressortissants italiens et d'un Togolais (...) Nous faisons tout pour obtenir leur libération", a déclaré une source sécuritaire malienne qui a requis l'anonymat, précisant que l'enlèvement a eu lieu dans la localité de Sincina, dans le sud-est. "Ce sont des religieux. Nous faisons tout pour obtenir leur libération, et nous avons des contacts diplomatiques", a ajouté cette source.
En soirée, le ministère italien des Affaires étrangères a confirmé "l'enlèvement de trois compatriotes au Mali". Il a assuré qu'il mettait "tout en œuvre" pour trouver une issue positive à cette affaire, tout en soulignant, "en accord avec les membres de la famille, la nécessité de maintenir la plus grande discrétion".
Auparavant, il avait indiqué que le chef de la diplomatie italienne, Luigi Di Mario, suivait "personnellement les développements de cette affaire".
La localité de Sincina est située à une centaine de kilomètres du Burkina Faso, pays où plusieurs Occidentaux ont été kidnappés ces dernières années.
Des enlèvements fréquents
Les enlèvements sont courants au Mali et leurs motivations peuvent être diverses (crapuleuses, politiques, etc.). Dans la plupart des cas, les conditions et circonstances de libération des otages ne sont jamais connues ou clairement établies.
Ce pays sahélien est le théâtre depuis 2012 d'attaques menées par des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique, ainsi que de violences de toutes sortes perpétrées par des milices autoproclamées d'autodéfense et des bandits.
Ces violences, parties du nord en 2012, se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaine.
Le Français Olivier Dubois, journaliste indépendant de 47 ans vivant et travaillant au Mali depuis 2015, a été enlevé au Mali il y a plus d'un an. Il avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021.
Il y expliquait avoir été enlevé le 8 avril précédent à Gao, dans le nord, par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim en arabe), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda et dirigée par le chef touareg malien Iyad Ag Ghaly. Le 13 mars dernier, une vidéo a circulé sur les réseaux sociaux, montrant un homme qui semble être le journaliste français et qui s'adresse à ses proches et au gouvernement français.
Outre Olivier Dubois, plusieurs autres otages occidentaux sont détenus au Sahel. Leur entourage ou leur gouvernement choisissent parfois de ne pas communiquer sur les enlèvements. Et ceux-ci ne sont pas systématiquement revendiqués par leurs auteurs.
Avec AFP
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Mali : seul otage français au monde, Olivier Dubois est captif depuis un an
Burkina Faso : trois Occidentaux et un Burkinabé portés disparus après une embuscade
Valeurs Actuelles
Chapeau rouge à Dijon
Le chef William Frachot comptabilise deux étoiles au guide Michelin depuis bientôt dix ans et l’assiette a pris des allures contemporaines depuis la réflexion qu’a imposée la dernière pandémie. Côté décoration, de hauts panneaux arrondis de bois cérusé couleur miel cassent les volumes, la lumière entre dans les lieux par une grande baie vitrée donnant sur la rue. Lumière du jour pour le déjeuner et douces harmonies derrière de grandes bulles de stuc blanches le soir. Les assises jaune soleil mettent de bonne humeur. Les assiettes de la maison Coquet sont la continuité élégante et fine, aux formes douces, de la salle à manger.
Avec ses équipes, le chef met plus que jamais en avant les produits bourguignons qu’il réinterprète en mode léger. Les escargots sont entourés de salade rôtie aux champignons, la partie de pêche en rivière fait découvrir des poissons d’eau douce méconnus, la volaille de Bresse est agrémentée d’un jus réduit au vin jaune, le pigeon twiste avec l’orge maltée fumée et le ris de veau s’étale sur une purée de racines de persil caramélisées avec les panais.
Côté desserts, le talentueux chef pâtissier Jérémie Parmentier, maître de la précision, nous séduit avec une poire vigneronne où la réduction magistrale du vin donne du peps au fruit poché. Mais son soufflé cazette du Morvan, qui met l’accent sur les textures de la noisette croquante et en émulsion, n’est pas mal non plus.
Cinq menus sont proposés : Affaires, en trois services pour le déjeuner, à 65 euros ; Émotions, quatre services pour 105 euros ; et deux menus Esprit William Frachot, cinq services à 155 euros et huit services pour 182 euros.
Hostellerie du Chapeau rouge, 5, rue Michelet, Dijon (Côte-d’Or). Tél. : 03.80. 50.88.88.
Valeurs Actuelles
Monaco, figure de proue de la Riviera
Le Blue Bay est le restaurant gastronomique du Monte-Carlo Bay Hotel & Resort. Il a reçu cette année sa deuxième étoile, ce qui est une belle récompense qui vient distinguer la gastronomie très créative du chef Marcel Ravin. Le Guide Michelin salue ainsi les créations du chef originaire de Martinique et son mix entre les saveurs caribéennes et méditerranéennes. Une cuisine unique et audacieuse dans un cadre féerique.
Attentif aux exigences de sa clientèle internationale, Marcel Ravin s’est nourri des demandes parfois irréelles. Il faut goûter sa fameuse sucette de foie gras à la barbe à papa. Le Blue Bay possède depuis peu son propre potager et peut proposer les produits de saison à chaque instant. C’est le challenge de Marcel Ravin d’associer poissons de Méditerranée et légumes de son potager. Sa cuisine colorée, épicée et très iodée est à l’image du chef : très généreuse.
Monte-Carlo Société des Bains de Mer innove et présente ses nouveaux chefs féminins à la tête de trois de ses restaurants les plus en vogue. La petite dernière est Mélanie Serre, qui est là pour relever un défi de taille. Son arrivée dans les cuisines d’ Elsa, la table du Monte-Carlo Beach, est un challenge car elle prend indirectement la suite d’un chef qui a mené la bataille du bio jusqu’à le faire estampiller. Son successeur immédiat fut une chef qui a pris sa relève un peu trop en dilettante pour que ça marche : on ne la voyait pas souvent.
L’arrivée de Mélanie Serre était très attendue dans ce cocon, membre des Relais & Châteaux. Cette professionnelle passionnée, qui fut élève du regretté Joël Robuchon, nous fait découvrir ici un univers culinaire entre gourmandise et élégance. Dans un premier temps, les produits de la mer sont mis à l’honneur avec des soupes, des sauces bien réduites, à base de poissons. Le végétal aussi, comme la carotte, salée, sucrée, cuite, crue, confite, en utilisant tout, des fanes à la peau en passant par le cœur du produit.
Yasmina Hayek tout juste 25 ans dirige Em Sherif
À l’Hôtel de Paris, une nouvelle enseigne : Em Sherif, une affaire de famille et d’amour, présente dans le monde entier avec déjà 16 établissements. Ce restaurant ouvre ses portes au sein de l’hôtel, dirigé par la chef exécutive Yasmina Hayek, fille de Mireille Hayek, créatrice de cette enseigne qui fait rimer gastronomie libanaise et plaisirs des sens. Yasmina Hayek est une femme très entreprenante au savoir-faire précis, qui démultiplie l’art de recevoir à la libanaise, si réputé pour sa convivialité et unique au monde. Dans l’assiette, la générosité libanaise au cœur teinté de Méditerranée s’offre avec des dizaines de plats colorés en petites portions à partager. Mezze froids et chauds, mix de grillades, shawarma, kharouf et bar entier ou autres poissons de la Méditerranée grillés avant d’aboutir sur de multiples desserts.
La troisième femme, Victoria Vallenilla, arrive pour relever le défi gourmand des très animés Coya. Celui de Monte-Carlo est une référence gastronomique et festive, le lieu prisé par une jeunesse branchée et aisée. À tout juste 27 ans, Victoria Vallenilla a pris les commandes de la brigade de l’établissement qui sublime les grands classiques de la cuisine péruvienne grâce à de délicates touches de gastronomie asiatique. La Vénézuélienne qui a grandi dans les Caraïbes est ainsi devenue la première chef du groupe Coya. Formée au Vistamar de l’hôtel Hermitage, il y a quelques années, par le chef Joël Garault, elle connaît bien Monaco et les envies des Monégasques. Elle a créé pour Coya un croustillant pop-corn de poulet, concocté à l’issue d’un processus de deux jours de marinade, mais aussi des plats légers et sains, avec l’ umami, cette fameuse cinquième saveur qui réveille le palais et pétille en bouche. Il y a fort à parier que le talent de la jeune femme aura une incidence bénéfique sur les assiettes de ce lieu de rendez-vous international à la vue directe sur la mer.
Enfin, pour parfaire la nouvelle gourmandise monégasque, Yannick Alléno, qui était déjà présent dans la principauté depuis un an, importe son concept de comptoir gastronomique Pavyllon (comme à Paris) au sein de l’hôtel Hermitage à Monte-Carlo. Une nouvelle adresse qui bouscule les codes du grand restaurant en mêlant raffinement, décontraction et une cuisine en liberté. L’intérieur, signé Chahan Minassian, le décorateur fétiche de Yannick Alléno, laisse place à un vaste comptoir face à la cuisine ouverte dans un esprit de convivialité. À l’extérieur, la terrasse végétalisée s’habille d’une superbe vue sur la mer.
À découvrir absolument : le menu aux saveurs raffinées et authentiques de la Méditerranée aux couleurs des saisons qui se succèdent pour 78 euros. Ce menu peut être servi à la demande en une heure pour une entrée, un plat et un dessert. La tornade Alléno vient d’investir le Rocher et lui fait découvrir ainsi toutes les subtilités de l’extraction, la signature du chef. Ce style de restaurant est une nouveauté très séduisante qui plaît à toute la principauté.
Opex 360
Contre la menace russe, le Royaume-Uni dit vouloir équiper l’armée moldave aux normes de l’Otan
par Laurent Lagneau · 21 mai 2022
En 1992, pour mettre un terme aux combats opposants les forces moldaves aux milices russophones séparatistes de Transnistrie, il fut convenu que Chisinau donnerait une large autonomie à la république moldave du Dniestr et renoncerait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie, qui était intervenue militairement dans le conflit.
Depuis, la Moldavie s’est rapprochée de l’Otan et fait part de son souhait d’intégrer l’Union européenne [UE] tandis que la république moldave du Dniestr s’est proclamée « indépendante » en se dotant de tous les attributs d’un État tout en revendiquant sa proximité avec la Russie, qui y a maintenu une présence militaire. Évidemment, les positions pro-occidentales affichées par Chisinau ne sont pas au goût de Moscou, ce qui a pu donner lieu à des frictions [ainsi qu’à des opérations d’influence] au cours de ces dernières années.
Quoi qu’il en soit, tous les ingrédients sont réunis – ou presque – pour que la Moldavie soit la prochaine cible de la Russie qui, après avoir revu ses objectifs initiaux à la baisse en Ukraine, cherche désormais à s’assurer du contrôle total de la mer d’Azov et à sécuriser les approches de la Crimée. D’où la tentation qui lui est prêtée de mettre ensuite la main sur la république moldvave du Dniestr , voire sur le reste du territoire moldave.
« Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a en effet affirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril dernier.
Aussi, après avoir reçu à l’Élysée, cette semaine, son homologue moldave, Maia Sandu, le président Macron a fait part de ses craintes. « L’agression inacceptable de l’Ukraine par la Russie constitue une menace pour la stabilité de toute la région et en particulier pour la Moldavie » car « les récents incidents survenus dans la région transnistrienne montrent qu’une propagation du conflit » ne « peut pas être exclue », a-t-il déclaré.
Seulement, les forces moldaves n’ont pas la capacité de s’opposer à une éventuelle invasion russe. D’un format très modeste [5000 militaires d’active et environ 70000 réservistes], leurs capacités aériennes reposent sur une quinzaine d’hélicoptères [dont 4 Mil Mi-24 pour effectuer des frappes] tandis que ses équipements sont essentiellement d’origine soviétique. En clair, ils sont anciens et, qui plus est, en nombre limité. Elles n’ont ni aviation de chasse, ni drones… Et elles ont des lacunes dans les domaines du renseignement, de la logistique et des transmissions.
Le 4 mai, le président du Conseil européen, Charles Michel, alors en visite à Chisinau, a promis un soutien militaire à la Moldavie de la part de l’UE, via la « livraison d’équipements militaires à ses forces armées ». Deux semaines plus tard, le Royaume-Uni a fait part de son intention d’aller plus loin.
« Ce sur quoi nous travaillons actuellement, c’est une commission conjointe avec l’Ukraine et la Pologne sur la mise à niveau des défenses ukrainiennes aux normes de l’Otan. […] Cela s’applique également à d’autres États vulnérables comme la Moldavie. Parce qu’encore une fois, la menace venant de la Russie est plus large, nous devons également nous assurer qu’ils sont équipés aux normes de l’Otan », a en effet déclaré Liz Truss, la ministre britannique des Affaires étrangères, dans un entretien publié par le quotidien « The Telegraph », ce 20 mai.
« Je voudrais voir la Moldavie équipée selon les normes de l’Otan. C’est une discussion que nous avons avec nos alliés », a-t-elle encore insisté. « [Vladimir] Poutine a été claié sur son ambition de créer une plus grande Russie. Et ce n’est pas parce que ses tentatives pour prendre Kiev ont échoué qu’il a abandonné ces ambitions », a fait valoir Mme Truss, qui, par ailleurs, a estimé que l’objectif de porter les dépenses militaires 2% du PIB, comme s’y sont engagés les Alliés en 2014, devrait être un « plancher » et non un « plafond ».
Quoi qu’il en soit, la proposition de la diplomatie britannique suppose donc que les Alliés de l’Otan fournissent aux forces moldaves des équipements modernes pour remplacer ceux hérités d de la période soviétique. Et de les former à leur usage. Ce qui passerait par des exercices conjoints. Seulement, étant donne l’aide militaire qu’ils ont déjà fournie à l’Ukraine, cela risque d’être compliqué à court et moyen terme… Et cette approche ne règle pas la question de la « masse ».
France24 - Monde
50e anniversaire de l'unité du Cameroun : 20 mai 1972, fin du fédéralisme pour une République unie
Publié le : 20/05/2022 - 22:37
Fatimata WANE
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Le 20 Mai 1972, le Cameroun fêtait son unité après un référendum qui donna naissance à la République Unie du Cameroun. 50 ans plus tard, cette date résonne bien différemment dans la partie anglophone du pays en conflit avec le pouvoir central depuis 5 ans. Des affrontements qui ont entrainé la mort de plus de 3000 personnes.
Après la pandémie, les conséquences de la guerre en Ukraine minent l'économie mondiale. Le Gabon, qui importe à 60% ses produits de premières nécessité ne déroge pas à la règle. Les prix s'envolent et pour y remédier, une ONG propose de former de jeunes entrepreneurs agricoles. L’objectif est de combler la carence en main-d'œuvre d'une agriculture abandonnée par l'Etat au profit du secteur minier et du pétrole.
A Abidjan, clap de la fin pour La COP15. Pendant dix jours, les représentants des 195 pays membres de cette convention ont débattu pour se mettre d'accord sur des engagements communs afin de lutter contre la désertification et la dégradation des sols jusqu'en 2030.
Ce soir on reçoit un artiste camerounais singulier, un unificateur de genres musicaux et artistiques. Il a fait avec le groupe Macase, les belles heures du Bantou Groove, un savant mélange de jazz et de soul avec des rythmes africains. Depuis quelques années, il poursuit sa quête personnelle et explore d'autres chemins. Il nous présente, ce soir, sa carte blanche au musée du Quai Branly – Jacques Chirac où il va présenter les merveilles de son pays, le Cameroun.
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Guinée : la Cédéao rejette la transition de 36 mois, les autorités refusent de "recevoir des leçons"
Publié le : 20/05/2022 - 00:51
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Tout comme une grande partie de l'opposition guinéenne, la Cédéao a rejeté la transition de 36 mois proposée par les militaires au pouvoir. Les autorités guinéennes n'ont pas manqué d'exprimer leur mécontentement, en estimant ne pas avoir de leçon à recevoir de la part de cette organisation. L'éclairage de Malick Diakité, correspondant de France 24 à Conakry.
L'Afrique du Sud subit l'invasion de criquets la plus destructrice depuis 25 ans. Les agriculteurs de trois provinces se battent contre ce fléau, alors qu'ils sortent tout juste d'une sécheresse de sept ans. Le gouvernement sud-africain a déjà alloué 5 millions d'euros pour les aider. Le reportage de Caroline Dumay, Stefan Carstens et Nadine Theron.
Pierre-Emerick Aubameyang, attaquant du FC Barcelone, a annoncé qu'il renonçait à porter le maillot des Panthères du Gabon. "Après 13 ans de fierté à représenter mon pays, je vous annonce que je mets un terme à ma carrière internationale. Je tiens à remercier le peuple gabonais et tous ceux qui m'ont soutenu dans les bons comme les mauvais moments", écrit Aubameyang dans une lettre.
La Biennale d'art africain contemporain de Dakar s'est ouverte jeudi 19 mai au Sénégal. Après un report en 2020 à cause du Covid-19, la 14e édition accueille jusqu'au 21 juin le meilleur de la création contemporaine du continent. Les artistes s'installent dans la capitale sénégalaise pour exposer leurs œuvres. Sarah Sakho, correspondante de France 24, est allée visiter l'exposition principale internationale juste avant le coup d'envoi officiel.
L'artiste franco-congolais Bantunani, star de l'afrofunk, est l'invité de ce journal. Il présente son nouvel album "Cosmogony", qui sort ce vendredi 20 mai. Le musicien décrit ce nouvel opus comme un "voyage cosmique".
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Guinée : le chef de la junte militaire opte pour une transition de "39 mois" et déçoit la Cédéao
En Guinée, l'organe législatif valide une transition de trois ans
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
En Guinée, les partis politiques rejettent une transition de trois ans
BBC
Dying of cold on the streets of São Paulo
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The number of people living in extreme poverty in Latin America and the Caribbean rose from 81 million to 86 million between 2020 and 2021, according to the United Nations.
In Latin America’s biggest city, São Paulo, the homeless population has grown 30% since the pandemic.
Official figures say 35,000 people are sleeping on the streets. But the real number is thought to be much higher.
A cold snap this week has pushed the authorities to do more about the issue, as our South America correspondent Katy Watson reports.
Producer Jessica Cruz
Filmed by Lucas Dumphreys
Edited by Colm O’Molloy
Valeurs Actuelles
Guy Savoy célèbre les vins du château de Fargues
Je crois à l’avenir du sauternes, un vin plein de nuances et d’énergique douceur, unique dans le monde , ne cesse de clamer Alexandre de Lur Saluces, propriétaire du château de Fargues, situé dans le Bordelais entre Sauternes et Langon. Depuis longtemps, le neveu de Bertrand, celui qui sortit le premier millésime en 1947 en proposant un sauternes 1943, s’est rendu compte que « ce vin a souffert d’une mauvaise image tout à fait injuste, accusé sans nuances d’être trop sucré, trop lourd, en toute ignorance de ce qu’est un vrai sauternes ».
Ainsi, Alexandre de Lur Saluces et son fils Philippe (16e génération), cogérant de la maison, ont décidé de combattre les idées reçues en voulant faire de leur liquoreux un atout dans la gastronomie. Et rien de tel que de solliciter les chefs triplement étoilés et leurs équipes. Voici Guy Savoy et son chef sommelier, Sylvain Nicolas, qui ont imaginé un déjeuner de saison pour mettre en valeur trois millésimes.
Les vingt hectares de vignes de Fargues sont dominés par le sémillon (80 %), donnant une élégante robe dorée tirant sur le roux à des vins qui concentrent du gras et de la rondeur. À quoi il faut ajouter le sauvignon blanc (20 %), connu pour sa robe plus claire et ses notes de muscat, enrobées d’acidité et d’une belle suavité.
Pour commencer le repas, le choix s’est porté sur le millésime 2002, élevé pendant trois mois en fûts de chêne, donnant à la liqueur une couleur splendide d’un jaune or subtilement brillant, et soulignant en bouche des notes de crème brûlée et de pain grillé, ainsi que des arômes d’orange, d’ananas et de coing manifestes. Alchimie réussie avec le foie gras de canard et le veau en croûte, pain de campagne (de chez Lalos) grillé, alliés à un chutney d’oignons et de pruneaux, de jus de veau et à un zeste d’orange. Même vin pour le salpicon de “homard carotte” avec une pointe d’épices, ses ravioles et son jus au safran qui, arrosé d’une bisque savoureuse, rend l’accord harmonieux.
Autre voyage gustatif avec le millésime 1990 à la robe ambrée, retenu par Sylvain Nicolas pour sa grande concentration et son onctuosité. Ses notes grillées et épicées comme ses saveurs rôties et confites, avec une pointe de caramel, se marient avec une certaine allégresse à la pintade confite et laquée. Magistral accompagnement fait de morilles farcies et d’endives aux fruits secs (raisins et abricot) dont le sucré-amer se conjugue sans crainte avec le sauternes. Verdict du chef sommelier : « Il y a un phénomène qui se produit, comme si l’endive avait absorbé le sucre du vin. »
Dessert exotique et millésime 1997
Joli défipour Guillaume Godin, 35 ans, qui après quatorze années où il s’est frotté à la cuisine d’Arnaud Donckele à La Vague d’or à Saint-Tropez, a rejoint Guy Savoy en octobre 2019. Lui aussi a joué le jeu en inventant un dessert exotique pour servir le château de Fargues 1997, au nez de miel et aux arômes de fruits confits et d’agrumes. Voici donc une subtile déclinaison de la mangue, compotée naturelle et sorbet, qui enchante les papilles avec le va-et-vient du millésime 1997 qui nous touche par la touche d’amande au final, révélant une amplitude aromatique. Ainsi, ce dessert termine un déjeuner princier rythmé par un service rigoureux au cœur de l’hôtel de la Monnaie.
Restaurant Guy Savoy, 11, quai de Conti, Paris VIe. www.guysavoy.com
Château de Fargues, AOC sauternes, Fargues (Gironde). www.chateaudefargues.com
France24 - Monde
En plein krach high-tech, les voitures volantes peinent à décoller
Publié le : 20/05/2022 - 19:12
Guillaume GRALLET
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De Jules Vernes à "Retour vers le futur", en passant par "Le Château Ambulant", le film d'animation du cinéaste japonais Hayao Miyazaki, les engins volants font partie de notre imaginaire. De plus en plus de modèles sont capables de s'envoler. Il reste cependant plusieurs problèmes à résoudre pour que le grand public puisse s'en emparer au quotidien.
"On nous avait promis des voitures volantes, nous avons eu des messages de 140 caractères", s'amusait en 2013 l'entrepreneur Peter Thiel pour se moquer de perspectives longtemps évoquées, mais qui tardaient à se réaliser, de voir se multiplier des véhicules au dessus de nos têtes. Aujourd'hui, les modèles se multiplient dans le monde, de la Slovaquie aux États-Unis en passant par la Chine. Un aéroport, permettant à ses véhicules de se recharger comme de décoller, s'apprête à ouvrir dans la ville britannique de Coventry.
Mais voilà, décoller n'est pas tout. Il va falloir, si ces véhicules deviennent grand public, inventer un "code de la route" dans les airs, tout comme mettre au point des modèles de gestion du trafic particulièrement sûrs. Si les derniers modèles de voitures volantes sont beaucoup moins bruyants que les hélicoptères, ils doivent toutefois gagner en stabilité, mais aussi consommer moins d'énergie. En ce sens, le prototype d'avion à hydrogène Blériot, sur lequel travaille la start-up française Beyond Aero, mérite l'attention. S'il a encore tout à prouver, son nom, un hommage à l'ingénieur qui a réussi le premier à survoler la Manche, rappelle les heures risquées, mais enthousiasmantes des débuts de l'aviation.
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Saint Charles de Foucauld, une chance pour la France
Sur les bancs de Saint-Cyr, il avait cultivé l’oisiveté à la Georges Moustaki, entre siestes et nonchalance. Jeune cavalier à Saumur, il avait vécu l’ivresse des occupations mondaines à la Frédéric Beigbeider, entre démesure et raffinement. Aux frontières de la Moselle et dans le désœuvrement des garnisons, il avait espéré tirer de la chair et de ses tourbillons, réconforts et plaisirs. Il ne goûtera que l’amertume de la misère affective décrite par Houellebecq.
Las de tant d’excès et de paresse, il reprit goût à la vie en devenant un aventurier géographe à la Sylvain Tesson. Parcourant, carnets en main, les grands espaces du Maroc, de Tanger à Mogador, ses travaux sur l’extrémité occidentale de la chaîne de l’Atlas seront couronnés par la Société de géographie de Paris. Elle lui attribuera le grand prix annuel de l’Exploration scientifique la plus remarquable. Nous sommes en 1885. Du corps des femmes à la terre des hommes, Charles de Foucauld pense avoir tout exploré. Il est riche, comblé et admiré à la Largo Winch. Il a 27 ans et est promis au meilleur. L’orientation de sa vie va pourtant changer d’une façon radicale.
Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir
Le renversement, fulgurant et complet, qui va s’opérer dans la vie de ce jeune homme jouisseur, talentueux et intrépide est à lui seul une leçon de vie magistrale qui vaut les meilleurs sermons. La conversion de Charles de Foucauld à Paris dans l’église Saint-Augustin rappelle que l’homme ne vit pas seulement de pain, de gloire, de plaisir et d’honneurs. La voix de bronze de l’abbé Huvelin résonne du haut de la chaire : « Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir. » Profondément marqué par la formule du prédicateur et attiré par l’invisible, il rejoindra le prêtre à la sacristie, tel un assoiffé qui réclame à boire : « Monsieur l’abbé, s’il vous plaît, donnez-moi la foi. » Le vicaire répondra avec l’assurance d’une foi dans la grâce qui semble faire défaut à un certain clergé aujourd’hui : « Si vous voulez croire, alors commencez par vous mettre à genoux et confessez-vous. Vous croirez. » Lui qui avait éprouvé les limites de l’enivrement des sens et les maux de l’âme des lendemains de fête trouvait enfin le bonheur d’un absolu qui ne déçoit pas. La plénitude vivante d’une miséricorde sans rivage et d’une charité jamais satisfaite de ne pas donner davantage. Touché par la grâce, Charles de Foucauld découvrait un infini à explorer.
L’Homo festivus décrit par Muray peinera sans doute à comprendre qu’une telle quête de Dieu soit en mesure de modifier ainsi le cours d’une existence. Noyés dans la culture du moindre effort, la conscience ramollie en raison d’une décontraction morale sans borne et étourdis par des divertissements futiles, les Français de 2022 ont-ils des inquiétudes spirituelles ? La canonisation de Charles de Foucauld offre à chacun la possibilité de se remettre en question. Les catholiques français ont désormais un nouvel et formidable intercesseur au Ciel. Il nous appartient à chacun de l’invoquer pour notre pays. De prendre conscience que pour qu’une vie soit pleinement vécue, à la française, la foi en Jésus-Christ est un atout merveilleux. Pour ne pas dire nécessaire.
* Le père Danziec est prêtre et chroniqueur sur le Club VA.
Opex 360
Selon une étude, la transformation du dispositif militaire français en Afrique de l’Ouest est « incontournable »
par Laurent Lagneau · 21 mai 2022
À l’issue du processus de décolonisation amorcé en 1958 par le général de Gaulle, la France instaura une sorte de « Pax Gallica » en Afrique [encore appelée « françafrique »] qui lui permit de maintenir son influence sur le continent, via une présence militaire relativement importante motivée par des accords de défense noué avec les régimes « amis de la France », un dispositif de coopération civile et technique [avec 8000 conseillers ou coopérants] et une aide publique au développement supérieure à 1% du PIB.
La fin de la Guerre Froide [qui permettait de justifier une « realpolitik » menée au nom de la lutte contre l’influence soviétique] marqua une rupture dans la politique française, avec le discours prononcé par le président Mitterrand lors du sommet franco-africain de La Baule, en 1990. Désormais, le soutien de la France serait désormais conditionné aux progrès démocratiques de ses anciennes colonies.
Seulement, les bons sentiments ne coïncident pas toujours avec la défense de certains intérêts… Et la politique africaine française devint hésitante, si ce n’est illisible, ce qui a ainsi conduit à une perte d’influence continue de la France dans son ancien « pré-carré ».
« La nouvelle logique transactionnelle est d’autant plus difficile à mettre en œuvre qu’elle se combine mal avec le fond des intérêts géopolitiques de la France – réels ou perçus – et la quête de stabilité sur un continent où se multiplient les guerres civiles. Son application au cas par cas provoque incompréhensions, frustrations et sentiments de trahison, tant par les autocrates s’estimant abandonnés par la France, que par les militants d’opposition dénonçant une démocratisation de façade », résume une récente étude de l’Institut français des relations internationales [IFRI].
La renégociation des accords de défense passés avec une dizaine de pays africains durant le mandat du président Sarkozy mit un terme aux clauses d’assistance en cas de troubles intérieurs. Ce qui a fait que la « France a de facto mis fin à son rôle ‘d’assurance vie » des régimes africains.
Depuis, plusieurs chefs d’États présentés comme étant des « amis de la France » ont été renversés par des coups d’État, comme Mamadou Tandja [Niger, 2010], Ahmadou Toumani Touré [Mali, 2012], François Bozizé [Centrafrique, 2013], Blaise Compaoré [Burkina Faso, 2014], etc. Pour autant, les contradictions françaises demeurent… La France n’a rien dit au sujet de l’accession au pouvoir de Mahamat Déby après la mort de son père, Idriss Déby, en dehors de toute règle démocratique alors que, dans le même temps, elle a condamné le coup d’état du colonel Assimi Goïta au Mali.
Par ailleurs, souligne l’IFRI, et alors que « la ligne politique et l’offre stratégique de la France en Afrique se font plus hésitantes, ses moyens civils et militaires connaissent une réduction continue ». Réduction confirmée par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 et la Révision générale des politiques publiques [RGPP].
Le lancement, à la demande de Bamako, de l’opération Serval [puis Barkhane] pour contrer la menace jihadiste aurait pu changer la donne et relancer l’influence française dans la région. Or, il n’en a rien été puisque celle-ci est contestée notamment par la Russie [mais aussi, dans une moindre mesure, par la Chine et la Turquie].
D’ailleurs, résume l’IFRI, et malgré des succès opérationnels indiscutables, « l’intervention française dans la zone, et tout particulièrement au Mali a finalement agi comme un révélateur des limites de l’influence française, conduisant à une contre-performance stratégique qu’il importe aujourd’hui de regarder en face ».
Pour cela, un premier travail consisterait à définir et à assumer les intérêts stratégiques de la France dans la région. Ceux-ci ne sont pas nécessairement économiques [le volume de ses échanges commerciaux avec l’Afrique est inférieur à celui des Pays-Bas, voire de l’Allemagne] même s’il convient de ne pas les balayer d’un revers de manche, « ne serait-ce qu’au regard des relais de croissance » que le continent africain peut offrir à plus long terme.
Les intérêts de la France sont avant tout politiques et sécuritaires, 150’000 ressortissants français s’étant établis au sud du Sahara, « concentrés en majorité le long de la côte atlantique, dans une zone à la stabilité relative » et potentiellement menacée par l’expansion de la menace jihadiste.
En outre, rappelle l’IFRI, et au-delà des luttes d’influence avec la Russie et la Chine, « l’Afrique de l’Ouest se place au cœur des préoccupations de la sécurité intérieure française en raison de sa place sur la carte des trafics. Porte majeure des produits stupéfiants sud-américains vers l’Europe, elle est également un important réservoir de migration, au regard de sa dynamique démographique. Finalement, la présence en France des nombreuses diasporas subsahariennes – plus d’un million d’immigrés, étrangers ou naturalisés, vivant en France viennent d’Afrique subsaharienne, pour l’essentiel d’Afrique de l’Ouest – demeure un point de vigilance en raison de la communautarisation ».
Aussi, l’IFRI appelle à « repenser en profondeur l’offre stratégique française en Afrique de l’Ouest », en se recentrant sur les intérêts essentiels de France et sur « ce qui est à la portée de ses moyens ». Et d’ajouter : « Redéfinir une stratégie pérenne pour la France en Afrique de l’Ouest implique donc de changer d’approche en adoptant des objectifs réalistes qui ne présument pas du bon vouloir des partenaires mais de leurs intérêts et des attentes qu’ils peuvent formuler. Ceci passe également par la capacité à retrouver une liberté d’action en rompant la logique des ‘opérations extérieures’ et de leurs enjeux, organiques pour les armées et médiatiques pour le pouvoir politique, pour lui préférer les modalités de la présence, à la fois plus discrète et plus durable ».
Cette nouvelle stratégie doit être mis en oeuvre pour préserver au moins trois intérêts principaux : endiguer l’instabilité politique et la progression continue du phénomène jihadiste, préserver une influence française en Afrique de l’Ouest, « indispensable au maintien d’une stature de puissance dans le contexte de compétition systémique », améliorer l’image de la France en Afrique francophone.
Pour cela, estime l’IFRI, la France doit revoir « son offre stratégique », en faisant évoluer la coopération de défense, perçue comme ayant une approche « néo-coloniale », vers une « logique moins structurelle, au profit d’une logique de financement et d’équipement d’une part et d’appui opérationnel d’autre part, notamment en matière de renseignement, de logistique et d’appui-feu [terrestre ou aérien] ». En clair, il s’agirait d’établir des partenariats similaires à celui qui été proposé aux forces de sécurité irakienne ainsi qu’aux milices kurdes syriennes, dans le cadre de l’opération Chammal.
Ensuite, l’IFRI propose de rompre avec la logique des opérations extérieures, le modèle « intervention-stabilisation-normalisation » s’effaçant au profit du triptyque « compétition-contestation-confrontation », au profit d’une logique de « présence » de longue durée, les forces ainsi prépositionnées ayant une « posture opérationnelle » discrète.
« Les forces de présence incarnent la permanence des intérêts français dans la zone. Il n’existe donc pas de compte à rebours politique exigeant une ‘stratégie de sortie’, même si elles sont évidemment soumises aux impératifs de résultats. […] Leur visibilité politique est faible en France, du fait de leurs effectifs réduits et de la relative discrétion de leurs activités qui attirent bien moins l’attention politique que les très médiatiques ‘OPEX' », plaide l’IFRI.
Une telle approche suppose de simplifier le dipositif militaire français en Afrique de l’Ouest, celui-ci empilant actuellement les structures [force Barkhane, opération Corymbe, Task Force Sabre, Éléments français du Sénégal, Forces françaises en Côte d’Ivoire, Éléments français du Gabon, etc]. L’IFRI propose ainsi de placer toutes ces dispositifs sous l’autorité d’un commandement régional unique.
« En s’inspirant des aspects les plus vertueux du modèle des Combattant Commands américains – comme AFRICOM pour le continent africain – il serait ainsi possible d’imaginer confier ce
commandement à un officier général de division ou de corps d’armée disposant d’un état-major ramassé, chargé du niveau ‘opératif haut’. En outre, et ce point est capital, ce commandeur incarnerait l’interlocuteur unique, durable et local des partenaires locaux comme internationaux dans la sphère de la sécurité et de la défense », soutient l’IFRI.
Ce commandement régional pourrait également « assurer une responsabilité dans la mise en œuvre des politiques de coopération de sécurité et de défense qui sont aujourd’hui pensées et exécutées depuis Paris » tout en offrant une « une interface unique pour les pays alliés désireux de s’engager aux côtés de la France dans la sécurisation de l’Afrique de l’Ouest », ce qui permettrait d’intégrer, par exemple, des contributions européennes, la France gardant son statut de « nation cadre ».
Les missions de ce commandement ainsi unifié consisterait à assoir l’influence française dans le région, à mener des actions de coopération militaire tout en étendant celles-ci aux domaines aériens et navals, à appuyer les forces locales quand elles en font la demande, voire à intervenir directement contre une menace si nécessaire.
Quoi qu’il en soit, pour l’IFRI, les derniers évènements au Mali offrent finalement une « opportunité de remise à plat de l’engagement de la France et de l’Europe en Afrique » et la « transformation du dispositif français est […] devenue incontournable et constitue un enjeu décisif ».
Et de conclure : « L’histoire commune de la France avec ses anciennes colonies, qui se prolonge par les relations politiques, économiques, culturelles et de diaspora, lui donne en effet à la fois une responsabilité historique à assumer et un rang à tenir. Cet état de fait rejaillit également sur l’ensemble de sa politique étrangère ».
Opex 360
La Marine nationale envisage de doter certains de ses sémaphores de mini-drones aériens Aliaca
par Laurent Lagneau · 20 mai 2022
En février 2021, la Direction générale de l’armement [DGA] fit savoir qu’elle venait de commander 11 systèmes de mini-drones Marine [SMD-M] auprès du constructeur français Survy Copter, filiale d’Airbus. Le montant du contrat, signé dans le cadre du plan de soutien à la filière aéronautique dévoilé en juin 2020, s’élevait à près de 20 millions d’euros.
Dans le détail, le SMD-M se compose de deux mini-drones DVF 2000 Aliaca, lancés au moyen d’une catapulte et récupérés par un filet, ainsi que d’une station de contrôle. Déployables en moins de quinze minutes par deux opérateurs, ces appareils à propulsion électrique, dotés d’une autonomie de 3 heures pour un rayon d’action de 27 nautiques, sont déstinés aux patrouilleurs de haute-mer [PHM, ex-Avisos], aux frégates légères furtives [FLF] de type La Fayette, aux frégates de surveillance et aux futurs patrouilleurs océaniques.
Pour la Marine nationale, il s’agit de pouvoir doter ces bâtiments – qui ne sont pas toujours dotés d’hélicoptères – de « capteurs déportés » afin de renforcer leurs capacités de détection et de surveillance pour leurs missions relevant de la posture permanente de sauvegarde maritime. Ce qui va de la police des pêches à la surveillance du trafic maritime en passant par la lutte anti-pollution ou encore la recherche et le sauvetage.
Un peu plus d’un an après la signature du contrat, les premiers SMD-M ont été livrés à la Marine, qui, sans tarder, a lancé la phase d’évaluation opérationnelle [EVALOPS] en vue de déclarer une première capacité opérationnelle d’ici septembre prochain.
Cette EVALOPS est conduite par des télé-pilotes du Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale [CEPA/10S], depuis le PHM Commandant Bouan, actuellement en mission en Méditerranée occidentale.
Depuis un mois, précise la Marine nationale, les mini-drones Aliaca embarqués à bord de ce patrouilleur de haute-mer ont effectué « trente heures de vols expérimentaux visant à caractériser les limites et les potentialités de [leur] usage opérationnel ». Et, visiblement, ils donnent satisfaction pour le moment, en particulier pour les missions de police des pêches.
Ce système « montre sa plus-value », assure la Marine. « Pendant que la PHM surveille une zone en effectuant des interrogations VHF ou en conduisant une visite, le drone peut dans le même temps investiguer des zones plus lointaines afin d’identifier les bâtiments de pêches à des distances supérieures aux portées radar et caractériser des actions de pêches par flux vidéo en temps réel. Il offre ainsi au PHM une allonge informationnelle, qui lui permet de démultiplier son efficacité pour se diriger au bon endroit et au bon moment sur des clients d’intérêt », explique-t-elle.
Par ailleurs, s’il est destiné prioritairement aux navires de surface qui ne bénéficieront pas de l’apport du Système de drone aérien pour la Marine [SDAM], actuellement en cours de développement, le SMD-M pourrait équiper des sémaphores à moyen terme. La Marine en compte 59 en métropole… Pour rappel, l’une de leurs missions est de surveiller le trafic maritime et de signaler, le cas échéant, toute infraction aux réglementations relatives à la navigation et à la pêche.
Photo : Marine nationale
France24 - Monde
Ukraine : de Moscou, Pékin ou Téhéran, les 1001 facettes de la guerre de l’information
Publié le : 19/05/2022 - 18:03
Sébastian SEIBT
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L’étendue des efforts des groupes prorusses pour répandre la désinformation autour de la guerre en Ukraine est dévoilée dans un rapport de la société de cybersécurité Mandiant, consulté par France 24. Mais le conflit a aussi été récupéré par des cyberagents chinois et iraniens.
Un faux Zelensky qui apparaît en vidéo pour affirmer que l’Ukraine se rend, des rumeurs propagées laissant entendre que des Polonais prélèvent des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les revendre, ou encore un journaliste russe inventé de toutes pièces qui affirme sur Twitter qu’Israël a toujours soutenu l’Ukraine pour nuire à la Russie.
L’ampleur et la diversité des campagnes de désinformation et d’influence en ligne autour de la guerre en Ukraine est illustrée dans un rapport de Mandiant – l’une des principales entreprises américaines de cybersécurité – que France 24 a pu consulter jeudi 19 mai. Si les efforts de hackers pro-Kiev ont déjà été largement commentés, les observateurs commencent tout juste à avoir une idée de l'étendue des opérations menées par le camp pro-Moscou.
Faux suicides et trafic d’organes bidon
Depuis le début de la guerre et la célèbre fausse vidéo de Volodymyr Zelensky en train d'annoncer la capitulation de l'Ukraine, les opérations de désinformation se sont multipliées.
À cet égard, le rapport de Mandiant permet de lever le voile sur une série de campagnes russes en ligne qui n’avaient pas jusqu’à présent été repérées ou attribuées. C’est notamment le cas de "Secondary Infektion", une vaste opération russe de manipulation de l’information, certes connue depuis 2014, mais qui a multiplié les initiatives anti-ukrainiennes depuis le début de la guerre.
Ainsi, en mars, ces pros de la désinformation ont "fait circuler la rumeur sur Internet que [le président ukrainien] Volodymyr Zelensky s’était suicidé dans un bunker, accablé par les nombreuses défaites militaires ukrainiennes", écrivent les experts de Mandiant. Toute ressemblance avec le sort d’un certain dirigeant nazi du IIIe Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale n’est probablement pas fortuite. La propagande russe ayant depuis le début du conflit tenté de dépeindre le président ukrainien comme un Adolf Hitler moderne…
"Secondary Infektion" est aussi responsable d’une autre "fake news" ayant largement circulé sur les réseaux sociaux en avril selon laquelle le régiment Azov chercherait à "se venger" de Volodymyr Zelensky – probablement en l'éliminant –, accusé de les avoir abandonnés à Marioupol. Une manière de saper l'autorité du président ukrainien sur l'un de ses plus célèbres bataillons.
Le rapport de Mandiant dévoile aussi à quel point les alliés de la Russie ont participé à cet effort de guerre de l’information. Ainsi, les Biélorusses de Ghostwriter ont fabriqué de toutes pièces des documents administratifs propagés sur Internet pour nourrir une théorie du complot selon laquelle "un gang de criminels polonais – ayant des liens avec 'des responsables haut placés dans l’appareil d’État' – prélèverait des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les vendre à une riche clientèle européenne", écrivent les auteurs du rapport.
Ces quelques exemples illustrent les deux principaux axes d’attaque de ces cyberagents : semer la confusion dans les rangs de l’ennemi (en faisant croire que Zelensky est mort, par exemple) et affaiblir les relations que l’Ukraine peut avoir avec ses voisins européens.
Ghostwriter n’en est d’ailleurs pas à sa première opération du genre. Ces apôtres de la discorde en ligne ont toujours été des spécialistes pour tenter de semer la zizanie au sein des pays occidentaux. "Jusqu’en 2020, cette opération visait surtout à affaiblir le soutien à l’Otan des populations en Lettonie, Lituanie et Pologne", écrivait Mandiant dans un rapport publié en 2021.
Le retour de "l’usine à trolls" russe
Ils ont simplement adapté leur modus operandi à la nouvelle réalité de la guerre. Et c’est d’ailleurs une constatation plus générale faite par les experts de Mandiant. "Chaque groupe prorusse met son savoir-faire spécifique développé au fil des ans à profit dans cette guerre de l’information", souligne Alden Wahlstrom, analyste chez Mandiant et coauteur de leur rapport.
Ainsi, le groupe APT28, qui avait été accusé de s’être introduit en 2016 dans les serveurs du Parti démocrate américain avant l’élection présidentielle, est soupçonné de chercher à mettre la main sur des informations pouvant nuire à l’Ukraine.
Ce conflit semble même marquer le grand retour de l’Internet Research Agency (IRA), la célèbre "usine à trolls" de Saint-Pétersbourg qui était devenue synonyme de "fake news" à l’époque de la présidentielle américaine de 2016. "Un nouveau groupe Telegram – baptisé 'Cyber Front Z' – a été créé au début de la guerre en Ukraine dans le but d’organiser la propagation des contenus prorusses. Les médias ukrainiens affirment qu’il est géré par l’IRA, et même si nous n’avons pas pu le confirmer indépendamment, l’activité observée dans ce salon de discussion correspond aux pratiques de l’IRA", explique Alden Wahlstrom.
Les cyberpropagandistes et autres hackers russes ainsi que leurs alliés directs en Biélorussie ne sont pas les seuls à être obnubilés par la guerre en Ukraine. Des groupes d’autres pays "amis" de Moscou – surtout la Chine et l’Iran – ont aussi sauté sur cette occasion, mais pas forcément pour relayer la propagande "made in Russia". "Ils agissent par opportunisme et développent des récits propres à servir leurs intérêts nationaux", résume Alice Revelli, analyste chez Mandiant et coauteure de l’étude.
Opportunisme à Pékin et Téhéran
Dragonbridge, un groupe chinois qui dirige une armée de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux, est devenu l’un des principaux promoteurs sur Internet de la thèse farfelue selon laquelle les États-Unis développent en secret des armes biologiques dans des laboratoires situés en Ukraine.
Toujours prompt à dépeindre les États-Unis en grand méchant de l’ordre international, ce même groupe propage des messages suggérant que Washington à "attisé les braises du conflit dans l’espoir qu’une guerre leur permettrait de vendre davantage d’armes à l’Ukraine", notent les auteurs du rapport de Mandiant.
Des groupes iraniens profitent aussi de ce conflit pour développer des récits anti-américains… mais pas seulement. C’est une occasion pour eux de louer la politique nucléaire de Téhéran car ils assurent que "si l’Ukraine n’avait pas abandonné son arsenal nucléaire, le pays n’aurait pas été attaqué", rapportent les analystes de Mandiant.
Des hackers pro-Téhéran ont même créé un compte de faux journaliste russe sur Twitter, appelé Fyodor Lukyanov, afin de lui faire écrire qu’Israël est un important soutien de l’Ukraine. Cette campagne d’influence, baptisée "Roaming Mayfly" par Mandiant, "vise délibérément l’opinion publique russe afin d’essayer de créer des tensions entre la Russie et Israël", notent les experts de Mandiant.
Il est difficile de savoir si ces opérations ont été efficaces. Après tout, le moral de l’armée ukrainienne semble être plutôt élevé, et les Occidentaux apparaissent unis dans leur soutien à Kiev.
Mais, au minimum, "ces campagnes ont créé un chaos informationnel qui rend plus difficile de distinguer le vrai du faux, et c’est déjà un accomplissement", assure Alden Wahlstrom. Et puis c’est aussi un gigantesque terrain d’expérimentation des méthodes de désinformation en temps de guerre. "Tous ces groupes regardent ce que font les uns et les autres durant ce conflit, afin d’en retenir quelque chose pour le futur", estime l’analyste de Mandiant. En espérant être plus efficaces lors du prochain conflit.
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RAPPORT DE FORCE
Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin
Guerre en Ukraine
Le corridor de Suwalki, un enjeu stratégique pour les pays Baltes et l'Otan
GÉOPOLITIQUE
Eurovision : sans la Russie au concours, "l'Ukraine a déjà gagné"
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !
20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.
Opex 360
Officier réserviste de la Gendarmerie, Sébastien Lecornu sera le prochain ministre des Armées
par Laurent Lagneau · 20 mai 2022
On dit souvent que l’on mesure la qualité d’un ministre des Armées à sa capacité à défendre son budget. Et, malgré des débuts rendus compliqués par une coupe budgétaire de plus de 700 millions d’euros et les remous provoqués par la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA], Florence Parly aura « tenu la baraque » lors de ces cinq dernières années, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 ayant été respectée à l’euro près.
Par ailleurs, Mme Parly a lancé plusieurs réformes importantes, comme celle du Maintien en condition opérationnelle [MCO], laquelle donne des résultats encourageants [quoiqu’ils soient encore insuffisants], le Plan Famille, la Nouvelle politique de rémunération des militaires [NPRM], la stratégie spatiale, la stratégie énergétique ou encore la création de l’Agence de l’innovation de la Défense. Et c’est sans oublier les exportations d’équipements militaires, qui ont tutoyé des sommets, la mise en place de l’Initiative européenne d’intervention [IEI], la création du groupement européen de forces spéciales Takuba au sein de la force Barkhane, l’armement des drones, etc.
Évidemment, tout n’a pas été parfait… Que l’on songe, par exemple, aux difficultés de la coopération industrielle franco-allemande [SCAF, MAWS, Tigre MK3, MGCS], au montant du Fonds européen de Défense [FEDef], bien en deçà des espérances initiales, et à l’affaire des sous-marins australiens. Mais ces revers ne sont pas forcément le fait de Mme Parly… Quoi qu’il en soit, et au-delà des convictions politiques, nombre de ses prédécesseurs ne peuvent pas s’enorgueillir de son bilan.
Depuis le second tour de l’élection présidentielle, la question était de savoir qui allait être le prochain ministre des Armées d’Emmanuel Macron, la seule certitude étant que Mme Parly ne rempilerait pas… Depuis la nomination d’Elisabeth Borne à la tête du gouvernement Premier ministre, le 16 mai, plusieurs noms ont circulé, dont ceux de Marisol Touraine, Valérie Létard, Clément Beaune, Gérald Darmanin, etc.. Il aura donc fallu attendre quatre jours pour qu’il soit mis fin au suspens…
En effet, ce 20 mai, colonel de réserve de la Gendarmerie nationale, Sébastien Lecornu a été désigné pour succéder à Florence Parly.
Fils d’un technicien de l’ex-SNECMA, M. Lecornu, bientôt âgé de 36 ans, aurait voulu devenir militaire… avant de s’engager politiquement. D’abord au sein de l’UMP [futur LR]. Licencié en droit, il devient assistant parlementaire du député Franck Gilard, député de la 5e circonscription de l’Eure, avant d’intégrer le cabinet de Bruno Le Maire, alors secrétaire d’État aux Affaires européennes. Il le suivra quand celui-ci prendra le portefeuille de l’Agriculture.
Ce proche de M. Le Maire et de Gérarld Darmanin rejoint le mouvement En Marche d’Emmanuel Macron, après avoir rompu avec François Fillon, dont il était alors le directeur de campagne adjoint. Durant le dernier quinquennat, M. Lecornu a successivement été secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique, ministre chargé des Collectivités territoriales et ministre des outre-Mer.
Quant à son rapport avec la Gendarmerie, M. Lecornu a été nommé sous-lieutenant de réserve en 2011, puis lieutenant un an plus tard. Comme l’autorise l’article L4221-3 du code de la Défense, il a été promu colonel la réserve opérationnelle au titre des spécialistes à l’âge de seulement 31 ans. Selon L’Essor de la gendarmerie, « il a été nommé très discrètement et sans publication officielle, à l’instar d’Alexandre Benalla [accusé d’avoir violenté un couple de manifestants en mai 2018, ndlr] », qu’il a eu sous ses ordres au sein d’un peloton de réserve.
France24 - World
Finland's Europe minister appeals for 'swift' NATO membership amid security 'grey zone'
Issued on: 20/05/2022 - 16:41
Catherine NICHOLSON
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Finland’s Europe minister has told FRANCE 24 her country is appealing to NATO members to "swiftly" accept Finland's application to join the military alliance. Tytti Tuppurainen acknowledged that her country is in a "security grey zone" and asserted that she is confident that opposition from Turkey can be overcome.
After Russian Defence Minister Sergei Shoigu described Finland and Sweden's NATO applications as "threats" to Russia, Tuppurainen acknowledged that Finland wishes to obtain membership "swiftly".
"We don't have the Article 5 security guarantees yet," she said. "This is a grey zone and I think it is in the best interests of all parties to keep that grey zone as short as possible, so we really appeal for swift adoption of our accession treaties."
All 30 NATO member states must approve any new application. At the time of recording, Turkish President Recep Tayyip Erdogan is still insisting he will "say no" to Finland and Sweden. Asked about this, the Finnish Europe minister responded that "after discussion, we can find an understanding. We will bring added value with our strong defence force, and I believe that in the end it is also in the interests of Turkey".
>> Not what Putin wanted: How will Russia respond to NATO bids by Finland and Sweden?
Produced by Georgina Robertson, Sophie Samaille, Perrine Desplats and Isabelle Romero
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Analysis
Can Turkey block Sweden and Finland’s entry into NATO?
Finland announces 'historic' NATO bid, Sweden expected to follow suit
War in Ukraine
Finland’s leaders back joining NATO in policy shift triggered by Ukraine war
Opex 360
Moscou va renforcer son district militaire occidental pour répondre à l’adhésion de la Finlande à l’Otan
par Laurent Lagneau · 20 mai 2022
Ce 20 mai, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a assuré que la conquête de la région [séparatiste] de Louhansk était sur le point d’être achevée, après trois mois de combats contre les forces ukrainiennes.
« Les unités des forces armées russes, avec les divisions de la milice populaire des républiques populaires de Louhansk et Donetsk, continuent d’accroître le contrôle sur les territoires du Donbass. La ‘libération’ de la république populaire de Loughansk est presque achevée », a en effet affirmé M. Choïgou, dont les apparitions médiatiques ont été rares depuis le 24 février dernier, ce qui a donné lieu à des rumeurs sur son état de santé.
À noter qu’il en est allé de même pour le général Valeri Gerasimov, le chef d’état-major des forces armées russes, dont l’absence lors des célébrations du « Jour de la Victoire », à Moscou le 9 mai, a été abondamment commentée, certains ayant avancé qu’il avait été blessé lors d’une attaque contre un poste de commandement russe alors établi dans la ville d’Izium. Or, l’intéressé s’est entretenu au téléphone avec son homologue américain, le général Mark Milley, le 19 mai. Ce qui n’était plus arrivé depuis le début de l’offensive russe contre l’Ukraine. Ils ont « discuté de plusieurs sujets de préoccupation liés à la sécurité et sont convenus de maintenir les lignes de communication ouvertes », a indiqué le Pentagone.
Quoi qu’il en soit, et pour le moment, la conquête de la région de Louhansk paraît être un gain bien maigre au regard de l’ampleur de l’offensive russe… Et surtout de ses conséquences géopolitiques. Si l’objectif était d’empêcher l’elargissement de l’Alliance atlantique à ses frontières, la Russie aura obtenu l’effet inverse…
En effet, plus que celle de la Suède, l’adhésion de la Finlande à l’Otan – qui reste cependant suspendue à un veto possible de la Turquie – pose un défi d’une toute autre nature pour Moscou étant donné que ce pays partage une frontière de 1300 km avec la Russie.
En outre, la Finlande offre une capacité d’accueil des troupes de l’Organisation atlantique sans commune mesure avec celle des trois pays baltes, également frontaliers avec la Russie. Cependant, et sur ce point son président, Sauli Niinistö, a dit que son pays veut « rester flexible sur la tenue d’exercices conjoints » avec l’Otan ainsi que le déploiement d’équipements militaires sur son territoire. Et cela afin d’éviter des frictions avec Moscou.
« La flexibilité, c’est le plus important actuellement. De garder un oeil sur la situation, de ne pas surréagir ou de donner à quiconque de raison de surréagir, tout en étant capable de réagir immédiatement », a en effet expliqué M. Niinistö, à l’issue d’un entretien avec son homologue américain, Joe Biden, le 19 mai.
Cela étant, si la candidature de la Finlande est acceptée, alors l’Otan sera à deux pas du port militaire de Mourmansk, siège de la Flotte russe du Nord. Or, celui est essentiel à la stratégie de Moscou pour le Grand Nord et il offre un accès direct à l’Atlantique. En outre, l’Alliance pourrait couper la Russie de la mer Baltique, ce qui aurait pour conséquence d’entraver les échanges commerciaux avec l’Europe ainsi que les mouvements des forces navales russes. En outre, l’accès à l’enclave de Kaliningrad par voie maritime serait empêché. Enfin, Mouscou pourrait estimer que le gazoduc Nord Stream 1, qui part de la ville de Vyborg, finisse par être menacé.
S’il a qualifié la candidature à l’Otan de la Finlande [et celle de la Suède] « d’erreur », le Kremlin a cependant estimé qu’elle n’allait « pas constituer une menace immédiate » pour la Russie. Cependant, a prévenu le président russe, Vladimir Poutine, « le déploiement d’infrastructures militaires [de l’Otan] sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».
Finalement, et sans attendre l’admission officielle de la Finlande et de la Suède au sein de l’Otan, Moscou a d’ores et déjà pris des mesures « militaro-techniques ».
Ainsi, M. Choïgou a annoncé la création de douze nouvelles bases militaires dans le district militaire de l’Ouest afin de faire face à la « croissance des menaces militaires aux frontières russe » comme l’illustrent, selon lui, les manoeuvres « Defender Europe », actuellement en cours, ainsi que la hausse du nombre de vols de bombardiers stratégiques américains en Europe et les déploiements de navires de l’US Navy dans la région de la Baltique, en particulier le long du secteur de Kaliningrad.
La création de ces douze nouvelles bases, d’ici la fin de cette année, sera « synchronisée avec la fournitures d’armes et d’équipements modernes aux troupes », a assuré M. Choïgou, sans donner plus de détails sur les capacités appelées à être ainsi renforcées.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Support for Ukraine. President Biden signed a new $40 billion aid package for Ukraine, bringing the total American investment in the war to $54 billion in just over two months, a day after the Group of 7 economic powers pledged they would provide nearly $20 billion to support Ukraine’s economy over the coming months.
Russia’s punishment of Finland. Russia cut off its natural gas supplies to Finland on May 21, according to Finland’s state energy provider. Russia said that it was suspending the supply because Finland had failed to comply with its demand to make payments in rubles. Finland has also submitted an application to join NATO, angering Russia.
In southeast Ukraine. Fresh from its triumph over the last armed Ukrainian resistance in Mariupol, Russia appeared to be laying the groundwork for annexing swaths of southeastern Ukraine. Russian officials have already moved to introduce the ruble as the local currency, install proxy politicians in government and cut the population off from Ukrainian broadcasts.
NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” though he was willing to continue talking to European leaders. He has pointed to the two nations’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations as a reason for his objections.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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L'Humanité
Faire culture : une cause commune
TribuneNous publions l’appel de 229 sigantaires, artistes, acteurs culturels, militants associatifs et de l’éducation populaire, publics et citoyens.
CollectifAu lendemain d’un accord historique rassemblant dans la campagne législative les forces de progrès, nous voulons investir la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale. C’est un rassemblement inédit qui donne à espérer. Nous le soutenons. Ce doit être également un rassemblement populaire et culturel. Nous y travaillons. Avec gravité autant que dans la joie.
Avec gravité, car la droite au pouvoir entend poursuivre son œuvre de sape des conquêtes sociales, de bradage des services publics, d’accroissement vertigineux des inégalités. Avec gravité, car les idées nauséabondes de l’extrême-droite ont encore gagné du terrain. Avec gravité, car l’humain est mis en péril par le saccage de sa planète et de ses cultures.
Avec joie, car cette union est le moyen d’infliger au plus vite aux logiques capitalistes le camouflet électoral qu’elles méritent et de renverser le cours de l’histoire au profit du plus grand nombre et d’une société en harmonie entre les humains et avec la nature. Avec joie, car nous retrouver et reprendre langue dans la diversité de nos approches et de nos histoires nous fait du bien ! Avec joie, car replacer la question culturelle au cœur de cette campagne nous permet de libérer les mots, les signes et les imaginaires trop longtemps détournés par l’uniformisation marchande.
Nivellement consumériste, arènes médiatiques, et repli identitaire qu’ils engendrent, sont autant de conditionnements à un ordre dénué d’issues alternatives et créatives.
Quand chaque jour une espèce et une langue disparaissent, nous voulons défendre la biodiversité tout comme la diversité culturelle. Nous appelons à raviver les liens de sens qui attachent l’humanité au vivant, la culture à la nature. L’urgence écologique est désormais au cœur des luttes émancipatrices. La politique comme l’art doivent s’y régénérer. Ce nouveau paradigme doit inciter à l’invention d’une vie culturelle riche, à partir de nos lieux de vie et reliés en rhizome au monde et aux autres.
Artistes, acteurs culturels, militant-e-s associatifs et de l’éducation populaire, publics et citoyen-ne-s, une occasion historique se présente à nous pour ces élections législatives, comme pour la suite. Nous devons y prendre notre place.
Nous voulons inventer dès à présent, à partir d’une multiplication de rencontres locales et nationales une parole commune. Construire, par la mobilisation de l’intelligence collective, un maillage en archipel des espaces de pensée et de créativité.
Par notre soutien aux candidates et candidats de la NUPES, par le foisonnement de nos pratiques, de nos initiatives et de nos débats, nous voulons ouvrir grand les fenêtres à une nouvelle ère de la démocratie culturelle.
Plus d’informations et signatures : www.culturecausecommune.fr
Signataires :
Christophe Adriani Directeur du Théâtre Antoine Vitez - Scène d’Ivry
Catherine Almeras Comédienne
Catherine Andrea Comédienne, metteuse en scène
Dominique Angel Artiste
Alain Aparis Comédien, militant syndical
Aline Arrouze Anciennne élue PCF conseil de Paris, collectif culture PCF
Gérard Astor Dramaturge, initiateur et coordonnateur d’Archipel Méditerranées
Véronique Ataly Comédienne
Cyril Atef Musicien
Claire Aveline Comédienne
Catherine Ballester Retraitée éduc nat
Jean-Claude Barens Directeur artistique et Producteur indépendant
Mélanie Barey Architecte programmiste
Jean Jacques Barey Opérateur culturel, pcf
Louise Bartlett Journaliste, traductrice
Blanche Bataille Comédienne, syndicat français des artistes interprètes CGT
Anne BaudouxActrice
Méhadée Bernard Maire adjointe à la Culture
Judith Bernard Metteuse en scène
Christian Bernezet Retraité du cadre national de préfecture
Claude Bernhardt Artiste et retraité
Marie Pierre Besanger Metteure en scène
Pascale Bigot Retraitée du domaine culturel
Jean-Jacques Birgé Compositeur de musique, cinéaste, écrivain, blogueur
Evelyne Biribin Ex-directrice culture d’une collectivité-en retraite
Lionel Blanchard Retraite, musicien.
Daniel Bombert Journaliste, ingénieur social et culturel (le Var en Commun)
Joël Bosc Musicien
Bernadette Bouchard Enseignante retraitée, membre d’E !
Nicolas Bouchaud Comédien
Dominique Bouchery Musicien généraliste, LFI sur les bords...
Hocine Boukella Musicien, dessinateur
François Bourcier Metteur en scène et comédien
Christian Bourigault Danseur, chorégraphe et passeur de danse
Brigitte Bourrel Enseignante retraitée
Marie-Pierre Boursier Retraitée, ex-collaboratrice secteur culture
Bruno Boussagol Metteur en scène
Pierre Boutan Maître de conférences honoraire
Pierre Boutry Parti de Gauche
Jean Michel Bovy
Magali Braconnot Comédienne, chanteuse, autrice, organisatrice de festivals très jeune public, SFA, altermondialiste.
Julie Brochen Comédienne metteur en scène
Eric Brunel Comédien, directeur de théâtre
Yves Buisson Conseiller citoyen, psychopraticien, associatif
Irène Burkel Bénévole dans une association d’insertion ; fonctionnaire dans un établissement culturel
Isabel Cabeca Sociologue
Lucie Cabiac Médiation culturelle et programmation
Mathieu Cabiac Comédien et chargé de programmation Théâtre El Duende
Philippe Camo Collectif culture pcf 91
François Campana Programmateur cinéma
Sally Campusano Torres Metteure en scène et comédienne
Chantal Carrière
Laetitia Carton Réalisatrice
Frank Cassenti Cinéaste (L’affiche Rouge/Prix Jean Vigo) membre du collectif d’actions culturelles de La Ciotat
Mireille Chabot Professeur de Lettres (ER), Parti Socialiste, ancienne élue municipale.
Amélie Chamoux Directrice artistique, comédienne, autrice
Olivier Chamoux Régisseur général, régisseur lumière, synptac cgt
Ollivier Champetier Militant CGT
Cathy Chaulet Fonctionnaire territoriale - élue départementale
Jean Claude Chaunac Militant associatif
Philippe Chesneau Militant écologiste
Clara Chotil Artiste Auteur
François Coadou Professeur des écoles nationales supérieures d’art, critique d’art
Médéric Collignon Artiste musicien professeur CNSMDP
Maryvonne Colombani Journaliste culturel
Pierre Crépel Chercheur retraité
Leïla Cukierman Directrice de théâtre retraitée
Marina Damestoy Artiste
Isabelle De Champs de Saint Léger Infirmière/chu en Retraite , communiste et cgt
Charlotte De Jésus Production pour la Compagnie ReVeR, et la Compagnie Demembrée.
Florence Debanne Militante
Gaspard Delanoë Artiste plasticien, comédien
Denise Delterme Militante politique et associative
Olivier Demiselle Journaliste (retraité), ancien conseiller municipal, animateur collectif culture PCF 76
Charles-Henri Despeignes Producteur radio, composeur, comédien
Catherine Despinoy Chargée de développement, Culture, Ecologie, Education
Claude Devaux Prof de yoga
Nicolas Devers Dreyfus Militant culture
Michèle Dhallu Chorégraphe directrice artistique
Michel Diard Journaliste, docteur en sciences de l’information et de la communication, SNJ-CGT
Barbara Joan
Do Ich Chossis Comédienne
Danielle Dorel Retraitée de l’éducation nationale, militante CGT éduc
Anna Dragovic Chorégraphe/ histoire de l’Art/Archéologie
Ariane Dreyfus Poète et militante à LFI
Michèle Dubromelle Animatrice socioculturelle à la retraite. Déléguée Départementale Education Nationale (bénévole).
Marie Ducaté Artiste plasticienne
Charlotte Dudignac Dirigeante d’un groupe coopératif+ artiste.
Marc Dumont Historien de la musique, conférencier, ex-producteur à Radio France.
Jean-Marie Duriez Militant communiste et syndical retraité
Vincent Dutto Scientifique
Frédéric Espi Employé, écrivain auto édité et militant France Insoumise
Mark Etc Metteur en scène
Laurent Eyraud-Chaume Comédien, Ensemble, Cerises
Denis Fayollat Directeur de production - La Compagnie Clandestine
Florence Férin Artiste conteuse
Christine Flori
Philippe Foulquié Directeur de Theatre (Massalia, Friche la Belle de Mai) Retraité
Anne Fourniau Citoyenne engagée
Françoise Fourniau Retraitée, Citoyenne engagée
Cécile Fraisse Bareille Autrice, metteuse en scène, action artistique et culturelle
Agnes Freschel Adjointe aux cultures et aux mémoires du Premier secteur de Marseille, Printemps Marseillais, PCF
Nicolas Frize Compositeur
Gilles Fromonteil Artiste plasticien, ancien président du CA Maison des Artistes
Isabelle Fruleux Artiste
Laurent Gaboriau Informaticien engagements syndical Cgt et politique PCF
Daniel Gasquet Musicien
Stéphanie Giner Formatrice, actrice culturelle
Alain Glemet
Roland Gori Professeur honoraire Université
Martine Grandeau
Marion Gret Directrice Opérationnelle de l’OCCE; présente d’une AMAP et administratrice du réseau des AMAP d’Il de France
Mariusz Grygielewicz Artiste, maître de conférence à ENSA Marseille
Janine Guespin Retraitée
Lisa Guez Metteuse en scène
Gérard Halie Militant de la Culture de la Paix
Gabriel Hamadene Régisseur lumière/son et prestataire technique, théâtre engagé
Jean-Pierre Hutinet Comédien
Nathalie Incorvaia Citoyenne du monde
Jean-Pierre Israël Professeur retraité
Luc Jacob Auxiliaire de vie
Lucile Jourdan Comédienne
Pascal Jourdana Directeur éditorial
Cédric Jouve Adjoint à la culture, mairie du 6/8
Nicolas Kerszenbaum Directeur artistique de la compagnie «franchement, tu»
Mehdi Krüger Poète-interprète
Christophe Labas Lafite Comédien, metteur en scène, militant
Marie Lacoux Administratrice de compagnies de théâtre, Conseillère Municipale
Marc Lacreuse Militant d’éducation populaire
Anny Ladrix
Christophe Laluque Metteur en scène
Françoise Lamontagne Syndicaliste CGT
Eric Lareine Artiste du spectacle vivant
Vanina Laugier Soutien
Jennifer Lauro Mariani Dramaturge, metteuse en scène
Lazare Auteur, metteur en scène, directeur artistique cie Vita Nova
Corinne Le Fustec Directrice Fédération D’Education Populaire
Alois Le Noan Journaliste / Comédien
Sophie-Anne Lecesne Comédienne
Corinne Leconte Actrice marionnettiste et radio
Catherine Lecoq Comédienne réalisatrice militante syndicale, féministe et pacifiste.
Bertrand Lemarchand Musicien - Compositeur
Charlotte Léo Comédienne
Philippe Leroy Elu municipal et métropolitain, actif associations culturelles
Sylvie Levesque Comédienne, Professeur d’Art dramatique, Militante PS
Wilma Levy Comédienne / metteure en scène /SYNAVI
Marie Limousin Professeure de francais
Camille Loivier Poétesse, traductrice
Alexie Lorca Adjointe au maire de Montreuil et Vice-Présidente d’Est-Ensemble, déléguée à la culture et à l’éducation populaire
Francois Lozet Auteur, chargé d’enseignement universitaire
Denise Luccioni Traductrice, autrice, retraitée
Paule Malleval Retraitée - bénévole Planning Familial Varois -
Lorella Marques Étudiante
Bruno Martins Artiste
Pepito Mateo Conteur
Béatrice Mavic Citoyenne solidaire
Olivier Mayer Journaliste retraité, militant associatif et parfois (un peu) poète
Marc Mercier Artiste, critique cinéma et vidéo, militant associatif
Blaise Merlin Directeur de festivals, musicien et producteur
Claude Michel Syndicaliste du spectacle
Elsa Mingot Metteure en scène
Patrick Mons Auteur, metteur en scène, comédien
Cécile Mont-Reynaud Artiste de cirque et metteuse en scène engagée sur les territoires, notamment auprès de l’enfance
Flo Morali Enseignante
Jean Michel Mouron Chanteur
Norig Neveu Adjointe au maire du 3e secteur Marseille
Lucie Nicolas Metteuse en scène
Christian Nochumson Adjoint culture mairie 2/3
Rosine O’Kelly Maître de conférences en cinéma
Claude Ouvrard
Etienne Parc Comédien
Laurent Pasdeloup Aide-soignant dans le médico-social
Jacques Patron Comédien, adhérent CGT.
Sophie Péhaut Bourgeois Journaliste à la retraite
Jean Claude Petit Compositeur
Henri Pidoux
Christophe Pierre
Sabine Pierron Psychiatrie
Jean Michel Pilod Association culturelle
Flavie Pinatel Maitre de conférence
Camille Plagnet Réalisateur
Alice Prud’homme Élue locale
Luc Quinton Plasticien colleur d’histoires
Yasmina Rakovsky Administratrice de production
Rodrigo Ramis Concepteur, Directeur Artistique, Comédien, Poète
François Rancillac Metteur en scène
Sylvette Raoul Ecrivaine
Emilie Reignier Comédienne
Pierre Remund Comédien
Robin Renucci Metteur en scène, comédien
Fabienne Renault
Julien Ribeiro Curateur
Gabriela Rosa Silva Artiste
Mireille Rivat Chanteuse, interprète
Julien Rochette Comédien, organisateur de festival, administrateur... multicasquette culturelle
Daniel Rome Enseignant retraité
Françoise Rossignol Chargée de production
Mirabelle Rousseau Metteuse en scène
Claudie Roussel Retraitée Ed Nat, syndicaliste
Valérie Rouzeau Poète et traductrice, membre de LFI Nevers
Jean-Louis Sagot Duvauroux Écrivain, directeur de théâtre
Eliane Saint-lo Militante
Olivier Schneider Comédien, metteur en scène et poète
Marie-Laure Simon Socialiste
Yves Simone Musicien
Michèle Simoni Technicien
Adrien Spirli Musicien
Nicolas Struve Comédien - metteur en scène
Marianne Suner Musicienne, membre du SFA-CGT
Isabelle Sylvestre Auteure-réalisatrice
Gilles Tcherniak Militant culturel (chanson)
Nicolas Thibault Metteur en scène
Aldo Thomas Artiste performeur
Anne-Christine Tinel Autrice
MaryseTripier Sociologue
Martin Tronquart Réalisateur
Julien Valnet Travailleur culturel
Patrick Vassallo Cerises la coopérative ; association pour L’alternative
Marie Vayssière Comédienne et Metteur en scène
Denis Vemclefs Directeur du Développement Culturel
Vincent Vergone Sculpteur, metteur en scène engagé dans une culture écologique
Jenny Vernier
Stéphane Verrue Metteur en scène et comédien.
Maryse Vidal Enseignante-retraitée
Nicolas Voisin Enseignant, syndicaliste, directeur de campagne NUPES circo 13.5
Tessa Volkine Comédienne
Samuel Wahl Journaliste, auteur, réalisateur
Anne Wendling Plasticienne
Sergiu Zancu Artiste plasticien
Youlia Zimina Metteur en scène
politique culturelle France24 - World
Being LGBTI+ in France: The fight for equality continues
Issued on: 20/05/2022 - 18:24
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
Sonia BARITELLO
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In France, coming out of the closet and living openly as a member of the LGBTI+ community can be a significant psychological, emotional and social challenge. Until just 40 years ago, it was also a legal one. In 1982, the age of consent was lowered from 21 to 18 for homosexuals in France, making it the same for everyone. This landmark law paved the way for important civil liberties, including the legalisation of same-sex marriage in 2013. But there are still obstacles to be overcome. To find out more about the ongoing fight for equality, we speak to Sébastien Tüller, LGBTI+ legal advisor for Amnesty International France.
One man’s story spans some of the key moments in the history of the LGBTI+ struggle. Bernard Bousset grew up in an era when homophobia was a constant menace. French laws at the time meant that he was even arrested and brought before a judge. Our reporters went to meet him.
Meanwhile, the internet can provide a platform for those seeking solidarity, help and support. Activists, groups and associations use social media for outreach, but individuals can also have a strong impact. One high school teacher in the central French city of Clermont-Ferrand came out on TikTok in June 2021. Timothée Curado uses the app to fight homophobia online and in the classroom. The teacher now has almost a million followers. Our team went to meet him and some of his students.
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PSG's Idrissa Gueye asked to explain absence after homophobia accusations
PSG player Idrissa Gueye criticised for not playing in anti-homophobia day game
France passes law banning ‘conversion therapy’ for LGBTQ people
France24 - World
Cannes 2022: Russian filmmaker Kirill Serebrennikov: 'We're fighting for Russian culture'
Issued on: 19/05/2022 - 23:07
Eve JACKSON
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Eve JACKSON
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He's probably the most awaited director at this year's Cannes Film Festival. Dissident filmmaker Kirill Serebrennikov is the only Russian with a film in the official selection. In previous years, Russia banned him from going to Cannes. Now in exile in Berlin, his film "Tchaikovsky’s Wife" is competing for the top prize. Eve Jackson speaks to him about what it means to be there in person, why his film is not about Tchaikovsky's homosexuality and why it's important to defend Russian culture.
Cannes Film Festival © FRANCE24
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CANNES FILM FESTIVAL
Cannes 2022 summons the undead to prove cinema is alive and kicking
The France 24 Interview
Russian director Kirill Serebrennikov on Ukraine: 'This is a war and Russia started it'
Russian court finds acclaimed director Serebrennikov guilty of fraud
BBC
Australia election 2022: Cost of living worries voters
By Phil MercerBBC News, Sydney
Across Australia household budgets are being tightly squeezed, with the cost of living soaring to an eye-watering 21 year high.
Rising prices will be a pivotal concern for voters as they head to the polls on Saturday.
Although not surging as high as in other countries at 5.1%, Australia's inflation rate is outstripping wage growth (2.3%) meaning people have less money in their pockets every month.
In the Sydney suburb of Lakemba, 12 kilometres (seven miles) from the centre of the nation's biggest city, almost everyone I meet is worried about the rising cost of rent, food, fuel, and other essentials.
"I am a single mum with two kids. The childcare - everything - is very expensive. (It is) stressful sometimes," says Diana, who lives nearby.
Meanwhile, at a busy grocery shop she runs on the main street, Summer Hamze is organising deliveries. She tells me that many of her customers can barely keep up with the price rises she's forced to pass on from her suppliers.
"With the inflation, actually, we do need the government to get that under control because it is out of control," she tells the BBC. "It is just rising and rising and rising, and people are getting really scared these days."
Given inflation is largely being driven by market forces such as higher global shipping and energy prices, in Lakemba, opinion is divided over how much can be done by the next government.
"It is in their hands, because they know the economic factors, everything," says one man. "So, they know how to handle the situation."
Whereas another passer-by disagreed.
"Nah, I don't think anyone can do anything," he says. "Even if they change the government, I don't think anything will happen because the banks will do their thing."
Earlier this month, Australia's Reserve Bank (RBA) increased interest rates (by 0.25% to 0.35%) for the first time in more than 11 years - the first hike in the middle of an election campaign since 2007.
Rates were held at historic lows during the Covid-19 pandemic in a bid to encourage Australians to keep spending. But as inflation surges and the economic recovery post-Covid gets underway, the RBA is applying the brakes to stop the economy overheating. It is making money more expensive to borrow.
More interest rate increases are expected in the months ahead. That's good for savers, but it's estimated that 300,000 Australians could default on their mortgages as repayments increase.
So, whichever candidate wins the election at the weekend they will have to navigate choppy economic waters.
Scott Morrison, the prime minister, whose centre-right coalition has been in power for almost a decade, has slammed his main challenger, opposition candidate, Anthony Albanese, as a "loose unit" on the economy
"It is like he just unzips his head and let's everything fall on the table. That is no way to run an economy," thundered Mr Morrison.
In response, Labor leader Anthony Albanese said the Australian economy was "crying out for leadership and reform" but was getting neither from the current administration. Mr Albanese wants an increase to the minimum wage of at least 5.1%, to keep pace with inflation.
Almost two-thirds of Australians say reducing the cost-of-living should be the top priority for the next government, according to recent analysis.
Professor Nicholas Biddle from the Australian National University (ANU) says rising prices were "high on the minds" of many voters of various political persuasions.
"This outranks all other major policy considerations," he says. "Interestingly, we found this was a view held by people who said they would vote for Labor, for people who said they would vote for (Scott Morrison's) Coalition and for those who weren't planning on voting for either party".
Fixing Australia's nursing home system for older people and strengthening the nation's economy were the other top priorities among more than 3,500 voters surveyed by the ANU.
Key economic decisions have been outsourced to independent bodies (such as the RBA, which sets official interest rates), or are dictated by the demand and supply of goods and services, both in Australia and overseas.
But the national government does wield considerable influence on the fate of the economy through its tax and spending policies, for example. Massive wage subsidies and other stimulus measures during the darkest days of the pandemic did protect jobs and businesses in Australia.
However, with three-year parliamentary terms in Canberra, some academics argue that federal politicians can be distracted by almost constant electioneering and exaggerate their control over the economy.
"One of the problems Australia has is its short parliaments, which means they are almost perpetually in this cycle of gathering votes.
"If a government is always worrying about the political cycle then when do they have time to knuckle down and really get things done," says Michelle Baddeley, a professor of economics at the University of Technology, Sydney.
"I think, yes, there is a bit of claiming more ground than they really can control," she says. "The reality is a bit of a mixture because certainly, and Covid illustrated this pretty well, governments can do a lot in terms of spending money to generate employment in the short-term."
Australia has a small, open economy that thrives on confidence.
And ultimately, it's individuals that collectively power an economy, but governments with vision are able to foster enterprise, innovation, and prosperity.
"There is a lot of catching up to do in terms of growth, in terms of opportunity, and, indeed government can set the pace," explains Peter Khoury, from the NRMA, a large motoring and transport company.
"As long as there is confidence in the economy and in the strength of the economy, Australian entrepreneurs and businesses will invest."
"Economically speaking, Australia will come out of Covid better than most countries. So, you don't want to miss that opportunity," he adds.
Australians voters will soon decide who they trust to help steer their country through the recovery - and beyond - for the next three years.
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How Australia is becoming more unliveable
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Are Australia's refugee releases an election ploy?
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Le ministère britannique de la Défense lance un appel d’offres pour remplacer ses hélicoptères Puma
par Laurent Lagneau · 20 mai 2022
Bien que modernisés au début des années 2010, les 23 hélicoptères Puma HC2 de la Royal Air Force [RAF], assemblés par Westland et mis en service en 1972, arriveront bientôt au bout de leur potentiel. Aussi, le ministère britannique de la Défense [MoD] a mis en balance deux options : les remplacer sans tarder ou prolonger leur durée de vie opérationnelle dans l’attente de rejoindre le programme américain FLRAA [Future Long-Range Assault Aircraft], pour lequel le tandem Sikorsky/Boeing et Bell Helicopters sont en lice, avec respectivement le SB>1 Defiant et
V-280 Valor.
Finalement, c’est la première solution qui a été choisie, comme le laissait d’ailleurs présager la revue stratégique de défense et de sécurité, publiée par Londres en mars 2021. Ainsi, le MoD a lancé un appel d’offres pour se procurer 44 nouveaux hélicoptères multi-rôle de transport moyen, l’idée étant de remplacer non seulement les Puma HC2 mais aussi trois autres types d’appareils, dont les cinq Bell 212 et les six Dauphin II de l’Army Air Corps ainsi que les trois Bell 412 [Bell Griffin HAR2] exploités par la RAF à Chypre.
Selon les termes de l’appel d’offres, le MoD prévoit d’investir jusqu’à 1 milliard de livres sterling dans ce programme.
Ces hélicoptères « seront exploités conjointement par l’Army Air Corps et la RAF sous l’autorité du Joint Helicopter Command et pourront ête déployés rapidement », notamment sur des « terrains difficilement accessibles pour les hélicoptères de transport lourd », avait récemment expliqué la British Army.
En remplaçant quatre types d’appareils par un seul, le MoD entend rationnaliser sa flotte d’hélicoptères, ce qui permettra de faciliter leur maintenance, de mutualiser la formation des équipages et de gagner en flexibilité opérationnelle.
Au moins trois industriels sont pressentis pour participer à cette procédure. Ainsi, Airbus Helicopters devrait proposer le H175M, la version militarisée du H175, initialement développé pour le marché civil. En cas de succès, les appareils seraient assemblés à Broughton [Pays de Galle]. L’italien Leonardo mise sur le AW149, qui, s’il est retenu, serait produit à Yeovil [Angleterre]. Les constructeurs américains lorgnent évidemment sur ce marché, Bell Textron ayant fait savoir qu’il soumettrait la candidature de son Bell 525 Relentless tandis que Sikorsky proposera le S-70M.
Quoi qu’il en soit, le renouvellement des hélicoptères en service au sein des forces britanniques va donc se poursuivre… La RAF attend 14 hélicoptères CH-47F Chinook de dernieère génération et le remplacement des AH-64 Apache par des AH-64E Guardian est en cours. Quant à l’Army Air Corps, ses appareils de type Gazelle seront remplacés par 30 H135M commandés auprès d’Airbus.
Opex 360
Le premier des six hélicoptères H160 destinés à la Marine nationale a été livré à Babcock
par Laurent Lagneau · 19 mai 2022
En février 2020, le ministère des Armées notifia un contrat à un consortium formé par Airbus Helicopters, Safran Helicopter Engines et Babcock pour la location de quatre hélicoptères H160 destiné à remplacer les Alouette III de la Marine nationale, dont le coût de l’heure de vol a fini par devenir prohibitif, celui étant passé de 5000 à 10000 euros en dix ans. Puis, un an plus tard, la cible a été revue à la hausse, avec deux appareils de plus.
Il s’agissait de constituer une « flotte intérimaire » devant être complétée par douze Dauphin N3, également loués, cette fois auprès du tandem DCI et Heli-Union, dans l’attente de l’arrivée de l’hélicoptère interarmées léger [HIL] « Guépard », dont la conception repose justement sur celle du H160.
En février, Airbus Helicopters avait annoncé que le premier H160 en version SAR [recherche et sauvetage] destiné à l’Aéronautique navale venait d’entamer ses essais en vol. Trois mois plus tard, il a été livré à Babcock qui, à son tour, le remettra à la Marine nationale, plus précisément au Centre d’Expérimentations Pratiques et de réception de l’Aéronautique navale [CEPA/10S]. Puis cet appareil prendra ensuite la direction de Lanvéoc-Poulmic, où il sera mis en oeuvre par la Flottille 32F.
« Félicitations Babcock pour la réception de votre premier H160 . J’ai hâte de voir cet hélicoptère innovant et polyvalent en opération avec la Marine nationale pour l’une des missions les plus exigeantes et essentielles qui soit : la recherche et le sauvetage », a commenté Bruno Even, le Pdg d’Aibus Helicopters, via Twitter.
The #H160 is gearing up for its upcoming maritime search and rescue #SAR ops with the French Navy @MarineNationale. Following the contract signed with @DGA, we have delivered the 1st of 6 🚁 to Babcock who will outfit them with additional mission systems.#MakingMissionsPossible pic.twitter.com/5BCLlGGuWR
— Airbus Helicopters (@AirbusHeli) May 17, 2022
Pour rappel, les six H160 loués n’auront pas vocation à embarquer à bord des frégates de la Marine. Légèrement navalisés, ils seront surtout utilisés pour des missions de type SAR à partir de Lanvéoc-Poulmic, Cherbourg et Hyères. Pour cela, ils seront dotés d’une boule optronique Euroflir 400, d’équipements médicaux et d’un bac plongeur. Les modifications seront effectuées par Babcock, dans ses installations du Cannet des Maures.
France24 - World
New female PM for France: Elisabeth Borne appointed to the job
Issued on: 20/05/2022 - 16:00
Annette Young
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In this edition, Elisabeth Borne is named as France's new prime minister, making her the second woman to hold the position. Also the Spanish Cabinet approves a draft law that grants women the right to take paid sick leave due to severe menstrual pain. Plus Annette Young meets Belgian photographer, Charlotte Abramow, whose work openly challenges the way we view women's bodies.
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New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor
Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?
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France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’
BBC
Non-binary in Iraq: ‘People get killed’
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Being non-binary doesn't break any laws in Iraq, but those who are still live in fear. Every day people across the LGBTQ community there face physical violence or even being murdered if their secret is uncovered. Sexual assaults are also common, and the toll on their mental health is severe.
If you're non-binary, transgender or gay in Iraq then life is difficult and dangerous. In a society that sees itself as modest, traditional, and deeply religious, many still refuse to believe in anything other than heterosexuality.
Video Journalist: Jewan Abdi
France24 - World
Colombia: Spike in violence continues even after cartel's 'armed strike' ends
Issued on: 19/05/2022 - 03:13Modified: 20/05/2022 - 15:51
When the powerful drug cartel the Clan del Golfo called an armed strike in early May in response to the extradition of their leader, it shut down a large swathe of northern Colombia. For several days, local people were unable to leave their homes as gang members set cars on fire and carried out a number of assassinations. The strike is now over but it hasn't brought an end to the wave of violence affecting local people.
On May 4, Otoniel, the chief of the Clan del Golfo cartel, whose real name is Dairo Antonio Usuga, was extradited to the United States after being arrested in October last year. He was considered the largest drug dealer in Colombia over the past few years.
To protest their leader’s extradition, the cartel organised what they called an armed strike, shutting down a large part of northern Colombia. The cartel blocked roads, prevented locals from going to work and otherwise leaving their homes and setting cars on fire. Cartel members scrawled AGC (the other name of the Clan del Golfo, the Autodefensas Gaitanistas de Colombia) in different areas.
They also carried out a shocking number of murders – of police, soldiers and civilians. At least 14 people were killed, according to an NGO called Indepaz, while 24 deaths were reported by the Special Jurisdiction of Peace (in Spanish, JEP or Jurisdicción Especial para la Paz), the transitional justice mechanism through which those who have participated in the Colombian armed conflict are investigated and put on trial.
Otoniel me cagó mis vacaciones en Tolú y Coveñas #ParoArmado eran las 7 pm y yo buscando donde comer algo 🙃 que hambre mani pic.twitter.com/GKohjuDijN
May 6, 2022Streets were deserted in Santiago de Tolú, in Colombia’s Sucre department (geolocation here): "Searching for something to eat, I’m so hungry,” wrote this social media user who seems to have been unluckily trapped in the location while on vacation, on May 5, 2022. The next day, he published a similar video, filmed in the same location.
Autodefensas Gaitanistas de Colombia (AGC) dejan mensajes a las afueras del palacio municipal de #Corozal Hay tensión en el municipio de #Corozal, hasta el momento las autoridades no se han pronunciado. pic.twitter.com/Jv34erTkdU
May 5, 2022Cartel members scrawled the AGC logo on this vehicle near the Corozal City Hall in the department of Sucreduring the armed strike. (geolocation here).
The strike paralysed around a hundred municipalities – including large cities like Montería – in around a dozen departments. In most places, the strike lasted four days.
#SOSParoArmadoAGCEntre el 05 y el 08 de mayo de 2022, el observatorio de DDHH y conflictividades de Indepaz registró:176 acciones de las AGC90 municipios afectados de 12 departamentos. pic.twitter.com/eHMARAZWO4
May 11, 2022The NGO Indepaz wrote up this summary of the toll of the Clan del Golfo’s armed strike.
'If people don’t obey the rules of the Clan del Golfo, they might be targeted or killed'
Alberto (not his real name) works in a village in the Bolivar department. He wanted to remain anonymous for security reasons, like all of the people who spoke to our team.
People in my village stayed hidden in their homes for the four days of the armed strike. There was a climate of fear. I went out just once to try to get some bread. I had to knock on a number of doors because all of the shops were closed. During the whole time I was out, I only saw two or three people. Thankfully, I did have some food stocked up. On the other hand, I ran out of gas to cook with on the fourth day of the strike.
On May 5, members of the cartel burned several motorcycles. They also stopped a car full of people outside of the village. They made the people get out and then they burned the car and shot towards it. I’m guessing that the driver didn’t know about the armed strike – otherwise, he never would have taken the risk of moving around.
Otoniel delincuentes del clan del golfo quemaron un vehículo en el municipio de Barranco de Loba, sur de Bolívar, en un via de la vereda Pueblo Bello. @ELTIEMPO @ColombiaET @ArmadaColombia @PoliciaColombia @MinjusticiaCo @IvanDuque pic.twitter.com/JeGLvvdGOx
May 5, 2022Members of the Clan del Golfo cartel burned this car and fired shots towards it after making the passengers disembark in Barranco de Loba in the Bolívar department on May 5, 2022.
The police in our village didn’t do anything during the strike. But there aren’t many of them and I think they have links with Clan del Golfo, anyway.
Many people have criticised the government’s failure to act in the zones affected by the armed strike. Colombian President Iván Duque waited until May 9 to organise a security council to discuss the strike. The government, for its part, says that they have arrested about a hundred men, deployed more than 19,000 soldiers and organised convoys to secure roads during the strike.
Alberto continued:
Everything has returned to normal since the end of the strike. But the members of the Clan del Golfo cartel remain present in the zone, some are even from this village. Around here, people who own petrol stations or big farms have to send the cartel a monthly contribution, which can be as much as a million pesos [Editor’s note: more than 235 euros, which is equivalent to the minimum wage in Colombia]. Peasants who work growing and transforming coca are also forced to sell their products to the Clan del Golfo for a cheap price. If people don’t obey these rules, they might be targeted or killed. Ahead of the strike, people accused of selling stolen cattle were even killed.
Hace unas horas ,incineraron un bus de la empresa sotra-uraba. pic.twitter.com/JzLKBpPMWn
May 5, 2022A bus belonging to the Sotrauraba company burns in the Antioquia department on May 5, 2022.
When the armed strike began, streets like this one in Dabeiba, a town in the Antioquia department, were nearly deserted. This video was filmed by a person working in the area.
'The violence won’t stop until the government decides to invest socially'
Andres (not his real name) lives in the sub-region of the Monts de María, in the department of Sucre.
The Clan del Golfo trapped the residents of an entire region for several days – I would have never believed that was possible. That said, the violence has been ongoing for years in the Monts de María zone. There was the Chengue massacre, assassinations…
The violence won’t end until the government decides to invest socially. A lot of young people here are unemployed so they are ready to accept any kind of work that will help them to bring food home. Moreover, the schools are in a derelict state – students sit on the ground and they don’t even have markers to write with. In the health centres, you have to buy the materials yourself, including aspirin or syringes. And a lot of the roads around here are dirt and become practically unusable when it rains. When people are unable to sell their crops, they are lost.
Other armed groups have called for armed strikes in Colombia in the past – like the guerilla group the ELN last February. But analysts agree that they have never seen one as violent or as widespread as the armed strike organised by the Clan du Golfo – a sad fact after the Colombian president declared last October that the arrest of the group’s leader, Otoniel, would "mark the end" of this cartel.
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'Russia uses education as a weapon': Schooling in Ukraine in times of war
Issued on: 20/05/2022 - 13:20
Erin Ogunkeye
Russia's invasion of Ukraine has upended its education system. Ukrainian officials say Russian forces have shelled over 1,000 schools, fully destroying nearly 100 of them. Not even educational facilities serving as emergency shelters have been spared. Still, teachers across the country are doing what they can to continue to offer a safe education. Among them is Zoya Lytvyn, a Ukrainian entrepreneur and education expert. She joined us for Perspective.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Formula milk: Online groups hunt for baby milk during US shortage
By Zoe KleinmanTechnology editor
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Parents in the US are using social media to try to track down infant formula milk - and unsafe alternatives - during a shortage that's affecting North America.
This week President Joe Biden called in the military to help distribute supplies. The situation is a result of a combination of global supply chain issues, and one of the leading US manufacturers having to shut down its factory following contamination.
Rebecca Romo Teague, a radio presenter in Cape Cod, set up a Facebook group for her local community where parents can upload photos of the baby aisles in supermarkets they visit, so others can see - in real time - where there are supplies.
She was inspired to create the group after hearing about a foster mum whose eight-week-old baby needed a very specific formula as a result of allergies - and was finding that when she got to stores claiming to have it in stock online, they had sold out.
"The next time I went to the shop, I went down the baby aisle, and I was shocked. There were maybe 20 cans of various types, and that was it, where you're used to seeing it completely lined all the way to the end. And there was nothing," she told the BBC radio programme Tech Tent.
"I thought if everybody could just post a photo, it would save parents and caregivers from having to drive around to eight different stores trying to find it."
Rebecca doesn't allow her group to buy and sell any formula because of the potential complications.
Formula-fed babies are advised to have about seven bottles per day from the age of four or five months, before they start to eat solid food. Each bottle is 210ml (7fl oz), which requires seven scoops of formula powder - so an 800g box lasts around a week.
'Absolute panic'
Instagrammer Mallory Whitmore, aka theformulamom, says there is enormous concern among her 179,000 followers, many of whom are struggling to find supplies to feed their children.
"Parents are stressed, anxious, angry, and many feel helpless," she says.
They're also debating difficult choices such as whether to water down formula, make their own (neither of these options is recommended by healthcare professionals), or switch to cows' milk at an earlier age than is advised.
Others are taking to the net to search for unofficial breast milk supplies - which is only recommended from a dedicated service, where the milk can be screened first.
"The general feeling is absolute panic," says Mallory Whitmore.
She also says she is seeing boxes of formula appearing at inflated prices on online marketplaces.
"People know that formula is a commodity right now and that parents are desperate - some people are taking advantage of that desperation to line their pockets, and it's horrendous."
On the US-facing eBay site I found one single box of formula on sale for $34 (£27). On the Walmart website, the same quantity is advertised for $17 - but prices do vary quite widely between budget and premium brands.
There's also a worrying rise in people sharing "homebrew" recipes on social media and YouTube for making their own milk, using ingredients such as condensed milk, which are not suitable for babies.
Google searches for how to make formula at home have increased by 2,400% in the last 30 days, according to Google Trends.
Some of these recipes are decades old, and are being shared in good faith by grandparents who say they fed it to their own children when they were small, says Rebecca Romo Teague.
"They say, 'oh, well, I have four kids and I made my own formula and everything's fine'. But there's a lot of things we put in our bodies 50 years ago that we don't now."
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Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne
Issued on: 20/05/2022 - 16:46
FRANCE 24
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The Élysée Palace unveiled a revamped cabinet on Friday under new Prime Minister Élisabeth Borne, France's second-ever female premier. A month after his re-election and ahead of crucial parliamentary polls in June, President Emmanuel Macron appointed Catherine Colonna, France's ambassador to the UK, as his new foreign minister while keeping Bruno Le Maire at finance and Gérald Darmanin as interior minister.
Macron opted for continuity in keeping Finance Minister Bruno Le Maire after he steered the French economy through the Covid-19 crisis – although he now faces a difficult task as France grapples with the cost of living crisis plaguing most developed countries. Macron also decided to keep controversial right-winger Gérald Darmanin in the interior ministry post.
Likewise, Eric Dupond-Moretti – a former famous defence lawyer known for his pugnacious (and successful) style in court – remains Macron’s justice minister.
>> French feminists criticise Macron's choice of justice, interior ministers over sexism and rape claims
Arguably the biggest change when it comes to the top positions is replacing Jean-Yves Le Drian with Catherine Colonna at the Quai d’Orsay, France's foreign ministry. A longstanding figure on the French centre-left, Le Drian had been a senior cabinet minister for a decade – spending five years as then president François Hollande’s defence minister before Macron poached Le Drian from the Socialist Party to make him chief diplomat.
Taking charge of the Quai d’Orsay as war rages in Ukraine, Colonna has strong experience for the challenge ahead – as French ambassador to the UK since 2019, she has navigated a delicate course between defending Paris’s interests in the often ferocious post-Brexit spats with London and focusing on the two neighbours’ shared strategic interests.
No one was really surprised that Le Drian left after his former boss Hollande revealed earlier this month that the 74-year-old was already planning to leave the post. A bigger surprise was Macron’s replacement of respected defence minister Florence Parly with Sébastien Lecornu – a Macron loyalist like Le Drian and Darmanin, poached from France’s traditional conservative party Les Républicains (LR).
Macron may also have raised eyebrows by replacing his centre-right Education Minister Jean-Michel Blanquer with academic Pap Ndiaye – an expert on US ethnic minority rights movements – who has said that France must pay for its imperialist past, telling AP that “the French are highly reluctant to look at the dark dimensions of their own history”.
The freshly re-elected president also felt the need to reach out to leftist voters after presidential elections last month saw far-leftist Jean-Luc Mélenchon narrowly miss out on making it to the second and final round against Macron but ultimately coming in behind nationalist Marine Le Pen.
The far right remains France’s second-biggest voting bloc after the centre-right vote concentrated behind Macron. But most of the attention ahead of the June 12 and 19 parliamentary polls has focused on the fractured left – which has rallied together for the first time in decades, with Mélenchon having pitched himself as Macron’s next PM if a new leftist arrangement were to obtain a parliamentary majority.
Yet analysts say the likeliest scenario is that Macron wins a narrow majority in the National Assembly, while speculation abounds that he will bring more MPs from Les Républicains over to his side. Macron has already made a successful land grab for LR’s traditional constituencies – older people and bourgeois voters in traditionally conservative places like western Paris and the Vendée.
Macron has even given a role to the party’s leader in the National Assembly, Damien Abad. A standard-bearer for the centre-right as it vies with right-wing hardliners for LR’s future, Abad is Macron’s new minister for the elderly, disabled and social care.
Here is the complete list of cabinet members:
- Bruno Le Maire as finance minister
- Catherine Colonna as foreign minister
- Gérald Darmanin as interior minister
- Eric Dupond-Moretti as justice minister
- Brigitte Bourguignon as health minister
- Pap Ndiaye as education minister
- Sébastien Lecornu as defence minister
- Rima Abdul Malak as culture minister
- Franck Riester as trade minister
- Amélie de Montchalin as environment minister
- Olivier Dussopt as labour minister
- Agnès Pannier-Runacher as energy minister
- Olivier Véran as minister for relations with parliament
- Clément Beaune as Europe minister
- Stanislas Guerini as minister for public service reform
- Marc Fesneau as agriculture minister
- Sylvie Retailleau as higher education minister
- Olivia Grégoire as government spokeswoman
- Gabriel Attal as minister of public accounts
- Damien Abad as minister for the elderly, disabled and social care
- Yaël Braun-Pivet as minister for overseas territories
- Charlotte Caubel as children’s minister
- Chrysoula Zacharopoulou as minister for international development and the Francophonie
- Amélie Oudéa-Castéra as minister for sport and the Olympic and Paralympic Games
- Isabelle Rome as minister for gender equality
- Christophe Béchu as minister for regional cohesion
- Justine Bénin as minister for the sea
(FRANCE 24 with AFP)
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France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’
The Debate
Can Macron renew himself? New term begins with change of French prime minister
French feminists criticise choice of justice, interior ministers over sexism and rape claims
Valeurs Actuelles
Katyn, un mensonge persistant
Ce 13 avril 1943, Radio Berlin diffuse une bombe sur les ondes. Des soldats de l’armée allemande, alertés par des cheminots des environs, ont exhumé, dans la forêt de Kosogory, près du village de Katyn, à l’ouest de Smolensk, des charniers où sont enterrés des milliers d’officiers polonais. Tous, souvent les mains liées avec des cordes ou du fil de fer, ont été exécutés d’une balle dans la nuque, col relevé pour éviter le giclement du sang. Pour la propagande allemande, aucun doute : ce crime est imputable aux Soviétiques, qui ont arrêté et déporté 10 000 officiers de l’armée polonaise en septembre 1939, lors de ce mois fatal où la Pologne sombre sous les assauts concertés de la Wehrmacht à l’ouest et de l’Armée rouge à l’est.
Devant les caméras allemandes, des médecins légistes, des journalistes des pays neutres en poste à Berlin, des officiers alliés prisonniers attestent la réalité du massacre. L’émoi dans le monde est énorme. Les images tournées par les opérateurs allemands ouvrent la séquence d’actualités diffusées dans les salles de cinéma de toute l’Europe occupée et dans les pays anglo-saxons.
Staline est obligé de riposter. Le 15 avril 1943, un communiqué de l’agence de presse Sovinformburo est lu à la radio de Moscou : le charnier est l’œuvre des « criminels fascistes allemands » qui « tentent de cacher les crimes incroyables qu’ils ont perpétrés » avec l’aide de la « propagande de Goebbels », le ministre de l’Éducation du peuple et de la Propagande du Reich.
Les objets et papiers personnels retrouvés sur les corps permettent d’identifier les victimes ; celles-ci n’avaient plus donné signe de vie depuis le printemps 1940.
Selon la version soviétique, ces officiers polonais, « à l’œuvre pour des travaux publics dans la région de Smolensk », seraient tombés aux mains des Allemands à l’été 1941, au moment, où sous le coup de leur invasion surprise, les armées du Reich forcent l’Armée rouge à une retraite précipitée.
Le gouvernement polonais en exil à Londres est si peu convaincu de la version qu’on lui présente qu’il demande à la Croix-Rouge internationale de superviser une enquête, avant de se raviser sous la double pression de Churchill et Staline. Car la propagande allemande exploite l’aubaine. Dans son journal, dès le 9 avril, Goebbels décrit avec exultation comment ces fosses communes vont permettre de convaincre les journalistes étrangers « de ce qui les attend si ce qu’ils souhaitent tant s’accomplissait vraiment, à savoir que les Allemands soient battus par les bolcheviques ».
Les enquêteurs venus de pays occupés et de Suisse (le professeur François Naville, directeur de l’Institut de médecine légale de l’Université de Genève) vont en effet confirmer, point par point, les affirmations de Berlin. Les objets et papiers personnels retrouvés sur les corps permettent d’identifier les victimes ; celles-ci n’avaient plus donné signe de vie depuis le printemps 1940 ; tous les indices concordent pour dater précisément le massacre, ce qui accable les Soviétiques.
La Croix-Rouge polonaise parvient aux mêmes conclusions, mais ne rendra pas public son rapport : envoyé à Londres, il est classé ultrasecret et ne sera divulgué que quarante-six ans plus tard, en 1989.
Quand la Wehrmacht entame sa longue retraite et abandonne la région de Smolensk, à l’été 1943, une commission spéciale « pour étudier et déterminer les circonstances dans lesquelles des prisonniers de guerre, officiers polonais, ont été fusillés dans le bois de Katyn par les envahisseurs fascistes allemands » est mise sur pied par les Soviétiques. Présidée par l’académicien Nicolaï Bourdenko, elle compte parmi ses membres l’écrivain Alexis Tolstoï, le métropolite de Kiev Nikolaï…
Avant l’arrivée de cette commission à Smolensk, des agents du NKVD, la police politique, et du NKGB, les services de renseignements, maquillent la scène de crime, ajoutent dans les fosses des documents datés de l’été 1941, fabriquent de fausses analyses médico-légales, présélectionnent de faux témoins alentour. Sans surprise, la commission Bourdenko va conclure, en janvier 1944, que le charnier de Katyn est un crime perpétré « à l’automne 1941 » par les forces allemandes.
Une accusation que la propagande communiste n’aura de cesse de répéter. Les Polonais communistes doivent être les plus zélés à répandre cette version : comble du cynisme, leurs unités de combattants viennent même rendre hommage, le 30 janvier 1944, à leurs compatriotes assassinés à Katyn.
Pour asseoir définitivement la légitimité de sa version, le Kremlin tente, à la fin de la guerre, lors des procès de Nuremberg, d’ajouter le crime de guerre de Katyn à l’acte d’accusation frappant les dirigeants allemands. Le refus des procureurs occidentaux empêche la manœuvre, ce qui n’empêchera pas les Soviétiques de s’accrocher jusqu’au bout à leurs mensonges.
Lavrenti Beria, le patron du NKVD, a proposé l’élimination par balles des 22 000 officiers, policiers et autres fonctionnaires polonais.
Le 15 avril 1971, le bureau politique du comité central du Parti communiste de l’Union soviétique écrit encore au ministère britannique des Affaires étrangères pour bloquer la divulgation d’archives contredisant la version de Moscou.
Il faut attendre encore dix-huit ans, le printemps 1989 et la levée de la chape de plomb communiste pour que des officiels polonais mettent publiquement en doute la responsabilité allemande à Katyn. Un an plus tard, le 13 avril 1990, quarante-sept ans jour pour jour après la divulgation du massacre, l’agence soviétique Tass reconnaît enfin la pleine culpabilité du NKVD.
Des prisonniers massacrés par un détachement de la police politique
À la demande de Varsovie, la plaque érigée à Katyn qui attribue le crime aux Allemands est aussitôt retirée. Les archives remises, deux ans plus tard, par le président russe Boris Eltsine à son homologue polonais permettent de faire en partie la lumière.
Dans une lettre secrète adressée à Staline, datée du 5 mars 1940, Lavrenti Beria, le patron du NKVD, a proposé l’élimination par balles des 22 000 officiers, policiers et autres fonctionnaires polonais qui croupissent, en proie au typhus, dans les camps soviétiques surpeuplés de Starobielsk (près de Kharkiv, en Ukraine), Kozielsk (près de Smolensk) et Ostachkov (près de Tver, sur la Volga, au nord de Moscou).
La lettre est approuvée par Staline, Vorochilov, Molotov, Mikoyan, Kalinine et Kaganovitch, tous membres du Politburo, qui y apposent leur paraphe. Pour Staline, c’est l’occasion unique de liquider toute l’élite (des officiers de carrière et des réservistes, dans le civil médecins, administrateurs, enseignants, avocats, banquiers, écrivains… ) de ce peuple polonais, coupable d’avoir arrêté en 1920 l’Armée rouge en route dans sa conquête de l’Europe, et de refuser le socialisme.
Tragique ironie de l’histoire : c’est pour aller célébrer les victimes de Katyn que les autorités polonaises perdent 82 de leurs membres.
La soviétisation à venir de la Pologne en sera facilitée. Du 3 avril au 14 mai 1940, par petits paquets, les prisonniers de Kozielsk sont convoyés par train, puis par camion, à Katyn, où ils seront massacrés par un détachement spécial de la police politique. On identifiera plus tard 4 500 corps. Le NKVD connaît bien l’endroit : des fosses ont été creusées ici en 1937 et 1938, à l’époque des Grandes Purges décidées par Staline au sein du Parti.
Une fois les corps déposés, les tombes sont recouvertes de couches de sable et de gazon sur lesquelles de jeunes arbres sont plantés. Les autres officiers sont assassinés à proximité de leurs camps d’internement (on y a retrouvé trace d’autres charniers) ou déportés en Sibérie. Certains témoignages font état de noyades de masse en mer Blanche : les barges chargées des prisonniers polonais y auraient été bombardées et coulées au canon.
Dans l’immense archipel des scènes de crime du monde communiste, Katyn fait figure d’exception par le soin avec lequel ses victimes ont été identifiées et recensées. Au printemps et à l’été 1943, la propagande allemande a, en effet, publié dans la presse polonaise les identités des cadavres exhumés. Une attention due au calcul : Goebbels compte voir le public polonais se rallier au combat du IIIe Reich. Ce sera peine perdue.
Ironie tragique de l’histoire, c’est à l’occasion d’une cérémonie commémorative du massacre de Katyn, le 10 avril 2010, que la Pologne va connaître une autre catastrophe nationale. Ce jour-là, alors qu’il se prépare à atterrir à Smolensk, un Tupolev Tu-154 de l’armée de l’air polonaise s’écrase. À son bord, le président de la République, Lech Kaczynski, son épouse, le chef d’état-major des armées ainsi que les chefs d’état-major des armées de terre, de l’air, de la marine et des forces spéciales, mais aussi le gouverneur de la Banque centrale, des parlementaires, des membres des familles des victimes de Katyn. Quatre-vingt-neuf passagers, sept membres d’équipage, aucun ne survit. Katyn aura une seconde fois décapité la nation polonaise.
BBC
Future foods: What you could be eating by 2050
By Helen BriggsEnvironment correspondent
Scientists have drawn up a list of little-known plants that could be on the menu by 2050.
In the future, you could be breakfasting on false banana or snacking on pandanus tree fruit.
The Ukraine war has highlighted the dangers of relying on a few globally-traded crops.
With 90% of calories coming from just 15 crops, experts at the Royal Botanic Gardens in Kew, London are hunting for ingredients to future-proof our diets.
Climate change is increasing the risk of severe 'food shocks' where crops fail and prices of staples rise rapidly around the world.
Diversifying the food we eat is one of the solutions to alleviating hunger, addressing biodiversity loss, and helping to adapt to climate change, says Kew researcher, Dr Sam Pirinon.
"We know that there are thousands of edible plant species across the world that are consumed by different populations and this is where we can find some of the solutions for these global challenges of the future," he says.
Of more than 7,000 edible plants worldwide, only 417 are widely grown and used for food.
The pandanus
The pandanus (Pandanus tectorius) is a small tree that grows in coastal areas from the Pacific Islands to the Philippines. The leaves are used to flavour sweet and savoury dishes across much of Southeast Asia, while the pineapple-like fruit can be eaten raw or cooked.
The tree can tolerate challenging conditions, including drought, strong winds and salt spray, says research fellow at Kew, Dr Marybel Soto Gomez.
"It is a climate resilient and nutritious food that is also delicious," she says. "It would be great to diversify our food portfolio to include food that is culturally appropriate, nutritious, and can be grown in challenging conditions all around the world."
If the pandanus can be used sustainably, without depleting resources for local people, we should be growing it more widely, she says.
Beans
Beans, or legumes, are another ''food of the future". They are cheap, high in proteins and B-vitamins, and they are adapted to a wide range of environments from ocean shores to mountain slopes.
There are 20,000 species of legumes in the world, but we use only a handful. It's thought there are hundreds in the wild as yet unknown to scientists.
The morama bean (Tylosema esculentum) is a staple in parts of Botswana, Namibia and South Africa, where the beans are boiled with maize or ground to a powder to make porridge or a cocoa-like drink.
Not all legumes are edible, but experts are exploring the properties of different species to see which ones might provide food and nutrients.
Wild cereals
Cereals, which come from grasses, also have huge diversity, with more than 10,000 species - offering lots of potential for new foods.
Fonio (Digitaria exilis) is a nutritious African cereal used to make couscous, porridge and drinks. Cultivated locally as a crop, the plant can tolerate dry conditions.
False banana
Enset or "false banana" is a close relative of the banana, but is consumed only in one part of Ethiopia.
The banana-like fruit of the plant is inedible, but the starchy stems and roots can be fermented and used to make porridge and bread.
Studies suggest the banana-like crop has the potential to feed more than 100 million people in a warming world.
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Otan : L’armée de l’Air et de l’Espace va déployer un système de défense aérienne MAMBA en Roumanie
par Laurent Lagneau · 19 mai 2022
Quelques jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et dans le cadre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, la France lancé la mission « Aigle », avec l’envoi de 500 militaires de l’armée de Terre à Constanta, sur les bords de la mer Noire, en Roumanie.
Pour rappel, cet important détachement français est armé par le 27e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], le 126e Régiment d’Infanterie [RI], le 4e Régiment de Chasseurs [RCh] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM], ces unités ayant alors été placées en alerte dans le cadre de la Force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force]. En outre, il dipose de six chars AMX-10RC, de quarante-trois Véhicules de l’avant blindé [VAB], de vingt-sept Véhicules blindés légers [VBL] et de dix-neuf Petits Véhicules Protégés [PVP].
Depuis, ce contingent français a été rejoint par 300 militaires de la composante « Terre » de la Défense belge. Et, désormais, ce bataillon constitue l’un des quatre « Battle group forward presence » [BG FP] déployés par l’Otan en Roumanie, en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. La France en est la nation-cadre.
Et, à ce titre, les forces françaises vont renforcer leur engagement en Roumanie. En effet, ce 19 mai, l’État-major des armées [EMA] a annoncé le déploiement du système de défense sol-air de « dernière génération » MAMBA ainsi que celui d’un Centre de management de la défense dans la 3e dimension [CMD 3D].
« Mis en œuvre par une centaine d’aviateurs, le MAMBA [ou Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre – SAMP/T] est un système d’arme sophistiqué qui peut assurer une bulle de protection au profit des forces qui opèrent dans la zone de couverture. Afin d’augmenter l’efficacité du système et pour répondre aux besoins de l’Integrated air and missile defence [IAMD] de l’Otan, celui-ci est connecté et intégré via une liaison de données tactiques au système de défense roumain et à celui de l’Otan », explique l’EMA, via un communiqué.
Et celui d’ajouter que ce déploiement « démontre la capacité et la volonté de la France à protéger ses intérêts et ceux de ses alliés en Europe et permet de renforcer le partenariat stratégique qui la lie à la Roumanie depuis 2007, en particulier dans le domaine de la défense sol-air ».
Pour rappel, fruit d’un coopération franco-italienne via le consortium Eurosam, le MAMBA est surtout un système antimissile de théâtre capable de contrer les menaces aériennes conventionnelles et balistiques sur 360°. Grâce à son missile intercepteur Aster 30, il peut détruire une cible à plus de 100 km de distance. Outre le CMD3D, il est doté de quatre autres modules interconnectés, dont une conduite de tir et un radar Arabel. Seulement huit exemplaires sont actuellement en dotation au sein des Escadrons de défense sol-air [EDSA] de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE].
À noter que le BG FP dirigé par la France sera prochainement relocalisé à Cincu, dans le centre de la Rouamanie et qu’il intégrera, en alternance, un compagne belge ou néerlandaise.
Photo : MBDA / Archive
France24 - World
Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick
Issued on: 20/05/2022 - 18:35
NEWS WIRES
Pap Ndiaye, a historian specialising in minorities who currently heads the museum of the history of immigration in Paris, is President Emmanuel Macron's surprise choice to head the French education ministry.
Whereas most of the top ministerial posts in Macron's new cabinet that aims to take the government into parliamentary elections next month went according to script, Ndiaye's nomination was a surprise to most observers.
His appointment carries on a tradition for Macron of taking prominent French personalities from outside politics to lead ministries, after he named star defence lawyer Eric Dupond-Moretti justice minister in 2020.
Ndiaye is a historian with an international profile, specialising in the social history of the United States and minorities, who was named to lead the Museum of the History of Immigration last year.
He will now need to use all his experience and knowledge for taking on the new challenge of the education ministry, which has seen major tensions in the last years between his predecessor, Jean-Michel Blanquer, and teachers.
Born outside Paris to a Senegalese father and French mother, Ndiaye was for many years a professor at the elite Sciences Po university in Paris.
"In the field of history, he is someone who has been innovative and able to show a new way of understanding the past," said historian Pascal Blanchard.
"He's a teacher who knows what it's like to be in front of a class of students," he told AFP, adding, "In a diverse society, it is important to have someone who is attentive to diversity."
'Field of possibilities'
Ndiaye first gained national prominence with his 2008 work "The Black Condition, an essay on a French minority."
"My objective was to provide arguments and knowledge as robust as possible to young people who lack solid references," he told AFP in March 2021, when he took over at the immigration museum.
"It seemed to me that it was part of my role as a teacher to offer these foundations," he said.
He said at the time that his appointment at the museum should open "the field of possibilities" to young "non-whites", while emphasising that his appointment was due to a long career as an academic.
"I am not blind to, and don't turn my back on, questions of symbol. I also apply the same to the colour of my skin."
In 2019, he was a consultant for an exhibition at the Musee d'Orsay in Paris on black models, and in 2020 he co-authored a report on diversity at the Paris Opera.
His sister is the prominent French novelist and playwright Marie Ndiaye.
Some on the French left reacted with astonishment that the celebrated historian of social change was now in the government.
"I am amazed. I did not see him in there at all," said Alexis Corbiere of the far-left France Unbowed party. He said the "media stunt" would not defuse anger within the French education system.
SNES-FSU, the main secondary school teachers' union, welcomed the appointment of Ndiaye "as a break with Jean-Michel Blanquer in more ways than one".
But it also warned that education "is not governed solely by symbols" and that rapid responses were needed "particularly in terms of wages".
(AFP)
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FAMILY HERITAGE
New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor
Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne
The Debate
Can Macron renew himself? New term begins with change of French prime minister
BBC
The Hacienda rises again: The Manchester nightclub raves on after 40 years
By Ian YoungsEntertainment & arts reporter
Hundreds of middle-aged ravers attempted to recapture the glory days of the Hacienda at a 40th anniversary party on Saturday - in the car park of the flats that now stand on the site. The nightclub's legend is as strong as ever, and its impact is still felt in Manchester.
Every weekend in the early 1990s, Ann Cooper would drive from Yorkshire to Manchester with her husband. They would park their van outside the Hacienda, go inside, then go back to the van to sleep.
"We couldn't afford to stay in a hotel," she recalls. "So I used to come every single week and sleep in a van."
On Saturday, Ms Cooper returned for the club's 40th birthday - although this time not staying in a van.
"The best times of my life were here, without a shadow of a doubt," she says. "It was the music, the atmosphere... it was just the place to be."
The venue opened in 1982, and within five years had became the spiritual home of the acid house movement and the ecstasy-fuelled epicentre of British youth culture.
Jane Ellis used to travel from London every weekend. "It was legendary all over the country. There was no place like it," she says.
"That's why you try to relive it, because you'll never get those times back again. And regardless of how old you are, those memories will never, ever fade."
Around 1,000 clubbers relived the Hacienda's halcyon days on Saturday, with old-school ravers joined by younger clubbers who were not alive when it shut in 1997.
It couldn't be exactly like old times, though. The former yacht warehouse that housed the Hacienda was demolished in 2002, and the Hacienda Apartments built in its place.
So Saturday's event was staged in the block's underground car park, with its concrete pillars painted in the club's trademark yellow and black diagonal stripes.
Who knows what Hacienda and Factory Records co-founder Tony Wilson would have made of it. Wilson, who died in 2007, opened the venue with the band New Order as a "cathedral" for Manchester's youth.
#OnThisDay 1983: Riverside went to The Haçienda, to speak with Ben Kelly about its design and Tony Wilson about its purpose. pic.twitter.com/NjXSfPUjrm
After it shut, he declared that "nostalgia is a disease" and argued that erecting flats in the city centre was more important than preserving the original building.
If nostalgia is a disease, it's one people don't mind catching.
When a 24-hour Hacienda-branded virtual party was held on New Year's Eve, it attracted four million viewers, organisers said. Saturday's rave was also streamed online and raised funds for The Christie cancer centre and the Legacy of War Foundation's work in Ukraine.
A BBC documentary is being made about the Hacienda, artefacts from the club feature in the new British Pop Archive exhibition, and a book about the venue's fashions is coming out.
Meanwhile, Hacienda Classical events have been held everywhere from the Royal Albert Hall to the Glastonbury Festival.
And on Friday, Manchester's hottest current rapper, 22-year-old Aitch, released a new single harking back to the Madchester heyday, on which he raps that he wants to "rave like it's '89".
The original club was not an immediate success. Julie Bancroft worked on its reception on the opening night.
"I had to stand and hand out roses to all the women who came in," she says. "To be honest, it was dead quiet."
What does she remember about that night? "Bernard Manning." The politically incorrect comedian was on the bill on the first night, alongside New York funk rock band ESG.
Things did improve. "I used to do all the memberships downstairs. They were queuing for miles to get a membership," Ms Bancroft recalls, speaking in the car park on Saturday.
"I just had the best time in my life. It means a lot. I spent a lot of my life here with all these people."
The club went through three phases, according to journalist and author Andy Spinoza, who was Hacienda member number 9262.
"There was the indie-rock phase, where it was very poorly attended generally. It lost a lot of money and it seemed to be too big for the audience," he says.
"It was only when rave music took over that, suddenly, the club appeared to be built for an audience that didn't even exist 10 years earlier. It was cathedral-like. It was a transcendental experience - obviously enhanced by mood-altering drugs."
He recalls a line that was often quoted at the time to describe the euphoric atmosphere - that it was like "when a goal is scored at a football match - for six hours".
Five Hacienda anthems
"And then it went into a gang-chester, Madchester, slow, horrible decline phase," Spinoza continues. "I've had the best nights of my life at the Hacienda. I've also had some really rubbish, miserable nights."
The legend may have "grown out of proportion" since its closure, but the Hacienda doesn't just live on in nostalgic memories. It also changed the face of the city, he believes.
In his forthcoming book Manchester Unspun, Spinoza argues that the club kick-started the regeneration of the city centre and paved the way for the skyscrapers that now tower over the site, and the new £186m arts venue The Factory - named after Wilson's label.
Changing city
"To me, there's a daisy chain of cause and effect, which started with the Hacienda nightclub, which gave the confidence for other independent operators to come into Manchester city centre - which really was a ruin and, apart from a couple of theatres, was dead at night," he says.
"The city would have developed [without it], of course. But would it have developed with the same confidence, the same international influences? Would it have developed those parts of Manchester city centre that have sprung up in the same way?
"I don't think it would, because the Hacienda was Manchester simply celebrating itself - not needing London's permission, but not parochial."
The club's interior was designed by Ben Kelly, who repurposed industrial and functional elements to create a hedonistic playground.
Factory Records graphic designer Peter Saville agrees that the Hacienda was "a pivot point" that made it possible to envisage a future for Manchester after the industrial era.
"Without a doubt, the Hacienda was the moment where Ben Kelly and Factory showed what the old city could be," says Saville, who went on to lead Manchester's cultural strategy for the council.
"In a way, Ben's industrial aesthetic was like a phoenix rising out of the ashes of the old industrial city as the reinvented post-industrial city."
'Not being sold'
Apart from the drug dealing, it wasn't a place for consumerism. Whether by accident or design, neither Factory Records nor the Hacienda were well-run, profitable enterprises.
"People recognised that this was not a business," Saville says. "They recognised that they were not being sold something. They were not punters.
"In a way, it was like a giant youth club. It belonged to the people who went there, and I think that's very much at the root of the affection.
"It was theirs. It was made for the young people of Manchester."
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France24 - Monde
Le métavers, une idée qui vaudrait vraiment 3 000 milliards de dollars ?
Publié le : 18/05/2022 - 17:17
Sébastian SEIBT
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Le développement du métavers, cet univers virtuel comparé par certains à l’Internet de demain, permettrait d’ajouter en dix ans 3 000 milliards de dollars au PIB mondial, d’après une étude parue lundi. Mais ces travaux, financés par Facebook, comportent plusieurs hypothèses discutables.
Un monde virtuel qui pourrait faire pleuvoir des milliards sur l’économie réelle. Trois mille milliards en dix ans pour être précis. Le métavers, le désormais célèbre concept d’univers virtuel promu par Meta (ex-Facebook), aurait la capacité de gonfler le PIB mondial de 2,8 % en dix ans, d’après une étude publiée lundi 16 mai par Analysis Group, un cabinet américain de conseil économique, et financée par… Meta.
Ces économistes ont calculé que le métavers “s’il était adopté aujourd’hui” contribuerait à la croissance du PIB en Asie à hauteur de 1 000 milliards de dollars d’ici 2031, ajouterait 440 milliards de dollars au PIB européen ou encore plus de 500 milliards de dollars à celui des États-Unis sur la même période. La région la moins affectée par le métavers serait l’Afrique sub-saharienne puisque l’impact économique n’y serait que de 40 milliards de dollars.
Un paradis consumériste sans consommateur ?
“C’est une étude qui a, au moins le mérite d’exister car généralement ce type de données – aussi discutables soient-elles – manquent souvent à l'apparition d'une nouvelle technologie. Cela permet au moins de poser des bases pour le débat”, note Pascal de Lima, économiste en chef pour Harwell Management, un cabinet de conseil économique.
C’est d’autant plus vrai avec le métavers, un concept aux contours flous qui a fait naître des fantasmes à foison depuis que Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, en a fait la pierre angulaire de l’avenir de son empire numérique en octobre 2021. Le métavers serait le “successeur de l’Internet”, selon les auteurs du rapport d’Analysis Group, ce qui veut tout et rien dire.
Plus prosaïquement, le métavers comprend un aspect technologique – le développement d’outils comme les casques de réalité virtuelle – qui permet de se projeter dans un monde persistant en ligne où tout ce qui est réel peut devenir virtuel. Les utilisateurs sont censés, en incarnant un avatar, pouvoir communiquer, travailler, voyager, jouer, construire ou encore acheter dans le métavers.
De quoi aiguiser l’appétit des commerçants en tout genre. Nombre d’entre eux ont déjà mis un pied dans ce métavers, alors même que Mark Zuckerberg lui-même affirme qu’il faudra encore attendre des années avant de le voir réellement prendre forme. Zara a, ainsi, lancé une collection “phygital” (une contraction de physique et digital) de vêtements qui existent à la fois en magasin et pour les avatars, tandis que Decentralant, l’un des principaux projets de metavers (Facebook n’est pas le seul à tenter de bâtir cet univers), a organisé une “métavers fashion week” réunissant des marques comme Dolce & Gabbana ou Tommy Hilfiger. Il existe même des promoteurs immobiliers qui vendent des parcelles de métavers.
On se retrouve ainsi dans une “situation risquée” pour ces commerçants, d’après l’économiste espagnol Manuel Hidalgo, interrogé par le quotidien espagnol El Pais. “Auparavant quelqu’un créait une technologie, comme le moteur à combustion, et une fois qu’elle était viable, des produits voyaient le jour, comme la voiture. Avec le métavers, la situation est inversée : l’idée est promue et lorsque les commerçants y investissent on la développe”, résume-t-il.
Le métavers est ainsi en train de devenir un paradis consumériste sans consommateurs. Et c’est là que l’étude d’Analysis Group entre en jeu : elle est censée rassurer ces investisseurs en donnant un vernis académique à l’idée que le métavers va avoir un impact économique colossal.
Un parallèle osé avec l'internet mobile
Et “les auteurs ont rendu une copie très sérieuse qui a l’ambition d’être rigoureuse”, reconnaît Pascal de Lima. Leur démonstration semble, en effet, très alléchante. Ils extrapolent l’impact économique à venir du métavers à partir de celui de l’internet mobile.
“La manière dont le smartphone combine les technologies – un appareil, l’accès à internet, ou encore la photographie – pour réinventer la manière dont les individus communiquent fait échos aux promesses du métavers”, écrivent les auteurs de l’étude.
Ils ont ensuite estimé l’apport économique de l’internet mobile dans chaque pays en comparant le taux de pénétration de cette technologie à l’évolution du PIB entre 2007 et 2019. “Nos résultats indiquent qu’une progression de 10 % de l’adoption de l’internet mobile dans un pays était associée à une hausse de 0,087 % du PIB”, peut-on lire dans l’étude.
Il suffit alors d’appliquer la même méthode au métavers pour arriver à la conclusion que “l’impact potentiel est d’une contribution au PIB mondial à hauteur de 2,8 %“. Simple, efficace et de quoi faire plaisir à Meta, qui a financé ces travaux ?
“Il y a cependant un problème d’honnêteté intellectuelle à plusieurs niveaux”, tranche Pascal Lima. À commencer par le calcul de l’impact économique de l’internet mobile. “Les auteurs relèvent des corrélations statistiques entre la hausse du PIB et l’adoption des smartphones, mais ça ne veut pas dire qu’il y a forcément un lien de cause à effet”, note cet économiste, auteur de “Capitalisme et Technologie : les Liaisons dangereuses”.
Ensuite, la comparaison avec l’Internet mobile a ses limites. Nul ne sait encore quelle sera l’ampleur du ou des métavers et “comparer cela à l’internet mobile permet de banaliser le phénomène en le mettant au même niveau qu’une technologie que nous connaissons bien et qui a, globalement, eu un impact plutôt positif”, souligne Pascal de Lima.
Une étude qui se veut surtout rassurante
Pour lui, le but principal des auteurs de l’étude avec cette comparaison est de “rassurer le public” au sujet d’une technologie qu’on a encore du mal à cerner. Le message presque subliminal de ce document serait de dire “vous avez survécu à la révolution du mobile, vous survivrez très bien à celle du métavers”.
“Cela permet de mettre de côté toute discussion sur les possibles effets économiques indésirables et les risques sociétaux propres au métavers”, explique Pascal de Lima. Pour lui, le principal danger d’un métavers triomphant concernerait le monde du travail. Les métiers qui impliquent de se déplacer ou d’avoir un rapport humain direct – comme VRP, médecin, vendeur, enseignant, ou encore livreur – vont nécessiter “une obligation de formation beaucoup plus importante qu’après l’irruption de l’internet mobile”, affirme l’économiste.
Le risque serait alors de laisser sur le bas-côté tous ceux qui n’auront pas su s’adapter à cette nouvelle réalité… du virtuel. Le coût économique de ce “chômage technologique potentiellement bien plus important qu’avec l’internet mobile” n’est pas du tout pris en compte par l’étude.
La conclusion logique d’Analysis Group est aussi de dire que la bonne fortune de Mark Zuckerberg fait le bonheur de l’économie mondiale. “C’est une approche macroéconomique qui revient à dire que le métavers va faire exploser le PIB mondial parce que les Gafam et les grands groupes s’enrichissent en le construisant et en vendant leurs produits dedans”, résume l’économiste de Honeywell Management.
C’est une application somme toute classique de la théorie du ruissellement qui consiste à suggérer que tout ce qui enrichit les plus fortunés va, in fine, bénéficier à tous grâce aux recettes fiscales supplémentaires et à l’argent qui sera réinvesti dans l’économie. Sauf que “l’on ne nous explique nulle part comment la richesse concentrée entre les mains de Mark Zuckerberg et les autres va bénéficier à tout le monde”, note Pascal de Lima.
Cela ne veut pas dire que c’est impossible, mais encore faut-il démontrer comment, par exemple, des pays en voie de développement – où l’internet haut débit nécessaire au bon fonctionnement du métavers n’existe pas encore – vont en profiter.
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Présidentielle en Corée du Sud : un scrutin à l'ère des métavers et de l'intelligence artificielle
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Monkeypox: Time to worry or one to ignore?
By James GallagherHealth and science correspondent
If you're still reeling from the Covid pandemic, well sorry but there's another virus to get to grips with. This time it's monkeypox and there are around 80 confirmed cases in 11 countries, including the UK, that would not normally expect to have the disease.
So what is going on? Is it time to worry or are we getting overly excited having just lived through Covid?
Let's be clear: this is not another Covid and we're not days away from lockdowns to contain the spread of monkeypox.
However, this is an unusual and unprecedented monkeypox outbreak. It has taken scientists who specialise in the disease by complete surprise and it is always a concern when a virus changes its behaviour.
Until now, monkeypox was pretty predictable.
The virus's natural home is wild animals, which are actually thought to be rodents rather than monkeys. Somebody in the rainforests of Western and Central Africa comes into contact with an infected creature and the virus makes the jump across species. Their skin erupts in a rash, which blisters and then scabs over.
The virus is now outside its usual home and struggles to spread so it needs prolonged close contact to keep going. So outbreaks tend to be small and burn out on their own.
Small numbers of cases have cropped up elsewhere in the world before, including the UK, but all can be immediately linked to somebody travelling to an affected country and bringing it home.
That is no longer the case.
"We're in a very new situation, that is a surprise and a worry," Prof Sir Peter Horby, the director of the University of Oxford's Pandemic Sciences Institute, told me.
While he says this is "not Covid-Two", he said "we need to act" to prevent the virus getting a foothold as this is "something we really want to avoid".
Dr Hugh Adler, who has treated patients with monkeypox, agrees: "It's not a pattern we've seen before - this is a surprise."
So what's going on?
We know this outbreak is different, but we don't know why.
There's two broad options - the virus has changed or the same old virus has found itself in the right place at the right time to thrive.
Monkeypox is a DNA virus so it does not mutate as rapidly as Covid or flu. Very early genetic analysis suggests the current cases are very closely related to forms of the virus seen in 2018 and 2019. It is too early to be sure, but for now there is no evidence this is a new mutant variant at play.
But a virus doesn't have to change in order to take advantage of an opportunity, as we have learned from unexpected large outbreaks of both Ebola and Zika virus in the last decade.
"We always thought Ebola was easy to contain, until that wasn't the case," said Prof Adam Kucharski, from the London School of Hygiene and Tropical Medicine.
It's not clear why gay and bisexual men are disproportionately affected. Are sexual behaviours making it easier to spread? Is it just coincidence? Is it a community that is more aware of sexual health and getting checked out?
It may also be getting easier for monkeypox to spread. The mass smallpox vaccinations of the past would have given older generations some protection against the closely related monkeypox.
"It is probably transmitting more effectively than in the smallpox era, but we're not seeing anything suggesting it could run rampant," said Dr Adler, who still expects this outbreak to burn itself out.
Understanding how this outbreak started will help predict what happens next.
We know we're only seeing the tip of the iceberg as the cases being detected don't fit into a neat picture of this person passed it on to that person etc. Instead many of the cases appear unrelated, so there are missing links in a chain that seems to spread across Europe and beyond.
A recent massive superspreading event, in which large numbers of people gathered and caught monkeypox at the same venue such as a festival and then took it home to different countries, could explain the current situation.
The alternative explanation for so many unconnected people getting infected is if the virus has actually been bubbling along unnoticed for quite some time involving a lot of people.
Either way, we can expect to continue to find more cases.
"I don't think the general public need to be worried at this stage, but I don't think we've uncovered all of this and we are not in control of this," said Prof Jimmy Whitworth, from the London School of Hygiene and Tropical Medicine.
But remember we are not in the same situation as we were with Covid.
Monkeypox is a known virus rather than a new one, and we already have vaccines and treatments. It is mostly mild, although it can be more dangerous in young children, pregnant women and people with weak immune systems.
But it spreads more slowly than Covid and the distinctive and painful rash makes it harder to miss than a cough that could be anything. This makes the job of finding people who may have been infected and vaccinating those at risk of catching it easier.
However, the World Health Organization's regional director for Europe, Hans Kluge, has warned that "as we enter the summer season... with mass gatherings, festivals and parties, I am concerned that transmission could accelerate".
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France24 - Monde
Roland-Garros en direct : Jabeur et Thiem à la trappe... suivez la première journée
Publié le : 22/05/2022 - 10:15Modifié le : 22/05/2022 - 19:39
Romain HOUEIX
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Le tournoi de Roland-Garros a débuté dimanche. Pour cette première journée, Alexander Zverev, Carlos Alcaraz et Garbine Muguruza font notamment leur entrée en lice. L'élimination de la favorite Ons Jabeur a constitué la première surprise du tournoi. Suivez la journée en direct sur France 24.
La Tunisienne Ons Jabeur, 6e mondiale, avait l'honneur d'ouvrir l'édition 2022 de Roland-Garros sur le court Philippe Chatrier, dimanche 22 mai, mais s'est laissée surprendre. Le phénomène espagnol Carlos Alcaraz (6e), ultra favori pour la Coupe des Mousquetaires, aura quant à lui l'honneur de conclure la première journée du tournoi.
Suivez en direct la première journée du tournoi sur France 24
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19 h 34 : Clara Burel lâche face à Maria Sakkari
Clara Burel, 94e mondiale, a cédé sous les assauts puissants de la Grecque Maria Sakkari (3e) qui s'est imposée 6-2, 6-3, dimanche au 1er tour de Roland-Garros.
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17 h 24 : Quentin Halys craque
Le Français n'est pas parvenu à remporter le moindre de ses trois jeux décisifs disputés face à John Isner, et s'incline en quatre sets (7-6, 4-6, 7-6, 7-6) sur le court Suzanne Lenglen.
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17 h 22 : "FAA" se fait peur sur le court central
Felix Auger-Aliassime a failli passer à la trappe. Mené deux sets à zéro, la tête de série n°9 s'impose en cinq sets contre Varillas (2-6, 2-6, 6-1, 6-3, 6-3) et rallie le deuxième tour.
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16 h 17 : Grégoire Barrère offre une première victoire française
Grégoire Barrère, 209e mondial, a remporté son duel face au au Japonais Taro Daniel (3-6, 6-2, 0-6, 6-3, 6-4). Il égalise sa meilleure performance Porte d'Auteuil
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15 h 39 : la vainqueure de Roland-Garros 2016 éliminée d'entrée
L'Espagnole Garbine Muguruza, 10e mondiale et lauréate 2016, a été éliminée dès le premier tour de Roland-Garros par la 46e mondiale, l'Estonienne Kaia Kanepi (2-6, 6-3, 6-4).
Kanepi, 36 ans, affrontera au 2e tour la Brésilienne Beatriz Haddad (48e) – qui s'est débarrassée de l'Espagnole Cristina Bucsa (134e et issue des qualifications) en trois sets (6-3, 1-6, 6-2).
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15 h 23 : vers une première victoire française ?
Première Marseillaise de ce Roland-Garros sur le court 14 à l'entame du 5e set entre Grégoire Barrere et Taro Daniel.
May 22, 2022Dans le même temps, bien que mené d'un set, Quentin Halys tient tête à John Isner (23e mondial)
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15 h 17 : Diego Schwartzman passe au second tour
L'Argentin Diego Schwartzman a franchi, non sans mal, l'obstacle Kuznetsov en quatre sets (6-3, 1-6, 6-4, 6-2).
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15 h 05 : Carole Monnet s'incline logiquement
Deuxième Française en lice, Carole Monnet s'est inclinée en deux sets contre Karolina Muchova (6-3, 6-3).
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14 h 17: trois qualifiés supplémentaires
Jaume Munar (91e) a gagné en quatre sets (6-1, 6-3, 4-6, 6-3) contre Daniel Altmaier (54e). Aljaz Bedene (175e) s'est imposé en quatre manches (6-2, 6-4, 6-7 [5], 6-1), contre l'Australien Christophe O'Connell (124e). Sloane Stephens, finaliste en 2018, s'est qualifiée pour le deuxième tour grâce à sa victoire contre la qualifiée Niemeier (5-7, 6-4, 6-2).
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13 h 39 : Ons Jabeur éliminée
Elle était la principale outsider à Iga Swiatek. La numéro 6 mondiale et phénomène tunisien Obs Jabeur a été éliminée en trois sets Magda Linette (3-6, 7-6, 7-5).
Après un premier set maîtrisé, elle a perdu pied petit à petit, perdant parfois son sang-froid en tirant au pied dans une balle ou protestant auprès de l'arbitre. Magda Linette, poussée par le public, s'est quant à elle montrée impériale sur ses services.
C'est une grande déception pour la Tunisienne et une contreperformance majeure après une année à passer les paliers et à décrocher des victoires majeures. Jabeur arrivait à Paris forte d'un titre à Madrid, le plus prestigieux de sa carrière, et d'une finale à Rome, ainsi que de son meilleur classement. La Tunisienne de 27 ans se présentant aussi comme la joueuse qui a empoché le plus de victoires sur terre battue (17 pour 3 défaites) cette saison.
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13 h 20 : Dominic Thiem déjà dehors
Dominic Thiem, double finaliste à Roland-Garros, s'est incliné d'entrée face au Bolivien Hugo Dellien (87e), en trois sets (6-3, 6-2, 6-4) alors qu'il peine à revenir après sa longue blessure au poignet droit.
L'Autrichien de 28 ans, ex-n°3 mondial aujourd'hui 194e, n'a pas remporté le moindre match sur le circuit depuis son élimination en 8es de finale à Rome, en mai 2021. Victime de douleurs au poignet, il avait mis un terme à sa saison après son élimination d'entrée à l'ATP 250 de Majorque en juin.
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13 h 13 : premières pluies de l'année
La pluie a fait son apparition quelques minutes Porte d'Auteuil. Pas de quoi fermer le court Philippe-Chatrier où Ons Jabeur apparaît en grandes difficultés face à Magda Linette.
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12 h 59 : Grigor Dmitrov, premier homme au second tour
Le Bulgare n'a pas manqué son entrée en lice Porte d'Auteuil. Il a expédié rapidement l'Américain Marcos Giron (6-1, 6-1, 6-1).
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12 h 42 : Harmony Tan, première Française éliminée
La Française Harmony Tan, 106e mondiale, a été battue au 1er tour de Roland-Garros par la Colombienne Camila Osorio (66e) en deux sets (6-4, 6-3).
En quatre participations, Tan, 24 ans, n'a atteint qu'une seule fois le 2e tour, en 2021. Elle était la première des 28 joueurs français engagés (15 hommes, 13 femmes) à entrer en lice.
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12 h 25 : Sorana Cirstea première qualifiée pour le deuxième tour
La Roumaine, tête de série 26, a facilement dominé Tatjana Maria (6-3, 6-3). Elle affrontera Stephens ou Niemeier.
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11 h : les matches débutent
La cuvée 2022 de Roland-Garros est lancée. Sur le court central, la Tunisienne Ons Jabeur affronte la Polonaise Magda Linette. Du côté du Simonne-Mathieu, Dominic Thiem fait face à Hugo Dellien. La première Française, Harmony Tan, joue quant à elle sur le court n°14.
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10 h : les portes de Roland-Garros s'ouvrent
En ce dimanche 22 mai, l'édition 2022 du tournoi du Grand Chelem parisien s'ouvre ouvre officiellement. Premiers matches prévus à 11 h.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Roland-Garros : Nadal, Djokovic et Alcaraz dans la même moitié de tableau
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BBC
What is biodiversity and how are we protecting it?
By Esme StallardBBC News
The United Nations has declared Sunday to be the International Day for Biodiversity to raise awareness of the extinction risk facing animals and plants.
Nearly a third of all species are now endangered due to human activities.
Later this year governments will meet to come up with a long-term plan to reverse the threat to life on Earth - in all its varieties - at the United Nations Biodiversity Conference in China.
What is biodiversity and why is it important?
Biodiversity is the variety of all life on Earth - animals, plants, fungi and micro-organisms like bacteria.
Animals and plants provide humans with everything needed to survive - including fresh water, food, and medicines.
However, we cannot get these benefits from individual species - we need a variety of animals and plants to be able to work together and thrive. In other words, we need biodiversity.
Plants are also very important for improving our physical environment - by cleaning the air we breathe, limiting rising temperatures and providing protection against climate change.
Mangrove swamps and coral reefs can act as a barrier to erosion from rising sea levels. And common trees found in cities such as the London plane or the tulip tree, are excellent at absorbing carbon dioxide and removing pollutants from the air.
How many species are at risk of extinction?
It is normal for species to evolve and become extinct over time - 98% of all species that have ever lived are now extinct.
However, the extinction of species is now happening between 1,000 and 10,000 times more quickly than scientists would expect to see.
The International Union for Conservation of Nature (IUCN) has kept a "red list" of threatened species since 1964. More than 142,000 species have been assessed and 29% are considered endangered, which means they have a very high risk of extinction.
What are countries trying to agree in China?
It is hoped an agreement can be reached to stop what scientists are calling the "sixth mass extinction" event.
Governments will try to agree a long-term action plan - to be called the post-2020 Biodiversity Framework.
Its key aim is to slow down the rate of biodiversity loss by 2030, and to make sure that by 2050, biodiversity is "valued, conserved, restored… and delivering benefits essential for all people".
What are the biggest threats to biodiversity?
In 2019, a United Nations report said that harvesting, logging, hunting and fishing had all had an impact.
Between 2001 and 2020 the world lost 411 million hectares of tree cover - 16% of which was primary forest. These are very mature forests, which have taken hundreds - if not thousands - of years to develop. The destruction of these rich environments can have a very serious impact on biodiversity.
Biodiversity loss is occurring worldwide, but the Natural History Museum in London has found that Malta, the UK, Brazil and Australia have experienced the biggest changes - due to pollution, rapid industrialisation and over use of water.
Climate change is also difficult for animals and plants to adapt to, the UN warns.
It says species extinction would be lower if global warming was limited to 1.5°C.
What kind of action is being proposed?
The post-2020 framework has four goals:
It wants greater use of trees and plants to absorb carbon dioxide and balance out greenhouse gas emissions
However, the UN also warns that planting trees on landscapes where they have never been before could introduce invasive species, which "can have significant negative impacts on biodiversity".
In order to achieve these targets governments and private organisations are pledging to give at least £152bn ($200bn) per year by 2030 - with 5% going to developing nations.
So far, the average spend has been £59bn - £69bn ($78bn-91bn) per year.
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Roland-Garros 2022 : "On est contentes d'être de retour"
Publié le : 22/05/2022 - 13:41Modifié le : 22/05/2022 - 14:37
Romain HOUEIX
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L'édition 2022 de Roland-Garros s'est ouverte, dimanche, dans une ambiance festive. Après deux années marquées par les restrictions sanitaires, le retour à la normalité fait plaisir aux habitués de la Porte d'Auteuil.
Les sourires sont de retour à Roland-Garros. Cachés depuis deux ans par les masques et troublés par les restrictions sanitaires dues au Covid-19, les dentitions des fans de tennis ne font aucun doute sur leur plaisir d'être de retour Porte d'Auteuil, pour le tournoi français du Grand Chelem.
Pour beaucoup, pas question d'en rater une minute, quitte à patienter pour entrer dans le complexe dès 10 h. Une rapide photo avec la statue de Rafael Nadal, 13 fois vainqueur sur la terre battue parisienne, et il est déjà l'heure de s'organiser pour optimiser sa journée.
>> À lire aussi : Roland-Garros 2022 : sept joueurs et joueuses à suivre
Claire et Delphine, 26 ans, sont deux habituées du tournoi parisien. Elles en sont même à "leur 5e ou 6e édition" et Claire a même travaille une année pour le tournoi. Les deux se décrivent comme "team Nadal".
"On est contentes d'être de retour", confient-elles, alors que les deux amies ont fait partie des malchanceuses qui se sont vues retirer leur biller lors de l'édition précédente en raison de l'instauration de jauges sévères.
En 2021, le tournoi parisien avait tout connu : des jauges restrictives limitant la venue du public, un couvre-feu qui empêchait les spectateurs de rester jusque tard dans la soirée pour les "sessions de nuit", et enfin il avait été le premier évènement français à expérimenter la mise en place du passe sanitaire.
Les deux Picardes ne rateraient le tournoi pour rien au monde : "On est dans l'ambiance, on peut voir les joueurs de près, on essaie d'avoir des photos avec eux… Et on voit quelques matches aussi", sourie Claire, déjà soucieuse d'organiser au mieux leur passage Porte d'Auteuil pour croiser les joueurs à la sortie de leurs entraînements.
"C'est stylé"
François, 27 ans, est loin d'avoir l'expérience des deux jeunes femmes. Pour le néo-Parisien, il s'agit d'une grande découverte : "C'est grand, c'est stylé, les infrastructures sont impressionnantes", énumère-t-il, des étoiles dans les yeux. "Toute ma famille est fan de tennis. Moi moins, même si j'ai énormément de souvenirs télévisuels associés à Roland-Garros. Ça fait plaisir d'être là en vrai."
Le jeune homme est venu avec Quentin, 26 ans, qui est également un novice de la Porte d'Auteuil. À son actif : un seul Roland-Garros en forme de sortie scolaire dont il ne garde que "peu de souvenirs". Les deux amis espèrent profiter de la journée avec leur billet leur donnant accès au court Simonne-Mathieu. Pour eux, le jeune phénomène espagnol Carlos Alcaraz fait figure de favori.
>> À lire aussi : qui est Carlos Alcaraz, le nouveau prodige du tennis espagnol ?
"Nostalgique du vieux Roland-Garros"
L'inexpérience de François et Quentin tranche singulièrement avec la longue histoire de Marc, 27 ans, avec le tournoi. Celui qui se décrit comme un "passionné de tennis" a déjà connu une vingtaine de Roland-Garros en tant que spectateur, le premier remontant à 1991. Cette année, il est venu en famille : avec sa femme Aurélie, son fils Camille et son neveu et filleul Jean, venu spécialement de Bordeaux pour une première expérience tennistique. Il est capable de disserter pendant des heures sur ses plus beaux souvenirs dans le tournoi parisien.
"C'est ma première fois. C'est beau, c'est impressionnant", déclare Jean, qui est fan de Nadal et Stanislas Wawrinka. "Moi, j'adore Tsisipas", renchérit son cousin. Même si toute la famille est unanime sur un nom : Roger Federer – qui sera malheureusement absent cette année.
Après avoir raté les deux "éditions Covid", "deux éditions qui n'ont laissé aucune trace", Marc porte un regard critique sur l'évolution du site et du tournoi, débutée en 2011 et achevée en 2021. Durant cette décennie de travaux, la surface du site a été portée de 8,5 à près de 12 hectares Un nouveau court a été inauguré dans le jardin des serres d'Auteuil, le Simonne-Mathieu. Enfin, les aléas de la météo sont désormais atténués avec la possible couverture du court Philippe-Chatrier, le court central de 15 000 places environ, grâce à un toit rétractable opérationnel depuis l'an dernier. Cependant, pour Marc, ces travaux ont également un peu dénaturé le site.
"Je suis nostalgique du vieux Roland-Garros. Avant, les courts étaient moins imposants, on avait moins l'impression de monde. Les allées étaient plus larges", critique le fan de tennis. "Et en plus, les prix augmentent. On en a moins pour notre argent."
Il regrette également la disparition du court n°1, enceinte circulaire désormais remplacée par le Jardin des Mousquetaires. "C'était pour moi le meilleur court, avec des matches mythiques. Il y avait peu de monde mais il y avait un écho et une ambiance incroyables", regrette-t-il.
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Premier League : Manchester City conserve son titre dans un final haletant
Publié le : 22/05/2022 - 19:25
FRANCE 24
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Les Citizens ont remporté la Premier League, dimanche, en battant Aston villa (3-2). Longtemps derrière durant le match, les joueurs de Pep Guardiola ont réussi à inverser la tendance en cinq minutes.
Manchester City a conservé son titre de champion d'Angleterre aux dépens de Liverpool en battant Aston Villa 3 à 2, dimanche 22 mai, lors d'une dernière journée irrespirable, après avoir été mené 2 à 0 à un quart d'heure de la fin.
Un doublé d'Ilkay Gündogan et un but de Rodri ont donné à City la victoire indispensable à son huitième titre. Dans le même temps, Liverpool s'est imposé en vain contre Wolverhampton (3-1) et dit adieu à son rêve de quadruplé.
City a tremblé lorsque Aston Villa, entraîné par Steven Gerrard, capitaine emblématique des Reds dans les années 2000, et emmené par Philippe Countinho, un autre ancien d'Anfield Road, a mené 2-0 sur un but de Matty Cash (37e) et du milieu brésilien (69e).
Mais Gündogan, entré en jeu juste avant le 2e but des Villans, a changé le cours du match. L'Allemand a réduit la marqué (2-1, 76e) avant que Rodri n'égalise deux minutes plus tard.
SENSATIONAL.💙 3-2 🦁 #ManCity pic.twitter.com/iQWjWEZve4
May 22, 2022L'Etihad a définitivement chaviré quand Gündogan a inscrit le but de la victoire (81e) qui mettait les Citizens hors de portée de Liverpool.
Dans les autres matches, Tottenham s'est adjugé le dernier ticket pour la Ligue des champions en écrasant Norwich (5-0), et Burnley est relégué en Championship (D2) après sa défaite contre Newcastle (2-1), dépassé par Leeds qui est allé l'emporter à Brentford (2-1).
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BBC
Will swapping out electric car batteries catch on?
By Adrienne MurrayOslo
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Without even a touch of the steering wheel, the electric car reverses autonomously into the recharging station.
I won't be plugging it in though, instead, the battery will be swapped for a fresh one, at this facility in Norway belonging to Chinese electric carmaker, Nio.
The technology is already widespread in China, but the new Power Swap Station, just south of Oslo, is Europe's first.
The company hopes that swapping-out the entire battery will appeal to customers worried about the range of electric cars, or who simply don't like queuing to recharge.
It was certainly straightforward to book a slot on Nio's app, and once inside the station, all I have to do is park on the designated markings and wait in the car.
I can hear bolts being undone as the battery is automatically removed from underneath the vehicle and replaced with a fully- charged one.
In less than five minutes, I'm ready to go again.
"You're not standing outside and taking 30 to 40 minutes [like you do when you recharge]. So it's more effective," says Espen Byrjall, Nio's power and operations manager in Norway.
"There's no battery degradation. You always get a healthy battery. So, you can keep the cars longer."
This station can handle up to 240 swaps a day, and the firm plans to create 20 here in Norway.
It's also partnered with energy giant Shell, to roll them out across Europe, with the aim of installing 1000 by 2025. "It's going to be a network that lets you drive all over Europe," says Mr Byrjall.
Alternative strategies
However, from Nio's flashy showroom in central Oslo, the firm is pursuing a rather different business model - where customers buy the car and lease the battery.
Marius Hayler, the firm's general manager for Norway and Denmark, says there are several advantages to this approach.
For a start, the customer is not buying the most expensive bit of an electric car - the battery. That knocks around £7,700 ($9,700) off the purchase price.
A buyer then has to factor-in the monthly subscription for the battery, which ranges from £120 to £215, depending on the size of the battery.
But with that cost comes another advantage. "You're always going to have the newest battery technology," explains Mr Hayler.
Nio is just one of the latest Chinese arrivals to enter Norway, along with other newcomers like Xpeng, Voyah, and Hongqi, ahead of wider European rollouts.
There are already half a million electric vehicles on the country's roads and it aims for all new cars to be zero-emission vehicles by 2025.
According to Norway's Road Traffic Information Council, 83% of all new cars sold from January to March this year were fully electric, while only 6% had diesel or petrol engines.
"Norway has been used as a test market for some time," says Oeyvind Solberg Thorsen, director of the Norwegian Road Federation lobby group.
"It's just obvious that the Chinese brands will come here. We have a very favourable set of incentives for electric cars."
Low taxes on electric vehicles (EVs), widespread charging infrastructure and perks like exemption from tolls, access to bus lanes and free public parking, have all helped Norway achieve the highest rate of EV adoption in the world.
Backed by Chinese tech giant Tencent, Nio sold more than 90,000 cars last year, nearly all of them in China, where it already operates more than 800 battery swapping stations.
Sales in Norway are still in the hundreds, but the newcomer plans to enter Denmark, Sweden, Germany and the Netherlands this year.
Currently, the firm does not share its battery swapping stations with other carmakers but has suggested it would be open to other manufacturers harnessing the technology.
That might help popularise the system further so it really takes off in Europe.
More technology of business:
Matthias Schmidt, an analyst from Schmidt Automotive Research, says that such a system could enable smaller and lighter batteries to be used, in turn helping to improve vehicle efficiency.
However, he's sceptical as to whether battery swaps will be widely adopted in Europe, as fast-charging points are becoming more common.
"The horse has likely already bolted," he says. "The rollout of a fast-charging network on motorways will be key going forward now."
But he thinks the technology could be effective for sectors like taxis: "Short downtimes [to recharge] are key for taxis and this could be ideal for the likes of them."
Although it's a difficult space to navigate, a decade ago, Israeli firm Better Place launched a similar innovation, but it failed to take off and the business went bankrupt. While, carmaker Tesla also piloted the concept but didn't pursue it.
Mr Hayler reckons the timing wasn't right for these firms, saying it was "too early".
Despite those early failures, other firms are readily employing a battery-swapping model.
Automakers Geely and Aion have recently launched their own systems in China, and battery manufacturer CATL has also developed a facility, called EVOGO.
California start-up, Ample, is working on similar technology, and Honda, Yamaha and Piaggio are also teaming-up to offer switchable batteries for electric motorbikes and light vehicles.
Another benefit, swapping might greatly appeal to customers who can't easily charge their cars at night.
"In China there are more apartments than you see in Northern Europe. They use the power swap station primarily to recharge the car," says Mr Hayler.
In Europe, it's more common to have driveways where home-charging could be installed. So, the swap station might be used mostly to upgrade or downgrade the battery type, Mr Hayler explains. "But we will see."
Meanwhile, installing battery-swapping infrastructure remains more expensive than charge points. Some people suggest there may eventually be no need to swap batteries at all.
Every year chargers are getting faster and batteries are lasting longer: in April a Mercedes-Benz model drove 1,000km on a single charge.
And even Nio is not betting entirely on battery swaps, it's also supplying home chargers and installing superchargers on roads too.
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France24 - Monde
Polynésie : un sommet pour la préservation des océans
Publié le : 20/05/2022 - 18:02
Kessi WEISHAUPT
Le Blue Climate Summit s'est tenu cette semaine en Polynésie. Près de 300 personnalités du monde entier y ont présenté leurs solutions pour la gestion des océans. Les défis sont nombreux pour parvenir à protéger la biodiversité, tout en parvenant à gérer les enjeux géopolitiques. Reportage en Guadeloupe, sur l'îlet Caret, menacée de disparition. Il subit les conséquences du réchauffement climatique, à commencer par l'érosion. Un plan de sauvetage a été proposé.
Du côté de Saint- Pierre-et-Miquelon, la flotte du petit archipel français pêche le crabe des Neiges. Trois nouveaux navires sillonnent les eaux, dont le Molipa.
En Guadeloupe, trois ans après le début des travaux, le chantier de l'aéroport Pôle Caraïbes, soit 35 millions d'euros d'investissement, entre dans sa phase finale. La piste d'atterrissage est en cours de rénovation et le chantier ne contrarie pas le calendrier des vols.
En Nouvelle-Calédonie, les prix à la consommation sont élevés en raison de la la hausse de celui des d'importations. Et l'inflation actuelle entraîne leur augmentation, en asphyxiant les consommateurs qui le font savoir. Plusieurs manifestations ont eu lieu cette semaine sur le Caillou.
Chaque année, près de 200 personnes sont condamnées à des travaux d'intérêt général sous l'autorité de la province Sud en Nouvelle Calédonie. Elles échappent ainsi à des peines d'emprisonnement. Elles endossent un gilet de professionnel pour, en quelque sorte, tenter de réparer le mal.
En Guyane, le futur sentier du littoral offrira une quarantaine de kilomètres de promenade entre la commune de Roura (sud) et la préfecture, Cayenne.
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L'ONU alerte sur de nouveaux records des marqueurs clés du changement climatique
One Ocean Summit : des promesses et quelques engagements pour les océans
L’invité du jour
One Ocean Summit : "Il faut reconnecter la Terre avec les océans, nos destins sont liés"
France24 - Monde
Les vertus des arbres remarquables
Publié le : 20/05/2022 - 14:05
FRANCE 24
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Au cœur de la forêt de Compiègne (Oise), le chêne de Saint-Jean est considéré comme l'un des doyens des forêts de France. Son histoire se lit sur son tronc. Cet arbre à la taille impressionnante aurait été planté au XIIIe siècle. Des arbres remarquables, l'ONF en accompagne plus d'une quarantaine en forêt de Compiègne, essentiellement des chênes. Si ces géants s'épanouissent dans leur environnement naturel, d'autres se pavanent sur la place d'un village. Ainsi, à Lucheux, dans la Somme, deux tilleuls séculaires se sont soudés et enlacés au fil du temps, ne formant plus qu'un. Celui que l'on nomme "l'arbre des épousailles" a été classé aux Monuments historiques en 1930.
COP26
Planter des arbres, une solution insuffisante pour lutter contre le dérèglement climatique
Découvertes
En Thaïlande, des arbres sont ordonnés moines pour les protéger de la déforestation
Environnement
Déforestation, réchauffement climatique… les arbres aussi sont menacés d’extinction
BBC
Focus on female farmers in Northumberland and the Scottish Borders
By Matthew TuckerBBC News
Award-winning documentary photographer Joanne Coates has created an exhibition featuring portraits of women in agriculture across Northumberland and the Scottish Borders.
A collaboration with more than 40 women, Daughters of the Soil explores questions around land inheritance, farming stereotypes and the history of who has traditionally worked the land.
"The project offered the opportunity to chronicle the lives and stories of these women," explains Ms Coates.
"Women aren't as visible as men on farms but we are seeing them more.
"The female workforce are driving tractors, having a social-media presence and can be seen on TV, but they don't often inherit land or work in leadership positions."
The photo exhibition is being displayed at The Gymnasium Gallery, in Berwick-upon-Tweed, until 5 June.
Ms Coates visited 34 farms, drawing on her personal connection of having previously worked on one.
She still does occasional shifts milking cows in the northern Yorkshire Dales.
While in residency with the Maltings and Newcastle University's Centre for Rural Economy (CRE) and Institute for Creative Arts Practice, Ms Coates worked with Prof Sally Shortall, whose research focuses on gender relations in agriculture.
According to Prof Shortall, women make up just 15% of the farming industry in the UK, their contributions often overlooked as they deal with barriers such as access to land, class, motherhood, and a lack of clear leadership roles.
Here are five of the farmers photographed and interviewed by Ms Coates.
Anna
The sign outside the farm run by Anna in north Northumberland still reads L Smales and Sons Ltd.
But it is Anna, her mother and sister who look after it.
She has worked there since she was a child, later leaving for university, earning a degree in organic farming and also working as an accountant.
"I really enjoyed growing up on the farm," she says. "I think it gave me opportunities other children or young people don't have.
"It was me who was always outside helping dad. I was managing the grains storage at age 12.
"It's not what I have done my whole career but it's what I always anticipated ending up doing."
The business switched to organic farming in 1998 and now produces organic wheat.
The family and the farm suffered a huge loss when Anna's father died 16 years ago, forcing them to step in and do what was needed to manage the land.
Ms Coates visited the farm on the day Anna was due to give birth to her second child, while she was still working on the farm.
They met again nine months later, after Rosie had been born and was accompanying her mum on farm duties.
Annabel
Annabel, 31, an arable and beef farmer, works on her family's farm in the Scottish Borders, managing 2,500 acres along the Berwickshire coast with her father, Will.
She also runs St Abbs Pumpkin Patch.
Annabel studied geology and gained experience of farm management while working on other farms in Lincolnshire and Northumberland.
She is a strong advocate of women and young people in farming.
"A mix of males and females in the workplace creates a good balance, and this produces beneficial results," she says.
"With the shortage of labour becoming a major challenge in UK agriculture, it has never been more important to encourage all young people into the industry.
"There are more and more women taking on agricultural roles within many different businesses. This is exciting and a step in the right direction."
Paula
Paula works at Mill Pond Flower Farm in Foulden village in the Scottish Borders.
Flower farming is one of the exceptions in the industry because the majority of farmers are female.
Paula didn't start out farming. She comes from a city, not an agriculture background.
But 10 years ago, she and her husband, Ray, took a gamble on something new. They had to learn flower farming skills from scratch and now run an established flower farm.
"Being a woman in farming is doing what I'm good at - using all my skills and making a living from the earth," she says.
"It's important different people get to farm because we need diversity to make our growing systems strong and resilient, to be able to adapt to change."
"Diversity in people, plants and wildlife is essential for us all to thrive."
Kirstie
Kirstie and her husband, Kevin, also farm in the Scottish borders, where they have a flock of Cheviot sheep.
They farm on rented land, meaning they can't plan ahead for the future.
They are working towards owning their own farm, but land access remains one of the main barriers to working in agriculture.
Kirstie's father was a farm manager in the Scottish Borders and she grew up getting stuck in and helping him.
"You could tell when it was lambing time because I wasn't in school," she says.
"Where were you last week? Oh it was lambing time."
Her husband is a shepherd and is often away, meaning Kirstie has to be there for any emergencies.
"Between us it's a 50-50 decision. Fifty-fifty in the money so it should be 50-50 in the decisions," she says.
Fransje
As a teenager, Fransje worked milking cows in Holland, where she met her husband, Peter, a cheesemaker.
For most of her life she worked as an occupational therapist.
After moving to the UK, Fransje helped out with lambing at farms near where she lived in Northumberland.
When the chance arose to own a small plot of land close to their home, Peter and Fransje assembled their own herd of Shetland sheep.
Fransje learned how to shear and sells the fleeces locally.
"Having both women and men farm adds diversity in the approach to animal and land management," she says.
"Personally, to be a woman who farms, gives a purpose to my natural drive to nurture, whether that be animals, trees, water, grass, soil."
All pictures are subject to copyright.
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Wimbledon stripped of ranking points over Russia, Belarus ban
Issued on: 21/05/2022 - 09:36
NEWS WIRES
Wimbledon, widely regarded as the world's most prestigious tennis tournament, was stripped of ranking points on Friday by the sport's main tours in a move which threatens to reduce the Grand Slam to the status of a high-profile exhibition event.
The decision by the ATP and WTA was in response to Wimbledon banning Russian and Belarusian players following the invasion of Ukraine.
"It is with great regret and reluctance that we see no option but to remove ATP Ranking points from Wimbledon for 2022," said an ATP statement.
"Our rules and agreements exist in order to protect the rights of players as a whole. Unilateral decisions of this nature, if unaddressed, set a damaging precedent for the rest of the Tour.
"Discrimination by individual tournaments is simply not viable."
When world number one Novak Djokovic won Wimbledon in 2021, he earned 2,000 points.
Wimbledon chiefs at the All England Club branded the move by the ATP and WTA as "disproportionate".
The WTA, which operates the women's tour, joined their male colleagues in withholding points for the tournament which starts on June 27.
Wimbledon's ban has ruled out a swathe of top players, including men's world number two Daniil Medvedev and last year's women's semi-finalist Aryna Sabalenka of Belarus as well as two-time major winner Victoria Azarenka.
Further talks?
The ATP, however, hinted at a resolution to the impasse.
"We remain hopeful of further discussions with Wimbledon leading to an acceptable outcome for all concerned."
WTA chief executive Steve Simon said that his organisation believed "that individual athletes participating in an individual sport should not be penalised solely because of their nationalities or the decisions made by the governments of their countries."
"As a result of the All England Tennis Club's position that it will not honour its obligation to use the WTA Rankings for entry into Wimbledon, and proceed with a partial field not based on merit, the WTA has made the difficult decision to not award ranking points for this year's Wimbledon," he added.
The Wimbledon ban has been widely-condemned especially as Russian and Belarusian players are still allowed to compete at other tournaments including the second Grand Slam of the season at the French Open which starts in Paris Sunday.
"It's unfair for my Russian colleagues," said Spanish star Rafael Nadal, a two-time Wimbledon winner and 21-time Grand Slam champion, when the sanction was announced.
"It's not their fault what's happening with the war."
The All England Club expressed their "deep disappointment" with the ATP and WTA.
They said they had taken the "only viable decision" given the position taken by the UK government to limit Russia's global influence following the invasion and stood by the ban.
"We deeply regret the impact of this decision on the individuals affected," said a statement from the Wimbledon organisers.
Medvedev, speaking in Paris before the ATP decision was announced, said he would not resort to legal action against Wimbledon but admitted "there are a lot of mistakes" behind the controversial decision.
"If I can't play, I'm not going to go to court for this one," 26-year-old Medvedev said.
'Invaders, murderers'
The ATP's decision was slammed by former Ukraine player Sergiy Stakhovsky who famously defeated Roger Federer on Centre Court at Wimbledon in 2013.
"To say that I am disappointed in @atptour would be understatement. Never would expect that anyone can stand on the side of invaders and murderers... but it seems to me that even my fellow players feel sorry for invaders from rus/blr," tweeted Stakhovsky who has joined the Ukraine military to fight the Russian invasion.
"Players which in 85 days were not able to produce any clear message of condemnation of invasion into Ukraine. Shameful day in tennis."
The International Tennis Federation (ITF) also confirmed it was refusing to grant ranking points to Wimbledon for junior and wheelchair events.
The UK government's Culture, Media and Sport Secretary Nadine Dorries said: "We stand squarely behind the decision that Wimbledon have taken to stand up for what is right.
"We deeply regret today's decision and urge the ATP to consider its stance on ranking points at the championships. It does not send the right message to either (Vladimir) Putin or the people of Ukraine."
(AFP)
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Ashleigh Barty wins first Wimbledon title on idol Cawley's anniversary
Djokovic takes Wimbledon title to tie Federer, Nadal record with 20 Grand Slams
Serena Williams limps out of Wimbledon in tears due to injury
BBC
Photos of 1900s Herefordshire life discovered hidden in cupboard
Photographs of life in Herefordshire in the early 20th Century have gone on display after being found hidden behind wallpaper.
Richard Jenkins rode around the Golden Valley area of the county taking pictures of weddings, births and celebrations.
Hundreds of his glass plate negatives were found by his family in a cupboard which had been covered with wallpaper.
An exhibition of the photos has gone on display in Hereford.
Mr Jenkins, who was born in 1890 in Newton, on the Herefordshire border with Wales, wanted to be an engineer, his daughter said.
But he had to take over the family farm and instead channelled his passion into photography.
His daughter Sylvia Jenkins-Bigglestone said her father had used to travel around the area on his motorcycle and sidecar.
"I do not know how he would have reacted, if he felt that he would be as well known as this," she added.
After being discovered, the collection of about 900 photographs was scanned and the plates and photographs are now part of the Herefordshire Archives Collection.
The exhibition is being held at All Saints Church, Hereford, until 2 July.
"I would never have thought daddy would be as notorious as he is now and people are so interested in his work," Mrs Jenkins-Bigglestone said.
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Cold wave hits southern Brazil with record-low temperatures
Issued on: 20/05/2022 - 20:23Modified: 20/05/2022 - 20:28
Lara BULLENS
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Unlike India facing intense heatwaves or France battling drought, Brazil this week has witnessed some of the most chilling temperatures ever seen in its southern states. Experts are not ruling out climate change and say that the extraordinary weather conditions are catalysed by the subtropical storm Yakecan.
In his 2009 mockumentary “Cold Tropics”, Brazilian director Kleber Mendonça Filho portrayed the unimaginable. Recife, a tropical city in the northeast of Brazil, is suddenly hit by a cold wave that pushes temperatures to impossible lows. Inhabitants are forced to adapt, penguins make an unlikely appearance and the global scientific community is left aghast.
This week, Mendonça’s fictional world became a reality in southern Brazil.
While Recife and other parts of the northeast continue to enjoy temperatures of around 28 degrees Celsius, thermometers in southern states have reached unprecedented lows.
The Federal District, just south of Brasilia, recorded its coldest temperature in history at 1.4 degrees Celsius on Thursday and Sao Paulo broke a new record with 6.6 degrees on Wednesday morning, temperatures unheard of since 1990 in Latin America’s largest city.
Belo Horizonte, the capital city of Minas Gerais, recorded its lowest temperature in 43 years at 4.4 degrees. And further south in Santa Catarina, tourists and locals flocked outside to see rare snowfall first-hand after the state recorded temperatures below 2 degrees Celsius for several days. Snow hasn’t hit Santa Catarina in 15 years.
Several cities in Brazil's Rio Grande do Sul, Santa Catarina, Porto Alegre, and Sao Jose dos Ausentes states received snowfall, caused by subtropical storm Yakecan, prompting people to gather on streets to enjoy the rare phenomenon pic.twitter.com/1ky5QkDxEA
May 19, 2022The arrival of cold fronts in the south is quite common this time of year, but it is rare for these temperature drops to arrive with such fervour and to reach as far north as they have now.
Meteorologists are saying the cold wave is a result of the Yakecan subtropical storm, initially called a cyclone, hitting southern Brazil and Uruguay.
“In autumn, it’s natural for polar air masses from the Antarctic region to travel closer to the equator, bringing down temperatures,” Brazilian meteorologist Josélia Pegorim told FRANCE 24. “But in combination with the Yakecan storm, which is relatively stuck in place due to its unusual atmospheric configuration, a kind of barrier has been created leaving the masses of cold air somewhat trapped inside the country.”
Climate change and global warming play a role in this unique phenomenon, too. Just as polar air masses travel south towards the equator, warm winds move towards the poles. But with global temperatures rising, these movements are no longer balanced.
“What allows the air masses to move is the temperature difference between the tropics and the poles,” meteorologist Giovanni Dolif told Brazilian TV channel Globo. “But temperatures in Antarctica are not rising as much as on the tropical belt, like in Brazil. So the movement of these masses intensifies to try and compensate for the imbalance, resulting in stronger winds, storms and cold waves in places where they didn’t previously exist.”
There is still one month to go until winter officially begins in the tropical country. But for now, the National Institute of Meteorology (INMET) has issued a cold wave alert blanketing the entire southern half of Brazil, warning people of potential health risks the temperature drop can cause.
And the INMET’s warning signs are not baseless. On Wednesday, a 66-year-old homeless man died in Sao Paolo after falling ill in a food distribution queue. According to local media, he had spent the night in the street.
To try and curb further tragedies, Sao Paolo’s City Hall has announced it will provide 2,000 additional shelter beds to increase its total capacity to 17,000. But the streets of this megacity are home to about 32,000 people without shelter, a number that has risen by a third since before the Covid-19 pandemic.
The INMET has also warned of “possible consequences” the cold wave could have on agriculture in one of the world’s biggest food producers. Arabica coffee prices soared last June, for example, when the country faced similar cold spells that destroyed crops. Brazil is the largest producer of coffee in the world.
Since 2011, there have been 15 subtropical storms like Yakecan in Brazil. According to the National Centre for Natural Disaster Monitoring and Alerts (CEMADEN), seven of them took place between 2020 and 2022.
Meanwhile, extreme weather and climate events around the world have become five times more frequent over the last 50 years.
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Brazil's Amazon deforestation surges to highest level in 15 years
Death toll mounts from flash floods, landslides in Brazil’s Petropolis
Reporters
The 'agricultural mafia' taking over Brazil's Amazon rainforest
BBC
Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 winner revealed
Deana Lawson has won the Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 for her solo exhibition Centropy.
Ms Lawson, from Rochester, New York, was awarded the £30,000 prize on Thursday at a ceremony at The Photographers' Gallery in London.
The annual award recognises artists and projects for their contributions to the world of photography over the past year.
The photographer, who is a professor of visual arts in the Lewis Center for the Arts at Princeton University, cast models to pose in a style reminiscent of family photographs.
While the majority of the models are unrelated, she describes them as a "mythological extended family" in images that provide "portals" into other worlds.
"Interrogating the position of the black body in visual culture and playing with tropes such as family portraiture, artifice and nature, [Lawson] takes the personal and makes it political," says Anne-Marie Beckmann, director of the Deutsche Börse Photography Foundation.
Ms Lawson's Centropy exhibition was originally displayed at Kunsthalle Basel, Switzerland, in 2020.
Her work is on display at The Photographers' Gallery, alongside the other shortlisted artists - Anastasia Samoylova, Jo Ractliffe and Gilles Peress - until 12 June 2022.
Here is a selection of work by the three other shortlisted artists.
All pictures courtesy of the artists and subject to copyright. Deana Lawson images courtesy of the artist; Sikkema Jenkins & Co, New York; David Kordansky Gallery, Los Angeles.
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France24 - World
Russia claims full control of Mariupol after nearly three-month siege
Issued on: 20/05/2022 - 06:24
FRANCE 24
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Gulliver CRAGG
Russia’s defence chief says the country’s forces have taken full control of the massive steel plant in Mariupol that was the last stronghold of Ukrainian resistance in the city. Read our liveblog below to see how the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+2).
10pm: Wimbledon stripped of ranking points by ATP, WTA over Russia, Belarus ban
Wimbledon had its ranking points stripped by the ATP and WTA Tours on Friday over its decision to exclude players from Russia and Belarus at this year's championships due to Moscow's invasion of Ukraine.
Tennis's governing bodies have banned Russia and Belarus from international team competitions following the invasion, which Moscow calls a 'special operation', but allowed players from the two countries to continue competing as neutrals.
The move by the men's and women's tours to strip Wimbledon of its ranking points will effectively reduce the world's most famous tennis tournament to an exhibition event.
"The ability for players of any nationality to enter tournaments based on merit, and without discrimination, is fundamental to our Tour," the ATP said in a statement.
"The decision by Wimbledon to ban Russian and Belarusian players from competing in the UK this summer undermines this principle and the integrity of the ATP Ranking system. It is also inconsistent with our Rankings agreement.
8:34pm: Russia claims full control of Mariupol
Russia’s defence chief says the country’s forces have taken full control of the massive steel plant in Mariupol that was the last stronghold of Ukrainian resistance in the city.
That would mark the end of a nearly three-month siege that reduced much of Ukraine's vital Black Sea port of Mariupol to ruins and left over 20,000 people there feared dead.
Russian Defence Minister Sergei Shoigu reported to Russian President Vladimir Putin on Friday that the Azovstal steelworks in Mariupol has been “completely liberated” from Ukrainian fighters.
8:17pm: Russian soldier’s lawyer gives ‘impassioned plea’ in Kyiv war crimes trial
"Today it was the turn of the defence lawyer, who really made an impassioned plea for his client to be acquitted; this after Vadim Shishimarin had admitted guilt [...] and begged for forgiveness," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv. "The defence lawyer, [...] though being appointed by the Ukrainian state, was in no mind to let anybody suspect that this trial would be tainted by the political climate."
7:21pm: Russia ramps up assault aiming to seize Ukrainian province for separatists
Russian troops bombarded a riverside city on Friday in what appeared to herald a major assault to seize the last remaining Ukrainian-held territory in a province it claims on behalf of separatists.
Ukrainian officials said Russian forces had launched a massive artillery bombardment against Sievierodonetsk, one of the last Ukrainian-held bastions in Luhansk, one of two southeastern provinces Moscow and its proxies proclaim as independent states.
The city, and its twin Lyshchansk on the opposite bank of the Siverskiy Donets river, form the eastern part of a Ukrainian-held pocket that Russia has been trying to overrun since mid-April after failing to capture the capital Kyiv.
"The Russian army has started very intensive destruction of the town of Sievierodonetsk, the intensity of shelling doubled, they are shelling residential quarters, destroying house by house," Luhansk governor Serhiy Gaidai said via his Telegram channel. "We do not know how many people died, because it is simply impossible to go through and look at every apartment," he said.
6:12pm: Finland says Russian suspension of natural gas supplies will happen on Saturday
Russian supply of natural gas to Finland will be cut on Saturday morning, Finnish and Russian energy companies said Friday, after the Nordic country refused to pay supplier Gazprom in roubles.
"It is highly regrettable that natural gas supplies under our supply contract will now be halted," Gasum CEO Mika Wiljanen said in a statement.
However, we have been carefully preparing for this situation" and "there will be no disruptions in the gas transmission network," Wiljanen said. The supply contract will end on Saturday at 7:00 am (0400 GMT), Gasum said.
Gazprom Export, the exporting arm of Russian gas giant Gazprom, said it had not received payment for gas supplied in April and would therefore halt deliveries from Saturday.
6pm: Deliberations start in Russian soldier's war crimes trial
The lawyer for a Russian soldier who was the first to go on trial for an alleged war crime in Ukraine asked a Kyiv court Friday to acquit his client, who had admitted killing an unarmed Ukrainian civilian during the first days of the war.
Defence lawyer Victor Ovsyanikov argued that his client, Sgt. Vadim Shishimarin, 21, had been unprepared for the “violent military confrontation” and mass casualties that Russian troops encountered when they first invaded Ukraine.
“It is essential, your honor, in my opinion, to assess Shishimarin’s intentions as to what happened and the reasons he was guided by when he fired," Ovsyanikov said. "Could any of the people present here understand these circumstances in that situation?”
Shishimarin, a member of a Russian tank unit who was eventually captured, testified Thursday that he shot the civilian from an open car window on orders from two officers. He said one of the officers insisted the man, 62-year-old Oleksandr Shelipov, could report their location in the northeastern Sumy region to Ukrainian forces.
“Let’s try to put ourselves in the place of at least one of those people in that car, and in general,” Ovsyanikov, a Ukrainian lawyer who was appointed to defend the Russian sargeant, said Friday. “Did they understand that they killed a person at the time, or did they just shoot from a machine gun and go on?”
5:45pm: Ukraine orders end to defence of Mariupol
Ukraine on Friday ordered its last troops holed up in Mariupol's besieged Azovstal steelworks to lay down their arms after nearly three months of desperate resistance against a ferocious Russian assault.
Russia's flattening of the strategic port city has drawn multiple accusations of war crimes, including a deadly attack on a maternity ward, and Ukraine has begun a reckoning for captured Russian troops.
5:26pm: Russia makes early debt payment dash in bid to avoid default
Russia sent funds to pay interest on two of its international bonds on Friday in an attempt to stave off sovereign default ahead of the expiration next week of a key US licence that allows such transfers.
The finance ministry said it channelled $71.25 million to pay coupons on dollar-denominated Eurobonds maturing in 2026 and 26.5 million euros ($28 million) on euro-denominated notes due in 2036.
Russia has faced the prospect of sovereign default since Western capitals imposed sweeping sanctions in the wake of its invasion of Ukraine on February 24, as well as Moscow introducing counter-measures. The country has been all but cut off from the global financial system and has seen roughly half of its $640 billion reserves abroad frozen.
3pm: Russia says it fulfilled obligations on Eurobond coupon payout in full
The Russian finance ministry on Friday said it has fulfilled obligations on paying coupons on two issues of Eurobonds in full.
The ministry said it channelled $71.25 million on coupon payout for dollar-denominated Eurobonds maturing in 2026 and 26.5 million euros ($28 million) on papers due in 2036. The national settlement depository has received the funds the ministry channelled, it said.
2:54pm: Finland says Russia suspending natural gas supplies
Russia will cut off natural gas to Finland after the Nordic country that applied for NATO membership this week refused President Vladimir Putin's demand to pay in rubles, the Finnish state-owned energy company said Friday, the latest escalation over European energy amid the war in Ukraine.
Finland is the latest country to lose the energy supply, which is used to generate electricity and power industry, after rejecting Russia's decree. Poland and Bulgaria were cut off late last month but had prepared for the loss of natural gas or are getting supplies from other countries.
Putin has declared that “unfriendly foreign buyers” open two accounts in state-owned Gazprombank, one to pay in euros and dollars as specified in contracts and another in rubles. Italian energy company Eni said this week that it was “starting procedures” to open a euro and a ruble account.
The European Commission, the European Union's executive arm, has said the system does not violate EU sanctions if countries make a payment in the currency listed in their contracts and then formally signal that the payment process is concluded. But it says opening a second account in rubles would breach sanctions.
2:43pm: G7 countries provide nearly $20 billion to Ukraine
Germany’s finance minister says the Group of Seven leading economies and global financial institutions are providing $19.8 billion in aid to bolster Ukraine’s public finances.
Finance Minister Christian Lindner told reporters Friday that $9.5 billion of the total was mobilised at meetings of the G-7 finance ministers in Koenigswinter, Germany, this week.
He said the goal is to ensure that Ukraine’s financial situation does not affect its ability to defend itself against Russia’s invasion.
2:22pm: Turkey's Erdogan to speak to Finland as NATO application row simmers
Turkish President Recep Tayyip Erdogan said he will speak to Finland on Saturday, while maintaining his opposition to Finnish and Swedish NATO membership bids over their history of hosting members of groups Ankara deems "terrorists".
Finland and Sweden formally applied to join NATO on Wednesday, following Russia's invasion of Ukraine.
Erdogan said he had discussed the issue with the Dutch prime minister on Friday and would also speak to Britain on Saturday. He did not specify the people he would speak to in Finland and Britain.
1:32pm: Troops holed up in Azovstal steelworks ordered to stop fighting, Ukrainian army chief says
Kyiv has ordered the remaining Ukrainian troops still holed up in Mariupol's besieged Azovstal steelworks to stop fighting, a commander of a battalion leading the trapped units said Friday.
"The higher military command has given the order to save the lives of the soldiers of our garrison and to stop defending the city," Denys Prokopenko said in a video on Telegram. He said there was an "ongoing process" to remove fighters who had been killed from the plant.
1:20pm: Russian gas supplies to Finland will be suspended from Saturday
Russia's Gazprom has informed Finland that it will halt natural gas flows from Saturday morning, Finnish state-owned gas wholesaler Gasum said on Friday.
12:11pm: Russia to create new military bases in response to NATO expansion
"By the end of the year, 12 military bases and units will be deployed in the Western Military District," Russian Defence Minister Sergei Shoigu told his ministry and army officials, noting "the growth of military threats on Russia's borders" and laying the blame with NATO and the US.
12:05pm: Moscow says the conquest of the Lugansk region is 'almost complete'
The Russian Defence Minister said that 1,908 Ukrainian soldiers holed up in the Azovstal steelworks in Mariupol have surrendered. "The liberation of the Lugansk People's Republic is almost complete," he said, adding that "units of the Russian armed forces, together with divisions of the People's Militia of the Lugansk and Donetsk People's Republics, are continuing to increase control over the territories of the Donbas."
11:33am: Judge presiding over first Ukraine war crimes trial says verdict will be announced Monday
Viktor Ovsyannikov, the defence lawyer of the Russian soldier appearing in the first Kyiv war crimes trial, said his client was not guilty of premeditated murder and war crimes, even though he has admitted to killing a civilian, and asked for him to be acquitted.
Russian soldier Vadim Shishimarin said he was “truly sorry” for his actions.
The judge presiding over this trial said the verdict will be announced on Monday.
10:55am: Russian parliament to consider allowing over-40s to sign up for military
In a sign of Russia's urgent need to bolster its war effort in Ukraine, its parliament said on Friday that it would consider a bill to allow Russians over 40 and foreigners over 30 to sign up for the military.
8:57am: Germany’s lower house backs €40-billion supplementary budget to fund Ukraine costs
Germany's parliamentary budget committee approved plans on Friday to take out almost €40 billion euros ($42.3 billion) in additional debt this year to fund costs stemming from the fallout of the war in Ukraine.
7:46am: Luhansk’s regional governor says Russian shelling has killed 13 civilians
Russian shelling in Ukraine’s eastern region of Luhansk has killed 13 civilians over the past 24 hours, Serhiy Gaidai, the regional governor, said on Friday.
Twelve were killed in the town of Sievierodonetsk, where a Russian assault has been unsuccessful, he said. The town and the city of Lysychansk are in an area where Russian troops have launched an offensive.
7:25am: US approves a $40-billion aid package for Ukraine
Ukranian President Volodymyr Zelensky said that the renewed Russian offensive in Ukraine’s Donbas had turned the eastern region into “hell” and thanked the US for approving a $40-billion aid package for Ukraine.
I praise the 🇺🇸 Senate's approval of the Additional Ukraine Supplemental Appropriations Act of 2022. $ 40 billion is a significant 🇺🇸 contribution to the restoration of peace and security in Ukraine, Europe and the world. We look forward to the signing of the law by @POTUS
May 19, 20222:55am: Blinken accuses Russia of using food as a weapon
Blinken told a UN Security Council meeting called by the United States that the war has halted maritime trade in large areas of the Black Sea and made the region unsafe for navigation, trapping Ukrainian agricultural exports and jeopardising global food supplies.
Blinken said the meeting, which he chaired, was taking place “at a moment of unprecedented global hunger” fuelled by climate change and COVID-19 “and made even worse by conflict.”
Since Russia’s invasion on February 24, he said, its naval operations have sought to control access to the northwestern Black Sea and the Sea of Azov and to block Ukrainian ports, which the United States assesses to be “a deliberate effort” to block safe passage and shut down shipping.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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Truth or Fake
Was Ukraine's Zelensky honoured by Poland with a stamp?
The France 24 Interview
'Don't trust Putin,' says Ukraine's ex-president Poroshenko after Azovstal evacuation
Perspective
'In the mind of a hero': Biographers of Ukraine's Zelensky explore his rise and appeal
France24 - World
‘We have different memories of our shared history,’ says French superstar Omar Sy in Cannes
Issued on: 21/05/2022 - 15:59Modified: 21/05/2022 - 16:06
Juliette MONTILLY
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Film-makers are holding up a mirror to France over its colonial past at the Cannes festival, helped by star power and a growing French readiness to face up to injustices committed. French superstar Omar Sy – who has won a huge international following with his roles in "Untouchable" and the Netflix smash hit "Lupin" – plays the lead in “Tirailleurs”, a story about France's forced recruitment of Senegalese soldiers during World War I.
France24 - Monde
Invasion de criquets en Afrique du Sud : la sécurité alimentaire menacée
Publié le : 20/05/2022 - 10:41Modifié le : 20/05/2022 - 11:07
Caroline DUMAY
L'Afrique du Sud subit l'invasion de criquets la plus destructrice en 25 ans. Les agriculteurs de trois provinces se battent contre le fléau alors qu'ils sortent tout juste d'une sécheresse de sept ans. Le gouvernement sud-africain a déjà alloué 5 millions d'euros pour les aider. Reportage de Caroline Dumay.
France24 - World
‘Cinema is politics,’ Russian dissident director Kirill Serebrennikov tells FRANCE 24 in Cannes
Issued on: 20/05/2022 - 20:16Modified: 20/05/2022 - 20:22
Juliette MONTILLY
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Celebrated Russian film director Kirill Serebrennikov came out against the war in Ukraine, telling the Cannes Film Festival that culture had a role in ending the conflict. His film "Tchaikovsky's Wife" is among 21 entries in the Cannes festival's main competition vying for the Palme d'Or. Asked whether cinema and politics go together, Serebrennikov told FRANCE 24 that “cinema is politics”.
France24 - World
'They took my son:' In DR Congo, villagers and hippos struggle to live side by side
Issued on: 20/05/2022 - 18:24
Sam BALL
Since 2019, at least seven people have been killed by hippos on the banks of the Ruzizi river in the Democratic Republic of Congo, prompting some villagers to carry out revenge attacks on the animals. Now, conservationists are warning the giant semi-aquatic mammals are facing a "mass extermination", with at least three killed every month in the region.
France24 - World
In a rare interview, Tom Cruise explains how his love of daredevil stunts started early
Issued on: 19/05/2022 - 23:09Modified: 19/05/2022 - 23:17
Juliette MONTILLY
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Tom Cruise mania descended upon Cannes Film Festival where the actor made a whirlwind appearance to walk the red carpet, watch a squadron of French fighter jets fly over the European premiere of “Top Gun: Maverick” and exalt the big screen in a rare interview.
France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Georgina ROBERTSON
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
What are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCE IN FOCUS
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
France's Macron faces a divided nation after election win
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
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Italian family, Togolese national taken hostage by armed men in Mali
Issued on: 21/05/2022 - 12:07
NEWS WIRES
Armed men have kidnapped an Italian couple and their child as well as a Togolese national in southeastern Mali, a local official and a Malian security source told AFP Friday.
They said the abductions occurred late Thursday about 100 kilometres (60 miles) from the border with Burkina Faso, part of a west African region hit by turmoil, kidnappings as well as conflict blamed on armed jihadists.
"Armed men in a vehicle kidnapped three Italians and a Togolese about 10 kilometres (six miles) from Koutiala," late Thursday, an official from the Koutiala region who asked not to be named said.
He said the victims were two Italian adults and their child as well as a Togolese, adding they were all Jehovah's Witnesses.
A Malian security source, speaking on condition of anonymity, also said two Italian adults and their child, along with a Togolese, were kidnapped.
He described the abductees as "religious people".
He said the abductions took place in the southeastern town of Sincina, around 100 kilometres from the Burkina Faso border.
"We are doing everything to obtain their release," the person said, adding that diplomatic lines of communication were open.
The Italian foreign ministry later confirmed in a short statement "the kidnapping of three compatriots in Mali".
It said it was making "every effort" to secure a positive outcome to the case, while emphasising, "in agreement with family members, the need to maintain the utmost discretion".
Earlier, it said that Foreign Minister Luigi Di Maio was personally following the case.
Frequent kidnappings
A number of foreigners have been kidnapped across the border in Burkina Faso in recent years.
Kidnappings are frequent in Mali, though motives span from criminal to political reasons.
In most cases, the conditions or circumstances of the release of kidnap victims is never clearly established.
Mali has since 2012 been wracked by a jihadist insurgency by groups linked to Al-Qaeda and the so-called Islamic State. Vast swathes of the country are in thrall to myriad rebel groups and militias.
Thousands of soldiers and civilians have been killed and hundreds of thousands of people have been forced to flee their homes amid violence that began in the north of the country and spread to the centre, and then to neighbouring Burkina Faso and Niger.
Olivier Dubois, a 47-year-old French freelance journalist who has been living and working in Mali since 2015, was kidnapped more than a year ago.
He announced his abduction himself in a video posted on social networks on May 5, 2021. In it, he said he had been kidnapped in the northern city of Gao by the Support Group for Islam and Muslims (GSIM), the main jihadist alliance in the Sahel, which is linked to Al-Qaeda.
On March 13, a video circulated on social networks showing a man who appears to be the French journalist addressing his relatives and the French government.
(AFP)
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Mali withdraws from G5 Sahel regional anti-jihadist force
Mali's military junta says it foiled attempted coup
MALI
France's Sophie Pétronin shown in Mali hostage video
France24 - World
Internal displacement at all-time high, with five million IDPs in Ethiopia alone
Issued on: 19/05/2022 - 23:10
James CREEDON
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Nearly 60 million people are internally displaced worldwide. The war in Ukraine is one reason for the spike but other conflicts, severe food insecurity and drought in sub-Saharan Africa are also factors. Also, as healthcare workers in Zimbabwe leave in droves for better paid jobs overseas, our reporters look at the how the healthcare service is coping with major personnel shortages. And the Senegalese capital Dakar opens the city's Art Biennale, which showcases more than 80 artists from Africa and its diaspora.
France24 - World
Probes into anti-France demo deaths in Niger say cause unclear
Issued on: 19/05/2022 - 16:46Modified: 20/05/2022 - 10:34
Nicholas RUSHWORTH
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Investigations into the death of three people killed last November during a protest against a French military convoy travelling through Niger have failed to pinpoint the cause, the government said.
France24 - World
Australia's federal election: Climate change becomes top concern for voters
Issued on: 17/05/2022 - 12:24
Sonia BARITELLO
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Australia is counting down to its next federal election on May 21. The environmental crisis is high on voters' minds and smaller parties and independents are gaining momentum by riding a wave of disillusionment over the conservative coalition's lack of climate action. With a hung parliament looking likely, these minor players could force the traditional parties to do more to tackle global warming. Climate change is an increasingly hot-button issue since the country's devastating bushfires of 2019-20. Our correspondents Richelle Harrison Plesse and Gregory Plesse report.
Meanwhile, the price of wheat has hit record highs globally in the wake of the war in Ukraine and India's recent decision to ban exports. The country was supposed to fill the gap in supply caused by the disruptions in Eastern Europe, but it has food security concerns of its own due to rising global prices as well as a heatwave that has damaged crops and reduced output.
Finally, South Korean K-pop juggernauts BTS are at the centre of a national debate over military service. All able-bodied males in the country must enlist in the armed forces for two years before they turn 30, an age the oldest member of BTS will reach in December. The country's culture minister wants to exempt the band from service and find another way for the superstars to serve their country. But some South Koreans are angry at the proposal.
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France24 - World
Geothermal energy: A new, green lease of life for old coal mines
Issued on: 13/05/2022 - 16:24
Valérie DEKIMPE
Coal mining has long polluted the natural environment, with devastating consequences. But today, could it be a source of renewable energy? Down to Earth travels to the UK where disused, flooded coal mines are now reservoirs of geothermal energy.
Mine water, an untapped source of energy
Stephen Williams-Dixon has vivid memories of his former life as a miner: a total of 23 years spent working 500 metres underground, at the Dawdon mine in the north-east of England. He remembers the water flowing in the collieries and having to be pumped out.
"Underground there’s always faults and where you have a fault you get water coming through. That water was a big problem," he explains.
"We had to pump water out because you drowned."
Like Dawdon, coal mines across the UK are no longer in service, and water has slowly infiltrated the abandoned pits. But what could have been a liability has turned out to be an opportunity, giving the old coal mines a new, green lease of life.
The whole process is fairly straightforward, says Gareth Farr from the British Coal Authority: "Mine water is almost 20°C all year round. Once we abstract the mine water from underground we can then pass it through heat exchangers to recover heat from the water."
There are now plans to use this source of energy to heat 1,500 new homes in the coastal city of Seaham.
With some 23,000 pits no longer in use in the UK, there is huge potential in former mines waiting to be unlocked. An estimated 2 billion cubic metres of warm mine water are believed to be occupying old mine shafts, enough to heat millions of homes. This would make mine water one of the UK's largest clean energy sources, but so far it remains underused.
Geothermal energy, full steam ahead
Nearby, the city of Gateshead has set itself an ambitious goal: carbon neutrality by 2030. Mine water, and the heat extracted from it, could help it get there.
"We have invested £16 million," says John McElroy, a Gateshead Council cabinet member.
The mine water could become a serious contender to replace carbon-intensive sources of energy like gas, the city's main source of heating fuel, as the UK tries to wean itself off it.
The government has even pledged that no new gas connections will be built in homes and businesses by 2025.
"I think it's good money for a green future," says McElroy. He adds: "What we're doing here is amazing (...) Where we were a leader in the industrial revolution 200, 300 years ago, we are now a leader in the green energy revolution of today."
Coming full circle?
What if geothermal wells could in turn contain minerals?
They've come full circle in France, where alongside their geothermal energy production, they will soon be extracting lithium, a precious resource.
It's all happening at the Rittershoffen plant, in the eastern Alsace region.
For Christophe Neumann, President of Geothermal at Strasbourg Electricity, this could mark a major turning point: "In this plant alone we could potentially extract up to 2,000 tonnes of lithium per year. That means we would account for 4 percent of global production."
Lithium extraction has taken on a strategic dimension, the mineral being a crucial component in the manufacturing of smartphones and batteries for electric vehicles.
For now, though, the cost of extracting it from geothermal wells means it will be a long time before the process can be scaled up to an industrial level.
"No matter what, we know the potential in the Rhine basin is there," Neumann concludes.
"It offers a solution, an opportunity for France to be able to source minerals on its soil, and no longer depend on imports of such a strategic mineral for the future."
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Morocco's oases threatened by desertification
Issued on: 12/05/2022 - 15:06
Georja Calvin-Smith
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In tonight's edition: As the COP15 conference in Ivory Coast continues to discuss the threat of desertification, researchers warn that human behaviour has left billions around the world facing water scarcity. Also, Nigeria's national petroleum companies agree to supply jet fuel to the country's airlines. Operators had been prepared to stop all domestic flights due to rising fuel prices. And we speak to Nigerian director Abba Makama, who's just wrapped up Nollywood Week here in Paris.