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In pictures: 2022 Sony World Photography Awards

The winners of the Open category of the 2022 Sony World Photography Awards have been revealed.

More than 170,000 images were entered into this year's Open competition, with over 100 photographers shortlisted.

Each winner will go on to compete for the overall Open Photographer of the Year title and a $5,000 (£3,827) prize.

The overall winners in the Open, Student, Youth and Professional competitions will be announced on 12 April.

Here are the category winners, along with comments from the photographers themselves.

Bike with Flowers - Thanh Nguyen Phuc, Vietnam

Category: Travel

"A hundred years ago, there were just 36 streets and now there are many more - but the street culture remains strong in Hanoi.

"There are lots of shops in the main streets but people in the old streets prefer to get serviced by mobile street vendors.

"I spent a weekend following street vendors and found that they were walking or riding their bikes all day.

"Here is one of my favourite moments."

The Honey Collector - Utsab Ahamed Akash, Bangladesh

Category: Lifestyle

"The honey collectors collect in winter.

"They place the bees' nests near the mustard field as they can produce more honey that way.

"We often see this kind of scene in the Bangladesh countryside."

Surfing Festival - Raido Nurk, Estonia

Category: Motion

"The waves were the biggest I've ever seen in the evening, when I took this photo in The Netherlands.

"The waves and the pouring rain created quite a unique atmosphere."

Havana Running Away - Etienne Souchon, France

Category: Street Photography

"This is the third picture of thousands taken over a month-long trip to Havana, Cuba, with my 35mm [camera] - and it is my favourite!

"There is something happening here, some kind of tension: this car looks like it is drifting in the middle of the street, and this kid looks like he is running away from something."

Segundo Uso (Second Use) II - Leonardo Reyes-González, Mexico

Category: Object

"Still life photography of things thrown away (aka trash), that might be useful for someone else - or could, hopefully, become art."

The Endless Summer: Surf Trip - Simone Corallini, Italy

Category: Portraiture

"Simone Gentile, a 16-year-old surfer."

Anger Management - Scott Wilson, United Kingdom

Category: Natural World and Wildlife

"A wild mustang stallion kicks up a dust storm in north-western Colorado."

Old Meets New - Anthony Chan, Hong Kong

Category: Architecture

"In an industrial district in Hong Kong, surrounded by a mix of old and new developments, this shot was taken to highlight a contrasting co-existence: a new skyscraper's stylishly designed front entrance and an old industrial complex with myriads of air conditioners, pipes and wires mounted on its wall.

"The shadow and light accentuated the overall monochromic effect of the city's architecture."

Untitled - Isabel Salmon, United Kingdom

Category: Creative

"I began to document my mum's experience with labyrinthitis and persistent postural-perceptual dizziness (PPPD).

"I am finding ways to explore this through experimental techniques, with the intention of combining sound, and also considering other senses.

"I hope to create an installation in collaboration with my mum, using a series of conversations with her."

Exodus - Vicente Ansola, Spain

Category: Landscape

"I encountered this field of sunflowers in Castilla and León [north-west Spain].

"Sunflowers always seek the divine by following the sun on its route.

"These ones, although withered, stood up proudly.

"When I grabbed my camera to shoot, I no longer saw sunflowers but women walking the dry fields of Castilla, wearing ancestral garments."

All photographs courtesy 2022 Sony World Photography Awards. Selected work by winners and shortlisted entries will be exhibited at Somerset House, London, from 13 April - 2 May 2022.

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Valeurs Actuelles

1830 ou la révolution introuvable

À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques, dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. Voilà ce que proclame le bronze de la colonne de Juillet, place de la Bastille, avec au sommet son génie ailé, un ange chrétien recyclé dans le commerce et l’industrie, qui court vers l’ouest en brandissant des chaînes rompues et un flambeau pour éclairer l’avenir. Suivent de haut en bas une kyrielle de noms, que le bronze commémoratif n’a pas sauvés de l’oubli : Joseph de Maistre l’avait remarqué, l’instabilité qui suit l’Ancien Régime a besoin pour se consolider de saints et de héros fondateurs ; les “héros” des “Trois Glorieuses” en font partie, et le règne de Louis-Philippe, comme la colonne de Juillet, est bâti sur leur ossuaire.

Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée : le livre de M. de Mont-plaisir, on l’aura compris, laisse peu de place à cette rhétorique de compensation. Il cite l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Bory, qui dédiait sa propre Révolution de Juillet aux « maçons, serruriers, tailleurs, mécaniciens […] qui se sont battus par trois très beaux jours de la fin d’un mois de juillet, persuadés de se battre pour la Liberté, alors qu’ils le faisaient pour que l’action des mines d’Anzin, de 1 000 francs en 1815, passe à 150 000 en 1834 », et la citation résume tout. Reste à « passer en revue », comme l’auteur se le propose, les causes de cette révolution introuvable ; lui reprochera-t-on d’être un peu trop plein de son sujet et de sacrifier quelquefois à sa volubilité la simple clarté d’exposition ?

Sous les pavés, Louis-Philippe

« Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous ! », disait Napoléon à ses ministres. La Restauration en eut peur, et cette timidité lui sera fatale : le suffrage censitaire donnait le pouvoir à la bourgeoisie et préparait le lit de Louis-Philippe. M. de Montplaisir détaille avec soin les « incompréhensions », les « imprécations », les « hésitations » qui aboutiront fin juillet, contre une chambre hostile et une opinion travaillée, au coup de force constitutionnel des ordonnances, par quoi la liberté de la presse était suspendue et la Chambre des députés, à peine élue, dissoute. L’opposition libérale voulait une monarchie parlementaire à l’anglaise (le nom même des Trois Glorieuses vient sans doute de la Glorieuse Révolution de 1688) ; il ne restait plus au petit peuple parisien qu’à se faire tuer pour la “liberté”, à Charles X à résigner sa couronne au duc de Bordeaux son petit-fils et enfin au duc d’Orléans à forfaire, en gardant pour lui-même, ès qualités de lieutenant général du royaume, la couronne que devait ceindre Henri V.

Il est entendu que la “révolution de juillet” a contre elle la plupart des historiens : peut-on pour autant la réduire à « un roi au rabais, né de la conjonction de la banque, de la barricade et de la lâcheté » ? Louis-Philippe a cru pouvoir royaliser la révolution. La tâche était audacieuse, sans doute impossible, mais n’était-ce pas Louis XVI lui-même qui en avait pris l’initiative, en acceptant, lui roi de France, de n’être plus que le roi des Français, autrement dit du corps électoral ?

“Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée”, de Daniel de Montplaisir, Perrin, 448 pages, 22 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

L’Allemagne s’intéresse au système de défense aérienne américain THAAD

par Laurent Lagneau · 17 mars 2022

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Lancé en 1995 sous l’égide de la NATO MEADS Management Agency [NAMEADSMA] et confié à l’américain Lockheed-Martin ainsi qu’aux filiales allemande et italienne de MBDA, le programme MEADS [Multinational Extended Air Defense System] devait être la pierre angulaire des capacités de la Bundeswehr [forces armées allemandes] en matière de défense aérienne. Ce qui avait été encore rappelé en 2015, dans la cadre du projet TLVS [Taktisches Luftverteidigungssystem], après des années de difficultés.

En effet, l’histoire du MEADS a été jalonnée d’aléas et de surcoûts. La France devait participer à ce programme avant d’y renoncer en 1996, afin de se concentrer sur le Système Air-Sol Moyenne Portée – Terrestre [SAMP-T ou Mamba]. Et, alors qu’une capacité initiale était attendue en 2008, celle-ci n’a pas encore été prononcée à ce jour.

Pour rappel, le système MEADS devait être aérotransportable et capable de protéger une zone sur 360 degrés en interceptant des aéronefs et des missiles balistiques évoluant à basse et moyenne altitude.

Un temps menacé par pour des raisons budgétaires, le programme fut restructuré en 2015, avec la création d’un co-entreprise par Lockheed-Martin et MBDA Deutschland. L’objectif était alors de réduire les risques et de préciser l’offre qui devait être faite au gouvernement allemand, un contrat devant être signé en 2019. Ce qui ne fut pas le cas…

Deux ans après cette échéance, et sans mettre un terme officiellement au projet TLVS, le ministère allemand de la Défense fit part de son intention de moderniser les batteries de défense aérienne Patriot de la Bundeswehr pour, dans un premier temps, « garantir les capacités existantes en matière de défense antimissile jusqu’en 2030 ». Puis il était question de développer de nouvelles capacités d’ici 2026, notamment en matière de « défense aérienne mobile » et de lutte contre les drones.

Cette affaire en était là quand la Russie a envahi l’Ukraine… Et, visiblement, l’Allemagne a désormais l’intention d’accélérer l’acquisition de nouvelles capacités dans le domaine de la défense aérienne. D’autant plus que, avec le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par le chancelier Olaf Scholz et un budget devant être porté à plus de 2% du PIB, la Bundeswehr a de nouvelles perspectives devant elle.

Ainsi, après la confirmation de l’achat de 35 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, le ministère allemand de la Défense est en train de se renseigner sur les systèmes de défense contre les missiles balistiques. Et, d’après Reuters, il s’intéresserait notamment au THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], conçu pour intercepter des engins de portée inférieure à 800 km ayant des trajectoires dites à énergie minimale ou bien des missiles de portée d’au plus 1.500 km ayant des trajectoires dites « tendues ».

Aux premières de l’invasion de l’Ukraine, la Russie aurait lancé plus de 150 missiles [balistiques ou de croisière] sur les positions des forces ukrainiennes. D’où la réflexion allemande, d’autant plus que Berlin se trouve à la merci des missiles Iskander déployés dans l’enclave de Kaliningrad. D’ailleurs, en 2018, il avait été question de déployer une batterie THAAD sur la base aérienne de Ramstein.

Cela étant, sollicité sur cet éventuel achat de batteries THAAD, un porte-parole du ministère allemand de la Défense a décliné tout commentaire, rapporte Reuters.

En matière de défense anti-missile, l’Allemagne a rejoint le programme européenne TWISTER qui, conduit par la France dans le cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], vise à mettre au point « un système anti-missile qui, via un intercepteur multi-rôle européen endo-atmosphérique, devra permettre de contrer les menaces émergentes », dont les armes hypersoniques.

L’Allemagne s’intéresse au système de défense aérienne américain THAAD

par Laurent Lagneau · 17 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Lancé en 1995 sous l’égide de la NATO MEADS Management Agency [NAMEADSMA] et confié à l’américain Lockheed-Martin ainsi qu’aux filiales allemande et italienne de MBDA, le programme MEADS [Multinational Extended Air Defense System] devait être la pierre angulaire des capacités de la Bundeswehr [forces armées allemandes] en matière de défense aérienne. Ce qui avait été encore rappelé en 2015, dans la cadre du projet TLVS [Taktisches Luftverteidigungssystem], après des années de difficultés.

En effet, l’histoire du MEADS a été jalonnée d’aléas et de surcoûts. La France devait participer à ce programme avant d’y renoncer en 1996, afin de se concentrer sur le Système Air-Sol Moyenne Portée – Terrestre [SAMP-T ou Mamba]. Et, alors qu’une capacité initiale était attendue en 2008, celle-ci n’a pas encore été prononcée à ce jour.

Pour rappel, le système MEADS devait être aérotransportable et capable de protéger une zone sur 360 degrés en interceptant des aéronefs et des missiles balistiques évoluant à basse et moyenne altitude.

Un temps menacé par pour des raisons budgétaires, le programme fut restructuré en 2015, avec la création d’un co-entreprise par Lockheed-Martin et MBDA Deutschland. L’objectif était alors de réduire les risques et de préciser l’offre qui devait être faite au gouvernement allemand, un contrat devant être signé en 2019. Ce qui ne fut pas le cas…

Deux ans après cette échéance, et sans mettre un terme officiellement au projet TLVS, le ministère allemand de la Défense fit part de son intention de moderniser les batteries de défense aérienne Patriot de la Bundeswehr pour, dans un premier temps, « garantir les capacités existantes en matière de défense antimissile jusqu’en 2030 ». Puis il était question de développer de nouvelles capacités d’ici 2026, notamment en matière de « défense aérienne mobile » et de lutte contre les drones.

Cette affaire en était là quand la Russie a envahi l’Ukraine… Et, visiblement, l’Allemagne a désormais l’intention d’accélérer l’acquisition de nouvelles capacités dans le domaine de la défense aérienne. D’autant plus que, avec le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par le chancelier Olaf Scholz et un budget devant être porté à plus de 2% du PIB, la Bundeswehr a de nouvelles perspectives devant elle.

Ainsi, après la confirmation de l’achat de 35 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, le ministère allemand de la Défense est en train de se renseigner sur les systèmes de défense contre les missiles balistiques. Et, d’après Reuters, il s’intéresserait notamment au THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], conçu pour intercepter des engins de portée inférieure à 800 km ayant des trajectoires dites à énergie minimale ou bien des missiles de portée d’au plus 1.500 km ayant des trajectoires dites « tendues ».

Aux premières de l’invasion de l’Ukraine, la Russie aurait lancé plus de 150 missiles [balistiques ou de croisière] sur les positions des forces ukrainiennes. D’où la réflexion allemande, d’autant plus que Berlin se trouve à la merci des missiles Iskander déployés dans l’enclave de Kaliningrad. D’ailleurs, en 2018, il avait été question de déployer une batterie THAAD sur la base aérienne de Ramstein.

Cela étant, sollicité sur cet éventuel achat de batteries THAAD, un porte-parole du ministère allemand de la Défense a décliné tout commentaire, rapporte Reuters.

En matière de défense anti-missile, l’Allemagne a rejoint le programme européenne TWISTER qui, conduit par la France dans le cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], vise à mettre au point « un système anti-missile qui, via un intercepteur multi-rôle européen endo-atmosphérique, devra permettre de contrer les menaces émergentes », dont les armes hypersoniques.

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Lancé en 1995 sous l’égide de la NATO MEADS Management Agency [NAMEADSMA] et confié à l’américain Lockheed-Martin ainsi qu’aux filiales allemande et italienne de MBDA, le programme MEADS [Multinational Extended Air Defense System] devait être la pierre angulaire des capacités de la Bundeswehr [forces armées allemandes] en matière de défense aérienne. Ce qui avait été encore rappelé en 2015, dans la cadre du projet TLVS [Taktisches Luftverteidigungssystem], après des années de difficultés.

En effet, l’histoire du MEADS a été jalonnée d’aléas et de surcoûts. La France devait participer à ce programme avant d’y renoncer en 1996, afin de se concentrer sur le Système Air-Sol Moyenne Portée – Terrestre [SAMP-T ou Mamba]. Et, alors qu’une capacité initiale était attendue en 2008, celle-ci n’a pas encore été prononcée à ce jour.

Pour rappel, le système MEADS devait être aérotransportable et capable de protéger une zone sur 360 degrés en interceptant des aéronefs et des missiles balistiques évoluant à basse et moyenne altitude.

Un temps menacé par pour des raisons budgétaires, le programme fut restructuré en 2015, avec la création d’un co-entreprise par Lockheed-Martin et MBDA Deutschland. L’objectif était alors de réduire les risques et de préciser l’offre qui devait être faite au gouvernement allemand, un contrat devant être signé en 2019. Ce qui ne fut pas le cas…

Deux ans après cette échéance, et sans mettre un terme officiellement au projet TLVS, le ministère allemand de la Défense fit part de son intention de moderniser les batteries de défense aérienne Patriot de la Bundeswehr pour, dans un premier temps, « garantir les capacités existantes en matière de défense antimissile jusqu’en 2030 ». Puis il était question de développer de nouvelles capacités d’ici 2026, notamment en matière de « défense aérienne mobile » et de lutte contre les drones.

Cette affaire en était là quand la Russie a envahi l’Ukraine… Et, visiblement, l’Allemagne a désormais l’intention d’accélérer l’acquisition de nouvelles capacités dans le domaine de la défense aérienne. D’autant plus que, avec le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par le chancelier Olaf Scholz et un budget devant être porté à plus de 2% du PIB, la Bundeswehr a de nouvelles perspectives devant elle.

Ainsi, après la confirmation de l’achat de 35 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, le ministère allemand de la Défense est en train de se renseigner sur les systèmes de défense contre les missiles balistiques. Et, d’après Reuters, il s’intéresserait notamment au THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], conçu pour intercepter des engins de portée inférieure à 800 km ayant des trajectoires dites à énergie minimale ou bien des missiles de portée d’au plus 1.500 km ayant des trajectoires dites « tendues ».

Aux premières de l’invasion de l’Ukraine, la Russie aurait lancé plus de 150 missiles [balistiques ou de croisière] sur les positions des forces ukrainiennes. D’où la réflexion allemande, d’autant plus que Berlin se trouve à la merci des missiles Iskander déployés dans l’enclave de Kaliningrad. D’ailleurs, en 2018, il avait été question de déployer une batterie THAAD sur la base aérienne de Ramstein.

Cela étant, sollicité sur cet éventuel achat de batteries THAAD, un porte-parole du ministère allemand de la Défense a décliné tout commentaire, rapporte Reuters.

En matière de défense anti-missile, l’Allemagne a rejoint le programme européenne TWISTER qui, conduit par la France dans le cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], vise à mettre au point « un système anti-missile qui, via un intercepteur multi-rôle européen endo-atmosphérique, devra permettre de contrer les menaces émergentes », dont les armes hypersoniques.

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Lancé en 1995 sous l’égide de la NATO MEADS Management Agency [NAMEADSMA] et confié à l’américain Lockheed-Martin ainsi qu’aux filiales allemande et italienne de MBDA, le programme MEADS [Multinational Extended Air Defense System] devait être la pierre angulaire des capacités de la Bundeswehr [forces armées allemandes] en matière de défense aérienne. Ce qui avait été encore rappelé en 2015, dans la cadre du projet TLVS [Taktisches Luftverteidigungssystem], après des années de difficultés.

En effet, l’histoire du MEADS a été jalonnée d’aléas et de surcoûts. La France devait participer à ce programme avant d’y renoncer en 1996, afin de se concentrer sur le Système Air-Sol Moyenne Portée – Terrestre [SAMP-T ou Mamba]. Et, alors qu’une capacité initiale était attendue en 2008, celle-ci n’a pas encore été prononcée à ce jour.

Pour rappel, le système MEADS devait être aérotransportable et capable de protéger une zone sur 360 degrés en interceptant des aéronefs et des missiles balistiques évoluant à basse et moyenne altitude.

Un temps menacé par pour des raisons budgétaires, le programme fut restructuré en 2015, avec la création d’un co-entreprise par Lockheed-Martin et MBDA Deutschland. L’objectif était alors de réduire les risques et de préciser l’offre qui devait être faite au gouvernement allemand, un contrat devant être signé en 2019. Ce qui ne fut pas le cas…

Deux ans après cette échéance, et sans mettre un terme officiellement au projet TLVS, le ministère allemand de la Défense fit part de son intention de moderniser les batteries de défense aérienne Patriot de la Bundeswehr pour, dans un premier temps, « garantir les capacités existantes en matière de défense antimissile jusqu’en 2030 ». Puis il était question de développer de nouvelles capacités d’ici 2026, notamment en matière de « défense aérienne mobile » et de lutte contre les drones.

Cette affaire en était là quand la Russie a envahi l’Ukraine… Et, visiblement, l’Allemagne a désormais l’intention d’accélérer l’acquisition de nouvelles capacités dans le domaine de la défense aérienne. D’autant plus que, avec le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par le chancelier Olaf Scholz et un budget devant être porté à plus de 2% du PIB, la Bundeswehr a de nouvelles perspectives devant elle.

Ainsi, après la confirmation de l’achat de 35 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, le ministère allemand de la Défense est en train de se renseigner sur les systèmes de défense contre les missiles balistiques. Et, d’après Reuters, il s’intéresserait notamment au THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], conçu pour intercepter des engins de portée inférieure à 800 km ayant des trajectoires dites à énergie minimale ou bien des missiles de portée d’au plus 1.500 km ayant des trajectoires dites « tendues ».

Aux premières de l’invasion de l’Ukraine, la Russie aurait lancé plus de 150 missiles [balistiques ou de croisière] sur les positions des forces ukrainiennes. D’où la réflexion allemande, d’autant plus que Berlin se trouve à la merci des missiles Iskander déployés dans l’enclave de Kaliningrad. D’ailleurs, en 2018, il avait été question de déployer une batterie THAAD sur la base aérienne de Ramstein.

Cela étant, sollicité sur cet éventuel achat de batteries THAAD, un porte-parole du ministère allemand de la Défense a décliné tout commentaire, rapporte Reuters.

En matière de défense anti-missile, l’Allemagne a rejoint le programme européenne TWISTER qui, conduit par la France dans le cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], vise à mettre au point « un système anti-missile qui, via un intercepteur multi-rôle européen endo-atmosphérique, devra permettre de contrer les menaces émergentes », dont les armes hypersoniques.

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Des F-35 américains ont eu au moins un contact avec des J-20 chinois en mer de Chine orientale

par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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Commandant des forces aériennes du Pacifique [PACAF – Pacific Air Forces], qui relève du commandement militaire américain pour la région Indo-Pacifique [US INDOPACOM], le général Kenneth S. Wilsbach a été invité à s’exprimer devant le Mitchell Institute of Aerospace Studies, le 14 mars. Et, à cette occasion, il a révélé quelques informations intéressantes, sans toutefois donner trop de détails.

Ainsi, le général Wilsbach a affirmé que des chasseurs-bombardiers F-35 américains ont eu au moins un contact avec des Chengdu J-20, de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL].

A priori, c’est la première fois qu’une rencontre entre des avions de combat de cinquième génération appartenant à des forces susceptibles de s’opposer a eu lieu.

Pour rappel, entré en service en 2017, après un un premier vol effectué six ans plus tôt, le Chengdu J-20 serait en mesure d’emporter quatre missiles air-air de longue portée PL-15 à guidage radar ainsi que deux missiles d’autodéfense air-air PL-10 à infrarouge. Ayant participé, pour la première fois, à des manoeuvres conjointes organisées en août 2021, avec le concours de la Russie, cet appareil garde encore une part de mystère dans la mesure où l’on n’a pas une vision complète de ses capacités.

« Il est un peu trop tôt pour dire ce qu’ils [les Chinois] ont l’intention de faire avec le J-20. La seule chose que nous l’avons vu faire pour le moment, c’est de la supériorité aérienne », a ainsi affirmé le général Wilsbach. C’est à dire, a-t-il poursuivi, s’il « ressemblera davantage à un F-35 capable d’effectuer de très nombreuses missions ou à un F-22, qui est principalement un chasseur de supériorité aérienne doté d’une capacité air-sol ».

Quoi qu’il en soit, a poursuivi le général américain, « nous avons récemment eu – je n’appellerai pas ça un engagement – un contact au cours duquel nous nous sommes rapprochés relativement près des J-20 avec nos F-35 au-dessus de la mer de Chine méridionale. Et nous avons été relativement impressionnés par le commandement et le contrôle associés au J-20 ».

Cette capacité de commandement et de contrôle repose en partie sur le Shaanxi KJ-500, capable d’assurer une détection sur 360° grâce à un radar AESA [antennes actives] à trois faces. « Le KJ-500 joue un rôle important dans certaines de leurs capacités pour les tirs à longue portée. Certains de leurs missiles air-air à très longue portée sont aidés par ce KJ-500. Être capable d’interrompre cette chaîne est quelque chose qui m’intéresse beaucoup », a expliqué le chef du PACAF.

Cela étant, celui-ci n’a pas précisé les circonstances exactes de cette rencontre entre les F-35 et les J-20. Les avions américains ont-ils été interceptés par la chasse chinoise? D’autres « contacts » ont-ils eu lieu par la suite?

Par ailleurs, le général Wilsbach a pointé quelques déficits capacitaires dont souffrent les forces qu’il commande. Ainsi, les avions de détection et de commandement E-3 Sentry [ou AWACS] ne font plus l’affaire.

« Notre flotte de E-3 a vraiment du mal du point de vue de la fiabilité. Souvent, les quatre appareils que nous avons au sein du PACAF de peuvent pas voler en raison de problèmes de maintenance », notamment liés à l’électronique, aux systèmes hydrauliques et aux moteurs. En outre, leurs capacités sont désormais dépassées. « Les capteurs sur lesquels nous comptons avec l’E-3 ne sont pas vraiment à la hauteur pour combattre au 21e siècle, en particulier contre une plate-forme comme le J-20 », a fait valoir le général Wilsbach, laissant ains entendre qu’il aimerait pouvoir disposer d’avions E-7 « Wedgetail », qu’il a décrits comme « plus performants et plus fiables ».

Enfin, l’officier a également plaidé pour remplacer les F-15C actuellement basés au Japon par des F-15EX « Eagle II », capables d’emporter jusqu’à 24 missiles air-air AIM-120D AMRAAM [Advanced Medium-Range Air-to-Air Missile], des munitions air-sol, comme l’AGM-158 JASSM [Joint Air-to-Surface Standoff Missile], voire, à l’avenir, un missile hypersonique.

Outre les F-15EX, le chef du PACAF voudrait aussi des systèmes « consommables », comme des effecteurs connectés ou des appareils de type « loyal wingman » [ailier fidèle]. En disposer d’un grand nombre permettrait de submerger, le cas échéant, les capacités de déni et d’interdiction d’accès chinoises. « Certains d’entre eux peuvent être furtifs, d’autres non car s’ils sont furtifs, ils ne pourront pas les voir et donc leur tirer dessus », a-t-il dit.

Des F-35 américains ont eu au moins un contact avec des J-20 chinois en mer de Chine orientale

par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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Commandant des forces aériennes du Pacifique [PACAF – Pacific Air Forces], qui relève du commandement militaire américain pour la région Indo-Pacifique [US INDOPACOM], le général Kenneth S. Wilsbach a été invité à s’exprimer devant le Mitchell Institute of Aerospace Studies, le 14 mars. Et, à cette occasion, il a révélé quelques informations intéressantes, sans toutefois donner trop de détails.

Ainsi, le général Wilsbach a affirmé que des chasseurs-bombardiers F-35 américains ont eu au moins un contact avec des Chengdu J-20, de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL].

A priori, c’est la première fois qu’une rencontre entre des avions de combat de cinquième génération appartenant à des forces susceptibles de s’opposer a eu lieu.

Pour rappel, entré en service en 2017, après un un premier vol effectué six ans plus tôt, le Chengdu J-20 serait en mesure d’emporter quatre missiles air-air de longue portée PL-15 à guidage radar ainsi que deux missiles d’autodéfense air-air PL-10 à infrarouge. Ayant participé, pour la première fois, à des manoeuvres conjointes organisées en août 2021, avec le concours de la Russie, cet appareil garde encore une part de mystère dans la mesure où l’on n’a pas une vision complète de ses capacités.

« Il est un peu trop tôt pour dire ce qu’ils [les Chinois] ont l’intention de faire avec le J-20. La seule chose que nous l’avons vu faire pour le moment, c’est de la supériorité aérienne », a ainsi affirmé le général Wilsbach. C’est à dire, a-t-il poursuivi, s’il « ressemblera davantage à un F-35 capable d’effectuer de très nombreuses missions ou à un F-22, qui est principalement un chasseur de supériorité aérienne doté d’une capacité air-sol ».

Quoi qu’il en soit, a poursuivi le général américain, « nous avons récemment eu – je n’appellerai pas ça un engagement – un contact au cours duquel nous nous sommes rapprochés relativement près des J-20 avec nos F-35 au-dessus de la mer de Chine méridionale. Et nous avons été relativement impressionnés par le commandement et le contrôle associés au J-20 ».

Cette capacité de commandement et de contrôle repose en partie sur le Shaanxi KJ-500, capable d’assurer une détection sur 360° grâce à un radar AESA [antennes actives] à trois faces. « Le KJ-500 joue un rôle important dans certaines de leurs capacités pour les tirs à longue portée. Certains de leurs missiles air-air à très longue portée sont aidés par ce KJ-500. Être capable d’interrompre cette chaîne est quelque chose qui m’intéresse beaucoup », a expliqué le chef du PACAF.

Cela étant, celui-ci n’a pas précisé les circonstances exactes de cette rencontre entre les F-35 et les J-20. Les avions américains ont-ils été interceptés par la chasse chinoise? D’autres « contacts » ont-ils eu lieu par la suite?

Par ailleurs, le général Wilsbach a pointé quelques déficits capacitaires dont souffrent les forces qu’il commande. Ainsi, les avions de détection et de commandement E-3 Sentry [ou AWACS] ne font plus l’affaire.

« Notre flotte de E-3 a vraiment du mal du point de vue de la fiabilité. Souvent, les quatre appareils que nous avons au sein du PACAF de peuvent pas voler en raison de problèmes de maintenance », notamment liés à l’électronique, aux systèmes hydrauliques et aux moteurs. En outre, leurs capacités sont désormais dépassées. « Les capteurs sur lesquels nous comptons avec l’E-3 ne sont pas vraiment à la hauteur pour combattre au 21e siècle, en particulier contre une plate-forme comme le J-20 », a fait valoir le général Wilsbach, laissant ains entendre qu’il aimerait pouvoir disposer d’avions E-7 « Wedgetail », qu’il a décrits comme « plus performants et plus fiables ».

Enfin, l’officier a également plaidé pour remplacer les F-15C actuellement basés au Japon par des F-15EX « Eagle II », capables d’emporter jusqu’à 24 missiles air-air AIM-120D AMRAAM [Advanced Medium-Range Air-to-Air Missile], des munitions air-sol, comme l’AGM-158 JASSM [Joint Air-to-Surface Standoff Missile], voire, à l’avenir, un missile hypersonique.

Outre les F-15EX, le chef du PACAF voudrait aussi des systèmes « consommables », comme des effecteurs connectés ou des appareils de type « loyal wingman » [ailier fidèle]. En disposer d’un grand nombre permettrait de submerger, le cas échéant, les capacités de déni et d’interdiction d’accès chinoises. « Certains d’entre eux peuvent être furtifs, d’autres non car s’ils sont furtifs, ils ne pourront pas les voir et donc leur tirer dessus », a-t-il dit.

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Commandant des forces aériennes du Pacifique [PACAF – Pacific Air Forces], qui relève du commandement militaire américain pour la région Indo-Pacifique [US INDOPACOM], le général Kenneth S. Wilsbach a été invité à s’exprimer devant le Mitchell Institute of Aerospace Studies, le 14 mars. Et, à cette occasion, il a révélé quelques informations intéressantes, sans toutefois donner trop de détails.

Ainsi, le général Wilsbach a affirmé que des chasseurs-bombardiers F-35 américains ont eu au moins un contact avec des Chengdu J-20, de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL].

A priori, c’est la première fois qu’une rencontre entre des avions de combat de cinquième génération appartenant à des forces susceptibles de s’opposer a eu lieu.

Pour rappel, entré en service en 2017, après un un premier vol effectué six ans plus tôt, le Chengdu J-20 serait en mesure d’emporter quatre missiles air-air de longue portée PL-15 à guidage radar ainsi que deux missiles d’autodéfense air-air PL-10 à infrarouge. Ayant participé, pour la première fois, à des manoeuvres conjointes organisées en août 2021, avec le concours de la Russie, cet appareil garde encore une part de mystère dans la mesure où l’on n’a pas une vision complète de ses capacités.

« Il est un peu trop tôt pour dire ce qu’ils [les Chinois] ont l’intention de faire avec le J-20. La seule chose que nous l’avons vu faire pour le moment, c’est de la supériorité aérienne », a ainsi affirmé le général Wilsbach. C’est à dire, a-t-il poursuivi, s’il « ressemblera davantage à un F-35 capable d’effectuer de très nombreuses missions ou à un F-22, qui est principalement un chasseur de supériorité aérienne doté d’une capacité air-sol ».

Quoi qu’il en soit, a poursuivi le général américain, « nous avons récemment eu – je n’appellerai pas ça un engagement – un contact au cours duquel nous nous sommes rapprochés relativement près des J-20 avec nos F-35 au-dessus de la mer de Chine méridionale. Et nous avons été relativement impressionnés par le commandement et le contrôle associés au J-20 ».

Cette capacité de commandement et de contrôle repose en partie sur le Shaanxi KJ-500, capable d’assurer une détection sur 360° grâce à un radar AESA [antennes actives] à trois faces. « Le KJ-500 joue un rôle important dans certaines de leurs capacités pour les tirs à longue portée. Certains de leurs missiles air-air à très longue portée sont aidés par ce KJ-500. Être capable d’interrompre cette chaîne est quelque chose qui m’intéresse beaucoup », a expliqué le chef du PACAF.

Cela étant, celui-ci n’a pas précisé les circonstances exactes de cette rencontre entre les F-35 et les J-20. Les avions américains ont-ils été interceptés par la chasse chinoise? D’autres « contacts » ont-ils eu lieu par la suite?

Par ailleurs, le général Wilsbach a pointé quelques déficits capacitaires dont souffrent les forces qu’il commande. Ainsi, les avions de détection et de commandement E-3 Sentry [ou AWACS] ne font plus l’affaire.

« Notre flotte de E-3 a vraiment du mal du point de vue de la fiabilité. Souvent, les quatre appareils que nous avons au sein du PACAF de peuvent pas voler en raison de problèmes de maintenance », notamment liés à l’électronique, aux systèmes hydrauliques et aux moteurs. En outre, leurs capacités sont désormais dépassées. « Les capteurs sur lesquels nous comptons avec l’E-3 ne sont pas vraiment à la hauteur pour combattre au 21e siècle, en particulier contre une plate-forme comme le J-20 », a fait valoir le général Wilsbach, laissant ains entendre qu’il aimerait pouvoir disposer d’avions E-7 « Wedgetail », qu’il a décrits comme « plus performants et plus fiables ».

Enfin, l’officier a également plaidé pour remplacer les F-15C actuellement basés au Japon par des F-15EX « Eagle II », capables d’emporter jusqu’à 24 missiles air-air AIM-120D AMRAAM [Advanced Medium-Range Air-to-Air Missile], des munitions air-sol, comme l’AGM-158 JASSM [Joint Air-to-Surface Standoff Missile], voire, à l’avenir, un missile hypersonique.

Outre les F-15EX, le chef du PACAF voudrait aussi des systèmes « consommables », comme des effecteurs connectés ou des appareils de type « loyal wingman » [ailier fidèle]. En disposer d’un grand nombre permettrait de submerger, le cas échéant, les capacités de déni et d’interdiction d’accès chinoises. « Certains d’entre eux peuvent être furtifs, d’autres non car s’ils sont furtifs, ils ne pourront pas les voir et donc leur tirer dessus », a-t-il dit.

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Commandant des forces aériennes du Pacifique [PACAF – Pacific Air Forces], qui relève du commandement militaire américain pour la région Indo-Pacifique [US INDOPACOM], le général Kenneth S. Wilsbach a été invité à s’exprimer devant le Mitchell Institute of Aerospace Studies, le 14 mars. Et, à cette occasion, il a révélé quelques informations intéressantes, sans toutefois donner trop de détails.

Ainsi, le général Wilsbach a affirmé que des chasseurs-bombardiers F-35 américains ont eu au moins un contact avec des Chengdu J-20, de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL].

A priori, c’est la première fois qu’une rencontre entre des avions de combat de cinquième génération appartenant à des forces susceptibles de s’opposer a eu lieu.

Pour rappel, entré en service en 2017, après un un premier vol effectué six ans plus tôt, le Chengdu J-20 serait en mesure d’emporter quatre missiles air-air de longue portée PL-15 à guidage radar ainsi que deux missiles d’autodéfense air-air PL-10 à infrarouge. Ayant participé, pour la première fois, à des manoeuvres conjointes organisées en août 2021, avec le concours de la Russie, cet appareil garde encore une part de mystère dans la mesure où l’on n’a pas une vision complète de ses capacités.

« Il est un peu trop tôt pour dire ce qu’ils [les Chinois] ont l’intention de faire avec le J-20. La seule chose que nous l’avons vu faire pour le moment, c’est de la supériorité aérienne », a ainsi affirmé le général Wilsbach. C’est à dire, a-t-il poursuivi, s’il « ressemblera davantage à un F-35 capable d’effectuer de très nombreuses missions ou à un F-22, qui est principalement un chasseur de supériorité aérienne doté d’une capacité air-sol ».

Quoi qu’il en soit, a poursuivi le général américain, « nous avons récemment eu – je n’appellerai pas ça un engagement – un contact au cours duquel nous nous sommes rapprochés relativement près des J-20 avec nos F-35 au-dessus de la mer de Chine méridionale. Et nous avons été relativement impressionnés par le commandement et le contrôle associés au J-20 ».

Cette capacité de commandement et de contrôle repose en partie sur le Shaanxi KJ-500, capable d’assurer une détection sur 360° grâce à un radar AESA [antennes actives] à trois faces. « Le KJ-500 joue un rôle important dans certaines de leurs capacités pour les tirs à longue portée. Certains de leurs missiles air-air à très longue portée sont aidés par ce KJ-500. Être capable d’interrompre cette chaîne est quelque chose qui m’intéresse beaucoup », a expliqué le chef du PACAF.

Cela étant, celui-ci n’a pas précisé les circonstances exactes de cette rencontre entre les F-35 et les J-20. Les avions américains ont-ils été interceptés par la chasse chinoise? D’autres « contacts » ont-ils eu lieu par la suite?

Par ailleurs, le général Wilsbach a pointé quelques déficits capacitaires dont souffrent les forces qu’il commande. Ainsi, les avions de détection et de commandement E-3 Sentry [ou AWACS] ne font plus l’affaire.

« Notre flotte de E-3 a vraiment du mal du point de vue de la fiabilité. Souvent, les quatre appareils que nous avons au sein du PACAF de peuvent pas voler en raison de problèmes de maintenance », notamment liés à l’électronique, aux systèmes hydrauliques et aux moteurs. En outre, leurs capacités sont désormais dépassées. « Les capteurs sur lesquels nous comptons avec l’E-3 ne sont pas vraiment à la hauteur pour combattre au 21e siècle, en particulier contre une plate-forme comme le J-20 », a fait valoir le général Wilsbach, laissant ains entendre qu’il aimerait pouvoir disposer d’avions E-7 « Wedgetail », qu’il a décrits comme « plus performants et plus fiables ».

Enfin, l’officier a également plaidé pour remplacer les F-15C actuellement basés au Japon par des F-15EX « Eagle II », capables d’emporter jusqu’à 24 missiles air-air AIM-120D AMRAAM [Advanced Medium-Range Air-to-Air Missile], des munitions air-sol, comme l’AGM-158 JASSM [Joint Air-to-Surface Standoff Missile], voire, à l’avenir, un missile hypersonique.

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L'Humanité

Tribunes pour la paix en Ukraine

Le débat

Les armes doivent se taire et l’invasion russe de l’Ukraine cesser. Il faut tout faire pour éviter une escalade et pour venir en aide aux civils et aux réfugiés.

Jean Ziegler Ancien rapporteur spécial de l'ONU

L’ONU est paralysée en raison du pouvoir de veto russe

C’était le dernier jour de février et le premier jour de la session de printemps du Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève. Une journée grise. Une bise glaciale s’engouffrait à travers les branches des arbres majestueux du parc du palais des Nations.

Traditionnellement, la session de printemps du Conseil des droits de l’homme commence par une « séquence de haut niveau », avec les discours des chefs de gouvernement et des ministres des Affaires étrangères. Le premier orateur à s’exprimer ce jour-là était le ministre suisse des Affaires étrangères, représentant le pays hôte. Il a été suivi par le secrétaire général de l’ONU.

Antonio Guterres s’est approché du pupitre. Il a lu son discours pendant six minutes. Puis, soudain, il s’est tu et a mis ses papiers de côté. D’une voix tremblante d’émotion, il a lancé : « Président Poutine, donnez une chance à la paix ! Trop de gens sont déjà morts. Au nom de l’humanité, ramenez vos troupes en Russie. Ce conflit doit cesser maintenant. »

Je connais bien Antonio Guterres. Il a vécu dix ans à Genève, lorsqu’il était haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés. Il est une des personnes les plus réfléchies, les plus maîtresses d’elles-mêmes que je connaisse. Je ne l’avais jamais vu aussi désespéré.

L’ONU a été fondée en juin 1945, à San Francisco, par les 43 puissances sorties victorieuses de la Seconde Guerre mondiale. Était invité à San Francisco tout État ayant déclaré la guerre à l’Allemagne nazie et/ou au Japon avant le 8 mai 1945.

L’objectif était, et reste, triple : assurer les droits de l’homme, protéger les populations les plus faibles et garantir la paix mondiale par un système de sécurité collective. Le chapitre 7 de sa charte définit les instruments qui doivent garantir la paix mondiale : l’armée internationale des casques bleus ; les sanctions radicales, politiques, financières et sociales qui doivent contraindre collectivement un agresseur à respecter le droit international.

Pas un seul casque bleu, pas de corridors humanitaires, pas d’interdiction de vols militaires. Aucun des instruments visant à garantir la sécurité collective ne peut être appliqué par la communauté internationale.

Le 24 février 2022, la Russie envahit l’Ukraine. Elle est membre de l’ONU. Poutine est un meurtrier de masse. Les crimes horribles qu’il a perpétrés lors des deux guerres de Tchétchénie en 1994-1996 et 1999-2000 et en Syrie depuis 2015, il les met en œuvre aujourd’hui en Ukraine : l’assassinat de milliers de civils, le bombardement d’hôpitaux, de boulangeries, d’écoles, d’édifices culturels, la destruction de quartiers entiers. Et l’ONU est paralysée en raison du pouvoir de veto russe au Conseil de sécurité.

Je rappelle qu’en Tchétchénie, sur une population d’un million d’habitants, Poutine a fait assassiner 200 000 êtres humains, et en Syrie, à Alep, dans la Ghouta orientale, et à Deraa, plusieurs centaines de milliers. En 2022, il poursuit ses massacres à Idlib.

En Ukraine, conséquence du droit de veto russe, on ne trouve pas un seul casque bleu sur une quelconque ligne de cessez-le-feu négociée, pas de corridors humanitaires sous contrôle international, pas d’interdiction de vols militaires au-dessus des quartiers résidentiels. Aucun des nombreux instruments visant à garantir la sécurité collective – donc la paix mondiale – ne peut être appliqué par la communauté internationale.

Kofi Annan a quitté ses fonctions de secrétaire général de l’ONU en 2006. Il a laissé, en guise de testament politique, un plan de réforme du Conseil de sécurité de l’ONU : à l’avenir, aucun de ses 5 membres permanents ne devrait être en mesure d’opposer son veto à l’intervention de l’ONU lors de conflits au cours desquels sont commis des crimes contre l’humanité. Les 5 États membres permanents du Conseil de sécurité ont rejeté le plan de Kofi Annan.

Où est l’espoir ? Dans l’insurrection des consciences des peuples des Nations unies, dans leur volonté d’imposer à leurs gouvernements respectifs la réforme radicale du Conseil de sécurité.

Kira Kovalenko Cinéaste russe

Le 24 février, la guerre a éclaté

Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.

« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre…

Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe.

Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais, pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir.

Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films…

Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.

De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… Ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films…

C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.

Le capitalisme expliqué à ma petite-fille, dans l’espoir qu’elle en verra la finTribunes pour la paix en Ukrainejean ziegler Tribunes pour la paix en Ukraine
BBC

I've experienced first-hand the transformative power that formulations and treatments can have – Paul Gerrard

Rituals of beauty, wellbeing and self-care permeate cultures across history, encompassing ideas of identity and expression, transformation and restoration, cleansing and healing, culture and worth. From a nurturing new face cream to online meditation, beauty and wellbeing provide survival mechanisms, opportunities to take stock and rebalance during anxiety-filled times. 

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The pandemic has seen a spike in mental health issues – with 76 million more cases of anxiety, and 53 million more cases of depressive disorder, according to Unicef and Gallup. In troubled times, some beauty professionals have responded imaginatively. When A-list makeup artist Lee Pycroft noticed rising stress levels among her clients, she retrained as a psychotherapist. She now offers combined makeovers and therapy. "Makeupfulness" is where makeup and mindfulness merge. "Certain language techniques, active listening, reframes and questioning help a person calm down while I do their makeup, enabling them to think more clearly," Pycroft told Glamour. "I have witnessed women going through severe life challenges start to behave differently after a makeover and a chat. It might be that they go and do something kind for themselves, or are able to see their challenges from a different perspective as they have achieved some emotional flexibility around an issue."

(Credit: Emmanuel Lafont)

In 2014, when Tom Chapman lost a friend to suicide, he launched the Lions Barber Collective, a barbering look-book project to raise awareness and funds for suicide prevention. "It's been joked about forever that hair pros are a cheap psychiatrist or counsellor, but in reality, we listen on average for 2,000 hours a year," he said. "Imagine what we could achieve by training hair pros to be more successful in suicide prevention and mental health awareness." Working with psychiatrists, Chapman created the "Barber Talk training", enabling hair professionals to identify warning signs, ask the right questions, listen with empathy and, finally, guide those in need to the groups and resources that could help them.

This resonates deeply with Paul Gerrard, founder of Happy Paul, a range of mood-enhancing male skincare. "Happy Paul's journey has been like therapy," says Gerrard. "I've suffered from depression since my early teens and I've experienced first-hand the transformative power that formulations, product and spa treatments can have. Yet wellness has become a luxury commodity afforded to the few." The brand was created, he says, to be accessible to all. "To me, wellness is about looking after yourself, first and foremost, and that shouldn't be exclusive." Happy Paul's sustainable, vegan products – including an uplifting roll-on blend of bergamot, lemon and eucalyptus – encourage simple, rewarding acts of selfcare, with some of the profits going to mental-health charity Young Minds. 

The pandemic is driving awareness and approval for more companies that support people and communities. Founded in 2018 by beauty writer Sali Hughes and beauty PR Jo Jones, Beauty Banks aims to tackle hygiene poverty in the UK and to establish being clean as a basic right. Young people can be particularly affected, say the duo, skipping school rather than going into class without washing their hair. Jones and Hughes had first-hand experience of the surplus the industry produces. Their plan: to ask their contacts to donate hygiene products to those in need via partnerships with more than 100 registered foodbanks, domestic abuse charities, homeless shelters, schools, NHS trusts and care-leaver associations. 

(Credit: Emmanuel Lafont)

"We were furious and frustrated when we learned about hygiene poverty, so we decided to do something about it," writes Jones, on the charity’s website. "Both Sali and I work in the beauty industry and know there is a lot of waste and, most importantly, a tremendous amount of generosity and kindness. So we leverage our connections, influence and skills to power Beauty Banks." An average delivery to a charity, catering for about 150 people, is worth around £500, and contains items many of us take for granted including soap and sanitary products. 

And, as interest in self-care and community has soared, so too has concern for the planet. Successive reports about the climate and ecological crisis have put the global population on high alert and shoppers are asking serious questions about the things they buy every day. The beauty industry is a terrible offender: there are persistent issues of irresponsible sourcing and poisonous levels of ocean pollution, both via plastic packaging and the chemicals used in formulations. Some of our shampoos and shaving foams end up in oceans, and what’s bad for seabirds and coral is, perhaps unsurprisingly, bad for us.

The search is on for formulations and ingredients that protect and truly nourish, that work positively, not only for the bodies they're applied to but also the conditions in which they're grown and harvested. And For Weleda, founded in the 1920s by Austrian philosopher Rudolph Steiner and encompassing both beauty and naturopathic medicines, using biodynamic growing methods, the answer has always been clear: to go back to the source, back to nature. "Natural ingredients work in harmony with the body, in a way petrochemical-derived synthetics do not," says Jayn Sterland, Weleda UK's managing director and chair of the British Beauty Council's Sustainable Beauty Coalition. "A skin complaint is often a visible sign of imbalance. Applying a cream merely masks the problem. Using plant-based ingredients which are more skin compatible and work in harmony with the body can trigger our own healing capability."

(Credit: Emmanuel Lafont)

Last year, in an effort to boost supplies of well-grown ingredients to the entire beauty sector, sustainable beauty brand Davines and the Rodale Institute launched a 10-hectare regenerative organic farm and research centre in Parma, Italy. "You don't often think about where ingredients come from, and what the impact that production process has on our personal health and the health of the planet or the farmworkers," Rodale's chief executive Jeff Moyer told Vogue Business, at the time. "Expanding this idea [of regenerative agriculture] to go beyond just food and fibre is a great opportunity for all of us."

A better world

As Sterland puts it: "The holistic health benefits [of regenerative beauty] are well documented, both for the user and for the planet." And this is where the intersections between health, wellbeing and beauty start to take shape, and where the richest potential for beauty to have a positive impact on the world takes place. High street beauty brand Lush's technicolour windows and playful products belie the serious work that takes place behind the scenes. "Biodiversity has always been important for us," says the brand's supply chain impact project manager Cadi Pink. "One of our key strategies within sourcing, for example, has been to increase the diversity of materials we're using, in order to put less pressure on ecosystems [via industrial agriculture]." The label has mapped out key biodiversity hotspots around the world, where the brand is actively nurturing regenerative and agroforestry in practice.  

(Credit: Emmanuel Lafont)

"Sustainability initiatives often focus on minimising harm," adds James Atherton of the Lush Regenerative Fund, or Re:Fund. "Regeneration goes that extra step and asks: 'how do we add value and health to the ecologies and the social spaces that we're working in?' The opportunity now for the beauty industry is to align more on what we mean by regeneration," he continues. "Often, we see it attached to tree planting or regenerative agriculture but there's this quote by [Brazilian trade union leader] Chico Mendes, 'environmentalism without class struggle is just gardening'. And I love that. We've always believed that, if you're working with grassroots communities, they are the experts. We're just there to offer support where we can."

One such community is the Laikipia Permaculture Centre, a collective of five Maasai women's groups, supported by the regenerative agriculture consultancy reNature, producing Aloe Secundiflora leaves for Lush in ways that combine traditional knowledge with the principles of permaculture. Aloe Secundiflora, originally used by the Maasai for healing and washing, can be processed into everything from shampoo and skin cream to shower gel. The women now produce their own cosmetics for the local market, which gives them additional income. As the demand for responsible beauty grows, harvesting natural ingredients well, with communities and nature in mind, will be vital.

The good news is that sustainable, ethical beauty – beauty that makes the world a better place – is set to surge

The good news is that sustainable, ethical beauty – beauty that makes the world a better place – is set to surge, from $34.5 billion in 2018 to $54.5 billion in 2027. Alongside established names such as Weleda and Lush, a significant number of emerging dynamic brands are accelerating new futures in beauty with innovations in local ingredients, waterless formulas; even aiming at carbon neutrality. What makes these brands so right for these times is their holistic approach to beauty's problems, and their understanding that seemingly separate issues such as product formulation, social justice and environmental protection are fundamentally interlinked and connected. 

Danish make-up brand Kjaer Weis is certified organic, working closely with its suppliers, while packing its products into smooth refillable, metal cases. BYBI invites customers to send back their skin booster bottles for them to be sterilised and used again. Wellness brand Haeckels, founded by beach warden Dom Bridges, harvests antibacterial seaweed from Margate beaches in the UK for its handmade skincare; its bottles are made from biodegradable algae; its outer packaging is grown from mushrooms. Brands including Pachamamai, Ethique and Lush use condensed formulations to make solid bars, amplifying the efficiency of products while also reducing the need for unnecessary water in the mixtures (and the need for plastic bottles to hold those formulations).

"These purpose-driven beauty companies weave sustainability throughout their whole business, from sourcing and formulation through to independent product certification and paying employees a fair, real, living wage," says Sterland. For Lush, the potential of beauty to change the world is part of the brand's DNA. "We very much see ourselves as campaigners," says spokesperson Jonnie Hatfield. "It's not enough just to be against something any more. You really need to be making a difference."

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Opex 360

La Slovaquie se dit prête à fournir un système russe de défense aérienne S-300 à l’Ukraine… mais sous conditions

par Laurent Lagneau · 17 mars 2022

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Le gouvernement turc n’a pas tort quand il affirme, pour justifier son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph » auprès de la Russie, que d’autres membres de l’Otan disposent de tels équipements – certes moins évolués – de facture russe. C’est en effet le cas de la Grèce [qui a récupéré les systèmes S-300 acquis par la République de Chypre] et celui de la Slovaquie.

Or, Athènes envisage de se doter d’avions de combat F-35A [comme Ankara, qui en est désormais empêchée à cause de ses S-400] et, afin de remplacer ses MiG-29 « Fulcrum » de conception russe, Bratislava a passé commande de 14 chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Ce que la Turquie n’est pas non plus certaine d’obtenir de la part des États-Unis.

Quoi qu’il en soit, et alors que l’Ukraine réclame des moyens de défense aérienne supplémentaires pour faire face à l’invasion russe, la Slovaquie n’est pas opposée à lui céder ses systèmes S-300. C’est en effet ce qu’a affirmé Jaroslav Nad, son ministre de la Défense, ce 17 mars, à l’issue d’un entretien avec Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

« Nous avons discuté avec les États-Unis, l’Ukraine et d’autres alliés de la possibilité d’envoyer ou de donner le S-300 aux Ukrainiens et nous sommes prêts à le faire », a dit M. Nad. « Nous sommes prêts à le faire immédiatement, lorsque nous aurons un système approprié en remplacement », a-t-il cependant précisé.

Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur intention de déployer des batteries Patriot en Slovaquie qui, pour rappel, partage une frontière longue de près de 100 km avec l’Ukraine.

Mais une telle solution n’est apparemment pas satisfaisante pour Bratislava, qui voudrait pouvoir disposer de ses propres capacités de défense aérienne. D’où l’appel du pied aux États-Unis pour obtenir des systèmes Patriot.

Cependant, Lloyd Austin n’a pas voulu faire de promesse. « Je n’ai aucune annonce à vous faire cet après-midi. Ce sont des choses sur lesquelles nous continuerons à travailler avec tous nos alliés. Et ce n’est certainement pas seulement un problème américain, c’est un problème de l’Otan », a-t-il dit, sans livrer plus détails.

En attendant, les 14 F-16 « Viper » commandés en 2018 pour 1,6 milliard de dollars arriveront en Slovaquie avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, le premier appareil devant être livré en 2024. Et cela, en raison de problèmes d’approvionnement dus à la pandémie de covid-19 et de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.

La Slovaquie se dit prête à fournir un système russe de défense aérienne S-300 à l’Ukraine… mais sous conditions

par Laurent Lagneau · 17 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le gouvernement turc n’a pas tort quand il affirme, pour justifier son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph » auprès de la Russie, que d’autres membres de l’Otan disposent de tels équipements – certes moins évolués – de facture russe. C’est en effet le cas de la Grèce [qui a récupéré les systèmes S-300 acquis par la République de Chypre] et celui de la Slovaquie.

Or, Athènes envisage de se doter d’avions de combat F-35A [comme Ankara, qui en est désormais empêchée à cause de ses S-400] et, afin de remplacer ses MiG-29 « Fulcrum » de conception russe, Bratislava a passé commande de 14 chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Ce que la Turquie n’est pas non plus certaine d’obtenir de la part des États-Unis.

Quoi qu’il en soit, et alors que l’Ukraine réclame des moyens de défense aérienne supplémentaires pour faire face à l’invasion russe, la Slovaquie n’est pas opposée à lui céder ses systèmes S-300. C’est en effet ce qu’a affirmé Jaroslav Nad, son ministre de la Défense, ce 17 mars, à l’issue d’un entretien avec Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

« Nous avons discuté avec les États-Unis, l’Ukraine et d’autres alliés de la possibilité d’envoyer ou de donner le S-300 aux Ukrainiens et nous sommes prêts à le faire », a dit M. Nad. « Nous sommes prêts à le faire immédiatement, lorsque nous aurons un système approprié en remplacement », a-t-il cependant précisé.

Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur intention de déployer des batteries Patriot en Slovaquie qui, pour rappel, partage une frontière longue de près de 100 km avec l’Ukraine.

Mais une telle solution n’est apparemment pas satisfaisante pour Bratislava, qui voudrait pouvoir disposer de ses propres capacités de défense aérienne. D’où l’appel du pied aux États-Unis pour obtenir des systèmes Patriot.

Cependant, Lloyd Austin n’a pas voulu faire de promesse. « Je n’ai aucune annonce à vous faire cet après-midi. Ce sont des choses sur lesquelles nous continuerons à travailler avec tous nos alliés. Et ce n’est certainement pas seulement un problème américain, c’est un problème de l’Otan », a-t-il dit, sans livrer plus détails.

En attendant, les 14 F-16 « Viper » commandés en 2018 pour 1,6 milliard de dollars arriveront en Slovaquie avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, le premier appareil devant être livré en 2024. Et cela, en raison de problèmes d’approvionnement dus à la pandémie de covid-19 et de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.

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Le gouvernement turc n’a pas tort quand il affirme, pour justifier son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph » auprès de la Russie, que d’autres membres de l’Otan disposent de tels équipements – certes moins évolués – de facture russe. C’est en effet le cas de la Grèce [qui a récupéré les systèmes S-300 acquis par la République de Chypre] et celui de la Slovaquie.

Or, Athènes envisage de se doter d’avions de combat F-35A [comme Ankara, qui en est désormais empêchée à cause de ses S-400] et, afin de remplacer ses MiG-29 « Fulcrum » de conception russe, Bratislava a passé commande de 14 chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Ce que la Turquie n’est pas non plus certaine d’obtenir de la part des États-Unis.

Quoi qu’il en soit, et alors que l’Ukraine réclame des moyens de défense aérienne supplémentaires pour faire face à l’invasion russe, la Slovaquie n’est pas opposée à lui céder ses systèmes S-300. C’est en effet ce qu’a affirmé Jaroslav Nad, son ministre de la Défense, ce 17 mars, à l’issue d’un entretien avec Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

« Nous avons discuté avec les États-Unis, l’Ukraine et d’autres alliés de la possibilité d’envoyer ou de donner le S-300 aux Ukrainiens et nous sommes prêts à le faire », a dit M. Nad. « Nous sommes prêts à le faire immédiatement, lorsque nous aurons un système approprié en remplacement », a-t-il cependant précisé.

Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur intention de déployer des batteries Patriot en Slovaquie qui, pour rappel, partage une frontière longue de près de 100 km avec l’Ukraine.

Mais une telle solution n’est apparemment pas satisfaisante pour Bratislava, qui voudrait pouvoir disposer de ses propres capacités de défense aérienne. D’où l’appel du pied aux États-Unis pour obtenir des systèmes Patriot.

Cependant, Lloyd Austin n’a pas voulu faire de promesse. « Je n’ai aucune annonce à vous faire cet après-midi. Ce sont des choses sur lesquelles nous continuerons à travailler avec tous nos alliés. Et ce n’est certainement pas seulement un problème américain, c’est un problème de l’Otan », a-t-il dit, sans livrer plus détails.

En attendant, les 14 F-16 « Viper » commandés en 2018 pour 1,6 milliard de dollars arriveront en Slovaquie avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, le premier appareil devant être livré en 2024. Et cela, en raison de problèmes d’approvionnement dus à la pandémie de covid-19 et de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.

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Le gouvernement turc n’a pas tort quand il affirme, pour justifier son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph » auprès de la Russie, que d’autres membres de l’Otan disposent de tels équipements – certes moins évolués – de facture russe. C’est en effet le cas de la Grèce [qui a récupéré les systèmes S-300 acquis par la République de Chypre] et celui de la Slovaquie.

Or, Athènes envisage de se doter d’avions de combat F-35A [comme Ankara, qui en est désormais empêchée à cause de ses S-400] et, afin de remplacer ses MiG-29 « Fulcrum » de conception russe, Bratislava a passé commande de 14 chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Ce que la Turquie n’est pas non plus certaine d’obtenir de la part des États-Unis.

Quoi qu’il en soit, et alors que l’Ukraine réclame des moyens de défense aérienne supplémentaires pour faire face à l’invasion russe, la Slovaquie n’est pas opposée à lui céder ses systèmes S-300. C’est en effet ce qu’a affirmé Jaroslav Nad, son ministre de la Défense, ce 17 mars, à l’issue d’un entretien avec Lloyd Austin, le chef du Pentagone.

« Nous avons discuté avec les États-Unis, l’Ukraine et d’autres alliés de la possibilité d’envoyer ou de donner le S-300 aux Ukrainiens et nous sommes prêts à le faire », a dit M. Nad. « Nous sommes prêts à le faire immédiatement, lorsque nous aurons un système approprié en remplacement », a-t-il cependant précisé.

Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur intention de déployer des batteries Patriot en Slovaquie qui, pour rappel, partage une frontière longue de près de 100 km avec l’Ukraine.

Mais une telle solution n’est apparemment pas satisfaisante pour Bratislava, qui voudrait pouvoir disposer de ses propres capacités de défense aérienne. D’où l’appel du pied aux États-Unis pour obtenir des systèmes Patriot.

Cependant, Lloyd Austin n’a pas voulu faire de promesse. « Je n’ai aucune annonce à vous faire cet après-midi. Ce sont des choses sur lesquelles nous continuerons à travailler avec tous nos alliés. Et ce n’est certainement pas seulement un problème américain, c’est un problème de l’Otan », a-t-il dit, sans livrer plus détails.

En attendant, les 14 F-16 « Viper » commandés en 2018 pour 1,6 milliard de dollars arriveront en Slovaquie avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, le premier appareil devant être livré en 2024. Et cela, en raison de problèmes d’approvionnement dus à la pandémie de covid-19 et de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.

Valeurs Actuelles

“Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”

Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…

Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.

Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.

Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?

De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.

Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.

Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?

Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.

Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.

L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…

Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Le Kosovo demande l’appui des États-Unis pour rejoindre l’Otan

par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle provoquer une nouvelle vague d’adhésions à l’Otan? Sans doute car certains pays – neutres – de l’Union européenne [UE] s’interrogent sur la conduite à tenir… Si l’Irlande et l’Autriche n’envisagent pas de rejoindre l’Alliance, du moins pour le moment, d’autres sont d’autant plus prêts à franchir le pas que leurs opinions publiques y sont désormais favorables.

Tel est le cas de la Finlande, qui se ménageait la possibilité de rejoindre l’Otan sans pour autant se décider à lancer les démarches pour cela. Jusqu’alors plutôt réticente à une telle éventualité, son opinion publique a basculé depuis l’entrée des premiers chars russes en Ukraine. Selon un sondage de l’institut Taloustutkimus, 62% des Finlandais seraient désormais prêts à voir leur pays adhérer à l’Alliance et à renoncer ainsi à sa tradition de non-alignement.

La tendance est identique en Suède, où une enquête de l’institut Demoskop a montré que 51% des personnes interrogées estiment que leur pays devrait rejoindre l’Otan. Jamais une telle proportion n’avait été atteinte jusqu’à présent.

Si la Finlande et la Suède décident de faire partie de l’organisation atlantique, leur adhésion ne devrait être relativement rapide. En tout cas, elle ne devrait pas poser de problème particulier, en raison, notamment, de leur appartenance à l’UE. En revanche, il en ira tout autrement pour le Kosovo, qui a bien l’intention de rejoindre l’Otan. Qui à revoir les procédures actuellement en vigueur.

« Dans cette situation exceptionnelle, nous ne pouvons pas nous comporter comme d’habitude. Par conséquent, l’adhésion à l’UE comme à l’Otan ne peut pas se faire selon les mêmes méthodes que par le passé », a en effet affirmé Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo. « Il est impératif que Bruxelles, en tant que capitale de l’Otan et de l’UE, repense à une nouvelle façon de s’élargir dans les Balkans occidentaux », a-t-il insisté, le 9 mars.

Cette insistance à rejoindre l’Otan et l’UE s’explique par le fait que Pristina craint l’attitude de la Serbie, alliée de la Russie, ainsi qu’une nouvelle déstabilisation des Balkans occidentaux.

En tout cas, ce sont les justifications données par la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani Sadriu, dans un courrier adressé à son homologue américain, Joe Biden, afin d’obtenir l’appui des États-Unis pour facilier cette adhésion à l’Otan.

« Nous sommes exposés aux efforts persistants de la Russie pour saper le Kosovo et déstabiliser l’ensemble des Balkans occidentaux », a écrit M. Sadriu. Aussi, « l’adhésion du Kosovo à l’Otan est devenue un impératif », a-t-elle fait valoir.

« Nous exprimons notre espoir et nos attentes que les Etats-Unis se serviront […] de leur influence pour soutenir activement et faire avancer le processus complexe d’adhésion à l’Otan pour le Kosovo », a echaîné la président kosovare.

La demande de Pristina n’a pas que très peu de chance d’aboutir [en théorie du moins… tant les usages sont bousculés ces dernier temps]. D’abord, il faudrait que cette ancienne province serbe ayant proclamé son indépendance en 2008 [soit neuf ans après l’opération militaire menée par l’Otan contre la Serbie, ndlr] soit reconnue par l’ensemble des membres de l’Alliance. Ce qui n’est pas le cas, l’Espagne, la Roumanie, l’Espagne, la Grèce et la Slovaquie ne reconnaissant pas le Kosovo. Or, la règle de l’unanimité étant de mise pour accueillir un nouveau membre au sein de l’Otan, le voeu de Pristina est irréalisable en l’état.

Cela étant, le Kosovo n’a pas forcément besoin de rejoindre l’Otan… puisque des troupes de l’Alliance y sont déjà déployées depuis 1999, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Et les États-Unis y maintiennent une présence militaire assez importante [l’équivalent d’un bataillon].

Cependant, il est vrai que le mandat de la KFOR prendra fin à un moment ou à un autre. Et celui-ci viendra quand les conditions seront « réunies » et selon la situation sécuritaire.

Le Kosovo demande l’appui des États-Unis pour rejoindre l’Otan

par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle provoquer une nouvelle vague d’adhésions à l’Otan? Sans doute car certains pays – neutres – de l’Union européenne [UE] s’interrogent sur la conduite à tenir… Si l’Irlande et l’Autriche n’envisagent pas de rejoindre l’Alliance, du moins pour le moment, d’autres sont d’autant plus prêts à franchir le pas que leurs opinions publiques y sont désormais favorables.

Tel est le cas de la Finlande, qui se ménageait la possibilité de rejoindre l’Otan sans pour autant se décider à lancer les démarches pour cela. Jusqu’alors plutôt réticente à une telle éventualité, son opinion publique a basculé depuis l’entrée des premiers chars russes en Ukraine. Selon un sondage de l’institut Taloustutkimus, 62% des Finlandais seraient désormais prêts à voir leur pays adhérer à l’Alliance et à renoncer ainsi à sa tradition de non-alignement.

La tendance est identique en Suède, où une enquête de l’institut Demoskop a montré que 51% des personnes interrogées estiment que leur pays devrait rejoindre l’Otan. Jamais une telle proportion n’avait été atteinte jusqu’à présent.

Si la Finlande et la Suède décident de faire partie de l’organisation atlantique, leur adhésion ne devrait être relativement rapide. En tout cas, elle ne devrait pas poser de problème particulier, en raison, notamment, de leur appartenance à l’UE. En revanche, il en ira tout autrement pour le Kosovo, qui a bien l’intention de rejoindre l’Otan. Qui à revoir les procédures actuellement en vigueur.

« Dans cette situation exceptionnelle, nous ne pouvons pas nous comporter comme d’habitude. Par conséquent, l’adhésion à l’UE comme à l’Otan ne peut pas se faire selon les mêmes méthodes que par le passé », a en effet affirmé Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo. « Il est impératif que Bruxelles, en tant que capitale de l’Otan et de l’UE, repense à une nouvelle façon de s’élargir dans les Balkans occidentaux », a-t-il insisté, le 9 mars.

Cette insistance à rejoindre l’Otan et l’UE s’explique par le fait que Pristina craint l’attitude de la Serbie, alliée de la Russie, ainsi qu’une nouvelle déstabilisation des Balkans occidentaux.

En tout cas, ce sont les justifications données par la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani Sadriu, dans un courrier adressé à son homologue américain, Joe Biden, afin d’obtenir l’appui des États-Unis pour facilier cette adhésion à l’Otan.

« Nous sommes exposés aux efforts persistants de la Russie pour saper le Kosovo et déstabiliser l’ensemble des Balkans occidentaux », a écrit M. Sadriu. Aussi, « l’adhésion du Kosovo à l’Otan est devenue un impératif », a-t-elle fait valoir.

« Nous exprimons notre espoir et nos attentes que les Etats-Unis se serviront […] de leur influence pour soutenir activement et faire avancer le processus complexe d’adhésion à l’Otan pour le Kosovo », a echaîné la président kosovare.

La demande de Pristina n’a pas que très peu de chance d’aboutir [en théorie du moins… tant les usages sont bousculés ces dernier temps]. D’abord, il faudrait que cette ancienne province serbe ayant proclamé son indépendance en 2008 [soit neuf ans après l’opération militaire menée par l’Otan contre la Serbie, ndlr] soit reconnue par l’ensemble des membres de l’Alliance. Ce qui n’est pas le cas, l’Espagne, la Roumanie, l’Espagne, la Grèce et la Slovaquie ne reconnaissant pas le Kosovo. Or, la règle de l’unanimité étant de mise pour accueillir un nouveau membre au sein de l’Otan, le voeu de Pristina est irréalisable en l’état.

Cela étant, le Kosovo n’a pas forcément besoin de rejoindre l’Otan… puisque des troupes de l’Alliance y sont déjà déployées depuis 1999, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Et les États-Unis y maintiennent une présence militaire assez importante [l’équivalent d’un bataillon].

Cependant, il est vrai que le mandat de la KFOR prendra fin à un moment ou à un autre. Et celui-ci viendra quand les conditions seront « réunies » et selon la situation sécuritaire.

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle provoquer une nouvelle vague d’adhésions à l’Otan? Sans doute car certains pays – neutres – de l’Union européenne [UE] s’interrogent sur la conduite à tenir… Si l’Irlande et l’Autriche n’envisagent pas de rejoindre l’Alliance, du moins pour le moment, d’autres sont d’autant plus prêts à franchir le pas que leurs opinions publiques y sont désormais favorables.

Tel est le cas de la Finlande, qui se ménageait la possibilité de rejoindre l’Otan sans pour autant se décider à lancer les démarches pour cela. Jusqu’alors plutôt réticente à une telle éventualité, son opinion publique a basculé depuis l’entrée des premiers chars russes en Ukraine. Selon un sondage de l’institut Taloustutkimus, 62% des Finlandais seraient désormais prêts à voir leur pays adhérer à l’Alliance et à renoncer ainsi à sa tradition de non-alignement.

La tendance est identique en Suède, où une enquête de l’institut Demoskop a montré que 51% des personnes interrogées estiment que leur pays devrait rejoindre l’Otan. Jamais une telle proportion n’avait été atteinte jusqu’à présent.

Si la Finlande et la Suède décident de faire partie de l’organisation atlantique, leur adhésion ne devrait être relativement rapide. En tout cas, elle ne devrait pas poser de problème particulier, en raison, notamment, de leur appartenance à l’UE. En revanche, il en ira tout autrement pour le Kosovo, qui a bien l’intention de rejoindre l’Otan. Qui à revoir les procédures actuellement en vigueur.

« Dans cette situation exceptionnelle, nous ne pouvons pas nous comporter comme d’habitude. Par conséquent, l’adhésion à l’UE comme à l’Otan ne peut pas se faire selon les mêmes méthodes que par le passé », a en effet affirmé Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo. « Il est impératif que Bruxelles, en tant que capitale de l’Otan et de l’UE, repense à une nouvelle façon de s’élargir dans les Balkans occidentaux », a-t-il insisté, le 9 mars.

Cette insistance à rejoindre l’Otan et l’UE s’explique par le fait que Pristina craint l’attitude de la Serbie, alliée de la Russie, ainsi qu’une nouvelle déstabilisation des Balkans occidentaux.

En tout cas, ce sont les justifications données par la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani Sadriu, dans un courrier adressé à son homologue américain, Joe Biden, afin d’obtenir l’appui des États-Unis pour facilier cette adhésion à l’Otan.

« Nous sommes exposés aux efforts persistants de la Russie pour saper le Kosovo et déstabiliser l’ensemble des Balkans occidentaux », a écrit M. Sadriu. Aussi, « l’adhésion du Kosovo à l’Otan est devenue un impératif », a-t-elle fait valoir.

« Nous exprimons notre espoir et nos attentes que les Etats-Unis se serviront […] de leur influence pour soutenir activement et faire avancer le processus complexe d’adhésion à l’Otan pour le Kosovo », a echaîné la président kosovare.

La demande de Pristina n’a pas que très peu de chance d’aboutir [en théorie du moins… tant les usages sont bousculés ces dernier temps]. D’abord, il faudrait que cette ancienne province serbe ayant proclamé son indépendance en 2008 [soit neuf ans après l’opération militaire menée par l’Otan contre la Serbie, ndlr] soit reconnue par l’ensemble des membres de l’Alliance. Ce qui n’est pas le cas, l’Espagne, la Roumanie, l’Espagne, la Grèce et la Slovaquie ne reconnaissant pas le Kosovo. Or, la règle de l’unanimité étant de mise pour accueillir un nouveau membre au sein de l’Otan, le voeu de Pristina est irréalisable en l’état.

Cela étant, le Kosovo n’a pas forcément besoin de rejoindre l’Otan… puisque des troupes de l’Alliance y sont déjà déployées depuis 1999, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Et les États-Unis y maintiennent une présence militaire assez importante [l’équivalent d’un bataillon].

Cependant, il est vrai que le mandat de la KFOR prendra fin à un moment ou à un autre. Et celui-ci viendra quand les conditions seront « réunies » et selon la situation sécuritaire.

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L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle provoquer une nouvelle vague d’adhésions à l’Otan? Sans doute car certains pays – neutres – de l’Union européenne [UE] s’interrogent sur la conduite à tenir… Si l’Irlande et l’Autriche n’envisagent pas de rejoindre l’Alliance, du moins pour le moment, d’autres sont d’autant plus prêts à franchir le pas que leurs opinions publiques y sont désormais favorables.

Tel est le cas de la Finlande, qui se ménageait la possibilité de rejoindre l’Otan sans pour autant se décider à lancer les démarches pour cela. Jusqu’alors plutôt réticente à une telle éventualité, son opinion publique a basculé depuis l’entrée des premiers chars russes en Ukraine. Selon un sondage de l’institut Taloustutkimus, 62% des Finlandais seraient désormais prêts à voir leur pays adhérer à l’Alliance et à renoncer ainsi à sa tradition de non-alignement.

La tendance est identique en Suède, où une enquête de l’institut Demoskop a montré que 51% des personnes interrogées estiment que leur pays devrait rejoindre l’Otan. Jamais une telle proportion n’avait été atteinte jusqu’à présent.

Si la Finlande et la Suède décident de faire partie de l’organisation atlantique, leur adhésion ne devrait être relativement rapide. En tout cas, elle ne devrait pas poser de problème particulier, en raison, notamment, de leur appartenance à l’UE. En revanche, il en ira tout autrement pour le Kosovo, qui a bien l’intention de rejoindre l’Otan. Qui à revoir les procédures actuellement en vigueur.

« Dans cette situation exceptionnelle, nous ne pouvons pas nous comporter comme d’habitude. Par conséquent, l’adhésion à l’UE comme à l’Otan ne peut pas se faire selon les mêmes méthodes que par le passé », a en effet affirmé Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo. « Il est impératif que Bruxelles, en tant que capitale de l’Otan et de l’UE, repense à une nouvelle façon de s’élargir dans les Balkans occidentaux », a-t-il insisté, le 9 mars.

Cette insistance à rejoindre l’Otan et l’UE s’explique par le fait que Pristina craint l’attitude de la Serbie, alliée de la Russie, ainsi qu’une nouvelle déstabilisation des Balkans occidentaux.

En tout cas, ce sont les justifications données par la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani Sadriu, dans un courrier adressé à son homologue américain, Joe Biden, afin d’obtenir l’appui des États-Unis pour facilier cette adhésion à l’Otan.

« Nous sommes exposés aux efforts persistants de la Russie pour saper le Kosovo et déstabiliser l’ensemble des Balkans occidentaux », a écrit M. Sadriu. Aussi, « l’adhésion du Kosovo à l’Otan est devenue un impératif », a-t-elle fait valoir.

« Nous exprimons notre espoir et nos attentes que les Etats-Unis se serviront […] de leur influence pour soutenir activement et faire avancer le processus complexe d’adhésion à l’Otan pour le Kosovo », a echaîné la président kosovare.

La demande de Pristina n’a pas que très peu de chance d’aboutir [en théorie du moins… tant les usages sont bousculés ces dernier temps]. D’abord, il faudrait que cette ancienne province serbe ayant proclamé son indépendance en 2008 [soit neuf ans après l’opération militaire menée par l’Otan contre la Serbie, ndlr] soit reconnue par l’ensemble des membres de l’Alliance. Ce qui n’est pas le cas, l’Espagne, la Roumanie, l’Espagne, la Grèce et la Slovaquie ne reconnaissant pas le Kosovo. Or, la règle de l’unanimité étant de mise pour accueillir un nouveau membre au sein de l’Otan, le voeu de Pristina est irréalisable en l’état.

Cela étant, le Kosovo n’a pas forcément besoin de rejoindre l’Otan… puisque des troupes de l’Alliance y sont déjà déployées depuis 1999, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Et les États-Unis y maintiennent une présence militaire assez importante [l’équivalent d’un bataillon].

Cependant, il est vrai que le mandat de la KFOR prendra fin à un moment ou à un autre. Et celui-ci viendra quand les conditions seront « réunies » et selon la situation sécuritaire.

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Le constructeur français Naval Group accélère dans le domaine de la robotique en essaim

par Laurent Lagneau · 17 mars 2022

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Disposer de drones – aériens ou navals – capables d’évoluer en essaim permettrait à une force maritime de saturer ou de leurrer les défenses, voire de lancer une « salve manoeuvrante » contre un ennemi. Et on peut même imaginer qu’ils soient mis en oeuvre depuis un navire autonome. L’US Navy a d’ailleurs lancé un programme en ce sens, en notifiant un contrat de près de 33 millions de dollars à Raytheon Missile & Defense, en février 2021.

D’où l’intérêt de Naval Group pour la robotique en essaim. En février, le constructeur naval s’est associé à MBDA et à l’Agence de développement économique TVT Innovation [établie à Toulon, ndlr] afin de promouvoir et encourager la recherche dans ce domaine.

Plus précisément, l’objectif de ce groupement, appelé « SwarmZ » est de « créer » et de « stimuler l’écosystème de la robotique en essaim en France et en Europe », tout en étant en mesure de repérer les « innovations scientifiques et technologiques qui pourraient contribuer à des progrès significatifs ».

Ce 17 mars, Naval Group est allé encore plus loin en annonçant un partenariat noué avec Dronisos, afin de développer des « solutions d’essaims de drones au profit des marines ».

L’intérêt pour Dronisos s’explique par le fait que cette jeune entreprise française est l’une des rares, dans le monde, à être capable de faire évoluer jusqu’à un millier de drones aériens pour des spectacles et autres grands évènements. Et cela, grâce évidemment à l’intelligence artificielle.

« Dronisos propose maintenant les kits Icarus Swarms, mini essaims de drones dédiés à des missions de sécurité précises : éclairage, brouillage radio, tests de systèmes de lutte anti-drones, cartographie radiologique ou recherche de personnes ou matériel », souligne Naval Group, qui, avec ce partenariat, va renforcer son « dispositif de recherche et de développement en matière de dronisation », lequel fédére déjà des laboratoires, des industriels et d’autres jeunes pousses spécialisées dans la robotique en essaim.

Selon le communiqué de l’industriel, des expérimentations seront régulièrement menées avec la Marine nationale. Certaines ont déjà eu lieu, des « simulations d’attaque de dix à cent drones » ayant été effectuées pour tester des « systèmes de détection des menaces asymétriques grâce au produit Certifence de Dronisos ».

Pour Naval Group, les essaims de drones sont à la fois une opportunité et une menace. « Les essaims, aériens, de surface ou sous-marins, sont résilients, saturants et insaisissables. Ils permettent ainsi d’assurer de nouvelles formes de missions complémentaires des vecteurs classiques. Les missions des marines peuvent donc être impactées par ces nouvelles technologies », explique-t-il.

Parmi les enjeux des recherches en cours, l’un d’eux serait par exemple d’arriver à déployer des essaims de drones « sous l’eau et dans les airs, pour protéger de toute détection la plongée et la remontée d’un sous-marin ».

Le constructeur français Naval Group accélère dans le domaine de la robotique en essaim

par Laurent Lagneau · 17 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Disposer de drones – aériens ou navals – capables d’évoluer en essaim permettrait à une force maritime de saturer ou de leurrer les défenses, voire de lancer une « salve manoeuvrante » contre un ennemi. Et on peut même imaginer qu’ils soient mis en oeuvre depuis un navire autonome. L’US Navy a d’ailleurs lancé un programme en ce sens, en notifiant un contrat de près de 33 millions de dollars à Raytheon Missile & Defense, en février 2021.

D’où l’intérêt de Naval Group pour la robotique en essaim. En février, le constructeur naval s’est associé à MBDA et à l’Agence de développement économique TVT Innovation [établie à Toulon, ndlr] afin de promouvoir et encourager la recherche dans ce domaine.

Plus précisément, l’objectif de ce groupement, appelé « SwarmZ » est de « créer » et de « stimuler l’écosystème de la robotique en essaim en France et en Europe », tout en étant en mesure de repérer les « innovations scientifiques et technologiques qui pourraient contribuer à des progrès significatifs ».

Ce 17 mars, Naval Group est allé encore plus loin en annonçant un partenariat noué avec Dronisos, afin de développer des « solutions d’essaims de drones au profit des marines ».

L’intérêt pour Dronisos s’explique par le fait que cette jeune entreprise française est l’une des rares, dans le monde, à être capable de faire évoluer jusqu’à un millier de drones aériens pour des spectacles et autres grands évènements. Et cela, grâce évidemment à l’intelligence artificielle.

« Dronisos propose maintenant les kits Icarus Swarms, mini essaims de drones dédiés à des missions de sécurité précises : éclairage, brouillage radio, tests de systèmes de lutte anti-drones, cartographie radiologique ou recherche de personnes ou matériel », souligne Naval Group, qui, avec ce partenariat, va renforcer son « dispositif de recherche et de développement en matière de dronisation », lequel fédére déjà des laboratoires, des industriels et d’autres jeunes pousses spécialisées dans la robotique en essaim.

Selon le communiqué de l’industriel, des expérimentations seront régulièrement menées avec la Marine nationale. Certaines ont déjà eu lieu, des « simulations d’attaque de dix à cent drones » ayant été effectuées pour tester des « systèmes de détection des menaces asymétriques grâce au produit Certifence de Dronisos ».

Pour Naval Group, les essaims de drones sont à la fois une opportunité et une menace. « Les essaims, aériens, de surface ou sous-marins, sont résilients, saturants et insaisissables. Ils permettent ainsi d’assurer de nouvelles formes de missions complémentaires des vecteurs classiques. Les missions des marines peuvent donc être impactées par ces nouvelles technologies », explique-t-il.

Parmi les enjeux des recherches en cours, l’un d’eux serait par exemple d’arriver à déployer des essaims de drones « sous l’eau et dans les airs, pour protéger de toute détection la plongée et la remontée d’un sous-marin ».

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Disposer de drones – aériens ou navals – capables d’évoluer en essaim permettrait à une force maritime de saturer ou de leurrer les défenses, voire de lancer une « salve manoeuvrante » contre un ennemi. Et on peut même imaginer qu’ils soient mis en oeuvre depuis un navire autonome. L’US Navy a d’ailleurs lancé un programme en ce sens, en notifiant un contrat de près de 33 millions de dollars à Raytheon Missile & Defense, en février 2021.

D’où l’intérêt de Naval Group pour la robotique en essaim. En février, le constructeur naval s’est associé à MBDA et à l’Agence de développement économique TVT Innovation [établie à Toulon, ndlr] afin de promouvoir et encourager la recherche dans ce domaine.

Plus précisément, l’objectif de ce groupement, appelé « SwarmZ » est de « créer » et de « stimuler l’écosystème de la robotique en essaim en France et en Europe », tout en étant en mesure de repérer les « innovations scientifiques et technologiques qui pourraient contribuer à des progrès significatifs ».

Ce 17 mars, Naval Group est allé encore plus loin en annonçant un partenariat noué avec Dronisos, afin de développer des « solutions d’essaims de drones au profit des marines ».

L’intérêt pour Dronisos s’explique par le fait que cette jeune entreprise française est l’une des rares, dans le monde, à être capable de faire évoluer jusqu’à un millier de drones aériens pour des spectacles et autres grands évènements. Et cela, grâce évidemment à l’intelligence artificielle.

« Dronisos propose maintenant les kits Icarus Swarms, mini essaims de drones dédiés à des missions de sécurité précises : éclairage, brouillage radio, tests de systèmes de lutte anti-drones, cartographie radiologique ou recherche de personnes ou matériel », souligne Naval Group, qui, avec ce partenariat, va renforcer son « dispositif de recherche et de développement en matière de dronisation », lequel fédére déjà des laboratoires, des industriels et d’autres jeunes pousses spécialisées dans la robotique en essaim.

Selon le communiqué de l’industriel, des expérimentations seront régulièrement menées avec la Marine nationale. Certaines ont déjà eu lieu, des « simulations d’attaque de dix à cent drones » ayant été effectuées pour tester des « systèmes de détection des menaces asymétriques grâce au produit Certifence de Dronisos ».

Pour Naval Group, les essaims de drones sont à la fois une opportunité et une menace. « Les essaims, aériens, de surface ou sous-marins, sont résilients, saturants et insaisissables. Ils permettent ainsi d’assurer de nouvelles formes de missions complémentaires des vecteurs classiques. Les missions des marines peuvent donc être impactées par ces nouvelles technologies », explique-t-il.

Parmi les enjeux des recherches en cours, l’un d’eux serait par exemple d’arriver à déployer des essaims de drones « sous l’eau et dans les airs, pour protéger de toute détection la plongée et la remontée d’un sous-marin ».

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Disposer de drones – aériens ou navals – capables d’évoluer en essaim permettrait à une force maritime de saturer ou de leurrer les défenses, voire de lancer une « salve manoeuvrante » contre un ennemi. Et on peut même imaginer qu’ils soient mis en oeuvre depuis un navire autonome. L’US Navy a d’ailleurs lancé un programme en ce sens, en notifiant un contrat de près de 33 millions de dollars à Raytheon Missile & Defense, en février 2021.

D’où l’intérêt de Naval Group pour la robotique en essaim. En février, le constructeur naval s’est associé à MBDA et à l’Agence de développement économique TVT Innovation [établie à Toulon, ndlr] afin de promouvoir et encourager la recherche dans ce domaine.

Plus précisément, l’objectif de ce groupement, appelé « SwarmZ » est de « créer » et de « stimuler l’écosystème de la robotique en essaim en France et en Europe », tout en étant en mesure de repérer les « innovations scientifiques et technologiques qui pourraient contribuer à des progrès significatifs ».

Ce 17 mars, Naval Group est allé encore plus loin en annonçant un partenariat noué avec Dronisos, afin de développer des « solutions d’essaims de drones au profit des marines ».

L’intérêt pour Dronisos s’explique par le fait que cette jeune entreprise française est l’une des rares, dans le monde, à être capable de faire évoluer jusqu’à un millier de drones aériens pour des spectacles et autres grands évènements. Et cela, grâce évidemment à l’intelligence artificielle.

« Dronisos propose maintenant les kits Icarus Swarms, mini essaims de drones dédiés à des missions de sécurité précises : éclairage, brouillage radio, tests de systèmes de lutte anti-drones, cartographie radiologique ou recherche de personnes ou matériel », souligne Naval Group, qui, avec ce partenariat, va renforcer son « dispositif de recherche et de développement en matière de dronisation », lequel fédére déjà des laboratoires, des industriels et d’autres jeunes pousses spécialisées dans la robotique en essaim.

Selon le communiqué de l’industriel, des expérimentations seront régulièrement menées avec la Marine nationale. Certaines ont déjà eu lieu, des « simulations d’attaque de dix à cent drones » ayant été effectuées pour tester des « systèmes de détection des menaces asymétriques grâce au produit Certifence de Dronisos ».

Pour Naval Group, les essaims de drones sont à la fois une opportunité et une menace. « Les essaims, aériens, de surface ou sous-marins, sont résilients, saturants et insaisissables. Ils permettent ainsi d’assurer de nouvelles formes de missions complémentaires des vecteurs classiques. Les missions des marines peuvent donc être impactées par ces nouvelles technologies », explique-t-il.

Parmi les enjeux des recherches en cours, l’un d’eux serait par exemple d’arriver à déployer des essaims de drones « sous l’eau et dans les airs, pour protéger de toute détection la plongée et la remontée d’un sous-marin ».

L'Humanité

Présidentielle. Fabien Roussel lance la mobilisation pour la « dernière étape »

Actu

En meeting à Nantes, devant une salle comble, le candidat PCF a appelé ses soutiens à organiser tous les soirs, à 18 heures, des « Apé’Roussel » pour convaincre les indécis et les abstentionnistes.

Clotilde Mathieu

On s’amasse dans le hall de la Cité des congrès devant l’écran installé pour la soirée. à Nantes, ce lundi soir, la salle prévue pour le meeting de Fabien Roussel ne peut pas accueillir les quelque 1 500 participants, certains encore indécis, venus des quatre coins des Pays de la Loire ou de Bretagne. Aux militants communistes des premières heures se mêlent désormais ceux qui ont été séduits par le candidat des « jours heureux ». Romain est de ceux-là, il a fait le déplacement depuis le Finistère. « J’étais dégoûté et puis je l’ai entendu sur France Inter, depuis je ne le quitte plus », raconte le jeune étudiant.

D’autres sont curieux, comme Benjamin, venu avec son père Sami, qui salue un candidat « du quotidien », « proche de la réalité », « clair, franc et qui rend heureux ». Ces deux Nantais se laissent encore un peu de temps pour réfléchir à un vote qui sera celui des idées, mais aussi de « la reconstruction de la gauche » dans laquelle « les communistes et Fabien Roussel pourraient peser », estime le plus jeune, qui hésite avec la candidature insoumise.

Le bulletin communiste tente aussi des électeurs socialistes, nombreux dans cette ville administrée par Johanna Rolland, la directrice de campagne d’Anne Hidalgo. C’est le cas de Marie, qui ne souhaite plus voter PS. Déjà en 2017, déçue par François Hollande, elle avait choisi de soutenir Jean-Luc Mélenchon. Mais, juge-t-elle, « pendant le quinquennat de Macron, il n’a servi à rien. Il a juste pété des câbles ». Alexandrine, électrice de Benoît Hamon en 2017, s’est, elle, laissée convaincre de venir au meeting par un ami communiste. Si elle tique sur le nucléaire, la « majorité des propositions » énoncées, notamment les plus sociales, la séduisent. à leurs côtés se trouvent aussi des personnalités politiques qui soutiennent désormais Fabien Roussel, dont Fabienne Padovani, conseillère départementale PS, ou encore Liêm Hoang-Ngoc, ex-soutien du candidat FI et membre de la Nouvelle Gauche socialiste. « Cette candidature, c’est aussi celle qui nous permet de faire voter les classes populaires. C’est en cela qu’elle est utile », affirme l’ancien député européen.

« les jours heureux, ça donne de l’oxygène »

« C’est comme ça les jours heureux, ça grandit », lance Fabien Roussel, sourire aux lèvres, à son arrivée dans une salle chauffée à blanc, après le passage de la fanfare des Juju. « Parler des jours heureux, ça donne de l’oxygène, face à ceux qui vous vendent de la haine en barre tous les jours, les Le Pen, les Zemmour », poursuit-il. Sans compter que « ça change aussi de ceux qui vous vendent du sang, de la sueur et des larmes. Les Macron et Pécresse, qui se battent tous les deux pour savoir qui va toucher les droits d’auteur sur leur programme », tacle le député du Nord. Une présentation de « cinq heures pour cinq ans de punitions », fustige-t-il encore à propos du président sortant avant de pointer la « copie blanche » de celui-ci sur le pouvoir d’achat, alors qu’il s’agit de la « principale préoccupation des Français », et de dérouler ses propres propositions.

Présidentielle. Pour Fabien Roussel, le pouvoir d’achat est l'urgence absolue

Après avoir détaillé comment il compte stopper la finance, arrêter les voyous en col blanc, et lancé une ode aux agents des services publics, Fabien Roussel choisit Nantes pour déclarer « l’urgence culturelle ». Une ville où, l’an dernier, les intermittents du spectacle ont occupé l’Opéra durant cent neuf jours. « Tout simplement, explique-t-il, parce que la culture, aujourd’hui, est menacée comme jamais par une marchandisation en forme de rouleau compresseur. » Outre l’augmentation des financements à 1 % du PIB, soit « une augmentation de 30 % par rapport au niveau actuel », il propose une grande loi-cadre après « l’organisation d’états généraux de la culture, dans tout le pays, pour associer toutes les forces vives de la nation, à l’image de ce qu’a pu faire Jack Ralite ».

Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien Roussel

« Nous avons une autre ambition pour ce scrutin » que celle de savoir qui « doit débattre avec Emmanuel Macron au second tour », assure Fabien Roussel, balayant, sans le citer, le recours au « vote efficace », défendu depuis quelques jours par les partisans de Jean-Luc Mélenchon. « L’avenir de la France vaut plus, c’est un vote décisif pour les années à venir », insiste-t-il. À dix-neuf jours du premier tour, le candidat propose à ses soutiens, tous les soirs de cette « dernière étape », d’organiser des « Apé’Roussel ». Une façon de compter sur le nombre et la convivialité en mobilisant amis, voisins, parents, « pour leur présenter notre programme, notre volonté de prolonger ce combat bien au-delà du 10 avril ».

Présidentielle 2022pcfFabien Roussel
BBC

Amanda Bynes: Judge ends former actress's nine-year conservatorship

Former actress Amanda Bynes has been released from her nine-year conservatorship by a judge in California.

The one-time child star was placed under the legal guardianship - similar to that of Britney Spears - in 2013, while undergoing psychiatric care.

Bynes, now 35, was known for The Amanda Show and films like What a Girl Wants, She's the Man and Easy A, but suffered drug and mental health problems.

On Tuesday, Judge Roger L Lund said the conservatorship was no longer required.

"She's done everything the court has asked over a long period of time," he said, according to the New York Times.

A conservatorship is granted by a court for individuals who are unable to make their own decisions. Under the arrangement, Bynes' mother supervised her daughter's financial and personal affairs including her medical decisions.

In a statement to People, Bynes thanked fans "for their love and well wishes during this time".

"I would also like to thank my lawyer and my parents for their support over the last nine years," she said.

"In the last several years, I have been working hard to improve my health so that I can live and work independently, and I will continue to prioritize my well-being in this next chapter."

Bynes' drug use started with marijuana at the age of 16, but her problems deepened when she started taking Adderall, a prescription medicine used to treat people with ADHD (attention deficit hyperactivity disorder).

She retired from acting in 2010, and the conservatorship came about after Bynes was taken to hospital for a mental health assessment, having thought to have started a small fire in the drive of a home in California.

There had also been erratic behaviour and brushes with the law including charges of drink-driving, hit and run and driving with a suspended licence. She was eventually sentenced to three years probation.

Bynes also made headlines for her Twitter rants, which she later said left her "ashamed and embarrassed".

"I can't turn back time but if I could, I would. And I'm so sorry to whoever I hurt and whoever I lied about because it truly eats away at me," she told Paper Magazine in 2018.

More recently she has got herself clean, been living in a "structured community for women" and graduated from the Fashion Institute of Design & Merchandising, as well as getting engaged to her partner, Paul Michael.

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L'Humanité

En 1942 : les camps de la honte du président Roosevelt

Il était une fois

C’est un chapitre méconnu de l’histoire états-unienne : le 19 février 1942, en réponse à l’attaque de Pearl Harbor, un décret instaure le déplacement et la détention de 120 000 personnes d’origine japonaise dans des camps à travers le pays. Ils devront attendre 45 ans pour que le Congrès américain présente ses excuses... Récit

Dominique Bari

Le 7 décembre 1941, le Japon attaque par surprise, et sans déclaration de guerre, la base américaine de Pearl Harbor, sur l’île d’Oahu, dans l’archipel d’Hawaï. L’événement précipite les États-Unis dans la guerre et attise la xénophobie à l’encontre des personnes d’origine japonaise vivant sur le territoire américain.

Celle-ci n’est pas nouvelle. Elle a pris corps dès la fin du XIXe siècle, ciblant plus généralement les populations asiatiques accusées de voler les emplois agricoles des Américains blancs. « Les Chinois et les Japonais ne sont pas des citoyens authentiques. Ils n’ont pas l’étoffe de citoyens américains », éructait déjà, le 7 mai 1900, James Duval Phelan, le maire de San Francisco.

Dans les premières décennies du XXe siècle, le racisme anti-Nippons se nourrit de l’évolution politique dans la région Asie-Pacifique. La montée en puissance du régime militariste impérial japonais après sa victoire sur la Chine en 1895 et ses ambitions en Asie et dans le Pacifique suscitent les inquiétudes de Washington.

En 1924, le Congrès prohibe l’immigration des Asiatiques. Ceux qui sont déjà installés ne sont plus autorisés à devenir citoyens américains. Seuls leurs enfants nés aux États-Unis ont accès à la nationalité. La Californie interdit aux Japonais de posséder des terres et à toute personne de cette ascendance d’épouser un Blanc.

Après Pearl Harbor, l’agression nipponne s’accélère : la Thaïlande est envahie le 8 décembre 1941, Guam le 13, l’île de Wake et Hong Kong le 25, et Manille le 27. La suspicion à l’encontre des citoyens japonais ou américains d’origine japonaise atteint son paroxysme alors que Washington redoute une invasion ennemie sur la côte Ouest.

Une rumeur enfle selon laquelle la population de Hawaï d’origine nipponne a participé à des actions de sabotage au bénéfice de l’empire. Ces accusations d’une « cinquième colonne » sont soutenues par le secrétaire à la Marine, Frank Knox. Le 16 décembre, le « San Francisco Chronicle » titre : « Le secrétaire à la Marine accuse la cinquième colonne de l’attaque. » La une du « Los Angeles Examiner » renchérit : « Preuve de la trahison de la cinquième colonne. »

Preuve que le puissant chef du FBI lui-même, J. Edgar Hoover, met en doute. Dans une note du 17 décembre au ministre de la Justice, Francis Biddle, il reconnaît n’avoir « aucune information sur les sources de renseignement du secrétaire à la Marine ». Il n’en reste pas moins qu’entre le 7 et le 11 décembre, le FBI procède à 1 370 arrestations dans la communauté visée. Il sera avéré plus tard qu’aucun de ces détenus n’avait de lien avec Tokyo ou n’était impliqué dans l’attaque de Pearl Harbor.

Le 14 février 1942, le général John L. DeWitt, chargé de la sécurité militaire pour l’ouest du pays, réclame l’exclusion de ce territoire de toute la population d’ascendance japonaise. Elle se chiffre à 126 947 personnes.

Le 19 février 1942, le président Roosevelt accède à sa demande et promulgue le décret 9066 autorisant l’incarcération de « certains groupes ethniques comme mesure de prévention d’actes d’espionnage ou de sabotage ». Ralph Carr, gouverneur républicain du Colorado, est l’un des rares à s’opposer à cette décision.

Dans les jours qui suivent, l’État américain met en place des mesures radicales de ségrégation : couvre-feu, blocage des comptes bancaires, patrimoine confisqué ou gelé, interdiction de s’éloigner au-delà de 8 km de son domicile. Les agents du FBI épaulés par les militaires enchaînent les raids sur les foyers des immigrants.

Dès mars, sont affichés des ordres d’évacuation dans les quartiers ciblés de la Californie, de l’Oregon, de l’État de Washington et de l’Arizona. Ce sont des familles entières qui sont victimes de ces rafles. Elles n’ont le droit d’emporter avec elles que le strict nécessaire et abandonnent tous leurs biens.

À la date du 5 juin 1942, tous les Nippo-Américains de la côte Ouest sont internés (soit 1,2 % de la population de Californie) ; 62 % sont des « Nisei », des Japonais américains de seconde génération, donc de citoyenneté américaine, et 38 % des « Issei », des Japonais de première génération résidant aux États-Unis. Chaque famille se voit attribuer un matricule, porté sur les étiquettes accrochées aux bagages et sur les vêtements.

Les déportations se font en deux temps. Ces « étrangers ennemis » sont d’abord enfermés, sous la direction de l’armée, dans des centres de regroupement, installés dans des champs de foire et des hippodromes. Santa Anita, à Los Angeles, fut le plus vaste des centres provisoires, avec plus de 18 000 internés, forcés de vivre dans les écuries.

Entre mars et août 1942, ils furent déportés dans des camps dits de « relogement », les « relocation centers » créés à cet effet et contrôlés par le ministère de l’Intérieur. Sous surveillance étroite, des trains fermés les amènent dans des régions désertiques, inhospitalières, battues par des vents arides, avec « des hivers rigoureux » et des étés « insupportablement chauds et humides », selon la commission d’enquête du Congrès constituée dans les années 1980.

Celle-ci décrit dans son rapport des baraquements « lugubres, bâtis à la hâte, avec du papier goudronné pour toute isolation », et des camps clôturés par du « fil de fer barbelé », gardés par la police militaire depuis des miradors munis de mitraillettes et de projecteurs.

Quiconque fait mine de franchir les limites du camp est abattu. Isolement, ségrégation, voire séparation des familles et manque de nourriture sont le lot commun de plus de 110 000 Japonais déportés et répartis dans dix camps implantés en Californie, Arizona, Utah, Wyoming, Colorado, Arkansas. Plus de 5 000 enfants vont naître en détention et près de 2 000 personnes y mourir.

La contre-offensive américaine de l’été 1942 dans le Pacifique avec la victoire de Midway, en juin, et celle des îles est des Salomon, les 23-25 août, précédée par le débarquement de l’armée américaine à Guadalcanal, le 7 août, réduisent les craintes d’une attaque japonaise sur le continent américain. Les camps ne ferment pas pour autant. Ils ont fonctionné jusqu’en décembre 1945 pour celui de Manzanar en Californie, qui a compté jusqu’à 10 046 internés, et jusqu’en mars 1946 pour celui de Tule Lake, où l’on en a dénombré jusqu’à 18 789.

La résignation parmi les réprimés ne fut pas toujours de mise. En juillet 1942, une grève éclate au Santa Anita Assembly Center, puis au Poston War Relocation Center (Arizona) et à Manzanar. En septembre, le Tule Lake Relocation Center (Californie) est utilisé comme centre d’isolement pour les « fauteurs de troubles ». L’ouverture d’autres camps de cette nature à Moab dans l’Utah et à Leupp en Arizona témoigne d’une résistance à cette ségrégation raciale essentiellement parmi les « Nisei ». Yoshiki Hirabayashi et Fred Korematsu en sont devenus les symboles en contestant la valeur constitutionnelle de l’ordre d’évacuation en masse et de détention. Condamnés pour délit, ils portèrent leur cas devant la Cour suprême, qui confirma en 1944 la constitutionnalité des ordonnances justifiée par « la nécessité militaire », avalisant ainsi la procédure d’internement préventif des Japonais, fussent-ils citoyens américains.

L’effort de guerre exigeant de la main-d’œuvre et des soldats, les autorités ont appelé les internés à travailler pour pallier l’insuffisance de bras dans l’agriculture et dans l’industrie contre une rémunération misérable. Elles reviennent aussi sur leur décision prise au début du conflit d’exclure de la conscription les Nippo-Américains. Dans les camps, des centaines de jeunes gens refusent de s’engager tant que leurs familles ne sont pas libérées.

D’autres, quelque 30 000 Nisei, répondent à l’appel et intègrent les 100e et 442e bataillons d’infanterie qui combattent en Italie et en France. L’engagement est l’occasion de prouver leur loyauté. Après la guerre, le président Truman saluera officiellement ces unités exclusivement composées de Nisei et abondamment décorées, mais les préjugés à leur encontre seront longs à vaincre.

Le 21 novembre 1945, les derniers détenus quittent Manzanar puis, à leur tour, le 30 mars 1946, ceux de Tuke Lake Relocation Center, avec pour seul viatique 25 dollars et un ticket de bus – la même somme que celle allouée aux criminels à leur libération. Spoliés de leurs biens, leur réinsertion est délicate, et les rescapés se murent dans le silence.

En 1948, le Congrès adopte la Loi de réparation pour les évacués (Evacuation Claims Act) qui concède quelques indemnités, sans pour autant reconnaître explicitement le caractère injustifié de leur détention. La troisième génération de l’immigration japonaise, les Sansei, ne veut pas en rester là. Sous leur pression, une commission spéciale d’enquête est constituée en 1980 ; elle conclut que les incarcérations résultaient d’« un préjudice racial, une hystérie de guerre et de ratés politiques ». La Cour suprême reconnaît alors que l’exclusion sociale, la privation des droits constitutionnels, ainsi que la détention dans des camps ont constitué une violation flagrante des droits des citoyens d’origine japonaise.

En 1988, le Congrès américain présente officiellement ses excuses pour les injustices passées et octroie en réparation 20 000 dollars aux 60 000 survivants des camps. Dans une dizaine d’États, le 19 février, date de la promulgation du décret inique, devient un « Jour du souvenir ». En 1989, les législateurs californiens inscrivent dans les programmes scolaires cette sombre période de l’histoire américaine en qualifiant les internements de « mesures racistes et hystériques dues à la guerre ». Mais il faudra attendre février 2020 pour que l’État de Californie vote la formulation d’excuses officielles sur son rôle dans les incarcérations.

Une décision qui s’inscrit dans des débats nationaux de la politique anti-immigration de Trump, contre laquelle se sont dressés nombre d’anciens détenus nippo-américains et leurs enfants, dont ceux de Fred Korematsu. L’enfermement des familles, la séparation des enfants de leurs parents ravivent de douloureux souvenirs qui font dire à cette ancienne victime âgée de 82 ans, Kiyoshi Katsumoto : « Cela peut se reproduire. Nous, en tant que citoyens, devons vraiment comprendre ce qu’est ce pays. »

Il était une fois ...une autre histoire

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !

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Valeurs Actuelles

Valérie Pécresse : « Emmanuel Macron est le premier à savoir que son bilan, c’est son boulet »

Valeurs actuelles. Le contexte de l’élection présidentielle est bouleversé par les violences en Corse et la guerre en Ukraine. Le chef de l’État se refuse au débat. Le climat de cette campagne est-il à la hauteur de l’enjeu ? Valérie Pécresse. Non, franchement pas. La France a été affaiblie par dix ans de mandat Hollande/Macron : une forte montée des violences, une immigration record, un endettement qui explose et des services publics essentiels (santé, justice, école…) à bout de souffle. Les vraies questions qui doivent être tranchées dans cette élection sont : comment refaire nation et éviter que la France devienne une mosaïque de communautés ? Comment retrouver notre souveraineté et notre puissance ? Le président sortant fait tout pour escamoter le débat démocratique dans cette élection. Il se dérobe face à ses adversaires en refusant tout débat télévisé. Et lors de ses prétendues rencontres avec les Français, les participants sont choisis par l’Élysée et les questions sont intégralement téléguidées. Il fait tout pour ne pas avoir à répondre de son bilan. Les Français méritent un débat. Le refuser, c’est les mépriser.

Vous brandissez le pacte républicain comme le socle de l’unité de la nation en réponse aux  « replis identitaires, raciaux et ethniques » que vous décrivez dans votre livre Le Temps est venu. Comment restaurer cette fierté française ? La base de tout, c’est l’école. Nos enfants doivent être fiers de notre histoire, de nos héros et des valeurs de la République. En voulant “déconstruire” l’histoire de France, Emmanuel Macron a commis une faute. En qualifiant la colonisation de « crime contre l’humanité », Emmanuel Macron a insulté notre mémoire collective et notamment celles des rapatriés et des harkis. Je propose que chaque année une journée soit dédiée aux héros français dans toutes les écoles. On y célébrera ceux qui ont fait la gloire de la France : de Napoléon à Marie Curie, des Poilus de la Grande Guerre à Samuel Paty.

Vous décrivez la France d’Emmanuel Macron comme divisée et fracturée. Quel autre modèle de société proposez-vous ? Emmanuel Macron et moi avons deux visions de la France diamétralement opposées. Lui, la voit morcelée, comme une addition de communautés. Moi, je la veux réunie, une et indivisible. En reconduisant seulement un clandestin sur huit à la frontière, en laissant les violences exploser de 32 % et en méprisant les territoires qui font la force de la France, il laisse l’État s’affaiblir et la République se déliter. Je ferai tout l’inverse.

Vos concurrents à droite vous attaquent sur votre supposée Macron-compatibilité. Éric Zemmour et Marine Le Pen vous surnomment même « Madame 20 h 02 ». Que leur répondez-vous ? Emmanuel Macron et moi ne sommes pas faits du même bois et nos projets n’ont rien à voir. J’aime faire et agir alors que lui préfère plaire et bavarder. Je propose des quotas migratoires pour stopper l’immigration, lui pas. Je propose des peines planchers pour les multirécidivistes et un an minimum de prison ferme pour ceux qui s’attaquent à nos forces de l’ordre et aux élus de la République, lui pas. Je propose une augmentation de salaires de 10 %, lui pas. Je propose de réformer l’État, l’assurance chômage et j’ai dans mon projet deux fois plus de baisse d’impôts que lui. Je mets une règle d’or budgétaire pour réduire les déficits et la dette. Sur tous les défis majeurs, il est dans le déni. Son ADN est socialiste et sa marque de fabrique est l’inertie.

Emmanuel Macron et moi avons deux visions de la France diamétralement opposées. Lui, la voit morcelée, comme une addition de communautés. Moi, je la veux réunie, une et indivisible.

Diriez-vous que le réalisme de votre projet est l’un des facteurs qui explique en partie les refus d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen de débattre avec vous ? Quelles raisons expliquent cette fuite de vos concurrents ? Si Marine Le Pen refuse de débattre avec moi, c’est parce qu’elle sait que je démontrerai l’imposture de son projet, comme je l’ai fait avec Éric Zemmour lors de mon débat face à lui. Marine Le Pen nous mènerait à la faillite. C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente au suffrage, ça se saurait si les Français en avaient voulu ! Sa candidature est inutile. Quant à Emmanuel Macron, il manie tactique et dérobade car il est le premier à savoir que son bilan, c’est son boulet. Moi, j’accepte tous les débats car j’ai un projet et une vision.

Il y a dix ans, en mars 2012, les villes de Toulouse et Montauban étaient frappées par le terrorisme islamique. Comment combattre ce fléau et quels moyens vous permettraient de réussir là où vos prédécesseurs ont échoué ? Les hommages ne suffisent plus. Emmanuel Macron a fait preuve d’une très grande naïveté face à l’islamisme. Avec moi, les terroristes ayant purgé leur peine seraient gardés en rétention de sûreté pour protéger la société. La consultation des sites djihadistes deviendra un délit pénal et la radicalisation deviendra une cause réelle et sérieuse de licenciement dans le secteur public comme dans les entreprises. Je ne laisserai jamais l’islamisme piétiner la République.

Éric Zemmour se discrédite pour présider la France. Son projet mènerait le pays à la discorde et à l’impuissance. Quant à Emmanuel Macron, sa culture est de gauche, il est dans le déni sur la crise d’autorité que connaît le pays.

Depuis votre meeting du Zénith, vous avez reculé dans les sondages. Certains avancent même qu’une partie de l’électorat de droite se serait déportée vers Emmanuel Macron. Comment comptez-vous maintenir la dynamique de votre campagne tout en continuant à vous démarquer du candidat Macron? Je dis aux Français : le projet de droite fort, efficace et réformateur, c’est le mien. Ce n’est ni celui d’Éric Zemmour ni celui d’Emmanuel Macron. Quand il prouve son admiration pour Vladimir Poutine, qu’il réhabilite Philippe Pétain, qu’il entretient une amitié « virile » avec Tariq Ramadan ou qu’il traite nos aînés de « capricieux », Éric Zemmour se discrédite pour présider la France. Son projet mènerait le pays à la discorde et à l’impuissance. Quant à Emmanuel Macron, sa culture est de gauche, il est dans le déni sur la crise d’autorité que connaît le pays. Et quand il tente de reprendre certaines de mes mesures, c’est du mauvais plagiat. Par exemple : quand je propose quinze heures d’activité d’intérêt général obligatoires en échange du RSA, ces heures à lui ne sont que facultatives. Comment croire qu’il fera ce qu’il n’a pas fait et ce qu’il n’a jamais voulu faire ? Emmanuel Macron est un illusionniste.

Les commentateurs politiques et votre entourage louent votre expérience ministérielle et votre bilan à la tête de l’Île-de-France. Quelles mesures prises pour la région pourriez-vous étendre à la France si vous étiez élue à l’Élysée ? Dans toutes les missions et mandats qui m’ont été confiés, j’ai agi, tenu mes engagements et résisté face à l’adversité. Ministre des universités, j’ai tenu neuf mois face aux militants gauchistes qui ne voulaient pas de réforme. Emmanuel Macron, lui, a cédé face aux zadistes de Notre-Dame des Landes comme il vient de le faire en Corse. Comme ministre du Budget, j’ai sauvé l’épargne des Français en pleine crise des dettes souveraines alors qu’Emmanuel Macron creuse chaque jour davantage la dette et les déficits. Présidente de région, j’ai créé la première charte de la laïcité en France : pas un euro d’argent public pour les associations qui combattent la République. J’ai créé un réseau d’alerte pour stopper l’infiltration des islamistes radicalisés dans les clubs sportifs. Et, j’ai interdit le burkini dans les îles de loisirs malgré l’opposition du gouvernement. Les mots, ce sont eux. Les actes, c’est moi. Face à l’amateurisme, aux renoncements et à la lâcheté, j’aurai le courage de faire.

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JoeyStarr en remplaçant qui veut révolutionner le lycée

Prescription culture

La série de TF1, qui met en scène un professeur de français remplaçant incarné par JoeyStarr, fait un peu sourciller sur le fond.

Caroline ConstantLe Remplaçant,

La télévision adore les histoires d’école. Comme la police, comme l’hôpital, elles permettent de raconter la société. Avec sa série le Remplaçant, TF1 se situe dans cette lignée : présenter un enseignant face à des élèves en difficulté dans leur vie personnelle plus que dans leur vie scolaire. C’est JoeyStarr qui incarne avec son brio habituel ce personnage colérique et passionné. Dans les deux nouveaux épisodes présentés ce mois-ci, c’est l’homophobie qui est en ligne de mire. La fiction s’empare donc d’un thème sociétal aigu, et c’est tout à son honneur. N’empêche que le Remplaçant chatouille un peu le téléspectateur. Et dit, profondément, quelque chose de la séquence politique actuelle.

Des adolescents mal dans leur peau

Par définition, le remplaçant est nommé sur la place d’un titulaire. Nicolas Valeyre, professeur de français interprété par JoeyStarr, n’échappe pas à la règle. Il emprunte à Sam (TF1, avec Natacha Lindinger), la Faute à Rousseau (France 2, avec Charlie Dupont) ou même l’École de la vie (France 2, avec Guillaume Labbé) : il bouscule les codes et les conventions établies au lycée pour créer le contact avec ses élèves. Il pousse l’intrusion personnelle un peu trop loin pour parvenir à entamer le dialogue avec des adolescents mal dans leur peau. Seule différence avec les personnages des autres séries : il est contractuel. Au moindre problème, il peut prendre la porte, et son grand rival, Mayer (Stéphane Guillon), s’y emploie vigoureusement.

Un corps enseignant un peu caricatural

Et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle que TF1 prenne ce virage. Ce qui caractérise Valeyre, c’est qu’il n’a pas été formé à être enseignant. Ce qu’on voit en retour, c’est un corps enseignant qui finit par accepter avec réticence ses « méthodes », mais peut aussi se débarrasser de lui au moindre problème. Ce n’est pas si grave : il sera remplacé par un remplaçant. Le corps enseignant lui-même est un peu caricatural : le collègue professeur de français Mayer insulte sans ciller ses élèves. La prof de sport est obsédée par sa propre image, son colocataire est un brin dépressif : le tableau qui se dégage n’est guère glorieux. Les portraits manquent d’épaisseur, d’abord. Et la série dit, en filigrane, qu’il faut secouer le cocotier, et que cela passera, nécessairement, par quelqu’un qui n’est pas du sérail…

Mieux : les méthodes de Valeyre ne sont pas plus folles que celles de Sam ou de Rousseau. Mais Valeyre semble s’intéresser davantage à leur vie privée, en mode intrusif et sur la foi d’intuitions, qu’à leur scolarité… Dans une scène, il fuit lorsqu’une gamine demande de l’aide sur Parcoursup…

Reste JoeyStarr, Barbara Schultz et les jeunes comédiens qui incarnent les élèves. Avec eux, le téléfilm reste un divertissement. Mais qui désigne les profs comme la cause du mal, dans le contexte politique, ça pique, malgré JoeyStarr et Barbara Schultz.

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L'Humanité

En campagne, l’exécutif joue dans la zone grise

Actu

Gouvernement Jean Castex et ses ministres assurent le service après-vente du programme qu’Emmanuel Macron a livré jeudi, sans s’embarrasser des risques de confusion.

Julia Hamlaoui

Les membres du gouvernement ne sont pas de ceux qui s’embarrassent du mélange des genres. Ils défilent sur les plateaux pour assurer la promotion, non plus des réformes du président, mais du programme du candidat Macron. Le premier ministre lui-même a ainsi été invité au JT de TF1, lundi soir. « J’interviens en soutien du candidat Emmanuel Macron pour dire à mes concitoyens combien je pense nécessaire qu’ils lui donnent le mandat », a d’emblée précisé Jean Castex. Une prise de position qu’autorise la circulaire du secrétariat général du gouvernement. Celle-ci détaille les obligations visant à ce que les moyens de l’État ne puissent être utilisés à des fins de campagne durant la période de réserve, qui a été officiellement ouverte le 18 mars. Mais elle n’empêche pas les membres du gouvernement d’intervenir, à condition de ne pas le faire ès qualités.

Reste la zone grise. Sur TF1, par exemple, le premier ministre revient sur des dispositions arrêtées dans l’exercice de ses fonctions. « On a décidé de faire une remise à la pompe de 15 centimes, j’ai demandé que les producteurs ajoutent 10 centimes », a-t-il notamment expliqué. Puis il a vanté le report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, promu cette fois-ci par le candidat Macron, et qu’il juge « indispensable ».

cafouillage sur le rsa

À défaut de porte-parole de sa campagne, ce sont les ministres, restés en poste et donc présentés avec cette étiquette, qui se chargent, depuis l’annonce du programme du président sortant, du service après-vente. Parfois dans la cacophonie. Dès le lendemain, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal est ainsi revenu sur l’idée de contraindre les allocataires du RSA à « 15 à 20 heures d’activité ». Ce seront « des activités qui mènent à l’insertion sociale et professionnelle, des mises en situation professionnelle, des formations (…), des activités d’engagement – il y a une palette très large », a-t-il défendu, alors que les associations comme les candidats de gauche dénoncent une forme de travail gratuit.

La ministre du Travail, Élisabeth Borne, est elle aussi montée au créneau pour tenter de déminer le terrain. « Il ne s’agit pas d’imposer aux allocataires du RSA de faire des travaux d’intérêt général sans être payés », assure-t-elle dans un entretien à l’Obs publié mardi. Mais Jean Castex ne semble pas du même avis : « Il y aura des droits, mais aussi davantage de devoirs. Il y aura entre 15 et 20 heures par semaine de formation, de travail d’intérêt général, de stage », a-t-il déclaré sur TF1. Au gouvernement comme en campagne, la Macronie a du mal à accorder ses violons.

campagne électoralePrésidentielle 2022Emmanuel Macronjean castex
BBC

Uganda's Batwa people: Evicted from forests to help save gorillas

By Patience Atuhaire BBC News, Uganda

Evicted from their ancestral forest homes three decades ago in a move to conserve wildlife, many of Uganda's Batwa people struggle for a more dignified way of life.

On a hike into the Bwindi Impenetrable Forest National Park, the songs the Batwa sing are supposed to be celebratory, but they sound mournful.

They are in praise of a good honey harvest, but there is no harvest as the Batwa are no longer allowed to gather honey, or anything else, from the forest.

Instead, these indigenous people take groups of paying tourists into their ancestral areas and in a choreographed performance act out how they once lived.

A rhythm is played on the metal keys of a thumb piano, known as a "ichyembe", as we reach a collection of huts 30 minutes into the forest.

"This would have been a shrine, where we would communicate with our great grandfathers," explains the group's leader, Eric Tumuhairwe, pointing to a place behind the huts.

"When men wanted to go hunting, they would take meat or honey as offerings. They would hunt bush-pig and several types of antelope. The wives celebrated the bountiful hunt, cooked and danced. But we don't get these types of food any more."

Mr Tumuhairwe, who is about 50, is old enough to remember life before his people were evicted.

For centuries they lived off the forests of the mountainous regions on the borders of Uganda, Rwanda and the Democratic Republic of Congo as hunter-gatherers.

But in the 1990s, the Ugandan Batwa were evicted from the Bwindi, Mgahinga and Echuya forests in the south-west of the country as the areas became wildlife parks, primarily for the protection of rare mountain gorillas.

Mr Tumuhairwe tells us about Batwa traditions, including courtship at what used to be a square where young men and women used to socialise.

"A young man intending to marry would have to trap intenzi (a flying squirrel).

"It is fast on its feet, so he would time it for when it was asleep in a tree hollow. He would catch it as it awoke and tried to flee. He had to bring it alive, otherwise there was no wife for him," he laughingly reminisces.

We climb further up the mist-covered forested hills, to a cave where the community used to congregate for worship.

"I want to go back to the way we lived… Everything we needed, the forest provided: meat, fruit, and medicines," says Mr Tumuhairwe.

After their eviction, some Batwa families were given farmland by the government. But as they did not know how to farm, the land was sold off and many were scattered across the region, surviving on charity from neighbours and non-profit organisations.

"Some neighbours despised us, calling us bush people," remembers Aida Kehuuzo, who is about 80 years old and the only woman in the group of trekkers.

Court victory

Numbering less than 7,000 in Uganda, many Batwa have moved to urban areas, like Kisoro, which is near the forests.

On the edge of the town families squat on public land, in homes built from cardboard and tarpaulin. The community exists on the fringes.

Attempts to do interviews with them proved futile, as many feel exploited by politicians and organisations and they are hostile to outsiders.

"You come here to take pictures and sell them. What do we get in return? I won't talk to you if you don't pay me," shouts one woman.

In 2011, a group of Batwa with support from non-governmental organisations (NGOs), took the Ugandan government to court over the evictions - and late last year, the constitutional court ruled in their favour.

It said the community had been treated inhumanly and ordered "fair and just compensation" be paid within 12 months, but the government intends to appeal.

Some Batwa, like Allen Musabyi, have adapted and taken up farming.

But the land she and a few others are preparing for a potato crop is rented - paid for the charity the United Organisation for Batwa Development in Uganda (UOBDU).

"If you don't have land, you cannot progress, you can't send your children to school, you cannot eat.

"But if I were given the opportunity to return to the forest, I would run all the way there," she admits.

'Animals treated better'

Alice Nyamihanda, who works for UOBDU and is one of the few Batwa university graduates, says the community needs to fight for equality.

"I want my fellow Batwa to be like other people," she says - not scrapping for leftover food from dustbins as is often the case in Kisoro.

"The animals are being treated better than the Batwa, because when tourists come, they pay some money, then the government uses that money, and the Batwa are suffering."

The animals she speaks of are mountain gorillas. The government charges up to $700 (£530) to go gorilla tracking.

Conservation efforts have seen Uganda's mountain gorilla population rise to 459, and more than 1,000 globally, meaning they are no longer listed as critically endangered.

But Ms Nyamihanda wonders whether there could be a more sustainable way to protect wildlife as well as Batwa rights.

The Uganda Wildlife Authority says it is doing this by allowing the Batwa to take tourists into the forest and a fifth of the revenue collected from the park goes to nearby villages through the local government.

According to Uganda Wildlife Authority's executive director, Sam Mwandha, people - including the Batwa - can come up with proposals to be funded using this money.

"During the movement of the Batwa out of the forest, several errors were committed. But the allegation of not getting land, not allowing them to have their culture, is really misguided and not correct.

"We are telling them: 'Go to school and study', but we are [also] saying: 'Don't forget your culture, you can use it to make money.'"

Yet the Batwa want a place to call home and recognition as an endangered indigenous people so they have better protection under international law.

Back in the forest, Mr Tumuhairwe admits education and farming have been beneficial to some Batwa - though he adds the caveat:

"But when you come to think of it, that too is erasing who we are, where we came from."

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Référendum sur la santé

Chronique

Christophe Prudhomme

Notre système de santé est en train de s’effondrer. Il y a de moins en moins de médecins généralistes, par ailleurs mal répartis sur le territoire, avec un mode d’exercice libéral qui ne correspond plus aux besoins et surtout qui les occupe à d’autres tâches que la prise en charge de leurs patients. À l’hôpital, la crise liée au coronavirus a mis en lumière le manque de moyens, notamment en personnels et en lits. Aujourd’hui, nous assistons à une fuite des infirmières qui sont très nombreuses à renoncer à leur métier et des médecins qui sont aspirés par le secteur privé. Dans les Ehpad, un très grand nombre d’aides-soignantes abandonnent face à des conditions de travail dégradées et à des salaires de misère.

Tout est à reconstruire et nous avons besoin d’une politique de rupture avec tout ce qui a été mis en œuvre depuis plus de trente ans. Le constat est que notre système hybride mi-public, mi-privé ne permet pas de trouver des solutions, bien au contraire, puisque, d’année en année, nous observons une aggravation des inégalités d’accès aux soins, à laquelle s’ajoute une augmentation du renoncement aux soins pour des raisons financières, face aux dépassements d’honoraires et au reste à charge qui augmentent.

Dans cette situation, il est indispensable d’exiger que l’État assume ses responsabilités pleines et entières afin d’offrir à la population un accès aux soins égalitaire sur l’ensemble du territoire. C’est un impératif et la seule solution est la mise en place d’un service public de santé répondant à l’ensemble des besoins, que ce soit pour les soins de ville, pour l’hôpital ou pour la prise en charge de la perte d’autonomie.

Mais, au-delà de la pétition de principe, comment faire ? Une proposition serait de demander un référendum posant une question simple : les activités de la santé et du médico-­social doivent-elles être exclues du secteur privé à but lucratif ? À la suite du scandale d’Orpea, il est clair que cette question est légitime. À cela s’ajoute le fait que le secteur des cliniques est aujourd’hui contrôlé par des actionnaires français et étrangers, dont l’objectif est le meilleur retour sur investissement… Ce qui est tout simplement antinomique avec les raisons d’être d’un système de santé où, si la question de l’efficacité des dépenses est légitime, l’objectif ne peut être que de répondre aux besoins sans une limitation a priori de moyens qui nuirait au résultat recherché.

Il y a fort à parier que la population validerait cette proposition à une très forte majorité. Cela donnerait une légitimité politique afin de supprimer tout financement par la Sécurité sociale des structures à but lucratif qui, si elles ne changent pas de statut, devraient être alors réquisitionnées, puis intégrées dans le secteur public ou privé à but non lucratif.

Le billet du Dr Christophe Prudhomme
BBC

The three Russian cyber-attacks the West most fears

By Joe TidyCyber reporter

US President Joe Biden has called on private companies and organisations in the US to "lock their digital doors", claiming that intelligence suggests Russia is planning a cyber-attack on the US.

The UK's cyber-authorities are also supporting the White House's calls for "increased cyber-security precautions", though neither has given any evidence that Russia is planning a cyber-attack.

Russia has previously stated that such accusations are "Russophobic".

However, Russia is a cyber-superpower with a serious arsenal of cyber-tools, and hackers capable of disruptive and potentially destructive cyber-attacks.

Ukraine has remained relatively untroubled by Russian cyber-offensives but experts now fear that Russia may go on a cyber-offensive against Ukraine's allies.

"Biden's warnings seem plausible, particularly as the West introduced more sanctions, hacktivists continue to join the fray, and the kinetic aspects of the invasion seemingly don't go to plan," says Jen Ellis, from cyber-security firm Rapid7.

Here are the hacks that experts most fear.

BlackEnergy - targeted critical infrastructure attack

Ukraine is often described as the hacking playground of Russia, which has carried out attacks there seemingly to test techniques and tools.

In 2015 Ukraine's electricity grid was disrupted by a cyber-attack called BlackEnergy, which caused a short-term blackout for 80,000 customers of a utility company in western Ukraine.

Nearly exactly a year later another cyber-attack known as Industroyer took out power for about one-fifth of Kyiv, the Ukrainian capital, for about an hour.

The US and EU named and blamed Russian military hackers for the attacks.

"Russia could absolutely try to execute an attack like this against the West as an illustration of capabilities and to make a statement," says Ukrainian cyber-security responder Marina Krotofil, who helped investigate the power cut hacks.

"However, no cyber-attack against a power grid has resulted in an extended interruption of power supply. Executing cyber-attacks on complex engineering systems in a reliable way is extremely difficult and achieving a prolonged damaging effect is sometimes impossible due to in-built protections."

Experts like Ms Krotofil also hypothesise that this could backfire on Russia too, as the West is most likely to have a decent foothold in Russian networks too.

NotPetya - uncontrollable destruction

NotPetya is thought to be the most costly cyber-attack in history and has been blamed on a group of Russian military hackers by the US, UK and EU authorities.

The destructive software was hidden in an update of popular accounting software used in Ukraine, but spread worldwide destroying the computer systems of thousands of companies and causing approximately $10bn (£7.5bn) of damage.

North Korean hackers are accused of causing huge disruption with a similar attack a month earlier.

The WannaCry "worm" (a kind of virus) scrambled data on approximately 300,000 computers in 150 countries. The UK's National Health Service was forced to cancel large numbers of medical appointments.

"These kinds of attacks would cause the greatest opportunity for mass chaos, economic instability, and even loss of life," says Ms Ellis.

"It might sound far-fetched, but critical infrastructure often depends on connected technologies, just as much as every other part of our modern lives, and we have seen the potential for that with the impact of the WannaCry on UK hospitals."

However, computer scientist Prof Alan Woodward, from the University of Surrey, says such attacks carry risks for Russia too.

"These types of uncontrollable hacks are much more like biological warfare, in that it's very difficult to target specific critical infrastructure in specific places. WannaCry and NotPetya saw victims in Russia too."

Colonial Pipeline - cyber-criminal attacks intensify

In May 2021, a state of emergency was declared in a number of US states after hackers caused a vital oil pipeline to shut down.

Colonial Pipeline carries 45% of the east coast's supply of diesel, petrol and jet fuel and the supply led to panic at the pumps.

This attack wasn't carried out by Russian government hackers, but by the DarkSide ransomware group, which is thought to be based in Russia.

The pipeline company admitted to paying criminals $4.4m in hard-to-trace Bitcoin, in order to get computer systems back up and running.

A few weeks later meat supplies were affected when another ransomware crew called REvil attacked JBS, the world's largest beef processor.

One of the big fears experts have about Russian cyber-capabilities is that the Kremlin may instruct cyber-crime groups to co-ordinate attacks on US targets, to maximise disruption.

"The benefit of instructing cyber-criminals to carry out ransomware attacks is the general chaos they can cause. In large enough numbers they can cause serious economic damage," Prof Woodward says.

"It also comes with the added bonus of plausible deniability as these groups are a step removed from an attack by the Russian state."

How could the US respond?

In the highly unlikely case that a Nato country is on the receiving end of a cyber-attack that causes loss of life or huge irreparable damage, then this could trigger Article 5, the alliance's collective defence clause.

But experts say this would drag Nato into a war it does not want to be a part of, so any response is more likely to be from the US and close allies.

President Biden has already said that "we are prepared to respond" if Russia launches a large attack on the US.

However, the unprecedented cyber-chaos seen in Ukraine in recent weeks from vigilante hackers on either side of the war shows how easily things can escalate. So any action is likely to be extremely carefully considered.

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My children had a father and extended family who loved them, routines and a home. Leaving was about saving myself. Once you hit rock bottom, you have to get creative – Natalie

Quitting a job because she doesn’t like it, leaving a city that no longer suits her needs or ending a relationship with someone she’s no longer in love with – in recent decades, Western society has championed women who make these kinds of empowering choices. But what if the choice she makes is to leave her kids?

Despite improving gender equality, mothers who make the difficult decision to live apart from their children are often anything but celebrated.

“Even if both parents are doing a brilliant job of raising happy, healthy kids, [if] they happen to live away from their mum, the women are still vilified,” says Melissa, who lives an hour and a half drive from her two children, and administers an online support group for women in similar situations. “[These] mothers are spoken of as if they are defective, like something deep within their core is broken.” 

The recent Netflix production of The Lost Daughter has shined a light on this kind of response to mothers who live separately from their kids. The film, based on the novel of the same name by Elena Ferrante, zooms in on actress Olivia Coleman playing the role of a mother who leaves her children with her husband for three years to pursue her own career goals. Both she and others frame her decision as selfish, which contrasts with a father in the movie who has also left his children (played by Ed Harris), seemingly without much judgement.

Though in real life parents of all genders have walked away from their children for centuries, there is some anecdotal evidence to suggest that mums leaving might be on the rise. Melissa says membership of the online support group she administers is in its hundreds and growing steadily. And therapists like Renne Singh, a spokesperson for the UK Council for Psychotherapy (UKCP), say they are noticing a “slight shift” towards more mothers choosing to relinquish live-in parenting.

Data from the UK and the US also suggests a rise in the proportion of single-father households, though this doesn’t distinguish between families where children still spend a significant portion of time with their mothers – or don’t – or how such childcare arrangements were decided.

Whatever the exact figures, the issue of women – rather than men – leaving the family unit still creates a lot of debate in Western cultures. For example, one of the tensions in the film The Lost Daughter (hinted at in the title), is the question: has a daughter been abandoned by her mum, or, conversely, is the mum who leaves her daughters the "lost one,” underlining that there continues to be deep emotional response to this behaviour. In many ways this may seem surprising, given the tidal wave of societal and media support for gender equity in other parts of society. 

“Blended families, same sex parents – we’ve accepted these to a greater extent than we have working mothers who are parenting at a distance,” says Tom Buchanan, a professor of sociology at Mount Royal University in Calgary, Canada. “There’s a cultural lag.” And, say experts, this may not change anytime soon.

The reasons for leaving home

Academics and therapists following the “slight shift” towards more mothers choosing to live apart from children say there is a wide spectrum of reasons why this may be happening.

Some leave to take up jobs, assignments or study opportunities in different cities, either while remaining in a relationship with their children’s father or after a separation. “Times have changed sufficiently for women to feel more comfortable and entitled to pursue their own careers, their own interests,” says Singh, “even if that means living away from [the family] home.”

Other women decide it’s preferable for their children to reside with their father after a break-up for practical or financial reasons. “The children were living in a lovely home on a farm in the country and they were in good schools with lovely friends,” says Melissa. “I didn’t know how I was going to afford to house [them]”. By leaving her kids with their father, she was able to re-establish her career as a freelancer in the media, and move to a cheaper neighbourhood closer to her extended family. “I was pretty run down by what went on in the marriage, too, and needed time to recover.”

The Elena Ferrante adaptation of The Lost Daughter has shined light on the taboo of mums leaving their children (Credit: Netflix)

Elsewhere along the spectrum of choice there are mothers who leave home for a different kind of lifestyle or relationship.

“I just felt trapped, completely trapped in a situation,” says Katy, a teacher who left her five children with their father in 2018 and moved to a different part of Europe. “I got married when I was 22, I had my first child at 25 and then it was ‘boom, boom, boom’ – child after child after child. And although they were what I wanted at the time, I don't feel like I actually got to do anything that was for me.” 

At the far end of the choice continuum are mothers fleeing toxic relationships. For this group, leaving their children behind may be something of a last resort to overcome serious mental health issues and move forward with their lives.

That was the case for Natalie from Australia, who became severely depressed while she was living abroad with her ex-husband. She says the dynamic between them wasn’t healthy, but that he was a great caregiver to their children, so she ended up moving back to her home country without them.

“My children had a father and extended family who loved them, routines and a home. Leaving was about saving myself,” she says. “Once you hit rock bottom, you have to get creative.”

Singh believes rising public awareness of wellbeing is feeding into mothers' decisions to leave the family nest, in contrast to previous generations, where women often felt they had to put up with existing domestic arrangements. For example, contemporary self-help books and podcasts about separations or self-care can offer comfort and validation to those who’ve made the difficult decision to live apart from their children. 

However, Singh warns some of this literature only exists because of ongoing stereotypes about motherhood, and she’s concerned some women may feel they need to use discourses about wellbeing “to warrant or legitimise what they are doing”. 

“If society was more equal and more fair, then they might not have to rely so much on the literature to feel comfortable with the decisions that they make. I try and help women to become stronger and more grounded in their choices and, you know, think, ‘oh, well, society can say ‘whatever’, but this is what I want to do at this point’,” she argues. “Sometimes this option is the only one that presents itself to them… [so it’s] also just helping to give them permission to leave and feeling that that's OK.”

A persistent stigma 

The freedom to leave hasn’t resulted in freedom from judgement. Women – especially in the West – still tend to face negative reactions from friends, family and wider society for the unconventional decision to live apart from their children, whatever the reasons behind it.

“The common theme in the [online] group is how surprised the women were by the confines of what society [still] expected of them,” says Melissa. She says even members who live apart from their children to pursue career paths in the military or for the sake of postgraduate studies have shared experiences of being “vilified” for their choices. New acquaintances will often ask members, “‘what do you mean your kids don’t live with you? What sort of mother doesn’t want to be with her own children?’”, she says. “Like it’s a simple choice that only the mother can possibly make.  Like fathers have no input or say or responsibility at all”.

New acquaintances will often ask, ‘what do you mean your kids don’t live with you? What sort of mother doesn’t want to be with her own children?’ – Melissa

According to Singh, this is largely because discourses and expectations about motherhood haven’t shifted at the same pace as women’s progress in other areas. In other words, women are still expected to play the role of a nurturer, regardless of other external circumstances. “There’s still some stigma attached to women sort of abandoning their duties and responsibilities,” she says. “It's got a lot to do with history, cultural ideas and gendered relationships.”

She points out that this narrative is particularly common in Western individualistic cultures, in contrast to more collective societies. “In the Philippines or in India, it's quite common for women to go and earn money in a different country and send it back home while their children are being looked after by the extended family or by grandparents.” 

For women in these Western cultures who fly the family nest to pursue a specific lifestyle or relationship, the stigma is often even more acute than for those who leave for practical or career-related reasons. Katy says many of her relatives didn’t speak to her for months, even though the decision for her children to remain in the family home instead of going with her was, she says, made mutually with their father. 

“A man can do this and have no contact with their child, and it's acceptable,” says Katy. “But if a woman does it – and I still have contact with my children – people do think I'm a bad mother, [that] I’ve abandoned them. I thought I was doing the best for them,” she says, stating that if she’d stayed, her exhaustion and unhappiness would only have escalated. “I didn't realise at the time all the consequences, all the judgements I would get.”

Four years after her move, Katy says some friends and family members still perceive her as “a bad mother” and blame any challenges her children experience on her decision to leave.

Sharing her story with new friends hasn’t helped ease the burden; several people she became close to distanced themselves from her after learning about her past, so now she avoids talking about her children at all. “It’s difficult because for every day you think ‘yeah, actually what I did took a lot of guts’, then somebody will make a comment, and it just puts you back down to thinking you’re the worst person in the world.”

Melissa says women who admit domestic abuse was a factor in them leaving – even if they believed their former partner would not hurt their children – face “perhaps the cruellest” judgements from others. “In domestic violence, women barely get out alive, let alone with their mental health intact,” she says. Yet this cohort of mothers will still be asked by both strangers and people they know “how could you do it?” or “are the kids OK with it?”. “Very rarely do people ask ‘how are you?’ ‘are you ok?’,” says Melissa.

Some mums leave to take up jobs or study in different cities, either while remaining in a relationship with their children’s father or after a separation (Credit: Getty Images)

Views of fatherhood contribute to mothers’ burdens  

Historically, fathers who leave the family home have been much more accepted in both society and in popular culture than mothers, agrees Buchanan. He cites veteran US singer Bruce Springsteen’s track Hungry Heart, which begins with the lyrics “Got a wife and kids in Baltimore, Jack, I went out for a ride and I never went back”.

Part of this acceptance is down to societal stereotyping of men as well as women: fathers have traditionally been viewed as less capable caregivers than mothers. It’s also about the value that is attributed to unpaid domestic work like childcare, in comparison to salaried jobs, argues Buchanan. This has fed the narrative that it’s more acceptable for men to leave home if they’re contributing financially, whereas women are seen to be abandoning their domestic duties. “Fathers are more likely to just perceive [paid] market work as ‘work’. And until that changes, I think you're going to see a lot of pressures on women,” he argues. “Fathers need to embrace and address and challenge the stigma that they are only the ‘breadwinners’, not necessarily the ‘parents’.”

Buchanan believes that despite all this, today’s walk-away dads are “not un-stigmatised completely” and “probably don’t have a great reputation”. However, he accepts there is a “different level of stigma” for women who leave their families under these sorts of circumstances. “When it happens in a mothering situation, it becomes a huge deal and it becomes gendered.”

Singh adds social stigmas can even play a role in how children respond to their mother’s decision to move out of the family home. She’s worked with a lot of adult clients who witnessed parental infidelity growing up, and says people tend to judge mothers who leave more harshly than fathers, and find “it's hard to forgive them, even later on in life”.

Managing from afar

Natalie describes her connection with her children as “very close” and says they speak several times a week, text regularly and visit one another. “The quality time we have when we are together is magical and normal. We pack in a lot of fun, and I'm there to manage dramas and homework, too.”

By contrast, Katy says she’s found it challenging to maintain regular contact with some of her five children, and has a particularly fragile relationship with her eldest daughter. Yet, while the pandemic has made it trickier for her children to visit, she says she has been able to offer them the kind of quality family time that was challenging when she was juggling live-in parenting with anti-social working hours.

It’s difficult because for every day you think ‘yeah, actually what I did took a lot of guts’, then somebody will make a comment, and it just puts you back down to thinking you’re the worst person in the world – Katy

“We go to the beach, we go out, have picnics in the park together… things like that,” says Katy. “I don't regret my decision. I did what I felt I had to do at the time. I do regret that I put the children through that because I think for them it's been hard. I would like one day for my children to grow up and look at me as in like ‘well, my mum wasn't happy, but she didn't just put up with the situation. She did something about it’.”

In the online support group, many women regularly share feelings of guilt, social isolation and ostracisation, says Melissa, because it’s difficult to discuss what they are going through with others. “The most common remark made by new members of our group is how incredibly lonely they have been. They say finding our group helps because they feel understood and not demonised by their circumstances.” She believes wider societal attitudes need to change, with a better understanding that “the women who leave… love their children as much as mothers who live more traditional lives.”

A more accepting society? 

Whether society will eventually become more accepting of mothers who live apart from their children remains a matter of debate.

Buchanan believes things will improve, but only in certain circumstances. “If it’s a career-oriented move, then I think that’s something that we will move past, in terms of stigmatising,” he says. This, he argues, will be a side effect of a more general improvement in gender equity in the home and in the workplace, with fathers becoming increasingly involved at home and more women in leadership positions. “Stepping away from a family just because they wanted to pursue something different – I think that's always going to be stigmatised.”

“I don't think things will change very much in the future,” agrees Melissa, the support-group administrator. Ten years since moving out of her family home, she says she’s seen little progress in societal attitudes towards live-apart mothers like her.

Natalie, however, is more hopeful that women who leave the home for non-career related reasons will find their choices more “normalised” in future “with enough education and awareness”. But for this to happen, she says society also needs to become more open to the idea of fathers being equally equipped caregivers. This kind of shift, argues Singh, also needs to sit alongside a broader, more respectful acceptance of the full range of options open to modern working women, beyond traditional models of domesticity.

“Whether having children later in life, not having children at all, having children and then for somebody else to be the primary carer of their children, there's a lot of work for us as women to do, just to feel more comfortable with the fact that there are choices available nowadays,” she argues. “It’s fine to choose something a bit different… each of these choices comes with a cost.”

Melissa, Katy and Natalie’s surnames have been withheld to protect them and their family’s privacy

L'Humanité

Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022

Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français. Faites-vous votre avis sur les projets grâce à ce comparateur de programmes interactif, qui sera régulièrement mis à jour et complété par la rédaction.

la rédaction

ouvrir le Comparateur

La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.

Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.

Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.

Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat. 

Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.

Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».

ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.

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BBC

I spent 30 years looking for an Archaic site like this

You wouldn't think of the overtrodden Dominican Republic as a cutting-edge archaeology destination. Yet hidden beneath the beach cabanas are likely clues to a pre-Columbian mystery that's been perplexing anthropologists for centuries: who actually discovered the Caribbean?

When Columbus arrived on Hispaniola in the 15th Century, he encountered the Taíno, an Arawakan-speaking people who came from the Orinoco Delta of present-day Venezuela, emigrating as early as 400 BCE. While it is often assumed that the Taíno were the "original" inhabitants of the Caribbean, particularly the Greater Antilles, other peoples had already been living there for several thousand years.

These little-known first inhabitants of Hispaniola are known as the "Archaic" peoples, characterised by their usage of stone tools (and the "Ceramic Age" Taíno by their creation of ceramics). The term generalises a diverse group of prehistoric peoples whose languages and names for themselves are unknown.

However, a recent discovery by a team of Italian and Dominican archaeologists on the Dominican Republic's secluded Samaná Peninsula, could change our understanding of who they were and where they came from.

"El Pozito" (Spanish for "little well") is a rare settlement belonging to these little-known first inhabitants of Hispaniola. It's also the Dominican Republic's biggest Archaic discovery in half a century. To the untrained eye, the site – a grassy mound surrounded by lush vegetation 2km inland from capes Cabrón and Samaná – might not seem like anything more than an idyllic spot for a picnic. But after surveying the area and finding a natural spring nearby, seasoned archaeologist Alfredo Coppa knew to dig deeper.

El Pozito is the Dominican Republic's biggest Archaic discovery in 50 years (Credit: Francesco Genchi/Sapienza University of Rome)

For 2.5 weeks in September 2021, Coppa's team from Sapienza University of Rome, with investigators from Santo Domingo's Museo del Hombre Dominicano, combed a 12mx12m area of virgin turf untouched by agriculture. Digging just 20cm below the surface, gently prodding the moist, coffee-coloured earth for signs of past civilisations, they found a trove of polished stone hammers, pestles and axes, conches and other tools used by the Archaic people.

The most significant finds are the mariposoid or butterfly axes, which were likely used for felling trees to make canoes and oars; and a small ceremonial well (35cm in diameter) with 12 stone pestles buried inside, barely used save some plant residue, leading the team to believe these settlers were also ritualistic – a ground-breaking revelation considering how little is known about their way of life. Few Archaic settlements have been uncovered around the Caribbean to date and this is among the most promising.

While carbon dating has yet to be done on El Pozito, Coppa believes it to be around 2,000 years old (Late Archaic Age), based on the objects he's found so far, but he's hoping the settlement is much older than that. Particularly because what he's really looking to find is a necropolis – with burials spanning centuries – in order to glean genetic insights. And there's a good chance he will, because no site where humans lived has not been associated with a necropolis.

"I spent 30 years looking for an Archaic site like this," said Coppa, who has overseen excavations in other places like Oman, Eritrea, Pakistan and Libya – and, of course, across the Dominican Republic.

The Samaná Peninsula, which juts into the Atlantic Ocean, is believed to have been inhabited by the Archaic peoples (Credit: Dave Carr/Getty Images)

The first and last major Archaic discovery here happened in the 1970s in the southern part of the island. Over the years, Coppa found butterfly axes scattered around the north, but no site, which led him to believe the Archaic peoples lived down south, likely coming from Cuba, the biggest island in the Greater Antilles.

Until he found El Pozito.

El Pozito is tucked away at the end of the Samaná Peninsula, a 30-mile verdant strip of land in the country's north-east that juts into the Atlantic Ocean. An eco-tourism paradise, the land is rainforested and dramatic, formed by the Sierra de Samaná, an extension of the Cordillera Septentrional – the biggest mountain range in the Caribbean – that runs along the northern coast, providing natural shelters along several remote beaches. Coppa theorises that these Archaic people may have reached Samaná from Puerto Rico, the closest nearby island about 200 nautical miles to the east, though he says more research is needed.

You may also be interested in:The US' lost, ancient megacity • Was this the wickedest city on Earth? • A Roman settlement at the bottom of the sea

But the bigger questions are: Which continent did they come from? To whom are they related? How did they interact and trade with others? And what happened to them?

According to Sapiens author Yuval Noah Harari, the first seafaring society may have developed on the Indonesia archipelago 45,000 years ago. It would take another 39,000 years or so for homo sapiens to discover the Caribbean – the last region of the Americas to be settled by humans, and the first to be colonised by Europeans.

While 6,000 years ago is relatively recent for archaeologists, evidence is scarce because almost nothing organic survives the tropics. The humid climate, volcanic soil and rising sea levels – not to mention agriculture, development, looting and indifference – breaks down and swallows up bones, settlements and objects, posing a challenge to Caribbean archaeology. But that's precisely what makes the field – and this discovery – exciting.

A ground-breaking find was a small ritual well with 12 polished stone pestles buried inside (Credit: Francesco Genchi/Sapienza University of Rome)

"They're the actual discoverers of the Caribbean but they've received the least attention from archaeologists," said Dr Reniel Rodríguez-Ramos, professor of archaeology at University of Puerto Rico in Utuado. Rodríguez-Ramos has written about how European travelogues at the time of Columbus misguided archaeologists, who long considered them as nomadic "fisher-hunter-gatherers" who lived in caves by the coast.

For centuries, texts by Spanish and Italian travellers, such as Bartolomé de las Casas, a missionary from Seville who became a Dominican friar, were the only "evidence" archaeologists had about these non-Taíno peoples, often described in unsophisticated terms.

They're the actual discoverers of the Caribbean but they've received the least attention from archaeologists

But recent discoveries across the Caribbean – from the cultic implications of the 12 pestles found at El Pozito, to finding shelters and weights likely used to hold down fish nets in Puerto Rico – show that these first settlers were more skilled than archaeologists historically thought. They practiced agriculture and basket weaving, and were more sedentary than survivalist.

In addition, the Caribbean archipelago is not visible from land (apart from the island of Trinidad, which can be seen from Venezuela), nor was it ever part of any continent. This means these first settlers took a chance when they ventured into the Caribbean Sea, which was unusual to do back then, say archaeologists.

"These people had to be explorers," said Rodríguez-Ramos in answer to why they would be so daring. "There was no big population pressure back then. No need to jump into a canoe and risk their lives to come here. That's what navigators do. These are sea people. They're just like climbers. They do things because it's part of their idiosyncrasies."

Butterfly axes were likely used for felling trees to make canoes and oars (Credit: Francesco Genchi/Sapienza University of Rome)

He theorises they came from across the Americas, and that the islands were a centre for trade and cultural exchange; a maritime Silk Road.

Furthermore, while it was long assumed that the Archaic people were either ancestors to or mixed with the Taíno, DNA analysis now tells us that the first settlers were genetically distinct, despite evidence that the two groups coexisted for centuries.

This surprised experts. "When two groups meet you usually find mixture. It's almost entirely absent from the Caribbean and we are wondering why that is," said Dr Kathrin Nägele, a Caribbean-specialised archaeogeneticist from the Max Planck Institute, who pioneered a study on ancient Caribbean genomics published in Science in 2020.

This absence, however, could be for lack of samples.

The study was the first time ancient Caribbean human genomes were successfully sequenced, thanks to a breakthrough in DNA retrieval. (This led to subsequent studies by Harvard University and other, smaller labs.) While hundreds of Taíno skeletons have been analysed so far, only 55 Archaic Age genomes have been sequenced: 52 from Cuba and three from the Dominican Republic.

Which is why Coppa is hoping to find a necropolis at El Pozito, where he may be able to source the inch-long bone they're searching for – the skull's petrous bone, which protects the inner ear – that is the best source of preserved DNA. It may explain who the Archaic peoples were related to and what happened to them; if they mixed with Ceramic Age groups, Europeans, died out or disappeared.

Accessible only by foot, boat or horse, Playa Frontón is home to accessible pre-Columbian sites (Credit: Dave Carr/Getty Images)

"Every new genome we study has the potential to change what we thought we knew," said Dr Kendra Sirak, research fellow at Harvard Medical School, who works with Coppa on sequencing ancient genomes.

El Pozito is purposely not geotagged (so you can’t find it in Google Maps) in order to protect it from looters who sell archaeological objects to tourists on the black market.

If you happen to find anything on your travels that could be of interest to archaeologists, be sure to leave it where you found it and notify authorities.

 

For travellers interested in digging deeper, the place to start is the Museo del Hombre Dominicano in Santo Domingo, when it reopens. The impressive four-storey brutalist anthropological museum has been undergoing renovations since 2017, though Glenis Tavarez, a forensic archaeologist who has been with the museum for 38 years, hopes it will reopen for its 50th anniversary in 2023. When it does, it will feature artefacts from El Pozito.

For now, it's best to head to Samaná. While the site is not yet open to the public (the dig is due to continue in July and interested travellers are welcome to inquire about joining), nearby on Cape Samaná, about a two-hour trek from the quiet fishing village of Las Galeras through jungle, is a towering 90m-high limestone cliff that runs 3.5km along a beach called Playa Frontón. The cocooned white-sand beach, along with its neighbour Playa Madama, is accessible only by foot, boat or horse. Coppa suggests these beaches as good places for interested travellers to explore, as both are filled with accessible pre-Columbian sites, including caves and petroglyphs, which he surveyed before finding El Pozito.

While seeking shade under the sea-worn rockface or inside a cave, you might watch snorkelers or kayakers paddling the glistening turquoise waters – and be reminded of the intrepid people who came here first.

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L'Humanité

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

Décryptage

Alors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.

Marie ToulgoatMarion d'Allard

Les prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

1. Remettre à plat l’imposition

Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.

Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.

Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.

2. Taxer les profits des pétroliers

Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.

En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.

3. Bloquer les prix par décret

Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.

Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.

Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.

pétroleéconomieÉnergie
BBC

Oscars 2022: 18 bitesize facts about this year's nominees

By Steven McIntoshEntertainment reporter

Hollywood has had a hell of a year. Spider-Man rescued the box office, Scarlett Johansson sued Disney, Daniel Craig bade farewell to Bond and everybody talked about Bruno.

Sunday's Oscars, which mark the culmination of awards season, reflect an industry still going through huge changes. Nominees like Dune, West Side Story, King Richard and Belfast have, to varying degrees, brought people back to cinemas after long periods of closure.

Those films are rubbing shoulders at the Academy Awards with Don't Look Up, Coda, Tick Tick... Boom! and Being The Ricardos, which found sizeable audiences on streaming platforms.

We've been through the nominees to round up Oscars facts, quirks, anecdotes and possible record breakers.

Because we like things to be bitesize and digestible - two things you wouldn't get with a Licorice Pizza - here are 18 nuggets of trivia to store for your next pub quiz.

1. Judi Dench could break an Oscars record.

The veteran British star could become the oldest ever winner in an acting category, after being nominated for her performance in Sir Kenneth Branagh's Belfast.

Dame Judi is 87, four years older than current record holder Sir Anthony Hopkins was when he won for The Father in 2021.

However, she isn't the oldest ever acting nominee - Christopher Plummer was 88 when he was nominated for All The Money In The World in 2018.

2. Drive My Car is the longest best picture nominee this year, at a whopping 179 minutes.

But it's not the longest film in Oscars history (much as it might feel that way while you're watching it).

The lengthiest best picture winner was Gone With The Wind, at 238 minutes. But the longest movie ever to win an Academy Award was War and Peace, which clocked in at an epic 414 minutes - almost seven hours - when it won best foreign language film in 1968.

3. Bradley Cooper might be the only person who actually lost weight during lockdown.

But only because it was necessary for his role in Guillermo del Toro's superb Nightmare Alley.

The film had to pause production midway through filming due to Covid. But that meant Cooper could use the time to lose more than a stone in weight.

The actor was due to play a younger version of his character for the film's early scenes, which hadn't yet been shot. So the break in filming provided the perfect opportunity to change his appearance.

Meanwhile, his co-star Rooney Mara was in the early stages of pregnancy when filming was paused. The six-month gap meant she could have the baby and return to her role without viewers noticing any difference.

4. The Academy has lost its taste for musicians.

Three pop stars were thought to be in the best actress race this year - Lady Gaga (for House of Gucci), Jennifer Hudson (Respect) and Alana Haim (Licorice Pizza).

But despite nominations at other Hollywood ceremonies, and Gaga and Hudson both being recognised by the Academy in the past, none of the three made it to the best actress category this year.

5. Will Smith was anxious about getting Venus and Serena Williams' approval.

The star is likely to win his first Oscar for his performance in King Richard, which tells the story of a father who coached his two young daughters to become tennis legends.

"I went to the family and said, 'I want to tell this story,'" Smith told BBC chat show host Graham Norton. "And Venus and Serena said, 'OK, we'll see you through the process, but we're going to have to see the movie before we decide whether or not we put our names on it.'"

Their trepidation was understandable, given Hollywood's tendency to annoy or upset the real-life subjects of biopics.

"So I get the call that Venus and Serena were going into the theatre, and they went in and saw the movie, and it was literally the worst two hours of my life waiting until they came out," Smith recalled. Fortunately, they "loved the film", he said.

6. Campion and Spielberg are gearing up for a rematch.

Jane Campion is the first woman to be nominated for best director twice - she previously had a nod in 1994 for The Piano.

That year, she lost out to Steven Spielberg for Schindler's List. Coincidentally, he is nominated against her again this year for West Side Story.

She stands a much stronger chance this time, and a win would mark the first time a woman has won best director in two consecutive years, after Chloé Zhao triumphed last year for Nomadland.

7. Advice for directors: hire Cate Blanchett if you want an Oscar nomination.

Blanchett is now the actress with the most performances in best picture-nominated films.

She has been in nine, including Elizabeth, Babel, The Aviator, The Curious Case of Benjamin Button and three Lord of the Rings films.

This year, she appears in two best picture contenders - Don't Look Up and Nightmare Alley. The previous record holder was Olivia de Havilland, with eight.

8. Never underestimate Penélope Cruz.

She was a surprising but welcome addition to the best actress race this year, for her performance in Pedro Almodovar's terrific Parallel Mothers.

Cruz missed a nomination at pretty much every major precursor ceremony - including the Golden Globes, Critics Choice and Screen Actors Guild. She didn't even make the Bafta longlist.

Cruz previously became the first Spanish-born actress to win an Oscar, for 2008's Vicky Cristina Barcelona. But if she wins this time, it will be for a Spanish-language role.

9. Black-and-white films are the new black.

More directors are opting to do without such annoyances as colour when making films.

A whopping four films in this year's awards season race are in black-and-white: Belfast, Passing, C'Mon C'Mon and The Tragedy of Macbeth.

Del Toro also released a black-and-white version of Nightmare Alley, although the regular colour version is nominated for best picture.

10. West Side Story could break a whole heap of records.

Deep breath.

Spielberg's adaptation could become the first ever remake of a previous best picture winner to win best picture. No remake of a previous best picture winner has even been nominated before.

In fact, only one remake has ever been awarded best picture: Martin Scorsese's The Departed (2006), which was adapted from the un-nominated Hong Kong crime thriller Infernal Affairs.

A best picture win would also make West Side Story the first musical to win in nearly two decades - the last was 2003's Chicago (although La La Land almost won in 2017, before they clarified the correct winner was Moonlight).

But there's a strong possibility West Side Story won't win. In the last 50 years, only one film - Titanic - has won best picture without a writing nomination, which Spielberg's remake failed to score.

Meanwhile, best supporting actress nominee Ariana DeBose could win the same award and for the same part as her predecessor Rita Moreno, who picked up an Oscar for the 1961 version. DeBose would also be the first openly queer actress of colour to win an Oscar.

11. This year's Oscars are a family affair.

There are two sets of couples nominated in the acting categories. Javier Bardem and Penélope Cruz, both nominated for lead acting prizes, have been married since 2010.

Elsewhere, Kirsten Dunst and Jesse Plemons are nominated in the supporting categories. The pair have been engaged since 2017 and have two children together.

And don't get us started on Cyrano. OK fine, get us started. Its director, Joe Wright, has a child with its leading lady, Haley Bennett, while the film's star, Peter Dinklage, is married to the writer, Erica Schmidt.

12. Troy Kotsur partly owes his awards buzz to a poorly-built chair.

He could become the second deaf actor to win an Oscar, following Marlee Matlin in 1986 for Children of a Lesser God. The pair now play a married couple in Apple TV's Coda.

Kotsur wasn't initially considered a favourite for best supporting actor, but he experienced a late surge and has now won several precursor awards.

As well as delivering a terrific performance in Coda, awards watchers have noted Kotsur has been a joy to follow during this season, literally falling off his chair when his Bafta nomination was announced.

(If this glorious moment was staged then frankly he deserves to win even more.)

13. The Academy likes Hamaguchi more than House of Gucci.

Drive My Car is the 14th non-English-language film to land a best picture nomination, and the fourth in four years, following Roma, Parasite and Minari. It also snared a best director nomination for Ryusuke Hamaguchi.

Drive My Car (which is Japanese) and the excellent Worst Person in the World (Norwegian) both have screenplay nominations, while Penélope Cruz has a best actress nod for her Spanish-language Parallel Mothers.

14. Andrew Garfield once almost choked to death on a steak.

The British star has a best actor nomination for playing the late Jonathan Larson in Tick Tick... Boom! But he almost didn't live to appear in the film, after he nearly choked on a steak in 2018.

"There were three levels of consciousness going on," he recalled to Vanity Fair. "One was, I want to enjoy my steak. The second level was, holy [moly], I think I might be in danger of actually asphyxiating myself here."

But his third reaction proved his dedication to acting: "I thought, be aware of your behaviour, what you're doing, how you're feeling, the heat through your body, remember the smells - because you're going to maybe have to choke on screen or on stage at some point. It was that level of insanity of, if you survive this, you can use it in a performance."

15. Flee is the first ever film to land nominations for best animated film, best documentary and best international feature.

This unusual triptych is due to the nature of the movie - most documentaries are, by their nature, not animated.

However, it proved to be a helpful treatment for Flee, which follows the story of a gay Afghan refugee. Animating meant his real identity could be kept concealed, and also solved the problem of how to depict events from his past.

16. There is no overlap this year between the best actress and best picture categories.

Jessica Chastain, Nicole Kidman, Olivia Colman, Kristen Stewart and Penélope Cruz are all nominated for films that did not get shortlisted for best picture.

These two categories rarely sync up. Frances McDormand's win for Nomadland in 2021 was the first time in 16 years that the best actress winner starred in the best picture winner.

17. There's a crazy coincidence in the supporting categories.

Get your anorak out of the cupboard for this one.

Anna Paquin became the second-youngest best supporting actress winner in 1994 for her performance in The Piano, directed by Jane Campion.

This year, Kodi Smit-McPhee could become the second-youngest best supporting actor winner for The Power of the Dog, directed by... Jane Campion.

18. Netflix still hasn't won best picture.

Lord knows, they've tried. Roma, Mank and The Irishman were all pretty strong contenders in recent years.

But The Power of the Dog could be Netflix's best chance yet. If that happens, it will be the first ever best picture winner released by a streaming service.

Interestingly, it's toughest competition is Coda. As that was an Apple TV+ release, we could be looking at a historic best picture winner either way.

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BBC

SANS TITRE

Here's a story that has sparked plenty of debate over the last 24 hours.

The mayors of Liverpool and Manchester have called for the the FA Cup semi-final between Liverpool and Manchester City to be moved from Wembley.

The game is scheduled to take place at the stadium in London on the weekend of 16 and 17 April.

However, engineering works mean no trains are running from either city to or from the capital from 15 to 18 April.

Andy Burnham, the mayor of Greater Manchester, and Liverpool mayor Steve Rotheram both say the game needs to be at a "more accessible stadium".

Read all the details here.

While we are on the subject of Wembley...

Wembley will host the revived 'Finalissima' match between European champions Italy and Copa America winners Argentina on 1 June.

European football's governing body Uefa and South American counterparts Conmebol agreed last year to play three editions of the intercontinental match.

London was confirmed as the host city in December and Uefa now says the national stadium will be the venue.

It will be the first time the fixture has been played since 1993.

In full.

BBC Sport profiles Erik ten Hag, the highly rated Ajax coach who has been linked with a move to Manchester United.

Aren't we good to you?

Want to know more about Erik ten Hag?

Of course you do....

#bbcfootball or text 81111 (UK only - texts will be charged at your standard message rate)

Ten Hag has a reputation at one of the best clubs for developing players and with a very clear playing style. Manchester United need these two things desperately! But they need to back him 100% and support his playing style even if it breaks the Man Utd mould.

BBC Sounds

The latest episode of the Football Daily podcast is here.

Alistair Bruce-Ball is joined by Guillem Balague, Julien Laurens & James Horncastle.

They discuss some of the biggest talking points coming out of Europe this weekend, starting with the extent of the problems at Real Madrid after their El Clasico disaster.

Tammy Abraham living the Italian dream at Roma and Mauricio Pochettino’s downfall at PSG plus more.

You can catch it here.

#bbcfootball or text 81111 (UK only - texts will be charged at your standard message rate)

Mic Medeska: Ten Hag a bigger risk than Poch?? What has Poch done that is supposed to impress me? PSG is a comparable team (in that it’s a bunch of stars that don’t necessarily gel) and he’s done nothing to improve that side that a university coach couldn’t have accomplished!

Going back to Euro 2028 grounds, you would imagine the other national stadiums - Wembley, Hampden Park, the Aviva Stadium and Principality Stadium - will be a shoo-in.

But beyond that the competition is fierce.

The likes of Croke Park, Ibrox, Celtic Park, Cardiff City Stadium, St James' Park, Old Trafford, Etihad Stadium, Anfield, Villa Park, Emirates Stadium, London Stadium and Tottenham Hotspur Stadium will also be in with a shout to name but a few

(I know there are plenty more, including those that have yet to be built/renovated, so don't shout at me!).

#bbcfootball or text 81111 (UK only - texts will be charged at your standard message rate)

fqiren: Rafael Benitez, Marcelo Bielsa, Claudio Ranieri, Daniel Farke, Nuno Espírito Santo. Some mouth watering names who are currently available in the market and ready to start work immediately. No need to wait till the summer for Man Utd.

Former Liverpool manager Rafael Benitez? Ex-Leeds boss Marcelo Bielsa? I think someone is on the wind up...

Should the UK and Ireland be awarded Euro 2028 then deciding the host stadiums will be a tough job.

Only yesterday Northern Ireland manager Ian Baraclough insisted that the country must not miss out on hosting matches.

There are currently no stadia in Northern Ireland that meet the competition's minimum capacity requirement of 30,000 for hosting matches and, with Windsor Park's capacity being 18,500, it would appear all hopes hinge on the redevelopment of Casement Park.

Planning permission for the 34,500-capacity stadium in west Belfast was granted in July, with a desired completion date of summer 2024, but the project will be the subject of a judicial review in March following a challenge by a local residents' group.

"Northern Ireland have to be a part of that so we will be encouraging the relevant people to make sure that we are in the shake-up when it comes to hosting games here," said Baraclough.

A statement from the five national associations read:

"We believe Euro 2028 would be one of the greatest sporting events ever held in the UK & Ireland. This unprecedented partnership of five associations offers something special to European football, including the potential for an expanded tournament, and we are passionate about maximising the sustainability and legacy benefits for communities across the UK and Ireland."Over the coming months, we will develop our proposals further, subject to the publication by Uefa of the full technical specification. This includes engaging in discussions with possible host cities and stadia to define the optimum tournament model, and conducting a full costs and benefits analysis.

"The UK & Ireland will offer an unrivalled tournament from a technical perspective – with modern, well-connected stadia and excellent infrastructure – that makes our partnership ideal to host Uefa Euro 2028."

The Football Associations of England, Northern Ireland, Republic of Ireland, Scotland and Wales have submitted a joint expression of interest to host Euro 2028.

The deadline for expressions of interest to be submitted to Uefa is today.

Expressions of interest will then be revealed on 5 April with the Uefa executive committee set to meet a few days before announcing the successful bidder.

The UK and Ireland's bid looks set to be unopposed, with The Times reporting that no other bidders have come forward so far to declare an interest.

Real Madrid Femenino 1-3 Barcelona Femenino

The first El Clasico in the Women's Champions League took place last night - and just like the men's match at the weekend it was Barcelona who came out on top.

Barca scored two late goals as they came from behind to take the first-leg advantage in their quarter-final tie.

Olga Carmona stunned the Spanish champions in the eighth minute when she rolled in from Esther Gonzalez's pass.

But Barcelona equalised in the second half through Alexia Putellas' penalty.

Claudia Pina then swept in with eight minutes left before Putellas clipped in a third in the final seconds.

The two sides will meet at Barcelona's Nou Camp stadium for the return leg on 30 March and that game is set to be an incredible occasion, with more than 70,000 tickets sold.

For more details head over here.

Now to the latest at Chelsea and the Ricketts family, which is aiming to buy the club, says it will meet fans to allay concerns about its potential ownership.

Fans have criticised the Ricketts family's ownership of the Chicago Cubs baseball franchise, as well as anti-Muslim comments made by the family's patriarch Joe Ricketts in 2019.

They are one of six groups who have made their bids for Chelsea public.

The bidders are all waiting to hear if they have made a shortlist.

Read the full story here.

French football expert Julien Laurens spoke about Manchester United's links with Erik ten Hag on BBC Radio 5 Live's Euro Leagues podcast:

"Ralf Rangnick knows his relationship with Erik ten Hag will be very strong because of the past they have together and the relationship they already have compared to Pochettino, who might not want him there and who he doesn't really know.

"I still feel like Ten Hag is a bigger risk and a bigger gamble than Pochettino.

"It could also be someone else, but I still think Pochettino because he knows the league, he is slightly more experienced in terms of Premier League years than Erik ten Hag. That has to give him a little edge."

For more on this story and all the other talking points coming out of Europe this weekend check out the Euro Leagues podcast at BBC Sounds.

Manchester United midfielder Paul Pogba says he experienced depression after falling out with Jose Mourinho during the Portuguese manager's time in charge at Old Trafford.

The France player, 29, had a difficult relationship with Mourinho and lost the vice-captaincy in September 2018.

Mourinho was sacked as United manager in December 2018.

"I've experienced depression many times in my career, but you don't talk about it," he told La Figaro.

"Sometimes, you don't know you're depressed, you only want to isolate yourself, be alone, and these are signs that don't deceive."

Read the full story here.

#bbcfootball or text 81111 (UK only - texts will be charged at your standard message rate)

So with the news that Erik ten Hag has held talks with Manchester United we want to know YOUR thoughts?

Is he the right man for the job?

Who else should be in contention?

Get involved on Twitter using #bbcfootball or text 81111 (UK only - texts will be charged at your standard message rate)

Now to a significant development in Manchester United's hunt for a new manager.

Our colleague Simon Stone reports that the Red Devils have spoken to Ajax boss Erik ten Hag about the vacancy.

Read all the details here.

Wednesday's back pages

The Daily Mail

In the Mail today - West Ham will demand a record transfer fee of £150m as they prepare to sell midfielder Declan Rice in the summer while Ajax boss Erik Ten Hag has been interviewed for the Manchester United job.

BBC

Erik ten Hag: Manchester United speak to Ajax coach about manager's job

Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Man Utd

Manchester United have spoken to Ajax's highly rated coach Erik ten Hag about their vacant manager's job.

Ralf Rangnick has been doing the job on an interim basis since Ole Gunnar Solskjaer was sacked in November.

It is being stressed at Old Trafford that it is too early to start talking about favourites for the job, although the club do want to conclude the process as soon as possible.

Paris St-Germain boss Mauricio Pochettino is also on a shortlist.

Sevilla coach Julen Lopetegui also has his admirers at United, as does Spain coach Luis Enrique, although the likelihood of him agreeing to take a club job before the World Cup later this year is thought to be slim.

United are keeping across the situation at Chelsea, although German manager Thomas Tuchel has given no indication publicly he is thinking about walking out on the Blues, despite their present predicament.

Ten Hag, like Pochettino, has a contract to 2023.

However, that is unlikely to prove an obstacle should United decide the Dutchman, 52, is the right man for the job.

A former coach with Bayern Munich's second team, Ten Hag has been at Ajax since December 2017 and guided them to within a minute of reaching the Champions League final in 2019 before Lucas Moura's famous goal for Tottenham.

The fact many of the players who were part of that Ajax squad have not achieved the same success elsewhere is a measure of his coaching abilities.

Ajax won the Dutch league title in 2019 and 2021 and are currently top of the table by two points from PSV Eindhoven.

Whoever gets the United job faces a big summer, with Paul Pogba, Jesse Lingard, Edinson Cavani and Juan Mata all out of contract.

In addition, a number of senior players have uncertain futures, including Cristiano Ronaldo, although it is not entirely clear who would be willing to take on the 37-year-old's enormous wages.

At the end of the season, Rangnick is set to stay at Old Trafford for an additional two years in a consultancy role.

And having previously worked in the Bundesliga, Ten Hag has said he "loves the German model"external-link of having sporting directors working closely with the first-team coach.

French football expert Julien Laurens on BBC Radio 5 Live's Euro Leagues podcast

"Ralf Rangnick knows his relationship with Erik ten Hag will be very strong because of the past they have together and the relationship they already have compared to Pochettino, who might not want him there and who he doesn't really know.

"I still feel like Ten Hag is a bigger risk and a bigger gamble than Pochettino.

"It could also be someone else, but I still think Pochettino because he knows the league, he is slightly more experienced in terms of Premier League years than Erik ten Hag. That has to give him a little edge."

L'Humanité

En langue corse

Éditorial

Maurice Ulrich

La mort d’Yvan Colonna est un drame qui engage la responsabilité de l’administration pénitentiaire et plus largement de l’État. On ne peut parler simplement de dysfonctionnement, comme l’a fait le porte-parole du gouvernement, quand un détenu meurt sous les coups d’un autre détenu. Emmanuel Macron a déclaré que, « dans ce contexte, le plus important est que le calme se maintienne ». Sans doute, mais on peut imaginer que le plus important, pour une part des Corses, c’est la mort de celui qu’ils considèrent, qu’on le veuille ou non, comme étant « Mort pour la Corse », selon Core in Fronte, le principal parti indépendantiste. Le parti de Gilles Simeoni, le président autonomiste du conseil exécutif de l’île, a réagi par un tweet en langue corse : « Yvan Colonna, patriote corse, bien vivant pour l’éternité ». Diverses réactions, au Pays basque, en Catalogne, en Nouvelle-Calédonie sont dans la même tonalité.

Oui, Yvan Colonna a bien été condamné, quand bien même il n’a cessé de se dire innocent, pour l’assassinat révoltant du préfet Érignac, avec trois balles tirées dans le dos. Il faut le rappeler, ne pas oublier, mais cela ne règle rien. On ne saurait parler à la place des Corses, et encore moins d’une seule voix, mais il y a des Corses en colère, une jeunesse en ébullition. Ils vivent leur appartenance à la nation comme une dépendance, une soumission. L’île de Beauté ne l’est pas pour tout le monde. Le taux de pauvreté y est l’un des plus élevés de France et si le taux de chômage s’est stabilisé ces derniers temps, l’État, depuis des décennies, n’a jamais réellement répondu aux problèmes économiques, de parcours pour les jeunes, posés par l’insularité et une économie de profit et de court terme. Dans la mémoire des plus anciens, un épisode comme celui d’Aléria, en 1975, avec l’envoi de 1 200 gardes mobiles contre les occupants d’une cave viticole reste un marqueur.

Parler d’un statut d’autonomie peut être une voie de dialogue, de construction d’une vision d’avenir pour l’île. Mais cela ne saurait suffire s’il n’est pas question de développement, de justice économique, de progrès social et la colère, comme l’invocation de l’autorité de l’État ne sont pas des réponses.

Corseyvan colonna
L'Humanité

Les concepteurs du vaccin 100% cubain

Un jour avec

À Cuba, les scientifiques Dagmar Garcia Rivera et Vicente Vérez Bencomo ont élaboré la série de sérums Soberana malgré le blocus et les sanctions. Une prouesse qui ne demande qu’à s’exporter.

Lina SankariLina Sankari

Lorsqu’il était petit, le docteur Vicente Vérez Bencomo passait des heures tournevis en main. Inlassablement, il démontait et remontait ses petites voitures pour comprendre leur fonctionnement. « La première qualité d’un scientifique est la curiosité », s’amuse le directeur général de l’Institut Finlay de Cuba, spécialisé dans la recherche de vaccins, sans se départir de ce demi-sourire qui ne le quitte jamais. Issu d’une famille pauvre, il n’aurait jamais pu entamer d’études sans la révolution de 1959, concède-t-il. Il a poursuivi un cursus d’ingénierie chimique à Moscou sans se douter qu’il sauverait des vies. Par millions.

Vaccin. Cuba brise la domination d'un secteur monopolisé

Lorsque sa première fille naît, en 1984, la Grande Île est frappée par une virulente épidémie de méningite B. Il voit des parents porter des enfants déjà morts à l’hôpital. « On était terrifié par cette situation », se souvient-il. Une équipe de scientifiques cubains élabore un vaccin : « Le soulagement que cela nous a procuré en tant que parents a agi comme une révélation. C’est à ce moment que j’ai su ce que je voulais faire. » Directrice de recherches à l’Institut Finlay, Dagmar Garcia Rivera abonde : « Travailler à des vaccins pour les enfants donne une autre sensibilité. En tant que scientifique, en tant que mère, c’est très émouvant de commencer des essais cliniques avec des parents qui acceptent de nous confier leurs enfants. »

60 millions de doses

Vicente Vérez Bencomo participe alors à la création du vaccin national à base d’antigènes synthétiques contre la méningite Haemophilus influenzae de type B, car le sérum élaboré à l’étranger est trop cher pour Cuba. « À l’époque, la dose était vendue 40 dollars et il en fallait quatre pour protéger les enfants. Fabriquer notre propre remède était une question de survie. Sur le plan mondial, c’est le premier vaccin à être élaboré à partir d’un procédé chimique. »

À Cuba, un vaccin et une expertise porteurs d'espoir pour les pays du Sud

Les choses n’ont pas beaucoup changé. Soixante ans après sa mise en place, le blocus états-unien continue d’étrangler Cuba et la réactivation par Donald Trump du titre III de la loi dite Helms-Burton produit des effets d’autant plus mortifères en temps de crise. Lorsque le Covid-19 fait son apparition, les scientifiques cubains s’activent. « Pfizer a bénéficié de 4 milliards de dollars de subventions du seul gouvernement américain pour la recherche de son vaccin. Si nous n’avions pas élaboré notre propre sérum, nous aurions probablement été les derniers au monde à être servis. Les États-Unis devaient sans doute penser que nous ne survivrions pas au Covid et à la situation économique et sanitaire qui en découlait. Le nom de notre série de vaccins Soberana (souveraineté) dit tout de notre démarche », développe Vicente Vérez Bencomo.

Le directeur général de l’Institut Finlay assure que cette réussite – la production de 60 millions de doses au total – tient à la volonté politique et au soutien populaire ressenti lors de la phase de développement. « Nous ne pouvions pas trahir cette confiance, nous avons mis toute la passion nécessaire pour répondre à ce défi », admet-il. Pour Dagmar Garcia Rivera, la « reconnaissance de la société cubaine envers la communauté scientifique » est un moteur extraordinaire.

Protectionnisme européen

Début mars, les deux chercheurs entament un voyage à Turin. La ville italienne, particulièrement meurtrie au début de la pandémie de Covid, se souvient de la contribution des médecins cubains. Lorsque l’île développe son vaccin, des scientifiques italiens font part de leur intérêt pour les essais cliniques et se rendent à Cuba. Le déplacement de Dagmar Garcia Rivera et Vicente Vérez Bencomo en Italie est aujourd’hui motivé par les bons résultats du vaccin développé pour les enfants. Avant la réouverture des écoles le 15 novembre dernier, 95 % des petits Cubains sont couverts.

À Cuba, un vaccin et une expertise porteurs d'espoir pour les pays du Sud

La Grande Île devient la seule nation à réaliser une campagne complète destinée aux mineurs avant l’apparition du variant Omicron. Le pays peut ainsi étudier l’incidence de la nouvelle forme du virus sur cette population et, par ricochet, sur la transmission aux adultes. Les résultats sont encourageants. Les scientifiques italiens veulent comprendre. Les deux chercheurs cubains effectuent ainsi une tournée qui les amène dans les laboratoires pharmaceutiques, au ministère de la Santé et à l’Agence italienne du médicament.

Mais le parcours est semé d’embûches. « Le rhum et le tabac cubain passent encore mais un vaccin, c’est beaucoup pour le système protectionniste européen », plaisante Vicente Vérez Bencomo sans en démordre. Car, après l’Iran, l’Argentine et le Mexique seraient en passe d’homologuer Soberana 2 et ainsi d’ouvrir la porte au sous-continent. Une contribution majeure à la santé mondiale, loin de la spéculation des grands laboratoires.

CubaBlocus de CubaCovid-19vaccins Cuba
BBC

WATCH: Ukrainian sailing club protest superyacht linked to Abramovich in Turkey

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A superyacht linked to sanctioned billionaire and Chelsea Football Club owner Roman Abramovich has been met by a protest as it arrived at port in Bodrum, Turkey.

Members of the Optimist Sailing Team Ukraine confronted the vessel in a small boat, chanting "no war in Ukraine" and waving their country's flag.

They were part of a junior sailing team that was in Turkey to compete in an annual competition, having left Ukraine before the Russian invasion.

Photos taken by Yaşar Anter

L'Humanité

Démasqués

Billet

Maurice Ulrich

En résumé nous dit-on, une étudiante américaine voit un de ses condisciples dans la bibliothèque retirer son masque. Elle le dénonce à la direction de l’université. Le démasqué est invité à ne pas récidiver sous peine de sanctions. C’est stupide. Mais « sur les campus américains, écrivent dans une tribune d’un quotidien les dénommés Pierre Valentin et Samuel Fitoussi, hystérie sanitaire et wokisme s’embrassent ». Le premier étant l’auteur d’une note sur le wokisme (l’éveil), précisément, pour la très libérale Fondation pour l’innovation politique, présidée par Dominique Reynié, avec à la tête de son conseil de surveillance un certain Nicolas Bazire, directeur général du groupe de Bernard Arnault. Et donc, écrivent-ils, « la révolution #MeToo avait tendu les rapports entre hommes et femmes, l’antiracisme identitaire celui entre étudiants à la couleur de peau différente, et voilà que la peur d’un virus rend suspecte chaque interaction sociale non conforme à certaines règles d’hygiène ». Avoir peur du Covid, être féministe et antiraciste c’est tout comme. On n’y pensait pas mais c’est démasqué.

le billet de Maurice UlrichWokismecoronavirus covid-19#metoo
BBC

Driver in pick-up truck flipped by Texas tornado

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Watch the terrifying moment a driver gets hit by a tornado in Texas. The twister tosses his pick-up truck into the air and flips it over.

The storm chaser who filmed the scene says that moments later the car landed back on its wheels and the driver sped away, seemingly unscathed.

Several tornadoes hit the US state on Monday with more extreme weather forecast for Alabama, Louisiana, and Mississippi on Tuesday. Tornado warnings are in place across the region.

L'Humanité

Gagner la paix et changer la société

Chronique

Patrick Le Hyaric

Dans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.

Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.

 Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.

Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont  déclaré prêts à organiser des médiations.

Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.

Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.

L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement  de ses richesses agricoles et de son sous-sol.

C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.

Quelle hypocrisie , quel enfumage  quand pendant les discussions sur la  « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.

D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.

Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.

Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.

Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.

L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.

En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.

De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.

Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.

Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.

Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre  RSA.

Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.

Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.

Guerre en UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
L'Humanité

« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »

Entretien

Avec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.

Patrick Kamenka

Présidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français

Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.

Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?

La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.

Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?

Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.

Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?

Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.

Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.

Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?

La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.

Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.

Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?

Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.

UkraineGuerre en UkraineSolidarité Ukraineodessa
L'Humanité

Mots pour la paix

Événement

Fabien Gay

La guerre fait rage depuis maintenant trois semaines, semant la mort, le chaos et la destruction. La guerre totale que mène l’autocrate du Kremlin frappe des millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, obligés de fuir les bombes et les armes. Selon les ONG et l’Organisation internationale pour les migrations, il y a maintenant plus de trois millions de réfugiés dans les pays voisins, dont près de 1,4 million d’enfants et 1,85 million de déplacés à l’intérieur du pays en guerre.

Ces chiffres démontrent, s’il le fallait encore, que la guerre frappe de plein fouet toujours et d’abord les peuples. Obligés de fuir, ils abandonnent tout derrière eux et se retrouvent très rapidement en difficulté pour avoir accès à l’eau, l’alimentation, un toit, un travail… Tous les peuples qui fuient les guerres, la misère ou l’oppression sont dans cette situation. Notre devoir est donc d’accueillir dignement tous les réfugiés, sans distinction, car il ne peut y avoir de tri dans la fraternité. À l’inverse de ceux qui nous proposaient il y a encore quelques semaines, en pleine primaire des droites, d’ériger des murs pour ne pas accueillir de réfugiés, nous répondons qu’il est au contraire important de construire des ponts de solidarité et des couloirs humanitaires sécurisés pour les accueillir.

Chaque jour, l’Humanité décrypte les enjeux autour de la guerre et réalise des reportages avec ses envoyés spéciaux, qu’il faut saluer pour leur travail et leur courage. Engagés pour la paix et le cessez-le-feu immédiat, nous avons voulu également, fidèle à notre longue tradition, nous engager pour la solidarité concrète. Avec notre partenaire le Secours Populaire Français et ses partenaires locaux en Moldavie et en Pologne, nous avons lancé une grande opération de solidarité et de collecte de dons et de mots pour la paix.

Comme vous avez pu le voir à travers les reportages de notre envoyé spécial à la frontière polono-ukrainienne, les besoins sont immenses. Les rangs de réfugiés, désœuvrés et manquant de tout, grossissent chaque jour.Nous devons assistance à ces millions de personnes. Après une semaine de mobilisation, l'action des abonné·e·s, des ami·e·s et lecteurs·trices est à la hauteur de notre histoire faite de solidarité internationale.

Je veux saluer votre participation, qui nous honore : nous avons aujourd’hui collecté près de 60 000 euros.Je vous invite à amplifier cette démarche jusqu'à notre soirée de solidarité, que nous organiserons début avril et au cours de laquelle nous remettrons intégralement la somme récoltée au Secours Populaire Français.

Nous comptons sur vous.

Vous pouvez télécharger ici le formulaire en PDF.

Envoyez-nous vos messages pour la paix.

Vos mots pour la paix

17 mars 2022

Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.

Jacques Olichon, Plérin

***

Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.

Honte aux agresseurs.

Respect pour le peuple ukrainien.

Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.

Hervé Le Berre, Rennes

***

Vive la paix !

Solidarité.

Élisabeth Caumont Dartiguelongue

***

Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.

Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.

Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray

***

Mot pour la paix

Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.

L’OTAN n’a rien à faire en Europe.

Solidarité avec les populations.

France Di Giusto, Assas

***

On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…

André et Jeanne Albertini, Eureux

***

Dans l’espoir d’une PAIX durable.

Claudette Hubert, Meaux

***

STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE

Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville

***

Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.

VIVE LA PAIX…

Michel Hoguin, Coudrecieux

***

En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.

Pour un retour à la paix au plus vite.

Gilbert Sinquin, Chateaulin

***

Halte à la guerre.

La paix doit devenir un droit de l’Homme.

16 mars 2022 

« Je peux bien dire qu’il fait beau 

Même s’il pleut sur mon visage 

Croire au soleil quand tombe l’eau » 

Louis Aragon, Le Fou d’Elsa 

*** 

L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité. 

C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale. 

Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement. 

De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde. 

*** 

Chers amis,  

J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.  

Bon courage à tous. 

Françoise. 

*** 

Vive la paix et vive la vie 

« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert 

Foutez-nous la PAIX. 

M. et Mme Rouanet 

*** 

Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements. 

Une pensée pour ce peuple qui souffre. 

Bien cordialement 

M. et Mme Marzaiolli 

*** 

C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense. 

Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire… 

Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité. 

Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain… 

René Bailly 

*** 

À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là. 

J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte. 

Il faut l’arrêter !!! 

*** 

« La paix, rien que la paix, toute la paix » 

Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.  

Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes ! 

Mobilisation internationale ! 

Mouvement vers la paix ! 

Jacqueline Guillien  

***  

Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible. 

Edmond et Joséphine Le Boubennec 

*** 

Guerre à la guerre. 

Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique. 

Faisons taire tous ceux qui poussent au crime. 

(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie) 

Alain Zamponi 

*** 

Pour un cessez-le-feu immédiat. 

J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix. 

Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.  

Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde. 

Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité. 

Jacqueline Dietrich 

*** 

Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent. 

Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix. 

Fraternellement, 

Daniel Mauve 

*** 

Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien. 

Michel Coste 

*** 

Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine. 

En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs). 

Eugène Crepeau 

*** 

Message pour la paix en Ukraine. 

Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde. 

Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » ! 

VICTOIRE à L’UKRAINE ! 

André Canqueteau 

*** 

La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre. 

Solidarité avec le peuple ukrainien. 

Christian Coutarde 

*** 

Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux. 

Evelyne 

*** 

À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés. 

Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens. 

Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.  

STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières. 

Gérard Lucas 

*** 

Mon message pour la PAIX en Ukraine. 

Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts. 

Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité. 

À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples ! 

Gaby et Georges Grivolo, Malay 

*** 

Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre 

Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières 

Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine 

Solidarité avec les pacifistes russes 

Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens 

Colette et Georges Jorda, Nanterre 

*** 

Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument. 

Alain Dautherives, Nîmes 

*** 

La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées… 

Non à la guerre. 

Oui au droit de vivre en paix. 

Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles. 

Très vite il faut arrêter les combats. 

Jean-Paul Brezillon, Sète. 

*** 

Il n’y a rien de plus horrible que la guerre. 

Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle. 

Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre. 

Vivent les pacifistes du monde entier. 

Catherine Carmel, Bagneux 

*** 

Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible ! 

Il est de notre devoir d’y contribuer ! 

Sylviane Luquet, Paris 

*** 

Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique… 

Francis Peyron et Yvette Zappaterra 

*** 

Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie. 

Michel Velez, Saint-Verand 

*** 

La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête. 

Michelle Tual, Montreuil 

*** 

Un humain tue un humain. 

Sommes-nous civilisés ? 

NON à la guerre assassine en Ukraine 

OUI à la Paix 

OUI à la solidarité entre les peuples 

OUI au désarmement nucléaire dans le monde. 

Merci à l’Huma et au Secours Populaire. 

Josette et Jacky Tello, Bédarieux 

*** 

J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre. 

Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts. 

Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ». 

Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle. 

Claude Allies, Breil-sur-Roya 

*** 

Question : Comment en est-on arrivé là ? 

Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête. 

Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses. 

Pensons très fort aux correspondants sur place. 

Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer 

*** 

De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple. 

Robert Courrier, Gentilly 

*** 

Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine. 

Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre 

*** 

Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité. 

Clara et Guy 

*** 

Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.  

La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité. 

Marie-Claude 

*** 

J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde. 

Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis 

*** 

HALTE À LA GUERRE 

Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine 

Pour la protection des civils 

Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays 

Si tu veux la paix, prépare la paix. 

Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt 

*** 

Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits. 

Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement. 

Nadine, communiste de toujours 

Nadine Sicard, Millau 

*** 

Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?! 

À bas les « grands » de ce monde !! 

[«] Quelle connerie la guerre [»] !!! 

Jacques Gastaud, Belvédère 

*** 

Solidarité entre les peuples du monde entier. 

À bas la guerre… 

Vive la paix 

En finir avec Poutine. 

Janine Buferne 

*** 

PAIX 

1. Je voudrais faire un poème 

Immense, sur tout ce que j’aime 

Être le chantre des oiseaux et des fleurs 

Des femmes, et des élans du cœur 

2. Chanter les mères berçant tendrement 

Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant 

Que les frimousses roses et fraîches 

Mais hélas, on écrase des crèches 

3. J’aimerais être un artisan 

Qui sur son métier se penchant 

Créerait des objets merveilleux 

Pour le confort, et le goût des yeux ! 

5. Pour des nobles causes prêter mes bras 

Des combats pacifiques être le soldat 

Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers 

Détruisent des usines et des chantiers 

6. Être un laborieux paysan 

Qui jour et nuit creuserait son champ 

Ensemençant la terre entière 

Pour voir se lever des récoltes fières 

7. Savoir la faim à jamais disparue 

Par le vertueux sillon de la charrue 

À chacun sa croute et sa pierre 

Mais hélas, on brûle des rizières 

8. Je voudrais être un grand professeur 

Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs 

La bonne et saine éducation 

À tous les êtres de toutes les nations 

9. De la culture être le prophète 

L’instruction serait alors une fête 

Où tous et chacun auraient son rôle 

Mais hélas, on bombarde des écoles 

10. Je voudrais être un grand prêtre 

Donner le bonheur à tous les êtres 

Réunir sur une grande place 

En famille, toutes les races 

11. Distribuer le pain et le vin 

Rendre à tous ce qui leur appartient 

Le blanc et le noir seraient frères 

L’amour laverait la misère 

12. Serait-ce donc un rêve insensé 

Que règne enfin sur la terre la PAIX 

Où on entendrait un grand écho 

La joie des enfants, le chant des oiseaux 

Robert Pagnossin 

*** 

Chers amis 

Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien. 

Fraternelles salutations 

Georges Bernard, Echirolles 

*** 

Bonjour, 

À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine. 

En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.  

En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau. 

Avec mes amicales salutations 

Julien Buisson, Briançon 

*** 

Message pour la paix. 

La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées. 

Un monde humain, solidaire, fraternel.  

Être citoyen du Monde. 

Un moyen : le désarmement. 

Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ». 

*** 

La guerre, quelle connerie ! 

Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ? 

Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ? 

Soutien au peuple ukrainien 

Jack-André 

*** 

À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants. 

Courage et espoir en une paix retrouvée. 

*** 

Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas. 

Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin 

*** 

Camarades 

Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN ! 

Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc. 

- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur ! 

- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre ! 

Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire » 

- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS » 

Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury 

*** 

Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien. 

Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix. 

Bernard Comte, Arlay 

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D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité. 

Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine 

*** 

Je vous souhaite la PAIX au plus vite. 

Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne 

*** 

Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur. 

Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée. 

Nicole Chaumont, Chatellerault 

*** 

NON à LA GUERRE 

Et si NOS GOUVERNANCES 

1. CESSAIENT LEURS LEÇONS 

2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION 

3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs. 

Enfin un seul costume pour tous 

Tendresse – Humanité. 

GARANT D’UN AVENIR ici-bas 

Martine Gramond, Argenteuil 

*** 

Aux enfants d’Ukraine 

Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence. 

Monique Longuenesse, Taillade 

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Nous vous aimons tous… 

Nicole et Marc Perrin, Saou 

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« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel 

La barbarie plus forte que la culture ! 

Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach. 

Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières ! 

Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac 

*** 

Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés. 

Rien ne peut justifier cette agression barbare. 

Il est urgent que cela cesse. 

Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix. 

Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ? 

Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité. 

Désarmement. 

Philippe Lamotte, Le Mans 

*** 

Chers Camarades, 

Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert. 

Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ? 

Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ». 

La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. » 

Victor Kowalyk, Cusset 

*** 

Quelle connerie, quelle saloperie la guerre ! 

Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre. 

Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours. 

Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre. 

Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid. 

Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois. 

Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.  

Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout. 

Sommes-nous encore humains ? 

Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre. 

Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 : 

Non, non plus de combats 

La guerre est une boucherie 

Ici comme là-bas 

Les hommes n’ont qu’une patrie. 

Non, non plus de combats 

La guerre fait trop de misères 

Aimons-nous peuples d’ici-bas 

Ne nous tuons plus entre frères. 

René Borriglione, Nice 

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" Le 24 février, la guerre a éclaté ". Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

Le débat

Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.

« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.

De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.

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Tribunes pour la paix en Ukraine

Le débat

Les armes doivent se taire et l’invasion russe de l’Ukraine cesser. Il faut tout faire pour éviter une escalade et pour venir en en aide aux civils et aux réfugiés. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon). Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France.

Une solidarité internationaliste concrète

Benoît Teste, secrétaire général de la FSU

L’invasion de l’Ukraine ouvre une ère instable et inquiétante dans les relations internationales qui peut amener à une confrontation, y compris nucléaire, des grandes puissances. La responsabilité de la guerre incombe au régime de Vladimir Poutine. De la capacité du peuple ukrainien à résister à l’impérialisme russe va dépendre l’issue d’un conflit dont nombre d’enjeux sont décisifs pour le XXI e siècle : la place du droit des peuples à l’autodétermination, le respect du droit international, les enjeux énergétiques, la place du nucléaire, dont les dangers sont décuplés en temps de guerre, mais aussi les enjeux de souveraineté alimentaire, avec la déstabilisation de la production et des échanges agricoles. Les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la guerre auront des conséquences pour chacun-e d’entre nous. Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix, d’autant que les besoins de la population se nomment services publics, justice sociale et climatique.

Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix.

Dans l’immédiat, tout doit être fait pour éviter l’escalade, que les armes se taisent et les droits du peuple ukrainien soient préservés. Cela passe par la construction d’un mouvement populaire pour la paix et la solidarité avec la population ukrainienne et celles et ceux qui, en Russie et en Biélorussie, s’opposent à la guerre. Avec d’autres organisations, la FSU va mettre en œuvre concrètement une solidarité internationaliste avec les Ukrainiens-ne-s et leurs organisations syndicales. L’accueil inconditionnel de l’ensemble des réfugié-e-s doit être garanti et les politiques migratoires abjectes de ces dernières années doivent cesser. La FSU a alerté le gouvernement sur les dispositifs spécifiques d’accueil des élèves allophones (UPE2A), dramatiquement sous-financés. Il convient de les renforcer urgemment pour que les mots de M. Macron sur la solidarité soient suivis d’actes concrets.

Regard depuis l’autre rive de la Russie

Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon)

La guerre assombrit l’horizon européen… Elle traduit l’échec des diplomaties, dont nous espérons le regain. La guerre est toujours un échec, a fortiori depuis que la radioactivité est devenue une arme de guerre. La menace est là et, s’agissant de nucléaire, le déni est insupportable.

Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Avec des survivants des bombardements atomiques (hibakushas), avec de nombreuses organisations et institutions agissant pour la paix, j’ai consacré beaucoup de temps à dire que l’usage guerrier de la radioactivité a introduit une donnée nouvelle fondamentale dans les relations internationales en rendant possible une catastrophe irréversible. Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Vu d’Europe, outre l’urgence humanitaire, les souffrances inacceptables, le conflit en cours alimente les rumeurs, réveille les rancœurs, attise les haines, laisse le champ libre aux pires cruautés et risque de déclencher une escalade qui échappera à ses auteurs.

Vu du Japon, sans prétendre tout expliquer, nous devons imaginer que la question des centrales rappelle un passé récent, une inquiétude profonde. Les plaies restent à vif et les effets psychologiques de la menace s’ajoutent à ceux du Covid. Ne négligeons pas d’autres facteurs de complexité : le Japon consomme pétrole et gaz, mais aussi beaucoup de bois de construction venant de Russie ; des recherches pétrolières sont en cours, avec des capitaux japonais et internationaux conséquents, sur l’île de Sakhaline, à cinquante kilomètres du Japon. Le passage d’avions, bateaux, hélicoptères russes au-dessus et dans les eaux territoriales du Japon n’est pas rare, mettant le monde à la merci d’une erreur ou d’une provocation !

La guerre en Ukraine assombrit aussi l’horizon mondial… L’issue ne peut qu’être diplomatique, adossée à la mobilisation durable des citoyens pour l’avènement d’une culture de la paix dotée de moyens conséquents, avec les Nations unies.

Faire de la paix une priorité politique

Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France

Soixante-seize ans après les premiers bombardements atomiques, « tournant » décisif de l’histoire humaine en raison de la durée de l’empreinte laissée par la contamination radioactive sur les écosystèmes… la Russie a envahi l’Ukraine et agite la menace nucléaire en occupant une centrale électrique atomique… L’urgence immédiate est à la solidarité.

La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines.

Les Nations unies ont montré, avec les objectifs du développement durable (ODD), qu’une autre voie est possible pour « libérer les générations futures du fléau de la guerre ». Le seizième des dix-sept ODD est clair à cet égard, mais il inspire trop peu les politiques des États qui pourtant l’ont adopté. Comment avancer vers un monde sécurisé par la paix ? La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines. De quelles valeurs parlent-ils quand ils fabriquent ou laissent fabriquer sans protester assez de bombes atomiques pour écraser l’espèce humaine dans son entier ?

Les communes et collectivités territoriales, premières victimes des guerres, comme nous le voyons en Ukraine envahie, ne restent pas en dehors de ces réalités. Les maires des deux villes japonaises réduites en cendres en quelques minutes, les 6 et 9 août 1945, ont créé un réseau original, pluriel, appelé Maires pour la paix. Il compte aujourd’hui plus de 8 000 villes et collectivités dans 166 pays. L’Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP) le représente en France.

Nous sommes tous concernés, chaque citoyen peut solliciter maires et présidents de ces structures de proximité pour la mise en place de programmes locaux d’action pour une culture de la paix (Placp), en coopération avec des partenaires locaux. De telles démarches contribueront à une vie meilleure pour tous, avec moins de défiance, moins de violence et plus d’espoir vers ce « vivre bien » que nous attendons tous.

Mobilisés avec leurs élus, leurs associations, leurs institutions, les citoyens sont les seuls à pouvoir imposer la paix… Le temps est venu de faire de la paix une priorité politique universelle ! Le traité pour la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nous y invite et la France l’a signé.

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Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité

Le débat

Pierre Laurent

Est-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.

La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »

Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.

Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.

La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.

L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.

Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.

Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.

C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.

Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.

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La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure

Tribune

Nedim GÜRSEL

Nedim Gürsel Écrivain

Vous n’avez qu’à regarder les images de Vladimir Poutine qui défilent nuit et jour sur les écrans de télévision. Il est petit, pour ne pas dire trapu, mais solide. Il a des regards rusés pour ne pas dire ceux d’un renard. Il montre non seulement ses muscles mais aussi ses dents pointues. La nuit, se transforme-t-il en Dracula, je n’en sais rien, mais le jour, il ne se contente pas seulement de traverser les couloirs du Kremlin hantés par les fantômes du passé sanglant de la Russie, il monte aussi à cheval, il pilote un avion de combat, met à terre son adversaire au judo. Bref, il est fort, et comme dans la fable de La Fontaine, «  La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Ce n’est même pas la peine de le montrer tout à l’heure.

Alors le loup finira par déchiqueter l’agneau, ses arguments sont impeccables, même s’ils paraissent quelque peu exagérés. Et personne n’interviendra pour empêcher le crime, car il s’agit d’un crime pur et simple. Vous allez voir, l’assassin reviendra sur le lieu du crime pour déclarer son innocence. Devant nos yeux, un État démocratique et souverain sera anéanti, un peuple créatif sera massacré. Car le peuple ukrainien est créatif, imaginatif, je dirais même génial. Vous n’avez qu’à lire ou à relire Gogol. Faute de ne pouvoir écrire dans sa langue maternelle, il s’exprima en russe, mais décrit à merveille la beauté de son pays et Kiev, sa ville bien-aimée. Le Dniepr aussi, qui la traverse.

« L’air fraîchit soudain ; ils sentirent la proximité du Dniepr. Et voici qu’il scintille au loin, raie sombre qui se détache de l’horizon. On sentait le souffle de ses vagues glacées, on le voyait s’étendre, toujours plus proche, et occuper enfin toute la moitié de l’horizon. C’était l’endroit où le fleuve, resserré jusque-là par des rapides, finissait par rentrer dans ses droits et grondait comm e une mer qui s’étale en liberté. »

Je me souviens d’une promenade en bateau en compagnie de ma traductrice russe, bien avant que le président russe mène en bateau les Européens, qui, contrairement aux Américains, n’étaient pas capables de prévoir ce qui se passe aujourd’hui, c’est-à-dire le désastre. Car il s’agit bel et bien d’un désastre, d’une guerre totale menée par un pays puissant contre un pays pacifique qui a besoin d’aide.

Quant le bateau avait quitté l’embarcadère, nous avions cherché une place sur le pont supérieur, en vain. Les tables étaient toutes prises depuis longtemps. Les gens de Kiev, après avoir commandé un verre de vodka, étaient déjà occupés à manger leurs victuailles. Malgré le tintamarre des enfants courant sur le pont, le grincement de vieilles tables héritées de l’époque soviétique s’accordant au bruit des hélices, le grondement des machines couvrant le vacarme des passagers enivrés par la vodka dans la chaleur d’août, on eût dit que le bateau s’était immobilisé au milieu du Dniepr. La ville de Kiev avait sur ses hauteurs à sa droite des coupoles dorées et en contrebas le long de ses quais des entrepôts de charbon, ainsi que des usines désaffectées aux cheminées inertes. À gauche, sur l’île Trukhaniv, qu’on n’avait jamais aménagée en zone habitable, des arbres se dressaient, tout verdoyants. Sur le rivage, j’avais aperçu des baigneurs. Ceux-ci ne savaient pas que, des années plus tard, ils allaient recevoir de leur frère aîné des bombes sur la tête et non des baisers.

« C’est un grand fleuve que le Dniepr, écrit Gogol, riche en bras morts, en épaisses jonchaies, en gouffres et en bancs de sable ; le miroir de ses eaux scintille, assourdi par le cri perçant des cygnes, sillonné par le vol rapide de la grèbe orgueilleuse, tandis que les courlis, les maubèches au bec rouge et d’innombrables oiseaux de toutes espèces se cachent dans ses roseaux et sur ses berges. »

Eh bien, que reste-t-il à présent de tout cela ? Rien que des ruines, et le grand fleuve charrie les corps des enfants morts. Je ne dirai pas, comme Prévert , « Quelle connerie la guerre ! », mais « Il faut arrêter Poutine avant qu’il ne soit trop tard ! » Kiev n’est pas encore tombée, alors que les civils meurent et que la résistance s’organise. Quant à Gogol, originaire de ce pays malheureux qu’il a tant aimé et chanté, il ne cesse de se retourner dans sa tombe.

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Nous sommes du côté des jeunes et des peuples

Le débat

Léon Deffontaines Secrétaire général du MJCF Jeanne Péchon Secrétaire nationale de l’UEC

En agressant l’Ukraine, Vladimir Poutine a précipité l’Europe dans une escalade militaire périlleuse. Cet acte transgresse la souveraineté territoriale d’un pays et d’un peuple. Sous les bombardements, des centaines de milliers de civils sont contraints de se terrer ou de fuir leur pays.

La surenchère guerrière de l’Union européenne est, quant à elle, inquiétante. L’envoi d’armes en plein cœur d’un conflit peut entraîner sa généralisation à l’ensemble du continent et du monde. La seule position tenable est celle de la paix, rien que la paix et uniquement la paix. Tous les défenseurs d’une position va-t-en-guerre sont irresponsables. Seule la recherche d’une solution politique et diplomatique, en dehors de l’Otan et sous l’égide de l’ONU, pourra garantir la paix. Nous devons réclamer un nouveau traité de sécurité collective en Europe, incluant la Russie. Pour cela, il est essentiel de travailler dans un cadre multilatéral aux Nations unies.

La France doit tout faire pour que soit organisé un grand sommet européen, en toute indépendance des États-Unis, afin de mettre tous les pays d’Europe – y compris la Russie, la Biélorussie et, bien évidemment, l’Ukraine – autour de la table des négociations. Un cessez-le-feu doit être la garantie préalable à toutes ces négociations.

Nous sommes du côté du peuple ukrainien et de tous ces jeunes qui voient leur avenir broyé par les volontés belliqueuses de Vladimir Poutine. Les premières victimes des guerres sont les peuples eux-mêmes.

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Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers

Actu

Les révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.

Vadim Kamenka

Une semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

En Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.

Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.

Des entreprises détenues par son groupe d’amis

Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.

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Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.

Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2

À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».

Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2

Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.

Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?

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Extrême droite. Le Pen et Zemmour : entre intérêts et admiration pour Poutine

Premier plan

Depuis l’accession au pouvoir du chef de l’État russe, la galaxie de l’extrême droite française, à commencer par Marine Le Pen et Éric Zemmour, a développé avec le régime des liens profonds, politiques, idéologiques et financiers.

Benjamin König

Le 4 juin 2018, à la Douma, la chambre basse russe, invité à un fumeux Forum international du développement du parlementarisme, Stéphane Ravier, alors sénateur RN, pose fièrement avec Bruno Gollnisch. « À l’invitation de la Douma, je participe à Moscou au Forum international, aux côtés de Bruno Gollnisch, Nicolas Bay et Louis Aliot », écrit-il sur Twitter. « Démocratie parlementaire, sécurité, identité, développement économique : le soleil se lève à l’Est ! » poursuit-il dans un éloge du régime de Poutine. Car ce raout d’influence russe est organisé par le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, qui reçoit ses amis, avec en guest star Sergueï Lavrov, le puissant ministre des Affaires étrangères.

Le RN n’est pas la seule force politique française à avoir fait le déplacement. Sont également présents les ex-députés LR Nicolas Dhuicq et Thierry Mariani (qui ont depuis rejoint Éric Zemmour et Marine Le Pen). Mais certains assument moins ouvertement ces liens : le 23 juin 2017, Nicolas Bay (qui a, lui, rallié Zemmour) se vante d’avoir rencontré « Ivan Melnikov, le vice-président de la Douma ». Or, si son post Facebook est toujours référencé, il a disparu de la page de l’eurodéputé.

La proximité avec le président russe fait aujourd'hui mauvais genre, bien qu'une partie des cadres RN assurent l'assumer.

Depuis le début de l’invasion ukrainienne, Marine Le Pen et Éric Zemmour sont mis en difficulté par ce que l’on décrit superficiellement comme des « positions pro-Russes ». Avec en guise de symbole l’emprunt bancaire du FN contracté en 2014 (et renégocié en 2020 avec le créancier) à une banque russe. Ou bien l’admiration déclarée d’Éric Zemmour pour Vladimir Poutine et la rencontre de ce dernier avec Marine Le Pen. Au début de l’année, le RN a fait imprimer un tract de 8 pages à 1,2 million d’exemplaires : y figure la fameuse photo de la cheffe du RN serrant la main de Vladimir Poutine en 2017. Le tract a fini au pilon : la proximité avec le président russe fait aujourd’hui mauvais genre, bien qu’une partie des cadres RN aient assuré assumer.

« Un modèle de gouvernance verticale »

Cette proximité est parfois mise sur le même plan que celle, supposée, de candidats de gauche, Fabien Roussel ou Jean-Luc Mélenchon. Rien n’est plus fantaisiste tant, a contrario de la gauche, l’extrême droite française – et une partie de la droite – est profondément liée au régime poutinien. « Le problème est d’abord politique », décrypte Jean-Yves Camus, spécialiste des extrêmes droites et auteur d’un rapport sur « Les partis politiques français et la Russie », publié en 2018 par le Carnegie Council, une ONG basée à New York. Pour lui, « parler des liens d’argent, c’est prendre le problème à l’envers : la démarche du FN n’était pas d’aller chercher de l’argent russe – d’ailleurs, le prêt est à des conditions peu avantageuses –, mais d’être en contact car il existe une certaine fascination, un intérêt pour le modèle russe ».

Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction. 

Ainsi, estime le politologue, la question serait davantage : « Que trouvent nos nationalistes au modèle russe ? » Et de répondre : « Un modèle de gouvernance verticale, de démocratie illibérale, la conservation des valeurs européennes traditionnelles perdues comme la religion, la famille traditionnelle, le patriotisme fondamental. Mais aussi un rempart à l’expansion indéfinie de l’Otan et de l’UE. » L’historien Nicolas Lebourg décrit également des relations « plurielles et fonctionnant en réseau » dans un autre rapport en 2018 pour le Carnegie Council intitulé « Les extrêmes droites françaises dans le champ magnétique de la Russie ». Ces liens sont anciens en ce qui concerne Marine Le Pen : « Dès mars 2011, elle a explicitement reconnu souhaiter rencontrer Vladimir Poutine », explique le chercheur

Lors de son premier discours de la campagne de 2012, elle affirme aussi vouloir « une alliance stratégique poussée avec la Russie fondée sur un partenariat militaire et énergétique approfondi ». En 2015, elle est reçue à la Douma, où elle affiche son soutien à la politique de la Russie en Ukraine. D’après « une dépêche de Sputnik non traduite en français, la rencontre porte également sur la négociation d’un prêt », précise Nicolas Lebourg. Le fameux emprunt russe, dont l’architecte côté FN est l’ancien eurodéputé Jean-Luc Schaffhauser, élu en Alsace, qui aurait touché, selon le Canard enchaîné, 450 000 euros pour cette mission.

Le candidat de Reconquête !est identifié comme un "relais d'influence " par les russes.

Jean-Yves Camus pointe aussi les liens anciens « entre la Russie et la droite gaulliste », dont les meilleurs exemples sont Thierry Mariani et François Fillon, dont les liens d’affaires avec plusieurs entreprises d’État russes (Zarubezhneft et Sibur) sont solidement établis. L’ex-candidat à la présidentielle a dû démissionner de ces conseils d’administration le 25 février avec « tristesse ». Quant à Thierry Mariani, élu député européen sur la liste RN en 2019, son association Dialogue franco-russe est aujourd’hui financée à 80 % par des entreprises proches du pouvoir, Novatek (gaz), Rosatom (nucléaire) ou RZD (chemins de fer russes), dont le président d’honneur n’est autre que l’oligarque Vladimir Iakounine, un proche de Poutine.

L’ancien ministre sarkozyste est un intime du très puissant Leonid Sloutski, vice-président de la Douma, chef de la commission des Affaires étrangères. Jean-Yves Camus parle d’un « tropisme pro-Russes » pour Thierry Mariani et ses proches de la droite populaire, Jacques Myard, Nicolas Dhuicq ou Philippe Meunier, et rappelle qu’en 2015, lors d’un voyage en Crimée pour légitimer le référendum, « dix parlementaires de droite avaient rencontré à Moscou Sergueï Narychkine, alors président de la Douma et aujourd’hui directeur des services du renseignement extérieur ».

« Zemmour se voit en miroir de Vladimir Poutine »

Vladimir Iakounine avait également tissé sa toile auprès d’une autre personnalité, un certain Éric Zemmour, identifié comme un « relais d’influence ». Selon l’ONG Dossier Center, un déjeuner entre les deux hommes s’était tenu à Moscou en 2015, à la suite duquel l’ancien dirigeant des chemins de fer russes s’était réjoui « d’avoir trouvé en lui une personnalité politique influente dont la Russie a tant besoin en ce moment ». Éric Zemmour aurait également été invité, en 2019, à l’ambassade russe à Paris pour rencontrer Sergueï Lavrov.

Ce lien relève d’abord d’une fascination personnelle, selon Jean-Yves Camus : « Zemmour se voit en miroir de Vladimir Poutine, il y a un élément psychologique important. » Le chercheur rappelle aussi qu’on a vu « plusieurs fois Marion Maréchal se rendre à Moscou, à Saint-Pétersbourg ». En avril 2019, elle participait à un forum économique qui rassemblait oligarques et personnalités favorables au régime russe, à Yalta en Crimée. Autre proche de Zemmour, lié lui par des liens financiers et idéologiques : Philippe de Villiers. Selon Jean-Yves Camus, il a bâti un « pont » avec la Russie, « construit avec Jean-Frédéric Poisson (…) autour d’un axe civilisationnel inspiré par le christianisme ».

Il est l’un des rares à avoir eu le « privilège » de rencontrer le chef de l’État russe, en 2014, dans la résidence d’été de Yalta pour la confirmation d’un contrat portant sur la création de parcs « historico-patriotiques » sur le modèle du Puy-du-Fou. Des parcs financés par le groupe Tsargrad de Konstantin Malofeev, magnat de la finance et des médias et l’un des hommes les plus proches de Poutine. L’entourage du candidat en matière diplomatique compte deux autres personnalités liées à la Russie : Caroline Galactéros et Jean-Bernard Pinatel, collaborateur de la revue Méthode, dont la rédactrice en chef Elena Sydorova, liée au secteur gazier, est la directrice de l’Institut franco-russe.

Sur le fond, ces liens relèvent bien de la proximité politique, comme l’analyse Jean-Yves Camus dans son rapport de 2018 : « Dans un contexte où la droite revendique la réhabilitation de l’autorité, le modèle russe (…) est un de ceux vers lesquels il est possible de se tourner. » La même année, Éric Zemmour, alors polémiste, déclarait « rêver d’un Poutine français ». Le 7 février dernier, en tant que candidat, il défendait encore au micro de France Inter les positions du régime : « Poutine est un patriote russe. Il est légitime qu’il défende les intérêts de la Russie. » Ses livres donnent un bon aperçu des raisons qui sous-tendent cette adhésion. Dans Un quinquennat pour rien (Albin Michel, 2016), il écrivait que « Poutine est le dernier résistant à l’ouragan politiquement correct (…) qui détruit toutes les structures traditionnelles – famille, religion, patrie ». Et si les liens d’affaires, voire politiques vont se « distendre dans les années à venir », selon Jean-Yves Camus, la fascination du modèle autoritaire poutinien sur l’extrême droite française demeure bien ancrée.

Éric Zemmourvladimir poutineRussieMarine Le Pen
L'Humanité

A VOTÉ #5: Valérie Pécresse va-t-elle couler la droite ?

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La campagne de Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, s’enlise. Meetings critiqués, sondages en chute libre, soutiens qui se désistent pour rejoindre la concurrence… Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce phénomène, et en interroge les conséquences pour les Républicains et pour la droite dans cette vidéo.

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

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VIDÉO. « Plus de salaires, moins de précaires! », manifestation pour le pouvoir d'achat à Paris

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À moins d’un mois de la présidentielle, des milliers de manifestants ont défilé ce jeudi 17 mars à l’appel d’une intersyndicale, revendiquant des propositions fortes et concrètes en faveur du pouvoir d’achat des Français.

Les questions des salaires et du pouvoir d’achat doivent être au coeur de la campagne présidentielle, martèlent les syndicats. Des milliers de manifestants ont battu le pavé ce jeudi dans « plus de 150 points de rassemblement », à l’appel d’une intersyndicale regroupant CGT, FSU, Solidaires, Unsa et plusieurs organisations lycéennes.

Alors que l’inflation poursuit son ascension (+3,6% en un an selon l'Insee) et que la guerre en Ukraine menace de peser sur ses chiffres futurs, le pouvoir d’achat cristallise les inquiétudes des manifestants.

Un pouvoir d'achat bloqué depuis des années

« On ne sort plus, il n’y a plus de cinéma, plus de restos, plus de sorties annexes, et pour les enfants, cela signifie également moins d’activités extra-scolaires », déplore Émilie Thevenet-Kayser, enseignante en SEGPA qui défile aux couleurs de l’UNSA. « J’ai 4 enfants, et financièrement, c’est impossible de tous les inscrire à une activité. Cette année, ils ne font rien » regrette-t-elle, faisant écho au pouvoir d’achat « bloqué » des enseignants depuis 2010, sur lequel le léger dégel de 2017 n’a pas eu de réelle incidence.

Émilie Thevenet-Kayser et ses collègues sont descendus dans la rue car ils ne croient pas à la dernière promesse d’Emmanuel Macron, annoncée à moins d’un mois des présidentielles: dégeler ce fameux point d’indice des fonctionnaires avant l’été. « Ce n’est qu’une promesse électorale » analyse-t-elle, face à cette annonce floue et incertaine. « Nous voulons des vraies mesures, actées », et qui passent par des augmentations salariales significatives.

Ces revendications sont également portées par la CGT. Dans les colonnes de l’Humanité, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT insiste : « La seule solution contre la vie chère, c’est l’augmentation des salaires et des pensions », accompagnée d'une baisse de la TVA sur les produits pétroliers et énergétiques.

« Pas de salaire inférieur à 1 700 euros » 

Pour Gaëlle Martinez, déléguée générale Solidaires pour la fonction publique, il est d’autant plus impératif d’agir que le conflit ukrainien accentue « l’urgence salariale » des derniers mois. « Cela se voit notamment avec les gens qui ont des difficultés à se chauffer, ou encore avec les prix des denrées alimentaires qui augmentent », développe-t-elle.

Alors que le gouvernement a annoncé, quelques jours auparavant, une réduction de 15 centimes par litre de carburant à partir du 1 er avril, Gaëlle Martinez affiche sa grande déception: « Pour nous, ce sont que des « mesurettes », qui ne répondent absolument pas aux besoins de la population », reproche-t-elle au gouvernement. Du côté des contre-propositions, Solidaires revendique, par exemple, qu’aucun salaire ne soit inférieur à 1 700 par mois, ainsi qu’une augmentation de 400 euros des salaires dès maintenant.

Parmi les manifestants, tous dénoncent le discours porté par la droite et l’extrême-droite, proposant de baisser les cotisations sociales afin d’augmenter artificiellement le montant des salaires, tout en appauvrissant, mécaniquement, les caisses de l’État et les services publics.

L'Humanité

VIDÉO. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

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À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, les Amis de l’Humanité ont organisé un débat réunissant historiens, journalistes et spécialistes, disponible en intégralité dans cette vidéo.

Ce débat a réuni Pierre Audin, fils de Maurice et Josette Audin, l’historien Gilles Manceron et Charles Silvestre, l’ancien rédacteur en chef adjoint de l’Humanité et coordinateur de l’« appel des douze », tous trois co-auteurs de l’ouvrage « La vérité est en marche, rien ne l’arrêtera ».

Autour de ces auteurs, le débat proposé par les Amis de l’Humanité - animé par la journaliste Latifa Madani et introduit par Jean-Emmanuel Ducoin, rédacteur en chef de l'Humanité et secrétaire national des Amis de l'Humanité - a également accueilli Florence Beaugé, ancienne journaliste au Monde, et l’historien Benjamin Stora, auteur du rapport « Mémoire et vérité ».

Retrouvez en ligne et dans les kiosques le hors-série spécial de l’Humanité sur les 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie: France Algérie 1962/2022 - Mémoires à vif, composé de 100 pages de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, de textes inédits d’écrivains et de poètes, de témoignages, de reportages et d’archives, accompagnés d’une riche iconographie.

 

Le Monde

Le prix du rêve

Il y a toujours plus de voix pour s’offusquer du salaire mirobolant des grands patrons que pour s’indigner des faramineux revenus des footballeurs. L’opinion évoluera peut-être quand elle comparera les rémunérations versées par le Paris-Saint-Germain (PSG) à ses piètres résultats en Ligue des champions. Le club parisien collectionne les très hauts salaires : 990 000 euros brut en moyenne par mois, contre 67 000 euros pour le reste du championnat de France, la Ligue 1, révèle l’enquête annuelle du journal L’Equipe, publiée mardi 22 mars.

Ses joueurs arrivent aux quatorze premières places des mieux payés du championnat français. Quand on a du gaz, on ne compte pas. Et le club, contrôlé depuis 2011 par le fonds souverain d’un Qatar riche des troisièmes réserves mondiales, ne mégote pas. Le Brésilien Neymar domine le classement avec 4,1 millions d’euros mensuels, suivi de l’Argentin Lionel Messi (3,4 millions) et du Français Kylian Mbappé (2,2 millions euros), qui pourrait gagner au moins deux fois plus si le Real Madrid parvenait à le racheter.

Les salaires des footballeurs au cœur de la polémique en Angleterre

Il faut descendre à la quinzième place pour trouver le premier joueur ne portant pas le maillot du PSG : le buteur de Monaco Wissam Ben Yedder (650 000 euros brut mensuels). Les autres équipes évoluent en deuxième division : Marseille (226 000 euros brut mensuels en moyenne), Monaco (185 000 euros), Nice (130 000 euros) et Lyon (120 000 euros).

Au total, le quotidien sportif estime la masse salariale des vingt clubs de Ligue 1 à 1,73 milliard d’euros (contre 1,38 milliard en 2018-2019), alors que ses revenus ont baissé de 29 % depuis mars 2020, rabotés par la crise sanitaire et le fiasco du diffuseur sino-espagnol Mediapro. Etonnant, quand tous les experts alertaient en 2020 sur l’imminence d’une « crise aiguë de trésorerie » ! Que les dirigeants juraient leurs grands dieux qu’il y aurait un « après-Covid-19 » doublé d’un « après-Mediapro » !

Le retour à plus de réalisme n’est pas venu. Ni le plafonnement du salaire des joueurs, qui captent l’essentiel de la rente du ballon rond, devenu un ballon d’or massif. Comme la financiarisation de l’économie dans les années 1980, qui avait dopé le salaire des dirigeants de multinationales du CAC 40 et d’autres, la totale liberté de circulation donnée aux sportifs par la justice européenne avec l’arrêt Bosman de 1995 a fait flamber les salaires et le montant des transferts.

Le « salary cap », ou comment résoudre le dilemme des salaires des clubs de football français

Le beautiful game n’a plus de prix sinon celui du rêve, exorbitant. Mais quoi ! « Il n’y a pas d’endroit dans le monde où l’homme est plus heureux que dans un stade de football », affirmait Albert Camus, en ajoutant : « Le peu de morale que je sais, je l’ai appris sur les terrains de football. » C’était dans les années 1930, bien avant le fol emballement du foot-business.

L'Humanité

VIDÉO. Guerre en Ukraine. L’action héroïque d’une journaliste en plein JT russe

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En Russie, dans un rare moment de protestation publique, la journaliste Marina Ovsyannikova a fait irruption lundi soir sur le plateau de la grande chaîne de télévision russe, Channel One, avec une pancarte critiquant l'offensive en Ukraine. « Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande. On vous ment ici », pouvait-on lire sur sa pancarte. La France est prête à lui offrir « une protection consulaire », a annoncé Emmanuel Macron mardi.

Moscovite de 44 ans et d’origine ukrainienne, Marina Ovsyannikova est une productrice de la chaîne d’État Channel One. Se sachant menacée après son acte, la journaliste avait pré-enregistrée une vidéo où elle explique son geste. Elle y déclare regretter d’avoir participé à propager « la propagande du Kremlin » en travaillant pour une média lié à l'État russe pendant plusieurs années.

Virale sur les réseaux sociaux

La vidéo de l'incident est devenue virale sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes saluant un « courage extraordinaire ». L'utilisation du mot « guerre » par des médias ou des particuliers pour décrire l'intervention russe en Ukraine est désormais passible de poursuites et de lourdes peines. Les autorités russes parlent elles, d'opération militaire spéciale ».

La protestataire a été arrêté et le Kremlin a dénoncé un acte de « hooliganisme ». Pour son action en direct au journal télévisé de Channel One, Marina Ovsyannikova risque 15 ans de prison car la nouvelle loi russe condamne fermement ce que le Kremlin considère comme une « atteinte à l’armée russe ».

Un exemple pour faire taire d'autres protestataires

« Il y a une forte probabilité que les autorités en fassent un exemple pour faire taire d'autres protestataires », a déclaré son avocat, Daniil Berman, soulignant qu'il n'a toujours pas pu rencontrer sa cliente, ni savoir où elle est détenue. Les autorités russes, pour l'heure, n'ont pas indiqué quels chefs d'inculpation pourraient viser Marina Ovsiannikova.Il s'agit d'une scène rarissime dans un pays où l'information est strictement contrôlée, d'autant plus depuis le début du conflit en Ukraine.

Un porte-parole du chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a salué le geste de Marina Ovsiannikova, devant la presse à Bruxelles, s'inquiétant qu'elle ait « disparu et que ses avocats ne soient plus autorisés à la contacter ».« La journaliste de télévision russe Marina Ovsiannikova a pris une position morale courageuse et osé s'opposer aux mensonges et à la propagande du Kremlin en direct sur une chaîne de télévision contrôlée par l'État, Pervy Kanal », a déclaré ce porte-parole, Peter Stano, qualifiant le patron de cette chaîne de « l'un des propagandistes en chef du régime ».

2,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine

Le président français Emmanuel Macron a pour sa part affirmé que la France était prête à offrir une protection diplomatique à la journaliste russe. Plus de 2,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion, selon un décompte lundi de l'ONU, qui recense aussi environ 2 millions de déplacés à l'intérieur du pays.

Le Monde

Espérance de vie en bonne santé

La pandémie de Covid-19 a provoqué un retentissement social et économique mondial sans précédent et un nombre élevé de décès. De nombreux facteurs de risque ont été identifiés dans l’évolution de la maladie vers un stade sévère, notamment les comorbidités telles que l’hypertension, le diabète, l’obésité, les maladies cardiaques et pulmonaires. Cette pandémie démontre, comme aucune étude d’observation médicale ne l’a fait jusqu’à présent, que les sujets en bonne capacité physique sont moins gravement malades lorsqu’ils contractent un agent pathogène. Pour ceux qui n’étaient pas convaincus, le doute n’est plus permis : la prévention est efficace.

La prévention s’impose donc à tout citoyen mais aussi à la collectivité, car cette pandémie a démontré la fragilité des systèmes de soins. En plus de la lutte contre l’alcool et le tabac, la prévention s’appuie sur une meilleure alimentation et une vie plus active et moins sédentaire. Bien que non satisfaisantes, les prévalences de l’alcoolisme et du tabagisme baissent en France, alors que l’inactivité physique et la sédentarité des Français s’installent. Près de 42 % des adultes jeunes (18-44 ans) sont sédentaires, c’est-à-dire assis plus de huit heures par jour, avec 79 % de ce temps passés devant un écran de loisir.

Rien d’étonnant car le nouvel environnement numérique progresse à une vitesse jamais vue dans l’ère de l’humanité : la télévision a mis treize ans pour pénétrer les 50 millions de foyers américains et Google, quatre-vingt-dix jours. En plus d’entraîner une réelle addiction à la chaise, les écrans influencent comme jamais nos comportements alimentaires. Les enfants sont la cible d’un marketing publicitaire agressif qui se concentre sur les aliments ultratransformés, nocifs du fait de la dégradation de leur matrice et de leur faible densité en nutriments protecteurs, mais également en raison des composés chimiques ou de synthèse qui leur sont ajoutés.

Les moins de 18 ans consomment quotidiennement en moyenne 46 % de calories issues d’aliments ultratransformés, soit 11 % de plus que les adultes. Or on sait que cette consommation excessive est associée à des comorbidités. D’ailleurs, une récente étude a montré qu’une alimentation de qualité dès le plus jeune âge permettrait un gain d’au moins dix ans d’espérance de vie. Les habitudes et les goûts alimentaires se construisant entre 3 et 15 ans, on est donc en train de créer des générations entières d’enfants sédentaires, inactifs et biberonnés aux aliments ultratransformés. Ces jeunes auront des risques plus élevés de maladies chroniques à long terme, réduisant l’espérance de vie en bonne santé qui, rappelons-le, est inférieure à 65 ans en France. On sait que cet indicateur qualitatif dépend certes du progrès médical, mais surtout du développement des pratiques de prévention et des changements de modes de vie.

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L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

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Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Sandra Favier et Florian Lefèvre

  • Au 28e jour de l’attaque sur l’Ukraine, les forces russes ne contrôlent ni la capitale, Kiev, ni la ville portuaire stratégique de Marioupol, dans le sud, mais poursuivent d’intenses bombardements sur plusieurs villes. Le Pentagone a estimé, mardi, que l’armée russe souffrait de problèmes de coordination et de ravitaillement, et que les Ukrainiens, en dépit des bombardements et des frappes aériennes, étaient par endroits « à l’offensive », en particulier dans le Sud.
  • Kiev, doit lever, à 7 heures locales (6 heures à Paris) mercredi matin, le couvre-feu décrété depuis lundi soir par les autorités de la ville.
  • Volodymyr Zelensky a déclaré, dans une vidéo publiée mardi soir, que 100 000 personnes vivent dans Marioupol assiégée dans des conditions inhumaines, sans nourriture, sans eau ni médicaments. Le président ukrainien a dénoncé la difficulté de mettre en place des couloirs humanitaires pour sortir de la ville, en raison de bombardements ou d’attaques directes. Il a signalé que des employés des services d’urgence et des chauffeurs de bus d’un convoi avaient été faits prisonniers, mardi.
  • M. Zelensky s’exprimera pendant une quinzaine de minutes, mercredi à 15 heures par vidéo, devant les parlementaires français. Il a déclaré, dans la soirée de mardi, que les pourparlers de paix avec la Russie pour mettre fin à la guerre étaient « difficiles » et « parfois conflictuels », mais a ajouté « pas à pas, nous avançons ».
  • Moscou utilisera l’arme nucléaire en Ukraine en cas de « menace existentielle » contre la Russie, a déclaré, mardi, Dmitri Peskov, sur CNN International. La journaliste de la chaîne américaine demandait au porte-parole du Kremlin de dire s’il était « confiant » ou « convaincu » que le président russe, dont il est très proche, n’aurait pas recours à l’arme nucléaire en Ukraine.
  • Plus de 3,5 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de la guerre, selon le décompte de l’Organisation des Nations unies publié mardi. Près de 200 000 réfugiés ont été évacués en train de Pologne vers d’autres pays, a annoncé, mardi, la compagnie PLK, qui gère le réseau ferroviaire polonais. En France, Jean Castex a promis « au moins 100 000 places d’hébergement » pour les réfugiés.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

Récit. L’armée russe en Ukraine : de l’offensive ratée au carnage

Reportage. Dans l’ouest de l’Ukraine, avec le bataillon de Loutsk : « Fils, debout, la guerre a commencé »

Tribune. Sandra Laugier : « Zelensky, même dans son nouveau rôle de chef de guerre, se pose en président-citoyen »

Entretien. Oleh Baturin, journaliste ukrainien, enlevé dans la région occupée de Kherson : « Ils m’ont menacé de mort »

Décryptages. Les Européens sont prêts à acheter du gaz ensemble, comme ils l’ont fait pour les vaccins contre le Covid

Lettre de… En Slovaquie, le désinformateur était payé par Moscou

Décryptages. Affaire Navalny : l’opposant envoyé en prison pour neuf ans

L'Humanité

VIDÉO. Cirque d'Hiver. Meeting de Fabien Roussel : l'appel des militants à soutenir la paix en Ukraine

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Multipliant bons mots et punchlines, le candidat à la présidentielle Fabien Roussel, a défendu jeudi à Paris, à un mois du premier tour de la présidentielle, l'urgence à obtenir un cessez le feu immédiat en Ukraine. Présent au meeting, l'Humanité a recueilli les réactions de militants et sympathisants au candidat communiste.

Devant quelques milliers de personnes dans la salle circulaire du Cirque d'hiver et devant un écran géant placé dehors, le candidat, veste bleue et chemise blanche, a appelé ses partisans à se "démultiplier", pour "faire connaître notre programme", dans une campagne sous morphine", en raison de la guerre et d'un candidat, le président Macron, "qui ne veut pas débattre".

L'objectif, au-delà de la victoire, a-t-il insisté, c'est surtout de devenir "la première force à gauche" pour les législatives à venir. A ce stade, Fabien Roussel, crédité de 5% dans les sondages, est troisième à gauche derrière Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot.

"On ne combat jamais rien en broyant du noir", a-t-il insisté dans son discours de plus d'une heure, défendant son programme des Jours heureux, dont le nom est inspiré du programme rédigé par le Conseil national de la Résistance. Il a d'ailleurs annoncé "la constitution d'un CNR du 21ème siècle, un Conseil national pour la république, dès la semaine prochaine", qui "rassemblera les forces qui s'engagent dans cette campagne".

Une gauche pour la paix

"Il montrera l'espoir d'une gauche au travail, d'une gauche pour la paix, d'une gauche pour la liberté", a-t-il expliqué, en évoquant longuement la guerre en Ukraine et appelant notamment à ce que les réfugiés ukrainiens "soient logés dans les superbes villas des oligarques russes" en Europe.

Il a appelé une nouvelle fois à "oser la paix", invitant les militants à crier "stop à la guerre", qu'il est venu lui-même hurler devant ceux restés à l'extérieur.

"Fabien Roussel réclame un cessez le feu en Ukraine, la protection des civils, une convention internationale pour garantir la paix, la sécurité alimentaire, il a une véritable lecture de paix et ça nous manque dans le paysage politique aujourd'hui", nous explique Mathieu, jeune étudiant en sociologie.

Des jerricans LVMH

"Les Français sont inquiets, ils voient la guerre à la télévision, et ils la voient aussi dans leur porte-feuille", a-t-il dit. "L'essence est devenu un produit de luxe, on va bientôt avoir des jerricans LVMH !"

"Je demande que les 27 pays de l'UE, réunis à Versailles, garantissent l'approvisionnement de nos pays en électricité, en gaz, en blé", a-t-il dit, appelant à ce "que pas un centime d'euros ne soient versé aux actionnaires en 2022".

"Comme on dit aux enfants, on ne joue pas avec les aliments", a-t-il insisté.

"Certains candidats parlent déjà de la retraite à 65 ans, certains vous prédisent un litre d'essence à 3 euros, certains vous demandent de baisser votre chauffage de 2 degrés (l'écologiste Sandrine Rousseau, ndlr), comme s'ils ne savaient pas qu'on avaient déjà dû baisser notre chauffage, à cause des factures", a-t-il aussi dénoncé.

Récent soutien de plusieurs formations de gauche

Fabien Roussel bénéficie du récent soutien de plusieurs formations de gauche : La Gauche républicaine et socialiste (GRS), Les Radicaux de gauche, le Mouvement républicain et citoyen et la Nouvelle gauche socialiste, dont les représentants ont été chaleureusement applaudis.

"Au-delà la présidentielle, cette candidature, dessine les contours d'une gauche de combat qui sait où elle va", a déclaré Emmanuel Maurel (GRS), ex-PS et ancien soutien de Jean-Luc Mélenchon.

Pour Bernard, un sympathisant parisien de 69 ans, qui a assisté au discours à l'extérieur, "avec Fabien Roussel, le parti est autonome. Il doit continuer jusqu'au bout, sinon il y aurait trop de déçus", assure-t-il, avouant "ne plus saquer" le candidat insoumis.

"Pourquoi ce ne serait pas l'inverse? nous on l'a fait deux fois le ralliement, ça suffit", abonde Catherine, militante depuis 1978, rappelant que le PCF s'était rallié à M. Mélenchon en 2012 et 2017. "Fabien Roussel a réveillé le PCF, c'est bien", estime-t-elle.

Le Monde

En Afghanistan, les talibans ordonnent la fermeture des collèges et lycées aux filles

Les jeunes Afghanes venaient tout juste de retrouver les bancs des établissements scolaires, qui rouvraient mercredi pour la première fois depuis la prise de pouvoir des talibans, en août.

Les talibans ont ordonné, mercredi 23 mars, la fermeture des collèges et lycées pour les filles en Afghanistan, quelques heures seulement après leur réouverture, a confirmé un responsable taliban.

« Oui c’est vrai », a déclaré sans autre commentaire à l’Agence France-Presse (AFP), Inamullah Samangani, porte-parole des talibans, confirmant des informations selon lesquelles les filles avaient été priées de retourner chez elles. Aucun responsable taliban n’était immédiatement joignable pour expliquer la raison de cette décision.

« Nous n’avons pas le droit de faire de commentaires », a simplement répondu le porte-parole du ministère de l’éducation, Ahmad Aziz Rayan. L’agence de presse gouvernementale Bakhtar News Agency évoque, de son côté, une réouverture « si les vêtements [des filles] sont conçus selon la charia, les coutumes et la culture afghanes ».

« A quoi ça sert d’aller à l’école si tu ne peux pas travailler ? » : confidences de femmes afghanes dans un salon de beauté, à Kandahar

« J’ai vu mes élèves pleurer »

Une équipe de l’AFP-TV filmait mercredi matin un cours dans une classe du lycée Zarghona pour filles, dans la capitale, Kaboul, lorsqu’un enseignant est entré et a ordonné aux élèves de rentrer chez elles. Ces dernières, qui se réjouissaient de leur retour à l’école pour la première fois depuis la prise de pouvoir, en août, des fondamentalistes islamistes, ont fermé leurs livres, emballé leurs affaires, et quitté en larmes la classe. Cette même scène a été constatée par d’autres journalistes présents dans le pays, comme ce correspondant de la BBC.

« J’ai vu mes élèves pleurer et hésiter à quitter le cours. C’est très douloureux de voir vos élèves pleurer », se désolait auprès de l’AFP Palwasha, enseignante à l’école de filles Omara Khan, aussi dans la capitale. La représentante spéciale de l’Organisation des nations unies (ONU) pour l’Afghanistan, Deborah Lyons, a qualifié d’« inquiétantes » les informations faisant état de la fermeture des écoles. « Si c’est vrai, quelle pourrait en être la raison », s’est-elle interrogée sur Twitter.

La communauté internationale a fait du droit à l’éducation pour tous une pierre d’achoppement dans les négociations sur l’aide et la reconnaissance du régime des islamistes fondamentalistes. Plusieurs pays et des organisations ont proposé de rémunérer les enseignants.

En Afghanistan, les talibans partagés entre pragmatisme et répression

Le ministère de l’éducation avait pourtant annoncé la reprise des cours mercredi pour les filles dans plusieurs provinces, sauf celles de Kandahar (sud), berceau des talibans, qui devait rouvrir le mois prochain. « Nous ne rouvrons pas les écoles pour faire plaisir à la communauté internationale, ni pour gagner la reconnaissance du monde », avait assuré le porte-parole Aziz Ahmad Rayan.

Une rentrée attendue, cinq mois après celle du primaire

« Nous le faisons dans le cadre de notre responsabilité de fournir une éducation et des structures éducatives à nos élèves », avait-il ajouté. Les talibans avaient insisté sur le fait qu’ils voulaient s’assurer que les filles âgées de 12 à 19 ans seraient bien séparées des garçons, et que les établissements fonctionneraient selon les principes islamiques.

Avant la volte-face des talibans, des filles interrogées par l’AFP à l’ouverture des écoles se disaient « heureuses » de revenir en classe et remerciaient même les talibans. Vers 7 heures (3 h 30, heure française), plusieurs centaines d’élèves se pressaient à l’entrée du lycée Zarghona pour filles, l’un des plus grands établissements de ce type de la capitale.

Vêtues d’abayas noires ou colorées – un large vêtement couvrant tout le corps – ou de longs manteaux, avec un foulard souvent blanc enveloppant leur tête, le bas du visage caché par un masque sanitaire, les adolescentes franchissaient la grande porte bleue du lycée. Des écoles dans d’autres provinces avaient aussi ouvert dans la matinée, comme dans le Panchir (nord-est), à Kunduz (nord) ou Herat (sud-ouest), avant de refermer leurs portes.

A Kaboul, la répression s’accentue contre les militantes afghanes

Cette rentrée des filles dans le secondaire suivait celle des garçons, et des filles mais uniquement dans le primaire, qui avaient, eux, été autorisés à reprendre les cours deux mois après la prise de Kaboul par les talibans, en août. En sept mois de gouvernance, les talibans ont imposé une multitude de restrictions aux femmes. Elles sont exclues de nombreux emplois publics, contrôlées sur la façon de s’habiller et ont l’interdiction de voyager seules en dehors de leur ville. Les islamistes ont aussi arrêté et détenu plusieurs militantes qui avaient manifesté pour les droits des femmes.

Le Monde avec AFP

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L'Humanité

Europe. L'ami encombrant des ultraconservateurs

Actu

Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, central dans la réorganisation de l’extrême droite des pays de l’Est, et l’ex-ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini se voient reprocher leur proximité avec Vladimir Poutine.

Gaël De Santis

La guerre en Ukraine se transforme en caillou dans la chaussure pour les alliés d’extrême droite de Vladimir Poutine, partout en Europe. Ces dernières années, Russie unie, le parti présidentiel, a noué des collaborations avec diverses forces politiques du continent. Certaines, russophones, comme le Parti du centre en Estonie, siègent avec les libéraux et macronistes du groupe Renaissance au Parlement européen. Cette formation a coupé les ponts avec Moscou, il y a deux semaines.

Moscou un modèle qui mêle nationalisme, « souverainisme » pour Matteo Salvani

La plupart partagent les bancs les plus à droite à Strasbourg avec les amis de Marine Le Pen. Ainsi, le 6 mars 2017, le secrétaire de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, s’est affiché fièrement sur les réseaux sociaux, vantant un « accord historique (…) à Moscou entre (son parti) et Russie unie de Poutine ». La Russie ultraconservatrice servait de modèle au parti d’extrême droite représentant des intérêts des chefs d’entreprise du nord de l’Italie, qui avait pris un tournant populiste, appelant à sortir de l’UE, à restaurer la chrétienté et à réduire les pouvoirs du Parlement. Aussi Salvini voyait-il dans l’homme fort de Moscou un modèle qui mêle nationalisme, « souverainisme » mal compris et libéralisme économique. La proximité de Salvini avec le Kremlin lui a été rappelée au début du mois par le maire de Przemysl, en Pologne, quand il s’y est rendu pour s’afficher avec les réfugiés ukrainiens et se racheter une virginité. Wojciech Bakun lui a offert un t-shirt représentant Poutine…

La guerre en Ukraine divise l’extrême droite italienne. Frères d’Italie, la formation de Giorgia Meloni, héritière du néofascisme, et qui devance désormais la Ligue dans les sondages, se place farouchement du côté de l’Otan. Une tradition qui remonte aux années de plomb des années 1970 et au rapprochement avec Israël dans les années 1990 et 2000. Les populistes du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo, eux, ont un autre problème : la division. Certains élus souhaitent que le Parlement, qui doit entendre par vidéo Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, puisse aussi écouter Vladimir Poutine au nom de… « l’égalité ».

Le pro-russe, Viktor Orban s’oppose aux sanctions économiques

Dans les pays de l’Est, aussi, Vladimir Poutine avait tissé sa toile. Viktor Orban, le premier ministre ultraconservateur de Hongrie, souhaite le maintien de son pays dans l’Alliance atlantique et a condamné l’invasion russe. Mais, ces dernières années, partageant la vision national-libérale de Poutine, il a noué des partenariats, notamment gaziers, avec ce dernier. Cela contribue à diviser une extrême droite européenne qui cherche depuis des années à cohabiter au sein d’un même groupe au Parlement européen. Les célébrations de l’Amitié entre la Pologne et la Hongrie devaient se tenir à Bochnia, les 18 et 19 mars. Elles ont été repoussées. Le président Andrzej Duda, partisan d’une intervention de « maintien de la paix » de l’Otan, semblait ne pas souhaiter s’afficher avec un Orban considéré comme pro-Russes. L’homme fort de Budapest s’isole également d’autres pays du groupe de Visegrad (République tchèque, Slovaquie) et de la Slovénie qui s’opposent à la guerre de Poutine.

Il semble que « Viktor Orban continue de pousser l’agenda de Vladimir Poutine au sein de l’Europe », relève le politologue Attila Antai. Il s’oppose aux interdictions d’importations de gaz et de charbon russes, que prônent certains pays. Faute de rencontrer Andrzej Duda, le dirigeant magyar s’est affiché, le 19 mars, avec Aleksandar Vucic, le président serbe, proche lui aussi du Kremlin, pour célébrer l’entente entre Budapest et Belgrade, et promouvoir l’adhésion du pays balkanique à l’UE. Vucic avait mis trente-six heures à réagir à l’invasion russe.

En conséquence, « le principal message de l’opposition libérale pour les élections législatives » du 3 avril en Hongrie est de « transformer le scrutin en référendum entre l’Est et l’Ouest », explique Attila Antai, qui déplore les amalgames qui peuvent être faits entre « Poutine, dont les actes sont condamnables, et les Russes ».

UkraineGuerre en UkraineExtrême droiteextrême droite européenne
L'Humanité

André Markowicz : « Ce n’est pas la culture russe qui est dans les chars de Poutine »

Entretien

Ukraine Écrivain et poète, traducteur des œuvres complètes de Dostoïevski et du théâtre de Tchekhov, André Markowicz revient sur la guerre, le nationalisme et toutes les attaques contre la culture russe.

Sophie Joubert

Écrivain, poète, traducteur, éditeur

Créateur en 2019, avec Françoise Morvan, des éditions Mesures, André Markowicz tient sur sa page Facebook un journal en ligne consacré, depuis le 24 février, à la guerre en Ukraine. Pour l’écrivain, Vladimir Poutine ira jusqu’au bout du conflit.Il dénonce également le massacre de la culture par le pouvoir russe.

Comment réagissez-vous à l’actualité, notamment au bombardement de civils dans le théâtre de Marioupol ?

Le mot « enfants » était écrit partout en grosses lettres, on ne pouvait pas ignorer qu’il n’y avait là que des civils. Il y a, d’un côté, une incapacité à prendre la ville militairement, un rouleau compresseur qui n’arrive pas à gagner du terrain, et, de l’autre, la vengeance et les bombes pour faire un maximum de morts en frappant les femmes et les enfants. C’est absolument délibéré. En termes de crime de guerre, on est au niveau de la Tchétchénie et de la Bosnie.

Vous qui avez consacré votre vie à transmettre la culture et la littérature russes, quel a été votre sentiment au moment de l’invasion ?

J’ai eu honte. Je voyais depuis des années une rhétorique militariste et belliciste, mais j’ai été surpris que Poutine passe à l’action. L’Ukraine et la Russie font partie de la même civilisation, d’autant que les villes bombardées, celles où ont lieu les combats les plus durs, sont russophones. Ensuite, j’ai vu à l’œuvre une espèce de malédiction de l’histoire russe, une opposition entre le pouvoir et la vie des gens.

Vous parlez dans votre journal d’une attaque menée contre la culture russe…

Ce qui compte d’abord, ce sont les morts. Ensuite et seulement ensuite, du point de vue même de la Russie, c’est un crime contre la culture, la suite d’une destruction systématique. Gogol et Boulgakov, comme beaucoup d’autres artistes ou poètes, sont nés en Ukraine et écrivaient en russe. C’est comme si l’armée russe leur tirait dessus.

Comment analysez-vous le nationalisme russe ?

La référence de Poutine, c’est l’Empire russe, pas l’Union soviétique. Depuis des années, je dis qu’il dirige le pays selon la triade d’Ouvarov, le ministre de l’Intérieur de l’empereur Nicolas Ier : autocratie, orthodoxie, principe national. C’est la base de la doctrine, s’il y en a une. Poutine utilise en plus le vieux fond selon lequel la Russie doit dominer le monde slave. Ce courant panrusse et panslave, qui remonte au XIXe siècle, est très présent chez Alexandre Douguine, un proche de Poutine. Je m’élève avec la même force contre le nationalisme russe et contre le nationalisme ukrainien. Il se trouve que l’Ukraine est sous les bombes. L’évolution démocratique avait fait perdre de l’importance aux nationalistes ukrainiens qui représentent entre 3 et 5 % des électeurs. L’agression de Poutine leur redonne une légitimité. À Marioupol, parmi ceux qui résistent aux assassins de Kadyrov (les miliciens tchétchènes mobilisés par Poutine – NDLR) et aux bombes russes, il y a le régiment Azov qui compte dans ses rangs des néonazis. Ce régiment marginalisé grâce à l’action du président Zelensky se retrouve, à cause de Poutine, à l’avant-garde de la lutte. C’est une des autres horreurs de cette guerre. Poutine se bat contre toute évolution démocratique des pays limitrophes. Son ennemi, c’est la démocratie dans le monde. Le bombardement du théâtre de Marioupol est le signe qu’il va aller jusqu’au bout.

Avez-vous des contacts en Russie ?

Les gens avec qui je suis en contact sont tous indignés, atterrés, abattus par ce qu’il se passe. Mais ils font partie de « l’élite intellectuelle » qui peut avoir accès à d’autres informations. Mais, dans les émissions de propagande, l’unique son de cloche, c’est que les Ukrainiens sont des nazis qui massacrent des populations russophones. Ces émissions se basent sur cette fiction monstrueuse qu’est la « russophobie », l’idée que dès qu’on met en cause le régime de Poutine, on hait la Russie. La crise économique qui s’installe va faire changer l’opinion de façon radicale. On va se retrouver dans une situation bien pire que celle des années 1990.

Que pensez-vous des sanctions vis-à-vis des artistes russes et du boycott de la culture russe en Europe ?

Je trouve cela lâche, criminel, idiot que certaines institutions occidentales hésitent à parler de la culture russe. Cela profite à Poutine. Je suis favorable aux sanctions envers les artistes qui, comme le chef d’orchestre Valery Gergiev, ont fait allégeance à Poutine. Ils doivent être sanctionnés en tant que complices de crimes. Ce n’est pas la culture russe qui est dans les chars de Poutine. Ce ne sont ni Dostoïevski, ni Pouchkine, ni Tolstoï, ni Boulgakov qui tirent sur les enfants ukrainiens. On se rend compte aussi qu’en Occident, personne ne connaît la culture ukrainienne. Les éditions Seghers me demandent une préface pour un Poètes d’aujourd’hui consacré à Taras Chevtchenko, le poète national ukrainien. Depuis 1964, personne ne l’a traduit en France. Ce n’est pas la faute de Poutine.

Comment ce conflit résonne-t-il avec votre histoire personnelle ?

Mal. Toute ma vie, toute mon éducation, tout mon travail s’est tourné vers cette culture russe massacrée par le pouvoir. Les poètes que nous avons publiés aux éditions Mesures ont été étouffés ou tués par la dictature : Daniil Harms, Alexandre Blok ou Kari Unksova, poétesse et militante féministe assassinée par le KGB en 1983. L’Ukraine et tous ces pays sont marqués par l’Holocauste.C’est pourquoi je reste très réservé sur la doctrine officielle ukrainienne et sur les lois mémorielles qui interdisent de remettre en cause le fait que les nationalistes ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale étaient des patriotes. S’ils étaient des patriotes, qu’en est-il des partisans juifs persécutés ? Ces lois mémorielles, malgré l’agression monstrueuse de Poutine, restent un problème. Il est pour l’instant au second plan, mais je ne peux pas être indifférent à un nationalisme qui érige des statues à Roman Choukhevytch, qui était un officier SS. Je voudrais que les forces démocratiques d’Ukraine restent majoritaires comme elles l’étaient avant la guerre. Et que les Ukrainiens ne se détournent pas de la culture russe.

UkraineRussieGuerre en Ukraine
Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Clémence Apetogbor et Pierre Bouvier

  • Les troupes russes cherchent toujours à encercler Kiev où un nouveau couvre-feu a été instauré depuis lundi à 20 heures locales, jusqu’à mercredi matin, à 7 heures.
  • L’Ukraine ne « déposera pas les armes et ne quittera pas la ville » de Marioupol, a déclaré sa vice-première ministre, ignorant un ultimatum russe. L’Union européenne a dénoncé les destructions sans discrimination dans la ville assiégée comme un « crime de guerre majeur » .
  • Moscou utilisera l’arme nucléaire en Ukraine en cas de « menace existentielle » contre la Russie, a déclaré mardi Dmitri Peskov, sur la chaîne CNN International. La journaliste de la chaîne américaine demandait au porte-parole du Kremlin de dire s’il était « confiant » ou « convaincu » que le président russe Vladimir Poutine, dont il est très proche, n’aurait pas recours à l’arme nucléaire en Ukraine.
  • Volodymyr Zelensky a déclaré, dans une vidéo publiée mardi soir, que 100 000 personnes vivaient dans la ville assiégée de Marioupol dans des conditions inhumaines, sans nourriture, eau ni médicaments. Il a dénoncé la difficulté de mettre en place des couloirs humanitaires pour sortir de la ville, en raison de bombardements ou d’attaques directes. Il a dit que des employés et des chauffeurs de bus d’un convoi avaient été faits prisonniers, mardi.
  • M. Zelensky s’est entretenu, lundi, avec Emmanuel Macron et le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, à l’approche des sommets du G7, des dirigeants de l’OTAN et de l’Union européenne, jeudi 24 mars, en vue de coordonner leurs « positions ». Elles seront « fermes, croyez-moi », a-t-il affirmé dans une vidéo lundi soir.
  • Le tabloïd russe, proche du Kremlin, Komsomolskaïa Pravda a publié, puis retiré, un rapport selon lequel le ministère de la défense russe a recensé 9 861 morts dans les forces armées russes depuis le début de la guerre en Ukraine. L’article fait également état de 16 153 blessés.
  • La France a acheminé, lundi, 55 tonnes de matériel médical, informatique, de lait pour enfants ainsi que des groupes électrogènes vers l’Ukraine via la Pologne, a annoncé le ministère des affaires étrangères français.
  • D’après un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme, publié dans la nuit de lundi à mardi, 925 civils ont été tués en Ukraine depuis le début de l’attaque russe, et 1 496 personnes ont été blessées. L’agence précise que le véritable bilan est probablement beaucoup plus élevé car de nombreux relevés d’informations n’ont pas encore été récupérés.
  • Près de 3,5 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le 24 février, selon le décompte des Nations unies, publié lundi. Quelque 90 % d’entre eux sont des femmes et des enfants (les Ukrainiens âgés de 18 à 60 ans n’ont pas le droit de quitter leur pays). La Pologne accueille à elle seule plus de la moitié des réfugiés.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

Témoignages. A Kharkiv, en Ukraine, « nous vivions notre vie normalement, mais ils nous l’ont volée »

Reportage. A Loutsk, la hantise d’une attaque biélorusse

Récit. Submergée par les réfugiés ukrainiens, la République tchèque ne veut pas entendre parler de « quotas » européens

Tribune. « Pékin et Moscou se rejoignent sur un ressentiment viscéral envers les Etats-Unis et l’“Occident” »

Reportage. « Une ville paisible, ils tirent juste sur les infrastructures, sur les habitants, ils leur font peur » : à Mykolaïv, les bombardements sont devenus quotidiens

Décryptages. Jeu de cache-cache géant entre les oligarques russes et les autorités européennes

Chronique. « Il a fallu attendre l’agression déclenchée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine pour réaliser l’étendue de la vulnérabilité énergétique de l’UE »

L'Humanité

Poutine veut « purifier » la société russe

Actu

Depuis le début du conflit, les discours du maître du Kremlin reprennent une rhétorique fasciste où il est question de « cinquième colonne » et de « vrais patriotes ».

Vadim Kamenka

Le président russe a toujours usé et développé la thématique du nationalisme. Dans cette même veine, Vladimir Poutine, qui entend unifier le peuple contre l’Occident, reprend désormais des discours de l’extrême droite : « vrais patriotes », « cinquième colonne » et « purification de la société ». « L’Occident essaie de briser notre société en spéculant sur les pertes militaires et sur les effets des sanctions, de provoquer une opposition civique en Russie en utilisant sa cinquième colonne », affirmait le dirigeant russe, le mercredi 16 mars.

Une justification « patriotique » des pires dérives

À l’occasion de cette visioconférence avec des gouverneurs régionaux et des membres du gouvernement diffusée à la télévision, Vladimir Poutine va encore plus loin. Il tient un discours sur un ton et des mots que ne renierait aucun mouvement fasciste et théoricien du « grand remplacement ». « Tout peuple, et en particulier le peuple russe, est capable de distinguer les vrais patriotes de la racaille et des traîtres, et de recracher ces derniers comme un moucheron qui aurait accidentellement atterri dans leur bouche. Je suis convaincu que cette purification naturelle et nécessaire de la société ne fera que renforcer notre pays, notre solidarité et notre capacité à répondre à tous les défis. »

Un cap est donc franchi par l’hôte du Kremlin. Au nom de cette vision patriotique et de « dénazification », tout se justifie y compris les pires dérives de son régime : guerre, arrestations des manifestants pour la paix, attaques contre la presse et la liberté d’expression. Une unité qui passe aussi par les oligarques, dont le problème vient du « fait que beaucoup de ces personnes, de par leur nature même, sont mentalement situées là-bas (à l’Ouest), et non ici, avec notre peuple, avec la Russie. Ils pensent que c’est un signe d’appartenance à une caste supérieure, à une race supérieure. Ces personnes sont prêtes à vendre leur mère patrie ».

À Moscou, un immense rassemblement a été organisé le 18 mars, au stade Loujniki, afin de célébrer les huit ans du référendum autoproclamé de la Crimée et de son annexion. Sur scène, devant une banderole « Pour un monde sans nazisme », Vladimir Poutine a tenu à célébrer les troupes russes : « Elles se comportent comme des vrais frères de sang ensemble dans le combat. Cela fait longtemps que nous n’avions pas vu un tel comportement. » Cette glorification des soldats apporte une dernière touche à un discours de plus en plus fascisant qui s’accompagne aussi de cours sur la guerre sous l’appellation « Mon pays » pour les classes de terminale, rapporte la BBC russe.

RussieGuerre en Ukrainevladimir poutineExtrême droite
Le Monde

Federico Martin Aramburu : le principal suspect dans le meurtre de l’ancien rugbyman arrêté en Hongrie

Loïk Le Priol, ancien militant d’extrême droite au sein du Groupe union défense (GUD), était recherché depuis le meurtre samedi soir, en pleine rue à Paris, de l’ex-international argentin.

Le principal suspect dans la mort, samedi 19 mars à Paris, de l’ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu a été interpellé dans la nuit de mardi à mercredi 23 mars en Hongrie à la frontière de l’Ukraine, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de sources proches du dossier confirmées par le parquet de Paris.

Loïk Le Priol, âgé de 27 ans, ancien militaire et membre du mouvement d’extrême droite GUD, est soupçonné d’avoir tiré sur l’ex-rugbyman. Un autre homme, également actif à l’extrême droite, qui aurait également tiré, est toujours recherché.

Un militant d’extrême droite principal suspect dans le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu

Les faits se sont déroulés vers 6 heures boulevard Saint-Germain dans le 6e arrondissement de Paris, après un « différend » entre deux groupes de personnes au bar Le Mabillon, ont expliqué des sources policières. Les groupes ont été séparés par des videurs, a ajouté l’une de ces sources, mais les suspects « sont revenus peu après avec un véhicule et ont tiré des coups de feu ».

Selon les premiers éléments, deux hommes auraient tiré des coups de feu. Tous deux sont des militants d’extrême droite. La jeune femme âgée de 24 ans qui conduisait le véhicule, une jeep appartenant à Loïk Le Priol, a été mise en examen pour « complicité d’assassinat » et placée en détention provisoire. Elle était proche de l’un d’eux. Le parquet a ouvert samedi une enquête de flagrance pour assassinat, puis une information judiciaire mardi, confiée à la brigade criminelle.

« Plusieurs impacts » de balles ont été relevés sur place, a ajouté une source proche de l’enquête, et le sportif est mort sur place des suites de ses blessures.

Violences aggravées

Ancien militaire et ancien militant actif du Groupe union défense (GUD), groupuscule étudiant d’extrême droite ultraviolent, Loïk Le Priol est bien connu à droite de la droite. Fondateur d’une ligne de vêtements identitaires, Babtou solide certifié, il peut compter sur ses réseaux au sein de l’ultradroite nationaliste pour assurer la promotion de sa marque. A l’image de Julien Rochedy, ex-président du Front national de la jeunesse devenu coach en masculinisme, Jean-Eudes Gannat, leader de l’Alvarium, un groupuscule d’Angers dissous en novembre 2021 par décret, et d’autres figures de la fachosphère qui se laissent photographier dans ses tee-shirts.

Mais le nom de Loïk Le Priol est surtout connu des enquêteurs pour une affaire qui remonte à 2015, et pour laquelle il a été mis en examen pour violences aggravées. Avec quatre autres militants d’extrême droite, dont Logan Djian – ancien président du GUD –, il débarque une nuit d’octobre chez un autre ancien leader du GUD pour le passer à tabac et l’humilier, tout en filmant la scène de torture. La victime portera plainte dès le lendemain et le procès – repoussé à cause du Covid-19 – doit se tenir en juin.

Federico Martin Aramburu, né en 1980, ancien centre ou ailier de Biarritz (2004-2006), Perpignan (2006-2008) ou Dax (2008-2010), comptait 22 sélections avec l’Argentine. L’ancien trois-quart avait notamment été titulaire lors du match pour la 3e place de la Coupe du monde 2007, remportée par les Argentins face aux Bleus (34-17), rencontre au cours de laquelle il avait inscrit un essai. Depuis sa retraite sportive, il vivait à Biarritz et travaillait pour une entreprise de tourisme.

Le milieu du rugby lui a rendu de nombreux hommages. Par la voix de leur avocat, Me Yann Le Bras, ses proches ont appelé à laisser la police travailler sereinement. « Pour la famille et ses nombreux amis, ce 19 mars a tourné au cauchemar absolu. Ce crime odieux et son décès laissent chacun d’eux et au-delà tout le monde du rugby abasourdi dans une douleur indicible », avait-il écrit dans un message envoyé à l’Agence France-Presse dimanche.

Le Monde

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L'Humanité

Ukraine. Dans Irpin, aux portes de Kiev, sous le feu des bombes

Reportage

À une vingtaine de kilomètres de la capitale ukrainienne, dans cette petite ville que l’assaut des troupes russes a défiguré, la population vit comme hébétée, sous le choc d’une intervention insensée. Des volontaires tentent d’évacuer les habitants qui refusent encore de quitter les lieux. Nous sommes allé à leur rencontre.

Pierre Barbancey

Surtout ne pas se tromper de route ! À gauche, celle qui monte mène tout droit vers le campement de l’armée russe, où sont positionnés des chars. Celle de droite permet d’atteindre les premières maisons d’Irpin, une bourgade située à une petite vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Kiev.

Depuis qu’un maigre corridor humanitaire s’est ouvert, Evgueni, la quarantaine passée, multiplie les allers-retours au volant de sa voiture pour aider à évacuer les 65 000 habitants de la ville bombardée. Il n’hésite pas un seul instant. Il roule à toute allure, connaît le trajet par cœur : les dos-d’âne où il faut ralentir, les nids-de-poule à éviter et, surtout, les croisements d’où pourrait débouler un tank.

La désolation devant les maisons endommagées par un bombardement de l’aviation russe, le 13 mars 2022. © Dimitar Dilkoff/AFP

Pavillons défoncés, immeubles touchés par des obus

Irpin était sans doute une petite ville coquette située sur une rive de la rivière Irpine, un affluent du Dniepr. Là vivaient les salariés des entreprises environnantes alors que les champs alentour fournissaient la capitale en légumes.

C’est du passé. Irpin n’a pas été détruite, mais elle est salement endommagée : pavillons défoncés, immeubles touchés par des obus. La limite nord, celle qui jouxte la ville de Boutcha, est particulièrement dévastée. Des combats intenses s’y sont déroulés. Au prix de lourdes pertes, l’armée ukrainienne est parvenue à faire reculer les colonnes russes.

Solidarité Participez aux actions de soutien envers le peuple ukrainien 

Pour combien de temps ? Les Ukrainiens ont fait sauter le pont qui enjambe la rivière afin d’empêcher l’accès à Kiev. Les forces spéciales ukrainiennes s’occupent de multiplier les escarmouches, particulièrement efficaces contre les tentatives ennemies, alors que l’artillerie pilonne sans cesse les positions adverses, teintant le ciel de panaches noirs à chaque retombée des projectiles. Après trois semaines de guerre, l’étau s’est néanmoins resserré sur Kiev.

Evgueni, le chauffeur, n’en a cure et circule dans les rues pour embarquer ceux qui tentent de partir. « Je continuerai jusqu’à ce que je n’aie plus d’essence ! lance-t-il comme un défi. Certains ne veulent rien entendre et comptent rester, mais il faut les convaincre. » C’est ce que fait Vassilissa, une jeune volontaire qui vient de Kiev. Avec patience, elle fait le tour des immeubles, quartier par quartier, malgré le danger. Elle nous confie – sans autre explication – qu’elle est en contact avec l’armée russe et parvient à coordonner les départs. « Si les Russes me disent non, on ne bouge pas. S’ils ne disent rien, c’est qu’on peut entamer le chemin du retour. » Des autorisations données non pas pour l’ensemble de la ville, mais quartier par quartier. La veille, elle avait essuyé un refus pour cette même zone, « sans doute parce qu’elle est située en lisière de Boutcha ».

« S’il le faut, je serai la dernière à rester »

Marcher dans ces rues désertes – apercevoir quelques silhouettes fugitives dont on ne sait ni d’où elles sortent ni où elles vont –, où siffle un vent glacial, a quelque chose d’angoissant. D’autant que le danger n’est pas loin. Devant un supermarché sans client mais à la porte ouverte, Vassilissa signale que « les soldats russes sont venus se servir puis sont repartis ». Dans une cour où se trouvent plusieurs personnes, les traits tirés, elle explique : « Les Russes sont très proches. Aujourd’hui, on a réussi à venir mais il faut partir car on ne sait pas ce qui va se passer. » Tout le monde la regarde comme étonné. Personne ne veut partir.

Ce que l’on sait de l’étrange Légion étrangère ukrainienne

Olga, la gardienne de l’immeuble, une forte femme au caractère visiblement bien trempé, intervient. « Je refuse de vivre n’importe où, n’importe comment. S’il le faut, je serai la dernière à rester. Nous habitons ici, pourquoi devrions-nous quitter nos maisons ? » À ce moment-là, il reste 17 personnes sur 250 vivant habituellement dans ce bâtiment.

Olga a pris les choses en main. En sergent-major autoproclamé, elle a mis en place la préparation de repas chauds, la distribution d’eau et celle de bois pour que tout le monde puisse se réchauffer. L’haleine de certains suggère qu’ils ont trouvé d’autres moyens pour lutter contre le froid. Et, bien sûr, Olga a organisé des patrouilles « pour la sécurité », comme elle le précise de façon… désarmante.

L’optimisme de cette dame a quelque chose de fascinant, qui la délivre de toute peur. On sent dans ses propos une intime conviction. Elle avertit son petit monde qu’« il ne faut pas être agressif avec les Russes et (qu’) il faut leur parler tranquillement. Tout ce qu’il faut, c’est attendre qu’ils partent. Ils ne vont pas rester. L’Ukraine va garder ses frontières ». Forte de cette conviction, elle va « rester et attendre que tous les voisins reviennent. On refera alors tout et on deviendra un pays florissant ».

« Poutine a des ambitions impériales »

À 84 ans, ancienne géologue, Galina voudrait y croire. Elle est seule. Son fils est à Kiev. « Il est très inquiet pour moi », dit-elle en nous prenant la main et en se mettant à pleurer. Elle suit Vassilissa au point de rendez-vous où on va venir la chercher. Elle ne cesse de demander : « Est-ce que je fais bien de partir ? » La volontaire la rassure avant de la faire monter dans la voiture. Evgueni arrive puis repart sur les chapeaux de roue, direction le pont brisé. Une nouvelle épreuve pour tous ces déplacés avec le franchissement de la rivière sur des planches en bois brinquebalantes.

Eva, 25 ans, jeune mariée, est arrivée de Boutcha avec sa mère, Olga, 54 ans. Rassurées d’être à Kiev après les souffrances vécues ces dernières semaines, malgré les menaces pesant sur la capitale à ce moment-là, elles sont, comme beaucoup, complètement assommées. « Je ne comprends pas pourquoi une chose pareille se passe, avoue la première. Que veut Poutine ? Je suis russophone mais je parle ukrainien aussi. » La seconde abonde dans le même sens. « Poutine a des ambitions impériales. Il justifie cela en disant qu’il veut sauver la population russophone d’Ukraine, dont nous faisons partie. Mais nous ne voulons pas être sauvés par Poutine. »

Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armes

Pour la fille, « nous vivions bien avant l’invasion russe, même si, économiquement, ce n’était pas magnifique ». La mère ne ressent pas de nostalgie pour la période soviétique, au contraire, mais remarque que, « sous l’URSS, nous avions la médecine et l’éducation gratuites. Pour les études de ma fille, nous avons dû payer 1 000 euros par an, ce qui est très cher au regard des salaires aujourd’hui chez nous ». En Ukraine, le salaire minimum est de 145 euros par mois. Eva n’a plus qu’une envie : « Dormir sans les explosions des bombes. Je veux vivre et me sentir en sécurité. »

« Nous avons tous de la famille en Russie et en Biélorussie »

Cette Russie si loin si proche est aujourd’hui devenue symbole de destruction en Ukraine. Et pourtant, tous les liens ne sont pas coupés. À l’instar de Viktoria, 63 ans, consciente de ne pas pouvoir « aller en première ligne » pour se battre, mais qui « donne, via les réseaux sociaux, des informations sur ce qui se passe vraiment » à ses amis russes.

Convaincue que « les mots n’ont plus d’importance », elle pense que, « maintenant, ce sont les armes qui doivent parler ». Sa crainte ? « Que Poutine appuie sur le bouton rouge, ce qui serait une catastrophe pour tout le monde. » Une éventualité qui la terrifie. « Il faudrait que tous les présidents se mettent autour d’une table pour qu’il n’y ait plus d’arme nucléaire », plaide-t-elle. Une éventualité évidemment impossible en temps de guerre.

Non loin de là, en provenance d’Irpin, Tatiana, 53 ans, essaie de calmer ses nombreux chiens, des épagneuls japonais, qu’elle n’a surtout pas voulu abandonner. Elle a cette phrase étonnante : « Nous avons attendu jusqu’au dernier moment pour partir, quand nous n’avions plus de nourriture, ni pour nous ni pour les chiens. »

Cette ancienne salariée d’un centre scientifique se demande « pourquoi il y a cette guerre, alors que nous avons tous de la famille en Russie et en Biélorussie ». Elle ne voit qu’une solution : « Il faut que la bête meure. À cause d’elle, deux pays se battent, ce qui crée de la haine pour les années à venir. »

Ce qui semble déjà être le cas. Si son seul souhait est d’« en finir avec la guerre et (de) pouvoir rentrer à la maison », elle précise « ne plus vouloir rien avoir affaire avec la Russie car elle a détruit nos vies ».

GUERRE EN UKRAINE Suivez l'évolution de la situation, retrouvez nos analyses et décryptages sur les conséquences de ce conflit.

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armes

Actu

Depuis vendredi, la Russie emploie des missiles hypersoniques. Une façon de vanter son avance technologique en la matière. Certains matériels fournis par des pays de l’Otan prennent également la lumière à l’occasion du conflit. En Bourse, les industriels du secteur cartonnent.

Gaël De Santis

Le ministère russe de la Défense a annoncé avoir utilisé des missiles hypersoniques de type Kinzhal. Testée en 2018, cette classe d’engins – pour laquelle Moscou dispose d’une avance technologique – est employée pour la première fois dans des conditions réelles. Vendredi, un hangar souterrain où étaient entreposées des armes dans l’ouest de l’Ukraine a été détruit. Dimanche, le ministère a annoncé qu’un entrepôt de carburant a été pulvérisé près de Mykolaïv, dans le sud-ouest du pays. Il s’agirait de « la principale source d’approvisionnement en carburant des véhicules blindés ukrainiens ».

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Systèmes de défense antiaérienne longue portée

Tiré depuis un chasseur Mig, le missile Kinzhal, long de 8 mètres et pouvant porter une charge (y compris nucléaire) de 480 kg, peut être propulsé à une vitesse de 6 000 km/h, soit cinq fois celle du son. Il peut atteindre des cibles à 1 000, voire 2 000 km de son lieu de lancement. Difficilement interceptable, il pose un problème à Kiev. Les États-Unis entendent lui procurer des systèmes de défense antiaérienne de longue portée. Mais les soldats ukrainiens ne sont pas formés aux systèmes américains Patriot, mais aux systèmes russes, S-300. Aussi, les pays de l’Est, notamment la Slovaquie, pourraient donner les leurs à l’Ukraine, à mesure que ceux en leur possession seront remplacés par l’équipement états-unien. « Malheureusement, l’Ukraine est devenue un terrain d’essai pour tout l’arsenal russe de missiles », s’est plaint le porte-parole ukrainien des forces aériennes, Iouri Ignat, sur le site Ukraïnska Pravda.

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Drones, missiles et armes antichars portables

Kiev n’est pas en reste et utilise aussi des armes récentes. Une partie des difficultés de l’avancée russe s’explique par une bonne utilisation des armes antichars portables. Parmi celles-ci, outre le Javelin américain, on trouve le NLAW, moins lourd que le premier. Touchant sa cible à 800 mètres, il est conçu par le suédois Saab et est fabriqué à Belfast par Thales Air Defence. Londres en a fourni des centaines à l’Ukraine. Ce conflit est l’occasion pour les fabricants de faire connaître leurs produits, mais aussi de promouvoir une « culture de guerre » favorable aux ventes d’armes. Ainsi, la presse britannique regorge d’articles disant que les Ukrainiens crient « God Save the Queen ! » (Dieu sauve la reine) en lançant leurs missiles. Un hommage au pays donateur.

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Plusieurs matériels font l’objet d’une sorte de culte sur les réseaux sociaux. Le ministère ukrainien de la Défense célèbre même le drone turc Bayraktar avec une chanson, traduite cette semaine en anglais. Le véhicule autonome peut rester une journée dans les airs. S’il n’empêche pas la maîtrise du ciel par la Russie, il effectue des missions de surveillance et a pu, grâce aux missiles transportés, cibler des colonnes de chars et des véhicules russes. Il permet, qui plus est, de diffuser les images d’explosion sur les réseaux sociaux. L’an dernier, ce drone, aujourd’hui symbole de lutte contre l’envahisseur, avait été utilisé par l’Azerbaïdjan pour attaquer l’Arménie au Haut-Karabakh.

Cette guerre fait les affaires des marchands d’armes. En un mois, l’action des français Thales et Dassault a augmenté de 35 % et 16,4 %, celle du suédois Saab, de 61 %, celle du britannique BAE Systems, de 22 %, et celle de l’italien Leonardo, de 36 %.

Guerre en UkraineUkrainearmementRussie
Le Monde

Alexeï Navalny condamné à neuf ans de prison supplémentaires

L’opposant russe de 45 ans était jugé depuis la mi-février pour escroquerie et offense à magistrat, des poursuites qu’il qualifie de politiques. Il purge déjà depuis un peu plus d’un an une peine de deux ans et demi de détention pour fraude.

L’opposant russe emprisonné, Alexeï Navalny, a été condamné, mardi 22 mars, à neuf ans de prison supplémentaire après avoir été reconnu coupable d’escroquerie et d’outrage à magistrat.

« Navalny a commis une escroquerie, soit le vol de biens d’autrui par un groupe organisé », avait déclaré la juge Margarita Kotova, au début de la lecture du jugement, qui a pris plusieurs heures. Le parquet avait requis treize ans de prison.

L’opposant russe, âgé de 45 ans, était jugé depuis la mi-février dans l’enceinte même de sa colonie pénitentiaire à 100 kilomètres à l’est de Moscou, des poursuites qu’il qualifie de politiques. Il purge déjà depuis un peu plus d’un an une peine de deux ans et demi de détention pour fraude, dossier également monté de toutes pièces selon lui.

Juste après sa condamnation, ses avocats ont été arrêtés devant la colonie pénitentiaire, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Olga Mikhaïlova et Vadim Kobzev ont été interpellés au motif, semble-t-il, qu’ils gênaient la circulation automobile devant la prison en parlant avec la presse. Moins d’une heure plus tard, M. Kobzev a annoncé sur Twitter que sa consœur et lui-même avaient été relâchés.

Dans une série de tweets publiés dans la foulée, Alexeï Navalny a promis de poursuivre sa lutte contre le Kremlin et estimé que Vladimir Poutine avait « peur de la vérité ». « La lutte contre la censure – amener la vérité aux habitants de la Russie – reste notre priorité », a-t-il écrit.

En Russie, l’opposant Alexeï Navalny jugé derrière les murs de sa prison

Transfèrement vers une prison à « régime sévère »

A l’issue du jugement, Alexeï Navalny pourrait être transféré, à la demande du parquet, dans une prison à « régime sévère », où les conditions de détention sont beaucoup plus dures et qui est bien plus éloignée de Moscou.

Environ une centaine de journalistes ont assisté à une retransmission vidéo de l’audience dans une salle de presse aménagée dans la colonie pénitentiaire. Aucun soutien de l’opposant n’était présent – si ce n’est ses deux avocats –, en pleine vague d’intimidation et de répression contre les voix critiques du Kremlin.

Dans l’affaire jugée mardi, les enquêteurs accusent M. Navalny d’avoir détourné des millions de roubles de dons versés à ses organisations de lutte contre la corruption et d’« outrage au tribunal » au cours d’une de ses précédentes audiences.

Alexeï Navalny : « La corruption doit être le principal sujet des sommets internationaux »

Militant réputé pour ses enquêtes cinglantes sur la corruption et le train de vie des élites russes, Alexeï Navalny a survécu en 2020 à un grave empoisonnement dont il tient le président Vladimir Poutine pour responsable. En août 2020, il était tombé gravement malade en Sibérie, victime d’un empoisonnement à un agent neurotoxique. Le Kremlin dément toute implication, mais les autorités russes n’ont jamais enquêté sur cette tentative d’assassinat présumée.

Appel de Navalny à manifester contre la guerre en Ukraine

Dès son retour en Russie en janvier 2021, après cinq mois de convalescence, il a été arrêté puis condamné à deux ans et demi de prison pour une affaire de « fraudes » remontant à 2014 et impliquant l’entreprise française Yves Rocher. En juin 2021, ses organisations, qui militaient depuis des années dans toute la Russie, sont désignées « extrémistes » et interdites sur-le-champ, poussant à l’exil de nombreux militants pour éviter des poursuites. D’autres ont depuis été arrêtés et risquent de lourdes peines de prison.

Cette répression inlassable, qui s’est accompagnée de l’interdiction des derniers médias et ONG critiques du Kremlin, a suscité un tollé dans les pays occidentaux et des sanctions contre Moscou.

Même depuis sa colonie pénitentiaire, Alexeï Navalny continue de transmettre des messages fustigeant le pouvoir de Vladimir Poutine. Depuis l’offensive en Ukraine, il s’est fermement prononcé contre les combats. Il n’a cessé d’appeler à manifester contre le conflit malgré les risques encourus, les autorités ayant encore renforcé leur arsenal juridique, avec de lourdes peines de prison à la clé, pour étouffer toute critique de l’armée russe.

La Russie interdit Facebook et Instagram pour « extrémisme »

Malgré tout, plus de 15 000 personnes ont été interpellées en Russie en près d’un mois pour avoir manifesté contre l’offensive, selon l’ONG spécialisée OVD-Info. Parallèlement, le pouvoir russe a aussi renforcé son emprise sur la diffusion d’informations relatives au conflit, en bloquant en Russie l’accès à des dizaines de médias locaux et étrangers. Lundi, la justice russe a également interdit les populaires réseaux sociaux américains Instagram et Facebook, accusés, comme M. Navalny, « d’extrémisme ». Ceux-ci sont déjà bloqués en Russie, tout comme Twitter et TikTok.

Le Monde avec AFP

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L'Humanité

Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.

Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !

C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.

Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.

Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie
Le Monde

Les revers du projet international de réacteur ITER

Le futur réacteur à fusion expérimental est épinglé par l’Autorité de sûreté nucléaire pour des questions techniques, tandis que la gestion humaine de ce projet pharaonique est critiquée.

Sur le chantier pharaonique du prototype de réacteur nucléaire à fusion ITER du site de Cadarache (Bouches-du-Rhône), il n’y a pas que les ouvriers qui s’activent. Les ingénieurs ont dû changer leurs priorités pour répondre rapidement à la longue liste de demandes de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), afin que l’assemblage de cette machine unique au monde se poursuive dans le calendrier prévu.

Les requêtes de l’ASN, sous forme d’un courrier adressé par son président au directeur général de l’organisation internationale ITER, ont été révélées le 21 février par le site d’information New Energy Times, très critique sur l’énergie de fusion. La missive n’est pas une bonne nouvelle. Elle indique qu’en l’état l’assemblage du réacteur ne peut commencer, notamment l’étape-clé et irréversible du soudage des deux premiers éléments entre eux, sur neuf, constituant la chambre à vide de 19,4 mètres de diamètre et 11,4 mètres de haut, dans laquelle les réactions de fusion doivent avoir lieu.

Contrairement à la fission nucléaire qui casse des noyaux d’uranium pour libérer de l’énergie, ici, comme dans les étoiles, des noyaux d’hydrogène léger sont forcés à se marier. Pour que cette fusion ait lieu, il est nécessaire de rapprocher et de chauffer à 150 millions de degrés les noyaux suffisamment longtemps pour produire plus d’énergie que celle nécessaire à l’amorce de la réaction. Cette technique, dite « tokamak », utilise des champs magnétiques intenses pour confiner la matière.

Le projet ITER, décidé en 2006 et qui réunit six pays et l’Union européenne, doit faire la démonstration de la viabilité de cette solution à grande échelle à partir de 2025, pour un coût de construction d’environ 20 milliards d’euros. En 2012, lors de l’accord de l’ASN pour commencer le chantier, trois étapes dites « point d’arrêt » avaient été prévues comme autant de rendez-vous à honorer pour la poursuite des opérations. En 2014, pour le coulage de la chape de béton (le radier), et en 2016, pour des dispositifs de chauffage externes, ces étapes avaient été franchies.

Garantir la sûreté

Mais, le 25 janvier, un an après sa demande de « levée du troisième point d’arrêt », ITER a reçu la réponse négative de l’ASN : « Le point d’arrêt lié à l’assemblage tokamak ne pourra pas être levé (…). En conséquence, l’assemblage du tokamak ne peut être engagé. » Ce dernier devait avoir lieu « vers la fin 2022 », explique Laban Coblentz, directeur de la communication d’ITER. Il ajoute : « Le chantier n’est pas arrêté. Ce courrier n’interrompt pas le travail. C’est une phase habituelle de dialogue avec le régulateur. Il faut dire aussi que nous avons affaire à une machine qui est la première du genre et qui très complexe. »

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Le Monde

Pourquoi la guerre d’Algérie a éclaté : aux origines de la colère

vidéo Pour comprendre comment est né le nationalisme algérien, il faut plonger au cœur du système colonial français, un système fondé sur l’inégalité de ses administrés. Retour en archives sur les racines de la colère.

Le 1er novembre 1954, une série d’attentats et de sabotages frappent l’Algérie. Bilan : huit morts. Ces attaques contre le système colonial français sont orchestrées par le Front de libération nationale (FLN), un parti indépendantiste algérien. Près de huit ans plus tard, le 18 mars 1962, le FLN et la France signent les accords d’Evian. C’est la fin de la guerre d’Algérie. L’Algérie devient indépendante. Pourtant, l’idée d’une Algérie indépendante est née bien plus tôt, dans les années 1920, en métropole. Et non dans l’Algérie coloniale, qui nourrit les ferments de la colère des indépendantistes. Dans ces trois départements d’Afrique du Nord vivent environ un million de citoyens Français, essentiellement d’origine européenne. Et 9 millions de Français musulmans d’Algérie. Des « indigènes », comme on dit à l’époque.

Sources :

Histoire de l’Algérie à la période coloniale, 1830-1962, ouvrage collectif (La découverte - 2012)

Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale, Sylvie Thénault (Odile Jacob, 2012)

Travail sur l’Algérie, Alexis de Tocqueville (1841)

L’Algérie et les Algériens sous le système colonial, Gilbert Meynier (Insaniyat, 2014)

La famine de 1866-1868, Bertrand Taithe (Revue d’histoire du XIXe siècle, 2010)

Droit colonial et code de l’indigénat, par Olivier Le Cour Grandmaison (La Découverte/Zones, 2010)

Histoire du système d’enseignement colonial en Algérie, Aïssa Kadri (ENS Editions, 2007)

De la « légalisation » de la violence en contexte colonial, Isabelle Merle (Politix, 2004)

Karim El Hadj et Elisa Bellanger

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L'Humanité

L’échec de la stratégie de Lisbonne

Chronique

Sylvestre Huet

Il y a vingt-deux ans, en mars 2000, les gouvernements de l’Union européenne tenaient réunion au Portugal. Ils y établirent la « stratégie de Lisbonne ». Peu modestes, grave défaut pour un responsable politique, ils affirmèrent l’ambition de construire « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici à 2010, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ».

Parmi les moyens mobilisés au service de cet objectif imprudemment formulé, l’investissement dans la recherche était central. Une économie de la « connaissance » ne pouvant guère surgir de l’ignorance que la recherche scientifique doit faire reculer, en découlait logiquement l’idée d’augmenter l’effort public et privé.

D’où le but fixé aux gouvernements de l’Union européenne : atteindre collectivement « 3 % du produit intérieur brut consacré à la recherche et au développement ». Ce but collectif supposant que les pays les plus avancés – Allemagne, France, Royaume-Uni, Pays-Bas ou Suède – aillent au-delà pour compenser les résultats anticipés moins bons de l’Europe centrale et du Sud.

La France en était alors à 2,09 % de son PIB, en diminution puisqu’elle atteignait 2,32 % en 1993. Où en sommes-nous ? À 2,19 % en 2019 (le chiffre de 2020, augmenté en raison de la récession économique due au Covid, est sans intérêt). Dont moins de 0,8 % pour les laboratoires publics. Quant à la recherche privée, elle progresse insuffisamment malgré l’une des plus grosses niches fiscales : le crédit d’impôt recherche, d’environ 6 milliards d’euros par an, dont 4 milliards croqués par les grandes entreprises, sans résultats. Difficile d’échouer aussi lamentablement.

Emmanuel Macron n’a pas fait mieux que Nicolas Sarkozy et François Hollande. Le président-candidat fait d’ailleurs comme ses deux prédécesseurs : promettre que son deuxième mandat sera celui d’un investissement plus fort dans la recherche. Comme il vient de faire voter une loi pluriannuelle qui ne le permet pas, en douter est prudent.

Les citoyens soucieux de voir leur pays relever le défi de « l’économie de la connaissance » noteront que Fabien Roussel propose l’embauche de milliers de chercheurs, d’universitaires et d’ingénieurs pour les laboratoires publics, les pôles publics proposés pour l’énergie ou les médicaments permettant à l’État de fixer des objectifs sociaux et environnementaux à une recherche industrielle plus forte.

la chronique scientifique de sylvestre huet
Le Monde

Fin du calme à Lviv, où une usine a été bombardée par les Russes

vidéo La région de Lviv, jusqu’ici relativement épargnée par les forces russes, a été bombardée vendredi 18 mars à l’aube.

Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, la région de Lviv, dans l’ouest du pays, a accueilli quelque 200 000 personnes. Parmi elles, des déplacés internes venus de régions où les combats font rage, mais aussi des personnes en transit, décidées à quitter le pays. Le 18 mars, les forces russes ont toutefois mis fin au calme relatif qui régnait sur la ville : une usine, située tout près de l’aéroport, a été visée par six missiles.

« Cette nouvelle frappe est une preuve supplémentaire que l’ennemi ne combat pas les troupes ukrainiennes », assure Maksym Kozytsky, gouverneur de Lviv. Il assure en effet que les Russes combattent « les populations civiles, les enfants, les femmes, et les réfugiés », et que pour eux, « rien n’est sacré ».

Guerre en Ukraine : avec les volontaires des checkpoints à Lviv

Service vidéo du Monde

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Le Monde

Formule 1 : pourquoi les voitures de course se dépassent si rarement (et pourquoi cette saison va tout changer)

vidéo Les pilotes se plaignent de ce qu’on appelle « l’air sale ». Mais les organisateurs promettent « le plus gros changement de l’histoire de la F1 ».

Pour gagner un Grand Prix de Formule 1, il faut trois ingrédients : un très bon moteur, un très bon pilote… et savoir très bien utiliser l’air. Les voitures de course sont conçues pour fendre l’air en ligne droite, en profitant de leur résistance dans les virages pour rester collées à la piste. Mais il y a un revers : une F1 laisse derrière elle un air plus chaud et plus instable : le dirty air, ou « air sale ». Un handicap pour les poursuivants, qui rend les dépassements plus compliqués et nuit parfois à l’ambiance de la course.

En 2022, la F1 fait sa révolution, pour accroître considérablement le spectacle. Comment ? On vous explique, grâce à des animations 3D et aux rencontres exclusives des pilotes Esteban Ocon et Fernando Alonso, de l’écurie Alpine.

Sources :

Marc Bettinelli, Emile Costard et Elsa Longueville

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Le Monde

Crise en Ukraine : que veut la Russie de Vladimir Poutine, trente ans après la fin de la guerre froide ?

vidéo Au début des années 1990, la Russie et le monde occidental voulaient bâtir un monde nouveau. On vous raconte ce qu’il s’est passé depuis dans notre série « Mappemonde ».

Trente ans après la fin de la guerre froide, le fossé entre la Russie et l’Occident n’a jamais été aussi grand. Entre 2014 et 2019, au moins 13 000 personnes sont mortes en Ukraine. Quant à la Crimée, péninsule ukrainienne depuis 1954, elle appartient désormais à la Russie. De leur côté, les Etats-Unis et l’Europe ont en grande partie tourné le dos à la Russie. Depuis l’annexion de la Crimée, le G8 est devenu le G7… sans la Russie. Et de lourdes sanctions économiques ont été prises à son encontre. Des deux côtés, les provocations à coups de gigantesques démonstrations guerrières ou d’installations d’infrastructures militaires sont de plus en plus nombreuses.

Pourtant, au début des années 1990, la Russie et le monde occidental s’entendaient pour mettre fin à la guerre et bâtir un monde nouveau. A l’époque, Mikhaïl Gorbatchev parle de « maison commune européenne », et une alliance militaire incluant les Etats-Unis, l’Europe et la Russie est même envisagée. Trente ans plus tard, c’est avec l’Asie que la Russie noue alliance militaire et contrats économiques. Alors, que s’est-il passé ? On vous le raconte dans ce troisième épisode de notre série « Mappemonde ». Pour voir les autres épisodes : https://www.youtube.com/playlist?list=PLFuK0VAIne9LhQy5THa8YrrZbyWaIRqPc

Sources :

– La Russie de Poutine en cent questions – Tatiana Kastouéva-Jean : https://bit.ly/2KKCjKo

– Rapport annuel de Rosstat (service fédéral des statistiques russe) 2018 : https://bit.ly/2riT7B4

– Déclaration des chefs d’Etat membres de la coopération de Shanghaï, 2005 https://bit.ly/2OcVH4K

Marceau Bretonnier et Asia Balluffier

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L'Humanité

L’humour de Mike Tyson

Chronique

Charlotte Recoquillon

Mike Tyson est une légende. On le connaît pour son palmarès de champion de boxe catégorie poids lourds bien sûr, sa personnalité flamboyante, ses tatouages et toutes ses frasques, sur le ring et hors du ring. Mais la légende, qui possédait des tigres comme animaux de compagnie, ne manque pas non plus d’humour. En effet, il y a quelques jours, vingt-cinq ans après avoir croqué l’oreille de son adversaire Evander Holyfield lors d’un combat particulièrement tendu, Tyson a lancé une gamme de bonbons au cannabis en forme d’oreille mordue. Éternel insolent ou génie du marketing, il a assuré sur Twitter que « ces oreilles sont vraiment bonnes ». Et il faut bien avouer que c’est drôle. Malheureusement, ces friandises ne seront disponibles, pour le moment, qu’en Californie, dans le Nevada et le Massachusetts. Pourtant, le mouvement pour la légalisation a déjà bien avancé aux États-Unis. La possession de petites quantités et l’usage médical sont déjà autorisés dans la plupart des États (37/50), et l’opinion publique est très majoritairement favorable à la légalisation – seulement 8 % y restaient opposés en 2021 selon un sondage Pew. Mais, au-delà des questions morales ou des enjeux de santé publique – très importants –, la dépénalisation de la possession et de la consommation de marijuana est un immense enjeu de justice raciale.

Depuis plusieurs décennies, l’adoption de lois antimarijuana est un des instruments les plus puissants de l’incarcération de masse aux États-Unis : cette substance représentait 43 % de toutes les arrestations liées à la drogue en 2018. Et, selon un rapport de l’Aclu (Union américaine pour les libertés civiles), les Noirs sont plus susceptibles de se faire arrêter pour possession de marijuana que les Blancs dans tous les États, tous, sans exception. Mais la dépénalisation semble ne pas suffire à combattre les discriminations raciales. L’Aclu note ainsi que les disparités dans les arrestations ont persisté dans le temps, y compris dans les États ayant légalisé ou dépénalisé la marijuana. On devine donc que ce n’est pas la motivation centrale des législateurs. En même temps que des millions de dollars d’argent public continuent d’être dépensés dans ces politiques inefficaces sur le plan de la sécurité ou de la santé publique, un marché juteux se structure.

La vente de cannabis devient un business très lucratif attirant, comme Mike Tyson, de nombreux entrepreneurs noirs. Mais, à regarder l’évolution du marché californien, précurseur en la matière, on se désespère de nouveau. À Los Angeles, seulement 6 licences de vente de cannabis médical sur 200 ont été accordées à des entrepreneurs noirs, soit 3 %. À Oakland, le même constat émerge : racisme et discriminations pénalisent les entrepreneurs noirs et les petites entreprises. Les petites oreilles mordues de Mike Tyson sont donc une exception sur un marché capitaliste où le facteur racial reste déterminant.

États-Uniscannabis
Le Monde

Guerre en Ukraine : les vidéos qui attestent l’usage d’armes à sous-munitions en zone civile

vidéo Contrairement aux affirmations de l’armée russe, des images et vidéos tournées en Ukraine documentent l’utilisation d’armes à sous-munitions, dévastatrices et peu précises, à proximité de zones civiles.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, en février 2022, des images de bombes et d’explosions en zone civiles se multiplient. Certaines d’entre elles ne laissent aucun doute : il s’agit de bombes à sous-munitions. Des armes dévastatrices et particulièrement dangereuses pour les civils. Elles contiennent plusieurs charges explosives, et ne sont pas assez précises pour permettre au tireur de distinguer militaires et civils.

des vidéos analysées par « Le Monde » attestent de l’usage d’armes à sous-munitions en zones civiles

Particulièrement touchée par les tirs d’artillerie et de missiles russes, Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, a déjà payé un important tribut. La cellule d’enquête vidéo du Monde a récolté et analysé des dizaines de photos et de vidéos, qui renseignent sur la nature des bombardements. Plusieurs images montrent l’utilisation d’armes à sous-munitions, et leurs conséquences meurtrières pour les civils.

Nous vous proposons un résumé vidéo de cette enquête, disponible ici en intégralité.

Arthur Carpentier(Enquête), Émilie Henny(Montage), Adrien Vande Casteele(Motion design) et Service vidéo du Monde

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Le Monde

Vengeance contre les populations

Editorial du « Monde ». De ce mois de désolation et d’angoisse, du chaos et des vies brisées par l’agression russe de l’Ukraine, une leçon émerge : plus que jamais, il importe d’être attentifs aux mots tout autant qu’aux actes de Vladimir Poutine. Nous avons bien trop tardé à nommer sa volonté d’annihilation de la jeune démocratie voisine pour nous permettre, aujourd’hui, de négliger encore ce qu’il dit, et ce qu’il tait.

A Moscou, un mot est interdit, par une loi qui bâillonne désormais tous les médias : « guerre ». Cette censure trahit évidemment l’échec d’une double épreuve de force que Poutine espérait emporter rapidement face à ce qu’il voyait comme deux faiblesses, locale et internationale, imbriquées. Sur le terrain, l’armée ukrainienne a tenu, arrêtant la plupart des offensives de cette invasion. Et à l’étranger, en Europe comme à l’OTAN, la réaction a été prompte et vigoureuse, conjuguant sanctions de grande ampleur et livraisons d’armes aux forces de Kiev. Sur le sol ukrainien, l’opération éclair a donc changé de nature. C’est une guerre de position qui se met en place, accompagnée d’une politique de la terreur délibérée à l’encontre des populations, comme le démontre l’abomination en cours à Marioupol.

Affaire Navalny : l’opposant envoyé en prison pour neuf ans

Pour prendre pleinement conscience de l’horreur potentielle de cette nouvelle phase de l’agression, un mot prononcé par Vladimir Poutine, le 16 mars, lors d’une conférence télévisée, peut être utile : la « purification ». Certes, il était adressé, au sein de la population russe, à tous les réfractaires à son régime kleptocratique, à tous les critiques de cette guerre, à toutes celles et tous ceux que le despote qualifie de « nationaux traîtres ». C’est cette « purification » qui contraint à l’exil un nombre toujours croissant de membres de la classe moyenne et de l’élite intellectuelle, c’est elle qui vient de faire condamner à neuf années de prison supplémentaires l’opposant Alexeï Navalny, empoisonné avant d’être incarcéré, c’est elle encore qui a conduit à l’interdiction définitive de l’association Memorial, qui faisait la lumière sur les crimes du stalinisme.

Mais, à l’extérieur des frontières, c’est aussi cette « purification » qui commence à s’imposer aux territoires fraîchement occupés par l’armée russe, sur le modèle de ce qui a été mis en place depuis 2014 dans les deux républiques fantoches du Donbass. Répression de manifestations, torture d’opposants, départs contraints : les nouvelles qui parviennent de Melitopol ressemblent à celles qui filtraient des régions de Louhansk et de Donetsk depuis des années.

En Russie, la dissolution de l’ONG Memorial marque l’ampleur du recul démocratique de l’ère Poutine

Et, dans les vastes territoires ukrainiens qui échappent à son emprise, la « purification » prend la forme d’une vengeance contre ces populations dont Poutine nie toute identité propre et auxquelles il dénie toute velléité d’indépendance. Les civils, à Kharkiv, à Kiev et dans nombre d’autres villes, n’ont d’autre choix que de subir l’arbitraire des bombardements, ou de grossir les flots de réfugiés, contraints de quitter leur région ou leur pays. Comment maintenir le cours d’une existence normale dans des immeubles exposés à toute heure à la menace d’un missile ?

Rendre la Russie irrespirable aux opposants au régime, rendre l’Ukraine invivable aux résistants au coup de force russe : telles sont les deux faces de la « purification » à l’œuvre dans les deux pays. Cette stratégie, testée à Grozny (Tchétchénie) ou à Alep (Syrie), s’inspire, de fait, des exactions commises par les pires régimes du XXe siècle. Et sa mise en œuvre relativise la thèse souvent avancée, pour comprendre, si ce n’est légitimer, les violences commanditées de Moscou : celle d’une humiliation historique liée aux avancées arrogantes de l’Union européenne et de l’OTAN aux marches de l’ancien empire soviétique.

Guerre en Ukraine : à Marioupol, « c’est un enfer, c’est Alep. Je voudrais que tout le monde l’entende en Europe »

La nostalgie qui pousse Poutine à agir ainsi, c’est peut-être celle d’un double glacis de pays qui protégeait les frontières russes au temps de l’URSS et du pacte de Varsovie. Mais c’est plus sûrement, on peut en être certain en l’écoutant parler ces jours-ci, celle d’un régime totalitaire qui veillait en permanence à la purification de la société, par la propagande, la censure, les purges et le goulag. Ce régime s’est effondré de l’intérieur, et les démocraties qui lui faisaient alors face n’ont pas à s’en excuser. Poutine moque leur faiblesse, alors que tout démontre dans la guerre qu’il a déclenchée que c’est leur modèle qui l’effraie, et leur influence, dont il tente de nettoyer son pays comme l’Ukraine.

Trente ans après la chute de l’URSS, l’héritage inextricable des frontières soviétiques en Asie centrale

A cette entreprise de purification totalitaire, il convient de continuer à s’opposer, en aidant les Ukrainiens et en durcissant encore les sanctions, en réduisant encore les achats d’énergie russe, qui financent la guerre. Tout en gardant à l’esprit ce qui doit continuer de différencier une démocratie d’une dictature : la résistance à la surenchère de la violence, le primat du droit et de la diplomatie sur la force.

Le Monde

Jérôme Fenoglio(Directeur du « Monde »)

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L'Humanité

Scénario noir pour une présidentielle

Chronique

Jean-Claude Lebrun

À l’approche du scrutin, la présidente « disruptive » élue en 2017, adepte des thérapies de choc qui ont fait descendre le pays dans la rue, annonce qu’elle ne se représentera pas. Ce qui, visiblement, soulage son époux, de vingt-six ans plus âgé qu’elle. Mais ne manque pas d’aiguiser nombre d’appétits. D’autant qu’une pandémie dévastatrice plombe la fin de son quinquennat. Ainsi commence le dernier roman de l’un des maîtres du thriller politique, qui s’est en l’espèce largement inspiré de l’actualité. Mais en lui apportant quelques retouches, qui hissent son livre à la hauteur d’une passionnante et salutaire fiction politique.

Une fois passé l’amusant petit jeu des parallèles avec le présent, c’est une impeccable machine narrative qui, tout du long, tient le lecteur en haleine. Jérôme Leroy, fin connaisseur du monde politique, n’a en effet pas son pareil pour épaissir le trait, resserrer la focale et faire basculer ses histoires dans le pire des possibles. La présidente de ce « pays riche peuplé de pauvres » s’apprêtant à jeter l’éponge, tout ce qui rongeait son frein au sommet de l’État, plus contre la femme qu’à l’encontre de sa politique de droite, apparaît maintenant au grand jour. Déclenchant un impitoyable festival de coups tordus et de machinations, bientôt d’assassinats, avec au centre du jeu le ministre de l’Intérieur épaulé par des hommes de main des services. Tandis que l’extrême droite, parallèlement, frappe et avance ses pions. C’est toute la politique française du dernier demi-siècle, côté obscur, que fait ici spectaculairement ressurgir le romancier.

Tout prétendant au pouvoir se doit d’avoir publié. Au minimum son autobiographie. Un écrivain, dont le premier roman a paru en tirage confidentiel sous une couverture fameuse à liseré bleu, tiendra le rôle de celui qu’on désigne sous l’anglicisme de « ghost writer ». Le tranquille garçon partage sa vie avec une normalienne qui fréquente l’ultragauche, accessoirement fille d’un ministre concurrent. Jusqu’au jour où il tombe sur un carnet personnel de celui qui l’emploie. Découverte fatale pour lui. Le récit alors s’emballe, devient littéralement haletant, tandis que les épisodes glauques s’enchaînent et les cadavres s’empilent, donnant à voir l’écume nauséabonde du temps. Une déstabilisation de la République est en marche, dont Jérôme Leroy met au jour les multiples ressorts, jusque dans de hautes sphères du pouvoir. Comme un cours de sciences politiques dont il dévoilerait l’envers caché. Quand la fiction instruit et interroge.

Les Derniers Jours des fauves, de Jérôme Leroy, la Manufacture de livres, 432 pages, 20,90 euros

Chronique littéraire de Jean-Claude LebrunLittératurepolars
Le Monde

Élection présidentielle 2022

L'élection présidentielle 2022 permettra d'élire le ou la futur(e) président(e) de la République pour un mandat de cinq ans. Le premier tour aura lieu dimanche 10 avril 2022, et le second tour entre les deux premiers candidats dimanche 24 avril 2022.

Comprendre les électionsQui sont les candidats ?Tableau de bordProgrammesEmmanuel MacronValérie PécresseMarine Le PenÉric ZemmourJean-Luc MélenchonYannick JadotFabien RousselAnne HidalgoPhilippe PoutouNathalie ArthaudNicolas Dupont-AignanJean LassalleFragments de FranceElections législatives 2022RésultatsFragments de campagne Article réservé à nos abonnés

La proposition du candidat Macron de conditionner le RSA à une activité provoque la polémique

Emmanuel Macron face aux craintes des Français sur France Bleu

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François Hollande soutient Anne Hidalgo et se positionne pour l’après-élection

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Entre chrétienté et « remigration », la droite et l’extrême droite s’affichent à la soirée de « Valeurs actuelles »

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Édition du jour

Daté du jeudi 24 mars

Lire le journal numérique Le Monde Mémorable Apprenez, comprenez, mémorisez Leçon du jour Pompidou, la modernité à l’Elysée Testez gratuitement

Richard Ferrand s’oppose à un embargo sur le gaz russe

Aux yeux du président de l’Assemblée nationale, les sanctions « ne servent pas à punir les Français » soucieux de leur pouvoir d’achat.

Publié aujourd’hui à 11h43, mis à jour à 11h48 Le Monde avec AFP

Entretien Article réservé à nos abonnés

« Le prochain président, quel qu’il soit, fera plus pour la condition animale »

Pour la philosophe Corine Pelluchon, la domination de l’humain sur la nature et les autres êtres vivants est aujourd’hui questionnée. Un mouvement auquel n’échappent pas les candidats à l’élection présidentielle, qui portent une attention inédite au bien-être animal.

Publié aujourd’hui à 11h00, mis à jour à 12h40 Mathilde Gérard

Live Article se déroulant en direct

Grand oral consacré au handicap, Ferrand précise les propositions de Macron sur le RSA et l’âge de la retraite : suivez la campagne présidentielle en direct

Fabien Roussel, le candidat communiste, était invité sur France 2, tandis que Richard Ferrand, le président (La République en marche) de l’Assemblée nationale et soutien d’Emmanuel Macron, était questionné sur France Inter.

Publié aujourd’hui à 07h27, mis à jour à 11h50 Brice Laemle

Carte Blanche Article réservé à nos abonnés

Aux élections, voter en notre âme et inconscience ?

Des expériences d’associations implicites montrent que notre cerveau a déjà fait son choix avant même que nous en ayons conscience, explique la neuropsychologue Sylvie Chokron dans sa Carte blanche.

Publié aujourd’hui à 06h00 Sylvie Chokron

François Hollande apporte son soutien à Anne Hidalgo mais appelle déjà à « reconstruire la gauche » après l’élection

L’ex-président s’était jusque-là peu impliqué dans la campagne d’Anne Hidalgo, à l’exception d’une rencontre lors d’un déplacement de la candidate à Tulle, son fief corrézien.

Publié hier à 21h07, mis à jour hier à 21h19 Le Monde avec AFP

Chronique

Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait… Les infos politiques du jour

Le candidat écologiste a exhorté, mardi, ses soutiens à « un vote positif » en sa faveur au premier tour et refusé d’envisager dès maintenant la stratégie qu’il suivrait s’il n’est pas qualifié au second.

Publié hier à 19h00 Service politique

Live Article se déroulant en direct

François Hollande lance un appel à la reconstruction d’une « gauche de responsabilité », « dès le lendemain » du scrutin présidentiel : retrouvez l’actualité politique du 22 mars

L’ancien chef de l’Etat était présent au meeting de la candidate socialiste à Limoges mardi soir et a affirmé, au sujet de la future reconstruction de la gauche : « J’y prendrais toute ma part, car c’est tout le sens de ma vie ».

Publié hier à 18h34, mis à jour hier à 21h03 Brice Laemle Marie Pouzadoux

« Des formations ou des immersions en entreprise » : Elisabeth Borne précise la proposition d’Emmanuel Macron sur les contreparties au RSA

A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, la ministre du travail a précisé les contours de l’une des mesures-phares du président de la République sortant.

Publié hier à 16h37, mis à jour hier à 18h15 Le Monde avec AFP

Elections 2022 : pourquoi les accusations de trucage de vote ne reposent sur rien

Quitte à s’arranger avec les faits, des militants de gauche radicale et d’extrême droite distillent la thèse selon laquelle les élections de 2022 seront pipées. Celle-ci trouve un relais chez certains candidats.

Publié hier à 16h21, mis à jour hier à 19h05 William Audureau

Chronique

"Brutal Macron" is back, say his opponents

Those competing against the incumbent on both the right and the left agree: President Macron’s platform for his second term would make life harder for the French people.

Publié hier à 13h00, mis à jour hier à 15h00 Gilles Paris

Eric Zemmour franchit une étape de plus dans la radicalité en proposant un ministère « de la remigration »

A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat Reconquête ! a promis de « faire repartir un million » d’étrangers en cinq ans, s’il est élu.

Publié hier à 10h43, mis à jour à 10h17 Le Monde avec AFP

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Le candidat Emmanuel Macron remet sur la table l’idée du conseiller territorial à l’approche de l’élection présidentielle

Adoptée sous Nicolas Sarkozy, abrogée par François Hollande, cette réforme viserait à redonner de l’intelligibilité dans l’administration des pouvoirs locaux en fusionnant les conseillers départementaux et régionaux. Mais sa mise en œuvre paraît délicate.

Publié hier à 10h19, mis à jour hier à 19h34 Patrick Roger

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Accaparé, Emmanuel Macron délègue, sur le terrain, la campagne électorale à ses « doublures »

Edouard Philippe, Eric Dupond-Moretti, Gérald Darmanin et d’autres ministres sont chargés de vanter le programme du candidat à l’élection présidentielle 2022 retenu à Paris par un agenda surchargé.

Publié hier à 10h17, mis à jour hier à 12h35 Claire Gatinois

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Emmanuel Macron assume l’option d’un projet social dur pour l’élection présidentielle

Avec les contreparties au RSA et la retraite à 65 ans, le président candidat veut porter des réformes potentiellement explosives en cas de réélection le 24 avril.

Publié hier à 10h08 Claire Gatinois

Éditorial

Présidentielle : sur les droits de succession, des propositions qui manquent de courage

Depuis cinq ans, Emmanuel Macron insiste sur la nécessité de lutter contre les inégalités à la naissance. Mais ses propositions, comme celles des candidats de droite et d’extrême droite, perpétuent un système qui ne profite qu’à une infime minorité aisée.

Publié hier à 09h55, mis à jour hier à 10h06 Le Monde

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Il nous faut construire une santé participative au quotidien, avec les patients et les usagers »

La « promesse » de la loi Kouchner sur les droits des malades réclame d’être « relancée » affirme, dans une tribune au « Monde », Christian Saout, représentant des usagers au collège de la Haute Autorité de santé. Il propose de confier le débat public à des autorités indépendantes et de l’appuyer sur les associations de terrain pour aller vers les populations les plus éloignées du système de santé.

Publié hier à 06h00 Christian Saout

Analyse Article réservé à nos abonnés

Pourquoi la suppression de la redevance menace l’indépendance de l’audiovisuel public

La proposition du candidat Emmanuel Macron obligerait l’Etat à financer directement les médias concernés, qui craignent un interventionnisme plus marqué.

Publié hier à 05h45, mis à jour hier à 09h52 Sandrine Cassini

Décryptages Article réservé à nos abonnés

Emmanuel Macron, grand favori à l’élection présidentielle, face au risque de la démobilisation

Donné gagnant de la présidentielle depuis des mois, le président candidat espère réaliser le meilleur score possible les 10 et 24 avril afin d’asseoir sa légitimité.

Publié hier à 02h24, mis à jour hier à 12h28 Alexandre Lemarié

Chronique Article réservé à nos abonnés

« La campagne présidentielle est un puissant révélateur de la faiblesse des novices »

La victoire en 2017 d’un candidat jeune et hors système a débridé les ambitions au-delà de toute raison. Cinq ans plus tard, les primo-candidats à l’élection présidentielle sont à la peine, au point d’apparaître davantage usés que les vétérans, observe dans sa chronique Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ».

Publié hier à 01h31, mis à jour hier à 11h19 Françoise Fressoz

Enquête Article réservé à nos abonnés

Les « zones à faibles émissions » dans le collimateur de nombreux candidats à l’élection présidentielle

Dispositif central dans la lutte contre la pollution de l’air, les ZFE sont attaquées de toutes parts, au moment où les métropoles chargées de les mettre en œuvre se heurtent à de nombreux obstacles.

Publié hier à 01h29, mis à jour hier à 12h31 Stéphane Mandard

Chronique

Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait… Les infos politiques du jour

Fabien Roussel, Anne Hidalgo et Yannick Jadot ne cachent plus leurs divergences idéologiques avec La France insoumise, rejettent l’idée d’un ralliement avant le premier tour de l’élection présidentielle et semblent déjà se projeter vers les législatives.

Publié le 21 mars 2022 à 19h00 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 19h39 Service politique

Tribune Article réservé à nos abonnés

« La société des communs offre un nouveau récit et un socle programmatique dont la gauche française doit se saisir »

Un collectif d’élus, de chercheurs, de militants associatifs, d’entrepreneurs et de décideurs publics, parmi lesquels Manon Aubry, Thomas Piketty, Axelle Lemaire ou Noël Mamère, lance un appel pour que la campagne électorale soit l’occasion de promouvoir un « nouveau contrat social », afin de « reconnecter les institutions publiques » à « la vitalité des acteurs engagés sur le terrain ».

Publié le 21 mars 2022 à 15h30 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 16h16 Collectif

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Anne Hidalgo et Yannick Jadot agitent l’épouvantail Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle 2022

Candidats en difficulté, la socialiste Anne Hidalgo et l’écologiste Yannick Jadot concentrent leurs forces contre l’« insoumis » Jean-Luc Mélenchon pour préparer la recomposition post-présidentielle.

Publié le 21 mars 2022 à 15h00 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 15h41 Laurent Telo

Live Article se déroulant en direct

Pour Jean Castex, « le RSA est un progrès social, mais l’objectif n’est pas d’y rester » : l’actualité politique du 21 mars

Pour Marine Le Pen, la proposition d’Emmanuel Macron de conditionner le versement du RSA à l’exercice d’une activité, « c’est un mi-temps à 6 euros l’heure ».

Publié le 21 mars 2022 à 14h11 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 21h23 Brice Laemle Julien Lemaignen

Chronique

The presidential candidates’ common cause: convincing voters to turn up

All the candidates in France’s presidential election agree on one point: a high voter turnout is key. Le Monde columnist Gilles Paris discusses the reasons for this, following Jean-Luc Mélenchon’s appeal to abstentionists at a large rally on Sunday.

Publié le 21 mars 2022 à 13h00 Gilles Paris

Marine Le Pen s’oppose à la proposition de Jean-Luc Mélenchon d’amnistier les « gilets jaunes » condamnés

A moins de trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat insoumis a annoncé que s’il est élu il « amnistiera tous les “gilets jaunes” condamnés ».

Publié le 21 mars 2022 à 12h03 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 14h43 Le Monde

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« Tout, dans notre système démocratique, semble tendre à ce que les citoyens n’aient que peu d’influence »

Au contraire des démocraties parlementaires qui nous entourent, la Ve République privilégie la désignation d’un chef à la sélection de programmes politiques, ce qui fait « douter de son caractère démocratique », estime dans une tribune au « Monde » le professeur de droit public Arnaud Le Pillouer.

Publié le 21 mars 2022 à 11h30 Arnaud Le Pillouer

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Quand Eric Zemmour tentait de manipuler l’auteur de la loi de 1972 sur le racisme

L’ancien député gaulliste Alain Terrenoire, auteur de la loi dite « Pleven », est plus que jamais convaincu de l’utilité de son texte et s’agace de la version qu’en donne le polémiste.

Publié le 21 mars 2022 à 08h17, mis à jour hier à 10h21 Franck Johannès

Tribune Article réservé à nos abonnés

« Le vainqueur de l’élection présidentielle 2022 pourrait bien se trouver à court de carburant démocratique »

Pour que les électeurs retrouvent le chemin des urnes, la démocratie doit se « ressourcer» en associant davantage les Français à son fonctionnement, estime, dans une tribune au « Monde », le président du Conseil économique social et environnemental Thierry Beaudet.

Publié le 21 mars 2022 à 05h45 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 08h15 Thierry Beaudet

Tribune Article réservé à nos abonnés

Election présidentielle 2022 : « Une réélection à l’ombre d’un conflit pourrait saper la capacité du président à gouverner demain »

Un plébiscite « facilité par des circonstances dramatiques » – la guerre en Ukraine – et un débat démocratique contraint pourraient aller de pair avec un mandat à la légitimité plus étroite que jamais, analysent, dans une tribune au « Monde », les politologues Antoine Bristielle et Tristan Guerra.

Publié le 21 mars 2022 à 05h15 Antoine Bristielle Tristan Guerra

Enquête Article réservé à nos abonnés

Une lobbyiste du vin au cœur du quinquennat et de la campagne électorale d’Emmanuel Macron

Des documents obtenus par « Le Monde » révèlent comment Audrey Bourolleau, ex-conseillère du chef de l’Etat, a défendu à l’Elysée les intérêts du secteur de l’alcool, après avoir été la déléguée générale de l’organisation de lobbying de la filière viticole.

Publié le 21 mars 2022 à 05h14 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 20h51 Stéphane Horel

Reportage Article réservé à nos abonnés

« Ne vous dérobez pas », l’argument moral lancé par Jean-Luc Mélenchon aux électeurs de gauche

A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat de l’Union populaire a réuni ses supporteurs dans une grande marche parisienne, comme en 2012 et 2017. Et tenté d’imposer le vote Mélenchon comme une nécessité.

Publié le 21 mars 2022 à 03h14 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 08h16 Julie Carriat Jérémie Lamothe

Article réservé à nos abonnés

Valérie Pécresse, dos au mur, cherche à sauver sa campagne

Reléguée à la cinquième place, la candidate LR à l’élection présidentielle élabore avec son équipe la feuille de route de ses cent premiers jours à l’Elysée, une manière de montrer qu’elle n’abandonne pas la partie.

Publié le 21 mars 2022 à 01h32 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 10h08 Solenn de Royer

Jean-Luc Mélenchon a appelé les électeurs à leur « responsabilité morale » et au « choix de société », à l’approche du premier tour de l’élection présidentielle

La France insoumise organisait dimanche 20 mars une « marche pour la VIe République » à Paris, qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Le candidat a pris la parole pour clore l’événement, place de la République.

Publié le 20 mars 2022 à 20h19 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 22h23 Le Monde avec AFP

Le cabinet McKinsey « paiera ce qu’il doit à l’Etat français », affirme Bruno Le Maire

Le ministre de l’économie et des finances a assuré que « toutes les procédures sont déjà engagées » contre le cabinet de conseil, accusé de n’avoir payé aucun impôt sur les sociétés pendant dix ans grâce à des pratiques d’optimisation fiscale.

Publié le 20 mars 2022 à 16h03 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 16h10 Le Monde avec AFP

Yannick Jadot, Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon, Jordan Bardella, Philippe Poutou et Nicolas Bay étaient les invités de « Questions politiques »

Les candidats d’EELV, du PCF, de LFI, du NPA ainsi que le président du RN et le vice-président de Reconquête ! étaient les invités de France Inter, de France Télévisions et du « Monde » ce dimanche, de midi à 13 heures.

Publié le 20 mars 2022 à 12h00 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 13h02 Le Monde

Live Article se déroulant en direct

Jean-Luc Mélenchon a défendu la VIe République et a appelé les abstentionnistes à la mobilisation électorale : retrouvez les informations politiques du dimanche 20 mars

Le leader de La France insoumise a pris la parole à l’issue de la « marche pour la VIe République », qui a mobilisé des dizaines de milliers de ses soutiens, dimanche après-midi.

Publié le 20 mars 2022 à 11h00 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 18h44 Marie Pouzadoux

Election présidentielle 2022 : sur le terrain, Marine Le Pen fait du pouvoir d’achat son sujet principal de campagne

En déplacement dans le Loiret puis dans l’Yonne, la candidate du Rassemblement national s’est attaquée à la politique d’Emmanuel Macron et a fait valoir ses propositions pour rendre « 150 ou 200 euros » par mois à chaque ménage.

Publié le 19 mars 2022 à 21h03 Le Monde avec AFP

Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens vont marcher pour la « VIe République » avec l’espoir d’atteindre le second tour de l’élection présidentielle

A trois semaines du premier tour, le candidat de LFI et ses soutiens se retrouvent à Paris, dimanche 20 mars après-midi, pour faire entendre leur voix et « mobiliser les abstentionnistes », argumente-t-il dans une interview au « Parisien ».

Publié le 19 mars 2022 à 20h44 - Mis à jour le 19 mars 2022 à 21h31 Le Monde avec AFP

Chronique

With only three weeks to go, how could he lose?

Victory looks all but assured for the incumbent President Emmanuel Macron. Le Monde columnist Gilles Paris digs into the polling numbers and looks at what kind of scenarios could lead to an upset in the presidential election.

Publié le 19 mars 2022 à 13h00 - Mis à jour le 19 mars 2022 à 14h30 Gilles Paris

Reportage Article réservé à nos abonnés

Valérie Pécresse tente de faire campagne coûte que coûte dans la course à l’élection présidentielle

La candidate du parti Les Républicains continue à multiplier déplacements et interventions, et se montre offensive face à Emmanuel Macron, qu’elle « ne prendrait pas comme ministre ».

Publié le 19 mars 2022 à 10h42 - Mis à jour le 19 mars 2022 à 10h56 Sarah Belouezzane

Décryptages

Peut-on bloquer les prix des carburants, comme le proposent plusieurs candidats à la présidentielle ?

Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, ou encore Eric Zemmour, proposent de geler les prix à la pompe pour freiner l’inflation observée depuis plusieurs mois.

Publié le 19 mars 2022 à 04h45 - Mis à jour le 19 mars 2022 à 10h31 Assma Maad

Reportage Article réservé à nos abonnés

A Metz, Eric Zemmour encourage sa base à se défier des sondeurs et des journalistes

Lors d’un meeting plus morose qu’à l’accoutumée, dans le Grand-Est, le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle a appelé ses partisans à se mobiliser dans la dernière ligne droite.

Publié le 19 mars 2022 à 03h40 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 08h12 Ivanne Trippenbach

Reportage Article réservé à nos abonnés

Emmanuel Macron assume son SAV réformateur au lendemain de la présentation de son programme

Le candidat à sa réélection s’est rendu vendredi à Pau, fief de son allié François Bayrou, afin de mener « une conversation » très contrôlée avec des Français.

Publié le 18 mars 2022 à 21h28 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 08h14 Olivier Faye

Chronique

Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait... La journée politique dans l’oeil du « Monde »

Cinq ans après le second tour qui a opposé Emmanuel Macron et Marine Le Pen, l’histoire pourrait se répéter pour la prochaine élection présidentielle, selon une enquête d’opinion publiée par « Le Monde ».

Publié le 18 mars 2022 à 19h00 Service politique

Chômage : le bilan d’Emmanuel Macron est-il aussi bon qu’il le prétend ?

Le candidat à l’élection présidentielle se vante de chiffres historiquement bas. Si la tendance est en effet à la baisse, il enjolive parfois la situation et passe sous silence d’importantes disparités.

Publié le 18 mars 2022 à 18h57 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 14h03 William Audureau Romain Imbach

Valérie Pécresse et Marine Le Pen réclament une autre date pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie

Les deux candidates à la présidentielle rappellent que le 19 mars 1962, jour du cessez-le-feu, a été suivi de nombreuses violences. Emmanuel Macron organise une cérémonie à l’Elysée samedi.

Publié le 18 mars 2022 à 18h33 Le Monde avec AFP

L’annonce du projet d’Emmanuel Macron n’éteint pas les critiques envers son refus de débattre avec ses rivaux

Après Gérard Larcher et Nicolas Dupont-Aignan, Fabien Roussel, candidat PCF à l’élection présidentielle, a à son tour questionné la légitimité d’Emmanuel Macron, « qui ne participe pas aux débats », s’il était réélu.

Publié le 18 mars 2022 à 15h09 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 08h15 Le Monde

Tribune Article réservé à nos abonnés

Retraites : « Le pacte de solidarité a tourné pour les jeunes au pacte de sacrifice »

Repousser l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans menace les fondements mêmes du pacte de solidarité entre les générations, estime la chercheuse Anne-Marie Guillemard dans une tribune au « Monde ».

Publié le 18 mars 2022 à 13h42 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 19h00 Anne-Marie Guillemard

Tribune Article réservé à nos abonnés

Retraites : « C’est l’Etat-providence et son financement qui devraient être le véritable sujet du débat présidentiel »

La stratégie de baisse d’impôts et de charges choisie pendant le quinquennat n’est plus tenable face aux besoins d’investissement à venir, estime l’économiste Xavier Ragot dans une tribune au « Monde ».

Publié le 18 mars 2022 à 13h42 Xavier Ragot

Tribune Article réservé à nos abonnés

Retraites : « Le retour d’un Etat investisseur, mais aussi protecteur, est nécessaire »

Alors que la succession des crises sociale, environnementale, sanitaire et maintenant militaire appelle au renforcement de l’Etat, les dirigeants français restent enfermés dans un schéma hérité de trente années de libéralisme, observe le sociologue Antoine Vauchez, dans une tribune au « Monde ».

Publié le 18 mars 2022 à 13h42 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 16h56 Antoine Vauchez

Tribune Article réservé à nos abonnés

Retraites : « Le projet d’Emmanuel Macron ignore l’accélération et l’intensification des rythmes de vie »

Le sociologue Jean-Yves Boulin observe, dans une tribune au « Monde », qu’un recul du départ en retraite irait à l’inverse de la demande sociale de temps consacré à la formation, aux soins, aux loisirs et à la vie civique.

Publié le 18 mars 2022 à 13h42 Jean-Yves Boulin

Live Article se déroulant en direct

Eric Zemmour promet un déplacement au Maghreb en cas d’élection, Emmanuel Macron favorable à l’instauration de la proportionnelle à l’Assemblée nationale… Retrouvez les informations politiques du 18 mars

Au lendemain de la présentation de son programme, Emmanuel Macron était en déplacement à Pau (Pyrénées-Atlantiques) tandis qu’Eric Zemmour (Reconquête !) tenait un meeting à Metz (Moselle).

Publié le 18 mars 2022 à 13h27 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 21h18 Simon Auffret Charles-Edouard Ama Koffi

Rapport du Sénat sur les cabinets de conseil : l’opposition dénonce un « scandale d’Etat et fiscal »

Dans un rapport rendu jeudi, la commission d’enquête du Sénat sur le recours par l’Etat aux cabinets de conseil a notamment dénoncé le « phénomène tentaculaire » de leur présence dans la sphère publique.

Publié le 18 mars 2022 à 13h07 Le Monde avec AFP

Chronique

Emmanuel Macron advances by playing his hand, not his opponents

The president running for re-election remained above the fray while presenting his policy platform, hoping to turn the vote into a referendum on himself.

Publié le 18 mars 2022 à 13h00 Gilles Paris

Election présidentielle : les membres du gouvernement entrent dans la « période de réserve »

A compter du 18 mars, les ministres doivent réduire leurs déplacements à presque rien pour ne pas interférer avec la campagne. Mais ils peuvent soutenir un candidat s’ils préviennent toute confusion avec leurs fonctions officielles.

Publié le 18 mars 2022 à 12h28 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 13h03 Le Monde avec AFP

Les rivaux d’Emmanuel Macron cherchent à se distinguer de son projet

Anne Hidalgo a dénoncé une « violence sociale inouïe », tandis que Valérie Pécresse a accusé le chef de l’Etat de « contrefaçon ».

Publié le 18 mars 2022 à 11h27 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 12h49 Le Monde

Article réservé à nos abonnés

Dissoudre l’Assemblée nationale pour accélérer le calendrier, un scénario risqué

La tentation d’une dissolution au lendemain du scrutin présidentiel est parfois évoquée. L’hypothèse suscite déjà des oppositions.

Publié le 18 mars 2022 à 11h16 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 11h58 Claire Gatinois

Analyse Article réservé à nos abonnés

Le risque d’une abstention historique au premier tour de l’élection présidentielle

La participation n’est plus automatique, même pour l’élection cardinale de la vie politique nationale. Interrogés lors de l’enquête Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde », moins de 70 % des Français se disent certains d’aller voter, à moins d’un mois du premier tour, le 10 avril.

Publié le 18 mars 2022 à 11h06 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 17h01 Gilles Finchelstein

Reportage Article réservé à nos abonnés

Le pari réussi de la mixité au collège Jean-Moulin, à Perpignan

Dans cet établissement d’éducation prioritaire, 40 % des élèves sont inscrits sur dérogation, en raison des multiples options disponibles. Les classes sociales se mélangent ainsi de manière plutôt harmonieuse.

Publié le 18 mars 2022 à 11h00 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 16h43 Violaine Morin

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Le Monde

A l’agenda mercredi 23 mars

Live animé par Brice Laemle

Un direct quotidien. A moins de trois semaines de l’élection présidentielle et un peu plus de deux mois des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes… Retrouvez-nous du lundi au vendredi, à partir de 7 h 30, et les week-ends de grande actualité politique sur Lemonde.fr et sur l’application mobile du Monde.

Dans le poste. A J − 18 avant le premier tour, Fabien Roussel, le candidat communiste, est invité des « 4 Vérités », sur France 2 à 7 h 35. Richard Ferrand, le président (La République en marche) de l’Assemblée nationale et soutien d’Emmanuel Macron, sera questionné à partir de 8 h 20 sur France Inter. En fin de journée, Jean-Luc Mélenchon, le candidat des « insoumis », sera interrogé sur TF1 à 20 heures.

Programmes. Marine Le Pen et Eric Zemmour organisent une nouvelle présentation de leurs programmes respectifs, après avoir distillé une bonne partie de leurs mesures lors de meetings et dans les médias ces derniers mois. La candidate du Rassemblement national doit présenter le chiffrage global de son projet à la presse, depuis son quartier général parisien, en fin d’après-midi ; celui de Reconquête ! tient également une conférence de presse, le midi, pour revenir en détail sur ses propositions.

Handébat. L’Association pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées, la Confédération française pour la promotion sociale des aveugles et amblyopes et la Fédération 100 % handinamique organisent l’Handébat à la Maison de la radio, à partir de 11 heures. Huit candidats doivent être présents ou représentés : Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse, Fabien Roussel ou encore Eric Zemmour. Plusieurs d’entre eux, dont la candidate du parti Les Républicains et celui de La France insoumise, ont déjà accordé des entretiens aux organisateurs sur la prise en compte du handicap dans leur programme.

Ukraine. L’actualité internationale s’invite encore une fois dans la campagne présidentielle avec l’intervention vidéo devant le Parlement du chef de l’Etat ukrainien. Après le Parlement italien mardi, c’est au tour de l’Assemblée nationale et du Sénat français de se réunir exceptionnellement et simultanément à 15 heures, malgré la fin de la session parlementaire, pour écouter un message en direct de Volodymyr Zelensky, qui enchaîne les interventions devant les parlements nationaux alors que son pays affronte l’invasion russe.

Nos articles pour approfondir

Les essentiels de la campagne

L'Humanité

Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves

Actu

Éducation. Le sujet est l’une des priorités du candidat LaRem. Ses propositions visent à réaliser le « marché scolaire » promis en 2017 et esquissé dans un discours à Marseille. En s’en donnant les moyens, cette fois.

Olivier Chartrain

Après la conférence de presse du 17 mars, une forme de sidération s’exprimait dans les milieux enseignants. Pourtant, le programme présenté par le président-candidat ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire, il a raclé les fonds de tiroirs pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces trente dernières années. Mais c’est logique : le reste, son homme de main – Jean-Michel Blanquer – l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement serait, ni plus ni moins, l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.

1. Concurrence à tous les étages

Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer classes, écoles et établissements entre eux… Certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, mais « là, on passe un cap », estime Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU (primaire). C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation », abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action.

Les défenseurs de l’éducation prioritaire à Gennevilliers

Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, coprésidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), pour qui il faut au contraire « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Pour Guislaine David, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ».

C’est en effet le modèle des charter schools (écoles sous contrat) qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves.

L’État ferme les yeux sur les « dérives » des écoles privées hors contrat

2. Pour le personnel, c’est marche ou crève

Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat qui, pour faire avaler la pilule, promet d’y consacrer 6 milliards d’euros par an pendant cinq ans.

Parmi ces « nouvelles missions », le remplacement obligatoire des absents, le suivi individualisé des élèves ou la formation hors temps d’enseignement. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça », ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que, selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème, c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ! »

Rentrée 2022 : coupes claires dans les collèges et lycées

L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée », relève Nageate Belahcen, pour qui la proposition de Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut, c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimal de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David. On va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses. »

Plus inclusive malgré tout ? Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement ». Et non devenir les bouche-trous officiels du système.

3. Le « livret ouvrier » de la voie professionnelle

Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération payée par l’État pour les lycéens en stage, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », selon Emmanuel Macron.

Quelles propositions sur l'éducation ? Voir notre comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle.

« Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de professeurs », note Axel Benoist, cosecrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les professeurs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent.

Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : Pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Ils n’apprendraient pas un métier mais un poste, tout étant déjà productifs ». Une approche « utilitariste », dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme.

InserJeunes. Les lycées professionnels mis en danger par un dispositif orienté

De son côté, Isabelle Vuillet rappelle les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.

Éducation nationaleEmmanuel MacronPrésidentielle 2022jean-michel blanquer
L'Humanité

Présidentielle. Cloué au sol, le PS joue à nouveau la carte Hollande

Actu

Au plus bas dans les sondages, Anne Hidalgo s’affiche ce mardi avec l’ancien chef d’État, lors d’un meeting à Limoges. Son quinquennat a pourtant plongé le PS dans la crise.

Naïm Sakhi

De meeting en meeting, Anne Hidalgo n’en finit plus d’essayer de se maintenir à flot. À chaque grand rendez-vous, ses proches promettent un moment « charnière », qui verra la maire de Paris repartir à la hausse dans les sondages. Un nouvel épisode a lieu ce mardi à Limoges, dans lequel François Hollande sera l’invité d’honneur. Un soutien qui n’était pas acquis d’avance, tant la socialiste fait pâle figure dans cette campagne. L’ex-président s’était même imaginé en sauveur providentiel du PS, fin janvier, alors que son mandat est loin d’être étranger au déclin de la formation. « Les 2 % dans les sondages, c’est 600 000 voix. Pour nous, c’est totalement improbable », résume un socialiste. Impensable aussi, il y a encore dix ans, lorsque François Hollande accédait à la présidence de la République.

Présidentielle 2022. En se rapprochant d’Hollande, Hidalgo change de cap

Imaginez, en 2012, les socialistes étaient à l’Élysée, en plus d’être majoritaires à l’Assemblée nationale et au Sénat, tout en étant à la tête de quasiment toutes les régions de France. Mais qu’ont-ils fait de ces succès électoraux ? « Le PS s’est fait dévitaliser, et le grand anesthésiste, c’est François Hollande », mesure Christian Paul, ancien député frondeur et proche de l’éphémère candidate Christiane Taubira. À tel point que ce parti n’apparaît plus crédible pour diriger le pays, tandis que sa base militante s’érode sans cesse.

Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction. 

S’il reste implanté localement, avec des élus à la tête de grandes villes et de cinq régions, le PS ne dénombre plus que 22 000  adhérents actifs quand il en comptait encore plus de 174 000 en 2012. Mais, « très mal préparé, l’attelage qui a fait la force du PS a explosé à l’épreuve du pouvoir », analyse Rémi Lefebvre. Le politologue ajoute qu’« autrefois, l’atout du PS était d’occuper un énorme espace politique, central à gauche, allant de Manuel Valls à Gérard Filoche ». Un espace qui a volé en éclats. « Le quinquennat Hollande a pris des orientations éloignées des engagements de gauche, en étant notamment incapable de réguler une économie prédatrice », assure Christian Paul.

« Le parti s’est vassalisé au pouvoir »

Dès ses premiers pas à l’Élysée, François Hollande renonce à renégocier les traités européens. Il tourne aussi le dos à la gauche avec des réformes telles que celle sur l’ANI (accord national interprofessionnel), les retraites, le Cice, le projet de déchéance de nationalité et les lois Macron et El Khomri, toutes deux adoptées à coups de 49-3 face à une majorité socialiste récalcitrante. « Faute de s’attaquer aux injustices sociales, la ligne incarnée par le premier ministre Manuel Valls a même été de mettre en avant des batailles identitaires, classiquement le panache du camp conservateur, voire de l’extrême droite, en plus d’un tournant libéral sur le plan économique », se désole Christian Paul, qui s’investit chez les frondeurs tout en voyant venir la défaite de 2017.

Un virage confirmé lors du congrès de Poitiers, en 2015, qui promeut à sa tête Jean-Christophe Cambadélis. L’ex-frondeur, leader de la motion alternative, se souvient : « En additionnant notre courant avec les proches de Martine Aubry, nous représentons la moitié du bureau national du PS. Dès lors, il n’y a plus eu de vote interne. Le parti s’est vassalisé au pouvoir. » Aux yeux du député Francis Chouat, un proche de Manuel Valls qui siège désormais avec les macronistes, le PS était en réalité déjà divisé au moment de sa victoire de 2012, avec pour « seul moteur de l’unité l’antisarkozysme ».

Fin janvier François Hollande s'était imaginé en sauveur providentiel.

Plus encore, François Hollande et Manuel Valls ambitionnent une transformation du PS en une sorte de « parti démocrate », définitivement installé au centre. Le projet va finalement leur échapper, au profit d’Emmanuel Macron, ministre de l’Économie jusqu’à l’été 2016. « Non seulement Macron a volé le bébé du PS et son électorat, mais aussi en partie celui de la droite. Il a créé un nouvel espace politique », commente Rémi Lefebvre. « Ce qui avait déçu les électeurs de gauche en 2017, c’était que François Hollande n’y aille pas. Beaucoup ont voté Macron en opposition à Hamon », veut croire l’ancien secrétaire d’État Patrick Kanner. Reste que l’ex-chef de l’État a bien été contraint de renoncer à briguer un second mandat, du fait de son impopularité, avec seulement 4 % d’opinions favorables et des intentions de vote calant autour des 8 %. Guère beaucoup mieux que les 6,4 % des suffrages finalement recueillis par Benoît Hamon.

Des scores que jalouserait aujourd’hui Anne Hidalgo. Le PS pensait pourtant pouvoir se relancer. D’abord à travers « l’inventaire » critique du quinquennat Hollande effectué sous la houlette d’Olivier Faure, premier secrétaire du parti. Ensuite en faisant fructifier ses résultats honorables obtenus lors des municipales de 2020 et des régionales de 2021. Mais, lors de ces scrutins locaux, « la prime au sortant a joué. Le trompe-l’œil est total, d’autant que l’abstention a totalement faussé les résultats », observe Rémi Lefebvre.

Des ralliements à Macron

Après un coup de barre à gauche en début de campagne, sans résultat, Anne Hidalgo entend désormais chasser sur les terres des déçus du macronisme et met en scène le soutien de François Hollande. « Ce week-end encore sur les marchés, j’ai constaté que des électeurs socialistes de 2012, qui ont voté Macron en 2017, sont gênés par le discours du candidat, clairement ancré à droite. Ils s’interrogent », assure Patrick Kanner. Avant la guerre en Ukraine, 36 % des électeurs de François Hollande de 2012 s’apprêtaient à voter Macron en 2022. « C’est central pour comprendre ce qu’il se passe au PS », précise Rémi Lefebvre.

Depuis l’offensive russe, Anne Hidalgo, loin du costume rassembleur enfilé en décembre, a aussi choisi de tomber à bras raccourcis sur Jean-Luc Mélenchon, dépeignant l’insoumis en un « agent » qui servirait « les intérêts de Poutine ». Derrière ces attaques, le PS espère jouer le coup d’après. « La probabilité qu’il accède au second tour est très faible. Et d’être élu encore plus. Le phénomène autour de Jean-Luc Mélenchon disparaîtra avec sa personne », glisse Patrick Kanner. Et d’ajouter : « Nous visons l’après, la reconstruction d’une gauche de gouvernement. »

En attendant, le navire PS continue à prendre l’eau. Plusieurs de ses membres ont récemment annoncé leur ralliement à Emmanuel Macron, à l’instar des anciennes ministres Marisol Touraine et Élisabeth Guigou. L’ancien maire de Paris et prédécesseur d’Anne Hidalgo, Bertrand Delanoë, a également, comme en 2017, fait part de son soutien au chef de l’État. Le PS a déjà fait une croix sur l’Élysée. Ils espèrent surtout sauver leur groupe à l’Assemblée. « Conserver un groupe de quelques députés n’a rien de glorieux », remarque Rémi Lefebvre, au sujet d’un parti qui dominait encore l’Assemblée il y a cinq ans.

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L'Humanité

Présidentielle. Philippe Poutou veut « donner la parole aux luttes sociales »

Actu

Le candidat trotskiste se présente comme le relais des mobilisations au sein de cette élection présidentielle. Sauf que cette troisième candidature peine sérieusement à être entendue des électeurs.

Lola Ruscio

À l’approche du premier tour, Philippe Poutou, qui plafonne à 2 % dans les sondages, ne vise pas la qualification mais entend, comme en 2017, mettre son grain de sel dans le débat présidentiel. Sa motivation à porter une candidature « révolutionnaire » n’a pas changé d’un iota depuis la précédente campagne. Lors d’un débat télévisé, l’ancien ouvrier licencié de chez Ford s’était alors fait remarquer face à François Fillon (LR), empêtré dans le Penelopegate, et à Marine Le Pen sur l’affaire des assistants parlementaires du FN. « Nous, quand on est convoqués par la police, on n’a pas d’immunité ouvrière, on y va », avait-il lancé devant des millions de spectateurs. Si cette réplique choc lui avait valu une certaine reconnaissance du public, les votes n’ont pas suivi. Au soir du premier tour, son parti avait enregistré seulement 1,09 % des voix, loin des 4 % recueillis en 2002 et 2007 par Olivier Besancenot.

Les mêmes thèmes de prédilection

Depuis, Philippe Poutou, également conseiller municipal sous l’étiquette Bordeaux en luttes, a rempilé pour une troisième campagne présidentielle après une confrontation interne avec Anasse Kazib qui a abouti au départ du courant Révolution permanente du NPA. Les thèmes de prédilection du candidat sont eux toujours les mêmes : refus du souverainisme, défense inconditionnelle de la liberté de circulation et d’installation, désarmement de la police, dénonciation de l’argent accumulé par les milliardaires sur le dos des travailleurs… « Nous voulons incarner une voix de rupture avec le capitalisme et donner la parole aux luttes sociales dans une période où le néolibéralisme montre ses limites, on le voit, avec la crise climatique, sanitaire et la guerre en Ukraine », développe Antoine Larrache, membre de l’équipe de campagne du candidat. Avant de poursuivre : « Les changements radicaux ne peuvent venir que des luttes sociales, ça ne passe pas par l’élection présidentielle. On y va parce qu’on a des choses à dire et on espère être utile dans le débat public, y compris pour lutter contre l’extrême droite et les propositions antisociales d’Emmanuel Macron. »

Comme en 2017, le leader NPA entend mettre son grain de sel dans le débat présidentiel.

S’inquiétant du fait que le débat démocratique n’ait pas lieu, le NPA a envoyé un courrier, le 17 mars, aux formations de gauche les invitant à défendre une « position commune » afin « d’exiger un débat entre les candidat.e.s ». « Pour l’instant, pas de réponse, mais cela va certainement venir parce que l’on a un intérêt commun à ce qu’il y ait une véritable confrontation », a indiqué Philippe Poutou sur France Inter, ce week-end. « La démocratie, ce n’est pas juste la question du temps de parole dans une élection présidentielle ou la question des institutions. C’est aussi comment on arrive à faire respecter les droits sociaux », a poursuivi le syndicaliste, en défendant un salaire minimum de 1 800 euros net « pour tout le monde » et la sixième semaine de congés payés. Des propositions que le candidat du NPA pourra défendre lors de ses prochaines réunions publiques prévues à Marseille, le jeudi 24 mars, et le vendredi 25 mars, à Quimper dans le Finistère.

philippe poutouPrésidentielle 2022
Le Monde

Présidentielle 2022 : qui sont les douze candidats ?

Maxime Vaudano Agathe Dahyot (design)

Publié le 02 juin 2021 à 16h16 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 09h40

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DécryptagesDouze candidats ont récolté les parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle d’avril 2022.

On sait désormais qui s’élancera sur la ligne de départ de l’élection présidentielle de 2022. Le Conseil constitutionnel a annoncé le lundi 7 mars la liste officielle des candidats au scrutin suprême, qui ont franchi la barre des 500 parrainages d’élus indispensables à une qualification pour le premier tour.

L'article a été publié sur la base des candidats déclarés et possibles à cette date. Il sera mis à jour au fil des prochains mois en fonction des annonces.

Des dizaines de prétendants éliminés au fil des mois

Voici les principaux prétendants à l'élection présidentielle, classés par date de candidature. Les profils grisés se sont finalement retirés de la course.

La liste officielle des candidats :

Les candidats éliminés de la course :

Maxime Vaudano

Agathe Dahyot design

L'Humanité

Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien Roussel

Tribune

Par Anicet Le Pors et Charles Fiterman, anciens ministres

Le vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel. L’élection présidentielle d’avril prochain peut être l’occasion de mettre un coup d’arrêt aux politiques néolibérales et autoritaires qui affaiblissent et divisent la France et d’ouvrir une phase nouvelle de progrès social et humain, appuyée sur un rassemblement des forces populaires et démocratiques les plus larges, sans volonté hégémonique d’aucune d’entre elles. Servir cet objectif, c’est voter utile. Le mieux placé parmi les candidats en présence pour incarner ce vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel.

Nous fondons ensemble ce choix sur plusieurs raisons essentielles. Fabien Roussel porte des propositions et un combat déterminé pour faire reculer les inégalités sociales, améliorer la vie du plus grand nombre, libérer les forces de création du carcan de la recherche de la rentabilité financière maximale pour quelques-uns. Il appuie cet objectif sur des propositions concrètes de réindustrialisation du pays, de relance des activités agricoles, sur un nouvel élan culturel, tout cela inscrit dans une transition écologique responsable. Il est le seul à proposer une démocratisation profonde des institutions et des pratiques politiques, marquées notamment par la suppression de l’élection au suffrage universel du Président de la République, mettant ainsi fin au système monarchique dans lequel nous vivons.

Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction. 

Enfin, Fabien Roussel tient un langage clair, franc, honnête, à l’écart des phrases pompeuses et des mots ronflants. Il n’est pas habité par l’obsession de poursuivre une aventure personnelle. Il est disponible pour rassembler les forces sociales et politiques nécessaires au changement, dans le respect de chacune d’entre elles, dans une coopération efficace et loyale au service des engagements pris en commun.

Il est tourné vers l’avenir. Fabien Roussel, c’est donc bien le vote le plus utile pour porter les espoirs de la France qui travaille et qui crée.

anicet le porscharles fitermanFabien RousselPrésidentielle 2022
Le Monde

Quelles sont les dates-clés de l’élection présidentielle 2022 ?

Les deux tours de l’élection à la présidence de la République se dérouleront les dimanches 10 et 24 avril 2022. Voici l’ensemble du calendrier concernant cette élection.

A moins de trois mois de l’élection présidentielle, les prétendants se bousculent pour occuper la fonction suprême de la Ve République. Si les électeurs français doivent surtout retenir les dates des deux tours de scrutin – les 10 et 24 avril 2022 –, le calendrier des candidats à l’Elysée comporte bien d’autres étapes.

Au cours d’une conférence de presse tenue le 25 janvier, le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, a précisé le calendrier des dernières semaines de la campagne.

  • 1er juillet 2021 : début du décompte des dépenses de campagne

Bien avant l’élection présidentielle, chaque candidat doit déclarer en préfecture le mandataire financier de son choix pour collecter les fonds destinés au financement de sa campagne.

Il s’agit d’une personne physique ou d’une association de financement électoral qui perçoit et enregistre les dons, recettes, apports personnels du candidat, contributions de partis politiques… Elle règle les dépenses et sera tenue de déclarer les comptes de campagne du candidat pour lequel elle est mandatée.

  • Automne 2021 : désignation de la plupart des candidats

Chaque candidat est libre de faire connaître publiquement sa candidature quand il le souhaite. Les grandes formations politiques ont décidé de leurs candidats à l’automne : Yannick Jadot a été désigné à la fin de septembre, lors de la primaire écologiste, Anne Hidalgo a été investie candidate du Parti socialiste à la mi-octobre, et Valérie Pécresse a remporté le congrès des Républicains.

Qui sont les candidats déclarés et pressentis pour 2022 ?

Du côté de la majorité, Emmanuel Macron n’a pas encore annoncé s’il se représentait ou non, même s’il peaufine actuellement sa stratégie de candidature.

  • 4 mars 2022 : limite d’inscription sur les listes électorales

Depuis le 1er janvier 2020, il est possible de s’inscrire sur les listes électorales jusqu’au sixième vendredi précédant le jour du scrutin. La date limite est ainsi fixée au vendredi 4 mars pour le premier tour, et au vendredi 18 mars pour le second. Il est possible de vérifier son inscription à partir du site de l’administration française.

Pour voter, il est nécessaire :

– d’être majeur le jour du scrutin (né au plus tard le 9 avril 2004, ou le 23 avril 2004 dans le cas du second tour) ;

– d’être français (les résidents d’un autre pays de l’Union européenne ne peuvent pas participer à l’élection présidentielle) ;

– de résider ou de payer ses impôts dans la commune dans laquelle vous souhaitez voter. Les Français résidant à l’étranger peuvent voter, à condition d’être inscrits sur la liste électorale d’une mairie ou sur une liste consulaire (il n’est plus possible depuis 2019 d’être inscrit à la fois sur une liste communale et consulaire) ;

– de disposer de ses droits civils et politiques.

  • 4 mars 2022 : limite de dépôt de la déclaration d’intérêts et d’activités

Conformément à la loi organique du 15 septembre 2017, les candidats ont non seulement l’obligation de disposer des cinq cents signatures, mais aussi de remettre une déclaration de situation patrimoniale et une déclaration d’intérêts et d’activités. Ils doivent la déposer au plus tard le 4 mars au Conseil constitutionnel, qui la transmettra à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, qui sera chargée de la publier « au moins quinze jours » avant le premier tour.

Cette même loi oblige le président de la République à déposer également auprès du Conseil constitutionnel « une déclaration de situation patrimoniale » de fin de mandat. Celle d’Emmanuel Macron a été publiée au Journal officiel le 9 décembre dernier.

  • 7 mars 2022 : publication de la liste définitive des candidats

Le décret de convocation des électeurs est publié jeudi 27 janvier, donnant officiellement le départ de la course aux parrainages. Chaque candidat doit obtenir le parrainage de cinq cents élus (maires, députés, sénateurs, conseillers régionaux et départementaux…) d’au moins trente départements pour prendre part à l’élection.

Ils sont recueillis par le Conseil constitutionnel, qui les publie au fur et à mesure de leur transmission, deux fois par semaine, le mardi et le jeudi. Les élus ont jusqu’au vendredi 4 mars, à 18 heures, pour faire parvenir au Conseil constitutionnel, par voie postale exclusivement, le formulaire et l’enveloppe officiels qu’ils recevront de l’Etat.

Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, proclamera la liste définitive des candidats le lundi 7 mars, soit environ un mois avant le premier tour, celui du 10 avril.

  • 28 mars 2022 : lancement de la campagne officielle

La campagne officielle débute deux semaines avant le premier tour du scrutin, le 28 mars. Elle est suspendue entre la veille du premier tour et la publication officielle des deux candidats finalistes du second tour. Elle prendra fin la veille du second tour.

La règle de l’équité du temps de parole entre les candidats (ou présumés jusqu’à la publication officielle de la liste des candidats) qui s’appliquait dans la période précédente est remplacée au cours de cette période par la règle de l’égalité du temps de parole entre les candidats.

Election présidentielle 2022 : comprendre les règles du temps de parole dans les médias
  • 10 avril 2022 : premier tour de l’élection présidentielle

Les électeurs français sont convoqués le dimanche 10 avril. Le ministère de l’intérieur a néanmoins précisé que certains départements et collectivités d’outre-mer voteront le samedi (à la Guadeloupe, à la Martinique, en Guyane, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et en Polynésie française) pour tenir compte du décalage horaire.

Des résultats provisoires seront communiqués au cours de la soirée par les médias et les instituts de sondage, à partir de 20 heures, à la fermeture du dernier bureau de vote. Le ministère communique les résultats par commune au fil du dépouillement. La publication des résultats au Journal officiel indiquera la reprise de la campagne.

  • 24 avril 2022 : second tour de l’élection présidentielle

Le second tour du scrutin se tiendra le dimanche 24 avril, ou – comme pour le premier tour – la veille, dans certains territoires d’outre-mer.

Les estimations seront communiquées dans la soirée par les médias et les résultats partiels seront publiés au fil du dépouillement par le ministère de l’intérieur, avant une proclamation définitive.

  • 13 mai 2022 au plus tard : passation de pouvoirs

La prise de fonction du président nouvellement élu doit avoir lieu au plus tard le dernier jour du mandat du président sortant, soit le 13 mai. Le président du Conseil constitutionnel procédera alors à ce moment-là à la lecture solennelle des résultats.

  • 24 juin 2022 au plus tard : dépôt des comptes de campagne

Les comptes de campagne clôturés doivent être remis au Conseil constitutionnel, qui dispose de six mois pour en vérifier la validité et déterminer le montant à rembourser aux candidats. Il dépend des résultats obtenus par les candidats : 47,5 % du plafond de dépenses pour ceux qui ont obtenu plus de 5 % des suffrages exprimés au premier tour et seulement 4,75 % de ce plafond pour les autres.

Romain Imbach

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L'Humanité

Le RSA sous condition, nouvelle arme antisociale de Macron

Actu

S’il est réélu, le président prévoit d’imposer entre quinze et vingt heures d’activité aux bénéficiaires de l’allocation. Une mesure stigmatisante empruntée à la droite et à la limite de la légalité.

Florent LE DU

Une politique de droite, antisociale et totalement assumée. En présentant son programme, le 17 mars, Emmanuel Macron a annoncé la teneur de son possible deuxième mandat. Tandis que les cadeaux fiscaux aux entreprises et aux riches vont se multiplier, les pauvres seront sommés de se retrousser les manches. Une mesure emblématique symbolise cette philosophie : conditionner le versement du revenu de solidarité active (RSA) à « quinze à vingt heures d’activité » par semaine. Une sorte de bénévolat imposé via un chantage sur leurs maigres ressources (les allocataires du RSA touchent 565 euros pour une personne seule vivant en métropole) ou un mi-temps sous-payé, sans contrat ni droits sociaux. « On va donc remplacer des travailleurs qui touchent un salaire par des gens au RSA », s’est indigné Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Faire travailler les bénéficiaires du RSA pour environ 7 euros de l’heure a provoqué la même sidération du côté du Secours catholique : « M. Macron, pour les personnes au RSA qu’on accompagne, travailler, avoir une activité comme vous dites, elles en rêvent ! Mais pour un salaire qui leur permet de vivre dignement. »

Une nouvelle doctrine de la  Macronie

Pour rappel, le RMI (revenu minimum d’insertion), ancêtre du RSA, créé en 1988, n’a rien d’un « cadeau » mais constitue un filet de sécurité, conçu pour obéir à une exigence à valeur constitutionnelle, selon laquelle « tout être humain qui, en raison de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ». Le RSA constitue ainsi un acte de solidarité et de protection indispensable, en particulier pour ceux qui ne peuvent travailler, en raison de difficultés personnelles ou du fait de la conjoncture actuelle. Un contexte économique qui reste problématique, même si Emmanuel Macron, pour justifier sa proposition, met en avant un taux de chômage en baisse, à 7,4 %. Un chiffre pourtant faussé, notamment parce qu’il ne comprend pas les exclus de Pôle emploi, alors qu’en un an le nombre de radiés a augmenté de 44,9 %.

Surtout, conditionner le RSA à « une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle, soit de formation, soit d’emploi », obéit à une nouvelle doctrine de la Macronie, « celle de dire que les devoirs ouvrent les droits, et non l’inverse », soutient Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement (et de la campagne de son président-candidat, visiblement). Mettant l’accent sur « l’insertion », Emmanuel Macron prétend combattre « l’idée qu’on traiterait la pauvreté ou la précarité uniquement à travers des prestations monétaires ». Le RSA n’est pourtant pas « uniquement » une « prestation monétaire ». Dès 1988, le RMI portait l’idée que « l’insertion est le deuxième droit après l’allocation », selon Michel Rocard, alors premier ministre. Un accompagnement est même déjà prévu dans le dispositif, mais celui-ci manque de moyens. Entre 2013 et 2018, les dépenses d’insertion liées au RSA ont diminué de 6 %, et ces moyens ont continué de baisser depuis le début du quinquennat Macron, qui n’a rien mis en place pour y pallier. Le 13 janvier dernier, la Cour des comptes a ainsi pointé les « graves lacunes de l’accompagnement social et socioprofessionnel » des allocataires.

« Une logique qui se nourrit de préjugés tenaces »

L’argument d’Emmanuel Macron est donc biaisé, mais celui-ci insiste, en osant vendre sa proposition comme un moyen de « reconnaître la dignité de chacun ». Une justification insupportable pour les associations de lutte contre la pauvreté, qui ont unanimement dénoncé cette proposition. ATD Quart Monde déplore « une logique qui se nourrit de préjugés aussi faux que tenaces », selon laquelle « les allocataires des minima sociaux seraient des “assistés” qui “profitent du système”, alors qu’une majorité d’entre eux se démènent chaque jour ».

Même au sein de la Macronie, certains ne sont pas dupes. Comme Olivier Noblecourt, délégué à la lutte contre la pauvreté du gouvernement entre 2017 et 2020 : « Avec ce clin d’œil antipauvre, il les stigmatise. (…) On prend le problème à l’envers. Le RSA, c’est beaucoup de personnes en souffrance, il ne faut pas l’oublier », a-t-il confié à Mediapart. Car – il est visiblement nécessaire de le rappeler – ce n’est pas par choix que les bénéficiaires du RSA survivent avec quelque 500 euros par mois. Tandis qu’Oxfam observe qu’« en France, il y a treize fois plus de demandeurs d’emploi que d’emplois vacants », l’économiste Henri Sterdyniak précise qu’« une majorité de personnes au RSA ne peuvent pas travailler ».

Un projet également défendu par  Pécresse

Si Emmanuel Macron s’est bien gardé de parler d’« assistanat », sa proposition s’inscrit dans une histoire politique récente clairement imprégnée de cette rhétorique, dont Nicolas Sarkozy avait fait l’une de ses marques de fabrique. En mai 2011, Laurent Wauquiez (LR), dénonçant les « dérives de l’assistanat, cancer de la société française », a été le premier à mettre sur la table cette idée, en déposant une proposition de loi pour contraindre les bénéficiaires du RSA à « assumer » cinq heures hebdomadaires de « service social ». Il y a onze ans, une certaine forme de sérieux et d’humanité traversait encore les rangs politiques sur ce sujet, et les propos de Laurent Wauquiez avaient suscité un tollé, y compris à droite. Mais, en 2022, Valérie Pécresse propose désormais la même mesure que celle présentée un mois plus tard par Emmanuel Macron. Un alignement entre LR et LaREM qu’incarne d’ailleurs parfaitement une femme politique : Brigitte Klinkert. L’actuelle ministre déléguée à l’Insertion, ancienne LR, a été la première, en 2016, à conditionner le RSA à sept heures de « travail bénévole » dans le Haut-Rhin, département qu’elle présidait. Le préfet comme le tribunal administratif avaient jugé cette mesure illégale. Puis le Conseil d’État, en 2018, a estimé qu’elle pouvait être appliquée, uniquement si ce travail est réalisé sur la base du volontariat.

Pour mettre en œuvre sa proposition, Emmanuel Macron devra donc mener bataille auprès du Conseil d’État et du Conseil constitutionnel pour qu’elle ne soit pas retoquée. D’ici là, les citoyens français ont aussi le pouvoir de le faire, en disant stop à la casse sociale du président de la République.

Présidentielle 2022rsaEmmanuel Macron
Le Monde

Emmanuel Macron, grand favori à l’élection présidentielle, face au risque de la démobilisation

Donné gagnant de la présidentielle depuis des mois, le président candidat espère réaliser le meilleur score possible les 10 et 24 avril afin d’asseoir sa légitimité.

« Rien n’est écrit ! Rien n’est gagné ! » Depuis sa déclaration de candidature, Emmanuel Macron ne cesse d’alerter ses troupes sur le risque de démobilisation des électeurs lors de la présidentielle. Répétée sur tous les tons, la mise en garde se veut appuyée. Non, le scrutin présidentiel ne serait pas déjà « plié », assure-t-il dès le 4 mars dans une vidéo publiée par son équipe de campagne. « Si à chaque seconde, on considère que la confiance est acquise et qu’on n’a pas à se remettre en cause et aller la chercher, à ce moment-là, on perd », prévient-il.

Une semaine plus tard, rebelote. « Le grand risque, c’est que les gens pensent que ce soit fait. S’ils le pensent, c’est qu’on a perdu », insiste-t-il, dans une nouvelle vidéo promotionnelle. Avant d’assurer, devant les élus qui le soutiennent, réunis à son QG, le 11 mars, qu’il ne croit « aucun chiffre ». Référence aux sondages, qui le présentent comme le grand favori de l’élection des 10 et 24 avril.

« La démobilisation est le pire risque » : l’avertissement du candidat Macron aux élus de la majorité

Déjà donné gagnant de la présidentielle depuis de longs mois, le président candidat a enregistré une hausse des intentions de vote en sa faveur, depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Désormais crédité de plus de 30 % au premier tour dans une série de sondages et donné vainqueur au second tour dans tous les cas de figure, il a creusé l’écart avec ses adversaires dans des proportions jamais vues depuis le début du quinquennat.

La dernière enquête Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde, publiée le 18 mars, le donne à 29 %, très loin devant sa poursuivante, la candidate du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen (16 %). Au second tour, il fait figure de large vainqueur (59 % pour lui contre 41 % pour elle). De quoi alimenter l’idée d’un match joué d’avance. 72 % des Français sont ainsi convaincus qu’Emmanuel Macron sera réélu pour un second quinquennat. Seuls 13 % imaginent Marine Le Pen à l’Elysée.

Si cette domination théorique rassure les macronistes, pas question toutefois de crier victoire trop tôt. « On en a vu beaucoup par le passé qui étaient les grands gagnants de l’élection avant, mais qui n’ont pas été au second tour ! », a lancé le locataire de l’Elysée, le 9 mars, aux parlementaires de la majorité, afin de les exhorter à mener campagne, sans relâche. Pas question de subir le même sort qu’Edouard Balladur ou Alain Juppé, tous donnés vainqueur de la présidentielle dans les sondages, avant de finalement s’écrouler dans les urnes.

Un danger potentiel

Si un éparpillement des voix constitue un danger majeur, dont avait, par exemple, pâti Lionel Jospin en 2002, la crainte principale de M. Macron reste qu’une partie des électeurs ayant prévu de glisser un bulletin dans l’urne en sa faveur ne prennent pas la peine de venir voter, au motif qu’il n’en aurait pas besoin pour l’emporter. « Autour de vous, vous pouvez avoir des gens qui préféreront aller à la pêche », s’est-il alarmé devant les élus de la majorité, le 9 mars. Avant de lâcher : « La démobilisation est le pire risque. » Un danger potentiel, dans la mesure où l’abstention est évaluée à plus de 30 %. Ce qui constituerait « un record pour un scrutin présidentiel, alors qu’elle n’était que de 22 % en 2017 », rappelle Brice Teinturier, directeur général d’Ipsos.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : Richard Ferrand s’oppose à un embargo sur le gaz russe

Aux yeux du président de l’Assemblée nationale, les sanctions « ne servent pas à punir les Français » soucieux de leur pouvoir d’achat.

Le président de l’Assemblée nationale a eu, mardi 23 mars au matin, des mots qui ne plairont peut-être pas au président ukrainien que les parlementaires doivent entendre, en visioconférence, dans l’après-midi. Richard Ferrand a jugé, sur France Inter, qu’un embargo sur le gaz et le pétrole russes – sources majeures de financement pour la Russie faisant la guerre à l’Ukraine – n’était « pas possible ». Aux yeux de celui qui préside par ailleurs le comité de campagne d’Emmanuel Macron, « les sanctions servent à infléchir le pouvoir politique russe, elles ne servent pas à punir les Françaises ou les Français ou les autres Européens », alors que le sujet du pouvoir d’achat, notamment sur les énergies, est l’un des plus débattus de la campagne présidentielle.

Grand oral consacré au handicap, Ferrand précise les propositions de Macron sur le RSA et l’âge de la retraite : suivez la campagne présidentielle en direct

« Chaque fois que l’on peut durcir la position pour infléchir le pouvoir russe, il faut le faire, mais il ne s’agit pas d’assécher soudainement l’Europe, la France, l’industrie, tout ce qui fait que nous vivons, a argumenté M. Ferrand. Il n’y a pas de réponse de substitution si on décidait ça demain ou après-demain. Que l’on aille de manière progressive vers une diminution de nos approvisionnements au point que cela affaiblisse la Russie, oui, mais il ne serait pas honnête de dire “demain matin on décide cela”. »

« Il faut évidemment qu’on sorte, et le plus tôt possible, de l’importation du gaz et du pétrole russes », a déclaré pour sa part sur Franceinfo Aurore Bergé, la présidente déléguée des députés La République en marche, ajoutant que « c’est une question de temps, parce qu’on ne peut pas condamner demain nos voisins [européens] qui sont dans une situation énergétique de dépendance extraordinairement puissante ». « C’est un enjeu de renforcement des sanctions sur le moyen-long terme, la guerre risque de durer, et donc il faut aussi que les sanctions puissent avancer de manière graduelle », a-t-elle précisé.

« Rien n’est tabou »

Après le Parlement italien mardi, puis le Parlement japonais mercredi, c’est au tour de l’Assemblée nationale et du Sénat français de se réunir exceptionnellement et simultanément à 15 heures – malgré la fin des travaux législatifs – pour écouter un message en direct de Volodymyr Zelensky.

Washington a décidé d’interdire les importations d’hydrocarbures russes et le Royaume-Uni a annoncé l’arrêt de ses importations d’énergie russe d’ici à la fin de 2022. L’Europe s’est pour l’instant refusé à décréter un embargo sur les importations russes, qui assurent 40 % de ses besoins en gaz naturel et 30 % pour le pétrole. Mais le 11 mars, à Versailles, à l’issue de deux jours de réunion avec les dirigeants européens, Emmanuel Macron n’avait pas exclu que l’Union européenne puisse s’en prendre ultérieurement aux importations de gaz ou de pétrole. « Rien n’est interdit, rien n’est tabou », avait-il lancé.

La plupart des candidats à l’Elysée ont pris position contre un embargo sur les hydrocarbures russes. Seuls l’écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo s’y sont déclarés explicitement favorables.

Dans un communiqué diffusé mardi, TotalEnergies a annoncé la fin de tout achat de pétrole ou de produits pétroliers russes. La décision sera effective « dans les meilleurs délais et au plus tard à la fin de l’année 2022 », promet le texte. Depuis le début de la guerre en Ukraine menée par l’armée russe, le 24 février, la compagnie dirigée par Patrick Pouyanné se distinguait en étant le seul groupe pétrolier occidental à continuer ses activités en Russie.

Sous pression, TotalEnergies amorce une timide réduction de son activité en Russie

Le Monde avec AFP

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L'Humanité

Sébastien Menesplier : « Sortir l’énergie du marché, c’est assurer les tarifs les moins chers »

Entretien

La fédération CGT mines-énergie vient de clore son 7e congrès sur fond d’explosion des prix et d’une guerre en Ukraine qui déstabilise le secteur. Son secrétaire général nous en dit plus.

Marion d'Allard

En augmentation constante depuis des mois, les tarifs de l’énergie (électricité et gaz) se conjuguent, pour les consommateurs, à une remontée historique des prix des carburants à la pompe. Une situation aggravée par la guerre en Ukraine, qui a mis la question de la souveraineté énergétique au centre du débat public. Dans un tel contexte, EDF anticipe des résultats 2022 en chute libre. Plombée par le bouclier tarifaire du gouvernement, qui oblige l’énergéticien public à vendre son électricité à perte à ses concurrents privés, affaiblie par des problèmes de corrosion qui handicapent son parc nucléaire, l’entreprise vient de lancer une augmentation de capital pour renflouer ses caisses. Pour la CGT, la gravité de la situation exige la sortie de l’énergie, dans son ensemble, des mécanismes de marché. Le secteur devant être placé sous maîtrise publique totale.

EDF vient d’annoncer une augmentation de capital de plus de 3 milliards d’euros avec une participation de l’État à hauteur de 2,7 milliards d’euros. Cette recapitalisation est-elle une bonne nouvelle ?

C’est, une fois encore, un pansement sur une jambe de bois. Car tant que l’énergie, et en l’occurrence l’électricité, ne sera pas sortie des logiques de marché, EDF sera toujours en difficulté. Les comptes de l’entreprise ont été plombés par l’augmentation de l’Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique – NDLR), sur décision de l’État. Et même si l’État venait à annoncer une renationalisation d’EDF, nous ne crierions pas victoire. Nous ne donnons pas à ce mot le même sens. Renationaliser, c’est faire de l’énergie un bien de première nécessité, c’est revenir à une forme de souveraineté dans laquelle l’État organise la réponse aux besoins. Si réellement il s’agissait de renationalisation, EDF devrait changer de statut juridique, redevenir un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) et non plus une société anonyme. Enfin, la gestion de l’entreprise serait démocratisée. Rien de tout cela n’a été fait, ni même envisagé. Donc, quand Emmanuel Macron évoque une « reprise de contrôle capitalistique », ce que cela recouvre demeure très flou. D’autant qu’il y a aujourd’hui trois acteurs majeurs dans le secteur : EDF, Engie et TotalEnergies – qui s’implante de plus en plus avec les énergies renouvelables, mais également en rachetant quelques moyens de production thermiques. Si l’État veut reprendre la main en montant au capital des entreprises publiques, quid de Total ? C’est la raison pour laquelle, dans notre programme progressiste de l’énergie, nous en appelons au retour à deux Epic nationalisés avec une gestion démocratisée.

Emmanuel Macron confirme également, s’il était réélu, la construction immédiate de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR, la multiplication par dix de la puissance solaire et la création d’une cinquantaine de parcs éoliens en mer. Ces annonces vont-elles dans le bon sens ?

Là encore, derrière ces annonces, dont on ne peut pas dire qu’elles sont mauvaises, il n’y a rien de bien concret. Prenons les six EPR. Nous apprenons qu’ils devraient être exploités par EDF. Mais qui va les construire ? Quand ces programmes vont-ils commencer ? Combien vont-ils coûter ? Quel sera le niveau de la maîtrise publique ? Toutes ces questions n’ont pas de réponses. Nous nous félicitons que la France engage un programme pour relancer la filière nucléaire, pour construire de nouveaux outils de production pilotables, mais nous souhaitons surtout que tout cela soit réalisé sous maîtrise publique totale et que l’État donne les moyens à EDF de faire face à l’enjeu. Bien entendu, il faut travailler avec des industriels et des sous-traitants, mais il va d’abord falloir évaluer les compétences et assurer la formation à ces métiers très spécifiques. C’est ce que l’on a fait par le passé, avec le parc nucléaire historique. Il faut rouvrir les écoles de métiers.

« Nous avons besoin d’une autre stratégie en matière de stockage du gaz sur notre territoire. Il faut que la puissance publique reprenne la main et impose à Engie une autre politique en la matière. »

L’invasion russe en Ukraine a aussi remis l’énergie au centre des débats, sur fond d’augmentation historique des prix. La France et l’UE entendent en finir avec leur dépendance au gaz russe. Est-ce faisable ?

Nous avons besoin d’une autre stratégie en matière de stockage du gaz sur notre territoire. Il faut que la puissance publique reprenne la main et impose à Engie une autre politique en la matière. Si nos stockages avaient été pleins, si cette situation avait été anticipée, nous n’en serions pas là. La France ne produit pas de gaz, mais, avec une autre stratégie et une meilleure gestion, nous aurions fait en sorte de moins dépendre du gaz russe. Par ailleurs, même si la filière gazière est nécessaire et implique des coopérations et des liens à l’international, dépendre d’un fournisseur quasi unique est un problème. Encore une fois, il faut revoir l’organisation de ce service public. Et la première chose à faire est de sortir de ce marché à cause duquel nous ne maîtrisons pas les prix. Si l’énergie, dans son ensemble, n’était plus soumise aux lois du marché, nous pourrions assurer pour les usagers des tarifs les moins chers possible. Aujourd’hui, l’Union européenne tente de trouver d’autres fournisseurs que la Russie. Mais ça ne doit pas se traduire par des importations de gaz de schiste. Ce n’est absolument pas une énergie d’avenir. Nous devons travailler à construire des filières de gaz vert, de biométhane entre autres.

Le 7e congrès de la Fédération nationale mines-énergie CGT vient de s’achever. Vous en avez été réélu secrétaire général. Quels sont les grands enjeux de votre prochain mandat ?

Ma première satisfaction est d’avoir vu notre bilan d’activité voté à l’unanimité. C’est une première et ça signifie que nous avons réussi, pendant ce mandat et malgré la crise sanitaire, à mettre en œuvre un syndicalisme de transformation sociale porteur de luttes gagnantes. Nos orientations sont désormais tracées, avec comme objectif de gagner notre programme progressiste de l’énergie. À l’approche de l’élection présidentielle, nous avons également décidé de nous adresser aux candidats pour faire en sorte que l’énergie, qui est un enjeu de société, bénéficie d’une politique offensive et mieux organisée, appuyée sur une industrie solide, de nouvelles garanties collectives et un meilleur service public, pour les salariés et pour les usagers.

Énergiefnme-cgtsébastien menesplierPrésidentielle 2022
L'Humanité

Présidentielle. Le programme de 10 personnalités pour remettre la Culture sur le devant de la scène

Premier plan

Transmission, éducation, accès aux œuvres et aux savoirs... L’Humanité donne carte blanche à dix personnalités du monde culturel pour penser les missions d’un futur ministère et remettre au centre des préoccupations ce thème oublié de la campagne électorale. 

Clément GarciaSophie Joubert

Où est passée la culture ? À trois semaines du scrutin, elle reste dramatiquement absente de la campagne présidentielle. C’est malheureusement devenu une habitude. Depuis près de trois décennies, les politiques culturelles souffrent d’un manque d’élan et peinent à prendre la mesure des enjeux d’un secteur indispensable à l’émancipation de tous et qui, de surcroît, emploie directement 650 000 personnes et représente 3,5 % du PIB.

Cantonnée au chapitre « éducation » ou « patrimoine »

La valse incessante des ministres (six en dix ans) n’a certainement pas aidé à construire une politique culturelle durable et ambitieuse. Dans les programmes des différents candidats, elle reste trop souvent reléguée, cantonnée au chapitre « éducation » ou « patrimoine », sans faire l’objet d’une attention propre.

La culture, un art de vivre

Seuls Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon s’accordent à vouloir porter le budget du ministère à 1 %, non pas du budget de l’État (il est aujourd’hui de 0,8 %), mais des richesses produites. Si Valérie Pécresse ou Anne Hidalgo souhaitent mettre l’accent sur l’éducation artistique, le flou demeure sur son financement. Éric Zemmour se borne, quant à lui, à célébrer « le génie propre de la culture française », pour la rendre « moins idéologisée », quand sa rivale d’extrême droite Marine Le Pen efface tout bonnement le mot « culture » de ses 22 propositions. Enfin, le président-candidat ne mentionne la culture, dans sa « Lettre aux Français », qu’en rapport à l’identité nationale.

Lire l'entretien avec la chanteuse Juliette : « Ça aurait de la gueule un grand ministère de la Transmission ! »

Il y a pourtant fort à faire dans ce domaine. Les politiques publiques en direction de la culture durant la présidence d’Emmanuel Macron se sont bornées, pandémie oblige, au dispendieux « quoi qu’il en coûte », les services de l’État revendiquant 13,6 milliards d’euros d’aides au secteur, soit quatre fois le budget du ministère.

Cette somme s’avérait indispensable pour éviter que compagnies et lieux culturels ne sombrent avec les nombreuses annulations et fermetures de salles, mais n’a pas évité les « trous dans la raquette » et le profond malaise d’artistes et auteurs toujours privés de statut, et de techniciens non concernés par les aides gouvernementales.

Une subvention au marché

Seule mesure emblématique du quinquennat, le passe culture, soit 300 euros destinés, depuis 2021, à l’ensemble des jeunes de 18 ans au nom du « soutien à la démocratisation et à l’éducation artistique et culturelle », et dont le coût est estimé, pour le prochain budget, à 199 millions d’euros. Une mesure qui s’apparente bien plus à une subvention au marché des biens culturels qu’à une véritable politique publique « d’éducation artistique et culturelle », d’autant que, à 18 ans, les inégalités d’accès à la culture sont déjà bien installées.

Le passe culture profite-t-il aux jeunes ou aux majors ?

Les mastodontes du numérique ont également profité des confinements pour installer un face-à-face entre eux et les publics, et déverser, par écrans interposés, une offre culturelle et de divertissement pléthorique, majoritairement nord-américaine. Au prix d’une homogénéisation des propositions, ciblées selon les habitudes de chacun grâce aux fameux algorithmes.

Annoncée le 7 mars en même temps que la candidature d’Emmanuel Macron, la suppression de la redevance apparaît comme une mesure dangereuse et électoraliste, qui met en péril la diversité culturelle et le financement du service public. Une proposition qui fait écho à celle des deux candidats d’extrême droite de privatiser l’audiovisuel public.

Leurs priorités, leurs rêves

Voilà qui plaide pour un renouveau des politiques culturelles. Pour défendre la création, mais aussi proposer aux publics des horizons nouveaux et les pousser à la rencontre avec des univers artistiques et culturels que leur interdit le marché omnipotent.

Parce que le chantier est vaste, urgent, passionnant, l’Humanité a demandé à dix artistes et directeurs d’établissements culturels de confier librement ce qu’ils ou elles feraient d’un poste de ministre de la Culture. Écrivains, cinéastes, chanteuse, plasticiens ou directeurs de musées, ils et elles expriment leurs priorités, leurs rêves, leur colère, pour dessiner une politique culturelle ambitieuse qui donnerait toute la place au partage, à la médiation, parce que la culture est notre affaire à tous.

« La culture au service de tous »

Catherine Corsini, cinéaste

Si le ministère de la Culture existe toujours et si et si…Si j’étais ministre de la Culture et avant toute mesure, j’écrirais  en gros sur les frontons de la République que la culture est essentielle. ESSENTIELLE À LA DÉMOCRATIE.

Dans ce moment où on a tant besoin de collectif, de se retrouver, de croiser nos récits, de redonner de l’imaginaire à une société qui s’est renfermée sur elle-même, je ferais en sorte que la culture soit accessible pour tous et toutes, et partout en France, même dans les zones les plus reculées. Il faut se battre contre les inégalités territoriales (écoutons la colère des gilets jaunes). Je travaillerais dans une vraie proximité avec le ministère de l’Éducation nationale pour revaloriser l’éducation artistique, donner ses chances à une vraie pratique du théâtre, de la musique et du cinéma dès le primaire, faire en sorte que des activités soient pratiquées au moins une fois par semaine et qu’elles soient encadrées par des professionnels ou des professeurs ayant suivi une formation.

J’en finirais avec le passe culture, qui n’est qu’un bon d’achat destiné à faire des jeunes de futur·e·s consommateur·trice·s et qui n’a aucune vision culturelle. Il faut transmettre et offrir aux élèves dès le primaire et pendant toute leur scolarité l’accès gratuit aux musées, salles de spectacle, de cinéma.

La culture est joyeuse et populaire. La transmettre est une mission, il faut montrer les apports successifs de toutes les civilisations. La culture développe l’esprit critique, c’est le pari de faire advenir une génération créatrice. Découvrir des films de patrimoine et des films récents en salles, « lever la tête et pas la baisser », disait le maître.J’obligerais tous les membres du gouvernement à aller au théâtre, au cinéma, aux concerts, à voir des productions françaises.

J’augmenterais le budget de la culture à 2 % du PIB. Je ne vendrais pas la culture au privé et me battrais contre l’hégémonie des plateformes, je protégerais l’exception culturelle, je redonnerais toute sa place à la culture sur les chaînes publiques. Je renforcerais l’autonomie des grands établissements et je continuerais le chantier de la décentralisation, j’améliorerais le statut des intermittent·e·s et des précaires.

Si j’étais ministre de la Culture, je démissionnerais si le président supprimait la redevance. Elle est notre garant pour la liberté d’expression. Elle permet notre indépendance et notre diversité culturelle. Elle finance notre service public. Et ce service a besoin de conserver sa liberté d’éditorialisation.

Enfin, je favoriserais l’accès à des postes de décision aux femmes et aux personnes issues de minorités : directions des théâtres, opéras, festivals, qui restent encore aujourd’hui blanches et masculines. 

« Distiller les sciences dans la culture commune »

Étienne Klein, physicien et philosophe des sciences 

Si j’étais nommé ministre de la Culture, je commencerais par réagir à un constat simple : lors des débats concernant la pandémie de Covid-19, certains journalistes ont semblé manquer de réactivité par parce qu’ils étaient impressionnés, ayant prématurément intégré l’idée que les sciences leur seraient par essence inaccessibles. En certaines occasions, il est même arrivé qu’ils se fassent littéralement « balader » par tel ou tel sophiste aux titres ronflants et aux allures de gourou.

Comment pallier ce manque de culture scientifique des journalistes ? Je suggérerais de mettre sur pied, pour eux, une formation continue, hors période de crise, sur les sujets scientifiques importants, afin qu’ils acquièrent un « fond de références » qu’ils pourraient mobiliser quand cela deviendrait nécessaire. Bref, de leur donner de véritables cours, spécialement conçus pour eux, dynamiques et bien charpentés ! Une session sur l’atome, une autre sur les virus, une troisième sur l’énergie ou le big bang ou le changement climatique, etc.

Je veux croire que cette pratique serait l’amorce d’un cercle vertueux, car elle aurait par effet de contagion un impact sur le grand public : les connaissances seraient ainsi progressivement distillées dans la culture commune. D’autant que – quiconque a vraiment percuté les questions scientifiques, le sait bien –, il y a un véritable « érotisme des problèmes » qui crée une addiction par l’association de réflexions, de connaissances, d’émotions, de récits, de paradoxes, d’idées de génie, d’aventures. Tout cela décliné au long cours engendrerait en un seul et même élan une fête de l’esprit qui, ensuite, s’auto entretiendrait, voire se développerait.

Si l’on veut donner le goût des sciences, ne convient-il pas de commencer par donner du goût aux sciences ?

« Un festival  indisciplinaire ininterrompu »

Smith, artiste 

Nommé ministre de la Culture, je commencerais par me réjouir du choix d’un artiste trans, végétarien, autiste à un poste dont mes semblables et moi-même sommes ordinairement exclu·e·s. J’organiserais, enthousiaste, un festival indisciplinaire ininterrompu, nuit blanche nomade, perpétuelle, radioactive, scène ubiquitaire ouverte aux lucioles de toutes les communes.

Harrassé d’avance par la tâche colossale que porte son intitulé originaire, j’archipellerais aussitôt mon ministère, déléguant à d’autres inassimilables chacun de ces offices et m’attribuant le premier : le ministère du Rêve ; le ministère de la Lenteur ; le ministère du Risque incalculé ; le ministère des Chemins de traverse ; le ministère de l’Intuition ; le ministère du Grand Désir ; le ministère de l’Insuccès ; le ministère de la Discrétion ; le ministère du Soin et de l’Attention ; le ministère du Sacerdoce ; le ministère de l’Au-delà ; le ministère de la Surprise ; le ministère de la Considération ; le ministère de l’Invisible et de l’Inouï ; le ministère du Dernier Cri ; le ministère du Silence ; le ministère de la Transe ; le ministère du Fétichisme ; le ministère des Architectures animales ; le ministère de la Solitude ; le ministère de l’Impertinence ; le ministère des Souvenirs ; le ministère de la Nuit ; le ministère de la Gratitude ; le ministère des Énergies inédites, des Alliances multipliées, des Hospitalités inconditionnelles.

« Réfléchir à un statut pour l’artiste »

Alain  Guiraudie, cinéaste

Avant toute chose, il me semblerait indispensable de faire un état des lieux, des états généraux de la culture, histoire de bien entendre tout le monde. A priori, pour moi, l’équation serait de développer l’accès du plus grand nombre à la culture et aux arts, tout en favorisant l’innovation, l’audace, la singularité. On pourrait agir sur quelques secteurs en lien direct avec les pouvoirs publics. Il me paraît important de renforcer les liens entre culture et éducation. La curiosité et le désir de choses nouvelles passent par la découverte dès l’école d’œuvres différentes. On devrait aussi repenser l’audiovisuel public pour qu’il redevienne un instrument de culture plutôt qu’une vitrine promotionnelle faisant la course à l’audimat. Il faudrait bien sûr augmenter le budget et surtout (dans la culture comme ailleurs) redistribuer l’argent avec plus de justesse. Je pense par exemple au CNC qui devrait faire un plus gros effort en direction des films les plus compliqués à financer. On devrait encadrer par la loi le numérique : c’est une nécessité urgente. Le numérique est un vecteur populaire d’accès à la culture. Or, c’est la loi du marché, la loi de la jungle, qui règne sur le Net. La France est un pays de culture, un pays qui regorge de créateurs. Mais, pour qu’il le reste, il faut s’en donner les moyens et ne pas hésiter à augmenter le budget alloué à la culture.Enfin, il faudrait se mettre sérieusement à réfléchir à un statut pour l’artiste, hors de Pôle emploi ou de l’aide sociale. Actuellement beaucoup sont soit intermittents (dans le spectacle vivant ou le cinéma), soit au RSA (pour les plasticiens, notamment). Je ne sais pas la forme que pourrait prendre ce statut. Il n’existe dans aucun pays, il reste à inventer.

« Parité, représentativité, transformation des imaginaires »

Anne Monfort, metteuse en scène

La première chose à faire serait de donner plus de moyens aux femmes. Dans les programmations des théâtres, la parité doit passer par le nombre de spectacles faits par les femmes et les hommes, mais aussi par les budgets alloués, la taille des productions. Sinon, les femmes se retrouvent à faire des spectacles sur des questions intimes dans les petites salles. Quand on parle d’égalité, il faut aussi parler de génération : les femmes sont émergentes plus longtemps et elles sont plus vite jugées trop vieilles. Si on regarde les directions des centres dramatiques nationaux, 47 % sont dirigés par des femmes, mais ce sont souvent de plus petits lieux ou des binômes femme-homme, voire des couples. J’ai l’impression que l’anonymisation des candidatures pour la direction des théâtres aiderait à remettre en question l’hyperpersonnalisation, la mythologie de l’artiste, qui favorise souvent les hommes.

Concernant l’écosystème sexiste, il y a une réflexion à mener sur les esthétiques, sur la représentation des personnages féminins, mais aussi des personnages racisés. La sortie du stéréotype est une chose complexe. Elle passe par l’éducation au regard, aux formations dans les écoles. L’an dernier, j’étais au jury de l’Esad (École supérieure d’art dramatique). Le texte obligatoire était en écriture inclusive, car oui, l’écriture inclusive se parle aussi. C’était très intéressant à entendre et très moteur artistiquement. Il faudrait aussi questionner le répertoire, avoir un discours critique sur les textes en réfléchissant à la diversité au sens large. Il ne s’agit pas d’annuler les classiques. On peut être fidèle au répertoire tout en sortant le théâtre du musée ou, au contraire, assumer la dimension muséale, dans une historicité précise, sans se cacher derrière une hypothétique atemporalité des sentiments humains. Non, les sentiments, la subjectivité ne sont pas atemporels, mais sont aussi déterminées par des conditions socio-économiques.

Pourquoi les jeunes acteurs ont-ils toujours envie de jouer le Cid, alors que les jeunes actrices sont ennuyées par Chimène ? Nous sommes dans une période intéressante où on n’a pas complètement déconstruit les modèles précédents et où on n’en a pas reconstruit de nouveaux, et, au nom de l’atemporalité du musée, des peurs archaïques continuent de freiner la visibilisation ou la création de modèles autres, alors que ces derniers correspondent en réalité à une bonne partie de la société !

Pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes, il faut être beaucoup plus contraignant, au-delà de respecter le Code du travail en ces matières, ce qui devrait être une base absolue. C’est très bien de conditionner les subventions à l’application de mesures contre les violences sexuelles, comme l’a annoncé l’actuelle ministre de la Culture, mais le travail sur la parité doit être mené parallèlement. Cela va avec la question des représentations : il faudrait complètement revoir le discours qui consiste à séparer l’homme de l’artiste.

Bref, le respect de la loi, la parité de moyens, la représentativité et la transformation des imaginaires. Je ne parviens toujours pas à croire que collectivement l’art ne peut pas en sortir grandi.

« Libérer le patrimoine »

Arno  Bertina,  écrivain 

Si j’étais ministre de la Culture, j’inciterais le patrimoine à travailler avec la création contemporaine plus qu’il ne le fait déjà. Je ne laisserais pas les résidences et ateliers en tous genres être l’apanage des médiathèques ou des structures associatives. Je chercherais à faire que le présent dialogue mieux avec l’histoire, de façon à ce qu’il y trouve l’audace de tout bousculer. Car c’est toujours le même schéma : deviennent des classiques les œuvres qui ont été portées ou poussées par une vitalité inépuisable, par un souffle si puissant qu’il renversait toutes les conventions sur son passage, et bien souvent jusqu’au bon goût. Devient un classique celui qui a renversé la table. Il suffit de relire Racine, Chateaubriand ou Virginia Woolf pour être à nouveau saisi par leur audace. Hugo ou Duras sont à chaque époque au-delà de ce qu’on imagine trouver en ouvrant un de leurs livres. Travailler dans un château, un prieuré ou une fonderie, c’est prendre le temps de nommer les strates constituant le bâtiment – plutôt que de continuer à relayer la fable d’une unité (architecturale, par exemple, ou stylistique). Cette déconstruction des valeurs est nécessaire, elle libère le patrimoine qui a été mis sous cloche, et elle nous libère dans le même temps. Toutes les époques n’ont pas cherché à figer le patrimoine dont elles héritaient. Au fronton d’une entrée de la magnifique chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, une fenêtre a été percée – à quelle époque, je n’en sais rien. C’est un acte de vandalisme comme on en trouve beaucoup à Naples, par exemple, et un hommage. Naples, cette ville éruptive, intenable, fascinante… Voilà : moi, ministre de la Culture, je chercherais à faire que quelque chose de Naples se retrouve dans la création contemporaine, et il me semble qu’un moyen d’obtenir ça serait de libérer le patrimoine de tous ceux qui ne pensent qu’en termes de préservation – manifestement, ils ne perçoivent pas à quel point ces œuvres sont vivantes ; ils n’en sont pas dignes en quelque sorte.

« Médiation et rencontre des publics empêchés »

Benoît Décron, Directeur du musée Soulages

Je n’ai pas envie d’être ministre de la Culture, car je mesure le péril de la tâche. Pour en avoir fréquenté quelques-uns depuis plus de trente ans, j’ai compris à quel point il est difficile de satisfaire tout le monde… Être ministre relève d’une mission politique passionnante et nous, gens de culture, ne sommes pas des politiques. C’est ainsi. Les histrions plutôt que les horions.

La culture est devenue une sorte de vrac généreux : elle part dans tous les sens et c’est tant mieux, car elle a pour vocation de rendre les gens, notre public, plus curieux, plus instruits, plus épanouis en somme. Un geyser d’enthousiasme.

Les nantis et les « sachants » méconnaissent souvent la fringale des candidats au banquet. Populaire et savant, cela s’incarne en un tout. Un musée est fait pour les gens qui n’y connaissent rien et il n’y a rien de plus insupportable que les ascensions factices de certains des nôtres (moi aussi ?). La culture n’est pas réservataire. Il y a trop de cols romains et de costumes de clergyman dans nos milieux, trop de raideur et de certitudes. Des arlequinades, des patchworks ne feraient pas de mal. Trop d’Hugo Boss, pas assez de Carlo Goldoni. Depuis soixante-trois ans, et comme dit Dylan, « les temps ont changé ».

Esprit de Jean Vilar, es-tu là ?

Dans monde culturel, deux points particuliers à améliorer. D’abord ouvrir nos prés carrés à tous : ça passe par de la médiation et par la rencontre des publics empêchés. Beaucoup ont fait un travail remarquable pour y arriver. Pour autant, il faudrait encore questionner et transformer l’accès des handicapés dans nos établissements. Des lieux nous font honte, qui bannissent les personnes à mobilité réduite par exemple. Accessibilité d’abord. Ensuite et tout particulièrement, le monde des hôpitaux de jour et des établissements psychiatriques devrait être davantage sollicité ; à ma connaissance, il n’existe pas de dispositifs suffisamment complets, rapprochant le ministère de la Santé et celui de la Culture. On peut parler d’art-thérapie, et qu’importe le qualificatif, ce qui compte est la réalisation personnelle. Je ne crois pas que la gestion de la psychiatrie en France soit une priorité de nos dirigeants. N’oublions pas les accompagnants, les soignants et les familles : hôpitaux de jour, centres d’aide par le travail, etc. Les initiatives faisant participer ce public doivent être encouragées : théâtre, danse, expositions, etc. Encore un effort ! Le handicap, c’est inspirant.

Deuxième point : l’intégration des nouvelles générations. Depuis des années les universités et les autres structures ont proposé des formations d’accès aux métiers de la culture : du médiateur au gestionnaire, du régisseur au community manager (casquette à l’envers)… L’art – ses créateurs et artistes – a besoin de complices et non pas d’auxiliaires. Ces nouveaux métiers ont besoin de confort, de professionnels. Constatant que beaucoup de jeunes gens bien formés cherchent du travail, il serait temps de poursuivre l’intégration de ces forces vives, par la filière culturelle territoriale notamment : concours, formations, postes ouverts… Le monde de la culture est traditionnellement renvoyé à la suffisance niaise de l’amour et de l’eau fraîche. Il faut que ça change. Interminables attentes, stages honteux, des intermittents de la culture régulièrement dans mon monde. On ne peut pas dire éternellement à la jeunesse que l’explosion de la culture lui profitera, sans jamais rien lui proposer.

Étant d’un naturel optimiste, j’espère que ces deux choix trouveront un écho. Il y a encore beaucoup à faire. Quand le musée Soulages a été ouvert, nous avons eu la visite du chanteur Gérard Lenorman, qui interprétait Si j’étais président (paroles de Pierre Delanoë) : rêve, humour potache et poésie. Entre les toiles, cette déambulation peu officielle m’est restée comme un souvenir sensible et pertinent. Grand ouvert.

« Si j’étais ministre de la Culture, je proposerais ma démission »

François Morel, comédien et humoriste 

Si j’étais ministre de la Culture, je veillerais à ce que les grands établissements culturels soient confiés à des personnes qui aient à cœur d’avoir une vraie connaissance du public, des artistes et de tous ceux qui font vivre un lieu culturel : le personnel technique, administratif, le personnel d’accueil et même Solange qui, derrière son bar, sert un verre de blanc, je ne vous dis que ça, et compose des salades gourmandes comme personne.

On se plaint parfois de la déshumanisation de la société. C’est à chaque individu de faire en sorte que les relations restent humaines, quel que soit l’endroit où l’on se trouve, quel que soit le poste que l’on occupe.

J’ai connu et je connais des directeurs de théâtre chaleureux, enthousiastes, capables de parler de la danse contemporaine à des enfants de CM2, d’accueillir les spectateurs en les appelant par leur prénom et de boire un dernier verre avec les comédiens après la représentation. J’ai connu et connais des passeurs chaleureux, généreux, exigeants, qui permettent à une œuvre et un public de faire connaissance.

Il ne faudrait pas que les animateurs culturels deviennent simplement des administrateurs enfermés dans leurs bureaux, des programmateurs suivistes, courbés devant des tableaux Excel. La culture a besoin de personnalités capables d’insuffler de l’enthousiasme et du désir !

Enfin, si je suis ministre de la Culture, ma première action sera de proposer ma démission, parce qu’entre nous, j’ai autre chose à faire !

« Organiser des états généraux de la culture et de la jeunesse »

Sylvain Amic, directeur des musées de Rouen

La crise majeure que nous avons vécue ces dernières années dans la culture n’est pas sanitaire : elle est statistique. Si la parution en 2019 de l’enquête décennale sur les pratiques culturelles des Français a profondément troublé les professionnels de la culture, elle n’a étrangement suscité que peu de débats publics. Qu’a-t-on appris au terme de cette enquête fleuve, conduite sur un échantillon de 9 200 personnes ? La démocratisation culturelle est un échec, les tenants d’une culture patrimoniale s’éteignent, le tout-numérique est l’horizon de la jeunesse. Il faut beaucoup d’optimisme pour voir dans certains indicateurs jugés positifs autre chose que des paradoxes : la fréquentation des bibliothèques est forte, mais le nombre de livres lus est au plus bas ; l’écoute de la musique rassemble toutes les classes sociales, mais il s’agit de musique enregistrée et la pratique en amateur est revenue à l’étiage des années 1970 ; si le théâtre maintient sa progression, c’est surtout grâce au public en âge scolaire et aux plus de 40 ans. Partout l’écart se creuse entre les pratiques des catégories socioprofessionnelles supérieures et celles des ouvriers ou employés.

Peut-on se contenter d’une culture qui profite majoritairement aux cadres et aux retraités ? Le plus cynique des raisonnements n’ignore pas qu’un tel choix condamne tout l’édifice bâti ces cinquante dernières années au déclin. La reconquête des moins de 30 ans, des classes populaires et des professions intermédiaires doit devenir la priorité du ministère et des institutions culturelles. Nous devons reconnaître l’échec des politiques conduites ces vingt dernières années, réinterroger nos actions et nos organisations pour consacrer à cet objectif tous nos efforts.

N’attendons pas pour organiser des états généraux de la culture et de la jeunesse ! Formons dans chaque région une convention réunissant trois collèges, jeunes, artistes, citoyens, missionnés pour auditionner pendant cent jours les professionnels de la culture, les porteurs de projets, et refonder un nouveau pacte intégrant les pratiques et les aspirations d’aujourd’hui.

Resserrons les liens entre culture et éducation : que chaque établissement culturel parraine un établissement scolaire de zone prioritaire, que les conseils de vie lycéenne puissent s’appuyer sur les structures culturelles locales, que les enseignants reçoivent lors de la formation initiale et continue les clés d’une intégration des ressources culturelles dans les pratiques pédagogiques.

Reconnectons l’université à la culture en créant 1 000 bourses de recherches associées à 1 000 institutions culturelles. Pour accompagner les chantiers majeurs de notre époque, la diversité, le dialogue des mémoires, l’égalité femme-homme, la crise du climat et de la biodiversité, nous avons autant besoin de mobiliser le capital culturel et les expertises académiques que de regards neufs.

Ouvrons la gouvernance des institutions culturelles en inventant de nouvelles formes d’engagement et de participation citoyenne. Que tout établissement soit une maison commune où peuvent s’investir les forces vives de la société civile. Combien d’auditoriums, de salles de répétition, d’ateliers, pourraient optimiser leurs plannings en s’ouvrant à des associations et des initiatives locales ? C’est sur le terrain, dans la proximité et avec la population que se construira un nouveau pacte culturel, capable de faire émerger les citoyens émancipés, éclairés et responsables dont nos futurs bien sombres ont tant besoin.

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Mensonge délibéré

Tribune. La guerre de la Russie à l’Ukraine est le premier conflit d’une « troisième guerre mondiale » qui, faute d’avoir été anticipée, a déjà commencé. Encore, par « troisième guerre mondiale », faut-il comprendre la déstructuration des normes qui définissaient l’ordre international établi après 1945 plutôt que la diffusion globale d’une guerre locale. Ce n’est pas simplement un retour : à la guerre de haute intensité, à la guerre entre Etats, à la guerre en Europe. C’est aussi le début d’un « nouveau désordre mondial » précipité par des nations voulant abolir un « ordre ancien » perçu comme bridant leur émergence alors même qu’il a, malgré tout, rendu possible leur essor.

Après deux ans de Covid-19, le conflit ukrainien scelle encore plus la fin de la « mondialisation heureuse » : solidification des frontières, diffusion de l’inflation, disparition de l’énergie bon marché. Un monde fragmenté, où la seule chose qui nous réunissait encore devra nous séparer : les flux d’argent et d’information ne passent plus entre nations opposées et deviennent mutuellement non convertibles. Un monde démondialisé où s’opère un découplage informationnel, énergétique et financier entre régions idéologiquement distinctes. Un monde pascalien où l’incapacité du droit (international) à se doter d’un pouvoir réel de sanction rend caduque toutes ses recommandations : « La justice sans la force est impuissante. La force sans la justice est tyrannique. (…) Ainsi on n’a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice, et a dit qu’elle était injuste, et a dit que c’était elle qui était juste. » (Extrait des Pensées de Pascal, 1670.)

« Berlin doit reconnaître que la force militaire est un facteur dans les relations internationales »

Vérité en-deçà du Caucase, mensonge au-delà. On le sait désormais : l’ère de la post-vérité est aussi l’ère de la post-paix. La guerre n’est plus que la continuation des « fake news » par d’autres moyens. Pas de meilleure manière de nier le vrai que de détruire ce qui est. Pour Vladimir Poutine, l’Ukraine comme nation n’existe pas, donc doit être effacée. Pour Xi Jinping, Taïwan comme Etat n’existe pas, donc devra disparaître. Pour ces dirigeants, le déterminisme « civilisationnel » doit s’imposer à la volonté de peuples qui refusent d’être « sauvés » par leur empire.

Que les Etats qui cachent la vérité de leur histoire à leurs propres citoyens puissent servir de tremplin pour la diffusion des « faits alternatifs » est logique. Mais personne ne ment de façon délibérée et systématique sans croire à ses propres mensonges. Quand on a besoin du mensonge pour excuser l’inexcusable, on finit par se convaincre de la « véracité » de celui-ci. On se demande comment Poutine et son entourage peuvent bombarder un peuple dit frère et ami, un pays inclus dans la « matrice russophone » : simplement en disant qu’ils ne les bombardent pas…

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Le Monde

Un système malade

Tribune. La crise sociale, politique, voire identitaire qui ne cesse de s’aggraver au fil des ans depuis plus d’une décennie n’est-elle pas finalement le résultat d’une science économique en pleine tourmente ?

Cette crise du savoir et de la connaissance économiques ne porte-t-elle pas en elle ce schisme au sein des communautés nationales entre, d’un côté, l’élite, les sachants ou ceux qui sont censés savoir, et, de l’autre, le peuple, les non-sachants ou ceux qui sont censés ne pas savoir ?

Le mal-être grandissant de la classe moyenne est hautement compréhensible. La création de richesse est en berne. Elle est pénalisée par la spéculation et par une politique monétaire inéquitable. Est-ce un hasard si le progrès technique n’a jamais été aussi faible depuis la seconde guerre mondiale que durant cette dernière décennie, qui a vu dans les économies développées s’installer une politique monétaire d’assouplissement quantitatif (« quantitative easing ») créant une quantité de monnaie sans précédent, et ce avant même le Covid ?

La distribution de cette « richesse » est restée toujours anormalement inéquitable au détriment du travail : elle entretient l’illusion d’une croissance impressionnante des profits des entreprises, alors même qu’elle n’est que la conséquence d’une diminution de la part de la main-d’œuvre dans un régime de croissance en réalité toujours plus faible.

Mais les sachants ne veulent ni voir ni entendre ces tendances lourdes, parce qu’ils ne les comprennent tout simplement pas. Elles n’appartiennent en effet à aucune théorie économique. C’est uniquement lorsque le retour du terrain est mauvais et que le peuple gronde qu’ils prennent conscience de la réalité d’un système malade. Malheureusement, souvent à titre provisoire, parce qu’ils sont tout simplement dépourvus de boussole et de guide économique.

Gilles Dufrénot : « Deux alternatives à la hausse des taux pour contrer l’inflation existent »

La science économique n’arrivant plus à expliquer ce qui se passe aujourd’hui, elle ne peut pas leur proposer la régulation capable de préserver la stabilité de la communauté.

Nous avons besoin d’un cadre théorique nouveau qui élargisse celui que nous connaissons aujourd’hui et qui complète la théorie existante. Nous avons besoin d’une nouvelle vision de la stabilité économique et sociale et des crises, qui comprenne l’instabilité monétaire fondamentale de nos économies libérales, instabilité qu’il faut absolument contrôler afin de ne pas connaître « la grande crise », celle qui pourrait emporter tout le système.

Un régime inéquitable

Ce nouveau cadre théorique, que l’on peut nommer « nouvelle économie patrimoniale », met en évidence l’existence de deux régimes monétaires. L’un classique, inflationniste, est celui que l’on connaissait dans les années 1970 à 1990. L’autre non classique, de bulles, est celui que l’on connaît depuis plus de vingt ans, hautement inéquitable : la révolution des nouvelles technologies de l’information bénéficie essentiellement à ceux qui détiennent du capital.

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Le Monde

Poutine a détruit l’ancien équilibre

Tribune. Le 27 février, une révolution s’est produite au Bundestag. En trente minutes, le chancelier Olaf Scholz a balayé toutes les certitudes qui structurent la politique de sécurité allemande depuis trente ans. Jusque-là, l’Allemagne ne s’était pas sentie directement menacée et ne s’était donc que peu engagée militairement. Lorsqu’elle l’a fait, sur le flanc est de l’OTAN ou au Mali, c’était en grande partie par solidarité avec ses alliés de l’Alliance atlantique et la France. Mais elle ne se sentait pas vraiment concernée.

Le budget de la défense a certes augmenté depuis l’annexion de la Crimée, en 2014, passant de 33 milliards à 50 milliards entre 2013 et 2021. Néanmoins l’Allemagne reste loin des 2 % de son PIB promis à l’OTAN (contrairement à la France, avec son budget militaire d’environ 41 milliards d’euros). La Bundeswehr reste sous-équipée et le système d’acquisition des armements fonctionne mal.

La Bundeswehr, angle mort de la politique allemande

Surtout, les questions de défense restent controversées et n’intéressent guère l’opinion publique et le monde politique allemands. La dissuasion nucléaire est largement rejetée et l’existence même de l’armée est critiquée. Dans le même temps, les missions humanitaires et la gestion civile des crises sont vantées comme instruments politiques. L’opinion publique allemande reste majoritairement pacifiste et les partis politiques sont restés, jusqu’à récemment, plutôt favorables à la Russie, à l’exception notable des Verts. Il est ainsi compréhensible que l’Allemagne, jusqu’à l’invasion russe, ait refusé de livrer des armes à l’Ukraine, ait misé sur la diplomatie et n’ait pas voulu mettre en péril ses relations économiques avec la Russie. Mais la guerre contre l’Ukraine a tout changé.

Ce n’est qu’en février 2022 que Berlin a compris que cette guerre, qui se déroule à un peu plus de 1 000 km de Berlin – presque aussi près que Paris –, est également une attaque contre son propre modèle de vie. Cette fois, il ne s’agit plus d’une simple attaque contre ses voisins : il s’agit de l’Allemagne elle-même et de sa survie. Aucune des crises précédentes n’a pu générer ce sentiment : ni la barbarie en Syrie, ni la première invasion de l’Ukraine en 2014, ni les attaques terroristes.

Le chancelier a utilisé le terme de Zeitenwende (changement d’époque) qui acte une rupture fondamental : l’Allemagne n’observe pas, désormais elle « ressent » la menace pour elle-même et la souffrance des autres (les réfugiés arrivent en grand nombre à la gare centrale de Berlin). Toutes deux sont causées par l’attaque de la Russie, ce pays auprès duquel Berlin a une si grande dette historique, puisque l’Allemagne nazie a tué des millions de citoyens soviétiques.

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L'Humanité

«  80 kilomètres à faire pour aller travailler »

Actu

À Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.

Marie-Noëlle Bertrand

Bourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.

« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.

« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.

Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. «  Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.

carburantshausse des prixessenceUkraine
Le Monde

Covid-19 : l’OMS juge la levée des mesures de restriction trop « brutale »

Le nombre de nouveaux cas en France ou encore en Allemagne a rebondi depuis le début du mois de mars, mais Hans Kluge, le directeur de l’OMS en Europe, reste « optimiste ».

Plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni, ont levé trop « brutalement » leurs mesures anti-Covid-19 et se retrouvent confrontés à une nette remontée des cas sous l’effet du sous-variant BA2, a déploré, mardi 22 mars, l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Lors d’une conférence de presse en Moldavie, le directeur de l’OMS en Europe, Hans Kluge, s’est dit « vigilant » sur la situation épidémique actuelle sur le continent, tout en affirmant rester « optimiste ».

Pour l’heure, le nombre de cas de Covid-19 est à la hausse dans 18 des 53 pays de la zone de l’OMS Europe, selon l’organisation sanitaire. « Les pays, où nous observons une hausse particulière, sont le Royaume-Uni, l’Irlande, la Grèce, Chypre, la France, l’Italie et l’Allemagne », a souligné M. Kluge. « Ces pays ont levé les restrictions brutalement de trop à pas assez », a estimé le responsable onusien.

Au Royaume-Uni, une résurgence préoccupante du Covid-19

« Le nombre d’hospitalisations ne baisse plus »

Selon les données de l’OMS, le nombre de nouveaux cas en Europe avait nettement chuté après un pic à la fin de janvier, mais il remonte depuis le début de mars. Au cours des sept derniers jours, plus de 5,1 millions de nouveaux cas et 12 496 décès ont été enregistrés dans la zone OMS Europe, portant le total de cas détectés depuis le début de la pandémie à près de 194,4 millions et le nombre de décès à plus de 1,92 million.

En France, le nombre moyen de personnes atteintes par le Covid-19, calculé sur une semaine, continue de progresser : la moyenne quotidienne s’établissait dimanche à environ 89 000 cas contre un peu plus de 65 200 une semaine plus tôt. Une remontée qui s’illustre aussi en milieu scolaire : 3 184 classes étaient fermées vendredi, contre 2 693 classes, une semaine avant.

Plus inquiétant, le nombre de nouvelles admissions à l’hôpital s’est stabilisé. « Depuis deux jours, le nombre d’hospitalisations ne baisse plus », a noté, lundi, le ministre de la santé, Olivier Véran, dans Le Parisien.

Covid-19 : plus de masque en entreprise, plus de protocole, un quasi-retour à la normale

Le Monde avec AFP

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Le Monde

Covid-19 : Hongkong assouplit les mesures de contrôle en pleine cinquième vague

Après des mois de lutte erratique contre l’épidémie, la cheffe de l’exécutif, Carrie Lam, répond aux inquiétudes des milieux d’affaires face à un risque d’isolement.

Nouveau changement de cap à Hongkong dans la lutte contre le Covid-19 : lundi 21 mars, la cheffe de l’exécutif, Carrie Lam, a annoncé la levée de l’interdiction des vols en provenance de neuf pays (dont la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis) et la diminution de la durée de la quarantaine obligatoire à l’hôtel pour les arrivants, qui passera de quatorze à sept jours, à partir du 1er avril. Carrie Lam a également « suspendu » la grande opération de dépistage universel obligatoire. C’était pourtant la mesure-phare de son vaste plan de lutte contre la cinquième vague de l’épidémie, rendu public le 22 février, à la suite des sommations très directes du président chinois, Xi Jinping, une semaine plus tôt, l’intimant de contrôler l’épidémie et d’assumer la responsabilité de cette crise.

Le chaos s’installe à Hongkong, submergé par une cinquième vague de Covid-19

Ce nouveau coup de barre dans la gestion erratique de la crise arrive à un moment étrange, puisque Hongkong est encore en pleine cinquième vague, d’une virulence nettement supérieure aux quatre précédentes. Quant à la Chine, qui avait réussi à s’isoler du virus en imposant une stratégie zéro Covid, elle semble, à son tour, faire face à une invasion incontrôlable du variant Omicron. « Si quelqu’un est attaché au statut de centre financier international de Hongkong, c’est bien moi », a déclaré Carrie Lam, semblant avoir soudain compris qu’à force d’isoler Hongkong, elle risquait de lui faire perdre son atout principal, tant aux yeux du monde qu’aux yeux de la Chine, celui de troisième centre financier de la planète.

Même si l’on est encore loin d’une réouverture complète des frontières (seules les personnes ayant le statut de résident sont autorisées à revenir à Hongkong), ces mesures ont été bien accueillies par les milieux d’affaires, de la finance et les communautés diplomatiques et expatriées qui les réclamaient désespérément depuis des mois, voire des années.

« Manque d’humilité »

Il faut dire que les critiques contre le gouvernement montaient désormais de partout, et non plus seulement des journaux pro-Pékin, qui servent de porte-voix au mécontentement du gouvernement central chinois. « Au cœur de cette crise se trouve un problème de leadership. Plus spécifiquement un manque d’humilité et un excès de confiance en soi injustifié de certains de nos dirigeants », écrivait ainsi, dans le quotidien anglophone South China Morning Post du 17 mars, Ronnie Chan, l’un des grands propriétaires fonciers de Hongkong. La pique visait explicitement Carrie Lam. Plusieurs lettres ouvertes cinglantes adressées à la cheffe de l’exécutif ont circulé sur les réseaux sociaux et dans la presse, quand bien même les principaux médias d’opposition n’existent plus.

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L'Humanité

Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent

Actu

La flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.

Bruno Odent

Des centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.

L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.

La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public

Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz ­et à son gouvernement de coalition – SPD­-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.

La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.

Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowatt­heure que sur le front climatique.

Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules ­l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.

Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe
L'Humanité

Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe

Actu

Les tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.

Diego ChauvetMarion d'Allard

Poussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.

1. Les plus modestes paient le prix fort

Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et tenir  jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.

2. Une augmentation sur fond de tensions internationales

L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.

3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire

« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».

4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle

Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.

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Le Monde

A chaque crise son débat

Tribune. Les appels à une refondation démocratique se multiplient à l’occasion de la présidentielle qui vient. Tant il est vrai que les signaux d’une fatigue démocratique sont patents, interrogent analystes et élus, et amènent des colères parfois explosives. Bien sûr, nous pouvons compter sur les approches participatives pour constituer un précieux adjuvant à la démocratie représentative. Certainement, mais pas sans conditions.

Premièrement, nous manquons clairement d’une enceinte et de modèles de débat public en santé. Une consultation citoyenne sur la vaccination contre le Covid-19 vient d’avoir lieu. Nul n’en a parlé. Sujet mal posé, rythme incompatible avec l’urgence sanitaire, superpositions d’instances sur un même sujet ? Sans doute.

Santé : « Il est grand temps de renforcer la démocratie sanitaire dans chaque territoire »

Reste que cette première régulation du débat public a fait flop. Au point de se demander si dans le domaine de la santé, il ne faut pas confier l’organisation de ce débat public à des autorités indépendantes, comme l’a montré l’approche récente du Conseil consultatif national d’éthique à l’occasion de la dernière révision de la loi de bioéthique. Au point aussi de s’interroger sur la constitution d’un cahier des charges spécifique au débat public en santé.

Car, depuis quarante ans, nous n’avons cessé d’inventer des modèles de débat à chaque crise sanitaire, alors que le débat public est un outil d’aide aux choix stratégiques dont les règles doivent être fixées par un cahier des charges applicable quel que soit le sujet. Peut-être faut-il d’ailleurs plusieurs modèles ? C’est à partir de ces clarifications que l’attente de renforcement démocratique en santé peut avoir lieu, comme y a invité la Haute Autorité de santé dans son rapport d’analyse prospective de 2018.

Ensuite, à l’autre bout de la chaîne démocratique, il nous faut construire une santé participative au quotidien. Avec les patients et les usagers. Car rien ne sert de mieux décider globalement si c’est pour mal faire en pratique, comme on vient de le voir avec les révélations contenues dans Les Fossoyeurs, de Victor Castanet (Fayard).

La démocratie en santé, victime oubliée du Covid-19

De ce point de vue, la promesse de la loi Kouchner de 2002 qui fait le lien entre « la qualité du système de santé et les droits des malades », c’est son intitulé, réclame d’être relancée. Sans nécessairement mobiliser l’outil législatif qui pourrait faire courir le risque de figer les évolutions de pratiques plutôt que de les permettre.

Si des efforts légaux doivent être retenus, c’est pour déléguer aux institutions sanitaires d’expertise la définition des bonnes pratiques participatives en santé. Il y a des initiatives remarquables en recherche interventionnelle ou en santé communautaire qui réclament d’être référencées, et actualisées régulièrement, sur des bases solides pour être démultipliées partout où c’est possible : dans les maisons de santé pluriprofessionnelles, dans les centres de santé, dans les établissements de soins ou d’accompagnement social et médico-social, dans les actions de santé des associations ou des opérateurs privés.

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L'Humanité

Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »

Actu

Coûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, ­experte en mobilités bas carbone. Entretien.

Marie-Noëlle Bertrand

Laura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project

L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.

Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?

Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».

Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?

Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.

Où porter les efforts en priorité ?

Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.

La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…

Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.

Peut-on aller vite ?

Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.

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Le Monde

Renforcer les moyens

Tribune. En mars 2020, les Français découvrent avec stupeur une crise sanitaire inédite. Confinés chez eux, ils applaudissent chaque soir les personnels hospitaliers. Nos hôpitaux ont fait face avec beaucoup d’inventivité et de dévouement à l’afflux des hospitalisations et aux multiples pénuries, à commencer par l’absence de stocks de masques de protection.

Si le Ségur de la santé, en juin 2020, a concrétisé le « quoi qu’il en coûte » promis par le président de la République à l’issue de cette première vague, les attentes du personnel hospitalier sont encore très fortes sur plusieurs plans. Le système hospitalier, soumis depuis plus de quinze ans aux seuls impératifs de rentabilité et de restructuration, est aujourd’hui à bout de souffle.

Quel constat en 2022 ? Une gestion des activités et des ressources à flux tendus au prix d’une dégradation des conditions de travail ; une logique de regroupement des moyens et de polyvalence dictée par des impératifs de rentabilité au détriment du collectif de soins ; des rémunérations des soignants et des médecins peu attractives ; une diminution considérable de la capacité en lits en trente ans (soit cent mille lits), dont on perçoit aujourd’hui les conséquences en termes d’accès aux soins des populations éloignées des grands centres urbains ou défavorisées.

Les hospitaliers sont épuisés et désabusés. Un nombre significatif d’entre eux démissionne faute de perspectives, les jeunes professionnels délaissent l’hôpital public devenu peu attractif. La refondation de notre système hospitalier, si souvent évoquée en 2020, n’est plus mentionnée que marginalement dans la campagne présidentielle. Elle est pourtant indispensable.

Nous réclamons un véritable plan Marshall pour l’hôpital avec cinq grandes priorités :

– Il faut renforcer les moyens des hôpitaux.

Nous demandons un moratoire sur les fermetures de lits dès le début du prochain quinquennat afin qu’une concertation puisse être engagée à l’échelle des régions pour définir dans une perspective pluriannuelle les besoins en lits en fonction des données démographiques et épidémiologiques, de l’évolution des prises en charges et des effectifs nécessaires. Il faut créer sur 2022 et 2023 cinquante mille postes de soignants dans les établissements en tension et engager, dès à présent, les mesures indispensables pour revaloriser les métiers du soin.

Hôpital : « Ce fut une erreur d’avoir pensé que le marché pouvait réguler l’offre de soins »

– Il faut réformer le mode d’allocation des ressources et renforcer l’expertise des agences régionales de santé (ARS).

La tarification à l’activité (T2A) mise en place depuis 2004 sur la base de coûts standards est conjuguée avec un objectif national de dépenses hospitalières fixé par les pouvoirs publics en dessous de l’évolution des coûts réels. Les ajustements nécessaires pour tenir dans cette enveloppe n’ont été obtenus que par la pression sur les effectifs, la stagnation des salaires réels et l’intensification du travail.

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L'Humanité

Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts

Actu

Depuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.

Julia HamlaouiNaïm Sakhi

Gilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère !  »  « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.

Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total  ! » martèle-t-il.

« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.

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Le Monde

Covid-19 : l’ombre du variant Omicron complique la reprise en Chine

Alors que la dynamique économique montrait des signaux positifs début 2022, le retour du confinement dans les villes les plus riches du pays fait craindre une nouvelle année difficile.

Alors qu’elle a connu une fin de 2021 tendue, la Chine espérait sortir de son marasme économique, avec une épidémie de Covid-19 sous contrôle (malgré la tenue des Jeux olympiques d’hiver en février 2022), une lueur d’espoir sur le marché de l’immobilier et une consommation qui semblait repartir. Cependant, deux mois après l’apparition des premiers cas du variant Omicron dans le pays, les foyers d’infection se multiplient.

La Chine se prépare à une croissance plus faible

Ainsi, la moyenne est passée de 399 cas le vendredi 4 mars à 2 231 le lundi 14 mars, avec un pic à plus de 5 000 ce jour-là. La province du Jilin, frontalière de la Corée du Nord, qui enregistre la majorité des contaminations, a été mise sous cloche, mais, au total, 28 provinces sur 31 sont touchées. Pour la première fois, la troisième ville du pays, Shenzhen, a aussi imposé un confinement à sa population, tandis que Shanghaï voit des quartiers entiers se fermer.

Au lendemain du confinement de Shenzhen, lundi et mardi, les places boursières nationales ont subi l’une de leurs pires chutes depuis 2008 : en deux jours, la Bourse de Shanghaï a dégringolé de 7,55 % et celle de Hongkong, de 10,69 %. Pire, l’indice regroupant les acteurs des technologies à Hongkong, dont les poids lourds du numérique Alibaba, Tencent et Meituan, s’est effondré de 18 %. Face à cette débandade, les autorités se sont voulues rassurantes. Mercredi, le vice-premier ministre, Liu He, considéré comme l’artisan de la politique économique chinoise, a abordé point par point les principaux sujets d’inquiétude des investisseurs, s’engageant à « soutenir l’économie ».

Evergrande, le géant immobilier au bord de la faillite, fait trembler l’économie de la Chine

En ce qui concerne l’immobilier, il a indiqué qu’un projet de taxe foncière ne verrait pas le jour en 2022, et promis « des plans afin de prévenir et de désamorcer les risques ». Cela a suffi à faire remonter de 10 % l’action du promoteur Evergrande, en cessation de paiement. Liu He a de surcroît affirmé que la régulation des plates-formes numériques, qui, depuis plus d’un an, sont visées par une série de règles et d’audits, serait désormais effectuée de manière « prévisible, transparente et standardisée ».

Volatilité des Bourses

Enfin, alors que les entreprises chinoises sont menacées d’expulsion des Bourses américaines, et qu’elles opèrent sous la pression du régulateur pour des questions de sécurité des données, il a assuré que « le gouvernement [continuerait] de soutenir divers types d’entreprise dans leur cotation à l’étranger ». Résultat, l’indice Hang Seng a grimpé de 9,08 %, et le sous-indice technologique de la Bourse de Hongkong a progressé de plus de 20 %, un record absolu. Alibaba, Tencent et NetEase ont augmenté d’environ 20 %, tandis que JD.com et Meituan ont crû de plus d’un tiers.

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L'Humanité

Éditorial. Ça gronde

Éditorial

Cédric Clérin

Mobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.

Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.

La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?

carburantshausse des prixTarification de l'énergieConsommation
Le Monde

Guerre en Ukraine : de l’offensive ratée au carnage, un mois de guerre de l’armée russe

Nathalie Guibert

Publié aujourd’hui à 05h33, mis à jour à 10h48

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RécitLes fronts sont figés, quatre semaines après l’invasion lancée par Moscou le 24 février. Revers tactiques et pauses volontaires des troupes s’entremêlent et l’hypothèse d’un échec militaire devient envisageable.

La machine offensive s’est bloquée. Lancée le 24 février, la fulgurante guerre d’annihilation de l’Ukraine voulue par Vladimir Poutine connaît depuis trois semaines un ralentissement brutal. Un enlisement réel, masqué par l’orage de feu projeté sur les civils, dans les hôpitaux de Tchernihiv, les banlieues résidentielles de Kiev, le théâtre de Marioupol.

Il est trop tôt pour solder les comptes d’une opération d’invasion qui, en plus de la Crimée et des régions séparatistes du Donbass prises en 2014, a déjà conquis 49 000 kilomètres carrés supplémentaires de territoire ukrainien – c’est plus que la Belgique, autant que le Danemark. Mais, après un mois de guerre, revers tactiques et pauses volontaires des troupes s’entremêlent, pour dessiner un échec possible de l’armée russe.

L’enlisement russe

Vladimir Poutine voulait « démilitariser » et « dénazifier » le pays en moins d’une semaine, selon des analyses convergentes. Une entreprise dont le coût humain, politique et économique, exorbitant, augmente de jour en jour. Depuis un mois, l’armée ukrainienne résiste. Aucune des grandes villes du pays n’est occupée, sauf Kherson à l’embouchure du Dniepr, dans le sud du pays. Ainsi Kharkiv, but stratégique emblématique car deuxième ville du pays avec 1,5 million d’habitants dans le nord, pourtant toute proche de la frontière russe, n’est pas tombée alors qu’elle est sauvagement bombardée. L’armée russe semble avoir renoncé à la conquérir dans l’immédiat.

« Les forces russes n’ont pas lancé d’attaques de grande ampleur depuis le 4 mars. On a l’impression d’une armée qui s’est obstinée à poursuivre un mauvais plan jusqu’à se retrouver imbriquée, dispersée, et bloquée devant des localités », relevait dès le 16 mars l’ancien colonel français et historien Michel Goya, qui rédige un bulletin régulier des opérations. Cette armée encaisse même des revers sérieux. Zaporijia a tenu, même si sa centrale nucléaire est entre les mains des Russes. Les soldats ukrainiens ont bouté mi-mars leurs adversaires hors de Voznessensk, une ville de 35 000 habitants, prise durant trois jours puis libérée. Le 21 mars, ils « ont repoussé avec de fortes pertes un régiment blindé du sud d’Izioum. Impliquant deux brigades d’assaut aérien (sans hélicoptères), c’est sans doute l’attaque ukrainienne la plus importante de la guerre », note M. Goya.

Guerre en Ukraine : face à Poutine, un déni européen

Les troupes de Moscou sont fixées sur quelques cités, des verrous identifiés dans le plan d’invasion, qu’elles ont donc entrepris d’anéantir faute de les posséder, Tchernihiv, Soumy, Kharkiv, Mykolaïv, Marioupol. « La mort est partout », ont rapporté le 16 mars les journalistes de l’agence AP, plongés dans le martyre de Marioupol. « Les routes environnantes sont minées, et le port bloqué. La nourriture s’épuise et les Russes ont empêché les tentatives humanitaires d’en faire parvenir. Des parents ont même laissé leurs nouveau-nés à l’hôpital, dans l’espoir de leur donner une chance de vivre dans un lieu muni d’eau et d’électricité. »

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Le Monde

Affaire Navalny : l’opposant envoyé en prison pour neuf ans

Bête noire du Kremlin, Alexeï Navalny a été reconnu coupable d’escroquerie. Il devra purger sa peine dans un camp à régime sévère.

A l’issue d’un procès sur mesure mené au pas de course, la justice russe a rendu, mardi 22 mars, un verdict d’une sévérité et d’une brutalité extrêmes contre l’opposant politique Alexeï Navalny. Reconnu coupable d’avoir détourné 2,7 millions de roubles (23 600 euros au cours actuel), l’opposant de 45 ans devra purger une peine de neuf ans de prison – de laquelle il faut retrancher l’année qu’il vient d’effectuer.

En plus de cette condamnation pour « escroquerie », la juge Margarita Kotova a reconnu Alexeï Navalny coupable d’« outrage à la cour » lors de l’un des nombreux procès qui ont accompagné son retour en Russie, en janvier 2021, six mois après un empoisonnement qui a manqué de le tuer.

L’affaire Navalny, un tournant dans l’histoire russe

Alexeï Navalny ne purgera pas ces huit années supplémentaires dans la prison IK-2 de Pokrov où il est détenu et où le tribunal, de manière tout à fait inhabituelle, s’était déplacé. A la demande du parquet, il devrait être transféré dans une prison dite à « régime sévère », bien plus éloignée de Moscou et où les conditions de détention sont plus dures. Les parloirs, qui constituent pour lui une occasion de transmettre des messages ensuite publiés sur les réseaux sociaux, devraient aussi être drastiquement réduits.

Régime d’exception

L’opposant vit, où qu’il se trouve, sous un régime d’exception informel. Une enquête très fouillée de la chaîne sur Internet Dojd, fermée depuis, a montré qu’il était victime d’un harcèlement permanent de la part de ses codétenus, jusqu’aux toilettes ou durant la nuit, et ce sur ordre de l’administration pénitentiaire.

L’accusation d’escroquerie qui lui vaut cette nouvelle condamnation avait été lancée en décembre 2020, alors qu’il s’apprêtait à revenir en Russie. Le comité d’enquête lui reproche le vol de 356 millions de roubles (2,5 millions d’euros) donnés par des sympathisants à ses structures politiques, avant qu’elles ne soient déclarées illégales et fermées.

De l’empoisonnement à l’étouffement : un an de guerre totale contre le camp Navalny

La justice s’est toutefois contentée, pour l’instant, d’un procès limité à quatre plaintes de donateurs, représentant 2,7 millions de roubles. Même pour ces montants modestes, le parquet n’a pas vraiment démontré la réalité de l’escroquerie. Lors d’une brève conférence de presse en début de procès, le 16 février, la procureure Nadejda Tikhonova avait eu le plus grand mal à expliquer où était passé l’argent : « Des magasins, des bars, des restaurants, des coiffeurs… », avait-elle lancé, hésitante. Le comité d’enquête, de son côté, avait évoqué divers « actifs et biens immobiliers », mais sans jamais donner de détails.

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L'Humanité

Éditorial. L’énergie mérite mieux

Éditorial

Laurent Mouloud

Le gouvernement pensait avoir calmé la colère des Français en dégainant un chèque « inflation » de 100 euros en décembre 2021. Mais, faute de prendre le problème à bras-le-corps, la hausse vertigineuse des prix de l’énergie vient de nouveau lui mordre les mollets. Poussée par l’envolée des cours du pétrole, la facture à la pompe ne cesse de grimper depuis le début de l’année. Le litre de gazole a dépassé pour la première fois 1,60 euro, bien au-dessus du 1,53 euro qui avait précipité la crise des gilets jaunes en 2018. Même tendance concernant l’électricité, dont la facture, indexée sur le marché du gaz, aurait dû grimper de 35 % au 1er février. Contrairement aux insinuations de l’exécutif, les difficultés de pouvoir d’achat des Français n’ont rien d’un simple « ressenti ». Elles sont une réalité quotidienne, notamment pour les plus précaires.

Face à cette situation, un premier constat s’impose : celui de l’impuissance du gouvernement à trouver des réponses de long terme. Décidées à la suite du mouvement des gilets jaunes, les suppressions de hausse de la taxe carbone et autres manœuvres dilatoires n’ont rien changé sur le fond. Quatre ans plus tard, le compte n’y est pas pour les ménages. Pis, pour contenir la hausse des prix du courant à 4 % en 2022, le gouvernement exige d’EDF qu’il augmente de 20 % le volume d’électricité nucléaire vendu à prix bradé à ses concurrents exsangues. Soit huit milliards spoliés à l’entreprise publique pour maintenir sous respirateur artificiel le marché « libéralisé » et camoufler l’échec patent de l’ouverture à la concurrence. Un tour de passe-passe dénoncé par les salariés de l’entreprise, en grève le 26 janvier.

L’énergie ne peut rester prisonnière de ces logiques mercantiles et des aléas géopolitiques. Ce bien de première nécessité mérite une politique de grande ampleur. Lutter contre la hausse des prix des carburants passe par une action ambitieuse sur la fiscalité, le développement et la gratuité des transports collectifs, la taxation des grands groupes pétroliers… L’électricité, elle, doit être soumise à une maîtrise publique pleine et entière, hors du marché. Des mesures d’une tout autre ambition que cette politique des petits chèques à visée électorale.

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L'Humanité

Pouvoir d’achat. Après les 100 euros de Castex, le PCF appelle à redoubler de mobilisation

Actu

Le « chèque inflation » annoncé par le premier ministre jeudi ? « Toujours ça de pris », estime Fabien Roussel qui juge cependant que la réponse de l’exécutif n’est à la hauteur ni des attentes ni des besoins. Le candidat du PCF à la présidentielle appelle à des rassemblements devant les préfectures jusqu’au 21 novembre et sera dès ce vendredi à un péage francilien pour inviter les automobilistes à l’action.

Julia Hamlaoui

L’opération « Emmanuel Macron, président du pouvoir d’achat » menée par le premier ministre, jeudi au JT de TF1, a bien du mal à convaincre. Le PCF, qui a fait de la question son cheval de bataille depuis la rentrée, appelle même à redoubler de mobilisation. Le « chèque inflation » pour ceux qui gagnent moins de 2000 euros net par mois (lire le détail des annonces de Jean Castex : Un simple chèque de 100 euros face à la hausse continue des prix)  ? « C’est toujours ça de pris pour ceux qui en ont besoin, répond le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. Quand on défend le pouvoir d’achat comme nous le faisons depuis des mois, lorsque le gouvernement lâche 100 euros pour 38 millions de nos concitoyens, on ne va pas mégoter. C’est le fruit de toutes les mobilisations politiques, syndicales, associatives, des gilets jaunes… »

Mais il y a bien un « mais ». Et pas des moindres pour le député du Nord qui se rendra dès la fin d’après-midi vendredi au péage de Senlis pour appeler les automobilistes à l’action : « C’est de la gestion à la petite semaine de la France et des difficultés des Français », tacle-t-il. Pour le prétendant du PCF à l’Élysée, au total, « le gouvernement distribue beaucoup de chèques aux multinationales, aux riches, et un peu aux classes populaires et moyennes » pour faire bonne mesure. L’exécutif reste bien loin de « l’ambition de redonner le pouvoir de vivre à chacun, de redonner du sens au travail et donc de revaloriser les salaires et les retraites », déplore-t-il taxant au passage le gouvernement d’être « à côté de ses pompes ». Alors que Jean Castex a estimé jeudi à « 80 euros en moyenne » le surcoût de la facture de carburant sur l’année, Fabien Roussel « conteste ces chiffres » : « Le prix de l’essence a augmenté de 30 centimes en un an, c’est plutôt 300 à 350 euros de plus en un an pour un automobiliste moyen », assure-t-il.

Après avoir organisé une semaine d’actions locales début octobre, le PCF appelle désormais à des rassemblements devant les préfectures. Son candidat sera devant celle de Lille, lundi prochain. « Jusqu’à la veille du 21 novembre où nous tiendrons un grand rassemblement à Paris, mobilisons-nous devant les préfectures, les sous-préfectures, partout pour interpeller les représentants l’État », invite Fabien Roussel déterminé à faire entendre ses propositions. À commencer par l’augmentation des salaires, dont le Smic à 1 800 euros brut, et des pensions de retraite, avec un minimum à 1 200 euros. Mais aussi pour « un nouvel âge de la sécurité sociale » sécurisant les parcours professionnels afin « d’éradiquer le chômage ». Ou encore la « baisse des taxes sur les produits de premières nécessités, notamment l’alimentation et l’énergie ».

Quant aux prix des carburants qui s’envolent, si Jean Castex a estimé hier que jouer du levier fiscal est une solution coûteuse qui « de l’avis général n’a pas marché », le candidat communiste qui défend « une taxe flottante pendant six mois » n’en démord pas : « Ça coûte peut-être le double de son chèque inflation, réplique-t-il, mais ça compense vraiment la hausse du prix de l’essence ».

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Le Monde

Oleh Baturin, journaliste ukrainien enlevé dans la région occupée de Kherson : « Ils m’ont menacé de mort »

Ce journaliste ukrainien a été kidnappé le 12 mars. Il raconte au « Monde » ses huit jours de captivité et la terreur qui s’abat dans les régions ukrainiennes occupées par les Russes.

Oleh Baturin, 43 ans, est journaliste ukrainien à Khakova, dans la région de Kherson. Ce territoire du sud de l’Ukraine est tombé aux mains des Russes le 2 mars. Depuis, des manifestations se tiennent tous les jours contre l’occupant, tandis que les enlèvements se multiplient. Oleh Baturin a lui-même été kidnappé le 12 mars. Le journaliste n’a été relâché que huit jours plus tard, dimanche 20 mars. Il a accordé au Monde son premier entretien depuis sa libération.

Vous venez d’être relâché. Comment vous sentez-vous ?

Je suis épuisé. Pendant ma captivité, l’idée que mes amis, collègues, et toutes les personnes merveilleuses que je connais s’inquiétaient pour moi m’a aidé à tenir. Mais ma première nuit de liberté, je n’ai pas pu dormir. Je suis très inquiet pour mes proches et pour la suite, car je suis sur un territoire occupé.

Guerre en Ukraine : pour les habitants de Kherson, « les Russes sont des occupants et Poutine est un tueur »

Savez-vous qui vous a enlevé ?

J’ai compris que j’étais capturé par des soldats de l’armée russe. C’était très similaire à l’image des « petits hommes verts » [militaires russes sans insigne] qui avaient pris la Crimée [en 2014]. Ils ont sauté sur moi par-derrière, m’ont menacé avec des armes, m’ont tordu les bras et exigé que je m’agenouille.

Après, j’ai été interrogé par différentes personnes. Ceux qui menaient l’interrogatoire avaient le visage masqué ou, plus souvent, gardaient la tête baissée et couverte. De toute évidence, parmi eux se trouvaient des membres du FSB [les services russes de sécurité]. Mais il y a aussi eu des interrogatoires par des personnes non identifiées, qui étaient appelées « tchétchènes », et des gens de Donetsk [territoire séparatiste prorusse].

Pourquoi vous ont-ils enlevé ?

Ils n’ont pas exprimé de revendications, mais ils m’ont demandé différentes choses : ils voulaient les noms et contacts de ceux qu’ils appellent les « nationalistes » – qui organisent les rassemblements de soutien à l’Ukraine à Kakhovka, Nova Kakhovka, Kherson et d’autres villes occupées – et de ceux qui gèrent les chaînes Telegram dans la région.

Guerre en Ukraine : à Kharkiv, « nous vivions notre vie normalement mais ils nous l’ont volée, en appelant ça la libération »

J’ai l’impression que des complices locaux de l’occupant russe, qui voulaient se venger de moi en tant que journaliste, ont été directement impliqués dans mon enlèvement. Ils étaient présents aux premiers interrogatoires. Ils savaient que j’étais journaliste. Après cela, j’ai été remis aux « tuteurs » russes, et mon sort était entre leurs mains.

Les journalistes sont-ils devenus une cible des Russes en Ukraine ?

Oui, indubitablement. L’un de leurs objectifs est de détruire le journalisme en Ukraine, et de détruire psychologiquement et physiquement les journalistes. Ils m’en ont parlé directement : ils ont menacé de me tuer. Le deuxième jour, ils m’ont mis des menottes, bandé les yeux et emmené en voiture vers une destination inconnue. J’étais convaincu qu’ils m’emmenaient devant un peloton d’exécution. Dans ma tête, j’ai fait mes adieux à la vie, j’étais prêt à mourir. Heureusement, j’ai survécu.

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Le Monde

Guerre en Ukraine : « A Marioupol, on peut mourir à chaque instant »

Mstyslav Chernov, agence AP

Publié aujourd’hui à 11h54, mis à jour à 12h12

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DocumentLe journaliste vidéo Mstyslav Chernov et le photographe Evgeniy Maloletka, de l’agence Associated Press, ont été les derniers reporters à rester documenter le siège de la ville du sud-est de l’Ukraine, avant de devoir fuir à leur tour.

Aux premiers jours de la guerre en Ukraine, en février, des reporters du Monde ont raconté les attaques russes sur Marioupol. La grosse ville du sud-est de l’Ukraine subissait alors ses premiers bombardements. Puis notre équipe est repartie, se déplaçant pour documenter le calvaire vécu par d’autres villes et bourgades. Beaucoup d’autres médias ont suivi ce même itinéraire, quittant les lieux avant que la sortie n’en soit bloquée par les forces russes. Rapidement, la ville martyre n’a plus compté qu’une équipe de journaliste internationaux, celle de l’agence Associated Press. Le Monde a choisi de traduire le témoignage qu’ils rapportent de leurs reportages sous les bombes et de la traque par une armée russe qui cherche à imposer un « black-out » médiatique le plus total.

Témoignage. Les Russes nous traquaient. Ils avaient une liste de noms, dont les nôtres, et ils se rapprochaient. Nous étions les seuls journalistes occidentaux encore présents dans Marioupol, et cela faisait plus de deux semaines que nous documentions son siège par l’armée russe. Nous étions en train de faire un reportage à l’hôpital quand des hommes armés se sont mis à arpenter les couloirs. Les chirurgiens nous ont donné des blouses blanches en guise de camouflage.

Guerre en Ukraine : à Marioupol, « c’est un enfer, c’est Alep. Je voudrais que tout le monde l’entende en Europe »

Soudain, à l’aube, une douzaine de soldats ont fait irruption : « Où sont les journalistes, bordel de merde ? » J’ai jeté un coup d’œil à leurs brassards, bleus donc ukrainiens, mais je me suis demandé quelles étaient les chances qu’il s’agisse de Russes déguisés. J’ai fait un pas en avant et décliné mon identité. « On est là pour vous faire sortir », ont-ils dit.

Dehors, les explosions d’obus et les tirs de mitrailleuses faisaient trembler les murs du bloc opératoire et il semblait plus sûr de rester à l’intérieur. Mais les soldats ukrainiens avaient reçu l’ordre de nous emmener. Nous sommes sortis dans la rue en courant, abandonnant les médecins qui nous avaient protégés, les femmes enceintes qui avaient été bombardées et les gens qui dormaient dans les couloirs parce qu’ils n’avaient nulle part où aller. Je m’en voulais terriblement de tous les laisser là.

Le temps, rythmé par les obus

Neuf minutes, peut-être dix, une éternité parmi les rues et les immeubles détruits. Lorsque les obus tombaient trop près, nous nous laissions tomber au sol. Le temps était rythmé par les obus, nos corps étaient crispés et nous retenions notre respiration. J’avais la poitrine secouée par une onde de choc après l’autre, et mes mains étaient glacées. Nous avons atteint une entrée et des véhicules blindés nous ont conduits jusqu’à un sous-sol obscur. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’un policier nous a expliqué pourquoi les Ukrainiens avaient risqué la vie de soldats pour nous extraire de l’hôpital.

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L'Humanité

Whistler : grands arrangements avec la couleur

Prescription culture

Exposition Le musée d’Orsay a pu obtenir le prêt de plusieurs œuvres majeures du plus français des peintres américains, contemporain des impressionnistes.

Maurice Ulrich

En France, James McNeill Whistler (1834-1903) est à peu de chose près l’homme d’un seul tableau. Heureusement, si l’on peut dire, c’est un chef-d’œuvre. Le portrait de la mère de l’artiste, peint en 1871 et autrement nommé Arrangement en gris et noir no 1, est cette grande toile presque carrée (1,44 m x 1,63), aujourd’hui dans la collection du musée d’Orsay, dont le modèle maternel, en robe noire, épouse l’une des grandes diagonales, tandis qu’une grande verticale et le rectangle blanc et gris d’un tableau géométrisent rigoureusement l’espace. Dans cette période où l’impressionnisme et la couleur pure vont s’imposer, le plus français des peintres américains (si l’on excepte Mary Cassatt) trace un tout autre chemin. Il en énoncera les grandes lignes à propos d’une série d’esquisses réalisées dans cette même période à Londres, des paysages de la Tamise baptisés Nocturnes : « Je voulais uniquement exprimer un intérêt pictural, en laissant le tableau libre de tout propos anecdotique extérieur qu’on aurait pu lui attribuer par ailleurs. Un nocturne est tout d’abord un agencement de lignes, de formes et de couleurs. La peinture est un gigantesque problème que j’essaie de résoudre. » Quand bien même il s’agit en l’occurrence du portrait de sa mère à qui il était très attaché, cela ne change rien.

scandale à paris

Au musée d’Orsay, c’est une petite exposition qui lui est consacrée, mais elle est exceptionnelle. Les quelques tableaux, pastels et gravures qui y sont présentés ne sortent jamais des États-Unis, et plus spécialement de la Frick Collection, à New York, ouverte au public en 1935, dans la maison somptueuse par ailleurs de Henry Clay Frick, un magnat de l’industrie. C’est l’un des plus importants musées d’art européen aux États-Unis : Rembrandt, Vélasquez, Gainsborough, Manet… C’est grâce à sa fermeture pour une période de travaux que les prêts de ces œuvres ont été possibles.

On découvre donc trois grands portraits en pied, dont les noms sont eux aussi un discours de la méthode : Symphonie en couleur chair et rose : portrait de Mrs. Frances Leyland ; Arrangement en brun et noir : portrait de Miss Rosa Corder ; Arrangement en noir et or : comte Robert de Montesquiou-Fezensac. Ce ­dernier avait inspiré à Marcel Proust le personnage du baron de Charlus, tandis que Whistler lui-même serait le modèle du peintre Elstir. Il est arrivé à Paris, en effet, en 1855, où il étudie dans l’atelier du peintre Gleyre et fait la connaissance de Courbet, Fantin-Latour… S’il s’installe à Londres en 1860, il va faire le lien toute sa vie entre les États-Unis, la France et l’Angleterre, et c’est à Paris, au Salon des refusés de 1863, que sa Dame blanche, symphonie en blanc no 1 fait scandale… en même temps que le Déjeuner sur l’herbe, de Manet.

Mais l’intérêt de cette exposition tient aussi à la singularité de ses paysages, tels Symphonie en gris et vert : l’océan, peint en 1866, et Variations en gris et vert de 1871. Utilisant l’huile diluée comme de l’aquarelle, Whistler semble vouloir échapper à la ­pesanteur d’une vraie représentation. Il sait comme tous les grands peintres que la peinture est le rêve du peintre.

Expositionsmusée d'orsayPeinture
Le Monde

En Slovaquie, le désinformateur était payé par Moscou

Visiblement réalisée par les services de sécurité locaux, une vidéo montre un attaché militaire adjoint de l’ambassade russe verser de l’argent à l’un des contributeurs du plus grand site de désinformation du pays, qui a depuis été bloqué.

LETTRE D’EUROPE CENTRALE

La vidéo impressionne par l’amateurisme qu’elle démontre. A l’été 2021, dans ce qui ressemble à un des parcs de Bratislava, la capitale slovaque, au bord du Danube, deux hommes en manches courtes sortent d’un fourré. « J’ai dit à Moscou que tu es un bon garçon, que tu as beaucoup d’amis, la mafia slovaque », commence Sergueï Solomasov, attaché militaire adjoint de l’ambassade russe en Slovaquie, qui porte un polo vert, une sacoche et fume tranquillement une cigarette. « Moscou a décidé que tu serais un “chasseur” pour deux catégories de personnes : ceux qui aiment la Russie et qui aimeraient coopérer, qui veulent de l’argent ; et tes proches qui réfléchissent ou non à travailler pour la Russie. J’ai besoin d’informations politiques et de communication entre les pays, au sein de l’OTAN et de l’UE », précise-t-il dans un slovaque mâtiné d’un fort accent russe.

En face de lui, l’homme en tee-shirt blanc et short bleu approuve docilement, propose même d’approcher le ministre de la défense de ce petit pays d’Europe centrale, et finit par empocher deux fois 500 euros. « Le coût de l’essence », justifie-t-il auprès de son interlocuteur russe. Il s’appelle Bohus Garbar et il est connu comme l’un des contributeurs du plus grand site de désinformation slovaque, Hlavne Spravy. Créé en 2012, ce site dont le nom pourrait être traduit par « top news » propage depuis des années des articles reprenant la propagande de Moscou, notamment sur le conflit en Ukraine. Il est aussi connu pour ses contenus favorables à l’extrême droite slovaque et critiques de l’Union européenne ou de l’immigration.

Arpad Soltesz : « Nous autres Slovaques, nous savons exactement ce que cela signifie d’être libérés par nos frères slaves russes »

Des dizaines de milliers d’euros en liquide

Visiblement réalisée par les services de sécurité slovaques, la vidéo a été publiée le 15 mars dernier par le très sérieux site d’information Dennik N, après une opération de police sans précédent visant M. Garbar, ainsi qu’un haut gradé de l’armée slovaque, le vice-recteur de l’académie militaire Pavel Bucka. Les deux hommes ont été placés en détention provisoire pour « espionnage » en faveur de la Russie. Si le second nommé est la plus grosse prise, parce qu’il est suspecté d’avoir « mené une coopération rémunérée avec le renseignement militaire russe [le fameux GRU] » depuis 2013, selon le procureur spécial chargé de l’affaire, c’est surtout le cas du « pseudo-journaliste » qui a fait couler beaucoup d’encre tant cette vidéo croustillante permet d’en apprendre sur le modus operandi de la Russie pour s’assurer une manipulation de l’opinion publique slovaque en sa faveur.

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L'Humanité

Au Guggenheim de Bilbao, redécouvrir Dubuffet à l’infini

Prescription culture

Exposition Le peintre et plasticien français, connu pour son art brut, est mis à l’honneur avec une « ardente célébration » d’où émergent son amour de la matière et sa façon de la travailler.

Pierre Barbancey

Bilbao (Espagne), envoyé spécial.

Jean Dubuffet se plaisait à le dire : « L’art doit toujours un peu faire rire et un peu faire peur. Tout mais pas ennuyer. » Une sorte de maxime qu’il s’est appliquée à lui-même, comme on peut le constater à l’occasion de la sobre mais intense rétrospective que lui consacre le musée Guggenheim de Bilbao. Un écrin toujours aussi attirant avec sa sculpturale structure de titane édifiée sur d’anciens docks abandonnés.

Nous voici donc dans une « ardente célébration », concoctée par David Max Horowitz, commissaire de l’exposition et conservateur au Guggenheim de New York. D’emblée, nous sommes plongés dans l’univers de Dubuffet puisque le thème se réfère aux propos de l’artiste : « Je voudrais qu’on regarde mes ouvrages comme une entreprise de réhabilitation des valeurs décriées et… qu’on ne s’y trompe pas, comme une ardente célébration. » Pour illustrer la vitalité joyeuse et créative de l’artiste, Horowitz a puisé une centaine d’œuvres dans les vastes fonds du musée Guggenheinm de New York et de la collection Peggy Guggenheim de Venise. De ses premières créations dans les années 1940 à ses dernières séries en 1984, avec comme fil conducteur une célébration artistique libérée de toute contrainte et de toute prétention technique.

Jean Dubuffet (1901-1985) commence à exposer ses peintures à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Celles-ci contestent les valeurs esthétiques du moment. Une attitude caractérisée par le rejet des principes du décorum et de beauté classique. Seuls comptent l’ordinaire, l’inattendu. En corollaire, l’emploi de matériaux du quotidien et le choix de sujets banals. En parcourant l’exposition, on comprend mieux comment, pour rester fidèle à son idée première, il n’hésite pas à transformer les formes qu’il emploie. L’art peut être brut, la matière reste malléable. Comment ne pas rester hypnotisé devant cette Volonté de puissance, de janvier 1946, où la peinture à l’huile, les cailloux, le sable, le verre et une corde font de cette toile un monument ? La forme est disgracieuse et pourtant elle attire. Même sensation avec le Portrait du soldat Lucien Geominne (1950), qui, dans le cadre d’une série de portraits réalisés encore avec divers matériaux, explore ce qui serait laideur mais dont les distorsions laissent apparaître la beauté.

Substance d’astre (1959), feuille d’aluminium et peinture à l’huile sur Masonite, révèle davantage le génie de Dubuffet. Ici, point de figure, mais le jeu de l’amour de la matière inattendue (l’aluminium) et du hasard (la trituration de la feuille qui va provoquer ces reliefs où va s’infiltrer la peinture). Il faut évoquer aussi le bonheur de l’Instant propice (1962) : la vibration provient non pas des formes humaines, visages-caricatures que l’on perçoit, mais des couleurs elles-mêmes. La considération esthétique est balayée par la sensation physique. Il faudrait dire encore ces rouge, bleu, blanc, que l’on retrouve dans Nunc Stans (1965), formes découpées dans le polyester et dans la mousse. Où comment redécouvrir Dubuffet à l’infini.

www.guggenheim-bilbao.eusExpositionsPeinture
Le Monde

Ceux qui reviennent en Ukraine, à contre-courant

Julia Pascual (Przemysl (Pologne) - envoyée spéciale)

Publié aujourd’hui à 12h00

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ReportageDepuis le début de la guerre, plus de 270 000 personnes sont reparties de Pologne vers l’Ukraine. Parmi elles, une majorité de femmes et d’enfants qui veulent retrouver leur famille et leur travail.

C’est une file étrange qui s’est formée aux abords du quai de la voie 5, à la gare de Przemysl, une ville polonaise toute proche de la frontière avec l’Ukraine et l’un des principaux points d’arrivée des réfugiés depuis le début de l’invasion russe, le 24 février.

Ici, des salles entières sont transformées en abris, et la nuit, des femmes et des enfants fuyant la guerre s’allongent sur des lits picots ou à même le sol. Des trains passent et des bus défilent pour les emmener progressivement vers des centres d’hébergement, ici ou dans d’autres villes du pays et d’Europe.

Et puis, il y a cette file d’attente qui, tous les jours, se forme. A contre-courant. Des femmes en majorité, mais aussi des enfants et quelques hommes, attendent le train qui les ramènera en Ukraine.

Depuis le début du conflit, d’après le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, plus de 2,1 millions de personnes sont entrées en Pologne, ce qui en fait le pays qui a reçu le plus de réfugiés. Dans le même laps de temps, selon les autorités polonaises, plus de 285 000 personnes ont franchi la frontière dans le sens inverse.

Chacun a ses raisons. Daryia retourne à Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, dans l’est du pays, en grande partie détruite par les bombes. « Je dois m’occuper de ma mère de 74 ans », justifie-t-elle. Daryia a mis son fils de 12 ans à l’abri en Pologne. Comme Oksana, 46 ans, qui a confié ses enfants de 19 et 22 ans à des cousins établis dans le pays. Elle repart désormais vers la ville portuaire d’Otchakiv, au bord de la mer Noire, parmi les premières cibles de l’invasion russe. « Je n’ai pas peur, assure-t-elle. J’ai mon mari là-bas, ma famille. Nous possédons des terres. »

« Mon fils m’attend »

La guerre a séparé les familles, et aujourd’hui Svetlana a une fille en Pologne et un fils de 22 ans en Ukraine qui ne peut quitter le pays, comme tous les hommes de 18 à 60 ans. Svetlana veut le retrouver à Zaporijia, une ville qui abrite la plus grande centrale nucléaire d’Europe, bombardée par les Russes. L’école maternelle dont Svetlana était directrice est fermée, mais elle compte bien soutenir son pays en confectionnant des bâches pour l’armée.

Le travail, c’est ce qui motive Tatiana, 65 ans, employée auprès de personnes âgées, à monter dans le train. « Il faut bien que quelqu’un s’occupe d’elles », s’exclame-t-elle, peu avant de partir avec sa belle-fille Irina, 42 ans, et son petit-fils Bogdan, 16 ans. Objectif : rejoindre Kiev. « Il y a dix jours encore, nous nous cachions dans des abris antibombardement, dit Tatiana. Nous avons peur, mais on espère que ça ira mieux dans quelques jours. Nous voulons rentrer. Notre foyer, c’est notre foyer. »

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Le Monde

Une ex-correspondante à Paris explique les raisons de sa démission de la chaîne russe Perviy Kanal

Soutenue par Reporters sans frontières, Zhanna Agalakova décrit la situation des journalistes dans les médias officiels russes.

Quand la Russie a lancé son offensive en Ukraine, le 24 février, Zhanna Agalakova se trouvait à Milan, avec son mari cameraman, pour couvrir la fashion week. « J’ai tout de suite appelé Moscou, pour demander : “Est-ce que j’arrête ?” » raconte la désormais ex-vedette de la chaîne russe la plus regardée du pays, Perviy Kanal (« première chaîne », en russe), mardi 22 mars au siège de Reporters sans frontières (RSF). La réponse, négative, ne l’a pas retenue longtemps. Devant les cinquante à soixante journalistes présents à la conférence de presse organisée par l’ONG, elle explique qu’elle ne veut pas dire « opération pacifique » pour ne pas prononcer le mot qui, depuis le 4 mars, menace d’une peine pouvant aller jusqu’à quinze ans de prison tous les Russes qui le prononcent. « Pour le dire clairement, c’est la guerre », assume l’ancienne présentatrice, tête haute et mains plongées au fond des poches de son jean.

Dans son entourage, on lui a dit qu’elle était « folle » de raconter son histoire, et la journaliste de 56 ans le reconnaît : elle a « très peur ». Même délivré au cœur de Paris, loin de la répression du Kremlin, son témoignage l’expose à d’éventuelles représailles. « Mais je pense que je n’ai pas d’autre choix », laisse-t-elle tomber, désireuse de s’exprimer en français et en russe dans l’espoir d’être entendue de ses compatriotes. « En Russie, on m’accusera d’être espionne, on dira que j’ai été grassement payée pour cette intervention. Personne ne m’a payée. Je ne travaille pour personne, en dehors de mon pays », insiste-t-elle, la voix pleine d’émotion.

Guerre en Ukraine : « L’exode en Russie est comparable à la vague d’émigration massive de l’Allemagne des années 1930 »

En la présentant un instant plus tôt, Christophe Deloire, le secrétaire général de RSF, avait tenu à saluer son courage. Au classement annuel sur la liberté de la presse établi par l’organisation, la Russie occupe la 150e place, sur 180. Quelques heures plus tard, l’ONG disait son inquiétude au sujet du photoreporter ukrainien Max Levin, dont on est sans nouvelles depuis le 13 mars. La veille, elle avait révélé le récit épouvantable d’un fixeur et interprète ukrainien pour Radio France, arrêté et torturé neuf jours par l’armée russe ; un témoignage qu’elle s’apprête à transmettre à la Cour pénale internationale de La Haye.

« Eviter la propagande »

Longtemps, Zhanna Agalakova s’est persuadée qu’elle pouvait composer avec les exigences éditoriales imposées par la chaîne qu’elle avait rejointe en 1999. Quand, en 2005, elle a demandé à devenir correspondante à Paris, c’était avec l’espoir qu’« en racontant la vie ici », elle pourrait « éviter la propagande » dont elle ne voulait pas se rendre complice. Une « politique de l’autruche » qui a fonctionné un temps. Elle a couvert les émeutes de 2005 en banlieue, fait des reportages sur le foie gras, raconté l’élection présidentielle de 2007.

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Le Monde

« Le prochain président, quel qu’il soit, fera plus pour la condition animale »

Pour la philosophe Corine Pelluchon, la domination de l’humain sur la nature et les autres êtres vivants est aujourd’hui questionnée. Un mouvement auquel n’échappent pas les candidats à l’élection présidentielle, qui portent une attention inédite au bien-être animal.

La philosophe Corine Pelluchon, professeure à l’université Gustave-Eiffel et autrice de Manifeste animaliste. Politiser la cause animale (Alma éditeur, 2016, réédité chez Rivages poche en 2021), analyse la place accordée aux animaux dans la campagne présidentielle.

La quasi-totalité des candidats à l’élection présidentielle mentionnent la condition animale dans leur programme. Le sujet a-t-il acquis une légitimité politique ?

Oui, la population attend des réponses concrètes, une amélioration substantielle de la condition animale et cette question n’est plus périphérique. La première raison tient à ce que la condition animale n’est pas seulement importante pour les animaux : elle a aussi une dimension stratégique, car la violence envers les animaux est le miroir d’un modèle de développement aberrant sur le plan environnemental, sanitaire et social. Le bien-être animal n’est pas séparable de la transition vers un modèle plus soutenable et plus juste. La deuxième raison est que l’attention au bien-être animal témoigne d’une révolution anthropologique dans la manière dont l’humain pense son rapport aux autres êtres sensibles. L’humain n’est pas comme les autres vivants, mais il n’est pas non plus extérieur à la nature. L’avenir, c’est de reconsidérer notre place dans la nature, et nos devoirs ou notre responsabilité à l’égard des autres vivants.

Election présidentielle 2022 : la condition animale, un sujet plus visible dans la campagne

La condition animale a-t-elle une « couleur » politique ?

La cause animale est aussi la cause de l’humanité, et elle est universelle. De fait, certains partis s’en emparent davantage que d’autres, mais elle appartient à tous. Un consensus se forme sur plusieurs sujets, même si tout le monde n’a pas le même horizon.

Je trouve la campagne actuelle intéressante, avec des propositions de la part de plusieurs candidats. Est-ce qu’il y a de l’opportunisme ? Oui, et c’est normal dans une campagne présidentielle. Cependant, les politiques font partie de la société, qui, dans sa grande majorité, reconnaît que cette question est importante, et ils le comprennent. Je suis persuadée que le prochain président, quel qu’il soit, fera plus de choses pour la condition animale.

En quelques années, le bien-être animal est devenu une cause politique

Certains sujets, comme la chasse ou l’élevage, restent très clivants…

Pour mettre fin aux cages ou à l’élevage intensif, il faut remettre en cause des structures économiques en place. Il est vrai que la critique du capitalisme est plus facilement portée par la gauche que par la droite, mais presque tous admettent que le modèle actuel de production est problématique.

Quant à la chasse à courre et à la corrida, on touche à des représentations de la virilité et à une image de la puissance de l’humain sur la nature qui construisent l’identité de certains groupes. D’où les résistances. Cependant, on ne peut pas défendre l’empathie et le « care » [souci de l’autre] et tolérer le spectacle d’animaux suppliciés.

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L'Humanité

Le dernier Michel Deguy, ou la métamorphose du tombeau

Prescription culture

Poésie Dans son ultime recueil, le philosophe récemment disparu écrit face à la fin qui vient.

Alain Nicolas

« Commaison » : le mot n’existe plus dans aucun dictionnaire. Le verbe « commer », qu’on trouve chez Montaigne, existait au XVIIe siècle dans le sens de « comparer », dire qu’une chose est « comme » une autre, « faire comparaison ». Michel Deguy, en forgeant le néologisme qui donne le titre de son dernier recueil, affirme une double fonction de la poésie : faire apparaître le semblable dans le dissemblable, créer pour cette opération un mot. Comme si Comme ça fut ainsi le titre d’un important recueil de ses textes de 1980 à 2007 (1), Comparaison fait raison celui d’un des poèmes rassemblés dans la Commaison.

Comparer, chez Michel Deguy, n’est pas prendre acte d’une similitude, mais faire agir le pouvoir de « métamorphose » de la poésie.

« Le poème commue/La peine en roseau/La pudeur en laurier/Le meurtre en perdrix », dit-il, rappelant Ovide.

La Commaison, dernier recueil publié par Michel Deguy, qui vient de disparaître, médite sur la poésie au soir de la vie. On passe parmi des tombeaux de poètes, ceux de Jacques Dupin, Robert Davreu, Abdelwahab Meddeb, celui, poignant, dédié à Jacqueline Risset, « Dame de Près dans l’éloignement », et le « tombeau ouvert » des victimes de la Shoah par balles. Pour Yves Bonnefoy, le poème se fait plus pensif encore, véritable essai poétique et philosophique où la puissance analytique et créatrice de l’auteur se déploie. Sans cependant couper les ponts avec le monde et la poésie des temps passés, comme dans cette Ballade des mourants qui commence par : « Frères migrants qui avec nous vivez »…

Deguy fait suivre ce poème d’une réflexion sur la poésie comme « translation », aux deux sens, français et anglais, du terme. Il l’illustre en exposant sa conception de l’« emprunt » à un « grand poème modèle », en l’occurrence Ballade des pendus, de Villon. Sa poésie oscille entre la hauteur de vue philosophique et un tragique personnel retenu. Si la question de la fin donne son éclairage à tout le livre, ses derniers poèmes en proposent une vision de face. Tombeau pour un tombeau, à la toute fin du livre, convoque la figure du genre illustré par Mallarmé pour dire ce qui se passe « quand la vie et le corps se dépiautent ». Entrer chez Michel Deguy est alors prendre conscience que l’élévation de la pensée peut s’allier à une grande simplicité et une poésie accueillante. La Commaison se lit aussi « comme maison. »

LittératurepoésiePhilosophieovide
Le Monde

« C’est sidérant » : l’Antarctique touché par une vague de chaleur exceptionnelle

Des températures jusqu’à 40 °C supérieures aux normales de saison ont été enregistrées la semaine dernière sur le continent blanc.

Coup de chaud sur la région la plus froide au monde. En fin de semaine, l’est de l’Antarctique a connu un épisode de chaleur sans précédent qui a choqué la communauté scientifique, avec des températures jusqu’à 40 °C supérieures aux normales de saison dans une zone connue pour être des plus inhospitalières.

« C’est sidérant, et c’était totalement inconcevable jusqu’à la semaine dernière », réagit Gaétan Heymes, météorologue à Météo-France. Le scientifique, qui a passé un an en Antarctique, compare l’amplitude du phénomène à celle du dôme de chaleur qui avait touché le nord-ouest du continent américain en juin 2021, avec près de 50 °C au Canada. « Cet événement totalement inédit change définitivement ce que nous pensions être possible en matière de climat antarctique », abonde Jonathan Wille, chercheur postdoctorant étudiant la météorologie polaire à l’Institut des géosciences de l’environnement, à Grenoble.

Il faut s’imaginer un instant l’intérieur du continent blanc battu par des vents glacés, à plus de 3 000 mètres d’altitude, où les températures oscillent entre – 50 °C et – 55 °C à cette période de l’année. Le 18 mars, elles ont atteint – 11,5 °C sur la base scientifique franco-italienne Concordia et – 17,7 °C sur la base russe Vostok. De quoi battre très largement (de 15 degrés) les précédents records pour le mois de mars ; mais il s’agit également du maximum jamais enregistré, toutes saisons confondues, à Concordia.

Sur le littoral, où le climat est plus doux, le thermomètre a grimpé jusqu’à 4,8 °C sur la base française de Dumont-d’Urville, et 5,6 °C à la station australienne Casey, un record également pour le mois de mars. « Toutes ces températures sont dignes du milieu de l’été austral, alors qu’en ce moment, au contraire, le thermomètre chute et qu’on va se diriger vers la nuit polaire », note Gaétan Heymes.

Une « rivière atmosphérique » en cause

Au même moment, à l’autre extrémité du globe, l’Arctique a également connu des records de chaleur, avec des températures supérieures de 30 degrés aux normales de saison, en raison d’une forte dépression qui a pompé l’air chaud provenant du sud. Le pôle Nord se réchauffe en moyenne trois fois plus vite que le reste du monde sous l’effet d’un cercle vicieux appelé « amplification arctique » : en fondant, la glace et la neige, très réfléchissantes, sont remplacées par de l’océan ou de la végétation, plus sombres, qui absorbent davantage les rayons du soleil. Il en découle une hausse des températures de l’air et de l’eau qui, à leur tour, accélèrent la fonte. « Il y a beaucoup moins de boucles de rétroaction en Antarctique, et la tendance des dernières décennies y a plutôt été celle d’un refroidissement dans l’est du continent blanc », rappelle Gaétan Heymes.

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Le Monde

Emmanuel Macron : sa proposition de conditionner le RSA à une activité provoque la polémique

L’opposition et les syndicats dénoncent des emplois au rabais, quand la majorité assure qu’il s’agirait d’« accompagner » les près de 2 millions de bénéficiaires du revenu de solidarité active vers un « vrai » contrat de travail.

Un « meilleur équilibre des droits et devoirs » ou une mesure « antisociale » ? Depuis la présentation de son projet, le 17 mars, une réforme avancée par Emmanuel Macron suscite une salve de critiques de la part de ses concurrents pour l’élection présidentielle, mais aussi des syndicats ou des associations de lutte contre l’exclusion : sa volonté de conditionner le revenu de solidarité active (RSA) à quinze à vingt heures d’activité hebdomadaire, facilitant l’insertion professionnelle.

Pour la Cour des comptes, le RSA ne mène pas assez à l’emploi

A peine la conférence de presse du président candidat terminée, ses opposants ont dénoncé cette idée, présentée comme un dispositif revenant à rémunérer les bénéficiaires au rabais. Ils « travailleront pour 7 euros de l’heure, même pas le niveau du smic ! », s’est insurgé le candidat communiste, Fabien Roussel. Lequel part du principe que « quinze à vingt heures de travail » par semaine seront payées 565 euros, soit le montant du RSA par mois pour une personne seule. Même argumentaire chez la représentante du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen. « Emmanuel Macron veut créer un mi-temps à 6 euros l’heure », s’est-elle indignée, en critiquant une logique « néolibérale ».

Plusieurs syndicats se sont montrés également très critiques, dont le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, ou son homologue de l’UNSA, Laurent Escure. « Les plus pauvres doivent être accompagnés, et non suspectés ou punis. Une formation doit être offerte, pas imposée », a jugé ce dernier.

Conditionner le RSA à une activité, une idée jugée « choquante » par les associations de lutte contre l’exclusion

En face, les macronistes assurent être victimes d’un faux procès, en jurant ne pas vouloir créer des emplois faiblement rémunérés. A les entendre, le dispositif qu’ils souhaitent mettre en œuvre n’aurait rien de « punitif » mais viserait, au contraire, à « accompagner » les près de 2 millions de bénéficiaires du RSA vers un « vrai » contrat de travail. Sans que la perception de ce revenu minimum soit une fin en soi, mais simplement une étape transitoire.

« L’objectif, c’est d’en sortir »

Le RSA « est un progrès social, mais l’objectif n’est pas d’y rester, c’est d’en sortir », a souligné le premier ministre, Jean Castex, lundi 21 mars, sur TF1. « Aider quelqu’un, l’accompagner vers l’insertion, est toujours mieux que lui donner une allocation. L’allocation, c’est la réponse des lâches », a plaidé le patron des députés La République en marche (LRM), Christophe Castaner, lundi, sur BFM-TV. « L’allocation, c’est la réponse contre la pauvreté », a rétorqué le député de La France insoumise (LFI) Adrien Quatennens.

La polémique est alimentée par l’ambiguïté des propos de M. Macron. Lorsqu’il a évoqué la nécessité de « consacrer quinze à vingt heures par semaine pour une activité », afin de pouvoir toucher le RSA, il a à la fois parlé d’une « obligation » – suggérant que cela s’appliquerait à l’ensemble des bénéficiaires, sans distinction – avant de dire que cela concernerait « toutes celles et ceux qui le peuvent ». De quoi susciter des interrogations sur de possibles exemptions. L’organisation concrète du dispositif n’est pas plus précisée dans son projet présidentiel. A la rubrique « Des droits et devoirs renforcés », il est simplement écrit que le RSA doit être « conditionné à une activité effective qui permet l’insertion ». Sans préciser les critères qui permettront d’évaluer ce qu’est une « activité effective ».

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Le Monde

Emmanuel Macron face aux craintes des Français sur France Bleu

Le président de la République, candidat à l’élection présidentielle 2022, était sur France Bleu, mardi, pour répondre aux questions et aux critiques d’électeurs issus des classes populaires et moyennes.

Emmanuel Macron ne veut pas se confronter à ses adversaires politiques, candidats comme lui à la présidentielle d’avril. Mais il veut parler directement aux Français. Après ses rencontres avec des citoyens de Poissy (Yvelines) et de Pau, fiefs de ses amis et alliés, les maires Karl Olive (ex-Les Républicains) et François Bayrou (MoDem), le chef de l’Etat s’est plié aux questions des auditeurs de France Bleu, mardi 22 mars.

Un entretien visant à ramener le candidat, accaparé par le dossier brûlant de la guerre en Ukraine, dans le quotidien des Français. Du « terrain » comme l’aiment les politiques, par le biais d’une radio « à l’image Pernaut », du nom de l’ancien présentateur du journal de 13 heures de TF1, associé à la France « des territoires », souligne le directeur de l’institut de sondage IFOP, Frédéric Dabi.

A Poissy, Emmanuel Macron compose entre président et candidat

Organisé à l’occasion de la publication de l’agenda citoyen « Ma France 2022 », listant les priorités de Français récoltées lors d’une consultation populaire, l’échange consistait à écouter Emmanuel Macron répondre aux questions sur la probité en politique, le pouvoir d’achat, l’évasion fiscale… Face à Maryse, boulangère, qui regrette que l’on aide « les grandes entreprises » mais que « [eux] petits commerçants, on [les] oublie », le candidat président se défend en assurant que le pays est de ceux qui aident le plus les petites et très petites entreprises (PME et TPE). Et de rééditer son intention de mettre en place « un chèque alimentaire » pour aider les ménages les plus modestes à lutter contre l’inflation.

A Marielle, qui s’inquiète des conséquences du décalage de l’âge de la retraite à 65 ans, Emmanuel Macron répond qu’« il n’y a qu’une seule manière » de conserver notre système de retraite fondé sur la solidarité intergénérationnelle, « c’est travailler plus longtemps ».

Casser son image

Mais c’est sans doute Yvonne, infirmière à Caumont-sur-Durance (Vaucluse), qui a le plus déstabilisé le chef de l’Etat, non par sa question mais par son ressenti. « En fait, j’ai l’impression que le président qui est notre président, eh bien il n’est pas là pour nous », a-t-elle dit, évoquant le dossier ukrainien qui monopolise Emmanuel Macron. « J’ai l’impression que notre président, il a beaucoup de travail, sûrement, mais peut-être que dans chaque domaine, santé, etc., on n’est pas assez près de nous », a-t-elle insisté, l’accusant de « ne pas connaître [sa] vie ».

Emmanuel Macron, le président « caméléon »

Un jugement brutal envers le chef de l’Etat qui tente, depuis le mouvement des « gilets jaunes », de casser son image d’homme distant et parisien. Mais un constat ne cesse de se rappeler au locataire de l’Elysée, souligné par différents sondages : Emmanuel Macron a une stature d’homme d’Etat supérieure à celle de sa concurrente d’extrême droite, Marine Le Pen, mais il est décrit comme connaissant moins bien la vie des Français qu’elle. Or, s’il est favori du scrutin présidentiel, M. Macron pourrait affronter au second tour Mme Le Pen, qui se revendique de « la France du peuple, de la ruralité », et non de « la politique en gant blanc ou sur une scène lointaine », comme elle l’a affirmé, le 19 mars, lors d’un déplacement dans l’Yonne.

Claire Gatinois

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L'Humanité

Vie et mort de Valerie Solanas, icône du féminisme radical

Prescription culture

THÉÂTRE En adaptant la Faculté des rêves, de l’autrice suédoise Sara Stridsberg, Christophe Rauck ravive l’histoire de celle qui avait osé tirer sur Andy Warhol.

Marie-José Sirach

Que reste-t-il des écrits, de la pensée de Valerie Solanas ? Peu au regard de toutes les pages qu’elle a noircies, fébrilement, mais que sa mère a brûlées à sa mort. Beaucoup, si l’on se réfère au Scum Manifesto, pamphlet d’une virulence salutaire, une mise à mort dans un même mouvement du système patriarcal et capitaliste. Écrit en 1967, le Scum Manifesto appelait les femmes à « renverser le gouvernement, éliminer le système de l’argent et éliminer le sexe masculin ». Un an après, Solanas se rend à la Factory et tire sur Andy Warhol. Condamnée, internée, elle finira sa vie seule et miséreuse.

Adaptée du roman de Sara Stridsberg, la mise en scène de la Faculté des rêves par Christophe Rauck retrace avec liberté et audace le récit kaléidoscopique, découpé en cinq séquences non chronologiques, qui embrasse et embrase l’itinéraire de Valerie Solanas. Enfance chaotique, guerre du Vietnam, la Factory, le procès, les hôpitaux psychiatriques, l’hôtel minable de San Francisco où elle finira ses jours…

Femme blessée, meurtrie, flétrie, violée, Solanas témoignera­ tout au long de sa vie d’une rage de vivre, d’une colère intacte qui ont nourri et aiguisé sa réflexion. Sur un plateau-miroir où se reflètent les corps, un écran diffuse par intermittence des images d’une Amérique enfiévrée où la contestation croise le fer avec les ligues de bonne vertu, ­puritaines, blanches, ­racistes et homophobes.

 

Hallucinations visionnaires et éclairs de lucidité

Le récit de Solanas est porté par une Cécile Garcia-Fogel incan­descente, dont le jeu félin subjugue, aimante, fascine. Si on la suit à la trace, on ne perd pas de vue ses partenaires. Claire Catherine, Mélanie Menu, Marie-Armelle Deguy, David Houri, Pierre-Henri Puente sont au diapason d’une partition dodé­caphonique où chaque mot, chaque silence et chaque geste ont leur importance. Jeux de miroirs, jeux de lumières, chassés-croisés d’images relient avec fluidité chaque fil d’un récit qui ne va cesser de bifurquer, en roue libre. On mesure la solitude de Solanas, l’incompréhension et les malentendus dans lesquels elle s’est piégée, prisonnière de ses hallucinations visionnaires et de ses éclairs de lucidité.

Ses confessions dérangent, bousculent, nous obligent à sortir de notre torpeur. Solanas exécrait les associations féministes, qu’elle qualifiait de « salon de thé de la désobéissance civile ». Le mouvement féministe d’alors a eu du mal à s’emparer de ses écrits, qui étaient tombés dans l’oubli. Jusqu’à leur résurrection, il y a quelques années. Le roman de Sara Stridsberg paraît en 2009. En 2013, Mirabelle Rousseau et Sarah Chaumette avaient présenté au Festival d’Avignon Scum Rodeo, comme un signe précurseur de la vague féministe actuelle.

Théâtreamandiers de nanterre
Le Monde

Election présidentielle 2022 : entre chrétienté et « remigration », la droite et l’extrême droite s’affichent à la soirée de « Valeurs actuelles »

Eric Zemmour, Valérie Pécresse, Marlène Schiappa, Marion Maréchal, Eric Ciotti et Jordan Bardella ont participé à un grand meeting des droites radicales, mardi, au Palais des sports, à Paris.

Le piège était ouvert ; il a happé la droite républicaine, mardi 22 mars, au Dôme de Paris, lors d’un raout intitulé « grand débat des valeurs », coorganisé par l’hebdomadaire de la droite radicale Valeurs actuelles et Les Eveilleurs, association qui émane de La Manif pour tous. Ce meeting de quelque 4 000 spectateurs, dans leur écrasante majorité fans d’Eric Zemmour, a tourné autour de la « remigration » (concept de l’extrême droite identitaire désignant un « retour » des immigrés extra-européens dans leurs pays d’origine, repris par Zemmour), des « mœurs françaises » et de l’identité chrétienne de la France. Point de débat : Valérie Pécresse ne voulait pas recroiser le candidat de Reconquête ! après sa joute télévisée sur TF1 le 10 mars. Les têtes d’affiche – la ministre déléguée à la citoyenneté, Marlène Schiappa, Eric Zemmour, Marion Maréchal ou Jordan Bardella – ont défilé une à une, durant vingt minutes chacune, face à un journaliste de « VA ».

Les organisateurs voulaient un décor « rock » pour exalter les valeurs conservatrices : arrivée des intervieweurs en ombres chinoises façon agents 007, clips publicitaires des sponsors – le réseau social prisé de l’extrême droite néoconservatrice, Gettr, et une agence de pèlerinages –, sketch de l’humoriste Gaspard Proust, adulé pour son style « très politiquement incorrect ». « C’est le plus borderline de la place », savoure Tugdual Denis, directeur adjoint de la rédaction de Valeurs actuelles. Rétribué d’un cachet confortable, le stand-upeur a tenu promesse, brossant ce public BCBG dans le sens du poil sous le couvert de l’ironie.

Eric Zemmour face au mur de la crédibilité à l’approche de l’élection présidentielle 2022

Il a fait mine de découvrir une réunion caricaturée en « congrès de Nuremberg » et un « journal qui parle de flux touristiques en provenance du Sud » – référence à l’immigration africaine. Il a moqué « celle qui aime les chats » pour griffer Marine Le Pen, celle qui n’a pas vu que « 18 c’est plus que 11 [dans les sondages] » pour Marion Maréchal, et enfin imaginé « rabbi Zemmour il va danser »… Il résume d’un trait sa mission : « Qu’à la fin tout le monde rentre à la maison en se disant, au fond, Zemmour a raison. » Acclamations du public.

Droit d’asile hué

A cet instant, Marlène Schiappa arrive et entend scander « Zemmour président ». « Ça promet », souffle-t-elle. Sur la scène, la ministre du gouvernement Castex est interrogée sur les réfugiés ukrainiens : elle affirme que l’on « renoue avec la définition de l’asile » qui a fondé l’Europe post-1945 et « cette empathie qui fait l’honneur de la France ». Un ange passe… Puis le public hue les sanctions européennes, le droit d’asile et l’accueil d’enfants ukrainiens malades. Interpellée sur l’objectif d’exécuter « 100 % » des décisions d’éloignement, qu’Emmanuel Macron avait lui-même décrété dans son interview à VA, Schiappa ne peut qu’admettre : « On en est loin. » Plusieurs spectateurs clament que Zemmour a raison.

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Le Monde

« Vous savez que c’est Arnaud Lagardère, votre patron ? » : comment Nicolas Sarkozy fait pression sur des éditeurs

Raphaëlle Bacqué Ariane Chemin

Publié hier à 23h47, mis à jour à 12h12

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EnquêteDepuis 2021, année de son entrée au conseil d’administration de Lagardère, l’ancien chef de l’Etat n’hésite pas à intervenir au sein du groupe pour surveiller les livres et les médias parlant de lui et de ses « affaires ».

Les anciens présidents s’occupent parfois bien différemment qu’on ne l’imagine. Ainsi, on pourrait croire Nicolas Sarkozy le nez sur la présidentielle, occupé à faire lanterner Valérie Pécresse ou à calculer l’opportunité d’un éventuel ralliement à Emmanuel Macron. Ou alors, penché sur l’invasion de l’Ukraine, lui qui a côtoyé Vladimir Poutine et rappelle, sur son CV d’administrateur du groupe Lagardère, qu’il est membre du conseil consultatif de Reso-Garantia, la plus grosse société d’assurances russe. Mais non, Nicolas Sarkozy consacre beaucoup d’énergie à l’une de ses nouvelles occupations : surveiller et punir le petit monde de l’édition.

Son entrée en scène au cœur de ce milieu qu’il connaît mal remonte au printemps 2021. L’ex-chef de l’Etat compose le numéro de téléphone de la directrice des éditions Fayard, Sophie de Closets. « J’attends les excuses de cette dame », clame-t-il depuis des semaines dans tout Paris. Sonnerie dans le vide. Il rappelle, plus agacé encore. « Madame de Closette », ainsi qu’il l’appelle en faisant claquer la dernière syllabe, comprend vite qu’il ne s’agit pas d’un coup de fil de courtoisie mais d’une soufflante. Comme à chaque fois qu’il veut déstabiliser ses interlocuteurs, M. Sarkozy écorche volontairement leur nom. Sidérée par cette violence, Sophie de Closets (qui n’a pas voulu répondre aux questions du Monde) enregistre la conversation.

Une douzaine d’affaires

Depuis des mois, l’ex-chef de l’Etat ferraille contre la justice mais aussi contre les enquêtes de journalistes qui le mettent en cause dans une douzaine d’affaires. A l’époque, il vient d’être condamné en première instance à trois ans de prison, dont un an ferme, dans le dossier des écoutes (l’« affaire Bismuth ») avec son avocat Thierry Herzog. C’est maintenant le tour de l’affaire Bygmalion, liée au financement de sa campagne de 2012. Or, il a appris à la veille du procès, par Le Canard enchaîné du 17 mars 2021, que Jérôme Lavrilleux, l’ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé, avait largement nourri les ouvrages consacrés aux déchirements de la droite, que deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ont fait paraître chez Fayard : La Haine. Les années Sarko en 2019, et Apocalypse. Les années Fillon, en 2020. Ces deux enquêtes ont été publiées sous la direction de Sophie de Closets, qui a rémunéré Lavrilleux, indique l’hebdomadaire. Un dédommagement pour un livre qu’il avait commencé lui-même sans l’achever, dit-elle, mais Sarkozy y voit un complot.

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Le Monde

Election présidentielle 2022 : la condition animale, un sujet plus visible dans la campagne

Mentionné dans la quasi-totalité des programmes des candidats, le bien-être animal est désormais pris au sérieux, même si l’investissement des partis est à géométrie variable.

Ils ont gagné une place dans les programmes des candidats. Marginalisés il y a encore cinq ans, les animaux et les souffrances qui leur sont infligées font désormais l’objet d’une considération accrue des prétendants à l’Elysée. Dans la quasi-totalité des projets, on trouve mention de la condition animale : du plus expéditif, Emmanuel Macron, qui n’y consacre qu’une ligne sur vingt-quatre pages, aux plus bavards, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, qui y consacrent des chapitres entiers de leur projet. La campagne a même vu l’avocate Hélène Thouy, investie par le Parti animaliste, défendre un programme intégralement tourné vers la défense des animaux. Si elle n’a pas obtenu les 500 parrainages requis pour se présenter devant les Français, sa candidature a néanmoins contribué à rendre le sujet plus visible, conduisant ses concurrents à abattre leurs cartes.

En quelques années, le bien-être animal est devenu une cause politique

« C’est la première campagne pour laquelle la condition animale est un thème sur lequel les candidats sont attendus », constate Melvin Josse, représentant de la plate-forme « Engagement animaux 2022 », qui regroupe une trentaine d’ONG de protection animale (SPA, Fondation Brigitte Bardot, CIWF, Welfarm…) associées pour faire valoir des demandes communes auprès des candidats. « Jusqu’à récemment, on ne pouvait pas vraiment différencier droite et gauche, puisque aucun camp ne s’engageait réellement, analyse-t-il. Or, pendant le quinquennat écoulé, une partie de la gauche, notamment La France insoumise (LFI) et Europe Ecologie-Les Verts (EELV), s’est clairement positionnée pour la cause animale. »

A droite et à l’extrême droite, le sujet est défendu par quelques élus mais suscite l’embarras. « Leurs appareils politiques ont du mal à se positionner, poursuit M. Josse, pris en tenaille entre un sujet qu’ils perçoivent comme important et la volonté de ne pas froisser des intérêts économiques ou une partie de leur électorat. »

« Le prochain président, quel qu’il soit, fera plus pour la condition animale »

Marine Le Pen consacre ainsi treize pages de son programme aux animaux dans un livret thématique spécifique, sans s’engager sur le terrain de la chasse et de l’élevage (hormis sur la question de l’abattage sans étourdissement, qu’elle souhaite interdire) ; Valérie Pécresse ou Eric Zemmour disent vouloir lutter contre les maltraitances et les abandons, mais ne remettent pas en cause les conditions d’élevage des animaux et défendent fermement la chasse : une « tradition ancestrale (…) transmise de père en fils, de mère en fille », a déclaré Valérie Pécresse devant la Fédération nationale des chasseurs, mardi 22 mars ; un « art de vivre français » pour M. Zemmour, qui s’exprimait lors du même « grand oral ». Ce dernier, qui ne cache pas son agacement face aux « activistes animalistes », souhaite par ailleurs maintenir la présence d’animaux sauvages dans les cirques, allant à l’encontre de la loi adoptée sur le sujet en novembre 2021.

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Le Monde

François Hollande soutient Anne Hidalgo et se positionne pour l’après-élection présidentielle 2022

Invité par la candidate socialiste à son meeting de Limoges, l’ancien président a rappelé sa loyauté tout en laissant entrevoir la création d’un nouveau mouvement politique « pour reconstruire la gauche de responsabilité ».

Quand François Hollande a jailli de sa voiture, après quatre heures trente de route, il avait un sourire grand comme ça et des fourmis plein les jambes. Dix ans qu’il n’avait pas prononcé de discours lors d’une campagne présidentielle. Mardi 22 mars, Anne Hidalgo, la candidate socialiste, donnait un meeting à Limoges, et elle avait invité le dernier président socialiste en date à venir la soutenir. Un moment qui aurait dû être tout à fait banal, à trois semaines du premier tour, pour essayer, une ultime fois, de réanimer une campagne à l’agonie.

En réalité, cette soirée s’annonçait étrange. Il y a encore dix jours, François Hollande cultivait un grand secret dont Anne Hidalgo ne savait pas grand-chose. L’ancien président s’est préparé pendant deux mois, entre décembre 2021 et février, à incarner un éventuel recours présidentiel si jamais la maire de Paris décidait de se retirer. M. Hollande venait donc soutenir une candidate qu’il avait espéré voir abandonner avant le terme de sa campagne. Il n’est pas allé au bout de sa tentative, mais quelques séquelles pouvaient raisonnablement subsister à l’heure des retrouvailles.

Comment François Hollande s’est préparé, en secret, à être candidat à l’élection présidentielle 2022

Pourtant, dans la journée de mardi, sur la route Paris-Limoges de ce meeting pas comme les autres, l’état d’esprit des uns et des autres était visiblement le même. Arrivée tôt sur place, Anne Hidalgo était ravie, selon son entourage, de la présence de François Hollande. Après avoir placé l’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve à la tête de son comité de soutien, elle se félicitait de continuer à réunir sa grande famille grâce à la présence d’un ancien président qui s’était, jusqu’ici, laissé désirer. La veille, Mme Hidalgo avait téléphoné à François Hollande. Pour caler leurs discours respectifs : son programme pour elle, la situation internationale et l’avenir du Parti socialiste (PS) pour lui. Ils ont pris grand soin de ne jamais évoquer les récentes velléités électorales de ce dernier.

« Je vote toujours socialiste »

Celui-ci a effectué un aller-retour sans fioritures. Il est arrivé à Limoges juste avant sa prise de parole et il a repris la route peu après celle de la candidate. Mais il était content, aussi. Même si, quelques heures avant sa conversation avec la maire de Paris, il était quelque peu agacé du flou qui concourrait encore à l’organisation du meeting. Un peu à l’image de la campagne socialiste, finalement. Il avait, en outre, une légère crainte que le Parc des expositions ne soit pas tout à fait plein.

Mardi à midi, Patrick Kanner était, lui, au centre de tout. De la France, sur l’autoroute à hauteur de Vierzon (Cher), et du « couple » vedette de la soirée. Hollandais de cœur, le sénateur du Nord est aussi un acteur de l’équipe de campagne d’Anne Hidalgo. Lui aussi était « très content » de la présence de l’ancien président. M. Kanner ne parle plus trop de relancer la campagne, mais « de fixer un cap, même pour la suite. La présence de François Hollande n’est pas qu’un symbole, on est aussi dans la filiation. Quels que soient les reproches que le PS ait pu faire au bilan de François Hollande. Il est là et sa voix porte. » Le sénateur soulignait une autre vertu essentielle à la venue de M. Hollande : attirer du monde au meeting. Tout s’est bien passé. Il y avait un petit millier de personnes.

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Le Monde

A Marseille, les « écoles du futur » d’Emmanuel Macron se mettent en place

Cinquante-neuf écoles participent à cette expérimentation qui doit conférer plus de libertés aux équipes pédagogiques.

Il en a fait son laboratoire. En septembre 2021, à Marseille, Emmanuel Macron créait la surprise en évoquant, lors de l’annonce de sa stratégie « Marseille en grand » pour la ville, le lancement de projets pour une « école du futur », afin de donner plus de libertés et d’autonomie aux équipes pédagogiques et à leurs directeurs. Depuis, à chaque discours sur l’école, le président de la République, désormais candidat à sa réélection, mentionne cette expérimentation, qu’il « regarde avec attention ».

L’opération séduction d’Emmanuel Macron à Marseille

Six mois plus tard, 59 écoles participent à 41 projets qui impliquent près de 11 000 élèves et 630 enseignants. Soit un élève sur huit de la cité phocéenne – 80 % des projets concernent l’éducation prioritaire. L’opposition à cette expérimentation reste vive, il est vrai. « Quand on a vu passer l’appel à projets, on a été pris entre deux feux. L’idée de voir se créer des écoles à deux vitesses ne nous plaisait pas, mais on ne pouvait pas laisser passer l’occasion d’avoir les moyens que l’on réclame en vain depuis tant d’années », confie un directeur d’école des quartiers nord, qui requiert l’anonymat, comme nombre de ses collègues, preuve des dissensions que provoque le sujet.

La méthode étonne dès le départ. A rebours de la structure verticale de l’éducation nationale, aucun cadrage précis n’est donné. « On avait l’impression d’une liste au père Noël. On pouvait proposer tout ce qu’on voulait », se remémore une directrice. « On aurait presque pu demander une voiture de fonction ! Maintenant, cela s’est réduit. On nous demande de faire des devis et de mettre les associations en concurrence », tempère un autre.

Contours encore flous

Que proposent les enseignants quand on leur laisse le champ libre ? Des projets déjà dans les tuyaux ou dans les tiroirs faute de financement. Six thèmes ont été identifiés : les langues et l’international, l’EPS, les arts et la culture, les sciences, l’éducation au développement durable et la mise en place d’« espaces d’apprentissages innovants ». L’école maternelle Extérieur et l’école primaire Arenc-Bachas, qui forment un même groupe scolaire, ont proposé ensemble un projet intitulé « Elèves d’aujourd’hui, citoyens de demain », particulièrement axé sur le « hors temps scolaire ». Une façon d’intégrer les parents d’élèves à l’acte pédagogique mais aussi de pousser plus loin leur collaboration avec les associations culturelles et sportives d’un quartier difficile. Au programme : ateliers artistiques, après-midi sportives, initiations au jardinage et aux échecs, travail sur l’alimentation.

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Le Monde

« Je suis d’abord un homme politique » : à son procès, Jean-Claude Gaudin plaide la négligence

L’ancien maire de Marseille a comparu, mardi, lors d’une audience sur reconnaissance préalable de culpabilité devant le tribunal judiciaire de Paris. Il était poursuivi pour « détournement de fonds publics », concernant des heures supplémentaires accordées à ses proches collaborateurs.

Quelques mois de prison avec sursis et quelques milliers d’euros d’amende mettent un point final à une vaste enquête du Parquet national financier (PNF) sur des années de dérives liées au temps de travail à la mairie de Marseille. Lors d’une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité devant le tribunal judiciaire de Paris, Jean-Claude Gaudin, 82 ans, maire (Les Républicains) de Marseille de 1995 à 2020, a été condamné, mardi 22 mars, à six mois de prison avec sursis et à une amende de 10 000 euros pour « négligence ayant permis un détournement de fonds publics », entre décembre 2013 et avril 2018. Ce délit, puni au maximum d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende, vise « un manquement à l’obligation de surveillance mais pas un manquement à la probité », a rappelé le procureur financier.

Gestion des emplois municipaux à Marseille : Jean-Claude Gaudin se rapproche d’un procès

Ancien directeur de cabinet, directeur général des services et des ressources humaines… cinq anciens collaborateurs très proches de Jean-Claude Gaudin ont été condamnés pour ce même délit de négligence à des peines allant d’une simple amende de 5 000 euros à six mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende.

Un septième prévenu, René Giancarli, ancien CRS devenu patron du Samusocial, est le seul à être condamné pour « détournement de fonds publics » à dix mois de prison avec sursis. C’est du Samusocial qu’était partie, en décembre 2016, l’enquête qui allait dévoiler des pratiques dévoyées à grande échelle concernant le temps de travail des 12 000 agents municipaux marseillais et le règlement d’heures supplémentaires non travaillées.

Le Parquet national financier a recensé pas moins de neuf services au sein desquels la durée annuelle légale du travail fixée à 1 567 heures et 30 minutes par une délibération de décembre 2004 – déjà en deçà des 1 607 heures applicables au plan national – était loin d’être respectée. Entre 800 et 900 heures de travail au Samusocial, soit presque un mi-temps payé comme un plein-temps, 1 364 heures jusqu’en 2017 au service des musées, douze de plus au conservatoire municipal…

Aucune mesure n’a été prise pour faire respecter la durée du temps de travail, a relevé le PNF dans sa synthèse de l’enquête. Dans un rapport d’août 2019, la chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte d’Azur estimait que « les heures de travail perdues et non réalisées représentent près de 300 personnes qui travailleraient à temps plein ».

« Je n’étais pas au courant de cela »

Les gendarmes mettaient également au jour une pratique illégale d’octroi d’heures supplémentaires sans contrepartie réelle, voire en doublon avec des repos compensateurs, y compris dans des services ne respectant même pas la durée annuelle légale de travail. Le même volume d’heures supplémentaires versées onze mois sur douze était reconduit d’une année sur l’autre.

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Le Monde

Le système scolaire au risque d’une fièvre de l’évaluation

Le quinquennat qui s’achève aura vu se multiplier les indicateurs de performance des élèves et des établissements. Un « pilotage par l’évaluation » qui rencontre encore des résistances dans la communauté éducative.

C’est un rendez-vous désormais bien connu : le 23 mars, comme chaque année, l’éducation nationale met en ligne ses indicateurs de valeur ajoutée des lycées (IVAL). Sur la base des résultats au baccalauréat, les IVAL comparent les établissements de même profil pour évaluer leur capacité à accompagner leurs élèves jusqu’à l’examen. Ces indicateurs sont l’un des multiples thermomètres dont dispose l’éducation nationale pour mesurer ses propres performances. Ils sont publics et font bien souvent l’objet de « tableaux d’honneur » et autres palmarès dans la presse – à rebours, parfois, de ce que l’éducation nationale voudrait mettre en valeur, puisque les taux « bruts » de réussite et de mention mettent en avant les lycées privés.

Neutre, sélectif ou performant : les résultats des lycées passés au crible

Les IVAL sont symptomatiques du rapport complexe qu’entretient l’école française avec l’évaluation. Le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, a fait du pilotage par l’évaluation un véritable mantra. L’un des objectifs assumés est de briser l’effet de surprise des évaluations internationales, dans lesquelles la France a eu tendance à « redécouvrir » régulièrement ses piètres performances. « Briser le thermomètre n’a jamais fait baisser la température », écrivait ainsi Jean-Michel Blanquer dans son livre Construisons ensemble l’école de la confiance (Odile Jacob, 2018), où il plaidait pour une évaluation « moteur de progrès ».

Des tests standardisés ont ainsi vu le jour en CP, CE1 et 6e pour mesurer, entre autres, les effets de la politique de dédoublement des classes, mise en place dès le début du quinquennat. Mais Jean-Michel Blanquer a également créé un Conseil d’évaluation de l’école, inscrit dans la loi pour une école de la confiance de 2019, qui vient de finir d’évaluer 950 établissements du secondaire, en majorité des collèges, sur des sujets aussi divers que le bien-être des élèves, le bâti scolaire et les relations des enseignants avec leur hiérarchie. Le président candidat, Emmanuel Macron, a déclaré, lors de la présentation de son programme, le 17 mars, qu’il souhaitait rendre publiques ces évaluations qui concerneront, à terme, l’ensemble des écoles et établissements secondaires.

Emmanuel Macron promet un « nouveau pacte avec les enseignants »

Résistance de la part des enseignants

Le système dispose pourtant d’outils d’évaluation depuis longtemps. Les suivis de cohorte existent depuis 1973 et les tests standardisés depuis 1989. « Publier des résultats d’évaluations d’élèves, cela fait trente ans qu’on en parle, rappelle un ancien recteur, qui préfère ne pas donner son nom. Ce qui est nouveau, c’est d’en faire chaque année, comme c’est le cas aujourd’hui en CP et CE1, et de s’en servir à des fins de communication pour dire que le niveau s’améliore. Sur des temporalités aussi courtes, ça n’a que peu d’intérêt scientifique. »

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Le Monde

Comment Monaco s’est débarrassé d’un magistrat jugé trop curieux

L’enquête du « Monde » sur les conditions de l’éviction d’Edouard Levrault, un juge d’instruction français qui fut en poste dans la Principauté entre 2016 et 2019, jette une lumière crue sur les coulisses de la justice locale.

Le SMS date du 3 août 2019 ; il est signé de Brigitte Gambarini, à la tête de la cour d’appel de Monaco depuis 2012 : « Mon entretien d’une heure avec le souverain a été aussi pénible que dense (…) Ses propos étaient très injustes envers moi, mais il m’a presque peinée, et je l’ai trouvé très seul. » Ce message fait partie des centaines d’échanges que l’ex-juge d’instruction monégasque Edouard Levrault a exhumés de la messagerie WhatsApp installée sur le téléphone de sa compagne, canal qu’il utilisait pour discuter en toute confidentialité avec Mme Gambarini entre août – date de son éviction du Rocher, où le magistrat était en poste depuis trois ans – et janvier 2021.

Expurgées de leurs contenus privés puis authentifiées par un constat d’huissier le 7 mai 2021, ces conversations, dont Le Monde a pu prendre connaissance, jettent une lumière crue sur les mœurs judiciaires locales. Leur révélation pourrait causer de nouveaux remous dans la Principauté, déjà ébranlée par une histoire à laquelle Le Monde vient de consacrer une enquête en deux volets : l’affaire dite des Dossiers du Rocher, un site Internet où une source anonyme lance de graves accusations, depuis quelques mois, contre l’entourage du Prince.

Des kilos de documents et des milliards d’euros en jeu : à Monaco, un « corbeau » fait trembler l’entourage du prince

Edouard Levrault est un juge d’instruction du genre téméraire comme les redoute la Principauté. « Exfiltré » contre son gré vers le tribunal de Nice en 2019 (il y préside actuellement une chambre correctionnelle), après trois ans de détachement à Monaco, ce magistrat de 45 ans a fait vaciller le Rocher. Et ce n’est peut-être pas terminé. En charge entre 2016 et 2019 de plusieurs dossiers sensibles, il a notamment inculpé le propriétaire du club de football local, l’AS Monaco, Dmitri Rybolovlev, dans l’affaire Bouvier, du nom d’un marchand d’art avec lequel l’oligarque russe est en conflit. En marge de cette affaire, le juge a inculpé plusieurs autres figures de la Principauté (un ministre, plusieurs responsables de la police…) soupçonnées d’avoir œuvré en faveur de Rybolovlev. Il a été jusqu’à réclamer l’audition du prince Albert en personne.

Saisie de la CEDH

Parmi les personnalités poursuivies, Christophe Haget, patron de la police judiciaire monégasque, alors défendu par Eric Dupond-Moretti du temps où il était encore avocat. Tout sauf un détail. Car à peine nommé ministre de la justice par Emmanuel Macron, en juillet 2020, l’ex-avocat s’empresse de saisir l’inspection générale de la justice (IGJ) afin d’engager des poursuites disciplinaires contre Edouard Levrault, au motif que le magistrat aurait « manqué à ses devoirs de réserve et de prudence » en acceptant de se livrer le 10 juin 2020 à l’émission de télévision « Pièces à conviction », diffusée sur France 3. Suspecté d’avoir profité de son arrivée à la chancellerie pour régler ses comptes avec M. Levrault, le garde des sceaux est poursuivi par la Cour de justice de la République, depuis le 16 juillet 2021, pour « prise illégale d’intérêts ».

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Le Monde

Le sort des anciens militants d’extrême gauche italiens entre les mains de la justice française

La cour d’appel de la chambre de l’instruction du tribunal de Paris doit commencer, mercredi 23 mars, l’examen des demandes d’extradition envoyées par l’Etat italien à l’encontre de dix anciens activistes.

La cour d’appel de la chambre de l’instruction du tribunal de Paris doit commencer, mercredi 23 mars après-midi, l’examen des demandes d’extradition envoyées par l’Etat italien à l’encontre de dix anciens militants d’extrême gauche italiens vivant en France. Les demandes d’extradition sont examinées deux par deux, lors de cinq audiences qui s’échelonneront jusqu’au 20 avril. Des recours restent possibles devant le Conseil d’Etat et la Cour de cassation. Le président Macron et le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, n’ont pas caché leur intention d’accéder aux demandes de Rome.

Ces dix Italiens sont tous arrivés en France dans les années 1980 et 1990, fuyant l’Italie, où ils étaient poursuivis ou condamnés dans le cadre de procès des années de plomb. Ils ont été accueillis en France au nom de ce que l’on a appelé la « doctrine Mitterrand », qui remonte à 1985 et prévoyait d’accorder l’asile politique aux militants ayant accepté d’abandonner la lutte armée. Cette doctrine est toujours restée orale, sans valeur juridique.

Les années de plomb de Cesare Battisti

Depuis, la France n’a jamais dérogé à cette règle, à deux exceptions près : Paolo Persichetti, condamné pour complicité dans l’assassinat du général Giorgieri, a été extradé vers l’Italie en 2002, où il a été placé en détention, avant de bénéficier d’un régime de semi-liberté à partir de 2008 ; l’écrivain Cesare Battisti, condamné par contumace à la perpétuité pour quatre homicides dans les années 1970, avait pris la fuite en 2004 avant son extradition. Arrêté en 2019 en Bolivie, il a été envoyé en Italie, où il est détenu.

Comment le cas Battisti a pollué les relations franco-italiennes

En 2008, Nicolas Sarkozy avait renoncé à extrader Marina Petrella, ancienne membre des Brigades rouges, notamment en raison de son état de santé. Cette décision avait suscité l’incompréhension en Italie, où les familles de victimes du terrorisme d’extrême gauche demandent que justice soit faite. Aujourd’hui, l’Elysée assume pleinement ce changement de pied de l’Etat français au nom de « l’absolu besoin de justice des victimes que la France, elle-même touchée par le terrorisme, comprend ».

Des dossiers « complètement carencés »

Les demandes d’extradition ont été relancées en 2019 par l’ex-ministre de l’intérieur d’extrême droite Matteo Salvini. Après son départ du gouvernement, Paris a répondu favorablement, engageant des discussions avec le gouvernement Conte, qui se sont accélérées après l’arrivée de Mario Draghi, en février 2021.

Le 8 avril 2021, Rome envoyait ses demandes d’extradition. Le 28 avril, la police française interpellait sept Italiens. Deux autres se présentaient au commissariat. Un dixième a été arrêté, en juillet. Désormais, les demandes d’extradition doivent passer l’étape judiciaire, qui ne semble pas aller de soi. L’audience des demandes d’extradition au fond a été reportée à plusieurs reprises. Début janvier, la chambre de l’instruction de la cour d’appel n’a pu que constater l’état parcellaire et insuffisamment motivé des demandes. « Les dossiers étaient complètement carencés », estimait alors Me Irène Terrel, qui défend sept des dix Italiens.

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Le Figaro

Y a-t-il vraiment des «nazis» en Ukraine, comme l'affirme Vladimir Poutine ?

Hugues Maillot

LA VÉRIFICATION - Le chef du Kremlin justifie son offensive en Ukraine par la volonté de «dénazifier» le pays. Selon lui, l'armée russe vient libérer la population du joug des adeptes d'Adolf Hitler qui gangrènent à la fois l'armée et la sphère politique.

LA QUESTION. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le narratif du Kremlin est rôdé. Pour justifier son «opération militaire spéciale», Vladimir Poutine a immédiatement brandi l'argument d'une «dénazification» du pays. D'après le dirigeant, l'armée russe vient libérer les Ukrainiens du joug des adeptes d'Adolf Hitler qui gangrènent à la fois l'armée et la sphère politique. Ce motif a depuis été repris plusieurs fois par le maître du Kremlin et ses partisans. Jeudi 3 mars, lors d'une allocution télévisée, Vladimir Poutine a ainsi remercié les soldats russes pour leur «précieux combat contre des néonazis». Dimanche 20 mars, le gouverneur de Sébastopol a annoncé la mort du commandant adjoint de la Flotte russe de la mer Noire «dans les combats visant à libérer Marioupol des nazis ukrainiens». Une référence directe au régiment Azov, mondialement réputé pour ses idéaux proches de la doctrine hitlérienne.

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En 2014, lors de l'annexion de la Crimée et de la guerre dans le Donbass, la Russie usait déjà de cet argument en ciblant l'Ukraine «fasciste». Un anathème qui semble englober les nationalistes ukrainiens en tout genre plutôt qu'une hypothétique menace néonazie. Alors, pur élément de propagande ou véritable inquiétude du Kremlin ? Y a-t-il toujours des partisans d'Hitler en Ukraine ? Et peuvent-ils légitimer l'invasion d'un pays souverain ?

VÉRIFIONS. Pour comprendre les accusations de Moscou et le paysage politique actuel de l'Ukraine, il convient de revenir un peu en arrière, à l'époque de la collaboration d'une partie du peuple ukrainien avec les nazis. En septembre 1939, les protocoles secrets du Pacte germano-soviétique donnent à l'Allemagne la moitié occidentale de la Pologne, tandis que l'URSS fait main basse sur sa partie orientale. La Galicie, région alors polonaise, tombe dans l'escarcelle communiste. La population galicienne, qui a fait partie de l'empire austro-hongrois, se situe «relativement proche des idées germaniques», détaille Pierre Lorrain, historien spécialiste du monde postsoviétique et auteur de L'Ukraine, une histoire entre deux destins. «Elle voit comme une catastrophe l'arrivée de l'URSS et se tourne naturellement vers l'Allemagne», explique l'historien.

Un lourd héritage en matière de collaboration

Quand le pacte entre Hitler et Staline est rompu et que la Wehrmacht conquiert la Galicie pour lancer le Front de l'Est à partir de juin 1941, «les Allemands sont accueillis en libérateurs» dans cette région, souligne Pierre Lorrain. C'est là qu'émerge Stepan Bandera, l'une des figures les plus importantes de la récente histoire ukrainienne. Le 30 juin 1941, son parti, l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) proclame la formation d'un État ukrainien, par le biais d'un texte qui parle de lui-même : «L'État ukrainien nouvellement formé coopérera étroitement avec la Grande Allemagne nationale-socialiste qui, sous la direction de son chef Adolf Hitler, crée un nouvel ordre en Europe et dans le monde et aide les Ukrainiens à se libérer de l'occupation moscovite». C'est le début d'une étroite collaboration entre l'Allemagne nazie et une partie de la population ukrainienne, essentiellement galicienne, dont Bandera ne verra finalement pas le jour, puisqu'il sera interné jusqu'en 1944 par Hitler, qui voyait d'un mauvais œil ses projets d'indépendance.

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Le terreau antisémite des territoires ukrainiens à l'époque – qui s'est amplement dilué par la suite – pousse «de nombreux anti-juifs à collaborer volontairement avec les nazis», en intégrant les divisions SS et en créant même des «polices auxiliaires» pour aider à l'extermination des juifs et des ennemis du Reich, rappelle Pierre Lorrain. Dès juillet 1941, des massacres sont perpétrés dans plusieurs villes d'Ukraine avec l'aide d'une partie de sa population. Ces exactions atteignent leur paroxysme au ravin de Babi Yar, dans le nord de Kiev, où plus de 30.000 juifs sont abattus. À cette époque, plus de 40.000 Ukrainiens collaboraient avec les nazis, selon Pierre Lorrain. Un chiffre qui s'est élevé à plus de 200.000 en 1944, selon le spécialiste américain de la Shoah Mordecai Paldiel.

Ce pan de l'histoire sert probablement de base au narratif de Vladimir sur la «dénazification» de l'Ukraine. D'autant que le roman national en Russie s'est construit autour de la «grande guerre patriotique» contre le nazisme, ce que la propagande du Kremlin ne manque jamais de rappeler. Néanmoins, Vladimir Poutine oublie que beaucoup d'Ukrainiens ont aussi participé à la Seconde Guerre mondiale du côté des Soviétiques, dont les grands-parents du président Volodymyr Zelensky, qui est lui-même juif. Le chef d'État n'avait d'ailleurs pas manqué de le rappeler, quelques heures avant le début de l'invasion : «Comment pourrais-je être un nazi ? Expliquez-le à mon grand-père, qui a traversé toute la guerre dans l'infanterie de l'armée soviétique», avait-il déclaré en s'adressant directement aux Russes.

Des figures et symboles encore glorifiées

Ce lourd héritage, s'il ne concerne qu'une minorité de la population ukrainienne, divise aujourd'hui les mémoires, partagées entre rejet du communisme d'un côté et des atrocités commises au nom de l'idéologie nazie de l'autre. En 2015, des lois de «décommunisation» ont ainsi banni les symboles et monuments à la gloire de l'URSS, mais aussi de l'Allemagne nazie. Jouer en public l'hymne soviétique devient même passible de cinq ans de prison. Mais dans le même temps, des milliers de personnes célèbrent toujours la figure de Stepan Bandera tous les 1er janvier et défilent chaque 28 avril pour rendre hommage aux combattants de la division SS «Galicie».

«La population ukrainienne a du mal à se situer. L'Ukraine indépendante, c'est seulement 30 ans d'histoire, c'est un pays qui n'a jamais eu l'occasion de bâtir une communauté culturelle, mémorielle, suffisamment forte», rappelle Adrien Nonjon, chercheur à l'Inalco, spécialiste de l'Ukraine et de l'extrême droite postsoviétique.

Il s'agit pour les Ukrainiens de reconstruire une mémoire avec le peu de symboles dont ils disposent.

Ces figures de héros libérateurs, comme celle de Bandera, ont surtout resurgi à l'occasion de l'Euromaïdan en 2014. «Il s'agissait alors pour les Ukrainiens de reconstruire une mémoire avec le peu de symboles dont ils disposent», analyse le spécialiste. «Ce qui ne veut pas dire que les Ukrainiens sont acquis à ces symboles», ajoute-t-il, rappelant au passage que d'autres pays, comme la Lettonie, «célèbrent toujours leurs volontaires au sein de la SS». Pour Adrien Nonjon, «il ne faut pas regarder cela avec nos yeux d'Occidentaux» mais remettre ces éléments dans leur contexte : «La population célèbre cette nation ukrainienne qui s'est toujours battue pour sa survie et son indépendance».

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Il n'empêche que les idées ultranationalistes, parfois teintées de néonazisme, sont un temps parvenues en nombre à la Rada, le parlement ukrainien. Aux élections législatives de 2012, le parti Svoboda, descendant de l'OUN et dont le logo a été jusqu'en 2003 un dérivé du Wolfsangel, porté par la division SS Panzer «Das Reich», a recueilli plus de 10% des suffrages, soit 37 sièges sur 450. Le parti Pravy Sektor (Secteur droit) n'a jamais pesé dans les urnes, mais a joué un rôle essentiel lors de l'Euromaïdan, en tant que confédération paramilitaire héritière de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne de Stepan Bandera. Mais finalement, ces deux partis ne représentent aujourd'hui que peu de choses (un seul député à la Rada) par rapport à leurs homologues européens d'extrême droite du Rassemblement national en France, de l'AfD en Allemagne, de VOX en Espagne ou de Lega en Italie. La comparaison est néanmoins délicate, puisque ces partis n'ont jamais ouvertement fait part d'éventuels idéaux néonazis.

Le néonazisme dans l'armée, vraie cible de Poutine ?

En revanche, l'extrême droite ukrainienne dispose d'une vraie visibilité dans la rue. «La banalisation de la violence, la brutalisation de la société sont autant d'héritages du Maïdan et de la guerre» sur lesquels ont surfé les ultranationalistes, explique Adrien Nonjon, qui souligne que ces groupes ont «tiré un bénéfice de l'effacement de l'État au lendemain du Maïdan, en sécurisant eux-mêmes les rues et en venant en aide à la population».

Pour devenir un régiment, Azov a été obligé d'élargir son recrutement, le noyau fondateur est devenu minoritaire et les plus radicaux ont quitté les rangs.

D'autres factions ultranationalistes ont profité de la période, et surtout de la guerre dans le Donbass, pour prendre la lumière : les bataillons de volontaires. Le plus médiatisé d'entre eux est le bataillon Azov, qui porte lui aussi le Wolfsangel renversé comme emblème et se compose à l'heure actuelle de quelque 4000 combattants. Formé le 5 mai 2014 par un noyau de militants néonazis, il avait notamment bâti sa légende en reprenant la ville de Marioupol aux séparatistes prorusses. Mais son rattachement à la garde nationale ukrainienne dès septembre 2014 concentre aujourd'hui les accusations de néonazisme contre le gouvernement ukrainien. Pourtant, cette intégration «avait pour but de les contrôler et de les surveiller», assure Adrien Nonjon. Devenu un corps d'élite, le régiment Azov a été contraint de se dépolitiser. «Pour devenir un régiment, Azov a été obligé d'élargir son recrutement, le noyau fondateur est devenu minoritaire et les plus radicaux ont quitté les rangs», souligne le spécialiste.

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Ce qui n'empêche pas certains de ses membres d'arborer encore aujourd'hui sans complexe des symboles évocateurs du IIIe Reich, comme le prouvent les images du front, mais aussi les fréquents défilés martiaux organisés par le régiment. Et d'avoir gardé le Wolfsangel sur leur blason, bien qu'il ait été stylisé avec le temps. «Comment le gouvernement ukrainien peut-il supporter qu'une partie, si infime soit-elle, de son armée, arbore de tels symboles ?», se demande Pierre Lorrain. «Ce sont des soldats qui ont une expérience quasi professionnelle de la violence et ont contribué à l'effort de guerre. On ne peut pas se passer d'eux du jour au lendemain», répond Adrien Nonjon. Mais pour l'historien, «le gouvernement tolère les néonazis car ils sont puissants». Et d'aller plus loin : «Il les craint car ils représentent une force souterraine qui peut se retourner contre lui ».

En résumé, la jeune nation ukrainienne paraît avoir du mal à digérer son passé, quand elle fut tiraillée entre nazisme et communisme. Par conséquent, l'ultranationalisme, voire le néonazisme, est plus visible et plus démocratisé qu'en Europe. Si ces mouvements restent néanmoins marginaux, leur expression détonne comparée aux autres pays européens, où un salut nazi dans un meeting provoque immédiatement un tollé. En revanche, les accusations de «nazification» de l'Ukraine par Vladimir Poutine sont bel et bien un simple prétexte pour envahir le pays. D'autant que le maître du Kremlin n'a pas hésité lui-même, et à plusieurs reprises, «à soutenir un certain nombre de mouvements d'extrême droite pour favoriser son pouvoir», note Adrien Nonjon. Comme le groupe néonazi Russkii Obraz, «qui a perçu des fonds pour devenir une organisation de jeunesse du parti Russie Unie et minimiser l'opposition d'extrême droite à Poutine».

Guerre en Ukraine: les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 26e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?

LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.

Le Monde

Au procès des attentats du 13-Novembre, l’intrigante révélation de Mohamed Abrini

Interrogé mardi sur leurs préparatifs, l’ami d’enfance de Salah Abdeslam a surpris en affirmant pour la première fois qu’il aurait dû participer aux attentats, ce qu’il avait toujours nié.

Pourquoi Mohamed Abrini est-il rentré en catastrophe de Paris à Bruxelles dans la nuit du 12 au 13 novembre 2015, après avoir fait le trajet inverse quelques heures plus tôt en compagnie des frères Abdeslam, dans la première voiture de ce qu’il a lui-même appelé « le convoi de la mort » ? C’est l’un des mystères du dossier, mais ce n’était pas le sujet de son interrogatoire, mardi 22 mars, puisque l’audience, avançant chronologiquement vers la soirée des attentats, en était encore au stade des préparatifs, entre août et début novembre 2015.

Accusé d’avoir participé à la logistique, Mohamed Abrini se défend. Pendant de longues minutes, il assure n’avoir « rien fait » au cours de cette période : il n’a pas recherché de planques pour loger les terroristes, ni loué de voitures pour les convoyer, ni acheté de quoi fabriquer les explosifs garnissant leurs gilets piégés. Ses dénégations, parfois confuses et peu crédibles, n’intéressent pas grand monde dans la salle d’audience, où, bien vite, on ne se demande plus qu’une chose : dans quelle mesure Abrini était-il informé de ce qui devait se produire le 13 novembre 2015 ?

Au procès des attentats du 13-Novembre, les zones d’ombre autour de Mohamed Abrini

Car, au détour d’une question anodine, à l’entame de son interrogatoire, l’accusé belgo-marocain de 37 ans a révélé avoir rencontré Abdelhamid Abaaoud à Charleroi deux mois avant les attentats, ce qu’il n’avait jamais dit en une vingtaine d’auditions depuis son arrestation il y a six ans.

« Je savais que quelque chose se préparait »

Cette révélation – peut-être involontaire, tant Abrini donne l’impression de ne jamais savoir ce qu’il doit ou peut dire – entraîne une pluie de questions sur sa connaissance du projet terroriste. « Je savais que quelque chose se préparait mais je ne savais pas quoi, je ne savais pas où », avait-il dit pendant l’enquête. Maintenant que l’on sait qu’il a rencontré le coordonnateur des attentats deux mois avant leur commission, beaucoup, dans la salle, ont du mal à y croire.

Procès des attentats du 13-Novembre : Mohamed Abrini, un accusé en perdition

Le président de la cour, Jean-Louis Périès : « Vous saviez que des attentats se préparaient ?

– Je savais que quelque chose se préparait, je ne vais pas le nier.

– Mais quoi ?

– Je savais que plein de gens du quartier étaient en Syrie. Quand j’entends qu’ils reviennent, je sais que c’est pas pour faire du tourisme, et qu’il va se passer quelque chose. Après, vous dire quoi… »

Au procès des attentats du 13-Novembre, l’accusé Mohamed Abrini : « Vous allez mieux dormir si je vous dis que je condamne ? »

« De quoi avez-vous parlé avec Abaaoud ? demande l’avocat général Nicolas Braconnay.

– De tout et de rien. De ses blessures, de son père, rien de spécial. On ne parlait pas d’attentats. Rien d’extraordinaire.

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Le Monde

Election présidentielle 2022 : le tableau de bord des parrainages, sondages et temps de parole

Raphaëlle Aubert Manon Romain Gary Dagorn

Publié le 22 février 2022 à 17h05, mis à jour hier à 17h31

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Guerre en Ukraine : parcourez les infox et les fausses images qui circulent depuis le début de l’offensive russe

Romain Geoffroy Léa Sanchez (développement) Thomas Steffen (design) William Audureau Assma Maad

Publié le 04 mars 2022 à 17h49 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 18h51

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DécryptagesVidéos truquées, photomontages, archives décontextualisées… Le conflit est marqué par une multitude de contenus trompeurs. Les Décodeurs vous aident à faire le tri.

Depuis le début de l’invasion de l'Ukraine par la Russie survenue le 24 février, Les Décodeurs recensent les principales fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux. Ce contexte incertain, anxiogène, et effrayant, d’une guerre actuellement menée en Europe est, en effet, propice à la diffusion de fausses informations.

Guerre en Ukraine : attention à ces anciennes vidéos recyclées en ligne

Particularité de ce conflit : celles-ci sont principalement visuelles. Aux premières heures de la guerre, les vidéos décontextualisées ou truquées de bombardements de l’armée russe sur Kiev ont pullulé en ligne. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également été ciblé par cette désinformation, accusé d’avoir fui la capitale ukrainienne, ou de s’être rendu sur le front dans le Donbass.

Afin de ne pas tomber dans le piège, nous vous proposons un outil pour vérifier les images les plus virales relayées en ligne, et vous permettre de voir comment elles ont été utilisées dans la guerre informationnelle que se livrent pro-ukrainiens et prorusses.

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    Romain Geoffroy

    Léa Sanchez développement

    Thomas Steffen design

    William Audureau

    Assma Maad

    L'Humanité

    La danse martiale et pacifiste de Shechter

    Prescription culture

    Au palais Garnier, le chorégraphe israélien, traumatisé par le service militaire, engage, dans deux pièces, les corps bondissants du ballet de l’Opéra dans une bien rude épreuve.

    Muriel SteinmetzMuriel Steinmetz

    Hofesh Shechter (né à Jérusalem en 1975, installé à Londres) présente Uprising (2006) et In Your Rooms (2007) à l’Opéra Garnier (1). Lors de son service militaire obligatoire, vécu comme une aliénation, Shechter, sonné, ressent « une sorte de court-circuit électrique dans le cerveau ». Formé à la Batsheva Dance Company, basée à Tel-Aviv, le chorégraphe est un homme en colère, contre l’histoire, contre Israël où il ne vit plus, « contre la danse contemporaine ennuyeuse ».

     

    Les mains battent le sol, à la manière du primate

    Uprising, pour sept danseurs du corps de ballet de l’Opéra de Paris, tient de la horde primitive. Sur un plateau nu, les interprètes, surgis de l’obscurité en fond de scène, s’avancent en ligne vers le public sous le martèlement d’une musique industrielle ultraforte conçue par le chorégraphe (bouchons d’oreilles distribués à l’entrée). Vêtus de pantalon à poche et de sweat-shirt, ils s’immobilisent sur un pied comme on met en joue. Acte d’intimidation ? Le groupe se disperse, s’efface en coulisse. Restés seuls, deux hommes, tels deux bons camarades, s’épaulent avant de s’empoigner pour mieux se rejeter.

    Uprising a été comparé à la « libération d’un chien sauvage ». Shechter œuvre sur ces moments de bascule où la rivalité pousse au meurtre. Le duo est vite rejoint par les cinq autres danseurs, sous un mur de bruit qui pulse. C’est le groupe qui intéresse le chorégraphe. Savamment disciplinée, la meute évolue de manière grégaire. Accroupi sur les talons, l’effectif parcourt la scène à toute blinde, se carapate dans un coin puis reflue. Certains se détachent par à-coups, pour reformer ailleurs une base arrière. Les mains battent sans cesse le sol, à la manière du primate qui n’a pas encore acquis la posture debout. Le centre de gravité chez Shechter se situe au niveau du bassin. Des mouvements « surbaissés » mobilisent hanches, cuisses, mollets et genoux. Quelle gageure pour des danseurs classiques habitués au geste aérien !

     

    Dans  In Your Rooms, les bras s’agitent en vaines prières

    Dans Uprising, l’individu marginal est écarté, exclu, mis au rebut. Considéré comme un fuyard, il saigne sous une lumière impitoyable. Les foules, chez le chorégraphe, sont intimidantes mais opportunistes. Elles virent de bord. Chacun danse sans l’amour de son corps. Et l’uniformité instinctive se répand comme une contagion. À la fin, un soulèvement de masse se fige en sculpture, avec drapeau rouge brandi.

    In Your Rooms est une œuvre intermittente à dessein. Les dix-neuf interprètes, dont neuf femmes, sortent de l’ombre pour y mieux rentrer. Des groupes se forment, en une suite de tableaux animés : un couple s’accroche et se rejette, ou tout un monde d’individus psalmodie en levant le poing vers un ciel noir. La lumière (Lee Curran) pleut depuis un au-delà restreint. La voix off d’un démiurge peu regardant – celle du chorégraphe, qui ne sait où va sa création – s’interroge : « Let’s start again, I can do much better than that… » (« Reprenons depuis le début. Je peux faire mieux que ça… »). Les séquences, fragmentées, sont alors autrement réagencées. Les bras, comme maltraités, s’agitent en vaines prières. « Vos bras sont comme la bouche qui prononce des mots », c’est l’une des instructions données par le chorégraphe en répétition. Au-dessus, à cour, dans un coin du tableau, les musiciens, postés sur une estrade penchée, semblent jouer malgré l’imminence du naufrage.

     

    Le juron est présent jusqu’au bout du poing

    Marqué par la danse folklorique israélienne – « l’ADN de ma formation », dit-il –, Hofesh Shechter n’a de cesse d’en déconstruire la forme : instrument de cohésion mais aussi de manipulation. « C’est un système de contrôle des foules. »

    Les corps se rallient peu à peu à un mouvement d’ensemble, qui allie l’élan du haut du corps et la soumission accrue du bas. Les interprètes abaissent toujours plus leur centre de gravité, comme s’ils allaient se fourrer sous un lit, avec une main tendue devant le front en guise de drapeau blanc ! L’énergie est celle de Cult (2004) qui a servi de modèle aux productions suivantes : « La mentalité de groupe, la pression du groupe, l’oppression du groupe, et l’inévitable envie de vouloir faire partie du groupe. » La danse, volubile, s’abaisse toujours plus comme pour éviter les balles. Ce cauchemar éveillé atteint le système nerveux du public. Dans ce rituel dénué de sens, le juron est présent jusqu’au bout du poing et sur la nuque terriblement penchée des danseurs, avant leur complète disparition.

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : comment l’OTAN s’est élargie en Europe de l’Est

    Gary Dagorn

    Publié le 12 mars 2022 à 05h44 - Mis à jour le 16 mars 2022 à 16h57

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    DécryptagesLoin d’être une provocation, comme Vladimir Poutine l’affirme pour justifier sa guerre en Ukraine, l’élargissement de l’OTAN vers l’Est n’a pas été décidé sans prendre en compte les intérêts de la Russie.

    Créée lors de la guerre froide, longtemps opposée à son adversaire communiste, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) s’est soudainement retrouvée sans ennemi en 1991, lorsque l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et le Pacte de Varsovie ont été dissous.

    L’Alliance atlantique a survécu péniblement aux premières années qui ont suivi et s’est longtemps cherché un but. L’élargissement à l’Europe centrale et orientale, ainsi que la menace du terrorisme international pesant sur les pays occidentaux après le 11 septembre 2001 ont permis de justifier en partie sa pérennisation. Mais l’isolationnisme des Etats-Unis entrepris par le président Donald Trump en 2017, que son successeur Joe Biden n’a pas complètement remis en cause, et leur inquiétude sur les ambitions chinoises dans la zone Indo-Pacifique ont fragilisé la raison d’être de l’Alliance ces dernières années, et ont donné du crédit à l’idée d’une défense européenne.

    Déclarée en état de « mort cérébrale » par le président français, Emmanuel Macron, en 2019, l’OTAN s’est retrouvée à nouveau soudée après l’invasion des forces russes déclenchée le 24 février en Ukraine. Pour justifier les tensions puis l’attaque de son voisin, le président russe, Vladimir Poutine, n’a eu de cesse d’accuser cette alliance militaire de « trahison », pour s’être étendue vers l’Europe de l’Est entre 1997 et 2004, après la chute de l’empire soviétique.

    Russie-Occident, vingt ans d’autoradicalisation de Poutine

    1991-1993 : les pays de l’Est frappent à la porte de l’OTAN, qui refuse

    Après la dissolution politique de l’URSS, en 1991, plusieurs anciens pays membres du Pacte de Varsovie se tournent vers l’OTAN pour assurer leur sécurité militaire, surtout vis-à-vis de Moscou.

    Près de cinquante ans de domination soviétique ont rendu les populations d’Europe de l’Est profondément méfiantes concernant les intentions du pouvoir russe, bien que le premier président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine, ait achevé à Moscou ce qui restait du communisme. Car le nouveau pouvoir n’est pas sans ambition sur le devenir de « ses » anciens satellites et des anciennes républiques soviétiques.

    Rappel : en 1955, l'OTAN face au Pacte de Varsovie

    En 1991, le président russe crée la Communauté des Etats indépendants (CEI), une organisation intergouvernementale proposant une intégration économique, politique et militaire aux Etats nouvellement indépendants issus de l’URSS. Dix d’entre eux en deviennent membres, sous la pression de Moscou, tandis que le Turkménistan et l’Ukraine déclinent l’invitation. Mais cette intégration va lentement échouer en raison du poids politique écrasant de Moscou, qui empêche ces pays plus faibles de disposer d’une quelconque marge de manœuvre. A tel point que certains forment des alliances entre eux, à l’instar de l’Organisation pour la démocratie et le développement (GUAM), créée en 1997 avec la Géorgie, l’Ukraine, l’Azerbaïdjan et la Moldavie (et anciennement l’Ouzbékistan).

    C’est dans ce contexte que, dès 1991, nombre d’anciens satellites européens de Moscou frappent à la porte de l’OTAN, qu’ils voient comme l’assurance d’échapper à la tutelle russe. D’autant que Moscou n’hésite pas, au nom de la défense des russophones, à intervenir militairement, comme l’illustre le conflit en Transnistrie, une région sécessionniste de Moldavie, en 1992.

    La Russie voit cette émancipation d’un mauvais œil et le fait savoir aux Occidentaux, lesquels freinent dès le début les volontés d’adhésion exprimées par ces pays. Fin décembre 1991, l’OTAN crée alors le Conseil de coopération nord-atlantique, un forum de dialogue qui n’offre aucune garantie de sécurité, au grand dam des pays concernés.

    Les Occidentaux ont-ils promis à la Russie que l’OTAN ne s’élargirait pas vers l’Est ?

    C’est une des questions centrales dans la dégradation progressive des relations entre dirigeants russes et occidentaux. Depuis les années 1990, les premiers ont régulièrement accusé les seconds d’avoir trahi leur promesse originelle. « Ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont mis devant le fait accompli. Cela s’est produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’Est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières », avait accusé Vladimir Poutine le 18 mars 2014, après avoir illégalement repris la Crimée à son voisin ukrainien.

    Le président russe s’appuie sur les multiples promesses faites par les leaders américains, britanniques, français ou allemands à Mikhaïl Gorbatchev en 1990, année d’intenses négociations diplomatiques destinées à fixer les conditions de la réunification allemande. « Rien n’avait été couché sur le papier. Ce fut une erreur de Gorbatchev. En politique, tout doit être écrit, même si une garantie sur papier est aussi souvent violée, avait affirmé Vladimir Poutine, interrogé en 2015 par le réalisateur américain Oliver Stone. Gorbatchev a seulement discuté avec eux et a considéré que cette parole était suffisante. »

    Entre février et mai 1990, Mikhaïl Gorbatchev avait en effet reçu l’assurance que « l’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’Est », en particulier de James Baker, le secrétaire d’Etat américain. Helmut Kohl, Margaret Thatcher et George Bush père ont aussi tenté de le rassurer en lui soutenant que l’Alliance atlantique ne s’étendrait pas au-delà de l’Allemagne réunifiée. Ces échanges sont détaillés par le projet National Security Archive de l’université George Washington, qui s’appuie sur de nombreux documents déclassifiés.

    La version de Vladimir Poutine a été de nombreuses fois critiquée par les membres de l’OTAN, qui expliquent que le contexte de 1990 n’était pas celui de 1991. En 1990, les assurances des Occidentaux sont données alors que l’URSS et ses satellites sont encore liés par l’alliance militaire du Pacte de Varsovie, ce qui rendait inimaginable une extension de l’OTAN. Les événements de 1991 changent la donne : la chute de l’Union soviétique provoque en neuf mois l’émergence de quinze nouveaux pays souverains. Les frontières soviétiques, que les Occidentaux ne souhaitaient pas menacer un an plus tôt, ne sont plus les mêmes : en vertu du droit international, elles ne correspondent plus à l’URSS, mais à celles de la seule Fédération de Russie. Aucune promesse n’aurait ainsi été faite concernant des pays comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie. Une conclusion que soutiennent plusieurs historiens et spécialistes de la question.

    Mikhaïl Gorbatchev lui-même a conforté cette lecture des événements. Interrogé par Russia Beyond en 2014, un média d’Etat financé par le gouvernement russe, sur ce qui l’a poussé à ne pas demander aux Américains de traduire leur promesse en traité contraignant, le dernier dirigeant de l’URSS avait répondu :

    « L’élargissement de l’OTAN n’a pas du tout été un sujet de discussion, et n’a pas émergé pendant cette période. Un autre enjeu que nous avons mis sur la table a été de garantir que les infrastructures militaires de l’OTAN n’avanceraient pas et que des forces armées additionnelles ne seraient pas déployées sur le territoire de ce qui était alors la RDA. L’affirmation de Baker a été faite dans ce contexte… Tout ce qui a pu être fait et tout ce qui devait être fait pour concrétiser cette obligation politique a été fait. Et respecté. »

    Un épisode éclaire tout de même en partie les raisons pour lesquelles le gouvernement de Boris Eltsine a pu se sentir dupé. Le 22 octobre 1993, le secrétaire d’Etat américain Warren Christopher vient s’entretenir quarante-cinq minutes avec Boris Eltsine pour lui soumettre l’idée du Partenariat pour la paix avancée par le président américain Bill Clinton. Ce partenariat lui est présenté comme une façon d’inclure la Russie dans le processus. « Il n’y aurait aucun effort pour ignorer ou exclure la Russie de sa pleine participation à la sécurité future de l’Europe », indique Warren Christopher.

    Boris Eltsine, qui pousse depuis deux ans pour que l’Occident reconnaisse à son pays le rôle de grande puissance, est séduit par le principe, mais l’interrompt pour vérifier qu’il a bien compris et qu’il y aura un partenariat et pas d’adhésion, faisant référence à l’OTAN. Le secrétaire d’Etat lui répond : « Oui, c’est le cas, il n’y aura pas même de statut secondaire. » « C’est une brillante idée, un trait de génie ! », s’exclame Boris Eltsine, qui se montre soulagé devant son interlocuteur, mentionnant explicitement les tensions autour de l’OTAN. Le président russe, qui combat activement les conservateurs sur la scène politique intérieure, a en effet besoin de montrer des résultats avec les « partenaires » américains pour se maintenir au pouvoir.

    Du Partenariat pour la paix à l’élargissement de l’OTAN

    En janvier 1994, lors d’une visite officielle en Russie, Bill Clinton affirme à Boris Eltsine que l’OTAN « envisage clairement une expansion », mais tente de le ménager en ajoutant que le Partenariat pour la paix est la priorité de son administration. Une assurance qu’il lui répète à l’occasion d’un déjeuner privé le 27 septembre 1994.

    Le Partenariat pour la paix est créé en 1994. Rejoint cette année-là par 34 pays européens et asiatiques, dont la Russie, il prévoit des coopérations militaires bilatérales entre ces pays signataires et l’OTAN. Mais il ne répond pas aux attentes des anciens satellites de Moscou, comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie, qui, réunis dès février 1991 au sein du groupe de Visegrad, demandent avec insistance à être intégrés à l’OTAN. L’interventionnisme militaire russe en Tchétchénie (1994-1996) ne fait que les motiver davantage. Initialement réticente, l’administration Clinton va peu à peu changer d’avis.

    Les discours des responsables de l’OTAN se faisant de plus en plus explicites, Boris Eltsine accuse son homologue américain, dans un discours retentissant au sommet de Budapest le 6 décembre 1994, de vouloir partitionner l’Europe. « Pourquoi plantez-vous les graines de la méfiance ? », demande-t-il aux seize membres de l’OTAN.

    Ces avertissements russes inquiètent une partie de l’administration américaine, mais fin 1994, l’idée d’un élargissement de l’OTAN s’est quasiment imposée dans le cercle du président Clinton.

    1994-2004 : avec le soutien de Clinton et Kohl, l’OTAN s’élargit vers l’Est

    Le premier changement de ton intervient en janvier 1994, lors du sommet de Bruxelles, où l’Alliance se dit explicitement ouverte à de nouvelles adhésions. Dans la foulée, le président Clinton, en visite à Prague, déclare aux côtés des premiers ministres tchèque, polonais, hongrois et slovaque, qu’il ne s’agissait plus de savoir si l’OTAN allait s’élargir, mais « quand et comment ». En septembre 1995, l’OTAN publie des prérequis qui doivent servir de base de négociations. Le texte précise que l’Alliance n’installera pas d’armes nucléaires sur le territoire des nouveaux membres, une déclaration d’intention censée répondre aux craintes russes.

    S’ensuivent deux ans de discussions intenses avec cinq pays, avant que le premier feu vert n’intervienne. Au printemps 1997, Bill Clinton, qui soutient Boris Eltsine depuis son élection, est confiant : il vient de signer avec son homologue russe l’« acte fondateur », le premier accord entre l’OTAN et la Russie destiné à relancer la coopération entre les deux parties. Le président américain annonce alors la future intégration de la Pologne, de la République tchèque et de la Hongrie, invitées officiellement à rejoindre l’Alliance atlantique lors du sommet de Madrid, un mois plus tard. Le moment passe « dans l’Histoire comme marquant la fin de l’ordre de Yalta », selon le premier ministre polonais, Wlodzimierz Cimoszewicz. Le premier ministre tchèque, Vaclav Klaus, qualifie l’invitation de « couronnement du processus de transformation d’après-novembre 1989 ». En Hongrie, le rattachement à l’OTAN est approuvé à 85,3 % lors d’un référendum à l’automne 1997.

    1999 : premier élargissement de l'OTAN vers l'Est

    Trois anciens régimes communistes rejoignent l'Alliance atlantique.

    Les pays de la première vague saluent l'« événement historique »

    Le pouvoir russe, lui, n’est pas aussi enthousiaste. Juste après l’annonce, le ministre des affaires étrangères russe Evgueni Primakov condamne une « faute majeure, peut-être la plus grosse depuis la fin de la seconde guerre mondiale ».

    Ce premier élargissement a un goût d’échec pour les Russes. Les nombreuses tentatives de Boris Eltsine de dissuader Bill Clinton n’ont pas fonctionné. Mais le président russe lui-même savait le processus inéluctable, du moins pour certains pays comme la Pologne, qui avait manifesté une détermination constante de s’arrimer à l’Ouest. C’est ainsi qu’en 1993, le premier ministre polonais a réussi à arracher à Boris Eltsine un communiqué conjoint, qui signalait que l’entrée de la Pologne dans l’OTAN « ne serait pas contraire aux intérêts d’autres Etats, y compris la Russie ».

    M. Clinton et M. Eltsine, à Helsinki, traitent de leur désaccord sur l'OTAN

    Les protestations russes ne sont cependant pas sans inquiéter les diplomates occidentaux, lesquels sont partagés sur l’opportunité d’élargir davantage l’OTAN à l’Est, malgré les demandes répétées et insistantes de dix pays, qui forment au printemps 2000 le groupe de Vilnius, comprenant :

    • l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, candidates de longue date ;
    • la Slovaquie, éconduite en 1997 car ne respectant pas certains critères ;
    • la Roumanie et la Slovénie, écartées en 1997 pour ne pas froisser les Russes ;
    • la Bulgarie ;
    • la Croatie ;
    • l’Albanie ;
    • la Macédoine, dont la candidature est bloquée par la Grèce en raison d’un conflit portant sur le nom du pays.

    Les discussions avec ces dix pays s’ouvrent, mais l’Alliance tente de prioriser les candidatures afin de ralentir autant que possible le processus, comme elle l’avait fait en 1997, année où elle avait refusé neuf des douze candidatures qu’elle avait reçues. Les négociations aboutissent en 2002 à l’invitation de sept nouveaux Etats (les trois pays baltes, la Slovaquie, la Slovénie, la Roumanie et la Bulgarie), dont l’intégration est effective en 2004.

    2004 : deuxième élargissement de l'OTAN vers l'Est

    Six anciens satellites et membres de l'URSS rejoignent l'Alliance atlantique aux côtés de la Slovénie.

    Ce second élargissement provoque de nouvelles protestations de certains politiques russes. Le président du comité de défense à la Douma Viktor Zavarzine appelle le gouvernement à revoir les dispositifs militaires de défense du pays, craignant que les Occidentaux ne massent des troupes près de la frontière russe. Ce qu’ils ne feront pas (à l’exception de l’arrivée en 2004 de quatre avions F-16 belges). De son côté, le Kremlin, qui n’a jamais montré une opposition ferme à un nouvel élargissement, minimise l’adhésion des pays baltes à l’OTAN. Deux ans plus tôt, Vladimir Poutine avait déjà déclaré que l’adhésion des pays baltes à l’OTAN ne serait pas une « tragédie ».

    L’élargissement va ensuite se poursuivre uniquement dans les Balkans. La Croatie et l’Albanie sont intégrées en 2009, le Monténégro en 2017 et la Macédoine du Nord en 2020, après avoir réglé son différend avec la Grèce.

    Qui a perdu la Russie ?

    L’Ukraine : une adhésion longtemps restée incertaine

    Le cas de l’Ukraine est différent. La candidature du pays « frère » de la Russie, indépendant depuis 1991, n’a eu de cesse d’être déclinée par certains pays membres de l’OTAN, qui redoutaient de fâcher définitivement les Russes. En 2008, lors du sommet de Bucarest, le président américain George W. Bush propose au reste de l’Alliance d’inviter officiellement l’Ukraine et la Géorgie, décision à laquelle la France et l’Allemagne mettront leur veto.

    L’Alliance indique cependant à l’issue du sommet que ces deux pays sont amenés à devenir membres de l’OTAN dans le futur et que d’intenses discussions doivent préparer leur intégration. Bien que la Constitution ukrainienne interdise le stationnement de troupes étrangères sur le sol national, la nouvelle fait sortir Vladimir Poutine de ses gonds. « Mais qu’est-ce que l’Ukraine ? Même pas un Etat ! s’exclame-t-il lors de la réunion du conseil Russie-OTAN. Une partie de son territoire, c’est l’Europe centrale, l’autre partie, la plus importante, c’est nous qui la lui avons donnée ! »

    Le chef de l’Etat russe prévient ses partenaires européens et américain que si le pays intégrait l’OTAN, elle cesserait d’exister sous sa forme actuelle, faisant référence à la Crimée, péninsule du sud du pays offerte à l’Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954. Peuplée par une grande majorité de russophones hostiles à un rapprochement avec l’Ouest, la péninsule offre surtout un accès stratégique à la mer Noire pour les Russes via le port militaire de Sébastopol. Une attache que les Ukrainiens auraient dû reprendre au plus tard en 2017, selon l’accord conclu avec Kiev.

    L’intervention militaire russe en Géorgie en 2008, qui marque la première démonstration de force de Vladimir Poutine, va nettement refroidir les volontés occidentales de poursuivre les discussions avec les Ukrainiens. L’invasion illégale de la Crimée en 2014 et le soutien des Russes aux séparatistes du Donbass ont ensuite enterré les espoirs ukrainiens d’adhésion à l’Alliance atlantique.

    Aux origines de la guerre en Ukraine, vingt ans de propagande russe dans le Donbass

    Gary Dagorn

    Le Figaro

    À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

    Envoyée spéciale à Lviv

    Comme une grande partie du reste de l’Ukraine, le 24 février, Inna s’est réveillée avec le bruit des bombes. Mais pour cette jeune femme d’une vingtaine d’années, les Russes sont arrivés plus vite que prévu dans sa ville. Dès le 1er mars, les chars entrent à Starobilsk, 16.000 habitants, à mi-chemin entre la Russie et la ligne de front. «Pendant trente minutes, dans ma rue, les colonnes ne s’arrêtaient pas d’avancer», déplore Inna par téléphone au Figaro malgré l’absence de réseau pour la plupart des opérateurs.

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    Des chars, des blindés, des tanks, des hommes armés: tout l’équipement et les troupes, accumulées depuis des mois à la frontière y ont défilé. «Jusqu’à la dernière minute, on n’y croyait pas, et quand on a voulu fuir c’était trop tard», regrette Inna, qui a tenté dès le début de convaincre ses parents et sa grand-mère de partir. Car les Russes ont mis en place des check-points aux abords de la ville pour contrôler les entrées et les sorties. Une impression de déjà-vu, pour la jeune femme, dont le prénom a été changé pour des raisons de sécurité. En 2014, des insurgés prorusses soutenus par Moscou prennent Louhansk, la capitale régionale, l’obligeant à fuir vers Starobilsk après quelques semaines.

    Manifestation improvisée

    À Starobilsk, l’histoire se répète. En 2014, les insurgés prorusses avaient tenté de prendre la ville, mettant même brièvement leur drapeau sur les bâtiments administratifs, avant d’être chassés par l’armée ukrainienne. Comme à l’époque, début mars, quelques retraités «qui passent leurs journées devant la télé russe», sont venus leur apporter du bortsch. Cette fois, des dizaines de personnes ont marché contre les chars russes. Le 2 mars, une manifestation improvisée sur le chemin des colonnes a été organisée, selon plusieurs témoignages concordants. Elena - son prénom a été changé -, une autre habitante jointe par téléphone, n’était pas sortie en 2014. Mais cette fois, après un crochet par le monastère pour prier, elle a rejoint une première manifestation. Dans une vidéo qu’elle a transmise au Figaro, plusieurs dizaines d’habitants de Starobilsk, des drapeaux bleu et jaune et parfois européens sur le dos, chantent l’hymne ukrainien face à des tanks russes. La voix saccadée, elle prie, elle pleure, elle appelle les Russes à rentrer chez eux.

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    «Je ne pensais pas que la Russie tuerait nos amis, notre famille, détruirait tout d’un seul coup, raconte-t-elle par téléphone sans pouvoir arrêter ses sanglots. Je suis moi-même russe, mais je les déteste maintenant.» En face des manifestants, des soldats russes, confus, apparaissant sur la vidéo, continuent d’avancer avec hésitation. Ces derniers pensaient être accueillis avec des fleurs, ils se retrouvent à se faire insulter dans la langue de Pouchkine. Finalement, ils tireront en l’air, et les manifestants reculeront pour ne pas être écrasés. Comme en 2014, les Russes s’appuient sur des habitants locaux et des groupes de séparatistes venus de Louhansk que l’on reconnaît à leur équipement, précisent plusieurs habitants de la ville. D’un côté l’armée russe est équipée, avec des véhicules flanqués du Z, de l’autre des jeunes hommes avec des vêtements miteux. Depuis le début de l’occupation de la ville, ils frappent à toutes les portes à la recherche des membres de l’armée ukrainienne, puis des manifestants.

    Reprise en main des programmes scolaires

    Les forces russes et séparatistes ont également souhaité rencontrer la maire de la ville, Yana Litvinova, le 6 mars. Cette dernière a immédiatement appelé les habitants de la ville à la rejoindre. Une deuxième manifestation est née spontanément, lors de laquelle le drapeau séparatiste a été brûlé et remplacé par celui de l’Ukraine, devant une foule de plusieurs dizaines de personnes. Beaucoup d’habitants de la ville, notamment ceux occupant des postes administratifs, ont préféré démissionner plutôt que d’être contraints à collaborer avec l’occupant russe. Si elle a refusé de collaborer, en sous-main, la maire de Starobilsk continue de travailler et d’informer ses administrés sur des réseaux sociaux privés. L’édile s’occupe notamment avec des volontaires d’aider et de loger les réfugiés d’autres villes bombardées encore contrôlées par les Ukrainiens avant le 24 février et aujourd’hui réduite en cendres.

    Je ne pensais pas que la Russie tuerait nos amis, notre famille, détruirait tout d’un seul coup. Je suis moi-même russe, mais je les déteste maintenant

    Les forces russes ont également mis en place un camp pour accueillir les déplacés du Donbass aux abords de la ville. «Des tentes pour des réfugiés qu’ils bombardent eux-mêmes», ironise Inna. Dans cette région d’Ukraine, fortifiée et creusée de tranchées depuis 2015, l’avancée russe reste minime par rapport à d’autres fronts. Starobilsk, coupée du reste de l’Ukraine, commence à souffrir de pénuries, notamment de médicaments. Les systèmes bancaires ne fonctionnent plus et il est devenu quasiment impossible de se procurer de l’argent liquide. Malgré l’occupation, les institutions scolaires devraient rouvrir. Mais le programme a changé. Les cours de littérature et d’histoire ukrainienne ont été remplacés par ceux sur la Russie. Dans le reste du pays, les établissements scolaires restent fermés.

    À VOIR AUSSI - Russie: une journaliste démissionnaire dénonce la «propagande» dans son pays

    Guerre en Ukraine: les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 26e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?

    LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.

    Guerre en Ukraine : Macron est le seul dirigeant européen à ne pas s'être «couché» devant les États-Unis, estime Lavrov

    Le ministre des Affaires étrangères russe a eu des propos particulièrement élogieux sur le rôle d'Emmanuel Macron, malgré le soutien de la France à l'Ukraine et les sanctions économiques adoptées contre la Russie.

    Le Monde

    Des « gilets jaunes » aux grandes réformes, les consultants en première ligne du quinquennat Macron

    Luc Martinon Manon Romain Adrien Sénécat Maxime Vaudano

    Publié le 17 mars 2022 à 11h45 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 14h36

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    EnquêteL’Elysée et le gouvernement ont commandé près de 1600 missions à des cabinets de conseil depuis 2017. En propulsant parfois ces organismes privés en première ligne des grands chantiers de la présidence Macron.

    Un simple renfort ou un ministère de la santé bis ? En confiant un rôle-clé aux consultants de McKinsey dans l’organisation de la campagne de vaccination contre le Covid-19, en 2021, le gouvernement a propulsé le cabinet de conseil américain sous les projecteurs. Ce choix a suscité incompréhension et indignation face à une telle intrusion du privé dans la machine gouvernementale.

    « L’ampleur de cette crise a nécessité de mobiliser, en un temps record, des renforts importants en nombre et en expertise », s’est justifié le ministre de la santé, Olivier Véran, lors d’une audition récente au Sénat. Selon lui, tout est « très clair » : les cabinets de conseil sont là pour « éclairer le décideur public », mais l’Etat reste maître à bord en toutes circonstances.

    Un choix exceptionnel, dicté par l’urgence ? Rien n’est moins sûr. Car le recours du gouvernement aux cabinets de conseil a été massif tout au long du mandat d’Emmanuel Macron, et ce bien avant la pandémie. Dans le cadre de son enquête « Consultocratie : un quinquennat de conseils », Le Monde a dénombré près de 1 600 missions réalisées en cinq ans par des cabinets de conseil privés pour le compte des ministères et de leurs agences. Un chiffrage inédit, réalisé en croisant une extraction minutieuse des bases de données de marchés publics avec la liste des prestations révélée par le récent rapport d’enquête sénatoriale sur les cabinets de conseil.

    Invisibles, mais omniprésents, quelle est l’influence réelle des consultants privés dans la conduite des affaires de l’Etat ? C’est la question que s’est posée la commission sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques, qui rend son rapport le 17 mars. Parallèlement, Le Monde a mené sa propre enquête, fondée sur des témoignages, des sources ouvertes et des demandes d’accès à des documents, pour tenter de mesurer l’impact de ces cabinets sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.

    De simples aides à la décision ? Le gouvernement l’assure, mais les contre-exemples sont là : McKinsey, le Boston Consulting Group (BCG), Accenture ou encore Capgemini se sont retrouvés à de nombreuses reprises en première ligne de l’action gouvernementale depuis 2017. Leurs consultants ont été appelés à la rescousse pour déminer au pas de charge des dossiers, parce que les administrations de l’Etat n’étaient pas jugées assez qualifiées ou étoffées pour les assumer. Avec une latitude qui, bien souvent, interroge.

    Etrange mélange des genres

    L’influent McKinsey a ainsi contribué, à partir de 2018, à une curieuse opération, en coproduction avec la présidence, à mi-chemin entre le marketing et la politique : Tech for Good. Ce sommet annuel, organisé à l’Elysée par Emmanuel Macron avec les grands patrons du numérique, est l’occasion de mettre en scène les annonces d’Uber, Facebook ou Microsoft en faveur de l’emploi, de la formation ou de la recherche, dans le but de montrer que ces entreprises innovantes peuvent contribuer au bien commun.

    Qui sont les consultants et pourquoi l’Etat fait appel à eux, en 7 questions

    A l’Elysée, l’initiative est pilotée par Cédric O, à l’époque conseiller au numérique du président. Mais les chevilles ouvrières de ce grand raout sont les consultants de « Mac » mis à la disposition de la présidence de la République. Le cabinet, étroitement lié à l’entourage d’Emmanuel Macron, ne se contente pas d’organiser les débats et de produire des rapports pour nourrir les échanges. Certains de ses hauts dirigeants rejoignent les groupes de travail chargés de formuler des propositions sur l’éducation ou la diversité, aux côtés de représentants de Facebook, d’Airbus ou d’IBM.

    Il vous reste 75.17% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

    Le Monde

    Comparez les programmes des candidats à l’élection présidentielle 2022

    Service politique Les Décodeurs

    Publié le 16 février 2022 à 16h19 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 12h21

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    DécryptagesDe Nathalie Arthaud à Anne Hidalgo, en passant par Yannick Jadot ou Valérie Pécresse, retrouvez les promesses des candidats et candidates à l’élection.

    Comment améliorer notre système de santé, préserver le pouvoir d’achat de la population, lutter contre le changement climatique, assurer la sécurité de tous ? Quelle réponse à la guerre en Ukraine ? Quelle politique migratoire souhaitons-nous ? Quelle dette publique laisserons-nous à nos enfants après la crise du Covid-19 ? Ces enjeux, et bien d’autres, sont au cœur des débats de la campagne présidentielle et devraient guider la décision des électeurs pour le scrutin des 10 et 24 avril.

    Les douze candidats qui ont recueilli les cinq cents parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle sont désormais connus : Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Philippe Poutou, Fabien Roussel et Eric Zemmour.

    Notre comparateur de programmes synthétise près de mille propositions de ces personnalités politiques, qui représentent un large spectre idéologique allant de l’extrême gauche à l’extrême droite, et ce qui les différencie sur une centaine de thématiques. Nous y avons ajouté, le 17 mars, les propositions du président sortant, entré tardivement en campagne.

    Cet outil, qui permet de filtrer les propositions par thème ou par candidat, sera mis à jour régulièrement au fil de la campagne présidentielle.

    Assma Maad, Brice Laemle, Charles-Edouard Ama Koffi, Jérémie Baruch, Jérémie Lamothe, Julien Lemaignen, Léa Prati, Manon Romain, Marie Pouzadoux, Mathilde Damgé, Pierre Breteau, Romain Geoffroy, Romain Imbach, Simon Auffret et William Audureau

    Anne-Aël Durand et Jonathan Parienté

    Melina Zerbib et Thomas Steffen

    Pierre Breteau et Maxime Ferrer

    Comment nous avons travaillé

    Ce comparateur synthétise les propositions figurant sur les sites officiels des candidats, complétées par certaines interventions médiatiques majeures ou des précisions que nous avons demandées, au début de février, à leurs équipes de campagne respectives.

    Nous avons défini une centaine de thèmes, mais nous n’affichons que ceux qui mettent en regard les propositions d’au moins quatre candidats. Le programme complet de chacun d’entre eux est disponible en cliquant sur son nom.

    Les candidats et les thématiques sont amenés à évoluer au fil de la campagne. Cet article est le fruit d’un travail collectif. Si vous constatez une erreur, vous pouvez la signaler à : comparateur2022@lemonde.fr.

    Service politique

    Les Décodeurs

    Le Monde

    Qui sont les soldats du régiment Azov, accusés d’être les « néonazis » de l’armée ukrainienne ?

    Des photos des membres de ce groupe militaire sont très partagées dans le but de montrer que l’armée ukrainienne est « infestée de néonazis ». Ils sont pourtant peu représentatifs des forces armées du pays.

    C’est devenu un argument majeur des prorusses pour défendre la guerre en Ukrain : l’armée de Kiev serait infestée de néonazis. Alors que le président russe, Vladimir Poutine, a justifié son invasion par une volonté de « dénazification » de l’Ukraine, de nombreux internautes partagent ces dernières semaines des photos de soldats ukrainiens avec des symboles nazis : ceux du régiment Azov. Ils affirment que, en soutenant l’Ukraine militairement, les pays occidentaux armeraient ainsi des ultranationalistes.

    Quelles sont les origines de ce régiment Azov qui se bat aujourd’hui contre l’invasion russe dans plusieurs villes du pays ? Quels sont ses liens avec le reste des forces armées ukrainiennes ? Les soldats qui le composent doivent-ils tous êtres étiquetés « néonazis » ?

    Omer Bartov : « En parlant de “dénazifier” l’Ukraine, Poutine veut justifier sa politique expansionniste »

    A l’origine, un bataillon de volontaires néonazis pour combattre les prorusses du Donbass

    Quand la guerre éclate dans le Donbass en avril 2014, l’armée ukrainienne est désorganisée et le gouvernement craint de perdre le contrôle de ce territoire au profit de la Russie, comme ce fut le cas le mois précédent en Crimée. Pour contrer les séparatistes prorusses, le gouvernement autorise des bataillons de volontaires indépendants de l’armée à combattre. Plusieurs formations armées d’extrême droite apparaissent.

    Parmi elles, on trouve le « Corps noir », qui prendra rapidement le nom de « bataillon Azov » en référence à la mer qui borde la Crimée et le sud-est de l’Ukraine. Il s’agit d’un bataillon d’une centaine de volontaires aux idées nationalistes et néonazies, dont certains sont « issus du hooliganisme et du paramilitaire », explique Adrien Nonjon, chercheur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), spécialiste de l’extrême droite et du nationalisme ukrainien.

    Originaire de Kharkiv, le fondateur du bataillon, Andreï Biletski, dirige alors le parti xénophobe, antisémite et raciste Assemblée sociale-nationale (SNA). Azov va utiliser la même symbolique inspirée du nazisme que celle du SNA. Son emblème, un wolfsangel (« crochet de loup ») inversé, rappelle beaucoup l’emblème de la 2e division SS « Das Reich ». Autre symbole du mysticisme nazi, un « soleil noir » représentant un svastika arrondi à plusieurs rayons est aussi incorporé un temps sur le logo du bataillon.

    Sur Internet, les références assumées au IIIe Reich par certains membres du groupe sont documentées. Des photos sont régulièrement partagées par des militants prorusses souhaitant décrédibiliser l’armée ukrainienne, comme celle – remontant au moins à 2017 – où un homme pose, kalachnikov au bras, devant plusieurs drapeaux, dont un d’Azov et un nazi aux couleurs ukrainiennes. Une autre, remontant au moins à 2015 selon Libération, montre un groupe d’hommes en pantalon treillis autour d’un portrait d’Adolf Hitler, dont l’un est vêtu d’un tee-shirt Azov.

    En juin 2014, les hommes du bataillon Azov participent au combat qui permet aux forces ukrainiennes de reprendre le contrôle de Marioupol, la grande ville portuaire de l’oblast de Donetsk, dans l’est du pays. Cette victoire contre les séparatistes prorusses appuyés par Moscou forge d’eux une image héroïque aux yeux de la population ukrainienne.

    Un régiment de la garde nationale depuis novembre 2014

    L’accord de Minsk I, en septembre 2014, prévoit notamment de « procéder au retrait du territoire ukrainien des formations armées et du matériel militaire illicites, ainsi que des combattants irréguliers et des mercenaires ». Les bataillons ont alors le choix entre rejoindre la garde nationale ukrainienne ou se dissoudre. En novembre 2014, le bataillon Azov devient officiellement un régiment de la garde nationale, sous la tutelle du ministère de l’intérieur ukrainien.

    Les mots pour comprendre la crise ukrainienne : Donbass, accords de Minsk, « format Normandie »

    « Cela leur a permis de se légitimer, de recruter plus largement et d’obtenir des armes modernes. C’est devenu une unité d’élite de la garde nationale », retrace Adrien Nonjon. Des Ukrainiens sont séduits, des combattants étrangers (des Géorgiens, des Russes, des Biélorusses et même quelques Français) viennent grossir les rangs d’un régiment qui passe d’une centaine de soldats à sa création à près de 2 500 à la fin de 2017, selon une enquête du magazine allemand Spiegel. Ses soldats sont réputés durs, et certains crimes de guerre dans le Donbass (tortures, viols) leur ont été attribués en 2016 par des rapports des Nations unies ainsi que d’Amnesty International et Human Rights Watch.

    De nombreux volontaires s’engagent dans le régiment Azov sans pour autant être militants d’extrême droite. « Rejoindre le bataillon Azov (…) n’était qu’un moyen de se battre pour leur pays de la façon qu’ils jugeaient la plus efficace, écrivait en 2016 Viatcheslav Likhatchev, historien et expert en science politique, dans une note de l’Institut français des relations internationales. Cependant, toutes les nouvelles recrues étaient endoctrinées aux idées d’extrême droite, souvent xénophobes. »

    Pour Michael Colborne, chercheur et journaliste pour le site d’enquête Bellingcat et auteur d’un livre publié en 2022 (en anglais) sur « le mouvement Azov », seule une minorité des soldats du régiment Azov sont aujourd’hui portés par des idées d’extrême droite ou néonazies. En 2015, un porte-parole de la brigade, Andriy Diachenko, affirmait au site du quotidien américain USA Today que « seuls 10 à 20 % des membres du groupe [étaient] nazis ».

    Cette minorité constitue le noyau du régiment et continue ses provocations à la haine raciale, comme récemment lorsque des soldats se sont filmés enduisant de graisse de porc leurs balles destinées aux militaires tchétchènes musulmans qui aident la Russie.

    Malgré cela, « ce n’est pas une milice qui peut faire tout ce qu’elle veut, rappelle Michael Colborne. Elle n’est pas indépendante et doit répondre aux ordres de l’Etat ukrainien ». Comme le souligne Adrien Nonjon, « l’objet de leur intégration au sein de la Garde nationale a été justement d’empêcher que ces bataillons se retournent contre l’Etat ».

    Au camp d’entraînement des petits soldats d’Ukraine

    Un parti d’extrême droite fondé avec des vétérans du régiment Azov

    Le fondateur du régiment, le suprémaciste blanc Andreï Biletski, tente d’exploiter la popularité d’Azov sur le terrain politique. Aux élections législatives de 2014, il décroche un siège de député.

    En 2016, il fonde le parti d’extrême droite Corps national avec des vétérans du régiment Azov. « C’est un mouvement national révolutionnaire d’extrême droite prônant une troisième voie, estimant que l’Ukraine ne doit se ranger ni du côté de l’Eurasie, ni [de celui] de l’Occident, décrit Adrien Nonjon. Il met en avant un nationalisme soldatique selon lequel la guerre est le meilleur moyen pour que la nation parachève sa solidification. »

    Dans son article de 2016, l’historien ukrainien Viatcheslav Likhatchev écrivait : « Azov est l’exemple le plus éclatant de la légalisation, voire de l’héroïsation, de l’ultranationalisme dans le discours public ukrainien. »

    En 2017, des proches de Corps national et des vétérans du régiment Azov ont également créé une « milice nationale », qui veut « lutter contre la criminalité de rue, le trafic de drogue et l’alcoolisme public, selon un article du Guardian.

    Une extrême droite quasi inexistante aux élections

    Mais tous ces efforts pour transformer la popularité d’un régiment en bulletins de vote semblent avoir échoué. Lors des élections législatives de 2019, Andreï Biletski perd son mandat de député. L’alliance entre les partis ultranationalistes Svoboda, Secteur droit et Corps national n’obtient que 2 % des voix.

    « Azov a grandi trop vite pour se constituer une base solide, estime Adrien Nonjon. Le milieu nationaliste ukrainien est extrêmement divisé et Corps national n’a pas su adapter son programme aux problèmes des Ukrainiens. Du fait de la menace russe, on peut également considérer que tous les partis ukrainiens sont aujourd’hui nationalistes, pour la défense de leur nation. »

    Bien que la galaxie constituée autour d’Azov ait connu un échec dans les urnes, Michael Colborne souligne que des ultranationalistes comme Andreï Biletski ont réussi à s’intégrer et à être normalisés dans le paysage politique ukrainien. De par sa grande liberté de parole et sa capacité à multiplier ses branches (militaire, politique…), Azov a également bénéficié d’une forte popularité au sein des mouvements d’ultradroite occidentaux. Des néonazis américains, norvégiens et même français se sont rendus en Ukraine pour rencontrer ses membres.

    Guerre en Ukraine : parcourez les infox et les fausses images qui circulent depuis le début de l’offensive russe

    Un régiment qui représente moins de 2 % des forces armées ukrainiennes

    Difficile de dire précisément combien de personnes compte actuellement le régiment Azov. Michael Colborne estimait ce chiffre à 2 000 avant la guerre avec la Russie. Adrien Nonjon avance plutôt un chiffre situé entre 3 000 et 5 000 membres (avec les réservistes).

    Le conflit en cours rend l’évaluation beaucoup plus difficile en raison des recrutements massifs auprès de la population. De plus, « l’Etat ukrainien et le régiment entretiennent délibérément de flou sur les effectifs exacts car il s’agit d’une information militaire hautement stratégique », rappelle le chercheur de l’Inalco.

    Selon l’International Institute for Strategic Studies, l’Ukraine comptait au total, au début de cette année, 196 000 soldats et 60 000 membres de la garde nationale. Le régiment ne représenterait donc pas plus de 2 % des forces armées ukrainiennes.

    Retrouvez tous nos articles sur la crise ukrainienne dans notre rubrique.

    Romain Geoffroy

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    Le Monde

    Covid-19 : pourquoi ne connaît-on pas le nombre de personnes contaminées depuis le début de l’épidémie ?

    Plusieurs travaux sont en cours pour tenter d’évaluer le pourcentage de Français infectés tandis qu’une équipe de chercheurs estime qu’il est « de 65 % à 70 % ».

    Depuis le début de l’année, environ un Français sur cinq a été reconnu positif au SARS-CoV-2, selon les données collectées sur SI-Dep – la base de données qui recense, depuis mai 2020, les résultats des tests virologiques. Combien de personnes ont contracté le Covid-19, depuis le début de l’épidémie en France, il y a plus de deux ans ? « Il n’y aura jamais de données brutes » en la matière, prévient l’épidémiologiste et modélisateur Mircea Sofonea, de l’université de Montpellier.

    Si l’on additionne le nombre de personnes déclarées positives dans les indicateurs issus de la base de données SI-Dep, on atteint près de 24 millions de cas. On peut y ajouter près de 140 000 infections recensées par les autorités sanitaires avant la mise en production de ce fichier (lorsque les malades du Covid-19 étaient recensés de manière assez artisanale).

    Mais ce calcul est très imparfait, pour plusieurs raisons :

    • Un dépistage massif tardif. Lors des premiers mois de l’épidémie, les tests virologiques étaient réservés aux malades les plus graves. D’après les estimations de Santé publique France (SPF), seule une infection sur vingt-quatre était comptabilisée de mars à mai 2020. Il faut attendre l’été qui suit la première vague pour que le dépistage s’élargisse.
    • Une politique et une offre de dépistage mouvantes. Le taux de détection du virus varie fortement dans le temps. Les raisons peuvent être personnelles : ainsi, les Français se sont fait davantage tester au moment des fêtes, au moment de retrouver leur famille. Mais c’est surtout la politique de dépistage qui a changé à maintes reprises pendant ces deux années. Les tests ont d’abord été PCR exclusivement, puis antigéniques, accessibles sur ordonnance puis librement, avec des rendez-vous plus ou moins faciles à obtenir selon les périodes, etc. A partir du 15 octobre 2021, l’arrêt du remboursement des dépistages dits « de confort » pour les majeurs non vaccinés a, par exemple, entraîné une baisse du dépistage chez les adultes non vaccinés et asymptomatiques, et des infections sont passées inaperçues.
    • Des personnes contaminées jamais testées. « Toutes les personnes contaminées ne se font pas tester, soit parce qu’elles ne sont pas symptomatiques et qu’elles n’y pensent pas soit parce qu’elles n’ont pas accès au test pour diverses raisons », résumait Clara Blondel, chargée de projets scientifiques, lors du point épidémiologique organisé par SPF, le 11 mars.
    • Les autotests non comptabilisés. Depuis la fin de l’année 2021, l’utilisation des autotests s’est généralisée, notamment chez les enfants, mais ces dépistages ne sont pas comptabilisés dans SI-Dep. En théorie, un résultat positif doit être confirmé par un test antigénique ou RT-PCR, mais rien ne permet d’assurer que cette règle est respectée. Sans compter que la fiabilité des résultats n’est pas sans limites.
    • Des réinfections comptées plusieurs fois. Les personnes qui ont eu la malchance de contracter le Covid-19 à plusieurs reprises ont pu être comptabilisées plusieurs fois dans les indicateurs fournis par les autorités sanitaires. SPF a identifié 417 000 personnes ayant effectué au moins deux tests positifs à plus de deux mois d’intervalle entre le 1er janvier 2021 et le 27 janvier 2022. Mais en raison de l’absence de système d’information spécifique avant mai 2020 et de changements dans l’étape de pseudonymisation des données de celui-ci début 2021, ce décompte n’inclut pas « les événements de réinfection possible avec un premier épisode en 2020 », souligne SPF dans une publication récente. Il n’existe pas de données disponibles sur les réinfections survenues depuis cette publication. A titre de comparaison, les autorités sanitaires anglaises ont détecté 800 000 réinfections possibles sur 17,1 millions de cas confirmés depuis la fin janvier 2020.
    Covid-19 : avec le variant Omicron, des réinfections de plus en plus fréquentes

    D’autres méthodes pour compléter le bilan officiel

    Dès le début de l’épidémie, plusieurs équipes de chercheurs ont voulu estimer le nombre de personnes atteintes du Covid-19 avec d’autres méthodes que les tests virologiques. Il s’agissait notamment de « répondre à une question : est-ce qu’on a atteint l’immunité collective ? », explique Mircea Sofonea.

    • Des premières estimations basées sur les données hospitalières

    En France, dès le début de l’épidémie, des chercheurs de l’Institut Pasteur, de Santé publique France et de l’Inserm ont associé les données hospitalières françaises et l’enquête menée à bord du Diamond-Princess, un navire de croisière placé en quarantaine début 2020, pour déterminer les taux d’hospitalisation et de létalité du Covid-19. Selon cette extrapolation, environ 3,5 millions de personnes (entre 2,1 millions et 6 millions) auraient été concernées au 11 mai 2020, d’après leurs travaux publiés dans la revue Science le 13 mai 2020.

    • Les limites des enquêtes sérologiques

    L’arrivée des enquêtes de séroprévalence, qui recherchent dans des prélèvements sanguins la présence d’anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2, a donné un autre point de vue. La relation entre présence d’anticorps et infection par le SARS-CoV-2 a toutefois été peu à peu modifiée par la vaccination – on distingue les anticorps dirigés contre la protéine spike (S), qui peuvent être aussi bien issus d’une infection que d’une vaccination et ceux dirigés contre la protéine de nucléocapside (N), issus uniquement d’une infection mais qui seraient détectables moins longtemps que les premiers.

    Dans tous les cas, les résultats de ces études doivent être analysés avec précaution : « On sait que les anticorps diminuent avec le temps, si bien qu’il est difficile d’interpréter les données de séroprévalence », souligne Simon Cauchemez, responsable de l’unité modélisation mathématique des maladies infectieuses de l’Institut Pasteur. En outre, tous les cas ne font pas « de séroconversion, c’est-à-dire le fait de produire des anticorps », abonde M. Sofonea.

    Les enquêtes sérologiques ont toutefois permis aux chercheurs de l’Institut Pasteur de développer une nouvelle méthode : il s’agit de déterminer la probabilité d’être hospitalisé lorsqu’on est infecté « en comparant le nombre d’hospitalisations qu’il y a eu durant la première vague avec le nombre d’infections estimées par la grande enquête de séroprévalence Sapris durant cette vague ».

    Connaissant le nombre de personnes hospitalisées, il devient ainsi possible « de reconstruire le nombre d’infectés » au cours du temps, détaille M. Cauchemez. Mais cette méthode a dû cesser d’être utilisée « avec l’émergence de nouveaux variants plus sévères et avec la vaccination de la population, car ces deux facteurs modifient la probabilité (…) d’hospitalisation dont nous avons besoin », explique M. Cauchemez.

    • « Entre 65 % et 70 % » de Français contaminés au moins une fois

    Plusieurs travaux de modélisation sont en cours. A l’Institut Pasteur, M. Cauchemez explique que les équipes sont en train de « développer une approche plus complexe qui permettra tout à la fois d’estimer le nombre de Français ayant été infectés mais également de quantifier les différents profils d’immunité [par exemple vacciné et infecté, etc.] ». Mais ce travail est « assez compliqué ».

    L’approche de M. Sofonea se base sur la mortalité hospitalière, « la donnée la plus fiable qui existe ». Il faut ensuite « remonter au nombre de cas infectés : c’est plus compliqué, car il faut utiliser la probabilité de décéder en étant infecté, qui varie » dans le temps, en raison de plusieurs facteurs, comme le variant concerné, l’amélioration des techniques de prise en charge ou la montée en puissance de la vaccination. Si la méthodologie est toujours en voie d’amélioration, son équipe estime à « entre 65 % et 70 % » le nombre de Français contaminés au moins une fois depuis le début de l’épidémie.

    Retrouvez tous nos articles sur le SARS-CoV-2 et le Covid-19 dans notre rubrique

    Sur l’épidémie :

    Et aussi :

    Léa Sanchez

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones

    Amaury Coutansais Pervinquière

    GRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.

    Maître de conférences en science politique à l'université de Paris Nanterre, Anna Colin Lebedev est spécialiste des sociétés postsoviétiques.

    LE FIGARO. - Pour justifier son invasion de l'Ukraine en 2014 comme en 2022, Vladimir Poutine invoque la défense des russophones. Pourtant, à Kherson ou Melitopol, plusieurs manifestations ont lieu contre l'occupation. Pourquoi ?

    Anna COLIN LEBEDEV. - L'Ukraine est bilingue dans sa quasi-totalité. Cette spécificité caractérise le fonctionnement du pays. À la télévision, à l'école ou dans une conversation, un interlocuteur peut parler en russe et l'autre lui répondre en ukrainien. Si certaines régions ont une préférence pour le russe dans l'espace public, la division entre russophones et ukrainophones est inopérante, puisqu'elle ignore cette caractéristique. Ensuite, la question linguistique est décorrélée de celle du patriotisme et du sentiment national. La citoyenneté ukrainienne n'est pas liée à une langue ou une ethnie, mais à l'adhésion au projet commun. Il n'y a pas de ligne de conflictualité entre un groupe russe et un groupe ukrainien divisés ethniquement.

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    Enfin, les russophones ne se sentent pas en danger en Ukraine. Pour être accueilli en libérateur, il faut savoir de quoi on libère. Les médias russes ont souvent mis en avant l'idée que les russophones seraient empêchés de parler leur langue. C'est un discours faux tenu depuis 2014. Pourtant, la révolution du Maïdan, considérée comme néonazie par le Kremlin, a été plutôt russophone. Afin de justifier son agression, Vladimir Poutine prétexte une loi votée en 2014 qui abrogeait le statut spécifique des langues régionales (russe, tatar, hongrois...). En vertu de ce statut, un tribunal devait par exemple proposer une traduction vers l'une de ces langues, même si la société est bilingue. Le président par intérim, qui avait succédé à Viktor Ianoukovitch en fuite, avait refusé de signer cette loi d'abrogation. Depuis 2014, l'Ukraine est restée bilingue et les populations russophones ne se sont pas senties fragilisées.

    L'armée russe n'est pas accueillie en libératrice, puisque les Ukrainiens n'ont pas à être libérés d'une prétendue oppression. C'est un agresseur qui se sert du prétexte de la langue

    Face à l'agression russe en 2014, de nombreux Ukrainiens russophones dans l'Est et le Sud ont préféré utiliser l'ukrainien. La place de l'ukrainien a donc considérablement augmenté ces dernières années. La volonté de l'Ukraine de se détacher de la Russie s'inscrit donc dans une suite logique. Quand Moscou prétend protéger les populations russophones, son message n'est partagé par personne localement. L'armée russe n'est pas accueillie en libératrice, puisque les Ukrainiens n'ont pas à être libérés d'une prétendue oppression. C'est un agresseur qui se sert du prétexte de la langue.

    Existe-t-il des sympathies prorusses au sein des populations russophones ?

    Les sympathies prorusses sont aujourd'hui encapsulées dans les territoires des républiques séparatistes. Ces États sont alimentés et organisés depuis la Russie depuis 2014 et ont développé un discours prônant la Russie comme référence centrale et l'Ukraine comme agresseur. Des sympathies prorusses ont pu exister en 2014, lorsque des mouvements séparatistes ont émergé dans beaucoup de villes, à Marioupol, aujourd'hui bombardée, ou à Kharkiv. La Russie a essayé d'organiser des mouvements séparatistes contre Kiev. Mais plus la Russie s'est montrée agressive, plus les Ukrainiens se sont unis autour du sentiment national.

    Par ailleurs, beaucoup de familles ont des proches qui vivent en Russie. Notamment parce qu'ils cherchaient un meilleur niveau de vie. Cette attraction économique constituait la base de cette sympathie. Face à l'agression, cet argument devient secondaire. D'autant que les images de destructions de bâtiments publics qui n'ont rien de militaire ou d'habitations circulent énormément. Elles ont écrasé les derniers restes de sympathie et alimenté un sentiment de haine à l'égard de la Russie.

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    Pourquoi Poutine utilise-t-il cet argumentaire de défense des populations russophones ?

    Ce n'est pas la première fois qu'il l'utilise. C'était déjà le cas lors de la guerre avec la Géorgie, pour soutenir les mouvements séparatistes en Abkhazie et en Ossétie du Sud. C'est un modus operandi fréquent de la Russie. Elle s'intéresse à une région russophone, y distribue des passeports, puis intervient militairement pour protéger ces nouveaux concitoyens. Je pense qu'il existe une méconnaissance et une erreur d'appréciation de la société ukrainienne. La Russie n'avait pas anticipé la résistance des populations civiles et pensait que la destruction de la puissance militaire suffirait à emporter l'adhésion des civils. Manifestement, l'information transmise au Kremlin ne prenait pas du tout en compte l'état actuel de la société ukrainienne...

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    L'agression a été une surprise jusque dans les cercles proches du Kremlin, jusqu'aux ministres fédéraux

    Pourquoi le Kremlin et les décisionnaires russes ont-ils pensé que les populations à majorité russophone les accueilleraient à bras ouverts ?

    Difficile à dire. Le circuit de décision du pouvoir russe est très opaque. Ce qui nous parvient à travers différents indices et informations tend à montrer que le pouvoir n'a pas communiqué, y compris dans ses propres services, sur la préparation d'une invasion militaire, alors qu'il demandait une remontée d'informations. En réalité les services ont pensé qu'il fallait agir comme d'habitude, à savoir faire remonter à Poutine une image qui lui ferait plaisir. Les rapports ont parlé d'une sympathie à l'égard de la Russie... L'agression a été une surprise jusque dans les cercles proches du Kremlin, jusqu'aux ministres fédéraux.

    De qui descendent ces russophones ? Qu'est-ce qui les distingue des autres Ukrainiens ?

    L'histoire soviétique est décisive. Le Donbass et l'est du pays sont très industriels. Au cours des années 30, l'Union soviétique fait venir des ingénieurs ouvriers spécialistes en provenance de Russie. La langue de communication de l'époque étant le russe, elle a été favorisée, surtout dans les centres urbains. La Crimée est un cas à part. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Tatars, population autochtone, sont déportés massivement en Asie centrale par les purges staliniennes. Des Russes ont été invités à s'installer dans les maisons laissées par les Tatars, ce qui explique la russophonie. De plus, la Crimée est une région de villégiature tournée vers le tourisme, surtout soviétique, ce qui a favorisé l'usage du russe comme langue de travail.

    Kiev, la capitale ukrainienne, est une ville majoritairement russophone, comme l'Ukraine centrale. Ces spécificités sont davantage dues à l'économie. Mais les Ukrainiens ont une grande mobilité à l'intérieur de leurs frontières. S'il y a parfois des différences de culture, de folklore ou de traditions, ils s'identifient à leur région autant qu'à l'État ukrainien. On ne peut délimiter véritablement des communautés.

    Vladimir Poutine assure que Lénine a créé la nation ukrainienne. Je dirais, sous forme de boutade, que Poutine a contribué à parachever et à consolider le patriotisme ukrainien

    Dans quelle mesure le sentiment national ukrainien s'est-il renforcé chez les russophones depuis 2014 ?

    Dans les villes comme Kharkiv ou Dnipro, proches de la ligne de front, l'accueil des blessés a augmenté la ferveur et la consolidation patriotique. Depuis 2014, le patriotisme ukrainien a considérablement grandi. L'hostilité à l'État ukrainien et la négation de l'identité nationale sont encapsulées dans les républiques séparatistes. Vladimir Poutine assure que Lénine a créé la nation ukrainienne. Je dirais, sous forme de boutade, que Poutine a contribué à parachever et à consolider le patriotisme ukrainien. Le pays a toujours été frontalier, avec des influences diverses, et une pluralité d'histoires et de groupes qui le composent. Or depuis 2014 et davantage depuis l'invasion, se construit un sentiment monolithique.

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    La sphère d'influence russophone de Moscou est-elle toujours une réalité ?

    Avec l'idée d'un «Monde russe», le Kremlin a cherché à construire cette sphère d'influence à travers la langue et la culture. Au début, le projet a reçu une certaine approbation, notamment autour du financement de centres culturels et d'écoles par l'État russe. Mais en Ukraine, ce projet n'a pas suscité cette adhésion. La Russie n'a pas de modèle attractif à proposer. Elle n'est pas l'Union européenne qui offre un espace commun de prospérité et de régulation. Les cercles des diasporas vont être très profondément transformés par la guerre. En France, la diaspora russophone condamne massivement l'invasion. Le Kremlin a essayé d'utiliser le soft power sans succès et fait usage de la puissance militaire. Mais cet usage diminue encore la puissance du soft power.

    Guerre en Ukraine: les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 26e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?

    LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.

    L'Humanité

    Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat

    Enquête

    Le président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien

    Aurélien Soucheyre

    Emmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.

    Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !

    La retraite pour les riches

    Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »

    « Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.

    La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

    Les arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »

    L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.

    Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

    Des institutions verrouillées

    « Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.

    « Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.

    Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.

    Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.

    Enfumage sur l’énergie

    Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».

    Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».

    « Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».

    « En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.

    Une grande attaque contre la Sécu

    L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.

    Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.

    Grande sécu, grosse manip’

    D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.

    Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.

    En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?

    Les services publics dans le viseur

    Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.

    Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.

    Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.

    Vers un durcissement sécuritaire

    Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».

    Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.

    Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »

    La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.

    C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?

    C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.

    En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?

    Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.

    En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?

    À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.

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    L'Humanité

    Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle

    Actu

    Le 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.

    Diego Chauvet

    «Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.

    Un grand coup de pression dans la campagne

    Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».

    Smic à 1 400 euros net et blocage des prix

    Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.

     Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon

    Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.

    Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire
    Le Monde

    Sous pression, TotalEnergies amorce une timide réduction de son activité en Russie

    Le groupe pétrogazier n’achètera plus du pétrole russe en 2023, mais continue ses lucratives activités gazières.

    TotalEnergies (ex-Total) commence-t-il à céder sous la pression ? Depuis le début de la guerre en Ukraine menée par l’armée russe, le 24 février, la compagnie dirigée par Patrick Pouyanné se distinguait en étant le seul groupe pétrolier occidental à continuer ses activités en Russie. Mardi 22 mars, dans un communiqué inhabituellement long et détaillé, TotalEnergies a finalement adopté une position intermédiaire : le groupe annonce la fin de tout achat de pétrole ou de produits pétroliers russes. Une décision qui sera effective « dans les meilleurs délais et au plus tard à la fin de l’année 2022 », promet le texte. La décision vaut aussi pour le gazole, qui sera désormais importé en plus grands volumes de l’Arabie saoudite.

    Mais le groupe maintient, en revanche, ses activités les plus importantes dans le pays : les livraisons de gaz et ses participations dans de grands projets de gaz naturel liquéfié (GNL) dans l’Arctique. Ces mesures ont été prises en raison de l’« aggravation du conflit », précise la compagnie française. Le 1er mars, elle s’était contentée de promettre qu’elle ne financerait plus de nouveaux projets en Russie. Cette première mesure contrastait avec les orientations radicales prises par les autres grandes compagnies pétrolières européennes, telles que le britannique BP, le néerlandais Shell ou l’italien ENI, qui ont annoncé la fin de tous leurs engagements en Russie dès le début de la guerre.

    « L’histoire jugera vos choix », prévient le conseiller économique Oleg Ustenko, au nom du président ukrainien

    Le gouvernement français, après avoir haussé le ton, a semblé laisser TotalEnergies libre de ses choix. La décision du groupe intervient alors que l’Union européenne (UE) doit discuter, jeudi 24 mars, de la possibilité d’un embargo à moyen terme sur le pétrole russe. Une option vigoureusement soutenue par les Etats-Unis. Le président américain, Joe Biden, a déjà annoncé que son pays se passerait de l’« or noir » de Moscou – sachant que les Etats-Unis sont bien moins dépendants que l’UE aux importations.

    Courrier accusateur

    Le pouvoir ukrainien a également TotalEnergies dans son viseur. Patrick Pouyanné a ainsi reçu, lundi, un courrier accusateur de la part d’Oleg Ustenko, le conseiller économique du président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Dans ce courrier, dont Le Monde a obtenu une copie, M. Ustenko demande au PDG de Total de soutenir l’Ukraine en « mettant fin à toutes les relations commerciales avec l’industrie russe des combustibles fossiles » et de « couper le flux de trésorerie finançant le meurtre en masse d’innocents ».

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    Le Figaro

    Notre palmarès des 80 meilleurs lycées publics et privés de France

    Sophie de Tarlé

    EXCLUSIF - L’absence des épreuves de spécialité, annulées en 2021 en raison du Covid, n’a pas freiné la montée des établissements privés dans notre palmarès, qui prend en compte la capacité à faire progresser les élèves.

    Pour ce classement 2022 des lycées du Figaro, nous avons distingué les quarante meilleurs lycées publics d’une part et les quarante meilleurs lycées privés d’autre part. Cela peut surprendre, mais si nous avions établi un classement général, nous aurions eu 89 lycées privés sur les 100 premiers… Année après année, le privé continue de dominer ce palmarès établi d’après les indicateurs de valeur ajoutée des lycées (Ival) compilés par les équipes de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) au ministère de l’Éducation nationale. En plus des indicateurs classiques (taux de réussite au bac, taux de mentions, capacité à garder les élèves de la seconde au bac), figure la «valeur ajoutée». Un indicateur «qui évalue l’apport propre du lycée à la réussite de ses élèves», comme l’explique Fabienne Rosenwald, directrice de la Depp. «Nous calculons pour chaque lycée des taux de réussite attendus au vu des profils d’élèves accueillis. La valeur ajoutée est le taux observé, moins le taux attendu», explique-t-elle.

    Si ces indicateurs sont communs, chaque média les pondère comme bon lui semble, ce qui explique que le palmarès du Figaro est exclusif.

    À lire aussiDécouvrez le classement 2022 des meilleurs lycées

    Cette valeur ajoutée s’avère du reste bien utile pour départager ces écoles, tant le taux de réussite au bac est haut. En 2021, 93,7 % (97,5 % dans la voie générale!) des candidats ont eu leur bac. Et un quart des lycées ont obtenu 100 % de réussite à l’examen. Quand on pense qu’on parlait d’un taux de réussite record en 2000 avec… 79,5 % de réussite au bac!

    À VOIR AUSSI - Henri-IV et Louis-le-Grand: le combat d’un professeur pour maintenir l’excellence

    Dans le classement établi par le Figaro, Stanislas, dans le 6e à Paris, écrase la concurrence, réussissant la prouesse d’avoir non seulement des résultats exceptionnels (100 % de réussite au bac, 100 % de mention) mais aussi de faire progresser ses élèves. Il faut dire que «Stan» sait les faire travailler: ses études surveillées après les cours sont largement suivies, même au lycée.

    Dans le public, c’est le Lycée franco-allemand de Buc qui domine, comme beaucoup d’autres lycées internationaux d’ailleurs (Valbonne à Nice, Saint-Germain-en-Laye…). Il est vrai que ces établissements dotés de sections internationales ont plus de liberté que les autres lycées publics: ils peuvent recruter les professeurs, sélectionnent leurs élèves, et ont souvent plus de moyens financiers pour faire vivre l’établissement. Ce qui permet de développer un fort attachement des élèves à leur école, gage de réussite.

    À lire aussiÀ Paris, l’avenir incertain des lycées d’élite

    À Paris, le lycée Henri-IV (2) et Louis-le-Grand (7) gardent aussi une bonne place dans le palmarès. Il est vrai que, jusqu’à présent, ces deux établissements parisiens avaient la main sur le recrutement de leurs élèves. En 2022, ce ne sera plus le cas puisqu’ils ont intégré Affelnet, le logiciel qui affecte les élèves dans le public. La question est de savoir s’ils verront, ou non, chuter leurs résultats. Ce classement montre en effet que, si certains lycées publics sont capables de rivaliser avec le privé, c’est bien parce qu’on leur a laissé une grande marge de liberté.

    «Notre fille en a marre d'être une blanche privilégiée» : bienvenue dans la famille C., où l'on vote bien à droite

    POLITIQUE EN FAMILLE (3/5) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leurs membres sur leur rapport à la politique, à la gauche, à la droite.

    Détenus étrangers dans les prisons françaises: une note de plus en plus salée

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    «Un drame», «une tragédie», «un échec de notre justice»... Les premières réactions politiques à la mort d'Yvan Colonna

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac, est mort lundi soir des suites de son agression à la prison d'Arles le 2 mars.

    L'Humanité

    Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

    Actu

    La majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.

    Florent LE DU

    Cinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des ­retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).

    « C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »

    le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux

    Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?

    D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.

    un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans

    Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains  », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.

    Repousser l’âge de départ à la retraite ­continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une ­retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la ­réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.

    Retraite à 60 ansréforme des retraitesfinancement des retraitesdépart à la retraite
    Le Figaro

    «Ce n'est pas normal de mettre sa vie en danger pour étudier!»: à Cergy, les étudiants de l'Essec face à l'insécurité

    Nicolas Daguin

    RÉCIT - Dans cette ville du Val-d'Oise, la délinquance «fait quasiment partie du décor», selon un commissaire de police. Une tache de boue sur le nom d'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.

    Tout commence par un mail anonyme adressé au Figaro en novembre 2021. Un certain «Tyler», qui se présente comme un étudiant de l'Essec - l'une des premières écoles de commerce en France -, souhaite nous faire part du climat d'insécurité qui se serait installé autour du campus, situé à Cergy (Val-d’Oise). La situation aurait «énormément empiré» ces derniers temps et serait «devenue invivable», selon ses mots. Il est question d'agressions, de vols avec violence et même de tentatives d'enlèvements. Le jeune homme affirme aussi que «nombre d'étudiants [seraient] traumatisés et ne [voudraient] plus prendre de cours terminant après le coucher du soleil par peur de rentrer seuls la nuit».

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    S'il n'a personnellement jamais été victime d'aucune agression, Tyler assure que plusieurs de ses camarades n'ont pas eu sa chance. Ce dernier en veut pour preuve le groupe Facebook «ESSAFE», créé en 2017. «Nous l'avons ouvert après avoir constaté une recrudescence des agressions autour du campus, dans l'idée de pouvoir permettre aux étudiants de s'organiser entre eux au cas où ils devaient rentrer/venir seuls à l'école», explique Matthieu*, l'un de deux fondateurs du groupe, qui a depuis terminé son cursus à l'Essec. «On ne pensait pas que ce groupe allait devenir si important et s'inscrire dans le temps, le but était d'avoir une solution ''temporaire'' parmi tant d'autres à ce problème», relève-t-il.

    «Une cible de choix»

    Cinq ans après sa création, «ESSAFE» comptabilise près de 5000 membres à son actif. Chaque mois, ce sont ainsi plusieurs dizaines d'étudiants qui font part de leurs mésaventures et qui s'avertissent des secteurs à éviter en temps réel. «Faites gaffe les gars après le tunnel du port dans le jardin y a 3 mecs capuchés qui coursent les gens», «Attention à vous au niveau du portique de l'Essec, j'ai failli me faire agresser par trois mecs mais j'ai réussi à me barrer en courant et en ouvrant rapidement la porte de la résidence!», ou encore : «Attention un groupe vole à la sortie du RER à la gare de Cergy. Ils arrachent les sacs à main». Les alertes en ce sens abondent.

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    En outre, début septembre 2020, un document en ligne regroupant les témoignages d'étudiants de l'Essec, mais aussi d'autres établissements de Cergy a été créé. Il cumule aujourd'hui 82 témoignages, dont certains font état d'agressions d'une extrême violence. «La situation est alarmante. Ce n’est pas normal de mettre sa vie en danger pour étudier!», regrette Laura*, une étudiante de l'Essec qui a elle-même été victime d'une violente agression en août alors qu'elle rentrait chez elle après une soirée, à quelques dizaines de mètres seulement de l'école. La jeune femme assure qu'«un homme capuché» lui a donné un coup de taser au niveau de la joue, sans aucune raison apparente, avant de disparaître dans la nuit.

    «J'ai vu ma vie défiler devant mes yeux»

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    «C'est un phénomène que l'on connaît bien et qui dure depuis de nombreuses années, concède Laurent Laffont, le directeur de la sécurité de l'Essec. Nos étudiants ne sont pas spécifiquement visés par les jeunes désœuvrés qui traînent sur Cergy mais ils constituent une cible de choix car ils sont perçus comme ayant de l'argent et possédant des objets de valeur.»

    «Une délinquance d'acquisition ou d'opportunité»

    Un état des lieux partagé en substance par le commissaire divisionnaire de Cergy-Pontoise, Anthony Clementy. «Il règne dans le secteur du Grand Centre de Cergy, où se situe l'Essec, un sentiment d'insécurité évident, avec une délinquance qui fait quasiment partie du décor. Mais tout cela est à relativiser. Ce n'est pas pire qu'ailleurs en Île-de-France, observe le policier. On a d'un côté la présence d'une population en voie de déshérence et qui crée le sentiment d'insécurité, avec des SDF et des étrangers en situation irrégulière qui squattent les parties communes de certains immeubles et la gare RER, et de l'autre, une population assez jeune, qui s'adonne à une délinquance d'acquisition ou d'opportunité. Ces derniers sont des mineurs âgés pour la plupart d'une quinzaine d'années et qui habitent Cergy ou Pontoise. Ce sont eux qui s'attaquent aux étudiants, entre autres.» Par délinquance d'acquisition, le commissaire Clémenty entend notamment les vols avec violence, phénomène particulièrement prolifique à Cergy. Depuis 2017, entre 10 et 17 plaintes ont été déposées chaque année pour ce motif par des étudiants de l'Essec.

    Chaque action, autrement dit chaque fait d'agression rapporté, fait l'objet d'une réaction, que ce soit par le signalement aux autorités, l'accompagnement dans le dépôt de plainte voire jusqu'au tribunal lors des procès

    Soucieuse de la sérénité de ses étudiants, la direction de la prestigieuse école de commerce a fait de la question sécuritaire l'une de ses priorités. «On travaille au quotidien pour apporter le plus de sécurité possible à nos étudiants. Chaque action, autrement dit chaque fait d'agression rapporté, fait l'objet d'une réaction, que ce soit par le signalement aux autorités, l'accompagnement dans le dépôt de plainte voire jusqu'au tribunal lors des procès», pointe Laurent Laffont. Au total, ce sont 26 agents qui sont employés par l'école pour gérer la sécurité sur le campus et au niveau des résidences étudiantes. «Certains sont missionnés pour patrouiller le soir autour du parc François Mitterrand - qui est une zone sensible à certaines heures - tandis que d'autres escortent les étudiants dans leur résidence ou à la gare RER

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    Depuis le 28 janvier, l'école a par ailleurs mis en place un système de navettes pour raccompagner les élèves chez eux. Deux minibus de neuf places chacun circulent ainsi quotidiennement de 18h à 0h30. «On expérimente ce système jusqu’au 30 avril, dans l'objectif de le pérenniser dès le 1er septembre prochain», détaille encore Laurent Laffont. L'Essec s'est aussi dotée d'un vaste dispositif de vidéoprotection. 75 caméras sont réparties rien que sur le campus, sans compter celles installées au niveau des résidences étudiantes.

    Déploiement d'une Brigade de Tranquilité Nocturne

    En outre, l'Essec met l'accent depuis plusieurs années sur le volet préventif. «Au moment de la rentrée les étudiants sont briefés sur les comportements à adopter et surtout ceux à éviter. On les invite à la prudence, en ne rentrant pas seuls chez eux par exemple ou en ne traversant pas certaines zones quand il fait nuit. On conseille encore aux jeunes filles de ne pas s'installer en rez-de-chaussée, pour qu'elles n'attirent pas l'attention d'une certaine population. L'objectif n'est pas de les effrayer mais de les avertir. Dans cette mission de sensibilisation, on travaille aussi beaucoup avec la mairie et la police. Le commissaire divisionnaire de Cergy participe d'ailleurs à cette réunion annuelle», appuie Laurent Laffont.

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    Côté mairie, on vante la mise en place, dès le mois de mai prochain, d'une nouvelle unité de la police municipale, baptisée «Brigade de Tranquillité Nocturne» (BTN), et qui s’appuiera sur trois volets : médiation, prévention et tranquillité. «La sécurité est une compétence qui relève de la responsabilité de l'État. La police municipale ne remplace pas et ne doit pas remplacer la police nationale. [...] Pour autant, la ville prend sa part et met en œuvre une politique de tranquillité publique», souligne Jean-Paul Jeandon, le maire (PS) de Cergy.

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    Forte de 13 agents, cette brigade aura pour mission de «faire respecter les arrêtés du maire, notamment en matière d'interdiction de vente d'alcool à partir d'une certaine heure, de lutter contre les nuisances étudiantes et plus largement contre tous les tapages nocturnes et d'assurer une présence renforcée dans les trois centralités de la ville et notamment aux alentours des trois gares RER», comme l'explique la municipalité par voie de communiqué. La BTN fonctionnera six jours sur sept du lundi au samedi de 17h à 2h du matin. Soit deux équipages de trois policiers municipaux qui sillonneront la ville pendant ces périodes.

    *Les prénoms ont été modifiés

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    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac, est mort lundi soir des suites de son agression à la prison d'Arles le 2 mars.

    Le Monde

    Guerre en Ukraine : les navires transportant du gaz circulent encore en provenance de Russie

    L’acheminement de gaz depuis le site arctique de Yamal, détenu par le russe Novatek, le français TotalEnergies (ex-Total) et deux entités chinoises, se poursuit à un rythme intensif, vers l’Europe et l’Asie.

    Pendant la guerre, la valse des bateaux continue. Alors que l’Union européenne a pris des sanctions très fortes à l’égard de la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine, un secteur poursuit ses activités comme si de rien n’était : les hydrocarbures. La Commission européenne a promis de diversifier ses approvisionnements en gaz et en pétrole pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles russes… à terme.

    Mais, en attendant, l’Europe a besoin de grandes quantités de gaz et, si elle en importe essentiellement par gazoduc depuis la Russie, elle a développé ces dernières années les livraisons par bateaux de gaz naturel liquéfié (GNL). Cet acheminement par voie maritime a constitué environ 20 % des importations européennes de gaz en 2021, principalement depuis les Etats-Unis, mais aussi depuis le Qatar, la Russie, le Nigeria ou l’Algérie.

    Sous pression, TotalEnergies amorce une timide réduction de son activité en Russie

    Le site de Yamal, situé en Arctique, illustre cette nouvelle appétence – et encore plus depuis le début de la guerre en Ukraine. Ce méga-site gazier, détenu par le russe Novatek, le français TotalEnergies (ex-Total) et deux entités chinoises, dispose d’une flotte de 15 immenses navires brise-glace qui transportent du gaz refroidi à une température extrême pour le rendre liquide.

    Des revenus deux à trois fois supérieurs

    Depuis le 24 février, 23 méthaniers ont quitté les eaux glacées du port de Sabetta, près de Yamal, selon une comptabilité réalisée par Le Monde, avec l’aide de plusieurs experts. Il faut dire que le commerce de gaz par bateaux n’a jamais été aussi profitable : compte tenu de l’envolée des prix du gaz provoquée par la guerre, les revenus sont deux à trois fois supérieurs qu’en temps normal. Les 23 bateaux partis de Yamal représentent plus 3,7 milliards de mètres cubes de gaz importés depuis le début de la guerre. A titre de comparaison, en mars 2021, l’Europe avait importé deux fois moins de gaz de la même source.

    Plusieurs de ces livraisons ont concerné la France : quatre de ces géants des mers sont arrivés à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), près de Saint-Nazaire, et un cinquième à Dunkerque (Nord). Les groupes pétrogaziers assurent que ces livraisons sont nécessaires à l’approvisionnement en période hivernale d’une Europe très dépendante du gaz. Mais une analyse plus fine des données montre que plusieurs chargements ont en réalité été transbordés. Au moins trois bateaux orientés vers l’Europe ont ainsi transféré leur cargaison à d’autres bateaux en direction de l’Asie, où le gaz sera vendu encore plus cher, compte tenu de la forte demande chinoise. Mardi, au moins neuf navires de la flotte de Yamal étaient en mer chargés de gaz vers une destination non identifiée.

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    L'Humanité

    La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

    Actu

    ENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.

    Julia Hamlaoui

    Travailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?

    « L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».

    La question de ce fameux nombre de trimestres de ­cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.

    Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans

    Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance   chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e  semaine de congés payés ».

    La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».

    Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des ­revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. «  Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un ­minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.

    Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.

    Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.

    Présidentielle 2022Retraite à 60 ansréforme des retraitesFabien Roussel
    Le Figaro

    Le «sous-variant» d'Omicron une fois et demie plus contagieux que l'original, selon une étude

    Le «sous-variant» BA.2 est dominant au Danemark, et a plus de chances d'infecter des personnes non vaccinées, apprend-on dans cette nouvelle étude.

    Le «sous-variant» d'Omicron, BA.2, est plus contagieux que l'original BA.1, d'après une étude danoise publiée lundi 31 janvier. «L'étude montre que si une personne de votre foyer est infectée par le BA.2, il y a un risque global de 39% qu'un autre membre du foyer soit infecté au cours de la première semaine. En revanche, si la personne est infectée par le BA.1, le risque est de 29%», a indiqué l'Autorité danoise de contrôle des maladies infectieuses (SSI) dans un communiqué.

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    Dominant au Danemark où il a détrôné Omicron, BA.2 est d'après les calculs préliminaires une fois et demie plus contagieux que le BA.1, avait relevé le SSI le 26 janvier. «Les personnes non vaccinées sont aussi plus susceptibles d'être infectées par le BA.2 par rapport au BA.1», a insisté Camilla Holten Møller, médecin au SSI, citée dans le communiqué. L'étude montre en outre que les personnes vaccinées, et en particulier celles qui ont reçu un rappel, sont beaucoup moins susceptibles d'être infectées, a-t-elle noté.

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    Malgré un nombre record de cas, une hausse de 43% des nouvelles infections ayant été enregistrée sur sept jours, le pays scandinave de 5,8 millions d'habitants s'apprête à lever mardi toutes les restrictions, arguant de sa forte couverture vaccinale et de la moindre sévérité du variant Omicron. L'étude a été réalisée par des chercheurs du SSI en collaboration avec des universités danoises du 20 décembre au 18 janvier. Elle porte sur quelque 18.000 personnes.

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    Le Monde

    Les Européens sont prêts à acheter du gaz ensemble, comme ils l’ont fait pour les vaccins contre le Covid-19

    Les Vingt-Sept se réunissent à Bruxelles jeudi et vendredi pour un sommet consacré à la guerre en Ukraine et ses conséquences pour l’UE. Les Européens restent très divisés sur l’instauration d’un prix plafond de l’énergie ou une réforme du marché de l’électricité.

    Quinze jours après s’être réunis au château de Versailles, les chefs d’Etat et de gouvernement européens se retrouveront, jeudi 24 et vendredi 25 mars, à Bruxelles, pour un sommet qui sera très largement consacré à la guerre en Ukraine et à ses multiples conséquences pour l’Union européenne (UE). La question de l’énergie occupera une bonne part des discussions, alors que la flambée des prix pèse sur la reprise post-Covid et que les Vingt-Sept cherchent à réduire leur dépendance à l’égard de la Russie, d’où provient une grande partie de leurs importations de gaz (40 %), de pétrole (25 %) et de charbon (46 %).

    Si, à ce stade, les Européens ne sont pas encore prêts à décréter un embargo sur le pétrole et le gaz russes, ils ne peuvent pour autant pas exclure cette hypothèse. Pas plus qu’ils ne peuvent être certains que Moscou ne décidera pas, à un moment ou un autre, de leur couper le robinet du gaz. A Versailles, ils sont donc convenus de « se défaire progressivement de [leur] dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes, et ce, dès que possible », pouvait-on lire dans leur déclaration commune.

    Flambée des prix de l’énergie, difficultés d’approvisionnement : pour les artisans, « ça va être de pire en pire... Même avec le Covid, on n’a jamais vu ça »

    Entre leurs réserves et les achats de gaz qu’ils ont contractés ces dernières semaines auprès d’autres pays que la Russie, les Vingt-Sept affirment avoir de quoi finir la période hivernale sans trop de difficultés. En revanche, ils ne sont pas encore en mesure de se passer de l’énergie russe l’hiver suivant. Dans ce contexte, la Commission européenne devrait faire plusieurs propositions, mercredi, afin qu’ils s’y préparent.

    Remplir les réservoirs

    Celle-ci devrait présenter un projet de directive, dont les Vingt-Sept discuteront jeudi et vendredi, afin de les obliger à remplir à 90 % leurs réservoirs de gaz au 1er novembre, avant chaque période hivernale. Aujourd’hui, les capacités de stockage des Européens sont utilisées seulement à hauteur de 26 %. Certains Etats membres, comme la France, ont des capacités de stockage, d’autres n’en ont pas mais devraient aussi, analyse la Commission, participer à l’effort commun.

    L’exécutif communautaire devrait aussi proposer aux Vingt-Sept d’acheter du gaz ensemble, comme ils l’ont fait pour les vaccins contre le Covid-19. Une option qu’avait évoquée l’Espagne dès l’automne 2021, quand les prix de l’énergie avaient commencé à flamber, mais qui, à l’époque, n’avait pas rencontré beaucoup d’enthousiasme chez ses partenaires.

    Aujourd’hui, même si nombre de détails restent à peaufiner, les esprits sont plus mûrs et cette piste semble désormais faire consensus. Le projet de conclusions du conseil de jeudi et vendredi indique d’ailleurs que les Etats membres et la Commission vont « travailler ensemble à l’achat commun de gaz naturel, de gaz naturel liquéfié et d’hydrogène ».

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: les défis d’une reconstruction des armées pour la France

    Nicolas Barotte

    DÉCRYPTAGE - La perspective d’un conflit de haute intensité était envisagée au sein de l’état-major français, mais la guerre en Ukraine bouleverse le calendrier.

    Si l’état-major ne croyait pas à l’invasion russe en Ukraine, les militaires français ne doutaient plus, depuis longtemps, du retour imminent de la guerre. L’hypothèse d’un conflit «symétrique» était devenue l’hypothèse de travail de l’état-major. En privé, le général Burkhard, le chef d’état-major des armées, soulignait même régulièrement «l’accélération» du rythme des crises. Ce qui était imaginé à horizon de dix ans commençait déjà à poindre. L’attaque lancée par Vladimir Poutine a confirmé les craintes tout en bouleversant le calendrier.

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    Il faut désormais hausser le niveau de jeu, comme disent les militaires. «Il faut augmenter l’ambition et accélérer la cadence», explique un haut gradé en pointant le durcissement des entraînements. La préoccupation ne date pas de la guerre, comme en témoigne l’exercice Polaris mené par la marine en novembre ou le vaste exercice Orion, prévu pour 2023, qui mettra en jeu un «engagement majeur». «L’entraînement doit être plus dur, il faut confronter les chefs à l’incertitude et aux vulnérabilités qu’on va creuser comme des caries», poursuit-on. L’angoisse de ne pas être prêt a gagné le monde militaire depuis quelque temps.

    «Une course contre la montre»

    La guerre en Ukraine «est un électrochoc pour tout le monde», confie un ancien haut gradé, récemment en retraite. Le risque, «c’est 1870 après les guerres expéditionnaires de Napoléon III», poursuit-il en évoquant la cuisante défaite face à l’Allemagne. La France d’alors n’était pas prête… Il y a en plus «le cyber, les drones, le spatial et la guerre d’influence», complète l’officier. Autant de chantiers dont la France s’est saisie, parfois récemment. Après la «revue stratégique actualisée» de janvier 2021, les milieux militaires attendent maintenant un nouveau «livre blanc» qui fixerait les objectifs de défense de la France.

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    Depuis les attentats de 2015, le gouvernement de François Hollande, puis celui d’Emmanuel Macron ont mis fin à la logique d’économie au sein des armées, engagée depuis la fin de la guerre froide. Avec la loi de programmation militaire 2019-2025, les armées sont entrées en phase de «réparation», dit-on au sein de l’institution. L’effort est conséquent puisque le budget de la défense est passé de 35,9 milliards d’euros à 41 milliards d’euros en 2022.

    Le renouvellement des matériels les plus anciens a été lancé, notamment les véhicules de l’avant blindés remplacés par les Griffons. Mais le chantier de la «haute intensité», avec le renouvellement des chars ou de l’artillerie, était renvoyé à plus tard. «C’est une course contre la montre et une course industrielle», poursuit l’ancien gradé. L’armée manque de moyens de défense sol-air, de capacités de guerre électronique, de capacités de génie…

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    Un creux capacitaire entre 2023 et 2025

    L’équation peut paraître insoluble à court terme. Avec 200 chars, l’armée française pèse ainsi bien peu face au millier russe. Le constat vaut aussi pour l’aviation de chasse ou la marine. Celle-ci vivra un creux capacitaire entre 2023 et 2025. Produire de nouveaux matériels prendra du temps. La question des stocks de munitions est particulièrement critique.

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    Pour augmenter les capacités rapidement, les militaires misent sur les cadences industrielles, mais aussi sur la simplification administrative qui pose trop de contraintes selon eux. Le ministère des Armées a d’ailleurs lancé une revue des fragilités des entreprises de défense. Pour pallier la dimension «échantillonnaire» des matériels, l’état-major compte aussi sur les moyens de communication et de transmission qui permettent le travail en coalition.

    Le concept de résilience

    Face à de nouveaux types de conflictualité, l’armée attend beaucoup du soutien de «l’arrière». Au sein de l’état-major, on s’interroge sur les façons de nourrir «l’esprit de défense» au sein de la nation. Le concept de résilience fait son chemin comme nouvel axe structurant la place de l’armée dans la société. Mais à un peu plus de trois semaines du premier tour de la présidentielle, les officiers s’arrêtent là dans leurs commentaires, pour ne pas empiéter sur leur devoir de réserve.

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    Dans cette drôle de campagne électorale, les enjeux de défense sont étonnamment absents. Le consensus est large sur la nécessité de renforcer les budgets. Mais les candidats sont divisés entre plus ou moins pro-russes, comme Marine Le Pen, Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, et partisans de l’Otan, comme Emmanuel Macron ou Valérie Pécresse.

    La France est le seul pays occidental où près de 40% du corps électoral se dit prêt à voter pour un candidat prônant une sortie de l’Otan», se désole un expert des relations internationales. La France est l’un des pays d’Europe où le soutien à l’Otan est le plus faible: seulement 47% des Français sont favorables à la présence de la France dans l’Alliance, et 16% y sont opposés, selon un sondage Yougov.

    Guerre en Ukraine: les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 26e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?

    LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.

    Guerre en Ukraine : Macron est le seul dirigeant européen à ne pas s'être «couché» devant les États-Unis, estime Lavrov

    Le ministre des Affaires étrangères russe a eu des propos particulièrement élogieux sur le rôle d'Emmanuel Macron, malgré le soutien de la France à l'Ukraine et les sanctions économiques adoptées contre la Russie.

    L'Humanité

    Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen

    Actu

    La candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.

    Benjamin König

    C’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.

    Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !

    Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.

    Des gages aux patrons

    Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…

    Course à l’échalote

    Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.

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    Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.

    Marine Le PenPrésidentielle 2022réforme des retraitesÉlections 2022
    Le Figaro

    Sa carrière en bleu, ses ambitions, la dépression... Les confidences de Paul Pogba au Figaro

    Baptiste Desprez

    ENTRETIEN - Avant d’affronter la Côte d’Ivoire, vendredi à Marseille, le champion du monde de 29 ans s’est longuement confié au Figaro.

    LE FIGARO. - Votre domicile a été cambriolé à Manchester mardi dernier. Question toute simple: comment allez-vous?

    Paul POGBA. - Moi, ça va, la famille aussi. J’ai eu une semaine assez surprenante, avec déjà le match de Ligue des champions où j’apprends que je ne vais pas jouer (contre l’Atlético de Madrid, il entre en jeu en seconde période, NDLR). Derrière, on est éliminé (défaite 0-1), et, en rentrant chez moi, je découvre mon domicile cambriolé après l’intrusion de trois personnes qui ont volé mon coffre-fort. Il y avait des bijoux de ma mère, ma médaille de champion du monde… Ce qui m’a fait le plus peur, c’est que mes deux enfants étaient à la maison avec la nounou lors de cet incident. Elle a tout entendu, a appelé ma femme et la sécurité, puis s’est enfermée avec les garçons (âgés de 2 ans et 1 an) dans une pièce. Pendant plusieurs jours, elle était choquée. Le principal, c’est que mes enfants aillent bien.

    Outre ce fait divers, la saison à Manchester United est décevante (6e en Premier League, élimination en 8e de finale de C1). L’équipe de France vous offre une vraie bouffée d’oxygène?

    C’est toujours bon pour moi de revenir en France, d’être là, au Château, de voir les amis, découvrir de nouvelles têtes. Ce break m’offre une vraie bouffée d’air frais. Je veux avoir du temps de jeu pour revenir en pleine forme en club. Porter ce maillot, représenter mon pays, c’est plus que jamais une fierté.

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    Que retrouvez-vous chez les Bleus que vous n’avez nulle part ailleurs?

    (Son visage s’illumine.) Cette ambiance… On s’entend super bien, on est tous connectés, et je suis certain que si vous posez la question à tout le monde, ils vous diront la même chose. C’est une famille, ici. L’équipe de France est ma maison, même si on n’est tous que de passage.

    Le fiasco de juin dernier à l’Euro, avec la victoire en Ligue des nations en octobre, est-il digéré?

    Il faut passer à autre chose, c’est une obligation. On a appris de nos erreurs, et je peux vous dire qu’on était énormément dégoûtés par notre élimination (en 8e de finale). On veut revenir encore plus fort, et j’espère être là pour aider l’équipe à remporter cette Coupe du monde.

    Le Mondial est l’objectif numéro un des Bleus cette saison. Quelles erreurs commises à l’Euro ne voulez-vous plus répéter?

    Sans doute sur le plan tactique, que ce soit les joueurs ou le coach, il faudra mieux préparer les matchs. Surtout, les préparer autrement. On avait un système de jeu mis en place, mais, contre la Suisse, on aurait dû mieux commencer le match, mieux garder le score aussi… On a appris de nos erreurs, et ce match-là m’a empêché de dormir plusieurs jours. Cet Euro fut compliqué, avec le Covid, le fait qu’on n’ait pas vu nos familles. Le contexte était lourd. Aujourd’hui, c’est oublié.

    Didier Deschamps m’a confié un rôle que je connais, mais, à Manchester United, est-ce que j’ai vraiment un rôle ? Je pose la question et je n’ai pas la réponse.

    La pression sera énorme autour de l’équipe de France au Qatar (21 novembre-18 décembre 2022). Qu’est-ce qui vous fait croire à un nouveau titre de champion du monde?

    L’envie est toujours là. Plus que jamais, même. Cela se ressent tout de suite, ça n’a pas bougé et ça ne bougera pas. Le coach aussi a très faim, le groupe idem. Les plus anciens veulent encore gagner des titres, les nouveaux sont très ambitieux aussi.

    À 29 ans, avez-vous basculé du côté des anciens de la sélection?

    Je suis bien dedans, vous rigolez! À table, lundi soir, je regardais tout le monde, je me disais: «Toutes les nouvelles têtes et les jeunes qu’il y a!» Mais c’est génial, et c’est ça aussi, l’équipe de France, ce mélange de générations.

    À 23 ans, Kylian Mbappé a pris une dimension XXL cette saison. En quoi vous impressionne-t-il le plus?

    En fait, dès qu’il est arrivé en sélection (en mars 2017), il avait déjà cette mentalité de vainqueur, cette confiance en lui qui l’ont emmené là où il est aujourd’hui. En connaissant son caractère, la personne qu’il est, je ne suis pas étonné de ce que je vois. Il continue à monter et n’a pas fini d’étonner tout le monde.

    Serait-ce une envie personnelle, d’évoluer avec lui en club avant la fin de votre carrière?

    Pourquoi pas? C’est toujours bon de jouer avec des coéquipiers en équipe de France et en club.

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    À titre personnel, comment expliquez-vous le décalage entre le Paul Pogba version équipe de France (89 sélections), vrai leader, et l’autre, en club, plus irrégulier?

    Déjà, je suis d’accord avec cette constatation. C’est la vérité. Ici (en équipe de France), j’ai beaucoup plus de temps de jeu, le système est différent qu’en club. En fait, c’est simple, chez les Bleus, je joue, et, en plus, à mon poste. Je connais mon rôle, je ressens la confiance du coach, des joueurs. C’est normal, de ressentir cette différence avec Manchester, car c’est dur d’être régulier quand tu changes souvent de poste, de système de jeu ou de partenaires.

    Le seul qui vous comprend et sait vous manager s’appelle Didier Deschamps…

    Ce n’est pas seulement cela. Mais, sur le sélectionneur, on s’entend très bien, il m’a confié un rôle que je connais, mais, à Manchester United, est-ce que j’ai vraiment un rôle? Je pose la question et je n’ai pas la réponse.

    De quoi rêvez-vous à 29 ans alors que vous êtes en fin de contrat en juin prochain?

    Continuer à gagner, à progresser, et rattraper ces années où je n’ai pas pu gagner de trophées (Ligue Europa et Coupe de la Ligue seulement, avec les Red Devils). Il faut être honnête, cela ne me satisfait pas, sur les cinq dernières saisons, mais vraiment pas du tout. Cette année, c’est mort, on ne gagnera rien encore. Que ce soit avec Manchester ou dans un autre club, je veux remporter des trophées.

    Rejouer en France, devant ma famille et mes amis, peut-être que ça arrivera un jour, pourquoi pas, mais ce n’est pas quelque chose qui me hante

    Le gamin de Roissy-en-Brie (77) a-t-il atteint tous ses rêves?

    Non, il faut continuer à rêver, c’est gratuit. (Rire.) Je suis très content de ce que j’ai fait, mais je ne suis pas rassasié, loin de là. Rejouer en France, devant ma famille et mes amis, peut-être que ça arrivera un jour, pourquoi pas, mais ce n’est pas quelque chose qui me hante.

    Vous avez croisé Zlatan Ibrahimovic (40 ans) et Cristiano Ronaldo (37 ans) en Angleterre. Vous imaginez-vous jouer jusqu’à cet âge?

    Quarante ans comme Zlatan, c’est très fort. J’espère être en pleine forme encore quelques années, mais, quand le plaisir disparaîtra ou que mon corps dira stop, ce sera le moment de s’arrêter.

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    Thierry Henry évoquait récemment le fait qu’on ne parlait pas suffisamment de la santé mentale des joueurs. Est-ce un sujet tabou dans le monde du football?

    Je suis tout à fait d’accord avec «Titi». Le football est le sport collectif le plus individuel, on est jugé tous les trois jours, on doit être bon tout le temps, alors qu’on a des soucis comme tout le monde, que ce soit avec nos partenaires, notre coach, dans la vie de tous les jours. Forcément, tu vas le ressentir dans ton corps, dans ta tête, et tu peux avoir un mois, même une année, où tu n’es pas bien. Mais il ne faut pas le dire. En tout cas publiquement. Tout est dans la tête, le mental contrôle tout et tous les sportifs de haut niveau passent par ces moments-là, mais peu en parlent. Je vous prends un exemple: Kylian (Mbappé), quand il a raté son penalty contre la Suisse, personne n’a pensé à lui après, alors qu’il a reçu des tonnes de critiques, de mauvaises choses dites sur lui. Si tu n’es pas blindé mentalement, tu es mort, dans ce sport. Ces épreuves te forgent, mais il ne faut pas lâcher.

    Avez-vous connu la dépression?

    Complètement, et plusieurs fois dans ma carrière. Je l’ai connue, mais on n’en parle pas. Des fois, tu ne sais pas que tu es en dépression, tu veux juste t’isoler, être tout seul, ce sont des signes qui ne trompent pas. À titre personnel, cela a commencé quand j’étais avec José Mourinho à Manchester (2016-2017). Tu te poses des questions, tu te demandes si tu es fautif, car tu n’as jamais vécu ces moments dans ta vie.

    Parce que tu gagnes de l’argent, tu dois toujours être content ? Ce n’est pas comme ça, la vie

    Dans pareille situation, comment faites-vous pour vous en sortir?

    Je me recentre sur ma famille, mes amis, et l’envie de gagner des matchs ou de progresser ne part pas malgré tout. Je ne veux pas que des moments négatifs me fassent oublier tous mes acquis, mais ce n’est pas forcément facile et, quand je n’y arrive pas tout seul, je parle beaucoup avec «Tonton Pat» (Patrice Evra), des anciens joueurs qui ont connu cela, car ils vont te comprendre de suite. Mon psy peut être mon meilleur ami, ma femme ou mon fils. Parler, être écouté, ressortir toute cette rage et cette dépression qui te ronge, c’est obligatoire pour moi.

    Le grand public ne comprendrait pas vos états d’âme au regard de votre salaire XXL, selon vous?

    Bien entendu, on gagne beaucoup d’argent et on ne se plaint pas, vraiment, mais cela n’empêche pas de passer par des moments, comme tout le monde dans une vie, plus difficiles que d’autres. Parce que tu gagnes de l’argent, tu dois toujours être content? Ce n’est pas comme ça, la vie. Mais, dans le football, cela ne passe pas, on n’est pourtant pas des super-héros, mais seulement des êtres humains.

    Où vous voyez-vous dans dix ans? Toujours dans le football?

    Vivant, déjà! (Rire.) Mais pourquoi pas dans le monde du football, d’une façon ou d’un autre, je ne sais pas à quelle fonction, mais c’est ma vie…

    Equipe de France : Giroud rappelé après le forfait de Benzema

    L'attaquant milanais profite de la blessure de Karim Benzema pour effectuer son retour en sélection.

    Équipe de France : Mbappé zappe les opérations marketing liées aux sponsors des Bleus

    Selon L'Équipe, l'attaquant du PSG a refusé de se plier aux obligations liées aux sponsors des Bleus ce mardi matin. Le fruit de négociations inabouties.

    Le Monde

    Automobile : Tesla inaugure en grande pompe sa Gigafactory européenne, près de Berlin

    L’usine de voitures électriques du groupe d’Elon Musk, ouverte le 22 mars à Grünheide, dans l’Est de l’Allemagne, bouleverse les codes de l’automobile allemande.

    Elon Musk n’aurait pu rêver temps plus radieux pour le lancement de sa Gigactory, l’usine européenne de véhicules électriques du groupe Tesla. Mardi 22 mars, pas un nuage ne voilait la lumière intense du soleil printanier, à Grünheide, près de Berlin, dans la région du Brandebourg, alors que l’excentrique industriel venait célébrer un jour historique : la sortie des chaînes de montage de la première Tesla fabriquée en Allemagne, deux ans et quatre mois après avoir annoncé, en novembre 2019, le choix de l’implantation, le tout sans aucune subvention.

    Le Berghain de l‘automobile: comment Elon Musk parvient à mêler culture club berlinoise et industrie de pointe au p… https://t.co/VSHsfNfEXG

    Deux semaines plus tôt, les autorités locales avaient accordé leur feu vert sous conditions pour cette usine construite jusqu’ici avec un permis provisoire. Trois mille salariés travaillent déjà sur le site, qui pourra produire, à terme, 500 000 véhicules par an. En pénétrant dans le bâtiment gigantesque, on se demande si on n’est pas entré par erreur dans un de ces temples berlinois de la techno, qui mêlent esthétique industrielle et éclairage minimaliste.

    Jeunesse vibrante

    La musique est, en tout cas, la même. Et le public, composé essentiellement d’employés du groupe, est presque identique, gilets jaunes griffés « Tesla » en plus. La moyenne d’âge ne doit pas dépasser les 29 ans, on parle l’anglais, l’allemand. Ce sont en majorité des hommes. Les bras sont couverts de tatouages, les barbes ont été taillées avec soin, et les cheveux sont parfaitement stylés sur les fronts. Tous se pressent autour du tunnel de panneaux lumineux qui abrite le Model Y inaugural, un des trente véhicules qui doivent être remis aux premiers clients – la plupart salariés de l’usine – par Elon Musk lui-même.

    Le moment devient une performance techno, hommage à la fois à Detroit et à Berlin, qui revisite et ringardise en même temps tous les codes de l’automobile allemande. A Wolfsburg, Stuttgart et Munich, bastions traditionnels du secteur, il sera difficile de s’aligner sur cette jeunesse vibrante. Au fond, la partie production semble briller sous son éclairage ultra-blanc. Seuls quelques bras articulés rouges viennent trancher les variations de gris et blanc typiques de l’univers Tesla et SpaceX. Rien ne semble devoir céder aux codes esthétiques de la marque.

    La Gigafactory Tesla près de Berlin, ou comment Elon Musk bouscule le secteur automobile en Allemagne

    Soudain, les têtes se tournent, une délégation fait son entrée. « Des vieux », soupirent trois jeunes, visiblement déçus. C’est le chancelier, Olaf Scholz, le président de la région du Brandebourg, Dietmar Woidke, et le ministre de l’économie, Robert Habeck, qui viennent d’arriver. La vraie pop star du jour se fera attendre encore quelques minutes. Quand Elon Musk, inhabituellement vêtu d’un costume, entre en scène, le show peut enfin commencer.

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    L'Humanité

    Retraites. Le Pen retour aux fondamentaux...ultra-libéraux

    Actu

    Promesse phare de son programme de 2017, la retraite à 60 ans a été rayée d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite. Après l’abandon de la sortie de l’euro, ses mesures fiscales ou les exonérations de cotisations promises aux patrons, c’est une étape de plus vers un retour à la ligne libérale pure et dure de son père.

    Julia Hamlaoui

    L’embarras a été de mise toute la semaine dans les rangs du RN. Sans prévenir personne, Marine Le Pen a opéré un virage stratégie sur une question essentielle : la retraite. Sous la pression de l’ultralibéralisme assumé d’Eric Zemmour, le vernis « social » de celle qui se targue de parler aux classes populaires se craquelle chaque jour un peu plus. Promesse phare de son programme de 2017, le retour à la retraite à 60 ans a été rayé d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite, qui renoue avec les fondamentaux économiques de son père.

    Le scénario s’est joué en plusieurs actes. À l’occasion du premier meeting de Marine Le Pen à Reims le 5 février, qui valait « convention présidentielle », son site de campagne est dévoilé. Il contient 22 mesures dont celle portant sur les retraites. En la matière, il s’agit de « refuser tout allongement de l’âge de départ à la retraite » et de « permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, pendant quarante annuités, de prendre leur retraite à 60 ans », est-il indiqué . Dans la foulée, l’équipe de campagne plaide l’erreur de ponctuation : « Il manque une virgule, plaide dans le Monde Philippe Ballard, directeur de la communication.  Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, virgule, et tous les autres auront aussi quarante annuités pour partir à la retraite. Rien ne change ! » Mais en fait non. Sur le plateau de France 2, Marine Le Pen persiste et signe : « Ce sera progressif. Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage » pour partir à la retraite qui sera « très important entre 17 et 20 ans » puis « important jusqu’à 24 ans ». Exit donc la retraite à 60 ans pour tous qu’elle avait piquée à la gauche, histoire de séduire un électorat déçu, mais qu’elle ne pouvait financer faute de s’attaquer à la répartition de la valeur ajoutée. D’ailleurs, son entourage tente de minimiser, plaidant une simple « inflexion » liée au contexte budgétaire post-crise sanitaire.

    Ce virage à 180 degrés a déjà été opéré sur d’autres sujets (lire notre décryptage Marine Le Pen, ou la grande arnaque sociale). La sortie de l’euro a disparu des radars tandis que l’idée que la «  dette doit être remboursée » est désormais assumée. Outre convaincre les libéraux tentés par un autre candidat d’extrême droite, « ce ­retour à une orthodoxie économique vise à se présidentialiser », avance Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Ses mesures fiscales sont du même tonneau, entre maintien de la flat tax et suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Elle propose aussi comme perspective aux jeunes chômeurs « une dotation en fonds propre égale à leur apport » pour créer leur entreprise – presque du Macron dans le texte. Quant à l’augmentation des salaires, comme les autres candidats à droite et à l’extrême droite, face à l’impératif d’agir pour le pouvoir d’achat, Marine Le Pen procède à un tour de passe-passe. Elle propose d’exonérer de cotisations patronales les hausses de 10 % accordées à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic. Des cotisations qui sont censées participer au financement de la protection sociale… des salariés.

    Gageons que ce retour à la doxa libérale aura au moins le mérite de mettre en lumière l’arnaque sociale qu’a toujours été le programme de l’extrême droite.

    Présidentielle 2022réforme des retraitesRetraite à 60 ansMarine Le Pen
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    Éditorial. Projet de société

    Éditorial

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Par Jean-Emmanuel Ducoin

    Les hasards du calendrier s’avèrent parfois facétieux, sinon taquins. Ainsi donc, ce lundi 24 janvier, à la même heure, deux hommes donnaient une conférence de presse. D’un côté, le candidat communiste Fabien Roussel exposait les grandes lignes de son programme. D’un autre côté, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, détaillait les propositions du patronat pour la présidentielle. Vous l’avez compris : le choc des idées. Et, bien au-delà, deux projets de société absolument frontaux. Deux visions du monde, en quelque sorte.

    PCF / Medef : une élection, deux projets que tout oppose

    Salaires, emploi, retraites, fiscalité, temps de travail, aides aux entreprises, rôle de l’État, etc. Les sujets de débat et de discorde ne manquent pas, au moment où se profile une séquence électorale décisive pour l’avenir du pays. Nous connaissons le dilemme. Est-il possible, oui ou non, de rompre avec le libéralisme politique et économique par lequel toute visée de développement authentiquement humaniste se confronte à la sauvagerie de l’argent, des profits et de la haute finance du capitalisme globalisé. Avec la droite et son extrême, sans oublier Emmanuel Macron bien sûr, le système n’a rien à craindre. Ce qu’ils nomment tous « réformes » ne sont rien d’autre que la continuation de la contre-révolution néolibérale qui atomise le monde du travail et continue de creuser les inégalités.

    Le choc des idées et, bien au-delà, deux visions du monde.

    Soyons clairs : l’ambition programmatique des « jours heureux » n’est pas un rêve désincarné. Les propositions, concrètes, disent « quelque chose » de l’ampleur de la tâche en tant qu’exigence de gauche. Le Smic à 1 500 euros net ; 500 000 emplois en plus dans les services publics ; un revenu étudiant à partir de 850 euros ; la nationalisation d’EDF ; le triplement de l’ISF. Les exemples foisonnent et participent désormais du débat public – avec d’autres –, sachant que les Français placent largement en tête de leurs préoccupations la crise sociale et le pouvoir d’achat, comme en témoigne un sondage Ipsos pour France Inter.

    Un petit rappel, comme pour s’en inspirer. Le geste que posèrent les révolutionnaires de 1946 en créant le régime général consistait à socialiser une part importante de la valeur dans un régime unique qu’ils gérèrent eux-mêmes pour produire une autre valeur que la valeur capitalistique. Au XXIe siècle, l’enjeu se situe au moins au même niveau !

    Présidentielle 2022geoffroy roux de bézieuxpcfMedef
    L'Humanité

    Les retraités bientôt dans la rue : « Le rapport de force est bouillonnant »

    Actu

    Lors d’une conférence de presse, l’UCR-CGT a rappelé ses revendications pour améliorer le quotidien des pensionnés touchés de plein fouet par la précarité. De nombreuses actions sont prévues dans les semaines à venir.

    Les aînés font entendre leur voix. L’Union Confédérale des Retraités-CGT tenait jeudi une conférence de presse pour rappeler l’urgence de la situation. « Nos revendications prennent la forme d’un triptyque », explique Marc Bastide, secrétaire général de l’UCR-CGT.

    La première d’entre elles : l’augmentation des pensions. Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%. Après des années de gel et de baisse, ce minuscule coup de pouce ne change rien à la précarisation endémique des retraités hexagonaux.

    Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%.

    Au quotidien, les conséquences sont palpables. Faute de moyens, nombre d’entre eux font l’impasse sur certains soins. Quant au déclin des services publics de proximité, il ajoute à l’isolement des aînés. « Il ne s’agit pas d’être contre les nouvelles technologies. Mais aujourd’hui, 30% des retraités n’ont pas accès au numérique. Et quand on arrive à la Poste, on se retrouve livré à nous-même face à des automates. Il y a un manque criant de personnel », expose le cégétiste. Les retraités demandent également la mise à disposition d’un bulletin de retraite, afin de pouvoir évaluer le poids des cotisations et de l’imposition et de pouvoir mieux gérer leur budget.

    Combien me faut-il pour vivre ?

    En ce début d’année, et afin de coller au plus près des préoccupations, l’UCR-CGT a lancé une grande consultation auprès de ses adhérents. Celle-ci porte sur deux grandes questions : de quoi-ai-je besoin ? Combien me faut-il pour vivre ? Ce sondage fait suite à celui commandé par l’organisation auprès de Harris interactive. « Il s’agissait pour nous d’avoir une photographie en temps réel de la situation des retraités », explique Catherine de la CGT.

    Mobilisation des retraités. « Il est temps que le gouvernement cesse de nous prendre pour des nantis »

    Cette étude révèle notamment que l’énergie, l’alimentation et la santé représentent respectivement 89%, 87% et 64% des postes de dépense des sondés. Cette consultation, « inscrite dans un processus revendicatif », vient s’ajouter à un ensemble d’actions prévues dans les semaines à venir. « Le rapport de force est bouillonnant (…) Il s’agit de le porter vers le haut et d’imposer les questions sociales dans cette présidentielle qui commence », précise Marc Bastide.

    Tous se donnent rendez-vous lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour la hausse des salaires et des pensions le 27 janvier prochain.

    Emile Leauthier

    retraitésréforme des retraitescgtpouvoir d'achat des retraités
    L'Humanité

    Hôpital, retraites, immigration : ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron

    Le président de la République, interrogé mercredi soir sur TF1, a défendu "quoi qu'il en coûte" son bilan pour mieux préparer sa candidature. Tour d'horizon

    Julia HamlaouiFlorent LE DU

    Comment, quand on n’est pas encore candidat, occuper la scène de la campagne présidentielle ? En la matière, Emmanuel Macron ne manque pas de ressources. Après une conférence de presse fleuve sur l’Europe la semaine dernière,  une allocution depuis l’Elysée en novembre essentiellement consacrée à ses projets de réformes, et la multiplication des visites dans « la France des territoires », le président de la République s’est invité pendant près de deux heures sur TF1 ce mercredi 15 décembre. De quoi susciter l’ire de ses adversaires, candidats déclarés pour 2022, dont plusieurs - de Fabien Roussel (PCF) à Valérie Pécresse (LR)  en passant par Yannick Jadot (EELV) ou Jean-Luc Mélenchon (FI) - ont saisi le CSA. Certains exigeant que TF1 consacre une telle émission à tous les prétendants à l’Elysée. 

    Présidentielle. Macron sur TF1, un temps d’antenne contesté

    Et ils ne s’y étaient pas trompés. Sur le plateau, le chef de l’Etat a pris le temps de vanter son bilan pour mieux promouvoir sa candidature, tentant, jusqu’à manier le pathos parfois,  de rompre avec son image méritée de président des riches. « Si la question c'est ''est-ce que vous avez de l'ambition pour le pays au-delà du mois d'avril prochain ?''. Mais bien sûr, d'évidence », a-t-il répondu interrogé sur son souhait de se présenter à un nouveau mandat, tout en réaffirmant son statut de président « dans un moment où il y a beaucoup d'agitation, de ressentiment, des décisions difficiles (à prendre) pour passer le cap de la cinquième vague »

    Satisfecit sur la gestion de la crise du Covid

    La première partie de l’émission, intitulée « Où va la France ?», a été consacrée à la gestion de crise sanitaire. Avant de passer au satisfecit, Emmanuel Macron a rappelé les « trois piliers » de la stratégie de l’exécutif : vaccination, renforcement des gestes barrières, et passe sanitaire. Pas de nouvelles annonces pour autant, la vaccination des enfants étant laissée à l’appréciation des parents. « Je pense que c’est souhaitable mais c’est le choix des parents. Les enfants ont le virus, ils tournent très vite chez les enfants qui ont rarement des formes graves, même si ces dernières semaines des dizaines » de ces cas ont été recensés, a-t-il tout de même  prévenu. Au-delà de la 3e dose et des suivantes - pour lesquelles il a promis que tout serait fait pour en garantir l’accès-, le chef de l’Etat a également préparé les esprits à une autre forme de rappel : face à des « variants (qui) parfois peuvent résister un peu mieux », « il est vraisemblable qu’on aille » vers «  un autre type de rappel qui s’ (y) adapte »

    Mais c’est davantage en regardant dans le rétroviseur qu'Emmanuel Macron a dressé un bilan flatteur. « Nous étions conscients que ce virus était redoutable. La ministre de la Santé nous avait alerté en étant plus alarmiste que l'OMS », a-t-il commencé alors même que Agnès Buzyn déclarait fin janvier 2020 que « le risque d'importation (du virus) depuis Wuhan est pratiquement nul » et que « le risque de propagation est très faible ». Et qu’elle mènera par la suite campagne pour les élections municipales dont le deuxième tour a été annulé en catastrophe.

     Alors qu'état d’urgence conférant de nombreux pouvoirs à l’exécutif et conseils de défense se sont succédés, il a insisté à plusieurs reprises sur les débats au parlement – « je défie quiconque de montrer une démocratie qui a fonctionné aussi intensément que la démocratie française», a-t-il martelé - se gardant de préciser que le confinement, par exemple, n’en avait pas fait l’objet.  Et d’ajouter, interrogé sur les privations de liberté : « je préfère le terme de société de vigilance ou de responsabilité que société de contrôle ». 

    Rien à redire, ou presque, non plus sur la gestion des masques qui ont fait défaut au début de la crise. « C’est facile de gagner le tiercé avec le résultat des courses », a-t-il défendu tout en reconnaissant que « nous nous sommes retrouvés démunis ». Une situation dont il a renvoyé la responsabilité aux équipes de gestion sanitaire antérieures et à la mondialisation – avec laquelle, bien sûr, il ne s’agit pas de rompre. 

    Quant à l’hôpital au bord de l’asphyxie : « La situation de l'hôpital ne date pas de cette crise. En 2018, je mets fin à 15 années de déflation pour former plus de médecins et repartir en réinvestissant. Je le fais en 2018, sans doute, trop peu, au regard de la crise », a justifié le président, renvoyant aux Ségur pour ce qui est des rémunérations et à sa volonté de s'attaquer à un « hôpital qui s’est bureaucratisé » pour le reste.  Les soignants en manque criant de personnel apprécieront, puisque la clé semble résider pour l’hôte de l’Elysée dans « une organisation plus souple »

    Le président des riches tente de se défaire de l’étiquette

    Emmanuel Macron s’est également saisi de l'occasion pour tenter de muer en président compatissant et empathique. « Cette crise m'a fait toucher plus directement les inégalités insupportables qui peuvent exister. J'ai vécu des moments très marquants pour moi auprès de nos compatriotes », livre-t-il. La caméra passe alors en gros plan (ne manquait plus que les violons) le temps de deux anecdotes : l’une avec un maire de Seine-Saint-Denis lui disant que si les enfants n'allaient pas à l'école, ils ne mangeaient pas, et l’autre auprès des infirmières de Mulhouse qui n’en pouvaient plus. Le tout pour mieux mettre en scène les décisions de réouverture des écoles et du Ségur.

    « Je n'ai jamais été ça (le président des riches). Je sais d'où je viens (citant ses parents médecins hospitaliers et une grand-mère enseignante, NDLR). Mes valeurs ne sont pas celles d'un président des riches », a-t-il également affirmé, aidé par des journalistes lui demandant s’il avait finalement été plus « socialiste que libéral ». Et d'entonner, à l'appui de la démonstration, le refrain que ses lieutenants scandent depuis des semaines : « Nous avons aujourd'hui un taux de chômage qui est le plus bas depuis quinze ans ». Omettant de préciser que les radiés de la réforme de l'assurance chômage comme les contrats précaires n'y sont pas pour rien. Quant à ses sorties sur le « pognon de dingue », « les gens qui ne sont rien » ou le fait de trouver un boulot en « traversant la rue », « je suis arrivé avec une volonté de bousculer, mais je ne mesurais pas suffisamment deux choses : nous sommes dans une société de la décontextualisation (...) Ensuite, il y a des mots qui peuvent blesser », a-t-il plaidé. 

     Sa politique elle ne ment pas et c’est bien au service des classes aisées qu’il l’a menée.  

    Emmanuel Macron n’a cessé de s’en défendre, allant jusqu’à contester les chiffres donnés par ses intervieweurs démontrant une baisse du pouvoir d’achat pour les plus pauvres. Outre des réductions d’impôts, qui n’ont que peu concerné les Français les plus précaires, le président de la République n’a, pour justifier son action auprès « des plus modestes », mis en avant que deux mesures. L’augmentation du minimum vieillesse et celle de l’Allocation adulte handicapé, « de 100 € pour ateindre 900 € par mois » - alors même qu’il promettait en 2017 qu’elle passerait « au-dessus du seuil de pauvreté », aujourd’hui supérieur à 1000 € par mois.

    La désindustrialisation ? La faute aux impôts

    Se targuant de « très bons résultats économiques », Emmanuel Macron s’est aussi félicité de la casse sociale qu’il orchestre, avec deux réformes emblématiques. Celle de l’assurance-chômage d’abord : « Une réforme qui n’a pas été faite depuis plus de 15 ans qui fait que le travail est plus incitatif. Et on dit il ne faut plus travailler quatre mois mais six mois dans l’année, ce qui change quand même pour beaucoup de monde », a-t-il expliqué au mépris de la réalité de l’emploi et surtout de ceux qui ont perdu leurs allocations.Quant à la réforme, inachevée, des retraites, le chef de l’État y tient, mais souhaite un nouveau texte, qui repousserait l’âge de départ  : « Il est maintenant clair, tous les rapports objectifs le montrent, qu’il faudra travailler plus longtemps. » S’il dit s’être rendu compte, depuis le printemps 2020 et la suspension de la réforme « qu’on doit adapter ce temps de vie au travail, en fonction des difficultés de certaines tâches », la suppression des régimes spéciaux n’est pas remise en cause.« On doit produire plus », a conclu Emmanuel Macron, avant d’insister sur son modèle économique : « On n’a pas de grandes nations sans des gens qui investissent dans les entreprises. » Le président de la République a ainsi défendu la suppression de l’impôt sur la fortune : « Nos compatriotes les plus aisés partaient, allaient investir ailleurs, c’est pour cela que notre pays s’est désindustrialisé ». Absolument pas du fait d’un libéralisme rampant dont il a dressé les louanges mercredi soir.

    La suppression de l’ISF a d’ailleurs été au cœur d’une des périodes les plus importantes du mandat d’Emmanuel Macron : la mobilisation des Gilets jaunes – qualifiée de « crise » sur le plateau de TF1. Avant de finalement reconnaître une « France qui se sent invisible », le président de la République a d’abord abordé ce sujet uniquement sous le prisme des « violences » commises par certains Gilets jaunes, comme à l’Arc-de-triomphe et au Puy-en-Velay. « Nous avons vécu un moment où la violence est revenue dans la rue, où la violence a été légitimée. J’ai vu les esprits se dissoudre. Une espèce de désagrégation des valeurs. La violence est là parce qu’il y a du ressentiment, des peurs, que les réseaux sociaux l’ont désinhibée », a-t-il déclaré sans jamais prendre sa part de responsabilité dans cette situation. Une violence que beaucoup de manifestants ont également subie, « parce qu’ils se sont exposés », a estimé Emmanuel Macron.

    Sur la sécurité, justement, le chef de l’État a cherché à se départir des accusations de « laxisme » venus de sa droite, en évoquant « plus de policiers qu’il y en avait au début de mon quinquennat ». Des forces de police qui ont par ailleurs été « formées » sur la prise en charge des femmes victimes de violences, « une des priorités de mon quinquennat », sur laquelle il a peiné à afficher de réelles évolutions. Quant à l’affaire Nicolas Hulot, qui en 2018, alors ministre, avait déjà fait l’objet d’accusations de violences sexuelles, Emmanuel Macron a justifié le soutien qu’il lui avait alors apporté : « Il a nié avec beaucoup de forces. Il n’y avait aucune procédure judiciaire en cours. Donc il est resté ministre, quel était l’autre choix que nous aurions pu faire ? »

    Les dernières minutes de ce long entretien accordé à TF1 ont été consacrées aux questions de l’immigration – qu’il veut « choisie » - et de l’islam. « Il y a au sein même de la société des femmes et des hommes qui ont appris qu’il fallait haïr cette république et que leur avenir était dans l’obscurantisme. Nous avons mis en place une série d’actions très concrètes. Des contrôles des associations, des mosquées, des écoles. Il faut convertir les esprits, c’est un combat culturel, civilisationnel », a dévelopé Emmanuel Macron, tout en insistant sur la nécessité d’ « éviter à tout prix l’amalgame entre ce projet de division, et l’islam ». « Il faut qu’ils puissent vivre dignement et calmement dans notre société », a-t-il ajouté, alors même que certains de ses discours et déclarations de ses ministres, notamment en marge de la loi sur les séparatismes, à l’automne 2020, ont parfois attisé le sentiment de stigmatisation de nombreux musulmans.

    Emmanuel Macron a ensuite conclu ses deux heures d’entretien sans annoncer sa candidature à la prochaine présidentielle. Même si cet exercice d’autosatisfecit a démontré que la campagne pour sa réélection avait bien commencé.

    Retrouvez ici notre décryptage : Économie. Pouvoir d’achat, chômage… foire aux intox en Macronie.

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    L'Humanité

    Justice. Jean-Paul Delevoye condamné… en catimini

    Actu

    L’ex-haut commissaire aux retraites de Macron a été condamné, jeudi, à quatre mois de prison avec sursis et 15000 euros d'amende pour des mandats non déclarés à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Grâce à la procédure du « plaider coupable », il s’en sort plutôt bien…

    Benjamin König

    Voici deux ans, le scandale avait fait grand bruit et conduit à la démission de celui qui était alors haut commissaire chargé des retraites au gouvernement. Jean-Paul Delevoye avait « omis » de déclarer » pas moins de quatorze mandats et liens d’intérêt, particulièrement sensibles puisqu’il cachetonnait alors dans des organismes de formation du secteur des assurances, notamment le groupe IGS. Une proximité avec le monde de l’assurance privée scandaleuse pour celui qui précisément était chargé de démanteler le système de retraites solidaires. Deux ans après, cette omission lui vaut condamnation : dans le cadre d’une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, il a écopé de quatre mois de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende. Mais aucune peine d’inéligibilité n’a été prononcée : un moindre mal alors que Jean-Paul Delevoye avait alors violé la Constitution, qui interdit expressément « le cumul entre une fonction de membre du gouvernement et toute activité professionnelle ». Et en octobre 2020, le journal Libération révélait que Jean-Paul Delevoye aurait en plus bénéficié d’un logement de fonction généreusement attribué par IGS, entre 2017 et 2019. À une époque où il avait donc déjà intégré le gouvernement d’Édouard Philippe. Il n’a aujourd’hui plus aucune fonction ou mandat public.

    jean-paul delevoyeréforme des retraitesaffaires
    Le Figaro

    Mort de Martin Aramburu : le principal suspect interpellé en Hongrie

    Loïk Le Priol, âgé de 27 ans, ancien militaire et membre du mouvement d'ultradroite GUD, est soupçonné d'avoir tiré sur l'ancien joueur qui est décédé sur place, au petit matin samedi.

    Le principal suspect dans la mort samedi à Paris de l'ex-rugbyman Federico Martin Aramburu a été interpellé la nuit dernière en Hongrie, a appris l'AFP de sources proches du dossier confirmées par le parquet de Paris.

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    L'homme, âgé de 27 ans, ancien militaire et membre du mouvement d'extrême droite GUD, est soupçonné d'avoir tiré sur l'ex-rugbyman qui est décédé sur place. Un autre homme, également actif à l'extrême droite, qui aurait également tiré, est toujours recherché.

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    Mardi, une jeune femme, âgée de 24 ans, soupçonnée d'avoir conduit la voiture depuis laquelle les deux hommes auraient tiré sur l'ancien international argentin, a été mise en examen pour «complicité d'assassinat» et placée en détention provisoire.

    Un «différend» entre deux groupes

    Les faits se sont déroulés vers 6h boulevard Saint-Germain dans le VIe arrondissement de Paris, après un «différend» entre deux groupes de personnes au bar Le Mabillon, ont expliqué à l'AFP des sources policières. Les groupes ont été séparés par des videurs, a ajouté l'une de ces sources, mais les suspects «sont revenus peu après avec un véhicule et ont tiré des coups de feu». «Plusieurs impacts» de balles ont été relevés sur place, a ajouté une source proche de l'enquête et le sportif est mort sur place des suites de ses blessures. L'enquête est conduite par la brigade criminelle.

    Loïk Le Priol, connu pour sa radicalité et sa violence, doit comparaître en juin prochain pour «violences aggravées» contre un membre du GUD, qu'il est soupçonné d'avoir tabassé et humilié avec quatre autres membres de ce mouvement d'ultra-droite.

    Federico Martin Aramburu, né en 1980, ancien centre ou ailier de Biarritz (2004-2006), Perpignan (2006-2008) ou Dax (2008-2010), comptait 22 sélections avec l'Argentine. L'ancien trois-quart centre ou ailier avait notamment été titulaire lors du match pour la 3e place de la Coupe du monde 2007, remportée par les Argentins face aux Bleus (34-17), rencontre au cours de laquelle il avait inscrit un essai. Depuis sa retraite sportive, il vivait à Biarritz et travaillait pour une entreprise de tourisme.

    Le milieu du rugby lui a rendu de nombreux hommages. Par la voix de leur avocat Me Yann Le Bras, ses proches ont appelé à laisser la police travailler sereinement. «Pour la famille et ses nombreux amis, ce 19 mars a tourné au cauchemar absolu. Ce crime odieux et son décès laissent chacun d'eux et au-delà tout le monde du rugby abasourdi dans une douleur indicible», avait-il écrit dans un message envoyé à l'AFP dimanche.

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    Le décès tragique du joueur argentin, qui avait porté les couleurs de Biarritz, Perpignan et Dax, provoque une vive émotion. Des Bleus ont également fait part de leur immense tristesse sur les réseaux sociaux.

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    INFO LE FIGARO - Une enquête pour assassinat a été ouverte par la justice. Selon nos informations, le tireur serait défavorablement connu des services de police. Une femme est en garde à vue.

    Le Monde

    Vie de bureau, entretiens d’embauche et demandes de rançon : dans les arcanes de Conti, PME cybercriminelle

    Florian Reynaud

    Publié aujourd’hui à 08h00

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    EnquêteA la fin du mois de février, peu après le début de la guerre en Ukraine, un anonyme a publié des dizaines de documents contenant des discussions internes entre membres de ce groupe criminel.

    « Ce n’est pas un serveur DNS, qu’est-ce que tu fous ? » Nous sommes le 30 septembre 2020, et un pirate informatique à la peine, proche d’un important groupe criminel, est en train de se faire sermonner par ce qui semble être son partenaire. En ligne, les deux hommes discutent depuis plus d’une semaine d’une potentielle victime, une grande entreprise du milieu du cinéma dont ils cherchent à prendre le contrôle du réseau. Leur objectif est d’en exfiltrer des données puis de déployer un rançongiciel, un outil qui va paralyser tout le système. S’ils y parviennent, ils afficheront alors sur un ou plusieurs écrans du réseau une note de rançon, demandant à la victime de payer jusqu’à plusieurs dizaines de millions de dollars pour obtenir la clé de déchiffrement.

    Ces dizaines de documents s’étalent sur une période de deux ans

    Cet échange fait partie d’une masse inédite de communications entre membres de Conti, l’un des plus importants groupes cybercriminels au monde, qui ont été dérobées et diffusées en ligne à partir du 28 février, et que Le Monde a consultées. Ces dizaines de documents, contenant au total des dizaines de milliers de lignes de texte en russe, s’étalent sur une période de deux ans et proviennent de différentes messageries.

    L’origine de cette fuite est incertaine. Certains experts ont spéculé qu’il s’agissait d’un partenaire ukrainien de Conti échaudé par les déclarations officielles en faveur du gouvernement russe, publiées sur le blog officiel du groupe, tandis que le compte Twitter « ContiLeaks » présente la personne à l’origine de cette fuite comme un chercheur en sécurité informatique. Ces derniers mois, des médias et entreprises spécialisées avaient déjà commencé à publier des informations très sensibles sur Conti, confortant la thèse d’un enquêteur infiltré.

    Rançongiciels : comment les autorités françaises remontent la trace des cybercriminels

    Une centaine de collaborateurs

    Ces documents confirment, en tout cas, la taille dantesque de cette organisation de malfaiteurs, comparée à d’autres groupes cybercriminels. « Quand on parle de cybercriminalité, on imagine un jeune de 25 ans, souligne David Sancho, analyste dans l’équipe d’enquête de l’entreprise Trend Micro. En réalité, ici, c’est un quinquagénaire avec deux enfants à l’université qui travaille dans un bureau avec cent personnes. » Un message interne publié en juillet 2021 par l’une des têtes pensantes du groupe, surnommée « Mango », cite près d’une centaine de collaborateurs, dont soixante-deux dans l’équipe principale.

    Les membres du gang doivent gérer un flux constant de recrutements et disposent même, pour cela, de responsables des ressources humaines pour mener les entretiens d’embauche, comme au sein d’une société traditionnelle. Si de nombreux recrutements ont lieu sur des forums russophones privés, Conti a, comme le souligne l’entreprise Check Point, diversifié ses méthodes, contactant directement des profils de développeurs, par exemple, sur des sites d’offres d’emploi russes, comme Headhunter.ru. D’après certaines discussions consultées par Le Monde, la société louerait même des bureaux physiques. « Salut, les opérateurs viennent dans les nouveaux bureaux », explique, par exemple, Stern, soupçonné d’être le patron du groupe, dans un message du 2 octobre 2021. « Nous avons deux bureaux, ils sont grands et silencieux », détaille un autre membre dans une conversation.

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    Le Figaro

    «Crime d'honneur» : un Franco-Kurde accusé d'avoir massacré le petit copain de sa fille devant la justice

    Esther Paolini

    RÉCIT - Muhittin Ulug est jugé à Beauvais pour avoir poignardé à mort le petit ami de sa fille. D'origine kurde, il n'aurait pas supporté que celui-ci ne soit pas de la même communauté.

    Lorsque les pompiers pénètrent dans la salle de bains du pavillon des Ulug le 24 juillet 2014, c’est une scène d’horreur. Un jeune homme nu gît dans une mare de sang, les jambes recroquevillées contre le buste, le corps lardé de plaies. La dépouille est celle de Julien Videlaine, 19 ans, aspirant militaire sur la base aérienne de Creil et petit ami de la fille du propriétaire. Très vite, la piste d’un «crime d’honneur» émerge : Muhittin Ulug, un Franco-Kurde de 44 ans, n’acceptait pas la relation de sa fille avec un homme d’une autre origine. Huit ans plus tard, il comparaît pour meurtre à partir de jeudi devant la cour d’assises de l’Oise. Le procès a failli ne jamais avoir lieu, l’accusé ayant tenté d’échapper à la justice française en s’enfuyant en Turquie.

    «Sa fille lui échappait»

    Julien Videlaine et Nuzan Ulug, 19 ans également, se fréquentaient depuis près de deux ans quand il a été sauvagement poignardé à mort. Étudiant dans le même lycée, ils ne partageaient pas la même culture mais sont vite tombés amoureux. Lui est né d’une mère kabyle et d’un père chrétien, élevé dans des valeurs «de tolérance, humanistes et modernes», décrit l'avocate de la famille, Maître Justine Devred. Nuzan est issue d’une fratrie de six enfants dont les parents sont des Kurdes de Turquie, très attachés à leur identité d’origine. «L’amour est plus fort que tout», se répétait Julien. Mais Nuzan, elle, sent quotidiennement le poids des traditions sur ses épaules. Son père tient à la marier avec un homme de sa communauté. Il l’a menacé et couvert d'insultes après avoir appris leur relation. Il ne voit pas non plus d’un bon œil ses études d’esthéticienne. «Elle était très portée sur son apparence et il ne supportait pas ça. Il avait l’impression que sa fille lui échappait», analyse l’avocate.

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    Ce soir-là, la mère de famille et les frères et sœurs sont en voyage en Belgique, tandis que le père travaille à son restaurant. La voie est libre pour les deux tourtereaux, qui s'apprêtent à passer une soirée en tête à tête chez les Ulug, profitant de la grande baignoire familiale. À partir de cet instant, la version initiale de la fille et celle du père divergent. Mais il y a une certitude : le rendez-vous idyllique va tourner au drame. Dans la soirée, le père tente de joindre par téléphone sa fille qui ne décroche pas. Muhittin Ulug quitte précipitamment son travail, pris d’inquiétude ou suspectant que sa fille voit son petit ami en cachette. Arrivé à son domicile, il se munit d’un grand couteau de cuisine avant de surgir dans la salle de bains où se trouve le couple dans le plus simple appareil. Animé d’une haine féroce, il se serait ensuite acharné contre Julien, tandis que sa fille alertait les secours, en vain. L’autopsie attestera de 30 coups de couteau «très puissants» infligés à la victime, dont sept au niveau du thorax et une plaie béante au niveau du crâne. «Une violence inouïe», constate l’avocate. Neuf plaies seront constatées au niveau des mains et des bras, signe que Julien s’est débattu jusqu’au bout pour échapper à son meurtrier.

    Quatre ans de cavale

    Le père de famille prend aussitôt la fuite à travers l’Europe pour gagner la ville de Batman en Turquie, où la population est à majorité kurde. Pour le père de Julien, Claude Videlaine, commence un long calvaire pour réussir à rapatrier le responsable de la mort de son fils. Des nuits sans dormir, des journées au téléphone avec le Quai d’Orsay. À l’époque, Arnaud Dumontier, le maire (LR) de Pont-Sainte-Maxence où résidait la victime, mais aussi Éric Woerth, le député de l’Oise, se mobilisent pour la famille et en appellent à François Hollande pour réclamer sa remise à la France. Un mandat d’arrêt international est délivré, mais la coopération entre Paris et Ankara est pour le moins fragile.

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    Surtout, selon des propos du député, l’intéressé avait une «proximité avec le PKK» (Parti des travailleurs du Kurdistan), ce qui aurait compliqué les démarches des autorités locales. Il faut finalement attendre octobre 2019 pour que Muhittin Ulug soit enfin extradé en France. Placé en garde à vue, le mis en cause garde le silence, puis affirme avoir cru à un cambriolage. Il pensait qu’on agressait sa fille à l’étage et se justifie donc d’avoir attaqué l’individu au couteau pour la protéger. Le Franco-Kurde se présente comme un père aimant, qui n’a jamais tenté de contrôler la vie sentimentale de sa fille et qui aurait volontiers «proposé un café» à son petit copain s’il l’avait connu. Pourtant, «le traditionalisme, voire le fondamentalisme» de l'accusé ressort constamment dans le dossier, assure l’avocate.

    «Un crime d'honneur ne peut être lavé que par le sang»

    Au retour de son père, Nuzan a changé subitement de version. Devant le juge, elle certifie qu’il ne connaissait pas Julien, dit avoir menti sur certains détails sous l'effet du choc afin de donner du crédit au récit de son père. Pendant cinq ans, elle avait pris des distances avec son univers familial, s’était réfugiée dans un foyer parisien sous une autre identité, de peur des représailles de ses oncles. «Dans leur tradition, un crime d’honneur ne peut être lavé que par le sang», rappelle Me Devred. Mais à son retour, elle semble être «revenue progressivement dans le giron familial».

    Pour la famille de Julien, c’est un coup de poignard dans le dos. «Cette jeune femme est la dernière personne qu’a chérie Julien.» Reste à savoir si Nuzan, comme son père, vont maintenir cette version durant les quatre jours d’audience. Contacté par Le Figaro, l'avocat de l'accusé, Me Frank Berton, n'a pas souhaité s'exprimer avant le début de l’audience. Les parents de Julien espèrent qu’il ne s’enfermera pas derrière «une fausse vérité». Depuis la mort de leur fils, «ils ne vivent plus, ils survivent.» Avec son père, Julien partageait la passion du football. Depuis, à chaque soirée de match, la place à ses côtés est vide sur le canapé.

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    Des partisans du candidat ont été agressés ou violemment pris à partie au cours des derniers jours.

    Un individu jugé pour avoir dépouillé puis tué un jeune homme après un festival techno à Paris

    Abdallah Miladi, 35 ans, est suspecté du meurtre de Maxime Rendu, un ingénieur de 23 ans.

    Le «gang des châteaux», pilleurs de trésors de demeures familiales, devant la justice

    RÉCIT - Ils ont semé la terreur durant près d'un an dans le Centre-Val de Loire et en Auvergne. Plongée au cœur de la folle épopée du «gang des châteaux», voleurs professionnels de grands domaines.

    Le Monde

    On a testé « Ghostwire Tokyo », le jeu vidéo de chasse aux fantômes dans la capitale japonaise

    Cette exploration d’un Tokyo hanté propose un superbe environnement à explorer mais des combats qui deviennent rapidement répétitifs.

    Le Karakasa-Kozo est un être surnaturel tiré du folklore japonais dont l’allure est inoubliable. Cet esprit, qui appartient à la famille des yokai, ressemble à un parapluie doté d’un gros œil, d’une langue qui pend et d’une jambe unique avec laquelle il avance par petits bonds. Cette créature, que l’on rencontre dans Ghostwire Tokyo, est à l’image de ce jeu de chasse aux fantômes, disponible le 25 mars sur Playstation 5 et PC : plus amusant qu’effrayant, il est doté d’une bizarrerie mémorable mais se révèle avant tout bancal.

    Comme le laisse supposer son titre, Ghostwire Tokyo se déroule dans la capitale japonaise. Il aurait même pu légitimement s’appeler « Ghostwire Shibuya », car une bonne partie de l’aventure se tient dans ce quartier branché : son carrefour bondé – un des lieux iconiques du Japon moderne – sert de point de départ à l’aventure. Durant la cinématique inaugurale, la zone se retrouve engloutie par un mystérieux brouillard au contact duquel les habitants se volatilisent, ne laissant que leurs vêtements au sol. Akiko doit son salut à l’esprit d’un homme surnommé KK, qui prend le contrôle de son corps. Ce parasite se mue finalement en un puissant compagnon, qui dote le jeune homme de pouvoirs surnaturels.

    Une ambiance unique

    Une fois aux commandes d’Akiko, nous partageons sa vision à la première personne et entendons la voix de KK qui nous lance aux trousses de celui qui a orchestré la catastrophe. Nos premières joies résident dans la déambulation dans un Tokyo qui n’a rien d’une carte postale : le quartier exploré se révèle labyrinthique et jonché de poubelles, de taches de sang ou de vêtements abandonnés, et les quelques bâtiments que l’on peut visiter sont tout aussi inhospitaliers, éclairés par la lumière blafarde des néons.

    La ville surpeuplée se montre encore plus oppressante maintenant qu’elle est déserte. Depuis le rayonnage des magasins jusqu’à la signalétique des chantiers, l’attention portée aux moindres détails renforce l’immersion dans ce Tokyo contemporain, hanté et diablement photogénique. Nous nous délectons d’y découvrir un « love hotel » sordide caché entre deux buildings, de prier devant la statue d’un Jizo, un bouddha qui accompagne les morts, pour augmenter nos capacités, ou de collecter un objet unique dans une ruelle étroite.

    Une narration habile se manifeste aussi dans plusieurs quêtes secondaires, dont certaines s’inspirent des contes et légendes du pays. D’autres sont plus proches du fait divers et racontent des zones d’ombre du Japon contemporain, à l’image d’une mission mettant en scène une vieille femme tourmentée par un propriétaire cupide.

    Des combats répétitifs

    Cependant, tel le yokai parapluie unijambiste, le jeu de Tango Gameworks se trouve en perpétuel déséquilibre. L’exploration pâtit d’une interface qui nous flèche le parcours comme si l’on avait enclenché un GPS. Le jeu redoute d’ailleurs tellement que l’on s’égare que des nuages bleus représentant des âmes à apaiser sont disséminés partout afin de s’assurer que tout potentiel détour soit récompensé.

    L’expérience souffre plus généralement de son système de combats. Les pouvoirs magiques du héros, qui nécessitent une jolie gestuelle du personnage, sont globalement amusants. Mais l’éventail des aptitudes se montre peu à peu limité. Quant aux affrontements, ils sont de moins en moins surprenants : les monstres se repèrent d’abord en activant le sixième sens du personnage, qui les surligne à distance, puis leur intelligence artificielle est aussi faible que leur barre de vie.

    Ajoutez à cela des munitions qui manquent rarement et des consommables qui permettent de restaurer sa vie éparpillés partout, et la routine s’installe bien vite au fil des heures de jeu. Les monstres qui ont envahi la ville nous font de moins en moins peur, car ils ne nous tuent presque jamais.

    En fin de compte, nous nous sommes souvent demandé pourquoi le studio fondé par le créateur de Resident Evil, Shinji Mikami, nous traite cette fois-ci de façon aussi douce. Les trouvailles atypiques et le sens aiguisé du détail morbide sont pénalisés par une assistance omniprésente et le recours à des formules éculées du jeu d’action. De quoi laisser la drôle d’impression que Ghostwire Tokyo n’avance qu’à cloche-pied.

    L’avis de Pixels :

    On a aimé :

    • l’ambiance nocturne, pluvieuse et brumeuse d’un Tokyo dont les habitants se sont volatilisés ;
    • les histoires paranormales bizarres et surprenantes ;
    • le studio japonais qui puise habilement dans le folklore nippon et les légendes urbaines tokyoïtes.

    On a moins aimé :

    • les munitions abondantes, les aliments pour récupérer de la vie disposés partout et les ennemis très prévisibles ;
    • les actions qui tendent à se répéter au fil de l’aventure ;
    • l’écran saturé d’indications qui nous dictent en permanence quoi faire et où aller.

    C’est plutôt pour vous si :

    • vous rêvez de visiter (ou de revoir) Tokyo ;
    • vous êtes incollable sur la culture japonaise ;
    • vous êtes fatigué d’Elden Ring et vous cherchez un jeu sans prise de tête.

    Ce n’est plutôt pas pour vous si :

    • vous êtes amateur ou amatrice de jeux de tirs dynamiques ;
    • vous cherchez le successeur spirituel de Resident Evil ;
    • vous n’avez – comme à peu près tout le monde – pas dégoté de PS5 et vous ne possédez pas de PC.

    La note de Pixels :

    13 000 pas dans la nuit/20 000 esprits capturés grâce à nos Katashiro.

    Pierre Trouvé

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    Le Figaro

    Pyrénées-Orientales : deux clandestins mis en examen pour le racket et le viol d'un handicapé

    Guillaume Poingt

    Les faits ont eu lieu dans le village d'Enveitg dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mars. Les deux suspects ont été écroués.

    Deux individus de 20 et 28 ans ont été mis en examen et placés en détention provisoire, mardi 22 mars, après l'agression d'un jeune travailleur handicapé de 20 ans, a appris Le Figaro du parquet de Perpignan. Le parquet a ouvert une information judiciaire pour viol, vol avec violences ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours, recel de ce vol et non assistance à personne en danger.

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    Les suspects sont «deux hommes étrangers sans titre (de séjour, NDLR) et sans domicile fixe», nous précise le procureur de la République, Jean-David Cavaillé, confirmant une information de L'Indépendant . L'un se déclare de nationalité marocaine, l'autre de nationalité algérienne. L'individu de 20 ans a été mis en examen pour viol et vol avec violences, celui de 28 ans pour recel et non assistance en personne en danger.

    À VOIR AUSSI - Patrick Stefanini : «Depuis les années 80, l'expulsion des étrangers dangereux n'est plus une priorité»

    Les faits, rapportés par L'Indépendant, ont eu lieu à Enveitg, un petit village des Pyrénées-Orientales, dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mars. L'agression a eu lieu sur un chemin aux abords de l'ESAT, un établissement qui accueille des personnes en situation de handicap mental ou psychique et développe une activité économique (blanchisserie, boucherie-charcuterie, boulangerie traditionnelle). La victime, un jeune travailleur handicapé de 20 ans, aurait déclaré avoir été prise à partie, violentée par plusieurs individus afin de lui dérober des effets personnels puis contraint à faire une fellation à l'un d'eux, détaillent nos confrères. Les suspects avaient rapidement été interpellés par les gendarmes de la brigade de Bourg-Madame (Pyrénées-Orientales).

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    Le Monde

    Guerre en Ukraine : les Etats-Unis anticipent une recrudescence des cyberattaques

    Le président américain, Joe Biden, citant des « renseignements en constante évolution », a affirmé lundi que la Russie réfléchissait à des attaques informatiques contre les Etats-Unis.

    Cela fait plusieurs semaines que l’administration américaine encourage les entreprises américaines à se préparer à d’éventuelles cyberattaques en marge de la guerre en Ukraine, mais cette fois la menace semble avoir passé un cran : le président américain Joe Biden, citant des « renseignements en constante évolution », a averti lundi 21 mars que la Russie réfléchissait à des attaques informatiques visant les Etats-Unis. Jusqu’ici, la Maison Blanche avait certes incité le secteur privé à renforcer ses défenses informatiques, mais avait précisé ne pas disposer d’information crédible sur une attaque imminente.

    Cet avertissement, très rare en ce qui concerne les cyberattaques, fait écho aux mises en garde de Washington et de l’appareil sécuritaire américain dans les semaines précédant l’invasion russe de l’Ukraine. Les Etats-Unis avaient à plusieurs reprises fait état de renseignements en leur possession annonçant une invasion russe.

    La Maison Blanche ne précise pas de quelle nature sont ces « renseignements » quant à une future offensive numérique, et ne donne ni date, ni indication concernant les cibles potentielles. Selon Anne Neuberger, conseillère de M. Biden pour la cybersécurité, les autorités américaines ont détecté des « travaux préparatoires » en lien avec des pirates informatiques étatiques. Selon le New York Times, le gouvernement américain a partagé ces informations, de manière confidentielle, avec le secteur privé la semaine dernière.

    Interrogé à ce sujet par des journalistes, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a nié ces accusations. « La fédération de Russie, contrairement à de nombreux pays occidentaux, y compris les Etats-Unis, ne s’adonne pas à du banditisme d’Etat » a-t-il déclaré, cité par l’agence de presse Reuters.

    Guerre en Ukraine : pourquoi les cyberattaques semblent, pour l’heure, limitées

    « L’intérêt national est en jeu »

    L’alerte de la Maison Blanche vise plus spécifiquement les « infrastructures critiques », comme les réseaux de communication, d’électricité ou d’eau. « La plupart des infrastructures critiques appartiennent au secteur privé » note le président américain, soulignant pour elles la nécessité d’« accélérer les efforts pour fermer [leurs] portes numériques ». « L’intérêt national est en jeu » a souligné le président américain lors d’une table ronde avec des représentants du monde des entreprises, peu de temps avant son communiqué officiel. « Un des outils que [Vladimir Poutine] est le plus susceptible d’utiliser est les cyberattaques. Ils ont des capacités cyber très sophistiquées. [Poutine] ne les a pas utilisées à ce jour, mais cela fait partie de ses tactiques » a-t-il averti.

    L’Ukraine reconnaît « une énorme perte de communication » après la cyberattaque contre le satellite KA-SAT

    Une crainte partagée par les experts, qui sont nombreux à penser que le chef du Kremlin pourrait utiliser les cyberattaques comme un moyen de contrecarrer l’Occident sans pour autant s’engager dans un conflit ouvert. « Les sanctions occidentales et l’aide apportée à l’Ukraine pourraient conduire les hackers russes à se déchaîner contre l’Occident, en envoyant un message clair : “Arrêtez, on peut rendre ça bien pire pour vous » écrit par exemple Chris Krebs, l’ancien directeur de l’agence américaine de cybersécurité, dans le Financial Times.

    Martin Untersinger

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    L'Humanité

    Bricolage. Vous ne pouvez plus voir votre mur en peinture…

    Actu

    Le bon matériel, le bon produit et une sérieuse préparation : voilà ce qu’il vous faudra pour badigeonner d’un geste sûr et sans coulure vos murs. Nos conseils pratiques et astuces insoupçonnées.

    Marcel Guedj

    Matériel

    • Papier abrasif et cale à poncer
    • Éponge, seau et lessive St Marc
    • Rouleau
    • Brosse à rechampir
    • Brosse plate
    • Camion avec grille d’essorage
    • Ruban adhésif de masquage bleu
    • Bâches en plastique
    • Escabeau

    Si le plafond est aussi à peindre (ce que nous verrons dans un autre article), commencer par lui pour ne pas risquer de tacher les murs qui auraient été peints auparavant.

    Tout est une question d’organisation

    1. Protéger le sol (et les meubles si vous n’avez pas pu les sortir de la pièce) avec des bâches.
    2. Préparer les surfaces est essentiel. Elles doivent être lisses et planes, donc restaurées (rebouchage des trous et des fissures, enduit de lissage si besoin), Comment reboucher une fissure égalisées (ponçage minutieux) et propres (dépoussiérage, lessivage). Et maintenant, par où commencer la peinture du mur ?
    3. Coller des longueurs de ruban adhésif de masquage (bleu de préférence, car il est plus facile à décoller par la suite) en bordure des surfaces limitrophes pour ne pas risquer de déborder : plinthes, boiseries, huisseries, plafond…
    4. Il est recommandé d’appliquer une sous-couche (ou primaire), cela afin de « bloquer » le support avant de passer à la peinture de finition qui n’en sera que plus résistante.
    5. Passer une première couche de finition. Bien mélanger la peinture et ne pas trop en charger le pinceau (les pros parlent de brosse) pour commencer à peindre les bords d’un angle supérieur, le long des rubans. Poursuivre avec le rouleau, en croisant perpendiculairement les passes, de manière à progresser par mètre carré. Laisser sécher selon les indications figurant sur le pot Passer une seconde couche si besoin.

    Conseil et astuce

    Ne faites pas l’erreur du débutant qui charge beaucoup – trop – le pinceau ou le rouleau, pensant ainsi mieux couvrir le mur. Vous ne feriez que provoquer des éclaboussures et des coulures. Il suffit de tremper les poils de la brosse jusqu’au premier tiers et de bien essorer le rouleau en le faisant rouler sur la grille du camion (petit bac spécial en plastique), dont il existe des versions bon marché, jetables après utilisation.

    Bricolagemurs
    Le Figaro

    Crack : la lettre des collectifs parisiens aux candidats à l'élection présidentielle

    Luc Lenoir

    EXCLUSIF - Une fédération de riverains du nord-est parisien, confrontés à de nombreux problèmes de sécurité en raison de la consommation de drogues dures, appelle à l'abrogation des projets de nouvelles salles de shoot dans la capitale.

    Ils «craquent», et veulent le faire savoir au prochain ou la prochaine président(e) de la République. Dans un courrier transmis au Figaro, la fédération de 27 collectifs et associations d'habitants parisiens ou limitrophes a interpellé les candidats à l'élection présidentielle au sujet des trafics de drogues endémiques du nord-est parisien, et des problèmes de sécurité et d'insalubrité associés.

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    Résidents des cinq arrondissements du quart nord-est de la capitale (Xe, XIIe, XVIIIe, XIXe et XXe), incluant aussi des riverains de Pantin et d'Aubervilliers, tous se disent «confrontés, à des degrés plus moins graves, à la toxicomanie» dans leur quartier. «La consommation et le trafic de crack et autres drogues dures dégradent très fortement nos vies», témoignent-ils dans leur lettre, citant «insécurité, violence, insalubrité, prostitution, perte de l'activité pour les commerçants et artisans».

    Une partie du message décrit d'ailleurs la situation actuelle, avec des pouvoirs publics impuissants à enrayer la montée en puissance de certaines substances comme le crack. Si des scènes ouvertes de consommation ponctuent de nombreux quartiers, une grosse partie des toxicomanes est depuis six mois regroupée dans un square proche du périphérique porte de la Villette. Ils ont été délogés ces dernières années de plusieurs lieux successifs, la «colline du crack» (XVIIIe), puis pour certains les jardins d'Eole (XVIIIe-XIXe), avant d'atterrir dans ce lieu choisi par la préfecture de police pour sa relative distance avec les habitations. La Mairie de Paris s'était élevée contre ces déplacements sans pour autant proposer d'alternative.

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    Une attitude contre laquelle s'élève le collectif de riverains, qui dénonce la stratégie municipale sur le problème de la consommation et des addictions aux drogues dures. En particulier, les projets de Haltes Soins Addictions (HSA) : des petites salles de shoot qui doivent être implantées dans plusieurs quartiers, en lieu et place des centres d'accueil actuels, qui ne permettent pour l'instant pas officiellement l'injection ou inhalation de stupéfiants. Les riverains affirment que ces structures «ne sont pas la réponse adaptée à la crise actuelle», citant l'expérimentation de la salle de consommation actuelle accolée à l'hôpital Lariboisière.

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    Abrogation des projets de salles de shoot

    Celle-ci, indiquent les auteurs, «ne présente aucun résultat concret concernant la sortie de l'addiction». Un aspect admis par le rapport de l'Inserm au sujet de la salle, qui pointe toutefois d'autres effets positifs, concernant la baisse des contaminations au VIH et l'hépatite C. Là encore, les riverains déplorent une baisse de «seulement 10%», et de 2% concernant les overdoses. Un résultat «pas convaincant», comparé au coût de fonctionnement de la salle de 2,5 millions d'euros annuels. Au-delà des effets sur les toxicomanes, le collectif pointe surtout des problèmes de sécurité dans le quartier, avec des toxicomanes particulièrement dangereux, en raison de leur état psychotique. «À l’évidence, la sécurisation de la consommation de stupéfiants passe avant la sécurité et la tranquillité des riverains», écrivent-ils.

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    Les associations évoquent une nouvelle fois le «modèle thérapeutique Minnesota» (fondé sur les groupes de parole), négligé par les pouvoirs publics, comme potentielle approche nouvelle pour accompagner les drogués sur la voie de l'abstinence. Et demandent aux candidats de répondre sur neuf propositions concrètes. Parmi elles, l'abrogation des HSA, un audit des structures d'accueil actuelles, l'obligation de résultat pour les associations gestionnaires de centres, et l'expulsion des dealers étrangers.

    Pour l'instant, aucun candidat n'a répondu. Interrogées, des sources proches du collectif disent «redouter le retour d'Anne Hidalgo dans son bureau de maire», et annoncent qu'au-delà des candidats à l'Élysée, les «candidats aux législatives dans les circonscriptions du Nord-Est» parisien feront aussi l'objet d'interpellations.

    Ferrandi et Alessandri, complices de Colonna, transférés «d'ici la mi-avril» dans une prison corse

    Cette décision s'inscrit dans un contexte de vives tensions en Corse, après l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles le 2 mars et son décès lundi.

    Yvan Colonna est mort, trois semaines après son agression par un détenu radicalisé en prison

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998, est mort ce lundi, après avoir été violemment agressé en prison le 2 mars dernier par un détenu djihadiste.

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    Les méthodes du GIGN pour intercepter les go fast

    EXCLUSIF - Herses, murs de flammes, bolides: les gendarmes disposent d’un arsenal pour stopper ces convois de drogue. Sur l’A10, ils viennent de saisir 558 kg de cannabis.

    Le Monde

    La Russie interdit Facebook et Instagram pour « extrémisme »

    Les deux réseaux sociaux sont déjà bloqués depuis plusieurs jours dans le pays. Depuis le début de l’invasion militaire de l’Ukraine, Moscou resserre sa mainmise sur le Net.

    Un tribunal russe a interdit, lundi 21 mars, les réseaux sociaux Facebook et Instagram sur le territoire de la Russie pour « extrémisme ». Une décision qui va dans le sens des demandes formulées par les autorités, qui cherchent à resserrer leur contrôle de l’information en pleine invasion militaire de l’Ukraine.

    Cette interdiction ne vise cependant pas l’application de messagerie WhatsApp, qui appartient aussi à Meta, le tribunal ayant estimé qu’elle ne servait pas de moyen de « diffusion publique d’informations ».

    Il s’agit là d’une décision symbolique : Facebook et Instagram étaient déjà bloqués depuis plusieurs jours par les fournisseurs d’accès à Internet russes, de même que de nombreux autres sites, dont certains médias. Le 11 mars, les autorités russes avaient demandé que Meta soit classé comme une organisation « extrémiste », l’accusant d’avoir assoupli son règlement pour permettre la publication de messages violents contre l’armée et les dirigeants russes en lien avec l’offensive militaire en Ukraine. Facebook avait en effet annoncé, le 10 mars, qu’il allait faire preuve d’« indulgence » dans sa modération de certains messages hostiles aux troupes russes et aux actions russes en Ukraine. Selon l’agence de presse russe TASS, un représentant de Meta a déclaré, lundi à l’audience, que l’entreprise avait depuis modifié son règlement pour bannir « la russophobie et les appels à la violence ».

    Au tribunal, le parquet a réitéré sa demande d’interdiction, estimant que Meta avait justifié des « actions terroristes » et voulait inciter à « la haine et à l’inimitié » à l’égard des Russes. Les services de sécurité russes (FSB) ont également exigé, lundi, l’interdiction « immédiate » de Facebook et d’Instagram. Ces réseaux sociaux sont donc désormais « interdits pour cause d’activité extrémiste », a ajouté le tribunal dans un communiqué publié sur Telegram.

    Instagram, très populaire en Russie

    En principe, selon Alexander Khinshtein, élu d’une commission parlementaire russe, les utilisateurs de ces réseaux sociaux (qui continueraient de s’y connecter en utilisant par exemple un VPN, c’est-à-dire un outil qui permet de masquer en partie son identité en ligne) ne devraient pour autant pas être poursuivis pour « complicité avec une organisation extrémiste ». Mais, à terme, selon l’avocat Pavel Chikov, qui s’est exprimé sur Telegram et auprès de la TASS, les individus et entreprises pourraient en revanche potentiellement être condamnés s’ils achètent des publicités sur Facebook et Instagram.

    Vêtements, meubles, massages ou cours de langue… Instagram était un outil de vente en ligne crucial pour de nombreuses entreprises russes, ainsi que pour des artistes, qui dépendaient de leur visibilité sur cette plate-forme, en Russie et à l’étranger, pour trouver des clients.

    Ces interdictions pourraient également avoir un impact sur les mouvements d’opposition, qui, boudés par les médias grand public contrôlés par le Kremlin, publient régulièrement sur ces plates-formes. A l’instar de l’opposant Alexeï Navalny, emprisonné, et dont l’équipe continue d’alimenter son compte Instagram.

    Une décision qui pourrait faire école : la semaine dernière, Roskomnadzor, le régulateur russe des télécommunications, a accusé l’entreprise américaine Google et son service vidéo, YouTube, d’activités « terroristes », première étape vers un possible blocage.

    Les autorités ont parallèlement introduit, au début de mars, deux nouvelles infractions pénales : l’une pour la diffusion d’informations « discréditant » l’armée russe, l’autre pour la diffusion d’informations « mensongères » sur les troupes russes.

    Cette dernière infraction prévoit des peines allant jusqu’à quinze ans de prison. Elle inquiète particulièrement les opposants et les médias indépendants, qui craignent des poursuites pour toute dénonciation de l’offensive. Au moins trois personnes, qui avaient publié des messages dénonçant la guerre en Ukraine, sont déjà poursuivies pour ce motif.

    Guerre en Ukraine : avec les sanctions et les mesures de rétorsion, la menace d’un « rideau de fer numérique » en Russie

    Mise à jour le 21 mars à 18 h 50 : correction d’une erreur de formulation dans la qualification des sanctions prises par la Russie à l’égard de Meta.

    Le Monde avec AFP

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    Le Monde

    Trouble du déficit de l’attention chez l’adulte, le grand oublié des troubles du neurodéveloppement

    Méconnu du grand public, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) toucherait 2,5 % des adultes. Anxiété, dépression, addiction, délinquance, précarité financière : le TDAH et ses comorbidités affectent pourtant toutes les sphères de l’existence. Faute de formation des professionnels de santé et de moyens, le parcours diagnostic et la prise en charge se révèlent totalement insuffisants.

    En février 2021, Rachel apprend qu’elle souffre d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). C’est un soulagement pour l’employée de Pôle emploi. « Je n’étais pas dingue », affirme-t-elle dans un sourire pendant que sa main gauche malaxe un accessoire antistress. « J’ai vécu trente-cinq ans avec la sensation que quelque chose ne tournait pas rond chez moi, ça me torturait, confie-t-elle. Le diagnostic a changé ma vie et ma perception de moi-même. »

    En parallèle de son bilan, Rachel met des mots sur ses difficultés en calcul (dyscalculie), en orthographe (dysorthographie), et à coordonner ses gestes ou à les planifier (dyspraxie). « On estime qu’entre 25 % et 30 % des personnes souffrant d’un trouble “dys” ont un TDAH associé », précise Anne Claret-Tournier, psychiatre et responsable de la consultation TDAH adulte au sein du service psychiatrie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).

    Le TDAH concernerait 5,9 % des jeunes et 2,5 % des adultes selon la Déclaration de consensus international de la Fédération mondiale du TDAH, qui s’est basé sur plusieurs méta-analyses pour formuler ses conclusions. « La triade classique des symptômes cliniques est le trouble attentionnel et exécutif, l’hyperactivité et l’impulsivité », détaille la docteure Claret-Tournier. Comme d’autres troubles du neurodéveloppement tels que l’autisme, il s’agit d’un trouble spectral avec des intensités différentes, sans profil type – son repérage arrive plus tard chez l’enfant, lors de l’entrée à l’école primaire. Les retentissements fonctionnels dans la vie quotidienne sont variables et peuvent toucher aussi bien la sphère familiale, professionnelle, que sociale. La frontière entre le normal et le pathologique est fine : « On parle de “trouble” quand son impact dans la vie de la personne devient significatif », explique Clémence Cabelguen, psychiatre au centre hospitalo-universitaire (CHU) de Nantes.

    En France, de nombreuses personnes échappent au diagnostic. « Il y a une méconnaissance profonde du TDAH par le grand public et les soignants, surtout chez l’adulte, commente la docteure Cabelguen. Beaucoup considèrent qu’il s’arrête à l’adolescence. » Le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, appelé DSM, ne l’a d’ailleurs intégré pour l’adulte qu’à partir de 2013. Les symptômes persistent pourtant après la majorité chez deux tiers des patients. Quant à la Haute Autorité de santé (HAS), ses premières recommandations sur le TDAH chez l’enfant à destination des médecins de premiers recours – généralistes en tête – datent de 2014, laissant plusieurs générations sans diagnostic pendant l’enfance. Le 8 mars, l’association HyperSupers TDAH lançait à ce propos une série de questions aux candidats à la présidentielle à travers des vidéos. Dans la première, Nathan, 26 ans, les interrogeait, face caméra : « Comment envisagez-vous de faciliter l’accès au diagnostic du TDAH adulte ? »

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    Le Figaro

    Julian Assange se marie en prison avec son ancienne avocate

    Julian Assange et sa compagne se sont rencontrés lorsqu'elle a rejoint l'équipe juridique chargée de lutter contre son extradition. L'Australien est toujours recherché par la justice américaine et risque 175 ans de prison.

    Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, se marie mercredi 23 mars avec l'une de ses anciennes avocates, Stella Moris, à la prison de haute sécurité britannique, d'où il continue de se battre contre son extradition aux États-Unis.

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    Le couple se mariera en petit comité avec seulement quatre invités et deux témoins. Mais leurs soutiens sont invités à venir aux abords de la prison de Belmarsh, dans le sud-est de Londres, apprêtés comme pour participer au mariage. La styliste britannique Vivienne Westwood, très engagée pour la libération de Julian Assange, a conçu le kilt qu'il portera à cette occasion - en référence à ses origines écossaises - ainsi que la robe de mariée de Stella Moris, selon le groupe de soutien Don't Extradite Assange.

    Pris dans une longue saga judiciaire, l'Australien de 50 ans est recherché par la justice américaine qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Poursuivi notamment en vertu d'une législation contre l'espionnage, Julian Assange risque 175 ans de prison, dans une affaire dénoncée par des organisations de défense des droits humains comme une grave attaque contre la liberté de la presse. Le 14 mars, il a vu disparaître l'un de ses derniers espoirs d'éviter son extradition, avec le refus de la Cour suprême britannique d'examiner son recours.

    Refuser la présence de témoins

    «Ce n'est pas un mariage en prison, c'est une déclaration d'amour et de résilience malgré les murs de la prison, malgré la persécution politique, malgré la détention arbitraire, malgré le mal et le harcèlement infligés à Julian et à notre famille», a écrit Stella Moris dans une tribune au Guardian.

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    Elle a déclaré que les autorités pénitentiaires avaient refusé les témoins proposés - des journalistes - ainsi que le photographe - qui travaille aussi pour la presse - même si ceux-ci devaient assister à la cérémonie «à titre privé». «Ils veulent que Julian reste invisible aux yeux du public à tout prix, même le jour de son mariage, et surtout le jour de son mariage», a affirmé sa fiancée, comparant cette «logique de faire disparaître une personne dans l'espoir qu'elle sera oubliée» à «ce qu'a fait la Russie soviétique».

    «Affaire politique»

    Sa compagne, une avocate sud-africaine d'une trentaine d'années, a depuis supplié la ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel, à qui il revient la décision d'approuver son extradition, de l'empêcher et de mettre fin à cette «affaire politique». Julian Assange et Stella Moris se sont rencontrés pour la première fois en 2011 lorsque l'avocate a été engagée pour rejoindre l'équipe juridique chargée de lutter contre l'extradition de Julian Assange. Leurs fiançailles avaient été annoncées en novembre 2021.

    Stella Moris a eu deux enfants avec Julian Assange, deux petits garçons conçus lorsqu'il vivait à l'ambassade d'Équateur à Londres. Le fondateur de WikiLeaks a passé sept ans dans cette ambassade, où il s'était réfugié en 2012 alors qu'il était en liberté sous caution. Il craignait alors une extradition vers les États-Unis ou bien la Suède, où il faisait l'objet de poursuites pour viol depuis abandonnées. Il avait finalement été arrêté par la police britannique en avril 2019 et emprisonné.

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    «Julian attend avec impatience le mariage car il a enfin lieu, plusieurs mois après que nous avons fait la demande pour la première fois» aux autorités pénitentiaires, a dit sa compagne à l'agence PA. À l’issue de la cérémonie de mariage, Stella Moris coupera un gâteau de mariage et prononcera un discours, a indiqué le groupe de soutien de Julian Assange. Elle a aussi lancé une levée de fonds pour contribuer aux frais de justice destinés à empêcher son extradition, qui avait récolté plus de 177.000 livres sterling mardi (212.000 euros). Plutôt que d'envoyer des cadeaux aux nouveaux mariés, leurs soutiens ont suggéré de participer à cette levée de fonds et d'afficher des posters demandant la libération de l'Australien.

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    Guerre en Ukraine : Macron est le seul dirigeant européen à ne pas s'être «couché» devant les États-Unis, estime Lavrov

    Le ministre des Affaires étrangères russe a eu des propos particulièrement élogieux sur le rôle d'Emmanuel Macron, malgré le soutien de la France à l'Ukraine et les sanctions économiques adoptées contre la Russie.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Guerre en Ukraine: les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 26e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    Le Monde

    La guerre russe rattrape des biologistes français jusqu’en Polynésie

    La pose de balises permettant le suivi d’oiseaux a été interrompue après l’arrêt de la transmission des données par des serveurs russes sur la Station spatiale internationale

    Les combats qui font rage sur le sol ukrainien ont des effets collatéraux sur le monde de la recherche : la mission russo-européenne ExoMars, qui devait emporter un rover vers la Planète rouge, officiellement suspendue, en est un exemple majeur. Mais une foule de collaborations se trouvent, elles aussi, peu ou prou affectées. Des biologistes du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et de l’Office français de la biodiversité, à Paris, ont ainsi été rattrapés par la réalité géopolitique au cours d’une expédition à l’autre bout du monde, en Polynésie française.

    Le 24 février débute l’offensive militaire russe contre l’Ukraine. Ce même jour, les chercheurs Romain Lorrillière, Benoît Fontaine et Romain Provost s’envolent pour Moorea, en Polynésie française. C’est la première étape d’une mission de deux semaines et demie dans le cadre du projet de recherche baptisé « Kivi Kuaka ». Objectif : étudier les changements de comportement de certaines espèces d’oiseaux à l’approche de catastrophes naturelles. Les biologistes doivent capturer des oiseaux sauvages pour les équiper de petites balises capables d’enregistrer et de transmettre leur position pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Des données précieuses pour établir des modèles comportementaux et, peut-être, un jour, développer de nouveaux systèmes d’alerte précoce des catastrophes naturelles.

    « On aime bien ces moments sur le terrain, raconte Benoît Fontaine, ingénieur de recherche et biologiste de la conservation au MNHN. On quitte nos ordinateurs pour aller au contact des espèces qu’on étudie, souvent dans des endroits reculés, où on s’abstrait du quotidien. » Mais pas cette fois. Car les chercheurs emportent dans leurs bagages des balises légères baptisées « Icarus », et des balises OrniTrack, plus lourdes. Problème : les balises Icarus, fournies par l’Institut Max-Planck de Constance, en Allemagne, transmettent leurs données via une antenne fixée sur… le module russe de la Station spatiale internationale. C’est donc l’agence spatiale russe, Roscosmos, qui collecte les données avant de les retransmettre à l’institut allemand.

    Interruption de la transmission

    Les biologistes en mission sont confiants : « Les collaborations russo-occidentales dans le domaine spatial ont traversé tous les troubles des dernières décennies », rappelle Benoît Fontaine. Ils se mettent donc au travail. À Moorea et à Tetiaroa, ils capturent des oiseaux qu’ils équipent de balises Icarus. Et ils suivent l’actualité, à distance. « On a vécu le début de la guerre au jour le jour, comme tout le monde », raconte Romain Lorrillière, chercheur postdoctorant au MNHN.

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    Le Figaro

    Présidentielle 2022: à Montpellier, les infranchissables frontières du communautarisme

    Angélique Négroni

    VOIX DE FRANCE (3/6) - Séparatisme, délinquance, drogue, insécurité… Malgré l’effort collectif et concerté des élus locaux avec les représentants de l’État, redresser la barre de ce quartier, pour redonner aux habitants les gages perdus du pacte républicain, relève de la gageure.

    À trois semaines de l’élection présidentielle, «Le Figaro» est allé à la rencontre des Français dans leurs régions: ils nous parlent de politique, de vie quotidienne, de l’Ukraine, de leurs espoirs pour la France et des désillusions qui façonneront leur choix dans l’isoloir.

    «Quand les habitants quittent le quartier de la Mosson pour aller dans le centre-ville de Montpellier, ils disent qu’ils vont en France!», raconte Guillemette Saillour, à la tête d’une association de la commune. Une remarque qui en dit long sur l’évolution de la Mosson, ce territoire populaire au nord-est de l’agglomération montpelliéraine. Mosquées, salles de prières, commerces communautaires, immeubles défraîchis… c’est le cadre de vie des 20.000 habitants qui y résident. Une ville dans la ville qui concentre des taux de chômage et de pauvreté particulièrement élevés. Une enclave également dominée par une population d’origine marocaine et par une religion omniprésente. Port du voile et fréquentation de la mosquée y sont de rigueur, pour ne pas dire obligatoires. «Les filles qui ne mettent pas le foulard se font saquer», relate Ameur Bellouati, qui a vécu dans le quartier avant de le quitter il y a deux ans. Et c’est presque une quasi-milice qui désormais monte la garde. «Des personnes passent dans les appartements pour faire du prosélytisme et demander des comptes: pourquoi tu as retiré ton foulard? Ou encore, pourquoi tu ne fréquentes pas la mosquée?», rapporte Thierry Mathieu, le directeur de la caisse d’allocations familiales (CAF) de l’Hérault. Au cœur des immeubles, l’organisme anime depuis des années un centre social. Une véritable ruche accueillant halte-garderie, associations et animateurs: autant de mains tendues vers le quartier pour l’aider à s’extraire du repli communautaire.

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    Située tout au bout de la ligne 1 du tramway, la Mosson, que toute la ville appelle encore par son ancien nom, «la Paillade», est vite repérable. Plantée comme un étendard au milieu d’un parterre d’immeubles, la tour d’Assas, la plus haute de la région, jette vers le ciel ses 22 étages. Une sorte de tour Eiffel de la cité, symbole d’une réussite avant d’être celui d’un échec. «Dans les années 1970, cette tour, c’était le luxe. On achetait des appartements avec vue sur la mer au dernier étage», se souvient Christiane, ancienne enseignante. C’était aussi l’époque où elle recensait vingt-deux nationalités dans ses classes. Puis la tour s’est dégradée, les classes moyennes ont fui, les Marocains présents se sont empressés de faire venir leurs familles du sud du pays, autour de Ouarzazate. Désormais quasiment inoccupée, territoire des dealers et des règlements de comptes, elle va être détruite. «En 2024», promet le maire socialiste Michaël Delafosse, décidé à mener à bien un vaste programme de rénovation urbaine pour ouvrir le territoire au reste de la ville. En parallèle, le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, dont la réputation de «préfet bulldozer» a précédé l’installation en juillet dernier, compte agir sur tous les fronts. Débusquer «ces associations qui, sous couvert d’enseigner l’arabe, sont des mouvements fondamentalistes quasi sectaires coupant les jeunes d’une vie sociale», martèle-t-il.

    Des associations, sous couvert d’enseigner l’arabe, sont des mouvements fondamentalistes quasi sectaires coupant les jeunes d’une vie sociale

    Combattre la drogue est aussi une priorité. Or, même si les procédures judiciaires liées au trafic ont littéralement explosé, avec un bond de 104 %, les points de deal, innombrables, restent bien visibles. À l’instar de ceux positionnés aux abords de la tour d’Assas, également célèbre pour avoir servi de décor aux messages présidentiels. En avril dernier, Emmanuel Macron avait choisi le lieu pour une séquence communication sur la sécurité, assortie d’une annonce: cinquante policiers supplémentaires pour Montpellier. Au syndicat de police nationale Alliance, alors que vingt fonctionnaires sont arrivés, «on attend avec impatience l’arrivée des trente autres», souligne son secrétaire régional Occitanie, Philippe Lavenu. Pour Ameur Bellouati, il faut frapper fort. «Regardez, la drogue se vend partout, même à deux pas du poste de police installé dans le quartier», se désole-t-il, avant de décerner ses mauvais points à tous. «Sarkozy, Hollande et Macron n’ont rien fait pour nos quartiers. Ici, c’est pire qu’avant.» Pourtant, il donnera sa voix à Macron. «Avec la crise sanitaire, il n’a pas eu le temps de tout faire sur la sécurité. Je lui accorde une deuxième chance.» Issu de la communauté gitane, largement minoritaire à la Mosson, Benoît Marcou veut quant à lui tourner la page Macron. «C’est le président des riches, pas celui des HLM. Zemmour, lui, défend les laissés pour compte, et je voterai pour lui», tranche cet autoentrepreneur.

    Autre décor et autres difficultés

    Cette même ligne 1 du tram qui nous plonge au cœur de «la Paillade» nous amène aussi directement dans le cœur historique de Montpellier: l’Écusson. Autre décor et autres difficultés. Les places, les ruelles, si belles et si vivantes avec cette vie estudiantine qui s’y prélasse, n’échappent pas à cette tendance générale: voir une délinquance s’enkyster dans des centres-villes, même les plus paisibles. La septième ville de France vit pourtant depuis longtemps dans la tourmente. Sous le soleil méditerranéen, sa douceur de vivre aimante les marginaux, les routards au cuir tanné qui déambulent bière à la main, sac au dos et molosse aux pieds. Avec la complaisance souvent dénoncée des anciennes municipalités, la ville a eu son lot de débordements provoqués par ces bandes squattant l’espace public et générant une réelle insécurité. Des étrangers occupent aussi les trottoirs. Malgré une obligation de quitter le territoire français (OQTF), ils restent dans les rues. «Parce que leurs pays d’origine n’en veulent pas», rapporte-t-on à la mairie, en poursuivant: «Alors, on ne peut pas les expulser.» Devenue le lieu de rendez-vous de tous ces individus en errance, la place de la Comédie, cœur névralgique de la ville, était même devenue dramatique, désertée par les habitants et redoutée par les touristes. À cela se sont ajoutés les mineurs non accompagnés (MNA) qui, provenant du Maghreb pour l’essentiel, jusqu’au nombre de 800 dans la ville, ont parfois semé le chaos. Drogués au Rivotril, ces nuées de gamins de la rue - souvent identifiés comme faux mineurs mais vrais voleurs - ont opéré des razzias sur les passants, dans des ruelles devenues de véritables coupe-gorge.

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    Épaulé par le préfet, décidé à nettoyer la ville et à vider «sans état d’âme les squats, ces points de fixation de la délinquance», mais aussi par un procureur de la République, Fabrice Belargent, qui ne lésine pas sur les moyens pour faire reculer l’inquiétante montée des attaques à l’arme blanche, Michaël Delafosse s’en prend «sans faiblir», dit-il, à toutes les dérives. «La lutte contre l’insécurité, j’en avais fait un engagement fort de ma campagne», rappelle ce maire socialiste qui a pris les rênes de la ville en 2020. Clairement, il tourne le dos à cette gauche qui refuse de s’occuper de sécurité en estimant que c’est l’affaire de l’État. «Ce doit être une coproduction associant police municipale et police nationale», insiste-t-il après avoir injecté des moyens et pris des dispositions avec l’appui de la préfecture. Parmi elles, l’exfiltration d’une partie des MNA du centre-ville qui, livrés à eux-mêmes, logeaient dans des hôtels. Ils sont aujourd’hui regroupés dans un centre au nord de la ville. Bilan: de nombreux chiffres passent au vert. La délinquance de voie publique, notamment, a dégringolé de 28 % entre 2019 et 2021.

    L’ombre d’Hidalgo

    Revers de la médaille: en s’impliquant avec conviction dans ces missions régaliennes, l’édile est tenu pour responsable de la protection de sa ville, bien plus qu’Emmanuel Macron, dont le bilan en matière de sécurité est pourtant un vrai point noir du quinquennat. 62 % des Français jugent en effet son action mauvaise dans ce domaine. Un résultat accablant, relevé dans un sondage du Figaro le 6 février dernier, mais qui n’a pas prise sur le chef de l’État. Michaël Delafosse, lui, semble être devenu le gilet pare-balles du président de la République dans cette ville traditionnellement de gauche: il écope de toutes les critiques. «C’est lui le responsable de sa ville. Il est le garant de la sécurité de sa population et c’est à lui de taper du poing sur la table. Puisqu’il semble avoir ses entrées au gouvernement, qu’il en profite pour se faire entendre et pour obtenir plus de moyens», tempête Mounir Letaïef, président de l’association des commerçants du quartier Gambetta. Un secteur où sévissent trafics de drogue et contrebande de cigarettes.

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    Sans hésiter, ce dernier votera Macron, tout comme Mia Yamanil, à la tête d’une pétition contre la politique de déplacements dans la ville, générant, selon elle, de l’insécurité. Elle aussi décoche ses flèches contre l’élu local. «Il ferme des rues pour nous obliger à abandonner la voiture et prendre le tram, qui est un vrai coupe-gorge, dénonce-t-elle. Or, ces rues sans circulation deviennent les nouvelles adresses des dealers et des marginaux.» Dans cette guerre contre la voiture, l’ombre de la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, candidate à la présidentielle, plane sur la ville. Pour beaucoup, elle est un exemple à ne pas suivre… Mia Yamanil ne l’évoque d’ailleurs même pas dans ses réflexions sur la présidentielle. Elle s’attarde tout de même un peu sur la candidature de Valérie Pécresse. Pour dire qu’elle est «trop parisienne» et «trop déconnectée du reste du pays». Enfin, c’est décidé: pour elle, ce sera Macron. Même si en matière de sécurité, dit-elle, «tout va à vau-l’eau dans le pays. La police doit être plus nombreuse et mieux estimée. Il faut aussi un travail de fond dans les écoles pour faire respecter nos institutions».

    Malgré tout, pour elle et pour bien d’autres, Macron ne peut être sanctionné. Son bilan économique, jugé positif, le sauve. «Durant la crise sanitaire, il a soutenu l’économie et préservé des milliers d’emplois. On peut lui adresser bien des reproches, mais il s’en est bien sorti et il a été à la hauteur de la situation», estime Odette Daudé, présidente des commerçants du centre-ville de l’Écusson. Et si sa boutique est moins fréquentée à cause d’une insécurité persistante faisant fuir la clientèle, comme elle le répète, elle se garde pourtant bien de tirer à boulets rouges sur qui que ce soit: «Notre maire hérite de quarante ans d’inaction. Il ne peut redresser la situation en deux ans.» 

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    Le Monde

    CO2 : l’effet COVID déjà effacé

    21 mars 202221 mars 2022huet

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    Le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie le confirme : l’appel à une sortie de crise sanitaire climato-compatible n’a pas été entendu. Malgré des restrictions d’activité encore en cours, l’année 2021 a vu un tel rebond des émissions de CO2 liées aux énergies fossiles que le creux de 2020 est déjà effacé. Plus 6% et un total de 36,3 milliards de tonnes envoyées vers l’atmosphère. Un chiffre boosté par l’effet prix : en 2021, le gaz a commencé la hausse aujourd’hui explosive de ses prix, ce qui a reporté la production d’électricité vers du charbon, encore plus émissif en CO2, notamment aux Etats-Unis et en Europe.

    selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Le rebond de 2021 est spectaculaire, puisque, avec plus de 2 milliards de tonnes, c’est le plus fort jamais enregistré dans l’histoire.

    selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Malgré les effets de la guerre russe en Ukraine, 2022 sera probablement un nouveau record d’émissions. Et cette incapacité du monde à engager véritablement la sortie des énergies fossiles se lit également dans les efforts publics et privés pour les énergies bas-carbone, renouvelables et nucléaires, et les économies d’énergies. Ces efforts peuvent sembler importants, puisque l’AIE recense environ 400 milliards par an pour la période 2021 à 2023. Mais cela ne représente que 40% de ceux qui sont jugés nécessaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

    l’AIE tourne écolo

    On comprend, alors, pourquoi l’AIE publie des recommandations qui semblent remonter aux années 1973-1976 visant tout simplement à économiser l’énergie par des moyens anti-gaspi rapidement mobilisables. D’où, par exemple, ce tableau où l’on trouve des mesures comme la diminution des vitesses autorisées sur les autoroutes, le covoiturage, le recours au télétravail, aux transports collectifs et au vélo. Et même de préférer le train de nuit ou à grande vitesse aux avions… on croirait lire un manifeste écolo.

    Si l’on se penche plus en détail sur l’origine du formidable rebond des consommations d’énergies fossiles en 2021, les raisons profondes de ce dernier sont mises en lumière.

    gaz fossile

    Le charbon, à lui seul, est responsable de 40% de la croissance des émissions, avec 15,3 milliards de tonnes au total. Celles dues au gaz fossile (un adjectif probablement plus efficace que celui de « naturel » si l’on veut que la population prenne mieux conscience de son effet climatique) ont atteint 7,5 milliards de tonnes, donc au dessus du niveau de 2019. Tandis que les émissions dues au pétrole, avec 10,7 milliards de tonnes demeurent bien en deçà du niveau pré-pandémie en raison des restrictions toujours en cours pour le tourisme, notamment les déplacements en avion (ce qui signifie que la reprise de cette activité, tant attendue dans certains pays pauvres, provoquera un rebond supplémentaire).

    Si l’on regarde par origine géographique, c’est en Chine qu’il faut chercher l’une des plus fortes augmentations des émissions, avec plus 750 millions de tonnes entre 2019 et 2021. En 2021, les émissions chinoises ont atteint 11,9 milliards de tonnes, 33% du total mondial. Mais avant de crier haro sur le chinois, il est utile de comparer deux informations.

    La première est celle de la quasi disparition de l’extrême pauvreté (au sens ONU, soit les personnes vivant avec environ moins de 2 dollars constants par jour) en quelques trente années en Chine, comme le montre le graphique suivant :

    Source World in data

    Rapprocher cette information cruciale de l’évolution des émissions de CO2 liées aux énergies fossiles en Chine sur cette période, aboutit à une conclusion simple : c’est avec et grâce à ces énergies que ce résultat majeur a été obtenu :

    source : JRC report 2021

    L’augmentation des émissions chinoises en 2021 provient pour une grande part de la consommation d’électricité qui a augmenté de 10%, plus rapidement que le PIB qui s’est « contenté » de 8,4%. Cette augmentation correspond à une production de 700 TWh (la consommation française totale de 2021 a été de 468 TWh) dont la moitié provient du charbon. Pour juger du potentiel de croissance de l’électricité chinoise, il suffit de comparer la consommation d’électricité par habitant en Chine, moins de 5 000 kWh par an, et aux Etats-Unis, plus de 12 000 kWh (environ 7 000 kWh en France, ces chiffres sont arrondis au millier proche).

    L’Inde, autre pays très peuplé et encore très pauvre, a vu ses émissions de CO2 de 2021 dépasser celles de 2019, avec notamment une augmentation de 13% de l’électricité générée à partir de charbon par rapport à 2020.

    Ces chiffres montrent que l’augmentation de la production d’électricité bas carbone, malgré de nouveaux records (8 000 TWh produits par les renouvelables en 2021, soit 500 de plus que l’année précédente, dont 270 pour l’éolien et 170 pour le solaire) est encore loin de pouvoir prendre le relais du charbon et du gaz.

    Sylvestre Huet

     

    TweetScience
    L'Humanité

    La gemmothérapie, ou les vertus des bourgeons

    Actu

    Jeune pousse de la phytothérapie, cette méthode qui utilise les végétaux au stade embryonnaire se distingue par sa facilité d’utilisation, le peu de contre-indications et surtout une très forte concentration en vitamines, minéraux et principes actifs. Explications.

    Marie Mersier

    Branche récente de la phytothérapie, la gemmothérapie tout comme l’aromathérapie, l’autre discipline de cette belle arborescence thérapeutique, se base sur l’utilisation des plantes et de leurs bienfaits afin de prévenir et soigner certains maux. La particularité de la gemmothérapie, et son atout majeur, est qu’elle s’articule autour des bourgeons et jeunes pousses d’arbres et arbustes : ginkgo, frêne, noyer, vigne, etc. Chaque bourgeon – ou tissu embryonnaire végétal – contient de façon ultra-condensée toutes les propriétés et bienfaits d’une plante adulte. Que du bon et de l’efficace, donc. Même si les alchimistes du Moyen Âge avaient déjà inclus les bourgeons dans quelques remèdes de l’époque, il faudra attendre le XXe siècle et un médecin homéopathe belge, le Dr Pol Henry pour que l’approche naturelle et thérapeutique de la « gemmo » se développe.

     

    Macérâts glycérinés

    Afin d’extraire tout le potentiel des bourgeons, ceux-ci sont récoltés juste avant leur éclosion au printemps. Ils vont ensuite macérer dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine végétale, puis être filtrés et conservés dans un flacon opaque. Que l’on souhaite traiter des désagréments passagers ou procéder à un traitement de fond, les macérâts de bourgeons agissent en solo et/ou en synergie sur l’ensemble de notre métabolisme et ont de multiples vertus, telles que le drainage, la régulation hormonale, l’amélioration de la circulation sanguine ou encore le renforcement des défenses immunitaires.

     

    Précautions d’usage

    Dans la pratique, comment cela se passe ? La gemmothérapie est adaptée à tous les âges. Quelques gouttes, entre 5 et 15 par jour, à diluer dans un verre d’eau que l’on prendra en dehors des repas sous forme de cure ponctuelle (environ 21 jours) ou sur une durée de quelques mois. N’oublions pas qu’il est toujours préférable de se faire accompagner par un professionnel avant de s’y mettre – naturopathe ou pharmacien averti –, car même si les contre-indications sont modérées, certains principes de précaution s’appliquent. Par exemple lors d’une grossesse, en cas de chimiothérapie, troubles hormonodépendants, etc.

    Si chaque bourgeon peut avoir ses propres spécificités, et donc son champ d’application, ils sont parfois polyvalents. Parmi les incontournables, le bouleau et le cassis, que l’on peut intégrer dans une cure afin de rebooster tout l’organisme (1). Le cassis est antioxydant, anti-inflammatoire, et antiallergique et le bouleau draine (foie, reins…) tout en reminéralisant. Le romarin constitue également un allié pour la détox printanière. En cas de grosse fatigue, le chêne stimule les glandes endocriniennes et permet donc à l’organisme de repartir de plus belle.

    www.la-royale.comBien-être
    Le Monde

    Le télescope spatial James-Webb aligne ses miroirs

    La NASA a achevé une étape des réglages de l’engin et estime que ses performances optiques pourraient être meilleures que ce qui était escompté.

    Le télescope James-Web poursuit sans encombre les étapes de réglage qui devraient lui permettre de livrer, à l’été, ses premières observations scientifiques. La NASA a ainsi publié, le 16 mars, une image qui témoigne du succès de la phase d’alignement fin de sa caméra en proche infrarouge, avec les 18 plaques hexagonales de béryllium qui constituent son miroir primaire. Il y a quelques semaines, quand l’engin était pointé vers une étoile, l’image captée montrait 18 points indistincts. Cette fois, les vérins permettant d’orienter chaque surface réfléchissante ont permis de faire converger la lumière de l’étoile 2MASS J17554042+6551277 pour qu’elle donne une seule et même image, bien plus précise – on y devine aussi des galaxies. La NASA estime que les performances excèdent d’ores et déjà les spécifications. Les autres imageurs bénéficieront des mêmes procédures d’alignement optique, avant deux mois de préparation des instruments qui conduiront l’œil infrarouge du télescope à commencer sa moisson scientifique.

    Le Monde Science et Médecine

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    Le Monde

    Eugene Parker, astrophysicien américain, spécialiste du Soleil, est mort

    Enseignant à l’université de Chicago, il avait consacré ses recherches à notre étoile et aux champs magnétiques dans l’espace. Dans un article publié en 1958, il avait prédit l’existence du vent solaire, bouleversant la recherche dans ce domaine de l’astrophysique. Il est décédé le 15 mars, à l’âge de 94 ans.

    Avec l’Américain Eugene Parker, mort mardi 15 mars à Chicago, à l’âge de 94 ans, s’est éteint un des plus grands spécialistes du Soleil et des champs magnétiques dans l’espace. « Je ne pense pas qu’il soit exagéré de dire que le domaine de l’héliophysique existe aujourd’hui en grande partie grâce au travail du Dr Eugene Parker », a ainsi déclaré Nicola Fox, directrice du département de physique solaire à la NASA. En prédisant – contre l’avis de ses collègues – l’existence du vent solaire, le chercheur a profondément bouleversé ce champ de l’astrophysique.

    Eugene Parker est né le 10 juin 1927 à Houghton, dans le Michigan, et, à l’exception de son doctorat soutenu en 1951 au California Institute of Technology et de ses premières années d’enseignement à l’université de l’Utah, il aura toute sa vie été fidèle à la région des Grands Lacs. En 1955, il commence à enseigner à l’université de Chicago, où il effectuera toute sa carrière. Deux ans plus tard, il se pose la question de savoir si des particules électriquement chargées s’échappent de l’atmosphère du Soleil. Le consensus de l’époque assure que non, s’appuyant sur le fait que l’atmosphère de la Terre ne fuite pas. Mais Parker ne voit pas les choses ainsi, intrigué par la queue des comètes, systématiquement dirigée dans la direction opposée au Soleil, comme si un vent provenant de notre étoile soufflait dessus.

    Le jeune astrophysicien fait donc les calculs en se basant sur la très haute température de la couronne solaire (qui peut atteindre 1 million de degrés). Il en déduit que, en théorie, un vent de particules doit s’en échapper à des vitesses supersoniques. Le reste de l’histoire est entré dans la légende : iconoclaste, l’article que le chercheur soumet en 1958 à l’Astrophysical Journal est retoqué, non sans mépris, par les deux relecteurs auxquels il est soumis. Dans une interview donnée en 2018, Eugene Parker se remémorait en riant l’anecdote suivante : « Le premier relecteur de l’article a dit : “Eh bien, je suggérerais à Parker d’aller à la bibliothèque et de se documenter sur le sujet avant d’essayer d’écrire un article dessus. Parce que c’est un non-sens total.” »

    Un observatoire à son nom

    Heureusement, le rédacteur en chef de la revue, Subrahmanyan Chandrasekhar (1910-1995), lui aussi de l’université de Chicago, a l’esprit plus ouvert. Ce futur Nobel de physique n’apprécie pas la théorie d’Eugene Parker mais ne trouve pas d’erreur en refaisant les calculs de ce dernier. Contre l’avis des relecteurs, il décide donc de publier l’article. Bien lui en prend car, en 1962, la sonde de la NASA Mariner-2, en route vers Vénus, détecte dans l’espace un flux continu de particules solaires, dont la structure en spirale correspond à celle prédite par Eugene Parker. Ce vent baigne tout le système solaire.

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    Le Monde

    Un fléau mondial

    Les plombs de chasse tuent. La belle affaire, direz-vous. N’est-ce pas là leur raison d’être ? Sauf que les tirs des chasseurs ne tuent pas seulement leurs cibles. Elles empoisonnent aussi toute la chaîne alimentaire. Là encore, le constat n’est pas neuf et la littérature est abondante. En 1919, il y a donc plus d’un siècle, des chercheurs américains avaient déjà montré comment les munitions perdues retombées dans les étangs intoxiquaient les canards et autres oiseaux aquatiques sauvages qui les ingéraient. Plus récemment, l’Agence européenne des produits chimiques avait estimé, en 2018, que les 30 000 à 40 000 tonnes de plomb dispersées chaque année en Europe par la chasse et le tir sportif représentaient un danger pour de nombreuses espèces animales, humains compris.

    Pourtant, on peinait jusqu’ici à chiffrer les dégâts. Ou, pour le dire de façon plus optimiste, les bénéfices que pourrait présenter une substitution des munitions actuelles par des projectiles non polluants.

    Une équipe de chercheurs britanniques vient de s’en charger, pas sur l’ensemble de la faune, tâche herculéenne, mais sur vingt-deux espèces de rapaces. Et le résultat, publié mardi 15 mars dans la revue Science of the Total Environment, apparaît saisissant : en moyenne, le seul changement de projectiles permettrait d’augmenter de 6 % le nombre d’oiseaux de proie dans le ciel européen.

    Le choix de rapaces ne tient évidemment pas du hasard. Une partie de ces oiseaux emblématiques sont des charognards, d’autres n’hésitent pas à se nourrir de façon épisodique d’animaux morts ou blessés par les plombs ou les balles. En 2015, une étude réalisée dans les Pyrénées a ainsi attribué à l’ingestion de polluants, essentiellement pesticides et plomb, pas moins de 24 % de la mortalité chez les vautours fauves et les milans royaux. « Ils sont parmi les espèces les plus protégées en Europe, donc établir le bénéfice d’un changement de munitions chez eux présente un intérêt évident », souligne Rhys Green, professeur de science de la conservation à l’université de Cambridge et premier auteur de l’étude.

    Plus de la moitié des oiseaux sauvages en mauvais état de conservation dans l’UE

    Le bénéfice global de 6 % cache de grandes disparités. Chez les aigles royaux, le gain de population serait de 13 %, de 12 % pour le vautour fauve, il atteindrait 14 % chez les pygargues à queue blanche. « Ces espèces sont particulièrement affectées car elles se reproduisent tard, font peu de petits, vivent longtemps, poursuit le chercheur. En plus, elles se nourrissent, régulièrement ou occasionnellement, de carcasses d’animaux morts que les chasseurs n’ont pas retrouvées, oiseaux, canards, lapins, chevreuils… Mais en s’attaquant à des animaux blessés, des rapaces non charognards sont également affectés. » Ainsi, la population d’autours des palombes pourrait croître de 6 %, celles de faucons pèlerins et de busards des marais de 3 %. Le gain pour les buses variables serait plus modeste, 1,5 %, mais cela représenterait quand même 22 000 individus, soulignent les chercheurs.

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    Le Monde

    Du quantique dans l’écoulement de l’eau

    Le mystère de la vitesse des fluides dans des nanotubes de carbone vient d’être résolu. Un pont est jeté entre mécanique quantique et mécanique des fluides.

    Le niveau monte. Bientôt pour devenir plombier, il faudra maîtriser la physique quantique, cette théorie des particules dont on se demande bien comment elle aiderait à régler des soucis de tuyaux. Pourtant, sans elle, impossible de résoudre un problème de plomberie vieux d’une quinzaine d’années, à en croire un article paru dans Nature, le 3 février.

    Depuis plusieurs années, les physiciens ont découvert que l’eau s’écoule 10 000 fois plus vite dans de microscopiques tubes de quelques dizaines de nanomètres de diamètre fait en carbone. Mais cette propriété disparaît si, au lieu du carbone, un mélange de bore et d’azote est utilisé alors même que la surface a l’air tout aussi lisse. En outre, de façon inattendue, dans les « gros » tubes de plus de trente nanomètres de diamètre, l’eau frotte plus que dans les petits et elle est donc ralentie.

    Pour expliquer ces phénomènes, Lydéric et Marie-Laure Bocquet (ENS Paris) avec Nikita Kavokine (ENS Paris et Institut Flatiron à New York) ont profité des périodes de confinement pour se plonger dans la littérature scientifique, y compris dans des grimoires que leurs spécialités, la chimie et l’hydrodynamique, ignoraient jusqu’alors. Et les idées ont ruisselé. D’abord, ils ont pensé que la surface agit sur l’eau comme une tôle ondulée. Mais, entre le carbone et le mélange bore-azote, aucune différence géométrique alors que l’écoulement est moins rapide dans le second cas.

    Plongée dans la mer d’électron

    Ils ont ensuite testé une première hypothèse quantique. Dans le matériau, les électrons qui « sortent » un peu de la surface et attirent des charges électriques de l’eau pourraient freiner son écoulement. Mais cet effet n’explique pas la totalité du phénomène. Ils ont alors plongé plus profond en s’intéressant à la mer d’électrons du matériau connue pour être agitée de « vagues » légères, appelées plasmons, et qui pourraient « dialoguer avec le fluide », comme le disent les auteurs de l’étude. Cette fois tout s’explique ! Le liquide frotte sur la surface si les ondulations en son sein résonnent avec les plasmons. « C’est comme quand vous agitez les pieds dans votre bain. Si vous battez juste, ça peut vraiment déborder ! », ose Lydéric Bocquet. Comme les plasmons du carbone et du bore-azote n’ont pas les mêmes fréquences, la baignoire ne déborde pas dans le premier cas et donc peu d’énergie est perdue : le fluide ne frotte quasiment pas.

    Idem pour l’effet du diamètre du tuyau. Le faire varier, c’est comme accorder une guitare. A gros diamètre, les vagues dans l’eau et celles des plasmons s’accordent : le liquide frotte. A petit diamètre, c’est le désaccord, aucune énergie dissipée, et le fluide glisse sans friction. « Ce modèle explique des faits expérimentaux non triviaux. Il combine des éléments de théorie électronique des solides pour expliquer un phénomène de mécanique des fluides, ce qui correspond habituellement à deux communautés se parlant peu », apprécie Thierry Giamarchi, professeur à l’université de Genève.

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    L'Humanité

    Le rôle des parents quand un adolescent consomme du cannabis

    Actu

    À l’âge des expérimentations et de la transgression des règles, des adolescents peuvent se laissent tenter par le cannabis. Au-delà de l’inquiétude légitime des parents, l’enjeu est alors de comprendre les raisons de cette consommation sans dramatiser ni banaliser, afin de mieux les aider.

    Noé Blouin

    L’expérimentation du cannabis est en recul chez les jeunes. 39 % des adolescents de 17 ans ont déclaré en 2017 avoir déjà expérimenté la marijuana ou ses dérivés, contre plus de 50 % en 2002, selon les chiffres de l’enquête sur la santé et les comportements de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (1). La consommation quotidienne baisse également, perdant 2 points par rapport à 2014 (7,2 %). Malgré ces résultats encourageants, la France demeure parmi les pays européens dont la jeunesse consomme le plus cette substance. Au même titre que les « premières cuites », le premier joint peut ainsi s’avérer un passage banal dans l’adolescence, une période où l’appel du défi et de l’expérimentation est plus fort que celui de la prudence.

     

    Anxiété, dépression et addiction

    Cette incursion dans le monde des drogues peut faire paniquer les parents. Comme le tabac, l’alcool ou les jeux d’argent, c’est surtout la dimension addictive et les effets à long terme du cannabis qui posent problème, à un âge où la construction cérébrale n’est pas encore terminée. Les dangers de la plante et de sa molécule psychoactive, le THC, sont, en effet, bien réels et peuvent provoquer de lourdes séquelles psychiques et sociales. Sa consommation agit à court terme sur la mémoire immédiate ; elle peut altérer la perception et l’attention. Elle comporte des risques sur la santé mentale, comme l’anxiété, les symptômes dépressifs, voire psychotiques.

    Chez l’adolescent, le cerveau est toujours dans sa phase de maturation et des études ont montré que ces substances peuvent provoquer des dommages plus importants que chez l’adulte. Dans les cas les plus graves, un seul joint peut servir à déclencher des troubles schizophréniques, pour peu que le consommateur possède un terrain favorable. Avec le temps, le corps développe une tolérance au produit, cela induit qu’une quantité plus importante sera nécessaire pour obtenir le même effet. Des problèmes comme l’isolement ou l’agressivité envers son entourage sont à déplorer en cas de prises régulières, tout comme des problèmes financiers liés à l’achat continu du produit.

    Comment réagir alors, lorsque son adolescent se retrouve confronté à de tels risques ? En amont, cela passe évidemment par l’éducation. Sans forcément diaboliser le produit, auquel il sera sûrement confronté, il faut qu’il en connaisse les risques. S’il est pris la main dans le sac, il est d’abord important de déterminer sa consommation. Pour ce faire, mieux vaut laisser d’abord ses sentiments de côté pour éviter la confrontation directe. Il convient d’instaurer un vrai dialogue, de poser des questions sur ses habitudes vis-à-vis du cannabis, de savoir ce qu’il en pense, ce qu’il connaît du produit qu’il consomme et des raisons pour lesquelles il s’est mis à fumer.

     

    L’aide d’un professionnel de santé

    Des indices extérieurs peuvent aussi aiguiller les parents afin de savoir s’il s’agit d’une addiction ou d’une simple expérimentation – à risque certes, mais moins inquiétante – comme la chute des notes scolaires, un isolement continu dans sa chambre ou à l’inverse de nombreuses sorties, ou le refus de parler de son quotidien. Si le lien semble rompu ou si une addiction se révèle, l’appui d’un tiers reste la meilleure solution. L’aide d’un professionnel de santé, médecin, psychologue ou psychiatre est importante pour déterminer l’ampleur de l’accoutumance et mettre en place un programme de suivi. Partout en France, des centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie accueillent et aident des jeunes plongés dans cette spirale (2). Enfin, les consultations jeunes consommateurs proposent une prise en charge complète pour les adolescents et leur famille.

    3 questions à.... Camille Naudin, psychologue clinicienne en psychiatrie

    « Il faut créer une discussion authentique »

    Camille Naudin Psychologue clinicienne en psychiatrie

    Comment réagir lorsque l’on s’aperçoit que son adolescent consomme du cannabis ?

    Parfois, les parents pensent qu’ils peuvent faire changer leur adolescent en ayant un discours très éducatif. Cela est souvent contre-productif. L’idée est plutôt d’amener l’ado à explorer sa propre motivation au changement, qu’il ait la sensation que cela émane de lui. Avoir uniquement des motivations extrinsèques ne va pas forcément aider le jeune à bouger. Il vaut mieux libérer la parole et voir avec lui quels sont les intérêts derrière sa consommation, quels bénéfices il en tire. Si le jeune consomme, c’est qu’il cherche à compenser quelque chose. Plus les parents seront concentrés sur le comportement à problèmes, sans penser aux bénéfices que cela amène à l’adolescent, plus ils auront tendance à passer à côté de quelque chose. Il faut adapter ensuite sa réaction aux conduites à risques, au rythme de consommation, et bien tenir compte de ces différents facteurs. Les parents peuvent aussi faire part de leur inquiétude, non pas pour manipuler émotionnellement les enfants, mais pour créer une discussion authentique.

    Quels sont les bénéfices qu’ils peuvent tirer d’une consommation de cannabis ?

    Il y a une grande part de désirabilité sociale, de faire des choses pour se sentir appartenir à un groupe, en l’occurrence, de fumer avec l’idée que cela les rendrait plus attrayants aux yeux de leurs pairs. On fume également pour l’expérience ou encore, dans un autre registre, pour gérer des angoisses. La comorbidité entre les addictions relève aussi du psychotraumatique. Lorsque les jeunes ont vécu un événement traumatisant, ils vont plus avoir tendance à intérioriser et à réguler les futurs événements stressants en consommant. Face à de jeunes patients, on commence toujours par statuer sur le volume, la fréquence de sa consommation de drogue – si elle est stable, et constante, ou si elle peut évoluer en fonction de son seuil émotionnel ou de son environnement. Puis on essaye de comprendre quel événement l’a poussé à commencer.

    Faut-il obligatoirement consulter un professionnel de santé ?

    Si l’adolescent consomme une petite quantité de cannabis pendant des fêtes, entre amis ou encore tous les six mois, ce n’est pas un trouble psychologique. Ce n’est pas parce que l’adolescent a essayé de la drogue une fois qu’il est accro. Mais, dans les cas où cette consommation est plus régulière ou qu’une addiction se confirme, il s’agit d’un trouble psychopathologique. Le mieux est alors de se tourner vers un professionnel car, dans ces cas, l’entourage n’est pas toujours le mieux placé pour agir, en raison des croyances familiales, de la pression sociale, etc. La prise en charge des familles est aussi très importante, car il ne faut pas que leur propre anxiété vienne interférer dans le processus.

    Famille
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    Opérette : « Là-haut !», une farce lyrique pour goûter à l’éternité

    A l’Athénée, à Paris, l’œuvre de Maurice Yvain bénéficie d’une cure de jouvence grâce aux Frivolités parisiennes.

    Les Années folles n’ont pas usurpé leur surnom et, dans le registre léger qui a été si important pour le public réchappé de la première guerre mondiale, elles ont donné naissance à d’innombrables productions lyriques, que l’on redécouvre aujourd’hui par la grâce de compagnies qui excellent dans l’esthétique volage.

    Il en va ainsi pour Là-haut !, une opérette de Maurice Yvain, présentée à l’Athénée, jusqu’au 31 mars, par Les Frivolités parisiennes. Enchaînement de situations cocasses plus que parcours dramatique construit, le livret d’Yves Mirande et de Gustave Quinson tire un peu le diable par la queue, mais l’histoire n’a pas pour ambition d’être vraisemblable.

    Allitération burlesque

    Elle se déroule d’abord au paradis, où l’insouciant Evariste Chanterelle, mort le jour de ses 33 ans, est accueilli par un saint Pierre lassé par deux millénaires d’exercice. Alerté par Frisotin, l’ange gardien de sa femme Emma, sur les éventuels écarts de conduite de la jeune veuve avec son cousin, le nouvel arrivant obtient « une permission de minuit » pour retourner sur terre et voir de quoi il retourne. L’expédition ciblée se transforme en voyage de groupe, puisque quatre anges à la féminité ravageuse (« Les Elues ») s’invitent au côté d’Evariste et de Frisotin, tout comme Maud, une vierge à la sensualité débordante, frustrée par un accès précoce à l’éternité.

    D’un niveau bien supérieur à celui des scènes parlées, le texte des morceaux chantés (les lyrics, comme on disait à l’époque) est dû à Albert Willemetz, un maître du genre, orfèvre dans l’allitération burlesque et dans le calembour sans complexe. Evariste, par exemple, promet à saint Pierre de rentrer à l’heure et donc de se montrer « dign’ ding dong » de la faveur qui lui a été faite. A sa dulcinée il lance « mon aimée, mon Emma, vois mon émoi ». Sans oublier les officiants d’une délirante cérémonie, qui soufflent, in fine, à l’ex-enfant timide « Ose, Anna, ose Anna. »

    Créé en 1923, Là-haut ! repose sur une partition moins homogène que celle de Ta bouche, qui, un an plus tôt, avait valu une large consécration à Maurice Yvain. L’opérette jazzy, écrite à l’intention de Maurice Chevalier (Evariste) et de Dranem (Frisotin), recèle d’ailleurs quelques allusions à sa devancière. Le nom de l’héroïne (Emma, après Eva), le commentaire de l’action par un chœur de chipies (quatuor dans Là-haut !, trio dans Ta bouche) et le même séducteur opportuniste dans les deux œuvres : « Le cousin Martel, le fils du gros industriel. »

    Direction impeccable

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    Le Monde

    Olivier Mantei : « Il faut tout ouvrir à la Philharmonie »

    Le nouveau directeur général de la Cité de la musique-Philharmonie de Paris, nommé en novembre 2021 à la suite de Laurent Bayle, revient, dans un entretien au « Monde », sur sa première saison, présentée à la presse mardi 22 mars.

    En novembre 2021, Olivier Mantei a pris le poste de directeur général de la Cité de la musique-Philharmonie de Paris pour un mandat de cinq ans, succédant à Laurent Bayle. A 56 ans, le Nantais, venu du monde de la production, a d’abord été codirecteur des Bouffes du Nord, à Paris, puis directeur de l’Opéra-Comique depuis 2015. Exigence artistique, pluridisciplinarité et souci de la transmission sont au cœur des préoccupations du nouvel homme fort de La Villette, rencontré avant la conférence de presse qui annonce, mardi 22 mars, sa première saison.

    Olivier Mantei va diriger la Philharmonie de Paris

    Vous avez été l’un des premiers à vous exprimer dans les jours qui ont suivi l’attaque de l’Ukraine par la Russie. Cette situation va-t-elle affecter votre programmation ?

    La brochure a été éditée avant la guerre et la programmation sera évidemment réajustée en fonction des dispositions prises par le gouvernement. Ainsi, nous n’inviterons pas les formations soutenues par le gouvernement russe ainsi que ceux qui les dirigent. Idem pour les artistes qui ont pris position en faveur de Vladimir Poutine. Pour les autres, nous ne couperons pas les liens et ne leur demanderons pas de se prononcer, au risque de se mettre en danger dans leur pays. A contrario, nous ne programmerons pas un artiste seulement parce qu’il est ukrainien.

    Quels sont vos premiers constats après ces quelques mois passés à la tête de la Philharmonie ?

    Je n’étais pas en terre inconnue. Avec Laurent Bayle, nous avons organisé, en 2003, alors que j’étais encore producteur indépendant, la première biennale d’art vocal à la Cité de la musique. J’arrive dans une maison qui fonctionne, dont les enjeux sont complexes et protéiformes, donc passionnants. La Philharmonie est à la fois un outil de création qui touche tous les arts et un pôle d’excellence, jusque dans le domaine de la pédagogie et de l’éducation. Le double projet de Malraux – concilier l’exigence artistique tout en démocratisant la culture – semble enfin à portée de main.

    Vous parlez d’un horizon fixé à 2025...

    J’ai effectivement dessiné un cap. 2025 marquera le centenaire de la naissance du compositeur Pierre Boulez, les trente ans de la Cité de la musique, et les dix ans de la Philharmonie. Cela pourrait être l’aboutissement d’un cycle. La plupart des institutions musicales demeurent tournées vers le passé. La Philharmonie est au contraire focalisée sur son présent et regarde vers l’avenir. On la sent à la fois ancrée dans son territoire, mais aussi beaucoup plus réceptive aux variations du temps. Jusqu’à présent, elle accueillait le « monde », les phalanges européennes, américaines. Elle doit maintenant aller vers lui. C’est-à-dire produire ses contenus, et les diffuser sous son propre label, comme c’est déjà le cas avec l’Orchestre de Paris.

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    Le Monde

    Pauline Dauvin (Disney+) : « Notre ambition est que la fiction française soit consommée à l’étranger »

    La vice-présidente chargée des contenus originaux de Disney+, qui lance, cette année, ses premières productions françaises, estime que la plate-forme se distingue notamment par une politique qualitative d’auteurs.

    A l’occasion de la projection d’Oussekine en clôture du festival Series Mania qui se déroule à Lille, la vice-présidente chargée des contenus originaux de Disney+ expose les ambitions et la méthode de la firme américaine en France.

    Disney+ lance cette année ses premières productions originales françaises. Quelle est la stratégie de la plate-forme en France ?

    Nous sommes convaincus que la production locale est indispensable pour ancrer la marque Disney+ en France. Pour la développer, nous suivons trois axes. Nous voulons d’abord élargir le nombre de contenus disponibles sur la plate-forme et l’ouvrir aux adultes. Avec le lancement de la chaîne Star [catégorie de Disney+ destinée aux profils adultes], Disney+ se positionne comme une plate-forme adaptée à tous les publics.

    Nous voulons aussi compléter ce que les studios américains produisent, l’idée n’étant pas de faire des remakes mais de proposer des créations originales françaises uniques. Par exemple, Parallèles sera lancé partout dans le monde en même temps. Notre ambition est que la fiction française soit consommée à l’étranger.

    Nous souhaitons, enfin, mener une politique qualitative, « d’auteurs ». Nous refusons de formater les projets, on veut que les séries ressemblent à leurs créateurs, que l’on puisse accompagner leur vision. Nous voulons être surpris et surprendre nos abonnés.

    Comment développez-vous les productions originales françaises ?

    Cela passe par un travail avec les auteurs, scénaristes et créateurs sur un temps qui peut être long. Par exemple, les discussions autour de Week-end Family ont commencé en 2019. Pour Kaiser Karl [adaptation du livre de Raphaëlle Bacqué, grand reporter au Monde, sur Karl Lagerfeld], le temps d’écriture s’annonce long, car le livre n’est pas conçu pour être une série.

    « Week-end Family », sur Disney+ : la sitcom à l’américaine emménage à Paris au bord du canal Saint-Martin

    Ce sont les producteurs qui nous soumettent des projets portés par des auteurs qu’ils ont eux-mêmes repérés. Ce sont eux qui identifient les talents. Cela fait vingt ans que Disney développe de la fiction en France via Disney Channel, donc nous faisons déjà partie de la communauté créative. Nous connaissons déjà un certain nombre de créateurs et d’auteurs, mais c’est quand les producteurs nous apportent le projet que l’on en évalue l’intérêt.

    Quel rythme de diffusion visez-vous ?

    Nous lançons six programmes originaux français cette année (Oussekine, Parallèles, Week-end Family, Les Amateurs, Soprano et un épisode de Noël de Week-end Family), mais nous ne sommes pas encore à notre vitesse de croisière. Actuellement, pour une série qui ira jusqu’au bout, nous en développons entre deux et trois. Et nous prenons les projets à toutes les étapes, du moins avancé au plus abouti.

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    Le Figaro

    Revivez le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

    John Timsit

    La percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, la question corse qui intervient dans la campagne et la négociation dans la crise ukrainienne étaient au centre de ce nouveau numéro, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

    Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

    À lire aussiPrésidentielle 2022: la candidature d'Emmanuel Macron suspendue à la crise diplomatique

    Pour le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Marie Visot, rédactrice en chef adjointe au service Économie du Figaro, de Patrick Saint-Paul, rédacteur en chef du service International du Figaro, et de Wally Bordas, journaliste au service Politique du Figaro.

    À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»

    Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?», «Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?», et «Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?»

    En hausse dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?

    Va-t-il retrouver la dynamique de 2017 ? C'est en tout cas ce que le leader insoumis espère dans ces derniers jours de campagne. Jaugé à 14-15% dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon compte sur sa capacité à mobiliser ses troupes et à jouer la carte du vote utile à gauche pour confirmer sa troisième place, voire se faufiler pour affronter Emmanuel Macron. Alors qu'il a su effectuer une nouvelle démonstration de force dimanche dernier place de la République, à Paris, Jean-Luc Mélenchon sait que la marche reste haute. D'autant que Marine Le Pen, à la deuxième place, conforte sa position depuis quelques jours et rehausse le seuil du second tour.

    Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?

    Après l'agression d'Yvan Colonna dans sa prison il y a trois semaines, la Corse avait connu plusieurs jours de violences. Des tensions qui avaient poussé Gérald Darmanin à se rendre sur l'île de Beauté et à laisser entendre que le gouvernement pourrait aller «jusqu'à l'autonomie» et donc céder du terrain aux indépendantistes. Une déclaration qui a provoqué l'ire des oppositions qui accusent Emmanuel Macron de laisser la rue dicter sa politique en pleine campagne électorale.

    Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?

    Alors qu'Emmanuel Macron multiplie les appels diplomatiques avec ses homologues ukrainien et russe pour tenter de résoudre le conflit qui fait rage à l'est de l'Europe, les combats sur le terrain ne se calment pas. D'autant que si l'armée de Vladimir Poutine n'avance pas aussi vite que le dirigeant russe le souhaiterait, les villes de Marioupol, d'Odessa et la capitale Kiev restent sous une forte pression militaire. Dans ce contexte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décidé de faire quelques pas vers l'apaisement, en demandant notamment une rencontre avec le maître du Kremlin.

    » Voir l'émission du mardi 22 mars :

    Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr

    Présidentielle 2022 : épinglée pour une allusion supposée au couple Macron, Hidalgo dénonce une «calomnie»

    Dans un entretien à Closer, la candidate socialiste semblait se moquer de la différence d'âge entre le président et son épouse.

    «Moi, présidente de la République, je ne le prendrais pas comme ministre» : Pécresse répond à Macron

    «Son bilan, c'est son boulet», estime la candidate des Républicains.

    Présidentielle 2022 : en cas de défaite de Pécresse, Guillaume Larrivé exhorte la droite à «construire une majorité» autour de Macron

    Avec une candidate LR qui ne décolle pas dans les sondages, le député LR de l'Yonne considère qu'il est «responsable d'envisager publiquement, les scénarios du second tour, puisque l'avenir de la France en dépend».

    Le Monde

    Festival d’Angoulême 2022 : le Fauve d’or décerné au Brésilien Marcello Quintanilha

    Plongée grave et truculente dans la violence quotidienne du Brésil, « Ecoute, jolie Marcia » s’est vu octroyer le prix du meilleur album de l’année écoulée à l’occasion du Festival.

    Le prix du meilleur album de bande dessinée de l’année écoulée est revenu à Ecoute, jolie Marcia (Çà et là), du Brésilien Marcello Quintanilha. Présidé par l’illustratrice, autrice et musicienne Fanny Michaëlis, le jury du Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême a décerné son Fauve d’or, samedi 19 mars, à cet ouvrage truculent et grave à la fois, dans la veine des autres récits publiés par Marcello Quintanilha (Tungstène, Talc de verre, etc.).

    Son héroïne, Marcia, est une infirmière d’un hôpital de Rio de Janeiro qui se retrouve confrontée à un gang de quartier avec lequel fricote imprudemment sa fille Jaqueline, jeune femme désinvolte à la langue bien pendue. Plongé dans la violence quotidienne du Brésil, l’album vaut notamment par ses scènes pittoresques de la vie des favelas et par une colorisation numérique carnavalesque qui accentue le hiatus entre comédie et tragédie.

    A l’image du Fauve d’or, le Festival a récompensé plusieurs éditeurs indépendants auxquels il a attribué les principaux prix de son palmarès : 2024, Atrabile, les Requins marteaux, Cornélius…

    Mercredi 16 mars, le FIBD avait remis le grand prix de sa 49e édition à la Canadienne Julie Doucet pour l’ensemble de son œuvre.

    « Ecoute, jolie Marcia », « Le jour où j’ai rencontré Ben Laden », « Asphalt Blues »… Des albums BD à dévorer

    Le palmarès complet

    Fauve d’or : Ecoute, jolie Marcia (Çà et là), de Marcello Quintanilha.

    Fauve prix spécial du jury : Des vivants (2024), de Raphaël Meltz, Louise Moaty et Simon Roussin.

    Fauve de l’audace : Un visage familier (Atrabile), de Michael DeForge.

    Fauve révélation : La Vie souterraine (Les Requins marteaux), de Camille Lavaud Benito.

    Fauve de la série : Spirou, l’espoir malgré tout, 3e partie (Dupuis), d’Emile Bravo.

    Fauve patrimoine : Stick Rubber Baby (Casterman), d’Howard Cruse.

    Fauve polar : L’Entaille (Cornélius), d’Antoine Maillard.

    Prix écofauve : Mégantic, un train dans la nuit (Ecosociété), d’Anne-Marie Saint-Cerny et Christian Quesnel.

    Fauve prix du public : Le Grand Vide (2024), de Léa Murawiec.

    Fauve des lycéens : Yojimbot, tome I (Dargaud), de Sylvain Repos.

    Fauve jeunesse 8-12 ans : Bergères guerrières (Glénat), de Jonathan Garnier et Amélie Fléchais.

    Fauve jeunesse 13-16 ans : Snapdragon (Kinaye), de Kat Leyh.

    Fauve de la BD alternative : Bento, de Rendo as Paper (France).

    Grand prix : Julie Doucet, pour l’ensemble de son œuvre.

    Frédéric Potet

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    Le Figaro

    Départ à la retraite: quatre astuces pour partir plus tôt sans y perdre

    NOS CONSEILS - Un départ anticipé est la plupart du temps synonyme de décote sur votre pension. Mais il existe des astuces pour s’arrêter tôt sans y laisser de plumes.

    Pour huit Français sur dix, profiter le plus longtemps possible de sa retraite est la principale motivation de départ, selon une enquête de décembre 2021 publiée par la Drees*. Voici quelques pistes à explorer pour partir le plus tôt possible sans y perdre au change.

    1. Partir avant l’âge légal avec la retraite anticipée pour carrière longue

    La première chose à faire est de vérifier si vous remplissez les conditions pour partir en retraite, dès 60 ans, dans le cadre du dispositif de retraite anticipée pour carrière longue. Pour en profiter, il n’est pas nécessaire d’être effectivement entré jeune dans la vie active mais seulement d’avoir validé 5 trimestres avant la fin de l’année civile de vos 20 ans. Quatre trimestres peuvent même suffire si vous êtes né en octobre, novembre ou décembre. Peu importe la nature de ces trimestres: il peut s’agir de trimestres obtenus en contrepartie de votre service militaire ou de petits boulots d’étudiant, voire de stages accomplis dans le cadre de vos études, dès lors que vous avez reçu un salaire et pas une indemnité exonérée de cotisations sociales.

    Vous devez, en outre, justifier de la durée d’assurance requise pour le taux plein: 168 trimestres si vous êtes né en 1962 ou 1963 ; 169 trimestres si vous êtes né en 1964, 1965 ou 1966… Seuls les trimestres cotisés sont, en principe, retenus dans ce décompte, sachant que certains trimestres non cotisés sont pris en compte dans les limites suivantes: 4 trimestres de service militaire, 4 trimestres de maladie ou d’accident du travail, 2 trimestres d’invalidité ; 4 trimestres de chômage et la totalité des trimestres de maternité(à ne pas confondre avec les majorations de durée d’assurance pour enfant).

    2. Lever le pied dès 60 ans avec la retraite progressive

    Encore largement méconnue - 32 % seulement des nouveaux retraités interrogés dans le cadre de l’enquête effectuée par la Drees connaissaient ce dispositif -, la retraite progressive permet de travailler à temps partiel (entre 40 et 80 % d’un temps plein) et de percevoir une partie de ses pensions de retraite. La quotité versée est inverse à la quotité travaillée. Par exemple, en passant à 60 %, vous allez percevoir 40 % de vos pensions de retraite, qui viendront s’ajouter à votre salaire à temps partiel. Les conditions d’accès à ce dispositif sont peu contraignantes: il suffit d’avoir 60 ans et au moins 150 trimestres validés, trimestres assimilés au titre du chômage, de la maladie et majorations de durée d’assurance compris (pour enfants, pour congé parental…). Principal intérêt de ce dispositif: il vous permet d’améliorer le montant de votre retraite. Lorsque vous arrêterez définitivement de travailler, on recalculera son montant pour tenir compte des droits supplémentaires acquis pendant cette période à temps partiel.

    Lorsque ce dispositif est mis en place par voie d’accord collectif, il est généralement prévu que vous continuerez à cotiser pour votre retraite sur la base d’un temps plein et que vous pourrez percevoir tout ou partie de votre indemnité de départ en retraite, également calculée sur la base d’un temps plein, de manière anticipée de façon à compenser une partie du manque à gagner. Si rien de tel n’est prévu dans votre entreprise, il faudra obtenir l’accord de votre employeur pour réduire votre temps de travail - à moins que vous ne soyez déjà à temps partiel - mais aussi négocier tous ces aspects financiers si vous ne voulez pas que cette période ait un impact trop lourd sur le montant de votre retraite.

    Depuis le 1er janvier, les cadres en forfait jours ainsi que les mandataires sociaux relevant du régime des salariés peuvent, en principe, bénéficier de ce dispositif. «Sauf que les textes réglementaires permettant l’entrée en vigueur de cette mesure n’ont toujours pas été publiés et que certains assurés ont eu la mauvaise surprise de voir leurs dossiers refusés», témoigne Nicolas Strady, directeur des opérations retraite du cabinet de conseil Ma réforme des retraites. Pourtant, ce n’est pas la consigne qui avait été donnée aux caisses de retraite, la Cnav nous ayant même précisé «qu’il leur avait été demandé de conserver les dossiers, dans l’attente de la publication du décret d’application, afin de garantir aux assurés une date d’effet à compter du 1er janvier 2022».

    À VOIR AUSSI -Réforme des retraites: Emmanuel Macron confirme sa volonté de repousser l’âge de la retraite à 65 ans

    3. Racheter des trimestres de cotisation

    Si vous êtes entré tardivement sur le marché du travail, il est probable que vous n’aurez pas la durée d’assurance requise pour bénéficier de vos pensions de retraite à taux plein dès 62 ans. La solution? Racheter vos trimestres manquants pour compléter artificiellement votre durée d’assurance. Par exemple, si vous aviez calculé que vous deviez travailler jusqu’à 64 ans pour bénéficier du taux plein, racheter 8 trimestres peut vous permettre de partir dès 62 ans avec à peu près la même retraite que celle que vous auriez perçue en travaillant jusqu’à la date prévue.

    À lire aussiRetraite: le bon plan du rachat de trimestres

    Encore faut-il que vous ayez des trimestres à racheter, c’est-à-dire des périodes pendant lesquelles vous n’avez pas ou pas assez cotisé pour votre retraite: années d’études supérieures, années civiles incomplètes, années d’expatriation. Reste un obstacle de taille: le coût du rachat, même s’il est entièrement déductible de vos revenus imposables. Il faut compter entre 3329 € et 4439 € pour racheter un trimestre à 61 ans avec l’option la moins coûteuse qui permet de supprimer la décote.

    4. Négocier une rupture conventionnelle pour partir avant l’âge de la retraite

    Si vous n’avez pas de trimestres à racheter ou pas d’argent à consacrer à cette opération, une solution plus radicale consiste à négocier une rupture conventionnelle avec votre employeur. «Si l’idée est de partir le plus tôt possible, vous pouvez l’envisager dès 59 ans. Mais même si vous avez 62 ans ou plus, vous pouvez négocier une rupture conventionnelle dès lors que vous n’avez pas la durée d’assurance requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein», explique Dominique Prévert, du cabinet Optimaretraite. À partir de 55 ans, les seniors ont, en principe, le droit à trois années d’allocation-chômage. Mais cette durée d’indemnisation peut être prolongée pour les chômeurs d’au moins 62 ans jusqu’à ce qu’ils obtiennent une retraite à taux plein, et au plus tard jusqu’à 67 ans. Conséquence: si vous négociez une rupture à partir de 59 ans, vous pourrez être indemnisé par Pôle emploi pendant une période qui peut atteindre 8 ans (de 59 ans à 67 ans), pendant laquelle vous allez continuer à accumuler des droits et à l’issue de laquelle vous êtes assuré d’obtenir votre retraite à taux plein.

    Ce dispositif est une véritable aubaine, surtout pour les cadres: il leur permet de percevoir des indemnités chômage non seulement bien souvent supérieures au montant de leur retraite, mais surtout de continuer à acquérir des points Agirc-Arrco calculés sur la base de leur dernier salaire et non sur le montant de leur allocation-chômage. Pour bénéficier de ce maintien de droit, il faut avoir au moins 62 ans et être indemnisé depuis au moins un an, être affilié depuis 12 ans à l’assurance chômage, dont une année continue ou deux années discontinues dans les cinq dernières années, et avoir validé au moins 100 trimestres pour sa retraite.

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    «Les clients sont devenus plus aigris» : saluées lors du confinement, les caissières de nouveau méprisées

    Depuis quelques semaines, les incivilités des consommateurs se multiplient à l'encontre des hôtesses de caisse, qui relatent des scènes surréalistes.

    Le chômage est-il vraiment au plus bas «depuis quinze ans» ?

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    Retraités : des syndicats appellent à manifester le 24 mars

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    Le Monde

    Adeptes du cocooning ou avides de sorties : comment les Français ont modifié leurs pratiques culturelles après deux années de Covid-19

    Sandrine Blanchard

    Publié le 19 mars 2022 à 07h00 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 20h44

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    TémoignagesLes confinements et contraintes sanitaires imposés par la pandémie ont changé les habitudes de sortie des Français, comme l’illustrent des témoignages recueillis grâce à un appel sur « Lemonde.fr ».

    Fin des jauges, du masque et du passe vaccinal… les conditions d’accès aux lieux culturels ont enfin retrouvé leur normalité. Mais dans quel état d’esprit est le public après ces très longs mois de contraintes sanitaires et de fermeture des cinémas, musées, salles de spectacle, relégués durant la pandémie de Covid-19 au rang de secteurs « non essentiels » ? Le ministère de la culture devait réaliser une nouvelle étude cet hiver sur l’évolution du comportement des Français en matière de sorties culturelles. Les résultats, initialement annoncés pour février, n’ont toujours pas été rendus publics et ont peu de chance de l’être avant l’élection présidentielle. Alors que les professionnels de la culture tentent de relancer l’activité de leurs établissements, tout se passe comme si la Rue de Valois voulait éviter de leur casser le moral avec d’éventuels mauvais chiffres de fréquentation.

    Il faut dire que les conclusions de la première enquête, réalisée début septembre 2021 et publiée le 27 octobre, avaient donné des sueurs froides aux responsables des lieux culturels. Depuis la réouverture et la mise en place du passe sanitaire, seulement 51 % des personnes allant au cinéma habituellement au moins une fois par an étaient retournées en salle, 40 % des familiers des musées avaient repris le chemin des expositions, seulement 27 % des amateurs de musique avaient assisté à un concert et les amoureux des planches n’étaient que 25 % à revenir au théâtre.

    Le difficile retour à une vie culturelle normale

    Qu’en est-il aujourd’hui ? Pour tenter de mieux appréhender les traces laissées par la crise sanitaire dans l’évolution des pratiques culturelles, Le Monde a lancé, le 20 février sur son site, un appel à témoignages. Le retour d’une centaine d’internautes dresse une photographie nuancée des changements engendrés postconfinement. Quatre profils se dessinent : il y a ceux qui n’ont pas retrouvé l’envie de sortir, ceux qui ont modifié leurs habitudes sous l’effet de la découverte des plates-formes de streaming, ceux qui ressortent mais autrement (sans s’abonner pour plusieurs spectacles par exemple) et ceux qui ont repris le chemin des lieux culturels avec frénésie comme pour effacer un sevrage imposé. Surtout, la fin du passe vaccinal et du port du masque, effective depuis le 14 mars, laisse entrevoir l’espoir de redonner un coup de fouet à la fréquentation. Car ils sont nombreux à témoigner que les contraintes édictées en mai 2021, lors de la réouverture des établissements, les avaient fait fuir.

    Ceux qui attendaient la fin du masque et du passe

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    Le Monde

    La NFT Factory, futur lieu de convergence du secteur à Paris

    L’espace, qui doit ouvrir en septembre, rassemblera tout un écosystème français autour de l’univers des tokens, du métavers et de la blockchain.

    Ils sont une cinquantaine, issus du monde de la tech, des cryptomonnaies, artistes, consultants, entrepreneurs et investisseurs, individuels ou collectifs français, à s’être rassemblés pour créer la NFT Factory. Ce projet, révélé mardi 22 mars, prendra forme en septembre, avec l’ouverture d’un espace de 400 mètres carrés dans le cœur de Paris. Un lieu hybride entre tech, business et art, où curieux et professionnels pourront découvrir l’écosystème des NFT (non-fungible tokens, ou jetons non fongibles), à travers l’organisation d’événements, de conférences ou de formations.

    En amont sera lancé, en mai, un programme d’adhésion par l’achat d’un NFT : le prix n’est pas encore fixé mais devrait être de quelques centaines d’euros. Une collection de mille NFT créée par le collectif Obvious sera produite pour l’occasion. Formant une communauté élargie, ces tokens permettront un accès prioritaire aux différents événements de la NFT Factory ainsi qu’à des ventes. En juillet sera organisé un événement de deux jours à Paris, la NFT Pop Up Factory, avec une exposition, des conférences et des sessions de formation, préfiguration du lieu attendu pour la rentrée.

    « Pierre angulaire du Web3 »

    « La NFT Factory est un peu un ovni. Dans aucun autre pays jusqu’ici, des spécialistes de cette industrie émergente ne se sont rassemblés pour créer un projet commun, commente John Karp, cofondateur, président de la NFT Factory et animateur du NFT Morning, podcast sur Twitter. Il semblerait qu’il y ait une alchimie particulière entre les milieux des technologies, de la création et de la culture business. La France est bien positionnée pour jouer un rôle majeur dans l’espace NFT à l’international, grâce à des champions du Web3, comme Ledger, Sorare et The Sandbox, un nombre croissant d’entreprises lançant des projets NFT, comme LVMH, le PSG et Ubisoft, pour ne citer qu’eux, mais aussi des développeurs et tout un pool de créateurs de talent dans l’art, la mode, la musique et le jeu. »

    L’objectif de cette dynamique de groupe est de positionner la France comme un leader international dans l’écosystème des NFT

    La galerie de la NFT Factory, avec son comptoir d’achats-ventes, ne sera ainsi pas exclusivement consacrée au crypto-art : « Elle a été créée par la nécessité de rassembler toutes les parties prenantes-clés du secteur de l’art, mais aussi du gaming, du luxe, de la finance et du métavers, précise Lucie-Eléonore Riveron, à la tête de la maison de vente FauveParis et l’une des cofondatrices du projet. On a beaucoup parlé des NFT, ces derniers mois, concernant l’art numérique ou les collectifs, mais sur le long terme les NFT sont beaucoup plus que ça, c’est la pierre angulaire du Web3. »

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    L'Humanité

    Recettes. Une grosse légume qui fait les dessous du gratin

    Actu

    En chemise ou robe de chambre, en purée, en soufflé, rissolée ou sautée... la pomme de terre, toujours prête à toutes les variations, est aussi gourmande et nutritive. Version primeur ou longue conservation, elle garde la frite. Polyvalente, conviviale et indémodable.

    Gaëlle Brière

    La pomme de terre est aujourd’hui un incontournable de nos menus. Son origine remonte à environ 8 000 ans, époque à laquelle elle poussait de façon sauvage sur les hauts plateaux de la cordillère des Andes. Au XVIe siècle, elle traverse l’Atlantique lors du retour des conquistadors espagnols. Sa consommation en Europe demeure alors timide car, par méconnaissance, on la juge toxique. Elle est essentiellement réservée aux animaux, jusqu’à ce qu’un apothicaire, Antoine-Augustin Parmentier, mette en valeur ses qualités, au XVIIIe siècle. On peut donc lui dire merci, car la pomme de terre est un petit bijou nutritif et gustatif qui pousse localement et dont le coût, même s’il a connu une certaine augmentation ces dernières années, ne plombe pas le porte-monnaie.

    Féculent riche en glucides complexes, la pomme de terre est rassasiante et source d’énergie. Bien qu’on lui reproche parfois de favoriser la prise de poids, c’est plutôt un mode de cuisson trop riche – à base d’huile, par exemple, si on parle des frites – qui est en cause. Elle constitue par ailleurs un très bon apport en vitamine C, en minéraux (notamment magnésium et fer), ainsi qu’en protéines et fibres. Tous ces petits bonus nutritifs seront encore plus présents et disponibles dans les pommes de terre « primeurs », et si on privilégie une cuisson vapeur.

    Nouvelle, d’avril à juillet

    Plus ou moins dodues, à la chair ferme ou légèrement farineuse, parmi toutes les variétés de pommes de terre, on peut distinguer deux grandes familles : celles de conservation et les primeurs. Les premières sont disponibles toute l’année, même si la pleine saison s’étend de septembre à mars. Citons par exemple la Bintje ou la Spunta, deux variétés qui s’adapteront très bien à la préparation des frites, d’un ragoût ou encore en purée ou au four (éviter de les faire bouillir, car elles se désagrègent). Variété à chair ferme la plus cultivée en France, la Charlotte offre une très belle tenue à la cuisson et se cuisine ainsi en gratin, à la vapeur, sautée, ou en chips maison. Les pommes de terre primeurs ou nouvelles sont quant à elles plantées en février et récoltées avant pleine maturité, d’avril à juillet. L’idéal est d’en acheter de petites quantités et de les consommer rapidement, car elles ne se conservent pas plus d’une semaine dans le bac du réfrigérateur. Elles sont délicieuses juste rissolées avec leur peau, comme la pomme de terre de Noirmoutier ou celle de l’île de Ré, la seule à bénéficier d’une AOC. Cuisiner les pommes de terre ouvre un incroyable champ de créativité et de goûts. Elles apportent du liant aux soupes et se retrouvent dans d’innombrables plats traditionnels ou régionaux (gratin dauphinois, aligot, hachis parmentier, raclette, etc.). On les adore également tièdes, dans des salades à base de poisson émietté avec des câpres, de l’huile d’olive et de la fleur de sel. Enfin, la chair noir-violet de la pomme de terre Vitelotte et son parfum un peu sucré apporteront un brin d’originalité à vos assiettes.

    Salade tiède de pommes de terre primeurs aux algues

    Ingrédients pour 4 personnes : 1 kg de pommes de terre primeurs, 1 oignon de Roscoff émincé, 5 cl d’huile d’olive, 1 citron (jus et zeste), 1 gousse d’ail rosé écrasée, 2 cuillères à soupe d’algues déshydratées en paillettes (dulse, wakamé, nori, laitue de mer, disponibles en boutique bio ou sur greenweez.com), 1 petit bouquet de persil plat ciselé, Sel et poivre du moulinPréparation : 25 minutesDifficulté : facile

    1. Brosser délicatement les pommes de terre, ne pas les éplucher et les couper en deux ou en quatre, selon leur taille. Les mettre dans une casserole, ajouter une pincée de sel et couvrir d’une grande quantité d’eau.
    2. Porter à ébullition et cuire 10 minutes jusqu’à ce qu’elles soient juste tendres. Ne pas trop les cuire, sinon elles deviendront trop molles. Égoutter et laisser refroidir quelques instants.
    3. Pendant la cuisson des pommes de terre, préparer l’assaisonnement dans un petit bol. Mélanger dans un bol l’huile d’olive, l’ail, les paillettes d’algues, le zeste et le jus du citron. Saler et poivrer au goût.
    4. Mettre les pommes de terre chaudes dans un plat, puis ajouter l’oignon émincé, le persil. Arroser de vinaigrette et mélanger délicatement. Saler si besoin.
    5. Le plat est meilleur s’il est dégusté tiède. Toutefois, on peut aussi le confectionner à l’avance et laisser refroidir à température ambiante avant de servir. Voici quelques idées de variantes : ajouter des câpres, des morceaux de poisson fumé, une cuillerée de moutarde et, à la place du persil, essayer le romarin, la coriandre ou l’aneth ciselés. Faire également une salade de Primaline aux algues et curcuma, lieu jaune fumé avec du vinaigre de cidre.

    Accords parfaits

    Artisanal. Saké français

    Fabriqué à partir de riz et de koji (un ferment), le saké est un alcool brassé au Japon depuis 2000 ans. Avec une teneur en alcool similaire à celle du vin (entre 13 et 15 %), il accompagne les repas de l’apéritif au dessert et étonne par la délicatesse de ses saveurs. Formé au Japon, Wakaze a adapté les techniques de brassage aux conditions françaises et élabore un saké au cœur de la région parisienne à base de riz cultivé en Camargue et d’une levure biologique qui apporte des notes fruitées, florales et minérales.Nigori Saké, 19,50 euros.

    Belles cuvées. Foire aux vins de printempsActeur incontournable des vins de nouvelle génération, le Petit Ballon célèbre le retour des beaux jours lors d’une foire aux vins du 23 mars au 19 avril. On pourra dénicher en ligne, et à prix avantageux, une sélection de blancs frais et fruités ou de rouges, dont ce Métaphysique des cuves de la vigneronne Julie Karsten. Un très joli côtes-du-rhône gourmand et généreux, issu d’un assemblage grenache-syrah-cinsault. Le domaine est mené dans le respect de l’environnement pour des vignes joyeuses et des vins vivants.Métaphysique des cuves, 9,50 euros, au lieu de 11,50 euros.

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    Bon et sain
    Le Monde

    Raphaël rembobine sur scène son répertoire avec « Bande magnétique »

    Le chanteur et musicien présente aux Bouffes du Nord, à Paris, un spectacle où il réinterprète de manière originale certains de ses titres et quelques autres.

    Ce pourrait être le thème d’une nouvelle, comme l’une de celles qu’écrit Raphaël – deux recueils, Retourner à la mer (2017) et Une éclipse (2021), publiés chez Gallimard, sous son nom complet, Raphaël Haroche – quand il ne compose pas. Un chanteur se retrouve en studio d’enregistrement, l’occasion de parcourir et remixer vingt ans de répertoire. Mais l’ingénieur du son n’est pas celui qu’il attend. Interrompu, questionné, critiqué, l’artiste vit-il un rêve ? Un cauchemar loufoque ? Ou l’heure d’un bilan plus existentiel ?

    Quelques mois après Olivia Ruiz, qui, en octobre 2021, explorait, dans son spectacle Bouches cousues, les blessures de l’exil, Raphaël investit à son tour les Bouffes du Nord, à Paris, jusqu’au 27 mars, pour proposer, avec Bande magnétique, une version théâtralisée de son nouveau tour de chant.

    Raphaël, chanteur, « De mes 11 à mes 17 ans, j’ai vécu avec mon Walkman et mon casque sur les oreilles »

    Il y a un an, il confiait au Monde son envie de retrouver enfin ces planches : « J’ai toujours rêvé d’y jouer. J’y ai vu La Tempête mise en scène par Peter Brook, c’était magnifique. » Au centre du plateau trône une cabine de prise de son de bois et de verre, comme celle, peut-être, du studio Ferber (Paris 20e) que Raphaël a tant fréquenté. Mais au vu des arbres projetés en fond de scène et des bruits champêtres, le metteur en scène, Guillaume Vincent, et le scénographe, James Brandily, nous transportent aussi en forêt. Au sol, de la brume s’étale en touche irréelle quand le chanteur – costume noir et nœud papillon – se met au piano droit, entouré de magnétophones qui feront office de groupe.

    Sessions imaginaires

    Entre live et bandes enregistrées, ce concert intime ne diffère d’abord pas tant d’un récital censé promouvoir le dernier album en date. Après trois premiers morceaux démontrant la valeur de ce neuvième disque, Haute Fidélité (2021), l’irruption d’un « ingé son » retardataire fait basculer dans une autre dimension.

    « Haute Fidélité », l’échappée belle de Raphaël

    Interprété par Maxence Tual, aux airs sans gêne de François Damiens, Michel – costume gris, polo vert, casquette, barbe et catogan – s’affiche en antithèse de l’élégant dandy. A la façon d’un Auguste mettant les pieds dans le plat du clown blanc.

    Certes, il manipule les bandes et les bobines qui permettent au chanteur de revisiter des titres de huit de ses neuf albums – seul le premier, Hôtel de l’univers (2000), a été mis de côté, le troisième, Caravane (2005), raflant la mise avec cinq chansons sur dix-neuf interprétées. On apprécie ces variations travaillées à partir des pistes studios originelles et de réorchestrations. Comme quand l’entrain folk de Ne partons pas fâchés se transforme en ballade aux cordes écorchées. Ou quand Chanson pour Patrick Dewaere devient un rock pour cabaret lynchien. La nuit, les chanteurs rêvent-ils ainsi de sessions imaginaires, nourries par d’anciennes frustrations ?

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    L'Humanité

    Découverte. La « cabane à lapins » d’Émile Zola

    Actu

    Après dix ans de travaux, la maison ayant appartenu à l’auteur de « l’Assommoir », à Médan (Yvelines), a rouvert ses portes. Cette résidence un brin hétéroclite, qui s’est agrandie au fil des succès de l’écrivain, est désormais complétée par un musée consacré à l’affaire Dreyfus.

    Sabine Jeannin

    C’est un charmant village de quelques rues et sentes, entre le coteau et la Seine, où le poète Ronsard se promena bien avant Zola, Cézanne ou Maeterlinck. Bourg de grande banlieue et pourtant déjà campagnard, Médan semble immuable, même si sa population s’est multipliée par huit depuis la fin du XIXe siècle.

    On se demande comment Émile Zola, cet historien de la société si impliqué dans la vie de son époque, a bien pu se retrancher huit mois de l’année dans le calme de ce bourg, de 1878 à 1902. Il chante pourtant les louanges de cette tranquillité à Gustave Flaubert lorsqu’il lui annonce, dans sa lettre du 9 août 1878, avoir déniché « une cabane à lapins, dans un trou charmant entre Poissy et Triel, au bord de la Seine (…) ; cet asile champêtre (…) a le mérite d’être loin de toute station et de ne pas compter un seul bourgeois dans son voisinage. Je suis seul, absolument seul ; depuis un mois, je n’ai pas vu une face humaine ».

    Le lieu "a le mérite de ne pas compter un seul bourgeois dans son voisinage" Émile Zola

    Achetée avec les droits d’auteur de « l’Assommoir », ladite masure ne ressemblait pas à la propriété que l’on peut aujourd’hui visiter. Elle ne comprenait alors que la partie centrale, ouvrant sur un jardin bordé par la ligne des Chemins de fer de l’Ouest.

    Avec le temps, le bâtiment va prendre de l’ampleur et une silhouette quelque peu hétéroclite : une grande tour carrée, appelée la tour Nana, puis une tour hexagonale, baptisée Germinal, financées par le succès des romans éponymes, viennent encadrer la maisonnette d’origine.

    Puis, pour loger ses amis, l’écrivain construit un pavillon (dénommé Charpentier, du nom de son éditeur), agrandit le jardin, plante une allée de tilleuls au bout de laquelle il fait bâtir une ferme, installe des serres, un potager, achète une parcelle de l’île de Médan (île de Platais), juste en face de son jardin, sur laquelle il fait remonter un kiosque norvégien rescapé de l’Exposition universelle de 1878, détruit en 1933.

    Un esprit cosmopolite

    À Médan, Zola profite de la campagne. Il canote avec ses amis sur la Seine, part en promenade sur les bords du fleuve avec son chien Pinpin, pratique le cyclisme avec sa femme, Alexandrine.

    C’est également à bicyclette qu’il rejoint son deuxiè­me foyer, chez Jeanne Rozerot et les deux enfants qu’elle lui a donnés, à Triel-sur-Seine, à l’orée de la forêt de l’Hautil (allez y faire un tour, elle est magnifique), puis plus tard à Verneuil-sur-Seine.

    Ici, on peut voir encore la maison de Jeanne dans le tournant de la rue Bazincourt. Le jardin d’autrefois, où les enfants jouaient, a été transformé en allée privée (allée Jeanne-Rozerot). Malheureusement, le trajet entre Médan et Verneuil, bucolique il y a cent vingt ans, passe aujourd’hui par des artères que la circulation automobile rend peu agréables à parcourir à vélo…

    L’intérieur de la maison Zola rend compte de l’esprit cosmopolite de l’écrivain, de son goût du mélange, qui puise à toutes les cultures et à toutes les époques : cheminée Renaissance et objets décoratifs asiatiques dans le cabinet de travail, carreaux de Delft, cuirs de Cordoue et vitraux médiévaux dans la salle à manger, vitraux Art nouveau dans le salon-billard, obsession du confort moderne (calorifère dans la salle de bains), boiseries dans la lingerie à l’étage de la tour Germinal, où le cœur de l’écrivain chavira en croisant le regard de la tendre Jeanne, lingère employée par Mme Zola…

    En haut de la tour Nana se trouve l’antre de Zola, où nul ne pouvait pénétrer hormis le chien Pinpin. Son immense cabinet de travail, pareil à un atelier d’artiste, éclaboussé de lumière, ouvre par une large baie, sur le parc et la Seine.

    Éveil de la conscience ouvrière

    Assis à ce bureau, l’écrivain poursuit la saga des Rougon-Macquart, dont « Germinal ». Il fait jaillir sur le papier les dures conditions de travail, l’éveil de la conscience ouvrière, la sourde révolte qui gronde. Pour nourrir ce livre, Zola s’était rendu fin février 1884 dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Il visite les corons d’Anzin et de Bruay, descend dans les profondeurs de la fosse Renard.

    Le 2 mars, jour où il quitte le bassin minier, commence la grève des mineurs d’Anzin, longue de cinquante-six jours, qui prendra fin aux conditions imposées par la Compagnie. Le 2 avril, en pleine grève, Zola rédige la première page de « Germinal »… Les mineurs de Denain n’oublieront jamais l’écrivain et, en 1902, accompagneront son cortège funéraire en scandant : « Germinal ! Germinal ! »

    En quittant Médan, alors que s’allument les premières étoiles, on repense à la lettre où Zola explique à Alexandrine sa décision de lancer son combat en faveur de Dreyfus : « J’ai la certitude intérieure qu’une fois encore, je vais à mon étoile. »

    La cause d’Alfred Dreyfus, douze années de combat judiciaire

    Le musée Dreyfus rend hommage au combat d’un homme, officier courageux et intègre, victime d’un complot qui le conduisit au bagne de l’île du Diable (Guyane). Capitaine de l’armée française, Alfred Dreyfus (1855-1935) fut injustement condamné pour espionnage pour le compte des Allemands, en 1894. Absence de preuves, mensonges, faux témoignages, parjures : l’affaire, qui dura douze ans, jusqu’à la réhabilitation du capitaine, et lia les destins d’Alfred Dreyfus et d’Émile Zola, fut une nauséeuse machination aux relents antisémites. Installé sur deux étages dans une dépendance de la maison Zola, le nouveau musée se veut un lieu de réflexion sur le droit, la justice, la tolérance, et interroge le rôle des médias, le fonctionnement de la justice ainsi que la place des intellectuels dans la société.

    Découverteémile zolayvelines
    Le Figaro

    Mort d’Yvan Colonna: «Au-dessus d’un volcan»

    Yves Thréard

    L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

    À quelques jours d’une élection présidentielle, la mort d’Yvan Colonna aurait dû provoquer un tsunami de questions et d’indignation. Pas seulement en Corse et pas pour les mêmes raisons partout. Tel fut le cas en mai 1988, quand la Nouvelle-Calédonie s’était invitée dans le face-à-face entre François Mitterrand et Jacques Chirac.

    Cette fois, le déclenchement de la guerre en Ukraine a relégué au second plan nombre de sujets qui, non ou mal résolus, sont propres à mettre le feu aux poudres. Faute de s’y attaquer en temps et en heure, la France vit au-dessus d’un volcan.

    À lire aussiLa Corse sous tension après la mort de Colonna

    D’abord, l’assassinat en prison de l’assassin du préfet Érignac engage la responsabilité de l’État. Cette agression, qui a duré neuf minutes, révèle de graves dysfonctionnements dans notre système carcéral. Et que dire du régime réservé au criminel, un islamiste réputé ultradangereux dont on découvre qu’il avait été promu auxiliaire d’étage de l’établissement et qu’il devait être bientôt libéré? Comme lui, plusieurs centaines de terroristes doivent retrouver l’air libre ces prochains mois. Peut-on l’admettre et laisser faire?

    Ensuite, les exactions qu’a engendrées l’agression de Colonna en Corse semblent avoir intimidé le pouvoir exécutif. En quelques jours, les revendications nationalistes, exprimées à coups de cocktails Molotov, ont porté. Soixante-dix gendarmes et policiers ont pourtant été blessés en une seule journée. La violence payerait-elle? Le ministre de l’Intérieur a lui-même fait le voyage pour montrer son ouverture. Alors que l’assassin d’un préfet de la République passe désormais pour un martyr sur place, l’État, sans l’argent duquel l’île crierait misère, se couche donc.

    Est-ce dans ces conditions que le statut de la Corse doit être reconsidéré? Partout, l’expérience montre que les autonomistes sont vite dépassés par les indépendantistes. Pressé par le calendrier électoral et prisonnier d’un évident chantage, l’exécutif a mis le doigt dans un dangereux engrenage…

    «Ce que Soljenitsyne disait de l’Ukraine»

    TRIBUNE - Des syndicats d’enseignants réclament qu’on débaptise un collège de Vendée portant le nom du célèbre dissident russe. L’universitaire Hubert Heckmann s’élève contre ce mélange de sottise et d’inculture.

    Transgenres: «En cessant de prendre en compte les spécificités des femmes, on brade le sport féminin»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Aux États-Unis, la victoire d'une nageuse trans aux championnats universitaires de natation suscite la polémique. L'essayiste Claude Habib examine cette délicate question, inquiète de voir les instances sportives céder face aux revendications de militants.

    Martin Blachier: «La crise sanitaire a révélé le corporatisme de notre système de santé»

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Alors que la majorité des restrictions sanitaires ont été levées le 14 mars, l'épidémiologiste revient sur les deux années de pandémie. Dans un livre intitulé «Méga-gâchis», publié aux éditions du Cerf, il propose une critique du système de santé français et les moyens pour le sauver.

    Le Monde

    Guerre en Ukraine : des Mondiaux de patinage artistique sans la Russie, nation dominante

    Les patineurs russes ont été exclus de la compétition, qui débute mercredi à Montpellier. Ils avaient glané trois des quatre titres en jeu lors de l’édition précédente.

    Imagine-t-on des championnats du monde de basket se dérouler sans les Américains ? Ou une Coupe du monde de rugby sans les All Blacks néo-zélandais ? Ces compétitions auraient, forcément, une dimension et une saveur différentes. C’est pourtant ce qu’il va se passer pour le patinage artistique, qui, lors des championnats du monde à Montpellier, du 23 au 27 mars, va devoir faire sans la Russie, la nation dominante de ce sport.

    Ni Anna Chtcherbakova ni le couple Anastasia Mishina-Aleksandr Galliamov, pas plus que les danseurs sur glace Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov, tous champions du monde en titre, ne seront présents. Ils ont été déclarés persona non grata « avec effet immédiat et jusqu’à nouvel ordre » par l’Union internationale de patinage (ISU). Tout comme le reste de leurs homologues russes.

    Cette décision a été prise en réponse à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe lancée par le président de la Russie, Vladimir Poutine, le 24 février. Le soutien de Minsk au Kremlin vaut aux patineuses et patineurs biélorusses de connaître le même sort.

    « Il y a des décisions qui doivent être prises, assumées. Ce n’est pas aussi manichéen qu’on le croit, c’est compliqué, mais c’est notre responsabilité. Aujourd’hui on nous la donne, donc il faut la prendre », déclare, à propos de cette mise au ban, Nathalie Péchalat, la présidente de la Fédération française des sports de glace (FFSG), qui la salue « à titre fédéral et personnel ».

    Les sportifs, des « pions sur l’échiquier »

    L’ancienne danseuse sur glace a pourtant conscience que l’absence des patineurs russes à Montpellier n’est pas sans conséquence sur le niveau de la compétition et sur le spectacle. Un coup d’œil au palmarès de l’édition précédente suffit à en prendre la mesure. A Stockholm en 2021, les Russes – qui concouraient sous bannière neutre, la Russie ayant été exclue des compétitions internationales pour cause de dopage institutionnalisé – furent omniprésents sur les podiums : six médailles sur les douze distribuées, dont trois des quatre titres en jeu.

    Même constat aux Jeux olympiques (JO) d’hiver de Pékin, au mois de février : cinq médailles, dont une en or, auxquelles s’ajoute le sacre controversé dans l’épreuve par équipes, suspendu à un jugement du Tribunal arbitral du sport sur le sort de la prodige Kamila Valieva, 15 ans, contrôlée positive à une substance interdite quelques semaines avant la grand-messe des sports de neige et de glace.

    « L’idée, ce n’est pas de savoir si pour nous, grand public, [leur absence] va être préjudiciable, parce qu’on n’aura pas des performances d’athlètes russes, a réagi Nathalie Péchalat avant les Mondiaux. C’est quelle est la responsabilité du mouvement sportif dans, finalement, la psychologie de Vladimir Poutine et dans les actes qu’on connaît, récemment ou moins récemment. »

    Dès son arrivée à la tête du pays, en 2000, l’homme fort du Kremlin a fait du sport une arme de « soft power » « pour améliorer son image et celle de son pouvoir », rappelait au Monde Lukas Aubin, géopolitologue du sport auprès de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et auteur de La Sportokratura sous Vladimir Poutine : une géopolitique du sport russe (Bréal, 2021).

    « Sous Poutine, le sport est par essence politique »

    Depuis le premier conflit en Crimée, en 2014, puis les affaires de dopage, cette stratégie avait déjà commencé à marquer le pas et le pays se voit plus volontiers associé aujourd’hui aux dossiers sulfureux qu’aux performances de ses athlètes. L’« affaire Valieva », aux JO de Pékin, l’a de nouveau montré.

    Les sportifs ne sont pas seulement les victimes d’un système, mais aussi des « pions sur un échiquier », plaide Nathalie Péchalat, qui a passé trois ans dans le pays au cours de sa carrière sportive.

    Eteri Tutberidze, la sulfureuse coach du patinage russe

    Le sort des athlètes ukrainiens en suspens

    L’exclusion des Russes se fera sentir sur la compétition féminine, où trois de ses représentantes – Anna Chtcherbakova, Elizaveta Tuktamysheva et Alexandra Troussova – avaient trusté le podium mondial en Suède, l’an passé, et dans la catégorie couple, où les paires Mishina-Galliamov et Boikova-Kozlovskii avaient glané l’or et le bronze.

    Elle prive aussi les spectateurs du troisième acte du duel entre les champions olympiques de danse sur glace Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron et leurs dauphins Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov. Les Moscovites furent les seuls à battre les Français depuis les Jeux de Pyeonchang (Corée du Sud) en 2018 : sur la glace de la patinoire de Graz, en Autriche, lors des championnats d’Europe en 2020. Avant d’aller chercher le titre mondial en leur absence en 2021.

    Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, enfin la consécration olympique en danse sur glace

    A l’approche des Mondiaux, les pensées de Gabriella Papadakis étaient bien plus tournées vers le sort de ses homologues ukrainiens : « Je pense que c’est plus sur leur cas que la conversation devrait s’orienter », glissait la patineuse, en contact régulier avec les danseurs Maxim Nikitin et Alexandra Nazarova, originaires de Kharkiv, ville en proie aux bombardements des troupes russes.

    Sur le réseau social Instagram, le 12 mars, le patineur Andrii Kokura publiait, lui, un échange de messages concernant son camarade, Ivan Shmuratko, 20 ans. Savait-il si ce dernier, qui doit prendre part à l’épreuve individuelle masculine, avait eu la possibilité de s’entraîner ? « Il a la possibilité de se cacher dans des abris antibombes. Ça, je le sais. »

    Voir cette publication sur Instagram

    Une publication partagée par Andrii Kokura (@andriikokura)

    La question de savoir si les patineurs ukrainiens seraient présents à Montpellier restait encore en suspens. Tous ont réussi à quitter leur pays et « on fera tout pour qu’ils puissent participer », précise-t-on du côté de la FFSG. Plusieurs clubs se sont déjà dits prêts à accueillir et mettre leurs structures d’entraînement à disposition des athlètes qui souhaiteraient rester en France à l’issue de la compétition.

    Tout juste auréolés du sacre olympique en danse sur glace aux Jeux de Pékin, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron sont la tête d’affiche des Mondiaux de patinage artistique de Montpellier (du 23 au 27 mars). Les Français ne cachent pas leurs ambitions : déjà quadruples champions du monde, ils auront à cœur de récupérer la couronne que leur avaient prise les Russes Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov en 2021. Mais, après s’être focalisés sur l’or olympique les quatre dernières années, « on va essayer de se faire plaisir devant le public français, c’est plutôt ça notre objectif », glisse Guillaume Cizeron. « C’est comme une dernière célébration. Ça reste une compétition importante mais avec moins de pression que celle qui précédait », abonde sa partenaire.

    Le public sera, en revanche, privé d’un autre champion olympique. Vainqueur des trois précédentes éditions des Mondiaux, l’Américain Nathan Chen a dû déclarer forfait pour la compétition, en raison d’« une blessure persistante ».

    Aude Lasjaunias

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    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    Isabelle Lasserre

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Depuis le début de la guerre en Ukraine, les Occidentaux ont une politique: permettre aux Ukrainiens de gagner la guerre, ou en tout cas de ne pas la perdre, sans avoir à s’engager eux-mêmes militairement. Cette politique s’est incarnée dans des sanctions sans précédent prises contre la Russie et par des fournitures d’armes, de plus en plus nombreuses, au gouvernement de Kiev. Mais au 26e jour de guerre, la fermeté occidentale n’a pas fait plier Vladimir Poutine et les images de la ville martyr de Marioupol bombardée sans interruption, celles des frappes contre des maternités, un théâtre et des supermarchés, les pleurs des enfants et le désespoir des babouchkas finissent par poser une question, à laquelle personne n’est aujourd’hui capable de répondre: combien de temps les Européens vont-ils pouvoir laisser Vladimir Poutine écraser l’Ukraine sans réagir militairement? C’est le sens des interventions successives du président Volodymyr Zelensky devant les Parlements nationaux. Mercredi, il s’adressera par vidéo aux élus français et nul doute qu’il plaidera à nouveau pour que les Occidentaux instaurent en Ukraine une zone d’exclusion aérienne pour empêcher aux bombardiers russes de voler. Une mesure jusque-là refusée en raison des risques qu’elle ferait peser sur l’extension du conflit.

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    Le malaise grandit chaque jour dans les sociétés européennes. Depuis la révolution de Maïdan, les Ukrainiens brandissent les drapeaux européens et affirment leur attachement à la démocratie. Sur le terrain, ils se battent avec acharnement pour défendre leur liberté et les valeurs de l’Europe. Combien de temps celle-ci pourra-t-elle rester hors du conflit?

    Une folie

    Les Européens se sont bien gardés de rendre publiques leurs lignes rouges, s’ils en ont. Que se passera-t-il si Vladimir Poutine lance une attaque chimique contre une ville ukrainienne? Quelle sera la réaction des Occidentaux s’il applique à Kiev, la capitale, le même sort qu’à Marioupol, en la bombardant intensément? Comment répondront-ils si le président russe commet la folie de lancer une arme nucléaire tactique contre son voisin? Que feront-ils si Vladimir Poutine, voulant tester leur détermination et celle de l’Otan, envoie un missile à la frontière polonaise ou à celle des pays Baltes? À toutes ces questions, les responsables européens n’ont pas de réponse publique.

    Dans les années 1990, les Bosniaques avaient dû attendre trois ans avant que l’Otan mette fin à leurs souffrances avec une intervention militaire contre les Serbes, lancés à la conquête de la Bosnie par Slobodan Milosevic après l’éclatement de l’ex-Yougoslavie. Mais l’adversaire, à l’époque, n’était pas une puissance nucléaire. Et, sur ce point, tous les responsables européens sont pour l’instant unanimes: ce serait une folie d’affronter militairement la Russie.

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    «Le destin de l’Europe» se joue pourtant en Ukraine, a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, car c’est là-bas que «la démocratie s’y dresse contre l’autocratie». C’est aussi là-bas que s’y détermine l’avenir du système international, attaqué et déconstruit par la Russie de Vladimir Poutine, aidée dans cet objectif par la Chine. Les ambitions du maître du Kremlin, qui veut rétablir sa zone d’influence sur les terres de l’URSS et de l’empire, pourraient, selon certains, s’étendre à la Moldavie, à la Géorgie, voire aux États baltes. «Elles pourraient sonner la fin de la paix en Europe et entraîner la victoire des forces autocrates sur les démocraties occidentales», prévient un diplomate. Si les Européens échouent à arrêter la folie guerrière de Vladimir Poutine, quelle influence l’Union européenne conservera-t-elle encore dans le monde quand les armes se seront tues?

    La violence de l’attaque russe contre l’Ukraine a réveillé les Européens, qui, depuis trente ans, vivaient dans le mythe de la fin de l’Histoire et ont si longtemps été dans le déni vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine, lequel a pourtant assis son pouvoir par la guerre en rasant Grozny, et n’a cessé depuis d’agresser ses voisins et l’Union européenne. En quelques jours, le président russe a réussi l’exploit de mettre fin à la neutralité suédoise et au pacifisme allemand.

    L’Otan sort renforcée

    La liberté a un prix, mais les démocraties, qui l’estiment acquise, sont-elles prêtes à le payer pour les Ukrainiens? Passé l’électrochoc des premières semaines, l’élan de solidarité vis-à-vis des réfugiés durera-t-il? Les images des villes bombardées produiront-elles toujours autant d’indignation? Malgré les promesses de certains pays, notamment la Pologne et l’Allemagne, d’augmenter leur budget défense, c’est bien l’Otan qui sort renforcée de la guerre et pas l’autonomie stratégique européenne dont rêve la France. L’Allemagne a voté les sanctions contre la Russie, mais quand il s’agit d’envisager de mettre fin aux importations de gaz russe en Europe, qui financent la guerre en Ukraine à hauteur de 800 millions d’euros par jour, Berlin appuie sur les deux freins.

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    Entre le coût de l’action et celui de l’inaction, le chemin que peuvent emprunter les Européens est particulièrement étroit et le juste milieu difficile à trouver. À Budapest en 1956, puis à Prague en 1968, ils avaient préféré s’abstenir. Mais finalement l’Europe n’en est pas morte pour autant.

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    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 26e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?

    LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.

    Le Monde

    Le pactole de la discorde

    22 mars 202223 mars 2022ecosport

    La Ligue de Football Professionnel (LFP), jusqu’ici association loi 1901 agissant par délégation de la Fédération Française de Football, s’est vue dotée, en 2021, de la prérogative de créer une société commerciale pour la commercialisation et la gestion de ses droits d’exploitation audiovisuelle. En cédant jusqu’à 15 % du capital de cette société à un tiers, la LFP s’offre la possibilité de faire rentrer des liquidités dans les caisses (bien vides) du football français. Cette opportunité vient d’être saisie par la Ligue et le fonds CVC, lauréat du processus d’enchères, s’apprête ainsi à acquérir 13 % des parts de cette société commerciale contre 1,5 milliards d’euros.

    De l’argent frais aujourd’hui contre une dime sur les recettes demain

    Si ce montant valorise à 11,5 milliards d’euros le football professionnel français, il reste encore à déterminer quelle sera la contrepartie annuelle de cet apport d’argent frais. En Espagne, CVC a acquis 8,2 % de la Liga pour 1,994 milliards d’euros et obtiendra, en contrepartie, 11 % des droits audiovisuels de la ligue pendant 50 ans. C’est le revers de la médaille dans ce genre d’accord : l’argent frais immédiatement disponible est obtenu en contrepartie d’une dime sur les recettes futures…

    Un tiers du pactole pour le Paris Saint Germain ?

    L’autre élément d’incertitude est la clé de répartition de ces « liquidités miraculeuses » qui vont déferler sur le football français. La question est presque philosophique : faut-il répartir cet argent équitablement (ou même favoriser les petits clubs et rééquilibrer les forces en présence dans l’esprit d’une draft à l’américaine) ou faut-il allouer l’essentiel de la manne aux têtes d’affiche au prétexte qu’elles drainent les téléspectateurs et donc les droits audiovisuels ? De façon très concrète le Paris Saint Germain réclamerait 30 % du montant du pactole distribué, en conformité avec l’adage « on ne prête qu’aux riches ». Si l’on suivait cette logique, il reviendrait sans doute une quinzaine de pourcents à Marseille et Lyon, … et il ne reviendrait à chaque club de deuxième partie de tableau que 1 à 2 % de la somme totale.

    Des miettes pour le football des terroirs

    Si l’on tient compte de la nécessité de rembourser les sommes du Prêt Garanti par l’État, d’une aide accordée à la Fédération et de la constitution d’une réserve, ce ne seraient plus 1,5 milliards, mais seulement 1,1 milliards qui seraient distribués, et ce selon l’échéancier suivant : 40 % en 2022, 30 % en 2023 et 30 % en 2024. Autant dire que, sous l’hypothèse d’une clé de répartition très favorable aux gros clubs, Clermont, Brest ou Troyes ne peuvent guère espérer toucher plus de 5 à 8 millions d’euros cette année…

    Des locomotives et les ingrédients de la discorde

    Il n’est pas sûr que tous les clubs professionnels français « non européens » aient anticipé cette réalité un peu morose. Et, à juste titre, ils pourront objecter que, à l’heure de renflouer le football tricolore après le fiasco MediaPro et la crise sanitaire, il serait opportun d’œuvrer au rééquilibrage des forces en présence, à l’image de ce qui se passe au sein de la très populaire Premier League. Tel n’est pas le projet de Vincent Labrune, le président de la LFP, qui a indiqué, lors de son audition au Sénat le 8 décembre dernier, vouloir donner priorité à 4 ou 5 locomotives du football français pour bien figurer dans les compétitions européennes. Tous les ingrédients sont donc réunis pour que le pactole de la société commerciale devienne rapidement le « pactole de la discorde ».

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    Alexis FeertchakService Infographie

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 26e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées trois fois par jour.

    La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» lancée par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Il s'agit bien d'une invasion du pays qui ne se limite pas à la région orientale du Donbass, tenue pour partie par des séparatistes depuis 2014 dont Moscou a reconnu l'indépendance le 21 février dernier.

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    La carte suivante montre l'avancée des troupes, les principales frappes et les territoires contrôlés par les forces russes. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand pays d'Europe par sa superficie (603.548 km²), devant la France (543.940 km²).

    Au 26e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées, surtout au Nord (notamment autour de Kiev) et dans le Nord-est (près de Kharkiv). En revanche, les choses bougent dans le Sud-Est, les Russes avançant à Marioupol et parvenant par ailleurs à encercler peu à peu les troupes ukrainiennes leur faisant face dans le Donbass. Inversement, au Sud-Ouest, les percées russes lancées assez loin ces derniers jours ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement face à des contre-attaques ukrainiennes efficaces.

    Une certitude à ce stade : Moscou n'aura pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays dans une attaque éclair. Les combats, qui s'annoncent longs, se déroulent désormais aux abords des grandes villes de la moitié est de l'Ukraine, que Moscou souhaite encercler, ce qui entraîne des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.

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    Si le rapport de force général reste en faveur des Russes, les Ukrainiens montrent depuis le 24 février une résistance farouche. Moscou ne contrôle qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Kharkiv, Marioupol, Mykolaïv et surtout Kiev. Cette stabilisation de la situation militaire ne présage nécessairement de la suite : le chef d'état-major de l'Armée de terre française, le général Burkhard, a dit craindre un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes. Une possibilité si la pression russe qui s'exerce au Nord, au Sud et à l'Est changeait brutalement la situation localement - par exemple dans le Donbass -, ce qui pourrait produire un effet domino. Mais un enlisement long reste une autre hypothèse, les Russes manquant pour l'instant de réserves - notamment en hommes - pour renverser rapidement la situation. L'hypothèse que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas la fin de la guerre - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

    Passons en revue les fronts.

    À l'Est, Kharkiv en ligne de mire

    À l'est du pays, les forces russes continuent d'encercler Kharkiv. Depuis le premier jour de l'invasion, des combats ont lieu aux abords, voire à certains moments à l'intérieur de la deuxième ville d'Ukraine (1,4 million d'habitants) où les tirs d'artillerie se multiplient, occasionnant des destructions importantes et des morts parmi la population civile. Depuis longtemps, l'on savait que, si invasion il devait y avoir, Kharkiv, située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, serait un verrou clé. Vu la difficulté des combats urbains, Moscou tente d'en faire le siège en l'encerclant, plutôt que de la prendre par un choc frontal, coûteux en hommes et en matériels.

    Plus au Nord, le front de l'Est a avancé rapidement avec une percée au-delà de Konotop, mais qui s'est désormais stabilisée. Cette ville de 80.000 habitants, encerclée depuis plus d'une semaine, ne semble pas être la priorité des Russes. L'on imagine bien en revanche le réel objectif de cette opération puisque, dans cette direction, les forces russes peuvent aller en ligne droite jusqu'à Kiev [dont il sera question plus bas dans l'article]. Les troupes les plus avancées sont désormais aux portes de la capitale ukrainienne, mais la ligne de front n'évolue guère depuis plusieurs jours.

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    Une opération terrestre dans le Donbass est aussi menée du côté des séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient visiblement de les contourner par le Nord et par le Sud (cf. infra). Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours autour des forces ukrainiennes, ainsi menacées d'encerclement. Plus de la moitié de la ville d'Izyoum est passée côté russe. En ligne de mire aussi, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Là encore, d'intenses combats ont lieu et les combattants ont commencé d'avancer ces derniers jours à l'intérieur de la ville. Le bombardement d'une maternité puis d'un théâtre ont été qualifiés de «crime de guerre» par Volodymyr Zelensky tandis que plus de 2100 civils ont été tués, selon son maire de la ville, d'où partent par ailleurs des couloirs humanitaires afin d'évacuer la population. Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

    Au Sud, percée vers le Dniepr

    La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. Sur le front du Sud, l'armée russe a avancé aussi depuis la Crimée dans le but notamment de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Cet objectif a été atteint dès le 1er mars, selon le ministère russe de la Défense, car les troupes russes venues de Crimée, après avoir conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le lendemain, ont réussi à encercler Marioupol.

    Là encore, Moscou privilégie donc une manœuvre d'encerclement déjà mise en œuvre par les séparatistes du Donbass en 2014 lors de la bataille décisive de Debaltseve. Il s'agit d'une vieille tradition militaire soviétique connue sous le nom de «kotel» - chaudron en russe -, d'autant plus utile que Marioupol est très bien défendue depuis 2014 avec la présence, notamment, du bataillon ukrainien d'extrême-droite Azov. Ce lundi 21 mars, les Ukrainiens ont refusé l'offre russe de reddition.

    Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord en sont d'autres.

    Remontant vers le nord-ouest, les forces russes contrôlent, depuis le 2 mars, la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la Crimée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant ainsi sur l'autre rive, et est aux portes d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, où de rudes combats ont eu lieu. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces derniers jours, se sont même approchées d'Odessa, troisième ville du pays - 100 km à vol d'oiseau de Mykolaïv - et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint. Le maire d'Odessa redoute des bombardements contre la cité balnéaire. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer.

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    Depuis la Crimée, les troupes russes percent également vers le Nord avec la prise de contrôle par les Russes le 3 mars de la centrale nucléaire de Zaporijié (la plus grande d'Europe avec 6 réacteurs), située précisément le long du Dniepr au sud de cette grande ville qui pourrait être un prochain objectif. Sur l'autre rive, l'on notera une autre percée vers le Nord, depuis Mykolaïv, qui coïncide en termes de direction avec une autre centrale nucléaire, celle de Konstantinovka (3 réacteurs), située à Youjnooukraïnsk. Si les Russes s'en emparaient, ils contrôleraient ainsi 2 des 4 centrales nucléaires ukrainiennes en activité (et 9 des 15 réacteurs), les deux autres centrales, celles de Rovno et de Khmelnitski, se situant dans l'ouest de l'Ukraine.

    Néanmoins, dans cette région, ces derniers jours ont été marqués par des contre-attaques ukrainiennes qui ont fait reculer les forces avancées russes situées les plus au Nord. Celles-ci ne sont plus loin, néanmoins de Kryvyï Rih. Il est probable que les Russes manquent en réalité de combattants pour avancer massivement à l'ouest et au nord du Dniepr et préfèrent se concentrer pour l'instant à Marioupol et plus largement dans le Donbass. Une victoire locale dans cette région orientale du sud de l'Ukraine leur permettrait de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord - illustration du risque de «domino» mentionné par le CEMAT français.

    Au Nord, la bataille de Kiev

    Le front le plus stratégique est celui du Nord, mais il est aujourd'hui largement immobilisé. Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie voisine, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle - dès le premier jour de l'invasion, le 24 février - de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, accidentée en 1986. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Là encore, les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.

    Une triple offensive vise donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourg nord-ouest de la capitale et s'est depuis installée dans le quart sud-ouest. C'est dans cette direction qu'ont été signalés d'importants renforts symbolisés par une colonne de blindés, de chars et de camions qui s'étirait sur plus de 60 km. De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.

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    Une nouvelle fois, la priorité de Moscou semble être l'encerclement de la cité, plus qu'une avancée frontale vers le centre-ville. La bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonce longue. Si les Russes décident de faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, il leur faudra contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre. Et l'on ne parle plus de combats dans de grands espaces où les chars peuvent avancer rapidement, mais de combats urbains structurellement beaucoup plus difficiles pour l'attaquant. Si le rapport de force général est en faveur de Moscou, force est de constater que le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a, lui, échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les prestigieuses VDV reconnaissables à leurs marinières et à leurs bérets bleus - à l'aéroport de fret Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale sans que les Ukrainiens n'aient le temps de réagir. Sauf que ces derniers ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV à Gostomel, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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    L'encerclement de la capitale se double de tirs d'artillerie et de frappes de missiles particulièrement meurtrières, et de diverses opérations dites de «sabotage» menées au cœur même de la ville, probablement par des unités des SSO, les forces d'opérations spéciales, une unité d'élite de l'Armée russe, indépendante et chargée des missions les plus difficiles, notamment clandestines.

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    Un recours croissant à l'artillerie

    Les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à une résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays, à proximité de la frontière polonaise. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires déployés en mer Noire et en mer d'Azov ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

    Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue, ce qui a des effets d'autant plus graves pour les populations civiles que les combats se déroulent désormais aux abords et dans les villes. Depuis dix jours, conformément à une vieille tradition militaire soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour de Kiev, de Kharkiv et de Marioupol, les principales villes assiégées ou en passe de l'être.

    De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu'un emploi de plus en plus soutenu dans le ciel ukrainien des chasseurs-bombardiers Soukhoï Su-24 et Su-34, de même que des avions d'attaque au sol Su-25.

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    Des lance-roquettes multiples TOS-1, montés sur des châssis de chars T-72, ont aussi été observés pour la première fois en Ukraine. Ce déploiement est significatif dans la mesure où les TOS-1 sont mis en œuvre par des unités NBC (nucléaires, biologiques, chimiques) et non par l'artillerie car les projectiles utilisés sont thermobariques (avec deux charges explosives et un liquide volatil, ils combinent effets thermiques - thermos en grec - et effets de pression - baros en grec -, NDLR).

    Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré près de 800. «La moitié de ce stock a déjà été consommé», selon l'historien Michel Goya, ancien colonel des troupes de marine. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain - information à considérer avec prudence. Le lendemain, Moscou a affirmé de nouveau avoir utilisé une «arme hypersonique», sans préciser laquelle, cette fois contre un dépôt de carburant. Ces missiles, qui entrent dans la catégorie des armes dites «stratégiques», représentent surtout un message adressé aux Occidentaux et font partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

    Une forte résistance ukrainienne

    Côté ukrainien, l'équipement d'origine soviétique est assez similaire à celui utilisé par les Russes. En revanche, Kiev peut s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles portatifs anti-chars Javelin ou des missiles portatifs anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. L'on observe que les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont équipées de cages «anti-Javelin» dont l'efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent.

    Les Ukrainiens disposent aussi de drones de combat turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou plus récemment dans le Haut-Karabagh. Des vidéos montrent l'attaque réussie de plusieurs convois russes, y compris de systèmes anti-aériens Buk, Tor ou Pantsir qui ont été détruits avant même d'avoir pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, notamment à Kiev. Des images montrent que plusieurs aéronefs russes - y compris des modernes Su-30 ou Su-34 - ont été abattus ces derniers jours par des missiles sol-air, sans compter les hélicoptères dont on sait - depuis la guerre d'Afghanistan (1979-1989) - qu'ils sont particulièrement vulnérables aux missiles Stinger.

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    La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises et une «guérilla» ukrainienne particulièrement efficace. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

    Une victoire inéluctable des Russes ?

    Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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    Quid de la suite ? «La progression russe s'est ralentie au cours de la semaine. On a assisté à plusieurs pauses opérationnelles, dues bien sûr à la résistance ukrainienne mais aussi à la réorganisation russe (...) On observe une usure rapide des deux parties, plus qu'attendue (...) Le rapport de force initial [en faveur des Russes] pèse toujours. (...) L'issue du conflit dépend donc de la capacité à encaisser ces pertes dans la durée», a commenté ce week-end Olivier Kempf, général (2S) de l'Armée de Terre, sur Twitter. Le chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) de poursuivre : «A court terme, les Russes peuvent espérer un gain tactique visible (soit l'encerclement de Kiev, soit une dislocation du front du Donbass) qui d'une part, leur permettra de réarticuler leur dispositif sur les autres objectifs, d'autre part les mettra en position de force dans les négociations tenues parallèlement».

    Même son de cloche du côté de l'historien militaire Michel Goya, qui rappelle sur son blog La Voie de l'épée que les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». L'ancien colonel des troupes de marine donne quelques ordres de grandeur applicables à la guerre en Ukraine : pour des villes comme Marioupol ou Kharkiv, les combats se comptent en «semaines», voire en «mois» pour la capitale, Kiev. L'«opération militaire spéciale» russe va donc durer. Et mobiliser autant d'hommes sur le temps long n'est pas chose aisée. Washington estime que la Russie déploie en Ukraine la quasi-totalité des forces qu'elle avait amassées aux frontières du pays, soit de 150.000 à 200.000 soldats formant de 150 à 200 «groupes tactiques de bataillon» (BTG en russe), unités interarmes censées être le fer de lance des opérations.

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    Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Il est fait état depuis le début de l'invasion d'importantes colonnes de véhicules militaires aperçus dans le sud-ouest de la Biélorussie. Et d'ailleurs, l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est extrêmement affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?

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    Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne dans les prochaines semaines, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est de l'ordre du possible, mais à quel prix ?

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    Le Monde

    Ashleigh Barty, numéro un mondiale de tennis, annonce prendre sa retraite

    Agée de seulement 25 ans, l’Australienne venait de remporter son troisième tournoi du Grand Chelem, à l’Open d’Australie.

    Ashleigh Barty, numéro un mondiale de tennis, a créé la surprise en annonçant prendre sa retraite à seulement 25 ans, dans une vidéo postée mercredi 23 mars sur son compte Instagram. « Aujourd’hui est une journée difficile et remplie d’émotion pour moi, parce que j’annonce ma retraite du tennis », a déclaré l’Australienne, assise face à son ancienne partenaire de double, Casey Dellacqua, avant d’ajouter : « Je sais juste dans mon cœur, à cet instant, que c’est la chose à faire pour moi. »

    « C’est la première fois que je le dis à voix haute, et oui, c’est dur », a confié celle qui avait gagné l’Open d’Australie – son troisième titre dans un tournoi du Grand Chelem – il y a à peine deux mois, avant de déclarer : « Je n’ai plus la volonté physique ou émotionnelle, ni la capacité de me dépasser au plus haut niveau. Je suis épuisée. »

    Numéro un mondiale depuis 2019, elle a remporté trois titres du Grand Chelem en simple, à Roland-Garros en 2019, puis à Wimbledon en 2021 et à l’Open d’Australie cette année. Elle était devenue en janvier la première championne nationale en quarante-quatre ans à remporter l’Open d’Australie, rejoignant le club exclusif des couronnées du Grand Chelem sur trois surfaces différentes.

    « Incroyable ambassadrice »

    « Je suis tellement reconnaissante pour tout ce que le tennis m’a donné, il m’a donné tous mes rêves et plus encore », a ajouté la championne. « Mais je sais que le moment est venu pour moi de m’éloigner, de poursuivre d’autres rêves et de poser les raquettes. » « Merci d’avoir été une incroyable ambassadrice pour ce sport et pour les femmes du monde entier, a tweeté la Women’s Tennis Association (WTA). Tu nous manqueras beaucoup, Ash. »

    Barty, une des joueuses les plus respectées et les plus aimées du circuit, est rapidement devenue la meilleure, avec son étourdissant éventail de slices, ses services précis et son coup droit sans faille. Elle s’est fiancée en 2021 à son petit ami de longue date, Garry Kissick, toujours présent sur le terrain lorsqu’elle jouait.

    Roland-Garros : le sacre d’Ashleigh Barty, partie un jour du tennis pour mieux y revenir

    Le Monde avec AFP

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    Le Monde

    Quentin Fillon Maillet : « Je ne me voyais pas sans médaille olympique ni le globe, c’était ça ou rien »

    Vainqueur de la Coupe du monde et quintuple médaillé olympique, le biathlète jurassien est revenu sur les moments forts de la meilleure saison de sa carrière.

    Deux jours après avoir remporté le gros globe du classement général de la Coupe du monde de biathlon, un mois après être rentré des Jeux de Pékin avec cinq médailles olympiques – dont deux titres – dans sa valise, Quentin Fillon Maillet s’est plié de bonne grâce, lundi 21 et mardi 22 mars, à l’exercice de la promotion médiatique dans un grand hôtel parisien.

    Vêtu d’un simple tee-shirt rouge, en jean baskets, le Jurassien est apparu détendu, presque à l’aise devant les médias, le globe et les médailles glanées aux JO posés devant lui.

    Avant de disputer le championnat de France au début d’avril à Prémanon sur ses terres du Jura, puis de « partir en vacances au soleil » avec sa compagne, « QFM » est revenu mardi pendant presque une heure devant Le Monde, Le Figaro, Le Parisien et Ouest-France, sur les moments forts de l’hiver 2021-2022. Une saison, la meilleure de sa carrière, qui l’a vu devenir le successeur incontesté de Martin Fourcade, le symbole française du biathlon.

    En biathlon, Quentin Fillon Maillet, enfin paré de cristal

    Vous avez couru après ce titre de meilleur biathlète du monde depuis deux ou trois saisons. Que ressentez-vous maintenant que vous êtes au sommet de votre discipline ?

    Du bonheur. L’enchaînement des courses a été tellement intense. En fait, même pendant les Jeux olympiques, j’ai très peu profité ; on est très vite repartis sur le circuit de Coupe du monde, il fallait encore faire attention avec le Covid. Donc, les émotions sont restées assez contenues. Et puis, dès que j’ai franchi la dernière ligne d’arrivée à Oslo [lors de la dernière étape de la saison], que j’ai touché le gros globe, les petits aussi [Quentin Fillon Maillet a remporté les classements des spécialités de sprint et de poursuite], l’émotion est vraiment ressortie.

    Biathlon : deuxième du sprint à Oslo, Quentin Fillon Maillet s’adjuge le petit globe de la spécialité

    Depuis tout petit, je rêvais d’être le meilleur biathlète du monde : je suis en train de vivre mon rêve. Et j’espère qu’il va continuer encore longtemps.

    Quel est le tournant de la saison à partir duquel vous avez su que le gros globe ne pouvait plus vous échapper ?

    J’ai envie de dire après les Jeux. Ce n’était pas encore acquis mathématiquement, mais j’avais une certaine avance au classement, un ascendant psychologique sur mes adversaires – ce qui a peut-être joué sur la fin de saison de Johannes Boe [meilleur biathlète de l’hiver dernier et triple médaillé olympique à Pékin, le Norvégien a mis fin à sa saison au retour des JO], je m’étais reposé après les Jeux…

    En fait, je ne me voyais pas ne pas gagner le gros globe. Comme aux Jeux, je ne me voyais pas rentrer sans médaille. Ce n’était pas une certitude absolue à ce moment-là, mais les choses étaient claires pour moi : je devais aller chercher le globe de cristal, je m’en donnerais les moyens et c’est ce que j’ai fait.

    Vous avez remporté dix courses cet hiver en comptant vos deux titres olympiques dans l’individuel et le sprint. Quelle victoire vous a donné la plus grande satisfaction ?

    Je pense qu’une de mes courses les plus abouties est la poursuite du Grand-Bornand [le 18 décembre 2021]. Ce jour-là, je fais un 20/20 au tir, j’ai un contrôle de la course quasi absolu et, à la fin, ça a donné de super choses.

    Après, gagner ou être régulièrement sur le podium cette fin de saison, c’est aussi quelque chose de très fort, parce que je me rends compte que je n’ai pas peur de mes adversaires. J’ai une stratégie bien planifiée et j’ai un certain ascendant psychologique sur mes adversaires directs.

    Beaucoup pensaient que je pourrais avoir un contrecoup après les Jeux, mais je suis resté très concentré sur mon objectif.

    Cet hiver, vous avez gagné tout ce dont peut rêver un biathlète. Quels objectifs vous fixez-vous pour la saison prochaine ?

    C’est vrai, le gros globe et une médaille d’or olympique, c’est le Graal dans le biathlon. Mais il reste toujours un titre de champion du monde et les petits globes de la mass start et de l’individuel à aller chercher. Terminer deuxième du globe de la mass start à seulement quatre points, ça me frustre, mais me motive pour la suite.

    Et puis, je ne prends pas seulement plaisir dans les victoires, mais aussi en essayant chaque année d’être un meilleur biathlète. Ça passe par des détails techniques, mais ce sont ces petites évolutions infimes qui me procurent un grand bonheur.

    Vous n’avez pas peur de vivre ce qu’a vécu Alexis Pinturault cet hiver ? Sacré meilleur skieur du monde en 2021, il a perdu confiance et a traversé la saison sans aucune victoire.

    Je n’ai pas trop abordé le sujet avec Alexis pendant les Jeux, je ne voulais pas l’embêter avec ça, mais je vais en discuter avec lui. Je finis la saison bien fatigué, mais pas complètement usé. Je ne reprendrai la préparation de la saison prochaine que quand je serai certain d’être à 100 % sur le plan mental.

    JO 2022 : Alexis Pinturault en échec dans sa quête de l’or olympique

    Avez-vous eu des moments de doute au cours de l’hiver ?

    Plein. Au départ de chaque course, il y a toujours cette appréhension : « Est-ce que je suis capable d’y arriver ? » Le tir parfois peut instiller le doute : « Est-ce que je vais réussir à faire une bonne course derrière ? » La plupart du temps, ça se passait très bien. Mais les moments de doute sont beaucoup plus nombreux que les sensations d’extrême confiance.

    Vous êtes désormais parmi les sportifs français les plus médaillés dans l’histoire des Jeux olympiques. Appréhendez-vous votre nouveau statut et votre nouvelle dimension médiatique ?

    Gagner un gros globe, c’est autrement plus difficile que d’avoir à gérer toutes ces sollicitations, ça ne me fait pas peur, je suis bien entouré. Quand je suis rentré des Jeux, la place de mon village [Saint-Laurent-en-Grandvaux, dans le Jura] était pleine à craquer pour m’acclamer, c’étaient mes Champs-Elysées à moi. Si je transmets des émotions positives, tant mieux.

    On me donne aussi plus d’importance qu’avant : je discute avec des personnalités sportives ou politiques, la ministre des sports m’écrit régulièrement des SMS pour me féliciter. De recevoir l’accolade de Martin Fourcade, de Jean-Claude Killy, de Raphaël Poirée ou encore d’Ole Einar Bjoerndalen, c’est flatteur, ils savent la difficulté pour aller chercher de tels objectifs.

    Financièrement aussi, vos victoires sont une belle opération [65 000 euros par médaille d’or, 25 000 pour l’argent, soit 205 000 euros au total]. Vous allez pouvoir renégocier vos contrats publicitaires et de sponsoring…

    Cette saison me permet de très bien gagner ma vie ; bien en dessous de certains sportifs, mais, pour moi, c’est déjà énorme. Comme pour la popularité, l’argent n’est pas quelque chose qui me motive, mais c’est du bonus. Et ma nouvelle notoriété va me permettre de bien me « vendre », ça va m’ouvrir des portes [Quentin Fillon Maillet devrait être invité par Amaury Sports sur la huitième étape du Tour de France 2022 entre Dole et Lausanne, le 9 juillet].

    Comment avez-vous reçu l’annonce de la retraite sportive d’Anaïs Bescond et Simon Desthieux, vos partenaires en équipe de France ?

    Avec un peu de tristesse. Anaïs, je m’en doutais un peu plus que celle de Simon. Ce sont deux équipiers avec qui je m’entraîne souvent sur le site de Prémanon [Jura]. Simon, c’est un de mes plus fidèles coéquipiers de chambre et d’entraînement, on a passé énormément de temps ensemble, plus qu’avec ma propre compagne, on a partagé plein de moments. J’ai énormément de respect pour leurs carrières et les personnes qu’elles sont. Mais je n’ai pas fini de les voir.

    Nicolas Lepeltier

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    Le Monde

    Soixantième anniversaire des accords d’Evian : Macron opte pour une commémoration apaisée

    Durant son quinquennat, le chef de l’Etat a fait de l’Algérie un axe fort de sa politique mémorielle. Lors de la cérémonie samedi à l’Elysée, il a évité le sujet de la colonisation.

    Chacun a ses souvenirs. Une couleur, une odeur, une douleur. Chacun a ses souffrances. Différentes, taiseuses, brûlantes. Chacun a son Algérie. Dans la tête, dans le cœur, dans le sang. « Vos histoires sont toutes incomparables. Elles sont toutes singulières. Elles sont toutes irréductibles », leur a lancé Emmanuel Macron. Samedi 19 mars, à 12 h 28, soixante ans jour pour jour après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au lendemain de la signature des accords d’Evian, qui mettent fin à plus de sept années de conflit entre la puissance coloniale et le Front de libération nationale (FLN), le président de la République a choisi de convier – et rassembler – à l’Elysée différents témoins qui portent en eux les blessures de la guerre d’Algérie.

    Il y a eu des rapatriés, des militaires, des appelés, des harkis, des familles de disparus, des indépendantistes ou des militants contre l’indépendance et des juifs d’Algérie. Ces mémoires ont accepté – certains ont refusé l’invitation comme l’ambassadeur d’Algérie – de se retrouver ensemble au cœur du palais de la République pour commémorer une date, loin de faire l’unanimité, mais « symbole de vies bouleversées par la guerre d’Algérie et ses conséquences de blessures vives et de fractures entre les acteurs d’un même drame », a résumé Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la mémoire et des anciens combattants.

    Avant de prendre la parole, le chef de l’Etat a tenu à les écouter en permettant à quatre d’entre eux de dire quelques mots. Jean-Pierre Louvel, un appelé du contingent, Lalia Ducos, une Algérienne indépendantiste, Messaoud Guerfi, un harki, et Marie-Rose Antoine, une pied-noir d’origine espagnole, ont raconté leur guerre d’Algérie devant le chef d’état-major Thierry Burkhard.

    « La matrice d’une grande partie de nos traumatismes »

    Le symbole est fort : quatre mémoires, parfois rivales, assises côte à côte, se succèdent. Les récits de quelques minutes se multiplient, se mélangent, se conjuguent aussi. L’émotion est là, l’Algérie aussi, bien présente dans la salle des fêtes de l’Elysée. On sent la nostalgie, le mal de ne plus y être pour certains et l’épreuve qu’a été ce conflit. « Je voulais rassembler aussi toutes ces mémoires et nous permettre d’avancer dans cette histoire et sa transmission pour nous-mêmes et pour notre avenir. Alors, pendant ces quelques années, j’ai tenu beaucoup de mains, je ne les lâcherai pas et j’ai un rêve : c’est qu’elles se tiennent les unes les autres », leur a répondu Emmanuel Macron.

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    L'Humanité

    Paris : Le Salon des vignerons est ouvert à l’Espace Champerret

    Actu

    Gérard Le Puill

    Après avoir été annulé deux années de suite pour cause de pandémie Covid 19, le Salon de printemps des vignerons indépendants a ouvert ce vendredi 18 mars à 10 heures à l’Espace Champerret à Paris. Les vignerons sont des exploitants familiaux qui vendent directement la majeure partie, voire la totalité de leur production au départ de l’exploitation, ainsi que sur différents salons régionaux. Pour se prévaloir de ce logo, ils ont choisi de respecter les terroirs, de travailler la vigne en limitant les produits de traitement, de vinifier le raisin au moment de la récolte, puis de mettre en bouteille après des durées d’élevage variées en cuve ou en barrique.

    Discuter avec ces hommes et ces femmes - de plus en plus nombreuses dans le métier- est toujours passionnant, tant pour apprécier le breuvage que l’on déguste sur le salon que pour connaître le potentiel de garde de chaque vin, surtout quand on achète des bouteilles de l’année de naissance de ses enfants ou de ses petits enfants. Depuis deux ans, la vie de beaucoup de vignerons indépendants a été rendue plus difficile en raison de l’annulation d’un grand nombre de salons. Certains ont également été victimes de gelées de printemps, puis d’orages dévastateurs en été, ce qui a réduit les volumes de production et augmenté le prix de revient de chaque bouteille.

    salon des vignerons indépendantsBon et sain
    Le Figaro

    La météo du mercredi 23 mars : du soleil sur toute la France

    Le Figaro

    Le soleil brillera sur la grande majorité du territoire, accompagné de rares nuages sur les côtes et de températures printanières.

    Le printemps est bel et bien de retour. En ce mercredi 23 mars, c'est un grand Soleil qui brille sur toute la France, selon La Chaîne Météo*. De rares nuages peuvent apparaître dans la matinée sur la Bretagne et quelques reliefs. Si les températures sont basses au lever du jour, avec quelques gelées blanches dans le Nord, une grande douceur s'installe sur tout le pays dans l'après-midi.

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    La météo dans votre région

    Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le soleil brille dès le matin, malgré quelques nuages bas sur les côtes de Bretagne. L'après-midi reste ensoleillée, avec des températures comprises entre 14 et 18°C.

    Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, c'est un temps ensoleillé qui s'annonce dès le matin, avec néanmoins quelques gelées blanches à prévoir dans les plaines. Le soleil continue de briller l'après-midi, tandis que les températures sont printanières. Il fera 18°C à Lille et 17°C à Paris.

    Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le temps est généralement ensoleillé, à l'exception de quelques vallées où des brumes sont attendues dans la matinée. Quelques rares nuages se développent l'après-midi sur les reliefs, tandis que le soleil continue de briller partout ailleurs. Si quelques gelées blanches sont à prévoir dans la matinée dans le Grand Est, les températures sont douces l'après-midi.

    Dans le Sud-Ouest, la matinée est ensoleillée, même si quelques nuages se forment sur les Pyrénées et dans les environs de La Rochelle. Le beau temps se maintient l'après-midi, accompagné d'un vent généreux dans le Tarn et l'Aveyron. Les températures, quant à elles, sont printanières, avec 17°C à Bordeaux et 18°C à Biarritz.

    Dans le Sud-Est, un beau soleil brille dès le matin sur le littoral méditerranéen, accompagné de rares nuages. Le temps reste ensoleillé l'après-midi, avec des températures comprises entre 14 et 18°C.

    *La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

    La météo du mardi 22 mars : du soleil sur les trois quarts de la France

    À l’exception du littoral atlantique qui sera nuageux le matin, le soleil brillera sur la majeure partie du territoire, accompagné de températures printanières.

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    La météo du week-end : un dimanche ensoleillé, excepté dans le Sud

    Ce dimanche 20 mars marque le début du printemps.

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    Le Figaro

    Pourquoi les étrangers achètent moins d’immobilier en France

    Actualité

    La part d’acheteurs étrangers non-résidents n’a jamais été aussi faible, depuis 10 ans. Et celle des vendeurs reste élevée.

    Par Guillaume Errard

    Mis à jour le 23/03/22, 05:00

    Publié le 23/03/22, 05:00

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    Les Russes ne sont pas les seuls à avoir disparu du marché immobilier français. Les étrangers, de manière générale, investissent de moins en moins dans l’Hexagone: 5,4% des transactions en 2020 contre 5,8% en 2019, selon une étude des notaires. La raison? La France a moins la cote auprès des non-résidents, ceux dont l’adresse fiscale ne se trouvait pas dans l’Hexagone au moment de la transaction immobilière. Leur part ne cesse de chuter depuis 2015.

    » LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: que faire des propriétés russes en France?

    Seulement 1,3% des acquisitions ont été réalisées par des étrangers non-résidents, en 2020. Un chiffre qui n’a jamais été aussi faible depuis 2010. Preuve de ce désamour: la part des vendeurs étrangers non-résidents est supérieure: 1,9%. «Les grèves et les gilets jaunes ont douché l’envie d’étrangers de s’installer en France. Sans compter le Covid qui a empêché les non résidents de visiter des logements», décrypte Me Thierry Delesalle, président de la commission statistiques immobilières.

    Mais des raisons propres au pays d’origine des étrangers peuvent aussi expliquer ce désamour: la chute de la livre pour les Anglais, la fiscalité plus lourde pour les achats immobiliers à l’étranger pour les Italiens ou encore les sanctions économiques et financières contre les Russes. «Les Anglais sont très pragmatiques: si le contexte est trop incertain et les prix trop élevés, ils changent de destination», analyse Me Delesalle. Depuis 3-4 ans, l’Espagne est ainsi devenue leur première destination, devant la France. Voilà pourquoi même le Sud-Est, pourtant très prisé par les Anglais et les Belges, fans n°1 de la pierre française, n’échappe pas à ce désintérêt. La part des achats d’étrangers non-résidents y a chuté de 3,9% en 2019 à 3,1% en 2020.

    Des biens immobiliers plus grands

    Si les étrangers non-résidents sont moins friands d’immobilier français, ils sont, en revanche, de plus en plus gourmands en surface. En 10 ans, ils ont gagné 18 m² (de 77 à 95 m²), l’équivalent d’une très grande chambre. Là où la surface des Français a stagné (de 83 à 85 m²). La raison? Les étrangers non-résidents s’éloignent de plus en plus des centres-villes pour s’installer en périphérie et acquérir des biens plus spacieux et disposant d’espaces extérieurs. Les Français aussi, objecterez-vous. Mais les étrangers disposent d’un budget médian souvent plus élevé que les acquéreurs hexagonaux. «La moitié des chalets à Morzine sont détenus par les Britanniques», précise Thierry Delesalle.

    » LIRE AUSSI - «La clientèle russe a pratiquement disparu du marché immobilier»

    Quid des destinations préférées des étrangers? On pense immédiatement au sud de la France. Eh bien non! Pas en tête en tout cas. C’est la Creuse qui décroche la première place devant le Lot, la Dordogne et, seulement 4e, les Alpes-Maritimes (voir ci-dessous). Et le profil de ces acquéreurs? Ce sont des «quinquas» (32%), cadres supérieurs (33%) qui conservent leurs biens au moins 15 ans. Bref, la France a moins la cote auprès des étrangers. Mais, pour ceux qui l’aiment encore, c’est une histoire d’amour qui dure.

    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : les pieds-rouges ou la solidarité internationaliste

    Après l’indépendance de l’Algérie, en juillet 1962, quelques dizaines de milliers de militants français anticolonialistes affluent dans le pays pour « réparer les dégâts » de la guerre. S’ils ont « le cœur à gauche », la majorité d’entre eux n’ont aucune attache partisane.

    Longtemps, les pieds-rouges n’ont pas existé. Invisibles, inaudibles, absents des romans nationaux où ils n’avaient pas place. A l’inverse des pieds-noirs, dont l’exode spectaculaire a marqué les esprits et la culture française, l’arrivée de ces jeunes Européens dans l’Algérie indépendante est passée presque inaperçue. Pas d’Albert Camus ni d’Enrico Macias parmi eux. Hormis quelques figures de la lutte anticoloniale, comme celle du communiste Henri Alleg, auteur de La Question (Minuit, 1958), ou celle de la « porteuse de valises » Hélène Cuenat, évadée de la prison de la Petite Roquette, en février 1961, et que la presse française avait baptisée « la Tigresse », aucun de ces extravagants migrants, emplis de curiosité et d’espérance dans la révolution algérienne, soucieux de « réparer les dégâts » de la guerre et du colonialisme, n’est célèbre, ni même connu. Certains le deviendront plus tard, mais pour d’autres raisons, à l’instar d’un Gérard Chaliand ou d’une Marceline Loridan. En cet été 1962, l’« été Far West », selon le mot du médecin militant Michel Martini, personne ne les remarque.

    "La Question" d'Henri Alleg, histoire d'un manuscrit

    Le terme de pied-rouge a-t-il été inventé par l’écrivain Kateb Yacine, soucieux de célébrer l’« homme nouveau », version algérienne, ou par le journaliste Edmond Brua, raillant ces « bolcheviques » débarquant à Alger, à contre-courant des pieds-noirs, dans un pays dont ils ne savent rien ? Son origine demeure obscure. Drôle de nom, en tout cas, que celui de pied-rouge – drôles de gens surtout !

    Une tribu hétéroclite

    Pour commencer, ils ne sont pas nombreux : quelques dizaines de milliers, tout au plus, chacun jalousement attaché à son lien singulier avec l’Algérie. S’ils ont « le cœur à gauche », ces anticolonialistes sont rarement des têtes politiques, ni des militants chevronnés. Médecins, instituteurs, agronomes, étudiants, artistes ou journalistes, certains ont déserté l’armée française ou se sont insoumis, quelques-uns ont fait partie des réseaux de soutien au Front de libération nationale (FLN), d’autres sont des syndicalistes ou des membres d’associations chrétiennes.

    Cette tribu hétéroclite compte en son sein des communistes et quelques trotskistes. Mais la majorité n’a aucune attache partisane. « La révolution, à l’époque, on ne pouvait pas la faire en France », expliquera Eugénie Dubreuil. Issue d’une famille modeste de province, la jeune femme est alors membre de la Fédération anarchiste. « La France, c’était Charonne, c’étaient les Algériens jetés à la Seine, ce pourrissement de la vie politique, cet étouffement ! Moi, j’avais envie de vivre, d’avancer. C’est surtout ça, je crois, qui m’a convaincue d’aller en Algérie. L’envie de vivre, oui ! Plus que la révolution. » Elle fera le saut en 1963, rejoignant son amoureux, Georges Chatain, reporter à l’hebdomadaire Révolution africaine, alors dirigé par l’avocat Jacques Vergès. Eugénie Dubreuil devient enseignante à l’Ecole des beaux-arts d’Alger.

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    Le Figaro

    Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

    Camille Lestienne

    TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.

    • Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.

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    • Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.

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    • Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).

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    • Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
    • Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.

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    Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.

    1. Où en est la campagne de vaccination?

    En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.

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    2. Qui peut se faire vacciner et quand ?

    Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.

    • Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.

    L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.

    • Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.

    Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.

    • Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.

    • Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.

    Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.

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    3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?

    L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.

    En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.

    L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.

    Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.

    4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?

    Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.

    Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).

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    Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.

    Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.

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    Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.

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    5. Pourquoi se faire vacciner?

    La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.

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    Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.

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    6. Doit-on craindre des effets secondaires?

    Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)

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    L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).

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    Le Figaro

    Université de Brest: malgré les coupes budgétaires, la situation financière continue de se dégrader

    Par Paul de Montferrand • Publié le 23/03/2022 à 12:27 • Mis à jour le 23/03/2022 à 12:35

    Trois ans après le vote d’un programme d’ajustement destiné à rétablir ses finances, l’université de Bretagne Occidentale (UBO) accuse un manque de moyens qui préoccupe les associations étudiantes.

    Coup dur pour l’université brestoise. En avril 2019, le conseil d’administration de l’université de Bretagne Occidentale (UBO) approuvait le plan «Pari» (Programme d’ajustements en vue d’une reprise des investissements) en réponse aux difficultés budgétaires de l’établissement dont le déficit s’élevait à près de deux millions d’euros en 2017. Mais trois ans après, le rééquilibrage des finances ne semble pas avoir empêché la dégradation des conditions de travail des étudiants, comme le rapporte Franceinfo.

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    Réduction du volume horaire

    Le plan Pari consiste initialement à réduire de 60.000 heures le volume horaire consacré à l’ensemble des formations entre 2019 et 2022, soit une diminution d’environ un sixième des enseignements. A l’époque, cette mesure doit permettre d’économiser 2,5 millions d’euros. Cette décision est confirmée par le conseil d’administration du 25 novembre 2021 qui table finalement sur une baisse de 10% de l’offre de formation globale à horizon 2027. Matthieu Gallou, président de l’UBO, se félicite alors dans un entretien donné à Ouest France le lendemain des résultats satisfaisants obtenus par le programme. Ce qui permet ensuite à l’université de lancer une campagne de recrutement de 48 personnels administratifs et enseignants titulaires en 2022.

    Mais le rééquilibrage du budget a pour conséquence une aggravation du manque de moyens financiers et humains accordés à la formation des étudiants. En novembre 2021, Matthieu Gallou déplore que la hausse de 7% des subventions de l’État accordées à l’UBO entre 2017 et 2021 n’ait pas compensé la hausse de 25% du nombre d’étudiants sur cette même période. La Fédération des associations étudiantes de Bretagne occidentale («Fédé B») s’oppose alors au lancement du plan Pari. Dans une vidéo diffusée sur Twitter le 16 novembre 2021, sa présidente Estelle Blouch manifeste son mécontentement face à une «une situation dramatique»: «La réduction des heures de formation entraînera une diminution des connaissances. La diminution des TP et TD au profit des cours magistraux entraînera une diminution de la technique des étudiants. Ce qui est à craindre, c’est également la fermeture de certaines formations. Ce que nous dénonçons, c’est le sous-financement de l’État de notre université, c’est l’abandon par l’État de sa mission d’éducation, fondamentale en démocratie.»

    «Le problème, c’est le sous-financement par l’État de notre université»

    La réduction du volume horaire des formations prend surtout la forme de regroupements et de mutualisations de TP et TD. Les composantes de l’UBO piochent également dans leurs fonds propres pour compenser partiellement cette baisse, à hauteur de 17.000 heures prévue à la rentrée 2022. Pour Baptiste Le Masson, en charge du dossier du plan Pari à la Fédé B, «ce qui pose question, c’est de savoir si les composantes vont maintenir ce financement sur cinq ans ou si cela va leur coûter trop cher». Au risque de voir s’aggraver la perte d’heures de cours. La Fédé B comprend que si l’université se voit contrainte d’assumer cette perte, ce n’est pas de gaieté de cœur. «Le problème de fond est le sous-financement par l’État de notre université. Les financements ne suivent absolument pas les besoins représentés par l’accueil de 24.000 étudiants», insiste Baptiste Le Masson.

    L’UBO, comme beaucoup d’universités françaises confrontées au même problème, s’efforce de trouver des sources de financement alternatives: appels à projet, plan France Relance notamment. «Ces fonds ne sont pas pérennes», nuance Baptiste Le Masson. Il faudra attendre la rentrée 2022 pour mesurer les conséquences directes du plan Pari pour chaque formation. L’ouverture de deux mastères en lettres et sciences sociales a d’ores et déjà été repoussée à la rentrée 2023.

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    Le Figaro

    Voyage et Covid-19 : la liste actualisée des pays classés en vert et orange

    Claire RodineauPierre Morel

    DÉCRYPTAGE - Les règles imposées par les autorités françaises pour les voyages à l'étranger diffèrent en fonction de la couleur des destinations, désormais classés en vert ou en orange. 23 pays sont passés en vert ce samedi, dont les États-Unis, la Tunisie ou les Seychelles.

    Avec la flambée du variant Omicron à travers le monde, les autorités françaises mettent à jour régulièrement leurs recommandations de voyage vers les pays étrangers. En vigueur depuis le 9 juin 2021, la classification par couleur des pays du monde dépend du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Si elle était initialement composée de trois puis quatre couleurs, n'y figurent depuis le 4 février plus que deux : vert, le niveau le plus favorable, et orange, le plus défavorable.

    Qu'est-ce que ce code couleur change concrètement pour nos déplacements ? Aux deux teintes correspond un niveau de restrictions au départ et au retour, qui se décline selon que l'on est vacciné ou non. Cette grille de lecture a évolué pour les voyageurs vaccinés, qui, à destination et en provenance de tous les pays, ne sont plus soumis à l'obligation de motif impérieux ni de test PCR.

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    A priori, rien de bien compliqué, donc. Sauf que, et c'est là que le bât blesse, chaque État reste libre d'imposer des mesures supplémentaires aux voyageurs, comme des tests des quarantaines, voire une pure et simple interdiction d'accès. Classé en «vert» par le gouvernement et l'Europe, le Japon n'accepte pas, par exemple, la venue des touristes étrangers, dont les Français. Et il y a presque autant de règles que de pays...

    Selon une recommandation non contraignante adoptée par les pays membres de l'Union européenne et entrée en vigueur le 1er mars, les voyageurs vaccinés de toute nationalité peuvent désormais entrer sur le territoire des Vingt-Sept sans motif essentiel ni test PCR. Cela ne change rien pour les déplacements à destination de la France : les autorités françaises accueillent déjà les vaccinés sur son territoire sans restriction majeure.

    Voici donc les règles imposées par les autorités françaises, comme l'explique le site du gouvernement :

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    Vers ou en provenance d'un pays vert

    La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation négligeable ou modérée du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : les pays de l'espace européen (27 États membres + Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Saint-Marin, Suisse et Vatican), auxquels s'ajoutent l'Afrique du Sud, l'Angola, l'Arabie saoudite, l'Argentine, les Bahamas, le Bahreïn, le Bangladesh, le Bénin, le Bhoutan, la Bolivie, le Botswana, le Burkina Faso, le Burundi, le Cap Vert, le Cambodge, le Cameroun, le Canada, la Colombie, les Comores, le Congo, la Corée du Sud, la Côte d'Ivoire, Cuba, Djibouti, les Émirats arabes unis, l'Égypte, l'Équateur, l'Eswatini, les États-Unis d'Amérique, l'Éthiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Guinée équatoriale, la Guinée Bissau, le Honduras, Hong Kong, les Iles Fidji, l'Ile Maurice, les Iles Samoa, l'Inde, l'Indonésie, l'Irak, la Jamaïque, le Japon, le Kazakhstan, le Kenya, le Koweït, le Laos, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, le Maroc, la Mauritanie, le Mozambique, le Myanmar, la Namibie, le Népal, le Nicaragua, le Niger, le Nigeria, la Nouvelle-Zélande, Oman, l'Ouganda, le Pakistan, le Panama, le Paraguay, le Pérou, les Philippines, le Qatar, le Rwanda, la République démocratique du Congo, la République dominicaine, Saint-Christophe-et-Niévès, le Salvador, le Sénégal, les Seychelles, le Soudan, le Soudan du Sud, le Sri Lanka, Taïwan, la Tanzanie, le Tchad, le Timor Oriental, le Togo, la Tunisie, le Vanuatu, le Venezuela, le Vietnam, la Zambie et le Zimbabwe.

    Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, que l'on soit vacciné ou pas. Mais toujours sous réserve que le pays en question autorise l'accès aux voyageurs français et en fonction des modalités qu'il aura définies (voir notre carte du monde pays par pays).

    Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays vert :

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    Vers ou en provenance d'un pays orange

    La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation active du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent et ne présentant pas d'échappement vaccinal ou immunitaire».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : tous les pays n'étant pas inclus dans les listes des pays «verts». Par exemple, en Europe, le Royaume-Uni et les pays des Balkans comme la Bosnie-Herzégovine ou l'Albanie. La Turquie en fait aussi partie.

    Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, mais uniquement si l'on est vacciné et que le pays accepte les touristes français. Les non-vaccinés doivent, eux, justifier d'un motif impérieux, familial ou professionnel. Le tourisme n'en fait pas partie.

    Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays orange :

    Vers ou en provenance d'un pays rouge

    Selon le site du gouvernement, un pays pourra être classé rouge en cas «d'urgence caractérisée par l'apparition d'un variant susceptible de présenter un risque de transmissibilité accrue ou d'échappement immunitaire».

    Pays concernés au 3 mars 2022 : aucun.

    Pourrait-on y voyager ? Non. Le classement d'un pays en rouge impliquerait l'obligation de présenter un motif impérieux pour voyager, l'obligation de présenter un test négatif au départ et l'obligation de se soumettre à un test à l'arrivée conditionnant le placement en quarantaine décidé par les préfets et contrôlé par les forces de l'ordre.

    Cet article fait l'objet de mises à jour régulières en fonction de l'actualité.

    Covid-19 : où peut-on voyager ? Notre carte des pays ouverts et des restrictions pour les touristes français

    INFOGRAPHIE - Les restrictions s'allègent en Europe. Au-delà, les touristes vaccinés accèdent à un nombre croissant de pays. L'Australie rouvre enfin ses frontières, après plusieurs destinations asiatiques.

    «La flambée du prix du pétrole va-t-elle se répercuter sur celui de mon billet d'avion ?»

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    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : Emmanuel Macron veut continuer à « apaiser » les mémoires de la guerre d’Algérie

    Lors de son discours, samedi, le chef de l’Etat a fait valoir que cette date, contestée par certains de ses opposants à la présidentielle, n’était « ni le début de la paix ni la fin de la guerre », mais « un jalon » qui « ne peut être renié ».

    Il compte continuer sur la voie ouverte depuis cinq ans pour réconcilier les mémoires douloureuses de la guerre d’Algérie. « Il y aura immanquablement des moments d’énervement, mais nous y arriverons », a plaidé Emmanuel Macron samedi 19 mars, lors de son discours proclamé à l’Elysée, dans le cadre de la commémoration du soixantième anniversaire des accords d’Evian.

    Le chef de l’Etat, candidat à sa propre succession, a, en effet, affirmé qu’il entendait continuer à « tendre la main » aux autorités algériennes, même si les initiatives prises depuis le début de son quinquennat n’ont pas permis d’améliorer durablement les relations avec Alger.

    Guerre d’Algérie : le kaléidoscope mémoriel d’Emmanuel Macron

    Le 19 mars 1962, « un jalon » qui « ne peut être renié »

    M. Macron prenait la parole devant les 200 invités réunis lors d’une cérémonie, à laquelle n’assistait justement aucun représentant officiel algérien. Pour l’occasion, une centaine de lycéens et de collégiens étaient, en revanche, présents, ainsi que des témoins de toutes les mémoires du conflit : appelés, combattants indépendantistes, harkis et rapatriés.

    « Beaucoup me diront : vous faites tout cela, mais vous n’êtes pas sérieux parce que l’Algérie ne bouge pas. (…) Tous mes prédécesseurs ont été confrontés à la même chose », a déclaré Emmanuel Macron, avant d’ajouter : « Je pense que le jour viendra où l’Algérie fera ce chemin ».

    Lors de son discours, il a souligné que cette date de commémoration du 19 mars, contestée par plusieurs porteurs de mémoire du conflit et certains de ses opposants à l’élection présidentielle, « ne fut ni le début de la paix ni la fin de la guerre » mais « fut un jalon » qui « ne peut être renié ».

    Guerre d’Algérie : l’épineuse question de la réconciliation des mémoires

    Il est également revenu sur l’ensemble des gestes mémoriels qu’il a engagé depuis le début de son mandat en faveur de la reconnaissance des différentes mémoires du conflit, notamment sur les recommandations émises par le rapport de l’historien Benjamin Stora, spécialiste de la colonisation et de la guerre d’Algérie.

    Depuis 2018, le chef de l’Etat a ainsi reconnu la responsabilité de l’armée française dans la mort du mathématicien communiste Maurice Audin et dans celle de l’avocat nationaliste Ali Boumendjel, durant la bataille d’Alger en 1957. Il a aussi reçu séparément des représentants des harkis et des pieds-noirs à l’Elysée, et qualifié d’« impardonnable pour la République » la tuerie de la rue d’Isly à Alger, qui a eu lieu le 26 mars 1962.

    Vendredi, le président Abdelmadjid Tebboune a déclaré que le dossier mémoriel entre les deux pays devait « inévitablement être traité d’une manière responsable et équitable dans un climat de franchise et de confiance ». Mais les « hideux crimes de la colonisation ne seront pas oubliés et ne sauraient être frappés de prescription », a-t-il prévenu dans un message à l’occasion de cet anniversaire, célébré en Algérie comme une « fête de la Victoire ».

    Un dossier qui s’invite dans la campagne présidentielle

    A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, ce dossier mémoriel s’est aussi imposé aux autres candidats. Depuis le Loiret, la candidate du RN, Marine Le Pen, a réaffirmé que, selon elle, « la colonisation avait contribué au développement de l’Algérie ». « Sous le mandat d’Emmanuel Macron, l’histoire n’est pas équilibrée. Tant qu’il reste comme seule politique de passer sa vie à s’excuser sans rien demander en contrepartie à un gouvernement algérien qui ne cesse d’insulter la France, (…) on n’arrivera pas à cet équilibre », a-t-elle jugé.

    Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paix

    La candidate s’oppose au maintien de la date du 19 mars 1962 pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie, tout comme Valérie Pécresse, prétendante à l’Elysée des Républicains. Cette dernière s’est engagée, vendredi, à trouver « une autre date » de commémoration, car « 80 % des victimes civiles sont tombées après les accords d’Evian », a-t-elle déclaré. Eric Zemmour a revendiqué vouloir établir une relation avec l’Algérie « dans le respect mais sans repentance » et promis de mettre fin aux « accords migratoires » convenus avec le pays en 1968, dans une tribune publiée dans Le Figaro.

    Anne Hidalgo, candidate du PS, tenait, en sa qualité d’édile de Paris, la tête de la cérémonie d’hommage de la capitale à toutes les victimes de la guerre d’Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc, au cimetière du Père-Lachaise.

    Le candidat communiste Fabien Roussel a, lui, commémoré cette date dans un message vidéo. « Soixante ans plus tard, nous n’oublions pas ce jour si important pour la paix et tous les efforts qu’il a fallu déployer pour qu’il arrive », déclare-t-il. Le prétendant à l’Elysée du PCF plaide pour que « s’instaure une ère nouvelle », « de confiance », entre les deux pays et « que la vérité soit totalement faite sur les crimes du colonialisme ».

    « Parti d’Algérie en juillet 1962, mon grand-père, Marcel, savait qu’en France rien ni personne ne les attendait »

    Le Monde avec AFP

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    Le Figaro

    Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

    Le Figaro

    FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

    Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).

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    Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.

    Comment activer le passe sanitaire ?

    Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :

    • Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
    • Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
    • Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
    • Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.

    Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?

    Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:

    • Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
    • Les maisons de retraites, Ehpad.
    • Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.

    Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.

    En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.

    Puis-je voyager sans passe sanitaire ?

    Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.

    En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.

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    Jusqu'à quand?

    Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.

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    En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.

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    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : une indépendance assombrie par l’« été de la discorde »

    En juillet et août 1962, la course au pouvoir déchire dans des combats meurtriers le mouvement nationaliste algérien.

    « Sebaâ snine barakat ! » (« sept ans ça suffit ! »). Les 29 et 30 août 1962, les Algériens descendent dans les rues du pays. Dans la journée du 29, de violents affrontements ont opposé, entre elles, des unités qui se revendiquent de l’Armée de libération nationale (ALN) à Alger et dans le centre du pays. L’insécurité s’installe dans la capitale. La guerre civile guette. Martyrisée après huit années de guerre, la population est à bout.

    Ces jours sanglants sont l’aboutissement de dissensions que connut le Front de libération nationale (FLN) au cours de la guerre et qu’il ne parvint jamais à surmonter, sans projet politique homogène – au-delà de la libération du pays – et écartelé entre plusieurs centres de décision : une direction basée à l’extérieur du pays ; des régions militaires autonomes (wilayas) en Algérie. Son objectif ultime atteint, l’indépendance, un autre conflit débute : celui de la course au pouvoir entre la poignée d’hommes qui, en 1954, se sont lancés dans le pari fou d’affronter militairement la puissance coloniale après plus de cent vingt ans d’occupation.

    Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paix

    Trois mois plus tôt, en mars 1962, alors que le cessez-le-feu issu des accords d’Evian entre en vigueur, les maquis de l’intérieur sortent exténués de la guerre. Leurs effectifs ont été décimés. Un quart seulement des combattants qui ont rejoint l’ALN entre 1954 et 1962 a survécu. « Ceux qui ont traversé la guerre étaient des survivants », racontera plus tard le commandant Azzeddine, l’un des cadres de la wilaya IV (centre du pays) qui, de retour dans les maquis au début de l’année 1962 après un exil en Tunisie, est marqué par l’ampleur des pertes subies dans le djebel. « Mais mon Dieu, ils sont donc tous morts ? […]. Nos maquis se sont affaiblis, je n’ai jusqu’à présent croisé que des embryons de sections disséminés dans la nature », écrira-t-il dans ses mémoires.

    Une rancœur tenace

    L’ALN ne comptait plus alors qu’à peine 10 000 hommes en armes après sept ans de combats dans des conditions épouvantables. La « bataille d’Alger », en 1957, a porté au cœur de la capitale la sale guerre et la répression à son paroxysme, avec des milliers de morts et de disparus. L’organisation indépendantiste y a perdu des cadres politiques ou intellectuels de premier rang, tels que Larbi Ben M’hidi.

    Les chefs politiques survivants sont contraints à l’exil. C’est le début de la coupure entre la direction du FLN – « l’Extérieur » – et une Algérie combattante isolée par la construction de barrages électrifiés aux frontières et coupée de renforts et d’armes. Beaucoup de partisans, ayant le sentiment d’avoir été abandonnés, nourriront une rancœur tenace à l’égard de « ceux des frontières ».

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    Le Figaro

    Passe vaccinal : ce qui change pour vos voyages depuis le 15 février

    La rédaction du Figaro Voyage

    En France, la durée de validité du certificat de vaccination et du certificat de rétablissement passe de six à quatre mois. Un simple test négatif ne permet plus d'accéder à la plupart des lieux publics.

    Pour les voyages en France

    Le projet de loi instaurant le «passe vaccinal», adopté par l'Assemblée nationale le 16 janvier, est entré en vigueur le 24 janvier. Ce dispositif, qui succède au passe sanitaire, ne change rien aux conditions de voyage des personnes vaccinées ou immunisées après une infection. Pour les non-vaccinés, en revanche, le test négatif n'est plus accepté nulle part ou presque. La preuve de vaccination et le certificat de rétablissement sont les deux seuls documents permettant d'accéder à la plupart des lieux publics (transports interrégionaux, restaurants, musées...). Il concerne tous les Français de 16 ans et plus. Les enfants de 12 à 15 ans restent quant à eux soumis au passe sanitaire et peuvent donc continuer à utiliser un test négatif.

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    Les lieux soumis au passe vaccinal sont les mêmes que ceux déjà soumis au passe sanitaire. Pour vos loisirs, il s'agit :

    • Des hébergements touristiques de type campings et centres de vacances, avec unique contrôle au début du séjour. Dans les hôtels, les clients n'ont pas à présenter de passe vaccinal sauf s'ils accèdent aux activités listées par la loi (restaurant, bar, salle de sport, piscine, spa...). Il n'est pas obligatoire pour le room service, ni pour le petit déjeuner si celui-ci est accessible aux seuls clients de l'hôtel ;
    • Des restaurants et les bars ;
    • Des transports en commun interrégionaux, à savoir les cars longue distance, les avions (vols nationaux uniquement, ceux vers la Corse et les territoires d'outre-mer restant soumis au passe sanitaire) et les trains (TGV inOui, Ouigo, Intercités et trains de nuit). Les personnes non vaccinées peuvent néanmoins emprunter des moyens de transport à condition de justifier d'un motif impérieux d'ordre familial ou de santé et de disposer d'un test négatif de moins de 24 heures ;
    • Des remontées mécaniques ;
    • Des navires et bateaux de croisière ;
    • Les activités de loisirs (cinémas, musées, salles de spectacles, etc.).

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    Pour conserver la validité du passe vaccinal, il est nécessaire d'être à jour dans sa vaccination contre le Covid-19. Depuis le 15 janvier, les Français de plus de 18 ans n'ayant pas reçu de rappel de vaccin sept mois après leur dernière injection (deux doses) ou infection au Covid-19 voient leur passe sanitaire désactivé. À partir du 15 février, ce délai sera abaissé à quatre mois (3 mois pour l'éligibilité au rappel, plus 1 mois de délai supplémentaire pour réaliser son rappel). Le site monrappelvaccincovid.ameli.fr, mis en place par l'Assurance maladie, permet de connaître la date de fin de validité de votre passe si vous ne faites pas le rappel.

    À noter : lorsque vous recevez une dose de rappel, il faut attendre sept jours avant que le nouveau QR code s'active. Que faire si vous avez été infecté par le Covid-19 après votre vaccination ? «Les personnes qui ont été testées positives au Covid-19 avant d'avoir pu recevoir leur dose de rappel peuvent utiliser leur certificat de rétablissement [c'est-à-dire leur test positif, NDLR] pour que leur 'passe sanitaire' reste valide en attendant de faire leur rappel. Il est néanmoins recommandé de faire votre rappel à partir de trois mois après votre infection», détaille le site du gouvernement. À partir du 15 février, ce certificat de rétablissement sera valable quatre mois (au lieu de six).

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    Pour les voyages à l'étranger

    Si les règles changent au niveau national, elles restent indépendantes de celles qui régissent les voyages en Europe et ailleurs dans le monde. Dans l'Union européenne, depuis le 1er février 2022, la validité du certificat de vaccination est limitée à 270 jours (neuf mois) après schéma vaccinal complet. La Commission européenne précise qu'il s'agit d'une durée maximale : certains États peuvent décider de la réduire davantage, comme la France, donc, à partir du 15 février (quatre mois au lieu de neuf).

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    Certaines personnes, notamment celles qui ont été vaccinées il y a entre sept et neuf mois, pourraient toujours faire valoir leur certificat de vaccination pour leurs voyages dans l'UE... mais pas en France. En dehors de l'Union européenne, la durée de validité du certificat de vaccination (mais aussi du certificat de rétablissement) dépend de chaque pays. Pour entrer en Israël, par exemple, il est nécessaire que la dernière dose ait été administrée moins de 180 jours (six mois) avant l'entrée sur le territoire. Il est important de vérifier les règles en vigueur dans chaque pays en consultant notre carte ou le site France Diplomatie.

    Publié le 14 janvier, cet article fait l'objet de mises à jour régulières.

    Voyage et Covid-19 : le Royaume-Uni lève toutes ses restrictions ce 18 mars

    Les autorités britanniques suppriment vendredi matin les restrictions sanitaires liées à la pandémie. Les voyageurs n'ont plus à présenter de passe vaccinal ou de test négatif.

    «La flambée du prix du pétrole va-t-elle se répercuter sur celui de mon billet d'avion ?»

    LE FIGARO VOUS RÉPOND - Notre lectrice s'inquiète. L'ampleur des surcoûts à prévoir dans les transports aériens va-t-elle faire doubler le prix de son aller-retour en avion ? Pas nécessairement.

    Vacances scolaires 2022 : dates à Pâques et calendrier des zones A, B et C

    Les vacances de printemps débuteront dans la zone B dès le 9 avril 2022 pour deux semaines. Les dates des zones A, B et C et le calendrier complet des vacances scolaires 2022-2023 à Paris et partout en France sont à retrouver ci-dessous.

    Le Monde

    L’Algérie est partout aujourd’hui

    Tribune. Ce n’est plus mon histoire, mais c’est encore la mienne. Pour moi, le 19 mars sonne de façon paradoxale. Je n’étais pas né et pourtant, chaque année, je ressens le besoin de penser à ce qu’il s’est passé à ce moment-là. Sans doute parce que mon père est né un 18 mars et qu’il y a comme une continuité entre les deux événements : l’histoire de mon père et l’histoire de son pays, qui est aussi le mien. Pour moi, les deux sont liés et leur lien relève de l’évidence. Or, ça ne l’est plus, ou ça ne l’a même jamais été pour beaucoup d’autres, comme moi Français d’origine algérienne.

    Chez nombre de « jeunes », enfants ou petits-enfants de l’immigration algérienne, la distance qui sépare la représentation exaltée, fantasmée, du pays d’origine de leur connaissance réelle de sa culture et de son histoire, est souvent considérable.

    Guerre d’Algérie : l’épineuse question de la réconciliation des mémoires

    Il y a beaucoup de raisons à cela, mais reconnaissons-le : en France, pour de nombreux enfants issus de l’immigration algérienne, le 19 mars 1962 ne signifie plus grand-chose. A peine est-ce un bruit sourd qui remonte chaque année à la surface, un grondement que l’on entend de loin et auquel, après avoir tendu l’oreille un instant, on ne prête plus attention.

    Cela interroge : comment un événement aussi central dans notre histoire récente que la fin de la guerre d’Algérie, mais aussi au sein de nos familles, a-t-il pu ainsi passer à la trappe de nos mémoires ?

    Il me semble d’abord que, malgré la mobilisation de nombreuses associations et personnalités engagées, malgré le travail considérable des historiens, nous sommes encore en France, en 2022, les victimes collectives et collatérales de ce que Benjamin Stora appela en 1991, dans un livre qui fit date, La gangrène et l’oubli.

    Trente ans après, au fond, très peu de choses ont changé. Le 19 mars – en réalité l’ensemble de la guerre d’Algérie et plus encore la colonisation de ce pays par la France – demeure pour nombre de jeunes Français d’origine algérienne un phénomène évanescent et parfois même davantage : un trou noir, un vaste silence.

    Certains pourraient s’en réjouir, considérant que c’est là le symptôme d’un processus d’assimilation en cours qui gomme les aspérités identitaires et broie les questionnements existentiels. Plus la mémoire s’estompe, plus l’identité s’éclaire, en quelque sorte. Ce que l’on observe va néanmoins à rebours de ce raisonnement.

    De façon là aussi paradoxale, l’Algérie est partout aujourd’hui. Elle écume aux lèvres des nostalgiques de l’empire, ou de ceux, peut-être encore plus nombreux en ces temps de campagne électorale, qui s’efforcent de les imiter, espérant glaner ici ou là quelques voix de plus à l’appui de leur sombre dessein. Elle se dresse, fière et rageuse, à travers les drapeaux que de jeunes Français d’origine algérienne arborent lors de compétitions sportives et, même disons-le franchement, pour un oui ou pour un non.

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    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : « En 1962, l’Algérie vivait le temps des possibles »

    Pour l’historienne Malika Rahal, l’accession du pays à l’indépendance, en juillet 1962, a mêlé l’effervescence festive à l’apparition de failles au sein de la société algérienne.

    Malika Rahal est historienne chargée de recherche au CNRS, directrice de l’Institut de l’histoire du temps présent. Autrice d’une biographie d’Ali Boumendjel, avocat proche du Front de libération nationale (FLN) assassiné en 1957 (Belles Lettres, 2011 ; réédition poche La Découverte, 2022), elle vient de publier Algérie 1962, une histoire populaire (La Découverte, 496 p., 25 euros), une radioscopie de la société algérienne au moment du grand bouleversement de l’accession à l’indépendance.

    Vous écrivez que l’année 1962 a fait l’objet en Algérie d’un « récit de la déploration ». Qu’entendez-vous par là ?

    En Algérie, certains y voient le mauvais départ de l’Algérie indépendante. L’année 1962 fournit une explication commode de tous les malheurs qu’on a pu connaître après, de ce qui ne va pas dans le présent. Je dis « malheur » entre guillemets, parce que c’est le sens de ce récit-là que de rattacher au mauvais départ de 1962 toutes les difficultés politiques ou le blocage démocratique qui suivront.

    Et ce « mauvais départ », ce serait l’été de la discorde, c’est-à-dire les conflits internes au mouvement nationaliste tout juste vainqueur ?

    Le mauvais départ serait en effet la crise interne au Front de libération nationale durant l’été 1962. Celle-ci oppose, en gros, le gouvernement provisoire de la République algérienne à l’armée des frontières (branches de l’Armée de libération nationale en Tunisie et au Maroc) qui, associée à Ahmed Ben Bella, le premier président de la République algérienne, en sort vainqueur. Le conflit est assez dur, il y a des morts. Il est traumatisant pour les gens qui y assistent, parce que des Algériens se battent contre des Algériens. Il en est resté le souvenir d’une grande déception. Dans le récit qui va se construire, l’épisode devient l’origine mythologique des déconvenues ultérieures. La révolution serait mal partie.

    Mais avant d’en arriver à cette discorde, il y a la flambée de violence qui accompagne les accords d’Evian et le départ des Français d’Algérie. Vous soulignez en particulier le poids de la rumeur, notamment celle du sang volé…

    C’est un des paradoxes de l’année 1962. Au moment où la guerre se termine, on assiste à des paroxysmes de violence. En réalité, ce n’est pas si paradoxal quand on connaît les autres sorties de guerre. On a toutefois ici des mécanismes particuliers parce que coïncident fin de guerre et fin d’empire. Ce qui m’a vraiment fascinée en étudiant cette période, c’est le degré de violence produit par l’Organisation de l’armée secrète (OAS) et le soutien populaire qu’elle a reçu pendant quelques mois de la part des Français d’Algérie. Une des explications est le désespoir, tout simplement, de ces Français d’Algérie dont le monde va disparaître.

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    Le Monde

    Les 60 ans des accords d’Evian : paradoxe, l’indépendance algérienne a amplifié l’émigration vers la France

    Les accords, signés le 18 mars 1962, pérennisent le principe de la libre circulation entre les deux rives de la Méditerranée. Mais ni le départ forcé des pieds-noirs ni l’exode massif des Algériens après l’indépendance n’avaient été anticipés.

    Pourquoi des centaines de milliers d’Algériens partisans voire militants de l’indépendance de leur pays ont-ils émigré vers la terre de leur ancien colonisateur ? Pourquoi ce flux a-t-il redoublé sitôt l’émancipation de l’Algérie actée par les accords d’Evian, le 19 mars 1962 ? Cette réalité inscrite dans les chiffres – 70 000 arrivées d’Algériens par semaine en France au dernier trimestre de 1962 ; 350 000 Algériens en France en 1962, 820 000 vingt ans plus tard – est l’un des grands non-dits franco-algériens. Un mouvement massif que l’on a préféré oublier à Alger comme à Paris.

    Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paix

    Côté algérien parce qu’il reflète le chaos de l’après-indépendance et l’ambiguïté des relations avec la France. Côté français parce qu’il n’avait nullement été anticipé ni souhaité. Des deux côtés parce que le pernicieux « mythe du retour » a longtemps été entretenu et que l’afflux de travailleurs algériens dans l’ancienne métropole correspondait en réalité à un intérêt convergent : soupape à chômeurs et transfert de devises pour Alger ; main-d’œuvre bon marché et docile pour le patronat français au cœur des « trente glorieuses ».

    Attentisme des émigrés algériens

    Presque par raccroc, les accords d’Evian pérennisent le principe qui va se révéler ensuite crucial et controversé : la libre circulation entre les deux rives de la Méditerranée. Ce droit, acquis seulement depuis 1947 pour les musulmans d’Algérie, va s’appliquer après 1962 aux ressortissants de l’Etat nouvellement indépendant. « Sauf décision de justice, tout Algérien muni d’une carte d’identité est libre de circuler entre l’Algérie et la France », stipulent les accords. Combiné à la disposition prévoyant que « les ressortissants algériens résidant en France, et notamment les travailleurs, auront les mêmes droits que les nationaux français, à l’exception des droits politiques », le texte paraphé en 1962 instaure au bénéfice des Algériens le droit d’entrer et de s’établir librement en France. Symétriquement, les accords garantissent le droit des Français installés en Algérie d’aller et venir à leur guise entre les deux pays.

    Les 60 ans des accords d’Evian : l’exode des pieds-noirs, un arrachement douloureux

    Mais tandis que le départ dramatique des pieds-noirs rendra cette dernière disposition sans objet pour eux, la libre circulation accordée aux Algériens facilitera l’immigration vers la France sans que cette conséquence ait été prévue. « Les négociateurs d’Evian pensaient que les travailleurs algériens quitteraient les usines françaises pour rentrer en Algérie et que les Français d’Algérie resteraient, analyse l’historien Benjamin Stora. Ils se sont trompés sur ces deux aspects centraux. »

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    Le Monde

    Le Nigeria au bord du black-out à cause de la hausse du prix des carburants

    Alors que le réseau national électrique est à bout de souffle, population et entreprises dépendent largement des générateurs à essence pour vivre et leur travailler.

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    Accoudé contre son 4X4, le front humide, Stephen peste contre la chaleur de midi et l’attente interminable pour récupérer les bidons de gazole qui serviront à alimenter le générateur de la société pour laquelle il travaille, à Lagos. Des jeunes du quartier font la queue à sa place dans une station-service toute proche. « C’est devenu beaucoup trop cher de se faire livrer par camion certains jours, alors il faut que je fasse le déplacement moi-même, avec mes jerricanes », explique le chauffeur.

    Le prix du gazole, qui avoisine habituellement 225 nairas le litre (0,50 euro) au Nigeria, a doublé puis triplé, jusqu’à frôler les 800 nairas le 18 mars. Une conséquence de l’invasion russe en Ukraine qui a fait s’envoler les cours du brut sur les marchés mondiaux.

    La guerre en Ukraine risque d’aggraver l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest

    « Nous avons éteint notre générateur au diesel en début de semaine, car cela nous coûtait vraiment trop cher », se désole Henry, le comptable de Solar Kitchen, une cantine proprette nichée dans une petite rue du quartier d’Ikoyi. Il pointe du doigt l’imposante machine, installée juste à côté de la porte d’entrée : « Nous sommes passés en urgence sur un générateur à essence, moins coûteux mais aussi moins puissant. Donc nous ne pouvons plus alimenter tous nos appareils électriques, notamment les climatiseurs et certains frigos. »

    Bien qu’il soit le premier producteur de pétrole brut d’Afrique, le Nigeria doit importer la quasi-totalité de son carburant, car aucune de ses quatre raffineries n’est opérationnelle. Une situation paradoxale, qui expose le consommateur aux fluctuations du marché. Pour éviter une flambée des prix à la pompe, le gouvernement nigérian subventionne massivement l’essence, dont le prix est fixé à 165 nairas. Mais, ces derniers temps, les stations-service peinent à satisfaire la demande.

    Gabegie

    En février, une grave pénurie de carburant a fait grimper les prix jusqu’à 1 euro le litre d’essence sur le marché parallèle. Comme souvent, ce sont des problèmes de gestion qui expliquent cette gabegie : en début de mois, la compagnie nationale pétrolière – la NNPC – a annoncé que 100 millions de litres d’essence frelatée avaient été importés par erreur et devaient être retirés du marché. Les autorités ont également évoqué un retard des cargos transportant le pétrole raffiné à cause de la guerre en Ukraine.

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    Le Figaro

    Top 10 des villages français les plus recherchés : et vous, où iriez-vous ?

    AVANT-PREMIÈRE - Le comparateur de locations de vacances Likibu dévoile son classement des villages de France les plus recherchés sur Google. De quoi se donner des idées d'escapades pour les beaux jours.

    Si le monde s'entrouvre, peu à peu, au tourisme, beaucoup de vacanciers choisissent encore la France pour leurs escapades. Mais où exactement ? C'est ce qu'a essayé de découvrir le comparateur de locations de vacances Likibu, qui a compilé puis analysé les données correspondant au nombre de recherches mensuelles Google sur 30.000 villages français au cours des 12 derniers mois avec les requêtes «Que faire», «Que voir», «Que visiter» (1).

    Sans grande surprise, ce sont cette année comme la précédente les villages de Rocamadour, Giverny, Les Baux-de-Provence et Gordes qui tirent leur épingle du jeu. Saint-Jean-Pied-de-Port fait cette année sa «remontada», passant de la 13e à la cinquième position tandis que de petits nouveaux s'immiscent dans le classement comme Yvoire ou Saint-Florent. On vous fait découvrir ces lieux d'exception, souvent classés parmi les «Plus Beaux Villages de France» et où l'on risque fortement de vous retrouver cet été.

    1. Rocamadour (Lot)

    En tête du classement des villages français les plus recherchés : Rocamadour. Cette cité médiévale située au cœur de la vallée de la Dordogne est réputée pour ses ruelles pittoresques, ses portes fortifiées, ses maisons et ses châteaux qui se fondent dans la roche. Inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, Rocamadour est notamment connue pour faire partie des plus grandes étapes du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

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    2. Giverny (Eure)

    Sur la deuxième marche du podium, on retrouve le charmant village normand de Giverny, surtout connu grâce au peintre Claude Monet qui y a résidé pendant près de 43 ans. C'est notamment là-bas qu'il peindra sa célébrissime série de peintures à l'huile, Les Nymphéas. Haut lieu de l'impressionnisme, Giverny accueille chaque année des milliers de visiteurs et de voyageurs. Et à en croire les recherches internet des Français, cet été ne fera pas exception.

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    3. Les Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône)

    Le village des Baux-de-Provence arrive en troisième position du classement. Situé dans le massif des Alpilles et perché sur un éperon rocheux, on lui concède volontiers sa vue imprenable sur les plaines du sud, le charme de ses ruelles étroites et pavées, ses monuments historiques, ses habitations de calcaire et ses nombreux lieux d'expositions variés.

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    4. Gordes (Vaucluse)

    Estampillé «Plus Beaux Villages Français», Gordes est également perchée sur un rocher. Ici, les pentes escarpées de la montagne dévoilent des maisons enracinées depuis des générations. Son charme est exceptionnel, son architecture typiquement provençale, son patrimoine riche et varié et sa situation géographique, entre les monts du Vaucluse et le parc naturel du Luberon, idéale.

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    5. Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques)

    Saint-Jean-Pied-de-Port fait également partie des étapes incontournables pour les pèlerins marchant sur les chemins de Compostelle. Le village basque doit son nom à sa situation au pied du mythique col de Roncevaux, le col étant surnommé «port» dans les Pyrénées. Fondé au XIIe siècle, Saint-Jean-Pied-de-Port faisait partie du royaume de Navarre. L'église Notre-Dame-du-Bout-du-Pont, deuxième édifice gothique du Pays basque, et la citadelle remaniée par Vauban font partie des incontournables du village. Et à moins d'une heure de Biarritz, on y trouve, outre une table splendide, toute la générosité d'un terroir béni des dieux.

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    6. Yvoire (Haute-Savoie)

    Ses maisons en pierre se reflètent dans les eaux claires du lac Léman. Fondé en 1306, Yvoire garde les traces de son passé militaire comme ses remparts et ses portes fortifiées. Son Jardin des cinq sens est un labyrinthe, divisé en quatre parties évoquant la vue, le toucher, le goût et l'odorat, l'ouïe étant représentée par le bruit de l'eau et le chant des oiseaux.

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    7. Sancerre (Cher)

    Village préféré des Français en 2021, cette cité médiévale du Cher située sur un éperon rocheux ravira évidemment les amateurs de vin mais aussi de fromages. Avec ses ruelles pittoresques, elle se prête aussi aux balades, à pied ou à vélo, d'autant que son promontoire offre de jolis points de vue sur les environs.

    8. Saint-Florent (Haute-Corse)

    Située dans le nord de la Corse, entre le Cap Corse et la Balagne, cette station balnéaire marque l'entrée du désert des Agriates, une région sauvage ponctuée de plages de sable fin. Notamment la Saleccia, l'une des plus belles de l'île de Beauté. Depuis sa citadelle ou son port de plaisance, le village fondé au XVIe siècle par les Génois offre des vues à couper le souffle sur le golfe.

    9. Conques (Aveyron)

    Autre jolie étape du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, Conques. Niché au cœur de la vallée du Lot, Conques est un havre de paix et de verdure. Parmi les choses à ne pas surtout pas manquer en s'y rendant : l'église abbatiale Sainte-Foy. À la fois trésor architectural et exemple de modernité grâce aux vitraux contemporains de Pierre Soulages, elle fait partie des merveilles à voir et à revoir sans modération. Mais il faut monter au point de vue de Bancarel (une demi-heure de marche), situé sur une colline qui fait face à Conques. On est alors récompensé de son effort par le plus beau point de vue sur le village.

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    10. Riquewihr (Alsace)

    Lui aussi sacré «Plus beau village de France», ce village médiéval entouré de vignes est surnommé «la perle du vignoble alsacien». Avec son beffroi, son château Renaissance et ses maisons à colombages, il se pare de fleurs au printemps tandis que l'hiver, il vit au rythme des marchés de Noël.

    (1) Méthodologie : cette étude a été réalisée entre le 14 et le 18 mars 2022 par Likibu . L'ensemble des villages français a été pris en compte, soit toute commune de moins de 2 000 habitants. (30.037 villages de moins de 2 000 habitants en France - Base INSEE 2018.)

    Les données correspondent au nombre de recherches mensuelles moyennes sur Google au cours des 12 derniers mois pour :

    • Les différentes requêtes les plus recherchées parmi «Que faire», «Que voir», «Que visiter» + le nom du village.
    • Le nom du village seul (par exemple «Rocamadour» compte en moyenne 110.000 requêtes mensuelles au cours des 12 derniers mois sur Google).

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    Le Figaro

    Camille Aguilar, tornade sur planches

    Nathalie Simon

    PORTRAIT - Cette pétillante comédienne de 26 ans joue au Théâtre Montparnasse dans Times Square, avec Guillaume de Tonquédec, et va doubler un personnage dans Yellow Yeti, une série de Disney.

    «Vous allez voir la bombe!», prévient José Paul, qui dirige Camille Aguilar dans Times Square, au Théâtre Montparnasse, à Paris. Effectivement, veste en peau, pull rouge et bottines noires, l’actrice déboule à bicyclette, comme un coup de vent place de la République. Choisit un verre de jus d’orange frais au bar de l’hôtel comme si elle manquait de vitamines. Ce qui est loin d’être le cas. La jeune femme de 26 ans est montée sur ressorts. Le soir, après avoir joué en virtuose une apprentie comédienne dans la pièce de Clément Koch, elle circule à vélo dans la capitale pendant une heure, «pour faire descendre la pression». Elle tient peut-être de sa mère, Leonor, qui a vu le jour dans un village de Castille, travaille dans une école maternelle et collectionne les articles sur sa fille. Née à Villepinte (Seine-Saint-Denis), Camille a perdu son père à l’âge de 5 ans, mais été élevée par Patrick, «quelqu’un de génial», adjoint à la sécurité et au sport à la mairie de Tremblay-en-France.

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    Sa maman lui a raconté que «petite», elle jouait des pièces de théâtre «toute seule» et inventait des jeux. À 11 ans, elle l’inscrit à un cours de théâtre. «C’était super, mais je ne savais pas encore ce que je voulais faire, je voulais être heureuse absolument», confie Camille. «Elle a quelque chose», signale sa professeur, Madame Guillemette, qui conseille à Leonor d’inscrire sa fille dans une agence de casting. «Émigrée espagnole, ma mère a eu peur, elle souhaitait que j’aie une situation stable», explique Camille, dont la sœur aînée fera Sciences Po. L’adolescente obtient un bac L «avec mention», au lycée Fénelon, à Vaujours (93). Joue dans la troupe du lycée et continue de suivre des cours d’art dramatique dans un atelier «au bout de sa rue».

    «Souveraine sur le plateau»

    Après la fac de théâtre à Censier, l’étudiante intègre L’Entrée des artistes, l’école de théâtre d’Olivier Belmondo que parrainait son oncle Jean-Paul. «Olivier me disait: “il faut que tu aies confiance en toi”, se souvient l’ancienne élève. Je dois arrêter de douter, cela empêche de s’ouvrir aux autres. Croire en soi, c’est prendre le risque de se tromper, mais on ne sauve pas des vies! Fais ton taffe!» Pas dupe du miroir aux alouettes, Camille Aguilar entend se concentrer sur son travail: «Ça ne rend pas heureux d’être trop centrée sur soi.» Avant d’entrer en scène, elle s’adresse à son modèle, Meryl Streep, dont elle a deux photos dont l’une du film de Clint Eastwood Sur la route de Madison, dans sa loge. «Ça va aller, Meryl…»

    Son CV - plus de 20 fictions télévisées, 4 films et autant de pièces - parle pour celle qui a l’audace des timides. Dans Papi Sitter, sorti en 2020, elle tient tête à ses deux grands-pères: Olivier Marchal et Gérard Lanvin. «C’était rock’n’roll!» Pas intimidée pour deux sous, elle se rajeunit de trois ans pour être sélectionnée. Dans Times Square, elle défie Guillaume de Tonquédec, professeur d’art dramatique déchu. José Paul se souvient: «Il était sous le charme, il m’a dit qu’il s’était senti en sécurité avec elle, malgré son “inexpérience”, elle est solide, sûre.» L’auteur Clément Koch a également été séduit dès la première lecture de la pièce par cette tornade brune. «Nous avons eu un coup de cœur, explique José Paul. Camille était un peu comme une grenade dégoupillée avec de l’énergie à canaliser. On a fait des essais, ça s’est très bien passé tout de suite. Elle devait avoir le trac, mais elle est très à l’écoute et réactive. Quand elle ne réussissait pas du premier coup, je sentais que ça tournait dans sa tête. Maintenant, elle est souveraine sur le plateau.»

    Je suis entourée de gens qui aiment leur métier, ils ne pensent pas que je n’ai rien à leur apprendre parce que je suis plus jeune qu’eux

    «Je suis entourée de gens qui aiment leur métier, ils ne pensent pas que je n’ai rien à leur apprendre parce que je suis plus jeune qu’eux, observe Camille. Sachant que j’ai beaucoup d’énergie, j’essaie d’être présente dans l’instant, d’écouter, de respirer correctement.» La comédienne n’a rien à craindre de ses partenaires. D’ailleurs, selon José Paul, le théâtre «fait partie de son ADN». Soucieuse de s’améliorer, Camille prend toujours des cours de théâtre, trois heures par semaine, à Belleville. Étudie la méthode de Lee Strasberg. Assiste à des master class de Maïwenn, pour laquelle elle a tourné dans une publicité de la SNCF, ou de Nicolas Briançon, dont elle a vu toutes les pièces. «Un jour, on travaillera ensemble.»

    Pourtant, au début, Camille n’y croyait pas. «Je ne pensais pas que le théâtre viendrait vers moi, dit-elle, on me trouvait trop moderne, pas assez classique, je ne suis pas passée par le cours Florent ou le Conservatoire. J’ai grandi, j’ai réalisé qu’on pouvait accomplir des choses en équipe. Je suis devenue plus exigeante avec moi.» Pour l’heure, c’est le cinéma qui la sollicite. Piggy (Cerdita), le film de Carlota Pereda, dans lequel elle joue une harceleuse, a été sélectionné au 38 Festival de Sundance. «J’adore ce genre de rôle, on s’autorise à être méchante», lance Camille Aguilar, qui espère de nouveau tourner en Espagne. En attendant, entre deux éclats de rire, lucide, elle annonce qu’elle va prêter sa voix pour une nouvelle série d’animation de Disney, Yellow Yeti, à une «gamine» qui lui ressemble étrangement: «dynamique, qui a du caractère, sait ce qu’elle veut, commande un peu, mais pas trop, culottée!»

    Paroles citoyennes, le festival qui permet au théâtre de faire société

    Le festival de théâtre revient du 19 mars au 4 avril pour une cinquième édition. Une programmation en six actes toujours très attachée aux sujets cruciaux de notre société. Il interroge cette année le moment où nos vies peuvent, d'un coup, basculer.

    Quand le théâtre se la joue en solo avec de jeunes auteurs

    PORTRAITS - Ces jeunes auteurs privilégient les seuls-en-scène pour proposer des adaptations littéraires ou des créations originales. Signe que cette forme n'est plus seulement dévolue aux artistes comiques.

    Le Monde

    Au Sénégal, l’armée lance une opération militaire contre la rébellion casamançaise

    La mort de quatre soldats sénégalais il y a deux mois avait décidé Dakar à réagir pour mettre fin à la plus vieille rébellion d’Afrique, de plus en plus affaiblie.

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    Depuis dimanche 13 mars, des dizaines de familles sénégalaises fuient leur village dans le nord de la Casamance, région du sud du Sénégal, pour traverser la frontière et se réfugier en Gambie voisine. Toutes ont fui une opération de l’armée sénégalaise lancée pour « démanteler les bases de la faction Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) de Salif Sadio » et « préserver l’intégrité du territoire national », selon le communiqué du ministère de la défense. La Casamance est le théâtre d’un des plus anciens conflits du continent : depuis quarante ans, des rebelles indépendantistes armés ayant pris le maquis font face à l’Etat sénégalais.

    La communauté catholique Sant’Egidio, investie dans la médiation entre les deux parties depuis des années, a rapidement appelé à « arrêter les affrontements pour reprendre le processus de négociation » et « à la fin des opérations militaires en cours conduites par l’armée sénégalaise afin qu’il soit possible de sauvegarder la stabilité de la zone concernée et de garder ouverte la voie du dialogue ». « Il n’y a pas un jour sans combat, constate pourtant Angelo Romano, membre du bureau des relations internationales de Sant’Egidio. Ces opérations ont bloqué la négociation, il n’y a que la voie des armes depuis lundi dernier. »

    Au Sénégal, les familles des « martyrs » de mars 2021 réclament justice

    La zone n’avait pas connu de confrontation armée aussi violente depuis 2012, quand Salif Sadio, l’un des chefs rebelles historiques, avait déclaré un cessez-le-feu unilatéral. Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement gambien s’est inquiété que « plusieurs communautés et villages (…) ont entendu des bruits de tirs nourris tandis que des informations ont fait état d’obus atterrissant dans des villages frontaliers gambiens ».

    En une semaine, l’Agence nationale gambienne de gestion des catastrophes (NDMA) a recensé 6 350 personnes fuyant les violences, dont 4 508 déplacés, le reste étant des familles sénégalaises qui ont repassé la frontière. Ce chiffre risque d’augmenter car l’agence a dû stopper les enregistrements face à « l’intensité des combats qui rendait la sécurité trop volatile », indique Binta Sey Jadama, coordinatrice régionale de la côte ouest de la NDMA. Les réfugiés sont pour le moment accueillis au sein de villages gambiens, avec l’aide de la Croix-Rouge, dans des conditions parfois difficiles. « Ils sont accueillis dans des régions rurales qui sont déjà pauvres », décrit Mme Jadama.

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    Le Monde

    A Madagascar, les joueurs de pétanque privés de compétitions internationales pour un an

    Le gouvernement malgache n’avait pas payé les frais de séjour de son équipe nationale lors des mondiaux de novembre 2021 en Espagne.

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    Dans le jargon de la pétanque, l’expression qui prévaudrait pour qualifier la situation serait « se prendre une Fanny ». Soit une humiliation qui équivaut à un 13-0. C’est bien l’esprit qui émanait du communiqué adressé, vendredi 11 mars, au gouvernement malgache par la Fédération internationale de pétanque et de jeu provençal (FIPJP).

    La fédération a annoncé priver Madagascar de compétition pour un an jusqu’à ce que le gouvernement ait remboursé les frais de séjour de son équipe nationale lors des mondiaux de novembre 2021 en Espagne. La FIPJP ne mâche pas ses mots à l’endroit de l’exécutif malgache, dénonçant un « comportement indigne ». « Bizarrement, seuls ont été réglés sur place les frais de déplacement du ministre des sports, Hawel Mamod’Ali, qui n’a jamais manifesté sa présence et de sa directrice des sports (…) », pointe la FIPJP.

    A Madagascar, derrière l’alibi du climat, les raisons d’une famine

    Après plusieurs jours de « révolte » sur les réseaux sociaux où les fans de pétanque n’ont pas caché leur amertume, le patron de la fédération malgache, Amiroudine Andrialemirovason, a indiqué jeudi 17 mars que le gouvernement avait finalement honoré ses impayés. « Des négociations sont en cours », a t-il précisé lors d’une conférence de presse. « Tout devrait revenir dans l’ordre puisque le fond du problème a été réglé », espère-t-il.

    Sport phare sur la Grande Ile

    La FIPJP va-t-elle pour autant lever ses sanctions ? Rien n’est moins sûr. Jusqu’à nouvel ordre, les boulistes malgaches sont privés de mondial en mai au Danemark et de représentation aux jeux des îles de l’océan Indien, qui doivent se tenir sur la Grande Ile en 2023.

    Derrière cette affaire, se dessine le manque de soutien public dont pâtissent les sportifs, toutes disciplines confondues. Même professionnels, nombre d’athlètes sont contraints de cumuler plusieurs emplois à la fois pour vivre et financer leur pratique sportive. Certains préfèrent jeter l’éponge. Ironie du sort, la pétanque est un sport phare sur la Grande Ile, où les Malgaches – hommes, femmes et jeunes – remportent régulièrement des titres mondiaux et continentaux. En novembre 2021 en Espagne, l’équipe malgache avait brillamment défendu les couleurs du pays, arrivant deuxième de la compétition.

    A Madagascar, les coupures de courant à répétition pénalisent l’activité économique

    Ce n’est pas la première fois que le pays est accusé d’être mauvais payeur. Ainsi, apprend-on dans le communiqué de la FIPJP, en 2019, lors des championnats de pétanque d’Afrique à Lomé, l’ancien patron des boulistes malgaches, décédé en avril 2021, avait dû financer sur ses fonds propres la venue de l’équipe nationale contre une promesse orale de l’exécutif de lui rembourser. « Cela lui a coûté environ 50 000 euros, qui se sont ajoutés à des pressions de toutes sortes, y compris économiques dans son travail », écrit la fédération sans préciser si M. Randriamarohaja avait finalement été remboursé.

    Le Figaro

    Guide Michelin 2022: 3 étoiles pour Plénitude et La Villa Madie

    Alice BosioStéphane Durand-Souffland

    Le Guide Rouge a dévoilé, ce mardi, à Cognac, ses 49 nouveaux restaurants étoilés, ainsi que des prix spéciaux.

    200 chefs et une centaine de journalistes internationaux étaient réunis, ce mardi 22 mars, au théâtre L'Avant-Scène à Cognac (Charente), pour la cérémonie des étoiles Michelin France 2022.

    Après une bonne vingtaine de minutes de retard, la cérémonie démarrait par un long film vantant les paysages et la gastronomie locale. La présentation du show, ponctué de plusieurs flottements et soucis techniques, était assurée, comme en 2021, par la journaliste Sophie Menut Yovanovitch. Laquelle commençait par un hommage rapide aux victimes de la guerre en Ukraine. Avant que les huiles charentaises ne montent sur la scène, décorée de nombreux tonneaux, pour annoncer leur fierté d'accueillir la première cérémonie du Michelin hors de Paris.

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    «Trop peu de femmes dans la sélection»

    Gwendal Poullennec, directeur international des Guides Michelin, faisait alors son apparition pour lancer les résultats: «Cette année, nous souhaitons mettre particulièrement en lumière les terroirs locaux. Ils contribuent tellement à la reconnaissance mondiale de notre gastronomie.» Le guide 2022 compte 627 étoilés (contre 638 en 2021), dont plus de 500 en régions, et 49 nouveautés.

    «Je constate que trop peu de femmes font partie de la sélection», soulignait encore M. Poullennec, encourageant les maisons à se transformer (plutôt que d'en endosser la responsabilité). Avant d'insister sur l'importance de faire rayonner, au-delà des chefs, tous les métiers de la restauration - salle et sommellerie, donc.

    3-étoiles pour Arnaud Donckele et La Villa Madie

    La récompense suprême est décernée à Arnaud Donckele, déjà triple-étoilé à La Vague d’Or (Saint-Tropez), qui, réitère l’exploit, six mois seulement après l’ouverture de Plénitude à Cheval Blanc (Paris 1er). Au premier étage de l’hôtel du groupe LVMH, avec vue sur la Seine, il axe sa carte sur les sauces et les bouillons.

    Mais aussi à La Villa Madie, à Cassis (Bouches-du-Rhône), où le chef Dimitri Droisneau, formé notamment auprès de Bernard Pacaud, accompagné de son épouse Marielle en salle, affichait deux macarons depuis 2014 pour sa cuisine méditerranéenne de haut vol.

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    Six nouveaux restaurants 2-étoiles

    En présence d'Alexandre Mazzia et Hélène Darroze, lauréats de l'an dernier, longuement applaudis, décrochent leur deuxième étoile:

    • Lalique au Château Lafaurie-Peyraguey (Bommes, Gironde) mené par le chef Jérôme Schilling
    • L'Oiseau Blanc au Peninsula (Paris 16e) par David Bizet
    • Duende, le restaurant de l'hôtel Imperator - Maison Albar (Nîmes, Gard), sous la direction du triple étoilé Pierre Gagnaire, secondé sur place par Nicolas Fontaine et Julien Caligo
    • Palais Royal Restaurant (Paris 1er) par le chef grec Philip Chronopoulos
    • Le Blue Bay par Marcel Ravin au Monte-Carlo Bay Hotel & Resort de la SBM (Monaco).
    • Table de Bruno Verjus (Paris 12e)

    41 nouveaux restaurants 1-étoile

    Après un message vidéo de Florent Menegaux, président du groupe Michelin, Gwendal louait «un tour de France de jeunes talents et chefs confirmés». Ils sont 41 à décrocher leur premier macaron, par région:

    ILE-DE-FRANCE

    Granite à Paris (1er)

    Auberge Nicolas Flamel à Paris (3e)

    Ogata Paris (3e)

    AT à Paris (5e)

    Contraste à Paris (8e)

    Il Carpaccio à Paris (8e)

    Jean Imbert au Plaza Athénée à Paris (8e)

    FIEF à Paris (11e)

    Bellefeuille au Saint James à Paris (16e)

    Le bateau Don Juan II par Frédéric Anton amarré à Paris (16e)

    Substance à Paris (16e)

    Sushi Shunei à Paris (18e)

    Le Grand Contrôle d’Alain Ducasse à Versailles (Yvelines)

    BRETAGNE

    La Table d’Asten à Binic (Côtes-d'Armor)

    L’Embrun à Brest (Finistère)

    Ronan Kervarrec - Le Saison à Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine)

    Le Gavrinis à Baden (Morbihan)

    Sources à Lorient (Morbihan)

    La Tête en l'Air à Vannes (Morbihan)

    NOUVELLE-AQUITAINE

    Le 1862 aux Glycines à Les Eyzies-de-Tayac (Dordogne)

    Maison Nouvelle de Philippe Etchebest à Bordeaux (Gironde)

    Les Belles Perdrix de Troplong Mondot à Saint-Émilion (Gironde)

    La Rotonde à l’Hôtel du Palais de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques)

    Ekaitza à Ciboure (Pyrénées-Atlantiques)

    PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR

    Le Ceto de Mauro Colagreco au Maybourne Riviera à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes)

    Hélène Darroze à la Villa La Coste au Puy-Sainte-Réparade (Bouches-du-Rhône)

    Une Table au Sud à Marseille (Bouches-du-Rhône)

    La Bastide de Capelongue à Bonnieux (Vaucluse)

    AUVERGNE-RHÔNE ALPES

    Le Kléber à La Maison Bonnet à Grane (Drôme)

    La Dame de Pic - Le 1920 par Anne-Sophie Pic au Four Seasons de Megève (Haute-Savoie)

    Sylvestre Wahid aux Grandes Alpes à Courchevel (Savoie)

    BOURGOGNE -FRANCHE-COMTÉ

    Restaurant Hostellerie Cèdre & Spa à Beaune (Côte-d’Or)

    Origine à Dijon (Côte-d’Or)

    HAUTS-DE-FRANCE

    L’Auberge du Vert Mont de Florent Ladeyn à Boeschepe (Nord)

    Château de Beaulieu - Christophe Dufossé à Busnes (Pas de Calais) - ex Meurin double-étoilé

    OCCITANIE

    L’Alter-Native de Gilles Goujon à Béziers (Hérault)

    Jardin des Sens des frères Pourcel à Montpellier (Hérault)

    PAYS DE LA LOIRE

    Le 1825 - La Table gastronomique à Gesté (Maine-et-Loire)

    La Chabotterie à Montréverd (Vendée)

    CENTRE-VAL DE LOIRE

    Le Favori aux Sources de Cheverny à Cheverny (Loir-et-Cher)

    GRAND-EST

    La Maison dans le Parc à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

    Trois femmes seulement sont montées sur scène: Anne-Sophie Pic (La Dame de Pic Megève), Hélène Darroze (La Villa La Coste) et Alessandra Del Favero, qui opère avec son compagnon Oliver Piras (Il Carpaccio).

    Jeune chef et chef mentor

    En plus de sa première étoile, Victor Mercier (FIEF), 31 ans, reçoit le prix de jeune chef, pour sa cuisine engagée, à partir de produits exclusivement issus de l'agriculture française.

    Une nouvelle distinction, celle de chef mentor, est décernée à un autre chef engagé, notamment dans la formation, Thierry Marx (Sur Mesure, Paris 1er), qui «ne s'y attendait pas du tout».

    Salle, sommellerie et pâtissiers

    Le premier prix annoncé fut celui de la sommellerie, remis par Paz Levinson, qui collabore avec Anne-Sophie Pic, à deux lauréats: Cédric Bilien (Moulin de Rosmadec, Pont-Aven) et François Lhermitte (Restaurant Julien Binz, Ammerschwihr). Avant celui de l'accueil et du service, remis par Chantal Wittmann (École Ducasse), une nouvelle fois à deux lauréates, très émues: Anne-Charlotte Pérou (Le Manoir de la Régate, Nantes) et Roxane Coulombeau (La Maison dans le Parc, Nancy).

    Place ensuite au sucré, avec les six nouveaux venus de la promotion «Passion Dessert», lancée en 2019, présentés par Frédéric Bau (Valrhona): Aymeric Pinard (Le Grand Contrôle, Versailles), Lilian Bonnefoi (Louroc, Antibes), Jérémy Garnier (La Marine, L'Herbaudière), Adrien Salavert (Les Belles Perdrix de Troplong Mondot, Saint-Émilion), Maxime Frédéric (Plénitude, Cheval Blanc) et Aleksandre Oliver (La Rotonde - Hôtel du Palais, Biarritz).

    Six étoiles vertes

    Ce prix qui distingue «les expériences gastronomiques durables» est remis à: Domaine Riberach - La Coopérative (Bellesta), Toya (Faulquemont), La Table de la Butte (Plouider), La Table du Gourmet (Riquewihr), Les Belles Perdrix de Troplong Mondot (Saint-Émilion) et Auberge Sauvage (Servon).

    Un territoire en fête

    L'événement, qui a eu lieu pour la première fois en province, était aussi programmé deux mois plus tard qu'à l'accoutumée, afin de prendre en compte le lent redémarrage des tables post-Covid.

    Tous les hôtels de Cognac avaient été réservés, soit environ 600 lits, rapportait notre envoyé spécial sur place, qui constatait un énorme engouement du personnel, fier de recevoir le Guide Michelin. Beaucoup de chefs étaient arrivés depuis le lundi, et certains restaient aussi le lendemain. Le mercredi est justement jour de marché à Cognac.

    Devant le théâtre municipal où avait lieu la cérémonie, plein de badauds avec leurs portables s'étaient déplacés pour photographier les « Top Chefs» et autres stars des casseroles.

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    Le Guide Michelin 2022 en chiffres

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    PORTRAIT - Depuis qu’Angelina Jolie, copropriétaire avec Brad Pitt du Château de Miraval, lui a cédé ses parts du domaine, le tycoon des spiritueux détient la moitié de ce fleuron de la viticulture provençale. Qui est-il vraiment?

    Qui sont Arnaud Donckele et Dimitri Droisneau, les nouveaux trois-étoiles du Michelin ?

    Le Guide rouge 2022 a sacré, ce mardi, à Cognac, les chefs de Plénitude (Paris) et La Villa Madie (Cassis). Présentations.

    Le Monde

    En Tunisie, la guerre en Ukraine nourrit la spirale de la spéculation et de l’inflation

    La population est confrontée à de récurrentes pénuries, aggravées par le marché noir. Tunis tente d’enrayer le phénomène en procédant à des saisies de denrées alimentaires dans des entrepôts illégaux.

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    Au marché de Bab El-Khadra, dans le centre-ville de Tunis, Zohra, la soixantaine, dispose sur son étal des boîtes de nwasser (petites pâtes carrées et plates) et de couscous faits maison. Avec les modestes revenus qu’elle tire de son activité, la commerçante subvient aux besoins de ses deux enfants adolescents et de son mari, sans emploi. Mais, reconnaît-elle, « en ce moment, c’est vraiment difficile ». La faute à un quotidien qui coûte de plus en plus cher.

    Chaque jour offre son lot de déconvenues. « On découvre en arrivant que le prix des carottes ou des pommes de terre a encore augmenté, on ne trouve plus l’huile subventionnée par l’Etat, sans savoir pourquoi, dit-elle, contrainte d’adapter sans cesse son maigre budget à ces aléas. La viande est un luxe, le poulet, je le répartis sur trois repas, tous les jours il faut faire attention. »

    Tunisie : fragilisées par les crises politique et sanitaire, les PME peinent à se relancer

    L’histoire de Zohra traduit la morosité ambiante dans le pays et les récriminations de nombreux Tunisiens face à la hausse des prix. Selon les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique, l’inflation s’élevait à 6,7 % en janvier, mais l’augmentation est encore plus marquée pour certains produits alimentaires comme les œufs (+ 24,2 %), la volaille (+ 21,5 %), l’huile d’olive (+ 21,7 %), les fruits (+ 17,9 %) et le poisson (+ 9,2 %).

    La valse des étiquettes dure depuis des mois, et menace de s’emballer dans le sillage de la guerre en Ukraine qui a fait s’envoler les prix du blé et du carburant sur les marchés mondiaux. Le pays commence déjà à en subir les conséquences alors qu’il importe plus de la moitié du blé qu’il consomme. Les prix à la pompe ont déjà augmenté deux fois en un mois. Et le secteur du tourisme, qui se préparait à une reprise, risque aussi d’être affecté par la perte potentielle du marché russe qui représentait près de 600 000 visiteurs avant la pandémie.

    « Cercle vicieux »

    L’inflation galopante s’accompagne, depuis plusieurs mois, de pénuries de certaines denrées alimentaires subventionnées par l’Etat. L’huile végétale, la semoule et la farine, vendues à faible coût et très demandées par les clients en période de crise, sont de plus en plus difficiles à trouver.

    Dans ce contexte tendu, les consommateurs tunisiens vivent dans un « climat de défiance » vis-à-vis de l’Etat, doutant de « son aptitude à gérer la crise », explique Louai Chebbi, membre de l’ONG Alert, une association qui lutte contre l’économie de rente en Tunisie. « C’est un cercle vicieux, il y a déjà des pénuries et les Tunisiens suivent ce qui se passe en Ukraine donc ils sont inquiets. Ils amassent des stocks et les pénuries s’accentuent », conclut-il.

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    Le Figaro

    En photos, Kate et William, un couple en état de grâce dans les Caraïbes

    Bobsleigh, tambour, nage avec des requins... Le prince William et Kate Middleton ont poursuivi leur tournée officielle dans les Caraïbes, le mardi 22 mars.

    Ils sont arrivés en majesté, tout de bleu vêtus, pour le premier jour de leur tournée officielle dans les Caraïbes. Le prince William et Kate Middleton ont en effet atterri au Belize, le samedi 19 mars. Un voyage organisé dans le cadre du jubilé de platine (les 70 ans de règne) d'Elizabeth II.

    Le prince William et Kate Middleton, un couple rayonnant en tournée dans les Caraïbes

    Le duc et la duchesse de Cambridge parcourront, durant une semaine, le Belize, la Jamaïque et les Bahamas. Une visite officielle au cours de laquelle le couple doit se rendre sur «des sites Maya historiques et célébrera la riche culture de la communauté garifuna, tout en explorant la biodiversité des pays», a annoncé le palais royal.

    Entrés dans la danse

    À son arrivée à l'aéroport de Belize City, le couple, tout sourire et muni de lunettes de soleil, a été accueilli au son de 21 coups de canon et par le gouverneur général Froyla Tzalam, avant de rencontrer le Premier ministre Johnny Briceno.

    Le lendemain, Kate et William sont entrés dans la danse à l'occasion d'une visite dans une ferme de cacao, située dans les Maya Mountains. Kate Middleton avait opté pour une robe bleue aux motifs floraux signée Tory Burch, et le prince William pour une chemise et un pantalon bleus. Une fois sur place, le couple s'est déhanché en compagnie de la communauté garifuna, et a de nouveau démontré sa grande complicité, entre regards de connivence et éclats de rire.

    Tous deux ont également découvert la manière dont les locaux extrayaient le cacao pour fabriquer le chocolat. «Je pense que nos enfants vont être très jaloux», a notamment glissé l'épouse du prince William. Les Cambridge ont par la suite visité Hopkins, un village de bord de mer et le centre culturel du Belize, où ils ont de nouveau brillé par leur décontraction et leur sourire. Ils ont également nagé avec des requins, afin d'observer la manière dont les locaux œuvrent à préserver les fonds marins, comme en témoigne une vidéo dévoilée sur leur compte Instagram.

    Dans la jungle

    Le duc et la duchesse de Cambridge ont poursuivi leur tournée officielle, le lundi 21 mars, par la visite du site archéologique de Caracol et de ses ruines Maya, situés dans la forêt de Chiquibul. Le couple en a profité pour découvrir le Caana, ou «Sky Palace», la plus haute structure du Belize. Tous deux ont par ailleurs partagé un nouveau fou rire durant une visite dans la jungle du centre d'entraînement de l'Unité de soutien à l'instruction de l'Armée britannique, où ils ont appris certaines techniques de survie. Une journée qui s'est terminée en beauté, par l'arrivée du prince William et de Kate Middleton, vêtue d'une sublime robe rose lamée, à la réception organisée par le gouverneur général du pays.

    Bobsleigh et tambour

    Le lendemain, le couple a atterri à l'aéroport international de Norman Manley, à Kingston, en Jamaïque. Kate Middleton a créé la sensation lors de leur arrivée, avec une robe jaune signée Roksanda. La duchesse a par la suite revêtu une tenue multicolore, avant d'aller à la rencontre des habitants du quartier de Trench Town, berceau de la musique reggae. Le prince William et Kate Middleton ont rencontré des athlètes de haut niveau, notamment les footballeurs jamaïcains Raheem Sterling et Leon Bailey, ainsi que l'équipe nationale de bobsleigh - le couple ayant lui-même décidé de se prêter au jeu. Les Cambridge ont également joué du tambour lors d'une visite au Culture Yard Museum de Trench Town, où Bob Marley vivait autrefois.

    Une visite annulée

    Le premier jour de cette tournée internationale avait cependant été terni par l'annulation d'une visite officielle. Les parents des princes George et Louis et de la princesse Charlotte devaient initialement se rendre dans une autre ferme du Belize. Mais les membres de la communauté d'Indian Creek ont eu tôt fait de protester contre cette arrivée. Ces derniers sont en effet en conflit avec l'organisation Flora and Fauna, parrainée par le prince William, et ont manifesté contre le colonialisme et l'usage de leur terrain de football pour l'atterrissage de l'hélicoptère du duc de Cambridge.

    L'héritier du trône d'Angleterre et son épouse ont également été confrontés aux protestations des habitants de Kingston, en Jamaïque. Une manifestation avait ainsi été organisée le mardi 22 mars. Ses participants ont accusé la famille royale britannique d' avoir réduit les Jamaïcains en esclavage par le passé, et demandé réparation pour ce crime. Ces incidents n'ont pas empêché le prince William et Kate Middleton de poursuivre leur opération séduction dans les Caraïbes. Un voyage que le Telegraph a immédiatement qualifié d'«offensive de charme».

    Interview de Meghan et Harry par Oprah Winfrey : toutes les questions qui restent sans réponse

    La réaction de la famille royale, l'origine des commentaires racistes évoqués par le prince Harry et Meghan Markle... Plusieurs interrogations se posent et subsistent après l'échange explosif entre la présentatrice américaine et le couple, dont l'interview a été diffusée le dimanche 7 mars sur CBS.

    Regarder la vidéo

    Retrait de Meghan et Harry : la fureur de la Couronne

    Alors que les Sussex ont annoncé mercredi soir leur prise de distance avec leurs engagements royaux, les autres membres de la famille royale seraient sous le choc, rapporte la presse britannique.

    Guillaume Canet et Marion Cotillard, dix ans d'amour

    Pour fêter leurs dix ans, les deux acteurs ont choisi un lieu hors des sentiers battus. Suivez le guide.

    Le Monde

    Les autorités algériennes érigent des murs anti-émigration sur le littoral oranais

    Les habitants ne décolèrent pas face à ces constructions censées empêcher les jeunes de partir pour l’Europe. D’autant que les candidats à l’exil prennent la mer depuis des lieux plus discrets que les plages de ville.

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    Ils sont apparus en février. Des panneaux de béton de plus de deux mètres de haut installés sur le littoral d’Oran, deuxième ville d’Algérie (ouest). Depuis, les habitants d’Aïn El-Turck (appelée « Laâyoune » par les Oranais), une sous-préfecture composée de plusieurs communes balnéaires situées à 15 km à l’ouest de la ville, ne décolèrent pas. « On avait la nature pour s’aérer l’esprit, mais même cela nous est confisqué ! », s’agace un commerçant de Trouville, un quartier résidentiel.

    Comme lui, les riverains doivent désormais passer par d’étroites ouvertures pour descendre les escaliers qui mènent au banc de sable. Seuls les « portes » et quelques « hublots » laissent apparaître la mer Méditerranée aux promeneurs encore rares de ce mois de mars.

    En Algérie, le zenqaoui, nouveau genre musical qui cartonne auprès des jeunes

    Pendant plusieurs semaines, le doute a plané sur la raison de l’installation de ces murs érigés par une entreprise de construction publique à l’entrée de certaines plages. Des ouvriers, interrogés par la presse locale, ont laissé entendre que les travaux visaient à entraver l’émigration clandestine par la mer.

    Dimanche 13 mars, une déclaration du wali (préfet) d’Oran a mis fin aux rumeurs. « Cette décision n’a pas été prise par une seule personne mais par la commission de sécurité de la wilaya dans l’intérêt général », a déclaré Saïd Sayoud. « La situation est arrivée à un point inacceptable, surtout du côté ouest de la wilaya », a-t-il ajouté, prenant à témoin les journalistes : « Vous savez que les départs ont diminué de 70 % et ce n’est pas seulement grâce aux barrières, mais aussi aux efforts des services de sécurité et des acteurs de la société civile », a affirmé le responsable.

    Solutions alternatives

    Les côtes ouest du pays sont un point de départ privilégié par les « harragas », les candidats à l’exil sans papier vers l’Europe, pour leur proximité avec le sud de l’Espagne. Selon l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex, un peu plus de 18 000 entrées illégales, majoritairement des ressortissants algériens – suivis par les Marocains –, ont été enregistrées en 2021 via la route méditerranéenne ouest.

    « Désormais, de puissants bateaux permettent de faire la traversée en deux heures. Les prix atteignent 800 000 dinars l’aller pour une place [environ 5 100 euros]. Les passeurs transportent les harragas et, au retour, ils ne reviennent plus à vide mais avec de la drogue », affirme Abdelkader Zouit.

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    Le Figaro

    Jean-Éric Schoettl: «Du caprice du prince au caprice du juge»

    EXTRAITS EXCLUSIFS - En quarante ans, les différents juges ont acquis une emprise très excessive, et parfois déraisonnable, sur la démocratie représentative, explique Jean-Éric Schoettl dans La Démocratie au péril des prétoires. De l’État de droit au gouvernement des juges. Le Figaro publie en exclusivité les bonnes feuilles de cet ouvrage qui fera date, servi par une plume précise, limpide et élégante.

    Voilà un livre capital. Ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel de 1997 à 2007, conseiller d’État honoraire, Jean-Éric Schoettl pronostique une crise aiguë chez les différents juges - administratif, judiciaire, constitutionnel, européen.

    En quarante ans, leur emprise très excessive, parfois déraisonnable sur la démocratie représentative, a abaissé les pouvoirs législatifs et exécutifs issus de l’élection, limitant sans cesse davantage la souveraineté populaire et anémiant l’autorité publique, argumente l’auteur.

    La loi abaissée

    Il fut un temps, pas si lointain (je l’ai connu en qualité d’auditeur lorsque je suis entré au Conseil d’État en 1979), où la loi trônait en majesté au sommet de l’édifice juridique.

    La loi fixait les règles ou les principes fondamentaux, selon les cas prévus à l’article 34 de la Constitution de 1958 ; le décret en déterminait les modalités d’application ; le juge interprétait la loi dans le strict respect de l’intention du législateur, telle qu’elle se dégageait des travaux parlementaires ; la loi postérieure au traité faisait écran à ce dernier, du moins aux yeux du juge administratif.

    À lire aussiJean-Éric Schoettl: «Nationalisme corse et Etat français, la triple inconséquence»

    Tout cet édifice s’est retrouvé cul par-dessus tête au terme d’une évolution insidieuse, mais irrésistible, couvrant un demi-siècle. Cette évolution conjugue divers phénomènes: la primauté du droit international et européen ; l’expansion des droits fondamentaux, qui déborde, notamment du côté sociétal, ce que l’on nommait pompeusement dans les années 1980 «la troisième génération des droits de l’homme» ; la montée en puissance du pouvoir juridictionnel ; des révisions constitutionnelles contraignant toujours davantage les représentants de la nation. Ces phénomènes sont liés et se renforcent mutuellement (…).

    La loi promulguée n’est plus une valeur sûre. Elle est devenue un énoncé précaire et révocable, grevé de la double hypothèque du droit européen et - surtout avec la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) - du droit constitutionnel. Elle n’exprime plus une volonté générale durable, mais une règle du jeu provisoire, perpétuellement discutable, continuellement à la merci d’une habileté contentieuse placée au service d’intérêts ou de passions privés.

    Le juge tout-puissant

    L’intensité du contrôle (du juge administratif) s’est accrue. Nous sommes passés, en matière de conciliation entre libertés et intérêt général, de la vérification qu’il n’y avait pas d’«erreur manifeste d’appréciation» à un examen pointilleux de l’adaptation, de la nécessité et de la proportionnalité de la mesure contestée.

    Le juge administratif substitue ainsi son appréciation à celle du pouvoir réglementaire. En témoigne l’ordonnance de référé du Conseil d’État du 22 juin 2021 sur l’assurance-chômage, à rapprocher de sa décision «Commune de Grande-Synthe» du 1er juillet 2021 sur les émissions de gaz à effet de serre. Dans la première affaire, il enjoint au gouvernement de ralentir la mise à exécution d’une mesure. Dans la seconde - «L’affaire du siècle» -, il lui ordonne de hâter le pas. Dans les deux cas, le juge détermine le rythme des réformes.

    Le Conseil constitutionnel agit depuis longtemps de même avec le législateur.

    (…) Les dispositions supralégislatives dans lesquelles le juge va chercher l’énoncé d’un droit font l’objet de formulations le plus souvent vagues. Le juge en est l’ultime exégète. Sa jurisprudence déterminera donc à la fois les implications véritables et la force contraignante de l’énoncé constitutionnel ou conventionnel en cause. Les intentions du constituant ou celles des négociateurs du traité ne feront plus entendre, à ce stade, qu’un écho lointain.

    Il en résulte que c’est le juge, influencé par les gardiens du temple (autorités administratives indépendantes comme le Défenseur des droits, instances européennes, associations militantes dotées de la capacité de se porter parties civiles, doctrine juridique acquise à l’expansion indéfinie des droits individuels, organismes non gouvernementaux), qui prescrira in fine le contenu des politiques publiques.

    Les attentes du citoyen ordinaire perdues de vue

    Les gens ordinaires, quant à eux, sont loin de se douter de tout ça. Ils pensent encore naïvement que l’État de droit, c’est d’abord un État qui les protège contre les prédateurs et veille à leur sécurité en usant de ses prérogatives souveraines, telle la force légitime. (…) La question prioritaire de constitutionnalité comme le contrôle de l’eurocompatibilité des lois mettent en relief, dans le cas français, la considérable contraction de la marge décisionnelle du représentant en Occident, au cours des dernières décennies, du fait de l’emprise des cours suprêmes, nationales et supranationales. La compétition de leurs jurisprudences «constructives», faisant produire des effets toujours plus contraignants aux énoncés généraux figurant dans nos chartes des droits, marque un effacement de la démocratie représentative et, partant, de la souveraineté populaire, face à une «démocratie des droits» qui a le juge, et non plus l’élu de la nation, comme acteur majeur, et les groupes militants comme directeurs de conscience et comme procureurs. (…)

    Des principes sublimes, un résultat dramatique

    En imposant le strict respect des droits fondamentaux aux pouvoirs publics, le juge n’agit-il pas en faveur des citoyens? Il sert l’individu abstrait, sans doute, mais non nécessairement la généralité des citoyens réels. Dans bien des cas, le souci des droits de chacun fait oublier au juge (et souvent aussi au législateur) l’intérêt de tous. Voilà ce qu’illustre tragiquement le meurtre du père Olivier Maire sous les coups d’un ressortissant rwandais qui lui avait été confié dans le cadre d’un contrôle judiciaire.

    Le triple fiasco (judiciaire, administratif et psychiatrique) auquel on est arrivé dans cette affaire n’est pas dû, comme on l’a dit, à des défaillances circonstancielles de l’appareil d’État. C’est plus grave, parce que structurel. Si Emmanuel Abayisenga n’a pas été expulsé, c’est en raison de la rigidité atteinte par un droit qui, à force de se vouloir protecteur des libertés individuelles, en vient à ne plus protéger que l’individu pris en faute, surtout s’il prend les traits de l’Autre, et ce, aux dépens de tous les autres. (…)

    À lire aussiJean-Éric Schoettl: «Pourquoi tant de haine contre la décision du tribunal polonais?»

    Résumons: les poursuites contre l’incendiaire de la cathédrale de Nantes empêchent son expulsion (du fait de son contrôle judiciaire), mais ne justifient pas son incarcération, puisqu’il a été mis fin à sa détention provisoire ; ses troubles psychiatriques s’opposent également à son expulsion vers le Rwanda, non équipé pour le soigner, mais ne l’empêchent pas de quitter l’hôpital psychiatrique dix jours avant l’irréparable. Il n’est donc ni incarcéré, ni interné, ni éloigné à la veille du meurtre.

    Et tout cela en parfait accord avec le droit en vigueur. Il n’y a eu ni défaillance, ni distraction, ni bourde de l’État. Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti ont techniquement raison lorsqu’ils disent que la règle de droit a été respectée. Mais ils ont tort de s’en satisfaire, car c’est la règle de droit qui conduit ici à l’inadmissible. L’État de droit est sauf, mais Olivier Maire est mort et les citoyens désespèrent de leur État.

    Députés et sénateurs s’auto-censurent

    (Le texte de la loi confortant le respect des principes de la République) est caractérisée par un degré élevé d’autocensure par rapport à la visée première du projet de loi: la lutte contre le séparatisme islamiste. Le législateur n’a pas osé prendre à bras-le-corps la question du radicalisme, car il s’est refusé à définir ce qu’on entend par propagande ou agissements islamistes. Ceux-ci couvrent sans doute, comme il résulte déjà de la loi, les discours de haine à l’encontre des catégories mentionnées par les dispositions relatives à l’incitation à la haine (à raison de la religion, du sexe de l’origine, etc.) figurant à l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Mais ils devraient couvrir aussi les discours de haine à l’encontre de groupes non listés par la loi de 1881 (militaires, forces de l’ordre…) et l’incitation à méconnaître les exigences minimales de la vie en commun dans une société démocratique, telles que l’égalité entre les femmes et les hommes, la dignité de la personne humaine, l’intérêt supérieur de l’enfant, le respect des symboles de la République. Ils devraient, en outre, couvrir l’obscurantisme de prêches comme ceux de cet imam qui menaçait les enfants qui lui étaient confiés d’aller en enfer, transformés en petits cochons, s’ils s’obstinaient à jouer d’un instrument de musique.

    Par crainte du Conseil constitutionnel, le législateur n’a pas osé l’écrire. Du coup, les dispositions en vigueur sur la dissolution des associations et la fermeture des lieux de culte demeurent pratiquement inchangées.

    Des ministres qui ont peur

    La pénalisation de la vie publique répond en grande partie à un «désir du pénal» émanant d’une opinion excédée par l’impuissance du politique. Mais c’est là un cercle vicieux, car la responsabilité pénale croissante des politiques inhibe les politiques publiques. (…) En ouvrant les vannes de la recevabilité des plaintes, puis en perquisitionnant le domicile et le ministère d’Olivier Véran, puis en mettant en examen Agnès Buzyn (qui suivra?), les organes compétents de la CJR (commission des requêtes et commission d’instruction), qui, précisons-le, ne comportent pas de parlementaires, laissent la cour se faire instrumentaliser par la vindicte paranoïaque qui a saisi une partie de la société. Sensible aux pressions des associations militantes, peut-être aussi parce qu’il est grisé par sa puissance, le juge se croit obligé d’ouvrir une procédure, même si la relaxe ultérieure est plausible. (…)

    La crainte de la sanction pénale biaisera à l’avenir les politiques sanitaires, que ce soit en tétanisant les responsables publics ou en les poussant à surréagir. (…) La défiance envers les dirigeants traduit la nostalgie d’une capacité de réponse collective efficace, qui est l’autre nom de la souveraineté. Mais, en rendant inopérante l’action des pouvoirs publics, la défiance et le relais qu’elle trouve auprès du juge achèvent de compromettre la réalisation de cette aspiration à la souveraineté. Elles ajoutent leurs effets débilitants à ceux d’un déclin français que nous découvrons le rouge au front.

    La souveraineté sous surveillance: le cas de la Pologne

    «La Pologne savait à quoi s’en tenir en adhérant à l’Union», entend-on. En signant les traités, la Pologne ne les avait-elle pas sous les yeux? Certes, mais les traités n’impliquaient rien de précis en matière sociétale (IVG, mariage entre personnes de même sexe), ni en matière de statut des magistrats. Les organes européens font semblant de croire que ces questions faisaient partie des valeurs fondatrices de l’Union, qu’elles étaient comprises depuis l’origine dans le «paquet» souscrit lors de l’adhésion. C’est faux. L’Irlande, par exemple, a mené longtemps son existence d’État membre sans reconnaître ni le divorce, ni l’IVG, ni le mariage homosexuel et sans être morigénée pour autant par les instances européennes.

    À lire aussiJean-Éric Schoettl: «Le passe sanitaire, danger pour les libertés? L’intérêt général a aussi ses droits»

    Quant à l’organisation judiciaire, seule une atteinte grossière au principe d’indépendance de la justice (nomination et révocation des magistrats laissées à la volonté discrétionnaire de l’exécutif) ferait problème au regard du traité sur l’Union européenne, car elle contreviendrait aux valeurs de l’Union. Il ressort, en effet, de l’article 2 du traité sur l’Union européenne (qui énumère les valeurs de l’Union) que l’«État de droit» - auquel se rattache implicitement l’indépendance de la justice - est une «valeur» de l’Union. On en est loin: la législation polonaise de 2017 prévoit la participation de parlementaires à la nomination des magistrats composant l’équivalent local de notre Conseil supérieur de la magistrature et l’intervention du ministre de la Justice dans la désignation des présidents de tribunaux. On n’est pas à des années-lumière du système judiciaire français.

    Encore faut-il ajouter, en tout état de cause, que, dans les traités européens, la notion de «valeur» a un contenu juridiquement moins contraignant que les règles et principes qu’ils déclinent. Avant de dénoncer un Polexit rampant ou de prétendre que la Pologne foule aux pieds ses engagements européens, un peu de discernement devrait conduire à distinguer valeurs européennes, d’une part, règles et principes européens, d’autre part. Si les règles et principes s’imposent à tous dans les domaines régis par le droit de l’Union, la vérification du respect des valeurs, dans les domaines de la compétence des États membres, doit se faire, quant à elle, dans le souci de ménager les cultures, les histoires et les sensibilités nationales.

    L’intérêt général en miettes

    Nous assistons à un chassé-croisé des égards codifiés par le droit: toujours plus pour ce qui différencie, toujours moins pour ce qui unit. Le politiquement correct inverse la hiérarchie des ordres voulue par l’universalisme républicain. Celui-ci faisait régner l’égalité des droits dans la sphère publique (et proscrivait donc toute autre distinction que celle des vertus et des talents) et laissait les particularités héritées (sexe, religion, langue et culture) s’exprimer librement dans la sphère privée. L’air du temps exacerbe, au contraire, la prise en compte des singularités natives (sexe, religion, handicap, origines, etc.) dans la sphère publique et les nie dans la sphère privée (pour le sexe avec la théorie du genre, mais aussi pour les autres «singularités natives» qu’il tient pour contingentes et reconfigurables selon les «ressentis» individuels).

    L’engouement pour les droits fondamentaux, pavé des meilleures intentions humanistes, évince toujours davantage l’intérêt général, les valeurs collectives et les devoirs de chacun au profit de prétentions individuelles et catégorielles.

    La Démocratie au péril des prétoires. De l’État de droit au gouvernement des juges (Gallimard, collection «Le Débat»).

    «Guerre en Ukraine: les efforts du pape François»

    ANALYSE - Comme ses prédécesseurs, François défend un non absolu à la guerre et avance à présent un non quasi-formel à l’usage des armes et à la course à l’armement, nucléaire en particulier.

    Martin Blachier: «La crise sanitaire a révélé le corporatisme de notre système de santé»

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Alors que la majorité des restrictions sanitaires ont été levées le 14 mars, l'épidémiologiste revient sur les deux années de pandémie. Dans un livre intitulé «Méga-gâchis», publié aux éditions du Cerf, il propose une critique du système de santé français et les moyens pour le sauver.

    Transgenres: «En cessant de prendre en compte les spécificités des femmes, on brade le sport féminin»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Aux États-Unis, la victoire d'une nageuse trans aux championnats universitaires de natation suscite la polémique. L'essayiste Claude Habib examine cette délicate question, inquiète de voir les instances sportives céder face aux revendications de militants.

    Le Monde

    « Le visage de la géopolitique maghrébine est en train de changer »

    Pour la première fois, Madrid a soutenu le plan d’autonomie du Maroc sur le Sahara occidental. Un « coup diplomatique » majeur pour le président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique.

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    C’est un tournant historique dans les relations entre Rabat et Madrid. Pour la première fois, l’Espagne a soutenu, vendredi 18 mars, le plan d’autonomie du Maroc sur le Sahara occidental en le présentant comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour la résolution du conflit qui oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.

    Le Sahara occidental « n’est pas à négocier », réaffirme le roi Mohammed VI du Maroc

    Abdelmalek Alaoui est économiste, président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique. Il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages sur la géopolitique marocaine, dont Le temps du Maroc (éd. La Croisée des chemins, septembre 2021). Dans cet entretien, il explique en quoi la décision de l’Espagne est un « coup diplomatique » majeur pour le Maroc et comment les alliances sont en train de se reconfigurer au sud de la Méditerrannée.

    Le conflit du Sahara occidental est au centre de l’action diplomatique de Rabat, qui revendique la « marocanité » de ce territoire au nom d’anciennes allégeances tribales. Un référendum d’autodétermination sur l’avenir du Sahara occidental avait été promis par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU de 1991, mais n’a jamais pu se tenir. Que change le soutien du voisin espagnol pour le royaume chérifien ?

    Abdelmalek Alaoui L’Espagne a un poids diplomatique et symbolique considérable dans le dossier du Sahara occidental, puisqu’il est l’ancien pays colonisateur de ce territoire. Jusqu’à présent, il affichait une forme de neutralité bienveillante à l’égard du Maroc tout en restant parfois vague, voire équivoque. En formalisant son soutien au plan d’autonomie marocain, Madrid a franchi le Rubicon et a clairement choisi son camp.

    Sahara occidental : le risque d’une escalade entre le Maroc et l’Algérie

    Cette décision s’inscrit aussi dans une ambition plus large de réenchanter la relation entre les deux pays après une période de fortes turbulences au printemps 2021 [provoquées par l’hospitalisation en Espagne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, malade du Covid-19]. Lors de son discours du trône en juillet, Mohammed VI avait affirmé son engagement « personnel » dans ce dossier. On peut donc légitimement penser que le souverain était à la manœuvre depuis plusieurs mois pour préparer ce coup diplomatique.

    Rejeté par le Front Polisario, le « plan d’autonomie » déposé par le Maroc à l’ONU en 2007 consacre la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. En quoi consiste-t-il ?

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    Le Figaro

    Bientôt un site internet pour les «oubliés» de l'indemnité inflation

    1.3 million de Français éligibles à l'indemnité inflation ne l'ont pas toujours pas reçue, et notamment des personnes exerçant un métier de travailleur à domicile.

    Les «oubliés» auront un recours. Un site internet doit être lancé «d'ici le début de la semaine prochaine», selon les déclarations de Bercy auprès du Parisien, pour permettre aux personnes ayant droit à l'indemnité inflation et qui ne l'ont pas encore perçue de la toucher. «Sur les 38 millions de Français éligibles à cette prime, 36,7 millions ont déjà touché l'indemnité inflation», a précisé le ministre des Comptes publics sur Sud Radio le 8 mars. 1,3 million de Français attendent donc encore de la percevoir.

    À lire aussi«Indemnité inflation»: le casse-tête des cas spécifiques

    «Nous travaillons pour récupérer les relevés d'identité bancaire» des personnes qui n'ont pas encore touché l'indemnité de 100 euros, avait alors assuré le ministre. «Nous allons mettre en place une plateforme pour que ceux qui ont été oubliés, parce que leurs coordonnées n'étaient pas disponibles, puissent faire valoir leurs droits».

    Signaler les doublons

    Parmi les «oubliés» de l'indemnité inflation figurent, notamment, les «travailleurs à domicile», directement employées par les particuliers, selon Bercy. «Quelques centaines de personnes» ont également pâti des dispositions prises par le gouvernement pour éviter un double versement de la prime.

    Le gouvernement compte d'ailleurs sur la bonne volonté des bénéficiaires qui l'auraient reçu deux fois : un formulaire a été mis en ligne par la Direction générale des finances publiques (DGFiP) pour que les personnes concernées puissent se signaler, et rembourser l'indemnité de trop.

    À lire aussi«Indemnité inflation» : un million de coordonnées bancaires manquent pour verser la prime

    Annoncée en octobre, l'indemnité inflation a commencé à être versée mi-décembre aux étudiants boursiers. Le calendrier des versements s'étendait initialement jusqu'à fin février, avec son versement aux retraités.

    Attention aux arnaques aux faux ordres de virement, cette escroquerie d'un nouveau genre

    Certains hackers parviennent à modifier les pièces jointes de mails, comme les RIB, afin de récupérer l'argent des virements.

    Le pétrole brut russe s’écoule à prix bradés

    Face aux sanctions, embargos et difficultés bancaires, le prix du baril d’Oural s’écroule par rapport au baril de Brent, la variété référence du marché mondial.

    La moitié des seniors arrivent-ils à la retraite au chômage ?

    LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme Yannick Jadot. Eric Zemmour, quant à lui, regrette que seuls «30% des Français de plus de 60 ans travaillent».

    Le Figaro

    Sept idées reçues sur les effets du changement de saison sur le corps

    Besoin d'une cure détox au printemps, déprime en hiver... Plusieurs professionnels démêlent le vrai du faux de l'impact du changement de saison sur l'organisme.

    À en croire certain(e)s, il faudrait s'octroyer une cure de pissenlits à l'arrivée du printemps pour que le foie passe le mois de juin. À l'approche de l'hiver, notre moral filerait tout droit dans nos chaussettes pour disparaitre complètement et ne remonter que trois mois plus tard avec le retour du soleil printanier. Et si on avait tout faux ? Un chrono-biologiste, des nutritionnistes, un dermatologue et un naturopathe passent au crible les idées reçues autour du changement de saison.

    > > LIRE AUSSI - Cette technique militaire pour s'endormir en 2 minutes devient virale sur TikTok

    Changement de saison rime avec dépression saisonnière

    Faux. Il n'y a aucune fatalité. La dépression saisonnière concerne 4 à 6% des Français et ne survient qu'à l'automne ou en hiver en raison d'une baisse de luminosité. L'horloge interne – notamment le cycle veille-sommeil – est régie par la lumière du jour. «Quand les jours raccourcissent, le cerveau sécrète de la mélatonine pendant une durée prolongée. Cette longue exposition du corps à celle que l'on appelle "l'hormone de la nuit" pourrait expliquer la dépression saisonnière», affirme André Klarsfeld, chronobiologiste et professeur à l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris. Résultat : tristesse, anxiété, fatigue...

    Si l'automne et l'hiver peuvent être synonymes de déprime, le printemps et l'été riment au contraire avec bonne humeur. «La lumière permet d'avoir un bon rythme veille-sommeil et de se sentir plus actif. Le bleu et le vert ont un effet positif sur l'humeur, ainsi que toutes les nouveautés qui arrivent sur les étals et qui cassent la routine de l'hiver», explique Michel Lejoyeux, psychiatre et auteur du livre Les 4 saisons de la bonne humeur (1). Cependant, pour André Klarsfeld, les saisons, et donc les changements, sont de moins en moins visibles dans l'ère moderne. «La lumière artificielle est le premier perturbateur endocrinien, la présence de la lumière la nuit perturbe notre organisme sans que l'on sache les effets sur le long terme», alerte le chronobiologiste.

    En vidéo, ces signes qui prouvent que vous êtes fatiguée intellectuellement

    Le corps est fatigué

    Vrai. À l'arrivée des beaux jours, vous pouvez ressentir un coup de mou, simplement parce que vos rythmes se modifient. «Chaque changement de saison représente un stress pour le corps, il doit s'adapter au changement d'horaires, de rythme et d'alimentation», explique Olivier Panisset, naturopathe. «La transition est très progressive, on gagne quelques minutes par jour donc le corps n'est pas bouleversé. Le changement d'heure peut affecter, selon le chronotype de chacun. Si l'on est du matin, on sera plus fatigué l'été en raison des jours qui se rallongent. De même, les personnes du soir auront un peu plus de mal en hiver», affirme André Klarsfeld.

    Chaque changement de saison représente un stress pour le corps

    On dort moins bien

    Vrai. Le changement de luminosité affecte votre horloge interne donc votre sommeil, que ce soit à l'arrivée de la saison froide ou du printemps. «On a un décalage par rapport au rythme habituel. Il faut donc se recaler en se couchant plus tôt et à des heures fixes pour avoir un sommeil réparateur», conseille Raphaël Gruman, nutritionniste et auteur du livre Le Régime Mind, le meilleur régime du monde pour le cerveau (2).

    Il faut faire une cure détox

    Vrai... et faux. Il n'existe pas de consensus sur la question de la détox lors des changements de saison. Selon Raphaël Gruman, il faudrait faire une cure d'une semaine avec au menu des jus de légumes, des soupes et moins de protéines animales pour éviter le sentiment de fatigue dû aux toxines accumulées pendant l'hiver. Selon le nutritionniste, les détox uniquement à base de liquide ne doivent pas durer plus de deux jours. Olivier Panisset déconseille également les cures trop restrictives. «Une semaine de jus de légumes va augmenter la fatigue. Il faut manger plus de légumes cuits tout en conservant une alimentation diversifiée», explique le spécialiste. La diéteticienne nutritionniste Florence Foucaut conseille quant à elle de manger équilibré et de saison. «Si le corps est fatigué après l'hiver, il faut seulement manger des fruits et des légumes de saison à l'arrivée du printemps et ne pas faire d'excès», souligne la professionnelle.

    En vidéo, cures et mono-diètes, 8 conseils pour qu'elles soient efficaces

    Il faut changer son alimentation

    Vrai. «S'il y a des légumes de saison ce n'est pas sans raison : l'hiver propose des racines avec beaucoup de glucides pour mieux supporter le froid, et au printemps nous avons des artichauts ou des asperges pour stimuler les fonctions rénales et éliminer les excès», explique Olivier Panisset.

    À écouter, le podcast de la rédaction

    Il faut prendre des compléments alimentaires

    Si l'alimentation est diversifiée et équilibrée, aucune raison de se supplémenter

    Pas si sûr. La question des compléments alimentaires divise les professionnels. Olivier Panisset conseille de prendre de la vitamine D en hiver et du magnésium au printemps. Florence Foucaut déconseille toute automédication, «on ne prend aucun complément alimentaire de façon systématique. Si notre alimentation est diversifiée et équilibrée, il n'y a aucune raison de se supplémenter», affirme-t-elle.

    On perd nos cheveux

    Vrai. Les variations de lumière et de température causent une chute accrue des cheveux à l'arrivée de l'automne et du printemps. Ce symptôme appelé «alopécie saisonnière» concerne davantage les femmes. «C'est variable selon les individus, certaines ne verront pas la différence, d'autres la remarqueront plus», explique la dermatologue Nina Roos, auteure du livre Une peau en pleine forme (3). Selon la professionnelle, une perte de cheveux trop importante doit en revanche alerter : «Il faut consulter quand elle évolue trop rapidement et pendant une longue période», conseille la professionnelle.

    (1) Les 4 saisons de la bonne humeur, de Michel Lejoyeux, Éditions JC Lattès, 18 euros.(2) Le Régime Mind, Le meilleur régime du monde pour le cerveau, de Anne Dufour, Raphaël Gruman et Carole Garnier, Éditions Leduc.s , 18 euros.(3) Une peau en pleine forme, de Nina Roos, Éditions Solar, 6,90 euros.

    Pourquoi dort-on de moins en moins bien avec l'âge ?

    Dès 40 ans, et parfois même avant, il est fréquent d'observer des changements sur la qualité et la quantité de sommeil. Éclairage sur ces mécanismes très progressifs avec deux spécialistes.

    Pourquoi les muscles s'affaiblissent avec l'âge ?

    Douleurs à l'effort, manque de souplesse et endurance... Jusqu'à 50 ans, la masse musculaire diminue progressivement et perd en tonicité. Explications et solutions.

    Le Monde

    L’Afrique paie déjà le prix de la guerre en Ukraine

    Le choc inflationniste provoqué par le conflit fragilise encore davantage la sécurité alimentaire du continent et risque d’exacerber la frustration sociale.

    Pour ne rien manquer de l’actualité africaine, inscrivez-vous à la newsletter du « Monde Afrique » depuis ce lien. Chaque samedi à 6 heures, retrouvez une semaine d’actualité et de débats traitée par la rédaction du « Monde Afrique ».

    En Egypte, le prix du pain non subventionné a augmenté de 25 %, voire de 50 %, dans certaines boulangeries depuis la fin de février. Au Mali, le coût de l’huile de cuisson monte en flèche. En Afrique du Sud, le gouvernement réfléchit à instaurer un plafonnement des tarifs de l’essence et à rationner la quantité de carburant vendue aux automobilistes.

    De nombreux pays africains ont refusé de se prononcer à l’ONU sur l’invasion russe en Ukraine, signifiant que cette guerre n’était pas la leur. Pourtant, le continent en ressent déjà amèrement les effets, à travers les hausses des prix alimentaires et de l’énergie.

    « Et ce choc ne pouvait pas arriver à un pire moment, se désole le directeur du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI), Abebe Aemro Selassie. Deux ans de pandémie ont essoré les ménages et les budgets des Etats. Sur le continent, aujourd’hui, la résilience est très faible. »

    Ainsi, « sans se trouver dans le voisinage direct du conflit, l’Afrique risque d’en subir les conséquences plus durement qu’ailleurs, car elle sort de la crise sanitaire plus fragile que d’autres régions du monde, confirme Cécile Valadier, analyste auprès de l’Agence française de développement (AFD). La reprise post-Covid n’était déjà pas très franche et les vulnérabilités budgétaires sont élevées ».

    Des pénuries récurrentes

    La principale inquiétude concerne la sécurité alimentaire du continent. La Russie et l’Ukraine sont des fournisseurs majeurs de blé et les craintes de pénurie ont fait flamber les cours depuis le début du conflit. L’Afrique du Nord est particulièrement exposée du fait de sa dépendance aux importations. En Egypte, par exemple, où le pain est une composante essentielle du régime de la population (102 millions de personnes), le pays importe plus de la moitié du blé qu’il consomme. Environ 80 % de ces achats proviennent des deux pays belligérants.

    Guerre en Ukraine : au Moyen-Orient et en Afrique, l’approvisionnement en blé inquiète

    En guise de riposte, le gouvernement a interdit temporairement les exportations de blé, de farine ou de lentilles. Il réfléchit surtout à élargir son dispositif de pain subventionné auquel il consacre déjà plus de 2,5 milliards d’euros par an. La situation est tout aussi complexe dans les autres pays de la région. En Tunisie, la marge de manœuvre est étroite pour un gouvernement qui subventionne, lui aussi, le prix de la baguette, mais doit composer avec un déficit public abyssal. Tunis assure avoir des stocks de céréales pour trois mois. Mais la population est déjà confrontée à des pénuries récurrentes de semoule ou de farine.

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    Le Monde

    Le Monde des religions

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    Histoire d’une notion : l’apocalypse ou l’histoire sans fin de la fin du monde

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    Regard zen sur le monde : « La mendicité est une pratique spirituelle en elle-même »

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    Au Japon, « les dernières chamanes vendent de l’espoir, mais elles en redonnent aussi aux plus désespérés »

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    « L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople »

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    Édition du jour

    Daté du jeudi 24 mars

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    L’Islam au XXIe siècle : une association engagée pour un islam européen, éclairé et inclusif

    Fondée à Paris en 2019, l’association L’Islam au XXIe siècle entend faire connaître les courants progressistes de la religion musulmane. Son cycle de conférences annuel vient d’avoir lieu à l’Unesco.

    Publié hier à 19h00 Linda Caille

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « En Iran, le zoroastrisme est le symbole du libre choix et de la grandeur préislamique »

    Grâce à Nietzsche, nous connaissons le nom de Zarathoustra, mais savons-nous qui il était vraiment ? Etait-il une divinité, un prophète, un personnage historique ? Et qu’en est-il de la religion qui porte son nom ? Le point avec le professeur Michael Stausberg, qui vient de consacrer un livre à ce sujet.

    Publié le 06 mars 2022 à 08h00 - Mis à jour le 07 mars 2022 à 12h38 Matthieu Giroux

    Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet

    Le souverain pontife se rendra à Kinshasa, Goma et Juba en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques de ces deux pays en proie à des violences récurrentes.

    Publié le 03 mars 2022 à 15h21 - Mis à jour le 03 mars 2022 à 18h28 Le Monde avec AFP

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Ce que « Le Petit Prince », de Saint-Exupéry, a de spirituel

    Le deuxième livre le plus traduit au monde après la Bible est un conte pour enfants dépouillé, dont la dernière note n’est pas un « happy end ». Une fin atypique qui voile le sens de ce conte philosophique, auquel le Musée des arts décoratifs (Paris) consacre actuellement une exposition.

    Publié le 27 février 2022 à 00h43 - Mis à jour le 28 février 2022 à 10h34 Kyrill Nikitine

    « Religion et tolérance, mission impossible ? » au Forum des religions de Strasbourg, du 24 au 26 février

    Du 24 au 26 février, à Strasbourg, le Forum des religions proposera pour sa troisième édition des rencontres, tables rondes, débats et portes ouvertes afin de questionner la place du fait religieux dans nos sociétés sécularisées. Parmi les temps forts, une conversation entre Najat Vallaud-Belkacem et Richard Malka.

    Publié le 21 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 11h05 Le Monde

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Ermeline Vicaire, première femme scribe française

    En juillet 2021, cette ancienne libraire est devenue la première femme scribe française, ou soferet. Elle calligraphie les parchemins d’objets cultuels juifs et restaure des rouleaux de la Torah.

    Publié le 20 février 2022 à 08h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h52 Linda Caille

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Dialogue islamo-chrétien : catholiques et musulmans se rencontrent dans la confiance à Saint-Sulpice

    La rencontre entre musulmans et catholiques Ensemble avec Marie a réuni huit cents personnes à l’église Saint-Sulpice, à Paris, le 6 février.

    Publié le 14 février 2022 à 19h00 Linda Caille

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    En Côte d’Ivoire, les autorités veulent passer l’éducation islamique au scanner

    Sur les 3 500 structures islamiques d’éducation (SIE) recensées par les pouvoirs publics en 2020, seulement une sur dix était reconnue par le ministère de tutelle.

    Publié le 14 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 15 février 2022 à 18h09 Yassin Ciyow

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Courant de pensée ambitionnant de rendre les humains immortels, le cosmisme russe est aujourd’hui réinvesti par Poutine »

    Alliant spiritualisme et engouement pour la science, ce courant de pensée né dans la Russie du XIXe siècle entend ressusciter les morts et aurait influencé le projet de conquête spatiale. Dans un entretien au « Monde », Michel Eltchaninoff, qui lui consacre un ouvrage, analyse ses liens avec le christianisme et son influence actuelle.

    Publié le 13 février 2022 à 08h00 Fabien Trécourt

    Critique Article réservé à nos abonnés

    La magie décryptée dans la « Revue de l’histoire des religions »

    La publication trimestrielle consacre son dernier volume à la pratique magique de l’Antiquité au Moyen Age et étudie la façon dont cette catégorie singulière a évolué tout en se réclamant de la tradition.

    Publié le 11 février 2022 à 13h30 Youness Bousenna

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Religions et spiritualité : cinq livres à découvrir

    Taoïsme, druzisme, miracles, antisémitisme, réflexion sur l’adolescence… Découvrez la sélection éclectique des lectures que vous propose « Le Monde des religions ».

    Publié le 09 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h28 Youness Bousenna Gaëtane de Lansalut

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Excision, castration… : les mutilations sexuelles au prisme des religions

    Excision, infibulation ou castration ont généralement pour objectif de s’imposer, ou d’imposer aux autres, un contrôle de soi et de ses désirs pulsionnels. Le 6 février est la Journée internationale contre les mutilations génitales féminines.

    Publié le 06 février 2022 à 08h00 - Mis à jour le 06 février 2022 à 12h40 Aurélie Godefroy

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    « Vivre en tant que moine zen, c’est radicaliser chaque jour son expérience de la banalité »

    Jeune moine zen ordonné au Japon sous le nom de Tozan, Clément Sans nous raconte chaque mois son quotidien. Aujourd’hui, il nous convie dans le grand silence méditatif du monastère, comme un écho à celui de l’hiver blanc, ponctué par l’étude des textes bouddhistes classiques.

    Publié le 02 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 02 février 2022 à 19h02 Tōzan Sans

    Article réservé à nos abonnés

    « Nous, musulmans, les pratiques de l’islamisme radical nous révulsent, nous attristent et nous choquent »

    Des Français musulmans, juristes, chefs d’entreprise, universitaires, ingénieurs… affirment, dans une tribune au « Monde », ne pas reconnaître les principes fondamentaux de l’islam dans les pratiques extrémistes filmées dans le reportage de « Zone interdite ».

    Publié le 01 février 2022 à 11h59 - Mis à jour le 05 février 2022 à 10h04 Collectif

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Le masque, objet sacré bien avant d’être un accessoire médical

    Cet accessoire à l’origine réservé au domaine du religieux continue, en dépit de sa fonction sanitaire, de mobiliser nos imaginaires contemporains.

    Publié le 30 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 30 janvier 2022 à 15h32 Emmanuelle Picaud

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Véronique Margron : « J’ai toujours eu conscience que le désir de vivre n’allait pas de soi »

    « Je ne serais pas arrivée là si… » Chaque semaine, « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de sa vie. La religieuse revient sur les origines de sa vocation et sur le « choc » des révélations du rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Eglise.

    Publié le 30 janvier 2022 à 01h20 - Mis à jour le 31 janvier 2022 à 11h06 Solenn de Royer

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La Caste des chastes » : comment le célibat obligatoire des prêtres pervertit l’Eglise

    Dans un essai sans concession, le sociologue italien Marco Marzano analyse le rapport des prêtres à leur intimité. Il dénonce une institution rendue « schizophrène » par l’exigence de chasteté, et au sein de laquelle la sexualité est omniprésente, mais cachée.

    Publié le 26 janvier 2022 à 05h00 Benjamin Sèze

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Thich Nhat Hanh, le vieux sage bouddhiste et l’enfant

    Figure majeure du bouddhisme engagé, le maître zen vietnamien Thich Nhat Hanh, né en 1926, s’est éteint le 22 janvier. « Le Monde des religions » revient sur le parcours et la pensée de ce militant de la paix.

    Publié le 25 janvier 2022 à 19h00 Marie-Laurence Cattoire

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Les arts martiaux initient à une spiritualité par le corps »

    Plus que des techniques de combat, les arts martiaux constituent une voie d’initiation spirituelle imprégnée par le bouddhisme zen, dont le spécialiste Pierre-Yves Albrecht dévoile la profondeur métaphysique dans son essai « La Sagesse martiale ».

    Publié le 23 janvier 2022 à 01h43 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 13h07 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    Théâtre : « Que faut-il dire aux hommes ? », ou la foi poétique et sensible de croyants sans histoires

    En tournée en France à partir du 18 janvier, la dernière création de Didier Ruiz met en scène sept croyants, femmes et hommes, qui narrent leur chemin de foi singulier.

    Publié le 18 janvier 2022 à 17h00 Virginie Larousse

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Brahmanes indiens et druides celtiques partagent une origine commune »

    Un essai du chercheur Mathieu Halford, écrit en collaboration avec l’historien Bernard Sergent, explore les nombreuses similitudes entre brahmanes indiens et druides celtes, ainsi qu’entre leurs sociétés, faisant l’hypothèse d’une origine indo-européenne commune.

    Publié le 16 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 19 janvier 2022 à 15h41 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Itinéraire d’un arabisant », récit d’un double amour

    Dans son dernier ouvrage, l’historien André Miquel revient sur son parcours cahoteux, qui a commencé par un voyage en Méditerranée et l’a conduit à devenir un spécialiste de la langue arabe.

    Publié le 13 janvier 2022 à 11h00 Philippe-Jean Catinchi

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Deux livres-plaidoyers pour une meilleure connaissance de l’histoire du judaïsme en France

    La présence juive attestée depuis l’époque gallo-romaine vaut à la France un patrimoine aussi riche que singulier. Deux ouvrages interrogent la place jugée minorée de cet héritage dans le récit national.

    Publié le 12 janvier 2022 à 07h00 Youness Bousenna

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « L’islam de Sayyid Qutb, un combat total contre un adversaire à la fois juif, chrétien, athée »

    L’intellectuel égyptien Sayyid Qutb est une référence pour les mouvances islamistes. L’islamologue et politologue Olivier Carré donne les clefs d’une lecture capitale pour cerner les mouvements extrémistes de l’islam.

    Publié le 09 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 09 janvier 2022 à 11h20 Youness Bousenna

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Regard zen sur le monde : « Qu’est-ce que le Vide ? »

    Jeune moine zen ordonné au Japon sous le nom de Tōzan, Clément Sans nous raconte chaque mois son quotidien singulier. Aujourd’hui, il évoque une cérémonie majeure de l’initiation des moines : assaillis de questions philosophiques, ils voient leur vivacité d’esprit mise à l’épreuve.

    Publié le 06 janvier 2022 à 07h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h23 Tōzan Sans

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Quelles sont les sources les plus anciennes sur Jésus ?

    Les sources antiques évoquant Jésus en disent davantage sur les premiers chrétiens que sur l’identité à proprement parler du fondateur du christianisme.

    Publié le 02 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 03 janvier 2022 à 09h34 Jérémy André

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Un apéro avec Matthieu Ricard : « L’époque vit une épidémie de narcissisme, il faut éviter la contagion »

    Chaque semaine, « L’Epoque » paie son coup. Avec l’interprète du dalaï-lama, qui publie ses « Carnets d’un moine errant », ce sera un thé au jardin des Tuileries et une méditation sur cet Himalaya qui lui manque tant.

    Publié le 01 janvier 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h33 Michel Dalloni

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Jésus a-t-il vraiment existé ? Les arguments des historiens face à la thèse mythiste

    Née à la fin du XVIIIe siècle, la thèse « mythiste » conteste la réalité historique de Jésus. Si elle a suscité et suscite encore de nombreux débats, elle se trouve aujourd’hui largement décrédibilisée.

    Publié le 25 décembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h23 Virginie Larousse

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Christianisme : quatre livres à découvrir à l’approche de Noël

    Manuscrits de la mer Morte, sens chrétien des mots, dictionnaire sur Jésus… « Le Monde des religions » vous propose une sélection de quatre livres récemment publiés sur le christianisme.

    Publié le 21 décembre 2021 à 08h00 Youness Bousenna

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Le yoga n’aurait jamais rencontré une telle audience s’il n’avait pas comblé une attente de l’Occident »

    Souvent galvaudé, le yoga n’est ni un sport, ni une religion, ni une simple technique de bien-être. Revenant sur l’histoire plurimillénaire de cette pratique, l’universitaire Ysé Tardan-Masquelier livre une histoire intellectuelle du yoga inédite et stimulante.

    Publié le 19 décembre 2021 à 01h25 - Mis à jour le 03 janvier 2022 à 18h56 Virginie Larousse

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Leili Anvar : « Le corps n’est pas contradictoire avec la quête du divin, il lui est même indispensable »

    Célèbre dans tout le monde arabo-musulman, l’histoire de Leyli et Majnûn est bien plus que le récit d’un amour impossible. C’est une véritable initiation spirituelle, indique, dans un entretien au « Monde », Leili Anvar, spécialiste de littérature persane, qui vient de traduire cette œuvre mythique aux éditions Diane de Selliers.

    Publié le 12 décembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 13 décembre 2021 à 08h04 Virginie Larousse

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Le cléricalisme, ennemi des républicains, devenu ennemi des catholiques

    Si le terme, apparu dans le langage courant au milieu du XIXe siècle, a désigné un temps la volonté des catholiques de s’ingérer dans les affaires de l’Etat, il pointe aujourd’hui un mal interne à l’Eglise : celui de l’excès de pouvoir des prêtres.

    Publié le 08 décembre 2021 à 07h30 - Mis à jour le 10 décembre 2021 à 17h38 Luc Chatel

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    « Vous êtes, Eric Zemmour, l’exutoire de nos mauvaises pensées, de notre impuissance »

    Au-delà de l’accablement que constitue la candidature du polémiste d’extrême droite, celle-ci nous oblige, estime le philosophe Adbennour Bidar, dans une tribune au « Monde », à sortir de l’impuissance, à agir et à rassembler contre ce qui menace la démocratie : la tentation de la haine.

    Publié le 08 décembre 2021 à 05h15 - Mis à jour le 08 décembre 2021 à 14h11 Abdennour Bidar

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Frédéric Lenoir : « Jung propose une spiritualité en dehors de toute croyance religieuse »

    Passionné par la question du sacré, Carl Gustav Jung a consacré une partie de ses travaux à relégitimer la spiritualité, estimant qu’il existe dans la psyché humaine une dimension religieuse. Entretien avec Frédéric Lenoir, qui vient de publier une biographie du psychiatre suisse.

    Publié le 05 décembre 2021 à 01h21 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 18h45 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La Fin de la chrétienté » : le pamphlet de Chantal Delsol contre la postmodernité

    Dans son dernier essai, la philosophe déplore la disparition, sous nos yeux, de la civilisation chrétienne et juge délétère l’« inversion normative » qui est, selon elle, promue aujourd’hui. Un lamento réactionnaire paresseux.

    Publié le 01 décembre 2021 à 06h00 Matthieu Giroux

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Torah, Bible, Coran : les interpréter, est-ce les trahir ?

    Les textes sacrés des trois monothéismes sont-ils écrits une fois pour toutes et leurs grilles de lecture sont-elles définitivement verrouillées ? Les traduire, est-ce les trahir ? Quelle latitude entre la lettre et l’esprit ? Eléments de réponse.

    Publié le 28 novembre 2021 à 01h22 - Mis à jour le 28 novembre 2021 à 11h18 Alice d'Oléon

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Dans les diocèses de France, les demandes faites au service de l’exorcisme sont très nombreuses »

    Si le mot fascine, la réalité de l’exorcisme reste mal connue du grand public. L’anthropologue Olivia Legrip-Randriambelo, qui vient de publier une anthologie de textes sur le sujet, fait le point sur cette pratique toujours utilisée aujourd’hui.

    Publié le 21 novembre 2021 à 01h28 - Mis à jour le 21 novembre 2021 à 09h35 Matthieu Giroux

    « Arts de l’Islam », une exposition pour changer les regards

    Portées par une volonté politique forte, les dix-huit expositions organisées partout en France par le Musée du Louvre ont vocation à faire émerger une meilleure compréhension de l’Islam. Une gageure à l’heure où le sujet cristallise les polémiques.

    Publié le 19 novembre 2021 à 07h00 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Brother » : un religieux au cœur du ghetto new-yorkais

    Sobre et touchant, le documentaire d’Arnaud Fournier Montgieux nous entraîne dans les pas d’un religieux franciscain engagé auprès des plus pauvres du ghetto de Newark.

    Publié le 16 novembre 2021 à 18h00 Gaëtane de Lansalut

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Qui est Iris Ferreira, première rabbine ordonnée en France ?

    Première femme rabbine ordonnée en France, Iris Ferreira, qui appartient au courant juif libéral, est aussi une auteure de romans fantasy pour jeunes adultes.

    Publié le 14 novembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 19h04 Linda Caille

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    « La religion la plus anthropocentrique » : les racines chrétiennes de la crise écologique

    Le christianisme nous aurait-il coupés de la nature ? Le débat est vif depuis que l’interprétation occidentale de cette religion a été dénoncée, dans les années 1960, comme la « matrice » de la modernité et de l’exploitation brutale des ressources de la planète.

    Publié le 12 novembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 14 novembre 2021 à 09h56 Youness Bousenna

    Critique Article réservé à nos abonnés

    Dans la revue « Gradhiva », des livres envoûtants par milliers

    Dans son dernier numéro, la revue d’anthropologie du Musée du quai Branly se penche sur les représentations et les usages magiques du livre et de l’écriture à travers des articles fascinants.

    Publié le 12 novembre 2021 à 06h00 - Mis à jour le 18 novembre 2021 à 08h13 Virginie Larousse

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Le père Gabriel Ringlet, franc-prieur catholique

    Prêtre belge atypique, Gabriel Ringlet se distingue par ses prises de position iconoclastes sur des sujets aussi sensibles que l’euthanasie, le mariage des prêtres, l’ordination des femmes ou les abus sexuels.

    Publié le 07 novembre 2021 à 08h00 Luc Chatel

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Pourquoi les rites funéraires sont éternels

    Pratiqués depuis près de 350 000 ans, les rites funéraires sont un élément essentiel des sociétés humaines. Pour autant, la relation au corps sans vie varie en fonction des cultures et connaît des évolutions inattendues en contexte sécularisé.

    Publié le 31 octobre 2021 à 02h06 - Mis à jour le 01 novembre 2021 à 09h30 Marie Chabbert

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « Le massacre de la Saint-Barthélemy s’est joué entre voisins »

    C’est une vision inédite du massacre de 1572 que l’historien Jérémie Foa offre dans son ouvrage « Tous ceux qui tombent ». Reconstituant une microhistoire soucieuse de nommer les victimes anonymes, il exhume les « vies minuscules » emportées.

    Publié le 24 octobre 2021 à 01h30 - Mis à jour le 24 octobre 2021 à 09h44 Youness Bousenna

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Véronique Margron : « Sauver une vie l’emporte sur tout secret »

    La théologienne et présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France s’élève, dans une tribune au « Monde », contre l’usage du secret après la publication du rapport de la commission sur les abus sexuels dans l’Eglise.

    Publié le 20 octobre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h52 Véronique Margron

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Rapport Sauvé : « Dans l’Eglise catholique, le tabou sur le droit demeure très marqué »

    Le droit canonique n’a pas réussi à uniformiser les politiques répressives au sein de l’Eglise, constate, dans une tribune au « Monde », le professeur de droit Louis-Léon Christians, pour qui le pardon a pris le pas sur la sanction, reléguant la justice au second plan.

    Publié le 20 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h53 Louis-Léon Christians

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Qu’est-ce que le Mawlid ou fête de la nativité du Prophète ?

    Fête musulmane non canonique, le Mawlid commémore la naissance du prophète Mahomet. Elle est célébrée cette année le 19 octobre.

    Publié le 19 octobre 2021 à 08h00 Kamel Meziti

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Dr Denis Mukwege : « Je me sens petit face au courage des femmes »

    Engagé depuis la fin des années 1990 contre les violences sexuelles faites aux femmes, le Prix Nobel de la paix revient sur les racines de ce combat dans un livre, « La Force des femmes », à la fois autobiographie et hommage appuyé à celles qu’il considère comme des « héroïnes ».

    Publié le 17 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 27 octobre 2021 à 15h49 Virginie Larousse

    Décryptages Article réservé à nos abonnés

    Qu’est-ce que la confession, ou sacrement de pénitence et de réconciliation ?

    Cette pratique qui n’a pas toujours existé dans l’Eglise catholique s’est invitée dans le débat public depuis que mardi 12 octobre, le ministre de l’intérieur en France, Gérald Darmanin, a nuancé son secret.

    Publié le 17 octobre 2021 à 02h17 - Mis à jour le 17 octobre 2021 à 09h39 Justine Rodier

    Critique Article réservé à nos abonnés

    En Chine, la religion fait de la résistance

    Deux ouvrages, « Le Renouveau éclatant du spirituel en Chine » et « Chine et terres d’islam », analysent respectivement le succès du religieux dans l’empire du Milieu malgré la répression, et les relations intérieures et extérieures de la puissance communiste avec l’islam.

    Publié le 15 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 15 octobre 2021 à 07h21 Frédéric Lemaître

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Prière de ne pas abuser » : la brutale remontée des souvenirs d’abus sexuels

    Père jésuite, Patrick C. Goujon a été sexuellement abusé par un prêtre lorsqu’il était enfant. Enfoui pendant des années, le souvenir de ces agressions a surgi brutalement il y a six ans.

    Publié le 14 octobre 2021 à 06h00 Benjamin Sèze

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Pédocriminalité : « Pour se réformer, l’Eglise doit s’appuyer au plus vite sur les laïcs qui sont à son service »

    La théologienne Anne Soupa, qui vient de lancer un appel à la « démission collective des évêques » catholiques après le rapport Sauvé, estime, dans une tribune au « Monde », que le choix de l’Eglise est aujourd’hui entre s’effacer ou renaître.

    Publié le 12 octobre 2021 à 00h18 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h08 Anne Soupa

    Tribune Article réservé à nos abonnés

    Pédocriminalité dans l’Eglise : « C’est l’idée même d’institution chrétienne qui est en crise »

    « Simples paroissiens », jeunes professeurs de philosophie, Paul Colrat et Foucauld Giuliani soulèvent, dans une tribune au « Monde », la question du « sens qu’il y a à mener une existence chrétienne en lien avec une institution » ayant failli à sa mission.

    Publié le 11 octobre 2021 à 18h00 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h09 Paul Colrat Foucauld Giuliani

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « Génie de la France », d’Abdennour Bidar : pour une laïcité mystique

    Dans un essai puissant, le philosophe explore la laïcité en tant que révolution politique, mais surtout métaphysique. Un concept dont la portée radicale, estime-t-il, nous échappe encore.

    Publié le 10 octobre 2021 à 08h00 Virginie Larousse

    Critique Article réservé à nos abonnés

    « La communion qui vient » ou comment être catholique en politique

    Ils « ne représentent personne », et c’est peut-être ce qui fait la fraîcheur de cet essai, dans lequel trois trentenaires cherchent à redéfinir l’engagement politique des catholiques. Tout en alertant sur les dérives identitaires qui frappent une partie des croyants.

    Publié le 06 octobre 2021 à 13h00 Matthieu Giroux

    Récit Article réservé à nos abonnés

    Enfer, purgatoire, paradis : comment Dante et sa « Divine Comédie » ont modelé l’imaginaire de l’Occident

    Mort en 1321, le poète florentin Dante Alighieri a produit une œuvre à l’influence monumentale qui a façonné l’imaginaire occidental de l’au-delà, en particulier notre vision de l’enfer et celle d’un purgatoire alors naissant.

    Publié le 03 octobre 2021 à 04h27 - Mis à jour le 03 octobre 2021 à 14h40 Youness Bousenna

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    « Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »

    Il y a encore quelques jours, il s’appelait Clément Sans. Ordonné moine bouddhiste zen dans la tradition Soto, il s’appelle désormais Tōzan, « la montagne des pêches ».

    Publié le 01 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 01 octobre 2021 à 15h49 Matthieu Giroux

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    « L’Eglise a été façonnée à la fois par une forte présence de prêtres homosexuels et par un discours très hétéronormatif »

    « En sacralisant le prêtre, l’Eglise en a fait un être à part, dégenré et désexualisé », relève Josselin Tricou. Dans son livre « Des soutanes et des hommes », le sociologue analyse la masculinité atypique de ceux que l’Eglise catholique place au sommet de sa hiérarchie.

    Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h39 Luc Chatel

    Brève Article réservé à nos abonnés

    « Des soutanes et des hommes »

    Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 Luc Chatel

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    Le Figaro

    Louer son bien en colocation : notre classement des villes où il faut absolument investir

    Paul Carcenac

    CLASSEMENT EXCLUSIF - Parmi 108 communes de France, découvrez celles qui se prêtent le mieux à ce mode de location qui permet d'optimiser la rentabilité d'un bien.

    La colocation a tout bon. Les jeunes la plébiscitent (la moyenne d'âge des occupants s'établit à 28 ans) en particulier les étudiants qui y voient un moyen de faire des économies sur leur loyer. Les propriétaires bailleurs aussi l'apprécient : cette stratégie permet de muscler la rentabilité d'un bien. En effet, une surface plus importante coûte moins cher à l'achat, si l'on ramène le prix au m2. En outre, en louant plusieurs chambres, les revenus mensuels seront 20 à 30% supérieurs à ceux qu'apporterait un bail classique. 

    Pour découvrir où cette opération a le plus de chance d'être un succès, nous avons compilé les données sur plusieurs critères pour 108 villes françaises : les prix des T4/T5 et leur évolution sur 5 ans, le loyer moyen pratiqué pour la location d'une chambre, et plusieurs subtilités démographiques comme le taux de 20-39 ans dans la population générale où l'évolution du nombre d'étudiants (voir méthodologie et résultats détaillés en bas de page).

    Découvrez les résultats détaillés en bas de page

    Numéro 1 : Talence, pour profiter du dynamisme bordelais

    Talence a de nombreux atouts. La ville accueille entre autres l'un des plus importants campus de l'université de Bordeaux, deux écoles d'ingénieurs, une école de commerce (Kedge)... Autant dire que la demande locative est au rendez-vous. Sa proximité avec l'hypercentre de Bordeaux (15 minutes en tram) séduit aussi les jeunes. À partir de là, il faut dénicher une belle affaire : les «résidences des années 70, avec de grands appartements à rénover de 70 ou 80m2 pour environ 200.000 euros se prêtent à la colocation. En louant 4 chambre pour 500 euros chacune, vous pouvez donc en tirer 2000 euros par mois, suggère Cédric Claverie, directeur de l'agence Human Immobilier à Talence. Aucun risque de vacance locative avec ce genre de stratégie, vous aurez entre 30 et 40 appels par jour!»

    Numéro 2 : Villeurbanne joue la proximité avec Lyon

    Villeurbanne pointe en 2e position de notre classement, profitant de sa proximité avec Lyon et de sa position de pôle universitaire majeur de la région Rhône Alpes. «La commune est parfois considérée comme un arrondissement de Lyon à part entière», note Bruno Vial, directeur de l'agence Nestenn Villeurbanne Ouest. Les prix, toutefois, sont très disparates de 5000 euros le m2 près du parc de la Tête d'Or à 1500 euros pour des zones marquées par un habitat plus populaires, moins recherchées.

    Reste un obstacle législatif qui peut entamer la rentabilité : la ville est soumise à l'encadrement des loyers. «On va avoir un marché de particulier à particulier qui sera hors la loi», regrette ce grand connaisseur du marché local.

    Numéro 3 : Palaiseau, pour miser sur le futur

    Au sud de Paris, dans l'Essonne, la ville de Palaiseau est desservie par trois stations du RER B. En 2026, elle devrait accueillir la ligne 18 du Grand Paris Express. L'engouement autour de la commune est surtout lié au plateau de Saclay, qui se revendique comme la Silicon Valley à la française, avec des écoles prestigieuses qui ouvrent les unes après les autres, dans la lignée de Polytechnique, et de grandes sociétés qui y installent des centres de R&D : Sanofi, Danone, Thales, Nokia, EDF, Safran... «Ici, l'essor de la colocation est apparu il y a environ 2 ans, juste avant le Covid», estime Armand Caillet, agent immobilier Safti qui travaille sur le secteur. Les prix à la location pratiqués pour une chambre sont intéressants pour le propriétaire bailleur : ils peuvent grimper jusqu'à 600 euros par mois. «Palaiseau connaît un essor et va continuer cette croissance dans les années à venir», continue le professionnel de l'immobilier. « La ville, dont la dynamique va se poursuivre avec ce qu'est en train de devenir le plateau de Saclay, est encore très compétitive en termes de prix, de taxe foncière, de charges...»

    Méthodologie et résultats détaillés

    Pour établir le classement des villes les plus indiquées, nous avons sélectionné les 108 communes de France métropolitaines avec plus de 3000 étudiants. Nous avons ensuite établi une note sur 20, en comparant différents critères :

    • Les prix des T4/T5 en février 2022 (source : CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier )
    • Leur évolution sur les 5 dernières années (source : CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier)
    • Les tarifs mensuels moyens de location d'une chambre (source : LocService.fr)
    • L'évolution du nombre d'étudiants dans la ville sur 10 années - 2008 - 2018 (Source : Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation)
    • La densité de population âgée de 20 à 39 ans (source : INSEE)

    L'immobilier de luxe n'a plus peur de s'intéresser au viager

    NOS CONSEILS - Un temps réservée à des enseignes spécialisées, la pratique se diffuse désormais dans des réseaux haut de gamme. Avec certaines adaptations.

    Bercy lance un service pour identifier les successions vacantes

    Le site permet de suivre l‘avancement et la clôture de dossiers dont les héritiers ne sont souvent pas connus.

    Droits de succession : les Français sont-ils vraiment trop taxés ?

    DÉCRYPTAGE - Emmanuel Macron veut alléger la fiscalité sur les droits de succession. Qui en paie ? À quel taux ?

    Le Monde

    Au Japon, « les dernières chamanes vendent de l’espoir, mais elles en redonnent aussi aux plus désespérés »

    Philippe Pons (Tokyo, correspondant)

    Publié le 13 mars 2022 à 08h00

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    EntretienHéritières de traditions ancestrales en voie de disparition, les chamanes du Japon contribuent à tisser des liens entre les mondes visible et invisible. La sociologue Muriel Jolivet est allée à la rencontre des dernières d’entre elles.

    La modernisation du Japon n’a en rien entamé une foule de petites croyances et de rites, parmi lesquels la communication avec les défunts. Cette pratique a été ravivée à la suite de la disparition de 2 500 personnes dont les corps n’ont jamais été retrouvés, sur les 19 650 victimes du tsunami du 11 mars 2011. Elle propose de retisser les liens outre-tombe avec ces « morts sans lien » qui peuvent devenir des fantômes.

    La sociologue Muriel Jolivet vit au Japon depuis de longues années. Auteure d’une dizaine d’ouvrages sur la société nippone, elle est allée à la rencontre de ces chamanes qui, dit-on, ont la capacité de faire descendre sur elles l’esprit des morts, de les faire parler par leur bouche et auxquelles des médecins ont parfois recours pour affiner leur diagnostic. Un volumineux et passionnant reportage reposant sur une impressionnante documentation japonaise, ponctué de portraits de chamanes, de descriptions de lieux et de rencontres, rassemblés dans Les Dernières Chamanes du Japon. Rencontre avec l’invisible au pays du Soleil Levant (Véga, 2021).

    Vous avez travaillé une dizaine d’années à cette enquête. Qu’est-ce qui vous a poussée à vous intéresser au monde des chamanes ?

    En plus de quarante ans d’enquêtes sociologiques sur le Japon, je suis souvent tombée sur des récits de revenants, de communication avec les morts, de visites chez des chamanes qui me semblaient anecdotiques. Peu à peu, j’ai pris conscience de l’importance et de la fréquence de ces rituels dans la société japonaise. Les chamanes renvoient à une spiritualité complexe dans laquelle se mêlent shintoïsme [polythéisme animiste], bouddhisme ésotérique et folklore local.

    Il existe des chamanes du nord au sud de l’Archipel. Comment avez-vous choisi les lieux de vos enquêtes ?

    Les régions du Tohoku et d’Okinawa sont des lieux prédisposés. Les chamanes itako du Tohoku s’inscrivent dans une longue tradition, car c’était un des rares débouchés qui s’offraient aux malvoyantes, souvent victimes d’une rougeole. Les autres options étaient de devenir masseuse ou goze, chanteuses itinérantes qui s’accompagnaient au shamisen [luth japonais à trois cordes] et se déplaçaient à cinq ou six, au rythme d’une vingtaine de kilomètres parcourus à pied chaque jour. La moins malvoyante servait de guide aux autres, chacune une main posée sur l’épaule de celle qui la précédait.

    Les itako étaient placées très jeunes en apprentissage auprès d’une aînée, à qui elles servaient de bonne à tout faire. L’instruction se faisait oralement au contact de leur initiatrice, ou shisho, avec qui elles vivaient en osmose. La formation n’était pas simple, car il leur fallait mémoriser toutes les invocations selon les rituels.

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    L'Humanité

    Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

    Actu

    L’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.

    Jérémie Bazart

    «Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille ­seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.

    Les objectifs de la France pour 2030

    ♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.

    Les prix des carburants à la pompe ­atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (­pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du ­robinet serait de bon augure, et pas si ­insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette ­réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

    L’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ­ingénieurs utilisent des catalyseurs », ­expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le ­potentiel de production de l’hydrogène.

    Des composants peu coûteux et abondants

    Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le ­nickel et le fer.

    L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.

    De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des ­catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydro­gène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie ­réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.

    Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité ­décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.

     

    Le dihydrogène : des atouts et des limites

    Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.

    scienceshydrogènecarburantsrapport du giec
    L'Humanité

    Russie et coopération

    Chronique

    Sylvestre Huet

    L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe sur ordre de Vladimir Poutine provoque des réactions fortes dans le monde de la science. En Russie, où des scientifiques s’opposent courageusement et publiquement à cette agression. Dans de très nombreux pays, ces ­réactions visent à punir la Russie en restreignant ou en interrompant certaines coopérations en cours. Les échanges de chercheurs et de technologies sont ainsi suspendus en France, annonce le CNRS, même si les scientifiques russes travaillant aujourd’hui au sein d’un laboratoire français peuvent y rester.

    En riposte aux sanctions prises par les pays qui s’opposent à cette invasion, la Russie tente, elle aussi, d’utiliser des mesures de rétorsion. Elle bloque la livraison des fusées Soyouz qui décollent du port spatial européen en Guyane française et font revenir ses ressortissants qui y travaillent. Quant au rover martien Rosalind Franklin de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement par une fusée russe Proton est prévu en septembre prochain, il est fortement mis en péril.

    Si ces mesures réciproques devaient se prolonger, qui en paiera le prix le plus élevé ? Certainement la Russie, sa capacité scientifique et technologique et donc sa population. Se couper des échanges scientifiques internationaux, des coopérations en recherches fondamentales, comme dans les technologies de pointe, est un excellent moyen de se retrouver à la traîne.

    L’apport russe à la science mondiale n’est pas ­négligeable. Et ces dix dernières années, la Russie était remontée du seizième au dixième rang dans un classement mondial du nombre des publications de ­recherche. Il demeure cependant modeste et amputé par la fuite des cerveaux, entretenue par la politique autoritaire du pouvoir politique. De sorte que les scientifiques et les entreprises technologiques russes ont beaucoup plus besoin du reste du monde que l’inverse.

    La coopération scientifique peut contribuer à pacifier les relations internationales et le retour de la Russie dans un concert apaisé des nations se traduirait par la reprise des échanges. Pour le bénéfice de tous. Mais, en attendant le retour de la paix et de la coopération, Vladimir Poutine prend le risque d’affaiblir encore plus son pays en le mettant à l’écart des échanges d’idées et de scientifiques qui caractérisent la recherche contemporaine. La Russie et surtout sa population ­paieront le prix de cet isolement volontaire et délétère, un prix d’autant plus élevé qu’il sera durable.

    la chronique scientifique de sylvestre huetRussieGuerre en Ukrainevladimir poutine
    Le Monde

    « Faire confiance au bol »

    Le 15 septembre 2021, Clément Sans est devenu moine zen. Ordonné sous le nom de Tozan (« la montagne des pêches »), le jeune Français est désormais rattaché à un temple au Japon. Chaque mois, il nous envoie une lettre qui nous fait partager son quotidien singulier et presque hors du temps, rythmé par les longues heures de méditation, les travaux des champs et la mendicité.

    Lettre de mars 2022. Nous avons décidé de quitter le temple au milieu de la nuit. Comme les grains d’un chapelet s’étirant dans la nuit, nous descendons la montagne enneigée, bien en ligne, éclairés uniquement par la lune. Rejoignant après une longue marche le petit village situé dans la vallée, nous montons dans un bus scolaire qui nous dépose à la gare la plus proche. De là, nous rejoignons en groupes distincts les métropoles de Kobé, Osaka et Kyoto. Durant plusieurs jours, nous allons pratiquer takuhatsu, la mendicité rituelle des moines japonais.

    Notre temple insistant sur la pratique ascétique et la méditation, nous ne faisons pas de rites funéraires, comme c’est pourtant l’usage dans l’immense majorité des temples japonais.

    Ayant une vie monacale sobre et refusant tout argent pour officier des cérémonies, et bien que vivant en autonomie alimentaire grâce aux légumes et au riz que nous cultivons, nous devons couvrir certaines dépenses obligatoires, allant de notre électricité à nos assurances santé.

    « Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »

    Originellement, la pratique de la mendicité était l’unique moyen pour les moines de se nourrir. Il fallait donc mendier chaque jour pour continuer l’ascèse monacale. Dans le Japon moderne où le statut des moines est fiscalement encadré, la mendicité est avant tout considérée comme une pratique spirituelle en elle-même.

    Takuhatsu, qui signifie littéralement « faire confiance au bol (à aumône) », implique d’abord notre foi et notre gratitude envers la vie : ce qui est nécessaire pour soutenir notre quotidien est déjà là, toujours offert à nous. Plus qu’un moyen de subsistance, c’est notre enseignement bouddhique sur le don et l’offrande qui se synthétise par cette pratique.

    Je suis affecté à Kyoto, ville que je connais pour y avoir travaillé avant mon entrée au temple. J’ai sous ma responsabilité trois autres moines, avec lesquels je partage une petite chambre dans une auberge située dans le centre de l’ancienne capitale impériale. Chaque jour, nous revêtons nos kimonos et kolomo traditionnels, enfilons nos waraji, sandales de cordes tressées, nous coiffons d’un kasa, chapeau de paille arrondi et évasé empêchant de voir le visage du moine, le religieux devant toujours s’effacer derrière sa pratique.

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    Le Figaro

    Sofia Essaïdi, juré à Séries Mania: «J’ai un critère, l’émotion!»

    • Par  Céline Fontana
    • Mis à jour le 23/03/2022 à 12:21
    • Publié le 23/03/2022 à 12:21

    La chanteuse et comédienne, héroïne de La Promesse, fait partie du jury de la compétition Panorama international au festival lillois qui se poursuit jusqu’à vendredi.

    TV MAGAZINE. Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir juré à Séries Mania ?

    Sofia ESSAÏDI.- J’adore les séries, tout simplement. J’étais ravie de découvrir des fictions du monde entier et d’échanger avec des gens de tous horizons. C’est très enrichissant.

    Avez-vous des critères pour juger?

    J’ai un critère, l’émotion! Par chance, nous n’avons pas de prix techniques à remettre, donc je peux rester sur des impressions personnelles. Ai-je été captivée? Suis-je attachée aux personnages? C’est parfois difficile et frustrant au regard des deux premiers épisodes seulement.

    On ne vous a jamais sollicitée pour être juré d’une émission musicale?

    Si, mais je n’étais pas encore assez construite, je n’avais pas encore assez d’expérience, j’ai préféré refuser.

    «La musique a d’abord pris plus de place mais à un moment j’ai pris du recul car je n’étais pas épanouie dans ce métier»

    Comment avez-vous fait la bascule de la chanson à la comédie?

    J’ai toujours rêvé de faire les deux. J’ai débuté dans un petit rôle tout de suite après la «Star Ac’». La musique a d’abord pris plus de place mais à un moment j’ai pris du recul car je n’étais pas épanouie dans ce métier.

    Qu’est-ce qui ne vous convenait pas?

    Le système dans lequel j’ai grandi a fait que je n’ai pas réussi à être moi-même. J’étais en souffrance. Je voulais faire ma musique et je me suis retrouvée face à des murs. Je le comprends car c’est une industrie. J’ai levé le pied alors que ça fonctionnait bien. J’ai pu me consacrer au cinéma, car je suis quelqu’un qui s’investit beaucoup. Avec le recul, je n’ai pas de regret. Il n’y a rien de plus important que de se retourner vers soi, arrêter la machine, s’interroger et travailler sur soi. Depuis plusieurs années, j’enchaîne les tournages, j’ai à nouveau envie de chanter mais je n’ai pas le temps!

    En quoi les deux activités se servent-elles?

    Elles sont très proches, ce sont surtout les supports qui différent. Dans ma musique comme dans mes choix de films, je veux parler de choses que je considère comme importantes. Mais là, la scène me manque vraiment beaucoup. J’ai hâte de retrouver le public, la connexion avec les gens. Et j’ai une folle envie de faire du théâtre.

    « Olivier Marchal est un bonbon, c’est mon coup de cœur ultime, je veux jouer dans tous ses films ! »

    Quels sont vos critères de choix en tant que comédienne?

    À nouveau l’émotion, à la lecture du scénario, sinon je ne peux pas me projeter dans le rôle. Puis, je dois voir pourquoi moi et pas une autre. Qu’est-ce que je vais pouvoir raconter? La libération intérieure est un thème qui compte actuellement beaucoup pour moi. Quand un personnage blessé finit par s’accepter, j’en suis très heureuse. Quand on parle d’amour aussi. Après, il y a la rencontre avec le réalisateur.

    Comment avez-vous vécu le succès de La Promesse - jusqu’à 7 millions de spectateurs?

    J’étais pleine de gratitude. Le rôle était puissant et fort pour moi pour des raisons personnelles et avoir réussi à émouvoir - encore l’émotion! - grâce à l’émotion que j’ai moi-même ressentie comme actrice... Cela m’a valu aussi énormément de propositions comme Les Combattantes , une série qui met les femmes à l’honneur durant la Première Guerre mondiale. La saison 2 de La Promesse est à l’écriture, j’attends de voir. Le travail des auteurs est gigantesque car c’était une série bouclée. Pour ma part, rien n’est acté.

    Vous avez retrouvé Olivier Marchal pour tourner son film Overdose - pour Prime Vidéo...

    Oui, je l’aime fort, profondément. Il a donné une énergie extraordinaire à ce tournage bienveillant et généreux, comme lui. C’est un bonbon, il est doux respectueux, gentil, sensible. C’est mon coup de cœur ultime. Je veux jouer dans tous ces films!

    D’autres projets?

    Le repos! Je suis vidée, je dois recharger mes batteries durant quelques semaines. Ce sera l’occasion de chercher une bonne pièce.

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    L'Humanité

    Femmes & Sciences. La parentalité freine la carrière scientifique des femmes

    Entretien

    À l’occasion du 8 mars, Isabelle Pianet, la présidente de l’association Femmes & Sciences, souligne la persistance des inégalités de genre dans la recherche et propose des pistes concrètes pour les surmonter.

    Anna Musso

    Isabelle Pianet Présidente de Femmes & Sciences

    En France, la carrière des femmes en sciences se heurte toujours aux préjugés de genre et à l’inégale répartition des tâches domestiques dans les couples. Créée en 2000, l’association Femmes & Sciences (1) se bat pour favoriser la promotion des femmes ­engagées dans des professions scientifiques, améliorer leur visibilité et inciter les jeunes filles à s’engager dans les formations scientifiques et techniques. Entretien avec sa nouvelle présidente, Isabelle Pianet, ingénieure de recherche au CNRS, laboratoire archéosciences à Bordeaux.

    Quel état des lieux dressez-vous de la place des femmes aujourd’hui dans les sciences ?

    La place des femmes dans les sciences, en particulier dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, progresse très lentement. Entre 2010 et 2020, le nombre de chercheuses est passé de 20 % à 21 % dans le privé et de 33 % à presque 40 % dans la recherche publique. Mais les proportions sont très variables d’une discipline à une autre.

    Leur sous-représentation est-elle encore plus importante dans les sciences dites « dures » ?

    En effet, c’est le cas. Au CNRS, plus grand organisme de recherche pluridisciplinaire de France, les chercheuses sont autour de 20 % en mathématiques, informatique ou physique, 34 % en chimie, 43 % en biologie. Dans le privé, on retrouve les mêmes proportions, avec beaucoup de femmes dans l’industrie pharmaceutique (60 %), mais moins de 20 % dans l’industrie automobile ou dans la fabrication de machines…

    Est-ce spécifique à la France ?

    Je ne le pense pas, même si certains pays ont de nombreuses femmes dans les sciences « dures ». Au Maghreb, aux Émirats arabes unis, ou encore en Inde, on en trouve beaucoup en mathématiques ou en informatique. Mais surtout parce que ce sont des activités qu’elles peuvent faire à domicile et qui intéressent moins les hommes de ces pays… Quant à la part des femmes dans les domaines de la recherche publique et privée, toutes disciplines confondues, elle atteint les 50 % en Estonie, au Portugal, en Norvège et en Finlande, autant de pays européens mieux placés que la France.

    La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences.

    Pourquoi les femmes n’accèdent-elles pas aux mêmes postes à responsabilité que les hommes ?

    On invoque généralement deux raisons. L’une est liée aux femmes elles-mêmes, qui seraient atteintes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire qu’elles n’oseraient pas se présenter à des postes de responsabilité. L’autre est, a priori, liée aux modes de sélection, notamment dans la recherche publique, qui se limitent souvent à une analyse comptable des productions et des fonctions de prestige. En revanche, nombre de tâches collectives essentielles au bon fonctionnement d’un laboratoire de recherche, et souvent exécutées par les femmes, ne sont pas ou peu prises en compte dans le mode de sélection.

    À quels obstacles sont-elles confrontées durant leur carrière ?

    Le premier obstacle est la parentalité, réel frein à leur carrière. D’après une enquête faite par l’association Mothers in Science, en partenariat avec Femmes & Sciences, 40 % des femmes interrogées prévoient de retarder leur maternité, voire de renoncer à avoir des enfants ! La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences, lieux de rencontre favorables à l’indispensable création de réseaux. La mesure choc qui, à mon avis, réglerait une partie du problème serait d’imposer un congé paternité équivalent au congé maternité. En Norvège, ces droits sont identiques pour les deux parents : ils doivent se partager 49 semaines, avec 15 semaines minimales pour le père, qui, s’il ne les prend pas, sont perdues. On pourrait s’en inspirer. Et puis, il y a aussi du sexisme, n’ayons pas peur des mots, dans le milieu de la recherche. Certains de nos collègues disaient encore récemment que les différences de carrières s’expliqueraient parce que les femmes seraient moins capables…

    Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?

    Oui, de nombreuses fois, et, la plus emblématique, ce fut lorsque j’ai présenté un dossier pour être « qualifiée aux fonctions de professeur d’université ». Le jury ne m’a pas qualifiée sous prétexte que le travail que je présentais n’était pas le mien mais celui d’un de mes collègues masculins… Mon collègue était dans les coauteurs des articles publiés, mais n’avait ni la première place, ni ce que l’on appelle dans notre jargon l’« étoile », c’est-à-dire qu’il n’était pas l’auteur correspondant, la personne qui est à l’origine et coordonne le projet. Je lui ai donc demandé d’écrire une lettre aux membres du jury afin d’expliquer que c’était bien ma recherche et non la sienne… Il a refusé ! Ce phénomène est nommé l’« effet Matilda ». C’est un concept proposé par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter. Elle l’a nommé ainsi en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, féministe américaine du XIXe siècle qui avait remarqué que les hommes s’attribuaient les pensées des femmes.

    En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire.

    Les femmes se heurtent-elles toujours autant à des stéréotypes de genre ?

    Oui, les stéréotypes ont la vie dure. Par exemple, nombre de personnes sont convaincues que les hommes sont compétitifs, rationnels et bons en mathématiques alors que les femmes seraient sensibles, émotives, sociables et bonnes en lettres… En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire. Les enseignant·es imaginent que les garçons peuvent faire mieux alors que les filles sont supposées être studieuses, et donc au maximum de leur capacité ! Ce discours qui tend à imputer la réussite scolaire des filles au travail et celle des garçons à leur génie a des répercussions : les femmes ont une moindre estime d’elles-mêmes.

    Quelles mesures concrètes sur le court, le moyen et le long terme pourraient être mises en œuvre pour parvenir à une égalité effective ?

    La première étape doit avoir lieu dès l’école en formant le corps enseignant à l’égalité filles-garçons et aux biais de genre. Femmes & Sciences organise depuis 2020 une formation sur ces thèmes auprès des enseignant·es. La prochaine édition aura lieu en novembre, à distance, pour qu’un maximum de personnes puissent se connecter, sur le thème des filles et du numérique : un enjeu sociétal majeur au moment où se déroule une révolution qui laissera les algorithmes – imaginés par des hommes – décider d’un bon nombre de choses. Il faut que les filles s’intéressent au numérique ! Il faut aussi que les entreprises ou organismes publics de recherche s’emparent de cette problématique. Il ne suffit pas de décréter l’égalité, il faut s’en donner les moyens, en changeant les modes de sélection, par exemple, en formant les « recruteurs » aux biais de genre, voire, même si beaucoup de personnes n’aiment pas l’idée, instaurer des quotas ! Il paraît que certaines femmes y seraient hostiles ; or, bien souvent, on dit aux femmes qui ont obtenu une promotion que c’est justement parce qu’elles sont des femmes… Alors, si des quotas existent déjà de manière cachée, sortons-les de l’ombre !

    https://www.femmesetsciences.frsciencesFéminismeégalité professionnelleJournée du 8 mars
    Le Figaro

    France Télévisions condamné à verser plus de 650.000 euros à Patrick Sébastien

    • Par  Emilie Paul
    • Mis à jour le 23/03/2022 à 12:09
    • Publié le 23/03/2022 à 12:09

    Le groupe audiovisuel a été condamné par le tribunal de commerce de Paris à payer 652.251 euros à Magic TV, la société de production de l’animateur, pour «rupture brutale des relations commerciales».

    Trois ans après son éviction de France Télévisions, Patrick Sébastien vient d’obtenir gain de cause. En effet, selon nos confrères de Capital , le tribunal de commerce de Paris a condamné le groupe audiovisuel à verser à Magic TV, la société de production de l’animateur, la somme de 652.251 euros pour «rupture brutale des relations commerciales». Mais une victoire quelque peu amère quand on sait que Patrick Sébastien réclamait 26 millions d’euros.

    » LIRE AUSSI - Patrick Sébastien: «Tout a été fait pour me nuire»

    Poussé vers la sortie par la direction de France Télévisions après 23 ans de bons et loyaux services, l’animateur produisait deux divertissements phares de France 2 qu’étaient «Les Années bonheur» et «Le Plus Grand Cabaret du monde». À l’instar de Thierry Ardisson avec C8, Patrick Sébastien avait avancé l’argument de «dépendance économique» de sa société de production vis-à-vis du groupe audiovisuel de service public. En stoppant leur collaboration, la direction a provoqué, selon l’animateur-producteur, le licenciement de la plupart de ses salariés.

    » LIRE AUSSI - «Vous allez me manquer»: le rideau est tombé sur «Les Années bonheur» de Patrick Sébastien

    Pour sa défense, France Télévisions a rappelé que l’audience des émissions de Patrick Sébastien était en «baisse continue». De plus, «le prix unitaire des émissions était très élevé par rapport à la moyenne». En définitive, «la baisse du nombre d’émissions et de leur coût unitaire ne relève pas d’un abus, mais d’une bonne gestion des deniers publics.... La société de Patrick Sébastien était parfaitement informée des contraintes d’audience de la chaîne, et bien consciente des restrictions budgétaires affectant le service public». Contacté par Capital, France Télévisions a indiqué envisager de faire appel.

    Pour mémoire, en septembre dernier, dans un autre dossier concernant une chaîne de télévision et une société de production, la cour d’appel de Paris avait condamné C8 à verser à Ardis SAS, la société de production de Thierry Ardisson, la somme de 3.810.476 euros et 2.651.244 euros d’indemnités à la société Téléparis (dont l’animateur et producteur détient 50 % des parts).

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    Le Figaro

    Afghanistan : les talibans ordonnent la fermeture des écoles secondaires aux filles

    Des dizaines de milliers de filles devaient retourner mercredi 23 mars à l'école secondaire en Afghanistan, plus de sept mois après l'arrivée au pouvoir des talibans, qui ont fortement restreint les droits des femmes à l'éducation et au travail.

    Les talibans ont ordonné mercredi 23 mars la fermeture des collèges et lycées pour les filles en Afghanistan, quelques heures seulement après leur réouverture, a confirmé un responsable taliban. «Oui c'est vrai», a déclaré sans autre commentaire à l'AFP Inamullah Samangani, porte-parole des talibans, en confirmant des informations selon lesquelles les filles avaient été priées de retourner chez elles.

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    Aucun responsable taliban n'était immédiatement joignable pour expliquer la raison de cette décision. «Nous n'avons, pas le droit de faire de commentaires», a simplement répondu le porte-parole du ministère de l'éducation, Ahmad Aziz Rayan. Une équipe de l'AFP-TV filmait mercredi matin un cours dans une classe du lycée Zarghona pour filles, dans la capitale Kaboul, lorsqu'un enseignant est entré et a ordonné aux élèves de rentrer chez elles. Ces dernières, qui se réjouissaient de leur retour à l'école pour la première fois depuis la prise de pouvoir en août dernier des fondamentalistes islamistes, ont fermé leurs livres, emballé leurs affaires, et quitté en larmes la classe. «J'ai vu mes élèves pleurer et hésiter à quitter le cours. C'est très douloureux de voir vos élèves pleurer», se désolait auprès de l'AFP Palwasha, enseignante à l'école de filles Omara Khan, aussi dans la capitale.

    La représentante spéciale de l'ONU pour l'Afghanistan, Deborah Lyons, a qualifié d'«inquiétantes» les informations faisant état de la fermeture des écoles. «Si c'est vrai, quelle pourrait en être la raison», s'est-elle interrogée sur twitter. La communauté internationale a fait du droit à l'éducation pour tous une pierre d'achoppement dans les négociations sur l'aide et la reconnaissance du régime des islamistes fondamentalistes. Plusieurs pays et des organisations ont proposé de rémunérer les enseignants. Le ministère de l'Éducation avait pourtant annoncé la reprise des cours mercredi pour les filles dans plusieurs provinces, sauf celles de Kandahar (Sud), berceau des talibans, qui devait rouvrir le mois prochain.

    Séparer les filles des garçons

    «Nous ne rouvrons pas les écoles pour faire plaisir à la communauté internationale, ni pour gagner la reconnaissance du monde», avait assuré à l'AFP le porte-parole Aziz Ahmad Rayan. «Nous le faisons dans le cadre de notre responsabilité de fournir une éducation et des structures éducatives à nos élèves», a-t-il ajouté. Les talibans avaient insisté sur le fait qu'ils voulaient prendre le temps afin de s'assurer que les filles âgées de 12 à 19 ans seraient bien séparées des garçons, et que les établissements fonctionneraient selon les principes islamiques.

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    Avant le volte-face des talibans, des filles interrogées par l'AFP à l'ouverture des écoles se disaient «heureuses» de revenir en classe et remerciaient même les talibans. Vers 07h00 (02h30 GMT), plusieurs centaines d'élèves se pressaient à l'entrée du lycée Zarghona pour filles, l'un des plus grands établissements de ce type de la capitale. Vêtues d'abayas noires ou colorées - un large vêtement couvrant tout le corps - ou de longs manteaux, avec un foulard souvent blanc couvrant leur tête, le bas du visage caché par un masque sanitaire, les adolescentes franchissaient la grande porte bleue du lycée. «Quand je suis arrivée, j'ai vu que les portes de l'école étaient ouvertes et que toutes les élèves venaient, cela m'a rendue très heureuse, et puis je suis venue saluer mes professeurs», se réjouit auprès de l'AFP Sadaf, élève de 16 ans dans ce lycée.

    Multitude de restrictions aux femmes

    «Nous pensions que nous n'aurions peut-être aucun progrès pour notre avenir. Pendant ces huit derniers mois, nous étions à la maison et nous avons essayé d'étudier nos livres. J'espère qu'avec l'Emirat islamique (nom du régime taliban), il y aura peut-être plus de développement», ajoute l'adolescente qui veut devenir médecin. Des écoles dans d'autres provinces avaient ont aussi ouvert dans la matinée, comme dans le Panchir (Nord-est), à Kunduz (Nord) ou Hérat (Sud-Ouest), avant de refermer leurs portes. «Aujourd'hui c'est une très belle journée», s'enthousiasmait Marjan, élève de première au lycée Gawharshad d'Hérat.

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    «L'année dernière toutes les élèves ont été affectées psychologiquement, nous ne voulons vraiment pas que cela se répète», ajoute la jeune fille. Cette rentrée des filles dans le secondaire suivait celle des garçons, et des filles mais uniquement dans le primaire, qui avaient eux été autorisés à reprendre les cours deux mois après la prise de Kaboul par les talibans, en août dernier. En sept mois de gouvernance, les talibans ont imposé une multitude de restrictions aux femmes. Elles sont exclues de nombreux emplois publics, contrôlées sur la façon de s'habiller et interdites de voyager seules en dehors de leur ville. Les islamistes ont aussi arrêté et détenu plusieurs militantes qui avaient manifesté pour les droits des femmes. En raison de la pauvreté ou des conflits qui ont miné le pays, les élèves afghans ont souvent manqué des pans entiers de l'année scolaire. Certains poursuivent leur scolarité jusqu'à l'adolescence ou leurs vingt ans.

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    Guerre en Ukraine: les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 26e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?

    LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.

    Le Monde

    Histoire d’une notion : l’apocalypse ou l’histoire sans fin de la fin du monde

    Mille fois annoncée, la fin des temps hante nos imaginaires depuis la plus haute Antiquité. Puissante force de mobilisation politique, elle peut aussi, au contraire, mener à l’immobilisme.

    Histoire d’une notion. Depuis la période de paix qui s’est ouverte en Occident à partir du début des années 1960, on croyait ce mot relégué aux antiques textes religieux ou aux vieux grimoires ésotériques. Voilà pourtant l’apocalypse de retour. Elle est sur toutes les lèvres, en une de nombreux journaux, dans les titres d’essais et de séries récemment sortis. Sommes-nous au bord d’une apocalypse écologique ? Menacés d’une apocalypse nucléaire ? Face à ces dangers terrifiants, la notion d’Apocalypse cognitive, titre d’un ouvrage du sociologue Gérald Bronner (PUF, 2021), ferait presque figure de moindre mal.

    Si, dans le langage actuel, le terme d’« apocalypse » a fini par désigner la fin du monde, tel n’est pas son sens d’origine – le terme grec « apocalupsis » signifie « révélation », « dévoilement ». Il s’agit, au départ, d’un genre littéraire lancé par des auteurs juifs à partir de 200 avant notre ère, lequel met en scène les fins dernières et l’arrivée du Messie annoncée par les Ecritures, en écho à certains textes de la Bible hébraïque (Isaïe, Amos, Ezéchiel, Daniel, etc.).

    Le plus célèbre récit de la littérature apocalyptique est celui attribué à Jean, qui a écrit son Apocalypse à la fin du Ier siècle de notre ère. Bien que ce livre du Nouveau Testament soit perçu comme plein de fureur et de sang, il ne constitue pas, à proprement parler, une narration de la fin du monde. Aujourd’hui, les spécialistes l’interprètent davantage comme un discours symbolique ancré dans le contexte que connaissaient les jeunes communautés chrétiennes d’Asie mineure, agitées par des conflits internes. Pour autant, le livre est bien porteur d’une réflexion eschatologique (sur la fin des temps), invitant ses lecteurs à choisir soigneusement leur camp avant le retour du Seigneur.

    Signes annonciateurs

    De fait, toutes les traditions religieuses se sont interrogées sur la fin des fins, et n’ont eu de cesse de chercher à percer les signes annonciateurs du cataclysme. Au fil de l’histoire, des événements dramatiques ont semblé préfigurer la grande catastrophe – de la destruction du Temple de Jérusalem en 70 de notre ère aux guerres de religion du XVIe siècle, en passant par la chute de l’Ancien Régime en France ; de la révolte des Taiping dans la Chine du XIXe siècle, qui provoqua la mort de 30 millions de personnes, aux immenses tragédies du XXe siècle (plus de 120 millions de morts).

    La peur de l’apocalypse climatique, entre catastrophisme et clairvoyance

    En somme, le monde n’en finit pas de finir. Souvent annoncée, régulièrement ajournée, l’apocalypse hante nos imaginaires. A en croire certains textes, elle se serait même déjà produite : le Déluge biblique ne met-il pas en scène une forme d’apocalypse ? Qu’importe si les prophéties qui se hasardent à en donner la date se sont révélées inexactes. Une légende rapporte ainsi que Bouddha avait prédit que le monde serait détruit vingt-cinq siècles après sa prédication ; ce qui devrait donc déjà avoir eu lieu. De leur côté, les disciples de Zoroastre, pragmatiques, ont procédé à quelques modifications de leur calendrier pour reporter l’échéance fatidique.

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    Le Figaro

    L'ombre d'un mensonge, Le Temps des secrets, Ambulance... Les films à voir ou à éviter cette semaine

    Olivier DelcroixEric NeuhoffAlbane Harmange

    Un homme frappé par un AVC réapprend à vivre, l'adaptation du troisième tome des souvenirs de jeunesse de Marcel Pagnol, un braquage à l'ancienne... Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.

    L'Ombre d'un mensonge - À voir absolument

    Drame de Bouli Lanners, 1h39

    Sur son bras, un tatouage reproduit la carte de l'Écosse. Pourquoi Philippe a-t-il atterri dans cette île perdue ? L'homme n'est pas exactement du genre bavard. Son travail consiste à aider des fermiers voisins. Les semaines sont rythmées par les messes du dimanche. Le pub local constitue le lieu de rendez-vous. Cela aurait pu continuer comme ça, sans histoires, si seulement un fichu AVC ne lui était pas soudain tombé dessus. À sa sortie de l'hôpital, le brave gars ne se souvient pas de grand-chose. Inspirée par une grande idée, la belle brune qui tient l'agence immobilière lui propose de l'aider. À l'entendre, ils ont eu une liaison. Ah bon ? Il n'en revient pas. Leurs solitudes se frottent comme deux silex. Cela produit du silence et de la douceur. Quel repos ! Cette pudeur. Devant et derrière la caméra, Bouli Lanners peint avec une délicatesse rare la valse des sentiments, peint les couleurs de l'amitié, montre qu'un brin de chaleur est toujours le bienvenu, quel que soit le prix à payer. Ce cinquième film bluffe par son audace tranquille, séduit par son sens des paysages, touche par la sobriété de sa tristesse. É.N.

    À lire aussiNotre critique de L’ombre d’un mensonge : l’amour ne s’oublie pas

    Le Temps des secrets - À Voir

    Comédie de Christophe Barratier, 1h48

    La carriole avance cahin-caha, chargée à bloc sous le soleil de juillet. Sortie des rues de Marseille, elle brinquebale sur les chemins caillouteux d'une Provence éternelle. Assis à l'arrière de la charrette, le jeune Marcel, 12 ans, écarquille les yeux, heureux d'avoir terminé son année scolaire, tout à son bonheur de partir une nouvelle fois en vacances, avec ses parents, ses frères, sœurs, oncles et tantes. Dès les premières images du nouveau film de Christophe Barratier, une bouffée jubilatoire de liberté envahit l'écran. Nous voilà fin prêts à replonger dans l'univers tendre et littéraire de Marcel Pagnol. En adaptant le troisième tome des souvenirs de jeunesse du romancier, le réalisateur des Choristes parachève le diptyque signé il y a 22 ans par Yves Robert. Et se met dans ses pas Avec humilité et fidélité. O.D.

    À lire aussiNotre critique du Temps des secrets, de Christophe Barratier: une ode à la Provence de Pagnol

    Seule la terre est éternelle - À voir

    Documentaire de François Busnel, 1h52

    Un documentaire sur un écrivain est toujours un exercice périlleux. Après tout, l'écriture est une entreprise largement sédentaire. Même pour les marcheurs compulsifs dans mon genre, ce sont d'abord des heures et des heures solitaires et égoïstes passées devant un ordinateur ou une page blanche. Et les romanciers, reclus par nature, ne sont guère doués pour les interviews. Surtout quand il s'agit de parler de leur travail. Pour toutes ces raisons, Seule la terre est éternelle, le merveilleux film de François Busnel sur le merveilleux Jim Harrison (décédé en 2016), est remarquable. Non seulement il capture, avec chaleur et acuité, l'essence même de cet homme au visage profondément buriné, si atypique parmi les écrivains de son temps, mais c'est également une fabuleuse expérience cinématographique. Un véritable road-trip littéraire qui, tout en parlant à notre intellect, est aussi un régal pour les yeux. D.K.

    De nos frères blessés - On peut voir

    Drame de Hélier Cisterne, 1h35

    Le deuxième film d'Hélier Cisterne, conçu avec sa compagne Katell Quillévéré, retrace l'histoire vraie d'un couple pris dans la tourmente de la guerre d'Algérie. Lui est ouvrier communiste né à Alger. Elle est mère célibataire, immigrante polonaise. Entre Fernand (Vincent Lacoste, excellent, tout en maturité énergique) et Hélène (Vicky Krieps, bouleversante de charme et d'humanité) l'alchimie est évidente dès le premier regard. Mais Fernand considère bientôt que trop d'injustices frappent les Algériens. Après la mort d'un ami déserteur de l'armée française, il franchit le pas et accepte de poser une bombe dans un local désaffecté de son usine, afin de protester contre le régime colonial français. L'attentat ne fait pas de victimes mais l'homme sera dénoncé par son contremaître. La vie d'Hélène bascule dans l'horreur. La caméra d'Hélier Cisterne accompagne le drame avec pudeur et précision. O.D.

    À lire aussiNotre critique de De nos frères blessés: les amants tragiques d’Alger

    Plumes - On peut voir

    Comédie dramatique d'Omar el Zohairy, 1h52

    Grand Prix Nespresso de la Semaine de la Critique à Cannes, ce premier film égyptien commence sur les chapeaux de roues. À l'anniversaire de son fils, un père est transformé en poule par un magicien. Le père volatilisé, la mère doit prendre en main la vie de famille. Bizarrement, ce personnage de femme reste triste et taciturne. Le récit d'émancipation finit par avoir du plomb dans l'aile. É.S.

    En nous - On peut voir

    Documentaire de Régis Sauder, 1h39

    Il y a dix ans, dans Nous, Princesses de Clèves, Régis Sauder interrogeait les élèves du lycée Denis Diderot à Marseille sur leur vision de l'amour, leurs craintes et leurs rêves pour l'avenir. Dix ans après, que sont-ils devenus ? Pour le En Nous, il retrouve ces lycéens devenus jeunes adultes. En confiance avec le réalisateur, ils se confient naturellement sur leurs parcours, parsemés d'échecs et de joies. Sans misérabilisme, Régis Sauder dresse le portrait d'une jeunesse ancrée dans la modernité, dont l'existence n'est pas définie par leurs origines dans un quartier populaire. A.H.

    Ambulance - À éviter

    Film d'action de Michael Bay, 2h17

    Michael Bay revient en salle avec Ambulance. Presque un film de braquage à l'ancienne, sans déluge d'effets spéciaux numériques mais avec pas mal de voitures envoyées à la casse et du travail pour les cascadeurs. L'histoire tient plutôt la route. Will Sharp (Yahya Abdul-Mateen II), un vétéran de la guerre en Afghanistan, doit trouver de l'argent pour payer l'opération de sa femme. Il appelle son frère Danny (Jake Gyllenhaal), chef d'une bande de bras cassés qui l'embarque dans le hold-up de la First National Bank. Ambulance aurait pu être une série B sympathique. Mais Bay en rajoute à tous les niveaux. Trop de plans, trop de personnages (un chef de la police et son chien, un agent du FBI gay…), trop de musique martiale, trop de punchlines qui tombent à plat, trop de kilomètres. Trop de tout. Même Jake Gyllenhaal en fait des caisses en « Crazy Danny ». É.S.

    À lire aussiNotre critique d’Ambulance : le style pompier de Michael Bay

    Tropique de la violence - À éviter

    Drame de Manuel Schapira, 1h32

    Le best-seller de Nathacha Appanah devient un film de Manuel Schapira. Ce roman qui décrit la violence d'une jeunesse délaissée sur l'île de Mayotte est retranscrit sans finesse, par un réalisateur qui a découvert ce département français lors du tournage. Ce manque de connaissance du terrain se fait sentir. A.H.

    Bruno Reidal - À éviter

    Drame de Vincent Le Port, 1h41

    Inspiré d'un fait divers ayant eu lieu dans le cantal en 1905, le film raconte comment un jeune paysan obsédé, devenu séminariste, se livre aux autorités, après avoir tué un enfant de 12 ans. Des médecins s'emparent de son cas... Froide, fétichiste, torturée, cette étude psychiatrique empesée ennuie au plus haut point. O.D.

    Notre critique de Seule la terre est éternelle: sur la route avec Jim Harrison

    CRITIQUE - Le journaliste François Busnel fait revivre la faconde et la singularité de l’auteur de Légendes d’automne. Un bel hommage à une vie hors norme.

    Notre critique de Le temps des secrets, de Christophe Barratier: une ode à la Provence de Pagnol

    CRITIQUE - En adaptant le troisième tome des souvenirs de jeunesse du romancier, le réalisateur des Choristes parachève le diptyque signé il y a vingt-deux ans par Yves Robert. Et se met dans ses pas avec humilité et fidélité.

    La caméra dite «bras russe», débaptisée par ses concepteurs ukrainiens

    L'engin révolutionnaire utilisé couramment lors des tournages de films d'action, se nomme désormais «U-Crane» en hommage à son pays d'origine.

    L'Humanité

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Actu

    Une étude portant sur 258 rivières du globe révèle une pollution généralisée issue des résidus de nos armoires à pharmacie. Les cours d’eau des pays où la population a accès aux traitements, mais où il n’y a pas d’assainissement des eaux usées, sont les plus pollués. Avec quelles conséquences ? Explications

    Marine Cygler

    La pollution est partout. Dans les sols, dans l’air et aussi dans l’eau. De nouveaux travaux de recherche viennent de le montrer : sur 258 rivières analysées dans une centaine de pays des cinq continents, toutes présentaient une pollution aux médicaments.

    Ce sont les résultats, publiés le 14 février dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences », d’une vaste étude internationale, dirigée par l’université d’York (Royaume-Uni), qui révèlent, entre autres, que les cours d’eau de zones géographiques jusque-là non étudiées – Amérique du Sud, Asie du Sud et Afrique subsaharienne – sont les plus pollués.

    L’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus

    Quand on prend un médicament pour se soigner, ses résidus finissent dans les eaux usées et tout ou partie dans les rivières avec un impact potentiellement négatif sur les poissons, les crustacés, la flore… L’ensemble des rivières analysées représente l’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus.

    Cancer. Les explications de Jean-Philippe Girard sur sa découverte porteuse d'espoir

    Pour faire un état des lieux mondial, 61 médicaments parmi les plus couramment utilisés (antibiotiques, antidouleurs, anti-inflammatoires, antidépresseurs…) ont été recherchés dans 258 rivières, depuis des grands fleuves comme l’Amazone ou encore le Mékong, jusqu’à de modestes cours d’eau. En France, des prélèvements ont été réalisés dans la Seine, dans le canal Saint-Martin, dans l’Ardières, dans le ruisseau de Saint-Didier ou celui de Vernay (département du Rhône). Le prélèvement et l’analyse suivaient un protocole identique pour tous les échantillons. L’étude a commencé en 2018.

    Le facteur socio-économique

    Quatre ans après, quels sont ses résultats ? Si toutes les rivières sont contaminées par des résidus de médicaments, les chercheurs se sont rendu compte que le degré de pollution des cours d’eau est corrélé aux conditions socio-économiques du pays. Les sites les plus contaminés se trouvent dans les pays à faibles revenus : les populations ont maintenant accès aux médicaments, mais il n’y a pas de système de traitement des eaux usées domestiques. Certains de ces pays concentrent aussi les usines de fabrication de médicaments. C’est le cas du Pakistan, où les concentrations en sub-stances médicamenteuses sont très élevées, en moyenne de 70,8 µg/L avec un maximum mesuré de 189 µg/L.

    Apprendre à lutter au quotidien contre l’anxiété

    Un enjeu du développement durable est l’accès à une eau propre pour tous. Un acquis dans les pays riches, un objectif à atteindre dans les pays à plus faibles revenus qui ne l’ont pas (encore) mis en place.

    «Des molécules peuvent se combiner et créer une toxicité»

    3 questions à... Jeanne Garric, directrice de recherche émérite à l'Inrae (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)

    Comment quantifier cette pollution sur la faune et la flore ?

    En laboratoire, on a pu mettre en évidence les effets d’un médicament ou de quelques médicaments ensemble sur différentes espèces. Ils peuvent par exemple modifier la croissance et perturber la reproduction des poissons. Sur le terrain, on est rarement face à la seule pollution médicamenteuse, sauf à la sortie des usines de médicaments. Dans certains pays d’Asie, comme l’Inde, l’étude des rivières aux abords de ce type d’usine, où les concentrations de médicaments sont très importantes, a confirmé les effets biologiques. Les antibiotiques ciblent les bactéries de l’environnement, les antidépresseurs ont un impact sur certains mollusques et des communautés d’algues sont perturbées par d’autres médicaments. Cela dit, on oublie souvent les substances issues de la médecine vétérinaire. Certains animaux reçoivent beaucoup de médicaments, qui sont rejetés dans la nature sans passer par la station d’épuration.

    Les médicaments sont-ils la principale cause de pollution des eaux ?

    Non, loin de là car les concentrations et les effets des substances pharmaceutiques sur l’environnement ne sont pas les plus préoccupants. Il y a des pollutions beaucoup plus toxiques. Notre principale préoccupation, ce sont les pesticides qui sont plus actifs et plus dangereux, mais aussi les biocides, les désinfectants, présents dans certains rejets ménagers et industriels. Les engrais conduisent, eux, à l’eutrophisation (multiplication des algues). On s’inquiète aussi des rejets de métaux dans les rivières. La difficulté est d’identifier les mécanismes par lesquels tous ces polluants agissent sur la biodiversité. Seule, une molécule peut sembler inoffensive, mais la réalité est plus subtile. Les effets peuvent s’additionner, provoquant alors une toxicité. Par exemple, les bêtabloquants utilisés en cardiologie agissent tous sur le même type de récepteur, si bien que, lorsqu’il y a plusieurs bêtabloquants dans l’eau, leurs effets s’ajoutent. Un animal qui possède un récepteur similaire sur ses cellules subira un effet dû à l’addition de ces polluants. Dans d’autres cas, il y a une synergie : une molécule anodine peut rendre la membrane d’une cellule plus perméable, autorisant l’entrée dans la cellule d’un autre polluant présent dans l’eau…

    Qu’en est-il des réglementations de l’eau ?

    En Europe, il existe une directive-cadre qui fixe les concentrations à ne pas dépasser pour certaines substances. Certains médicaments sont surveillés, mais pas tous car, étant donné leurs effets et leurs concentrations dans les milieux, ce ne sont pas des substances dangereuses individuellement. Il faut cependant s’inquiéter du phénomène d’antibiorésistance : les antibiotiques rejetés dans la nature vont sélectionner des bactéries résistantes. Imaginons que des gènes de résistance apparaissent en Afrique à cause d’antibiotiques dans l’eau et d’une absence de traitement des eaux usées, il n’y a aucune raison pour qu’ils n’arrivent pas jusqu’en Europe. C’est pourquoi la question de la pollution de l’eau ne peut se limiter à un phénomène local. Cette étude permet de rappeler la notion de « limite planétaire » : combien de temps pourra-t-on continuer à vivre ainsi et à jeter tous ces polluants dans l’eau ? Je plaide d’ailleurs pour la mise en place d’un Giec sur la pollution, à l’instar de celui sur le climat.

    sciencespollutionrivièresSanté
    Le Monde

    « L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople »

    La guerre menée par la Russie en Ukraine est aussi religieuse, analyse l’historien Antoine Arjakovsky, qui explique comment ce conflit oppose le patriarche de Moscou, devenu idéologue de l’impérialisme du Kremlin, à une Eglise orthodoxe d’Ukraine qui s’est émancipée de la tutelle russe en 2019.

    Directeur de recherche au Collège des bernardins, l’historien Antoine Arjakovsky est à la fois spécialiste du christianisme orthodoxe et fin connaisseur de l’Ukraine, où il a fondé un institut d’études œcuméniques en 2004, à Lviv. Président de l’Association des philosophes chrétiens et lui-même orthodoxe, il est notamment l’auteur de Qu’est-ce que l’orthodoxie ? (« Folio », Gallimard, 2013) et de Russie-Ukraine. De la guerre à la paix ? (Parole et silence, 2004). Son prochain ouvrage, Qu’est-ce que l’œcuménisme ?, paraîtra le 17 mars aux Editions du Cerf.

    L’invasion russe intervient dans un contexte religieux singulier, marqué par l’indépendance de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine en 2019. Comment s’est construite l’architecture du christianisme oriental ?

    L’Eglise orthodoxe est une communion de quinze Eglises autocéphales – pouvant élire elles-mêmes leur chef – et d’une vingtaine d’Eglises autonomes. Parmi ces Eglises autocéphales, la prééminence va à celle de Constantinople, car elle a constitué le deuxième siège des Eglises chrétiennes après Rome, et avant Alexandrie, Antioche et Jérusalem.

    Cet ensemble, qui forme ce qu’on a nommé la « Pentarchie », a constitué la structure de l’Eglise durant tout le premier millénaire, et ses dissensions ont été réglées à l’occasion de sept grands conciles œcuméniques [le premier a eu lieu en 325 à Nicée, et le dernier en 787, également à Nicée]. Après de premières scissions, le concile de Florence va réaffirmer l’union des Eglises en 1439. Mais la prise de Constantinople par les Ottomans musulmans, en 1453, marque un éloignement décisif des Eglises orientales à l’égard de Rome, celles-ci lui reprochant son manque de soutien.

    Ainsi, à partir du XVe siècle, une nouvelle communion d’Eglises orientales se distingue, dont la primauté revient à Constantinople. Elles commencent alors à être appelées « orthodoxes ». Ce terme polysémique signifie au sens le plus courant « ce qui est fidèle à une norme » : en l’occurrence, les chrétiens orthodoxes se définissent par leur fidélité aux conclusions des sept conciles œcuméniques du Ier millénaire.

    « L’Eglise orthodoxe de Kiev a été la toute première à être évangélisée, en 988 : elle constitue l’Eglise chrétienne originelle en terre slave »

    Ces derniers ont essentiellement conduit à deux affirmations théologiques. La première est l’unicité de Dieu comme personne, et sa triple révélation comme Père, Fils et Saint-Esprit ; la seconde porte sur la double identité de Jésus-Christ, qui pour tous les chrétiens orthodoxes est à la fois divine et humaine. Cette orthodoxie de la foi prend au XVe siècle une signification confessionnelle car, après l’échec du concile de Florence, les chrétiens ont commencé à être désignés par des adjectifs : catholiques, protestants et orthodoxes.

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    Le Monde

    L’Islam au XXIe siècle : une association engagée pour un islam européen, éclairé et inclusif

    Fondée à Paris en 2019, l’association L’Islam au XXIe siècle entend faire connaître les courants progressistes de la religion musulmane. Son cycle de conférences annuel vient d’avoir lieu à l’Unesco.

    Devant l’assistance du grand auditorium du palais de l’Unesco, à Paris, le 17 février, l’imame Ani Zonneveld, 59 ans, Malaisienne installée à Los Angeles (Etats-Unis), s’apprête à conclure son intervention intitulée « Mettre en pratique le “vrai islam” ». « En Occident, dit-elle, nous [les musulmans] serons toujours l’autre, donc j’en reviens à mes racines, à savoir la prière du prophète Mohamed. »

    Une douce mélodie pop à cordes s’élève, et l’imame entonne de sa voix cristalline ces paroles inspirées d’une des prières favorites du prophète Mahomet : « O Allah, grant my light in my heart, light in my grave, light in front of me, light behind me [« Allah, accorde-moi/donne-moi la lumière dans mon cœur, dans ma tombe, devant et derrière moi »] ». Un peu surpris, l’assistance et les orateurs se redressent et écoutent l’imame Zonneveld chanter sa foi et son engagement en faveur de la liberté d’expression, nécessaire, comme elle l’a développé dans son intervention, « pour créer une culture musulmane occidentale ».

    Les 16 et 17 février, la conférence organisée par l’association L’Islam au XXIsiècle a réuni trente intervenants de dix nationalités différentes autour du thème « Islam et identités : entre culte et cultures ». Retransmise sur Internet, la conférence était aussi traduite simultanément en arabe. « Nous souhaitons créer des ponts et ainsi faire descendre un discours académique jusqu’à la masse des fidèles, les représentants d’un islam classique, transmis de génération en génération », explique Eva Janadin, 32 ans, déléguée générale de l’association et cofondatrice à Paris de la mosquée spirituelle et progressiste Simorgh. « Nous voulons valoriser des figures féminines et masculines, précise-t-elle, mais des figures tirées de nos propres ressources, de nos textes. »

    A Paris, deux femmes imams dirigent une prière mixte

    Des théologiens, des géographes, des sociologues et des acteurs de terrain se sont succédé pour décrire les modalités d’un islam européen, éclairé et inclusif. Comment alors diffuser des idées sans être dans la confrontation ? Comment accompagner la culture du commentaire des textes sacrés avec ceux qui ne sont pas familiers de l’exégèse coranique mais qui en sont curieux ?

    Néo-islamisation et vide de sens

    La première table ronde, consacrée à « l’impasse d’un islam hors culture », a permis à Benjamin Hodayé, agrégé d’histoire et doctorant, de rappeler le portrait d’une génération de militants du djihad, la « chair à canon » de cette idéologie de la lutte armée. « Nous constatons un retour du religieux chez les jeunes générations [musulmanes], beaucoup plus religieuses que les personnes qui ne sont pas musulmanes et beaucoup plus religieuses que leurs propres parents. »

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    Le Monde

    « En Iran, le zoroastrisme est le symbole du libre choix et de la grandeur préislamique »

    Grâce à Nietzsche, nous connaissons le nom de Zarathoustra, mais savons-nous qui il était vraiment ? Etait-il une divinité, un prophète, un personnage historique ? Et qu’en est-il de la religion qui porte son nom ? Le point avec le professeur Michael Stausberg, qui vient de consacrer un livre à ce sujet.

    La religion à laquelle Zarathoustra a donné naissance est l’une des plus anciennes du monde. Elle est encore pratiquée de nos jours, surtout en Iran et en Inde. En perdurant dans les marges malgré l’essor des monothéismes abrahamiques, le zoroastrisme permet à certaines minorités de se singulariser spirituellement. Pour cause : le message de Zarathoustra est souvent interprété comme encourageant la liberté de choix en opposition à un certain dogmatisme religieux. Cela explique la force de séduction du zoroastrisme et l’intérêt qu’il suscite chez les curieux et les chercheurs.

    Professeur de sciences religieuses à l’université de Bergen, en Norvège, Michael Stausberg met à la disposition du lecteur les connaissances les plus récentes sur le zoroastrisme, son histoire, son corpus, sa philosophie et ses rites, dans son ouvrage Zarathoustra et sa religion (Les Belles Lettres, 162 pages, 19 euros).

    Le nom de Zarathoustra est surtout familier du grand public grâce à Nietzsche et à son livre « Ainsi parlait Zarathoustra » (1883). Pourquoi le philosophe a-t-il choisi cette figure afin d’incarner sa pensée ? Sa lecture est-elle fidèle à l’idée que les zoroastriens se font de leur « prophète » ?

    Michael Stausberg : Même si Nietzsche était un philologue professionnel, il ne s’est guère soucié, dans ses œuvres philosophiques, de l’exactitude historique à propos de Zarathoustra. Pendant des siècles, Zarathoustra a frappé l’imaginaire des philosophes européens. Il était notamment associé à l’astrologie et à la magie. Pline l’Ancien (23-79) et saint Augustin (354-430) ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance.

    Je pense que c’est un motif qui a frappé Nietzsche. Rappelez-vous la place centrale qu’occupe le rire dans son Zarathoustra. De plus, Zarathoustra était lié aux idées de lumière et d’obscurité, de bien et de mal. Or, repenser la moralité était un programme-clé de la nouvelle philosophie de Nietzsche !

    Y a-t-il eu un Zarathoustra historique ? Existe-t-il des controverses dans ce domaine comparables à celles concernant Jésus ?

    Il existe des sources textuelles très anciennes, les Gathas, qui dépeignent un certain Zarathoustra au IIe millénaire avant notre ère. Il est possible qu’il ait été une sorte de poète rituel d’inspiration divine. Si la comparaison avec Jésus peut sembler trompeuse, la discussion sur le Jésus historique a conduit certains chercheurs à imaginer quelque chose comme une vie ou une biographie de Zarathoustra.

    « Pline l’Ancien et saint Augustin ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance »

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    Le Figaro

    Samuel Fitoussi et Pierre Valentin: «Sur les campus américains, hystérie sanitaire et wokisme s’embrassent»

    Pierre Valentin

    TRIBUNE - Dans les plus prestigieuses universités américaines, les étudiants progressistes sont devenus des princesses au petit pois, surprotégés, hygiénistes et traumatisés par la liberté d’expression, analysent finement les deux jeunes auteurs.

    Samuel Fitoussi est fondateur de «La Gazette de l’étudiant». Pierre Valentin est l’auteur de la note «L’idéologie woke» pour la Fondapol.

    La scène se déroule le samedi 4 décembre 2021 dans la bibliothèque de la prestigieuse université de Yale. Il est 21h30, un étudiant finit de travailler. Pour décompresser, il s’assoit sur un canapé, lance un film sur son ordinateur et enlève son masque. Il est seul dans la pièce. De l’extérieur, une étudiante l’aperçoit, déboule dans la salle et lui ordonne, furieuse, de remettre son masque. Plutôt que d’obéir, le jeune homme se lève, range ses affaires et quitte les lieux. Sa contemptrice en profite pour faire deux choses: lui adresser un doigt d’honneur, et le filmer pour constituer un dossier à charge.

    Deux jours plus tard, l’étudiant reçoit une lettre de l’administration l’informant qu’il a été signalé pour «mise en danger de la santé d’autrui». Au terme d’une enquête disciplinaire, il est reconnu coupable et menacé d’expulsion définitive du campus en cas de récidive. Le jour de l’incident, le taux de vaccination à Yale était de précisément 100%, les non-vaccinés étant interdits de campus.

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    Cet évènement est révélateur de l’ambiance qui règne sur certains campus américains depuis deux ans. De nombreuses universités d’élite, dont celles de Yale, Harvard, Brown, Carnegie Melon, ou encore John Hopkins, ont créé des plateformes de dénonciation anonymes pour signaler les manquements aux règles sanitaires. Résultat: le renforcement du pouvoir de la minorité la plus intolérante - ou qui manifeste une aversion maximale au risque - et l’apparition d’une norme sociale dictée davantage par un conformisme précautionneux que par une réelle adhésion de la majorité aux règles.

    Toujours à Yale, lorsque la vague Delta est arrivée, l’université a interdit les «salutations par contact rapproché, y compris les poignées de main». Face à la menace Omicron, l’institution est allée plus loin, interdisant aux étudiants de se rendre dans les commerces ou restaurants environnants pendant plus d’un mois, de façon à transformer le campus en «zone de quarantaine». En février 2022, un étudiant est allé dîner dans la ville la plus proche. Bien mal lui en a pris. Obtenant sur Instagram la preuve de cette sortie (la surveillance s’étend aux réseaux sociaux), un défenseur zélé de la santé des autres l’a anonymement dénoncé. L’auteur de la faute a reçu une lettre de l’administration l’obligeant à prendre rendez-vous avec un «conseiller en santé publique».

    Ce climat policier a un effet délétère sur l’ambiance et les possibilités d’épanouissement pour les étudiants. À l’automne 2020, Jack Barker, étudiant en dernière année à Yale, a invité quelques amis dans sa chambre. Un groupe d’étudiants, mandaté par l’université pour veiller au respect des règles sanitaires (ils sont «coordinateurs santé publique») entend du bruit et entre sans frapper. Ils brandissent leurs portables pour filmer la scène, espérant obtenir la preuve d’un flagrant délit (non-respect du port du masque, plus de 10 dans la pièce…). Dans une tribune publiée dans USA Today, quotidien américain, Barker explique que cet évènement a inauguré le début de deux années infernales. «Dans sa maison de retraite, mon grand-père octogénaire est soumis à moins de restrictions que le corps étudiant de Yale», conclut-il à regret. Depuis le début de la pandémie, aucun décès lié au Covid n’a été recensé sur le campus de Yale, mais en mars 2021 une jeune fille s’est suicidée. En cause: l’isolement et l’anxiété provoqués par les mesures sanitaires.

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    Une sensation d’éternel recommencement a pu alimenter la détresse des étudiants. En décembre dernier, presque deux ans après les premières fermetures, les universités de Princeton, Pennsylvanie, New York et Cornell (parmi d’autres) ont annoncé que les examens de fin de trimestre se dérouleraient en ligne. L’université de New York a annulé tous les rassemblements non-essentiels, fermé les espaces communs (dortoirs, cuisines…) et interdit aux groupes d’études de se réunir en personne. Les mesures ont été assouplies en février… jusqu’au prochain variant? Certains remarquent, non sans une certaine ironie, que la mouvance anti-vaccin et l’élite progressiste du pays se ressemblent: comme les premiers, les seconds semblent avoir peu confiance en l’efficacité du vaccin puisqu’ils continuent, malgré leurs trois doses, à porter des masques FFP2, à réclamer des fermetures et à éviter les non-vaccinés comme la peste. À l’université de Californie, les cours devaient reprendre en présentiel le 10 janvier dernier. «Il est temps d’accepter l’endémisation du Covid-19», écrivait Gary May, directeur de l’établissement. Sa décision a provoqué un scandale, une pétition signée par 7500 élèves l’a accusé «d’oublier les personnes immunodéprimées, les handicapés, les non-vaccinés et les enfants». La réouverture a été repoussée au 31 janvier.

    L’anecdote est révélatrice d’une différence fondamentale entre les restrictions subies en Europe et aux États-Unis: outre-Atlantique, les mesures ne sont pas imposées par le haut, mais sont souvent le résultat d’une décision de l’institution (universités, entreprises, salles de spectacles…) sous pression de ses propres membres. Comme l’écrit le politologue Ross Douthat dans le New York Times : «Nous avons un régime de surveillance Covid, mais ce n’est pas un régime imposé par un groupe restreint de technocrates à la grande masse, comme en Europe ou en Australie. Il s’agit d’un régime imposé par les élites à elles-mêmes, dans lequel des personnes très instruites et très vaccinées s’autodisciplinent rigoureusement.»

    Reste une question: pourquoi les institutions les plus progressistes - les universités d’élite en offrent un exemple frappant - ont-elles été les plus restrictionnistes? Une étude du Pew Research Center, think-tank américain, montre qu’aux États-Unis, 52% des électeurs de droite jugent que les libertés ont été trop restreintes ; ils ne sont que 19% à le penser chez les centristes et 7% chez les électeurs de gauche.

    Nous pouvons conjecturer l’avènement d’une nouvelle culture commune au sein de la jeunesse occidentale: le «safetyism», que l’on pourrait traduire en français par «protectionnite» ou «sécuritarisme». Dans leur ouvrage The Coddling of the American Mind, où ils étudient notamment les ressorts psychologiques du phénomène woke, les psychologues américains Jonathan Haidt et Greg Lukianoff en donnent la définition suivante: «Une culture où la sécurité devient une valeur sacrée, ce qui signifie que l’on devient réticents aux compromis requis par d’autres préoccupations pratiques et morales». Ces jeunes - souvent issus des classes aisées - sont obsédés par leur «sécurité» individuelle et donc prêts à sacrifier leur santé, l’économie, l’avenir de leur pays ou le lien social pour «survivre» à un virus qui leur est globalement inoffensif. Dans cet esprit, les jeunes étudiants wokes sacrifient allègrement la liberté d’expression sur l’autel du principe sécuritaire. Il vaut mieux que tous se taisent à jamais plutôt qu’un seul individu ne soit heurté dans sa sensibilité ; il vaut mieux que tous soient à jamais confinés plutôt qu’une seule personne ne se retrouve contaminée.

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    La sécurité individuelle (physique ou émotionnelle) représentant la valeur sacrée, c’est à la société tout entière de s’adapter au paradigme du plus intolérant. Il est donc tout à fait cohérent que depuis deux ans, les étudiants qui manifestent une aversion maximale au risque se soient sentis légitimes à réclamer des sacrifices aux autres. Sur les campus, «l’égoïste» était l’étudiant qui portait mal son masque et non celui qui l’imposait à tous ses amis pour réduire son propre risque de tomber malade.

    Au-delà de l’obsession sécuritaire, on retrouve un thème central dans le logiciel woke: la sacralisation de la victime et son corollaire, l’extension infinie du domaine de la victimisation. La crise sanitaire a fourni aux étudiants une nouvelle grille de lecture: tout étudiant exposé sans consentement au visage découvert d’un autre étudiant était une victime (on lui a permis de dénoncer son bourreau) ; tout étudiant exposé sans consentement à un non-vacciné était une victime (on a expulsé les non-vaccinés du campus) ; tout étudiant contaminé malgré son parfait respect des gestes barrières était une victime (victime de l’irresponsabilité des autres). Dans l’esprit de certains, le droit à la non-contamination est devenu un droit humain inaliénable.

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    La notion de «contagion» hante également les esprits des militants woke. Figure de proue de la French Theory, Jacques Derrida expliquait en 1994 que l’on pouvait résumer «la matrice de tout ce [qu’il] a fait depuis qu’il a commencé à écrire» à une «parasitologie, une virologie». En 2016, Breanne Fahs et Michael Karger, universitaires féministes, reprenaient - sans doute sans le savoir - cette idée: «L’une des priorités pédagogiques des Women’s studies sera de former les étudiants […] à servir de “virus” symboliques qui infectent, déstabilisent et perturbent les domaines traditionnels».

    Cette logique éclaire notamment la notion «d’infréquentabilité» dans le wokisme, qui peut fonctionner par contamination: la proximité - même purement géographique - avec un infréquentable peut se révéler suffisante pour vous rendre infréquentable. Ce serait ainsi que le virus de la domination se répandrait. Le «problème» posé par la présence d’un étudiant non-masqué dans une salle vide doit être analysé sous ce prisme: s’il risque peu de contaminer les meubles, il risque surtout de parasiter les esprits de ceux qui l’apercevraient et de détourner des attitudes vertueuses (le respect des gestes barrières). Le militant woke possède donc le devoir d’être intolérant (de dénoncer ses pairs), car sa tolérance pourrait ouvrir la porte à la prolifération de comportements irresponsables. Cette mentalité ne peut produire qu’un incroyable conformisme, les attitudes transgressives étant toujours suspectées de représenter une influence néfaste.

    Pour l’étudiant woke comme pour l’étudiant terrifié par le Covid, le monde est donc fondamentalement dangereux, hostile, mauvais. De ce point de vue, les protocoles sanitaires draconiens peuvent être vus comme le parachèvement d’un processus déjà à l’œuvre dans les milieux sous influence woke: l’empoisonnement des relations humaines au nom de la sécurité. La révolution MeToo avait tendu les rapports entre hommes et femme, l’antiracisme identitaire celui entre étudiants aux couleurs de peau différentes, et voilà que la peur d’un virus rend suspecte chaque interaction sociale non conforme à certaines règles d’hygiène. La plateforme de dénonciation anonyme de l’université de Harvard permet non seulement de signaler des manquements aux règles sanitaires, mais aussi les «incidents liés aux préjugés». Convergence des luttes?

    À lire aussiEugénie Bastié: «Le wokisme, produit de l’âme désarmée»

    Ce nouveau paradigme mental ne cesse de s’étendre chez nos futures élites et préfigure peut-être l’avènement d’un monde que l’on pourrait qualifier de «post-hobbesien». Hobbesien dans la mesure où la seule finalité de la vie devient la survie (réduisant le but de toute politique à celui de la garantie de la sécurité individuelle) et «post» dans la mesure où cette génération qui s’imagine habiter une forme d’état de nature d’une brutalité inouïe vit en réalité dans le conte de la princesse au petit pois. Dans un monde réellement hobbesien - pensé dans un contexte de souvenir des guerres de religions du XVIe siècle et de la guerre civile anglaise au XVIIe siècle - leurs chances de survie auraient été faibles. Nous avons là un paradoxe tocquevillien: telle la princesse incapable de dormir à cause d’un seul petit pois sous ses vingt matelas, les nuits des étudiants occidentaux se font de plus en plus plaintives à mesure que diminue le nombre de pois. Seule une génération extraordinairement privilégiée pouvait concevoir la notion de «privilège blanc» ; seuls des étudiants à l’abri d’agressions réelles pouvaient théoriser la «microagression».

    Malheureusement, la surprotection est un processus qui s’autoalimente: la fragilité́ qu’elle entraîne génère à son tour un besoin de surprotection. Qui nous protégera de la surprotection?

    À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: «Le wokisme, c’est le contraire de la République», affirme Valérie Pécresse

    Russie, Chine, Turquie: «Quand les empires contre-attaquent»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour l'essayiste Joseph Macé-Scaron, la guerre en Ukraine a réveillé le souvenir des empires et nous rappelle que ces régimes politiques sont omniprésents.

    Guerre en Ukraine: «Quelles conséquences pour les pays du Caucase et d'Asie centrale ?»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Quatre semaines après le début de l'invasion russe en Ukraine, le chercheur Bayram Balci estime que la Russie comme les États ex-soviétiques du Caucase et de l'Asie centrale ont beaucoup à perdre en termes de développement démocratique, économique et social.

    Le Monde

    Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet

    Le souverain pontife se rendra à Kinshasa, Goma et Juba en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques de ces deux pays en proie à des violences récurrentes.

    Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet

    Le pape François se rendra en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud du 2 au 7 juillet, deux pays africains en proie aux violences et auxquels il manifeste une attention particulière. Le souverain pontife, 85 ans, se rendra d’abord en RDC du 2 au 5 juillet, dans les villes de Kinshasa et Goma, avant de visiter Juba, capitale du Soudan du Sud, du 5 au 7 juillet, en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques des deux pays, a annoncé le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, jeudi 3 mars.

    « Le pape vient raviver l’espérance du peuple congolais, qui a besoin de la paix, de la sécurité et du bien-être », a réagi Mgr Marcel Utembi Tapa, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), lors d’une conférence de presse à Kinshasa, quelques minutes après l’annonce du Vatican. Selon le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, cette visite est « un don inestimable à notre pays, à notre peuple, un peuple qui passe aujourd’hui des moments difficiles ».

    Au moins 40 personnes massacrées sur un site de déplacés en République démocratique du Congo

    La RDC, pays de quelque 90 millions d’habitants en proie à des conflits armés persistants, compterait 40 % de catholiques, 35 % de protestants ou affiliés aux églises du réveil, 9 % de musulmans et 10 % de kimbanguistes (une église chrétienne née au Congo), selon des estimations. C’est un Etat laïc, mais la religion est omniprésente dans le quotidien des Congolais. L’Eglise catholique, en particulier, a parfois joué un rôle de premier plan dans la politique locale.

    Goma, la ville principale de la province du Nord-Kivu, dans l’est du pays, est le théâtre de violences de groupes armés depuis plus de vingt-cinq ans. La dernière visite d’un pape à Kinshasa remonte à août 1985, quand Jean-Paul II avait passé deux jours dans le pays, qui s’appelait alors Zaïre.

    Instabilité chronique

    La visite au Soudan du Sud sera la première d’un pape depuis la création du pays, en 2011. Eprouvé par une instabilité chronique, ce pays pauvre de 11 millions d’habitants a sombré dans une sanglante guerre civile, entre 2013 et 2018, opposant les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir. Elle a coûté la vie à près de 400 000 personnes et forcé des millions d’autres à fuir leur foyer.

    Malgré un accord de paix signé en 2018 et prévoyant un partage du pouvoir au sein d’un gouvernement d’union nationale, des querelles persistent entre les deux rivaux au sommet de l’Etat et les violences se poursuivent. Selon un rapport de l’ONU publié mardi, au moins 440 civils ont été tués entre juin et septembre 2021 dans des affrontements entre factions des deux camps.

    Soudan du Sud : au moins 440 civils tués entre juin et septembre 2021 dans le sud-ouest du pays

    Le Saint-Siège s’est directement impliqué dans les négociations en tenant un rôle de médiateur. En 2019, François avait même convié au Vatican Salva Kiir et Riek Machar pour une retraite spirituelle à l’issue de laquelle il s’était agenouillé devant eux en leur implorant de faire la paix, un geste symboliquement fort qui avait marqué les esprits.

    Depuis son élection en 2013, François s’est rendu à quatre reprises en Afrique, notamment au Kenya, en Ouganda, en Centrafrique, en Egypte et au Maroc. Son dernier déplacement africain remonte à septembre 2019 : il s’était alors rendu au Mozambique, à Madagascar puis à l’île Maurice. Ce voyage apostolique sera le deuxième du pape argentin à l’étranger en 2022, après sa visite à Malte prévue les 2 et 3 avril.

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    France24 - Monde

    En direct : bombardement russe sur un quartier résidentiel de Kiev, Joe Biden se rend en Europe

    Publié le : 23/03/2022 - 06:50Modifié le : 23/03/2022 - 12:15

    FRANCE 24 Suivre

    Au 28e jour de la guerre en Ukraine, des tirs d'artillerie se sont abattus dans la matinée sur un quartier résidentiel de Kiev, à proximité de la ligne de front. Le président américain Joe Biden s'envole pour l'Europe, où il militera pour alourdir les sanctions contre la Russie. Le chef de l'État ukrainien, Volodymyr Zelensky s'exprimera, quant à lui, en vidéo dans l'après-midi face aux parlementaires français. Suivez les événements heure par heure.

    • 12 h 03 : la Russie et l'Ukraine ont échangé des prisonniers

    Selon le ministère russe des Affaires étrangères, deux échanges de prisonniers russo-ukrainiens ont été organisés depuis l'entrée des forces de Moscou en Ukraine. Les dates et le nombre de détenus concernés n'ont pas été précisés.

    • 11 h 22 : Volodymyr Zelensky appelle à réformer l'ONU

    Déplorant qu'aucune instance de l'ONU n'ait pu empêcher la Russie d'envahir l'Ukraine, le président ukrainien a appelé à de profondes réformes de l'organisation internationale. "Nous avons besoin d'un outil pour assurer de manière préemptive la sécurité mondiale. Les organisations internationales existantes ne fonctionnent pas dans ce but. Nous devons donc développer un nouvel outil préemptif qui puisse réellement arrêter les invasions", a-t-il affirmé devant le Parlement japonais en visioconférence.

    • 10 h 39 : bombardement russe sur un quartier résidentiel de Kiev

    Le quartier de Nyvky, dans la partie nord-ouest de Kiev, à environ cinq kilomètres de la ligne de front, a été la cible ce matin de tirs d'artillerie russe qui ont fait au moins quatre blessés légers et endommagé plusieurs habitations, d'après des sources concordantes. Une maison a été totalement détruite et incendiée, plusieurs immeubles ont été grêlés de schrapnels et leurs vitres soufflées, a constaté l'AFP sur place. Des vitrines de commerces voisins ont été également brisées et des arbres de ce quartier résidentiel décapités.

    • 10 h 35 : l'Ukraine appelle les Occidentaux à livrer "des armes offensives"

    Le chef de cabinet du président ukrainien a appelé les Occidentaux à livrer "des armes offensives", un "moyen de dissuasion" face à Moscou. "Il est impossible de se défendre efficacement pendant longtemps sans un système de défense aérienne fiable, capable d'abattre des missiles ennemis à longue portée", a argué Andriy Yermak, dans une vidéo publiée mardi soir sur Telegram.

    Pourtant, "on ne nous les donne pas", a-t-il déploré. "Tout comme ils ne nous donnent pas d'avions", a-t-il ajouté, une demande à ce stade systématiquement rejetée par les Occidentaux qui ne veulent pas intervenir militairement en Ukraine par crainte d'un élargissement du conflit avec la Russie.

    • 10 h 10 : la Chine contre une exclusion de la Russie du G20

    Pékin s'est prononcée contre une exclusion de la Russie du prochain sommet du G20, envisagée par Washington après l'invasion de l'Ukraine. "La Russie est un important pays membre (du G20), aucun membre n'a le droit d'expulser un autre pays", a estimé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.

    Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, avait évoqué mardi une possible exclusion du président Vladimir Poutine du G20, dont le prochain sommet est prévu en Indonésie à la fin de l'année.

    • 10 h 02 : l'Allemagne ne renoncera pas au gaz et au pétrole russe à court terme

    Le chancelier allemand ne voit pas l'Allemagne, qui doit restreindre sa dépendance énergétique à l'égard de Moscou, renoncer de si tôt aux livraisons de gaz ou de pétrole en provenance de la Russie. "Le faire du jour au lendemain reviendrait à plonger notre pays et toute l'Europe dans la récession", a averti Olaf Scholz devant le Bundestag. "Des centaines de milliers d'emplois seraient menacés. Des secteurs industriels entiers seraient en difficulté", a-t-il mis en garde.

    Le dirigeant européen a aussi estimé que l'offensive russe en Ukraine "s'enlise malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour". La "vérité est que la guerre détruit l'Ukraine mais qu'en faisant la guerre, (Vladimir) Poutine détruit aussi l'avenir de la Russie", a ajouté le chancelier, assurant que Kiev pouvait "compter sur l'aide" de Berlin.

    • 9 h 20 : Volodymyr Zelensky s'exprimera devant le Parlement français 

    Après le parlement italien mardi, c'est au tour de l'Assemblée nationale et du Sénat français de se réunir exceptionnellement et simultanément à 15 h, pour écouter le président ukrainien dans un message vidéo diffusé en direct. À l'Assemblée nationale comme au Sénat, aucun débat ne sera organisé après le message de Volodymyr Zelensky. Un comité de liaison parlementaire aura lieu dans la foulée à Matignon.

    • 8 h 56 : la pression s'intensifie autour d'Odessa

    Dans cette ville portuaire du Sud, la population tente de garder le moral et se tient prête en cas d'offensive russe. Hier, raconte l'envoyée spéciale de France 24, les sirènes ont retenti à plusieurs reprises appelant les habitants à se mettre à l'abri.

    • 7 h 40 : contre-attaque des Ukrainiens pour protéger la capitale

    Selon notre envoyée spéciale à Kiev, les habitants de la capitale craignent que l'armée russe intensifie ses frappes sur la capitale, étant donné que leurs manœuvres d'encerclement de la ville sont mises à l'échec par les combattants ukrainiens.

    Les forces ukrainiennes ont affirmé mardi avoir repris la ville de Makariv, située à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Kiev. Si cela est confirmé, cette manœuvre pourrait donner de l'air à la capitale ukrainienne. Tandis que sur le front d'Irpin, au nord de Kiev, les forces russes font face à des difficultés de ravitaillement.

    • 6 h 30 : 100 000 personnes toujours bloquées dans "l'enfer glacial" de Marioupol

    En attendant l'éventuelle amorce d'un cessez-le-feu, "près de 100 000 personnes dans des conditions inhumaines" sont piégées dans les ruines de Marioupol, "en état de siège total, sans nourriture, sans eau, sans médicaments, sous des bombardements constants", a alerté le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée mercredi à l'aube.

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    Deux bombes "superpuissantes" frappent Marioupol, de nouvelles sanctions en préparation

    Le Figaro

    Le journal du mercato : Ten Hag a rencontré les dirigeants de Manchester United, Cavani en rebond à l'Inter ?

    Icardi vers un départ du PSG, l'Inter sur Cavani ou l'AC Milan sur Origi : toutes les infos du mercato foot de ce mercredi 23 mars 2022.

    PSG : qui pour récupérer Icardi ?

    Selon RMC Sport , Mauro Icardi et le Paris Saint-Germain s'accordent sur l'idée d'un départ cet été. L'avant-centre argentin traverse la saison en cours tel un fantôme, avec 5 buts en 29 matches (13 titularisations). Quitter la capitale, oui. Mais le PSG craint de ne pas trouver preneur pour un joueur au fort salaire, recruté pour 58 M€ à l'été 2020. Un départ avait déjà été murmuré l'hiver et l'été dernier, sans qu'aucune piste ne se concrétise. Icardi (29 ans) sera en fin de contrat en juin 2024.

    À VOIR AUSSI – Le top 8 des buts de Mauro Icardi au PSG

    MU : c'est chaud pour Ten Hag (Ajax)

    Qui sera l'entraîneur de Manchester United, une fois l'intérim de Ralf Rangnick arrivé à son terme cet été ? Deux hommes semblent être en pole position : Mauricio Pochettino, plus que jamais sur le départ du PSG, et Erik Ten Hag, en poste à l'Ajax Amsterdam depuis 2017. Le Daily Mail révèle que le coach néerlandais (52 ans) a passé un entretien auprès des dirigeants mancuniens, ce que confirme le réputé journaliste Fabrizio Romano (Sky Sports, The Guardian). Ten Hag serait enfin prêt à quitter l'Ajax, et les Red Devils auraient été satisfaits de son niveau d'anglais, mais d'autres candidats seront reçus dans leurs bureaux prochainement.

    L'Inter pense à Cavani (MU)

    Où rebondira Edinson Cavani, lui qui est en fin de contrat à Manchester United ? Comme l'a écrit la Gazzetta dello Sport dans son édition de ce mardi, plusieurs clubs surveillent le cas de l'attaquant uruguayen (35 ans). Parmi eux, il y a l'Inter Milan. Une rumeur plus sérieuse qu'à l'été 2020, lorsque Cavani avait quitté le PSG mais que l'Inter comptait encore Romelu Lukaku, entre autres, dans son secteur offensif. Reste à voir quelle place aura «El Matador», dans une équipe où il y a déjà Lautaro Martinez, Edin Dzeko, Joaquin Correa et Alexis Sanchez sur le front de l'attaque. Cavani a inscrit 2 buts en 17 matches dont 7 titularisations cette saison.

    À VOIR AUSSI – Le top 5 des buts d'Edinson Cavani au PSG (2013-2020)

    Origi (Liverpool) vers l'AC Milan

    Sauf retournement de situation, Divock Origi ne prolongera pas son contrat à Liverpool, où il cire le banc plus que jamais cette saison (14 matches 5 titularisations, 5 buts, 3 passes décisives). Le bien informé Gianluca DiMarzio rapporte que l'AC Milan est en négociations avancées avec lui. Il y a déjà un accord pour un contrat jusqu'en 2026. Les discussions se poursuivent quant au salaire : le Milan, leader de Serie A, propose 3 M€ annuels, quand l'attaquant belge de 26 ans demande 4,5 M€. L'optimisme serait de mise dans les deux camps. Révélé à Lille, Origi avait été recruté en 2014 pour 12 M€ par Liverpool, où il a gagné la Premier League et la Ligue des champions.

    Un transfert de Paul Pogba au PSG, vraie ou fausse bonne idée?

    ANALYSE - Le profil de l’international français fait parler, entre ceux qui rêveraient de le voir revêtir la tunique parisienne et d’autres plus circonspects.

    Le journal du mercato : Cristiano Ronaldo finalement prêt à rester à Manchester United ?

    Le choix de Cristiano Ronaldo, l'avenir de Pochettino ou encore Rüdiger très courtisé : retrouvez toutes les infos mercato de ce samedi 19 mars 2022.

    PSG : un départ de Pochettino en fin de saison coûterait (très) cher

    Selon les estimations de L'Équipe, le coach parisien touche environ 1,1 M€ brut mensuel dans la capitale.

    L'Humanité

    Astronomie. Des tardigrades envoyés vers les étoiles

    Actu

    Des scientifiques envisagent de propulser dans l’espace ces « oursons d’eau » microscopiques au métabolisme ultrarésistant. Avec l’espoir d’en apprendre plus sur les effets du vide spatial sur la biologie animale.

    Anna Musso

    C’est un projet fou mais pourtant bien réel qui a été publié fin janvier dans la revue  Acta Astronautica. Une équipe de scientifiques américains envisage d’envoyer des milliers de petits astronautes au-delà des limites de notre système solaire ! Des aventuriers d’un genre bien particulier puisqu’il s’agit de tardigrades, ces animaux microscopiques ultrarésistants appelés aussi « oursons d’eau ».

    Dans le cadre du projet  Starlight, développé depuis 2015 avec la Nasa, Philip Lubin et Joel Rothman, professeurs à l’université de Californie, proposent de propulser depuis la Terre, à l’aide d’un réseau de lasers, un vaisseau équipé de voiles solaires à une vitesse équivalente à 20-30 % de celle de la lumière. Ce qui «  n’a jamais été fait auparavant », précise Philip Lubin.

    Certes, les tardigrades n’en sont pas à leur premier voyage dans l’espace : depuis 2007, des sondes les ont propulsés en orbite autour de la Terre, sur la Lune ou encore dans la station spatiale internationale. « Mais les catapulter à bord d’un vaisseau vers l’espace lointain avec un laser est un pari scientifique inédit », confirme Simon Galas, professeur de génétique et de biologie moléculaire de l’Aging (CNRS/IBMM/Université de Montpellier/Faculté de Pharmacie) . Selon l’article des Américains, l’énergie requise par le système laser consommerait un dixième de tout le réseau électrique des États-Unis, mais cette énergie ne serait requise que durant quelques minutes, le temps du lancement.

    Une odyssée interstellaire pour tester la biologie animale

    Pour envoyer les petites bêtes dans l’espace, les chercheurs envisagent de fabriquer des plateformes miniatures, des StarChips, équipées de circuits intégrés pour la détection, la collecte et la transmission de données. Ces minuscules engins, larges comme la paume de la main, pourraient atteindre des « vitesses relativistes » (proches de celle de la lumière dans le vide) et ainsi voyager jusqu’à  Proxima Centauri, l’étoile la plus proche de notre Soleil. Le tout en une vingtaine d’années, alors que de tels voyages interstellaires demeurent impossibles pour les humains.

    «  La durée d’un séjour dans l’espace peut générer des transformations du vivant qui sont encore difficiles à évaluer. » Simon Galas, professeur de génétique et de biologie moléculaire

    Aujourd’hui, il faut déjà plusieurs décennies pour atteindre seulement les confins de notre système solaire avec une propulsion utilisant la combustion de carburant. Pour expérimenter leur projet, les chercheurs américains prévoient de placer des tardigrades, embarqués sur leur minuscule vaisseau, dans un état comparable à une hibernation, appelée « biostase » ou « animation suspendue », pour qu’ils volent dans cet état jusqu’à destination.

    Pourquoi des tardigrades seront envoyés en éclaireur dans l’espace

    Les bestioles seraient alors réveillées pour analyser à distance les effets d’une telle odyssée interstellaire sur la biologie animale et permettre d’extrapoler les effets sur des êtres humains. Comme le souligne Simon Galas, « mesurer les effets de l’environnement spatial sur l’homme en réalisant des mesures et des expérimentations sur divers organismes est une activité qui ne s’est jamais arrêtée depuis les débuts de la conquête spatiale. La durée d’un séjour dans l’espace peut générer des transformations du vivant qui sont encore difficiles à évaluer. »

    Un être multicellulaire d’un millimètre à la robustesse exceptionnelle

    Mais, au fait, qu’est-ce donc qu’un tardigrade ? Un animal minuscule tout potelé, avec huit pattes et une bouille bizarre. Ou plus précisément, un être multicellulaire et microscopique mesurant à peine un millimètre, qui fait preuve de capacités extraordinaires, comme subsister à des températures allant de - 273 °C, soit le zéro absolu, jusqu’à 340 °C… Ces champions de la survie résistent aux chocs, à la dessiccation (élimination de l’humidité d’un corps), à la congélation dans l’azote liquide, à l’action combinée du vide spatial et des radiations cosmiques.

    Quasiment indestructible, c’est l’animal le plus résistant de la planète. Présent partout, du sommet de l’Himalaya au désert du Sahara, sa robustesse exceptionnelle vient de sa capacité à modifier son mode de fonctionnement, en se plongeant dans un état de stase, un mode ultime appelé la cryptobiose. Alors, il se recroqueville et se vide de toute son eau. Son métabolisme est quasiment à l’arrêt, comme si son organisme était mort. Dans cet état, il peut survivre des décennies, avec un record actuel de trente ans, « grâce à des protéines spécifiques, ou encore des sucres, qui dans son corps remplacent l’eau », précise Simon Galas. Pour ressusciter, il suffit au tardigrade d’être réhydraté.

    Et si le tardigrade était une espèce extraterrestre ?

    Les petites bestioles « peuvent revenir littéralement à la vie après une période de vie suspendue à l’état de cristal vivant, que l’on appelle en science l’état anhydrobiotique, ajoute Simon Galas, expert ès tardigrades.  L’anhydrobiose est un état de vie ralentie induit par une déshydratation. Dans cet état particulier, les tardigrades sont capables de résister à des conditions extrêmes ». Cette étonnante capacité de résistance n’a pas fini d’intriguer le monde scientifique.

    Des biologistes se sont même demandé si le tardigrade ne serait pas une espèce extraterrestre. Du coup, il paraît assez logique de les envoyer vers les étoiles ! Quant à ce qu’il pourrait advenir s’ils venaient à survivre et à s’adapter dans l’espace, «de tels changements incontrôlés générés par de nouvelles mutations ne sont pas à exclure », prévient Simon Galas, qui se veut toutefois rassurant : «Sans nourriture disponible, son acclimatation à l’espace s’arrêtera net.»

    sciences
    Le Monde

    « Nous vivons avec ce désespoir d’être impuissants » : à la Cité internationale de Paris, les étudiants ukrainiens veulent se sentir utiles

    Eric Nunès

    Publié le 19 mars 2022 à 16h19 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 14h43

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    TémoignagesLes étudiants ukrainiens de la CIUP s’organisent pour lutter, à distance, contre la désinformation et tentent de poursuivre le dialogue avec les étudiants russes.

    Il y a eu un premier temps de sidération, puis de colère lorsqu’ils ont appris, jeudi 24 février, l’assaut des forces armées russes contre leur pays. Aujourd’hui, l’heure est à la mobilisation pour la vingtaine d’étudiants ukrainiens qui poursuivent leurs études dans différents lieux d’enseignement supérieur parisiens et qui sont tous résidents de la Cité internationale universitaire de Paris (CIUP). Construite au lendemain de la première guerre mondiale, la CIUP se voulait un lieu de rencontre et d’échange des jeunesses de tous les pays, un outil de construction d’amitiés durables entre les peuples, un accélérateur de fraternité pour éviter tous nouveaux conflits. Une utopie.

    Viktor, 21 ans, en master énergie à Sciences Po, se souvient bien de ce matin de février quand il reçoit un appel de sa mère. Une phrase courte et abyssale : « La guerre a commencé ! » Les premières heures sont confuses, chacun tente d’avoir des nouvelles de ses proches. Certaines familles prennent la route, fuyant les zones de combat et les bombardements. D’autres restent. « Ma maison est à proximité d’un aéroport, explique Olena, 21 ans, en master d’économie à Panthéon-Sorbonne, une zone stratégique cible des bombardements russes. J’ai appelé ma famille, ça ne répondait pas. J’ai paniqué, j’ai eu si peur. » Ses parents étaient réfugiés dans la cave, dans l’impossibilité de répondre. La crainte de recevoir les pires nouvelles ne la quitte pas.

    « Ma première idée a été de retourner en Ukraine et de rejoindre ma famille », se rappelle Olena

    « Nous vivons avec ce désespoir d’être impuissant. J’ai tout de suite pensé partir et prendre les armes », raconte Viktor, un grand gaillard aux cheveux courts, déjà doté d’une formation militaire. La volonté d’être auprès des leurs proches les taraude. « Ma première idée a été de retourner en Ukraine et de rejoindre ma famille », se rappelle Olena. Mais la fermeture de l’espace aérien freine sa décision, puis le projet d’un retour est définitivement écarté par ses parents, soulagés de savoir leur enfant loin d’un terrain de guerre. « Ils savent que je suis ici en sécurité et ne s’inquiètent pas pour moi », confirme-t-elle.

    Viktor a également décidé de rester : « Je serai plus utile pour mon pays en agissant de France. » L’étudiant sait que s’il passe la frontière ukrainienne, c’est un aller sans retour, il ne sera pas autorisé à revenir et à terminer ses études – tous les hommes ukrainiens âgés de 18 ans à 60 ans ont l’interdiction de quitter le pays. Iryna, 21 ans, en master de technologies spatiales à Paris sciences et lettres (PSL), abonde : « Je ne serai d’aucune aide sur le terrain, c’est d’ici que je pourrai faire la différence. »

    Guerre en Ukraine : « C’est comme si on ne pouvait plus penser au lendemain… » Les rêves brisés des jeunes Ukrainiennes

    Le combat contre la désinformation russe

    Pour se sentir utiles, ils participent à l’accueil des réfugiés de leur pays, organisent une aide humanitaire et mènent un combat contre la désinformation russe sur les réseaux. « Le peuple russe n’a aucune idée de ce qui se passe dans notre pays, ils sont abreuvés de “fake news”, les Ukrainiens seraient des néonazis, racistes envers les Russophones et nous mènerions des attaques chimiques contre la Russie avec l’aide des Etats-Unis », s’insurge Olena, qui confirme que cette bataille contre la propagande russe peut se faire à distance.

    Pour sortir leur pays de l’étau russe, Viktor veut croire au succès des sanctions économiques occidentales, couplées à une aide en matière d’armement et à une résistance héroïque de l’armée ukrainienne. « Il faut faire peser une pression forte pour conduire le gouvernement russe à une table de négociation devant une Ukraine forte. » Olena, elle, espère que la sortie du conflit pourrait venir du peuple russe. « Les Russes n’approuvent pas cette guerre. J’aimerais qu’eux aussi fassent leur révolution et se libèrent. »

    « J’aimerais que le peuple russe ne soit pas associé à son gouvernement », affirme Daria Kriazhova

    L’idée d’un peuple russe qui se soulève est une autre utopie, selon Daria Kriazhova, 27 ans, doctorante russe en littérature comparée à Sorbonne Université, résidente de la Cité internationale. « Le peuple russe n’est pas prêt ! », estime cette étudiante, opposante revendiquée à Vladimir Poutine, qui participe activement au soutien des réfugiés ukrainiens. « J’aimerais que le peuple russe ne soit pas associé à son gouvernement. C’est un Etat totalitaire. La Russie n’est pas Poutine. »

    En Ukraine, les fantassins de la guerre de l’information portent le message du gouvernement

    A Paris, loin des bombardements, les étudiants ukrainiens rêvent toujours de s’installer, une fois diplômé, dans leur pays. « Aussi loin que j’aille, je veux toujours retourner chez moi », souligne Iryna. Olena poursuit : « Notre pays aura besoin de nous, avec les compétences que nous aurons acquises ici, pour reconstruire ce qui aura été détruit, en mieux. »

    Dans la CIUP, la vingtaine d’étudiants ukrainiens croisent quotidiennement la centaine d’étudiants russes et biélorusses, également résidents. « On se parle encore, la majorité des Russes n’approuve pas cette guerre », explique Olena, mais un malaise s’est installé. La belle machine créée pour forger une amitié entre les peuples est grippée. « Nous ne pouvons pas faire comme si de rien n’était ! », déplore l’étudiante.

    « J’ai décidé de défendre l’Ukraine de la France, avec les moyens à ma disposition »… Les étudiants ukrainiens de Bordeaux en ordre de bataille

    Eric Nunès

    France24 - Monde

    L'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire

    Publié le : 23/03/2022 - 07:03

    Tiffany FILLON

    La Pologne est en première ligne dans l'accueil des réfugiés ukrainiens. Varsovie est pourtant réputée pour sa politique migratoire intransigeante et la relation entre les deux pays est marquée par un conflit mémoriel. Mais face à l'invasion russe, l'Ukraine et la Pologne semblent dépasser ce passé douloureux. 

    Depuis le début de l'invasion de l’Ukraine, la Pologne a accueilli à elle seule plus de la moitié de tous les réfugiés qui ont fui le pays, soit environ six réfugiés sur 10. Cela représente, depuis le 24 février, plus de deux millions de personnes, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Il y a quelques mois pourtant, la Pologne était accusée, à l'instar de son voisin, la Biélorussie, de refouler parfois violemment les migrants irakiens, syriens ou afghans qui arrivaient aux portes de l'UE.

    Cette politique de la main tendue semble, à première vue, surprenante, d'autant que les relations entre l'Ukraine et la Pologne héritent d'un passé difficile. En 2018, une loi adoptée par la majorité PiS (Droit et justice) au pouvoir en Pologne avait suscité de vives tensions avec l'Ukraine. Cette loi visait à pénaliser, au sujet de la Shoah, "l'attribution à la nation ou à l’État polonais, en dépit des faits, de crimes contre l’humanité". L'un de ses volets punissait, en outre, la négation des "crimes commis par les nationalistes ukrainiens ou les membres de formations ukrainiennes ayant collaboré avec le IIIe Reich allemand".

    Car Varsovie qualifie de "génocide" le massacre de quelque 100 000 Polonais dans la région de Volhynie par des nationalistes ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale. L'emploi du terme "génocide" est, rejeté par Kiev, qui reconnaît toutefois sa responsabilité dans cette tuerie.

    >> À voir aussi : Pologne : à Varsovie, des nationalistes veulent revoir l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale

    En Volhynie, ces crimes contre la population avaient commencé sous l'occupation allemande, en 1941, et continué après la reprise de l'Ukraine par les Soviétiques, en 1943-1944. En représailles, des maquisards polonais s'étaient vengés en massacrant des milliers d'Ukrainiens.

    Le traumatisme de l'époque soviétique

    "Pendant des décennies, ce sujet n'a pas été vraiment évoqué car il remettait en cause l'amitié entre peuples frères des pays socialistes et pouvait, paradoxalement, raviver la mémoire des massacres soviétiques commis contre des Polonais", explique à France 24 Paul Gradvohl, historien, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et spécialiste de l’Europe centrale.

    Selon lui, il s'agit surtout d'un "contentieux historique qui a été monté en épingle par les conservateurs du PiS pour alimenter leur rhétorique victimaire et contrer les rappels de l'antisémitisme polonais [pendant la guerre]". Aujourd'hui, "il n'a pas de raison particulière de rester en tête d'affiche. Cet accueil des Ukrainiens par les Polonais est une façon de réécrire l'Histoire et de leur dire : 'Vous voyez que cela peut bien se passer'", poursuit Paul Gradvohl.

    >> À lire aussi : L'opération Barbarossa : le début d'une guerre d'anéantissement

    Les Ukrainiens et les Polonais ont, par ailleurs, payé le prix fort sous Staline et gardé en mémoire ces massacres. Quelque 5 millions de personnes sont mortes en Ukraine, en 1932 et 1933, lors d'une grande famine provoquée par la politique de collectivisation de Staline. "Ils ont été tués sur une base ethnique et sociale. Ils ont été tués sous prétexte qu'ils avaient une tradition de petits paysans par rapport au mythe de la commune rurale russe", rappelle Paul Gradvohl. Des centaines de milliers de Polonais ont, par ailleurs, été tués dans les années 1937-1938, sur ordre de Staline, lors des Grandes purges, des répressions politiques massives menées par le NKVD, la police politique du régime soviétique.

    Le mouvement de solidarité envers les Ukrainiens trouverait, en partie, ses racines dans une solidarité fondée contre l'impérialisme russe. "Pour les Polonais, c'est une façon de dire : 'Les Russes font avec vous ce qu'ils ont fait avec nous. On est à vos côtés'", résume Paul Gradvohl.

    Les Ukrainiens et les Polonais ne sont pas seulement des voisins au passé douloureux. Avant cette crise, la Pologne abritait déjà environ 1,5 million d'Ukrainiens venus, pour la plupart, travailler dans ce pays membre de l'Union européenne. Beaucoup d'entre eux travaillaient notamment dans le secteur des services à la personne, représentés par une majorité de femmes. Or, aujourd'hui, quelque 90 % de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants.

    Liés par la langue, la religion et les migrations

    "L'accueil est d'autant plus facile et compréhensible qu'ils parlent chacun une langue relativement proche. Une intercompréhension s'est développée entre les deux peuples, notamment ces dernières années avec les échanges de population. Les Ukrainiens qui étaient en Pologne avant le 24 février partaient, puis revenaient et repartaient", précise l'historien qui a contribué à l'ouvrage Histoire partagée, mémoires divisées : Ukraine, Russie, Pologne" de Korine Amacher, Éric Aunoble et Andrii Portnov (Éditions Antipodes Suisse, 2021).

    Les Ukrainiens ont beau être majoritairement orthodoxes et les Polonais, catholiques, la religion chrétienne est aussi un pont entre les deux populations, d'autant plus en Pologne, qui se présente comme un défenseur des valeurs chrétiennes.

    >> À voir aussi : En Ukraine, la "décommunisation" et la chute des symboles soviétiques

    Ces points communs ont probablement poussé de nombreux citoyens Polonais à soutenir leurs voisins ukrainiens. Ils les ont hébergés, leur ont fourni de la nourriture, ont servi de traducteurs ou les ont aidés à se déplacer en Europe. Mais aujourd'hui, face à l'afflux de réfugiés, les bénévoles, épuisés, demandent au gouvernement de prendre le relais.

    Mardi 22 mars, l'ONG Amnesty International a appelé le gouvernement central à "agir rapidement afin de proposer un système d’enregistrement, des hébergements à plus long terme, un soutien psychosocial, des transports et d’autres modes d’assistance". Cet appel avait été lancé bien plus tôt par la population. Le 9 mars, le quotidien conservateur Rzeczpospolita signait une Une marquante : 'Les gens ont aidé, maintenant c’est au tour du gouvernement.'

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    Guerre en Ukraine : face à plus de deux millions de réfugiés, la Pologne s'organise

    ANALYSE

    Ukraine : l'afflux de réfugiés "ravive des souvenirs historiques brûlants"

    REPORTAGE

    Exode à la frontière Ukraine-Pologne : "Ils nous refoulent juste parce qu'on est Noirs !"

    Le Figaro

    Les photos de l'immense maison en L de Jennifer Lopez et Ben Affleck, pour accueillir leur famille recomposée

    Le couple reformé s'est offert une vaste propriété sur les hauteurs de Los Angeles, estimée à 55 millions de dollars.

    Après leurs retrouvailles le 14 juin 2021, dans un restaurant de Malibu, Jennifer Lopez et Ben Affleck s'apprête à franchir un nouveau pas résidentiel. En effet, le couple aurait craqué sur un domaine dans le quartier de Bel Air, à Los Angeles estimé à 55 millions de dollars (50 millions d'euros). Si la promesse de vente se confirme, leur famille recomposée pourra bientôt se réunir sur les hauteurs verdoyantes des monts Santa Monica.

    À lire aussiEn photos : la fabuleuse villa de Pharrell Williams avec vue imprenable sur le canyon de Los Angeles

    Aménagé dans les années 1930, ce domaine de presque 2000 mètres carrés d'espace de vie, se trouve en face de l'entrée principale du luxueux Bel Air Country Club. L'ensemble résidentiel en forme de L comprend dix chambres, dix-sept salles de bains, quatre cuisines, ainsi qu'une maison d'hôtes séparée.

    La résidence à trois niveaux est également dotée d'une salle de cinéma, d'une cave à vin, d'une salle multimédia, d'une salle de sport et d'une «suite de sécurité privée» qui peut accueillir un garde du corps à temps plein. Quant à l'extérieur, la piscine à débordement est entourée par de grands jardins resplendissants et de quelques foyers extérieurs.

    Un domaine à 55 millions de dollars pour Jennifer Lopez et Ben Affleck

    D'autres propriétés

    En plus de cette maison à Los Angeles, Jennifer Lopez et Ben Affleck possèdent d'autres propriétés, chacun de son côté. La chanteuse américaine possède déjà un domaine dans le quartier de Bel Air estimé à 28 millions de dollars (25 millions d'euros) qu'elle a acquis il y a quelques années. La mère des jumeaux Emme et Max, âgés de 14 ans, détient également une copropriété de 20 millions de dollars (18 millions d'euros) à New York, un manoir dans les Hamptons, ainsi qu'une maison dans le quartier d'Encino à Los Angeles.

    Quant à l'ex-mari de Jennifer Garner, et père de leurs trois enfants, Violet Ann née le 1er décembre 2005, Seraphina Rose Elisabeth née le 6 janvier 2009 et Samuel né en 2012, il a déjà un manoir de 19 millions de dollars (17 millions d'euros) dans le quartier de Pacific Palisades et un domaine en Géorgie.

    Le prince Harry et Meghan Markle renoncent à leur titre d'altesse royale

    Une semaine après avoir annoncé se mettre en retrait de leurs engagements officiels, les Sussex ont révélé renoncer à leur titre d'altesse royale.

    "Une vie plus paisible" : le prince Harry explique son choix de se retirer de la vie royale

    Après avoir annoncé sa prise de distance avec ses fonctions royales, le duc de Sussex a exprimé sa «grande tristesse», le dimanche 19 janvier, lors d’un gala au profit de l’œuvre de charité Sentebale à Londres.

    Harry et Meghan prennent officiellement leurs distances avec la famille royale

    Dans un message personnel diffusé par le palais de Buckingham, le prince Harry et son épouse ont indiqué prendre leurs distances avec leurs engagements royaux. La famille royale a réagi à cette annonce dans la foulée.

    Le Figaro

    Un embargo sur le gaz et le pétrole russes «n'est pas possible», selon Richard Ferrand

    Le président de l'Assemblée nationale, qui estime qu'il est nécessaire de faire infléchir le pouvoir russe, refuse que les sanctions aient pour conséquence de «punir les Français».

    Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a estimé mercredi qu'un embargo sur le gaz et le pétrole russes «n'est pas possible», quelques heures avant l'intervention vidéo devant le Parlement du chef de l'État ukrainien Volodymyr Zelensky. «Nous ne sommes pas prêts parce que ce n'est pas possible», a-t-il déclaré sur France Inter, ajoutant que «les sanctions servent à infléchir le pouvoir politique russe, elles ne servent pas à punir les Françaises ou les Français ou les autres Européens».

    À lire aussiLes importations d'énergie russe sont «essentielles» pour l'Europe, prévient Olaf Scholz

    «Chaque fois que l'on peut durcir la position pour infléchir le pouvoir russe, il faut le faire, mais il ne s'agit pas d'assécher soudainement l'Europe, la France, l'industrie, tout ce qui fait que nous vivons», a argumenté celui qui est aussi le président du comité de campagne d'Emmanuel Macron. «Il n'y a pas de réponse de substitution si on décidait ça demain ou après-demain. Que l'on aille de manière progressive vers une diminution de nos approvisionnements au point que cela affaiblisse la Russie, oui, mais il ne serait pas honnête de dire demain matin on décide cela», a-t-il conclu.

    À lire aussiGaz russe : faute d'embargo, l'UE veut réduire de deux tiers ses importations

    L'Europe refuse pour l'instant l'embargo sur le gaz et le pétrole russes

    Après le Parlement italien mardi, c'est au tour de l'Assemblée nationale et du Sénat français de se réunir exceptionnellement et simultanément à 15 heures - malgré la fin de la session parlementaire - pour écouter un message en direct de Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien enchaîne les interventions devant les parlements nationaux alors que son pays affronte la guerre. Washington a décidé d'interdire les importations d'hydrocarbures russes et le Royaume-Uni a annoncé l'arrêt de ses importations d'énergie russe d'ici fin 2022. L'Europe s'est pour l'instant refusée à décréter un embargo sur les importations russes, qui assurent 40% de ses besoins en gaz naturel et 30% pour le pétrole. Mais le 11 mars, à Versailles, à l'issue de deux jours de réunion avec les dirigeants européens, Emmanuel Macron n'avait pas exclu que l'Union européenne puisse s'en prendre ultérieurement aux importations de gaz ou de pétrole. «Rien n'est interdit, rien n'est tabou», avait-il lancé.

    À VOIR AUSSI - Joe Biden ordonne un embargo sur les importations américaines de pétrole et gaz russes

    Combien représente le carburant dans le prix d'un billet d'avion?

    Alors que le prix du pétrole s'établit à un niveau très élevé, l'achat du carburant représente plus que jamais le premier poste de coûts des compagnies aériennes.

    Rappel massif de pizzas surgelées Buitoni après détection d'Escherichia coli dans une pâte

    La marque demande aux consommateurs ayant acheté des pizzas surgelées Fraîch'Up avant le 18 mars 2022 de ne pas les consommer et de jeter les produits.

    Guerre en Ukraine : 41% des consommateurs prêts à boycotter les marques toujours présentes en Russie, selon un sondage

    Si certaines entreprises ont annoncé se retirer intégralement du marché russes, d'autres, notamment dans la distribution, restent sur place.

    Le Monde

    « Si à 40 ans t’as pas fait ta reconversion, t’as raté ta vie ! » : le coaching de jeunes actifs, un business florissant

    En quête de sens ou d’une meilleure qualité de vie, de plus en plus de jeunes cadres, se posent la question de leur reconversion professionnelle. Une myriade de coachs et d’agences se positionnent sur ce segment de marché prometteur.

    « Vous étiez de ces élèves à qui tout réussit. Aujourd’hui, vous avez un bon poste. Et pourtant rien ne va si bien. Comme si vous n’étiez pas au bon endroit. Pour vous, nous avons conçu une méthode. » Voilà, en résumé, le texte d’une publicité pour une entreprise de coaching parue récemment dans la presse magazine, et qui cible spécifiquement les jeunes actifs. Ce public constitue désormais une cible privilégiée pour ces cabinets, qui se sont multipliés ces dix dernières années sur fond de libéralisation du marché de la formation professionnelle et du compte personnel de formation (CPF) des salariés.

    Alors que la quête de sens au travail des jeunes générations fait régulièrement les gros titres, encore plus depuis la crise sanitaire, les témoignages de jeunes reconvertis après seulement quelques années d’exercice se multiplient. Et si certains arrivent à prendre leur virage seul, pour d’autres, la demande d’accompagnement va crescendo, selon nombre d’acteurs du secteur. En la matière, le marché est en tout cas prometteur : le dernier baromètre de la formation et de l’emploi Centre Inffo-CSA, publié en février, fait état de pas moins de 35 % des 18-34 ans qui seraient déjà en train de préparer leur reconversion. Et plus de 75 % de tous les actifs ayant entamé une démarche se font « conseiller ou accompagner » pour cette difficile transition par des organismes publics ou privés.

    Le rapport des jeunes au travail, une révolution silencieuse

    C’est le cas d’Astrid, la trentaine, responsable financière dans une entreprise lilloise… pour encore quelques semaines. Elle a suivi « sans trop se poser de questions » la voie dite royale, « bac scientifique-classe préparatoire-école de commerce », mais s’est rapidement aperçue après son diplôme qu’elle « ne prenait aucun plaisir » dans un quotidien professionnel pas franchement en accord avec ses valeurs. Quatre changements d’employeur en cinq ans n’y ont rien fait. « Ce n’était pas l’entreprise qui posait problème, mais mon métier. Sauf que je ne savais pas par où commencer pour en changer. J’étais perdue. » Après avoir été « désespérée » par un « test de personnalité et d’orientation métier” » réalisé avec un acteur associatif, « dont le résultat disait que j’exerçais en fait actuellement mon métier “idéal”, celui-là même qui me fait souffrir », explique-t-elle, elle s’est décidée à pousser la porte de Primaveras pour « prendre le temps de la réflexion ».

    Tutorat individuel

    Comme d’autres acteurs du secteur, cet organisme de formation propose un accompagnement mêlant une dizaine de journées de réflexion collective avec des séances de tutorat individuel et des heures de cours en ligne. « Avec mon groupe, composé majoritairement de trentenaires comme moi, j’ai multiplié les exercices de réflexion sur mes envies et valeurs, ce qui me distingue, l’environnement professionnel qui me conviendrait, en comprenant petit à petit les blocages ou croyances liées à mon histoire qui m’empêchaient de réfléchir », raconte Astrid. Ça y est : après avoir affiné ses priorités et rencontré des acteurs du secteur, elle se lance prochainement dans une formation de design.

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    France24 - Monde

    À Kiev, les habitants entrent dans la résistance pour leur survie

    Publié le : 23/03/2022 - 09:09

    James ANDRE Jonathan WALSH James ANDRE Jonathan WALSH

    Pas question pour les Ukrainiens de livrer leur ville aux Russes. Alors la résistance s'organise dans la capitale assiégée. Les volontaires civils se battent à leur manière, en aidant les déplacés ou en fournissant de l'équipement aux forces ukrainiennes. Nos envoyés spéciaux Jonathan Walsh et James André les ont rencontrés. 

    Avant la guerre, Dmytro Tymoshenko vendait de la peinture industrielle et employait 70 personnes. Aujourd'hui, arme à l'épaule, le patron a mis son entreprise au service de la résistance ukrainienne. Après avoir mis à l'abri sa femme et ses deux enfants partis à l'étranger, il a transformé les locaux de sa société en plateforme logistique au service des combattants et des déplacés. "Il y a tellement de gens qui ont rejoint des unités de volontaires avec des armes mais sans gilet pare-balles, sans kit médical. Alors nous essayons de les équiper pour qu'ils puissent gagner cette guerre."

    Dans son hangar, les médicaments collectés sont triés avant d'être distribués. "C'est de l'aide humanitaire pour tous ceux qui en ont besoin, explique une volontaire. Pour Kiev, pour la défense territoriale, les habitants, l'armée ou les hôpitaux." La solidarité et l'entraide sont devenues la norme dans la capitale assiégée. Avec la guerre à leur porte, les habitants n'ont plus d'autre choix pour survivre. Un reportage de Jonathan Walsh et James André. 

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    L'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire

    HEURE PAR HEURE

    En direct : bombardement russe sur un quartier résidentiel de Kiev, Joe Biden se rend en Europe

    LE FIL DU 22 MARS

    Deux bombes "superpuissantes" frappent Marioupol, de nouvelles sanctions en préparation

    Le Figaro

    L’armée allemande, laissée en jachère des années durant, soudain inondée par les milliards

    Pierre Avril

    ANALYSE - La mise à disposition de 100 milliards d’euros pourrait ne pas suffire à réformer de fond en comble la Bundeswehr.

    Correspondant à Berlin

    Sous la contrainte de l’invasion russe, les manquements budgétaires de l’Allemagne à l’égard de l’Otan dénoncés par Donald Trump sont en voie de s’effacer, sous la présidence de Joe Biden. En mettant d’un seul coup 100 milliards d’euros sur la table, le gouvernement d’Olaf Scholz s’est engagé à respecter les objectifs des pays de l’Alliance, visant à consacrer 2 % de leur richesse nationale à leurs dépenses militaires. Outre cette manne, «le changement d’époque», décrit il y a trois semaines par le chancelier allemand, s’est traduit par la livraison de mille lance-roquettes antichar, de 500 missiles sol-air Stinger et de neuf obusiers à l’armée ukrainienne.

    À lire aussiFrançois d’Orcival: «Pourquoi le réarmement allemand profitera aux États-Unis»

    L’offensive de Moscou a pris le pays totalement par surprise. «Pour moi, historien allemand et comme tous mes compatriotes, imprégné par la Shoah et la Seconde Guerre mondiale, il était inconcevable qu’un conflit de cette ampleur puisse survenir en Europe», avoue l’historien militaire Sönke Neitzel. Une fois passé l’effet de sidération, dans ce pays à tradition pacifiste, chacun commence à faire ses comptes: dans l’industrie de l’armement, au ministère de la Défense, à la Bundeswehr, et parmi les hauts fonctionnaires du ministère des Finances. Les industriels ont commencé à inonder le ministère - il les avait sollicités - de propositions de dépenses. Ce dernier qui, auparavant, se voyait reprocher de vivre à crédit, hérite d’une valise de cash dont il ne sait pas comment utiliser les premiers billets.

    La Bundeswehr ressemble à «un champ de terre devenu si dur après des années de sécheresse, qu’il est incapable d’absorber l’orage», écrit le Spiegel. Inexpérimentée, la chef des armées elle-même, Christine Lambrecht, fut prise au dépourvu, ignorante des plans de son camarade social-démocrate, Olaf Scholz. Plus opportuniste, la déléguée pour la défense du Bundestag, Eva Högl - le Parlement allemand a la haute main sur le sort des dépenses militaires -, vient de publier son rapport annuel sur les capacités de la Bundeswehr. Ses conclusions n’ont surpris personne. «Les déficits matériels sont alarmants», a confirmé la parlementaire SPD, dénonçant une «situation inacceptable» susceptible de mettre en question «la vie des soldats».

    Lourdeur de la bureaucratie

    Hormis un taux de disponibilité des équipements parfois inférieur à 50 %, les conditions de vie des recrues, telles que décrites par le rapport, sont repoussantes: une caserne du Rhénanie-Palatinat ne compte que deux toilettes pour 90 hommes et femmes du rang. Dans la caserne Theodor-Körner, en Basse-Saxe, les sanitaires et les hangars ont été fermés, respectivement pour risque de légionellose et d’effondrement. Les douches sont désormais installées dans un conteneur: le provisoire pourrait durer longtemps, car le rapport rappelle que la lourdeur de la bureaucratie allemande freine l’exécution des travaux.

    À lire aussiGuerre en Ukraine: l’Allemagne du social-démocrate Scholz fait sa révolution copernicienne

    Certains planificateurs estiment que la défense nationale aurait besoin d’une réforme de fond en comble, dont on ignore si la mise à disposition de 100 milliards suffira à la réaliser. «On ne sait pas si les ambitions de Scholz deviendront réalité. Le gouvernement fédéral pourrait réaliser les choses correctement et tout aussi bien tout faire de travers en brûlant l’argent des contribuables», s’inquiète dans une tribune à la FAZ, Christian Mölling, directeur de recherche à la Société allemande de politique étrangère.

    Dans l’immédiat, Berlin a annoncé la commande de 35 chasseurs F-35 de fabrication américaine. Complétés par 15 Eurofighters européens, ces avions réputés difficilement détectables sont capables de transporter des charges nucléaires et remplaceront les Tornado allemands désormais obsolètes. Leur livraison ne devrait pas s’effectuer avant cinq ans.

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    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    Guerre en Ukraine: «La fin de Poutine est proche»

    VU D'AILLEURS - Si l'offensive russe échoue en Ukraine, le maître du Kremlin perdra le pouvoir dans les deux ans, affirme l'opposant Mikhaïl Khodorkovski.

    L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?

    LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.

    Le Monde

    A l’université de Saclay, le discret diplôme « cannabis » avance sur une ligne de crête

    Lancée en 2021, ce diplôme d’université attire un public varié : médecins, entrepreneurs, pharmaciens, producteurs de chanvre… Ses concepteurs, qui misent sur une évolution de la loi, souhaitent donner davantage d’écho à la recherche scientifique menée dans ce domaine.

    Après un « méchant Covid » qui l’a conduit jusqu’en salle de réanimation, Olivier Pons a repris du poil de la bête. Atteint d’une sclérose en plaques, ce médecin généraliste est inscrit dans le diplôme d’université (DU) sur le cannabis médical, piloté par les universités de Saclay et de Montpellier, premier en son genre en France. Un intérêt personnel et professionnel pour ce Montpelliérain, qui se documente et écrit depuis plusieurs années sur la relation patient-soignant, sur les compléments alimentaires ou encore sur le rôle de la méditation. Lui en est convaincu : dans certaines situations et avec une prescription individualisée, le cannabis a des effets « spectaculaires pour certaines pathologies ». Il en fait l’expérience sur sa spasticité, l’une des manifestations de sa maladie : « Il y a une nette amélioration, même si ce n’est pas un miracle. » Avec cette formation, il souhaite continuer à améliorer ses connaissances dans ce domaine, dans une perspective de « prise en charge globale ».

    Mais encore faudrait-il que la législation évolue. Aujourd’hui, si une dizaine de pays en Europe autorisent l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques, ce n’est pas le cas de la France (à l’exception d’un médicament pour traiter une forme rare d’épilepsie). Lancé en 2021, ce nouveau diplôme d’université sur le cannabis prend appui sur l’expérimentation lancée il y a un an par le ministère de la santé, et qui pourrait potentiellement déboucher sur une évolution de la loi.

    Une expérimentation en cours

    Piloté par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), ce dispositif permet à des médecins « labellisés » de prescrire et de faire délivrer du cannabis en pharmacie à certains patients, dans cinq cas (douleurs neuropathiques, épilepsies sévères, symptômes rebelles en oncologie, soins palliatifs, sclérose en plaques). A ce jour, un peu plus de 1 000 personnes sont entrés dans cette expérimentation – dont la méthodologie, sans double-aveugle, est critiquée par l’Académie de médecine –, des conclusions sont attendues pour 2023. La création de ce diplôme surfe également sur l’autorisation récente de vente, en France, de produits à base de CBD… Et de l’explosion, très visible dans les centres-villes, du nombre de boutiques commercialisant les dérivés de la plante, dans un contexte réglementaire mouvant.

    L’expérimentation du cannabis médical en France commence

    « Il y a une vraie méconnaissance, en France, du rôle thérapeutique du cannabis, de ses effets bénéfiques ou de ses limites », estime Amine Benyamina, psychiatre et addictologue, co-concepteur, avec le neurologue Pierre Labauge, du diplôme. Les multiples études scientifiques réalisées sur ce sujet – en particulier au Canada ou en Israël – ont encore peu d’écho en France. « L’enjeu de ce DU, c’est d’appuyer le développement d’une filière de cannabis thérapeutique française sécurisée, et d’y faire intervenir tous ceux qui ont une connaissance réelle du secteur. »

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    L'Humanité

    L’inconnu au fond des mers

    Chronique

    Sylvestre Huet

    Connaît-on notre monde ? Y a-t-il encore des découvertes à venir susceptibles de nous révéler des faces encore cachées de la vie sur notre planète ? Une étude océanographique vient de le réaffirmer avec force (1). Réalisée par une équipe internationale (Norvège, Suisse, France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, États-Unis), elle visait l’exploration de la diversité de la vie marine par une analyse de l’ADN contenu dans 1 700 échantillons prélevés à différentes profondeurs dans les océans et dans les sédiments marins.

    De quoi mesurer la biodiversité des eucaryotes (les êtres dotés d’un noyau cellulaire et donc sans les bactéries et virus) dans toutes les mers du globe où ces échantillons ont été prélevés entre 2010 et 2016 lors de 15 expéditions océanographiques. Les chercheurs y ont ajouté les résultats similaires des expéditions de la goélette Tara et des navires espagnols Hespérides et Sarmiento de Gamboa, qui ont fait le tour du monde pour recueillir des échantillons de plancton. Résultats ? Les deux tiers des séquences d’ADN découvertes dans les sédiments des abysses ne correspondent à aucune de celles déjà répertoriées dans les banques de données mondiales. Outre cet apport massif de questions nouvelles – à quels organismes inconnus appartiennent ces séquences ? –, les biologistes ont ainsi pu étudier les relations complexes entre la biodiversité du plancton des couches d’eau proches de la surface et celle des fonds marins en fonction des régions océaniques. En particulier la « pompe à CO2 », qui, par la chute au fond de l’eau des organismes morts, permet le stockage durable du gaz à effet de serre dans les sédiments. Oui, il reste tout un monde à découvrir.

    Ce résultat majeur est également une leçon de politique scientifique. Pour l’obtenir, il a fallu déployer des moyens lourds (navires, outils de séquençage massif, bases de données génétiques), une coopération internationale large et une longue durée. Ces moyens peuvent faire défaut. Ainsi, les biologistes français, privés des cryo-microscopes électroniques nécessaires malgré leurs demandes répétées, n’ont pu contribuer à l’élucidation de la structure moléculaire du Sars-Cov-2. Une durée en contradiction avec la précarisation des jeunes chercheurs et ingénieurs. Une coopération large, à rebours des compétitions acharnées entre scientifiques prônées par les gouvernements de Sarkozy, Hollande et Macron.

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    France24 - Monde

    Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école

    Publié le : 23/03/2022 - 05:46Modifié le : 23/03/2022 - 09:24

    FRANCE 24 Suivre

    Quelques heures seulement après avoir annoncé la réouverture des collèges et lycées pour les filles, les Taliban ont finalement prié le même jour les élèves de rentrer chez elles. 

    Les Taliban sont revenus sur leur décision. Les filles qui avaient repris mercredi 23 mars le chemin du lycée à Kaboul, la capitale de l'Afghanistan, après la décision des Taliban de rouvrir l'école secondaire aux filles dans le pays, plus de sept mois après l'arrivée au pouvoir des islamistes, ont dû rebrousser chemin. Les Taliban ont ordonné dans la même journée la fermeture des collèges et lycées pour les filles en Afghanistan, quelques heures seulement après leur réouverture, a confirmé un responsable taliban.

    "Oui c'est vrai", a déclaré sans autre commentaire à l'AFP Inamullah Samangani, porte-parole des Taliban, en confirmant des informations selon lesquelles les filles avaient été priées de retourner chez elles.

    Une équipe de l'AFP-TV filmait mercredi matin un cours dans une classe du lycée Zarghona pour filles, à Kaboul, lorsqu'un enseignant est entré et a ordonné aux élèves de rentrer chez elles. Ces dernières, qui se réjouissaient de leur retour à l'école pour la première fois depuis la prise de pouvoir en août dernier des fondamentalistes islamistes, ont fermé leurs livres, emballé leurs affaires et quitté en larmes la classe. "On a pu voir sur les télévisions locales des scènes très poignantes de jeunes filles éclater en sanglots, qui se réjouissaient de pouvoir remettre enfin leur uniforme", raconte Sonia Ghezali,  correspondante à Islamabad pour France 24. 

    "J'ai vu mes élèves pleurer et hésiter à quitter le cours. C'est très douloureux de voir vos élèves pleurer", se désolait auprès de l'AFP Palwasha, enseignante à l'école de filles Omara Khan, aussi dans la capitale.

    Le droit à l'éducation au cœur des négociations

    "La situation est confuse, la règle n'est pas appliquée partout dans le pays. Il s'agit là d'un grand cafouillage des Taliban, poursuit Sonia Ghezali. Il traduit aussi l'idée que les dirigeants ne sont pas sur la même longueur d'onde."

    La communauté internationale a fait du droit à l'éducation pour tous une pierre d'achoppement dans les négociations sur l'aide et la reconnaissance du régime des islamistes fondamentalistes. Plusieurs pays et des organisations ont proposé de rémunérer les enseignants

    Le ministère de l'Éducation avait pourtant annoncé la reprise des cours mercredi pour les filles dans plusieurs provinces, sauf celles de Kandahar, ville du sud et berceau des Taliban, qui devait rouvrir le mois prochain. "Nous ne rouvrons pas les écoles pour faire plaisir à la communauté internationale, ni pour gagner la reconnaissance du monde", avait assuré à l'AFP le porte-parole du ministère, Aziz Ahmad Rayan. "Nous le faisons dans le cadre de notre responsabilité de fournir une éducation et des structures éducatives à nos élèves", a-t-il ajouté.

    Les Taliban avaient insisté sur le fait qu'ils voulaient prendre le temps afin de s'assurer que les filles âgées de 12 à 19 ans seraient bien séparées des garçons et que les établissements fonctionneraient selon les principes islamiques.

    Avant la volte-face des Taliban, des filles interrogées par l'AFP à l'ouverture des écoles se disaient "heureuses" de revenir en classe et remerciaient même les autorités.

    Avec AFP

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    L'ONU approuve une résolution établissant une coopération avec l'Afghanistan des Taliban

    L'Entretien de France 24

    Hamid Karzaï : "Les Taliban permettront aux filles de retourner à l’école"

    Le Débat de France 24

    Les Taliban au pouvoir depuis six mois : l'Afghanistan en péril ?

    Le Figaro

    Pourquoi vous devez donner une éducation financière à vos enfants

    Tiphaine Honnet

    En ces temps de crise et d'incertitude, c'est plus que jamais le moment d'éduquer financièrement ses enfants. Comment les sensibiliser à la valeur de l’argent sans les angoisser ? Éléments de réponse avec une psychologue clinicienne.

    Que ce soit pour acheter un stylo à paillettes, ses premières baskets ou un jeu vidéo, enfants comme ados excellent dans l'art de faire appel au portefeuille parental, lèvres tremblantes et regard de Chat Potté à l'appui. Du lundi 21 mars au 28 mars, la semaine mondiale de l'éducation financière invite les parents à mieux sensibiliser leurs têtes blondes à la gestion d'un budget. Mais comment leur inculquer la réelle valeur de l'argent et éviter qu'ils ne se transforment en cigale à l'âge adulte ? Avec des pièces et des billets donnés ici et là pour remplir une tirelire ? Ou en leur promettant l'accès au Saint-Graal sur compte bancaire dès leur majorité ?

    Devant les difficultés économiques que nous vivons actuellement, certains parents pensent bien faire et protéger leurs progénitures le plus longtemps possible face aux futures déconvenues financières qui les attendent, en taisant le sujet. Une grosse erreur selon Béatrice Copper Royer, psychologue clinicienne, spécialiste de l'enfance et l'adolescence, qui plaide pour un meilleur apprentissage de l'argent dès la sortie du primaire.

    À lire aussiFace à "la dictature émotionnelle des réseaux sociaux", comment développer l'esprit critique de notre enfant ?

    Madame Figaro . - En quoi consiste l'éducation financière très concrètement ?Béatrice Copper Royer. - Il s'agit d'apprendre aux enfants la notion de l'argent et de leur montrer qu'il s'agit d'une réalité comme une autre dont on ne peut faire l'impasse. À partir d'un certain âge, ils doivent comprendre qu'on ne "vit pas d'amour et d'eau fraîche", que notre train de vie a un coût et que chaque famille dispose d'un budget pour le gérer.

    Pourquoi est-il si important de les sensibiliser au sujet ? Cette éducation est une responsabilité parentale. Il n'y a pas que le discours qui compte mais aussi l'exemple. Bon nombre d'adultes gèrent mal leur budget, un quart de la population est à découvert tous les mois. Ce qui pousse certaines personnes à faire appel à des crédits à la consommation et beaucoup se retrouvent avec d'énormes dettes. Savoir gérer son budget, dès le plus jeune âge, garantit un équilibre de vie sur le long terme.

    Est-ce encore plus important après un an d'une crise liée à la pandémie ?Évidemment. Il est important de montrer que personne n'est à l'abri de soucis financiers et que la famille peut traverser des moments difficiles. C'est très louable de ne pas vouloir encombrer les enfants avec ces problèmes mais il ne faut pas tout masquer. D'autant que les parents dont les emplois ont été impactés par la crise sanitaire ressentent de l'inquiétude, loin d'être ignorée par leurs enfants. Attention néanmoins à ne pas trop insister sur la vérité. Cela peut être insécurisant, surtout chez les petits. J'ai connu une patiente en plein divorce qui avait dit à sa fille de 9 ans : "J'espère qu'on ne va pas dormir sous les ponts". Cette dernière avait pris la métaphore au pied de la lettre et en souffrait. Avec les plus jeunes, on les rassure en disant qu'on a ce qu'il faut pour nos besoins et qu'il faut faire des choix par rapport au superflu.

    Savoir gérer son budget, dès le plus jeune âge, garantit un équilibre de vie sur le long terme

    À partir de quel âge faut-il les "éduquer" ?À la sortie de l'école primaire, vers 10-11 ans. En dessous de cet âge, la notion d'argent est encore trop abstraite. Les petits ne sont pas assez autonomes, ils n'ont pas encore le droit de rentrer seul à la maison ou d'aller faire des courses. Quand les enfants sont plus grands, l'argent de poche est une très bonne façon de les responsabiliser. Ils découvrent le plaisir de s'offrir quelque chose mais aussi les limites liées à l'argent que connaissent déjà bien les adultes : l'attente et la frustration pour acheter quelque chose qui dépasse le budget. À travers cette gestion, on voit également les caractères se former, indépendamment de ceux des parents. Il y a les dépensiers et ceux qui thésaurisent, les cigales qui n'en ont jamais assez et les fourmis qui prévoient tout.

    En vidéo, selon une étude américaine, le sport rendrait plus heureux que l'argent

    Comment cet argent de poche doit-il être encadré ?Les parents conviennent d'une somme adaptée à l'âge et aux besoins. Dans le cas des jeunes, cet argent est distribué de façon hebdomadaire et quand ils grandissent, on espace la distribution au mois. Les enfants font ce qu'ils veulent de leur argent de poche. Si les économies disparaissent rapidement, il s'agit bien au contraire d'une bonne leçon pour l'enfant. De cette manière, en le laissant faire, il va se rendre compte seul qu'il est un panier percé. Et il ne faut surtout pas que les parents craquent et viennent combler les trous. Pour les adolescents, ce budget mensuel marque un pas dans la vie d'adulte car il ressemble d'une certaine manière au salaire. Si le jeune est très dépensier, les parents peuvent essayer de discuter avec lui et lui expliquer qu'attendre pour s'offrir un beau cadeau est davantage satisfaisant que des dépenses compulsives de produits ayant peu d'intérêt. Et on peut les responsabiliser davantage en leur confiant aussi l'argent nécessaire pour couvrir les transports et les repas de déjeuner.

    Que faire si on est limité par ses finances et qu'on aimerait donner davantage ?On en discute avec les enfants quand ils peuvent l'entendre, vers 10-11 ans. On leur explique que pour le moment on économise notre argent pour des choses essentielles, le loyer, la nourriture, les vêtements. Si l'enfant persiste et réclame une console par exemple, on peut lui proposer d'attendre une rentrée d'argent pour son anniversaire, de la part de ses grands-parents, de sa marraine ou de son parrain. Il ne faut pas fermer les perspectives et laisser un peu d'espoir au bout.

    Comment expliquer que le sujet de l'argent soit parfois aussi tabou au sein de la famille ?C'est très culturel. Les Français n'ont pas cette décontraction américaine par rapport à l'argent. Cette retenue est sûrement liée à notre éducation judéo-chrétienne, qui considérait ce sujet comme sale et loin d'être noble. Au regard de l'histoire, les personnes issues de la noblesse préféraient d'ailleurs mettre en valeur les vertus morales de courage plutôt que les avantages pécuniaires. Tout cela reste aujourd'hui très paradoxal puisque l'on vit dans une société de consommation et les enfants en sont des acteurs importants.

    L'ouverture d'un compte bancaire est-elle une solution pour contrôler et apprendre à gérer ses dépenses ?Oui. On a affaire à une génération très débrouillarde et autonome quand il s'agit de commander des achats en ligne mais certains ados ne parviennent pas à se responsabiliser car ils utilisent encore la carte bancaire de leurs parents et ont donc une vision assez floue de ce que représentent leurs achats. Les banques s'adaptent et proposent des offres spécifiques pour les jeunes dès 10-12 ans, sans permission de découvert. L'adolescent peut consulter ses relevés de banque sur une application mobile et suivre ses dépenses au jour le jour. Il utilise aussi une carte bancaire liée à son compte et comprend enfin à quoi sert ce moyen de paiement très abstrait utilisé par les adultes. À chaque dépense, une ligne sur le relevé de banque et un budget qui baisse.

    Certains parents marchandent avec leur enfant un bon bulletin ou des tâches ménagères contre quelques euros. Est-ce une bonne idée ?Concernant les tâches ménagères, je ne suis pas favorable à ce concept. On peut débarrasser le couvert et le mettre au lave-vaisselle sans être rémunéré, cela fait partie de la solidarité familiale : chacun s'entraide et le partage des tâches est bénéfique. En revanche, si l'enfant ramène un bon bulletin, pourquoi pas lui offrir une récompense. C'est mieux si l'argent se matérialise par un réel cadeau. Mais il ne faut pas que ce soit une carotte à chaque fois pour avoir une bonne note. Auquel cas, cela activerait un système de récompense de façon permanente, de sorte que les enfants rentrent dans un engrenage de chantages et de négociations systématiques.

    Faut-il s'inquiéter lorsque notre ado aspire à un métier essentiellement pour ses avantages pécuniaires ? Comment lui dire en substance que "l'argent ne fait pas le bonheur" ?Il n'est pas nécessaire de se formaliser. C'est une motivation comme une autre qui peut être amenée à évoluer au cours des études. La bonne réaction est d'expliquer à son enfant que l'idéal est d'allier cette aspiration au plaisir que nous procure le travail, car il s'agit d'une tâche quotidienne, répétée toute l'année. Néanmoins, cette conversation peut être l'occasion de rappeler que la réjouissance et la joie ne passent pas systématiquement par la consommation matérielle effrénée. Faire un gâteau, danser sur de la musique, jouer à un jeu de société apportent aussi une joie, qui plus est gratuite.

    L'Humanité

    Boire à la gourde en plastique, un geste écolo mais pas détox !

    Actu

    Une équipe de chercheurs danoise a trouvé des milliers de substances chimiques dans l’eau du robinet stockée dans les populaires bouteilles en plastique réutilisables. Plusieurs de ces éléments seraient potentiellement dangereux pour la santé humaine. Explications.

    Jérémie Bazart

    Avec les enjeux environnementaux liés aux déchets constitués par les bouteilles en plastique ou les enjeux énergétiques liés à leur production, l’usage des bouteilles réutilisables renforce la conscience verte qui nous anime… mais pourrait bien allumer le bouton rouge de notre alerte santé. Dans une étude qui vient d’être publiée dans « The Journal of Hazardous Materials » (1), deux chimistes de l’université de Copenhague, au Danemark, ont étudié les substances chimiques libérées par ces gourdes dans les liquides qu’elles contiennent.

    Perturbateurs endocriniens

    Les chimistes ont mené leur étude sur des gourdes neuves, d’autres déjà réutilisées, et ils ont analysé leur passage au lave-vaisselle, après plusieurs rinçages à l’eau du robinet (ce qui est l’usage classique qui est fait de ces gourdes). Ils ont mené une recherche générale, non ciblée, de substances présentes dans l’eau à l’aide d’un chromatographe en phase liquide et d’un spectromètre de masse. « Nous avons, grâce à ces outils d’analyse éprouvés, souhaité rechercher toutes les substances présentes, et non pas seulement les substances suspectées d’être présentes », expliquent les chimistes dans un communiqué.

    Ils ont détecté plus de 400 substances différentes dans le plastique de la bouteille et plus de 3 500 substances dérivées du savon pour lave-vaisselle. « Ce qui est intéressant, c’est qu’une grande partie de ces substances nous sont toujours inconnues. Et, pour les substances identifiées, la toxicité d’au moins 70 % d’entre elles reste inconnue », poursuivent les scientifiques.

    Parmi ces substances dangereuses, on trouve des photo-initiateurs (IP), substances connues pour avoir des effets potentiellement nocifs sur la santé des organismes. Ils seraient en effet des perturbateurs endocriniens et des substances cancérigènes. Par ailleurs, les chercheurs ont trouvé une variété d’adoucissants plastiques, d’antioxydants, de plastifiants, d’agents de glissement et d’agents de démoulage utilisés dans la fabrication du plastique, ainsi que du diéthyltoluamide (DEET), la substance active contenue dans les sprays antimoustique… C’est à se demander s’il reste encore de l’eau !

    Un effet cocktail inconnu

    Les chercheurs avancent une explication à ce cocktail douteux… « Le lavage use le plastique et augmente ainsi la lixiviation (2). C’est pourquoi les substances les plus toxiques que nous avons identifiées ont été amenées après que la bouteille a été nettoyée dans le lave-vaisselle, expliquent les auteurs. Mais ce n’est pas parce que ces substances se trouvent dans l’eau que l’eau est toxique et nous affecte, nous, les humains. Le problème est que nous ne savons tout simplement pas. Mais, en principe, ce n’est pas bien de boire des résidus de savon ou d’autres produits chimiques. » Il est vrai qu’il est dommage de se soucier autant de la qualité de l’eau du robinet pour la gâter avec une gourde en plastique !

    Au-delà de l’analyse, quantitative, l’étude illustre le peu de connaissances sur les produits chimiques émis par les matériaux avec lesquels nos aliments et boissons entrent en contact (voir encadré) et constitue un véritable plaidoyer pour une meilleure réglementation dans la production de ces bouteilles dont l’avenir est assuré (voir encadré). Enfin, l’article rappelle que la production de bouteilles en plastique biodégradables (elles aussi analysées dans l’étude) ne signifie pas que les bouteilles sont nécessairement constituées de composés naturels. Au lieu de cela, on peut supposer que les plastifiants migreront plus facilement dans l’eau potable des consommateurs. Le greenwashing ne passe pas au lave-vaisselle…

    Matériaux au contact des aliments : un texte flou

    Extrait du règlement (CE) n° 1935/2004. « Il s’applique aux matériaux et objets qui, à l’état de produits finis, sont destinés à être  (ou sont) mis en contact (...) avec l’eau qui est destinée à la consommation humaine. Les matériaux et objets doivent être fabriqués conformément aux bonnes pratiques de fabrication afin que, dans les conditions normales ou prévisibles de leur emploi, ils ne cèdent pas aux denrées alimentaires des constituants en une quantité susceptible de présenter un danger pour la santé humaine. »

    Marché des gourdes, jusqu’à plus soif…

    Le commerce des gourdes en plastique est en pleine expansion depuis quelques années et des investisseurs l’ont bien compris. Quelques chiffres :

    – Le marché mondial devrait peser 11 milliards de dollars en 2030.

    – Il croît de près de 4 % depuis 2018.

    – Les gourdes en polymères représentent 30 % du marché mondial, car elles restent plus économiques que celles en métal ou en verre.

    – En France, le marché connaît un taux de croissance à deux chiffres depuis 2018 (Decathlon a annoncé un taux de croissance de 28 % de la vente de gourdes en 2019) et l’arrivée de gourdes connectées (qui alertent lorsqu’il faut boire, mesure la quantité d’eau bue et donc le nombre de bouteilles en plastique économisées, autonettoyantes, doseuses de goût, etc.).

    sciences
    Le Monde

    « Dans le contexte actuel, nombre de jeunes éprouvent un empêchement à imaginer l’après »

    Pour Christophe Ferveur, psychologue de la Fondation santé des étudiants de France, la jeunesse est particulièrement fragilisée par la multiplication des crises.

    L’actualité ressemble à un millefeuille étouffant dont les couches s’empilent une à une jusqu’à l’asphyxie. Urgence climatique, crise sanitaire depuis deux ans, maintenant guerre en Ukraine… Pour Christophe Ferveur, psychologue de la Fondation santé des étudiants de France, au Relais étudiants lycéens à Paris, et vice-président du Réseau de soins psychiatriques et psychologiques pour les étudiants (Resppet), ce nouvel événement dramatique vient s’ajouter à une vague de détresse déjà très présente chez nombre de jeunes, qui ont beaucoup souffert des différents confinements.

    Face à cette succession de crises mondiales, faut-il s’inquiéter d’un effet cumulatif sur la santé mentale des jeunes, et notamment des étudiants, qui sont, d’après de multiples enquêtes, particulièrement fragiles psychologiquement ?

    On l’a déjà vécu avec le climat et le coronavirus : la guerre ne va pas se résoudre du jour au lendemain. Il faut donc pouvoir gérer son installation dans la durée. Ce qui nous inquiète en tant que professionnels de la santé mentale, ce sont les effets à long terme d’une forme de vulnérabilité de la jeunesse et les conséquences d’une anxiété chronique au sein de cette population. On passe d’une anxiété réactionnelle à une situation donnée, à une anxiété plus diffuse de société.

    « Nous vivons avec ce désespoir d’être impuissants » : à la Cité internationale de Paris, les étudiants ukrainiens veulent se sentir utiles

    Lors de vos consultations, avez-vous observé une nouvelle vague d’anxiété depuis le début des bombardements en Ukraine ?

    Les jeunes en parlent comme tout le monde, mais pas tant que ça pour le moment. Ils ne se sentent pas directement menacés par cette guerre, à la fois proche et lointaine. C’est trop frais pour noter un effet immédiat : on a encore la possibilité d’être dans le déni pour se défendre et contrecarrer l’angoisse de l’impact direct de ce conflit sur nous.

    « Il y a une forme de lassitude parmi nos patients : ça n’allait déjà pas, et la guerre vient s’ajouter à tout le reste »

    Néanmoins, ce que l’on voit sur le plan clinique, et que l’on avait déjà annoncé, c’est une vague de détresse psychologique provoquée par l’isolement social pendant les différents confinements et les longs mois d’enseignement à distance. On subit encore le contrecoup de ces deux années. Il y a une forme de lassitude parmi nos patients : ça n’allait déjà pas, et la guerre vient s’ajouter à tout le reste.

    S’agit-il encore, en priorité, de soigner les conséquences du Covid-19 ?

    On est en plein dedans. Quand les cours ont recommencé en présentiel en septembre dernier, quand la vie a repris, le nombre de consultations a explosé. Un certain nombre de jeunes restent sidérés et n’arrivent pas à resocialiser. C’est au moment où la situation semble moins dangereuse qu’ils dépriment, qu’ils passent de l’anxiété à l’angoisse.

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    France24 - Monde

    Le principal suspect du meurtre de l'ex-rugbyman Aramburu arrêté en Hongrie

    Publié le : 23/03/2022 - 11:39

    FRANCE 24 Suivre

    Loïk Le Priol, âgé de 27 ans, principal suspect dans la mort samedi à Paris de l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu, a été interpellé dans la nuit de mardi à mercredi en Hongrie.

    L'enquête avance sur le meurtre de l'ancien rugbyman et ex-international argentin Federico Martin Aramburu. Le principal suspect a été interpellé dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 mars en Hongrie, a appris l'AFP de sources proches du dossier, confirmées par le parquet de Paris.

    Loïk Le Priol, ancien militaire et membre du mouvement d'ultradroite GUD âgé de 27 ans, est soupçonné d'avoir tiré sur l'ancien joueur qui est décédé sur place, samedi au petit matin.

    Il a été interpellé en Hongrie à la frontière de l'Ukraine, a précisé à l'AFP une autre source proche du dossier.

    Un autre homme, également actif à l'ultradroite, qui aurait également tiré sur l'ex-rugbyman, est toujours recherché.

    THREAD. Le récit de la soirée où Federico Martín Aramburú a été supposément tué par Loïk Le Priol, militant d’extrême-droite. pic.twitter.com/6lH8RvBof5

    March 22, 2022

    Détention provisoire

    Mardi, une jeune femme de 24 ans, soupçonnée d'avoir conduit la voiture, une jeep appartenant à Le Priol, a été mise en examen pour "complicité d'assassinat" et placée en détention provisoire.

    Les deux hommes auraient tiré sur l'ancien international argentin, tué par balles après une altercation dans un bar de Saint-Germain-des-Près, Le Mabillon.

    Les faits se sont déroulés vers 6 h boulevard Saint-Germain dans le 6e arrondissement de Paris, après un "différend" entre deux groupes de personnes au bar Le Mabillon, ont expliqué à l'AFP des sources policières.

    Les groupes ont été séparés par des videurs, a ajouté l'une de ces sources, mais les suspects "sont revenus peu après avec un véhicule et ont tiré des coups de feu".

    "Plusieurs impacts" de balles ont été relevés sur place, a ajouté une source proche de l'enquête et le sportif est mort sur place des suites de ses blessures. L'enquête est conduite par la brigade criminelle.

    "Cauchemar absolu"

    Loïk Le Priol, connu pour sa radicalité et sa violence, doit comparaître en juin prochain pour "violences aggravées" contre un membre du GUD, qu'il est soupçonné d'avoir tabassé et humilié avec quatre autres membres de ce mouvement d'ultradroite.

    Federico Martin Aramburu, né en 1980, ancien centre ou ailier de Biarritz (2004-2006), Perpignan (2006-2008) et Dax (2008-2010), comptait 22 sélections avec l'Argentine.

    L'ancien trois-quart centre ou ailier avait notamment été titulaire lors du match pour la troisième de place de la Coupe du monde 2007, remportée par les Argentins face aux Bleus (34-17), rencontre au cours de laquelle il avait inscrit un essai.

    Depuis sa retraite sportive, il vivait à Biarritz et travaillait pour une entreprise de tourisme.

    Le milieu du rugby lui a rendu de nombreux hommages. Par la voix de leur avocat Me Yann Le Bras, ses proches ont appelé à laisser la police travailler sereinement.

    "Pour la famille et ses nombreux amis, ce 19 mars a tourné au cauchemar absolu. Ce crime odieux et son décès laissent chacun d'eux et au-delà tout le monde du rugby abasourdi dans une douleur indicible", avait-il écrit dans un message envoyé à l'AFP dimanche.

    Avec AFP

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    Le Monde

    Les industries de défense se préparent à un regain de commandes

    Les budgets militaires vont fortement augmenter en Europe et les commandes, affluer. La base industrielle et technologique de défense va devoir se renforcer

    La guerre est de retour sur le Vieux Continent et avec elle s’ouvre une ère de réarmement accéléré en Europe. De nombreux gouvernements ont annoncé de fortes augmentations de leurs budgets militaires, comme l’Allemagne (+ 100 milliards d’euros) et la Suède, qui passera ses dépenses de 1,3 % à 2 % du PIB et envisage une intégration dans l’OTAN, comme son voisin finlandais. En France, avant l’invasion russe de l’Ukraine, la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 avait prévu de porter son effort de 40,9 milliards cette année à 50 milliards en 2025 (soit 2,5 % du PIB), à raison de 3 milliards supplémentaires par an. Cette loi de rattrapage pourrait être suivie d’une programmation plus ambitieuse à partir de 2025, Emmanuel Macron ayant annoncé, le 2 mars, qu’il « amplifiera l’investissement dans sa défense ».

    C’est toute l’industrie européenne – mais aussi américaine – qui en profitera. Notamment Dassault Aviation (Rafale), Airbus (avions de combat et de transport, drones), Thales (radars, sonars, cybersécurité…), Nexter (blindés et armement terrestre…), MBDA (missiles), Naval Group (frégates, sous-marins…) et les milliers de PME et d’ETI qui fournissent les armées. Une base industrielle et technologique de défense qui emploie 200 000 personnes dans l’Hexagone et irrigue des territoires souvent éloignés des métropoles.

    Sous la menace russe, l’UE élabore sa stratégie de défense

    Les industriels commencent à évaluer les conséquences sur leur activité du bouleversement géopolitique en cours. « Nous sommes aux côtés de la France qui poursuit un double effort, à la fois capacitaire et technologique, face à des menaces croissantes et de plus en plus complexes », explique Philippe Keryer, directeur général adjoint de Thales, chargé de la stratégie et de la technologie. Dépendants des commandes des armées, ils ont reçu cinq sur cinq le message du chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, sur l’urgence de se préparer à une véritable guerre.

    « A la pointe de la technologie »

    Il avait été relayé par le rapport de la mission des députés Patricia Mirallès (LRM) et Jean-Louis Thiériot (LR), publié deux jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine. Sa conclusion était sans appel : la France n’a pas les moyens de mener un conflit de « haute intensité », à la fois long, meurtrier et coûteux en matériels. Polaris 21, le grand exercice aéronaval interallié réalisé à l’automne 2021 en Mediterranée, a montré que les pertes en hommes et en matériels sont importantes dès le début des combats. Le colonel Michel Goya, expert reconnu de la défense, illustrait l’attrition des forces dans ce type d’engagement : au vu des pertes russes estimées, écrivait-il, « l’armée de terre française n’aurait plus aucun équipement majeur au bout de quarante jours » (véhicules de combat, pièces d’artillerie…).

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    Le Figaro

    Crash de China Eastern Airlines : la compagnie immobilise ses Boeing 737-800 NG

    Paul Marion

    Alors que l'enquête se poursuit sur les causes du crash d'un de ses avions Boeing en Chine, la compagnie cloue au sol ses avions du même modèle.

    La catastrophe aérienne pourrait s'avérer être l'une des plus meurtrières en Chine depuis 1994. Un Boeing 737-800 NG appartenant à la compagnie China Eastern Airlines avec 132 personnes à bord s'est écrasé lundi dans le sud de la Chine. Le bilan humain du drame n'est pas encore confirmé, mais la nouvelle a produit une onde de choc à travers le pays allant jusqu'à faire réagir Xi Jinping qui s'est déclaré «sous le choc». Le président chinois a appelé les enquêteurs à «déterminer au plus vite les causes de l'accident».

    À lire aussiAccident d'avion en Chine : la pluie interrompt les recherches

    Avant même que les résultats de l'enquête ne soient connus, China Eastern, deuxième plus grande compagnie aérienne chinoise, a elle déjà réagi. Tous ses Boeing 737-800 NG sont désormais immobilisés au sol. Soit plus de 111 appareils au total. Mardi, China Eastern annonçait la suspension de près de 1910 vols dans ce contexte de mise à l'arrêt des avions mais également de résurgence du Covid.

    À lire aussiAccident d'avion en Chine : pas de trace de survivants, ni de boîtes noires

    Cet accident braque à nouveau les projecteurs sur Boeing, déjà mis en cause ces dernières années pour la sécurité de ses appareils. L'entreprise, dont le titre à perdu 6% à Wall Street lundi après l'annonce du crash, indique «travailler pour récolter davantage d'informations». En décembre dernier, Boeing avait enfin obtenu des autorités aériennes chinoises la fin de l'interdiction de vol du 737 Max en place depuis mars 2019, suite à une précédente série de crashs aériens. La Chine constitue un marché central pour Boeing, qui y réalise près de 25% de ses ventes.

    À VOIR AUSSI - Pourquoi les Boeing 737 Max se crashent

    Le sous-traitant d'Orange Scopelec, qui compte 3600 salariés, en procédure de sauvegarde

    En novembre, le plus gros groupe coopératif de France a perdu un gros contrat avec le géant des télécoms, faisant plonger son chiffre d'affaires.

    En difficulté, EDF veut lever 3,1 milliards

    DÉCRYPTAGE - L'État actionnaire participera à l'augmentation de capital à hauteur de 2,7 milliards d'euros.

    Après le bombardement d'un Leroy Merlin à Kiev, des salariés demandent à l'enseigne de cesser ses activités en Russie

    Une pétition en ligne demandant à Adeo, la holding de Leroy Merlin, de cesser ses activités en Russie a recueilli 5500 signatures.

    L'Humanité

    Visite guidée de « l’Odyssée sensorielle » du Muséum d’histoire naturelle de Paris

    Actu

    L’exposition du Muséum d’histoire naturelle, à Paris, nous plonge au cœur de la biodiversité. Le but : sensibiliser le visiteur à la préservation et le responsabiliser face au changement climatique.

    Anna Musso

    Décoller avec des flamants roses en Afrique, atterrir en pleine nuit au milieu de la savane kényane, se retrouver perché à 30 mètres du sol dans des arbres tropicaux en Guyane, s’infiltrer avec des insectes sous terre en Aveyron, plonger au cœur des récifs coralliens au large de Mayotte, et terminer son périple devant un glacier se fracassant dans l’océan Arctique au Groenland…

    Après des mois de confinement et de voyages annulés, voici une idée de destination aussi sensationnelle que singulière, bienvenue pour ces vacances d’hiver. C’est à cette expédition improbable que nous convie le Muséum national d’histoire naturelle à Paris. « L’Odyssée sensorielle » (1) est «un nouveau type d’exposition », explique Bruno David, le président du Muséum, qui « va emmener les visiteurs des tropiques vers le Pôle, les plonger dans un univers d’images, de sons et d’odeurs ». Un voyage dans les airs, les eaux, sur terre et sous la surface du sol… Du sud au grand nord de la planète. Le comble : c’est « enfermé » au sous-sol de la Grande Galerie de l’évolution du Muséum que le visiteur est transporté hors du temps et des cadres de l’espace.

    Sans texte ni commentaire sonore, l’immersion se vit par ses seules sensations. « Ouvrez l’œil, tendez l’oreille et fiez-vous à vos sens », est-il conseillé à l’entrée, et le visiteur est prié d’ « oublier pour un instant son téléphone portable ». De toute façon, il n’aura pas le choix : la scénographie qui sollicite l’audition, la vision, et – fait assez rare – l’odorat, le plonge en pleine nature, l’obligeant à s’adapter à ses rythmes.

    « Un mélange d’odeurs de sève, de troncs… »

    Conçue en partenariat avec le studio Sensory Odyssey et fruit de six années de travail, « l’Odyssée sensorielle » invite à l’exploration d’une succession d’écosystèmes diversifiés. Des murs tapissés d’écrans géants, des effets de lumière projetés dans la pénombre, des sons calibrés et des effluves diffusés par des canons olfactifs restituent les paysages explorés. Dans la canopée en Guyane, par exemple, on se laisse transporter dans une salle recouverte d’écrans pour une expérience à 360°, entouré de mélodies d’oiseaux et d’ « un mélange d’odeurs de sève, de troncs, de mousse qui se dégage », précise Delphine de Swardt, curatrice olfactive de l’exposition. Chaque salle plonge ainsi le visiteur dans un univers différent où il peut, assis ou allongé, prendre le temps de ressentir la biodiversité qui l’entoure. « Il vit une expérience du réel par une métamorphose qui lui ouvre les portes de l’imperceptible. C’est un peu comme Alice qui traverse le “miroir” au pays de Darwin », selon Gwenaël Allan, le président-fondateur de Sensory Odyssey.

    Ce grand spectacle, qui réinvente l’exposition scientifique, est le fruit d’une collaboration pluridisciplinaire entre les scientifiques du Muséum et le studio Sensory Odyssey. Ensemble, ils ont tourné des images en haute définition à travers le monde, en 2020 et 2021, enregistré des sons avec une précision extrême grâce à des micros très sensibles leur permettant, par exemple, de capter les battements d’ailes d’un oiseau ou d’un insecte, ou encore de reconstituer une vingtaine d’effluves. La palette d’odeurs utilisée pour la première fois avec un tel niveau de nuances parachève la qualité des tableaux sensitifs. Spécialement mobilisé pour l’occasion, un « commissariat olfactif » est à l’origine du travail minutieux de création des fragrances . Et même avec le port du masque, l’effet fonctionne plutôt bien .

    Replacer l’humain dans son milieu

    Ainsi, pour nous immerger dans le Grand Nord, une bise glacée souffle dès l’entrée de la pièce. Et pour offrir une projection panoramique à 180°, une équipe est partie filmer « la glace et la toundra, des oiseaux, un renard arctique et, en mer, des baleines à bosse grâce à des drones et des plongeurs », raconte Aude Lalis, conseillère scientifique et enseignante-chercheuse du Muséum, qui a participé à l’expédition. La scientifique espère «faire ressentir des émotions aux gens pour qu’ils se sentent plus impliqués» dans la protection de leur environnement, mis à mal par les activités humaines.

    Car, l’objectif est bien là : replacer l’humain dans son milieu et lui faire éprouver la beauté et la fragilité des écosystèmes pour mieux le responsabiliser et participer ainsi à leur protection. « C’est le pari de cette exposition. Du moins pour une partie du public qui, peut-être, aura été attirée par le format plus que par le sujet et qui ressortira avec une vision différente du monde naturel », explique Flora Ploquin, cheffe de projet sur cette exposition. Elle reconnaît que «l’objectif est aussi d’attirer un nouveau public à la Grande Galerie de l’évolution, notamment les jeunes adultes de 18-35 ans ».

    Novatrice, cette exposition scientifique poursuit, au XXIe siècle, la mission du Muséum fixée par la Convention en 1793 : « Émerveiller pour instruire. » Tel est l’apport de cette rencontre inattendue avec la biodiversité du monde dans les entrailles de Paris.

    www.mnhn.frsciencesExpositionsenvironnementBiodiversité
    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : à Odessa, la peur des habitants après les premières frappes

    Publié le : 23/03/2022 - 09:31Modifié le : 23/03/2022 - 11:59

    Amar AL HAMEEDAWI Julie DUNGELHOEFF

    Épargnée jusque-là par l'armée russe, la ville portuaire ukrainienne d'Odessa vit depuis quelques jours ses premiers bombardements, laissant craindre une attaque venue depuis la mer. Notre envoyée spéciale Julie Dungelhoeff a rencontré Anatoly, 81 ans, blessé par une frappe qui a partiellement détruit sa maison.

    Le Figaro

    À la recherche de « l'Atlantide du Yorkshire», port médiéval anglais englouti par les flots

    Simon Cherner

    ARCHÉOLOGIE - Des chercheurs britanniques espèrent retrouver l'emplacement de Ravenser Odd, petit bourg de l'estuaire du Humber disparu au XIVe siècle au cours d'un violent raz-de-marée. Son histoire pourrait être très parlante pour nos sociétés à l'heure du réchauffement climatique.

    D'aucuns la surnomment «l'Atlantide du Yorkshire». D'autres appellent la cité portuaire, située jadis à l'embouchure de l'estuaire du Humber, de son nom : Ravenser Odd. Le site dévasté et abandonné en 1362, au cours d'une mémorable tempête dont la mer du Nord a le secret, s'est depuis longtemps perdu sous les flots gris de la côte orientale de l'île britannique. Son souvenir, pourtant, a surnagé et inspire aujourd'hui un groupe d'universitaires britanniques décidés à retrouver la trace du port perdu.

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    «Compte tenu des histoires qui nous ont été rapportées par les homardiers de la région, je suis convaincu que nous trouverons quelque chose», a confié Daniel Parsons au quotidien britannique The Guardian . Géologue à l'université de Hull (Yorkshire de l'Est), le chercheur est l'un des deux professeurs à l'origine des recherches du port de Ravenser Odd. Associé avec l'historien Phil Mathison, qui a travaillé sur l'histoire du port englouti, Daniel Parsons a pu lever les fonds nécessaires à une première campagne de sondages organisée, en novembre, dans une zone de dix hectares, au large de la presqu'île de Spurn, à la lisière de l'estuaire du Humber.

    Las, pas le moindre linéament médiéval n'est apparu à l'automne dernier aux appareils des scientifiques. Ces premières recherches infructueuses n'ont en rien entamé l'enthousiasme des chercheurs, sur le point d'entamer, fin mars ou début avril, une seconde campagne de prospection au radar. La nouvelle séquence d'exploration visera un espace situé un tout petit peu plus à l'ouest, cette fois. «Nous devrions obtenir de bonnes images. Reste à savoir si nous trouverons ce que nous cherchons», déclarait déjà en novembre, à la BBC, le géologue Steve Simmons (université de Hull) également associé à la recherche de cette «Atlantide du Yorkshire». Moins fabuleux que la cité utopique mentionnée par Platon, le port - ou ce qu'il en reste - n'en resterait pas moins une belle découverte.

    Comprendre le passé, préparer l'avenir

    «L'histoire de Ravenser Odd est tout à fait évocatrice de l'impact que peut avoir l'érosion des côtes sur des agglomérations», souligne Daniel Parsons. Pour le scientifique, étudier la fin tumultueuse du site permettrait de mieux comprendre un phénomène promis à se répéter à l'avenir, avec l'inéluctable montée des eaux amenée par le changement climatique. Et quelle fin. Fondé au milieu du XIIIe siècle, le petit port a joui pendant près d'un siècle de son emplacement stratégique, à l'entrée maritime du Yorshire. Point de passage sur la route de Hull et de Leeds, le site se développe, abrite plus de cent chaumières, crée sa propre foire annuelle et paraît s'ancrer pour de bon à l'orée de l'estuaire. Mais c'était sans compter sur les caprices de la mer.

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    Sous les assauts répétés des marées et des tempêtes, les premières maisons de Ravenser Odd tombent à l'eau dans les années 1340. Le coup de grâce intervient en janvier 1362, lors de l'épisode historiquement documenté du raz-de-marée de la Saint-Marcel. L'intempérie monstrueuse, surnommée Grote Mandrenke («la Grande noyade») aux Pays-Bas, s'abat sur une partie de la mer du Nord et sonne le glas du port de Ravenser Odd comme celui de nombreux autres sites anglais, germaniques, flamands et danois. D'après les archives conservées à l'université de Hull, il ne subsistait, en 1400, plus la moindre trace du bourg.

    «Comprendre le passé nous aide à mieux nous préparer pour l'avenir», et donc l'érosion future des côtes ainsi que les conséquences à prévoir des événements climatiques extrêmes, explique Daniel Parsons. Plutôt qu'une Atlantide, le chercheur imagine plus aisément retrouver l'équivalent, en termes de vestiges archéologiques, d'une petite Pompéi sous-marine. «En étudiant des sites historiques qui ont été emportés de manière similaire, comme dans la baie de Naples, on constate en général que les fondations des différentes structures se conservent bien», a-t-il détaillé pour The Guardian. Ni statues antiques ni temples romains ne devraient cependant apparaître sous les eaux frigides au large du Yorkshire, mais plutôt des vestiges d'entrepôts, de quais voire de la prison du port. «Ces structures ne sont pas facilement emportées par les flots», résume Daniel Parsons avec optimisme. Reste aux chercheurs marins à trouver où, précisément, lever le voile de Poséidon.

    Oscars 2022: la liste complète des films en compétition

    Le western de Jane Campion, The Power of the Dog, récolte 12 citations contre 10 pour Dune, le space opera de Denis Villeneuve. Suivi de près par West Side Story et Belfast avec 7 nominations chacun.

    Notre-Dame de Paris: querelles de clochers à la cathédrale

    ENQUÊTE - La somme allouée à la reconstruction de Notre-Dame - près de 1 milliard d’euros - a fait naître ambitions, calculs et rivalités. Conséquence de ces conflits inconnus du grand public: plusieurs questions sur l’avenir de la cathédrale demeurent sans réponse.

    Le Temps des secrets, la fin de l'insouciance de Marcel Pagnol sur grand écran

    En salle mercredi, le film de Christophe Barratier adapte pour la première fois au cinéma le troisième tome des souvenirs de l'écrivain. Ceux de son dernier été avant le lycée, célébration d'un paradis perdu dans la garrigue, entre Aubagne et Allauch.

    L'Humanité

    Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

    Il était une fois

    Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

    Pascal Cauchy

    L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

    Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

    Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

    Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

    1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

    Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

    Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

    Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

    Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

    L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

    La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

    Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

    Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

    La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

    Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

    Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

    Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

    La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

    Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

    Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

    L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

    Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

    En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

    De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

    L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

    enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: «J'ai traversé la Russie pour enterrer ma chère Tetiana et mes enfants. Aujourd'hui, je me bats pour les venger»

    VU D'AILLEURS - Pour retourner à Irpin et enterrer sa femme et leurs deux enfants, Serhiy Perebynis n'a eu d'autre choix que de traverser le pays qui leur avait valu la mort. Il a baissé les yeux à la frontière, face aux gardes russes qui lui posaient des questions, mais ne le croyaient pas.«Ils sont restés impassibles, j'étais quelconque à leurs yeux. Pire encore, j'étais un Ukrainien en Russie.»

    Par Fabio Tonacci (La Repubblica)

    Serhiy, un programmateur de 43 ans, est assis, une tasse de thé devant lui. Son angoisse transparaît au travers de ses mains, qu'il frotte comme s'il se les lavait sous un robinet imaginaire. C'est la première fois qu'il raconte son voyage pour le moins hallucinant de Donetsk à Irpin, en passant par Moscou. Quatre jours sans dormir, le cœur brisé, dans un pays hostile. Le 6 mars, à l'heure du déjeuner, il a appris sur Twitter que Tetiana (43 ans), Mykyta (18) et Alisa (9) étaient décédés.

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    LA REPUBBLICA. - Où étiez-vous à ce moment-là ?

    Serhiy PEREBYNIS. - Je fumais une cigarette sur le balcon de l'appartement de ma mère à Donetsk, je regardais les bombes qui tombaient sur la ville. Je lui avais apporté un respirateur, car elle avait le Covid. Avec Tetiana, nous avions étudié attentivement le plan d'évacuation d'Irpin et je suivais ses déplacements sur Google, grâce au partage de position. Le signal était mauvais, le T de Tetiana apparaissait et disparaissait sur l'écran. Il est réapparu à l'hôpital n°7. Je ne comprenais pas. Puis j'ai vu un tweet, et cette photo. J'ai hurlé à pleins poumons. Je ne pensais plus qu'à une chose : les voir une dernière fois et les enterrer dignement. Mais puisque Donetsk se trouve dans le Donbass prorusse, personne ne peut entrer en Ukraine maintenant que les points de contrôle ont été détruits.

    Alors, qu'avez-vous fait ?

    J'ai pris la voiture et j'ai roulé vers l'est, en direction de Rostov-sur-le-Don. À la frontière, les gardes m'ont emmené dans une pièce pour m'interroger. Qui étais-je, où allais-je et pourquoi ? Ils ont pris mes empreintes digitales. Je leur ai raconté ce qui venait de m'arriver, ils n'ont pas réagi. Ils m'ont gardé là pendant cinq heures, enfermé. Ensuite, ils m'ont envoyé vers un autre point de contrôle où se trouvaient des agents du Mgb (les services secrets de Donetsk). Ils m'ont tiré hors de ma voiture, car ils voulaient m'arrêter. Je leur ai tendu les poignets et leur ai dit « arrêtez-moi, je n'ai plus rien à perdre ». Ils m'ont aussi demandé de leur raconter la mort de Tetiana. « Vous n'avez pas une petite idée ? », leur ai-je répondu. Mais ils sont restés froids et sceptiques. »

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    De Rostov, où êtes-vous allé ?

    J'ai pris un bus jusqu'à l'aéroport de Moscou. Le même scénario s'est répété : un interrogatoire par des agents des services secrets russes. « Qui a bombardé votre famille ? ». J'ai donné la même réponse et obtenu la même indifférence. Après avoir rejoint Kaliningrad depuis Moscou, j'ai pris un taxi jusqu'à la frontière avec la Pologne. Les taxis russes étaient les seuls à avoir pitié de moi, ils me disaient que cette guerre ne leur appartenait pas. De là, je suis allé à Lviv puis à Kiev.

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    Qu'avez-vous ressenti, dans ce pays dirigé par ceux qui ont amené la guerre en Ukraine ?

    J'ai gardé mon calme, j'ai gardé toute ma rage en moi. Dès mon départ, j'ai repris espoir, car il semblait que Tetiana, qui avait été hospitalisée, avait une chance de survivre. Mes enfants, eux, sont morts sur le coup. Je me répétais qu'il y avait peut-être encore une lueur d'espoir dans tout ce chaos. Quand je suis arrivé à Rostov, j'ai appris qu'elle était morte. On m'a alors demandé de rejoindre les forces de défense territoriale, de retourner à Irpin et de combattre les Russes.

    Qu'avez-vous répondu ?

    Je réfléchis, mais je penche plus vers le oui que vers le non. Et j'ai un fusil qui m'attend chez moi.

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    Vous souhaitez vous venger ?

    Oui, et j'ai envie de protéger ma patrie. J'ai déjà fui le Donbass en 2014, je ne veux plus fuir. Cette fois, ce n'est pas nous qui partirons.

    Que s'est-il passé à Kiev ?

    J'ai passé trois jours à la morgue centrale n°1, il y avait tant de corps provenant d'Irpin et de Bucha que nous devions faire la file. J'ai demandé aux bénévoles de m'emmener voir ma femme, pour que je puisse débloquer son iPhone. Il y avait des photos de famille dessus, je voulais les récupérer. J'ai pris le pouce de Tetiana et je l'ai posé sur l'écran, mais il ne s'est pas déverrouillé, cela ne fonctionne qu'avec les vivants. Par la suite, on m'a livré trois cercueils. J'ai habillé Mykyta et Alisa, ainsi que ma tendre Tetiana, et je les ai enterrés dans le cimetière d'un village au sud de la capitale.

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    Que sont devenus vos deux chiens, Keks et Benz ?

    Ils reposent dans un cimetière pour animaux.

    Pensez-vous que le bombardement du pont d'Irpin était volontaire ?

    Ce n'était certainement pas un accident. Trois obus de mortier ont été tirés successivement, le premier est tombé dans la rivière, le second sur le pont. Des gens se cachaient en dessous. La seconde explosion a probablement fait paniquer Tetiana et les enfants. Ils ont couru de l'autre côté avec Anatoly, un volontaire de l'église. C'est alors que le troisième mortier est tombé. Si j'avais été là, cela ne serait pas arrivé, car je suis plus réfléchi. Mais la vérité, c'est que je n'ai pas pu les protéger. J'étais à Donetsk, nous étions convaincus que Poutine n'envahirait que le Donbass.

    Qui était votre femme ?

    Une femme positive. Elle aimait arranger les choses, elle était bien plus courageuse que moi. Elle aimait le ski et l'Italie. Nous y avions prévu des vacances.

    Elle était terrifiée par le bruit des bombes. Elle dormait par terre, dans le couloir. Je lui ai promis que tout cela s'arrêterait bientôt et que nous allions nous rendre en lieu sûr

    Qu'aimeriez-vous lui dire ?

    Depuis 22 ans, je lui répétais tous les matins que je l'aimais. Je continuerai à le faire, sur sa tombe.

    Qui était Mykyta ?

    Il étudiait l'informatique à l'Université nationale Taras-Chevtchenko, il allait commencer son stage dans une agence. Il avait énormément d'amis, même dans le Donbass.

    Quand avez-vous parlé à Alina pour la dernière fois ?

    Le 2 mars. Elle était terrifiée par le bruit des bombes. Elle dormait par terre, dans le couloir. Je lui ai promis que tout cela s'arrêterait bientôt et que nous allions nous rendre en lieu sûr.

    La photo du New York Times est devenue le symbole de cette guerre. Cela a-t-il changé quelque chose ?

    Oui. Il semblerait qu'ils aient cessé de bombarder le pont.

    Êtes-vous retourné à Irpin ?

    J'ai réussi à atteindre le point où ils sont morts. J'ai récupéré leurs valises et la cage de Benz. Tout ce qui reste de ma famille, ce sont ces deux valises tachées de sang.

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    Le Monde

    De jeunes Américains mettent en scène leur démission sur TikTok

    Ces derniers mois, aux Etats-Unis, TikTok, YouTube et Reddit ont vu se multiplier les vidéos de jeunes employés annonçant leur départ de l’entreprise. Au risque de rebuter de futurs employeurs.

    Quand l’employeur de Gigi Gonzalez, Northern Trust Asset Management, lui a dit de revenir au bureau, la conseillère financière a décidé de démissionner. Et elle a utilisé le micro de TikTok pour informer ses followers. « J’ai besoin de quitter la roue du hamster pour me concentrer sur moi-même, a-t-elle expliqué. Je vous le raconte, pas pour frimer, mais pour vous montrer que c’est possible. »

    La jeune femme de 32 ans a quitté sa ville californienne de San Diego. Le coût de la vie y était trop cher. Elle s’est installée à Phoenix, dans l’Arizona, puis à Chicago (Illinois). Elle a fait des économies, remboursé ses dettes et est devenue une influenceuse à plein temps. Au début, Mme Gonzalez comptait 135 followers. Mais elle fait dorénavant l’éducation financière de 180 000 jeunes amateurs sur les réseaux sociaux. « Vous pensez à prendre votre première carte de crédit ? », demande-t-elle sur une vidéo, en dansant sur une musique indienne. Et d’énoncer ses premiers conseils : « Déposez un peu d’argent sur la carte, refusez les commissions annuelles… »

    Mme Gonzalez s’inscrit dans la tendance des démissionnaires en masse. Aux Etats-Unis, 4,5 millions de personnes ont quitté leur emploi en novembre 2021, et presque autant, 4,3 millions, en décembre. Un certain nombre d’entre eux, jeunes et souvent en début de carrière, mettent en scène leur départ sur TikTok, YouTube, Reddit… et amassent les fans. Leurs vidéos, réunies sous le hashtag #quitmyjob et #iquitmyjob (« jedémissionne »), ont été vues par plus de 280 millions d’internautes. Chez les chasseurs de têtes, ils suscitent colère, surprise, interrogations… et parfois un brin d’admiration pour leur créativité.

    « C’est la catastrophe assurée, s’emporte Jessica Schaeffer, la vice-présidente chargée du marketing de Lasalle Network, un expert en recrutement de Chicago. Les carrières sont longues et les mémoires aussi, poursuit-elle. Le monde est très petit. Vous pourriez bien, d’ici quinze ans, avoir affaire à quelqu’un qui connaît votre ancien employeur. » Et bien sûr, il jettera votre CV à la poubelle. Pour Mme Schaeffer, ces vidéastes « manquent de maturité. Ils ne savent pas comment quitter correctement un emploi, en avertissant à l’avance leur employeur ».

    « Ecoutez-les »

    Steven Rothberg, le fondateur de College Recruiter, se veut plus nuancé. Les millions de vues sur TikTok ne l’impressionnent guère. « Les followers vont regarder les vidéos pendant quelques jours puis ce sera fini, assure-t-il. Il y a très peu de chances qu’un employeur potentiel les voie. » Et même si c’est le cas, « so what ? », lâche-t-il. « Le jeune demandeur d’emploi dans l’hôtellerie, la restauration, la construction… a dû répondre à vingt, trente offres. Il finira bien par trouver. » C’est, en tout cas, ce qui est arrivé à Montez Braxton, un employé de McDonald’s qui s’est filmé, pendant sa pause. « Je n’y retourne pas, a-t-il dit, ça craint. » Il a retrouvé un poste de chauffeur chez Amazon.

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    France24 - Monde

    Crash d'un Boeing en Chine : une boîte noire de l'avion retrouvée

    Publié le : 23/03/2022 - 11:46

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    Une des deux boîtes noires de l'avion de China Eastern Airlines qui s'est écrasé lundi dans les montagnes du sud de la Chine a été retrouvée, a annoncé mercredi à la presse un représentant de l'administration chinoise de l'aviation civile (CAAC).

    Du progrès dans l'enquête sur le Boeing 737-800 : une des deux boîtes noires de l'avion de China Eastern Airlines qui s'est écrasé lundi dans les montagnes du sud de la Chine a été retrouvée, a annoncé mercredi 23 mars à la presse un représentant de l'administration chinoise de l'aviation civile (CAAC).

    L'appareil, un Boeing 737-800, effectuait un vol entre les villes de Kunming et de Canton. Il transportait 132 personnes, 123 passagers et neuf membres d'équipage. Selon les données du site spécialisé FlightRadar, l'avion a brutalement piqué vers le sol avant de s'écraser, un comportement jugé inhabituel par les experts.

    Boîte noire

    La CAAC n'était pas en mesure dans l'immédiat de préciser si la boîte noire retrouvée était celle dédiée à l'enregistrement des voix dans le cockpit (CVR) ou celle contenant les données du vol (FDR).

    Le fonctionnement et l'utilisation des boîtes noires sont les mêmes pour tous les avions, quel que soit le modèle de boîte noire, selon le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français pour l'aviation civile.

    D'un poids de sept à dix kilogrammes chacune, elles sont en fait orange avec des bandes blanches réfléchissantes, afin de les rendre plus visibles, et sont localisées au niveau de la queue de l'appareil.

    Le "cockpit voice recorder" (CVR), qui fonctionne comme un magnétophone, contient deux heures d'enregistrement audio des conversations et bruits dans le cockpit : discussions entre les pilotes, communications avec l'équipage, mais aussi bruits d'ambiance dans l'avion, notamment des alarmes éventuelles, grâce à quatre pistes d'enregistrement audio. Les plus récents modèles permettent 25 heures d'enregistrement.

    "Déterminer au plus vite les causes de l'accident"

    Des centaines de pompiers, militaires, médecins, volontaires et responsables politiques locaux restent mobilisés pour retrouver des traces des passagers, leurs effets personnels et la deuxième boîte noire.

    L'éventuelle confirmation de la mort des 132 passagers en ferait le pire accident d'avion depuis 1994 en Chine, où la sécurité aérienne est jugée très bonne par les experts. Selon la CAAC, toutes les personnes à bord étaient de nationalité chinoise.

    La CAAC a tout de même ordonné une inspection générale dans l'ensemble du secteur aérien lors des deux prochaines semaines.

    Le président chinois, Xi Jinping, a appelé lundi à "déterminer au plus vite les causes de l'accident" et dépêché sur les lieux une équipe gouvernementale dirigée par le vice-Premier ministre Liu He.

    Avec AFP

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    Un avion transportant 132 personnes s'est écrasé dans le sud-ouest de la Chine

    Crash d'un Boeing en Chine : pas de trace de survivants, ni de boîtes noires

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : 6 réfugiés sur 10 sont accueillis en Pologne

    Publié le : 23/03/2022 - 12:39

    Selon l'ONU, un ukrainien sur quatre a fui son domicile, et 3,5 millions ont quitté le pays. Pour beaucoup, la porte de sortie est la Pologne, où se trouve l'envoyée spéciale de France 24 Pauline Godard. Elle nous explique la solidarité mise en place par les ONG à la frontière, où s'organise la prise en charge des réfugiés.

    Le Monde

    Les salariés français d’Airbus vont être augmentés

    Direction et syndicats se sont entendus sur un accord prévoyant une augmentation de l’enveloppe salariale de 6,8 % sur deux ans en France.

    Pour les uns, c’est la plus forte progression de salaires depuis vingt ans chez Airbus, et la plus importante du secteur. Pour les autres, cette hausse des rémunérations accordée par le numéro un mondial de l’aéronautique ne permettra pas de rattraper l’inflation. Les négociations annuelles obligatoires se sont achevées, mardi 22 mars, par un accord conclu entre la direction et trois syndicats : FO, la CFE-CGC et la CFTC.

    Les salariés bénéficieront d’une enveloppe d’augmentation de 6,8 % sur deux ans, découpée en deux parties. Entre juillet 2022 et juin 2023, la hausse de la rémunération des personnels d’Airbus aviation commerciale pourra atteindre 3,9 %, dont 2 % d’augmentation générale et 1,9 % d’augmentation individuelle. A partir de juillet 2023, les rémunérations des salariés bénéficieront d’un nouveau coup de pouce de 1 %, auquel pourra s’ajouter 1,9 % d’augmentation individuelle.

    Comment Airbus a détrôné Boeing

    Selon nos informations, les salariés des autres divisions du groupe, Airbus Defence & Space et Airbus Helicopters, devraient avoir droit respectivement à 7 % et 6,6 % d’augmentation entre 2022 et 2023. Pour certains syndicats, la direction est « loin du compte », se désole notamment Patrice Thébault, délégué syndical central CGT d’Airbus aviation commerciale. Selon lui, la hausse des rémunérations « ne permet pas de rattraper l’inflation », prévue par la Banque de France entre 3,7 % et 4,4 % en 2022. Dominique Delbouis, coordinateur FO pour le groupe Airbus, plaide que « plus de 80 % des salariés bénéficieront des augmentations individuelles ». Selon l’accord, l’augmentation individuelle des ouvriers ne pourra être inférieure à 45 euros mensuels, tandis que celle des cadres sera au moins de 100 euros.

    « Clause de revoyure »

    Pour faire face à l’évolution de la situation économique, très instable au sortir de la pandémie de Covid-19 et en raison de la guerre en Ukraine, l’accord conclu comporte une « clause de revoyure » qui est conditionnée à l’inflation et à la situation de l’entreprise. De son côté, le coordinateur FO rappelle que syndicats et direction ont déjà prévu de « renégocier les salaires en mars 2023 pour la période 2023-2024 ».

    Le syndicat pointe aussi du doigt les 4,2 milliards d’euros de bénéfices engrangés par le groupe en 2021 et surtout les 1,2 milliard d’euros versés aux actionnaires sous forme de dividendes

    Au début des négociations salariales, FO avait tenté d’obtenir de la direction une augmentation des salaires de 4 % pour 2022. Une demande retoquée par Airbus. Outre les hausses de rémunérations, les salariés toucheront une prime d’intéressement de 3 692 euros bruts, à laquelle devrait s’ajouter dans les prochaines semaines une prime de participation aux bénéfices d’un montant presque équivalent, signale M. Delbouis. Mécontente, la CGT dénonce « la politique salariale d’Airbus, qui est en réalité une baisse du pouvoir d’achat des salariés ». Elle fait savoir que « les primes, ce n’est pas du salaire, et [qu’]elles ne permettent pas le déroulement de carrière ».

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    L'Humanité

    Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

    Il était une fois

    Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

    Hassane Zerrouky

    La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

    En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

    Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

    Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

    Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

    « Premier pas vers la restauration du califat »

    Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

    En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

    La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

    En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

    Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

    Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

    Le « djihad » contre le « taghut »

    À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

    Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

    « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

    Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

    Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

    Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

    C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

    À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

    France24 - Monde

    Au Royaume-Uni, liaisons dangereuses entre l'argent russe et la politique

    Publié le : 23/03/2022 - 12:22Modifié le : 23/03/2022 - 12:20

    Londres (AFP) – Donations massives, parties de tennis avec des ministres, titres de Lord... L'invasion russe de l'Ukraine a remis en lumière l'influence de l'argent russe sur la politique britannique, relançant les appels à assainir les finances des partis.

    "L'influence de l'argent russe est très importante en politique et dans l'Establishment britannique (...) et a augmenté ces 20 dernières années", estime l'homme d'affaires et activiste William Browder, interrogé par l'AFP.

    Un rapport parlementaire en 2020 relevait que "plusieurs membres de l'élite russe proches de Poutine ont été identifiés parmi les donateurs d'organisations caritatives et politiques au Royaume-Uni".

    Les conservateurs sont particulièrement pointés du doigt, accusés de complaisance après avoir reçu selon les travaillistes près de deux millions de livres de donations de la part de richissimes Russes depuis que Boris Johnson est devenu Premier ministre en 2019.

    Ces donateurs comprennent Alexander Temerko, ancien haut cadre du ministère de la Défense de Russie et ex-haut dirigeant du géant pétrolier Ioukos désormais critique du Kremlin, et Lubov Chernukhin, dont le mari Vladimir a servi dans le gouvernement du président russe Vladimir Poutine avant de tomber en disgrâce.

    Elle est décrite dans la presse britannique comme la plus importante donatrice de l'histoire du parti conservateur. Depuis 2012 elle a versé plus de 2 millions de livres à la formation politique.

    Elle a notamment défrayé la chronique pour avoir payé des dizaines de milliers de livres lors d'enchères pour jouer au tennis avec David Cameron, l'ex-premier ministre, ou avec Boris Johnson, actuel hôte de Downing Street, et a participé à une soirée avec l'ex-Première ministre Theresa May.

    Le Labour appelle par ailleurs à la démission du co-président des Tories, Ben Elliot, en charge notamment de lever des fonds pour le parti, accusant la société de concierges pour ultra-riches qu'il a co-fondée, Quintessentially, de liens avec des grandes fortunes russes.

    Détonateur

    Depuis l'invasion russe de l'Ukraine, la nomination à vie en 2020 à la Chambre des Lords d'Evgeni Lebedev, ami de Boris Johnson et fils de l'oligarque et ex-espion russe Alexandre Lebedev, refait couler beaucoup d'encre.

    D'après le Sunday Times, Boris Johnson a participé à des fêtes dans une luxueuse propriété de M. Lebedev en Italie. Ce dernier, comme Alexander Temerko et Lubov Chernukhin, s'est exprimé contre l'offensive russe en Ukraine, et nie être à la solde du Kremlin.

    Les Conservateurs affirment que toutes leurs donations sont enregistrées, légales, et émanent de citoyens naturalisés britanniques.

    Ils accusent de leur côté le Labour d'hypocrisie, lui reprochant d'avoir reçu 1 million de livres de donations de personnes d'origine russe.

    William Browder rappelle ainsi que le travailliste Lord Peter Goldsmith avait accepté, selon des documents révélés par la presse à l'époque, de travailler pour un russe concerné par des sanctions.

    Le membre conservateur de la chambre des Lords Greg Barker vient tout juste de démissionner de son poste de président de EN+, un géant minier dont l'oligarque Oleg Deripaska est le principal actionnaire.

    "Il est notable que certains membres de la Chambre des Lords ont des intérêts d'affaires liés à la Russie ou travaillent directement pour des entreprises russes majeures liées" au Kremlin, insistait le rapport parlementaire de 2020.

    Il évoquait aussi, sans la démontrer, une influence russe sur le vote du Brexit alors défendu par Boris Johnson, devenu depuis Premier ministre.

    "Être donneur (ou donneuse) russe ne signifie pas qu'on soutient Vladimir Poutine mais dans un pays comme la Russie où l'industrie est liée au gouvernement, on ne peut pas vraiment devenir un oligarque sans le soutien du Kremlin", estime Daniel Weiner, directeur du centre d'études gouvernementales et électorales Brennan à NYU.

    Encore plus catégorique, William Browder estime que la Russie étant "une menace pour la sécurité nationale", les donations passées de Russes devraient être "considérées avec le plus grand scepticisme et il ne devrait plus y avoir de donation acceptée par aucun parti de quiconque connecté à un gouvernement étranger".

    Il estime que la guerre en Ukraine a servi de détonateur pour le gouvernement britannique qui semble avoir accéléré ses mesures anti-argent sale en politique et dans les affaires: "Vladimir Poutine a forcé tout le monde à réaliser que c'est une question de survie pour (notre) pays".

    © 2022 AFP

    Le Figaro

    Guerre en Ukraine: les scénarios d’attaques chimiques inquiètent l’Occident

    Nicolas Barotte

    ANALYSE - Alors que les mises en garde se multiplient entre la Russie et l’Ukraine, les états-majors occidentaux redoutent une escalade dans l’emploi d’armes chimiques.

    L’alerte a duré quelques heures. Lundi matin, un peu avant 5 heures, le gouverneur régional de Soumy, Dmytro Zhyvytsky, a signalé une «fuite d’ammoniac» dans les installations de l’entreprise Sumykhimprom. Un bombardement d’origine indéterminée serait à l’origine de l’incident. Le gouverneur a conseillé aux habitants de se réfugier dans les sous-sols. L’ammoniac est «plus léger que l’air», a-t-il expliqué.

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    Moins de trois heures plus tard, l’alerte était levée, mais le doute persistait comme l’angoisse. De source informée, il s’agirait bien d’un accident. L’Ukraine, grand pays agricole, dispose de nombreuses usines d’engrais utilisant de l’ammoniac. Mais depuis plusieurs jours, les Américains mettent aussi en garde la Russie contre l’usage en Ukraine d’armes chimiques, assumé ou non. Leur emploi est internationalement prohibé, mais depuis plusieurs années, le tabou a été brisé par Moscou.

    Des airs de déjà-vu

    Lundi, le ministère de la Défense russe a démenti avoir frappé une usine chimique. Aussi proche de la frontière, l’artillerie aurait-elle pris ce risque? Le porte-parole de l’armée, Igor Konachenkov, a affirmé qu’il s’agissait d’une «provocation» de Kiev pour accuser Moscou de «l’emploi d’armes chimiques». Il a assuré que l’usine avait été minée par les «nationalistes ukrainiens».

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    La rhétorique a des airs de déjà-vu. La stratégie russe de manipulation, rodée en Syrie notamment, repose sur une dialectique d’alerte et de dénonciation avant emploi, décrypte-t-on au sein de l’institution militaire. «Nous ne serions pas surpris si ce scénario se répétait en Ukraine», a écrit la représentation permanente des États-Unis auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) dans un courrier du 11 mars. Depuis le début du conflit, l’OIAC est le théâtre d’une bataille épistolaire entre Russes, Ukrainiens et Occidentaux, où se mêlent accusations et inquiétudes.

    Le scénario semble parfois avoir été écrit à l’avance. Dans un courrier du 20 mars à l’OIAC, l’ambassade d’Ukraine aux Pays-Bas s’inquiète des manœuvres russes «afin d’accuser l’Ukraine de préparer une attaque chimique en faisant exploser (…) des installations de stockage d’ammoniac et de chlore dans une usine chimique à Soumy afin d’empoisonner les habitants si les forces armées russes entrent la ville».

    En frappant des usines, vous créez un cocktail plus difficile à déterminer

    Ce n’est pas la première mise en garde. Le 11 mars, elle s’inquiétait d’une «attaque massive» contre Kiev. Dans un courrier du 18 mars, l’Ukraine implore aussi les Européens d’un soutien en matériels de protection: «équipement de détection, de protection, de décontamination, de traitement médical». L’identification des agents est un préalable essentiel pour pouvoir réagir lors d’une attaque chimique. «En frappant des usines, vous créez un cocktail plus difficile à déterminer», explique le spécialiste des questions de défense Joseph Henrotin. «L’utilisation d’armes chimiques en Ukraine est possible», estime-t-il.

    Une longue liste de sites sensibles

    «La Russie maintient un programme d’armes chimiques en violation de ses obligations» internationales, ont dénoncé les États-Unis à l’OIAC. Son stock de produits ne serait toutefois pas suffisant pour une attaque d’ampleur, selon une source informée européenne. Il est difficile à évaluer. En ne conservant que quelques litres d’agents chimiques, Moscou peut rester dans les limites autorisées par la Convention internationale et mener des actions ciblées.

    Plus qu’une attaque chimique d’ampleur, l’hypothèse de sabotages, par un camp ou par un autre, n’est pas exclue dans les états-majors occidentaux. La liste des sites sensibles est longue en Ukraine. Les forces russes pourraient aussi jouer sur l’ambiguïté légale de certains gaz lacrymogènes. Les soldats russes ont été récemment équipés de masques à gaz, rapporte-t-on côté militaire.

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    Dans ce brouillard de menaces, la Russie a été la première à s’offusquer. Dans une note verbale datée du 10 mars, elle a dénoncé à l’avance et dans le détail les «provocations ukrainiennes» dans «une usine de Sieverodonetsk», «à Odessa», ou dans la région de Donetsk. «Dans la nuit du 9 mars, des nationalistes ukrainiens ont apporté 80 tonnes d’ammoniac dans la région de Zolochiv au nord-ouest de Kharkiv», ont accusé les Russes auprès de l’OIAC, en prévenant que les «conséquences horribles» d’une attaque chimique seraient «impossibles à prévoir». La mise en garde est diplomatique, mais elle est lourde de menaces. On voit l’usage qui pourrait en être fait.

    «L’emploi d’armes chimiques serait une ligne rouge», estime cependant un ancien général, en retraite depuis peu. «Les Russes n’y ont pas forcément intérêt», dit-il, en soulignant que le conflit basculerait irrémédiablement alors que Moscou a besoin d’une porte de sortie. Le chimique est au contraire une sorte de pré-seuil nucléaire, dit-on. Tous les scénarios sont possibles. La Russie n’a pas l’air de les craindre.

    À VOIR AUSSI - Volodymyr Zelensky s’est entretenu avec Macron et Rutte avant les sommets du G7, de l’Otan et l’UE

    Guerre en Ukraine: les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 26e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.

    Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?

    ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.

    L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?

    LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.

    France24 - Monde

    Retarder la transition agricole, une mauvaise réponse à la sécurité alimentaire ?

    Publié le : 23/03/2022 - 12:18

    Genève (AFP) – La menace de pénurie alimentaire liée à la guerre en Ukraine justifie-t-elle de retarder la transition vers une agriculture plus verte en Europe ? Non, répondent des scientifiques et des ONG, qui appellent au contraire à aller plus vite vers des systèmes plus résistants et plus justes.

    La Commission européenne s'apprête à valider mercredi des mesures d'urgence qui permettraient, temporairement, de relancer la production sur des terres mises en jachère pour les protéger.

    Alors que l'Ukraine et la Russie sont des exportateurs majeurs de céréales, une partie des Etats membres poussent aussi pour reporter le calendrier européen visant à réduire l'usage de pesticides.

    Deux textes législatifs qui déclinaient ces objectifs, que Bruxelles devaient présenter mercredi, ont été repoussés sine die.

    Ils proposaient, d'ici à 2030, de réduire de moitié l'usage de pesticides, de 20% celui d'engrais et à consacrer un quart des terres au bio.

    Ces Etats font fausse route, alertent ONG et experts.

    "C'est une très mauvaise nouvelle", s'inquiète An Lambrechts, de Greenpeace International, depuis Genève où se déroulent des négociations internationales pour une meilleure protection de la biodiversité.

    Dans un appel signé par plus de 500 experts, des scientifiques de l'Institut de recherche sur l'impact du changement climatique de Potsdam (PIK) appellent l'Union européenne à "renforcer - et pas abandonner - la transformation vers un système alimentaire sain, équitable et bon pour l'environnement".

    "Des mesures judicieuses à court terme sont nécessaires, mais il ne faut pas négliger les objectifs à long terme car réduire les émissions de gaz à effet de serre et protéger la biodiversité sont absolument nécessaires pour assurer la production alimentaire", insiste auprès de l'AFP Hermann Lotze-Campen, agro-économiste au PIK.

    L'agriculture intensive contribue au changement climatique, à la pollution de l'environnement et fait peser des risques sur la santé humaine.

    "Nous ne devons pas seulement regarder du côté de l'approvisionnement, mais aussi réduire notre consommation de produits animaux et le nombre de tête de bétail", poursuit Hermann Lotze-Campen.

    Aide économique

    "Aujourd'hui, la principale raison pour laquelle nous pourrions manquer de céréales en Europe est que nous en mettons trop dans les moteurs et que nous en donnons trop aux animaux", explique Pierre-Marie Aubert du centre de recherche IDDRI.

    Environ 60% de la production céréalière européenne est destinée à nourrir cochons, poulets ou vaches, et un peu moins de 10% aux carburants.

    Pour augmenter la production agricole, "cultiver les jachères n'est pas une solution", poursuit-il. Souvent "ce ne sont pas de bonnes terres" et les jachères "rendent des services clés dont les agriculteurs dépendent: la pollinisation et le contrôle les parasites".

    A court terme, la solution sera d'aider les pays n'ayant pas les moyens économiques de faire face à l'envolée des prix des céréales, estime-t-il.

    La guerre en Ukraine a aussi souligné la dépendance de l'Europe aux engrais de synthèse russes et à la potasse du Bélarus. Or, "réduire l’apport d'herbicides et d’engrais azotés de 30 à 50%, lorsqu’ils sont utilisés massivement, n’a aucun effet sur les rendements, qui restent stables", selon des expérimentations du CNRS.

    Ces coups de boutoir contre un changement du modèle agricole européen, qui ne sont pas les premiers, montrent "la puissance du lobby productiviste", analyse Aleksandar Rankovic, chercheur à Sciences Po Paris, qui suit les négociations à Genève.

    Le président français Emmanuel Macron fait partie de ceux qui plaident pour réviser la stratégie européenne de réduction des pesticides et des engrais. Cette position pourrait s'expliquer par la proximité de l'élection présidentielle, pour gagner un vote agricole traditionnellement plus à droite, jugent des observateurs proches des négociations sous couvert d'anonymat.

    A Genève, il est important que les discussions en vue de la COP15 biodiversité, qui doit définir un cadre mondial de protection de la nature d'ici à 2030, aboutissent à "un changement des systèmes agricole et alimentaire via des approches agro-écologiques bonnes pour l'agriculture et la biodiversité", juge Guido Broekhoven de WWF International.

    L'Union européenne s'y positionne avec des objectifs ambitieux.

    Les mesures d'urgence prises mercredi "risquent de miner sérieusement la capacité de l'UE à revendiquer un rôle de leader dans la protection de la nature au niveau mondial, quand elle ne tient pas parole à la maison", s'inquiète Anna Heslop de l'ONG ClientEarth.

    © 2022 AFP

    Le Monde

    Un entrepreneur des Hauts-de-France vient au secours de Caddie

    Placé en liquidation judiciaire, le 4 janvier, le fabricant de chariots est cédé au groupe familial Cochez, actif dans le transport et les services industriels.

    Le fabricant de chariots de supermarché Caddie a, finalement, trouvé repreneur, au terme d’une procédure collective à rebondissements. La chambre commerciale du tribunal de Saverne (Bas-Rhin) a, en effet, accepté, mardi 22 mars, l’offre de reprise portée par le groupe nordiste Cochez. Actif dans le transport exceptionnel et les services industriels, ce dernier s’est distingué par le passé dans plusieurs reprises d’entreprises, de la conserverie Petit Pierre aux dentelles de Calais. Le nom de Caddie, le caractère unique de l’usine alsacienne et les compétences de ses salariés l’ont convaincu de rejoindre le projet initialement développé par le PDG de Caddie, Stéphane Dedieu.

    La nouvelle société Caddie SAS reprend ainsi les actifs de Caddie France pour un montant de 250 000 euros, ainsi que 113 salariés sur 139. Pascal Cochez en est l’actionnaire majoritaire, avec 66 % des parts. Il apporte 495 000 euros de fonds propres, ainsi que 300 000 euros de fonds courants. Le consortium conduit par Stéphane Dedieu, qui réunit plusieurs fournisseurs du fabricant de chariots, ainsi que le distributeur italien de la marque, apporte, quant à lui, 255 000 euros, pour 34 % du capital.

    Caddie, le fabricant de chariots de supermarché, a sept semaines pour trouver un repreneur

    Le tour de table financier est complété par une aide à la reprise de la région Grand Est à hauteur de 4 000 euros par salarié (soit un total de 452 000 euros) et un prêt bonifié de l’Etat de 418 000 euros sur six ans. On est loin des 3,8 millions d’euros annoncés par l’ancien dirigeant lors de la première audience de la procédure, à la fin du mois de février. Les repreneurs n’ont pas réussi à obtenir d’engagement bancaire dans ce dossier, en dehors d’un contrat d’affacturage de trois millions d’euros, négocié en dernière minute par Pascal Cochez pour couvrir les besoins en fonds de roulement de l’entreprise. En conséquence, le projet de reprise a été revu à la baisse : l’extension de l’usine prévue initialement dès la première année a été reportée à 2023, et les prévisions de stocks ont été réduites à un mois, contre deux précédemment.

    « Diminuer le nombre de références »

    Reste, désormais, à redresser la barre. « Nous allons réinternaliser les productions pouvant l’être, comme celles des chariots destinés à l’hôtellerie, aujourd’hui fabriquées en Italie. Nous allons également diminuer le nombre de références pour nous concentrer sur celles affichant le plus de demandes. Un facteur-clé de la reprise va également être de répercuter la hausse des coûts de production sur les prix de vente », précise Pascal Cochez.

    Caddie, le fabricant de chariots de supermarché, s’est déclaré en cessation de paiement

    Sur ce dernier point, Caddie pourrait paradoxalement profiter de la période actuelle, qui rend les hausses de prix inéluctables aux yeux des clients. Le fabricant va aussi rapidement changer de directeur général. « Nous avons besoin d’un expert en contrôle de gestion, qui maîtrise les prix de revient. C’est sur ce point que péchait principalement l’entreprise. Il faudra aussi qu’il soit un expert du management, eu égard à ce que les salariés ont vécu ces derniers mois », souligne l’entrepreneur.

    Son prédécesseur, pour autant, ne se morfond pas. Stéphane Dedieu reste administrateur de Caddie SAS. Surtout, il garde ses engagements au sein de la quinzaine d’entreprises dont il est administrateur, voire PDG. Et qui, pour nombre d’entre elles, gravitent au sein de la galaxie Caddie, en tant que prestataires ou fournisseurs.

    Nathalie Stey(Strasbourg, correspondance)

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    Le Figaro

    Procès du 13-Novembre : Mohamed Abrini «était prévu» pour les attentats à Saint-Denis et Paris

    Mohamed Abrini a été interrogé sur son rôle dans la logistique des attentats entre fin août et début novembre. Il évoquera plus en détail son implication la semaine prochaine.

    C'est la première fois qu'il le dit... mais il n'en dira pas plus pour l'instant. Au procès du 13-Novembre, l'«homme au chapeau» des attaques de Bruxelles, Mohamed Abrini, a reconnu mardi 22 mars qu'il était «prévu» pour les attentats à Saint-Denis et Paris.

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    À VOIR AUSSI - Au procès du 13-Novembre, des accusés, dont Abdeslam, refusent d'assister à l'audience

    Le 22 mars, date anniversaire des attaques qui ont fait 32 morts à Bruxelles en mars 2016, Mohamed Abrini aurait préféré qu'«on parle des commémorations» plutôt que de lui. Le Belge, âgé de 37 ans, est l'«homme au chapeau» dont tout le monde a vu la photo prise par la vidéosurveillance à l'aéroport de Zaventem, bob sombre sur la tête, poussant un chariot de «40 kilos d'explosifs», comme il le rappelle devant la cour d'assises spéciale de Paris. Avant de renoncer à se faire exploser et de prendre la fuite.

    Pour l'accusation, ce renoncement était le deuxième en quelques mois. La veille des attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis en novembre 2015, Mohamed Abrini avait pris la route pour la capitale française avec les membres du commando du Stade de France, des terrasses parisiennes et du Bataclan. «Le convoi de la mort», comme il l'avait décrit aux enquêteurs. Mais il était reparti le soir même pour Bruxelles, en taxi. Pendant ses auditions, Mohamed Abrini a toujours soutenu qu'il était uniquement venu accompagner ses amis «dans leur dernier souffle», une prise de risque étonnante et jugée peu crédible. L'accusation estime plutôt qu'il avait là aussi renoncé, ce qui expliquerait un changement d'équipe de dernière minute parmi les autres membres du commando.

    «Jamais» participé aux préparatifs

    Mais à l'audience de ce jour, Mohamed Abrini est seulement interrogé sur son rôle dans la logistique des attentats entre fin août et tout début novembre. Pendant plusieurs heures, la cour, le ministère public, les avocats des parties civiles et même de la défense lui rappellent tour à tour, avec plus ou moins de tact, qu'il a parfois tendance à raconter «n'importe quoi» quand il est «dans le brouillard» dans sa tête. «Ça a été démontré, je pense», acquiesce docilement l'accusé, pull brique, masque chirurgical sur le visage. De manière parfois confuse, dans des tirades fleuries qui le caractérisent, il soutient qu'il n'a «jamais» participé aux préparatifs dans les semaines précédant les attaques. «Je n’ai pas acheté d'armes, je n’ai pas loué de voitures, je n’ai pas cousu de gilets explosifs».

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    Pour la première fois aussi, il déclare avoir passé une journée fin août dans un appartement de Charleroi avec son ami d'enfance Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur des attentats que tous les services de renseignements européens croient à l'époque en Syrie. «On parle du quartier, de sa famille, de sa blessure» - par balle, au niveau de la clavicule, montre-t-il de la main -, pas des projets d'attentats, martèle-t-il face aux questions qui se répètent. «Je sais qu'il va se passer des choses graves», «qu'il y a plein de gens de mon quartier qui sont partis en Syrie, et là ils sont revenus. Je sais qu'ils ne sont pas ici pour faire du tourisme ou du shopping», consent-il. Pour le reste, les choses «bien plus graves» qu'il a faites plus tard, «j'éclairerai votre lanterne la semaine prochaine», promet-il.

    «J'étais prévu pour le 13-Novembre»

    Quand vient son tour de poser des questions, son avocate Marie Violleau prend place au pupitre face à la cour, se tourne vers le box et lui lance : «vous avez vu, vos déclarations, on en fait un peu ce qu'on en veut». Alors «on va reprendre ce qu'il y a dans le dossier, les éléments concrets», propose-t-elle. Mohamed Abrini intervient. «Si j'ai parlé d'Abaaoud, c'est qu'on approche des interrogatoires sur le 13-Novembre», justifie-t-il. «Je vais vous dire, j'étais même prévu pour le 13-Novembre. Je compte parler de ça la semaine prochaine».

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    Marie Violleau prend une seconde. Puis : «on avance un peu. On avance beaucoup même». Mais on n'en saura pas plus: le planning d'audience établi par la cour, parfois source de frustrations, découpe les interrogatoires des accusés par ordre chronologique. Les ultimes préparatifs des attentats et la soirée du 13-Novembre ne seront abordés qu'à partir du 29 mars - en commençant par l'interrogatoire de Mohamed Abrini. «On attend beaucoup de la semaine prochaine alors», conclut le président Jean-Louis Périès.

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    Détenus étrangers dans les prisons françaises: une note de plus en plus salée

    INFO LE FIGARO - Ils viennent d’Afrique pour plus de la moitié, et les dispositifs de rapatriement ne sont presque jamais activés.

    «Un drame», «une tragédie», «un échec de notre justice»... Les premières réactions politiques à la mort d'Yvan Colonna

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac, est mort lundi soir des suites de son agression à la prison d'Arles le 2 mars.

    Ferrandi et Alessandri, complices de Colonna, transférés «d'ici la mi-avril» dans une prison corse

    Cette décision s'inscrit dans un contexte de vives tensions en Corse, après l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles le 2 mars et son décès lundi.

    Le Monde

    En ligne, en présentiel, en institut privé ou à l’université : dans la jungle des cours d’anglais

    Les formations en langues sont particulièrement prisées sur la plate-forme du CPF. Après l’apparition de nombre d’acteurs peu scrupuleux, le marché est en cours de régulation.

    Esma Chaïb, 34 ans, se débrouillait très bien en anglais au lycée. Mais depuis dix ans qu’elle vit en France, elle a beaucoup perdu. « Moi qui adore le contact, je ressens désormais un vrai blocage pour parler, faute de vocabulaire », regrette-t-elle. En 2021, elle décide donc de s’inscrire à une formation chez My English School, à raison de deux cours par semaine pendant trois mois.

    D’après la Caisse des dépôts, 18 % des demandes de formation validées en 2021 sur la plate-forme du compte personnel de formation (CPF) concernaient l’apprentissage des langues vivantes, soit un total de 380 358 dossiers. Un record ! Elles sont dans le top 3 des formations les plus achetées. Les parcours certifiants en anglais tiennent le haut du pavé, notamment le Toeic (Test of English for International Communication), qui, à lui seul, a fait l’objet de 82 539 dossiers en 2021, près de deux fois plus qu’en 2020.

    Avec la mise en œuvre de la loi Avenir professionnel, promulguée en septembre 2018, beaucoup d’officines privées se sont engouffrées dans la brèche. « Auparavant, pour convertir ses heures de CPF en euros et obtenir un financement, il fallait passer par les opérateurs de compétences (Opco), ce qui pouvait prendre trois à six mois », rappelle Déborah Guillotin, présidente de My English School, basée à Lyon. Le temps ensuite que la formation soit effectuée et que les Opco procèdent au paiement, les organismes de formation pouvaient attendre jusqu’à deux ans pour récupérer les fonds.

    Des cadeaux contre l’utilisation du CPF

    Depuis la mise en place du « parcours d’achat direct » sur la plate-forme Moncompteformation, en novembre 2019, ils touchent 25 % d’acompte dans un délai de trente jours après le début de la formation, et le solde trente jours après sa clôture. Plus besoin donc d’avoir deux ans de trésorerie d’avance. « Comme il y avait très peu de contrôles au début, on a vu émerger sur le marché beaucoup de nouveaux acteurs, pas toujours très sérieux », rapporte Guillaume le Dieu de Ville, cofondateur de Lingueo. Certains organismes sollicitent des influenceurs, qui proposent à leurs abonnés sur les réseaux sociaux de bénéficier de « cadeaux » – ordinateurs, tablettes – à prix réduits pour toute formation financée avec le CPF.

    Le CPF, terrain de chasse des escrocs

    D’autres vont beaucoup plus loin. Dominique Dirand, un médecin de 74 ans encore en activité, en a fait les frais. « Il y a un mois et demi, un homme très sympa m’a appelé sur mon portable pour me parler de mes droits à la formation », raconte-t-il. « Comme je n’étais jamais allé sur le nouveau site Moncompteformation, j’ai accepté volontiers l’aide qu’il me proposait. » Dominique lui livre sans se méfier son numéro de Sécurité sociale. Sans qu’il le comprenne vraiment, il se voit inscrit d’office à une formation de neuf heures de cours d’anglais en distanciel – programme qu’il n’a jamais suivi. Le tout pour 1900 euros, pris sur son CPF. Quand Dominique a constaté l’arnaque, il a réussi à annuler son inscription. Mais il aurait très bien pu ne pas s’en rendre compte.

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    France24 - Monde

    Nouvelles technologies: l'Amérique latine au défi de retenir ses talents

    Publié le : 23/03/2022 - 11:54

    Montevideo (AFP) – Avec l'utilisation toujours plus grande d'objets connectés, informaticiens, développeurs et programmeurs informatique sont courtisés à prix d'or par les entreprises sur le marché international. Dans ce contexte très concurrentiel, l'Amérique latine a bien du mal à retenir ses talents.

    Le déficit des professionnels dans le secteur est "énorme" à l'échelle de la planète, confirme à l'AFP Diego Bertolini, directeur des ressources humaines de l'agence de marketing numérique Raccoon.monks.

    Pour les attirer, les entreprises internationales "sont extrêmement agressives en termes de salaires et d'avantages sociaux", constate-t-il, d'autant que le marché s'affranchit désormais des frontières grâce au télétravail et aux outils de réunions à distance.

    Autre conséquence de la pandémie, la dévaluation des monnaies latino-américaines qui rendent les offres d'entreprises étrangères, payées en dollars ou en euros, bien plus attractives pour les talents locaux.

    Et ces multinationales font, elles, des économies d'échelle en versant des salaires plus bas qu'en Europe ou aux États-Unis.

    "C'est bon pour nous tous : c'est bon pour moi, c'est bon pour eux", se réjouit Adriana Zegarra, 44 ans, programmeuse bolivienne autodidacte qui travaille pour une entreprise canadienne sans quitter sa maison de La Paz située en face du Nevado Illimani, montagne enneigée de la Cordillère des Andes.

    "Les contrats des consultants internationaux pour mon poste se situent entre 2.000 et 3.000 dollars par mois. Il y a des ministres ici qui gagnent autant", dit-elle à l'AFP, reconnaissant qu'une entreprise bolivienne "me paierait trois fois moins pour le même travail".

    De facto, les grands perdants sont les petites et moyennes entreprises locales qui ont toutes les peines du monde à recruter et conserver leurs ingénieurs.

    Or en 2021, le marché informatique dans cette région du monde a connu une croissance de 8,5%, selon le cabinet spécialisé IDC et l'estimation pour 2022 grimpe à 9,4%.

    Et selon le cabinet international de recrutement PageGroup, d'ici fin 2022 48% des besoins en main-d'œuvre dans ce domaine ne seront pas satisfaits en Amérique latine.

    Jhon Montevilla, chef d'entreprise de 39 ans voulait ouvrir en Bolivie une plateforme d'annonces en ligne du type "Le Bon coin" mais l'application "n'a jamais vu le jour".

    "Quand il était temps d'investir dans le marketing, les fonds disponibles avaient déjà été versés en salaires parce qu'on voulait être attractifs", déplore-t-il.

    Et quand un jeune est formé, il est rapidement attiré par des sirènes plus sonnantes et trébuchantes.

    "Un grand effort est fait en interne pour les hisser à un niveau nécessaire", mais "dès qu'ils sont formés une meilleure proposition se présente à eux", explique M. Bertolini, "et ils ne réfléchissent pas à deux fois avant d'accepter".

    Postes en souffrance

    L'Uruguayen Guzman Freigedo, 31 ans, a suivi cette trajectoire. Il vient d'être engagé comme ingénieur réseau pour une société néerlandaise de supermarché en ligne.

    Faute de trouver un ingénieur expérimenté, son précédent employeur l'a "formé à tout pendant la première année", dit-il. Trois ans plus tard, il prend la direction d'Amsterdam où il gagnera "entre trois et quatre fois" plus qu'à Montevideo.

    Il assure à l'AFP qu'il ne part pas "pour des raisons financières" mais pour s'essayer à "une autre expérience" auprès de groupes "internationaux".

    En Uruguay, 5.000 postes de professionnels de l'informatique sont en souffrance, "une augmentation récente", indique à l'AFP Matias Boix, de la Chambre uruguayenne des technologies de l'information.

    Au Brésil, pour la période 2021-2025, près de 800.000 postes seront à pourvoir. Si 53.000 personnes sont formées chaque année, le secteur en réclame 159.000, selon Brasscom, l'organisation qui chapeaute le secteur.

    Citée comme bonne élève, la Colombie a lancé un programme pour former 100.000 jeunes programmeurs.

    Si les universités et les politiques publiques d'Amérique latine sont accusées d'être à la traîne en matière de formation technologique, la main-d'œuvre informatique y a augmenté presque deux fois plus vite que celle des États-Unis au cours des cinq dernières années, selon PageGroup.

    Pour Sarah Stanton, du groupe de réflexion Inter-American Dialogue, le secteur privé et les institutions publiques dans la région doivent se coordonner et accentuer les échanges régionaux pour relever ces "défis de compétences" essentiels au progrès économique.

    pr-ms-raa-ll/lab/jb/am

    © 2022 AFP

    Le Monde

    Plus d’autonomie

    Carnet de bureau. Le gouvernement a lancé, lundi 21 mars, une grande campagne de séduction sur les métiers du soin et de l’accompagnement pour répondre aux tensions de recrutement dans les secteurs sanitaire, du grand âge et du handicap. L’urgence était palpable dès la circulaire interministérielle du 12 décembre 2021, qui soulignait la nécessité d’« une mobilisation rapide du service public de l’emploi et de l’ensemble des acteurs concernés » pour satisfaire aux besoins de recrutement. « 350 000 embauches vont être faites dans le secteur du grand âge d’ici à 2025 », a chiffré le cabinet de Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée chargée de l’autonomie auprès du ministre de la santé.

    Quatre métiers seront ainsi mis en scène jusqu’à l’automne pour attirer à la fois les jeunes qui font jusqu’au 29 mars leurs premiers choix d’orientation professionnelle sur Parcoursup, et les moins jeunes en quête d’emploi ou de reconversion professionnelle : aide-soignant, infirmier, éducateur spécialisé, accompagnant éducatif et social. Autant de métiers qui ont en commun d’être essentiels à la société, non délocalisables et au plus près de l’humain, mais soumis à des conditions d’exercice difficiles. « Il faut faire venir plus de jeunes. Encore faut-il bien les payer », reconnaît le cabinet de Brigitte Bourguignon.

    Malgré le Ségur, les soignants dans la rue pour défendre l’hôpital public

    Les métiers non cadres du soin et de l’accompagnement se retrouvent en effet parmi les 13 millions de travailleurs « invisibles » listés par la Fondation Travailler autrement, dans une étude publiée tout juste une semaine auparavant, le 13 mars. Une cartographie de 44 % de la population active qui détaille les caractéristiques de ces travailleurs selon le secteur d’activité, les régions, etc. Majoritairement représentés dans le secteur privé et dans les petites entreprises, les « invisibles » sont surreprésentés parmi les femmes. Puisqu’elles constituent 54 % de ce groupe de travailleurs.

    Sans surprise, les conditions de travail des professions de santé (hors cadres), notamment des infirmiers, y sont décrites comme « pénibles » : « Elles passent leur temps debout (…), travaillent les jours fériés et le week-end ». Mais elles sont surtout sous le coup d’une double peine des mauvaises conditions de travail et d’un management qualifié de « disciplinaire » par les auteurs de l’étude. « Décider des tâches à accomplir », « de sa cadence de travail », « de son emploi du temps », ce n’est pas pour elles.

    Des représentants des hôpitaux d’Ile-de-France et de l’AP-HP alertent : « A l’hôpital, un véritable choc d’attractivité est nécessaire »

    Côté rémunération, un premier pas a été franchi pour revaloriser ces métiers se félicitent les cabinets ministériels. Depuis le Ségur de la santé de 2020 et la conférence des métiers de février 2022 : « A l’hôpital et en Ehpad public, le salaire d’un aide-soignant est désormais de 1 760 euros net mensuels en début de carrière », indique le document interministériel ; celui d’un infirmier « est désormais de 2026 euros net mensuels après un an de carrière » ; la rémunération d’un éducateur spécialisé varie de 1 500 à 1 900 euros net, toujours en début de carrière ; et celle d’un accompagnant éducatif et social de 1 300 à 1 500 euros.

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    Le Monde

    Politique catégorielle

    Chronique. Voilà dix ans, Nicolas Sarkozy inaugurait une nouvelle phase de la gestion des rémunérations dans la fonction publique en introduisant le « gel du point d’indice », globalement respecté depuis par l’ensemble des gouvernements. Si les administrations disposent de grandes latitudes pour la rémunération des agents contractuels, les fonctionnaires bénéficient de grilles pour chaque corps. Ces grilles sont subdivisées en classes, avec une promotion en général au choix. Les classes sont subdivisées en échelons, gravis à l’ancienneté. A chaque échelon correspond un indice dit « majoré ». La hiérarchie des corps est basée sur le seul indice et un fonctionnaire qui passe d’un corps à un autre conserve son indice. Multiplier cet indice majoré par la valeur du point d’indice donne la rémunération brute de base des fonctionnaires, à laquelle se rajoutent des primes.

    Face à une inflation « forte et durable », le gouvernement promet un dégel du point d’indice des fonctionnaires

    Le gel du point d’indice se traduit donc mécaniquement par une baisse de la rémunération réelle d’un fonctionnaire qui ne bénéficie pas de primes supplémentaires ou ne connaît pas de promotion. Le gel a permis à l’Etat, aux hôpitaux et aux collectivités territoriales de dégager d’importantes ressources financières, en grande partie redéployées sur deux axes.

    Le premier est la multiplication des primes à la performance, une politique inspirée par des cabinets de conseil privés, alors que les travaux de recherche en démontrent l’incompatibilité avec la motivation intrinsèque d’agents au service de l’intérêt général (« Politique salariale et mode de rémunération dans la fonction publique en France depuis le début des années 2000 : mutations et enjeux », Florence Audier et alii, Revue française d’administration publique, 1/153, 2015).

    Le second est la politique catégorielle, c’est-à-dire la revalorisation de la rémunération de certains corps, sous la forme de points ou de primes statutaires. Si, de 2011 à 2019, les rémunérations moyennes réelles de la fonction publique sont restées au pourcent près stables, la politique catégorielle a varié en fonction de l’influence relative de chaque corps dans l’appareil d’Etat ou sur le politique. Dans ce jeu, les fonctionnaires des grands corps techniques ou de l’ENA ont été les grands gagnants ; censée améliorer la gestion publique, la fusion progressive entre leurs corps s’est systématiquement accompagnée d’un alignement par le haut des primes statutaires ; au nom de l’attractivité, leurs grilles ont été rallongées. A l’opposé, bien que souvent plus diplômés, les enseignants n’ont que marginalement bénéficié de la politique catégorielle. Les hospitaliers ont été longuement oubliés jusqu’au Ségur de la santé, alors que le poids politique des policiers a assuré à ces derniers de multiples surcompensations du gel. Les mêmes fractures ont touché les fonctionnaires territoriaux.

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    Le Monde

    Changement climatique : aux Maldives, la peur de couler

    podcast Aux Maldives, 80 % du territoire n’excède pas un mètre d’altitude et est directement menacé par la montée des eaux. Audrey Garric, journaliste au « Monde », s’est rendue dans l’archipel. Elle nous raconte dans ce podcast comment cet Etat de l’océan Indien se prépare aux effets du réchauffement climatique.

    C’est un nouveau rapport alarmant sur le climat qu’a publié le GIEC à la fin de février – plus précisément, le deuxième volet d’un rapport en trois parties. Cette fois, le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat estime que les effets du réchauffement sont généralisés, souvent irréversibles, et que s’y adapter est essentiel.

    Quelques jours avant cette nouvelle publication, notre journaliste Audrey Garric, qui suit les questions climatiques pour Le Monde, s’est rendue aux Maldives pour un reportage.

    Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », elle nous raconte comment cet archipel de l’océan Indien, dont on connaît surtout les images de cartes postales, subit les effets du changement climatique et tente déjà de s’y adapter.

    Un épisode produit par Jeanne Boëzec, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Morgane Tual.

    « L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.

    En savoir plus sur les conséquences du changement climatique :

    Emmanuel Macron : un bilan écologique insatisfaisant

    Jeanne Boëzec

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    Le Monde

    Mort d’Yvan Colonna : pourquoi la Corse s’est embrasée après son agression

    podcast Yvan Colonna est mort lundi 21 mars à la suite de son agression par un codétenu à la prison d’Arles. Il y purgeait une peine de prison à perpétuité pour sa participation à l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998. Dans ce podcast, Yves Bordenave, journaliste au « Monde », retrace le parcours de l’indépendantiste et explique pourquoi la nouvelle de son agression avait suscité de violentes manifestations en Corse.

    Le militant indépendantiste Yvan Colonna, est mort, lundi 21 mars, à l’hôpital Nord de Marseille, à la suite de son agression par un codétenu à la prison d’Arles le 2 mars. Il était condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998, à Ajaccio.

    La nouvelle de l’agression d’Yvan Colonna avait suscité depuis deux semaines la colère des nationalistes en Corse qui demandaient le rapprochement des détenus politiques sur le territoire depuis plusieurs années. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, s’était rendu en Corse, du mercredi 16 au vendredi 18 mars, pour entamer un dialogue avec les élus.

    Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », qui a été enregistré peu avant l’annonce de la mort d’Yvan Colonna, Yves Bordenave, journaliste au Monde, retrace le parcours de cette figure clé du nationalisme corse.

    Un épisode produit par Esther Michon, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Morgane Tual.

    « L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.

    En savoir plus sur Yvan Colonna :

    Guerre en Ukraine : les oligarques russes, au cœur du système Poutine

    Esther Michon

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : l'offensive russe semble s'enliser

    Publié le : 23/03/2022 - 11:48Modifié le : 23/03/2022 - 12:17

    La machine offensive s’est bloquée. Lancée le 24 février, la fulgurante guerre d’annihilation de l’Ukraine voulue par Vladimir Poutine connaît depuis trois semaines un ralentissement brutal. Un enlisement réel, masqué par l’orage de feu projeté sur les civils, dans les hôpitaux de Tchernihiv, les banlieues résidentielles de Kiev, ou encore le théâtre de Marioupol.

    Le Figaro

    «Le taux de mortalité dans l'Everest est vraiment énorme»: avant le Vendée Globe 2024, le marin Maxime Sorel s'élancera à l'assaut du toit du monde

    Martin Couturié

    ENTRETIEN - Dixième du Vendée Globe 2020, le Mayennais veut devenir le premier marin à boucler l’Everest des mers et à escalader le toit du monde, avant de repartir en mer. Il se confie au Figaro.

    Le Tintin du Vendée Globe va écrire une nouvelle BD de sa vie trépidante. Dixième de la dernière édition du tour du monde et en préparation de la suivante dont il prendra le départ en novembre 2024 sur un nouveau monocoque V and B-Monbana-Mayenne, Maxime Sorel a annoncé ce mercredi à Paris un projet fou. Devenir le premier marin à boucler l'Everest des mers puis à escalader les 8848 mètres du toit du monde. Un doublé qui colle bien au Mayennais d'adoption de 35 ans, intrépide passionné. En pleine préparation de son défi majuscule, il s'est longuement confié au Figaro

    LE FIGARO. - Après avoir bouclé le Vendée Globe en 2021 et escaladé le Kilimandjaro en janvier dernier, vous voulez vous attaquer à l'Everest en avril 2023, pourquoi ?

    Maxime SOREL. - Ce projet est un défi sportif, personnel, que je voulais faire depuis longtemps. Et c'est aussi pour dire qu'il faut croire en ses rêves et aller au bout de ses envies. Je suis parrain national de l'association «Vaincre la mucoviscidose». Les patients sont en recherche de souffle et moi aussi je vais me mettre en difficulté de capacité respiratoire. Je serai encore plus légitime pour parler de ce que vivent les malades et se battre pour trouver des fonds afin, un jour, de vaincre cette maladie.

    L'Everest, c'est l'un de vos rêves ?

    En fait, je suis passionné de montagne. Je ne suis pas du tout montagnard ou alpiniste mais ce que je ressens en montagne a beaucoup de similitude avec ce que j'ai pu ressentir la première fois que j'ai traversé l'Atlantique en bateau. Ce sont des émotions que je ne retrouve plus dans mes courses. Et je pensais en faisant le Vendée Globe en 2020 que je retrouverai ces premières sensations de ma Route du rhum 2014. Mais non en fait. Et en montagne, je les revis parce que je ne maîtrise pas le support, que je vois plus de danger partout et que cela m'impressionne.

    La montagne me fascine parce que je ne connais pas et qu'elle nous rend tout petit

    La mer ne vous suffit plus ?

    La mer me comble mais il y a plein d'autres choses qui peuvent me combler aussi et que j'ai envie de découvrir. La montagne me fascine parce que je ne connais pas et qu'elle nous rend tout petit. Ce que j'ai ressenti aussi quand j'étais dans les mers du sud pendant mon Vendée Globe.

    À lire aussiMaxime Sorel au départ de l’édition 2024 avec un bateau à foils

    Le Vendée Globe est souvent surnommé l'Everest des mers...

    Ce projet, je l'ai appelé «Mon double Everest». On va tenter une ascension, on est loin d'être sûr d'y arriver, je ne sais pas si physiquement et mentalement je vais être capable de le faire, mais je vais tout mettre en œuvre pour aller sur le toit du monde. Pour la préparation, je me suis entouré de plusieurs personnes mais surtout de Guillaume Vallot, un reporter alpiniste qui a déjà gravi l'Everest. Il m'entraîne, va m'accompagner pendant l'ascension pour raconter l'aventure. Le but de la préparation c'est que je sois un maximum à l'aise avec tout ce qu'on va faire là-haut, de la cascade de glace, du ski rando, de la marche avec crampons. Cette préparation a commencé depuis 2020 et va continuer jusqu'au départ au Népal en mars 2023.

    Dès que j'ai fini un truc, je vais en tenter un autre ou recommencer pour essayer de faire mieux

    Pourquoi le dépassement de soi est-il essentiel pour vous ?

    C'est dans ma nature, j'ai l'esprit compétition en permanence. Et je suis, entre guillemets, un éternel insatisfait. Dès que j'ai fini un truc, je vais en tenter un autre ou recommencer pour essayer de faire mieux. J'ai besoin d'adrénaline dans tout ce que j'entreprends.

    Le Vendée Globe est dangereux, mais l'Everest l'est encore plus. La mort ne vous fait pas peur ?

    Je n'y pense pas forcément plus que ça. Sur le Vendée Globe, je n'ai pas eu peur pour moi mais pour le bateau, qu'il casse et que je sois obligé d'abandonner. Dans des moments où il pourrait arriver quelque chose, je suis dans la gestion du risque et je m'en rends compte après. Je passe à autre chose sans ressasser ce qui s'est passé. Je suis de nature très positif. Les chiffres que j'ai en tête sur l'Everest, c'est 40 % d'échec et, je crois, 1,3 % de mortalité. C'est vraiment énorme...

    À lire aussiMaxime Sorel, temps de traversée

    On dit souvent que les marins et les montagnards partagent les mêmes valeurs, notamment d'humilité...

    Je confirme. On partage les notions d'anticipation, de gestion de l'imprévu, de lien et de dépendance avec les éléments. On respecte la nature et on fait avec, on n'essaye pas de l'apprivoiser. C'est vrai qu'on s'entend bien les marins et les montagnards.

    En voile, on me parle souvent de Tabarly, je vois bien qui c'est mais je vis avec mon temps

    Avez-vous lu des livres et regardé des vidéos pour vous imprégner de l'ambiance de l'Everest ?

    Oui, mais des vidéos récentes, comme les 14 sommets d'un Népalais sur Netflix. Comme pour le Vendée Globe, je ne suis pas trop dans l'histoire. En voile, on me parle souvent de Tabarly, je vois bien qui c'est (rire), mais je vis avec mon temps. Et les anciens ne sont pas forcément ceux qui m'inspirent même s'ils ont fait des choses plus que remarquables pour notre sport. Cela n'a rien à voir avec ce que l'on vit aujourd'hui.

    Cette aventure à l'Everest peut-elle vous servir pour le prochain Vendée Globe prévu en 2024 ?

    Oui, notamment sur la gestion de mon corps parce qu'il y a un vrai besoin de bien le connaître. On est très concentré sur soi-même pendant la marche. Du coup, c'est mental. Il faut faire un vrai travail sur soi pour être capable de s'économiser. Il y a une autre notion que j'ai découverte sur le Kilimandjaro, qui change complètement du Vendée Globe, c'est qu'il n'y a plus de téléphone en montagne. Sur le tour du monde, on peut échanger tout le temps avec la terre, surtout moi (rire). Sur le «Kili», au bout de 48 heures il n'y avait plus de réseau. C'était la première fois de ma vie que j'étais déconnecté complètement pendant six jours. Au début, c'était étonnant, puis cela devient plaisant, reposant. Et tu fais autre chose. Tu contemples, tu prends du temps pour toi. Et à la fin, tu n'as plus envie de rallumer ton téléphone.

    Jusque-là j'en ai fait beaucoup mais je n'ai pas eu l'impression d'en faire trop. Je vis comme cela, à fond

    Cet Everest ne risque pas de perturber votre préparation pour le tour du monde ?

    Ce n'est pas impossible, il peut m'arriver des choses pendant cette ascension qui perturbe la suite. Et c'est le marin qui disputera la Transat Jacques Vabre 2023 avec moi qui commencera les navigations cette année-là sans moi. Mais cela vaut le coup. J'ai vraiment envie de voir l'Everest…

    À lire aussiVendée Globe : Maxime Sorel dévoile une décoration ultra spectaculaire de son futur monocoque avec un dragon gigantesque (vidéo)

    Vous n'avez pas peur d'en faire trop ?

    Jusque-là j'en ai fait beaucoup, mais je n'ai pas eu l'impression d'en faire trop. Je vis comme cela, à fond. C'est ce qui me nourrit. Plus j'en fais et mieux je me sens. J'adore naviguer et passer du temps sur l'eau mais je m'éclate aussi dans la gestion du projet, ce qui ressemble à ce que j'ai fait pendant six ans et demi en tant qu'ingénieur dans le génie civil. Avec la course au large, je combine mon métier et ma passion. C'est top.

    Vous allez revenir avec quelles ambitions sur le prochain Vendée Globe avec un bateau neuf ?

    J'avais annoncé un top 5, sans imaginer qu'il y allait avoir 15 bateaux neufs au départ. On va tout faire pour. On aura un bateau neuf mais pas le dernier né. En le mettant à l'eau fin juin, on espère qu'il sera très fiable et qu'on aura bien ses manettes en main…

    À VOIR AUSSI - Ils ont accompli leur rêve d'Everest malgré le stress supplémentaire du Covid-19

    «Il faut croire en ses rêves»... Maxime Sorel veut devenir le premier marin à dompter le Vendée Globe et l'Everest

    Dixième de la dernière édition du Vendée Globe et en préparation de la suivante dont il prendra le départ…

    Publié il y a 17 min
    Le Monde

    « Plumes », « L’Ombre d’un mensonge », « Bruno Reidal »… Les films à l’affiche cette semaine

    Chaque mercredi, les journalistes de la rubrique cinéma du « Monde » proposent aux lecteurs de « La Matinale » leurs critiques des films à découvrir en salle.

    Cette semaine au cinéma, les couples se forment au large de l’Ecosse entre deux éclopés de la vie dans L’Ombre d’un mensonge, de Bouli Lanners, les familles se serrent les coudes, comme celle, égyptienne, de Plumes, dont le père se transforme, du jour au lendemain, en poulet, et les amoureux attaquent au couteau, comme dans l’ombrageux Bruno Reidal, auteur d’un meurtre sanglant dans le Cantal du début du XXe siècle.

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    « Plumes » : nid-de-poule kafkaïen

    D’où qu’on le regarde, c’est avec quelque chose d’obstinément nouveau que Plumes se présente à nous, après son passage par Cannes et la Semaine de la critique, en juillet 2021. Là où le jeune cinéma d’auteur international croule souvent sous les références, cet objet braque, irrécupérable, semble inventer dans son coin un langage bien à lui, abrupt et à l’uppercut. Venu d’Egypte, il est le fait d’un jeune réalisateur, Omar El Zohairy, né en 1988, qui signe là son premier long-métrage, après deux courts remarqués.

    Plumes est une fable grinçante sur la misère au quotidien. Dans un lotissement d’usine, une mère de famille veille sur son mari ouvrier et leurs trois enfants. Lors de la fête d’anniversaire de l’aîné, un magicien maladroit exécute un tour foireux, au cours duquel le mari, engouffré dans une malle, disparaît, remplacé par une poule. S’est-il transformé ? Rien ne le dit, mais tout porte à le croire pour la pauvre ménagère qui se retrouve seule, ses bambins sur les bras, et, à la place de l’homme à la faveur duquel la société alentour est bâtie, ce gallinacé bête comme chou qui ne suffit plus à empocher le salaire du mois.

    S’engage alors pour elle un véritable parcours du combattant, où le moindre sou est compté. Avec une brutalité détonante et un burlesque au noir, Plumes décrit un monde kafkaïen sans solidarité où tout se monnaie et où les institutions marchent sur la tête. Mathieu Macheret

    Film égyptien, français, néerlandais et grec d’Omar El Zohairy. Avec Demyana Nassar, Samy Bassouny, Fady Mina Fawzy, Abo Sefen Nabil Wesa, Mohamed Abd El Hady (1 h 52).

    « L’Ombre d’un mensonge » : syncope amoureuse

    A 56 ans, Bouli Lanners s’abandonne enfin aux sentiments. Laissant de côté son humour pince-sans-rire qui a marqué d’une plaisante fantaisie ses précédents films (Eldorado ; Les Géants ; Les Premiers, les Derniers), l’acteur et réalisateur s’autorise sa première grande histoire d’amour. Il est allé pour cela en Ecosse, et plus précisément sur l’île de Lewis – un bout de terre battu par les vents et les pluies, régi par la très austère Eglise presbytérienne, boudée par les touristes.

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    France24 - Monde

    François Hollande apporte son soutien à la candidate socialiste Anne Hidalgo

    Publié le : 22/03/2022 - 22:34

    FRANCE 24 Suivre

    "Je suis fidèle et loyal, surtout quand c'est difficile", a lancé mardi l'ancien président de la République lors d'un meeting de soutien à Anne Hidalgo, la candidate du Parti socialiste à l'élection présidentielle, à la peine dans les sondages. François Hollande a par ailleurs appelé à une "initiative pour reconstruire la gauche" à laquelle il souhaite participer.

    François Hollande a apporté, mardi 22 mars, un soutien "fidèle et loyal" à la candidate socialiste à la présidentielle Anne Hidalgo, tout a appelant après l'élection à une "initiative pour reconstruire la gauche" à laquelle il souhaite prendre part.

    "Je vote toujours socialiste" et "je suis fidèle et loyal, surtout quand c'est difficile", a déclaré l'ancien président (2012-2017)  lors d'un meeting à Limoges avec la candidate, créditée autour de 2 % des voix dans les sondages. François Hollande a reconnu le "contexte extrêmement difficile" de la campagne actuelle, mais Anne Hidalgo "a du courage, de la ténacité, elle a donc mon soutien", a-t-il poursuivi.

    L'ancien chef de l'État a appelé à "poursuivre le grand mouvement qui s'appelle le socialisme, et qui n'a pas fini son chemin", lors de ce meeting en présence de 400 à 500 militants et sympathisants.

    "À nous d'être là au lendemain de l'élection", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'une "initiative devra être prise pour reconstruire la gauche de responsabilité".

    "L'élection déterminera les conditions mêmes du redressement" de la gauche de gouvernement, a déclaré François Hollande, ajoutant : "J'y prendrai toute ma part".

    Une candidature possible aux législatives

    Anne Hidalgo a salué des "paroles fortes" qui "me touchent", en faisant un long hommage à la présidence de François Hollande, de la lutte contre le terrorisme à celle contre le réchauffement climatique notamment.

    L'ex-président s'était jusque-là peu impliqué dans la campagne d'Anne Hidalgo, à l'exception d'une rencontre lors d'un déplacement de la candidate à Tulle, son fief corrézien.  

    >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de sécurité ?

    Selon son entourage, il "n'exclut pas" de se présenter aux législatives dans la première circonscription de la Corrèze.

    Selon certains cadres socialistes, François Hollande aurait été tenté fin janvier de remplacer Anne Hidalgo dans la course à l'Élysée en raison des mauvais sondages, avant que l'idée - révélée par un article du Monde - soit abandonnée.

    Avec AFP

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    Présidentielle 2022 : quels sont les pouvoirs du président de la République française ?

    France 2022 : l'heure du choix

    Présidentielle 2022 : le pouvoir d'achat au cœur de la campagne

    Mardi politique

    Alexis Corbière : "Je crois que la présence de Jean-Luc Mélenchon au second tour est possible"

    Valeurs Actuelles

    Présidentielle 2022 : l’hémorragie des départs (enfin) jugulée au RN

    Frappée par une importante vague de défections au profit d’Eric Zemmour ces derniers mois, le parti de Marine Le Pen retrouve des couleurs à l’approche de la présidentielle. Conséquence : les transfuges se font de plus en plus rares.

    Ce devait être le coup de grâce porté à la candidate RN à la présidentielle, l’offensive psychologique dont elle ne se relèverait pas. Mais tout ne s’est pas déroulé exactement comme prévu. Dimanche 6 mars, sur la scène du Zénith de Toulon (Var), Marion Maréchal a officialisé son soutien à Eric Zemmour sous les acclamations des militants. Une prise de choix dont l’ex journaliste et son entourage espéraient, in petto, qu’elle inciterait davantage de cadres RN à passer sous pavillon Reconquête!. Erreur d’analyse.

    Au lendemain de ce ralliement, le président par intérim du RN, Jordan Bardella, a relativisé la portée de cette annonce : « C’est une tentative un peu désespérée de sauver la campagne. » Mais déjà, certains commentateurs font une lecture inverse : « Maréchal officialise son soutien à Zemmour et étrille le RN », titre le HuffPost, « Marine Le Pen continue d’être affaiblie », annonce Franceinfo.

    De fait, compte-tenu du nombre de cadres RN à avoir rejoint l’aventure Reconquête!, il y avait sans doute quelques raisons de souscrire à cette analyse. Certes, ces prises de guerre n’étaient pas toutes de la même ampleur, certaines apportant une réelle plus value au parti d’Eric Zemmour. Ainsi – théoriquement – d’un ralliement comme celui de Marion Maréchal. Pourtant, force est de constater que celui-ci n’a pas eu l’effet attendu ; l’auteur de La France n’a pas dit son dernier mot (Rubempré) n’enregistrant pas de progression significative dans les intentions de vote.

    Est-ce à dire que les militants et sympathisants RN sont moins volages que les cadres de la formation ? A priori, oui, si l’on s’en tient aux statistiques. En effet, celles-ci confirment la solidité du socle électoral historique du parti à la flamme. Toutefois, dans un contexte de recomposition du paysage politique à droite, cette analyse demeure sujette à caution.

    Il suffit d’interroger la base du parti pour s’en aviser. Conseillère municipale d’opposition RN à Saint-Chamond (Loire) et proche de Marion Maréchal, Isabelle Surply, a déjà l’esprit ailleurs, tourné vers une hypothétique reconfiguration de la droite au bénéfice de Reconquête!. Et d’évoquer les changements idéologiques opérés ces cinq dernières années pour justifier son envie de départ : « Autant de renoncements qui me coûtent, tant ils sont opposés aux raisons pour lesquelles je suis entrée en politique. »

    Le phénomène du chef que l’on retrouve chez certains militants

    Selon elle, ce sentiment est partagé par de nombreux membres de son équipe qui « n’ont plus la niaque » et qui ne se reconnaissent plus dans les valeurs du RN. Isabelle Surply croit au phénomène du chef, dont on attend les choix pour se déterminer à son tour : «  Dans mon équipe de militants, ils me demandent tous : qu’est ce que tu vas faire ? Nous, on fera comme toi », explique-t-elle. Un point de vue tempéré par certaines des personnes concernées : « Si Isabelle rejoint Zemmour, je continuerais de voter pour elle, sans pour autant adhérer à sa nouvelle étiquette politique », souffle un militant.

    Sympathisant RN dans la même ville, François Gouilloud, n’a pas l’intention de donner sa voix à quelqu’un d’autre que Marine le Pen et ce, indépendamment des choix individuels d’Isabelle Surply. Quant aux électeurs de sa circonscription, ils votent moins selon lui pour son étiquette politique que pour ses compétences propres et sa personnalité. Il craint toutefois qu’un éventuel ralliement à Eric Zemmour ne rende « un peu plus compliqué » son ancrage dans le secteur. Chose plus étonnante encore que souligne M. Gouilloud, alors que la région Auvergne-Rhône-Alpes est plutôt “marioniste” que “mariniste”, les électeurs de la droite nationale « n’ont pas mécaniquement suivi Marion Maréchal quand elle a rejoint Zemmour ».

    Notre candidate a gagné en épaisseur, en crédibilité. Son programme est structuré, elle a réponse à tout

    Pour le porte-parole du RN, Philippe Balard, il y a eu un effet de loupe politique et médiatique autour de ces ralliements qui ne rend pas compte de la fidélité des militants : « L’hémorragie de départs de militants RN vers Zemmour n’est pas un phénomène auquel l’on a été confronté. Il y en a eu, bien sûr, mais de manière assez marginale jusqu’au mois d’octobre et de novembre. » En outre, il affirme qu’un certain nombre de militants, un temps séduits par Reconquête!, sont rapidement revenus à la maison-mère. Ainsi de ces deux militants de l’Oise « dégoûtés » par l’accueil hostile que leur a réservé la population lors des tractages. Accueil qu’ils n’avaient pas reçu quand ils militaient pour Marine le Pen.

    Plus récemment, certains seraient « rentrés au bercail après le débat entre Zemmour et Pécresse », ayant acquis la certitude que « Marine avait plus de chances au deuxième tour », poursuit Philippe Balard. À cela, s’ajoute un autre élément selon lui : « Notre candidate a gagné en épaisseur, en crédibilité. Son programme est structuré, elle a réponse à tout. »

    Au RN, on l’aura compris, on ne cherche pas à nier la réalité de ces départs en chaîne. Seulement, l’on considère que ce trou d’air appartient au passé. À dix-huit jours de l’élection présidentielle, Marine Le Pen, qui ne cesse de progresser dans les intentions de vote, vole à plus haute altitude que son concurrent Eric Zemmour.

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    France24 - Monde

    Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat surprise du second tour

    Publié le : 21/03/2022 - 16:23

    Benjamin DODMAN Romain BRUNET Suivre Roselyne FEBVRE Suivre

    Fort d’une dynamique indéniable, le candidat de la gauche radicale s’imagine bousculer le scénario écrit d’avance d’un second tour opposant, comme en 2017, Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Mais pour cela il devra relever plusieurs défis : convaincre l’électorat de la gauche modérée et les abstentionnistes.

    Cela ressemble à une démonstration de force : en mobilisant, dimanche 20 mars, lors de sa marche pour une VIe République plusieurs dizaines de milliers de personnes – 100 000 selon La France insoumise –, Jean-Luc Mélenchon a montré qu’il fallait compter avec lui au moins jusqu’au 10 avril, pour le premier tour de l’élection présidentielle… et peut-être même au-delà.

    Car il y a bien une dynamique dans la campagne du candidat de la gauche radicale. Outre le rassemblement de dimanche, les meetings de Jean-Luc Mélenchon attirent systématiquement du monde partout en France. Cela se traduit dans les sondages avec une courbe qui, à l’image de la "tortue sagace" de la fable de La Fontaine à laquelle il se compare, progresse doucement mais sûrement : les instituts de sondage le créditent désormais de 13-14 % des intentions de vote, en troisième position mais tout de même à bonne distance derrière Emmanuel Macron (30 %) et Marine Le Pen (17-18 %).

    >> À lire : "Le vote utile à gauche, c'est Mélenchon", affirme Ségolène Royal

    Résultat, Jean-Luc Mélenchon fait de plus en plus figure de "vote utile" pour l’électorat de gauche. Les autres candidats de cette famille politique semblent, toujours selon les sondages, nettement distancés : l’écologiste Yannick Jadot plafonne autour de 5-6 % d’intentions de vote, le communiste Fabien Roussel émerge à 4-5 % et la socialiste Anne Hidalgo ne dépasse pas les 2 %.

    Dans ce contexte, la marche pour la VIe République avait pour but de convaincre les indécis. "Chaque personne est personnellement responsable du résultat, chaque personne a la clé du deuxième tour. (…) Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes. C’est vous qui faites la décision. Ne vous dérobez pas", leur a lancé Jean-Luc Mélenchon. Et faisant du choix des électeurs de gauche au premier tour une "responsabilité morale" face au programme d’Emmanuel Macron, le candidat insoumis a mis en garde : "Ce vote est un référendum social. Vous êtes prévenus".

    Chaque personne, quelle qu'ait été sa vie et ses engagements, est personnellement responsable du résultat de l'élection présidentielle. Car c'est chaque personne qui a la clé du deuxième tour, qui ouvre la porte d'une meilleure société. #MarchePourLa6eRepublique pic.twitter.com/QomwtNf03l

    March 20, 2022

    L’argument sera-t-il efficace ? Certains ont déjà franchi le pas, à l’image de Christine, ancienne Gilet jaune de 52 ans, "pas fan de Jean-Luc Mélenchon" à la base mais favorable à une VIe République qui permettrait, comme le promet le candidat insoumis, de passer à un régime parlementaire et de mieux partager le pouvoir entre président, Parlement et citoyens. "Je voterai pour lui pour qu’il nous défasse de la Ve République. La société se déshumanise, se dépolitise. Il faut changer de système. Je ne fais plus confiance aux politiques, mais cette fois c’est notre dernière chance", confie-t-elle à France 24.

    Une image écornée

    Mais de nombreux autres électeurs de gauche restent réticents. L’image de Jean-Luc Mélenchon, écornée par ses coups de sang comme l’épisode "la République c’est moi" en 2018 ou par ses positions en matière de politique étrangère jugées trop favorables à la Russie, notamment la sortie de la France de l’Otan, reste un handicap.

    "La politique extérieure, pour une fois, prend une importance réelle dans la campagne et il sera compliqué pour Jean-Luc Mélenchon de parvenir à convaincre toute une partie de l’électorat de gauche sensible à cette question et attachée notamment à l’adhésion de la France à l’Otan", estime le politologue Gérard Grunberg, contacté par France 24.

    >> À lire : Comment Hidalgo et Jadot utilisent la crise ukrainienne pour attaquer Mélenchon

    D’autant que l’écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo ne cessent de l’attaquer sur la question ukrainienne. Et plus l’hypothèse d’une accession du candidat insoumis au second tour de l’élection présidentielle gagne en crédibilité, plus les piques deviennent acerbes, à l’image d’Anne Hidalgo qui caricature Jean-Luc Mélenchon comme "complaisant et complice avec les dictateurs".

    Même l’ancien président socialiste, François Hollande, est monté au créneau pour critiquer l’idée d’un vote utile en faveur du député des Bouches-du-Rhône. "À un moment, il faut avoir un président utile, pas simplement un vote utile", a-t-il déclaré, mercredi 9 mars, sur France Inter.

    .@fhollande ne conseille pas de voter Jean-Luc Mélenchon : "Il faut avoir un président utile, pas simplement seulement un vote utile"#le79Inter pic.twitter.com/rlxTFptgIv

    March 9, 2022

    "L’enjeu est important pour le Parti socialiste, qui joue sa survie, souligne Gérard Grunberg. On sait que cette élection est déjà perdue pour le PS, mais en termes d’image, l’accession de Jean-Luc Mélenchon au second tour lui porterait un coup fatal."

    Alors la gauche modérée tape comme elle peut sur l’ancien sénateur socialiste, quitte à favoriser un nouveau second tour entre Emmanuel Macron et l’extrême droite. "On reconstruit davantage sur un champ de ruines où tout le monde (à gauche) arrive au plus haut autour de 12 % que sur un champ de ruines où Mélenchon arrive haut", affirme une parlementaire socialiste, citée par Libération.

    La clé de la participation

    Les abstentionnistes constituent l’autre clé d’une éventuelle accession au second tour de Jean-Luc Mélenchon. "Autour de moi, je constate une montée constante de l’abstention, de l’apathie. Il y a une grande désillusion par rapport à la politique", juge Hélène, 32 ans, présente dimanche à la marche pour la VIe République, "malgré Mélenchon plutôt que pour lui", dit-elle à France 24 en plaisantant. Elle estime toutefois que "Mélenchon a raison de proposer une constituante et la révocation des mandats" car "il faut redonner du pouvoir aux gens pour qu’ils s'investissent à nouveau".

    Hélène a été séduite par la proposition d’une VIe République, d’autres électeurs le seront peut-être par la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros net, le prix de l'essence bloqué à 1,40 euro, l’allocation d’autonomie de 1 063 euros pour les étudiants ou les investissements massifs promis dans les services publics. C’est en tout cas le pari que fait Jean-Luc Mélenchon en envoyant ses militants sillonner les quartiers populaires à la rencontre des abstentionnistes, ou quand il s’adresse à eux en évoquant "un choix de société" en répétant à trois reprises, au cas où la proposition d’Emmanuel Macron serait passée inaperçue : "La retraite à 65 ans ! La retraite à 65 ans ! La retraite à 65 ans !"

    >> À voir : Ils ne voteront pas à la présidentielle : ces Français désenchantés par la politique

    "Ce que feront les abstentionnistes reste une inconnue, mais le problème pour Jean-Luc Mélenchon, c’est que la réélection d’Emmanuel Macron est jugée probable par la plupart des Français, indique Gérard Grunberg. Or, cela risque d’être un facteur d’abstention car sans réel espoir de victoire à l’arrivée, les électeurs de gauche pourraient être démotivés."

    Sans doute conscient de cette réalité, Jean-Luc Mélenchon répond à cet argument en insistant sur les conséquences de sa présence dans un débat d’entre-deux-tours face à Emmanuel Macron. Au lieu de parler immigration et sécurité face à Marine Le Pen, Éric Zemmour ou Valérie Pécresse, un second tour Macron-Mélenchon obligerait le président sortant à parler protection sociale, bifurcation écologique, logement et retraite. Une perspective susceptible de faire ressurgir le clivage droite-gauche et qui devrait au contraire donner à l’électorat de gauche des raisons d’espérer, analyse l’entourage du candidat insoumis.

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    Jean-Luc Mélenchon exhorte ses soutiens à se rassembler derrière sa candidature

    MA PREMIÈRE PRÉSIDENTIELLE (4/4)

    Noélie, 18 ans : "Je suis sûre qu'une fois dans l’isoloir, je serai très émue"

    élysée 2022

    La question de l'autonomie de la Corse divise les candidats à la présidentielle

    Le Figaro

    «Dieu seul le sait» N°33 : comment François combat la guerre en Ukraine ?

    Jean-Marie Guénois

    LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Religions, laïcité, spiritualité, par Jean-Marie Guénois.

    Les trois combats du pape François contre la guerre en Ukraine

    Contrairement aux accusations de «silence» formulées contre le pape François dont notre confrère Le Monde s'est fait l'écho quant à la crise ukrainienne, que je ne trouve pas fondées comme je l'explique dans cette analyse publiée samedi 19 mars dans Le Figaro , il me semble que François travaille sur ce dossier avec sa méthode propre. Elle repose sur les contacts personnels et directs, sur sa «culture du dialogue» avec tous. Elle se déploie dans le cadre de la tradition diplomatique de l'Église catholique veillant à la neutralité. Mais elle dit ce qu'elle a à dire à qui de droit sans forcément le crier sur tous les toits.

    Parler d'un «silence» du pape qui veillerait à préserver ses relations avec la Russie ne résiste donc pas à l'examen des faits et des déclarations même s'il est vrai, sur un autre plan, que François conduit très consciemment cette stratégie du silence sur Hongkong pour ne pas gêner Pékin et la Chine où il rêve de se rendre.

    Réfléchir, en tout cas, sur ce genre de réalité guerrière, dans le feu de l'action, en affirmant des conclusions péremptoires est hasardeux tant les données d'équations, déjà multiples, sont complexes et mouvantes. La situation religieuse de la Russie et de l'Ukraine est fascinante, mais pas simple comme le relate notre correspondant à Moscou. Il y a aussi en Ukraine une grande histoire juive comme le raconte l'un de nos envoyés spéciaux.

    À vrai dire, cette accusation rapportée par Le Monde est nourrie par Antoine Arjakovsky, grand connaisseur de l'Ukraine dont il est proche, enseignant au collège des Bernardin qui défend ce pays agressé contre la Russie. Sur ce thème du parti pris, on peut évidemment critiquer cette idée de «neutralité» chère à la diplomatie vaticane, mais l'Église catholique présente dans tous les pays du monde ou presque depuis des siècles a appris à parler avec tous parce que c'est sa nature d'Église chrétienne et parce qu'elle y est obligée par sa transnationalité pour y poser ses fondations.

    Le soft power de la diplomatie pontificale

    Quand l'Église a quelque chose à reprocher à un pays, elle ne convoque pas une conférence de presse. Elle préfère la persuasion et la discussion des canaux diplomatiques. Elle veille aussi aux intérêts des populations et des catholiques. D'où des dosages parfois subtils et loin des slogans qui donnent cette impression d'atermoiements.

    Et puis elle a conscience qu'elle pèse peu dans le rapport de force politique et qu'elle ne sera écoutée que d'une demi-oreille et vite oubliée puisqu'elle n'est pas un acteur politique menaçant.

    Par ailleurs, l'Église catholique ne parle pas non plus de la seule voix papale. Elle est essentiellement composée de ressortissants des pays où elle est implantée ce qui lui donne une force multiculturelle considérable. Elle «parle» donc la langue locale et vit de l'intérieur la culture des pays puisque ses prêtres, prélats, religieux et religieuses y sont nés.

    Enfin, sa «neutralité» ne signifie pas compromission. On l'a vu le mercredi 16 mars. Le pape a longuement dialogué par visioconférence avec le patriarche orthodoxe de Moscou, Kirill. Cette personnalité que l'on dit proche de Poutine a pourtant justifié à plusieurs reprises et publiquement cette invasion militaire en Ukraine. Rome sait mieux que quiconque les pressions que ces Églises orthodoxes nationales subissent de la part des pouvoirs politiques qui les instrumentalisent volontiers, mais ce n'est pas une raison pour le pape de ne pas maintenir le contact afin de faire passer ses messages et tenter de peser pour accélérer les négociations de paix.

    La diplomatie pontificale ne parle pas en effet le même langage politique que les diplomaties étatiques. Le Saint-Siège est certes une entité juridique reconnue de droit international, mais il demeure fondamentalement une œuvre religieuse. Sa diplomatie défend essentiellement deux droits : ceux de l'homme, justice sociale et paix internationale ; ceux de Dieu, liberté de conscience et de pratique religieuse. Les diplomates du Vatican sont formés à ne jamais se braquer frontalement et à faire preuve de patience infinie, sans jamais lâcher sur l'essentiel, la foi catholique et son libre exercice dans le pays concerné.

    D'où la prédilection pour une politique de «concordat» avec tous les régimes y compris les pires, consistant à garantir la liberté de culte et d'enseignement pour l'Église. En négociant, l'Église ne justifie pas des régimes parfois iniques, mais elle leur demande ou leur impose de respecter la liberté de conscience et de religion.

    Ce soft power est lent, mais il peut être efficace. On a oublié par exemple l'engagement du Saint-Siège pour signifier dans les accords d'Helsinki en 1975 - signé par l'URSS - la mention «Les États participants respectent les droits de l'homme et les libertés fondamentales, y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion». Ce fut un combat de coulisses acharné, mais ce fut une référence dont se servira le Vatican, cinq ans plus tard, derrière Lech Walesa lors des accords de Gdansk en Pologne en 1980 qui prépareront indirectement la chute du mur de Berlin en 1989.

    Le pape récuse toute «guerre juste»

    Enfin, à côté de ces fondamentaux de la diplomatie pontificale, François a ajouté une touche personnelle. Sur le style : il a rompu avec la méthode «salons de thé» qu'il juge trop mondaine pour la rencontre directe d'homme à homme avec les chefs d'État. Juste après l'incursion russe en Ukraine, il a fait sa propre incursion surprise, en petite Fiat 500 blanche, à l'ambassade de Russie près le Saint-Siège pour y rencontrer Aleksandr Avdeyev. Le lendemain, il a donné long coup de fil au président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

    Second infléchissement du pape François sur la diplomatie vaticane et «arme» contre ce conflit, il travaille beaucoup à combattre la notion même de «guerre» comme solution potentielle à un conflit, considérant que le concept de «guerre juste» a vécu. Il l'a encore exprimée vendredi 18 mars : «Il n'existe pas de guerres justes», «une guerre est toujours une défaite de l'humanité» et contre le risque de «dictature», a-t-il expliqué, il faut apprendre aux jeunes que le bien commun «ne peut pas être défendu par la force militaire». Surtout, dans son encyclique Fratelli tutti publiée en octobre 2020, François écrit : «Il est très difficile aujourd'hui de défendre les critères rationnels, mûris en d'autres temps, pour parler d'une possible “guerre juste”. Jamais plus la guerre !»

    François assume donc un pacifisme absolu. Le recours aux armes n'est justifiable en aucun cas. La négociation doit être reine. Comme ses prédécesseurs, François défend un «non» absolu à la guerre - on se souvient des tempêtes de Jean-Paul II contre le déploiement américain lors des guerres du Golfe - mais le pape avance à présent un non quasi formel à l'usage des armes et à la course à l'armement, nucléaire en particulier.

    D'où cette nouveauté qu'il voudrait inscrire dans la tradition politique chrétienne : récuser jusqu'au concept classique de légitime défense qui pouvait justifier - quand toutes les ressources de la diplomatie ont échoué - une «guerre juste».

    Je pense que cette «arme» du pacifisme est une noble idée puisqu'elle veut imposer le dialogue à l'agression, mais aucun peuple jamais n'acceptera de se laisser militairement écraser sans réagir. Il se sacrifiera ne serait-ce que pour protéger ses civils sans défense et pour retrouver son autonomie et sa liberté. C'est un droit, une dignité. Il doit être encadré, mais pas spolié.

    Le pape François le sait très bien, mais par cette position extrême, c'est aussi son style, il voudrait déclencher une prise de conscience sur un autre excès, celui de la nouvelle spirale du réarmement global. À la doctrine militaire, il oppose la doctrine pacifiste.

    Fatima : l'arme mystique

    Enfin, après la négociation, la guerre à la guerre, le pape François enclenche sur ce conflit une troisième arme, mystique celle-là. À la surprise générale, il a convoqué pour le 25 mars prochain, jour de l'Annonciation pour les catholiques, «une consécration de l'Ukraine et de la Russie au Cœur immaculé de Marie» dans la filiation spirituelle aux apparitions de Fatima de 1917 pour obtenir la paix.

    À Fatima, au Portugal, où l'Église catholique a reconnu des «apparitions de Marie» en 1917 à trois enfants, Lucie Dos Santos, Jacinthe et Francisco Marto et leur «message» spécifique contenant «trois secrets».

    Dont le «deuxième secret» qui annonçait une nouvelle guerre mondiale, pire que la première, assorti d'une «demande» de «la Vierge Marie» de «consacrer la Russie» à son «Cœur immaculé» pour éviter que ce pays ne répande «ses erreurs dans le monde» avec cette promesse selon les voyants : «Si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et l'on aura la paix».

    Dans cet esprit, vendredi 25 mars 2022, jour de la fête mariale de l'Annonciation dans l'Église, le pape François va donc prononcer publiquement cette prière de consécration depuis la basilique Saint-Pierre de Rome, lors d'une célébration pénitentielle.

    Dans le même temps, au sanctuaire marial de Fatima, le cardinal Konrad Krajewski, un Polonais, aumônier apostolique que François a déjà envoyé en Ukraine pour superviser des opérations humanitaires, prononcera la même prière en tant que représentant personnel de François devant la statue de la Vierge de Fatima.

    Il s'agira de prier pour les deux pays, la Russie ET l'Ukraine. Ou l'Ukraine ET la Russie. Le Père Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite italienne La Civilta Cattolica, proche de François, a précisé que cette prochaine «consécration» selon le message de Fatima devrait nommer la Russie et l'Ukraine pour insister sur «la vision non nationaliste de la foi chrétienne».

    Je vous remercie vivement de votre attention et de votre fidélité.

    Nous reviendrons, dans la prochaine lettre, sur les religions dans la campagne présidentielle française.

    Bon dimanche et bonne semaine à toutes et à tous.

    Jean-Marie Guénois

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    POLITIQUE EN FAMILLE (3/5) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leurs membres sur leur rapport à la politique, à la gauche, à la droite.

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    INFO LE FIGARO - Ils viennent d’Afrique pour plus de la moitié, et les dispositifs de rapatriement ne sont presque jamais activés.

    «Un drame», «une tragédie», «un échec de notre justice»... Les premières réactions politiques à la mort d'Yvan Colonna

    Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac, est mort lundi soir des suites de son agression à la prison d'Arles le 2 mars.

    Le Monde

    « This Is Going To Hurt », « Pachinko », « Atlanta », « En thérapie » : notre choix de séries

    Chaque mardi, « La Matinale » propose une sélection de séries à (re)découvrir sur petit écran.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Au moment où les jours allongent et embellissent, les invitations à rester chez soi se font plus pressantes. Dans les jours qui viennent, deux nouvelles séries remarquables – l’une médicale et britannique, l’autre historique et américano-coréenne – font leur apparition pendant que Paper Boi et le docteur Dayan reprennent du service.

    « This Is Going To Hurt » : un obstétricien au bout du rouleau

    D’abord populaire, la série médicale n’a cessé ces dernières années de pousser plus loin la sophistication, essentiellement en plaçant au centre de son récit les tourments que l’exercice de la médecine inflige à ses praticiens, ainsi que la dégradation pernicieuse des conditions de travail à l’hôpital public. Adaptation – par lui-même – des mémoires du médecin britannique Adam Kay, This Is Going to Hurt promet de faire mal. Et rien ne nous est épargné de la brutalité des situations auxquelles est confronté cet obstétricien incarné, avec humour et une grâce infinie, par Ben Whishaw.

    Césariennes en urgence, naissances prématurées, bizarreries gynécologiques… Une fois le haut-le-cœur passé, il n’est pas besoin de beaucoup se forcer pour suivre Adam dans les couloirs de cet hôpital glauque où il finit sa formation, sadise sa jeune interne et se fait lui-même humilier par des mandarins. Que l’auteur du livre sur lequel la série se base en soit également le scénariste et le réalisateur fait de This Is Going to Hurt une série extrêmement personnelle, entièrement racontée à travers les yeux du personnage principal, comme pour prendre le spectateur à témoin d’un scandale se déployant sous ses yeux. La grande réussite de la série, présentée en avant-première au festival Séries Mania, en ce moment à Lille, est de doubler cette chronique hospitalière du portrait, tendre et délicat, d’un jeune gay mal sorti du placard, en quête d’amour et de reconnaissance. Audrey Fournier

    « This Is Going to Hurt », série créée par Adam Kay. Avec Ben Whishaw, Ambika Mod, Michele Austin, Alex Jennings (R.-U., 7 × 52 minutes). Deux épisodes jeudi 31 mars à 21 h 10 sur Canal+. A la demande sur MyCanal.

    « Atlanta » : une saison entourée de mystère

    Pas grand-chose n’aura filtré de cette troisième saison très attendue des tribulations d’Earn (Donald Glover, également créateur de la série), de son cousin rappeur Paper Boi et de sa copine Vanessa. Tout juste sait-on que la série s’est délocalisée d’Atlanta à l’Europe, où Paper Boi est en tournée. Pour le reste, il faudra faire confiance à la folle inventivité de Glover et de sa bande, qui ont en deux saisons (et une poignée d’épisodes inoubliables, tel ce numéro de « whiteface » sidérant en saison 2) fait d’Atlanta une des créations les plus radicales, libres et politiques du moment. Présentée en avant-première à Séries Mania, la saison trois devrait très vite être suivie par une quatrième et ultime salve d’épisodes, qui mettra un point final à cette expérience télévisuelle sans équivalent. Au. F.

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    France24 - Monde

    Alexis Corbière : "Je crois que la présence de Jean-Luc Mélenchon au second tour est possible"

    Publié le : 22/03/2022 - 21:51

    Roselyne FEBVRE Suivre

    Jean-Luc Mélenchon est désormais troisième dans les sondages derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le second tour est-il atteignable pour le candidat de la France insoumise ?Roselyne Febvre et Frédéric Rivière reçoivent Alexis Corbière, député de Seine-Saint-Denis et porte-parole de Jean-Luc Mélenchon.  

    Valeurs Actuelles

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    Le Figaro

    Trains d'exception, un luxe qui fait toujours autant rêver

    Jean-Marc De Jaeger

    DÉCRYPTAGE - Héritières du mythe de l'Orient-Express, les croisières ferroviaires continuent de faire le plein. En attendant l'arrivée de nouveaux acteurs, obtenir une place à bord de l'un de ces palaces sur rails demande toujours plus de patience.

    Orient-Express, Royal Scotsman, Transsibérien... La simple évocation de ces noms suffit à nous transporter dans l'imaginaire des grands voyages ferroviaires. Celui du temps long, des locomotives à vapeur, du service raffiné et des wagons-lits à la décoration embellie de boiseries, dorures et tissus précieux. À l'échelle d'une région, d'un pays ou d'un continent, le temps d'une nuit, de quelques jours voire d'une semaine, plusieurs dizaines de trains d'exception à travers le monde perpétuent cette mythologie du chemin de fer, à l'image du Rovos Rail en Afrique du Sud, de l'Eastern & Oriental Express entre la Thaïlande et Singapour ou du Venice Simplon-Orient-Express entre Paris et Venise.

    Si les préoccupations environnementales incitent de plus en plus de personnes à privilégier le train à l'avion, « l'écologie n'est pas la préoccupation première des clients qui réservent une croisière ferroviaire, estime Laure Jacquet, directrice de Discovery Trains, spécialiste français des voyages ferroviaires. Néanmoins, la tendance du slow travel pourrait séduire de nouveaux voyageurs en quête d'un tourisme plus contemplatif. » Pour la clientèle, principalement des retraités, une telle échappée ferroviaire est l'occasion de « vivre une expérience unique, hors du temps, qui ne doit ressembler à aucun autre voyage ».

    À lire aussiPartir loin, polluer moins : neuf beaux voyages qui jouent la carte du slow tourisme

    Un marché ultraconfidentiel

    Pour emprunter ces trains légendaires, il faut y mettre le prix. Pour une nuit dans le Venice Simplon-Orient-Express ou une semaine de croisière à bord du Al Ándalus (en Andalousie, en Espagne), il faut compter au minimum 5000 € par personne. Des tarifs qui évoluent selon le confort de la cabine ou le nombre d'étapes. « Gardons en tête que le train de luxe est un marché ultraconfidentiel, à l'inverse de la croisière maritime et fluviale qui propose une plus grande diversité en matière de prix, de confort et d'itinéraires », expose Lionel Rabiet, directeur de Voyages d'exception (anciennement Croisières d'exception).

    Les places sont donc chères, dans les deux sens du terme. Les trains de prestige n'accueillant qu'une cinquantaine de passagers avec seulement quelques départs par mois, ils affichent rapidement complet et obligent à anticiper avec au moins un an d'avance. Et les billets disponibles sont encore plus rares après deux ans de pandémie. Les deux agences observent en effet un phénomène de report massif des séjours qui n'ont pas pu avoir lieu en 2020 et en 2021. « L'envie de voyager est plus forte que jamais , et avec les économies réalisées pendant la pandémie, certains voyageurs n'hésiteront pas à se rattraper en s'offrant un séjour en train de luxe », affirme Lionel Rabiet. « Si vous prévoyez une croisière ferroviaire en 2023, peu importe la destination, c'est le moment de réserver », recommande Laure Jacquet.

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    Parmi les itinéraires traditionnellement les plus demandés en Europe, le Transsibérien a connu un taux de réservation « exceptionnel » en 2021 pour l'année 2022, selon Discovery Train, qui englobe désormais le spécialiste de la Russie Tsar Voyages. Mais le contexte géopolitique en Russie rend ce circuit impraticable... L'Orient Silk Road Express, un train empruntant la Route de la soie en Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan...), fait figure d'alternative au Transsibérien, avec une longueur et une durée de trajet équivalentes. Un circuit que Voyages d'exception vient d'ajouter à son catalogue («La légendaire Route de la Soie», départ en octobre 2022).

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    De nouveaux acteurs en embuscade

    Malgré l'arrivée attendue de nouveaux acteurs, « l'offre reste et restera toujours en deçà de la demande », prévient Lionel Rabiet. En 2023, le Puy du Fou compte lancer « Le Grand Tour » , un itinéraire de six jours et de 4000 km «à la découverte des splendeurs françaises», avec spectacles à bord. Prix du billet : 4900 € par personne. Toujours en 2023, le groupe hôtelier Accor, en partenariat avec la compagnie nationale italienne Trenitalia, veut ressusciter le mythe de l'Orient-Express en lançant le Dolce Vita sur les rails italiens (prix non communiqués). « Un concept innovant dans la mesure où il rompt avec la thématique des années 1920, répandue dans la plupart des trains de luxe, au profit de l'art de vivre à l'italienne des années 1960 », souligne Laure Jacquet.

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    De son côté, Midnight Trains ambitionne de faire circuler ses « hôtels sur rail » à partir de 2024 vers une dizaine de destinations au départ de Paris. Si la jeune compagnie française se pose avant tout en concurrent de l'avion plutôt que comme un opérateur de trains de luxe, elle en reprendra les codes avec l'aménagement d'une voiture-restaurant, d'un bar à cocktails et de cabines privatives avec différentes catégories de confort. Les liaisons Paris-Venise et Paris-Barcelone sont prévues pour 2024, avant que le réseau s'étende à d'autres destinations européennes comme Édimbourg, Rome et Copenhague.

    À défaut de trouver une place ou d'avoir un budget suffisant, les voyageurs disposent d'alternatives aux trains d'exception. « Les itinéraires mythiques peuvent toujours être empruntés avec les trains commerciaux réguliers des compagnies nationales », rappelle Laure Jacquet. Par exemple, celui de l'Orient-Express, entre Paris et Istanbul, peut être réalisé en deux ou trois jours en empruntant le nouveau train de nuit Paris-Vienne, puis en poursuivant par exemple vers Budapest et Bucarest. Moins coûteux et moins confortable, sans doute. Mais tout aussi poétique.

    Où partir en mai ? Les meilleures destinations de voyage

    Où partir en mai 2022 ? À mi-chemin entre le printemps et l'été, c'est la période idéale pour découvrir les grandes villes européennes et le bassin méditerranéen. En Asie, cap vers Bali, rouverte aux touristes, pour éviter la pluie et les fortes chaleurs. Chine et Japon, deux destinations traditionnelles de cette période, restent fermés aux touristes.

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    LA SÉLECTION DU FIGARO - Médiévaux, fortifiés ou troglodytiques... Les villages d'exception sont réputés difficiles d'accès. C'est oublier que certains d'entre eux sont desservis par les transports en commun.

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    Ville tournée vers l'océan, il y règne la douceur du Gulf Stream et il y fait bon flâner au hasard des rues piétonnes, méditer dans ses jardins remarquables et découvrir ses trésors architecturaux.

    France24 - Monde

    Russie vs Occident : le spectre des attaques contre les câbles Internet sous-marins

    Publié le : 22/03/2022 - 19:16

    Sébastian SEIBT Suivre

    Le président américain Joe Biden a averti que la Russie réfléchissait à mener des attaques contre les infrastructures critiques. L’un des scénarios évoqués depuis le début de la guerre en Ukraine est que Moscou s’en prenne aux câbles sous-marins afin de couper le monde d’Internet. Un scénario catastrophe qui est plus difficile à mettre en œuvre qu’il n’y paraît.

    Joe Biden a fait souffler, lundi 21 mars, un vent d'inquiétude sur le cyberpaysage mondial. "L'État russe envisage différentes pistes possibles de cyberattaques", a affirmé le président des États-Unis, disant se fonder sur des "renseignements en constante évolution". 

    Ce n'est pas la première fois depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie que l'exécutif américain met en garde contre la menace d'attaques orchestrées par des pirates informatiques sur ordre de Moscou. Dès le lendemain du lancement de l'offensive russe, Washington s'était même dit "prêt" à parer à toute cyberattaque russe.

    >> À lire aussi : Ukraine : la Russie accusée d'avoir dégainé l'arme cyber

    Plus de 430 câbles sous-marins menacés

    Mais cette fois-ci, Joe Biden a prié les entreprises américaines de "fermer leurs portes numériques" au plus vite afin de se protéger. Le "coût sans précédent infligé à la Russie" par les sanctions décidées par la communauté internationale pourrait pousser Moscou à se venger de l'Occident dans le cyberespace, a conclu Joe Biden. 

    En d'autres termes, le président russe Vladimir Poutine, acculé par les sanctions, serait dorénavant prêt à l'escalade guerrière en s'attaquant directement aux pays de l'Otan grâce à l'arme cyber. Des accusations que Moscou s'est empressé de rejeter catégoriquement. "La Fédération de Russie, contrairement à beaucoup de pays de l'Ouest, y compris les États-Unis,  ne s'adonne pas à ce genre de banditisme numérique d'État", a affirmé Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

    Mais les mises en garde de Joe Biden n'en ont pas moins remis au goût du jour médiatique le spectre d'un scénario numérique catastrophe qui verrait la Russie priver le monde entier d'Internet en s'attaquant aux câbles sous-marins de la Toile.

    Cette hypothèse a plus d'une fois été évoquée jusque dans les hautes sphères militaires depuis le début de la crise ukrainienne. En janvier 2022, l'amiral Tony Radakin, chef des forces armées britanniques, avait déclaré que Moscou pourrait "mettre en danger le système de circulation de l'information qui dépend des nombreux câbles sous-marins", rappelle le Guardian. Une hypothèse partagée par le très influent think tank américain Atlantic Council, qui a publié une note de synthèse, en début d'année, consacrée à ce risque.

    Il faut dire que les plus de 430 câbles Internet sous-marins représentent des cibles alléchantes pour qui voudrait perturber la connectivité mondiale. Souvent considérés comme l'un des maillons faibles du réseau mondial, ces câbles "ressemblent à de gros tuyaux d'arrosage de jardin qui reposent au fond de la mer", décrit Tobias Liebetrau, spécialiste des relations internationales et des questions de sécurité informatique à l'Institut danois d'études internationales.

    Surtout, ils ne bénéficient d'aucune protection particulière, si ce n'est "des systèmes intégrés de surveillance qui permettent d'alerter s'il y a une menace à proximité", poursuit ce chercheur qui est le coauteur d'une étude sur la sécurité du réseau de câbles sous-marins parue dans la revue Contemporary Security Policy en 2021

    Des attaques faciles à dissimuler…

    Des "victimes" sans défense qui sont aussi plutôt faciles à attaquer. "Il est théoriquement très aisé de dissimuler un sabotage de câble sous-marin", estime Christian Bueger, également coauteur de l'article de la revue Contemporary Security Policy et spécialiste des questions de sécurité maritime à l'université de Copenhague, contacté par France 24. 

    Il suffirait qu'un navire marchand ou un bateau de pêche vienne jeter l'ancre juste au-dessus d'un câble sous-marin non loin des côtes (où ces infrastructures ne se trouvent pas trop en profondeur) pour l'endommager. Des plongeurs ou des sous-marins peuvent aussi venir placer des explosifs sur ces câbles ou installer des mines proches, qui peuvent ensuite être déclenchées à distance.

    Des opérations qui semblent faciles pour des résultats potentiellement spectaculaires et très coûteux pour les économies occidentales. Dès qu'un internaute européen se connecte à sa boîte de réception Gmail, écrit un tweet ou "like" le message d'un ami de lycée sur Facebook, ses requêtes traversent l'Atlantique en passant par ces câbles sous-marins.

    "Ils sont vitaux si vous cherchez à transférer des données vers des pays qui n'ont pas de liaisons terrestres avec l'endroit où vous êtes", explique à France 24 Emile Aben, spécialiste de la sécurité informatique au RIPE Network Coordination Center, une ONG qui sert de registre régional d'adresses IP (adresses sur le réseau Internet) pour l'Europe et le Moyen-Orient notamment.

    Si l'hypothèse d'une attaque russe contre ces infrastructures inquiètent tant, c'est en partie "parce qu'il y a eu des activités suspectes de la Russie en mer à proximité des endroits où se trouvent ces câbles", rappelle Christian Bueger. Des navires russes ont ainsi fait des exercices non loin de l'Irlande ou de la Norvège, là où passent plusieurs câbles sous-marins reliant l'Europe aux États-Unis. Des bateaux de recherche russes avaient également été repérés en 2014 au large du Portugal, là encore dans une zone où se trouvent une dizaine de câbles sous-marins. Depuis des années, il règne donc une suspicion que "la Russie prépare quelque chose", note Christian Bueger.

    … mais difficiles à mettre en œuvre

    Pour cet expert, il y a aussi "l'impression que durant chaque conflit, les moyens de communication font toujours partie des cibles prioritaires. Durant la Seconde Guerre mondiale, c'étaient les télégraphes, et aujourd'hui ce seraient les câbles sous-marins."

    Sauf que priver le monde d'Internet n'est pas aussi facile que de rendre les moyens de télécommunication inaccessibles en coupant des fils électriques sur le front en 1939. "S'attaquer à un câble, 'est un peu comme détruire une seule voie sur une autoroute à dix voies", résume Emile Aben. Des pays très connectés, comme la plupart des États européens, les États-Unis ou les pays asiatiques, ont bien plus d'un câble sous-marin pour les relier au monde. Justement parce que ces infrastructures sont fragiles.

    "À part quelques îles isolées, rares sont les pays qui seraient privés d'Internet si seulement deux ou trois câbles étaient endommagés", reconnaît Tobias Liebetrau. Ce serait le cas pour l'archipel des Açores, l'île de Madère ou encore l'État australien de Tasmanie.

    "La Russie devrait donc mettre en place une opération militaire de grande envergure pour vraiment mettre en danger l'accès à Internet pour les États-Unis ou l'Europe", estime Tobias Liebetrau. Il faudrait d'abord mener des opérations de reconnaissance pour savoir exactement où se trouve chaque câble "car si des cartes existent, elles sont volontairement peu précises", note cet expert. 

    La Russie devrait ensuite mobiliser un nombre important de navires et de sous-marins pour frapper simultanément tous les câbles visés. "Le plus efficace serait peut-être une opération ciblée dans le canal de Suez, où passe une grande partie des données qui circulent entre l'Europe et l'Asie", estime Christian Bueger. 

    En outre, ce genre d'action causerait surtout du tort aux populations civiles. "S'il n'y a pas d'alternative aux câbles sous-marins pour ce qui est des usages quotidiens d'Internet [gérer des flux financiers, regarder des films, jouer aux jeux vidéo], certaines communications moins gourmandes en données, comme les communications militaires ou entre gouvernements, pourraient être prises en charge par des réseaux satellite", estime Christian Bueger.

    C'est pourquoi, même si en théorie les câbles sous-marins apparaissent comme des cibles de premier choix, "il est très peu probable que ce soit une option retenue par Moscou", estime Tobias Liebetrau. En effet, il n'y a aucun doute que ce type d'attaque serait considéré comme un acte de guerre par l'Occident. C'est d'ailleurs ce qu'avait déclaré l'amiral britannique Tony Radakin. Et Moscou ne serait probablement pas disposé à une telle escalade pour une opération qui demanderait beaucoup de ressources sans avoir de répercussions notables sur les capacités militaires de l'Otan.

    En revanche, les Russes pourraient s'en prendre à un ou deux câbles "pour lancer un avertissement symbolique", estime Christian Bueger. Histoire de mettre le doigt là où ça peut faire mal et démontrer qu'ils savent le faire.

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    Valeurs Actuelles

    [Saint Clair] Présidentielle : Emmanuel Macron, candidat des médias

    OUI, Emmanuel Macron sera probablement réélu. OUI, cette réélection sera largement due à l’influence des médias dits “mainstream”. Et pourtant, NON, on ne peut pas qualifier ces médias de “macronistes” ou de “soumis au pouvoir politique” ! Sauf à vouloir absolument adopter une vision caricaturale de la mécanique intellectuelle journalistique : « tous pourris » ou « tous vendus », parce que c’est mentalement confortable et que ça évite de penser trop loin, il nous faut convenir que les médias sont constamment en recherche d’un regard analytique et critique sur le pouvoir politique, et que c’est au travers de cette approche critique, et non au travers de louanges béates, que l’approbation de la politique macronienne se fait au quotidien, que l’image d’un président “intellectuel”, “brillant”, “bluffant”, etc., s’est façonnée, et que l’élection et la réélection d’un président pourtant tartignole à souhait s’est produite, et va se reproduire.

    Propos du général de Gaulle à Peyrefitte, dans le salon doré, le 7 décembre 1962 : « Vous savez, vos journalistes de la presse écrite, vous pouvez toujours essayer de leur expliquer les choses, vous n’y arriverez pas. Ce sont des adversaires et ils sont bien décidés à le rester. » Le système médiatique se pense effectivement en “contre-pouvoir” du pouvoir politique, un contre-pouvoir puissant, corporatiste, fier de lui-même, et qui se conçoit de façon tout à fait narcissique comme LE rouage central du processus démocratique. Or, se poser en contre-pouvoir politique suppose d’entretenir préalablement un concept solide de ce qu’est, ou de ce que devrait être, la chose politique. Et c’est là que l’idéologie politique du pouvoir médiatique entre en jeu.

    Quelle est-elle ? Pour faire court, elle a été façonnée à deux sources : 1/3 libérale, 2/3 sociale, les deux étant 100 % progressistes. Non pas une intellectualité profonde, façon Isaïah Berlin et Alexandre Kojève, mais plutôt une approche light, façon Alain Minc et Jacques Attali, ou Enthoven et BHL. Cette superficialité de la conceptualisation a été compensée par un mécanisme double : un excès de “morale politique” ou tout est disséqué de façon binaire. D’un côté le camp du bien, du respectable, du “démocratique”, de l’autre, le camp du mal, des extrêmes, de la tentation fascisante ; et puis, un formatage rhétorique : du récit d’actu très court et, si possible, ponctué par une punchline – en gros, le règne du creux, car c’est un schéma où rien de profond ne saurait être développé.

    Emmanuel Macron n’est pas tant le candidat du système que celui qui, à l’instant t, incarne le mieux l’idéologie médiatique dominante.

    Emmanuel Macron, et quelques autres, ne se heurtent pour ainsi dire jamais à cette double sanction intellectuelle et morale. Car ils sont le produit de cette intelligence politique lacunaire des élites, ainsi que nous l’avons développé dans notre chronique de la semaine passée, et de cette obsession de la “ligne rouge” qui, en toutes choses, sépare ce qui est acceptable de ce qui ne l’est pas. Double bénéfice : ne jamais être disqualifié d’emblée, comme peuvent l’être Éric Zemmour ou Marine Le Pen, lesquels ne passent pas le filtre de la critique morale humaniste et universaliste ; et surtout incarner politiquement ce que les journalistes incarnent médiatiquement.

    Ce dernier point est essentiel : le système politico-médiatique est un système narcissique à double dépendance, les uns ont un besoin irréductible des autres pour briller, c’est-à-dire pour exister. Côté médias, cela se traduit par une double obligation : bien évidemment exclure ceux qui incarnent le “mal politique”, mais aussi adouber les autres. Car ne pas adouber politiquement, ce serait renoncer à exister soi-même en tant que pouvoir, ce serait brider sa propre volonté de puissance, ce qui est par définition impossible. C’est d’ailleurs le piège qui a longtemps emprisonné la droite dite “hors les murs” avant que l’un de ses membres, en la personne d’Éric Zemmour, ne l’en délivre en proposant d’incarner politiquement son corpus idéologique.

    Emmanuel Macron n’est pas tant le candidat du système que celui qui, à l’instant t, incarne le mieux l’idéologie médiatique dominante. Pourquoi est-il qualifié de « bluffant », de « génie politique » ? Parce qu’en le flattant, c’est, par symétrie, lui-même que le système médiatique flatte. Si Emmanuel Macron avait déçu, il aurait été sanctionné, mais comme ce n’est pas le cas, il est maintenu sous les feux de la rampe. On peut, à juste titre, parler de gouvernement des médias, comme on parle de gouvernement des juges…

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne

    Il était une fois

    Le 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.

    Gaël De Santis

    Les intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.

    Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.

    La « partitocratie » est à son comble

    Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.

    Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.

    À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.

    Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.

    Des billets de banque volettent au-dessus de la foule

    C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.

    Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».

    Une mort civile des suspects

    Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.

    Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.

    Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique

    Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.

    Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.

    Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus

    Le tribunal populaire et médiatique

    Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.

    À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.

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    L'Humanité

    Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

    Il était une fois

    Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

    Patrick Apel-Muller

    Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

    Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

    Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

    À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

    Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

    « Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

    C’est le temps des choix, des apprentissages

    La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

    Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

    Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

    Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

    Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

    En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

    Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

    Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

    Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

    Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

    « Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

    Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

    Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

    Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

    Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

    Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

    « Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

    À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

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    Le Monde

    Pop, folk, rock, classique… Retour sur nos albums coups de cœur

    Le lundi, le service culture du « Monde » vous propose ses choix en matière de musique.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    L’équipe de la rubrique Musiques vous propose une sélection d’albums, publiés en février et qui ont été appréciés et chroniqués dans nos pages. Soit, dans l’ordre de leur commercialisation : une nouvelle aventure collective du trio formé par le pianiste Andy Emler, le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard ; le cinquième album studio du groupe new-yorkais Big Thief ; un recueil qui met en avant l’art de la transcription de la pianiste Béatrice Berrut ; les dix perles pop folk du quatrième disque du groupe écossais Modern Studies ; l’album du retour du duo Tears For Fears après dix-huit ans de silence phonographique ; un solo de la chanteuse et violoncelliste Ana Carla Maza.

    « The Useful Report », d’Andy Emler, Claude Tchamitchian et Eric Echampard

    Le pianiste Andy Emler retrouve le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard, force rythmique, et bien au-delà, de son fastueux MegaOctet, pour un quatrième album en trio, The Useful Report.

    Onze compositions, dont certaines semblent naître d’improvisations, d’une phrase mélodique qui va en développement, dans des enchaînements qui ont la forme de suites (The Document et The Real, dans une même poussée d’énergie musicienne, The Fake et The Lies, avec une place de choix donnée à la contrebasse, The Resistant, dans le style dansant drum and bass, traité en acoustique, qui mène vers l’espace aérien de The Endless Hopelude).

    Sophistiqué dans l’écriture et l’exécution, avec des dynamiques rythmiques qui viennent parfois en contradiction avec le tempo de base, des choix harmoniques qui ne soulignent pas systématiquement la mélodie, ce nouveau voyage avec le trio emporte par sa lisibilité, son élan collectif. Sylvain Siclier

    1 CD La Buissonne/PIAS (sortie le 11 février).

    « Dragon New Warm Mountain I Believe in You », de Big Thief

    Un divorce, puis une rupture sentimentale qui vire à la dépression : le bilan de ces deux années de pandémie n’a pas été glorieux pour deux membres du quartette folk rock américain Big Thief, mené par le guitariste Buck Meek et la chanteuse Adrianne Lenker.

    Ce cinquième album studio double pourtant la mise avec vingt compositions en offrande. Dans la veine folk rock brute de U.F.O.F. et Two Hands, parus tous deux en 2019, Dragon New Warm Mountain I Believe in You se pose comme une thérapie collective pour les New-Yorkais, un besoin viscéral de créer.

    Fidèle à son propre petit écosystème lo-fi, produit encore une fois par le batteur James Krivchenia, Dragon recèle des trésors d’harmonies gracieuses, parfois curieuses, tels le réverbéré Little Things façon Cocteau Twins, ou les percussions envoûtantes de Time Escaping ; un violon et une guimbarde s’invitent sur le traditionnel et enjoué Sud Infinity : quelques exutoires électriques aussi, façon Neil Young (Love Love Love). Dans le registre de la complainte douce-amère, le falsetto de Lenker, tout à la fois fragile et confidentiel, se transfigure sur les bouleversants Flower of Blood et Certainty. Si toutefois un sentiment de redite se manifeste sur la longueur, en prenant le parti de réduire l’opus à un format simple, Dragon s’inscrit dès lors à la hauteur de ses prédécesseurs. Franck Colombani

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    L'Humanité

    En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom

    Il était une fois

    Vingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.

    Bernard Frédérick

    Le maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».

    Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».

    La revanche de Vichy

    Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.

     Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.

     Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.

    Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.

    Condamner le gouvernement du Front populaire

    Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.

    Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.

    Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.

    « Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »

    Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »

    Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »

    Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain

     De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !

    Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »

    Léon Blum et Édouard Daladier accusent

    Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »

     Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »

    Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).

    Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés

    Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »

    En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».

    Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».

    Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats

    Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».

    Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.

    Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.

    www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier
    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : "c'était pire qu'un film d'horreur", ils racontent l'enfer de Marioupol

    Publié le : 22/03/2022 - 16:34

    Gulliver CRAGG Suivre

    En Ukraine, des dizaines de milliers de personnes restent toujours bloquées à Marioupol, la ville portuaire du sud-est du pays, qui vit sous les attaques constantes des Russes. L'envoyé spécial de France 24, Gulliver Cragg, a rencontré un couple qui a réussi à s'échapper de Marioupol pour rejoindre Lviv, à l'ouest de l'Ukraine.

    Oleksii et Viktoria Kazantsev ont réussi à fuir Marioupol avec leur fille, pour rejoindre Lviv et son calme relatif, dans l'ouest de l'Ukraine. Le couple a tout laissé derrière lui pour échapper à ce qu'ils qualifient de "film d'horreur". Leur téléphone portable est rempli d'images montrant Marioupol détruite.

    Le couple, qui affirme ne plus se sentir en sécurité nulle part en Ukraine, envisage désormais de déménager à l'étranger.

     

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    "S'échapper de Marioupol" : le récit des derniers journalistes présents dans la ville assiégée

    LE FIL DU 21 MARS

    L'UE dénonce un "crime de guerre majeur" commis à Marioupol

    REPORTAGE

    Guerre en Ukraine : à Lviv, pas de pardon pour l'envahisseur russe

    Le Monde

    Une ville, des envies, cinq possibilités : Grenade

    Palais sublimes, patios tranquilles, tapas copieuses, déambulations rock… Autant de bonnes raisons de s’échapper dans la ville andalouse.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Suivre les traces du poète qui exprime l’âme de la ville, retrouver les splendeurs arabes de la cité, se glisser dans les maisons-jardins dissimulées sur les collines, mais découvrir aussi l’esprit rock de la cité et profiter de ses généreuses tapas… Grenade, la preuve par cinq.

    Marcher sur les pas de Lorca

    Grenade et sa province habitent son œuvre, il en dit comme personne la séduction. A Fuente Vaqueros, la maison natale de Federico Garcia Lorca (1898-1936) est devenue musée comme, à Valderrubio, la propriété familiale et celle des voisines qui inspirèrent La Maison de Bernarda Alba. A Grenade, ville de sa jeunesse où le poète revint avant son assassinat par les franquistes, un centre abrite ses archives. Sa statue est assise au café Chikito, près de celle de Mariana Pineda (1804-1831), exécutée pour ses idées libérales et héroïne de la première pièce du dramaturge. Sa poésie baigne les collines de l’Alhambra et de l’Albaicin d’une « lumière salée par la nostalgie de la mer », flotte dans les jardins du Generalife où « les eaux sont des torrents de rose », vibre dans les grottes de Sacromonte quand un musicien flamenco chante sa « lune gitane » et que « la guitare fait pleurer les songes ».

    Universolorca.com, Valderrubioenlorca.com, Andalucia.org (les paysages de Grenade qui ont inspiré le poète)

    Plonger dans l’héritage arabo-andalou

    On ne peut (re)venir à Grenade sans visiter les palais nasrides de l’Alhambra, dentelles de marbre et de stuc, miracles de fontaines et de bassins où l’on tente de préserver l’émotion malgré la cohue touristique. Mais l’héritage arabo-andalou se retrouve aussi dans le quartier de l’Albaicin, que l’on découvre en compagnie d’Amélie Laigle, guide francophone, passionnée et joyeuse : le Corral del carbon, ancien caravansérail du XIVe siècle, les bains islamiques du Banuelo et, sur la colline, le ravissant palais de Dar-al-Horra, où vivait Aïcha, la mère de Boabdil, dernier sultan de Grenade. Renouant avec ce passé, la jolie mosquée inaugurée en 2003 et son jardin offrent le calme et la vue sur l’Alhambra. Et l’Orient rêvé coule dans le luxueux décor du hammam Al Andalus, construit sur d’antiques bains.

    Alhambra-patronato.es, Hammamalandalus.com

    Une ville, des envies, cinq possibilités : Turin

    Se perdre dans les « carmenes »

    Les Carmenes, maisons-jardins des collines, incarnent l’art de vivre grenadin. Ils mêlent le luxe de la vue sur les palais nasrides ou sur la plaine de la Vega à l’intimité sensuelle des vergers parfumés et du murmure de l’eau. Certains sont accessibles quand ils sont musées comme la maison du peintre Max Moreau, celle de Manuel de Falla – le compositeur ami de Lorca –, ou l’imposante demeure éclectique du peintre Rodriguez Acosta. Si le Carmen de los Martires est un parc très fréquenté, certains espaces verts sont encore de doux secrets comme le Carmen de la Victoria qui appartient à l’université. Le Mirador de Morayma, restaurant créé dans une maison-jardin par un amoureux de la culture et de la gastronomie locales, est un incontournable avec ses terrasses ouvertes sur l’Alhambra et la Sierra Nevada, ses pièces couvertes de tableaux et sa bonne cuisine grenadine.

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    Le Figaro

    Une vague de chaleur exceptionnelle frappe l’Antarctique

    Marc Cherki

    DÉCRYPTAGE - Des températures historiquement élevées, de plus de 30°C au-dessus des moyennes, ont été enregistrées.

    Dans la région la plus froide au monde, en Antarctique, des températures inédites ont été relevées en fin de semaine dernière. Elles ont atteint des valeurs de plus de 30°C au-dessus des moyennes mesurées en mars. À la station franco-italienne Concordia, à 3200 mètres d’altitude au cœur du continent austral, le thermomètre a indiqué une «chaleur» inédite à -11,5°C, «un record absolu, tous mois confondus», a noté Étienne Kapikian, prévisionniste chez Météo-France. Il y fait généralement -50°C à cette période de l’année.

    À lire aussi«La fonte des glaces s’accélère dans toutes les régions de la planète»

    À 600 km de là, à la station russe de Vostok, où la température est enregistrée depuis près de 50 ans, il a fait anormalement chaud, -17,7°C le 18 mars. «Une température bien supérieure au record de -30°C, qui est mesurée entre octobre et mars», complète Gaétan Heymes, météorologiste chez Météo-France et spécialiste de l’Antarctique.

    Un effet de serre accru

    Ce dernier explique que ce récent coup de chaud, qui s’estompe depuis la fin de la semaine dernière, est « lié à un phénomène météorologique appelé “rivière atmosphérique” qui a abordé l’Antarctique, le 14 mars, à l’ouest de la terre Adélie. Il y a simplement une forte concentration de vapeur d’eau dans les premiers kilomètres au-dessus de la banquise. Comme l’air est plus riche en vapeur d’eau, il y a davantage de rayonnement infrarouge».

    À lire aussiAntarctique: la recherche polaire française souffre

    Ce mécanisme accroît l’effet de serre et, de ce fait, la température en surface. Des pluies ont été mesurées près du littoral, notamment à la station Dumont d’Urville, où la température a été très douce pour la saison, +4,8°C le 17 mars. Par ailleurs, la superficie de glace de mer en Antarctique est tombée en dessous de 2 millions de kilomètres carrés, fin février, pour la première fois depuis 1979, note le centre américain NSIDC (National Snow and Ice Data Centre).

    Un réchauffement pas uniforme

    Ce récent phénomène météorologique s’ajoute au changement climatique, qui est amplifié aux pôles. «Le rythme de la hausse en Arctique et à l’ouest de l’Antarctique est trois fois plus rapide que la progression à l’échelle globale», rappelle Gaétan Heymes. La température moyenne a progressé d’environ 1,1°C depuis le début de l’ère préindustrielle à l’échelle de la planète, mais elle a augmenté de 3°C dans la majeure partie des pôles.

    À lire aussiRéchauffement climatique: «Près de la moitié de l’humanité vit dans une zone de danger»

    Et le réchauffement n’est pas uniforme: si l’ouest de l’Antarctique s’est réchauffé, à l’est du continent blanc, la tendance est plutôt inverse. L’amplification du réchauffement au nord, en Arctique, est liée «à l’impact du réchauffement de l’océan», ajoute Gaétan Heymes. En outre, en Arctique, la neige est salie par la pollution de l’air, et la superficie accrue de l’eau de mer absorbe mieux le rayonnement solaire que la neige immaculée. D’où ce réchauffement plus marqué.

    «Un flux massif d’air chaud en Arctique»

    Par un étrange hasard, les récents records de température en Antarctique ont coïncidé avec des températures anormalement hautes de l’autre côté de la planète, dans le cercle polaire arctique. Depuis mi-mars, il y a «un flux massif d’air chaud en Arctique, avec des phénomènes inhabituels, comme de fortes pluies sur la glace de mer et des nuages massifs atteignant presque la même ampleur que sous les tropiques», notent des scientifiques de l’Institut Alfred Wegener, en Allemagne.

    Pour observer ces événements, un chercheur de l’université de Leipzig coordonne des missions d’observations jusqu’à mi-avril, au moyen d’avions et de ballons opérés depuis Kiruna (Suède) et l’archipel du Svalbard (Norvège).

    Quand la crise d’adolescence cache le risque de psychose: ces 10 signes qui doivent vous alerter

    PSYCHOLOGIE - Certains changements de comportement peuvent annoncer un épisode psychotique aigu et méritent une consultation médicale.

    Jusqu'à la fin du siècle, le printemps ne démarrera plus jamais le 21 mars

    Cette année, le printemps démarre le dimanche 20 mars. Il démarrera même régulièrement le 19 mars à partir du milieu du siècle, mais plus jamais le 21 avant... 2102. Le Figaro vous explique pourquoi.

    Sur fond de guerre en Ukraine, la combinaison des trois cosmonautes arrivés à bord de l'ISS surprend

    Sur les images de leur arrivée à bord de la Station spatiale internationale, on peut voir les trois Russes porter une combinaison jaune et bleue. Rappelant fortement le drapeau... ukrainien.

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    France24 - Monde

    États-Unis : une tornade destructrice frappe la Louisiane

    Publié le : 23/03/2022 - 06:21

    FRANCE 24 Suivre

    Une tornade a touché terre mardi soir en Louisiane. Selon un média local, une personne a été tuée à Arabi, en banlieue de La Nouvelle-Orléans, et de nombreuses habitations ont été touchées.

    Une tornade a frappé mardi 22 mars la Louisiane, dans le sud des États-Unis, faisant au moins un mort et détruisant un grand nombre d'habitations.

    "Une importante tornade touche le sol à la Nouvelle-Orléans ! Mettez-vous à l'abri maintenant !", a tweeté le service national météorologique, depuis la Nouvelle-Orléans, à 20 h 35 (2 h 35 GMT).

    "Des dommages importants aux habitations" ont été signalés à Arabi, une banlieue située à l'est de La Nouvelle-Orléans, selon un message publié sur Facebook par le bureau du shérif de la paroisse de Saint-Bernard. "Des opérations de secours sont en cours pour venir en aide aux habitants pris au piège dans leurs maisons", ajoute-t-il. 

    Une tornade balaie la Nouvelle Orléans, en Louisiane. pic.twitter.com/UozWZFdOn0

    March 23, 2022

    Au moins une personne a été tuée à Arabi, a déclaré à la chaîne de télévision locale WDSU le président de la paroisse de Saint Bernard, qui comprend plusieurs villes.

    Maisons éventrées

    Des images diffusées par des chaînes locales et sur Internet montrent des maisons éventrées, des poteaux électriques, des lignes électriques et des débris jonchant les rues. 

    STORM DAMAGE: Here is just some of the damage we’re seeing from the tornado that hit Louisiana earlier tonight. This is Arabi, Louisiana (outside the lower 9th ward). @foxweather @FoxNewsMMR pic.twitter.com/PIQ5CzTmrQ

    March 23, 2022

    "Les services de l'État aident les responsables locaux à évaluer les dégâts et les conséquences de cette tornade", a tweeté le gouverneur de la Louisiane, John Bel Edwards. 

    Cette tornade a été générée par une série de tempêtes qui traversé mardi le sud des États-Unis. D'autres tornades ont été observées dans l'est du Texas plus tôt dans la journée et d'autres sont possibles dans la soirée.

    Avec AFP

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    Le Monde

    Warhol, espions, Russie, soignants : les replays du week-end

    Chaque samedi, « La Matinale » propose une sélection de programmes à (re) voir ou à (re) écouter en différé.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Ce week-end, de la Russie, bien sûr, mais pas que. Andy Warhol fait son éternel retour dans un documentaire magique de sept heures qui révèle un artiste méconnu. La Ville Lumière dévoile elle aussi sa part d’ombre, avec les milliers d’espions qui arpentent les mille et un lieux de Paris pour y exercer leur métier en toute discrétion. Enfin, nous découvrirons la ferveur, sinon la foi des soignants qui, depuis deux ans, malgré les conditions de travail, se refusent à dénigrer leur métier. Parce que soigner reste, disent-ils, « le plus beau métier du monde, quand même ».

    Ces citoyens qui rêvent d’« une autre Russie »

    La répression non pas à visage humain, mais à hauteur d’hommes et de femmes. Telle est l’ambition du documentaire de Stéphane Bentura, Russie, le poison autoritaire, sur Arte : montrer le nouveau durcissement opéré dans ce pays depuis plusieurs mois et la façon dont il affecte la vie de ceux et celles qui réclament un autre choix. Le film prend le parti de laisser longuement la parole à ces « citoyens ordinaires qui veulent une autre Russie », sans pour autant prétendre en faire une majorité. Il rappelle, aussi, à quel point l’empoisonnement d’Alexeï Navalny a constitué un tournant majeur dans l’histoire récente du pays, prélude d’une intensification des répressions contre toutes les voix critiques.

    « C’est une dictature postmoderne, avec une façade pseudo-démocratique, des parodies d’élections et de procès, mais le fond est le même qu’en Union soviétique », assène Vladimir Kara-Murza, vice-président du mouvement Russie ouverte, victime de deux empoisonnements, qui a envoyé sa famille à l’étranger, mais refuse, lui, de partir. On entend aussi, par intermittence, la voix de ceux qui sont satisfaits. Celle du pouvoir aussi. Piotr Tolstoï, par exemple, un ancien collègue du réalisateur, journaliste en poste à Moscou au début des années 1990, quand la démocratie était un horizon. Pour lui, le problème, c’est la génération « qui a été élevée à une époque où l’idée nationale russe avait été abandonnée ». Générationnel ou autre, le film pose bien le constat d’une coupure : un pays dans lequel vivent « deux mondes que tout sépare », et qui se tournent le dos. Benoît Vitkine

    Russie, le poison autoritaire, documentaire de Stéphane Bentura (Fr., 2021, 53 min). Disponible sur arte.tv jusqu’au 15 avril.

    Dans l’intimité méconnue et paradoxale d’Andy Warhol

    Les documentaires sur l’un des rares artistes du XXe siècle à être connu du grand public ne manquent pas. Citons, entre autres, Andy Warhol, le pape du pop art (2 DVD Arte Editions, 2006), de Ric Burns, un film en deux parties de près de quatre heures, ou Andy Warhol’s America (2022), de Francis Whately, trois heures passionnantes pour la BBC sur ce que l’Amérique a fait de Warhol et Warhol de l’Amérique. Mais le travail titanesque effectué par Andrew Rossi pour The Andy Warhol Diaries, produit par Ryan Murphy, dépasse largement ces cadres et ces durées par ses six épisodes qui totalisent quelque sept heures passionnantes, riches en documents d’archives publics et privés rares, voire inédits. Elles révèlent un Warhol intime méconnu.

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    Le Figaro

    Une partie de l'équipe du film La Revanche des Crevettes pailletées, tourné en Ukraine, a rejoint l'armée

    Aurélia Vertaldi

    Certains acteurs ou techniciens qui composaient l'équipe de tournage de cette comédie, prévue en salle le 13 avril, se sont engagés dans la bataille contre les Russes.

    «Du jour au lendemain, on a vu nos comédiens habillés en soldats », a raconté Maxime Govare au Parisien , coréalisateur avec Cédric Le Gallo de La Revanche des Crevettes pailletées. Tourné en majeure partie en Ukraine, ce deuxième volet de la comédie sortie en 2019 mettant en scène une équipe de water-polo gay, est composé en partie d'acteurs et de techniciens ukrainiens dont certains ont pris les armes pour combattre l'envahisseur russe. «Ils ne sont pas partis au front à contrecœur, mais avec la fougue et la détermination de sauver leur pays», a souligné Cédric Le Gallo.

    À lire aussiTout est bon dans Les Crevettes Pailletées, même la tête

    Dans La Revanche des Crevettes pailletées, prévue en salle le 13 avril, l'équipe dirigée par Matthias Le Goff (Nicolas Gob), en route pour les Gay Games de Tokyo, rate sa correspondance et se retrouve coincée en Russie, dans une région particulièrement homophobe. Le scénario explique les raisons du tournage exporté en Ukraine. «En termes de paysages et de transports en commun, Kiev ressemble à une ville russe et tous les acteurs ukrainiens parlent russe», a déclaré Cédric Le Gallo à nos confrères. «Mais surtout, il était impossible de mettre en boîte des séquences où deux hommes s'embrassent en Russie, où une loi de 2013 interdit la '' propagande homosexuelle''» a précisé le réalisateur.

    » LIRE AUSSI - Les artistes face à la guerre en Ukraine

    Aujourd'hui, certains lieux de tournage partagés entre Liev et Lviv sont tristement devenus des abris anti-bombes ou ont peut-être «même disparu» déplore Maxime Govare. Pour saluer le courage de ces combattants de la liberté, les deux réalisateurs en pleine promotion du film, ponctuent chaque avant-première d'un « Slava Ukraini» (Gloire à l'Ukraine ) clamé de concert par le public. La séquence captée via les téléphones portables des réalisateurs est ensuite envoyée aux membres de l'équipe ukrainienne restée sur place. Un geste qui peut paraître anecdotique , estime Cédric Le Gallo, mais, conclut-il, «on sait que ça leur met du baume au cœur».

    Notre critique de Seule la terre est éternelle: sur la route avec Jim Harrison

    CRITIQUE - Le journaliste François Busnel fait revivre la faconde et la singularité de l’auteur de Légendes d’automne. Un bel hommage à une vie hors norme.

    La caméra dite «bras russe», débaptisée par ses concepteurs ukrainiens

    L'engin révolutionnaire utilisé couramment lors des tournages de films d'action, se nomme désormais «U-Crane» en hommage à son pays d'origine.

    Notre critique de Le temps des secrets, de Christophe Barratier: une ode à la Provence de Pagnol

    CRITIQUE - En adaptant le troisième tome des souvenirs de jeunesse du romancier, le réalisateur des Choristes parachève le diptyque signé il y a vingt-deux ans par Yves Robert. Et se met dans ses pas avec humilité et fidélité.

    Le Monde

    « Un général, des généraux », « La Forêt », « Immonde ! », « Dai Dark »… Douze albums BD à découvrir

    Chaque mois, « La Matinale » vous propose une sélection d’ouvrages récemment sortis, chroniqués par la rédaction.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Alors que le Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême bat son plein et a décerné, mercredi soir 16 mars, son Grand Prix à la Québécoise Julie Doucet, les chroniqueurs BD et manga du Monde livrent leurs derniers coups de cœur de l’hiver avec une dizaine de titres conseillés aux lecteurs de « La Matinale ».

    « Un général, des généraux » : une hilarante relecture de l’histoire

    C’est l’histoire d’un coup d’Etat réussi… ou pas. Un putsch fomenté par des généraux qui voulaient garder l’Algérie française. Mais dont le grand gagnant, le général de Gaulle, sera celui qui donnera l’indépendance aux Algériens.

    Dans un album hilarant, Nicolas Juncker et François Boucq revisitent les événements de mai 1958, ces trois semaines qui virent la France à deux doigts de la guerre civile et se conclurent par la naissance de la Ve République. « Une des plus belles arnaques de l’histoire de la politique française », selon les auteurs, qui décrivent avec minutie et force caricatures les événements ayant amené militaires dépassés et politiques aux abois à se jeter dans les bras du « Grand Charles ». Une relecture de l’histoire à se tordre les côtes. Cédric Pietralunga

    « Un général, des généraux », de François Boucq et Nicolas Juncker, Le Lombard, 144 p., 22,50 €.

    « Dai Dark » : l’espace ténébreux et dangereux

    Bien que biberonnée à Alien, de Ridley Scott, et The Thing, de John Carpenter, Q Hayashida revendique une SF affranchie de ses poncifs visuels et scénaristiques, à l’équilibre entre autodérision, ingrédients horrifiques et trituration de la matière organique.

    Celle qui a d’abord conquis avec sa fantasque et crasseuse série postapocalyptique Dorohedoro, rempile dans Dai Dark avec un univers spatial ténébreux et dangereux qu’arpente un ado de 14 ans vêtu d’un uniforme en décomposition et dont les os recèlent des propriétés magiques. Désossage garanti. Pauline Croquet

    « Dai Dark », tome I, de Q Hayashida, traduit du japonais par Florent Gorges, Soleil-Delcourt, 208 p., 11,95 €.

    « Otoshiyori, trésors japonais » : sublime hommage au grand âge

    Quelle place la société nippone accorde-t-elle à ses aînés ? L’illustratrice Isabelle Boinot, qui s’est rendue dans l’Archipel à plusieurs reprises, a tenté de répondre à cette question dans un album empreint d’une douceur immense.

    Elle y dresse la topographie des cafés, gares et autres endroits fréquentés par les personnes âgées qu’elle a rencontrées et établit un inventaire poétique, de la boîte de sablés au beurre aux petits rubans d’emballage, sans oublier les indispensables animaux de compagnie. Une démarche tendre et pleine de grâce (les aquarelles sont sublimes), érudite tout en restant modeste. Alexis Duval

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    Valeurs Actuelles

    Charles Consigny : « Éric Zemmour est un Jean-Marie Le Pen réincarné »

    Comment Valérie Pécresse a préparé son débat avec Éric Zemmour ?

    Ce soir, sur TF1, Valérie Pécresse débat avec son rival Éric Zemmour. La candidate des Républicains mise sur cette confrontation pour relancer sa campagne. Dans son clan, un seul mot d'ordre : le fond avant la forme. 

    « Insincère », « désinvolture hallucinante », « absence de débat démocratique » : Les Républicains réagissent à la déclaration de candidature d’Emmanuel Macron

    La semaine russo-ukrainienne de Valérie Pécresse

    Volodymyr Zelensky : d’humoriste à chef de guerre, itinéraire d’un patriote ukrainien

    Guillaume Peltier : « Valérie Pécresse est la candidate de l’extrême insincérité, Éric Zemmour de l’extrême sincérité »

    Les Républicains du Val-de-Marne lancent leur comité de soutien à Valérie Pécresse

    Meeting du Zénith : Valérie Pécresse à la recherche d’un second souffle

    Éric Ciotti : « Lutter contre l’insécurité, c’est l’assurance de mieux réguler l’immigration »

    Ces maires ex-LR qui parrainent Éric Zemmour

    Ces ex-maires LR séduits par le discours d’Éric Zemmour lui accordent leur parrainage. Une décision mûrement réfléchie pour ces deux élus qui font le choix d’introniser le candidat de Reconquête! pour lui permettre de participer à la présidentielle. 

    France24 - Monde

    Cour suprême américaine : la juge Jackson se défend face aux attaques républicaines

    Publié le : 23/03/2022 - 03:33

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    Ketanji Brown Jackson, candidate de Joe Biden à la Cour suprême des États-Unis, a fait face mardi aux attaques des sénateurs républicains pendant son audition de confirmation. La magistrate ne s'est pas démontée.

    La magistrate afro-américaine Ketanji Brown Jackson s'est vigoureusement défendue, mardi 22 février, face aux accusations de laxisme envers les pédophiles portées par des élus républicains lors de l'examen de sa candidature historique à la Cour suprême.

    Après plusieurs heures d'interrogatoire plutôt policé devant la commission judiciaire du Sénat, le républicain Ted Cruz l'a accusée frontalement d'avoir tout au long de sa carrière "milité pour les prédateurs sexuels".

    L'élu du Texas a assuré qu'elle avait, en tant que juge fédérale, "prononcé des peines inférieures aux réquisitions dans 100 % des dossiers de pédopornographie" qui lui ont été soumis. 

    "En tant que mère, ces affaires m'ont horrifiée" et "j'en fais encore parfois des cauchemars", a-t-elle rétorqué, en laissant percer pour la première fois une pointe d'émotion. "Je les ai toujours traitées très sérieusement, comme tous les autres crimes qui m'ont été soumis."

    Passes d'armes

    Le sénateur Josh Hawley est revenu à la charge un peu plus tard, en insistant longuement sur sa décision de condamner à trois mois de prison un homme arrêté en possession d'images pornographiques mettant en scène des enfants, alors que les procureurs réclamaient au moins deux ans de détention.

    Il sortait tout juste du lycée et d'autres éléments du dossier étaient spécifiques, a justifié la magistrate. "Si vous regardiez plus largement la centaine de décisions que j'ai rendues, et celles des autres juges (...), vous verriez que nous essayons tous de prendre en compte l'ensemble des facteurs pertinents pour rendre la justice de manière individualisée", a-t-elle ajouté.

    Volant à son secours, plusieurs élus démocrates ont rappelé qu'au niveau national, 70 % des peines prononcées dans les affaires de pédopornographie étaient inférieures aux barèmes fixés par le Congrès.

    Ces passes d'armes, dans une audition plutôt ronronnante, ne devraient pas faire dérailler la candidature de la juge Jackson. Nommée par le président Joe Biden à la Cour suprême, cette brillante juriste de 51 ans devrait, sauf surprise, obtenir le feu vert du Sénat début avril et devenir la première femme noire à siéger au sein de la haute juridiction.

    "Théorie critique de la race"

    Selon un sondage Politico-Morning Consult, 47 % des Américains souhaitent qu'elle soit confirmée et seuls 19 % s'y opposent.

    Au-delà du symbole, son arrivée, pour remplacer le juge démissionnaire Stephen Breyer, ne modifiera pas les équilibres au sein du temple du droit américain, où les conservateurs garderont une solide majorité de six sièges sur neuf. Pour toutes ces raisons, la plupart des élus républicains ne se battent pas férocement pour contrer sa candidature.

    Mais ceux qui nourrissent des ambitions présidentielles ont utilisé son audition pour faire résonner leurs thèmes de prédilection. Au-delà de son coup d'éclat sur les pédophiles, Ted Cruz a également laissé entendre que la juge Jackson soutenait la "théorie critique de la race". Dans l'esprit des conservateurs, cette théorie est enseignée à l'école et oblige les enfants blancs à se voir comme des oppresseurs et les enfants noirs comme des victimes.

    "C'est une théorie académique qui analyse le racisme au niveau institutionnel" et "n'est enseignée à mon sens qu'en faculté de droit", a-t-elle rétorqué. "Mais je ne l'ai jamais étudiée ni utilisée dans mon travail de juge et je ne le ferai pas si je suis confirmée à la Cour suprême."

    Guantanamo

    D'autres élus républicains lui ont reproché d'avoir défendu des détenus de Guantanamo ou des criminels endurcis quand elle était avocate dans les services d'aide juridictionnelle à Washington de 2005 à 2007. Aux États-Unis, tout accusé a droit à un avocat, a-t-elle répondu : "C'est ce qui fait notre grandeur".

    "Des membres de ma famille sont sur la ligne de feu, donc je suis très attachée à la sécurité publique", a-t-elle également souligné, en rappelant que son frère et deux de ses oncles étaient ou avaient été policiers.

    Se disant "troublé" par le fait que plusieurs "associations gauchistes" soutiennent sa candidature, le sénateur républicain Lindsey Graham lui a demandé si elle était "militante". "Non", a-t-elle rétorqué. "Je n'importe pas mes vues personnelles ou mes préférences" dans mes décisions, a-t-elle martelé à plusieurs reprises.

    Sur les sujets politiques, conformément aux usages, elle s'est montrée évasive. Elle a notamment refusé de se prononcer sur les appels, émis par plusieurs élus et associations de gauche, à créer de nouveaux sièges au sein de la Cour suprême pour diluer l'influence des magistrats conservateurs. "À mon avis, les juges ne doivent pas parler de politique."

    Avec AFP

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    États-Unis : Joe Biden nomme la magistrate noire Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême

    Cour suprême américaine : face aux sénateurs, la juge Jackson promet de défendre la démocratie

    Cour suprême américaine : le juge progressiste Stephen Breyer va quitter ses fonctions

    Le Monde

    « Cœurs vides », « N’avance que désarmé », « Paradaïze »… Nos lectures de la semaine

    Chaque jeudi dans « La Matinale », la rédaction du « Monde des livres » vous propose sa sélection littéraire.

    LA LISTE DE LA MATINALE

    Les livres de la semaine nous invitent à des voyages tous azimuts. Dans le futur, avec une fable dystopique de Juli Zeh. Au Japon, grâce à un récit nomade de Stéphane Audeguy. Dans le no man’s land moderne d’un aéroport, dont Dorothée Werner fait le cadre d’une histoire d’amour impossible, sur fond de réchauffement climatique. La Mexicaine Fernanda Melchor propose quant à elle une plongée violente dans les inégalités sociales de son pays. Enfin, un essai de Malika Rahal dresse un tableau éclairant de l’année 1962, celle de l’indépendance de l’Algérie, dont le soixantième anniversaire tombe le 18 mars.

    ROMAN. « Cœurs vides », de Juli Zeh

    Il serait tentant d’affirmer que Cœurs vides, le sombre conte de l’écrivaine allemande Juli Zeh, parce qu’il traite de l’incapacité des modernes à se joindre à la moindre aventure collective n’ayant pas leur intérêt pour objectif, a perdu de son mordant avec le retour de la guerre en Europe. Car tous les phénomènes d’égoïsme actuels que pointe, dans cette fable dystopique en forme de thriller, l’ancienne juriste devenue romancière peuvent à leur manière expliquer pourquoi les dictateurs ont pu tabler sur l’inertie des nantis pour déchaîner leurs projets impériaux.

    Britta, revenue des idéaux de sa jeunesse, ne songe qu’à gagner de l’argent tandis que son mari, pâle figure d’homme, peine dans ses affaires et qu’un parti populiste d’extrême droite a réussi à arriver au pouvoir. Elle monte un cabinet de psychologie consacré au suicide, mais dont l’objectif consiste à proposer à des groupes terroristes des candidats dont les motivations à l’autodestruction sont déterminées « scientifiquement ».

    Paru en 2017 en Allemagne, le roman reflète l’inquiétude qu’ont pu provoquer les progrès et la radicalisation du parti d’extrême droite AfD aux yeux d’une démocrate écœurée par le cynisme contemporain. Nicolas Weill

    ROMAN. « Dejima », de Stéphane Audeguy

    La montre Mickey avec laquelle l’empereur Hirohito s’est fait enterrer n’est qu’une anecdote parmi d’autres dans Dejima, mais elle se situe au carrefour des grandes ambitions de l’ébouriffant roman de Stéphane Audeguy. Le cartoon riant squatte auprès de la dépouille, la babiole repose avec l’empereur longtemps isolé de ses semblables par son statut divin, l’ornement puéril pare le poignet du descendant d’une lignée pluriséculaire, le temps fragmenté en secondes se frotte à la sombre éternité du caveau.

    De la même manière qu’un détail dérisoire peut devenir à ce point éloquent, un sujet – en l’occurrence le Japon dans Dejima – est surtout, chez Stéphane Audeguy, l’épicentre d’un récit nomade et d’une réflexion foisonnante.

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    Le Monde

    Entre décombres de la guerre et ruines antiques, le Moyen-Orient de Mathieu Pernot

    Claire Guillot

    Publié aujourd’hui à 07h00, mis à jour à 11h26

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    En imagesTripoli, Homs, Palmyre… Mathieu Pernot est parti sur les pas de son grand-père, photographe amateur qui habitait Beyrouth et qui a sillonné la région dans les années 1920. Ses images racontent la vie qui continue dans ces zones dévastées par les conflits.

    C’est par un vieil album de photos de famille qu’a commencé l’aventure de Mathieu Pernot à travers les ruines du Moyen-Orient. Son grand-père, enseignant et photographe amateur installé au Liban, avait parcouru le bassin méditerranéen dans les années 1920, visitant Tripoli, Homs, Palmyre. De son voyage dans les protectorats français et britanniques, il avait rapporté des images assez attendues, réunies dans un album soigné : ruines antiques majestueuses, souks animés et déjeuners chics en canotier et costume blanc.

    Les pays visités, bouleversés par des décennies de guerres et de catastrophes, n’ont aujourd’hui plus grand-chose à voir avec ce tableau idéalisé de l’Orient. Mathieu Pernot a décidé de partir sur les traces de son grand-père au Liban, en Syrie et en Irak, où d’innombrables décombres contemporains s’ajoutent désormais aux ruines antiques.

    « C’était très naïf de ma part de croire que je pouvais aller dans ces lieux et cela a été très compliqué. » Mathieu Pernod

    « Je ne suis pas un photographe de guerre ni un grand voyageur, reconnaît le photographe qui a reçu pour ce projet le prix de la Fondation Henri Cartier-Bresson. C’était très naïf de ma part de croire que je pouvais aller dans ces lieux et cela a été très compliqué, surtout en Syrie, où l’accès des Français sur les territoires ­contrôlés par le régime de Bachar Al-Assad est quasi impossible. »

    Commençant par Beyrouth en septembre 2019, il a réussi à y retrouver l’appartement familial, resté miraculeusement intact. Mais très vite, son voyage s’est placé sous le signe de la catastrophe : quelques mois plus tard, le 4 août 2020, l’immeuble était sérieusement touché par l’explosion d’un stock de nitrate d’ammonium dans le port.

    Au Liban, bataille mémorielle autour des silos à grains du port de Beyrouth

    Les effroyables destructions qui ont accueilli Mathieu Pernot au Liban annonçaient celles qu’il allait rencontrer en Syrie, pays ravagé par la lutte acharnée du régime de Bachar Al-Assad contre les rebelles, et en Irak, territoire marqué par la guerre contre l’organisation Etat islamique (EI).

    L’esthétique des ruines

    Dans ses images, les couches d’histoire anciennes et récentes se juxtaposent et parfois se télescopent. Les ruines antiques qu’appréciait son grand-père sont parfois préservées, comme dans la cité gréco-romaine de Baalbek au Liban. Ailleurs, elles ont été réduites à des tas de pierres en vrac, comme à Palmyre, en Syrie, cette extraordinaire cité antique en grande partie détruite par l’EI entre 2015 et 2017.

    « Ça m’intéresse d’être dans l’entre-deux, entre le fracas de la guerre et la reconstruction. » Mathieu Pernot

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    L'Humanité

    Il y a 10 ans : le meurtre de Trayvon Martin et les ferments de Black Lives Matter

    Il était une fois

    26 février 2012. La mort à 17 ans de Trayvon Martin, tué par un vigile qui le trouvait suspect, émeut l’Amérique. L’acquittement du meurtrier, couvert en Floride par une loi instaurant le concept « d’homicide justifiable» – un véritable permis de tuer – crée l’embrasement. Une jeunesse multiraciale se lève. La révolte va donner naissance au puissant mouvement Black Lives Matter, « les vies des noirs comptent ».

    Michel Muller

    Il est un peu plus de 19 heures, ce 26 février 2012 à Sanford, une petite ville de Floride. Trayvon Martin, un adolescent de 17 ans, rentre dans la résidence fermée Twin Lakes, où habite son père et chez qui il réside depuis une semaine. Grand et filiforme, Trayvon a un visage encore enfantin et sa peau est « noire ». Il vient d’acheter une cannette de thé glacé et un sachet de bonbons pour son amie, Rachel Jeantel. Il pleut, il fait froid et Trayvon se couvre la tête avec la capuche de son sweat-shirt.

    Ce « hoodie » est un marqueur vestimentaire de mauvais augure, bien plus aux États-Unis qu’ailleurs, pour les « braves citoyens respectueux et défenseurs de la loi et de l’ordre ». C’est à ce moment-là qu’il constate qu’un homme le suit en voiture, s’arrête, en descend et se rapproche de lui. Inquiet, Trayvon téléphone à Rachel, qui lui demande à quoi ressemble cet homme : « À un “creepy ass-cracker” », (1) lui dit-il. « Tu ne connais pas le coin, il s’agit peut-être d’un violeur », lui répond son amie.

    « Pourquoi vous me poursuivez ? Lâche-moi, lâche-moi ! » sont les derniers mots de Trayvon avant la rupture de la communication. Des voisins proches entendent des appels à l’aide puis un coup de feu. Arrivée sur les lieux, la police constate que l’adolescent a été tué d’une balle dans le cœur. Le tueur, George Zimmerman, resté sur place, est un Latino-Américain âgé de 28 ans qui avait décidé, comme l’y autorise la législation de Floride, de veiller à la tranquillité de la résidence. Ce que, bien sûr, Trayvon ne pouvait pas savoir, d’autant que son assassin ne s’était même pas identifié.

    Le racisme règne sur la vie quotidienne états-unienne

    Les échanges de ce « vigile volontaire » avec la police révèlent l’ampleur du racisme non dit, implicite et accepté comme tel qui règne sur la vie quotidienne états-unienne. Ce n’est que le 16 mars que la police rend publique une partie des appels de Zimmerman et de témoins au commissariat. Tout « naturellement », le choix des échanges à publier, donc à remettre au procureur, s’est opéré entre le chef de la police et le « city manager » (gérant municipal) (2), Norton Bonaparte.

    22 mars 2012. Un mois après l'assassinat de l'adolescent, son meurtrier est toujours libre. Des manifestations éclatent dans tout le pays pour réclamer son arrestation. © Julie Fletcher/AP

    Zimmerman : « Ce type fait comme s’il était en train de faire un mauvais coup, ou il est drogué… quelque chose comme ça. Il observe, regarde toutes les maisons… et maintenant il se dirige vers moi. Il a mis sa main dans sa poche de ceinture. Il a quelque chose de louche. » Le policier : « OK. Et le gars, il est blanc, noir ou hispanique ? » « Noir », lui répond le « vigile », en indiquant qu’il porte un « hoodie ». « Ces foutus voyous, ces encu… ils s’échappent toujours ! Merde, il se met à courir ! » Apparemment, Zimmerman est sorti de sa voiture : « Vous le poursuivez ? » demande le policier. « Oui », répond Zimmerman. « OK », lui répond le policier. Et la conclusion tombe, sans appel : « Nous n’avons pas besoin que vous fassiez cela. »

    Une loi adoptée sous l’impulsion du lobby des armes à feu

    Zimmerman n’est pas arrêté, ni inculpé dans un premier temps. Sans que ce ne soit dit formellement, c’est sous couvert de la loi « stand-your-ground » (tenez votre position) que l’assassin sera jugé : il « avait le devoir de ne pas battre en retraite », selon les instructions données par le procureur au jury – même si la police lui avait intimé le contraire – et il avait le droit de « tenir tête et d’affronter la force par la force, y compris la force mortelle, s’il estimait raisonnablement qu’il devait agir ainsi pour éviter la mort ou une atteinte grave à son intégrité corporelle ».

    La Floride a été le premier État, en 2005, à adopter cette loi sous l’impulsion du lobby des armes à feu – la National Rifle Association (NRA) – et d’un puissant groupe de pression de droite, le Conseil d’échanges législatifs américain (Alec), financé par les frères Koch, multimilliardaires, et soutenu notamment par la chaîne commerciale Walmart. Depuis, plus de la moitié des États ont fait de même. La Floride est même allée plus loin : c’est au procureur de prouver que la loi ne bénéficie pas à l’accusé, et non à l’avocat de prouver le contraire. Ainsi, le nombre d’« homicides justifiés » y a été multiplié par 2,5 depuis 2005.

    Acquitté par un jury composé de six femmes, dont une seule Noire

    Le procès de Zimmerman ne s’est tenu qu’en juin 2013. Le tueur a été acquitté le 13 juillet par un jury composé de six femmes, dont une seule Noire. Le témoignage de l’amie de Trayvon est particulièrement douloureux et significatif d’une structure mentale raciste dominante aux États-Unis, que subissent les « personnes de couleur », notamment dans les couches les plus pauvres. Souffrant tout à la fois de misère sociale, d’un système éducatif intrinsèquement ségrégué et dévalué, elles sont, de ce fait, assignées à un statut d’êtres inférieurs. C’est dès son plus jeune âge qu’un enfant « de couleur » états-unien découvre dans le regard des autres que sa peau est noire.

    Mal à l’aise, bouleversée, Rachel ne répond que succintement et de manière confuse aux questions. À l’avocat de Zimmerman, Don West, qui lui demande « pourquoi », selon elle, le qualificatif de « creepy ass-cracker » a une signification « raciale » – c’est ainsi que Trayvon a qualifié Zimmerman –, elle répond : « Oui ». « C’est donc Trayvon Martin qui a mis de la race dans cela », insinue Don West. « Non », dit la jeune fille. Et l’avocat d’insister : « Vous ne pensez pas que c’est un commentaire racial ? » « Non », confirme-t-elle.

    Mais pour le jury, il est clair que Trayvon a accusé le « vigile » de racisme. Don West en tire parti : si « creepy ass-cracker » est une expression péjorative définissant un Blanc raciste et qu’elle a été utilisée par Trayvon, un Noir, et que d’autre part Zimmerman n’a pas prononcé d’insultes de même ordre (bien qu’il l’ait fait, comme en témoigne son appel au commissariat), ce dernier n’a donc pas « ciblé racialement Trayvon », c’est donc bien Trayvon qui est l’agresseur raciste... Tout le monde en déduit que c’était Trayvon Martin qui était un « danger » pour la vie de Zimmerman. Pour enfoucer le clou, la juge Debra S. Nelson donnera au jury l’instruction suivante : « Zimmerman a certes ciblé Trayvon, mais il ne l’a pas fait racialement. »

    « Protéger les entreprises » contre les « émeutiers gauchistes »

    Autre moment tragique provoqué par l’avocat pour démontrer que ces « gens-là » ne sont décidément pas du même monde que les bons et respectables citoyens blancs cultivés : Don West demande à Rachel de lire une lettre qu’elle a envoyée à la mère de Trayvon, mais qu’elle a demandé à une amie étudiante d’écrire à sa place. « Êtes-vous capable de lire ce document suffisamment bien pour nous dire s’il s’agit bien de cette lettre ? » lui demande-t-il. « Non », répond Rachel. Et devant l’insistance indécente de l’avocat, elle explique : « Je ne comprends pas l’(écriture) cursive. » (3).

    En 2016, le quarterback Colin Kaepernick met un genou à terre lors de l’hymne national, pour éveiller les consciences.

    © Thearon W. Henderson/Getty Images/AFP

    Malgré de notables changements intervenus depuis l’acquittement de Zimmerman – grâce aux puissantes protestations antiracistes – dans la qualité de la justice accordée aux victimes de crimes racistes, un scénario similaire s’est produit récemment. Dans la soirée du 25 août 2020, une importante manifestation a lieu à Kenosha (Wisconsin) pour protester contre des tirs de policiers qui ont paralysé un père de famille noir, Jacob Blake, et dont les auteurs n’ont pas été inquiétés par la justice. Kyle Rittenhouse, un adolescent de 17 ans qui se proclame défenseur des braves gens, adepte par ailleurs des « protecteurs du serment » à la nation (Oath Keepers, un groupe d’extrême droite), prend son fusil de guerre AR 15 et quitte son Antioche natal, dans la banlieue de Chicago (Illinois), pour Kenosha, où il dit vouloir « protéger les entreprises » contre les « émeutiers gauchistes ». Il tue deux manifestants et en blesse un autre – tous blancs et non armés – qui tentent de le désarmer. Il est déclaré non coupable le 19 novembre 2021. Donald Trump a immédiatement invité le gamin dans son palais, à Mar-a-Lago en Floride, le qualifiant de « héros de l’Amérique ». Quant à Zimmerman, il a vendu aux enchères son pistolet meurtrier et récolté plus de 130 000 dollars.

    Un Afro-Américain a huit fois plus de risques qu’un Blanc d’être tué par un policier et huit fois moins de chances qu’un Blanc de sortir libre d’un tribunal (4). Selon une étude publiée le 2 octobre 2021 par la revue médicale « The Lancet », de 1980 à 2019, 30 800 personnes, dont plus de 60 % de Noirs, ont été les victimes mortelles de violences policières aux États-Unis. En 2019, les polices états-uniennes ont été responsables de 13 % des morts par balles policières dans le monde, alors que le pays ne compte que pour 4 % de la population mondiale.

    En 2020, les États-Unis ont connu les plus puissantes manifestations de leur histoire contre le racisme

    Ces chiffres montrent, s’il en était besoin, combien la montée en force du combat contre le racisme structurel – une notion que même Joe Biden a été amené à employer – est devenue le cœur des révoltes et des soulèvements aux États-Unis. Révoltées par le meurtre de Trayvon et l’acquittement de son meurtrier, trois jeunes femmes noires militantes des droits humains à divers titres, Patrisse Cullers, Alicia Garza – toutes deux militantes queer se réclamant du marxisme – et Opal Tometi – fondatrice et responsable de la seule organisation états-unienne de défense des migrants (Black Alliance for Just Immigration lance en 2013 le mouvement Black Lives Matter (5).

    Depuis, il a pris une ampleur telle – avec les quelque 150 organisations qui s’en réclament – que, pendant l’été 2020, les États-Unis ont connu les plus puissantes manifestations de leur histoire contre le racisme, mais aussi contre les inégalités et pour la justice sociale.

    « Une nation qui continue au fil des ans à dépenser davantage pour sa défense militaire que pour le progrès social approche de sa mort spirituelle. » Ces paroles, prononcées par Martin Luther King en avril 1967, sont prophétiques. Comme il l’avait proclamé quelques jours avant son assassinat, le 4 avril 1968, les combats contre le racisme et l’exploitation de classe sont intimement liés. Une étape qualitative de cette formidable marche vers l’émancipation humaine a été franchie au cours de cette décennie aux États-Unis. Mais aussi, les forces de refus – dont Donald Trump se veut l’actuel thaumaturge – redoublent de férocité au risque de la destruction même de la démocratie dans ce pays, le plus puissant militairement au monde.

    www.huffpost.comwww.cairn.info

    Il était une fois ...une autre histoire

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !

    HistoireÉtats-UnisracismeIl était une fois
    Le Figaro

    Quentin Fillon Maillet : «Parfois, je me dis que les gens me prennent pour quelqu'un d'autre»

    Cédric Callier

    ENTRETIEN - Le quintuple médaillé olympique de Pékin et vainqueur du gros globe de cristal en biathlon s'est longuement confié ce mardi sur sa folle saison, et ce qui l'attend désormais.

    De passage à Paris après avoir fini sa saison de Coupe du monde le week-end dernier à Holmenkollen, Quentin Fillon Maillet arborait le sourire du champion qui sort d'une saison exceptionnelle, couronnée de cinq médailles olympiques – dont deux titres en individuel et en poursuite – et de la conquête de son premier gros globe de cristal récompensant le vainqueur du classement général. Avant de savourer des vacances bien méritées, le Jurassien s'est offert une petite tournée des médias avant les Championnats de France à Prémanon, près de chez lui.

    Quentin, que ressentez-vous après une telle saison ?Quentin Fillon Maillet : Je suis tout simplement heureux. L'enchaînement a été tellement intense. Après les Jeux, j'ai eu très peu de temps pour en profiter car il a fallu rebasculer très vite sur la fin de saison en Coupe du monde, en faisant attention avec le Covid. Donc mes émotions ont dû rester feutrées, jusqu'à ce que je franchisse la dernière ligne d'arrivée dimanche et que je touche enfin ce gros globe de cristal. Là, toutes les émotions accumulées sont ressorties.

    Vous attendiez-vous à dominer autant ?Non, pas du tout. Lorsque petit je rêvais d'une médaille d'or aux Jeux, je n'imaginais pas finir cinq fois sur le podium. De même, je n'imaginais pas décrocher le gros globe de cristal une étape avant la fin. Cela était au-delà de mes rêves. C'était même bizarre de me dire que j'avais remporté le gros globe si tôt alors que pour moi, tout devait se jouer sur la dernière course. C'est incroyable d'avoir compté mathématiquement trois victoires d'avance sur mon plus proche poursuivant. 15 podiums sur 25 courses, je ne pensais pas à cela.

    Quand on est enfant, on s'imagine un jour sur la plus haute marche du podium, mais en fait, on y croit sans y croire.

    Votre plus sérieux rival sur le papier, le Norvégien Johannes Boe, a connu une saison difficile, à l'exception de ses Jeux réussis…Oui, il a connu un début de saison difficile, même s'il est arrivé à Pékin très en forme. Derrière, il a pris la décision de ne pas finir la saison. Du coup, cela reste une saison particulière pour lui car il a réussi le plus important, mais le connaissant, je pense que ses performances en coupe du monde ont dû lui laisser un goût d'inachevé. Mais je vous garantis qu'il a été à fond toute la saison, il n'y a pas de course qu'il a lâché. Simplement, il a été moins en forme au début. Je ne sais pas pourquoi, et je crois que lui-même n'a pas réellement d'explication.

    Avez-vous eu des moments de doutes au cours de la saison ?Plein ! Avant chaque course en fait. Je me demandais si j'étais capable d'y arriver ou pas. J'essaie toujours d'avoir le plus de confiance possible mais au départ, il y a toujours une appréhension. Les moments de doute sont plus nombreux que ceux d'extrême confiance.

    Qu'est-ce que cela vous fait d'être au sommet de votre sport ?Ma quête de devenir le meilleur biathlète de la planète, ce rêve que j'avais étant enfant, tout cela s'est réalisé cette saison et j'espère que cela va durer encore longtemps. C'est une vraie satisfaction. Quand on est enfant, on s'imagine un jour sur la plus haute marche du podium, mais en fait, on y croit sans y croire. Tout cela semble tellement lointain. Et puis petit à petit, cela prend forme. Mais avec toujours cette inquiétude de se demander si un jour on sera capable de gagner une fois, puis plusieurs. Le fait d'y arriver, cela procure beaucoup de confiance.

    Maintenant, est-ce que le plus dur – rester au sommet – commence pour vous ?C'est la question que je me suis posée après les Jeux, alors que je savais que le gros globe de cristal me tendait aussi les bras. Je me suis demandé quels pourront être mes objectifs après avoir décroché les deux distinctions suprêmes dans ma discipline. Évidemment, il reste toujours d'autres titres à aller conquérir, comme un titre mondial ou un petit globe de la mass start. J'ai un peu d'inquiétude par rapport à cela. Je me demande si je vais réussir à me motiver pour la suite. Et en même temps, quand je prends le temps de bien réfléchir, je sais que je ne prends pas du plaisir uniquement à remporter des titres, mais aussi à progresser, à bien me préparer, à faire du sport dans la nature… Je sais que certains sportifs ne prennent du plaisir qu'à travers leur réussite, mais ce n'est pas mon cas. Moi, il y a plein de petits objectifs qui me motivent, qui sont comme les miettes permettant au Petit Poucet de retrouver son chemin et d'avancer. Mon bonheur, je le trouve dans tout ce que je fais aujourd'hui. Il y a certaines contraintes qui sont dures à vivre, mais le plaisir l'emporte largement.

    Je suis fier de ma fin de saison car certains me prédisaient un contrecoup après Pékin et j'ai su rester concentré sur mon objectif.

    L'inquiétude dont vous parlez est-elle liée à ce qui est arrivé cette saison à Alexis Pinturault qui, après avoir décroché le Graal du gros globe de cristal en ski alpin, a eu beaucoup de mal à enchaîner ?Je n'ai pas discuté de cela avec lui la dernière fois que je l'ai croisé car c'était pendant les Jeux et je pense que vous, journalistes, lui aviez déjà suffisamment posé cette question (sourire). Je n'avais pas envie de l'embêter avec cela mais il est certain que j'aimerais bien en parler un jour avec lui, de comprendre comment s'est passé son après-globe et pourquoi il a connu de telles difficultés. J'ai lu quelques articles sur le sujet, donc j'ai déjà ma petite idée mais ce serait bien d'échanger. Maintenant, je ne veux pas penser que cela peut m'arriver aussi. Je vais essayer de bien me reposer. Je reprendrai ma préparation que lorsque je serai certain de m'être bien reposé.

    Sentez-vous en vous ce trait de caractère carnassier, comme avait Martin Fourcade, d'avoir un appétit de victoires insatiable ?Oui, je pense. Quand on gagne, on y prend goût et on ne voit plus que par la victoire et quand je termine 2e de certaines courses, même si la performance a été très correcte, j'étais déçu.

    Vous accordez beaucoup d'importance aux petits détails. Quelle course, cette saison, s'est rapprochée le plus de la perfection selon vous ?(Il réfléchit) Je pense à la poursuite du Grand-Bornand avec mon 20 sur 20 au tir. J'ai eu un contrôle de la course presque absolue. Mais au-delà de ça, d'être régulièrement sur le podium est quelque chose de très fort. Je me rends compte que je n'ai pas peur de mes adversaires, que je sais où j'en suis, que j'ai une stratégie bien planifiée et un certain ascendant psychologique sur mes adversaires. Je suis fier de ma fin de saison car certains me prédisaient un contrecoup après Pékin et j'ai su rester concentré sur mon objectif.

    En dehors de l'aspect purement sportif, appréhendez-vous votre nouvelle dimension médiatique, voire people, que vous allez prendre ?Non, pas trop. D'aller chercher un gros globe était autrement plus dur que de gérer tout ça. Cela ne m'inquiète pas. C'est vrai que c'est un peu nouveau. J'avais une certaine médiatisation avant, car je ne sors pas de nulle part. Là, c'est sûr que je passe une marche supplémentaire mais je me sens bien entouré et j'avance avec les conseils de mon équipe. Je vais essayer de rester moi-même, un gars simple. Je dis régulièrement que le boulanger qui fait la meilleure baguette du monde n'a pas la chance d'avoir 20.000 personnes qui l'encouragent comme je l'ai. Je vis de ma passion, je suis encouragé, soutenu et je ne veux surtout pas tout gâcher en changeant ma personnalité ou en me faisant passer pour quelqu'un d'autre. Au début, j'ai fait du sport vraiment pour moi et pour rendre fier mes parents. Ce sont les deux seules personnes à qui je dois rendre compte, même s'ils seront fiers quoiqu'il se passe. À un moment de ma carrière, j'ai commencé à trop prendre en compte les avis extérieurs et cela m'a mis une pression négative. Jusqu'au moment où j'ai eu le déclic de me concentrer sur moi. J'ai su me détacher de tout ça.

    L'aspect financier n'est pas ce qui me motivait au départ mais c'est un bonus important.

    Financièrement, votre vie a-t-elle déjà changé après ces cinq médailles olympiques ?Financièrement, c'est clair que cela a été une belle saison, qui m'a beaucoup apporté. Je gagne très bien ma vie, même si je reste très en dessous de nombreux autres sportifs. Mais pour moi, c'est déjà énorme. L'aspect financier n'est pas ce qui me motivait au départ mais c'est un bonus important. Et la suite devrait être encore mieux car je vais essayer de bien me vendre. J'ai déjà de belles pistes de partenariats, financiers ou non. Comme me le disait mon attaché de presse, ce n'est plus à moi aussi de démarcher mais je peux me permettre de fixer certaines de mes conditions, de ne faire que ce qui m'inspire vraiment. C'est une belle récompense pour ma réussite. Et puis cela m'offre l'opportunité de discuter avec des gens que je n'aurais pas pu approcher autrement. Par exemple lundi, j'étais au conseil d'administration de Paris 2024 et j'ai discuté avec des ministres.

    Votre téléphone a dû chauffer depuis Pékin ?Oui, je crois que j'ai trois mois de SMS en retard auxquels je dois répondre (rires). Ce qui me touche le plus, en dehors de mes proches, ce sont les félicitations d'un autre sportif, comme Jean-Claude Killy, ou d'un autre biathlète, comme Martin Fourcade, Raphaël Poirée, Ole Einar Björndalen. C'est flatteur car ils connaissent la difficulté pour réaliser un tel objectif. Le fait d'avoir leurs félicitations ce n'est pas n'importe quoi.

    Vous parlez de Björndalen. Cela vous fait-il bizarre de vous dire que des jeunes vous regardent aujourd'hui comme vous, vous le regardiez quand vous étiez jeune ?Oui, c'est bizarre. Quand j'étais petit, j'avais son poster dans ma chambre. Si j'arrivais à le croiser et à avoir une dédicace, j'étais comme un fou pendant des semaines. Et aujourd'hui, sans doute que j'inspire cela chez certains jeunes, ce qui est incroyable. Parfois, je me dis que les gens me prennent pour quelqu'un d'autre. J'ai deux bras, deux jambes, je ne suis pas un humain différent, ce sont juste mes performances qui me distinguent un peu des autres.

    Vous évoquiez les politiques. À l’instar de Martin Fourcade, avez-vous envie de vous engager dans ce domaine ?Non, pas du tout. Le terrain politique ne m'attire pas. J'envisage d'autres choses mais pas celle-ci.

    Qu'allez-vous faire pour vos vacances ?Je n'ai encore rien défini avec ma copine. J'aimerais bien aller dans des coins comme l'Islande mais c'est vrai qu'il y fait encore très froid donc c'est un peu compliqué car je crois qu'elle aspire à plus chaud (rires). Donc on va essayer de chercher davantage de soleil, d’autant plus qu'il s'agit de mon seul mois de vacances de l'année.

    Biathlon : Justine Braisaz-Bouchet remporte la mass start d'Oslo et le petit globe

    La Française Justine Braisaz-Bouchet (25 ans), championne olympique à Pékin de la mass start, a remporté…

    Biathlon : Fillon-Maillet vainqueur du petit globe du sprint, après le gros globe de cristal

    Le Français a enrichi sa moisson de trophées avec le petit globe du sprint ce vendredi, à Oslo (Norvège).

    Biathlon : Eckhoff victorieuse du dernier sprint à Oslo, Chevalier-Bouchet 5e

    La Norvégienne Tiril Eckhoff a remporté le dernier sprint de la saison de Coupe du monde de biathlon…

    France24 - Monde

    À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis

    Publié le : 21/03/2022 - 08:38Modifié le : 21/03/2022 - 09:53

    David GORMEZANO Suivre

    Le ProEnglish Theatre, petit théâtre indépendant de Kiev qui joue et enseigne dans la langue de Shakespeare, s'est mué en un "art shelter", un abri artistique. La petite troupe d'acteurs s’est installée au sous-sol de leur théâtre pour vivre l'épreuve de la guerre ensemble, témoigner et organiser une résistance tous azimuts. Rencontre avec des artistes pétris d'humanité et résolus à gagner la guerre contre la Russie.

    Le 24 février, c'est au téléphone qu'Alex Borovensky, le directeur du ProEnglish Theatre, a appris que la guerre avait éclaté et que les chars russes étaient entrés en Ukraine. "J'ai raccroché, puis j'ai entendu les explosions, puis les sirènes. C'était irréel, je ne voulais pas y croire. Avec ma compagne, nous avons fait nos valises et nous avons décidé de nous installer au théâtre qui est en sous-sol. À la fin de la journée, nous avons tous regardé 'Mission Impossible 4', parce qu'à la fin, Tom Cruise détruit le Kremlin."

    En quelques jours, l'acteur et ancien professeur d'anglais se mue en résistant. Obstruer les fenêtres des deux pièces du théâtre donnant sur la rue, transformer la salle où étaient données les représentations en dortoir, abriter les gens de l'immeuble pendant la nuit ou lorsque les sirènes signalent une attaque aérienne, donner des interviews aux médias anglophones pour témoigner de la situation à Kiev et ailleurs en Ukraine, décharger des camions d'aide humanitaire et aider à leur répartition dans le quartier… L'heure était à la survie et à la solidarité. "Tous les jours, on me propose de venir me réfugier ici ou là, mais je veux rester. Je veux voir ce qui est en train de se passer de mes propres yeux. Ma résistance, c'est l'art et c'est ce que je veux partager, c'est pour ça que je vais rester à Kiev".

    En ce dimanche 20 mars, au 25e jour de guerre, l'irréel est devenu la nouvelle normalité. Un calme étrange règne dans la ville de Kiev troublée par le grondement sourd de la défense anti-aérienne ukrainienne. Ces derniers jours, les tirs de missiles russes ont touché des immeubles d'habitation, faisant plusieurs morts, tandis qu'à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, les affrontements se poursuivent. Un ciel bleu intense et les rayons du soleil semble annoncer le printemps. Alex et ses compagnons ont décidé de s'offrir une petite journée de détente.

    "Il n'y a pas de bombardements massifs alors nous nous aventurons un peu plus en ville, nous recommençons à circuler en voiture autour de Kiev. Mais il y a eu des frappes directes sur la ville. L'une d'elles a touché un immeuble juste à côté de celui d'une des actrices du théâtre et les vitres de son appartement ont explosé. Nous sommes dans l'attente."

    Un théâtre pour résister et créer

    Avec la guerre qui s'installe, la petite bande de trentenaire n'a pas renoncé à ses projets. Tetiana Shelepko, actrice et metteuse en scène, est en train de monter une pièce d'Harold Pinter, "Le nouvel ordre mondial", qui sera diffusée en direct sur Internet le 27 mars et projetée dans plusieurs théâtres en Allemagne, en Slovaquie et au Portugal. Continuer à jouer semble pour elle une nécessité. "Pendant les guerres, le théâtre devient un abri pour les âmes, il permet de s'échapper de la folie de la guerre", explique-t-elle.

    Alex a adopté le même dispositif et prépare une performance basée sur "La Voleuse de livres", un roman de l'écrivain australien Markus Zusak. "Ce sera un monologue qui se déroule dans un abri anti-aérien qui n'est autre que notre théâtre ! Le stream sera repris par différents théâtres dans le monde qui ont manifesté leur intérêt pour ce projet. Quand l'Ukraine aura gagné la guerre, nous allons faire une grande tournée, dans beaucoup de villes, pour que ceci ne se reproduise jamais."

    Soutenir avant tout l'armée

    Pour les deux compères, le monde artistique ne doit pas se contenter d'interpeller sur les souffrances et les dévastations qu'infligent cette guerre. "Si vous [les Occidentaux, NDLR] voulez venir en aide aux réfugiés ukrainiens ou aux artistes ukrainiens, donnez de l'argent à l'armée ukrainienne, il y a un compte qui a été ouvert pour cela et qui reçoit des donations dans toutes les monnaies. Pour moi, c'est une évidence, il faut s'attaquer à la racine du problème, qui est la Fédération de Russie et son armée. Sinon, vous n'allez pas résoudre le problème."

    Lorsqu'ils sont assis autour d'un café, les mines deviennent plus sombres. Certes, il règne un calme apparent à Kiev, mais chaque jour apporte son lot d'informations insoutenables, comme celles du bombardement par les forces russes du grand théâtre de Marioupol où s'étaient réfugiés plusieurs centaines de personnes.

    Le sort réservé à cette ville de 400 000 habitants au bord de la mer d'Azov prend aux tripes les Ukrainiens et décuple leur envie d'en découdre avec la Russie. "Je suis en colère. Il faut que ça s'arrête. Je pense qu'il faut aussi boycotter le monde de la culture russe, sans hésitation, parce que la Russie est en train de tuer mon pays", affirme Alex.

    L'aveuglement des Européens

    Tetiana ressent aussi une colère froide qu'elle dirige, elle, vers l'attitude des Européens. "L'Europe vit dans une illusion. Elle semble vivre dans le monde de Harry Potter, faisant semblant que ce qui est en train de se passer n'existe pas. Ce n'est pas le 'Ministère de la magie' qui va faire disparaître l'armée russe."

    De son côté, Bogdan, un journaliste qui a rejoint l'"art shelter" de la rue Smolenska, regrette la nonchalance des Européens vis-à-vis de la Russie. "Après l'annexion de la Crimée, Vladimir Poutine a multiplié les conférences de presse pour vanter le réarmement de la Russie, le développement de nouvelles armes ultra-sophistiquées et vos dirigeants semblaient ne pas y prêter attention. Ils ont continué à acheter du pétrole et du gaz russe comme si de rien n'était. Cela fait huit ans que Poutine prépare la guerre, pour nous, c'était évident."

    Regrettant l'aveuglement des Européens, Alex, Tetiana et leurs amis ont une foi inébranlable dans leur pays et la certitude qu'il vaincra l'ogre russe. "Soutenir l'armée, c'est très important mais il faut aussi penser à soutenir le pays tout entier. Si l'économie continue à tourner, alors la Russie va connaitre la défaite", estime Alex. Dans une ultime pirouette, l'acteur devenu résistant rappelle que cela fait trois semaines que Moscou tente de faire pénétrer ses blindés dans Kiev sans y parvenir. "L'armée russe est faible, rouillée et désorganisée. Il ne faut pas en avoir peur puisque qu'un petit pays corrompu comme le nôtre a pu la mettre en échec ! De quoi l'Europe a-t-elle peur ?"

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    Guerre en Ukraine : ils s'appelaient Tetiana, Mykyta, Alisa, Yulia...

    REPORTAGE

    À Kiev, entraide et solidarité pour résister à tout prix

    Guerre en Ukraine

    L'Allemagne démarche aux quatre coins du monde pour acheter du gaz

    Valeurs Actuelles

    [Benedetti] Ces inconnus qui pourraient remettre en cause le scénario de la réélection d’Emmanuel Macron

    La réalité électorale a ses raisons que la raison ignore. À trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, toutes les intentions de vote confirment la qualification potentielle et probable du sortant et de sa concurrente finale de 2017. Si tel était le cas, la thèse du politologue Jérôme Sainte-Marie selon laquelle la vie politique française serait désormais traversée par une grande faille sociologique entre « bloc élitaire » d’un côté, « bloc populaire » de l’autre, trouverait là sa certification dans les urnes.

    Cette trajectoire apparaît à ce jour et pour le moment si ce n’est inéluctable, tout au moins probable. Elle infirme d’autres études qui voici quelques mois encore démontraient le souhait d’une majorité de Français d’être confrontée à un choix alternatif à celui du duel qui avait alors opposé Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Entre temps, aucune autre offre n’est parvenue à perturber la chronique de cet affrontement annoncé. La guerre déclenchée par Vladimir Poutine en Ukraine a même comme renforcé et figé cette éventualité dont le président sortant, par ailleurs, paraît amplement tirer profit.

    Les tensions inflationnistes que le conflit russo-ukrainien a renforcées constituent une variable susceptible d’impacter le niveau de mobilisation électorale.

    La question néanmoins mérite d’être posée. Y-a-t-il une place encore pour cette incertitude sacrée qui participe de l’ardeur démocratique ? Les projections dans leur épaisse réitération répondent par la négative, mais c’est là faire fi de trois paramètres qui pourraient bouleverser le scénario médiatique dominant. Parmi ces facteurs, le premier d’entre eux est à rechercher dans une caractéristique saillante de l’opinion post-moderne : l’extrême volatilité de celle-ci et mécaniquement son hyper-sensibilité à l’immédiateté de l’actualité.

    De ce point de vue, les tensions inflationnistes que le conflit russo-ukrainien a renforcées constituent une variable susceptible d’impacter le niveau de mobilisation électorale. De celle-ci, il convient de mesurer qu’elle constitue une clé de compréhension du scrutin à venir. L’inquiétude socio-économique dont les classes populaires et moyennes sont empreintes est susceptible de s’exacerber et de ramener vers le vote des catégories qui s’en sont parfois écartées. Cette donne dès lors impacterait le rapport de forces.

    À ce stade, les résiliences électorales de la candidate du RN, voire celles du leader de La France insoumise pourraient servir de réceptacles à un sursaut de la participation. A contrario, une hausse de l’abstention solidifierait les offres disposant des potentiels électoraux les plus engagés ou mobilisés dans leurs rapports aux institutions et aux rites républicains : Emmanuel Macron, Valérie Pécresse ou Éric Zemmour ne manqueraient pas de bénéficier mécaniquement d’un tel phénomène. Du niveau allant du faible au fort de l’engagement, sorte d’angle mort pour les sondeurs, dépend d’une certaine façon l’issue d’une consultation qui devra tenir compte d’un troisième facteur et non des moindres, la dynamique d’une campagne assez imprévisible.

    Paralysé entre autres dans un premier temps par la persistance des anxiétés sanitaires, puis comme quasi stérilisé par la situation internationale, le débat reste certes encalminé, mais nombre d’enjeux comme le régalien, le pouvoir d’achat, la pratique même du pouvoir continuent de fortement cliver la société. Rien ne démontre qu’il n’y ait pas, nonobstant sondages et commentaires, une infusion sourde des critiques portées contre le sortant, quand bien même celui-ci semble disposer d’un contexte propice à sa reconduction. En 1965, le général de Gaulle, assuré de son aura, s’était heurté, il est vrai dans une tout autre époque, à un ballotage imprévu qui avait fait figure de coup de tonnerre. Il reste à savoir si la démocratie française est encore apte à ne pas se résigner aux augures médiatiques de ceux qui ont intérêt à ce que cette élection présidentielle ne soit qu’une formalité.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    Le journal de deux sœurs séparées par la guerre en Ukraine : « C’est affreux de s’habituer à n’avoir jamais le cœur en place »

    Elisa Mignot

    Publié hier à 18h27, mis à jour hier à 19h11

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    TémoignagesA Kiev, Sasha, 32 ans, tente d’avancer sur ses projets professionnels ; en France, Olga, 34 ans, ne peut s’empêcher de lui envoyer les mêmes messages inquiets : « Tout va bien ? Tout va bien ? ». Elles ont accepté de partager pour la quatrième semaine leur quotidien.

    Olga et Sasha sont deux sœurs ukrainiennes. La première a 34 ans et est caviste à Paris, où elle habite depuis sept ans. La seconde, âgée de 32 ans, vit à Kiev. Au début de la guerre, elle s’est installée, avec sa mère, son compagnon, Viktor, son chien et son amie Y., dans un immeuble ayant un parking souterrain. Au rythme des alertes, tous font des allers-retours entre l’appartement et le sous-sol. Les deux sœurs ont accepté depuis le début du conflit de tenir leur journal de bord pour M. A Kiev, Sasha tente de se projeter dans l’avenir ; en France, Olga accepte mal le choix de sa famille de rester en Ukraine et a le sentiment que les Français ne se sentent pas suffisamment concernés par le conflit.

    Mardi 15 mars

    Olga : Des réfugiés m’écrivent, essayent de trouver des appartements… Mais je n’ai juste pas d’énergie pour aider de façon rationnelle. Je n’arrive pas à me concentrer. J’ai pris l’habitude d’écouter Oleksy Artestovych, le conseiller de guerre principal de Zelensky (ça y est, mon iPhone me suggère son nom automatiquement quand j’écris !). C’est quelqu’un de très structuré, intelligent. Il dit que la guerre est bientôt finie et qu’il faut « juste » régler la question de comment elle va se terminer. Il parle lentement, sa voix est grave, il est très rassurant. C’est ma méditation de la journée ! Quand je commence à stresser ou à pleurer, je regarde ses vidéos. Et je me calme.

    « Ce matin, sur l’écran de mon téléphone, j’ai vu les yeux terrifiés de ma petite sœur » : le journal de bord de deux sœurs séparées par la guerre en Ukraine« Maintenant on voit ce dont les Russes sont capables : tuer les civils, tuer un peuple » : le journal de deux sœurs séparées par la guerre en Ukraine« Nous sommes plus forts que nous pouvions l’imaginer »

    Certains me disent que c’est de l’information positive, de la propagande, quoi… Mais si on ne se retrouve pas autour d’un but commun, nous les Ukrainiens, tout va tomber à l’eau, non ? Plusieurs Français m’ont demandé : « Bonjour Olga. Une question m’obsède… C’est quoi réellement le motif de cette guerre ? Parce que moi, là, je n’y comprends rien. » Eh bien, je n’ai qu’une réponse à ça : « Quel était le motif d’Hitler ? » Envahir le monde, imposer sa vision. Poutler – c’est comme ça qu’on l’appelle sur les réseaux sociaux – veut que tout soit Russie : qu’on soit russe, qu’on parle russe, qu’on mange russe. Comme si nous n’avions pas le droit d’exister.

    Sasha : Hier, maman a rapporté de chez elle des couvertures et aussi des bouteilles de vin de France qu’Olga nous avait données. Elle a aussi pris tout ce qu’il y avait dans son congélateur. Elle a trouvé des steaks de saumon, on a fait un vrai festin ! Et elle a pu préparer un bortsch. Le soir, on a descendu l’ordinateur au parking et on a fait une petite séance de cinéma avec Inglourious Basterds, de Tarantino. Très à propos. On y est resté jusqu’à 3 heures du matin, on entendait des explosions.

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    France24 - Monde

    Info ou Intox 2022 : déconstruire les fausses informations avec les lycéens

    Info ou Intox

    Publié le : 21/03/2022 - 18:20

    Maëva Poulet Suivre

    Alors que se tient du 21 au 26 mars la Semaine de la presse et des médias dans l’école, l’équipe des Observateurs de France 24 est partie à la rencontre d’une classe de seconde du Lycée Paul Valéry, à Paris, afin de répondre aux questions des élèves sur la désinformation et d’échanger avec eux des conseils pour démêler le vrai du faux. En partenariat avec le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (Clemi), notre reportage retrace cette expérience, à la fin de laquelle les élèves ont eux-mêmes réalisé un épisode de notre émission "Info ou Intox". 

    À l’issue de cinq séances, les élèves ont été initiés à la vérification des faits à partir d’intox qu’ils avaient identifiées eux-mêmes. La thématique du Covid, autour de laquelle circule massivement de fausses informations, a retenu leur attention, et notamment des vidéos sur TikTok ou Facebook prétendant que les autotests Covid réagiraient positivement à l’eau. Ils ont pu démonter cette affirmation avec l’appui d’un virologue.   

    Le module Info ou Intox issu de leur travail est disponible ci-dessous. 

    "INFO ou INTOX", un programme multilingue en partenariat avec le CLEMI 

    Pour sa huitième édition, ce numéro annuel d’"INFO ou INTOX" est présenté par Maëva Poulet en français, Derek Thomson en anglais, Fatma Ben Hamad en arabe et Natalia Ruiz Giraldo en espagnol. Il a été produit en partenariat avec le Clemi (Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information). 

    Cette émission s’inscrit dans une volonté de l'équipe des Observateurs de France 24 de transmettre conseils et bons réflexes à avoir sur les réseaux sociaux, tout en répondant aux interrogations des élèves.  

    "INFO ou INTOX" a aussi sa version courte hebdomadaire 

    Depuis octobre 2018, "INFO ou INTOX" se décline dans une version hebdomadaire disponible sur le compte Twitter @InfoIntoxF24 et sur les réseaux sociaux des Observateurs de France 24. Les épisodes sont aussi disponibles sur le compte Instagram de France 24 et des Observateurs en français, anglais et arabe. 

    Tous les soirs à 20 h 45 et 22 h 20, les infox repérées par les Observateurs de France 24 sont décryptées par les chroniqueurs Anthony Saint-Léger et James Creedon.  

    Vous voulez contacter la rédaction des Observateurs car vous pensez avoir repéré une fausse information ? 

    Nos contacts : 

    Mail : observateurs@france24.com 

    Sur notre page Facebook par message privé 

    Sur Twitter à @InfoIntoxF24 

    WhatsApp : +33 6 30 93 41 36 (attention, le numéro est régulièrement saturé). 

    Télécharger l'application

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    Le Figaro

    Obsession du selfie et fin de pandémie, le visage est au centre de toutes les attentions

    Pauline Castellani

    DÉCRYPTAGE - En ces dernières années de selfies, de zoom et de masques sous pandémie, on a assisté au retour en fanfare du maquillage, des chokers, des couvre-chefs et des coupes courtes. Le visage, nouvelle tête d’affiche?

    S’il vous est récemment arrivé de croiser une jeune fille au maquillage digne des grandes heures psychédéliques de Twiggy, sachez que cette tendance, énorme dans toute la France comme à l’étranger, on la doit à Doniella Davy. Si ce nom ne vous dit pas grand-chose, la Gen Z ne jure que par ses looks réalisés pour la série HBO Euphoria (diffusée en France sur OCS) à base de couleurs vives et appuyées: épais trait de liner bleu électrique, halo fluo tout autour de la paupière, gouttes de strass encadrant le regard, larmes pailletées… La maquilleuse a annoncé fin février, sur Instagram, le prochain lancement de sa marque Half Magic qui risque bien de faire un carton chez les fans de ces visages beaux et étranges à la fois.

    Cette créativité décomplexée des pigments s’explique par une décennie de selfies compulsifs à grand renfort de filtres et de techniques de contouring. D’abord, principalement visible sur les réseaux sociaux (ou sur HBO), cette nouvelle esthétique est en train de gagner le quotidien à la faveur de la fin des masques sanitaires. «Il y a dans ces maquillages un côté provocateur, presque punk, en tout cas une affirmation puissante de soi, remarque Stéphane Leroy, consultant mode. C’est, pour cette génération addict aux réseaux sociaux, une façon d’accrocher le regard sur Instagram. Longtemps, les marques ont promu des visages ultra-normés, au teint toujours impeccable, qui finissaient par tous se ressembler et donc par devenir pratiquement invisibles. Aujourd’hui, on privilégie les dessins et la couleur qui font plus de bruit.»

    Hoodie ou béguin?

    Dans le cadre finalement étroit d’Instagram, tout est bon pour se distinguer, surtout s’il s’agit du visage. D’où le boom, ces deux dernières années, de bijoux se portant aux oreilles et/ou au cou. «C’est curieux comme à l’heure du body positivisme, qui célèbre toutes les sortes de corps (jeunes et âgés, minces et ronds…), tout se passe au-dessus des épaules. Le corps, mieux accepté dans ses “imperfections”, s’efface au profit du visage, note Daniel Alfredo, consultant en joaillerie. En témoigne la déferlante de chokers à gros maillons qui enserrent le cou chez Louis Vuitton, laqués de couleur vive chez Bottega Veneta, totalement régressifs avec leurs perles en forme de trèfle, d’étoile et de cœur chez Balenciaga… La chaîne classique se démarque grâce à son épaisseur et son porté au ras-du-cou adopté par les filles comme par les garçons. À noter aussi que les hommes n’hésitent plus à arborer des perles quand les femmes préfèrent les grosses chaînes, comme si masculin et féminin s’inversaient, il n’y a plus de genre attribué à ces bijoux de mode.»

    Le succès du hoodie (le sweat-shirt à capuche), qui permet de cacher en partie son visage comme une pop star américaine ou un joueur de basket, participe paradoxalement au phénomène. Dans son sillage, on n’a jamais autant vu de bonnets, de casquettes, de cagoules (rebaptisées balaclavas et d’un coup moins ringardes), et même… de béguins. Soit ces petits bonnets à bride qui se boutonnent sur le côté, à l’origine, au XVIe siècle, de l’expression «avoir le béguin à l’envers» (littéralement, la tête ailleurs) qui a depuis perdu ses deux derniers mots. Gersende, la trentaine, porte le sien en tartan bleu avec une veste en jean «pour éviter le côté mormon. J’adore son gros ruban de velours noir qui se noue sous le cou, mais le plus facile c’est de le porter comme une capuche qui tombe dans le dos et de faire de son nœud un col de chemisier ou de manteau».

    Cheveux courts et idées longues

    À moins de céder à la chirurgie, le principal marqueur esthétique est la chevelure, et évidemment le retour des coupes courtes dans un contexte de fluidité des genres, comme l’a montré la dernière Fashion Week. «Ces cinq dernières années, on a vu des garçons aux cheveux très longs défiler, notamment pour Hedi Slimane chez Celine, remarque Stéphane Leroy. Aujourd’hui, ce sont les filles qui portent les cheveux très courts… et des vêtements et accessoires dans lesquels les deux sexes peuvent s’identifier». Une tendance observée par la coiffeuse Marisol, qui vient d’ouvrir son troisième salon dans les jardins du Palais-Royal (Paris 1er): «Les clientes nous demandent des coupes assez brutes, comme coupées avec de gros ciseaux à la va-vite, sans effilage ni aucun dégradé. On a pu le remarquer sur les derniers défilés Chloé et Valentino, où ces looks très affirmés tranchaient avec des silhouettes très féminines. Ces coupes ne se veulent pas “jolies”, elles revendiquent une allure agressive, voire même transgressive, tout droit sortie des années 1980-1990. Les colorations tirent, vers le noir, le platine et même le rouge, telle la fameuse nuance 6.66 de L’Oréal, qui faisait déjà fureur à cette époque-là. Avec ce retour inattendu des couleurs pures, voire extrêmes, qui se délavent beaucoup plus que les autres, nous réfléchissons à des formules fixant mieux les pigments et évitent qu’elles ne s’affadissent. Dans notre salon du Marais (Paris 3e), fréquenté par les milieux de la mode et de la musique, nous avons même des demandes de coupe “mulet”, courte sur le dessus et les côtés et un peu plus longue derrière, indifféremment de la part d’hommes et de femmes .»

    Tout au long du XXe siècle, le court n’a eu de cesse de revenir au gré des modes et des revendications féministes, comme le rappelle le sociologue Michel Messu dans son ouvrage Un ethnologue chez le coiffeur (Fayard). «Les coupes “à la garçonne”, pour les femmes, au moins depuis Jeanne d’Arc, laissent toujours entendre que s’y loge quelque revendication de prérogatives dites masculines. Comme si le sacrifice d’une ample chevelure, conçue comme féminine, donc, les rapprochait déjà, au moins symboliquement, du rôle social ou de la place dans la société qu’elles entendaient occuper.» Mais aujourd’hui, ce choix capillaire revendique avant tout une non-binarité. «On est très loin de la garçonne des années 1920, insiste Stéphane Leroy. Ces jeunes filles ne cherchent pas à travestir leur identité. Comme les hommes de leur âge, ce sont avant tout des humains qui vont se maquiller, s’habiller et se coiffer pour marquer une attitude, et non plus un genre ou une classe sociale.»

    Court toujours

    • La Garcette du XVIIe siècle

    Mise à la mode par la reine Anne d’Autriche et donc imitée par les femmes de la cour, cette coiffure d’origine espagnole est définie dans un dictionnaire du XVIIe siècle comme étant «une disposition de cheveux abattus et coupés au niveau du front, comme les portent les garçons». Pour autant, garcette ne vient pas de garçon mais de garceta, diminutif de garza «héron», référence à ces bouquets de cheveux comme des aigrettes.

    • La Garçonne des années 1920

    L’écrivain féministe italienne Sibilla Aleramo écrivait en 1925: «On ne peut pas aborder le sujet des cheveux courts “alla maschietta” sans en avoir fait l’expérience. C’est comme une illumination: on a le sentiment, tout simplement, d’être passé d’une époque à une autre.» Avant Louise Brooks, Coco Chanel ne disait pas autrement: «Une femme qui se coupe les cheveux est une femme qui s’apprête à changer de vie.»

    • Jean Seberg en 1960

    «Ses cheveux courts (ici dans À bout de souffle, NDLR) annoncent le programme d’une fille facile à vivre: toujours coiffée, donc toujours prête, sorte de Tintin au féminin, elle appartient au monde où on circule à scooter ou en décapotable, les cheveux au vent et, mieux encore, sans cheveux, d’avance prête au port du casque», analysait Alain Fleischer dans le catalogue de «Brune/Blonde ; Une exposition arts et cinéma» présentée à la Cinémathèque française en 2011.

    • Les punks des années 1970

    Dans son ouvrage Un ethnologue chez le coiffeur, le sociologue Michel Messu indique que «la punkitude capillaire va traiter indifféremment le cheveu masculin et le cheveu féminin, ce que n’avaient pas totalement réussi à faire les hippies(…) Le cheveu va perdre son genre et, ce faisant, va gagner en pouvoir d’expérimentation, de réinvestissement des audaces contestataires et d’expression de nouveaux symbolismes».

    • La coupe «pixie» du XXIe siècle

    Le court, très court, était de tous les podiums cette saison, des petites têtes à la Mia Farrow chez Max Mara aux coupes de «working girl» chez Versace, en passant par l’effilé «queer» exhumé des années 1980 chez Louis Vuitton ou Miu Miu. Alors que, cette dernière décennie, les chevelures se sont allongées de plus de 10 cm (un phénomène capillaire mondial chez les jeunes femmes), voilà que certaines optent pour le court radical!

    Accessoires: votez blanc

    Les accessoires à forte personnalité signent une saison qui s’annonce tout, sauf neutre.

    Charlotte Chesnais, un parcours en or

    PORTRAIT - Elle a conquis le monde (de la mode) avec ses bijoux au design simple et singulier. Parisienne d’adoption, elle navigue entre la rive droite où elle travaille et la rive gauche où elle habite.

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    Le Monde

    Au pays du raki, les ravages de l’alcool de contrebande

    Sevin Rey-Sahin

    Publié le 19 mars 2022 à 05h00, mis à jour hier à 05h25

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    ReportageSous couvert de politique de prévention, le gouvernement Erdogan s’emploie à éradiquer l’alcool de Turquie à coups de taxes mirobolantes. Pour contourner cette prohibition qui ne dit pas son nom, les Turcs sont de plus en plus nombreux à bricoler leurs propres liqueurs, au péril de leur vie.

    Dans la cuisine aux vitres embuées de son appartement de Sungurlu, au centre de la Turquie, Sema, penchée sur sa casserole, remue son plat de haricots secs. Derrière elle, son mari, Riza, s’affaire à un drôle d’édifice fait de divers récipients. Un liquide translucide traverse une bouilloire, puis une bouteille en plastique remplie de granules de charbon et atterrit dans un autre flacon. « Je filtre l’alcool pour enlever les métaux lourds, c’est plus sain comme ça », explique le quinqua­génaire, une main sur la hanche.

    Dans cette pièce surchauffée, Riza concocte son raki à partir d’alcool médical à 96 degrés, acheté par l’intermédiaire d’un contact trouvé sur Internet. Une fois son éthanol dilué, il y verse quelques gouttes d’arôme d’anis. « Voilà, c’est prêt en dix minutes. Si je veux du whisky, il suffit que je mette du malt », précise-t-il. D’après son alcoomètre en verre, son cocktail atteint les 50 degrés de teneur en alcool. « Je dois rajouter de l’eau, sinon c’est trop fort. On est tous devenus des chimistes, dans ce pays. Comment veux-tu boire sinon ? »

    Produit inaccessible

    Riza passe son temps à calculer le prix des choses. L’inflation turque atteint les 36 %, selon les chiffres officiels, et réduit son pouvoir d’achat d’année en année. Pour compléter sa retraite de 192 euros, soit un demi-smic turc, Riza continue de cultiver ses champs de blé dans un village à l’écart de Sungurlu. A deux heures d’Ankara, la capitale, cette cité de 50 000 habitants, ressemble à toutes les villes de province anatoliennes, avec ses immeubles modernes à deux ou trois étages aux couleurs pastel et aux antennes satellites qui débordent des balcons.

    « Aujourd’hui, lorsqu’on boit un verre, on en offre quatre à l’Etat. » Ali Seker, député du parti de l’opposition CHP

    L’hiver, la neige couvre les petites collines aux alentours, l’été, le soleil brûle les champs. Cette année, la sécheresse a divisé par deux les rendements, tandis que les prix de l’essence et de l’engrais ont été multipliés d’autant. « Je suis passé au bio sans le vouloir parce que je ne pouvais pas payer les fertilisants », affirme-t-il. Et, pour son alcool, l’agriculteur est passé à la production « faite maison » en raison des multiples hausses de taxes décidées par le gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan.

    Lorsque Riza a commandé, il y a trois ans, de l’éthanol pour la première fois, la bouteille de raki coûtait 7 euros. Après une énième hausse de 46 % en janvier 2022, elle en vaut aujourd’hui trois fois plus. Au total, depuis 2010, la hausse globale des taxes sur le litre de raki est de 863 %. Sous couvert de lutte contre l’alcoolisme, le Parti de la justice et du développement (AKP) de Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir en Turquie depuis vingt ans, a fait de l’alcool un produit inaccessible pour la majorité des Turcs.

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    L'Humanité

    Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achat

    Actu

    En vue de la présidentielle, la droite cible les taxes pour faire baisser les prix, tandis qu’à gauche certains veulent aller plus loin en s’attaquant aux dividendes des grands groupes.

    Diego Chauvet

    La hausse record des prix à la pompe intervient dans un contexte d’élection présidentielle déjà marquée par de fortes attentes sur le pouvoir d’achat. Selon un sondage Ipsos publié vendredi, c’est l’enjeu numéro 1 pour 53 % des Français. Impossible donc de faire l’impasse pour les candidats de tous bords, qui, tous, se prononcent pour une baisse de la facture à la pompe, mais avec des méthodes différentes.

    Essence, gazole, « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »

    Face au risque de colère sociale, le gouvernement a été contraint d’annoncer une « ristourne » à la pompe de 15 centimes par litre, à partir du 1er avril. À droite, pour l’essentiel, les candidats considèrent que ce sont les finances publiques qui doivent être mises à contribution. Valérie Pécresse (LR) demande « qu’une partie des taxes supplémentaires collectées par la hausse du prix de l’essence puisse être rendue aux Français » et propose d’indexer les indemnités de frais kilométriques sur les prix des carburants pour ceux qui travaillent avec leur voiture.

    Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction. 

    La candidate du RN, Marine Le Pen, regarde également de ce côté. Elle veut réduire la TVA de 20 % à 5,5 %, et instaurer une « taxe exceptionnelle » sur les groupes pétroliers pour financer « l’annulation des hausses » décidées par Macron en 2017 et 2018. Un dispositif provisoire, tant que le baril serait à plus de 100 dollars. Son concurrent d’extrême droite, Éric Zemmour, propose un « blocage » des prix à 1,80 euro.

    À gauche, la socialiste Anne Hidalgo ne se démarque guère de ses adversaires de droite : elle s’est prononcée en faveur d’une « baisse transitoire » des taxes sur l’essence, le gaz naturel et l’électricité.

    Comment éteindre la flambée des prix à la pompe

    « Taxer 100 % des dividendes en période de guerre »

    Pour l’écologiste Yannick Jadot, c’est le « chèque énergie » qui doit être rehaussé, de façon à permettre à 6 millions de Français de percevoir 400 euros. Le candidat EELV entend également soutenir les transports qui émettent peu de CO2 plutôt que d’agir sur les prix des carburants. D’autres veulent aller plus loin. Pour Jean-Luc Mélenchon, le prix doit être bloqué à « 1,40 euro » et « c’est au trésor privé de payer, pas au trésor public ». « Le marché, c’est le chaos, justifie le coordinateur de la France insoumise, Adrien Quatennens. On ne peut pas laisser la loi de l’offre et de la demande dicter les prix, surtout les prix des produits de première nécessité pour l’activité des entreprises ou les particuliers. »

    Présidentielle. Pour Fabien Roussel, le pouvoir d’achat est l'urgence absolue

    Le candidat communiste, Fabien Roussel, vise les pétroliers et veut éviter que des « profiteurs de guerre » ne se remplissent les poches. « 60 % du prix d’un litre d’essence, ce sont les taxes », rappelle-t-il, mais les finances publiques ne sont pas seules à devoir être mises à contribution. « Total a engrangé 16 milliards de bénéfices en 2021, pour 7 milliards de dividendes versés », martèle le secrétaire national du PCF. Le groupe doit donc, selon lui, baisser son propre prix et ne pas faire de bénéfices sur la crise. « S’il ne le fait pas, je taxerai 100 % des dividendes car nous sommes en période de guerre », promet le candidat communiste. Dans l’immédiat, il propose une baisse du prix à la pompe de 35 centimes « tout de suite », et un blocage des prix à 1,70 euro le litre.

    Présidentielle 2022carburantshausse des prix
    Le Figaro

    Art et horlogerie: les affinités électives

    Judikael Hirel

    Horlogers et artistes contemporains partagent souvent les mêmes admirateurs. Ils cultivent donc leurs affinités, grâce à des séries exclusives et divers programmes de soutien ambitieux.

    Rendons à Swatch ce qui est à Swatch. Il y a déjà presque quarante ans, la montre en plastique iconoclaste aux motifs pop changeait le visage de l’horlogerie, notamment en faisant sortir l’art des musées pour le mettre au poignet. Keith Haring, le légendaire street artist, peintre, sculpteur et dessinateur new-yorkais lança avec Swatch la première association de l’horlogerie et de l’art. Une idée visionnaire en 1986, et la source de toutes les collaborations qui lui auront succédé. Une Swatch, signée Kiki Picasso, éditée à 140 exemplaires et dévoilée au Centre Georges-Pompidou, à Paris, a suivi l’année suivante. Depuis, des artistes contemporains du monde entier et de tous les styles se sont mis à l’art du temps. Des cadrans en guise de toile, il suffisait d’y penser.

    » Découvrez l’intégralité de F, Art de vivre

    Même si transposer tout un univers à l’échelle du poignet n’est pas une mince affaire. Cette année, Swatch boucle la boucle en revenant à Beaubourg pour une nouvelle collection Swatch x Centre Pompidou. Ce millésime artistique propose cette fois des montres inspirées d’œuvres majeures de Modigliani, Robert Delaunay, Vassily Kandinsky, Frida Kahlo et Piet Mondrian.

    À lire aussiPourquoi la Swatch Keith Haring de 1986 est-elle historique?

    La fusion entre art contemporain et garde-temps aura pris bien des formes et séduit bien des marques.

    En 2012, l’artiste new-yorkais Kaws signait ainsi une édition spéciale déclinée en quatre coloris de l’Ikepod Horizon, créée par le génial Marc Newson en personne. Des éditions limitées à 120 pièces qui s’arrachent littéralement aujourd’hui. TAG Heuer a, pour sa part, fait appel au street artist Alec Monopoly pour pirater ses Carrera et ses Formula 1. Ici, le cadran est envahi par l’univers coloré et le voleur masqué, imaginés par l’artiste. En 2016, lors de l’annonce de ce partenariat à Art Basel Miami, Alec Monopoly avait réalisé une fresque géante éphémère sur le mur de la boutiqueTAG Heuer située en plein cœur du Miami Design District.

    Plus récemment, Baume & Mercier a annoncé un hommage à Pierre Soulages, avec un garde-temps inspiré de son œuvre, en partenariat avec le musée dédié à l’artiste à Rodez.

    Citons aussi la jeune marque française Trilobe qui a fait fort dernièrement: ses créateurs ont su convaincre le sculpteur Daniel Buren d’imaginer avec eux La Réciproque.

    Une étonnante horloge sur laquelle les célèbres bandes noires et blanches des colonnes de l’artiste jouent avec le fil du temps. La course de ses anneaux «X-Centriques» chahute la verticalité des bandes qui ne s’alignent que deux fois par jour, à 2 heures 13. L’heure de la première rencontre entre Trilobe & Daniel Buren! Une pièce unique adjugée pour 100 000 €, lors de la vente horlogère caritative Only Watch, en novembre 2021.

    SÉRIES LIMITÉES ET MÉCÉNAT

    , marque horlogère du groupe LVMH, a, pour sa part, fait de ses partenariats artistiques l’une de ses signatures depuis déjà une décennie, sous la bannière «Hublot loves Art». «Tout est parti d’Art Basel, raconte Ricardo Guadalupe, CEO de la marque. Il nous faut réaliser des montres qui soient différentes, uniques. Apporter cet art dans la montre est quelque chose de particulier. Avec Romero Britto, ou plus récemment Shepard Fairey, je me suis dit qu’il y avait quelque chose d’intéressant à imaginer. On l’a aussi vu avec Orlinski, l’artiste contemporain français le plus vendu dans le monde: son cadran à facettes façonne une montre complètement différente. Plus récemment, nous sommes encore montés en puissance avec Takashi Murakami. Convaincre une telle personnalité de l’art contemporain est extraordinaire pour Hublot. Et comme nous voulons que nos montres soient des œuvres d’art, nous avons réalisé des séries très limitées.»

    Ainsi, les amateurs d’art croisent les passionnés de belles montres, alors que jusque-là ces deux mondes restaient souvent éloignés l’un de l’autre. «Avec la Murakami, nous avons attiré de nouveaux clients qui, à la limite, n’auraient pas acheté une Hublo», confirme Ricardo Guadalupe.

    Le constat est le même du côté de Richard Mille, le roi de l’extrême horlogerie. «Nous avons une clientèle très éclectique. Des collectionneurs, mais également des passionnés d’art qui peuvent s’identifier aux univers Richard Mille», décrypte Tim Malachard, directeur marketing de la marque. Contemporaine et artistique par essence, la marque a ainsi travaillé avec le street artiste Cyril Kongo. De cette collaboration est née la RM 68-01 Tourbillon Cyril Kongo, une série de 30 pièces uniques. «Nous souhaitions intégrer son art directement à l’intérieur de la montre. Il ne pensait pas que nous pourrions aller aussi loin, avec chaque rouage et chaque détail du mouvement peints à l’aérographe», raconte Tim Malachard.

    Depuis, la manufacture s’est aussi ouverte à des collaborations à travers le monde, avec, par exemple, un partenariat de trois ans avec le Palais de Tokyo à Paris, la biennale Desert X à Coachella aux États-Unis, les prestigieuses Frieze Art Fair (à Londres, New York, Los Angeles et Séoul), ou encore la création d’un Art Prize avec le Louvre d’Abu Dhabi.

    Elle rejoint en cela une autre référence horlogère, Audemars Piguet. Depuis déjà dix ans, la manufacture du Brassus a en effet constitué autour d’elle une communauté internationale de créateurs et lancé un vaste programme de soutien et de mécénat, baptisé Audemars Piguet Contemporary. Un concours biennal tente de repérer des artistes en devenir. Une vingtaine d’entre eux en a déjà bénéficié et développé une œuvre d’envergure. Audemars Piguet accompagne chaque commande lors de sa création, son développement et son exposition. Ainsi, l’artiste Cao Fei expose en ce moment son œuvre Supernova au MAXXI, le Musée national des arts du XXIe siècle à Rome.

    L'Heure H, les news horlogères de la semaine

    Des Formule 1, des montres de collection, une moto et une idée lumineuse... C'est le meilleur des garde-temps du moment.

    Formule 1: Des montres sur la grille de départ

    Feux verts sur le circuit du Bahreïn pour une nouvelle saison de F1. Jusqu’au dernier virage, elle verra s’affronter non seulement des écuries et des pilotes, mais aussi les plus grands noms de l’horlogerie.

    France24 - Monde

    Le manque d’eau, une violence de plus dans les pays en guerre

    Publié le : 22/03/2022 - 18:05

    Lou ROMÉO

    Alors que le Forum mondial de l'eau s'ouvre ce mardi à Dakar, en Ukraine, au  Yémen ou encore au Nigeria, les populations civiles vivant dans des zones de conflit pâtissent d’un manque d’eau, dont les conséquences multiples s’ajoutent à celles de la guerre. 

    Dans la ville ukrainienne de Marioupol, assiégée par les troupes russes depuis le 24 février, la population manque de nourriture et d’électricité, mais également d’eau potable. Certains habitants sont réduits à boire de la neige fondue ou l’eau des radiateurs. Une situation de crise aiguë qui se retrouve dans tous les pays en conflit, selon Emmanuel Rinck, directeur des opérations de l’ONG Solidarités international, contacté par France 24.

    "À Marioupol et dans certains quartiers de Kharkiv, rapporte-t-il, les habitants ne peuvent pas sortir de chez eux à cause du danger et les infrastructures sont détruites. L’eau ne coule plus du robinet et les habitants ont un cruel manque d’eau potable, qui est pourtant un besoin primaire d'un point de vue humanitaire."

    Pour tenter de pallier le manque, l’ONG essaie d’organiser des convois de camions citernes et d'apporter à chaque habitants les 15 litres d’eau quotidiens nécessaires à sa survie. Une aide d’urgence qu’ils déploient depuis 40 ans dans de nombreux pays en conflit, comme le Yémen, l’Afghanistan ou la Syrie.

    "Les populations vivant dans les zones de conflit manquent d’eau car la guerre déstructure tout, poursuit Emmanuel Rinck. Le bombardement des usines électriques, des cibles stratégiques, empêche par exemple les stations de pompage de fonctionner, et le manque d’eau vient s’ajouter à celui de chauffage et d’électricité."

    >> À voir : Géopolitique de l'eau : un enjeu stratégique des conflits modernes

    Déplacements massifs de population

    Lorsque le conflit s’étire dans le temps, l’entretien du réseau de plomberie peut également devenir un problème. Au Yémen, par exemple, où 15 millions de personnes manquent d’eau potable, l’ONG a travaillé à rétablir les réseaux de tuyauterie de la troisième ville du pays. Ils ne fonctionnaient plus, faute d’entretien après dix ans de conflit.

    Mais ces investissements demandent des conditions adaptées : "Dans les conflits de faible intensité, il est possible de travailler à des solutions de long terme, en partenariat avec les institutions locales, précise Emmanuel Rinck. Mais ces travaux importants sont impossibles à réaliser dans des zones de combats."

    Parfois, un cercle vicieux s'enclenche : le manque d’eau potable provoque des déplacements massifs de population qui peuvent s’inscrire dans le temps, et les réfugiés, souvent relégués dans des zones arides et inhospitalières, continuent de souffrir d’un manque d’accès à l’eau.

    "À Borno, dans le nord-est du Nigeria, explique Vincent Foucher, chercheur au CNRS contacté par France 24, les autorités organisent le retour des déplacés dans des villes garnisons gardées par l’armée pour les protéger (du groupe jihadiste) Boko Haram présent dans les zones rurales. Mais ces villes surpeuplées et aux très faibles services publics manquent d’eau. Beaucoup d’infrastructures ont été détruites et les forages ont cessé de fonctionner. L’agriculture urbaine y est rendue impossible et les gens passent leur temps à faire la queue pour avoir de l’eau."

    Moyen de pression sur les populations civiles

    Le contrôle de l’eau devient ainsi un enjeu stratégique dans la région, et un moyen de pression des groupes jihadistes sur les populations civiles : certains habitants sont contraints de revenir vivre dans les zones contrôlées par les jihadistes pour pouvoir survivre. L'État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), l’une des branches de Boko Haram, qui s’est assuré le contrôle des terres fertiles bordant le lac Tchad, peut ainsi prélever un impôt sur ces populations.

    >> À voir : L'eau potable, un défi humain et des enjeux économiques

    L’accès aux toilettes est enfin un enjeu vital dans les camps de réfugiés, où les gens vivent dans la promiscuité. "Il faut absolument garantir des toilettes propres et de quoi se laver les mains pour se prémunir des épidémies", rappelle Emmanuel Rincke. Le manque d’eau et d’infrastructures d’hygiène expose particulièrement les plus fragiles. Au Yémen, 2,7 millions de personnes ont contracté le choléra depuis 2017, selon Oxfam en buvant de l'eau contaminée. Dans le monde, 360 000 enfants de moins de 5 ans continuent à mourir chaque année de diarrhées causées par une eau insalubre.

    À cela s'ajoute le réchauffement climatique : nombre de zones accueillant des réfugiés sont particulièrement touchées, ce qui vient accentuer encore plus le désordre causé par le conflit. Selon le Comité international de la Croix Rouge, sur les 25 États jugés les plus vulnérables et les moins prêts à s’adapter au changement climatique, quatorze sont embourbés dans des conflits.

    "Le manque d'eau est une urgence absolue, conclut Emmanuel Rinck. Il faut réagir très rapidement pour que la situation ne s'aggrave pas."

    Selon l’Unicef, près de 48 millions de personnes vivant dans des zones de conflits manquent actuellement d’eau potable.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Forum mondial de l’eau au Sénégal : seulement un Africain sur quatre a accès à l’eau potable

    Revue de presse

    "S'échapper de Marioupol" : le récit des derniers journalistes présents dans la ville assiégée

    Focus

    Inde : le défi de l'accès à l'eau potable pour tous

    Le Monde

    « Tu es bien Yvan Colonna ? »

    L’agression en détention d’Yvan Colonna, le 2 mars, avait embrasé la Corse. Le nationaliste de 61 ans, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998, à Ajaccio, a succombé à ses blessures, lundi 21 mars, après qu’un codétenu, condamné pour des faits de djihadisme en 2015, l’a étranglé alors qu’il faisait du sport. La famille du défunt, dont la colère avait contaminé les rues de l’île, a appelé lundi au respect du deuil. Des rassemblements se sont tenus dans le calme dès l’annonce du décès.

    Yvan Colonna, des rêves d’indépendance corse à l’assassinat du préfet Erignac

    Le Monde écrit pour la première fois le nom d’Yvan Colonna le 23 mai 1999, quinze mois après l’assassinat du préfet Erignac, dans un article de Pascal Ceaux et Jacques Follorou titré « Affaire Erignac : les policiers pensent avoir arrêté le “groupe opérationnel” ». Le nom de Colonna apparaît au détour d’un encadré sur « un groupe radical et isolé, né au début des années 90 ». Il est le fils d’un ancien député (PS) niçois, Jean-Hugues Colonna, qui a conseillé certains ministres de l’intérieur ces dernières années sur le dossier corse. « Yvan Colonna, berger, a élevé ses enfants dans la seule langue corse avant qu’ils n’intègrent le système scolaire. Représentant la Cuncolta à Cargèse, il milite pour un nationalisme intransigeant », lit-on. A l’heure où ces lignes sont rédigées, nul ne le sait encore, mais sa cavale durera quatre années supplémentaires.

    Douleur et émotion en Corse à l’annonce du décès d’Yvan Colonna

    Jacques Follorou annonce qu’un avis de recherche a été apposé dans tous les commissariats de France le 27 mai 1999, et Le Monde consacre pas moins de quatre pages à l’affaire. C’est qu’en garde à vue trois des six membres du commando viennent de désigner Yvan Colonna comme le tireur. « Les aveux des militants nationalistes ont été obtenus grâce à la confrontation de leurs alibis et des expertises techniques menées sur les téléphones portables. Celles-ci ont permis de localiser précisément les membres du commando à l’heure du meurtre, démontrant à chaque fois une contradiction avec le lieu où ils prétendaient se trouver à ce moment-là. » Pour son reportage, Danielle Rouard, elle, est allée à Cargèse recueillir l’appel à la reddition du père d’Yvan, Jean-Hugues Colonna, en pleurs.

    Le 3 juin 2003, une nouvelle salve d’articles annonce l’ouverture du procès, devant la cour d’assises spéciale de Paris, de huit nationalistes pour l’assassinat du préfet. Le cas d’Yvan Colonna, toujours en fuite, a été disjoint. Le Corse est devenu l’obsession de trois ministres de l’intérieur successifs, « le “TOC” de Nicolas Sarkozy », reprend Ariane Chemin, qui consacre au fugitif une pleine page. Les parents Colonna n’ont rien vu venir, jurent-ils. Dans les années 1990, ils « croient que leur fils a rompu avec le nationalisme. Sans doute très sincèrement. Un bon militant cloisonne, en effet, sa vie et retient ses mots. En réalité Yvan est entré dans une église et fait partie des intégristes. (…) Il est devenu le soldat du peuple corse ».

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    L'Humanité

    Après le « grand remplacement », la « remigration »

    Actu

    Extrême droite En perte de vitesse, éric Zemmour souhaite « faire repartir un million » d’étrangers en cinq ans.

    Aurélien Soucheyre

    À la baisse dans les sondages, Éric Zemmour répond par la surenchère. Il a proposé, lundi, de créer « un ministère de la remigration ». « La France est menacée dans son identité par un grand remplacement de population et je veux arrêter cela », assène celui qui souhaite « faire repartir un million » d’étrangers en cinq ans. « Le ministère aura des moyens, il aura des charters, on fera des vols collectifs », assure le leader de Reconquête !, qui cible les « clandestins, délinquants, criminels et fichés S étrangers ». Mais qui vise-t-il véritablement ? Les Maghrébins. Il faudra voir « avec les dirigeants de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie comment on peut organiser cela », explique-t-il d’ailleurs.

    « C’est la remigration de ces gens dont on ne veut plus. Quand quelqu’un vient chez vous, qu’il saccage tout et qu’il vous agresse, vous le renvoyez chez lui », tente-t-il d’argumenter. Mais y a-t-il seulement un million d’étrangers qui « saccagent » notre pays ? Ou bien Éric Zemmour délire-t-il une fois de plus dans son obsession raciste ? « Nous sommes prêts à sauver la vérité pour sauver la France », ajoute ce menteur pathologique, qui s’approprie donc une nouvelle revendication de l’extrême droite radicale, notamment portée par Renaud Camus. Le « ministère de la remigration » ne figurait d’ailleurs pas dans son programme initial.

    Éric Zemmourrenaud camusExtrême droiteexpulsion du territoire
    Le Figaro

    Les jeunes lisent-ils vraiment moins?

    Maguelonne de Gestas

    Selon une enquête du Centre National du livre, les 7-25 ans s’adonnent davantage à la lecture qu’en 2016.

    Les jeunes ne lisent plus. La lecture ne les intéresse pas. Ils passent le plus clair de leur temps les yeux fixés sur leur smartphone. Combien de fois avons-nous entendu ces complaintes de parents? Dans une enquête du Centre National du livre, confiée à Ipsos, du 27 janvier au 6 février dernier, 1 500 jeunes français âgés de 7 à 25 ans ont été interrogés sur leur rapport à la lecture. Les résultats sont en hausse par rapport à 2016. 83% des 7-19 ans lisent dans le cadre des loisirs, soit 5% de plus qu’il y a six ans. Sur l’ensemble des jeunes sondés, 81% lisent aussi par goût personnel.

    Le soir avant de se coucher, un moment de prédilection pour lire

    Ces lecteurs «loisirs» sont 65% à ouvrir un livre plusieurs fois par semaine. Cette habitude augmente de 20% chez les élèves d’école primaire. Plus de la moitié d’entre eux se consacrent à cette activité moins d’une demi-heure. Bonne nouvelle: plus ils vieillissent, plus longtemps ils lisent. À partir du lycée et jusqu’à 25 ans, la majorité d’entre eux lit plus de 30 minutes. Le moment privilégié est le soir avant de se coucher, une habitude qui concerne 90% des lecteurs.

    70% des adeptes de la lecture s’adonnent à la lecture dans les transports en commun, et 32% d’entre eux choisissent la bibliothèque comme lieu de prédilection. Aux parents qui ne savent plus quoi offrir à leur enfant pour attiser en lui le goût des pages qu’on tourne, sachez que 55% des 7-19 ans sont fous de bande dessinée, soit 2% de plus qu’il y a six ans. Les mangas gagnent par ailleurs la deuxième place du podium des livres préférés, avant les comics chez les 20-25 ans.

    Et le roman dans tout cela? Les filles et les lycéens lui accordent largement leur préférence, puisqu’il arrive en tête parmi tous les autres genres. Le plus souvent, les jeunes choisissent un livre d’après les conseils de leur famille, ou bien après avoir vu un film ou une série, qui aiguisent leur appétit d’en savoir plus sur l’histoire. La science-fiction et la littérature de l’imaginaire caracolent en tête avec 51% d’adeptes, devant les romans policiers, d’espionnage et de suspense. Les romans sentimentaux et d’amour rassemblent 40% de lecteurs.

    42% des 7-25 ans achètent des livres au moins une fois par mois, eux-mêmes ou par les soins de leurs parents, à la Fnac, chez Cultura... et sur Amazon, l’un des premiers lieux d’achat. Les bibliothèques ont néanmoins encore un bel avenir devant elles, car c’est là que 58% des élèves en école primaire et 51% des collégiens se procurent des livres.

    Les lecteurs sont des lectrices

    87% des filles lisent pour le plaisir, contre 75% de garçons. Les jeunes femmes montrent une appétence particulière pour les romans, tandis que les garçons jettent leur dévolu sur les mangas. 58% de 20-25 ans lisent tout de même très majoritairement des romans. Les jeunes actifs se passionnent pour les BD et les mangas, qui passent en tête dans le type d’ouvrages préférés. Le nombre de livres lus par goût personnel dans le cadre des loisirs décline dans le temps, restant toujours supérieur chez les filles, sauf entre 16 et 19 ans, où les garçons déclarent lire plus. En moyenne, les jeunes lisent 3h14 par semaine, soit plus de treize minutes chez les 7-19 ans qu’en 2016. Au contraire, les garçons et les foyers moins favorisés passent moins de 3h à lire dans la semaine. Les mères ont un rôle important car ce sont majoritairement elles qui lisent des histoires à leurs enfants. Elles sont 39% à lire plus souvent que les pères, qui plafonnent à 17%.

    Lecture 2.0: lire et envoyer un message en même temps

    Gare aux écrans. En moyenne, l’ensemble des 7-25 ans passe 3h50 par jour devant un écran. Les 20-25 ans y restent 5h33... et plus de 2h50 sur internet. Si les confinements ont été une aubaine pour ces jeunes lecteurs, qui ont assouvi leur appétit lors de ces moments exceptionnels, le contexte a toutefois davantage profité aux écrans. Les jeunes ont beaucoup regardé de séries, utilisé leur smartphone ou joué à des jeux vidéos, un phénomène qui touche moins les écoliers que les 20-25 ans. Pour ces derniers, force est de constater que les écrans s’invitent pendant leur temps de lecture: près de la moitié de ces jeunes fait autre chose pendant qu’elle lit: envoyer des messages, aller sur les réseaux sociaux, regarder des vidéos en tournant les pages d’un ouvrage... Les innombrables applications à portée de mains ont un effet négatif sur la concentration. Ces lecteurs «multitâches» sont surtout les lycéens, des actifs et des 20-25 ans.

    En moyenne, les lecteurs déclarent avoir lu ces trois derniers mois 2,1 livres pour l’école ou le travail, contre 5,4 livres pour leurs loisirs, un chiffre en légère hausse chez les 7 -19 ans. C’est en primaire et dans les foyers les plus favorisés que les jeunes lisent le plus de livres.

    «Les fautes d’orthographe, c’est un tue-l’amour»: comment les règles de français s’invitent sur les sites de rencontre

    ENQUÊTE - Rédiger ses messages sur Tinder, Meetic ou Adopte est devenu un enjeu majeur pour draguer. L’art d’écrire et de séduire sont-ils unis pour le meilleur ou pour le pire?

    Le Monde

    Le Monde passe à table

    GastronomieLes chefs Vins & autres plaisirs liquidesVignobles & vigneronsLes recettesLes bonnes adressesLes sélectionsTechniques & basiques Article réservé à nos abonnés

    Arnaud Donckele auréolé de trois étoiles Michelin pour Plénitude

    Article réservé à nos abonnés

    Raisin le plus courant du Bordelais, le merlot est en surchauffe

    La mandarine, un produit, deux possibilités

    Article réservé à nos abonnés

    Flan, savon, ex-libris, papier peint, sabots, verre soufflé : des retours remarqués

    Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022

    Édition du jour

    Daté du jeudi 24 mars

    Lire le journal numérique Reportage Article réservé à nos abonnés

    Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022

    Deux nouveaux trois-étoiles, Arnaud Donckele et Dimitri Droisneau, six nouveaux deux-étoiles, 87 étoiles vertes, 41 primo-accédants au classement ont été distingués pour la cuvée 2022 du Michelin, lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Cognac, en Charente.

    Publié hier à 18h21, mis à jour à 10h16 Elvire von Bardeleben

    Brève

    Guide Michelin 2022 : la sélection intégrale des nouveaux établissements étoilés

    Publié hier à 18h20, mis à jour hier à 18h23 Le Monde

    Témoignages

    Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »

    Cet arrière-petit-fils d’un meunier a ouvert sa boulangerie à Paris, en 2019, dans un beau local avec pignon sur rue. Puis il a commencé à organiser des workshops autour du pain dans son lumineux Atelier P1.

    Publié le 17 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : Kokoro, c’est dans la poche

    La petite table parisienne lancée en 2013 par Sakura Mori et Frédéric Charrier, tous deux passés par L’Arpège d’Alain Passard, propose une expérience hors du commun, mêlant avec habileté les saveurs et les textures. Et sans prétention.

    Publié le 17 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Cinq bonnes adresses pour déguster fermenté

    Piment vert fermenté, miso fumé, asperges blanches en bocal… La fermentation s’invite depuis quelques années sur les tables parisiennes et de province. De quoi surprendre ses papilles sans forcément dépenser une fortune.

    Publié le 17 mars 2022 à 15h00 Léo Pajon

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Trois recettes fermentées qui en ont dans le bocal

    Faire fermenter des fruits et des légumes, c’est bien. Les sublimer dans l’assiette, c’est encore mieux ! La preuve avec ces recettes proposées par la chef Malika Nguon, autrice d’un ouvrage spécialisé.

    Publié le 17 mars 2022 à 14h46 Léo Pajon

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Passion fermentation, ou la confrérie du bocal

    Plonger dans la saumure carottes et choux, fabriquer son propre miso… Dopée par le confinement et le souci anti-gaspi, la technique de la lacto-fermentation séduit une communauté d’amateurs et de chefs étoilés, qui partagent leurs découvertes gustatives

    Publié le 17 mars 2022 à 00h02 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 15h48 Léo Pajon

    Portrait

    La cantine rasta de Coralie Jouhier et Daqui Gomis

    Chez Jah Jah, dans le 10e arrondissement de Paris, le jeune couple sert une cuisine végétale qui puise dans le répertoire culinaire de leurs origines afro-caribéennes.

    Publié le 16 mars 2022 à 17h00 Léo Bourdin

    Le sando ne fera-t-il qu’une bouchée du sandwich ?

    Ce mets japonais, encore confidentiel il y a deux ans, se diffuse désormais sur l’ensemble du territoire français, en format salé ou sucré.

    Publié le 15 mars 2022 à 18h00 Elvire von Bardeleben

    Portrait

    Charlotte, Valentin et Julie de Sousa, une autre façon de parler champagne

    A la tête de la communication de la maison familiale pionnière dans les vins biologiques, Charlotte de Sousa étend son savoir-faire au public des malentendants en leur organisant des visites spécifiques et en publiant des vidéos traduites en langue des signes.

    Publié le 14 mars 2022 à 19h00 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 10h54 Laure Gasparotto

    Article réservé à nos abonnés

    Vapoter, est-ce déguster ?

    Arôme banane, earl grey, pop-corn… Mi-cuisiniers, mi-parfumeurs, les fabricants de liquides pour cigarettes électroniques jouent avec des saveurs de plus en plus complexes.

    Publié le 13 mars 2022 à 12h00 Léo Bourdin

    Fiche

    La râpe Microplane, une invention accidentelle

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 12 mars 2022 à 10h00 Léo Bourdin

    Ephemera, le premier resto sous l’eau (ou presque)

    Des dauphins qui défilent sur écrans géants, tandis que résonne en fond sonore le chant des baleines… Le premier restaurant immersif de France vient de poser son décorum marin à Paris pour dix-huit mois. Une drôle d’expérience… mais des assiettes inventives.

    Publié le 11 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 15 mars 2022 à 05h51 Léo Pajon

    Portrait

    William Ledeuil, passeur de saveurs

    Tel un père bienveillant, le chef étoilé continue de transmettre aux nombreux talents qu’il a vus éclore ces codes qui font sa marque de fabrique : « Le sens de l’approvisionnement, l’exigence du produit, du travail bien fait – et ce petit coup de punch qui revient dans les assaisonnements. »

    Publié le 11 mars 2022 à 16h39 Léo Bourdin

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Lasagnes du jardin, bolo écolo, à la carbonara… tous les goûts sont dans les pâtes

    Mets populaire par excellence, les pâtes sont ce grand basique que chacun, de l’étudiant fauché au parent débordé, peut agrémenter avec les moyens du bord. Comme ces classiques absolus, revisités par la journaliste culinaire Camille Labro.

    Publié le 11 mars 2022 à 00h32 - Mis à jour le 12 mars 2022 à 12h16 Camille Labro

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Jacky Ribault : « Je suis plus utile ici, à Noisy-le-Grand, que dans les quartiers bobos de Paris »

    Déjà à la tête de deux belles tables, à Paris et à Vincennes, le chef étoilé Jacky Ribault a créé une brasserie moderne à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Une démarche relevant du défi, dans le désert gastronomique que représente le département.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 11h15 Léo Pajon

    Témoignages

    André Tan : « Dans notre culture, la table est l’un des seuls endroits où l’on se retrouve et où l’on peut exprimer ses sentiments »

    Avec son groupe Mamahuhu, André Tan a ouvert plusieurs restaurants asiatiques innovants à Paris. Celui qui a grandi dans les odeurs de cuisine garde de son enfance un plat favori, le gua bao, petit bun vapeur à garnir.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Le gua bao : la recette d’­André Tan

    Le cofondateur de Mamahuhu a grandi dans les odeurs de cuisine du restaurant familial et garde de son enfance son plat favori, un petit bun vapeur à garnir.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : Au Brigand, à Lille, volupté et convivialité ch’ti

    Bistronomie et mixologie se sont invitées dans ce lumineux restaurant Lillois, tenu par Florine Verhellen et son compagnon, Frédéric Le Bordays.

    Publié le 10 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Les Berthillon, depuis l’an de glace 1954

    C’est le glacier le plus célèbre de Paris. Les touristes du monde entier s’y pressent pour déguster ses sorbets et autres gourmandises préparés sur place. Une aventure au délicieux parfum d’antan, débutée dans les années 1950, sur l’île Saint-Louis.

    Publié le 10 mars 2022 à 00h46 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 04h31 Clément Ghys

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    La crème de la crème ! Notre sélection des 15 meilleurs millefeuille

    Qu’ils se la jouent alcoolisés au kirsch, aromatisés à la vanille de Madagascar, crémeux au beurre salé ou croustillant sous la dent, ces millefeuille vous taperont dans l’œil.

    Publié le 08 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 09 mars 2022 à 15h13 Gilbert Pytel

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Pommard ou pomerol ? Face-à-face entre vins rouges de Bourgogne et de Bordeaux

    Ils se ressemblent à l’oreille, au prestige, pas tout à fait en bouche. Ne confondez plus pommard et pomerol.

    Publié le 06 mars 2022 à 00h30 - Mis à jour le 07 mars 2022 à 12h37 Ophélie Neiman

    Fiche

    La patate douce, un produit, deux possibilités

    Originaire d’Amérique tropicale, cette plante rampante et grimpante se consomme pour ses feuilles, comparables à des pousses d’épinard, ou à ses tubercules, bouillies, rôties, ou frites.

    Publié le 05 mars 2022 à 11h15 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h55 Camille Labro

    Témoignages

    Nathalie Rykiel : « J’aime la cuisine simple, je ne pèse pas, je ne mesure pas, c’est à l’inspiration et c’est à chaque fois différent ! »

    Désormais autrice, la fille de la créatrice Sonia Rykiel, avec qui elle a longtemps travaillé, évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Compote de saison : la recette de Nathalie Rykiel

    La fille de la créatrice Sonia Rykiel évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre. A l’image de ses compotes.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : à Paris, +400° Laboratorio, temple de la margherita

    Après les pizzerias Popine et Bijou, le pizzaiolo de compétition Gennaro Nasti ouvre une nouvelle adresse dans le 11e arrondissement de Paris.

    Publié le 03 mars 2022 à 17h00 Marie Aline

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Jeunes chefs, pasta et sushis : les palaces parisiens se dévergondent

    Avec moins de touristes internationaux qui franchissent leurs portes, ces hôtels ultra-luxe doivent séduire une clientèle plus locale. Finie la haute gastronomie guindée. Place à des restaurants où l’ambiance est à la décontraction et la cuisine à la fusion.

    Publié le 03 mars 2022 à 00h56 - Mis à jour le 04 mars 2022 à 14h15 Elvire von Bardeleben

    Le vin blanc de Gigondas se récoltera aux prochaines vendanges

    Alors qu’elle a fêté ses 50 ans pour ses rouges et ses rosés, l’appellation bâtie autour du village du Vaucluse se déclinera aussi en blanc à partir du millésime 2022.

    Publié le 27 février 2022 à 19h15 - Mis à jour le 28 février 2022 à 14h56 Laure Gasparotto

    Entretien Article réservé à nos abonnés

    Reda Kateb : « Le vin est comme un océan et moi, je reste dans un petit coin en baignade surveillée »

    L’acteur est à l’affiche des « Promesses », avec Isabelle Huppert, un long-métrage qui explore les ressorts de la politique, en pleine campagne présidentielle. Sans se targuer d’être un spécialiste, il évoque volontiers son rapport au vin, fait de souvenirs et de coups de cœur.

    Publié le 27 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h09 Rémi Barroux

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Vins du Rhône : la création du saint-andéol, une appellation à la longue maturation

    Il a fallu quasi vingt ans pour que les vignerons ardéchois de quatre communes puissent ajouter la dénomination locale « saint-andéol » sur l’étiquette de leurs côtes-du-rhône-villages rouges.

    Publié le 27 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h38 Rémi Barroux

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Les toquades de l’époque : éloge de l’œuf mayo

    Monument protéiné de la cuisine de comptoir, cette entrée figure à la cinquième place du classement mondial des plats les plus commandés sur Deliveroo. Cocorico !

    Publié le 27 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h08 Léo Bourdin

    Enquête

    De la fraîcheur en bouteille, la quête des vignerons du Rhône sud

    Confrontés à des étés plus chauds, les producteurs sont mis au défi de maîtriser le degré d’alcool de leurs vins.

    Publié le 26 février 2022 à 18h15 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 10h47 Laure Gasparotto

    Portrait Article réservé à nos abonnés

    Vignerons en Rhône méridional ou l’art de la fraîcheur en pays chaud

    Trois domaines, trois appellations de la région viticole – gigondas, vacqueyras et costières-de-nîmes. Et un même souci porté à la précision de leurs cuvées.

    Publié le 26 février 2022 à 18h00 Laure Gasparotto Rémi Barroux Stéphane Davet

    Fiche

    Le moule à falafel, promesse de boulettes parfaites

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 26 février 2022 à 10h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h06 Léo Bourdin

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Les rouges du Rhône méridional, la sélection du « Monde »

    Parmi 330 références dégustées, Laure Gasparotto en a retenu 79 issues de 22 appellations différentes. Une belle palette pour découvrir toutes les nuances de rouges, de Grignan au nord à Nîmes au sud, du mont Ventoux à l’est au duché d’Uzès à l’ouest.

    Publié le 25 février 2022 à 18h15 Laure Gasparotto

    Podcast

    Mory Sacko : « Le plus beau compliment, c’est de me dire que ma cuisine est intelligente »

    L’ancien candidat de « Top Chef », à la tête du restaurant Mosuke, à Paris, est l’invité du podcast « Le Goût de M », en accès libre sur toutes les plateformes dès le vendredi.

    Publié le 25 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h51 M le magazine du Monde

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    « Des gens me font confiance pour leur fournir un bel alcool avec leur récolte » : ces distillateurs qui ravivent leur métier

    Ils ne sont plus que 800 bouilleurs ambulants en France, qui transforment en eau-de-vie les fruits des particuliers. Une nouvelle génération tente de redynamiser cette activité traditionnelle des campagnes, aidés par une clientèle de néoruraux.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h50 Jordan Pouille

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    Les vignobles du Rhône méridional affichent un dynamisme conquérant

    Loin de s’endormir sur ses sarments, la région viticole ne cesse d’innover et peut s’enorgueillir d’avoir vu naître plusieurs appellations dans les vingt dernières années. Une reconnaissance qui, à son tour, entraîne une montée en gamme et ouvre de nouveaux débouchés.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 Ophélie Neiman

    Fiche

    Les pancakes taïwanais : la recette d’Alice Tuyet

    De l’eau, de la farine et de l’huile… Assemblés avec soin ensemble, ces ingrédients deviennent des pancakes ronds et feuilletés. Encore meilleurs accompagnés d’une sauce au soja et au gingembre.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Témoignages

    Alice Tuyet, restauratrice : « J’ai appris le langage des légumes en même temps que l’allemand »

    Après un blog puis un podcast culinaires, Alice Tuyet a ouvert Plan D, sa première adresse parisienne de street food. A Zurich, en Suisse, où elle a vécu trois ans, elle avait commencé à réfléchir à une cuisine de plus en plus végétale.

    Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Camille Labro

    Critique

    Resto : Bouillon ou les plaisirs de la chair

    A Marseille, la jeune cheffe et bouchère Auregan Dean, 26 ans, vient d’ouvrir à toute allure ce nouvel établissement pour carnivores gourmets et décomplexés.

    Publié le 24 février 2022 à 17h00 Marie Aline

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Le sursaut de la grenouille française

    Alors que la plupart des batraciens consommés en France sont importés, Patrice François, poissonnier dans la Drôme, a créé le premier élevage de grenouilles d’Europe. Et le raniculteur fournit les tables les plus prestigieuses de l’Hexagone.

    Publié le 24 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Margherita Nasi

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Cinq idées reçues sur le tonneau

    Pour être bien élevé, un vin doit-il forcément passer par la case barrique ?  Age, volume, essence… tout compte, fût-ce pour la beauté de l’art

    Publié le 20 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h56 Ophélie Neiman

    Fiche

    Le kiwi, un produit, deux possibilités

    Mûr à point, ce fruit se mange coupé en deux et à la petite cuillère. Mixé, il se transforme en un jus tonique.

    Publié le 19 février 2022 à 11h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h54 Camille Labro

    Décryptages

    L’Australie chante les louanges de sa gastronomie

    L’ambassade d’Australie met les petits plats dans les grands pour promouvoir sa cuisine. Mais existe-t-elle vraiment ?

    Publié le 18 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 23 février 2022 à 11h02 Léo Pajon

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Moule, noix, champignon de Paris… Un produit, deux possibilités

    En salade ou en aromate, frais ou en condiment, en accompagnement ou en plat principal : « M Le magazine du Monde » propose de décliner en cuisine ces ingrédients simples et faciles à trouver.

    Publié le 18 février 2022 à 00h06 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro

    Critique

    Resto : Le Mezquité pimente le Pas-de-Calais

    Julien Szyndler et son épouse, Laura Flores Szyndler, mêlent les influences nordistes et mexicaines dans leur restaurant du Touquet qui fait la part belle à la souris d’agneau autant qu’au mezcal. Le tout dans le respect de méthodes de cuisson ancestrales.

    Publié le 17 février 2022 à 17h30 Marie Aline

    Reportage Article réservé à nos abonnés

    Les poissons de Loire, ces chairs méconnues

    Rouelle de silure cuite à la vapeur anisée d’agastache, alose grillée en pavé accompagnée de beurre de coques, filets d’aspe saumurés servis mi-cuits… la cuisine des poissons d’eau douce, longtemps délaissée, se réinvente sur les bords du « fleuve royal ».

    Publié le 17 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 14 mars 2022 à 10h36 Stéphane Davet

    Fiche

    Les crêpes beurre-sucre : la recette d’Hélène Pietrini

    Quand elle était enfant, la directrice générale de La Liste adorait consommer des crêpes au marché des Lices, à Rennes. Aujourd’hui, elle aime les préparer dans toute leur simplicité.

    Publié le 17 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro

    Témoignages

    Hélène Pietrini : « L’obsession du bien-manger a été ma colonne vertébrale éducative »

    Originaire de Bretagne, la directrice générale de La Liste, une application qui sélectionne les meilleurs restaurants à travers le monde, a grandi dans une famille férue de bons plats et de gastronomie.

    Publié le 17 février 2022 à 17h00 Camille Labro

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Chaud devant ! Trois recettes pour une Saint-Valentin l’eau à la bouche

    Pour conquérir l’être convoité, entretenir la flamme de votre bien-aimé ou juste pour prolonger la soirée… notre sélection de trois secrets de chef, révélés par Victoire Loup, journaliste gastronomique.

    Publié le 14 février 2022 à 00h25 Léo Pajon

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    Les plats en trompe-l’œil, la grande illusion en cuisine

    Mâcher une éponge, picorer dans un cendrier, croquer une fleur… Certains chefs mettent leur virtuosité au service de mets faussement immangeables ou confondants de réalisme. Quand d’autres ont trouvé d’ingénieux moyens de nous faire avaler, à notre insu, du céleri-rave.

    Publié le 13 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 14 février 2022 à 12h13 Stéphanie Noblet

    Chronique

    Le moulin à légumes, l’ennemi juré des grumeaux

    Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.

    Publié le 12 février 2022 à 10h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h43 Léo Bourdin

    Enquête Article réservé à nos abonnés

    « Le Thermomix, j’en parle tout le temps » : comment les robots-cuiseurs ont envahi les foyers français

    C’est une communauté de passionnés qui se décline plutôt au féminin. Elles disent que leur robot cuiseur, quelle qu’en soit la marque, les a libérées. Et vantent les mérites de cet aide ménager qui a envahi un foyer français sur six.

    Publié le 11 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 21 mars 2022 à 15h25 Pascale Krémer

    Témoignages

    Guillaume Chupeau : « Il y a beaucoup de belles vues dans le monde et pas assez de restaurants pour en profiter »

    Ancien publicitaire, Guillaume Chupeau a créé Ventrus, un restaurant itinérant et écoresponsable, où l’on mange en profitant des plus beaux panoramas. Le plat de toujours de ce bon vivant : le porc aux oignons brûlés de sa mère.

    Publié le 10 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Fiche

    Le porc aux oignons brûlés : la recette de Guillaume Chupeau

    Le créateur du restaurant itinérant Ventrus a emprunté à sa mère ce plat qui se tient en équilibre précaire entre oignons carbonisés et caramélisés.

    Publié le 10 février 2022 à 17h30 Camille Labro

    Critique

    Resto : un Capitaine au long cours

    C’est dans une impasse du Marais, à Paris, que Baptiste Day a ouvert, en 2017, son propre restaurant, Capitaine. Fort de son amour des voyages, il y développe une cuisine de bistrot imaginative aux saveurs d’ailleurs.

    Publié le 10 février 2022 à 17h00 Marie Aline

    Chronique Article réservé à nos abonnés

    « Il rend les légumes sexy » : les toqués du chef Ottolenghi

    Ses livres de recettes sont les nouvelles coqueluches des cuisiniers amateurs, un sésame pour initiés redonnant un peu de magie au chou-fleur ou au céleri.

    Publié le 10 février 2022 à 16h48 - Mis à jour le 10 février 2022 à 16h50 Guillemette Faure

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    Les meilleures tables locavores de Bordeaux

    Des saint-jacques de l’île de Ré chez Maison nouvelle, la nouvelle table de Philippe Etchebest, de la kefta de bœuf du domaine girondin des Faures servie chez Casa Gaïa… Notre sélection de lieux proposant les plus beaux produits de la région.

    Publié le 10 février 2022 à 10h14 Léo Pajon

    Sélection Article réservé à nos abonnés

    « Top Chef » recommence ce soir : testez-vous avec trois recettes signées Philippe Etchebest

    Avec le pilier de la cuisine bordelaise, réalisez poulet basquaise, salade de haricots tarbais et cœurs de canard accompagnés de pommes sarladaises, à l’aise, Blaise !

    Publié le 10 février 2022 à 10h08 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h28 Léo Pajon

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    Le Figaro

    Quelle meilleure méthode pour apprendre à lire à son enfant ?

    Maguelonne de Gestas

    ENQUÊTE - Les parents souhaitent un apprentissage solide pour leur enfant. Ils font face à un dilemme: que choisir entre les innombrables manuels de lecture aux pédagogies différentes ?

    Syllabique, globale, semi-globale, alphabétique, mixte... Le nombre de méthodes d'apprentissage de la lecture est pléthorique. Laquelle choisir pour son enfant ? Quelle est celle qui lui permettra de lire et d'écrire le mieux possible, ce, alors que les résultats des élèves de CE1 en lecture et en écriture sont en baisse ? Un vrai dilemme pour les parents, à qui l'on conseille d'un côté une méthode syllabique (ou «b.a-ba») qui s'appuie sur l'apprentissage des syllabes pour construire un mot. Et de l'autre un apprentissage semi-global (ou «mixte»), qui combine méthode syllabique et méthode globale : on fait apprendre aux enfants les mots avant les lettres et les syllabes. Qu'est-ce donc qu'une bonne méthode de lecture ?

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    Une richesse du vocabulaire primordiale

    «Il n'y a pas de bon apprentissage de la lecture sans un apprentissage très soutenu du langage», confie au Figaro Alain Bentolila, spécialiste de l'apprentissage de la lecture et du langage chez l'enfant, auteur de Pour une école de la résistance (2022, Odile Jacob). Quelle que soit la méthode de lecture au cours préparatoire, c'est selon lui la qualité de la langue orale qui induira ou non un apprentissage réussi.

    Le «dictionnaire oral» d'un enfant, qu'il s'est forgé mentalement au contact de son entourage, est primordial. «Les enfants pauvres en vocabulaire n'apprennent pas à lire convenablement car leur dictionnaire mental ne répond pas au moment du déchiffrage du mot. C'est pourquoi la maîtrise de la langue est essentielle», explique-t-il. De là découle l'importance capitale de l'école maternelle, où les enfants se familiarisent avec la langue. Par le biais des histoires qu'on leur raconte, en les interrogeant sur leur sens et la construction narrative, ils arrivent au cours préparatoire avec un langage et un vocabulaire précis et riches, qui portent leur apprentissage.

    Un apprentissage ludique et gestuel

    Pour lier les histoires ludiques à l'apprentissage de la lecture, il existe la pédagogie Jean-Qui-Rit. Chaque son est présenté par l'image d'un enfant photographié en train de faire un geste. La photo permet ensuite d'introduire un son en racontant une petite histoire, qui explique pourquoi l'élève reproduira ce geste en particulier. Cette association fait travailler les mémoires gestuelle et tactile en plus des mémoires visuelle et auditive. C'est ainsi que Camille, en formation d'éducatrice de jeunes enfants, a appris à lire avec sa mère, en parallèle de sa grande section à l'école : «Ce qui m'a le plus marquée avec Jean-Qui-Rit, c'est que j'ai découvert les lettres et les mots dans la bonne humeur. L'apprentissage était très ludique grâce aux supports gestuels. Et j'adorais les histoires qui accompagnaient les lettres. Ça m'a donné le goût de la lecture.»

    À trop vouloir montrer les habiletés des mécanismes, on passe à côté de la question importante : apprendre à comprendre

    Selon Alain Bentolila, la meilleure méthode de lecture, qui allie le déchiffrage et la compréhension, est la méthode «intégrale». Elle s'appuie sur une vision totale de la lecture. La place de l'orthographe y est centrale, car «au-delà de la simple correspondance entre la lettre et le son, il y a une autre couche, celle de l'orthographe. Elle favorise la lecture car plus un mot est difficile à écrire, plus il est facile à enregistrer.»

    Il est essentiel qu'un lecteur en herbe sache «identifier les mots, travailler sur l'enrichissement du vocabulaire et la façon dont les phrases sont construites», poursuit le linguiste, qui se positionne à rebours d'une méthode qui se concentrerait uniquement sur le déchiffrage des mots. «Cela pousse les enfants à devenir des perroquets laborieux. Si on ne fait que travailler le déchiffrage, un enfant pourra très bien être un déchiffreur habile, et pour autant ne pas comprendre ce qu'il lit. Tous ceux qui comprennent bien ce qu'ils lisent sont des bons déchiffreurs. Mais l'inverse n'est pas vrai.»

    En apprenant aux enfants la dimension alphabétique et orthographique de la langue, ils se confrontent à l'organisation des mots dans une phrase, et à la possibilité de tracer dans la tête de l'enfant une filiation entre eux. «Beaucoup de consonnes muettes finales marquent la lignée d'un mot. Le ''b'' de ''plomb'' par exemple, s'explique car il a donné ''plombier''. Les mots sont comme des guirlandes qui peuvent s'appeler les uns les autres.» La méthode intégrale fait la part belle à l'enrichissement et à la précision du vocabulaire, qui mènent à la compréhension des textes, c'est-à-dire son but, sa fin, ses personnages, ses lieux. C'est ainsi que les enfants s'habituent petit à petit à ce qu'est une histoire.

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    Les bénéfices des méthodes alphabétiques et syllabiques

    Si le linguiste défend cette méthode intégrale, il en existe d'autres, dites «traditionnelles». La méthode Boscher par exemple, est fondée sur un apprentissage syllabique, qui privilégie l'entrée dans la lecture par l'apprentissage des lettres. Une fois identifiées, elles sont associées entre elles pour former des syllabes, puis des mots. Marie, étudiante au conservatoire à Boulogne, a appris à lire dans une école publique avec cette méthode : «Ce qui est intéressant, c'est la grande logique de cette méthode, qui faisait passer mon intuition et ma raison avant de faire appel à ma mémoire.» Cette méthode est encore aujourd'hui un réel atout dans ses études de musique, notamment pour l'apprentissage du solfège, qui nécessite une mémorisation logique et cérébrale.

    Point faible du guide Boscher : elle ne donnera les effets escomptés qu'aux enfants ne présentant pas de handicap, comme la dyslexie par exemple, ou présentant des troubles de la vue ou de l'ouïe. Cet avertissement est donné en préambule dans le Guide d'accompagnement pour les parents.

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    Nolwenn de Richemont, institutrice formée à l'Institut libre de formation des maîtres, a choisi d'enseigner à ses élèves une méthode d'apprentissage alphabétique, très proche de la méthode syllabique. «Chaque syllabe, chaque enchaînement est pensé, expliqué et retenu, explique-t-elle. Ainsi les erreurs sont limitées. Cette méthode permet de détecter plus rapidement des difficultés d'apprentissage et lisse les inégalités sociales, car tous les élèves sont capables de lire des mots inconnus. Mon fils a appris avec cette méthode purement alphabétique. Si le démarrage semblait lent, il a ensuite compris les rouages de l'orthographe en décortiquant les mots. Par exemple, le "e" suivi de deux consonnes que l'on prononce "è". Aucun apprentissage sans sens n'est imposé à l'enfant «au contraire de beaucoup de méthodes semi-globales, qui imposent d'imprimer par cœur des mots», pointe-t-elle.

    La méthode globale est une utopie

    Force est de constater que ces méthodes classiques reviennent à la mode dans les écoles. Elles se situent à rebours de la pédagogie globale, théorisée en France dans les années 1970 par Jean Foucambert. On apprenait alors à l'enfant à photographier un mot, à le mémoriser, pour pouvoir le reconnaître dans un texte, sans passer par l'apprentissage des lettres et des syllabes. Un apprentissage qui a depuis montré ses limites. «C'est une utopie, déplore Alain Bentolila. Un enfant serait censé reconnaître puis mémoriser ces mots quand il les trouve dans un texte. Il y a trop de mots pour que cette technique soit efficace.»

    Les limites d'une méthode

    Une autre méthode, centrée sur le déchiffrage, a fait montre de faiblesse. Selon cette pédagogie, l'enfant apprend à déchiffrer les mots de façon rapide et précise. Chronomètre en main, on fait lire à un enfant un mot, puis une phrase, et on voit combien de mots il arrive à lire en une minute avec précision et rapidité. C'est ce qu'on nomme la fluence. «À la fin du CP, le nombre de mots correctement lus par minute doit atteindre au moins 50», renseigne le guide de l'Éducation nationale «Pour enseigner la lecture et l'écriture au CP».

    L'enquête «Lire et écrire», qui a réalisé cette mesure de la fluence dans 131 classes, auprès de plus de 2500 élèves, relève des faiblesses. «Elle montre des résultats très contrastés dont certains peuvent être dits très inquiétants, d'autant que les 131 maîtres de ces classes ont été choisis pour leur expérience déjà importante en CP et leur assurance professionnelle (17 années dans le métier et 8 au CP en moyenne)», lit-on dans le guide hébergé sur le site de l'Éducation nationale. Les chercheurs qui ont participé à son élaboration insistent sur l'importance «de faire comprendre aux élèves qu'il ne s'agit pas de lire vite ; il suffit de décoder vite et de donner à la voix les inflexions nécessaires au service du sens.»

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    Alain Bentolila le soutient : la clé de tout apprentissage est de montrer aux enfants que le jeu en vaut la chandelle : «Apprendre à lire c'est accepter le labeur de l'apprentissage en ayant en tête la promesse magnifique de ce que la lecture va nous offrir. Si on veut qu'un enfant fasse l'effort, il doit savoir qu'il va y avoir un retour sur investissement intellectuel.» En se familiarisant avec les histoires amusantes qu'on lui raconte, il apprend à aimer les mots qu'il ne connaît pas. «Toutes ces propositions et promesses qu'on fait à un enfant lui permettront de comprendre qu'il ne fait pas cet effort pour rien. Il gagnera alors une prise sur les autres et sur le monde.»

    «Ça geht’s», «avoir la latche»... Connaissez-vous ces expressions régionales?

    «Faire un schmutz», «ar’vi pa!»... Que signifient ces particularismes régionaux? Le Figaro vous propose de le découvrir grâce aux éclairages de Mathieu Avanzi.

    Seul un amoureux des fleurs aura 10/10 à ce test de français

    QUIZ - Quelle est la symbolique de «l’iris»? D’où vient la «pâquerette»? En ce deuxième jour de printemps, Le Figaro vous propose un test sur ces mots fleuris.

    Connaissez-vous ces expressions au parfum de l’Histoire?

    «C’est Byzance!», «j’y suis j’y reste»... Ces formules quotidiennes ont été léguées par de grands évènements historiques. Florilège.

    Le Monde

    Arnaud Donckele auréolé de trois étoiles Michelin pour Plénitude

    Installé dans la Samaritaine, à Paris, Plénitude sert une cuisine où légumes, viandes et poissons sont « de simples condiments » destinés à mettre en valeur le répertoire saucier. Portrait d’un « autodidacte nordiste ».

    Ce n’est arrivé qu’une fois en trente ans : qu’un nouveau restaurant arrache dès sa première année d’existence les trois étoiles. Après Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen en 2015, Arnaud Donckele vient d’accomplir ce tour de force pour la table Plénitude de l’hôtel Cheval Blanc à Paris, inaugurée en septembre 2021 dans les locaux rénovés de la Samaritaine. Avec la villa Madie à Cassis (Bouches-du-Rhône), il fait partie des deux restaurants à accéder à la distinction suprême pour cette cuvée du guide France 2022 célébrée à Cognac, en Charente, le 22 mars.

    Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022

    Arnaud Donckele, Normand de 44 ans, n’est pas né de la dernière pluie. Depuis 2005, il est le chef de la Vague d’Or, à Saint-Tropez (Var), pour laquelle il a déjà obtenu trois étoiles en 2013. En 2016, LVMH a acquis l’établissement et fait rentrer le chef dans son réseau d’hôtels de luxe. Le groupe lui a confié les clés de Cheval Blanc Paris – en plus de Saint-Tropez – en 2018. Pendant trois ans, il a copiloté les travaux du restaurant et affiné un projet culinaire exceptionnel.

    Chez Plénitude, il donne libre cours à son obsession : les sauces. « Paris m’a permis de dire au monde où se situait ma vraie passion. Ce que je ne pouvais pas faire à Saint-Tropez, car j’avais commencé une autre histoire [autour du terroir local] », explique le chef. Les rapports de force y sont inversés : légumes, viandes et poissons sont « de simples condiments » destinés à mettre en valeur le répertoire saucier. « Vinaigrette, émulsion à chaud ou à froid, sabayon, siphon, glace, sauce vierge à manger… il y a tellement de possibilités ! » énumère Arnaud Donckele avec enthousiasme.

    La Samaritaine rouvre ses portes après seize ans de travaux de rénovation

    Avec patience et passion, le chef bâtit des cathédrales liquides où les éléments, foisonnants, participent chacun au soutien de l’édifice. Une de ses classiques, « Lady Godiva », se compose, entre autres, d’un consommé de langoustine, d’eau de péridium, de jus d’haliotis, d’une réduction de miel de châtaigner et échalote, d’un vinaigre de chardonnay, de beurre des têtes de langoustine, d’huile de pépins de courge, d’une infusion de romarin, d’une liaison au corail… Un liquide d’une telle sophistication a évidemment des affinités électives. « On ne peut pas servir Lady Godiva avec du homard ou de la langouste », affirme Arnaud Donckele. Il faut une chair tendre et douce comme la langoustine pour apporter « fraîcheur et sensualité » à ce velouté.

    Dans un monde de la cuisine devenu obsédé par Instagram, le chef apprécie l’absence de photogénie des sauces, « des flaques », dit-il en souriant. « Elles incarnent l’essence de la cuisine, car on ne peut pas les copier, même en ayant la recette. Les éléments qui la composent comme l’orange ou le basilic sont tellement changeants que seul le palais peut atteindre la justesse. » « Arnaud possède une cuisine savante très rigoureuse. C’est une horlogerie suisse avec des sentiments », résume Alain Ducasse qui l’a recruté en 1998 au Louis XV à Monaco.

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    France24 - Monde

    Deux bombes "superpuissantes" frappent Marioupol, de nouvelles sanctions en préparation

    Publié le : 22/03/2022 - 06:35Modifié le : 22/03/2022 - 23:03

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    Au 27e jour du conflit en Ukraine, deux "bombes superpuissantes" ont frappé mardi Marioupol, ville du sud-est de l'Ukraine ravagée par les bombardements russes, tandis que le président américain Joe Biden et ses alliés européens vont appliquer cette semaine des sanctions supplémentaires contre la Russie et resserrer les mesures déjà existantes.

    Cette page n'est plus mise à jour. Cliquez ici pour retrouver plus d'informations sur la guerre en Ukraine.

    • 3 h 34 : Zelensky affirme que les négociations avec la Russie sont difficiles, parfois conflictuelles

    "Nous continuons à travailler à différents niveaux pour encourager la Russie à avancer vers la paix. Les représentants ukrainiens prennent part aux discussions qui se tiennent tous les jours. C'est très difficile, parfois conflictuel", a déclaré Volodymyr Zelensky dans une allocution vidéo. "Mais petit à petit, nous avançons."

    Le président ukrainien a également accusé les forces russes d'attaquer le port de Marioupol et de contrecarrer les tentatives d'évacuation des civils de la ville. "À ce jour, environ 100 000 personnes vivent dans des conditions inhumaines dans la ville, complètement bloquées, sans nourriture, sans eau, sans médicaments, soumises à des bombardements permanents", a-t-il ajouté.

    • 1 h 34 : le président ukrainien invite le pape à devenir médiateur entre Kiev et Moscou

    "On apprécierait le rôle médiateur du Saint-Siège pour mettre fin à la souffrance humaine" en Ukraine, a écrit Volodymyr Zelensky sur Twitter à l'issue d'un entretien téléphonique avec le pape. Le président ukrainien a encore déclaré avoir informé "sa Sainteté de la situation humanitaire difficile et du blocage des couloirs humanitaires par les troupes russes", tout en le remerciant pour ses "prières pour l'Ukraine et la paix".

    Volodymyr Zelensky a "demandé (au pape) de venir dans notre pays dans ce moment très important", a-t-il ajouté dans une vidéo diffusée dans la nuit de mardi à mercredi. "Et je crois que nous pouvons organiser cette visite importante qui apporte un soutien significatif à chacun d'entre nous, chaque Ukrainien."

    • 1 h 30 : l'opposition biélorusse appelle à des sanctions contre Loukachenko

    Pavel Latouchko, figure de l'opposition biélorusse, a appelé mercredi à des sanctions contre la Biélorussie aussi dures que celle visant la Russie et à des poursuites judiciaires contre son président Alexandre Loukachenko, "complice" de Vladimir Poutine dans l'invasion de l'Ukraine. 

    • 22 h 41 : le président de l'UA plaide pour une aide à l'Afrique, "aux économies fragilisées"

    Le chef de l'État sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine (UA), a appelé à Dakar les partenaires internationaux dont la Banque mondiale à aider l'Afrique à faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine, en lui réallouant notamment les droits de tirage spéciaux (DTS) des pays riches.

    Le dirigeant sénégalais s'exprimait en présence du président de la Banque mondiale David Malpass, lors d'une conférence de presse.

    • 20 h 24 : Zelensky participera virtuellement au sommet de l'Otan

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky prendra part virtuellement au sommet de l'Otan prévu jeudi pour discuter du conflit avec la Russie, a déclaré le porte-parole du dirigeant, cité par l'agence de presse Interfax.

    Sergii Nykyforov a indiqué que le président ukrainien effectuerait a minima une allocution vidéo au cours du sommet de l'Alliance et pourrait prendre part à l'intégralité des débats, a rapporté Interfax.

    • 20 h 19 : la Russie n'utilisera l'arme nucléaire qu'en cas de "menace existentielle"

    Moscou n'utilisera l'arme nucléaire en Ukraine qu'en cas de "menace existentielle" contre la Russie, a déclaré mardi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov sur la chaîne CNN International.

    "Nous avons une doctrine de sécurité intérieure, cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pour l'utilisation des armes nucléaires et il s'agit d'une menace existentielle pour notre pays", a-t-il dit.

    • 19 h 58 : Poutine et Macron ont discuté des pourparlers Russie-Ukraine

    Le président russe Vladimir Poutine s'est entretenu par téléphone avec son homologue français, Emmanuel Macron, a rapporté l'agence de presse Interfax, précisant que les deux dirigeants ont discuté des pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine.

    Cet entretien a été organisé à la demande de la France, a indiqué pour sa part l'agence de presse RIA.

    • 19 h 33 : Macron dénonce l'usage par la Russie "d'armes explosives" contre les civils

    Le président français Emmanuel Macron a dénoncé l'usage par la Russie "d'armes explosives dans des zones densément peuplées", estimant que "tout, dans l'agression de l'Ukraine par la Russie, est inacceptable".

    "Le droit international est bafoué, les infrastructures civiles sont bombardées, des armes explosives sont utilisées dans des zones densément peuplées, et les travailleurs humanitaires sont pris pour cible", a déclaré le président français dans une vidéo devant le premier Forum humanitaire européen qui s'est ouvert lundi à Bruxelles.

    • 19 h 16 : les Occidentaux vont annoncer jeudi de nouvelles sanctions contre la Russie

    Les Occidentaux vont annoncer jeudi "de nouvelles sanctions contre la Russie et renforcer" celles qui existent déjà, a annoncé le conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden lors d'une conférence de presse.

    Jake Sullivan a assuré par ailleurs que les États-Unis n'avaient "pas vu la Chine fournir de l'équipement militaire à la Russie" depuis le récent échange de Joe Biden avec son homologue chinois Xi Jinping, tout en assurant que Washington "continuait à surveiller" de telles potentielles actions de la part de Pékin.

    • 18 h 51 : la Russie ouvre une enquête contre un journaliste pour "fausse information" sur l'armée

    La Russie a ouvert mardi une affaire pénale contre un célèbre journaliste pour publication de "fausses informations" sur les agissements de l'armée russe en Ukraine, un chef d'accusation récemment introduit passible de 15 ans de prison.

    Le Comité d'enquête, chargé des principales affaires, a annoncé avoir "ouvert une enquête criminelle contre le journaliste Alexandre Nevzorov", lui reprochant d'avoir "sciemment publié de fausses informations sur un bombardement délibéré d'une maternité de Marioupol (sud-est de l'Ukraine) par l'armée russe".

    • 18 h 40 : TotalEnergies annonce arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes d'ici à fin 2022

    Le groupe français TotalEnergies a annoncé sa décision d'arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes, "au plus tard à la fin de l'année 2022".

    L'entreprise, qui a été critiquée pour n'avoir pas quitté la Russie, a expliqué dans un communiqué prendre "des mesures complémentaires" face "à l'aggravation du conflit" en Ukraine.

    • 17 h 56 : le Crédit agricole a cessé tout nouveau financement en Russie

    Le Crédit agricole a dit avoir cessé tout nouveau financement à des entreprises russes et toute activité commerciale en Russie depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février dernier.

    La banque indique dans un communiqué avoir pris contact avec les entreprises internationales clientes pour déterminer avec elles les modalités de suspension des services qui leur sont rendus localement par sa filiale de banque de financement et d'investissement, Crédit Agricole CIB, pour une mise en œuvre dans les semaines qui viennent.

    • 17 h 51 : plus de 26 000 réfugiés ukrainiens recensés à l'entrée en France

    Plus de 26 000 réfugiés ukrainiens ont été recensés à l'entrée sur le territoire français depuis le début de l'invasion russe en Ukraine à la fin février, dont 10 500 se sont vu délivrer une autorisation provisoire de séjour, a déclaré mardi le Premier ministre Jean Castex.

    Parmi ces réfugiés, principalement des femmes et enfants, la France a accueilli un peu plus de 2 400 enfants dans ses écoles, collèges et lycées.

    "À ce jour, plus de 26 000 réfugiés ont été recensés à l'entrée sur le territoire français depuis la fin février pour rejoindre de la famille, des amis ou pour se diriger vers d'autres pays, en particulier l'Espagne, le Portugal ou le Royaume-Uni", a précisé le Premier ministre à l'issue de la réunion d'une cellule interministérielle de crise sur le sujet.

    • 17 h 16 : l'UE propose des aides aux entreprises touchées par les sanctions russes

    Les entreprises européennes touchées par les sanctions contre la Russie, à la suite de son invasion de l'Ukraine, peuvent recevoir des aides allant jusqu'à 400 000 euros, selon un document de la Commission européenne consulté par Reuters.

    Les entreprises des secteurs de l'agriculture, de la pêche et de l'aquaculture peuvent obtenir jusqu'à 35 000 euros de subventions directes, d'avantages fiscaux et de paiement, ainsi que des garanties, précise le document, dans le cadre de la proposition de la Commission d'assouplir temporairement les règles relatives aux aides d'État pour faire face à la crise.

    • 16 h 25 : deux "bombes superpuissantes" frappent Marioupol, le maire de la ville témoigne des scènes d'horreur sur France 24

    Deux "bombes super puissantes" ont secoué mardi la ville portuaire assiégée de Marioupol, cible de bombardements incessants depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, il y a près d'un mois, alors que les autorités ukrainiennes tentent une nouvelle fois de secourir les civils.

    France 24 s'est entretenu avec le maire de Marioupol, Sergeï Orlov, sur les horreurs que vivent les habitants de la ville. "Des mères me demandent de l'aide car elles n'ont pas de nourriture pour leurs enfants, et malheureusement je n'ai rien à leur répondre car les troupes russes bloquent la ville. La Russie ne permet aucune entrée d'aide humanitaire", a-t-il témoigné.   

    • 15 h 54 : l'Ukraine estime que 300 000 civils manquent de nourriture dans Kherson occupée

    Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a déclaré qu'environ 300 000 habitants de la ville de Kherson, occupée par l'armée russe, manquaient de nourriture et de fournitures médicales, accusant la Russie d'empêcher les évacuations vers les lignes ukrainiennes.

    "Les 300 000 habitants de Kherson sont confrontés à une catastrophe humanitaire en raison du blocus de l'armée russe. La nourriture et les fournitures médicales sont presque épuisées, mais la Russie refuse d'ouvrir des couloirs humanitaires pour évacuer les civils", a déclaré Oleg Nikolenko, porte-parole du ministère, sur Twitter.

    Kherson’s 300k citizens face a humanitarian catastrophe owing to the Russian army’s blockade. Food and medical supplies have almost run out, yet Russia refuses to open humanitarian corridors to evacuate civilians. Russia’s barbaric tactics must be stopped before it is too late!

    March 22, 2022
    • 15 h 09 : le secrétaire général de l'ONU appelle à la fin de la guerre en Ukraine

    Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté à mettre fin à la "guerre absurde" déclenchée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, prévenant que le conflit "n'allait nulle part, et vite", et que le peuple ukrainien "subit un véritable enfer".

    "Poursuivre la guerre en Ukraine est moralement inacceptable, politiquement indéfendable et complètement absurde sur le plan militaire", a déclaré Antonio Guterres à la presse.

    • 13 h 03 : la Russie adopte une loi pour réprimer les "mensonges" sur son action à l'étranger

    Les députés russes ont validé, mardi, une loi prévoyant de lourdes sanctions pour punir les "informations mensongères" sur l'action de Moscou à l'étranger, nouvelle arme répressive dans l'arsenal russe pour le contrôle des informations sur son offensive en Ukraine.

    Ce texte, adopté en troisième lecture, punit la "diffusion publique d'informations sciemment fausses sous couvert d'informations fiables" à propos des "activités des organes de l'État russe en dehors du territoire russe", selon un communiqué du Parlement.

    • 11 h 54 : cinq morts dans une attaque russe près de Donetsk

    La ville d'Avdiivka, tout proche de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, a été la cible d'une attaque russe dans la soirée de lundi, faisant au moins 5 morts et 19 blessés, a indiqué mardi Lioudmila Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.

    "Cinq civils ont été tués et 19 blessés", a déclaré cette responsable ukrainienne sur sa chaîne Telegram, indiquant qu'Avdiivka avait été "la cible de tirs d'artilleries et de bombardements aériens [russes], détruisant complètement le village".

    • 10 h 50 : près de 3,5 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe

    Près de 3,5 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le 24 février, selon le décompte de l'ONU publié lundi. Quelque 90 % de ces réfugiés sont des femmes et des enfants, les hommes ukrainiens âgés de 18 à 60 ans n'ayant pas le droit de quitter leur pays.

    La Pologne accueille à elle seule plus de la moitié des réfugiés.

    • 9 h 40 : les forces ukrainiennes reprennent le contrôle d'une partie de la banlieue de Kiev

    Tôt mardi, les troupes ukrainiennes ont obligé les forces russes à quitter Makariv, dans la banlieue ouest de Kiev, après une bataille acharnée, a annoncé le ministère ukrainien de la Défense.

    Le territoire reconquis a permis aux forces ukrainiennes de reprendre le contrôle d'une autoroute clé et d'empêcher les troupes russes d'encercler Kiev par le nord-ouest.

    • 8 h : bombardements russes près d'Odessa, les faubourgs de la ville visés pour la première fois

    Les États-Unis voient les signes d'une offensive proche sur la ville d'Odessa. Une douzaine de navires seraient au large de la plus grande ville portuaire d'Ukraine, qui a subi dimanche, pour la première fois, des tirs de roquettes. Les troupes russes se heurtent à une forte résistance à Mykolaïv.

    Selon notre envoyée spéciale à Odessa, les sirènes ont retenti toute la nuit pour prévenir les habitants d'une éventuelle frappe. Pour la première fois, des missiles ont été tirés. Plusieurs ont échoué en mer, mais l'un d'entre eux a atterri sur un immeuble d'habitation, faisant un blessé.

    • 6 h 30 : Kiev prêt à parler Donbass et Crimée avec Moscou contre la fin des hostilités

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est déclaré lundi soir prêt à tout discuter avec son homologue russe, Vladimir Poutine, s'il accepte de négocier directement avec lui, y compris de la Crimée et du Donbass, mais avec des "garanties de sécurité" en préalable, et en prévenant que l'Ukraine serait "détruite" avant de se rendre.

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    Guerre en Ukraine : la menace nucléaire

    Info ou intox

    Une frappe de missile russe hypersonique filmée en Ukraine ?

    Le Débat de France 24

    La guerre de Poutine en Ukraine : une fuite en avant ?

    L'Humanité

    Gérard Lanvin nous parle d'une histoire de France qui mérite d’être racontée

    Entretien

    Le comédien signe son retour à la télévision avec une histoire simple de Résistance et de solidarité dans la France de 1942. Il nous évoque son personnage, un paysan sauveur de familles de juifs.  Entretien

    Caroline Constant

    Comédien et chanteur, Gérard Lanvin et Mathilde Seigner incarnent dans ce téléfilm un couple de paysans, Virgile et Blanche, en 1942. Ils habitent près de la ligne de démarcation. Et font passer, par solidarité, des familles de juifs en zone libre.

    Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette histoire ?

    Le fait que ce soit un film historique : il raconte une époque dont il faut continuer à parler. Les générations se succèdent, et nous devons être dans la transmission. J’ai appris ça de mes anciens, de mes parents qui ont vécu ces guerres, y ont participé dans la Résistance. Cette histoire, ces faits d’armes, cet héroïsme constituent une histoire de France qui mérite d’être racontée à ces générations qui arrivent, pour nourrir leur réflexion, parce que tout recommence tout le temps. L’homme passe son temps à se détruire, à se détester, à se faire du mal. Alors que tout le monde est si content quand tout va bien. Elle est bizarre, cette nature humaine.

    Vos personnages, Virgile et Blanche, n’ont aucune hésitation à être solidaires, malgré les risques encourus…

    Ils sont d’un naturel paisible. Ils ont un instinct de survie digne de ces paysans, que j’aime et que je soutiens. Ils savent cultiver, faire de l’élevage, vivre en autonomie. Et ils font vivre aussi les autres, c’est-à-dire les villes, grâce à leur travail. Parce qu’on élève le coq à la campagne, on le mange en ville. Blanche et Virgile se retrouvent dans un endroit, près de la ligne de démarcation, où il est possible de sauver des vies, particulièrement celles de petits juifs. Un toubib qu’ils connaissent bien, joué par Philippe Torreton de façon magnifique, leur propose de faire passer des gens en zone libre. Le film pose une question : sommes-nous capables de devenir un tantinet héroïques ? Une situation vous le propose, à vous de décider. C’est l’instant d’un moment, une réflexion sur une demande précise : il suffit de dire oui ou non.

    Vous aviez dit dans l’Humanité en 1999 : « La solidarité ? C’est le mot phare. À un moment, quoi qu’il arrive, dans le monde entier, devant la misère humaine, ces drames que l’on voit tous les jours, on a envie d’être solidaires. » Vous rapprochez ces propos de ce téléfilm ?

    Bien sûr. Mon idéal, c’est la fraternité, la solidarité, l’amour. Ce sont peut-être des mots un peu obsolètes pour les jeunes générations, avec la technologie pourrie qu’on a inventée pour que tout le monde se foute sur la gueule, et que les cerveaux ne puissent pas prendre de repos. Avant, nous avions le temps de la réflexion, de la digestion, de la compréhension des choses. Aujourd’hui, c’est instantané. Et ça rend les gens fous.

    Les générations se succèdent, et nous devons être dans la transmission. J’ai appris ça de mes anciens, de mes parents qui ont vécu ces guerres, y ont participé dans la Résistance.

    Ce sont aussi vos retrouvailles avec Fabien Onteniente…

    Avec Fabien, nous avons tourné deux gros succès, 3-0 et Camping, que personne ne voulait produire. Je m’entends très bien avec Fabien, depuis longtemps. C’est un bosseur, et j’aime les bosseurs. Sur un scénario de ce type, nous avons travaillé des jours ensemble, pour trouver de la complicité. Avec Mathilde Seigner, c’est allé très vite, parce que nous appartenons à la même famille d’acteurs : nous sommes instinctifs, et nous avons de grandes gueules qui nous ont causé quelques gros soucis. Mais ce n’est pas grave : Il ne faut jamais avoir de regrets d’avoir dit ce qu’on pensait.

    Et votre retour à la télévision ?

    Nous, acteurs, dépendons du désir des autres. Aujourd’hui, nous croisons de jeunes producteurs, plein d’envie et de force, de volonté, d’amitié et de respect. C’est ce qui manquait jusqu’à présent. Obligatoirement, on me propose pas mal de choses intéressantes. J’ai fait un téléfilm avec Sylvie Testud, qui sortira en octobre, sur la dépendance aux médicaments de nos jeunes adolescents. Je suis acteur, j’ai déjà fait mes preuves au cinéma. Et ce sont les autres qui doivent décider de m’embaucher ou pas.

    Pourquoi ce passage à la chanson, avec des paroles assez dénonciatrices ?

    Mon fils est un grand bluesman. Pendant le premier confinement, j’ai écrit, il a composé, au départ sans objectif particulier. Abdelmalik est venu chanter avec moi, puis notre chanson sur les féminicides, Appel à l’aide, a été très écoutée sur les réseaux. Idem pour un pamphlet sur nos trois dernières présidences people, Le dire et le faire. Quand je les chante en public, les gens reprennent le refrain. J’ai un groupe formidable de musiciens et de choristes. Et le public aussi. Et il y a toute cette énergie qui fait que, tout à coup, on est dans un idéal d’échanges : il y a la musique, le seul plaisir sensuel absolu, sans vice.

    Et donc l’Olympia le 27 mai.

    Avec mon nom sur le fronton de cet Olympia mythique… C’est assez particulier, parce que c’est mon fils qui mise en route cette histoire, c’est lui qui produit mon album. Je travaille pour et avec mon fils, c’est assez formidable. Là, nous allons faire le concert des Bikers Harley. Jouer devant 2000 mecs, ce n’est pas rien. Surtout avec des textes que j’ai écrits et qui sont concernants sur notre époque. C’est le constat de l’an XX.

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    Le Figaro

    Découvrez la collection exceptionnelle «Le meilleur du prix Goncourt»

    Le Figaro et l'Académie Goncourt vous proposent une collection exceptionnelle réunissant 40 œuvres récompensées par le plus prestigieux prix littéraire.

    Le Figaro et l'Académie Goncourt présentent une collection exceptionnelle : «Le meilleur du prix Goncourt». Les jurés du plus célèbre des prix littéraires et Le Figaro ont choisi les 40 meilleurs livres ayant obtenu le prix depuis sa création en 1903. Résultat ? Quarante œuvres à découvrir ou à redécouvrir telles que Les Racines du ciel de Romain Gary (en vente actuellement au prix de lancement de 3,90 €), La Condition humaine d'André ­Malraux (à partir du 24 mars, 12,90 €) viendront ensuite les romans de Jean-Christophe Rufin, Marcel Proust, ­Didier ­Decoin, ou encore Maurice Genevoix, Erik Orsenna, Michel Houellebecq… Un nouveau livre paraît tous les quinze jours, le jeudi. Chacun est préfacé par un membre de l'Académie.

    À VOIR AUSSI - La lecture est-elle menacée en France? L'académicien Marc Lambron répond

    Où et comment se procurer un livre de la collection ?

    Chez votre marchand de journaux à partir du 10 mars un jeudi sur deux (le premier volume à 3,90 €, puis 12,90 € les suivants), mais aussi sur le Figaro Store. Découvrez notre offre d'abonnement : recevez chez vous 2 volumes chaque mois pour 16 € le premier mois, puis 25 € par mois (frais de port offerts). Chaque livre est également proposé à l'unité. La collection est disponible en librairie à partir du 24 mars.

    SE PROCURER LA COLLECTION

    Des ouvrages de prestige

    Le Figaro a souhaité que la collection « Le meilleur du prix Goncourt » soit à la mesure des textes publiés. De la direction artistique à l'impression en passant par la composition (ou la maquette) et le choix de la typographie, sous la houlette des équipes de la direction industrielle du Figaro, tout a été conçu pour que le confort de lecture soit optimal, et le livre un bel objet éditorial, quelle que soit sa pagination. Ces prix Goncourt vont en effet de 192 pages (Patrick Modiano, Marguerite Duras, Paule Constant, Émile Ajar) à 640 pour Marcel Proust, et même 704 pour Simone de Beauvoir, le plus volumineux.

    Les ouvrages de notre collection présentent tous une tranche arrondie, et leur reliure offre une ouverture et une prise en main agréable, accrue par la couverture cartonnée dont la rigidité garantit la tenue et la longévité, tandis que le papier Holmen Book Creamy de 52 grammes affiche douceur et souplesse. Un élégant signet permet de marquer sa page, un étui reçoit et protège le livre, pour longtemps.

    La liste des 40 volumes à paraître

    Voici, dans l'ordre de parution, la liste des quarante romans choisis par l'Académie Goncourt et  Le Figaro , et préfacés par un membre du jury.

    1. Romain Gary, Les racines du ciel(1956), le 10 mars 2022
    2. André Malraux, La Condition humaine(1933), le 24 mars 2022
    3. Jean-Christophe Rufin, Rouge Brésil(2001), le 7 avril 2022
    4. Marcel Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs(1919), le 21 avril 2022
    5. Didier Decoin, John l'Enfer (1977), le 5 mai 2022
    6. Marguerite Duras, L'Amant (1984), le 19 mai 2022
    7. Maurice Genevoix, Raboliot (1925), le 2 juin 2022
    8. Patrick Modiano, Rue des Boutiques Obscures (1978), le 16 juin 2022
    9. Marie NDiaye, Trois femmes puissantes (2009), le 30 juin 2022
    10. Erik Orsenna, L'Exposition coloniale (1988), le 13 juillet 2022
    11. Amin Maalouf, Le Rocher de Tanios (1993), le 28 juillet 2022
    12. Simone de Beauvoir, Les Mandarins (1954), le 11 août 2022
    13. Andreï Makine, Le Testament français (1995), le 25 août 2022
    14. Jean Carrière, L'Épervier de Maheux (1972), le 8 septembre 2022
    15. Laurent Gaudé, Le Soleil des Scorta (2004), le 22 septembre 2022
    16. Maurice Druon, Les Grandes Familles (1948), le 6 octobre 2022
    17. Paule Constant, Confidence pour confidence (1998), le 20 octobre 2022
    18. Émile Ajar, La Vie devant soi (1975), le 3 novembre 2022
    19. Henri Barbusse, Le Feu (1916), le 17 novembre 2022
    20. Roger Vercel, Capitaine Conan (1934), le 1er décembre 2022
    21. André Schwarz-Bart, Le Dernier des justes (1959), le 15 décembre 2022
    22. Dominique Fernandez, Dans la main de l'ange (1982), le 29 décembre 2022
    23. Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire (2010), le 12 janvier 2023
    24. Tahar Ben Jelloun, La Nuit sacrée (1987), le 26 janvier 2023
    25. Roger Vailland, La Loi (1957), le 9 février 2023
    26. Edmonde Charles-Roux, Oublier Palerme (1966), le 23 février 2023
    27. Robert Merle, Week-end à Zuydcoote (1949), le 9 mars 2023
    28. Patrick Grainville, Les Flamboyants (1976), le 23 mars 2023
    29. Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs (1944), le 6 avril 2023
    30. Jean-Louis Bory, Mon village à l'heure allemande (1945), le 20 avril 2023
    31. Jean Rouaud, Les Champs d'honneur (1990), le 4 mai 2023
    32. Antonine Maillet, Pélagie-la-Charrette (1979), le 18 mai 2023
    33. René Maran, Batouala (1921), le 1er juin 2023
    34. Patrick Rambaud, La Bataille (1997), le 15 juin 2023
    35. Jacques Chessex, L'Ogre (1973), le 29 juin 2023
    36. Pierre Gascar, Les Bêtes (1953), le 13 juillet 2023
    37. Michel Tournier, Le Roi des Aulnes (1970), le 27 juillet 2023
    38. Léon Frapié, La Maternelle (1904), le 10 août 2023
    39. Béatrix Beck, Léon Morin, prêtre (1952), le 24 août 2023
    40. John-Antoine Nau, Force ennemie (1903), le 7 septembre 2023

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    ENTRETIEN - Dans un premier roman tragicomique, inspiré de son enfance, l’auteure montréalaise interroge le déterminisme social.

    Mélissa Da Costa, le succès d'une auteure discrète

    La romancière, qui avait fait ses premiers pas en s'autopubliant sur Amazon, est aujourd'hui une des écrivaines les plus vendues de France, avec plus de 600.000 livres en 2021.

    France24 - Monde

    TotalEnergies renonce à acheter du pétrole et du diesel russes d'ici à la fin de l'année

    Publié le : 22/03/2022 - 22:47

    FRANCE 24 Suivre

    Sous pression depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, le géant français de l'énergie a décidé mardi de "ne plus conclure ou renouveler des contrats d'achat de pétrole et de produits pétroliers russes" d'ici fin 2022. En revanche, TotalEnergies continuera à assurer l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel liquéfié en provenance de Russie.

    Parfois critiqué pour son maintien en Russie, TotalEnergies a un peu plus pris ses distances avec ce pays stratégique en annonçant renoncer à tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes, au plus tard à la fin de l'année.

    Le géant français des hydrocarbures a expliqué mardi dans un communiqué prendre "des mesures complémentaires" face "à l'aggravation du conflit" en Ukraine, près d'un mois après son invasion par la Russie.

    "TotalEnergies prend unilatéralement la décision de ne plus conclure ou renouveler des contrats d'achat de pétrole et de produits pétroliers russes, afin d'arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes dans les meilleurs délais et au plus tard à la fin de l'année 2022", indique le groupe.

    Concrètement, il cherchera des approvisionnements alternatifs - notamment via des importations par la Pologne - pour sa raffinerie de Leuna située dans l'Est de l'Allemagne. 

    La décision vaut aussi pour le gazole, dont l'Europe et notamment la France sont très friandes. Celui-ci sera importé d'ailleurs, en particulier de sa raffinerie de Satorp en Arabie Saoudite (détenue avec Saudi Aramco).

    TotalEnergies avait déjà annoncé qu'il n'apporterait plus de capital à de nouveaux projets en Russie, sans pour autant se retirer du pays, très important pour sa stratégie et dans lequel il est implanté depuis le début des années 1990.

    Le groupe français est actionnaire à 19,4 % du géant du gaz russe Novatek et détient une participation de 20 % dans Yamal LNG, un projet qui a été lancé fin 2017 et qui a produit plus de 18 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) en 2020. 

    Le groupe détient également une participation de 10 % dans Arctic LNG 2, un projet dont la première livraison de GNL est prévue pour 2023.

    "Complice" de "crimes de guerre"

    Il confirme qu'il "n'apportera plus de capital au projet" et ne le comptabilisera plus dans ses réserves prouvées d'hydrocarbures compte tenu des "incertitudes" que les sanctions font peser sur l'avenir du projet.

    Le maintien du groupe en Russie a été critiqué, notamment par le candidat écologiste à l'élection présidentielle Yannick Jadot, qui a jugé l'entreprise "complice" de "crimes de guerre".

    Des "accusations graves et infondées", se défend mardi TotalEnergies, en précisant sa position et en rappelant qu'il n'exploite directement aucun champ d'hydrocarbures dans le pays.

    >> À lire : Guerre en Ukraine : le dilemme des champions français de l'énergie présents en Russie

    Concernant ses importantes participations, le groupe estime qu'il serait contre-productif de les abandonner, faute de trouver un acheteur non-russe pour les racheter dans le contexte actuel. "Abandonner ces participations sans contrepartie financière contribuerait donc à enrichir des investisseurs russes en contradiction avec l'objet même des sanctions", note l'entreprise.

    Elle souligne aussi que ces sociétés sont gérées de manière autonome et que le départ d'un actionnaire n'y changerait rien.

    Enfin, TotalEnergies distingue le pétrole et le gaz russes, dont l'Europe est encore très dépendante. "TotalEnergies continue à assurer l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel liquéfié à partir de l'usine de Yamal LNG dans le cadre de contrats longs termes qu'elle se doit d'honorer tant que les gouvernements considèrent que le gaz russe est nécessaire", souligne-t-il.

    Contrairement aux États-Unis, qui ont annoncé un embargo sur les hydrocarbures russes, l'Union européenne n'a pas sanctionné le secteur énergétique russe jusqu'à présent. Elle se donne jusqu'en 2027 pour assurer son indépendance, alors que certains pays comme l'Allemagne sont très dépendants au gaz venu de Russie.

    Avec AFP

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    Guerre en Ukraine : le dilemme des champions français de l'énergie présents en Russie

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    Yannick Jadot : "Macron, c'est cinq ans de démocratie confisquée"

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    L’idéal du débutant

    Avant de démarrer cette chronique, je ne savais pas que le merlot portait un si joli nom. Je n’avais pas la ref, aurais-je dit avec vingt ans de moins. Merlot, ou encore merlau, comme on l’écrivait parfois au XVIIIe siècle, signifie en patois gascon « petit merle ». A partir de là, les avis divergent. Est-ce en référence à sa couleur, proche du plumage des merles noirs ? Ou parce que les merles apprécient particulièrement les raisins de cette variété ? En tout cas on le surnomme, quoique trop rarement, « le petit merle ». Et si vous connaissez le chant du merle, combien il est mélodieux, jamais lassant, si facile à reconnaître, il y a de quoi penser que le merlot est un cépage des plus charmants.

    C’est vrai, car déjà, à l’œil, il est beau. Des baies sphériques, de taille moyenne, en grappes coniques, parfois ailées, des feuilles vert foncé, aux lobes bien découpés, c’est une vigne de carte postale. Mais surtout, c’est une superstar. Incontournable. Le Jean Dujardin du vignoble. Cépage le plus planté en France, avec 112 000 hectares en 2015 (dernier relevé de l’Organisation internationale de la vigne et du vin), presque dix fois plus que dans les années 1950, il est le raisin le plus courant du Bordelais, où il recouvre près de la moitié du vignoble. En somme, LA référence. On le retrouve dans le Sud-Ouest, le Languedoc, en rouge comme en rosé.

    Et ce n’est pas tout. Il cartonne aussi à l’international, puisque c’est le deuxième raisin noir de cuve (destiné au vin) le plus exploité au monde, derrière le cabernet sauvignon, son compagnon d’aventure bordelais. En 2015 toujours, il représentait une superficie de 266 000 hectares, avec une présence dans 37 pays. En Californie ? Bien sûr, tout comme dans les Etats américains de Washington, New York et en Virginie. En Australie ? Evidemment. Au Chili, en Argentine, au Canada ? Oui, oui, oui. Mais également en Afrique du Sud, en Israël, dans le nord de l’Italie, en Espagne, en Suisse, en Croatie, en Belgique, en Bulgarie, en Slovénie, en Hongrie, en République tchèque.

    Pourquoi un tel assentiment ? Parce que le merlot est plutôt facile à cultiver, fertile et vigoureux, mûrissant bien. Mieux encore, il permet de produire des vins denses à la robe sombre, ronds en bouche, riches en alcool et aux tanins agréables, aux arômes de fruits rouges et noirs, de pruneau, de chocolat, de réglisse, de confiture. Dans les pays qui favorisent les choix par cépage, le verre de merlot est l’idéal du débutant, facile à boire jeune, plus gourmand que le pinot noir, plus souple que le cabernet sauvignon. Il est le rouge des occasions simples, d’une sortie de travail, d’un apéro dînatoire, d’une pizza, le compagnon pas bégueule, impossible à contrarier, une sorte de Belmondo de la vigne.

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    Le Figaro

    Diana Krall, James Blunt, Ibrahim Maalouf... Jazz in Marciac dévoile sa programmation

    Le festival, qui aura lieu du 22 juillet au 6 août dans le Gers, a annoncé mardi les nombreuses têtes d'affiche internationales pour sa 44e édition.

    Herbie Hancock, Ibrahim Maalouf, Diana Krall... De grandes pointures seront au rendez-vous cet été de la 44e édition du festival Jazz in Marciac, dont la programmation très internationale a été dévoilée mardi par les organisateurs.

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    Du 22 juillet au 6 août prochain, les têtes d'affiche vont se succéder sous le chapiteau installé en plein cœur du village de Marciac, dans le Gers, où le jazz est mis à l'honneur depuis 1978. De la pianiste et chanteuse canadienne Diana Krall au guitariste nigérian Keziah Jones en passant par le contrebassiste israélien Avishai Cohen, cette édition s'annonce riche en talents internationaux d'horizons divers. Les trompettistes seront aussi à l'honneur avec les célèbres Wynton Marsalis et Ibrahim Maalouf, ou encore la jeune Lucienne Renaudin Vary.

    Comme à chaque édition de Jazz in Marciac, les icônes du genre ne feront pas défaut avec cette année le pianiste et compositeur Herbie Hancock, 82 ans, ainsi que l'organiste et chanteuse Rhoda Scott, 84 ans. Le festival qui veut offrir, comme le jazz, «l'image d'un monde de diversité, de métissage, de transformation permanente», entend ouvrir «de plus en plus grands ses bras». Dans cet esprit, il présentera également des artistes plus éloignés de la scène jazz, comme le guitariste de rock Jeff Beck, ou le chanteur pop James Blunt.

    D'un bunker à Kiev à un stade polonais, le destin de la jeune réfugiée qui chantait Libérée, délivrée

    Réfugiée chez sa grand-mère, Amelia Anisovych s'est produite le 20 mars sur la scène du stade de Lodz à l'occasion d'un concert de charité pour l'Ukraine.

    Mort de Pierre Papadiamandis, le compositeur fétiche d'Eddy Mitchell

    DISPARITION- Le pianiste français est décédé mardi à l'âge de 85 ans a annoncé son entourage.

    Iggy Pop, l’inoxydable icône du rock

    PORTRAIT - L’inoxydable rocker est en tournée française en mai*. Loin de jouer les papys rangés des voitures, ce showman hors pair continue d’allumer le feu des stades comme à l’époque de ses 20 ans. Torse nu. En transe. Hypnotique. Retour sur une vie de saltimbanque longtemps dopée aux excès avant de trouver le chemin d’une coolitude zen abreuvée de crus d’exception…

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : une journaliste dévoile les coulisses de la propagande russe

    Publié le : 22/03/2022 - 18:31

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    La journaliste Zhanna Agalakova, qui a démissionné de son poste de correspondante à Paris pour une chaîne de télévision publique une semaine après le déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, a levé un coin de voile sur la propagande du Kremlin, lors d'une conférence de presse organisée mardi par Reporters Sans Frontières (RSF).

    "Manipulation", bribes de réel tordues pour former des "mensonges", référence fallacieuse aux nazis... Une journaliste russe d'une grande chaîne de télévision, qui a démissionné à cause de la guerre en Ukraine, a donné à voir de l'intérieur, mardi 22 mars, la "propagande" qui règne dans son pays.

    "Je veux que la Russie m'entende, que les gens apprennent à distinguer la propagande (...), arrêtent d'être zombifiés", s'est justifiée Zhanna Agalakova lors d'une conférence de presse organisée par l'organisation de défense des journalistes RSF (Reporters sans frontières) à Paris.

    "J'ai beaucoup hésité" avant de prendre la parole, "mais je ne pense pas avoir d'autre choix", a-t-elle ajouté, les larmes aux yeux.

    Pourquoi maintenant et pas avant la guerre en Ukraine ? "J'ai fait des compromis dans ma carrière" mais là, c'était "une ligne rouge", a-t-elle répondu lors de cette conférence tenue en partie en français et en partie traduite du russe.

    Mi-mars, une autre journaliste, Marina Ovsiannikova, avait marqué les esprits en faisant irruption pendant le journal télévisé de Pervy Kanal et en brandissant une pancarte pour dénoncer l'offensive en Ukraine.

    "Ces derniers jours, nous observons des remous à l'intérieur de ces médias de propagande", avec "un certain nombre de démissions, difficiles à chiffrer", a déclaré le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, aux côté de Zhanna Agalakova.

    Correspondante à Paris pour l'Europe de la chaîne de télévision publique Pervy Kanal, Zhanna Agalakova dit avoir démissionné le 3 mars, une semaine après l'invasion de l'Ukraine.

    Elle décrit un système médiatique russe "qui transmet uniquement le point de vue du Kremlin".

    Le "suicide d'un pays" 

    "Nos actualités ne montrent pas le pays, on ne voit pas la Russie. On ne voit que le premier homme du pays, ce qu'il a mangé, à qui il a serré la main, nous l'avons même vu torse nu. Mais on ne sait pas s'il est marié, s'il a des enfants", a-t-elle raconté, en évitant de prononcer le nom du président Vladimir Poutine.

    "Le pouvoir essaie d'étrangler les médias indépendants" et l'absence de "presse libre" mène au "suicide d'un pays", a-t-elle estimé.

    Pour justifier son action en Ukraine, "le pouvoir a joué sur une corde extrêmement sensible pour les Russes" en prétendant lutter contre des groupes nazis, a souligné Zhanna Agalakova.

    Car le pays reste traumatisé par la Seconde Guerre mondiale et ses "27 millions de morts" soviétiques : "Quand, en Russie, on entend le mot nazi, on n'a qu'une seule réaction : il faut détruire ça. C'est une manipulation, un énorme mensonge".

    Zhanna Agalakova ne travaille plus sur le sol russe depuis 2005. Après avoir présenté les informations, elle est devenue correspondante à Paris cette année-là, a ensuite pris le même poste à New-York en 2013 puis est revenue en France.

    "Je pensais qu'en racontant la vie en Europe, et surtout à Paris, je pouvais éviter d'être propagandiste", a-t-elle raconté.

    Selon elle, les choses se sont compliquées en 2014, avec le début du conflit russo-ukrainien en Crimée et dans la région du Donbass. A l'époque, elle était correspondante à New-York.

    "Je n'étais plus à l'abri de la propagande. Je ne devais parler que de choses négatives au sujet des Etats-Unis, comme par exemple des enfants adoptés maltraités", a-t-elle expliqué.

    "Vous perdez des alliés"

    "Je n'ai pas menti, chaque fait était réel. Mais prenez des faits réels, mélangez-les et vous aboutirez à un gros mensonge", a-t-elle poursuivi.

    "De nombreux journalistes, producteurs ou personnes qui travaillent dans les médias pensent comme moi", a-t-elle jugé.

    "C'est facile de les accuser, de demander pourquoi ils ne démissionnent pas, ne protestent pas (...) Mais ceux qui sont là-bas ont des familles, des parents âgés, des enfants, des maisons à payer. Ils sont otages de la situation", a-t-elle fait valoir.

    Elle a critiqué les sanctions imposées à la Russie par les pays occidentaux : "Elle touchent surtout la classe moyenne, les personnes qui partagent les valeurs démocratiques. Dans cette histoire, vous perdez vos alliés".

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    "Je déteste cette guerre" : Sergueï a fui la Russie au premier jour de l'invasion de l'Ukraine

    L'Entretien de France 24

    Marina Ovsiannikova, journaliste russe : "Je ne fais pas partie de la racaille"

    Le Débat de France 24

    La guerre de Poutine en Ukraine : une fuite en avant ?

    L'Humanité

    Fabien Gay : « Le consommateur aura toujours le choix entre différents journaux, mais le citoyen ? »

    Actu

    Depuis le lancement des nouvelles formules, le directeur de l’Humanité multiplie les rencontres avec ses lecteurs. Vendredi 18 mars, c’était au tour des Girondins de débattre avec Fabien Gay de l’avenir de leur journal.

    Clément Garcia

    Fabien Gay connaît bien Bordeaux, la ville qui l’a vu naître il y a trente-huit ans. À Cenon, dans l’immédiate banlieue du port de la Lune, rendez-vous était pris avec une cinquantaine de lecteurs pour ouvrir « un débat franc sur notre journal, notre bien commun à toutes et tous ». Le directeur de l’Humanité a effectué, depuis la mi-janvier, quinze rencontres de ce type dans différentes régions pour sonder l’avis des lectrices et lecteurs sur l’actualité et l’avenir de leurs journaux. Tous soulignent ici la clarté de la nouvelle maquette de l’Humanité et la lisibilité d’un journal « qui a trouvé son équilibre ».

    « Le recul de l’Huma est hyper-important »

    Un lecteur salue la « volonté de ne pas céder à faire plus court, de conserver de la place pour des reportages qui nourrissent les lecteurs ». Jean-Jacques, qui confesse être un « éternel râleur », apprécie « un journal dans lequel il est plus facile de rentrer ». « Et quand les médias sont dans l’émotion, le recul de l’Huma est hyper-important », ajoute-t-il, en référence à l’actualité internationale. Quant à la chronique du coursier syndicaliste bordelais Arthur Hay, publiée chaque semaine dans l’Humanité Magazine, elle remporte ici une adhésion fière et unanime.

    « Le bien commun de toute la gauche »

    À quelques semaines de l’élection présidentielle, le débat s’engage sur le traitement de la campagne. Fabien Gay « revendique de donner un point de vue sur l’ensemble des candidatures de gauche, ce qui est tout à l’honneur de l’Humanité ». « L’Humanité est le bien commun des communistes, mais, au-delà, de toute la gauche », appuie-t-il. Un bien à protéger tant son économie reste fragile, malgré la validation du plan de continuation et l’apport de la souscription populaire. «Notre situation est rendue encore plus compliquée par la concentration spectaculaire des médias, la hausse des coûts des transports, de l’énergie, de l’impression… » Comme par la baisse des recettes publicitaires vampirisées par les grands groupes.

    Le défi d’inventer une nouvelle Fête

    Autant d’enjeux qui posent celui, central, du pluralisme. « Le consommateur aura toujours le choix entre différents journaux, mais le citoyen ?» s’interroge Fabien Gay. La nécessité d’un renouvellement du groupe de presse, concrétisé par le lancement de nouvelles formules, n’en est que plus forte, « afin de mieux décrypter l‘actualité pour être plus utile aux lectrices et lecteurs ». « Un pari sur l’intelligence », ajoute-t-il. L’Humanité Magazine est ainsi pensée comme «une porte d’entrée en politique », plus complémentaire avec le journal quotidien, mais aussi avec un nouveau site Internet qui a vocation à accueillir plus de contenus vidéo. Et, évidemment, le défi d’inventer une nouvelle Fête de l’Humanité en Essonne, dont le déménagement risque de s’avérer coûteux.

    « Un bien précieux pour faire vivre la contradiction »

    « On a une presse en difficulté, mais avec des lecteurs eux aussi en difficulté. Mais c’est justement cette période de crise qui rend l’Humanité absolument indispensable », relève Jean-Claude Gomez, militant communiste chevronné. Ce média « reste un bien précieux pour faire vivre la contradiction. Car, sans contradiction, pas de mouvement, et sans mouvement, pas de révolution». «Il faut que l’Humanité nous arrache à la peur qu’instille le capital», conclut-il. Une manière de renvoyer à ce que Fabien Gay appelle « le journal des possibles ».

    l'humanitéfabien gay
    L'Humanité

    Drôle, de Fanny Herrero : une série plaisante à regarder, mais...

    Prescription culture

    Netflix. Fanny Herrero, créatrice de Dix pour cent qui contait les aventures d’agents artistiques, a entrepris Drôle, série sur les coulisses du stand-up. Avec un résultat intéressant mais mitigé.

    Caroline ConstantDrôle,

    Que dit le stand-up de notre société ? Que dit-il de son besoin d’expression, du désir artistique, de notre monde culturel ? Quels destins et quelles sagas peuvent s’y raconter ? Alors que ce phénomène prend de l’ampleur, Fanny Herrero, qui avait créé pour France 2 la fameuse série Dix pour cent, s’est penchée sur ce monde. En six épisodes, avec quatre personnages phares, et l’aide de vrais stand-upeurs pour l’écriture des sketchs (Shirley Souagnon, Jason Brokerss, Thomas Wiesel, Fanny Ruwet et même Marina Rollman sont crédités au générique), la série raconte quelques mois dans la vie de quatre jeunes artistes.

    Bling s’est brûlé les ailes

    Nezir (Younès Boucif, excellent) est livreur chez Uber Eats. Sur son vélo, il répète et affine ses vannes à l’envi. Dans la vraie vie, il galère : il vit seul dans une cité de banlieue avec son père invalide et ils manquent tous les deux cruellement d’argent. Nezir est le moteur de la série, dans son rapport à l’écriture, à la diction des mots justes et dans ses galères quotidiennes. Il est ami avec Aïssatou (Mariama Gaye, que l’on a vue notamment dans Gloria, l’an dernier). Par le biais d’une vidéo virale, la jeune femme rencontre une célébrité fulgurante, qui bouleverse sa vie de couple, ses projets de jeune maman et l’oblige à se poser des questions sur son écriture.

    Critique Tout sur les séries !

    Bling (Jean Siuen, vu dans le téléfilm la Maladroite, avec Isabelle Carré), lui, a été sous le feu des projecteurs et s’est brûlé les ailes. Comment revenir sur le devant de la scène quand on est désorganisé comme lui et chargé d’alcool et de drogue ? Enfin, Apolline (Elsa Guedj), issue d’un milieu très bourgeois, s’interroge sur la direction à prendre dans sa vie, après « Hypokhâgne, Khâgne, ses cinq années d’école du Louvre ».

    Ces quatre personnages se retrouvent soir après soir au Drôle Comedy Club, une scène de stand-up où ils se produisent. À eux quatre, ils représentent des stéréotypes : Nezir est le type bourré de talent qui va grandir dans l’ombre. Aïssatou est l’étoile montante, ivre de son succès. Bling est la star déchue et Apolline, la (fausse) candide.

    La banlieue comme un monde vide

    C’est aussi la limite de cette série, plaisante sans être géniale : les personnages ne sont que des fonctions, on n’accède ni à leurs émotions, ou si peu, ni à leur univers, ou vraiment en marge. Là où Dix pour cent avait des seconds rôles si forts (on pense à Philippine Leroy-Beaulieu, Ophelia Kolb ou à François Civil), ceux-ci ne sont qu’esquissés, en mode caricatural : le père formidable de Nezir (Mouss Zouheyri), la mère rigide d’Apolline (Pascale Arbillot) Le mari d’Aïssatou, surtout, dont l’intimité jetée en pâture au public, et qui ne fonctionne qu’en injonctions auprès de sa femme, aurait sans doute mérité mieux. Et si Paris est magnifiquement filmé, du vélo de Nezir le plus souvent, sa banlieue apparaît comme un monde vide, dans la cité comme dans le RER, ce qui en dit long sûrement sur ceux qui écrivent dessus mais n’y habitent sans doute pas…

    La série n’est pas malhonnête en soi. Est-elle révolutionnaire ? Non. Apporte-t-elle un quelconque point de vue sur le monde du stand-up ? Non plus. Sur la précarité des jeunes artistes, le mode d’écriture ? Pas plus. Elle est plaisante à regarder, les acteurs y sont plutôt bons. Mais elle ne vaut sans doute pas tout le bruit qu’on entend depuis dix jours à son propos.

    Séries téléviséesNetflixstand-up
    Le Figaro

    En haut de l’affiche: les idées de sorties culturelles cette semaine

    Valérie DuponchelleAmélie ComAriane BavelierNathalie SimonLaurie ChamardThierry Hillériteau

    LA SÉLECTION DU FIGARO - Expos, concerts, spectacles… Les rendez-vous culturels sont toujours plus nombreux. Pour bien choisir, suivez les conseils de la rédaction.

    Expos

    Ernesto Neto

    Ernesto Neto, c’est une légende brésilienne à lui tout seul. Bouclé comme un pâtre grec, quelques mèches grises comme un sage, le visage plein de soleil et le regard direct, il est cet artiste chaleureux et enthousiaste qui unit architecture et nature, sculpture et vivant. Paris l’a découvert en version monumentale en 2006 au Panthéon, sous les voûtes duquel ce natif de Rio (1964) avait accroché la chair fantôme de sa dragonne, Leviathan Thot. Du Léviathan, monstre du Livre de Job, auquel elle empruntait son nom, elle avait les improbables yeux, le cerveau, la bouche, le cœur et les membres. Sa créature de tulle contrebalancée par des masses de polystyrène, était accrochée sous la coupole d’un des monuments les plus chargés d’histoire de la République. Et montrait son ventre rose sous la carapace de l’architecture de Jacques-Germain Soufflot (1713-1780).

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    Cette commande publique du ministère de la Culture et du Festival d’automne fut redéployée ensuite dans l’Atrium du Guggenheim Bilbao et devint martienne sous l’architecture de Frank Gehry. Depuis, Ernesto Neto a pris fait et cause pour la planète et sa terre brésilienne. Il a abandonné les polyamides et le polystyrène qui donnaient tant de souplesse à ses installations organiques. Place au coton! «Ultimatum», sa première exposition personnelle dans l’espace parisien de la Galerie Max Hetzler, tend, à travers une installation tactile et d’autres œuvres plus schématiques, à alerter sur le peu de temps qu’il reste à l’humanité pour prendre conscience de l’inexorable combustion des ressources de notre planète. Il est à ce titre l’un des rares artistes - le seul?- à adopter une politique écologique responsable pour le transport de ses œuvres.

    Jusqu’au 16 avril à la Galerie Max Hetzler (4e).

    Erwin Wurm

    Attention, l’humour et l’incongru peuvent cacher quelque chose de profond, de farouchement intellectuel, voire de philosophique. L’artiste autrichien Erwin Wurm, 67 ans, est un gentleman aussi policé que son art est subversif, jouant volontiers sur l’inversion des règles et le détournement des attitudes (One Minute Sculptures, en 1997), l’outrance des formes, qui ridiculisent l’idée de propriété (Fat House, en 2003), sur l’absurde cher aux dadaïstes. S’inspirant des traditions de l’art conceptuel et de l’art minimal, ses premiers travaux furent une recherche sur la définition de la sculpture. Ils s’inscrivent dans cette filiation et développent une réflexion autour de notions, comme «le volume, les trois dimensions, le rapport à l’espace, l’enveloppe». À Paris, il expose ses peintures énigmatiques, ses Flat Sculptures, couleur chair. Elles sont conçues à partir de mots - «stone», «wurst», «melt» ou «clay» en référence à ses narquoises sculptures antérieures -, et sont comme aplaties pour devenir des «structures amorphes». Ses Skin Sculptures ou Thin Sculptures hypertrophient le corps du modèle et n’en gardent qu’une tranche, comme un arbre coupé au profil rogné. Seul Erwin Wurm peut y reconnaître son fils Michael ou l’acteur Lars Eidinger, le méchant ambivalent de la série Babylon Berlin.

    Jusqu’au 23 avril à la Galerie Thaddaeus Ropac Marais (3e).

    «Refresh»

    Onze artistes de la jeune scène contemporaine ont été sélectionnés pour présenter leurs œuvres dans l’exposition «Refresh». Première saison d’une série dont la prochaine aura lieu en juin pendant la Fête de la musique, dans un lieu tenu secret du quartier de la Goutte-d’Or. L’événement a pour vocation d’actualiser le regard sur ces artistes émergents. Derrière ce projet, Hatch, une plateforme née de la collaboration de Margot de Rochebouët et Giovanna Traversa. Dès leur rencontre, les deux fondatrices ont vu les choses en grand: faire connaître auprès du public et des collectionneurs «une sélection d’artistes cosmopolites, qui se veut plurielle, engagée et détonante». Ces derniers travaillent en France, en Angleterre, en Allemagne ou en Italie et puisent leurs inspirations dans leurs identités culturelles. À travers différents médiums, comme la peinture de Brieuc Maire ou Mia Vallance, les sculptures de Célia Boulesteix, les installations de Malù dalla Piccola ou encore les photographies de Lingjun Yue, tous s’expriment dans une grande diversité artistique. Ensemble, ils construisent un territoire d’expression effervescent propice aux échanges et aux rencontres.

    Hatch, jusqu’au 26 mars au 94, rue Quincampoix (3e).

    Musiques

    «La France enchantée»

    Des duos improbables réunis par la chanson française, c’est ce que cette soirée unique au Trianon donnera à entendre. La journaliste et documentariste Élodie Maillot est à l’initiative de l’événement «pour défendre les artistes et la culture, qui a été mise à mal par la crise sanitaire». Monté dans l’urgence - un mois et demi -, ce spectacle réunit, entre autres, Agnès Jaoui, Jane Birkin, Enrico Macias, Yaël Naim, Fefe, François & the Atlas Mountains ou encore Smadj. Les paroles des chansons interprétées seront distribuées au public pour qu’il puisse chanter. Une soirée haute en couleur pour se retrouver et oublier un peu l’actualité…

    Le 28 mars au Trianon (18e).

    Ÿuma

    Les bouleversements sociétaux de la révolution tunisienne inspirent largement Sabrine Jenhani et Ramy Zoghlami. Une écriture très imagée, héritage des conteurs du Maghreb, évoque l’exil, la liberté citoyenne, mais aussi l’amour romantique. Les onze titres de leur album style indie folk sont ornés d’Orient et sourient aux rythmes électros européens. Les voix des deux membres du groupe se marient parfaitement sur les arpèges d’une guitare accompagnée de percussions bien dosées. Il leur va si bien, ce nom de Ÿuma, qui signifie «allié», symbole de paix. L’écoute de leur album est un voyage dont on ne sort pas indemne.

    Le 25 mars au Studio de l’Ermitage (20e).

    Monophonics

    On y entend des inspirations à la Marvin Gaye, et pour cause, Monophonics est l’un des groupes de soul psychédélique américain les plus en vue. Les musiciens sont productifs puisque deux années seulement après la sortie de leur dernier CD, ils reviennent avec l’album concept Sage Motel. Menés par le chanteur et compositeur Kelly Finnigan, ils content des existences qui se croisent dans un hôtel de la baie de San Francisco.

    Le 26 mars à 19h30 au Trabendo (19e).

    Théâtre

    «Étienne A.»

    Tout est époustouflant dans ce spectacle! Déjà, l’auteur est doué, Florian Pâque, pas encore 30 ans. L’histoire qu’il raconte: celle d’Étienne A., un employé d’Amazon qui se remémore son existence, seul un soir de Noël, dans une pièce où sont stockés les colis retournés. L’interprétation, enfin. Nicolas Schmitt est d’une justesse confondante dans ce rôle de sans-grade, père divorcé et sous le charme d’une collègue aux yeux bleus (unique lueur d’espoir dans son quotidien). Guidé par le regard complice de Florian Pâque, le comédien, diplômé de l’Ensatt, à Lyon, déambule entre les cartons de l’entreprise comme s’il y travaillait vraiment. Il incarne avec force une grand-mère, un enfant ou le chef d’Étienne A. Époustouflant, on vous dit.

    Jusqu’au 30 avril à La Scala (9e)

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    Et aussi

    Médée, de Sénèque, traduite par Florence Dupont et mise en scène par Tommy Milliot. La tragédie est présentée en ouverture du 5e festival 100%, à la Villette. À partir de 15 ans.

    Du 25 au 28 mars, à l’espace Charlie Parker de la Grande Halle de la Villette (19e)

    «Gilgamesh»

    Le metteur en scène japonais Miyagi Satoshi avait inauguré le Théâtre Lévi-Strauss du Quai Branly, en 2006, il revient avec sa troupe pour présenter Gilgamesh. La fameuse épopée sumérienne du roi d’Uruk est connue pour conter le déluge comme Noé dans la Bible. Notamment avec des marionnettes géantes, la pièce relate deux épisodes en particulier: le saccage de la forêt des Cèdres et le voyage vers l’immortalité. La troupe cherche à recréer la musicalité originelle propre à la tradition orale en mêlant voix des comédiens et instruments.

    Du 24 au 27 mars, au Théâtre Claude Lévi-Strauss du Musée du quai Branly (7e).

    Danse

    Alexandre Roccoli

    Ce chorégraphe singulier trouve son art en plongeant dans la mémoire des hommes ; il se nourrit des traditions et de rituels développés pour faire face à un travail ou à un traumatisme ; il sonde de quelle manière ils irriguent le corps et la voix, au plus près de la transe. De cette observation auprès des femmes de l’Italie du Sud, violées à la Libération, il a tiré Di Grazia. Une pièce prenante, qui introduit l’inconvenance dans la ferveur et la beauté des ex-voto. Elle doit beaucoup à son interprète, la remarquable performeuse Roberta Lidia De Stefano.

    Les 24 et 25 mars à la Ménagerie de Verre (11). 104.fr

    Malpaso Dance Company

    La troupe vient de Cuba, île où les danseurs ont du génie, puisqu’on y danse comme on respire. Elle apporte à Paris, où elle se produit pour la première fois, et ce au TCE dans le cadre de TranscenDanses, de grands classiques de chorégraphes contemporains. Et une spécialité cubaine. Tabula rasa, d’Ohad Naharin, et Woman with Water, de Mats Ek, pour les classiques. Et 24 Hours and a Dog, d’Osnel Delgado, le directeur de la compagnie, qu’il a fondée en 2012.

    Du 28 au 30 mars au Théâtre des Champs-Élysées (8e).

    La Sydney Dance Company

    Les Australiens font des danseurs à poigne. Athlétiques, précis et portés par une force explosive. On le verra avec cette fameuse compagnie contemporaine de 17 danseurs. Son directeur, Rafael Bonachela, signe ab [intra], travail sur la projection des ressentis intérieurs en gestes.

    Du 23 mars au 1er avril à Chaillot (16e)

    Opéra

    «Cupid and Death»

    Rien de mieux, pour garder le sourire, qu’un bon vieux «masque», ce genre typiquement anglais qui précède l’avènement de l’opéra, mêlant avec burlesque et poésie la comédie, la musique et la danse. C’est ce que l’on se dit en sortant du Cupid and Death ressuscité par les Correspondances de Sébastien Daucé. Cupid and Death… Comprenez Cupidon et la Mort, qui s’invitent à la même auberge, dans une fable surréaliste où un Chambellan déjanté va inverser leurs flèches… S’ensuit une succession de saynètes dont la Nature s’horrifie, mais dont on se délecte: amants tombant comme des mouches, vieillards retrouvant la vigueur grivoise de leurs 20 ans, ennemis jurés s’enlaçant avec ardeur… Il y a du Monty Python dans ce XVIIe siècle. Au moyen de caisses de bois et de cadres de scènes qui font et défont chaque tableau, de rideaux transparents dont émerge la magie de baisers volants, de cartons d’où naissent singes savants ou costumes mythologiques, la mise en scène de Jos Houben et Emily Wilson restitue l’esprit de troupe et le merveilleux de cet opéra d’avant l’opéra. Voix et musiciens sont au diapason. La réussite est totale.

    Les 26 et 27 mars à l’Opéra royal de Versailles (78)

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    Humour

    «Vieux con»

    Christophe Alévêque serait-il devenu un vieux con moderne? C’est la question qu’il se pose sans ambages dans son nouveau spectacle, tiré de son livre, Éloge du vieux con moderne (Éditions du Cerf, 2021). Il préférait «avant», quand on avait le droit de fumer, de boire, de dire ce qu’on pense. Le monde libre, quoi. Au risque de passer pour un réac, il pousse un coup de gueule salutaire.

    Jusqu’au 3 avril au Théâtre du Rond-Point (8e).

    Le rendez-vous des métiers d’art et du patrimoine vivant

    Pendant les JEMA (du 28 mars au 3 avril), les artisans d’exception vous ouvrent leurs portes dans toute l’Île-de-France et partagent leur savoir-faire. Une rencontre à ne pas manquer!

    Restaurant Monsieur Dior, pari réussi pour Jean Imbert

    CRITIQUE GASTRONOMIQUE - À peine installé au Plaza d’en face, le chef médiatique signe la carte de la table du nouveau 30, avenue Montaigne.

    Guide Michelin 2022: qui sont les étoilés à Paris ?

    Sur les 49 nouveaux restaurants étoilés du «Rouge», 17 se situent à Paris et en Île-de-France. Neuf tables sortent de la sélection.

    Le Monde

    La mandarine, un produit, deux possibilités

    Ce fruit de bouche s’épluche aisément et se mange tel quel. Fraîche et hachée, son écorce agrémente salades de fruits, volailles, poissons…

    Joyau parfumé de l’hiver, la mandarine commune, ou Citrus deliciosa, se récolte souvent jusqu’au début du printemps. Cultivée en Chine depuis des millénaires, elle tient vraisemblablement son nom des mandarins, qui l’appréciaient particulièrement – à moins que cela ne soit une référence à la couleur vive des robes de ces hauts fonctionnaires de l’ancien Empire chinois.

    Peu calorique, la mandarine est riche en vitamine C, acide folique, carotène et fibres douces.

    Arrivée en Europe au début du XIXe siècle, elle s’est vite répandue et a été très cultivée sur tout le pourtour méditerranéen, avant d’être supplantée par la clémentine, plus douce et contenant moins de pépins, issue, elle, d’une hybridation naturelle entre la mandarine et l’orange douce. Souvent confondue avec cette dernière, la mandarine a pourtant un arôme incomparable, et son huile essentielle est très recherchée en parfumerie.

    Moule, noix, champignon de Paris… Un produit, deux possibilités

    Ce fruit est légèrement aplati, avec une peau peu adhérente jaune orangé issu d’un arbre de taille moyenne, à port étalé et sans épines. Ses cousines proches sont la grosse mandarine King (Citrus nobilis), également appelée mandarine d’Indochine, les Citrus reticulata, qui regroupent des petits hybrides (tangerine, tangelo…), et la mandarine Satsuma (Citrus unshiu), originaire du Japon et très précoce (souvent l’un des premiers agrumes sur les étals). Peu calorique, la mandarine est riche en vitamine C, acide folique, carotène et fibres douces.

    La pulpe

    De la taille d’un petit poing, la mandarine est un fruit de bouche qui s’épluche aisément et se mange tel quel. Frais, ses quartiers juteux et acidulés décorent et rafraîchissent un gâteau, une tarte, une salade et font un jus délicieux (à combiner avec d’autres agrumes). Cuite au sirop, confite ou rôtie entière, voire glacée façon citron givré, elle se prête à toutes sortes de confections gourmandes.

    La peau

    La peau de la mandarine doit absolument être conservée : c’est la plus parfumée des écorces. Fraîche et hachée, elle agrémente salades de fruits, gâteaux, volailles, poissons, boissons. Séchée, elle peut être concassée et conservée pour aromatiser marinades et bouillons au fil du temps, à moins d’être brûlée pour ­parfumer divinement la maison.

    Camille Labro

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    France24 - Monde

    Israël : quatre morts dans une attaque au couteau et à la voiture bélier

    Publié le : 22/03/2022 - 18:50

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    Quatre personnes ont été poignardées à mort mardi à Beer Sheva, dans le sud d'Israël, par un homme abattu ensuite par un passant, selon des sources policières et de services de secours. Le premier ministre israëlien, Naftali Bennett, a placé les forces de sécurité de l'ensemble du pays en "état de haute alerte". 

    Quatre personnes ont été tuées mardi 22 mars dans une attaque au couteau et à la voiture bélier, perpétrée par un homme à Beer Sheva, la principale ville du désert du Néguev, dans le sud d'Israël, ont indiqué des secouristes.

    Selon la police israélienne, le suspect, qui n'a pas été identifié, a poignardé une femme à une station essence, puis a renversé avec sa voiture un cycliste avant de continuer sa course vers un centre commercial à proximité. Il est alors descendu de son véhicule pour poignarder un homme et une femme. Des civils présents sur place ont ouvert le feu en direction de l'assaillant et l'ont "neutralisé", a ajouté la police israélienne sans préciser si l'homme était toujours en vie.

    De leur côté, les secouristes de la Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge, ont fait état d'au moins un mort dans un premier temps, puis trois, avant de relever le bilan à quatre morts, a indiqué à l'AFP le porte-parole de l'organisation, Zaki Heller. La nationalité des victimes n'a pas été précisée dans l'immédiat.

    Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, qui venait de rentrer d'un sommet en Égypte avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le dirigeant de facto des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed, a tenu des "consultations" avec le ministre de la Sécurité publique et le chef de la police après cette attaque, ont indiqué ses services à Jérusalem.

    État de haute alerte

    Dans un communiqué, il a présenté ses condoléances aux familles des victimes, salué le "courage" des civils ayant ouvert le feu sur l'assaillant pour ainsi "éviter encore plus de victimes".

    Le Premier ministre a ajouté que les forces de sécurité de l'ensemble du pays étaient en "état de haute alerte".

    Sans revendiquer l'attaque, un porte-parole du mouvement islamiste armé Hamas, Hazem Qassem, a affirmé sur les ondes de la radio "La voix d'Al-Aqsa" que cette "opération est une réponse à la politique de déplacement ethnique pratiquée" par Israël contre "le peuple palestinien à l'intérieur des territoires occupés".

    À partir d'octobre 2015 et pendant des mois, Jérusalem, la Cisjordanie occupée et Israël ont été le théâtre d'attaques au couteau anti-israéliennes commises le plus souvent par de jeunes Palestiniens isolés.

    Si ces attaques ont depuis diminué, elles continuent de se produire de manière sporadique, généralement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, deux territoires palestiniens occupés par Israël.

    La ville de Beer Sheva, et le désert du Néguev en général, ont été largement épargnés par ces attaques mais ont été en proie, à l'occasion, à de heurts entre manifestants de la minorité bédouine et des forces de police israéliennes.

    Les attaques au couteau visent rarement des civils en Israël mais ciblent plus généralement les forces israéliennes, qui se retrouvent, dans la plupart des cas, blessés.

    Le 7 mars, un assaillant palestinien armé d'un couteau a poignardé deux officiers de la police israélienne dans la Vieille ville de Jérusalem, située dans la partie palestinienne occupée et annexée par l'Etat hébreu. Il a été tué et les deux policiers légèrement blessés.

    Avec AFP

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    Israël veut doubler le nombre de colons dans le Golan occupé

    Syrie : Damas accuse Israël d'avoir frappé le port de Lattaquié

    EXPRESS ORIENT

    Israël : le crime organisé en nette hausse

    Le Monde

    Flan, savon, ex-libris, papier peint, sabots, verre soufflé : des retours remarqués

    Que ces interrogations vous taraudent ou qu’elles ne vous aient jamais effleuré l’esprit, elles sont l’occasion de découvrir ce qui, en matière de mode, décoration, design, parfum, gastronomie ou voyage nous inspire, séduit, interpelle. Les réponses, forcément subjectives, dessinent ce qui fait « Le Goût de M ».

    Le flan vit-il une deuxième jeunesse ?

    Régressif et roboratif, le flan pâtissier (aussi appelé flan parisien), mélange d’onctuosité maîtrisée et de douceur vanillée, reste un exercice de style très prisé des pâtissiers. Et ce, même lorsqu’ils s’­appellent Quentin Lechat (Le Royal Monceau), Pierre Chirac (MAM de Stéphanie Le Quellec) ou Kaori Akazawa, qui signe les créations de Pages blanches, la nouvelle pâtisserie chic du quartier Villiers, dans le 8e arrondissement de Paris.

    N’en déplaise aux puristes, pour prendre le virage de la modernité, ce ­classique inventé au Moyen Age (on parlait alors de tarte au flan) a choisi de se travestir à l’infini. Chez Le Flanboyant, « le meilleur flan de Lyon » est décliné en 29 parfums, alors que Doucetti, à Bordeaux, ­permet à Sébastien Torres de réinterpréter à l’envi le goûter réconfortant de son enfance. Un challenge relevé également par « l’influenceur du flan » Ju Chamalo – 48 000 abonnés sur Insta­gram –, qui publie un ouvrage dédié à son obsession pâtissière.

    Parmi ses 50 recet­tes créatives, Chamalo croise l’illustre entremets avec d’autres grands classiques (tarte au citron meringuée, riz au lait…). La version café (photo) ou praliné-sésame noir imaginée avec le chef Desty Brami font saliver.

    Mes flans pâtissiers, Ju Chamalo, éditions de La Martinière, 19,90 €.

    Les sabots doivent-ils faire leur retour en grande pompe ?

    Pour leurs aficionados, ils ont toutes les qualités : ils rendent l’allure plus élancée, isolent du froid grâce à leur semelle en bois, ne cadenassent pas les orteils et sont faciles à enfiler. Les linguistes leur prêtent même des vertus contestataires. Au XVe siècle, le mot « saboter » aurait signifié frapper au sol du pied avec des sabots pour étouffer la voix de quelqu’un, l’empêcher de parler. Plus tard, la légende raconte qu’au XIXe siècle, lors de la présentation publique des premiers métiers à ­tisser automatisés, des ouvriers tisseurs auraient jeté leurs sabots sur les machines qui rendaient leur travail obsolète pour en détruire le mécanisme. La mode, quant à elle, oscille dans ses prises de position.

    Quand elle ne juge pas qu’il « sabote » la silhouette, elle s’­affiche pro-sabot – environ tous les cinq ans – en revisitant cette chaussure ancestrale. En octobre 2020, pour déconfiner nos pieds, Nadège Vanhee-Cybulski, directrice artistique du prêt-à-porter femme chez Hermès, a livré sa ­version cloutée, en cuir d’agneau, surmontée d’un fermoir Kelly, dévoilée en denim cette saison. Pieter Mulier, fraîchement arrivé à la direction artistique de la maison Alaïa, lui a emboîté le pas, en imaginant un modèle avec une semelle compensée ondulante se terminant sur un pic.

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : "Il y a un mois, la sidération"

    Publié le : 23/03/2022 - 12:17

    Axel MAY

    Un mois après le début de l'offensive Russe contre l'Ukraine, le président Zelensky continue à tenter de mobiliser l'opinion internationale. Au menu également de la revue de presse du jour : le Covid-19 repart à la hausse en France et la retraite surprise de la numéro 1 mondiale du tennis, l'Australienne Ashleigh Barty. 

    Dans la nuit du 23 au 24 février 2022, la Russie lançait son offensive sur l'Ukraine. La Croix écrit en une : "Il y a un mois, la sidération". Volodymyr Zelensky poursuit, lui, son offensive diplomatique par…visioconférence. Le Corriere della Sera titre sur le président ukrainien qui s'est adressé aux parlementaires italiens mardi : "Aidez-nous". Et ce mercredi, il doit s'adresser aux députés et sénateurs français. Libération rappelle qu'"il avait entamé sa tournée diplomatique virtuelle par le Parlement européen le 1er mars, l'a poursuivie au Canada, puis devant la Chambre des communes britannique, le Congrès américain, le Bundestag allemand, la Knesset israélienne…"  

    Dans la presse également de ce mercredi : le Covid qui fait toujours… des vagues. 20 minutes insiste : "Depuis le début du mois, les contaminations repartent à la hausse [en France]". Faut-il s'en inquiéter ?  "Le nombre de patients Covid dans les hôpitaux anglais en augmentation de 20 % en une semaine" : The Independent tire lui aussi la sonnette d'alarme.  

    Stupeur en Australie. Star en son pays et reine du tennis planétaire, Ashleigh Barty, numéro 1 mondiale et vainqueur en janvier de l'Open d'Australie annonce sa retraite à 25 ans. Elle "n'avait plus 'l'envie physique ni la volonté' de continuer à jouer et de se maintenir au sommet du tennis féminin", relève The Sydney Herald Tribune.

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    Le Monde

    La tarte salée à la patate douce : la recette de Julien Cantenot

    Fils d’un boulanger et d’une passionnée des légumes, Julien Cantenot, qui organise des ateliers autour du pain, a fait de la tarte salée l’un de ses emblèmes.

    Ingrédients pour la pâte :

    • 300 g de farine de blé T80,
    • 50 g de beurre végétal (bio),
    • 50 g d’huile d’olive,
    • 120 g d’eau à température ambiante,
    • 6 g de sel fin.

    Ingrédients pour la garniture :

    • 2 ou 3 belles patates douces,
    • 1 c. à c. de miso blanc,
    • 50 g de graines de courge,
    • sirop d’érable,
    • paprika fumé,
    • huile d’olive,
    • branches de coriandre,
    • sel, poivre.

    La préparation

    Dans un grand saladier, mélanger la farine, le sel et les matières grasses jusqu’à obtenir une texture sableuse homogène. Ajouter l’eau, pétrir et former une boule de pâte. Couvrir et laisser reposer 1 heure au frais.

    Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »

    Nettoyer les patates et enfourner la plus grosse (ou les ⅔) sur une plaque de cuisson. Rôtir pendant 25 à 30 minutes à 180 °C. Laisser refroidir puis écraser ou mixer en purée avec le miso blanc, 1 filet d’huile, sel, poivre. Réserver. Découper ce qui reste de patates douces en petits cubes, mélanger avec 1 filet d’huile, sel, poivre. Etaler sur une plaque recouverte d’un papier sulfurisé et enfourner à 180 °C pendant 15-20 minutes.

    Dans un cul-de-poule, mélanger les graines de courge, 1 pincée de sel et 1 filet de sirop d’érable. Etaler les graines sur une plaque recouverte d’un papier sulfurisé. Faire torréfier à 180 °C pendant 15 minutes, en remuant à mi-temps. Dans un bol, fouetter un généreux filet d’huile avec 1 pincée de paprika.

    Etaler la pâte brisée, puis la disposer dans un moule à tarte graissé ou sur une feuille de papier cuisson. Garnir le centre de la pâte avec la purée de patate douce, replier les bords de la tarte pour la fermer. Enfourner pendant 30 à 40 minutes. Garnir avec les cubes de patate rôtis, les graines de courge torréfiées, l’huile de paprika et de la coriandre fraîche hachée.

    Camille Labro

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    L'Humanité

    Revivifier la démocratie, tout un programme

    Prescription culture

    TÉLÉVISION LCP propose un documentaire du politologue Roland Cayrol visant à mieux cerner le phénomène de l’abstention.

    Laurent Etre

    Le choc des dernières élections régionales et départementales, en juin 2021, est encore dans toutes les têtes : près de deux tiers des électeurs avaient boudé les urnes lors de ces scrutins. Un record et, en même temps, la banale confirmation d’un phénomène enclenché il y a plus de trente ans pour ce qui est de la France. Peut-on parler, alors, de « démocratie d’abstention » à propos du système politique hexagonal ? Et, surtout, comment remédier à cette situation ? En consultant les meilleurs spécialistes, au premier rang desquels Céline Braconnier, directrice de Sciences Po à Saint-Germain-en-Laye, le politologue Roland Cayrol cherche à saisir les motifs profonds de la désaffection d’un nombre croissant de concitoyennes et concitoyens à l’égard du bulletin de vote. La fracture générationnelle apparaît centrale avec, d’un côté une jeunesse désabusée et, de l’autre, des plus de 60 ans qui continuent à jouer le jeu de la participation « par devoir ». S’il donne également la parole à quelques acteurs associatifs et à des jeunes, ce documentaire finit toutefois par s’enferrer dans une approche formelle du problème et de ses solutions. Le vote par correspondance ou par Internet, l’idée d’un abaissement à 16 ans de l’âge légal, entre autres pistes explorées, ne sauraient se substituer à une réflexion sur les responsabilités d’une partie des politiques. Entre trahisons des promesses électorales et exercice technocratique du pouvoir, la démocratie est devenue artificielle aux yeux de larges secteurs de la population, à commencer par les classes populaires. Un aspect ici à peine effleuré. Dommage.

    TélévisionabstentiondocumentaireÉlections 2022
    France24 - Monde

    Zelensky : un main tendue vers Moscou ?

    Publié le : 23/03/2022 - 09:41

    Raphaël KAHANE Suivre

    Volodymyr Zelensky se dit prêt à discuter des statuts du Donbass et de la Crimée, moyennant des "garanties de sécurité" pour l'Ukraine. Suffisant pour Moscou ? On va plus loin avec Marie-Roger Biloa et Gauthier Rybinski. Regards croisés aussi sur la Journée internationale de l'Eau.

    • Marie-Roger BILOA, Présidente directrice générale, Africa International Media Group
    Le Monde

    Guide Michelin : plus de vert et moins de femmes pour le palmarès 2022

    Deux nouveaux trois-étoiles, Arnaud Donckele et Dimitri Droisneau, six nouveaux deux-étoiles, 87 étoiles vertes, 41 primo-accédants au classement ont été distingués pour la cuvée 2022 du Michelin, lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Cognac, en Charente.

    Pour la première fois, le Michelin s’est échappé de Paris : sa cérémonie du guide France s’est déroulée le 22 mars au théâtre L’Avant-Scène à Cognac (Charente). « 80 % des étoilés en France se situent hors de la région parisienne », justifie Gwendal Poullennec, directeur international des guides Michelin. Ce projet de délocalisation déjà prévu pour 2021 avait été contrarié par le Covid-19 et se poursuivra dans les années à venir, répondant à la volonté du Bibendum de « refléter la diversité des terroirs et de mettre en valeur le travail des producteurs ».

    Deux cents chefs ont fait le déplacement et assisté au sacre de deux quadragénaires normands, Arnaud Donckele et Dimitri Droisneau, les seuls trois-étoiles de cette promotion. Le premier décroche la timbale seulement six mois après l’ouverture du restaurant Plénitude, niché dans l’hôtel Cheval Blanc à Paris qui appartient au groupe de luxe LVMH. Le second est à son compte ; il a repris la Villa Madie à Cassis (Bouches-du-Rhône) en 2013, avec son épouse Marielle Droisneau qui officie en salle.

    Si le petit monde de la gastronomie spéculait sur le nombre de macarons qu’allait décrocher Arnaud Donckele, la consécration de Dimitri Droisneau est une surprise. Discret et sédentaire, il ne se montre pas à la télévision et ne parle que boulot sur Instagram. Passé par les fourneaux du Bristol, de Lucas Carton et de Bernard Pacaud, il « possède une cuisine subtile, percutante, une ode au Sud », précise le guide.

    Arnaud Donckele auréolé de trois étoiles Michelin pour Plénitude

    Cette année, pas de vagues. L’ensemble du territoire français est représenté. Le Michelin récompense des stars du secteur (Hélène Darroze, Anne-Sophie Pic, Pierre Gagnaire, Alain Ducasse, Gilles Goujon), mais aussi des anciens de « Top Chef » qui ont fait leur trou (Victor Mercier, Guillaume Pape, Matthias Marc) et des chefs moins médiatiques dont le talent et l’implication ne font aucun doute (David Bizet, Julien Dumas…). Dans cette dernière catégorie, certains tels qu’Alexandre Couillon ou Alexandre Gauthier stagnent toujours à deux étoiles, contrariant les pronostics et permettant aux détracteurs du Michelin de critiquer l’éternelle opacité de ses choix.

    « Des menus plus succincts »

    Du côté des étoiles retirées, rien de nature à provoquer un séisme comme ce fut le cas en 2020 quand Bocuse avait été rétrogradé. Les déclassements sont pour la plupart liés à des fermetures ou à des changements de concept, comme au Plaza Athénée. Alain Ducasse y avait obtenu trois étoiles, son successeur Jean Imbert n’en récupère qu’une pour l’instant. L’élément le plus surprenant de cette sélection est l’absence de femmes, qui ne sont que trois parmi les 49 nouveaux gradés : Hélène Darroze (en Provence), Anne-Sophie Pic (à Megève) et Alessandra Del Favero (en tandem avec Oliver Piras à Paris). « Même s’il y a beaucoup de femmes dans les restaurants, peu occupent des postes à responsabilité en cuisine. On le déplore. Mais le rôle du Michelin est d’évaluer des expériences, pas de faire des quotas », estime Gwendal Poullennec.

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    L'Humanité

    Pluie de (tout petits) billets pour les footballeuses

    Chronique

    Mejdaline Mhiri

    Cahin-caha, la Fédération française de football (FFF) tente de suivre la progression des féminines. Le 16 mars, le comité exécutif de l’instance annonçait des « aides exceptionnelles » à leur égard. Chacun des douze clubs de D1 Arkema empochera 50 000 euros. De plus, les dotations financières en Coupe de France passent de 140 000 à 520 000 euros, redistribués entre les participantes de la compétition. Magnifique. L’argent coule à flots !

    Mais comment expliquer cette arrivée massive de fonds ? Il s’agit d’abord de tenir une promesse. Courant 2021, tout comme leurs homologues masculins mais à une échelle moindre, les pensionnaires de D1 et D2 féminine devaient bénéficier d’une augmentation de leurs subventions (6 millions d’euros), découlant des droits télévisuels versés par Mediapro. Sauf que le projet a capoté, plongeant les concernés dans une situation économique périlleuse.

    Il s’agit également de réduire un écart de plus en plus gênant. Jusqu’à présent, en Coupe de France, les joueuses devaient atteindre les demi-finales pour que leur parcours soit récompensé financièrement (pour les masculins, c’était le cas dès le septième tour). De même, alors qu’elles se contentaient d’un maillot toutes les deux rencontres, quand les hommes recevaient maillots, shorts et chaussettes pour chaque match, les footballeuses profiteront désormais de tenues complètes dès le quatrième tour. Souvenez-vous, la saison dernière, les Rennaises dénonçaient cette discrimination en jouant en culotte.

    En février, c’était au tour d’Ada Hegerberg, ballon d’or 2018, de tacler la « 3F », à la suite de l’annonce de la candidature française pour l’Euro 2025. « Organiser des compétitions internationales, cest bien. Sinvestir dans notre championnat, cest mieux. On est à la ramasse et la Coupe du monde 2019 na eu aucun impact», désapprouvait-elle sur Twitter. Et, en effet, ce n’est qu’en décembre 2021 qu’une commission « Football féminin de haut niveau » a vu le jour à la FFF. Présidée par le Lyonnais Jean-Michel Aulas, ce dernier admettait dans l’Équipe du 8 mars que du retard était en train d’être pris sur d’autres nations.

    À titre de comparaison, en Angleterre, où se déroulera l’Euro en juin, la situation évolue vitesse grand V. Il y a un an, la Football Association (FA) concluait un accord de diffusion avec Sky Sports et la BBC (8 millions de livres par saison). En décembre, elle établissait un partenariat sur trois ans avec la banque Barclays (30 millions de livres). En janvier, on apprenait qu’en cas de maternité ou de maladie une couverture santé allait être ajoutée aux contrats des sportives. La semaine dernière, le Guardian révélait que la FA allait multiplier par huit la dotation financière en coupe féminine, atteignant les 2,5 millions de livres. Alors, on ressort le carnet de chèques ?

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    Valeurs Actuelles

    Campagne 2017 de Mélenchon : une association mise en examen pour “escroquerie aggravée”

    C’est une nouvelle épine dans le pied dans le camp Mélenchon à moins d’un mois du premier tour de la présidentielle, alors que le candidat insoumis connaît un net rebond dans les sondages. Selon les informations de Mediapart, l’association l’Ère du peuple, présidée par Bernard Pignerol, a été mise en examen le 3 février dernier pour des faits d’« escroquerie aggravée », « tentative d’escroquerie aggravée » et « faux et usage de faux ». Déjà Mise en examen en mars 2021 pour « prêt illégal de main-d’œuvre », l’association saluait alors une petite victoire, selon nos confrères, mais les enquêteurs se sont penchés à l’automne dernier sur le cas du député de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud. Sa mise en examen pour « prêt illicite de main-d’œuvre », « faux », « escroquerie » et « tentative d’escroquerie » a relancé l’affaire.

    Selon les enquêteurs, l’association, qui a fortement œuvré pendant la campagne de 2017 du candidat insoumis, aurait surfacturé des prestations dans le cadre du remboursement des frais de campagne de l’élection présidentielle. D’après Mediapart, l’association aurait encaissé la différence entre le coût de base et la refacturation à la campagne. Les soupçons se sont portés sur trois des quatre salariés appartenant à l’équipe de campagne, mais appartenant également à l’Ère du peuple, en particulier Bastien Lachaud, trésorier, et Mathilde Panot, secrétaire. Les enquêteurs expliquent qu’ils ont travaillé à plein temps pour le candidat Mélenchon et posent la question de l’externalisation de prestations. Mediapart a, en outre consulté des documents de la Commission nationale des comptes de campagne. Sur ceux-ci, il est précisé que Bastien Lachaud était rémunéré 16,37 euros de l’heure alors que l’association valorisait son travail à 70 euros.

    Plus d’un million d’euros de surfacturations ?

    L’Ère du peuple aurait ainsi réalisé des marges respectivement de 66% et 59% pour Bastien Lachaud et Mathilde Panot. En 2017, la commission avait déjà pointé du doigt des surfacturations de ce type et demandé de rembourser plus de 150.000 euros, sans compter des factures injustifiées. Du côté de l’association et de Bastien Lachaud, on se défend. Leur avocat a déposé des requêtes en nullité pour obtenir l’annulation de ces mises en examen, révèle Mediapart. « On nous reproche juste d’appliquer les dispositions du Code électoral », met-il en avant. Pour son président, Bernard Pignerol, il s’agit une nouvelle fois d’une « instruction à charge ». De son côté, Manuel Bompard parle de « dossier vide » et « d’amateurisme total ».

    Concernant les factures exonérées de TVA, l’association avait plaidé une erreur et effectué un remboursement auprès de la Direction générale des finances publiques. Mediapart indique par ailleurs que l’Ère du peuple n’est pas la seule dans le viseur des enquêteurs. Ils se penchent toujours sur la société de Sophie Chikirou, ancienne directrice de communication du candidat insoumis. Mais d’autres structures font aussi l’objet d’investigations. Enfin, la proche de Jean-Luc Mélenchon, mandataire de la campagne de 2017, Marie-Pierre Oprandi est visée par une enquête pour des faits présumés de « prêt illégal de main-d’œuvre » et « faux et usage de faux ». Selon nos confrères, le montant total des surfacturations présumées pourrait dépasser le million d’euros.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Présidentielle 2022 : quels sont les pouvoirs du président de la République française ?

    Publié le : 22/03/2022 - 21:36

    Raphaël KAHANE Suivre Achren VERDIAN Florence VILLEMINOT Suivre

    Suite des grands oraux de campagne : la Fédération nationale des chasseurs auditionnait mardi plusieurs candidats à la présidentielle. Un électorat traditionnellement très convoité, qui peut faire la différence pour accéder au second tour. Décryptage également sur les nombreux pouvoirs du président de la République à travers un nouveau module : "La présidentielle pour les nuls", proposée par Florence Villeminot.

    >> À lire aussi sur France24.com: Présidentielle : les pouvoirs du président de la République

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    L'Humanité

    La fièvre bleue du samedi soir

    Actu

    Au French Flair, pub du boulevard de Clichy, à Paris, l’ambiance était à son comble pour suivre le Crunch et soutenir le XV de France.

    C’est un coup de sifflet dont on se rappellera toute sa vie. 22 h 48 samedi soir, Grégory Alldritt tape le ballon en touche et les supporters français exultent. Douze ans après leur dernier sacre, les Bleus remportent le grand chelem après une ultime victoire face aux meilleurs ennemis anglais.

    Dans les rues de la capitale, l’ambiance des grands soirs était au rendez-vous bien avant que ne débute ce Crunch historique, à ranger parmi les plus belles victoires du sport français. Dans le 9e arrondissement, à quelques kilomètres du Stade de France, le pub French Flair ne faillit pas à sa réputation de repère de l’Ovalie. Bière, transpiration et chansons paillardes sont au menu du soir de ce bar qui regroupe passionnés de rugby et simples curieux en quête de frissons. « On est mieux ici qu’au stade », s’amuse un jeune supporter, maillot tricolore floqué du numéro 10 de Romain Ntamack sur le dos. Une heure avant le coup d’envoi, l’atmosphère est déjà à la fête, comme un signe que la soirée ne peut que bien se terminer. Certains tiennent quand même à tempérer les ardeurs. « Les Anglais n’ont rien à perdre, ils veulent nous faire tomber de notre piédestal », prédit un observateur méfiant.

    « La meilleure équipe de l’hémisphère Nord »

    20 heures, l’effervescence retombe légèrement alors que débute le journal télévisé de France 2, diffusé sur les quatre télévisions. Très vite, le rugby reprend ses droits. Dans l’Hexagone, 9 millions de téléspectateurs­ sont devant leur écran. La Marseillaise fait trembler les murs tandis que God Save the Queen est copieusement sifflé. Même Pink Floyd et les Rolling Stones, encadrés au-dessus du comptoir, semblent se faire tout petits. La première période voit un XV de France serein et dominateur. « Ils vont passer une mauvaise soirée, on est juste plus forts », avance un téléspectateur. À la pause, les aficionados sont conquis. « Les Français font le nécessaire pour gagner, le match semble déjà plié. C’est la meilleure équipe de l’hémisphère Nord. Ils sont incroyables ! » lance Chris, Écossais amoureux du beau jeu. Pourtant, la reprise est plus timide côté Tricolores et Freddie Steward parvient à ramener le XV de la Rose à 5 points des Bleus. « Il faut remettre la main sur le ballon », s’agace un supporter. Mais l’infime inquiétude qui parcourt le public est de courte durée. Lorsque le capitaine Antoine Dupont, après un gros travail de Grégory Alldritt, s’en va héroïquement inscrire l’essai qui scelle le titre français, les spectateurs exultent et les pintes de bière volent jusqu’au plafond. Rien n’a semblé pouvoir arrêter les joueurs de Fabien Galthié et l’inébranlable assurance de leurs supporters, au terme d’une partie maîtrisée avec flegme et sang-froid.

    rugbytournoi des 6 nationséquipe de france de rugby
    New York Times - World

    Live Updates: Ukraine Holds Line as Biden Is Poised to Increase Pressure on Russia

    Kyiv March 23, 1:57 p.m.

    Moscow March 23, 2:57 p.m.

    Washington March 23, 7:57 a.m.

    As he heads to Europe, President Biden will press U.S. allies to help impose even more aggressive sanctions on Russia. President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that peace talks were moving forward “step by step,” even as Russia warned that negotiations were not progressing.

    Megan Specia

    Here are the latest developments in Ukraine.

    The world was poised for a renewed diplomatic push to intensify pressure on Russia as the fourth week of the war in Ukraine draws to a close on Wednesday amid a fierce counteroffensive by Ukrainian forces.

    President Biden will land in Brussels on Wednesday evening and he is set to announce new sanctions on Russian lawmakers before meeting with NATO allies and the European Union. He will then travel to Poland later in the week as he seeks a stronger international response to Russia.

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine, in a ritual overnight address updating Ukrainians, said on Wednesday that peace negotiations with Russia were moving forward “step by step,” even as his nation’s military stepped up the pressure on Russian forces and their supply lines. But Russia has warned that the same peace talks were not progressing.

    In recent days, Ukrainian forces have retaken ground in the northwestern suburbs of Kyiv and around the Black Sea port of Mykolaiv, according to military analysts.

    On Tuesday night, Russia’s top spokesman, Dmitry Peskov, told Christiane Amanpour on CNN that he refused to rule out the possibility of using nuclear weapons, a move that highlighted what is at stake in the war. He added that they could be used only in the event of an “existential threat” to Russia. The United States called those comments “reckless.”

    In other diplomatic efforts, the United Nations General Assembly will consider a humanitarian resolution sponsored by Ukraine and several other member states.

    António Guterres, the United Nations secretary general, urged Russia to make concerted efforts toward peace. “This war is unwinnable,” he told journalists outside the Security Council in New York. “The only question is: How many more lives must be lost?” he added.

    In other major developments:

    The apparent lack of progress by Russian forces and the striking number of senior military commanders believed to have been killed in the fighting are signs of the failures of President Vladimir V. Putin’s campaign in Ukraine.

    In Kyiv, a hail of rockets landed in a residential area near the city center, causing extensive damage but few casualties. They appeared to be from a Russian Grad multiple rocket launcher, the first time such weapons have struck the heart of the Ukrainian capital.

    New satellite imagery showed that Russia has withdrawn most of its helicopters from a strategic airport in Kherson, a move that could be a sign of military setbacks in the south.

    The Ukrainian military on Wednesday warned of signs that Russian and Belarusian military equipment was being moved across Belarus and accumulating along the Ukrainian border.

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine expects to speak to China’s top leader, Xi Jinping, “very soon,” a top Zelensky aide said.

    In Kharkiv, Ukraine’s second largest city and a major target of Russian bombardment, a cellist performed a somber Bach suite on a debris-strewn street. The cellist, Denys Karachevtsev, said he hoped his widely shared video would draw aid and attention for his “heroic” hometown.

    Matina Stevis-Gridneff

    Europe agrees to allow aid to businesses hurt by the war.

    BRUSSELS — Strict state-aid rules that prevent European governments from subsidizing companies will be loosened, the European Union said on Wednesday, so that states can support businesses hit hard by the fallout of Russia’s invasion of Ukraine and the sanctions that have been imposed in response.

    The European Commission, the E.U. executive arm, said that it had agreed on a “temporary crisis framework” that would apply to state aid. The new temporary rules will allow member states to subsidize companies if they can show that they have suffered losses because of European sanctions against Russia, or Russian sanctions imposed in response to them.

    Three kinds of aid will be permitted, the commission said in a statement: Governments will be allowed to give companies money; to extend credit lines so that companies stay financially healthy; and to directly compensate companies if they’ve suffered “additional costs incurred due to exceptionally high gas and electricity prices,” especially if they are so-called “energy-intensive” businesses.

    The commission laid out details of how such state aid might work, including by capping it in certain cases, limiting how much money governments can provide for businesses that are affected by the war and its impact on energy prices, or more broadly.

    The looser state-aid measures show that the European Union, which is normally very strict on restricting payments to companies and regularly fines governments for overstepping, is prepared to rewrite the rule book in view of the mounting economic costs that the broad E.U. sanctions on Russia are incurring at home.

    And while the new rules are described as “temporary,” there is no specific timeline in the statement for a return to the normal way of doing business.

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    Ben Dooley

    Zelensky invokes memories of Fukushima and a chemical attack in his address to Japan’s Parliament.

    In brief remarks to Japan’s Parliament on Wednesday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine appealed to the Asian nation’s memories of nuclear disaster and a chemical weapon attack in an attempt to persuade lawmakers there to increase their support for his country amid the Russian invasion.

    Over the course of 12 minutes, the Ukrainian leader warned that Russia’s invasion could set off a nuclear catastrophe in Chernobyl, invoking memories of the 2011 meltdown at the Fukushima Daiichi nuclear plant that displaced thousands and led countries like Germany to reconsider their own use of nuclear power.

    He also alluded to another national tragedy by warning that Russia could use chemical weapons, such as the nerve gas sarin, in Ukraine. In 1995, members of a Japanese cult used the chemical in an attack on Tokyo’s subway system, killing 14 people and injuring nearly 6,000.

    And he thanked Japan for being the first Asian nation to take action against Russia after its invasion and urged lawmakers to continue sanctions against the country.

    Mr. Zelensky told lawmakers that the invasion had turned Chernobyl into a “war zone,” adding that “when the war is over, it will take years to survey the extent of the environmental damage.” He said the war could have dangerous consequences for another 15 nuclear reactors in four locations in Ukraine.

    Although the Japanese government and public have rallied to Ukraine’s defense, it is unclear what additional measures can be taken by the country, whose pacifist Constitution limits its ability to respond.

    Prime Minister Fumio Kishida told reporters after the speech that he would consider increasing humanitarian aid to Ukraine and adding further sanctions on Russia.

    Japan has joined with the United States and other nations in imposing economic penalties on Russian companies, leaders and prominent businessmen, and has provided nonlethal gear, such as helmets, to the Ukrainian military.

    Japan’s rush to action is a sharp contrast to its behavior during Russia’s previous invasions of Crimea, Georgia and Ukraine, when Japanese politicians were criticized for taking a soft stance against their neighbor’s aggression.

    Japan and Russia are involved in a longstanding territorial dispute over islands in Japan’s northeast, off the coast of Hokkaido. Japan’s long-serving former Prime Minister Shinzo Abe had invested enormous effort in cultivating a relationship with President Vladimir V. Putin of Russia in an effort to resolve the contentious issue of the islands’ ownership.

    On Monday, Russia said it had ended negotiations with Japan over the issue as well as efforts to sign a peace treaty formally ending the World War II-era conflict between the nations.

    Carlotta Gall

    A Russian multiple-rocket attack causes wide damage in central Kyiv.

    KYIV, Ukraine — A hail of rockets slammed into a residential area near the center of Kyiv, the Ukrainian capital, on Wednesday morning, setting off a burst of explosions from what seemed to be Russian Grad missiles fired from a multiple-rocket launcher system, the first time such weapons have struck central Kyiv.

    The strikes caused extensive damage, including setting a house on fire and damaging apartment buildings, but left few casualties.

    Vladimir Okremenko, 71, and his sister were at home in their shared one-story house when two rockets hit without warning.

    “First there was smoke, and then everything went black,” his sister, Svetlana Ilyuhina, said. Within minutes, fire had took hold, but both escaped with only cuts.

    A few streets over, six rockets exploded beside a main avenue, splintering trees and apartment complexes.

    Vladimir Bogdanov, 80, narrowly escaped injury, sitting on his couch when shrapnel tore into his front room and gouged holes in the ceiling and walls.

    The sounds of artillery fire and Grads sounded from the northwestern suburbs where fierce fighting continues.

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    Anton Troianovski

    The Kremlin says a NATO peacekeeping mission to Ukraine, which Poland plans to propose on Thursday, “would be a very reckless and extremely dangerous decision.” Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, warned in comments to reporters on Wednesday that “any possible contact between our military and the NATO military can lead to quite understandable, hard-to-repair consequences.”

    The New York Times

    In response to a report that President Volodymyr Zelensky wants to speak to President Xi of China, a government spokesman said that it would “play a constructive role” to promote de-escalation. The spokesman didn’t say whether there were plans for the two leaders to talk.

    Ben Dooley

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine has started delivering remarks by video feed to the Parliament of Japan, where he is expected to ask lawmakers for more assistance in his efforts to defend against Russia.

    Valerie Hopkins

    A cellist plays Bach in the ruined streets of his hometown.

    LVIV, Ukraine — Denys Karachevtsev has played his cello in some of the most prestigious concert halls in Austria, Japan and Turkey and even in Tunisia’s ancient amphitheater, El Jem. Now he is playing in the ruins of his Ukrainian hometown, Kharkiv.

    In a recently posted video, Mr. Karachevtsev performs Bach’s somber Cello Suite No. 1 in the center of a deserted street strewn with the debris. His backdrop: the regional police headquarters, its windows blown out by Russian shelling.

    On Facebook, he said he hoped to draw attention to the plight of the city, Ukraine’s second largest, which has been bombed mercilessly by the Russian military. Ukraine’s police said that as of March 20 more than 600 multistory buildings in Kharkiv, including schools, had been destroyed.

    “I am a cellist and a citizen of Kharkiv,” Mr. Karachevtsev wrote in an appeal on Facebook in English, Ukrainian and Russian.

    “I love my heroic city, which is now struggling to survive the war,” he wrote. “I deeply believe that we can help. I believe we can restore and rebuild our city and our country when the war is over. I am launching my project in the streets of Kharkiv to raise funds for humanitarian aid and restoration of the city’s architecture. Let’s unite to revive our city together!”

    In recent days, Mr. Karachevtsev has performed the national anthem of Ukraine in the city center.

    Mr. Karachevtsev is a graduate of the Ukrainian National Tchaikovsky Academy of Music, in the capital, Kyiv. His performance called to mind stories of Ukrainian musicians performing in extreme conditions, like Vera Lytovchenko, who played lullabies on her violin in a Kyiv bomb shelter. Or the professional pianist Irina Maniukina playing Chopin’s Aeolian Harp Étude on a baby grand piano that survived a missile strike on her hometown Bila Tserkva, before leaving home for the last time. The rest of the apartment was covered in debris and shards of glass. As she sat down to play, she brushed the patina of destruction off the keys.

    During the nearly four-year siege of Sarajevo that ended in 1996, Vedran Smajlovic played Albinoni’s Adagio in G Minor on his cello in ruined buildings, including the Vijecnica, the Bosnian capital’s destroyed city hall. He also played at funerals despite the threat of sniper fire. His powerful music became a sign of resilience and of the triumph of humanity over brutality.

    Now it is Mr. Karachevtsev doing the same.

    Victoria Kim

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine expects to speak to China’s top leader, Xi Jinping, “very soon,” a top Zelensky aide said. China “should play a more noticeable role to bring this war to the end,” Andriy Yermak, head of Ukraine’s presidential office, told a British research organization.

    Marc Santora

    The Ukrainian government accused Russian forces of hijacking a humanitarian convoy on a route agreed upon with the Red Cross near Mariupol. Iryna Vereshchuk, a Ukrainian deputy prime minister, said that an unspecified number of emergency service workers and bus drivers had been taken hostage.

    Zolan Kanno-Youngs

    A day after President Biden warned about cyberattacks from Russia, cybersecurity officials at the U.S. Department of Homeland Security held a three-hour call with over 13,000 representatives from risk management agencies, local governments and companies.

    Azi Paybarah

    In President Zelensky’s daily address, he repeated his call for additional sanctions on Russia. This time he said they should be aimed at people “responsible for this war.” The comments came as President Biden heads to Brussels on Wednesday and is expected to announce new sanctions aimed at Russian lawmakers.

    Azi Paybarah

    President Zelensky said that efforts to “force Russia to peace” were difficult and “sometimes scandalous” but that “step by step we are moving forward.” In an address to Ukrainians early Wednesday, Zelensky also said 7,026 Mariupol residents had been recently evacuated, though that number was not independently verified.

    Mauricio Lima

    Ukrainian refugees find a community of support in Moldova.

    Refugees from Odessa, Ukraine, help local cooks prepare a meal at a community center in the small village of Tudora in eastern Moldova, near the border with Ukraine. Sasha Gurushuk, 31, who worked as a seamstress at a clothing factory in Odessa, buys food at a grocery store in Tudora.

    About 20 refugee Ukrainian women who crossed with their children into Moldova last week are staying at homes in the village and have been going each day to the center, which provides lunch and activities.

    Le Monde

    Guide Michelin 2022 : la sélection intégrale des nouveaux établissements étoilés

    Le guide Michelin a dévoilé mardi 22 mars son palmarès en France, avec notamment deux nouveaux établissements qui entrent dans la liste prestigieuse des trois-étoiles.

    • Deux nouveaux trois-étoiles

    La Villa Madie, à Cassis (Bouches-du-Rhône)

    Plénitude - Cheval Blanc Paris, à Paris 1er

    • Six nouveaux deux-étoiles

    Lalique, à Bommes (Gironde)

    Duende, à Nîmes (Gard)

    Palais Royal Restaurant, à Paris 1er

    Table - Bruno Verjus, à Paris 12e

    L’Oiseau Blanc, à Paris 16e

    Le Blue Bay, à Monaco

    • 41 nouveaux une-étoiles

    Le Gavrinis, à Baden (Morbihan)

    Restaurant Hostellerie Cèdre & Spa, à Beaune (Côte-d’Or)

    L’Alter-Native, à Béziers (Hérault)

    La Rotonde - Hôtel du Palais, à Biarritz (Pyrénées-Atlantique)

    La Table d’Asten, à Binic (Côtes-d’Armor)

    Auberge du Vert Mont, à Boeschepe (Nord)

    La Bastide de Capelongue, à Bonnieux (Vaucluse)

    Maison Nouvelle, à Bordeaux (Gironde)

    L’Embrun, à Brest (Finistère)

    Château de Beaulieu - Christophe Dufossé, à Busnes (Pas-de-Calais)

    Le Favori - Les Sources de Cheverny, à Cheverny (Loir-et-Cher)

    Ekaitza, à Ciboure (Pyrénées-Atlantique)

    Sylvestre Wahid - Les Grandes Alpes, à Courchevel (Savoie)

    Origine, à Dijon (Côte-d’Or)

    Le 1862 - Les Glycines, à Les Eyzies-de-Tayac (Dordogne)

    Le 1825 - La Table gastronomique, à Gesté (Maine-et-Loire)

    Le Kléber - La Maison Bonnet, Grane (Drôme)

    Sources, à Lorient (Morbihan)

    Une Table au Sud, à Marseille (Bouches-du-Rhône)

    La Dame de Pic - Le 1920, à Megève (Haute-Savoie)

    Jardin des Sens, à Montpellier (Hérault)

    La Chabotterie, à Montréverd (Vendée)

    La Maison dans le Parc, à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

    Granite, à Paris 1er

    Auberge Nicolas Flamel, à Paris 3e

    Ogata, à Paris 3e

    AT, à Paris 5e

    Contraste, à Paris 8e

    Il Carpaccio, à Paris 8e

    Jean Imbert au Plaza Athénée, à Paris 8e

    FIEF, à Paris 11e

    Bellefeuille - Saint James Paris, à Paris 16e

    Don Juan II, à Paris 16e

    Substance, à Paris 16e

    Sushi Shunei, à Paris 18e

    Hélène Darroze à Villa La Coste, au Puy-Sainte-Réparade (Bouches-du-Rhône)

    Ceto, à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes)

    Les Belles Perdrix de Troplong Mondot, à Saint-Emilion (Gironde)

    Ronan Kervarrec - Le Saison, à Saint-Grégoire (Ile-et-Vilaine)

    La Tête en l’Air, à Vannes (Morbihan)

    Le Grand Contrôle, à Versailles (Yvelines)

    Par ailleurs, deux établissements se voient rétrograder de deux à une étoile : Les Cèdres, à Grange-les-Beaumont (Drôme) et Les Hauts de Loire, à Onzain (Loir-et-Cher).

    Le Monde

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    Valeurs Actuelles

    La grande bataille de la droite : le résumé du Grand Débat des Valeurs

    Il est 19 heures, aux alentours de la porte de Versailles. Le Palais des Sports s’agite. Un parterre de journalistes et de curieux s’engouffrent dans les entrailles de la salle, qui peut accueillir jusqu’à 4 500 personnes. Elle se muera en arène romaine le temps d’une soirée. Zemmour, Pécresse, Bardella, Marion Maréchal, Ciotti et Schiappa : le casting cinq étoiles du Grand Débat des Valeurs, le raout de la droite avant la présidentielle, a de quoi faire saliver. Premier invité de marque à faire ses gammes ? Il n’est pas politique : Gaspard Proust. Chantre du sarcasme, il élève au rang d’art le taillage de costard. Ce soir, nul n’échappera à sa plume incisive. À 20 h 15, il se présente sur scène, vêtu d’une salopette. « J’ai eu quelques scrupules à venir ici. Franchement, je ne pouvais pas venir sans penser à notre Saint-Père de l’humour, notre Saint-François de la blague, l’immense Pierre Jean-Michel Apathie Desproges. Il disait : “Peut-on rire de tout avec tout le monde ?” La réponse est évidente : ça dépend du chèque. » Rires aux éclats dans la salle. On devine que son producteur, le très peu droitier Laurent Ruquier, a conditionné sa venue à une très grosse rétribution financière. Passons. Gaspard Proust embraye et passe la deuxième couche. « On nous dit que le principal problème en France, ce n’est pas les musulmans. Évidemment, ce sont les bouddhistes. Qu’est-ce qu’il nous fait chier Mathieu Ricard, à défiler sur tous les plateaux télé depuis plusieurs années. » Grinçant, parfois méchant, mais toujours juste. L’apanage des plus grands, d’aucuns diront.

    20 h 40. Marlène Schiappa fait face à Charlotte d’Ornellas. « Je vous demande d’applaudir Marlène Schiappa, qui a accepté de venir nous voir ce soir, alors que l’heure n’est pas exactement au débat en macronie ! », félicite notre journaliste. « Qu’est-ce qui vous a motivé à venir ce soir ? », s’interroge-t-elle ensuite. « Le débat d’idées : il est extrêmement important. Je déplore une société où l’invective remplace ce débat d’idées. » L’échange d’amabilités laisse place à la confrontation frontale sur les thématiques régaliennes. À propos de la lutte contre le terrorisme et le communautarisme,  l’argumentaire de la ministre se veut balbutiant. Le « gouvernement actuel a fait le maximum dans la lutte contre l’islamisme. » Pour preuves ? « Les associations Barakacity et le CCIF ont été dissoutes par le gouvernement sous le quinquennat Macron », annonce Marlène Schiappa. Bronca dans la salle : les mesures de Macron sur le régalien paraissent cosmétiques. Au terme d’un mandat marqué par la décapitation du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, il n’aura fallu que quelques jours à Gérald Darmanin pour procéder à la dissolution de l’association anti-immigration Génération Identitaire, en février 2020. « Alors que le gouvernement fait preuve de beaucoup moins de diligence à l’heure de dissoudre les organisations antifas », fait remarquer malicieusement Charlotte d’Ornellas. L’exécutif choisit ses ennemis.

    21 heures. Il est l’heure de Marion Maréchal, présentée comme la « plus jeune députée de France de son temps », soutien d’Éric Zemmour. « Parmi les raisons qui ont précipité votre retour en politique, il y a la candidature d’Éric Zemmour. Mais n’y a-t-il pas aussi peut-être la présence de la figure d’Emmanuel Macron ? », s’interroge notre journaliste Raphaël Stainville. Marion Maréchal prend un léger temps de réflexion. « Même après cinq ans de pratique, même après une nouvelle annonce de programme présidentiel, on ne peut pas définir les contours de sa décision politique. » Le macronisme, une coquille désespérément vide ? « Voter Macron, c’est jouer à la roulette russe. Il n’y a pas d’imaginaire national avec Emmanuel Macron, il n’y a pas de squelette clairement défini. Il y a une espèce de technocratie centriste qui oscille entre des grandes déclarations consensuelles et un alignement de mesurettes techniques qui ne dégagent pas de véritable vision. » Les cinq années de macronisme sont autant d’années de revirements successifs. « Comme avec le nucléaire, qui nous a fait perdre dix ans d’investissements stratégiques, ou la réforme des retraites, qui a, depuis 2020, disparu des radars. »

    21 h 30. La candidate républicaine, Valérie Pécresse, se présente elle aussi en terrain hostile. Quelques dizaines de militants LR, seulement, sont disséminés dans la salle. La vainqueur du Congrès arrive sous les huées du public. « Vous n’avez pas peur de la castagne, madame Pécresse ? », fait remarquer Geoffroy Lejeune. « Quand on fait 70 évacuations gauchistes de facs, on n’a pas peur de la confrontation », rétorque la dame du « faire », ex-ministre de l’Enseignement supérieur sous Nicolas Sarkozy. Le ton est donné. La candidate LR ne se présente pas en victime expiatoire. « On a pu remarquer que je n’ai pas trié la salle, contrairement à Emmanuel Macron ». Comment expliquer la perte de vitesse de la candidate LR dans les sondages ? « J’ai l’impression qu’on refait le scénario de 2017, qu’on veut voler cette élection à la droite. Macron veut se dérober à cette élection. Je veux que les Français se réveillent. Les 10 et 24 avril, c’est le destin de la France qui va se jouer. Demain, sera-t-on encore une grande puissance souveraine unie autour d’un certain nombre de valeurs ? » Murmures dans l’assistance. « Appellerez-vous à voter pour Macron à 20 h 02 le 10 avril ? » La candidate LR botte une fois de plus en touche. « Je n’envisage pas la défaite. J’ai toujours été la surprise de toutes les élections où je me suis présentée. » Les spectateurs resteront sur leur faim.

    Zemmour, la rock star de la soirée

    22 heures. Éric Zemmour entre sur Pain it Black, un morceau des Rolling Stones, son groupe de rock préféré. La foule en délire l’acclame aux cris répétés de « Zemmour, président ! ». Il est chez lui : le Dôme du Palais des Sports, c’est son salon. Il a même des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac-au-tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » La mise au point a le mérite d’être claire. Une saillie interrompue par l’irruption de deux Femen, venues seins nus au milieu des travées aux cris de « Valeurs actuelles, réacs ! ». Peu surpris aux entournures, « Z » préfère ironiser : « Elles étaient déjà venues il y a deux ans au Cirque d’Hiver. Si elles n’étaient pas venues, ça nous aurait manqué. » Après l’incident, l’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive ». Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste à succès rappelle les racines chrétiennes de la France, fille aînée de l’Église. « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. » Après le passage du candidat de Reconquête!, la salle se vide. Elle ne se reremplira plus.

    22 h 30. Arrive le tour d’Éric Ciotti, soutien de Valérie Pécresse. « Après la fin du sarkozysme et la débâcle du fillonisme, la droite se serait-elle remise dans le droit chemin ? », interroge Tugdual Denis. Sans le moindre doute, selon le Niçois. « Seule cette famille politique pourra, demain, incarner une alternative responsable, sérieuse et crédible à Emmanuel Macron ». Retraçant la faillite de la politique sécuritaire de Macron depuis le début de son mandat, le Niçois exhorte à une réponse pénale forte. « Seriez-vous favorable à un ministère de la Remigration ? », jauge Tugdual Denis. « La remigration ne veut rien dire, les slogans n’apporteront pas de solutions », coupe Ciotti. Il lui préfère un « ministère de l’Immigration dans le ministère de l’Intérieur ». Bronca dans le public. « Je ne suis pas là pour dire ce qui vous fait plaisir, je suis là pour défendre des solutions raisonnables et applicables. » À l’origine, la surprise du Congrès républicain devait débattre avec Marlène Schiappa : l’Élysée met un veto sur le projet. Ciotti le regrette. « C’est une grande campagne de communication gouvernementale ». Avant de tacler la ministre déléguée : « La loi sur le séparatisme est un filet d’eau tiède qui ne sera en rien en mesure d’endiguer la montée de l’islamisme ». De quoi dissiper les soupçons de connivences entre Valérie Pécresse et Emmanuel Macron.

    23 h 30. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, soutien de Marine Le Pen, clôture la soirée. « C’est l’une des étoiles montantes de la politique, qui a déjà été tête de liste aux européennes, personnage très important de son parti, et il nous fait l’honneur d’être présent, » tonne un Tugdual Denis tout en emphase. Avant d’embrayer : « Levons un malentendu : y a-t-il un hiatus entre la droite conservatrice et le Rassemblement national ? » Remise à plat du président du Rassemblement national. « Je ne suis pas venu ce soir pour être le champion du conservatisme. Le choix que feront les Français dans vingt jours n’est pas un choix qui vise à exprimer sa sensibilité. C’est un choix de civilisation. Entre ceux qui se soucient de la disparition de la France, et ceux qui acceptent cette disparition de la France et veulent vivre sur ses ruines. Toutes les autres considérations sont anecdotiques. » Jordan Bardella accuse certains de ses rivaux d’instrumentaliser les positions du RN à des fins politiques. « Certains rivaux nous ont reproché notre absence d’opposition à la Cour européenne des droits de l’homme. Pourtant, des pays qui n’accueillent pas de migrants, et attachés à la sauvegarde de la civilisation européenne, sont bel et bien membres de la CEDH. » Comment y voir clair au sein d’une droite divisée autour de trois candidats ? « Pour un parti de second tour, vous n’avez jamais eu autant de concurrents. Sont-ils réellement des concurrents ? », questionne Tugdual Denis. « Pour les Républicains, il y a un souci de crédibilité, car ils ont déjà gouverné, et déjà failli. Pour Reconquête!, on partage les mêmes constats. La vraie divergence de fond, c’est la stratégie. On a confronté cette différence au cours de la campagne. » Il reste 18 jours avant le premier tour d’une l’élection présidentielle qui s’annonce des plus indécises.

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    L'Humanité

    Grand chelem et entente cordiale : comment le rugby français a réussi sa transformation

    Actu

    Pour le dernier match du tournoi des Six Nations, l’équipe de France, en s’imposant (25-13) face à l’Angleterre, concrétise le travail de deux ans du staff, de la fédération et des clubs, qui dorénavant avancent main dans la main vers la Coupe du monde 2023.

    Éric Serres

    Douze années, « p… c’est long ! », mais le plaisir est d’autant plus immense. Samedi soir, le Stade de France éclairé en extérieur aux couleurs tricolores a vibré plus que jamais, a chanté a cappella, et à gorge déployée, les hymnes et n’a pas résisté à un clap de fin initié par les joueurs, afin de célébrer le dixième grand chelem de l’histoire du XV de France et l’avènement, cette fois-ci confirmé,­ d’une jeune génération dorée à l’or fin dans les clubs et dans les sélections. Battre les Anglais est toujours un peu spécial, mais les laisser sur leur fin, leur faim (25-13), avec un « sorry, good game » pour poignée de main, quel plaisir.

    Mais ce bonheur vient de loin et de l’union sacrée obtenue par Fabien Galthié : « Le staff a été formidable. Ça ne date pas d’aujourd’hui, ça fait deux ans et demi. Le travail réalisé avec passion, engagement, sans concession nous a permis d’aller chercher cette victoire ce soir et de conclure ce tournoi par un grand chelem. Je n’arrive pas encore à ­réaliser, c’est ça le truc. On est encore sous tension… Wow !, quel chemin, quel chemin… (Quelle différence avec les grands chelems remportés comme joueur en 1997, 1998, 2002 ?) Vingt ans d’écart ! » Ajoutons à ces mots ceux du patron de la Ligue nationale de rugby : « C’est tout le rugby français qui a gagné », pour rappeler que les clubs jouent ­dorénavant le jeu en attendant la Coupe du monde en France en 2023. Mais revenons au match…

    Une défense de fer et d’acier trempé

    Les Bleus face aux hommes de la Rose, qui leur avaient promis entre les lignes « du sang et des larmes », ont répondu quasiment présent dans tous les domaines, excepté­ ce trou d’air habituel entre la 40e minute et la 50e. Eddy Jones eut beau cibler Antoine Dupont comme arme fatale à ranger chez l’armurier, il n’en fut rien. L’arrière-garde britannique et son botteur Markus Smith eurent beau prendre pour souffre-douleur l’arrière Melvyn Jaminet, supposé mal à l’aise dans les airs, il n’en fut presque rien. Le jeune ouvreur anglais s’est certes évertué tout au long de la rencontre à illuminer de chandelles le ciel dyonisien, Jaminet lâcha bien quelques ballons sous la pression, mais il fut suppléé à bon escient par d’autres, mettant fin aux espoirs de destruction par « carpet bombing ». Enfin, dans leurs tentatives de jeu au large, au près et parfois en travers, les Anglais ont rencontré pendant 80 minutes ce que Shaun Edwards a mis en place depuis deux saisons avec succès, une défense de fer et d’acier trempé.

    Maintenant, passé l’euphorie d’une victoire et d’un grand chelem, sans doute prolongée tard dans la nuit vers la rue de la Soif, l’avenir reste en construction jusqu’à la Coupe du monde en France. « Quand tu gagnes, ça veut dire que tu travailles bien, que tu construis la bonne équipe. Demain, on sera n°2 mondial avec une équipe jeune qui va encore grandir et s’améliorer. Il n’y a aucune raison pour que l’équipe ne continue pas à progresser. C’était bien de jouer avec cette tension qui nous a d’un coup sauté dessus. Il faut vivre ces matchs, ces finales, pour continuer à grandir et acquérir du vécu commun. C’était notre 25e match. Le 46e sera la finale de la Coupe du monde. » L’objectif est clair pour le sélectionneur et les fondamentaux sont bien là. Pas ceux d’antan qui faisaient du « combat » le gage de toutes les réussites, mais ceux inculqués aujourd’hui par le staff tricolore : défense au sol – grattage pour les initiés –, longueur dans le jeu au pied de déplacement et, pour parachever le tout, attaques fulgurantes dans les moments forts. Le XV de France s’est abreuvé de cela tout au long du tournoi afin de mettre à genoux ceux qui voulaient garder espoir. Encore samedi soir, comme il y a une semaine contre les Gallois, la « british corps » a eu le sentiment pendant 80 minutes d’être passée de peu à côté. Eddie Jones (sélectionneur de l’Angleterre), roi de l’auto­com – il faut protéger ses arrières ! – n’a pas dit autre chose. S’il a reconnu que la France méritait son titre, il n’a pu s’empêcher d’expliquer : « Nous avons eu beaucoup d’opportunités pour marquer, mais nous n’avons pas su les transformer. » Une semaine plus tôt, le Gallois Dan Biggar faisait part de la même frustration après la défaite de son équipe face aux Bleus : « On était meilleurs que l’équipe de France. Nous l’avons mise sous pression de nombreuses fois. Mais ce sont les Français qui ont gagné. » Ce discours a longtemps été celui des Tricolores, proches de l’exploit, mais qui par étourderie, faute d’inattention se faisaient punir. Dorénavant le père Fouettard a changé de camp.

    rugbytournoi des 6 nationséquipe de france de rugby
    France24 - Monde

    J'irai faire rire les Blancs : d'Abidjan à Montreux, l'itinéraire de l'humoriste Clentélex

    Publié le : 18/03/2022 - 15:07

    Dans cette émission, nous vous proposons de découvrir le parcours d'un jeune humoriste africain invité pour la première fois de sa vie à se produire sur la scène du prestigieux festival d'humour de Montreux, en Suisse. Clentélex a 23 ans et habite le quartier pauvre d'Abobo, à Abidjan. Plutôt que de céder à la violence ambiante, il a préféré manier l'arme de l'humour. Son talent lui a permis de remporter le concours organisé en Côte d'Ivoire. Un documentaire de Jean-Charles Guichard et Noémie Mayaudon.

    Le Monde

    Voitures de collection : les « Young Timers » sur les chapeaux de roues

    Ces automobiles, produites dans les années 1980-1990, en édition limitée ou par de grands constructeurs, connaissent un engouement fort auprès d’une nouvelle génération de collectionneurs.

    Les spécialistes s’accordent sur au moins un point : l’appellation « Young Timer » désigne des voitures fabriquées à partir des années 1980. Savoir où elle s’arrête est plus compliqué.

    Pour Paul-Emile Coignet, spécialiste automobile de la maison de ventes Aguttes, il existe en fait deux classifications : « Légalement, une voiture doit avoir trente ans d’âge pour obtenir une carte grise de collection qui lui permet de rouler à peu près partout, en s’affranchissant des règles Crit’Air. Cela limiterait donc les Young Timer aux années 1980 et 1990, mais, pour les amateurs de voitures anciennes, une Young Timer peut dater des années 2000. » Quoi qu’il en soit, elles captent une nouvelle génération de collectionneurs, qui ont entre 40 et 60 ans, et sont en général peu intéressés par les véhicules plus anciens, devenus pièces de musées.

    Lors de la vente Bonhams du 3 février, maintenue malgré le report du salon Rétromobile à la mi-mars, quelques bolides ont illustré par de belles enchères la bonne santé de ce marché : une Jaguar XJ220 de 1994, fabriquée à moins de 350 exemplaires, a atteint 335 000 euros, et la Bugatti EB110 de 1996, avec 10 000 kilomètres au compteur, 1 817 000 euros. « C’est un nouveau record du monde pour la Bugatti, et ces deux modèles cochaient toutes les cases, se félicite Paul Gaucher, spécialiste automobile au département Europe de la maison de ventes anglaise. Ce sont des modèles qui ont marqué leur époque et fait rêver de jeunes conducteurs qui peuvent aujourd’hui se les offrir. »

    Ces montres de luxe dont la cote s’envole

    Un rêve qui peut être bien plus accessible si l’on s’intéresse à des voitures plus courantes de l’époque. Pour exemple, la collection de Richard Romagny, ancien pilote du Dakar, dispersée le 22 novembre 2021 par Artcurial. Elle a invité les amateurs à une véritable traversée dans l’histoire des voitures populaires : une Peugeot 205 GTI 1,6 l adjugée 26 000 euros, une BMW Z3 2,8 l coupé 32 000 euros ou une Citroën Dyane 6, vendue 16 000 euros…

    Ferrari toujours mythique

    « Ces voitures sont encore très nombreuses sur le marché, analyse Paul-Emile Coignet, la valeur se joue donc sur les détails, l’historique, le kilométrage, la couleur, la configuration, une éventuelle préparation mécanique particulière… Lorsqu’elles sont un peu particulières, la cote monte. » Il cite le cas des Peugeot 205 Turbo 16, modèles sportifs du début des années 1980. Il en existe une version, appelée « série 200 » fabriquée à 200 exemplaires seulement (nombre minimal pour qu’un constructeur puisse faire courir sa voiture en rallye). « Nous la vendions 150 000 euros avant 2018, elle est maintenant estimée à 250 000 euros, et la dernière présentée en vente a fait 412 000 euros. »

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    France24 - Monde

    Guerre d'Algérie : 60 ans après, retour sur les accords d'Évian

    Publié le : 17/03/2022 - 10:40

    Aurélien PORCHER Sylvain ROUSSEAU Karim YAHIAOUI Suivre FRANCE 24 Suivre

    Le 18 mars 1962, la France et l’Algérie signent des accords de cessez-le-feu qui ouvrent la voie vers l’indépendance. Des accords au forceps qui vont être suivis d’une période de transition particulièrement violente. L’Organisation armée secrète (OAS), qui refuse ces accords, va appliquer une stratégie de la terre brûlée qui va précipiter le départ de centaines de milliers de pieds-noirs. Le projet d’une Algérie multiculturelle vole en éclat dans la douleur. Soixante ans après, nos reporters ont retrouvé les témoins et les acteurs d’un moment central dans l’histoire des deux pays.

    >> À lire : Les accords d'Évian, cadre historique des relations France-Algérie

    >> À lire, notre webdocumentaire : Algériens, Français : ils racontent leur guerre d'Algérie

    Les représentants français et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) ont signé, le 18 mars 1962, les accords dits d'Évian, consacrant la défaite française et ouvrant la voie à l'indépendance de l'Algérie après plus de sept ans de guerre et 132 ans de colonisation. © Studio Graphique - France Médias Monde

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    Algériens, Français : ils racontent leur guerre d'Algérie

    C'EST EN FRANCE

    Accords d’Évian et indépendance de l'Algérie : 60 ans après, comment réconcilier les mémoires ?

    COMMÉMORATION

    Le 8 février 1962, une manifestation pour la paix en Algérie réprimée dans le sang à Charonne

    Valeurs Actuelles

    Hollande déjà prêt à “prendre toute sa part” dans la reconstruction du PS

    Anne Hidalgo est à la peine dans les sondages. Créditée de 1,5% à 2% des suffrages, la candidate du Parti socialiste ne parvient pas à décoller, mais décide coûte que coûte de maintenir sa présence au premier tour de la présidentielle. Elle peut tout de même compter sur le soutien de certains cadres du parti, à commencer par François Hollande, indique Le Parisien. Présent mardi 22 mars au soir à Limoges, l’ancien chef de l’État était venu lui apporter son soutien, du moins de façade. « Je suis là parce que je suis fidèle et loyal, surtout quand c’est difficile. Qu’aurait-on dit si je m’étais tu ou si je m’étais caché ? »

    À cet égard, François Hollande n’a pas manqué de glisser un tacle à son ancien rival, Nicolas Sarkozy : « Je laisse ça à d’autres, ou plutôt à un autre qui n’a jamais été un exemple pour moi », lui rappelant qu’il soutenait sa candidate alors que lui ne s’est toujours pas exprimé en faveur de Valérie Pécresse. Mais très vite, son discours a tourné sur l’après-présidentielle et sa volonté de ne pas voir la gauche disparaître. « Quoiqu’il advienne les 10 et 24 avril, une initiative devra être prise avant les législatives, pour reconstruire la gauche de responsabilité », lâche-t-il, préparant déjà le PS à une reconstruction avant même que l’élection ne soit jouée.

    Législatives en Corrèze ?

    Poursuivant sur cette voie, François Hollande a déclaré vouloir être là « quand le pays aura besoin de nous ». Et d’ajouter : « C’est aujourd’hui qu’il faut préparer. » L’ancien président, candidat aux législatives ? Une possibilité que met en avant le HuffPost alors que son entourage avait démenti les informations du Canard enchaîné il y a deux mois environ. Il pourrait bien se présenter selon son entourage. « C’est très hypothétique. Ce qui est sûr c’est qu’il a envie de rejouer un rôle actif en politique après la présidentielle », expliquait sa conseillère communication à Politico.

    Mais quel rôle pourrait-il jouer réellement ? Selon les informations du Figaro, s’il devait se présenter, ce serait sur ses terres et donc en Corrèze. Le Parisien indique, quant à lui, que certaines sources évoquent un « mouvement qui irait au-delà du PS, quelque chose de plus grand, de plus large, de nouveau avec d’autres personnalités ». Pour l’heure, rien n’est décidé, François Hollande n’en serait encore qu’au stade de la réflexion.

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    Le Monde

    Impôts et frais liés au télétravail : les limites des mesures annoncées par le gouvernement

    Les dispositions gouvernementales pour permettre aux salariés de tenir compte des frais engendrés par le télétravail pour l’imposition de leurs revenus ont été reconduites, mais leurs effets restent marginaux.

    Face à la généralisation du télétravail, des mesures exceptionnelles avaient été mises en place en 2021 pour permettre aux salariés de tenir compte des frais engendrés par le télétravail pour l’imposition de leurs revenus de 2020. Le gouvernement vient d’annoncer que cette mesure était reconduite pour l’imposition des revenus 2021.

    En quoi consiste-t-elle ? Elle prévoit que les allocations versées par les employeurs à leurs salariés pour couvrir leurs frais de télétravail, qu’elles prennent la forme d’indemnités, de remboursements forfaitaires ou de remboursements de frais réels sont exonérées d’impôt sur le revenu dans la limite de 2,50 euros par jour, de 55 euros par mois et de 580 euros par an. Seule différence avec les chiffres retenus en 2021 : le plafond mensuel correspond à vingt-deux jours travaillés par mois contre vingt jours en 2020 et le plafond annuel à deux cent trente-deux jours travaillés contre deux cent vingt en 2020.

    Impôts : qui va pouvoir bénéficier de la revalorisation du barème kilométrique ?

    Dans la mesure où le montant du salaire imposable est prérempli, les salariés devront juste s’assurer, au moment de valider leur déclaration de revenus en mai juin, que ce montant n’inclut pas, par erreur, celui des allocations reçues. Mais il y a peu de risque.

    Montant exact

    Quant aux salariés qui optent pour la déduction de leurs frais réels, ils peuvent également retenir ce forfait de 2,50 euros par jour pour déduire leurs frais de télétravail ou retenir « leur montant exact » si cela leur est plus favorable, précise Bercy.

    A supposer qu’ils puissent justifier de deux cent trente-deux jours de télétravail par an et déduire le maximum autorisé (soit 580 euros) et qu’ils n’aient pas engagé d’autres frais que ceux liés au télétravail, l’avantage procuré par cette déduction sera toujours inférieur à celui apporté par la déduction forfaitaire de 10 %, dès lors que leur salaire annuel dépasse 5 800 euros.

    S’ils persistent dans l’idée de déduire leurs frais réels, ils auront donc plutôt intérêt à déduire les frais réellement engagés : frais d’abonnement (téléphone, Internet…), achats de mobilier et de matériel informatique, frais liés à l’utilisation de la pièce dans laquelle ils ont télétravaillé : loyer, électricité, eau, chauffage, impôts locaux, assurance habitation…

    Les conséquences juridiques d’un échange de vos résidences principale et secondaire

    Et c’est là que les choses se compliquent.

    Si on s’en tient au document d’information qui avait été publié en 2021 par Bercy, les frais liés à l’utilisation d’une pièce de votre logement (loyer, chauffage, électricité…) ne sont pas déductibles en totalité mais au prorata de la surface utilisée à titre professionnel par rapport à la surface totale du logement et au prorata du temps « télétravaillé » par rapport au nombre d’heures totale de l’année (évaluées à 8 760 heures !).

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : un champ de mines pour Anonymous et l’hacktivisme

    Publié le : 22/03/2022 - 06:35

    Sébastian SEIBT Suivre

    Anonymous, Squad303, Cyber Partisan : la guerre en Ukraine a entraîné une recrudescence de l’hacktivisme. Ces collectifs ont mené plusieurs cyberattaques contre des cibles russes. Mais ce combat très médiatique à coup de piratages contre des sites russes ou de vols de données, n’en demeure pas moins risqué.

    "Depuis que nous avons déclaré la 'guerre électronique' au régime criminel qui contrôle le Kremlin, Anonymous a piraté plus de 2 500 sites russes et biélorusses, y compris des sites gouvernementaux, des médias, des aéroports et des banques".

    Des allégations, faites jeudi 17 mars sur Twitter par le compte Anonymous TV, impossible à vérifier. Difficile en effet d'attribuer des attaques informatiques à un collectif décentralisé d'hacktivistes anonymes et dont tout le monde peut se revendiquer.

    Mais une chose est sûre : l'invasion russe en Ukraine a entraîné une recrudescence de cybermilitantisme et une nouvelle jeunesse médiatique pour Anonymous qui avait connu son heure de gloire aux débuts des années 2010 . "Il n'y a jamais eu une telle mobilisation d'hacktivistes au niveau international pour défendre une même cause", souligne Athina Karatzogianni, professeure de communication à l'université de Leicester qui a étudié l'utilisation des outils numériques durant les cyberconflits, contactée par France 24.

    Des sites inaccessibles, des messages envoyés par millions à des Russes

    Pour ceux qui savent manier l'arme numérique, les campagnes de piratage contre des cibles russes servent "à exprimer leur solidarité un peu à la manière de ceux qui acceptent d'héberger un réfugié ukrainien", estime Dennis-Kenji Kipker, juriste et spécialiste de cybersécurité à l'université de Brême, contacté par France 24.

    Surtout que ces hackers militants ont l'impression de répondre à un appel à l'aide du gouvernement ukrainien. "Dès le début de la guerre, Mykhailo Fedorov, le vice-Premier ministre ukrainien, a appelé tous les talents numériques pour se battre sur le front cybernétique. Et ce n'était pas uniquement limité aux Ukrainiens", rappelle Athina Karatzogianni.

    Peu après, le collectif Anonymous a "déclaré la guerre" à Vladimir Poutine. Ils ont été rejoints par plusieurs autres groupes, tels que le mouvement d'hacktivistes polonais du Squad303 ou encore les Cyber Partisans biélorusses, qui se présentent comme des opposants au président Alexandre Loukachenko.

    Cette internationale des hackers contre Moscou a ensuite multiplié les opérations. Il y a eu une succession d'attaques par déni de service (les attaques Ddos servent à rendre un site inaccessible en surchargeant les serveurs de requêtes) contre les sites du Kremlin, du FSB (le service de renseignement) ou encore du site de la chaîne de télévision d'État RT.

    Ces activistes ont aussi réussi à dérober d'importantes quantités d'information sur les serveurs de grands groupes comme Gazprom ou encore du site de Roskomnadzor, le gendarme russe des médias. Ils ont aussi pris le contrôle pendant une dizaine de minutes de plusieurs chaînes d'information russes, comme Russia 24 ou Channel One, afin de diffuser des images de bombardements russes.

    JUST IN: #Anonymous has successfully breached and leaked the database of Roskomnadzor, the Russian federal executive agency responsible for monitoring, controlling and censoring #Russian mass media, releasing to the public over 360K files. #OpRussia https://t.co/m5wvoDGNPh

    March 10, 2022

    Enfin, Squad303 a, de son côté, mis au point un outil permettant à n'importe qui d'envoyer des messages à des numéros de téléphones portables russes afin "de les alerter sur la réalité du conflit", assure ce groupe d'hacktivistes polonais, dont le nom fait référence à l'escadrille 303 de chasseurs polonais durant la Seconde Guerre mondiale. Ils assurent que plus de 20 millions de messages ont ainsi pu être envoyés à des Russes.

    Trop tôt pour évaluer l'impact de cet hacktivisme

    Mais à l'heure où les combats font de nombreuses victimes en Ukraine, ces efforts dans le cyberespace peuvent sembler anecdotiques. Une cyberattaque contre le site de la Douma pour insérer sur le page d'accueil un message pro-Ukrainien n'aura jamais le même effet qu'une bombe larguée sur un quartier d'habitation à Kiev ou Marioupol.

    "C'est sûr que ces opérations ne changeront pas la face du conflit, mais elles auront un impact", veut croire Dennis-Kenji Kipker. "Il est encore un peu tôt pour évaluer le rôle que ces activistes auront joué dans le conflit et surtout, ils ne représentent qu'une pièce du puzzle de tous les efforts - y compris les sanctions économiques - mis en place pour contrer la Russie", affirme Vasileios Karagiannopoulos, spécialiste du hacktivisme à l'université de Portsmouth, contacté par France 24.

    Par exemple, "peut-être qu'une fois analysées, les données dérobées par Anonymous s'avèreront utiles pour les autorités ukrainiennes", ajoute cet expert. Et il ne faut pas non plus négliger "l'impact symbolique de ces cyberattaques", estime Athina Karatzogianni. Elles démontrent que l'armée cyber Russe, souvent dépeinte comme l'une des plus expérimentée au monde, n'est pas imbattable. "C'est aussi un message envoyé aux Ukrainiens pour leur démontrer qu'on fait ce qu'on peut pour leur venir en aide", ajoute Athina Karatzogianni.

    Et des opérations comme le piratage des chaînes de télévision russe "permettent de battre les Russes sur le terrain de la guerre de l'information qui est censée être un de leurs points fort", estime la spécialiste de l'université de Leicester.

    Les succès d'Anonymous et autres semblent avoir donné des ailes à ces hacktivistes. Twitter fourmille de messages prévenant que des opérations toujours plus importantes vont avoir lieu. Une montée en puissance qui n'est pas sans risque.

    Le risque de "jouer le jeu" de Vladimir Poutine

    "Qu'est-ce qui se passe si une des attaques d'Anonymous venait à endommager une infrastructure critique en Russie, comme un hôpital ?", s'interroge Dennis-Kenji Kipker. "Ils n'ont reçu aucune formation à la guerre cybernétique, et le risque existe toujours d'importants dommages collatéraux inattendus", reconnaît Athina Karatzogianni.

    Les autorités au Royaume-Uni ont d'ailleurs appelé ces "volontaires" de la cyberguerre à ne pas rejoindre les rangs d'Anonymous de peur qu'ils finissent par "jouer involontairement le jeu" du maître du Kremlin, raconte le Guardian britannique. "Il y a toujours un risque d'escalade si Vladimir Poutine peut prendre le prétexte d'une attaque d'Anonymous en soutenant que c'est la preuve de l'implication de l'Occident dans le conflit", estime Vasileios Karagiannopoulos.

    C'est "tout le problème avec des collectifs comme Anonymous, car ils n'ont été investi par personne pour s'exprimer au nom de qui que ce soit. Ils n'ont pas le droit de 'déclarer des guerres' comme ils l'ont fait", résume Dennis-Kenji Kipker. En d'autres termes, comme ils ne représentent personne, le Kremlin n'aura aucun mal à les dépeindre comme des agents de l'Ouest. "Surtout si ces hacktivistes font des dommages à des infrastructures qui comptent au quotidien pour les Russes [comme des voies de chemins de fer, des hôpitaux etc.], ce qui pourraient renforcer le soutien de l'opinion russe à Vladimir Poutine", estime le chercheur allemand.

    Au lieu de prendre ce risque de mener des actions offensives qui pourraient mal tourner, Anonymous et les autres hacktivistes "pourraient aider à trouver les meilleurs moyens pour sécuriser les réseaux informatiques ukrainiens contre les attaques de pirates informatiques russes", estime Dennis-Kenji Kipker.

    Cette guerre pourrait donc devenir un moment charnière pour l'hacktivisme. Il peut entrer dans l'Histoire comme le conflit qui a permis à cette forme de militantisme "de se faire connaître au niveau mondial comme un moyen efficace de lutte", note Vasileios Karagiannopoulos. Ou alors, ces hackers apparaîtront comme les responsables d'une nouvelle escalade du plus important conflit en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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    Guerre en Ukraine : sanctions, intervention militaire, crimes de guerre… France 24 vous répond

    THÉORIES DU COMPLOT

    Guerre en Ukraine : quand la Chine et QAnon épousent la campagne de désinformation russe

    REPORTAGE

    À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis

    Valeurs Actuelles

    Marlène Schiappa, Marion Maréchal, Valérie Pécresse, Éric Zemmour, Éric Ciotti et Jordan Bardella : revivez la soirée du Grand Débat des Valeurs

    23 h 45 L’intervention de Jordan Bardella clôt notre soirée de Grand Débat des Valeurs. Merci à tous de l’avoir suivie avec nous !

    23 h 40 « Les Gilets jaunes ont le sentiment qu’ils ne sont plus entendus, que quand ils votent ça ne sert à rien. En ce sens, Emmanuel Macron a synthétisé le pire de la droite et le pire de la gauche. » « Dans cette campagne, à aucun moment on n’a évoqué son bilan. Son bilan ce sont les affaires, la violence qui est partout, les retraités qui vivent avec 8 euro par jour, la baisse des APL, les Gilets Jaunes, la suppression des lits d’hôpital pendant le Covid, etc. »

    23 h 37 « Un sujet totalement oublié de cette campagne, c’est la sécurité : Il n’y a plus un seul endroit en France où le danger n’est pas réel. Il n’y a plus une femme qui ne regarde pas derrière elle quand elle sort la nuit. »

    23 h 35 Sur la multiplication des agressions dans le cadre de la campagne : « Les plus anciens chez nous vous diront que ça fait 30 ans que la Violence, on la subit. J’ai demandé à Gérald Darmanin qu’il s’exprime. Il n’a pas encore répondu. La violence vient de l’ultragauche, des antifas qui bénéficient d’une tolérance inouïe de la part des gouvernements. »

    23 h 30 « Je me moque de la recomposition en 2027. Mon souci c’est de sauver la France dans trois semaines. Marine Le Pen est la mieux placée, et peut rassembler tous ceux qui aiment la France. On n’a pas le temps d’attendre 2027. Notre adversaire c’est Emmanuel Macron. Ni Valérie Pécresse, ni Éric Zemmour. Notre pire ennemi, c’est le temps. »

    🔴 Échange amicale entre @nadine__morano et @ZemmourEric dans les loges, au #GrandDebatDesValeurs de @Valeurs.#GrandDebatVA pic.twitter.com/3YrKUYugMJ

    — Baudouin Wisselmann (@Baudouin_wissel) March 22, 2022

    23 h 24 « Il y a un souci de crédibilité chez Les Républicains. Quand on tire le bilan du mandat de Nicolas Sarkozy, il y a eu plus d’étrangers qui sont rentrés sous son mandat que sous celui de Lionel Jospin. » « Avec Reconquête!, nous avons eu des échanges. Avec les électeurs d’Éric Zemmour, on partage le souci, l’inquiétude de la disparition progressive de notre pays. Cette stratégie permet de mettre des constats sur la table, de rassembler des gens. Mais cette stratégie vous mène à faire 15 %. »

    23 h 18 Jordan Bardella : « Je ne suis pas venu pour vous flatter, vous prouver que je suis le plus conservateur des candidats venus sur place. Personne ne le croirait. Le choix que vont devoir faire les Français dans cette élection présidentielle, ce n’est pas un choix de sensibilité, ce n’est pas un choix entre une droite et une gauche. C’est un choix de civilisation, entre ceux qui se soucient de la disparition de la France, et ceux qui l’acceptent, qui travaillent chaque jour à la sortir de l’histoire. Toutes les autres considérations sont anecdotiques. »

    23 h 13 Jordan Bardella s’avance. Il sera interviewé par Tugdual Denis.

    23 h 10 « J’ai entendu Emmanuel Macron devant le cercueil de Samuel Paty, devant le cercueil d’Arnaud Beltrame, devant les cercueils de quatre policiers, ses discours j’aurais pu les tenir. Et puis au Parlement on a vu des textes qui n’avaient aucun rapport avec ce discours. Son quinquennat a été celui des grandes comme des petites lâchetés. Le voile est un instrument de conquête. On est lâche lorsque l’on refuse d’interdire le voile pour les petites filles ou sur les stades. »

    23 h 07 Regrettant de ne pas avoir pu débattre avec Marlène Schiappa, lance ses banderilles contre le président de la République : « Elle n’a pas eu l’autorisation de l’Élysée pour débattre. on sent qu’Emmanuel Macron fuit ce débat, qu’il voit la campagne présidentielle comme une grande opération de communication. »

    🔴 @ECiotti revient sur le thème de la rémigration lors du Grand Débat des Valeurs.

    🔗 Pour suivre le #GrandDébatVA : https://t.co/lu8L21MsV8 pic.twitter.com/PWDmSbDLvR

    — Valeurs actuelles ن (@Valeurs) March 22, 2022

    23 h 02 Éric Ciotti : « Il y a trop d’immigration dans notre pays. 25 % des places de prison aujourd’hui sont occupées par des personnes de nationalité étrangère. Si nous voulons voir diminuer la délinquance, nous devons diminuer l’immigration, qu’elle soit légale ou illégale. —Êtes vous pour un ministère de la Remigration alors ? — La remigration ça ne veut rien dire. Les slogans n’apporteront pas de solution. Vous allez faire retourner des Français dans leur pays d’origine ? Tout ça n’est pas possible. Il faut un vrai ministère de l’Intérieur », lance-t-il, avant d’énumérer les mesures sécuritaires de Valérie Pécresse. Il évoque aussi la charte constitutionnelle que compte mettre en place par référendum Valérie Pécresse et pointe la responsabilité de la Cour européenne des droits de l’homme.

    22 h 54 Éric Ciotti revient sur sa performance lors de la primaire des Républicains. « J’ai voulu incarner un cap à droite, “pour que la France reste la France”. La France a besoin des valeurs de droite, c’est la liberté, l’autorité, l’identité, et je suis fier de les incarner. » Pour le député, Les Républicains sont « la seule alternative crédible, responsable, raisonnable et sérieuse à Emmanuel Macron. Nous incarnons une histoire, un héritage politique qui depuis Charles de Gaulle, ont écrit les plus belles pages de notre histoire contemporaine et ont porté les réformes les plus ambitieuses. »

    22 h 52 Éric Ciotti monte maintenant sur scène, interviewé par Tugdual Denis. Juste après son passage au journal de 20 heures de TF1 (et un déjeuner, plus tôt, avec François Fillon), il clame une soirée sous le signe « de la parole libre ».

    22 h 45 « Ma force en politique sera toujours ma sincérité. Je suis face à des gens qui peuvent dire noir puis blanc dans la même semaine. Je ne jouerai jamais ce jeu-là. J’ai été condamné il y a dix ans pour avoir dit que la majorité des délinquants sont noir et arabes. Aujourd’hui toute la France est d’accord avec moi. Mais je n’ai pas dix ans pour attendre que les gens me donnent raison. »

    22 h 35 « Cette question de l’immigration hante les Français. On peut très bien être soucieux de la fin du mois sans se désintéresser de la fin de la France, au contraire. »

    Arrivée de @ZemmourEric au #GrandDebatVA. Discussion avec @GeoffroyLejeune. pic.twitter.com/XTlCXa0fzg

    — Jules Torres (@JulesTorres17) March 22, 2022

    22 h 25 Un groupe de Femen tente de monter sur la scène. « C’est un rituel ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues, s’amuse Éric Zemmour »

    22 h 20 C’est maintenant au tour d’Éric Zemmour de monter sur la scène pour être interrogé par Geoffroy Lejeune. « vous le connaissez en tant qu’écrivain, en tant qu’essayiste… », commence le présentateur, qui ne peut même pas terminer tant la salle s’enflamme, « Zemmour président ! » repris en chœur par le public.

    22 h 15 Interrogée sur son choix si elle n’est pas qualifiée au second tour, Valérie Pécresse élude : « Je veux être la surprise du second tour, je ne crois pas aux sondages, nous ne nous laisserons pas voler l’élection. »

    21 h 10 « Pour le président, je suis la personne à abattre. Macron sait que seule la droite peut présenter un projet alternatif. C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle.

    22 h 07 Dans le chat de notre live vidéo, l’équipe d’Éric Zemmour s’amuse : « Qui vient au Trocadéro dimanche ? »

    22 h 05 « Les différences de notre projet avec Emmanuel Macron sont colossales. » La salle semble dubitative. « Jamais on accuserait la France de crimes contre l’humanité en Algérie. On n’a pas la même vision des Français. Jamais nous ne dirions que nous voulons emmerder certaines catégories de Français. » Applaudissements.

    22 h 00 Valérie Pécresse : « La question ça va être : est-ce qu’on sera encore une grande nation demain. Il faut réveiller les Français, c’est pour ça que je suis venue débattre. On a tellement de débats qui ne servent qu’à passer la brosse à reluire. Macron ne va que dans des salles triées, là on voit que je n’ai pas trié la salle », lance-t-elle.

    21 h 55 C’est au tour de Valérie Pécresse de s’avancer sur la scène du Palais des Sports. Une partie de la salle scande « Valérie ! Valérie ! », l’autre, manifestement pas acquise à sa cause, hue. Geoffroy Lejeune appelle au calme. « Quand on a tenu 9 mois face à la rue et qu’on a fait 70 évacuations de facs, on n’a pas peur de venir débattre », relance Valérie Pécresse. Applaudissements.

    21 h 53 Marion Maréchal conclut : « Le combat pour la France n’est pas encore perdu. Après 5 ans de Macron, la France est toujours là. En ce qui concerne mon combat, il reste 20 jours, et en 20 jours on peut faire beaucoup de choses. » Nouvelle salve d’applaudissements.

    21 h 45 « À travers le ministère de la Remigration voulu par Éric Zemmour, il y a la volonté d’incarner et de rendre plus efficace un certain nombres de mesures. Il y a simplement l’idée que l’arrivée de migrants soit réduite au strict minimum et qu’il y ait un million de renvois ; pensons notamment aux clandestins, au non-renouvellement des titres de séjour de ceux qui n’ont plus d’emploi, des délinquants, des criminels, des radicalisés islamistes. Je suis heureuse de soutenir Éric Zemmour, qui n’a pas peur de faire. »

    21 h 42 « Je ne crois pas Macron sur son programme pour l’immigration car il n’a rien fait pendant cinq ans. L’immigration est une chance pour la France pour lui. Ses annonces sur l’immigration sont très timides, alors que nous sommes face à une course contre la montre démographique. »

    21 h 40 Pour Marion Maréchal, Macron est « le candidat de l’immigration de masse », rappelant le record absolu de l’octroi des titres de séjour aux extra-européens, « avec un stock record de 3,5 millions de titres de séjour. Sous Macron, on a vu une hausse de 40 % du budget lié à l’immigration. C’est un président qui communie avec l’immigration. »

    Si demain la France est majoritairement composée d’immigrés, elle portera le même nom, mais elle ne sera plus la même personne. @MarionMarechal #GrandDebatVA

    — Les Eveilleurs (@EveilleursE) March 22, 2022

    21 h 35 Question de Raphaël Stainville : « En 2015, vous disiez Macron, c’est Juppé avec 30 ans de moins et une barbe de trois jour…et un sweat à capuche, rajoute Marion Maréchal, suscitant l’hilarité. — Comment vous le définiriez aujourd’hui ? « Il n’y a pas d’imaginaire national, pas de squelette », répond la présidente de l’Issep. « Juste une technocratie centriste qui oscille entre des grandes déclarations consensuelles qui pourrait convenir à n’importe qui et un enchaînement de mesurettes techniques qui ne dégagent pas de vision. Voter pour Macron, c’est jouer à la roulette russe, en cinq ans, il a changé totalement de vision, par exemple sur le nucléaire. » Emmanuel Macron nous dit par exemple qu’il veut défendre l’autonomie stratégique et alimentaire de l’UE. Quand on regarde ce qu’il s’est passé depuis 5 ans au parlement européen avec le soutien des députés LREM, on trouve le pacte vert, qui a abouti a des restrictions strictes pour nos agriculteurs, avec pour conséquence 15 % de réduction de la production alimentaire en Europe.

    21 h 30 Sur scène, Marion Maréchal regrette la « capacité à dépolitiser la politique » en parlant de Macron. « Il y a une tendance générale qui consiste à contourner l’État, la haute fonction publique pour s’en remettre à une vision privée des cabinets », rappelant l’affaire McKinsey. Elle critique la capacité du président « à faire croire que demain, il va mettre en place des grands débats, des États généraux, des commissions transpartisanes, comme si l’élection était une formalité et que l’exercice du débat commençait après, un débat encadré, selon ses termes ».

    21 h 27 Brève pause entre deux débats. Le temps que Marion Maréchal monte sur scène, la salle lance « Zemmour président ! ». Marion Maréchal monte finalement sur scène, sous un tonnerre d’applaudissements.

    21 h 25 « Peut on envisager de se battre tous un jour pour que soient respectées les mœurs françaises ? », interroge Charlotte d’Ornellas. La salle applaudit. Marlène Schiappa répond en rappelant que les droits des femmes font partie des valeurs de la république. « À chaque fois qu’un attentat terroriste a lieu, c’est notre mode de vie qui est attaqué », termine-t-elle avant d’être applaudie par toute la salle.

    21 h 20 Exécution des obligations de quitter le territoire : Charlotte d’Ornellas rappelle que le gouvernement s’était engagé à exécuter 100 % des OQTF, que le total n’y est pas. Marlène Schiappa rappelle que 1 300 expulsions ont été exécutées l’an dernier. « Oui, on est loin des 100 % promis par Emmanuel Macron, mais nous avons mis en place ce système de pression sur les visas avec les pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants. » « Comment peut-on faire mieux ? », demande Charlotte d’Ornellas. « Il y a un enjeu sur l’exécution, reconnaît la ministre. Il y a eu une période de pandémie pendant laquelle les frontières étaient fermées. — La salle hue — vous huez la pandémie ?, s’amuse la ministre avant d’ajouter : je suis curieuse de savoir comment les promesses des autres candidats seront exécutées diplomatiquement. »

    21 h 15 Le débat est musclé sur la question de l’accueil des réfugiés ukrainiens. Charlotte d’Ornellas : « Je vais répondre moi-même à la question que je vous ai posée. »

    Discussion entre @ChdOrnellas et @MarleneSchiappa. La ministre « déplore une période où l’invective remplace le débat d’idées, je ne supporte pas l’entre soi ». pic.twitter.com/EGjxCdG6bQ

    — Jules Torres (@JulesTorres17) March 22, 2022

    21 h 03 Marlène Schiappa monte sur scène. Elle sera interviewée par Charlotte d’Ornellas. « Je regrette que le débat d’idées n’ait pas plus de place, commence-t-elle pour expliquer sa présence face à un auditoire de droite. Je crois à la démocratie, je ne supporte pas l’entre soir. Quand on n’est qu’avec des gens avec qui on est d’accord, c’est très problématique. C’est normal en démocratie que des ministres soient interrogés sur leur bilan. La démocratie ne doit pas être un mot, il y a des gens qui se battent en ce moment pour la démocratie. »

    20 h 45 Ayant évalué les points forts de Valérie Pécresse — selon lui sa déclaration de patrimoine —, Gaspard Proust veut parler de ses faiblesses. « Sarkozy le sage de la droite, c’est Gandhi en Rolex. »

    Gaspard Proust sur scène.

    20 h 40 En coulisses, les équipes des candidats tordent le nez en entendant le nom d’Éric Zemmour applaudi par toute la salle.

    Au « débat des Valeurs » organisé par Valeurs actuelles, Les Éveilleurs, la salle, chauffée à blanc, hurle « Zemmour président ! ». Valérie Pécresse risque de connaître un moment pas facile. pic.twitter.com/JKjXuMRwro

    — Géraldine Woessner (@GeWoessner) March 22, 2022

    20 h 38 « Zemmour président ! » repris par les spectateurs quand le candidat est cité par l’humoriste. Il continue : « Si Marine Le Pen rive deuxième du premier tour, les deux tiers de la salle voteront Macron au second tour ». Toute la salle hue.

    20 h 35 « On m’a dit “Là où tu vas, c’est des cinglés c’est le congrès de Nuremberg”. La promesse n’est pas spécialement tenue. Je suis le seul à respecter le dress code. Dans ma loge pas de photo d’Hitler, pas de photo de Pétain, on se serait cru chez Quotidien. »

    20 h 30 Après Jason Miller, c’est Gaspard Proust qui monte sur scène pour mettre l’ambiance. « Dans deux semaines, un petit chauve botoxé va mettre un sérieux coup de boost au réchauffement climatique », commence-t-il.

    20 h 15 Jason Miller, président de GETTR, se dit très heureux d’être présent ce soir. Il affirme que l’amitié franco-américaine est cruciale à l’heure actuelle.

    19 h 40 La salle se remplit !

    19 h 15 Les premier invités arrivent.

    Jason Miller (@JasonMillerinDC) est bien arrivé au #GrandDébatVA !

    🔗 Réservation : https://t.co/g8Wq6hscms pic.twitter.com/bRzjISqh3I

    — Valeurs actuelles ن (@Valeurs) March 22, 2022

    🔴 Vous êtes déjà nombreux au #GrandDébatVA !

    🔗 Pour les absents, suivez l’événement en direct : https://t.co/lu8L21MsV8 pic.twitter.com/5ooK6QoWr2

    — Valeurs actuelles ن (@Valeurs) March 22, 2022

    19 h 00 Bonsoir et bienvenue pour cette soirée exceptionnelle. Jusqu’à 23 heures, suivez avec nous le Grand Débat des Valeurs, organisé par Valeurs actuelles en partenariat avec Les Éveilleurs, GETTR, Odeia ; l’institut pour la Justice et la Manif pour tous. À quelques semaines de l’élection présidentielle, l’évènement sera l’occasion de faire poser toutes les questions à nos invités, interrogés pour l’occasion par la rédaction de Valeurs actuelles.

    🔴 Ouverture des portes dans 1H pour le Grand Débat des Valeurs !

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    — Valeurs actuelles ن (@Valeurs) March 22, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    La tension immobilière s’accroît à Vannes

    Dans le neuf ou l’ancien, les prix augmentent de plus de 10 % dans la commune du golfe du Morbihan. Une tendance qui n’est pas près de s’inverser.

    Avec son architecture médiévale et son port de plaisance, la ville fortifiée de Vannes a tout pour ravir les touristes à la découverte du golfe du Morbihan. Le charme opéré par la commune est tel que bon nombre d’entre eux décident, in fine, de s’y installer : « Nous avons beaucoup d’acheteurs venus des métropoles avoisinantes comme Nantes et Rennes mais aussi des Parisiens », observe Jean-Philippe Beaulieu, directeur de l’agence Century 21 de Vannes.

    La commune est reliée à la capitale par le TGV en un peu plus de 2 heures 30 ce qui, depuis l’essor du télétravail, joue dans les prises de décision des Franciliens qui achètent. Mais la ville est aussi séduisante que ses prix sont élevés.

    En un an, selon les données des notaires de Bretagne, les prix des appartements anciens ont augmenté de 10,8 % et celui des maisons de 12,2 %. « Les acheteurs veulent des appartements de charme, dans le centre-ville, avec poutres apparentes et parquet à l’ancienne. Leurs prix varient entre 4 000 et 5 000 euros le mètre carré. Les maisons de style sont aussi très recherchées et leurs prix vont de 500 000 euros à 700 000 euros pour un bien sans défaut », ajoute-t-il.

    Difficultés pour les étudiants

    Les propriétés avec travaux sont moins chères, mais très rares, à 300 000 euros. « Pour l’ensemble du marché, les délais de vente sont courts, aux alentours de trente jours, voire moins », remarque Hervé Bourriaud, agent immobilier Nestenn à Vannes. Les propriétaires occupants dominent le marché et les investisseurs, eux, se tournent vers d’autres circuits : « Depuis trois ou quatre ans, ils préfèrent s’orienter vers la location saisonnière », souligne Jean-Philippe Beaulieu. La ville, très attrayante sur le plan touristique, se prête bien à la location meublée sur plate-forme. Le cadre réglementaire se limite, pour les résidences secondaires, à la déclaration de son activité auprès des services publics.

    Crédits immobiliers : la hausse des taux est annoncée

    Pendant ce temps, de nombreux témoignages, publiés dans la presse locale, font état de la difficulté qu’ont les étudiants à se loger dans la ville. Pourtant, selon une étude de LocService publiée en 2021, Vannes est la troisième ville étudiante de Bretagne et concentre à elle seule 7 % de la demande de logements étudiants dans la région.

    La vaste opération de renouvellement urbain du centre-ville, décidée en fin d’année 2021 par les pouvoirs publics, doit permettre de remettre sur le marché plus de quatre cents logements. Mais les travaux devraient prendre fin en… 2026, et les constructions neuves ne sont pas assez nombreuses pour compenser la pénurie.

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    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Présidentielle 2022 : Marine Le Pen dénonce des magistrats “politisés”

    « Le maillon faible, c’est la justice. » Marine Le Pen a abordé de nombreux sujets dans l’émission politique La France dans les Yeux, diffusée sur BFM TV ce mardi 22 mars. Et la candidate du Rassemblement national (RN) s’est particulièrement prononcée sur le sujet de la délinquance. Pour elle, le problème vient bel et bien de la justice. « Il n’y a pas assez de magistrats », a commencé Marine Le Pen sur BFM TV. Avant de dénoncer la présence de certains magistrats « politisés » qui travailleraient « dans une démarche idéologique de laxisme à l’égard de la délinquance ». Elle a détaillé qu’il s’agissait de « magistrats qui considèrent que c’est de notre faute si les gens sont des délinquants », et « de la faute de la société ». Sans pour autant pointer du doigt l’ensemble de la magistrature.

    Marine Le Pen (@MLP_officiel) sur la délinquance: « Le maillon faible, c’est la justice »#LaFrancedanslesyeux pic.twitter.com/nkEdJ4C2EP

    — BFMTV (@BFMTV) March 22, 2022

    Des « promesses » de places de prison en l’air

    Au contraire, Marine Le Pen a également parlé des nombreux « magistrats qui aimeraient pouvoir prononcer des peines à la hauteur des crimes et des délits », mais qui n’en ont pas la capacité. Et ce, à cause d’un manque de « places de prison ». « À chaque quinquennat, il y a eu des promesses de places de prison. Ces promesses n’ont jamais été respectées, pas plus sous Emmanuel Macron, que sous François Hollande ou Nicolas Sarkozy. »

    La faute aux « responsables politiques »

    Selon la députée du Pas-de-Calais, le problème de la justice serait la faute des « responsables politiques ». Marine Le Pen a déploré dans La France dans les Yeux« De ministre en ministre, on a réduit la réponse pénale. L’intégralité des peines inférieures à 6 mois de prison n’est jamais appliquée, puisqu’on les a transformées en mesures diverses et variées. » D’après elle, la « réponse pénale dans notre pays, c’est le classement sans suite », appelant enfin à « redresser et reconstruire notre appareil pénal ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Familles : les mères seules à la peine

    Chronique

    Pierre Ivorra

    En France, en 2020, selon l’Insee, près d’une famille sur quatre est monoparentale, c’est-à-dire avec un seul parent s’occupant d’un ou plusieurs enfants. Leur nombre grandit : elles ne représentaient que 20 % des familles en 2011. Cela illustre la crise du mariage et du couple dans une société elle-même en crise. Dans 85 % des cas, ces parents, qui vivent sans conjoint et avec des enfants, sont des femmes. Et ce sont ces dernières qui cumulent le plus les difficultés, qui sont accablées par le manque de moyens. 48 % de ces familles monoparentales ont un enfant, 35,5 % deux, 12 % trois et 4,9 % quatre ou plus. 45 % de ces femmes sont plus fréquemment en situation de pauvreté, contre 22 % pour les hommes. Elles sont aussi moins souvent propriétaires de leur logement, plus souvent locataires, notamment dans le parc social, sont moins souvent en emploi (67 %, contre 81 % pour les hommes), davantage au chômage (18 % contre 10 %). Moins, moins... À croire que notre société les condamne à une moindre humanité.

    Pour ces familles monoparentales, femmes et hommes confondus, les pensions alimentaires représentent en moyenne 18 % de leurs ressources, davantage pour les femmes. Quand on sait qu’aujourd’hui encore entre 30 et 40 % de ces dus sont partiellement ou totalement impayés, on mesure l’ampleur des problèmes auxquels ces femmes sont confrontées. À quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le gouvernement a décidé qu’à partir du 1er mars 2022, la Caisse nationale des allocations familiales (CAF) et la Mutualité sociale agricole prélèveront automatiquement la somme due sur le compte du conjoint qui doit verser la pension alimentaire. Si le débiteur ne règle pas ce qu’il doit, la CAF versera une allocation minimale de 124 euros à l’autre parent par mois et par enfant, puis lancera les démarches pour aller récupérer les sommes dues. Mais, pour le moment, seules les nouvelles pensions alimentaires actées par un juge, dans le cadre d’un divorce avec enfants, sont concernées. Ce n’est qu’après le scrutin présidentiel, le 1er janvier 2023, que le dispositif sera élargi à tous les autres types de séparations et de divorces. On se demande cependant si avant ou après le vote, la CAF aura les moyens de jouer ce rôle.

    Pour redresser la situation de ces femmes, une tout autre politique familiale doit être mise en œuvre, permettant d’accompagner les couples à la fois dans leur vie commune et lors de leur séparation, parallèlement à une action pour éradiquer la pauvreté, la précarité, le chômage. Forcément cette politique tournera le dos à celle de Macron.

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

    A Town on Ukraine’s Edge, Determined to Escape Its Past

    Przemysl’s history has been intertwined with war. This time, like much of Poland, it wants to do things differently.

    Przemysl, Poland, has opened its doors to Ukrainians fleeing the war. Its train station is a major transit point.Credit...

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    By Monika Pronczuk and Jeffrey Gettleman

    Photographs by Erin Schaff

    PRZEMYSL, Poland — Since the war broke out in Ukraine, the elegant little city of Przemysl, less than 10 miles from the Polish-Ukrainian border, has been transformed into a massive aid machine.

    Restaurants are feeding refugees instead of regular customers. School gyms are hosting Ukrainians instead of football games. The local newspaper is raising money for psychological support for Ukrainian and Polish children traumatized by the war.

    This town has considered just about every possible need of those fleeing Russian bombs — even taking in their pets.

    “We have to help,” said Radek Fedaczynski, a local veterinarian who has been working day and night to spirit out as many Ukrainian dogs and cats as he can (and a stork and baby goat). “It’s our destiny.”

    This generous attitude might seem surprising, given Przemysl’s complicated and violent history. This part of Poland endured horrible bloodletting throughout the 20th century, including at the hands of Ukrainian nationalists.

    But after Russia’s invasion of Ukraine, this town seems to have made an instinctive and collective decision to put the bad blood behind it. Like much of Poland itself, Przemysl (pronounced PSHEH-mihsh-ul)) sees the fight in Ukraine almost as its own fight, and it has welcomed the Ukrainian refugees with an outpouring of support, marking a poignant reset in the long and complex Polish-Ukrainian relationship.

    During World War II, which is now on the minds of many of Przemysl’s 60,000 residents, Nazis and Soviets took turns invading the city, wiping out civilians. Przemysl’s Jewish community, once a third of the population, was reduced to a few families. As the war was finally ending, bloodshed exploded between Ukrainians and Poles, with Ukrainian nationalists massacring Poles in large numbers and Poles striking back in revenge.

    Przemysl has once again put on its war paint. Its trains are taking Ukrainian fighters into the conflict; its bridges are carrying weapons and material to the front; and foreign troops are stomping down its charming, windy, cobbled streets. But this time they are Americans, part of the NATO force based in Poland.

    The biggest focus has been helping the 500,000 Ukrainian refugees who have passed through the town, mostly women and children, said the mayor, Wojciech Bakun.

    Mr. Bakun co-founded a nationalist political party that had been accused of spreading anti-Ukrainian views before Russia’s invasion. But he has exchanged his business suit for a khaki military jacket and his office in a 16th-century yellow townhouse for the town’s train station, a major refugee transit point, to lead the growing aid efforts.

    “I’m not going to explain history to a three-year old who just crossed the border,” he said about his change of attitude.

    Many residents said the same thing: Times have changed, and with more than a million Ukrainian workers already in Poland before Russia’s invasion, that sense of otherness between Ukrainians and Poles has gradually worn down.

    The aid efforts are having a therapeutic value as well. Helping others, several residents said, has helped take their minds off the war.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    A good chunk of the population, especially older residents, are preoccupied with the idea that the Russians might storm across the border. Each time the Russians bomb deeper into western Ukraine, sometimes just a few miles from Polish territory, this fear grows.

    “Anything is possible,” said Jan Jarosz, the head of the National Museum of Przemysl.

    As he gazed out of his office windows, which look over the town and the San River, he said: “If I were Putin, I’d bomb those two bridges. Everything goes through those bridges.”

    He was referring to Przemysl’s main railway bridge (which many fighters going back into Ukraine have used) and a highway bridge across the San River that serves as one of the busiest conduits of supplies and matériel into western Ukraine.

    Under a secret pact during World War II, Nazis and Soviets divided Poland, and Przemysl, between themselves. The San River that snakes through town was the border. It separated the Nazi-occupied part, where the Jews were put in a ghetto, from the eastern side of town, which was incorporated into the Soviet Union as part of the Ukrainian Soviet Socialist Republic, where all signs of Polishness were brutally repressed.

    Divided families stood on opposite river banks and shouted news to each other. All around them, Russian and German troops hunkered down, sometimes in old fortifications built by generations of invaders to control this area.

    Today the new soldiers in town are from the 82nd Airborne Division. The other evening, a busload of Americans, dressed in camouflage and combat boots, marched up to Przemysl’s most popular doughnut shop, which serves hunky oblong pastries (without a hole) stuffed with Nutella or rose jam. The United States has doubled the number of troops it usually stations in Poland, a member of the NATO alliance, to roughly 9,000. When asked what they were doing here, one soldier responded, “To assure and deter.”

    Despite all the conflict it has weathered, Przemysl is still a beautiful little city with a 13th- century fortified castle, ornamented Baroque churches, bumpy stone streets and antique charm at every turn. The town even plays a centuries-old bugle call three times a day from its clock tower to mark time passing by.

    For centuries, Ukrainians have played an important role in shaping the city’s multicultural heritage. A sizable community of ethnic Ukrainians, has lived here for decades and numbers around 2,000 today. Relations between them and ethnic Poles have steadily improved. But when there’s trouble in Ukraine, trouble can bubble up here, too.

    A few years ago, not long after Russia invaded the Crimean Peninsula and wrested it away from Ukraine, nationalists in Przemysl attacked a Ukrainian church procession. The police quickly arrested the culprits. But ethnic Ukrainians suspected that some of Przemysl’s municipal officials had stoked the thugs and that Russia was using Facebook and other social media to sow hatred between Poles and ethnic Ukrainians.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Russia’s shrinking force. The Pentagon said that Russia’s “combat power” in Ukraine has dipped below 90 percent of its original force. The assessment reflects the significant losses that Russian troops have suffered at the hands of Ukrainian soldiers.

    On the ground. Amid Russia’s stalled invasion, Ukrainians continued to mount a spirited defense of Kyiv and said they had recaptured Makariv, a town about 40 miles away from the capital. In Kherson, videos and photographs showed Russian soldiers opening fire on protesters.

    Cracking down on dissent. A Russian court sentenced the opposition leader Aleksei A. Navalny, already serving a two-and-a-half-year prison term for violating parole, to an additional nine years on fraud charges. Russia also amended a draconian censorship law to expand the scope of government bodies off-limits to criticism.

    Biden’s diplomatic push. President Biden will press allies for even more aggressive economic sanctions against Russia during a series of global summits in Europe this week, seeking to maintain unity of purpose as Russian forces continue to rain destruction on cities in Ukraine.

    “As long as Russia and Ukraine are at war, Russia will keep doing this,” said Kasia Komar-Macynska, a young ethnic Ukrainian community leader.

    For Dr. Fedaczynski, the veterinarian, and his four-legged patients, little of this matters. His center, the ADA Animal Hospital, is the closest animal hospital to the border, and the first logical stop for any living thing needing shelter from the war.

    Nearly every day he sends a pet rescue squad into Ukraine or receives a truckload of anxious animals coming out of the war.

    His hospital has been coordinating closely with animal shelters in Ukraine to rescue animals from large shelters, private houses and nearly deserted apartment blocs, even military airports. Some Ukrainian pet owners have sent their animals out of besieged cities while they themselves remain behind, with the hope that they will be reunited one better day.

    After the animals arrive at Dr. Fedaczynski’s clinic, his staff examines, vaccinates and puts chips in them. They have rescued more than 600 so far — Chihuahuas, German shepherds, one Egyptian cat, hundreds of other cats, a mutt named Rocky Balboa, the stork with a broken beak and a 10-day-old goat named Sasha.

    The animals are often too traumatized to move. To ease their suffering, the hospital staff takes them for walks, lets the dogs romp around together on special playgrounds and plays classical music to a room full of caged cats so they can fall asleep more easily.

    Dr. Fedaczynski said it really helped the Ukrainians who stayed in their war-torn country to know that their pets were safe. But it helps him too.

    When the war erupted in Ukraine, he said, it was like “the worst dreams came true.”

    “When you think about it, you can go crazy, so you need to do something,” he explained. “It makes you feel good.”

    Erin Schaff contributed reporting.

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    Le Monde

    La « stratégie » d’éducation financière des jeunes en voie d’accélération

    Cette année, environ 100 000 mineurs doivent être sensibilisés à la gestion des finances personnelles par un de leurs enseignants au collège ou dans le cadre du Service national universel.

    Qu’est-ce qu’un découvert bancaire ? Combien coûte un crédit ? Combien rapporte, sur un an, un livret d’épargne comportant 100 euros rémunéré à 1 % ?... Des questions sur lesquelles plusieurs milliers de collégiens d’environ 13 ans seront amenés à réfléchir dans les jours à venir, en classe, avec un de leurs professeurs, dans le cadre du « passeport Educfi », une séquence pédagogique de quelques heures visant à leur fournir le b.a.-ba des finances personnelles.

    Selon la Banque de France, 2 156 classes de 4e, dans les trente académies de l’éducation nationale doivent en effet expérimenter avant la fin de l’année scolaire ce passeport Educfi, qui se présente sous la forme d’un quiz. Soit près de 50 000 élèves.

    Education financière au collège : « Le loyer avant la console, ce n’est pas aussi naturel qu’on le pense »

    Et la plupart le feront dans le cadre de la dixième édition de la Semaine de l’éducation financière, organisée du 21 au 27 mars. Durant l’année scolaire 2020-2021, ce passeport avait été testé dans 74 classes de cinq académies (Nancy-Metz, Dijon, Créteil, Rennes, Limoges), par environ 2 200 élèves.

    « Escape game » au SNU

    L’initiative est portée par la Banque de France, opérateur de la stratégie nationale d’éducation financière lancée par Bercy en 2016, sous l’impulsion de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui s’est emparé du sujet au début des années 2000 et incite ses pays membres à améliorer la culture financière du grand public.

    Dans le détail, cette stratégie d’éducation financière française comporte plusieurs piliers, dont l’un cible spécifiquement les jeunes.

    Eduquer financièrement les Français, une « stratégie nationale »

    « Le passeport Educfi est axé sur le budget, l’équilibre entre les ressources et les dépenses, le compte bancaire, l’épargne de précaution et celle pour financer des projets, ou encore l’assurance. On essaie de susciter les premiers réflexes. On le fait en [classe de] quatrième car c’est un âge où les jeunes sont sensibles déjà à ces sujets mais n’ont pas la pression du brevet », explique Stéphanie Lange-Gaumand, directrice de l’éducation financière à la Banque de France.

    Malgré la montée en puissance du dispositif constatée pour l’année scolaire en cours, celui-ci, expérimenté pour la première fois en 2019, ne concerne toujours qu’une petite partie des élèves de quatrième – environ 7 %, selon la Banque de France. Sera-t-il généralisé dans les années à venir à tous les élèves de ce niveau ? C’est envisagé mais rien n’est acté : « Ce sera aux ministres d’en décider dans le cadre du comité opérationnel de la stratégie [l’instance de pilotage, où siègent, notamment, les ministres de l’économie, de l’éducation nationale et des solidarités]», répond Mme Lange-Gaumand.

    La culture financière des Français ? Dans la moyenne

    Les jeunes ont toutefois désormais plusieurs opportunités de se frotter aux questions d’argent dans le cadre de la stratégie nationale d’éducation financière, précise-t-elle : en quatrième d’abord, si le passeport Educfi est déployé dans leur classe, puis entre 15 et 17 ans s’ils participent au Service national universel (SNU), et enfin via des interventions dans les missions locales (organismes qui accompagnent les jeunes dans leur insertion sociale et professionnelle). « Nous considérons que ces trois rendez-vous permettront, à terme, d’éviter les accidents de parcours financiers », ajoute Mme Lange-Gaumand.

    Au SNU, l’initiation financière prend la forme d’un escape game, explique la Banque de France. Si, en 2021, environ 14 000 jeunes avaient été sensibilisés dans ce cadre, sur deux cents sites, près de 50 000 devraient l’être au total en 2022, selon l’institution : 2 700 lors des séjours de février et 46 000 lors des sessions du SNU prévues en juin et juillet.

    Du 21 au 27 mars a lieu la dixième édition de la Global Money Week, la « semaine mondiale de l’argent » – une initiative de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) renommée en France depuis 2019, plus pudiquement, Semaine de l’éducation financière. Dans ce cadre, la Banque de France lance un MOOC, un cours en ligne, sur la monnaie et les moyens de paiement. Il sera accessible gratuitement du 21 mars au 14 mai (inscription possible jusqu’au 12 mai ici). « Visant un public de fin de lycée, d’étudiants et d’adultes, ce MOOC aborde notamment la question des fraudes aux moyens de paiement et comment les éviter, comment réagir si on est victime, etc. », détaille Stéphanie Lange-Gaumand, de la Banque de France.

    La prévention des arnaques bancaires sera en outre l’objet d’un forum organisé mercredi 23 mars à Evry-Couronnes (Essonne) par l’association Prévention Océane et diffusé en direct sur le compte Instagram @stop_arnaque. Cette association porte le prénom d’une jeune fille de 17 ans qui s’est suicidée après avoir été victime d’une escroquerie aux chèques volés. « On l’ignore souvent, mais les jeunes sont très visés, surtout sur les réseaux sociaux, par la fraude aux chèques », souligne Mme Lange-Gaumand.

    Aurélie Blondel

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    Valeurs Actuelles

    “Homme quelconque”, fiancée… Le pape François se confie avec des ex-sans-abris

    « C’est simple, à Sainte-Marthe, on sent bien que c’est lui le boss mais on s’est bien marrés quand même ! », lance au Parisien Christian Delouche, un SDF originaire de Nantes (Loire-Atlantique) qui a pu rencontrer le Pape François, il y a un an et demi. L’homme d’Eglise argentin a échangé avec des personnes en grande précarité depuis sa maison à Rome. Et en a tiré des dialogues qui font l’objet d’un livre à paraître le vendredi 1er avril aux éditions du Seuil : « Des pauvres au pape, du pape au monde » (118p., 13,50 euros). Le quotidien francilien a pu consulter l’ouvrage avant sa sortie mondiale.

    Évangile, Baudelaire et amour de jeunesse

    Au fil des pages, on apprend que Jorge Bergoglio – de son vrai nom – est surchargé de travail. Et qu’il cherche « souvent une bonne excuse » pour esquiver l’angélus. Qu’au matin, il « s’endort » parfois sur le tabernacle au moment de prier. Faisant son autoportrait, le Pape François se décrit comme un « pauvre type » « soupe au lait » et « impatient ». Côté culture, le souverain pontife se présente comme un lecteur assidu des « Fleurs du mal » de Baudelaire, mais aussi de Péguy et Verlaine. Les épreuves révèlent aussi que l’ecclésiastique se voit comme un « homme quelconque » qui souhaiterait parfois s’évader du Vatican pour « aller au stade » voir un match de foot.

    Le Parisien a pu également recueillir les impressions de plusieurs membres de l’association Lazare – des anciens sans-abris et des jeunes actifs – qui ont pu le rencontrer il y a un an et demi à Sainte-Marthe. « J’ai demandé au pape s’il avait eu une fiancée, relate Manoli 61 ans. Il m’a répondu avec franchise que oui, qu’il avait eu un grand amour avant d’entrer au séminaire, qu’ils allaient danser ensemble. Mais il m’a aussi avoué qu’il était toujours en contact avec elle ! ». Jorge Bergoglio avait annoncé à cette femme prénommée Amalia qu’il deviendrait prêtre s’il ne l’épousait pas. Plus politique, le recueil de dialogue fait aussi la part belle aux questions sociales. Selon le pape : « La solution sociale ne peut venir que des mouvements populaires ». Et ajoute : « Certains prétendent que je suis communiste… Moi, j’affirme seulement que si on retire les pauvres de l’Évangile, il s’écroule. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    How Russia and Right-Wing Americans Converged on War in Ukraine

    Some conservatives have echoed the Kremlin’s misleading claims about the war and vice versa, giving each other’s assertions a sheen of credibility.

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    By Sheera Frenkel and Stuart A. Thompson

    Sheera Frenkel and Stuart Thompson, who cover tech and misinformation, combed through more than four dozen videos, podcasts and social media posts for this article.

    After President Vladimir V. Putin of Russia claimed that action against Ukraine was taken in self-defense, the Fox News host Tucker Carlson and the conservative commentator Candace Owens repeated the assertion. When Mr. Putin insisted he was trying to “denazify” Ukraine, Joe Oltmann, a far-right podcaster, and Lara Logan, another right-wing commentator, mirrored the idea.

    The echoing went the other way, too. Some far-right American news sites, like Infowars, stoked a longtime, unfounded Russian claim that the United States funded biological weapons labs in Ukraine. Russian officials seized on the chatter, with the Kremlin contending it had documentation of bioweapons programs that justified its “special military operation” in Ukraine.

    As war has raged, the Kremlin’s talking points and some right-wing discourse in the United States — fueled by those on the far right — have coalesced. On social media, podcasts and television, falsehoods about the invasion of Ukraine have flowed both ways, with Americans amplifying lies from Russians and the Kremlin spreading fabrications that festered in American forums online.

    By reinforcing and feeding each other’s messaging, some right-wing Americans have given credibility to Russia’s assertions and vice versa. Together, they have created an alternate reality, recasting the Western bloc of allies as provokers, blunderers and liars, which has bolstered Mr. Putin.

    The war initially threw some conservatives — who had insisted no invasion would happen — for a loop. Many criticized Mr. Putin and Russia’s assault on Ukraine. Some have since gone on to urge more support for Ukraine.

    But in recent days, several far-right commentators have again gravitated to narratives favorable to Mr. Putin’s cause. The main one has been the bioweapons conspiracy theory, which has provided a way to talk about the war while focusing criticism on President Biden and the U.S. government instead of Mr. Putin and the Kremlin.

    “People are asking if the far right in the U.S. is influencing Russia or if Russia is influencing the far right, but the truth is they are influencing each other,” said Thomas Rid, a professor at Johns Hopkins University who studies Russian information warfare. “They are pushing the same narratives.”

    Their intersecting comments could have far-reaching implications, potentially exacerbating polarization in the United States and influencing the midterm elections in November. They could also create a wedge among the right, with those who are pro-Russia at odds with the Republicans who have become vocal champions for the United States to ramp up its military response in Ukraine.

    “The question is how much the far-right figures are going to impact the broader media discussion, or push their party,” said Bret Schafer, a senior fellow for the Alliance for Securing Democracy, a Washington nonprofit. “It serves them, and Russia, to muddy the waters and confuse Americans.”

    Many of their misleading war narratives, which are sometimes indirect and contradictory, have reached millions. While Facebook, YouTube, Twitter and other platforms limited the reach of Russian state media online after the war began, a variety of far-right Telegram channels, blogs and podcasts took up the task of spreading the Kremlin’s claims. Inside Russia, state media has in turn reflected what some far-right Americans have said.

    Mentions of bioweapons labs related to war in Ukraine, for example, have more than doubled — to more than 1,000 a day — since early March on both Russian- and English-language social media, cable TV, and print and online outlets, according to the media tracking company Zignal Labs.

    The unsubstantiated idea began trending in English-language media late last month, according to Zignal’s analysis. Interest faded by early March as images of injured Ukrainians and bombed cities spread across the internet.

    Reinforcing the ‘Bioweapon Labs’ Conspiracy Theory

    Media mentions related to bioweapons labs in Ukraine spiked at the start of the invasion among English-language media. Days later, Russian-language media joined in.

    Note: Moving average of the preceding three days. Media includes news sources, social media, online videos and forums.

    Source: Zignal Labs

    By The New York Times

    But Russia breathed new life into the conspiracy theory on March 6 when its Defense Ministry claimed in a televised address that it had uncovered “traces of a military biological program being implemented in Ukraine, funded by the U.S. Department of Defense.”

    Mr. Carlson later aired the Russian statement on his show. Fox News declined to comment and pointed to segments where Mr. Carlson has criticized Mr. Putin.

    Russia laid much of the groundwork for its convergence with many on the American right years ago. Before the 2016 U.S. presidential election, the Kremlin-backed Internet Research Agency, an organization that professionalized online disinformation, spread inflammatory content through Facebook and other social platforms to sow divisions among Americans and boost Donald J. Trump, the Republican nominee.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    After Mr. Trump was elected, he publicly complimented Mr. Putin, once calling him “a genius.” The comments helped seed a favorable view of Mr. Putin’s strongman style of governance among some Americans.

    The coronavirus pandemic further aligned some on the far right with Russia’s propaganda machine. Both sought to undercut confidence in vaccines and mask mandates to foment distrust in the federal government and health agencies. Anti-vaccine Facebook groups and Telegram channels became fertile ground for members of the far right and Russian trolls to hunt for conspiracy theories to promote, Mr. Schafer said.

    Last month, the coalescing crystallized. As Western intelligence showed that Russia was preparing to invade Ukraine, Mr. Putin declared Ukraine an American colony with a “puppet regime” and denied that he planned an invasion.

    In the United States, Mr. Carlson also called Ukraine “an obedient puppet of the Biden State Department.”

    On Feb. 16, Russian state-owned media claimed that Ukraine had “fired mortar shells” at a separatist enclave within Ukraine backed by Russia. Charlie Kirk, a conservative activist, quoted the Russian media’s false assertion on his Telegram channel to 256,000 subscribers. Days later, Mr. Kirk also described the heightened situation as a “border dispute.”

    A spokesman for Mr. Kirk said it was “patently false” that the podcaster was sympathetic to Russia’s invasion and that he was “rightly questioning” U.S. foreign policy.

    On Feb. 24, Mr. Putin delivered a speech justifying an invasion of Ukraine. It was transcribed in full on Infowars. On Twitter, Ms. Owens, the conservative commentator, repeated Mr. Putin’s claim that NATO was expanding eastward toward Russia, blaming the United States for the war. She urged her three million followers to read Mr. Putin’s speech directly to learn what was “actually” going on.

    In an email, Ms. Owens said she encouraged “all citizens to read speeches that are given by leaders around the world to better understand their motivations behind actions.” Infowars did not respond to requests for comment.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Russia’s shrinking force. The Pentagon said that Russia’s “combat power” in Ukraine has dipped below 90 percent of its original force. The assessment reflects the significant losses that Russian troops have suffered at the hands of Ukrainian soldiers.

    On the ground. Amid Russia’s stalled invasion, Ukrainians continued to mount a spirited defense of Kyiv and said they had recaptured Makariv, a town about 40 miles away from the capital. In Kherson, videos and photographs showed Russian soldiers opening fire on protesters.

    Cracking down on dissent. A Russian court sentenced the opposition leader Aleksei A. Navalny, already serving a two-and-a-half-year prison term for violating parole, to an additional nine years on fraud charges. Russia also amended a draconian censorship law to expand the scope of government bodies off-limits to criticism.

    Biden’s diplomatic push. President Biden will press allies for even more aggressive economic sanctions against Russia during a series of global summits in Europe this week, seeking to maintain unity of purpose as Russian forces continue to rain destruction on cities in Ukraine.

    But the invasion proved highly unpopular among many Americans, leading to a backlash against those who seemed to side with Mr. Putin. After the far-right podcaster Mr. Oltmann said on his Feb. 24 show that he would “stand on the side of Russia,” his co-host, Max McGuire, pushed back.

    “Russia’s the bad guy in this situation,” Mr. McGuire said. Mr. Oltmann and Mr. McGuire did not respond to requests for comment.

    Others on the right refuted some Kremlin talking points, including that neo-Nazis are rampant in Ukraine and that President Volodymyr Zelensky is a “drug-addled Nazi.” On Feb. 26, the Fox News host Neil Cavuto said those accusations were “incredibly over-the-top crazy criticisms.” (Mr. Zelensky, who is Jewish, signed a law combating antisemitism last fall.)

    The lull did not last. American anti-vaccine channels on Telegram soon picked up the bioweapons conspiracy theory, which jumped from private chat groups to far-right podcasts and Infowars.

    When Victoria Nuland, an under secretary of state, was questioned in the Senate this month over whether Ukraine had biological weapons, she said laboratories in the country had materials that could be dangerous if they fell into Russian hands. Jack Posobiec, a far-right commentator, insinuated on his March 9 podcast that Ms. Nuland’s answer bolstered the conspiracy theory.

    “Everybody needs to come clean about what was going on in those labs, because I guarantee you the Russians are about to put all of it onto the world stage,” said Mr. Posobiec, who did not respond to calls seeking comment.

    Russian officials also latched on to Ms. Nuland’s comments. “The nervous reaction confirms that Russia’s allegations are grounded,” the country’s official account for the Ministry of Foreign Affairs posted on Twitter.

    Beyond the bioweapons conspiracy theory, Joseph Jordan, a white nationalist podcaster who goes by the pseudonym Eric Striker, repeated Russia’s claim that a pregnant woman who was injured in the bombing of a Ukrainian maternity hospital had faked her injuries. In his Telegram channel, Mr. Jordan told his 15,000 followers that the hospital photos had been “staged.” He did not respond to a request for comment.

    Some Russians have publicly commented on what appears to be common ground with far-right Americans. Last week on the Russian state-backed news program “60 Minutes,” which is not connected to the CBS show of the same name, the host, Olga Skabeeva, addressed the country’s strengthening ties with Mr. Carlson.

    “Our acquaintance, the host of Fox News Tucker Carlson, obviously has his own interests⁠,” she said, airing several clips of Mr. Carlson’s show where he suggested the United States had pushed for conflict in Ukraine. “But lately, more and more often, they’re in tune with our own.”

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    Valeurs Actuelles

    Le pape François fait un don de 100 000 euros aux migrants qui tentent de franchir la frontière européenne

    « Le Saint-Père a décidé d’envoyer une contribution. » Le Vatican l’a annoncé ce mardi 18 janvier dans un communiqué dont Le Figaro s’est fait l’écho. Le pape François a fait un don de 100 000 euros pour aider les migrants « bloqués entre la Pologne et le Bélarus », qui tentent de franchir les portes de l’Union européenne. Une donation qui va ainsi « aider (l’association catholique) Caritas Pologne à faire face à l’urgence migratoire à la frontière entre les deux pays », a précisé le service du Développement humain intégral du Saint-Siège.

    Le pape et les migrants

    Ce chèque n’a rien de surprenant étant donné que le pape François a fait de la cause des migrants son cheval de bataille. Le souverain pontife ne cesse de multiplier les déclarations de soutien à leur égard au point de dédier un centre aux migrants à Rome. En octobre 2021, l’aumônier responsable des œuvres de charité du pape avait indiqué qu’un immeuble de la capitale italienne, appartenant à des religieuses, allait être transformé en centre d’accueil pour une soixantaine de réfugiés.

    Une situation tendue aux portes de l’UE

    Depuis plusieurs mois, des milliers de migrants originaires du Moyen-Orient ont traversé, ou essayent encore de franchir, la frontière des pays situés aux portes de l’Union européenne. La Pologne, la Lettonie ou la Lituanie sont en première ligne. La tension est particulièrement palpable entre la Pologne et la Biélorussie, d’où les migrants arrivent en majorité. L’Occident accuse Minsk d’attirer ces étrangers à la frontière en leur faisant miroiter une vie meilleure. Une allégation réfutée par le président Alexandre Loukachenko, qui avait également admis à demi-mots, dans une interview à la BBC en novembre 2021, qu’il était « tout à fait possible » que ses forces armées aient aidé les migrants à passer en Pologne.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    La casse sociale au profit d’Amazon

    Actu

    Emploi L’expansion massive du commerce en ligne aurait détruit 85 000 postes depuis 2009.

    Clara Bolzinger

    L’association Les Amis de la Terre dévoile, ce mercredi, un rapport sur la suppression de milliers d’emplois provoquée par le développement du e-commerce. Le verdict est sans appel. En se fondant sur un rapport de 2020 du cabinet Kavala Capital qui révélait que 82 000 emplois avaient ainsi été détruits entre 2009 et 2018, les Amis de la Terre réactualisent ces données pour l’année 2019. Le bilan sur la décennie grimpe à 85 000. Une perte massive due notamment à la place prise par des géants comme Amazon, qui proposent des prix cassés et bénéficient de frais réduits : « Le e-commerce est considéré comme un service logistique, non pas comme une activité de commerce et, pour cette raison, il n’est pas soumis aux mêmes taxes », expose Étienne Coubard, chargé de mobilisation aux Amis de la Terre.

    Autre constat alarmant, celui d’une précarité grandissante au travail. Sous le quinquennat d’Emmanuel Macron, si 1,2 million d’emplois ont été créés, « ils relèvent pour l’essentiel de l’autoentrepreneuriat, de l’intérim ou de l’apprentissage », selon Étienne Coubard, qui dépeint un paysage de « casse sociale » : des salaires n’excédant souvent pas la moitié d’un Smic et des contrats précaires qui ne permettent pas de vivre, de se nourrir, de se déplacer ou de se loger.

    Le Monde

    « A Grenoble, les chercheurs nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques »

    Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse, analysent le rôle des universitaires dans leur ville.

    Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse-professeure en urbanisme et aménagement du territoire à l’université Grenoble-Alpes, témoignent des liens étroits et anciens qui existent sur leur territoire entre chercheurs et gouvernance locale.

    Parmi les villes choisies pour incarner les « Capitales vertes de l’Europe », Grenoble-Alpes Métropole est la première à s’être dotée d’un conseil scientifique. Pourquoi ?

    Christophe Ferrari : Parce que la question de l’environnement et des transitions écologiques est avant tout une question scientifique. C’est certes aussi un sujet politique, mais les orientations politiques doivent s’appuyer sur des travaux de recherche. L’écologie relève de la science, elle n’est pas un dogme.

    Magali Talandier : Avec cette proposition faite en 2019 par le président de la métropole, le maire de la ville et le président de l’université de l’époque, l’idée était d’avoir une sorte de GIEC local, un groupe de chercheurs qui veillent sur l’impact des politiques publiques en matière d’environnement et de transition. Ce conseil scientifique a ensuite été mandaté pour accompagner le projet « Capitale verte » et aussi le plan Climat, air, énergie de la métropole.

    Ce lien entre recherche et action publique est-il nouveau ?

    M. T. : Non. L’articulation entre la recherche, l’industrie et la gouvernance locale est ancienne à Grenoble. Cela fait partie de son ADN. Depuis longtemps, ce territoire s’inscrit dans une logique de clusters d’entreprises et de laboratoires de recherche qui travaillent ensemble et génèrent des innovations. On a d’ailleurs coutume de dire que le modèle grenoblois a inspiré l’idée de pôle de compétitivité.

    Ce lien entre industrie et recherche embarque la gouvernance locale, car ces innovations sont aussi à l’origine de projets structurants pour le territoire. Sans compter que bien des élus sont issus du milieu scientifique. Grenoble est un laboratoire à ciel ouvert à double titre, d’abord parce que la collectivité fait appel aux travaux des chercheurs afin d’avoir des résultats scientifiques sur des sujets qu’elle juge prioritaires, mais aussi parce que de nombreux scientifiques prennent ce territoire comme terrain d’expérimentation pour leurs recherches.

    C. F. : Cette hybridation entre chercheurs, entreprises et collectivités est en effet ancienne. Le programme Popsu (plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines) auquel nous prenons part en est une illustration. Depuis longtemps, nous cofinançons des thèses qui nous permettent de développer une réflexion sur la base d’éléments locaux. Eléments qui améliorent notre compréhension des phénomènes du territoire. La recherche nous permet de sortir des faux débats et de débattre des vrais sujets.

    Cet apport de la recherche conduit-il à approcher différemment l’action publique ?

    C. F. : Les chercheurs nous apportent à la fois la contradiction et des éléments qui nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques. Ils peuvent aussi faire émerger des approches qui n’étaient pas du tout dans le « scope » métropolitain et sur lequel il faut pourtant avancer. Par exemple, le programme de recherche MobilAir, qui a identifié le nombre de morts prématurées dues à la mauvaise qualité de l’air, nous a permis d’objectiver le débat et ainsi d’accélérer toute notre stratégie Air. Les élus peuvent être convaincus de certaines choses, mais lorsqu’ils se confrontent à la démonstration du scientifique, ils s’acculturent avec la réalité des sujets. La question de la santé publique est ainsi devenue un sujet non contesté.

    A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élus

    C’est ce qui nous a conduits à étendre la zone à faibles émissions (ZFE), mise en place en 2018 sur dix communes, aux vingt-sept de la métropole, toutes sensibilités politiques confondues. Ou encore à développer l’offre de location et les aides à l’achat de vélo électrique, qui n’étaient pas dans nos priorités mais se révélaient par la recherche être un outil particulièrement utile pour accélérer les changements de mobilité. De même, le fait de découvrir que 45 % des particules dans l’air de Grenoble, et même 70 % en hiver, étaient dues au chauffage non performant nous a conduits à augmenter la prime Air Bois et à équiper des foyers d’analyseurs de particules, pour les sensibiliser et les convaincre de changer de mode de chauffage.

    M. T. : Un autre exemple est le travail d’enquêtes dans les quartiers sensibles qui a donné naissance à l’idée de se doter, en 2012, d’un indicateur de bien-être [soutenable et territorialisé], iBEST. Cet indicateur, renouvelé tous les quatre ans, permet d’accompagner l’action publique avec d’autres outils d’analyse que les indicateurs habituels quantitatifs sur l’emploi, le revenu…

    Quelle est la place des citoyens dans cette dynamique ?

    M. T. : Les liens entre les chercheurs et le milieu associatif sont nombreux et, là encore, anciens. Mais la labellisation Capitale verte nous fournit une occasion exceptionnelle de partager la recherche avec le plus grand nombre. Chaque mois, sur un thème donné, le conseil scientifique propose un partage des savoirs lors de conférences, mais aussi dans des formats plus originaux comme des pièces de théâtre, des expositions photo, des déambulations urbaines.

    Des artistes ont été en résidence pendant un mois dans un laboratoire de recherche, pour comprendre et échanger avec les scientifiques afin de pouvoir ensuite restituer les résultats. En passant par des approches sensibles, on espère attirer un public plus large, mais aussi le toucher en faisant passer les messages de façon moins anxiogène, moins négative, moins péremptoire.

    C. F. : Nous sommes aussi en train de mettre en place une convention citoyenne pour le climat, qui sera pilotée par un comité scientifique. Et nous construisons un centre de sciences, un lieu dédié à la rencontre entre les scientifiques et les citoyens qui permettra au public de s’initier aux sciences de la Terre, de l’Univers et du climat.

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Laetitia Van Eeckhout

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    France24 - Monde

    Russie : l'opposant Alexeï Navalny de nouveau condamné, ses avocats interpellés

    Publié le : 22/03/2022 - 09:18Modifié le : 22/03/2022 - 14:18

    FRANCE 24 Suivre

    Un tribunal russe a condamné mardi l'opposant Alexeï Navalny à une peine  de neuf années de prison après l'avoir reconnu coupable d'escroquerie et d'outrage à magistrat. Déjà emprisonné, l'activiste ennemi du Kremlin purge depuis un peu plus d'un an une peine de deux ans et demi de détention pour fraude.

    L'opposant russe Alexeï Navalny à nouveau condamné. L'ennemi juré du Kremlin a écopé, mardi 22 mars, d'une peine de neuf ans de prison dans une colonie pénitentiaire de sécurité maximum, après avoir été reconnu coupable d'escroquerie, ainsi que "d'insulte" envers une magistrate lors d'un précédent procès.

    La juge Margarita Kotova a indiqué ajouter à cette peine un an et demi de liberté surveillée et 1,2 million de roubles d'amende, soit environ 10 500 euros au taux du jour.

    "Navalny a commis une escroquerie, soit le vol de biens d'autrui par un groupe organisé", a-t-elle déclaré, selon une journaliste de l'AFP présente au tribunal. Le parquet avait requis treize ans de prison pour "escroquerie" et "offense" à magistrat.

    L'opposant le plus célèbre de Russie, âgé de 45 ans, était jugé depuis mi-février dans l'enceinte même de sa colonie pénitentiaire à 100 kilomètres à l'est de Moscou, des poursuites qu'il qualifie de politique. "Poutine a peur de la vérité", a-t-il réagi après sa condamnation.

    6/10 By the way, please note that they kept jamming my “last word” by interrupting the broadcast.That's understandable: words have power, Putin is afraid of the truth, I have always said that.

    March 22, 2022

    L'AFP rapporte que les avocats de l'opposant russe ont été interpellés après son procès. 

    Alexeï Navalny qui purge déjà depuis un peu plus d'un an une peine de deux ans et demi de détention pour fraude, dossier également monté de toutes pièces selon lui.

    Répression accrue

    Militant réputé pour ses enquêtes cinglantes sur la corruption et le train de vie des élites russes, Alexeï Navalny a survécu en 2020 à un grave empoisonnement dont il tient le président Vladimir Poutine pour responsable. Il a été arrêté début 2021, à son retour à Moscou, après une longue convalescence en Allemagne.

    Les enquêteurs l'accusent d'avoir détourné des millions de roubles de dons versés à ses organisations de lutte contre la corruption et "d'outrage au tribunal" au cours d'une de ses précédentes audiences.

    La Russie est engagée dans un tour de vis répressif à l'égard de toutes les voix critiquant le Kremlin : ONG, médias, opposants politiques.

    L'ampleur de ce durcissement s'est encore accru après l'intervention militaire russe en Ukraine, qui a amené ces dernières semaines au blocage en Russie des grands réseaux sociaux : Facebook, Twitter et Instagram et de nombreux médias russes et étrangers.    

    Avec AFP

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    Empoisonnement d'Alexeï Navalny : 45 États réclament des explications à la Russie

    La Russie ajoute l’opposant Alexeï Navalny à sa liste de "terroristes et extrémistes"

    Le prix Sakharov du Parlement européen décerné à l'opposant russe Alexeï Navalny

    Valeurs Actuelles

    Taxe sur Notre-Dame de Paris : la mairie de Paris rétropédale

    La maire de Paris Anne Hidalgo devrait faire volte-face devant les critiques. Selon Le Figaro, Emmanuel Grégoire, premier adjoint au maire, devrait annoncer jeudi matin un arrangement avec l’établissement public en charge de la reconstruction de la cathédrale de Notre-Dame dans le cadre de « l’affaire de la redevance ». Il devrait s’engager publiquement à renoncer à cette taxe devant les élus du Conseil de Paris. Une décision qui doit encore faire l’objet d’une délibération au sein de l’institution. De son côté, l’établissement public avait de toute façon annoncé qu’il ne « paierait jamais » la facture.

    Polémique

    Le 15 avril 2019, un violent incendie ravageait une partie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. 900 millions d’euros de dons ont depuis servi à la rénovation de l’édifice. Mais le 15 février dernier, la Ville de Paris faisait savoir son intention de réclamer 3,4 millions d’euros par an dans le cadre d’une redevance liée à l’occupation des abords de la cathédrale par les grues et les camions. Une taxe de « droit commun » liée à l’occupation du domaine public, avait alors justifié Emmanuel Grégoire. S’en suivait une déferlante de critiques, notamment de la part des donateurs privés ainsi que de parlementaires. « Elle réclame de l’argent sur les dons », avait fustigé Brigitte Kuster, présidente de la mission d’information parlementaire sur la restauration de Notre-Dame.

    A cela s’ajoutait la promesse faite au lendemain de la catastrophe par la maire de Paris de consacrer une enveloppe de 50 millions d’euros à la cathédrale. Un engagement qui semblait depuis être tombé à l’eau. Selon Le Figaro, Emmanuel Grégoire devrait confirmer que cette somme sera bien consacrée à la restauration des abords de la cathédrale, dont le parvis qui appartient à la Ville. « Il n’a jamais été question d’autre chose », assure l’adjoint au maire qui déplore « l’instrumentalisation » de l’opposition.

     

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    France24 - Monde

    Corse : Emmanuel Macron lance un appel au calme après la mort d'Yvan Colonna

    Publié le : 22/03/2022 - 14:50

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    Au lendemain du décès Yvan Colonna, après sa violente agression à la prison d'Arles début mars, le chef de l'État a lancé un appel au calme, tandis que les Corses se préparent à rendre hommage au militant indépendantiste, condamné à la prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, en 1998.

    En Corse, l'heure était au recueillement mardi, au lendemain de la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna, avec des "Gloire à toi Yvan" qui ont fleuri sur les murs, sur fond d'appels au calme, notamment du chef de l'État.

    Des "Gloria à tè !" inscrits en noir donnent le ton de l'émotion suscitée par le décès, après trois semaines de coma, du détenu corse le plus connu de France, qui purgeait une peine de prison à perpétuité, pour l'assassinat en 1998 du préfet Claude Erignac. Des faits qu'il a toujours niés.

    Dans les kiosques, la une de Corse-Matin attire le regard : la main d'une femme, les ongles peints, caressant une affiche du visage du militant nationaliste.

    Pour Gilles Simeoni, président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, sur Twitter, la mort d'Yvan Colonna "est une injustice et une tragédie, qui vont marquer l'histoire contemporaine de la Corse et de son peuple".

    "La Corse traverse une crise identitaire, et avec Yvan Colonna, elle a trouvé son incarnation, son martyr", analyse Dominique, 60 ans. "Je crains, je redoute qu'après le deuil, ça éclate", poursuit cette Corse, revenue s'installer il y a une vingtaine d'années dans l'île, interrogée dans les rues d'Ajaccio. 

    >> À lire aussi sur France24.com : Affaire Colonna : comment expliquer la flambée de violences qui secoue la Corse

    Globalement, peu acceptent de parler, par respect pour la famille. Mais l'émotion est là. À Ajaccio, plusieurs centaines de jeunes – 250 selon les autorités – ont ainsi manifesté dans le calme mardi matin, passant allumer des bougies devant la cathédrale, derrière une banderole de tête en hommage à l'ancien berger de Cargèse, "Yvan martiriu di à causa corsa" [Yvan martyr de la cause corse].

    "On veut montrer notre soutien à la famille", explique Chjara Secondi, 17 ans, qui espère qu'il n'y aura pas de mouvement de colère jusqu'aux funérailles, dont la date n'a pas encore été annoncée. "[Mais] à un moment donné, le peuple corse va témoigner de sa colère [car] les jours qu'on vient de passer appellent à un changement profond", pense quand même Gérôme, 41 ans.

    Un autre rassemblement est prévu à Bastia dans l'après-midi.

    Dans ce contexte, le président de la République, Emmanuel Macron, a estimé sur France Bleu que "le plus important est que le calme se maintienne", saluant au passage "l'esprit de responsabilité" des élus corses.

    "Je souhaite le retour à l'ordre en Corse et j'appelle tous nos compatriotes corses au calme et à la retenue", avait exhorté dès lundi soir la candidate LR à la présidentielle, Valérie Pécresse. 

    "Toute la lumière sera faite"

    Sulidarita, une des associations de défense des prisonniers politiques corses, était elle dans un autre registre. "Malheur à l'État français assassin", a ainsi promis sur Twitter sa secrétaire générale, Katti Bartoli. 

    L'agression d'Yvan Colonna le 2 mars à la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône), par un détenu "jihadiste", avait suscité une colère quasi unanime dans l'île, de nombreux Corses estimant que cette agression n'aurait jamais eu lieu si le militant avait été transféré en Corse comme il le demandait de longue date.

    Le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis une requalification de la mise en examen de son agresseur en "assassinat en relation avec une entreprise terroriste", a-t-il annoncé mardi, sollicité par l'AFP.

    Franck Elong Abé, un Camerounais de 36 ans radicalisé, avait été mis en examen pour "tentative d'assassinat terroriste" début mars.

    Le parquet antiterroriste a pris mardi un réquisitoire "supplétif du chef d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste", a-t-il indiqué.

    Elong Abé doit être convoqué prochainement par le juge d'instruction chargé de cette enquête en vue de l'éventuelle modification de la qualification de sa mise en examen, selon une source proche du dossier.

    "Toute la lumière sera faite sur l'enchaînement qui a conduit à cette situation qui n'est pas acceptable", a de nouveau promis le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal mardi, au sujet de l'agression du militant corse, violemment agressé par un codétenu radicalisé qui s'était acharné sur lui pendant huit minutes, sous le regard d'une caméra de surveillance et sans aucune intervention des gardiens.

    Pour tenter d'apaiser la situation, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait passé trois jours sur l'île en fin de semaine dernière, levant le tabou d'une possible autonomie de l'île. Il avait alors annoncé que les conclusions de l'enquête administrative sur l'agression de l'ancien berger de Cargèse devraient être rendues publiques d'ici à la fin de cette semaine.

    L'audition à l'Assemblée nationale du chef d'établissement de la centrale d'Arles, prévue initialement mercredi, a été reportée d'une semaine, "afin de respecter le deuil de la famille".

    "Si la loi avait été appliquée et Colonna rapproché, ce drame ne se serait pas produit", a répété mardi matin Michel Castellani, député nationaliste corse, sur franceinfo.

    Après l'Assemblée nationale de Catalogne ou le parti basque Sortu, qui ont dès lundi soir apporté le soutien de ces deux régions à forte couleur nationaliste, c'est le FLNKS, partisan de l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, et l'Union sociale des travailleurs kanaks, qui ont fait part de leur soutien mercredi.

    Avec AFP

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    Corse : la peine d'Yvan Colonna suspendue pour "motif médical"

    Mort d'Yvan Colonna près de trois semaines après son agression en prison

    En Corse, le FLNC menace de passer à l'action malgré la carte "autonomie"

    Le Monde

    A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élus

    Deuxième métropole universitaire française, la Ville rose tente de maintenir sa tradition de collaboration entre élus et recherche, pour accompagner la complexification des enjeux de sa croissance.

    La Ville rose et les chercheurs, une histoire d’amour au pays de Jean Jaurès et de Jean Tirole, le Toulousain Prix Nobel d’économie en 2014 ? Fabrice Escaffre, géographe et maître de conférences à l’université Jean-Jaurès, a participé au comité de suivi du programme local de l’habitat (PLUI-H) mis en place par la métropole : « Nous intervenions en tant qu’experts, au côté de bureaux d’études, d’organismes ou de techniciens, se souvient-il. Il serait cependant très prétentieux de dire que toutes nos préconisations sur la mixité sociale, les connexions ou la gouvernance ont été suivies. »

    Fin juin 2018, une stratégie foncière est adoptée à l’unanimité lors du conseil de métropole : 7 000 logements seront construits par an, dont 35 % de logements sociaux. Avec une maîtrise d’ouvrage directe des chantiers à hauteur de 50 %, une définition du cahier des charges, du budget et du calendrier des travaux. Karine Traval-Michelet, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de l’habitat, parle alors « d’une harmonisation rendue possible après un travail titanesque réalisé avec le comité de suivi », au sein duquel siègent plusieurs universitaires.

    La Toulouse School of Economics obtient le statut de grand établissement et s’affranchit des autres universités de la ville

    « Il existe, à Toulouse, une vraie culture historique de l’échange entre universités, chercheurs et élus. Même si ces relations se heurtent à des conflits idéologiques, éthiques ou simplement relationnels », analyse Pierre-Emmanuel Reymund, responsable de la prospective et de l’innovation au sein de la métropole, qui dit pourtant « souffler à l’oreille des élus depuis 2003 ». Toulouse Métropole, ses 37 communes et 800 000 habitants, grossit de 8 000 nouveaux habitants par an. Elle affiche un contingent de 130 000 étudiants, soit le deuxième de France après la région parisienne, avec tous les chantiers que cela implique en matière de transport, de logement, de développement économique, de transition écologique. Toutes les analyses sont donc bonnes à prendre.

    Onze propositions de chercheurs

    En 2020, en plein confinement doublé de la campagne municipale, Jean-Luc Moudenc, le maire et président de la métropole (Les Républicains), sollicite Jean Tirole pour qu’il rédige un rapport sur l’après-Covid-19. Le Prix Nobel, déjà au travail pour Emmanuel Macron, passe la main à Marion Guillou, ancienne présidente nationale de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). « J’ai accepté à la condition que la région Occitanie soit cocommanditaire, pour éviter toute politisation et en imposant des personnalités crédibles, qui font autorité », précise Mme Guillou. En octobre 2020, les seize membres, dont l’ancienne astronaute Claudie Haigneré, le climatologue Hervé Le Treut ou l’ancienne ministre Geneviève Fioraso, remettent leurs onze propositions pour « Toulouse, territoire d’avenir ». Seront-ils entendus ? « Il y a un suivi de ce rapport et nous allons nous en inspirer sur certains points », assure Pierre-Emmanuel Reymund.

    Pour l’instant, seule la proposition de développer le « tourisme estudiantin » a été retenue. Celle de la création de grands pôles industriels a été abandonnée. « Trop coûteuse et compliquée », déplore M. Reymund. Des regrets, sur un autre plan, émis par Marc Ivaldi, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur à Toulouse School of Economics (TSE), créée par Jean Tirole. Ce spécialiste des transports a été « consulté plusieurs fois sur la troisième ligne de métro, avec un travail intéressant et transparent mais pas forcément écouté ». Ses propositions sur la gouvernance ou l’installation d’un péage urbain ont, par exemple, été retoquées.

    Immobilier : à Couffouleux, non loin de Toulouse, « les habitants ont peur que leur commune ne devienne une ville-dortoir »

    En revanche, Marie-Pierre Gleizes, professeure à l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT), se félicite : elle mène depuis 2013 le projet neOCampus. Sur le site de l’université Paul-Sabatier, il rassemble onze laboratoires, sous la houlette, entre autres, de la métropole. L’enjeu ? « Construire un campus connecté, innovant, intelligent et durable pour 38 000 étudiants sur 450 000 mètres carrés de bâtiments. Une ville dans la ville », résume-t-elle. Jean-Luc Moudenc rappelle pour sa part que « des projets emblématiques comme le Muséum, en 2008, la troisième ligne de métro ou le plan 100 000 arbres sont issus de travaux de comités scientifiques de très haut niveau ». Têtes chercheuses comprises.

    Un conseil de développement présidé par une chercheuse

    Dès 2013, alors que le statut des métropoles évolue, s’installe le Conseil de développement (Codev) de l’agglomération. Un lieu d’expertise citoyenne et de débat qui place à sa tête Marie-Christine Jaillet, sociologue, directrice de recherche au CNRS. « Nous avons travaillé sur la politique de la ville dans son ensemble avec le souci constant de rendre plus intelligible les problématiques, d’alerter, de pousser les élus à faire un pas de côté », explique cette experte des évolutions métropolitaines, qui est aujourd’hui responsable scientifique de Popsu Métropoles, la plate-forme nationale d’observation des projets et des stratégies urbaines. Mobilités, gestion des densités urbaines, mixités sociales, approche de l’espace urbain, place du vélo, ville agile… Une préconisation concrète retenue par la collectivité toulousaine ? « La possibilité offerte aux petites entreprises d’accéder aux marchés publics », retient sans aucun doute Mme Jaillet.

    Pour Pierre Cohen, ancien maire socialiste entre 2008 et 2014, « si on arrive à réduire les antagonismes entre les uns et les autres, on peut produire une dynamique qui sert la collectivité ». L’ancien édile avait entamé un « travail avec les trois présidents d’université pour structurer les relations et faire naître des projets concrets ». Fruit toujours vivant de cette volonté, Le Quai des savoirs, le long bâtiment des allées Jules-Guesde, anciennement propriété de la ville et de la faculté de médecine, rénové pour 35 millions d’euros. Face au terminus du tramway, achevé à la même période, il accueille des espaces dédiés à la culture scientifique et abrite la Comue (communauté d’universités et d’établissements), instance de l’université fédérale de Toulouse, regroupant l’administration des trois grandes universités.

    En 2014, c’est Jean-Luc Moudenc qui, en reprenant les rênes locales et celles de la métropole, s’entoure justement d’universitaires pour traiter les grands dossiers : le professeur de droit Jean-Michel Lattes aux transports, le neurologue François Chollet à la santé, le chirurgien Daniel Rougé aux affaires sociales. Troisième ligne de métro, développement de l’Oncopole (cet immense institut du cancer) ou gestion de l’action sociale sont encore aujourd’hui sur les bureaux de ces vice-présidents. « Nous serions bien idiots de ne pas nous appuyer sur le vivier universitaire », souligne Jean-Luc Moudenc. Il avoue avoir « beaucoup consulté les chercheurs, informellement, pour penser des projets techniques et de long terme ». Et a maintenu le rôle du Codev, en le saisissant, en 2022, de nouveaux rapports sur « le patrimoine, les relations urbain-rural, la place pour la jeunesse et celle de la femme ».

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Philippe Gagnebet(Toulouse, correspondant)

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    Valeurs Actuelles

    Affaire Yvan Colonna : le parquet antiterroriste veut requalifier l’enquête

    La décision a été annoncée ce mardi 22 mars. Le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis une requalification de la mise en examen du prisonnier radicalisé à l’origine de la mort d’Yvan Colonna, relaie Le Figaro. Pour rappel, le 2 mars dernier, un détenu de la prison d’Arles a agressé l’indépendantiste corse Yvan Colonna – emprisonné pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998. Il lui reprochait d’avoir « craché sur Dieu ». Lundi 21 mars, Yvan Colonna est décédé à l’hôpital de Marseille, des suites de cette agression violente.

    Le détenu bientôt convoqué

    Depuis l’attaque, l’agresseur a été mis en examen pour « tentative d’assassinat terroriste ». Mais ce qualificatif risque de changer. Le parquet antiterroriste aimerait requalifier la mise en examen du détenu en « assassinat en relation avec une entreprise terroriste ». Il a pris un réquisitoire « supplétif du chef d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste », relate Le Figaro. Le détenu radicalisé devrait être bientôt convoqué par le juge d’instruction chargé de l’enquête, en vue d’une possible modification de la qualification de sa mise en examen. Lundi 21 mars, Yvan Colonna est mort. Il était hospitalisé dans un état critique depuis son agression le 2 mars. À la demande des avocats du « berger corse », la justice avait accordé une suspension de peine à Yvan Colonna « pour motif médical », le 17 mars dernier. Plus tôt dans le mois, le Premier ministre Jean Castex avait levé son statut de « détenu particulièrement signalé ». Ce mardi 22 mars, le gouvernement a également annoncé qu’Alain Ferrandi et Pierre Alessandri seront transférés dans une prison en Corse à la « mi-avril ». Comme Yvan Colonna, ils étaient condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité. L’agression d’Yvan Colonna avait provoqué la colère de la Corse, avec en toile de fond la question de son autonomie. De nombreuses manifestations avaient eu lieu, laissant place à des affrontements avec la police dans plusieurs villes, notamment à Bastia.

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    Le Monde

    Un testing de SOS-Racisme remet en lumière les discriminations raciales à la location immobilière

    Sur 136 agences, réparties en France, 49 % ont accepté de pratiquer une sélection discriminatoire.

    Trois ans après son premier testing de pratiques discriminatoires auprès d’agences immobilières d’Ile-de-France, SOS-Racisme l’a renouvelé, en 2022, auprès de 136 agences dans la France entière. La méthode innove : plutôt que présenter des candidatures de locataires, des membres de l’association se sont fait passer, par téléphone, pour des bailleurs privés dont le nom, fictif, sonnait « vieille France », cherchant à louer un appartement mais refusant d’emblée tout locataire d’origine étrangère ou supposée telle, insistant sur les profils « arabe et noir, afin d’éviter les problèmes de voisinage », précisaient-ils.

    Le constat, publié lundi 21 mars, montre un léger progrès par rapport à 2019, puisque 51 % des agences contactées ont refusé tout net de pratiquer cette sélection discriminatoire et illégale, contre 48 % il y a trois ans. « Non, on ne peut pas faire de discrimination, a ainsi répondu une employée de l’agence Nestenn de Marseille. C’est grave ce que vous me dites, je ne peux pas, je n’ai pas le droit et je peux être attaquée pour cela. » « Je vous arrête tout de suite, a répondu une autre, du réseau L’Adresse, à Toulouse. Si vous trouvez une agence qui vous accepte, allez-y, parce que moi, je n’accepterai pas ce genre de demande. » « Premièrement, ce genre de discrimination est strictement illégale, a rétorqué un gestionnaire de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) de Toulouse, et si j’ai ce genre de directive, je ne la suivrai pas. »

    Selon SOS-Racisme, les discriminations raciales à la location existent encore en Ile-de-France

    Dans 34 agences, soit environ 25 % des testés, l’administrateur de biens a cependant accepté la sollicitation sans sourciller : « C’est des choses qu’on va pas mettre sur l’annonce parce qu’on n’a pas le droit, mais on fera en sorte que, sur l’accession des locataires, on fasse attention à ça », a promis une agence Fnaim du sud de la France. David Chouraqui, directeur général du réseau Square Habitat, filiale du Crédit agricole, dont trois agences sont montrées du doigt par ce testing, ne cache pas sa colère : « Ces pratiques sont graves et ne correspondent pas à nos valeurs, je vais donc étudier en détail ces cas litigieux », promet-il.

    « Une certaine impunité »

    Enfin, 23 % des professionnels contactés adoptent une attitude ambiguë, rappelant l’illégalité de la consigne mais laissant au propriétaire le soin de l’appliquer : « Normalement, j’ai pas le droit, parce que c’est de la discrimination, et si le dossier est solvable, s’il est bon, je suis dans l’obligation de vous le proposer, a argumenté un agent Guy Hoquet de l’ouest de la France. Après, vous restez décisionnaire », conclut-il. « Dans la loi, je vais vous dire “non, c’est pas possible” ce serait un problème de discrimination, avançait un autre, du réseau L’Adresse, également dans l’Ouest. Mais c’est à vous de prendre la décision. »

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    The coronavirus was expected to devastate the continent, but higher-income and better-prepared countries appear to have fared far worse.

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    By Stephanie Nolen

    KAMAKWIE, Sierra Leone — There are no Covid fears here.

    The district’s Covid-19 response center has registered just 11 cases since the start of the pandemic, and no deaths. At the regional hospital, the wards are packed — with malaria patients. The door to the Covid isolation ward is bolted shut and overgrown with weeds. People cram together for weddings, soccer matches, concerts, with no masks in sight.

    Sierra Leone, a nation of eight million on the coast of Western Africa, feels like a land inexplicably spared as a plague passed overhead. What has happened — or hasn’t happened — here and in much of sub-Saharan Africa is a great mystery of the pandemic.

    The low rate of coronavirus infections, hospitalizations and deaths in West and Central Africa is the focus of a debate that has divided scientists on the continent and beyond. Have the sick or dead simply not been counted? If Covid has in fact done less damage here, why is that? If it has been just as vicious, how have we missed it?

    The answers “are relevant not just to us, but have implications for the greater public good,” said Austin Demby, Sierra Leone’s health minister, in an interview in Freetown, the capital.

    The assertion that Covid isn’t as big a threat in Africa has sparked debate about whether the African Union’s push to vaccinate 70 percent of Africans against the virus this year is the best use of health care resources, given that the devastation from other pathogens, such as malaria, appears to be much higher.

    In the first months of the pandemic, there was fear that Covid might eviscerate Africa, tearing through countries with health systems as weak as Sierra Leone’s, where there are just three doctors for every 100,000 people, according to the World Health Organization. The high prevalence of malaria, H.I.V., tuberculosis and malnutrition was seen as kindling for disaster.

    That has not happened. The first iteration of the virus that raced around the world had comparatively minimal impact here. The Beta variant ravaged South Africa, as did Delta and Omicron, yet much of the rest of the continent did not record similar death tolls.

    Into Year Three of the pandemic, new research shows there is no longer any question of whether Covid has spread widely in Africa. It has.

    Studies that tested blood samples for antibodies to SARS-CoV-2, the official name for the virus that causes Covid, show that about two-thirds of the population in most sub-Saharan countries do indeed have those antibodies. Since only 14 percent of the population has received any kind of Covid vaccination, the antibodies are overwhelmingly from infection.

    A new W.H.O.-led analysis, not yet peer-reviewed, synthesized surveys from across the continent and found that 65 percent of Africans had been infected by the third quarter of 2021, higher than the rate in many parts of the world. Just 4 percent of Africans had been vaccinated when these data were gathered.

    So the virus is in Africa. Is it killing fewer people?

    Some speculation has focused on the relative youth of Africans. Their median age is 19 years, compared with 43 in Europe and 38 in the United States. Nearly two-thirds of the population in sub-Saharan Africa is under 25, and only 3 percent is 65 or older. That means far fewer people, comparatively, have lived long enough to develop the health issues (cardiovascular disease, diabetes, chronic respiratory disease and cancer) that can sharply increase the risk of severe disease and death from Covid. Young people infected by the coronavirus are often asymptomatic, which could account for the low number of reported cases.

    Plenty of other hypotheses have been floated. High temperatures and the fact that much of life is spent outdoors could be preventing spread. Or the low population density in many areas, or limited public transportation infrastructure. Perhaps exposure to other pathogens, including coronaviruses and deadly infections such as Lassa fever and Ebola, has somehow offered protection.

    Since Covid tore through South and Southeast Asia last year, it has become harder to accept these theories. After all, the population of India is young, too (with a median age of 28), and temperatures in the country are also relatively high. But researchers have found that the Delta variant caused millions of deaths in India, far more than the 400,000 officially reported. And rates of infection with malaria and other coronaviruses are high in places, including India, that have also seen high Covid fatality rates.

    So are Covid deaths in Africa simply not counted?

    Most global Covid trackers register no cases in Sierra Leone because testing for the virus here is effectively nonexistent. With no testing, there are no cases to report. A research project at Njala University in Sierra Leone has found that 78 percent of people have antibodies for this coronavirus. Yet Sierra Leone has reported only 125 Covid deaths since the start of the pandemic.

    Most people die in their homes, not in hospitals, either because they can’t reach a medical facility or because their families take them home to die. Many deaths are never registered with civil authorities.

    This pattern is common across sub-Saharan Africa. A recent survey by the United Nations Economic Commission for Africa found that official registration systems captured only one in three deaths.

    The one sub-Saharan country where almost every death is counted is South Africa. And it’s clear from the data that Covid has killed a great many people in that country, far more than the reported virus deaths. Excess mortality data show that between May 2020 and September 2021, some 250,000 more people died from natural causes than was predicted for that time period, based on the pattern in previous years. Surges in death rates match those in Covid cases, suggesting the virus was the culprit.

    Dr. Lawrence Mwananyanda, a Boston University epidemiologist and special adviser to the president of Zambia, said he had no doubt that the impact in Zambia had been just as severe as in South Africa, but that Zambian deaths simply had not been captured by a much weaker registration system. Zambia, a country of more than 18 million people, has reported 4,000 Covid-19 deaths.

    The Coronavirus Pandemic: Latest Updates

    “If that is happening in South Africa, why should it be different here?” he said. In fact, he added, South Africa has a much stronger health system, which ought to mean a lower death rate, rather than a higher one.

    A research team he led found that during Zambia’s Delta wave, 87 percent of bodies in hospital morgues were infected with Covid. “The morgue was full. Nothing else is different what is different is that we just have very poor data.”

    The Economist, which has been tracking excess deaths throughout the pandemic, shows similar rates of death across Africa. Sondre Solstad, who runs the Africa model, said that there had been between one million and 2.9 million excess deaths on the continent during the pandemic.

    “It would be beautiful if Africans were spared, but they aren’t,” he said.

    But many scientists tracking the pandemic on the ground disagree. It’s not possible that hundreds of thousands or even millions of Covid deaths could have gone unnoticed, they say.

    “We have not seen massive burials in Africa. If that had happened, we’d have seen it,” said Dr. Thierno Baldé, who runs the W.H.O.’s Covid emergency response in Africa.

    “A death in Africa never goes unrecorded, as much as we are poor at record-keeping,” said Dr. Abdhalah Ziraba, an epidemiologist at the African Population and Health Research Center in Nairobi, Kenya. “There is a funeral, an announcement: A burial is never done within a week because it is a big event. For someone sitting in New York hypothesizing that they were unrecorded — well, we may not have the accurate numbers, but the perception is palpable. In the media, in your social circle, you know if there are deaths.”

    Dr. Demby, the Sierra Leone health minister, who is an epidemiologist by training, agreed. “We haven’t had overflowing hospitals. We haven’t,” he said. “There is no evidence that excess deaths are occurring.”

    Which could be keeping the death rate lower?

    While health surveillance is weak, he acknowledged, Sierra Leoneans have the recent, terrible experience of Ebola, which killed 4,000 people here in 2014-16. Since then, he said, citizens have been on alert for an infectious agent that could be killing people in their communities. They would not continue to pack into events if that were the case, he said.

    Dr. Salim Abdool Karim, who is on the African Centers for Disease Control and Prevention Covid task force and who was part of the research team tracking excess deaths in South Africa, believes the death toll continentwide is probably consistent with that of his country. There is simply no reason that Gambians or Ethiopians would be less vulnerable to Covid than South Africans, he said.

    But he also said it was clear that large numbers of people were not turning up in the hospital with respiratory distress. The young population is clearly a key factor, he said, while some older people who die of strokes and other Covid-induced causes are not being identified as coronavirus deaths. Many are not making it to the hospital at all, and their deaths are not registered. But others are not falling ill at rates seen elsewhere, and that’s a mystery that needs unraveling.

    “It’s hugely relevant to things as basic as vaccine development and treatment,” said Dr. Prabhat Jha, who heads the Centre for Global Health Research in Toronto and is leading work to analyze causes of death in Sierra Leone.

    Researchers working with Dr. Jha are using novel methods — such as looking for any increase in revenue from obituaries at radio stations in Sierra Leonean towns over the past two years — to try to see if deaths could have risen unnoticed, but he said it was clear there had been no tide of desperately sick people.

    Some organizations working on the Covid vaccination effort say the lower rates of illness and death should be driving a rethinking of policy. John Johnson, vaccination adviser for Doctors Without Borders, said that vaccinating 70 percent of Africans made sense a year ago when it seemed like vaccines might provide long-term immunity and make it possible to end Covid-19 transmission. But now that it’s clear that protection wanes, collective immunity no longer looks achievable. And so an immunization strategy that focuses on protecting just the most vulnerable would arguably be a better use of resources in a place such as Sierra Leone.

    “Is this the most important thing to try to carry out in countries where there are much bigger problems with malaria, with polio, with measles, with cholera, with meningitis, with malnutrition? Is this what we want to spend our resources on in those countries?” he asked. “Because at this point, it’s not for those people: It’s to try to prevent new variants.”

    And new variants of Covid pose the greatest risk in places with older populations and high levels of comorbidities such as obesity, he said.

    Other experts cautioned that the virus remained an unpredictable foe and that scaling back efforts to vaccinate sub-Saharan Africans could yet lead to tragedy.

    “We can’t get complacent and assume Africa can’t go the way of India,” Dr. Jha said.

    A new variant as infectious as Omicron but more lethal than Delta could yet emerge, he warned, leaving Africans vulnerable unless vaccination rates increased significantly.

    “We should really avoid the hubris that all Africa is safe,” he said.

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    L'Humanité

    Teleperformance, géant du social washing

    Actu

    Centres d’appels Alors qu’elle s’efforce de donner l’image d’une entreprise socialement responsable où il ferait bon travailler, la multinationale française fait passer ses profits avant la santé et la sécurité de ses salariés, entassés dans des open spaces.

    Luis Reygada

    «Ça me met en rage ! » Les mots ne sont pas assez forts pour Radia Hachemi. Le 17 février, l’entreprise pour laquelle elle travaille, Teleperformance, publiait ses résultats pour l’année 2021 : une croissance record, un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros, un demi-milliard d’euros de résultat net… Autant dire un excellent bilan pour le leader mondial des centres d’appels. Le lendemain, de son côté, cette téléconseillère payée à peine plus que le Smic recevait une notification : la multinationale française allait se pourvoir en Cassation contre une décision de justice qui l’avait condamnée au versement de la mirobolante somme de… 133,54 euros brut en faveur de l’employée !

    « J’en suis à un point où plus rien ne m’étonne, confie- t-elle du haut de ses quinze années d’ancienneté. Ils nous payent une misère et trouvent quand même le moyen de faire les pingres juste parce qu’ils ne veulent pas reconnaître l’illégalité de ce qu’ils ont fait. C’est tout simplement honteux. » Teleperformance conteste le jugement du conseil de prud’hommes d’Agen (Lot-et-Garonne), qui reconnaissait, le 29 novembre 2021, la légitimité du « droit de retrait soulevé par Mme Radia Hachemi » et lui enjoignait de lui payer des jours de salaire indûment retenus.

    Illégale retenue sur salaire

    En effet, le 18 mars 2020, alors que l’Organisation mondiale de la santé déclarait la situation de pandémie de Covid et que le premier confinement national venait d’être décrété, Radia Hachemi – qui travaille en open space – faisait valoir son droit de retrait. Mesures de distanciation physique non respectées, locaux insuffisamment nettoyés, postes non désinfectés malgré des soupçons de contamination, masques non fournis… Elle estime alors faire face à « un danger grave et imminent pour (sa) santé » et décide, avec une vingtaine de ses collègues du site de Blagnac (Haute-Garonne), de quitter le plateau. Au fil des jours, le droit d’alerte est exercé dans au moins huit centres d’appels du groupe et 330 employés, selon la CGT, quittent leur poste. Les contrôles des inspecteurs du travail leur donnent raison – ils font état d’une « défaillance dans l’obligation de la société de fournir un environnement sain et sûr » – et sont suivis de mises en demeure.

    Qu’à cela ne tienne : la semaine suivante, la direction informe ses salariés qu’elle juge illégitime le droit de retrait invoqué. Une retenue sur salaire est décidée pour absences non justifiées – de quelques jours à plusieurs semaines selon les cas. Manœuvre finalement annulée par les prud’hommes, ce que conteste l’entreprise aujourd’hui.

    Droits des travailleurs bafoués

    « C’est un scandale ! s’emporte Samira Alaoui, 100 ou 400 euros, ça représente beaucoup d’argent pour les salariés ! » Au-delà des montants en jeu, la déléguée centrale CGT dénonce le dangereux précédent que la direction tente d’instaurer. « Ce n’était pas à elle de décider de la légalité ou non du droit de retrait mais au juge de le faire. L’entreprise brasse des milliards, certes, mais elle n’est pas au-dessus des lois ! » La syndicaliste y voit une énième preuve du manque de considération pour les droits des travailleurs.

    Sur ce registre-là, les antécédents de la multinationale ne sont pas flatteurs. Avec plus de 400 000 salariés répartis dans 83 pays, elle est l’un des plus grands employeurs français au monde mais aussi certainement celui qui agit le moins face aux risques de violation des droits de l’homme.

    La rentabilité avant la santé des employés

    Alors qu’elle est implantée dans des pays où le droit de se syndiquer est plutôt précaire – par exemple au Mexique, aux Philippines ou encore aux États-Unis –, Teleperformance a refusé de signer l’accord mondial « pour garantir le respect des droits fondamentaux de l’homme et du travail » avec la fédération syndicale internationale UNI Global Union. En 2018, une alliance forte de 20 syndicats de divers continents a exhorté l’entreprise à se conformer aux normes adoptées par l’OIT, l’OCDE et l’ONU « afin que tous ses salariés soient traités en toute équité et dignité ». En 2019, s’appuyant sur la récente loi « relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordres », l’association Sherpa et le syndicat UNI l’ont mise en demeure, en raison de situations alarmantes dénoncées dans ses filiales en Amérique latine et en Asie. En 2020, elle était visée par une plainte déposée auprès du gouvernement français, à travers l’OCDE, par UNI et ses affiliés français (CFDT, CGT et FO). Le motif : sa gestion calamiteuse de la crise du coronavirus dans pas moins de dix pays. Du Portugal à l’Inde en passant par la Colombie, Teleperformance aurait fait passer ses impératifs de rentabilité avant la santé et la sécurité de ses salariés.

    Stratégie purement marketing

    « Ils ne respectent pas la loi et encore moins leurs salariés ! clame Samira Alaoui. Ils ont beaucoup de mal à recruter du personnel et à le garder. Malgré des conditions travail exécrables, ils osent se présenter comme le meilleur endroit où aller bosser ! » Face aux dénonciations qui entachent son image, Teleperformance a effectivement développé une stratégie marketing consistant à camoufler ses mauvaises pratiques par des certifications récompensant sa supposée « responsabilité sociale ». L’année dernière, l’entreprise a même été reconnue comme l’un des « 25 meilleurs employeurs au monde ».

    Dans un récent rapport intitulé « Démasquer le social washing », Pirc, un cabinet de conseil spécialisé dans la responsabilité sociale des entreprises, pointe de nombreux travers, dont le manque de fiabilité de ces labels et autres « indicateurs de performance » très en vogue depuis une dizaine d’années. Le rapport se penche tout particulièrement sur le groupe Teleperformance et « ses scores douteux ». Selon Tom Law, responsable de la communication de Pirc, «si on prend un certain nombre de critères plus fiables, comme les inégalités salariales ou la rotation du personnel, cette société affiche au contraire de très mauvais résultats ». Qui faut-il donc croire ? Ne posez surtout pas la question à Radia Hachemi.

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    Valeurs Actuelles

    [Info VA] Policier renversé : l’avocat du conseil de l’Ordre Yassine Yakouti condamné à 3000 euros d’amende pour détention de faux et blessures involontaires

    Me Yassine Yakouti, qui avait renversé en état d’ivresse, en scooter et muni d’un faux permis, un policier en septembre dernier, a été condamné à 3000 euros d’amende pour détention frauduleuse de faux et blessures involontaires, ce mardi 22 mars, a appris Valeurs actuelles de source judiciaire. Le pénaliste de 40 ans et membre du pôle « déontologie » du conseil de l’Ordre des avocats de la capitale, qui a défendu par le passé le rappeur Kaaris, le député M’jid El Guerrab et le délinquant devenu terroriste Amedy Coulibaly, est passé ce jour en audience d’homologation, au tribunal judiciaire de Paris, dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), dite de « plaider coupable ». La condamnation de Me Yakouti, qui devra suivre aussi un stage de sensibilisation à la sécurité routière, ne sera pas en revanche inscrite à son casier judiciaire, qui compte déjà deux mentions, selon nos informations. La victime, un brigadier de 42 ans, ne s’est pas présentée à l’audience.

    Comme l’avait révélé Valeurs actuelles, Yassine Yakouti était cet avocat placé en garde à vue le 6 septembre dernier pour conduite en état d’ivresse, faux et usage de faux et blessures involontaires après avoir percuté et traîné sur plusieurs mètres un policier sur un trottoir du 4e arrondissement de Paris, une affaire dont la presse s’était fait l’écho à l’époque sans dévoiler l’identité du mis en cause. Ce jour-là, le pénaliste alcoolisé, arrêté en plein après-midi, heurtait avec son Cityscoot un policier en civil, avant d’atterrir sur la jardinière d’un commerçant. Me Yakouti se prévalait alors de son titre d’avocat, présentait sa carte de l’Ordre sans la remettre et détenait sur lui un faux permis de conduire.

    « Ledit scooter et conducteur du véhicule vu le manque de place sur le trottoir me percute l’avant-bras gauche avec le rétroviseur gauche », raconte le sous-brigadier percuté par le scooter de location dans le procès-verbal d’interpellation que s’est procuré Valeurs actuelles. Constatant un flagrant délit, l’agent présente aussitôt sa carte professionnelle et son brassard « POLICE » pour interpeller le chauffard. Il est 15h25. « Après avoir annoncé notre qualité, constatons que l’individu présente des yeux vitreux injectés de sang, son haleine sentant l’alcool et ayant une allocution pâteuse », décrit-il au sujet de Yassine Yakouti, qui n’a pas réussi à souffler dans l’éthylomètre la première fois.

    Et de poursuivre : « Nous lui intimons l’ordre de laisser le scooter sur place mais ce dernier commence à rouler. Attrapons son bras gauche pour le stopper mais ce dernier accélère et me poussant. Après 5/6 mètres, décidons de basculer notre corps vers la droite pour stopper la fuite de ce dernier. Chutons ensemble au sol et Maître Yakouti se blesse au niveau de la lèvre sur une jardinière d’un commerçant. Un témoin des faits nous prête main forte en maîtrisant l’individu, également pour nous laisser le temps d’appeler du renfort. » Grâce à l’intervention d’un second agent, l’avocat est conduit au poste et présenté à l’officier de police judiciaire de permanence.

    Un faux permis originaire du Maroc

    En examinant le permis exhibé par Me Yakouti lors de son arrestation, l’agent constate que c’est un faux, en « matière plastique et non en polycarbonate », avec hologramme et encre non conformes et des bords ronds. A propos de sa « copie de permis » Me Yakouti explique : « C’est une blague d’un ami qui m’avait dit comme ça quand tu l’auras tu sauras. Cet ami se nomme Dris El Assri, il vit à Casablanca. Il m’a donné cette copie en se moquant de moi, le 28 août dernier, lors d’un séjour au Maroc… Monsieur El Assri est loueur de voiture, il avait donc déjà la copie de mes permis, étant donné que j’avais loué chez lui. En aucun cas, je n’ai utilisé, sorti ou exhibé cette copie de permis. »

    Pourquoi alors le conserver dans son portefeuille ? « Je l’ai mis là machinalement quand mon ami me l’a donné. Je ne sais même pas pourquoi je l’ai gardé », affirme Me Yakouti, qui précise ne posséder « aucun permis de conduire les véhicules » dans les procès-verbaux de ses auditions, que s’est procuré Valeurs actuelles. De fait, son permis français est « invalide », indique le système national des permis de conduire (SNPC). « Oui, je savais qu’il n’avait aucune utilité, je le gardais comme un jouet ou un goodies pour me motiver à repasser mon permis », explique encore l’avocat. A-t-il donc loué et conduit une voiture au Maroc à peine un mois plus tôt en l’absence de permis valide ?

    Mais là n’est pas le plus grave. Yassine Yakouti a tenté de fuir, affirment plusieurs témoins, qui confirment la version du policier. L’un d’eux explique qu’au moment où il l’a aidé à se relever après sa chute, il a attrapé l’avocat par le bras, car il insistait pour se sauver. Réponses de Me Yakouti : « Ce n’était pas une fuite, c’était un mouvement pour garer le scooter… Je n’ai pas profité de l’inattention du Monsieur, ni voulu m’échapper… Je pense qu’il y a vraiment eu une mauvaise interprétation de mon mouvement par le témoin et le policier. » Me Yakouti affirme aussi que le policier n’a pas montré sa carte professionnelle, ni son brassard, ce que contredisent l’agent et les témoins.

    Deux d’entre eux, contactés par nos soins, sont formels. « Le policier a bien mis son brassard au moment de l’interpeller », confirme le premier. « Le policier a sorti sa carte et l’a montrée au conducteur et lui a demandé de se garer sur le côté. Au moment où le policier était en train de prendre en photo la plaque d’immatriculation, le conducteur a accéléré et traîné le policier sans vouloir s’arrêter, assure le second. Le conducteur a finalement percuté un obstacle, mais il se serait encore enfui sans l’intervention de témoins. Quand j’ai vu le policier à terre et le comportement du conducteur, je me suis dit qu’il fallait intervenir. Si ça n’avait pas été un policier j’aurais agi de la même manière. Je me suis dit que ça aurait pu se passer avec une personne âgée ou un enfant. »

    Une CRPC « conciliante »

    Le policier, qui a souffert de dermabrasions au bras et à la hanche gauche, a bénéficié de trois jours d’incapacité temporaire de travail (ITT). Me Yakouti, qui a exprimé ses regrets, a lui toutefois refusé de reconnaître le faux et usage de faux et tout refus d’obtempérer, la dernière qualification n’ayant pas été retenue par le parquet, un choix qui a de quoi étonner. « Dans ce cas, le refus d’obtempérer est caractérisé, en tout cas il l’a été dans d’autres dossiers similaires », observe un avocat, qui a traité des centaines de dossiers concernant des policiers. « L’appréciation des faits semble à minima, on aurait pu faire gonfler l’addition », ajoute ce pénaliste sollicité par Valeurs actuelles, qui trouve aussi la simple CRPC « conciliante » à l’égard de son confrère. Un magistrat confirme : « Il s’en tire bien. »

    Le choix de la procédure pose en effet question. « Me Yakouti est membre du conseil de l’Ordre de Paris, ce n’est pas n’importe quoi, cela m’étonne de le voir passer en CRPC compte tenu de la gravité des faits et de l’absence de conscience du risque, s’étonne ainsi ce confrère. La victime étant un policier, on passe sur un degré de gravité censé au moins symboliquement dans l’échelle pénale monter d’un cran. Concernant les affaires où les policiers sont victimes, les CRPC sont clairement des cas à part et extrêmement mineurs. » La CRPC, qui est une procédure allégée et de faveur, permet de prononcer des peines moindres qu’en audience correctionnelle. Et puis, « il faut que l’affaire ne s’ébruite pas, et la CRPC peut permettre de la traiter avec plus de discrétion », relève l’avocat.

    Membre du pôle « déontologie » du conseil de l’Ordre des avocats de Paris, Me Yakouti accumule les déboires judiciaires depuis plusieurs années. « Je suis connu des services de police, de gendarmerie ou de la justice », déclarait en garde à vue, début septembre, le pénaliste de 40 ans, connu pour des faits de droit commun. En outre, Yassine Yakouti fait toujours l’objet d’une plainte d’une consœur pour des faits de menace de mort, d’intimidation et d’abus de pouvoir, déposée en juillet dernier, comme l’a rapporté Valeurs actuelles en octobre. Une plainte qui n’a toujours pas été enregistrée, selon nos informations, et ce malgré un courrier adressé au parquet en décembre par la plaignante, qui pourrait saisir le juge d’instruction ou faire citer Me Yakouti devant le tribunal correctionnel.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    Election présidentielle 2022 : les « zones à faibles émissions » dans le collimateur de nombreux candidats

    Dispositif central dans la lutte contre la pollution de l’air, les ZFE sont attaquées de toutes parts, au moment où les métropoles chargées de les mettre en œuvre se heurtent à de nombreux obstacles.

    Les zones à faibles émissions, aussi connues par leur sigle ZFE, vont-elles survivre à la campagne présidentielle ? Pierre angulaire de la politique antipollution de l’air du gouvernement, les ZFE visent à interdire progressivement les voitures les plus anciennes des agglomérations sur la base des vignettes Crit’Air. Or, elles sont remises en cause, aussi bien à droite qu’à gauche. A l’extrême droite, on promet tout simplement de les supprimer. Dans son programme, Eric Zemmour (Reconquête !) affiche son intention de « mettre fin à toute interdiction de circuler en ville en fonction du type de véhicule ». Au Rassemblement national, les ZFE sont comparées à des « zones de non droit » que Marine Le Pen promet de lever si elle est élue.

    A l’autre bout du spectre politique, Fabien Roussel (PCF) dénonce la perspective d’une « bombe sociale ». Dans un tract imprimé à 2 millions d’exemplaires et glissé ces derniers jours sur le pare-brise des automobilistes, le candidat communiste alerte : « Une voiture sur quatre va être exclue des métropoles. » Une critique partagée par Jean-Luc Mélenchon. Eric Coquerel (député de Seine-Saint-Denis) a précisé la position du candidat de la France insoumise, le 14 mars, devant les acteurs de la filière automobile : « Nous sommes pour mettre fin aux ZFE dans leur configuration actuelle, car ce dispositif est discriminatoire sur le plan social. »

    La droite sénatoriale veut neutraliser les zones à faibles émissions

    Chez les Républicains, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, estime que « les ZFE (et l’interdiction du diesel) nous mènent vers les “gilets jaunes” puissance 10 ». Le conseiller de la candidate Valérie Pécresse plaide pour reporter leur déploiement après 2025, estimant que « les calendriers sont intenables pour une partie de nos concitoyens ».

    Muscler les mesures d’accompagnement

    En 2017, le candidat Macron promettait de « diviser par deux le nombre de jours de pollution ». Cinq ans plus tard, pas un mot sur la pollution de l’air dans son programme ni sur les ZFE, un dispositif pourtant porté par son gouvernement. Ce n’est pas une machine arrière, assure le député (LRM) du Rhône Jean-Luc Fugit, qui préside le Conseil national de l’air : « Il s’agit de s’intéresser à tout ce qui doit accompagner la mise en place des ZFE, et de ce côté-là, le candidat Emmanuel Macron me semble être le seul à avoir la vision d’ensemble nécessaire, et le bilan qui permet de l’appuyer. »

    Sur le terrain, les collectivités locales, qui ont la tâche de les mettre en œuvre, se heurtent à plusieurs obstacles. Les élus parisiens demandent de longue date au gouvernement de muscler les mesures d’accompagnement (comme la prime à la conversion) et de légiférer pour instaurer le contrôle automatique sans lequel les ZFE restent aujourd’hui largement virtuelles. Aussi, la Métropole du Grand Paris, la première à avoir mis en place une ZFE, a décidé de desserrer l’étau : la prochaine étape (l’interdiction des véhicules Crit’Air 3, soit les voitures à essence immatriculées avant 2006 et les voitures diesels en circulation depuis 2011) qui devait intervenir en juillet a été repoussée à 2023.

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    New York Times - World

    How Europe Got Hooked on Russian Gas Despite Reagan’s Warnings

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    A Soviet-era pipeline, opposed by the president but supported by the oil and gas industry, set up the dependency that today helps fund the Russian assault on Ukraine.

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    By Hiroko Tabuchi

    The language in the C.I.A. memo was unequivocal: The 3,500-mile gas pipeline from Siberia to Germany is a direct threat to the future of Western Europe, creating “serious repercussions” from a dangerous reliance on Russian fuel.

    The agency wasn’t briefing President Biden today. It was advising President Reagan more than four decades ago.

    The memo was prescient. That Soviet-era pipeline, the subject of a bitter fight during the Reagan administration, marked the start of Europe’s heavy dependence on Russian natural gas to heat homes and fuel industry. However, those gas purchases now help fund Vladimir V. Putin’s war machine in Ukraine, despite worldwide condemnation of the attacks and global efforts to punish Russia financially.

    In 1981, Reagan imposed sanctions to try to block the pipeline, a major Soviet initiative designed to carry huge amounts of fuel to America’s critical allies in Europe. But he swiftly faced stiff opposition — not just from the Kremlin and European nations eager for a cheap source of gas, but also from a powerful lobby close to home: oil and gas companies that stood to profit from access to Russia’s gargantuan gas reserves.

    In a public-relations and lobbying blitz that played out across newspaper opinion pages, congressional committees and a direct appeal to the White House, industry executives and lobbyists fought the sanctions. “Reagan has absolutely no reason to forbid this business,” Wolfgang Oehme, chairman of an Exxon subsidiary with a stake in the pipeline, said at the time.

    Those efforts, nearly a half-century ago, show how some of the world’s largest oil and gas companies played a critical role in opening up Russia’s reserves by opposing sanctions and advocating for business interests over national security, human rights or environmental concerns.

    Today, Europe’s reliance on Russia’s gas has put European nations in a compromised position: They continue to purchase Russian energy, transferring enormous sums of money to Moscow, which fund a Russian invasion that they denounce.

    Reagan’s effort to block the pipeline decades ago, which ultimately failed, also laid the foundations for a huge build-out of natural gas, which is now hindering Europe’s attempts to tackle climate change. Even as natural gas has helped to replace dirtier coal, the pipelines and other gas infrastructure that followed have effectively committed Europe to a reliance on gas that not only continues today, but remains difficult to unravel even in a moment of global unity against Russian aggression.

    “The Soviet Union is a superpower that really emerged on the back of its oil and gas exports,” said Agnia Grigas, a senior fellow at the Atlantic Council and an expert on the security and energy issues of Russia and the former Soviet states. “Nothing has changed.”

    In the face of opposition both at home and abroad, Reagan in 1982 reversed the sanctions, which had stopped American companies from supplying or participating in the project. The pipeline from Siberia to West Germany opened two years later.

    The industry lobbying has continued to this day.

    In 2014, when the Obama administration imposed sanctions against Russia following its military seizure of the Crimean peninsula from Ukraine, Exxon fought the measures, meeting with White House officials.

    The Biden Administration’s Environmental Agenda

    President Biden is pushing stronger regulations, but faces a narrow path to achieving his goals in the fight against global warming.

    As Russia this year massed troops on the Ukrainian border, the American Petroleum Institute, the powerful industry group, lobbied against tougher sanctions, saying that any measures needed to be “as targeted as possible in order to limit potential harm to the competitiveness of U.S. companies.”

    In the wake of Russia’s brutal invasion of Ukraine, Shell, BP and Exxon have said they will end their Russian operations.

    Casey Norton, a spokesman for Exxon, said the company “does not advocate for or against sanctions” but had communicated with the U.S. government “to provide information about the potential impacts on energy markets and investments.” He said that Exxon was complying with all sanctions, had discontinued its flagship project in Russia and was withholding new investment there.

    Bethany Williams, an American Petroleum Institute spokeswoman, said that any interactions by its members with policymakers on sanctions had been limited to “ensuring retaliatory measures are clearly written to reduce any room for uncertainty and ensure maximum compliance.”

    John Murphy, senior vice president for international policy at the U.S. Chamber of Commerce, said his organization had a longstanding belief that sanctions would very likely fail if they were unilateral. Exxon, the American Petroleum Institute and the Chamber of Commerce all condemned Russia’s invasion. Shell and BP had no comment.

    The concerns raised during the Reagan administration four decades ago have been borne out. Before Russia’s attack on Ukraine last month, Germany relied on Russia for 55 percent of its gas, for example, complicating Europe’s response to Russian aggression in Ukraine.

    For Ukraine, the consequences have been devastating. “The companies that have been working with the Russian regime were driven only by pure financial interest,” said Oleg Ustenko, a top adviser to the Ukrainian president, Volodymyr Zelensky. “They closed their eyes to the morality of it, and now we are paying the consequences.”

    Parallels in History

    On a frigid Sunday morning in December 1981, millions of Poles woke up to find their country under a state of martial law. Global condemnation of the Polish authorities, and of their backers in the Kremlin, was swift.

    Already wary of the Soviets’ plan to build a gas pipeline to Western Europe, the Reagan administration produced a list of economic sanctions that essentially banned American companies from helping to build it. “The fate of a proud and ancient nation hangs in the balance,” Reagan said in his Christmas address.

    The measure drew immediate ire from America’s European allies, where the $25 billion pipeline promised a stable source of gas at a time nations were still reeling from the oil shocks of the 1970s. But within the United States, it was the oil and gas lobby that fought back.

    The sanctions would “aggravate further our international reputation for commercial reliability,” the U.S. Chamber of Commerce, which represented major oil and gas companies and pipeline manufacturers among numerous other industries, warned in a letter to the White House. The pipeline would, in fact, give Western Europe “a degree of leverage over the Soviets rather than vice versa,” Richard Lesher, the group’s president, later told The Washington Post.

    Following intense lobbying, the House Foreign Affairs Committee voted to lift the sanctions, despite a letter from Secretary of State George P. Shultz warning that such legislation would “severely cripple” the administration’s ability to deal with the Polish crisis.

    That battle four decades ago marked the start of a huge build-out of gas infrastructure in Europe. Today, an extensive network of pipelines stretches from Russia to Europe, supplying about 40 percent of the continent’s gas.

    That network has given Moscow leverage over its European neighbors. In 2009, when Russia and Ukraine became embroiled in a diplomatic dispute, Russia shut off its gas supplies, leaving tens of thousands of homes without heat. More than a dozen people froze to death, mainly in Poland, before Russia reopened its pipelines.

    An abundant flow of gas from Russia had consequences beyond security, slowing Europe’s efforts to tackle climate change by shifting toward renewables, experts say. The European Union has said it now aims to reduce its gas imports by two-thirds, and quickly ramp up its use of wind, solar and other forms of renewable energy.

    “Obviously they could have done that before, but there was no incentive to,” said Margarita Balmaceda, professor of diplomacy and international relations at Seton Hall University and an associate at the Harvard Ukrainian Research Institute. Access to Russia’s gas, she said, had “definitely slowed the move toward renewables.”

    Ties to Russia Blossom

    The fossil fuel companies’ early involvement in the Siberian pipeline was also the start of a courtship of a region with some of the world’s largest reserves of oil, natural gas and other commodities. Following the fall of the Soviet Union in 1991, successive U.S. administrations also traded their vigilance for an increasingly warm embrace of Moscow, pushing for closer energy ties. (In 2001, President George W. Bush famously said that he had looked Mr. Putin in the eye and got a sense of his soul, comments he later said he regretted.)

    Spurred by a thaw in East-West relations, fossil fuel companies pursued joint ventures to develop Russia’s oil and gas fields with Russia’s state-controlled oil and gas giants. BP took a nearly 20 percent stake in Rosneft, the Russian oil giant, that accounted for a third of BP’s oil and gas production and more than half its reserves. Shell teamed with Gazprom, the state-owned gas company, to work on projects including Russia’s first liquefied natural gas plant, and invested in the Nordstream 2 gas pipeline.

    Both BP and Shell say they are now exiting those projects.

    Exxon, which invested in a gas project near the Pacific island of Sakhalin in the 1990s, in recent years had pursued a heftier stake in Russian oil and gas production, signing a deal with Rosneft for a possible $500 billion investment. A video produced by Rosneft in 2012 portrayed the wide-ranging nature of their planned partnership: joint headquarters in St. Petersburg and Houston, a slice of Exxon’s operations in the Permian Basin in Texas and Gulf of Mexico, and the sharing of fracking and offshore drilling technology.

    In 2013, Mr. Putin awarded the Exxon chief executive, Rex Tillerson, the Order of Friendship, one of the highest honors Russia gives to foreign citizens.

    The fallout from Russia’s annexation of the Crimean peninsula the following year forced Exxon to stall the deal, but not without a fight. Even after the United States adopted sanctions, Exxon tried to push ahead with the Rosneft deal, signing legal documents with the state-owned company’s chairman, Igor I. Sechin. Exxon was later fined $2 million for actions the Treasury Department said “demonstrated reckless disregard for U.S. sanctions requirements.”

    Exxon sued, saying that the U.S. sanctions covered only Mr. Sechin’s personal affairs, not the company he presided over. A Texas judge ruled in favor of Exxon, though the judge called Exxon’s conduct “risky and, perhaps, imprudent.”

    Exxon also worked to influence Congress’s attempts to pass sanctions against Russia around that time, its lobbying disclosures show.

    Because of reluctance among some members of Congress to oppose those sanctions, “we had to step in front of that and explain to them how that was hurting U.S. businesses,” Keith McCoy, a former Exxon lobbyist said in a 2021 video released as part of a sting operation by the environmental group Greenpeace.

    As recently as January 2022, the American Petroleum Institute lobbied to soften sanctions against Russia, saying they should be “as targeted as possible in order to limit potential harm to the competitiveness of U.S. companies.”

    At his confirmation hearing to become Secretary of State under former President Donald J. Trump, Mr. Tillerson, the Exxon chief executive, stated that he had “never lobbied against sanctions personally” and that “to my knowledge, Exxon never directly lobbied against sanctions.”

    Bob Corker, a Republican Senator from Tennessee who was chairman of the Senate Foreign Relations Committee at the time, interjected, “I think you called me at the time.”

    Asked about the call this week, Mr. Corker said the two men regularly discussed policy on the phone.

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    Valeurs Actuelles

    Pour le président des chasseurs de la Somme, interdire partiellement la chasse, c’est non

    Yves Butel est catégorique : hors de question d’interdire la chasse le week-end. Mardi 22 mars, la Fédération nationale des chasseurs tenait son congrès annuel et recevait un certain nombre de candidats à l’élection présidentielle. Le président des chasseurs de la Somme, Yves Butel, est revenu sur ces auditions pour France Bleu Picardie. Tous les candidats n’ont pas été invités : si Valérie Pécresse, Jean Lassalle, Eric Zemmour et Fabien Roussel se sont déplacés en personne pour soumettre leur programme sur la chasse, Marine Le Pen et Emmanuel Macron se sont fait représenter. Les autres candidats n’ont eux tout simplement pas été invités, jugés trop anti-chasse. Certains, comme Jean-Luc Mélenchon ou Yannick Jadot, souhaitent interdire la chasse le week-end, une proposition « inacceptable » pour Yves Butel.

    Les chasseurs prêts à travailler avec « tout le monde »

    Yves Butel relève : « Je crois que tout est fait pour qu’on nous monte les uns contre les autres. On est prêts à discuter. On est prêt à travailler avec tout le monde. On essaye de faire un boulot sur les terrains qui, dans mon esprit, est formidable. La preuve, ce week-end, nous avons ramassé des dizaines de tonnes d’ordures dans notre département. » Le responsable des chasseurs de la Somme relève que si 80 accidents de chasse ont été relevés sur la saison 2021-2022, dont seulement 7 ont été mortels, les chasseurs sont prêts à faire des efforts : « La loi que nous avons votée avec le gouvernement de M. Macron nous oblige à faire tous les 10 ans, une répétition définitive sur la sécurité et actuellement, nous passons donc des milliers de chasseurs. C’est une séance qui dure trois heures et demie, qui est très intéressante et qui, je pense, fait du bien aux chasseurs qui ont leur permis depuis 20 ans, 30 ans, 40 ans, c’est obligatoire. Et je souhaite que tous les chasseurs viennent sinon dans quelques années, ils n’auront plus le droit de porter un permis. Et j’appelle tous les chasseurs à venir la faire ».

    Somme : les dernières actualités

    Amiens : une balle traverse une salle de classe, une enquête ouverte

    Somme : un policier ouvre le feu sur un chauffard qui fonçait sur lui

    Meilleure destination européenne 2022 : Amiens se lance dans la course

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    Les villes haussent le ton contre les courses express

    Depuis quelque temps, Paris, Lyon, Lille, pour ne citer qu’elles, usent de tous les moyens juridiques pour essayer d’endiguer l’installation de « dark stores », ces locaux qui transforment en entrepôts d’anciens commerces et restaurants.

    Les premiers ont commencé à fleurir au printemps 2021 à la faveur de la crise sanitaire. Le phénomène s’est accéléré à la rentrée. A l’automne, pas une semaine ne passait à Paris sans qu’un Franprix, un G20 ou tout autre commerce qui n’avait pas résisté au Covid-19 soit remplacé par un « dark store », comme on appelle ces locaux consacrés à la livraison express : « Vos courses en quelques minutes », promet la publicité. Deux ou trois semaines de travaux suffisent – qui se résument bien souvent à un coup de peinture et à l’installation d’étagères métalliques sur lesquelles sont disposés paquets de chips, carottes, poireaux et rouleaux de papier toilette – avant que l’équipe de livreurs ne commence ses allées et venues dans le quartier. Sur leur dos, ni plat cuisiné ni le plein de la semaine, mais une poignée de produits achetés en trois clics et pour lesquels le client a estimé que cela ne pouvait pas attendre.

    Une étude clarifie le statut des « dark stores » et des « drive piétons » à Paris

    Toutes les métropoles occidentales sont concernées. Parti des Etats-Unis en 2013, porté par des levées de fonds exceptionnelles – trois de ces enseignes, le turc Getir, l’allemand Gorillas et l’espagnol Glovo ont dépassé le milliard d’euros –, le « quick commerce » a gagné la Turquie, l’Espagne, la France et le nord de l’Europe. On dénombre déjà plus d’une vingtaine d’enseignes à Paris, avec chacune plusieurs adresses. En coulisses, les équipes se livrent à une course acharnée pour occuper le terrain et trouver des locaux de 250 à 400 m2, en rez-de-chaussée, au loyer abordable. Un communicant, en sweat et baskets aux couleurs de la société, explique, lui, que les leçons des premières plates-formes ont été tirées : les livreurs sont salariés, circulent à vélo et personne ne stationne sur les trottoirs.

    « Une ville entrepôt »

    Ils ont beau montrer patte blanche, assurer répondre à un « nouveau besoin » de société – celui de se faire livrer des œufs ou un tube de dentifrice à 21 h 30 –, afficher des créations d’emplois, leur activité est fraîchement accueillie par les municipalités. Depuis quelque temps, Paris, Lyon, Lille, pour ne citer qu’elles, usent de tous les moyens juridiques pour essayer d’endiguer le phénomène. Car les riverains et les commerçants protestent. Surtout, « nous ne voulons pas d’une ville entrepôt, sans vitrine, où chacun reste chez soi, explique Camille Augey, adjointe (EELV) à l’emploi et à l’économie durable du maire de Lyon. Veut-on vraiment d’une société où on fait ses courses derrière un écran, où les rues sont dévolues davantage aux livreurs qu’aux promeneurs ? » Aux Pays-Bas, après Rotterdam, Amsterdam vient d’annoncer geler pour un an l’installation de nouveaux « dark stores ».

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    France24 - Monde

    Mali : mort en détention de l'ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga

    Publié le : 22/03/2022 - 12:13

    AFP

    L'ancien Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maïga est mort lundi à 67 ans à Bamako où il était en détention dans une affaire de fraude présumée, malgré les alertes lancées par sa famille sur la dégradation de son état de santé, a indiqué son entourage.

    L'ancien Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maïga, détenu depuis août 2021 dans une affaire de fraude présumée, est décédé, lundi 21 mars, dans une clinique de la capitale Bamako.

    Le gouvernement installé par les militaires arrivés au pouvoir par la force en août 2020 a mis plusieurs heures avant de publier un communiqué et de présenter ses condoléances à la famille.

    Le gouvernement "et le peuple malien saluent la mémoire du grand serviteur de l'État (et) son engagement pour l'avènement de la démocratie", dit le communiqué.

    Après une détérioration de l'état de santé de l'ancien Premier ministre, des médecins avaient demandé son évacuation à l'étranger pour des soins. En décembre, la famille avait souligné, en citant les conclusions de médecins, "l'impérieuse nécessité" de l'évacuation de M. Maïga vers l'étranger, ce à quoi les autorités n'ont pas donné leur feu vert.

    Son épouse avait saisi le 2 mars le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, dans une lettre ouverte au sujet de l'état "critique" de son mari.

    Poids lourd de la politique malienne, Soumeylou Boubèye Maïga a été, entre 2017 et 2019, le Premier ministre du président Ibrahim Boubacar Keïta, arrivé au pouvoir en 2013, renversé en août 2020 par un coup d'État militaire, puis décédé en janvier.

    Soumeylou Boubèye Maïga, ancien journaliste formé au Sénégal et en France, avait été auparavant ministre des Affaires étrangères, de la Défense et chef des services de renseignement.

    Candidat malheureux à la présidentielle de 2007, il était chef d'un parti, l'ASMA-CFP (Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques).

    Depuis août 2021, l'ancien Premier ministre avait été détenu à la maison centrale d'arrêt de Bamako. Il avait été transféré en décembre dans la clinique de Bamako, où il est décédé.

    Le président nigérien Mohamed Bazoum dit avoir appris "avec consternation la mort" de M. Maïga, sur Twitter. "Sa mort en prison rappelle celle du président Modibo Keita (1960-1967). Je pensais que de tels assassinats relevaient d'une autre ère", a-t-il affirmé.

    Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki, déclare avoir appris "avec tristesse" le décès, et le chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), El-Ghassim Wane, s'est dit saisi d'une "grande tristesse".

    Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui s'est dit "ami personnel" du défunt, a présenté ses "sincères condoléances" à sa veuve dans un tweet.

    L'ancien Premier ministre avait été incarcéré après avoir été inculpé notamment de "faux, usage de faux et favoritisme" dans le cadre d'une enquête sur l'achat d'équipements militaires et sur l'acquisition d'un avion présidentiel en 2014, alors qu'il était ministre de la Défense.

    L'achat de cet avion avait été épinglé par le Bureau vérificateur général (BVG), autorité malienne indépendante, qui avait dénoncé des pratiques de surfacturation, de détournement de fonds publics, de fraude, de trafic d'influence et de favoritisme.

    Nommé Premier ministre en 2017, M. Maïga avait été contraint à la démission après le massacre de quelque 160 civils peuls en avril 2019 à Ogossagou (centre) par de présumés chasseurs dogons et après une série de manifestations dénonçant la mauvaise gestion du pays.

    Le colonel Assimi Goïta s'est engagé à céder la place à des civils après des élections dont la date n'a pas été fixée. Le retour des civils au pouvoir au Mali est source de contentieux avec les États ouest-africains, qui ont sanctionné en janvier la junte pour avoir révoqué son engagement initial d'organiser un scrutin en février.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Plusieurs dizaines de combattants et de civils tués dans le nord du Mali

    La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI

    La France annonce avoir tué Yahia Djouadi, haut cadre d’Al-Qaïda au Mali

    Valeurs Actuelles

    [Info VA] Yvan Colonna est décédé

    Yvan Colonna est mort ce lundi 21 mars. Selon une source policière, il est décédé à la suite de son agression, à la prison d’Arles, le 2 mars dernier. Il était hospitalisé dans un état critique. Son avocat Me Patrice Spinosi a fait une déclaration à la presse : « La famille d’Yvan Colonna confirme son décès ce soir à l’hôpital de Marseille. Elle demande que son deuil soit respecté et ne fera aucun commentaire. »

    Celui qui avait été condamné à la perpétuité et incarcéré à la prison d’Arles, pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998, avait été violemment agressé par un autre détenu. Il lui reprochait d’avoir « craché sur Dieu ». L’agresseur a depuis été mis en examen pour tentative d’assassinat terroriste. Il s’agissait d’un « acte manifestement terroriste », selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

    Suspension de peine « pour motif médical »

    Le 17 mars, la justice avait accordé une suspension de peine à Yvan Colonna « pour motif médical ». Une demande formulée par ses avocats quelques jours auparavant. Le 8 mars déjà, le Premier ministre Jean Castex avait levé le statut de « détenu particulièrement signalé » d’Yvan Colonna. Une décision qui « se fond(ait) sur la particulière gravité de la situation de santé de Monsieur Colonna ». Ce statut empêchait le détenu corse de pouvoir être incarcéré sur l’île.

    Nombreuses réactions

    Les réactions ont afflué à la suite de la mort d’Yvan Colonna. Le porte-parole de Reconquête!, Gilbert Collard, a rappelé le passif de son agresseur et la nécessité de créer un « ministère de la Remigration proposé par Éric Zemmour ».

    Yvan Colonna est mort. Son assassin est un djihadiste né au Cameroun : il y a longtemps que ce genre d’individu aurait dû retourner dans son pays, ce qui aurait été le cas si le ministère de la Rémigration proposé par Éric Zemmour était en place !https://t.co/i2r5FvuiNQ

    — Gilbert Collard (@GilbertCollard) March 21, 2022

    Le député de la VIIIe circonscription des Français établis hors de France, Meyer Habib, a déploré « l’islamisme qui gangrène jusqu’à nos prisons ! », tandis que Gilles-William Golnadel a fustigé « une énième victime de l’islamisme assassin. »

    L’islamisme gangrène jusqu a nos prisons ! La folie islamiste a tué #Yvan Colonna ! Paix à son âme!

    — Meyer Habib (@Meyer_Habib) March 21, 2022

    Enfin, Valérie Pécresse a appelé « à ne pas embraser la Corse », rapporte CNews. « Je souhaite le retour à l’ordre en Corse et j’appelle tous nos compatriotes corses au calme et à la retenue », tout en indiquant qu’il était « absolument indispensable dans le contexte actuel de renforcer les forces de l’ordre sur place. »

    Des semaines d’émeutes en Corse

    L’agression du « berger corse » avait provoqué la colère de l’île de Beauté, avec en toile de fond la question de l’autonomie de la Corse. De nombreuses manifestations avaient eu lieu, laissant place à des affrontements avec la police dans plusieurs villes, notamment à Bastia. Une telle violence avait poussé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à se rendre en Corse les 16 et 17 mars dernier. Auprès de Corse-Matin, le ministre avait annoncé être « prêt à aller jusqu’à l’autonomie » de l’île de Beauté. Une possibilité à laquelle il compte imposer des conditions. Sur RTL, ce lundi 21 mars, Gérald Darmanin a d’ailleurs prévenu que « la Corse reste française et restera française », et qu’il n’y aura pas « deux catégories de citoyens sur le territoire national ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    La Finlande, le pays qui investit dans le bonheur

    Des congés parentaux partagés entre la mère et le père, un des systèmes éducatifs les plus performants du monde… L’Etat nordique fait le maximum pour garantir aux jeunes générations le meilleur départ possible dans la vie.

    Quelques semaines avant la naissance d’un enfant en Finlande, il y a cet instant que tous les jeunes parents attendent : l’arrivée, par la poste, de la « baby box » offerte par l’Etat. Pour une valeur totale de 170 euros, l’édition 2022 contient un peu plus d’une quarantaine d’articles, dont une combinaison, sept bodys, trois pantalons, un pyjama, des gants, un livre, un bavoir… Le tout dans une épaisse boîte en carton colorée, de 70 centimètres sur 43, convertible en couffin.

    L’histoire de la « baby box » débute en 1938. A l’époque, elle est uniquement attribuée aux familles les plus défavorisées. La boîte contient des étoffes pour confectionner des vêtements de bébé, d’une valeur équivalente à un tiers du salaire mensuel d’un ouvrier. L’objectif est triple : réduire le taux de mortalité, accroître la nativité, et venir en aide aux familles dans le besoin. A partir de 1949, toutes les familles y ont droit : le principe est que chaque enfant, quelle que soit son origine sociale, connaisse le même début dans la vie. Seule condition : se soumettre à un examen prénatal.

    « Il y a vraiment un équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, les écoles sont de très bonne qualité et c’est un environnement sûr pour les enfants », assure Petra, mère de famille finlandaise épanouie

    Au fil des ans, la « baby box » finlandaise, adoptée depuis ailleurs, est devenue le symbole d’une politique active de la santé maternelle et infantile et d’un Etat-providence qui prend soin de ses citoyens du berceau au cercueil. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le pays de 5,5 millions d’habitants, désigné quatre années d’affilée comme « le plus heureux du monde », domine aussi avec ses voisins nordiques le classement des « meilleurs pays pour élever ses enfants ».

    La Croix-Rouge veut accélérer l’innovation sociale

    La quarantaine, Petra, directrice des ressources humaines dans une grosse compagnie internationale spécialisée dans les équipements médicaux, a vécu huit ans aux Etats-Unis, avec son mari américain. Ses enfants y sont nés. Mais quand il a été question de reprendre le travail, « tout est devenu très compliqué : la garde des enfants coûtait cher, les journées étaient longues ». Alors la famille a décidé de venir s’installer à Helsinki. Un choix qu’elle ne regrette pas : « Il y a vraiment un équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, les écoles sont de très bonne qualité et c’est un environnement sûr pour les enfants. »

    En général, les petits Finlandais entrent à la crèche entre leur premier et leur deuxième anniversaire. Avant, ils sont à la maison avec leur mère ou leur père, les jeunes parents finlandais étant ceux qui, selon une étude publiée en 2017, passent le plus de temps avec leurs enfants au sein des pays de l’OCDE. Parmi les principales réformes annoncées par le gouvernement de Sanna Marin, composé d’une coalition de cinq partis de centre-gauche, tous dirigés par des femmes : celle des congés parentaux. A partir de septembre 2022, chacun des parents aura droit à quatre-vingt-dix-sept jours de congés lui étant réservés, et à soixante-trois jours supplémentaires pouvant être transférés à l’autre parent.

    Cette réforme, la ministre des affaires sociales et de la santé, Aino-Kaisa Pekonen, l’a présentée en février 2020 comme « l’investissement du gouvernement dans le futur des enfants et le bien-être des familles ». Ainsi, selon Mme Pekonen, « le partage des responsabilités parentales dans la vie quotidienne sera simplifié et la relation entre les deux parents et l’enfant renforcée dès le plus jeune âge ». Elle précise aussi qu’il s’agissait d’une mesure destinée à accroître l’égalité femme-homme, dans un pays qui arrive à la cinquième place de l’index d’égalité de genre de l’Union européenne en 2021.

    Jean Jouzel : « Face au changement climatique, nous devons faire de la nature notre alliée »

    Petite anecdote : depuis 2020, trois ministres femmes, dont les cheffes de file du parti Vert et de l’alliance de gauche, respectivement ministres de l’intérieur et de l’éducation, ont pris un congé maternité. Les trois ont d’ailleurs fait le choix d’avoir un enfant alors qu’elles siégeaient déjà au gouvernement et sans que cela ne provoque le moindre débat dans leur parti ou le pays.

    Pour les familles, après le congé parental, le problème de la garde est vite réglé. La plupart des enfants vont à la crèche : des établissements municipaux ou privés. Le coût varie en fonction du salaire des parents, de 27 à 288 euros mensuels pour le premier enfant. Le tarif est dégressif pour les frères et sœurs. Les petits Finlandais y restent jusqu’à leur sixième anniversaire, quand ils font leur entrée dans ce système scolaire considéré comme l’un des plus performants du monde.

    La collaboration plus que la compétition

    Pour les habitants, c’est d’ailleurs un grand sujet de fierté que ce système éducatif, qu’ils citent fréquemment comme un des investissements les plus précieux du pays. En 2006, la Finlande avait ainsi fait sensation en se hissant à la première place des pays de l’OCDE dans l’enquête réalisée par le programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA). Surprise alors : le reste du monde découvrait un système éducatif misant sur la collaboration plus que sur la compétition, peu ou pas de devoirs à la maison, une autonomie pédagogique très forte et une place de choix accordée aux activités artistiques et sportives.

    Selon PISA, les jeunes Finlandais sont particulièrement forts en lecture. Et comment en serait-il autrement dans un pays qui, pour le centenaire de son indépendance célébré en 2017, s’est offert… une nouvelle bibliothèque. Construite en plein cœur de Helsinki, à deux pas de la gare centrale, Oodi, immense paquebot de bois et de verre, fait une place de choix aux enfants et aux jeunes, avec une salle de lecture en forme de nid pour les plus petits, des studios de musique et des salles de jeu pour les plus grands.

    « Mon Erasmus en Finlande m’a réconcilié avec les études supérieures »

    Si la Finlande a légèrement reculé dans les classements PISA ces quinze dernières années, le pays nordique reste celui où les inégalités entre élèves, et d’une région à l’autre, sont parmi les plus faibles du monde – un véritable tour de force qui s’explique notamment par la qualité de la formation des enseignants mais aussi par le respect pour la profession, qui en fait un métier attirant.

    Résultat : des jeunes Finlandais qui se classent à la cinquième place dans l’étude sur le bien-être des enfants réalisée par l’Unicef en 2021 ; 85 % des ados de 15 ans disent avoir un « haut niveau de satisfaction de la vie ».

    Cet article a été réalisé dans le cadre du Global Positive Forum, organisé par l’Institut de l’économie positive, qui se tiendra le 9 mars de 9 heures à 13 heures à Paris dans l’auditorium du Monde, partenaire de cet événement. Le forum réunira plus de vingt personnalités pour débattre des thématiques de l’enfance et de l’éducation, de la lutte contre les inégalités et de la nécessité de réconcilier les hommes avec la nature pour résoudre le défi climatique. S’inscrire à l’événement et suivre en live la conférence ici.

    Anne-Françoise Hivert(Malmö (Suède), correspondante régionale)

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    Valeurs Actuelles

    Après les trahisons, les LR marseillais veulent « redresser la première formation politique des Bouches-du-Rhône »

    « Des esprits fragiles, sans véritables convictions » : voilà comment le député Guy Teissier qualifie d’emblée les personnalités qui ont déserté le parti ces derniers mois, cédant aux sirènes de LREM. Après le président de la région Sud Renaud Muselier, c’est la présidente du département et de la métropole Martine Vassal qui a rejoint le camp d’Emmanuel Macron, la semaine dernière. Celle qui assurait la présidence par intérim de la fédération des Bouches-du-Rhône a abandonné des militants déboussolés et démotivés, sans chef, en plein milieu de la campagne présidentielle. A charge maintenant aux loyalistes de remettre les troupes en ordre de marche.

    C’est ainsi qu’ils ont réuni les militants et les élus le 21 mars au Florida Palace de Marseille, devant 500 personnes, pour investir celui qui sera désormais à la tête de la fédération : Stéphane Le Rudulier, sénateur et ancien maire de Rognac. « J’ai une mission, que je vais mener avec toute mon énergie, qui est de redresser la première formation politique des Bouches-du-Rhône » forte de ses 5500 adhérents, annonce-t-il. Il est officiellement « chargé de mission » par intérim par Christian Jacob, mais assurera la présidence de fait. « Nous sommes plutôt satisfaits, il a l’air dynamique » approuve un groupe de participants à la réunion. Du dynamisme, la fédération en a bien besoin, alors que les réunions et les événements internes qui font la vie d’un parti étaient devenus rarissimes.

    Plus d’échanges avec les militants, et un nouveau siège départemental

    « Un parti, c’est d’abord et avant tout les militants. Notre rôle c’est de leur donner la parole, des missions, de les responsabiliser. La démocratie participative à l’intérieur d’un mouvement est essentielle » explique le nouveau chef des LR marseillais à Valeurs actuelles. Une réponse à certains militants qui confient leur déception de ne pas avoir été consultés pour le choix des investitures aux élections législatives. « La commission nationale d’investiture est souveraine, mais on peut consulter les adhérents au préalable » acquiesce le sénateur, ce qui est l’un de ses engagements. Quant aux investitures déjà décidées, elles ne seront pas remises en cause, sauf exceptions.

    Autre changement notable : l’acquisition prochaine d’un nouveau siège départemental, alors que la fédération a cédé il y a plus d’un an sa permanence historique à Marseille. La nouvelle devrait se situer à un endroit plus central, et facilement accessible par l’ensemble des Bucco-Rhodaniens.

    Priorité à la présidentielle

    Cette soirée était également dédiée à la campagne de l’élection présidentielle, en présence de cinq députés. L’occasion de vanter les mérites de la candidate Valérie Pécresse, « la meilleure en débat » pour Éric Diard, et la seule qui puisse battre au second tour un Emmanuel Macron qui a renoncé à tout pendant 5 ans. Avec un tel bilan, « comment peut-on être aussi méprisant ? » s’indigne Valérie Boyer. Face au président sortant, Bernard Deflesselles espère une « remontada ». Malgré des intentions de vote qui stagnent, Bernard Reynès prodigue un conseil très personnel : « Écoutez le moins possible les médias, écoutez le plus possible votre cœur ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Pour le réalisateur Hélier Cisterne « La guerre d’Algérie irrigue encore la société française »

    Entretien

    Cinéma Après Vandal, Hélier Cisterne signe une libre adaptation du roman de Joseph Andras. Il redonne magnifiquement corps à l’ouvrier Fernand Iveton, engagé dans la lutte anticoloniale, et à son épouse Hélène.

    Michaël MélinardDe nos frères blessés,

    Prévu en janvier, février puis octobre 2021, De nos frères blessés, librement adapté du roman homonyme de Joseph Andras, arrive sur les écrans quasiment en même temps que le 60e anniversaire des accords d’Évian. Dans son deuxième long métrage, construit en flash-back, le talentueux cinéaste Hélier Cisterne convoque la figure de Fernand Iveton, militant communiste anticolonialiste, incarné par l’inattendu Vincent Lacoste, et d’Hélène,­ son épouse polonaise sous les traits de Vicky Krieps. Arrêté pour avoir posé une bombe dans son usine, l’ouvrier Iveton, qui se revendique algérien, sert d’exemple. En même temps qu’interroger la représentation d’une guerre, Cisterne pose un regard passionnant et singulier sur l’engagement et son impact sur l’intimité d’un couple.

    Pourquoi avez-vous eu envie de vous arrêter sur la guerre d’Algérie ?

    Elle continue d’exister en permanence dans nos inconscients et nos préoccupations. Elle est encore très instrumentalisée par la classe politique. Au lieu de réfléchir, on discourt, on se permet de se servir de la guerre d’Algérie pour parler des banlieues, de ce que devrait être ou pas la France. Partout dans nos familles, il y a des traces conscientes et inconscientes. Elle irrigue la société française. C’est comme un puzzle morcelé qui continue toujours de produire des pièces éparpillées. Il n’y a pas de synthèse et de vue d’ensemble. On a l’impression que le cinéma ne traite jamais la guerre d’Algérie alors que cinquante films en ont parlé plus ou moins directement. Dans cet ensemble, la découverte de ce livre écrit par quelqu’un de notre génération nous a permis une plongée intime dans un couple.

    Dans ce puzzle, le hors-champ occupe une place prépondérante…

    Comment peut-on raconter cette histoire et ce qui en a été vécu en restant proches de nos personnages pour avoir un portrait plus juste de ce que les gens ne voient pas ? C’est aussi important que ce qu’ils voient. Nous sommes allés voir Félix Colozzi, un militant du Parti communiste algérien emprisonné en même temps qu’Iveton. Sa logique de sabotage avait pour but unique de faire entendre la voix des indépendantistes jusqu’à la Métropole, où tout était censuré. Les communistes algériens se disaient que les gens ne bougeaient pas en Métropole parce qu’ils ne savaient pas. J’étais sûr qu’il allait me raconter des exactions. La seule chose qu’il a vue est un attroupement autour d’un homme arabe qui venait vraisemblablement de se faire abattre par la police. Les gens lui crachaient dessus en le traitant d’assassin et de terroriste. Même s’il y a eu des attentats, il n’en a vu aucun. La question de la représentation est centrale au cinéma. Si l’on raconte la guerre de manière caricaturale, on ne peut pas l’identifier quand elle débarque. Or, cette image est souvent caricaturée. Représenter la torture pose des questions d’obscénité, d’esthétisation, mais aussi sur ce qui est le plus dramatique : voir un homme se faire torturer, souffrir pour lui ou le voir crier dans le désert qu’il a été torturé sans avoir la possibilité d’être cru et entendu ? Nous avons essayé de rendre justice à ce qu’était ce moment du point de vue de nos deux personnages. S’engager sur quelque chose qu’il est aussi facile de voir que de nier est un acte de courage incroyable.

    Que raconte le film de la gauche au pouvoir dans ces années-là ?

    Il raconte comment cette gauche radicale et modérée s’est fait piéger par la politique politicienne et la stratégie électoraliste. Cette guerre a été complexe. Notre fausse représentation nous perd. On a l’idée binaire d’une droite coloniale et d’une gauche anticoloniale ou décoloniale. La gauche socialiste a toujours été embarrassée par cette question du colonialisme, et le PC a pendant longtemps été incapable d’élever une voix claire, notamment en raison de l’impopularité de la question indépendantiste. Les communistes qui en Algérie ne remettaient pas en cause la présence française étaient nombreux.

    Fernand Iveton et Hélène, sa femme polonaise, n’ont pas la même vision du communisme…

    Le père d’Hélène, d’origine modeste, retourné en Pologne pour régler des choses, est retenu par les autorités qui essaient de contrer l’exode des travailleurs. Hélène vit dans sa chair l’autoritarisme d’un pouvoir qui est censé n’être que justice et égalité. Fernand, ouvrier dans la même usine que son père, est presque un communiste de naissance. Il l’est par conscience de classe. Il défend les siens, plus d’égalité sociale, de justice et de liberté. Il est dans le rêve de ce que promet le communisme. Elle n’en a vu que les applications sans en partager les attentes. Ce qui est magnifique, c’est que leur différence renforce leur amour.

    Comment avez-vous travaillé la réalité historique ?

    Avec énormément de sérieux. Nous savions que nous ­serions aussi jugés du point de vue historique. Nous avions la responsabilité de raconter cette histoire en essayant de ne pas la caricaturer parce que des gens de tous bords en sont encore très meurtris et s’en sentent encore victimes. À part dans la pure intimité du couple, nous nous permettions peu d’invention. Les disputes, le parloir ­racontent des situations réelles. Nous ne voulions pas broder là-dessus.

    Comment votre film résonne-t-il au temps de la guerre en Ukraine ?

    Il n’y a pas de rapprochement grossier à faire. Par contre, le film parle de la déchirure et des prémices de la guerre d’Algérie. Il y a alors très peu de signes visibles de la guerre. Les Russes ne la voient pas très bien alors que nous avons des informations, des images et des témoignages. Cela renvoie à la question d’être un bon ou un mauvais Français. Un Russe qui aujourd’hui dénonce la politique de son pays est-il un bon ou un mauvais Russe ? On ne va pas le stigmatiser en l’accusant d’être un traître à la patrie. Cela permet de réfléchir avec un peu de recul à cette idée d’un Français en désaccord avec une politique autoritaire et colonialiste. On remesure d’ailleurs avec cette guerre en Ukraine le prix du désaccord. Elle a cela de comparable avec la guerre d’Algérie qu’il ne faut pas l’appeler guerre du point de vue russe comme il ne fallait pas le faire du point de vue français. Comme la France était persuadée de son bon droit en Algérie, beaucoup de Russes sont persuadés de leur bon droit en Ukraine.

    hélier cisternecinéma
    New York Times - World

    Divorce Is Down in China, but So Are Marriages

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    While officials say a new law has helped save marriages, the bigger challenge in the country’s demographic crisis is that fewer people are getting married in the first place.

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    By Alexandra Stevenson

    HONG KONG — Faced with a soaring divorce rate, the ruling Communist Party in China introduced a rule last year to keep unhappy marriages together by forcing couples to undergo a 30-day “cooling off” period before finalizing a divorce.

    The rule appears to have worked, according to government statistics released this week, which show a steep drop in divorce filings in 2021.

    Local officials have hailed the new rule as a success in the country’s effort to grow families and curb a demographic crisis threatening China’s economy. But the party has a much bigger challenge to reckon with: Fewer and fewer Chinese citizens are getting married in the first place.

    Along with the decline in the divorce rate, the number of marriage registrations plunged to a 36-year low in 2021. The fall in marriages has contributed to a plummet in birthrates, a worrying sign in China’s rapidly graying society and a phenomenon more familiar in countries like Japan and South Korea.

    Many young Chinese people say they would prefer not to get married, as a job becomes harder to find, competition more fierce and the cost of living less manageable.

    “I do not want to get married at all,” said Yao Xing, a 32-year-old bachelor who lives in the city of Dandong, near China’s border with North Korea. His parents are pressuring him to get married and have children, but Mr. Yao said his job buying and selling kitchenware had made it hard to keep a steady income, which he sees as a prerequisite to marriage. Besides, he added, many women don’t want to get married anyway.

    “I think more and more people around me don’t want to get married, and the divorce rate and marriage rate in China have dropped significantly, which I think is an irreversible trend,” Mr. Yao said.

    Rising gender inequality at work and at home has caused many women to think twice about marriage as well. Better educated and more financially independent than their mothers, younger women have watched as their economic position has changed while society’s view of them has not.

    “We call this a package deal, where a woman is not just marrying a man but the whole family,” said Wei-Jun Jean Yeung, a provost chair professor and founding director of the Center for Family and Population Research at the National University of Singapore. “This package does not seem to be a good deal anymore.”

    The couples who do get married in China often prefer not to have children, citing worries about the rising cost of education and the burden of taking care of aging parents while also having young children. Some are delaying getting married, choosing instead to live together without the ceremony and, often, without the children.

    “The relatively lower marriage rates coupled with rising divorce rates might signal the deinstitutionalization of marriage, which means more people might choose cohabitation over marriage,” said Ye Liu, a senior lecturer in the department of international development at King’s College London.

    Fearful of the day when the population might begin to shrink, the Chinese government has spent years introducing policies to encourage marriage and having children. It has revised strict family planning rules twice in the last decade, first by ending a decades-old “one child” policy in 2015, and later by allowing married couples to have three children.

    Officials have promised better maternity leave and protections for working mothers, though many pregnant women still report discrimination in the work force. Some cities have tried incentives like marriage leave, which gives newlyweds extra vacation days, to encourage couples to get married and start a family.

    Despite these efforts, marriage rates have fallen every year since 2014. Around 7.6 million people got married in 2021, the lowest figure since officials started recording marriages in 1986, according to China’s Ministry of Civil Affairs.

    Worried that married couples were moving too quickly to end their relationships, officials put in place a divorce “cooling off” period in January last year. The rule required couples to wait 30 days after filing for a divorce to continue with divorce proceedings.

    “Some of the past divorce cases are impulsive divorces,” Dong Yuzheng, a population expert and president of Guangdong Academy of Population Development, told Chinese state media this week.

    “Some people often quarrel when they encounter a trivial matter, and the so-called lack of common language is actually the result of the incorrect attitude of both parties, who do not put themselves in the right position and want to divorce impulsively when their emotions come up,” Mr. Dong said.

    Chinese officials and academics like Mr. Dong have credited the cooling-off period for helping to slow the divorce rate. Officials said 2.1 million couples successfully completed divorce registrations in 2021, a 43 percent decline from 3.7 million in 2020.

    Other experts say additional factors may have been at play. Ethan Michelson, an expert on Chinese marriage law and gender inequality at Indiana University, said the drop in the divorce rate might have to do with the difficulty of scheduling divorce appointments in the pandemic.

    The Latest on China: Key Things to Know

    China Eastern Airlines crash. Emergency workers found no survivors after a Boeing 737 plane carrying 132 people crashed in the southern region of Guangxi. The crash of China Eastern Airlines Flight 5735 is the country's worst air disaster in more than a decade.

    The war in Ukraine. Despite calls from other world leaders for China to play a more proactive role in pressing Russia to negotiate an end to the war, Beijing has instead tried to keep its distance. The result has left China, diplomatically, on the sidelines of the conflict.

    Omicron surge. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, Beijing is trying to fine-tune its “zero Covid” playbook, ordering officials to quash outbreaks but also find ways to limit the economic pain involved.

    The data reported by the government is limited to what is known as “divorces by agreement,” which are processed by civil affairs bureaus and not by courts, where lengthy legal battles can occur. In the types of cases reported, spouses are required to apply jointly in person for divorce. After the 30-day cooling off, the couple must return or the divorce application is withdrawn.

    Lockdowns and social distancing rules made the logistics of that process more difficult. There were also indications that the demand for divorce remained strong. In the three months before Chinese officials introduced the cooling-down period, people rushed to get divorced. More than a million filings were made, a 13 percent increase from a year earlier. And as state media trumpeted the slowing divorce rate this week, many Chinese people took to the internet to cast doubt on the news.

    On Weibo, a popular Chinese social media platform similar to Twitter, a discussion around the new data was read by more than 310 million people. Many of the comments were disparaging. One commentator asked: “How many people don’t get divorced because they can’t? And the number of marriages is the lowest in 36 years.” Another person asked, “Why should we get married?”

    Others were concerned about the consequences for victims of domestic violence. Rights activists have warned that the cooling-off rule is detrimental to people living in abusive marriages. Officials have countered that argument by claiming victims of domestic violence can ask the court to dissolve their marriages. But many victims, as well as stay-at-home mothers, do not have an income to pay for their own legal fees.

    The overall message to women in China has been overwhelmingly negative, said Mr. Michelson, the professor at Indiana University and the author of an upcoming book on divorce in China. “Women are learning that if they get married they are risking losing everything,” he said. “They are risking their freedom to get out of a marriage.”

    Liu Yi contributed research.

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    Le Monde

    « Nos futurs », la parole à la relève

    Du 22 au 27 mars, Le « Monde Campus«  est partenaire de « Nos futurs », un événement hybride autour des jeunes pour imaginer le monde de demain.

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival Nos futurs organisé du 22 au 27 mars 2022 à Rennes. A deux semaines du premier tour de la présidentielle, les enjeux seront nombreux et la voix des jeunes comptent. Pour leur permettre d’exprimer leurs doutes, leurs inquiétudes, partager leurs idées, Le Monde Campus, les Champs Libres et la Métropole de Rennes, avec le soutien des étudiants de Sciences Po Rennes, proposent d’échanger sur une question centrale : quelle société durable et soucieuse du vivant pouvons-nous construire ensemble ? Autour de thématiques sociétales - climat, travail, alimentation, médias, sexualité / genre et engagement - d’invités inspirants et de formats variés, les portes des Champs Libres seront ouvertes pour encourager les jeunes, et les moins jeunes, à échanger.

    A cette occasion, Le Monde Campus recevra tous les jours des invités à venir débattre de chaque thématique comme la militante écologiste Camille Etienne, le fondateur d’Act up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, des personnalités engagées comme le chef rennais « étoile verte » Michelin Julien Lemarié, la sociologue Danièle Linhart, le plus jeune maire de France Hugo Biolley ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc. Une rencontre avec deux journalistes du Monde sera également proposée pour échanger sur la responsabilité d’un média comme Le Monde face à l’urgence climatique.

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    Au total, une vingtaine d’invités seront réunis pendant ce festival pour partager leur vision d’un monde durable. Des témoignages à retrouver dans des vidéos « Quizz box », diffusées chaque jour sur les réseaux sociaux du Monde Campus et des Champs Libres. Le Monde Campus produira également une série de podcasts. Des reportages sur le terrain à la rencontre de jeunes qui agissent pour sauver la planète, produire mieux, lutter contre les violences sexuelles et sexistes, s’informer et faire bouger les lignes en politique. Des podcasts diffusés la semaine du 21 mars sur Le Monde.fr et les plateformes d’écoute mais également proposés en écoute publique lors de l’événement.

    A cette programmation, s’ajouteront des rencontres intimistes « Tranches de vie », des expositions, des ateliers DIY, un concours d’éloquence, un live Twitch, des espaces de dialogue,...proposés par Les Champs Libres. Le programme complet à venir.

    La programmation des tables rondes et écoute des podcasts du Monde Campus :

    MERCREDI 23 MARS

    18H30-20H : Réinventer le travail, utopie ou révolution silencieuse ?

    Plus d’autonomie, de télétravail, un métier qui a du sens, une plus grande place donnée à la vie perso, une entreprise avec des valeurs... les 18-34 ans n’entretiennent pas le même lien à l’emploi que leurs aînés. La crise sanitaire a accéléré cette mutation. Quel sens donnent-ils au travail ? Le marché de l’emploi peut-il s’adapter ? Comment faire bouger les lignes, tout en trouvant sa place ?

    Invités : Matthieu Fleurance, co-auteur de « Va t’faire vivre », membre du « Collectif Travailler Moins » (CTM) ; Danièle Linhart, sociologue, directrice de la recherche au CNRS, spécialiste de l’évolution du travail, des nouvelles formes de mobilisation des salariés et de la place du travail dans la société ; Camille Campion, co-fondateur de l’école de cinéma d’animation « Creative Seeds » aux méthodes managériales innovantes ; Marine Miller, journaliste au Monde Campus, autrice de « La Révolte, enquête sur les jeunes élites face au défi écologique”.

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 16H à 17H :  rencontre avec Aya Salama et Sébastien Allix du parti politique Allons Enfants, dont le but est de réconcilier les jeunes avec la politique.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    JEUDI 24 MARS

    16H30-18H : Alimentation, la grande rupture est-elle possible ?

    Nourrir 9 milliards d’humains en favorisant le bien-être animal et la santé des consommateurs, sans détruire la planète. C’est le triple objectif qui se pose aujourd’hui. Mais pour surmonter ces défis écologiques et humains, notre alimentation doit évoluer. Comment ? A quoi ressembleront les assiettes de demain ? Comment réinventer nos modes de production et de consommation ?

    Invités : Julien Lemarié, chef du restaurant « IMA » à Rennes, étoile verte au Guide Michelin ; Tom Rial, à la tête d’« Une ferme du Perche » qui défend le maraîchage bio intensif sur petite surface, inspiré de la méthode du québécois Jean-Martin Fortier ; Christophe Brusset, ancien dirigeant au sein de groupes agroalimentaires, lanceur d’alerte contre la malbouffe, auteur de  « Vous êtes fous d’avaler ça! »  et  « Les imposteurs du bio » .

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 15H à 16H : rencontre avec Tom Rial, à la tête d’« Une ferme du Perche » qui défend le maraîchage bio intensif sur petite surface, inspiré de la méthode du québécois Jean-Martin Fortier.

    VENDREDI 25 MARS

    16H30-18H : Les réseaux sociaux, passage obligé pour les médias ?

    Peu adeptes de la télévision et de la radio, les 15-34 ans n’en sont pas moins férus d’actualité. Chaînes Youtube, comptes Tik Tok et Snapchat, stream sur Twitch, sites internet de médias traditionnels...pour s’informer, les plateformes, et notamment les réseaux sociaux, sont nombreuses. Les médias traditionnels doivent-ils prendre ce virage ? Comment s’adresser à ces jeunes nés à l’heure du numérique et capter leur attention ? Comment lutter contre les fausses informations ?

    Invités : Samuel Etienne, journaliste, animateur, streamer sur France Info, France 2, France 3 et Twitch ; Salomé Saqué, journaliste pour le média Blast et chroniqueuse sur LCP ; Syrielle Mejias, journaliste sur Tik Tok / Snapchat du Monde

    > Ecoute publique du podcast « Nos Futurs » de 15H à 16H : rencontre avec Sarah Ouagueni, jeune professeure d’histoire-géographie à Roubaix, qui fait de l’éducation aux médias avec ses élèves de 4e et produit avec eux des émissions de radio.

    SAMEDI 26 MARS

    15H-16H30 : Sexualité et genre : la révolution est-elle en marche ?

    Révolution du désir, consentement, sexualités variées, acceptation de soi,... la parole se libère autour de la sexualité et du genre. Sur les réseaux sociaux, de nombreux comptes se font une spécialité de répondre aux questions sans tabou et diffuser un message de liberté sexuelle assumée. Même message dans certaines séries qui balayent les codes et décomplexent ceux qui le souhaitent. Mais la parole s’est-elle vraiment libérée ? Cette ouverture d’esprit a-t-elle un impact sur les comportements et l’estime de soi ? Assumer sa sexualité est-il un acte militant ?

    Invités : Didier Lestrade, journaliste, écrivain, fondateur d’Act Up Paris et du magazine Têtu ; Lexie, chercheuse et autrice sur les transidentités ; Thomas Guiheneuc, intervenant en prévention santé de l’association « Liberté Couleurs » ; Charline Vermont, enseignante, autrice, sexothérapeuthe, créatrice du compte Instagram @Orgasmeetmoi

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    17H-18H30 : Le traitement de la crise climatique dans Le Monde

    Une rencontre avec Audrey Garric, journaliste au Monde, chargée de la rubrique Climat au service Planète, et Gilles van Kote, directeur délégué aux relations avec les lecteurs, pour échanger sur la responsabilité d’un média comme Le Monde face à l’urgence climatique. Les médias en font-ils trop... ou pas assez ? Leur traitement est-il anxiogène ? La pandémie a-t-elle éclipsé la crise climatique ? Peut-on être traiter du climat et ne pas être un journaliste engagé ? Une heure et demie d’échanges sur ces questions et toutes celles que vous vous posez.

    DIMANCHE 27 MARS

    14H30-16H : S’engager, est-ce vraiment utile ?

    Ils boudent parfois les urnes, mais prennent la parole et s’engagent sur les grands sujets de société. Du climat au sexisme en passant par les violences policières, le racisme ou les inégalités, les 15-34 ans veulent « se sentir utiles ». Comment ? Leurs actions ont-elles une portée ? Que ressentent-ils face au monde qui les entoure ?

    Invités : Camille Etienne, activiste pour la justice sociale et climatique, ; Hugo Biolley, plus jeune maire de l’Hexagone à la tête du village de Vinzieux ; Amine Kessaci, président et fondateur de l’association « Conscience » ; Claire Thoury, présidente du « Mouvement associatif », spécialiste des questions d’engagement et autrice d’un doctorat intitulé « L’engagement étudiant dans un monde d’individualisation : construction identitaire et parcours politiques ».

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Nos futurs, du 22 au 27 mars 2022 aux Champs Libres à Rennes. Gratuit. Pour recevoir toute l’actualité de l’événement, inscrivez-vous à la newsletter #NosFuturs.

    Le Monde

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    Valeurs Actuelles

    L’entreprise Caddie sauvée in extremis devant le tribunal de Saverne

    Le fabricant alsacien de chariots de supermarché a échappé mardi 22 mars à la liquidation. L’offre de reprise du groupe Cochez a été validée par la chambre commerciale. 113 emplois vont être conservés sur les 139.

    Fin du suspens pour les 139 salariés de Caddie. À l’issue d’une audience à huis clos de plus de deux heures, la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Saverne (Bas-Rhin) a accepté l’offre de reprise présentée par l’industriel nordiste, ce mardi 22 mars, relaie France 3 Régions. Placée en redressement judiciaire début janvier, l’entreprise Caddie était au bord de la liquidation judiciaire. C’est grâce au groupe Cochez, qui a réajusté son plan de financement quelques heures seulement avant le début de l’audience, que l’entreprise alsacienne a pu être sauvée in extremis. « C’est un très grand soulagement », a réagi le président de Caddie, Stéphane Dedieu.

    L’entreprise était en grande difficulté depuis plusieurs années. Face à une nouvelle faillite en janvier, la troisième en dix ans, l’usine a continué de fonctionner et les salaires à être payés à l’aide d’un prêt exceptionnel de l’État et de la région. « Ce sont principalement les salariés qui ont porté à bout de bras cette entreprise, puisque le fait de continuer à travailler depuis le mois de janvier a permis d’éviter la liquidation judiciaire sèche », a affirmé Thierry Carl, secrétaire adjoint CFTC du CSE. 

    « La sauvegarde d’un patrimoine industriel en voie de disparition »

    Situé à Dettwiller (Bas-Rhin), le site de production va pouvoir continuer de fabriquer les célèbres chariots grâce à l’offre acceptée, qui était la seule présentée. « Ce n’est pas une opération financière pour moi. Ce qui me motive est la sauvegarde d’un patrimoine industriel en voie de disparition », a déclaré Pascal Cochez, fondateur du groupe du même nom, avant d’affirmer son souhait de « lancer une reconquête commerciale » pour les chariots Caddie. Le groupe Cochez, spécialisé dans le transport et les services industriels, est basé à Valenciennes et compte 330 employés au total. Il a notamment repris en 2019 les denteliers Desseilles et Noyon, fleurons de l’industrie de la dentelle à Calais. 

    Le groupe Cochez va désormais détenir 66 % de Caddie. 113 emplois sur les 139 vont pouvoir être conservés. Au total, environ un million d’euros de fonds propres sont apportés par les nouveaux actionnaires. Un rachat également rendu possible par des fonds publics, avec des prêts remboursables annoncés par l’État et la région Grand Est, à hauteur de près de 900 000 euros. Malgré « des fragilités » dans l’offre de reprise, avec un apport de fonds propres limité, le gouvernement a toutefois estimé que « cette offre avait le mérite d’exister », ajoutant que les pouvoirs publics souhaitaient « la soutenir, compte tenu de l’importance de l’entreprise Caddie pour le territoire ». « On continue à penser que Caddie est une entreprise qui a non seulement un passé, mais aussi un avenir pour peu qu’elle se réorganise », avait estimé lundi Boris Ravignon, vice-président de la région Grand Est, chargé de l’économie.

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    France24 - World

    Ukraine conflict presents a minefield for Anonymous and hacktivists

    Issued on: 23/03/2022 - 07:03

    Sébastian SEIBT

    The Russian invasion of Ukraine has sparked a surge of volunteer hackers, or hacktivists, battling on the digital frontline with Moscow. Groups such as Anonymous, Squad303 and Cyber Partisan have carried out several cyberattacks against Russian targets over the past few weeks. But these highly publicised attacks against Russian sites also pose a danger.

    Weeks after declaring an “electronic war” on the “Kremlin’s criminal regime”, Anonymous – a hacking collective – claimed to have hacked 2,500 Russian and Belarusian government, state media and other sites “in support of Ukraine”.

    The claim, which was posted on Twitter on March 17, was impossible to verify. Corroborating assertions by a decentralised collective of anonymous hacktivists – which anyone can claim to be – is extremely difficult.

    MORE: Since declaring 'cyber war' on Kremlin's criminal regime, #Anonymous has hacked over 2500 websites of Russian & Belarusian gov't, state media outlets, banks, hospitals, airports, companies & pro-russian 'hacking group' in support of #Ukraine. #OpRussia

    March 17, 2022

    But one thing is certain: the Russian invasion of Ukraine has led to a resurgence of cybermilitancy and new recruits for Anonymous, which had its moment of glory in the early 2010s. "There has never been such a mobilisation of hacktivists at the international level to defend the same cause," said Athina Karatzogianni, a media and communications lecturer at the University of Leicester, in an interview with FRANCE 24.

    Calling ‘digital talents’ for an ‘IT army’

    For those who know how to handle the digital weapon, hacking campaigns against Russian targets are used "to express solidarity – a bit like people who agree to host a Ukrainian refugee", Dennis-Kenji Kipker, a cybersecurity specialist at the University of Bremen, told FRANCE 24.

    The sense of mission was fueled by a call, two days after Russia launched its invasion, by Mykhailo Fedorov, Ukraine’s vice prime minister and minister for digital transformation. In a February 26 post, Fedorov called for “digital talents” since Ukraine was “creating an IT army”.

    We are creating an IT army. We need digital talents. All operational tasks will be given here: https://t.co/Ie4ESfxoSn. There will be tasks for everyone. We continue to fight on the cyber front. The first task is on the channel for cyber specialists.

    February 26, 2022

    Soon after the post was published on various platforms, the Anonymous collective "declared war" on Russian President Vladimir Putin. They were joined by several other groups, such as the Polish hacktivist movement Squad303 and the Belarusian Cyber Partisans, who say they are opponents of Belarusian President Alexander Lukashenko.

    This international group of hackers against Moscow then multiplied its operations. There was a succession of “denial of service” attacks (DDoS attacks are used to make a site inaccessible by overloading the servers with requests) against the sites of the Kremlin, the FSB (the intelligence service) and the state RT television station.

    These activists have also managed to steal large amounts of information from the servers of major business groups such as Gazprom and the site of Roskomnadzor, the Russian media regulator. They also took control of several Russian news channels, such as Russia 24 and Channel One, for about ten minutes in order to broadcast images of Russian bombings.

    Finally, Squad303 has developed a tool that allows anyone to send messages to Russian cell phone numbers in order to "alert them to the reality of the conflict", according to the hacking group named after the 303 squadron of Polish fighters during World War II. They claim that more than 20 million messages have been sent to Russians.

    ‘Beating the Russians’ in the information war

    At a time when the fighting is claiming many victims in Ukraine, these efforts in cyberspace may seem anecdotal. A cyberattack on the Duma website to insert a pro-Ukrainian message on the homepage will never have the same effect as a bomb dropped on a residential area in Kyiv or Mariupol.

    "Certainly these operations will not change the face of the conflict, but they will have an impact," said Kipker. "It’s still too early to assess the role of these activists in the conflict and above all, they are only one piece of the puzzle of all the efforts – including economic sanctions – put in place to counter Russia," said Vasileios Karagiannopoulos, a specialist in hacktivism at the University of Portsmouth, in an interview with FRANCE 24.

    For instance, "data stolen by Anonymous could prove useful for the Ukrainian authorities", noted Karagiannopoulos.

    There’s also "the symbolic impact of these cyberattacks", noted Karatzogianni. They show that the Russian cyber army, often portrayed as one of the most experienced in the world, is not unbeatable. "It’s also a message sent to the Ukrainians to show them that we are doing what we can to help them," she added.

    Operations such as the hacking of Russian television channels "allow us to beat the Russians in the information war, which is supposed to be one of their strong points", explained Karatzogianni.

    The success of Anonymous and other collectives have seen a rise in hacking operations, with Twitter teeming with messages warning of ever larger attacks. It’s a rise in cyber power that is not without risk.

    The risks of playing Putin’s game

    "What happens if one of Anonymous' attacks were to damage critical infrastructure in Russia, such as a hospital?" asked Kenji Kipker. "They have not received any training in cyber warfare, and there is always the risk of significant unexpected collateral damage," acknowledged Karatzogianni.

    UK authorities have already warned amateur hackers not to join Ukraine’s “IT Army” amid fears that activists could be breaking the law or launch attacks that spiral out of control, reported the Guardian newspaper. "There’s always a risk of escalation if Vladimir Putin can use an Anonymous attack as a pretext and claim that it is proof of the West's involvement in the conflict," said Karagiannopoulos.

    This is "the problem with collectives like Anonymous, because they do not speak for anyone and they don't have the right to 'declare wars' as they have done", said Kipker. In other words, since they don't represent anyone, the Kremlin will have no trouble portraying them as agents of the West. "Especially if these hacktivists do damage to infrastructure that matters to Russians on a daily basis [such as railroads, hospitals etc.], which could strengthen Russian public support for Vladimir Putin," he explained.

    Instead of taking the risk of carrying out offensive actions that could go wrong, Anonymous and other hacktivists "could help find the best ways to secure Ukrainian computer networks against attacks by Russian hackers", suggested Kipker.

    The war in Ukraine could be a pivotal moment for hacktivism. It may go down in history as the conflict that allowed this form of activism "to become known worldwide as an effective means of struggle", noted Karagiannopoulos. But it could also br the factor that led to a new escalation of Europe’s most serious conflict since the end of World War II.

    This article has been translated from the original in French.

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    L'Humanité

    Retour dans les quartiers Nord

    Prescription culture

    Cinéma Dix ans après, Régis Sauder retrouve à Marseille les protagonistes de Nous, princesses de Clèves.

    Sophie JoubertEn nous

    Dans Nous, princesses de Clèves, Régis Sauder filmait, l’année du bac, une classe du lycée Diderot, dans les quartiers Nord de Marseille. À l’aube d’une vie nouvelle, réunis autour de leur professeure de français et de l’œuvre de madame de La Fayette, les élèves confiaient leurs inquiétudes et leurs rêves d’avenir. Dix ans plus tard, le cinéaste a retrouvé Armelle, Cadiatou, les jumelles Morgane et Laura, Albert, Abou, Anaïs…

    Régis Sauder et « cette part du réel qui nous éclaire »

    Certains, comme Morgane et Albert, sont restés dans les quartiers Nord, où ils mènent une vie paisible. D’autres sont partis pour des raisons professionnelles ou sentimentales, comme Aurore qui promène sa longue silhouette triste dans un parc de Lyon. À Paris, Cadiatou assume enfin ses piercings et ses perruques colorées. À Marseille, Anaïs et Virginie, devenues mères, se retrouvent au parc pour se raconter leur vie, leurs difficultés à concilier la maternité et l’épanouissement personnel. Très vite, les blessures affleurent : des histoires de violences conjugales et de séparation, les barrières qui s’érigent à cause des origines sociales ou de la couleur de peau. C’est Abou, parti en Suisse parce qu’il ne parvenait plus à exercer en France son métier d’infirmier dans des conditions dignes. C’est Sarah qui, pendant la pandémie, a souffert de la faim à Malte, tête de pont du système ultralibéral. Construit autour de la voix off très littéraire d’Emmanuelle Bonthoux, la professeure, En nous brosse le portrait de jeunes gens qui, tant bien que mal, trouvent leur place dans une société fracturée et se libèrent des assignations. S. J.

    cinéma
    Le Monde

    Des expériences viscérales

    Il y a un peu plus qu’un clin d’œil dans l’homophonie entre le « no future » du mouvement punk et « Nos futurs », titre du festival qui se tient du 22 au 27 mars, à Rennes. Ce « Nos futurs » a été choisi par les jeunes qui, depuis plusieurs mois, ont conçu l’événement. Etudiants, notamment à Sciences Po Rennes et à l’université Rennes-II, étudiants en design du lycée Bréquigny (ce sont eux qui ont réalisé l’affiche), lycéens membres du conseil régional des jeunes, ils ont accepté, à la demande des Champs libres et du Monde, en partenariat avec la métropole de Rennes, d’inventer un événement sur les transitions.

    Très vite, il est apparu que l’option « no future » n’en était pas (ou plus) une pour ces jeunes, sans doute parce que l’absence de perspectives est désormais tout sauf théorique face à l’intensité des crises climatique, sanitaire et désormais géopolitique. « Nos futurs » décrit à la fois la variété des scénarios envisageables, leur conviction d’une nécessaire alliance avec les générations qui les ont précédés, et bien sûr la conscience aiguë du rôle particulier que tiendra leur génération.

    De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »

    Au fil, des mois, ces jeunes ont eu à choisir de quelles transitions parler. Ils ont imaginé les formes les plus engageantes pour toucher leurs semblables. Ils ont identifié les intervenants susceptibles de les éclairer, de les inspirer ou de les émouvoir. Seront ainsi présents, entre autres, la militante écologiste Camille Etienne, le cofondateur d’Act Up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, d’autres personnalités engagées, comme le chef rennais Julien Lemarié, récompensé d’une « étoile verte » par le Michelin pour sa gastronomie durable, l’éleveuse à l’origine des abattoirs mobiles, Emilie Jeannin, le plus jeune maire de France, Hugo Biolley, ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc, de l’association Liberté Couleurs. Le programme du festival fait la part belle à des formes engageantes : ateliers DIY (do it yourself : « faites-le vous-même » ), scènes ouvertes, conférences interactives, conception d’un fanzine, dégustations de « nourriture du futur »… Le rapport des jeunes au politique s’est déplacé et passe aujourd’hui par le corps, et par une nouvelle façon de faire dialoguer intime et politique – thématique qui sera également présente dans les débats.

    Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politique

    Dans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps agitent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention

    C’est ce fil de l’intime et du politique, au cœur des nouvelles formes d’engagement des nouvelles générations, que nous avons décidé d’explorer dans ce supplément. Partout, des expériences viscérales guident leurs révoltes et leurs espoirs. A commencer par le sentiment d’urgence qui les tenaille alors qu’elles sont confrontées aux conséquences inéluctables de la crise écologique et sommées de se positionner dans un monde qui leur est légué mal en point. L’action écologiste, de préférence vécue en collectif, permet à des jeunes engagés de dépasser « l’éco-anxiété », mal du siècle qui touche ceux que minent les effets anticipés du dérèglement climatique. Des engagements qu’on retrouve jusque dans nos assiettes, avec une volonté de consommer bon et mieux, en respectant notre planète.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    Dans cette nouvelle donne, cette jeunesse n’entend plus s’informer et travailler comme ses aînés : l’enjeu en partie personnel – celui bien connu d’une quête de sens ou d’un équilibre entre vie privée et professionnelle – est là encore fondamentalement politique, tant il bouscule la définition même de la valeur travail et la manière dont nos organisations la mettent en œuvre. Mais, pour cette génération, ce sont aussi les enjeux les plus intimes qui sont interrogés à l’aune du politique. Dans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps provoquent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention. Des révolutions intimes et collectives ?

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Ce dossier est réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs Libres et Rennes Métropole

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Le Monde

    Emmanuel Davidenkoff, Alice Raybaud et Joséfa Lopez

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    France24 - Monde

    L'OMS critique la levée trop "brutale" des restrictions anti-Covid-19 en Europe

    Publié le : 22/03/2022 - 13:36

    FRANCE 24 Suivre

    L'Organisation mondiale de la santé a jugé mardi que plusieurs pays européens, dont la France, l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni, avaient levé trop "brutalement" leurs mesures anti-Covid-19, alors que le nombre de cas sur le continent connaît une forte hausse sous l'effet du sous-variant BA.2.

    L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé, mardi 22 mars, que plusieurs pays d'Europe, ont levé trop "brutalement" leurs restrictions anti-Covid, déplorant que ceux-ci se retrouvent désormais confrontés à une nette remontée des cas sous l'effet du sous-variant BA.2.

    Lors d'une conférence de presse délocalisée en Moldavie, le directeur de l'OMS en Europe, Hans Kluge, s'est dit "vigilant" sur la situation épidémique actuelle sur le continent, tout en affirmant rester "optimiste".

    Actuellement, le nombre de cas de Covid est à la hausse dans 18 des 53 pays de la zone de l'OMS Europe, selon l'organisation sanitaire.

    >> À lire aussi sur France24.com : La fin des restrictions sanitaires arrive-t-elle trop tôt en France ?

    "Les pays où nous observons une hausse particulière sont le Royaume-Uni, l'Irlande, la Grèce, Chypre, la France, l'Italie et l'Allemagne", a souligné Hans Kluge.

    "Ces pays ont levé les restrictions brutalement de 'trop' à ‘pas assez", a estimé le responsable onusien.

    Selon les données de l'OMS, le nombre de nouveaux cas en Europe avait nettement chuté après un pic fin janvier, mais il rebondit depuis début mars.

    Au cours des sept derniers jours, plus de 5,1 millions de nouveaux cas et 12 496 décès ont été enregistrés dans la zone OMS Europe, portant le total de cas détectés depuis le début de la pandémie à près de 194,4 millions et le nombre de décès à plus de 1,92 million.

    Avec AFP

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    Covid-19 : la hausse des contaminations se poursuit en France

    Analyse

    Covid-19 : la fin des restrictions sanitaires arrive-t-elle trop tôt en France ?

    Covid-19 : la France lève l’essentiel des restrictions sanitaires, dont le port du masque

    Valeurs Actuelles

    Le chef de Reconquête ! dans les Alpes-Maritimes quitte son poste, craignant l’arrivée de Philippe Vardon

    La potentielle arrivée de Philippe Vardon au sein du parti « Reconquête ! » fait déjà des remous. Mardi 22 mars 2022, le chef du mouvement dans les Alpes-Maritimes, Benoît Kandel, affirmait sur France Bleu Azur, que l’ancien membre du groupe « Nissa Rebela » ne rejoindrait pas le parti du candidat à la présidentielle « On n’a pas besoin de Philippe Vardon », avait-il affirmé. « Il n’est pas le bienvenu chez ‘Reconquête !’. On est pour l’union des droites, mais pas forcément Philippe Vardon qui est très typé Nissa Rebela », avait-il indiqué avant d’ajouter que le conseiller municipal du Rassemblement national à Nice a parrainé Marine Le Pen à l’élection présidentielle.

    « Le parcours politique de Philippe Verdon est incompatible avec les valeurs d’Eric Zemmour »

    Sauf que le parti nationaliste prépare bien l’arrivée de l’ancien proche de Marine Le Pen. C’est au « niveau national » que la décision a été prise, selon le militant zemmouriste. « Une partie des instances parisiennes du mouvement ‘Reconquête!’ a décidé d’imposer par la force la venue de Monsieur Philippe Vardon au sein du parti », a déclaré Benoît Kandel dans un communiqué publié mardi sur les réseaux sociaux. « Une magistrale erreur politique que de l’imposer chez Zemmour. On n’a pas besoin de lui, on est en pleine dynamique. Grâce au travail accompli, le mouvement dans les Alpes-Maritimes compte désormais plus de 4050 adhérents et 12 000 sympathisants », a-t-il écrit.  

    L’ancien élu niçois s’est ensuite attaqué directement à la venue probable de l’ancien membre du groupe « Nissa Bella ». « Quelle va être la plus-value de Philippe Vardon ? Aucune ! Il va nous apporter 15 personnes et nous en faire fuir 3 000. Je ne veux pas que notre mouvement devienne une réplique d’un Rassemblement National dur et sectaire. Le parcours politique de Philippe Vardon, proche des milieux identitaires les plus radicaux apparaît à une très large majorité de nos adhérents comme incompatible avec les valeurs et trop éloigné du projet politique porté par Eric Zemmour », a-t-il lâché.

    C’est pourquoi il a décidé de quitter ses fonctions. « Mon expérience politique m’amène à considérer que personne n’est indispensable, pas plus moi qu’un autre. Elle me conduit aussi à me rappeler que lorsque l’on n’est pas d’accord, soit on ferme sa gueule, soit on s’en va. La place de coordonnateur est donc désormais libre pour Vardon puisque telle est la volonté des instances parisiennes », a-t-il conclu. Benoît Kandel votera malgré tout pour Eric Zemmour à la présidentielle.

    Nice : les dernières actualités

    Reconquête ! dépose plainte après une opération frauduleuse contre l’élu RN de Nice Philippe Vardon

    À Nice, Christian Estrosi décore l’ambassadeur du Qatar et reçoit un déluge de critiques

    Le chef du RN niçois fustige le fonctionnement du parti en PACA et vise deux proches de Marine Le Pen

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    Le Monde

    L’euro a 20 ans, et après ?

    vidéo 2002-2022. L’euro a 20 ans. De son lancement aux crises traversées, retour sur l’arrivée de la monnaie unique et les défis qu’elle a rencontrés.

    Le 1er janvier 2002 à minuit, l’Union européenne voyait arriver sa monnaie unique : l’euro. Adieu le franc, la peseta ou le deutschemark… Quinze milliards de billets et plus de 50 milliards de pièces en euro sont introduits sur le marché. Une arrivée qui va chambouler la vie quotidienne de 304 millions d’Européens. C’est la première fois que des pays souverains, égaux, décident d’abandonner leur monnaie et d’avoir une nouvelle histoire monétaire commune. Aujourd’hui, l’euro est la monnaie officielle de 19 des 27 pays membres de l’UE. Mais l’arrivée de la monnaie unique ne s’est pas faite en une nuit. Retour en images sur la mise en place de l’euro et les défis qu’il a fallu relever depuis vingt ans, avec le journaliste Pierre Laurent.

    Cette vidéo a été réalisée dans le cadre d’un partenariat avec la Monnaie de Paris.

    Joséfa Lopez

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    L'Humanité

    Le bruit et la fureur du désordre amoureux, selon Doillon

    Prescription culture

    Cinéma Quatre films des débuts du cinéaste sont en salles. Il y montre une audace rare, parfois dérangeante, dans la conduite du récit amoureux où la place de la famille et des enfants est centrale.

    Vincent Ostria

    Jacques Doillon est une des grandes figures de la génération de la post-nouvelle vague française, avec Jean Eustache, André Téchiné et Philippe Garrel, qui ont poursuivi le travail de leurs aînés sur un mode intimiste en lui ajoutant souvent un zeste de marasme bergmanien. Cocktail dramatique que Doillon accommode en plus à la famille et à l’enfance. Une mini-rétrospective intitulée « Le jeune Doillon » permet de voir ou revoir quatre de ses premiers films, à la fois singuliers et proches, où éclate sa vision cinglante du désordre amoureux.

    Une Notion d’enfermement et de prise de tête lancinante

    On trouvera par exemple dans la Femme qui pleure (1979) un dispositif et des situations déjà esquissés dans son premier vrai long métrage, les Doigts dans la tête (1974), sur deux jeunes prolos parisiens. Chris, apprenti boulanger, s’empêtre dans sa relation simultanée avec deux jeunes filles qu’il n’hésite pas à présenter l’une à l’autre. Principe qu’on retrouve en version bourgeoise bohème dans la femme qui pleure. Le psychodrame prend alors un tour plus grinçant et la dimension documentaire des Doigts dans la tête (sur les petits métiers et la vie quotidienne à Paris) disparaît. D’où le sentiment de vase clos et d’étouffement produit par cette œuvre incandescente où Doillon se confie – dans une rare apparition en tant qu’acteur – le rôle du salaud candide.

    La notion d’enfermement et de prise de tête lancinante baigne également l’étrange Drôlesse (1979), huis clos campagnard très primitif. Mais la dimension amoureuse entre une fille de 11 ans et son ravisseur de 17 ans reste métaphorique et platonique. La singularité du film provient de son jeu avec les limites (on craint presque le drame pédophile, dévié in extremis). Sa force, c’est son archaïsme – jusque dans les accents exotiques des autochtones –, ses contrechamps romantiques sur la campagne, mais aussi l’étrangeté bressonnienne de ses héros, François, le kidnappeur, et Mado, la « drôlesse » (qui rappelle Mouchette, héroïne de Bresson). Ce n’est ni la première, ni la dernière gamine du cinéma de Doillon, qui tourna un film entier avec une petite fille de 4 ans (Ponette).

    Dans la Vie de famille (1984), c’est Mara Goyet, également 11 ans, qui donne la réplique au vétéran Sami Frey (en père fantasque). Ce film sort des normes doilloniennes puisque c’est un road movie entre Midi et Espagne. Conte buissonnier inondé de soleil estival, la Vie de famille dépayse la dialectique du conflit sentimental cher au cinéaste. Mais les scènes d’altercation violente qui l’ouvrent et le ferment restent intenses et concentrées, parfois presque malsaines (voir comment le père se jette sur sa belle-fille et la viole presque).

    Il y a quelque chose de sulfureux chez Doillon, qui agite en tous sens les rapports amoureux et familiaux, et met au premier plan des hommes inconstants et abusifs – souvent châtiés pour leur comportement. Anti-politiquement correct, il flirte avec les limites, au risque de se brûler et de heurter le spectateur.

    jacques doillon
    Valeurs Actuelles

    Heures supplémentaires à Marseille : six mois de prison avec sursis pour l’ancien maire Jean-Claude Gaudin

    La justice a tranché. Ce mardi 22 mars, l’ancien maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a écopé de six mois de prison avec sursis, relate franceinfo. Il était jugé aujourd’hui à Paris pour « détournement de fonds publics par négligence », dans le cadre de l’affaire des heures supplémentaires à la mairie de la cité phocéenne.

    Un acte de négligence

    Il est reproché à Jean-Claude Gaudin d’avoir tardé à mettre fin à un système généralisé d’heures supplémentaires accordées à des agents municipaux. Et, en effet, environ 800 fonctionnaires de l’Hôtel de ville ont été rémunérés pour des heures supplémentaires qu’ils n’auraient jamais effectuées. La justice suspectait ainsi l’ancien maire d’avoir été négligent dans le respect de la loi, relate franceinfo.

    Il a plaidé coupable

    La condamnation de l’ancien maire de la capitale des Bouches-du-Rhône était attendue ce mardi. La veille, lundi 21 mars, Jean-Claude Gaudin avait plaidé coupable auprès du Parquet national financier (PNF), relaie franceinfo. Malgré une condamnation, cette démarche lui évitait une peine plus lourde, à hauteur d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende. Le directeur de cabinet de Jean-Claude Gaudin était également poursuivi, ainsi que quatre ex-responsables de l’administration et l’ex-directeur du Samu social.

    Marseille : les dernières actualités

    Après les trahisons, les LR marseillais veulent « redresser la première formation politique des Bouches-du-Rhône »

    Un policier blessé et de nombreuses dégradations lors du carnaval de la Plaine à Marseille

    Marseille, bientôt ville-test pour la légalisation du cannabis ?

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Présidentielle 2022 : quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?

    Publié le : 22/03/2022 - 17:44Modifié le : 22/03/2022 - 17:52

    Les réseaux sociaux sont souvent utilisés pour manipuler l'opinion en période électorale. La présidentielle française n'y échappera pas, d'autant plus avec la guerre en #Ukraine et les tensions entraînées.Quelles sont les techniques les plus utilisées ? Quelles opérations peuvent être menées par des puissances comme la Russie par exemple ? Décryptage dans le premier épisode de notre mini-série.

    Le Monde

    A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités

    Depuis l’assassinat de son frère aîné, le jeune homme de 18 ans milite pour améliorer les conditions de vie dans son quartier de Frais-Vallon, dans le nord de Marseille, et partout en France. Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents.

    Amine Kessaci est chez lui à Frais-Vallon. Dans ce quartier du 13e arrondissement de Marseille, dans le nord de la ville, où vivent quelque 6 000 habitants, le jeune homme de 18 ans salue tous les passants, souvent par leur prénom. Il a passé son enfance ici, parmi les barres d’immeubles, déménageant seulement du bâtiment N au bâtiment E. « Vivre à la cité, c’est vivre avec la solidarité, la mixité, l’envie de faire société ensemble. Dès qu’une personne tombe, tout le monde se presse pour la relever », constate le Phocéen.

    Président de l’association Conscience, qu’il a fondée en juillet 2020, il se bat pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers défavorisés partout en France. Il y a les façades en piteux état à rénover, les ascenseurs aux bruits inquiétants – quand ils ne sont pas en panne –, les immeubles infestés de rats. Et puis, le trafic de drogue, qui gangrène la cité et qui a notamment causé la mort du frère aîné d’Amine. Le 29 décembre 2020, Brahim, 22 ans, était retrouvé calciné dans une voiture, plus au nord de la ville. Quelques mois plus tôt, il avait déjà reçu plusieurs balles de fusil. « Dans ma cité, il y a eu des morts. J’en compte presque une cinquantaine, déplore Amine Kessaci. Malheureusement, pour les jeunes impliqués dans les réseaux, la fin se résume souvent par la case prison ou la case cimetière. Je veux me battre contre ça. »

    « Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics » Kheira, une habitante du Frais-Vallon

    Le jeune Marseillais met toute son énergie dans ce combat. Et quand il ne travaille pas ses cours de préparation, en ligne, à Sciences Po, il y consacre aussi tout son temps. Dans les nouveaux locaux de Conscience, prêtés par la municipalité, à Saint-André (15e arrondissement), où il reçoit, les murs sont nus et la pièce principale n’est meublée que du strict nécessaire : des tables et des chaises. Dans cette salle de réunion, Amine Kessaci accueille des mères des quartiers. « Il est l’épaule sur laquelle on peut se reposer, confie Kheira, qui habite le Frais-Vallon depuis vingt-quatre ans. Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics. Il déniche même des petits boulots pour les jeunes. » Les rendez-vous, comme les coups de fil, s’enchaînent toute la journée. La routine pour le président de Conscience, qui, à peine majeur, a déjà un emploi du temps surchargé, avec, notamment, deux ou trois allers-retours par mois à Paris.

    Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents. Pull noir Calvin Klein sur les épaules, cheveux bouclés en bataille, visage encore juvénile, Amine semble rodé à l’exercice de la communication. Il est déjà intervenu dans certains médias français, il a même suscité l’intérêt de journalistes allemands, italiens et espagnols. Cette activité intense lui convient très bien. « Je suis un acharné, je ne compte pas mes heures », confie le président derrière son bureau où trônent son ordinateur portable et les pochettes colorées des différents dossiers à gérer. Une phrase placardée sur la porte de la pièce résume finalement le personnage : « La meilleure manière de commencer, c’est d’arrêter de parler et de s’y mettre. »

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Voter pour la première fois

    Ces derniers jours, Amine Kessaci s’investit particulièrement dans la campagne présidentielle. Avec une dizaine d’autres jeunes, il fait partie du projet « Ta voix compte », dont le but est de « faire entendre la voix des jeunesses et porter leurs idées aux candidats ». Plusieurs parmi ces derniers ont déjà répondu aux sollicitations. Dans le cadre d’une autre initiative, l’association Conscience a aussi acheté un minibus pour faire la tournée des quartiers nord, inciter les gens à aller voter et leur fournir, si besoin, quelques informations-clés (les dates des deux tours de l’élection et l’emplacement de leur bureau de vote). Amine ne sait pas encore pour qui il va voter, mais ce sera à gauche. « Je suis très impatient d’être devant l’urne et de voter pour la première fois, s’enthousiasme le jeune homme. C’est comme un rêve qui va se réaliser. »

    Amine Kessaci n’a pas attendu sa majorité pour s’engager. Né à Marseille d’un père mécanicien dans l’automobile et d’une mère femme de ménage, tous deux algériens, le gamin des quartiers nord mène ses premiers combats dans le cercle familial. « Je militais déjà à la maison pour qu’on soit égaux entre frères et sœurs », affirme l’avant-dernier d’une fratrie de six enfants. Dès ses 13 ans, il suit son père, en situation irrégulière, dans les manifestations. « Il a bénéficié de l’aide du Réseau éducation sans frontières, qui s’était mobilisé au Vieux-Port. Il risquait d’être expulsé », se souvient-il. Au lycée, même son choix de passer un bac pro gestion et administration devient politique. « Mes profs voulaient que je fasse un bac L. Je trouvais ça fou qu’on discrimine encore les bac pro, qu’on les voie comme des jeunes de quartiers populaires qui n’ont pas d’avenir », fulmine-t-il.

    Au sein de son établissement, le lycéen ne passe pas inaperçu. Léa Duvernay, professeure d’anglais au lycée Jean-Baptiste-Brochier (10e arrondissement marseillais), évoque un élève « comme on en a très rarement. Il était un peu timide au début, mais il s’est rapidement présenté comme délégué de classe et a pris ce rôle très au sérieux, à seulement 14 ans. Très vite, il a proposé sa candidature à toutes les instances de la vie lycéenne et tout le monde a connu Amine ». Se mobiliser pour que les élèves reçoivent des équipements dans leur foyer ou manifester pour que deux camarades en situation irrégulière ne soient pas expulsés : Amine Kessaci est de toutes les luttes. « Il était devenu indispensable, reconnaît son ancienne professeure. Un vrai porte-parole, toujours prêt à aider les autres. » Il est d’ailleurs réélu délégué chaque année, jusqu’à ce qu’il obtienne son baccalauréat, avec la mention très bien, en juin 2021.

    « Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »

    Sortir de Frais-Vallon pour étudier dans un autre quartier de Marseille – « une chance », selon lui – a permis à Amine de prendre du recul sur les conditions de vie dans sa cité. « Quand on disait le mot “bac”, mes camarades de classe pensaient tout de suite au diplôme, et mes potes du quartier à la brigade anticriminalité. J’ai pris conscience de toutes nos inégalités », raconte le militant. A la fin de son année de première, au terme d’une expérience de plus d’un an au Parlement régional de la jeunesse en PACA, dont il sort déçu, il crée d’abord l’association Conscience écologique, aidé par sa professeure, qui en devient la vice-présidente et met en place des opérations de nettoyage dans les quartiers. « Histoire de vraiment changer les choses sur le terrain », assure-t-il.

    Une possible carrière politique

    La suite, Amine Kessaci la raconte avec le regard qui se perd parfois dans le vide. « On s’est rendu compte que l’écologie toute seule ne menait à rien, qu’il fallait une justice sociale. On s’est ouvert à diverses thématiques : éducation, transports, services publics, logements insalubres, précarité alimentaire… Puis il est arrivé ce qui est arrivé à mon frère », confie-t-il, jouant avec les manches de son pull comme pour cacher son émotion.

    Le jeune homme se souvient très bien de l’appel de sa mère, apprenant que des corps ont été découverts calcinés dans une voiture, affolée à l’idée que Brahim, qu’elle n’a pas vu depuis des jours, puisse se trouver parmi eux. Pendant une semaine, le temps que les corps soient officiellement identifiés, Amine Kessaci ne veut pas y croire : « J’avais toujours vu mon grand frère comme un super-héros intouchable, je pensais qu’il s’était enfui, qu’il se cachait et qu’il reviendrait. » Le petit frère est finalement mis au repos par son médecin pendant un mois. « Il s’est refermé sur lui-même. Il n’arrivait plus à parler à personne, se remémore Léa Duvernay. Quand il est revenu, il s’est senti d’autant plus investi sur cette problématique de la criminalité. »

    Aujourd’hui, le jeune homme parle ouvertement de la mort de son frère. Il insiste simplement pour dire que ce n’était pas « un règlement de comptes », mais bien « un homicide ». « Quand on parle de règlements de comptes, on oublie que ce sont des êtres humains, souvent jeunes, qui sont morts, et non juste des sauvages qui se sont entretués », précise-t-il. Pour aider les autres familles de victimes, son association, dès lors appelée seulement Conscience, a mis en place une cellule psychologique, composée d’une psychologue bénévole et d’un avocat, accompagnés de mères du collectif. Prochain objectif : signer une convention avec les bailleurs sociaux pour que les familles puissent facilement déménager et faire leur deuil. La mère d’Amine est d’ailleurs partie vivre dans un village à côté de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), à 50 kilomètres de Frais-Vallon.

    A Marseille, le chantier de la Savine, otage de règlements de comptes entre trafiquants

    Les dernières activités d’Amine Kessaci dans sa cité ont fini par attirer l’attention de l’Elysée. En septembre dernier, il a ainsi pu discuter avec Emmanuel Macron lors de sa visite dans les quartiers nord de Marseille. Le jeune militant rencontre régulièrement Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la ville. De quoi envisager un avenir en politique ? Le jeune Marseillais ne serait pas contre. « Déjà quand il était enfant, il préférait regarder Public Sénat plutôt que les dessins animés », s’amuse sa mère, Wassila Benhamdi. Une dizaine d’années plus tard, le garçon n’a pas changé d’habitudes et reste un spectateur régulier de la chaîne parlementaire.

    Amine Kessaci passera les épreuves d’entrée à Sciences Po, le 23 avril. « La veille du second tour [de l’élection présidentielle], c’est peut-être un signe », glisse l’étudiant. Par la suite, il aimerait intégrer l’Institut national du service public, qui a remplacé l’Ecole nationale d’administration. « Il est fait pour la politique, estime Léa Duvernay. Il est honnête et ça fera du bien. » N’a-t-il pas peur de devenir le genre d’élu corrompu que tous deux rejettent ? « Je sais qu’il y aura toujours les mamans du quartier pour me rappeler la vraie vie, veut-il convaincre. Et comme j’habiterai encore à Frais-Vallon, même si je suis élu, je serai encore dans la réalité au quotidien. Je n’imagine pas vivre ailleurs qu’au quartier. »

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.

    Cet article fait partie d’un dossier réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs libres et Rennes Métropole.

    Robin Richardot

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    New York Times - World

    Taliban Renege on Promise to Open Afghan Girls’ Schools

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    The reversal of the plan to reopen high schools this week could threaten aid at a critical time, as international officials had made girls’ education a condition for greater assistance.

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    By Safiullah Padshah and Christina Goldbaum

    KABUL, Afghanistan — The Taliban on Wednesday abruptly reversed their decision to allow girls’ high schools to reopen this week, saying that they would remain closed until officials draw up a plan for them to reopen in accordance with Islamic law.

    The move is likely to deal a significant blow to the credibility the Taliban had been trying to build with international donors in recent months. And it could threaten the billions of dollars of humanitarian aid that have helped keep millions of Afghans from famine as the country grapples with a devastating economic collapse.

    Since the Taliban seized power in August last year, most high school girls have been barred from attending classes across the country.

    On Monday, the Ministry of Education had announced that all schools, including girls’ high schools, would reopen on Wednesday at the start of the spring semester. The following day, a Ministry of Education spokesman released a video congratulating all students on their returning to class.

    Across the capital, Kabul, many girls had arrived at high schools on Wednesday morning excited to return to the campuses, and some schools did open, at least briefly. But as news spread that the Taliban had reversed their decision, many left in tears.

    Reporting From Afghanistan

    In recent months, the international community has made girls’ education a central condition of foreign aid and any future recognition of the Taliban. Under the Taliban’s first regime, from 1996 to 2001, the group barred women and girls from school and most employment.

    Aziz-ur-Rahman Rayan, a spokesman for the Ministry of Education, said in a phone interview that Taliban officials had decided on Tuesday not to allow girls above the sixth grade to return to school yet.He attributed the decision to a lack of a religious uniform for girls and the lack of female teachers for girls, among other issues.

    The decision came a little more than a week before a pledging conference where the United Nations had hoped donor countries would commit millions of dollars in badly needed aid, as Afghanistan grapples with an economic collapse that has left over half of the population without sufficient food to eat. It is unclear whether donors will be willing to do so following the Taliban’s abrupt reversal on the key commitment of girl’s education.

    “It creates a lot of challenges in terms of how is the world going to engage with them and try to stop Afghans from starving when there’s no space to negotiate and convince the Taliban to shave off even the sharpest edges of their rights abuses,” said Heather Barr, the associate director of women’s rights at Human Rights Watch.

    The United Nations and the United States condemned the decision on Wednesday.

    “I’m deeply troubled by multiple reports that the Taliban are not allowing girls above grade 6 to return to school,” tweeted Ian McCary, the chief of mission for U.S. Embassy Kabul, currently operating out of Doha, Qatar. “This is very disappointing & contradicts many Taliban assurances & statements.”

    Many Afghan girls had waited for months to hear whether they would be allowed to return to school, after the Taliban seized control of the country. When schools reopened in September for grades seven through 12, Taliban officials told only male students to report for their studies, saying that girls would be allowed to return after security improved and enough female teachers could be found to keep classes fully segregated by sex.

    Later, Taliban officials insisted that Afghan girls and women would be able to go back to school in March, and many Western officials seized on that promise as a deadline that would have repercussions for the Taliban’s efforts to eventually secure international recognition and the lifting of at least some sanctions.

    In recent months, the Taliban had also come under mounting pressure to permit girls to attend high school from international donors, aid from which has helped keep Afghanistan from plunging further into a humanitarian catastrophe set off by the collapse of the former government and Western sanctions that crippled the country’s banking system.

    One video posted on social media on Wednesday showed a high school student in Kabul breaking down into tears as a local television reporter asked her about how she felt after hearing the announcement that she could not return to school.

    “I swear to God I wept, but today I was very upset. What should I say? I cannot say anything. What do we do with them?” she responded, referring to the Taliban.

    Safiullah Padshah reported from Kabul and Christina Goldbaum from Dubai. Najim Rahim contributed reporting from Houston.

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    Valeurs Actuelles

    L’ancien ministre François Léotard éreinte Valérie Pécresse

    François Léotard ne mâche pas ses mots à l’encontre de Valérie Pécresse. « Lors de son meeting au Zénith de Paris, je l’ai trouvée d’une stupidité… », s’est lâché l’ancien ministre de Jacques Chirac, samedi 19 mars, dans les colonnes de Var-Matin. En retrait de la vie politique depuis 2002, François Léotard a expliqué ses critiques contre la candidate des Républicains : « Son déplacement guerrier sur la scène, sa mine, ses gestes ! J’ai compris à ce moment qu’on demandait aux femmes de se comporter comme des mecs pour être considérées. » Mais ses critiques vont aussi à l’endroit de Marine Le Pen. François Léotard a tout de même précisé qu’il se sent « féministe », mais à sa manière. « Moi, je suis féministe au sens profond du terme. Les femmes françaises ont assez de volonté, d’intelligence, de courage et d’audace pour devenir présidentes », a-t-il ainsi tonné.

    Soutien d’Emmanuel Macron

    L’ancien maire de Fréjus ne s’en cache pas : il soutient et votera pour le Président sortant, Emmanuel Macron. Et lorsqu’on lui demande si Emmanuel Macron sera réélu, il répond sans détour : « Le paradoxe, c’est que la guerre l’aide. Il a peut-être raison d’avoir laissé sa campagne de côté. » Et de préciser sa pensée : « Quand vous téléphonez deux fois par semaine à Biden, trois fois par semaine à Poutine, vous êtes nécessairement le candidat que les Français attendent pour les protéger. »

    Fréjus : les dernières actualités

    À Fréjus, la mystérieuse disparition de Nathalie Prince

    Fréjus : les dealers s’attaquent aux caméras de vidéosurveillance

    David Rachline : « Le RN a une base électorale solide »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    Quand Clermont-Ferrand se réinvente pour « faire métropole », en s’appuyant sur la recherche

    Lorsqu’elle est devenue métropole, la ville auvergnate s’est tournée vers son riche terreau universitaire, pour se forger une nouvelle identité.

    Plaine de Sarliève, à l’entrée sud de Clermont-Ferrand. Une grande étendue de monoculture intensive, balafrée par l’A75 et grignotée par l’urbanisation. D’ici dix à quinze ans, elle aura été profondément transformée. A la place de ce vaste vide : du maraîchage, des vergers, des élevages de poules, de brebis, des chemins de balade bordés d’arbres et de haies, des ateliers de sensibilisation ouverts au public…

    Ancienne capitale régionale – statut qu’elle a perdu en 2016 avec l’avènement des grandes régions –, Clermont-Ferrand est devenue, le 1er janvier 2018, une métropole, soit une communauté urbaine de 21 communes rassemblant près de 290 000 habitants. Un moment charnière qui a porté Olivier Bianchi, maire (PS) de la ville depuis 2014 et président de Clermont-Auvergne Métropole depuis sa création, à se tourner vers le riche terreau universitaire de sa ville, pour se forger une nouvelle identité. « Les élus ont de plus en plus besoin d’être nourris d’expertise, souligne l’édile. La recherche permet de renforcer ce qui est de l’ordre de l’intuition, elle nous apporte un éclairage solide, étoffé, objectivé. »

    « Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole. » Grégory Bernard, adjoint au maire de Clermont-Ferrand

    « Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole », reconnaît Grégory Bernard, adjoint au maire et conseiller métropolitain délégué au PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal) et aux opérations d’aménagement. « Au moment où la métropole prenait son envol, les éclairages de la recherche nous ont clairement orientés et poussés à passer un autre cap : ils nous ont fait prendre conscience que nous pouvions forger la métropole en nous concentrant sur la qualité de vie et la résilience du territoire, plutôt que de nous intéresser aux projets de grande envergure, de développer coûte que coûte une politique d’attractivité. »

    Agriculture urbaine

    Sur la plaine de Sarliève, les premiers arbres et haies ont été plantés à l’initiative de la Ferme de Sarliève. Une jeune société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) – à laquelle les élus vont être associés – qui s’attache à répondre au défi de la relocalisation de l’alimentation, tout en préservant l’environnement et en stoppant le grignotage des terres agricoles. Celle-ci s’est vu confier, par une famille propriétaire de terres sur la plaine, 80 hectares où elle va développer des parcelles d’agriculture bio avec des porteurs de projets agricoles en panne de foncier. « Nous voulons arriver à influencer l’aménagement des terres autour qui restent urbanisables », insiste Corinne Dupasquier, bénévole à la retraite, administratrice de Terre de liens Auvergne, une des trois associations à l’origine de la Ferme. L’endroit, idéalement situé, aiguise l’appétit des promoteurs.

    Le modèle de valorisation des sols que cherche à promouvoir la Ferme de Sarliève, la métropole entend l’étendre au reste de la plaine comme à tous les territoires agricoles bordant la collectivité. Pour cela, elle va créer sa propre SCIC, qui permettra d’aider les différentes communes concernées à racheter des terres et à y installer des maraîchers.

    « Sachant que 2 hectares de maraîchage, c’est au minimum un emploi, ce qui fait donc potentiellement plusieurs milliers d’emplois », insiste Grégory Bernard. Aussi, la métropole va-t-elle, là encore, s’appuyer sur un projet de recherche de l’UMR Territoires, « Ferments », conduit par les géographes Salma Loudiyi et Marie Houdart. Ce programme, explique la première, s’attache à suivre et analyser les différentes étapes et leviers du développement de la Ferme de Sarliève tout comme ses difficultés et controverses.

    « Même s’il peut y avoir débat lorsque les élus en viennent à la concrétisation, à la traduction en politiques publiques, une chose est sûre : tout en révélant un potentiel d’agriculture urbaine, la recherche nous a poussés à changer de focale sur la question du zéro artificialisation, relève Grégory Bernard. Car dépassant la seule approche quantitative du sujet, elle s’interroge sur l’usage, la valorisation de ces parties de territoire que longtemps on n’a pensé qu’à construire, pour en faire des supports d’activité humaine autre que de l’urbanisation. »

    Marges métropolitaines

    Et le potentiel existe au sein de la métropole : quelque 250 hectares de terres seraient en déprise agricole, sans compter 250 hectares de friches industrielles. « Ce sont là autant d’espaces parfois accessibles, souvent encore clos et soustraits aux regards comme aux pratiques, qui portent en eux des enjeux importants de reconquête et de relocalisation agricole. Et qui pourraient être valorisés en conciliant pratique agricole et pratiques métropolitaines récréatives », note Géraldine Texier, enseignante-chercheuse à l’UMR Ressources de l’Ecole d’architecture de Clermont.

    La métropole va créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine du Bédat, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.

    Avec son collègue David Robin, ils ont travaillé sur les marges métropolitaines, notamment sur la plaine du Bédat, située en bordure du quartier populaire nord. Leurs investigations ont conduit la métropole à inscrire cette autre plaine dans le PLUI, appelée à devenir un « parc agricole, naturel et urbain », où l’on pourra se promener, faire du sport, cultiver un jardin, faire du maraîchage.

    Aujourd’hui, ce territoire enclavé entre la voie ferrée et une zone logistique mêle jardins partagés, parcelles céréalières et maraîchères, espace pour les gens du voyage, déchetterie d’encombrants… Malgré la proximité avec la nature et la rivière Bédat, la marche à pied y est très difficile et prive les habitants d’un immense territoire à parcourir. La métropole, qui entend aujourd’hui valoriser ce territoire, va commencer par créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.

    La reconquête du quartier Saint-Jean, au cœur de Clermont, est plus avancée. Ce vaste triangle de 40 hectares est en partie en friche depuis la fermeture des abattoirs municipaux et de plusieurs entreprises de la filière viande. S’il accueille différentes d’activités économiques, ainsi que des logements locatifs sociaux et privés, l’environnement urbain y est pour le moins peu avenant. Ce quartier, dont la métropole veut faire le standard de la ville durable de demain, a été lui-même un terrain de jeu de l’école d’architecture pour reconstruire la ville sur elle-même. Ses recherches ont permis de poser les champs des possibles, sur la construction bas carbone et en circuit court.

    « Le juge de paix, c’est la démographie » : à Clermont-Ferrand, un dynamisme de l’emploi alimenté par les grandes entreprises

    Le premier élément sorti de terre, en passe d’être terminé, est le futur lycée Saint-Jean, qui ouvrira en septembre 2022. En bois du Massif central et isolé à la paille de Limagne (vaste territoire naturel auvergnat), il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Doit suivre un gymnase à proximité avec les mêmes qualités. Le tout entouré d’un grand parc de nature et de pistes cyclables.

    Au moment où la métropole clermontoise ambitionne de devenir capitale européenne de la culture – projet cher au maire Olivier Bianchi – « en forgeant un récit territorial qui embarque le citoyen, relève David Robin, la reconquête de lieux pour les ouvrir aux publics, la réintroduction du paysage, de la nature, de telle sorte que des continuités piétonnières puissent être établies, contribuent à la fabrication d’un territoire culturel ».

    Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.

    Laetitia Van Eeckhout

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    L'Humanité

    Bruno Reidal, paysan du Cantal, assassin ordinaire

    Prescription culture

    Cinéma Vincent Le Port filme l’histoire vraie d’un jeune homme en proie à des pulsions meurtrières. Un premier long métrage de très belle facture.

    Marie-José Sirach

    Le 1er septembre 1905, un jeune paysan séminariste de 17 ans est arrêté pour le meurtre d’un enfant de 12 ans. Un meurtre commis de sang-froid. Son forfait accompli, l’assassin se livre à la gendarmerie. L’affaire fait grand bruit dans les journaux de l’époque. L’atrocité du crime – la décapitation au couteau –, l’âge des protagonistes, le mutisme de l’assassin… Son cas est alors confié au professeur Lacassagne, médecin légiste, fondateur de l’école lyonnaise de la criminologie moderne, qui suggère à Bruno Reidal d’écrire sa vie, sans rien omettre.

    C’est à partir de ces écrits trouvés dans les archives de Lacassagne que Vincent Le Port a construit son film. Des confessions qui laissent entrevoir l’intelligence de ce jeune paysan, son goût pour la lecture, sa fascination, son rapport mystique à Dieu et à la religion, la violence des liens intrafamiliaux, la rudesse du monde paysan, sa condition sociale. Reidal est un petit paysan qui regarde, avec envie, avec amertume, nous ne le saurons jamais, les autres séminaristes, beaux jeunes hommes élégants issus des rangs de la petite bourgeoisie provinciale, quand lui marche dans des sabots rembourrés de paille.

    Une vie faite d’interdits et de désirs empêchés

    Le film est d’une grande pudeur et, pourtant, rien ne nous est caché, ni du geste criminel ni de cette confession portée par la voix off de celui qui incarne Reidal à l’image, Dimitri Doré, au jeu minimaliste fascinant. Les plans sur des paysages aux couleurs chaudes contrastent avec la noirceur des intérieurs miséreux des paysans, ces maisons au sol en terre battue, sans fenêtres pour mieux se protéger du froid. Le lieu du crime même est d’une beauté apaisante qui se heurte à la violence du geste meurtrier. Le réalisateur suit à la lettre le récit de Reidal, sa scolarité rythmée par les travaux à la ferme ; sa réussite scolaire et les frustrations qu’elle provoque ; sa ferveur religieuse où la vie et le péché se confondent. La vie de Bruno Reidal est une vie faite d’interdits, de désirs empêchés, de pensées sombres, noires, cruelles et terribles qui vont le conduire à commettre l’irréparable.

    Il y a quelque chose d’envoûtant dans le filmage de Vincent Le Port. La beauté de cette nature primitive filmée évoque des tableaux de maîtres. Les compositions de groupes, au sein de l’école, de la ferme familiale, ces reconstitutions des cartes postales d’antan en noir et blanc, témoignages précieux même si scénarisés qui nous sont parvenus, s’approchent au plus près de la condition des paysans d’alors. Le film est dominé par le poids de l’Église, de ses commandements aussi stricts que des coups de trique, auxquels voudrait se soumettre Bruno Reidal. Mais, aux prises avec ses pulsions meurtrières et sexuelles, il est impuissant à les contenir. Le film ne juge pas. Il nous permet de comprendre combien la frontière est ténue entre folie et normalité. L’itinéraire de Bruno Reidal est bien celui d’un enfant qui n’a pu lutter contre ses démons. Ses aveux disent la violence intérieure, ce glissement pro­gressif vers la folie. Ils racontent une société corsetée par des dogmes religieux incapables d’entendre la douleur et la détresse de ses enfants.

    cinéma
    France24 - World

    Live: Russian forces shell residential area in Kyiv, Joe Biden heads to Europe

    Issued on: 23/03/2022 - 07:43

    FRANCE 24 Follow

    Four people were injured and buildings damaged in Russian strikes on a residential area of the Ukrainian capital, officials said on Wednesday. US President Joe Biden is heading to Europe on Wednesday for an emergency NATO summit on Ukraine. Follow FRANCE 24 for live updates of the day's events.

    12:41 pm: Ukraine says talks with Russia 'difficult'

    Kyiv said Wednesday that talks with Russia to end nearly one month of fighting were encountering "significant difficulties" after Moscow accused the United States of hindering peace efforts.

    "The negotiations are continuing online. They are proceeding with significant difficulties because the Ukrainian side has clear and principled positions," Ukraine's lead negotiator Mykhailo Podolyak told reporters in written comments.

    12:01 pm: "Putin plans to attend G20 summit" 

    President Vladimir Putin plans to attend a G20 summit later this year in Indonesia, Moscow's envoy said Wednesday, dismissing suggestions Russia could be excluded from the group over the war in Ukraine.

    A day earlier, the United States indicated it would consult allies over Russia's membership in international forums to increase pressure over the invasion of Ukraine, which has prompted a refugee crisis in Europe and roiled global markets. 

    Russian Ambassador to Indonesia Lyudmila Vorobieva said G20 host Jakarta had already invited Putin to the November heads of state summit in Bali.

     

    10:52 am: International volunteers gather on Polish border to help refugee influx 

    Following the Russian invasion, more than 3.5 million refugees have fled Ukraine. Poland has taken in most of these refugees. FRANCE 24’s Ellen Gainsford reports the Polish-Ukrainian border on how volunteers from all over the world are providing Ukrainians with practical help and moral support.

    10:20 am: Putin's offensive in Ukraine 'stuck', says Germany's Scholz

    Russian President Vladimir Putin's invasion of Ukraine has stalled despite the daily assaults inflicted by his troops, German Chancellor Olaf Scholz said on Wednesday, urging Moscow to "immediately" stop the fighting.

    "Putin's offensive is stuck despite all the destruction that it is bringing day after day," Scholz said in a speech to the German parliament.

    Unprecedented sanctions imposed by Western partners are working and will only bring further damage to Russia's economy, warned the German leader.

    "But that is just the beginning, many of the toughest consequences will only been seen in the coming weeks," he said, warning that "we are constantly creating sanctions".

    Putin "must hear the truth" that not only is the war destroying Ukraine, "but also Russia's future".

    Scholz insisted that Germany stands by Kyiv but said he would not endorse calls for NATO to help erect a no-fly zone over Ukraine or to send in "peacekeeping troops".

    "As difficult as it is, we will not give in on that," he said, adding that Germany would not risk a direct military conflict between nuclear-armed Russia and NATO. 

    09:46 am: 'Sending peacekeepers to Ukraine may lead to NATO-Russia confrontation'

    Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Wednesday said sending peacekeepers to Ukraine may lead to a direct confrontation between Russia and the NATO military alliance.

    Poland last week said an international peacekeeping mission should be sent to Ukraine and be given the means to defend itself.

    09:06 am: Nine humanitarian corridors agreed for Wednesday, says Ukrainian deputy PM

    Agreement has been reached to try to evacuate civilians trapped in Ukrainian towns and cities through nine “humanitarian corridors” on Wednesday, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

    Signalling no agreement had been reached with Russia to establish a safe corridor form the heart of Mariupol, she said people wishing to leave the besieged port city would find transport in nearby Berdyansk.

    08:04 am: Local ceasefire agreed for Luhansk, says governor

    The governor of the Luhansk region in eastern Ukraine said agreement had been reached on a local ceasefire to evacuate civilians trapped by fighting. Governor Serhiy Gaidai said on the Telegram messaging app that the ceasefire would come into force at 9am.

    01:34 am: March 22: Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

    Entrepreneur Dmytro Tymoshenko has turned his paint company into a force for Kyiv’s self-preservation. His facilities are now producing their own bulletproof vests as well as serving as a hub for distribution of medicine and other humanitarian aid. FRANCE 24’s James Andre, Jonathan Walsh and Oleksiy Gordieiev report from the Ukrainian capital:

    11:22 pm: Zelensky says talks with Russia tough but ‘moving forward’; 100,000 still trapped in Mariupol

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky said early Wednesday that peace talks with Russia to end the war were tough and sometimes confrontational but added “step by step we are moving forward”.

    In his nightly video address, Zelensky also said 100,000 people were living in the besieged city of Mariupol in inhuman conditions, without food, water or medicine.

    Zelensky said more than 7,000 people had escaped in the last 24 hours, but one group travelling along an agreed humanitarian route west of the city were “simply captured by the occupiers”.

     

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    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    ON THE GROUND

    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    As it happened

    EU accuses Russia of committing ‘massive war crime’ in Ukraine’s Mariupol

    Le Monde

    Location de biens, arrêt de la production à bas prix... Des entreprises réinventent tout pour sortir du modèle productiviste

    Vendre l’usage d’un bien plutôt que sa possession, réduire notre consommation de ressources, développer la coopération plutôt que la guerre des prix… C’est la promesse de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, séduisante sur le papier mais complexe à mettre en œuvre.

    « J’ai voulu créer une imprimerie qui serve vraiment à quelque chose » : c’est ainsi que Julien Da Costa, patron de la TPE Flex’Ink, installée dans le Pas-de-Calais, résume son parcours pour réinventer son modèle économique. Son histoire est le symbole d’une économie à bout de souffle, basée sur l’impérieuse nécessité d’augmenter les volumes de vente et sur la pression toujours plus forte sur les prix. Pendant quinze ans, Julien Da Costa a travaillé en tant que commercial dans l’imprimerie familiale, spécialisée dans les étiquettes de boîtes de conserve. Mais, dans les années 2000, le secteur est bousculé par l’arrivée de concurrents en ligne, plus gros, moins chers et installés à l’étranger. « Le cercle vicieux s’est alors enclenché pour nous, raconte l’entrepreneur. Nous avons dû réduire nos marges, piloter l’entreprise de manière plus drastique en chronométrant chaque tâche, trouver des systèmes d’intensification de la production avec, en bout de chaîne, une pression de dingue sur l’atelier et les équipes dans les bureaux. »

    Turn-over, mal-être au travail et épuisement sont les symptômes de cette agonie silencieuse de l’économie de marché. En quelques années, c’est toute l’entreprise qui surchauffe et finit par déposer le bilan. Fin de l’histoire ? Non. Julien Da Costa aime son métier, il ne veut pas le lâcher. Il rejoint alors un groupe de travail du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) sur le thème de « l’économie de la fonctionnalité et de la coopération » (EFC) pour se « déformer » de la logique de volume et invente, au terme de trois ans de recherche et développement avec ses clients, une autre manière d’être imprimeur.

    « Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens » Elisabeth Laville (Utopies)

    Au lieu de vendre un volume d’impressions fixe, « qui finissaient pour la plupart à la poubelle ou dans les placards de [ses] clients », il les forme à imprimer la juste quantité et leur offre la possibilité de mettre à jour leur document en ligne pour une réimpression contre un abonnement mensuel. « Moins j’imprime, plus je suis rentable », résume Julien Da Costa, qui tire ses bénéfices non plus des impressions, mais des abonnements souscrits par ses clients.

    Le concept d’économie de la fonctionnalité a émergé dans les années 1980, développé par l’architecte Walter Stahel et repris par le philosophe Dominique Bourg dans les années 2000. « Dans sa forme la plus basique, c’est le passage du produit au service, détaille Elisabeth Laville, fondatrice et directrice d’Utopies, cabinet de conseil en développement durable. On va louer plutôt que posséder, vendre l’usage plutôt que le bien lui-même. » La valeur du produit se retrouve alors dans les bénéfices que le consommateur en retire, ce que l’économiste Philippe Moati appelle les « effets utiles ». Au lieu de posséder une voiture en ville, le consommateur va en louer une quelques heures, disponible dans sa rue, sans se soucier de son entretien ou des frais d’assurance. « Cela démocratise l’idée que la possession est une servitude, poursuit Elisabeth Laville. Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens. »

    Passage du produit au service

    Un cheminement qui devrait plaire aux citoyens de l’Hexagone qui se déclarent favorables à 80 % à l’idée que « l’important, c’est de pouvoir utiliser un produit plus que de le posséder », selon le dernier Observatoire du rapport des Français à l’économie circulaire de L’ObSoCo (L’Observatoire société et consommation), publié en 2019. « En dix ans, on a vu émerger cette prise de conscience des consommateurs qu’ils ont un rôle à jouer dans la transition écologique, détaille Véronique Varlin, directrice associée de L’ObSoCo. Ils sont en attente vis-à-vis des entreprises qu’on leur donne les moyens d’agir, de consommer de manière responsable. »

    Vendre avant de fabriquer : quand la précommande bouscule la mode

    Depuis quelques années, les offres de location de biens pour les particuliers se sont ainsi multipliées : Seb loue des appareils culinaires, Decathlon des packs complets pour le camping ou encore Bocage commercialise des abonnements pour des chaussures. A priori, une bonne idée pour réduire l’utilisation de ressources. « Ces offres ont un certain succès, sont séduisantes sur le plan intellectuel, mais c’est tellement à la marge dans le chiffre d’affaires de ces grands groupes qu’on ne peut pas parler d’une évolution réelle », relativise Elisabeth Laville. Tout au plus c’est « une manière de fidéliser les clients, de faire exister sa marque dans l’esprit du consommateur », poursuit Laurence Grandcolas, fondatrice de MySezame, start-up qui forme les dirigeants et leurs équipes aux transformations et innovations business liées aux enjeux sociétaux.

    Elle alerte aussi sur les « effets rebonds » de cette forme d’économie de la fonctionnalité. Dans le secteur automobile, le leasing (location avec option d’achat) – qui représente 47 % des financements de voitures neuves en 2021 contre 21 % en 2015, selon le cabinet C-Ways – « ne fait que recréer des effets de surconsommation en changeant plus souvent encore de modèle de voiture, poursuit la spécialiste. L’économie de la fonctionnalité est une bonne idée pour la planète à condition qu’elle s’accompagne d’une prise en compte du cycle de vie complet du bien ».

    De belles réussites dans le B to B

    Pour être vraiment vertueux sur le plan écologique, il est donc indispensable d’aller un cran plus loin dans la réflexion. « Comment rester rentable tout en faisant en sorte que les clients consomment moins ? » C’est la question que l’équipe du laboratoire d’intervention et de recherche Atemis (Analyse du travail et des mutations des industries et des services) s’est posée au début des années 2000, sous la houlette de l’économiste Christian du Tertre. « Pour y arriver, il faut forcément changer le modèle d’affaires et apporter des services qui vont permettre une performance d’usage des biens et de générer une autre source de revenus, détaille le chercheur. La rentabilité devient alors fondée sur la réduction d’usage. Et pour obtenir cette performance, on comprend que l’entreprise a besoin de la coopération des usagers. » C’est ainsi que le cadre théorique de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération est né.

    Sur le marché « business to business », l’EFC compte quelques belles réussites, « les mêmes que l’on cite depuis vingt ans », tacle Elisabeth Laville. Ce sont les cas de Xerox, Michelin et Signify (le nom de Philips Eclairage, depuis 2018). Xerox ne vend plus des photocopieurs aux entreprises mais les loue avec un service de gestion de leur parc, d’approvisionnement en papier et cartouches d’encre. Michelin vend des kilomètres plutôt que des pneus aux grands groupes de transport de marchandises en Europe de l’Ouest et dans les mines de surface d’Amérique latine.

    Ainsi, « le premier effet positif de l’économie de la fonctionnalité va être de pousser les entreprises non plus à produire au prix le plus bas, mais à innover pour fabriquer un produit le plus performant possible, explique Gaël Quéinnec, directeur prospective chez Michelin. L’une des difficultés de l’innovation, c’est de réussir à en extraire toute la valeur. Si par exemple on met au point un pneu qui dure en moyenne 20 % de kilomètres en plus, on ne va pas réussir à le facturer 20 % plus cher, tout simplement parce que les gens vont douter de la promesse. Avec la logique de l’EFC, il y a un partage de la valeur avec le client. » Ainsi les clients de Michelin sont formés au bon usage de leurs pneus avec, en ligne de mire, la perspective de faire des économies en achetant des kilomètres, plutôt qu’en en étant propriétaires.

    Accompagner les TPE-PME

    Enfin, dans le secteur de l’énergie et de l’éclairage, Signify ne vend plus des ampoules à ses clients industriels, mais « un engagement de performance » sur l’éclairage d’une usine, d’un entrepôt, d’un aéroport ou encore d’une ville. La bascule vers ce modèle s’est opérée avec l’arrivée des ampoules à LED dans les années 2010, une rupture technologique qui bouleverse toute l’entreprise, à commencer par son modèle économique. D’un produit « consommable », jetable, l’ampoule à filament, Signify passe à un produit avec une durée de vie de plus de vingt ans et un prix quatre fois plus élevé à son lancement. « C’est un de nos clients qui nous a dit : Ne me vendez pas vos produits, vendez-moi de la lumière », raconte François Darsy, chef de marché industrie et tertiaire. Le modèle est simple : pour l’équipement d’une usine, Signify prend en charge financièrement tous les travaux pour l’optimisation du système d’éclairage, assure son entretien et se rémunère sur les économies d’énergies (consommation jusqu’à cinq fois moindre) réalisées à long terme par son client.

    « Partout, des adaptations majeures seront à apporter pour faire face aux impacts du réchauffement »

    C’est l’architecte hollandais Thomas Rau, visionnaire sur la durabilité des bâtiments et l’architecture circulaire, qui fait le premier cette demande à Philips pour équiper ses nouveaux bureaux. « Le modèle de l’EFC est vertueux sur le plan de l’utilisation des ressources, les économies d’énergie oscillent entre 50 et 90 %, affirme François Darsy. Mais pour que le deal soit intéressant, il faut des clients avec un usage intensif de l’éclairage. »

    Une approche à saluer donc, « avec un triple alignement d’intérêt entre l’entreprise, le client et la planète qui fait toute sa force », estime Laurence Grandcolas, mais qui reste toujours limité dans la part du chiffre d’affaires de ces grands groupes. Moins de 10 % au niveau mondial pour Michelin, 16 % en 2020 pour Signify qui projette de doubler cette part d’ici à 2025. Ainsi depuis 2010, le laboratoire Atemis concentre ses efforts sur les TPE-PME, avec la création de clubs d’entreprises sur tout le territoire et de parcours d’accompagnement de dirigeants. Un travail de dentelle et de longue haleine, qui permet d’aboutir à des résultats prometteurs, comme celui de l’imprimeur Julien Da Costa, qui ambitionne de créer un nouveau standard pour son secteur. Le premier club du genre, le club NOE, est né en 2014 dans les Hauts-de-France, porté par le CJD, la chambre de commerce et d’industrie, la région, le réseau Alliance et Atemis.

    Il compte aujourd’hui 80 membres, tous confrontés aux mêmes impasses de l’économie de marché. Ainsi le chauffagiste Dumont ne vend plus simplement des chaudières, mais des « solutions de performance énergétique » pour le confort et la santé des occupants de locaux. La TPE Les Paniers de Léa, qui vendait des corbeilles de fruits à des particuliers sur leur lieu de travail, propose désormais un programme complet pour changer de comportement alimentaire. « La démarche EFC nécessite du temps et une gymnastique intellectuelle, analyse Delphine Cabalion, animatrice du Club EFC Grand Est chez Initiatives durables. Par exemple, sur la question de la rémunération des commerciaux, poussés à vendre plus pour décrocher des primes, il faut imaginer une autre forme de rémunération. Cela oblige les entreprises à repenser leur métier, à développer de nouvelles compétences… c’est de la conduite de changement. »

    « Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines années décennies », Christian du Tertre (Artemis)

    L’Institut européen de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, lancé par Atemis en 2014, fédère ainsi une dizaine de clubs en France et reçoit le soutien de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. La démarche EFC se révèle aussi intéressante à l’échelle d’un territoire pour repenser les grandes fonctionnalités de la vie : se nourrir, se déplacer, habiter, se former, se soigner etc. « La fin des voitures, ce n’est pas seulement sortir de la propriété, détaille Christian du Tertre. Il faut s’intéresser au système de mobilité dans sa globalité et apporter des réponses adaptées à chaque bassin de vie. »

    Indice de réparabilité : les notes des constructeurs surévaluées, d’après une association

    Ainsi l’Ademe et Atemis ont lancé, en 2020, le programme de recherche-intervention Territoires de services et de coopérations (Coop’ter). « Depuis quarante ans, l’économie se résume à la seule dimension monétaire, poursuit le chercheur. Nous avons oublié de nous demander si ce que nous produisons est utile pour les personnes et les territoires. Cela implique de sortir du principe de concurrence et d’inventer ce que j’appelle des écosystèmes coopératifs territorialisés qui requièrent une multiplicité d’acteurs. Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines décennies. » Etre utile à la société : et si c’était le rôle de l’économie ?

    Cet article a été rédigé dans le cadre de la conférence organisée par « Le Monde », « De la propriété à l’usage des biens : la fin de l’accumulation ? », qui se tiendra le 22 mars, à Châtellerault en partenariat avec l’Etape de l’innovation Novaq. Avec la participation de Gaël Quéinnec (Michelin), François Darsy (Signify), Véronique Varlin (ObSoCo), Laurence Grandcolas (MySezame) et Christian du Tertre (Atemis). Pour s’inscrire : www.adi-na.fr/agenda/etape-de-linnovation-novaq-economie-a-impact-positif-de-la-propriete-a-lusage-des-biens-la-fin-de-laccumulation.

    Julia Zimmerlich

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    France24 - World

    Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

    Issued on: 23/03/2022 - 07:45

    James ANDRÉ James ANDRÉ

    Entrepreneur Dmytro Tymoshenko has turned his paint company into a force for Kyiv’s self-preservation. His facilities are now producing their own bulletproof vests as well as serving as a hub for distribution of medicine and other humanitarian aid. FRANCE 24’s James Andre, Jonathan Walsh and Oleksiy Gordieiev meet volunteers participating in the effort.

    Dmytro Tymoshenko’s paint company employed 70 people before Russia invaded Ukraine a month ago. Since then, regular operations have stopped, and Tymoshenko has instead turned the company’s resources towards protecting the capital – starting by producing their own bulletproof vests.

    “So many people came to self-defence units. All of them came just with a gun but without bulletproof vest, without medicine, without anything. So we try to equip them to win,” Tymoshenko said.

    His wife and children have fled abroad to find refuge from the fighting. But Tymoshenko has stayed on, turning his warehouses into logistical hubs, where volunteers sort and dispatch medicine and other supplies.

    Among them is Anna Babenko, who volunteers while her husband fights on the front lines. His unit was recently hit.

    “He called me late last night and told me that only four of them were still alive,” Babenko says. “I want the air raid sirens to stop. I want the children to go to school. I want all of this to stop.”

    Click on the video player above to watch the full report.

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    ‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

    WAR IN UKRAINE

    Mariupol deputy mayor describes scenes of horror in embattled city

    As it happened

    Zelensky says 100,000 still trapped in Mariupol, facing ‘inhumane conditions’

    Valeurs Actuelles

    Trois militants du Rassemblement national agressés dans le Var

    Ce ne sont pas les premiers militants du Rassemblement national à se faire agresser. Lundi 20 mars, alors qu’ils collaient des affiches à Hyères pour Marine Le Pen, trois militants varois du RN ont été agressés, rapporte Nice-Matin. L’un d’eux, le conseiller régional Stéphane Rambaud, responsable de la 3e circonscription du Var, explique qu’ils ont été pris à partie par un groupe de « racailles », selon ses propres mots. Il raconte : « J’ai commencé à essayer de discuter, ils nous ont traités de tous les noms, un de mes camarades a pris des coups, a été mis à terre. Quand ils ont vu qu’on collait pour Marine, ils ont arraché les affiches. […]  On a commencé à partir, on a entendu un grand bruit, on a pris un caillou dans la vitre arrière qui a explosé, puis un second. »

    Dépôt de plainte

    Les trois militants marinistes se sont immédiatement rendus à Toulon pour déposer plainte. « Le commissariat a été très efficace, des équipages de la DST ont été envoyés sur place et ont interpellé un individu qui a été reconnu », explique Stéphane Rambaud. Devant la recrudescence d’agressions que subissent tant des militants du RN que de Reconquête !, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a écrit au ministre de l’Intérieur pour le sommer d’agir et de faire cesser ces intimidations.

    Devant le climat de violences qui s’aggrave à l’approche du premier tour de l’élection présidentielle, j’alerte solennellement @GDarmanin et lui demande de tout mettre en oeuvre pour que la campagne se déroule plus sereinement et démocratiquement ⤵️ pic.twitter.com/NiEVhc3XZv

    — Jordan Bardella (@J_Bardella) March 21, 2022

    Var : les dernières actualités

    L’ancien ministre François Léotard éreinte Valérie Pécresse

    Var : l’homme qui avait causé la mort du maire de Signes condamné à trois ans de prison

    Hubert Falco devant la justice pour l’affaire “Hubert Eats”

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    « Le Monde », un média généraliste et indépendant

    « Le Monde » garantit à ses lecteurs une « information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée » sur ses supports numériques et imprimés. L’indépendance éditoriale constitue un principe jalousement défendu par les 500 journalistes de sa rédaction.

    Le Monde est un média français d’information générale qui rend compte de l’actualité internationale, nationale, économique et culturelle. Forte de plus de 500 journalistes présents sur tous les continents, la rédaction du Monde offre la couverture la plus exhaustive possible de l’actualité sur ses différents supports. Le Monde se lit sur ses éditions imprimées, son site Internet, ses applications et sur les réseaux sociaux.

    Le Monde a été fondé en 1944, au sortir de la seconde guerre mondiale, par le journaliste Hubert Beuve-Méry. Depuis sa création, il occupe une place singulière dans le paysage médiatique français. Il s’efforce, selon la charte d’éthique et de déontologie du Groupe Le Monde, d’offrir une « information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée ». Il cherche à traiter tous les aspects de la vie publique au travers de sa rédaction de journalistes généralistes et spécialisés ainsi que de son réseau de correspondants à l’étranger. Sa ligne éditoriale repose sur l’expertise, l’investigation et la pédagogie.

    Le Monde défend des valeurs humanistes et progressistes. Il soutient la démocratie contre toute forme d’autoritarisme. Il est proeuropéen et défend les droits humains et les libertés publiques, le pluralisme des idées et le respect de l’environnement. Il n’est lié à aucun parti politique. Ses éditoriaux, non signés, engagent toute la rédaction. Il s’attache à faire vivre le débat public, notamment par la publication de tribunes d’opinion dont les auteurs sont extérieurs à la rédaction. En lisant Le Monde, le lecteur doit pouvoir se forger librement une opinion.

    Totale liberté éditoriale

    L’indépendance éditoriale de la rédaction du Monde a toujours été préservée. Son capital a été contrôlé pendant des décennies par ses salariés, et notamment ses journalistes, réunis au sein de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), premier actionnaire de l’entreprise jusqu’en 2010. Le Monde, confronté à des difficultés financières, a alors dû faire appel à des actionnaires extérieurs, qui sont devenus majoritaires dans son capital : Pierre Bergé (décédé en 2017), Xavier Niel et Matthieu Pigasse.

    A leur arrivée, ces actionnaires ont signé une charte d’éthique et de déontologie garantissant la totale liberté éditoriale de la rédaction : ils se sont notamment engagés à « ne pas prendre part aux choix éditoriaux » et « s’interdisent de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication ». Un comité d’éthique et déontologie, présidé par une personnalité extérieure, a été constitué pour veiller à la bonne application de ces principes.

    Le directeur du Monde et la SRM sont les garants du respect de cette charte. La SRM a également le pouvoir de valider ou non, par un vote devant réunir une majorité qualifiée de 60 %, la nomination du directeur ou de la directrice du journal, proposé(e) tous les six ans par les actionnaires. L’actuel directeur, Jérôme Fenoglio, a été nommé en 2015 et son mandat a été renouvelé en 2021 pour six années.

    Une nouvelle équipe de direction de la rédaction au « Monde »

    Les journalistes du Monde sont restés actionnaires minoritaires du Groupe Le Monde à travers leur participation au Pôle d’indépendance du Groupe Le Monde, structure créée en 2010, qui réunit les sociétés de personnels du groupe ainsi que la Société des lecteurs du Monde. Ce pôle a notamment le pouvoir de bloquer l’entrée au capital du groupe d’un nouvel acteur qui ne respecterait pas les équilibres mis en place entre les sociétés de personnels et les actionnaires de l’entreprise.

    Retrouvez tous les articles de « Le Monde & Vous » dans cette rubrique. Vous y trouverez notamment des articles détaillant :

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    L'Humanité

    Mémoires incandescentes

    Actu

    Guerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.

    Latifa Madani

    Soixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.

    Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.

    « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »

    Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.

    Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.

    Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.

    Guerre d'Algérie
    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : ces Français qui se préparent à aller combattre

    Publié le : 21/03/2022 - 18:06Modifié le : 22/03/2022 - 12:51

    Samia METHENI Suivre

    Près de Bordeaux, des "recrues" civiles tentent de se former aux b.a.-ba de la formation militaire grâce aux conseils d'un ancien militaire des forces spéciales françaises. Tous s'imaginaient partir au front en Ukraine, mais face aux derniers développements dramatiques sur le terrain ukrainien, la plupart renoncent ou hésitent. 

    Le Monde

    « Le Monde », une indépendance éditoriale totale et absolue

    L’indépendance de la rédaction du « Monde » se fonde sur un dispositif unique dans le paysage médiatique international : une stricte séparation des pouvoirs éditorial et actionnarial et un droit d’agrément exercé par le pôle d’indépendance en cas de changement d’actionnaire de contrôle.

    Depuis sa fondation, en décembre 1944, Le Monde s’est construit sur des valeurs d’indépendance par rapport aux pouvoirs, qu’ils soient politiques, économiques ou autres. Des actionnaires extérieurs contrôlent la majorité du capital depuis 2010, mais plusieurs dispositifs encadrent ou limitent leurs pouvoirs. Ils donnent notamment aux journalistes et salariés de l’entreprise des droits de regard sur la gouvernance et l’actionnariat, et leur garantissent une totale indépendance éditoriale. De par ces droits spécifiques détenus par les salariés, le groupe Le Monde est une entreprise de presse à part. L’indépendance éditoriale de la rédaction du Monde et des autres titres du groupe est absolue.

    • Un pouvoir actionnarial de la rédaction et des sociétés de personnels

    Le Monde a longtemps appartenu à ses « actionnaires internes », et notamment à ses journalistes, réunis au sein de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), créée en 1951.

    L’histoire du « Monde », 75 ans de combats pour l’indépendance

    Quand, en 2010, pour des raisons financières, le groupe Le Monde a dû chercher des actionnaires extérieurs et céder la majorité de son capital, les sociétés de personnels et la Société des lecteurs du Monde (SDL) ont auditionné les différents candidats au rachat et voté pour choisir l’offre retenue. C’est ainsi que Pierre Bergé (mort en 2017), Xavier Niel et Matthieu Pigasse (le « trio BNP ») sont devenus propriétaires du groupe Le Monde, au sein d’une holding nommée Le Monde libre (LML).

    Les actionnaires historiques se sont alors rassemblés dans le pôle d’indépendance du groupe Le Monde, constitué de :

    • la Société des rédacteurs du Monde (SRM, rassemblant les journalistes) ;
    • la Société civile des publications de La Vie catholique ;
    • la Société des lecteurs du Monde ;
    • la Société des cadres du Monde ;
    • la Société des employés du Monde ;
    • la Société des personnels du Monde ;
    • la Société des personnels de Courrier international ;
    • l’Association des actionnaires minoritaires du Monde.

    En 2020, le pôle d’indépendance contrôle 25,4 % du capital de la Société éditrice du Monde (qui publie Le Monde mais également Télérama, Courrier international, La Vie et détient 35 % des parts du HuffPost ainsi que 51 % du Monde diplomatique). 72,5 % du capital est détenu par LML, où l’on retrouve Xavier Niel, Matthieu Pigasse et le groupe espagnol de presse Prisa.

    En avril 2021, les actions possédées par Xavier Niel ont été transférées dans un fonds de dotation (le « Fonds pour l’indépendance de la presse ») et sont statutairement incessibles : elles ne peuvent pas être vendues à un nouvel actionnaire. Autre protection, la modification de ces statuts ne peut pas intervenir sans l’aval du pôle d’indépendance.

    La SRM a également le pouvoir de valider, ou non, la désignation du directeur du journal proposé tous les six ans par les actionnaires, ce dernier devant recueillir au moins 60 % des votes des journalistes. Avec le président du directoire nommé par les actionnaires, le directeur du Monde forme le directoire du groupe Le Monde, qui dirige l’entreprise.

    • Une charte d’éthique et de déontologie publique

    L’arrivée de nouveaux actionnaires s’est accompagnée de la signature entre ces derniers et les sociétés de journalistes et de personnels, en 2010, d’une charte d’éthique et de déontologie précisant notamment les « droits et devoirs des actionnaires du Monde ». Ces derniers se sont en particulier engagés à « ne pas prendre part aux choix éditoriaux » et « s’interdisent de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication ».

    La relation avec les actionnaires repose sur deux principes fondamentaux :

    • ils donnent au groupe Le Monde la capacité de se développer et de mettre en place son autonomie financière ; ils en supervisent la gestion ;
    • ils n’interviennent en aucune façon sur le contenu éditorial par respect de l’indépendance de la rédaction.

    Un comité d’éthique et de déontologie veille au bon respect de la charte. Composé de représentants des personnels, de la direction et de la Société des lecteurs, ainsi que de personnalités qualifiées et indépendantes, il peut être saisi par une société de journalistes du groupe Le Monde, par une direction de rédaction ou bien par le président du directoire. Il émet des avis ou recommandations qui peuvent être publiés à sa demande.

    • Un droit de regard sur tout nouvel actionnaire contrôlant

    Ces dispositifs ont été renforcés en 2017 par l’obtention d’une « action d’indépendance » sanctuarisant les droits du pôle d’indépendance (et donc des personnels), même en cas de dilution de ce dernier dans le capital du groupe. S’il ne devait conserver qu’une seule part de capital, le pôle d’indépendance peut :

    • bloquer l’arrivée d’un nouvel actionnaire de la Société éditrice du Monde au-delà de 33,34 % ;
    • empêcher une modification des statuts si celle-ci a un impact sur ses droits ;
    • disposer d’un droit de première offre en cas de changement de contrôle de LML avec un délai de six mois pour constituer l’offre.
    Ce que change le nouvel accord entre les personnels du « Monde » et les actionnaires du groupe

    En 2019, à la suite de l’arrivée surprise d’un nouvel actionnaire, Daniel Kretinsky, dans la structure juridique détenant les parts de Matthieu Pigasse, une nouvelle pierre a été apportée à cette architecture unique dans la presse française : après une mobilisation de la rédaction, des personnels, des lecteurs et de personnalités extérieures, le pôle d’indépendance a obtenu un « droit d’agrément » s’appliquant à toutes les sociétés contrôlant directement ou indirectement le groupe Le Monde. Ce nouveau droit donne au pôle la capacité de bloquer l’entrée d’un nouvel actionnaire qui ne respecterait pas les équilibres mis en place depuis plus de dix ans entre la rédaction et les propriétaires de l’entreprise.

    « Même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous… » : le soutien des lecteurs du « Monde » dans son combat pour l’indépendance

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    L'Humanité

    Henri Curiel, un ardent internationaliste

    Actu

    La journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».

    La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.

    Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.

     La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS. 

    L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.

    Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.

    Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.

    Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).

    À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.

    En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.

    En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.

    Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.

    Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…

    Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.

    Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.

    Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.

    Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».

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    New York Times - World

    Pakistan’s Cricket-Star-Turned-Prime Minister Fights for Survival

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    Soaring inflation and a rift with the military threaten Imran Khan’s tenure as prime minister. He has dismissed criticism as a foreign conspiracy.

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    By Salman Masood

    ISLAMABAD, Pakistan — Prime Minister Imran Khan of Pakistan is fighting for his political survival after opposition political parties have moved for a no-confidence motion in Parliament and the country’s powerful military has withdrawn its support for his government.

    Mr. Khan, the former cricket-star-turned-politician, has announced plans to gather a million supporters in Islamabad, appealed to the Supreme Court to disqualify lawmakers who have defected from his party and denounced his critics as part of an American-influenced conspiracy.

    But as demands for his resignation mount, critics and analysts say he has lost his majority in Parliament and these measures are unlikely to change that.

    “He rightly senses that the end could be near,” said Arif Rafiq, president of Vizier Consulting, a political risk advisory company in New York. “And he’s a fighter. But it simply just doesn’t look like he’ll have the numbers to survive a vote of no confidence.”

    Pakistan, the world’s second-largest Muslim country, has been a reluctant if important American partner in the campaign against terrorism. A nuclear-armed country that backs the Taliban government in neighboring Afghanistan, it has drifted further from the United States under Mr. Khan, embracing a strategic partnership with China and closer ties with Russia.

    But the political threats to Mr. Khan are primarily domestic. Pakistan has been buffeted by double-digit inflation, leading to widespread dissatisfaction and fueling criticism that he has mismanaged the economy.

    In addition, he has lost the backing of the military, seemingly over his effort to place a loyal aide and former spy chief, Lt. Gen. Faiz Hamid, in charge of the army over the objections of the top brass.

    And as opposition parties exploit these weaknesses, Mr. Khan’s scorched-earth politics have left him with few friends and little negotiating room. He has at one time or another jailed most of the major opposition leaders. They are now out on bail but Mr. Khan has threatened to lock them up again.

    The denouement is likely to come in a vote in Parliament as soon as next week that, if it goes as expected, would extend Pakistan’s record of never allowing a prime minister to serve a full five-year term. But Mr. Khan’s heavy-handed tactics and the prospect of competing mass rallies in Islamabad this weekend have also raised fears of violence that could upend any democratic process.

    Three major allied political parties that are part of the governing coalition have now indicated that they could side with the opposition in the parliamentary vote. That would be enough to topple Mr. Khan’s government.

    Opposition leaders also claim to have the support of dozens of dissidents within Mr. Khan’s party, Pakistan Tehreek-e-Insaf. Last week, his party was rocked by the defection of at least a dozen lawmakers who accused their leader of failing to tackle inflation.

    “The ruling coalition has effectively lost the majority,” Mustafa Nawaz Khokhar, a senator belonging to the opposition Pakistan Peoples Party, said in an interview. “The military also appears to be uninterested in saving Imran Khan. The baggage of economic mismanagement is too much to carry.”

    Mr. Khan was elected in 2018, running as a nationalist promising to fight corruption, put the country’s anemic economy back on track and maintain an independent, anti-American foreign policy. But aside from the last, he has struggled to fulfill those promises.

    Pakistan’s economic problems are not entirely of his making. Inflation brought on by pandemic-related supply chain troubles is a global problem, as are rising energy costs. He has blamed the previous government for the high foreign debt he inherited.

    And true to his blustery, self-righteous style, he has mocked critics who say otherwise.

    “I am not here to check tomato and potato prices, but to raise a nation,” he said at a rally in Hafizabad this month. He has accused the opposition of “being bought with looted money” and, to the delight of his supporters, refers to the three main opposition parties as the “three stooges” or “the three mice.”

    But he has floundered with economic policy, changing his economic team several times during his first years in office. And while he was able to negotiate a $6 billion bailout from the International Monetary Fund last year, he has acknowledged that it was a mistake not to do so three years ago.

    The I.M.F. loan, the first $1 billion of which was agreed to in November, came at the cost of painful economic reforms that have sent fuel and electricity prices soaring. And the fact that the State Bank governor is a former I.M.F. employee has fueled criticism that the I.M.F. is now running the country.

    “The government can’t hide behind the excuse of Covid-19 for the price hike and inflation that has battered people from all strata,” Khurram Dastgir Khan, an opposition member of Parliament, said in an interview. “Back in August 2019, the inflation figure crossed 10 percent. The double-digit inflation has not relented since.”

    Critics have also accused Mr. Khan of carrying out political vendettas and members of his inner circle have been accused of corruption.

    And if Mr. Khan is able to elevate General Hamid, seen by the opposition as Mr. Khan’s political enforcer, as the new army chief, opposition leaders fear further arrests and repression. They have accused General Hamid of manipulating the 2018 general elections in Mr. Khan’s favor, and fear that as army chief he could do so again in the next election.

    Mr. Khan and military officials have denied that the military played any role in the election, but the military’s initial backing of Mr. Khan is widely thought to be a major reason for his rise to power.

    The current army chief’s term ends in November, and opposition leaders fear that Mr. Khan intends to replace him with General Hamid.

    That is a bridge too far for the military, analysts say, and that rift may be the most crucial factor in the current political crisis. The army is used to calling its own shots and has never accepted civilian leaders interfering in its internal matters.

    The break between Mr. Khan and the military first surfaced last year, after Mr. Khan resisted the military’s round of routine transfers and insisted that General Hamid continue as spy chief. Mr. Khan lost that battle, and General Hamid was sent off to a posting in Peshawar.

    The Latest on China: Key Things to Know

    China Eastern Airlines crash. Emergency workers found no survivors after a Boeing 737 plane carrying 132 people crashed in the southern region of Guangxi. The crash of China Eastern Airlines Flight 5735 is the country's worst air disaster in more than a decade.

    The war in Ukraine. Despite calls from other world leaders for China to play a more proactive role in pressing Russia to negotiate an end to the war, Beijing has instead tried to keep its distance. The result has left China, diplomatically, on the sidelines of the conflict.

    Omicron surge. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, Beijing is trying to fine-tune its “zero Covid” playbook, ordering officials to quash outbreaks but also find ways to limit the economic pain involved.

    The generals have also expressed dissatisfaction with Mr. Khan’s shambolic governance style and handling of the economy, according to politicians close to the military.

    “For over three years, Khan’s coalition government was propped up by the army,” Mr. Rafiq said. “Now the army’s stepped back. Maybe some major political concessions to them could buy him a few additional months.”

    Mr. Khan, who has used anti-American rhetoric to his political advantage, has attacked his critics by saying they are supported by foreign powers, namely the United States. Last week at a political rally in Swat, he urged the crowd to support him against “slaves of America.”

    While Mr. Khan has had several meetings with Russia’s president, Vladimir V. Putin, Pakistan’s relations with the United States have chilled and Mr. Khan has yet to speak with President Biden.

    In recent speeches, he has emphasized his resistance to American foreign policy, which made Pakistan a base for counterterrorism operations, and his supporters have claimed that the current groundswell of opposition stems from his refusal to allow the United States to use Pakistani bases for operations in Afghanistan. Last June, Mr. Khan said Pakistan would “absolutely not” allow the C.I.A. to use bases inside Pakistan for counterterrorism operations inside Afghanistan.

    The opposition has urged a more cooperative relationship with the United States, but Khurram Dastgir Khan, the opposition lawmaker, dismissed the claims of foreign powers being behind the opposition campaign as “absurd.”

    “There is no foreign hand,” he said. “The only hands in this episode are the upturned hands of Pakistani people, praying for deliverance from the current government.”

    Maleeha Lodhi, a former Pakistani ambassador to the United States and Britain, called the accusations of foreign interference “a classic populist but hollow tactic used by beleaguered governments.”

    “This has no basis, but aims to set up an alibi and find external scapegoats if he loses the no-confidence vote,” she said.

    The rising tensions have raised fears of violence as both sides engage in heated rhetoric and the political crisis pushes the country toward a new round of instability and turmoil. Opposition politicians are accusing Mr. Khan’s party of using violence to intimidate his critics and opponents.

    On Friday, dozens of Mr. Khan’s supporters attacked a building where dissident lawmakers from his party had taken refuge, citing threats to their security. Two of the attackers — lawmakers in Mr. Khan’s party — were arrested but quickly released.

    The opposition responded to Mr. Khan’s planned rally in Islamabad by announcing a counterprotest, raising fears of possible violent confrontations.

    Human Rights Watch warned last week that both sides should urge their supporters to refrain from violence.

    “The government has a responsibility to uphold the Constitution and allow for voting without threats or violence on the no-confidence motion,” the group said in a statement. “Both the government and opposition should send a strong message to their supporters not to subvert the democratic process or sway the vote through intimidation or other criminal acts.”

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    L'Humanité

    Pierre Semard, l’indomptable

    Actu

    engagement Le 7 mars 1942, le dirigeant ouvrier était fusillé par les nazis. Il participa à la création de la CGT-U et à la réunification de la CGT. Il fut aussi secrétaire général du PCF.

    L’histoire du mouvement ouvrier est bien souvent remisée au rang des antiquités. Elle n’aurait plus aucun sens aujourd’hui au nom de la transformation du monde. Ainsi, évoquer Pierre Semard pourrait être associé à une forme de nostalgie d’une époque définitivement révolue. Comment cet homme, alors que rien ne l’y prédestinait, est-il encore aujourd’hui une des personnalités historiques les plus estimées au sein de la CGT et notamment chez les cheminots ?

    La vie de Pierre Semard nous plonge dans une période de transition du mouvement ouvrier. Né en 1887, il entre très jeune dans le monde du travail. La CGT, constituée en 1895, en est à ses balbutiements. Il intègre les chemins de fer dans la Drôme. Affecté au secrétariat du chef de gare de Valence, il prend ses premières responsabilités syndicales. En 1917, il devient responsable de l’union CGT Drôme-Ardèche. En 1919, il est le dirigeant incontesté des cheminots de la Drôme. En février 1920, son charisme et son activité contribuent à une grève massive dans le département. À l’issue de cet épisode, Semard prend une dimension nationale. S’opposant à la direction fédérale, il va contribuer au changement de majorité. C’est le début de l’affrontement interne au sein de la CGT entre révolutionnaires et réformistes. En juin 1921, il se retrouve à la tête de la fédération CGT des cheminots, une organisation alors éclatée puisque des syndicats refusent que la fraction révolutionnaire prenne l’ascendant.

    Cette fédération n’est pas reconnue par la CGT, qui exclut Semard du comité confédéral national. La fédération doit quitter les locaux rue Baudin pour s’installer à la Grange-aux-Belles. Semard va alors jouer un grand rôle dans la création de la CGT-U. Il porte au sein de cette organisation sa vision du syndicalisme en plaidant pour l’adhésion à une internationale révolutionnaire. Et dans le même temps, au sein du Parti communiste naissant, il combat le contrôle du parti sur l’activité syndicale. Il porte cette orientation avec Gaston Monmousseau au congrès de l’ISR (Internationale syndicale rouge), où il obtient gain de cause.

    Pour un syndicalisme de masse n’affichant aucune doctrine

    En 1923, il est emprisonné à la Santé pour avoir agi contre l’occupation de la Ruhr. Lors du 2e congrès de la CGT-U en 1923, fidèle à ses convictions, il s’oppose aux commissions syndicales constituées par le PC et plaide pour un syndicalisme de masse ouvert et n’affichant aucune doctrine. Malgré ses positions tranchées, il entre au comité central du parti en janvier 1924 et en devient secrétaire général au lendemain du Ve congrès de l’Internationale communiste. La mort de Lénine marque un virage dans les concessions faites aux organisations françaises. Semard prône une rupture avec le sectarisme et l’autoritarisme, il souhaite une politique de débat. Sa confirmation comme secrétaire général en juin 1926 suscite de grandes discussions à Moscou.

    Ses positions contre la guerre du Maroc lui valent un nouvel emprisonnement, durant lequel il est écarté de la direction du parti. En 1933, il revient vers le syndicalisme et est élu secrétaire général de la fédération unitaire en juin 1934.

    Face à la montée du péril fasciste, Semard porte la voix de l’unité d’action tant sur le plan syndical entre les deux CGT que politique entre communistes et socialistes. Il favorise les fusions de syndicats locaux puis de réseaux et, le 24 novembre 1935, il est élu cosecrétaire général des fédérations unifiées. Il est à la tête de la délégation qui négocie les accords de 1936 pour les cheminots. À la création de la SNCF, en janvier 1938, il entre au conseil d’administration (CA) comme représentant des salariés. Toutefois, il est très critique sur cette forme de nationalisation. Dans son discours à la conférence des conducteurs à la Mutualité, il dira : « La nationalisation reste à faire. » Au lendemain de la grève de novembre 1938, il est révoqué du CA de la SNCF et rétrogradé au rang de facteur en écritures.

    À la suite du pacte germano-soviétique, les ex-confédérés les démettent, lui et ses camarades, de leurs ­responsabilités le 25 septembre 1939. Pour s’opposer à cette mesure antistatutaire, il décide avec Raymond Tournemaine de bloquer en banque les cotisations syndicales. Une plainte de ses opposants conduit à son arrestation et son incarcération à la Santé. Bien que l’accusation ne tienne pas, il est condamné à la prison le 6 avril 1940 pour le seul fait d’être communiste. Le 9 mai, il est révoqué de la SNCF.

    Début 1942, alors qu’il devrait être ­libéré, il est transféré de Bourges au camp de Gaillon. Le 6 mars, lorsqu’il apprend un nouveau transfert vers la prison d’Évreux, il sait qu’il s’agit de son dernier voyage. Le 7 mars 1942, désigné comme otage, il est fusillé par les nazis.

    L’Humanité clandestine publie le 1er mai un texte présenté comme sa dernière adresse aux cheminots, dans laquelle il salue l’Armée rouge et Staline et où il appelle les cheminots à l’action contre les nazis. L’ignominie de cet assassinat renforce les réseaux de la Résistance cheminote jusqu’à la grève insurrectionnelle du 10 août 1944.

    Le 7 mars 1945, un immense cortège traverse Paris, de la gare de Lyon au cimetière du Père-Lachaise. La dépouille de Semard est escortée par des milliers de militants communistes et de la CGT. Semard est entré dans l’histoire, il symbolise l’engagement sans faille, la discipline du militant et la fidélité à ses idéaux.

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    L'Humanité

    Essence, gazole, « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »

    Reportage

    À la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. reportage

    Émilien Urbach

    Cantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.

    Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.

    Comment éteindre la flambée des prix à la pompe

    « En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »

    Lire aussi : Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achat

    Ici, la voiture est indispensable

    Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »

    Une précarité grandissante

    Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »

    Lire aussi : Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

    Le sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »

    La colère gronde contre les compagnies pétrolières

    Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »

    Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.

    Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »

    Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »

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    Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

    Issued on: 23/03/2022 - 11:34

    Romain BRUNET Follow

    French President Emmanuel Macron hit the campaign trail in March, vying for re-election on a record that was somewhat stonewalled by five years of crisis. FRANCE 24 takes a look at how Macron has performed on social welfare issues – after the spending cuts he once pledged were thwarted by Yellow Vest protests and the Covid-19 pandemic.  

    This is the third installment of FRANCE 24's four-part series on Emmanuel Macron's record as French president after previous looks at foreign policy and economics.

    After winning office in May of 2017, Macron quickly set out to trim France's social welfare spending. That summer, the freshly elected centrist chose cuts that targeted low-income earners – a €5 a month cut to personalised housing aid and a massive reduction of subsidised employment contracts.

    Those measures were unpopular – but in line with the logic that a new French leader get the unpopular stuff out of the way early on. They also fit with Macron's budget-minded ethic at the beginning of his five-year term. Macron, who had served as economy minister under former Socialist president François Hollande, reasoned that if he was to boost purchasing power and stimulate business – while respecting the European Union's golden rule and bringing the deficit under 3 percent of GDP – there was no way around slashing social welfare spending.

    Those early decisions had staunch advocates in Macron's government – the fiscal discipline proponents the centrist president had poached from the right. Édouard Philippe, Macron's first prime minister, Economy Minister Bruno Le Maire and Interior Minister Gérard Darmanin, who initially served under Macron as budget minister, were all transplants from the conservative Les Républicains party.

    Macron's first economic measures – ending the wealth tax, imposing a 30 percent "flat tax" on capital gains – went further in earning the new French leader a moniker he has yet to shake: "le président des riches" (the president of the wealthy).

    The nickname stuck as Macron persisted in seeking a deep revamp of the French social model, which is either beloved or scorned depending on one's perspective. "We drop insane cash on social allowances and people are still poor. We don't see the end of it. The people who are born poor stay poor. The people who become poor stay poor ... People have to be made accountable," Macron was seen telling advisers in a June 2018 video.

    Three months later, the government rolled out a four-year, €8.5 billion "poverty plan". The project sought to rethink the French aid system from top to bottom in the name of "eradicating extreme poverty" within a generation. It sought to provide free breakfasts in some schools, €1 school lunches in some municipalities, daycare spots for children from underprivileged families and a new universal benefit meant to consolidate a number of existing social allowances. The plan's objectives were ambitious, but they gradually fell by the wayside. And yet spending cuts in other sectors remained a priority.

    'There is no magic money'

    Indeed, Macron's 2017 campaign platform had planned for some €25 billion in savings, including €15 billion in the healthcare sector. But as a result, the public health budget wasn't meeting the sector's needs, with personnel increasingly stretched to the breaking point. When a healthcare worker appealed to Macron for more resources back in April 2018, the president replied, "There is no magic money." The president's top priority was respecting France's budget commitments to Brussels. And on that score, the results were clear for all to see: France's budget deficit dropped from 3.4 percent of GDP in 2016, before Macron's election, to 2.8 percent in 2017 and 2.3 percent in 2018.

    But raising the carbon tax on fuel a few months later was the last straw for some in France and the result would come to disrupt Macron's plans. The Yellow Vest protest movement began in November 2018 as a motorists' revolt against rising fuel prices (French drivers are required to keep the high-visibility vests inside their vehicles as a safety measure) before escalating into a wider rebellion over the rising cost of living and against the government. At first, France's leadership downplayed the movement. But within weeks, it could no longer be ignored. As the fiery protests took hold on roundabouts nationwide, Macron was obliged to change course.

    To quell tensions in early 2019, Macron launched the Great Debate, a months-long pursuit of dialogue meant to register public complaints across the country. He also took action to boost purchasing power, including a €5 billion income tax cut, a €100 bonus for low-income workers and an increase in minimum pension benefits. The controversial carbon-tax hike, meanwhile, was simply cancelled. Altogether, the bottom line was €17 billion in fresh public spending.

    With the Yellow Vest crisis behind it, the government renewed its penny-pinching reform efforts, even at the risk of antagonising the country's labour unions. But worsening conditions in hospitals raised tensions with healthcare personnel throughout 2019. Finally, in November of that year, the government pledged €1.5 billion for the sector over three years, promised bonuses for nurses and nurses' aides, and assumed a third of the debts hospitals had incurred. But healthcare workers were unimpressed with the government's emergency plan. More than 1,000 hospital doctors, including 600 department heads, resigned in protest from the administrative functions of their jobs in January 2020. And the worst was yet to come for France's hospitals. 

    Meanwhile, Macron's promised unemployment insurance reform, adopted in 2019, raised the bar to qualify for benefits while trimming the amounts allocated to individual jobseekers. Those alternating between short contracts and periods of joblessness were penalised. And while Macron had promised over the course of his 2017 presidential campaign that independent workers and employees who chose to leave their jobs would gain access to jobseeker benefits, the conditions required to qualify were particularly restrictive in practice. The government explained that opening the system to too many people would have spurred unacceptably high spending. Indeed, cutting costs there had been a Macron campaign pledge, too; he had promised €10 billion in unemployment-insurance savings.

    Finally, at the tail end of 2019, the government set out to push through pension reform that was also meant to bring in savings. The revamp sought to introduce a new universal points system indexed to inflation and a so-called pivot age. That latter controversially sought to raise the age at which French retirees could collect a full pension by two years, to 64, while maintaining a legal retirement age of 62. The measure was not well received. Hundreds of thousands took to the streets in protest for weeks on end in late 2019 and early 2020. No small feat, the strike action became the longest ever in the history of the SNCF national public railway company and Paris public transit (RATP) as transportation workers sought to save their coveted special pension regimes. The government would finally take the controversial step of forcing the reform through parliament without a vote on February 29, 2020.

    'No matter the cost'  

    All of this was the prelude to a mammoth new crisis, the Covid-19 pandemic, which would yet again flummox Macron's budget-cutting dreams and inflict overlapping health and economic crises on much of the balance of his term. In March 2020, Macron suspended his pension reform and delayed the full deployment of his unemployment insurance revamp. Most importantly, Macron made a bold pledge that came to be known as his "no matter the cost" pandemic policy: He promised, whatever the price tag, to support public hospitals, save businesses and jobs, and stimulate an economy that would ultimately shrink by 8 percent, a recession deeper than any France had known since World War II. 

    The "magic money" Macron couldn't produce for healthcare personnel earlier in his term suddenly flowed freely and widely. France's healthcare budget grew by 9.4 percent in 2020 and 7.4 percent in 2021, with healthcare workers winning €9 billion in salary increases in the summer of 2020. Overall, the emergency measures France adopted in 2020 and 2021 cost €133.5 billion, according to the country's Treasury. France's budget deficit, meanwhile, rose to 9.2 percent of GDP and public debt soared to more than 155 percent in 2020. A far cry from the budgetary sobriety Macron had made the hallmark of his early years in office.  

    >> Macron unveils re-election manifesto, vows stronger France in time of crisis

    But as 2022 approached, with Macron eyeing re-election, the centrist incumbent was obliged to reassure the conservative segment of his base. His unemployment insurance reform finally came into effect in its entirety in the autumn of 2021. And the watchword became responsibility. "We want to pursue the redefinition of our social contract, putting duties before rights, from respecting authority to receiving social benefits," government spokesman Gabriel Attal told the daily "Le Parisien" in January.

    Hitting the campaign trail in March, Macron has carried through on that vision. He pledged last week that, if he is re-elected in April, he will condition welfare benefits on recipients dedicating 15 to 20 hours a week to rejoining the workforce, either through job training or partial employment. As for Macron's postponed pension reform, the president dropped the complex rejig once planned in favour of another that is hardly less controversial: he promised to raised France's legal retirement age by three years, to 65, if voters hand him a second term.

    This article has been translated from the original in French.

    French presidential election © France 24

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    Le Monde

    La charte d’éthique et de déontologie du groupe Le Monde

    La charte est entrée en vigueur mardi 2 novembre 2010.

    Sommaire :

    Préambule

    La présente Charte a pour objet de rappeler les principes essentiels d'indépendance, de liberté et de fiabilité de l'information, et de préciser les droits et devoirs des journalistes, des dirigeants comme des actionnaires. Elle aura force obligatoire entre les parties (sociétés ou associations des journalistes des différents titres, actionnaires, dirigeants du groupe Le Monde, directeurs des publications et des rédactions), et sera reprise par les statuts des sociétés du groupe Le Monde. En cas de changement à la tête d'un des titres du groupe, elle s'imposera en termes identiques à leurs nouvelles directions de la rédaction et de la publication.

    Cette Charte, commune à l'ensemble des publications et sites du groupe Le Monde, s'ajoute aux chartes et accords adoptés précédemment par chacun de ces titres. Ces textes, qui sont annexés à la présente Charte, restent pleinement valides à la seule exception de celles de leurs dispositions qui seraient contradictoires avec celles de la présente Charte. Toute modification apportée à cette Charte doit être approuvée par vote au sein des publications et ne prend effet que dans celles qui l'ont effectivement approuvée.

    La vocation des titres du groupe Le Monde est de fournir, sur tout support, une information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée. Les journalistes doivent porter un regard critique sur l'information et faire écho au pluralisme des opinions.

    Les journalistes disposent des moyens nécessaires pour exercer rigoureusement leur métier, collecter et vérifier les informations, indépendamment de toute pression extérieure. Ils s'interdisent toute manipulation et plagiat, ne relaient pas les rumeurs, évitent le sensationnalisme, les approximations et les partis-pris. Ils doivent éviter tout lien d'intérêt avec les acteurs des secteurs sur lesquels ils écrivent, et s'engagent à déclarer tout conflit d'intérêt.

    Des principes déontologiques communs aux rédactions du groupe Le Monde seront rappelés en annexe de la Charte d'éthique et déontologie, sans distinction de valeur et de force juridique avec le contenu de celle-ci.

    L'indépendance éditoriale des journaux du groupe Le Monde à l'égard de ses actionnaires, des annonceurs, des pouvoirs publics, politiques, économiques, idéologiques et religieux est la condition nécessaire d'une information libre et de qualité. Aucun texte ne peut leur être imposé, aucune orientation ne peut leur être dictée par une intervention ou une contrainte extérieure.

    Les actionnaires du groupe Le Monde garantissent l'indépendance économique de ses titres au sens de la présente Charte, mais se gardent d'intervenir dans leurs choix éditoriaux et leur traitement de l'information.

    La ligne éditoriale de chaque titre, dans sa version papier comme dans sa version en ligne, ne saurait être guidée ni infléchie par les intérêts des annonceurs, pas plus que par ceux d'autres titres du groupe. Les directeurs de rédaction (ou leurs délégataires) sont les responsables éditoriaux de la ligne et du contenu de leur publication.

    Au sein de chaque titre du groupe Le Monde, il existe un responsable de l'équilibre économique et de la gestion, distinct du responsable des contenus éditoriaux. En aucun cas, l'un de ces deux responsables ne peut prendre de décision ayant un impact sur le domaine de compétences de l'autre sans avoir obtenu l'accord de ce dernier.

    Deux Comités d'éthique et de déontologie distincts, chargés respectivement du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons, des sites du Monde Interactif et de ses applications numériques d'une part, et de l'ensemble des magazines (le "Pôle Magazines") et de leurs déclinaisons numériques d'autre part, sont chargés de veiller au respect de cette Charte.

    Ils veilleront notamment à ce que soit observé l'ensemble des principes contenus dans la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes (Munich, 1971), dont la pérennité est indispensable à l'indépendance éditoriale et qui constitue le socle déontologique de la profession de journaliste. Ces principes s'appliquent à la réalisation de tous les contenus éditoriaux produits par les rédactions du groupe, quels que soient leurs supports de diffusion.

    Cette Charte sera publiée pour tout ou partie dans les différents titres du groupe dès son entrée en vigueur et restera accessible en intégralité et à tout moment sur chacun de leurs sites.

    Devoirs et droits des actionnaires

    Les actionnaires du groupe Le Monde disposent des pouvoirs que leur confère le droit des sociétés. A ce titre, ils veillent à la bonne marche économique du groupe et de ses publications, à la définition de sa stratégie et de ses axes de développement. Pour assurer l'indépendance financière et politique des titres et sites du groupe, et pour en garantir l'indépendance et la liberté d'expression, chacun s'engage au respect des valeurs et principes définis au présent Code.

    Les actionnaires proclament leur attachement à l'indépendance éditoriale de ses publications. Ils s'engagent à respecter la présente Charte, ainsi que les chartes spécifiques en usage dans chaque rédaction du groupe. Tout nouvel actionnaire, majoritaire ou minoritaire, devra prendre le même engagement. Les sociétés du groupe Le Monde ne pourront enregistrer les mouvements ou souscriptions de valeurs mobilières donnant accès au capital qu'en contrepartie de l'adhésion et de la signature de la présente Charte par leurs bénéficiaires.

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    La structure actionnariale du groupe Le Monde fera l'objet d'une publication annuelle sur support papier et/ou numérique par chaque titre du groupe. A cette occasion, un rappel des intérêts détenus par les principaux actionnaires sera également effectué.

    Les actionnaires s'engagent à ne pas imposer de partenariats commerciaux au groupe avec les sociétés au capital desquelles ils figurent ou qui leur sont liées commercialement. De même, ils s'engagent à ne pas empêcher ou faire obstacle à des partenariats du même type avec des sociétés qui se trouveraient en concurrence avec les leurs.

    Lorsqu'un actionnaire du groupe Le Monde ou une entreprise dirigée ou détenue par l'un de ces actionnaires est citée dans un article publié par un titre du groupe Le Monde, cette particularité est signalée dans le corps de l'article, dans sa titraille ou dans une note de bas de page.

    Gouvernance

    Les actionnaires et membres des conseils de surveillance s'engagent à veiller à ce que, dans le cadre d'une expression publique, leurs déclarations ne puissent pas engager le groupe Le Monde, sauf dans le cas d'une communication décidée par le conseil de surveillance.

    La qualité de membre d'un directoire du groupe est incompatible avec :

    - un mandat électif national ou local (hors mandats municipaux dans des villes de moins de 30 000 habitants

    - des fonctions de direction, d'encadrement ou de représentation d'un parti politique ou d'un syndicat

    - des condamnations définitives à des peines de prison ferme liées aux sujets suivants : (i) incitation à la haine raciale ou pour discriminations ; (ii) financement illicite de partis politiques ; (iii) atteinte aux personnes.

    Devoirs et droits des journalistes

    Le présent Code reconnaît la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes, adoptée en 1971, à Munich, dans les termes suivants :

    Déclaration des devoirs et des droits des journalistes

    Préambule

    Le droit à l'information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain.

    De ce droit du public à connaître les faits et les opinions procède l'ensemble des devoirs et des droits des journalistes.

    La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l'égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics.

    La mission d'information comporte nécessairement des limites que les journalistes eux-mêmes s'imposent spontanément. Tel est l'objet de la déclaration des devoirs formulés ici.

    Mais ces devoirs ne peuvent être effectivement respectés dans l'exercice de la profession de journaliste que si les conditions concrètes de l'indépendance et de la dignité professionnelle sont réalisées. Tel est l'objet de la déclaration des droits, qui suit.

    Déclaration des devoirs

    Les devoirs essentiels du journaliste, dans la recherche, la rédaction et le commentaire des événements, sont :

    1/ Respecter la vérité, quelles qu'en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité ;

    2/ Défendre la liberté de l'information, du commentaire et de la critique ;

    3/ Publier seulement les informations dont l'origine est connue ou les accompagner, si c'est nécessaire, des réserves qui s'imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et documents ;

    4/ Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents ;

    5/ S'obliger à respecter la vie privée des personnes ;

    6/ Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte ;

    7/ Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement ;

    8/ S'interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation et les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage, en raison de la publication ou de la suppression d'une information ;

    9/ Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n'accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs ;

    10/ Refuser toute pression et n'accepter de directive rédactionnelle que des responsables de rédaction.

    Tout journaliste digne de ce nom se fait un devoir d'observer strictement les principes énoncés ci-dessus.

    Reconnaissant le droit en vigueur dans chaque pays, le journaliste n'accepte, en matière d'honneur professionnel, que la juridiction de ses pairs, à l'exclusion de toute ingérence gouvernementale ou autre.

    Déclaration des droits

    1/ Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources d'information et le droit d'enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique.

    Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en ce cas être opposé au journaliste que par exception et en vertu de motifs clairement exprimés ;

    2/ Le journaliste a le droit de refuser toute subordination qui serait contraire à la ligne générale de son entreprise, telle qu'elle est déterminée par écrit dans son contrat d'engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne générale ;

    3/ Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou à sa conscience ;

    4/ L'équipe rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute décision importante de nature à affecter la vie de l'entreprise.

    Elle doit être au moins consultée, avant décision définitive, sur toute mesure intéressant la composition de la rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion de journalistes ;

    5/ En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un contrat personnel assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu'à une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique.

    Publicité

    Dans chacun des titres du groupe Le Monde, sur support papier ou numérique, comme dans leurs suppléments ou numéros spéciaux, l'espace rédactionnel et l'espace publicitaire ou promotionnel doivent se distinguer sans aucune ambiguïté. La typographie, l'iconographie et la mise en page de la publicité ou des publi-reportages ne doivent pas prêter à confusion avec le contenu rédactionnel.

    Les impératifs publicitaires ne peuvent pas être évoqués pour influer sur les choix éditoriaux des titres du groupe Le Monde. Les journalistes ne contribuent pas, même de manière anonyme ou à titre gracieux, à la conception, à la rédaction, à l'illustration ou à la mise en page d'une publicité ou d'un publi-reportage publié dans un des titres du groupe.

    Les annonceurs n'ont aucun droit de relecture et d'intervention sur les contenus, y compris dans les suppléments et numéros spéciaux qu'ils auraient contribué à financer.

    Protection des marques

    Les marques du groupe Le Monde ne doivent pas être utilisées dans un cadre incompatible avec les valeurs du groupe. Les Comités d'éthique et de déontologie sont compétents pour apprécier et juger tout risque d'atteinte à l'image de la marque concernée.

    En cas d'accord entraînant un risque de ce type, le président du directoire de la Société éditrice du Monde (SEM) (ou, si elle est distincte de la SEM, le représentant légal de la maison mère du Pôle Magazine) devra saisir le Comité d'éthique et de déontologie concerné, dans un délai lui permettant de se prononcer avant tout engagement irrévocable. A défaut, le Comité d'éthique et de déontologie pourra être saisi par l'un quelconque de ses membres. Il pourra interdire toute utilisation de la marque, en dehors du secteur de la communication et des médias, dont il estimera qu'elle porte atteinte à l'image de cette marque.

    Rôle et pouvoir des sociétés de journalistes

    Instance représentative élue, le bureau des sociétés des journalistes (SDJ) ou de leur équivalent (associations de journalistes, sociétés de rédacteurs, etc.) de chaque publication a pour interlocuteur naturel et permanent la direction de sa rédaction du titre. En cas de litige, il peut saisir le Comité d'éthique et de déontologie compétent.

    Confronté à un problème d'ordre déontologique, tout journaliste est en droit de saisir le bureau de sa SDJ, afin que ce dernier en prenne connaissance, le soumette à la direction de la rédaction en vue de trouver une solution. La direction de la rédaction et la direction de la publication peuvent également saisir le bureau de la SDJ.

    La SDJ d'une publication est préalablement informée, dans un délai raisonnable, de toute décision relevant de la politique de développement du titre (notamment création ou acquisition d'un site internet, support audiovisuel et d'un nouveau produit ou d'une nouvelle activité). En cas de projet de changement de formule, la SDJ est informée par le directeur de la rédaction ou le directeur de publication. En cas de projet de modifications touchant au circuit de réalisation, et postérieurement à l'information des élus du personnel, le directeur de la rédaction en informera la SDJ concernée.

    Rôle et pouvoir des comités d’éthique et de déontologie

    Les Comités d'éthique et de déontologie, auquels les statuts des sociétés du groupe le Monde se réfèrent expressément, ont pour objet de veiller au respect de la présente Charte d'éthique et de déontologie dans les différentes publications et sites du groupe. Ils n'ont pas compétence pour se prononcer sur le contenu d'un article, ni pour prononcer des sanctions à l'encontre des journalistes.

    En cas de litige sur l'interprétation ou l'application de la Charte, le Comité d'éthique et de déontologie concerné peut être saisi par deux de ses membres, par une SDJ, la direction de la rédaction ou par le président du directoire. Dans un délai d'un mois à dater de la saisine, et après avoir auditionné les personnes de son choix, le Comité émet un avis et/ou des recommandations qui seront communiqués aux journalistes intéressés, à la direction de la rédaction concernée et au président du directoire, et qui pourront être publiés à sa demande. La direction du titre concerné s'engage à répondre de façon circonstanciée, et dans un délai de quinze jours, à l'avis ou aux recommandations du Comité d'éthique et de déontologie.

    Les Comités d'éthique et de déontologie se réuniront sur convocation de leur président ou à la demande d'au moins deux de leurs membres, et au moins deux fois par an. Ils établiront un rapport annuel qui rendra compte des sujets dont ils auront été saisis ainsi que des avis et recommandations rendus, rapport qui sera tenu à la disposition de toute personne intéressée et distribué aux journalistes des titres et sites concernés.

    Le Comité d'éthique et de déontologie du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons et du site lemonde.fr sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la Société des Rédacteurs du Monde (SRM), un représentant de la Société des Rédacteurs du Monde Interactif (SRMIA), un représentant des Sociétés des Cadres et Employés du Monde, un représentant de la Société des Lecteurs du Monde, le président du directoire de la société Le Monde SA (LMSA) ou son délégataire, le directeur du Monde ou son représentant, le directeur de la rédaction du Monde ou son représentant, deux personnalités qualifiées et indépendantes, nommées par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes concernées (SRM et SRMIA), une représentant de l'Association Hubert Beuve-Méry ou, en cas de dissolution de cette dernière, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par la Société des lecteurs du Monde et agréée par la SRM et la SRMIA, qui présidera le Comité.

    Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.

    Par ailleurs, à chaque fois que Le Monde.fr figurera à l'ordre du jour du comité, le responsable éditorial du Monde.fr y participera.

    Le Comité d'éthique et de déontologie du Pôle Magazines sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la SCP PVC, un représentant de la Société de journalistes de Télérama, un représentant de la Société de journalistes de La Vie un représentant de la Société de journalistes de Courrier international, le président du directoire de la société LMSA ou son délégataire, le directeur de la rédaction de Télérama, le directeur de la rédaction de La Vie, le directeur de la rédaction de Courrier international, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes du Pôle Magazines, qui présidera le Comité, un membre de l'Association Georges-Hourdin (étant entendu qu'il ne pourra avoir occupé précédemment de fonctions exécutives dans une publication du Groupe).

    Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.

    DOCUMENTS DU COMITÉ D’ÉTHIQUE

    Le règlement intérieur du Comité d’éthique et de déontologie du Monde

    Synthèses d’activité annuelles :

    MODIFICATIONS DE LA CHARTE D'ÉTHIQUE ET DE DÉONTOLOGIE

    Toute modification de la Charte d'éthique et déontologie du groupe Le Monde devra faire l'objet d'un vote des Assemblées générales de la SEM et de LMSA et avoir été préalablement approuvée par les deux Comités d'éthique et de déontologie et par les conseils de surveillance de la SEM et de LMSA.

    La Société des rédacteurs du Monde

    La Société des rédacteurs du Monde interactif

    La Société des journalistes de Télérama

    La Société des rédacteurs de La Vie

    La Société des journalistes de Courrier international

    Le Monde Libre

    Le Pôle d'indépendance du groupe Le Monde

    Le président du directoire de la Société éditrice du Monde et du Monde SA

    La directrice de la rédaction du Monde

    Les rédacteurs en chef du Monde.fr

    La directrice de la rédaction de Télérama

    Le directeur de la rédaction de La Vie

    Le directeur de la rédaction de Courrier international.

    ANNEXES

    Principes déontologiques

    Interviews : Les interviews publiés sous forme “Questions-réponses” ne doivent pas être relus par les personnes interrogées, ou alors dans le seul but d'éviter toute erreur factuelle ou de compréhension. Si la personne interrogée modifie substantiellement la teneur de ses propos, l'auteur de l'interview peut, avec la direction de la rédaction, refuser de publier l'entretien.

    Voyages de presse : Est qualifié de voyage de presse un déplacement organisé à des fins promotionnelles et pris en charge par un organisme extérieur. Le recours aux voyages de presse doit rester exceptionnel et se justifier professionnellement. L'acceptation d'un voyage de presse doit faire systématiquement l'objet d'une discussion avec un responsable hiérarchique, afin d'en déterminer l'intérêt et la nécessité. Tout journaliste peut refuser de participer à un voyage de presse, sans avoir à s'en justifier. La participation à un voyage de presse ne saurait valoir engagement du journaliste ou de sa rédaction à publier un article en résultant.

    La mention “Envoyé spécial” ne peut être utilisée, en cas de publication d'un article, que dans l'hypothèse où les frais de transport ont été pris en charge par le journal concerné. Dans le cas contraire, il ne peut être fait mention que du lieu où ont été collectées les informations. Cadeaux : Les journalistes s'engagent à refuser tout cadeau d'une valeur supérieure à 70 euros, ou de nature à mettre en cause leur indépendance. En cas de prêt de produits en vue de la rédaction d'un article, la mise à disposition des produits ou matériels ne peut dépasser une durée de trois mois.

    Droits de réponse et rectificatifs : Les droits de réponse sont publiés conformément à la loi. Tout journaliste concerné par la publication d'un droit de réponse doit être informé avant ladite publication. Il en va de même pour les rectificatifs.

    Conflits d'intérêt : Les journalistes du groupe n'acceptent pas de traiter un sujet autour duquel apparaît un conflit d'intérêt personnel. Ils ne couvrent pas un domaine dans lequel un membre de leur famille ou de leur entourage proche occupe une fonction d'autorité. Ils n'achètent pas d'actions d'une société dont ils suivent les activités pour leur journal.

    Toute chronique d'un ouvrage ou d'une œuvre dont l'auteur travaille régulièrement pour le titre ou le site qui la publie doit faire mention de cette qualité de collaborateur.

    NB. D'autres principes rédactionnels peuvent figurer dans les textes et chartes propres aux différents titres du groupe.

    Déclarations d’intérêt

    Déclaration d'intérêt de Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde

    Déclaration d’intérêt de Jérôme Fenoglio, directeur du Monde et membre du directoire du groupe Le Monde

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    Le Monde

    « Nos futurs, la parole à la relève », le podcast du « Monde Campus » sur les jeunes et l’engagement

    « Le Monde Campus » propose un nouveau podcast pour faire découvrir des initiatives menées par des jeunes dans toute la France.

    Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition de « Nos futurs, la parole à la relève », le nouveau podcast du « Monde Campus ». Actions pour le climat, préservation de notre alimentation, éducation aux médias, lutte contre le cyberharcèlement, création de parti politique… pendant cinq épisodes, partez sur le terrain à la rencontre de jeunes qui s’engagent pour faire bouger les lignes et construire le monde de demain. Un podcast réalisé en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes et diffusé du 23 au 27 mars sur Lemonde.fr et les plates-formes d’écoute.

    Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève

    Mercredi 23 mars

    Climat : ils ne marcheront plus à petits pas

    Ils voient la planète brûler mais ne regardent pas ailleurs. Ils sont jeunes, ont à peine terminé leurs études mais sentent déjà que le temps est compté. Avant eux, des rapports alarmants ont documenté les conséquences du réchauffement climatique. Avant eux, des militants ont déjà tiré la sonnette d’alarme. Mais ils ne baissent pas les bras et s’engagent à leur tour. Leur engouement, leur colère, leurs angoisses, leurs aspirations, ils les convertissent en actions sur le terrain. Plus question de transiger, encore moins d’abdiquer. Le climat est devenu leur priorité. Rencontre avec les bénévoles du mouvement citoyen Youth for Climate qui s’organisent à la veille d’une grève nationale pour l’écologie.

    Podcast. Climat : ils ne marcheront plus à petits pas (1/5)

    Jeudi 24 mars

    Alimentation : produire et nourrir, nouvelle génération

    Nourrir 9 milliards d’humains. En respectant le bien-être animal, la santé des consommateurs et en sauvegardant notre planète. Ce sont les défis qui se posent aujourd’hui. Mais quand on imagine l’assiette de demain, que voit-on ? Pour certains, la question ne se pose pas : ce sera du beau, du bon, du local et au meilleur prix. Appelez-les les idéalistes, les utopistes. Ils sont jeunes et réfléchissent à des alternatives pour produire différemment et en vivre. C’est le pari de Tom Rial, jeune maraîcher, que nous sommes allés rencontrer. Il a installé son exploitation bio sur petite surface dans le Perche en Normandie, nommée Une ferme du Perche, et compte bien en vivre.

    Vendredi 25 mars

    Médias : apprendre à s’informer, le nouveau défi de l’école

    Débattre de l’actualité, débusquer les fausses informations, animer des conférences de rédaction, développer son esprit critique. Un peu partout en France, l’éducation aux médias fait son apparition dans les classes. Au collège, au lycée, les élèves deviennent pour quelques heures journaliste ou présentateur. C’est le cas à Roubaix, dans la classe média du collège Madame-de-Sévigné. Là-bas, Sarah Ouagueni, une jeune professeure d’histoire-géographie, a mis au point un programme ambitieux : réaliser trois émissions de radio sur l’année, avec une à deux heures de préparation collective chaque semaine. Un engagement hebdomadaire pour permettre à ses élèves de s’ouvrir au monde et de sortir de leur bulle. Reportage en classe, lors de la préparation de la prochaine émission de radio concoctée par les élèves.

    Samedi 26 mars

    Sexualité sur les réseaux sociaux : la traque à l’impunité

    Vengeances sexuelles, photos dénudées, moqueries… Sur les réseaux sociaux, l’intimité et la sexualité peuvent parfois être étalées au grand jour. Pour lutter contre le cybersexisme et le cyberharcèlement, des jeunes militantes s’engagent et s’activent sur le terrain. Dans l’association Stop Fisha, elles sont plusieurs dizaines de bénévoles qui, au quotidien et par écrans interposés, écoutent et rassurent les victimes, débusquent les comptes injurieux, les infiltrent et les dénoncent… pour mettre fin à l’impunité. Reportage sur l’île de Ré auprès de Laura, Juliette et Victoire, trois bénévoles de Stop Fisha, qui interviennent dans un collège pour faire de la prévention auprès des jeunes.

    Dimanche 27 mars

    Politique : l’engagement des jeunes, autrement

    Se rendre aux urnes ne les intéresse plus. Voter, pour quoi faire ? Pourtant impliqués dans les grands débats de société, les jeunes se détournent de la politique. Pour faire entendre leurs voix, ils trouvent d’autres chemins d’expression. L’engagement associatif, les manifestations, les débats sur les réseaux sociaux. De ce constat est né, en 2014, Allons enfants. Un parti politique composé de jeunes de 18 à 29 ans avec pour objectif de donner une image nouvelle à la politique et de rajeunir les élus. Rencontre avec deux candidats – Aya Salama, 18 ans, lycéenne à La Roche-sur-Yon et la plus jeune candidate du parti, et Sébastien Allix, 27 ans, président d’une association à Rennes.

    « Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. Tournage, montage et voix off : Judith Chetrit. Production éditoriale et voix off : Joséfa Lopez pour Le Monde. Captation et mixage : Eyeshot. Identité graphique : Mélina Zerbib, Solène Reveney. Partenariat : Sonia Jouneau, Victoire Bounine.

    Joséfa Lopez

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    France24 - World

    Girls' schools in Afghanistan ordered shut just hours after reopening

    Issued on: 23/03/2022 - 05:46

    NEWS WIRES

    The Taliban ordered girls' secondary schools in Afghanistan to shut Wednesday just hours after they reopened, an official confirmed, sparking confusion and heartbreak over the policy reversal by the hardline Islamist group.

    "Yes, it's true," Taliban spokesman Inamullah Samangani told AFP when asked to confirm reports that girls had been ordered home.

    He would not immediately explain the reasoning, while education ministry spokesman Aziz Ahmad Rayan said: "We are not allowed to comment on this". 

    An AFP team was filming at Zarghona High School in the capital, Kabul, when a teacher entered and said class was over.

    Crestfallen students, back at school for the first time since the Taliban seized power in August last year, tearfully packed up their belongings and filed out.

    "I see my students crying and reluctant to leave classes," said Palwasha, a teacher at Omra Khan girls' school in Kabul.

    "It is very painful to see your students crying."

    United Nations envoy Deborah Lyons called reports of the closure "disturbing".

    "If true, what could possibly be the reason?" she tweeted.

    When the Taliban took over last August, schools were closed because of the Covid-19 pandemic, but only boys and younger girls were allowed to resume classes two months later.

    There were fears the Taliban would shut down all formal education for girls, as they did during their first stint in power from 1996 to 2001.

    The international community has made the right to education for all a sticking point in negotiations over aid and recognition of the new Taliban regime, with several nations and organisations offering to pay teachers.

    On Wednesday, the order for girls' secondary schools to resume appeared to only be patchily observed, with reports emerging from some parts of the country -- including the Taliban's spiritual heartland of Kandahar -- that classes would restart next month instead.

    But several did reopen in the capital and elsewhere, including Herat and Panjshir -- temporarily at least.

    "All the students that we are seeing today are very happy, and they are here with open eyes," Latifa Hamdard, principal of Gawharshad Begum High School in Herat, told AFP.

    Barriers

    The education ministry said reopening the schools was always a government objective and the Taliban were not bowing to international pressure.

    "We are doing it as part of our responsibility to provide education and other facilities to our students," ministry spokesman Rayan told AFP Tuesday.

    The Taliban had insisted they wanted to ensure schools for girls aged 12 to 19 were segregated and would operate according to Islamic principles.

    The Taliban have imposed a slew of restrictions on women, effectively banning them from many government jobs, policing what they wear and preventing them from travelling outside of their cities alone.

    They have also detained several women's rights activists.

    Even if schools do reopen fully, barriers to girls returning to education remain, with many families suspicious of the Taliban and reluctant to allow their daughters outside.

    Others see little point in girls learning at all.

    "Those girls who have finished their education have ended up sitting at home and their future is uncertain," said Heela Haya, 20, from Kandahar, who has decided to quit school.

    "What will be our future?"

     It is common for Afghan pupils to miss chunks of the school year as a result of poverty or conflict, and some continue lessons well into their late teens or early twenties.

     Human Rights Watch also raised the issue of the few avenues girls are given to apply their education.

     "Why would you and your family make huge sacrifices for you to study if you can never have the career you dreamed of?" said Sahar Fetrat, an assistant researcher with the group.

     The education ministry acknowledged authorities faced a shortage of teachers -- with many among the tens of thousands of people who fled the country as the Taliban swept to power.

     "We need thousands of teachers and to solve this problem we are trying to hire new teachers on a temporary basis," the spokesman said.

    (AFP)

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    UN votes to establish formal presence in Taliban-run Afghanistan

    The France 24 Interview

    Hamid Karzai criticises US move to divide Afghan assets between aid and 9/11 victims

    Focus

    Afghan refugees in France: A new but precarious beginning

    L'Humanité

    L’égalité ne relève pas du « miracle »

    Chronique

    Violaine de Filippis Abate

    Avocate

    Interrogé sur son bilan relatif à l’égalité femmes-hommes, Emmanuel Macron déclarait récemment qu’on ne changeait pas une société en cinq ans. Si l’argument tenait en 1974, lorsque Françoise Giroud, nommée au secrétariat d’État à la Condition féminine, déclarait : « Il n’y a pas de secrétariat d’État aux miracles », tel n’est plus le cas, un demi-siècle plus tard.

    Grande cause du quinquennat, qui serait reconduite comme telle en cas de réélection. Cinq nouvelles années qui serviraient à quoi pour l’égalité, si ce n’est à voter encore des textes dont ni la rédaction formelle ni le contenu de fond ne se montrent à la hauteur du but affiché ? Le président se contente-t-il de survoler les textes proposés par son ministère et de l’en féliciter à la vue de leurs titres ? Une bonne « façade », et rien de plus, comme le soulignait encore récemment l’association Osez le féminisme !

    Si la liste des mesurettes est longue, celle des mesures d’impact est courte. Prévoir des sanctions au caractère « éventuel » pour dissuader les entreprises qui ne respecteraient pas les quotas en matière d’égalité ? Se servir d’un index de notation dont les critères seraient à revoir en majorité ? Par ailleurs, les membres du corps médical et judiciaire ne sont toujours pas formés de façon satisfaisante aux violences physiques ­et/ou sexuelles. Les victimes sont expertisées par des experts médicaux et jugées par des magistrats qui n’y connaissent rien, ou presque.

    L’égalité ne relève pas du « miracle » mais d’un vrai ministère de l’Égalité acharné et non guidé par un désir de faire carrière en politique. Aux vraies mesures, le placard et aux fausses, le joli papier cadeau. Ces points ne sont même pas abordés sur la page de LaREM : « Le programme d’Emmanuel Macron pour l’égalité entre les femmes et les hommes. » Pourtant, il est bien mentionné que la nécessité est désormais de changer les mentalités. On rappellera donc qu’on ne change pas 300 000 ans de patriarcat sans obstination et compétence acérée. Organiser des campagnes de sensibilisation ne suffit plus, il faut mettre en œuvre des dispositifs qui fonctionnent, et pas se contenter d’approximatifs et timides pas en avant.

    La droite libérale, incarnée par Macron, a déjà démontré qu’elle était capable d’agir pour les droits des femmes (la loi Veil a été votée sous Giscard). Alors, puisque Manu ne va pas rentrer chez lui, j’ai envie de lui crier ce mot d’ordre modeste à la hauteur de nos espoirs même pas déçus car inexistants : eh, déconne pas, Manu ! Tu gonfles la taulière.

    BBC

    SANS TITRE

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky has called on Japan to increase sanctions on Moscow, including by introducing a trade embargo on Russian goods.

    In a video address to the Japanese parliament in Tokyo, Zelensky praised Japan for leading the way in Asia by piling pressure on Russia.

    Japan has joined other Western countries in imposing sanctions on Russian banks, businesses and individuals.

    Without providing evidence, Ukraine's president said Russian forces were preparing new attacks from the exclusion zone around the defunct Chernobyl nuclear power station. He also said he had received reports that Russia could be preparing to use chemical weapons.

    Zelenksy, who has also addressed other parliaments around the world virtually, including in the UK, received a standing ovation from the packed room after his speech.

    As we've been reporting, the US Pentagon says there are signs Ukrainian forces are fighting back successfully in some areas. The situation on the ground remains fluid, but here is the latest we know.

    The Ukrainian Defence Ministry says Ukraine's forces have retaken Makariv, which is a town about 40 miles west of Kyiv.

    Ukrainian flags are flying there once more, according to local authorities.

    Russian forces were pushed back in the farming town of Voznesensk, where a combination of volunteers and Ukrainian troops delivered a blow to Russian plans.

    First they blew up the bridge and then they manage to drive the invading army back, up to 100km, to the east.

    Meanwhile, in Kherson, close to the Crimean peninsula and the first city to fall to Russia, Ukrainian forces are also trying to recapture territory.

    We reported earlier that German Chancellor Olaf Scholz said Russia's invasion of Ukraine was "stuck" and that President Vladimir Putin needed to "hear the truth".

    He also warned that suggestions of an instant embargo on Russian energy supplies should be dismissed as the impact on Europe would be devastating.

    He said Germany was in the process of becoming independent from Russian energy sources, but "that doing this from one day to the next would push our country and the whole of Europe into a recession".

    He warned that "entire industries would be on the brink [of collapse]" and that existing anti-Russian sanctions were already hitting German citizens hard.

    Steve Rosenberg

    BBC Russia editor

    The Kremlin refuses to call its offensive in Ukraine a war and Russian media outlets have been told not to call it an "invasion".

    But today's Russian papers speak of "battles near Kyiv" and talk of "the front line". There are photos of tanks and soldiers that Moscow presents as "heroes".

    Pro-government media in Russia want the public to think that what the country's troops are doing now in Ukraine is similar to what the Red Army did in World War Two; fighting Nazis and fascists and defending the motherland - it's part of the Kremlin's attempt to create an alternative reality around events there.

    Meanwhile, the editor-in-chief of the independent Novaya Gazeta newspaper, Dmitry Muratov, has decided to auction off his Nobel Peace Prize medal to raise money for Ukrainian refugees.

    We've been reporting on statements from Ukrainian authorities that their forces have been regaining territory from the Russians.

    A spokesman for the US Defence Department, John Kirby, told reporters at the latest briefing that Ukraine has been defending parts of the country "very smartly, very nimbly, very creatively".

    "We have seen indications that the Ukrainians are going a bit more on the offensive now," he said.

    "We have seen them now in places, particularly in the south near Kherson, [where] they have tried to regain territory."

    Kirby said Ukrainian forces had been planning counter-attacks and were now "moving in that direction".

    "The Ukrainians are putting up a very stiff defence... the Russians have not achieved any of the strategic objectives that they set out to - or certainly not without loss."

    General Sir Adrian Bradshaw, a former Nato deputy supreme allied commander, has been telling BBC Radio 4 Today's programme that the Ukrainians are "continuing to display incredible courage and are holding the Russians in many places".

    While Russian forces have made significant gains in the south, he says it seems unlikely they will stop without having taken Mariupol and securing the land link to Crimea.

    Bradshaw's assessment is that Putin will very much want to try see a change of government. He adds it remains to be seen what sort of equilibrium he will be prepared to accept as a basis for stopping the actual fighting.

    He says it seems pretty likely that Putin will continue to double down on his efforts to obtain his objectives so that he can go back to the Russia people with something he can call a victory.

    Bradshaw says Nato is on notice from Putin that its nations, particularly those that were former Soviet republics, are in his sights and believes Nato will have to show strength, unity and resolve at Thursday's emergency summit in Brussels.

    He also suggests Nato's European nations will have to foot the bill for proper deterrence in Europe.

    Steve Gordon, a humanitarian response adviser for the charity Mercy Corps, has just left the north-eastern city of Kharkiv. He's been telling BBC Radio 4's Today programme that people have become "more and more dependent on aid".

    "We haven't yet seen the international aid effort kick in," he says.

    Gordon adds that normal systems - like large scale food shipments from UN agencies and other international organisations - aren't yet available and everybody is scrambling to get things going.

    He says the aid operation is being led by municipalities and small organisations on the ground.

    Gordon witnessed church groups distributing items, using the church as a warehouse, and queues of people coming all day.

    He says there's a Hare Krishna temple in Kharhiv where they have started cooking and feeding up to 1,000 people a day.

    Gordon says food supplies are getting through using the railway lines, but fears what would happen if these communities were cut off by Russian forces.

    Russian forces are failing to advance in Ukraine despite the continued heavy bombardment of cities and towns, German Chancellor Olaf Scholz says.

    "Putin's offensive is stuck despite all the destruction that it is bringing day after day," he tells politicians in Germany, adding that the Russian leader "needs to hear the truth", stop the fighting and try to find a diplomatic solution.

    The war, Scholz says, is not just destroying Ukraine, "but also Russia's future".

    Warning Moscow of further penalties, he says: "We are constantly tightening the sanctions, but [the measures] should not hurt European states harder than the Russian leadership."

    He says Ukrainians can "rely on Germany" and that "refugees are welcome with us".

    Lyse Doucet

    Chief International Correspondent, Kyiv

    At 05:00 GMT, 07:00 local time, residents cautiously emerged from mostly being underground in basements or bunkers.

    They emerged to possibly one of the noisiest mornings since the start of this invasion – to the sound of more sustained heavy artillery. It seemed to come from the north-west, a constant rattle of small arms fire for more than half an hour.

    And it seems to be closer. We're getting reports the Russian army is shelling two districts in the north-west of Kyiv. The initial reports are that private houses, residential apartment blocks and a mall are damaged.

    So late last night the narrative was that the Ukrainian forces were counter-attacking, that they’d raised the flag in Makariv, which is about 40 miles west of Kyiv.

    We heard from London and Washington that the advance on the capital, which is still regarded as one of President Putin's aims, had been stalled again. And then you wake up and you hear something different.

    This is the reality of the war that began fought on multiple fronts for the past month. The battlefield and the narrative keep shifting and some days it's in very small steps, and some days it's in big sweeps.

    The strategically important port city of Mariupol, in southern Ukraine, has become the most heavily bombed since the start of the invasion.

    Pavol, who managed to leave Mariupol three weeks ago, is now part of a group which runs supplies into the city and helps people to get out.

    He’s been telling BBC Radio 4’s Today programme that his team helped evacuate 96 people from the city yesterday.

    During the operation he says one of their vehicles was destroyed when Russian forces started shelling - although luckily there were no passengers in it and the driver managed to get out.

    Pavol's parents managed to escape from Mariupol separately a few days ago. He says his mum got caught up in a battle between Russian and Ukrainian tanks but managed to squeeze between them before they exchanged fire.

    He says his dad had no fuel but was near a fire station that came under shelling. He managed to get some petrol from a fire engine and escape. They are both now in Chernobyl in northern Ukraine.

    Three people, two of them children, have been killed in an attack on a block of flats in the eastern town of Rubizhne, the head of the military authority in Luhansk says.

    "The tragedy occurred in the evening, when the Russian army intensified shelling. A shell exploded on the fifth floor," said Serhiy Haidai, adding that fire broke out in a business and an education institution.

    The Luhansk region is one of the Russian army's key targets as it tries to capture eastern areas that were not seized by Russian-backed separatists in the war that started in 2014.

    At the weekend Haidai said more than 60 civilians had been killed in the region since the invasion began on 24 February.

    One of the worst-hit towns is Severodonetsk and the regional military head said an evacuation corridor had been agreed both for that town and Rubizhne, but he warned people trying to leave of the danger of further shelling.

    James Waterhouse

    Kyiv correspondent, BBC News

    We're told by local authorities in Makariv, a town west of Kyiv, that Ukrainian flags are flying there once more.

    There was a very patriotic video put out by the local police where they were driving around assessing damaged buildings.

    And it's not just there, in the south we've seen Russian forces pushed back in Voznesensk by 100km (62 miles). We're told a combination of volunteers and Ukrainian troops destroyed a Russian armoured convoy there.

    There are similar scenes in the port city of Kherson, where Ukrainians have been fighting back - and that was the first city to fall to invading forces.

    It does feel like an against-the-grain narrative after days of more static fighting, more airstrikes, more artillery strikes.

    But, as ever, the key city of Mariupol continues to be bombarded and struck from the air. We're now wondering what will be left of this port city.

    Nine "humanitarian corridors" have been agreed to evacuate civilians trapped in Ukrainian towns and cities, Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk says.

    But in a Facebook post, she says a safe passage from Mariupol has not been agreed with Russia.

    She says she hopes that people wishing to leave the city can make it to nearby Berdyansk, where humanitarian aid such as medicines are waiting. She adds that 24 buses are on standby to transport people.

    Some of the previous attempts to evacuate people from Mariupol have failed after Russian forces continued to shell the Ukrainian port city despite an agreed temporary ceasefire.

    Wyre Davies

    BBC News, Zaporizhzhia

    A senior management figure of Mariupol Port, who escaped from the besieged city yesterday, has told the BBC that much of the city has been completely destroyed, but the port area remains largely intact.

    The man, who doesn’t want to be publicly identified due to safety concerns, said that six foreign-flagged ships had been trapped in the harbour since the start of the war but “unlike the rest of the city, the port had suffered relatively little bombing".

    Mariupol is the biggest port on the Sea of Azov and one of Ukraine’s biggest ports for the export of agricultural products. Its capture would be strategically important for Russia.

    The Kremlin has consistently denied deliberately targeting civilian infrastructure and buildings, like schools, hospitals and homes in Mariupol - many of which have been destroyed with large numbers of casualties.

    But the fact the port area remains relatively unscathed may be an indication Russia values its strategic importance and has deliberately avoided targeting the port itself.

    As we've been reporting here, Ukrainian forces are said to have taken back some territory in the south of the country.

    Justin Bronk from the UK defence and security think tank the Royal United Services Institute (Rusi), tells the BBC it's a strategy that could force Moscow to change its tactics.

    "The Russians have quite visibly failed to take the whole of Ukraine across multiple positions of advance," he says. "So now they are trying to pull their resources back and consolidate them and concentrate them on one push at a time - in particular around Mariupol and the south."

    He says if the Russians take Mariupol, which has been besieged for weeks and is getting low on supplies, then they may look to redistribute troops and ammunition, first to the Ukraine's eastern Donbas region and then perhaps to the north-eastern city of Kharkiv.

    But, he says, as Ukraine pushes Russian troops back around Irpin and other suburbs along with Makariv to the west of Kyiv, it could hamper Moscow's plans to capture the capital.

    "Essentially, what [Ukrainian forces] are trying to do is cut off an entire side of the attempted encirclement of Kyiv, which would force the Russians to either try to break north and abandon those positions, or for Russia to reroute significant combat power to try to break through and release their own forces there."

    It's just after 07:30 in London and 09:30 in Ukraine. If you're just joining us, welcome. Here are some of the latest developments:

    And with that, this is Tessa Wong and Frances Mao in Singapore, and Sharanya Hrishikesh in Delhi, signing off. Our colleagues Becky Morton, Chris Giles and Mal Siret in London will continue to bring you the latest developments.

    The UK Ministry of Defence's latest intelligence update says Russian troops are moving in from the north and south to "envelop Ukrainian forces in the east of the country". Troops were advancing from Kharkiv and Mariupol.

    Meanwhile, the fighting in the north - aimed at capturing the capital Kyiv - remains "largely static", the ministry says.

    "Russian forces [are] likely conducting a period of reorganisation before resuming large-scale offensive operations," the briefing note says.

    Russia also appeared to be attempting to bypass Mykolaiv on its drive west to Odesa, the port city in the south-west.

    Mariupol has been the target of sustained attacks by Russian forces because of its strategic position along Ukraine's southern border.

    For weeks now, the city has been shelled near-indiscriminately. One Human Rights Watch report released on Monday described the city as a "freezing hellscape riddled with dead bodies and destroyed buildings".

    Ukrainian leader Volodymyr Zelensky has said about a quarter of the population - or 100,000 people - are still trapped in "inhumane conditions".

    He described the horror endured by residents in his midnight address: "No food. No water. No medicine. Under constant shelling, under constant bombing."

    These new satellite images from firm Maxar Technologies show the scale of the damage in the past day.

    Zelensky also said Ukraine officials and allies were doing their best to get aid into the city and more civilians out, he said. On Tuesday, about 7,000 people managed to escape the city.

    But those fleeing have also been attacked along the negotiated humanitarian corridors, he said.

    On Tuesday one humanitarian convoy was captured by Russian troops, he claimed.

    He said state emergency workers and bus drivers were taken prisoner.

    "We are doing everything we can to free our people and unblock the movement of humanitarian aid," he said.

    Hugo Bachega and Orysia Khimiak

    BBC News in Lviv, Ukraine

    Last Wednesday, a bomb hit a theatre in the port city of Mariupol, which was being razed to rubble by Russian shelling.

    Hundreds of civilians, mostly women and children, were inside the building near the waterfront, hiding.

    Mariia Rodionova, a 27-year-old teacher, had been living in the theatre for 10 days having fled her ninth-floor apartment with her two dogs. They camped next to the stage in an auditorium near the back of the building.

    That morning she had got some fish scraps from an outdoor field kitchen to feed her dogs, but then realised they hadn't drunk any water. So at about 10:00, she tied her dogs to her luggage and made her way towards the main entrance where a queue was forming for hot water.

    And then the bomb fell.

    There was the sound of a clap, thunderous and loud. Then the sound of broken glass. A man came from behind and pushed her to a wall, protecting her with his own body.

    The blast was so loud that she felt intense pain in one of her ears, so intense she thought her eardrum must have split. She only realised it hadn't because she could hear the screams of people. The screams were everywhere.

    The Ukrainian army has claimed in its morning update that Russia has resorted to getting former soldiers to join its war effort and make up for heavy losses.

    Military officials have been actively recruiting former servicemen particularly “those who already have combat experience”, the Ukrainian military said in an operational update posted on Facebook.

    It also claimed that Russian forces "in particular directions were demoralised", while Ukraine continues to hold the line in various parts of the country, including the eastern and southern regions. It added that it was conducting a “circular defence” in Mariupol - a strategic port city where over 100,000 residents are said to be trapped without access to food and medicines.

    Western intelligence agencies have said that the Russian advance in Ukraine is continuing to stall, with troops digging in and reinforcing defensive positions. According to the latest assessment from the Institute for the Study of War, Russian forces have not staged any large assaults this week.

    The Ukrainian army also said there were active efforts to increase Russian and Belarussian military equipment along the Ukrainian border, but gave no details. Belarus is backing Russia in the war.

    It added that it was verifying reports that in Belarus, opponents of the war had partially removed the railway connection between their country and Ukraine.

    The BBC has not been able to verify these claims yet.

    Le Monde

    Podcast. Climat : ils ne marcheront plus à petits pas (1/5)

    Le podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus » part à la rencontre de jeunes qui s’engagent. Premier épisode de cette série, avec un reportage sur le thème du climat.

    Ils voient la planète brûler mais ne regardent pas ailleurs. Ils sont jeunes, ont à peine terminé leurs études mais sentent déjà que le temps est compté. Avant eux, des rapports alarmants ont documenté les conséquences du réchauffement climatique. Avant eux, des militants ont déjà tiré la sonnette d’alarme. Mais ils ne baissent pas les bras et s’engagent à leur tour. Leur engouement, leur colère, leurs angoisses, leurs aspirations, ils les convertissent en actions sur le terrain. Plus question de transiger, encore moins d’abdiquer. Le climat est devenu leur priorité.

    Pour le premier épisode du podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus », la journaliste Judith Chetrit est allée à la rencontre des bénévoles du mouvement citoyen Youth for Climate, notamment de Léna Lazare, qui s’organisent à la veille d’une grève nationale pour l’écologie. Un podcast réalisé en partenariat avec Les Champs Libres et la métropole de Rennes, à l’occasion du festival Nos futurs organisé du 22 au 27 mars à Rennes.

    « Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. Tournage, montage et voix-off : Judith Chetrit. Production éditoriale et voix-off : Joséfa Lopez pour Le Monde. Captation et mixage : Eyeshot. Identité graphique : Mélina Zerbib, Solène Reveney. Partenariat : Sonia Jouneau, Victoire Bounine.

    Joséfa Lopez

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    BBC

    Afghanistan: Taliban backtrack on reopening high schools for girls

    The Taliban have reversed a decision to allow Afghan girls to return to high schools, saying a ruling is still to be made on the uniforms they must wear.

    Schools were set to open nationwide after months of restrictions since the Taliban seized power in August.

    But the education ministry abruptly announced girls' secondary schools would stay shut, causing confusion.

    Some girls were in tears as parents and students reacted with anger and disappointment to the last-minute move.

    Many had earlier talked of how happy and excited they were to be back in the classroom.

    The decision came a week after the education ministry announced schools for all students, including girls, would open around the country on Wednesday.

    "We inform all girls' high schools and those schools that [have] female students above class six that they are off until the next order," the notice said.

    The notice added schools would reopen after a decision over the uniform of female students was made in accordance with "Sharia law and Afghan tradition".

    The sudden reversal has sparked deep anger from parents of female students.

    A girl in Kabul cried while talking about being prevented from entering the classroom. She urged the Islamic Emirate to reopen all girls’ schools across the country.#TOLOnews pic.twitter.com/MPcmOLxjUw

    A man who did not want to be identified told the BBC his daughter had been in shock and in tears since being refused entry by Taliban officials into the school this morning.

    "If anything happens to my daughter, I will not forgive the Taliban," he said.

    Under Taliban rule in the 1990s, girls were banned from getting an education. And since the Taliban took power again last August, only girls' primary schools along with all boys' schools have remained open in most of the country.

    Girls' secondary schools were finally meant to open today.

    Privately, Taliban members admit female education remains a controversial issue amongst their most hardline elements.

    This chaotic and last-minute policy reversal makes clear the divisions within the group - and underlines how out of touch with the aspirations of modern Afghan society parts of the leadership are.

    Activist Mahouba Seraj, founder of the Afghan Women's Network, was bemused by the U-turn.

    "The excuse they gave was 'you don't have the proper hijab on'. There was no ruling, they just decided this morning that the hijab was not proper, for whatever reason," she told the BBC.

    She said girls' "school uniforms in Afghanistan are pretty covered up, always". Secondary schools in Afghanistan are already segregated by gender.

    One of the demands of the international community was for the Taliban to grant women and girls the right to education before being able to access foreign aid.

    Ms Seraj said: "What I want to hear from them and see from them is for them to stand fast and say 'okay, this is what you decided to do? Well, this is what we have decided to do: no recognition, no money. Period!'"

    The United Nations mission in Afghanistan said it "deplores today's reported announcement by the Taliban".

    US diplomats said closing schools undermined confidence in Taliban commitments and assurances.

    It "further dashes the hopes of families for a better future for their daughters," US special envoy Rina Amiri tweeted.

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    More on this story

    Hope and fear for Afghan girls returning to school

    Taliban ban women from studying with men

    What has changed in Afghanistan in 20 years

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    Valeurs Actuelles

    Deux sans papiers mis en examen pour le viol d’un handicapé dans les Pyrénées-Orientales

    Les faits se sont déroulés dans le village d’Enveitg dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mars. Sur un chemin aux abords de l’ESAT, un établissement qui accueille des personnes en situation de handicap mental ou psychique et leur permet de travailler, un jeune handicapé de 20 ans, aurait été violenté par plusieurs individus afin de lui dérober des effets personnels puis contraint à faire une fellation à l’un d’eux, relaie Le Figaro. Le parquet a ouvert une information judiciaire pour viol, vol avec violences ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours, recel de ce vol et non-assistance à personne en danger.

    Deux étrangers et sans domicile fixe mis en examen

    Deux individus de 20 et 28 ans ont été mis en examen et placés en détention provisoire, mardi 22 mars, selon le journal. Les suspects sont « deux hommes étrangers sans titre (de séjour, NDLR) et sans domicile fixe », a indiqué le procureur de la République, Jean-David Cavaillé. 

    Après avoir été rapidement interpellé par les gendarmes de la brigade de Bourg-Madame, l’individu de 20 ans a été mis en examen pour « viol et vol avec violences » alors que celui âgé de 28 ans sera jugé pour « recel et non-assistance en personne en danger ».

    Perpignan : les dernières actualités

    Perpignan : des réfugiés ukrainiens veulent envoyer des gilets pare-balles aux civils restés sur place

    Perpignan : entre les défections au RN et les mouvements sociaux, Louis Aliot sous pression

    Perpignan : en colère contre le maire Louis Aliot, les policiers municipaux en grève

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Le Burkinabè Diébédo Francis Kéré, premier architecte africain à recevoir le prix Pritzker

    Publié le : 16/03/2022 - 15:53Modifié le : 16/03/2022 - 16:29

    Samia METHENI Suivre

    Pionnier des constructions durables au service des populations, comme l'école de son village au Burkina Faso, l'architecte Diébédo Francis Kéré réagit après avoir reçu le prix Pritzker, devenant le premier Africain à recevoir la plus haute distinction de la profession.

    Le Monde

    « Quelle place la ville doit-elle accorder au soin ? », une conférence Le Monde Cities à Paris

    « Le Monde » organise une soirée de débats sur le lien entre ville et santé, mardi 5 avril à Paris, à l’occasion du vernissage de l’exposition « Soutenir. Ville, architecture et soin » qui s’ouvre au Pavillon de l’Arsenal.

    Le lien entre santé et ville est ancien. La ville s’est en effet construite comme un rempart contre des périls venus de l’extérieur et une nature hostile, mais aussi contre des ennemis de l’intérieur : les famines et les épidémies. Lèpre, choléra, variole, rougeole, scarlatine, typhoïde, peste, tuberculose… Autant d’infections qui ont façonné l’urbanisme et l’architecture des villes. Et contre lesquels les autorités ont toujours cherché à lutter, avec plus ou moins de succès.

    L’évolution du système de soin, jusque dans ses dimensions territoriales et architecturales, a fortement marqué l’histoire de ce lien entre ville et santé, notamment avec la transformation des pratiques hospitalières et la question de l’accessibilité aux équipements communs. Comme l’expliquent la philosophe Cynthia Fleury et l’architecte Eric de Thoisy, architecture et soin sont « consubstantiels, se soutiennent » : l’architecture transforme le soin et le soin transforme l’architecture. Ce faisant, l’état de santé d’une population ne dépend pas seulement de la qualité du système de soin qui lui est proposé, mais aussi de l’urbanisation et des conditions de vie associées.

    Ces différentes facettes du lien entre ville et santé seront au cœur de la soirée de débats qu’organise, le 5 avril de 18h30 à 20h, « Le Monde » au Pavillon de l’Arsenal, 21 boulevard Morland, Paris 4e. Accès libre (sur inscription), à l’occasion du vernissage de l’exposition « Soutenir. Ville, architecture et soin ».

    Inscrivez-vous en cliquant sur ce lien.

    18H30 : Introduction

    Cynthia Fleury, philosophe, professeur au CNAM, titulaire de la chaire de philosophie du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences et Eric de Thoisy, architecte, directeur de la recherche de l’Agence d’architecture SCAU.

    18h45 Table ronde : « L’architecture qui guérit ou rend malade. Hier, aujourd’hui, demain »

    Nicolas Castoldi, directeur délégué à l’APHP

    Fany Cérèse, architecte, associée de l’Atelier Architecture Humaine

    19H10 « Les enjeux de la “seniorisation” de la société, pour la ville »

    Serge Guérin, sociologue

    19H25 Table ronde : « Métabolisme la ville du care ou Ville, urbanisme et santé »

    Chris Younes, philosophe, professeure à l’Ecole Spéciale d’Architecture

    Michel Lussault, géographe, directeur de l’Ecole urbaine de l’université de Lyon

    19H50 « Une prise de conscience non sans failles »

    Georges Vigarello, historien, directeur d’études à l’Ehess

    Cette conférence est conçue et organisée par Le Monde en partenariat avec le Pavillon de l’Arsenal.

    Pour vous inscrire, cliquez sur ce lien.

    Laetitia Van Eeckhout

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    BBC

    Ashleigh Barty: World number one makes shock call to quit tennis

    World number one Ashleigh Barty has shocked the sporting world by announcing she will retire from professional tennis at just 25.

    The Australian made the announcement on social media on Wednesday, saying she was leaving to "chase other dreams".

    She said she was "absolutely spent" and "physically I have nothing more to give".

    "I'm so happy and I'm so ready. I just know at the moment in my heart, for me as a person, this is right," she said.

    "I know that people may not understand it. I'm OK with that. Because I know that Ash Barty the person has so many dreams she wants to chase after that don't necessarily involve travelling the world, being away from my family, from my home, which is where I've always wanted to be."

    Barty won three Grand Slam singles events, including this year's Australian Open in January.

    In doing so she became the first home player to win the Australian Open men's or women's singles title in 44 years.

    She says her success in becoming 2021 Wimbledon champion "changed my perspective" because after achieving her ultimate personal goal in the sport, she still "wasn't quite fulfilled".

    Barty has remained world number one since winning her first Grand Slam at the French Open in 2019 - a run of 114 consecutive weeks.

    Only Steffi Graf, Serena Williams (both 186 weeks) and Martina Navratilova (156) have enjoyed longer streaks as world number one in the women's game.

    Williams is the only other active female player to have won major titles on clay, grass and hard courts, and at the time of her retirement, Barty has collected $23.8m (£17.9m) in prize money.

    "I am so thankful for everything this sport has given me and leave feeling proud and fulfilled," added Barty, who also won a Grand Slam doubles title alongside American CoCo Vandeweghe at the 2018 US Open.

    "I know how much work it takes to bring the best out of yourself. I've said it to my team multiple times, 'I just don't have that in me any more.' Physically, I have nothing more to give. I've given absolutely everything I have to this beautiful sport of tennis, and I'm really happy with that.

    "For me, that is my success. Thank you to everyone who has supported me along the way. I'll always be grateful for the lifelong memories we created together."

    'I don't think Barty will play again' - analysis

    BBC Sport tennis correspondent Russell Fuller

    Like everyone else my reaction is one of huge surprise. But I don't think we really will see Barty playing tennis again. There was a feeling in the sport she would always be a player who retired young. No-one saw it coming at 25 though.

    Wimbledon was the main goal, the Australian Open was the icing on the cake.

    We should remember she has taken a break from the sport before, to play cricket primarily but also because she had been suffering from depression and homesickness.

    You can never say never but she said she wanted to enjoy the next phase of her life as Ash Barty the person, rather than Ash Barty the athlete.

    Legacy of 'ultimate competitor' - reaction

    how it started: how it’s going: pic.twitter.com/CBkVRuxYgS

    Former British player Annabel Croft said the "tennis world was in complete shock" over Barty's retirement but feels the move "makes perfect sense" if she feels she has nothing left to give.

    Women's Tennis Association head Steve Simon said Barty was "one of the great champions".

    "Ashleigh Barty with her signature slice backhand, complemented by being the ultimate competitor, has always led by example through the unwavering professionalism and sportsmanship she brought to every match," he said in a statement.

    Fellow Australian Grand Slam winners also paid tribute. Former US Open champion Sam Stosur hailed Barty's "incredible career", while 15-time quad singles Grand Slam champion Dylan Alcott said Barty was a "champion in every sense of the word".

    Romanian former world number one Simona Halep added: "What's next for you? Grand Slam champion in golf?!"

    Great Britain's Andy Murray reacted to the news by saying he was "gutted for tennis" but happy for Barty.

    Retired French player Marion Bartoli - who won Wimbledon in 2013 and retired just months later at the age of 28 - said she could "absolutely relate" to Barty's words.

    "When I finally won Wimbledon in 2013 I had a little bit of fire in my belly that was just gone," Bartoli told BBC Radio 5 Live Breakfast. "When you chase something that is so hard to achieve for so long, and you've finally done it - you feel drained. You feel empty. And for Ash, she had the Australian Open around the corner, she definitely felt that if she could win that would be the cherry on the cake.

    "But after that, she felt that she couldn't really sustain the amount of training and intensity that is required to stay at the top of the women's game. So I can absolutely understand the decision."

    Barty's Australian Open win had cemented her reputation as a national hero. In an emotional moment, she was presented with her trophy by fellow Aboriginal Australian tennis champion and mentor Evonne Goolagong Cawley.

    A recent report by The Age newspaper highlighted how the number of Australian children playing tennis had climbed by nearly 30% in the past year. Many of them are from Indigenous communities and many are girls.

    "I'm really proud that I can be a small part of getting more kids into sport and chasing their dreams," Barty told BBC Sport in January.

    Barty took a break from tennis in 2014, citing its intense demands, and played in the inaugural season of cricket's Women's Big Bash League.

    She said that was "a very different feeling" to her retirement on Wednesday, adding tennis had "given me all my dreams plus more".

    Belgian Justine Henin also retired from tennis while world number one at the age of 25 before announcing she would return to play 16 months later. She retired a second time the following year.

    Fellow Belgian Kim Clijsters retired at the age of 23 in 2007 but returned two years later and went on to win three of her four Grand Slam singles titles after her comeback.

    'You were different and special'

    Ash, I have no words... actually you are showing your true class leaving tennis in this beautiful way. I am so happy I could share the court with you.. tennis will never be the same without you! I admire you as a player and a person.. wishing you only the best! ❤️@ashbarty

    Happy for @ashbarty gutted for tennis 🎾 what a player❤️

    Ash, what can I say, you know I have tears right? My friend, I will miss you on tour. You were different, and special, and we shared some amazing moments. What's next for you? Grand Slam champion in golf?! Be happy and enjoy your life to the max xo Simo@ashbarty pic.twitter.com/WbX7kXnJ1l

    An incredible tennis player but more importantly one of the nicest people on tour ♥️Congratulations @ashbarty on an amazing career and good luck with what’s next! pic.twitter.com/Mhwzyf6nbX

    Congrats on an incredible career Ash 🙏 It was a privilege to share a court with you. Wishing you all the best in your next chapter, @ashbarty. You will be missed 🥺❤️ pic.twitter.com/bpL20nIUJQ

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    France24 - Monde

    France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier

    Publié le : 24/02/2022 - 21:31

    Alix LE BOURDON

    Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.

    La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    L'Humanité

    L’éducation réactive la lutte des classes

    Actu

    Enjeu de campagne Si elle n’occupe pas le devant de la scène électorale, l’école joue une grande partie de son avenir dans cette présidentielle. Deux visions s’opposent : aller plus loin vers la privatisation et le marché scolaire, ou rebâtir le service public dont la France a besoin ?

    Olivier Chartrain

    Dans les milieux enseignants et chez les nombreux Français qui s’intéressent de près ou de loin à l’école, on s’interroge et on s’agace : où est l’éducation dans la campagne électorale ? On écoute, on scrute… mais on ne trouve pas grand-chose. Première explication : le refus d’un des principaux candidats, Emmanuel Macron, d’affronter les autres au cours de véritables débats produit sur ce thème, comme sur bien d’autres, un effet anesthésiant. Comme si une partie essentielle de l’avenir social, économique, culturel de la France ne se jouait pas entre les murs des écoles, des collèges, des lycées et des établissements d’enseignement supérieur. Comme si l’éducation ne venait pas de vivre de véritables bouleversements au cours des cinq années écoulées. Comme si certains candidats ne souhaitaient pas trop exposer leurs visées à la lumière brûlante du débat public…

    Un thème cher au clivage droite/gauche

    L’impression est trompeuse : pas besoin de passer des heures à décortiquer les programmes pour comprendre que l’éducation est l’un des thèmes où le clivage droite/gauche apparaît de manière éclatante. Avec à droite la volonté, avouée ou non, de continuer ce qui a été entrepris sous Jean-Michel Blanquer ; et à gauche l’intention inverse : revenir sur les multiples réformes engagées depuis 2017. Car, sous la férule d’un ministre nimbé, à son arrivée, d’une aura de compétences, l’éducation nationale a subi de profondes transformations de contenu et de structure. Nolens volens, comme on dit chez les défenseurs des langues anciennes : de gré ou de force. Blanquer avait un plan, dont l’essentiel était exposé dès 2016 dans son ouvrage l’École de demain. Il l’a mené à bien sans faiblir pendant cinq ans, n’hésitant pas à faire de la crise du Covid une opportunité pour avancer encore plus ses pions.

    Sous couvert de donner la priorité au primaire, il y a recentré les enseignements sur les « fondamentaux », fait mine de combattre les inégalités de réussite scolaire en dédoublant les classes de grande section, de CP et CE1 dans l’éducation prioritaire, installé des évaluations nationales obligatoires, déployé un cadrage fort des méthodes et des pratiques pédagogiques. À la clé, pas ou peu d’amélioration des apprentissages mesurée par les enquêtes comparatives internationales. Et si le primaire a échappé aux vagues de suppressions de postes (le secondaire, lui, a perdu 7 500 postes en cinq ans), la mobilisation de tous les moyens d’enseignement pour les dédoublements a conduit à la quasi­-disparition de dispositifs qui avaient fait leurs preuves pour l’aide aux élèves en difficulté. Elle a aussi entraîné une hausse généralisée des effectifs d’élèves dans les classes non concernées. Bref, les dédoublements, mesure d’affichage, ont sans doute eu un effet plus négatif que positif en termes de réussite scolaire et de lutte contre les inégalités.

    Deux étages plus haut, le lycée a été le champ de tous les bouleversements : réformes du bac général et technologique comme du bac professionnel, loi ORE (orientation et réussite des étudiants) imposant le dispositif Parcoursup pour décider de l’avenir des néobacheliers… La disparition des anciennes filières du bac général, remplacées par un choix (à peu près) à la carte de « spécialités » et accompagnée de la montée en puissance du contrôle continu, a été rejetée par une partie importante des enseignants et des élèves. Une opposition méprisée et combattue, y compris par la répression, au prix d’un climat de tension qui s’est étendu à tous les personnels. Et aussi aux élèves, soumis dès le début de l’année à la pression des résultats, dans l’espoir d’avoir une chance que Parcoursup les oriente là où ils veulent aller. Car la finalité du système, outre une « économie » de postes, n’est pas une meilleure orientation, mais l’installation d’une sélection permettant de gérer les flux d’étudiants sans devoir investir à la hauteur des besoins.

    Même mouvement pour la voie professionnelle où l’appauvrissement des matières générales et la promotion tous azimuts de l’apprentissage – en y consacrant des quantités faramineuses d’argent public – laissent entrevoir la finalité recherchée : restreindre les possibilités de poursuite d’études et d’évolution de carrière pour, avant tout, répondre aux besoins à court terme des entreprises locales.

    Embauches massives de personnels

    Toutes ces transformations ont affaibli le service public d’éducation, favorisant les offres privées, de la maternelle au numérique, en passant par les pédagogies alternatives. Elles laissent aussi entrevoir une fuite des cerveaux enseignants, las d’être maltraités financièrement, pédagogiquement et moralement, dans une institution à l’attractivité en chute libre et qui n’arrive plus à recruter. Des tendances que le programme d’Emmanuel Macron, enfin dévoilé, confirme et aggrave (lire l’Humanité du 22 mars). Et c’est aussi sur ce chemin que toute la droite s’engage, d’Éric Zemmour à Valérie Pécresse, en le colorant à son goût d’une volonté de retour à l’ancien, à l’uniforme, à la blouse, mais en préservant l’essentiel.

    C’est donc ici que la différence se creuse avec les candidats de gauche. Si certains préfèrent, à l’abolition de Parcoursup et des réformes du bac promise par Fabien Roussel ou Jean-Luc Mélenchon, leur aménagement, tous prennent acte des dégâts du quinquennat Macron et promettent que leur objectif sera de renforcer le service public d’éducation, de lutter contre des inégalités de réussite scolaire aggravées. Tous, aussi, s’engagent pour des embauches massives de personnels (enseignants, mais aussi infirmières, AESH, CPE…), avec des chiffres qui peuvent varier beaucoup de l’un à l’autre – sans que leur justification apparaisse toujours avec clarté. La même chose vaut d’ailleurs pour les salaires de ces personnels, même si l’unanimité se fait sur la nécessité de revalorisations permettant au moins de rattraper le différentiel avec les autres pays européens.

    Un clivage apparaît toutefois encore sur le sujet de l’apprentissage, dont Anne Hidalgo ou Yannick Jadot veulent continuer à pousser les feux, quand Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon se proposent, eux, de redonner au lycée professionnel toute sa place et les moyens qui vont avec. Comme quoi, si on ne parle pas assez école dans cette campagne, son issue sera déterminante pour l’avenir du service public d’éducation. Qu’on se le dise.

    Éducation nationaleÉlections 2022service public
    Valeurs Actuelles

    Deux passeurs interpellés dans les Pyrénées condamnés à de la prison ferme

    Le 5 janvier, au niveau de la frontière franco-espagnole du Pont du Roy, à Melles (Haute-Garonne), la police aux frontières de Toulouse a interpellé deux passeurs algériens. Les deux hommes ont respectivement été condamnés à quatre et six mois de prison ferme, nous apprend 20 Minutes, dans un article publié jeudi 13 janvier. Ces passeurs disposaient d’« un véhicule « ouvreur » vide de passagers et [d’]un véhicule qui convoyait trois Algériens en situation irrégulière », a fait savoir la préfecture de la Haute-Garonne à nos confrères. 

    Les passagers reconduits à la frontière

    Déférés devant le procureur de la République de Saint-Gaudens, les trafiquants, condamnés en comparution immédiate, ont été incarcérés à la Maison d’arrêt de Seysses. Quant à leurs passagers, ils ont été reconduits à la frontière espagnole, poursuit le site d’informations. Ces passeurs faisaient payer entre 200 et 500 euros par personne, pour un trajet jusqu’à la gare Matabiau, à Toulouse. Là-bas, trois jours plus tôt, ils avaient déjà déposé des personnes.

    Les faits relatés par 20 Minutes ne sont pas isolés. Ainsi, entre septembre et décembre dernier, neuf passeurs algériens ont été arrêtés dans le sud de la Haute-Garonne. Ils ont été condamnés à de la prison ferme et à une interdiction de se rendre sur le territoire français. Ces hommes avaient organisé un véritable réseau, dont l’objectif était de faire passer la frontière en voiture à des migrants, tout juste débarqués sur les côtes espagnoles. Ensuite, ils étaient convoyés jusqu’à la gare Matabiau. Eux aussi devaient s’acquitter d’une somme comprise entre 200 et 500 euros.

    Haute-Garonne : les dernières actualités

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    BBC

    Ukraine is a country with an innate sense of humility, a great sense of humour, and a very healthy self-regard – Boris Dralyuk

    In 2014, when Russia annexed the Ukrainian peninsula of Crimea, the Russian satirist Vladimir Sorokin wrote about the reaction of his friends to the fighting that followed. "I can't believe that Russia and Ukraine are fighting. It's like a nightmare," said one. Another added: "All of us Russians are sitting in a huge theatre, watching a play called Ukraine. And you can't leave the theatre!" More like this:

    -       The writer who witnessed the future

    -       The overlooked masterpieces of 1922

    -       The sci-fi genre offering radical hope

    Now we are all watching, as transfixed and horrified as Sorokin and his friends. But what we are seeing, behind the news, is something more enduring: a representation of the character and qualities of Ukraine and its people. It is a place that, because of its unique geopolitical location and turbulent history, has been richly recorded in books and stories for many years, and continues to inspire writers today. BBC Culture set out to explore Ukraine's literary history, and speak to writers who know it best.

    Boris Dralyuk is a Ukraine-born writer and translator, now living in the US. When asked about how Ukraine is represented in writing, he identifies one of the fathers of its literature as Taras Shevchenko (1814-1861), "the national poet of Ukraine, a sort of Pushkin-like figure who was born into serfdom, whose talent bought him his freedom." One of Shevchenko's poems is A Cherry Orchard by the House (1847): "A tiny little lyric," says Dralyuk. "It won't strike you as brilliant poetry, but for Ukrainians, it's the very image of home. It just lodges in your heart and you can't shake it."

    Taras Shevchenko, known as "the national poet of Ukraine", is one of the fathers of the country's literature (Credit: Getty Images)

    He also names the poet Lesya Ukrainka (1871-1913), who was influenced by Shevchenko and was, says Dralyuk, "a kind of proto-feminist figure [and] you can tell by her choice of pseudonym that she was very much, if not a nationalist then a patriot. Her image has been on Twitter frequently, because Ukrainian women have shown so much courage [recently], so she's become a symbol of that kind of resistance."

    Neither Shevchenko nor Ukrainka, however, is well known outside Ukraine. It's disappointing, if apt, that some of the best-known early portrayals of Ukraine in literature are by outsiders, particularly those depicting the Crimean War of the 1850s. This conflict between Russia and an alliance including Britain and France was described by commentators as a "boozy fiasco" characterised by "notoriously incompetent international butchery." In England, the poet laureate Alfred, Lord Tennyson depicted a suicidal British mission during the war in his most famous poem, The Charge of the Light Brigade (1854), which portrayed with bitter irony the stupidity of the army leadership ("Someone had blundered") and admiration for the soldiers following their orders ("Stormed at with shot and shell/…/ into the mouth of hell/ rode the six hundred").

    Patriotic, proto-feminist poet Lesya Ukrainka has become a symbol of resistance in Ukraine (Credit: Alamy)

    From the Russian side, the Crimean War produced probably the world's first war correspondent, when a young officer in the Russian army with an interest in literature filed reports on the siege of the port of Sevastopol in 1854-55, and for the first time signed his full name to his writing: Leo Nikolayevich Tolstoy. His three "Sevastopol sketches" show Tolstoy’s qualities in an early form: a blend of politics and personalities, rigorous historical reconstruction, and an acute eye for larger-than-life characterisation.

    The sketches read like fiction, full of life and death, but for Tolstoy "the hero of my story, whom I love with all my heart and soul," was "the truth". He didn’t care whether his sketches offended anyone – "all the characters are equally blameless and equally wicked" – and they made him into a literary celebrity. "I failed to become a general in the army," he wrote, "but I became one in literature."

    The Crimean War produced, from the Russian side, perhaps the world's first war correspondent: Leo Nikolayevich Tolstoy (Credit: Alamy)

    The examples of Tolstoy and Tennyson illustrate the enduring image of Ukraine as a place not just divided but torn by conflict. What we now call Ukraine – it has been an independent nation for only three decades – was historically a crossing point from West to East. In the 19th Century, western Ukraine was part of the Austro-Hungarian Empire, and the East was ruled by Russia. In the early 20th Century, it was briefly united as the Ukrainian People's Republic, before once more being split between Russia, Poland, Czechoslovakia and Romania, and then becoming part of the Soviet Union. One way of looking at its tempestuous history is that that western Ukrainian city now known as Lviv was known variously as Lvov, Lwów or Lemberg, depending on who was in charge at the time.Another way is to listen to Ukraine-born writer and humorist Mikhail Bulgakov, who once reflected wryly that in the years after 1918, in his home city of Kyiv "there were 14 [changes of power], 10 of which I experienced personally." Bulgakov's own contribution to the literature of Ukrainian conflict is his first major work The White Guard (1925), which takes place during one of those battles for control of Kyiv, and follows the misfortunes of the once-wealthy Turbin family. (The book fell foul of Soviet censors for its failure to include a communist hero.)

    Mikhail Bulgakov's first major work, The White Guard, takes place during a battle for the control of Kyiv (Credit: Getty Images)

    Even today, Ukraine produces writing that reflects ongoing wars: Dralyuk names one of the country's most important contemporary poets as Lyuba Yakimchuk, who, he says, "was a refugee from Donbas, from the war zone, and she has written very movingly about that experience". Her 2016 poem Crow, Wheels highlights the apparent never-ending escalation of conflict: "When the city was destroyed, / they started fighting over the cemetery."

    A melting pot of cultures But we do Ukraine an injustice if we focus on its literature of conflict and ignore its other qualities. One of its most distinctive traits is that, because of the country's status as an East-West meeting point, it is a melting pot of cultures, particularly in the western cities like Lviv and Odessa. Ukraine-born Jewish writer Isaac Babel (born 1894) made his name as one of the key figures in 20th-Century literature through a relatively sparse output before he was killed as part of Stalin's terror campaign in 1940. Babel wrote that "no iron can pierce the heart with the force of a [full stop/period] put in just the right place," and although he too wrote about war – in his Red Cavalry sequence – it's his Odessa stories that conjure most beautifully the character of melting-pot Ukraine.

    Dralyuk, who was born in Odessa, has translated Babel's stories into English. The Odessa stories are mostly about the Jewish gangster community and capture its energy and unpredictability in a way that make them read like a European Damon Runyon. One passage, where the narrator falls foul of gang kingpin Benya Krik (who "got his way because he had passion, and passion rules the world"), could be straight out of Runyon's Broadway stories:

    "He kept on crying and stomping on me. My wife saw how much this upset me and commenced screaming. She started at half past four and didn't finish till eight. And how she gave it to him, oy, how she gave it to him! You should have seen it!"

    "Yes, yes, that's what I was emulating for sure," says Dralyuk. "Damon Runyon, Ring Lardner, and Jewish-American authors like Bernard Malamud." One of the secondary losses arising from the Russian invasion, fears Dralyuk, is that "the Russian language you see in Babel's stories, which is part of Ukrainian culture… will shrink inevitably, because those who speak both languages will probably make an effort to speak Ukrainian rather than Russian. And that forecloses a whole rich tradition that could have remained open. I would much rather Ukraine be allowed to develop as a multilingual, multicultural place, which is what it was for the last 30 years."

    Ukraine-born Jewish writer Isaac Babel captured the character of melting-pot Ukraine in his Odessa stories (Credit: Getty Images)

    In Babel's stories, Odessa is presented with both affection and humour. It is, he wrote in 1916, the "most charming of cities in the Russian Empire… where the living is light and easy." Its diversity is shown in "steamers from Newcastle, Cardiff, Marseille and Port Said; there are Negroes, Englishmen, Frenchmen and Americans." But on the other side of society, the "powdered wives" of the city's "plump and ridiculous bourgeoisie… succumb to the passionate caresses of temperamental students of medicine and law." Overall, Babel adds playfully, "the reader will say, 'It sounds like Odessa is a city like any other, and you, sir, are simply biased in the extreme.'"

    In fact, this cynicism and self-mockery is perfectly in keeping with what the Ukraine-born novelist Józef Wittlin in 1946 called the "abhorrence of solemnity" and "dislike of all manner of pomp" in his beloved city of Lviv. Like Babel, he adored his city's diverse, colourful population: "an extraordinary mixture of nobility and roguery, wisdom and imbecility, poetry and vulgarity." The Czech-French novelist Milan Kundera identified this as a quality more widely in central Europe: its people, he said, "represent the wrong side of history. They are its victims and outsiders. It is this disabused view of history that is the source of their culture, of their wisdom, of the 'nonserious spirit' that mocks grandeur and glory."

    Does this "nonserious spirit" apply to Ukraine too? "I think so," says Dralyuk. "It's a country with an innate sense of humility, a great sense of humour, and a very healthy self-regard. The valorising of the marginal, the wily, the trickster figure, the person who makes it by hook or by crook" – the sort we see in Babel's stories – "is ingrained in the culture. And what makes Ukrainian literature special is that it treats those figures with a great deal of nuance. I think it's part and parcel of the Ukrainian mentality – there's a wryness to the Ukrainian frame of mind."

    A turbulent century

    Making a similar point is Ukraine-born poet and translator Nina Murray, whom BBC Culture also spoke to about the country's literature. "There's a long-standing humorous tradition [in Lviv], because it's always been a mixed city where different classes of people made fun of each other. But also the Jewish writer Sholem Aleichem is from Lviv and he was a great humorist. I'm biased because I'm from there [too]!"

    Contemporary Ukrainian writers too share the "nonserious spirit." Dralyuk identifies the writer Andriy Lyubka's 2015 novel Carbide as a timely example: "It's just wonderful. It's one of these bandit stories, where a history teacher decides to dig a tunnel under the Ukrainian border and sneak all 40 million Ukrainians into the EU."

    The books share a theme of irrecoverable loss, like missing parts of our own past that we cannot know any more because the living memory is gone – Nina Murray

    What other qualities does contemporary Ukrainian writing exhibit, and what can it tell us about the country? For Murray, some of the books she has translated "share a theme of irrecoverable loss, like missing parts of our own past that we cannot know any more because the living memory is gone". This may not be surprising given the losses Ukraine has suffered in its turbulent century. Ukrainian literature, she says, can explore "what it feels like to have that hole behind you, and creative attempts to fill it".

    Murray notes that since 2014, "the Ukrainian government put more resources into translating modern Ukrainian literature overseas, which is why we're now seeing that investment paying off." For her, one of the key voices is Oksana Zabuzhko, who "became very famous in Ukraine back in the 90s. She published this short novel called Fieldwork in Ukrainian Sex (1996). And it was the first novel that was by a woman, about a woman navigating the postcolonial psyche, including in her relationships to Ukrainian men and other men. So she wrote about things that had never been written about before."

    Oksana Zabuzhko's 1996 novel, Fieldwork in Ukrainian Sex, made her famous in her home country (Credit: Getty Images)

    Perhaps the best known internationally of contemporary Ukrainian writers is Andrey Kurkov, whose most recent novel Grey Bees (2018) is set in the "grey zone" that arose between Russian separatists and Ukrainian troops in the South-East of the country following the 2014 annexation of Crimea. Kurkov's approach to the conflict is indirect: his hero, the beekeeper Sergey, has one of his hives impounded by Russian authorities, and when it's returned to him, it no longer works as a home for its bees. As gentle, naive Sergey travels from Donbas to Crimea, he encounters people representing modern Ukraine. They are generous, kind, resilient: all qualities we have seen in abundance under the present crisis.

    BBC Culture asked Murray and Dralyuk to recommend other modern Ukrainian writers who are published in English but less well-known than Kurkov. "There's a great book by a poet called Iryna Shuvalova," says Murray. "It's called Pray to the Empty Wells, [and] some of the poems reflect the process of comprehending the 2014 invasion and war." Dralyuk suggests Yuri Andrukhovych, a more established writer whose works include The Moscoviad and Twelve Circles, and who writes "in a kind of surrealist vein, very jocular, very satirical, that can explain the nature of the Ukrainian mentality and its history".

    Andrey Kurkov is perhaps the best-known internationally of Ukraine's contemporary writers (Credit: Sergei Supinsky/ Getty Images)

    The Polish writer Ryszard Kapuściński was present at the independence of Ukraine in 1991. In his book Imperium, he wrote that "the future of Ukraine will develop in two directions: in terms of its relations with Russia, and in terms of its relations with Europe and the rest of the world". Writing from and about Ukraine cannot unify those two directions but it can help us understand them. Dralyuk and Murray are passionate about helping non-Ukrainians to use its literature to understand this country which has too often been in the news for the wrong reasons. One work, only recently translated into English, which Dralyuk enthuses about is Kyiv-born Lev Ozerov's Portraits Without Frames (1999), which provides short vivid portraits in verse of 50 key Ukrainian and Russian figures, including Isaac Babel, Boris Pasternak and Anna Akhmatova.

    "It's a very important book [that] hasn't received much attention," says Dralyuk. "But it's the work of a man whose identity is front and centre now on our screens. Like [Volodymyr] Zelensky, the president of Ukraine, Ozerov was a Soviet-born Jewish person in the territory of Ukraine, who was as loyal to his Ukrainian identity as he was to his identity as a Russian writer. If only we had time to read it – we have a lot of other things to do! – I think the book would give us a very valuable perspective on what it means to be Ukrainian. It's not just being some hardcore nationalist who drapes himself in the flag," he adds. "It's having respect for the extremely diverse multilingual culture of the second-largest country in Europe."

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

    As Russia Stalls in Ukraine, Dissent Brews Over Putin’s Leadership

    Military losses have mounted, progress has slowed, and a blame game has begun among some Russian supporters of the war.

    A destroyed Russian tank after a battle north of Kyiv this month.Credit...Felipe Dana/Associated Press

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    By Anton Troianovski and Michael Schwirtz

    In January, the head of a group of serving and retired Russian military officers declared that invading Ukraine would be “pointless and extremely dangerous.” It would kill thousands, he said, make Russians and Ukrainians enemies for life, risk a war with NATO and threaten “the existence of Russia itself as a state.”

    To many Russians, that seemed like a far-fetched scenario, since few imagined that an invasion of Ukraine was really possible. But two months later, as Russia’s advance stalls in Ukraine, the prophecy looms large. Reached by phone this week, the retired general who authored the declaration, Leonid Ivashov, said he stood by it, though he could not speak freely given Russia’s wartime censorship: “I do not disavow what I said.”

    In Russia, the slow going and the heavy toll of President Vladimir V. Putin’s war on Ukraine are setting off questions about his military’s planning capability, his confidence in his top spies and loyal defense minister, and the quality of the intelligence that reaches him. It also shows the pitfalls of Mr. Putin’s top-down governance, in which officials and military officers have little leeway to make their own decisions and adapt to developments in real time.

    The failures of Mr. Putin’s campaign are apparent in the striking number of senior military commanders believed to have been killed in the fighting. Ukraine says it has killed at least six Russian generals, while Russia acknowledges one of their deaths, along with that of the deputy commander of its Black Sea fleet. American officials say they cannot confirm the number of Russian troop deaths, but that Russia’s invasion plan appears to have been stymied by bad intelligence.

    The lack of progress is so apparent that a blame game has begun among some Russian supporters of the war — even as Russian propaganda claims that the slog is a consequence of the military’s care to avoid harming civilians. Igor Girkin, a former colonel in Russia’s F.S.B. intelligence agency and the former “defense minister” of Russian-backed separatists in eastern Ukraine, said in a video interview posted online on Monday that Russia had made a “catastrophically incorrect assessment” of Ukraine’s forces.

    “The enemy was underestimated in every aspect,” Mr. Girkin said.

    The Russian forces’ poor performance has also surprised analysts, who predicted at the start of the war that Russia’s massive, technologically advanced military would make short work of Ukraine. Mr. Putin himself seems to have counted on his troops quickly seizing major cities, including the capital, Kyiv, decapitating the government and installing a puppet regime under the Kremlin’s control.

    “Take power into your own hands,” Mr. Putin urged Ukrainian soldiers on the second day of the invasion, apparently hoping Ukraine would go down without a fight.

    Instead, Ukraine fought back. Nearly a month has passed, and Russian troops appear bogged down in the face of relentless attacks from a much weaker, though far more maneuverable, Ukrainian military.

    “There was probably the hope that they wouldn’t resist so intensely,” Yevgeny Buzhinsky, ​​a retired lieutenant general and a regular Russian state television commentator, said of Ukraine’s forces. “They were expected to be more reasonable.”

    As if responding to criticism, Mr. Putin has said repeatedly in his public comments about the war that it is going “according to plan.”

    “We can definitively say that nothing is going to plan,” countered Pavel Luzin, a Russian military analyst. “It has been decades since the Soviet and Russian armies have seen such great losses in such a short period of time.”

    Russia last announced its combat losses three weeks ago — 498 deaths as of March 2. American officials now say that a conservative estimate puts the Russian military death toll at 7,000. Russia says it lost a total of 11,000 service members in nearly a decade of fighting in Chechnya.

    The failures in Ukraine have started to create fissures within Russian leadership, according to Andrei Soldatov, an author and expert on Russia’s military and security services. The top Russian intelligence official in charge of overseeing the recruitment of spies and diversionary operations in Ukraine has been put under house arrest along with his deputy, Mr. Soldatov said. Even Russia’s defense minister, Sergei K. Shoigu, who vacations with Mr. Putin and has been spoken of as a potential presidential successor, has suffered a loss of standing, according to Mr. Soldatov’s sources.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    “It looks like everybody is on edge,” Mr. Soldatov said.

    Mr. Soldatov’s claims could not be independently verified, and some independent experts have challenged them. But Mr. Shoigu has not been shown meeting with Mr. Putin in person since Feb. 27, when he and his top military commander, Gen. Valery Gerasimov, sat at the end of a long table as Mr. Putin, on the opposite end, ordered them to place Russia’s nuclear forces at a higher level of readiness.

    “The war has shown that the army fights poorly,” Mr. Luzin, the Russian military analyst, said. “The defense minister is responsible for this.”

    The battlefield deaths of senior Russian commanders also reflect poorly on the Kremlin’s war planning. Captain Andrei Paliy, the deputy commander of Russia’s Black Sea fleet, died in combat over the port city of Mariupol, Russian officials said on Sunday.

    After Maj. Gen. Andrei Sukhovetsky, the deputy commander of the 41st Combined Arms Army, was killed four days into the war, the city of Novorossiysk, where he was previously based, issued a statement remembering him as “a faithful comrade, a valiant warrior, a wise commander and a selfless defender of the Fatherland.”

    “Epaulets give no protection to terrorists,” Ukraine’s military intelligence service said in its statement announcing General Sukhovetsky’s death.

    There was also Maj. Gen. Oleg Mityayev, among the Russian military’s most seasoned commanders. He had led Russia’s largest foreign military base in Tajikistan and was second in command of Russia’s forces in Syria. When Mr. Putin ordered his troops to invade Ukraine, General Mityayev was tapped to lead the storied 150th Motorized Rifle Division, whose soldiers helped take the Reichstag building in Berlin precipitating Nazi Germany’s defeat in 1945.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Russia’s shrinking force. The Pentagon said that Russia’s “combat power” in Ukraine has dipped below 90 percent of its original force. The assessment reflects the significant losses that Russian troops have suffered at the hands of Ukrainian soldiers.

    On the ground. Amid Russia’s stalled invasion, Ukrainians continued to mount a spirited defense of Kyiv and said they had recaptured Makariv, a town about 40 miles away from the capital. In Kherson, videos and photographs showed Russian soldiers opening fire on protesters.

    Cracking down on dissent. A Russian court sentenced the opposition leader Aleksei A. Navalny, already serving a two-and-a-half-year prison term for violating parole, to an additional nine years on fraud charges. Russia also amended a draconian censorship law to expand the scope of government bodies off-limits to criticism.

    Biden’s diplomatic push. President Biden will press allies for even more aggressive economic sanctions against Russia during a series of global summits in Europe this week, seeking to maintain unity of purpose as Russian forces continue to rain destruction on cities in Ukraine.

    According to Kyiv, he lasted less than three weeks in Ukraine. After he was killed in battle, either Russian forces left his body behind, or it was captured by the far-right Azov Battalion, which posted a photo of the bloody corpse on Telegram with the caption, “Glory to Ukraine.”

    Russian officials have not confirmed his death — or those of another four generals that Ukraine claims to have killed. But even accounting for the fog of war, experts say that Russia has suffered a damaging death toll among its military leaders on the ground in Ukraine, which could soon erode Russia’s military effectiveness.

    The deaths reflect operational security failures as well as the challenges of the Russian military’s top-heavy command structure in the face of a much nimbler Ukrainian fighting force.

    “In modern warfare, you don’t have a lot of generals getting knocked off,” said Lt. Gen. Ben Hodges, the former commander of the U.S. Army in Europe. “But this is a very lethal battlefield.”

    General Joseph L. Votel, the former commander of U.S. Central Command, said that the deaths could reflect Russia’s challenges on the ground — and reports that some Russian units did not understand the mission at hand and had even abandoned equipment. As a result, he said, military leaders appeared to be operating closer to the front to “supervise and keep their troops in the fight, by personal example or intimidation.”

    “Continuing to lose senior leaders is not good,” he said in an email. “Eventually, loss of leadership affects morale, fighting prowess and effectiveness.”

    For Russia’s generals, part of the problem is that many of them have spent recent decades fighting a different type of war. In Chechnya at the beginning of the 2000s, Russia succeeded in pacifying a separatist uprising in a small territory by resorting to scorched-earth decimation of entire cities. More recently in Syria, Russia’s operations have been driven by airstrikes against a population that lacks sophisticated weapons or even a regular army.

    Ukraine, while far weaker militarily, has been learning from its eight-year war against Russian-backed separatist forces in the country’s east — a similar war, in miniature, to the one being fought now. Ukraine has its own air force, which remains largely intact, and modern antiaircraft systems. As convoys of Russian armor have lumbered along Ukrainian highways, Ukrainian forces have deployed drones and highly maneuverable infantry units to devastating effect, leaving abandoned and burning vehicles.

    Throughout Ukraine, Russian forces have now largely stalled. But analysts caution that the military setbacks will not deter Mr. Putin — who has cast the war at home as an existential one for Russia, and is increasingly signaling to the Russian public to prepare for a long fight.

    The question is whether heavy losses and the pain of Western sanctions could force Mr. Putin to accept some kind of compromise to end the war — and whether President Volodymyr Zelensky of Ukraine would be prepared to offer concessions to satisfy him. On Tuesday, Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, played down any hopes of an imminent cease-fire, describing talks with Ukraine as going “much more slowly and less substantively than we would like.”

    “The Russian leadership can’t lose,” said Andrei Kortunov, director general of the Russian International Affairs Council, a research organization close to the Russian government. “No matter what, they will need to end this whole story with some kind of victory.”

    Anton Troianovski reported from Istanbul, and Michael Schwirtz from Odessa, Ukraine. Oleg Matsnev and Ivan Nechepurenko contributed reporting.

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    Valeurs Actuelles

    “Dieu” a riposté “contre celui qui a blasphémé” : les révélations de l’agresseur d’Yvan Colonna

    Trois semaines après la violente agression qui a coûté la vie à Yvan Colonna dans la prison d’Arles, les enquêteurs tentent d’en savoir un peu plus sur les motivations de son agresseur. Mis en examen pour « tentative d’assassinat terroriste », Franck Elong Abé en a dit davantage sur les huit minutes qui ont précédé la mort du nationaliste corse, révèle Libération. L’individu au profil désormais établi, passé notamment par les talibans en Afghanistan, a expliqué devant les enquêteurs de la Police judiciaire de Marseille avoir agi selon les volontés de Dieu. « Je considère que Dieu a frappé Yvan Colonna à travers mes mains. Dieu s’est servi de mes mains pour riposter contre celui qui a blasphémé », a-t-il lâché.

    Son passage à l’acte serait consécutif à une haine qu’il aurait mûrie pendant plusieurs jours, narre Libération. Franck Elong Abé, qui se présente comme un instrument « du créateur de la Terre et du ciel » et du « Mektoub » (le destin), raconte que le 2 mars, la journée commence froidement entre les deux hommes. Présent dans la salle de sport, Yvan Colonna le voit arriver et le salue. Mais ce dernier ne répond pas. C’est alors qu’il va lui « sauter dessus ». Lors d’une des auditions dont Libération a eu accès au procès-verbal, Frank Elong Abé explique : « Instantanément, l’ordre m’est venu d’agir […] J’ai bondi au niveau de la tête, les pieds en avant. […] Il criait [le nom du surveillant] trois ou quatre fois. » Puis il poursuit dans les détails : « Il m’a dit ‘enculé’, quelque chose comme ça. Je pense qu’il était surpris et stupéfait. […] Je lui ai mis un coup de pied au niveau du cou et sa tête tape le sol et c’est là qu’il perd connaissance. »

    Un « acharnement » sur Colonna

    Libération précise que le récit du suspect est détaillé, « presque robotique ». Il décrit notamment comment il a tenté de l’étrangler. Lorsqu’il l’a vu « respirer », il a utilisé un sac-poubelle « pour l’étouffer ». Un récit étayé par les images de vidéosurveillance auxquelles Libération a eu également accès. La suite est encore plus macabre. Entendant un surveillant arriver, il explique aux enquêteurs avoir eu « le comportement d’un gamin qui venait d’avoir fait une bêtise » et aurait même pensé à faire « du bouche-à-bouche ». Il dira sur place aux gardiens de la prison qu’Yvan Colonna a fait un malaise, et restera très calme de bout en bout. Selon Libération, conscient qu’il serait confondu par les caméras de vidéosurveillance, Franck Elong Abé va retourner dans sa cellule et se parer d’un qamis, un couvre-chef islamique.

    Après avoir visionné les images, la directrice adjointe en charge de détentions décrira un « acharnement » sur le nationaliste corse. Si dans la prison, aucun élément n’avait permis de laisser présager d’une telle agression, selon l’ancien taliban, des éléments l’auraient convaincu de passer à l’acte, à commencer par deux phrases prononcées par Yvan Colonna : « Moi, je crache sur Dieu », aurait-il dit un jour, puis « Si Dieu existe, qu’il me fasse mourir maintenant », aurait-il prononcé lors d’un débat sur la croyance. Un autre homme proche des deux détenus a confié aux enquêteurs que Franck Elong Abé lui avait dit : « Je ne parle plus à Yvan car il s’est moqué de ma religion. » Visiblement conscient de son acte, devant les enquêteurs, l’individu a terminé en faisant preuve d’un certain fanatisme : « Je préfère être en prison toute ma vie que de devoir répondre à Dieu de ma lâcheté de ne pas l’avoir défendu. Beaucoup de gens tuent par amour et vous les comprenez, moi je défends la cause de Dieu et, là, vous ne comprenez pas. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    A common mistake is a company saying, ‘We’ll start this on Monday and figure it out as we go along’ - Alex Soojung-Kim Pang

    When Koray Camgöz was granted a four-day workweek, the benefits seemed numerous. The new schedule forced the London-based PR officer to organise his time better. He was still able to meet deadlines and stay on top of to-do lists, while enjoying an extra day off each week. Most importantly, for the recent father, he was able to spend more time with his child. 

    His day off rotated between Tuesdays and Wednesdays. In an always-on environment, he still had to be on call for emergencies on his day off, and also had to work longer hours on his working days to compensate. 

    “It blurred the lines between home and work,” says Camgöz. “On a Sunday evening, I’d go through my workload and allocate my time as best as possible.” But he says any trade-off was worth it. “I was grateful to be able to spend time with my son I wouldn’t otherwise have been able to. And it eased financial pressures: just that extra day at home meant I could save £400 a month in private childcare.” 

    However, some senior team members who preferred a conventional schedule were less happy with his working pattern. “I felt it was going well – but that feeling wasn’t matched by my line manager,” says Camgöz. “Professionally, they were seeing less of me, so they thought they were getting less from me.” In the absence of clear feedback, he ended up unsure as to where exactly he stood. Six months later, when he was offered a promotion, there was a condition; he had to return to a five-day schedule. 

    Since the pandemic brought unprecedented change to the world of work, there’s been considerable discussion around the four-day workweek. Touted as a panacea for burnout and work stress, businesses and even governments have been experimenting with the idea; preliminary results suggest potential benefits include better work-life balance and improved wellbeing – at no cost to employee productivity. 

    But while a workday is chopped from the calendar, the workload, in many cases, remains the same. Faced with a tighter schedule, workers often must adapt to new practices and longer hours. And, as Camgöz found out, a rapid shift to a new working model can throw up issues – particularly if not everyone’s fully on board with the change. That means that while the four-day workweek could bring many positives, for some, there might also be unexpected consequences. 

    How the four-day week evolved 

    Debates over the length of the workweek are nothing new. In 1926, the Ford Motor Company standardised the Monday-to-Friday pattern; beforehand, the common practice was a six-day workweek, with only Sundays off.

    “Henry Ford’s theory was that [working] five days, with the same pay, would increase worker productivity, in that people would put more effort into the shorter workweek,” says Jim Harter, chief scientist for workplace management and wellbeing at US analytics firm Gallup, based in Nebraska.. The theory was largely proven correct: in the decades since, the five-day workweek has become common practice. 

    By the 1950s, however, there were calls from labour unions to introduce a four-day week. “People began projecting, if we take out another workday, it’d be even better,” says Harter. But take-up of the four-day workweek has remained slow: by March 2020, a Gallup study of more than 10,000 US full-time employees showed only 5% worked a shorter week.  

    However, the pandemic has caused a rethink for some leaders: there has been a huge uptick in the number of four-day workweek trials and announcements. “Recent changes to work have accelerated the four-day movement,” says California-based Alex Soojung-Kim Pang, programme director at non-profit organisation 4 Day Week Global, which advocates for a shorter workweek. “The pandemic has made it clear we can change how we work very dramatically; the Great Resignation has seen companies look to new recruitment and retention tools.” 

    There are different four-day workweek models: from cutting one workday, reducing working hours and being paid the same wage; to intense working hours, where five days’ worth of work is crammed into four longer shifts. The former set-up is generally the goal; achieved by a combination of the introduction of new tools and operating practices that boost efficiency and result in a rise in worker wellbeing that fuels productivity. 

    But without carefully planned operational changes in place, there is greater risk the latter situation can happen instead. “A common mistake is a company saying, ‘We’ll start this on Monday and figure it out as we go along’,” adds Pang. “That can create big problems down the line.”

    Both Jennifer Shepherd and Andy Illingworth say that the extra day off they now get is enormously valuable to them (Credit: Jennifer Shepherd (L) and Andy Illingworth (R))

    How five days’ work goes into four 

    In recent months, as leaders have made some pilot schemes permanent, employees have now become familiar with the pros and cons of the four-day workweek. 

    Jennifer Shepherd says switching to a shorter workweek has been “transformative”. Her Durham, UK-based employer, fintech firm Atom, introduced its four-day workweek in November 2021 for all its 430 employees. “Fridays are now a special day I spend with my one-year-old daughter,” she says. 

    Andy Illingworth, of design agency Punch Creative, based in Leeds, UK, who has been doing the four-day workweek since 2020, also values his extra day off highly. “Friday afternoons aren’t historically the most productive,” he says. “Now, on a Friday, I can pursue hobbies, play tennis and take long walks. It also gives me more time to build up skills and ideas that I can bring fresh on a Monday morning. I wouldn’t want to go back to a five-day workweek.”  

    Yet both Shepherd and Illingworth are aware that getting all their work done in four days, rather than five, can come with a cost. Illingworth’s mandated office hours are now longer by 90 minutes each day from Monday to Thursday. “I work from 8 a.m. to 5 p.m., with a 30-minute break in the middle,” he explains. “We’ve had to cut our lunch hour in half. But I feel fresher, more focused and productive working for four days solidly.” 

    Shepherd, meanwhile, is adapting to a more intense rhythm of working. “There are still occasions when I panic mid-Thursday afternoon and remember I no longer have another day’s work to complete everything,” she says. “But I now use my time more efficiently. I can work when it’s most convenient: once the children are in bed I can log on and get some ‘deep work’ done while my inbox and chat messages remain blissfully silent.”

    We’ve had to cut our lunch hour in half. But I feel fresher, more focused and productive working for four days solidly – Andy Illingworth

    Gallup’s research similarly finds both positive and negative impacts of working a shorter week. While employee wellbeing rises and burnout reduces due to a four-day workweek, active disengagement also spikes: workers who are already feeling disconnected from their company become more likely to drift further away if they work fewer days. 

    Some workers may resist having a compressed workweek, with potentially longer hours and fewer breaks, imposed on them by an employer. Others may already be working at full tilt, meaning a shorter workweek could make their workload less manageable. “There are some employees who’ll end up trying to cram more work into four days where they previously had greater flexibility to work across five days,” says Harter. “If you get to Thursday afternoon, still haven't finished your work and everyone else has gone home, that can create stress and resentment.” 

    Pang says a potential pitfall with the four-day workweek is the impact on teamwork: employees are so focused on getting their tasks done in the tighter timeframe that it extinguishes the spark of collaboration. “Offices can end up feeling like ghost towns,” he adds. However, Illingworth believes such “minor teething problems” can be corrected over time. “Our workplace still has a lively atmosphere,” he says. “Rushing to complete a job on a Thursday afternoon isn’t a regular occurrence.”

    For some, working four longer days that buy an extra day off each week will be well worth the trade-off (Credit: Getty)

    The importance of operational planning

    Right now, many firms are looking for new ways to attract and retain the best talent – according to a recent survey of 4,000 workers in the US, 83% want a four-day workweek. This makes it more likely that firms could rush into a shorter workweek, and figure out substantial policy changes on-the-hoof. 

    But Pang warns that rather than piling pressure on staff to work more quickly over fewer days, careful thought and preparation are crucial to making the working model sustainable. “I don’t know many companies who do it successfully without radically transforming their daily operations,” he says. “It’s crucial to craft a shorter workweek that’s fairer for everyone – from executives down to frontline workers.” 

    Harter suggests a more bespoke working model for each employee – which may include a shorter workweek – may be a better solution than simply imposing a four-day week pattern on all staff members. “A four-day workweek could be the answer for some people,” he says. “But flexible working is generally desired by employees, correlates higher with engagement and wellbeing, and fits into a modern workplace.”  

    Camgöz, who ended up accepting the promotion and returning to a five-day schedule, would like to return to a four-day workweek one day, and Shepherd and Illingworth won’t give up theirs. All have discovered, however, that putting the new working model into practice came with trade-offs: whether longer workdays, high-pressure Thursdays or worry over bosses’ views. 

    In Camgöz’s case, he realised that making it work would have required better alignment among his goals, the workplace culture and the personalities involved. “The initial decision to grant me a four-day workweek came from a good place, but it highlighted that a lot of thought needs to go into these decisions: on this occasion, perhaps, that didn’t happen.”

    L'Humanité

    Sortir du gaz russe : pistes et impasses

    Décryptage

    Énergie À Versailles, l’Union européenne s’est donné 5 ans pour ne plus dépendre de la Russie. Dix jours plus tard, les fausses bonnes idées et l’impératif climatique compliquent la donne.

    Marie-Noëlle BertrandMarion d'Allard

    C’est l’épine dans le pied de l’Union européenne. Alors que Moscou intensifie son offensive en Ukraine, les Vingt-Sept se sont engagés, au sommet de Versailles, à se désengager des énergies fossiles russes d’ici à 2027. Une échéance lointaine qui s’explique, entre autres, par les difficultés réelles à rendre effective une telle décision. Pour ce qui est du gaz, « l’UE importe 90 % de sa consommation, dont 45 % environ depuis la Russie », précise la Commission européenne. Un taux qui varie selon les pays : 100 % pour la Finlande, l’Estonie ou la Lettonie, quand l’Allemagne importe de Russie un tiers de sa consommation et l’Italie 43 %. L’Hexagone, pour sa part, dépend du gaz russe à hauteur de 16 % de ses besoins. Sortir de cette dépendance est devenu un impératif européen. Mais, de la recherche de fournisseurs alternatifs au développement des énergies décarbonées en passant par l’impérieuse nécessité d’atteindre une forme de sobriété, Bruxelles tâtonne toujours.

     

    1. Substituer un gaz à un autre, un plan climaticide

    Le gaz naturel circule de deux façons : par gazoduc, sous pression et à 40 km/h en moyenne, ou à bord de navires méthaniers, sous forme liquide (GNL). Aujourd’hui, l’Europe se fournit principalement par gazoduc, depuis la Norvège et la Russie. Chercher d’autres fournisseurs revient donc pour partie à privilégier les importations de gaz naturel liquéfié, en provenance des États-Unis notamment, qui exportent du gaz de schiste, issu de la fracturation hydraulique de la roche. Désastreuse sur le plan environnemental, l’importation de gaz de schiste est également une option « plus chère », relève l’économiste Pierre-Noël Giraud, avec « un coût de transport équivalant au coût de production », précise le professeur à Mines ParisTech.

    Côté infrastructures, importer du GNL demande des capacités de stockage suffisantes et de terminaux méthaniers capables de regazéifier cette matière première. À l’heure actuelle, la France dispose de quatre terminaux de ce type, dont trois sont opérés par Elengy, filiale d’Engie. Mais « ces installations ne sont pas en sous-régime et nos stockages sont pleins pour un petit moment. Les clients achètent des capacités de stockage pour plusieurs années », relève-t-on en interne. Quant à la possibilité de renforcer rapidement nos capacités de stockage de gaz, « ça n’est même pas évoqué », poursuit ce spécialiste du dossier. En somme, substituer le GNL au gaz russe risque fort de s’avérer compliqué à court terme. D’autant plus, conclut-il, que « tout le monde est à la recherche d’une alternative au gaz russe. Il faut raisonner dans le cadre d’un réseau interconnecté ».

     

    2. Accélérer le développement des énergies décarbonées

    Seul pays de l’UE à ne pas avoir atteint ses objectifs 2020, la France est la mauvaise élève en matière d’énergies renouvelables, avec à peine 19 % de la consommation brute finale (essentiellement hydraulique), pour un objectif fixé de 23 %. Un tel retard renforce mécaniquement la dépendance aux énergies fossiles. Pourtant, développées massivement, « les énergies renouvelables pourraient nous permettre de sortir de dilemmes comme celui qui se pose actuellement » au sujet du gaz russe, assure Pierre Laboué (1), chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). À condition d’investissements publics conséquents, directs ou sous forme d’aide aux particuliers.

    « Les prix de l’énergie augmentent et vont continuer d’augmenter ces prochains mois. Depuis cet automne, nous recevons de plus en plus de demandes individuelles concernant la pose de panneaux solaires ou la rénovation thermique des logements », explique Sylvain Le Falher, cofondateur et président d’Hello Watt. Alors que « les aides dédiées ont baissé, poursuit-il, il est urgent de relancer un programme de rénovation énergétique important quand on sait qu’en France, il y a encore 4 millions de chaudières au fioul ». Développer les énergies renouvelables, oui, mais pas seulement, poursuit Sylvain Le Falher : « Cette situation implique aussi que des décisions politiques soient prises en matière de nucléaire. » Particularité française, l’électricité produite sur le territoire émane à 75 % du parc nucléaire, une énergie « de transition », décarbonée et pilotable.

     

    3. Consommer moins : l’arlésienne française

    En finir avec notre dépendance aux hydrocarbures russes passera aussi par mettre fin à notre dépendance aux hydrocarbures tout court. L’objectif d’en limiter la part est d’ailleurs dicté depuis 2015 et la signature de l’accord de Paris sur le climat. Pour plafonner le réchauffement à +2 °C, la communauté internationale s’est alors engagée à atteindre la neutralité carbone dès la deuxième moitié du siècle. Cela implique de réduire à quasi-néant la production d’énergies fossiles. La France s’est dotée d’une stratégie nationale bas-carbone (SNBC) qui prévoit d’avoir baissé la consommation de gaz et de pétrole de respectivement 10 % et 19 % en 2023, et de 22 % et 34 % en 2028. Le bilan est, pour l’heure, on ne peut plus mitigé. La faible décrue de la consommation de pétrole depuis 2020 est jugée conjoncturelle, due à la crise sanitaire. La consommation de gaz naturel a quant à elle augmenté de 0,5 %.

    Pourtant, la question climatique est sur la table depuis vingt-cinq ans, souligne Matthieu Auzanneau, directeur du think tank The Shift Project : « Si nous avions pris des mesures dès le protocole de Kyoto en 1997, la question de notre dépendance au gaz et au pétrole de Vladimir Poutine ne se poserait pas. » Reste maintenant à nous sevrer dans l’urgence. Mais « s’engager dans une sobriété planifiée n’est pas la même chose que s’engager dans une sobriété de guerre », reprend Matthieu Auzanneau. Les leviers d’action sont en revanche bien identifiés. Côté pétrole, les transports se placent en tête et comptent pour près de 60 % de notre consommation ; l’autre gros morceau concerne l’usage non énergétique du pétrole (plastique, chimie, pesticides…). Côté gaz, le logement résidentiel est le principal poste affecté, suivi par l’industrie (un gros quart de notre consommation) et par la production d’électricité et de chaleur (2). « Réduire de 1 °C le chauffage dans les maisons et ralentir sur la route peut nous permettre de limiter notre dépendance au gaz et au pétrole russes l’an prochain », conclut le directeur de The Shift Project.

    ÉnergiegazRussieénergies renouvelables
    Le Monde

    Chine : crash d’un avion Boeing 737

    22 mars 2022Cartooning for Peace

    Urbs (France)

    Un avion Boeing 737 de la compagnie China Eastern Airlines s’est écrasé près de la ville de Wuzhou (Chine), lundi 21 mars, provoquant la mort de 132 personnes. Le président Xi Jinping s’est dit « choqué » par la tragédie et appelle à « déterminer au plus vite les causes de l’accident ». Un coup dur pour la compagnie américaine Boeing dépendante des commandes chinoises. Cet évènement ternit un peu plus les relations politiques et commerciales entre Washington et Pékin.

    Non classé737avionBoeingChina Eastern AirlinesChinecrashEtats-UnisXi Jinping
    France24 - Monde

    Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne

    Publié le : 18/02/2022 - 13:28

    Caroline DE CAMARET

    Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.

    DECRYPTAGE

    La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen

    À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

    DECRYPTAGE

    Roberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen

    France24 - World

    Suspect in Paris murder of Argentine rugby star arrested in Hungary

    Issued on: 23/03/2022 - 11:26

    NEWS WIRES

    A man suspected of shooting dead former star Argentine rugby player Federico Martin Aramburu in Paris at the weekend was arrested in Hungary overnight from Tuesday to Wednesday, French prosecutors said.

    The 27-year-old man, a former soldier and member of the far-right GUD movement, is believed to have fired the fatal shot in Paris after an altercation in a cafe, while another far-right supporter who also fired on the ex-player remains on the run.

    The killing occurred in the chic Saint-Germain district on the Left Bank of the French capital in the early hours of Saturday morning after Aramburu and friends became embroiled in an argument at a bar.

    The row at the Mabillon cafe at around 6:00 am on Saturday saw bouncers separate two groups, according to investigators.

    After leaving the scene, two men are believed to have returned and fired several shots from a car at Aramburu, a 42-year-old former Argentina international, who died at the spot.

    A 24-year-old woman arrested on Monday, believed to have driven the car, has already been charged as an accomplice to murder.

    Aramburu played as a centre or wing, winning 22 Argentina caps including at the 2007 World Cup in France where he scored a try as the Pumas beat the hosts in the third-place playoff.

    He played club rugby in France for Biarritz, Perpignan and Dax from 2004 to 2010, winning the Top 14 twice with Biarritz and later sitting on the club's board of directors. 

    “There was an altercation, as there can be at the end of the evening. It was settled but the men came back and fired at Aramburu, who took three bullets,” a former Biarritz Olympique player who was with him told AFP on condition of anonymity.

    Since his retirement from sport, Aramburu had lived in Biarritz and worked for a tourism company.

    “This heinous crime and his death have left his family, friends and the world of rugby stunned and in unspeakable pain,” a lawyer for Aramburu's family, Yann Le Bras, said in a statement on Sunday.

    (AFP)

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    Soldier shoots man with knife at Paris’ Louvre museum

    FRANCE

    Kim Kardashian robbed at gunpoint in Paris hotel

    Man shot dead outside Paris hospital in apparent 'targeted killing'

    Valeurs Actuelles

    Federico Martín Aramburú abattu à Paris : le principal suspect interpellé en Hongrie

    Un peu plus de trois jours après la mort de l’ex-international argentin de rugby Federico Martín Aramburú, joueur du Top 14 pendant six ans, le principal suspect a été interpellé, rapporte BFMTV. Loïck Le Priol, militant d’ultra-droite, a été arrêté en Hongrie. La France est en train d’émettre un mandat d’arrêt pour le récupérer. En outre, le deuxième suspect, en cavale, est lui toujours recherché. La veille, la conductrice présumée du véhicule qui avait permis aux deux suspects de quitter les lieux du drame, avait été mise en examen pour les chefs de « complicité d’assassinat » et « refus de remettre la convention de déchiffrement d’un moyen de cryptologie ». Dans Le Parisien, elle avait déclaré avoir agi par amour. « J’ai dit aux garçons de partir. Je ne voulais pas que cela se passe comme cela. J’ai agi par instinct et par amour. » 

    Federico Martín Aramburú avait été abattu à Paris dans la nuit de vendredi 18 à samedi 19 mars, révèlait RMC. Selon les premiers éléments rapportés, il a été visé par plusieurs tirs après une altercation dans un bar du quartier de Saint-Germain-des-Prés. Une enquête pour « assassinat » avait été ouverte. Selon les informations du Parisien, lundi 21 mars, la conductrice avait été arrêtée en fin d’après-midi samedi. Elle aurait été au volant du véhicule qui a permis aux deux hommes d’ouvrir le feu. Les faits s’étaient produits peu après 6 heures sur le boulevard Saint-Germain, devant un bar de nuit. Selon RMC, une altercation avait eu lieu entre deux groupes d’individus, qui ont été séparés par les videurs.

    Un suspect connu des services de police

    Mais peu après, l’un des deux groupes serait repassé devant le bar en voiture et des coups de feu auraient été tirés. Federico Martín Aramburú a été touché par plusieurs projectiles et a succombé à ses blessures. Selon les informations de Valeurs actuelles, le tireur a été identifié comme un homme connu défavorablement des services qui n’avait cependant pas encore été interpellé samedi 19 mars à la mi-journée. Selon Le Point, les enquêteurs sont à la recherche de Loïk Le Priol, ancien membre du GUD (Groupe union défense), connu comme militant violent d’extrême droite. Des témoins rapportent que des termes racistes ont été employés durant l’altercation. Deux autres personnes, un complice qui aurait également pointé une arme sur le rugbyman, et une femme d’une trentaine d’années qui auraient été au volant du véhicule utilisé, sont également recherchées.

    Décédé à 42 ans, Federico Martín Aramburú avait évolué au poste de trois-quarts centre ou d’ailier au sein du Biarritz Olympique, avec lequel il avait remporté deux championnats de France en 2005 et 2006. Il avait poursuivi sa carrière notamment à Perpignan et à Dax et revêtu les couleurs de l’Argentine à 22 reprises. Le club basque a adressé « ses plus sincères condoléances à sa famille, ses proches, et les assure de son total soutien ».

    🔴 [Info @Valeurs] L’ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu tué par balles à Paris : le tireur aurait été identifié et serait défavorablement connu des services, indique une source policière. Pas d’interpellation pour le moment. La brigade criminelle est saisie.

    — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 19, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    30 °C au-dessus des normales de saison en Antarctique : « On sort du cadre naturel »

    Entretien

    Depuis quelques jours, le pôle Sud connaît une vague de chaleur exceptionnelle. Plusieurs records de température sont tombés. Une illustration concrète des effets du réchauffement climatique que nous explique le climatologue Gerhard Krinner, directeur de recherche au CNRS et auteur du Giec.

    Emilio Meslet

    L’humanité se serait volontiers passée de ces piteux records. En Antarctique, c’est l’automne. Le froid devrait revenir mais les températures atteignent des sommets, dépassant parfois de plus de 30 °C les normales de saison. Le 18 mars, plusieurs stations météorologiques ont enregistré des chaleurs extrêmes : il faisait - 17,7 °C sur la base russe de Vostok (contre - 32,7 °C pour le précédent record mensuel) ou 4,9 °C à celle de Dumont d’Urville, la base française (contre 3,4 °C pour le précédent record mensuel). À Concordia et ses 3 000 mètres d’altitude, un record absolu est même tombé : - 12,2 °C. Pour Gerhard Krinner, climatologue spécialiste des régions polaires, directeur de recherches au CNRS et auteur du rapport du Giec, le réchauffement climatique en est à l’origine.

    Quelles conséquences immédiates peuvent avoir ces températures record ?

    Au centre de l’Antarctique, ça n’a pas d’impact direct. Il devrait faire - 50 °C, il fait - 10 °C, mais il gèle toujours. En revanche, sur la côte, le mois de mars a été extrêmement chaud au moment où la glace de mer se reforme. Et avec des températures positives, ça n’arrivera pas. Ce qui risque d’avoir des conséquences pour toute la saison. À 10 kilomètres vers l’intérieur du continent, un glacier peut vite atteindre plusieurs centaines de mètres d’altitude. Avec ce genre d’événement, il perd de 10 à 20 centimètres d’épaisseur. À long terme, cela contribue à la réduction de la masse de la calotte glaciaire, mais ce n’est pas une catastrophe immédiate.

    Est-ce un phénomène naturel ?

    En Antarctique, la variabilité météorologique est très forte. D’une année sur l’autre, le climat peut fortement varier ; d’une semaine sur l’autre, les températures aussi. Par contre, des températures de -13 °C au mois de mars, à cet endroit, c’est absolument exceptionnel. Cela sort du cadre naturel qu’on connaissait.

    Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

    Dans quelle mesure peut-on alors incriminer le changement climatique ?

    Si on m’avait posé cette question il y a dix ou vingt ans, j’aurais répondu que, pour ce type d’événement individuel, on ne peut pas être sûr. Aujourd’hui, il est possible de relier ces phénomènes directement au réchauffement climatique, avec des indices statistiques très poussés. Ce qui arrive n’est pas une surprise : il a été prédit depuis longtemps que le climat allait se réchauffer. Il y a trente ans, au moment du premier rapport du Giec, c’était une prédiction ; aujourd’hui, c’est la réalité. Le problème avec le changement climatique, c’est qu’il ne s’agit pas d’une catastrophe qui arrive du jour au lendemain. À l’heure actuelle, nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour le limiter et ces événements vont se multiplier.

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Que risque de provoquer l’accélération de ce type de phénomène ?

    La perte de masse de la calotte de glace entraîne l’augmentation du niveau de la mer. Cet événement individuel de quelques jours ne causera pas de hausse mesurable du niveau de la mer, mais leur fréquence l’accélère.

    Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

    Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

    Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

    Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecRéchauffement climatiqueantarctiquemétéogiec
    BBC

    China plane crash: Search teams find flight's black box

    Search teams have found a black box from the China Eastern flight which nosedived into mountains in southern China this week, state media report.

    Chinese aviation officials announced the finding at a press conference on Wednesday, after two days of searching.

    Authorities are still yet to report the number of dead, but it is feared none of the 132 people onboard survived the high-altitude crash.

    Investigators still do not know why the plane plummeted out of the sky.

    Mao Yanfeng, director of the civil aviation accident investigation department, told reporters there had been "no dangerous weather" on the plane's route at the time of the crash.

    He added the plane's crew and air traffic control had maintained normal communication until the plane's sudden drop in altitude.

    At the same press conference, China Eastern Airlines chairman Sun Shiying said the plane had been deemed airworthy and had met required maintenance standards, reported Xinhua.

    The crash is likely China's most deadly aviation incident in three decades, and has prompted a national outpouring of grief.

    President Xi Jinping has called for a full-scale investigation, and the government has dispatched hundreds of rescuers, soldiers, experts and other workers to the site in the remote hillside regions of Guangxi province.

    On Wednesday, the devastated families of the 127 passengers and nine crew on board the flight also arrived at the crash site, gathering in the small village closest to the scene.

    They were escorted by officials carrying umbrellas as they entered Lu village.One 57-year-old man, who lost his sister-in law, told the waiting media: "All I want is hope, the hope of survival."

    Hundreds of search workers have been scouring the forested region of Wuzhou, in search of the plane's black box recorders amid the wreckage and charred debris.

    Authorities have said that they have not found any survivors so far, and rescue crews have yet to find any bodies.

    However teams have recovered many personal items belonging to passengers and crew on board the flight including purses, wallets and even identity cards.

    Flight MU5735 had been in the air for more than an hour on Monday and was nearing its Guangzhou destination when it suddenly dropped from its cruising height.

    Air controllers had repeatedly called the aircraft during its descent but had received no response, authorities said on Tuesday.

    Flight tracker data showed the Boeing 737-800 jet dropped thousands of metres in under three minutes.

    According to FlightRadar24, the plane was cruising at 29,100ft (about 9,000m), but two minutes and 15 seconds later it was recorded at 9,075ft. The last sourced information on the flight showed it ended at 14:22 local time, at an altitude of 3,225ft.

    Aviation experts say the Boeing 737-800 model has a strong safety record, with thousands in service around the world. The aircraft that crashed was less than seven years old.

    Investigators are expected to look at several possible causes - including deliberate action, pilot error, or technical issues such as a structural failure or mid-air collision.

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    News Analysis

    China Takes a Back Seat in International Diplomacy Over Ukraine

    Despite its economic and military might and close ties to Russia, China has balked at trying to press Vladimir Putin to stop the fighting.

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    By Steven Lee Myers and Chris Buckley

    China has repeatedly called for peace talks in Ukraine. What it has not done is press Russia to negotiate an end to a war that has already cost thousands of lives, displaced millions and threatened to disrupt the world’s economy and even food security.

    Despite calls from other world leaders to play a more proactive role, China has instead tried to keep its distance. It has urged peace but not stepped up to mediate or organize talks, leaving such efforts to far smaller powers, including France, Turkey and Israel.

    Intervening more forcefully, in the view of officials in Beijing, is fraught with political and economic risks that the country’s leader, Xi Jinping, appears reluctant to take. Instead it has sought to walk a careful line between the international outrage over Russia’s invasion and support for one of its most powerful partners.

    The result has been to leave China, diplomatically, on the sidelines of the conflict, unable or unwilling to wield influence commensurate with its growing economic and military might.

    “If Xi truly wants the crisis to end,” John Delury, a professor of Chinese studies at Yonsei University in Seoul, said, “then the flat-footed response testifies to China’s impotence in world politics, despite decades of rising to great power status.”

    Officials in Beijing say they do want to see the carnage stop. In a video conference call with President Biden last Friday, Mr. Xi endorsed a two-part approach — a cease-fire, followed by humanitarian aid, according to Chinese officials.

    It is not clear, however, whether Mr. Xi has communicated that to the Russian president, Vladimir V. Putin. They spoke the day after the war began on Feb. 24 but not since. Mr. Xi has yet to speak with Ukraine’s leader, Volodymyr Zelensky.

    As the fighting has dragged on, and with it the toll in human suffering, China’s diplomats have been forced into increasingly contorted defenses of Beijing’s stance.

    They have touted humanitarian aid to Ukraine but refused to criticize Mr. Putin’s government for causing the humanitarian crisis. China’s ambassador to Ukraine, Fan Xianrong, told officials in Lviv that China was “a force of good” for the country and praised the Ukrainian unity in the face of a war that officials in Beijing will not describe as an invasion.

    China’s avoidance of any criticism of Russia undermines its claim to be a neutral party.

    “Don’t be naïve,” China’s ambassador to the United States, Qin Gang, said on CBS’s “Face the Nation” on Sunday when pressed to explain why China refused to criticize Russia’s invasion. “Condemnation doesn’t solve the problem.”

    China’s stance has already hardened views toward it in Europe, which has shown remarkable unity against the Russian invasion ahead of a planned summit between the European Union and China on April 1. It has also prompted warnings from the United States that explicit economic or military assistance to Russia would prompt harsh punishment against China.

    China’s policy is bound by the deep, even personal relationship Mr. Xi has forged with the Russian leader. The war has strained but so far not broken those bonds.

    Chinese officials also share Mr. Putin’s view of the United States, accusing it of fanning the flames that ignited the war by expanding NATO. They have also criticized the American use of economic and trade sanctions to punish Russia.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    In the zero-sum calculation that drives policymaking, pressing Russia to make concessions would effectively bolster the position of the United States and its allies. At the same time, China cannot afford to sever its ties with them, either.

    “China does not have any other partner of the same strategic weight as Russia, who shares his distrust of the current international order,” said Bilahari Kausikan, Singapore’s former ambassador to Russia and the United Nations. “And that’s the bottom line. They won’t do anything that would fundamentally jeopardize the relationship with Russia or undermine Putin’s grip on power.”

    In Washington, officials view Mr. Xi’s position as duplicitous, comparing it to China’s handling of the diplomacy around North Korea’s nuclear program. In that case, it has called for the country to abandon its nuclear ambitions, while still providing it with energy and other products to blunt the impact of United Nations sanctions.

    In some respects, the talks over North Korea’s nuclear program were a high-water mark for China’s international diplomacy. It played host to several rounds of negotiations that reached a landmark agreement in 2005 for North Korea to forsake its weapons in exchange for economic aid and security assurances. A year later the deal fell apart and the country’s leader at the time, Kim Jong-il, conducted a nuclear test.

    Since then, China’s role in international diplomacy has remained limited.

    On the United Nations Security Council, where China is one of the five permanent, veto-wielding powers, it has often played more of a supporting role than a leading one. In many cases that means joining Russia. When the war began, however, China was one of three of the 15 members that abstained from a resolution that condemned the invasion. (Russia vetoed it.) That raised some expectations that a crack might open between the two countries, but since then China has continued to provide diplomatic cover for Russia.

    Last week, Xue Hanqin, China’s judge on the International Court of Justice, the United Nations’ top judicial body, joined a Russian judge in dissenting from a ruling last week calling for Russia to halt its military campaign in Ukraine.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Russia’s shrinking force. The Pentagon said that Russia’s “combat power” in Ukraine has dipped below 90 percent of its original force. The assessment reflects the significant losses that Russian troops have suffered at the hands of Ukrainian soldiers.

    On the ground. Amid Russia’s stalled invasion, Ukrainians continued to mount a spirited defense of Kyiv and said they had recaptured Makariv, a town about 40 miles away from the capital. In Kherson, videos and photographs showed Russian soldiers opening fire on protesters.

    Cracking down on dissent. A Russian court sentenced the opposition leader Aleksei A. Navalny, already serving a two-and-a-half-year prison term for violating parole, to an additional nine years on fraud charges. Russia also amended a draconian censorship law to expand the scope of government bodies off-limits to criticism.

    Biden’s diplomatic push. President Biden will press allies for even more aggressive economic sanctions against Russia during a series of global summits in Europe this week, seeking to maintain unity of purpose as Russian forces continue to rain destruction on cities in Ukraine.

    In her dissent, Judge Xue wrote that a provisional ruling on Ukraine’s claim of a genocide unfolding would “not contribute to the resolution of the crisis in Ukraine.”

    In other international forums, too, China has gone so far as to discourage multilateral peace efforts, dismissing an appeal by Ukraine to bring up the war for debate in the ministerial meetings of the Group of 20 major economies, being held this year in Indonesia.

    “The G20 is the premier forum for international economic cooperation, not an appropriate platform to discuss political security issues such as Ukraine,” a spokesman for the Ministry of Foreign Affairs, Zhao Lijian, said. The organization, he added, “should stick to its mandate.”

    China may find its position increasingly untenable as the human and economic toll rises in Ukraine, and beyond. The European Union’s chief diplomat has called on China to do more. So did the foreign minister of Singapore, which has maintained friendly relations with Beijing.

    “I think the first thing is that China has enormous influence on Russia, both politically, economically and diplomatically,” the minister, Vivian Balakrishnan, said in a forum organized by Bloomberg News.

    Even in China, there are voices urging the Chinese government to do more, arguing that bolder efforts should be expected of a country that aspires to global leadership.

    “We need to really get everybody together,” said Wang Huiyao, the president of the Center for China and Globalization in Beijing who has called for China to mediate and give Mr. Putin an off-ramp. “That’s where something is missing right now.”

    Others, though, see the war as an opportunity for China, if handled carefully.

    At a recent meeting of Chinese foreign policy and security scholars in Beijing to discuss the crisis in Ukraine, at least some concluded that there was “no urgency in bringing about an end to the war,” according to a summary of their discussion that was posted on a Chinese website. China also lacked experience in leading global negotiations, some of the scholars argued at the meeting organized by MacroChina, an economic research group based in Beijing. (The summary was later removed.)

    “The war is sapping the national strength of the old powers of the United States, Europe and Russia,” the summary described the scholars as saying. “China needs to watch the fire from the opposite bank and stay out of the war.”

    Claire Fu and Liu Yi contributed research.

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    BBC

    Evan Neumann: US Capitol riot suspect gets asylum in Belarus

    A California man suspected of taking part in the US Capitol riots last year has been granted asylum in Belarus.

    Evan Neumann fled the US after being charged in connection with the riots.

    The 48-year-old first settled in Ukraine, before reaching Belarus where he asked for asylum - claiming he faced "political persecution" in the US.

    A Belarusian official said Mr Neumann has been granted permission to remain in the country "indefinitely".

    State officials also alleged that Mr Neumann had been forced to cross the Belarusian border "illegally" after attracting "interest from local secret services" in Ukraine.

    Mr Neumann told Belarusian state-owned news agency Belta he had "mixed feelings".

    "I am glad Belarus took care of me. I am upset to find myself in a situation where I have problems in my own country."

    In July last year, Mr Neumann was charged on six different counts, including violent entry and assaulting police officers. He was accused of punching two police officers and using a metal barrier as a "battering ram" against police during the riots at the US Capitol building on 6 January 2021.

    But, according to Mr Neumann, he had already sold his house and travelled across Europe to Ukraine.

    After worrying the Ukrainian authorities were watching him, Mr Neumann says he crossed the border into Belarus on foot in August. Belarus does not have an extradition treaty with the US.

    In November, Mr Neumann gave an interview to Belarusian state TV and rejected the charges against him.

    "I do not believe that I have committed any crime," he said. "One of the accusations was very upsetting. It is alleged that I hit a police officer. That is baseless."

    He said he was asking for "government protection" from Belarus because of the "political persecution" he faced in the US, including the FBI questioning his family and using a photo of him on its most-wanted list.

    A video released by Belta on Tuesday showed an immigration official handing Mr Neumann a document confirming his refugee status and the head of the Brest police migration directorate, Yuryy Brazinski, told state TV that he will eventually be entitled to apply for citizenship.

    "Now you are completely under the protection of the Republic of Belarus," the official says.

    Mr Neumann is among more than 650 people who have been charged for their actions on 6 January, when supporters of then-US President Donald Trump stormed the Capitol to protest against the result of the 2020 election.

    Belarus, led by authoritarian leader Alexander Lukashenko, has faced multiple US sanctions over alleged human rights abuses and its support for Russia's invasion of Ukraine.

    Mr Neumann told state TV he planned to stay in the Belarusian city of Brest.

    "I have started a life here," he said.

    He added that he has plans "to move my family here," but noted that the decision would ultimately be up to his wife.

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    L'Humanité

    Découverte extraordinaire d’un navire mythique

    Actu

    Latifa Madani

    L’une des épaves les plus inaccessibles de l’histoire, celle de l’Endurance d’Ernest Shackleton, grand nom de l’histoire de l’exploration, a été retrouvée cent sept ans après avoir sombré dans l’Antarctique. À 6 kilomètres du lieu de son naufrage, en 1915, l’épave du trois-mâts goélette a été débusquée le 9 mars, par 3 000 mètres de fond dans la mer de Weddell. Dans « la pire portion de la pire mer du monde », ainsi que la décrivait l’explorateur. Une découverte saisissante. « L’ Endurance est dans un fantastique état de conservation, elle se tient droite. On peut même lire son nom inscrit sur la poupe », dit Mensun Bound, le directeur de l’expédition britannique à laquelle ont pris part d’anciens étudiants bretons et normands de l’Intechmer de Cherbourg (Manche). La barre du navire est intacte. Des équipements sont empilés contre la rambarde, comme si l’équipage venait de quitter le bateau. Des technologies de pointe ont été utilisées par la mission Endurance 22, pour « le projet sous-marin le plus complexe jamais entrepris ».

    antarctique
    France24 - World

    Black box of crashed China Eastern airliner found

    Issued on: 23/03/2022 - 12:04

    NEWS WIRES

    A black box from the crashed China Eastern airliner was recovered on Wednesday as investigators try to piece together what made a jet carrying 132 passengers nosedive into a mountainside in southern China.

    The cause of the disaster has mystified aviation authorities who have scoured rugged terrain for clues, finding no survivors from what is almost certain to be China's deadliest plane crash in nearly 30 years.

    A flight recorder “from China Eastern MU5735 was found,” on Wednesday Liu Lusong, a spokesman for China's aviation authority, told reporters, although state media later said it was badly damaged.

    The Boeing 737-800 is equipped with two flight recorders: one in the rear passenger cabin tracking flight data, and the other a cockpit voice recorder.

    “At present, it is unclear whether it is a data recorder or a cockpit voice recorder,” that has been found, Mao Yanfeng, an official at the Civil Aviation Administration of China (CAAC), said according to state media.

    Officials have still refrained from declaring all of the passengers dead despite the pulverised mass of twisted metal and charred belongings that has greeted recovery teams on the mountainside.

    On Wednesday afternoon, AFP reporters saw a small crowd of people guided by officials across the police cordon that marks entry to the site, huddled under umbrellas in the driving rain.

    One middle-aged man later confirmed that he was the relative of someone on the fight, and asked the media not to crowd around him.

    The Boeing 737-800 plane went down near Wuzhou in southern China on Monday afternoon after losing contact with air traffic control.

    Sharp drop

    Flight tracking website FlightRadar24 showed the jet sharply dropped from an altitude of 29,100 to 7,850 feet (about 8,900 to 2,400 metres) in just over a minute.

    After a brief upswing, it dropped again to 3,225 feet, the tracker said.

    On Wednesday, rescuers were forced to pause the search as rains raised risks to teams working in a zone where a large pit has been bored out by the impact of the aircraft.

    A reporter for state broadcaster CCTV given access to the crash area said there were risks of “small-scale landslides” as rain had destabilised the steep slopes.

    President Xi Jinping was swift to order a probe into the crash, dispatching senior Communist Party officials to the scene, including close aide Vice Premier Liu He.

    The Civil Aviation Administration of China has said it will conduct a two-week safety inspection across the industry.

    Authorities have sealed off access to the crash site and blocked foreign media from speaking to the distraught relatives who have gathered in Wuzhou.

    China Eastern said the crashed plane, which was nearly seven years old, had met all airworthiness requirements pre-flight.

    Aviation authorities said more painstaking evidence gathering was needed before coming to any conclusions.

    (AFP)

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    Valeurs Actuelles

    Une énième demande de remise en liberté de Cédric Jubillar rejetée

    Nouvelle demande, nouveau refus. Mardi 22 mars, la cour d’appel de Toulouse a de nouveau rejeté la demande de remise en liberté de Cédric Jubillar, 34 ans, vivant dans le Tarn, rapporte l’Obs. Ce peintre-plaquiste est incarcéré depuis juin 2021, car principal suspect dans le meurtre de son épouse Delphine, une infirmière travaillant dans une clinique d’Albi (Tarn), mystérieusement disparue en décembre 2020. Cédric Jubillar continue de clamer son innocence. En vain, puisqu’en dépit de plusieurs demandes réitérées de remise en liberté, il reste incarcéré, et le suspect numéro un dans cette affaire.

    « Dossier vide »

    Pour ses avocats, il ne fait aucun doute que le dossier est « vide ». « Il va falloir que la justice se positionne, est-ce qu’il vaut mieux être un professeur agrégé d’université, qu’un plaquiste du Tarn pour sortir de prison ? Ce dossier est vide, cet homme doit être libéré », a expliqué Me Alexandre Martin, faisant référence à Jacques Viguier, professeur de droit toulousain accusé du meurtre de sa femme, qui avait été relâché après plusieurs mois de détention. Les conseils de Cédric Jubillar ont d’ores et déjà annoncé qu’ils allaient déposer une nouvelle demande de remise en liberté.

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    Tarn : un élu meurt après une violente altercation avec un voisin agressif

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Le Monde

    Barbecue au gaz Q 1200 de Weber

    Réalisé aux États-Unis, ce test a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire en version originale ici.

    Nous avons grillé 65 burgers, 13 kg de morceaux de poulet et 11 kg de saucisses sur 9 barbecues portables pour pouvoir élire les meilleurs modèles destinés aux petits jardins, aux balcons, terrasses, ou encore aux escapades en plein air. Le barbecue à gaz Q 1200 de Weber est notre premier choix. C’est le meilleur modèle transportable à nos yeux, à la fois pratique, sans souci, et éblouissant par ses performances en grillades. Pour les puristes qui préfèrent les grillades au charbon de bois, nous recommandons le barbecue Jumbo Joe de Weber. Il fait les choses aussi bien qu’un barbecue de taille normale, il saisit et grille à la perfection.

    Le meilleur barbecue portable au gaz

    Un barbecue idéal pour le camping et les grillades impromptues en plein air, et pour tous ceux qui vivent en ville avec un petit balcon, jardin ou terrasse.

    Acheter sur Amazon*Acheter sur CDiscountAcheter sur DartyAcheter sur BoulangerAcheter sur Fnac

    *Au moment de la publication, le prix était de 249,00€

    Nous avons testé 5 modèles de barbecue au gaz et le Q 1200 de Weber est le meilleur choix pour la plupart des utilisateurs. Le Q 1200 a supplanté la concurrence durant nos tests, que ce soit pour saisir des viandes à haute température ou au contraire les cuire à feu doux et lent. C’est aussi avec lui que nous avons enregistré le moins de départs de flammes. Le foyer du Q 1200 de Weber répartit la chaleur de façon homogène sous une surface de cuisson de 120 cm2. Nous aimons son grand couvercle en forme de dôme, avec un thermomètre intégré qui indique quand le barbecue est prêt à griller. Les tablettes rabattables sont pratiques pour poser les ustensiles et les garder à portée de main. Les poignées robustes permettent de déplacer ses 13 kg facilement. Weber garantit la plupart des éléments de ce modèle pendant 5 ans.

    Mais si vous préférez le goût des grillades au charbon de bois, le barbecue poids léger Jumbo Joe de Weber a les mêmes talents pour saisir et griller que le grand modèle. Durant nos tests, nous avons vérifié l’efficacité de ses clapets de ventilation sur le couvercle et le foyer. Ils permettent un contrôle précis de la température plus qu’aucun autre barbecue portable testé (dont deux autres barbecues de la même marque, Weber). La surface de cuisson du Jumbo Joe (45 centimètres de diamètre) est suffisante pour préparer un repas complet pour deux personnes ou le plat de résistance d’un petit groupe (capacité d’environ huit hamburgers). Nous aimons aussi la base en trépied du Jumbo Joe, qui se stabilise automatiquement sur les terrains irréguliers. Le bac à cendres ajoute une touche pratique et empêche les braises incandescentes de tomber sur le sol. La poignée du couvercle est isotherme et reste assez fraîche pour la saisir sans torchon ou manique. Weber garantit le Jumbo Joe jusqu’à 10 ans.

    Barbecue portable au gaz Grill2Go X200 de Char-Broil

    Un barbecue portable au gaz très compact

    Ce barbecue se replie comme une valise et se transporte d’une seule main.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 199,00€

    Si vous recherchez un barbecue au gaz très compact, le Grill2Go X200 de Char-Broil est pensé pour être transporté d’une seule main. Il est légèrement plus large qu’un attaché-case. Le couvercle, la grille de cuisson et le foyer restent bien emboîtés durant le transport. Lors de nos tests, le Grill2Go a produit la chaleur intense voulue pour bien saisir les steaks, mais les morceaux de poulet ont provoqué quelques flammes. Nous ne recommandons pas le Grill2Go comme barbecue principal sur une terrasse, mais pour le camping et les grillades-parties en plein air, c’est un choix envisageable. La garantie de 5 ans de Char-Broil couvre les brûleurs, le couvercle et le foyer.

    Notre sélection des meilleurs barbecues portables

    Le test complet

    • Pourquoi vous pouvez nous faire confiance

    • A qui les barbecues portables sont-ils destinés ?

    • Comment nous avons effectué notre sélection

    • Les points clés pour choisir un barbecue portable au gaz

    • Les points clés pour choisir un barbecue portable au charbon

    • Comment nous avons conduit nos tests

    • Notre premier choix de barbecue portable au gaz : le Q 1200 de Weber

    • Des défauts qui ne sont pas rédhibitoires

    • On aime aussi : le barbecue portable au gaz Q 2200 de Weber

    • Deuxième choix : barbecue portable au gaz Grill2Go X200 de Char-Broil

    • Notre choix de barbecue au charbon portable : Jumbo Joe de Weber

    • Conseils d’utilisation et entretien

    • La concurrence

    Pourquoi vous pouvez nous faire confiance

    Nous avons passé plus de 10 heures à étudier les tests professionnels sur les sites spécialisés AmazingRibs.com et Cook’s Illustrated. Ensuite, nous avons analysé des dizaines de modèles vendus sur Amazon avec les avis de leurs utilisateurs, ainsi que ceux publiés sur les sites de Home Depot, Lowe’s et Walmart. Pour compléter cette enquête approfondie, nous avons mis en pratique ce que nous avons appris des conversations de notre journaliste Tim Heffernan avec plus de dix experts. Parmi eux, Silvaggio de Big Apple BBQ à New York, et les chefs de produits des grands fabricants de barbecues rencontrés au salon Hearth, Patio & Barbecue Expo en 2017.

    Au printemps 2017, Tim Heffernan, Lesley Stockton et Michael Sullivan avaient passé plus de 40 heures à tester des grands barbecues au gaz et au charbon, ainsi que des ustensiles pour barbecues et grillades. Armés de toutes ces connaissances, Lesley et Tim ont cette fois-ci passé 16 heures sur deux journées à tester les neuf barbecues portables sélectionnés.

    A qui les barbecues portables sont-ils destinés ?

    Les barbecues portables ne sont pas réservés uniquement au camping, aux pique-niques et aux apéritifs. Ils sont parfaits pour les urbains qui ont la chance d’avoir un petit espace extérieur. Les barbecues de cette catégorie doivent être légers, petits et se transporter sans problème de la voiture au parc ou au terrain de camping.

    Si vous avez assez d’espace chez vous pour un barbecue classique, vous serez probablement plus inspiré par l’un de nos « premiers choix » en barbecues de grande taille (nous avons publié des guides sur les barbecues au gaz et au charbon). Les barbecues transportables sont en général moins polyvalents que les grands modèles. Leur capacité et leur taille compacte ne sont pas l’idéal pour des morceaux de viande qui nécessitent une cuisson lente ou une source de chaleur indirecte, comme un rôti ou de l’échine de porc.

    Vous trouverez deux familles de barbecues transportables : à gaz ou à charbon. Chacune a des avantages et des inconvénients.

    Les barbecues au gaz sont indiqués pour les utilisateurs qui font des grillades plusieurs fois par semaine à certaines périodes de l’année et consentent à sacrifier chaleur intense et goût inimitable d’une grillade au charbon pour profiter d’une solution « plus pratique ».

    Les points positifs

    • Les barbecues au gaz sont plus commodes que les modèles au charbon. Ils s’allument en appuyant sur un bouton et préchauffent en quelques minutes.

    • Un thermostat permet de contrôler facilement et d’un coup d’œil la chaleur, comme sur la plaque de cuisson d’une cuisine. Cette vérification permet d’éviter l’apparition de flammes, un dépôt de charbon excessif sur les grillades ou, à l’inverse, des grillades à moitié cuites.

    • Le gaz brûle proprement, sans fumée.

    • Le foyer refroidit rapidement ; vous pouvez ranger votre barbecue sans avoir à éteindre les braises ni vider les cendres.

    • La source de combustible et la flamme sont maîtrisées. Il n’y a pas de risque que les braises tombent au sol.

    • Les barbecues portables au gaz sont équipés d’adaptateurs où se fixent les petites cartouches de 500 g environ de gaz liquéfié (vendues séparément). Ces cartouches miniatures sont légères et faciles à transporter. Elles sont en outre disponibles dans la plupart des magasins d’électroménager et de sport.

    Les points négatifs

    • Le gaz ne produit pas une chaleur aussi forte que le charbon. La chaleur d’un barbecue au gaz ne peut donc pas égaler celle d’un modèle à charbon. Résultat : la viande et les légumes auront des marques nettes de la grille, mais peu de parties brunies entre.

    • Le gaz et sa combustion propre ne donnent pas le goût classique de grillades que les convives associent au charbon de bois.

    • Les barbecues au gaz et les cartouches de gaz liquéfié sont plus chers que les modèles au charbon.

    • Les cartouches de gaz ne peuvent pas être jetées à la poubelle. Elles doivent être déposées dans des points de collecte, souvent dans le lieu d’achat, pour être recyclées.

    Les barbecues au charbon sont plus indiqués pour ceux qui tiennent à ce goût particulier de grillade, et à une chaleur intense, capable de saisir les viandes, ou à ceux qui recherchent un barbecue abordable pour des barbecue parties occasionnelles.

    Points positifs

    • Le charbon de bois produit une chaleur plus intense, il saisit mieux que le gaz.

    • La nourriture grillée au charbon a ce goût que l’on aime des grillades en plein air.

    • En règle générale, un barbecue au charbon et un sac de briquettes de charbon coûtent moins cher qu’un barbecue au gaz et des cartouches de gaz.

    • Il n’est pas nécessaire de s’occuper du recyclage des cartouches vides.

    Points négatifs

    • Le charbon produit plus de fumée que le gaz, ce qui peut devenir un problème dans les espaces mal ventilés ou collectifs.

    • Les briquettes sont salissantes : le charbon laisse à son contact des traces de suie ou de cendres.

    • A vous la corvée d’éteindre les braises et de vider les cendres chaudes après la grillade.

    Comment nous avons effectué notre sélection

    Pour commencer, nous avons enquêté et comparé plus de cent modèles pour comprendre ce qui fait un bon barbecue portable. Les caractéristiques varient follement : la surface de cuisson sur les barbecues portables, par exemple, peut aller de 72 à 180 cm2. Une surface de cuisson plus grande se traduit généralement (mais pas toujours) par un barbecue plus large, plus lourd, dont le poids peut varier de 1 à plus de 45 kg. Ils peuvent coûter entre 12 et 700 euros, selon la qualité et le type de combustible utilisé !

    Un bon barbecue portable garantit une chaleur régulière, peu de départs de flammes, une surface de cuisson généreuse et il doit se transporter facilement. En plus d’être compact, un barbecue portatif doit pouvoir jouer le rôle de barbecue principal pour les personnes qui ont un petit espace extérieur chez elles. Les barbecues qui répartissent la chaleur sous toute la grille font cuire les aliments plus uniformément. Ceux qui provoquent des « hotspots », zones d’une chaleur extrême, et des départs de flammes, saisissent inégalement les aliments et vous obligent à faire le baby-sitter de votre dîner en restant au chevet du barbecue. Trop de départs de flammes, c’est agaçant. Par ailleurs, cela donne aux grillades un goût d’huile qui a brûlé. Nous pensons que la capacité idéale d’un barbecue portatif est celle qui vous permet de cuire un repas complet pour deux personnes ou un plat principal pour un petit groupe.

    Nous avons immédiatement exclu les modèles pliables de notre sélection car ils sont en acier mince et probablement pas assez résistants pour endurer une utilisation régulière. Les barbecues portables kamado sont de plus en plus vendus, mais nous pensons que leur surface de cuisson, entre 77 et 90 cm2, est trop petite pour justifier leur prix élevé. Nous ne nous sommes pas attardés outre mesure non plus sur les hibachis japonais, ces grills cylindriques, car ils n’ont pas de couvercle, ils sont destinés avant tout à griller à température élevée à la table, et ils n’ont pas d’autres fonctions.

    Nous avons aussi rapidement écarté les barbecues au gaz équipés d’un embout pour y fixer de gros cubes de gaz de 9 kg. Nous préférons les petites cartouches d’environ 500 g, assez légères pour être glissées dans un sac à dos ou une glacière.

    Les points à vérifier dans un barbecue portable au gaz

    Facilité d’utilisation

    L’attrait des barbecues à gaz réside dans leur simplicité d’utilisation et leur côté pratique. Il faut voir les barbecues à gaz portatifs comme de petits fours pour l’extérieur, alimentés au gaz. Le bouton-poussoir d’allumage et le thermostat de contrôle doivent être facilement accessibles et bien visibles pour mettre rapidement en marche le barbecue et régler la chaleur sans hésitation.

    Eléments de chauffe

    Les éléments de chauffe et les pare flammes bien conçus permettent de diminuer le risque de flammes hautes, qui se produisent lorsque la flamme n’est pas bien isolée des gouttes de graisse fondue. La flamme alimentée par la graisse donne aux aliments un goût âcre. Il est vraiment important d’éviter tout contact entre graisse et flamme, car les grilles de cuisson des petits barbecues à gaz se trouvent très près du brûleur (à quelques centimètres, la plupart du temps). Des inserts en acier placés au-dessus des orifices des brûleurs sont un bon point, comme certaines grilles de cuisson ingénieusement conçues, qui évacuent la graisse fondue à bonne distance de la flamme.

    Qualité des matériaux

    Les foyers en fonte d’aluminium sont solides, résistent à la corrosion et parviennent à absorber et réfléchir uniformément la chaleur, ce qui réduit le nombre de points chauds. Vous n’aurez pas à garder les yeux fixés sur le poulet pour qu’il ne carbonise pas. Les grilles de cuisson en fonte émaillée sont idéales pour saisir les aliments. Evidemment, la fonte peut rajouter plusieurs kilos au poids total d’un barbecue, mais nous pensons que de savoureux hamburgers bien saisis et des steaks à zébrures croustillantes justifient ce surpoids. Nous préférons aussi une grille de cuisson à tiges espacées, car elle permet à la chaleur du foyer de dorer les parties entre les marques du grill. Selon notre expérience, les grilles en acier inoxydable percées de petits trous ne laissent pas passer suffisamment de chaleur pour bien dorer les aliments.

    Combustible

    Les barbecues équipés d’un raccord pour des cartouches de gaz liquéfié de 500 g sont le must. Ces cartouches sont légères, peu coûteuses et disponibles chez de nombreux dépositaires. Traîner une bouteille de gaz de 9 kg (qui peut peser 15 kg pleine !) n’est pas vraiment notre idée du barbecue « transportable ». Si vous voulez ou êtes obligé d’utiliser des gros contenants de gaz, vous pouvez acheter un connecteur de type 1 pour un cube de gaz rechargeable de 9 kg.

    Vous cherchez d’autres options pour faire des barbecue parties dans votre jardin ? Reportez-vous à notre guide des barbecues au gaz de grande taille.

    Les points clés dans un barbecue au charbon de bois

    Clapets et circulation de l’air 

    Le contrôle de la température dans un barbecue au charbon dépend du placement du ou des clapets, puisque vous ne pouvez pas faire baisser la température du charbon incandescent. Mais les clapets de ventilation sont également importants pour entretenir les braises grâce à la circulation de l’air. Nous avons constaté qu’un clapet placé sur le haut du couvercle et un autre dans la cuve du foyer créent la meilleure circulation d’air. Les clapets doivent rester facilement accessibles et pivoter librement pour un réglage rapide de la température. Et surtout, attention aux barbecues dont les clapets inférieurs sont placés au-dessus du lit de charbon. Cette conception réduit la circulation d’air et peut faire mourir vos braises.

    Foyer

    Une chambre de combustion spacieuse réduit le risque de flammes qui jaillissent brusquement. Plus il y a d’espace entre le charbon et la grille de cuisson, moins vous risquez de finir avec des grillades carbonisées. Plus d’espace signifie aussi plus de charbon, et donc une possibilité de cuisson plus longue. Vous pouvez aussi organiser les aliments par zones « chaudes » ou « froides », pour les saisir ou au contraire les cuire par chaleur indirecte.

    Couvercle

    Des clapets de ventilation sur le couvercle sont pratiques pour créer un effet « cuisson au four ». Les poulets non désossés et les steaks épais ont besoin d’une chaleur tournante pour cuire intégralement.

    Qualité des matériaux

    Avec les barbecues portables au charbon, les matériaux ne sont pas un critère déterminant. La plupart du temps, ils sont en fonte émaillée, avec une grille de cuisson en métal fin. La simplicité de fabrication des barbecues à charbon est ce qui les rend peu chers.

    Si vous avez l’espace suffisant pour utiliser un barbecue de taille normale, consultez notre guide des barbecues à charbon.

    Comment nous avons conduit les tests

    ,

    Nous avons soumis les neuf barbecues portables, au gaz et au charbon, aux mêmes tests. Nous avons chargé leur grille de burgers de 170 g (sans les empiler les uns sur les autres, naturellement) et nous avons évalué l’homogénéité de la chaleur, le contrôle de la température, l’efficacité pour saisir les aliments, tout en surveillant l’apparition de flammes.

    Nous avons grillé du poulet non désossé, qui provoque souvent des flammes, et vérifié si les barbecues, qu’ils soient au gaz ou au charbon, pouvaient cuire pendant 45 minutes à température basse ou moyenne.

    Nous avons mis à contribution des chapelets de saucisses fraîches pour évaluer la capacité de chaque barbecue à gérer une grille bondée de viandes grasses. Les boyaux des saucisses se déchirent ou se percent, parfois, et les fuites de graisse fondue peuvent provoquer de vrais brasiers.

    Tableau récapitulatif.

    Notre premier choix : barbecue au gaz portable au gaz Q 1200 de Weber

    Barbecue au gaz Q 1200 de Weber

    Le meilleur barbecue portable au gaz

    Un barbecue idéal pour le camping et les grillades impromptues en plein air, et pour tous ceux qui vivent en ville avec un petit balcon, jardin ou terrasse.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 249,00€

    Le barbecue Q 1200 de Weber est le meilleur choix de barbecue portable pour la plupart des utilisateurs car ses matériaux sont de qualité, il limite les départs de flammes et il maintient une chaleur constante. Pour la troisième année d’affilée, nous n’avons pas trouvé un meilleur barbecue portable au gaz pour ce prix.

    Durant nos tests, le Q 1200 de Weber s’est démarqué de la concurrence par ses performances avec les grillades. Son foyer en fonte d’aluminium très solide est le meilleur pour absorber et diffuser la chaleur uniformément. Ses grillades sont invariablement les plus satisfaisantes, comparées à celles de tous les barbecues portables testés. La conception du Q 1200 limite le plus les risques d’irruptions de flammes, là encore plus que les autres modèles testés, grâce à sa grille en acier émaillé et aux rigoles creusées dans les tiges de la grille, qui empêchent la graisse fondue de tomber sur les flammes. Grâce au bouton d’allumage électrique et au thermostat facile à lire, l’allumage et la modulation de la température sont un jeu d’enfant. Le corps central en céramique est facile à nettoyer et ne risque pas de rouiller. Il est vrai que ce barbecue pèse quand même 13 kg, mais il reste pratique à transporter grâce à de larges poignées confortables. La garantie de Weber couvre la plupart des pièces pendant 5 ans.

    De tous les barbecues portables au gaz que nous avons testés, le Q 1200 de Weber est celui qui grille le mieux.

    Il est en outre spacieux. Avec ses 120 cm2 de surface de cuisson, le Q 1200 de Weber est assez grand pour griller un dîner entier pour deux personnes ou le plat principal d’un petit groupe. Nous avons vérifié : il peut griller six grands burgers en même temps, un poulet entier découpé en morceaux ou 10 saucisses. L’unité de chauffe (performance thermique : 2,5 kWh) en forme de U encercle trois côtés du barbecue pour une meilleure répartition de la chaleur. Toute la surface de cuisson est donc utilisable.

    De tous les barbecues testés, le Q 1200 de Weber a produit les meilleures grillades, avec un foyer en fonte d’aluminium qui retient et diffuse régulièrement la chaleur. C’est aussi celui qui a le moins de « points chauds », surtout grâce à son brûleur en forme de U, qui chauffe uniformément la grille de cuisson. La chaleur élevée a permis de cuire parfaitement les hamburgers, sans les brûler, et le Q 1200 a aussi battu la concurrence à feu moyen et doux constant pour des grillades telles que le poulet non désossé et les longs chapelets de saucisses.

    La grille en fonte émaillée limite la montée des flammes en servant de bouclier et en canalisant les graisses de cuisson, tout en permettant à la chaleur ambiante de dorer les aliments entre les marques du grill. Durant nos tests, les hamburgers du Q 1200 avaient la surface la plus cuite de tous les hamburgers que nous avons préparés, et une grillade dorée, c’est plus de goût. Cette grille fait la différence entre le Q 1200 et notre second choix, le Grill2Go de Char-Broil. La grille en acier inoxydable perforé de ce dernier n’est pas très efficace pour dorer.

    Avec un bouton d’allumage et un thermostat bien lisible, le Q 1200 est facile à allumer et la température est simple à contrôler.

    Le raccord au gaz du barbecue Weber est destiné aux cartouches de 500 g, mais accepte un adaptateur pour les cubes de gaz de 9 kg.

    Les tablettes rabattables du Q 1200 sont utiles pour garder les ustensiles à portée de main, même si nous déconseillons d’y poser un plateau débordant de viande ou d’autres aliments lourds. Le thermostat dans le dôme est un plus, mais il ne sert qu’à vous indiquer quand le barbecue est chaud et prêt.

    Quand les tablettes sont rabattues pour le transport, le Q 1200 a à peu près la taille d’une petite valise. Vous aurez besoin de vos deux mains pour le porter car il n’a pas de loquet pour maintenir le couvercle verrouillé à la partie foyer. La position des poignées latérales permet cependant de bien répartir ses 13 kg et évite la corvée de tirer et pousser le barbecue.

    Des défauts qui ne sont pas rédhibitoires

    Nous avons eu un petit problème avec l’exemplaire du Q 1200 que nous avons utilisé pour les tests. Le raccord du gaz était situé deux millimètres trop près de l’élément central et nous avons dû plier et pousser pour pouvoir fixer la cartouche à l’appareil. Nous avons demandé à nos collègues propriétaires d’un Q 1200 s’ils avaient rencontré le même problème. Ils nous ont tous assuré que le raccord avec la cartouche de gaz s’effectuait sans problème sur le leur. Nous avons imputé cet unique incident à un défaut de fabrication isolé, toujours possible.

    Les barbecues de la série Q de Weber pourraient bien être les meilleurs modèles que nous ayons jamais testés, mais ce sont aussi les plus chers. Le Q 1200 et le Q 2200 coûtent respectivement 200 et 250 euros. Rajoutons que la garantie de Weber couvre la plus grande partie de l’appareil pendant 5 ans. Nous pensons donc que le prix est justifié.

    Pour ce qui est du poids, les barbecues de la série Q sont un peu lourds pour les transporter régulièrement. Si la facilité de transport est pour vous un critère plus important que la performance culinaire, préférez notre deuxième choix.

    On aime aussi : barbecue portable au gaz Q 2200 de Weber

    Barbecue au gaz Q 2200 de Weber

    Un barbecue portatif

    La version jumbo de notre premier choix : plus de surface de cuisson, une chaleur plus intense

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    *Au moment de la publication, le prix était de 410€

    (((FICHE PRODUIT)))

    Le barbecue au gaz Q 2200 de Weber offre la même fabrication de haute qualité et la même performance impeccable que notre premier choix, le Q 1200 de Weber, mais avec 48 % de surface de cuisson supplémentaire et 41 % de production de chaleur supplémentaire. Comme le Q 1200, les qualités qui placent le Q 2200 loin devant la concurrence sont un foyer en fonte d’aluminium pour une chaleur régulière, une grille de cuisson en fonte émaillée, un bouton d’allumage, un couvercle-dôme, et des tablettes rabattables. Mais ce barbecue, avec ses 18 kg, n’est certainement pas léger !

    Durant les tests, le Q 2200 de Weber a grillé les aliments sans apparition de flammes parce qu’il a les mêmes qualités que notre premier choix : foyer en fonte d’aluminium, qui reflète la chaleur, élément de chauffe en forme de U et une grille en fonte émaillée qui évacue la graisse fondue. Le Q 2200 a aussi le même couvercle en forme de dôme avec son thermomètre intégré, des tablettes rabattables, les poignées solides, une cuve solide émaillée et la même durée de garantie que le Q 1200.

    Sur sa grille de cuisson bien plus large (53 x 38 cm), vous pourrez faire griller en même temps jusqu’à 10 hamburgers, deux poulets en morceaux ou 16 grandes saucisses. Le Q 2200 produit 3,5 kWh de chaleur (beaucoup plus que le Q 1200), pour chauffer une surface de cuisson plus grande. Ce qui veut aussi dire que vous consommerez plus de cartouches de gaz avec le Q 2200 qu’avec le Q 1200.

    Avec ses un peu plus de 18 kg (environ le poids d’un chien de taille moyenne), le Q 2200 de Weber se moque un peu du mot « portable ». Néanmoins, il reste un excellent barbecue pour les petits espaces. Et contrairement à un barbecue classique de grande taille, replié, il est suffisamment petit pour être rangé dans un appentis de jardin ou un garage.

    Deuxième choix : grill portable au gaz Grill2Go X200 de Char-Broil

    Barbecue portable au gaz Grill2Go X200 de Char-Broil

    Un barbecue portable au gaz très compact

    Ce barbecue se replie comme une valise et se transporte d’une seule main.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 199,00€

     

    Le barbecue portable au gaz Grill2Go X200 de Char-Broil est un barbecue solide et compact, idéal pour les grillades en pleine nature : robuste, léger, facile à transporter. Le Grill2Go se verrouille fermement et empêche le couvercle, le foyer et la grille de cuisson de s’entrechoquer durant le transport. Comme les barbecues Weber, ce barbecue Char-Broil est en fonte d’aluminium, qui répartit régulièrement la chaleur. Mais contrairement à ses concurrents de marque Weber, le Grill2Go est incapable de saisir les aliments. Il se contente d’imprimer les marques de son grill à tiges perforées, ce qui bloque une grande partie de la chaleur ambiante du foyer. Nous avons aussi eu plus de départs de flammes avec le Grill2Go qu’avec les autres modèles que nous recommandons.

    La première qualité du Grill2Go de Char-Broil est sa taille réduite et la facilité de transport. Deux loquets situés à l’avant de l’appareil maintiennent le tout fermement en place, et vous pourrez le déplacer sans contorsion, d’une seule main (extrêmement appréciable si vous devez le porter sur plusieurs centaines de mètres).

    Le Grill2Go a une production de chaleur maximum de 2,8 kWh contre 2,5 kWh pour le Q 1200 de Weber. Ce petit barbecue portable devient vite chaud. Parfois trop chaud. Nous l’avons préchauffé pendant 5 minutes en position chaleur maximum et il a atteint plus de 315° alors que le Q 1200 de Weber n’a jamais dépassé 273°. Char-Broil assure que son « système de cuisson TRU aux infrarouges » élimine les départs de flammes, mais nous avons quand même dû gérer des flammes modérées en grillant des burgers, du poulet et des saucisses. La grille de cuisson en acier inoxydable perforé bloque aussi une grande partie de la chaleur ambiante. Avec pour résultat que nos aliments ont été saisis dès qu’ils sont entrés en contact avec le grill, mais qu’ils n’ont pas atteint la cuisson uniforme et complète obtenue avec les barbecues de la Série Q de Weber.

    Avec ses 13 kg, le Grill2Go pèse environ 5 kg de moins que le Q 1200 de Weber, alors que sa surface de cuisson (110 x 75 cm) est plus grande. Son prix est aussi bien inférieur à celui d’un barbecue Weber de la série Q. Le barbecue portable de Char-Broil est donc un bon choix si vous en avez déjà un chez vous et cherchez un petit modèle pour les vacances ou les excursions.

    Le raccord pour la cartouche de gaz est proéminent, sur le côté. Il est très facile d’y installer la cartouche de 500 g de gaz liquide. Un adaptateur (vendu séparément) permet de brancher un cube de gaz de Type 1 ou des bouteilles de 9 kg.

    Notre premier choix de barbecue portable au charbon : le Jumbo Joe de Weber

    Notre premier choix

    Jumbo Joe de Weber

    Le meilleur barbecue portable au charbon

    La version réduite et transportable du grand classique de Weber.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 207,49€

    Le barbecue Jumbo Joe est l’unique barbecue portable au charbon testé qui saisisse et cuise aussi bien qu’un barbecue de grande taille. Durant nos tests, ce modèle compact, en forme de chaudron, a « grillé » la concurrence par son côté pratique et son contrôle de la température. La généreuse surface ronde de cuisson (110 cm2) peut accueillir 7 hamburgers simultanément, un poulet entier en morceaux ou un chapelet de 10 saucisses.

    Un bras métallique pivotant maintient ensemble les éléments du barbecue pour le transport et sert également de support pour le couvercle quand vous cuisinez. Autres caractéristiques : mentionnons sa base, un trépied bien stable, son bac à cendres et sa poignée confortable, résistante à la chaleur, bien aussi pour le transport. Weber garantit le Jumbo Joe jusqu’à 10 ans.

    Si vous n’avez pas besoin de transporter votre barbecue, consultez notre guide des barbecues classiques à charbon.

    Le Jumbo Joe sort vainqueur du test des meilleurs hamburgers bien saisis, du meilleur poulet-barbecue et des meilleures saucisses grillées. Les deux clapets d’aération ajustables, dans le couvercle et le foyer, permettent un contrôle de la température facile et précis, supérieur à tous les concurrents. Quand nous avons versé dans le Jumbo Joe une pleine cheminée d’allumage de braises incandescentes (environ 90 briquettes), il a quand même été possible de tempérer la chaleur au niveau « moyen ». Chose impossible avec le barbecue Smokey Joe de Weber, dont l’unique clapet d’aération, et donc le manque de circulation d’air, a laissé nos braises s’éteindre alors que nous étions en pleine action.

    Le Jumbo Joe n’est pas le plus petit ni le plus compact des barbecues à charbon de notre test et pourtant, il semble léger et il est facile à transporter. La poignée métallique de verrouillage du couvercle maintient le barbecue fermement en place pour le transport et sert également de support bien pratique au couvercle. Un bouclier thermique garde la poignée du couvercle en plastique froide au toucher. Et comme le foyer spacieux peut contenir une cheminée d’allumage complète de charbon, vous pouvez faire deux ou trois fournées de grillades par chargement.

    Le Jumbo Joe gagne des points pour son collecteur de cendres, même si ce n’est qu’une sorte de poêle en aluminium fragile. Mais au moins, il dispose d’une barrière pour empêcher les braises chaudes de tomber sur votre patio ou votre terrasse.

    Durant nos tests, le Jumbo Joe a produit les hamburgers les mieux saisis, le meilleur poulet-barbecue et les meilleures saucisses grillées.

    La garantie par élément de Weber couvre la cuve et le couvercle pendant 10 ans, le « système de nettoyage mono touche » (un nom ronflant pour le mécanisme tout simple qui évacue les cendres hors du fond) et les composants en plastique pendant cinq ans. Toutes les autres pièces sont garanties pendant 2 ans.

    Conseils d’utilisation et entretien

    Gaz

    Mettez votre barbecue à l’abri des éléments pour qu’il ne rouille pas et ne vieillisse pas prématurément. L’idéal est de le ranger dans un garage ou un appentis. Si vous n’avez pas d’espace pour le ranger à l’intérieur, couvrez-le et maintenez-le hors sol, c’est la meilleure tactique de défense contre le mauvais temps. Weber vend des housses abordables pour le Q 1200 et le Q 2200 (vendues séparément) et nous recommandons vivement de faire cet investissement. La housse de transport (vendue séparément) pour le Grill2Go de Char-Broil n’est pas étanche, mais vous pouvez utiliser un sac-poubelle résistant pour déchets verts ou gravats, ou encore une bâche, pour le protéger.

    Housse 7110 pour les barbecues de la série Q 1000 de Weber

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    *Au moment de la publication, le prix était de 39,99€

    Un nettoyage régulier de la grille de cuisson préserve le goût de vos grillades. Avant ou après chaque utilisation, augmentez la température au maximum pendant 5 à 10 minutes pour incinérer la graisse figée et les débris alimentaires. Nettoyez la grille encore chaude avec une brosse prévue à cet effet, essuyez-la avec un chiffon mouillé pour enlever la suie et enduisez-la d’huile végétale. Ces précautions empêchent aussi les aliments de coller à la grille.

    Videz toujours le bac à graisse après une grillade pour ne pas risquer de tacher le sol de votre balcon ou terrasse s’il déborde.

    Si vous remarquez que les orifices du brûleur sont bouchés, débouchez-les à l’aide d’un fil de fer.

    Avant de ranger le barbecue à la fin de l’été, nettoyez-le à fond avec beaucoup d’eau savonneuse et rincez-le bien. Enlevez aussi la pile de l’allumage automatique pour éviter la corrosion.

    Charbon

    Les barbecues au charbon sont moins fragiles face aux éléments que leurs cousins au gaz. Le plus grand risque de raccourcir la durée de vie d’un barbecue est de le laisser plein de cendres sous la pluie. Le mélange eau-cendres produit de la chaux, qui attaquera le métal. La marche à suivre : videz les cendres et protégez-le de la pluie et de la neige. La marque Weber ne fait pas de housse pour le Jumbo Joe, mais un sac-poubelle grande capacité pour déchets verts ou gravats, ou une bâche en polyéthylène tissée devrait faire l’affaire.

    Videz le bac à cendres après chaque utilisation, mais attendez que le barbecue soit complètement froid et qu’il n’y ait plus aucune trace de braises ou de cendres chaudes (mieux vaut attendre 12 heures). N’utilisez pas d’eau pour éteindre les braises. Parce que, on vous le répète (voir plus haut), cela produit de la chaux.

    Un barbecue au charbon de bois se nettoie facilement. Pendant que le barbecue est chaud, grattez les débris et les aliments collés sur le grill chaud à l’aide d’une brosse métallique. Nous préférons le faire lorsque le barbecue préchauffe et que les braises sont les plus chaudes. Essuyez le grill avec un chiffon humide pour enlever la suie, puis badigeonnez-le d’huile végétale.

    Utilisez toujours votre barbecue, à gaz ou à charbon, dans un lieu bien ventilé. Ne l’allumez et ne l’utilisez JAMAIS dans un lieu confiné sans aération. La combustion produit du monoxyde de carbone, qui n’a pas d’odeur et peut tuer en quelques minutes, sans avertissement.

    La concurrence

    Gaz

    Le CGG-200 All Foods Gas Grill de Cuisinart a raté tous les tests. Malgré sa performance thermique affichée de 3,5 kWh, il est resté le plus froid de tous les barbecues au gaz testés. Les burgers des tests étaient livides et le poulet, spongieux et mal cuit.

    Le minuscule barbecue de table CGG-180T Petit Gourmet de Cuisinart a provoqué un brasier alors que nous faisions griller des burgers, puis un feu de graisse fondue avec le poulet. Tout ce que nous avons grillé sur ce barbecue en est sorti recouvert d’une pellicule sombre de suie et avait le goût de graisse brûlée.

    Charbon

    Le Sportsman’s Grill L410 en fonte de Lodge est depuis longtemps un chouchou de Lesley Stockton, rédactrice chez Wirecutter. Elle apprécie la chaleur intense qu’il produit. Utilisé comme un brasero hibachi japonais, le modèle Lodge excelle pour saisir la viande à haute température, ce qui en fait un appareil idéal pour griller des steaks. Le barbecue est en fonte, il retient donc une chaleur intense. Mais son design sans couvercle a ses limites quand il s’agit de cuisson lente. Bref, il pèse 13 kg et il est long à refroidir (bien sûr, puisqu’il est en fonte) : ce modèle de Lodge n’est pas vraiment « portable ». Mais si vous recherchez un mini-barbecue pour le jardin qui peut saisir des steaks et des côtelettes comme un pro, le Lodge mérite qu’on s’y intéresse.

    Le barbecue à charbon CCG-100 GrateLifter de Cuisinart possède une grille de cuisson convertible : elle se soulève lorsque vous ouvrez le couvercle du barbecue pour faciliter l’accès au lit de charbon. Les leviers, sur les côtés de la grille, s’ajustent pour maintenir la grille en position haute ou basse. C’est une bonne idée mais qui aurait besoin d’être encore travaillée. Lors des tests, un côté de la grille s’est coincé dans une position différente de l’autre pendant environ un tiers du temps. Nous avons été obligés de nous bagarrer contre du métal chaud.

    Nous avons été impressionnés par l’efficacité des grillades à chaleur intense du barbecue au charbon Go Anywhere de Weber. Mais une fois le foyer chaud, les clapets de ventilation latéraux qui régulent le flux d’air sont restés coincés, et nous, impuissants pour réguler la chaleur. C’est rédhibitoire quand on veut cuire à feu doux du poulet ou des saucisses.

    Maintenir les braises chaudes dans le barbecue à charbon Smokey Joe de Weber a été un véritable challenge. Ce petit barbecue en forme de chaudron n’a qu’un seul clapet de ventilation, situé sur le couvercle. La circulation d’air réduite signifie que nous n’avons pas pu entretenir les braises, ne serait-ce que pour une seule tournée de grillades. Résultat : des hamburgers tout pâles et du poulet mal cuit.  

    Tim Heffernan (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) , Lesley Stockton (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Claire Ulrich (traduction française)

    El País (ESP)

    Probar un elixir mágico, dormir en un castillo del siglo XVIII y otros atractivos de Normandía

    FRANCIA

    De un paseo por los acantilados de la Costa de Alabastro a una ruta gastronómica en bici en un viaje que invita disfrutar de esta región del norte de Francia con los seis sentidos

    Esta ruta comienza en la llamada Costa de Alabastro, en concreto en el sendero que sigue su contorno a vista de pájaro, al este de la localidad francesa de l’Étretat. El sol junto con las nubes va dibujando el paisaje que domina estos acantilados, grises a contraluz, increíblemente blancos iluminados por el sol o amarillos al atardecer. No es de extrañar que estos parajes hayan atraído a artistas de todas las disciplinas, no solo pintores, también compositores y escritores han encontrado inspiración en este rincón de Normandía: de Édouard Manet a Claude Debussy pasando por el poeta Guy de Maupassant. Al mirar hacia abajo, los rectos acantilados que a veces terminan en cuevas o arcos van a dar a playas de imposible acceso en días de mar furioso y marea alta. Podemos costear hasta Fécamp en un largo paseo de 17 kilómetros sin apenas desnivel. Allí es donde se encuentran los acantilados de mayor altura, y al ver a lo lejos un paseante sobre los valiosos cantos rodados o un kitesurf haciendo piruetas es cuando realmente se aprecia su enormidad.

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    En Fécamp está el palacio Bénédictine, donde se produce el licor que lleva su nombre, "el elixir mágico para la salud" creado en el siglo XVI por el monje de la abadía Dom Bernardo Vincelli combinando 27 tipos de hierbas. La visita de su museo y de la destilería dan paso a un pequeño taller de iniciación al cóctel; nombres tan sugerentes como Bobby Burns, Monk’s Sour o Béné Rinha en honor a la caipiriña: lima en trocitos, Dom Bénédictine, hielo, una pizca de sal y a remover. En una pequeña terraza en la primera planta del palacio, con vistas a la fachada principal, cualquier mezcla sabe a gloria.

    El museo de Les Pêcheries, de reciente creación y que aúna los antiguos museos de esta ciudad francesa, bien merece una pausada visita. Hay una planta dedicada a los pescadores de la zona que iban en busca del bacalao a las frías aguas de Terranova y cuya travesía podía durar hasta siete meses. A través de relatos íntimos y conmovedores uno puede hacerse una idea de cómo transcurría la vida tanto en alta mar como durante la larga espera en tierra. En la segunda planta está el curioso museo de la infancia y la mayor colección de biberones del mundo, también el llamado “Cuarto de las maravillas”, una pequeña sala de rarezas y curiosidades traídas por los navegantes de todas las partes del mundo. Desde su azotea hay una bonita panorámica del puerto de Fécamp; allí el Tante Fine sobresale con su madera y su color azul del resto de los barcos, cumplió 60 años en 2021 aunque al navegar en él no parece que le importe el paso del tiempo. El motor ruge para hacer unas maniobras y parece un paseo turístico más, pero antes de salir del puerto los motores paran y se arrían las velas. Sebastián y Vicent, capitán y ayudante, dan ordenes aquí y allá al resto del pasaje, que comienza a tirar de los cabos como si llevaran toda la vida haciéndolo. El barco sale entre los dos faros del puerto rumbo al infinito y ahí se queda navegando, sorteando las olas frente a los acantilados que se van empequeñeciendo.

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    Huellas del pasado en las playas del Desembarco

    Llega la hora de comer. A unos 150 kilómetros espera Bayeux, preciosa ciudad a orillas del río Aure, con su imponente catedral románico-gótica y los canales de agua que la cruzan. Este es el punto de partida de la ruta gastronómica que proponen Hugo y su empresa de paseos en bicicleta a la carta Petite Reine. Comenzamos en el pequeño bistró Bonbonne, donde cada plato, incluido el postre, es una maravillosa experiencia de cocina francesa. Saliendo de la ciudad rumbo al mar, la primera parada es para probar las deliciosas pastas de mantequilla en el café Les Sables d'Asnelles, en el pueblo del mismo nombre. Después esta villa queda atrás y de frente, bañada por las olas, aparece la población de Arromanches-les-Bains. La colina se sube sin esfuerzo volando en la bicicleta eléctrica y desde aquí se pueden contemplar las playas del Desembarco de Normandía: aguas de color turquesa que vienen y van en unas mareas que pueden llegar a ser de 12 metros. El arenal está salpicado de restos de la operación militar de 1944 que ya forman parte del paisaje. Aquí se efectúa parada en O Beach Arro para degustar unas ostras regadas con vino blanco, hoy frente al Museo del Desembarco y dentro de poco, cuando este sea trasladado a su nueva ubicación, frente al mar. Rumbo de nuevo tierra a dentro, por un sendero entre prados, se llega a una heladería dentro de la granja de la Haizerie donde se fabrican deliciosos helados. Y así, helado en mano, termina el paseo gastronómico. 

    Con la caída de la tarde es el momento de la cata de Calvados en el castillo de Breuil. Nada más entrar en la pequeña bodega comienza el espectáculo de luz y sonido proyectado en los toneles, en pocos minutos y sin palabras se explica mediante poesía visual la fabricación de este aguardiente con denominación de origen. La bodega cuenta con un impresionante tejado de entramado de madera, el pasillo de inmensos toneles se contempla con la luz directa que entra de las ventanas y que van a dar al precioso jardín del castillo. La cata se hace con antiguas botellas de cristal sin nombre, donde los colores de los licores son la única pista visual.

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    Cambiamos de castillo: a menos de dos horas en coche hacia el oeste está el Château de Chantore. Al pernoctar aquí el viajero se lleva la experiencia de volver al siglo XVIII. Sus actuales dueños salieron de París dejando atrás sus otras vidas, Bernard como neurólogo e Iñaki como trabajador en una marca de moda, y durante tres años reformaron y vistieron esta fortaleza. Sus coloridas paredes, su mobiliario y decoración, todo seleccionado con tanto amor y cuidado como el que ponen sus propietarios —que comparten castillo con los huéspedes— para que todo el mundo encuentre lo que venía a buscar a este rincón de Normandía. El jardín que lo rodea es tan perfectamente artificial que parece salvaje, con sus animales estacionales que vienen y van, su torre, un lago, el bosque y, siempre de fondo, la silueta del castillo y la pradera que lo rodea, donde se celebra cada año al llegar el verano el pícnic­ en blanco.

    Para todas estas experiencias, la ruta a pie por la Costa de Alabastro, en bicicleta por la gastronomía Normanda, la clase de cóctel en un palacio, una cata de Calvados, navegar en un velero mar adentro y dormir y amanecer en un castillo, se necesitan los seis sentidos bien abiertos, por que aquí, ese sexto sentido, la propiocepción o la conciencia del cuerpo en el espacio, nos hará disfrutar mucho más de nuestra presencia por estas tierras.

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    BBC

    Lia Thomas: Florida governor Ron DeSantis refuses to recognise Thomas win

    Last updated on 22 March 202222 March 2022.From the section Swimming

    Florida governor Ron DeSantis has signed a proclamation recognising runner-up Emma Weyant as the winner of the highest US national college swimming title - an event she lost to transgender athlete Lia Thomas.

    Last week Thomas became the first known transgender athlete to win the title.

    She took victory in the women's 500-yard freestyle in Atlanta.

    But on Tuesday Republican governor DeSantis said the result "undermined the integrity of the competition".

    Thomas, who swims for the University of Pennsylvania, secured the title in four minutes 33.24 seconds in Atlanta.

    Weyant, of Sarasota, Florida, who won 400m individual medley silver at the Tokyo Olympics, finished 1.75secs behind in second.

    DeSantis criticised the National Collegiate Athletic Association (NCAA) for allowing Thomas to compete.

    He said: "The NCAA is basically taking efforts to destroy women's athletics, they're trying to undermine the integrity of the competition and they're crowning somebody else the women's champion and we think that's wrong.

    "They are putting ideology ahead of opportunity for women athletes and I think that there are just some people that are afraid to speak out and say what they are doing, but that is what they are doing."

    Thomas swam for the Pennsylvanian men's team for three seasons before starting hormone replacement therapy in spring 2019.

    US swimming updated its policy in February to allow transgender athletes to swim in elite events, alongside criteria that aims to reduce any unfair advantage.

    The NCAA - which governs college-level swimming - ruled it would be wrong to implement the new rules mid-season, thus allowing Thomas to compete.

    On Monday World Athletics president Lord Coe issued a warning over the future of women's sport if sporting organisations get regulations for transgender athletes wrong.

    "I think that the integrity of women's sport if we don't get this right, and actually the future of women's sport, is very fragile," Coe said.

    L'Humanité

    Avec la guerre en Ukraine, les prix flambent et la faim menace

    Premier plan

    La hausse des cours des céréales et autres graines, provoquée par le conflit russo-ukrainien menace la sécurité alimentaire mondiale. Elle réveille aussi les débats sur les modes de production définis par les politiques agricoles.

    Marie-Noëlle Bertrand

    Produire plus ou produire mieux ? Le débat qui oppose deux visions de l’agriculture rejaillit à l’aune de la guerre en Ukraine et des risques alimentaires qui en découlent. Le conflit exacerbe la flambée des prix des céréales et oléagineux enregistrée ces derniers mois sur les marchés mondiaux.

    Guerre en Ukraine. L’Afrique menacée par « un ouragan de famines »

    Le 8 mars, la tonne de blé tendre a dépassé les 410 euros, contre plus de 300 euros à l’automne et 210 euros en moyenne en temps normal. Côté huiles, les choses vont à l’avenant. Le 11 mars, le colza s’échangeait à 924 euros la tonne, contre 690 euros début février. Le tournesol suit le même chemin. Avec ces hausses grandit le risque d’une crise de la faim à l’échelle globale telle que la planète en a connu en 2008 et 2010.

    Vendredi 11 mars, les pays du G7 ont appelé la communauté internationale à « éviter toute mesure » susceptible de limiter « les exportations de denrées alimentaires » afin de ne pas aggraver cette distorsion des cours. Les États-Unis, l’Allemagne, le Grande-Bretagne, la France, l’Italie, le Japon et le Canada se sont engagés, dans une déclaration commune, « à éviter tous les signaux et mesures restrictives qui limiteraient les exportations et entraîneraient de nouvelles hausses de prix ».

    Ce même vendredi 11 mars, l’Organisation des Nations unie pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a pour sa part tiré un signal d’alarme bien plus effrayant : le conflit engagé à l’est de l’Europe pourrait faire plonger dans la faim 8 millions à 13 millions de personnes supplémentaires.

    « Les récoltes de la dernière campagne sont déjà vendues à plus de 80 % »

    De fait, l’Ukraine et la Russie pèsent lourd dans le marché mondial alimentaire. Elles représentent près de 29 % des exportations mondiales de blé. 26 pays dépendent d’eux pour plus de 50 % de leurs apports de cette céréale, singulièrement en Asie-Pacifique, en Afrique subsaharienne, au Proche-Orient et en Afrique du Nord.

    En France, l’alerte résonne aussi, lancée, cette fois, par le secteur agroalimentaire. La hausse des prix des matières premières dans leur globalité aura un impact rapide sur les consommateurs. Il n’en va pas uniquement du prix du grain. La hausse des prix du gaz et du pétrole est elle aussi en jeu.

    « C’est du grand délire », assure Éric Thirouin, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB). « Le prix du carburant agricole est passé de 0,70 euro le litre à 1,80 euro », illustre-t-il. À 300 litres le réservoir, faire le plein d’un tracteur frise, en ce moment, les 550 euros. Le cours du blé a beau grimper sur les marchés, pas sûr que cela compense le manque à gagner pour les céréaliers. « Les récoltes de la dernière campagne sont déjà vendues à plus de 80 %, voire 85 % », poursuit Éric Thirouin. Celles attendues cet été ne seront pas sur les marchés avant l’hiver prochain. « D’ici là, les prix peuvent redescendre. » Impossible de deviner aujourd’hui si, à terme, ils tireront leur épingle du jeu. D’autant que le conflit a aussi un impact sur le prix des engrais, prévient encore le président de l’AGPB. 43 % de ceux utilisés en France sont importés d’Ukraine. La hausse du prix du gaz, quoi qu’il en soit, fait grimper celui de l’azote : l’hydrocarbure est un élément nécessaire à la fabrication de cet élément essentiel aux fertilisants de synthèse.

    La « souveraineté alimentaire » au menu de la présidentielle

    Côté éleveurs, la conjoncture s’avère encore plus épineuse. Une large part des tourteaux de tournesol et de colza est importée, en France, d’Ukraine et de Russie. Condensés de matière sèche issue du pressage des huiles très riches en protéines, ils sont indispensables à l’alimentation du bétail élevé hors-sol.

    Les maraîchers, singulièrement ceux qui travaillent sous serres, ne sont pas non plus épargnés. « J’ai l’exemple d’un producteur, près de Nantes, dont la facture de gaz devrait passer de 400 000 euros l’an passé à 4 millions cette année », illustre Dominique Chargé, président de la Coopération agricole. Multipliée par dix, la somme paraît hallucinante mais correspond à celle du mégawattheure de gaz, passé de 20 000 à plus 200 000 euros. « Impossible, à ce compte, qu’il n’y ait pas de répercussion s sur les consommateurs. L’ensemble de nos entreprises vont vraisemblablement l’inclure à leurs prix de vente », conclut Dominique Chargé.

    « Soit on se dit tant pis, des gens vont avoir faim. Soit on agit »

    Comment parer à cette flambée ? Les réponses se disputent la primeur. Côté agro-industrie et grands céréaliers, on plaide pour augmenter la production en France et en Europe. Non que le blé y fasse défaut – loin de risquer la pénurie, la France en produit 35 millions de tonnes par an et n’en consomme que 9 millions (1) –, « mais sur l’échiquier mondial, les productions russes et ukrainiennes vont manquer », reprend Éric Thirouin. « Soit on se dit tant pis, des gens vont avoir faim. Soit on agit. » Les acteurs du secteur exigent le champ libre pour mener à bien cette « mission nourricière ». Et attaquent, depuis le début du conflit, l’Europe et sa stratégie dite de la ferme à la fourchette – Farm to Fork en anglais (F2F).

    Volet agricole du Green Deal destiné à verdir les pratiques afin d’aligner sur les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique et de préservation de la biodiversité, celle-ci prévoit une réduction de 20 % des engrais et de 50 % des pesticides d’ici à 2030. Elle prévoit également de porter à 25 % la part des terres consacrées à l’agriculture biologique. Une «  logique de décroissance » qui « doit être profondément remise en question », avance la FNSEA dans un communiqué publié le 2 mars . « Il faut au contraire produire plus sur notre territoire, produire durablement, mais produire. » De la même manière, le syndicat majoritaire s’en prend à la future politique agricole commune (PAC), laquelle programme la mise en jachère de 4 % des surfaces agricoles. « Des surfaces non productives », dénonce la FNSEA… là où les organisations paysannes et environnementales préfèrent quant à elles parler de « surfaces d’intérêt écologique ». Et c’est là une fracture manifeste entre les deux parties.

    Lire notre entretien avec le président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall : Afrique. « Avec la guerre, on ne peut exclure un retour des émeutes de la faim »

    « S’il est nécessaire de prendre des mesures immédiates, cela ne doit pas être au détriment des autres enjeux auxquels l’humanité fait face, comme la souveraineté alimentaire des peuples, la pollution généralisée ou encore l’urgence climatique », écrivent quinze organisations dans une lettre ouverte adressée, jeudi 10 mars, à Emmanuel Macron. «  La guerre en Ukraine et ses conséquences nous forcent à réfléchir aux choix fondamentaux de l’agriculture européenne », poursuivent-elles, exigeant « une véritable transition agroécologique, seule compatible avec l’autonomie de nos agriculteurs et agricultrices et donc avec notre souveraineté alimentaire ».

    Les marges de manœuvre pour produire davantage de grains sont limitées 

    Alors, faut-il ou non revenir sur la stratégie F2F ? Dans une note publiée la semaine dernière, quatre chercheurs de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) répondent par la négative. « Une telle approche se révélerait contre-productive à bien des égards », avancent-ils. D’abord « parce que les marges de manœuvre pour produire davantage de grains sont limitées », avancent-ils. « Les surfaces en jachère ne dépassent probablement pas 6 millions d’hectares sur 100 millions d’hectares de terres arables, et les rendements potentiels y sont faibles. » En outre, poursuivent les chercheurs, « en l’état actuel, cultiver plus pour produire plus, c’est recourir à plus d’azote minéral ou produit en Europe avec du gaz ». En bref, se mordre la queue.

    Enfin, relèvent-ils, si les rendements en Europe plafonnent depuis de nombreuses années, les réglementations environnementales ne sont pas en cause : ce sont « les chocs climatiques qui limitent ce rendement, la perte des pollinisateurs et la dégradation des sols ». Chercher à cultiver plus dans ces conditions « ne pourra que dégrader encore un peu plus la capacité productive des agrosystèmes ».

    L’Europe n’est cependant pas sans pouvoir actionner de levier, notent-ils. Celui de l’aide internationale en est un. Le déblocage « des stocks stratégiques de céréales que ses pays membres ont pu se constituer » en est un autre.

    Guerre en Ukrainealimentationsécurité alimentaireagriculture
    France24 - World

    War in Ukraine: Black Sea port city of Odessa holds on despite first strike

    Issued on: 23/03/2022 - 12:50

    Julie DUNGELHOFF

    Authorities in Odesa accused Russian forces of carrying out a strike on residential buildings in the outskirts of the Ukrainian city early on Monday, the first such attack on the Black Sea port city. FRANCE 24's Julie Dungelhoeff and Amar Al Hameedawi report from the strategic city.

    Valeurs Actuelles

    À Lyon, les Daltons s’en prennent à la préfecture

    Le retour des Daltons ? Lundi 21 mars, en début de soirée, plusieurs membres du collectif de rappeurs les Daltons s’en sont pris à la préfecture du Rhône, sise dans le 3e arrondissement de Lyon, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Le groupe entendait « célébrer » à sa manière la libération d’un des leurs de prison. Ils ont donc tiré sur la façade de la préfecture à l’aide d’un lanceur de paintball, après avoir envisagé de s’en prendre directement au préfet. « Tous les responsables des incarcérations abusives et des conditions abusives de détention nous rendaient fous, là où tout le monde aurait crié sa colère en cassant tout et n’importe quoi, nous nous sommes restés calmes et on a décidé de s’en prendre directement aux personnes concernées » a expliqué l’un des Daltons. Avant d’ajouter, s’adressant directement au représentant de l’Etat : « On vous explique notre cher préfet du Rhône, en réalité depuis le début c’est lui qui met des pressions pas possibles et fait vivre un enfer à Many et tous les Daltons. Il ne pense pas aux mamans qui pleurent, mais nous on les voit, il fallait une petite réponse de notre part. »

    Des spécialistes de la provocation

    Ce n’est pas la première fois que ce groupe de rap se fait remarquer. Les Daltons sont devenus au fil du temps des experts dans la provocation, à base de clips de rap, de rodéos urbains et de coups d’éclats. Lorsque, par exemple, deux d’entre eux interrompent une rencontre de football entre Lyon et Prague, vêtus de leurs caractéristiques tenues de bagnards jaunes et noires. Ou qu’ils perturbent à l’aide de mortiers d’artifice le déplacement du président du Rassemblement national, Jordan Bardella, dans le quartier sensible de la Guillotière. Pour l’heure, après ces menaces contre le préfet, aucun d’entre eux n’a encore été interpellé.

    Lyon : les dernières actualités

    Lyon : une fusillade éclate dans le quartier de La Duchère, quatre jeunes blessés

    Lyon : un homme de 19 ans condamné à un an de prison ferme pour avoir tabassé un policier

    Lyon : des tirs à la Guillotière font un blessé grave

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    Moules à glace ronds Zoku

    Réalisé aux États-Unis, ce test a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

    Par une chaude journée d’été, quoi de plus agréable que d’ouvrir son congélateur pour y trouver une glace maison ? Les meilleurs moules à glace sont faciles à remplir, faciles à ranger et faciles à démouler. Après avoir étudié des dizaines de modèles, en avoir testé 26, avoir fabriqué 140 glaces au fil des ans et en avoir mangé suffisamment pour rafraîchir toute une armée, nous avons conclu que les moules à glace ronds Zoku produisaient les glaces les plus régulières et les plus esthétiques parmi tous les modèles que nous avons testés.

    Les meilleurs moules à glace

    Ces moules en silicone sont les plus faciles à utiliser, leurs glaces de forme sphérique sont restées les plus homogènes lors de nos tests. Ces moules fonctionnent aussi bien pour les crèmes glacées que pour les sorbets et avec leur contenance de 85 ml, ils sont parfaits pour les adultes comme pour les enfants.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 18,00 €

    Nous avons testé quinze moules cette année (dix nouveaux et les cinq choix de notre guide de 2013) avec des recettes totalement nouvelles. Force est de constater que la plupart de nos favoris d’origine font toujours les meilleures glaces. Et pour la deuxième fois, les moules à glace ronds Zoku ont une bonne longueur d’avance sur les autres. Le set Zoku permet de créer des glaces de la bonne taille pour les enfants et les adultes, et c’est l’un des modèles les moins salissants grâce aux discrètes protections anti-goutte sur les bâtonnets. Par rapport aux moules en plastique, leur design original permet de sortir les glaces beaucoup plus facilement. Ils sont également plus simples à démouler que les autres versions en silicone. Enfin, les moules ronds Zoku ont été plus résistants que tous les autres que nous avons testés. Ils conviennent à tous types de préparations, de la crème glacée aux glaces avec morceaux, en passant par les sorbets pur jus de fruits, et sont vendus à partir de 18 euros, ce qui en fait le bon choix pour la plupart des foyers.

    Moules à glace classiques Zoku

    Notre deuxième choix

    Même si les glaces sont moins faciles à extraire, ces moules en plastique de forme allongée sont presque aussi efficaces que notre premier choix. Les glaces obtenues ont davantage tendance à se casser et on se salit un peu plus en les mangeant.

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    Si notre premier choix n’est plus disponible, nous nous tournons vers les moules à glace classiques Zoku. Ils sont presque identiques à la version ronde, sauf qu’ils sont de forme allongée et en plastique plutôt qu’en silicone, donc il faut les passer sous l’eau chaude pour libérer les Esquimaux. Ces moules sont plus encombrants dans le congélateur, mais en contrepartie, ils peuvent faire six bâtonnets à la fois. En raison de leur forme, les glaces ont davantage tendance à se casser et on se salit un peu plus quand on les mange, notamment parce que les bâtonnets ne sont pas munis d’une protection anti-goutte. Mais leur forme est parfaite si vous aimez croquer la glace à pleines dents. De plus, contrairement aux moules à glace ronds Zoku, ceux-ci ne sont pas opaques. Une caractéristique utile si vous avez l’habitude de congeler plusieurs parfums en même temps, car vous pouvez voir plus facilement lequel vous prenez.

    Moules à glace Norpro

    Pour les grandes quantités

    Robustes et pratiques, ces moules en plastique produisent dix glaces d’un coup. Mais ils ne sont pas fournis avec des bâtonnets réutilisables et il est beaucoup plus difficile d’en extraire les glaces.

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    Pour servir tout un régiment, nous recommandons les moules à glace Norpro. Vous obtiendrez dix glaces en même temps et avec leur forme carrée, elles ressemblent à celles que vous auriez achetées dans une station balnéaire des années 1950. Mais les moules en plastique doivent être passés sous l’eau chaude (sous différents angles) pour libérer les glaces et il est difficile d’en sortir une seule à la fois. Le couvercle qui se trouve sur le dessus du moule peut également être difficile à enlever. C’est néanmoins la meilleure option quand vous organisez une fête et que vous avez besoin de préparer beaucoup de glaces à la fois. De plus, compte tenu du nombre de glaces que ce modèle peut contenir, il est assez compact et vous n’aurez pas à lui trouver une place immense dans le congélateur.

    Moules à glace Poissons Zoku

    Pour les enfants

    Ces astucieux moules sous-marins produisent des glaces plus petites que la moyenne ; leur taille est plus raisonnable pour que les petits puissent les finir. Les moules en silicone se retirent facilement, mais on risque aussi de trop les remplir par rapport à notre premier choix.

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    Si vous recherchez un design hors du commun, nous recommandons chaudement les moules à glace Poissons Zoku. Les adorables figurines aquatiques raviront les petits, et les glaces ont une forme bien nette, d’aspect professionnel, quelle que soit la recette. Comme pour notre premier choix, il est facile de retirer les glaces en forme de poisson des moules en silicone, chacun d’eux contenant environ 45 ml, selon la forme : une taille idéale pour les tout-petits et jusqu’à l’école primaire. Néanmoins, on risque facilement de trop remplir les moules et il n’est pas toujours évident de savoir quel bâtonnet en plastique (à la forme amusante) correspond à chaque compartiment (le corps de la baleine va avec une queue de baleine, le poisson-globe avec des nageoires, etc.). Mais globalement, ces moules ont été les plus simples à utiliser parmi tous les modèles pour enfants que nous avons testés. Comme les autres moules Zoku, cet ensemble occupe un espace non négligeable dans le congélateur, mais il est unique en termes d’aspect visuel.

    Notre sélection des meilleurs moules à glace

    Le test complet

    Pourquoi nous faire confiance

    J’ai travaillé pendant trois ans comme cheffe de la rubrique « cuisine/maison » pour le magazine BUST. Durant cette période, j’ai élaboré, relu et écrit des recettes. J’ai également collaboré avec des chefs de cuisine sur des reportages gastronomiques et supervisé des séances photo. Actuellement, je suis rédactrice pour la section alimentaire (entre autres) d’un grand magazine féminin américain.

    Afin de déterminer les éléments les plus importants dans un moule à glace, quels sont les matériaux les plus efficaces pour un cuisinier amateur et comment faire les meilleures glaces, j’ai interviewé Reuben Ben Jehuda, propriétaire et cofondateur de la chaîne de glaces à l’eau Popbar, et Charity Ferreira, qui a écrit en 2011 le livre de cuisine Perfect Pops. Pour notre premier guide, en 2013, notre rédacteur Jamie Wiebe s’était entretenu avec Doug Goff, ingénieur agroalimentaire spécialisé dans la glace à l’université de Guelph, et David Carrell du glacier People’s Pops, à Brooklyn.

    À qui s’adressent ces moules à glace ?

    Les moules à glace ne sont pas des ustensiles de cuisine aussi indispensables qu’une casserole ou un ouvre-boîtes. On vit très bien sans. Mais quand l’été arrive et que l’on a des enfants ou des invités en nage chez soi, on est très heureux de les avoir. Par une journée étouffante, rien n’est plus savoureux qu’une glace fraîche, sortie tout droit du congélateur et mangée sous un parasol.

    Bien que l’on trouve des Esquimaux industriels un peu partout, les amateurs de desserts glacés qui veulent expérimenter divers parfums et recettes créatives aimeront les préparer eux-mêmes à la maison. Si vous n’avez pas l’espace ou le budget nécessaires pour une sorbetière, un jeu de moules et un congélateur suffisent pour devenir un expert. Le processus constitue aussi une activité simple et amusante pour les enfants comme les adultes, que l’on peut adapter à d’éventuelles restrictions alimentaires.

    Comment nous les avons sélectionnés et testés

    Lors de nos tests, nous avons constaté que les crèmes glacées se forment correctement dans les moules plus élaborés, mais que lorsqu’elles commencent à fondre, elles ont tendance à perdre plus rapidement les reliefs que les glaces à base de jus de fruits.

    Il existe différentes formes et tailles de moules à glace. En général, les modèles lisses sont les plus polyvalents, permettant une plus grande variété de recettes. « Les moules qui ont une forme avec des détails élaborés fonctionnent mieux avec des mélanges qui gèlent de façon très solide, comme ceux à base de jus de fruits », explique Charity Ferreira. A contrario, « tout ce qui est crémeux, alcoolisé ou avec des morceaux ne sera pas bien défini si vous le congelez dans un moule avec des aspérités. » L’autrice de Perfect Pops a également précisé que les crèmes glacées « ou toute autre glace au rendu plus mou », sont souvent plus difficiles à extraire des moules qui ne sont pas lisses. Pour notre part, lors de nos tests, nous avons constaté que les glaces crémeuses se forment correctement dans les moules plus élaborés, mais que lorsqu’elles commencent à fondre, elles ont tendance à perdre plus rapidement les reliefs que les glaces à base de jus de fruits.

    Les moules sont généralement fabriqués en plastique, silicone ou acier inoxydable. Chacun de ces matériaux a ses avantages et ses inconvénients.

    Les moules en plastique sont bon marché et faciles à trouver, mais ils ont davantage tendance à se casser et se montrent parfois difficiles à utiliser, car ils doivent être passés sous l’eau chaude jusqu’à ce qu’ils libèrent leur précieuse cargaison de bâtonnet glacé. Reuben Ben Jehuda, propriétaire et cofondateur de la chaîne américaine de glaces à l’eau PopBar, a refusé de nous dire quel matériau est utilisé dans ses magasins (c’est un secret commercial), mais il affirme que, « pour un usage domestique, vous pouvez choisir le plastique sans problème. Je ne pense pas que cela affectera la qualité à long terme, et ils resteront bons pour une consommation occasionnelle ». Nous pensons qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter en effet des produits chimiques contenus dans les moules en plastique (voir notre section Sécurité des matériaux).

    Le silicone est un matériau fréquemment utilisé dans les moules à glaces, mais sa longévité pose problème : si vous perforez accidentellement ces moules avec un objet pointu dans le lave-vaisselle, l’armoire ou l’évier, ils sont définitivement hors service. En outre, ils peuvent dégager une odeur peu agréable et sont plus susceptibles de conserver les effluves des glaces précédemment préparées. Le silicone ne se fragilisant pas aux températures de congélation et se détachant facilement de la matière congelée, c’est un matériau particulièrement adapté aux moules à glace. Comme nous l’a décrit le scientifique Doug Goff, « le plastique vu sous un microscope est très rugueux, avec beaucoup de coins et recoins, de sorte que la glace y adhère facilement et le retrait d’un élément congelé est donc rendu plus difficile. Les moules en silicone sont de loin préférables pour faciliter l’extraction, car ils sont plus lisses… Mais plus important encore, le silicone repousse l’eau, donc l’absence d’adhérence est principalement due à l’absence d’interaction entre l’eau/la glace et le silicone à la surface du moule ». Comme pour le plastique, il y a peu de risques que des produits chimiques soient libérés du silicone dans vos glaces.

    L’acier inoxydable est le plus difficile à dénicher et peut coûter plus que ce qu’un novice de la fabrication de bâtonnets glacés est prêt à dépenser. « Je n’ai pas essayé les moules en métal », confie Charity Ferreira. « Ils sont chers et pas très faciles à trouver, pour autant que je sache. »

    Les glaces de forme arrondie et qui tiennent dans la bouche sont plus faciles à manger.

    Le moule à glace idéal doit être de fabrication robuste pour que les esquimaux (et le moule lui-même) ne se cassent pas en morceaux s’il tombe. Il doit être hermétique pour éviter les fuites de liquide. Les glaces de forme arrondie et qui tiennent dans la bouche sont plus faciles à manger. Si leur base est trop lourde, elles risquent de se briser pendant que vous les dégustez. Le moule doit également être facile à nettoyer et permettre de démouler la glace aussi simplement que possible.

    En ce qui concerne la taille, la meilleure contenance se situe entre 85 et 100 ml. Davantage, et on risque de se lasser. Moins, c’est insuffisant, à moins que vous ne nourrissiez exclusivement des enfants en bas âge. Le cas échéant, nous avons constaté que le meilleur format de glaces pour les jeunes enfants est de 35 à 45 ml.

    Un plateau limite les chances que les glaces se renversent et permet de garder un frigo bien rangé. Mieux encore : les plateaux dont on peut retirer les glaces une par une. Dans certains cas, tous les moules sont reliés entre eux, ce qui complique la consommation d’une seule glace, surtout si le moule est en plastique et qu’il faut le passer sous l’eau chaude pour démouler.

    La plupart des moules sont munis de bâtonnets réutilisables, et certains (comme notre premier choix) ont une protection intégrée pour recueillir les gouttes qui dégoulinent avant qu’elles ne tombent sur vos vêtements. On attend d’un bâtonnet qu’il soit lisse pour ne pas irriter la bouche quand on arrive tout en bas, et qu’il ne soit pas trop pointu, pour être sans danger pour les enfants. Acheter des bâtonnets en bois et les insérer dans les glaces peut vite se transformer en galère, surtout lorsqu’on est en rupture de bâtonnets et que l’on a une envie subite de faire des glaces maison. Mais tout est une question de préférence : Charity Ferreira, elle, n’aime pas l’aspect ni le toucher des bâtons en plastique. Elle opte toujours pour le bois.

    Pour notre premier guide, nous avions testé seize moules, produisant environ soixante glaces. Après avoir parlé avec des experts, consulté Amazon et des blogs alimentaires, et relu des sources éditoriales de confiance citées dans la première étude, nous avons choisi dix modèles supplémentaires, en nous concentrant sur des moules en silicone, des moules classiques et des designs mignons pour enfants. Nous les avons comparés à nos cinq premiers choix précédents et avons produit environ quatre-vingts glaces. Plusieurs des moules que nous avons testés et rejetés ont connu des problèmes de stock, mais nous avons répertorié ceux qui sont disponibles dans la section Concurrence ci-dessous.

    Afin de déterminer si les moules avaient des problèmes avec certains types de glace, nous avons essayé quatre recettes différentes dans chaque moule : jus d’orange pur, crème glacée, mélange de fruits et fudge. Nous avons mené deux séries de tests dans chaque moule, puis nous avons lavé à la main tous les moules pour évaluer la difficulté de nettoyage et d’entretien.

    Notre premier choix de moule à glace

    Moules à glace ronds Zoku

    Les meilleurs moules à glace

    Ces moules en silicone sont les plus faciles à utiliser, leurs glaces de forme sphérique sont restées les plus homogènes lors de nos tests. Ces moules fonctionnent aussi bien pour les crèmes glacées que pour les sorbets et avec leur contenance de 85 ml, ils sont parfaits pour les adultes comme pour les enfants.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 18,00 €

    Nous avons examiné 26 modèles pour cette mise à jour et en avons testé 15. Résultat des courses : les moules à glace ronds Zoku, déjà nos favoris dans notre premier guide, ont encore démontré qu’ils avaient une belle longueur d’avance sur leurs concurrents. Ces moules ont produit les glaces les plus régulières, et ils sont plus élégants et plus modernes que les moules rectangulaires classiques (si ce critère a une importance pour vous). Leur rendu lisse et sphérique a moins tendance à se casser. Par rapport à la plupart des moules que nous avons utilisés, leur support est plus facile à remplir. Ce modèle s’est également montré plus solide que les autres, ne se cassant pas même lorsque nous le laissions tomber. Par ailleurs, c’est l’un des rares modèles qui n’a pas besoin d’être passé sous l’eau chaude pour libérer une ou plusieurs glaces : les fourreaux en silicone souple se retournent comme un gant.

    Quelle que soit la recette, les glaces offrent une boule symétrique et lisse, à l’aspect moderne et inattendu, comme des friandises que l’on pourrait servir dans une soirée branchée.

    Les glaces obtenues sont étonnamment régulières : lors de nos tests, deux fournées de quatre recettes de glace différentes ont donné systématiquement la même forme sphérique et sont restées bien consistantes tout au long de la dégustation, contrairement à celles des moules Tovolo Bug et Rocket. Quelle que soit la recette, les glaces offrent une boule symétrique et lisse, à l’aspect moderne et inattendu, comme des friandises que l’on pourrait servir dans une soirée branchée.

    Les glaces rondes de 85 ml sont faciles à manger et, grâce à leur forme parfaitement sphérique, elles ont peu de chances de se casser au beau milieu de la dégustation, contrairement aux glaces d’un robot Cuisipro, qui ont une grande base angulaire et se brisent systématiquement lorsqu’on arrive au dernier tiers. Toutes les glaces ont tendance à se casser (y compris les glaces classiques Zoku), selon que vous préfériez lécher ou mordre l’Esquimau, mais les glaces rondes Zoku ont bien tenu sur le bâtonnet et ne sont pas tombées en morceaux.

    Les moules ronds Zoku sont aussi plus faciles à remplir, en grande partie grâce au support léger de 17,5 x 12,5 cm qui les maintient bien en place pendant qu’on verse le liquide. Grâce au large rebord en silicone sur chaque moule, on risque moins de déborder et d’en mettre partout. En comparaison, pour les fusées et les crèmes glacées, Tovolo compte des moules en plastique séparés qu’il faut soigneusement installer sur leurs supports, et il est difficile de se rendre compte si les moules sont vraiment bien fixés. D’autres moules sont tout simplement plus difficiles à remplir. Le Norpro et le Progressive International ont chacun un support, mais leur ouverture étant très étroite, on a souvent tendance à en mettre à côté quand on les remplit. Aucun des moules en silicone à poussoir (« push-pop ») que nous avons essayés n’est équipé d’un support, donc leur remplissage est compliqué.

    Le moule rond en silicone Zoku est semblable à un fourreau souple que l’on déroule très facilement pour sortir les glaces. Contrairement à la majorité des autres moules que nous avons testés (à part les « push pops » en silicone et les moules en forme de poisson), celui-ci n’a pas besoin d’être passé sous l’eau chaude pour pouvoir en extraire une glace. Et comme le moule souple peut être retourné (comme un gant), on peut le nettoyer sans problème.

    Ces moules à succès ont obtenu une moyenne de 4,6 étoiles sur 5 sur Amazon, avec un peu plus de 200 avis.

    Des défauts non rédhibitoires

    En raison de leur forme ronde, ces moules ne permettent pas de faire des glaces à couches superposées (il faut une forme plus allongée pour cela). Il se peut aussi que les glaces soient trop grandes et trop larges pour tenir dans les petites bouches, qui peineront à les mordre.

    Le grand support en plastique prend également beaucoup de place dans le congélateur (il mesure 17,5 x 12,5 x 7,5 cm), pour seulement quatre glaces. Et le coût du Zoku pourrait dissuader certains consommateurs : vous n’aurez que quatre moules à glaces pour 18 euros. Il existe des modèles nettement moins chers sur le marché qui permettent de faire plus de glaces à la fois.

    Notre deuxième choix

    Moules à glace classiques Zoku

    Notre deuxième choix

    Même si les glaces sont moins faciles à extraire, ces moules en plastique de forme allongée sont presque aussi efficaces que notre premier choix. Les glaces obtenues ont davantage tendance à se casser et on se salit un peu plus en les mangeant.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 39,90 €

    Si notre premier choix est en rupture de stock, nous conseillons aussi les moules à glace classiques de Zoku. Ils sont presque identiques à la version ronde, mais produisent une forme plus allongée et sont en plastique, et non en silicone. Comme les moules ronds, les classiques sont faciles à remplir et à transporter jusqu’au congélateur. Ils sont néanmoins plus encombrants (21 x 10 cm, contre 17,5 x 12,5 cm pour les moules ronds). La conception de ces moules les rend également plus difficiles à utiliser et le résultat est un peu plus salissant.

    Il faut passer les moules en plastique sous l’eau chaude pour libérer les glaces, donc ils sont moins faciles à utiliser que la version ronde de Zoku. Ce modèle classique n’intégrant pas de protection anti-gouttes sur les bâtonnets réutilisables, on risque davantage de se salir en mangeant, d’autant plus que les bâtonnets doivent être clipsés dans le socle, ce qui favorise les fuites. Et les glaces de forme allongée ont tendance à se casser.

    Cela dit, ces glaces sont plus faciles à mettre en bouche et plus agréables à croquer que les glaces rondes Zoku, si c’est là un critère important pour vous. Il est également plus aisé de retirer les glaces de leur contenant qu’avec n’importe lequel des autres modèles en plastique que nous avons essayés. Il n’est pas surprenant que ce produit ait obtenu une moyenne de 4,6 étoiles sur 5 parmi plus de 1 500 avis sur Amazon.

    Pour les grandes quantités

    Moules à glace Norpro

    Pour les grandes quantités

    Robustes et pratiques, ces moules en plastique produisent dix glaces d’un coup. Mais ils ne sont pas fournis avec des bâtonnets réutilisables et il est beaucoup plus difficile d’en extraire les glaces.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 25,82 €

    Si vous faites un grand nombre de glaces pour une fête ou un rassemblement, le favori de notre première version du guide demeure le champion : les moules Norpro sont solides et pratiques, et on obtient dix glaces en une seule fois. Avec une contenance de 85 ml chacun, ces Esquimaux sont de belle taille et ont la forme rectangulaire classique de ceux que vous trouveriez dans une épicerie ou dans le congélateur de votre grand-mère.

    Difficile de trouver des moules pour non-professionnels qui fassent dix glaces ou plus à la fois : c’est le grand avantage de Norpro. Mais comme le soulignent de nombreux acheteurs en ligne, il est vraiment compliqué de sortir les glaces de leur prison de plastique. Les dix Esquimaux sont tous reliés à un seul et grand couvercle, ce qui signifie que vous devrez passer l’intégralité du moule sous l’eau chaude pendant un certain temps, sous différents angles. Cela peut s’avérer assez fastidieux, surtout si vous ne voulez extraire qu’une seule glace.

    C’est néanmoins la meilleure option lorsque vous organisez une fête et que vous avez besoin de beaucoup de glaces en même temps. Compte tenu du nombre que vous pouvez en tirer, ce modèle est également assez compact (22,5 x 14 x 12 cm), de sorte que vous n’aurez pas à faire une place immense dans le congélateur pour le ranger. Le Norpro a fait mieux que le seul autre moule de dix glaces que nous avons testé, le Progressive International (PI), en grande partie parce que son couvercle en plastique est plus pratique que celui en métal du PI. Le Norpro coûte 25 euros sur Amazon, contre 80 euros pour le moule PI, ce qui nous pousse à voter sans hésitation pour le premier.

    N’oubliez pas que vous devrez acheter des bâtonnets en bois jetables pour ce moule, car il n’est pas fourni avec des bâtonnets réutilisables.

    Pour notre premier guide, David Carrell, du glacier People’s Pops de Brooklyn, nous a recommandé ce set. Son équipe utilisait ce modèle au départ, même si elle est maintenant passée à un moule à glace industriel propre à la marque. Les moules ont obtenu une moyenne impressionnante de quatre étoiles sur cinq sur Amazon, avec plus de 1 700 avis.

    Le moule à glace idéal pour les enfants

    Moules à glace Poissons Zoku

    Pour les enfants

    Ces astucieux moules sous-marins produisent des glaces plus petites que la moyenne ; leur taille est plus raisonnable pour que les petits puissent les finir. Les moules en silicone se retirent facilement, mais on risque aussi de trop les remplir par rapport à notre premier choix.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 25,90 €

    Nous recommandons chaudement les moules Zoku en forme de poisson comme alternative amusante pour les enfants. Ils nous ont fait pousser un petit cri de joie très aigu (un peu comme celui d’un dauphin) quand nous avons libéré les glaces de leur gaine en silicone. Les formes aquatiques sont remarquablement nettes et d’aspect professionnel, fidèles aux photos de l’emballage. La contenance de 35 à 45 ml de chaque glace est pile la bonne taille pour les petits. Les moules en silicone fonctionnent de la même manière que les ronds de Zoku, mais leur taille et leurs formes les rendent moins polyvalents pour toute la famille.

    Les moules sont très petits et on risque de trop les remplir sans s’en rendre compte. Par ailleurs, lorsqu’on insère les bâtons en plastique, ils reposent simplement sur le liquide et ne se verrouillent pas en place. Mais ce n’est pas tant un défaut de conception qu’un élément légèrement déroutant la première fois qu’on les utilise. Chacun des moules (poisson-clown, requin, baleine, pieuvre, plongeur et poisson-globe) est assorti à un bâton. Un petit symbole sur chaque moule correspond à un symbole sur chaque bâton, pour faire correspondre les deux pièces et ainsi vous assurer d’obtenir l’effet visuel souhaité (pour voir les symboles, il ne faut pas trop les remplir). Mais si on n’associe pas le bon bâton au bon moule, ce n’est pas dramatique pour la forme obtenue, et nous sommes sûrs que les enfants s’amuseraient à la vue d’un plongeur avec des tentacules de pieuvre.

    Comme tous les moules en silicone, les moules Zoku en forme de poisson ont une légère odeur chimique quand ils sortent de l’emballage, mais elle devrait disparaître après les premiers lavages.

    Selon Charity Ferreira, on distingue moins bien les détails des moules aux formes élaborées lorsqu’on fait une préparation à base de crème ou de yaourt. Mais je n’ai pas observé de problème avec ces modèles en forme de poisson. Cela peut s’expliquer par le fait que les moules contiennent très peu de liquide, ce qui fait que la congélation est plus solide que dans leurs concurrents plus grands. Bien que les moules Zoku en forme de poisson soient certainement les plus détaillés que j’aie essayés, on peut facilement dégainer les glaces des moules en silicone, et le résultat final a conservé un niveau de détail impressionnant, quelle que soit la recette.

    Les moules Fusée Tovolo étaient arrivés en tête dans la catégorie « formes amusantes » de la première version de ce guide, mais je les ai trouvés un peu difficiles à nettoyer, et bien que la fusée soit mignonne, impossible de rivaliser avec les adorables petites figurines aquatiques qui sortent des moules Zoku en forme de poisson. Il en est de même pour les autres moules spécifiques aux enfants que nous avons testés.

    Les moules Zoku en forme de poisson ont obtenu une moyenne de 4,5 étoiles sur 5 (avec plus de 600 avis) sur Amazon et ont aussi été recommandés par le magazine Good Housekeeping en 2014.

    Entretien et utilisation

    Tous ces moules doivent être soigneusement lavés après chaque utilisation. Lisez bien les indications sur l’emballage pour savoir s’ils passent au lave-vaisselle : ce n’est pas le cas de certains modèles que nous avons testés, dont les trois Zoku. Comme pour tous les produits en silicone, veillez à ne pas utiliser de tampon à récurer ni de laine d’acier lors du nettoyage, pour ne pas laisser de rayure. Et gardez-les bien à distance de tout couteau ou autre objet pointu dans l’évier ou le lave-vaisselle pour ne pas les percer accidentellement.

    Si vous êtes gêné par l’odeur du silicone, il existe des tonnes d’astuces pour vous en débarrasser, notamment celle-ci, lue sur Amazon, qui peut paraître dégoûtante mais est toutefois intrigante et est validée par les lecteurs de Chowhound (en anglais) Elle consiste à placer le moule durant trois jours dans un sac en plastique fermé rempli de litière pour chat, et laisser reposer durant trois jours.

    Si vous n’aimez pas les bâtonnets en plastique réutilisables, vous pouvez toujours recourir à la version en bois à l’ancienne. Charity Ferreira nous a expliqué comment elle s’y prend avec les moules normalement accompagnés de bâtonnets en plastique : « Vous avez la possibilité de n’utiliser que des bâtonnets en bois : recouvrez le dessus du moule avec du papier aluminium, faites une fente dans cette feuille et insérez le bâtonnet. Cela permet de maintenir le bâtonnet en place pendant que le mélange gèle. »

    La concurrence

    De nombreux moules que nous avons testés sont en rupture de stock ou ont été retirés de la vente. Certains présentaient des problèmes comme des odeurs de silicone, des fonds difficiles à nettoyer ou une conception salissante.

    Dans la catégorie « Mignon pour les enfants », nous accordons une mention honorifique au mini moule à glace Cuisipro, qui produit des glaces de la taille idéale pour les enfants et qui est doté d’un discret petit plateau récepteur de gouttes. Chaque bâtonnet a la forme d’un animal (nous avons essayé la collection « Safari ») et les moules se relient entre eux par des segments qui s’emboîtent les uns dans les autres, ce qui les rend plus stables pour verser le liquide et les placer au congélateur. Ce n’est pas le modèle le moins cher, mais il est bien fait et la glace obtenue, en forme d’œuf, est plus facile à manger que les glaces ultra-rondes de Zoku. Les poignées s’adaptent aussi parfaitement au moule, ce qui évite d’en mettre partout quand on transfère les futures glaces du plan de travail au congélateur. Cependant, ces glaces sont loin d’être aussi mignonnes que les glaces Zoku en forme de poisson, donc en fin de compte elles ne sont pas notre premier choix.

    Le prix devient un problème avec les moules à glace individuels en acier inoxydable Freezycup, qui coûtent environ dix euros l’unité. Mais nous avons compris leurs atouts : la taille des glaces est correcte pour les adultes comme les enfants, et la forme tubulaire un peu étroite permet de lécher ou mordre plus facilement dedans que les formes plus larges. Malheureusement, le collecteur de gouttes n’étant pas fixé au moule de façon permanente (il s’agit d’un disque métallique avec un joint en caoutchouc que l’on glisse sur le bâtonnet de la glace), il a tendance à bouger au milieu de la dégustation, et le liquide accumulé finit par couler. Par ailleurs, les moules sont censés pouvoir tenir debout tout seuls dans un congélateur. Mais les clayettes du nôtre étant à treillage, nous avons dû les placer dans leur support en bois. Or, le socle est vendu séparément et les trous dans lesquels les moules devaient entrer n’étaient pas exactement de la bonne taille, donc nous avons dû les caler maladroitement. Nous avions aussi peur d’égarer les collecteurs de gouttes et de jeter accidentellement les bâtonnets en bambou qui accompagnent chaque moule, car ils ressemblent beaucoup à des bâtonnets en bois jetables.

    Les moules Tovolo en forme d’insectes ont produit des glaces qui ne rappelaient que très vaguement les petites bestioles voulues (ressemblant plus à une sorte de crabe). Ils contiennent entre 90 et 120 ml, soit un peu trop pour convenir aux enfants. Bien que leur support en forme de feuille et leurs poignées en forme de vigne les distinguent des autres moules au design amusant pour enfants, la poignée a tendance à se casser, selon certains acheteurs Amazon, et il est presque impossible de boire dans le gobelet recueille gouttes sans se renverser du liquide dessus, vu sa profondeur (contrairement à la protection anti-gouttes de Zoku, qui est plus plate et permet de boire plus facilement la glace fondue).

    Les moules à glace Tovolo Groovy sont trop volumineux (même si les glaces contiennent tout juste 90 ml) et ne sont bons qu’à faire des glaces à base de jus de fruits. Le bâtonnet a tendance à sortir sans la glace, ou alors, la glace ne sort pas du tout. Ils se sont brisés en petits morceaux lorsque nous les avons fait tomber sur le sol avec de la glace à l’intérieur.

    Les moules à glaces Bijoux de Tovolo sont trop petits : ils ne contiennent que 30 ml de liquide. Selon certains acheteurs, les glaces sont difficiles à extraire du plateau et le bâtonnet en plastique a tendance à se casser en deux.

    Les glaces que nous avons fabriquées dans le moule Cuisipro Snap Fit Circle se sont presque toujours cassées en deux. Elles ont une belle forme et une taille raisonnable, mais nous avons passé trop de temps à essayer de faire fondre le petit morceau coincé au fond du moule pour pouvoir le boire.

    Nous avons aussi examiné d’autres moules, mais nous les avons éliminés :

    Les moules Popze IcePopIt sont chers alors que leur conception semble identique à certains des autres moules à glace que nous avons testés.

    Le Norpro Frost Pop Maker s’en sort plutôt bien dans les avis Amazon, mais les utilisateurs se sont plaints que son ouverture était trop étroite, ce qui complique le remplissage. En outre, il n’a reçu que 14 avis, ce qui ne nous permet pas vraiment de nous faire une idée précise.

    Le moule à glace Jelly Belly Lickety Sip a reçu de bons avis sur Amazon, mais il est trop bon marché. Il a tendance à se casser et est conçu dans un plastique dur qui rend difficile l’extraction de chaque glace. De plus, il présente le plus gros défaut de Norpro (à savoir que tous les moules sont reliés entre eux) sans aucun de ses avantages.

    Le moule à glace Chosigt d’IKEA est un choix très populaire et bon marché, mais les acheteurs d’Amazon trouvent que les glaces sont trop petites. Une taille qui convient bien aux enfants, mais pas aux adultes, et toujours dans le même plastique cassable.

    Cuisipro distribue plusieurs déclinaisons de son moule à glace Snap Fit. Cette année, nous avons essayé la forme robot et avons écarté les fusées et voiliers. Les acheteurs trouvent qu’elles sont un peu trop grandes pour les enfants (qui sont pourtant le meilleur public pour ces silhouettes amusantes), et que les bâtonnets sont trop pointus (comme nous l’avons constaté avec les moules robots), ce qui fait peur si un enfant venait à tomber en sirotant sa glace.

    Sécurité des matériaux

    Depuis quelques années, les médias, les parents et autres consommateurs sont préoccupés par les produits chimiques dangereux qui s’échappent des plastiques. De nouvelles recherches tendraient à montrer que les plastifiants (les produits chimiques utilisés pour rendre les plastiques résistants mais souples) ne représentent pas un risque aussi important pour la santé qu’on pourrait le craindre. La plus grande inquiétude concerne les perturbateurs endocriniens. Le bisphénol A (BPA) est certainement le plus connu, et de nombreux fabricants ont cessé de l’utiliser dans les produits destinés aux enfants (la plupart des moules à glace que nous présentons sont exempts de BPA). Cependant, il est probable que d’autres plastifiants soient plus à risques que le BPA. Une évaluation des risques à grande échelle menée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (qui a des normes beaucoup plus strictes que la FDA américaine) a révélé que le BPA ne représentait quasiment aucune menace, même pour les jeunes enfants.

    Pour ce qui est des autres plastifiants, la recherche n’est pas concluante quant à savoir lesquels causent des dommages et dans quelle mesure. Mais il se pourrait que cela importe peu, surtout lorsqu’il s’agit de moules à glace. Certains types de plastifiants peuvent relâcher des produits chimiques, mais en très petites quantités, et cela peut prendre plusieurs années. Selon Neal Langerman, directeur de recherche et propriétaire de la société de conseil Advanced Chemical Safety, c’est lorsque les entreprises font des études de vieillissement accéléré sur ces matériaux, en soumettant le plastique à l’équivalent de cinq à six ans d’utilisation, qu’une petite quantité d’additifs peut apparaître dans les aliments ou le liquide conservés dans ledit plastique. Leur volume est bien plus faible que ce qui serait réellement nocif selon les données disponibles, a déclaré Neal Langerman. « Mais je veux ensuite savoir ce qui se passera si je le laisse dans mon congélateur à -7 ou -8 °C pendant 45 jours. Eh bien, cela ralentit tout », car les réactions chimiques sont encore plus longues lorsqu’il fait froid. Et Langerma de déclarer : « clairement, les plastifiants ne m’inquiètent pas ». En fin de compte, une utilisation quotidienne de moules à glace en plastique ne représente un risque pour personne.

    Techniquement, le silicone est peut-être encore plus sûr que le plastique. Comme il s’agit d’un polymère silicium-oxygène, il est l’une des liaisons chimiques les plus solides qui existent, et il est donc considéré comme inerte. Sable et quartz sont d’ailleurs constitués d’une forme de ce polymère : c’est vraiment un roc. Selon la FDA, le silicone est « généralement reconnu comme sûr » et « peut être utilisé sans danger comme emballage alimentaire ». L’American Chemistry Council affirme que le silicone est l’un des matériaux les plus étudiés au monde et qu’il s’est avéré résistant au chaud et au froid (une bonne nouvelle pour les moules à glace).

    Sources

    1. Charity Ferreira, autrice de 2011’s Perfect Pops, interview

    2. Reuben Ben Jehuda, propriétaire/cofondateur de la chaîne de glaces à l’eau PopBar, interview

    3. Jillian Urcelay, Up Your Dessert’s Cuteness With These New Popsicle Molds, magazine Good Housekeeping

    4. Jennifer Chait, GUIDE : 22 BPA-free popsicle molds for making all kinds of delicious homemade popsicles, site Inhabitots

    5. Valya Boutenko, What Popsicle Molds Are Best, blog personnel

    6. Jill Parkin, 10 Great Ice Pop Molds to Make Homemade Popsicles, Sandy Toes and Popsicles

    7. Cool Popsicle Molds for a Fun Summer, HolyCool  

    Molly Simms (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) , Jamie Wiebe (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Béatrice Catanese (traduction française)

    New York Times - World

    China Plane Crash

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    What We Know About the Crash of China Eastern Airlines Flight 5735

    The crash of the Boeing plane, with more than 130 people on board, is China’s worst air disaster in more than a decade.

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    By Austin Ramzy and Niraj Chokshi

    China Eastern Airlines Flight 5735 was making a short trip between two cities in southern China on Monday, cruising at an altitude of more than 29,000 feet, when it began a violent plunge toward the earth. Residents in the area described hearing a boom, apparently from the plane crashing into a hillside, and then seeing smoke from the fires it had ignited.

    More than 24 hours later, emergency crews had found no survivors among the 132 people who were on board, officials said. The chances of finding anyone alive appeared slim. “It was in fragments scattered all around,” Li Chenbin, a technician in the area told the China News Service. “I didn’t see anyone who lived through it.”

    But workers continued to comb the hilly, rural area, also looking for the Boeing 737-800 jet’s flight recorders.

    Many questions remain about what led up to the crash of Flight MU5735. Here’s a look at what we know so far:

    The plane plummeted more than 20,000 feet in about a minute.

    Flight MU5735 took off shortly after 1 p.m. on Monday and the first hour of its journey proceeded as normal, Zhu Tao, the director of aviation safety at the Civil Aviation Administration of China, said late Tuesday. The plane was cruising at about 29,000 feet around 2:17 p.m., but a few minutes later air traffic controllers noticed the aircraft had suddenly lost altitude.

    The plane lost more than 20,000 feet in just over a minute, according to Flightradar24, a tracking platform.

    Air traffic controllers immediately called the plane crew, Mr. Zhu said, but did not receive a reply after several attempts. By 2:23 p.m., the plane’s radar signal disappeared, he said, and it had crashed.

    Mr. Zhu acknowledged that officials had uncovered little information so far.

    “The aircraft was severely damaged in this accident, and the investigation is very difficult,” he said. “With the information currently available, it is still impossible to make a clear judgment on the cause of the accident.”

    The plane’s sudden dive occurred near a point in the route where it would normally begin its initial descent, according to Flightradar24’s records. The 675-mile flight from Kunming, the capital of Yunnan Province in southwest China, to Guangzhou, a major city in the southeastern province of Guangdong, usually takes about two hours. It crashed in Teng County in the region of Guangxi.

    It is relatively rare for a plane to crash while cruising or during its initial descent. While cruising takes up more than half of the time commercial planes spend in the air, only 13 percent of fatal accidents happen during this stage, according to a Boeing report on data from 2011 through 2020. Just 3 percent of fatal crashes occur during the initial descent.

    The plane was a workhorse model with a history of reliable service.

    The plane was a Boeing 737-800 that had flown for nearly seven years. It was not a 737 Max, the model that was grounded worldwide after two fatal crashes in 2018 and 2019 that were caused by a faulty flight stabilizing system.

    The 737-800 is part of Boeing’s Next Generation series. It is a narrow-body model, with nearly 5,000 built since it first went into production in the late 1990s. The widely used model has a good safety record, with 22 hull-losses, meaning the plane was damaged beyond economical repair, recorded over the past two decades, according to the Aviation Safety Network database.

    China Eastern has vastly improved its safety record.

    China Eastern Airlines, the country’s second-largest carrier, had a checkered record in its early years, with multiple deadly crashes in the late 1980s and 1990s. In 1989, a China Eastern flight lost power after takeoff in Shanghai, killing 34. And in 1993, an error by a crew member forced an emergency landing in Alaska that killed two passengers.

    In 2004, a buildup of ice on the wings of a China Eastern plane flying from Baotou in Inner Mongolia caused it to crash, killing 55. Since then, the airline’s safety record drastically improved, with no fatal crashes before Monday, according to flight safety databases.

    The airline’s safety history mirrors that of China as a whole. In the 1990s the country was considered one of the most dangerous places in the world to fly. But after officials carried out a regulatory overhaul, the country has maintained an admirable safety record. The country’s last major crash before Monday was in 2010.

    On Tuesday, a China Eastern official, Sun Shiying, said the aircraft and crew for Flight 5735 had met requirements before takeoff. He did not directly respond to questions about the plane’s maintenance history and the number of flight hours the pilot had accumulated.

    The investigation is just beginning, but the cause could be complex.

    The Civil Aviation Administration of China said on Monday that it activated an emergency mechanism as soon as it received reports of the crash and sent a team to the site to begin an investigation. The agency also said it would require “more industrywide efforts to improve aviation safety.”

    Boeing, the plane’s manufacturer, said Monday that it was in contact with the U.S. National Transportation Safety Board about the crash, and the manufacturer’s technical experts were prepared to assist the Civil Aviation Administration of China in its investigation.

    The initial investigation will focus on information from the flight data recorders, or black boxes, which have yet to be recovered. Experts will also study video records that have emerged, including security footage from a mining company that appeared to show a plane heading directly toward the earth.

    Because airplanes are so technologically complex, the cause of a crash is always difficult to identify and always multilayered, experts said. Official reports on a crash’s cause can take months, or longer, to complete

    “It’s never one thing,” said Thomas R. Anthony, the director of the aviation safety and security program at the University of Southern California. “There may be one thing that’s obvious, there may be one primary thing, but it’s never one thing.”

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    France24 - Monde

    Toulouse l'espagnole

    Publié le : 10/02/2022 - 12:01

    Xavier CHEMISSEUR Xavier CHEMISSEUR

    Direction Toulouse ! Toulouse l'espagnole devrait-on dire... Car cette cité du sud, connue surtout pour son club de rugby, ses immeubles roses, son climat ensoleillé et sa vie nocturne animée possède une forte histoire commune avec l'Espagne. Au XXe siècle, la ville a été le refuge des quelque cinq cent mille Espagnols fuyant la guerre civile et les forces victorieuses de Franco. Et c'est donc depuis Toulouse que ces exilés politiques ont préparé les fondements d'un retour à la démocratie dans l'Espagne post-franquiste. C'est dire si Toulouse à une place spéciale dans l'histoire de l'Espagne !

    Reportage de Xavier Chemisseur et Luke Brown

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Présidence française de l'UE : quel avenir pour nos démocraties ?

    À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

    Ici l'Europe

    Présidence française de l'UE : un débat au sommet sur la place de l'Europe dans le monde

    BBC

    Euro 2028: UK and Ireland football associations take 'important' Uefa bid step

    Last updated on 25 minutes ago25 minutes ago.From the section Football

    The UK and Republic of Ireland football associations have submitted a joint expression of interest in staging the European Championships in 2028.

    The five associations has previously considered seeking to stage the World Cup in 2030 and conducted a £2.8m feasibility study into a potential bid.

    But in February they decided to focus their efforts on Euro 2028.

    The associations said they felt it "would be one of the greatest sporting events held in the UK and Ireland".

    In a joint statement, the FAs of England, Northern Ireland, the Republic of Ireland, Scotland and Wales said submitting an expression of interest to Uefa - European football's governing body - was "an important step".

    The statement read: "The governments of the UK, Ireland, Scotland and Wales have confirmed their support for the expression of interest submission and, given the Northern Ireland Executive is currently not meeting formally, officials there continue to observe the process closely.

    "This unprecedented partnership of five associations offers something special to European football, including the potential for an expanded tournament, and we are passionate about maximising the sustainability and legacy benefits for communities across the UK and Ireland."

    The joint bid team will now wait to receive Uefa's technical specification for bidding for the tournament and expects to engage in conversations with potential host cities and stadiums.

    Digital, Culture, Media and Sport (DCMS) committee chair Julian Knight had previously encouraged the focus on bidding for Euro 2028 rather than the 2030 World Cup, describing the latter bid as a "giant, expensive vanity project".

    Valeurs Actuelles

    A Bordeaux, l’imam venu de Guantanamo renvoyé devant le tribunal pour incitation au départ en Syrie

    Saber Lahmar a-t-il, oui ou non, incité des fidèles musulmans à partir faire le djihad avec Daesh ? C’est la question que devra trancher le tribunal correctionnel de Paris du 10 au 13 mai prochain, rapporte Sud-Ouest. L’imam bordelais est accusé « d’association de malfaiteurs terroriste » et aurait contribué au départ au Moyen-Orient de plusieurs islamistes. Notamment d’une famille, partie à l’été 2015 pour l’Irak via la Grèce. La question qui se pose pour la justice : quelle a été la réelle implication du prédicateur mis en cause dans ce départ vers les territoires contrôlés par l’Etat islamique ? Nulle, répond son avocat, qui affirme que son client n’a jamais appelé à la « hijra », l’émigration vers une terre islamique, devoir pour tout bon musulman, d’après la charia. Sauf que si des enregistrements n’attestent pas de tels propos, les prêches de Saber Lahmar étaient en revanche très radicaux. Et auraient pu être une incitation déguisée à partir faire le djihad.

    Vétéran du GIA et de Guantanamo

    Il faut dire que Saber Lahmar a eu un parcours particulier. Militant au GIA (Groupe islamique armé, un mouvement djihadiste algérien responsable de nombreux attentats, notamment en France), puis installé à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), il y est interpellé par les Américains, et passe huit ans à la prison de haute-sécurité de Guantanamo, avant d’être relâché, faute de preuves contre lui. Arrivé en France à sa libération, Saber Lahmar n’aurait jamais coupé les liens avec l’islam radical, puisqu’il aurait pris contact avec deux islamistes notoires emprisonnés : Lionel Dumont, du gang de Roubaix, et Mohamed Achamlane, leader du groupe djihadiste Forzane Alizza.

    Bordeaux : les dernières actualités

    « On va tous vous buter » : à Bordeaux, les militants d’Eric Zemmour sont traqués par les « antifas »

    Une mosquée près de Bordeaux fermée 6 mois pour « idéologie salafiste »

    Bordeaux : une vente aux enchères de vins au profit de l’Ukraine

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Monde

    Alesis Prestige

    Vous souhaitez vous équiper d’un piano numérique point trop coûteux, pour faire débuter un enfant, voire pour vous lancer vous-même ? Ou peut-être souhaitez-vous renouer avec cet instrument ? Nous avons passé des dizaines d’heures à sélectionner de nombreux claviers 88 touches d’entrée de gamme parmi une offre pléthorique, puis testé 7 modèles particulièrement prometteurs, avec l’aide précieuse de 8 pianistes de tous niveaux, pratiquant tous les styles de musique. L’Alesis Prestige est à nos yeux le meilleur choix.

    Le meilleur rapport qualité prix pour débuter

    L’Alesis Prestige trône sur la première place du podium grâce à la qualité de sa fabrication, sa polyvalence et sa richesse sonore. Ce piano numérique d’entrée de gamme a réuni tous les suffrages.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 449€

    Cet instrument possède beaucoup de qualités : ses sonorités classiques sont convaincantes, la mécanique de son clavier est difficile à prendre en défaut, et ses boutons sont particulièrement simples à comprendre. Cela en fait le meilleur choix de ce comparatif pour un enfant qui débute les cours de piano classique. L’Alesis Prestige est aussi l’instrument le plus polyvalent de ce comparatif, le mieux à même d’aborder des répertoires comme la pop, la World, le Jazz, ou même les compositions pour orgue.

    Yamaha P-45

    Un piano numérique sérieux pour le classique

    Sur la seconde marche du podium, le Yamaha P-45 est un instrument efficace, discret, sans artifices. Un piano numérique qui offre l’essentiel.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 429€

    Avec ses sonorités sans ostentation, son esthétique classique et sa qualité de fabrication qui inspire confiance, le P-45 est un instrument sérieux, bien adapté à la pratique de la musique classique. Il s’avère toutefois un peu moins polyvalent que l’Alesis Prestige et son clavier souffre d’une certaine mollesse. Ces deux limites l’empêchent de se hisser à la première place.

    Casio CDPS 100

    Compact et discret

    Accessible aux petits budgets, le Casio CDPS 100 est aussi le moins encombrant des pianos de ce comparatif. Doté d’un clavier agréable, il offre une restitution sonore légèrement en retrait.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 338€

    Ce piano mérite sa place parmi les élus de notre comparatif grâce à son prix et à sa taille particulièrement réduite. Le CDPS 100 offre aussi la meilleure sensation digitale de ce comparatif grâce à la texture de ses touches, proche du matériau que l’on retrouve sur les pianos de concert, l’ivorite. Côté restitution sonore cependant, il reste un ton en dessous des Alesis et Yamaha. Il nous semble tout particulièrement destiné aux débutants qui vivent dans un logement où l’espace est compté, ou aux pianistes n’ayant pas joué depuis des années et qui se remettent au piano. C’est un clavier discret destiné à jouer de temps en temps des morceaux plutôt simples.

    Kawai ES-110B

    Pour interpréter des morceaux plus riches et nuancés

    Pour ceux qui peuvent investir plus, le Kawai ES-110B offre de belles promesses de richesse sonore et de sensations tactiles. Sa capacité à restituer des pièces plus complexes est meilleure.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 579€

    C’est le modèle du comparatif qui offre les sensations les plus proches d’un piano acoustique. La différence avec ses concurrents s’entend lorsqu’on s’attaque à des progressions d’accord riches, particulièrement quand la pédale de sustain est enfoncée longuement. Ce piano sera capable d’accompagner un enfant inscrit au conservatoire pendant une ou deux années de plus que l’Alesis, avant que l’achat d’un piano acoustique s’impose. Par ailleurs, c’est le seul modèle que nous recommanderions à un pianiste de haut niveau disposant d’un budget serré, et souhaitant s’offrir un piano numérique pour son côté pratique (compact, nomade et avec prise casque). Le Kawai possède d’ailleurs deux prises casques qui permettent à un élève et à son professeur de s’y raccorder simultanément.

    Notre sélection des meilleurs pianos numériques pas chers pour débutants

    Le test complet

    Pourquoi nous faire confiance

    Pianiste concertiste, je me produis dans des salles de musique classique sur tous les continents depuis trente ans. J’ai été formé au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et à l’Ecole normale de musique, où j’enseigne depuis.

    Le piano est différent de la plupart des instruments : on ne peut pas l’emporter avec soi. Tous les pianistes doivent s’adapter continuellement à de nouveaux modèles. Cela commence dès les premières leçons chez le professeur ou au conservatoire. Cela se poursuit lorsqu’on a la chance, comme moi, de donner des concerts. Au fil des années, j’ai développé un appétit pour la découverte de ces nombreux partenaires de jeu, avec en point d’orgue le piano « Walter » original de Mozart, sur lequel je me suis produit plusieurs fois en concert à Salzbourg. Cette expérience hors du commun m’a permis de prendre la mesure des progrès immenses accomplis par les facteurs de pianos depuis cette époque, et de mieux comprendre ce que souhaitait transmettre le compositeur. Ce plaisir de la découverte m’a poussé à réaliser des bancs d’essais et des comparatifs de pianos pour différents médias dont la revue Pianiste.

    Pour tester les claviers de ce guide, je me suis entouré de sept autres pratiquants, dont deux autres concertistes professionnels : Julien Gernay, pianiste concertiste international belge, professeur à l’Ecole normale de musique de Paris, ainsi que Miori Ito, pianiste concertiste japonaise. Miori Ito connaît très bien la problématique du choix d’un premier instrument car elle enseigne elle-même le piano dans des conservatoires franciliens à des enfants, dès leur plus jeune âge. Je me suis également entouré de pianistes de niveau débutant et moyen. Ce panel éclectique m’a permis de réaliser une synthèse complète des différents avis afin de réaliser le guide le plus objectif possible.

    À qui s’adressent les pianos numériques ?

    Les claviers numériques s’adressent à tout un éventail de pianistes : de l’enfant débutant à l’adulte souhaitant redécouvrir le piano, sans oublier les professionnels qui doivent doubler leur « vrai » piano d’un clavier plus nomade ou moins dérangeant pour le voisinage. Face au piano acoustique, qui constitue la principale alternative, les pianos numériques présentent beaucoup d’avantages, mais certains inconvénients également.

    • Les pianos numériques valent-ils les pianos acoustiques ?

    Nous n’allons pas rentrer dans une guerre de chapelle : ces deux familles instrumentales se complètent. Dans l’apprentissage pianistique du classique ou du jazz, il sera toutefois obligatoire de passer à un moment ou un autre sur un piano acoustique pour le travail quotidien car il s’agit de l’instrument originel, et qu’à l’heure actuelle, pour être tout à fait honnête et transparent, il n’y a pas d’instrument numérique qui puisse rivaliser avec le toucher et les sonorités d’un piano acoustique. En revanche, si l’on s’en tient à un répertoire pop, le piano acoustique n’est pas toujours indispensable.

    • Quels sont les atouts des pianos numériques ?

    Ils sont nombreux ! Premièrement, leur prix. Comme vous pourrez le constater au travers de ce guide, il est possible d’acquérir un piano (ou « clavier ») numérique pour une somme comprise entre 400 et 500 euros, et par conséquent, de ne pas prendre un risque financier trop important. Rappelons-le, les premiers prix pour un piano droit acoustique approchent les 3 500 euros pour un instrument neuf, et environ 1 500 euros pour un instrument d’occasion en bon état. On recommande d’accorder ce type de piano une fois par an, pour un tarif moyen compris entre 80 et 100 euros. Avec un instrument numérique, il n’est plus nécessaire d’accorder ou de régler l’instrument, il reste toujours au diapason.

    Les pianos numériques permettent, grâce à leur volume sonore réglable, ainsi qu’à leur prise casque, de travailler sans contrainte et sans déranger le voisinage, une condition presque indispensable de nos jours lorsque l’on réside en appartement. Cette discrétion sonore permet aussi aux professionnels de travailler en horaires décalés. Notons qu’on peut rendre silencieux un piano acoustique en l’équipant d’un système silencieux mais c’est assez coûteux. Cette option permet aux marteaux de la mécanique de venir frapper un capteur en lieu et place des cordes et ainsi, via un boîtier numérique, de brancher un casque et de travailler en silence.

    Enfin, les pianos numériques sont moins encombrants que les pianos acoustiques. Ils sont indiqués pour les appartements où l’espace est compté. Leur format permet aussi de les embarquer beaucoup plus facilement qu’un piano acoustique lorsque vous changez de lieu de résidence ou partez en villégiature.

    • Quels sont les atouts des pianos acoustiques ?

    Inventé en 1711, portant au départ le nom de Piano-Forte, le piano acoustique se distinguait du clavecin par ses riches nuances : il permettait de jouer certaines notes fortes et d’autres douces grâce à son mécanisme composé de marteaux venant frapper les cordes. Par la suite, l’instrument n’a cessé de progresser pour devenir depuis le XIXe siècle l’instrument que l’on connaît désormais, et qui continue d’évoluer grâce aux facteurs de piano, les fabricants.

    Un concertiste distingue immédiatement un piano acoustique d’un piano numérique : les sonorités du premier sont plus vivantes, plus pleines, plus amples. La résonance des cordes avec le bois du piano est inimitable. En outre, le toucher d’un piano acoustique est meilleur. Entre le clavier et le marteau qui frappe la corde, on trouve une mécanique complexe et difficile à reproduire à l’intérieur d’un modèle numérique. Quand on joue en nuances sur un piano acoustique, on sent le rebond du marteau sur les cordes. Quand on joue de façon véloce, la mécanique répond très rapidement : on peut répéter les pressions sur la même touche à intervalles très rapprochés. Seuls quelques rares pianos numériques haut de gamme s’approchent de ce toucher en répliquant une partie de sa mécanique.

    Comment nous les avons testés

    Les tests ont été réalisés dans l’auditorium du groupe « Le Monde » à Paris lors de plusieurs sessions de quelques heures. Tous les instruments étaient systématiquement regroupés afin que nos pianistes puissent passer d’un instrument à l’autre en quelques secondes, et vérifier leurs impressions instantanément dans un même environnement acoustique.

    Nous avons souhaité que ce groupe de 8 personnes comprenne des pianistes aux profils variés, afin qu’il soit le plus représentatif des utilisateurs potentiels de ce type d’instrument. Parmi nous se trouvaient une débutante de 7 ans, un adulte qui n’avait plus pratiqué depuis quinze ans, deux amateurs versés dans différents styles de musique (jazz, variété, classique), un ancien pianiste professionnel de world/jazz, ainsi que trois concertistes classiques, eux-mêmes enseignants.

    Notre protocole était le suivant : chaque pianiste disposait des 7 instruments pour une petite heure, et pour ses premiers essais, il passait le même temps sur chaque clavier pour ne pas en privilégier un plus qu’un autre. Après quoi il pouvait se concentrer sur les pianos numériques qui lui paraissaient les plus crédibles pour préciser ses impressions. Les marques étaient cachées afin que les tests se déroulent à l’aveugle et que les intervenants ne soient pas influencés. Les pseudonymes des instruments allaient de « clef à molette » à « concombre » en passant par « plaine », des noms choisis pour n’inspirer aucune émotion positive. Chaque pianiste a choisi un ensemble de morceaux et d’exercices qu’il jouait sur chaque instrument, et remplissait une fiche comportant les critères qui suivent :

    • Le réalisme de l’imitation (pianos, orgue, etc.)

    • La qualité et la restitution sonore

    • Le toucher et les sensations digitales

    • La réactivité et les nuances expressives

    Au cours des tests, nous avons échangé avec chaque pianiste pour recueillir ses impressions, et mieux comprendre son ressenti, ses attentes, les défauts qu’il percevait. Il a beaucoup été question de la brillance de son, de la réverbération des sonorités, de la qualité de la pédale d’expression, de l’ergonomie et de la qualité de fabrication.

    Les 7 pianos de ce comparatif ont été poussés dans leurs retranchements par les trois concertistes qui ont participé aux tests. Ils ont joué des morceaux compliqués, dont quelques pièces très rapides. Ces tests avaient pour but de tester la réactivité des touches de chaque modèle, leur expressivité, leur aptitude à reproduire beaucoup de sons simultanément (la polyphonie), entre autres qualités acoustiques.

    Ces morceaux ne font d’évidence pas partie du répertoire des pianistes qui s’équipent de pianos d’entrée de gamme, ils sont d’ailleurs assez difficiles à interpréter sur ces claviers assez limités. En concert, ces pièces sont habituellement jouées sur des pianos acoustiques à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Dans le cas des pianistes world et jazz, leur répertoire le plus virtuose est parfois joué sur des instruments numériques, mais des modèles bénéficiant de mécaniques bien plus évoluées. Avec ces morceaux ardus, nous avons voulu vérifier que les instruments testés pourraient accompagner les élèves pendant leur progression pianistique.

    Au final, le choix n’a pas été aisé, car ces pianos numériques offrent pour la plupart des qualités relativement proches, que ce soit au niveau de la richesse sonore ou bien de la réponse digitale. Mais au fur et à mesure des essais, quatre instruments sont sortis du lot.

    Notre premier choix : le Alesis Prestige

    Alesis Prestige

    Le meilleur rapport qualité prix pour débuter

    L’Alesis Prestige trône sur la première place du podium grâce à la qualité de sa fabrication, sa polyvalence et sa richesse sonore. Ce piano numérique d’entrée de gamme a réuni tous les suffrages.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 449€

    Prenant la première place sur le podium de notre sélection, l’Alesis Prestige est le modèle d’entrée de gamme de la société américaine du même nom. Née en 1984, la marque est peu connue du grand public car elle est spécialisée dans les instruments numériques de studio et de concert.

    La restitution sonore de l’Alesis Prestige est bonne, sa banque de sons, de qualité. Malgré nos sollicitations extrêmes, les études de Frédéric Chopin étant le test ultime pour ce type d’instrument, la mécanique du clavier n’a jamais été prise en défaut, avec un très bon retour rapide des touches. Ce clavier procure de belles sensations digitales malgré son toucher plastique, et permet de réaliser des nuances réalistes. Seules les nuances les plus douces sont plus difficiles à réaliser, un défaut dont souffrent la plupart de ses concurrents.

    Ses qualités polyphoniques - l’aptitude à restituer beaucoup de notes simultanées - sont très correctes, notamment dans le légendaire « Clair de lune » de Claude Debussy. La seule véritable ombre au tableau se situe dans la restitution des sonorités médiums graves, entre la deuxième et troisième octave, beaucoup moins naturels que le reste du spectre sonore de l’instrument. Mais lors d’une écoute au casque, le son paraît bien plus clair dans ces registres.

    L’Alesis Prestige est le piano le plus simple à utiliser de ce comparatif grâce à ses grandes touches aux descriptions claires, qui changent de couleur lorsqu’on change d’instrument. On peut effectuer des réglages sonores comme la réverbération et la brillance du son par différents boutons physiques dédiés. Cela en fait un choix idéal pour les enfants qui débutent.

    L’esthétique de l’Alesis Prestige diffère légèrement de la concurrence avec des formes anguleuses et des haut-parleurs disposés frontalement. Sa qualité de fabrication est de premier ordre.

    Relativement imposant et lourd (12,8 kg), il reste assez facile à loger et à transporter. Il est équipé de toutes les connectiques que l’on est en droit d’exiger : 2 sorties ligne (jack 6,3mm), 2 sorties casque (jack 6,3mm et 3,5mm), 1 Port USB type B qui permet aussi de connecter l’instrument en MIDI à un ordinateur, par exemple. Fourni avec une simple pédale d’expression, il est toutefois possible de lui adjoindre un pédalier (3 pédales) grâce à sa connectique DIN 5 broches. De plus, il intègre 16 sons d’instruments, une fonction métronome ainsi qu’un mode d’enregistrement.

    Au cours de nos tests, cet instrument a fait le consensus. Il devrait convenir à un grand nombre de personnes notamment pour sa facilité d’utilisation, sa polyvalence, son ergonomie générale et ses différents sons, notamment celui des grandes orgues. À conseiller sans hésitation pour débuter le piano d’une manière ludique.

    Notre second choix : le Yamaha P-45

    Yamaha P-45

    Un piano numérique sérieux pour le classique

    Sur la seconde marche du podium, le Yamaha P-45 est un instrument efficace, discret, sans artifices. Un piano numérique qui offre l’essentiel.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 429€

    Inventeur du « Clavinova », que notre mémoire collective a tendance à confondre avec « piano numérique », la marque nippone produit des pianos depuis le début du XXe siècle et des modèles numériques depuis 1984. Avec le P-45, Yamaha nous propose un clavier très abordable et transportable pour ceux qui ne souhaitent pas s’encombrer du meuble entier dans lequel sont logés d’autres pianos numériques de Yamaha.

    Sobriété et efficacité, voici les maîtres mots de ce clavier, qui se propose de répondre aux demandes de tous les publics sans chercher à sortir du lot. Avec le P-45, il est aisé de créer son univers sonore et de chercher différentes nuances. Les possibilités expressives demeurent bonnes lorsque le volume est abaissé au minimum, grâce aux belles possibilités dynamiques du clavier, et grâce à la banque de sons de premier ordre – la plupart des claviers concurrents font moins bien sur ce point. N’oublions pas de rappeler que depuis des décennies nous retrouvons les pianos de concert de la marque dans les plus grandes salles de concert autour du globe et que Yamaha est propriétaire depuis 2008 de la prestigieuse marque autrichienne Bösendorfer. Yamaha n’a pas manqué pas de sources sonores de qualité pour enregistrer les sons du P-45, et cela s’entend lorsqu’on le joue.

    Le clavier de ce P-45 n’est cependant pas très flatteur, la réactivité est bonne mais la remontée des touches est un peu « molle », ce qui ne l’empêche pas de répondre aux différentes sollicitations, qu’elles soient douces ou extrêmes, mais avec quelque chose que l’on pourrait qualifier de nonchalant. Il se prêtera plus aux Gymnopédie d’Erik Satie qu’à une pièce plus véloce comme le Concerto Italien de Jean-Sébastien Bach. Notons toutefois que cette nonchalance ne gênera réellement qu’une petite minorité de pianistes.

    Concernant les connectiques, on se satisfera du minimum : une prise casque et une prise USB. Ce qui permettra malgré tout de relier ce Yamaha P-45 à votre ordinateur pour l’utiliser en clavier maître MIDI si vous souhaitez pousser plus loin l’utilisation numérique de l’instrument, et aller au-delà des 10 sons d’instrument disponibles d’origine.

    Eternel second lors de notre banc d’essai, le P-45 est un instrument qui ne surprend pas mais qui devrait convenir à un grand nombre de personnes, car il ne prend aucun risque, et ne commet donc aucune erreur. Le piano caméléon en quelque sorte. Que cela soit par la fiabilité de la marque, qui n’est plus à démontrer, ses qualités polyphoniques, son adaptabilité et son rendu convaincant, quel que soit le type de musique que vous souhaitez pratiquer, jazz, world, classique.

    Notre choix de piano numérique petit budget : le Casio CDPS 100

    Casio CDPS 100

    Compact et discret

    Accessible aux petits budgets, le Casio CDPS 100 est aussi le moins encombrant des pianos de ce comparatif. Doté d’un clavier agréable, il offre une restitution sonore légèrement en retrait.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 338€

    Casio, une vieille maison fondée en 1846, est la marque qui a commercialisé en 1980 le tout premier clavier numérique : le Casitone 201. C’est son lointain successeur que nous avons testé ici, le CDPS 100, qui figure parmi les pianos les plus abordables de notre sélection. Il n’en est pas moins celui qui dispose du clavier le plus agréable. Son imitation « ivorite » des touches, du plus bel effet, offre une délicatesse digitale sans pareil. Ce clavier n’est pas sans rappeler la sensation tactile si particulière des pianos de la première moitié du XXe siècle.

    L’autre gros atout du CDPS 100 est son encombrement particulièrement réduit : c’est de loin le modèle le moins profond du comparatif. Lorsqu’on le colle au mur, il « dépasse » moins que ses concurrents. Le Casio doit sa minceur à ses haut-parleurs cachés à l’intérieur de sa coque. Cette caractéristique acoustique nuit un peu à la qualité de la restitution sonore, un brin inférieure à celle des autres lauréats du banc d’essai, mais reste très correcte malgré tout. On ne peut pas remplir un grand salon avec son volume sonore mais ça n’est pas sa vocation première. En revanche, le CDPS 100 trouvera parfaitement sa place dans la chambre d’un enfant.

    Il ne s’agit pas d’un instrument qui a pour vocation de jouer l’intégrale de la musique virtuose de Franz Liszt, encore moins que les meilleurs pianos de ce comparatif, mais il conviendra malgré tout, grâce à la qualité de son clavier, à un grand nombre de musiciens en devenir, ou aux pianistes qui ont arrêté la musique il y a des années et souhaitent s’y remettre.

    Son minimalisme est à la fois sa principale qualité et son défaut. Un défaut, par exemple, pour ceux qui souhaiteraient pousser plus loin l’expérience et accéder aux différents réglages sans avoir à passer par le mode d’emploi pour comprendre la marche à suivre. Notons toutefois que la plupart des connectiques sont présentes : USB, MIDI, Jack. On pourrait regretter l’absence de la technologie Bluetooth mais n’oublions pas qu’il s’agit du premier prix de la marque. Particulièrement nomade, ce piano peut aussi être utilisé avec des piles lors de vos pérégrinations.

    Notre choix plus haut de gamme : le Kawai ES-110B

    Kawai ES-110B

    Pour interpréter des morceaux plus riches et nuancés

    Pour ceux qui peuvent investir plus, le Kawai ES-110B offre de belles promesses de richesse sonore et de sensations tactiles. Sa capacité à restituer des pièces plus complexes est meilleure.

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    * Au moment de la publication, le prix était de 579€

    Marque japonaise fondée en 1927, Kawai est désormais l’une des références en matière de pianos acoustiques, et on le ressent lorsque l’on est au clavier de cet ES-110B. Pour une bonne centaine d’euros de plus que ses concurrents, le piano numérique d’entrée de gamme de Kawai n’a pas laissé indifférent notre panel de pianistes.

    La puissance sonore est au rendez-vous, de même que la facilité à produire des nuances. On se prend au jeu, et l’on pourrait presque s’imaginer sur un piano acoustique, c’est dire ! Avec son allure presque austère, ce piano n’est pas là pour attirer le regard mais pour se faire entendre, quel que soit le répertoire abordé, de Bach à la New World en passant par les préludes de Rachmaninov. Attention, cette brillance et cette puissance sonore peuvent être difficiles à gérer de prime abord, voire devenir gênantes. Le son est un peu trop plein, trop démonstratif pour être parfaitement à l’aise lorsqu’on joue certaines pièces subtiles et délicates.

    Il est difficile de prendre cet instrument en défaut lorsque l’on recherche la virtuosité tactile. Il sera toujours là pour vous soutenir et reproduire vos désidératas, que cela soit dans la recherche de plans sonores ou bien encore lors de l’exécution de traits exigeants (toutes proportions gardées lorsque l’on compare cet instrument au reste de la gamme de pianos numériques de la marque). Grâce à sa polyphonie de 192 notes (contre 128 pour l’Alesis), l’ES-110B est plus à l’aise dans les successions d’accords riches et complexes, surtout lorsqu’on fait un usage abondant de la pédale de sustain. De tous les pianos de ce comparatif, c’est le modèle qui imite le son des instruments acoustiques avec le plus de sérieux.

    La connectique n’est pas en reste avec ses 2 sorties casques qui permettent au professeur et à l’élève de se brancher, ses connexions MIDI et Bluetooth. De plus, il offre d’origine une base de 8 sonorités de piano (plus 11 autres sons) et dispose d’une fonction d’enregistrement.

    Cet instrument conviendra aux pianistes plus exigeants qui recherchent un modèle d’entrée de gamme mais sans compromis, permettant d’aborder toutes les pages du répertoire classique et jazz, quitte à le payer un peu plus cher. Si vous pouvez vous le permettre, n’hésitez pas.

    La concurrence

    Nous avions aussi sélectionné plusieurs instruments qui n’ont pas décroché leurs places sur le podium malgré des qualités indéniables.

    Le Thomann DP-28 Plus est un très bon instrument et sûrement le plus complet sur le plan de la connectivité avec une double connectique pour les casques, une connection MIDI ainsi qu’une USB et des sorties additionnelles auxiliaires sans oublier une connectivité Bluetooth adjointe à une application disponible sur iOS et Android. De plus, le son de cet instrument est riche et puissant. Malheureusement, il a échoué à quelques centimètres du trio gagnant à cause de son échantillonnage. Il propose une sonorité instrumentale trop éloignée de celle d’un piano acoustique, notre référence dans l’absolu. Il n’en reste pas moins un instrument de très bonne facture et surtout, disponible à un prix très compétitif !

    Le Korg Borg B2 est un très bel instrument. La disposition des haut-parleurs sur toute la longueur du clavier, parallèle aux touches, est du plus bel effet et permet une restitution sonore très intéressante mais presque trop puissante, trop orientée vers l’utilisateur. L’émulation de la résonance par sympathie des cordes (précisons-le, inexistantes) vient enrichir la sensation acoustique. Malheureusement, son clavier et son rendu sonore à la limite de l’agressivité ne lui ont pas permis de se placer au sommet.

    Le Roland GO-88P est un instrument à part dans cette sélection. Poids plume avec ses 7 kg sur la balance, il est plus proche des claviers légers de type synthétiseur. Son spectre sonore et son échantillonnage nous paraissent rédhibitoires. Ceci dit, il pourrait convenir à ceux qui souhaitent une approche plus « pop » de l’instrument et, détail qui à son importance, il est équipé de la technologie Bluetooth lui permettant de communiquer avec tous vos appareils.

    Paul Montag

    New York Times - World

    Founder of Australia’s Hillsong Church Resigns Amid Scandals

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    Brian Houston was accused of breaching the church’s code of conduct after two women said he had behaved inappropriately.

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    By Natasha Frost

    MELBOURNE, Australia — Brian Houston, the founder of the Australian megachurch Hillsong, has resigned after an internal investigation found he had breached the church’s code of conduct at least twice over the past decade by behaving inappropriately toward two women.

    The resignation, the culmination of a series of scandals surrounding the church, was announced by Hillsong’s board in a statement published on Wednesday that said, “We acknowledge that change is needed.” There was no immediate statement from Mr. Houston acknowledging his resignation.

    Mr. Houston’s resignation comes after he stepped away in January from his ministry duties, citing a need to fight a criminal charge of concealing past child sexual abuse by his father, Frank Houston, also a pastor.

    The Australian police charged the younger Mr. Houston in August 2021 with one count of concealing a serious indictable offense, alleging that he “knew information relating to the sexual abuse of a young male in the 1970s and failed to bring that information to the attention of police.”

    Mr. Houston has vigorously denied the accusation, saying that the allegations “came as a shock to me, and it is my intention to vigorously defend them.”

    His resignation came as another potential blow to Hillsong, which grew out of the merger of two organizations: Sydney Christian Life Center, founded by Mr. Houston’s father in 1977, and Hills Christian Life Center, founded by Mr. Houston himself.

    In recent decades, the church has become a multimillion-dollar enterprise, standing at the cutting edge of evangelicalism and Christian youth culture. At its peak two years ago, it had congregations on six continents, as well as an average weekly attendance of 150,000, according to the church.

    Its thousands of congregants included stars such as Justin Bieber, Kylie Jenner and Selena Gomez, as well as others drawn to the church’s pop-inflected worship music, powered by a successful record label.

    For decades, Mr. Houston had been Hillsong’s charismatic face, known as a friend of Prime Minister Scott Morrison of Australia and photographed with high-ranking officials and celebrities alike. More recently, the church has been a target of scandal and criticism, much of it connected to its leadership.

    A statement from Hillsong’s board published last week said that Mr. Houston, who is married, had sent “inappropriate text messages” to a staff member and had spent time alone with another woman in her hotel room in Sydney, where she had attended a Hillsong conference. The woman subsequently filed a complaint, a church official said.

    “The truth is we don’t know what happened next,” said Phil Dooley, the pastor who replaced Mr. Houston, in a video leaked to the Australian news media. “The woman has not said there was any sexual activity. Brian has said there was no sexual activity, but he was in the room for 40 minutes.”

    In both cases, the church said, Mr. Houston had paid the unnamed women an undisclosed amount of money: The staff member was given the equivalent of two months’ salary, and he compensated the woman he had met in Sydney for her fee for attending the conference and for a donation she had made to the church.

    In the board’s statement on Wednesday, it said, “We are committed to doing what is necessary to ensure God is honored, and our eyes are fixed on Jesus.”

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    L'Humanité

    La coopération scientifique, l’autre victime de la guerre

    Actu

    Recherche Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la plupart des instances scientifiques occidentales ont annoncé la suspension de toute nouvelle collaboration avec la Russie. Un véritable désastre pour la recherche, où les échanges internationaux jouent un rôle crucial.

    Anna Musso

    Les répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans l’espace… Depuis trois semaines, les coopérations scientifiques avec la Russie sont mises à mal dans nombre de domaines de recherche. Mais le premier concerné reste le secteur spatial civil, où les grandes puissances collaborent activement depuis la fin de la guerre froide. Plusieurs projets majeurs y sont désormais suspendus, voire menacés. L’agence spatiale russe Roscosmos a, tout d’abord, annulé les lancements des fusées Soyouz prévus dans les prochains mois depuis la base française de Kourou, en Guyane, et elle y a retiré sa centaine d’ingénieurs et techniciens. Depuis plus de dix ans, la collaboration entre Arianespace et Roscosmos permettait d’exploiter ce lanceur très fiable. Mais, après l’annexion de la Crimée en 2014, les tensions se sont multipliées jusqu’à interrompre les relations.

    l’iss va-t-elle quitter son orbite ?

    Le coup est sévère pour Arianespace. « Le retrait de la fusée russe Soyouz de Kourou affecte le lancement des satellites de navigation Galileo », regrette Bernard Foing, astrophysicien, directeur du Groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Sur 17  lancements prévus en 2022, huit seront supprimés, dont celui de la mission russo-européenne ExoMars. Le rover européen Rosalind-Franklin, élément clé de cette mission, devait décoller vers Mars, en septembre prochain, à bord d’une fusée russe pour aller fouiller le sol de la planète rouge, en quête de traces d’une vie passée. Cette mission a été officiellement suspendue jeudi dernier par l’ESA.

    « C’est très regrettable », a réagi le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurant toutefois que son pays pourrait effectuer cette mission en toute autonomie, « dans quelques années, depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny », en Sibérie orientale. En tout cas, rien ne pourra se faire dans l’immédiat. Sachant que les fenêtres de tir vers Mars ne s’ouvrent que tous les deux ans, le décollage d’ExoMars serait reporté au mieux à la fin 2024, voire après 2026 avec de nouveaux partenaires.

    Autre conséquence du conflit, la Station spatiale internationale (ISS), fruit d’une exceptionnelle coopération entre Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens, serait menacée. Depuis son lancement, plus de 250 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, y ont séjourné et conduit des milliers d’expériences. Dmitri Rogozine a averti que l’ISS ne pourrait plus être maintenue sur orbite : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur le territoire américain ou européen ? » En effet, le module russe Zvezda, qui permet à la station de conserver son altitude, ne parviendrait plus à propulser les vaisseaux de ravitaillement en carburant de la station. Les 420 tonnes de l’ISS pourraient alors s’écraser sur Terre. Toutefois, la Nasa a de nouveau affirmé que la collaboration entre États-Unis et Russie sur l’ISS se poursuivait. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines », a rassuré Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. Pour l’instant, du moins.

    Au-delà de la science spatiale, d’autres disciplines et institutions pâtissent de ce conflit. À commencer par les mathématiques. Les sociétés de mathématiques française, américaine, canadienne et polonaise ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au 29e Congrès international qui devait se tenir à Saint-Pétersbourg en juillet. C’est au cours de cet événement majeur, organisé tous les quatre ans, que sont remises les prestigieuses médailles Fields. L’Union mathématique internationale (IMU) l’a remplacé par une rencontre en ligne : « Une perte de liens, surtout après deux années de confinement liées au Covid », déplore Mélanie Guenais, enseignante-chercheuse à l’université Paris-Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France. Mais les médailles seront, elles, bien remises « en présentiel » dans un nouveau lieu à fixer.

    « Nous sommes soulagés que le congrès n’ait pas lieu en Russie, en raison de la proximité du comité avec le pouvoir », poursuit la mathématicienne, qui déplore les effets néfastes pour les échanges « entre les écoles de mathématiques russe et française ». La Russie est, avec les États-Unis et la France, un leader mondial de cette discipline et suscite de multiples collaborations : 150 à 200 publications mathématiques sont corédigées chaque année par des scientifiques russes et français. Et, contrairement à une idée reçue, il est impossible de travailler seul dans le domaine de la recherche : « La communauté mathématique est plutôt bien soudée, les collaborations sont très nombreuses, y compris avec les disciplines voisines », ajoute Mélanie Guenais. Désormais, tout est suspendu.

    Quant aux institutions scientifiques, les ruptures entre la Russie et les pays occidentaux se multiplient. Aux États-Unis, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis fin, dès l’attaque des troupes russes, à son partenariat avec l’Institut Skolkovo de science et de technologie, situé près de Moscou. Le même jour, le gouvernement allemand a gelé toutes ses collaborations scientifiques avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. En France, le CNRS, un des principaux partenaires scientifiques de la Russie, avec plus de 2 000 publications annuelles signées par des équipes des deux pays, a arrêté « toute nouvelle forme de collaboration ». « La science n’a pas de frontières, mais les valeurs que toutes les communautés scientifiques portent et partagent ne peuvent tolérer cette guerre », a publié le CNRS.

    « La science au service de la paix »

    De son côté, le prestigieux Cern, plus grand centre de physique des particules au monde, dont la devise est « la science au service de la paix », a décidé de suspendre le statut d’observateur de la Russie, mais n’a pas expulsé le millier de chercheurs russes qui travaillent dans ses laboratoires. La Russie ne devrait pas, non plus, être exclue du projet international de réacteur à fusion expérimental Iter, basé en France. « Iter est un enfant de la guerre froide et est délibérément non aligné », a déclaré son porte-parole.

    En Russie même, les scientifiques ont rapidement protesté contre l’invasion militaire de l’Ukraine. Dès le 24 février, ils ont adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine : « Nous, scientifiques, ne pourrons plus travailler normalement. Conduire des recherches scientifiques sans coopération avec les collègues d’autres pays est inimaginable. » Les 6 900 signataires de ce texte rappellent que « les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science ». C’était déjà la conviction du grand physicien pacifiste Paul Langevin qui, en 1945, espérait avoir vu la dernière guerre mondiale. Dans son article « La science et la paix» (1), il écrivait : « Une des raisons qui me font espérer la fin prochaine des guerres est que celle-ci vient de s’étendre au monde entier et ne peut aller plus loin, puisque la Terre est ronde. (…) j’ai confiance, pour conjurer la guerre, dans le sens général du développement de la vie. »

    sciencescoopérationGuerre en Ukraine
    France24 - World

    Suspected killer of Argentine rugby star detained in Hungary

    Issued on: 23/03/2022 - 12:50

    Paris (AFP) – A far-right white nationalist suspected of shooting dead former star Argentine rugby player Federico Martin Aramburu in Paris at the weekend was arrested in Hungary overnight, French prosecutors said Wednesday.

    Loik Le Priol, a 27-year-old former soldier and member of the extreme-right GUD movement, is believed to have fired the fatal shot in Paris after an altercation in a cafe. Another far-right supporter who also fired on Aramburu remains on the run.

    A source close to the investigation told AFP that Le Priol had been arrested near Hungary's border with Ukraine.

    The killing occurred in the chic Saint-Germain district on the Left Bank of the French capital in the early hours of Saturday morning after Aramburu and friends became embroiled in an argument at a bar.

    The row at the Mabillon cafe at around 6:00 am on Saturday saw bouncers separate two groups, according to investigators.

    After leaving the scene, two men are believed to have returned and fired several shots from a car at Aramburu, a 42-year-old former Argentina international, who died at the spot.

    A 24-year-old woman arrested on Monday, who is believed to have driven the car, has already been charged as an accomplice to murder.

    'Clearly unstable'

    Le Priol, a former marine commando, was already known to authorities for his radical views and violent past.

    He is already being prosecuted over an alleged group assault in 2015 against a fellow member of GUD, a video of which was obtained by investigative journalism website Mediapart.

    An active, structured far-right student group from the late 1960s to the 80s, GUD has shrunk to something more like a "gang... about 10 people" said Jean-Yves Camus, a political scientist specialising in the far right.

    The French Navy told AFP that Le Priol was discharged for disciplinary reasons, having earlier developed post-traumatic stress following operations in Mali and Djibouti in 2013-15.

    The weekly Marianne reported that he had already been convicted twice of assault and once for drunk driving.

    In 2016, Le Priol launched a line of white nationalist clothing.

    "Everyone who knew Loik thought he had calmed down... last time I saw him in Paris, he had a girlfriend, life plans, seemed peaceful. We were happy that 'he was doing better'," YouTuber Julien Rochedy, who posed with one of the T-shirts, wrote on Twitter.

    "The extraordinary thing about the Le Priol case is that he was known for a long time as an individual capable of unrestrained violence," Camus said.

    "He was known to be especially impossible to control, including with his own buddies.... why did the military allow someone to join who was clearly unstable?" he asked.

    - 'Unspeakable pain' -

    Aramburu played as a centre or wing, winning 22 Argentina caps including at the 2007 World Cup in France where he scored a try as the Pumas beat the hosts in the third-place playoff.

    He played club rugby in France for Biarritz, Perpignan and Dax from 2004 to 2010, winning the Top 14 twice with Biarritz and later sitting on the club's board of directors.

    "There was an altercation, as there can be at the end of the evening," a former Biarritz Olympique player who was with him told AFP on condition of anonymity.

    "It was settled but the men came back and fired at Aramburu, who took three bullets."

    Since his retirement from sport, Aramburu had lived in Biarritz and worked for a tourism company.

    "This heinous crime and his death have left his family, friends and the world of rugby stunned and in unspeakable pain," a lawyer for Aramburu's family, Yann Le Bras, said in a statement on Sunday.

    © 2022 AFP

    Le Monde

    Roomba i7 + d’iRobot

    Nous aimons tous que notre intérieur soit propre. Malheureusement, le grand ménage est à peine terminé que l’impression de propreté est déjà ternie : des miettes du goûter se sont éparpillées sous la table, on a perdu quelques cheveux, les chiens et chats ont semé des poils. Et on ne voit que ça. Contrairement à nous, l’aspirateur robot peut nettoyer les sols autant de fois qu’on le souhaite sans ressentir de lassitude ni de fatigue.

    En nous basant sur notre expérience passée, nous avons écarté les robots d’entrée de gamme que nous estimons décevants à l’usage. La pire expérience étant d’acheter un appareil qui oublie de nettoyer certaines pièces, ou reste bloqué devant le moindre obstacle qu’il croise. Si vous désirez un modèle intelligent, efficace, capable de nettoyer tout votre intérieur, de manière personnalisée si nécessaire, penchez-vous sur le Roomba i7 + d’iRobot.

    Un robot intelligent qui se plie à tous les besoins

    L’i7 + aspire efficacement, tout en déjouant la plupart des pièges qui jonchent son parcours. Son application pour smartphone permet de le contrôler avec précision, et sa fonction d’évacuation automatique est précieuse.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 800€

    Le Roomba i7 + d’iRobot est suffisamment intelligent et agile pour évoluer dans toute la maison en faisant fi de la plupart des obstacles, sans se faire bloquer. Il aspire soigneusement toute la surface qu’on souhaite lui confier. Les possibilités de personnalisation offertes par l’application sont infinies, permettant à ce Roomba de s’adapter aux besoins quotidiens ou ponctuels de chaque utilisateur. Ses fonctions évoluent au fil des mises à jour proposées par iRobot. La marque met de nombreux accessoires et pièces détachées à la disposition des consommateurs, cet appareil devrait donc pouvoir vous accompagner pendant de longues années. L’entretien du i7 + est particulièrement rapide grâce à ses brosses qui s’encrassent peu et sa base d’autovidage, qui lui permet de décharger les poussières lui-même dés que son collecteur est plein. Notez qu’il existe une version dépourvue de cet accessoire, vendue 200 euros moins cher, baptisée i7. Mais nous pensons qu’elle constitue un moins bon investissement.

    Roborock S7

    Un robot particulièrement agile et soigneux

    Ce robot cartographie lui aussi l’habitation de manière précise et s’y déplace avec aisance, permettant de personnaliser le nettoyage par l’intermédiaire d’une application. Il nettoie méticuleusement le tour de chaque meuble ou objet et aspire efficacement.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 580 €.

    L’un des rares défauts du Roborock S7 est sa manie d’avaler les câbles électriques, une mauvaise habitude que l’on peut dompter en positionnant des zones interdites dans son application pour smartphone. Cette application offre de nombreuses possibilités pour adapter le nettoyage aux besoins : aspiration de toute la maison, d’une seule pièce, voire d’une zone. Le S7 dispose également d’un accessoire supplémentaire, une serpillière vibrante pour un nettoyage complet des sols en un seul passage : aspiration + essuyage humide.

    Eufy RoboVac G30 Edge

    Un valeureux petit robot au prix accessible

    Si vous avez un budget serré, mais que vous souhaitez vous offrir un aspirateur robot qui ne soit pas un gadget décevant, le RoboVac G30 Edge nous semble un bon candidat. Il aspire efficacement sans oublier des pièces ou les recoins.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 339,99 €.

    Avec un budget limité, il faut forcément faire des concessions. Mais s’il y a bien un point sur lequel il ne faut pas rogner, c’est l’intelligence de navigation. L’aspirateur robot doit être capable de se déplacer partout dans le logement sans y rester coincé et aspirer avec un minimum d’efficacité. Si on prend le temps de mettre les câbles électriques hors de sa portée, c’est exactement ce que fait le RoboVac G30 Edge. En revanche, l’entretien des brosses est plus pénible et les possibilités de personnalisation du nettoyage sont réduites au strict minimum : on est obligé de faire tourner le robot dans toute la maison à chaque fois qu’on le démarre. Moyennant quoi il parvient à garder la maison propre.

    iRobot Roomba j7 +

    Nettoyer avec plus de discernement

    Nouveau modèle haut de gamme d’iRobot, le j7 + est le meilleur robot que nous ayons testé à ce jour. Son système de reconnaissance d’objets s’est montré d’une grande efficacité, et ses performances d’aspiration supérieures à celles du i7+

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    * Au moment de la publication, le prix était de 999 €.

    Ce qui distingue ce robot de ses concurrents, ce sont les technologies qu’il embarque. Peu importe le type de caméra qu’il utilise, le nombre de capteurs qu’il renferme, les algorithmes qui lui dictent ses déplacements, c’est son efficacité qui impressionne au final. Le j7 + est capable de reconnaître le type d’obstacles qui pourrait le gêner, et d’éviter par exemple les câbles qui posent problème à tant de robots. Si l’utilisateur prend le temps, il peut même aider le robot à apprendre quels objets contourner après chaque cycle de nettoyage. Le j7 hérite aussi de toutes les qualités du Roomba i7 : un entretien facilité, des possibilités de personnalisation du nettoyage très intéressantes et une base d’évacuation automatique pour la version j7 +. Sa capacité d’aspiration, elle, est améliorée. A noter, ce robot est disponible dans une version dépourvue de base d’évacuation, baptisée Roomba J7, vendue 250 € moins cher. Nous ne conseillons pas forcément cette économie tant cet accessoire s’avère pratique.

    Dans ce guide, nous évoquerons également d’autres aspirateurs robots que nous avons testés et appréciés, même si pour diverses raisons, nous les avons jugés moins performants.

    Notre sélection des meilleurs aspirateurs robots

    Le test complet

    Pourquoi nous faire confiance ?

    Je teste des aspirateurs robots depuis 10 ans. J’ai développé la rubrique « Maison » du site de high-tech Les numériques, au sein duquel j’étais notamment responsable des tests d’aspirateurs robots. En plus d’évaluer ces appareils dans un laboratoire dédié pour mesurer leurs performances pures dans un environnement contrôlé, j’ai toujours complété mes essais par des tests en situation. Il m’a toujours paru indispensable d’évaluer la capacité de ces appareils à évoluer dans un véritable intérieur, réellement meublé, un logement qui vit, dans lequel les choses ne sont pas toujours à la même place. Autant dire que mon appartement a vu passer des dizaines et des dizaines de robots.

    J’ai passé de longues heures à échanger avec les fabricants, avec des ingénieurs spécialisés, à comprendre comment fonctionnent ces robots et comment s’articule le marché. J’ai aussi eu l’opportunité de visiter des usines afin de comprendre comment ces appareils sont conçus, quelles sont les étapes de leur élaboration, et comment ils sont testés par les fabricants avant la commercialisation. Désormais journaliste indépendante, je suis toujours avec la même appétence les sorties de nouveautés, que je teste et prends en main régulièrement chez moi, en situation.

    Les aspirateurs robots sont-ils enfin efficaces ?

    Pendant un temps, les robots ont souffert d’une mauvaise réputation. Il n’était pas rare d’entendre au détour d’une conversation « ça ne sert à rien, ça ne fonctionne pas ». Le produit a notamment été pénalisé par l’arrivée massive d’appareils coûtant une centaine d’euros, souvent de piètre qualité, à la puissance d’aspiration insuffisante, se comportant sans une once d’intelligence. Equipés de peu de capteurs, ils avaient une fâcheuse tendance à rester bloqués ou à se perdre loin de leur base de chargement.

    A vrai dire, même les robots moyen de gamme pouvaient décevoir il y a quelques années. Les choses ont heureusement évolué : les robots de nouvelle génération sont désormais tous connectés, la plupart aspirent efficacement les sols et sont plutôt doués pour se déplacer dans nos logements. Ils sont tout à fait capables de maintenir la maison propre, même en présence d’animaux domestiques. Beaucoup sont suffisamment agiles pour fonctionner en votre absence, sans surveillance.

    Sans surveillance, mais pas sans préparation : avant de lancer le robot, mieux vaut préparer chaque pièce à son passage. Il n’est plus nécessaire de ranger les chaises sur la table comme on le faisait il y a quelques années, mais il faut penser à ouvrir les portes des pièces qu’on souhaite nettoyer. Même si l’aspirateur s’adapte à un logement dans lequel il y a de la vie (des choses qui changent de place, des chaussures ou un sac qu’on dépose dans l’entrée…) mieux vaut ranger un minimum ce qui traîne au sol. Evitez d’y laisser des chaussettes, du linge sale, des jouets… Les fans de déco doivent aussi savoir que les robots ont du mal à gérer les petits tapis fins, sur lesquels ils peinent à monter, et qu’ils ont tendance à repousser devant eux et à replier. Les tapis à franges peuvent poser problème aussi, comme les pieds de meubles évasés (tabouret de bar, pied de lampe…)

    L’idéal est d’observer comment le robot évolue après son déballage, lors de ses deux ou trois tout premiers cycles. Cela permet de bien comprendre comment préparer le logement. On y apprend, par exemple, qu’il est nécessaire de déplacer un meuble de quelques centimètres pour permettre à l’aspirateur de passer, ou de cacher quelques câbles. La grande majorité des robots conserve une fâcheuse tendance à s’empêtrer dans les câbles électriques.

    Que faire avec les obstacles qu’on ne peut pas déplacer ? Les fabricants travaillent à trouver des solutions, le Roomba j7 + est par exemple doté d’un système de reconnaissance automatique des objets. Beaucoup d’appareils modernes permettent de régler ce problème de façon manuelle, en posant des délimitations virtuelles dans une application. On interdit ainsi certaines zones à l’aspirateur sans devoir poser des balises « physiques », sous la forme de petites bornes ou de bandeaux magnétiques comme il y a quelques années (voir notre partie consacrée à la programmation des robots).

    Est-ce qu’un aspirateur robot peut remplacer un aspirateur ? Pas totalement : il s’agit d’un excellent complément qui garde les sols propres au quotidien et retarde le moment où l’on doit sortir l’aspirateur classique. Un robot élimine les poussières incrustées dans les tapis et moquettes moins efficacement qu’un aspirateur. Il y a certaines zones auxquelles le robot ne peut accéder pour des raisons pratiques : les espaces restreints entre les meubles ou les fameuses « forêts » de câbles. En contrepartie, il accède à certains espaces plus facilement que vous avec votre aspirateur, par exemple le dessous de certains meubles (canapé, lit, table basse…).

    Quid des coins et des bordures ? Les robots ne les nettoient généralement pas à la perfection, comme nous l’ont confirmé nos tests, quelle que soit la forme de leur coque (ronde ou en D), quelle que soit la longueur de leur brossette, Toutefois, si on programme des cycles fréquents, la poussière n’a pas le temps de s’y accumuler, d’autant qu’il est plus facile d’aspirer des moutons, des cheveux, ou de la poussière fine, que le sable coloré utilisé pour nos tests.

    Notez aussi que tous les modèles ont tendance à projeter autour d’eux les déchets un peu épais (comme la litière pour chats) avec leur brossette latérale, surtout quand ceux-ci sont présents en quantité. Encore une fois, programmer son robot tous les jours évite l’accumulation de petites poussières, litière, miettes… et permet d’avoir un sol toujours propre. Les robots ne montent pas (pas encore ?) les escaliers mais ils n’y tombent plus non plus. Certains modèles qui cartographient sont capables de mémoriser la carte de plusieurs étages.

    Comment nous les avons sélectionnés

    En nous basant sur notre expérience, nous avons sélectionné sept robots. Le but étant de choisir des modèles suffisamment intelligents et performants pour donner satisfaction. Nous avons volontairement écarté les robots d’entrée de gamme à petit prix, que nous estimons trop peu évolués et décevants à l’usage. La pire expérience étant sans doute de s’offrir un appareil qui oublie de nettoyer certaines pièces, qui omet d’aspirer les miettes sous la table faute de précision, et qui reste bloqué sur le moindre obstacle qu’il croise. De tels appareils finissent généralement dans un placard ou sont revendus d’occasion. Même si on ne l’a payé qu’une centaine d’euros (ce qui semble alléchant face aux sommets de gamme à plus de 1 000 euros), c’est toujours trop cher pour un appareil qui ne rend pas le service attendu. Si on ne dispose pas du budget nécessaire, nous pensons sincèrement qu’il vaut mieux renoncer à son achat ou attendre les périodes de promotions, qui ne sont pas rares pour ce produit-là.

    Nous avons donc opté pour des modèles de milieu de gamme principalement, en privilégiant des références récentes développées par des fabricants historiques de ce marché comme iRobot, Neato ou Roborock. Nous avons aussi sélectionné un modèle du spécialiste de l’entretien des sols Rowenta, qui s’essaie aux robots depuis quelques années. Nous avons également mis à l’épreuve l’un des robots de la marque américaine Shark, récemment arrivée en France, qui se lance sur le secteur des robots avec des modèles aux caractéristiques prometteuses pour des prix accessibles.

    L’absence de certains acteurs dans notre sélection (tels que Xiaomi ou Dreame par exemple) peut surprendre alors que certains modèles parmi leurs gammes peuvent s’avérer performants. Mais nous avons volontairement écarté les marques qui n’ont pas de présence officielle en France. Par exemple, si Xiaomi est bien présent dans l’Hexagone, la marque n’y distribue pas officiellement ses aspirateurs robots, on ne peut se les procurer que via des marketplaces. Nous avons fait ce choix car les aspirateurs robots sont des appareils bardés de capteurs et de moteurs, et que leurs déplacements, ainsi que le nettoyage répété, peuvent les soumettent à rude épreuve. Un SAV efficace et accessible nous paraît indispensable, tout comme la possibilité, passées les 2 années de garantie, de faire réparer l’appareil sans l’envoyer à l’autre bout du monde.

    Achats à l’étranger par Internet : nos conseils pour éviter les pièges

    Nous n’avons fait qu’une exception dans notre sélection : la marque Eufy, qui avait récolté des éloges dans un précédent guide et dont nous avons tenu à vérifier les performances. Son distributeur est basé à Hong Kong, mais nous avons pu vérifier que son service client répondait en français et que son SAV se trouvait en Allemagne.

    Pour sélectionner les robots à tester, nous avons privilégié les modèles qui cartographient le logement, parce qu’ils sont doués d’une intelligence de navigation qui leur permet de bien mieux s’adapter à l’environnement dans lequel ils évoluent. Un robot a beau aspirer avec puissance et avoir toutes les qualités possibles, s’il reste bloqué au moindre obstacle qu’il croise, l’expérience sera décevante. L’appareil doit pouvoir se déplacer avec agilité dans un intérieur quel qu’il soit (avec des meubles et des objets pas toujours à la même place) en s’y adaptant. il doit pouvoir retrouver son chemin et rejoindre sa base de chargement. Rien de plus décevant en rentrant à la maison que de retrouver son robot bloqué à cheval sur un pied de lampe. La navigation est la partie la plus difficile à développer pour les fabricants, et l’intelligence de navigation et l’agilité constituent sans aucun doute le critère le plus important, à placer à notre avis devant la capacité d’aspiration.

    En plus d’être bardés de capteurs, les robots qui cartographient utilisent un télémètre, une caméra ou un système de lasers (LiDAR ou télédétection laser) pour établir un plan de l’habitation. Les moins précis évaluent la forme des pièces et leur superficie au sol, tandis que les plus évolués repèrent l’emplacement des meubles et éventuellement à chaque passage la position des obstacles.

    Les robots qui ne cartographient pas les logements utilisent un système de navigation aléatoire : ils suivent des schémas de déplacement prédéfinis, par exemple en zig-zag, dont ils s’écartent lorsqu’ils rencontrent des obstacles qu’ils détectent grâce à leurs capteurs. Ils ont tendance à faire demi-tour comme s’ils « rebondissaient » sur les meubles et objets. Ne sachant pas où ils sont déjà passés, ils peuvent donc repasser plusieurs fois au même endroit mais surtout oublier de larges zones, voire des pièces entières. Ils peuvent s’acquitter d’un travail satisfaisant dans de grandes pièces peu encombrées ou dans un studio peu meublé.

    Mais dans un intérieur composé de plusieurs pièces meublées, leurs prestations sont aléatoires. Par exemple, on ne les verra jamais nettoyer avec soin le dessous d’une table en contournant les pieds des chaises – c’est pourtant justement dans ces endroits qu’on a le plus besoin d’eux. Même s’ils sont moins chers, ils nous semblent beaucoup moins adaptés à un usage en situation, dans un intérieur normalement meublé.

    Les robots qui cartographient couvrent bien mieux la surface de votre logement, ils oublient nettement moins de zones. Mais parmi eux, tous les modèles ne se valent pas. Les écarts de performances sont moins visibles dans les grandes pièces non meublées, ils ressortent lorsque des obstacles sont présents.

    Nous n’avons pas cherché à réunir des aspirateurs robots dotés de la fonction lavage, dits « hybrides ». Toutes les marques réputées ne proposent pas encore cette fonction-là et nous souhaitions comparer les aspirateurs à fonctions égales. Néanmoins, certaines marques incontournables, telles Roborock et Rowenta, ne proposent plus que des modèles hybrides. Dans leur cas, nous avons évalué sommairement leur capacité de lavage. Notons au passage que ces modèles ne lavent pas les sols à proprement parler : ils emploient de l’eau pure, sans aucun additif détergent, et se contentent généralement d’essuyer le sol plutôt que de le frotter. Néanmoins, nous avons été agréablement surpris par leur capacité à faire disparaître les tâches fraîches sur le carrelage, telles les traces d’eau ou de café.

    Nous avons sélectionné des robots de marques bien installées dans le domaine des aspirateurs robots. En premier lieu, c’est l’assurance d’avoir accès à des mises à jour logicielles (qui peuvent parfois faire évoluer la manière dont le robot fonctionne et se déplace) ainsi qu’à des mises à jour de l’application. Cela garantit aussi qu’au fil des évolutions des OS des terminaux mobiles, le robot sera toujours compatible et pilotable. Cela revêt une importance particulière dans le cas des robots connectés de nouvelle génération, dont de nombreuses fonctions sont liées à l’application.

    Voici les robots que nous avons testés : Neato Robotics D8, Roborock S7, iRobot Roomba i7 et i7 +, Eufy RoboVac G30, Rowenta X-Plorer Série 95 RR7975WH, Shark RV2001EU, iRobot Roomba j7/j7 +.

    Comment nous les avons testés

    Dans le cadre de ce comparatif, nous avons effectué de nombreuses mesures. Mais au-delà de ces tests, un bon aspirateur robot est surtout un appareil qui correspond à vos besoins et à vos habitudes. Les critères que nous détaillons ci-dessous n’ont pas la même importance pour chaque utilisateur : les télétravailleurs seront par exemple plus attentifs aux éventuelles nuisances sonores des robots.

    • Aspiration

    Pour évaluer les performances d’aspiration des robots, nous avons utilisé un mélange de litière pour chat (50 g) et de sable coloré (50 g), puis nous avons pesé le collecteur des robots avant et après leur passage pour mesurer la quantité aspirée. Nous avons choisi ces matières pour les difficultés qu’elles posent aux robots. La litière, notamment, est particulièrement difficile à aspirer car épaisse, lourde et irrégulière. Les robots ont tendance à la faire voltiger avec leurs brossettes. Ceux-ci aspireront bien plus facilement de la poussière fine, les moutons ou des cheveux.

    Si un robot n’aspire que la moitié des matières utilisées pour le test, cela ne signifie donc pas qu’il laissera sur vos sols la moitié de la poussière au quotidien. Mais chacun étant soumis au même protocole, cela nous permet par exemple de conclure qu’un robot qui aspire 70 % des matières aspire mieux qu’un autre qui en élimine 50 % (ce qui dépend à la fois de la puissance d’aspiration, mais également de la conception des brosses).

    Ces tests ont été réalisés à puissance standard puis à la puissance maximale, sur un petit tapis aux poils mi-longs (115 x 60 cm), sur une petite surface de carrelage (120 x 200 cm) sans obstacle. La surface de test a été aspirée et nettoyée avant et entre chaque cycle de test.

    Pour tester un aspirateur robot, il faut aussi évaluer sa réelle capacité à nettoyer un logement au quotidien, ce qui prend beaucoup plus de temps. Tous les aspirateurs ont parcouru le même appartement de nombreuses fois au cours de tests d’usage quotidiens répétés. Cela a permis de déterminer s’ils nettoyaient efficacement dans toutes les situations du quotidien, s’ils éliminaient des salissures comme la terre séchée ramenée par les chaussures, les longs cheveux, les poils d’animaux domestiques, ou la litière que les chats peuvent éparpiller. Ces tests-là ont été menés dans un appartement de 70 m² situé en environnement urbain, mêlant parquet et carrelage où vivent deux adultes et deux chats.

    • Navigation

    Pour vérifier si les robots couvraient bien toute la surface du logement, nous avons réparti 100 g de sable coloré dans le séjour, la salle à manger, la cuisine et l’entrée (carrelage et parquet). Puis nous avons pesé la quantité de matière aspirée. Le sable coloré nous a aussi permis de vérifier si des zones ou des pièces avaient été oubliées, ainsi que le soin accordé au nettoyage des coins et des bordures de plinthes.

    Nous avons ensuite évalué la capacité réelle de chaque robot à se déplacer dans un logement au quotidien, à s’y adapter, et à éventuellement s’y habituer en apprenant. Nous avons pu contrôler, par exemple, pourquoi certaines parties de l’habitation n’étaient pas couvertes, et vérifier si le robot se comporte bien face aux meubles. Passe-t-il sous la table basse et le canapé ? Ne reste-t-il pas bloqué sur le pied de lampe ? Nettoie-t-il soigneusement les abords d’une table ronde entourée de quatre chaises ? Etc…

    Tous les robots ont commencé le test par deux ou trois cycles classiques (un à deux passages sont nécessaires pour qu’ils établissent une cartographie des lieux). Nous leur avons donné accès au séjour, à la salle à manger, à la cuisine, à l’entrée, à la salle de bains, à un long couloir et à un bureau.

    En plus d’un parcours d’obstacles classique constitués par le mobilier, nous avons réalisé un cycle lors duquel nous avons multiplié les difficultés et observé le comportement de chacun des robots : une gamelle au milieu de la cuisine, une bouteille d’eau peu remplie, des chaussures au centre de l’entrée (bottines et baskets aux lacets défaits), de longs câbles que nous avons déroulés dans le séjour et un pèse-personne en plein milieu de la salle de bains. Cela nous a permis de vérifier si le robot identifiait ces obstacles, s’il bousculait les objets, les renversait, restait bloqué ou les contournait, etc.

    * Nous avons dû débloquer plusieurs fois le Neato D8 pour réaliser des mesures.

    • Entretien

    Nous avons évalué la commodité d’entretien de chaque robot en vérifiant notamment si le robot s’encrassait beaucoup (en particulier ses brosses), si les éléments se démontaient et se nettoyaient aisément, si le collecteur était simple d’accès et facile à vider, si le filtre s’encrassait rapidement… Si on ne peut pas se dispenser des corvées de nettoyage de certains éléments, elles sont plus fastidieuses avec certains robots qu’avec d’autres. Par exemple, les brosses équipées de lamelles en caoutchouc sont plus faciles à nettoyer quand des cheveux longs s’y emmêlent. Les poils d’animaux s’y incrustent beaucoup moins aussi que dans les brosses aux poils épais. En matière d’entretien, certaines applications envoient des rappels et fournissent de précieux conseils. Ils proposent même parfois des tutoriels vidéo, ce qui n’est pas inutile. (Voir notre partie consacrée à l’entretien).

    La contenance du collecteur peut sembler être un détail. Pourtant, il faudra s’acquitter régulièrement de sa vidange, surtout chez les personnes qui vivent avec un chat ou un chien. Si vous possédez des animaux domestiques à poils longs, connus pour semer des quantités de poils, un système d’évacuation automatique du collecteur est un choix vraiment pertinent, si vous pouvez vous permettre son prix. Il permet au robot de vider le contenu de son collecteur entre chaque utilisation. Sans ce système, et même en optant pour un robot doté d’un grand collecteur, attendez-vous à devoir vider le bac à poussière après chaque utilisation. De même, si vous souffrez d’allergie, cette fonctionnalité peut s’avérer intéressante (à condition d’opter pour une base qui collecte la poussière dans un sac). Car comme pour tous les aspirateurs sans sac, lorsqu’on vide le collecteur de poussière d’un robot, impossible d’éviter un minimum de contact avec la poussière.

    • Programmation

    Nous avons tenu compte des possibilités offertes par l’application. La plus importante est la possibilité de personnaliser le trajet du robot en délimitant des zones et des pièces, pour l’aider à ne pas se coincer systématiquement dans les mêmes pièges (voir notre partie consacrée à la programmation des robots). Mais l’application sert également à la programmation jour par jour ou hebdomadaire, et facilite la connexion au réseau WiFi. Elle permet de visualiser la cartographie du logement, aide à entretenir correctement l’aspirateur. Elle est parfois mise à jour avec de nouvelles fonctionnalités.

    • Bruit

    Nous avons mesuré le niveau sonore à 1 m (à l’aide d’une application sonomètre). Ce critère ne revêt pas une grande importance si le robot est capable de se débrouiller tout seul et que vous pouvez lui faire confiance pour accomplir sa mission en votre absence. Mais si jamais vous vous absentez rarement de votre domicile, par exemple parce que vous y télétravaillez quotidiennement, ce critère revêt plus d’importance.

    • Autonomie

    Nous avons mesuré l’endurance de la batterie en lançant des cycles à répétition jusqu’à épuisement du robot (à puissance standard). La plupart des modèles sont capables, en cours de nettoyage, de rejoindre leur base de chargement pour refaire le plein d’énergie lorsque leur batterie faiblit puis d’achever leur mission une fois la batterie chargée. Donc si vous avez une surface petite ou moyenne à nettoyer, l’autonomie importe peu. En revanche, si elle est importante, mieux vaut opter pour un modèle endurant. Tout simplement pour éviter qu’un cycle entier dure un temps infini (la multiplication de cycles entrecoupés de recharges pouvant rendre le nettoyage assez long). À savoir aussi : certains robots (comme le Roomba j7) calculent le temps nécessaire pour achever leur tâche et repartent donc en mission quand la batterie est juste suffisamment chargée (il n’est donc pas nécessaire d’attendre la charge complète de la batterie).

    • SAV

    Pour finir, nous avons pris en considération la facilité de se procurer des éléments et pièces détachées de rechange (brosse, brossette latérale, filtre) ce qui contribue à la durabilité de l’appareil. Certaines marques sont réputées pour fournir les pièces détachées pendant une longue durée. De même, la possibilité de changer la batterie du robot (très sollicitée) n’est pas négligeable. Nous nous sommes également renseignés sur le SAV et la présence d’un service client accessible en français. Nous avons encore tenu compte des retours et avis des consommateurs. Ces appareils bourrés de technologies nécessitent un certain investissement, il paraît donc primordial qu’ils puissent nous accompagner et nous rendre de grands services durant de longues années.

    Notre aspirateur robot favori : iRobot Roomba i7 +

    Roomba i7 + d’iRobot

    Un robot intelligent qui se plie à tous les besoins

    L’i7 + aspire efficacement, tout en déjouant la plupart des pièges qui jonchent son parcours. Son application pour smartphone permet de le contrôler avec précision, et sa fonction d’évacuation automatique est précieuse.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 800€

    Le leader historique du marché, iRobot, a démocratisé l’évacuation automatique de la poussière avec son Roomba i7 +, dont le contenu du bac à poussière est collecté dans un sac. Mais là n’est pas son seul atout. Ce robot navigue de manière intelligente dans toute l’habitation et offre de très nombreuses possibilités de personnalisation. Cela lui permet de s’adapter aussi bien aux besoins récurrents que ponctuels.

    Le Roomba i7 + est un modèle haut de gamme, même s’il ne s’agit pas du sommet de gamme chez iRobot. Toutefois, son prix ayant officiellement baissé depuis le lancement du nouveau fleuron (le j7 +), il devient plus accessible et d’autant plus digne d’intérêt. À noter que le même modèle existe dans une version i7 aux caractéristiques identiques, avec une base de chargement classique, sans évacuation automatique, vendu 150 euros moins cher. Nous déconseillons cette économie car cet accessoire nous paraît très utile. La base avec système « d’autovidage » est aussi vendue seule pour faire évoluer le Roomba i7, mais son tarif est alors assez prohibitif (450 euros).

    Pour commencer, quelques mots sur l’habileté du i7 + à évoluer dans un environnement domestique. Ce robot cartographie le logement entier (il peut même mémoriser les cartes de plusieurs étages) grâce à une caméra inclinée. Il connaît ainsi à l’avance la forme et la dimension des pièces ainsi que la position des meubles et objets. Ce système est complété par de nombreux capteurs. L’ensemble de son système de navigation lui permet de se déplacer entre les meubles avec aisance et surtout de bien couvrir les surfaces, quasiment sans oublier de zones (92 % de sable coloré aspiré lors de notre test de couverture des sols, et seulement une toute petite zone oubliée). De même, grâce à sa cartographie intelligente, il se déplace très facilement d’une pièce à l’autre, nettoyant éventuellement une seule pièce, voire une seule zone si on le lui demande. Il longe très bien les murs, les meubles et les plinthes. Il nettoie même le tour des objets avec soin – par exemple, il contourne de manière méthodique les pieds de chaises et de table.

    Quant aux coins, il ne les nettoie pas parfaitement mais ne démérite pas à cet exercice. Il aborde les meubles et objets qu’il croise sans brutalité, en ralentissant à leur approche. Quand il lui arrive de s’y cogner, aucun risque qu’il abîme un meuble de valeur par exemple, la tranche avant faisant office de « pare-chocs » grâce à son ressort amortisseur.

    Les seuls obstacles qui peuvent lui poser problème sont les câbles électriques, mais la grande majorité des robots ne s’en sort pas mieux. Il a même un peu moins tendance à s’y emmêler que d’autres modèles, peut-être grâce à ses extracteurs de débris qui remplacent les brosses classiques. Mieux vaut toutefois éviter de tenter le diable. L’application permet de placer des zones d’interdiction sur la cartographie pour éviter que le robot s’aventure là où il y a des câbles, et cela se fait très simplement. Les autres obstacles que nous avons semés sur son chemin ne lui ont pas posé de problèmes, de même que le mobilier habituel. Par exemple, il passe sans hésitation sous le canapé et la table basse et ne monte pas sur un pied de lampe. Comme la majorité des robots de ce comparatif, il monte en revanche sur le pèse-personne qu’il ne semble pas voir, mais sans jamais y rester bloqué.

    Parmi les robots testés, le Roomba i7 + ne fait pas preuve de l’aspiration la plus puissante, mais il s’avère efficace sur les sols durs et sur les tapis, sur lesquels il monte d’ailleurs sans difficulté. Lors de nos tests, il a collecté jusqu’à 94 % des matières utilisées pour les tests sur les sols durs et 68 % sur le tapis. Pour l’aspiration quotidienne de salissures « classiques », il s’en sort donc très bien. Bien vu de la part d’iRobot : dans l’application, on ne choisit pas la puissance d’aspiration, qui demeure toujours la même, mais l’intensité de nettoyage. Soit le robot passe une seule fois partout (« nettoyage quotidien »), soit il passe plusieurs fois dans les petites pièces mais une seule fois dans les grandes pour économiser la batterie (« nettoyage pièce »), soit il repasse deux fois dans chaque pièce (« nettoyage en profondeur »). L’utilisateur n’a donc pas de question à se poser quant à la puissance adéquate. En plus de ces options, le Roomba i7 + dispose de capteurs de saleté : lorsqu’il aspire des déchets en plus grande quantité, il estime que la zone est plus sale et insiste donc dessus. Cela fonctionne plutôt bien pour une colonie de miettes sous la table par exemple. Mais pour être certain d’obtenir les meilleurs résultats, nous recommanderions d’utiliser l’option « nettoyage en profondeur ».

    Nous pensons donc que le Roomba i7 + est particulièrement efficace dans le monde réel. Il est suffisamment petit, intelligent et agile pour nettoyer un logement entier (sans oublier de zones ou de pièces) en déjouant la plupart des pièges, sans rester bloqué. Si jamais quelques obstacles venaient à lui poser problème, cela se résout en quelques clics sur l’application, de manière aussi simple qu’intuitive.

    L’application, justement, offre de très nombreuses possibilités de personnalisation, qui signifient que les fonctions du i7 et du i7 + sont très complètes. On peut personnaliser la cartographie, nommer les pièces, placer des zones interdites et des zones spécifiques à nettoyer. Et surtout, chaque cycle, de même que chaque programmation, peut être personnalisé. Ce robot s’adapte ainsi très bien à tous les profils d’utilisateurs et à tous les besoins. Par exemple, lors de nos tests, nous avons enregistré une programmation dans nos favoris pour que le robot nettoie devant le bac à litière des chats et sous la table de la salle à manger chaque jour après le déjeuner. Il n’y a quasiment pas de limites à la personnalisation. De plus, iRobot a veillé à ce que l’application demeure intuitive. Si bien que tout se fait assez naturellement, y compris la connexion du robot au réseau lors de l’installation : l’utilisateur est guidé pas à pas.

    Enfin, l’évacuation automatique fait certes un peu grimper le prix de ce Roomba dans sa version i7 +, mais selon nous, ce système apporte beaucoup au quotidien. Le fait de ne plus avoir à vider le bac quotidiennement et de ne plus avoir de contact avec la poussière (le sac se referme à l’aide d’un petit clapet quand on le déloge de la base) est un vrai plus. Une fois qu’on a personnalisé la cartographie et programmé le nettoyage hebdomadaire selon ses besoins, il n’y a quasiment plus rien à faire. Il restera seulement à s’occuper du nettoyage du robot lui-même. Un entretien d’ailleurs facilité par les extracteurs de débris (deux rouleaux en caoutchouc) qui remplacent la brosse centrale. Les poils d’animaux n’y restent pas logés et les cheveux s’y emmêlent beaucoup moins. Résultat : un entretien plus rapide et moins fastidieux. La page d’accueil de l’application envoie des rappels lorsqu’une petite session d’entretien est nécessaire, ce qui est un plus.

    Il faut également signaler que pour ce robot comme pour les autres, iRobot fait évoluer son application régulièrement, via des mises à jour. Ce qui est appréciable, c’est que la plupart du temps, ces mises à jour n’ont pas vocation à corriger des dysfonctionnements d’une première version. Quand iRobot lance une mise à jour, tout est généralement au point. Les avancées proposées sont substantielles et offrent des fonctionnalités supplémentaires, ce qui n’est pas pour déplaire aux possesseurs de robots de la marque. À noter d’ailleurs que cela ne concerne pas seulement les robots les plus chers du catalogue.

    Autre point primordial : tous les accessoires et les pièces détachées peuvent être achetés en ligne sur la boutique d’iRobot, ainsi qu’auprès des distributeurs officiels spécialistes (en ligne ou en magasin). On peut donc se procurer très facilement des éléments pour garder son robot en état de fonctionnement (y compris pour les anciennes générations). Enfin, il est même possible de se procurer une batterie de rechange, ce qui contribue à assurer la longévité de l’appareil. En cas de problème, la marque américaine dispose d’un service client accessible en français. Quant au SAV, il a lieu en France.

    Des défauts non rédhibitoires

    Est-ce que le Roomba i7 + a des défauts ? Quelques-uns, comme tous les modèles du marché. Dans les avis d’utilisateurs parcourus sur divers sites, les consommateurs lui reprochent principalement son prix élevé (prix devenu plus accessible récemment, depuis le lancement de son grand frère j7 +).

    Pour profiter de toutes ses fonctionnalités, il est nécessaire de le connecter au réseau WiFi. L’aspirateur n’a pas besoin de capter le WiFi partout où il nettoie, mais l’endroit où vous placez sa base doit être couvert. Si vous ne souhaitez pas le connecter, l’achat d’un tel robot n’est pas adapté : optez pour un modèle plus simple.

    Il faut tenir compte des dimensions de la base, forcément plus imposante du fait du système d’évacuation automatique. Bien qu’elle ne soit pas des plus élégantes, son design reste assez passe-partout. Cette base doit être placée contre le mur avec un espace dégagé devant elle, avec quelques centimètres libres d’obstacles de chaque côté (selon les marques, les fabricants recommandent 20 à 30 centimètres de chaque côté).

    La base « autovidante » du i7 + présente un autre inconvénient : la nécessité d’acheter des sacs. Mais en contrepartie, ceux-ci peuvent accueillir le contenu de 30 réservoirs pleins (ce qu’iRobot évalue après environ 2 mois d’utilisation). Il faut savoir que ces systèmes font du bruit (pendant quelques secondes) lorsque le contenu du collecteur est aspiré.

    D’ailleurs si on peut adresser un reproche au Roomba i7/i7 +, c’est peut-être de ne pas disposer de mode silencieux. Et comme sa puissance d’aspiration n’est pas réglable, il faut toujours autant de bruit lorsqu’il fonctionne. À cet exercice il n’est pas le plus discret (64 dB mesurés), mais pas le plus bruyant non plus. Si vous êtes présent en télétravail par exemple, fermer la porte du bureau suffira à préserver votre tranquillité.

    Comme beaucoup de robots, il peut également avoir tendance à éparpiller les déchets les plus épais telle que la litière pour chat, surtout lorsqu’ils sont présents en quantité. Mais en le faisant fonctionner régulièrement, il laisse la place nette.

    Notre deuxième choix : Roborock S7

    Roborock S7

    Un robot particulièrement agile et soigneux

    Ce robot cartographie lui aussi l’habitation de manière précise et s’y déplace avec aisance, permettant de personnaliser le nettoyage par l’intermédiaire d’une application. Il nettoie méticuleusement le tour de chaque meuble ou objet et aspire efficacement.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 580 €.

    Présent en France depuis plusieurs années et spécialiste des aspirateurs robots, Roborock fait partie de ces acteurs chinois qui challengent les fabricants historiques du marché (au même titre qu’Ecovacs, Dreame ou Xiaomi). Ces marques utilisent des technologies éprouvées à des prix défiant la concurrence. C’est le cas du S7.

    Voilà un robot qui navigue de manière franchement intelligente dans la maison (utilisant un système de navigation laser dit LiDAR). Un seul passage lui suffit pour établir une cartographie précise de l’habitation. Ensuite, il se déplace de manière précise, rapide et intelligente, en couvrant bien toutes les surfaces (il collecte 98 % du sable coloré éparpillé dans notre appartement sans aucun oubli visible) et évitant la majorité des obstacles, qu’il contourne avec soin. De tous les robots de notre comparatif, c’est celui qui nettoie le plus rapidement le tour des pieds de chaises et de table, sans hésiter, sans laisser une miette.

    À ce petit jeu des obstacles, les seuls qui lui posent vraiment problème sont les câbles électriques, dans lesquels il s’emmêle presque systématiquement. L’application permet de résoudre ce problème relativement facilement, en interdisant ces zones. C’est d’ailleurs fortement recommandé, sinon, le S7 pourrait très bien faire tomber un smartphone en charge ou une lampe. Attention aussi aux lacets : il peut parfois s’y emmêler et traîner les chaussures derrière lui.

    L’efficacité d’aspiration est également au rendez-vous, sur les sols durs comme sur les tapis et moquettes (il aspire jusqu’à 94 % de matières test sur le carrelage et 80 % sur le tapis). Il détecte d’ailleurs ces surfaces, sur lesquelles il augmente automatiquement sa puissance d’aspiration. Il fait aussi place nette le long des murs et dans les coins. Sa brosse est équipée de lamelles en caoutchouc dans lesquelles les poils ne s’incrustent pas, qui s’avère plus facile à nettoyer que les brosses composées de rangées de poils. L’entretien s’en trouve facilité.

    Quant à l’application, elle offre de très larges possibilités de personnalisation : placement de zones interdites, personnalisation de la forme et du nom des pièces, personnalisation des programmations… Mais cette appli est moins intuitive que celle d’iRobot ; elle nécessite de « fouiller » un peu. Les technophiles seront sans doute plus à l’aise avec elle que le grand public. Parmi les atouts du S7, notons également une autonomie impressionnante (nous avons mesuré 3 h 10 en mode standard).

    Au chapitre des défauts en revanche, le S7 est équipé d’un petit collecteur qui se remplit rapidement. Surtout, son ouverture est située à la base du bac ; il faut donc prendre l’habitude de le retourner pour se rendre jusqu’à la poubelle, faute de quoi on sème tous les déchets aspirés. Une base avec évacuation automatique compatible existe en option (à 299 €).

    Le S7 propose une fonctionnalité supplémentaire : il est équipé d’une serpillière vibrante placée sur un support à glisser sous le robot, que l’on n’est pas forcé d’utiliser. Nous l’avons mis à l’épreuve (sans tester cette fonction selon un protocole détaillé). Elle élimine sans problème les taches du quotidien (taches d’eau ou de café sur le carrelage par exemple) et surtout, elle se soulève lorsque le robot monte sur un obstacle ou un tapis, ce qui est assez surprenant. Les paramètres de « lavage » peuvent être réglés dans l’application.

    À savoir tout de même que si Roborock sort des mises à jour régulières de son application, la marque peut avoir tendance à laisser traîner quelques fonctionnalités pas complètement au point (comme les cartographies pour plusieurs étages proposées en version « beta »). Plus ennuyeux : les consommables ne sont pas disponibles partout. Sur son site, Roborock renvoie directement sur Aliexpress pour les commander. On peut également s’en procurer sur Amazon, mais via des revendeurs partenaires présents sur la marketplace.

    Enfin, la marque, dont le SAV a lieu en Europe (par mail avec réponse en français), ne vend pas de batteries de remplacement. En cas de problème de cette nature, il faudra se retourner vers le SAV, et espérer qu’il puisse changer la batterie pour une somme raisonnable.

    * Le Rowenta ne parvient pas à monter sur notre tapis de test.

    On recommande aussi : Eufy RoboVac G30 Edge

    Eufy RoboVac G30 Edge

    Un valeureux petit robot au prix accessible

    Si vous avez un budget serré, mais que vous souhaitez vous offrir un aspirateur robot qui ne soit pas un gadget décevant, le RoboVac G30 Edge nous semble un bon candidat. Il aspire efficacement sans oublier des pièces ou les recoins.

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    *Au moment de la publication, le prix était de 339,99 €.

    Cet aspirateur est un peu le Petit Poucet de notre comparatif. Plus simple, offrant des fonctionnalités moins étendues mais surtout plus accessible, il convient aux utilisateurs qui ont un budget serré. Si on s’accommode de ses fonctions réduites à la portion congrue, et d’un entretien un peu plus laborieux, il se débrouille très bien dans un environnement domestique et aspire efficacement.

    Pour commencer, l’Eufy RoboVac G30 Edge surprend par sa taille. Il est tout petit et tout fin, si bien qu’on pourrait craindre qu’il reste bloqué au moindre obstacle. Pourtant, dans les faits, ni les seuils de porte ni les tapis ne lui font peur. Cela lui permet en outre de se faufiler assez facilement partout, par exemple sous la plupart de nos meubles. Il ralentit à l’approche des obstacles et se débrouille particulièrement bien pour nettoyer le tour de tous les objets dans l’appartement de test, y compris le contour des pieds de chaises et de table. Il le fait certes moins précisément que des robots comme ceux d’iRobot ou le Roborock S7, mais la prestation est plus qu’honorable. De la même manière, il a très bien couvert la surface que nous lui avons confiée, collectant une bonne partie du sable coloré que nous avons éparpillé (86 %). Il oublie certes quelques petites zones, mais le résultat est très satisfaisant.

    Il aspire également avec efficacité, aussi bien sur les sols durs comme le carrelage et le parquet (jusqu’à 94 % de matières de test ramassées) que sur les tapis et moquettes (jusqu’à 72 % de déchets aspirés). En outre, la fonction de détection de surface (nommée Boost IQ) fonctionne très bien, puisque les tapis sont détectés et aspirés avec une puissance supérieure.

    En mode de fonctionnement standard (puissance d’aspiration la plus faible), le G30 est aussi le plus discret de notre sélection (54 dB) alors que ses performances d’aspiration demeurent tout à fait correctes (sur le carrelage, dans cette configuration, il aspire encore 88 % des matières).

    Concernant les obstacles qui peuvent poser problème au RoboVac G30 Edge, il faudra surveiller en priorité les câbles électriques dans lesquels il s’emmêle sans ménagement et la gamelle d’eau des animaux (lors des tests, il a bousculé la nôtre à plusieurs reprises, semblant ne même pas la voir). Il est à noter que ce robot fournit une cartographie après chaque nettoyage (dans l’historique) mais que celle-ci n’est pas personnalisable. On ne peut même pas y positionner de zones de délimitation virtuelles. Pour les obstacles qui poseraient problème, il faudra donc préparer le terrain. Pour cela, deux possibilités : soit ranger soigneusement, notamment les câbles, soit placer des rubans magnétiques qui servent de délimitation. Deux rouleaux sont fournis, qu’il faut couper à la bonne dimension. On peut facilement les dissimuler sous un seuil de porte par exemple, mais pour une gamelle, il faudra accepter qu’ils restent visibles ou les mettre en place avant chaque cycle.

    Si vous recherchez un robot qui permet de personnaliser le nettoyage en fonction des pièces, voire des zones, passez votre chemin. Le RoboVac G30 n’est pas de ceux-là. L’application permet principalement de choisir le mode d’aspiration, de lancer un cycle à distance ou de programmer le fonctionnement du robot (chaque jour à des heures différentes si on le souhaite). En bref, voilà un petit robot qui en fait peu, mais qui le fait bien : il aspire efficacement et se débrouille dans un appartement, à condition de préparer un peu le terrain (notamment le rangement des câbles). Il faut également savoir que sa brosse centrale, composée d’épaisses rangées de poils, retient plus facilement les cheveux, poussières et poils d’animaux. Elle nécessite donc un peu plus d’entretien que certains concurrents dotés de brosses en plastique.

    L’Eufy peut constituer un bon choix si on n’a pas besoin de personnaliser son nettoyage ou si on ne souhaite pas dépenser trop. Notez que le service client est accessible en français (SAV en Allemagne). Les accessoires et pièces (batteries comprises) sont disponibles sur la boutique Anker d’Amazon et sur le site d’Eufy directement ainsi que chez les revendeurs (mais principalement via des marketplaces).

    Notre choix d’aspirateur robot haut de gamme : iRobot Roomba j7 + et j7

    iRobot Roomba j7 +

    Nettoyer avec plus de discernement

    Nouveau modèle haut de gamme d’iRobot, le j7 + est le meilleur robot que nous ayons testé à ce jour. Son système de reconnaissance d’objets s’est montré d’une grande efficacité, et ses performances d’aspiration supérieures à celles du i7+

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    * Au moment de la publication, le prix était de 999 €.

    Le Roomba j7 + est le dernier-né d’iRobot. Sa promesse ? Encore plus d’intelligence grâce à une caméra capable de reconnaître les objets pour mieux les appréhender. Si vous n’avez pas de limite de budget, ce robot fait preuve d’une lucidité rare. Comme son petit frère, le J7 + se décline en deux versions, l’une équipée d’une base avec système d’évacuation automatique (j7 +, que nous avons testée), l’autre sans (j7), facturée 250 euros moins cher.

    Le Roomba j7 + hérite de toutes les fonctionnalités et tous les atouts du Roomba i7 parmi lesquelles des possibilités de personnalisation accrues, une application intuitive et toujours une appréciable durabilité grâce à la disponibilité des pièces détachées et consommables qui fait la force de la marque iRobot. Le j7et le j7 + conservent aussi les extracteurs de débris qui nécessitent un entretien moins régulier que celui d’autres robots.

    La base du j7 +, équipée d’un système d’évacuation automatique, a changé de design. Plus esthétique, pourvue d’une languette en cuir, elle est également plus large mais plus basse, afin de se fondre plus facilement dans le décor (par exemple dissimulée au bout d’un canapé). Le robot s’est lui aussi refait une beauté, ne conservant qu’un unique bouton et arborant un revêtement façon aluminium brossé.

    Il utilise surtout un nouveau système de navigation qui recourt à une caméra placée sur sa tranche. Celle-ci est donc capable de voir les obstacles placés au plus près du sol. Elle est même en mesure d’identifier ceux qui seraient susceptibles de poser problème. Lors de nos tests, la réactivité du j7 + s’est avérée bluffante. Si un câble est sur son passage, il s’en approche, le détecte (l’anneau lumineux du Roomba devient bleu) et le contourne en laissant une marge suffisamment large pour ne pas s’emmêler les brossettes. Si l’obstacle lui barre la route, il n’hésite pas à faire demi-tour pour trouver un autre chemin. Par exemple, pendant nos tests, nous avons étendu un câble entre notre salon et notre entrée, puis avons commandé au j7 d’aller nettoyer l’entrée. Une fois arrivé face au câble, il a semblé évaluer la situation puis a rebroussé chemin pour faire un grand tour par notre cuisine, et aller aspirer l’entrée.

    Lors des deux premiers cycles, l’application demande d’allumer les lumières pour que le robot établisse une carte de l’habitation, ce qui n’a pas manqué de nous surprendre. Une fois la cartographie élaborée, le j7 nettoie heureusement toutes les pièces même plongées dans le noir.

    Après chaque nettoyage, le robot met à jour sa cartographie. Il suggère à l’utilisateur de prendre quelques minutes pour le rendre plus intelligent. Comment ? Le J7 demande de consulter l’historique de nettoyage, où il a placé des photos des zones qui lui ont semblé délicates ou problématiques. Lors de nos tests, il a le plus souvent pointé des câbles ou des multiprises, mais aussi une chaussette égarée à son attention. Il suffit de faire défiler les photos et d’indiquer le type d’obstacle : est-il présent ponctuellement ? Est-il habituel ? Si c’est le cas, le j7 propose de placer une zone d’interdiction sur la cartographie. Le système est véritablement efficace et pertinent.

    Jamais le j7 ne s’est empêtré dans un câble ou n’est resté bloqué où que ce soit. Son intelligence va donc probablement s’améliorer au fil des utilisations, du temps et des apprentissages (car si on prend le temps, le j7 apprend). iRobot va sans doute aussi enrichir sa base de données. Finalement, le seul obstacle qu’il a semblé ne pas « voir » est la gamelle de nos chats, entièrement chromée, qui pose problème à la plupart des robots. Il l’a bousculée et poussée sans pour autant la renverser.

    En se déplaçant dans l’appartement de test, le J7 + a nettoyé d’abord toutes les zones non encombrées pour ensuite terminer par celles où figuraient des obstacles (par exemple, il a nettoyé toute la partie dégagée de la salle à manger avant de s’attaquer aux pieds de chaises et de table). Puis il s’est occupé des contours (plinthes et coins). Si bien que même lorsqu’on le programme pour nettoyer une seule fois la surface, il repasse plusieurs fois sur certaines zones. Il couvre très bien la surface confiée sans oublier de zones (il a aspiré 96 % de notre sable coloré sans aucun oubli visible). Enfin, iRobot promet une puissance d’aspiration supérieure, ce que nos mesures confirment. Sur les sols durs, le j7 + aspire jusqu’à 98 % de nos matières de tests et 74 % sur notre tapis. À noter d’ailleurs que sur les sols durs, les performances sont presque équivalentes quand on programme un unique passage du robot. L’option « nettoyage en profondeur » n’est donc plus forcément la plus pertinente.

    Si certains fabricants se sont déjà essayés à la reconnaissance d’objets, iRobot relève ce défi avec brio. Le j7 + est le robot le plus intelligent que nous ayons eu l’occasion de tester à ce jour. Même si rien ne garantit qu’il le reste, il est certain qu’il demeurera à la pointe pendant des années et qu’il faudra attendre un bond technologique pour qu’il soit dépassé.

    La concurrence

    L’Eufy X8 vient juste d’être lancé à 500 euros (il est décliné en version X8 Hybrid coûtant 50 euros supplémentaires). Il utilise un système de laser (LiDAR), offre des possibilités de personnalisation bien plus larges que le RoboVac G30 que nous avons testé dans ce comparatif. Ce modèle plus haut de gamme promet une intelligence de navigation améliorée. Eufy est une marque du groupe Anker, elle dispose d’un catalogue particulièrement riche.

    Le Shark RV2001EU, que nous avons testé, présente quelques défauts de jeunesse (comme des oublis de passage le long des murs, une application un peu sommaire et perfectible ainsi qu’un collecteur dont la conception mérite quelques améliorations), le système de navigation s’est montré plutôt fiable et les performances d’aspiration très correctes. Les marques américaines Shark (pour l’entretien des sols) et Ninja (pour les appareils culinaires), qui font partie du même groupe, se sont officiellement lancées en France il y a environ un an. L’entreprise développe elle-même ses produits, avec une démarche qui donne une large place à l’expérimentation par les utilisateurs et aux avis des consommateurs. Elle a récemment commercialisé une gamme complète d’aspirateurs robots, vendus à des prix accessibles.

    Le Samsung JetBot se positionne dans le haut de gamme, il a été lancé à 1 500 €. Au programme : évacuation automatique, reconnaissance d’objets grâce à l’intelligence artificielle, et de curieuses chenilles en guise de roues. Plus épais que la moyenne (13,6 cm de hauteur), il se faufilera moins facilement sous certains meubles.

    Le Neato Robotics D8 est fabriqué par un spécialiste des aspirateurs robots, qui bénéficiait il y a encore quelques années d’une certaine avance technologique avec son système de navigation utilisant un télémètre laser. Mais depuis, les concurrents ont progressé et plus vite. Dans le cadre de ce comparatif, nous avons testé le D8 à deux reprises, avant et après une mise à jour majeure. Avant la mise à jour, le D8 s’est avéré lent, un peu pataud dans ses déplacements, a eu tendance à se perdre, à hésiter, à rebrousser chemin et oublier des zones entières… Après la mise à jour, il ne restait plus bloqué dans des endroits improbables, mais ne s’aventurait plus sous certains meubles sous lesquels il avait pourtant la place de passer. L’application couplée au D8 offre des possibilités trop limitées par rapport à des modèles vendus à un prix équivalent – à commencer par le Roomba i7.

    Le Rowenta X-Plorer Série 95 (RR7975WH) offre d’excellentes prestations. Si après nos tests, nous ne l’avons pas retenu parmi les modèles phares, c’est principalement pour les difficultés qu’il rencontre à monter sur les tapis. Il peut cependant constituer une alternative pertinente au Roomba i7 pour ceux qui n’ont pas de tapis chez eux. Cet appareil dispose d’un système de navigation vraiment efficace, offre des performances d’aspiration de qualité (surtout sur les sols durs où il collecte jusqu’à 90 % de nos matières de test) et couvre plutôt bien les surfaces malgré quelques oublis. Enfin, son application intuitive et évoluée offre elle aussi des possibilités de personnalisation fort intéressantes. Le tout avec une fonction serpillière, puisque c’est l’option choisie par Rowenta sur toute sa nouvelle gamme. Les fabricants historiques d’aspirateurs comme Rowenta entendent bien occuper le terrain des robots. Si la marque a tâtonné pendant plusieurs années, s’essayant à des robots équipés d’un système de filtration cyclonique (comme les aspirateurs traîneaux sans sac), s’essayant à la navigation aléatoire puis semi-aléatoire, le fabricant français semble avoir trouvé la formule.

    Le Miele Scout RX3 promet une navigation intelligente, une aspiration efficace et un capteur d’images pouvant faire office de caméra de surveillance (une fonction baptisée Home Vision HD). Nous n’avons pas testé ce modèle parce qu’il n’était pas sorti quand nous avons finalisé notre sélection. Mais les précédentes générations de la marque nous ont modérément convaincus.

    D’autres spécialistes de l’entretien des sols ont fait une brève apparition, à l’instar de Dyson, qui a d’ailleurs investi des sommes très importantes pour développer son robot haut de gamme (360 Eye) il y a quelques années avant de déserter ce marché en France. La marque LG a aussi disparu du paysage français des robots. Pendant le premier semestre 2021 (selon les chiffres de l’institut GfK, hors ventes directes et marketplaces), plus de 100 000 aspirateurs robots ont été vendus, pour un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros (soit +50 % par rapport au premier semestre 2019). Il s’agit donc d’un secteur en croissance même s’il demeure encore un marché de niche (un peu plus de 2 % des foyers français seraient équipés selon Kantar). Autre phénomène : la croissance de valeur (+42 % en 2020 selon le Gifam) tend à montrer que les consommateurs optent pour des appareils plus coûteux aux fonctionnalités plus élaborées. Si iRobot demeure de loin le leader incontesté du marché, la concurrence est dynamique. Les acteurs y sont de plus en plus nombreux. Le fabricant doit notamment faire face à certaines marques asiatiques comme Ecovacs, Dreame, Xiaomi ou encore Roborock, qui avancent à grands pas sur le plan des technologies et parviennent à maintenir des prix plutôt agressifs. Ces marques ne sont pas toutes officiellement distribuées en France.

    A venir…

    Il y a fort à parier que les robots « hybrides », capables d’aspirer et de nettoyer, vont continuer à se multiplier. D’ailleurs, certains fabricants concentrent leurs efforts exclusivement sur ces appareils – Roborock par exemple nous a annoncé ne plus commercialiser que des robots de ce type désormais. Rowenta propose exclusivement ce type de robots dans sa gamme actuelle. Ecovacs s’en est fait une spécialité depuis longtemps. Ces modèles hybrides sont particulièrement bien accueillis en France où les sols durs sont plus répandus que les moquettes. Même si ces appareils ne lavent pas les sols à proprement parler (puisqu’ils utilisent de l’eau pure et à quelques exceptions près ils ne les frottent pas), ils permettent d’entretenir les sols : ils offrent un service complet (aspiration et essuyage humide) pour un tarif qui n’est souvent pas beaucoup plus élevé. Ils proposent aussi des fonctionnalités de plus en plus élaborées, par exemple réglage du débit d’eau selon les sols, évitement des tapis quand le module serpillière est installé, voire serpillière vibrante qui se soulève pour grimper sur les tapis…

    Autre tendance qui tend à envahir le marché : l’évacuation automatique de poussière, le plus souvent dans un sac. Certains fabricants s’y étaient essayés il y a quelques années déjà, sans grand succès. Mais le marché paraît mûr pour cela et iRobot semble être parvenu à démocratiser cette fonction (d’ailleurs le Roomba i7 + est le modèle le plus vendu du fabricant américain). Il s’agit d’une étape logique pour les robots aspirateurs. De plus en plus autonomes, dans la mesure où leur intelligence leur permet de se débrouiller dans nos intérieurs, ceux-ci se doivent de limiter encore plus les interactions de l’utilisateur avec son appareil, et donc réduire la fréquence de vidange du collecteur. Ce que l’évacuation automatique réussit fort bien en contenant l’équivalent d’environ deux mois de poussière dans un sac ou dans la base.

    L’une des prochaines étapes concerne assurément l’utilisation de l’intelligence artificielle pour améliorer l’habileté du robot grâce à la reconnaissance d’objets (Ecovacs, Roborock, Samsung et iRobot s’y essaient déjà). L’idée étant que l’appareil soit capable de réagir à des obstacles de manière plus fine et pertinente en identifiant un câble ou une chaussure par exemple – et naturellement d’évoluer en apprenant au fil du temps.

    La connectivité : tout sauf un gadget

    La cartographie offre des possibilités très intéressantes lorsqu’elle est couplée à une connectivité permettant à un smartphone de communiquer avec l’aspirateur. Ces possibilités contribuent au bon fonctionnement du robot en vous donnant des outils pour éviter qu’il se retrouve bloqué quelque part pendant son cycle de nettoyage. La grande majorité des applications de contrôle proposent de placer des zones de délimitation virtuelles, directement sur la cartographie, pour en interdire l’accès. Cela se fait sans aucun ajout d’accessoires. On peut donc restreindre l’accès de l’appareil à une zone, ce qui est fort utile pour empêcher les chocs avec la gamelle d’eau d’un animal qu’on ne souhaite pas qu’il renverse, un amas de câbles à proximité du téléviseur, un meuble sous lequel il a tendance à rester coincé, etc.

    Outre le positionnement de zones interdites d’accès, ces appareils proposent aussi de définir des zones à nettoyer précisément : par exemple, pour aspirer sous la table après les repas ou dans l’entrée, là où toute la famille retire ses chaussures. Certains robots proposent aussi, via leur application, de personnaliser entièrement la carte de l’habitation : délimiter les pièces précisément puis les nommer, définir des zones spécifiques à nettoyer en les nommant…

    Ensuite, chaque cycle peut être lancé (que l’on soit présent à la maison ou à l’extérieur) pour nettoyer l’ensemble du logement ou telle et telle pièce, ou bien seulement une zone. Idem pour la programmation : on peut programmer un nettoyage complet deux fois par semaine, mais nettoyer chaque jour à l’heure qu’on souhaite les pièces de vie qui se salissent plus rapidement, par exemple. Les robots qui embarquent une fonction serpillière proposent parfois ce type de personnalisation également, en choisissant le nettoyage humide seulement pour certaines pièces.

    Entretien et réparations

    Pour que le robot fonctionne de manière optimale pendant de longues années, il faut l’entretenir régulièrement : prévoyez de nettoyer les filtres en les tapotant ou en les lavant, de nettoyer les capteurs du robot et de la base de chargement avec un chiffon doux. Faites le plus fréquemment si votre robot attire la poussière (certains ont tendance à produire de l’électricité statique). Elle peut avoir tendance à s’incruster un peu partout. Pour faciliter le nettoyage du robot, vous pouvez utiliser un aspirateur. Et pour les zones les moins accessibles, il est possible d’utiliser une bombe aérosol comme celles destinées aux claviers d’ordinateurs.

    La brosse centrale doit être nettoyée souvent, de même que la brossette latérale sous laquelle les cheveux ne manquent pas de s’emmêler. Certaines marques livrent un petit accessoire pour faciliter le nettoyage de la brosse centrale autour de laquelle les cheveux s’emmêlent souvent. Si ça n’est pas le cas, on peut tout éliminer grâce à des ciseaux, en longeant les lamelles ou rangées de poils. N’oubliez pas la roue avant, démontable, sous laquelle poussière et poils peuvent aussi s’agglutiner.

    Certains robots disposent d’un collecteur lavable à l’eau. N’hésitez pas à le faire de temps en temps. Et surtout, dans le cas des accessoires lavables (filtre, collecteur), ne lésinez pas sur le temps de séchage. Pour déterminer la fréquence de nettoyage et de changement des divers éléments, suivez les recommandations du fabricant. Si l’application le propose, n’hésitez pas à programmer des rappels pour penser à entretenir votre appareil. Vous pouvez aussi créer des rappels vous-même dans votre agenda.

    Vous devrez changer les filtres et les brossettes à échéances régulières. Certains fabricants proposent leurs accessoires en packs, ce qui revient souvent moins cher. Vous pouvez en commander plusieurs, ce qui permet de faire des économies et aussi d’en avoir toujours sous la main. Vous pouvez aussi profiter des périodes de promotions pour vous en procurer. Vous pouvez changer les filtres, les brossettes et la brosse centrale à tout moment, en privilégiant les accessoires vendus par le fabricant – l’assurance de la compatibilité et des performances promises.

    En revanche, si vous rencontrez un problème de batterie pendant la période de garantie, n’intervenez pas vous-même, contactez plutôt le service client. Si votre robot fait un petit tour de la pièce et retourne rapidement à sa base, il y a de fortes chances que sa batterie soit vieillissante.

    Alexandra Bellamy

    BBC

    SANS TITRE

    On 5 July 1996, a sheep was born who would go on to inspire entire industries, provide scientists with a new way of helping endangered species, and change medical science in ways that were barely conceivable at the time.

    But this was no ordinary sheep. Her very entry to the world was groundbreaking – she was cloned using cells taken from another sheep's mammary gland as part of an experiment conducted by the Roslin Institute in Midlothian, Scotland. They named her Dolly after the singer Dolly Parton.

    At that point, scientists had been dabbling with cloning – the process of creating a genetically identical copy of another living being – since the 1950s, when British biologist John Gurdon found a way to clone African clawed frogs. Despite many attempts, repeating the feat in larger mammals had proven an elusive and near-impossible task.

    But like many scientific breakthroughs, the experiment that produced Dolly was something of a fluke. The Roslin Institute scientists had been attempting to clone a sheep using a complex process called nuclear transfer. Using electricity, they transferred the mammary gland cell's nucleus into an egg cell from a second sheep. This egg cell now contained all of the DNA from Dolly's mother, and it grew and developed into an embryo in the lab.

    Except, this was not supposed to happen. At the time, no one thought that the DNA from an adult cell could possibly give rise to a new embryo. The entire experiment had intended to be a test run for the technology, before the Roslin Institute team conducted it using embryonic cells.

    "The cloning of Dolly the sheep showed the world that it was possible to essentially reprogramme all the DNA in the nucleus of an adult cell, so it started behaving like an embryonic cell again, giving rise to a new animal," says Robin Lovell-Badge, who heads the Stem Cell Biology and Developmental Genetics Laboratory at the Francis Crick Institute in London.

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    Having unexpectedly created an embryo, the Roslin Institute scientists placed it inside a third sheep, which ultimately gave birth to Dolly, to the surprise and bewilderment of the general public and much of the world's media.

    Dolly spent her whole life at the Roslin Institute in Scotland. She died when she was just six and a half, after developing lung disease and arthritis (Credit: Getty Images).

    Ominous predictions were already being made within days, mostly focused on the grim possibilities of human cloning. Some even suggested that cloning could provide a way of replacing lost children for bereaved parents, while TIME magazine greeted Dolly's arrival with a cover headline that mused provocatively, "Will There Ever Be Another You?" 

    But on the other side of the world, a Japanese stem cell biologist was observing the events in Scotland with keen interest.

    The rise of regenerative medicine

    In 1996, Shinyi Yamanaka felt his career was drifting. He had endured a hapless stint as a surgeon, where colleagues reportedly nicknamed him Jamanaka as a pun on the Japanese word for obstacle, because he took too long in the operating theatre.

    Now Yamanaka had found himself in a tedious job at Osaka City University Medical School, spending most of his time looking after mice, when he read that scientists had managed to clone a sheep.

    He was fascinated by the fact that an adult cell could be reprogrammed in this manner, and began wondering if adding transcription factors – proteins that bind to DNA and turn certain genes on or off – could reprogramme any adult cell back into an embryonic-like state.

    After a decade of work, Yamanaka achieved his goal, first with mice and then in human cells. His technology allowed skin or blood cells to be reprogrammed to a pluripotent state – meaning that they could be turned into any cell type in the body – through adding a cocktail of four transcription factors. It was considered such a breakthrough that Yamanaka was later awarded the 2012 Nobel Prize for Physiology and Medicine.

    The reason Yamanaka's feat garnered such attention is it allows scientists to take a blood sample from patients and create organoids – tiny pea-sized versions of organs – in the lab that behave identically to the cells within their own body. These can be used to test new drugs, vaccines, or to simply understand some of the basic processes involved in human development.

    Scientists are also excited about the potential medical applications for patients with genetic diseases. "It potentially allows you to take cells from a patient, maybe correct a genetic defect, and then use those cells to repair damaged tissue in that patient," says Lovell-Badge. "So this was obviously a really important finding."

    The Sooam Biotech Research Foundation, South Korea, clones dogs for pet owners, but also for organisations seeking replacements for their best working dogs (Credit: Getty Images).

    The technology behind cloning has also had some more direct medical applications. Scientists at the Oregon Health and Science University Center for Embryonic Cell and Gene Therapy have used some of the steps involved in Dolly's cloning to help prevent women with rare mitochondrial diseases from passing the disorder onto their children. By transferring the nucleus of the mother's eggs into the healthy egg cell of another woman, most or all of the damaged mitochondria can be left behind. The technique has since been dubbed the "three-person baby".

    Cloning pets

    For the scientists who created Dolly, the most immediate legacy of their work was the survival of their research centre. In 1996, the Roslin Institute was in a precarious financial position and facing government cuts.

    Dolly proved to be a lifeline. The scientific and media furore that followed attracted the attention of the Texas-based company ViaGen, who purchased the intellectual property to cloning technology in 1998, providing enough money for the institute to survive until they could source new funding.

    Initially the company's main aim was to use cloning to improve livestock breeding, a process that still takes place today, especially for high-value livestock such as bulls. Cloning is also used to bypass the genetic lottery of normal reproduction and transfer desirable genetic changes made in the lab from generation to generation. Some researchers are also looking at combining cloning and genome editing to create animals that are resistant to some common diseases such as the bacterial infections tuberculosis and salmonellosis.    

    However, over the last six years a new industry has emerged – pet cloning. In 2015, ViaGen began offering its services to pet owners looking to clone their beloved cat or dog. It does not come cheap – the company charges $35,000 (£22,800) to clone a cat, and $50,000 (£38,000) for a dog – but the demand is there. While ViaGen do not disclose the exact number of pets they have cloned so far, Melain Rodriguez, a client services manager at ViaGen said that the figure is in the hundreds.

    "It has grown so much since we first started this, and we're cloning more and more pets every year," says Rodriguez. "We've got puppies being born every week. We don't do a lot of advertising, a lot of it is passed on by word of mouth."

    Because of the financial outlays involved, Rodriguez explains that 90% of the company's clients simply opt to have their pet's cells preserved – which costs $1,600 (£1,200) – in case they can afford cloning at a later date. The high costs arise from the fact that cloning is still incredibly complex – for the dogs the entire process takes eight months and for cats it takes a year.

    The woolly mammoth may not come back as an exact replica, but more of an "Arctic elephant" (Credit: Alamy)

    "People ask me, 'Why is it so expensive?' and I tell them because there are so many complicated steps involved in the whole process," says Rodriguez. "It's definitely an emotional reason for pet clients. They want to be able to carry on that strong emotional bond that they have with the pet."

    The industry has since expanded elsewhere in the globe. Sooam Biotech in South Korea offer dog cloning services, as well as Sinogene in China.

    However, many scientists remain uncomfortable about the whole premise. Lovell-Badge argues that there is "no justification" for pet cloning as while the resulting animals will be genetically identical, they will not have the same behavioural characteristics and personalities as all creatures are a product of both genes and their environment.

    "People really want their pet that knows them and knows certain tricks and so forth," says George Church, professor of genetics at Harvard Medical School. "In that sense, it's a little bit taking advantage of people's grief."

    Reviving extinct species

    In the years that followed Dolly's cloning, the central question was whether scientists would ever extend the technology to humans, and the many moral and ethical issues that would invoke.

    But while a human embryo was successfully cloned in 2013, the process of creating an entire human being has never been attempted because of the likely public outcry. Chinese scientists did clone the first primates in January 2018, long-tailed macques Zhong Zhong and Hua Hua, but there are currently no suggestions that this work will continue into further primate species.

    Instead, most funding is being devoted to using cloning to resurrect animals on the verge of extinction. Efforts are underway to clone both the giant panda and the northern white rhino – a species for which there are just two animals left on the planet – while in the last two years, ViaGen have cloned the black footed ferret and Przewalski's horse, both of which are endangered.

    Church is leading the most ambitious project, a quest to revive the woolly mammoth, a species that last lived some 4,000 years ago. His de-extinction company Colossal has already raised £11m ($14.5m) in funding to support the idea, which will involve creating an elephant-mammoth hybrid through taking skin cells from Asian elephants and using cloning technology to reprogram them with mammoth DNA.

    Induced pluripotent stem cells, ordinary cells that have been turned into stem cells, may have applications in human cloning (Credit: Alamy).

    Church describes it as more of an "Arctic elephant", which could play a role in helping revitalise the tundra of the far north. "I could think of a very good reason why we would want to create an Arctic elephant, something that had some of the best features of modern elephants and mammoths," he says."And that would be to do with climate change and restoring the Arctic grasslands."

    However there are a number of challenges. The project would involve editing Asian elephant skin cells so they can carry mammoth genes, as well as finding a surrogate elephant mother to carry and give birth to the resulting embryo."As a host, elephants and mammoths are really quite different," says Lovell-Badge. "What happens after birth? Is the female elephant going to think, 'What on Earth have I produced?' How is the mammoth baby going to interact with an elephant?"

    Questions have also been asked about whether it is appropriate to revive an extinct animal, given the survival challenges faced by many existing species today – and that mammoths last existed on the planet at a time when Earth's climate and ecosystems were radically different to those of the 21st Century.

    Lovell-Badge points out that creating an environment where mammoths could live, along with ensuring there are suitable dietary requirements, could be challenging."It sounds wonderful to say 'Wouldn't it be great to have mammoths back again?'" he argues. "Well would it? Would it be nice for the mammoths?"

    The future

    But cloning may also have more sobering applications in the coming decades.

    In January, surgeons at the University of Maryland School of Medicine transplanted a pig heart into a man with terminal heart disease. It had 10 human genetic modifications that the team hoped would reduce the chances of the organ being rejected.

    While the patient sadly only survived for two more months, it captured the attention of doctors around the world who perceived it as a potential way of solving the world's organ transplant shortage.

    In Germany – a country that has one of the lowest organ donation rates in Europe – Eckhard Wolf, head of the Center for Innovative Medical Models in Munich, is attempting to clone and breed a range of genetically identical pigs. The idea is to have a suitable population from which organs can be readily harvested and used for so-called xenotransplantation into humans. According to the Organ Transplantation Foundation, there are currently around 8,500 people in Germany diagnosed with organ failure, who have no other treatment options.

    Cloning produces genetically identical animals that can be useful for scientific research – though some experts have raised ethical concerns about this (Credit: Getty Images)

    Wolf says that there is a need for drastic measures. "The situation is very pressing," he says. "For instance, only about half of the patients who are on the active waiting list for a heart can receive a transplant. Pigs have a number of advantages as donors because the size and function of the organs is relatively fit for humans, genetic engineering is well established in pigs, and the use of pigs is more ethically accepted than non-human primates."

    Wolf aims to use cloning to make a number of genetic tweaks on cells under lab conditions, to try to minimise the risk of organ rejection and infection, before creating a generation of pig embryo clones. If all goes smoothly, he intends to begin clinical trials within three years.

    However, not everyone is so positive about the use of animals for transplantation purposes. Animal rights activists in Germany have argued that it essentially degrades pigs to the status of organ factories while Germany's Animal Welfare Association have described the project as being ethically questionable.

    More than 25 years on from the experiment that captured the world's imagination, cloning is just as relevant and controversial a topic as it was back when Dolly was born.

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    Valeurs Actuelles

    Allemagne : l’auteur de l’attaque au couteau dans un train a agi par “convictions islamistes”

    Quatre mois après, on en sait un peu plus sur l’attaque au couteau perpétrée dans un train allemand reliant Passau à Hambourg. Le 6 novembre dernier, un homme avait agressé quatre personnes et blessé grièvement deux d’entre elles vers 9h30. Très vite, l’individu avait été arrêté, un homme de 27 ans d’origine arabe et aux problèmes psychologiques avérés. Mais les enquêteurs avaient exclu la piste terroriste dans un premier temps.

    Cependant, comme le relaie Le Parisien, l’Office bavarois de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme a enquêté plus en profondeur et révèle aujourd’hui qu’il « avait agi sur la base de convictions extrémistes islamistes ». C’est le parquet de Karlsruhe (Bade-Wurtemberg), compétent en matière de terrorisme, qui va reprendre l’affaire. Placé en hôpital psychiatrique, l’homme avait subi des examens qui avaient rapidement montré qu’il était conscient de ses actes, précisent nos confrères.

    Références au groupe Etat islamique

    Le parquet a en outre expliqué que les supports de données saisis chez lui, ainsi que des auditions de témoins ou voisins, ont permis d’établir que « l’acte reposait effectivement sur une conviction islamiste extrémiste se référant au groupe État islami​que ». L’individu ne serait en revanche « pas intégré à cette structure sur le plan organisationnel ni dirigé par celle-ci », précise le parquet.

    Depuis 2015, l’Allemagne est toujours confrontée à la menace terroriste djihadiste, mais également à celle d’extrême droite. Le 25 juin, à Wurtzbourg, trois personnes avaient perdu la vie, tandis que cinq autres avaient été blessées, après avoir été agressées par un Somalien armé d’un couteau. Rappelons aussi l’attentat au marché de Noël de Berlin du 19 décembre 2016. Un camion avait foncé dans la foule. Douze personnes avaient été tuées, et une centaine blessées.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    How Ukraine’s Outgunned Air Force Is Fighting Back Against Russian Jets

    Maria Varenikova and Andrew E. Kramer

    LVIV, Ukraine — Each night, Ukrainian pilots like Andriy loiter in an undisclosed aircraft hangar, waiting, waiting, until the tension is broken with a shouted, one-word command: “Air!”

    Andriy hustles into his Su-27 supersonic jet and hastily taxis toward the runway, getting airborne as quickly as possible. He takes off so fast that he doesn’t yet know his mission for the night, though the big picture is always the same — to bring the fight to a Russian Air Force that is vastly superior in numbers but has so far failed to win control of the skies above Ukraine.

    “I don’t do any checks,” said Andriy, a Ukrainian Air Force pilot who as a condition of granting an interview was not permitted to give his surname or rank. “I just take off.”

    Nearly a month into the fighting, one of the biggest surprises of the war in Ukraine is Russia’s failure to defeat the Ukrainian Air Force. Military analysts had expected Russian forces to quickly destroy or paralyze Ukraine’s air defenses and military aircraft, yet neither has happened. Instead, Top Gun-style aerial dogfights, rare in modern warfare, are now raging above the country.

    “Every time when I fly, it’s for a real fight,” said Andriy, who is 25 and has flown 10 missions in the war. “In every fight with Russian jets, there is no equality. They always have five times more” planes in the air.

    The success of Ukrainian pilots has helped protect Ukrainian soldiers on the ground and prevented wider bombing in cities, since pilots have intercepted some Russian cruise missiles. Ukrainian officials also say the country’s military has shot down 97 fixed-wing Russian aircraft. That number could not be verified but the crumpled remnants of Russian fighter jets have crashed into rivers, fields and houses.

    The Ukrainian Air Force is operating in near total secrecy. Its fighter jets can fly from air strips in western Ukraine, airports that have been bombed yet retain enough runway for takeoffs or landings — or even from highways, analysts say. They are vastly outnumbered: Russia is believed to fly some 200 sorties per day while Ukraine flies five to 10.

    Ukrainian pilots do have one advantage. In most of the country, Russian planes fly over territory controlled by the Ukrainian military, which can move anti-aircraft missiles to harass — and shoot down — planes.

    “Ukraine has been effective in the sky because we operate on our own land,” Yuriy Ihnat, a spokesman for the Ukrainian Air Force said. “The enemy flying into our airspace is flying into the zone of our air defense systems.” He described the strategy as luring Russian planes into air defense traps.

    Dave Deptula, dean of the Mitchell Institute for Aerospace Studies and the principal attack planner for the Desert Storm air campaign in Iraq, said the impressive performance of the Ukrainian pilots had helped counter their disadvantages in numbers. He said Ukraine now has roughly 55 operational fighter jets, a number that is dwindling from shoot-downs and mechanical failures, as Ukrainian pilots are “stressing them to max performance.”

    Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, has appealed repeatedly to Western governments to replenish the Ukrainian Air Force and has asked NATO to enforce a no-fly zone over the country, a step Western leaders have so far refused to take. Slovakia and Poland have considered sending MiG-29 fighter jets, which Ukrainian pilots could fly with minimal additional training, but as yet no transfers have been made.

    “Russian troops have already fired nearly 1,000 missiles at Ukraine, countless bombs,” Mr. Zelensky said in a video address to Congress on March 16, appealing for more planes. “And you know that they exist, and you have them, but they are on earth, not in Ukraine — in the Ukrainian sky.”

    Mr. Deptula said transferring these jets into Ukraine is critical. “Without resupply,” he said, “they will run out of airplanes before they run out of pilots.”

    Pilotless drones are also a tool in the Ukrainian military’s arsenal, but not in the battle for control of the airspace. Ukraine flies a Turkish-made armed drone, the Bayraktar TB-2, a plodding, propeller aircraft that is lethally effective in destroying tanks or artillery pieces on the ground but cannot hit targets in the air. If Ukraine’s air defenses fail, Russian jets could easily pick them off.

    As in other aspects of Ukraine’s war effort, volunteers play a role in the air battles. A volunteer network watches and listens for Russian jets, calling in coordinates and estimated speed and altitude. Other private Ukrainian pilots have removed up-to-date civilian navigation equipment from their planes and handed it over to the air force, in case it can be helpful.

    Air-to-air combat has been rare in modern war, with only isolated examples in recent decades. U.S. pilots, for example, have not flown extensive aerial dogfights since the first Iraq War in 1991. Since then, U.S. fighter jets have engaged in air-to-air combat on just a few occasions, shooting down 10 planes in the Balkan wars and one plane in Syria, according to Mr. Deptula.

    In the night sky, Andriy said he relies on instruments to discern the positions of enemy planes, which he says are always present. He has shot down Russian jets but was not permitted to say how many, or of which type. He said his targeting system can fire at planes a few dozen miles away.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Russia’s shrinking force. The Pentagon said that Russia’s “combat power” in Ukraine has dipped below 90 percent of its original force. The assessment reflects the significant losses that Russian troops have suffered at the hands of Ukrainian soldiers.

    On the ground. Amid Russia’s stalled invasion, Ukrainians continued to mount a spirited defense of Kyiv and said they had recaptured Makariv, a town about 40 miles away from the capital. In Kherson, videos and photographs showed Russian soldiers opening fire on protesters.

    Cracking down on dissent. A Russian court sentenced the opposition leader Aleksei A. Navalny, already serving a two-and-a-half-year prison term for violating parole, to an additional nine years on fraud charges. Russia also amended a draconian censorship law to expand the scope of government bodies off-limits to criticism.

    Biden’s diplomatic push. President Biden will press allies for even more aggressive economic sanctions against Russia during a series of global summits in Europe this week, seeking to maintain unity of purpose as Russian forces continue to rain destruction on cities in Ukraine.

    “I mostly have tasks of hitting airborne targets, of intercepting enemy jets,” he said. “I wait for the missile to lock on my target. After that I press fire.”

    When he shoots down a Russian jet, he said, “I am happy that this plane will no longer bomb my peaceful towns. And as we see in practice, that is exactly what Russian jets do.”

    Most of the aerial combat in Ukraine has been nocturnal, as Russian aircraft attack in the dark when they are less vulnerable to air defenses. In the dogfights over Ukraine, Andriy said, the Russians have been flying an array of modern Sukhoi jets, such as the Su-30, Su-34 and Su-35.

    “I had situations when I was approaching a Russian plane to a close enough distance to target and fire,” he said. “I could already detect it but was waiting for my missile to lock on while at the same time from the ground they tell me that a missile was fired at me already.”

    He said he maneuvered his jet through a series of extreme banks, dives and climbs in order to exhaust the fuel supplies of the missiles coming after him. “The time I have to save myself depends on how far away the missile was fired at me and what kind of missile,” he said.

    Still, he said in an interview on a clear, sunny day, “I can still feel a huge rush of adrenaline in my body because every flight is a fight.”

    Andriy graduated from the Kharkiv Air Force School after deciding to become a pilot as a teenager. “Neither me nor my friends ever thought we would have to face a real war,” he said. “But that’s not how it turned out.”

    Andriy has moved his wife to a safer part of Ukraine, but she has not left the country, he said. She spends her days weaving homemade camouflage nets for the Ukrainian army. He never tells family members when he is going on duty, he said, calling only after returning from a night flight.

    “I only have to use my skills to win,” said Andriy. “My skills are better than the Russians. But on the other hand, many of my friends, and even those more experienced than me, are already dead.”

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    El País (ESP)

    Siete paradas para conocer la sierra de Gata

    EXTREMADURA

    Una lengua propia, aceite y carne de primera, el mayor castañar de Extremadura, un monumento a los contrabandistas y otras sorpresas de estas montañas al noroeste de Cáceres

    Aquí falan distintu. Aunque tampocu demasiau. Al casco antiguo le dicen cascu antigu; al vencejo, vincillu y al vino, viñu. Suena a asturiano, todo acabado en u. Pero no lo es. Es la fala, una lengua romance derivada del galaico-portugués medieval que solo se habla en tres pueblos de la sierra de Gata, en Extremadura. Encima, cada uno tiene su variante: en San Martín de Trevejo hablan mañegu. En Eljas, lagarteiru. Y en Valverde del Fresno, valverdeñu. Aunque acaba en u, retwagyu no es ni mañegu, ni lagarteiru, ni valverdeñu. Es una palabra que se han inventado en un hotel de esta última localidad. Vamos allá con esta y otras sorpresas que esperan en esta zona del noroeste de Cáceres, cerca ya de Portugal.

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    Carne de vacas ‘retwagyu’

    Ret viene de retinta extremeña. Y wagyu, de la raza bovina japonesa famosa por su carne con la que se ha cruzado aquella para obtener las vacas que avanzan con pasitos delicados por la dehesa que rodea Hábitat Cigüeña Negra, un extraordinario hotel rural en Valdeverde del Fresno con 50 hectáreas de olivar, piscina de horizonte infinito, hammam y restaurante donde la carne de las susodichas acaba pasada por la piedra caliente. Mal lugar para un vegano. Además de esto, que ya es mucho, aquí hay una almazara ecológica y un observatorio de aves al borde de una laguna donde la cigüeña negra que da nombre al alojamiento se concentra en sus pasos migratorios.

    (Puedes leer la crítica de este hotel de Fernando Gallardo, aquí).

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    Visita a una almazara medieval

    Otra exquisitez de la sierra de Gata es el aceite de manzanilla cacereña. Ahora se elabora en relucientes almazaras automáticas, como la del hotel Hábitat Cigüeña Negra, pero antiguamente se hacía en lóbregos molinos hidráulicos como el del Medio, en Robledillo de Gata. En esta almazara medieval, en uso hasta 1973 y rehabilitada como Museo del Aceite en 2004, se puede ver desde la caudera por la que entraba la corriente hasta las tinajas donde se separaba por decantación el aceite del alpechín, pasando por la rueda de cazoletas, el alfarje con la piedra de moler y la prensa donde la masa triturada se exprimía dos veces, una en frío y otra echándole agua hirviendo, lo cual saturaba el recinto de un vapor oleoso que mantenía las máquinas perfectamente engrasadas. Así han durado mil años y pueden durar otros tantos. Aprovecharemos la visita al molino para catar dos buenos aceites (se incluye en el precio), para comprarlos (hay tienda) y para pasear por el laberinto en cuesta de pizarra, madera y adobe, salpicado de fuentes y cascadas, que es Robledillo de Gata, villa que forma parte de la Asociación de Los Pueblos Más Bonitos de España.

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    San Martín de Trevejo y sus ribazos

    También hay que dedicar unas horas a pasear por San Martín de Trevejo, otro de los pueblos más bonitos de España —se estima que su origen se remonta al siglo IV—. Aquí veremos cómo el agua brota de numerosas fuentes y corre por las calles (Ciudad, Corredera, Fuente, Hospital…) formando rumorosos regatos (ribazos, los llaman) entre tradicionales casas de entramado de madera, en cuya planta baja se engordaba antaño a los cerdos y ahora la amistad, conservando y bebiendo con los amigos el vino de pitarra. Pero ojo, porque si uno se fija mucho en las casas acabará metiendo el pie en los ribazos. Además de para hacer bonito, esta agua se usa al salir del pueblo para regar los campos.

    El mayor castañar de Extremadura

    En una de las fuentes de San Martín de Trevejo, la del Pilón das Hortas, arranca la calzada romana que lleva en un par de horas al puerto de Santa Clara, paseando cuesta arriba bajo el dosel sombrío (y nutritivo, en tiempo de castañas) del mayor castañar de Extremadura, el de los Ojestos, o el castañar de los O’Soitu como se dice en la fala local. El camino forma parte del sendero PR-CC 184 (Ruta de A Fala), todo bien señalizado con letreros y marcas de pintura blanca y amarilla.

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    Reunión de contrabandistas en Eljas

    “En memoria de aquelis homis i mulleris de un lau y oitru da Raia que, con sua arriría e intercambius gañorin a vida i a amistai sinceira dus lugaris”. Así reza, en lagarteiru, la placa de un monumento que se alza en el Parqui du Castelu, junto al castillo de Eljas. No es un monumento a los arrieros, los camioneros y otros honestos transportistas, sino a los contrabandistas de uno y otro lado de La Raya de España y Portugal que, hasta bastante después de la posguerra, cruzaban muchas noches la frontera con una mochila cargada con 20 kilos de azúcar, café o recambios de camión. Por cada kilo transportado con éxito recibían 5 pesetas; o sea, 0,6 euros por un viaje realizado con la mochila a tope. En la plaza de la Constitución de la localidad se reúnen todas las mañanas varios contrabandistas, ya jubilados, a los que es un placer escuchar contar en lagarteiru sus aventuras y desventuras de hace 60 años. En el Picadero San Miguel de Eljas organizan la Ruta du Contrabandu a caballo.

    Gata, a vista de águila

    Da nombre a la sierra y es, con permiso de San Martín de Trevejo, la villa con más encanto, y, con la de Trevejo, la mejor situada. Las águilas reales, los buitres negros y los azores, por mencionar tres de las aves que sobrevuelan esta sierra, no ven Gata mejor que la veremos nosotros si subimos al mirador del Regajo paseando, casi trepando, porque está en lo más alto y más primitivo de la población, donde las calles son escaleras labradas directamente en la roca madre del monte. Subiendo, se descubrirá un rincón de postal: una casa con un pasadizo volado y florido sobre la avenida Virgen del Puerto. Y, al lado, en la calle Fuente Melona, observaremos las marcas (cruces) que delataban a los conversos en el llamado Barrio Judío.

    Trevejo: un pueblo sin asfalto

    He aquí un lugar donde no han llegado las máquinas de asfaltar, porque difícilmente pueden y porque sus vecinos no quieren. Trevejo (no confundir con San Martín de Trevejo) es un pueblecito de casas de roca elemental que se apiña como un castro celta sobre un cerro pedregoso, junto a las ruinas de un castillo hospitalario. Hay que subir al atardecer, cuando el sol dora los muros resquebrajados de la fortaleza, y dejar volar la mirada sobre el valle del Jálama hasta más allá de la frontera con Portugal. Al pie del castillo, la iglesia de San Juan Bautista, con espadaña exenta y tumbas antropomorfas excavadas en el puro granito, acrecienta la sensación de que los relojes se pararon aquí en la Edad Media. Sacar el móvil, aunque sea para ver la hora, es un pecado.

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    L'Humanité

    Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

    Décryptage

    Le réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.

    Marine Cygler

    Réduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

    En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux

    Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.

    Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.

    Conséquences darwiniennes

    Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.

    Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

    Mais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.

    Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

    Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.

    Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend

    Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »

    La perdrix des neiges repoussée en altitude

    Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.

    De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.

    Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

    Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

    Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux
    France24 - World

    War in Ukraine: Zelensky slams UN, urges reform in address to Japan

    Issued on: 23/03/2022 - 12:42Modified: 23/03/2022 - 12:51

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky told Japan's parliament Wednesday that the United Nations had failed over the conflict in his country and reforms were needed, calling for more pressure on Russia. FRANCE 24's Micheal Penn reports from Tokyo, Japan.

    BBC

    I think it's very strange that we're [still] routinely seeing actors who do not identify as queer being rewarded for playing a queer character – Hannah Strong

    As recently as the 1990s, LGBTQ+ cinema was considered a fringe interest, confined to film festivals and arthouse cinema chains, save for a handful of exceptions (think: 1993's Philadelphia, and 1999's Boys Don't Cry, which won Tom Hanks and Hilary Swank acting Oscars, respectively). But the tide has changed in Hollywood in recent decades, reflecting a broader shift in attitudes within Western society. Awards are sometimes considered an unreliable metric for quality, but they do tend to reflect the contemporary social mood. It's no surprise, then, that as the public has become more accepting of LGBTQ+ identities and relationships, more films reflecting the stories of LGBTQ+ people have come under the awards spotlight.

    More like this:The hashtag that transformed the Oscars –  The films tackling the toxic cowboySpencer and the mystery of Princess Diana

    Brokeback Mountain (2005) and Milk (2008) are the two most high-profile examples from the early 2000s. The former, Ang Lee's adaptation of the Annie Proulx story about a tortured gay affair between two cowboys, earned three Oscars and was favourite for best picture, before being controversially pipped to the post by Crash. The latter, a biopic of San Francisco's first openly gay mayor Harvey Milk, won Sean Penn best actor, and the pre-eminent gay writer Dustin Lance Black best adapted screenplay. Then in 2016, Barry Jenkins' Moonlight provided another pivotal moment in recognition for LGBTQ+ stories, when it became the first movie with a gay protagonist – whose lifelong struggle with his sexuality is the central narrative – to win best picture. From hereon, the erstwhile trickle has become more of a stream, with explicitly LGBTQ+ movies like A Fantastic Woman (2017), Call Me by Your Name (2017), and The Favourite (2018) being widely championed on the awards circuit.

    If either Ariana DeBose or Kristen Stewart win, it would make them one of the first ever out LGBTQ+ actors to pick up an award (Credit: Alamy)

    In spite of this progress, however, there is a striking curiosity. While LGBTQ+ stories have become increasingly en vogue, openly LGBTQ+ actors have been almost entirely shut out from awards consideration for the past 20 years. Since Sir Ian McKellen's 2002 nod for wielding Gandalf's staff in The Lord of the Rings: The Fellowship of the Ring, no openly gay man has been nominated in any performance category. LBGTQ+ women have fared marginally better: Angelina Jolie, who is openly bisexual, won best supporting actress for Girl, Interrupted (1999), and later landed a leading actress nomination for Changeling (2008). Since Jolie's nomination, however, Lady Gaga, who also identifies as bisexual, was the only LGBTQ+ person to receive any performance recognition – until now.

    Dismal as this record is, this is why the 2022 Oscars are relatively special in this respect, with not one but two LGBTQ+ actors up for awards: Kristen Stewart for best actress for Spencer and Ariana DeBose for best supporting actress for Steven Spielberg's West Side Story remake. Stewart identifies as bisexual, and DeBose as queer, and it is the first time that two openly LGBTQ+ performers have been nominated in the same year. If either of them win, that would make them one of the first ever out LGBTQ+ actors to pick up an award, and if both of them won, that would be truly historic – prognosticators are especially optimistic for DeBose, currently a clear favourite in the betting, while Stewart is coming in third or fourth in her category.

    Why have LGBTQ+ actors been shut out?

    But should this be a moment for a celebration – and to what extent? And, after all the film industry's gestures towards progressiveness in recent years, how can we explain the continuing near-total absence of LGBTQ+ actors from the prizes?

    There's one caveat to note: in discussing this, it's logical to assume, based on historical patterns and sheer statistical likelihood, that there are more LGBTQ+ actors, and therefore Oscar-winners, in the film and television industries than we know – they're just not out. Just think of Kevin Spacey, who came out – albeit in the most controversial of circumstances – long after his pair of Oscar wins in the late-90s, or Jodie Foster, who went public as a lesbian similarly long after taking her statuette for The Silence of the Lambs (1993).

    Nevertheless, one might assume that with broader recognition for LGBTQ+ stories should come more awards kudos for LGBTQ+ performers that are out. However that has clearly not been the case. What it comes back to is the fact that these actors are not being given the high-profile LGBTQ+ roles that are instead pushing straight actors to awards glory. The question of whether straight actors should be so often trusted with gay roles, and whether that is to the detriment of LGBTQ+ performers, is one that has been increasingly debated in recent years, but particularly flares up whenever the Oscars roll around.

     

    No openly gay male actor has been nominated for an Oscar since Ian McKellen for playing Gandalf in Lord of the Rings: The Fellowship of the Ring (Credit: Alamy)

    On the one hand, an argument put forward by the likes of leading gay screenwriter Russell T Davies is that LGBTQ+ roles are best taken by LGBTQ+ performers because lived experience lends an abundance of authenticity, But a common counterpoint to this view is that it's an actor's job to fill the shoes of characters different to themselves – it's called acting, after all. The problem with that, critics suggest, is that it isn't a two-way street: straight actors will get the awards kudos for gay roles, but gay actors aren't given the opportunity to play straight in major – and award-winning – movies. Television is a more progressive field in this regard – one needs only look to Jonathan Bailey, the gay leading man playing the straight romantic hero in Netflix's Bridgerton (2019), or Neil Patrick Harris's stint as the womanising Barney Stinson in How I Met Your Mother (2005-2014). Sarah Paulson, who avoids labels but has been in public relationships with men and women, is an eight-time Emmy nominee, with a win coming for her role as Marcia Clark in The People v OJ Simpson: American Crime Story (2016). Cherry Jones's win in 2009, coming for her role as President Allison Taylor in 24, made her one of the first openly lesbian actresses to win a major TV award.

    When McKellen himself was asked about why no openly gay man had ever won the best actor Oscar in an interview in 2016, he implied that that it was down to "prejudice", rather than chance: "My speech has been in two jackets… 'I’m proud to be the first openly gay man to win the Oscar'. I've had to put it back in my pocket twice," McKellen told The Guardian – while when asked to comment on the fact that Tom Hanks , Philip Seymour Hoffman and Sean Penn had all won best actor Oscars for playing gay men, he responded "How clever, how clever… what about giving me one for playing a straight man?"

    Who should play LGBTQ+ characters?

    "I think it's very strange that we're [still] routinely seeing actors who do not identify as queer being rewarded for playing a queer character," says Hannah Strong, digital editor of film magazine Little White Lies. In recent years, indeed, there has been a positive conveyor belt of ostensibly straight actors who have played LGBTQ+ roles to great acclaim, and subsequent awards recognition – from Jared Leto in Dallas Buyers Club (2014), to Timothée Chalamet in Call Me by Your Name (2017), Rami Malek in Bohemian Rhapsody (2018) and Olivia Colman in The Favourite (2018). The latest, this year, is Benedict Cumberbatch, who is considered a best actor frontrunner for playing an implicitly gay rancher in The Power of the Dog. This isn't to say that said performances didn't merit the recognition they received, but, as Strong says: "We still struggle, massively, to see queer actors, or even queer filmmakers, get that kind of kudos. And I think that probably is prejudice... think about the makeup of places like the Academy. [Traditionally] they are quite dominated by the sort of 'one percenters' – you know, very wealthy, very conservative figures."

    In recent years, the Academy has done work to diversify its voter pool in the wake of the #OscarsSoWhite movement and other conversations about its lack of proportionate representation, doubling its number of female members between 2015 and 2020, and nearly tripling its number of members from racial and ethnic minorities, though there is no data related to members' sexual identities. At the same time, just last year the Academy also implemented a series of standards that a production must fulfil to qualify for best picture: broadly speaking, those working on a film – from the main cast through to gaffers and marketing assistants – are expected to be sourced, to some degree, from "underrepresented identity, racial, or ethnic groups". These groups include LGBTQ+ people, though that doesn't mean a film has to cast LGBTQ+ actors, regardless of content.

    Sean Penn is one of numerous straight actors to have won or been nominated for Oscars for playing LGBTQ+ characters (Credit: Alamy)

    In thinking about this whole issue, an obvious question does arise: should we be this invested in the real-life sexualities of those we see on screen in any case? "The whole [question of a person's sexuality] is a bit of a spectrum, to me. I think this is very common in a lot of people's careers and lives: there's not usually one definitive moment before they're out, and after they're out, it just doesn't work like that," says Robey. "Drawing those lines is a little bit arbitrary, in my view." The counter argument usually goes that you can't be what you can't see – and that if queer actors and identities are clearly visible, on podiums and otherwise, then this is an inspiring thing for the next generation of LGBTQ+ people, within the industry and outside it. "I go back and forth on this, because, you know, it's 2022 – does it really matter who's kissing who, and who's having sex with who," says Strong. "But at the same time, I do feel it's important to see yourself reflected in culture... I would like to get to the stage where we're not having to have conversations like this, and where queer actors are recognised for their talent, and not having to constantly speak as a queer person."

    When it comes to Stewart and DeBose, it's interesting, and many would say positive, that the fact of these two LGBTQ+ stars being nominated in one year has hitherto mostly flown under the radar, their sexuality treated as incidental. It could be argued that it is a positive step, too, when it comes to the opportunities afforded openly LGBTQ+ actors, that both are nominated for roles that are ostensibly straight: DeBose for playing Anita, the role made famous by Rita Moreno in the original film, and Stewart for playing Princess Diana. The latter might be argued to contain a queer subtext – given its high-camp sensibilities, the cultural importance of the Princess of Wales to LGBTQ+ people, and the unrequited love Sally Hawkins's lesbian character holds for Diana – but it is, for all intents and purposes, a biopic of a straight woman. This is, ultimately, the end goal: for sexuality to be incidental, and for talent to take precedent over identity in casting. Unfortunately, at present, as  industry leaders like Russell T Davies argue, the balance is terribly lopsided.

    Nevertheless, it would manifestly be a great thing for either of these actors considered out-and-proud, clearly visible queer stars to win. That's partly because any talk of such a milestone might also conversely help highlight the prejudice that does still exist within the industry, from the awards podiums to the casting rooms – even if, as Strong notes, "wider structural change is much harder to enact, and it's not something you can solve with an award". We'll certainly get more Stewarts, DeBoses, and McKellens on Oscar night in time – but wins for LGBTQ+ actors will remain vanishingly rare until those systemic issues are properly interrogated and addressed.

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Leaders of Israel, U.A.E. and Egypt Meet for Their First Summit

    All three countries are navigating fraught relationships with the Biden administration amid the quickly changing geopolitical landscape precipitated by Russia’s war on Ukraine.

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    By Vivian Yee and Patrick Kingsley

    CAIRO — Egypt hosted the first summit meeting with leaders of Israel and the United Arab Emirates on Monday and Tuesday, the latest sign of a swift realignment of Middle Eastern political alliances since Israel established diplomatic relations in 2020 with several Arab countries.

    Governments in all three countries were circumspect on what Israel’s prime minister, Naftali Bennett; the de facto ruler of the United Arab Emirates, Crown Prince Mohammed bin Zayed; and Egypt’s president, Abdel Fattah el-Sisi, discussed at their meeting in the Red Sea resort of Sharm el Sheikh.

    Israel said only that they had focused on ways to strengthen the relationships among the three countries, and a spokesman for Egypt’s presidency, apparently wary of lingering domestic hostility toward Israel, described talks between the Emirati leader and the Egyptian president without even mentioning Mr. Bennett.

    But the deliberately vague statements obscured an important development in the region, analysts said, as the Middle Eastern powers appeared to band together to navigate their fraught relationships with the Biden administration, amid the quickly changing geopolitical landscape precipitated by Russia’s war on Ukraine.

    All three countries have faced heavy pressure from Washington to shun Russia and, in the Emirates’ case, also to supply more oil to a world trying to wean itself from Russian energy.

    That arm-twisting has come as the United States pursues a renewed nuclear deal with Iran, a rival of both Israel and the U.A.E., that would lift international sanctions on Tehran in exchange for limits on its nuclear program. The Emirates and another important American ally in the region, Saudi Arabia, have complained about what they see as a lack of American support after attacks that were linked to Iran.

    “It’s quite interesting to see them saying that, from now on, we are going to talk like one team,” said Abdulkhaleq Abdulla, an Emirati political analyst. “They want to send not an individual message, but a collective message, and it is both to Iran and to America. The combined forces of these major regional U.S. allies will be heard better than each one of them talking to Washington alone.”

    For decades, Israel was ostracized by all but two Arab countries, Jordan and Egypt. For most Arab governments, Israel’s occupation of territories claimed by the Palestinians precluded any diplomatic entente and even in those capitals, Amman and Cairo, leaders sought to keep their relationships with Israel below the radar.

    But the very public summit in Sharm el Sheikh highlighted how the advantages of greater economic ties with Israel and the shared fear of a nuclear Iran now seem to be greater immediate priorities to some Arab leaders than a quick resolution to the Israeli-Palestinian conflict.

    Nuclear talks among the United States, five other global powers and Iran have been nearing a resolution but currently hinge on a sticky Iranian demand: that Washington stop designating the country’s Islamic Revolutionary Guard Corps, its powerful military force, as a terrorist organization.

    Israel and Washington’s other Middle East allies have lobbied the Biden administration not to give in, saying they fear that doing so would strengthen Iran-backed groups across the region, including Hezbollah in Lebanon and the Houthis in Yemen.

    Cooperation is speeding up on other fronts as well. The meeting in Sharm el Sheikh followed Mr. Bennett’s visits to Bahrain in February and to the Emirates in December, both firsts for an Israeli prime minister.

    Amid the warming Emirati-Israeli ties, the fact that Egypt hosted the summit suggests it is playing catch-up, said Nimrod Novik, an analyst at the Israel Policy Forum, a research group, and an expert on Israeli-Egyptian relations.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    Cairo is less concerned about the Iran deal than the others, said H.A. Hellyer, a Middle East scholar at the Carnegie Endowment for International Peace and the Royal United Services Institute. But it may see an opportunity to regain its historic role as a mediator.

    “The Egyptians were less than happy in losing their presumed role as liaisons between Israel and the Arab world,” Mr. Novik said. “As far as Sisi is concerned, this is a marker that says: ‘We remain relevant to the emerging, new context.’”

    Thanks to the Ukraine war, Egypt is also looking to step up its exports of liquefied natural gas to Europe, something it cannot accomplish without Israel, which provides much of the raw gas that Egypt processes and re-exports, said Abdelmonem Said Aly, a political analyst and writer aligned with the Egyptian government.

    The Ukraine war has rocked the Middle East on several fronts, including by pushing up food prices and threatening economies across the region, making regional collaboration more urgent, he said.

    Its economy shaken by the Ukraine war, Egypt hopes to attract Israeli tourists to its Red Sea resorts and to drum up Persian Gulf investment in the country. Both efforts are already seeing some success: Israel and Egypt just announced new direct flights between Israel and Sharm el Sheikh, and Emirati investors said this week that they would buy up large chunks of Egyptian banks.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Russia’s shrinking force. The Pentagon said that Russia’s “combat power” in Ukraine has dipped below 90 percent of its original force. The assessment reflects the significant losses that Russian troops have suffered at the hands of Ukrainian soldiers.

    On the ground. Amid Russia’s stalled invasion, Ukrainians continued to mount a spirited defense of Kyiv and said they had recaptured Makariv, a town about 40 miles away from the capital. In Kherson, videos and photographs showed Russian soldiers opening fire on protesters.

    Cracking down on dissent. A Russian court sentenced the opposition leader Aleksei A. Navalny, already serving a two-and-a-half-year prison term for violating parole, to an additional nine years on fraud charges. Russia also amended a draconian censorship law to expand the scope of government bodies off-limits to criticism.

    Biden’s diplomatic push. President Biden will press allies for even more aggressive economic sanctions against Russia during a series of global summits in Europe this week, seeking to maintain unity of purpose as Russian forces continue to rain destruction on cities in Ukraine.

    Israeli media reported that Mr. Bennett’s visit was the first time that an Israeli prime minister had stayed overnight in Egypt in two decades.

    Analysts said the leaders may also have discussed how to limit the risk of a flare-up in the occupied territories in the coming weeks, when the convergence of the Muslim festival of Ramadan, the Christian holiday of Easter and the Jewish Passover is likely to raise tensions.

    Egypt has often mediated between Israel and Hamas, the Palestinian militant group that controls Gaza, including during last year’s 11-day war in Gaza, which followed a period of heightened tensions around Ramadan.

    “The Egyptians and the Emiratis and others are concerned about the convergence of the three holidays, and they do not want to see a reincarnation of what happened last May, or perhaps worse,” Mr. Novik said.

    Mr. Hellyer said the tripartite warmth may prove to be only temporary, given the three countries’ varying interests.

    The leaders also discussed another source of tension between the United States and its Arab allies: the gradual emergence of the Syrian president, Bashar al-Assad, from his long regional isolation. Mr. al-Assad has spent a decade out in the cold because of his brutal crackdown on his own people during the Syrian civil war.

    And after quiet signs over the last few years that Arab countries were willing to resume relations with the Syrian leader, he visited the Emirati capital last week.

    The meeting in Egypt this week raised the question of whether the fallout from the war in Ukraine will reshape the region’s alliances in a more lasting way.

    “Whether this is the basis for a lasting triumvirate is unclear,” Mr. Hellyer said. “Only time will tell.”

    Merna Thomas contributed reporting from Cairo.

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : 121 enfants tués depuis le début de l’offensive, selon Zelensky

    La Pologne expulse plusieurs diplomates russes

    La Pologne a décidé d’expulser 45 diplomates russes pour espionnage. Les services de contre-espionnage avaient demandé au ministère des Affaires étrangères de les expulser du territoire polonais, car ils « mènent en fait une activité d’espionnage dirigée contre la Pologne ».

    “La guerre détruit l’Ukraine” selon le chancelier allemand

    Le chancelier Olaf Scholz estime que l’offensive russe en Ukraine « s’enlise malgré toutes les destructions qu’elle provoque jour après jour ». Il ajoute, rapporte franceinfo : « La vérité est que la guerre détruit l’Ukraine mais qu’en faisant la guerre, Poutine détruit aussi l’avenir de la Russie. »

    L’Ukraine veut “des armes offensives” pour répondre à la Russie

    Dans une vidéo publiée mardi 23 mars sur Telegram, que relaie Le Parisien, Kiev demande « des armes offensives » aux Occidentaux. « Nos forces armées et nos citoyens tiennent bon avec un courage surhumain, mais on ne peut pas gagner une guerre sans armes offensives, sans missiles à moyenne portée, qui peuvent être un moyen de dissuasion », a lancé le chef de cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak. « Pourtant, on ne nous les donne pas. »

    121 enfants tués depuis le début de l’offensive, annonce Zelensky

    Devant le Parlement japonais, Volodymyr Zelensky a affirmé que 121 enfants ukrainiens étaient décédés depuis le début de l’invasion russe, relaie BFMTV. En outre, selon lui, la Russie n’« enterre ses propres soldats ».

    “Le drapeau russe ne flottera jamais au-dessus de Kiev”, selon le maire de Kiev

    « Les soldats russes ne rentreront jamais dans la ville de Kiev et le drapeau russe ne flottera jamais au dessus de notre ville. Nous préférons mourir que de nous mettre à genoux », a déclaré Vitali Klitschko dans France Bleu.

    Macron dénonce l’usage “d’armes explosives” par la Russie contre des civils

    Dans un message vidéo devant le premier Forum humanitaire européen, ouvert depuis lundi à Bruxelles, Emmanuel Macron a fustigé l’utilisation par la Russie « d’armes explosives » sur des civils. « Le droit international est bafoué, les infrastructures civiles sont bombardées, des armes explosives sont utilisées dans des zones densément peuplées, et les travailleurs humanitaires sont pris pour cible », a martelé le président français, ce mardi 22 mars, relaie BFM TV.

    Zelensky invité à prendre la parole au sommet de l’Otan jeudi

    Le chef de l’Etat ukrainien est invité à prendre la parole ce jeudi 24 mars au sommet de l’Otan. Volodymyr Zelensky pourra s’adresser par visioconférence aux dirigeants des pays membres de l’Otan, relate BFM TV. Un responsable de l’Alliance atlantique a estimé que ce sera « l’occasion pour les dirigeants des pays alliés d’entendre directement le président Zelensky parler de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le peuple ukrainien »

    La Russie utilisera l’arme nucléaire seulement en cas de « menace existentielle »

    Le porte-parole du gouvernement russe, Dmitri Peskov, a assuré que la Russie aura recours à l’arme nucléaire en Ukraine, seulement s’il y a une « menace existentielle » contre elle, relaie BFM TV. Il a confirmé : « Nous avons une doctrine de sécurité intérieure, cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pour l’utilisation des armes nucléaires et il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays. »

     

    Échange téléphonique entre Macron et Poutine

    Le président français, Emmanuel Macron, s’est à nouveau entretenu avec son homologue russe Vladimir Poutine, ce mardi 22 mars. Les deux dirigeants ont discuté durant une heure au téléphone, sans pour autant faire avancer la situation. D’après l’Élysée, Emmanuel Macron s’est dit certain de la nécessité de poursuivre les échanges diplomatiques aussi bien avec la Russie que l’Ukraine. Plus tôt dans la journée, le chef de l’Etat français a également parlé avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

     

    L’Occident prévoit de nouvelles sanctions

    TotalEnergies renonce à acheter du pétrole russe

    « 26 000 réfugiés ukrainiens en France », annonce Jean Castex

    Zelensky propose au pape de jouer un rôle de médiateur

    Talked to @Pontifex. Told His Holiness about the difficult humanitarian situation and the blocking of rescue corridors by Russian troops. The mediating role of the Holy See in ending human suffering would be appreciated. Thanked for the prayers for Ukraine and peace. pic.twitter.com/wj4hmrTRGd

    — Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) March 22, 2022

    Le Conseil de Paris vote la citoyenneté d’honneur à Kiev

    La maire de Paris a également qualifié Kiev de ville « vibrante et éprise de liberté » alors que plus de 3,5 millions de personnes ont fui. Selon le Parisien, la municipalité a dévoilé une enveloppe pour l’Ukraine d’un million d’euros, dont 640 000 euros pour l’accueil des réfugiés dans la capitale. La citoyenneté d’honneur a été votée à l’unanimité.

    Le #ConseilDeParis a voté à l’unanimité la citoyenneté d’honneur à la ville de Kyiv. Avec cette distinction, attribuée pour la première fois à une ville, Paris renouvelle son amitié et son soutien pour la capitale ukrainienne qui lutte actuellement pour sa liberté. 🇺🇦 pic.twitter.com/gB68IHQezB

    — Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) March 22, 2022

    L’Ukraine est le “rempart de l’Europe” pour Zelensky

    Ovationné devant le Parlement italien, Volodymyr Zelensky a demandé aux Italiens de renforcer son soutien à l’Ukraine, avant d’ajouter : « Nous défendons les valeurs de liberté. Aujourd’hui l’Ukraine, c’est la porte de l’Europe, son rempart. » Le président a aussi comparé Kiev à Rome, relate BFM TV  : « Kiev a une importance pour le monde comme Rome. Cette ville a déjà connu des épisodes de guerres terribles. »

    Des pourparlers pas assez “substantiels” pour Moscou

    Le porte-parole de la présidence russe a affirmé que les pourparlers avec l’Ukraine n’étaient, jusqu’ici, pas assez « substantiels », rapporte LCI. « Un certain processus (de négociations) a lieu, mais nous souhaiterions qu’il soit plus énergique, plus substantiel » , a lâché Dmitri Peskov. Aucune autre précision n’a été donnée.

    Joe Biden voit un “signe clair” que Poutine va avoir recours aux armes chimiques

    Alors que la Russie a accusé les États-Unis de détenir des armes chimiques et biologiques en Europe, Joe Biden a déclaré que ces accusations étaient fausses devant des dirigeants d’entreprises américains. « C’est un signe clair qu’il (Vladimir Poutine) envisage d’utiliser ces deux types d’armes », a lancé le président américain. Il a mis en garde : il pourrait y avoir « des conséquences sévères en raison du front uni de l’OTAN. »

    Sirènes anti-bombardements à Odessa

    Selon BFM TV, des sirènes anti-bombardements ont retenti à Odessa. Port stratégique de la mer Noire, la ville avait déjà été bombardée lundi 21 mars.

    Le Japon n’apprécie pas l’abandon des pourparlers

    Le Japon a protesté « fermement » contre la décision de la Russie d’abandonner les négociations pour un traité de paix entre les deux pays, relaie le Parisien, cela en raison, selon Moscou, de la « position inamicale » de Tokyo sur le conflit en Ukraine.

    « Cette situation est (en fait) le résultat de l’agression russe en Ukraine », a estimé le Premier ministre japonais Fumio Kishida devant le Parlement à Tokyo. « La tentative (russe) consistant à déplacer cette question vers les relations entre le Japon et la Russie est extrêmement injustifiée et absolument inacceptable », a-t-il ajouté.

    Zelensky souhaite une « rencontre » avec Poutine

    Le site d’Euronews censuré en Russie

    Le régulateur russe, Roskomnadzor, a bloqué ce lundi 21 mars l’accès au site de la chaîne française Euronews, sur ordre du Parquet. Le motif est inconnu, relate BFM TV.

    L’UE s’engage à augmenter ses dépenses militaires

    The current hostile environment requires a quantum leap forward. With EU Foreign and Defence Ministers, we just approved the Strategic Compass.

    The Compass gives us an ambitious plan for action for a stronger EU security and defence for the next decade. https://t.co/UZcI9V5irg

    — Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) March 21, 2022

    La France, l’Allemagne, les États-Unis, l’Italie et le Royaume-uni demandent encore « un cessez-le-feu » à Marioupol

    Emmanuel Macron s’est entretenu avec ses homologues Joe Biden, Olaf Scholz, Mario Draghi et Boris Johnson ce lundi 21 mars, relaie BFM TV. À l’issue de leurs discussions, l’Elysée a indiqué dans un communiqué que les dirigeants sont « revenus sur la situation humanitaire critique à Marioupol ». Pour la France, l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Italie et le Royaume-uni, il y a « urgence d’obtenir un accès sans entraves de l’aide humanitaire » dans cette ville assiégée du sud de l’Ukraine.

    Ils ont à nouveau réclamé « un cessez-le-feu immédiat » et le « retrait des troupes russes ». Les cinq dirigeants ont fait également part de leur « détermination à accroître leur soutien à l’Ukraine », relate BFM TV.

    Olena Zelenska reconnaissante de l’aide apportée par l’Europe

     

    Zelensky affirme que tout « compromis » sera soumis à un référendum

    L’Ukraine « ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie »

    Volodymyr Zelensky a indiqué, dans le même entretien à l’Union des médias publics européens (UER), que franceinfo diffusera à 21 h ce lundi soir, que son pays « ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie ». Pour le président ukrainien, il faudra « d’abord tous (les) détruire », et ensuite « leurs ultimatums seront respectés ». Les Russes « voudraient par exemple qu’on leur donne Kharkiv, Marioupol, Kiev », a encore assuré le président. « Mais ni les habitants de Marioupol, de Kharkiv, de Kiev, ni même le président, ne les laisseront faire », a-t-il déclaré comme le relate franceinfo.

    Le chef de l’Etat s’est, au passage, réjoui du combat mené par les Ukrainiens, qui n’hésitent pas à décrocher les drapeaux russes, que les troupes ennemies installent sur leurs terres. « Quand ils entrent et mettent leur drapeau, les gens l’enlèvent (…) alors qu’est-ce qu’ils veulent ? Détruire tout le monde ? C’est pour ça que j’ai dit que nous accepterons cet ultimatum quand nous n’existerons plus », a encore annoncé Volodymyr Zelensky.

     

    Moscou justifie le bombardement du centre commercial à Kiev

    « Le peuple lui-même défend le pays », assure Zelensky

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accordé un entretien à l’Union des médias publics européens (UER), dont France Télévisions. Et le chef d’Etat a assuré que « tout le monde peut voir que c’est le peuple lui-même qui défend le pays ». Il a également déclaré, comme le relaie franceinfo : « Cet élan collectif n’est pas le seul que nous ayons, mais c’est le plus important au côté de notre armée (…) et c’est ça notre véritable force. »

     

    Meta interdit en Russie pour « extrémisme »

    Zelensky demande d’autres sanctions à l’UE

    Dans une nouvelle vidéo publiée sur Telegram, le président ukrainien demande à l’Union européenne de cesser tout « commerce » avec la Russie, décrit BMF TV. « Sans commerce avec vous, sans vos entreprises et vos banques, la Russie n’aura plus d’argent pour cette guerre », a-t-il lâché.

    Il a enjoint l’UE d’agir : « Pas d’euros pour les occupants, fermez-leur tous vos ports, ne leur envoyez pas vos biens, refusez les ressources énergétiques. »

    Nouveau couvre-feu à Kiev

    Le maire de la ville, Vitali Klitschko, a mis en place un nouveau couvre-feu, commençant ce lundi soir et prenant fin mercredi matin. La capitale est toujours sous les bombardements russes.

    Une frappe à Kiev fait plusieurs morts, pas d’ultimatum à Marioupol

    Un bombardement a eu lieu dans la capitale Kiev faisant au moins six morts, relaie BFM TV. Plusieurs corps ont été retrouvés dans le centre commercial Retroville dans le nord-ouest de la ville. La frappe aurait laissé un cratère de plusieurs mètres de large. Dans le même temps, l’Ukraine a indiqué qu’elle « ne déposera pas les armes et ne quittera pas la ville » de Marioupol, rejetant l’ultimatum de la Russie.

    Plus loin, dans la ville de Novoselytsya, une fuite d’ammoniac s’est produite dans une usine chimique forçant les habitants à quitter la zone, à 2,5 kilomètres aux alentours. L’incident serait terminé. Joe Biden se rendra, lui, en Pologne vendredi 25 mars.

    Une attaque aérienne dans l’Ouest de l’Ukraine fait trois blessés

    19 enfants évacués à Marioupol

    Le président ukrainien évoque « la solution finale » menée par la Russie

    Devant le parlement israélien, Volodymir Zelenski a estimé qu’Israël et l’Ukraine vivent la « même menace : la destruction totale de notre culture » et demande au pays de « faire un choix » en soutenant l’Ukraine face à la Russie, relaie le Figaro. Le président de l’Ukraine a également affirmé que le Kremlin parle de « solution finale » au problème ukrainien, « comme les nazis » ont parlé de la question européenne.

    Cinq blessés dans l’explosion d’un obus devant un immeuble à Kiev

    Après l’explosion d’un obus russe près d’un immeuble dans le nord-ouest de Kiev, ce dimanche, cinq personnes ont été blessées, dont deux hospitalisées, a indiqué le maire de la ville Vitali Klitschko. Le bâtiment de dix étages, situé dans le quartier de Sviatiochine, est très endommagé, rapporte BFM TV.

    Le président Zelensky souhaite négocier avec Vladimir Poutine

    Dans un entretien accordé à la chaîne américaine CNN, le président ukrainien s’est de nouveau dit prêt à négocier avec Vladimir Poutine. « Sans négociations, on n’arrêtera pas la guerre. […] S’il existe seulement 1 % de chance d’arrêter cette guerre, nous devons la saisir », a déclaré Volodymir Zelenski. « Mais si ces tentatives échouent, cela voudra dire que [le conflit ukrainien] est une troisième guerre mondiale », a-t-il ajouté.

    Au moins 847 civils tués selon l’ONU

    Le Haut-commissariat aux Droits de l’homme des Nations-Unies affirme, dans un rapport dévoilé samedi 19 mars, avoir décompté 847 civils tués entre le 24 février et le 18 mars. Un chiffre nettement inférieur aux affirmations de Kiev, mais il ne s’agit là que des cas avérés par l’organe onusien. « Le nombre réel est considérablement plus important », détaille le document qui évoque également 1 399 blessés. Il précise que cette enquête ne tient pas compte de l’intensification récente des frappes russes contre plusieurs villes ukrainiennes.

    From 24 Feb—18 March, we recorded 2,246 civilian casualties in context of Russia’s armed attack against #Ukraine: 847 killed, incl 64 children; 1,399 injured, incl 78 children, mostly caused by shelling & airstrikes. Actual toll is much higher. Full update https://t.co/g7O1JLgmky pic.twitter.com/aN399jikz5

    — UNHumanRightsUkraine (@UNHumanRightsUA) March 19, 2022

    Le pape François dénonce une « agression contre l’Ukraine »

    Durant sa bénédiction de dimanche 20 mars sur la place Saint-Pierre, le pape François a condamné « l’agression violente contre l’Ukraine » et « un massacre insensé où chaque jour des atrocités se répètent ». Le souverain pontife a appelé à mettre fin à cette « guerre répugnante ».

    Boris Johnson demande une condamnation de la part de Pékin

    Le Premier ministre britannique a jugé, dans une interview au Sunday Times publiée samedi 19 mars, qu’il devenait « de plus en plus difficile et politiquement gênant pour les gens, activement ou passivement, de tolérer l’invasion de Poutine », au regard des « atrocités » commises par l’armée russe. Il a exhorté la Chine, allié historique de Vladimir Poutine, a se prononcer ouvertement contre l’invasion. Pékin a jusqu’ici dit « déplorer » la situation, mais sans parler de « guerre » et s’abstenant de condamner l’attaque. « Je pense qu’à Pékin, il comme ce à y avoir des doutes », a déclaré Boris Johnson.

    De nouveaux couloirs humanitaires

    La vice-première ministre ukrainienne Iryna Vereshchuk a annoncé dimanche 20 mars la mise en place de sept corridors humanitaires, notamment dans le sud-est du pays et dans les environs de Kiev. Ils devraient permettre en particulier une évacuation de la ville de Marioupol, sur le point de tomber aux mains des forces russes. 

    Moscou évoque de nouvelles frappes de missiles hypersoniques

    La Russie a de nouveau affirmé, dimanche 20 mars, avoir eu recours à des missiles hypersoniques. « Une importante réserve de carburant a été détruite […] par des missiles balistiques hypersoniques » tirés depuis la Crimée, a affirmé le ministère russe de la Défense. Des affirmations encore impossibles à confirmer. Les missiles hypersoniques ont la particularité de pouvoir déjouer les systèmes d’interception et de pouvoir transporter une charge nucléaire. En affirmant les utiliser avec succès, Moscou laisse donc entendre être en capacité de frapper les pays de l’Otan.

    Multiplications des raids dans l’Est

    Les bombardements se sont intensifiés dans les villes de l’est de l’Ukraine, samedi 19 mars. Mykolaïv, ville portuaire située sur la Mer Noire, a notamment été visée. Les raids contre la cité industrielle se sont succédé à un rythme très soutenu, rapporte le Figaro. Une caserne a été frappée et les témoins évoquaient des morts par dizaines, bien que cette information n’ait pas été confirmée par une source indépendante. Marioupol, ville stratégique sur la Mer d’Azov, a également connu une intensification des frappes et Moscou affirme avoir conquis 90 % de la ville.

    Une école bombardée à Marioupol, selon les autorités locales

    Vers une guerre longue ?

    Si les raids se poursuivent, l’avancée russe sur le terrain a été assez faible sur la plupart des fronts. Selon les renseignements britanniques, la Russie aurait changé de tactique face à la résistance ukrainienne et pour limiter ses pertes déjà importantes. Elle mise désormais sur « un bombardement aveugle » des zones urbaines pour appuyer ses troupes, au prix de pertes civiles plus importantes. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des troupes russes et ukrainiennes creuser des tranchées, souligne le Monde. Ce qui laisse augurer que les deux camps envisagent une guerre d’usure.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    France24 - Monde

    Crash d'un Boeing en Chine : pas de trace de survivants, ni de boîtes noires

    Publié le : 22/03/2022 - 05:29

    FRANCE 24 Suivre

    Au lendemain du crash d'un Boeing-737 dans le sud de la Chine avec 132 personnes à bord, aucun survivant n'a encore été retrouvé, selon les indications des autorités locales mardi soir. Les boîtes noires n'étant toujours pas localisées, les causes de la catastrophe demeurent inconnues. 

    Aucun survivant n'a été retrouvé en Chine plus de 30 heures après l'accident d'un Boeing-737 qui s'est écrasé dans une zone montagneuse du sud du pays avec 132 personnes à bord, a indiqué mardi 22 mars l'aviation civile.

    Les boîtes noires n'ayant pas encore été localisées, les autorités ont par ailleurs estimé prématuré de se prononcer sur les causes de la brutale chute de l'avion du vol MU5735 de la China Eastern Airlines.

    L'appareil reliait les grandes villes chinoises de Kunming (Sud-Ouest) et Canton (Sud). Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué mardi que les passagers sont à priori tous des ressortissants chinois.

    Lundi soir, la compagnie a présenté ses hommages aux victimes, mais sans préciser leur nombre.

    Des vidéos diffusées par les médias publics montrent une sorte de clairière formée par l'appareil dans une zone boisée, avec des débris peu reconnaissables, à part un morceau d'aile aux couleurs bleue et rouge de la compagnie.

    La télévision publique CCTV a diffusé mardi des images de sauveteurs en treillis ou en blouse blanche portant des civières et des sacs à dos. Ils évoluaient avec difficulté sur les collines des environs de l'accident.

    Un reporter du journal officiel Le Quotidien du peuple, qui a pu aller au cœur du site de la catastrophe, y a filmé un chaos de pièces métalliques éventrées, de morceaux de l'aéronef disloqué ou encore un objectif d'appareil photo calciné.

    Recherches compliquées

    Les corps et les effets personnels des passagers ont probablement été "entièrement brûlés" par l'explosion de l'appareil au sol, suivie d'un incendie, a déclaré à l'AFP une secouriste qui a passé la nuit sur le site. Les recherches sont compliquées par le terrain accidenté et la végétation dense, a précisé cette femme qui a refusé de dire son nom.

    La police bloquait l'accès au site de l'accident dans un village entouré de forêts et de rizières.

    L'explosion du 737-800 a provoqué "comme un coup de tonnerre", a déclaré à l'AFP un habitant du village de Langnan, dénommé Ou. "Nous avons arrêté de travailler et sommes allés voir ce qui se passait", a-t-il ajouté, précisant que l'incendie avait fait rage à environ un kilomètre de sa maison.

    Chute de 6 000 m en une minute

    Selon le site spécialisé FlightRadar24, l'appareil, qui reliait Kunming (sud-ouest) à Canton (sud), a perdu en à peine une minute près de 21 250 pieds (6 477 m) avant de disparaître des écrans radar. Puis, après une brève remontée, il a plongé à nouveau, de 4 625 pieds (1 410 m), selon le traceur, pour se trouver à 3 225 pieds (983 m) du sol. Il n'y a pas de données pour le vol après 14 h 22.

    De façon inhabituelle pour un dirigeant chinois, le président Xi Jinping a réagi à chaud lundi soir, appelant à "déterminer au plus vite les causes de l'accident". Son principal conseiller économique, le vice-Premier ministre, Liu He, s'est rendu sur place pour superviser les secours et l'enquête, selon l'agence Chine nouvelle.

    Appareils suspendus

    Selon le média financier chinois Yicai, China Eastern a décidé de provisoirement clouer au sol tous ses 737-800. L'action du transporteur a perdu plus de 6 % mardi à la clôture de la Bourse de Shanghai.

    Boeing s'est dit prêt à collaborer à l'enquête des autorités chinoises. Le titre du constructeur avait perdu 3,6 % lundi à la clôture de Wall Street.

    L'accident tombe mal pour le géant américain de l'aviation, qui était sur le point de reprendre ses livraisons du 737 MAX, un autre type d'appareil suspendu début 2019 à la suite de deux catastrophes aériennes.

    Avec AFP

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    Un avion transportant 132 personnes s'est écrasé dans le sud-ouest de la Chine

    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Investigaciones visuales

    Los soldados rusos tomaron su ciudad y después sus hogares

    En su avance hacia Kiev, tropas de Rusia invadieron un complejo de departamentos en un suburbio cercano a la capital y tomaron a los vecinos de rehenes. Parte de la operación quedó registrada en video.

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    Por Brenna Smith y Masha Froliak

    KIEV, Ucrania — Durante días, Roman Naumenko y sus vecinos del complejo de departamentos Pokrovsky, ubicado en las afueras de Kiev, habían estado observando desde unos cuantos kilómetros de distancia cómo las fuerzas rusas intentaban tomar el control de un aeropuerto cercano.

    “Vi cómo los helicópteros, que venían unos tras otros, disparaban”, comentó. “Fue un impacto enorme. No podía creer que fuera de verdad”.

    Los residentes se quedaban fuera de sus edificios filmando la destrucción con sus celulares.

    Cada día, las fuerzas rusas se acercaban más y más al complejo de departamentos. El 3 de marzo, un misil cayó directamente sobre uno de los edificios. En ese momento, más de 150 familias seguían en el complejo residencial de 14 edificios, según declaró un administrador del edificio a The New York Times.

    Más tarde, ese mismo día, los soldados estaban literalmente en la puerta de Naumenko.

    “Vimos a la infantería rusa en la cámara de seguridad de nuestro edificio”, relató. “Desde ese momento, los rusos se quedaron”.

    También obligaron a unos 200 residentes a quedarse, manteniendo a muchos de ellos como rehenes en los sótanos de sus propios edificios, forzándolos a entregar sus celulares y ocupando sus departamentos. Otros lograron pasar desapercibidos, pero aun así eran, en esencia, prisioneros en sus propias casas mientras las fuerzas rusas irrumpían y tomaban posiciones de francotirador en los edificios, que habían albergado a 560 familias.

    El Times entrevistó a siete residentes del complejo de departamentos Pokrovsky en la ciudad de Hostómel, unos 16 kilómetros al noroeste de Kiev. Todos experimentaron el asalto y el cautiverio de primera mano antes de encontrar maneras de huir. A partir de sus relatos, junto con las imágenes de las cámaras de seguridad y los celulares, el Times logró reconstruir la experiencia que se vivió mientras las fuerzas rusas se acercaban.

    “Fue realmente aterrador”, aseguró Lesya Borodyuk, una vecina de 49 años que comenzó a llorar mientras relataba lo ocurrido. “Le escribí a mi hija. Me estaba despidiendo de ella. Le dije que ahora probablemente nos iban a bombardear”.

    Fuera, en el estacionamiento, las cámaras de seguridad mostraban al menos una decena de soldados rusos y vehículos de combate de infantería. Los soldados trasladaron ametralladoras pesadas y obligaron a un hombre a entrar en un edificio a punta de pistola.

    Ksenia, que pidió ser identificada solo por su nombre de pila, observó con su marido y sus hijos desde la ventana de su segundo piso cómo las fuerzas rusas llegaban a su edificio.

    “No sabíamos lo que podía pasarnos”, afirmó. “Era un estado total de temor”.

    Un grupo de soldados utilizó rifles para romper la puerta principal de un edificio de departamentos. Una vez dentro, entraron al ascensor y destruyeron sus cámaras de seguridad. En algunos edificios, los soldados fueron piso por piso arrancando puertas de las bisagras y asaltando departamentos, según relataron los residentes.

    Al cabo de unas cuantas horas, según los siete residentes con los que habló el Times, los soldados rusos tomaron todo el complejo y atraparon a cerca de 200 civiles dentro de varios edificios.

    “Echaron a la gente de los departamentos”, relató Elena Anishchenko, que planeaba celebrar su cumpleaños número 33 con vecinos el día que llegaron los soldados. “No le preguntaron nada a nadie; simplemente les decían que fueran al sótano”.

    A muchos vecinos les confiscaron o destruyeron sus teléfonos celulares y computadoras portátiles.

    “Nos dijeron: ‘No se enojen, pero si hallamos su teléfono le dispararemos en el acto”, relató Anishchenko.

    Aislada del mundo exterior, Anishchenko dijo que ya no pudo leer las noticias ni hablar con su familia.

    Algunos residentes como Ksenia pudieron permanecer en sus hogares, quizás porque tenía un bebé.

    Otros pasaron desapercibidos. Naumenko y su esposa se escondieron en el séptimo piso de su edificio. Él aún tenía su teléfono, que encendía una vez al día para enviar un mensaje de texto a su familia diciéndoles que todavía estaba vivo.

    Preocupación familiar: ‘No me puedo comunicar’

    Los amigos y parientes de los que estaban atrapados en Pokrovsky pasaban penurias. En grupos de chat y mensajes de texto habían visto videos y capturas de pantalla de los soldados rusos cuando tomaron control del complejo. Luego dejaron de recibir los mensajes de sus seres queridos.

    Iryna Khomyakova, hija de una de las vecinas del complejo, vio los videos del circuito cerrado que mostraban a los soldados ingresando al ascensor. Preocupada, llamó a su madre, quien le informó que los soldados rusos acababan de entrar al edificio y que la habían obligado a bajar al sótano con otros.

    “El teléfono de mi mamá murió”, dijo el 9 de marzo, y no había tenido noticias de ella en días.

    Por mensaje de texto, Hanna Yaremchuk le dijo al Times que había perdido el contacto con su padre durante días y añadió que a él también lo tenían en un sótano. Se preguntaba: “¿Está vivo? ¡No lo sé!”.

    Viviendo con soldados

    Para los detenidos, la capacidad de moverse dependía de los guardias.

    A Borodyuk y a otras personas que estaban en su sótano se les permitía ir a sus departamentos a buscar comida y ropa abrigadora para soportar el frío del sótano de ladrillos. A los vecinos les permitían cocinar juntos y convivir.

    Los rusos que custodiaban el sótano de Anishchenko eran más estrictos. Solo permitían a los residentes visitas cortas y supervisadas a sus departamentos para conseguir comida y víveres para todos.

    “La gente era presa del pánico”, comentó Anishchenko, “Todo el mundo estaba al límite de su cordura”.

    Luego de un tiempo, cien o más soldados patrullaban fuera de los edificios, y algunos incluso vivían en los departamentos.

    En el séptimo piso, Naumenko y su esposa seguían eludiendo la detección. Los recientes bombardeos en la zona habían volado las ventanas y la temperatura había descendido por debajo del punto de congelación. Sin electricidad, improvisaron formas de cocinar, encendiendo aceite en un platillo para calentar la comida y usando una vela para calentar una lata de agua. Sin calefacción en el edificio, dormían completamente vestidos y con chaquetas.

    En el departamento de Ksenia, cada día implicaba conseguir suficiente comida para alimentar a sus hijos y sobrevivir hasta la mañana siguiente. Su nueva vida estaba muy lejos de lo que imaginaba.

    “Estuvimos esperando este departamento durante cuatro años”, aseguró Ksenia. “Invertimos en la remodelación. Pero ni eso importa ahora”.

    ‘Los liberaremos de los nazis’

    Afuera, la lucha era implacable.

    “Nos acostumbramos a los sonidos de los disparos y aprendimos a distinguir unos de otros”, aseveró Naumenko. “Sabíamos si estaban lejos o cerca. Si iban a dar contra nuestro edificio o pasarían por encima. Podíamos escucharlo”.

    Dentro del complejo de departamentos, los soldados les decían a sus prisioneros que Ucrania estaba a punto de ser liberada, relató Anishchenko.

    Borodyuk recordó a un oficial ruso de mayor rango que intentaba consolar a una niña en el sótano donde estaban detenidas. “Él le dijo: ‘Mi hija también tiene 8 años. La quiero mucho. La extraño. No tengas miedo, pequeña, los liberaremos de los nazis’”.

    Borodyuk relató que algunos de los soldados rusos más jóvenes ni siquiera sabían por qué estaban en Ucrania. Cuando los cautivos le preguntaron a un soldado por qué estaba aquí, respondió llorando: “¿Dónde estoy? ¿Qué tengo que hacer?”.

    Evacuado por casualidad

    El 9 de marzo, Rusia y Ucrania acordaron establecer varios corredores humanitarios durante un breve periodo para permitir la salida segura de los civiles de las zonas de conflicto. Pero los soldados rusos en Pokrovsky no informaron a sus prisioneros.

    Anishchenko se enteró por casualidad. Durante una visita supervisada a su departamento para buscar comida, vio un convoy moviéndose con banderas blancas desde la ventana y le preguntó a un soldado ruso qué estaba pasando. Él le dijo que había un corredor libre de disparos durante 72 horas. Ella y algunos de sus vecinos empacaron una maleta y corrieron.

    Al salir, el entorno era sombrío. “Vimos cadáveres tirados en el suelo”, narró. “Vimos autos estrellados y quemados con cuerpos dentro”.

    Naumenko encendió su celular y vio información en un grupo de WhatsApp sobre la evacuación del corredor humanitario. Él y su esposa recogieron rápidamente sus cosas.

    Al salir del complejo, un soldado les advirtió que no les dispararía, pero que los que patrullaban en otros lugares podrían hacerlo.

    Huyeron de todos modos y salieron ilesos, junto con todos los demás residentes con los que habló el Times. Naumenko se encuentra ahora en Kiev, donde piensa quedarse, y tal vez luchar.

    “Las cosas que vi en Hóstomel fueron una pesadilla. No quiero que esto ocurra aquí”, concluyó.

    Edición de video por Dmitriy Khavin.

    Brenna Smith es becaria en el equipo de video de Investigaciones visuales del Times. @brenna__smith

    Masha Froliak es investigadora y traductora. Trabaja con el equipo de Investigaciones visuales del Times

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : Trump suggère d’intimider Poutine avec des sous-marins nucléaires

    « Si nous n’avions pas cette arme, nous ne pourrions pas discuter. » Donald Trump l’assure. La solution à la guerre en Ukraine serait la menace nucléaire. L’ancien président des Etats-Unis a accordé une interview à Fox Business, lundi 21 mars. Et il a inévitablement été interrogé sur la guerre en Ukraine, qui fait rage depuis l’offensive lancée par Vladimir Poutine le 24 février dernier. Donald Trump s’est prononcé au sujet du président russe : « Je l’entends prononcer sans cesse le mot qui commence par un «N», le nucléaire. » Il a alors conseillé aux Etats-Unis et aux pays occidentaux de se montrer plus offensifs : « Nous devrions lui dire que s’il utilise encore une fois le mot «nucléaire», nous allons envoyer des sous-marins [nucléaires] et nous ferons des allers-retours le long de sa côte. » 

    Les Etats-Unis ont « les meilleurs sous-marins du monde »

    Donald Trump en a profité pour se vanter, auprès de Fox Business, d’avoir réussi à rebâtir les « capacités nucléaires » des Etats-Unis. Et ce, « comme jamais personne ne l’avait pensé auparavant », a-t-il insisté sur la chaîne américaine. L’ancien locataire de la Maison Blanche a estimé que grâce à ses « efforts », le pays possède « les meilleurs sous-marins du monde, les plus puissants avec les meilleures machines ».

    Au début du mois de mars, lors d’un meeting à la Nouvelle-Orléans, Donald Trump avait déjà suggéré de bombarder la Russie avec des avions américains parés du drapeau chinois. « Comme ça nous disons que la Chine est responsable, que nous n’avons rien fait, ensuite ils se battent l’un contre l’autre. Nous n’aurons plus qu’à nous asseoir et regarder », avait martelé le prédécesseur de Joe Biden.

     

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    L'Humanité

    D’autres regards sur l’espace à travers les arts

    Exposition L’observatoire du Cnes, à Paris, ouvre exceptionnellement ses portes au public à l’occasion d’un événement intitulé « Avec l’espace ».

    Anna Musso

    Alors que l’avenir de la mission spatiale russo-européenne ExoMars est en jeu ces jours-ci, au sein de l’Agence spatiale européenne, la nouvelle exposition d’art contemporain de l’Observatoire de l’espace, le laboratoire culturel du Centre national d’études spatiales (Cnes), à Paris, arrive à point nommé au service de la paix et de la coopération. Consacrée aux relations entre arts visuels et espace, elle vise à « renverser notre rapport à l’espace », explique Gérard Azoulay, responsable de l’observatoire et commissaire de l’exposition. L’aventure spatiale est plus que jamais sur le devant de la scène avec l’arrêt de la coopération spatiale russe et le développement de l’industrie américaine du New Space. Or, l’exposition montre l’engagement des artistes pour reconsidérer les rapports de l’art actuel et de l’espace : « Afin qu’il ne se situe plus du côté de la conquête et la domination mais de l’attention à l’autre. »

    espaceExpositionscnes
    France24 - Monde

    Au Nigeria, une attaque fait plusieurs morts dans un village du nord-ouest

    Publié le : 22/03/2022 - 07:21

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    Au moins seize villageois sont morts dimanche lors d'une attaque par des hommes armés dans le nord-ouest du Nigeria, où sévissent plusieurs groupes criminels.

    Nouvelle attaque meurtrière dans le nord-ouest du Nigeria. Des hommes armés ont tué dimanche au moins seize villageois dans cette région qui, depuis des années, est le théâtre de gangs criminels. Appelés localement "bandits", ils attaquent les villages, volent le bétail, kidnappent et tuent les habitants.

    Face à la multiplication de ces attaques, le gouvernement a récemment déclaré "terroristes" ces groupes criminels. Dimanche, des dizaines d'hommes armés à moto ont pris d'assaut le village de Ganar-Kiyawa, dans l'État de Zamfara, tuant 16 villageois, a affirmé le porte-parole de la police locale.

    "Les terroristes ont tué seize personnes dans l'attaque et ont fui avant le déploiement de la police", a déclaré Mohammed Shehu.

    "La police et l'armée sont dans la zone pour prévenir d'autres attaques et poursuivre les bandits", a-t-il ajouté. Dans un communiqué, le bureau du gouverneur de l'État de Zamfara a confirmé l'attaque, affirmant que "de nombreuses vies auraient été perdues et de nombreuses autres blessées", sans donner davantage de détails.

    Multiplication des attaques

    La presse locale évoque quant à elle un bilan bien plus élevé, avec au moins 37 morts dont le chef du village, et des dizaines de personnes kidnappées.

    En dépit des opérations militaires et des amnisties, les attaques se multiplient dans le nord-ouest et le centre. Début janvier, plus de 200 personnes avaient été tuées au cours de plusieurs attaques menées par des hommes armés dans l'État de Zamfara.

    Les agresseurs opèrent depuis des camps cachés dans une vaste forêt à cheval sur les États de Zamfara, Katsina, Kaduna et Niger.

    Selon Ibrahim Dosara, commissaire à l'Information de l'État de Zamfara, près de 700 000 personnes ont fui leur domicile pour échapper à ces attaques, ce qui a incité le gouvernement à ouvrir huit camps pour les accueillir.

    La violence des bandits dans les États du nord-ouest et du centre du Nigeria n'est qu'un des défis auxquels sont confrontées les forces de sécurité, qui luttent également contre une insurrection jihadiste vieille de douze ans dans le nord-est et contre les tensions séparatistes dans le sud-est du pays.

    Avec AFP

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    L'armée du Nigeria annonce la mort du chef du groupe jihadiste Iswap

    Plusieurs attaques au nord-ouest du Nigeria font au moins 200 morts

    Effondrement d'un immeuble au Nigeria : le bilan s'alourdit à 36 morts

    Valeurs Actuelles

    Russie : l’opposant Alexei Navalny condamné à 9 ans de prison

    L’opposant russe, Alexei Navalny, a été condamné par la justice ce mardi 22 mars. Il a écopé de neuf ans de prison pour « escroquerie » et « outrage à magistrat », relaiefranceinfo. La juge chargée du dossier a, en effet, ajouté une peine d’un an et demi de liberté surveillée, ainsi qu’une amende d’environ 1,2 million de roubles – à peu près 10 000 euros. Le principal opposant à Vladimir Poutine était déjà emprisonné depuis plus d’un an. Et depuis mi-février, il est jugé dans un tribunal mis en place dans l’enceinte de sa colonie pénitentiaire, située à 100 km de Moscou. La semaine dernière, le parquet avait requis treize ans de prison pour Alexei Navalny.

    Ses avocats arrêtés

    La justice russe reproche à Alexei Navalny d’avoir détourné des millions de roubles de dons versés à ses organisations de lutte contre la corruption. Il est également accusé d’outrage lors des dernières audiences, relate franceinfo. Ce n’est pourtant pas la version d’Alexei Navalny. Il a dénoncé de fausses accusations de la part du Kremlin, qui aimerait voir son opposant rester en prison le plus longtemps possible, selon lui.

    Les avocats du prévenu, Olga Mikhaïlova et Vadim Kobzev, ont été interpellés à l’issue du verdict, devant la prison. Comme le relaie franceinfo, les autorités les auraient arrêtés, car ils auraient gêné la circulation routière en s’adressant à la presse. Juste après le verdict, ce mardi 22 mars, Alexei Navalny a réagi sur son compte Twitter : « Poutine a peur de la vérité, je l’ai toujours dit. La lutte contre la censure, amener la vérité aux habitants de la Russie, reste notre priorité. »

    6/10 By the way, please note that they kept jamming my “last word” by interrupting the broadcast.

    That’s understandable: words have power, Putin is afraid of the truth, I have always said that.

    — Alexey Navalny (@navalny) March 22, 2022

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    France24 - World

    War of attrition? Ukraine thwarts Russian advances, fight rages for Mariupol

    Issued on: 23/03/2022 - 12:41Modified: 23/03/2022 - 12:53

    Douglas HERBERT Follow

    Ukrainian forces fought off continuing Russian efforts to occupy Mariupol and claimed to have retaken a strategic suburb of Kyiv on Tuesday, mounting a defense so dogged that it is stoking fears Russia’s Vladimir Putin will escalate the war to new heights. FRANCE 24's Douglas Herbert tells us more.

    Valeurs Actuelles

    Mercenaires tchétchènes, djihadistes syriens : ces combattants musulmans qui font la guerre en Ukraine

    Disposant d’un canal sur l’application Telegram, avec plus d’un million d’abonnés, le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, ne cesse de publier des contenus relatifs à la guerre en Ukraine. Sur l’une de ses vidéos, on le distingue, entouré de soldats, dans une salle à Hostomel, un aérodrome près de Kiev. Kadyrov, allié historique et obligé du président russe Vladimir Poutine, y serait afin de diriger lui-même les opérations des bataillons Kadyrovtsy, ces soldats de la République de Tchétchénie, qui interviennent en appui des armées russes. « Nous allons vous montrer [à vous les Ukrainiens, NDLR] que la tactique militaire russe est supérieure à la théorie et aux recommandations des conseillers militaires occidentaux », déclare le leader tchétchène dans la vidéo.

    Une telle instrumentalisation de bataillons fanatiques ou galvanisés est courante dans une guerre. De tels mercenaires représentent pour chaque camp un moyen d’effrayer l’adversaire. La guerre actuelle en Ukraine n’y échappe pas.

    Des Tchétchènes au service de Vladimir Poutine

    Le quotidien américain Wall Street Journal avait ainsi révélé le 6 mars que la Russie cherchait à recruter des Syriens favorables au régime de Bachar El-Assad. Information confirmée officiellement le 7 mars par le Pentagone. Ces derniers seraient payés quelques centaines de dollars par mois pour aller combattre en Ukraine. La Russie aurait par ailleurs établi une liste de plus de 40 000 militaires syriens prêts à lutter contre l’Ukraine, selon des rapports de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

    Le 11 mars, le président russe s’est dit favorable à la venue de volontaires du Moyen-Orient : « Si vous voyez qu’il y a qui veulent de leur propre chef, et non pour de l’argent, venir aider les gens qui vivent dans le Donbass, alors nous devons leur donner ce qu’ils désirent et les aider à se rendre dans la zone de conflit. »

    Ces combattants sont utilisés par la Russie parce qu’ils sont des spécialistes de la guerre urbaine, une des plus complexes à mener pour des armées conventionnelles. En effet, les problèmes de logistique, la multitude de caches possibles, la présence de tireurs isolés et d’engins piégés dans les immeubles sont autant d’obstacles pour les colonnes d’assaut. Pour les sièges des villes ukrainiennes de Marioupol et Kharkiv qui résistent, les mercenaires tchétchènes sont davantage utilisés en appui aux forces russes.

    #Ukraine #Russie les tchétchènes de Kadyrov à #Mariupol sur fond d’un nashid… Allah Akbar… sauvetage de civils et insigne Azov… pic.twitter.com/YGFJFp7a3m

    — Wassim Nasr (@SimNasr) March 18, 2022

    Depuis la fin de la guerre en Tchétchénie en 2004, « le président russe a utilisé les hommes de Kadyrov comme armes psychologiques. Ils peuvent se permettent des exactions que l’armée russe ne se permettrait pas. Ils ont été de tous les fronts : en 2014 en Crimée, en Syrie pour soutenir le régime syrien et aujourd’hui en Ukraine, analyse Amélie Myriam Chelly, sociologue et chercheuse associée à l’EHESS et au CNRS. D’après la propagande d’État russe, il y aurait près de 12 000 soldats tchétchènes en Ukraine. »

    Malgré « leurs expériences de combat dans le Caucase et sur le front syrien, leurs missions principales restent le maintien de l’ordre et des opérations antiterroristes. Les utiliser dans une invasion d’un territoire comme l’Ukraine est surprenant », ajoute Viatcheslav Avioutskii, docteur en géopolitique. De fait, les soldats de Kadyrov « sont certes financés et équipés par le Kremlin, mais ils échappent à son contrôle direct. Vladimir Poutine, au travers de son obligé Ramzan Kadyrov, les utilise ».

    De son côté, l’Ukraine a fait aussi appel à des combattants étrangers musulmans pour lutter repousser les troupes et milices russes. Le gouvernement de Kiev, qui accepte les étrangers dans son armée depuis 2016, recruterait pour sa part des djihadistes syriens notamment, contrairement à la Russie, affirment plusieurs experts. Pour autant, « l’éventuelle présence de Syriens en Ukraine aurait stratégiquement et militairement une influence limitée. Car ces combattants venant du Moyen-Orient ne sont pas habitués au climat et au relief ukrainiens. Ils ne risquent pas de changer la donne », estime Viatcheslav Avioutskii, spécialiste de la Tchétchénie et de l’Ukraine.

    #Ukraine tchétchènes pro à #Kiev. Tchetch vibes… pic.twitter.com/x8Q2PgTuPp

    — Wassim Nasr (@SimNasr) March 16, 2022

    L’opposition tchétchène n’est pas en reste. « À la suite de la guerre de Tchétchénie (1990-2004) et la guerre en Syrie contre le régime syrien, beaucoup de Tchétchènes antirusses se sont dispersés en Europe dans le Caucase ou dans la zone Syrie/Irak. Parmi eux, beaucoup sont djihadistes, et des militants qui continuent la lutte contre la Russie », relève le géopolitologue Alexandre Del Valle. Deux bataillons, Doudaïev et Sheikh Mansour, constitués de Tchétchènes foncièrement anti-Kadyrov (et donc antirusses) prennent part actuellement aux combats en Ukraine. Les noms de ces deux bataillons sont hautement symboliques : le général soviétique tchétchène Djokhar Doudaïev fut le père de la rébellion anti-russe en Tchétchénie entre 1991 et 1996, et Sheikh Mansour dirigea au XVIIIe siècle la résistance tchétchène contre la tsarine Catherine II de Russie.

    Interrogé par le Figaro, le commandant du bataillon Sheikh Mansour, Muslim Chiberloevsky, pour qui Kadyrov est un traître, exposait le 16 mars les raisons de son engagement : « Certains Ukrainiens se sont convertis à l’islam après s’être ralliés à nous, mais ce n’est pas obligatoire. Nous ne nous battons pas pour un homme ou une religion. Nous luttons ensemble pour la liberté. »

    Des islamistes en soutien à l’armée ukrainienne

    Par ailleurs, il y a eu d’après Alexandre del Valle un « tournant Zelensky » concernant les musulmans radicaux. En effet, l’Ukraine comprend une minorité musulmane très active et bénéficiant d’une grande tolérance. Par conséquent, « la dimension islamique commence à y prendre de l’importance. D’où le départ de musulmans ukrainiens en Syrie en 2014, etc. » Le géopolitologue fait remarquer que « ces derniers ont souvent été “frérisés” [influencés par les Frères musulmans]. Depuis la présidence de Zelensky, il y a eu une politique ouvertement assumée de laxisme envers des djihadistes partis en Syrie. Puisque les Russes ont interdit les Frères musulmans chez eux comme toutes les Républiques d’Asie centrale, prorusses ou prochinoises, les Ukrainiens ont plutôt une bienveillance envers les Frères. » Une bienveillance qui s’explique entre autres par « l’alliance entre la Turquie, le Qatar et l’Ukraine ».

    22/n- Dans l’armée, il y a des islamistes. Depuis 2016, la nationalité n’est plus requise pour s’y engager. En plus des jihadistes de DAESH, l’Ukraine va-t-il devenir une base jihadiste en Europe comme l’Afghanistan ? L’islamisme d’atmosphère y est déjà…https://t.co/IuEH5zX2lg pic.twitter.com/6B1qe1wRPW

    — LOUIZI Mohamed (Unique compte officiel) (@MohamedLOUIZI) February 28, 2022

    Avec la chute de l’État islamique, de nombreux islamistes radicaux se sont réfugiés en Ukraine. Ce qui fait dire à plusieurs experts que l’Ukraine est devenu le foyer de combattants de Daech. Le journal la Croix avait ainsi enquêté en 2019 sur la présence de djihadistes tchétchènes et daghestanais en Ukraine. Ces derniers avaient été employés contre les prorusses dans le Donbass. Depuis l’invasion russe, le 24 février dernier, l’armée ukrainienne n’hésiterait pas à faire venir des djihadistes syriens qui arrivent de Pologne après être passés par la Turquie.

    Selon des combattants syriens affiliés à la Turquie et cités par le Point, une visite d’une délégation officielle ukrainienne a eu lieu à la frontière turco-syrienne afin de préparer l’arrivée de mercenaires syriens pro-turcs. C’est ainsi qu’une figure de l’opposition syrienne, plus connue sous le nom de Abou Tow, se dit prêt à combattre la Russie en Ukraine. Le 15 mars, lors de la commémoration du 11e anniversaire du début de la révolution anti-Bachar El-Assad, des manifestations ont eu lieu à Idled, dans le nord-est de la Syrie. Les manifestants scandaient leur opposition à Vladimir Poutine et à Bachar El-Assad. Selon eux, l’Ukraine et la Syrie font face au même ennemi : la Russie.

    Said Ismagilov, le mufti de l’Ukraine a rejoint l’armée ukrainienne pour combattre l’armée russe et venger la Syrie. Quand l’islam s’invite dans une guerre, de part et d’autre, cette guerre prend une autre dimension. Le jihad n’est jamais loi. À suivre…https://t.co/8P5ctseEnl pic.twitter.com/e2qsujjZH9

    — LOUIZI Mohamed (Unique compte officiel) (@MohamedLOUIZI) March 14, 2022

    De son côté, le média libanais favorable au régime syrien, Al Mayadeen Net, rapportait le 8 mars que « près de 450 djihadistes arabes et étrangers sont arrivés en Ukraine depuis Idlib pour combattre les forces russes, moins de trois jours seulement après avoir quitté la Syrie en passant par la Turquie ». D’après Sabereen News, un conglomérat médiatique de fractions irakiennes, l’Ukraine tenterait également de recruter des Irakiens avec une expérience de guérilla urbaine pour 4 000 dollars de salaire mensuel afin de lutter contre les troupes russes.

    Des islamistes se sont engagés dans l’armée ukrainienne, d’autant plus que la nationalité n’est plus nécessaire pour y entrer. « Tous les étrangers désirant rejoindre la résistance aux occupants russes et protéger la sécurité mondiale sont invités par les autorités ukrainiennes », déclarait le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le 28 février. À date du 6 mars, ils étaient près de « 20 000 originaires de 53 pays », se réjouissait aussi le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba.  

    Le professeur Viatcheslav Avioutskii relativise cependant le poids de ces mercenaires ou volontaires étrangers dans le conflit : « Zelensky a appelé sous le drapeau plus de 300 000 réservistes qui s’ajoutent aux 250 000 militaires de l’armée ukrainienne, dont environ 100 000 seraient sur le terrain. Enfin, 80 000 Ukrainiens volontaires ont rejoint l’ouest de l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Ces derniers, après avoir reçu une formation militaire, devraient rejoindre les forces sur le terrain à partir d’avril. » Ce qui fait dire au professeur et spécialiste de la Tchétchénie et de l’Ukraine que « ces mercenaires ne vont certainement pas changer de manière significative les rapports de force dans cette guerre ».

    Utiles sur le plan tactique, ces mercenaires restent marginaux sur le plan numérique, comparés aux 150 à 190 000 militaires russes présents en Ukraine ou aux 250 000 soldats de l’armée ukrainienne. En plus de n’être pas assez nombreux, dès le début de l’invasion les autorités ukrainiennes ont communiqué abondamment sur la mort de combattants tchétchènes prorusses. C’est ainsi que deux bataillons de forces spéciales auraient été décimés et que les hommes de Ramzan Kadyrov auraient subi plusieurs revers. Deux hauts commandants du cercle intime de Kadyrov, Magomed Tushaev et Ansor Bisayev, ont également été tués. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    La réécriture mémorielle en temps de guerre

    Actu

    Ukraine Le président Zelensky doit s’adresser au Parlement français. À chacune de ses interventions, il puise dans le passé douloureux des pays auxquels il s’adresse afin de solliciter un engagement accru.

    Vadim KamenkaLina Sankari

    Depuis une dizaine de jours, Volodymyr Zelensky multiplie les interventions devant les parlements étrangers. En tee-shirt kaki, le président ukrainien interpelle par visioconférence les députés britanniques, canadiens, états-uniens, allemands et israéliens sur les conséquences de l’invasion russe, le 24 février. Ce mercredi, il doit s’adresser aux élus français. L’objectif est d’obtenir davantage de Paris, qui a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. À chacun de ses discours, l’ancien comédien cherche à frapper les esprits. Il dresse ainsi un parallèle entre les pans les plus douloureux de l’histoire des pays auxquels il s’adresse et la guerre actuelle. Une instrumentalisation qui vise à obtenir un soutien massif des gouvernements occidentaux. Au congrès des États-Unis, le président ukrainien avait lancé : « Souvenez-vous de Pearl Harbor, ce terrible matin du 7 décembre 1941, quand votre ciel était noir des avions qui vous attaquaient. Souvenez-vous. Souvenez-vous du 11 Septembre, ce jour terrible de 2001 où le diable a essayé de transformer vos villes en champs de bataille, où des gens innocents ont été attaqués depuis le ciel. (…) Notre pays vit aujourd’hui la même chose. » Autant de références à des actions éclairs qui entraînèrent les États-Unis dans la guerre.

     

    « la menace nazie », un casus belli

    Le dirigeant ukrainien a également sollicité la mémoire des parlementaires allemands en évoquant le mur de Berlin. Il reprend à son compte les propos tenus par le président libéral états-unien Ronald Reagan en 1987 – « Détruisez ce mur, donnez à l’Allemagne le rôle de leader qu’elle mérite » – et implore : « Ce n’est pas un mur de Berlin mais un mur en Europe centrale entre la liberté et la servitude, et ce mur s’agrandit à chaque bombe. » Et d’incriminer l’Allemagne, dont les liens économiques avec la Russie ont, selon lui, fourni « le ciment » de ce « nouveau mur ». Des associations ont condamné la partie de son discours consacrée aux victimes ukrainiennes de l’Allemagne nazie pour justifier une intervention militaire de l’Otan avec une zone d’exclusion aérienne. « Je m’adresse à vous au nom des Ukrainiens âgés, ceux qui sont nombreux à avoir survécu à la Seconde Guerre mondiale, qui ont réussi à se sauver sous l’Occupation, il y a quatre-vingts ans. De ceux qui ont survécu à Babi Yar », affirme-t-il.

    Ce massacre de 34 000 juifs, en septembre 1941, reste la plus importante extermination de l’Holocauste, menée en l’espace de quarante-huit heures par les commandos des Einsatzgruppen. Seulement, l’Ukraine connaît une bataille mémorielle autour de cette période qui n’échappe pas à la réécriture. « Car la collaboration avec les Einsatzgruppen se fait en assassinant les communistes, les juifs, avec le soutien de bataillons composés de nationalistes ukrainiens (OUN) et de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA). Aujourd’hui, les gouvernements en ont fait des combattants de la liberté et des héros, comme Stepan Bandera », rappelle le directeur du comité juif ukrainien, Eduard Dolinsky.

    Ce type de parallèle a créé une véritable polémique en Israël. Jouant sur son propre héritage juif, le président ukrainien a tenté une leçon d’histoire hasardeuse en évoquant, devant la Knesset, la « solution finale » et la « question ukrainienne ». Quitte à faire sienne une forme de relativisme : si tout devient « solution finale », la déportation et l’extermination perdent leur unicité. Le président ukrainien a estimé que l’invasion russe de l’Ukraine était une tragédie pour « les juifs et le monde entier » : « Notre peuple est maintenant en train d’errer dans le monde, à la recherche d’une place, tout comme vous avez erré autrefois », a cru bon d’ajouter Zelensky.

    Une manière de renvoyer dans les cordes le président russe, qui a fait de la « dénazification » de l’Ukraine un casus belli. Et désormais un point non négociable des pourparlers. En 2014, lorsque la Russie annexe la Crimée, la lutte contre les « nazis » servait déjà de justification. « Le président russe cherche à provoquer une réaction de l’Occident face aux crimes de guerre qui ont lieu depuis 2014 dans le Donbass. En convoquant cet imaginaire puissant, il entend également mobiliser sa propre population. Pour mémoire, les Soviétiques ont perdu 27 millions de vies dans le combat contre l’Allemagne nazie », relève Jean Geronimo, enseignant-chercheur à Grenoble-III. L’instrumentalisation de l’histoire par les deux présidents rivaux permet de justifier, voire d’élargir la guerre. Pas de s’investir plus avant dans les pourparlers.

    Guerre en UkraineVolodymyr Zelenskyvladimir poutine
    New York Times - World

    ‘No hablabas ni preguntabas sobre eso’: trabajadores sirios hablan sobre fosas comunes que podrían ser crímenes de guerra

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    Se han localizado dos sitios que se cree que contienen miles de cuerpos de sirios asesinados en los centros de detención administrados por el gobierno del presidente Bashar al Asad durante la guerra civil.

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    Por Ben Hubbard y Marlise Simons

    BERLÍN — Durante el día, los trabajadores usaban maquinaria pesada para cavar fosas y zanjas. Después del anochecer, los cadáveres llegaban, y a veces eran centenares sobre las plataformas de camiones del ejército o en camiones frigoríficos destinados al transporte de alimentos.

    Según algunos hombres que trabajaron en dos emplazamientos de fosas comunes en Siria, cerca de Damasco, la capital, dichos cadáveres eran descargados en el suelo para luego ser sepultados, mientras los agentes de inteligencia del gobierno observaban la operación. En ocasiones, los trabajadores apisonaban la tierra para que los perros no desenterraran los cuerpos.

    A lo largo de los 11 años de guerra civil en Siria, grupos de derechos humanos y desertores del gobierno han documentado el asesinato masivo de civiles cometido por las fuerzas de seguridad al procurar la erradicación de cualquier oposición al dictador Bashar al Asad.

    El video muestra una secuencia de imágenes satelitales que revela la adición de zanjas en un sitio donde se sospecha que puede existir una fosa común que cubre un área de aproximadamente cuatro hectáreas en Qutayfa, una ciudad al norte de Damasco, entre 2014 y 2016. Una imagen de 2019 muestra actividad en el sitio, pero no evidencia más ampliaciones o nuevas zanjas.

    Ahora, The New York Times cuenta con algunos datos que esclarecen un misterio de la guerra que aún persiste: ¿qué ocurrió con los cuerpos de los miles de personas que murieron o fueron asesinadas en los centros de detención del gobierno?

    En los últimos meses, las entrevistas realizadas a cuatro sirios que trabajaron en las fosas secretas o cerca de ellas nos llevaron a analizar algunas imágenes satelitales. Las pistas en su conjunto revelaron la ubicación de dos sitios, cada uno de los cuales, según los hombres que trabajaron ahí, contienen miles de cuerpos. Según grupos de derechos humanos, es posible que también contengan pruebas sólidas de crímenes de guerra cometidos por las fuerzas de Al Asad, incluyendo la tortura sistemática y el asesinato de los detenidos.

    “Si no resolvemos el asunto de los desaparecidos, nunca alcanzaremos la paz en Siria”, señaló Diab Serrih, cofundador de una asociación de personas que fueron detenidas en la famosa prisión de Saydnaya, en Siria, y quien ha trabajado para encontrar fosas comunes. “Todos los días recibimos llamadas de personas que desean saber dónde están sus hijos”, añadió. “Muchas de ellas me dicen: ‘Solo quiero tener una tumba para poder ponerle flores’”.

    Después del levantamiento en 2011 que originó la guerra, Al Asad activó su red de agencias de seguridad para erradicar la disidencia con la encarcelación de manifestantes, activistas y demás personas.

    The Lasting Effect of Syria’s Civil War

    After a decade of fighting, many Syrians wonder if their country can be put back together.

    El año pasado, el Departamento del Tesoro de Estados Unidos aseveró que al menos 14.000 de esos detenidos fueron torturados hasta morir, pero es casi seguro que la verdadera cifra sea mucho más elevada. Más de otros 130.000 han desaparecido en los centros de detención del gobierno y se cree que muchos están muertos.

    En repetidas ocasiones, el gobierno sirio ha negado haber asesinado a personas detenidas, pero los grupos de derechos humanos han documentado con detalle esa práctica. Un conjunto importante de pruebas fue proporcionado por un fotógrafo de la policía siria, el cual se hace llamar “César”, quien huyó del país en 2013 con imágenes de más de 6000 cadáveres, algunos de los cuales presentaban señales de tortura.

    Solo sacando los cadáveres de las fosas comunes sería posible contarlos e identificarlos, pero es poco probable que eso suceda mientras Al Asad siga en el poder. Rusia, su aliado más fuerte, sigue apoyándolo y ni a él ni a sus altos funcionarios se les ha acusado nunca de atrocidades como el uso de armas químicas en contra de sus propios ciudadanos.

    Con el propósito de llamar la atención sobre esas atrocidades, esta semana, el Grupo de Trabajos de Emergencia sobre Siria, un grupo de defensa, llevó a Washington a uno de los hombres entrevistados por el Times para que hablara acerca de las fosas comunes con los congresistas y otras personas.

    Según informes de Human Rights Watch y otros organismos, muchos de los cuerpos de quienes murieron detenidos eran enviados a los hospitales del gobierno, donde se registraba su muerte. Los cuatro hombres entrevistados nos contaron lo que ocurrió después.

    Los cuatro trabajaban en las fosas comunes, o cerca de ellas, en las cercanías de Damasco, y cada uno era testigo de una parte de lo que hacía el gobierno para deshacerse de los cuerpos. Ahora, dos de los trabajadores están refugiados en Alemania, uno en Líbano y otro sigue en Siria. Tres de ellos hablaron con la condición de mantener su anonimato por temor a sufrir alguna represalia del gobierno sirio.

    El Times no logró, de manera independiente, corroborar todos los detalles de sus relatos, como la cifra total de cuerpos que recordaban haber visto. Y cada uno solo fue testigo de una parte de los trabajos de sepultura que realizaba el gobierno, los cuales, según grupos de derechos humanos, es probable que hayan sido reproducidos en otros emplazamientos de fosas comunes.

    Pero, en su mayoría, los distintos relatos concuerdan y corroboran los informes de los grupos de derechos humanos que han documentado los asesinatos en masa de los detenidos y el traslado de los cadáveres a los hospitales.

    Uno de los entrevistados nos habló sobre lo que atestiguó en un juicio emblemático realizado en Alemania que estuvo relacionado con los crímenes de guerra cometidos en Siria y que concluyó este año con una sentencia a cadena perpetua para un antiguo funcionario de inteligencia acusado de crímenes de lesa humanidad.

    Este hombre mencionó que, antes de la guerra, había trabajado para el gobierno regional de Damasco supervisando sepulturas de civiles. Nos dijo que los funcionarios de inteligencia lo reclutaron a mediados de 2011 para deshacerse de los cadáveres de los centros de detención que pasaban por los hospitales. Este trabajo lo realizó durante seis años en los dos emplazamientos de las fosas comunes.

    El hombre explicó que el primero de estos lugares, donde trabajó desde mediados de 2011 hasta principios de 2013, era un cementerio civil en Najha, un pueblo al sur de Damasco. Al principio, era el supervisor de unos cuantos trabajadores que enterraban pocos cuerpos, pero a medida que fue creciendo la violencia del conflicto, la cantidad de cadáveres aumentó y él se convirtió en lo que describió como un engranaje de una extensa burocracia de la muerte.

    Nos contó que le proporcionaron un autobús Nissan de color blanco decorado con fotografías de Al Asad, un uniforme militar y un permiso para cruzar los puestos de control. Antes del amanecer, trasladaba a más de una docena de trabajadores a las fosas comunes.

    Por su parte, grandes camiones frigoríficos destinados al transporte de alimentos llevaban los cadáveres de los hospitales a las fosas. Cuando llegaban, su equipo descargaba los cuerpos en el suelo, muchos de los cuales tenían moretones y heridas, les faltaban uñas en los dedos y algunos estaban en descomposición, cosa que indicaba que ya llevaban algún tiempo muertos.

    Nos comentó que él no enterraba los cuerpos, sino que supervisaba a los trabajadores y recibía los documentos de los hospitales que decían cuántos cuerpos habían llegado de cada centro de detención. Luego registraba esas cifras en una bitácora que tenía en su oficina, pero dejó esos documentos cuando huyó de Siria en 2017.

    En algunos momentos durante los seis años que trabajó en las fosas comunes, su equipo descargaba dos camiones casi dos veces por semana, cada uno de los cuales traía entre 150 y 600 cuerpos, comentó. Cada semana, el equipo también recibía algunas docenas de cuerpos de la prisión de Saydnaya, que ha sido catalogada por Amnistía Internacional como un “matadero de seres humanos”, donde imperaba la tortura y con frecuencia asesinaban a los prisioneros.

    Understanding Syria’s Civil War

    An enduring conflict. The Syrian war began 11 years ago with a peaceful uprising against the government and spiraled into a multisided conflict involving armed rebels, jihadists and others. Here is what to know:

    The origins. The conflict began in 2011 when Syrians rose up peacefully against the government of President Bashar al-Assad. The protests were met with a violent crackdown, while communities took up arms to defend themselves. Civil war ensued.

    Other groups became involved. Amid the chaos, Syria’s ethnic Kurdish minority took up arms and gradually took territory it saw as its own. The Islamic State seized parts of Syria and Iraq in 2014 and declared that territory its “caliphate,” further destabilizing the region.

    Foreign interventions. Mr. al-Assad received vital support from Iran and Russia, as well as the Lebanese militant group Hezbollah. The rebels were backed by the United States and oil-rich Arab states like Saudi Arabia. Turkey also intervened to stop the advance of Kurdish militias.

    The toll. The war has killed hundreds of thousands of people and displaced millions. Forces loyal to Mr. al-Assad have committed by far the most atrocities. The regime has turned to chemical weapons, barrel bombs and starvation to force Syrians into submission.

    Syria today. After more than a decade of fighting, the war has settled into a stalemate. Most of the country is nominally back under Mr. al-Assad’s control, but a crushing economic crisis has hobbled reconstruction efforts, impoverished the population and left many facing starvation.

    Mencionó que, al parecer, los muertos que llegaban de Saydnaya casi siempre acababan de fallecer y añadió que algunos parecían tener marcas de soga alrededor del cuello o heridas de bala. En ocasiones, tiraban los cuerpos en zanjas y los cubrían con tierra. Otras veces, amontonaban ocho cuerpos en fosas que eran para un solo cadáver.

    Las imágenes satelitales del cementerio de Najha durante ese periodo muestran fosas llenas y en una fotografía de 2012 se ve un camión con la parte posterior dirigida hacia las fosas y un vehículo blanco, tal vez un autobús, ubicado cerca.

    Durante el juicio del exfuncionario de inteligencia sirio que fue acusado de crímenes de lesa humanidad en Alemania, también testificaron otras dos personas sobre las fosas comunes de Najha.

    Una de ellas fue Eyad al Gharib, un exfuncionario sirio acusado el año pasado de ser cómplice en crímenes de lesa humanidad por trasladar a los manifestantes arrestados a una oficina de seguridad donde se sabía que torturaban a las personas. Este hombre le dijo al tribunal que los detenidos que morían eran enterrados en Najha, si sus cuerpos presentaban señales de tortura.

    Otro hombre entrevistado por el Times fue operario de una excavadora y, durante siete meses, trabajó en el cementerio de Najha en 2012. Afirmó que los agentes de inteligencia que supervisaban las sepulturas le ordenaban que cavara fosas cuadradas grandes.

    Este hombre también habló sobre los camiones frigoríficos que, durante el tiempo que trabajó ahí, llegaban algunas veces por semana con cientos de cuerpos, mismos que los trabajadores siempre descargaban en el suelo. Nos contó que los cubría con tierra y, en ocasiones, para apisonarla bien y evitar que los perros desenterraran los restos, pasaba su excavadora encima del sitio.

    Recuerda que el olor a muerte era tan fuerte que lo hizo desmayarse.

    Y asegura que una vez llegaron siete cuerpos, incluidos dos mujeres y un niño, en un camión de helados. Una década después, el recuerdo todavía lo persigue en Alemania, donde está refugiado.

    “Ya no puedo comer helado”, dijo.

    A principios de 2013, el hombre que conducía el autobús blanco señaló que el gobierno abrió una nueva fosa común cerca de la base militar de Al Qutayfah, un pueblo localizado al norte de Damasco.

    Según él, en ese lugar, una excavadora motorizada cavaba zanjas de hasta 90 metros de longitud y cuando llegaban los camiones frigoríficos, ladeaban su plataforma para tirar los cuerpos en un extremo de la zanja. Si se atoraban, los trabajadores los jalaban hacia la zanja, donde la excavadora los sepultaba.

    El siguiente grupo de cuerpos era tirado en otra parte de la zanja, un proceso extenuante que se repetía hasta que se llenaba la fosa, comentó. Luego, la excavadora cavaba otra zanja.

    Con base en su relato, The New York Times localizó el emplazamiento y analizó las imágenes de satélite de ese periodo, en las cuales se veían las largas zanjas que poco a poco eran llenadas con tierra. En algunas fotografías se ve una excavadora en ese sitio y, al menos, en una de ellas se aprecia un autobús blanco.

    Walid Hashim, un soldado retirado que sirvió en Qutayfa antes de desertar a fines de 2012, identificó el mismo lugar como una fosa común. En una entrevista telefónica, dijo que el sitio era un campo de tiro que el gobierno excavó para enterrar los cuerpos de las personas que habían muerto bajo custodia.

    El área estaba muy vigilada para mantener alejada a la gente, dijo, pero todos en la base sabían para qué era.

    “No hablabas ni preguntabas sobre eso”, dijo Hashim. “Pero todos los que trabajaban allí sabían sobre el cementerio”.

    Christoph Koettl colaboró con el reportaje desde Nueva York, Karam Shoumali, desde Berlín y Asmaa al Omar, desde Beirut.

    Ben Hubbard es el jefe de la corresponsalía en Beirut. Ha pasado más de una década en el mundo árabe en Siria, Irak, Líbano, Arabia Saudita, Egipto y Yemen. @NYTBen

    Marlise Simons es corresponsal de la oficina de París y se centra en los tribunales internacionales de justicia y crímenes de guerra. Durante casi cuatro décadas en The New York Times, ha vivido en Francia e Italia para informar sobre Europa y previamente cubrió América Latina desde Brasil y México.

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    L'Humanité

    Ihsane El Kadi

    Homme du jour

    Le directeur de Radio M et du site Maghreb émergent, Ihsane El Kadi, est poursuivi pour « appartenance à une organisation terroriste ». Il vient ainsi rallonger la liste des journalistes, dont une vingtaine au moins sont emprisonnés, accusés du même chef d’incul­pation en vertu du fameux article 87 bis du Code pénal. Amendé en juin 2021, cet article étend la définition de terrorisme au fait d’« œuvrer ou inciter à accéder au pouvoir ou à changer le système de gouvernance par des moyens non constitutionnels ». Une façon pour le régime algérien de réprimer journalistes, défenseurs des droits humains, militants, et de criminaliser des organisations politiques. Malgré les inquiétudes exprimées en décembre dernier par les rapporteurs de l’ONU sur les droits humains et les libertés, on compte, à ce jour, environ 330 détenus d’opinion en Algérie.

    Journaliste professionnel depuis 1984, Ihsane El Kadi est l’un des fondateurs d’Interface Médias, première plateforme d’édition et de communication digitale en Algérie qui continue à exercer ses missions d’information malgré des harcèlements incessants. Il comparaîtra lundi 28 mars et devra, a-t-il ­indiqué, « expliquer que je n’appartiens pas à une organisation terroriste. (…) Voilà la nouvelle Algérie que nous ­vivons en 2022 ». Déjà sous contrôle judiciaire depuis mai 2021, il sera jugé le 5 avril, dans une autre affaire après une plainte déposée par l’ancien ministre de la Communication.

    L’exercice du métier de journaliste est devenu « quasi impossible » en Algérie, alerte l’éditeur Interface Médias, qui poursuit : « Aujourd’hui l’intégrité physique de nos jour­nalistes, leur métier, leurs emplois sont mis en péril. » L’inculpation d’Ihsane El Kadi constitue un tournant dans l’escalade dans la répression. Un très mauvais signal.

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    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Análisis noticioso

    La guerra de Putin en Ucrania es sobre identidad étnica y un imperio

    El discurso de Biden de “democracias contra autocracias” pasa por alto el origen más sombrío de esta guerra, que tiene profundas raíces en la historia y el pensamiento rusos.

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    Por Steven Erlanger

    BRUSELAS — El presidente Joe Biden asumió su cargo con la idea de que la lucha de este siglo sería entre las democracias y las autocracias del mundo.

    Sin embargo, la motivación del presidente de Rusia, Vladimir Putin, para librar una guerra en Ucrania ha sido un concepto distinto: el etnonacionalismo. Es una idea de nacionalidad e identidad con base en el idioma, la cultura y la sangre, una ideología colectivista profundamente arraigada en la historia y el pensamiento rusos.

    En repetidas oportunidades, Putin ha afirmado que Ucrania no es un Estado real y que los ucranianos no son gente real, sino que en realidad son rusos, parte del núcleo eslavo que también incluye a Bielorrusia.

    “Putin quiere consolidar la frontera de la civilización rusa, como la llama, y lo está haciendo con la invasión de un país europeo soberano”, opinó Ivan Vejvoda, investigador sénior en el Instituto de Ciencias Humanas en Viena.

    En este sentido, Ivan Krastev sostiene que esta guerra es de recolonización, en la que se están tomando tierras que gobernaron el imperio ruso y la Unión Soviética. “Aunque Ucrania fuera autocrática, Putin no la toleraría”, comentó Krastev. “Está volviendo a consolidar el nacionalismo imperial”.

    Si bien Putin comenzó como un “soviético, un coronel rojo”, mencionó Krastev, un búlgaro que es presidente del Centro de Estrategias Liberales de Sofía, “ahora ataca a la Unión Soviética como represora del pueblo ruso. Para él, esta es una guerra de identidad”.

    Para los opositores de Putin en Ucrania y Occidente, las naciones se basan en la responsabilidad cívica, el Estado de derecho y los derechos de los individuos y las minorías, entre ellos la libertad de expresión y la libertad de voto.

    Timothy Snyder, profesor de la Universidad de Yale y autor prolífico sobre el tema de Rusia y Ucrania, opina que “Rusia no solo le está declarando la guerra a una nación inocente”, sino que está atacando los supuestos de una Europa pacífica que respeta las fronteras, la soberanía nacional y las instituciones multilaterales.

    “Los líderes rusos están deshaciendo a propósito la estructura lingüística y moral que tenemos desde la Segunda Guerra Mundial”, comentó.

    Bajo la superficie de la guerra hay un choque de sistemas políticos, “una guerra en contra de la democracia liberal” y el derecho de Ucrania a la autodeterminación, comentó Nathalie Tocci, directora del Instituto Italiano de Asuntos Internacionales. Sin embargo, Tocci señaló que esto tan solo es parte de un conflicto más grande, pues Putin está intentando cambiar el significado de la soberanía.

    “Putin está regresando a una peligrosa visión nacionalista étnica e irredentista de la soberanía y la autodeterminación”, opinó Tocci.

    Vejvoda, de origen serbio, señala que el exlíder de Serbia Slobodan Milosevic también manipuló el concepto de etnonacionalismo, al afirmar que la antigua Yugoslavia había reprimido la identidad y las ambiciones de los serbios. Aunque Milosevic utilizó ese tipo de argumentos de una manera cínica, Putin parece haberlos absorbido seriamente.

    La idea de Rusia como una civilización distinta de Occidente, con quien compite, se remonta siglos atrás, a las raíces del cristianismo ortodoxo y la noción de Moscú como una “tercera Roma”, después de la misma Roma y Constantinopla. Snyder ha examinado las fuentes de lo que define como una forma de fascismo cristiano ruso, que incluye a Iván Ilyín, un escritor nacido en 1883, quien vio la salvación en un Estado totalitario gobernado por un individuo honrado.

    Las ideas de Ilyín han sido resucitadas y celebradas por Putin y su círculo íntimo de hombres de seguridad y aliados como Yuri Kovalchuk, a quien Mikhail Zygar, el exeditor del canal de noticias independiente TV Rain, describió hace poco como “un ideólogo, que se suscribe a una cosmovisión que combina el misticismo cristiano ortodoxo, las teorías conspirativas contra Estados Unidos y el hedonismo”.

    De manera similar, Putin ha tomado las ideas de Lev Gumilev, un historiador y etnólogo de la era soviética que promovió el “euroasianismo” como un antídoto para la influencia de Europa, y Aleksandr Dugin, quien ha planteado esa noción de promover una visión ultranacionalista del destino de Rusia como un imperio conservador en conflicto perpetuo con el mundo liberal de Occidente. En particular, sus historias han sido descritas en el libro Black Wind, White Snow: The Rise of Russia’s New Nationalism de Charles Clover.

    Dugin, quien durante mucho tiempo ha presionado por la reabsorción de Ucrania, a veces es llamado el “filósofo de Putin”. En 2014, Dugin dijo: “Tan solo después de restaurar la Rusia más grandiosa, que es la Unión Euroasiática, podremos ser un actor mundial creíble”. Dugin dijo que la revuelta ucraniana en contra de la influencia rusa ese año había sido “un golpe de Estado orquestado por Estados Unidos”, un intento de Occidente para detener “el avance de la integración rusa”.

    No obstante, si alguna vez Putin dio la impresión de haber usado esas visiones con cinismo para llenar el vacío ideológico que dejó el colapso del comunismo, ahora parece haberlas absorbido… y puesto en práctica.

    Hay un terreno preparado para ese tipo de ideas en Rusia, nación que durante siglos ha estado dividida entre los “occidentalizadores” y quienes consideran a Occidente como un cáncer: ajeno, decadente, insidioso y amenazador.

    Los europeos occidentales lidiaron de otra manera con sus propios imperios fallidos, al integrar sus Estados nación debilitados en la Unión Europea, en parte para limitar el nacionalismo agresivo. “La Unión Europea fue la transformación de imperios que fracasaron, desesperados por encontrar algo nuevo”, comentó Pierre Vimont, exembajador francés en Estados Unidos quien ahora trabaja en Carnegie Europe, un sitio más seguro y menos propenso a la guerra.

    El concepto de nación de Putin es étnico y autocrático, en contraste con la idea occidental de un Estado multicultural construido sobre la responsabilidad cívica, el estado de Derecho y los derechos individuales. Para ser estadounidense, han sugerido muchos, es necesario simplemente jurar lealtad a la bandera, obedecer la ley y pagar los impuestos.

    Los esfuerzos por definir más estrechamente lo que es ser un “verdadero estadounidense” han alimentado un populismo de extrema derecha, y en los elogios del expresidente Donald Trump a Putin hay elementos de identificación con un líder fuerte que defiende definiciones “tradicionales” —y restrictivas— de pertenencia nacional.

    Pero al igual que ocurre con la extrema derecha en países europeos como Alemania, Francia e Italia, la asociación con Putin ahora, durante su guerra de agresión en Ucrania, es un recordatorio embarazoso de adónde pueden conducir esas opiniones.

    China, la otra gran autocracia en la fórmula de Biden, se basa en ideas similares de nacionalismo étnico: todos los chinos forman parte de la misma nación, las minorías como los uigures son inferiores o peligrosas y la separación de Taiwán es ilusoria, un crimen de la historia que debe repararse.

    Incluso India, una gran democracia, ha sido empujada al nacionalismo étnico por el primer ministro Narendra Modi, con su ascendencia hindú. En Turquía, el presidente Recep Tayyip Erdogan ha recreado relatos históricos del Imperio Otomano al tiempo que ha actuado en solidaridad con los pueblos de habla turca en Azerbaiyán, Nagorno-Karabaj y en Asia Central.

    También en Europa, Viktor Orbán, el primer ministro húngaro, ha promovido la identidad y el nacionalismo húngaros a pesar de la censura de Bruselas. Ha entregado pasaportes húngaros a los húngaros étnicos de Rumanía y otros países, que pueden votar en Hungría, lo que le ha dado, hasta ahora, una ventaja electoral. Pero Orbán se enfrenta a unas elecciones parlamentarias el mes que viene, y sus largas y estrechas relaciones con Putin lo han perjudicado políticamente, aunque se ha apresurado a apoyar las sanciones de la Unión Europea a Rusia y a acoger a los refugiados ucranianos.

    La guerra etnonacionalista de Putin no ha salido tan bien —pareciera que para sorpresa del mandatario—, pues se ha desarrollado más como un esfuerzo sangriento que como un triunfo veloz. Presentarla como una guerra entre civilizaciones crea todo tipo de dificultades para los invasores rusos; después de todo, si los rusos y los ucranianos son un mismo pueblo, como insiste Putin, les están disparando a sus hermanos y hermanas.

    “Para esos chicos no es fácil asesinar ucranianos, porque comparten el idioma y se parecen a ellos”, mencionó Krastev. “Era más fácil con los chechenos”, el pueblo no eslavo del Cáucaso que Rusia ha combatido desde Catalina la Grande.

    Para Krastev, la gran decepción de Putin fue descubrir que los hablantes de ruso en Ucrania pelearan en contra de sus fuerzas. Incluso sus oligarcas ucranianos favoritos, como Rinat Akhmetov y Dmytro Firtash, “de pronto han descubierto su pertenencia a Ucrania”.

    Putin también ha trabajado para crear una sociedad más militarizada, basada en el orgullo ruso de haber derrotado a la Alemania nazi en la llamada “Gran Guerra Patriota”. Sin embargo, ahora Ucrania, la cual también combatió y sufrió a los nazis, está usando los mismos tropos en contra de los rusos invasores. Según Krastev, para Ucrania, “esta es su Gran Guerra Patriota”.

    Putin ha hecho más para fomentar la nacionalidad ucraniana que cualquiera de Occidente, opinó Krastev. “Putin quería ser el padre de una nueva nación rusa pero, en cambio, es el padre de una nueva nación ucraniana”, señaló.

    Steven Erlanger es el corresponsal diplomático jefe en Europa, vive en Bruselas. Previamente, reportó desde Londres, París, Jerusalén, Berlín, Praga, Moscú y Bangkok. @StevenErlanger

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    Valeurs Actuelles

    [Del Valle] De quoi la guerre russo-ukrainienne est-elle le nom ?

    Si l’Amérique veut continuer à jouer un rôle majeur en faveur de la stabilité et retrouver son pouvoir de séduction, largement perdu à cause de son arrogance, pour paraphraser Huntington, elle devra accepter la constitution de sphères d’influence régionales souveraines autour de la Chine, de la Russie, de l’Inde, de la Turquie, du Brésil, de l’Égypte, de l’Afrique du sud, notamment, ce qui ne l’empêchera pas de protéger ses propres zones d’influence en Amérique du Nord et du Sud, et de maintenir des liens étroits avec l’Europe. Sa politique étrangère devra renoncer à l’impérialisme de ses juridictions extraterritoriales et devra plus se recentrer sur l’impératif de promouvoir un équilibre global du pouvoir, ce qui signifie l’abandon des politiques contre-productives de regime change. Mais rien n’indique que cette tendance l’emportera. La guerre en Ukraine a été largement favorisée par le piège américain qui a consisté depuis les années 2005-2014 à radicaliser la Russie de Vladimir Poutine par le chiffon rouge de l’OTAN, à le pousser à commettre l’irréparable en Ukraine afin de couper définitivement la Russie de l’UE et renforcer la domination américaine de l’UE. Elle a démontré que l’obsession américaine de l’endiguement du “Heartland” russe a fait oublier à M. Biden la menace chinoise, bien plus capable de doubler les États-Unis dans tous les domaines que la Russie économiquement impuissante.

    L’affaire ukrainienne est l’aboutissement dramatique d’une politique de roll-back de la puissance russe par Washington (soutien systématique aux forces politiques anti-russes, extension sans fin de l’OTAN vers l’est, installations de missiles et batteries anti-missiles aux portes de la Russie, soutien aux islamistes en Syrie, et guerres américano-occidentales en Irak ou en Libye). Cette politique, qui a consisté à envoyer au charbon le peuple ukrainien contre la Russie est irresponsable car elle risque de susciter un choc global, voire une guerre généralisée. Mais ce risque semble avoir été “intégré” par les stratèges américains qui savent qu’une extension de cette guerre occidentalo-russe prendrait pour cible la vieille Europe et non le territoire US. Le refus américain de prendre en compte les préoccupations russes (exprimées depuis les années 1990 : limites à l’extension de l’OTAN vers l’est, refus des guerres d’Irak, d’ex-Yougoslavie, des “Révolutions de couleurs”, des missiles et anti-missiles de l’OTAN aux portes de la Russie, puis de la guerre de Libye) a pourtant été identifié par tous les grands experts (George Kennan, Henri Kissinger, général P. M. Gallois, Hubert Védrine, Dominique de Villepin, etc.) comme une source de conflit majeure. Mais les agendas de politique intérieure, comme les pressions des intérêts privés des multinationales et industries pétrolières et d’armement américaines ont depuis longtemps pris le dessus sur les visions géopolitiques des stratèges responsables. L’Occident — Amérique en tête — n’a plus de “Grande stratégie” (E. Luttwak).

    Erreur sur l’ennemi !

    D’évidence, la Chine va continuer de tout faire pour dépasser les États-Unis au plus vite. La politique étrangère et de défense des États-Unis aurait donc dû de ce fait se concentrer sur l’impératif de contrer la Chine, mais l’obsession américaine de conjurer sans hiérarchie l’« alliance anti-hégémonique » (Brzezinski) Europe de l’Ouest-Russie tant redouté depuis Mackinder et Spykman, comme le rapprochement russo-allemand et le gazoduc Nord Stream II (suspendu depuis la guerre en Ukraine) le faisait craindre, leur a fait négliger la priorité de l’union nécessaire face à la Chine néo-maoïste bien plus capable de défier les États-Unis dans tous les domaines de l’hégémonie. De ce point de vue, la guerre en Ukraine, qui était évitable si des limites à l’extension de l’OTAN avaient été acceptées par Washington, est le fruit d’une erreur majeure des dirigeants atlantistes et américains qui ont jeté dans les bras de la Chine une Russie qui voulait intégrer le monde occidental et même l’OTAN dans les années 2000 et qui est aujourd’hui en train d’accélérer, en réaction aux méga-sanctions euro-américaines, le processus de désoccidentalisation de la mondialisation, de dé-dollarisation du monde et de création d’institutions politico-financières eurasiatiques et multipolaires. De ce fait, les deux plus grands outils de domination mondiale des États-Unis (avec l’armée), à savoir le dollar et la domination cyber-digitale, vont être encore plus concurrencés par le tandem russo-chinois et les BRICS ou autres émergents, car ceux-ci se contre-fichent de la guerre russo-ukrainienne (une “affaire de Blancs”) et ne sanctionnent pas la Russie. L’embargo est d’ailleurs déjà en train d’être contourné par 60 % de l’humanité. L’Occident se croit “Monde”, mais il est seul, et contesté. L’émergence d’une ère de cyber-souveraineté non-occidentale et de systèmes de paiements et “applis” (Mir, CIPS, Unionpay, etc.) qui échappent au contrôle américain va amoindrir tôt ou tard la puissance américaine alors que la gigantesque dette globale US n’est tenable qu’avec l’hégémonie du dollar…

    Taïwan : l’affrontement inévitable Chine-États-Unis

    Depuis avril 2021, sur le front asiatique de cette méga-rivalité occidentalo-russo-chinoise, les signes ne trompent pas : pénétration croissante d’avions de combat chinois dans la zone de défense aérienne de Taiwan ; incursions de l’armée chinoise, le président chinois Xi Jinping ayant promis d’annexer l’île de son vivant… C’est ainsi que le 9 mars 2021, Philip Davidson, le chef du commandement Pacifique des États-Unis, a affirmé qu’une guerre sera possible entre les États-Unis et la Chine si cette dernière envahit Taïwan. Davidson a tout de même précisé que les États-Unis ont fort peu de chances de l’en empêcher, car la Chine a l’avantage local du nombre et de la logistique, les bases chinoises étant à 200 km de Taïwan. Autre signe : le 13 avril 2021, en réponse aux velléités interventionnistes de l’Administration Joe Biden dans les pré-carrés russes (Ukraine) et chinois (mer de Taïwan), Pékin et Moscou ont lancé conjointement un double avertissement aux États-Unis : lorsque les forces russes se massaient (déjà) à la frontière ukrainienne et que les navires de guerre américains se préparaient à entrer dans la mer Noire, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, mettait en garde Biden contre toute implication en Ukraine. Le même jour où les navires de guerre américains ont tenté de dissuader l’aviation chinoise de pénétrer dans l’espace aérien de Taïwan, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, mettait en garde Washington contre toute implication à Taïwan. Les deux régimes ont sommé les États-Unis de ne pas franchir les “lignes rouges”. La reconnaissance de zones d’influences des “outsiders” aurait pu se faire dans la concertation. Mais comme les empires du passés, les États-Unis ne céderont qu’après avoir déploré les dégâts de leur blocage… D’où l’urgence de la concertation, et l’intelligente proposition du Premier ministre israélien Bennet qui a lancé l’idée — acceptée par Poutine et Zelenski — d’un sommet de la paix à Jérusalem.

    Ces idées sont développées en détails dans le dernier livre d’Alexandre del Valle, La Mondialisation dangereuse, vers le déclassement de l’Occident, (l’Artilleur), co-écrit avec Jacques Soppelsa.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    L’alignement atlantiste vaut bien une giga-imposture écolo

    Actu

    Allemagne Inaugurant, le 22 mars, la giga-factory Tesla près de Berlin, le chancelier Scholz multiplie les actes d’allégeance à Washington et à Elon Musk, ce roi de tous les oligarques.

    Bruno Odent

    Pressée de se détourner rapidement de sa dépendance au gaz russe, l’Allemagne choisit de serrer les rangs derrière Washington. L’inauguration en grande pompe, mardi 22 mars, de la giga-factory (l’usine géante) de voitures électriques Tesla à Grünheide dans les environs de Berlin constitue une illustration forte de ce changement de pied. Sans égard pour les partenaires européens.

    Le chancelier Olaf Scholz et son ministre de l’Économie dite durable, Robert Habeck (Verts), ont célébré le démarrage des chaînes de production et la sortie des premiers véhicules SUV, modèles Y de l’usine. Des objets roulants facturés aujourd’hui à 60 000 euros pièce. « L’Allemagne accélère son passage à la mobilité électrique », a voulu croire le chancelier en accueillant un Elon Musk tout sourires.

    Tenue à bonne distance des célébrations officielles, une manifestation, convoquée par l’initiative citoyenne écologiste à Grünheide, protestait au même moment contre la « capitulation des autorités régionale et nationale ». La giga-factory va pomper jusqu’à 1,4 million de mètres cubes d’eau par an, ce qui augure de dangereuses tensions sur la sécurité des approvisionnements de ce précieux liquide aux habitants de la région. D’autant plus que Tesla va mettre en service, à côté des chaînes de production, la plus importante usine de batteries d’Europe dont les infrastructures sont déjà quasiment achevées.

    Un processus de fabrication très énergivore

    L’imposture écologique ne tient pas seulement à l’extrême voracité aquatique de l’ensemble. Mais surtout à la prétendue raison d’être des véhicules électriques produits, présentés comme incontournable moyen de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il faudrait en effet, selon une enquête du site écologiste Reporterre, qu’une auto électrique parcoure plus de 100 000 kilomètres avant de pouvoir afficher un bilan carbone analogue à ceux des véhicules à essence ou hybrides du même type. Pour une raison simple : son processus de fabrication est très énergivore, en particulier celui des grosses batteries incorporant lithium et métaux rares. D’autre part, l’électricité qui va alimenter les chaînes de fabrication présente outre-Rhin le grave défaut d’être très carbonée. Et cela va s’aggraver.

    Le lignite constituait en effet déjà en 2021 l’élément principal du mix électrique allemand. Or ce charbon primaire est, de très loin, le plus sale de tous les combustibles fossiles. Avec la guerre en Ukraine, la raréfaction des approvisionnements en gaz naturel russe et la décision maintenue de tourner définitivement le dos, fin 2022, au nucléaire, énergie pourtant quasi décarbonée, un recours plus important au lignite est présenté comme inéluctable par le ministre Habeck lui-même. À la différence de l’éolien et du solaire, par définition intermittents, les centrales thermiques au lignite sont en effet pilotables et permettent de garantir un maintien des installations sous tension, indispensable pour éviter des pannes sur le réseau, voire ce cauchemar que constituerait un black-out.

    un réseau électrique très carboné

    Ainsi la giga-factory va-t-elle constituer elle-même l’équivalent d’une giga-soufflerie de carbone. Sans parler des futures modèles Y sortis de ses chaînes qui vont être forcément voués à s’alimenter en énergie sur un réseau électrique allemand très carboné.

    L’ouverture du marché européen aux véhicules Tesla, si fortement mise en scène en Allemagne, est en fait parfaitement cohérente avec les démonstrations d’alignement de Berlin sur Washington, du sécuritaire à l’économie. Et peu importe que les partenaires européens en soient les victimes les plus directes et qu’Elon Musk, champion toutes catégories des oligarques de la planète capitaliste, en tire les plus grands bénéfices.

    Ainsi OHB, une société allemande impliquée dans la fabrication de satellites, fait-elle, selon le magazine Challenges (1), le forcing pour transférer les prochains lancements de satellites destinés au programme de géolocalisation européen Galiléo sur les lanceurs de Space X, appartenant à un certain… Elon Musk. Et cela, alors que le défaut des lanceurs russes Soyouz, prévus dans l’opération, aurait dû logiquement conduire à un transfert de la commande vers la fusée européenne Ariane 6, prête à fonctionner à la fin de cette année ou au début 2023. L’Europe n’a pas vocation à devenir, n’en déplaise aux autorités allemandes, une filiale de l’Empire états-unien.

    AllemagneteslaAutomobile
    France24 - World

    Taliban order Afghan girls' schools shut hours after reopening

    Issued on: 23/03/2022 - 12:32Modified: 23/03/2022 - 12:54

    FRANCE 24 Follow

    The Taliban ordered secondary girls schools in Afghanistan to shut Wednesday just hours after they reopened, an official confirmed, sparking confusion over the policy reversal by the hardline Islamist group. "This is a very provocative action," says Heather Barr of Human Rights Watch.

    L'Humanité

    Ma guerre en mer Noire vue depuis la Turquie

    Tribune

    Par Enis Coskun Avocat, Secrétaire général fondateur du Comité de la paix de Turquie, dissous par le coup d’État militaire de 1980.

    L’intolérable invasion de l’Ukraine par la Russie met en lumière la tension extrême qui entoure les rivages de la mer Noire. Etat riverain, exclusivement responsable du contrôle des détroits reliant la mer Noire à la Méditerranée, la Turquie est au cœur des enjeux régionaux. Ce statut, hérité de la Convention de Montreux de 1936, place la Turquie en situation de responsabilité et de vulnérabilité.

    En application de la Convention, la Turquie a fermé le Bosphore et les Dardanelles aux navires de guerre des pays belligérants. Le risque existe que les Etats-Unis ou l’Otan demandent l’ouverture du détroit pour leurs navires. Si la Turquie y agréait, contrevenant aux dispositions de la Convention, elle entrerait de plain-pied dans le conflit et renforcerait l’engrenage guerrier.

    Comment en sommes-nous arrivés là ? Les Etats-Unis veulent faire de la mer Noire un lac otanien. Le mouvement d‘intégration des pays riverains, débuté après la désintégration du pacte de Varsovie, s’étend aujourd’hui à l’Ukraine et à la Géorgie. Cette orientation stratégique de l’Otan est provocatrice et ruine les principes et l’objet même de la Convention qui avait contribué à faire de la mer Noire une zone de paix. C’est ainsi, en l’appliquant strictement, que la Turquie avait refusé l’ouverture de ses détroits aux navires de guerre d’Hitler.

    L’Ukraine est devenue le terrain d’affrontement de puissances capitalistes, de la Russie et des pays de l’Otan. Tout doit être fait pour mettre fin à la guerre et à l’invasion du pays.

    Quel rôle pour la Turquie ? Membre de l’Otan, la Turquie entretient des relations importantes avec la Russie comme avec l’Ukraine. Coincé entre deux partenaires commerciaux clés pour la survie d’une économie nationale aux abois, tenu par des accords militaires contradictoires, le gouvernement turc tente de protéger ses intérêts.

    Les répercussions de cette guerre seront terribles pour le pays. Inflation record, dévaluation de la livre turque, augmentation du coût de la vie et du coût de l’énergie, la crise est déjà sévère.  La Turquie est dépendante des importations de blé russe et ukrainien. Les échanges avec la Russie pèsent pour 35 milliards de dollars, avec l’Ukraine pour 7,5. Le gaz naturel provient presque exclusivement de la Russie. L’année dernière, près de 4,5 millions de touristes Russes et deux millions d’Ukrainiens ont visité la Turquie.

    Dans cette situation, deux priorités s’imposent. D’une part, empêcher toute participation de la Turquie dans le conflit et veiller à ce qu’elle demeure neutre, pour sa sécurité et pour la paix mondiale. D’autre part, empêcher toute accentuation de l’autoritarisme et des violations des libertés fondamentales dans le pays. A un an d’une élection présidentielle déterminante, le pouvoir, en perte de vitesse, pourrait décider de reporter les élections en arguant des menaces de guerre. Erdogan a engagé une politique de médiation en organisant des pourparlers entre belligérants en Turquie. Il faut espérer que sa démarche, indépendamment de sa volonté de redorer son blason, ouvrira la voie à un cessez-le feu et à la paix.

    La paix doit être notre seule boussole, rejetant tout alignement dans un camp, faisant primer l’intérêt des peuples et refusant les sentiments de haine à l’égard du peuple russe.

    Guerre en UkraineTribunes pour la paix en Ukraine
    New York Times - World

    ‘Les ordenó que los mataran’: tres trabajadores humanitarios fueron ejecutados por soldados en Etiopía

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    Tres empleados de Médicos Sin Fronteras estaban rescatando personas heridas en una zona bélica del norte de Etiopía, cuando fueron asesinados. Su historia es un ejemplo de los peligros que corren muchos socorristas que trabajan en zonas de conflicto.

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    Por Simon Marks y Declan Walsh

    Este reportaje contó con el apoyo del Centro Pulitzer para la Cobertura Informativa de Crisis.

    Cuando la lucha se intensificó en el norte de Etiopía, en junio del año pasado, tres trabajadores humanitarios de Médicos Sin Fronteras se subieron a su vehículo todoterreno y recorrieron el paisaje azotado por el conflicto en busca de víctimas.

    Horas más tarde desaparecieron. Los trabajadores dejaron de responder su teléfono satelital. Un dispositivo de rastreo mostró que su vehículo dio una vuelta repentina en U y luego se detuvo. Desesperados, sus colegas intentaron localizarlos.

    Al día siguiente, los hallaron muertos, sus cuerpos fueron acribillados a balazos y estaban a un costado de la carretera polvorienta, cerca de su vehículo calcinado: María Hernández, española de 35 años y veterana del conflicto, quien llevaba un uniforme blanco manchado de sangre con el logotipo de Médicos Sin Fronteras; Yohannes Halefom, médico etíope de 32 años, quien estaba bocabajo sobre la tierra; y el conductor etíope Tedros Gebremariam, de 31 años, quien quedó tendido en la carretera a casi 27 metros.

    Médicos Sin Fronteras, ampliamente conocida por su nombre en francés, Médecins Sans Frontières, denunció de inmediato los ataques como “asesinatos brutales”, pero no señalaron culpables. Ahora, uno está saliendo a la luz.

    Los investigadores, los altos funcionarios de organizaciones humanitarias y los soldados etíopes entrevistados por el Times afirman que los tres socorristas fueron abatidos por soldados del gobierno etíope que se encontraban en retirada, mientras cumplían la orden de un comandante que se enfureció al encontrarlos en una zona de combate activa.

    “Él dijo: ‘Mátenlos’”, afirmó el capitán Yetneberk Tesfaye, de las Fuerzas de Defensa Nacional de Etiopía, quien asegura que escuchó la orden por radio.

    Los socorristas tenían las manos sobre la cabeza cuando les dispararon, según otro soldado que presenció los asesinatos.

    La matanza brutal que fue ejecutada en la región septentrional de Tigré, donde estalló una disputa bélica entre el primer ministro Abiy Ahmed y los líderes de la región del norte de Tigré en noviembre de 2020, atrajo relativamente poca atención. Fue otra atrocidad sin sentido en un tenso conflicto en el que se han reportado masacres, agresiones sexuales, limpieza étnica y otros probables crímenes de guerra.

    Las atrocidades no solo se producen en Tigré. Un espantoso video que circuló hace poco mostraba a las fuerzas de seguridad etíopes quemando vivos a tres hombres, que se cree que son de la etnia tigré, en la región occidental de Benishangul-Gumuz. El gobierno etíope se comprometió a enjuiciar a los perpetradores.

    Sin embargo, el asesinato de los tres miembros de Médicos Sin Fronteras puso de manifiesto los peligros específicos a los que se enfrentan los trabajadores humanitarios en Etiopía, donde el hambre y los desplazamientos amenazan a millones de personas, mientras el gobierno parece tratar a los grupos de socorro como enemigos en lugar de aliados.

    Desde el pasado mes de julio, cuando Tigré cayó en manos de los rebeldes, respetados grupos de ayuda han sido acusados de suministrarles armas a los rebeldes, altos funcionarios de las Naciones Unidas han sido expulsados de Etiopía y el gobierno ha impuesto un bloqueo punitivo en la región, lo que, según los informes de la ONU, ha cortado el suministro de alimentos a cinco millones de personas necesitadas.

    Etiopía es el país con la mayor tasa de asesinatos de trabajadores humanitarios, con 19 muertes en 2021, más que en Afganistán, Siria o el Congo, de acuerdo con The Aid Worker Security Database, una base de datos sobre ataques. Los empleados locales son los que más riesgo corren: de los 129 cooperantes que murieron en todo el mundo durante el año 2021, solo tres eran miembros del personal internacional, incluyendo a Hernández.

    Inmediatamente después del asesinato del equipo de Médicos Sin Fronteras, el gobierno etíope culpó a los rebeldes de Tigré. Las oficinas del primer ministro, el fiscal general y el portavoz militar de Etiopía no respondieron a las solicitudes para ser entrevistados.

    La misión es primero

    Cuando el equipo de Médicos Sin Fronteras partió el 24 de junio de su base en Abiy Adiy, en el centro de Tigré, la guerra había dado un giro dramático.

    Dos días antes, los militares etíopes habían salido de Abiy Adiy tras el levantamiento de una extensa ofensiva tigriana. En toda la región se produjeron grandes enfrentamientos, con importantes pérdidas etíopes. Las fuerzas tigrianas presionaban, mientras se trasladaban rumbo a Mekele, la capital regional.

    Sin embargo, el equipo de Médicos Sin Fronteras estaba comprometido con su misión.

    Hernández, quien creció en un pequeño pueblo de España, encontró su vocación a los 20 años durante su trabajo como voluntaria en la India en un refugio para niños desfavorecidos. “No hubo un solo día en el que no me fuera a la cama sin sentir paz y alegría”, escribió más tarde a su familia.

    En 2015, se unió a Médicos Sin Fronteras, y la enviaron a algunas de las zonas de conflicto más peligrosas del mundo: Yemen, México, Sudán del Sur, Nigeria y la República Centroafricana. Hernández solía regresar a Madrid agotada, y le preocupaba no tener tiempo para formar una familia, dijo Anne-Sophie Colleaux, una amiga de París. Sin embargo, el trabajo estaba primero.

    “Para ella, era más importante dedicarse a su trabajo”, comentó Colleaux.

    Yohannes, un médico sonriente con actitud relajada, se había unido a Médicos Sin Fronteras dos meses antes, después de un periodo como director médico en un hospital cercano. Su hermana, Wezef Halefom, dijo en una entrevista que también estaba comprometido con su trabajo.

    Tedros, el conductor, tenía un pequeño negocio de taxis en Tigré antes de conseguir el codiciado trabajo en una organización internacional de ayuda. Su pareja acababa de dar a luz por segunda vez, a una niña. Y aún no habían elegido el nombre.

    El equipo condujo hacia el sur desde Abiy Adiy, pasando por casquillos de bala desperdigados y agujeros de proyectiles por doquier tras los últimos combates, relató una investigadora humanitaria que pidió no ser nombrada para evitar represalias contra su organización. Encontraron víctimas: seis combatientes tigrianos heridos y un civil, a quienes enviaron a un hospital en ambulancia. Luego, el equipo siguió adelante.

    Justo después de las 3:00 p. m., a un kilómetro y medio antes de la aldea de Sheweate Hugum, su Land Cruiser se acercó a un convoy militar etíope que viajaba en la misma dirección, según seis soldados de la Fuerza de Defensa Nacional de Etiopía que se encontraban en la zona y que fueron entrevistados más tarde para este reportaje.

    El que divisó el convoy informó del vehículo de socorro a su comandante, el coronel Tadesse Bekele, de la División 31 de los militares etíopes, de acuerdo con otros soldados que estaban escuchando el canal de radio. El coronel Tadesse les ordenó que dispararan hacia el vehículo.

    Las balas impactaron el Land Cruiser, por lo que los tres socorristas salieron del auto y se resguardaron a un costado de la carretera, según los soldados. Un dispositivo de rastreo que los investigadores recuperaron más tarde mostró que el vehículo dio una vuelta en U a las 3:11 p. m. y luego se detuvo.

    El coronel Tadesse ordenó a sus soldados que detuvieran a los trabajadores humanitarios y registraran su vehículo. No obstante, cuando Hernández y Yohannes empezaron a caminar en su dirección, con las manos al aire, el coronel volvió a gritar por la radio.

    “Les preguntó a los soldados por qué estaban dirigiendo a los socorristas hacia él”, aseguró el capitán Yetneberk. “Luego les ordenó que los mataran”.

    El capitán Girmay Moges, situado a casi 50 metros de los trabajadores humanitarios, dijo que fue testigo de lo que ocurrió. “Tres o cuatro soldados los mataron”, declaró.

    Los seis soldados hablaron desde la prisión principal de Mekele, donde estaban recluidos entre miles de soldados etíopes encarcelados desde que los combatientes de Tigré los capturaron en junio. El Times los entrevistó por separado. No hubo señal alguna de que hubieran sido forzados o influenciados por sus captores.

    Los soldados dijeron que sabían que el incidente daba mala imagen al ejército etíope, pero aceptaron hablar porque creían que había estado mal. El comandante Teshome Abera esperaba que se responsabilizara a alguien por lo ocurrido. “Los soldados no habrían actuado así, si no se les hubiera ordenado”, aclaró.

    Pero la rendición de cuentas es poco común en la guerra de Etiopía. El gobierno solo ha acusado a 60 soldados de abusos relacionados con la guerra desde noviembre de 2020 y ha condenado a 16. Los rebeldes tigrianos, acusados de crímenes similares, no han señalado a nadie.

    Understand the Conflict in Ethiopia

    A year of war. On Nov. 4, 2020, Prime Minister Abiy Ahmed began a military campaign in the country’s northern Tigray region, hoping to vanquish the Tigray People’s Liberation Front — his most troublesome political foe.

    Rebels turned the tide. Despite Mr. Abiy’s promise of a swift campaign, the Ethiopian military suffered a major defeat in June when it was forced to withdraw from Tigray. The fighting subsequently moved south.

    Tigrayan forces close in. In late October, Tigrayan rebels captured two towns near Addis Ababa, the nation’s capital. The government declared a state of emergency and called on citizens to arm themselves.

    Drones tip the balance. A string of victories at the end of 2021 signaled that the Ethiopian government was regaining its footing on the battlefield. A fleet of combat drones acquired from allies in the Persian Gulf region was a decisive factor in the reversal.

    Atrocities on both sides. A United Nations report in November offered evidence that all sides involved in the conflict had committed atrocities. Since the start of the war, the Ethiopian and Tigrayan forces have since been accused of carrying out transgressions including extrajudicial killings.

    Las pruebas fotográficas y de video del periodo inmediatamente posterior a los asesinatos, revisadas por el Times, mostraban los cuerpos de los socorristas asesinados y su Land Cruiser calcinado. Los soldados afirmaron que el vehículo fue destruido con una granada propulsada por cohete.

    El convoy etíope continuó hacia el sur, hasta una ciudad llamada Yechila, donde fue emboscado por combatientes tigrianos. Varios miles de soldados etíopes fueron capturados.

    El coronel Tadesse murió en el campo de batalla, según relataron varios soldados. El Times no pudo confirmar su muerte.

    El nombre de una bebé

    Los aldeanos se apostaron a lo largo de la carretera para ver el convoy de las Naciones Unidas que transportaba a Mekele los cuerpos de los socorristas asesinados. Algunos aldeanos iban vestidos con el tradicional traje blanco que normalmente usan para celebrar ceremonias religiosas, en señal de honor.

    Pero en Adís Abeba, el gobierno etíope empezó a tratar a los trabajadores humanitarios internacionales como enemigos.

    En julio, Redwan Hussein, ministro responsable de Tigré, acusó a los grupos de ayuda de suministrar armas a los rebeldes tigrianos. Poco después, el gobierno suspendió las operaciones de la sección neerlandesa de Médicos Sin Fronteras y del Consejo Noruego para los Refugiados, y expulsó a siete altos funcionarios de la ONU por acusaciones de “inmiscuirse” en los asuntos internos de Etiopía. Para ese entonces, las fuerzas tigrianas se dirigían al sur, hacia la capital, Adís Abeba.

    Pero la guerra volvió a cambiar de dirección cuando Abiy, con la ayuda de drones armados suministrados por aliados de Medio Oriente, obligó a los tigrianos a retirarse al interior de Tigré. Ahora el conflicto se concentra en la vecina región de Afar, donde los hospitales están llenos de niños malheridos.

    En Tigré empeora la crisis humanitaria. Un bloqueo impuesto por el gobierno implica que solo el ocho por ciento de la ayuda alimentaria necesaria ha llegado a Tigré desde octubre, según la ONU, por lo que 23.000 “niños se encuentran en una condición muy grave” y en riesgo de muerte inminente.

    Médicos Sin Fronteras ya no opera en Tigré, aunque sigue trabajando en otras regiones de Etiopía. Con frecuencia, sus empleados han sido “objeto de acoso, graves amenazas y detenciones”, dijo Paula Gil, directora de la rama española de la organización, mediante un correo electrónico.

    El grupo de ayuda afirmó que había compartido con el gobierno etíope las conclusiones de su investigación interna sobre la muerte de los tres trabajadores humanitarios.

    Sin embargo, la tragedia también ha suscitado dudas sobre los procedimientos de seguridad de Médicos Sin Fronteras. Aunque su ética de trabajar en primera línea a menudo pone a su personal en mayor peligro del que corren los integrantes de muchos otros grupos de ayuda, varios trabajadores humanitarios dijeron en entrevistas que la organización tal vez tomó demasiados riesgos en Tigré.

    El 25 de mayo, un mes antes de los asesinatos, el grupo de ayuda Acción contra el Hambre retiró a su personal de Abiy Adiy después de que algunos de sus trabajadores fueron detenidos, interrogados y golpeados por soldados eritreos, dijo un funcionario de esa organización.

    Los eritreos, que luchaban junto a los militares etíopes en apoyo de Abiy, “asumieron que eran espías”, declaró un funcionario de seguridad de Acción contra el Hambre, quien habló con la condición de mantener su anonimato para poder comentar sobre ese asunto.

    Gil, de Médicos Sin Fronteras, insistió en que su equipo en Abiy Adiy había seguido “estrictos y rigurosos protocolos de manejo de la seguridad”.

    Hernández fue sepultada en un cementerio de Sanchotello, a unos 177 kilómetros de Madrid, junto a los abuelos que ayudaron a criarla. La fotografía de su tumba muestra a una joven sonriente mirando la costa española.

    Yohannes y el conductor, Tedros, fueron enterrados cerca de sus hogares en Tigré. La esposa de Tedros ya eligió el nombre de su hija recién nacida.

    Se llama María.

    Un reportero de The New York Times colaboró en este reportaje desde Mekele, Etiopía.

    Declan Walsh es el corresponsal principal para África. Antes estuvo radicado en Egipto, desde donde cubría el Medio Oriente y Pakistán. Antes trabajó para The Guardian y es el autor de The Nine Lives of Pakistan. @declanwalsh

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : une pétition lancée pour chasser la compagne de Vladimir Poutine de Suisse

    Sa fuite agace. Au point qu’une pétition rassemblerait déjà plus de 55 000 signatures sur le site change.org. Et ce, en à peine quelques jours. Alors que Vladimir Poutine mène une offensive militaire en Ukraine depuis le 24 février dernier, sa compagne, l’ex-championne de gymnastique Alina Kabaeva, serait installée en Suisse. Au début du mois de mars, une source avait confirmé à Page Six que la femme de 38 ans était « enfermée dans un chalet très privé et très sécurisé quelque part en Suisse », avec sa famille. Comme le relate CNews, ce lundi 21 mars, une pétition a été lancée pour demander le départ d’Alina Kabaeva. La lettre a accusé la Suisse « d’héberger un complice du régime de Poutine ». Avant de réclamer : « Il est temps que la Suisse passe à l’action et réunisse Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva avec son ‘Fuhrer’ », en référence à Adolf Hitler et sa femme.

    Une autre pétition

    La semaine dernière, une autre pétition demandait à ce qu’on retire les prix olympiques de l’ex-championne. À la retraite depuis 2008, Alina Kabaeva fait partie des athlètes les plus récompensées en gymnastique rythmique. Elle cumule, en effet, deux médailles olympiques, 14 médailles aux Championnats du monde et 21 médailles aux Championnats d’Europe, relate CNews. Cette pétition a toutefois rassemblé moins de signataires. Alina Kabaeva serait en couple avec Vladimir Poutine depuis vingt ans. Mais leur relation n’a jamais été officialisée, relaient encore nos confrères. De leur union discrète, seraient nés trois enfants. La jeune femme aurait accouché de jumelles en 2015 à la clinique Sant’Anna en Suisse. L’établissement de santé serait connu pour accueillir de riches patients russes.

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    France24 - World

    A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’

    Issued on: 21/03/2022 - 15:58Modified: 21/03/2022 - 16:01

    Benjamin DODMAN Follow Juliette MONTILLY Follow Fadile BHAYAT Follow

    Rising in the polls, the French election’s dark horse Jean-Luc Mélenchon has promised a reboot of the French Republic, vowing to overhaul a presidential regime that he blames for mounting abstention, disillusion and increasingly violent protests.

    Sporting a prominent French moustache and the Phrygian cap of the revolutionary Sans-culottes, Johan Pain cut a familiar figure on place de la République in Paris – the French capital’s traditional protest hub

    The sprawling square, best known for its towering allegorical statue of the French Republic (coiffed, of course, with a Phrygian cap), has long been a rite of passage for every left-wing march in town. On Sunday, it was the stage for the biggest rally of France’s presidential campaign, in support of veteran campaigner Jean-Luc Mélenchon, who is polling in third with just three weeks to go before the April 10 vote.

    Basking in the warm sunshine, tens of thousands of flag-waving supporters flocked to hear Mélenchon promise a reboot of the Republic. Few had travelled as far as Pain, who made the 500-kilometre trip from Lausanne in Switzerland to back the leftist firebrand.

    “The Fifth Republic has failed us, it’s a broken system,” Pain, 72, said of the presidential regime instituted by General Charles de Gaulle, France’s wartime hero, more than 60 years ago. “I’ve realised this much from living abroad: when it comes to democracy in Europe, we’re bottom of the league.”

    Sunday’s “March for the Sixth Republic” marked the third such rally since Mélenchon first ran for the presidency a decade ago. It was a chance for the hard-left candidate to flex his muscles as he continues his slow but steady rise in the polls, five years after he narrowly missed out on a place in the all-important presidential run-off.

    The promise of a new Republic allowed Mélenchon to reach beyond his core support, drawing people for whom an overhaul of France’s constitution is the priority. Among them was 32-year-old dance teacher Hélène Lallemand, who quipped that she showed up “despite Mélenchon, rather than because of him”.

    Though no fan of the firebrand leftist, Lallemand praised his idea of convening a constituent assembly to draw up a new constitution – “by and for the people” – and giving voters the power to revoke their representatives. She said such moves were urgently needed to offset “the mounting voter apathy and disillusion that are sapping French democracy”. 

    “It is up to the people to write their constitution, not a cabinet of experts,” Mélenchon roared moments later as he addressed the crowd, promising to “breathe new life into a country that is dying a slow death through abstention.” 

    The permanent coup d’état

    Apathy and disillusion have translated into a steady decline in participation at French elections – leading up to the dismal 35% turnout registered at regional polls last year, in which the pandemic also played a part. As France’s marquee election, the presidential contest has traditionally enjoyed stronger participation, hovering at around 80%. But pollsters are warning that a surge in abstention threatens to undermine next month’s process.

    Last week, a study commissioned by French daily Le Monde found that fewer than 70% of French voters were certain they would take part in the first round on April 10. The number dropped to 53% for the 18-24 age group.

    “France is the only country in the European Union that is witnessing a steady decline in turnout in all elections, from local to presidential,” said Paul Alliès, a professor of political science at the University of Montpellier, in an interview with FRANCE 24. “When it comes to abstention, we’re number one!”

    A long-time advocate of a Sixth Republic, Alliès said rising abstention and increasingly violent protests are a consequence of a dysfunctional system that invests too much power and attention on the figure of the president. The corollary of this lop-sided system, he added,  is “a parliament that is totally impotent”.

    “This cult of the leader, our habit of framing elections as the ‘meeting between a man (sic) and a people’, it’s all nonsense,” he said. “We have the worst regime in all of Europe, and it’s fuelling violence and resentment.”

    French presidential election © France 24

    Critics of the presidential role fashioned by De Gaulle have long complained that it carries traits of Napoleon’s imperial synthesis, combining elements of France’s monarchical and revolutionary traditions. The criticism is as old as the system itself, its central tenet summed up in François Mitterrand’s 1964 pamphlet “The Permanent Coup d’Etat”. 

    Mitterrand accused De Gaulle of betraying the spirit of the constitution by sidelining parliament and swapping the role of arbiter for that of omnipotent ruler. “By replacing the national representation with the notion of the leader’s infallibility, General De Gaulle concentrates the nation’s interest, curiosity and passions on himself and depoliticises the rest,” wrote the future Socialist president, who would later play by the same rulebook. 

    Similar accusations have been levelled at De Gaulle’s successors, including Mitterand: presidents ruling from their ivory tower, answerable to nobody; parliaments stripped of powers and initiative, reduced to rubber-stamping the Elysée Palace’s directives; prime ministers appointed and dismissed at the president’s whim, and promptly scapegoated when things go wrong.

    In a 2014 study calling for political reform in France, the Peterson Institute for International Economics said “the era of regularly electing a new king and regularly tossing him out again should be over in France.”

    “France must change its system, preferably reducing the status of its presidency to the largely ceremonial level seen in other European republics,” the think-tank wrote. “At the least, it should (..) remov(e) the president's right to name the prime minister, call new elections, and serve as commander-in-chief.” 

    Designed to legitimise those sweeping powers by ensuring the president wins at least 50% of the popular vote, France’s two-round electoral system increasingly has the opposite effect, the study added. It noted that tactical voting aimed at keeping the far right out of power means the winner “command(s) a negative political mandate of ‘not being Marine Le Pen’, a leader without a popular mandate to lead or enact the change France needs.”

    Regime change

    Five years of self-styled "Jupiterian" rule under President Emmanuel Macron have only exacerbated the problems long flagged by critics of the Fifth Republic, said Alliès, pointing to the incumbent’s habit of relying on the secrecy of special “defence councils” to steer the country through the Covid-19 pandemic, terrorist threats and now the war in Ukraine.

    It’s a theme the Mélenchon campaign has been pushing as it promises an overhaul of France’s republican regime.

    “Over the past five years, Emmanuel Macron has aggravated every aspect of the solitary power fostered by the Fifth Republic,” says the leftist candidate’s online platform. “His predecessors were presidential monarchs; he has become an absolutist presidential monarch.”

    Mélenchon’s proposals for a Sixth Republic include introducing proportional representation to make parliament more representative; giving citizens the power to initiate legislation and referendums, and to revoke their representatives; and scrapping special powers that currently give France’s executive right to pass legislation without parliamentary approval. 

    But those are just proposals. The candidate for La France insoumise (France Unbowed) says it will be up to the people to decide on their next constitution. Never one to miss a revolutionary reference, he has promised to convene a constituent assembly whose members will be either elected or drawn by lots. Their draft constitution will then be submitted to the people via referendum.

    The veteran leftist is hardly the first presidential candidate to call for a Sixth Republic. In past elections, it was not uncommon for a majority of candidates – not all of them left-wingers – to back the idea of sweeping constitutional reform. Their proposals often differed, some advocating a parliamentary regime with a strong prime minister while others called for scrapping the PM’s job altogether.

    “Traditionally, only two parties have always supported the Fifth Republic – the mainstream centre-left and mainstream centre-right,” said Alliès. “It’s easy to see why: they’re the ones who enjoyed the regime’s sweeping powers.”

    Therein lies the main difficulty for advocates of regime change, Alliès added: “Essentially, you need a candidate who is willing to take the huge powers of the Fifth Republic and give them back to the people.”

    ‘Don’t disappoint me, Jean-Luc’

    Since the Revolution of 1789, France has had no shortage of regime changes, but all of them have coincided with times of great turmoil – whether revolutions, wars or coup d’états. The Fifth Republic may be experiencing difficulties, but it is not yet in terminal crisis. It has also proven to be relatively malleable, allowing for 24 constitutional revisions since its inception.

    During Macron’s term, the presidential regime weathered one crisis with game-changing potential: the Yellow Vest insurgency, one of the most potent and contagious protest movements in recent French history. It was eventually smothered through a combination of tax breaks, police crackdowns and a "Great National Debate", which France’s ubiquitous president soon turned into a town-hall road-show offering him unrivalled media coverage. 

    The high-visibility jackets were easily spotted at Sunday’s rally in Paris, where the Yellow Vests’ flagship demand for a “citizens’ initiative referendum” – which Mélenchon has included among his proposals for a Sixth Republic – featured prominently on placards and banners.

    “The people have been stripped of all power and so have our representatives in parliament,” said primary school teacher Christine Arlandis, who described herself as a Yellow Vest at heart, even though she did not wear a gilet jaune.

    “I’m voting for Mélenchon so that he gets rid of the Fifth Republic,” she added, blaming the current regime for “dismantling France’s social model and devitalising its democracy.”

    In 1988, an 18-year-old Arlandis cast her very first presidential vote for Mitterrand, who would famously make the most of the very presidential powers he had previously decried. More than three decades later, she is not certain she can trust Mélenchon to surrender those powers should he clinch the presidency.

    “I was wrong to trust Mitterrand back then, but I’m willing to risk it again because this is our last chance to revive democracy,” she said, holding up a sign with the words, “Don’t disappoint me, Jean-Luc”. 

    She added: “If we fail, then that’s it. I won’t vote again.”

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    L'Humanité

    Nous aimons la France

    Tribune

    Par Kebir Ammi, écrivain

    Nous aimons la France. Mais pas cette chose nauséeuse et brutale qui court avec une obsession tranquille après un idéal qui ne grandit pas les femmes et les hommes de ce pays. Nous aimons la France. Mais pas cette France hideuse qui redouble de forces pour jeter le discrédit sur ce qu’elle est.

    Nous aimons une France de lumière et de fraternité.

    Nous aimons une France qui n’oppose pas son destin à celui des autres peuples.

    Nous aimons une France qui triomphe de générosité.

    Une France qui se grandit en même temps qu’elle célèbre la femme et l’homme venus d’ailleurs.

    Nous aimons une France qui sait que l’étranger, c’est vous et moi. Et elle d’abord, le pays qui a su nommer –en exerçant une étourdissante liberté-  les limites vertigineuses de l’humanité et le seuil de la barbarie.

    Une France qui sait que l’étranger, c’est nous tous, et qu’aucun destin n’est à exclure ni à éloigner du sien.

    Car l’étranger est en chacun de nous, incontournable, dans l’âme et l’invisible souffle.

    Il est vous et moi.

    Anonyme et silencieux, l’étranger est une part essentielle de nous.

    Il se tient en faction, sur un chemin de garde, pour veiller à ce que nous avons de plus cher et que nous ne voyons plus.

    Son visage et ses gestes sont notre visage et nos gestes.

    L’étranger est une pierre angulaire.

    Il est la clef de voûte d’un à venir serein.

    Il est notre passé et notre avenir commun.

    Il est cette nécessaire passerelle qui cautérise nos blessures et célèbre nos espérances.

    L’étranger est un sanctuaire.

    Il est vous et moi.

    Il est notre reflet intime. Imprescriptible et irréductible.

    L’étranger est un diadème sur notre front qui dit qui nous sommes.

    C’est à la façon de l’accueillir et de le considérer comme une part de soi qu’on reconnaît une nation et un peuple.

    C’est une chose de ne pouvoir l’accueillir sans réserve. C’en est une autre de lui faire porter tous les crimes de l’instant.

    L’instant est une trompeuse éternité.

    Qui de nous n’est pas étranger ?   

    Qui n’a pas commis le crime de n’être pas d’un périmètre ethnique ou religieux précis un jour ?

    Qui de nous peut se targuer de descendre en droite ligne d’un Dieu fait d’une seule chair et d’un seul sang?

    Qui de nous peut affirmer que les siens ont bâti le ciel ?

    Et que les siens, qui ont configuré l’ordre des saisons, portent encore trace de cette œuvre sur leurs mains ?

    Qui de nous peut affirmer sans ciller qu’il a choisi ses aïeux et le lieu où il a vu le jour ?

    Il nous faut toujours rester humbles et prendre en compte la précarité de ce qui fonde ce que nous sommes.

    Quels que soient l’heure et le lieu de notre parole.

    Il faut toujours avoir à l’esprit les ruptures et la fragilité des lignées qui font les hommes.

    Celles de nos ancêtres et de la longue chaine qui va suivre.

    Il faut sans cesse songer à ceux que nous portons dans notre sang et qui se bousculent déjà pour succéder aux vivants que nous sommes.

    L’ardeur de l’instant présent est d’une constante et inutile vanité. Car nous ne sommes pas là pour toujours et rien de tout ce qui semble nous appartenir n’est à nous.

    Mais notre éphémère éternité est une chance, elle est là, ne l’oublions pas, pour nous guérir de vouloir humilier l’Autre et nous pousser surtout au partage.

    Rien ne nous appartient. Mais les miroirs du monde ne sont pleins que d’immortelles vanités !

    N’oublions pas la part involontaire de ce que nous sommes.

    Ni la part involontaire de notre devenir.

    Dans aucun passé ne repose un trophée quelconque ou une raison de célébrer quelle que gloire que ce soit.

    Nous sommes d’ici et de là. Et plus de l’autre rive que celle qui vibre sous nos pas. Car le présent est mouvant. Et flou. A l’instar de l’horizon qui clame, avec un aplomb de mauvais aloi, qu’il est une ligne de démarcation faite d’un seul minerai, et qu’il délimite le monde. Son ardeur présente le condamne à n’avoir pas de contours précis.

    Nous sommes sur une planche au cœur de l’Océan. Et de tous les lointains, de l’aube ainsi que des horizons inachevés, continueront de venir des femmes et des hommes.

    Ils suivront la longue chaîne inaugurée dans la nuit des temps. Ils deviendront des femmes et des hommes de cette terre.

    Et d’autres viendront pour prendre leurs gestes et leurs voix.

    Nous serons toujours des étrangers. Toujours. C’est cela qui nous confère –et dès le départ -l’obligation, comme un privilège, de regarder l’étranger en toutes circonstances comme notre indéfectible double.

    La France ne peut pas jouer avec le feu des certitudes pour célébrer ce qu’elle abhorre. 

    La France est le pays du questionnement inquiet. Et du doute généreux.

    La France s’est battue pour forger et se forger dans les méandres de son Histoire une place à part au cours des siècles.

    Elle s’est battue contre elle-même d’abord pour vaincre sa part sombre en des périodes tumultueuses.

    Elle a donné au monde la meilleure part d’elle-même et inauguré un seuil.

    Elle ne peut laisser d’innommables voix brandir aujourd’hui la peur comme une devise républicaine.

    Elle ne peut laisser des femmes et des hommes entraîner la France vers d’improbables rivages.

    Elle ne peut pas laisser des apprentis sorciers faire la part belle à d’abjectes théories qui bâtissent des temples pour la haine.

    Qui peut reconnaître la France dans cet instant d’égarement qui a lieu sur son sol ?

    La France n’est pas ce ciel inclément, ce pays frileux, cette nation crispée, repliée sur elle-même, cette chose malencontreuse où des voix, qui profitent des tumultes de l’instant, n’ont de cesse d’agonir sur l’étranger à longueur de jour.

    La France doit rappeler, dans un sursaut d’orgueil, que son destin est lié à celui de femmes et d’hommes qui n’ont pas eu l’heur de naître sous des cieux plus cléments.

    Elle ne peut pas accueillir le monde. Mais elle ne peut être un sanctuaire pour la peur. Ni un temple pour la diabolisation de l’étranger.

    Elle doit rester fidèle à ce qu’elle est.

    La France est respectueuse et tolérante. Généreuse. Ouverte. La France est une terre de lumière. Une main tendue.

    Nous avons eu vingt ans et nous avons rêvé de venir dans ce pays. Pour y étudier ou pour y vivre. D’aucuns y ont épousé sa manière de vivre.

    Nous aimons la douce humanité de ses matins. La paisible odeur de son café. Les couleurs de ses parfums. La liberté joyeuse de ses gens. Ses arbres. Son ciel. Son ironie mordante. Son amour des autres. Son élégance.

    La France est un horizon irréductible.

    Une pointe de lumière.

    Un éclat universel.

    La France est une grande histoire et un grand peuple, des femmes et des hommes rompus à une Histoire tourmentée, qui ne se laissent pas abuser par des camelots ou des esprits chagrins. On attend d’elle le nécessaire sursaut. Qui lui redonne son beau visage qui nous a tant émus quand nous avions vingt ans et que se jouaient sur les planches du monde des scènes décisives. Qui la fasse redevenir ce pays où chaque geste qui compte est empreint d’une profonde humanité.

    Francetravailleurs étrangers
    Valeurs Actuelles

    Gaz : l’Allemagne se détache de la Russie et se tourne… vers le Qatar

    Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l’Allemagne tente peu à peu de se diversifier en termes d’approvisionnement d’énergie. Le pays est, en effet, très dépendant au gaz russe. Près de la moitié de sa consommation d’énergie vient de la Russie. L’Allemagne est critiquée depuis qu’elle a refusé de suivre les Etats-Unis dans un embargo contre la Russie. Si elle acceptait un tel boycott, l’Allemagne craindrait des pénuries et une montée des prix de l’énergie. C’est pourquoi un accord a été conclu, dimanche 20 mars, lors d’une visite du ministre allemand de l’Économie et du Climat, Robert Habeck, à Doha au Qatar. Comme le relaie CNews, l’Allemagne a signé un partenariat de long-terme avec le pays du Golfe, pour l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL).

    L’Allemagne veut éviter la pénurie

    En échange, l’Allemagne s’est engagée à « accélérer » la construction de deux terminaux de GNL. Le besoin d’un nouveau point d’approvisionnement en gaz devenait urgent. Robert Habeck a indiqué qu’un risque de pénurie était probable pour « chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries » en Allemagne, si le pays n’obtenait pas de gaz « d’ici à l’hiver prochain et si les livraisons en provenance de Russie venaient à être coupées », relate CNews. Pour diversifier davantage les importations de l’Allemagne, le ministre de l’Économie et du Climat s’était également rendu aux Etats-Unis au début du mois de mars. Plus tôt dans la semaine, Robert Habeck était aussi en Norvège, un important producteur de gaz. Le ministre allemand poursuivra son déplacement au Moyen-Orient, en entamant une visite aux Émirats arabes unis.

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    France24 - Monde

    Au Nicaragua, Cristiana Chamorro, principale opposante de Daniel Ortega, écope de huit ans de prison

    Publié le : 22/03/2022 - 08:06

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    Arrêtée quelques mois avant l'élection présidentielle de novembre 2021, Cristiana Chamorro, la principale rivale du président Daniel Ortega, a été condamnée lundi à huit ans de prison pour blanchiment d'argent et détournement de fonds.

    Forcée par la justice d'interrompre sa campagne lors de la dernière élection présidentielle, la principale opposante nicaraguayenne, Cristiana Chamorro, a été condamnée, lundi 21 mars, à huit ans de prison.

    Donnée favorite par les sondages pour le scrutin de novembre 2021, elle pensait vaincre Daniel Ortega. Mais elle a été arrêtée six mois avant et placée en détention à domicile sur ordre de la justice nicaraguayenne.

    Reconnue coupable de blanchiment d'argent et détournement de fonds, Cristiana Chamorro, 68 ans, restera en résidence surveillée, selon le Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh).

    Les accusations portées par le gouvernement du président Daniel Ortega l'avait empêchée de participer à la présidentielle de novembre.

    Selon le tribunal, qui l'a jugée à huis clos pendant sept jours dans l'enceinte de la sinistre prison d'El Chipote, les faits reprochés ont été commis par l'intermédiaire de la Fondation Violeta Barrios de Chamorro (FVBCH), un centre de formation et de défense de la liberté de la presse que Cristiana Chamorro a dirigé pendant vingt ans.

    La fondation servait à recevoir de l'argent de l'étranger destiné à déstabiliser le gouvernement de Daniel Ortega et de sa vice-présidente et épouse Rosario Murillo, selon le parquet.

    Le frère de Cristiana Chamorro, Pedro Joaquin Chamorro, également reconnu coupable a été condamné à neuf ans de prison, qu'il devra purger à la prison d'El Chipote où il est détenu depuis son arrestation.

    Des peines allant jusqu'à treize ans de prison ont été infligées à deux anciens employés de la FVBCH, ainsi qu'au chauffeur de Cristiana Chamorro.

    Des "amendes [se montant à] des millions" ont été imposées à l'opposante et à ses trois anciens employés. Elles sont "impossibles à payer" et si celles-ci "sont commuées en peines de prison cela équivaudrait à la détention à perpétuité", relève le Cenidh.

    Procès en série

    Arrêtée le 2 juin 2021, Cristiana Chamorro a rejeté les accusations en assurant que le dossier avait été monté contre elle pour avoir tenté de "servir les Nicaraguayens" en se présentant à l'élection présidentielle.

    "Quand on prend une position qui met en danger le pouvoir de la dictature, on s'attend à tout, même au pire", avait déclaré fin mai à l'AFP Cristiana Chamorro.

    "Le peuple m'a placé en tête des intentions de vote. C'est pourquoi le dictateur leur a ordonné de m'accuser, c'est une vengeance contre le peuple", avait-elle dit.

    Au total, sept candidats de l'opposition, ainsi que 39 autres opposants ont été arrêtés dans les mois précédant le scrutin, ce qui a permis au président Daniel Ortega, un ancien guérillero âgé de 76 ans, d'être élu pour un quatrième mandat sans opposant de poids face à lui.

    Une trentaine d'opposants ont déjà été déclarés coupables, dont maintenant plus d'une vingtaines ont été condamnés à des peines allant de huit à treize années de prison. L'un d'eux, Hugo Torres, un héros de la guérilla sandiniste passé à l'opposition à Daniel Ortega, est mort en détention à l'hôpital en février.

    L'élection de Daniel Ortega n'est pas reconnue par la majeure partie de la communauté internationale, notamment par l'Organisation des États américains (OEA), les États-Unis et l'Union européenne, au motif que les élections nicaraguayennes n'étaient pas démocratiques.

    Cristiana Chamorro est la fille de l'ancienne présidente Violeta Barrios de Chamorro (1990-1997), qui avait battu Daniel Ortega dans les urnes en 1990.

    Son père, le journaliste Pedro Joaquín Chamorro, a été abattu à Managua en janvier 1978 pour s'être opposé à la dictature de Somoza, qui a dirigé le Nicaragua pendant près d'un demi-siècle jusqu'à la victoire du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) en 1979.

    Avec AFP

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    Au Nicaragua, l’investiture de Daniel Ortega divise l’Amérique latine

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    Valeurs Actuelles

    La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture

    À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.

    Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.

    Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.

    En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.

    Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique

    Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.

    Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.

    Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    Valeurs Actuelles

    De l’incendie de l’ambassade d’Autriche au brasier de Notre-Dame, la longue histoire des pompiers de Paris

    Les sirènes retentissent dans l’île de la Cité. Le long des quais de Seine, plusieurs véhicules rougeâtres tentent de se frayer un chemin entre les files d’automobilistes. Sur les trottoirs du quartier Saint-Michel, une foule interdite retient son souffle. Il est 18 h 45 ce 15 avril 2019 et une épaisse fumée noire s’élève de la toiture de la cathédrale Notre-Dame.

    Sauver ou périr

    Lances à incendie sur les épaules, les premiers pompiers affluent sur le parvis de l’édifice religieux. Juchés sur leurs échelles, les soldats du feu tentent de circonscrire la propagation des flammes sur le toit. Dans le beffroi, les militaires progressent difficilement. Ils traquent par petits groupes les foyers pouvant provoquer l’effondrement du monument. Ils montent difficilement leurs lances dans les tours. Leur mission : protéger les imposantes cloches de la cathédrale, la rosace centrale et le grand orgue.

    Mais une image de cette tragédie demeure : la chute de la flèche de Viollet-le-Duc dans le brasier ardent. Quelques minutes plus tôt, le général commandant la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) ordonne à ses hommes de pénétrer dans le bâtiment. Un détachement d’une dizaine de volontaires se charge de sauver les reliques de Notre-Dame. La mission est périlleuse. Le plomb en fusion tombe sur le sol. L’opacité de la fumée réduit le champ de vision des sauveteurs. Ils extraient in extremis certains trésors inestimables de la cathédrale dont la Sainte Couronne d’épines du Christ et la tunique de Saint Louis.

    Pour sauver ce joyau de l’art gothique, 21 lances à incendie placées sur des bras élévateurs d’une cinquantaine de mètres arrosent sans discontinuer la toiture. Les 600 sapeurs mettent tout en œuvre pour réaliser l’impossible. Vers deux heures du matin, le centre opérationnel annonce le message « feu éteint ». Notre-Dame est sauvée.

    Devant les caméras du monde entier, le sauvetage de Notre-Dame a mis en lumière tout le sang froid et le courage de la BSPP. Avec une intervention toutes les soixante secondes, dans Paris et sa petite couronne, cette unité est sur tous les fronts : incendie domestique, attentat terroriste, malaises, ivresse sur la voie publique, accidents de la route… Pour la seule année 2021, ces héros du quotidien ont accompli 463 851 missions avec une seule devise à l’esprit : « Sauver ou périr. »

    En 2018, Valeurs actuelles accompagnait ces hommes et ces femmes dans leur quotidien. Quarante-huit heures durant, nous avons partagé le quotidien du personnel de la caserne Blanche dans le IXe arrondissement de la capitale. Ils s’étaient alors confiés sur le sens qu’ils donnaient à ce métier hors-norme. « Il n’est pas obligatoire d’être fou pour travailler ici mais ça aide », commentait l’un deux. Un autre ajoutait : « Nous sommes une grande famille. On est tous solidaires les uns des autres. » Une « grande famille », voilà comment qualifier cette unité qui célèbre cette année le 211e anniversaire de sa fondation par… Napoléon.

    Une grosse colère de Napoléon entraîne la fondation de la BSPP

    Ambassade d’Autriche, 1er juillet 1810. Son excellence le prince Karl Philipp de Schwarzenberg donne une réception en l’honneur de Napoléon et de son épouse Marie-Louise. L’hôtel de Montesson se pare de ses plus beaux atours. De vastes tentes richement décorées sont élevées dans les jardins de l’ambassade. Une imposante salle de bal éphémère se monte avec des lustres ornés de bougies. Un feu d’artifice est même tiré en l’honneur du couple impérial.

    Soudain, le ciel s’assombrit. Un violent mouvement d’air rabat violemment un des lustres sur lequel s’enflamme une draperie. Les convives assistent impuissants au sinistre. La pièce s’embrase du sol au plafond. Certains convives meurent brûlés vifs, d’autres étouffés. Le cri sourd des blessés se perd dans le brasier. Qu’en est-il de l’action des pompiers sur place ? Seuls et sans renforts, six garde-pompes tentent tant bien que mal de stopper les flammes avec deux malheureuses lances. Napoléon enrage. L’Empereur ne pardonne pas cet échec et désavoue la Compagnie des garde-pompes.

    Dans la foulée, Napoléon entérine la fondation du Bataillon militaire de sapeurs-pompiers de Paris par un décret impérial du 18 septembre 1811. Ce décret jette les bases de ce que deviendra la future Brigade des sapeurs-pompiers de Paris et définit les caractéristiques militaires de l’unité. Le décret clarifie les missions et l’emploi du régiment. Il souligne le caractère militaire de l’unité en insistant sur la formation des personnels, l’innovation et la recherche de nouveaux équipements. Encore aujourd’hui, cette charte continue d’imprégner les esprits des nouvelles générations de pompiers.

    Notre-Dame, Bataclan, Rue Erlanger… Ces dernières années, la BSPP a connu une résurgence d’interventions plus médiatiques

    En deux cents ans d’existence, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris a été confrontée à des interventions aussi extrêmes que spectaculaires. Le 8 août 1868, un immeuble de la rue Saint-Antoine (IVe arrondissement) est en proie à un terrible incendie. Les flammes se répandent avec une violence inouïe dans les logis. Certains résidents se recluent de peur chez eux, quand d’autres s’amassent paniqués aux fenêtres.

    Cette détresse suscite un sentiment de révolte chez le caporal François Thibault. Il se saisit d’un simple drap et d’une échelle à crochet. À la force de ses bras, il agrippe son échelle aux balcons pour progresser sur la façade de l’immeuble.

    Une à une, il va chercher les victimes, qu’il protège avec son drap. Son exploit, devenu légendaire, est toujours narré à la nouvelle génération de pompiers. Cette échelle à crochet connaît une seconde jeunesse en février 2019, lors du drame de la Rue Erlanger, dans le XVIe arrondissement. Cet incendie d’origine criminelle entraîne la mobilisation en pleine nuit de la BSPP. Les héritiers du caporal Thibault réitèrent cette méthode de sauvetage. Pour aller secourir les victimes dans les étages, ils crochètent les balcons. Par binôme, ils réussissent à évacuer les habitants par la façade extérieure du bâtiment. Les pompiers de Paris demeurent les gardiens de la vie, en temps de paix, comme en temps de guerre.

    Dans les heures sombres de l’Occupation, au lendemain de la rafle du 16 juillet 1942, les familles juives sont entassées dans le Vélodrome d’Hiver. Les soldats du feu dirigés par le capitaine Henri Pierret vont leur venir en aide. Face aux conditions inhumaines de leur détention, l’officier ordonne à ses hommes de distribuer de l’eau aux malheureux. Les sapeurs recueillent discrètement les petits mots des internés, qu’ils glissent dans leurs besaces et dans leurs bottes. Ils s’empressent le lendemain d’adresser aux familles des détenus ces petits mots figés dans le temps. Les combats de la libération de Paris, du 19 au 25 août 1944 témoignent de cet héroïsme et de cette fidélité pour la « Ville lumière ». La verrière du Grand Palais en flamme, ils se précipitent pour sauver le monument. Une mission durant laquelle ils évacuent secrètement et sauvent les résistants piégés dans l’édifice. Ce sont ces mêmes pompiers, sous les ordres du capitaine Lucien Sarniguet, qui hissent le drapeau tricolore sur la tour Eiffel et l’Arc de Triomphe pour signifier la libération de la capitale.

    Ces dernières années, la BSPP a connu une résurgence d’interventions plus médiatiques. Face à la fureur des balles djihadistes ou à la violence des flammes, c’est toujours en première ligne que les pompiers répondent aux périls. Au soir des attentats du 13 novembre 2015, les pompiers mettent en place une véritable médecine de guerre. À même le sol des terrasses ensanglantées, ils se relaient sans relâche pour sauver le plus grand nombre de vies. L’éthique des pompiers de Paris se résume en cette formule du général Casso, « si je me permets de te demander quelle est ta peine, ce n’est pas par indiscrétion, mais bien pour mieux t’aider ».

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    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    El miedo a la pandemia cede paso a la fiebre por los refugios antibombas

    Desde que Vladimir Putin invadió Ucrania, en Europa aumenta la ansiedad. Búnkeres, guías de supervivencia y pastillas de yodo se agotan con rapidez.

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    Por Jason Horowitz

    BAGNOLO SAN VITO, Italia — Al otro lado de un puente peatonal ubicado en un centro comercial tipo outlet muy concurrido rodeado de frondosos campos en el norte de Italia, los trabajadores de un almacén común y corriente se preparan para un ataque nuclear, sus efectos radioactivos y el fin del mundo como lo conocemos ahora.

    “Nos encontramos en medio de una avalancha de solicitudes”, comentó Giulio Cavicchioli, mientras nos mostraba un sistema subterráneo de filtración de aire que “limpia” las partículas radioactivas, el gas nervioso y otros agentes biológicos y reproducía el video de un recorrido por un refugio nuclear “listo para usarse”. Su empresa, Minus Energie, ha pasado de producir 50 búnkeres en los últimos 22 años a atender 500 solicitudes en las últimas dos semanas.

    “Hay una fiebre de construcción de búnkeres” ocasionada por el temor de que las bombas nucleares rusas lleguen a Europa, señaló. “Ahora es mucho más aterrador”.

    Desde que el presidente de Rusia, Vladimir Putin, inició su guerra en Ucrania y puso en “alerta máxima especial” a sus fuerzas nucleares, la violencia cada vez más extrema y el legado de dos guerras mundiales han reavivado en Europa un temor que no había existido en varias décadas acerca de un desastre nuclear.

    Europa ya ha pasado dos años en alerta máxima por la pandemia, pero ahora la manifestación de sus miedos y su deseo de defenderse ha pasado de los cubrebocas, las vacunas y las cuarentenas por la COVID-19 a los búnkeres, las pastillas de yodo y las alarmas de ataques aéreos de una guerra nuclear.

    De Italia a Suecia, de Bélgica al Reino Unido, el fantasma de la guerra nuclear, que parecía un vestigio del pasado, está impregnando la conciencia europea de una nueva generación. También está dando lugar a una nueva perspectiva de la infraestructura para la defensa, las guías de sobrevivencia y los refugios para lluvias radioactivas que hasta hace poco tiempo pertenecían al ámbito de quienes usan ropa de camuflaje, los catastrofistas que portan armas de asalto o los multimillonarios paranoicos.

    “Estamos muy preocupados por la seguridad, la protección y los riesgos de las medidas de seguridad provocados por la invasión rusa a Ucrania”, declaró la Unión Europea en un comunicado del 9 de marzo.

    “Desde la caída de la Unión Soviética, no habíamos pensado en eso, lo habíamos hasta que, bueno, se le ocurrió invadir a este loco”, comentó Hamish de Bretton-Gordon, excomandante de la Defensa Nuclear, Radiológica, Biológica y Química del Reino Unido y de la OTAN, y quien ahora es profesor invitado en el Magdalene College, en Cambridge.

    Explicó que los búnkeres de toda Europa “han caído en el abandono” y estaban muy deteriorados. “Estamos completamente desprevenidos”, señaló Bretton-Gordon. “Pero, cada día que pasa, es un hecho que tal vez debamos considerar con cierto detalle”.

    Los países cercanos a Rusia ya lo están considerando.

    Finlandia, en la frontera occidental con Rusia, ha mantenido durante años una alta presteza militar y periódicamente prueba sus alarmas; además, según Petri Toivonen, secretario general del Secretariado del Comité de Seguridad de Finlandia, cuenta con una “larga tradición de preparación”. “Hemos estado construyendo refugios de manera continua”, escribió en un correo electrónico.

    Añadió que “por el momento, tenemos capacidad para aproximadamente 4.000.000 de personas en cerca de 50.000 refugios”.

    En Suecia, la anexión de Crimea por parte de Rusia reactivó una estrategia de “defensa total” que se había relajado desde la caída de la Unión Soviética. Ahora, la Agencia de Contingencia Civil de Suecia está probando un sistema de alarma para ataques aéreos y difundiendo un folleto de prevención al estilo de la era de la Guerra Fría. Esta guía de 20 páginas incluye una lista de verificación de los suministros básicos que hay que conseguir en el supermercado para sobrevivir durante la huida o dentro de un refugio.

    Incluso en lugares más alejados, la demanda de búnkeres y refugios para lluvias radioactivas va en aumento y está abarcando un mercado más extenso que el de la gente adinerada.

    “Imagínenlo como una quinta, pero bajo tierra”, explicó Mathieu Séranne, fundador de Artemis Protection, una empresa francesa que produce búnkeres de lujo prefabricados que cuentan con sistemas de filtración de aire con un costo de por lo menos medio millón de euros por cada refugio.

    Anteriormente, esto solo les interesaba a “las personas ricas de verdad”, comentó.

    “Pero hace dos semanas, comenzamos a recibir miles de solicitudes de gente común y corriente”, señaló Séranne. “Tuvimos que modificar toda nuestra estrategia comercial”.

    También mencionó que había recibido cerca de 300 solicitudes de información y que estaba vendiendo refugios reducidos, que son mucho más baratos —alrededor de 140.000 euros, o 152.000 dólares— y más pequeños para “adaptarse a esta nueva demanda”. Nos comentó que ya estaban en producción diez búnkeres básicos.

    Pero dijo que Francia estaba muy por detrás de su vecina, Suiza, en cuanto a preparación. Los suizos aprobaron en la década de 1960 una legislación que exigía la instalación de refugios nucleares en los edificios residenciales. Aunque el requerimiento se relajó recientemente, las puertas de acero reforzado y los filtros de gas de los búnkeres son aspectos familiares en las casas de todo el país. También hay más de 350.000 búnkeres comunales —incluido un refugio en lo alto de una autopista de Lucerna para 20.000 personas— que podrían proteger a toda la población.

    De Bretton-Gordon dijo que casi todos los aproximadamente 650 búnkeres en uso después de la Segunda Guerra Mundial en el Reino Unido ya no estaban operativos, algunos eran atracciones turísticas y al menos uno se utiliza ahora como bodega de vinos finos. Los pocos que aún funcionaban estaban al servicio de funcionarios de gobierno.

    Además de los búnkeres, otras personas están buscando la protección de las pastillas de yodo, las cuales, si se toman de manera adecuada, pueden absorber la radiación de la glándula tiroides y ayudar a prevenir el cáncer causado por su exposición.

    En Bélgica ha aumentado muchísimo la demanda de los paquetes de estas pastillas, gratuitas para cualquier persona con una credencial de identidad belga. Michael Storme, funcionario del Sindicato de Farmacéuticos de Bélgica, le dijo a Belga, la agencia de noticias de ese país, que tan solo el lunes, las farmacias del país distribuyeron más de 30.000 cajas. Esta demanda también ha aumentado en los Países Bajos y Finlandia.

    En Italia, las vitaminas a base de yodo han volado de las estanterías.

    “Es la nueva moda”, afirma Stefano Franceschini, farmacéutico de Roma. “La gente compra vitaminas con pequeñas cantidades de yodo, sin saber muy bien qué son y qué podría protegerles realmente en caso de explosión nuclear. Básicamente por miedo”.

    Andrea Neri, farmacéutico del centro de Trieste, ciudad del noreste de Italia, añadió que las vitaminas probablemente no sirvan para nada, pero que al menos no son peligrosas.

    “El yoduro de potasio se tomó en los años 80 tras la explosión de Chernóbil, pero es un veneno y solo se puede adquirir con receta médica”, dijo. “La mayoría de las personas que preguntan por él desisten una vez que se enteran de que tienen que pedírselo a su médico de cabecera”.

    De Bretton-Gordon comentó que las pastillas de yodo solo sirven hasta cierto punto y que la mejor prevención es evitar el conflicto y prepararse bien.

    Según Bretton-Gordon, “la información para la población civil sobre qué hacer y cómo sobrevivir” como la que tenían muchos países durante la Guerra Fría, podría enseñarle a la gente a protegerse por sí misma detrás de muros de piedra que obstruyan la radiación o evitar beber agua contaminada.

    Pero también afirmó que Europa debería “estar muy alarmada” por las denuncias de Rusia relacionadas con las armas químicas y biológicas en Ucrania, mismas que él y la Casa Blanca calificaron como una posible operación de bandera falsa con el propósito de sentar las bases para el posible uso de ese tipo de armas.

    Señaló que, al parecer, Putin ya ha usado un gas nervioso mortal de uso militar para envenenar a alguien en Salisbury, Inglaterra, donde Bretton-Gordon solía vivir. “Creo que debemos estar muy atentos”, añadió.

    Cavicchioli, de Minus Energie, estuvo de acuerdo, pero mientras caminaba por su oficina con un medidor de radiación que emite una señal aguda intermitente, confesó que preferiría que esta nueva demanda fuera disminuyendo si eso significara el final de una guerra a la que denominó “una tragedia infinita”.

    Mientras regresaba a su oficina —donde comentó que ese día había recibido 20 correos electrónicos y llamadas telefónicas de posibles clientes “que no pueden conciliar el sueño”—, explicó que había una idea equivocada de que los propietarios de búnkeres eran entusiastas de la catástrofe.

    “La persona que posee un búnker es optimista”, aseveró. “Cree que posteriormente habrá algo más, que la vida va a continuar”.

    Gaia Pianigiani colaboró en este reportaje desde Siena, Italia.

    Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : un centre culturel russe visé par une attaque au cocktail Molotov à Paris

    L’ambassade de Russie réagit

    « Le 7 mars 2022, à 2h du matin, la Maison russe des sciences et de la culture à Paris a été attaquée. Nous demandons aux autorités françaises d’assurer la sécurité des représentations officielles russes en France », a tweeté l’ambassade de Russie en France. Sur son site, la Maison russe des Sciences et de la Culture évoquait au lendemain de l’incident une fermeture temporaire pour « des raisons administratives ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    France24 - World

    France's first-time voters: 'I'm sure I'll be filled with emotion when I get to the voting booth'

    Issued on: 22/03/2022 - 09:49

    Aude MAZOUE

    Noélie, 18, will be voting for the first time in France's presidential elections next month. The literature student hails from a family of left-wingers who aren't big voters. But Noélie has thrown herself wholeheartedly into the electoral race, campaigning for far-right pundit Éric Zemmour. As for voting? She can't wait.

    Old enough to vote just as the presidential election comes around, Noélie is restless, eager for her first chance to cast a ballot in the April 10 first round. "I'm sure I'll be filled with emotion when I get to the voting booth," a smiling Noélie told FRANCE 24. She wouldn't miss the opportunity for the world. "It's very important to go vote. It's a means of expression. Every vote counts. I don't forget that, when my grandmother was born, women weren't allowed to vote in France." And yet casting a vote isn't exactly a family tradition for Noélie. "My mother has invariably abstained and my father has always cast a blank [protest] ballot," she explained.

    Now in her first year studying modern literature at the Sorbonne, Noélie spent her childhood moving from place to place for her mother's job as a middle-school head teacher. She joined Génération Z, the organisation of young people supporting Zemmour, back in June, months before the pundit-turned-politician made his bid for the presidency official. "I really liked the stances he took as an intellectual when he appeared on television. And when I heard rumours that he might stand as a candidate in the presidential election, I knocked on the door of the organisation to see how I could be useful," she said.

    Fear of being relegated

    Ever since, Noélie has been tirelessly distributing leaflets and pasting posters, as committed to her candidate as ever. She works with Les femmes avec Zemmour ("Women with Zemmour") as well as Génération Z to get the hardliner's message out. Although her family leans left, Noélie says she has always been more receptive to right-wing ideals. "But until now, I hadn't found a candidate who truly personified my ideas," she said. Conservative Les Républicains candidate "Valérie Pécresse represents everything I detest about the right: a candidate that isn't in sync with the line she takes and who advocates an economic liberalism that I don't identify with. And Marine Le Pen has completely changed direction," she said. "Finally, the more I learn about Éric Zemmour, the more validated I feel in my decision."

    From a rural background, with labourer grandparents who saw the slow de-industrialisation of the mining belt in Moselle in eastern France, Noélie is above all sympathetic to Zemmour's rhetoric advocating for the French countryside. In particular, she appreciates the €10,000 payment Zemmour wants to allocate to families "from rural France" for every new birth to compensate for their transportation, childcare and housing fees. More broadly, Noélie identifies with the segment of France that her candidate says has been relegated to secondary status. "I have the impression that schooling is no longer enough to ensure the sort of social mobility that existed in my grandparents' time. Today, I feel like I can only regress," she said.

    Praying 'very hard'

    Indeed, while the literature student had, for a time, considered becoming a teacher, she isn't quite sure now what profession she would like to go into. Intoxicated by this presidential campaign, Noélie isn't ruling out working in political communications someday – although she has seen how violent can be. "We have often been insulted while handing out pamphlets. Some people have even been hit," she said. "It's hard. You need real moral strength. But I still believe that it's worth it because I'm persuaded that it can change people's lives."

    In the meantime, Noélie already knows what she'll be doing on Election Day. Despite her family's atheism, Noélie is a practicing Catholic and she plans to go to church to pray "very hard" for her candidate before joining up with fellow activists to celebrate the election results. "Even if we don't win, we have made so much noise that our ideas can no longer be ignored," she said. The next objective for Noélie and her new friends? Winning as many seats as possible in the French legislative elections in June.

    This is the fourth and final installment in a FRANCE 24 series on first-time voters ahead of the 2022 French presidential election. This article has been translated from the original in French.

    French presidential election © France 24

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    After Brexit betrayal, British-born comic takes first vote as a Frenchman seriously (mostly)

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    'I asked for French citizenship so that I could vote, too,' says Algeria-born musician

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    France’s first-time voters: ‘Women fought for the right to vote, we must not forget it’

    France24 - World

    On this day in 2012: Terror in Toulouse suspends presidential race

    Issued on: 21/03/2022 - 14:53

    Tracy MCNICOLL Follow

    Presidential campaigns all have their share of emblematic moments that change the course of the race, be they breathtaking instant game-changers or incidents that seem decisive only in hindsight. With French voters set to elect a president in April, FRANCE 24 takes a look back at some of the key moments from campaigns past. In the spotlight: The deadly shooting rampage in Toulouse and Montauban that brought the 2012 presidential campaign to a temporary halt.

    With just over a month to go before the first round of France's 2012 presidential election, a horrific killing spree rocked the country to its core. The first Islamist terrorist attacks on French soil since 1995 brought the race to a standstill, with top candidates taking the unprecedented step of suspending their presidential campaigns. The surreal truce coincided with the dramatic pursuit of a killer and the laying to rest of his seven victims. A photograph of a palette of solemn presidential candidates, left to far right, mourning side-by-side on March 21, 2012, remains stark visual evidence of an unprecedented political hiatus.

    The eight-day rampage began that March 11 in a Toulouse parking lot, where an off-duty paratrooper was shot dead by the stranger who had answered his ad offering a motorcycle for sale. Four days later, two more paratroopers were killed and a third paralysed after a bullet through the spine by a man on a scooter hollering "Allahu Akbar!" outside the soldiers' barracks in neighbouring Montauban. Then on March 19, the same gunman, wearing a GoPro camera as he had for each of his grisly crimes, struck at a Jewish school in Toulouse, killing a 30-year-old teacher and rabbi, his two young sons ages 3 and 5, and the headmaster's daughter, 8, before speeding off on a scooter.

    The manhunt would conclude with a 32-hour standoff at the suspect's Toulouse apartment. In the end, the Al Qaeda-inspired killer – 23-year-old Mohamed Merah, born in Toulouse to Algerian parents – was shot dead by police on the morning of March 22, a month to the day before the first round of the 2012 presidential vote.

    How did the candidates react?

    The massacre at the Jewish school alone may well have jolted the campaign. But when it was quickly linked to the same killer who had slain the three paratroopers, that attack made clear the scope of the terror befalling the country. Authorities promptly raised the terror alert level to maximum vigilance. The grim escalation of events put candidates at risk of appearing frivolous, oblivious or vulgar in pursuing business as usual. After all, in the 75 hours between the Jewish school attack and Merah's violent demise, TV news coverage of the manhunt and the standoff was live and non-stop.

    President Nicolas Sarkozy naturally travelled to the scene of the school tragedy in his role as head of state. But the conservative incumbent announced he would pause his re-election race until the soldiers were laid to rest two days later. Sarkozy shut down his campaign website, striking it through with a black banner and a brief message.

    Socialist Party challenger François Hollande also travelled to Toulouse on the day of the school attack, calling for the whole Republic to come together with a "firm and unified response". He and Sarkozy, the presidential front-runners, both attended a religious ceremony at the same Paris synagogue that evening, alongside their respective romantic partners. But Hollande cancelled a prime-time TV appearance that night and a campaign rally the next day.

    Far-right National Front candidate Marine Le Pen halted her race, too; as did Greens candidate Eva Joly.

    France's media regulator, which enforces strict rules on the "speaking time" that broadcasters can allot to candidates during a presidential campaign, changed tack as well. The Superior Audiovisual Council announced that, for two days, it would suspend its meticulous stopwatch tally whenever a candidate was discussing the Toulouse and Montauban attacks.

    Other candidates, however, decided to press on with their races. Far-left candidate Jean-Luc Mélenchon, for his part, pointedly kept to his campaign schedule. "Pursuing the campaign is an act of moral, intellectual and emotional resistance," the Front de Gauche ("Left Front") nominee declared. Referring to Merah, Mélenchon added, "We are not at the mercy of a degenerate. He does not make the rules. He cannot impose his rhythm on us. We will catch him and he will pay."

    Centrist candidate François Bayrou, meanwhile, went ahead with his rally on the night of the anti-Semitic attack – although without the usual peppy campaign music. On stage, Bayrou lamented a society "poisoned by divisions" and railed against politicians he accused of "fanning the flames" when they single people out on ethnic grounds. Bayrou's remarks rankled Sarkozy's foreign minister, Alain Juppé, who warned against "taking advantage" of the horror. “No politician should be trying to earn political capital from a tragedy that has absolutely nothing to do with the political campaign,” said Juppé, a conservative former prime minister.

    Grim precedents

    Indeed, in 2012, presidential candidates already had grim precedents from which to draw wisdom. On March 27, 2002, less than a month before a previous presidential election, a gunman killed eight and injured 19 more at a city council meeting in Nanterre outside Paris. The next day, then president Jacques Chirac, running for re-election, appeared to link the grievous attack to crime in general, noting it was one of his fellow citizens' (read: voters') top concerns. Chirac's remarks were promptly deemed crass. Rivals of all stripes were scathing, each accusing the conservative incumbent of hijacking the bloodshed for political gain.

    But just three weeks after the Nanterre attack, and just three days before the 2002 election, another sort of assault entered French presidential election lore with a different lesson for candidates. On April 18, 2002, a 72-year-old man who would come to be known as "Grandpa Voise" was found beaten, his home burned down, spurring outrage and massive media coverage.

    Down the home stretch that year, pollsters had agreed Chirac would win a place in the final duel alongside the Socialist candidate, Prime Minister Lionel Jospin. Famously, that is not how things turned out. When after the first-round dust had settled, Chirac's run-off challenger turned out to be far-right rabble-rouser Jean-Marie Le Pen, seen as tougher on crime. Some pundits pointed to the Grandpa Voise affair as a factor in the result. It was a specious theory – a glut of left-wing candidates split the 2002 vote and pollsters had underestimated Le Pen's true support. But it has stuck ever since as a cautionary tale.

    The murky upshot? Don't be seen as taking advantage of a gory event; but know that rivals might well benefit if you let them.

    Epilogue

    After the tenuous truce in the 2012 campaign, the regular business of contesting a presidential election returned with a vengeance. Candidates did accuse one another of exploiting the tragedy. And the first rumours of intelligence flubs on Sarkozy's watch in the Merah case put the incumbent on the defensive.

    On the campaign trail, Sarkozy, who had made his name as a crime-fighting interior minister, blasted "uncontrolled waves of immigration" (despite the fact he'd been in charge for years). He pledged new legislation to crack down on training in terrorist camps abroad and vowed to punish internet users visiting websites deemed to espouse terrorism. Speaking to censorship fears, the far-left candidate Mélenchon responded: "Sarkozy would do well not to give an absurd criminal the gift of transforming every citizen into a suspect."

    Marine Le Pen, meanwhile, in her first bid for president after taking the National Front torch from her father, pursued her campaign seeking to regain the hardline support Sarkozy had pried away from her party five years earlier. She, too, sought to link crime and immigration in the wake of the Toulouse and Montauban killings – even though Merah was born and raised in France.

    But in the end, the Socialist Hollande won the 2012 presidential vote. Voters' top concern back then – indeed, as now – was "purchasing power", followed by unemployment. Out of 14 voter concerns the BVA firm polled for that spring, security and immigration were far down the list – tied for eighth place – and the Toulouse rampage didn't change that in the weeks that followed.

    As strange as it may seem in hindsight – given the bloody attacks that would leave hundreds dead in Paris and Nice during the second half of Hollande's five-year term – the terrorist threat was a middling concern in France in 2012. In a poll by the Ifop firm conducted in the immediate wake of the Toulouse and Montauban attacks, on March 22 and 23 of that year, only 53 percent evaluated the terrorist threat in France as "high" – one of the lowest rates since the pollster began asking the question 11 years earlier. “The fact that worry about the threat of terrorism is today at a historically low level leads us to think that, while the tragedy of Montauban and Toulouse left an impression and moved French people, it did not create psychosis about security,” Ifop reported then.

    Analysts speaking to FRANCE 24 at the time largely guarded against overstating the French Islamist threat in the wake of the Toulouse and Montauban attacks, a year into Syria's civil war. But one commentator was prescient in flagging the impact Merah could have going forward. “That’s the danger,” said Noman Benotman, a former Libyan jihadist working for the London-based counter-extremist Quilliam Foundation. “If you’re a French Muslim looking for a war with French society, maybe you will look to Merah as a model.”

    As it happened, no other European country would see as many of its young people travel to join the Islamic State group and other extremist factions in Iraq and Syria as France did. One of them was Mehdi Nemmouche, who became the first European veteran of the jihadist fight in Syria to return and stage an attack on European soil in 2014 when he shot four people dead at the Jewish Museum in Brussels, killings claimed by IS group. Nemmouche, by all accounts, had expressed an obsessive admiration for Merah. The Toulouse and Montauban killings are also widely seen as a precursor to the 2015 attacks in Paris against Charlie Hebdo magazine, the Bataclan concert hall and other soft-target venues.

    In 2017, Abdelkader Merah, the Toulouse gunman's elder brother, was sentenced to 20 years in jail when France's highest court found him guilty of criminal terrorist conspiracy in the murders committed by his late brother. His punishment was raised to 30 years on appeal in 2019. A friend of the Merah brothers, Fettah Malki, was handed a 10-year sentence for associating with known criminals.

    French presidential election © France 24

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    On this day in 2017: François Fillon placed under investigation, dooming his presidential bid

    FRANCE

    Paris court sentences brother of Toulouse attacker to 30 years

    FRANCE

    Latifa Ibn Ziaten: grieving mother, campaigner against radicalisation and Nobel nominee

    New York Times - World

    Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.

    Ottawa Dispatch

    Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.

    Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...

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    By Ian Austen

    Photographs by Aaron Vincent Elkaim

    OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.

    But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.

    “This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”

    Chris Neil, a defenseman in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.

    Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.

    More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.

    When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.

    Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.

    Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.

    “Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”

    Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.

    CANADA

    ONTARIO

    QUEBEC

    Detail

    area

    Arrowhead

    Provincial Park

    Toronto

    N.Y.

    QUEBEC

    Patinage en Forêt

    Rideau Canal

    Skateway

    ONTARIO

    Icelynd

    Ottawa

    10 mileS

    By The New York Times

    When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.

    The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.

    To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.

    Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.

    Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.

    But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.

    Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.

    The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.

    This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.

    The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.

    One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.

    But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.

    While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.

    Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.

    Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.

    In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.

    But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.

    “It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”

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    France24 - World

    India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner

    Issued on: 22/03/2022 - 18:11

    Leela JACINTO Follow

    India’s failure to condemn Russian aggression in Ukraine at all costs reflects its longstanding relations with Moscow. But as the war enters a more brutal phase, it’s a price that might be too high to pay, even for cheap Russian oil and arms, if it draws New Delhi’s archrivals closer to Moscow.

    The leader of the world’s largest democracy is having a hard time uttering the word that has dominated headlines and diplomatic discourse for nearly a month. “Ukraine” has topped multilateral and bilateral agendas since Russia launched its invasion last month, but Indian Prime Minister Narendra Modi appears determined to avoid the subject at all costs.  

    At a virtual summit between the leaders of Australia and India on Monday, Australian Prime Minister Scott Morrison opened the meeting with a reference to “the very distressing backdrop of the war in Europe” and “Russia’s unlawful invasion of Ukraine”.

    Modi’s remarks, in sharp contrast, skipped the elephant in the room, meandering through trade, technology, stolen artefacts and cricket. But India’s allies are noting Modi’s studied Ukraine-war omission along with New Delhi’s persistent failure to criticise Russian aggression – and have concluded that it’s just not cricket. 

    Over the past few weeks, India has abstained five times from condemning the invasion at the UN, including a UN Human Rights Council (UNHRC) resolution demanding an independent inquiry on Russian violations in Ukraine.  

    India has not only stuck to the diplomatic sidelines as the international community slaps sanctions against the Putin regime, it is even considering buying Russian oil in Moscow’s time of economic need. Indian officials have confirmed that the country’s central bank is in initial consultations with Moscow on a bilateral rupee-rouble exchange to maintain trade relations despite the West’s sanctions, according to media reports.

    As President Vladimir Putin reapplies his Chechnya and Syria war strategies on Ukraine, there have been howls of condemnations over Russian attacks on civilians, including strikes on hospitals and bomb shelters in the besieged city of Mariupol. India though has issued statements calling for the “respect of sovereignty and territorial integrity” while refusing to call out Russia for its brutal disrespect for Ukraine’s sovereignty and territorial integrity. 

    The war in Ukraine has been a moment of reckoning for the international community, sparking a reset in some countries, such as Germany, that have dramatically changed their defence and energy policies to respond to the latest aggression and try to forestall future Russian expansionist bids.  

    But India – a mighty democracy that sees itself as a leader of the developing world – has been frozen on the fence, attempting an old balancing act between Moscow and Washington DC while the tectonic plates of global power shift beneath its feet.   

    New Delhi has been careful to explain its delicate situation, including historic links backed by Moscow’s economic and diplomatic support through thick and thin. But as the war in Ukraine enters a more vicious phase, with India’s allies coping with the effects of sanctions on global prices and supplies, New Delhi’s diplomatic tightrope act could get hard to sustain.      

    ‘Interests, not morality’ drive policy  

    During the height of the Cold War, India was one of the founding members of the Non-Aligned Movement (NAM) of primarily postcolonial nations that refused to be officially aligned with either the US or the USSR. 

    Since the end of the Cold War, NAM has struggled for relevance, keeping up criticisms of US foreign policy while Russia was granted observer status last year. Of the 35 countries that abstained in a March 3 UN General Assembly vote calling for an immediate end to the Ukraine invasion, all the countries – except China – are NAM members. 

    “We’re looking at one of the most serious cases of aggression committed by any country since the end of World War II,” noted Michael Kugelman from the Washington DC-based Wilson Center in an interview with FRANCE 24. “Why did 30-odd countries refuse to condemn the aggression? The answer is simple: because it was not in their interest to vote in favour of the resolution. At the end of the day, it’s interests, not morality, that drive foreign policy decisions.” 

    The Philippines favored a resolution to reprimand Russia from invading Ukraine in a historic vote of 141-5 during the United Nation’s (UN) General Assembly on March 3, 2022. pic.twitter.com/uJ9yTmkE6w

    March 3, 2022

    Oil and arms for sale at cheap rates 

    Earlier this month, as international sanctions started to bite and with Western Europe moving to reduce Russian oil imports, Moscow offered to sell India 3 million barrels of Russian oil at a heavy discount, according to media reports.

    India is not as energy dependent on Russia as Germany, but the discounted price saw Indian officials revisiting a Cold War-era arrangement called the rupee-rouble trade to bypass financial sanctions.  

    New Delhi’s interests in Russia are primarily in the defence sector. On the international stage, New Delhi may be a vocal proponent of a non-aligned, multipolar world order, but its dependence on Russian arms belies its standing as an independent Global South leader.  

    “India’s armed forces are predominantly equipped with Russian weaponry. Moscow has been India’s historic arms supplier and is open to technology transfers,” explained Avinash Paliwal of London University’s School of Oriental and African Studies (SOAS) in an interview with FRANCE 24. 

    Both India and Russia feature prominently in global arms import and export charts, with billion-dollar bilateral stakes.    

    Russia is the world’s second-largest arms exporter after the US, accounting for nearly 20 percent of global exports between 2017-2021, according to the Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).

    Among importers, India tops the arms buyer charts, accounting for 11 percent of global arms imports in 2017-2021, according to SIPRI figures. 

    Who were the five largest arms importers in 2017–21?1) India🇮🇳2) Saudi Arabia🇸🇦3) Egypt🇪🇬4) Australia🇦🇺5) China🇨🇳Together, they received 38% of total global arms imports in 2017–21. New SIPRI data on global #ArmsTransfers out now ➡️ https://t.co/mwH3tzOOIM pic.twitter.com/aWA5s4Fac8

    March 14, 2022

    While India has attempted to diversify its arms procurement – primarily from France and Israel, in recent years – it has not managed to wean itself from Russian military hardware.  

    Around 85 percent of India’s existing arsenal – including MiG-29 and Sukhoi SU-30 fighter jets – came from the Soviet Union or Russia, according to the Washington DC-based Stimson Center. New Delhi is Moscow’s top weapons buyer, with India accounting for a whopping 28 percent of Russia’s global arms sales, according to SIPRI figures.  

    “Russia provides arms at special prices. Take for instance, the S-400 missile defence system that Delhi views as critical to its national security. No other country is willing to offer a better deal,” said Kugelman. “India currently faces a two-front threat from China and Pakistan.

    There’s a high demand for military equipment from Moscow to help India deter the Chinese threat, and India doesn’t have the luxury of just deciding to wind down Russian imports.” 

    Pakistani PM’s ‘exciting time’ to visit Moscow 

    India is adept at explaining what it calls its “pincer” security situation between rivals China to the east and Pakistan to its west. But New Delhi has been less adroit at adjusting to a changing security scenario in its backyard and beyond.  

    The US withdrawal from Afghanistan not only scrambled India’s geostrategic gains in the region, it also clouded New Delhi’s reading of Putin’s hegemonic plans in Europe and its global impact.  

    Last month, when Russia launched its invasion on Ukraine, Pakistani Prime Minister Imran Khan was in Moscow, echoing Putin’s anti-West screed. On February 24, as the world recoiled in horror over Russia’s aggression, the Pakistani cricketer-turned-prime minister declared it was an “exciting time” to be in the Russian capital. “It was terrible decision-making. Imran Khan’s stock didn’t rise by visiting Moscow,” noted Paliwal. 

    Khan is facing a no-confidence vote in parliament later this week, driven primarily over domestic governance and economic mismanagement issues. But on the foreign policy front, Khan’s anti-West alignment with Putin has been steadily tightening into an embrace. 

    “The Russia-Pakistan relationship tectonic plate has been shifting for a while. This includes Russia’s tactical support of the Taliban [Pakistan’s allies in Afghanistan]. The differences between Russia and India in the subcontinent is also quite visible with Moscow’s lethal arming of Myanmar’s military junta,” explained Paliwal.

    Sino-Russian ‘authoritarian alliance’ 

    More alarming for India has been China’s ties with Russia, which are getting stronger as Moscow faces isolation on the world stage.  

    Just days before the Ukraine invasion, Putin and Chinese counterpart Xi Jinping cemented a significant partnership on the sidelines of the Beijing Winter Olympics. While the West has been monitoring a Sino-Russian “authoritarian alliance”, for India, it’s a nightmare scenario.

    “While India wants different power centres, a new entente between Russia and China undermines this multipolarity,” explained Kugelman. 

    As a new Iron Curtain falls over Russia, analysts warn that Putin’s growing dependence on Xi would make it difficult for India to navigate its critical interests. “Seeing an important ally being completely economically and diplomatically dependent on a key strategic adversary – China – is not to Delhi’s advantage. Sino-Russia ties have taken a whole different logic and it’s much more in favour of China,” said Paliwal. 

    Beijing’s regional power games, including the 2020 deadly Sino-India border skirmishes, has drawn India closer to the US in recent years. India is now part of the Quad grouping – which includes Australia, Japan and the US – that is focused on the Indo-Pacific region and functions as a counterweight to China.

    But the Ukraine war is not only throwing Putin into Xi’s brotherly embrace, it also risks distracting the US from the Indo-Pacific theatre, according to Kugelman. “It could prompt Washington to downgrade the threat of China and to focus on Europe. India doesn’t want that,” he explained. 

    The Quad is not a formal alliance, but a loose grouping of four nations bound by a joint opposition to Chinese muscle flexing in the region. Each country though projects its own values on the grouping. Japan, for instance, emphasizes the democratic credibility of the four Quad nations while India is more focused on maritime cooperation.  

    The Ukraine war however is starting to expose New Delhi’s compromised moral and military power in the club.

    India is the only Quad member that has not condemned Russia’s invasion, sparking thinly veiled exasperation in diplomatic circles. Following the latest Morrison-Modi virtual summit, for instance, India’s foreign secretary on Monday told reporters that Australia “understands” New Delhi’s position on Ukraine.  

    “‘Understands’ in diplomatic parlance is not necessarily agreeing with the policy but grudgingly accepting India’s position,” explained Kugelman.  “Fellow Quad members have strongly different views on the Russian issue and it’s one of the rare policy disagreements in the group.” 

    While the US so far has stopped short of criticising India’s position on Ukraine, there are signs that Washington’s patience is starting to wear thin. Addressing US business leaders on Monday, President Joe Biden noted that that India was an exception among Washington's allies with its "shaky" response to the Russian invasion of Ukraine. "The Quad is, with the possible exception of India being somewhat shaky on some of this, but Japan has been extremely strong – so has Australia – in terms of dealing with Putin's aggression," said Biden. 

    A mediation opportunity – if Putin agrees 

    Some analysts believe the Russian invasion could provide a diplomatic opportunity for India. “I think India is well positioned to play the role of third-party negotiator. None of the other countries that have offered to mediate – Israel, France or Turkey – have the kind of deep relations that New Delhi has with Moscow,” said Kugelman. “India is sensitive to criticisms that it punches below its weight on the world stage. If India agrees to mediate, and could help end the war, it would showcase its ability to do big and meaningful things in the world.” 

    But the success of an Indian mediation would hinge on Putin’s willingness to yield. It would require New Delhi to ditch a longstanding resistance to third-party negotiations since India has historically opposed any outside involvement in its disputes, particularly with Pakistan over the Kashmir crisis.  

    The Russian invasion has caught India balancing on the wrong diplomatic foot. If it lacks the nimbleness to shift course, New Delhi could be stuck in a rut as the Ukraine war drags on while India needs military spare parts to service its primarily Russian arsenal against rivals drawing closer to Moscow.

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    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    ON THE GROUND

    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    El País (ESP)

    SANS TITRE

    En el legendario programa Con las manos en la masa, Elena Santonja puso a cocinar a insignes personajes de su tiempo, de Pedro Almodóvar a Sara Montiel, pasando por Ana Belén, Manuel Vázquez Montalbán o Victoria Abril. Somos conscientes de que nunca le llegaremos ni a la suela del zapato, pero aun así queremos revivir su costumbre de preparar platos con gente que no forma parte del mundo de la gastronomía, pero a la que le gusta guisar.

    Por eso a partir de ahora pasarán por aquí algunos famosos aficionados a las cazuelas. Nuestra primera invitada es la cantante, starlette y reina de los bajos fondos Samantha Hudson. Ya la vimos cocinar en la sexta temporada de Masterchef Celebrity, y ahora viene a deslumbrarnos con un plato propio: su delicioso bocata de falso pulled pork, inspirado en el del restaurante vegano Romero Verde y en el que el cerdo es sustituido por jackfruit. Todo lo tienes en el vídeo de arriba.

    HAMBURGUESA VEGETARIANA DE SAMANTHA HUDSON

    Ingredientes

    Para 2 bocadillos

    • 1 lata de jackfruit verde en conserva (unos 250 g)
    • 500 ml de caldo de verduras
    • 1/2 cebolla dulce
    • Salsa de soja
    • Salsa de humo líquido
    • Pimentón de la Vera
    • Comino
    • Ajo en polvo
    • Orégano
    • Pepinillos
    • 2 panecillos de brioche

    Crema de queso vegana

    • 2 o 3 cucharadas de crema de anacardos
    • 2 cucharaditas de levadura nutricional
    • 1/2 limón
    • Sal

    Cebolla encurtida

    • 1 cebolla roja
    • 1 cucharada de azúcar
    • 1 jalapeño o guindilla roja fresca
    • Vinagre de manzana

    Preparación

    1. Poner en una sartén el jackfruit con el caldo. Cocinar a fuego medio hasta que el jackfruit esté blando.
    2. Mientras, cortar la cebolla roja y la guindilla en juliana y ponerlas en un bote con el azúcar. Añadir un chorro generoso de vinagre y cubrir con agua.
    3. Mezclar el queso crema con el zumo de limón, la levadura nutricional y un poco de sal. Mezclar e ir añadiendo cucharadas del caldo en el que se está cocinando el jackfruit, hasta obtener una crema espesa.
    4. Cuando el jackfruit esté blando, ponerlo encima de un colador con un bol debajo para que escurra bien. Pasarlo a otra sartén con un poco de aceite. Picar la cebolla y saltearla en la sartén junto al jackfruit, aplastándolo con una cuchara para que se deshilache.
    5. Añadir una cucharadita de pimentón, otra de comino, otra de ajo en polvo y otra de orégano. Mojar con un buen chorro de salsa de soja y un poco de salsa de humo. Remover y saltear un par de minutos más hasta que todo ligue.
    6. Cortar los pepinillos en láminas y los panecillos por la mitad. Untar las dos caras con queso crema. Poner el jackfruit encima de una de ellas y rematar con cebolla encurtida y pepinillos cortados en láminas. Tapar y servir.

    Samantha Hudson actúa el 26 de marzo en Madrid (Festival Horteralia); el 2 de abril, en Murcia (Festival Xtrafresh); el 9 de abril, en Alicante (The One); el 23 de abril, en Sevilla (Custom); el 6 de mayo, en Hospitalet de Llobregat (Monjamon Festival); el 7 de mayo, en Valencia (Flow Festival); el 20 de mayo, en Burgos (Andén 56), el 11 de junio, en Santander (Espacio Santander); el 17 de junio, en Barcelona (Festival Sónar), y el 25 de junio, en Las Palmas de Gran Canaria (Teatro Víctor Jara).

    Ha publicado el álbum Liquidación total en Subterfuge, y su último vídeo es 'Demasiado coño'.

    New York Times - World

    At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’

    Angkor Wat Dispatch

    Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.

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    By Richard C. Paddock

    Photographs and Video by Thomas Cristofoletti

    ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.

    Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.

    “It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.

    But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.

    This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.

    “This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”

    Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.

    The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.

    Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.

    Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.

    In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.

    A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.

    Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.

    Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.

    Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”

    Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.

    But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.

    At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.

    Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.

    Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.

    “I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”

    Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.

    In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.

    Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.

    In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.

    “You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”

    Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.

    “There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : derrière sa neutralité, le jeu d'équilibriste d'Israël face à la Russie

    Publié le : 21/03/2022 - 17:49

    Pauline ROUQUETTE Suivre

    Lors d'une allocution prononcée devant le parlement israélien, dimanche, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a demandé à Israël de prendre position dans le conflit qui l'oppose à la Russie. Depuis le début de la guerre, l'État hébreu affiche en effet sa neutralité. Une position qui s'explique notamment par le rôle majeur que joue la Russie dans la sécurité au Moyen-Orient.

    "Il est temps pour Israël de faire son choix", a déclaré le président ukrainien, dimanche 20 mars, lors d'une allocution en visioconférence devant les députés de la Knesset, le parlement israélien. Jouant sur son propre héritage juif, Volodymyr Zelensky a insisté, estimant que l'invasion russe de l'Ukraine était une tragédie pour "les Juifs et le monde entier".

    Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, fin février, Israël affiche sa neutralité, faisant valoir des liens privilégiés avec les deux pays. Début mars, le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a tenté de lancer une médiation entre Kiev et Moscou, rencontrant le président russe, Vladimir Poutine, et multipliant les entretiens téléphoniques avec Volodymyr Zelensky. Ce qui, pour ce dernier, ne semble plus suffire.

    "On peut se demander pourquoi nous ne pouvons pas recevoir des armes de votre part et pourquoi Israël n'a pas imposé de sanctions sérieuses contre la Russie ?", a encore déclaré le président ukrainien alors que, selon les médias israéliens, Naftali Bennett a rejeté à plusieurs reprises les demandes d'assistance militaire de Kiev.

    En décalage avec ses alliés occidentaux, Israël a en effet été rappelé à l'ordre par l'administration Biden qui a demandé au gouvernement de l'État hébreu de s'associer aux sanctions internationales imposées à la Russie.

    Pour Elizabeth Sheppard-Sellam, maître de conférence et directrice du programme de relations internationales et politiques à l'Université de Tours, interrogée sur le sujet par France 24, cette neutralité s'explique par les intérêts d'Israël en termes de sécurité dans une région moyen-orientale où la Russie s'impose comme acteur de premier plan.

    France 24 : Comment expliquer la neutralité d'Israël qui reste à l’écart des sanctions occidentales contre la Russie et refuse de livrer des armes à l’Ukraine ?

    Elizabeth Sheppard-Sellam : la politique israélienne est conditionnée par la sécurité avant tout. Or, la sécurité au Moyen-Orient aujourd’hui ne se fait pas sans les Russes qui sont notamment très présents en Syrie. Ce sont eux qui contrôlent les cieux syriens et avec qui les Israéliens doivent travailler pour tout ce qui touche à des attaques ciblées contre des positions de milices chiites iraniennes stationnées en Syrie, ou pour combattre le Hezbollah.

    Moscou et Tel Aviv ont donc une relation très importante et les Israéliens sont bien conscients de la place qu'occupe la Russie dans la région. Ils ne veulent donc pas se mettre à dos une puissance qui peut être une alliée dans la protection de leurs intérêts face à l’Iran.

    Cette politique est-elle imputable au nouveau Premier ministre, Naftali Bennett, ou resterait-elle la même quel que soit le gouvernement ?

    On ne peut pas parler de politique en Israël sans parler de la sécurité : c’est la priorité quel que soit le dirigeant.

    Benjamin Netanyahu était très ami avec Donald Trump et Vladimir Poutine pour ces mêmes raisons : la position d’Israël dans le monde dépend des grandes puissances, et les Israéliens sont très pragmatiques là-dessus. Ce n’est pas forcément compris et entendu par tout le monde, mais c'est le résultat de l’Histoire et de la réalité en Israël en termes de politique étrangère.

    Le nouveau Premier ministre israélien, Naftali Bennett, n'est pas encore très connu des dirigeants étrangers et a beaucoup plus à prouver que Benjamin Netanyahu avant lui. Son élection a été houleuse, et il n’est pas soutenu par une bonne partie de la population. Il doit se faire une place, et prendre partie dans le conflit en Ukraine est une opportunité pour cela sachant que l’Ukraine a la cinquième population juive la plus importante du monde. Israël veille donc aujourd'hui à entretenir de bonnes relations avec Kiev, mais aussi avec Moscou. Et cela permet à Naftali Bennett de jouer ce rôle de médiateur, tout en essayant de se faire un nom au niveau international.

    Par ailleurs, il ne faut pas oublier que beaucoup d’oligarques russes bénéficient de la nationalité israélienne. Yaïr Lapid (le ministre israélien des Affaires étrangères, NDLR) a déjà demandé à ses ministres de faire attention au jeu qu’ils jouent avec ces oligarques, leur présence pouvant jouer sur la situation intérieure pour des raisons économiques.

    Israël est donc tiraillée entre ses propres intérêts nationaux et régionaux, et le risque de se mettre en porte-à-faux avec ses alliés occidentaux, notamment les États-Unis ?

    Les Américains ont tendance à oublier que tout le monde n’est pas à leur botte. Que ce soit un président de droite ou de gauche, c’est très américain de se dire : "on est votre principal allié, on vous fournit en argent, en armes et en soutien, donc c’est à nous de dicter votre position". Or, la présence américaine semble s’affaiblir dans la région, ce qui permet à Poutine de faire ce qu’il veut.

    La Russie a une énorme présence au Moyen-Orient, et comme les États-Unis se sont retirés (et par la force des choses, la France et le Royaume-Uni aussi) d’Afghanistan et de Syrie, on est aujourd’hui face à une présence russe grandissante dans la région. Aussi, si la position américaine s’affaiblit de plus en plus, les Israéliens ont tout à fait intérêt, au Moyen-Orient, à jouer la carte russe.

    Pourquoi la prise de position d’Israël est-elle si importante pour l’Ukraine ?

    Il faut se rappeler l’histoire personnelle de Volodymyr Zelensky qui est issu d’une famille juive ukrainienne. C’est un des trois chefs d’État juifs dans le monde (avec les dirigeants israélien et letton). Les frères de son grand-père sont morts lors de la Shoah, et cet aspect n'est pas négligeable par rapport à d’autres États dont l’appel à Israël n’était pas aussi personnel.

    En outre, il y a un quart de million de juifs en Ukraine, la population juive y est très nombreuse notamment dans la ville d'Ouman qui est un lieu de pèlerinage pour les juifs et est liée à l’histoire du judaïsme. Par ailleurs, l’holocauste a laissé des traces et l’État d’Israël a été fondé pour éviter ce genre d’extermination, même si en l’espèce, le conflit actuel n’est pas dirigé contre les juifs mais contre tous les Ukrainiens. La neutralité d'Israël, pays censé être un havre de paix pour les communautés persécutées, est donc une grande déception pour le président juif qu'est Zelensky.

    Pour ce qui est de l'avenir de la politique internationale d'Israël concernant la Russie et l'Ukraine, tant qu’il y a des pourparlers des deux côtés, l'État hébreu peut continuer à jouer le jeu du médiateur. Mais dès lors qu'il n'y aura plus de discussion possible, Israël sera poussé à faire un choix, sachant que les Russes peuvent le menacer de fermer les cieux au-dessus de la Syrie et potentiellement le mettre en danger. Pour l’instant, Israël continue donc d'aider sur place et d'accueillir les réfugiés sur son sol, en s'efforçant de jouer le jeu humanitaire à défaut d’un jeu politique et militaire.

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    Guerre en Ukraine : la comparaison de Zelensky sur la Shoah fait polémique en Israël

    LE FIL DU 21 MARS

    L'UE dénonce un "crime de guerre majeur" commis à Marioupol

    LE FIL DU 20 MARS

    Dix millions de personnes ont fui leurs foyers en Ukraine

    BBC

    How access to satellite images shifts the view of war

    By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

    Kyle Glen, a project manager in Wales in the UK, has an unusual hobby - tracking Russian troop movements.

    Mr Glen is co-founder of Conflict News, an account on social media platform, Twitter, with more than 400,000 followers. It collates and shares publicly-available photos and videos of conflict, gathered from a variety of online sources.

    Since early last year, he and others among what's known as the "open source intelligence community" have been closely watching Russian military activity in and around Ukraine.

    He bought and shared from the account satellite images from online service SkyWatch, which reportedly showed the massing of vehicles along the Russia-Ukraine border over many months - and then, the moment when the invasion began.

    "We watched it go from nothing, to quite significant build-up and then it was empty again the day before the invasion," he recalls, referring to images from one apparent camp on the border.

    "I don't get any money from this at all," says Mr Glen. "It's completely a hobby, voluntary, whatever you want to call it."

    Media coverage of the war in Ukraine, which started almost a month ago, has included, arguably to an unprecedented extent, content shared via social media. This has included satellite photos that document troop movements and shocking damage to cities.

    In recent days, pictures snapped by satellites in orbit have captured images which appear to show destroyed Russian helicopters, extensive damage to a shopping centre and residential districts in Mariupol, and a civilian tanker vessel on fire in the Black Sea.

    Privately-owned companies that launch and operate their own satellites - such as Planet and Maxar - have distributed many satellite images of the conflict zone.

    The proliferation of these images means members of the public and military analysts alike can try to gauge the situation on the ground in Ukraine and the progress of Russia's invading armed forces from thousands of miles away.

    Mr Glen says that while satellite imagery has been available online during previous conflicts, including the war in Syria, the volume of this material was "a drop in the bucket", compared to what has come out of Ukraine in little more than a fortnight.

    So, what's changed? While government and intelligence agency satellites gather classified, secret information, commercial firms have long been able to sell their own, unclassified, imagery. And now, this material is being made easily accessible online.

    A variety of businesses and other organisations rely on satellite images to track everything from wildfires to crops and the movement of ships. This means there has been a big rise in the number of commercial satellites in orbit which has significantly increased data sharing possibilities says Chris Quilty, partner at Quilty Analytics.

    "There are more eyes in the sky," as he puts it.

    Members of the public can purchase high-quality pictures gathered by satellite for as little as $10 (£7.60) per sq km.

    The resolution of these images is sometimes very high, capturing tiny details measuring down to 30cm by 30cm at ground level. This granularity makes it possible to identify vehicles and road markings.

    Operators can also program satellites to monitor specific locations multiple times every 24 hours, picking up even small changes almost as soon as they happen.

    As the technology has advanced, the public's willingness to engage with satellite images has really taken off, Mr Quilty adds: "The fundamental capability hasn't changed dramatically, it's the willingness and manner in which users are ingesting and using the data that has changed."

    This even extends to sophisticated, synthetic aperture radar (SAR) imagery, which is often more difficult to interpret than a picture taken with an optical lens.

    Satellites can even capture SAR images through cloud cover. The resulting black-and-white pictures might show vehicles, including tanks, for instance, as rows of bright dots.

    Mr Glen says these types of image have helped him, and people like him, to track the beginning of the Ukraine invasion.

    Rita Konaev, associate director of analysis at Georgetown University's Center for Security and Emerging Technology, says satellite imagery "has been an aspect of modern conflict for 10 to 15 years now, but the scale [this time] is different and the accessibility is different," she adds, suggesting satellite imagery has helped to challenge disinformation about the invasion.

    "The architecture of European cities like Kyiv is very familiar in the Western world," adds Dr Konaev. This familiarity, she suggests, may have influenced the response in the West to the invasion - in contrast with wars in the Middle East and further afield.

    Mr Glen says followers of Conflict News and similar social media accounts, can verify satellite imagery by checking online sources themselves. "You can present the evidence to a wider audience in as unbiased a way as possible and let people to come to their own conclusions," he says.

    However, he also acknowledges that he and others like him in the so-called "open source intelligence community" make judgements about what to share and when.

    For example, he identifies more closely with the Ukrainians than the Russians in this conflict, he says, and therefore would not intentionally publish any information about Ukrainian military movements, to avoid accidentally compromising their safety.

    Some private companies are also sharing sophisticated images captured from orbit - in near real-time - directly with the Ukrainian military. Canadian firm MDA is one such example.

    Dr Konaev argues that satellite images offer a unique overview - literally - of events unfolding thousands of miles away, unlike any other media, which may she says explain some of the heightened interest in these pictures.

    "In some ways, I think the imagery from a distance, gives even more of a perspective of the scale of the destruction and the devastation," she adds. "It's more than just people's individual lives, it's [whole] communities."

    But there could be some significant consequences of making such detailed imagery so widely available.

    Although militaries have vast intelligence resources that they rely on beyond social media, there is no knowing how satellite images of troop movements shared on Twitter, or Facebook, could influence operational decisions on the ground.

    "There are real, potential life or death consequences," says Dr Konaev.

    Mr Glen has thought about this possibility but will likely never know whether an image he shares ultimately leads to a fatal attack or confrontation on a frontline.

    "I wouldn't say it makes me hesitate, as such, but it's something I'm aware is a possibility," he says. "And I've come to terms with it."

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    France24 - Monde

    Visite aux Émirats : "Bachar al-Assad veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable"

    Publié le : 21/03/2022 - 19:59

    Marc DAOU Suivre

    Le président syrien Bachar al-Assad, allié de l'Iran et du Hezbollah libanais, a été reçu avec les honneurs aux Émirats arabes unis, qui ont récemment normalisé leurs relations avec Israël, pour sa première visite dans un pays arabe depuis 2011. Un évènement qui n'a pu avoir lieu sans l'aval iranien, estiment les experts, et qui rapproche un peu plus la Syrie d'une réintégration dans la Ligue arabe. 

    La visite de Bachar al-Assad aux Émirats arabes unis, le 18 mars, la première du président syrien dans un pays arabe depuis 2011, a pu provoquer un certain étonnement chez ceux qui ne sont pas coutumiers des grands paradoxes moyen-orientaux. Voire tout simplement des principes de la realpolitik.

    En effet, comment expliquer que l’allié de l’Iran et du Hezbollah libanais, qui ont contribué avec la Russie à sauver son régime, et qui font partie de "l’axe de la Résistance" contre Israël et les États-Unis, a-t-il pu se rendre aux Émirats, le chef de file des pays arabes ayant normalisé leurs relations avec l'État hébreu dans le cadre des accords d’Abraham imaginés par l'administration américaine, et l’un des principaux acteurs du conflit yéménite ?

    Realpolitik donc, puisque les experts de la région s’entendent pour indiquer que cette visite n’a pas pu se faire sans l’aval des Iraniens, avec lesquels le président syrien doit composer dans son propre pays.

    "La Syrie est en état d'alerte face aux manœuvres suspectes de certains pays arabes visant à normaliser leurs relations avec le régime sioniste", a déclaré le 1er mars, le général Ali Mamlouk, le puissant chef des renseignements syrien, face au ministre iranien des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir-Abdollahian, lors d'une visite à Téhéran.

    Feu vert iranien

    "Bachar al-Assad n’a pas beaucoup de marge de manœuvre, il ne peut pas se démarquer de Téhéran en se rendant sans son accord aux Émirats, soit la principale puissance régionale qui a récemment normalisé ses relations avec Israël, considéré comme l’ennemi honni par les Iraniens", estime Fabrice Balanche, maître de conférences à l’Université Lyon 2, géographe et spécialiste de la Syrie, interrogé par France 24.

    Un avis que partage Ziad Majed, professeur à l'université américaine de Paris, spécialiste du Moyen-Orient et l'un des auteurs de "Dans la tête de Bachar al-Assad", Actes Sud.

    "La diplomatie du régime syrien est calquée sur celles de ses protecteurs russe et iranien, dont il reste l’obligé et ne peut s’affranchir, indique-t-il. Il a donc certainement obtenu un feu vert iranien et russe pour se rentre à Abu Dhabi, car l’un et l’autre y trouvent un certain intérêt à le voir discuter avec Mohammed ben Zayed, dit MBZ, le très influent prince héritier d'Abu Dhabi".

    Ziad Majed explique que la République islamique iranienne, "à l’instar du Hezbollah pro-iranien au Liban", a toujours été dans "une posture extrêmement pragmatique dans laquelle tout est permis, dans laquelle toutes sortes de contacts, d’alliances ou de manœuvres lui sont autorisés, alors que tout est interdit pour ses adversaires".

    "Accords d’Abraham ou pas, les Iraniens ont aussi un intérêt d’avoir des contacts avec les Émiratis à travers Bachar al-Assad ou d’autres acteurs, notamment pour évoquer le Yémen où ils interviennent dans des camps adverses, sans toutefois accepter la moindre concession du président syrien qui nuirait à leurs intérêts, et en excluant toute idée de normalisation entre la Syrie et Israël".

    L’intérêt de Téhéran peut également être de nature économique, souligne Fabrice Balanche, qui évoque lui aussi des "lignes rouges à ne pas franchir pour la Syrie", notamment sur toutes les questions qui concernent l’État hébreu.

    "Si Bachar al-Assad parvient à obtenir des aides financières des pays du Golfe pour relever l’économie et lancer la reconstruction du pays, cela permettra de soulager les Iraniens qui auront moins besoin d’aider financièrement le régime de Bachar al-Assad, souligne-t-il. Damas n’arrive à survire économiquement que grâce à ses alliés, et notamment grâce au pétrole iranien et au soutien financier de Téhéran qui lui coûte très cher alors que sa propre situation économique est mal en point".

    Une visite "hautement symbolique"

    Les Iraniens, comme les Russes, ont également tout intérêt à voir le président syrien réintégrer l’échiquier arabe car il serait synonyme d’un nouvel échec pour les Occidentaux qui avaient appelé et œuvré pour un changement de régime à Damas, avant que Téhéran et Moscou ne lui sauve la mise.

    "Bachar al-Assad s’est rendu en confiance aux Émirats, dans le sens où le président syrien et MBZ ont depuis quelques années des relations assez cordiales, puisque ce pays du Golfe est le premier à avoir réouvert son ambassade à Damas, et œuvre depuis un certain moment pour obtenir la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe, poursuit Fabrice Balanche. Donc si début novembre 2022, le président syrien se retrouve à Alger, où sera organisé le prochain sommet de la Ligue arabe, et se fait prendre en photo avec les autres dirigeants et chefs d’État, cela voudra dire qu’il a gagné son pari en réintégrant la famille arabe et en retrouvant sa légitimité, et cela sera aussi une victoire pour ses parrains russes et iraniens".

    Mis au ban de la communauté internationale par les puissances occidentales, accusé d’avoir fait usage d’armes chimiques contre sa population, isolé par les puissances sunnites de la région, le régime syrien avait été suspendu des rangs de la Ligue arabe en novembre 2011, en protestation à la répression du soulèvement contre le régime.

    "Bachar al-Assad se tourne vers ses partenaires arabes, qui ont les moyens de lui assurer une aide économique pour la reconstruction du pays, parce qu'il sait qu’il n’a pas grand-chose à attendre des Occidentaux, et qu’il se doute qu’il sera plus dur de restaurer son image et retrouver sa légitimité auprès d’eux".

    Ziad Majed estime qu’entre "les sanctions occidentales contre Moscou et l’opinion publique internationale qui gronde contre la guerre lancée par le Kremlin contre l’Ukraine, il est très peu probable qu'on entende de nouveau les quelques voix qui s’élevaient en Occident pour réclamer la reprise ou la normalisation des relations avec le régime de Bachar al-Assad".

    "Alors que la Syrie se trouve économiquement et financièrement dans une situation catastrophique tandis que le régime est asphyxié par les sanctions, Bachar al-Assad, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, ne peut donc que se retourner vers les pays arabes moins regardant sur son bilan", ajoute-t-il.

    Et de conclure : "d’où l’importance de cette visite hautement symboliquement pour le dirigeant syrien qui veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable, notamment au monde arabe, et qu’il est de retour sur la scène régionale après avoir été reçu avec les honneurs par un pays qui joue un rôle très actif sur le plan international et qui est actuellement membre du Conseil de sécurité".

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Syrie : Bachar al-Assad aux Émirats pour sa première visite dans un pays arabe depuis 2011

    Le monde dans tous ses États

    Syrie : retour à la case Bachar ?

    Reporters

    La traque des criminels de guerre syriens en Europe

    BBC

    Not smart but clever? The return of 'dumbphones'

    By Suzanne BearneBusiness reporter

    Seventeen-year-old Robin West is an anomaly among her peers - she doesn't have a smartphone.

    Instead of scrolling through apps like TikTok and Instagram all day, she uses a so-called "dumbphone".

    These are basic handsets, or feature phones, with very limited functionality compared to say an iPhone. You can typically only make and receive calls and SMS text messages. And, if you are lucky - listen to radio and take very basic photos, but definitely not connect to the internet or apps.

    These devices are similar to some of the first handsets that people bought back in the late 1990s.

    Ms West's decision to ditch her former smartphone two years ago was a spur of the moment thing. While looking for a replacement handset in a second-hand shop she was lured by the low price of a "brick phone".

    Her current handset, from French firm MobiWire, cost her just £8. And because it has no smartphone functionality she doesn't have an expensive monthly data bill to worry about.

    "I didn't notice until I bought a brick phone how much a smartphone was taking over my life," she says. "I had a lot of social media apps on it, and I didn't get as much work done as I was always on my phone."

    The Londoner adds that she doesn't think she'll ever buy another smartphone. "I'm happy with my brick - I don't think it limits me. I'm definitely more proactive."

    Dumbphones are continuing to enjoy a revival. Google searches for them jumped by 89% between 2018 and 2021, according to a report by software firm SEMrush.

    And while sales figures are hard to come by, one report said that global purchases of dumbphones were due to hit one billion units last year, up from 400 million in 2019. This compares to worldwide sales of 1.4 billion smart phones last year, following a 12.5% decline in 2020.

    Meanwhile, a 2021 study by accountancy group Deloitte said that one in 10 mobile phone users in the UK had a dumbphone.

    "It appears fashion, nostalgia, and them appearing in TikTok videos, have a part to play in the dumbphone revival," says Ernest Doku, mobiles expert at price comparison site Uswitch.com. "Many of us had a dumbphone as our first mobile phone, so it's natural that we feel a sense of nostalgia towards these classic handsets."

    Mr Doku says it was the 2017 relaunch of Nokia's 3310 handset - first released in 2000, and one of the biggest-selling mobiles of all time - that really sparked the revival. "Nokia pushed the 3310 as an affordable alternative in a world full of high-spec mobiles."

    He adds that while it's true that dumbphones can't compete with the latest premium Apple and Samsung models when it comes to performance or functionality, "they can outshine them in equally important areas such as battery life and durability".

    Five years ago, Przemek Olejniczak, a psychologist, swapped his smartphone for a Nokia 3310, initially because of the longer-lasting battery. However, he soon realised that there were other benefits.

    "Before I would always be stuck to the phone, checking anything and everything, browsing Facebook or the news, or other facts I didn't need to know," he says.

    "Now I have more time for my family and me. A huge benefit is that I'm not addicted to liking, sharing, commenting, or describing my life to other people. Now I have more privacy."

    New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

    However, Mr Olejniczak, who lives in the Polish city of Lodz, admits that initially the switch was challenging. "Before I'd be checking everything, such as buses and restaurants, on my smartphone [when travelling]. Now that is impossible, so I have learned to do all those things beforehand at home. I got used to it."

    One maker of dumbphones is New York company Light Phone. Slightly more clever that the norm for such products, its handsets do allow users to listen to music and podcasts, and link by Bluetooth to headphones. Yet the firm pledges that its phones "will never have social media, clickbait news, email, an internet browser, or any other anxiety-inducing infinite feed".

    The company says it recorded its strongest year for financial performance in 2021, with sales up 150% compared with 2020. This is despite its handsets being expensive for dumbphones - prices start at $99 (£75).

    Light Phone co-founder, Kaiwei Tang, says the device was initially created to use as a secondary phone for people wanting to take a break from their smartphone for a weekend for example, but now half the firm's customers use it as their primary device.

    "If aliens came to earth they'd think that mobile phones are the superior species controlling human beings," he says. "And it's not going to stop, it's only going to get worse. Consumers are realising that something is wrong, and we want to offer an alternative."

    Mr Tang adds that, surprisingly, the firm's main customers are aged between 25 and 35. He says he was expecting buyers to be much older.

    Tech expert, Prof Sandra Wachter, a senior research fellow in artificial intelligence at Oxford University, says it is understandable that some of us are looking for simpler mobile phones.

    "One can reasonably say that nowadays a smart phone's ability to connect calls and send short messages is almost a side feature," she explains. "Your smart phone is your entertainment centre, your news generator, your navigation system, your diary, your dictionary, and your wallet."

    She adds that smartphones always "want to grab your attention" with notifications, updates, and breaking news constantly disrupting your day. "This can keep you on edge, might even be agitating. It can be overwhelming."

    Prof Wachter adds: "It makes sense that some of us are now looking for simpler technologies and think that dumbphones might offer a return to simpler times. It might leave more time to fully concentrate on a single task and engage with it more purposefully. It might even calm people down. Studies have shown that too much choice can create unhappiness and agitation."

    Yet back in London, Robin West says that many people are bewildered by her choice of mobile. "Everyone thinks it's just a temporary thing. They're like: 'So when are you getting a smartphone? Are you getting one this week?'."

    Additional reporting by New Tech Economy series editor Will Smale.

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    Valeurs Actuelles

    Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant

    TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.

    Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».

    Le gaz finalement concerné

    À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    The Smugglers’ Paradise of Afghanistan

    The Great Read

    For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.

    Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...

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    By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary

    Photographs by Kiana Hayeri

    Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.

    ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.

    It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.

    Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.

    “I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.

    It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.

    For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.

    But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.

    Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.

    12:45 A.M.

    “Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.

    It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.

    Reporting From Afghanistan

    Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.

    After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.

    “I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.

    A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.

    Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.

    “When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.

    10:15 A.M.

    We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.

    Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.

    Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.

    As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.

    Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.

    “Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”

    H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.

    Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.

    The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.

    “The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”

    Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.

    By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.

    Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.

    “I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.

    H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.

    Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.

    Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.

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    Valeurs Actuelles

    Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021

    La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.

    C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.

    Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »

    Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.

    Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Reigning tennis world champion Barty announces shock retirement at age 25

    Issued on: 23/03/2022 - 04:34

    NEWS WIRES

    World number one Ash Barty has decided to retire from professional tennis at the age of 25 and at the peak of her game, citing the fulfilment of her tennis goals and fatigue with life on the Tour.

    She retires with 15 titles, less than two months after winning the Australian Open, her third Grand Slam singles triumph following the 2021 Wimbledon and 2019 French Open.

    “Ash Barty the person has so many dreams she wants to chase after that don’t necessarily involve travelling the world, being away from my family, being away from my home, which is where I’ve always wanted to be,” an emotional Barty said in a video posted on her Instagram account.

    “I’ll never, ever stop loving tennis, it’s been a massive part of my life, but I think it’s important that I get to enjoy the next part of my life as Ash Barty the person, not Ash Barty the athlete.”

    View this post on Instagram

    A post shared by Ash Barty (@ashbarty)

    She spent a total of 121 weeks as world number one.

    It marks Barty’s second “retirement” from the sport, having walked away from the game as a teenager in late-2014 after becoming disaffected by the Tour.

    She returned in 2016 and rose rapidly up the rankings.

    “I know I’ve done this before, but in a different feeling,” she said in the Instagram video with her good friend and former doubles partner Casey Dellacqua.

    “I’m so grateful for tennis, it’s given me all of my dreams, plus more, but I know the time is right now for me to step away and chase other dreams and to put the racquets down.”

    WTA boss Steve Simon paid tribute to a player who has become synonymous with good sportsmanship and won fans worldwide for her brilliant tennis and laidback demeanour.

    “Ashleigh Barty with her signature slice backhand, complemented by being the ultimate competitor, has always led by example through the unwavering professionalism and sportsmanship she brought to every match,” said Simon.

    “With her accomplishments at the Grand Slams, WTA Finals, and reaching the pinnacle ranking of No.1 in the world, she has clearly established herself as one the great champions of the WTA.”

    (REUTERS)

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    Barty wins third Grand Slam, ending Australia’s 44-year wait for a home champion

    Chinese tennis star Peng Shuai repeats sexual assault denial in interview

    Ashleigh Barty wins first Wimbledon title on idol Cawley's anniversary

    New York Times - World

    Build a New City or New Humans? A Utopia in India Fights Over Future.

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    India Dispatch

    Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.

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    By Emily Schmall

    AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.

    When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.

    When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.

    They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.

    “It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”

    The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.

    That unity, however, has recently frayed.

    A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.

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    SRI

    LANKA

    Gulf of

    Mannar

    50 mileS

    By The New York Times

    The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.

    Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.

    But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.

    They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.

    The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.

    But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.

    Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.

    The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.

    Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.

    “Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.

    Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.

    Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.

    “Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.

    The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.

    “We are here for human unity, but also to build a city,” she said.

    The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.

    “It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”

    Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.

    “Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”

    Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.

    “How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.

    The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.

    Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.

    Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.

    Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”

    “These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”

    Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.

    While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.

    Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.

    “The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”

    Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.

    Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.

    “Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »

    Valeurs actuelles. Vous êtes non seulement le président du Medef, mais aussi un passionné des questions de défense. Quelles conséquences peut avoir la guerre en Ukraine ?

    Geoffroy Roux de Bézieux. L’Ukraine, où j’ai emmené une délégation de chefs d’entreprise il y a quelques mois, est un pays fragile composé de trois régions : l’Est russophone et orthodoxe, l’Ouest catholique anciennement polonais et le centre, qui constitue l’Ukraine historique, qui avait été sous domination autrichienne. Vladimir Poutine en a profité pour attaquer. C’est la troisième fois, après la Géorgie en 2008 et la Crimée en 2014. C’est d’autant plus inquiétant qu’il existe un risque de convergence entre la Russie et la Chine avec en parallèle la question de Taiwan. Cette crise nous rappelle que la mondialisation heureuse, c’est terminé.

    Que doit faire l’Europe ?

    Les pays de l’Union européenne ont du mal à avoir une position commune. Car l’ADN de l’Europe de l’Est ne sera jamais celui de l’Europe de l’Ouest. Il y a deux semaines, j’étais reçu en Roumanie par le Premier ministre. Dans son bureau, il y avait le drapeau de la Roumanie, celui de l’Union européenne et celui de l’Otan. Tout est dit : quand on est à 2 000 kilomètres de la frontière russe, on ne peut pas raisonner de la même façon qu’en voisin [de la Russie, NDLR]. Cela montre la ligne de césure, qui rend un peu illusoire toute tentative de défense européenne à vingt-sept. Les entreprises sont évidemment solidaires des sanctions prises et de celles qui viendront. Il faut que la Russie paye le prix de cette agression, même si le passé a prouvé que les sanctions uniquement occidentales n’étaient pas totalement efficaces.

    Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie.

    Quel impact aura la guerre sur les entreprises françaises ? Quels seront les secteurs les plus touchés ?

    Il y aura incontestablement un impact sur les entreprises françaises présentes en Ukraine et en Russie. Le secteur bancaire, l’agroalimentaire, la distribution, le transport (notamment l’automobile), l’aéronautique et le spatial, le secteur électronique, le secteur pharmaceutique et chimique et enfin le secteur énergétique sont les plus exposés. Plus largement, notre préoccupation, c’est la hausse des prix de l’énergie et des matières premières agricoles. Le plan de résilience annoncé par le gouvernement doit permettre d’amortir le choc pour les entreprises et les ménages. Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie. Elles auront aussi un coût certain pour nos économies. Les entreprises françaises présentes en Russie ont d’ores et déjà annoncé mettre en œuvre ces sanctions, quelles qu’en soient les conséquences sur leur activité. La défense de nos valeurs est à ce prix.

    Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

    Les tensions géopolitiques couplées à la reprise économique mondiale ont entraîné une flambée des prix de l’énergie. L’inflation vous semble-t-elle durable ?

    Il y a quatre mois, j’anticipais une inflation forte en 2022 et aussi bien les économistes que les experts de la Banque de France pensaient qu’elle était conjoncturelle. Je continue à penser qu’une partie est structurelle, ne serait-ce que celle liée à l’énergie, dont les prix continueront à augmenter avec la guerre en Ukraine. À la pression sur les salaires s’ajoute la loi du marché. Si la restauration a augmenté ses minima salariaux de branche de 16 %, c’est en raison des difficultés de recrutement. Après, est-ce que cela doit se traduire par une hausse du Smic ? Aux candidats de gauche qui la proposent, je rappelle qu’il a augmenté de 3,1 % l’an dernier et qu’il s’appréciera cette année dans le sillage de l’inflation. Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

    Dès lors, que proposez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat ?

    L’une des manières est de régler la crise du logement. Je rappelle que les deux principaux postes de dépenses chez les salariés payés au Smic sont le logement, qui représente jusqu’à 30 %, et l’énergie dont le poids varie en fonction des besoins de déplacement en voiture et de l’isolation du logement.

    L’an dernier, la France a construit 400 000 logements, il en manque 120 000. Au Medef, nous observons avec inquiétude la baisse des permis de construire depuis deux ans. Or, qui dit moins de permis dit moins de logements sur le marché, à l’achat mais aussi à la location, et donc des tensions sur les prix et donc sur le pouvoir d’achat.

    La solution passe-t-elle aussi par une réforme de l’intéressement aux bénéfices ou de l’actionnariat salarié ?

    Le vrai problème, c’est que la participation et l’intéressement ne concernent que 50 % des salariés du privé ; la plupart de ceux travaillant dans des entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas concernés. Au Medef, nous souhaitons la généralisation de la prime Pepa, dite “prime Macron”, pour les TPE. Pour élargir l’actionnariat salarié, il faut adoucir la fiscalité. Valérie Pécresse propose, comme nous le demandons, la suppression du forfait social sur les actions gratuites.

    Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40

    Faut-il se féliciter des 140 milliards d’euros de bénéfices des entreprises du Cac 40 ?

    Cela paraît astronomique, mais Google a réalisé 76 milliards d’euros de bénéfice en 2021 et la capitalisation d’Apple, de 3 000 milliards, est supérieure à celle de l’ensemble du Cac 40. Cela veut donc dire que, d’un claquement de doigts, ces géants américains peuvent se payer tous nos fleurons industriels. Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40. L’idée véhiculée par l’extrême gauche de vouloir faire payer les riches est extrêmement naïve : quand TotalEnergies fait des bénéfices, cela profite directement aux caisses de l’État et aux salariés via l’intéressement.

    Quelle première mesure symbolique devrait être prise par le prochain président de la République ?

    Outre la baisse des impôts de production, il faut continuer et accentuer les politiques déjà mises en œuvre. Il faudrait une nouvelle loi “compétences”. Le compte personnel de formation (CPF) a eu le mérite de faire prendre conscience aux salariés de la nécessité de se former, mais il a aussi donné lieu à des dérives fortes avec des formations parfois folkloriques. Avec les partenaires sociaux, nous venons de signer un accord pour resserrer le catalogue à des formations utiles aux salariés et à l’entreprise.

    Autre chantier, les cotisations sociales et patronales. Des efforts ont été réalisés pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le Smic. Il faut maintenant s’attaquer aux salaires plus élevés, je rappelle que dans la plupart des pays d’Europe, et notamment en Allemagne, les cotisations sont plafonnées.

    Sans oublier la réforme des retraites…

    Nous sommes contre le régime universel à points ; c’est une belle idée intellectuelle qui ne fonctionne pas dans la réalité. Nous sommes favorables à l’allongement de la durée de cotisation jusqu’à 65 ans avec la prise en compte de la pénibilité des métiers et de l’âge d’entrée dans la vie active Nous plaidons pour un régime général et trois régimes complémentaires. Celui du privé, Agirc-Arrco, existe déjà et est équilibré. Le régime des fonctionnaires verra la disparition des régimes spéciaux. Un régime des indépendants (avocats, dentistes, pharmaciens… ) doit être mis en place sur une durée longue, car les spécificités sont nombreuses.

    Dans quel état d’esprit les chefs d’entreprise abordent-ils la campagne présidentielle ?

    Les patrons me semblent préoccupés davantage par les enjeux de business que par la politique. Sans doute pensent-ils que les jeux sont déjà faits ou a contrario que la campagne n’a pas encore démarré [entretien réalisé le 22 février, NDLR]. La guerre déclenchée en Ukraine par la Russie va peut-être changer la donne et renforcer la préoccupation des Français pour la souveraineté de la France et de l’Europe.

    Quel candidat est le plus proche de la vision du Medef ?

    Je ne vous surprendrai pas, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron ont, sur le plan strictement économique, des programmes assez proches de ce qui nous semble être les bonnes solutions économiques. Je note aussi une évolution des programmes à l’extrême droite : mis à part le côté protectionniste qui nous semble irréaliste, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont adapté leur programme à la réalité économique. Quant aux autres candidats, ils sont très éloignés et parfois à des années-lumière de ce qu’il faudrait faire pour le pays.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Biden Supreme Court pick Jackson fends off Republican barbs on second day of hearings

    Issued on: 23/03/2022 - 03:34

    FRANCE 24 Follow Claire RUSH Follow

    US Supreme Court nominee Ketanji Brown Jackson defended her record of sentencing in child pornography cases and advocacy for terror suspects as she was grilled Tuesday in her bid to be the first Black woman on the country’s highest judicial bench.

    The 51-year-old Harvard graduate has been facing what is expected to be more than 18 hours of intense scrutiny in the US Senate on her judicial philosophy and career after being named by President Joe Biden to succeed a retiring fellow liberal, Justice Stephen Breyer.

    Fielding questions from Republicans on a variety of “culture war” issues on the second day of hearings before the Senate Judiciary Committee, Jackson said she considered women’s right to abortion settled law but declined to offer a view on same-sex marriage.

    She stressed her backing for free speech protections for all Americans, and said the ability to bear arms is a “fundamental right” guaranteed by the US Constitution.

    The Miami native is already expected to have enough votes in the 50-50 Senate to succeed Breyer without much of a fight, but her elevation would still be seen as historic.

    Of the 115 justices seated throughout the Supreme Court’s 233-year history, 108 have been White men and none have been Black women.

    “I stand on the shoulders of generations past who never had anything close to this opportunity, who were the first—and the only—in a lot of different fields,” Jackson said.

    Child pornography cases

    On the Republican hard right, senators Josh Hawley, Mike Lee, Tom Cotton and Ted Cruz offered what they said was evidence of Jackson being sympathetic to people committing sex crimes against minors, particularly in sentencing child pornography cases.

    Lee and Hawley brought up cases they said showed Jackson had deviated without justification from federal sentencing guidelines in offenders’ favor.

    Independent fact checkers have pointed out that in two-thirds of child porn cases, federal judges sentence below the guidelines, which are just one element that Congress has asked judges to consider.

    Democrats pointed to Hawley’s own record showing he has voted several times to confirm judges with similar judicial records.

    Jackson remained largely unruffled, although she showed signs of frustration when Cruz, a classmate at Harvard Law School, seemed to suggest a law review note she wrote in the 1990s showed she was sympathetic to child sex offenders.

    She dismissed the suggestion as a mischaracterization.

    Jackson looked more at ease addressing her role representing Guantanamo Bay detainees as a federal public defender, and advocating for them in private practice, a part of her career that has raised Republican eyebrows.

    “That’s what you do as a federal public defender – you are standing up for the constitutional value of representation,” she said.

    Senator Lindsey Graham, the committee’s only Republican who voted for Jackson’s nomination to the DC Circuit last year, was unconvinced by her answer however and later told CNN he saw red flags with Jackson’s nomination.

    Are babies racist?

    Keen to focus on issues they believe will resonate in November’s midterm elections, Republicans pressed Jackson repeatedly on hot-button political issues – from treatment of detainees to the school curriculum – that had no relevance to the role she would have on the court.

    Cruz tried to get Jackson to admit that “critical race theory”– an arcane academic discipline that Republicans have tried to characterize as a cornerstone of Democrats’ outlook – was an element in her judicial philosophy.

    At one point, the Texas senator held up an anti-racist text book designed for children, and asked the judge if she thought babies were racist.

    Jackson declined to take the bait, telling Cruz that critical race theory was “never something that I have studied or relied on, and it wouldn’t be something that I would rely on if I was on the Supreme Court”.

    Other Republicans tried to use Jackson’s experience as a public defender to characterize her more generally as “soft on crime” or anti-police.

    The hearings are expected to conclude Thursday and Democrats hope for a final Senate vote before the Easter recess in mid-April.

    (FRANCE 24 with AFP)

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    US Senate begins grilling Biden Supreme Court nominee Jackson

    Biden nominates Kentanji Brown Jackson to serve on US Supreme Court

    #The 51%

    Abortion rights in America: Will Roe v. Wade be overturned?

    France24 - World

    Zelensky says 100,000 still trapped in Mariupol, facing ‘inhumane conditions’

    Issued on: 22/03/2022 - 07:12Modified: 23/03/2022 - 02:26

    FRANCE 24 Follow

    In his latest video address Tuesday, Ukrainian president Volodymyr Zelensky said more than 7,000 people had escaped the besieged port city of Mariupol in the last 24 hours, but that nearly 100,000 remained trapped in “inhumane conditions” without food, water or medication as Russia’s bombardment continued. Read FRANCE 24’s coverage of the day’s events as they unfolded.

    05:49 am: Vietnam Airlines to suspend regular flights to Russia from March 25

    National flag carrier Vietnam Airlines will temporarily suspend regular flights from Hanoi to Moscow starting from March 25 until further notice, the state run Vietnam News Agency (VNA) reported on Wednesday.

    The suspension was to review procedures, requirements and regulations related to flight operations in Russia, VNA reported. The two countries have close ties dating back to the Soviet era and Vietnam has not so far condemned Russia’s invasion of Ukraine.

    02:25 am: Leading Belarus opposition figure calls for tougher sanctions against Lukashenko

    Leading exiled Belarusian opposition figure Pavel Latushko on Wednesday urged the West to strengthen sanctions against President Alexander Lukashenko and his regime for supporting Russia’s invasion of Ukraine.

    Lukashenko has backed President Vladimir Putin’s war, allowing him to launch attacks from Belarusian territory and prompting critics to brand him a “partner-in-crime” and “co-aggressor”.

    Although he has faced tightening sanctions since violently cracking down on mass protests in Belarus following elections in 2020 widely condemned as rigged, critics argue Western nations could and should go further.

    “Lukashenko deserves far more global opprobrium than has come his way,” Latushko wrote in The New European newspaper. “He may be Putin’s pawn. But he is also a major player in this horror show, and it is time the West realised it, and acted accordingly. Both of these monsters need to be held to account.”

    01:53 am: Signs of Ukrainian forces going on offensive, reclaiming territory, Pentagon says

    Ukrainian forces have reversed the battlefield momentum against invading Russians in some areas to reclaim ground in recent days, the Pentagon said Tuesday.

    The Ukrainians are “in places and at times going on an offensive", particularly in the south of the country, US Defense Department spokesman John Kirby told CNN.

    “They are going after Russians and pushing them out of places where the Russians have been in the past,” he said, particularly in Mykolaiv. “We have seen this now increase over the last few days.”

    Kirby said he could not confirm reports from Ukrainian officials that they had retaken at least one town and expect to take more in coming days. But it would be “consistent with the kind of fighting and the kinds of capabilities we have seen the Ukrainians use”, he said.

    As for the Russians, he echoed Western analysts who have said the invading forces have become bogged down.

    “They are running out of fuel. They’re running out of food. They are not integrating their operations in a joint manner the way you would think a modern military would,” Kirby said.

    01:34 am, March 22: Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

    Entrepreneur Dmytro Tymoshenko has turned his paint company into a force for Kyiv’s self-preservation. His facilities are now producing their own bulletproof vests as well as serving as a hub for distribution of medicine and other humanitarian aid. FRANCE 24’s James Andre, Jonathan Walsh and Oleksiy Gordieiev report from the Ukrainian capital:

    11:22 pm: Zelensky says talks with Russia tough but ‘moving forward’; 100,000 still trapped in Mariupol

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky said early Wednesday that peace talks with Russia to end the war were tough and sometimes confrontational but added “step by step we are moving forward”.

    In his nightly video address, Zelensky also said 100,000 people were living in the besieged city of Mariupol in inhuman conditions, without food, water or medicine.

    Zelensky said more than 7,000 people had escaped in the last 24 hours, but one group travelling along an agreed humanitarian route west of the city were “simply captured by the occupiers”.

    10:25 pm: Kyiv residents face uncertain future

    As Ukraine claimed to have retaken a strategic suburb of Kyiv on Tuesday, FRANCE 24 spoke to Polina Boichuk, a resident of the capital.

    “You never know what will happen tomorrow,” she said. “You are just scared to wake up because that means you read the news about another child or woman wounded or killed by Russian missiles.”

    But Boichuk says that if the time comes, she would be ready to “take arms and fight the Russians”. Meanwhile, she is doing everything she can to help.

    9:17 pm: France's Macron speaks with Putin, Zelensky

    French President Emmanuel Macron on Tuesday talked with both Russian President Vladimir Putin and Ukrainian counterpart Volodymyr Zelensky about the terms of a potential cease-fire, according to the French presidency.

    They reached “no agreement,” the statement said, but Macron “remains convinced of the need to continue his efforts” and he “stands alongside Ukraine”.

    The Kremlin confirmed that Putin and Macron had a call in which they exchanged views about the situation in Ukraine, including the talks between Russian and Ukrainian negotiators. It didn’t give further details.

    9:09 pm: NATO invites Zelensky to address summit via videolink

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky has been invited to address a special NATO summit Thursday discussing the Russian invasion of his country, an official said.

    "President Zelensky is invited to address the NATO summit via video link," a NATO official said Tuesday. "This will be an opportunity for allied leaders to hear directly from President Zelensky about the dire situation facing the people of Ukraine because of Russia's aggression."

    8:36 pm: Palpable sense of anger in Ukraine as Zelensky outlines areas for possible negotiations

    Russia's war in Ukraine, now in its 26th day, shows no signs of abating. The invasion has wreaked devastation, exacting a heavy toll on civilians.

    But despite Russia's offensives, Ukrainians "still feel that they are winning", says FRANCE 24 correspondent Gulliver Cragg, reporting from Khomutyntsi in central Ukraine. 

    He adds that Ukranians are "frustrated at what they see as a Western narrative in which Putin is the only guilty one and the Russian people had nothing to do with this," and speaks about the compromises that President Zelensky is ready to make. 

    8:26 pm: Russia would only use nuclear weapons faced with 'existential threat' says Kremlin

    Russia would only use nuclear weapons in the context of the Ukraine conflict if it were facing an "existential threat," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told CNN International Tuesday.

    "We have a concept of domestic security, and it's public. You can read all the reasons for nuclear arms to be used," Peskov said. "So if it is an existential threat for our country, then it can be used in accordance with our concept."

    Peskov's comment came as interviewer Christiane Amanpour pushed him on whether he was "convinced or confident" that Putin would not use the nuclear option in the Ukrainian context.

    8:05 pm: French energy giant TotalEnergies to halt all Russian oil purchases by year-end

    French energy company TotalEnergies said Tuesday it has decided to halt all its purchases of Russian oil and petroleum products by the end of the year at the latest.

    The French company said in a statement that it will “gradually suspend its activities in Russia” amid the worsening situation in Ukraine.

    It stressed “the existence of alternative sources for supplying Europe” with oil.

    The group committed to ensure “strict compliance with current and future European sanctions, no matter what the consequences on the management of its assets in Russia.”

    Russia represented 17 percent of the company’s oil and gas production in 2020.

    7:05 pm: Biden, European leaders to add more sanctions against Russia says US official

    US President Joe Biden will join allies in applying additional sanctions against Russia and tightening existing ones during his trip to Brussels this week, national security adviser Jake Sullivan told reporters on Tuesday.

    Biden leaves for Brussels on Wednesday and holds meetings with fellow leaders on Thursday.

    Sullivan said Biden would work with allies on longer-term adjustments to NATO force posture during his visit.

    6:58 pm : Ukraine says reclaimed key Kyiv suburb, capital 'still accessible'

    The battle for Ukraine's cities is thundering across its suburbs, with the Ukrainian military retaking a key neighborhood near Kyiv on Tuesday and the invading Russian forces increasing air raids that have caused uncounted deaths and sent more than 3.5 million people fleeing.

    FRANCE 24 reporter Gwendoline Debono is on the ground in Kyiv, where she said the capital is "still accessible".

    "Ukrainian forces are holding their positions and we see Russian soldiers advancing very slowly," she said.

    5:55 pm: Fighting rages in Ukraine's Mariupol, says regional governor

    A regional governor in Ukraine said on Tuesday Russian and Ukrainian forces were fighting in the city of Mariupol, and accused Russian troops of firing indiscriminately at residential areas and Ukrainian military targets.

    Russian denies targeting civilians.

    Speaking on national television, Donetsk Governor Pavlo Kyrylenko said civilians were coming under Russian fire as well as troops of Ukraine's Azov military unit.

    5:51 pm: Rockets destroy rail station, kill one person in Ukraine's Dnipro region, says governor

    Rocket strikes destroyed a railway station in Ukraine's central-eastern Dnipro region on Tuesday, killing one person and damaging rails enough to prevent train passage indefinitely, Governor Valentyn Reznichenko said.

    The rockets hit a station of the town of Pavlohrad around 60 km east of the regional capital Dnipro.

    5:27 pm: Ukraine says 300,000 people are running out of food in occupied Kherson

    Ukraine's foreign ministry said on Tuesday about 300,000 people in the occupied city of Kherson were running out of food and medical supplies, and accused Russia of preventing civilians evacuating to Ukraine-controlled territory.

    "Kherson’s 300k citizens face a humanitarian catastrophe owing to the Russian army’s blockade. Food and medical supplies have almost run out, yet Russia refuses to open humanitarian corridors to evacuate civilians," ministry spokesperson Oleg Nikolenko said on Twitter.

    Russia did not immediately comment on Nikolenko's remarks. Moscow denies targeting civilians.

    Kherson’s 300k citizens face a humanitarian catastrophe owing to the Russian army’s blockade. Food and medical supplies have almost run out, yet Russia refuses to open humanitarian corridors to evacuate civilians. Russia’s barbaric tactics must be stopped before it is too late!

    March 22, 2022

    4:25 pm: Deputy Mayor Sergei Orlov of Mariupol describes scences of horror in embattled city

    Two "super powerful bombs" rocked the city of Mariupol on Tuesday as Ukrainian authorities made a fresh attempt to rescue civilians from the besieged port city, which has suffered relentless shelling since Russia's invasion began almost a month ago.

    FRANCE 24 spoke to Deputy Mayor Sergei Orlov about the horrors civilians are having to face. “Russia doesn’t want to allow Ukrainian citizens to evacuate to the Ukrainian side,” he said. “They do all their best to evacuate them to Russia, to push them, to shell their houses ... It's criminal... It's war crimes."  

    3:11 pm: Farmers in Ukraine continue work amid Russia's invasion

    Farmers in Ukraine are continuing their work amid Russia's invasion, but are having trouble selling their goods.

    Ukraine and Russia account for a third of global wheat and barley exports, which countries in Asia, Africa and the Middle East rely on to feed millions of needy people. About half of the grain the World Food Program buys to feed 125 million people worldwide comes from Ukraine.

    FRANCE 24 journalist Leo McGuinn brings us more with this report: 

    2:55 pm: UN Secretary General Antonio Guterres says war in Ukraine 'going nowhere fast'

    In a televised address, UN Secretary General Antonio Guterres deplored Russia's invasion of Ukraine, saying "the war is going nowhere fast". 

    Guterres urged an end to the "absurd war", warning that the Ukrainian people are "enduring a living hell".

    "This war is unwinnable. Sooner or later, it will have to move from the battlefield to the peace table. That is inevitable," he added.

    "The only outcome to all of this is more suffering, more destruction and more horror as far as the eye can see," he said. "Continuing the war in Ukraine is morally unacceptable, politically indefensible and militarily nonsensical." 

    Calling for an end to the war, he said "there is enough on the table to seize hostilities now, and seriously negotiate." 

    1:08 pm: Russia adopts bill on prison terms for ‘false information’ about Moscow’s actions abroad

    Russian lawmakers have approved legislation to impose prison terms of up to three years for the publication of false information about Russia’s actions abroad.

    The bill, adopted after a third reading, sets out jail terms and fines against people who publish “knowingly false information” about actions abroad by Russian government agencies, “in the interests of Russia and its citizens”.

    11:40 am: Ten Ukrainian hospitals destroyed since Russia invaded

    Ukrainian Health Minister Viktor Lyashko said on Tuesday that 10 hospitals had been completely destroyed since Russia invaded Ukraine, and others could not be restocked with medicines and supplies because of fighting nearby.

    11:15 am: Russian newspaper hacked, false story on military deaths posted – Kremlin correspondent

    Russia’s mass-market Komsomolskaya Pravda newspaper was hacked on Monday and a false story on Russian military deaths in Ukraine was posted on its site, its Kremlin correspondent Alexander Gamov said on Tuesday.

    The story – which said nearly 10,000 Russian troops had been killed – was deleted after only a few minutes, but had already been picked up by some Western media.

    11:27 am: Half a million Ukrainian refugees in Poland need mental health support

    About half a million refugees from Ukraine who have fled to Poland need support for mental health disorders, and 30,000 have severe mental health problems, the representative for the World Health Organization in Poland said on Tuesday.

    Refugees arriving in Poland are suffering from a range of health problems, including diarrhea and dehydration, but the main need is for support due to trauma, Paloma Cuchi, WHO representative in Poland, told a briefing in Geneva.

    11:25 am: Refugees from Mariupol describe city’s devastation

    Victoria and Oleksii Kazantsev had been sheltering in Mariupol before leaving the port city in their car, which had been protected from Russian forces' bombardment in an underground garage. Now in Lviv with their daughter, they tell FRANCE 24 about the devastation they witnessed as they fled.

    10:54 am: Russia, North Korea discuss developing relations

    Russia’s Deputy Foreign Minister Igor Morgulov has met with North Korea’s ambassador to Moscow and discussed developing bilateral relations “in the context of changes happening on the international arena”, the Russian foreign ministry said on Tuesday.

    North Korea last month blamed the Ukraine crisis on the “hegemonic policy” and “high-handedness” of the United States and the West.

    11:08 am: Russian Nobel winner says he will donate medal to Ukrainian refugee fund

    Russian journalist Dmitry Muratov, a co-winner of last year's Nobel Peace Prize, said on Tuesday he would donate his Nobel medal to be auctioned to raise funds for Ukrainian refugees.

    The Novaya Gazeta newspaper, where Muratov is editor-in-chief, in early March said it would remove material on Russia's invasion of Ukraine from its website because of censorship, in response to threats of criminal prosecution of journalists and citizens who veer from Moscow's official line that the war it began is a "special military operation".

    10:44 am: Kyiv theatre director says rehearsals keep spirits high amid attacks

    Kyiv theatre director Tetiana Shelepko tells FRANCE 24 that holding rehearsals at night after helping to transport humanitarian supplies during the day keeps her company's spirits up amid Russian attacks on Ukraine's capital.

    9:58 am: More than 3.5 million people have fled Ukraine

    The number of Ukrainians who have fled abroad has now surpassed 3.5 million, the UN Refugee Agency said on Tuesday, with more than 2 million having crossed the border into Poland.

    9:48 am: Ukrainian forces retake key Kyiv suburb of Makariv

    Ukrainian forces forced Russian troops out of the strategically important Kyiv suburb of Makariv early Tuesday after a fierce battle, Ukraine’s Defence Ministry said. The regained territory has allowed Ukrainian forces to retake control of a key highway and block Russian troops from surrounding Kyiv from the northwest.

    9:43 am: Boryspil mayor urges civilians to flee

    The mayor of the Ukrainian city of Boryspil, just east of Kyiv and close to the Boryspil International Airport, is urging civilians to leave the city because of fighting nearby.

    “There is no need to be in the city now as there is already fighting going on in the area around it. I call on the civilian population to be smart, reach out to our call centre and leave town as soon as an opportunity arises,” Mayor Volodymyr Borysenko said in a video address.

    8:44 am: ‘Fewer and fewer civilians getting evacuated from Kyiv’

    Kyiv on Monday night entered a new, longer curfew that is scheduled to last until Wednesday morning because authorities expect the Ukrainian capital to come under further shelling by Russian forces.

    FRANCE 24's correspondent Gwendoline Debono reports on the current mood in Kyiv in the video below.

    6:30 am: Zelensky renews offer of direct peace talks with Putin

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky renewed an offer of direct peace talks with his Russian counterpart Vladimir Putin overnight to Tuesday, declaring the status of Russia-occupied Crimea and two self-declared pro-Moscow republics in Donbas could be up for debate and a possible referendum.

    Zelensky told local media that he was ready to meet Putin “in any format” to discuss ending the almost one-month-old war that has shattered several Ukrainian cities.

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    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    ON THE GROUND

    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    As it happened

    EU accuses Russia of committing ‘massive war crime’ in Ukraine’s Mariupol

    France24 - World

    ‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

    Issued on: 22/03/2022 - 16:36

    Gulliver CRAGG Gulliver CRAGG

    Viktoria and Oleksii Kazantsev had been sheltering in Mariupol before leaving the port city in their car, which had been protected from Russian forces' bombardment in an underground garage. Now in Lviv with their daughter, they describe the devastation they witnessed as they fled.

    Hundreds of thousands of people are believed to be trapped in Mariupol, a port city in southeastern Ukraine that has seen non-stop attacks from Russian forces. As fleeing civilians describe relentless bombardments and corpses lying in the streets, those left behind have no access to food, water, power or heat. 

    Viktoria and Oleksii Kazantsev were lucky enough to make it out with their daughter, finding refuge in Lviv, a city in western Ukraine. They spoke to FRANCE 24 correspondent Gulliver Cragg about their plight, describing what they saw as "worse than a horror film". 

    "It's a warzone. Everything is destroyed," they told him, adding that they no longer feel safe anywhere in Ukraine and plan to move abroad in the near future. 

    Click on the video player to watch the full report.

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    EU accuses Russia of committing ‘massive war crime’ in Ukraine’s Mariupol

    As it happened

    Russian troops enter central Mariupol, air strikes take place in Mykolaiv

    Analysis

    War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

    France24 - World

    A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

    Issued on: 21/03/2022 - 13:49

    David GORMEZANO

    The ProEnglish Theatre used to be known as a small independent Kyiv ensemble that put on English-language plays and offered drama classes. But in the four weeks since Russia launched its invasion of Ukraine, the theatre has become an “art shelter”, where actors come together to bear witness to war atrocities and scale an all-out artistic resistance. FRANCE 24 went to meet the troupe determined to help Ukraine win the war against Russia.

    On February 24, Alex Borovensky, the director of the ProEnglish Theatre, received a phone call telling him that war had broken out and that Russian tanks had entered Ukraine. “I hung up, and then I heard explosions, and then sirens. It was unreal, I didn’t want to believe what was happening. My partner and I packed our bags and decided to take shelter in the theatre, which is located in a basement. At the end of the day, we all watched Mission Impossible 4 together, because at the end of the film, Tom Cruise destroys the Kremlin.”

    In just a few short days, the actor and former English teacher had become a resistance fighter. The windows of the theatre overlooking the street have been secured, and the performance hall has been turned into a dormitory where people living in the building can take shelter at night whenever the city’s air raid alarms ring out. Borovensky is also helping to spread information about what is happening in Kyiv and elsewhere in Ukraine by speaking to English-language media. When humanitarian aid trucks roll into the city, he helps unload and distribute the goods in the neighbourhood surrounding the theatre. Survival and solidarity is the order of the day.

    “Every day, people ask me to come and take refuge with them, but I want to stay here. I want to see what is happening with my own eyes. Art is my resistance, and that’s what I want to share, that’s why I’m staying in Kyiv.”

    On this Sunday, March 20, the 25th day of Russia’s war against Ukraine, the unreal has become the new normal in Kyiv. There is currently a strange calm reigning over the city, occasionally disrupted by the dull rumble of Ukrainian anti-aircraft defence systems. In the past few days, Russian missiles have hit apartment buildings and killed several people, all the while army-to-army clashes continue some 30 kilometres north of the capital. The clear blue sky and the warming rays of the sun seem to indicate that spring is approaching. Borovensky and his friends have therefore decided to take the day off to relax.

    "There is no massive bombing so we’re venturing out a little more in the city, we’re starting to drive around Kyiv again. But there have been direct strikes on the city. One of them hit a building next to where one of the theatre's actresses live and the windows of her apartment exploded. So we’re waiting to see what happens.”

    Resisting and creating

    Although the war is progressively taking a deeper hold on the city, the small ensemble of actors in their 30s have not given up on their ambitions. Tetiana Shelepko, an actress and director, is in the midst of putting on a play by Harold Pinter, “The New World Order”. On March 27 it will be broadcast live and be shown at several theatres in Germany, Slovakia and Portugal. For her, it’s essential to keep on performing. “In wartime, the theatre becomes a shelter for the soul, it lets you escape from the madness of war,” she explained.

    Borovensky is of the same mindset and is currently preparing a performance based on Australian author Markus Zuzak’s novel “The Book Thief”. "It’s a monologue that takes place in a bomb shelter – our very own theatre! It will be streamed by different theatres around the world who have expressed interest in the project. Once Ukraine has won the war, we will go on a big tour, in many cities, to make sure this will never happen again.”

    Support the army!

    Both Borovensky and Shelepko agree that it is not enough for the art world to simply condemn Russia’s war on Ukraine. “If you [the West] want to help Ukrainian refugees or Ukrainian artists, donate money to the Ukrainian army, there’s an account that has been opened for that and it takes donations in all currencies. For me, it’s obvious: you have to tackle the root of the problem; the Russian Federation and its army. Otherwise you won’t solve the problem.”

    As the colleagues come together to have a cup of coffee, their faces grow darker. Kyiv might be enveloped in a temporary sense of calm right now, but each and every day brings new horrific news, such as the recent Russian bombing of a Mariupol theatre, where several hundred people had sought refuge. The violent attacks on the seaside city of 400,000 has only angered and galvanised Ukrainians even more. “I’m angry. This has to stop. I think we also need to boycott the Russian cultural world – without hesitation – because Russia is killing my country,” Borovensky said.

    ‘Europe lives in a Harry Potter world’

    Shelepko also shared her anger and frustration at Europe’s attitude toward the conflict. “Europe is living in an illusion. It seems to be living in some kind of Happy Potter world, pretending that what’s going on isn’t really happening. The ‘ministry of magic’ won’t make the Russian Army go away,” she said.

    Bogdan, a Ukrainian journalist who has also joined the "art shelter" on Smolenska Street, said Europe has been ignoring the danger of Russia. "After the annexation of Crimea, Vladimir Putin multiplied the number of press conferences praising Russia’s rearmament and development of new ultra-sophisticated weapons, and your leaders didn’t seem to pay any attention to that, they continued to buy Russian oil and gas as if nothing had happened. Putin has been preparing for war for eight years now; for us it’s been obvious all along."

    Although they all feel Europe has turned a blind eye to the Russian threat, Borovensky and Shelepko and their friends are steadfast in their conviction that Ukraine will win this war. “Supporting the army is very important, but we have to remember to also support the country as a whole. If our economy keeps on churning, then Russia will be defeated,” Borovensky said. As a final touch, the actor-turned-resistance-fighter underscored the fact that Russia has for more than three weeks tried – but failed – to enter Kyiv. "The Russian army is weak, rusty and disorganised. If a small corrupt country like ours can defeat it, there is no need to fear. What is Europe afraid of?"

    This article has been translated from the original in French.

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    Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

    War in Ukraine

    ‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv

    ON THE GROUND

    Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

    France24 - Monde

    Mort d'Yvan Colonna près de trois semaines après son agression en prison

    Publié le : 21/03/2022 - 21:58Modifié le : 21/03/2022 - 22:04

    FRANCE 24 Suivre

    Yvan Colonna, le militant indépendantiste corse condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac, est décédé lundi soir des suites de son agression à la prison d'Arles le 2 mars.

    Le militant indépendantiste corse Yvan Colonna, qui se trouvait en mort cérébrale à la suite d'une agression par un codétenu à la prison d'Arles au début du mois, est décédé, lundi 21 mars, à l'hôpital à Marseille, a annoncé sa famille, via son avocat Patrick Spinosi. 

    "La famille d'Yvan Colonna confirme son décès ce soir à l'hôpital de Marseille. Elle demande que son deuil soit respecté et ne fera aucun commentaire", a précisé Me Spinosi à l'AFP, par texto, confirmant ainsi une information également obtenue par l'AFP de source policière et donnée initialement par le quotidien Le Parisien.

    "Yvan Colonna, patriote corse, bien vivant pour l'éternité ! Nous serons toujours à tes côtés", a rapidement réagi sur Twitter, en langue corse, le parti Femu a Corsica de Gilles Simeoni, le président autonomiste du conseil exécutif de l'île.

    Yvan Colonna, Patriottu corsu, vivu è arrittu per l’eternità ! Sarei sempre à fianc’à noi ! pic.twitter.com/B6mZXCHd8O

    March 21, 2022

    "Yvan Colonna, mort pour la Corse", a posté, toujours en corse, et encore sur le même réseau social, Core in Fronte, le principal parti indépendantiste, accompagnant son message d'une photo en noir et blanc du militant nationaliste indépendantiste flanquée du message "à toi l'étreinte de cette terre".

    𝗬𝘃𝗮𝗻 𝗖𝗼𝗹𝗼𝗻𝗻𝗮 MORTU PER A CORSICA pic.twitter.com/75cMNaoJIm

    March 21, 2022

    La seule élue en Corse à réagir en son nom propre a été Marie-Antoinette Maupertuis, la présidente autonomiste de l'assemblée de Corse, qui a présenté ses "condoléances et son soutien" à la famille d'Yvan Colonna. 

    La mort du militant corse a été doublement saluée en Espagne. Sur Twitter, l'Assemblée nationale de Catalogne a présenté ses "condoléances (...) à l'ensemble du mouvement indépendantiste corse", tout en redisant son "soutien aux mobilisations contestataires". "Deux peuples, un combat. Solidarité et condoléances", a salué de son côté le parti basque Sortu.  

    Rassemblement à Ajaccio

    L'annonce de ce décès n'a pas bouleversé le calme sur l'île de Beauté lundi soir. À Bastia, seules quelques dizaines de personnes se sont réunies, devant les grilles du palais de justice, où elles ont accroché deux banderoles frappées du slogan "Statu francese assassinu" (NDLR : "État français assassin"). Un autre rassemblement avait lieu à Ajaccio, devant la cathédrale, dans le silence.

    Le seul message de colère est venu de l'association de défense des prisonniers politiques corses, Sulidarita, qui, via sa secrétaire générale, a tweeté : "Malheur à cet état français assassin".

    La candidate de droite à la présidentielle Valérie Pécresse a déploré de son côté  "un drame" à l'annonce de la mort d'Yvan Colonna, appelant "à ne pas embraser la Corse".

    Tentative d'assassinat terroriste

    Yvan Colonna était dans le coma depuis son agression début mars à la maison centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône), où il purgeait sa peine de prison pour sa participation à l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998 à Ajaccio.

    Il avait été violemment agressé dans la salle de sport de la prison par Franck Elong Abé, un Camerounais de 36 ans présenté comme un "jihadiste", qui purgeait plusieurs peines dont une de neuf ans d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs terroriste". Ce détenu radicalisé a depuis été mis en examen pour tentative d'assassinat terroriste.

    Selon plusieurs sources, l'agresseur d'Yvan Colonna avait justifié son acte par le fait que le militant corse aurait blasphémé et "mal parlé du Prophète".

    Le militant indépendantiste, qui était âgé de 61 ans, a été victime "d'une strangulation à mains nues puis d'un étouffement", avec un sac plastique, avait précisé le procureur de Tarascon Laurent Gumbau.

    >> À lire : Affaire Colonna : comment expliquer la flambée de violences qui secoue la Corse

    Cette agression avait provoqué une explosion de colère, avec des manifestations parfois violentes, à travers toute la Corse, et ce pendant près de deux semaines. Cette colère avait culminé en émeutes le 13 mars à Bastia, avec une manifestation qui avait fait 102 blessés, dont 77 du côté des forces de l'ordre.

    Le calme est revenu la semaine passée avec une visite de trois jours en Corse du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, visite lors de laquelle le locataire de la place Beauvau a promis des discussions avec les élus corses et les forces vives de l'île qui pourraient mener à une éventuelle autonomie pour la collectivité.

    Yvan Colonna purgeait depuis 2003 une peine de prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac à Ajaccio en 1998.

    Une enquête pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" a été ouverte par le parquet national antiterroriste (Pnat) à la suite de son agression, du fait des circonstances de celle-ci et des premiers éléments d'enquête.

    Son agresseur Franck Elong Abé, qui purgeait plusieurs peines dont une de neuf ans d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs terroriste", est mis en examen pour tentative d'assassinat terroriste depuis le 6 mars.

    Avec AFP et Reuters

       

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    Affaire Colonna : comment expliquer la flambée de violences qui secoue la Corse

    Corse : la peine d'Yvan Colonna suspendue pour "motif médical"

    Corse : manifestation émaillée de violence à Bastia en soutien à Yvan Colonna

    Valeurs Actuelles

    France : l’agriculture envisage un avenir sans la Russie, grande exportatrice d’engrais

    La guerre en Ukraine se poursuit et ses impacts pourraient être nombreux. Ainsi, concernant les engrais, l’agriculture française ne peut se passer des importations, et notamment de la Russie, nous apprend BFM TV, vendredi 11 mars. En effet, le pays de Vladimir Poutine est un grand exportateur d’engrais ainsi que de gaz naturel, à partir duquel on produit des engrais. Or, le conflit pourrait tarir les exportations en direction de l’Hexagone, raison pour laquelle l’agriculture française est incitée à envisager un autre avenir. 

    « Une inquiétude qui monte » 

    Dans le détail, pas moins de 12,5 % de nos importations d’urée, l’un des fertilisants azotés les plus utilisés dans les champs français, proviennent de Russie, d’après des chiffres du cabinet Agritel. Et en réponse aux sanctions occidentales, Moscou a dernièrement recommandé aux producteurs d’engrais russes de suspendre de façon temporaire leurs exportations « Il y a une inquiétude qui monte chez les agriculteurs français, car ils voient les prix des engrais grimper de jour en jour. Et, de plus en plus, cette inquiétude se porte sur la disponibilité même des engrais », explique à nos confrères Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA, le principal syndicat agricole français. 

    Pour cette année, les répercussions devraient toutefois être limitées. En effet, les épandages sont presque terminés, note la chaîne d’informations. Mais la question va se poser pour l’année à venir, puisque les achats vont débuter au cours du printemps et de l’été. Une pénurie à retardement est redoutée par le secteur. Au Havre, par exemple, le géant norvégien Yara a fait savoir au cours de cette semaine qu’il allait réduire temporairement la production de son usine normande, en raison de l’envolée du gaz.

    « Toute l’offre mondiale va se contracter » 

    Aussi, les engrais azotés ne sont pas les seuls à manquer, puisque la potasse s’ajoute à cette équation, poursuit BFM TV. A savoir que la Russie et la Biélorussie représentent, à elles deux, 40 % des échanges mondiaux de potasse. « Il faut que l’on trouve des solutions à court terme, si l’on veut avoir les engrais nécessaires pour la prochaine campagne. Il va falloir être créatifs », témoigne Florence Nys, déléguée générale de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa), qui rassemble les industriels français du secteur. 

    Problème, à court terme, les solutions demeurent limitées. Ainsi, la France ne produit pas de gaz naturel et les mines de potasse alsaciennes sont fermées depuis longtemps déjà. Diversifier les approvisionnements, redynamiser certaines sources et investir dans les pays qui possèdent ou transforment la matière première reste le moyen le plus rapide de changer les choses. Toutefois, les capacités sont restreintes. Par exemple, Trinité-et-Tobago fournit déjà 14 % de nos importations de solutions azotées. « Ce problème n’est pas seulement français : beaucoup de pays vont chercher d’autres sources d’approvisionnement pour compenser la baisse des exportations russes, résume Isaure Perrot, analyste chez Agritel, auprès du même média. Toute l’offre mondiale va se contracter. » 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Guinée : début des assises nationales largement boycottées

    Publié le : 22/03/2022 - 22:18

    Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

    En Guinée, les "Assises nationales" ont été lancées ce mardi à Conakry par le président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya. La rencontre a été boycottée par plusieurs leaders politiques et de la société civile du pays. Les explications avec Malick Diakité, notre correspondant à Conakry.

    L'ex-chef d'un groupe armé anti-balaka, Maxime Mokom, a comparu mardi pour la première fois devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, qui auraient été commis en Centrafrique en 2013 et 2014.

    Nous vous proposons un reportage au côté des soldats ougandais dans les monts Rwenzori, ainsi que dans la forêt du parc national des Virunga, où ils revendiquent plusieurs victoires contre le groupe armé ADF. Reportage de Bastien Renouil.

    Enfin, coup de projecteur dans ce journal sur la mise à la disposition du grand public d'entretiens inédits réalisés avec des acteurs de tout bord de la guerre d'Algérie. Le projet est porté par le réalisateur François Demerliac, il est notre invité.

    Cheffe d'édition : Célia Caracena

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    • François DEMERLIAC, Réalisateur
    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Sans gaz russe, la France aura du mal à passer l’hiver, prévient la directrice d’Engie

    Parmi le train de sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie, l’arrêt de l’importation du gaz russe n’a pas encore été décidé lundi 7 mars. Il faut dire que de nombreux états sont dépendant de cette énergie. Si la France est un importateur modéré en la matière, une coupure pure et simple risque de mener à une pénurie l’hiver prochain, a prévenu sur France Inter Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie.

    Plafonner les prix

    Pour la fin de la saison, le risque de pénurie est écarté en France, qui importe  environ 20 % de son gaz depuis la Russie. Cependant, « on utilise l’été pour remplir les stockages. A la fin de l’hiver, les stocks sont très faibles », explique Catherine MacGregor. Par conséquent, « si une décision devait être prise d’arrêter l’approvisionnement depuis la Russie, alors le remplissage de nos stockages serait insuffisant, et nous n’aurions pas suffisamment de gaz au début de l’hiver prochain ». Refuser le gaz russe serait selon elle un « scénario extrême » avec des marchés qui « pourraient cesser de fonctionner » et des prix de l’énergie qui deviendraient « extrêmement élevés ».

    Face à ces risques, Catherine MacGregor recommande à court terme un plafonnement du prix du gaz, et à moyen terme de travailler sur les capacités d’importations françaises depuis d’autres pays, mais aussi à accélérer le développement du biométhane et des énergies renouvelables.

    .@cathmacgregor : « .@cathmacgregor : « Si une décision devait être prise d’arrêter l’approvisionnement » de gaz depuis la Russie, « alors le remplissage » de nos réserves « serait insuffisant » pour l’hiver prochain, selon la directrice générale d’Engie #le79inter  » #le79inter pic.twitter.com/FRLrCd0LrP

    — France Inter (@franceinter) March 7, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    The Coronavirus Pandemic

    Brazil Dispatch

    In Glitter and Leotards, They Took a Stand: Carnival Must Go On

    After Brazil’s biggest party was effectively canceled for the second straight year, a group of artists rallied to play on despite police orders.

    Musicians and revelers crowding a downtown street in Rio de Janeiro on Monday.Credit...Dado Galdieri for The New York Times

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    By Jack Nicas

    Jack Nicas, The Times’s Brazil bureau chief, reported this story by spending the weekend with the Carnival blocos on the streets of Rio de Janeiro.

    RIO DE JANEIRO — A young man sat alone with a beer and his tuba. One by one, his co-conspirators arrived. A man in a leotard with a trumpet. A shirtless drummer in a wizard hat. Another tuba player in a leopard-skin bra.

    They were a ragtag group, convening near a popular downtown plaza to break the rules and start a party. In their view, they were here to save Rio de Janeiro’s Carnival.

    After Omicron brought a new wave of Covid cases to Brazil, Rio banned the roving bands known as “blocos” that fuel the free, impromptu street parties that make this city’s Carnival such a democratic revelry. City authorities had been scouring social media for planned blocos and vowed to break up any that violated the order.

    Instead of the blocos, the city was allowing private, paid parties that could check for vaccinations. That left many Rio residents worried that Carnival — one of the few institutions where Rio’s social classes still mingle — was becoming more private and elite. Some of them wondered whether it would be much of a Carnival at all.

    But on the edge of the plaza just after 9 p.m. on Friday, Carnival’s first official night, the resistance was assembling next to a Chinese noodle stand. They were armed with glitter, fishnet and a full brass section.

    “Carnival is a cultural manifestation, not an event,” said Rafael Comote, 30, a trumpet player wearing a pink wig and a vest from the Rio health department, borrowed from a friend. “Carnival is not something you can forbid.”

    The bloco had formed over the previous few days in a WhatsApp group of about 100 musicians from bands that had canceled their plans. After last year’s Carnival cancellation, these musicians wanted to play. They called their makeshift band “Repressed Demand.” To evade the police, they decided on the meeting spot just a few hours before.

    Around 10:30 p.m., the group headed for Olympic Boulevard, a promenade along the water created for the 2016 Olympics. “We’re all apprehensive,” Mr. Comote said as he walked. “This is the first bloco of the first day, so let’s see.”

    About 20 musicians and 30 spectators stopped in front of a warehouse. With streetlights flickering overhead, they warmed up with a famous Brazilian Carnival song whose opening lyrics sent a message: “Make way so I can pass. Excuse me so I can let off some steam.” The small crowd bounced to the rhythm — and began texting their friends.

    Benjamin Rache Salles, a physics professor with glitter on his face, said he was heading to meet friends at a samba bar when he heard there was a bloco. Now those 10 friends were on their way here.

    Within an hour, the band was encircled by more than 200 people dancing and singing. Vendors were selling $2 beers. Carnival had arrived.

    “The music produces a vibration that reaches your heart and gives you emotion. And you sing, dance, jump, get happy and forget everything,” said Fabio Morais, a trumpet player in a red firefighter vest. “Then you come back to reality.”

    Suddenly, there were red flashing lights. The police had arrived, too.

    ‘We’ll ask them to disperse.’

    In 1919, after the Spanish flu ravaged much of the world, Rio’s Carnival celebration was filled with such debauchery that it is still known as perhaps the best party the city has ever seen. Historians have said that year led to many Carnival hallmarks that continue today, including Rio’s biggest bloco, costumes and the occasional kissing of a stranger.

    That left expectations high for this year’s Carnival, the days-long celebration of indulgence ahead of the Christian observance of Lent. Much like 1919, it was expected to serve as a pressure valve after the pandemic restrictions. “We don’t party because life is quiet, because life is good,” said Luiz Antônio Simas, a Rio historian who has studied Carnival. “The party is restorative.”

    The Coronavirus Pandemic: Latest Updates

    Then Omicron arrived. In January, Rio’s mayor postponed until April the official Carnival parade, known for its elaborately costumed dancers and floats, and banned altogether the more than 450 blocos and their freewheeling street parties. Most other cities made similar moves.

    But a loophole in Rio’s policy — allowing private Carnival parties, which had already become more popular in recent years — let paid gatherings flourish.

    Dozens popped up, with some offering elaborate musical performances and selling tickets for more than $100. Almost immediately, many Rio residents saw the policy as hypocritical.

    “On what moral grounds do you stop the street carnival while various other gatherings and events are happening?” Mr. Simas said. “The ban was not based on public health criteria.”

    City Hall stood firm. The man tasked with hunting the Carnival blocos was Brenno Carnevale — yes, that is his real name — head of the department that cracks down on illegal street vendors, taxis and, during the pandemic, parties.

    The day before Carnival started, Mr. Carnevale said he had 32 agents monitoring social media for blocos and hundreds of police officers patrolling the streets. They had infiltrated more than 50 WhatsApp group chats. And they issued a clear warning the previous weekend when they broke up two blocos downtown in a pre-Carnival celebration.

    “There are always people who want to defy the rules,” he said. If the blocos go out, “we’ll seek dialogue,” Mr. Carnevale said. “We’ll ask them to disperse.”

    ‘We’re not going to stop.’

    When the police showed up on Olympic Boulevard on Friday night, things became tense. In some ways, the encounter would set the tone for the rest of Carnival.

    The police wanted the bloco to move. But the officers didn’t necessarily say they had to stop playing. “We are going to Harmony Plaza,” said Paula Azevedo, a fiery trombone player. “We’re not going to stop.”

    The police agreed the party could move. Then Ms. Azevedo posed another question. “You agree that this is hypocrisy?” she said. “It is hypocritical to have to pay to enjoy Carnival?”

    “Yes,” one officer responded. “Of course.”

    The party became a parade down Olympic Boulevard, gathering energy and size as it went. When the band turned left onto a more narrow street, it was difficult to move.

    By 3 a.m., thousands of people packed Harmony Plaza. They greeted friends, kissed and moved to the music. Some climbed on to a gazebo. People wore wigs, capes and feathers, and vendors sold caipirinhas, meat skewers and corn on the cob. And the band didn’t stop, the drums and horns the heartbeat of the party. Overlooking it all was a state police precinct.

    At 6 a.m., Paulo Mac Culloch, a spokesman for Mr. Carnevale, responded to a text message asking if the department had spotted any blocos that night. “Up until now,” he responded, “no.”

    The party made clear that Rio’s Carnival was on. While much smaller than usual and without the typical infrastructure, like portable toilets and sound stages, blocos played through the streets of downtown for the next four days, sometimes attracting enormous crowds.

    The police, for their part, mostly watched. They tried to keep people off the tram tracks and from disrupting traffic, but tensions mostly remained low. One officer said everyone just wanted to get along because of the war in Ukraine.

    On Monday, Mr. Carnevale’s department said that it broke up 11 blocos from Saturday through Monday. “The street Carnival, with the big organized blocos, didn’t happen as it usually does,” the department said. “However, we had people celebrating in the streets and we followed it all.”

    Renata Rodrigues, a sociologist and a drummer in a feminist bloco that played on Tuesday, said that despite all the challenges, Rio’s street Carnival was alive and well.

    “There is nothing more Rio than this street culture, this way of intertwining, getting together with people you know and you don’t know,” she said. “We haven’t been able to do any of that for two years, so it’s been a memorable, incredible Carnival.”

    She added: “Something that only the street can provide.”

    Leonardo Coelho contributed reporting.

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    Valeurs Actuelles

    À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

    « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

    À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

    « La SNCF a volontairement annulé des trains »

    Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

    Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

    Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

    La gauche réunie derrière Assa Traoré 

    D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

    La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

    Une prière de rue organisée au milieu de la route 

    La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

    En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

    Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

    Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

    — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

    La famille Traoré : une guerre de l’image 

    À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

    La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

    Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

    Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

    Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

    De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

    Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

    « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

    Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

    Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

    Issued on: 17/03/2022 - 19:24

    Three weeks after Russia launched its invasion of Ukraine, the war is starting to have devastating effects not only on the ground, but in many countries that rely on Ukraine’s important wheat production. The United Nations has warned of a “hunger hurricane”, which is already starting to be felt in Northern Africa. FRANCE 24 takes a closer look.

    On March 14, the UN’s Secretary-General Antonio Guterres issued a stark warning about the wider threats of the war in Ukraine: world hunger. “We must do everything possible to avert a hurricane of hunger and a meltdown of the global food system,” he said.

    The comment echoed a similar concern voiced by David Beasley, the head of the World Food Programme, just a few days earlier: “The bullets and bombs in Ukraine could take the global hunger crisis to catastrophic levels. Supply chains and food prices will be dramatically impacted,” he said.

    Ukraine, along with southwestern Russia, has long been known as “Europe’s breadbasket” thanks to the region's rich dark soil, chernozem, among the most fertile in the world. The region accounts “for about 15 percent of the world’s wheat production, and nearly 30 percent of world exports,” Sébastien Abis, a researcher at the French Institute for International and Strategic Affairs (IRIS) and director for the Deemeter Club think tank, which specialises in global agricultural issues, told FRANCE 24.

    “But it’s not just wheat,” Abis said, “the two countries account for 80 percent of the world’s sunflower oil production, and Ukraine is the world’s fourth largest exporter of maize.”

    As the fighting in Ukraine continues and the Russian offensive intensifies along the Black Sea coastline, these important crop producers have now been cut off from the world. "Nothing is leaving the Ukrainian ports anymore," Abis explained, "and it is impossible to know what the country will be able to produce and harvest in the coming months".

    The conflict has already had dramatic consequences for Ukrainians “who are struggling to find food amid the bullets”, he said. But it is also causing concerns for the many countries that depend on Ukrainian wheat and are increasingly worried they will soon be unable to feed their people.

    Catastrophic shortages

    Egypt, Tunisia and Algeria have already started to feel the sting of the wheat-shortage. “The Maghreb countries depend heavily on Ukrainian wheat,” Abis said. "And this year, even more so because they have suffered a major drought which has increased their needs for foreign imports." For Egypt, it’s catastrophic. “Egypt is the world's largest importer of wheat and gets 60 percent of its imports from Russia and 40 percent from Ukraine."

    Already in the very first days of the Russian invasion “the agricultural markets [in the region] overreacted and anticipated wheat supply problems, leading to a surge in prices,” Abis explained, noting the price for a tonne of wheat was now at the historic level of €400. Before the conflict it cost €280 and in the spring of 2020, €150.

    In Tunisia, where there is currently a financial crisis and an inflation rate of over 6 percent, the population has been living with a shortage of semolina and flour, subsidised by the government. Faced with rising prices, many Tunisians struggle to survive without these subsidised products, which are increasingly difficult to come by. Now they can often only be found in the black market, where they are sold at steep prices.

    In Egypt, the rising wheat prices have pushed up overall bread costs.

    “The government has tried to reassure the people by explaining that it has sufficient stocks to last several months, and which will be replenished with the upcoming domestic spring harvest,” Abis said. Since the start of the Russian offensive, Egypt has tried to free itself from its Ukrainian wheat dependence by launching a call for tenders with new potential wheat suppliers. "But nothing came of it, the prices were too high," the researcher explained. “It’s a vicious circle: Even if the country can afford to buy wheat at a higher price, this will affect people’s purchasing power.”

    Algeria, meanwhile, is trying to fend off the crisis by implementing preventative measures: The government has banned the export of semolina, pasta and other wheat products to safeguard its raw material stocks. "But Algiers has an advantage: They export oil, the price of which is reaching record highs. This gives them the capacity to buy wheat, even with rising prices," Abis said.

    ‘Unsustainable' prices for developing countries

    North Africa is not the only region affected by the wheat shortage. Indonesia is the world's second largest buyer of Ukrainian wheat, and Pakistan, Turkey, and several countries in Central Asia and sub-Saharan Africa depend on it as well. 

    "I am particularly concerned about certain West African countries where cereal stocks are very low, especially in Mali, Burkina Faso and Senegal," Abis said. "For these countries, the current prices are unsustainable.”

    On Wednesday, the UN called for $4.3 billion in funds to help more than 17 million people in Yemen, saying the war in Ukraine could make the situation in the country – which has been plagued by war since 2014 – even worse. According to the UN, some 161,000 people in Yemen are likely to experience “catastrophic – or famine-like - levels of hunger” in the second half of this year.

    The UN Food and Agriculture Organization (FAO) estimates that an additional 8-13 million people worldwide face undernourishment if food exports from Ukraine and Russia are stopped permanently.

    "We must not forget that this new crisis comes on top of the already very difficult context of the Covid-19 pandemic, which has already caused historic inflation and undermined food security in many countries," Abis said.

    Wheat, a geopolitical issue

    Faced with this threat, and the possibility of new “hunger riots” which broke out in several countries in 2008 over soaring grain prices, French Agriculture Minister Julien Denormandie has called on the European Union to cover for the lost Ukraine wheat. "Europe must produce more," he said in an interview with French radio station France Inter on Tuesday, adding it must "take on the mission of providing sustenance".

    "What the minister announced is certainly the most pragmatic position to take, but we are hardly going to be able to increase production at the snap of a finger between now and this summer," Abis said. "We need to give producers the means and resources to do it, and we need to review the regulations for uncultivated land... In the past few years, Europe has adopted a policy to 'produce better'. Producing more would mean revising the whole European agricultural policy."

    "Wheat, more than ever, is becoming a geopolitical issue," he said. "Because behind all this, there is also the question of how countries will position themselves in relation to the Russian market. Will Russian grain exports continue? Considering the needs of certain countries, Moscow will most certainly continue to play an important role on the international scene."

    This article has been translated from the original in French.

     

    © Studio graphique France Médias Monde

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    Economics Professor Sergei Guriev: ‘War in Ukraine could lead to meltdown of global food system’

    Business Daily

    OECD warns of major shock to global economy from war in Ukraine

    France unveils plan to mitigate impact of sanctions on Russia

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    The Saturday Profile

    For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

    Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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    By Carlotta Gall

    LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

    Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

    For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

    Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

    War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

    “I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

    More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

    “I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

    Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

    Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

    As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

    “I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

    The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

    As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

    “We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

    Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

    A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

    His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

    Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

    In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

    “That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Russia’s shrinking force. The Pentagon said that Russia’s “combat power” in Ukraine has dipped below 90 percent of its original force. The assessment reflects the significant losses that Russian troops have suffered at the hands of Ukrainian soldiers.

    On the ground. Amid Russia’s stalled invasion, Ukrainians continued to mount a spirited defense of Kyiv and said they had recaptured Makariv, a town about 40 miles away from the capital. In Kherson, videos and photographs showed Russian soldiers opening fire on protesters.

    Cracking down on dissent. A Russian court sentenced the opposition leader Aleksei A. Navalny, already serving a two-and-a-half-year prison term for violating parole, to an additional nine years on fraud charges. Russia also amended a draconian censorship law to expand the scope of government bodies off-limits to criticism.

    Biden’s diplomatic push. President Biden will press allies for even more aggressive economic sanctions against Russia during a series of global summits in Europe this week, seeking to maintain unity of purpose as Russian forces continue to rain destruction on cities in Ukraine.

    In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

    In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

    “He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

    Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

    In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

    After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

    Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

    But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

    “So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

    Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

    He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

    “It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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    Valeurs Actuelles

    Une si longue attente

    C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

    À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

    Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

    Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

    Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

    Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

    Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

    Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

    Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    Paris schools prepare to take in refugee children from Ukraine

    Issued on: 15/03/2022 - 13:54

    Lara BULLENS Follow

    The number of Ukrainian refugees arriving on French soil has tripled in the last week. For those who plan on staying, Paris is setting up a special scheme to integrate Ukrainian refugee children in the French school system.

    “The other day, a mother came in with her baby. It was so small it looked like a newborn. [The mum] wouldn’t stop crying. It broke my heart,” says Odette, a caretaker at the École Polyvalente Eva Kotchever, a kindergarten and primary school in the 18th arrondissement (district) of Paris. 

    Odette was on vacation when Russia invaded Ukraine on February 24, and only discovered the news upon her return. “I got a phone call on Saturday morning from the school. They filled me in on what was happening and told me that we had become an emergency reception centre of sorts,” she explains.

    The school has been taking in refugee families since March 10, offering them some respite after long, stressful journeys fleeing the horrors of the war in Ukraine, where their menfolk of fighting age still remain to defend their homeland.

    Most of them arrive from the reception centre next door that was set up on March 3 specifically for Ukrainian refugees by France Terre d’Asile, an NGO helping asylum seekers. There, they can get a meal, begin their asylum-seeking process, find temporary housing and see a doctor, from 9am to 6pm. With only one common play area for children, many refugee parents (mostly mothers) struggle to deal with the administrative procedures while having to care for their young ones. Called up by the City Hall for help, the school freed up three classrooms and a heap of toys to offer relief.

    ‘For now, it’s the best we can do’ 

    Pushing past the school’s glass doors, a teacher walks through a short corridor with a reception desk to the left. Odette is the first point of contact and asks visitors to sign in with their information before entering the halls of the École Polyvalente Eva Kotchever. To the right of the corridor, a cement wall is embellished with children’s drawings, and arrows in the blue-and-yellow colours of the Ukrainian flag indicating the way to the first floor. “Most families and children don’t speak French, so we’ve put up arrows to guide them to the designated classrooms,” Odette says.

    Families are never left unaccompanied. They are escorted from the next door reception centre by city hall facilitators who work for organisations like DASCO (“direction des affaires scolaires” or “direction of school affairs”), in charge of welcoming new pupils across Paris. “For now, we are just helping out and offering up our classrooms to children so that their parents can do what they need,” says Christine Serra, the school’s principal. “The teachers don’t really come into contact with the children. Things are still quite separated at the moment. The children aren’t integrated in the French classrooms, they don’t interact with the pupils.”

    On the second floor, a classroom-turned-crèche is occupied by three facilitators. They are helping two Ukrainian mothers, one fast asleep on a floor mattress and another making arrangements on her phone, to entertain and care for their children. Marlène Mallard, a former nursery assistant who is volunteering as a facilitator, gestures to the sleeping woman. “We’re taking care of her son while she gets some rest. They arrived at 10am this morning and she hasn’t slept for god knows how long.” Her son kicks around a football, playing with 10-year-old Yvan, who has already picked up some French words in a few hours. Yvan’s little sister, no more than a few months old, is being rocked in the arms of a translator. “We never separate siblings,” she smiles, keeping her identity anonymous for fear of what could happen if she ever returns to her native Russia.

    Meanwhile Paris’s Deputy Mayor for education, Patrick Bloche, who is working with the local education board to provide schooling for Ukrainian refugee children, visited the principal’s office to see how things were going with the emergency reception classrooms. “He said that the City Hall will most likely try and place Ukrainian children in schools with UPE2A units [programmes to help accommodate non-French speaking foreign children],” explains Serra. Of the 645 kindergartens and primary schools in Paris, only 60 have UPE2A units. As for secondary schools, 81 have the capacity to accommodate non-French speakers.

    #Paris accueillera dans ses crèches et ses écoles tous les enfants des familles de réfugiés d'#Ukraine. Ils auront accès gratuitement aux cantines scolaires. Les PMI proposeront des consultations et un soutien psychologique aux enfants et à leurs familles. #StandWithUkraine pic.twitter.com/ENuAca3EzR

    March 2, 2022

    “We’ll see how things go,” Serra says. “Of course, if we can help in any way possible to integrate the children in our school, we will. But for now, this is the best we can do, and it doesn’t cost us much of an effort.”

    First steps towards a French education

    The number of refugees fleeing Ukraine and arriving in France has tripled in the past week. Around 13,500 displaced people have been controlled by border police and are now on French soil, according to France’s Interior Minister Gérald Darmanin.

    “We can now accommodate up to 100,000 refugees on national territory. The state and local authorities have made a big effort. We are continuing to work on scenarios where we could take in more [people],” Darmanin explained at a press briefing on Monday. 

    Some are passing through on their way to other countries, others are here to stay. Around 4,600 refugees have been given accommodation so far, according to French Housing Minister Emmanuelle Wargon. And while the majority have only just arrived, 650 Ukrainian children are already enrolled in French schools, said Marlène Schiappa in an interview with French newspaper Le Journal du Dimanche

    The larger “plan d’accueil école” (school reception plan) for Ukrainian refugees aged 3-18 is still being finalised. For now, schools with UPE2A units are those welcoming the first Ukrainian refugee pupils, allowing the language barrier to be breached. The interior and education ministries will direct parents to OEPRE workshops, aimed at facilitating their integration through French language courses and helping them better understand the school system so they can support their children.

    The Paris city board of education has also opened a Ukraine “crisis unit” to help refugee parents with the school enrolment process. The board has also provided teachers with an online pamphlet outlining how to welcome pupils who have suffered trauma. 

    The final goal is “getting refugee children into school”, Education Minister Jean-Michel Blanquer proclaimed in a tweet. For Odette, it’s important to take it slow. “Speaking to some children, I see that many are afraid and a bit intimidated. This is a safe space for them, they don’t hear everyday sirens going off. It’s peaceful.” Perhaps in the near future, the École Polyvalente Eva Kotchever will be able to untack the blue and yellow arrows guiding Ukrainian refugee children to its classrooms. 

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    Facing an existential threat, Ukraine seeks ‘immediate’ EU membership – but can the bloc deliver?

    WAR IN UKRAINE

    China and QAnon embrace Russian disinformation justifying war in Ukraine

    War in Ukraine

    Following the Ukraine war – and fighting it – on social media

    France24 - World

    'Ashes of a dead land': Ukraine appeals for help as more bombs pound Mariupol

    Issued on: 23/03/2022 - 11:11Modified: 23/03/2022 - 11:47

    The besieged port city of Mariupol is under continuous bombardment as Russian forces redouble their efforts to capture it after its leaders refused to surrender, Ukrainian officials said on Tuesday. The city council said the pounding was turning Mariupol into the "ashes of a dead land".

    France24 - Monde

    Mali : comment continuer à regarder France 24 et écouter RFI ?

    Publié le : 22/03/2022 - 19:28

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    Les autorités maliennes ont suspendu jeudi 17 mars la diffusion de France 24 ainsi que celle de RFI en FM. Par ailleurs, l'accès aux sites internet des deux médias a été coupé. Cependant, il existe des possibilités pour continuer à vous informer sur nos antennes. Mode d'emploi.

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    La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI

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    La Russie ne fera usage de l’arme nucléaire qu’en cas de « menace existentielle », assure le Kremlin

    par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

    Lors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.

    Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.

    D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?

    En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.

    « La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.

    En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.

    « Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.

    La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».

    Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».

    Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».

    Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.

    « Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.

    D’après la doctrine publiée 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses allié », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

    « L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.

    « Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».

    BBC

    War in Ukraine: 'Pets are getting left at train stations'

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    A man from Guilford has travelled from the UK to west Ukraine to try and bring some of the pets abandoned because of the war to safety.

    Photographer Nick Tadd has teamed up with a network of volunteers, taking over supplies and bringing the animals back across the border to a shelter in Poland.

    Mr Tadd is documenting his work on social media and hopes to raise money for more supplies and a new ambulance for the animals.

    Valeurs Actuelles

    Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer

    Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.

    Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.

    l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine

    Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.

    Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité

    Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.

    L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.

    Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !

    * Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    France24 - Monde

    Challenge App Afrique : l’Ivoirienne Christelle Hien-Kouame lauréate de la 6e édition

    Publié le : 16/03/2022 - 19:00

    L’Ivorienne Christelle Hien-Kouame a remporté la sixième édition du prix Challenge App Afrique avec sa plateforme Prenez les feuilles, permettant l’accès au programme scolaire sous le format de résumés de cours par chapitre et par matière, suivi d'une série de questions à choix multiples pour évaluer la compréhension de l'apprenant.

    Cette année, le prix Challenge App Afrique RFI France 24 avait pour thème "le numérique au service de l’éducation des enfants".

    Ouvert à tous les Africains et jeunes entreprises du continent, la sixième édition du Challenge App Afrique de France 24 et RFI visait à soutenir le développement d’applications numériques dans le domaine des technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour favoriser l’éducation des enfants. Un peu moins de 900 projets ont été reçus.

    Mercredi 16 mars, Christelle Hien-Kouame était l’invitée de l’émission spéciale, co-présentée par Emmanuelle Bastide (RFI) et Julia Sieger (France 24), diffusée en “Facebook live” sur les comptes de RFI et France 24 et du Challenge App Afrique RFI-France 24.

    Elle bénéficie d’une enveloppe de 15 000 euros pour développer son projet et d’un accompagnement par l'Agence française de développement (AFD) dans le programme SIBC (Social & Inclusive Business Camp).

    Deux autres projets étaient retenus comme finalistes : AbcCode et AltLearn des camerounaises Arielle Kitio et Marylène Owona.

    Lancé en 2016, le "Challenge App Afrique" est un concours, associé à une émission de RFI et France 24. Remis dans un pays d’Afrique francophone, il vise à développer l’Internet citoyen en encourageant des projets aux services de l’intérêt général. Les cinq premières éditions ont récompensé, à Dakar, en 2016, Cheick Oumar Bagayoko (Mali), un jeune docteur et informaticien malien, pour son application de télé-expertise médicale "Bogou", à Abidjan, en 2017, Raissa Banhoro (Côte d'Ivoire), pour son application d'alphabétisation fonctionnelle "Lucie", à Cotonou, en 2018, Serge Auguste Zaongo (Burkina Faso), pour son application destinée à surveiller l’irrigation d’une exploitation agricole, en 2019, à Kevin Sesse (Côte d’Ivoire), pour son projet "Mon Artisan", une plateforme connectée qui permet aux utilisateurs de solliciter des artisans locaux, et en 2020 à Amara Diawara (Guinée), pour son projet "Afriqcare", une plateforme destinée aux professionnels de la santé ainsi qu’aux patients maliens et guinéens, permettant une gestion des consultations et la prise de rendez-vous en ligne, avec la possibilité d’avoir accès à un livre de santé et un carnet de vaccination électronique.

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    La 4e Brigade d’Aérocombat participe à l’exercice Chergui 2022 au Maroc

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

    Si la coopération militaire entre la France et l’Algérie est plutôt timide [elle se limite surtout aux activités navales, dans le cadre des exercice Rais Hamidou], il en va autrement avec le Maroc, qui, malgré des tensions peristantes, est considéré comme étant un pôle de stabilité en Afrique du Nord.

    Cette coopération franco-marocaine se traduit actuellement par la participation de la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] à l’exercice Chergui 2022 qui, selon les Forces armées royales marocaines [FAR], est mené « dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.

    Cet exercice, dont le coup d’envoi a été donné le 1er mars, se déroule dans la province d’Errachidia qui, située le long de la frontière avec l’Algérie, fait partie d’une région militaire récemment créée par Rabat. La planification de Chergui 2022, souligne l’état-major des FAR, a été réalisée « conjointement » par les « responsables militaires des deux pays, en France et au Maroc, depuis septembre dernier ».

    Alors qu’elle connaît actuellement une activité intense, avec l’exercice Cold Response 22 en Norvège et le déploiement d’unités en Estonie et en Roumanie dans le cadre des mesures prises par l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’armée de Terre a envoyé, au Maroc, six hélicoptères, dont des Gazelle, des Puma et des NH-90 Caïman, ainsi que des éléments des Troupes de Marine.

    Cela étant, la participation de l’armée de Terre à cet exercice avait jusqu’à présent fait l’objet d’une communication très discrète. Seule la 4e BAC y a fait une allusion sur son compte Twitter, il y a quelques jours.

    L’exercice Chergui au #Maroc, c’est parti ! L’entrainement débute par des entrainements techniques et des reconnaissances pour les pilotes de combat franco-marocains. #CapaciTerre #StrongerTogether pic.twitter.com/B8wWJk3jNw

    — 4e brigade d’aérocombat (@4e_BAC) March 13, 2022

    Pour rappel, la composante aérienne des FAR met en oeuvre, comme l’ALAT, des Gazelle et des Puma. Mais elle est aussi dotée d’hélicoptères de facture américaine [CH-47 Chinook acquis d’occasion auprès de l’US Army en 2015, Bell 205, Bell 206 et Bell 2012]. Elle doit recevoir prochainement des AH-64E « Apache » [ou Guardian], commandé à Boeing en 2019.

    Par ailleurs, cet exercice franco-marocain a lieu alors que l’Espagne vient de rompre avec sa neutralité concernant le Sahara occidental, en affirmant désormais soutenir le plan « d’autonomie » proposé par Rabat, provoquant ainsi une crise diplomatique avec Alger.

    Le plan marocain « d’autonomie » du Sahara occidental est « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a ainsi fait valoir Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol. Et de saluer « les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable ».

    Interrogé sur ce revirement de Madrid, le 21 mars, le porte-parole de la diplomatie française a affirmé que « la France est attachée aux bonnes relations entre ses partenaires européens et ses voisins de la rive sud de la Méditerranée. C’est par le dialogue que les défis communs pourront être surmontés » et que sa « position concernant le Sahara occidental est constante, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Et de conclure : « Dans cette perspective, le plan d’autonomie marocain est une base de discussions sérieuse et crédible ».

    Photo : Archive / EMA

    France24 - World

    Deadly tornado tears through southern Louisiana, leaving thousands without power

    Issued on: 23/03/2022 - 06:32

    NEWS WIRES

    A large tornado ripped through New Orleans on Tuesday, killing at least one person, destroying homes and knocking down power lines, media reported, in another setback for area that has yet to fully recover from last year’s Hurricane Ida.

    A dark funnel cloud touched down in the city and plowed through neighborhoods, pictures on social media showed, with damage reported in the communities off Arabi, Gretna and St.  Bernard Parish.

    St. Bernard Parish President Guy McInnis told local media at least one person was killed but offered no further details.

    There were no official reports of the number of people injured.

    “We had five or six houses totally demolished. There were people in the homes, so far everyone is accounted for,” McInnis said on WDSU television.

    St. Bernard Parish Sheriff Jimmy Pohlmann told news site NOLA.com he had reports of some people trapped.

    In Arabi, the tornado blew off roofs and knocked over trees and utility poles, NOLA.com reported.

    MASSIVE Tornado moving through Arabi, Louisiana in @StBGov Video by Marshall Jackson @FOX8NOLA pic.twitter.com/DdPta8JuBk

    March 23, 2022

    A video posted on Twitter by Fox8 television showed firefighters near a house in Arabi with no roof and its walls toppled over.

    Much of southern Louisiana is still recovering from Hurricane Ida, a fierce Category 4 storm that came ashore last August, devastating rural communities to the south of New Orleans and killing more than 100 people in the South and Caribbean.

    The majority Black city of New Orleans, known for its jazz, Cajun-influenced cuisine and history as a major slave port, is still traumatized by 2005’s Hurricane Katrina, one of the largest and most powerful storms in U.S. history, which killed at least 1,800 people.

    Tuesday’s tornado struck a day after twisters destroyed homes and injured people elsewhere in the region.

    Power was reported out for more than 17,346 customers in Louisiana, 25,923 in Texas and more than 11,646 in Mississippi, according the website poweroutage.us. Some 8,000 customers in New Orleans lacked electricity, utility provider Atmos Energy told NOLA.com.

    The storm front brought heavy rain and powerful winds to Louisiana, Mississippi and Alabama as National Weather Service forecasters warned some 5 million people in the region could see dangerous weather.

    “This is the typical time of the year for these events to unfold. Spring-time is prime for severe weather,” said Roger Erickson, a National Weather Service meteorologist in Lake Charles, Louisiana.

    School districts across the region canceled classes and Louisiana State University in Baton Rouge closed its campus for the day.

    (REUTERS)

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    Death toll mounts from flash floods, landslides in Brazil’s Petropolis

    More than 10 dead as Storm Eunice hits power and transport in northern Europe

    Madagascar's death toll from Cyclone Batsirai rises sharply

    Valeurs Actuelles

    Excellence Ruralités, une école pour les enfants de la France périphérique

    Si l’on dit que l’habit ne fait pas le moine, alors le lieu ne fait pas le prestige de l’établissement. contraste avec les locaux mis à sa disposition. C’est dans un Lidl désaffecté de la ville de La Fère (Aisne) qu’en 2017, 11 gamins ont tenté l’expérience de l’alternative scolaire. Quatre ans plus tard, l’école compte 70 élèves et va devoir songer à refuser des candidatures. Le bouche-à-oreille a fait son travail, la rentrée 2022 s’annonce fructueuse. Si les pédagogies alternatives peuvent avoir quelque chose de déroutant ou de trop révolutionnaire, Excellence Ruralités revient aux fondamentaux de ce qui fait l’enseignement et l’apprentissage. Pour le plus grand bonheur des parents, parfois dépassés par le décrochage des enfants.

    Viser l’excellence

    Quand un adulte rentre dans la classe, les enfants se lèvent. La blouse pour les primaires et l’uniforme pour les collégiens, le rassemblement dans la cour pour la levée des couleurs en début de semaine : des détails qui, l’air de rien, deviennent des automatismes et facilitent la mise au travail, selon les enseignants. Les classes réduites à 15 élèves permettent déjà cette ambiance et assurent un suivi individuel. Et le vouvoiement réciproque des élèves et des professeurs vient rappeler à l’enfant toute la considération que l’adulte lui porte. Loin des fantasmes poussiéreux de l’école de la IIIe République, le Cours Clovis remet au jour l’importance de l’ordre, du cadre et de la discipline. Mais ici, l’autorité ne rime pas avec verticalité et distance. Le professeur tient à avoir une proximité avec ses élèves, ce qui permet d’assister parfois à des scènes surprenantes. Rares sont les établissements dans lesquels le proviseur apporte sa lunchbox et déjeune au milieu de ses écoliers, ou sort sa guitare pour jouer du Johnny et chanter avec les enfants.

    Pierre-François Chanu, le directeur de l’école, est très attaché à cette proximité. Initialement professeur d’histoire dans l’académie de Nantes, il rejoint la fondation en septembre 2019. Comme beaucoup de ses collègues, il considère que l’enseignement classique contient des angles morts sur les plans humain et éducatif : « Je suis tombé amoureux de cette pédagogie, je cherchais depuis longtemps une profession qui ait du sens », nous explique-t-il.

    Cette profession, c’est Jean-Baptiste Nouailhac, un ami de longue date, qui la lui offre en montant cette association. En 2017, celui-ci quitte Paris pour s’installer en Picardie avec son épouse. Longtemps investi auprès de l’association Espérance Banlieues, l’entrepreneur rêve d’une structure semblable pour les enfants de la ruralité. Les oubliés, trop loin des métropoles, dont le géographe Christophe Guilluy observait le déclassement social en 2014 dans son livre la France périphérique.

    Frappé par ce constat, Nouailhac veut répondre au décrochage scolaire et à la misère sociale qu’il observe dans une des régions les plus pauvres de France. Entre les garçons accros à la pornographie dès l’âge de 11 ans, les enfants battus par leurs parents, les élèves traumatisés par le harcèlement scolaire ou les adolescents incapables de soustraire 1 de 60, la tâche est immense. Malgré ce lot d’histoires dramatiques, l’école peut aujourd’hui se féliciter des résultats probants qu’elle affiche.

    Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie

    Cinq ans après son ouverture, les témoignages de parents d’élèves s’accumulent. Cynthia, mère d’Antoine, élève de CE1, a inscrit son fils en mai dernier dans l’établissement. Deux semaines après l’inscription, le jeune garçon pouvait partiellement réciter la tirade du nez de Cyrano de Bergerac. « Je suis bouche bée encore aujourd’hui, il est beaucoup plus épanoui et apaisé qu’à l’époque », confie-t- elle à Valeurs actuelles . Elle attend la rentrée prochaine pour inscrire le petit frère. Le vouvoiement, les classes réduites, l’uniforme ont su séduire bon nombre de sceptiques.

    Les méthodes du Cours Clovis ont rapidement convaincu des parents heureux de fonctionner avec les professeurs : « Dès qu’il y a un problème avec un enfant, on reçoit rapidement un SMS pour être tenu au courant », explique Sabine, la mère de Jade, une ancienne élève. Un tandem qui se crée dès les premiers jours lors du barbecue annuel de rentrée, étape importante, selon le directeur.

    Une terre d’histoire

    Longtemps, les enfants du Cours Clovis se sont demandé ce que des Parisiens en costard venaient faire dans l’Aisne. La dévalorisation incite à penser qu’il n’y a rien à faire à La Fère, et pourtant… Les éducateurs s’entêtent à le répéter : « Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie », nous explique le directeur. Force est de constater que le message est passé. Maolan, 8 ans, connaît aujourd’hui l’histoire des Mérovingiens par cœur et hésite à choisir son roi préféré entre Clovis et Dagobert. Sur la terre du premier roi de la dynastie, l’enracinement s’opère et entraîne un sentiment d’appartenance à tout ce qui peut ressembler à un groupe, une famille.

    En plus des classes réduites, les élèves de la primaire au collège sont divisés en équipe. Les troisièmes sont chefs et les quatrièmes seconds. Lors du rassemblement de lancement de journée, tous se tiennent en rectangle devant les enseignants et les éducateurs. Un cri par équipe, puis un cri d’école et la journée commence. S’il fallait détailler la pédagogie globale de l’établissement, Pierre-François Chanu répondrait : « On prend ce qui fonctionne, de l’école traditionnelle à la pédagogie de Maria Montessori, on crée autour de ce qui nous paraît être le mieux pour les enfants. » Quoi qu’il en soit, le scoutisme a pris sa place et a su inspirer le projet fraternel de la fondation.

    Mais cet esprit de camaraderie ne serait rien sans une once de compétition. Lors du déjeuner, deux filles de la même classe de quatrième débattent à table de qui, entre Jeanne d’Arc et Jeanne Hachette, est la plus “stylée”. Surprenant, jusqu’à ce qu’elles expliquent être chacune membre de l’une des deux équipes qui portent les noms respectifs des deux héroïnes. L’esprit de cocarde n’a pas d’échelle.

    Lorsqu’il s’agit de parler de leur établissement, les élèves n’hésitent pas à s’exprimer. « Cette école a changé ma vie » , nous dit Julie (le prénom a été modifié). Longtemps tétanisée par l’école et la prise de parole en public, la collégienne s’est finalement révélée lors de l’atelier d’art oratoire. Suffisant pour se sentir redevable envers l’établissement, et ses camarades de classe ne sauraient la contredire. Meilleur collège du monde pour certains, ou meilleur de France pour les plus mesurés. Avec le déclic vient la reconnaissance. Entre ceux qui avaient peur d’aller à l’école, ceux qui ne savaient pas lire à l’entrée au collège et ceux dont les anciens enseignants désespéraient de la progression, le Cours Clovis a su panser les plaies et protéger ses élèves du décrochage tant redouté.

    Du Lidl au château de la ville

    Plusieurs fois par semaine, un temps est consacré à un atelier bricolage pour permettre de prendre l’air. Les élèves troquent leurs uniformes pour le bleu de travail et rejoignent le château de La Fère. Moyen pour les adeptes du travail manuel de révéler leurs compétences et de dépoussiérer cet endroit qui a fait la fierté de la ville, lieu de naissance d’Antoine de Bourbon, père d’Henri IV, et ancienne école d’artillerie dans laquelle – selon le roman local transmis par Jean-Baptiste Nouailhac – Napoléon a fait ses classes. Seulement le plan Armées 2000 de l’ancien ministre de la Défense Jean-Pierre Chevènement a poussé les militaires à quitter leurs appartements à partir de 1993, date à laquelle le château perd petit à petit de son attrait, avant d’être finalement laissé à l’abandon à partir de 2012.

    Depuis sa fenêtre, Ginette, la sacristaine de la commune, voit le château renaître, elle qui est arrivée à La Fère en 1955 avec son époux. La ville était belle, les rues vivantes, les églises pleines. Le départ des militaires endort progressivement la commune dans la mollesse et le déclassement. Les commerces ferment et les gens s’en vont. « Ça a été un vrai désespoir pour nous de voir la ville se transformer, devenir triste, il n’y a plus d’animation », nous confie-t-elle, impatiente de voir des dizaines d’enfants en uniforme réveiller les murs des anciens appartements militaires de La Fère. Symbole de la réussite et de l’évolution de ce projet ambitieux, l’école y transférera bientôt ses locaux. Passer d’un vieux supermarché au château de Poudlard incarne bien la quête d’excellence du projet.

    À l’époque, les Laférois accouraient en bas de chez eux pour regarder les officiers en bel uniforme défiler dans les rues. Aujourd’hui, la ville cherche une nouvelle attraction et l’a peut-être trouvée. Le vendredi en fin d’après-midi, quand les enfants amènent les couleurs et entonnent la Marseillaise pour clore la semaine, il y a, de l’autre côté du portail du Lidl, des riverains qui s’arrêtent, s’étonnent et poursuivent leur route, et puis il y a ceux qui s’arrêtent et chantent avec eux.

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    France24 - World

    Mariupol deputy mayor describes scenes of horror in embattled city

    Issued on: 22/03/2022 - 17:20

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    Two "super powerful bombs" rocked the city of Mariupol on Tuesday as Ukrainian authorities made a fresh attempt to rescue civilians from the besieged port city, which has suffered relentless shelling since Russia's invasion began almost a month ago. FRANCE 24 spoke to Deputy Mayor Sergei Orlov about the horrors civilians are having to face. 

    “Russia doesn’t want to allow Ukrainian citizens to evacuate to the Ukrainian side,” said Mariupol's Deputy Mayor Sergei Orlov. "They do all their best to evacuate them to Russia, to push them, to shell their houses ... It's criminal... It's war crimes..." 

    The plight of Mariupol, a city of 400,000 before the war, has been the most urgent humanitarian emergency since Russia invaded Ukraine nearly a month ago. Hundreds of thousands of residents are believed to be trapped inside under near constant shelling, with no access to food, water, power or heat.

    Asked if the Mariupol citizens evacuated to Russia are safe, Orlov said, "I don't think they're safe because [there is] a lot of information that Russia ... took their passports, Russia gives them way to Russian cities that are not near to Ukraine, so It's different cities even in Siberia and all over Russian territory... I don't think it's safe because these people do not want to evacuate to Russia."

    Click on the video player above to watch the full video.

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    ‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

    As it happened

    EU accuses Russia of committing ‘massive war crime’ in Ukraine’s Mariupol

    WAR IN UKRAINE

    As it happened: Russia forces encircle Kyiv and continue Mariupol siege

    France24 - Monde

    Invasion de l’Ukraine : Odessa, le néon de la guerre

    Publié le : 07/03/2022 - 18:37

    Sébastian SEIBT Suivre

    Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a prévenu dimanche que la prochaine cible de l’armée russe pourrait être la ville d’Odessa, les spécialistes des chaînes d’approvisionnement craignent que cela pourrait entraîner le début d’une nouvelle pénurie de semi-conducteurs. Car cette ville du sud de l’Ukraine est considérée comme la capitale d’un élément crucial pour fabriquer ces puces informatiques : le gaz néon purifié.

    "Les bombardements s’intensifient de jour en jour", s’alarme dimanche 6 mars Larisa Bondarenko, qui habite Odessa, dans le sud de l’Ukraine. "Le président Volodymyr Zelensky a dit que notre ville serait la prochaine cible de l’armée russe. Je ne peux pas demander aux employés de revenir travailler dans ces conditions. Ils sont un peu comme ma famille", ajoute cette femme qui est la directrice du développement de la société Cryoin.

    Son entreprise fournit un produit très spécifique et demandé dans le monde : le gaz néon purifié. Mais depuis le début de la guerre, le 24 février, Cryoin a arrêté sa production par mesure de sécurité, faisant resurgir le spectre de nouvelle pénurie de semi-conducteurs.

    Héritage de l’ère soviétique

    "La guerre en Ukraine pourrait entraîner une nouvelle crise dans le secteur des puces informatiques", a averti le site Wired fin février. "Les fabricants de semi-conducteurs doivent trouver une alternative à l’Ukraine", soutient le Washington Post. "L’invasion en Ukraine risque d’aggraver le chaos généré par la pandémie de Covid-19", craint pour sa part le New York Times.

    Quel rapport entre un obscur gaz et les puces qui font tourner nos smartphones, équipent les voitures modernes et se retrouvent dans à peu près tous les équipements électroniques modernes ? "C’est un élément crucial dans le processus de fabrication des puces informatiques", explique Jan-Peter Kleinhans, responsable des questions de technologie et géopolitique de la Stiftung Neue Verantwortung (Fondation pour une nouvelle responsabilité), un cercle de réflexion allemand, contacté par France 24.

    Concrètement, la gravure des circuits sur les semi-conducteurs est impossible sans néon purifié. Ce gaz est utilisé dans le processus de lithographie extrême ultraviolet qui sert dans la fabrication des circuits "de 180 nanomètres et plus petit, ce qui représente la part du lion de tous les semi-conducteurs produits", souligne Techcet, le cabinet américain de référence sur les problématiques des semi-conducteurs, contacté par France 24.

    Ce gaz, purifié à 99,99 %, remplace l’oxygène dans les tubes de gravure, ce qui permet d’éviter que des impuretés ne viennent se glisser dans les circuits des puces durant la lithographie.

    Mais rares sont les sociétés qui fournissent ce néon purifié. Odessa, en Ukraine, a longtemps été la capitale mondiale de cette production. Une spécialité qui remonte à l’ère soviétique : les usines russes fabriquaient l’acier, et les gaz qui résultaient de ce processus étaient envoyés en Ukraine où ils étaient purifiés.

    Après la chute de l’URSS, cette répartition des tâches a persisté. Grâce au gaz fourni par les Russes, une poignée d’entreprises ukrainiennes assurait près de 70 % des besoins mondiaux en néon purifié en 2014.

    L'essor de la Chine

    Après l’annexion de la Crimée cette même année, les prix de ce très précieux gaz ont été multipliés par six, entraînant l’une des plus importantes pénuries de semi-conducteurs… avant celle créée par l’arrêt du commerce mondial dû à la pandémie de Covid-19.

    Depuis lors, la prolifération des "objets intelligents" – des smartphones aux réfrigérateurs et voitures connectés – n’a fait qu’accroître la pression exercée sur les fournisseurs ukrainiens. D’autant plus qu’il n’y a pas non plus eu multiplication des entreprises spécialisées dans la purification du gaz néon en Ukraine. "Nous sommes les principaux exportateurs et fournissons des clients aux États-Unis, au Japon, en Corée du Sud ainsi qu’en Europe. Il y a encore un autre fournisseur important à Marioupol, mais qui est aussi à l’arrêt depuis le début de l’invasion", détaille Larisa Bondarenko.

    Pour évaluer le risque que l’invasion russe de l'Ukraine fait peser sur le très stratégique secteur des semi-conducteurs, "il faut savoir si les acheteurs de ce gaz ont su diversifier leurs sources d’approvisionnement après la crise de 2014", souligne Jan-Peter Kleinhans.

    Une question sur laquelle les avis divergent. Pour Techcet, l’Ukraine n’assure plus que la moitié environ des besoins en néon pour la fabrication des semi-conducteurs, tandis que le reste provient dorénavant de "la Chine, et aussi un peu des États-Unis et d’Europe", affirment les analystes de ce cabinet. "Nous estimons que c’est entre 50 % et 70 %", soutient pour sa part Olivier Perrin, spécialiste des questions d’énergie et d’industrie pour la branche stratégie du cabinet d’audit et de conseil Deloitte, contacté par France 24. Pour lui, la réelle diversification n’a pas empêché l’Ukraine de rester la principale source d’approvisionnement pour des industries qui veulent toujours plus de gaz néon.

    Ensuite, le risque d’une pénurie n’est pas pour tout de suite. Essentiellement grâce aux stocks. Mais ils ne sont pas éternels. Entreposer ces gaz nécessite de prendre toute une série de précautions spécifiques "pour s’assurer que le matériau reste de premier ordre", soulignent les analystes de Techcet. C’est donc un choix coûteux que "les fabricants de puces ne veulent pas avoir à payer" trop longtemps, ajoutent ces experts. Autrement dit, les stocks s’épuiseront d’ici quelques mois.

    La guerre après la pandémie

    Larisa Bondarenko confirme à France 24 que Cryoin pourrait encore faire face aux commandes "si la situation venait à s’améliorer bientôt". "Nous sommes restés en contact avec nos fournisseurs russes qui sont prêts à nous livrer dès que les frontières rouvrent. On aurait alors la capacité d’augmenter notre production afin d’honorer nos clients", affirme-t-elle.

    Elle n’est cependant pas très optimiste. Les bombardements risquent en effet d’endommager les infrastructures à Odessa, comme les installations portuaires vitales pour les exportations. Il y a, en outre, "la question de la mobilisation des employés qui pourraient tous avoir à prendre les armes", rappelle-t-elle.

    Selon des analystes joints par France 24, si les Russes parviennent à prendre Odessa, le président Vladimir Poutine pourrait aussi être tenté d’utiliser le gaz néon comme élément de négociation. L’arme du gaz et du pétrole est bien connue pour faire pression ; les installations de purification du gaz néon pourraient devenir un autre levier pour Moscou.

    Le risque est d’autant plus à prendre au sérieux que le monde commençait à entrevoir la fin des problèmes d’approvisionnement liés à la pandémie. Dans ce contexte, "il y a une forte hausse de la demande de semi-conducteurs et les carnets de commande sont pleins. Toute perturbation de l’approvisionnement d’un des composants de la chaîne peut avoir un impact négatif sur la production des puces dans les six à douze mois à venir", estime Techcet.

    Mais tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. "Les premiers affectés seront les clients européens", assure Olivier Perrin. La Chine a les moyens d’augmenter sa production de gaz néon purifié, mais va, d’après cet expert, servir en priorité ses sociétés nationales avant de vendre le surplus au reste du monde. Même les États-Unis ont quelques producteurs qui peuvent monter en régime pour limiter l’impact d’un arrêt de l’approvisionnement par l’Ukraine… contrairement à l’Europe.

    La pandémie aura montré au monde que nos sociétés ultraconnectées dépendent d’une chaîne d’approvisionnement complexe et fragile. L’invasion de l’Ukraine risque d’enfoncer le clou en démontrant que le bien-être des consommateurs occidentaux, accros à leur iPhone ou fiers de conduire une Tesla, dépend aussi d’un gaz dont ils n’ont probablement jamais entendu parler et qui est purifié dans une zone de conflit.

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    L’usage de bombes à sous-munitions, un crime de guerre qui peut mener la Russie devant la CPI ?

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    En images : en jaune et bleu, le sport rend hommage à l'Ukraine

    France24 - Monde

    Les réseaux sociaux au cœur de la bataille ukrainienne

    Publié le : 04/03/2022 - 19:08

    Guillaume GRALLET Suivre

    La guerre de l'information est aussi celle de l'influence qui se démontre en ligne. Aperçu dans #Tech24.

    Suppression de comptes, propagande relayée par des activistes dont le visage a été imaginé par l’intelligence artificielle ou encore faux commentaires sur des sites de restaurants : l'affrontement qui se déroule au sol et dans le ciel prend aussi la forme d'une bataille d'influence qui se joue sur les réseaux sociaux.

    Ces plateformes, d'où sont lancés des appels à la cyberrésistance, permettent aussi l'échange d'informations par "Osint" ("open source intelligence"), une méthode open source permettant de repérer des ennemis mais qui peut se retourner contre les auteurs des publications.

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    France24 - Monde

    Tennis : à 25 ans, la numéro 1 mondiale Ashleigh Barty prend sa retraite

    Publié le : 23/03/2022 - 05:07

    FRANCE 24 Suivre

    À seulement 25 ans, l'Australienne Ashleigh Barty, numéro 1 mondiale de tennis et trois titres du Grand Chelem en poche, tire sa révérence au plus haut de sa gloire. Dans une vidéo publiée mercredi, elle s'est dite "absolument épuisée".

    La numéro 1 mondiale de tennis Ashleigh Barty a créé la surprise en annonçant sa retraite à seulement 25 ans, mercredi 23 mars, dans un message vidéo.

    "Aujourd'hui est une journée difficile et remplie d'émotion pour moi parce que j'annonce ma retraite du tennis", a déclaré l'Australienne sur Instagram. "Je suis tellement heureuse, et je suis tellement prête et je sais juste maintenant dans mon cœur qu'en tant que personne, c'est la bonne décision", dit-elle, en larmes, aux côtés de son ancienne partenaire de double Casey Dellacqua.

    A career that has inspired the world 💙Thank you @ashbarty, for everything. We wish you the best in your retirement, and we’ll always be here cheering you on for the next chapter.Forever a champion 🏆 pic.twitter.com/eMv9ABhKB8

    March 23, 2022

    Numéro un mondiale depuis 2019, elle a remporté trois titres du Grand Chelem en simple, à Roland-Garros en 2019, puis à Wimbledon en 2021 et à l'Open d'Australie cette année. Elle était devenue en janvier la première championne locale en 44 ans à remporter l'Open d'Australie, rejoignant le club exclusif des couronnées du Grand Chelem sur trois surfaces différentes.

    "J'ai tout donné"

    "Le succès pour moi, c'est savoir que j'ai tout donné, tout ce que je pouvais. Je suis comblée, je suis heureuse, et je sais combien de travail il faut pour donner le meilleur de soi-même", a dit la triple championne du Grand Chelem. "C'est juste que je n'ai plus ça en moi. Je n'ai plus l'énergie physique, la volonté émotionnelle et tout ce qu'il faut pour se dépasser au plus haut niveau", a-t-elle poursuivi, ajoutant être "absolument épuisée".

    "Je suis tellement reconnaissante pour tout ce que le tennis m'a donné, il m'a donné tous mes rêves et plus encore", a ajouté la championne. "Mais je sais que le moment est venu pour moi de m'éloigner, de poursuivre d'autres rêves et de poser les raquettes."

    "Merci d'avoir été une incroyable ambassadrice pour ce sport et pour les femmes du monde entier", a tweeté la Women's Tennis Association (WTA). "Tu nous manqueras beaucoup, Ash".

    For every young girl that has looked up to you.For every one of us that you've inspired.For your love of the game.Thank you, @ashbarty for the incredible mark you've left on-court, off-court and in our hearts 💜 pic.twitter.com/6wp9fmO439

    March 23, 2022

    Avec AFP

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    Les visages de Nick Kyrgios, tennisman talentueux et tempétueux

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    Open d'Australie : Rafael Nadal remporte son 21e tournoi du Grand Chelem, un record

    France24 - Monde

    Quentin Fillon Maillet, biathlète : "Mon bonheur, c'est de réussir dans mon sport"

    Publié le : 23/03/2022 - 08:00

    Pauline PACCARD Suivre

    Quentin Fillon Maillet vient de boucler en Norvège une saison phénoménale en remportant le titre de meilleur biathlète mondial, quelques semaines seulement après avoir décroché cinq médailles olympiques à Pékin, dont deux en or. Une consécration pour ce Jurassien de 29 ans qui s'est longtemps demandé s'il allait atteindre la première place dans son sport. Il revient pour France 24 sur ce rêve devenu réalité et sur le bonheur qu'il trouve dans le succès et dans la préparation qui mène aux titres.

    JO-2022: Shaun White 4e pour ses adieux au snowboard, Roeiseland titrée sur le sprint en biathlon

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    France24 - Monde

    JO de Paris-2024 : la moitié des billets seront vendus à 50 euros ou moins

    Publié le : 22/03/2022 - 07:51

    FRANCE 24 Suivre

    La stratégie de billetterie pour les JO de Paris-2024 a été dévoilée lundi par le comité organisateur. Celle-ci prévoit notamment une moitié des billets à la vente à 50 euros et moins au cours de l'année 2023, une manne financière indispensable pour boucler un budget de 4 milliards d'euros. Au total, plus de 13 millions de billets seront disponibles à la vente, pour les JO et les paralympiques.

    Les organisateurs des JO de Paris-2024 ont dévoilé, lundi 22 mars, leur stratégie de billetterie, proposant notamment une moitié des billets à la vente à 50 euros et moins, au cours de l'année 2023, une manne financière indispensable pour boucler leur budget de 4 milliards d'euros.

    Après avoir dévoilé en décembre, à grand renfort de visuels, une cérémonie d'ouverture inédite hors-stade entièrement sur la Seine, dont la facture n'a pas encore été affichée, le comité d'organisation (Cojo) s'est penché sur la billetterie.

    Bien sûr, le scénario pandémique rode toujours, après le huis clos à Tokyo, et très peu de spectateurs à Pékin. Il y a un an, le patron du Cojo, Tony Estanguet, avait confié aux parlementaires que le comité travaillait sur plusieurs modèles pour cette raison.

    Plus de 13,4 millions de billets seront disponibles à la vente : 10 millions pour les JO et 3,4 millions pour les paralympiques. Tout sera vendu en 2023, via un système de tirage au sort (inscription dès décembre 2022) qui générera des créneaux d'achats en février et en mai, puis fin 2023.

    >> À lire sur France24.com : Paris-2024 : des sites olympiques conçus pour laisser "un héritage social"

    "Tarifs accessibles"

    Niveau tarif, un million de billets olympiques, sera vendu à 24 euros et ce pour tous les sports. Et 50 % des billets olympiques seront vendus à 50 euros et moins.

    Pour le patron du Cojo, Tony Estanguet, l'idée est d'avoir des "Jeux ouverts au plus grand nombre, populaires, fédérateurs", avec "un grand volume de billets à des tarifs accessibles, pour tous les sports".

    Le budget du Cojo, qui s'établit désormais à près de 4 milliards d'euros, repose sur les recettes de sponsoring, celles de la billetterie et une contribution du Comité international olympique (CIO). Côté sponsors, le tour de table – 1,1 milliard d'euros – n'est pas encore bouclé.

    Le délégué interministériel aux JO, Michel Cadot, a récemment accordé un satisfecit au Cojo : "sur le plan de l'avancée en terme de respect du calendrier […] comme sur le plan budgétaire, les dossiers sont très correctement maîtrisés", a-t-il expliqué à l'Assemblée.

    Après la révision de 2020, qui avait débouché sur 300 millions d'économies, les dépenses et les recettes vont être une nouvelle fois passées au peigne fin. La prochaine révision budgétaire est en effet prévue pour la fin 2022.

    L'exécutif a demandé aux organisateurs de saisir son comité d'audit pour passer en revue le budget d'ici à l'été. D'autant que le Cojo pourrait voir ses prévisions percutées par le contexte inflationniste ou par d'éventuelles conséquences économiques liées à la guerre en Ukraine.

    Parallèlement, les organisateurs gèrent d'autres questions sensibles, comme celle du relais de la flamme. Plus d'une dizaine de départements ont publiquement refusé le ticket d'entrée à 150 000 euros hors taxes pour le passage de la flamme, le jugeant prohibitif.

    Le Cojo insiste sur le fait qu'il ne gagne pas d'argent avec l'opération et qu'il en prend en charge une partie. Tous les départements n'ont pas encore répondu. 

    Colère du côté du basket

    Certains sites d'épreuves font aussi parler d'eux. 

    Après le site du tir à La Courneuve, en bonne voie pour rester là, c'est désormais le site des épreuves de qualifications de basket, un des halls du Parc des Expos de la porte de Versailles, qui fait beaucoup parler, en particulier sur Twitter. 

    "Comment peut-on accepter de voir le basket, le sport co' le plus populaire aux JO être envoyé dans le parc des expo ?", s'est insurgé la semaine dernière Evan Fournier, vice-champion olympique avec l'équipe de France à Tokyo.

    Comment peut-on accepter de voir le basket, le sport Co le plus populaire aux J.O être envoyé dans le parc expo ? Plafond trop bas, salle pas adaptée. @Jpsiutat on ne peut pas laisser passer ça !!! Je crois rêver! pic.twitter.com/AAhGsaOjAp

    March 16, 2022

    "Certes ce ne sont sans doute pas les standards d'une salle de NBA, mais c'est aussi ce qu'on aime aux Jeux olympiques, avoir une 'horizontalité' entre tous les sports", a répondu le quintuple champion olympique de biathlon, désormais membre de la commission des athlètes du CIO, Martin Fourcade. De son côté, le Cojo explique que des réunions sont en cours avec la fédération internationale de basket pour trouver des "solutions techniques" pour l'aménagement de la salle. 

    Mais tout cela n'a pas apaisé le basketteur qui a essayé d'entraîner le handball, qui jouera à Lille, dans son combat : "Sérieusement je suis handballeur, on me dit que je vais vivre les Jeux Olympiques @Paris2024 à Lille. JE PÈTE UN PLOMB. C'est une honte. Faut pas vous laissez faire. Combien de médailles d'or vous avez ramené à la France ? Quel manque de respect." 

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    Paris-2024 : des sites olympiques conçus pour laisser "un héritage social"

    Paris-2024 : une cérémonie d'ouverture inédite et grandiose sur la Seine

    JEUX OLYMPIQUES

    Le drapeau olympique est arrivé à Paris, le compte à rebours pour les Jeux 2024 est lancé

    France24 - Monde

    RD Congo : quand la pollution provoque des coupures d'électricité

    Publié le : 22/03/2022 - 17:34Modifié le : 22/03/2022 - 17:36

    Laura MOUSSET Suivre

    À l'extrémité sud du lac Kivu, la plus grande centrale hydroélectrique de l'est de la République démocratique du Congo subit les conséquences de la pollution. Une nappe de déchets plastiques se forme en permanence sur le barrage de Ruzizi, au point de bloquer les installations. Depuis fin janvier, un des quatre groupes de la centrale, endommagé par les déchets, est à l'arrêt, entraînant des coupures d'électricité dans plusieurs localités de la région.   

    France24 - World

    Four killed in knife attack in southern Israel

    Issued on: 22/03/2022 - 18:39

    NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

    A man wielding a knife stabbed several people and ran over another in southern Israel on Tuesday, with the prime minister promising a crackdown on "terrorists" after the incident which left four dead.

    The unrest at a gas station and outside a shopping centre in the southern city of Beersheba began shortly after 4:00 pm (1400 GMT), police and emergency medical responders said. 

    After arriving at the gas station, the assailant left his car and "stabbed a woman", according to police. 

    He then returned to his car and rammed it into a 60-year-old man on his bicycle outside the shopping centre. 

    The suspect then left his car again and began stabbing others around the shopping centre, according to police and the Magen David Adom emergency medical response organisation. 

    Police said that "civilians who were at the scene fired (at the suspect) and neutralised him," without specifying the suspect's condition. 

    An MDA spokesman told AFP that four people had been killed. 

    Prime Minister Naftali Bennett's office said he held "a consultation with the minister of internal security and the commissioner of the police" following the attack. 

    He later praised those who shot the alleged assailant, saying they "showed resourcefulness and courage and prevented further casualties". 

    "Security forces are on high alert. We will work hard against terrorists. We will pursue them as well and those who help them," the Israeli premier tweeted.  

    Hamas, the Palestinian Islamist group that controls the Gaza Strip, released a statement that did not claim the attack but blamed it on Israel's treatments of Palestinians.

    Speaking to a Hamas-controlled radio station, group spokesman Hazem Qassem said the "operation is a response to the policy of ethnic displacement practiced by Israel against our Palestinian people inside the occupied territories".

    Stabbing and car-ramming attacks, often by lone Palestinian assailants, are common in Israel. 

    But its southern region, including Beersheba, have recently been spared such violence, with much of it instead concentrated in Israeli-annexed east Jerusalem or the occupied West Bank. 

    Recent unrest in the south has involved clashes between Israel's Bedouin community -- part of Israel's 20 percent Arab minority -- and security forces.

    There were no immediate details from police on any possible affiliations of the presumed attacker. 

    (AFP) 

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    Organised crime on the rise in Israel

    Israeli missile strikes near Damascus kill two, says Syrian state media

    Reporters

    Anger mounts in West Bank at increasingly under-fire Palestinian Authority

    Opex 360

    Thales et CS Group fourniront les systèmes de lutte anti-drones du programme PARADE

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

    Ces dernières années, le ministère des Armées, que ce soit via la Direction générale de l’armement [DGA] ou l’Agence de l’innovation de Défense [AID], a lancé plusieurs projets visant contrer la menace des ABIEDs [pour air-borne improvised explosive devices], c’est à dire des drones rudimentaires piégés, voire des munitions rôdeuses.

    Ainsi, confié en 2017 à CS Group, le programme MILAD [Moyens mobiles de Lutte Anti-Drones] s’est concrétisé avec la livraison de 18 systèmes de détection et de neutralisation ainsi que environ 80 fusils brouilleurs Nerod. Pour protéger ses convois, l’armée de Terre entend adapter ce système dans le cadre du projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone]. L’armée de l’Air & de l’Espace mise sur BASSALT, destiné à protéger les sites sensibles contre les drones potentiellement hostile. De son côté, la Marine nationale va expérimenter, à bord de ses navires, HELMA-P, une arme laser développée par CILAS et dont les premiers essais [à terre] ont été très encourageants.

    D’autres projets, portés par l’AID, sont en cours. Comme celui visant à mettre au point un « drone intercepteur de drones » encore comme celui qui, appelé Deeplomatics, consiste à déployer un réseau de surveillance dont le fonctionnement repose sur des algorithmes d’intelligence artificielle.

    Mais l’un des programmes les plus importants en matière de lutte est anti-drones [LAD] est PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones], pour lequel, en mai 2021, la DGA a lancé un appel d’offres d’une valeur estimée à 350 millions d’euros [hors TVA], pour la livraison de six systèmes.

    « Le marché vise à fournir des systèmes de lutte anti-drones aériens [micro-drones et mini-drones] et à en assurer le maintien en condition opérationnelle et de sécurité. Ces systèmes pourront être déplacés par voie routière, maritime et aérienne d’un site à un autre et assureront une protection permanente et à 360° des sites sur lesquels ils seront déployés, en France et sur des théâtres d’opérations extérieures », indiquait l’avis de marché.

    « Détection, caractérisation, identification automatiques et neutralisation seront assurées par ces systèmes, par tous les temps, jour et nuit, contre des drones émetteurs ou non d’ondes électromagnétiques. Chaque système comprendra au moins un système C2 [commandement et contrpole, ndlr] évolutif, un radar, un goniomètre, un système optronique et un système de brouillage. Les premiers systèmes seront livrés au plus tard fin 2022 », y était-il encore précisé.

    Et, selon une information d’Intelligence Online, confirmée par le quotidien Les Échos, ce marché a été attribué au tandem formé par Thales et CS Group, aux dépens, notamment, d’Airbus et d’Indra. L’annonce n’a pas encore été faite officiellement. D’après le journal économique, le système proposé par les deux industriels se serait imposé « haut la main » lors d’une démonstration effectuée dans la rade de Toulon, en novembre 2021.

    Le contrat « PARADE » est le second qu’ont obtenu Thales et CS Group auprès du ministère des Armées depuis le début de cette année. Pour rappel, les deux industriels ont été choisi en janvier pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des principaux composants du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCOOA], dans le cadre du projet VASSCO [VerticAlisation du Soutien du SCCOA], doté de 1,5 milliard d’euros.

    Opex 360

    Les États-Unis livrent à Kiev des armes soviétiques récupérées après la Guerre Froide à des fins de renseignement

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

    Alors qu’ils ont incité plusieurs pays de l’Otan à céder leurs systèmes de défense aérienne d’origine soviétique [ou russe] aux forces ukrainiennes pour aider à repousser l’invasion russe, les États-Unis ont visiblement l’intention de garder certains de ceux qu’ils ont récupérés dans le cadre d’un programme confidentiel mené après la Guerre Froide.

    En effet, dans un article publié en janvier 1995, le quotidien Le Monde raconta comment le Pentagone avait réussi, quelques semaines plus tôt, à mettre la main sur un système complet de défense aérienne S-300 PMU russe en parfait état de fonctionnement.

    L’affaire avait été rondement menée par la société BDM International, alors dirigée par Franck Carlucci, qui fut le dernier secrétaire à la Défense du président Ronald Reagan. Dans le détail, ce S-300 PMU [code Otan : SA-10 Grumble] avait été récupéré en Biélorussie, pour la « modique » somme de 6 millions de dollars [d’autres sources parlent d’un montant beaucoup plus élevé, ndlr].

    Un avion-cargo Antonov-124 l’avait ensuite livré à l’Arsenal de Redstone [Alamaba], un établissement abritant l’Army’s Aviation and Missile Command ainsi qu’une antenne de la Defense Intelligence Agency [DIA – renseignement militaire américain]. Le but? Décortiquer ce S-300 afin d’en connaitre les moindres secrets et élaborer ensuite des contre-mesures pour le rendre moins efficace, voire inopérant.

    D’autre équipements militaires d’origine soviétique furent récupérés pour les besoins du renseignement américain, dont des véhicules tactiques de défense aérienne « 9K33 OSA » [code Otan : SA-8 Gecko], capable de repérer et de détruire des aéronefs volant à plus de 5000 mètres d’altitude. Évidemment, de tels systèmes seraient plus utiles en Ukraine [qui en dispose déjà] qu’aux États-Unis.

    Aussi, d’après le Wall Street Journal, l’équipement militaire soviétique jusqu’alors conservé à l’Arsenal de Redstone a été en partie expédié en Europe, à bord d’avions C-17 Globemaster III, pour ensuite être livré aux forces ukrainiennes. Mais le quotidien économique précise qu’il n’est pour le moment pas question que le S-300 récupéré en 1994 quitte le territoire américain. Cela dit, il y a peu de chance qu’un seul système puisse changer le cours des évènements.

    « Nous continuons à travailler avec nos alliés et partenaires clés pour apporter une nouvelle assistance, dont des systèmes antiaériens d’origine soviétique ou russe avec leurs munitions nécessaires, afin que les forces ukrainiennes puissent les utiliser », a assuré un responsable américain, cité par le Wall Street Journal.

    Photo : Ştefan CiocanCC BY-SA 3.0

    France24 - World

    Michelin Guide applauds 'resilience' and 'creative power' of French food scene

    Issued on: 22/03/2022 - 20:59

    NEWS WIRES

    The Michelin Guide launched its 2022 edition on Tuesday, celebrating an increasingly green and diverse French food scene, as well as its resilience as it emerges from two difficult years of pandemic. 

    Expected each year with apprehension by chefs and gourmets, the famous red book revealed this year's winners in Cognac in southwest France, the first time in its 122 years the ceremony has taken place outside Paris

    Two restaurants were awarded the highest distinction of three stars.

    Arnaud Donckele, 44, known for his extraordinary sauces, shot straight to the top ranking for his new restaurant Plenitude in the Samaritaine department store in Paris. 

    Husband-and-wife team Dimitri and Marielle Droisneau also joined the top rank for their Mediterranean restaurant, La Villa Madie, in Cassis, near Marseille, which judges praised for its "poetic home-style cuisine". 

    "With 49 restaurants promoted this year, included two three-star restaurants, we see that it is more than just resilience -- that the French gastronomic scene is showing incredible vitality and creative power," the guide's director Gwendal Poullennec told AFP.

    Much focus in recent years has been on more minimalist, sustainably sourced cooking, which the guide has been rewarding with 'green stars' since 2020. 

    There are now 87 green star restaurants in France, with six new additions in the new guide. 

    Back to business

    Last year's ceremony, in the midst of a months-long shutdown caused by the pandemic, was a low-key affair with only one chef -- Alexandre Mazzia -- promoted to three stars. 

    But this year marked a rejuvenation, with a maskless crowd packing out the theatre in Cognac, a small town with a huge international reputation for its namesake spirit. 

    Controversies have long swirled around the Michelin Guide and the pressure it places on chefs. 

    In 2020, foodies were shocked when the Auberge du Pont de Collonges -- the oldest three-starred restaurant in the world -- was downgraded following the death of legendary chef, Paul Bocuse.

    A year earlier, Marc Veyrat became the first to sue the guidebook, after losing the third star of his Alps restaurant La Maison des Bois just a year after it was awarded. 

    He lost the case and said he never again wanted to see a Michelin inspector in his restaurants.

    Poullennec said demotions were vital if the guidebook was to "remain relevant to customers."

    Judging by the tears and emotion onstage in Cognac, the guidebook continues to be a major source of motivation for chefs and their teams.  

    France is currently in a new golden age for cuisine after a long period in which it was accused of growing stale and lazy.

    The past 15 years have seen an influx of young chefs more open to global influences and new approaches, said Paris-based food writer Lindsey Tramuta.

    "Michelin is still very important for chefs and owners. If it motivates their kitchen staff and team, and brings more diners and curiosity, then it has value," she said.

    Created in 1900 by tyre manufacturers Andre and Edouard Michelin as a guide for motorists, it now has editions across Europe, Asia, North and South America. 

    In March, it announced it was suspending operations in Russia due to the war, just a few months after launching its first guide in Moscow. 

    (AFP)

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    Michelin Guide to unveil 2022 edition celebrating 'resilience' in the face of Covid

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    French chef Éric Pras whips up a storm for a festive Michelin-starred meal

    Legendary chef Paul Bocuse's restaurant loses its third Michelin star

    Opex 360

    L’Allemagne est prête à fournir le « noyau » de la future force de réaction rapide européenne

    par Laurent Lagneau · 22 mars 2022

    Le 21 mars, le Haut réprésentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.

    « La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée. Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.

    L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.

    « Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.

    Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018. En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.

    Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.

    Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.

    Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération acccrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».

    « Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.

    Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.

    En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.

    « Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.

    A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».

    Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].

    France24 - World

    Macron calls for calm after Corsican nationalist Colonna dies following prison assault

    Issued on: 22/03/2022 - 23:00

    NEWS WIRES

    The French government called for calm in Corsica on Tuesday after the death of jailed nationalist figure Yvan Colonna raised fears of fresh violence on the Mediterranean island. 

    Colonna was attacked on March 2 by a fellow inmate at a prison in southern France where he was being held over the 1998 assassination of a senior French government official.

    News of his death -- which was announced late on Monday -- risks inflaming tensions after some of the worst rioting for years earlier this month in Corsica, where some see Colonna as a hero in the fight for independence.

    "The most important thing is that calm continues and that discussions carry on," French President Emmanuel Macron told France Bleu radio, promising that an investigation would determine how Colonna had been killed.

    "A man has died. It's a serious situation... we can't allow such things to happen in our prisons," he added.

    Marches were called on Tuesday in the island's main cities Bastia and Ajaccio, while candle-lit tributes and Corsican-language graffiti saying "Gloria a te" ("Glory to you") appeared on the streets.

    One of France's most prominent prisoners, 61-year-old Colonna was left in a coma after being beaten and strangled in prison in Arles by an Islamist extremist serving time for terror offences.

    "The family requests that its grief is respected and will be making no comment," Colonna's lawyer Patrice Spinosi told AFP on Monday evening, confirming that his client had died in a hospital in Marseille from his injuries.

    "We have to give the family time to mourn. But there is a lot of anger and sadness," Antoine Soulas, a student, told AFP on the sidelines of a march outside the local government office in Ajaccio on Tuesday.

    A criminal probe and an internal prison inquiry have been opened, while the government in Paris has made surprise concessions over the island's political status just a month from presidential elections.

    French Interior Minister Gerald Darmanin announced last week that the government could be prepared to offer Corsica autonomy, which helped police restore order after several nights of clashes.

    On Tuesday, Prime Minister Jean Castex' office announced that Colonna's accomplices Alain Ferrandi and Pierre Alessandri would be transferred to a prison on Corsica "by mid-April".

    Tensions

    Colonna was arrested in 2003 after a five-year manhunt that eventually found him living as a shepherd in the Corsican mountains.

    He was sentenced to life in prison for the assassination of Corsica's top regional official, Claude Erignac, who was gunned down in the street in 1998 while walking to a theatre.

    Colonna always denied being responsible, and had latterly campaigned through his wife to be transferred to Corsica to serve his sentence close to his family and sons.

    After rioting and widespread anger about the security failure in the prison in Arles, Darmanin visited Corsica last week and made the offer of political autonomy, which appeared to have eased tensions.

    The leader of Corsica's pro-autonomy regional council, Gilles Simeoni, welcomed his proposals as "important words that open up prospects, but they ought now to be extended and firmed up".

    The National Liberation Front of Corsica (FLNC), which carried out deadly attacks for decades before laying down its arms in 2014, warned earlier this month that it could resume its fight if Paris remained in a state of "contemptuous denial".

    Many Corsicans are frustrated that a reform of the island's status promised by Macron has been on ice since 2018. 

    Pro-autonomy activists want increased control over tax policy, hiring policies in local government to favour Corsicans, expanded use of the local language, as well as restrictions on mainlanders buying property on the island.

    The debate has intensified at a hugely sensitive moment, with France preparing for presidential elections in April and right-wing opponents of Macron warning about the risk of the island slipping from Paris's control.

    Negotiations

    Talks on autonomy for Corsica are set to begin in April and should be wrapped up by the end of this year, according to a memorandum agreed by Darmanin and Simeoni.

    French government spokesman Gabriel Attal underlined Tuesday the government's "red lines" -- that "Corsica remains a part of the republic and the fact that we will never accept that there are two categories of people in the republic".

    Colonna's killer, Franck Elong Abe, was in jail for terror-related offences after being arrested in Afghanistan. He has been charged over the attack.

    Prosecutors have said he attacked his fellow inmate after being angered by his "blaspheming" and alleged mocking of the prophet Mohammed.

    Investigators said Abe attacked Colonna while he was working out in the prison gym by pulling a bag over his head and strangling him.

    (AFP) 

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    French government floats Corsican ‘autonomy’ as unrest jolts election campaign

    Corsican nationalist Colonna dies nearly three weeks after assault in prison

    FEATURE

    Prison attack on Corsican nationalist reopens old wounds on restive French island

    Opex 360

    La Russie met un terme aux discussions sur un traité de paix avec le Japon

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

    À l’instar de la plupart des pays occidentaux, le Japon a infligé de lourdes sanctions à la Russie pour son invasion de l’Ukraine, dont une consistant à révoquer son statut de « nation la plus favorisée » à des fins commerciales. Dénonçant une action russe qui « secoue les fondations de l’ordre international », Tokyo a indiqué vouloir « coordonner ses efforts avec ceux de la communauté internationale, dont les États-Unis », ses plus proches alliés.

    En agissant de la sorte, le Japon envoie un message à la Chine, qui pourrait être tentée de suivre l’exemple de la Russie pour mettre la main sur les territoires qu’elle revendique alors qu’ils sont souverainenté japonaise, comme les îles Senkaku.

    Cependant, et par rapport aux autres pays ayant sanctionné Moscou, le cas du Japon est particulier dans la mesure où l’archipel n’a jamais signé de traité de paix avec l’Union soviétique [puis la Russie] depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, en raison d’un différend concernant les îles Kouriles.

    Celles-ci avaient été cédées au Japon par la Russie [impériale] à la faveur du traité de Shimoda, signé en 1855. Plus précisément, il s’agissait des îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri. Seulement, 90 ans plus tard, Staline les annexa pour le compte de l’Union soviétique, lors de la capitulation japonaise.

    Depuis, ces territoires, qui dépendent désormais de la région de Sakhaline, font régulièrement l’objet de tensions entre Moscou et Tokyo, d’autant plus que, au-delà de leurs ressources naturelles [soufre, matéreiaux polymétalliques, poissons], ils présentent un intérêt stratégique pour la marine russe dans la mesure où ils verrouillent l’accès de la mer d’Okhotsk.

    Le 7 mars, le gouvernement japonais a réaffirmé ses prétentions sur ces îles, appelées « territoires du nord » à Tokyo [et Kouriles du Sud à Moscou]. Ainsi, le Premier ministre, Kishida Fumio, a assuré que la souveraineté du Japon devait s’y appliquer. Puis, le lendemain, le chef de la diplomatie japonaise, Hayashi Yoshumasa, a déclaré que l’archipel était occupé « illégalement » par la Russie.

    Aussi, ce 21 mars, Moscou a fini par riposter aux sanctions et déclarations japonaises. « La Russie n’a pas l’intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué dénonçant la « position inamicale » de Tokyo.

    À noter également que Moscou a prévenu Washington que les relations russo-américaines se trouvent au « bord de la rupture », notamment après les propos du président américain, Joe Biden, à l’endroit du chef du Kremlin, Vladimir Poutine.

    Quoi qu’il en soit, le Japon peut s’attendre à une hausse de l’activité militaire russe et… chinoise près de ses frontières. Comme celle exercée en octobre dernier, quand une importante flottille composée de navires russes et chinois a fait le tour de l’archipel.

    Lors de son dernier point presse hebdomadaire [le 17 mars], le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde aux responsables japonais, après leurs déclarations au sujet des îles Kouriles.

    « En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques. Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes », a affirmé M. Zhao.

    « Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus. Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire », a-t-il conclu.

    France24 - World

    Turkish women want equal pay: Gender pay gap widens with financial crisis

    Issued on: 23/03/2022 - 11:20Modified: 23/03/2022 - 11:31

    Delano D'SOUZA Follow

    A social movement is creating shockwaves in Turkey. People have been taking to the streets, demanding salary rises, the right to unionise and equal pay between men and women. In a country where the economy is still suffering from record inflation and a weak lira, women are the hardest hit, particularly female blue collar workers. Our correspondents Shona Bhattacharyya, Ludovic de Foucaud and Hussein Assad report.

    Meanwhile, Ukraine's president says Jerusalem could be the right place to hold peace talks with Vladimir Putin. Volodymyr Zelensky made the suggestion in a video posted on Telegram. It came after he addressed the Knesset on Sunday and compared Russia's actions in Ukraine to the "final solution", Nazi Germany's plan to exterminate Jews. He thanked Israel for its role as mediator, but called on the country to pick a side.

    Finally, Nazanin Zaghari-Ratcliffe has spoken out after returning home to the UK. The British-Iranian aid worker was imprisoned for six years after she was accused of plotting to overthrow the regime. She was released after London agreed to settle a $400 million debt Britain owed to Iran for tanks in the 1970s. Zaghari-Ratcliffe has described herself as a pawn in the hands of two governments.

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    Valeurs Actuelles

    Le picard et le flamand pourront être enseignés dans les écoles des Hauts-de-France

    Moins connues que le breton ou le corse, le picard et le flamand occidental ont acquis leurs lettres de noblesse auprès de l’Éducation nationale, rapporte Le Parisien vendredi 21 janvier. Les deux langues régionales pourront donc désormais être enseignées dans les écoles des Hauts-de-France à partir de la rentrée prochaine. « C’est le résultat de dix-huit années de combat », se félicite auprès du quotidien Jean-Paul Couché, président de l’Institut de la langue régionale flamande (ILRF).

    La vraie langue des Ch’tis

    Le succès de Bienvenue chez les Ch’tis a pu faire oublier que l’on y parle en réalité le picard, avec quelques variantes. Ce patois est parlé dans presque tous les Hauts-de-France, à l’exception du Dunkerquois, soit un territoire habité par quelque six millions d’habitants. Le nombre de locuteurs est estimé à un million par l’Agence régionale de la langue picarde, ou Agince d’el région pour el langue picarde (ARLP). En France, la zone géographique de langue flamande est nettement plus petite et ne concerne « que » 800 000 personnes dans le nord-ouest de la région. Mais la langue étant parlée également en Belgique et aux Pays-Bas, le nombre de locuteurs est analogue.

    Reste désormais à mettre en place l’enseignement. « Nous demandons que des expérimentations soient menées à Aulnoy-lez-Valenciennes dans le Nord et à Roisel dans la Somme. Deux enseignants sont volontaires », explique au Parisien le directeur de l’ARLP. « Il s’agit maintenant de mettre au plus vite en place un conseil académique des langues régionales et une convention État-Région », juge de son côté Jean-Paul Couché.

    Hauts-de-France : les dernières actualités

    Pour le président des chasseurs de la Somme, interdire partiellement la chasse, c’est non

    A Creil, l’appel à la prière diffusé par haut-parleurs à l’extérieur de la mosquée

    Nord : un sexagénaire contraint de cohabiter avec des squatteurs pendant des mois

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Opex 360

    Haute intensité : Le ministère des Armées se veut rassurant au sujet de l’état des stocks de munitions

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

    Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.

    « Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».

    Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.

    Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].

    « Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.

    Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.

    « De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».

    Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.

    En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.

    Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».

    « Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.

    « Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.

    Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.

    Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».

    New York Times - World

    At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada

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    After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.

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    By Vjosa Isai

    MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.

    By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.

    Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.

    She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.

    She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.

    When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.

    By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”

    She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.

    Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.

    The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.

    No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.

    “A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”

    As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.

    “It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”

    Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.

    “Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”

    She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.

    But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.

    “I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”

    In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.

    Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.

    Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.

    “When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”

    She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.

    She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”

    The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.

    She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.

    Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”

    As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.

    “Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”

    Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”

    One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.

    Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.

    “Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”

    In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”

    Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.

    People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.

    Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”

    “If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”

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    France24 - Monde

    Inde : le défi de l'accès à l'eau potable pour tous

    Publié le : 22/03/2022 - 13:40Modifié le : 22/03/2022 - 13:45

    L'Inde est l'un des pays au monde où le stress hydrique est le plus problématique, rendant très difficile l'accès à l'eau pour une partie de la population. Les conséquences sont désastreuses, tant sur le plan sanitaire qu’économique et environnemental. Pour y remédier, le gouvernement du Premier ministre Modi a mis sur la table 45 milliards d’euros. Objectif : de l'eau potable pour tous d'ici 2024. Point d’étape, trois ans après son lancement, sur ce programme baptisé "Jal Jeevan Mission".

    Une émission préparée par Rebecca Martin 

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Forum mondial de l’eau au Sénégal : seulement un Africain sur quatre a accès à l’eau potable

    Inde : face à la pollution de l'air, New Delhi prend des mesures d'urgence

    Focus

    Inde : le combat d'un citoyen pour nettoyer les lacs pollués de Bangalore

    France24 - World

    No, these videos do not show a Russian hypersonic strike in Ukraine

    Issued on: 21/03/2022 - 18:37Modified: 22/03/2022 - 12:45

    The Russian military claimed to have used a hypersonic missile on March 18 to strike an underground warehouse in western Ukraine. Two videos have emerged on social networks claiming to show this attack, but, in fact, they have nothing to do with this event.

    The hypersonic missile that Russia reportedly used in Ukraine is called Kinzhal, which means "dagger" in Russian. The weapon weighs four tonnes and is about 7.4 metres long, and it can reach a speed of 12,000 km/h.

    The defence ministry in Moscow claimed on March 19 that it had used the hypersonic missile. Ukraine confirmed a strike on an underground arms depot. If confirmed, this would be a world first, and Russia's first use of the Kinzhal in this war. 

    Following this announcement, two videos claiming to show the missile were published online. Both are false.

    Drone footage of the hypersonic strike?

    On March 19, the Russian ministry of defence posted a video on Twitter claiming that it showed the "destruction of a weapons depot of the Armed Forces of Ukraine by high-precision missile weapons strike". 

    The Tweet doesn't specify in which city this missile strike was filmed, and it does not name the Kinzhal weapon, adding to the confusion surrounding the hypersonic strike. This drone footage shows a missile strike destroying buildings. 

    💥 Уничтожение склада с вооружением ВСУ ударом высокоточного ракетного вооружения◽️ На видео объективного контроля зафиксировано точное попадание ракеты в подземный ангар с вооружением и боеприпасами. pic.twitter.com/BxKGWHTB9V

    March 19, 2022

    Just a few posts before this one, the ministry of defence had posted a statement from a spokesperson regarding the supersonic missile strike. In that video, the spokesman announces that a supersonic missile was used on a weapons depot called "Ivano-Frankivsk-16" located near the town of Delyatyn in western Ukraine.

    But, as explained by several users specialising in image verification, the location of the drone footage does not match up with the Delyatyn ammunition depot. 

    Satellite imagery of the base in question shows that the place does not at all resemble the location of the missile strike in the Russian defence ministry's video. 

    Aerial view of the Ivano-Frankisvsk-16 base where the hypersonic missile reportedly caused damage. © Twitter / JimmySecUK

    According to American media website The Drive, the strike seen in the drone footage posted by Russian authorities actually took place more than 1,200 km east of this location, in Topol's'ke. 

    The media outlet retrieved satellite images showing the strike location visible in the video. Comparing them with satellite images of Topol's'ke, the same damaged buildings can be seen. It is believed to be a farm that was hit on March 12, according to the satellite data.

    It is impossible to say whether the farm was hit by a hypersonic missile. According to several analysts, the speed of the missile in the video, seen before the explosion, is lower than that of a hypersonic missile.

    Hypersonic missile seen in the sky in Ukraine?

    Another video, shared by some American conservatives, claimed to show the missile being fired into the Ukrainian sky. In the video, three swear words in Ukrainian can be heard following the missile launch.

    Video making the rounds this am, reports that it is first combat use of Russian hypersonic missile - Kinzhal on a weapons depot near the Polish border pic.twitter.com/pVxqEWlT5J

    March 19, 2022

    But then again, as spotted by the Twitter account @AuroraIntel, the video appears in a compilation on TikTok.

    @mr.alexaa

    ♬ Twenty One Pilots Hometown Slowed Sad Part - Half Angel Half Devil

    On Telegram, the same video was published on February 24. 

    The FRANCE 24 Observers team has not been able to confirm the precise location of this video. However, this video, which is at least three weeks old, cannot show the supposed Kinzhal missile launched on March 18.

    Download the app

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    BBC

    Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

    The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

    But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

    France24 - World

    Photos of Nazi symbols in Ukraine are shared out of context

    Issued on: 22/03/2022 - 21:27

    James CREEDON Follow

    Several videos and photos are circulating online, lending credibility to Russian claims of a serious neo-Nazi problem in Ukraine. The problem here though is that the images and videos are a distortion of reality and, in some cases, completely fictional. We take a closer look in this edition of Truth or Fake. 

    >> Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops

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    Valeurs Actuelles

    [Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour

    Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »

    Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.

    Eric Zemmour et la civilisation

    Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.

    A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

    Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !

    Des religions et des visions du monde différentes

    Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

    On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.

    La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.

    C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Opex 360

    L’Argentine envisage l’achat d’au moins un sous-marin français de type Scorpène

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

    Lors de son naufrage, avec 44 marins à bord, en novembre 2017, l’ARA San Juan était le seul sous-marin de la marine de la République argentine [Armada de la República Argentina] à être encore opératonnel, sur les deux exemplaires acquis auprès de l’Allemagne dans les années 1980. En effet, à l’époque, l’ARA Santa Cruz se trouvait en cale sèche au chantier naval de Tandanor.

    Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.

    Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].

    En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.

    Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].

    Quoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.

    « Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.

    Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.

    New York Times - World

    In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act

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    Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.

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    By Jason Horowitz

    ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.

    In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.

    Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.

    “Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.

    “Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.

    She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.

    An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.

    The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.

    For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.

    “I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.

    “It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”

    The Great Read

    More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

    She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.

    But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”

    Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.

    She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”

    In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.

    Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.

    “We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”

    The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).

    What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.

    That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.

    Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.

    For the princess, the past few years have been a constant battle.

    In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)

    She considers the inspection tantamount to a home invasion.

    As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”

    But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.

    “This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”

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    France24 - World

    Feminism in South Korea after the election of an avowed anti-feminist

    Issued on: 23/03/2022 - 12:04

    Erin Ogunkeye

    Earlier this month, South Korea held one of its most closely contested presidential elections in recent history. Conservative candidate Yoon Suk-yeol weaponised a sexist blacklash against feminism and won the race by just over 263,000 votes. Despite the slim margin, South Korean feminists fear the consequences for women will be severe, especially for a country that already has the largest gender pay gap among developed nations. Journalist and author Hawon Jung joined us on Perspective to tell us more.

    South Korean opposition conservative Yoon Suk-yeol wins presidential election

    Focus

    From the metaverse to AI clones: South Korea's presidential election goes digital

    South Korea votes in presidential election with inequality key concern

    Valeurs Actuelles

    [Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien

    Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.

    C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.

    Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.

    On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes

    Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.

    Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !

    La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien

    Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.

    Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    The Academy Awards

    The saturday profile

    An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’

    Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”

    Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times

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    By Farnaz Fassihi

    Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.

    The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.

    “It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”

    For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.

    His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.

    After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.

    “Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”

    If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.

    Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.

    Explore the 2022 Academy Awards

    The 94th Academy Awards will be held on March 27 in Los Angeles.

    The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.

    Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.

    If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”

    Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.

    “In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”

    Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.

    But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.

    As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.

    Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.

    “For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”

    Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.

    In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”

    He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)

    Our Reviews of the 10 Best-Picture Oscar Nominees

    “Belfast.” In this charming memoir, the director Kenneth Branagh recalls, through a rose-tinted lens and black-and-white photography, his working-class childhood in a turbulent Northern Ireland.

    “CODA.” A shy 17-year-old is the lone hearing member of her rambunctious family. As she confronts a newly awakened desire to sing, her efforts to share her musical talent with her deaf relatives are remarkably affecting.

    “Don’t Look Up.” Two astronomers discover a comet headed straight for Earth. When they pass along the bad news, the president of the United States has other things on her mind to pay attention to than the impending catastrophe.

    “Drive My Car.” A theater director grapples with the death of his wife, as he mounts a production of “Uncle Vanya.” A chauffeur assigned by the theater company ferries him to and from work while holding back vast emotional reserves of her own.

    “Dune.” In this adaptation of Frank Herbert’s science-fiction opus, the young scion of a noble family departs for a desert planet home to monstrous sandworms, enigmatic Bedouin-like inhabitants and an addictive, highly valuable resource called spice.

    “King Richard.” This two-for-one superhero origin story follows young Venus and Serena Williams in their ascent in women’s tennis, as they fulfill an ambition that their father had conceived before the two were born.

    “Licorice Pizza.” In Paul Thomas Anderson’s coming-of-age romance, a child performer who has hit maximum adolescent awkwardness is aging out of his professional niche. His encounter with 20-something Alana, whom he instantly falls for, gets the story’s juices going.

    “Nightmare Alley.” A grifter with empty pockets and a mysterious past joins the sleazoid world of 1930s back-road carnivals. He soon begins cycling through women, including a clairvoyant whose husband once had a successful mentalist act.

    “The Power of the Dog.” Phil Burbank has been playing cowboy his entire adult life, raising cattle on his family’s Montana ranch for decades. When his brother George marries a widow with a teenage son, a lifelong family dynamic is disrupted.

    “West Side Story.” Steven Spielberg’s remake of one of Broadway’s most celebrated musicals — a modern take on “Romeo and Juliet” — centers on the forbidden love between Tony and Maria, who are involved with two rival street gangs in Manhattan’s West Side in the 1950s.

    In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.

    Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.

    Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”

    If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”

    Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.

    He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.

    In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.

    He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.

    Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.

    When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”

    That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.

    “I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”

    If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”

    Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”

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    France24 - World

    Algerian War: Looking back at the Évian Accords, 60 years on

    Issued on: 18/03/2022 - 10:15Modified: 18/03/2022 - 10:21

    Emerald MAXWELL Aurélien PORCHER Sylvain ROUSSEAU

    On March 18, 1962, after almost eight years of brutal war, France and Algeria signed a ceasefire agreement in the French spa town of Évian, paving the way for Algeria's independence. But the initial relief was followed by a particularly violent transition period. The OAS, a dissident far-right French paramilitary group that refused Algerian independence, stepped up its bombings and assassinations, leading to the departure of hundreds of thousands of French settlers from Algeria. Sixty years after Évian, our reporters have tracked down witnesses and key players from this crucial chapter in both countries' history.

    >> Read our webdocumentary: Sixty years on, Algerian and French nationals share stories of the Algerian War

    Sixty years after the Évian Accords, Algerians and French recall the trauma of the war and its aftermath. © Studio Graphique – France Médias Monde

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    Sixty years on, Algerian and French nationals share stories of the Algerian War

    France's National Assembly passes law to recognise, recompense Harkis

    FRANCE IN FOCUS

    A war without a name: France's controversial colonial past in Algeria

    Valeurs Actuelles

    Pour un État au service de la fraternité

    Depuis les Six Livres de la république écrits par Jean Bodin en 1576, l’État moderne s’est attribué la souveraineté transcendante qui appartenait, à l’époque de la chrétienté, soit aux empereurs soit aux papes. Cette puissance était unique, indivisible et intransférable. Elle a considérablement marqué le droit international à partir du traité de Westphalie en 1648 avec la mise en place d’un système par lequel les États ont imposé leur supériorité sur les régimes d’appartenance confessionnelle. Avec la révolution française de 1789 s’est ajoutée en France une excommunication politique du religieux. Progressivement, l’État moderne s’est sécularisé, devenant agnostique, refusant l’imposition de toute éthique particulière selon le vœu de Hegel. La république en tant que l’expression de l’unité d’un peuple ne trouve plus alors son principe dans une communauté de convictions. Le principe d’organisation de la cité n’est plus la foi en Dieu mais l’obéissance à l’État, détenteur du monopole de la violence. Comme l’a écrit Jean-Marc Ferry, « la communauté de convictions a cédé le pas à une communauté d’obligations ».

    L’Etat « moderne » est à bout de souffle

    Aujourd’hui, l’État, dans sa configuration “moderne”, est à bout de souffle. Il suffit de mentionner la montée endémique des violences que l’État ne parvient à juguler qu’avec de plus en plus de difficultés. Son autorité est régulièrement contestée comme hier, sur les ronds-points des régions de France, ou aujourd’hui, dans certains départements outre-mer. Des franges importantes de la population française sont tentées aujourd’hui par le vote extrémiste en raison de la globalisation ultralibérale qui les a fragilisées et que les pouvoirs publics ont encouragée pendant plusieurs décennies.

    Aussi le temps est venu d’affirmer la fraternité comme valeur centrale des services publics en forme de colonne vertébrale d’un nouvel État-fraternité, succédant aux autres formes, dépassées, de conception de l’État (providence, stratège, libéral, etc. ). La fraternité en effet est le principe fondamental qui permet de maintenir en tension les deux autres principes de la liberté et de l’égalité. Mais la fraternité ne s’improvise pas : elle doit être planifiée avec de nouvelles méthodes, intégrée dans de nouvelles politiques publiques et traduite dans les budgets des comptes publics.

    Les cultes pourraient jouer un rôle important en France pour rendre la société plus juste et conviviale

    Elle rejoint la prise de conscience, cette fois du côté de l’Église catholique, que « les différentes religions, par leur valorisation de chaque personne humaine, comme créature appelée à être fils et fille de Dieu, offrent une contribution précieuse à la construction de la fraternité et pour la défense de la justice dans la société » ( Fratelli tutti, 271). De fait, les cultes pourraient jouer un rôle important en France pour rendre la société plus juste et plus conviviale. Pour cela, il faudrait mettre en place un enseignement œcuménique, à la fois laïque et inter-religieux, de la culture éthique et religieuse à destination des fonctionnaires de la République. L’objectif est non seulement de permettre à chacun de découvrir l’histoire, les grands enseignements et les styles de vie des principaux cultes, mais aussi de comprendre les nuances existant au sein des différentes traditions religieuses.

    Mais la fraternité ne consiste pas seulement en la mise en place d’une plus grande coopération entre les cultes et les pouvoirs publics. C’est pourquoi il convient aussi d’associer les plus démunis à la création de la loi et des règles de la vie en commun, et, à une échelle planétaire, de lancer une plate-forme multi-acteurs consistant à la mise en place d’un dialogue des civilisations afin de favoriser la nécessaire réforme de la gouvernance mondiale.

    * Antoine Arjakovsky est historien, codirecteur du département de recherche Politique et religions du Collège des Bernardins.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Les États-Unis suggèrent à la Turquie de céder ses systèmes russes de défense aérienne S-400 à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 21 mars 2022

    Le 16 mars, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis débloqueraient une aide supplémentaire de 800 millions de dollars au bénéfice des forces ukrainiennes, afin notamment de renforcer leurs capacités de défense aérienne, avec au moins 800 systèmes anti-aériens portables [MANPADS] Stinger.

    Dans le même temps, Washington a suggéré aux pays de l’Otan dotés de systèmes de défense aérienne de facture russe de les céder à Kiev. Quatre alliés sont ainsi concernés : la Grèce, la Slovaquie, la Bulgarie, avec le S-300 et la Turquie, qui a récemment acquis des S-400 « Triumph ».

    Pour le moment, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait savoir, le 16 mars, que Bratislava pourrait donner une suite favorable à la demande américaine mais à condition d’obtenir des systèmes de remplacement. La Bulgarie a exclu de céder ses S-300 à l’Ukraine, son président Rumen Radev, ayant estimé qu’une telle livraison équivaudrait à entraîner son pays dans la guerre.

    Quant à la Grèce, il n’est pas non plus question pour elle de se séparer des deux systèmes S-300 récupérés auprès de Chypre dans les années 2000, afin de mettre un terme à une crise diplomatique avec la Turquie.

    Le don de S-300 à l’Ukraine a du sens dans la mesure où les forces ukrainiennes connaissent bien ce système pour l’utiliser… Ce qui n’est pas le cas des batteries S-400 « Triumph » acquises par Ankara auprès de Moscou.

    Pourtant, des responsables américains ont suggéré aux autorités turques de céder les S-400 en question à Kiev, selon plusieurs sources sollicités par l’agence Reuters. Le sujet aurait récemment été abordé par Wendy Sherman, la numéro deux de la diplomatie américaine, lors d’un récent déplacement à Ankara.

    Pour rappel, l’acquisition de systèmes S-400 a valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avions de combat F-35A, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. En outre, son industrie de l’armement a été sanctionnée par l’administration Trump, au titre de la loi américaine dite CAATSA. Depuis, Ankara cherche à se procurer des F-16 « Viper », ce qui s’avère également compliqué, étant donné sa mauvaise presse au Congrès des États-Unis.

    Seulement, la suggestion de Washington est visiblement restée lettre morte pour le moment. Et il y a de fortes chances qu’elle le demeure par la suite. En effet, si elle est proche de l’Ukraine [au point d’avoir une établi un coopération importante dans le domaine de l’armement], la Turquie a aussi besoin de la Russie, ne serait-ce pour ses approvisionnements en céréales et en énergie. Aussi, en se séparant de ses S-400, Ankara risquerait de se mettre à dos Moscou.

    Jusqu’à présent, la Turquie a exprimé son soutien à l’Ukraine, qualifiant l’offensive russe « d’inacceptable », tout en se disant opposée aux sanctions visant la Russie. En outre, elle a proposé sa médiation aux deux belligérants.

    Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine [le 24 février, ndlr], les États-Unis ont accordé à Kiev une aide d’un montant total de 1 milliard [dont les 800 millions de dollars annoncés par M. Biden la semaine derniere]. Or, les sytèmes S-400 acquis auprès de la Russie ont coûté 2,5 milliards de dollars à la Turquie… Soit 2,5 fois plus que l’aide américaine. Ce qui fait un argument de plus pour de pas les donner sans contrepartie…

    Qui plus est, il faudrait former les militaires ukrainiens à utiliser ces S-400, dont on peut douter qu’ils seront efficaces contre les missiles et les avions russes dans la mesure où ils n’ont aucun secret pour la Russie.

    Opex 360

    Selon un général américain, la Chine serait sur le point d’établir une base navale sur la façade Atlantique de l’Afrique

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2022

    Cela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.

    En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.

    Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].

    Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.

    Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.

    Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.

    « La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».

    Valeurs Actuelles

    Lycées d’élite : le grand remplacement

    Se réclamant sans le dire de l’idéologie de la discrimination positive, la suppression de la sélection sur dossier pour l’admission en seconde dans les lycées Henri-IV et Louis-le-Grand a suscité de nombreuses protestations. Même le Monde, en dépit de sa dévotion pour le progressisme sociétal, s’est senti obligé de publier, le 1er février, une tribune écrite par un « collectif d’élèves, de professeurs, d’anciens élèves et parents d’élèves » de ces deux établissements, favorable au maintien de la sélection sur dossier et indiquant d’ailleurs qu’existe d’ores et déjà un système permettant « à d’excellents élèves issus de collèges très défavorisés d’intégrer ces lycées ». Quant au Figaro, ce n’est pas moins de quatre tribunes qu’il a consacrées à l’affaire. L’alerte a été donnée le 25 janvier par Olivier Babeau, président de l’Institut Sapiens. Rappelant que la politique de « démocratisation » de l’enseignement a eu pour effet que le niveau s’est effondré dans la plupart des établissements scolaires et que ne surnagent que quelques îlots d’excellence, au premier rang desquels Henri-IV et Louis-le-Grand, il déplore que le choix du nivellement par le bas au nom de l’égalité s’en prenne aujourd’hui à ces « quelques îlots qui luttaient encore courageusement », et il dénonce « une construction artificielle par quotas construite aux dépens de l’excellence ».

    Émanant du recteur de l’académie de Paris, le second de ces textes, publié le 3 février, fait sans surprise l’apologie de cette décision, se réclamant de « l’ouverture sociale » et prétendument destinée à permettre au « jeune Péguy » et au « jeune Camus » d’aujourd’hui de « bénéficier de l’excellence ». La troisième tribune, en date du même jour, a pour auteur Tristan Claret-Trentelivres, ancien élève de l’Ena et président de l’Association pour l’accès égal aux emplois publics et la défense de la méritocratie républicaine. Celui-ci dénonce la discrimination positive comme la source d’une profonde injustice et voit dans une réforme qui privilégie les critères « sociaux » au détriment de la prise en compte des niveaux scolaires « un clou supplémentaire enfoncé dans le cercueil de la méritocratie républicaine ». Enfin, le 9 février, est parue une tribune signée de cent professeurs de Henri-IV et Louis-le-Grand, qui soulignent notamment qu’il est particulièrement dangereux pour la France de casser par une discrimination positive le modèle d’excellence de ces deux prestigieux lycées, « à l’heure où toutes les enquêtes internationales ont montré le décrochage des élèves français dans toutes les disciplines considérées ». Cependant, à la lecture de ces tribunes, le plus remarquable est que personne n’ose vraiment nommer l’objectif évident mais non dit poursuivi par les pouvoirs publics avec cette décision d’éviction des meilleurs au profit d’élèves moins compétents mais que l’on tient à privilégier.

    certains hésiteront à voir dans le sabordage des plus illustres lycées français l’outil d’un projet “grand-remplaciste”

    Cet évitement de la réalité est la conséquence du règne intolérant sur notre société d’un néo-religieux suicidaire, la religion séculière des droits de l’homme, laquelle enferme l’esprit humain dans le monde rêvé de l’idéologie en lui interdisant de vivre dans le monde réel, ce qui cause les plus grands dommages au monde réel en produisant de cruels malheurs publics et privés. Tout au plus l’enjeu concret du rejet de ce qui reste de méritocratie en France transparaît-il un peu dans la tribune de Tristan Claret-Trentelivres lorsqu’il indique que, pour l’accès à la haute fonction publique, ont été créés en 2021 des « concours spéciaux réservés aux boursiers », et cela pour « accroître la “diversité” des élites administratives ». Diversité : on sait ce que ce mot veut dire aujourd’hui. C’est l’indicateur d’une volonté politique de faire naître artificiellement de nouvelles élites issues de l’immigration extra-européenne, de produire massivement des élites de remplacement.

    Pour autant, certains hésiteront à voir dans le sabordage des plus illustres lycées français l’outil d’un projet “grand-remplaciste”, préférant y retrouver la classique obsession gauchiste de vouloir couper ce qui dépasse. Et ils ajouteront que les élèves ainsi recrutés sont incapables de devenir une élite de substitution, dès lors qu’ils ne vont dans l’ensemble pas réussir aussi bien que ceux dont ils ont pris la place. Mais c’est oublier qu’il sera toujours possible de les faire discrètement entrer dans la haute administration au moyen de concours spécifiques protégés d’une vraie concurrence. C’est bien le point de départ de la fabrication d’une élite de remplacement. Cela est confirmé par ce qui se passe dans les autres lycées publics parisiens, déjà soumis à cette même mécanique de discrimination positive qu’on vient d’étendre à Louis-le-Grand et Henri-IV. Ainsi, à Condorcet, aucun élève issu du collège de cet établissement n’a été admis en 2021 à poursuivre au lycée, dont ils ont tous été exclus au profit de candidats venant de collèges situés en grande partie dans les zones nord et est de l’agglomération parisienne : des élèves bien souvent issus de l’immigration extra-européenne qui peuple de manière de plus en plus exclusive les quartiers dits “populaires”, qu’il serait plus exact d’appeler “quartiers ethniques”.

    Ce remplacement intégral de la population scolaire au sein d’un établissement prestigieux montre bien qu’est à l’œuvre un “grand remplacement” de l’élite lycéenne, prélude à celui de l’élite tout court. Tel est l’objectif ethnique que l’on cache, fort mal d’ailleurs, derrière l’invocation des critères sociaux, de la préférence due aux boursiers, de la prise en compte de “l’indice de positionnement social” des établissements scolaires d’origine des candidats. La détermination des pouvoirs publics à briser les derniers îlots d’excellence de l’enseignement public s’inscrit dans la volonté de réaliser à marche forcée un processus d’islamisation-africanisation des élites de la France. C’est ce que diront un jour en termes clairs les historiens chinois, indiens ou russes, lorsqu’ils retraceront la descente aux enfers et la plongée dans la tiers-mondisation de ce pays qui a été l’un des plus riches et puissants au monde, et peut-être celui dont la civilisation a été la plus brillante.

    * Jean-Louis Harouel est professeur émérite d’histoire du droit à l’université Panthéon-Assas (Paris-II), notamment auteur de “les Droits de l’homme contre le peuple” (Desclée de Brouwer) et “L’islam est-il notre avenir ?” (La Nouvelle Librairie).

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    From where I stand: The incredible story of Ivorian comedian Clentélex

    Issued on: 18/03/2022 - 15:47

    Clentélex is a 23-year-old man from Ivory Coast who has overcome the odds. He grew up in a poor neighbourhood of Abidjan. Unlike many of his contemporaries who were lured into violence and crime, Clentélex used comedy as his weapon of choice. He won the biggest comedy prize in his homeland, an award which gave him the chance to perform at the prestigious Montreux Comedy Festival in Switzerland. Noémie Mayaudon and Jean-Charles Guichard bring us his incredible story in this documentary.

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    La Grèce lorgne sur les Mirage 2000-9 des Émirats arabes unis

    par Laurent Lagneau · 20 mars 2022

    En décembre 2021, les Émirats arabes unis ont confirmé leur intention de se procurer 80 avions de combat Rafale F4 auprès de Dasssault Aviation pour 14 milliards d’euros. Cela faisait treize ans que des négociations étaient menées en vue de signer ce contrat. Et durant celles-ci, Abu Dhabi avait un temps exigé la reprise des 60 Mirage 2000-9 de ses forces aériennes, avant finalement de décider de les moderniser en novembre 2019.

    Cela étant, et alors que les premiers Rafale F4 seront livrés aux forces aériennes émiraties à partir de 2027, le sort de ces Mirage 2000-9 se pose à nouveau. Et il a été avancé qu’ils pourraient être cédés à l’Égypte et au Maroc, deux pays ayant de très bonnes relations avec les Émirats arabes unis. Seulement, depuis quelque semaines, un autre repreneur s’est mis sur les rangs : la Grèce.

    Cet intérêt d’Athènes est logique dans la mesure où la force aérienne grecque – qui disposera, à terme, de 24 Rafale – pourrait ainsi remplacer une partie de ses Mirage 2000 EG/BG les plus anciens par des appareils relativement récents et ayant encore du potentiel.

    En effet, dotés du radar RBY-2, les Mirage 2000-9 sont en mesure d’emporter des missiles air-air MICA, le missile de croisière Black Shaheen [version export du SCALP-EG français], le missile anti-navire Exocet et des bombres guidées, ainsi que de mettre en oeuvre la nacelle de désignation laser Shehan [dérivée du pod Damoclès].

    Début mars, la presse grecque a fait état de « premiers contacts avec les Émirats arabes unis, tant sur le plan militaire que politique » pour la cession d’au moins 36 Mirage 2000-9 à la Grèce. Seulement, pour qu’un tel transfert puisse se faire, l’autorisation de la France est nécessaire. Et, visiblement, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis l’aurait obtenue auprès d’Emmanuel Macron. C’est, du moins, ce qu’a affirmé le journal en ligne grec Newpost, le 18 mars.

    Les relations entre la Grèce et les Émirats arabes unis sont excellentes, les deux pays ayant signé un accord d’assistance mutuelle dans le domaine militaire en novembre 2020. Plus tôt, et alors que la tension était vive en Méditerranée orientale, en raison des activités navales turques dans les eaux revendiquées par Athènes, Abu Dhabi avait envoyé quatre F-16 sur la base de La Sude [Crète].

    Selon Newpost, une délégation de hauts responsables émiraties est attendue prochainement en Grèce. « Entre autres chose, la question de l’acquisition des Mirage 2000-9 par la force aérienne grecque sera mise sur la table », avance le journal en ligne.

    Pour rappel, et outre la commande de 24 Rafale, la Grèce a lancé la modernisation de 85 avions F-16 [qui passeront au standard « Viper »] et envisage l’achat de 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin.

    Quant aux Mirage 2000 EG/BG susceptibles d’être remplacés par les Mirage 2000-9, ils pourraient être revendus à une Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] française – le nom de la société ARES a été avancé – pour des prestations de type « Red Air » lesquelles visent à fournir une opposition aux pilotes de l’armée de l’Air & de l’Espace. Mais une rumeur dit qu’ils pourraient être cédés à la République de Chypre… qui ne possède pas d’aviation de combat.

    France24 - World

    WHO says several European countries lifted Covid-19 measures too ‘brutally’

    Issued on: 22/03/2022 - 13:22

    NEWS WIRES

    Several European countries, including Germany, France, Italy and Britain, lifted their Covid curbs too “brutally” and are now seeing a rise in cases likely due to the more transmissible BA2 variant, the World Health Organization said Tuesday.

    WHO Europe director Hans Kluge told a press conference in Moldova that he was “optimistic but vigilant” about the pandemic’s development in Europe.

    Covid is on the rise in 18 out of 53 countries in the WHO European region, he said.

    “The countries where we see a particular increase are the United Kingdom, Ireland, Greece, Cyprus, France, Italy and Germany”.

    He said the main reason behind the increase was likely the BA2 variant, which is more transmissible, but not more dangerous than other variants.

    But in addition, “those countries are lifting the restrictions brutally from too much to too few,” he said.

    According to the WHO database, the number of new Covid cases in Europe fell sharply after a peak at the end of January, but has been on the rise again since early March.

    Over the past seven days, more than 5.1 million new cases and 12,496 deaths have been reported in the WHO’s European region.

    That brings the number of cases since the start of the pandemic to almost 194.4 million and the number of deaths to more than 1.92 million.

    (AFP)

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    China to stick with zero-Covid strategy as it battles multiple outbreaks

    ANALYSIS

    Too soon? Covid cases on the rise as France lifts restrictions

    France's Covid-19 infections surge week-on-week after restrictions lifted

    Valeurs Actuelles

    Des syndicats demandent le changement de nom d’un collège “Soljenitsyne”, trop proche de Poutine

    Le nom d’Alexandre Soljenitsyne va-t-il disparaître des établissements français qui honorent l’écrivain russe ? C’est en tout cas le souhait de plusieurs syndicats vendéens de l’Education, qui ont demandé au conseil départemental et au rectorat de débaptiser le collège d’Aizenay, rapporte Ouest-France vendredi 18 mars. Ils jugent que le nom ne peut être conservé dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine. L’établissement avait été baptisé en l’honneur du prix Nobel de littérature en 2005.

    « Une forme de révisionnisme »

    Dans leur courrier, les syndicats évoquent la proximité d’Alexandre Soljenitsyne dans les dernières années de sa vie avec Vladimir Poutine. « Peu avare de compliments envers le dictateur russe qui lui décerna le prix d’État, Soljenitsyne partageait avec lui sa vision de l’unité de la Russie, un patriotisme aveugle », détaillent-ils. Fervent dénonciateur du totalitarisme de l’URSS, ce qui lui valut 8 ans de goulag, l’auteur n’était cependant pas hostile à l’instauration d’un régime autoritaire fondé sur le nationalisme. Certains lui reprochent de ne pas avoir dénoncé les atteintes du Kremlin aux droits de l’Homme dans les dernières années de sa vie. Décédé en 2008, l’auteur de « L’Archipel du goulag » n’a cependant pas connu la radicalisation du discours de Poutine jusqu’à l’invasion ukrainienne.

    « C’est une forme de révisionnisme. Sous l’émotion, on peut vouloir faire des changements, mais Soljenitsyne s’est battu pour la liberté », a répondu le vice-président du département, Guillaume Jean, cité par Ouest-France. Le changement de nom ne semble donc pas à l’ordre du jour. « L’année de la Russie », que devait organiser le département en 2023 pour le 30e anniversaire de la venue de l’écrivain, a cependant été annulée.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Kremlin critic Navalny sentenced to nine years in prison for embezzlement

    Issued on: 22/03/2022 - 09:11

    NEWS WIRES

    A Russian court Tuesday found jailed Kremlin critic Alexei Navalny guilty of additional charges of embezzlement and contempt of court and sentenced him to nine years in prison as Moscow seeks to wipe out remaining pockets of dissent.

    The sentencing came on the 27th day of what Moscow has termed a "special military operation" in pro-Western Ukraine, with thousands killed and some 10 million displaced.

    "Navalny committed fraud -- the theft of property by an organised group," judge Margarita Kotova said, according to an AFP reporter present at the hearing held inside Navalny's penal colony outside Moscow.

    The judge also found Navalny guilty of the less severe charge of contempt of court.

    His lawyers were detained by police outside the prison following the verdict, according to an AFP reporter on the scene.

    Navalny, President Vladimir Putin's most vocal domestic critic, will serve his new sentence in a "strict-regime" penal colony which will place him in much harsher conditions.

    The nine-year sentence will run concurrently with the term is he already serving.

    Last year the Russian opposition leader was sentenced to two and a half years for violating parole over old fraud charges while recovering from a poison attack with Novichok nerve agent that he blames on the Kremlin.

    Navalny will also have to pay a fine of 1.2 million rubles ($11,500), the judge said.

    Navalny appeared in the makeshift court wearing his black prison uniform, with journalists watching via a video link.

    He listened closely as judge Kotova read out the verdict, sometimes smiling, an AFP reporter said. 

    Investigators accused Navalny of stealing for personal use several million dollars' worth of donations that were given to his political organisations.

    The prosecutor had last week called for Navalny's sentence to be extended to 13 years as well as for his transfer to a strict-regime penal colony.

    Navalny denied the charges, saying they were punishment for challenging 69-year-old Putin.

    Historic crackdown

    Russia is seeing an unprecedented crackdown on the opposition and dissenting voices.

    Before he was jailed, Navalny was Russia's main opposition leader and his team frequently published investigations into the wealth of Russia's elites that garnered millions of views on YouTube. 

    Navalny's poisoning in 2020 with Novichok, a military-grade nerve agent, and arrest on his return from rehabilitation in Germany last year, sparked widespread condemnation abroad, as well as sanctions from Western capitals.

    After his arrest, Navalny's political organisations across the country were declared "extremist" and shut down, while key aides have fled Russia fearing prosecution. 

    Russia has also ramped up pressure on independent media and NGOs, declaring many to be "foreign agents", while others have stopped operating for fear of prosecution. 

    More closures of media outlets followed after Russia passed a new law introducing up to 15 years in jail for "fake news" about Russia's military action in Ukraine.

    In an effort to further control the information available to its domestic audience, Russia this month restricted access to Twitter, Facebook and Instagram, and has blocked the websites of several independent news outlets.

    On Instagram, Navalny has denounced the conflict in Ukraine and called on his supporters to protest despite the high likelihood of fines and arrest.

    More than 15,000 people have been detained at Ukraine demonstrations across Russia after Putin sent troops to Ukraine on February 24, says independent monitor OVD-Info. 

    (AFP)

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    Western countries demand answers from Russia about Navalny’s poisoning

    Russia adds jailed Putin critic Navalny to list of 'terrorists and extremists'

    Russian prosecutors move to shut down respected human rights watchdog 'Memorial'

    BBC

    Ukraine war: Belarusian dissidents fight against Russia in Ukraine

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    Among the foreign fighters heading to Ukraine to fight against Russia are dissidents from Belarus living in exile.

    They see the war as a battle both against Vladimir Putin’s forces but also against the regime of the Belarusian President Alexandr Lukashenko, which has heavily backed Moscow.

    The BBC met Pavel Kulazhanka, who left his life in New York to join the fight.

    Reporter: Mark Lowen

    Camera: Francesco Tosto

    Producer: Michael Steininger

    Valeurs Actuelles

    Laurence des Cars veut réenchanter le Louvre

    Elle avait le meilleur dossier ! À l’Élysée, le nom de Laurence des Cars pour le poste de président-directeur du musée du Louvre s’est imposé. Au mépris du premier choix de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, militante de la reconduction de Jean-Luc Martinez, lequel n’avait pas hésité à déclarer à la presse, quelques jours avant sa défaite, être « le mieux placé pour réarmer intellectuellement la France »…

    À l’inverse de son prédécesseur, qui avait conduit l’institution sur la voie de stratégies commerciales financièrement opportunes, Laurence des Cars entend protéger l’image de marque du Louvre et refaire du musée « un lieu de rendez-vous de la vie culturelle parisienne ». Et pour les Franciliens, puisqu’elle songe à allonger les horaires d’ouverture à leur profit. L’aspiration est judicieuse, à l’heure où les mesures liées à l’épidémie de Covid-19 ont fait s’effondrer le taux de visiteurs étrangers : s’ils constituaient près de 75 % du public, ils ne représentent aujourd’hui plus que 38 % des entrées.

    Nommée au lendemain d’une crise sanitaire dont les restrictions affectèrent lourdement les musées, la nouvelle directrice n’entend pour autant pas se lancer dans une politique du chiffre effrénée. Alors que le musée avait atteint un record avec 10,2 millions d’entrées en 2018, elle préfère miser sur de meilleures conditions de visite. « Le problème n’est pas d’avoir 8, 9 ou 10 millions de visiteurs mais d’avoir 8, 9 ou 10 millions de visiteurs mal accueillis », a-t-elle déclaré à la presse, au début du mois de février, en présentant publiquement les grandes orientations de son mandat à la tête du plus grand musée du monde.

    Car pour cette ancienne élève de l’Institut national du patrimoine (INP), qui fut directrice de l’Agence France Museum (responsable du projet du Louvre Abu Dhabi), le Louvre doit rester « fidèle à sa mission de service public » et « n’a pas d’objectif de rentabilité ». Un rappel nécessaire, d’autant plus louable qu’il pourrait, alors que l’établissement fait face aux effets économiques de plusieurs mois de fermeture, se transformer en véritable défi face aux nombreux projets qui doivent voir le jour. Mais fidèle à la politique active d’expositions qu’elle mena dès 2017 à la tête du musée d’Orsay, la fille de l’historien Jean des Cars et petite-fille de l’écrivain Guy des Cars redéfinit les contours et dessine les prochains horizons de sa nouvelle maison.

    Ayant fait la promesse de laisser toute leur place aux débats actuels, l’ancienne directrice du musée d’Orsay laissera donc les expositions se faire l’écho des questions du temps.

    C’est d’abord la suppression de la Petite Galerie, un espace jusqu’alors réservé à l’éducation artistique et dont la programmation s’adressait notamment aux enfants. Mal à l’aise avec ce “petit Louvre”, la directrice entend donc en fermer les portes. « Ma conception n’est pas des expositions dédiées aux enfants, mais plutôt que les enfants puissent visiter toutes les expositions » , note-t-elle non sans raison. À l’heure où quelques musées parisiens se lancent dans la création de parcours spécifiquement adressés aux enfants, dont la nature infantilisante n’honore guère la confiance qui doit être faite à l’intelligence de ce jeune public, un tel choix apparaît courageux.

    Aspirant à redonner au pavillon des Sessions sa vocation originelle d’ambassade du musée du Quai Branly au sein de l’institution, elle entend aussi refaire de cet espace ouvert depuis vingt-deux ans et aujourd’hui déserté un lieu de visite où les œuvres extra-européennes sont appréhendées tant sous l’angle esthétique qu’ethnographique. Une façon de « conserver le souhait d’Apollinaire qui, dès 1909, voulait que le Louvre accueille ces chefs-d’œuvre de l’art africain », affirme-t-elle. Une manière, aussi, d’être « force de proposition » et de « ne pas subir » les polémiques relatives à la provenance des œuvres. La piste est cohérente, au moment où les premières restitutions des œuvres d’art en Afrique portent gravement atteinte au cadre juridique qui protégeait jusqu’alors les collections françaises.

    Douze mille œuvres réunies dans un nouveau département

    Apporter une réponse scientifique aux débats dits “de société” : telle est la conduite que semble vouloir adopter Laurence des Cars qui, concédant « ne pas aimer l’exercice solitaire du pouvoir », a renoué avec l’usage de la réunion collégiale avec les conservateurs. Ayant fait la promesse de laisser toute leur place aux débats actuels, l’ancienne directrice du musée d’Orsay laissera donc les expositions se faire l’écho des questions du temps. Un exercice auquel elle est accoutumée : avec “Le modèle noir”, exposition rationnelle qui abordait notamment l’histoire de l’esclavage, n’avait-elle pas habilement prévenu les polémiques ? S’appuyant sur un discours scientifique et factuel, évitant l’écueil de l’anachronisme, cette exposition dont on ne déplorait que quelques éléments de la programmation l’accompagnant, a fait la preuve que l’usage de la raison prévalant sur celui des passions est, en cette période où d’aucuns souhaitent effacer des segments entiers de notre histoire, plus que nécessaire.

    Mais c’est surtout la création du tant attendu département d’arts de Byzance et des chrétiens d’Orient qui risque de constituer dans les années à venir l’une des plus belles actualités du musée du Louvre. Porté de longue date par les conservateurs Hélène Rutschowscaya et Jannic Durand, ce projet avorté sous la présidence de Jean-Luc Martinez, qui n’en voyait pas « l’urgence » en 2013 (alors que le martyre des chrétiens d’Orient débutait), rassemblera quelque 12 000 œuvres jusqu’alors disséminées dans les sept départements du musée. À sa tête, Maximilien Durand, nommé par Laurence des Cars le 18 février dernier et ancien directeur du musée des Tissus de Lyon, devra assurer la préfiguration de ce nouvel espace. « Aujourd’hui, on ne lit pas cette extraordinaire civilisation qui est perdue, si je puis dire, dans plusieurs départements du Louvre, avait déclaré la directrice du Louvre à nos confrères du Figaro, en mai dernier. C’est pourtant une collection magnifique qui mérite un département à part entière. » Ce nouveau département, qui devrait ouvrir ses portes d’ici à 2025, constituait pour celle qui devra l’orchestrer un « projet ambitieux, attendu et nécessaire », dont on salue vivement la naissance.

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    New York Times - World

    A Black Iraqi’s Sudden Career in TV News: ‘They Wanted to See All Colors’

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    Randa Abd Al-Aziz was joking with friends in a Baghdad cafe when she got a surprise job offer: broadcasting the news in Iraq, whose Black citizens have little media presence and even less power.

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    By Jane Arraf

    BAGHDAD — Randa Abd Al-Aziz was relaxing in a Baghdad cafe, making her friends laugh by reading a cosmetics pamphlet aloud in classical Arabic, the exaggeratedly formal language of speeches, official decrees — and TV anchors.

    Overheard by a talent scout, Ms. Abd Al-Aziz soon got a totally unexpected and life-changing offer: How would she feel about reading the news on television?

    Ms. Abd Al-Aziz recounted the story of her discovery as she was getting ready for a recent broadcast. She tilted her face so a makeup artist could apply the armor-like layer of foundation and eye makeup that transforms what she describes as her “baby face” into that of a sophisticated anchorwoman, one who is not just presenting the news but also making Iraqi history.

    Ms. Abd Al-Aziz, 25, is the first Black Iraqi employed on air at the state television’s news and information channels at least since the United States toppled Saddam Hussein almost two decades ago. (TV executives said they believed there had been no Black state TV anchors during Hussein’s decades-long rule, either.)

    “I thought it would just be for a few days and they will see it won’t work and I will leave,” said Ms. Abd al-Aziz, who had no prior TV experience and only a passing curiosity about the news media. She brought her mother to the initial meeting with the network.

    Ms. Abd al-Aziz’s journey from a cafe to the anchor chair was a hard road, with more than six months of 10-hour days of voice lessons and an immersion into Iraqi and regional politics, topics in which she previously had zero interest.

    “I worked on it. I worked on my voice, took time to follow the news,” she said, adding that she learned from every negative comment her tutors gave her. “This is what made me progress.”

    On a recent morning, she arrived early at the studio, picking up her scripts for the main noon newscast and reading them over before she slid with obvious confidence into a chair in front of a teleprompter.

    The ease she feels now is a far cry from her first live bulletin in September when she said she was frozen with fear.

    “I didn’t make a single mistake but when I got off air I burst into tears,” she said.

    Her hiring last year came after a nationwide search by the head of state media, who added her to the network’s roster of about 100 news anchors, correspondents and show hosts.

    “We have in Iraq at least 1.5 million African-Iraqis,” said Nabil Jasim, 51, the president of the Iraqi Media Network. “They need to see themselves reflected on TV.”

    Her hiring both shocked and bothered a few network employees and viewers, Mr. Jasim said, a negative response that highlights the deeply entrenched racism in Iraq, a country with about 40 million people.

    In the country’s tribal-dominated political system, Black Iraqis have essentially no political representation. Iraq’s Parliament does not have a single Black lawmaker. There are almost no senior Black officials in government ministries. As in other Arab countries, many Iraqis casually use racial slurs.

    Most members of Iraq’s Black community are descendants of enslaved East Africans brought to the southern coast of Iraq beginning in the ninth century, a slave trade that lasted more than 1,000 years and that ended in some Arab countries just decades ago.

    In Iraq, the slave labor was concentrated in the south, where there was backbreaking work in salt fields and date plantations. Most of Iraq’s Black population still lives in the county’s south in intense poverty and with little formal education.

    Ms. Abd Al-Aziz’s background is atypical for a Black Iraqi: She grew up in a middle-class family in Baghdad, where her late father was a businessman and her mother now owns a stationery shop. Ms. Abd Al-Aziz earned a degree in agricultural economics and was working in an import distribution business when the network approached her.

    Even though she was hesitant, the recruiter convinced her to take the chance.

    “He told me there’s an experiment, that they wanted to see all colors on Iraqiya TV,” Ms. Abd Al-Aziz said, referring to the state broadcaster, which a Baghdad University poll found to be the most widely watched of Iraqi networks. The network has Turkmen and Kurdish and Syriac channels, in addition to its mainly Arabic-language programming.

    Ms. Abd Al-Aziz said she first had to persuade her mother to agree, and then she accepted the offer, thinking she might last a week before the network realized she couldn’t do it.

    “At the beginning they said, ‘There is no hope for her,’” said Mr. Jasim, describing the reaction of producers assigned to work with her. “I said, ‘Just put her in front of the camera and leave the rest to us.’”

    In a profession that relies heavily on physical appearance, he was sure Ms. Abd Al-Aziz had the right look for television. And the networks’ producers came to agree with their boss: The camera loves her.

    When Black Iraqis do appear on television, it is usually as musicians, dancers or in comedic roles. Mr. Jasim said he wanted to dispel those stereotypes and was considering a political program for Ms. Abd al-Aziz to host.

    While the Black Lives Matter movement has spread across much of the world, Iraq has only a nascent Black rights movement.

    There is no consensus among Black Iraqis even of what to call themselves. Some reject the terms Black or African-Iraqi as divisive. Many have settled on the Arabic term “asmar,” or dark-skinned.

    Asked what she considers the best term, Ms. Abd Al-Aziz said, simply: “Iraqi.”

    “Iraq is diversity. We have more than one origin. Your nationality is enough,” she said.

    Ms. Abd Al-Aziz was the only Black student in her class at high school, but she said she did not feel a lack of opportunities growing up. Asked about the discrimination faced by the broader Black community in Iraq, she said she did not yet know enough to feel comfortable commenting.

    “I like to talk only about what I have witnessed myself,” she said. But, she added, she was determined to learn more.

    “Before, I had no interest in the political reality,” she said. Now, she is asking questions about race and power in Iraq.

    She said some of her Arab friends use skin-whitening creams and have suggested she do so as well.

    “I always say love yourself. This is me and this is my color, and if you have any questions about it, ask God,” she said.

    If Ms. Abd Al-Aziz has not felt blocked by racism, it has held back hundreds of thousands of other Iraqis.

    Slavery was officially abolished in Iraq in 1924; in Saudi Arabia, it was 1962. In Oman slavery was legal until 1970. Across the Arab world, Black people are still commonly referred to as “abeed,” meaning slaves.

    While the word also refers to servants of God and is part of many Muslim names, its use to describe a Black person is offensive.

    “Other Iraqis deal with us as if we are still slaves,” said Abdul Hussein Abdul Razzak, a Black journalist and the co-founder of the Free Iraqis Movement, an association founded in 2017 to defend the rights of Black Iraqis.

    Despite years of writing for government newspapers as a freelancer, Mr. Abdul Razzak, 64, said he had never been employed by any of them.

    “I am a good journalist but no one ever gave me a chance to work,” he said.

    Black rights advocates say many Black students drop out of school because of bullying by students and teachers. A survey in 2011 reported illiteracy rates among Black Iraqis at 80 percent, a figure more than twice as high as the national average, and believed to be largely unchanged since then.

    “My aunt could not read or write but she used to tell me that our school diplomas would be the weapons in our hands,” said Thawra Youssif, a Black Iraqi who lives in Basra.

    Ms. Youssif, 62, who has a doctorate in theater, said she is one of only a handful of Black Iraqis in Basra, Iraq’s second-largest city, with a postgraduate degree.

    “If you asked them about Malcolm X, no one will know him,” she said. “If you cannot read, you cannot search the internet to know your roots. My people need to be educated to overcome the legacy of enslavement.”

    Having mastered television, Ms. Abd Al-Aziz said she is now slowly growing into the idea of being a role model who could inspire Black Iraqis.

    “I am trying to demonstrate that my example can be a hope for everyone,” she said. “That the color of our skin will not stop us.”

    Nermeen al-Mufti contributed reporting.

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    BBC

    Leicestershire boy with cerebral palsy learns to walk

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    A five-year-old boy who has cerebral palsy has learned to walk after a life-changing operation and months of physiotherapy.

    The part of Joey's brain that controlled muscle tone and movement was damaged, meaning he couldn't sit, stand or walk.

    He underwent a neurosurgical procedure, which destroyed the problematic nerve roots in his spinal cord that were sending abnormal messages to his leg muscles.

    Joey didn't meet the criteria to have the procedure on the NHS so his local community in Loughborough, Leicestershire, raised £50,000 to make it possible.

    His mum Gemma said she had always dreamed of the moment he would walk.

    "For us it's just been about giving him the best chance so we can look back and say 'we did everything we could'," she said.

    Video journalists: Emily Anderson and Chris Waring

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    France24 - World

    'It's good to be back!' Metronomy return with pure, streamlined pop

    Issued on: 22/03/2022 - 16:15

    Olivia SALAZAR-WINSPEAR

    They have a knack for the sort of radio-friendly, feel-good pop tunes that have won them fans the world over. Metronomy's music is the soundtrack to an eternal summer. As they return with a seventh studio album, the band members sit down with FRANCE 24 to talk about taking a creative break, the new stripped-down sound of their album "Small World", as well as their deep and affectionate ties to Paris, French food and the racier side of la chanson française.

    Valeurs Actuelles

    La Passion de Notre-Dame

    Ce fut, dans le monde entier, une soirée d’émotions crucifiantes, et plus encore pour ceux qui, se trouvant à Paris, contemplèrent le désastre de leurs yeux stupéfaits, horrifiés et emplis d’un saisissement qui, même pour les plus incroyants, avait quelque chose de religieux. Ce 15 avril 2019, la douceur printanière de la soirée parisienne prenait soudain un goût de larmes et de cendres tandis que la cathédrale livrée aux flammes jouait sa survie, remise au courage et à la lucidité d’une poignée d’hommes pendant que ceux qui étaient là, hypnotisés, ne pouvaient détacher leurs regards de la célèbre silhouette désormais rougeoyante, vers laquelle peinaient à s’élever de maigres jets d’eau qui, de loin, semblaient dérisoires.

    Il y avait l’effroi de devoir assister au pire, l’effondrement de Notre-Dame tout entière, le spectacle malgré tout fascinant de ces soldats du feu qui, quelques centaines de mètres plus loin, risquaient leur vie pour sauver ce trésor millénaire, l’excitation nerveuse qu’on ne peut s’empêcher de ressentir lorsqu’on se trouve au cœur d’un événement que l’on sait historique, la désolation qui dominait tous les autres sentiments – et puis, au cœur même de cette désolation, la consolation d’entendre ces prières et ces cantiques entonnés par des milliers d’âmes réunies autour de la cathédrale en flammes ; et la certitude aussi que se jouait, dans cette tragédie qui marquait d’un sceau dramatique l’entrée dans cette semaine liturgique si particulière qu’est, pour les chrétiens, celle de la Passion du Christ, une sorte d’épiphanie qui allait mettre en lumière, mieux que tout autre chose, la nature profondément spirituelle de la France.

    Dans le film de Jean-Jacques Annaud, rien n’est romancé mais tout est romanesque

    C’est dire que l’on attendait le Notre-Dame brûle de Jean-Jacques Annaud avec intérêt, mais aussi crainte et tremblement : le film serait-il à la hauteur de la force des émotions éprouvées ce soir-là ? N’y aurait-il pas quelque chose de dérisoire à voir des comédiens rejouer le drame comme sur un théâtre ? Le cinéaste saurait-il dépasser la reconstitution des faits pour laisser souffler quelque chose du frisson spirituel qui a saisi tous les acteurs et spectateurs de l’incendie ?

    Le début, un peu plan-plan, semble justifier nos craintes. Mais il fallait bien que le réalisateur, qui a choisi de ne faire appel qu’à des comédiens peu connus pour coller au plus près d’une histoire qui ne met en scène, comme il le dit, que « des héros anonymes », mette en place la suite d’incidents, de malchances, de négligences, « stupéfiant non-alignement des planètes » selon lui, qui a bien failli causer la mort de Notre-Dame. Sans en privilégier aucune, Annaud expose les causes potentielles du départ de feu, écartant seulement, faute d’élément concret, la piste de l’incendie volontaire : ouvriers qui fument sur le chantier de restauration, étincelles échappées des outils, système électrique vétuste, insuffisance du système de sécurité… Ce jour-là, prenait ses fonctions un nouvel employé chargé de surveiller le système anti-incendie, qui n’avait eu que deux heures de formation et ne connaissait pas le bâtiment…

    De très précieuses minutes perdues dans les embouteillages parisiens

    Dans ce film où rien n’est inventé, tout est romanesque. Lorsque l’alarme se déclenche, au milieu de la messe du soir, on croit à une énième fausse alerte. Un employé va tout de même vérifier, mais au mauvais endroit. Les pompiers sont bien alertés, une demi-heure plus tard, mais par un ami de l’adjoint au commandant des sapeurs-pompiers de Paris, en vacances… à Florence, qui a vu tourner sur Internet une photo d’une épaisse fumée se dégageant du toit de la cathédrale.

    Tourné en partie dans la vraie cathédrale, en partie dans des décors en studio, en partie dans des cathédrales de style similaire, Bourges ou Amiens, utilisant nombre d’images d’archives, Notre-Dame brûle trouve alors son ton et son souffle en se concentrant sur l’intervention des pompiers et sur la course contre la montre entre leur action héroïque et la progression des flammes. Course où ils devront d’abord triompher d’un obstacle : les embouteillages parisiens. Si Anne Hidalgo a droit à une apparition dans son propre rôle, le récit est accablant pour elle : coincés dans des bouchons monstrueux, parfois bloqués par des aménagements de voirie qui les empêchaient de passer, les pompiers ont perdu là de très précieuses minutes qui auraient pu s’avérer fatales pour la cathédrale.

    Durant un long moment, une petite équipe de pompiers a bravé le danger pour chercher dans la cathédrale son plus précieux trésor : la couronne d’épines

    Le film prend alors à la gorge en retraçant minutieusement le combat, pied à pied, des soldats du feu pour la sauver, nous faisant repasser, de manière saisissante, par toutes les émotions traversées ce soir-là. C’est avec angoisse et admiration qu’on les voit progresser vers la fournaise dans des escaliers trop petits, parfois arrêtés par une porte dont ils n’ont pas la clef, parfois forcés de reculer devant une chaleur infernale qui menace de les faire cuire à la vapeur dans leurs combinaisons trempées. On reçoit un coup de poing quand on assiste à l’effet de souffle produit, dans toute la cathédrale, par l’effondrement de la flèche. Et on a beau connaître la fin de l’histoire, c’est avec un vrai suspense que l’on voit un simple sergent proposer au général commandant la lutte un plan de la dernière chance, qui s’apparente à une mission suicide, pour se glisser à quelques hommes dans la tour nord en flammes et éviter que la cloche, en tombant, n’entraîne la chute de tout l’édifice.

    Suspense aussi autour du plus précieux trésor : la couronne d’épines du Christ… Courage incroyable de ces hommes affrontant le danger pour sauver cette relique inestimable, croyant l’avoir fait… pour s’apercevoir qu’ils n’avaient sauvé qu’une réplique ! Y retournant aussitôt pour chercher la vraie, cachée dans un coffre dont une seule personne savait où était la clef, difficilement revenu de Versailles où il assistait ce soir-là à une réception pour, une fois devant le coffre, sous le coup de l’émotion… ne plus se souvenir du code ! La couronne enfin récupérée, l’image des sauveteurs la portant comme en procession dans la cathédrale en flammes émeut jusqu’au cœur. Tout autant que celle où un pompier stupéfait, dans cette cathédrale censée avoir été évacuée par tous, aperçoit un de ses camarades, seul, transporter avec respect un mystérieux fardeau, trésor pour lui plus précieux que tout l’or du monde : un calice contenant les hosties consacrées, corps du Dieu vivant, que l’aumônier des soldats du feu est allé chercher au péril de sa vie.

    “Cette intervention exceptionnelle avait quelque chose de mystique”

    C’est la dernière bonne surprise de ce film, et pas la moindre : l’étonnante mise en lumière de la dimension spirituelle de ce qui s’est joué ce soir-là. On n’attendait pas cela de Jean-Jacques Annaud, qui se dit étranger à toute croyance religieuse mais éprouvant « le plus grand respect pour la foi des autres » – ce qui ne sautait pas aux yeux en regardant l’absurde Nom de la rose. Il aurait pu réduire le sauvetage de la cathédrale à un passionnant film d’action, en omettant, selon les mots du capitaine Franck, qui supervisa le sauvetage de la sainte couronne, « que cette intervention exceptionnelle à Notre-Dame avait quelque chose de mystique ».

    Mais le cinéaste a su magnifiquement le souligner, n’oubliant pas de mettre en scène l’impressionnante chaîne de prières qui s’est mise en place, toute la soirée durant, autour de la cathédrale, formant comme une couronne d’oraisons qui portait l’action des sauveteurs et donnait aussi à l’événement sa signification ultime. « Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerais-je ? » : leurs chants disaient la confiance, la lumière de Dieu, le feu même, pas celui qui consume mais celui qui brûle d’un amour plus fort que la mort. Si l’incendie de Notre-Dame nous rappelait tragiquement qu’ici-bas, il n’est rien qui ne soit périssable, il nous faisait aussi souvenir, comme le souligne la dernière image du film d’Annaud, qu’aussi sublime soit-elle, une cathédrale n’est que le signe d’une flamme qui, elle, est immortelle : celle de la petite fille Espérance.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Biden: Russia 'exploring' US cyber-attacks

    By James ClaytonNorth America technology reporter

    President Joe Biden said on Monday that intelligence indicated a growing Russian cyber threat to the US.

    He said Russia was "exploring" cyber attack, but the US would use "every tool" to prevent and respond to such a move.

    Mr Biden suggested Moscow could act in retaliation for sanctions imposed on it after Russia's invasion of Ukraine.

    Russia's foreign ministry has said bilateral ties between Moscow and the US were on the "verge of rupture".

    Mr Biden has previously warned of a possible cyber attack from Russia, saying on 24 February the US was prepared to respond.

    In Monday's statement, Mr Biden said that intelligence had been "evolving", and that the US believes the "Russian government is exploring options".

    Mr Biden also called for US companies to "accelerate efforts to lock their digital doors".

    "You have the power, the capacity, and the responsibility to strengthen the cybersecurity and resilience of the critical services and technologies on which Americans rely. We need everyone to do their part," he said.

    Mr Biden said the potential "malicious cyber activity" could be prompted by the "unprecedented economic costs" caused by economic sanctions imposed by the West.

    The cyber security world has been braced for some sort of large scale cyber-attack from Russia since tensions began building between Russia and Ukraine.

    Cyber authorities in the US, UK and elsewhere have been warning not just about attacks on Ukraine but on so-called "spill over", where other countries are targeted or where a hack accidentally spreads outside of the theatre of conflict.

    The example authorities keep giving is the NotPetya wiper attack, which the US and EU have publicly blamed on Russian military hackers.

    That malicious software spread uncontrollably in 2017 taking out thousands of businesses around the world and causing an estimated $10bn (£7.6bn) of damage.

    Although President Biden doesn't explicitly say it, the concern seems to be about some sort of attack that could affect a critical part of US infrastructure.

    We saw the disruption and distress caused last year on the east coast when criminal hackers caused an oil pipeline to switch off supplies.

    In the worst case scenario, a major cyber-attack on the US or another NATO member could trigger Article 5, its collective defence clause.

    On one hand, President Biden's warning is unsurprising and simply a repetition of the "shields up" initiative started by his government months ago.

    On the other, western intelligence has been extremely effective at guessing the next move of the Kremlin so his words will potentially carry extra weight in the context of the escalating conflict.

    More on this story

    Anonymous: How hackers are trying to undermine Putin

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    France24 - Monde

    Vanessa Nakate : "Les pays riches et responsables doivent payer pour la crise climatique"

    Publié le : 22/03/2022 - 11:55

    Pauline PACCARD Suivre

    Activiste pour le climat et cofondatrice de Rise Up Movement et Fridays For Future Uganda, Vanessa Nakate fait partie d'un groupe de représentantes de la société civile ougandaise actuellement en Europe. Elles témoignent des impacts négatifs de projets pétroliers de Total en Ouganda et Tanzanie, en matière de droits humains et d'environnement. Ils dénoncent également les menaces et harcèlement auxquels certains d'entre eux font face en tant que défenseurs des droits et de l’environnement. 

    La jeune militante écologiste ougandaise Vanessa Nakate, 25 ans, milite contre un projet pétrolier de Total dans un parc naturel de son pays. Sur France 24, elle en appelle au soutien du gouvernement français.

    En novembre 2021, elle a fait la une du célèbre hebdomadaire américain Time magazine. Une reconnaissance internationale pour cette militante qui a multiplié pendant plusieurs années les actions pour réveiller les consciences sur la crise climatique dans son pays.

    "L'une des réalités assez horribles de cette crise climatique est que ceux qui sont les plus impactés sont les moins responsables" assène la militante, rappelant que le continent africain représente moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) mondiales, alors qu'il est le plus touché par les effets du réchauffement climatique.

    Vanessa Nakate regrette que malgré l'extraction de ressources - notamment de pétrole en Afrique australe - censée participer au développement économique des régions, la pauvreté demeure forte. "Les bénéfices sont rapatriés dans les pays d'origine des projets alors que la pollution reste", déplore-t-elle.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Vanessa Nakate, militante écolo et porte-voix de l'Afrique

    ENVIRONNEMENT

    Revers judiciaire pour Total et son projet d'oléoduc géant en Ouganda et en Tanzanie

    OUGANDA

    Nakabuye Hilda Flavia, figure de l'écologie en Ouganda : "Greta Thunberg est mon inspiration"

    Valeurs Actuelles

    [JEU CONCOURS] Gagnez un séjour à Mandelieu dans un hôtel 4 étoiles

    Jusqu’au 05 avril 2022, participez à notre jeu concours pour peut-être gagner 1 séjour de deux nuits pour deux personnes à l‘hôtel Ermitage de l’Oasis à Mandelieu-la-Napoule ! Le gagnant sera tiré au sort :

    Pour participer, répondez à la question ci-dessous :

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Climate change: 'Madness' to turn to fossil fuels because of Ukraine war

    By Matt McGrathEnvironment correspondent

    The UN Secretary General says the rush to use fossil fuels because of the war in Ukraine is "madness" and threatens global climate targets.

    The invasion of Ukraine has seen rapid rises in the prices of coal, oil and gas as countries scramble to replace Russian sources.

    But Antonio Guterres warns that these short-term measures might "close the window" on the Paris climate goals.

    He also calls on countries, including China, to fully phase out coal by 2040.

    In his first major speech on climate and energy since COP26, Mr Guterres makes no bones about the fact that the limited progress achieved in Glasgow is insufficient to ward off dangerous climate change.

    Scientists believe that keeping the rise in global temperatures under 1.5C this century is crucial to limiting the scale of damage from global warming.

    To keep that threshold alive, carbon output needs to be cut in half by the end of this decade. Instead, as Mr Guterres points out, emissions are set to rise by 14%.

    "The problem was not solved in Glasgow," Mr Guterres says, in a speech delivered at the Economist Sustainability Summit.

    "In fact, the problem is getting worse."

    The war in Ukraine threatens to make that situation even more problematic, he says.

    Europe and the UK and other countries are looking to cut their reliance on Russian oil and gas this year. Many are turning to coal or imports of liquefied natural gas as alternative sources.

    But Mr Guterres warns this short-term approach heralds great danger for the climate.

    "Countries could become so consumed by the immediate fossil fuel supply gap that they neglect or knee-cap policies to cut fossil fuel use," Mr Guterres said.

    "This is madness. Addiction to fossil fuels is mutually assured destruction."

    Countries must "accelerate the phase out of coal and all fossil fuels," and implement a rapid and sustainable energy transition.

    It is "the only true pathway to energy security."

    Mr Guterres says the solutions to the climate crisis mostly lie in the hands of the G20 group of richest nations, which produce around 80% of global emissions.

    While many of these countries have taken great steps to slash emissions by 2030, there are a "handful of holdouts, such as Australia."

    Coal must be banished, Mr Guterres says, with a full phase-out for richer nations by 2030, and 2040 for all others, including China.

    Coal "is a stupid investment," according to the Secretary General, "leading to billions in stranded assets."

    He says the way forward is to build coalitions to help major emerging economies to move rapidly away from fossil fuels.

    He highlights the case of South Africa. During COP26 several countries including the UK, US and others agreed to an $8.5bn financing programme to end South Africa's reliance on coal.

    Mr Guterres says the pieces are coming together for similar coalitions in Indonesia, Vietnam and elsewhere.

    Money is one of the key problems in addressing the climate issue and Mr Guterres has called for a major ramping up in finance to help countries adapt to rising temperatures.

    He points out that right now, one person in three globally is not covered by early warning systems for disasters - in Africa six in ten people are not protected.

    In 2022, he argues, richer countries must finally make good on their well-worn promise to provide a $100bn a year to the developing world.

    Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.

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    France24 - World

    'How will we survive?': Bangladesh launches food subsidies as Ukraine war sees prices soar

    Issued on: 22/03/2022 - 18:23

    Sam BALL

    As the war in Ukraine continues to rage its economic impact is being felt around the world, including in Bangladesh where soaring food prices have left some of the nation's poorest wondering how they will afford to eat. Now, the country's government has launched a subsidies programme it says will help some 10 million people buy food at a reduced cost.

    BBC

    Aerial photos show 100 years of changing landscape

    The blast furnaces at the Scunthorpe Steelworks where molten iron is produced from iron ore, coke and limestone. All four furnaces were named after queens of England including Queen Anne, pictured in 2016

    The airfield at RAF Scampton, Lincolnshire, as seen in 1955 when the runways and other infrastructure were expanded to accommodate the Avro Vulcan aircraft

    The Chain Home radar at Bempton, in East Yorkshire, can be seen top right in this 2013 photograph. Closer to the sea there is another collection of concrete buildings including one for an early warning radar, which was developed in response to the Soviet Union testing of atomic weapons in 1949, Historic England said

    This picture of North Yorkshire's Saltburn-by-the-Sea is believed to have been taken by a low-flying RAF reconnaissance aircraft, most likely a Spitfire, in 1949

    Whetley Mills in Bradford as photographed in 2009. The mill is among a number showing Bradford’s rich textile heritage. It was described in 1893 publication ‘The Century's Progress’ as among the largest and best organised establishments in the Bradford spinning industry, but the reality was far from flawless with working conditions being hazardous, Historic England said

    The East Hecla steelworks in Sheffield, photographed here in 1946, produced nearly 290,000 artillery shells in World War One. From 1917 some of the factory’s capacity was converted to manufacture 60-pounder guns and later shells during World War Two

    This image, taken in 2013, shows the remains of Leighton Construction Camp at Breary Banks in North Yorkshire. It was originally constructed to house workers building Leighton reservoir but became a training camp for the Leeds City Battalion during World War One. From 1917 it was used as a prisoner of war camp

    This photo of the docks in Hull was taken in 1925 when the city was a major centre for imports and exports. The Humber Dock closed to shipping in 1967, but reopened as Hull Marina in 1983

    Three dark circles in the crops in Tallington, Lincolnshire, show the site of ditches that once surrounded Bronze Age burial sites. Historic England said the line of pits was another common archaeological feature in this part of Lincolnshire

    1 of 9

    Aerial photographs showing 100 years of changes to the Yorkshire and Lincolnshire landscape have been made available via an online archive.

    Historic England said its Aerial Photography Explorer, external provided a "fascinating insight" and offered "striking discoveries" in the two regions.

    It features more than 400,000 images taken across the country from 1919 to the present day.

    The organisation said it hoped people would use the online archive to research their local areas and gain "an insight into a century of changes and development".

    Valeurs Actuelles

    Glenn Viel au menu de Top Chef

    La transmission et l’engagement. Lorsque nous avions rencontré Glenn Viel, meilleur chef de l’année 2020, 42 ans, c’est sur ces valeurs qu’il revenait sans cesse avant la présentation de son menu gastronomique, qui fait avec tact de sa table une des adresses gastronomiques les plus recherchées de France. « Chaque plat est une narration », dit le chef triplement étoilé des Alpilles qui présente notamment ses couteaux à la verticale sous l’appellation “les pieds dans l’eau” et maîtrise toutes les cuissons, du traditionnel “gigot de lait” au saint-pierre.

    L’exigence du dosage, la justesse est là. Mais le chef s’était-il préparé à intégrer cette saison Top Chef, lui qui disait apprécier le contact avec les clients mais pas la surmédiatisation ? Le plus jeune chef triplement étoilé de France est juré du concours culinaire de M6. Ce qui l’a décidé, c’est, explique-t-il, « l’idée d’apporter notre expérience aux jeunes » : « La transmission est le sens de notre métier. » Pour lui, pas de doute, il faut aussi avoir conscience que « plus ce que l’on fait est personnel, plus on se heurte ».

    De l’expérience de juré, il retient que s’exposer est profitable à chacun : « L’échange n’est pas unilatéral, si les candidats apprennent, eh bien, moi aussi j’apprends. »

    Il a grandi à Versailles, mais c’est en breton de cœur qu’il a conquis la Provence

    Garder la tradition mais réinventer en permanence est aussi son défi à L’Oustau de Baumanière, institution située juste à côté du splendide village des Baux-de-Provence, dans les Alpilles. Que trouve-t-on à sa table ce printemps ? « Essentiellement des produits de saison, et ma personnalité et mon identité culinaire », défend-il avec malice.

    D’un tempérament un peu réservé, mais pas timide, Glenn Viel, le Breton qui a accosté avec brio en Provence, passe beaucoup de temps à L’Oustau de Baumanière à discuter avec ses clients. « Dans l’échange, nous grandissons. J’apprécie d’échanger avec les clients, il faut écouter leurs attentes et leurs opinions ; ils peuvent aussi nous aider à aller encore plus loin, ce sont des échanges riches et parfois surprenants. Mais bien entendu, pas question de brader sa propre identité culinaire », confie le chef qui expérimente une gastronomie respectueuse de l’environnement, les circuits courts et la richesse d’un vaste potager en permaculture dans le domaine dirigé par Jean-André Charial. Son approche a été récompensée par une étoile verte Michelin, et sa brigade (une trentaine de personnes) semble se rallier intégralement à cette cause.

    Quel serait son meilleur conseil à un candidat sur le plateau de Top Chef ? Il attend de voir comment évolue la saison. Il a l’avantage d’être simple, télégénique et d’avoir son franc-parler ; c’est ce que les organisateurs de l’émission avaient déjà retenu lorsqu’il était chef invité dans l’émission. À L’Oustau de Baumanière, sa brigade témoigne de sa générosité, et de « son énergie partagée ». Le goût des autres.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    The volunteers training to fight in Ukraine … or in France

    Issued on: 22/03/2022 - 11:46Modified: 22/03/2022 - 12:09

    Sam BALL

    In the countryside near Bordeaux, France, a group of civilians thinking of volunteering to fight in Ukraine are getting a crash course in modern warfare. In just two days, they are hoping to learn skills that could help them survive on the battlefield, from handling weapons to basic military tactics. However, some are starting to doubt their ability to be of use in a warzone, while others feel their new skills could come in handy even if they remain in France.

    BBC

    Omicron vs Zero-Covid: How long can China hold on?

    By Yvette TanBBC News

    China and Hong Kong are seeing their largest spike in Covid cases in more than two years, despite determinedly pursuing one of the world's strictest virus elimination policies.

    Most countries are now trying to live with coronavirus - so how long can China hold on to its "zero-Covid" goal?

    Striking a balance

    For the last two years, China's strict measures to contain Covid, enforced by swift lockdowns and aggressive restrictions, seemed to be largely paying off.

    As the rest of the world grappled with surges in cases and deaths in 2020, China's President Xi Jinping declared the country's handling of the pandemic through lockdowns and widespread testing a success - and touted its methods as being the most effective in dealing with the virus.

    The zero-Covid model was therefore strictly enforced both in mainland China and Hong Kong.

    But things soon began to change.

    The first signs of strain on the much-vaunted zero-Covid model in China began to appear when authorities were forced to impose increasingly large lockdowns triggered by the more infectious Delta variant in 2021. These started to raise questions about how long China could maintain this policy.

    And now Omicron has called it further into question.

    In mainland China, thousands of cases are now being reported each day and millions of people in the north-eastern province of Jilin have been placed under lockdown - the first time China had restricted an entire province since the early days of the pandemic in Wuhan.

    Hong Kong, which was previously almost untouched by the virus, is now seeing 30,000 cases and more than 200 deaths a day. The city's healthcare system has been overrun, with shocking images of people in need of hospital care receiving rudimentary treatment outside medical facilities.

    It's a situation unlike anything the country has seen for the past two years.

    Officially, the Chinese government has not budged from its zero-Covid position. But there have been some signs that it may be softening its stance on how best to deal with the virus.

    Earlier this week, China's National Health Commission said it was changing its rules so that mild cases would be isolated in centralised locations, rather than treated in hospitals. The criteria for a patient to be discharged from quarantine has also been lowered.

    "In the past, China would actually admit every patient - whether they were asymptomatic or with just mild symptoms - to the hospital," Prof Jin Dong-yan of The University of Hong Kong told the BBC.

    "The fact they're now proposing to [locally isolate] them - that's one step to show they recognise that there's a large group of people that do not need much help."

    During China's recent National People's Congress meeting, Chinese Premier Li Keqiang also said China would continue to make its Covid-19 response more "scientific and targeted".

    "[Premier Li's speech] hints that the government is ready to be more flexible and loosen restrictions gradually," said Prof Chen Gang of the National University of Singapore.

    "Under [a more] dynamic policy, more emphasis will be placed on striking a balance between disease control and enabling people to live normal lives."

    On the ground as well, there's also been a noticeable shift in attitudes.

    Last year, top Chinese epidemiologist Zhang Wenhong suggested that China would eventually need to "co-exist" with the virus. He was met with a barrage of criticism, with some calling him a traitor, and others saying he was colluding with foreign forces to undermine China's Covid response.

    But just this week, Dr Zhang posted another message on Chinese social media that got a very different reception.

    While he said that it was necessary for China to maintain its zero-Covid strategy for now, he added that it should not be afraid to eventually move towards a more "sustainable coping strategy" in the future.

    "With this virus, alleviating fear is the first step we must take," he said. "Omicron has become so mild, in countries that have achieved widespread vaccination and natural infection rates, it may be less deadly than even the flu."

    This time, he was not met with vitriol - and was instead widely praised.

    "Thank you Dr Zhang for your scientific and rational [take] on issues," one comment said.

    Others shared their struggles over the past years - a sign of growing frustration after more than two years of lockdowns.

    "These past few years, I have suffered a lot. I have lost my freedom - all in the name of the virus," one said.

    According to Professor Huang Yanzhong, a senior fellow for global health at the Council on Foreign Relations, there is a sense that "public support for zero-Covid is in decline".

    "My sense is that especially in bigger cities like Shanghai, some people are saying it's just too much. While there's still overall public support for zero-Covid - it's being undermined by the recent Omicron wave," he said.

    Politics and the pandemic

    So how much longer can China hold on?

    Experts say we are unlikely to see any big moves this year, especially not now while it is in the throes of its biggest outbreak in years.

    Many believe loosening restrictions now could lead to an overwhelmed healthcare system - and a huge spike in the death rate.

    All mainland China needs to do is look to Hong Kong to see a city struggling to contain its outbreak, with morgues filled to capacity and hospitals swamped with patients.

    Prof Huang says China's Centre for Disease Control and Prevention (CDC) has been proclaiming the fact that it has avoided a significant number of deaths, and "there is no doubt that opening will lead to a rapid increase in cases".

    "The dilemma is do you want to accept short-term pain - a significant increase of cases, deaths - for long-term stability?"

    Analysts believe the answer is unlikely to be yes - especially right now.

    "If restrictions are loosened, the number of deaths may shoot up, leading to social panic - something that will not be allowed in the politically sensitive year of the 20th party congress," said Prof Chen.

    This Chinese Communist Party 20th party congress is one of the country's most important political events of the decade, and on paper, was when President Xi Jinping was supposed to step down, having come to the end of his two term-limit in office.

    But this limit was removed and there is growing certainty that Mr Xi will secure another term in power as party chief and come out of the congress "more powerful than ever", according to Michael Cunningham of research institution the Heritage Foundation.

    "The government usually shifts the pendulum toward preserving stability in party congress years, as those in power seek to avoid crises rather than make bold decisions that, if unsuccessful, could negatively impact their career prospects," said Mr Cunningham in a report.

    Mr Xi himself said in a politburo meeting on Thursday that China would stick to its dynamic zero-Covid policy, saying: "Victory comes from perseverance".

    With this clear instruction coming from the top, its more likely that officials will instead put in place smaller and gradual measures, similar to those already being made - but with no "fundamental" change - for now.

    "The problem with the zero-Covid policy is that it doesn't accept risks," says Prof Huang.

    "And unless [the Chinese government] is no longer obsessed with worst-case scenarios, you cannot expect to see a fundamental change to its policy."

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    Valeurs Actuelles

    Économique Fiat Tipo SW

    PHILOSOPHIE

    Même si le Diesel n’est plus en odeur de sainteté dans les villes, la Fiat Tipo de troisième génération gagne à être connue. Sa version break SW représente une excellente affaire pour qui a besoin d’un véhicule économique, logeable, au long rayon d’action. Les commerciaux comme les familles. Pour une taille raisonnable, cette italienne au style récemment rajeuni ne manque d’espace ni aux places arrière ni dans le coffre. Un ratio habitabilité/ encombrement parmi les plus favorables de sa catégorie (1 650 litres de volume de chargement pour 4,58 mètres de long). La deuxième rangée de sièges peut se replier pour libérer un vaste plancher parfaitement plat. Quand l’assise avant droite est avancée au maximum, vous pouvez loger des objets de deux mètres de long. Ne vous attendez certes pas au summum du raffinement et du design à ce niveau de prix, mais la finition reste sérieuse. La plate-forme est dérivée de celle de la Fiat 500X.

    ÉQUIPEMENTS

    La planche de bord, robuste et claire, inspire confiance. N’hésitez pas à choisir l’option grand écran 10 pouces – celui de base fait 7 pouces -, très lisible, à 500 euros, avec son Pack Tech qui inclut la recharge par induction de votre téléphone mobile. D’emblée, notre Tipo est déjà bien équipée, avec un régulateur de vitesse, une interface médias de bonne qualité, une alerte de franchissement de ligne pour sécuriser votre conduite. La finition Life Plus du 1.6 Multijet comprend de surcroît des jantes alliage de belle facture, des phares adaptatifs à Led, un radar de recul pour faciliter les manœuvres.

    TECHNIQUE

    Le poids contenu de la SW et sa puissance de 130 chevaux, avec son Multi-jet turbo Diesel bien “coupleux”, en font une machine plutôt vigoureuse. Ce 4-cylindres, il est vrai, a gagné 10 chevaux par rapport à l’ancienne mouture. Moins creux à bas régime, il demeure un brin sonore à froid. À peine plus de 10 secondes au “0 à 100 kilomètres par heure” pour un break d’entrée de gamme, c’est plus que convenable, en tout cas. Ce bloc n’aura droit qu’à une “boîte 6” manuelle aux rapports un peu longs. Ce qui favorise la baisse des consommations, sous les 5 litres aux 100 kilomètres en moyenne, pour une autonomie d’environ 1 000 kilomètres. L’auto échappe ainsi au malus. Ce break incite, quoi qu’il en soit, à une conduite en bon père de famille, car le châssis est plutôt typé confort et la direction n’est pas des plus informatives. Alternatives : un 3-cylindres essence ou le petit Diesel de 95 chevaux. Leurs prix sont plus attractifs, mais ce n’est pas du tout le même agrément. Le Multijet 130 sera surtout apprécié pour sa polyvalence.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Opex 360

    La Russie affirme avoir visé un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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    Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

    Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

    De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

    Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

    « Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

    La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

    La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

    Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

    Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

    L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

    Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

    La Russie affirme avoir visé un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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    Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

    Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

    De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

    Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

    « Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

    La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

    La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

    Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

    Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

    L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

    Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

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    Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

    Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

    De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

    Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

    « Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

    La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

    La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

    Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

    Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

    L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

    Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

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    Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.

    Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.

    De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.

    Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.

    « Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

    La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.

    La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.

    a été confirmée

    Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.

    Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.

    L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.

    Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.

    BBC

    Climate change: IPCC scientists to examine carbon removal in key report

    By Matt McGrathEnvironment correspondent

    UN scientists are likely to weigh up technology to remove CO2 from the atmosphere, as they gather to finalise a key report.

    This idea will be one of many solutions considered over the next two weeks by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC).

    Also in attendance will be government officials from all over the world, who will need to approve every line in the summary report.

    It is due to be published on 4 April.

    This new study will be the third of three important reports from the IPCC issued over the past eight months. The previous two have looked at the causes and impacts of climate change, but this one will focus on mitigation - or what we can do to stop it.

    This essentially means that researchers will look at how we can reduce the amount of warming gases that are emitted from human activities.

    However, the IPCC co-chair says this mitigation report will look more closely at ways of removing CO2 that's already in the atmosphere.

    "We have a lot more material, this time on carbon dioxide removal. That is, not putting carbon into the atmosphere, but getting it out again," said Prof Jim Skea, from Imperial College, London.

    "The report was scoped out to cover the full spectrum of carbon dioxide removal approaches, which vary absolutely hugely, and the carbon dioxide that is removed can end up in very different stores and in very different places. So it was within the scope of the report to cover the whole lot, basically."

    The kind of carbon removal approaches the report will consider will likely include tree planting and agriculture, as well as the more advanced technological approaches that use large machines to remove the carbon from the air.

    They will also look at combined approaches, where land is used to grow crops which can be burned for energy while the carbon is captured and buried.

    The use of these types of technology is controversial. Campaigners express doubts that they can be made to work economically and there are also concerns that technology could be seen as an excuse not to make the major changes in energy production that are needed.

    Scientists though say that the situation is now so serious that carbon dioxide removal will be needed in addition to massive cuts in emissions and not as a substitute for them.

    What ultimately emerges in the short summary for policymakers that will be published in two weeks, will depend on delicate negotiations with government representatives from 195 countries.

    Researchers and officials will work through the summary line by line to agree the final text.

    There are some concerns that the war in Ukraine might have an impact on the meeting, with representatives from both Russia and Ukraine due to take part.

    "We have been running some informal meetings with governments to brief them ahead of the actual approval session," said Prof Skea.

    "I would be optimistic that we would get full participation."

    The new report, part of a regular review of the science dating back to 1990, will also have a new focus on the social aspects of cutting carbon.

    "This chapter looks at the social science perspective of demand, and what motivates individual consumers, communities, businesses, to make responsible consumption, reduction, design and investment choices," said Dr Joyashree Roy, from Jadavpur University and the lead author of this part of the report.

    "Responsible production and consumption are also within the scope of this chapter, and we have also been asked to look into what are the drivers of behaviour change."

    There will be much focus on short term actions that governments can take in the remaining years of this decade to keep the rise in global temperatures under 1.5C this century.

    This was assessed in 2018 as needing emissions to be cut in half by 2030 - but after the pandemic and with the likely ramping up of fossil fuel use in the wake of the conflict in Ukraine, the scale of emissions cuts may need revising upwards.

    Despite this, the report will likely emphasise that there is hope that the worst impacts of climate change can be avoided, if urgent action is taken.

    Prof Skea says the summary will not be "unremitting doom and gloom."

    "What I think we have to convey in our report is that the activities of humans have caused climate change, but human beings also have the agency to do something about it."

    "And that I think is a really big part of the messaging for the report."

    Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.

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    France24 - World

    Odessa ‘turned into a fortress’ as city readies for war

    Issued on: 18/03/2022 - 18:51

    Sam BALL

    With its ornate architecture and striking sea views, Odessa has been called the "Pearl of the Black Sea". Now though, the Ukrainian city has been "turned into a fortress", according to its mayor, as residents prepare for a possible assault by invading Russian forces, with barricades, anti-tank obstacles and sandbags scattered throughout the once bustling streets to protect the city's treasured monuments.

    Opex 360

    La frégate française « Vendémiaire » a navigué dans le détroit de Taïwan, malgré les revendications chinoises

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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    Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

    « Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

    Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

    Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

    L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

    Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

    Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

    « Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

    Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

    Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

    Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

    Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

    Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

    Photo : État-major des armées

    La frégate française « Vendémiaire » a navigué dans le détroit de Taïwan, malgré les revendications chinoises

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

    « Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

    Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

    Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

    L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

    Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

    Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

    « Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

    Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

    Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

    Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

    Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

    Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

    Photo : État-major des armées

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    Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

    « Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

    Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

    Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

    L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

    Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

    Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

    « Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

    Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

    Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

    Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

    Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

    Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

    Photo : État-major des armées

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    Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.

    « Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.

    Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.

    Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.

    L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.

    Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.

    Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.

    « Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».

    Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…

    Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?

    Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.

    Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?

    Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.

    Photo : État-major des armées

    Valeurs Actuelles

    [d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus

    Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.

    Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.

    Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.

    Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre

    Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).

    Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.

    “Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.

    Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.

    Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.

    Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.

    Réunir et traiter les archives des soldats disparus 

    Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.

    Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Southern Turkey, a magnet for Russians, braces for the war's impact on tourism

    Issued on: 17/03/2022 - 18:36Modified: 17/03/2022 - 18:37

    Juliette MONTILLY Follow

    With its shimmering azure waters, secluded coves and golden sands, Turkey's Mediterranean coast is a destination beloved by Russian tourists, nearly five million of whom visited last year. But since Russia's invasion of pro-Western Ukraine, the sunny seaside resort of Antalya is bracing for the war's impact on tourism.

    BBC

    Some Disney staff stage walkout over Florida LGBT law

    Disney employees have staged a walkout to pressure the company into actively opposing a Florida bill that bans instruction on sexual orientation or gender identity in primary schools.

    A handful of staff joined the walkout, with organisers accusing the firm of showing "apathy" to the bill.

    Disney said in a statement that it "stands in solidarity" with its LGBT cast, crew, guests and fans.

    The bill is formally known as the Parental Rights in Education Bill.

    Critics have dubbed it the "Don't Say Gay" bill.

    The legislation's text does not contain the term "gay", though it bans discussions of sexual orientation and gender identity for children under 10 or when "not age appropriate or developmentally appropriate for students in accordance with state standards".

    It is expected to soon be signed into law by Florida Governor Ron DeSantis, a Republican, but it has faced significant criticism, including from the White House and their Democratic allies.

    Supporters of the legislation say it will protect children from classroom exposure to topics deemed inappropriate by their parents, while critics warn it will stigmatise and isolate LGBT youth.

    LGBT leaders at Disney have been pushing the company to speak out against the bill, as Disney is a major tourism driver in the state, drawing millions of people annually to its flagship Walt Disney World Resort in Orlando. It also employs 77,000 Floridians.

    Disney CEO Bob Chapek told employees earlier this month in a memo that he was wrong to have been silent on the controversial bill, and on Monday said he would use the moment as a catalyst for change at the company.

    Disney also committed to pausing donations to Florida lawmakers who backed the bill. On Tuesday, it released a social media statement saying it is "committed to creating experiences that support family values for every family, and will not stand for discrimination in any form".

    But walkout organisers said in a statement that the recent steps taken by Disney leadership "have utterly failed to match the magnitude of the threat" presented by the legislation to the LGBT community. Among other measures, they want Disney to make the political donations pause permanent and to halt all construction and investment in Florida until the legislation is repealed.

    They began a week of 15-minute daily walkouts with a scheduled a day-long walkout for Tuesday. Social media posts on Tuesday show a number of Disney employees leaving the company headquarters in Burbank, California, though it's unclear how widespread the walkout is.

    Other Disney brands, like ESPN, Hulu and FX Networks, have issued statements voicing their support of LGBT colleagues, friends and fans.

    Gov DeSantis has criticised Disney for denouncing the bill following the employee backlash, calling it a "woke" corporation and accusing it of buying into "false narratives".

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    Un MV-22 Osprey américain s’est écrasé en Norvège, lors de l’exercice Cold Response

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

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    Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

    Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

    Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

    « En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

    « Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

    Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

    Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

    Photo : USMC

    Un MV-22 Osprey américain s’est écrasé en Norvège, lors de l’exercice Cold Response

    par Laurent Lagneau · 19 mars 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

    Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

    Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

    « En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

    « Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

    Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

    Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

    Photo : USMC

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    Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

    Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

    Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

    « En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

    « Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

    Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

    Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

    Photo : USMC

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    Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.

    Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.

    Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.

    « En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.

    « Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.

    Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.

    Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.

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    France24 - World

    France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

    Issued on: 24/02/2022 - 18:04

    Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

    Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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    Valeurs Actuelles

    Algérie, le dernier acte de la tragédie

    Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

    Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

    « De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

    Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

    C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

    En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

    Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

    « Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

    Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

    Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

    La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

    Des rafales, des hommes à terre…

    Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

    Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

    « La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

    “Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    How a jetpack design helped create a flying motorbike

    By Ben MorrisTechnology of Business editor

    At around the age of 12, David Mayman tried to build a helicopter out of fence posts and an old lawn mower.

    Needless to say, it did not go well. His contraption didn't fly and he was made to fix the fence.

    "I was brought up in a way that I guess challenged me scientifically... I was always told that nothing's impossible," he says.

    Perhaps he got a bit ahead of himself during his childhood in Sydney, but as an adult Mr Mayman, has built innovative machines that really do fly.

    After selling his online listings business Mr Mayman developed a jetpack, which in 2015 he flew around the Statue of Liberty.

    But, since 2018, he has been working on a different kind of project, one he thinks will have more commercial opportunities.

    Called the Speeder, his new machine will be like a flying motorbike. It will take off vertically, fly at high speeds, but be compact enough to fit in the back of a pick-up truck.

    Speeder is just one of many flying machine projects under way at the moment.

    There are currently hundreds of EVTOL (electric vertical take-off and landing) aircraft in development, with engineers hoping to create a new era of cheap, quiet air transportation.

    But Mr Mayman's machine is very different from those aircraft. Instead of being powered by batteries and electric engines, his Speeder uses four small jet engines, which run on aviation fuel.

    That might seem like a step backwards in technology, but for the customers Mr Mayman has in mind, only liquid fuel will do.

    He says the military, emergency services and the offshore energy industry want a fast, compact aircraft that can carry a significant weight.

    For that, you need jet fuel, as it stores 20 times the energy of batteries for a given weight. Or in other words, to supply the power needed, batteries would be too heavy.

    "If you want to carry a certain payload, and you want that aircraft to have a certain range and certain speed, the only way to do that with current technology is, with turbine engines." Mr Mayman explains.

    The Speeder idea emerged from work with the US Navy, who were interested in a jetpack for use by the Navy's special forces, the Seals.

    "As is so often the case in aviation, you start with one set of specifications, and fairly quickly, you end up with an entirely different set of specs," he explains.

    "They initially wanted something that would carry a payload of 210 pounds (95kg), not far into the project that morphed to nearly 300 pounds (135kg). And they wanted it to be possible to train somebody literally in 10 minutes," Mr Mayman says.

    None of that was possible with his existing jetpack product - something bigger and easier to fly would be needed, so the Speeder project was born.

    Some of the jetpack technology was helpful on the new project, but much of it had to be developed from scratch.

    To simplify things, while on the jetpack the direction of thrust is controlled mechanically by the pilot on the Speeder the angle of the four jet turbines is controlled by an electronic flight control system.

    The key part of that system is bespoke software that understands the physics of the four very powerful jets. This means that when the pilot lifts-off or turns, the Speeder can angle its jets to make that happen.

    Mr Mayman says that owners will not necessarily need a pilots licence, as the Speeder's flight control systems are doing much of the work to keep the aircraft steady.

    "It's effectively AI (artificial intelligence) - if you want to call it that - that understands what the vehicle is going to need... so it can start instructing the engines to be spooling up or spooling down," says Mr Mayman.

    It's that aspect of artificial intelligence that interests Sajal Kissoon, a research assistant in gas turbine technology at Cranfield University's aerospace centre.

    "The important enabler for this [the Speeder] is the use of AI to assist control. This, in itself, is a very exciting advancement," she explains.

    "What if the Speeder faces unusual weather conditions, or unusual wind conditions, or an unusual manoeuvre by the pilot? I think AI would be essential to assist control," Ms Kissoon adds.

    More technology of business:

    Mr Mayman is hopeful that the Speeder will eventually be used to transport cargo. Piloted by remote control, or autonomously he thinks there will be demand particularly from the armed forces or emergency services.

    With a top speed of around 200mph and a flight time up to 60 minutes, Mr Mayman says it could get essential supplies for the military, or emergency services, very quickly to where they need to be.

    In cargo mode, where it is piloted remotely, it will be able to go even faster, perhaps at 500mph and carry 450kg.

    Being compact and able to fly in all sorts of weather conditions, he thinks it has the potential to be more versatile than a helicopter.

    But before you get too excited at the prospect of ditching the bus and hopping on a Speeder to work, Mr Mayman says it is unlikely to fly through cities.

    "We make noise, we're incredibly powerful, we're incredibly small. I don't think there's necessarily a need within the urban air mobility space for an aircraft that can be the size of your kitchen table."

    Crucially, a lot more testing still needs to be done before the Speeder is delivered to any customer. A third full-size prototype (called the P2) is being prepared for flight at test range about two hours east of Los Angeles.

    There will be enough space there for the Speeder to be put through its paces.

    A key phase will also come late next year, when the company hopes to start the certification process. The company estimates that will take 12 months.

    If all goes to plan, the Speeder might be available for sale in late 2024 or 2025, although the military might be able to start flying it earlier, according to Mr Mayman.

    Unsurprisingly, all of his engineers want to be the first to fly the machine out in the desert, but Mr Mayman is saving that thrill for himself.

    "It's pretty much the main reason they work here. So, I have got a long queue of folks waiting to test fly this thing. But I'll be pulling rank," he says.

    And hopefully for Mr Mayman, this time he will not have to fix any fences.

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    Le projet de corvette européenne pourrait se concrétiser plus tôt que prévu

    par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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    Lancé en 2019 dans la cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], sous la direction de l’Italie et avec la participation de la France, de la Grèce ainsi que de l’Espagne [le Portugal a le statut d’observateur, ndlr], le projet de corvette européenne [EPC – European Patrol Corvette] a reçu le soutien de l’Agence européenne de défense [AED].

    Pour rappel, il s’agit de développer une nouvelle classe de navires « modulaires », selon une architecture « plug-and-play » ouverte. Ces corvettes devraient afficher un déplacement de 3’000 tonnes maximum pour une longueur de 110 mètres. Au moins trois configurations sont prévues : une première pour la lutte anti-navire, une seconde pour les missions longues, avec une capacité anti-surface et une troisième pour la patrouille de haute-mer.

    La Marine nationale attend beaucoup de ce programme car il lui permettra de remplacer ses six frégates de surveillance affectées depuis le début des années 1990 dans les départements et territoires d’outre-Mer. Celles-ci devraient être retirées du service entre 2030 et 2033. Cela étant, leur remplacement devient de plus en plus urgent en raison de la faiblesse de leurs capacités militaires. Conçus pour des missions relevant de l’Action de l’État en mer [AEM], elles ne font désormais plus le poids dans le contexte actuel, marqué par une remise en question du droit international et des logiques de prédation.

    « Les intérêts [de ce projet de corvette européenne] sont multiples : capacitaires, budgétaires, puisque les coûts de developpement seraient mutualisés par une ingénierie commune, industriel et politique », a souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par la nouvelle revue DefTech.

    « L’ambition est de disposer d’un premier prototype en 2027, puis de produire une vingtaine de bâtiments, ce qui permettrait d’obtenir une effet de série intéressant », a également affirmé l’amiral Vandier.

    En la matière, il est toujours délicat de donner une échéance, tant il est rare que les trains arrivent à l’heure dans les programmes d’armement, notamment quand ils sont conduits en coopération… Toujours est-il que les pays participants à ce projet de corvette ont la ferme intention de tenir les délais… voire, si possible, de gagner du temps.

    En effet, cela suppose de réunir deux conditions : mettre en place une organisation industrielle efficace et faire converger les besoins opérationnels des quatre pays impliqués, ce qui n’est jamais simple. La première est remplie, avec un consortium impliquant Naval Group, Fincantieri et Navantia. Quant à la seconde, elle a franchi un cap important, lors d’une réunion organisée le 8 mars au Palazzo Marina [Rome], avec des représentants des marines des quatre pays impliqués.

    Cette « réunion, consacrée à la rédaction des exigences communes, a été fondamentale pour élaborer le document relatif aux capacités qui seront à la base du projet et sceller la convergence des intentions des quatre pays participant afin de rendre ce programme réalisable par le consortium industriel », a expliqué le ministère italien de la Défense.

    « Grâce à l’appui de l’AED […], un consensus a été trouvé pour la rédaction des premiers documents permettant d’établir les axes de développement du programme », a-t-il continué.

    Et de préciser : « Les prochaines étapes consisteront à approuver, au niveau national, les exigences opérationnelles afin de poursuivre le processus de conception ».

    Si tout se passe bien, le contrat de construction des corvettes pourrait être notifié aux industriels concernés en 2025 et la pose de la quille du premier navire serait envisageable en 2026 [et non plus en 2027], pour une livraison à partir de 2030.

    Photo : illustration

    Le projet de corvette européenne pourrait se concrétiser plus tôt que prévu

    par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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    Lancé en 2019 dans la cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], sous la direction de l’Italie et avec la participation de la France, de la Grèce ainsi que de l’Espagne [le Portugal a le statut d’observateur, ndlr], le projet de corvette européenne [EPC – European Patrol Corvette] a reçu le soutien de l’Agence européenne de défense [AED].

    Pour rappel, il s’agit de développer une nouvelle classe de navires « modulaires », selon une architecture « plug-and-play » ouverte. Ces corvettes devraient afficher un déplacement de 3’000 tonnes maximum pour une longueur de 110 mètres. Au moins trois configurations sont prévues : une première pour la lutte anti-navire, une seconde pour les missions longues, avec une capacité anti-surface et une troisième pour la patrouille de haute-mer.

    La Marine nationale attend beaucoup de ce programme car il lui permettra de remplacer ses six frégates de surveillance affectées depuis le début des années 1990 dans les départements et territoires d’outre-Mer. Celles-ci devraient être retirées du service entre 2030 et 2033. Cela étant, leur remplacement devient de plus en plus urgent en raison de la faiblesse de leurs capacités militaires. Conçus pour des missions relevant de l’Action de l’État en mer [AEM], elles ne font désormais plus le poids dans le contexte actuel, marqué par une remise en question du droit international et des logiques de prédation.

    « Les intérêts [de ce projet de corvette européenne] sont multiples : capacitaires, budgétaires, puisque les coûts de developpement seraient mutualisés par une ingénierie commune, industriel et politique », a souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par la nouvelle revue DefTech.

    « L’ambition est de disposer d’un premier prototype en 2027, puis de produire une vingtaine de bâtiments, ce qui permettrait d’obtenir une effet de série intéressant », a également affirmé l’amiral Vandier.

    En la matière, il est toujours délicat de donner une échéance, tant il est rare que les trains arrivent à l’heure dans les programmes d’armement, notamment quand ils sont conduits en coopération… Toujours est-il que les pays participants à ce projet de corvette ont la ferme intention de tenir les délais… voire, si possible, de gagner du temps.

    En effet, cela suppose de réunir deux conditions : mettre en place une organisation industrielle efficace et faire converger les besoins opérationnels des quatre pays impliqués, ce qui n’est jamais simple. La première est remplie, avec un consortium impliquant Naval Group, Fincantieri et Navantia. Quant à la seconde, elle a franchi un cap important, lors d’une réunion organisée le 8 mars au Palazzo Marina [Rome], avec des représentants des marines des quatre pays impliqués.

    Cette « réunion, consacrée à la rédaction des exigences communes, a été fondamentale pour élaborer le document relatif aux capacités qui seront à la base du projet et sceller la convergence des intentions des quatre pays participant afin de rendre ce programme réalisable par le consortium industriel », a expliqué le ministère italien de la Défense.

    « Grâce à l’appui de l’AED […], un consensus a été trouvé pour la rédaction des premiers documents permettant d’établir les axes de développement du programme », a-t-il continué.

    Et de préciser : « Les prochaines étapes consisteront à approuver, au niveau national, les exigences opérationnelles afin de poursuivre le processus de conception ».

    Si tout se passe bien, le contrat de construction des corvettes pourrait être notifié aux industriels concernés en 2025 et la pose de la quille du premier navire serait envisageable en 2026 [et non plus en 2027], pour une livraison à partir de 2030.

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    Lancé en 2019 dans la cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], sous la direction de l’Italie et avec la participation de la France, de la Grèce ainsi que de l’Espagne [le Portugal a le statut d’observateur, ndlr], le projet de corvette européenne [EPC – European Patrol Corvette] a reçu le soutien de l’Agence européenne de défense [AED].

    Pour rappel, il s’agit de développer une nouvelle classe de navires « modulaires », selon une architecture « plug-and-play » ouverte. Ces corvettes devraient afficher un déplacement de 3’000 tonnes maximum pour une longueur de 110 mètres. Au moins trois configurations sont prévues : une première pour la lutte anti-navire, une seconde pour les missions longues, avec une capacité anti-surface et une troisième pour la patrouille de haute-mer.

    La Marine nationale attend beaucoup de ce programme car il lui permettra de remplacer ses six frégates de surveillance affectées depuis le début des années 1990 dans les départements et territoires d’outre-Mer. Celles-ci devraient être retirées du service entre 2030 et 2033. Cela étant, leur remplacement devient de plus en plus urgent en raison de la faiblesse de leurs capacités militaires. Conçus pour des missions relevant de l’Action de l’État en mer [AEM], elles ne font désormais plus le poids dans le contexte actuel, marqué par une remise en question du droit international et des logiques de prédation.

    « Les intérêts [de ce projet de corvette européenne] sont multiples : capacitaires, budgétaires, puisque les coûts de developpement seraient mutualisés par une ingénierie commune, industriel et politique », a souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par la nouvelle revue DefTech.

    « L’ambition est de disposer d’un premier prototype en 2027, puis de produire une vingtaine de bâtiments, ce qui permettrait d’obtenir une effet de série intéressant », a également affirmé l’amiral Vandier.

    En la matière, il est toujours délicat de donner une échéance, tant il est rare que les trains arrivent à l’heure dans les programmes d’armement, notamment quand ils sont conduits en coopération… Toujours est-il que les pays participants à ce projet de corvette ont la ferme intention de tenir les délais… voire, si possible, de gagner du temps.

    En effet, cela suppose de réunir deux conditions : mettre en place une organisation industrielle efficace et faire converger les besoins opérationnels des quatre pays impliqués, ce qui n’est jamais simple. La première est remplie, avec un consortium impliquant Naval Group, Fincantieri et Navantia. Quant à la seconde, elle a franchi un cap important, lors d’une réunion organisée le 8 mars au Palazzo Marina [Rome], avec des représentants des marines des quatre pays impliqués.

    Cette « réunion, consacrée à la rédaction des exigences communes, a été fondamentale pour élaborer le document relatif aux capacités qui seront à la base du projet et sceller la convergence des intentions des quatre pays participant afin de rendre ce programme réalisable par le consortium industriel », a expliqué le ministère italien de la Défense.

    « Grâce à l’appui de l’AED […], un consensus a été trouvé pour la rédaction des premiers documents permettant d’établir les axes de développement du programme », a-t-il continué.

    Et de préciser : « Les prochaines étapes consisteront à approuver, au niveau national, les exigences opérationnelles afin de poursuivre le processus de conception ».

    Si tout se passe bien, le contrat de construction des corvettes pourrait être notifié aux industriels concernés en 2025 et la pose de la quille du premier navire serait envisageable en 2026 [et non plus en 2027], pour une livraison à partir de 2030.

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    Lancé en 2019 dans la cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], sous la direction de l’Italie et avec la participation de la France, de la Grèce ainsi que de l’Espagne [le Portugal a le statut d’observateur, ndlr], le projet de corvette européenne [EPC – European Patrol Corvette] a reçu le soutien de l’Agence européenne de défense [AED].

    Pour rappel, il s’agit de développer une nouvelle classe de navires « modulaires », selon une architecture « plug-and-play » ouverte. Ces corvettes devraient afficher un déplacement de 3’000 tonnes maximum pour une longueur de 110 mètres. Au moins trois configurations sont prévues : une première pour la lutte anti-navire, une seconde pour les missions longues, avec une capacité anti-surface et une troisième pour la patrouille de haute-mer.

    La Marine nationale attend beaucoup de ce programme car il lui permettra de remplacer ses six frégates de surveillance affectées depuis le début des années 1990 dans les départements et territoires d’outre-Mer. Celles-ci devraient être retirées du service entre 2030 et 2033. Cela étant, leur remplacement devient de plus en plus urgent en raison de la faiblesse de leurs capacités militaires. Conçus pour des missions relevant de l’Action de l’État en mer [AEM], elles ne font désormais plus le poids dans le contexte actuel, marqué par une remise en question du droit international et des logiques de prédation.

    « Les intérêts [de ce projet de corvette européenne] sont multiples : capacitaires, budgétaires, puisque les coûts de developpement seraient mutualisés par une ingénierie commune, industriel et politique », a souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par la nouvelle revue DefTech.

    « L’ambition est de disposer d’un premier prototype en 2027, puis de produire une vingtaine de bâtiments, ce qui permettrait d’obtenir une effet de série intéressant », a également affirmé l’amiral Vandier.

    En la matière, il est toujours délicat de donner une échéance, tant il est rare que les trains arrivent à l’heure dans les programmes d’armement, notamment quand ils sont conduits en coopération… Toujours est-il que les pays participants à ce projet de corvette ont la ferme intention de tenir les délais… voire, si possible, de gagner du temps.

    En effet, cela suppose de réunir deux conditions : mettre en place une organisation industrielle efficace et faire converger les besoins opérationnels des quatre pays impliqués, ce qui n’est jamais simple. La première est remplie, avec un consortium impliquant Naval Group, Fincantieri et Navantia. Quant à la seconde, elle a franchi un cap important, lors d’une réunion organisée le 8 mars au Palazzo Marina [Rome], avec des représentants des marines des quatre pays impliqués.

    Cette « réunion, consacrée à la rédaction des exigences communes, a été fondamentale pour élaborer le document relatif aux capacités qui seront à la base du projet et sceller la convergence des intentions des quatre pays participant afin de rendre ce programme réalisable par le consortium industriel », a expliqué le ministère italien de la Défense.

    a expliqué

    « Grâce à l’appui de l’AED […], un consensus a été trouvé pour la rédaction des premiers documents permettant d’établir les axes de développement du programme », a-t-il continué.

    Et de préciser : « Les prochaines étapes consisteront à approuver, au niveau national, les exigences opérationnelles afin de poursuivre le processus de conception ».

    Si tout se passe bien, le contrat de construction des corvettes pourrait être notifié aux industriels concernés en 2025 et la pose de la quille du premier navire serait envisageable en 2026 [et non plus en 2027], pour une livraison à partir de 2030.

    Photo : illustration

    BBC

    Laptop art: From Vans to Harry Styles

    Photographic student Thorsten Mjölnir has always been fascinated by the way people personalise and mark their possessions, which inspired him to look at the way students decorate their laptops.

    Falmouth and Exeter university share a library, on the Penryn campus, in Cornwall, which Mjölnir describes as having a delicious mix of students across all sorts of courses, from politics to photography.

    Falmouth is a creative-arts university where Mjölnir studies press and editorial photography.

    "I am interested in people and stories," he says Mjölnir.

    "These laptops show both these things."

    These images are actually scans of the laptops made on the library photocopier while students were studying for their dissertations.

    "If I noticed something that looked interesting to me, I would approach the person, explain my idea and ask if I could put their laptop on the photocopier," Mjölnir says.

    "Everyone was keen and I think maybe it was because they liked the distraction.

    "I even became somewhat of an expert at guessing the courses the students were on just from the cover, which was fun to play.

    "I noticed that people normally had lots of stickers, or none.

    "It was unusual for people to have just one sticker - but when I did see laptops with a single sticker, I liked it.

    "My favourite laptop is the one with the five birds on it.

    "The owner is a woman who is fascinated by corvids."

    Here are a selection of the images Mjölnir made.

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    France24 - World

    The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture

    Issued on: 16/02/2022 - 16:01

    For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.

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    Estimant que la Russie est « dangereuse » et « imprévisible », Oslo accentue son effort militaire

    par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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    Quand il était président des États-Unis, Donald Trump ne fut pas épargné par les critiques ainsi que par les soupçons concernant une possible collusion avec la Russie. Pourtant, ce fut son administration qui autorisa la cession de missiles antichars FGM-148 Javelin à l’Ukraine, rompant ainsi avec la position affichée par celle de Barack Obama, celle-ci ayant constamment refusé de livrer des « armes létales » aux forces ukrainiennes.

    Par ailleurs, M. Trump ne cessa de critiquer les pays de l’Otan qui n’avaient pas encore porté le niveau de leurs dépenses militaires à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris lors du sommet de Newport, en 2014. L’Allemagne eut notamment à subir ses admonestations, d’autant plus que celle-ci entendait poursuivre le projet Nord Stream II afin d’augmenter les importations de gaz russe vers l’Europe.

    D’autres membres, qui avaient pourtant fait un effort budgétaire en faveur de leurs forces armées, s’attirèrent aussi les foudres de M. Trump. Tel fut le cas de la Norvège, « seul pays de l’Otan limitrophe de la Russie n’ayant pas de plan crédible pour consacrer 2% de son PIB à sa défense », avait-il affirmé en 2018, en soulignant qu’elle était « les yeux et les oreilles » des Alliées sur le « flanc nord » de l’Alliance.

    Pourtant, la Norvège n’était alors pas forcément un « mauvais élève » en matière de budget militaire. N’ayant pas eu à subir les rigueurs de la crise de 2008 [suivie, au sein de l’Union européenne, par celles de la dette et de l’euro], Oslo ne tailla pas dans ses dépenses de défense, contrairement à beaucoup… Mieux même : le gouvernement norvégien les augmenta, afin de protéger ses ressources en hydrocarbures dans le Grand Nord, région considérée comme hautement stratégique pour Moscou. Et cette tendance s’accentua après l’annexion de la Crimée par la Russie.

    Auprès avoir augmenté ses dépenses militaires de +9,8% en 2015 [pour les porter à 5,45 milliards d’euros], Oslo annonça, en juin 2016, un effort de défense « sans précédent » en matière de défense, l’objectif était de porter les ressources financières annuelles de ses armées à 17,5 milliards d’euros en vingt ans.

    Et, entre 2013 et 2020, les dépenses de défense par habitant ont augmenté d’environ 30%, passant de 1095 à 1492 dollars, selon des statistiques publiées par l’Otan l’an passé.

    En octobre 2020, le gouvernement norvégien a présenté une nouvelle programmation militaire sur quatre ans, avec l’objectif de porter le budget de ses forces armées à près de 7 milliards d’euros en 2024, avec une première marche de 300 millions d’euros dès 2021 [1 couronne norvégienne vaut 0,1 euro, ndlr]. De quoi renouveler et acroître les capacités de ses forces terrestres [avec l’achat de nouveaux chars de combat], moderniser sa marine et financer l’achat et l’entretien des F-35A et P-8A Poseidon ses forces aériennes.

    Comme pour d’autres pays [à l’exception, pour le moment, de la France, le président Macron ayant seulement indiqué qu’il porterait, s’il est réélu en avril prochain, le budget des armées à 50 milliards d’euros en 2025, comme le prévoit la Loi de programmation militaire en cours], la Norvège va accélérer la modernisation de ses forces, avec une enveloppe supplémentaire de plus de 300 millions d’euros, laquelle sera débloquée dès cette année.

    « Même si une attaque russe contre la Norvège n’est pas probable, il faut que l’on réalise que nous avons un voisin à l’Est qui est devenu plus dangereux et plus imprévisible », a justifié Odd Roger Enoksen, le ministre norvégien de la Défense, lors d’une conférence de presse donnée ce 18 mars.

    « Nous devons accroître notre présence dans le Grand Nord », a-t-il ajouté, observant que la Russie y a des intérêts sécuritaires significatifs et que cette région a également une « forte importance économique » pour elle.

    Cet effort budgétaire servira à accroître la présence navale dans le Nord, intensifier la préparation opérationnelle des forces d’active et de réserve, augmenter les stocks de munitions, renforcer la cyberdéfense et le renseignement et améliorer l’accueil de troupes alliées, lesquelles viennent régulièrement en Norvège, comme c’est actuellement le cas avec l’exercice Cold Response 22.

    Bien que n’appartenant pas à l’Union européenne, la Norvège a pris des sanctions identiques contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine. À la différence qu’elle n’a pas interdit les médias russes, comme Russia Today et Sputnik. Du moins pour le moment.

    « Je dois admettre que c’est un dossier difficile où des principes majeurs se heurtent les uns aux autres et nous voulons nous donner plus de temps », a expliqué Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, pour qui la « liberté d’expression est centrale » en Norvége.

    Estimant que la Russie est « dangereuse » et « imprévisible », Oslo accentue son effort militaire

    par Laurent Lagneau · 18 mars 2022

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    Quand il était président des États-Unis, Donald Trump ne fut pas épargné par les critiques ainsi que par les soupçons concernant une possible collusion avec la Russie. Pourtant, ce fut son administration qui autorisa la cession de missiles antichars FGM-148 Javelin à l’Ukraine, rompant ainsi avec la position affichée par celle de Barack Obama, celle-ci ayant constamment refusé de livrer des « armes létales » aux forces ukrainiennes.

    Par ailleurs, M. Trump ne cessa de critiquer les pays de l’Otan qui n’avaient pas encore porté le niveau de leurs dépenses militaires à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris lors du sommet de Newport, en 2014. L’Allemagne eut notamment à subir ses admonestations, d’autant plus que celle-ci entendait poursuivre le projet Nord Stream II afin d’augmenter les importations de gaz russe vers l’Europe.

    D’autres membres, qui avaient pourtant fait un effort budgétaire en faveur de leurs forces armées, s’attirèrent aussi les foudres de M. Trump. Tel fut le cas de la Norvège, « seul pays de l’Otan limitrophe de la Russie n’ayant pas de plan crédible pour consacrer 2% de son PIB à sa défense », avait-il affirmé en 2018, en soulignant qu’elle était « les yeux et les oreilles » des Alliées sur le « flanc nord » de l’Alliance.

    Pourtant, la Norvège n’était alors pas forcément un « mauvais élève » en matière de budget militaire. N’ayant pas eu à subir les rigueurs de la crise de 2008 [suivie, au sein de l’Union européenne, par celles de la dette et de l’euro], Oslo ne tailla pas dans ses dépenses de défense, contrairement à beaucoup… Mieux même : le gouvernement norvégien les augmenta, afin de protéger ses ressources en hydrocarbures dans le Grand Nord, région considérée comme hautement stratégique pour Moscou. Et cette tendance s’accentua après l’annexion de la Crimée par la Russie.

    Auprès avoir augmenté ses dépenses militaires de +9,8% en 2015 [pour les porter à 5,45 milliards d’euros], Oslo annonça, en juin 2016, un effort de défense « sans précédent » en matière de défense, l’objectif était de porter les ressources financières annuelles de ses armées à 17,5 milliards d’euros en vingt ans.

    Et, entre 2013 et 2020, les dépenses de défense par habitant ont augmenté d’environ 30%, passant de 1095 à 1492 dollars, selon des statistiques publiées par l’Otan l’an passé.

    En octobre 2020, le gouvernement norvégien a présenté une nouvelle programmation militaire sur quatre ans, avec l’objectif de porter le budget de ses forces armées à près de 7 milliards d’euros en 2024, avec une première marche de 300 millions d’euros dès 2021 [1 couronne norvégienne vaut 0,1 euro, ndlr]. De quoi renouveler et acroître les capacités de ses forces terrestres [avec l’achat de nouveaux chars de combat], moderniser sa marine et financer l’achat et l’entretien des F-35A et P-8A Poseidon ses forces aériennes.

    Comme pour d’autres pays [à l’exception, pour le moment, de la France, le président Macron ayant seulement indiqué qu’il porterait, s’il est réélu en avril prochain, le budget des armées à 50 milliards d’euros en 2025, comme le prévoit la Loi de programmation militaire en cours], la Norvège va accélérer la modernisation de ses forces, avec une enveloppe supplémentaire de plus de 300 millions d’euros, laquelle sera débloquée dès cette année.

    « Même si une attaque russe contre la Norvège n’est pas probable, il faut que l’on réalise que nous avons un voisin à l’Est qui est devenu plus dangereux et plus imprévisible », a justifié Odd Roger Enoksen, le ministre norvégien de la Défense, lors d’une conférence de presse donnée ce 18 mars.

    « Nous devons accroître notre présence dans le Grand Nord », a-t-il ajouté, observant que la Russie y a des intérêts sécuritaires significatifs et que cette région a également une « forte importance économique » pour elle.

    Cet effort budgétaire servira à accroître la présence navale dans le Nord, intensifier la préparation opérationnelle des forces d’active et de réserve, augmenter les stocks de munitions, renforcer la cyberdéfense et le renseignement et améliorer l’accueil de troupes alliées, lesquelles viennent régulièrement en Norvège, comme c’est actuellement le cas avec l’exercice Cold Response 22.

    Bien que n’appartenant pas à l’Union européenne, la Norvège a pris des sanctions identiques contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine. À la différence qu’elle n’a pas interdit les médias russes, comme Russia Today et Sputnik. Du moins pour le moment.

    « Je dois admettre que c’est un dossier difficile où des principes majeurs se heurtent les uns aux autres et nous voulons nous donner plus de temps », a expliqué Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, pour qui la « liberté d’expression est centrale » en Norvége.

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    Quand il était président des États-Unis, Donald Trump ne fut pas épargné par les critiques ainsi que par les soupçons concernant une possible collusion avec la Russie. Pourtant, ce fut son administration qui autorisa la cession de missiles antichars FGM-148 Javelin à l’Ukraine, rompant ainsi avec la position affichée par celle de Barack Obama, celle-ci ayant constamment refusé de livrer des « armes létales » aux forces ukrainiennes.

    Par ailleurs, M. Trump ne cessa de critiquer les pays de l’Otan qui n’avaient pas encore porté le niveau de leurs dépenses militaires à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris lors du sommet de Newport, en 2014. L’Allemagne eut notamment à subir ses admonestations, d’autant plus que celle-ci entendait poursuivre le projet Nord Stream II afin d’augmenter les importations de gaz russe vers l’Europe.

    D’autres membres, qui avaient pourtant fait un effort budgétaire en faveur de leurs forces armées, s’attirèrent aussi les foudres de M. Trump. Tel fut le cas de la Norvège, « seul pays de l’Otan limitrophe de la Russie n’ayant pas de plan crédible pour consacrer 2% de son PIB à sa défense », avait-il affirmé en 2018, en soulignant qu’elle était « les yeux et les oreilles » des Alliées sur le « flanc nord » de l’Alliance.

    Pourtant, la Norvège n’était alors pas forcément un « mauvais élève » en matière de budget militaire. N’ayant pas eu à subir les rigueurs de la crise de 2008 [suivie, au sein de l’Union européenne, par celles de la dette et de l’euro], Oslo ne tailla pas dans ses dépenses de défense, contrairement à beaucoup… Mieux même : le gouvernement norvégien les augmenta, afin de protéger ses ressources en hydrocarbures dans le Grand Nord, région considérée comme hautement stratégique pour Moscou. Et cette tendance s’accentua après l’annexion de la Crimée par la Russie.

    Auprès avoir augmenté ses dépenses militaires de +9,8% en 2015 [pour les porter à 5,45 milliards d’euros], Oslo annonça, en juin 2016, un effort de défense « sans précédent » en matière de défense, l’objectif était de porter les ressources financières annuelles de ses armées à 17,5 milliards d’euros en vingt ans.

    Et, entre 2013 et 2020, les dépenses de défense par habitant ont augmenté d’environ 30%, passant de 1095 à 1492 dollars, selon des statistiques publiées par l’Otan l’an passé.

    En octobre 2020, le gouvernement norvégien a présenté une nouvelle programmation militaire sur quatre ans, avec l’objectif de porter le budget de ses forces armées à près de 7 milliards d’euros en 2024, avec une première marche de 300 millions d’euros dès 2021 [1 couronne norvégienne vaut 0,1 euro, ndlr]. De quoi renouveler et acroître les capacités de ses forces terrestres [avec l’achat de nouveaux chars de combat], moderniser sa marine et financer l’achat et l’entretien des F-35A et P-8A Poseidon ses forces aériennes.

    Comme pour d’autres pays [à l’exception, pour le moment, de la France, le président Macron ayant seulement indiqué qu’il porterait, s’il est réélu en avril prochain, le budget des armées à 50 milliards d’euros en 2025, comme le prévoit la Loi de programmation militaire en cours], la Norvège va accélérer la modernisation de ses forces, avec une enveloppe supplémentaire de plus de 300 millions d’euros, laquelle sera débloquée dès cette année.

    « Même si une attaque russe contre la Norvège n’est pas probable, il faut que l’on réalise que nous avons un voisin à l’Est qui est devenu plus dangereux et plus imprévisible », a justifié Odd Roger Enoksen, le ministre norvégien de la Défense, lors d’une conférence de presse donnée ce 18 mars.

    « Nous devons accroître notre présence dans le Grand Nord », a-t-il ajouté, observant que la Russie y a des intérêts sécuritaires significatifs et que cette région a également une « forte importance économique » pour elle.

    Cet effort budgétaire servira à accroître la présence navale dans le Nord, intensifier la préparation opérationnelle des forces d’active et de réserve, augmenter les stocks de munitions, renforcer la cyberdéfense et le renseignement et améliorer l’accueil de troupes alliées, lesquelles viennent régulièrement en Norvège, comme c’est actuellement le cas avec l’exercice Cold Response 22.

    Bien que n’appartenant pas à l’Union européenne, la Norvège a pris des sanctions identiques contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine. À la différence qu’elle n’a pas interdit les médias russes, comme Russia Today et Sputnik. Du moins pour le moment.

    « Je dois admettre que c’est un dossier difficile où des principes majeurs se heurtent les uns aux autres et nous voulons nous donner plus de temps », a expliqué Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, pour qui la « liberté d’expression est centrale » en Norvége.

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    Quand il était président des États-Unis, Donald Trump ne fut pas épargné par les critiques ainsi que par les soupçons concernant une possible collusion avec la Russie. Pourtant, ce fut son administration qui autorisa la cession de missiles antichars FGM-148 Javelin à l’Ukraine, rompant ainsi avec la position affichée par celle de Barack Obama, celle-ci ayant constamment refusé de livrer des « armes létales » aux forces ukrainiennes.

    Par ailleurs, M. Trump ne cessa de critiquer les pays de l’Otan qui n’avaient pas encore porté le niveau de leurs dépenses militaires à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris lors du sommet de Newport, en 2014. L’Allemagne eut notamment à subir ses admonestations, d’autant plus que celle-ci entendait poursuivre le projet Nord Stream II afin d’augmenter les importations de gaz russe vers l’Europe.

    D’autres membres, qui avaient pourtant fait un effort budgétaire en faveur de leurs forces armées, s’attirèrent aussi les foudres de M. Trump. Tel fut le cas de la Norvège, « seul pays de l’Otan limitrophe de la Russie n’ayant pas de plan crédible pour consacrer 2% de son PIB à sa défense », avait-il affirmé en 2018, en soulignant qu’elle était « les yeux et les oreilles » des Alliées sur le « flanc nord » de l’Alliance.

    Pourtant, la Norvège n’était alors pas forcément un « mauvais élève » en matière de budget militaire. N’ayant pas eu à subir les rigueurs de la crise de 2008 [suivie, au sein de l’Union européenne, par celles de la dette et de l’euro], Oslo ne tailla pas dans ses dépenses de défense, contrairement à beaucoup… Mieux même : le gouvernement norvégien les augmenta, afin de protéger ses ressources en hydrocarbures dans le Grand Nord, région considérée comme hautement stratégique pour Moscou. Et cette tendance s’accentua après l’annexion de la Crimée par la Russie.

    Auprès avoir augmenté ses dépenses militaires de +9,8% en 2015 [pour les porter à 5,45 milliards d’euros], Oslo annonça, en juin 2016, un effort de défense « sans précédent » en matière de défense, l’objectif était de porter les ressources financières annuelles de ses armées à 17,5 milliards d’euros en vingt ans.

    Et, entre 2013 et 2020, les dépenses de défense par habitant ont augmenté d’environ 30%, passant de 1095 à 1492 dollars, selon des statistiques publiées par l’Otan l’an passé.

    En octobre 2020, le gouvernement norvégien a présenté une nouvelle programmation militaire sur quatre ans, avec l’objectif de porter le budget de ses forces armées à près de 7 milliards d’euros en 2024, avec une première marche de 300 millions d’euros dès 2021 [1 couronne norvégienne vaut 0,1 euro, ndlr]. De quoi renouveler et acroître les capacités de ses forces terrestres [avec l’achat de nouveaux chars de combat], moderniser sa marine et financer l’achat et l’entretien des F-35A et P-8A Poseidon ses forces aériennes.

    Comme pour d’autres pays [à l’exception, pour le moment, de la France, le président Macron ayant seulement indiqué qu’il porterait, s’il est réélu en avril prochain, le budget des armées à 50 milliards d’euros en 2025, comme le prévoit la Loi de programmation militaire en cours], la Norvège va accélérer la modernisation de ses forces, avec une enveloppe supplémentaire de plus de 300 millions d’euros, laquelle sera débloquée dès cette année.

    « Même si une attaque russe contre la Norvège n’est pas probable, il faut que l’on réalise que nous avons un voisin à l’Est qui est devenu plus dangereux et plus imprévisible », a justifié Odd Roger Enoksen, le ministre norvégien de la Défense, lors d’une conférence de presse donnée ce 18 mars.

    « Nous devons accroître notre présence dans le Grand Nord », a-t-il ajouté, observant que la Russie y a des intérêts sécuritaires significatifs et que cette région a également une « forte importance économique » pour elle.

    Cet effort budgétaire servira à accroître la présence navale dans le Nord, intensifier la préparation opérationnelle des forces d’active et de réserve, augmenter les stocks de munitions, renforcer la cyberdéfense et le renseignement et améliorer l’accueil de troupes alliées, lesquelles viennent régulièrement en Norvège, comme c’est actuellement le cas avec l’exercice Cold Response 22.

    Bien que n’appartenant pas à l’Union européenne, la Norvège a pris des sanctions identiques contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine. À la différence qu’elle n’a pas interdit les médias russes, comme Russia Today et Sputnik. Du moins pour le moment.

    « Je dois admettre que c’est un dossier difficile où des principes majeurs se heurtent les uns aux autres et nous voulons nous donner plus de temps », a expliqué Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, pour qui la « liberté d’expression est centrale » en Norvége.

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    From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history

    Issued on: 10/02/2022 - 11:14

    The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.

    Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.

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    Global action needed on East Africa hunger crisis, Oxfam says

    Issued on: 22/03/2022 - 22:37

    Georja Calvin-Smith Follow

    In tonight's edition: Widespread hunger across East Africa could become "a catastrophe" without funds to the region's most vulnerable communities, aid agency Oxfam warns. Droughts in the region are also affecting Africa's water security. As the World Water Forum continues in Dakar, researchers say a holistic approach is needed for change. And we head to DR Congo, where traumatised apes are being nursed back to health at the Lwiro rehabilitation centre.

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    Mali’s detained ex-prime minister Maiga dies on medical parole

    Issued on: 22/03/2022 - 11:59

    NEWS WIRES

    Mali's former prime minister Soumeylou Boubeye Maiga, arrested over corruption allegations last year, died of an undisclosed illness in hospital on Monday, one of his lawyers said.

    Maiga, 68, was detained in August over his suspected role in the purchase of a presidential plane during the rule of ex-president Ibrahim Boubacar Keita, ousted in a military coup a year earlier.

    He was charged with multiple counts of graft and was awaiting trial. Lawyers maintained their client was innocent.

    One of them told Reuters he died at a clinic in the capital Bamako on Monday morning, where he had been hospitalised on parole since December.

    His family and doctors had unsuccessfully pushed for Maiga to be allowed to travel abroad for treatment as his health deteriorated in Bamako's main prison.

    Relatives said authorities did not reply to their evacuation requests. There was no immediate response from two government spokespeople who Reuters sought comment from.

    The government issued a statement later on Monday announcing that Maiga died after a "long illness" and presenting condolences to the family.

    Maiga, a former defence minister, was named prime minister in 2017 and resigned two years later, four weeks after a massacre of some 160 Fulani herders by an ethnic vigilante group shocked the West African nation. 

    (REUTERS)

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    French army says senior al Qaeda leader killed in Mali

    Dozens of soldiers killed in attack on military camp in Mali

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    Malian PM speaks to FRANCE 24, RFI after France withdraws troops

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    Drinking water for all in India: Will Modi's dream come true?

    Issued on: 22/03/2022 - 15:47

    More than half of India's population doesn't have access to clean drinking water. Contaminated water is not only disastrous for people's health and the environment, it is also estimated to cost the country more than half a billion euros annually. Prime Minister Narendra Modi has pledged to bring clean drinking water to all households by 2024, by investing €45 billion. But can he deliver? Our correspondents report on the ambitious Jal Jeevan Mission.

    A programme prepared by Rebecca Martin 

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    France24 - World

    Ugandan activist Vanessa Nakate: 'Not all climate action is climate justice'

    Issued on: 22/03/2022 - 12:38

    Stuart Norval Follow

    Ugandan climate activist Vanessa Nakate began her activism back in 2019 by staging a solo climate protest at the gates of the Ugandan parliament, before going on to co-found both the Rise Up Movement and Fridays for Future Uganda. She is currently in Paris as part of a delegation of Ugandan and Tanzanian activists who are fighting to drum up opposition to a huge oil pipeline under construction in East Africa. She joined us for Perspective to tell us more about her activism, her hopes for her meeting with Pope Francis and how she feels about being dubbed the African Greta Thunberg.

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    Ocean warming: UN weighs listing Great Barrier Reef as 'in danger'

    Issued on: 21/03/2022 - 14:28Modified: 21/03/2022 - 14:47

    The United Nations began a monitoring mission on the Great Barrier Reef Monday, assessing whether the World Heritage site is being protected from climate change as it suffers further widespread bleaching.

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